Counsel, translated by Muyldermans into Frenchtag:kalvesmaki.com,2014:tan-key:evagriusGeneral keywords associated with the TAN collection for Evagrius of PontusStarted fileNumbering begins with 1; Muyldermans begins with 27,
respecting Syriac manuscript numeration, where the work appears after several other
works.Needs proofreading.
L’autel, c’est l'intellect pur et immatériel qui, au temps de la prière, n’admet pas une
pensée simple.
L'hostie pure, c’est la conscience pure et exempte de souillure; mais (la conscience)
opposée (souillée), c'est l’hostie des idoles.
Le feu étranger, c’est l’amour des choses sensibles par lequel Dieu n’est jamais servi.
Le feu saint, c’est l'amour divin qui consume les sacrifices purs comme une graisse
céleste.
Le feu ardent, c’est le zèle scrutateur qui dévore la malice des négligents.
La pierre de la vérité, c’est la foi sans fissure en Notre Seigneur Jésus-Christ, qui
affermit l’intellect dans l'édifice de l’âme.
L'édifice du Christ, c’est l’assemblée des vertus divines, qui a sa cohésion en lui par
les membres actifs et contemplatifs de son corps.
Le royaume de Dieu, c’est l'achèvement de l'édifice du Christ, la consommation de la loi
et de la grâce, la perfection des fils de Dieu, la science des héritiers qui étaient sans
espérance, l’accomplissement de sa volonté dans le Christ, l'unité indivisible de lui-même
et de sa créature raisonnable, la Trinité unissant le tout et l’unité sans dualité; car
Dieu sera tout en tous, béni dans les siècles. Amen.
La potasse des foulons, c’est le repentir cuisant de l’âme qui est donné par le Seigneur
par l’entremise des saints anges à ceux qui revien-nent avec diligence des passions à la
purification de l’âme.
Le feu de la fournaise, c’est un prompt repentir de l’âme, que l'intellect obtient par
la grâce du Christ au temps de la prière; et dans la contemplation, la mémoire connaît que
son insuffisance est guérie par l’eau vive, l’attente de la révélation de Notre Seigneur
Jésus-Christ.
L'argent éprouvé, purgé de terre et sept fois affiné, c’est le corps de Notre Seigneur
Jésus-Christ, foulant aux pieds les sept puissances du dragon rebelle, par la vertu des
sept puissances (qui est) la plénitude du Saint-Esprit, comme (il est dit) dans Isaïe; car
par la grâce nous aussi nous serons fortifiés et nous remporterons la victoire par celui
qui nous a aimés, Notre Seigneur Jésus-Christ qui a dit :
« Ayez confiance, j'ai vaincu le monde », et ceci : «Je me sanctifie moi-même pour eux,
afin qu’ils soient un en nous, comme nous aussi sommes un».
Le carême, c’est la figure de la purification de notre corps, en préparation à la
réception du saint corps du Christ; le sépulchre, en effet, du saint corps du Christ est
le corps des êtres raisonnables, et sa résurrection la vie de tous les hommes.
Le vendredi, c’est la préparation de ceux qui par le nombre six se préparent au repos.
Le samedi, c’est le symbole de ceux qui ont été ensevelis avec le Christ, passant des
souffrances au repos de l’impassibilité avec l’espérance de ressusciter avec lui. Le
dimanche, c’est le symbole du commencement et de la fin des soins pris par le Seigneur
(dans la création), et c’est pourquoi aussi il est appelé le premier, l’unique, le
huitième et le troisième (jour) à partir du sixième (jour), c’est lui qui est la
résurrection de la lumière originelle et la splendeur rayonnante du soleil de justice, le
jour du Seigneur, (le jour) dominical, qui a pris commencement et n’a pas de fin, à cause
de la lumière sainte et spirituelle du Christ qui y règne. Les étoiles qui y sont
disposées, sont ceux qui y règnent avec le Christ, soleil de justice, des siècles sans
fin.
C’est un héritage du Seigneur que des fils, et l’héritage à eux c’est le Seigneur; car
les lévites sont «les fils du sacerdoce», ceux qui sont offerts au Père par notre Sauveur
en victime pure comme les béliers; «lévites» signifie «compagnons et associés».
La béatitude est l’héritage divin dont hériteront les fils de lumière le septième et le
huitième jour; car c’est le terme de tout bien attendu et pensé, les choses dont a reçu la
connaissance celui qui en jouit par l’expérience, car alors la parole ne peut pas
l’exprimer. C’est pourquoi il est dit : «Que l'œil n’a pas vu, que l'oreille n’a point
entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui
l’aiment». Mais à nous, dit-il, Dieu l'a révélé par son Esprit, «car l'Esprit pénètre
tout». Et ce qu’il entendit, ce sont des paroles ineffables qu’il n’est pas permis à
l’homme d’exprimer, des choses que lui pour sa part il entendit, parce qu’il reçut l'expérience de la contemplation de ces choses intelligibles,
pour autant que c’était possible, mais il ne put l’exprimer. Ce sont, en effet, des choses
ineffables. L’attente done de la jouissance de ces choses presse toute âme fidèle de faire
du progrès dans les vertus, car il est écrit: «Tu rends à chacun selon ses œuvres»; et
ceci: «Il y a de nombreuses demeures dans la maison de mon Père»; L’attrait pour le
cadavre rassemblera auprès de lui les aigles spirituels, parce qu’en lui ils trouveront
leur joie éternellement. Car l'odeur qui monte de sa chair nourrit leur vie, comme celle
des aigles, et leur vue sont comme leurs ailes grasses; les ailes de l'intelligence, en
effet, sont les contemplations de la sainte Trinité dans laquelle est adorée la sainte
unité du Père et du Fils et du Saint-Esprit, auquel soit gloire dans les siècles des
siècles. Amen.