Né en 1895 à Paris, Jean Coutrot fait ses études au lycée Carnot. Reçu premier à l’Ecole polytechnique en 1913, il part pour le front en août 1914. Grièvement blessé, il passe sa convalescence à préparer une licence en droit et à suivre des cours à l’Ecole libre des sciences politiques. A sa démobilisation, il renonce à faire sa deuxième année de Polytechnique, pour des raisons familiales. Il est associé par son beau-père à la direction de l’affaire familiale Gaut-Blancan, fabrique de papier et de matières colorantes, et il commence à s’intéresser à l’Organisation scientifique du travail (O.S.T.). Parallèlement, de 1920 à 1930, Coutrot et sa femme se lient d’amitié avec des peintres et des poètes : les Delaunay, Picasso, Braque, André Lhôte, Jules Supervielle, l’anthropologue P. Teilhard de Chardin...
En 1931, un appel de trois anciens polytechniciens dans X-Information aboutit à la formation du groupe “ X-Crise ”, devenu peu après Centre polytechnicien d’études économiques (C.P.E.E.), et dont le but est d’étudier les raisons de la crise économique. Tout en menant de front la direction de l’entreprise familiale et celle du Bureau d’ingénieurs conseils en rationalisation (B.I.C.R.A.), qu’il a créé en 1930, Coutrot enseigne à l’Ecole d’organisation scientifique du travail, collabore au Comité national de l’Organisation française (C.N.O.F.), à l’Agence française de normalisation, au C.P.E.E., écrit de nombreux articles et un essai, Quoi vivre (paru chez Grasset en 1935), et prononce des conférences. En 1936, il crée un nouveau groupe d’études, le Centre d’étude des problèmes humains (C.E.P.H.), qui se réunit pour la première fois à Pontigny et voit, de 1936 à 1941, la création de l’Institut de psychologie appliquée et de commissions et de groupes spécialisés.
Charles Spinasse, ministre de l’Economie et des finances dans le gouvernement du Front populaire, appelle Coutrot auprès de lui. Ce dernier crée et anime le Centre national d’organisation scientifique du travail (C.N.O.S.T.), dont la finalité est l’abaissement des prix de revient français sans compression des salaires, par l’introduction de l’Organisation scientifique du travail dans les programmes des écoles professionnelles et par une meilleure organisation des entreprises, des administrations et de la recherche scientifique. Les activités du C.N.O.S.T. se ralentissent après le départ de Spinasse. Coutrot suit le gouvernement à Bordeaux et à Vichy, jusqu’au 10 juillet 1940. Il se suicide en mai 1941, peu après sa nomination dans la commission du plan comptable.
Notice BnF.
Francis Hekking est collaborateur de Jean Coutrot au Centre national d'organisation scientifique du travail.
Roger de Saivre est l'un des signataires du Plan du 9 juillet 1934 de Jules Romains et Jean coutrot
Notice Wikipédia.