Pierre Antoine Berryer (1790-1868) naît le 4 janvier 1790 à Paris. Fils de Pierre Nicolas Berryer, avocat, et frère du général Hippolyte-Nicolas Berryer, il fait ses études au collège des oratoriens de Juilly. Son père le pousse vers le droit. En 1811, il se marie avec Caroline Gauthier, fille de l’administrateur des vivres militaires de la division de Paris. Il célèbre par une brochure en vers l’entrée à Paris de Napoléon Ier et de Marie-Louise et débute peu après au barreau.
Dès 1812, il s’affirme comme royaliste. Cela ne l’empêche pas de défendre des personnalités de l’Empire comme le maréchal Ney (1815). Il se forge une grande réputation en défendant des journaux ( Le Drapeau blanc, le Journal des Débats, La Quotidienne, la Gazette de France), des militaires (les généraux Canuel et Donnadieu, accusés de violences excessives lors de la répression des insurrections respectivement de Lyon en 1817 et de Grenoble le 4 mai 1816), mais aussi Chateaubriand en 1833 (arrêté pour avoir milité en faveur de la libération de la duchesse de Berry), et Louis Napoléon Bonaparte en 1840 (jugé devant la Chambre des pairs après l'expédition de Boulogne-sur-Mer).
Sa carrière politique le tient cependant assez éloigné des tribunaux puisque le 26 janvier 1830, il est élu par les légitimistes de la Haute-Loire. Opposant de la monarchie de Juillet, il soutient la cause de la duchesse de Berry, ce qui lui vaut d’être arrêté et traduit en justice. Réélu, le 21 juin 1834, dans trois collèges (Toulouse, Yssingeaux et Marseille, pour lequel il opte), il ne fait grâce au gouvernement d’aucune accusation et d’aucune attaque. Il voyage en Allemagne et, en 1835, rend visite à Prague au roi Charles X en exil et au dauphin Louis-Antoine de France. Le 27 novembre 1843, il fait partie des chefs légitimistes qui vont à Londres, jurer leur fidélité au « comte de Chambord », héritier de la branche aînée. Après la Révolution de février 1848, il représente le département des Bouches-du-Rhône à la Constituante : il est élu le 23 avril 1848 et réélu le le 13 mai 1849. De 1849 à 1851 il est aussi président de la Commission de surveillance de la Caisse des dépôts et consignations.
Le coup d’État de décembre 1851 le fait se retirer de la politique et se consacrer au barreau. Il plaide dans les affaires de Célestine Boudet, de Mme de Caumont La Force (1855) et de Jeufosse (1857) et défend Montalembert (1858). En 1863 il est élu dans la première circonscription des Bouches-du-Rhône comme candidat de l’opposition. Il meurt le 29 novembre 1868 à Augerville-la-Rivière, propriété qu'il avait acheté en 1830.
Berryer a été élu membre de l'Académie française en 1852 et reçu en 1855.
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