Les Damas de Thianges et de Chalancey sont une branche cadette des Damas, famille bourguignonne dont la noblesse remonte au moins au XIIIe siècle. « Au cours de la première modernité, ils [font] partie de ces quelques familles de noblesse seconde caractéristiques des provinces frontières, qui cumul[ent] crédit local, puissance terrienne, charge militaires et récompenses prestigieuses » (Laurent Bourquin). La fortune des Damas est largement investie en biens fonciers. Georges Damas de Marcilly, vicomte de Chalon, chambellan de François Ier, sénéchal de Toulouse, a pour fils cadet Léonor (ou Léonard) Damas, baron, puis comte de Thianges, chevalier de l’ordre de Saint-Michel et lieutenant de la compagnie d’ordonnance du duc de Mayenne pendant les guerres de Religion. Après la mort de Léonor Damas, sa veuve Claudine d’Orge, dame du Deffend, qui lui avait apporté la baronnie de Chalancey, poursuit l’accroissement de la puissance foncière familiale en réalisant de nombreuses acquisitions. Leur fils François, baron de Thianges et de Chalancey († 1615), lieutenant d’une compagnie de gendarmes du roi, gouverneur de Mâcon, Noyon et Soissons, et son épouse Françoise Dio (ou de Dyo) ont neuf enfants. Leur fils aîné, Charles Damas († 1638), marquis de Thianges, fait carrière dans les armes, comme lieutenant général du roi au gouvernement de Bresse, Bugey, Valromey, Gex et Charolais et maréchal de camp. Son frère Jacques Damas († 1641), qui lui succède comme comte de Chalancey, est mestre de camp du régiment de Bourgogne, gouverneur de Haguenau et de la Basse-Alsace, maréchal de camp. Le fils de celui-ci, Claude-Léonor Damas, marquis de Thianges († 1702), sert également dans les armées du roi et épouse en 1655 une Rochechouart de Mortemart, sœur de la Montespan. La famille connaît néanmoins d’importantes difficultés financières sous le règne de Louis XIV, de sorte que leur fils Claude Henri Philibert Damas, marquis de Thianges, lieutenant général des armées du roi, meurt très endetté et sans héritier direct en 1708.