Ervin Marton est né à Budapest en 1912. Passionné par le dessin depuis l'enfance, il commence à s'intéresser à la photographie à l'adolescence. Après le baccalauréat, il poursuit ses études à l'école de dessin Omike de Budapest. Il étudie également à l'Institut des arts et métiers de Budapest de 1934 à 1937.
Entre 1935 et 1937, il passe chaque été dans une petite ville de la plaine hongroise, à Kalocsa. La communauté tsigane s'impose à lui. Il la peint, la photographie, se passionne pour ce peuple en marge, et constitue, pour son simple plaisir, une collection de scènes de genre, de portraits, qui figureront d'ailleurs bien des années plus tard dans des expositions.
Dans les années 1930, alors qu’il n'a que 20 ans, Ervin Marton, dessinateur, expose. Son exposition d'art graphique en 1936 à la Galerie Műterem (Studio) est saluée par la critique. Plusieurs de ses œuvres sont achetées lors de cette exposition pour la future Galerie nationale hongroise. Jusqu'en 1946 et la mort de son père, il signe fréquemment son travail en utilisant le nom de son père, Preisz, comme nom de famille, ou parfois, en utilisant Paal (Paul).
En 1937, Ervin Marton s'installe à Paris. Il continue à étudier et suit des cours de peinture et de sculpture à l'École des beaux-arts, où il est formé par Paul Louis Bouchard et Grammond. Par l'intermédiaire de son cousin, le peintre Lajos Tihanyi, il devint membre d'un cercle d'artistes et d'écrivains reconnus. Il y rencontre notamment le photographe Brassai.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Ervin Marton rejoint la Résistance française. En tant que membre du groupe Francs-tireurs et partisans - Main-d'œuvre immigrée (FTP-MOI), il dessine et distribue de nombreux tracts clandestins, que la plupart des groupes partisans produisent pour préserver le moral des civils. En août 1944, il reçoit la médaille de la Libération, adhère au Parti communiste français et épouse une compatriote, Martha Rudas.
L'activité artistique à Paris reprend rapidement dans les années qui suivent la guerre. De 1944 à 1946, Ervin Marton collabore avec Bölöni et Por à la réorganisation de la Maison hongroise, un centre culturel destiné aux artistes étrangers. La communauté organise ses propres expositions et discussions. Il est invité à participer à de nombreuses expositions collectives, parmi lesquelles, en 1947, les expositions surréalistes à la galerie Maeght. Cette année-là, il travaille également à l'exposition de laSchool of Parisà Londres, sa première exposition dans cette ville.
Dans la mouvance des photographes humanistes, il photographie la vie des rues, le peuple des faubourgs, s'attache à des scènes de la vie quotidienne. Dans les années 1960, il collabore à de nombreuses revues et magazines français :Paris-Match,Regard,Les Lettres françaisesetPoint de Vue Images du Monde et diverses revues étrangères :Camera(Étatas-Unis) etPhotographie Year(Londres). Accompagnant l'activité du Salon desPeintres Témoins de leur temps, il photographie Jean Cocteau, Marc Chagall, Paul Léautaud, François Mauriac ou encore Pablo Picasso. Ces portraits d'écrivains ou d'artistes seront d'ailleurs exposés à la Bibliothèque nationale en 1961. Il répond aussi à de nombreuses commandes d'André Malraux, des éditions Larousse, ou encore Sun, et, comme plusieurs confrères photographes illustrateurs, il effectue des travaux pour le Commissariat général au tourisme.
Devenu français, Ervin Marton décède le 30 avril 1968 à Paris. Ces œuvres sont conservées par la Galerie nationale hongroise, qui lui a consacré une rétrospective en 1971. La Bibliothèque nationale conserve bon nombre de ses photographies et, depuis son ouverture en 1991, le Musée hongrois de la photographie rassemble également des œuvres de Marton. Ce musée s'intéresse particulièrement aux photographes hongrois tels que Ervin Marton, qui a acquis une réputation internationale.
La Bibilothèque nationale conserve un bon nombre de photographies d'Ervin Marton.
Ervin Marton a effectué des travaux, comme de nombreux autres photographes illustrateurs, pour le Commissariat général au tourisme.
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