Fondée en 1903 par Eugène Motte, industriel du textile dans le Nord, la Fédération républicaine (FR) est le principal parti à droite durant la seconde moitié de la Troisième République. Elle est héritière de l’aile droite des républicains dits opportunistes ou progressistes qui se sont d’abord rassemblés au sein de l’Association nationale républicaine (ANR) et de l’Union libérale républicaine (ULR). Ces républicains représentants des notables de la société souhaitent se démarquer du gouvernement dit du Bloc des gauches formé à l’occasion des élections de 1902 et auquel se rallient les membres de l’Alliance républicaine démocratique, association de parlementaires issus eux aussi des rangs des républicains progressistes, mais moins conservateurs. Outre son fondateur et président Eugène Motte, le parti compte des personnalités majeures de la Troisième République, notamment Alexandre Ribot (président du Conseil à plusieurs reprises et notamment en 1914), Jacques Piou (président de l’Action libérale populaire, rallié à la Fédération à partir de 1919) et Louis Marin (président du parti de 1925 à 1940).
Jusqu’à la Première Guerre mondiale (élections de 1902, 1906, 1910 et 1914), les élus de la Fédération siègent à la droite de la Chambre aux côtés notamment de l’Action libérale populaire (ALP) de Jacques Piou, la droite catholique libérale, ralliée à la République. Par suite des élections législatives de 1919, les députés de la Fédération républicaine siègent au sein du Bloc national, aux côtés notamment de ceux de l’Alliance démocratique (auparavant rattachée au centre voire à la gauche), de l’ALP qui disparaît par fusion et du Parti socialiste national (PSN). Lors de ces mêmes élections, le ministre de la Reconstruction Louis Loucheur (1918-1920) est élu député du Nord en tant que candidat de la Fédération républicaine. La Fédération perd ensuite des voix aux élections suivantes (1924, 1928 et 1932), avant un léger regain lors de celles de 1936 marquées par la célèbre victoire du Front populaire. Durant la Seconde Guerre mondiale, Xavier Vallat, membre de la Fédération à partir de 1933 et vice-président du groupe parlementaire correspondant dans les années 1930, occupe la fonction de commissaire général aux questions juives du gouvernement de Vichy.
A la Libération, une grande partie de ses membres rejoint le Parti républicain de la liberté (PRL). Elle disparaît définitivement en 1948 lorsque ses derniers membres et ceux du PRL s’associent avec d’autres formations de la droite et du centre-droit (Alliance démocratique, Parti paysan d’union sociale) pour former le Centre national des indépendants et paysans (CNIP).
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