Liliane Jameson voit le jour le 6 octobre 1920 à Neuilly-sur-Seine. Son père, Robert Thomson Jameson, né aux États-Unis en 1897, est d’origine écossaise et a servi pendant la Grande Guerre comme radio dans la marine américaine ; sa mère, Marie-Paule Giraud du Poyet, est née à Rochefort (Charente-Maritime) en 1900. Ses parents se séparent en 1935.
Un temps repliée à Marennes (Charente-Maritime), berceau de sa famille maternelle, après l’exode de juin 1940, Liliane regagne Paris à la fin de l’été et consigne dans son journal les événements qui font son quotidien dans la capitale occupée.
Elle s’engage dans la Résistance en mai 1943, via une amie de sa famille, Noëlle Noirot (décédée en déportation en décembre 1944), cousine d’André Favereau alias Brozen (1907-1989), chef du Service national maquis pour la zone nord. Liliane Jameson devient alors agent de liaison pour l’organisation et travaille avec André Favereau et son homologue pour la zone sud, Georges Rebattet alias Cheval (1907-1976), relevant les boîtes aux lettres, y déposant des messages et convoyant argent et matériel radio. Elle prend alors le pseudonyme d’« Anne », prénom de sa grand-mère maternelle.
Par l’intermédiaire d’une autre amie, elle est également associée, à partir d'octobre 1943, aux activités du réseau d’évasion Bourgogne, et héberge des aviateurs alliés, dans l’attente de leur départ pour l’Espagne, dans l’appartement familial de la rue Gervex (Paris, 17e arrondissement). Après plusieurs arrestations dans ces deux groupes en avril 1944 et la la mise hors circuit de ses activités, Liliane Jameson est contactée en juin 1944 par le frère de Brozen, Lionel Favereau (1901-1995), qui la met en rapport avec Guy Jousselin de Saint-Hilaire (1907-1997), alias Joyeux, chef du réseau de renseignements Marco. Elle reprend alors pour le compte de ce réseau ses activités d’agent de liaison, sillonnant Paris à bicyclette et écoutant la TSF pour glaner le maximum d’informations sur l’évolution de la situation.
Après la libération de Paris, « Anne » est recrutée par la Direction générale des études et recherches (DGER), à la section R 7 chargée de l’instruction des agents de renseignement, toujours sous les ordres de Guy de Saint-Hilaire. Elle s’occupe dans le même temps, avec ce dernier, de la liquidation du réseau Marco. En novembre 1945, elle part en Allemagne occuper un poste à Baden-Baden et y fait la connaissance d’un résistant lorrain, Julien Schroeder, qu’elle épouse le 15 février 1947. Ils auront deux enfants, Anne et Richard.
Revenue à la vie civile en juillet 1946, Liliane Schroeder s’investit des décennies plus tard, à partir de la fin des années quatre-vingts, dans la création de l’amicale du réseau Marco, dont elle est la secrétaire générale jusqu'à sa dissolution le 31 décembre 1999.
Elle est décédée à Paris le 27 octobre 2018.
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