La famille Reiset (ou de Reiset) est une famille de l'est de la France, installée en Alsace depuis le XVe siècle.
Elle possède au XVe siècle la seigneurie de Saint-Loup pour laquelle Henri Reiset rend hommage en 1429 au duc de Bourgogne. Par la suite Henri Reiset s'installe à Ferrette en Alsace, quand le comté de Ferrette est engagé, de 1449 à 1474, à Charles le Témeraire, par l'archiduc Sigismond d'Autriche. On trouve aux XVIe siècle et XVIIe siècle un Guillaume Reiset, écuyer, vivant à Ferrette en 1524 ; un Louis Reiset, lieutenant de Massevaux à la fin du XVIe siècle ; un Michel Reiset, de Froidefontaine en 1622.
Claude Reiset (1655-1708), est sieur de Chavanatte (seigneurie achetée en 1685), bailli de Montreux et de Rougemont à partir de 1687, puis également de Florimont à partir de 1705. Il a deux fils : Nicolas Humbert Reiset (1693-1758) et François Xavier Joconde Reiset (1699-1761).
François Xavier Joconde Reiset (1699-1761), fils cadet de Claude Reiset, est avocat au Conseil souverain d’Alsace, bailli de la prévôté de Traubach (1728), de Fontenelle (1729), de Hagenbach (1740) et de Wittelsheim (1740). Il épouse en 1728 Anne Barbe Windholtz.
François Antoine Xavier Reiset (1731-1792), fils de François Xavier Joconde Reiset, époux de Françoise Élisabeth Rouge (+ 1792), avocat au Conseil Souverain d’Alsace, greffier tabellion de la ville et seigneurie de Delle, est aussi agent et receveur des Mazarin à Delle ; il devient en 1768 bailli de Grandvillars, Saint-André, Courcelles, et Thiancourt. Il y ajoute en 1772 le bailliage de Morvillars et Méziré, en 1777 le bailliage de Florimont, et en 1789 celui de Sévenans, Moval et Leuppe. En 1787 il est nommé membre pour le tiers état de l’assemblée de district de Belfort. Élu maire de Delle le 18 février 1792. Il a plusieurs fils :
Le fils aîné de Claude Reiset, Nicolas Humbert Reiset (1693-1758), sieur de Chavanatte, étudie le droit à la faculté de Strasbourg et obtient sa licence. Reçu avocat au Conseil souverain d’Alsace à Colmar, il succède à son beau-père comme bailli d’Ensisheim et de Sainte-Croix-en-Plaine, et cumule par ailleurs les fonctions de bailli de Biesheim (nommé en 1727) et de Hirtzbach (1729), de Niederhergheim (1737), d’Oberentzen et de Niederentzen (1737), de Holtzwihr, Wickerschwihr et Riedwihr (1737), de Bollwiller (1740). Il est aussi juge ordinaire au siège prévôtal de la maréchaussée d'Alsace, inspecteur des forêts, avocat au Conseil Souverain d'Alsace.
De son mariage avec Anne-Marie Hirsinger (1699-1785), Nicolas Humbert Reiset (1693-1758) a plusieurs enfants, dont :
Jean-Jacques Reiset (1730-1803) a eu 17 enfants de son mariage avec Marie-Thérèse Carré de Beaudouin (1737-1817), tous nés à Colmar, dont :
Marie-Antoine Reiset (1775-1836), vicomte de Reiset, combat en 1793 dans les armées de la Moselle, de Sambre-Meuse et du Rhin. Nommé Lieutenant en 1796, il devient, en 1799, aide de camp du général Klein, puis capitaine l'année suivante ; ayant fait prisonnier un des généraux ennemis à l'affaire de Schwanstadt, cette action d'éclat lui vaut le grade de chef de bataillon. A la bataille d'Iéna, il fait prisonnier le prince Auguste de Prusse. En 1810, il passe en Espagne avec le grade de colonel. Rappelé, en 1813, à la grande armée, il est nommé général de brigade, et prend part à la bataille de Dresde et à celle de Leipzig. Il est nommé sous la Restauration lieutenant-général, grand-officier de la Légion d'Honneur, commandeur de St-Louis. En 1823, il fait partie de l'expédition d'Espagne et commande le corps d'occupation qui reste en Catalogne jusqu'en 1829. Après la révolution de juillet, il se retire à Rouen où il meurt le 25 mars 1836. Il est l'époux d'Anne Amélie Julliot de Fromont (1785-1864).
Jacques Louis Étienne Reiset (1771-1835), est receveur général des finances du Département du Haut-Rhin (1803), du Mont-Tonnerre (1803-1814) et de la Seine-Inférieure (1814-1826), régent de la Banque de France (1826-1834), directeur de la Caisse d'Epargne de Paris, membre de l'Académie de Rouen, conseiller général du Haut-Rhin de 1800 à 1803. Il épouse Colette Désirée Therèse Godefroy (1782-1850), d'où :
Gustave Reiset (1821-1905), comte de Reiset, entre dans la diplomatie en 1840, comme attaché puis secrétaire d'ambassade à Rome, attaché d'ambassade au Danemark (1846), puis à Francfort (1847). De 1848 à 1852, il est premier secrétaire de la légation française et chargé d'affaires à Turin. De 1852 à 1856 il est premier secrétaire d'ambassade à Saint-Pétersbourg. Nommé ministre plénipotentiaire en 1856, il préside plusieurs commissions au sein du ministère des Affaires étrangères, avant d'être envoyé en mission en Italie de juillet à septembre 1859. En décembre 1859 il est nommé ministre à Darmstadt et à Nassau. En octobre 1863 il est nommé ministre plénipotentiaire auprès du roi de Hanovre et du duc de Brunswick, avant d'être admis à la retraite en 1872.
Marié en 1856, à Marie Ernestine Blanche Le Fébure de Sancy de Parabère (1836-1905). Par bref pontifical du Pape Grégoire XVI en date du 21 mai 1842, il est fait comte romain héréditaire, titre reconnu en France par une ordonnance du 6 août 1842 de Louis-Philippe et par lettres-patentes du 14 novembre 1842. Il achète l'abbaye du Breuil-Benoît, qu'il fait restaurer et embellir à partir de 1842. De 1858 à 1871, il est conseiller général du canton de Saint-André-de-l'Eure où se trouve l'abbaye. Il publie plusieurs ouvrages historiques et généalogiques : Notice généalogique sur la famille de Reiset originaire de Lorraine (1866), Le château de Crécy et madame de Pompadour (1876), Modes et usages au temps de Marie-Antoinette (1885), Généalogie de la famille de Reiset (1895), Mes souvenirs. 1, Les Débuts de l'indépendance italienne. 2, La Guerre de Crimée et la cour de Napoléon III. 3, L'Unité de l'Italie et l'unité de l'Allemagne (1901-1904).