L’Union des Arts est fondée par Rachel Boyer (1864-1935). Après une carrière à succès à l’Odéon et à la Comédie française et une vie mondaine très animée – elle reçoit dès 1895 dans son hôtel particulier Isadora Duncan, Marcel Proust, Nijinski, Loïe Fuller ou Sarah Bernhardt, mais aussi Clemenceau, Barthou et Poincaré – l’actrice décide, en 1913, de fonder une association philanthropique afin d’aider les artistes en difficulté financière.
L’association, dont le siège social est situé au 27 boulevard d’Inckermann à Neuilly-sur-Seine, est dotée d’un capital de 100 000 francs or. Reconnue d’utilité publique par un décret du 23 avril 1914, elle comprend différents comités sous le patronage de personnalités comme Aristide Briand, Georges Clémenceau, Anatole France, Camille Saint-Saëns, la duchesse d'Uzès, la comtesse de Noailles, Pierre Loti, Auguste Rodin, Gabriel Fauré, Henri Bergson, Edmond Rostand, Sacha Guitry.
L'Union des Arts, outre les cotisations de ses membres et de ses bienfaiteurs, tire l'une de ses sources de financement de la publicité. En effet, elle sert d'intermédiaire unique entre les artistes adhérents et les annonceurs, fixant les sommes pour la prestation des artistes.
Durant la Première Guerre mondiale, l’Union étend son action à l’aide aux Poilus et à leurs familles, en vendant des objets réalisés dans les tranchées. Confrontée à des difficultés financières durant cette période troublée, elle survit grâce une souscription et à l'aide de Sarah Bernhardt qui, en tournée américaine, promet d'intéresser des bienfaiteurs américains. En 1917, une section américaine de l'Union des arts est fondée, grâce à l'aide de la maison Cartier qui en assure la publicité.
Rachel Boyer contribue également au fonctionnement de l'Orphelinat des Arts, fondé en 1880, et dont elle est élue présidente d'honneur en 1931.
Durant l’entre-deux-guerres, le financement de l'Union des arts ou de l'Orphelinat des arts est assuré par diverses activités artistiques : création d'une eau parfumée et de fleurs artificielles réalisées par les artistes dans l'hôtel du boulevard d'Inckermann, vente de désignoscopies, organisation d’événements variés.
Après la mort de Rachel Boyer en 1935, Sacha Guitry lui succède à la tête de l'Union des arts.