La famille Lelièvre trouve son origine, selon certaines généalogies, en Orléanais, selon d’autres en Berry. Si le dictionnaire de La Chesnaye-Desbois ne la fait remonter qu’au xvie siècle, le vicomte Révérend établit sa filiation depuis Gilles Le Lièvre, seigneur de Mérinville en 1358, et ses descendants immédiats, parmi lesquels figurent des conseillers au parlement de Paris, un lieutenant au Grand Conseil et des lieutenants généraux. Les Lelièvre prirent le nom de la terre de la Grange, aujourd’hui les Granges-le-Roi en Seine-et-Marne, érigée en marquisat en 1659.
Du xve au xviie siècles, la famille Lelièvre compte parmi les familles parlementaires importantes de la France. Titulaire de charges et de fonctions, sa position sociale s’accroît encore grâce à des alliances. Gobelin, Ganaye, Faure, Rouillart, sont des noms qui s’illustrent dans la magistrature et les charges civiles. D’une branche éteinte au xviiie siècle, Catherine Lelièvre épouse même un Galliot de Genouillac, première alliance aristocratique de la famille.
Sous chaque régime, les Lelièvre de La Grange ont su choisir les charges qui convenaient pour la poursuite d’une ascension sociale : la magistrature du xvie au xviiie siècles, l’armée à la veille de la Révolution et sous les Premier et Second Empire, enfin les fonctions parlementaires dans la seconde moitié du xixe siècle.