Michel Guillaume Jean de Crèvecœur, né à Caen en 1735 est un mémorialiste franco-américain et agronome d’origine normande, témoin privilégié de la révolution américaine. Après quelques années passées en Angleterre à partir de 1751, Crèvecœur vit presque sans interruption en Amérique du Nord pendant trente années, entre 1754 et 1789, côtoyant des milieux très divers. Parti au Canada, il gagne en 1759 les colonies anglaises, après la chute de Québec, et entreprend une vie errante qui le voit tour à tour arpenteur-cartographe et marchand de livres ou de médicaments. En 1765, il s’établit comme fermier dans la colonie de New-York dont il devient citoyen, prend le nom de John Hector Saint-John et assiste au début de soulèvement des colonies américaines. Il épouse Mehetable Tippet le 20 septembre 1769. Ils ont trois enfants (Fanny, Ally et Louis). Sa femme aurait péri dans l’incendie de leur ferme lors d’un soulèvement, alors que les deux garçons sont sauvés de justesse par des voisins, tandis que leur fille se trouve en France. Il revient en France en 1781 et se consacre à l’écriture. Recommandé à Benjamin Franklin par Mme d’Houdetot, il est introduit dans les salons et la publication de Letters from an American Farmer (à Londres en 1782, éditées en français en 1784), le fait apprécier des grands esprits de l’époque, notamment des ducs d’Harcourt et de La Rochefoucauld d’Enville, du marquis Turgot, du baron de Breteuil, de Pierre-Samuel Du Pont de Nemours ou de Brissot de Warville. Il est assez lié au marquis de La Fayette qui a pris part aux luttes contre les Anglais en Amérique du Nord. Ce dernier, avec sa femme et d’autres telles la comtesse d’Houdetot et la comtesse de Damas, se soucie de la santé et de l’éducation des deux fils que Saint-John a confiés à un établissement parisien. En 1783, nommé consul de France à New-York par le maréchal de Castries, ministre de la Marine, Saint-John de Crèvecœur rejoint l’Amérique. Après un nouveau séjour en France, où il est membre de la Société d’agriculture de Paris en 1786 et fondateur de la Société gallo-américaine en 1787 (bientôt absorbée par la Société des Amis des Noirs), il revient à New-York en 1787 où il cultive son amitié avec les élites américaines (George Washington, Benjamin Franklin, Thomas Jefferson, etc.), mais quitte définitivement le continent américain en 1789. En France, il travaille à son ouvrage Voyage dans la Haute Pennsylvanie et dans l’État de New-York publié en trois volumes en 1801 et se consacre à ses activités agricoles. La mort d’un de ses fils le décide à rejoindre sa fille, Fanny, épouse du diplomate Otto, alors en poste à Munich. Il y reste deux ans et demi, puis regagne Paris en 1809 et se retire à Sarcelles où il meurt en 1813.
Notice Wikipédia
Notice d’autorité BnF n° FRBNF12572616