Issu d’une famille de commerçants protestants, Georges Hippolyte Adrien (1862-1921), dit Darien, naît à Paris le 6 avril 1862. Après des études au lycée Charlemagne, il devance l’appel en 1881 et s’engage dans l’armée. En 1883, son insoumission lui vaut d’être envoyé au bagne de Biribi, un bataillon disciplinaire en Tunisie, qu’il ne quittera qu’en 1886. Il évoque les souvenirs de cette expérience dans son premier roman, Biribi (1890).
La défaite de 1870 et l’écrasement de la Commune lui inspirent Bas les cœurs ; en collaboration avec Lucien Descaves, il en tire une pièce de théâtre, Les Chapons, qui provoque un scandale. Antimilitariste et anarchiste, admiré des auteurs libertaires Alfred Jarry et Alphonse Allais, Darien dénonce à travers ses oeuvres les travers de la société : Les Pharisiens (1891), où il attaque violemment Edouard Drumont et les antisémites ; Le Voleur (1897) ; La Belle France (1900) ; L’Épaulette, Souvenirs d’un officier (1905) ; L’Ami de l’ordre (1906). Aucun de ses romans ne connaîtra cependant le succès de son vivant. C’est la redécouverte du Voleur en 1955 par Jean-Jacques Pauvert, qui décide de le republier, qui lui assure la postérité.
En plus de ses romans, Georges Darien s’essaye aussi au journalisme. Pamphlétaire le plus virulent de la fin du XIXe siècle, il crée L’Escarmouche, puis la Revue de l’impôt unique et L’Ennemi du Peuple, mais ces revues ne rencontrent pas davantage le succès que ses romans.
En 1906 et en 1912, George Darien se présente aux élections législatives dans le premier arrondissement de Paris en tant que « candidat de l'Impôt Unique » mais échoue à chaque fois. Il est également président de l’Union syndicale des artistes dramatiques.
Georges Darien meurt à Paris le 19 septembre 1921.
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