Bat, Jean-Pierre, Le Syndrome Foccart. La politique française en Afrique de 1959 à nos jours, Paris, Gallimard, 2012
Bat, Jean-Pierre, La Fabrique des "barbouzes". Histoire des réseaux Foccart en Afrique, Paris, Nouveau Monde éditions, 2015
Foccart, Jacques et Gaillard, Philippe, Foccart parle, t. 1, Paris, Fayard-Jeune Afrique, 1995
Pas d'ISNI ni de notice BnF
Dates de vie et de décès de Philippe Lettéron ; ses activités africaines ne commencent qu'à partir de 1963, au lendemain des indépendances
conseiller politique pour plusieurs chefs d'Etat africains
En 2003, en complément des travaux de classement du fonds du secrétariat général des Affaires africaines et malgaches (dit "fonds Foccart"), Philippe Lettéron signe un protocole de remise de ses archives avec les Archives nationales (23 février 2003). A travers elles, c'est une importante partie des missions officieuses de conseil auprès de chefs d'Etat africains qui vient éclairer la politique africaine de la France et l'histoire politique contemporaine de l'Afrique au lendemain des indépendances.
Les documents sont soumis à autorisation, délivrée par la famille de Philippe Lettéron, pour un délai de 50 ans.
Philippe Lettéron est né en 1937 et effectue ses études au lycée Carnot (Paris) puis à l'ESSEC dont il sort diplômé en 1961. Etudiant, il est l'un des principaux créateurs d'un syndicat gaulliste (qui deviendra l'UNI après Mai-68), pour faire face à l'UNEF et aux syndicats étudiants de gauche et d'extrême gauche. Il entre à cette époque en relation avec Jean Mauricheau-Beaupré, collaborateur de Jacques Foccart au secrétariat général des Affaires africaines et malgaches. En 1962-1963 il effectue son service militaire à l'école d'application du Train (Tours) puis comme aspîrant et sous-lieutenant en Algérie.
En 1963, Lettéron, jeune économiste, devient le second de Jean Mauricheau-Beaupré dans les missions de" missi dominici" auprès des chefs d'Etat amis de la France et membres de l'alliance RDA de l'Ivoirien Félix Houphouët-Boigny. Il est à ce titre détaché au titre de la Coopération. Il partage son temps de mission entre Paris et les capitales africaines du "pré carré" où il incarne le "circuit court" si cher à Foccart et assure le lien direct (et officieux) entre l'Elysée et les présidents africains. Au titre de la coopération, Lettéron remplit les fonctions de conseiller politique des chefs d'Etat ou de gouvernement suivant : Fulbert Youlou, président du Congo-Brazzaville (1963), Moïse Tshombé, Premier ministre de la République du Congo-Kinshasa (1964-1965), François Tombalbaye, président du Tchad (1966-1967) et Omar Bongo, président du Gabon (1968-1983). Il est ainsi en charge, depuis Libreville, de l'assistance à la sécession du Biafra et du contact direct avec le colonel Ojukwu (1968-1970). Parallèlement à ces trois principales missions, il est également chargé de mission pour le président Houphouët-Boigny (1968-1974), et conseiller politique du Premier ministre ghanéen Busia (1970-1971)
Après 1981, il cesse ses activités de conseil politique auprès des présidents africains. Son expérience lui vaut de conseiller certains ministres de la Coopération (Bernard Debré et Jacques Godfrain) pour la politique africaine de la France, puis termine sa carrière dans les années 2000 comme attaché parlementaire de Robert Pandraud, député RPR puis UMP (1988-2007).
P. Lettéron, membre du SGAM
Ph. Lettéron, conseiller du ministre de la Coopération