Jacques Zoubaloff naît le 20 décembre 1876 à Tiflis (Caucase) dans l'Empire russe [1]. Fils du capitaine en second Konstantin Zoubaloff (1829-1901) et de la princesse Elisabeth Toumanoff (18365-1886), Jacques Zoubaloff arrive en France en 1907 et obtient la nationalité française par décret en 1923.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate, Zoubaloff envisage d'entrer dans la Légion étrangère, mais, étant déclaré inapte par le bureau central de recrutement de la Seine le 24 septembre 1917, il doit renoncer à ce projet. Zoubaloff participe néanmoins activement à l’effort de guerre en finançant plusieurs hôpitaux et en faisant de nombreux dons aux œuvres de guerre. Durant cette période, il soutient également la création artistique française en apportant un soutien matériel à plusieurs artistes.
Grand amateur d’art, Jacques Zoubaloff collectionne des peintures, des aquarelles, des gravures et des sculptures réalisées par des artistes français des XIXe et XXe siècles (notamment Edgar Degas, Jean-Baptiste Corot, Antoine-Louis Barye, Aristide Maillol et Henri Laurens). Sa volonté de rendre sa collection accessible au public le conduit à prêter fréquemment des œuvres aux musées parisiens.
À partir de 1912, Jacques Zoubaloff contribue à l’enrichissement des collections publiques françaises en faisant don, à plusieurs musées nationaux ainsi qu’au Petit Palais et au Musée des Arts Décoratifs, d’une partie de sa collection d’œuvres d’art. Zoubaloff permet ainsi l’entrée d’une centaine de bronzes, plâtres, aquarelles et dessins d’Antoine-Louis Barye au musée du Louvre qui dédie alors une salle entière au sculpteur. De même, au cours des années 1910, il fait don d'œuvres d’Honoré Daumier et de Théodore Géricault au Louvre, ainsi que d'une collection de sculptures d’Aristide Maillol au Petit Palais en 1916.
Pour récompenser sa générosité de mécène, Jacques Zoubaloff est d’abord élevé à la dignité de chevalier de la Légion d’honneur le 13 février 1913, avant d’être promu, le 15 janvier 1920, au grade d’officier sur la proposition du ministre des affaires étrangères pour « services rendus aux musées nationaux ».
Au cours des années 1920, Jacques Zoubaloff fait l’acquisition d’œuvres cubistes. En 1924, il achète ainsi à la Galerie Simon Still Life with Banderillas (1911) de Georges Braque et Les maisons sous les arbres (1913) de Fernand Léger.
En 1927, Jacques Zoubaloff fait don d’une partie de sa collection de peintures et de sculptures aux musées de France ; l’autre partie étant vendue aux enchères pour soutenir sa propre pratique artistique de compositeur de musique et de peintre amateur composée essentiellement de natures mortes et de paysages. La première vente aux enchères à l’Hôtel Drouot en 1927 est consacrée à la vente de maîtres anciens et d’oeuvres du XIXe siècle. En 1935, le catalogue révèle que le fonds cubiste de Zoubaloff comprend à l’époque neuf tableaux de Braque, onze de Juan Gris, huit de Léger et sept de Picasso. De son vivant, Zoubaloff fit encore plusieurs dons aux musées parisiens, notamment des dons au musée du Louvre, au musée d’Orsay et au Petit Palais en 1933. Il meurt à Neuilly-sur-Seine en 1941.
[1] En 1918, lors de la proclamation de l'indépendance de la République démocratique de Géorgie, Tiflis devient Tbilissi, actuelle capitale de la Géorgie.
Jacques Zoubaloff est membre de la famille Zoubaloff.
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