La maison de La Trémoille (ou La Trémoïlle) est l'une des plus anciennes et plus illustres familles françaises, qui s'est surtout illustrée au Moyen-Age et au XVIe siècle. Les La Trémoïlle se sont particulièrement distingués sur les champs de bataille. Aux XIVe et XVe siècle, ils participent aux combats de la guerre de Cent Ans, tantôt du côté du duc de Bourgogne, tantôt du côté du roi de France. A la fin du XVe siècle et au début du XVIe siècle, ils s'illustrent dans les guerres d'Italie. Au XVIe siècle, ils s'engagent dans les guerres de religion dans le parti protestant et soutiennent le futur Henri IV. Au XVIIe siècle, ils hésitent entre la religion catholique et la religion prétendue réformée et participent à la Fronde contre Mazarin en 1651. Les La Trémoïlle ont été notamment princes de Tarente, Talmont, Thouars, Taillebourg, barons de Craon, comtes de Laval. Ils ont été au XIVe et XVe siècle grands chambellans du duc de Bourgogne, grands chambellans de France. La ligne directe s'éteint en 1933 par les hommes et en 1996 par les femmes ; le nom de La Trémoïlle a été relevé en 1933 par une branche de la maison de Ligne.
Le premier seigneur de La Trémoïlle (La Trimouille est près de Montmorillon dans l'actuel département de la Vienne) aurait été, vers le milieu du XIe siècle, un petit-fils de Guillaume, comte de Poitou, nommé Pierre, qui apparait en 1040 dans une charte en faveur de l'église Saint-Aubin d'Angers. Gui Ier de La Trémoïlle fait partie en 1096 de la première croisade, rebâtit l'abbaye Saint-Remy de Reims et confirme en 1140 plusieurs dons faits par ses ancêtres à l'abbaye de l'Étoile.
La fortune de la maison de La Trémoïlle commence avec de Guy VI de La Trémoïlle (1346-1397). Garde de l'oriflamme de France, grand chambellan héréditaire de Bourgogne, il sait obtenir de nombreuses donations du roi de France et du duc de Bourgogne. Il se marie en 1382 avec Marie de Sully, princesse de Boisbelle, veuve de Charles de Berry, prince de Montpensier, qui lui apporte les terres de Sully, Boisbelle, Craon, Sainte-Hermine, Luçon. En 1396 il fait commencer la construction du château actuel de Sully-sur-Loire (Loiret). Il participe à la croisade de Jean Ier de Bourgogne, est fait prisonnier à Nicopolis ( auj. Bulgarie) en 1396 et meurt à Rhodes ( auj. Grèce) en 1397.
Au XVe siècle, Georges Ier de La Trémoïlle (1384-1446) est en 1413 grand chambellan du duc de Bourgogne. Il s'allie avec le roi de France en 1419, entre au conseil du roi en 1422 et devient grand chambellan de France, connétable de France. Il participe aux guerres contre les Anglais, notamment en 1429 auprès de Jeanne d'Arc. De 1428 à 1433 il se livre à une guerre privée avec Arthur de Richmont et Jean V de Bretagne. En 1440 il prend part à la Praguerie avec les ducs de Bourbon, de Bretagne, de Dunois, d'Alençon et le dauphin, futur Louis XI. Georges Ier épouse en premières noces Jeanne, comtesse d'Auvergne et de Boulogne, et en secondes noces, Catherine de l'Isle-Bouchard.
Louis Ier de La Trémoïlle (1429-1483) se met au service du roi de France ; il est l'un des signataires du traité de Picquigny qui met fin à la guerre de Cent Ans (1475) et participe à la guerre contre le duc de Bourgogne Charles Le Téméraire. Il épouse en en 1446 Marguerite d'Amboise qui fait entrer la vicomté de Thouars et la principauté de Talmont dans la famille de La Trémoïlle. Son frère Georges II de La Trémoïlle (1437-1481), dit le sire de Craon, se met d'abord au service du duc de Bourgogne Philippe le Bon, puis à partir de 1468 à celui du roi de France Louis XI qui le nomme gouverneur de Touraine, lieutenant général des armées en 1470, gouverneur de Champagne, de Brie et du Barrois en 1474, gouverneur de Bourgogne en 1477 et le décore de l'ordre de Saint-Michel nouvellement créé.
Louis II de La Trémoïlle (1460-1525), surnommé « le chevalier sans reproche », se distingue à la tête des armées royales lors des troubles de la Guerre folle et de la Guerre de Bretagne et remporte la bataille de Saint-Aubin du Cormier (1488). Il remporte de nombreux succès dans les guerres d'Italie (bataille de Fornoue, 1495, siège de Novare, 1500, victoire d'Agnadel, 1509, Marignan, 1515). Il meurt sur le champ de bataille de Pavie (1525). Il épouse en 1484 Gabrielle de Bourbon et en 1516, Louise de Valentinois, fille de César Borgia. Son fils unique Charles de La Trémoïlle (1485-1515) épouse en 1501 Louise de Coëtivy, comtesse de Taillebourg, princesse de Mortagne et perd la vie à la bataille de Marignan (1515).
François de La Trémoïlle (1505-1541) épouse en 1521 Anne de Laval, fille de Guy de Laval et de Charlotte d'Aragon-Naples, qui lui apporte des droits sur le royaume de Naples. Louis III de La Trémoïlle (1521-1577) épouse Jeanne de Montmorency, fille du connétable.
Claude de La Trémoïlle (1566-1604), duc de Thouars, surnommé le duc de La Trémoïlle, opte en 1587 pour la religion réformée et combat pour Henri IV, qui le récompense en érigeant le duché de Thouars en pairie en 1595. Il épouse en 1598 Charlotte-Brabantine d'Orange-Nassau (1580-1631), fille de Guillaume Le Taciturne, belle-soeur d'Henri de La Tour d'Auvergne et cède en 1602 à Maximilien de Rosny les terres de Sully-sur-Loire et de La Chapelle d'Angillon en Berry. Sa soeur Charlotte-Catherine de La Trémoïlle épouse en 1586 Henri Ier de Bourbon-Condé. Elle est accusée d'avoir voulu empoisonner son mari, chef de la RPR, mort en 1588 d'un mal mystérieux.
Au XVIIe siècle, Henri III de La Trémoïlle (1598-1674), prince de Tarente et de Talmont, comte de Laval, se convertit au catholicisme en 1628 au siège de La Rochelle, participe en 1629 à la campagne d'Italie, en 1630 à la prise de Carignan et en 1636 au siège de Corbie. Il épouse en 1619 Marie de La Tour d'Auvergne, soeur de Turenne. Celle-ci entreprend en 1635 de restaurer et d'agrandir le château de Thouars.
Leur fils Henri Charles de La Trémoïlle (1620-1672), revient au protestantisme et fait ses premières armes en Hollande auprès de son oncle le prince d'Orange. Il épouse en 1648 Amélie de Hesse-Cassel. Il fronde en 1651 contre le cardinal de Mazarin. Arrêté en 1656, il est incarcéré quelques mois à Amiens puis retourne servir en Hollande. Rentré à Thouars en 1668, il abjure le protestantisme en 1670, deux ans avant sa mort.
Au XVIIIe siècle, Charles-Belgique-Hollande de La Trémoïlle (1655-1709), épouse en 1675 Madeleine de Créquy, duchesse de Poix. Joseph-Emmanuel de La Trémoïlle ( ?-1720) créé cardinal en 1706, évêque de Bayeux puis archevêque de Cambrai, est ambassadeur à Rome en 1706. Charles-Armand-René de La Trémoïlle (1708-1741), premier gentilhomme de la chambre du roi en 1717, fait une carrière militaire et entre en 1738 à l'Académie française.
Charles-Bretagne-Marie de La Trémoïlle (1746-1839), prince de Tarente, épouse en premières noces en 1781 Louise-Emmanuelle de Châtillon (1763-1814). Nommée en 1785 dame du palais de Marie-Antoinette, la princesse de Tarente accompagne la reine dans sa détention aux Tuileries en 1789-1792 et assiste à la prise du château des Tuileries le 10 août 1792. Dans ses Souvenirs, publiés en 1897, elle prend la défense de la reine. Elle émigre en Angleterre puis en Russie en 1797 où elle devient dame d'honneur de la tsarine Maria Feodorovna, tandis que son époux rejoint les armées des émigrés. Charles-Bretagne épouse en secondes noces en 1817 Marie Virginie de Saint-Didier et en troisièmes noces en 1830, Valentine Eugénie Walsh de Serrant, qui apporte le château de Serrant en Anjou.
Louis-Charles de La Trémoïlle (1838-1911), duc de La Trémoïlle, duc de Thouars, prince de Talmont, comte de Laval, époux de Marguerite-Eglé Duchâtel, se distingue par ses travaux d’érudition. Il consace sa vie à explorer et mettre en valeur les archives de sa famille conservées au château de Serrant, avec l'aide de Paul Marchegay et Hugues Imbert. Membre de l’Académie des Inscriptions, il a notamment laissé : Correspondance de Charles VII et de ses conseillers avec Louis II de La Trémoïlle pendant la guerre de Bretagne, 1488 (1875), Le Chartrier de Thouars (1877), Les La Trémoïlle pendant cinq siècles (1890-1896), Jeanne de Montmorency, duchesse de La Trémoïlle, et sa fille, la princesse de Condé, 1573-1629 (1895).
Louis-Charles-Marie de La Trémoïlle (1863-1921) est député de la Gironde de 1906 à 1919. Il fait construire entre 1912 et 1920 un hôtel particulier à Paris près des jardins du Trocadéro qui porte son nom. Il épouse Hélène Pillet-Will, fille du propriétaire du grand cru Château Margaux. Leur fils Louis-Jean-Marie de La Trémoïlle (1910-1933) meurt prématurément dans l'incendie d'un château anglais dans le Hampshire. Sans héritier, il transmet son nom et ses domaines à ses neveux, princes de Ligne.
Notice d'autorité BnF
Madeleine de Créquy est membre de la famille de La Trémoille.
Marie-Amélie de Hesse-Cassel est membre de la famille de La Trémoïlle.
Charlotte Brabantine d'Orange-Nassau est membre de la famille de La Trémoïlle.
Marie de La Tour d'Auvergne est membre de la famille de La Trémoille
Charlotte-Catherine de La Trémoille est membre de la famille de La Trémoïlle.
Marie-Madeleine Motier de la Fayette est membre de la famille de la Trémoïlle.