Nice : 1940-1942 Vichy : 1942-1943 Londres : 1943-1944 Alger : 1944
Naissance : 1911 Activité professionnelle : 1935-1939
Ajaccio : 1945-1951 Neuilly-sur-Seine : 1947-1983 Seine : 1950-1968 Hauts-de-Seine : 1968-1977
Achille Peretti est né à Ajaccio le 13 juin 1911. En 1918, il se retrouve orphelin après le décès en août de sa mère, Marie-Madeleine Venturini, suivi en octobre de celui de son père, Pierre-Toussaint Peretti, rédacteur à la préfecture, engagé volontaire pendant la Première Guerre mondiale, grièvement blessé dans la Meuse. Déclarés pupilles de la Nation, Achille Peretti, aîné de la fratrie, son frère François et sa sœur Marie-Antoinette sont élevés par leur grand-mère Rose Venturini.
Élève au collège Fesch d’Ajaccio, Achille Peretti poursuit ses études à l'Université de Montpellier, où il obtient une licence en droit et un diplôme de médecine légale. Devenu avocat au barreau d’Ajaccio en 1935, il ne tarde pas à changer de voie et passe avec succès, en 1937, le concours de commissaire de police, avant d’être affecté dans sa ville natale.
À la déclaration de guerre, après un passage au 19e train des équipages, il rejoint l’état-major de la 7e région à Dijon pour y effectuer des activités de contre-espionnage. Replié dans les Pyrénées-Orientales après l’offensive allemande de mai 1940, il tente vainement d’embarquer sur un navire anglais le 16 juin 1940 à Port-Vendres et séjourne ensuite à Nice, gardant le contact avec le 2e bureau de l’armée. De retour à Ajaccio où il retrouve son poste de commissaire de police, il s’engage alors dans une lutte active contre le régime de Vichy, organisant avec le 2e bureau la mise en place d’agents radio et des caches d’armes. Muté à Nice au printemps 1941, il y poursuit ses activités clandestines, en liaison avec l’ Intelligence Service et les services du colonel Paul Paillole.
En janvier 1942, Achille Peretti entre en relation avec les Forces françaises libres (FFL), par l’intermédiaire de Maurice Andlauer, dont il avait fait la connaissance à Ajaccio comme directeur des Haras, et intègre le réseau de renseignements Ali dirigé par Roger Wybot. En mai 1942, il signe son engagement dans les FFL .
Affecté à Vichy début 1942 par la Sûreté nationale, il est arrêté le 9 août 1942, soupçonné de vol de documents au profit des Anglais et du général de Gaulle. Relâché faute de preuves, il est aussitôt mis en disponibilité et se consacre dès lors presque entièrement au réseau Ali. En avril 1943, il organise avec le commissaire Louis Dubois l’évasion du chef du réseau Phratrie, Jacques Robert, et en juin 1943, rejoint l’Angleterre par voie aérienne, sous le nom de Paul Vatier.
Il est de retour en France le 22 juillet 1943 sous le pseudonyme d’Ajax, nom donné au nouveau réseau de renseignements dont il est le fondateur et le chef. Ajax, qui a pour objectifs principaux de noyauter la police, saboter les actions de répression, recueillir des renseignements économiques, politiques et militaires et préparer la police de la Libération, s’étend à tout le territoire métropolitain. La centrale du réseau est installée à Lyon sous les ordres de Michel Hacq, et l’organisation se déploie en plusieurs sous-réseaux : Candide, dirigé par Léon Théus et centré sur la zone sud ; Zadig, dirigé par André Godin et centré sur la zone nord ; Micromégas, dirigé par Simon Cotoni, plus spécialement dévolu au renseignement militaire sur l’ensemble des régions. Les recrutements s’opèrent grâce à une poignée de fidèles, essentiellement commissaires et inspecteurs de police.
Achille Peretti est évacué début mars 1944 vers Londres. Nommé le 5 mai 1944 directeur adjoint de la Sûreté nationale, chef du théâtre d’opérations zone nord, il prépare à Alger la mise en place des services de police dans le cadre du débarquement, effectuant diverses missions en Normandie avant et après le débarquement, puis regagne Londres. Nommé préfet de 3e classe hors cadre, il rentre à Paris le 25 août 1944 avec le général de Gaulle dont il assure la protection, et prend part aux combats de la rue de Bourgogne et de la Chambre des Députés avec des éléments de la division Leclerc placés sous ses ordres. Par décret du 6 avril 1945, Achille Peretti est fait Compagnon de la Libération.
Il s’engage ensuite dans la vie politique, enchaînant les responsabilités au niveau local et national : conseiller général du canton d’Ajaccio de 1945 à 1951 ; vice-président du conseil général de la Corse de 1945 à 1951 ; maire de Neuilly-sur-Seine pendant trente-six ans, de 1947 à sa mort ; conseiller de l’Union française de 1952 à 1958 ; député de la Seine puis des Hauts-de-Seine de 1958 à 1977 sous diverses étiquettes gaullistes, dont l’Union pour la nouvelle République (UNR), l’Union des démocrates pour la République (UDR) et le Rassemblement pour la République (RPR) ; premier vice-président (1964-1969) puis président de l’Assemblée nationale (1969-1973) ; conseiller général des Hauts-de-Seine de 1970 à 1976. Sa vie publique connaît un dernier chapitre en mars 1977 lorsqu’il est nommé président du Conseil constitutionnel.
Achille Peretti assume par ailleurs diverses responsabilités dans la vie économique, comme président du journal L'Intransigeant de 1947 à 1949, de la compagnie minière de l'Est-Oubangui en 1948 et de la Compagnie française du Haut et Bas-Congo en 1949, et comme administrateur de la Société des forges et chantiers de la Méditerranée.
Fidèle à ses compagnons de Résistance, il préside en 1957 et 1958 le comité des anciens chefs de réseaux des Forces françaises combattantes (FFC), avant d’en devenir président d’honneur.
Achille Peretti, décédé le 14 avril 1983 à Neuilly, est inhumé à Ajaccio.
Commissaire de police, directeur adjoint de la Sûreté nationale en mai 1944
Député (1958-1977), premier vice-président (1964-1969) puis président de l’Assemblée nationale (1969-1973)
Président du Conseil constitutionnel
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