Serge Asher est né le 12 mai 1920 à Paris. Sa mère, d’origine tchécoslovaque, est commissionnaire en haute couture et son beau-père agent d’une société commerciale en Afrique. Après des études secondaires au lycée Louis-le-Grand, il entre en septembre 1939 à l’École polytechnique.
Affecté le 1er avril 1940 à l’école d’officiers d’artillerie de Fontainebleau, il ne participe pas aux combats de mai-juin 1940. Envoyé en Savoie dans un chantier de jeunesse au lendemain de l’armistice, il est rappelé en décembre 1940 à l’École polytechnique, repliée à Lyon depuis l’automne.
En avril 1941, souhaitant entrer en résistance, il noue des contacts avec le groupe du général Cochet puis rejoint le groupe des journalistes de la revue catholique Temps nouveau, animée par Stanislas Fumet. En décembre 1941, il tente aussi de créer sa propre organisation de résistance. Après la fin de ses études à Polytechnique en juin 1942, il est contacté par Jacques Brunschwig et rejoint le mouvement Libération-Sud comme agent permanent en septembre 1942, après avoir fait office de messager et agent de liaison. D’abord affecté au service des faux papiers, il est ensuite chargé des groupes francs du mouvement.
Arrêté le 5 novembre 1942 à Marseille par la police française, il parvient à s’évader, avant de connaître une nouvelle arrestation le 15 mars 1943 à Lyon, comme ses camarades Raymond Aubrac, Maurice Kriegel-Valrimont et François Morin-Forestier. Interné à la prison Saint-Paul, puis transféré à l’hôpital de l’Antiquaille, il est libéré le 24 mai 1943 à l’issue d’une action des groupes francs de Libération-Sud.
Arrêté une troisième fois le 19 octobre 1943 près de Meximieux (Ain), cette fois par la police militaire allemande, Serge Asher-Ravanel réussit, seul, à s’évader en sautant par une fenêtre puis échappe aux poursuites en plongeant de nuit dans l’Ain.
En 1944, la fusion des diverses formations militaires du Mouvement de libération nationale (MLN) donne naissance aux Corps francs de la Libération (CFL). Ravanel change alors de fonction le 1er avril 1944 et devient chef du bureau Action (3e bureau) de l'état-major de cette formation. Il se rend à ce titre à Toulouse pour y installer une direction et, face aux difficultés locales, doit lui-même s’imposer comme chef régional des CFL. Le 6 juin 1944, le général Kœnig le nomme chef régional de l'ensemble des forces militaires régionales de la Résistance, désormais réunies sous le nom de Forces françaises de l'intérieur (FFI). À 24 ans, Serge Ravanel devient le plus jeune colonel français de la Seconde Guerre mondiale. En août 1944, en liaison avec Jean Cassou, commissaire de la République, il coordonne les combats dans la région de Toulouse (région R4) et participe à la libération de la ville le 19 août.
Blessé accidentellement au cours d'une mission à Paris à la fin septembre 1944, Serge Ravanel abandonne son commandement régional. Chef de bataillon à l’issue de la guerre, puis diplômé d'état-major, il est fait Compagnon de la Libération par décret du 18 janvier 1946. Après sa démission de l’armée en 1950, il exerce comme ingénieur en électronique et crée plusieurs entreprises.
Membre de l'Agence pour la valorisation de la recherche (ANVAR), il rejoint de 1981 à 1983 le cabinet de Jean-Pierre Chevènement, successivement ministre de la Recherche et de la Technologie puis ministre de la Recherche et de l'Industrie. Serge Ravanel s'occupe ensuite des délégations du ministère dans les départements d'outre-mer. Il prend sa retraite en 1985 et poursuit ses activités comme consultant, notamment pour l'équipementier aéronautique Intertechnique et le constructeur de serveurs vocaux FERMA.
Serge Ravanel s’emploie aussi à préserver la mémoire de la Résistance, particulièrement au sein de la Fondation de la Résistance, de l’Association pour des études sur la résistance intérieure (AERI) et de l’association X-Résistance, créée en 1997, qui regroupe d'anciens résistants issus de l'École polytechnique, d’anciens élèves intéressés par cette période de l'histoire et des non-polytechniciens liés familialement à un ancien résistant de cette école. Il devient ainsi un témoin emblématique de la Résistance et multiple les interventions dans les établissements scolaires pour en mettre en avant les valeurs auprès des jeunes.
Serge Ravanel est décédé le 27 avril 2009 à Paris.
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Co-fondateur et vice-président
Co-fondateur et membre du conseil d'administration