Au commencement Dieu créa le ciel et la terre. La terre était un chaos, elle était vide; il y avait des ténèbres au-dessus de l'abîme, et le souffle de Dieu tournoyait au-dessus des eaux. Dieu dit: Qu'il y ait de la lumière! Et il y eut de la lumière. Dieu vit que la lumière était bonne, et Dieu sépara la lumière et les ténèbres. Dieu appela la lumière « jour », et il appela les ténèbres « nuit ». Il y eut un soir et il y eut un matin: premier jour. Dieu dit: Qu'il y ait une voûte au milieu des eaux pour séparer les eaux des eaux! Dieu fit la voûte; il sépara les eaux qui sont au-dessous de la voûte et les eaux qui sont au-dessus de la voûte. Il en fut ainsi. Dieu appela la voûte « ciel ». Il y eut un soir et il y eut un matin: deuxième jour. Dieu dit: Que les eaux qui sont au-dessous du ciel s'amassent en un seul lieu, et que la terre ferme apparaisse! Il en fut ainsi. Dieu appela la terre ferme « terre », et il appela la masse des eaux « mer ». Dieu vit que cela était bon. Dieu dit: Que la terre donne de la verdure, de l'herbe porteuse de semence, des arbres fruitiers qui portent sur la terre du fruit selon leurs espèces et qui ont en eux leur semence! Il en fut ainsi. La terre produisit de la verdure, de l'herbe porteuse de semence selon ses espèces et des arbres qui portent du fruit et qui ont en eux leur semence selon leurs espèces. Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin: troisième jour. Dieu dit: Qu'il y ait des luminaires dans la voûte céleste pour séparer le jour et la nuit! Qu'ils servent de signes pour marquer les rencontres festives, les jours et les années, qu'ils servent de luminaires dans la voûte céleste pour éclairer la terre! Il en fut ainsi. Dieu fit les deux grands luminaires, le grand luminaire pour dominer le jour et le petit luminaire pour dominer la nuit, ainsi que les étoiles. Dieu les plaça dans la voûte céleste pour éclairer la terre, pour dominer le jour et la nuit, et pour séparer la lumière et les ténèbres. Dieu vit que cela était bon. Il y eut un soir et il y eut un matin: quatrième jour. Dieu dit: Que les eaux grouillent de petites bêtes, d'êtres vivants, et que des oiseaux volent au-dessus de la terre, face à la voûte céleste! Dieu créa les grands monstres marins et tous les êtres vivants qui fourmillent, dont les eaux se mirent à grouiller, selon leurs espèces, ainsi que tout oiseau selon ses espèces. Dieu vit que cela était bon. Dieu les bénit en disant: Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez les eaux des mers; et que les oiseaux se multiplient sur la terre! Il y eut un soir et il y eut un matin: cinquième jour. Dieu dit: Que la terre produise des êtres vivants selon leurs espèces: bétail, bestioles, animaux sauvages, chacun selon ses espèces! Il en fut ainsi. Dieu fit les animaux sauvages selon leurs espèces, le bétail selon son espèce, et toutes les bestioles de la terre selon leur espèce. Dieu vit que cela était bon. Dieu dit: Faisons les humains à notre image, selon notre ressemblance, pour qu'ils dominent sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre et sur toutes les bestioles qui fourmillent sur la terre. Dieu créa les humains à son image: il les créa à l'image de Dieu; homme et femme il les créa. Dieu les bénit; Dieu leur dit: Soyez féconds, multipliez-vous, remplissez la terre et soumettez-la. Dominez sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel et sur tous les animaux qui fourmillent sur la terre. Dieu dit: Je vous donne toute herbe porteuse de semence sur toute la terre, et tout arbre fruitier porteur de semence; ce sera votre nourriture. A tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, à tout ce qui fourmille sur la terre et qui a souffle de vie, je donne toute herbe verte pour nourriture. Il en fut ainsi. Dieu vit alors tout ce qu'il avait fait: c'était très bon. Il y eut un soir et il y eut un matin: le sixième jour. Ainsi furent achevés le ciel et la terre, et toute leur armée. Le septième jour, Dieu avait achevé tout le travail qu'il avait fait; le septième jour, il se reposa de tout le travail qu'il avait fait. Dieu bénit le septième jour et en fit un jour sacré, car en ce jour Dieu se reposa de tout le travail qu'il avait fait en créant. Voilà la généalogie du ciel et de la terre, quand ils furent créés. Au jour où le Seigneur Dieu fit la terre et le ciel, il n'y avait encore aucun arbuste de la campagne sur la terre, et aucune herbe de la campagne ne poussait encore; car le Seigneur Dieu n'avait pas fait pleuvoir sur la terre, et il n'y avait pas d'homme pour la cultiver. Mais un flot montait de la terre et en arrosait toute la surface. Le Seigneur Dieu façonna l'homme de la poussière de la terre; il insuffla dans ses narines un souffle de vie, et l'homme devint un être vivant. Le Seigneur Dieu planta un jardin en Eden, du côté de l'est, et il y mit l'homme qu'il avait façonné. Le Seigneur Dieu fit pousser de la terre toutes sortes d'arbres agréables à voir et bons pour la nourriture, ainsi que l'arbre de la vie au milieu du jardin, et l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. Un fleuve sortait d'Eden pour arroser le jardin, et de là il se divisait en quatre bras. Le nom du premier est Pishôn; c'est celui qui contourne tout le pays de Havila, où l'on trouve l'or – et l'or de ce pays est bon. Là se trouvent aussi le bdellium et la pierre d'onyx. Le nom du deuxième fleuve est Guihôn; c'est celui qui contourne tout le pays de Koush. Le nom du troisième fleuve est le Tigre; c'est celui qui coule à l'est de l'Assyrie. Le quatrième fleuve, c'est l'Euphrate. Le Seigneur Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Eden pour le cultiver et pour le garder. Le Seigneur Dieu donna cet ordre à l'homme: Tu pourras manger de tous les arbres du jardin; mais tu ne mangeras pas de l'arbre de la connaissance de ce qui est bon ou mauvais, car le jour où tu en mangeras, tu mourras. Le Seigneur Dieu dit: Il n'est pas bon que l'homme soit seul; je vais lui faire une aide qui sera son vis-à-vis. Le Seigneur Dieu façonna de la terre tous les animaux de la campagne et tous les oiseaux du ciel. Il les amena vers l'homme pour voir comment il les appellerait, afin que tout être vivant porte le nom dont l'homme l'appellerait. L'homme appela de leurs noms toutes les bêtes, les oiseaux du ciel et tous les animaux de la campagne; mais, pour un homme, il ne trouva pas d'aide qui fût son vis-à-vis. Alors le Seigneur Dieu fit tomber une torpeur sur l'homme, qui s'endormit; il prit une de ses côtes et referma la chair à sa place. Le Seigneur Dieu forma une femme de la côte qu'il avait prise à l'homme, et il l'amena vers l'homme. L'homme dit: Cette fois c'est l'os de mes os, la chair de ma chair. Celle-ci, on l'appellera « femme », car c'est de l'homme qu'elle a été prise. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et ils deviendront une seule chair. Ils étaient tous les deux nus, l'homme et sa femme, et ils n'en avaient pas honte. Le serpent était le plus avisé de tous les animaux de la campagne que le Seigneur Dieu avait faits. Il dit à la femme: Dieu a-t-il réellement dit: « Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin! » La femme dit au serpent: Nous pouvons manger du fruit des arbres du jardin. Mais quant au fruit de l'arbre qui est au milieu du jardin, Dieu a dit: « Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, sinon vous mourrez! » Alors le serpent dit à la femme: Pas du tout! Vous ne mourrez pas! Dieu le sait: le jour où vous en mangerez, vos yeux s'ouvriront et vous serez comme des dieux qui connaissent ce qui est bon ou mauvais. La femme vit que l'arbre était bon pour la nourriture et plaisant pour la vue, qu'il était, cet arbre, désirable pour le discernement. Elle prit de son fruit et en mangea; elle en donna aussi à son mari qui était avec elle, et il en mangea. Leurs yeux à tous les deux s'ouvrirent, et ils surent qu'ils étaient nus. Ils cousirent des feuilles de figuier pour se faire des pagnes. Alors ils entendirent le Seigneur Dieu qui parcourait le jardin avec la brise du soir. L'homme et sa femme allèrent se cacher parmi les arbres du jardin pour ne pas être vus par le Seigneur Dieu. Le Seigneur Dieu appela l'homme; il lui dit: Où es-tu? Il répondit: Je t'ai entendu dans le jardin et j'ai eu peur, parce que j'étais nu; je me suis donc caché. Il reprit: Qui t'a dit que tu étais nu? Aurais-tu mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger? L'homme répondit: C'est la femme que tu as mise auprès de moi qui m'a donné de l'arbre, et j'ai mangé. Alors le Seigneur Dieu dit à la femme: Pourquoi as-tu fait cela? La femme répondit: C'est le serpent qui m'a trompée, et j'ai mangé. Le Seigneur Dieu dit au serpent: Puisque tu as fait cela, tu seras maudit entre toutes les bêtes et tous les animaux de la campagne, tu te déplaceras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai de l'hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance: celle-ci t'écrasera la tête, et tu lui mordras le talon. A la femme, il dit: Je multiplierai la peine de tes grossesses. C'est dans la peine que tu mettras des fils au monde. Ton désir se portera vers ton mari, et lui, il te dominera. A l'homme, il dit: Puisque tu as écouté ta femme et que tu as mangé de l'arbre dont je t'avais défendu de manger, la terre sera maudite à cause de toi; c'est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Elle fera pousser pour toi des épines et des chardons, et tu mangeras l'herbe de la campagne. C'est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, jusqu'à ce que tu retournes à la terre, puisque c'est d'elle que tu as été pris; car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. L'homme appela sa femme du nom d'Eve (« Vivante »), car elle est devenue la mère de tous les vivants. Le Seigneur Dieu fit à l'homme et à sa femme des habits de peau, dont il les revêtit. Le Seigneur Dieu dit: L'homme est devenu comme l'un de nous pour la connaissance de ce qui est bon ou mauvais. Que maintenant il ne tende pas la main pour prendre aussi de l'arbre de la vie, en manger et vivre toujours! Le Seigneur Dieu le renvoya du jardin d'Eden, pour qu'il cultive la terre d'où il avait été pris. Après avoir chassé l'homme, il posta, à l'est du jardin d'Eden, les keroubim et l'épée flamboyante qui tournoie, pour garder le chemin de l'arbre de la vie. L'homme eut des relations avec Eve, sa femme; elle fut enceinte et mit au monde Caïn. Elle dit: J'ai produit un homme avec le Seigneur. Elle mit encore au monde Abel, son frère. Abel devint berger de petit bétail et Caïn cultivateur. Après quelque temps, Caïn apporta du fruit de la terre en offrande au Seigneur. Abel, lui aussi, apporta des premiers-nés de son petit bétail avec leur graisse. Le Seigneur porta un regard favorable sur Abel et sur son offrande; mais il ne porta pas un regard favorable sur Caïn ni sur son offrande. Caïn fut très fâché, et il se renfrogna. Le Seigneur dit à Caïn: Pourquoi es-tu fâché? Pourquoi es-tu renfrogné? Si tu agis bien, ne relèveras-tu pas la tête? Mais si tu n'agis pas bien, le péché est tapi à ta porte, et son désir se porte vers toi; à toi de le dominer! Caïn parla à Abel, son frère; comme ils étaient en pleine campagne, Caïn se jeta sur Abel, son frère, et le tua. Le Seigneur dit à Caïn: Où est Abel, ton frère? Il répondit: Je ne sais pas. Suis-je le gardien de mon frère? Alors il reprit: Qu'as-tu fait? Le sang de ton frère crie de la terre jusqu'à moi. Maintenant, tu seras maudit, chassé de la terre qui a ouvert sa bouche pour recevoir de ta main le sang de ton frère. Quand tu cultiveras la terre, elle ne te donnera plus sa force. Tu seras errant et vagabond sur la terre. Caïn dit au Seigneur : Ma faute est trop grande pour être prise en charge. Tu me chasses aujourd'hui de cette terre; je serai caché, tu ne me verras plus, je serai errant et vagabond sur la terre; et si quelqu'un me trouve, il me tuera. Le Seigneur lui dit: Alors, si quelqu'un tue Caïn, on le vengera sept fois. Et le Seigneur mit un signe sur Caïn pour que ceux qui le trouveraient ne l'abattent pas. Puis Caïn se retira de devant le Seigneur et s'installa au pays de Nod (« Vagabondage »), à l'est d'Eden. Caïn eut des relations avec sa femme; elle fut enceinte et mit au monde Hénoch. Il se mit ensuite à bâtir une ville et appela cette ville du nom d'Hénoch, son fils. D'Hénoch naquit Irad; Irad engendra Mehouyaël, Mehouyaël engendra Metoushaël, et Metoushaël engendra Lémek. Lémek prit deux femmes: le nom de l'une était Ada et le nom de l'autre Tsilla. Ada mit au monde Yabal: c'est lui le père de ceux qui habitent dans des tentes et ont des troupeaux. Le nom de son frère était Youbal: c'est lui le père de tous ceux qui jouent de la lyre et du chalumeau. Tsilla, de son côté, mit au monde Toubal-Caïn, qui forgeait tous les outils de bronze et de fer. La sœur de Toubal-Caïn était Naama. Lémek dit à ses femmes: Ada et Tsilla, écoutez-moi! Femmes de Lémek, prêtez l'oreille à ma parole! J'ai tué un homme pour ma blessure et un enfant pour ma meurtrissure. Si Caïn doit être vengé sept fois, Lémek le sera soixante-dix-sept fois! L'homme – Adam – eut encore des relations avec sa femme; elle mit au monde un fils et l'appela du nom de Seth (« Attribué »), car, dit-elle, Dieu m'a attribué une autre descendance à la place d'Abel, que Caïn a tué. De Seth aussi naquit un fils qu'il appela du nom d'Enosh. C'est alors que l'on commença à invoquer le nom du Seigneur (YHWH). Voici le livre de la généalogie d'Adam. Le jour où Dieu créa les humains, il les fit à la ressemblance de Dieu. Homme et femme il les créa, il les bénit et les appela du nom d’« humains » – Adam – le jour où ils furent créés. Adam vécut cent trente ans, puis il engendra un fils à sa ressemblance, selon son image, et il l'appela du nom de Seth. Les jours d'Adam, après qu'il eut engendré Seth, furent de huit cents ans; il engendra des fils et des filles. La totalité des jours qu'Adam vécut fut de neuf cent trente ans; puis il mourut. Seth vécut cent cinq ans, puis il engendra Enosh. Après la naissance d'Enosh, Seth vécut huit cent sept ans; il engendra des fils et des filles. La totalité des jours de Seth fut de neuf cent douze ans; puis il mourut. Enosh vécut quatre-vingt-dix ans, puis il engendra Caïnân. Après la naissance de Caïnân, Enosh vécut huit cent quinze ans; il engendra des fils et des filles. La totalité des jours d'Enosh fut de neuf cent cinq ans; puis il mourut. Caïnân vécut soixante-dix ans, puis il engendra Mahalaléel. Après la naissance de Mahalaléel, Caïnân vécut huit cent quarante ans; il engendra des fils et des filles. La totalité des jours de Caïnân fut de neuf cent dix ans; puis il mourut. Mahalaléel vécut soixante-cinq ans, puis il engendra Yéred. Après la naissance de Yéred, Mahalaléel vécut huit cent trente ans; il engendra des fils et des filles. La totalité des jours de Mahalaléel fut de huit cent quatre-vingt-quinze ans; puis il mourut. Yéred vécut cent soixante-deux ans, puis il engendra Hénoch. Après la naissance d'Hénoch, Yéred vécut huit cents ans; il engendra des fils et des filles. La totalité des jours de Yéred fut de neuf cent soixante-deux ans; puis il mourut. Hénoch vécut soixante-cinq ans, puis il engendra Mathusalem. Hénoch marcha avec Dieu trois cents ans encore après la naissance de Mathusalem; il engendra des fils et des filles. La totalité des jours d'Hénoch fut de trois cent soixante-cinq ans. Hénoch marcha avec Dieu; puis il disparut, parce que Dieu le prit. Mathusalem vécut cent quatre-vingt-sept ans, puis il engendra Lémek. Après la naissance de Lémek, Mathusalem vécut sept cent quatre-vingt-deux ans; il engendra des fils et des filles. La totalité des jours de Mathusalem fut de neuf cent soixante-neuf ans; puis il mourut. Lémek vécut cent quatre-vingt-deux ans, puis il engendra un fils. Il l'appela du nom de Noé, en disant: Celui-ci nous consolera de notre travail et de la peine de nos mains sur cette terre que le Seigneur a maudite. Après la naissance de Noé, Lémek vécut cinq cent quatre-vingt-quinze ans; il engendra des fils et des filles. La totalité des jours de Lémek fut de sept cent soixante-dix-sept ans; puis il mourut. Noé vécut cinq cents ans, puis il engendra Sem, Cham et Japhet. Lorsque les humains eurent commencé à se multiplier sur la terre et que des filles leur furent nées, les fils de Dieu virent que les filles des humains étaient belles et ils prirent pour femmes toutes celles qu'ils choisirent. Alors le Seigneur dit: Mon souffle ne restera pas toujours dans l'être humain, car celui-ci n'est que chair; ses jours seront de cent vingt ans. En ces jours-là – et encore après cela – les Nephilim étaient sur la terre, lorsque les fils de Dieu vinrent vers les filles des humains et qu'elles leur donnèrent des enfants: ce sont là les héros d'autrefois, les hommes de renom. Le Seigneur vit que le mal des humains était grand sur la terre, et que leur cœur ne concevait jamais que des pensées mauvaises. Le Seigneur regretta d'avoir fait les humains sur la terre, et son cœur fut affligé. Le Seigneur dit: J'effacerai de la terre les humains que j'ai créés; j'effacerai depuis les humains jusqu'au bétail, aux bestioles et aux oiseaux du ciel; car je regrette de les avoir faits. Mais Noé trouva grâce aux yeux du Seigneur. Voici la généalogie de Noé. Noé était un homme juste et intègre parmi les générations de son temps; Noé marchait avec Dieu. Noé engendra trois fils: Sem, Cham et Japhet. La terre était pervertie aux yeux de Dieu, la terre était pleine de violence. Dieu vit que la terre était pervertie, car tous s'étaient pervertis sur la terre. Alors Dieu dit à Noé: La fin de tous est arrivée, je l'ai décidée, car la terre est pleine de violence à cause d'eux; je vais les anéantir avec la terre. Fais-toi une arche en bois de résineux; tu diviseras cette arche en cellules et tu la couvriras d'un enduit, au dedans et au dehors. Voici comment tu la feras: l'arche aura trois cents coudées de longueur, cinquante coudées de largeur et trente coudées de hauteur. Tu feras à l'arche une ouverture d'une coudée, disposée tout en haut; tu placeras la porte de l'arche sur le côté; tu feras un étage inférieur, un deuxième et un troisième. Quant à moi, je fais venir sur la terre le déluge – les eaux – pour anéantir tous ceux qui ont souffle de vie sous le ciel; tout ce qui est sur la terre périra. Mais j'établirai mon alliance avec toi; tu entreras dans l'arche, toi, tes fils, ta femme et les femmes de tes fils avec toi. De toutes les sortes d'êtres vivants, tu feras entrer dans l'arche deux de chaque espèce, pour qu'ils restent en vie avec toi: un mâle et une femelle. De chaque espèce parmi les oiseaux, le bétail et toutes les bestioles qui fourmillent sur la terre, un couple viendra vers toi pour rester en vie. Et toi, prends de tout ce qui se mange et fais-t'en des provisions; cela te servira de nourriture, ainsi qu'à eux. Noé fit exactement ce que Dieu lui avait ordonné. Ainsi fit-il. Le Seigneur dit à Noé: Entre dans l'arche, toi et toute ta maison; car j'ai vu qu'au sein de cette génération, devant moi, tu es juste. De toutes les bêtes pures, prends sept couples, le mâle et sa femelle; des bêtes qui ne sont pas pures, un couple, le mâle et sa femelle; aussi des oiseaux du ciel, sept couples, mâle et femelle, afin de garder en vie leur descendance sur toute la terre. Encore sept jours, en effet, et je vais faire venir la pluie sur la terre quarante jours et quarante nuits; j'effacerai de la terre tous les êtres que j'ai faits. Noé fit exactement ce que le Seigneur lui avait ordonné. Noé avait six cents ans lorsqu'il y eut le déluge – les eaux – sur la terre. Noé entra dans l'arche, lui et ses fils, sa femme et les femmes de ses fils avec lui, pour échapper aux eaux du déluge. Des bêtes pures et des bêtes impures, des oiseaux et de tout ce qui fourmille sur la terre, il en vint vers Noé, deux par deux, un mâle et une femelle, pour entrer dans l'arche, comme Dieu l'avait ordonné à Noé. Sept jours après, les eaux du déluge étaient sur la terre. L'an six cent de la vie de Noé, le dix-septième jour du deuxième mois, en ce jour-là toutes les sources du grand abîme jaillirent, et les fenêtres du ciel s'ouvrirent. Il y eut de la pluie sur la terre quarante jours et quarante nuits. Ce jour même Noé, Sem, Cham et Japhet, fils de Noé, la femme de Noé et les trois femmes de ses fils avec eux entrèrent dans l'arche avec tous les animaux sauvages selon leurs espèces, tout le bétail selon ses espèces, toutes les bestioles qui fourmillent sur la terre selon leurs espèces, tous les oiseaux selon leurs espèces, tout ce qui vole et qui a des ailes; de tout ce qui avait souffle de vie, il en vint vers Noé, deux par deux, pour entrer dans l'arche. Ceux qui vinrent, mâle et femelle, de toute sorte, entrèrent, comme Dieu l'avait ordonné à Noé. Puis le Seigneur ferma la porte sur lui. Il y eut le déluge sur la terre pendant quarante jours. Les eaux montèrent et emportèrent l'arche, qui fut soulevée au-dessus de la terre. Les eaux grossirent et montèrent énormément sur la terre, et l'arche s'en alla sur les eaux. Les eaux grossirent de plus en plus sur la terre. Toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel furent recouvertes. Les eaux montèrent quinze coudées plus haut, et les montagnes furent recouvertes. Tout ce qui fourmillait sur la terre périt, tant les oiseaux que le bétail et les animaux, toutes les petites bêtes qui grouillaient sur la terre, et tous les humains. Tout ce qui avait souffle de vie dans les narines et qui était sur la terre ferme mourut. Dieu effaça tous les êtres qui étaient sur la terre: depuis les humains jusqu'au bétail, aux bestioles et aux oiseaux du ciel, ils furent effacés de la terre. Il ne resta que Noé et ceux qui étaient avec lui dans l'arche. Les eaux grossirent sur la terre pendant cent cinquante jours. Dieu se souvint de Noé, de tous les animaux et de tout le bétail qui se trouvaient avec lui dans l'arche; Dieu fit passer un souffle sur la terre, et les eaux s'apaisèrent. Les sources de l'abîme et les fenêtres du ciel se fermèrent, et la pluie fut arrêtée depuis le ciel. Les eaux se retirèrent de la terre peu à peu; les eaux diminuèrent au bout de cent cinquante jours. Le dix-septième jour du septième mois, l'arche se posa sur les montagnes d'Ararat. Les eaux allèrent en diminuant jusqu'au dixième mois. Le premier jour du dixième mois, les sommets des montagnes apparurent. Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu'il avait faite à l'arche. Il lâcha le corbeau, qui sortit et revint à plusieurs reprises, jusqu'à ce que les eaux aient séché sur la terre. Il lâcha la colombe pour voir si les eaux avaient baissé sur la terre. Mais la colombe ne trouva pas de quoi se poser et revint à lui dans l'arche, car il y avait de l'eau sur toute la terre. Il tendit la main, la prit et la fit rentrer auprès de lui dans l'arche. Il attendit encore sept autres jours et lâcha de nouveau la colombe hors de l'arche. La colombe revint à lui sur le soir: elle tenait dans son bec une feuille d'olivier toute fraîche! Noé sut ainsi que les eaux avaient baissé sur la terre. Il attendit encore sept autres jours, puis il lâcha la colombe. Mais elle ne revint plus à lui. L'an six cent un, le premier jour du premier mois, les eaux avaient séché sur la terre. Noé retira la couverture de l'arche et vit que la terre avait séché. Le vingt-septième jour du deuxième mois, la terre était sèche. Alors Dieu dit à Noé: Sors de l'arche, toi, ta femme, tes fils et les femmes de tes fils avec toi. Tous les animaux qui sont avec toi, de toute sorte, tant les oiseaux que le bétail, et toutes les bestioles qui fourmillent sur la terre, fais-les sortir avec toi: qu'ils peuplent la terre, qu'ils soient féconds et se multiplient sur la terre! Noé sortit, lui, ses fils, sa femme et les femmes de ses fils avec lui. Tous les animaux, toutes les bestioles, tous les oiseaux et tout ce qui fourmille sur la terre, tous ceux-là sortirent de l'arche, famille par famille. Noé bâtit un autel pour le Seigneur ; il prit de toutes les bêtes pures et de tous les oiseaux purs, et il offrit des holocaustes sur l'autel. Le Seigneur sentit une odeur agréable, et le Seigneur se dit: Je ne maudirai plus la terre à cause des humains, parce que le cœur des humains est disposé au mal depuis leur jeunesse; et je ne frapperai plus tout ce qui est vivant, comme je l'ai fait. Tant que la terre subsistera, les semailles et la moisson, le froid et la chaleur, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas. Dieu bénit Noé et ses fils; il leur dit: Soyez féconds, multipliez-vous et remplissez la terre. Vous inspirerez de la crainte et de la terreur à tout animal de la terre, à tout oiseau du ciel, à tout ce qui fourmille sur la terre et à tous les poissons de la mer: ils vous ont été livrés. Tout ce qui fourmille et qui vit vous servira de nourriture: comme les végétaux, je vous donne tout cela. Seulement, vous ne mangerez pas de chair avec sa vie, c'est-à-dire avec son sang. De plus, je réclamerai votre sang, pour votre vie; je le réclamerai à tout animal; et je réclamerai à chaque être humain la vie de l'homme qui est son frère. Celui qui répand le sang de l'être humain, par l'être humain son sang sera répandu. Car à l'image de Dieu l'homme a été fait. Et vous, soyez féconds et multipliez-vous, peuplez la terre et multipliez-vous sur elle. Dieu dit encore à Noé et à ses fils avec lui: Quant à moi, j'établis mon alliance avec vous et avec votre descendance après vous, avec tous les êtres vivants qui sont avec vous, tant les oiseaux que le bétail et tous les animaux sauvages, avec tous ceux qui sont sortis de l'arche, avec tous les animaux sauvages. J'établis mon alliance avec vous: tous les êtres ne seront plus retranchés par les eaux du déluge, et il n'y aura plus de déluge pour anéantir la terre. Dieu dit: Voici le signe de l'alliance que je place entre moi et vous, ainsi que tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour toutes les générations, pour toujours: je place mon arc dans la nuée, et il sera un signe d'alliance entre moi et la terre. Quand j'aurai rassemblé des nuages au-dessus de la terre, l'arc apparaîtra dans la nuée, et je me souviendrai de mon alliance entre moi et vous, ainsi que tous les êtres vivants, et les eaux ne se transformeront plus en déluge pour anéantir tous les êtres. L'arc sera dans la nuée, et je le regarderai pour me souvenir de l'alliance perpétuelle entre Dieu et tous les êtres vivants qui sont sur la terre. Dieu dit à Noé: Tel est le signe de l'alliance que j'établis entre moi et tous ceux qui sont sur la terre. Les fils de Noé qui sortirent de l'arche étaient Sem, Cham et Japhet. Cham fut le père de Canaan. Ces trois-là sont les fils de Noé. C'est à partir d'eux qu'on se dispersa sur toute la terre. Noé devint cultivateur et il planta une vigne. Il but du vin, s'enivra et s'exposa nu à l'intérieur de sa tente. Cham, père de Canaan, vit la nudité de son père et le raconta au dehors à ses deux frères. Alors Sem et Japhet prirent le manteau, le mirent tous deux sur leurs épaules, marchèrent à reculons et recouvrirent la nudité de leur père; comme ils détournaient le visage, ils ne virent pas la nudité de leur père. Lorsque Noé se réveilla de son vin, il apprit ce que lui avait fait son fils cadet. Il dit alors: Maudit soit Canaan! Qu'il soit l'esclave des esclaves de ses frères! Il dit encore: Béni soit le Seigneur (YHWH), le Dieu de Sem, et que Canaan soit son esclave! Que Dieu mette Japhet au large! Qu'il demeure dans les tentes de Sem, et que Canaan soit son esclave! Après le déluge, Noé vécut trois cent cinquante ans. La totalité des jours de Noé fut de neuf cent cinquante ans; puis il mourut. Voici la généalogie des fils de Noé, Sem, Cham et Japhet. Des fils naquirent d'eux après le déluge. Les fils de Japhet furent: Gomer, Magog, Médie, Grèce, Toubal, Méshek et Tiras. Les fils de Gomer: Ashkenaz, Riphath et Togarma. Les fils de Grèce: Elisha et Tarsis, Chypre et Rhodes. C'est par eux qu'ont été peuplées les îles des nations dans leurs pays, chacun selon sa langue, clan par clan, dans leurs nations. Les fils de Cham furent: Koush, Egypte, Pouth et Canaan. Les fils de Koush: Seba, Havila, Sabta, Rama et Sabteka. Les fils de Rama: Saba et Dedân. Koush engendra aussi Nemrod; c'est lui qui, le premier, fut un héros sur la terre. Il fut un vaillant chasseur devant le Seigneur ; c'est pourquoi l'on dit: « Comme Nemrod, vaillant chasseur devant le Seigneur. » Il régna d'abord sur Babylone, Erek, Akkad et Kalné, au pays de Shinéar. De ce pays-là il sortit vers l'Assyrie; il bâtit Ninive, la ville de Rehoboth, Kalah et Résen, entre Ninive et Kalah: c'est la grande ville. Egypte engendra les Loudites, les Anamites, les Lehabites, les Naphtouhites, les Patrosites, les Kaslouhites, d'où sont sortis les Philistins, et les Kaphtorites. Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth; et les Jébusites, les Amorites, les Guirgashites, les Hivvites, les Arqites, les Sinites, les Arvadites, les Tsemarites, les Hamatites. Ensuite, les clans des Cananéens se dispersèrent. Le territoire des Cananéens s'étendit depuis Sidon, du côté de Guérar, jusqu'à Gaza, et, du côté de Sodome, de Gomorrhe, d'Adma et de Tseboïm, jusqu'à Lésha. Ce sont là les fils de Cham, clan par clan, langue par langue, dans leurs pays, dans leurs nations. Des enfants naquirent aussi de Sem, père de tous les fils de Héber et frère de Japhet, l'aîné. Les fils de Sem furent: Elam, Assyrie, Arpakshad, Loud et Aram. Les fils d'Aram: Outs, Houl, Guéter et Mash. Arpakshad engendra Shélah, et Shélah engendra Héber. D'Héber il naquit deux fils: le nom du premier était Péleg, parce qu'en ses jours la terre fut partagée, et le nom de son frère était Yoqtân. Yoqtân engendra Almodad, Shéleph, Hatsarmaveth, Yerah, Hadoram, Ouzal, Diqla, Obal, Abimaël, Saba, Ophir, Havila et Yobab. Tous ceux-là sont les fils de Yoqtân. Leurs lieux d'habitation s'étendent depuis Mésha, du côté de Sephar, jusqu'aux montagnes de l'est. Ce sont les fils de Sem, clan par clan, langue par langue, dans leurs pays, nation par nation. Voilà les clans des fils de Noé, selon leur généalogie, dans leurs nations. C'est à partir d'eux que les nations se sont réparties sur la terre après le déluge. Toute la terre parlait la même langue, avec les mêmes mots. Partis de l'est, ils trouvèrent une vallée au pays de Shinéar, et ils s'y installèrent. Ils se dirent l'un à l'autre: Faisons donc des briques et cuisons-les au feu! La brique leur servit de pierre et le bitume leur servit de mortier. Ils dirent alors: Bâtissons-nous donc une ville et une tour dont le sommet atteigne le ciel, et faisons-nous un nom, afin que nous ne nous dispersions pas sur toute la terre! Le Seigneur descendit pour voir la ville et la tour que bâtissaient les humains. Le Seigneur dit: Ainsi ils sont un seul peuple, ils parlent tous la même langue, et ce n'est là que le commencement de leurs œuvres! Maintenant, rien ne les empêchera de réaliser tous leurs projets! Descendons donc, et là, brouillons leur langue, afin qu'ils ne comprennent plus la langue les uns des autres! Le Seigneur les dispersa de là sur toute la terre; ils cessèrent de bâtir la ville. C'est pourquoi on l'a appelée du nom de Babylone (« Brouillage »), car c'est là que le Seigneur brouilla la langue de toute la terre, et c'est de là que le Seigneur les dispersa sur toute la terre. Voici la généalogie de Sem: Sem, à l'âge de cent ans, engendra Arpakshad, deux ans après le déluge. Après la naissance d'Arpakshad, Sem vécut cinq cents ans; il engendra des fils et des filles. Arpakshad vécut trente-cinq ans, puis il engendra Shélah. Après la naissance de Shélah, Arpakshad vécut quatre cent trois ans; il engendra des fils et des filles. Shélah vécut trente ans, puis il engendra Héber. Après la naissance de Héber, Shélah vécut quatre cent trois ans; il engendra des fils et des filles. Héber vécut trente-quatre ans, puis il engendra Péleg. Après la naissance de Péleg, Héber vécut quatre cent trente ans; il engendra des fils et des filles. Péleg vécut trente ans, puis il engendra Réou. Après la naissance de Réou, Péleg vécut deux cent neuf ans; il engendra des fils et des filles. Réou vécut trente-deux ans, puis il engendra Seroug. Après la naissance de Seroug, Réou vécut deux cent sept ans; il engendra des fils et des filles. Seroug vécut trente ans, puis il engendra Nahor. Après la naissance de Nahor, Seroug vécut deux cents ans; il engendra des fils et des filles. Nahor vécut vingt-neuf ans, puis il engendra Térah. Après la naissance de Térah, Nahor vécut cent dix-neuf ans; il engendra des fils et des filles. Térah vécut soixante-dix ans, puis il engendra Abram, Nahor et Harân. Voici la généalogie de Térah: Térah engendra Abram, Nahor et Harân. Harân engendra Loth. Harân mourut devant Térah, son père, au pays de ses origines, à Our-des-Chaldéens. Abram et Nahor prirent femme; la femme d'Abram se nommait Saraï, et la femme de Nahor Milka, fille de Harân, père de Milka et père de Yiska. Saraï était stérile: elle n'avait pas d'enfant. Térah prit son fils Abram, son petit-fils Loth, fils de Harân, et sa belle-fille Saraï, femme d'Abram, son fils. Ils quittèrent ensemble Our-des-Chaldéens pour se rendre en Canaan. Ils arrivèrent à Harrân et ils s'y installèrent. Les jours de Térah furent de deux cent cinq ans; puis Térah mourut à Harrân. Le Seigneur dit à Abram: Va-t'en de ton pays, du lieu de tes origines et de la maison de ton père, vers le pays que je te montrerai. Je ferai de toi une grande nation et je te bénirai; je rendrai ton nom grand, et tu seras une bénédiction. Je bénirai ceux qui te béniront, je maudirai celui qui te maudira. Tous les clans de la terre se béniront par toi. Abram partit, comme le Seigneur le lui avait dit, et Loth partit avec lui. Abram avait soixante-quinze ans lorsqu'il quitta Harrân. Abram prit Saraï, sa femme, et Loth, son neveu, avec tous les biens et les gens qu'ils avaient acquis à Harrân. Ils partirent pour Canaan, et ils arrivèrent en Canaan. Abram traversa le pays jusqu'au lieu de Sichem, jusqu'au térébinthe de Moré. Les Cananéens étaient alors dans le pays. Le Seigneur apparut à Abram et dit: Je donnerai ce pays à ta descendance. Abram bâtit là un autel pour le Seigneur qui lui était apparu. Puis il leva le camp pour se rendre dans la montagne, à l'est de Beth-El; il dressa sa tente entre Beth-El, à l'ouest, et le Aï, à l'est. Il bâtit là un autel pour le Seigneur et invoqua le nom du Seigneur (YHWH). Abram repartit, en se rendant par étapes vers le Néguev. Il y eut une famine dans le pays; Abram descendit en Egypte pour y séjourner en immigré, car la famine pesait sur le pays. Lorsqu'il fut près d'arriver en Egypte, il dit à Saraï, sa femme: Je sais que tu es une belle femme. Quand les Egyptiens te verront et qu'ils diront: « C'est sa femme! », ils me tueront, et toi, ils te laisseront la vie. Dis que tu es ma sœur, je te prie, afin que je sois bien traité à cause de toi, et que grâce à toi j'aie la vie sauve. Lorsque Abram arriva en Egypte, les Egyptiens virent que la femme était fort belle. Les princes du pharaon la virent aussi et firent son éloge auprès du pharaon; alors la femme fut emmenée chez le pharaon. Quant à Abram, on le traita bien à cause d'elle; Abram reçut du petit bétail et du gros bétail, des ânes, des serviteurs et des servantes, des ânesses et des chameaux. Mais le Seigneur frappa le pharaon et sa maison de grands fléaux à cause de Saraï, femme d'Abram. Alors le pharaon appela Abram; il lui dit: Qu'est-ce que tu m'as fait? Pourquoi ne m'as-tu pas fait savoir qu'elle était ta femme? Pourquoi as-tu dit: « C'est ma sœur! » Du coup je l'ai prise pour femme. Maintenant, voilà ta femme, prends-la et va-t'en! Le pharaon donna des ordres à ses gens, et ceux-ci le reconduisirent, lui, sa femme et tout ce qui lui appartenait. Abram monta d'Egypte vers le Néguev, lui, sa femme et tout ce qui lui appartenait. Loth l'accompagnait. Abram était très riche en troupeaux, en argent et en or. Il se rendit par étapes du Néguev jusqu'à Beth-El, jusqu'au lieu où avait d'abord été sa tente, entre Beth-El et le Aï, au lieu où il avait précédemment fait un autel; là, Abram invoqua le nom du Seigneur (YHWH). Loth, qui accompagnait Abram, avait aussi du petit bétail et du gros bétail, ainsi que des tentes. Le pays ne leur permettait plus d'habiter ensemble – leurs biens étaient si considérables qu'ils ne pouvaient plus habiter ensemble. Il y eut querelle entre les bergers des troupeaux d'Abram et les bergers des troupeaux de Loth. – Les Cananéens et les Perizzites habitaient alors le pays. – Abram dit à Loth: Qu'il n'y ait pas, je te prie, de querelle entre moi et toi, ni entre mes bergers et tes bergers: nous sommes frères! Tout le pays est devant toi. Sépare-toi de moi, je te prie: si tu vas à gauche, j'irai à droite; si tu vas à droite, j'irai à gauche. Loth leva les yeux et vit tout le district du Jourdain, qui était entièrement irrigué. Avant que le Seigneur anéantisse Sodome et Gomorrhe, c'était comme le jardin du Seigneur, comme l'Egypte, jusque vers Tsoar. Loth choisit donc pour lui tout le district du Jourdain et partit vers l'est. C'est ainsi qu'ils se séparèrent l'un de l'autre. Abram s'installa en Canaan; Loth s'installa dans les villes du District et déplaça ses tentes jusqu'à Sodome. Les gens de Sodome étaient très mauvais et pécheurs envers le Seigneur. Le Seigneur dit à Abram, après que Loth se fut séparé de lui: Lève les yeux, je te prie, et regarde, depuis le lieu où tu es, vers le nord, vers le sud, vers l'est et vers l'ouest; tout le pays que tu vois, je te le donnerai, à toi et à ta descendance, pour toujours. Je rendrai ta descendance aussi nombreuse que les grains de poussière de la terre: si l'on pouvait compter les grains de poussière de la terre, alors on pourrait aussi compter ta descendance. Parcours le pays en long et en large: je te le donnerai. Abram déplaça ses tentes; il vint s'installer aux térébinthes de Mamré, à Hébron. Il bâtit là un autel pour le Seigneur. En leurs jours, Amraphel, roi de Shinéar, Ariok, roi d'Ellasar, Kedorlaomer, roi d'Elam, et Tidal, roi de Goyim, firent la guerre à Béra, roi de Sodome, à Birsha, roi de Gomorrhe, à Shinéab, roi d'Adma, à Sheméber, roi de Tseboïm, et au roi de Béla, c'est-à-dire Tsoar. Tous ceux-ci se liguèrent et se rassemblèrent dans la vallée de Siddim, c'est-à-dire la mer du Sel. Pendant douze ans ils avaient été soumis à Kedorlaomer, mais la treizième année ils s'étaient rebellés. La quatorzième année, Kedorlaomer et les rois qui étaient avec lui arrivèrent et battirent les Rephaïtes à Ashteroth-Qarnaïm, les Zouzites à Ham, les Emites dans la plaine de Qiriataïm et les Horites dans leur montagne, Séir, jusqu'au chêne de Parân, qui est près du désert. Puis ils s'en retournèrent, arrivèrent à Eïn-Mishpath (c'est-à-dire Qadesh) et battirent les Amalécites dans tout leur pays, ainsi que les Amorites qui habitaient à Hatsatsôn-Tamar. Alors le roi de Sodome, le roi de Gomorrhe, le roi d'Adma, le roi de Tseboïm et le roi de Béla, c'est-à-dire Tsoar, se mirent en campagne; ils se rangèrent en ordre de bataille contre eux dans la vallée de Siddim: contre Kedorlaomer, roi d'Elam, Tidal, roi de Goyim, Amraphel, roi de Shinéar, et Ariok, roi d'Ellasar: quatre rois contre cinq. La vallée de Siddim était couverte de puits de bitume; dans leur fuite, le roi de Sodome et celui de Gomorrhe y tombèrent, et les autres s'enfuirent vers la montagne. Les vainqueurs prirent tous les biens de Sodome et de Gomorrhe, avec toutes leurs provisions; puis ils s'en allèrent. Ils prirent aussi Loth, fils du frère d'Abram, avec ses biens, et ils s'en allèrent – Loth habitait à Sodome. Un rescapé vint l'annoncer à Abram, l'Hébreu; celui-ci demeurait aux térébinthes de Mamré l'Amorite, frère d'Eshkol et d'Aner, qui étaient les alliés d'Abram. Dès qu'Abram apprit que son frère avait été capturé, il arma trois cent dix-huit de ses meilleurs hommes, ceux qui étaient nés dans sa maison, et il se lança à leur poursuite, jusqu'à Dan. Il divisa sa troupe pour les attaquer de nuit, lui et ses serviteurs; il les battit et les poursuivit jusqu'à Hoba, qui est au nord de Damas. Il ramena tous les biens; il ramena aussi Loth, son frère, avec ses biens, ainsi que les femmes et les gens. Le roi de Sodome sortit à sa rencontre, après qu'il fut revenu vainqueur de Kedorlaomer et des rois qui étaient avec lui, dans la vallée de Shavé, c'est-à-dire la vallée du Roi. Malki-Tsédeq, roi de Salem, fit apporter du pain et du vin: il était prêtre du Dieu Très-Haut. Il le bénit en disant: Béni soit Abram par le Dieu Très-Haut qui produit le ciel et la terre! Béni soit le Dieu Très-Haut qui t'a livré tes adversaires! Et Abram lui donna la dîme de tout. Le roi de Sodome dit à Abram: Donne-moi les gens, et prends les biens. Abram répondit au roi de Sodome: Je lève la main vers le Seigneur, le Dieu Très-Haut qui produit le ciel et la terre. Pas même un fil ni une lanière de sandale, je ne prendrai rien de tout ce qui t'appartient, pour que tu ne puisses pas dire: « C'est moi qui ai enrichi Abram! » Rien pour moi, seulement ce qu'ont mangé les jeunes gens et la part des hommes qui sont allés avec moi, Aner, Eshkol et Mamré; eux, ils prendront leur part. Après cela, la parole du Seigneur parvint à Abram, dans une vision: N'aie pas peur, Abram! Je suis moi-même ton bouclier; ta récompense sera très grande. Abram répondit: Seigneur Dieu, que me donneras-tu? Je m'en vais sans enfant; l'héritier de ma maison, c'est Eliézer de Damas. Abram dit: Tu ne m'as pas donné de descendance; c'est celui qui est né dans ma maison qui sera mon héritier. Alors la parole du Seigneur lui parvint: Ce n'est pas lui qui sera ton héritier, mais bien celui qui sortira de toi. Il le mena dehors et dit: Contemple le ciel, je te prie, et compte les étoiles, si tu peux les compter. Il lui dit: Ainsi sera ta descendance. Il mit sa foi dans le Seigneur ; il le lui compta comme justice. Il lui dit: Je suis le Seigneur (YHWH); c'est moi qui t'ai fait quitter Our-des-Chaldéens pour te donner ce pays en possession. Abram répondit: Seigneur Dieu, à quoi saurai-je que j'en prendrai possession? Il lui dit: Prends pour moi une génisse de trois ans, une chèvre de trois ans, un bélier de trois ans, une tourterelle et une jeune colombe. Il prit tous ces animaux, les coupa par le milieu et mit chaque moitié l'une en face de l'autre; mais il ne partagea pas les oiseaux. Les oiseaux de proie s'abattirent sur les cadavres, mais Abram les chassa. Au coucher du soleil, une torpeur tomba sur Abram; une terreur, une obscurité épaisse tombait sur lui. Il dit à Abram: Sache que tes descendants séjourneront en immigrés dans un pays qui n'est pas le leur; ils y seront esclaves, et on les affligera pendant quatre cents ans. Mais je jugerai la nation dont ils auront été les esclaves, et ils sortiront ensuite avec de grands biens. Toi, tu iras en paix vers tes pères; tu seras enseveli après une heureuse vieillesse. A la quatrième génération, ils reviendront ici; car la faute des Amorites n'est pas encore à son comble. Quand le soleil fut couché, l'obscurité devint profonde; alors une fournaise fumante et une torche de feu passèrent entre les animaux partagés. En ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram en disant: Je donne ce pays à ta descendance; depuis le fleuve d'Egypte jusqu'au grand fleuve, l'Euphrate, le pays des Caïnites, des Qenizzites, des Qadmonites, des Hittites, des Perizzites, des Rephaïtes, des Amorites, des Cananéens, des Guirgashites et des Jébusites. Saraï, femme d'Abram, ne lui avait pas donné d'enfant. Elle avait une servante égyptienne du nom de Hagar. Saraï dit à Abram: Puisque le Seigneur m'a empêchée d'avoir des enfants, va avec ma servante, je te prie; peut-être aurai-je un fils par elle. Abram écouta Saraï. Ainsi, après qu'Abram eut habité dix ans en Canaan, Saraï, femme d'Abram, prit Hagar l'Egyptienne, sa servante, et elle la donna comme femme à Abram, son mari. Il alla avec Hagar, et elle fut enceinte. Quand elle se vit enceinte, sa maîtresse ne compta plus à ses yeux. Alors Saraï dit à Abram: Que la violence qui m'est faite retombe sur toi! C'est moi-même qui ai placé ma servante sur ton sein; et maintenant qu'elle se voit enceinte, je ne compte plus à ses yeux. Que le Seigneur soit juge entre moi et toi! Abram répondit à Saraï: Ta servante est entre tes mains; agis à son égard comme il te plaira. Alors Saraï se mit à l'affliger, et Hagar s'enfuit pour lui échapper. Le messager du Seigneur la trouva près d'une source dans le désert, celle qui est sur le chemin de Shour. Il dit: Hagar, servante de Saraï, d'où viens-tu et où vas-tu? Elle répondit: Je me suis enfuie pour échapper à Saraï, ma maîtresse. Le messager du Seigneur lui dit: Retourne chez ta maîtresse et laisse-toi affliger par elle. Le messager du Seigneur lui dit: Je multiplierai ta descendance; on ne pourra pas la compter, tant elle sera nombreuse. Le messager du Seigneur lui dit: Te voici enceinte; Tu vas mettre au monde un fils, et tu l'appelleras du nom d'Ismaël (« Dieu entend »); car le Seigneur t'a entendue dans ton affliction. Il sera comme un âne sauvage; sa main sera contre tous, et la main de tous sera contre lui; il établira sa demeure face à tous ses frères. Elle appela le Seigneur, qui lui avait parlé: « Tu es El-Roï – le Dieu qui me voit », car, dit-elle: « Ai-je vu ici après qu'il m'a vue? » C'est pourquoi on a appelé ce puits Puits Lahaï-Roï (« Au Vivant qui me voit »); il est entre Qadesh et Béred. Hagar donna un fils à Abram; Abram appela du nom d'Ismaël le fils que Hagar lui avait donné. Abram avait quatre-vingt-six ans lorsque Hagar donna Ismaël à Abram. Alors qu'Abram avait quatre-vingt-dix-neuf ans, le Seigneur apparut à Abram et lui dit: Je suis le Dieu-Puissant. Marche devant moi et sois intègre. Je mets mon alliance entre moi et toi: je te multiplierai à l'extrême. Abram tomba face contre terre; Dieu lui dit: Pour ma part, voici mon alliance avec toi: tu deviendras le père d'une multitude de nations. On ne t'appellera plus du nom d'Abram: ton nom sera Abraham, car j'ai fait de toi le père d'une multitude de nations. Je te rendrai extrêmement fécond, je ferai de toi des nations, et des rois sortiront de toi. J'établis mon alliance entre moi et toi – toi et ta descendance après toi, dans toutes ses générations – comme une alliance perpétuelle, pour être ton Dieu et celui de ta descendance après toi. Je te donnerai, à toi et à ta descendance après toi, comme propriété perpétuelle, le pays où tu séjournes en immigré – tout Canaan – et je serai leur Dieu. Dieu dit à Abraham: Toi, tu garderas mon alliance, toi et ta descendance après toi, dans toutes ses générations. Voici mon alliance, telle que vous la garderez entre moi et vous – toi et ta descendance après toi: tout mâle parmi vous sera circoncis. Vous vous ferez circoncire dans votre chair; ce sera un signe d'alliance entre moi et vous. A l'âge de huit jours, tout mâle parmi vous, dans toutes vos générations, sera circoncis, qu'il soit né dans la maison ou qu'il ait été acheté à prix d'argent à un étranger, à quelqu'un qui n'est pas de ta descendance. On devra circoncire celui qui est né dans ta maison et celui qui a été acheté avec ton argent; mon alliance dans votre chair sera une alliance perpétuelle. Le mâle incirconcis, celui qui ne sera pas circoncis, celui-là sera retranché de son peuple: il a rompu mon alliance. Dieu dit encore à Abraham: Quant à Saraï, ta femme, tu ne l'appelleras plus du nom de Saraï: son nom sera Sara. Je la bénirai: d'elle aussi je te donnerai un fils; je la bénirai, et elle deviendra des nations; les rois de plusieurs peuples sortiront d'elle. Abraham tomba face contre terre; il rit en se disant: Naîtrait-il un enfant d'un homme de cent ans? Sara aurait-elle un enfant à quatre-vingt-dix ans? Abraham dit donc à Dieu: Oh! qu'Ismaël vive devant toi! Mais Dieu dit: Ce n'est pas cela! C'est Sara, ta femme, qui va te donner un fils; tu l'appelleras du nom d'Isaac. J'établirai mon alliance avec lui comme une alliance perpétuelle, pour sa descendance après lui. Pour ce qui est d'Ismaël, je t'ai entendu: je le bénirai, je le rendrai fécond et je le multiplierai à l'extrême; il engendrera douze princes, et je ferai de lui une grande nation. Mais mon alliance, je l'établirai avec Isaac, celui que Sara te donnera l'année prochaine, à cette époque-ci. Lorsqu'il eut achevé de lui parler, Dieu s'éleva au-dessus d'Abraham. Abraham prit Ismaël, son fils, tous ceux qui étaient nés dans sa maison et tous ceux qu'il avait achetés avec son argent, tous les mâles parmi les gens de la maison d'Abraham; il les circoncit ce jour même, comme Dieu le lui avait dit. Abraham avait quatre-vingt-dix-neuf ans lorsqu'il fut circoncis. Ismaël, son fils, avait treize ans lorsqu'il fut circoncis. Ce jour même, Abraham fut circoncis, ainsi qu'Ismaël, son fils. De même, tous les hommes de sa maison, nés dans sa maison ou achetés à prix d'argent à des étrangers, furent circoncis avec lui. Le Seigneur lui apparut aux térébinthes de Mamré, alors qu'il était assis à l'entrée de sa tente, pendant la chaleur du jour. Il leva les yeux et vit trois hommes debout devant lui. Quand il les vit, il courut à leur rencontre, depuis l'entrée de sa tente, se prosterna jusqu'à terre et dit: Seigneur, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ne passe pas, je te prie, sans t'arrêter chez moi, ton serviteur! Laissez-moi apporter un peu d'eau, je vous prie, pour que vous vous laviez les pieds, puis reposez-vous sous l'arbre! Je vais chercher quelque chose à manger pour que vous vous restauriez; après quoi vous passerez votre chemin, car c'est pour cela que vous êtes passés chez moi, votre serviteur. Ils répondirent: D'accord, fais comme tu as dit. Abraham se précipita dans la tente pour dire à Sara: Dépêche-toi, pétris trois séas de fleur de farine et fais-en des galettes. Abraham courut vers le bétail, prit un veau tendre et bon et le donna à un serviteur, qui se dépêcha de le préparer. Il prit du lait fermenté, du lait frais, et le veau qu'on avait préparé, et il les mit devant eux. Il resta debout à leurs côtés, sous l'arbre, tandis qu'ils mangeaient. Alors ils lui dirent: Où est Sara, ta femme? Il répondit: Elle est là, dans la tente. Il dit: Je reviendrai chez toi l'année prochaine; Sara, ta femme, aura un fils. Sara écoutait à l'entrée de la tente qui était derrière lui. Abraham et Sara étaient vieux, avancés en âge, et Sara avait cessé d'avoir ses règles. Sara rit en elle-même: Maintenant que je suis usée, se dit-elle, aurais-je encore du plaisir? D'ailleurs mon maître aussi est vieux. Le Seigneur dit à Abraham: Pourquoi donc Sara a-t-elle ri, en disant: « Pourrais-je vraiment avoir un enfant, moi qui suis vieille? » Y a-t-il rien qui soit étonnant de la part du Seigneur ? L'année prochaine, au temps fixé, je reviendrai vers toi, et Sara aura un fils. Sara mentit: Je n'ai pas ri, dit-elle; car elle avait peur. Mais il dit: Si, tu as ri! Les hommes se levèrent pour partir et se tournèrent du côté de Sodome. Abraham marchait avec eux pour les reconduire. Or le Seigneur avait dit: Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire, alors qu'Abraham va devenir une nation grande et forte, et que toutes les nations de la terre se béniront par lui? Car je l'ai distingué afin qu'il ordonne à ses fils et à toute sa maison, après lui, de garder la voie du Seigneur en agissant selon la justice et l'équité; ainsi le Seigneur fera venir sur Abraham ce qu'il a dit à son sujet. Le Seigneur dit: Les cris contre Sodome et Gomorrhe sont si forts, leur péché si grave, que je vais descendre pour voir s'ils ont agi tout à fait selon les cris qui sont venus jusqu'à moi; que cela soit ou non, je le saurai. Les hommes repartirent de là pour Sodome. Mais Abraham se tenait encore devant le Seigneur. Abraham s'approcha et dit: Vas-tu vraiment supprimer le juste avec le méchant? Peut-être y a-t-il cinquante justes au milieu de la ville: vas-tu vraiment supprimer? Ne pardonneras-tu pas à ce lieu à cause des cinquante justes qui s'y trouvent? Jamais tu ne ferais une chose pareille: mettre à mort le juste avec le méchant, de sorte qu'il en serait du juste comme du méchant, jamais! Le juge de toute la terre n'agirait-il pas selon l'équité? Le Seigneur dit: Si je trouve, à Sodome, cinquante justes au milieu de la ville, à cause d'eux je pardonnerai à ce lieu tout entier. Abraham reprit: J'ose te parler, Seigneur, alors que je ne suis que poussière et cendre… peut-être, des cinquante justes, en manquera-t-il cinq: pour cinq, anéantiras-tu toute la ville? Il répondit: Je ne l'anéantirai pas, si j'en trouve là quarante-cinq. Abraham continua cependant de lui parler; il dit: Peut-être s'en trouvera-t-il là quarante. Il répondit: A cause de ces quarante-là, je ne ferai rien. Abraham dit: Je t'en prie, Seigneur, ne te fâche pas si je parle encore. Peut-être s'en trouvera-t-il là trente. Il répondit: Je ne ferai rien si j'en trouve là trente. Abraham dit: J'ose encore te parler, Seigneur… peut-être s'en trouvera-t-il là vingt. Il répondit: A cause de ces vingt-là, je n'anéantirai pas. Abraham dit: Je t'en prie, Seigneur, ne te fâche pas si je parle encore une fois: peut-être s'en trouvera-t-il dix. Il répondit: A cause de ces dix-là, je n'anéantirai pas. Lorsqu'il eut achevé de parler à Abraham, le Seigneur s'en alla, et Abraham retourna chez lui. Les deux messagers arrivèrent à Sodome sur le soir. Or Loth était assis à la porte de Sodome. Quand Loth les vit, il se leva pour aller à leur rencontre et se prosterna face contre terre. Puis il dit: Mes seigneurs, je vous prie, faites un détour par chez moi, votre serviteur, pour y passer la nuit; lavez-vous les pieds; vous vous lèverez de bon matin et vous poursuivrez votre route. Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit dehors, sur la place. Mais il insista tellement qu'ils firent un détour pour se rendre chez lui. Il donna un banquet pour eux. Il fit cuire des pains sans levain, et ils mangèrent. Ils n'étaient pas encore couchés que les gens de la ville, les hommes de Sodome, entourèrent la maison, depuis les jeunes gens jusqu'aux vieillards, tout le peuple, sans exception. Ils appelèrent Loth et lui dirent: Où sont les hommes qui sont entrés chez toi ce soir? Fais-les sortir vers nous, pour que nous ayons des relations avec eux! Loth sortit vers eux, à l'entrée de la maison, et ferma la porte derrière lui. Il dit: Mes frères, je vous en prie, n'agissez pas mal! J'ai deux filles qui n'ont jamais eu de relations avec un homme; je vais les faire sortir vers vous, et vous leur ferez ce qu'il vous plaira. Seulement, ne faites rien à ces hommes, puisqu'ils sont venus à l'ombre de mon toit. Ils dirent: Pousse-toi! Ils dirent encore: Celui-ci est venu tout seul, en immigré, et il veut faire le juge! Maintenant, nous allons te faire plus de mal qu'à eux! Tout en insistant fortement auprès de Loth, ils s'avançaient pour briser la porte. Les hommes tendirent la main, firent rentrer Loth auprès d'eux dans la maison et fermèrent la porte. Quant aux hommes qui étaient à l'entrée de la maison, ils les frappèrent de cécité, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, de sorte qu'ils n'arrivaient plus à trouver l'entrée. Les hommes dirent à Loth: Qui as-tu encore ici? Gendre, fils et filles, tout ce qui t'appartient dans la ville, fais-leur quitter ce lieu. Car nous allons anéantir ce lieu. En effet, devant le Seigneur, les cris contre eux sont si forts que le Seigneur nous a envoyés pour anéantir la ville. Loth sortit pour parler à ses gendres, à ceux qui allaient épouser ses filles, et il leur dit: Quittez ce lieu, car le Seigneur va anéantir la ville. Mais ses gendres crurent qu'il plaisantait. Quand l'aurore se leva, les messagers pressèrent Loth en disant: Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, pour ne pas être emporté par la faute de la ville. Mais il s'attardait; alors les hommes le saisirent par la main, lui, sa femme et ses deux filles, car le Seigneur voulait l'épargner; ils le firent sortir et le laissèrent en dehors de la ville. En les faisant sortir à l'extérieur, il dit: Sauve-toi, il y va de ta vie; ne regarde pas derrière toi et ne t'arrête pas dans tout le District; sauve-toi vers la montagne, de peur que tu ne sois emporté! Loth leur dit: Oh! non, je t'en prie, Seigneur! Je t'en prie: moi, ton serviteur, j'ai trouvé grâce à tes yeux et tu as montré une grande fidélité envers moi en me conservant la vie; mais je ne peux pas, moi, me sauver vers la montagne sans que le malheur s'attache à moi: je mourrai! Regarde cette ville, je t'en prie: elle est assez proche pour que je m'y enfuie, et elle est petite! Je t'en prie, pour que je reste en vie, laisse-moi me sauver jusque-là – n'est-elle pas petite? Alors il lui dit: Je te fais encore cette faveur: je ne détruirai pas la ville dont tu parles. Vite, sauve-toi jusque-là, car je ne peux rien faire jusqu'à ce que tu y sois arrivé. C'est pourquoi on a appelé cette ville du nom de Tsoar (« Petite »). Le soleil se levait sur la terre lorsque Loth entra dans Tsoar. Alors le Seigneur fit pleuvoir sur Sodome et sur Gomorrhe du soufre et du feu venant du Seigneur, du ciel. Il détruisit ces villes, tout le District, tous les habitants des villes et la végétation de la terre. La femme de Loth regarda en arrière et devint une statue de sel. Abraham se leva de bon matin pour aller au lieu où il s'était tenu devant le Seigneur. Il porta ses regards du côté de Sodome et de Gomorrhe, et sur tout le District, et il vit monter de la terre une fumée comme celle d'un fourneau. Lorsque Dieu anéantit les villes du District, il se souvint d'Abraham: il retira Loth de la destruction lorsqu'il détruisit les villes où Loth habitait. Loth monta de Tsoar pour s'installer dans la montagne avec ses deux filles, car il avait peur de s'installer à Tsoar. Il s'installa dans une grotte. Alors l'aînée dit à la cadette: Notre père est vieux, et il n'y a pas d'homme dans le pays pour aller avec nous selon l'usage commun à tous. Viens, faisons boire du vin à notre père et couchons avec lui, afin de donner la vie à une descendance issue de notre père. Elles firent donc boire du vin à leur père ce soir-là; et l'aînée alla coucher avec son père: il ne se rendit compte de rien, ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Le lendemain, l'aînée dit à la cadette: J'ai couché avec mon père la nuit dernière; faisons-lui boire du vin ce soir encore, et va coucher avec lui, afin de donner la vie à une descendance issue de notre père. Elles firent boire du vin à leur père ce soir-là encore, et la cadette se releva pour coucher avec lui: il ne se rendit compte de rien, ni quand elle se coucha, ni quand elle se leva. Ainsi les deux filles de Loth furent enceintes de leur père. L'aînée mit au monde un fils qu'elle appela du nom de Moab: c'est le père de Moab – jusqu'à aujourd'hui. La cadette mit aussi au monde un fils, qu'elle appela du nom de Ben-Ammi (« Fils de mon peuple »): c'est le père des Ammonites – jusqu'à aujourd'hui. Abraham partit de là pour le Néguev; il s'installa entre Qadesh et Shour, puis il séjourna en immigré à Guérar. Abraham disait de Sara, sa femme: C'est ma sœur. Abimélek, roi de Guérar, fit prendre Sara. Alors Dieu vint à Abimélek dans un rêve, pendant la nuit, et lui dit: Tu vas mourir à cause de la femme que tu as prise, car elle est mariée. Abimélek, qui ne s'était pas approché d'elle, répondit: Seigneur, vas-tu vraiment tuer un juste? Ne m'a-t-il pas dit lui-même: « C'est ma sœur! », tandis qu'elle-même disait: « C'est mon frère! » J'avais un cœur intègre et des mains innocentes quand j'ai fait cela. Dieu lui répondit, dans le rêve: Je sais bien, moi aussi, que tu avais un cœur intègre quand tu as fait cela: aussi t'ai-je moi-même empêché de pécher contre moi. C'est pourquoi je n'ai pas permis que tu la touches. Maintenant, rends la femme de cet homme; c'est un prophète: il priera pour toi, et tu vivras. Mais si tu ne la rends pas, sache que tu mourras, toi et tout ce qui t'appartient. Abimélek se leva de bon matin; il appela tous les gens de sa cour et leur raconta tout cela; ils eurent très peur. Abimélek appela Abraham et lui dit: Qu'est-ce que tu nous as fait? En quoi ai-je péché contre toi, pour que tu fasses venir sur moi et sur mon royaume un si grand péché? Tu as commis envers moi des actes inadmissibles. Puis Abimélek dit à Abraham: Quelle intention avais-tu pour agir de la sorte? Abraham répondit: Je me disais qu'il n'y avait certainement aucune crainte de Dieu en ce lieu et qu'on me tuerait à cause de ma femme. De plus, il est vrai qu'elle est ma sœur, fille de mon père; seulement, elle n'est pas fille de ma mère, et elle est devenue ma femme. Lorsque les dieux m'ont fait errer loin de ma famille, j'ai dit à Sara: « Agis avec fidélité envers moi, dans tous les lieux où nous irons: dis que je suis ton frère. » Abimélek prit du petit bétail et du gros bétail, des serviteurs et des servantes, et il les donna à Abraham; il lui rendit aussi Sara, sa femme. Abimélek dit: Mon pays est devant toi: installe-toi où il te plaira. A Sara, il dit: Je donne à ton frère mille pièces d'argent; cela te sera un voile sur les yeux pour tous ceux qui sont avec toi; ainsi ton honneur sera sauf. Abraham pria Dieu; Dieu guérit Abimélek, sa femme et ses servantes, et celles-ci purent avoir des enfants. Car le Seigneur avait frappé de stérilité toute la maison d'Abimélek à cause de Sara, femme d'Abraham. Le Seigneur intervint en faveur de Sara, comme il l'avait dit; le Seigneur agit envers Sara selon sa parole. Sara fut enceinte et donna un fils à Abraham dans sa vieillesse, au temps fixé dont Dieu lui avait parlé. Abraham appela du nom d'Isaac (« Rire ») le fils qui était né de lui, celui que Sara lui avait donné. Abraham circoncit son fils Isaac à l'âge de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné. Abraham avait cent ans à la naissance de son fils Isaac. Alors Sara dit: Dieu m'a suscité du rire; quiconque l'apprendra rira à mon sujet. Elle ajouta: Qui aurait dit à Abraham que Sara allaiterait des enfants? Pourtant je lui ai donné un fils dans sa vieillesse! L'enfant grandit et fut sevré. Abraham donna un grand banquet le jour où Isaac fut sevré. Sara vit rire le fils que l'Egyptienne Hagar avait donné à Abraham. Elle dit à Abraham: Chasse cette servante et son fils, car le fils de cette servante n'héritera pas avec Isaac, mon fils! Cette parole déplut beaucoup à Abraham, à cause de son fils. Mais Dieu dit à Abraham: Que cela ne te déplaise pas, à cause du garçon et de ta servante. Ecoute tout ce que Sara te dira; car c'est par Isaac que viendra ce qui sera appelé ta descendance. Quant au fils de ta servante, je ferai aussi de lui une nation, car il est ta descendance. Abraham se leva de bon matin; il prit du pain et une outre d'eau qu'il donna à Hagar, mettant cela sur ses épaules, ainsi que l'enfant, puis il la renvoya. Elle s'en alla et se mit à errer dans le désert de Bersabée. Quand l'eau de l'outre fut épuisée, elle abandonna l'enfant sous l'un des arbrisseaux pour aller s'asseoir à l'écart, à une portée d'arc; car elle disait: Que je ne voie pas mourir l'enfant! Elle s'assit donc à l'écart et se mit à sangloter. Dieu entendit le garçon; le messager de Dieu appela Hagar depuis le ciel et lui dit: Qu'as-tu, Hagar? N'aie pas peur, car Dieu a entendu le garçon là où il est. Lève-toi, prends le garçon et tiens-le bien; car je ferai de lui une grande nation. Dieu lui ouvrit les yeux, et elle vit un puits; elle alla remplir l'outre d'eau et fit boire le garçon. Dieu fut avec le garçon, qui grandit; il s'installa dans le désert et devint tireur à l'arc. Il s'installa dans le désert de Parân; sa mère prit pour lui une femme d'Egypte. En ce temps-là, Abimélek, avec Pikol, le chef de son armée, vint dire à Abraham: Dieu est avec toi dans tout ce que tu fais. Maintenant, jure-moi ici, par Dieu, que tu ne me tromperas pas, ni moi, ni ma progéniture, ni ma postérité, et que tu montreras envers moi et envers le pays où tu as séjourné en immigré la même fidélité que j'ai montrée envers toi. Abraham dit: Je le jure. Abraham fit des reproches à Abimélek au sujet d'un puits dont les gens d'Abimélek s'étaient emparés de force. Abimélek dit: Je ne sais pas qui a fait cela; toi, tu ne me l'avais pas rapporté, et moi-même je ne l'apprends qu'aujourd'hui. Alors Abraham prit du petit bétail et du gros bétail, qu'il donna à Abimélek; puis ils conclurent une alliance tous les deux. Abraham plaça à part sept brebis du troupeau, et Abimélek dit à Abraham: Qu'est-ce que ces sept brebis que tu as placées à part? Il répondit: Tu prendras ces sept brebis; ce sera pour moi un témoignage que c'est moi qui ai creusé ce puits. C'est pourquoi on a appelé ce lieu Bersabée (« Puits des Sept » ou « Puits du Serment »), car c'est là qu'ils prêtèrent serment l'un et l'autre. Ils conclurent donc une alliance à Bersabée. Après quoi Abimélek et Pikol, le chef de son armée, retournèrent au pays des Philistins. Abraham planta un tamaris à Bersabée, et il invoqua le nom du Seigneur (YHWH), Dieu de pérennité. Abraham séjourna longtemps en immigré au pays des Philistins. Après cela, Dieu mit Abraham à l'épreuve; il lui dit: Abraham! Il répondit: Je suis là! Dieu dit: Prends ton fils, je te prie, ton fils unique, celui que tu aimes, Isaac; va-t'en au pays de Moriya et là, offre-le en holocauste sur l'une des montagnes que je t'indiquerai. Abraham se leva de bon matin, sella son âne et prit avec lui deux serviteurs et Isaac, son fils. Il fendit du bois pour l'holocauste et se mit en route pour le lieu que Dieu lui avait indiqué. Le troisième jour, Abraham, levant les yeux, vit le lieu de loin. Abraham dit à ses serviteurs: Vous, restez ici avec l'âne; moi et le garçon, nous irons là-haut pour nous prosterner, puis nous reviendrons vers vous. Abraham prit le bois pour l'holocauste et le chargea sur Isaac, son fils, et il prit lui-même le feu et le couteau. Puis ils continuèrent à marcher ensemble, tous les deux. Alors Isaac dit à Abraham, son père: Père! Il répondit: Oui, mon fils? Isaac reprit: Le feu et le bois sont là, mais où est l'animal pour l'holocauste? Abraham répondit: Que Dieu voie lui-même quel animal il aura pour holocauste, mon fils! Et ils continuèrent à marcher ensemble, tous les deux. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu que Dieu lui avait indiqué, Abraham y bâtit l'autel et disposa le bois. Il ligota Isaac, son fils, et le mit sur l'autel, par-dessus le bois. Puis Abraham tendit la main et prit le couteau pour immoler son fils. Alors le messager du Seigneur l'appela depuis le ciel, en disant: Abraham! Abraham! Il répondit: Je suis là! Il dit: Ne porte pas la main sur le garçon et ne lui fais rien: je sais maintenant que tu crains Dieu et que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique. Abraham leva les yeux et vit par-derrière un bélier retenu par les cornes dans un buisson; alors Abraham alla prendre le bélier et l'offrit en holocauste à la place de son fils. Abraham appela ce lieu du nom d'Adonaï-Yiré (« YHWH voit »). C'est pourquoi l'on dit aujourd'hui: A la montagne du Seigneur, il sera vu. Le messager du Seigneur appela Abraham une seconde fois depuis le ciel; il dit: Je le jure par moi-même, – déclaration du Seigneur  – parce que tu as fait cela, parce que tu n'as pas refusé ton fils, ton fils unique, je te bénirai et je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel et comme le sable qui est au bord de la mer. Ta descendance prendra possession des villes de ses ennemis. Toutes les nations de la terre se béniront par ta descendance, parce que tu m'as écouté. Abraham revint vers ses serviteurs, puis ils s'en allèrent ensemble à Bersabée, car Abraham habitait à Bersabée. Après cela, on dit à Abraham: Milka, elle aussi, a donné des fils à Nahor, ton frère: Outs, son premier-né, Bouz, son frère, Qemouel, père d'Aram, Késed, Hazo, Pildash, Yidlaph et Betouel. Betouel a engendré Rébecca. Ce sont là les huit fils que Milka a donnés à Nahor, frère d'Abraham. Sa concubine, nommée Réouma, a elle aussi eu des enfants: Tébah, Gaham, Tahash et Maaka. La vie de Sara fut de cent vingt-sept ans: telle fut la durée de la vie de Sara. Sara mourut à Qiriath-Arba, c'est-à-dire Hébron, en Canaan; Abraham vint se lamenter sur Sara et la pleurer. Puis Abraham se releva de devant le corps de sa femme et dit aux Hittites: Je suis un immigré et un résident temporaire chez vous; donnez-moi une propriété funéraire chez vous, pour que je puisse ensevelir le corps de ma femme hors de ma vue. Les Hittites répondirent à Abraham: Ecoute-nous, mon seigneur: tu es un prince de Dieu au milieu de nous; ensevelis le corps de ta femme dans le plus beau de nos tombeaux; aucun de nous ne te refusera son tombeau pour ensevelir le corps de ta femme. Abraham se leva et se prosterna devant le peuple du pays – devant les Hittites. Il leur parla ainsi: Si vous consentez à ce que le corps de ma femme soit enseveli hors de ma vue, écoutez-moi et intercédez en ma faveur auprès d'Ephrôn, fils de Tsohar. Qu'il me donne la grotte de Makpéla qui lui appartient, à l'extrémité de son champ; qu'il me la donne contre sa pleine valeur en argent, au milieu de vous, comme propriété funéraire. Or Ephrôn était assis au milieu des Hittites. Ephrôn, le Hittite, répondit à Abraham, en présence des Hittites, de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville: Non, mon seigneur, écoute-moi! Je te donne le champ et je te donne la grotte qui s'y trouve. Je te la donne, sous les yeux des gens de mon peuple: ensevelis le corps de ta femme. Abraham se prosterna devant le peuple du pays. Il dit à Ephrôn, en présence du peuple du pays: Si tu le veux bien, écoute-moi plutôt. Je donne le prix du champ: accepte-le de ma part, et j'y ensevelirai le corps de ma femme. Mais Ephrôn répondit à Abraham: Mon seigneur, écoute-moi! Une terre de quatre cents sicles d'argent, qu'est-ce que cela entre toi et moi? Ensevelis le corps de ta femme! Abraham entendit Ephrôn; Abraham pesa pour Ephrôn la somme d'argent qu'il avait dite, en présence des Hittites: quatre cents sicles d'argent ayant cours chez le marchand. Ainsi le champ d'Ephrôn à Makpéla, en face de Mamré – le champ, la grotte qui s'y trouve, et tous les arbres situés dans les limites du champ – devinrent la propriété d'Abraham sous les yeux des Hittites, de tous ceux qui entraient par la porte de sa ville. Après cela, Abraham ensevelit Sara, sa femme, dans la grotte du champ de Makpéla, en face de Mamré, c'est-à-dire à Hébron, en Canaan. Le champ et la grotte qui s'y trouve passèrent donc des Hittites à Abraham, comme propriété funéraire. Abraham était vieux, avancé en âge, et le Seigneur l'avait béni en tout. Abraham dit à son serviteur, le plus ancien de sa maison, celui qui administrait tous ses biens: Je te prie, mets ta main sous ma cuisse, et je te ferai jurer par le Seigneur, Dieu du ciel et Dieu de la terre, que tu ne prendras pas pour mon fils une femme d'entre les filles des Cananéens parmi lesquels j'habite. Tu iras dans mon pays, au lieu de mes origines, et là tu prendras une femme pour Isaac, mon fils. Le serviteur lui répondit: Peut-être la femme ne voudra-t-elle pas me suivre dans ce pays-ci; devrai-je ramener ton fils dans le pays d'où tu es sorti? Abraham lui répondit: Garde-toi d'y ramener mon fils! Le Seigneur, le Dieu du ciel, qui m'a pris de la maison de mon père et du pays de mes origines, lui qui m'a parlé et qui m'a juré de donner ce pays à ma descendance, lui-même enverra son messager devant toi; c'est là-bas que tu prendras une femme pour mon fils. Si la femme ne veut pas te suivre, tu seras dégagé de ce serment que je t'impose. Mais tu ne ramèneras pas mon fils là-bas. Le serviteur mit sa main sous la cuisse d'Abraham, son maître, et il s'engagea envers lui par serment au sujet de cette affaire. Le serviteur prit dix chameaux parmi les chameaux de son maître et il partit, avec tout ce que son maître possédait de meilleur. Il se rendit en Mésopotamie, à la ville de Nahor. Il fit agenouiller les chameaux à l'extérieur de la ville, près d'un puits, le soir, à l'heure où les femmes sortent pour puiser de l'eau. Alors il dit: Seigneur, Dieu d'Abraham, mon maître, accorde-moi, je te prie, de faire une heureuse rencontre aujourd'hui, et agis avec fidélité envers Abraham, mon maître! Je me tiens près de la source, et les filles des gens de la ville sortent pour puiser de l'eau. Que la jeune fille à laquelle je dirai: « Penche ta cruche, je te prie, pour que je boive », et qui répondra: « Bois, je donnerai aussi à boire à tes chameaux! », soit celle que tu as destinée à Isaac, ton serviteur! Ainsi je saurai que tu as agi avec fidélité envers mon maître. Il n'avait pas encore achevé que sortait Rébecca, la fille de Betouel, fils de Milka, la femme de Nahor, frère d'Abraham. Elle avait sa cruche sur l'épaule. C'était une très belle jeune fille; elle était vierge, aucun homme n'avait jamais eu de relations avec elle. Elle descendit à la source, remplit sa cruche et remonta. Le serviteur courut à sa rencontre et dit: Donne-moi, je te prie, quelques gorgées d'eau de ta cruche. Elle répondit: Bois, mon seigneur! Et elle s'empressa d'incliner sa cruche et de lui donner à boire. Quand elle eut achevé de lui donner à boire, elle dit: Je puiserai aussi pour tes chameaux, jusqu'à ce qu'ils aient assez bu. Elle s'empressa de vider sa cruche dans l'abreuvoir et courut pour puiser encore au puits; elle puisa pour tous les chameaux. L'homme s'interrogeait en silence à son sujet, se demandant si le Seigneur allait faire aboutir son voyage. Quand les chameaux eurent achevé de boire, l'homme prit un anneau d'or du poids d'un demi-sicle et, pour les poignets de la jeune fille, deux bracelets du poids de dix sicles d'or. Il dit: De qui es-tu la fille? Dis-le-moi, je te prie. Y a-t-il un lieu chez ton père pour que nous y passions la nuit? Elle lui dit: Je suis la fille de Betouel, le fils que Milka a donné à Nahor. Elle ajouta: Il y a chez nous de la paille et du fourrage en abondance, et aussi un lieu pour passer la nuit. Alors l'homme s'inclina et, prosterné devant le Seigneur, il dit: Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Abraham, mon maître, qui n'a cessé d'être fidèle et loyal envers mon maître! Le Seigneur a conduit mes pas jusque chez les frères de mon maître. La jeune fille courut raconter tout cela chez sa mère. Rébecca avait un frère nommé Laban. Laban courut dehors vers l'homme, près de la source. – Dès qu'il vit l'anneau et les bracelets aux mains de sa sœur et qu'il entendit les paroles de Rébecca, sa sœur, qui disait: « Ainsi m'a parlé cet homme », il vint vers l'homme, qui se tenait auprès des chameaux, près de la source. – Il lui dit: Viens, toi qui es béni du Seigneur ! Pourquoi restes-tu dehors? J'ai préparé la maison et j'ai fait une place pour les chameaux. L'homme entra dans la maison. Laban fit décharger les chameaux et donna de la paille et du fourrage pour les chameaux, ainsi que de l'eau pour que l'homme et les gens qui l'accompagnaient se lavent les pieds. Puis on plaça devant lui de quoi manger. Mais il dit: Je ne mangerai pas avant d'avoir dit ce que j'ai à dire. Laban dit: Parle! Alors il dit: Je suis le serviteur d'Abraham. Le Seigneur a grandement béni mon maître, qui est devenu un homme important. Il lui a donné du petit bétail et du gros bétail, de l'argent et de l'or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. Sara, la femme de mon maître, a, dans sa vieillesse, donné un fils à mon maître; c'est à ce fils qu'il a donné tout ce qui lui appartient. Mon maître m'a fait prêter serment, en disant: « Tu ne prendras pas pour mon fils une femme d'entre les filles des Cananéens dans le pays desquels j'habite; tu iras sans faute dans ma famille, dans mon clan, prendre une femme pour mon fils. » J'ai dit à mon maître: « Peut-être la femme ne me suivra-t-elle pas. » Il m'a répondu: « Le Seigneur, devant qui j'ai marché, enverra son messager avec toi et fera aboutir ton voyage; tu prendras pour mon fils une femme de mon clan, de ma famille. Tu seras dégagé de mon adjuration quand tu seras arrivé dans mon clan; si on ne t'accorde pas la jeune fille, tu seras dégagé de mon adjuration. » Je suis arrivé aujourd'hui à la source et j'ai dit: «  Seigneur, Dieu d'Abraham, mon maître, si tu daignes faire aboutir le voyage que j'ai entrepris… je me tiens près de la source; que la jeune fille qui sortira pour puiser, à qui je dirai: “Donne-moi à boire, je te prie, un peu d'eau de ta cruche”, et qui me répondra: “Bois donc; je puiserai aussi pour tes chameaux!” – que celle-là soit la femme que le Seigneur a destinée au fils de mon maître! » Avant que je n'aie achevé de parler en mon cœur, Rébecca sort, sa cruche sur l'épaule; elle descend à la source et puise. Je lui ai dit: « Donne-moi à boire, je te prie. » Elle s'est empressée d'incliner la cruche qu'elle portait et elle a dit: « Bois, je donnerai aussi à boire à tes chameaux! » J'ai bu, puis elle a aussi donné à boire aux chameaux. Je lui ai demandé: « De qui es-tu la fille? » Elle a répondu: « Je suis la fille de Betouel, le fils de Nahor, celui que Milka lui a donné. » J'ai mis l'anneau à son nez et les bracelets à ses poignets. Puis je me suis incliné et prosterné devant le Seigneur, et j'ai béni le Seigneur, le Dieu d'Abraham, mon maître, qui m'a loyalement conduit à prendre, pour son fils, la fille du frère de mon maître. Maintenant, si vous voulez agir avec fidélité et loyauté envers mon maître, dites-le-moi; sinon, dites-le-moi, et je serai fixé. Laban et Betouel répondirent: Cette affaire vient du Seigneur, nous ne pouvons rien t'en dire, ni pour ni contre. Rébecca est là, devant toi; prends-la et va-t'en; qu'elle devienne la femme du fils de ton maître, comme le Seigneur l'a dit! Lorsque le serviteur d'Abraham entendit cela, il se prosterna jusqu'à terre devant le Seigneur. Le serviteur sortit des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements qu'il donna à Rébecca; il fit aussi de riches présents à son frère et à sa mère. Après cela, lui et les gens qui l'accompagnaient mangèrent et burent, et ils passèrent la nuit. Au matin, quand ils se levèrent, le serviteur dit: Laissez-moi repartir vers mon maître. Le frère et la mère dirent: Que la jeune fille reste avec nous quelque temps encore, une dizaine de jours; ensuite tu pourras partir. Il leur répondit: Ne me retardez pas, puisque le Seigneur a fait aboutir mon voyage; laissez-moi repartir pour rentrer chez mon maître. Alors ils répondirent: Appelons la jeune fille et demandons-lui son avis. Ils appelèrent donc Rébecca et lui dirent: Veux-tu aller avec cet homme? Elle répondit: Je veux bien. Ils laissèrent alors partir leur sœur Rébecca et sa nourrice avec le serviteur d'Abraham et ses gens. Ils bénirent Rébecca et lui dirent: Toi, notre sœur, deviens des milliers de dizaines de milliers! Que ta descendance prenne possession des villes de ses ennemis! Rébecca et ses servantes montèrent sur les chameaux et suivirent l'homme. Le serviteur prit Rébecca et partit. Isaac était revenu du Puits Lahaï-Roï et il s'était installé dans le Néguev. Vers le soir, Isaac sortit pour se promener dans la campagne; il leva les yeux et vit des chameaux qui arrivaient. Rébecca leva les yeux et vit Isaac; elle sauta du chameau et dit au serviteur: Qui est cet homme dans la campagne qui vient à notre rencontre? Le serviteur répondit: C'est mon maître. Alors elle prit son voile et se couvrit. Le serviteur raconta à Isaac tout ce qu'il avait fait. Isaac conduisit Rébecca dans la tente de Sara, sa mère. Il prit Rébecca qui devint sa femme, et il l'aima. C'est ainsi qu'Isaac fut consolé après la perte de sa mère. Abraham prit encore une femme nommée Qetoura. Elle lui donna des fils: Zimrân, Yoqshân, Medân, Madiân, Yishbaq et Shouah. Yoqshân engendra Saba et Dedân. Fils de Dedân: les Ashourites, les Letoushites et les Léoumites. Fils de Madiân: Epha, Epher, Hénoch, Abida et Eldaa. Tous ceux-là sont les fils de Qetoura. Abraham donna tout ce qui lui appartenait à Isaac. Quant aux fils de ses concubines, Abraham leur fit des dons et, de son vivant, il les envoya loin d'Isaac, son fils, du côté de l'est, en Orient. Voici la durée de la vie d'Abraham: cent soixante-quinze ans. Puis Abraham expira; il mourut dans une heureuse vieillesse, âgé et rassasié, et il fut réuni aux siens. Isaac et Ismaël, ses fils, l'ensevelirent dans la grotte de Makpéla, dans le champ d'Ephrôn, fils de Tsohar, le Hittite, en face de Mamré. C'était le champ qu'Abraham avait acheté aux Hittites. Là furent ensevelis Abraham et Sara, sa femme. Après la mort d'Abraham, Dieu bénit Isaac, son fils, qui habitait près du Puits Lahaï-Roï. Voici la généalogie d'Ismaël, fils d'Abraham, que l'Egyptienne Hagar, servante de Sara, avait donné à Abraham. Voici les noms des fils d'Ismaël, leur nom selon leur généalogie: Nebayoth, premier-né d'Ismaël, Qédar, Adbéel, Mibsam, Mishma, Douma, Massa, Hadad, Téma, Yetour, Naphish et Qedma. Ce sont là les fils d'Ismaël; ce sont là leurs noms, dans leurs villages et leurs campements: douze princes, peuplade par peuplade. Voici la durée de la vie d'Ismaël: cent trente-sept ans; puis il expira; il mourut et fut réuni aux siens. Les Ismaélites demeurèrent depuis Havila jusqu'à Shour, qui est en face de l'Egypte, en allant vers l'Assyrie. Ismaël s'établit en face de tous ses frères. Voici la généalogie d'Isaac, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac. Isaac avait quarante ans quand il prit pour femme Rébecca, fille de Betouel, l'Araméen de Paddân-Aram, et sœur de Laban, l'Araméen. Isaac intercéda auprès du Seigneur en faveur de sa femme, car elle était stérile, et le Seigneur se laissa fléchir. Rébecca, sa femme, fut enceinte. Les enfants se heurtaient en elle, et elle dit: Pourquoi cela m'arrive-t-il? Elle alla consulter le Seigneur. Le Seigneur lui dit: Deux nations sont dans ton ventre, deux peuples se sépareront au sortir de ton sein; un de ces peuples sera plus fort que l'autre, et le grand servira le petit. Au terme de sa grossesse, il apparut qu'il y avait des jumeaux dans son ventre. Le premier sortit entièrement roux, comme un manteau de poil: on l'appela du nom d'Esaü (« Poilu »). Après quoi sortit son frère, dont la main tenait le talon d'Esaü; et on l'appela du nom de Jacob (« Il talonne »). Isaac avait soixante ans lorsqu'ils naquirent. Les garçons grandirent. Esaü devint un habile chasseur, un homme de la campagne; mais Jacob était un homme tranquille, qui restait sous les tentes. Isaac aimait Esaü, parce qu'il appréciait le gibier; Rébecca, elle, aimait Jacob. Un jour que Jacob faisait cuire une soupe, Esaü revint de la campagne, épuisé. Esaü dit à Jacob: Laisse-moi, je te prie, manger de ce potage roux, – oui, ce potage roux! – car je suis épuisé. C'est pourquoi on l'a appelé du nom d'Edom (« Roux »). Jacob dit: Vends-moi d'abord ton droit d'aînesse! Esaü répondit: Je suis sur le point de mourir; à quoi me sert ce droit d'aînesse? Alors Jacob dit: Jure-le-moi d'abord. Il le lui jura. Ainsi il vendit son droit d'aînesse à Jacob. Alors Jacob donna à Esaü du pain et de la soupe de lentilles. Il mangea et but, puis il se leva et s'en alla. Ainsi Esaü méprisa le droit d'aînesse. Il y eut une famine dans le pays – en plus de la première famine qui avait eu lieu aux jours d'Abraham. Isaac alla chez Abimélek, roi des Philistins, à Guérar. Le Seigneur lui apparut et dit: Ne descends pas en Egypte, demeure dans le pays que je te dirai. Séjourne en immigré dans ce pays-ci; je serai avec toi et je te bénirai, car c'est à toi et à ta descendance que je donnerai tous ces pays; je tiendrai ainsi le serment que j'ai fait à Abraham, ton père. Je multiplierai ta descendance comme les étoiles du ciel; je donnerai tous ces pays à ta descendance. Toutes les nations de la terre se béniront par ta descendance, parce qu'Abraham m'a écouté et qu'il a gardé mes observances, mes commandements, mes prescriptions et mes lois. Ainsi Isaac s'installa à Guérar. Lorsque les hommes du lieu posaient des questions sur sa femme, il disait: « C'est ma sœur. » Il avait peur de dire: « C'est ma femme », de crainte que les hommes du lieu ne le tuent à cause de Rébecca, car elle était belle. Comme son séjour se prolongeait, Abimélek, roi des Philistins, regardant par la fenêtre, vit Isaac qui s'amusait avec Rébecca, sa femme. Abimélek appela Isaac et lui dit: C'est donc ta femme! Comment as-tu pu dire: « C'est ma sœur! » Isaac lui répondit: J'ai parlé ainsi de crainte de mourir à cause d'elle. Abimélek lui dit: Qu'est-ce que tu nous as fait? Peu s'en est fallu que quelqu'un du peuple ne couche avec ta femme: tu nous aurais mis en tort! Alors Abimélek donna cet ordre à tout le peuple: Celui qui touchera à cet homme et à sa femme sera mis à mort. Isaac sema dans ce pays, et il récolta au centuple cette année-là: le Seigneur le bénit. Il devint un homme riche, il alla s'enrichissant de plus en plus: il finit par être vraiment très riche. Il avait des troupeaux de petit bétail, des troupeaux de gros bétail et un grand nombre de serviteurs; les Philistins furent jaloux de lui. Tous les puits qu'avaient creusés les serviteurs de son père, aux jours d'Abraham, son père, les Philistins les bouchèrent en les remplissant de terre. Alors Abimélek dit à Isaac: Va-t'en de chez nous, car tu es beaucoup trop puissant pour nous. Isaac partit de là et installa son campement dans l'oued de Guérar, où il habita. Isaac creusa de nouveau les puits qu'on avait creusés aux jours d'Abraham, son père, et que les Philistins avaient bouchés après la mort d'Abraham. Il les appela des mêmes noms dont son père les avait appelés. Les serviteurs d'Isaac creusèrent encore dans l'oued et y trouvèrent un puits d'eau vive. Les bergers de Guérar cherchèrent querelle aux bergers d'Isaac en disant: L'eau nous appartient! Il appela donc le puits du nom d'Eseq (« Dispute »), parce qu'on s'était disputé avec lui. Ils creusèrent un autre puits, au sujet duquel il y eut aussi querelle; il l'appela du nom de Sitna (« Opposition »). Il leva le camp et creusa un autre puits, au sujet duquel il n'y eut pas querelle; il l'appela du nom de Rehoboth (« Largeurs »), car, dit-il, le Seigneur nous a maintenant mis au large, et nous pourrons être féconds dans le pays. De là il monta à Bersabée. Le Seigneur lui apparut cette nuit-là et dit: Je suis le Dieu d'Abraham, ton père; n'aie pas peur, car je suis avec toi; je te bénirai et je multiplierai ta descendance à cause d'Abraham, mon serviteur. Là, Isaac bâtit un autel et invoqua le nom du Seigneur (YHWH). Là, il dressa sa tente; là, les serviteurs d'Isaac forèrent un puits. Abimélek se rendit auprès de lui depuis Guérar, avec Ahouzath, son compagnon, et Pikol, le chef de son armée. Isaac leur dit: Pourquoi êtes-vous venus me voir, alors que vous me détestez et que vous m'avez renvoyé de chez vous? Ils répondirent: Nous voyons bien que le Seigneur est avec toi. C'est pourquoi nous disons: Qu'il y ait, je te prie, une adjuration entre nous, entre nous et toi. Concluons avec toi une alliance: tu ne nous feras aucun mal, de même que nous ne t'avons pas maltraité, que nous t'avons fait seulement du bien et que nous t'avons laissé partir en paix. Tu es maintenant béni du Seigneur. Isaac donna pour eux un banquet; ils mangèrent et burent. Puis ils se levèrent de bon matin et s'engagèrent par serment l'un envers l'autre. Isaac les laissa partir, et ils le quittèrent en paix. Ce jour-là, des serviteurs d'Isaac vinrent lui dire, au sujet du puits qu'ils avaient creusé: Nous avons trouvé de l'eau! Isaac l'appela Shiba (« Serment »). C'est pourquoi le nom de la ville est Bersabée (« Puits du Serment »), jusqu'à ce jour. Esaü, à l'âge de quarante ans, prit pour femmes Judith, fille de Bééri, le Hittite, et Basmath, fille d'Elôn, le Hittite. Elles furent un sujet d'amertume pour Isaac et Rébecca. Isaac devenait vieux, ses yeux s'étaient affaiblis: il ne voyait plus. Il appela Esaü, son fils aîné: Mon fils! Celui-ci lui répondit: Je suis là! Il reprit: Je suis vieux, et je ne connais pas le jour de ma mort. Maintenant, je te prie, prends tes armes, ton carquois et ton arc, sors dans la campagne et chasse du gibier pour moi. Prépare-moi un plat appétissant comme je les aime, et apporte-le-moi pour que je le mange, afin que je te bénisse avant de mourir. Tandis qu'Isaac parlait à son fils Esaü, Rébecca écoutait. Esaü s'en alla dans la campagne pour chasser du gibier et le rapporter. Rébecca dit à Jacob, son fils: J'ai entendu ton père dire à Esaü, ton frère: « Apporte-moi du gibier et prépare-moi un plat appétissant pour que je le mange, et je te bénirai devant le Seigneur avant ma mort. » Maintenant, mon fils, écoute-moi; voici ce que je t'ordonne: va me chercher deux bons chevreaux du troupeau, je te prie; j'en ferai pour ton père un plat appétissant comme il les aime. Tu l'apporteras à ton père pour qu'il le mange, afin qu'il te bénisse avant sa mort. Jacob répondit à Rébecca, sa mère: Esaü, mon frère, est velu, tandis que ma peau est lisse. Peut-être mon père me tâtera-t-il, et il croira que je me suis moqué de lui; ce n'est pas une bénédiction, mais une malédiction que je ferai venir sur moi! Sa mère lui dit: Que cette malédiction soit sur moi, mon fils! Ecoute-moi seulement et va me chercher les chevreaux. Il alla les chercher et les apporta à sa mère; sa mère prépara un plat appétissant comme son père les aimait. Ensuite Rébecca prit les vêtements d'Esaü, son fils aîné, les plus beaux qu'elle avait à la maison, et elle les fit mettre à Jacob, son fils cadet. De la peau des chevreaux, elle couvrit ses bras ainsi que son cou, qui était lisse. Puis elle mit le plat appétissant et le pain qu'elle avait préparés dans les mains de Jacob, son fils. Il vint vers son père et dit: Père! Celui-ci répondit: Je suis là! Qui es-tu, mon fils? Jacob répondit à son père: Je suis Esaü, ton premier-né; j'ai fait ce que tu m'as dit. Lève-toi, je te prie, assieds-toi et mange de mon gibier, afin que tu me bénisses. Isaac dit à son fils: Comme tu l'as vite trouvé, mon fils! Il répondit: C'est que le Seigneur, ton Dieu, l'a fait venir au-devant de moi. Isaac dit à Jacob: Approche, je te prie; que je te tâte, mon fils, pour savoir si tu es bien mon fils Esaü! Jacob s'approcha d'Isaac, son père, qui le tâta et dit: C'est la voix de Jacob, mais ce sont les bras d'Esaü. Il ne le reconnut pas, parce que ses bras étaient velus, comme ceux d'Esaü, son frère; et il le bénit. Il dit: C'est bien toi, Esaü, mon fils? Il répondit: C'est moi. Il dit: Sers-moi, que je mange du gibier de mon fils, afin que je te bénisse. Jacob le servit, et il mangea; il lui apporta du vin, et il but. Alors Isaac, son père, lui dit: Approche, je te prie; embrasse-moi, mon fils! Il s'approcha et l'embrassa. Isaac sentit l'odeur de ses vêtements; puis il le bénit en ces termes: Oui, l'odeur de mon fils est comme l'odeur d'un champ que le Seigneur a béni. Que Dieu te donne, de la rosée du ciel et des ressources de la terre, abondance de blé et de vin! Que des peuples te servent, que des nations se prosternent devant toi! Sois le maître de tes frères, que les fils de ta mère se prosternent devant toi! Maudit soit celui qui te maudit, béni soit celui qui te bénit! Isaac avait achevé de bénir Jacob, et Jacob avait à peine quitté Isaac, son père, qu'Esaü, son frère, revint de la chasse. Il prépara, lui aussi, un plat appétissant qu'il apporta à son père. Il dit à son père: Lève-toi, père, et mange de mon gibier, afin de me bénir, moi, ton fils! Isaac, son père, lui dit: Qui es-tu? Il répondit: Je suis ton fils premier-né, Esaü! Isaac fut saisi d'un tremblement terrible; il dit: Qui est donc celui qui a chassé du gibier et qui me l'a apporté? J'ai mangé de tout avant que tu arrives, je l'ai béni, et il sera béni! Lorsque Esaü entendit les paroles de son père, il poussa un grand cri, terriblement amer, et dit à son père: Moi aussi, bénis-moi, père! Il répondit: Ton frère est venu par tromperie et il a pris ta bénédiction. Esaü dit: Est-ce parce qu'on l'a appelé du nom de Jacob qu'il m'a supplanté par deux fois? Il avait déjà pris mon droit d'aînesse, et maintenant il a pris ma bénédiction! Il ajouta: N'as-tu pas de bénédiction en réserve pour moi? Isaac répondit à Esaü: J'ai fait de lui ton maître, je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs, et je l'ai pourvu de blé et de vin: que puis-je donc faire pour toi, mon fils? Esaü dit à son père: N'as-tu donc que cette seule bénédiction, père? Moi aussi, bénis-moi, père! Et Esaü se mit à sangloter. Isaac, son père, lui répondit: Tu habiteras loin des ressources de la terre et de la rosée du ciel, de la rosée d'en haut. Tu vivras de ton épée, et tu serviras ton frère; mais en errant librement çà et là tu arracheras son joug de ton cou. Esaü prit Jacob en aversion, à cause de la bénédiction que son père lui avait accordée. Esaü se disait: Les jours du deuil de mon père approchent; après, je tuerai Jacob, mon frère. On rapporta à Rébecca les paroles d'Esaü, son fils aîné. Elle fit alors appeler Jacob, son fils cadet, et lui dit: Esaü, ton frère, veut te tuer pour tirer vengeance de toi. Maintenant, mon fils, écoute-moi: va te réfugier chez Laban, mon frère, à Harrân. Tu habiteras chez lui quelque temps, jusqu'à ce que la fureur de ton frère s'en soit retournée. Quand la colère de ton frère se sera détournée de toi et qu'il aura oublié ce que tu lui as fait, alors je te ferai revenir. Pourquoi devrais-je vous perdre tous les deux en un seul jour? Rébecca dit à Isaac: J'ai pris ma vie en horreur à cause de ces filles de Heth. Si Jacob épouse une Hittite, une des filles du pays comme celles-là, à quoi me sert la vie? Isaac appela Jacob, le bénit et lui donna cet ordre: Tu ne prendras pas pour femme une Cananéenne. Va à Paddân-Aram, chez Betouel, le père de ta mère; là-bas, prends pour femme une des filles de Laban, le frère de ta mère. Que le Dieu-Puissant te bénisse, te rende fécond et te multiplie, et que tu deviennes une assemblée de peuples! Qu'il te donne la bénédiction d'Abraham, à toi et à ta descendance avec toi, afin que tu prennes possession du pays où tu séjournes en immigré, ce pays que Dieu a donné à Abraham! Isaac fit donc partir Jacob qui se rendit à Paddân-Aram, auprès de Laban, fils de Betouel, l'Araméen, et frère de Rébecca, mère de Jacob et d'Esaü. Esaü vit qu'Isaac avait béni Jacob et l'avait envoyé à Paddân-Aram pour y prendre femme, et qu'en le bénissant il lui avait donné cet ordre: « Tu ne prendras pas pour femme une Cananéenne »; il vit que Jacob, écoutant son père et sa mère, était parti pour Paddân-Aram. Esaü vit ainsi que les Cananéennes déplaisaient à Isaac, son père. Alors Esaü se rendit auprès d'Ismaël. Il prit pour femme Mahalath, fille d'Ismaël, fils d'Abraham, et sœur de Nebayoth, en plus de ses autres femmes. Jacob partit de Bersabée pour Harrân. Il atteignit un lieu où il passa la nuit, car le soleil s'était couché. Il prit l'une des pierres du lieu, la plaça sous sa tête et se coucha en ce lieu. Il fit alors un rêve: un escalier était dressé sur la terre, et son sommet touchait au ciel; les messagers de Dieu y montaient et y descendaient. Le Seigneur se tenait au-dessus de lui; il dit: Je suis le Seigneur (YHWH), le Dieu d'Abraham, ton père, et le Dieu d'Isaac. La terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, à toi et à ta descendance. Ta descendance sera aussi nombreuse que les grains de poussière de la terre; tu t'étendras à l'ouest et à l'est, au nord et au sud. Tous les clans de la terre se béniront par toi et par ta descendance. Je suis avec toi, je te garderai partout où tu iras et je te ramènerai vers cette terre; car je ne t'abandonnerai pas, jusqu'à ce que j'aie fait ce que je t'ai dit. Jacob s'éveilla de son sommeil; il dit: Vraiment, le Seigneur est en ce lieu, et moi, je ne le savais pas! Il eut peur et dit: Que ce lieu est redoutable! Ce n'est rien de moins que la maison de Dieu, c'est la porte du ciel! Jacob se leva de bon matin; il prit la pierre qu'il avait placée sous sa tête, il en fit une pierre levée et versa de l'huile sur son sommet. Il appela ce lieu du nom de Beth-El – mais le nom de la ville avait d'abord été Louz. Jacob fit ce vœu: Si Dieu est avec moi et me garde sur la route où je vais, s'il me donne du pain à manger et des habits pour me vêtir, et si je reviens sain et sauf chez mon père, alors le Seigneur sera mon Dieu. Cette pierre dont j'ai fait une pierre levée sera une maison de Dieu. Sur tout ce que tu me donneras, je te paierai la dîme. Jacob se remit en marche et s'en alla au pays des fils de l'Orient. Il aperçut un puits dans la campagne; trois troupeaux de petit bétail étaient au repos à côté, car c'était à ce puits qu'on faisait boire les troupeaux. Il y avait une grande pierre pour boucher l'ouverture du puits. Tous les troupeaux se rassemblaient là; on roulait la pierre de l'ouverture du puits, on faisait boire le petit bétail et on remettait la pierre à sa place, sur l'ouverture du puits. Jacob dit aux bergers: Mes frères, d'où êtes-vous? Ils répondirent: Nous sommes de Harrân. Il leur dit: Connaissez-vous Laban, fils de Nahor? Ils répondirent: Nous le connaissons. Il leur dit: Comment va-t-il? Ils répondirent: Bien! Voici sa fille Rachel qui arrive avec le petit bétail. Il dit: Il fait encore grand jour; il n'est pas encore temps de rassembler le troupeau; faites boire le petit bétail, puis allez le faire paître. Ils répondirent: Nous ne pouvons pas, tant que tous les troupeaux n'ont pas été rassemblés; c'est alors qu'on roule la pierre de l'ouverture du puits et qu'on fait boire le petit bétail. Il parlait encore avec eux lorsque arriva Rachel, avec le petit bétail de son père: elle était bergère. Lorsque Jacob vit Rachel, fille de Laban, le frère de sa mère, et le petit bétail de Laban, le frère de sa mère, Jacob s'approcha, roula la pierre de l'ouverture du puits et fit boire le petit bétail de Laban, le frère de sa mère. Puis Jacob embrassa Rachel et se mit à sangloter. Jacob dit à Rachel qu'il était un parent de son père, qu'il était fils de Rébecca. Elle courut le dire à son père. Dès que Laban eut appris l'arrivée de Jacob, fils de sa sœur, il courut à sa rencontre, l'étreignit et l'embrassa. Il le conduisit chez lui, et Jacob raconta tout à Laban. Alors Laban lui dit: Tu es vraiment mes os et ma chair. Il habita chez lui un mois durant. Puis Laban dit à Jacob: Me serviras-tu pour rien parce que tu es mon frère? Dis-moi quel doit être ton salaire. Or Laban avait deux filles: le nom de l'aînée était Léa, et le nom de la cadette Rachel. Les yeux de Léa étaient doux, mais Rachel était d'une très grande beauté, et Jacob aimait Rachel. Il dit: Je te servirai sept ans pour Rachel, ta fille cadette. Laban dit: Je préfère te la donner à toi plutôt qu'à un autre homme. Reste chez moi! Ainsi Jacob servit sept années pour Rachel. Ce fut à ses yeux comme quelques jours, parce qu'il l'aimait. Ensuite Jacob dit à Laban: Donne-moi ma femme, car mon temps est accompli; je veux aller avec elle! Laban réunit tous les gens du lieu et donna un banquet. Le soir, il prit sa fille Léa et l'amena vers Jacob, qui alla avec elle. Laban donna sa servante Zilpa pour servante à sa fille Léa. Le matin venu, surprise: c'était Léa! Alors Jacob dit à Laban: Qu'est-ce que tu m'as fait? N'est-ce pas pour Rachel que j'ai servi chez toi? Pourquoi m'as-tu trompé? Laban dit: Il est inadmissible, chez nous, de donner la cadette avant l'aînée. Achève la semaine de noces avec celle-ci, et nous te donnerons aussi l'autre pour le service que tu feras encore chez moi pendant sept autres années. Jacob fit ainsi; il acheva la semaine de noces avec Léa; puis Laban lui donna pour femme sa fille Rachel. Laban donna sa servante Bilha pour servante à sa fille Rachel. Jacob alla aussi avec Rachel, qu'il aimait plus que Léa; et il servit encore chez Laban pendant sept autres années. Le Seigneur vit que Léa n'était pas aimée, et il la rendit féconde, tandis que Rachel était stérile. Léa fut enceinte. Elle mit au monde un fils, qu'elle appela du nom de Ruben (« Regardez, un fils! »); car, dit-elle, le Seigneur a vu mon affliction; maintenant, mon mari m'aimera. Elle fut encore enceinte et mit au monde un fils. Elle dit: Le Seigneur a entendu que je n'étais pas aimée, et il m'a donné aussi celui-ci. Et elle l'appela du nom de Siméon (« Entendu »). Elle fut encore enceinte et mit au monde un fils. Elle dit: Cette fois enfin, mon mari s'attachera à moi, car je lui ai donné trois fils. C'est pourquoi il l'appela du nom de Lévi (« Attaché »). Elle fut encore enceinte et mit au monde un fils. Elle dit: Cette fois, je célébrerai le Seigneur. C'est pourquoi elle l'appela du nom de Juda (« Célébré »). Elle cessa alors d'avoir des enfants. Lorsque Rachel vit qu'elle ne donnait pas d'enfants à Jacob, elle fut jalouse de sa sœur. Rachel dit à Jacob: Donne-moi des fils, sinon je vais mourir! Jacob se mit en colère contre Rachel; il dit: Suis-je donc à la place de Dieu, qui t'empêche d'avoir des enfants? Elle dit: Voici ma servante Bilha; va avec elle; qu'elle accouche sur mes genoux, et que par elle j'aie aussi des fils! Elle lui donna pour femme Bilha, sa servante; Jacob alla avec elle; Bilha fut enceinte et donna un fils à Jacob. Rachel dit: Dieu m'a rendu justice; il m'a entendue et il m'a donné un fils. C'est pourquoi elle l'appela du nom de Dan (« Juge »). Bilha, servante de Rachel, fut encore enceinte et donna un deuxième fils à Jacob. Rachel dit: J'ai livré un combat surhumain contre ma sœur, et je l'ai emporté. Elle l'appela du nom de Nephtali (« Combat »). Léa, voyant qu'elle avait cessé d'avoir des enfants, prit Zilpa, sa servante, et la donna pour femme à Jacob. Zilpa, servante de Léa, donna un fils à Jacob. Léa dit: Quelle chance! Et elle l'appela du nom de Gad (« Chance »). Zilpa, servante de Léa, donna un deuxième fils à Jacob. Léa dit: Quel bonheur pour moi! Les filles me déclareront heureuse! Et elle l'appela du nom d'Aser (« Bonheur »). Ruben sortit aux jours de la moisson des blés et trouva des mandragores dans les champs. Il les apporta à Léa, sa mère. Alors Rachel dit à Léa: Donne-moi, je te prie, quelques-unes des mandragores de ton fils. Elle lui répondit: Ne te suffit-il pas d'avoir pris mon mari, que tu prennes aussi les mandragores de mon fils? Alors Rachel dit: Eh bien, qu'il couche avec toi cette nuit en échange des mandragores de ton fils! Comme Jacob revenait des champs, le soir, Léa sortit à sa rencontre et dit: C'est avec moi que tu iras, car je t'ai engagé au prix des mandragores de mon fils. Il coucha donc avec elle cette nuit-là. Dieu entendit Léa: elle fut enceinte et donna à Jacob un cinquième fils. Léa dit: Dieu m'a donné mon salaire, à moi qui ai donné ma servante à mon mari. Et elle l'appela du nom d'Issacar (« Salarié »). Léa fut encore enceinte et donna un sixième fils à Jacob. Léa dit: Dieu m'a fait un beau cadeau; cette fois mon mari m'honorera, car je lui ai donné six fils. Et elle l'appela du nom de Zabulon (« Honorable »). Ensuite, elle mit au monde une fille qu'elle appela du nom de Dina. Alors Dieu se souvint de Rachel; il l'entendit et la rendit féconde. Elle fut enceinte et mit au monde un fils. Elle dit: Dieu a enlevé mon déshonneur. Elle l'appela du nom de Joseph (« Ajouté »), en disant: Que le Seigneur m'ajoute un autre fils! Lorsque Rachel eut mis Joseph au monde, Jacob dit à Laban: Laisse-moi partir, pour que j'aille chez moi, dans mon pays. Donne-moi mes femmes et mes enfants, pour lesquels je t'ai servi, et je m'en irai: tu sais toi-même tout le travail que j'ai fait pour toi. Laban lui dit: Je t'en prie, que je trouve grâce à tes yeux! Je l'ai appris par divination, c'est à cause de toi que le Seigneur m'a béni. Il ajouta: Fixe-moi ton salaire, et je te le donnerai. Jacob dit: Tu sais toi-même comme je t'ai servi, et ce qu'est devenu ton troupeau grâce à moi; car le peu que tu possédais avant moi s'est beaucoup accru, et le Seigneur t'a béni depuis que j'ai mis les pieds chez toi. Maintenant, quand travaillerai-je aussi pour ma maison? Laban dit: Que dois-je te donner? Jacob répondit: Tu ne me donneras rien. Si tu consens à faire ce que je vais te dire, je recommencerai à faire paître ton petit bétail; je le garderai. Aujourd'hui je passerai parmi tout ton petit bétail. Mets à part toute bête tachetée et marquetée et toute bête de couleur foncée parmi les moutons; de même, parmi les chèvres, tout ce qui est marqueté et tacheté. Ce sera mon salaire. Ma justice répondra pour moi demain, quand tu viendras voir mon salaire; tout ce qui ne sera pas tacheté et marqueté parmi les chèvres, ou foncé parmi les moutons, c'est que je l'aurai volé. Laban dit: Eh bien, qu'il en soit comme tu l'as dit! Ce même jour, il mit à part les boucs rayés et marquetés, toutes les chèvres tachetées et marquetées, toutes celles où il y avait du blanc, et tout ce qui était foncé parmi les moutons. Il les confia à ses fils. Puis il mit une distance de trois journées de marche entre lui et Jacob qui faisait paître le reste du petit bétail de Laban. Jacob prit des branches vertes de peuplier, d'amandier et de platane; il y pela des bandes blanches, en mettant à nu le blanc des branches. Puis il plaça les branches qu'il avait pelées dans les auges, dans les abreuvoirs où le petit bétail venait boire, juste en face des bêtes, qui entraient en chaleur en venant boire. Les bêtes entraient en chaleur près des branches et elles firent des petits rayés, tachetés et marquetés. Jacob sépara les moutons; il tourna les bêtes vers ce qui était rayé et vers tout ce qui était foncé parmi les bêtes de Laban. Il se fit ainsi des troupeaux à part, qu'il ne réunit pas au bétail de Laban. Toutes les fois que des bêtes vigoureuses entraient en chaleur, Jacob plaçait les branches dans les auges, sous les yeux des bêtes, pour que celles-ci entrent en chaleur près des branches. Quand les bêtes étaient chétives, il ne les plaçait pas; de sorte que les chétives étaient pour Laban, et les vigoureuses pour Jacob. Celui-ci s'enrichit de plus en plus; il eut du petit bétail en abondance, des servantes et des serviteurs, des chameaux et des ânes. Jacob entendit les propos des fils de Laban, qui disaient: Jacob a pris tout ce qui appartenait à notre père; c'est avec ce qui appartenait à notre père qu'il a acquis toute cette richesse. Jacob remarqua que le visage de Laban n'était plus envers lui comme d'habitude. Alors le Seigneur dit à Jacob: Retourne au pays de tes pères, au lieu de tes origines; je serai avec toi. Jacob fit appeler Rachel et Léa qui étaient aux champs, près de son petit bétail. Il leur dit: Je remarque que le visage de votre père n'est plus envers moi comme d'habitude; mais le Dieu de mon père a été avec moi. Vous savez vous-mêmes que j'ai servi votre père de toutes mes forces. Or votre père a essayé de me tromper, et il a changé dix fois mon salaire; mais Dieu ne lui a pas permis de me faire du mal. S'il disait: « Les tachetées seront ton salaire », toutes les bêtes faisaient des petits tachetés; s'il disait: « Les rayées seront ton salaire », toutes les bêtes faisaient des petits rayés. Dieu a dépouillé votre père de son troupeau, et il me l'a donné. Au temps où les bêtes entraient en chaleur, j'ai levé les yeux et j'ai vu en rêve que les mâles qui couvraient les bêtes étaient rayés, tachetés et mouchetés. Le messager de Dieu m'a dit en rêve: « Jacob! » J'ai répondu: « Je suis là! » Il a dit: « Lève les yeux, je te prie, et regarde: tous les mâles qui couvrent les bêtes sont rayés, tachetés et mouchetés; car j'ai vu tout ce que Laban t'a fait. Je suis le Dieu de Beth-El, où tu as fait l'onction d'une pierre levée et où tu m'as fait un vœu. Maintenant, quitte ce pays et retourne au pays de tes origines. » Rachel et Léa lui répondirent: Avons-nous encore une part, un patrimoine, dans la maison de notre père? Ne nous considère-t-il pas comme des inconnues, puisqu'il nous a vendues et qu'il a mangé notre argent? Toute la richesse dont Dieu a dépouillé notre père nous revient, à nous et à nos fils. Maintenant, fais tout ce que Dieu t'a dit. Jacob fit monter ses fils et ses femmes sur les chameaux. Il emmena tout son troupeau et tous les biens qu'il avait acquis, le troupeau dont il avait fait l'acquisition à Paddân-Aram, pour s'en aller chez Isaac, son père, en Canaan. Laban était allé tondre son petit bétail. Rachel vola les teraphim de son père; quant à Jacob, il trompa Laban, l'Araméen, en s'enfuyant sans l'informer de son départ. Il s'enfuit avec tout ce qui lui appartenait; il traversa le fleuve et se dirigea vers la région montagneuse du Galaad. Le troisième jour, on informa Laban que Jacob s'était enfui. Il prit avec lui ses frères, le poursuivit sur sept jours de marche et le rejoignit dans la région montagneuse du Galaad. Mais Dieu vint vers Laban, l'Araméen, dans un rêve nocturne, et il lui dit: Garde-toi de rien dire à Jacob. Laban atteignit donc Jacob. Jacob avait dressé sa tente dans la montagne; Laban dressa aussi la sienne avec ses frères, dans la région montagneuse du Galaad. Alors Laban dit à Jacob: Qu'as-tu fait? Tu m'as trompé et tu as emmené mes filles comme des captives de guerre! Pourquoi t'es-tu enfui en cachette et m'as-tu trompé, au lieu de m'informer? Je t'aurais laissé partir dans la joie et avec des chants, avec le tambourin et la lyre! Tu ne m'as même pas laissé embrasser mes fils et mes filles! Cette fois, tu as agi stupidement. J'ai le pouvoir de vous faire du mal; mais le Dieu de votre père m'a dit la nuit dernière: « Garde-toi de rien dire à Jacob! » Et maintenant que tu es parti pour de bon, parce que tu languissais tellement après la maison de ton père, pourquoi as-tu volé mes dieux? Jacob répondit à Laban: J'avais peur; je me disais que tu me prendrais peut-être tes filles. Mais celui auprès de qui tu trouveras tes dieux, celui-là ne vivra pas! Devant nos frères, regarde ce qui t'appartient chez moi et prends-le! – Jacob ne savait pas que Rachel les avait volés. Laban entra dans la tente de Jacob, dans la tente de Léa, dans la tente des deux servantes, et il ne trouva rien. Il sortit de la tente de Léa et entra dans la tente de Rachel. Rachel avait pris les teraphim, elle les avait mis sous le bât du chameau et s'était assise dessus. Laban fouilla toute la tente et ne trouva rien. Elle dit à son père: Ne te fâche pas, mon seigneur, si je ne peux pas me lever devant toi, car j'ai mes règles. Il chercha et ne trouva pas les teraphim. Jacob se fâcha; il accusa Laban. Il dit à Laban: Quelle est ma transgression, quel est mon péché, que tu me poursuives avec tant d'ardeur? Quand tu as fouillé toutes mes affaires, qu'as-tu trouvé de toutes les affaires de ta maison? Expose-le ici devant mes frères et tes frères, et qu'ils soient arbitres entre nous deux! J'ai passé vingt ans chez toi; tes brebis et tes chèvres n'ont pas avorté, et je n'ai pas mangé les béliers de ton troupeau. Je ne t'ai pas rapporté de bête déchiquetée: c'est moi qui en étais responsable. Tu me réclamais la valeur de ce qu'on me volait le jour et de ce qu'on me volait la nuit. J'étais dévoré par la chaleur pendant le jour et par le froid pendant la nuit, et le sommeil fuyait mes yeux. Je suis resté vingt ans chez toi; je t'ai servi quatorze ans pour tes deux filles, six ans pour ton petit bétail, et tu as changé dix fois mon salaire. Si le Dieu de mon père, le Dieu d'Abraham, la Frayeur d'Isaac, n'avait été pour moi, tu m'aurais maintenant laissé partir les mains vides. Dieu a vu mon affliction et ma fatigue, et la nuit dernière il a rendu son arbitrage. Laban répondit à Jacob: Ces filles sont mes filles, ces fils sont mes fils, ce troupeau est mon troupeau, et tout ce que tu vois m'appartient. Que puis-je faire aujourd'hui pour mes filles ou pour les fils qu'elles ont mis au monde? Maintenant viens, concluons une alliance, moi et toi, et que cela soit un témoin entre moi et toi! Jacob prit une pierre et en fit une pierre levée. Jacob dit à ses frères: Ramassez des pierres. Ils prirent des pierres et en firent un tas; puis ils mangèrent là, sur le tas de pierres. Laban l'appela Yegar-Sahadouta, et Jacob l'appela Galéed. Laban dit: Ce tas de pierres est aujourd'hui témoin entre toi et moi! C'est pourquoi on l'a appelé du nom de Galéed (« Tas du témoin ») et de Mitspa (« Le Poste de guet »), parce que Laban avait dit: Que le Seigneur fasse le guet entre moi et toi, quand nous ne nous verrons plus l'un l'autre! Si tu affliges mes filles, si tu prends d'autres femmes en plus de mes filles, ce n'est pas à un homme que nous aurons affaire: prends garde, c'est Dieu qui sera témoin entre moi et toi. Laban dit à Jacob: Ce tas de pierres, cette pierre levée, je les ai dressés entre moi et toi. Ce tas de pierres est témoin, cette pierre levée est témoin que je ne passerai pas ce tas de pierres dans ta direction, et que tu ne passeras pas dans ma direction, pour faire du mal, ce tas de pierres et cette pierre levée. Que le dieu d'Abraham et le dieu de Nahor soient juges entre nous – c'était le Dieu de leur père. Jacob prêta serment par la Frayeur d'Isaac, son père. Jacob offrit un sacrifice dans la montagne et invita ses frères à manger; ils mangèrent donc et passèrent la nuit dans la montagne. Laban se leva de bon matin; il embrassa ses fils et ses filles, les bénit et partit. Laban retourna chez lui. Jacob poursuivit son chemin; des messagers de Dieu le rejoignirent. En les voyant, Jacob dit: C'est la troupe de Dieu! Et il appela ce lieu du nom de Mahanaïm (« Les Deux Troupes »). Jacob envoya, en avant de lui, des messagers à Esaü, son frère, à Séir, au pays d'Edom. Il leur donna cet ordre: Voici ce que vous direz à mon seigneur Esaü: Ainsi parle Jacob, ton serviteur: J'ai séjourné en immigré chez Laban et je m'y suis attardé jusqu'à présent; j'ai des bœufs, des ânes, du petit bétail, des serviteurs et des servantes, et je te le fais dire, mon seigneur, pour trouver grâce à tes yeux. Les messagers revinrent dire à Jacob: Nous sommes allés vers Esaü, ton frère; il marche aussi à ta rencontre, avec quatre cents hommes. Jacob eut très peur; l'angoisse le saisit. Il partagea en deux troupes les gens qui étaient avec lui, ainsi que le petit et le gros bétail, et les chameaux. Il dit: Si Esaü attaque l'une des troupes et la met à mal, l'autre troupe échappera. Jacob dit: Seigneur, Dieu d'Abraham, mon père, Dieu d'Isaac, mon père, toi qui m'as dit: « Retourne dans ton pays, au lieu de tes origines, et je te ferai du bien! » Je suis trop petit pour toute la fidélité et la loyauté que tu as montrées envers moi, ton serviteur: j'ai passé ce Jourdain avec mon bâton et maintenant je forme deux troupes. Délivre-moi, je te prie, de la main de mon frère, de la main d'Esaü! Car je crains qu'il vienne me frapper, tuant la mère sur les enfants. Et toi, tu m'as dit: « Je te ferai du bien et je rendrai ta descendance comme le sable de la mer, qui est innombrable! » C'est là que Jacob passa la nuit. Il prit parmi les biens qu'il avait acquis de quoi faire un présent à Esaü, son frère: deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, trente chamelles, avec les petits qu'elles allaitaient, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes. Il les confia à ses serviteurs, chaque troupeau séparément, et il dit à ses serviteurs: Passez devant moi et mettez un intervalle entre chaque troupeau. Il donna cet ordre au premier: Quand tu rencontreras Esaü, mon frère, et qu'il te demandera: « A qui appartiens-tu? Où vas-tu? A qui appartient tout ce qui est devant toi? », tu répondras: « A Jacob, ton serviteur; c'est un présent qu'il t'envoie, mon seigneur Esaü. Lui-même nous suit. » Il donna le même ordre au deuxième, au troisième et à tous ceux qui suivaient les troupeaux: C'est ainsi que vous parlerez à mon seigneur Esaü, quand vous le trouverez. Vous direz: « Jacob, ton serviteur, vient lui-même derrière nous. » Car il se disait: Je l'apaiserai par ce présent qui me précède, et ensuite je paraîtrai en sa présence; peut-être m'accueillera-t-il favorablement! Le présent passa devant lui, et lui-même resta dans le camp cette nuit-là. Il se leva cette nuit-là, prit ses deux femmes, ses deux servantes et ses onze enfants, et passa le gué du Yabboq. Il les prit, leur fit passer l'oued et fit aussi passer ce qui lui appartenait. Jacob resta donc seul. Alors un homme se battit avec lui jusqu'au lever de l'aurore. Voyant qu'il ne pouvait l'emporter sur lui, il le frappa à l'intérieur de la cuisse; et l'intérieur de la cuisse de Jacob se démit pendant qu'il se battait avec lui. Il dit: Laisse-moi partir, car l'aurore se lève. Il répondit: Je ne te laisserai pas partir sans que tu m'aies béni. Il lui demanda: Quel est ton nom? Il répondit: Jacob. Il reprit: On ne te nommera plus Jacob, mais Israël; car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu l'as emporté. Jacob lui demanda: Je t'en prie, dis-moi ton nom. Il répondit: Pourquoi demandes-tu mon nom? Et il le bénit là. Jacob appela ce lieu du nom de Peniel (« Face de Dieu »); car, dit-il, j'ai vu Dieu face à face, et j'ai eu la vie sauve. Le soleil se levait lorsqu'il passa Penouel. Jacob boitait à cause de sa cuisse. C'est pourquoi, jusqu'à ce jour, les Israélites ne mangent pas le tendon qui est à l'intérieur de la cuisse; car il avait atteint Jacob à l'intérieur de la cuisse, au tendon. Jacob leva les yeux et vit arriver Esaü avec quatre cents hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes. Il plaça en avant les servantes avec leurs enfants, ensuite Léa avec ses enfants, et ensuite Rachel avec Joseph. Lui-même passa devant eux et se prosterna sept fois jusqu'à terre, jusqu'à ce qu'il soit tout près de son frère. Esaü courut à sa rencontre; il l'étreignit, se jeta à son cou et l'embrassa, et ils se mirent à pleurer. Esaü, levant les yeux, vit les femmes et les enfants et dit: Qui sont ceux-là? Il répondit: Ce sont les enfants que Dieu, dans sa grâce, m'a donnés, à moi, ton serviteur. Les servantes s'approchèrent, elles et leurs enfants, et se prosternèrent. Léa et ses enfants s'approchèrent aussi et se prosternèrent; ensuite Joseph et Rachel s'approchèrent et se prosternèrent. Esaü dit: Qu'est-ce que toute cette troupe que j'ai rencontrée? Il répondit: C'est pour trouver grâce à tes yeux, mon seigneur. Esaü dit: Je suis dans l'abondance, mon frère! Garde ce qui t'appartient. Alors Jacob répondit: Non, je t'en prie; si j'ai trouvé grâce à tes yeux, accepte mon présent; en effet, j'ai paru en ta présence comme on paraît en la présence de Dieu, et tu m'as accueilli favorablement. Accepte mon cadeau, je te prie; il t'a été offert, puisque Dieu m'a fait grâce et que j'ai tout ce qu'il me faut. Il insista tellement qu'Esaü accepta. Esaü dit: Partons, mettons-nous en route; j'irai devant toi. Jacob répondit: Mon seigneur, tu sais que les enfants sont délicats, et que j'ai avec moi des brebis, des chèvres et des vaches qui allaitent; si l'on forçait leur marche un seul jour, tout le petit bétail mourrait. Je t'en prie, mon seigneur, passe devant moi; moi, ton serviteur, je suivrai lentement, au pas du troupeau qui me précédera, et au pas des enfants, jusqu'à ce que j'arrive chez toi, à Séir. Esaü dit: Je veux au moins laisser avec toi une partie de mes gens. Il répondit: Pourquoi donc? Je t'en prie, mon seigneur, que je trouve toujours grâce à tes yeux! Ce même jour, Esaü s'en retourna donc par son propre chemin, vers Séir. Quant à Jacob, il partit pour Soukkoth. Il bâtit une maison pour lui et fit des huttes pour son troupeau. C'est pourquoi on a appelé ce lieu du nom de Soukkoth (« Huttes »). Jacob arriva sain et sauf à la ville de Sichem, en Canaan. Il installa son campement devant la ville à son arrivée de Paddân-Aram. Pour cent qesitas il acheta aux fils de Hamor, père de Sichem, la parcelle de terre où il avait dressé sa tente. Il y plaça un autel, qu'il appela El-Elohé-Israël (« El, Dieu d'Israël »). Dina, la fille que Léa avait donnée à Jacob, sortait pour voir les filles du pays. Sichem, fils de Hamor, le Hivvite, prince du pays, la vit, la prit et coucha avec elle; il abusa d'elle. Il s'attacha à Dina, fille de Jacob; il aima la jeune fille et parla au cœur de la jeune fille. Sichem dit à Hamor, son père: Prends-moi cette jeune fille pour femme. Jacob apprit qu'il avait souillé Dina, sa fille; mais comme ses fils étaient aux champs avec son troupeau, Jacob garda le silence jusqu'à leur arrivée. Hamor, père de Sichem, sortit auprès de Jacob pour lui parler. Les fils de Jacob arrivaient des champs lorsqu'ils apprirent la chose. Ils furent consternés et très fâchés, parce que Sichem avait commis une folie en Israël en couchant avec la fille de Jacob, ce qui était inadmissible. Hamor leur dit: Sichem, mon fils, s'est épris de votre fille; donnez-la-lui pour femme, je vous en prie. Vous pourrez vous allier par des mariages avec nous; vous nous donnerez vos filles et vous prendrez les nôtres. Vous habiterez avec nous, le pays sera à votre disposition; installez-vous, vous ferez du commerce et vous acquerrez des propriétés. Sichem dit au père et aux frères de Dina: Que je trouve grâce à vos yeux! Je donnerai ce que vous me direz. Exigez de moi une forte dot et une donation importante, je donnerai ce que vous me direz; mais donnez-moi la jeune fille pour femme! Les fils de Jacob répondirent de manière trompeuse à Sichem et à Hamor, son père, parce que Sichem avait souillé leur sœur Dina. Ils leur dirent: Nous ne pourrons jamais donner notre sœur à un homme incirconcis: ce serait un déshonneur pour nous! A cette seule condition nous donnerons notre consentement: si vous devenez comme nous, si tout mâle parmi vous se fait circoncire. Nous vous donnerons alors nos filles et nous prendrons les vôtres pour femmes; nous habiterons avec vous, et nous deviendrons un seul peuple. Mais si vous ne nous écoutez pas, si vous ne vous faites pas circoncire, nous prendrons notre fille et nous nous en irons. Leurs paroles plurent à Hamor et à Sichem, fils de Hamor. Le jeune homme ne tarda pas à s'exécuter, car la fille de Jacob lui plaisait; or il était le plus considéré de toute sa famille. Hamor et Sichem, son fils, se rendirent à la porte de leur ville et dirent aux gens de leur ville: Ces gens se montrent pacifiques avec nous; qu'ils s'installent dans le pays et qu'ils y fassent du commerce; le pays est bien assez vaste pour eux! Nous prendrons leurs filles pour femmes, et nous leur donnerons nos filles. Mais ils ne consentiront à habiter avec nous, pour ne faire avec nous qu'un seul peuple, que si tout mâle parmi nous est circoncis, comme ils le sont eux-mêmes. Leurs troupeaux, leurs biens, et toutes leurs bêtes ne seront-ils pas alors à nous? Acceptons seulement leur condition, pour qu'ils habitent avec nous. Tous ceux qui sortaient par la porte de sa ville écoutèrent Hamor et Sichem, son fils; tous les mâles qui sortaient par la porte de sa ville se firent circoncire. Le troisième jour, alors qu'ils étaient souffrants, deux des fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent chacun son épée, arrivèrent dans la ville en toute sécurité et tuèrent tous les mâles. Ils tuèrent aussi au fil de l'épée Hamor et Sichem, son fils; ils reprirent Dina de la maison de Sichem et sortirent. Les fils de Jacob se jetèrent sur les victimes et pillèrent la ville, parce qu'on avait souillé leur sœur. Ils prirent leur petit bétail et leur gros bétail, leurs ânes, ce qui était dans la ville et ce qui était dans la campagne; ils capturèrent et pillèrent toutes leurs richesses, leurs femmes et toutes leurs familles, ainsi que tout ce qui se trouvait dans les maisons. Alors Jacob dit à Siméon et à Lévi: Vous avez attiré le malheur sur moi en me rendant odieux aux habitants du pays, aux Cananéens et aux Perizzites. Je n'ai, moi, qu'un petit nombre d'hommes; ils se rassembleront contre moi, ils m'attaqueront, et je disparaîtrai, moi et ma maison. Ils répondirent: Doit-on traiter notre sœur comme une prostituée? Dieu dit à Jacob: Monte à Beth-El et installe-toi là; là tu feras un autel au Dieu qui t'est apparu alors que tu t'enfuyais pour échapper à Esaü, ton frère. Jacob dit à sa maison et à tous ceux qui étaient avec lui: Supprimez les dieux étrangers qui sont au milieu de vous, purifiez-vous et changez de vêtements. Nous monterons à Beth-El; là je ferai un autel au Dieu qui m'a répondu au jour de ma détresse et qui a été avec moi sur le chemin que j'ai parcouru. Ils donnèrent à Jacob tous les dieux étrangers qui étaient dans leurs mains, ainsi que les anneaux qui étaient à leurs oreilles. Jacob les enfouit sous le térébinthe qui est près de Sichem. Ensuite ils partirent. La terreur de Dieu se répandit sur les villes environnantes, et on ne poursuivit pas les fils de Jacob. Jacob arriva, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à Louz, c'est-à-dire Beth-El, en Canaan. Là, il bâtit un autel, et il appela le lieu El-Beth-El (« Dieu de Beth-El »); car c'est là que Dieu s'était révélé à lui alors qu'il s'enfuyait pour échapper à son frère. Débora, nourrice de Rébecca, mourut; elle fut ensevelie au-dessous de Beth-El, sous le chêne qu'on a appelé du nom de Chêne-des-Pleurs. Dieu apparut encore à Jacob, à son arrivée de Paddân-Aram, et il le bénit. Dieu lui dit: Ton nom est Jacob, mais on ne t'appellera plus du nom de Jacob. Ton nom sera Israël. – Ainsi il l'appela du nom d'Israël. Dieu lui dit: Je suis le Dieu-Puissant. Sois fécond et multiplie-toi; une nation et une assemblée de nations seront issues de toi, et des rois sortiront de tes reins. Le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac, je te le donnerai, et à ta descendance après toi je donnerai ce pays. Dieu s'éleva au-dessus de lui au lieu où il avait parlé avec lui. Jacob installa au lieu où il avait parlé avec lui une pierre levée – une pierre levée, une pierre sur laquelle il répandit une libation et versa de l'huile. Jacob appela du nom de Beth-El le lieu où Dieu lui avait parlé. Ils partirent de Beth-El. A quelque distance d'Ephrata, Rachel accoucha. Elle eut un accouchement pénible. Pendant les douleurs de l'accouchement, la sage-femme lui dit: N'aie pas peur, tu as encore un fils! Comme elle allait rendre l'âme, car elle était mourante, elle l'appela du nom de Ben-Oni (« Fils de mon mal »); mais son père l'appela Benjamin (« Fils de la main droite »). Rachel mourut et fut ensevelie sur le chemin d'Ephrata, c'est-à-dire Beth-Léhem. Jacob installa une pierre levée sur sa tombe: c'est la pierre levée du tombeau de Rachel, jusqu'à aujourd'hui. Israël partit et dressa sa tente au-delà de Migdal-Eder. Pendant qu'Israël demeurait dans ce pays, Ruben alla coucher avec Bilha, concubine de son père, et Israël l'apprit. Les fils de Jacob étaient douze: Fils de Léa: le premier-né de Jacob, Ruben; puis Siméon, Lévi, Juda, Issacar et Zabulon. Fils de Rachel: Joseph et Benjamin. Fils de Bilha, servante de Rachel: Dan et Nephtali. Fils de Zilpa, servante de Léa: Gad et Aser. Ce sont là les fils de Jacob, ceux qui naquirent de lui à Paddân-Aram. Jacob arriva auprès d'Isaac, son père, à Mamré, à Qiriath-Arba, c'est-à-dire Hébron, où Abraham et Isaac avaient séjourné en immigrés. Les jours d'Isaac furent de cent quatre-vingts ans; puis il expira. Il mourut et fut réuni aux siens, âgé et rassasié de jours. Esaü et Jacob, ses fils, l'ensevelirent. Voici la généalogie d'Esaü, c'est-à-dire Edom. Esaü prit ses femmes parmi les Cananéennes: Ada, fille d'Elôn, le Hittite; Oholibama, fille d'Ana, fille de Tsibéôn, le Hivvite; et Basmath, fille d'Ismaël, sœur de Nebayoth. Ada donna à Esaü Eliphaz; Basmath mit au monde Réouel; Oholibama mit au monde Yéoush, Yalam et Coré. Ce sont là les fils d'Esaü, ceux qui naquirent de lui en Canaan. Esaü prit ses femmes, ses fils et ses filles, tous les gens de sa maison, ses troupeaux, toutes ses bêtes, et tous les biens qu'il avait acquis en Canaan, et il s'en alla vers un autre pays, loin de Jacob, son frère. Car leurs biens étaient trop considérables pour qu'ils habitent ensemble, et le pays où ils avaient séjourné en immigrés ne suffisait plus à leurs troupeaux. Esaü s'installa dans la région montagneuse de Séir. Esaü, c'est Edom. Voici la généalogie d'Esaü, père d'Edom, dans la région montagneuse de Séir. Voici les noms des fils d'Esaü: Eliphaz, fils d'Ada, femme d'Esaü; Réouel, fils de Basmath, femme d'Esaü. Les fils d'Eliphaz furent Témân, Omar, Tsepho, Gatam et Qenaz. Timna était la concubine d'Eliphaz, fils d'Esaü; elle donna à Eliphaz Amalec. Ce sont là les fils d'Ada, femme d'Esaü. Voici les fils de Réouel: Nahath, Zérah, Shamma et Mizza. Ce sont là les fils de Basmath, femme d'Esaü. Voici les fils d'Oholibama, fille d'Ana, fille de Tsibéôn, femme d'Esaü: elle donna à Esaü Yéoush, Yalam et Coré. Voici les chefs des fils d'Esaü. Fils d'Eliphaz, premier-né d'Esaü: le chef Témân, le chef Omar, le chef Tsepho, le chef Qenaz, le chef Coré, le chef Gatam, le chef Amalec. Ce sont là les chefs d'Eliphaz, en Edom. Ce sont là les fils d'Ada. Voici les fils de Réouel, fils d'Esaü: le chef Nahath, le chef Zérah, le chef Shamma, le chef Mizza. Ce sont là les chefs de Réouel, en Edom. Ce sont là les fils de Basmath, femme d'Esaü. Voici les fils d'Oholibama, femme d'Esaü: le chef Yéoush, le chef Yalam, le chef Coré. Ce sont là les chefs d'Oholibama, fille d'Ana, femme d'Esaü. Ce sont là les fils d'Esaü et ce sont là leurs chefs. Esaü, c'est Edom. Voici les fils de Séir, le Horite, qui habitaient le pays: Lotân, Shobal, Tsibéôn, Ana, Dishôn, Etser et Dishân. Ce sont là les chefs des Horites, fils de Séir, en Edom. Les fils de Lotân furent Hori et Hémam. La sœur de Lotân fut Timna. Voici les fils de Shobal: Alvân, Manahath, Ebal, Shepho et Onam. Voici les fils de Tsibéôn: Ava et Ana. Cet Ana trouva les sources chaudes dans le désert, quand il faisait paître les ânes de Tsibéôn, son père. Voici les enfants d'Ana: Dishôn et Oholibama, fille d'Ana. Voici les fils de Dishân: Hemdân, Eshbân, Yitrân et Kerân. Voici les fils d'Etser: Bilhân, Zaavân et Aqân. Voici les fils de Dishân: Outs et Arân. Voici les chefs des Horites: le chef Lotân, le chef Shobal, le chef Tsibéôn, le chef Ana, le chef Dishôn, le chef Etser, le chef Dishân. Ce sont là les chefs des Horites, leurs chefs au pays de Séir. Voici les rois qui ont régné en Edom avant qu'un roi règne pour les Israélites: Béla, fils de Béor, devint roi sur Edom; le nom de sa ville était Dinhaba. Béla mourut; Yobab, fils de Zérah, de Botsra, devint roi à sa place. Yobab mourut; Housham, du pays des Témanites, devint roi à sa place. Housham mourut; Hadad, fils de Bedad, devint roi à sa place. C'est lui qui battit Madiân au pays de Moab. Le nom de sa ville était Avith. Hadad mourut; Samla, de Masréqa, devint roi à sa place. Samla mourut; Saül, de Rehoboth-Nahar, devint roi à sa place. Saül mourut; Baal-Hanân, fils d'Akbor, devint roi à sa place. Baal-Hanân, fils d'Akbor, mourut; Hadar devint roi à sa place. Le nom de sa ville était Paou, et le nom de sa femme était Mehétabéel, fille de Matred, fille de Mé-Zahab. Voici les noms des chefs d'Esaü, clan par clan, lieu par lieu, par leur nom: le chef Timna, le chef Alva, le chef Yeteth, le chef Oholibama, le chef Ela, le chef Pinôn, le chef Qenaz, le chef Témân, le chef Mibtsar, le chef Magdiel, le chef Iram. Ce sont là les chefs d'Edom, selon leurs lieux d'habitation, dans le pays qui est leur propriété. C'est là Esaü, le père d'Edom. Jacob habita en Canaan, dans le pays où son père avait séjourné en immigré. Voici la généalogie de Jacob. Joseph, à l'âge de dix-sept ans, faisait paître le petit bétail avec ses frères. C'était un garçon qui accompagnait les fils de Bilha et les fils de Zilpa, femmes de son père. Or Joseph rapportait à leur père leurs mauvais propos. Israël aimait Joseph plus que tous ses autres fils, parce que c'était un fils de sa vieillesse. Il lui avait fait une tunique multicolore. Ses frères virent que leur père l'aimait plus qu'eux tous, et ils se mirent à le détester. Ils ne pouvaient lui parler sans hostilité. Joseph fit un rêve et le raconta à ses frères, qui le détestèrent encore davantage. Il leur dit: Ecoutez ce rêve que j'ai fait, je vous prie! Nous étions au milieu des champs à lier des gerbes; soudain ma gerbe se dressa et se tint debout, et vos gerbes l'entourèrent et se prosternèrent devant elle. Ses frères lui dirent: Vas-tu donc être roi sur nous? Vas-tu être notre maître? Et ils le détestèrent encore davantage à cause de ses rêves et de ses paroles. Il fit encore un autre rêve qu'il raconta à ses frères. Il dit: J'ai encore fait un rêve! Le soleil, la lune et onze étoiles se prosternaient devant moi. Il le raconta à son père et à ses frères. Son père le rabroua; il lui dit: Que signifie ce rêve que tu as fait? Devons-nous venir nous prosterner jusqu'à terre devant toi, moi, ta mère et tes frères? Ses frères éprouvèrent de la jalousie à son égard, mais son père garda le souvenir de cet incident. Les frères de Joseph allèrent faire paître le petit bétail de leur père à Sichem. Israël dit à Joseph: Tes frères font paître le troupeau à Sichem, n'est-ce pas? Viens, je vais t'envoyer auprès d'eux. Il répondit: D'accord! Il reprit: Va voir si tes frères vont bien et si le petit bétail va bien, je te prie. Tu me rapporteras des nouvelles. Il l'envoya ainsi de la vallée d'Hébron; Joseph se rendit à Sichem. Un homme le trouva en train d'errer dans la campagne. L'homme lui demanda: Que cherches-tu? Il répondit: Je cherche mes frères; dis-moi, je te prie, où ils font paître leur troupeau. L'homme dit: Ils sont partis d'ici, car je les ai entendus dire: « Allons à Dotân. » Joseph poursuivit son chemin à la recherche de ses frères et les trouva à Dotân. Ils le virent de loin et, avant qu'il se soit approché d'eux, ils complotèrent de le faire mourir. Ils se dirent l'un à l'autre: Voilà le maître rêveur qui arrive. Maintenant venez, tuons-le et jetons-le dans une citerne; nous dirons qu'un animal féroce l'a dévoré, et nous verrons bien ce qu'il adviendra de ses rêves. Ruben entendit cela, et il le délivra de leur main. Il dit: N'attentons pas à sa vie. Ruben leur dit: Ne répandez pas de sang; jetez-le dans cette citerne qui est dans le désert, et ne portez pas la main sur lui. C'était pour le délivrer de leur main, afin de le ramener à son père. Lorsque Joseph fut arrivé auprès de ses frères, ils le dépouillèrent de sa tunique, la tunique multicolore qu'il avait sur lui. Ils le prirent et le jetèrent dans la citerne. Cette citerne était vide: il n'y avait pas d'eau dedans. Ils s'assirent ensuite pour manger. Levant les yeux, ils virent une caravane d'Ismaélites qui venait de Galaad; leurs chameaux étaient chargés d'aromates, de baume et de ladanum qu'ils emportaient en Egypte. Alors Juda dit à ses frères: Quel profit y aurait-il à tuer notre frère et à couvrir son sang? Venez, vendons-le plutôt aux Ismaélites et ne portons pas la main sur lui; car il est notre frère, notre chair! Ses frères l'écoutèrent. Des marchands madianites vinrent à passer; ils tirèrent Joseph et le firent remonter de la citerne. Ils vendirent Joseph aux Ismaélites pour vingt pièces d'argent, et ceux-ci emmenèrent Joseph en Egypte. Ruben revint à la citerne, mais Joseph n'était plus dans la citerne. Il déchira ses vêtements, retourna vers ses frères et dit: L'enfant n'est plus là! Et moi, où puis-je aller maintenant? Ils prirent alors la tunique de Joseph, égorgèrent un bouc et plongèrent la tunique dans le sang. Puis ils envoyèrent la tunique multicolore à leur père, en lui faisant dire: Voici ce que nous avons trouvé. Regarde, je te prie, pour voir si c'est la tunique de ton fils. Il regarda et dit: C'est la tunique de mon fils! Un animal féroce l'a dévoré! Joseph a été déchiqueté! Jacob déchira ses vêtements, mit un sac sur ses reins et porta le deuil de son fils pendant bien des jours. Tous ses fils et toutes ses filles s'efforcèrent de le consoler; mais il refusa toute consolation. Il disait: C'est dans le deuil que je descendrai vers mon fils, au séjour des morts! Ainsi son père le pleura. Or les Madianites avaient vendu Joseph en Egypte, à Potiphar, haut fonctionnaire du pharaon, commandant des gardes. En ce temps-là, Juda s'éloigna de ses frères et se retira auprès d'un homme d'Adoullam nommé Hira. Là, Juda vit la fille d'un Cananéen nommé Shoua; il la prit pour femme et alla avec elle. Elle fut enceinte et mit au monde un fils, qu'il appela du nom d'Er. Elle fut encore enceinte et mit au monde un fils, qu'elle appela du nom d'Onân. Une fois encore, elle mit au monde un fils, qu'elle appela du nom de Shéla; Juda était à Kezib quand elle accoucha. Juda prit pour Er, son premier-né, une femme nommée Tamar. Er, premier-né de Juda, déplut au Seigneur, et le Seigneur le fit mourir. Alors Juda dit à Onân: Va avec la femme de ton frère, remplis envers elle ton devoir de beau-frère et suscite une descendance à ton frère. Onân savait que cette descendance ne lui appartiendrait pas; lorsqu'il allait avec la femme de son frère, il laissait sa semence se perdre par terre, afin de ne pas donner de descendance à son frère. Ce qu'il faisait déplut au Seigneur, qui le fit aussi mourir. Alors Juda dit à Tamar, sa belle-fille: Puisque tu es veuve, reste chez ton père jusqu'à ce que Shéla, mon fils, soit grand. Car il se disait: Celui-là aussi va mourir comme ses frères. Tamar s'en alla et resta chez son père. Bien des jours s'écoulèrent, et la femme de Juda, la fille de Shoua, mourut. Lorsque Juda se fut consolé, il monta à Timna, chez ceux qui tondaient son petit bétail, avec son ami Hira, l'Adoullamite. On en informa Tamar, en disant: Ton beau-père monte à Timna pour tondre son petit bétail. Alors elle retira ses habits de veuve, elle se couvrit d'un voile dont elle s'enveloppa et s'assit à l'entrée d'Eïnaïm, sur le chemin de Timna. Car elle avait vu que Shéla était devenu grand et qu'elle ne lui avait pas été donnée pour femme. Juda la vit et la prit pour une prostituée, parce qu'elle avait le visage couvert. Il l'aborda sur le chemin et dit: Laisse-moi donc aller avec toi, je te prie! – il ne savait pas que c'était sa belle-fille. Elle dit: Que vas-tu me donner pour aller avec moi? Il répondit: Je t'enverrai un chevreau. Elle dit: Alors donne-moi un gage, jusqu'à ce que tu l'envoies. Il répondit: Quel gage te donnerai-je? Elle dit: Ton sceau, ton cordon et le bâton que tu as à la main. Il les lui donna. Puis il alla avec elle, et elle fut enceinte de lui. Elle s'en alla; elle retira son voile et remit ses habits de veuve. Juda envoya son ami l'Adoullamite chez la femme pour lui apporter le chevreau et reprendre le gage. Mais il ne la trouva pas. Il demanda aux hommes du lieu: Où est cette prostituée sacrée qui se tenait à Eïnaïm, sur le chemin? Ils répondirent: Il n'y a jamais eu ici de prostituée sacrée! Il retourna auprès de Juda et dit: Je ne l'ai pas trouvée; les hommes du lieu ont même dit: « Il n'y a jamais eu ici de prostituée sacrée! » Juda dit: Qu'elle garde ce qu'elle a! Ne nous exposons pas au mépris. J'ai envoyé ce chevreau, mais toi, tu ne l'as pas trouvée. Environ trois mois après, on vint dire à Juda: Tamar, ta belle-fille, s'est prostituée; elle est même enceinte de sa prostitution! Alors Juda dit: Faites-la sortir, et qu'elle soit brûlée! Comme on la faisait sortir, elle fit dire à son beau-père: C'est de l'homme à qui ces objets appartiennent que je suis enceinte. Elle dit: Regarde-les, je t'en prie, pour voir à qui sont ce sceau, ces cordons et ce bâton. Juda les regarda et dit: Elle est plus juste que moi, puisque je ne l'ai pas donnée à Shéla, mon fils; et il n'eut plus de relations avec elle. Quand vint pour elle le temps d'accoucher, il y avait des jumeaux dans son ventre. Pendant l'accouchement il y en eut un qui présenta la main; la sage-femme la saisit et y attacha un fil écarlate en disant: Celui-ci est sorti le premier. Mais il retira la main, et son frère sortit. Alors la sage-femme dit: Quelle brèche tu t'es ouverte! Et il l'appela du nom de Pérets (« La Brèche »). Ensuite sortit son frère, qui avait à la main le fil écarlate; et il l'appela du nom de Zérah (« Eclat »). On avait amené Joseph en Egypte; un Egyptien, Potiphar, haut fonctionnaire du pharaon, commandant des gardes, l'acheta aux Ismaélites qui l'y avaient amené. Le Seigneur fut avec Joseph; tout lui réussissait; il était dans la maison de son maître, l'Egyptien. Son maître vit que le Seigneur était avec lui: tout ce qu'il entreprenait, le Seigneur le faisait réussir. Joseph trouva grâce aux yeux de son maître et il resta à son service. Son maître le nomma intendant de sa maison et lui confia tout ce qui lui appartenait. Dès qu'il l'eut nommé intendant de sa maison et de tout ce qui lui appartenait, le Seigneur bénit la maison de l'Egyptien, à cause de Joseph; la bénédiction du Seigneur était sur tout ce qui lui appartenait, à la maison comme aux champs. Il abandonna à Joseph tout ce qui lui appartenait; avec lui, il ne s'occupait plus de rien, sinon de sa propre nourriture. Or Joseph était d'une très grande beauté. Après cela, la femme de son maître leva les yeux vers Joseph, en disant: Couche avec moi! Il refusa et dit à la femme de son maître: Avec moi, mon maître ne s'occupe plus de rien dans la maison, il m'a confié tout ce qui lui appartient; il n'y a personne de plus grand que moi dans cette maison, et il ne m'a rien interdit, sauf toi, parce que tu es sa femme. Comment pourrais-je faire un aussi grand mal, et pécher ainsi contre Dieu? Elle avait beau parler jour après jour à Joseph, il ne l'écoutait pas; il ne voulait pas coucher auprès d'elle pour s'unir à elle. Un beau jour, il entra dans la maison pour faire son travail. De tous les gens de la maison, personne n'était dans la maison; alors elle le saisit par son vêtement en disant: Couche avec moi! Il abandonna son vêtement dans sa main et s'enfuit dehors. Lorsqu'elle vit qu'il avait abandonné son vêtement dans sa main et qu'il s'était enfui dehors, elle appela les gens de sa maison et leur dit: Regardez, il nous a amené un Hébreu pour qu'il s'amuse de nous. Il est venu vers moi pour coucher avec moi; mais j'ai crié très fort. Quand il m'a entendue élever la voix et crier, il a abandonné son vêtement auprès de moi et il s'est enfui dehors. Elle posa le vêtement de Joseph auprès d'elle, jusqu'à ce que son maître rentre à la maison. Alors elle lui dit, de la même manière: L'esclave hébreu que tu nous as amené est venu vers moi pour s'amuser de moi. Comme je me mettais à crier, il a abandonné son vêtement auprès de moi et il s'est enfui dehors. Après avoir entendu les paroles de sa femme, qui lui disait: « Voilà ce que m'a fait ton esclave! », il se mit en colère. Le maître de Joseph le fit arrêter et mettre en prison, là où étaient enfermés les prisonniers du roi; il resta là, en prison. Le Seigneur fut avec Joseph et il lui accorda de la faveur. Il lui donna de la grâce aux yeux du chef de la prison. Le chef de la prison confia à Joseph tous les prisonniers qui étaient dans la prison, et tout ce qui s'y faisait passait par lui. Le chef de la prison ne regardait rien de ce dont Joseph s'occupait, parce que le Seigneur était avec lui; le Seigneur faisait réussir ses entreprises. Après cela, l'échanson du roi d'Egypte et le panetier péchèrent contre leur maître, le roi d'Egypte. Le pharaon, en colère contre ses deux hauts fonctionnaires, le grand échanson et le grand panetier, les fit mettre aux arrêts dans la maison du chef des gardes, dans la prison où Joseph était enfermé. Le chef des gardes préposa Joseph à leur service. Ils restèrent quelque temps aux arrêts. Au cours d'une même nuit, l'échanson et le panetier du roi d'Egypte enfermés dans la prison firent tous les deux un rêve, chacun le sien, chaque rêve ayant son interprétation propre. Au matin, quand Joseph vint vers eux, il vit qu'ils étaient de mauvaise humeur. Alors il demanda aux hauts fonctionnaires du pharaon qui étaient avec lui aux arrêts dans la maison de son maître: Pourquoi avez-vous l'air sombre aujourd'hui? Ils lui répondirent: Nous avons fait un rêve, et il n'y a personne pour l'interpréter. Joseph leur dit: N'est-ce pas à Dieu qu'appartiennent les interprétations? Racontez-moi, je vous prie! Le grand échanson raconta à Joseph le rêve qu'il avait fait; il lui dit: Dans mon rêve, il y avait un cep de vigne devant moi. Ce cep avait trois sarments. Il a bourgeonné, ses fleurs ont poussé, et ses grappes ont donné des raisins mûrs. La coupe du pharaon était dans ma main. J'ai pris les raisins, je les ai pressés dans la coupe du pharaon, et j'ai mis la coupe dans la main du pharaon. Joseph lui dit: Voici l'interprétation: les trois sarments sont trois jours. Encore trois jours, et le pharaon élèvera ta tête et te rétablira dans ta charge; tu mettras la coupe du pharaon dans sa main, comme tu le faisais d'habitude, lorsque tu étais son échanson. Seulement, quand tout ira bien pour toi, souviens-toi de moi et agis avec fidélité envers moi, je t'en prie; évoque mon cas auprès du pharaon et fais-moi sortir de cette maison. Car j'ai été enlevé du pays des Hébreux, et je n'ai rien fait ici pour qu'on me mette au cachot. Le grand panetier, voyant que c'était une interprétation favorable, dit à Joseph: Dans mon rêve à moi, il y avait trois corbeilles de pain blanc sur ma tête. Dans la corbeille la plus élevée il y avait toutes sortes de pains et de gâteaux pour le pharaon. Les oiseaux venaient manger dans la corbeille au-dessus de ma tête. Joseph répondit: Voici l'interprétation: les trois corbeilles sont trois jours. Encore trois jours, et le pharaon élèvera ta tête au-dessus de toi; il te fera pendre à un bois, et les oiseaux mangeront ta chair. Le troisième jour, c'était l'anniversaire de la naissance du pharaon. Il donna un banquet pour tous les gens de sa cour, et il éleva la tête du grand échanson et la tête du grand panetier au milieu des gens de sa cour: il rétablit le grand échanson dans sa fonction; celui-ci mit la coupe dans la main du pharaon. Quant au grand panetier, il le fit pendre, selon l'interprétation que Joseph leur avait donnée. Mais le grand échanson ne se souvint pas de Joseph. Il l'oublia. Au bout de deux ans, le pharaon fit un rêve: il se tenait près du Nil. Sept vaches belles et grasses montèrent du Nil et se mirent à paître dans les marécages. Puis sept autres vaches, vilaines et maigres, montèrent du Nil derrière elles et se tinrent à leurs côtés, au bord du Nil. Les vaches vilaines et maigres mangèrent les sept vaches belles et grasses. Là-dessus, le pharaon se réveilla. Il se rendormit et fit un deuxième rêve: sept épis montaient sur une même tige, gras et beaux. Puis sept épis maigres et brûlés par le vent d'est poussèrent derrière eux. Les épis maigres engloutirent les sept épis gras et pleins. Là-dessus, le pharaon se réveilla: c'était un rêve. Au matin, le pharaon était troublé; il fit appeler tous les mages et tous les sages de l'Egypte et il leur raconta ses rêves, mais personne ne put les lui interpréter. Alors le grand échanson dit au pharaon: Je vais évoquer aujourd'hui le souvenir de mes péchés. Le pharaon était en colère contre nous, ses serviteurs; il nous avait fait mettre aux arrêts dans la maison du chef des gardes, moi et le grand panetier. Au cours d'une même nuit, moi et lui, nous avons fait chacun un rêve ayant son interprétation propre. Il y avait là avec nous un jeune Hébreu, serviteur du chef des gardes. Nous lui avons raconté nos rêves et il nous les a interprétés; à chacun il a interprété son rêve. Tout est arrivé exactement selon l'interprétation qu'il nous avait donnée: il m'a rétabli dans ma charge et il a fait pendre l'autre. Alors le pharaon fit appeler Joseph. On le fit sortir du cachot en toute hâte. Il se rasa, changea de vêtements et se rendit auprès du pharaon. Le pharaon dit à Joseph: J'ai fait un rêve. Personne ne sait l'interpréter, mais j'ai appris qu'il te suffit d'entendre un rêve pour l'interpréter. Joseph répondit au pharaon: Ce n'est pas moi! C'est Dieu qui donnera une réponse favorable au pharaon! Le pharaon dit alors à Joseph: Dans mon rêve, je me tenais au bord du Nil. Sept vaches grasses et de belle apparence sont montées du Nil et se sont mises à paître dans les marécages. Puis sept autres vaches sont montées derrière elles, maigres, d'apparence fort vilaine, efflanquées: je n'en ai jamais vu d'aussi vilaines dans toute l'Egypte. Les vaches efflanquées et vilaines ont mangé les sept premières vaches, celles qui étaient grasses. Celles-ci sont entrées dans leur panse, sans qu'on puisse savoir qu'elles y étaient entrées: elles étaient aussi vilaines qu'auparavant. Là-dessus, je me suis réveillé. J'ai encore vu ceci en rêve: sept épis montaient sur une même tige, pleins et beaux. Puis sept épis racornis, maigres, brûlés par le vent d'est, ont poussé derrière eux. Les épis maigres ont englouti les sept beaux épis. Je l'ai dit aux mages, mais personne n'a su me l'expliquer. Joseph dit au pharaon: Le rêve du pharaon ne fait qu'un; Dieu indique au pharaon ce qu'il va faire. Les sept belles vaches sont sept années, les sept beaux épis sont sept années: c'est le même rêve. Les sept vaches efflanquées et vilaines qui montaient derrière les premières sont sept années; et les sept épis vides, brûlés par le vent d'est, seront sept années de famine. Ainsi, comme je viens de le dire au pharaon, Dieu a montré au pharaon ce qu'il va faire. Sept années de grande abondance arrivent pour toute l'Egypte. Sept années de famine les suivront, et on oubliera en Egypte toute cette abondance: la famine réduira le pays à rien. On ne verra plus aucune trace de l'abondance dans le pays, tant la famine qui la suivra sera sévère. Si le rêve s'est répété au pharaon, par deux fois, c'est que la chose est arrêtée de la part de Dieu et que Dieu va se hâter de la faire. Maintenant, que le pharaon trouve un homme intelligent et sage, et qu'il le nomme intendant de l'Egypte. Que le pharaon agisse et qu'il nomme des inspecteurs dans le pays, pour prélever un cinquième des récoltes de l'Egypte pendant les sept années d'abondance. Qu'ils rassemblent tous les vivres de ces bonnes années qui arrivent; qu'ils fassent, sous l'autorité du pharaon, des réserves de blé et de vivres dans les villes, et qu'ils en aient la garde. Ces vivres seront en dépôt pour le pays, en vue des sept années de famine qu'il y aura en Egypte, afin que le pays ne soit pas décimé par la famine. Cette parole plut au pharaon et à tous les gens de sa cour; le pharaon dit aux gens de sa cour: Pourrions-nous trouver un autre homme comme celui-ci, qui a en lui le souffle de Dieu? Le pharaon dit à Joseph: Puisque Dieu t'a fait connaître tout cela, il n'y a personne qui soit aussi intelligent et aussi sage que toi. C'est toi qui seras intendant de ma maison, et tout mon peuple dépendra de tes ordres. C'est seulement par le trône que je serai plus grand que toi. Le pharaon dit à Joseph: Regarde, je te nomme intendant de toute l'Egypte. Le pharaon retira de son doigt la bague à cachet et la mit au doigt de Joseph; il le fit revêtir d'habits de fin lin et lui mit un collier d'or au cou. Il le fit monter sur le second de ses chars; on criait devant lui: Abrek! C'est ainsi que le pharaon le nomma intendant de toute l'Egypte. Le pharaon dit encore à Joseph: Je suis le pharaon! Sans ta permission personne ne lèvera la main ni le pied dans toute l'Egypte. Le pharaon appela Joseph du nom de Tsaphnath-Panéah. Il lui donna pour femme Aséneth, fille de Poti-Phéra, prêtre d'On. Alors Joseph put circuler en Egypte. Joseph avait trente ans lorsqu'il se présenta devant le pharaon, le roi d'Egypte; il se retira de devant le pharaon et parcourut toute l'Egypte. Pendant les sept années d'abondance, le pays travailla à plein. Joseph rassembla tous les vivres de ces sept années en Egypte; il plaça les vivres dans les villes, à l'intérieur de chaque ville les vivres de la campagne environnante. Joseph amassa du blé comme le sable de la mer; la quantité en était si considérable qu'on cessa de compter, parce que c'était impossible. Avant la première année de famine, deux fils naquirent de Joseph, ceux que lui donna Aséneth, fille de Poti-Phéra, prêtre d'On. Joseph appela le premier-né du nom de Manassé (« Oubli ») – car, dit-il, Dieu m'a fait oublier toute ma peine et toute la maison de mon père. Il appela le second du nom d'Ephraïm (« Fécondité ») – car, dit-il, Dieu m'a rendu fécond au pays de mon affliction. Les sept années d'abondance qu'il y avait eu en Egypte s'achevèrent, et les sept années de famine commencèrent à arriver, comme Joseph l'avait dit. Il y avait la famine dans tous les pays; mais dans toute l'Egypte, il y avait du pain. Quand toute l'Egypte aussi fut affamée, le peuple cria vers le pharaon pour avoir du pain. Le pharaon dit à toute l'Egypte: Allez voir Joseph et faites ce qu'il vous dira. La famine sévissait dans tout le pays. Joseph ouvrit toutes les réserves et vendit du grain à l'Egypte. La famine était forte en Egypte. De toute la terre on venait en Egypte pour acheter du grain auprès de Joseph; car la famine était forte sur toute la terre. Jacob vit qu'il y avait du grain en Egypte. Alors Jacob dit à ses fils: Pourquoi restez-vous là à vous regarder les uns les autres? Il dit: J'apprends qu'il y a du grain en Egypte; descendez-y et achetez-nous-en là-bas; ainsi nous resterons en vie, nous ne mourrons pas. Dix des frères de Joseph descendirent acheter du blé en Egypte. Quant à Benjamin, frère de Joseph, Jacob ne l'envoya pas avec eux, de peur, disait-il, qu'il ne lui arrive un accident. Les fils d'Israël vinrent pour acheter du grain, au milieu de tous ceux qui venaient dans cette intention; car c'était la famine en Canaan. Joseph était donc le gouverneur du pays; c'est lui qui faisait vendre du grain à tout le peuple du pays. Les frères de Joseph arrivèrent et se prosternèrent devant lui, face contre terre. Joseph vit ses frères. Il les reconnut, mais il se comporta à leur égard comme un inconnu; il leur dit avec dureté: D'où venez-vous? Ils répondirent: De Canaan, pour acheter des vivres. Joseph reconnut ses frères, mais eux ne le reconnurent pas. Joseph se souvint des rêves qu'il avait faits à leur sujet; il leur dit: Vous êtes des espions; c'est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus! Ils lui répondirent: Non, mon seigneur, nous sommes venus acheter des vivres. Nous sommes tous fils d'un même homme; nous sommes sincères! Nous sommes tes serviteurs, nous ne sommes pas des espions! Il leur dit: C'est faux! C'est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus! Ils répondirent: Nous sommes douze frères, fils d'un même homme en Canaan; le plus petit est avec notre père aujourd'hui, et il y en a un qui n'est plus. Joseph reprit: Je vous l'ai dit: vous êtes des espions! Voici l'épreuve que vous subirez: par la vie du pharaon, vous ne sortirez pas d'ici tant que votre petit frère ne sera pas venu. Envoyez l'un de vous chercher votre frère; vous autres, vous irez en prison. On mettra ainsi vos paroles à l'épreuve, pour savoir si vous dites la vérité; sinon, par la vie du pharaon, c'est que vous êtes des espions! Et il les fit mettre ensemble aux arrêts pendant trois jours. Le troisième jour, Joseph leur dit: Faites ceci, et vous vivrez. Je crains Dieu! Si vous êtes sincères, que l'un de vos frères reste prisonnier dans la maison d'arrêt; vous autres, partez, emportez du grain pour vos maisons, à cause de la famine, et ramenez-moi votre petit frère; ainsi vos paroles seront confirmées et vous ne mourrez pas. Ils s'exécutèrent, tout en se disant l'un à l'autre: Vraiment, nous avons eu tort en ce qui concerne notre frère; car nous avons vu sa détresse quand il nous suppliait, et nous ne l'avons pas écouté. C'est pour cela que cette détresse est venue sur nous. Ruben leur dit: Ne vous ai-je pas dit: « Ne péchez pas contre cet enfant! » Mais vous n'avez pas écouté. Maintenant son sang nous est réclamé. Ils ne savaient pas que Joseph comprenait, car il y avait entre eux un interprète. Il s'éloigna d'eux pour pleurer. Puis il revint leur parler; il prit parmi eux Siméon et le fit mettre en prison sous leurs yeux. Joseph ordonna qu'on remplisse de blé leurs récipients, qu'on remette l'argent de chacun dans son sac et qu'on leur donne des provisions pour la route. C'est là ce qu'il fit pour eux. Ils chargèrent leur grain sur leurs ânes et s'en allèrent. Au campement, l'un d'eux ouvrit son sac pour donner du fourrage à son âne et il vit son argent à l'ouverture de sa besace. Il dit à ses frères: Mon argent m'a été rendu; il est encore dans ma besace! Alors le cœur leur manqua; ils se mirent à trembler et se dirent les uns aux autres: Qu'est-ce que Dieu nous a fait là? Ils arrivèrent chez Jacob, leur père, en Canaan, et ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent: L'homme qui est le maître du pays nous a parlé avec dureté; il nous a accusés d'espionner le pays. Nous lui avons dit: « Nous sommes sincères! Nous ne sommes pas des espions! Nous sommes douze frères, douze fils de notre père; l'un n'est plus et le plus petit est aujourd'hui avec notre père en Canaan. » Alors l'homme qui est le maître du pays nous a dit: « Voici comment je saurai si vous êtes sincères. Laissez auprès de moi l'un de vos frères, prenez ce qu'il faut pour vos maisons, à cause de la famine. Allez, et ramenez-moi votre petit frère. Je saurai ainsi que vous n'êtes pas des espions et que vous êtes sincères; je vous rendrai votre frère, et vous pourrez faire du commerce dans le pays. » Lorsqu'ils vidèrent leurs sacs, chacun trouva sa bourse d'argent dans son sac. Ils virent, eux et leur père, leurs bourses d'argent, et ils eurent peur. Jacob, leur père, leur dit: A cause de vous, je vais perdre tous mes enfants! Joseph n'est plus, Siméon n'est plus, et vous prendriez Benjamin! C'est sur moi que tout cela retombe! Ruben dit à son père: Tu mettras à mort mes deux fils, si je ne te le ramène pas! Confie-le-moi, et je te le ramènerai. Il répondit: Mon fils ne descendra pas avec vous; car son frère est mort, et il reste seul; s'il lui arrivait un accident au cours de votre voyage, c'est dans le chagrin que vous feriez descendre mes cheveux blancs au séjour des morts! La famine était sévère dans le pays. Quand ils eurent achevé le grain qu'ils avaient apporté d'Egypte, leur père leur dit: Retournez nous acheter un peu de vivres. Juda lui répondit: Cet homme nous a avertis: « Vous ne paraîtrez pas en ma présence si votre frère n'est pas avec vous. » Si donc tu veux bien laisser partir notre frère avec nous, nous descendrons t'acheter des vivres. Mais si tu ne veux pas le laisser partir, nous ne descendrons pas, car cet homme nous a dit: « Vous ne paraîtrez pas en ma présence, à moins que votre frère ne soit avec vous. » Israël dit alors: Pourquoi avez-vous mal agi à mon égard, en disant à cet homme que vous aviez encore un frère? Ils répondirent: C'est lui qui nous a interrogés sur nous-mêmes et sur nos origines, en disant: « Votre père est-il encore en vie? Avez-vous un autre frère? » Nous avons répondu à ses questions. Pouvions-nous savoir qu'il dirait: « Amenez votre frère! » Juda dit à Israël, son père: Laisse partir le garçon avec moi; nous irons, et nous resterons en vie; ainsi nous ne mourrons pas, nous, toi et toutes nos familles. C'est moi qui me porte garant de lui; c'est à moi que tu le réclameras. Si je ne te le ramène pas, si je ne te le rends pas, je serai toujours coupable d'un péché envers toi. D'ailleurs, si nous n'avions pas tardé, nous aurions déjà eu deux fois le temps d'être de retour. Israël, leur père, leur dit: Puisqu'il en est ainsi, faites donc ceci: prenez dans vos récipients des spécialités du pays et apportez-les en présent à cet homme – un peu de baume, un peu de miel, des aromates, du ladanum, des pistaches et des amandes. Prenez avec vous le double de la somme d'argent nécessaire; rapportez l'argent qu'on avait remis à l'ouverture de vos besaces; c'était peut-être par inadvertance. Prenez votre frère et retournez vers cet homme. Que le Dieu-Puissant vous accorde la compassion de cet homme, et qu'il laisse revenir avec vous votre frère et Benjamin! Quant à moi, si je dois perdre mes enfants, je les perdrai! Ils prirent le présent; ils prirent avec eux le double de la somme d'argent nécessaire, ainsi que Benjamin. Ils descendirent en Egypte et se présentèrent devant Joseph. Quand Joseph vit Benjamin avec eux, il dit à l'intendant de sa maison: Emmène ces hommes à la maison, tue les bêtes et prépare-les; car ces hommes mangeront avec moi à midi. L'homme fit ce que Joseph avait dit; il les emmena chez Joseph. Lorsqu'on les emmena chez Joseph, ils eurent peur; ils dirent: S'ils nous emmènent, c'est à cause de l'argent qui a été remis la première fois dans nos besaces; ils vont se précipiter, se jeter sur nous, et nous prendre comme esclaves, avec nos ânes! Ils s'approchèrent de l'intendant de la maison de Joseph pour lui parler, à l'entrée de la maison. Ils dirent: Pardon, mon seigneur, mais nous sommes déjà descendus une première fois pour acheter des vivres. Puis, lorsque nous sommes arrivés au campement et que nous avons ouvert nos besaces, chacun a retrouvé son argent à l'ouverture de sa besace, exactement le poids de notre argent. Nous le rapportons avec nous. Nous avons apporté avec nous de l'argent en plus pour acheter des vivres. Nous ne savons pas qui avait remis notre argent dans nos besaces. Il répondit: Soyez tranquilles, n'ayez pas peur! C'est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui a mis un trésor dans vos besaces. Votre argent m'est bien parvenu. Et il fit sortir Siméon vers eux. L'homme les fit entrer chez Joseph; il leur donna de l'eau, et ils se lavèrent les pieds; il donna aussi du fourrage à leurs ânes. Ils préparèrent leur présent, en attendant que Joseph vienne à midi; car ils avaient appris qu'ils allaient manger là. Quand Joseph arriva chez lui, ils lui offrirent le présent qu'ils avaient apporté, et ils se prosternèrent jusqu'à terre devant lui. Il leur demanda comment ils allaient: Votre vieux père, dont vous avez parlé, va-t-il bien? Est-il encore en vie? Ils répondirent: Ton serviteur, notre père, va bien; il est encore en vie. Ils s'inclinèrent et se prosternèrent. Il leva les yeux; et, voyant Benjamin, son frère, le fils de sa mère, il dit: Est-ce là votre petit frère, celui dont vous m'avez parlé? Il ajouta: Que Dieu te fasse grâce, mon fils! Joseph coupa court, car il était ému de voir son frère, et il avait envie de pleurer; il sortit dans une autre pièce et se mit à pleurer. Après s'être lavé le visage, il ressortit et, faisant des efforts pour se contenir, il dit: Servez le repas. On le servit, lui à part, ses frères à part, et les Egyptiens qui mangeaient avec lui encore à part, car les Egyptiens ne pouvaient pas manger avec les Hébreux; c'est une abomination pour l'Egypte. Les frères de Joseph s'assirent devant lui, le premier-né selon son droit d'aînesse, et le plus jeune selon son jeune âge; ils se regardaient les uns les autres avec stupeur. Joseph leur fit porter des portions de ce qui était devant lui; la portion de Benjamin faisait bien cinq fois leurs portions à eux tous. Ils burent avec lui jusqu'à l'ivresse. Joseph donna cet ordre à l'intendant de sa maison: Remplis de vivres les besaces de ces hommes, autant qu'ils pourront en porter, et mets l'argent de chacun à l'ouverture de sa besace. Tu mettras aussi ma coupe, la coupe d'argent, à l'ouverture de la besace du plus petit, avec l'argent de son grain. L'intendant fit ce que Joseph lui avait dit. Le matin, dès qu'il fit jour, on les laissa partir, avec leurs ânes. Ils étaient sortis de la ville et ne s'en étaient guère éloignés lorsque Joseph dit à son intendant: Poursuis ces hommes et rattrape-les. Tu leur diras: « Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien? N'est-ce pas dans cette coupe que mon maître boit? N'est-ce pas avec elle qu'il pratique la divination? Vous avez mal agi! » Il les rattrapa et leur dit tout cela. Ils lui répondirent: Pourquoi parles-tu de la sorte, mon seigneur? Jamais nous ne commettrions une telle action, nous, tes serviteurs! Nous t'avons rapporté de Canaan l'argent que nous avions trouvé à l'ouverture de nos besaces; comment aurions-nous pu voler de l'argent ou de l'or chez ton maître? Si l'on trouve quoi que ce soit sur l'un d'entre nous, qu'il soit mis à mort, et nous, nous serons tes esclaves! Il répondit: Qu'il en soit dès maintenant selon vos paroles! Si l'on trouve quoi que ce soit sur quelqu'un, il sera mon esclave; mais vous, vous serez quittes. Chacun se hâta alors de descendre sa besace à terre et de l'ouvrir. Il les fouilla, en commençant par le plus grand et en finissant par le plus petit; et on trouva la coupe dans la besace de Benjamin. Alors ils déchirèrent leurs vêtements; chacun rechargea son âne, et ils retournèrent à la ville. Juda et ses frères arrivèrent à la maison de Joseph, où il était encore, et ils tombèrent devant lui face contre terre. Joseph leur dit: Qu'avez-vous fait? Ne saviez-vous pas qu'un homme comme moi pratique la divination? Juda répondit: Que te dire, mon seigneur? Comment parler? Comment nous justifier? Dieu nous a trouvés en faute. Nous sommes tes esclaves, aussi bien nous que celui aux mains de qui on a trouvé la coupe! Alors Joseph dit: Jamais je n'agirais de la sorte! L'homme aux mains de qui on a trouvé la coupe sera mon esclave; vous, montez en paix vers votre père. Alors Juda s'approcha de lui et dit: Pardon, mon seigneur! Permets-moi, je te prie, de te dire un mot; ne te mets pas en colère contre moi, ton serviteur, car tu es comme le pharaon! Tu nous as demandé, à nous, tes serviteurs: « Avez-vous un père ou un frère? » Nous t'avons répondu: « Nous avons un vieux père et un petit frère, l'enfant de sa vieillesse; son frère est mort; il est le seul qui soit resté de sa mère, et son père l'aime. » Tu nous as dit: « Amenez-le-moi, pour que je veille sur lui. » Nous t'avons répondu: « Le garçon ne peut pas quitter son père; s'il le quitte, son père mourra! » Tu nous as dit: « Si votre petit frère ne descend pas avec vous, vous ne paraîtrez plus en ma présence. » Lorsque nous sommes montés auprès de ton serviteur, mon père, nous lui avons rapporté tes paroles. Notre père a dit: « Retournez nous acheter un peu de vivres. » Nous avons répondu: « Nous ne pouvons pas descendre; si notre petit frère est avec nous, nous descendrons, mais nous ne pouvons pas paraître en la présence de cet homme si notre petit frère n'est pas avec nous. » Mon père nous a dit: « Vous savez que ma femme m'avait donné deux fils. Le premier est parti de chez moi; j'ai dit: “A coup sûr, il a été déchiqueté!” et je ne l'ai pas revu jusqu'ici. Si vous me prenez encore celui-ci, et qu'il lui arrive un accident, c'est dans le malheur que vous ferez descendre mes cheveux blancs au séjour des morts! » Maintenant, si je retourne auprès de mon père, et que le garçon ne soit pas avec nous, il est tellement attaché à lui qu'il mourra dès qu'il verra que le garçon n'est pas là. C'est dans le chagrin que nous aurons fait descendre au séjour des morts les cheveux blancs de notre père! Car moi, ton serviteur, je me suis porté garant pour le garçon, en disant à mon père: « Si je ne le ramène pas auprès de toi, je serai toujours coupable d'un péché envers mon père! » Maintenant, je t'en prie, laisse-moi rester à la place du garçon, comme ton esclave, et laisse le garçon remonter avec ses frères! Comment pourrais-je remonter vers mon père, si le garçon n'est pas avec moi? Que je ne voie pas le malheur qui atteindrait alors mon père! Joseph ne pouvait plus se contenir devant tous ceux qui se tenaient auprès de lui. Il s'écria: Faites sortir tout le monde d'auprès de moi! Et il ne resta personne avec Joseph quand il se fit reconnaître de ses frères. Il se mit à sangloter. Les Egyptiens l'entendirent; toute la maison du pharaon l'entendit. Joseph dit à ses frères: Je suis Joseph! Mon père est-il encore en vie? Mais ses frères ne purent lui répondre, tant ils étaient saisis d'épouvante en face de lui. Joseph dit à ses frères: Je vous en prie, approchez-vous de moi. Alors ils s'approchèrent. Il dit: Je suis Joseph, votre frère, que vous avez vendu pour l'Egypte. Maintenant, ne vous affligez pas et ne soyez pas fâchés de m'avoir vendu ici, car c'est pour sauver des vies que Dieu m'a envoyé en avant de vous. Voilà deux ans que la famine sévit dans le pays; pendant cinq ans encore il n'y aura ni labour, ni moisson. Dieu m'a envoyé en avant de vous pour vous assurer un reste dans le pays et pour vous permettre de rester en vie, par une grande délivrance. En fait, ce n'est pas vous qui m'avez envoyé ici, c'est Dieu; il m'a fait père du pharaon, maître de toute sa maison et gouverneur de toute l'Egypte. Hâtez-vous de monter vers mon père; vous lui direz: « Ainsi a parlé ton fils Joseph: Dieu m'a fait maître de toute l'Egypte; descends vers moi, sans tarder. Tu habiteras au pays de Goshen, et tu seras près de moi, toi, tes fils, tes petits-fils, ton petit bétail et ton gros bétail, et tout ce qui t'appartient. Là, je pourvoirai à tous tes besoins, car il y aura encore cinq années de famine; ainsi tu ne seras pas dépossédé, ni toi, ni ta maison, et rien de ce qui t'appartient ne se perdra. » Vous le voyez de vos yeux, et Benjamin, mon frère, le voit de ses yeux: c'est bien moi qui vous parle. Vous décrirez à mon père toute ma gloire en Egypte et tout ce que vous avez vu. Hâtez-vous d'amener ici mon père. Il se jeta au cou de Benjamin, son frère, et se mit à pleurer; Benjamin aussi pleura à son cou. Il embrassa tous ses frères, en pleurant. Après cela, ses frères purent parler avec lui. Le bruit se répandit dans la maison du pharaon que les frères de Joseph étaient arrivés: cela plut au pharaon et aux gens de sa cour. Le pharaon dit à Joseph: Dis à tes frères: « Faites ceci: chargez vos bêtes; partez, allez en Canaan; prenez votre père et toutes vos maisons, et venez auprès de moi. Je vous donnerai ce qu'il y a de bon en Egypte, et vous mangerez les meilleurs produits du pays. » Tu as ordre de leur dire: « Faites ceci: prenez en Egypte des chariots pour vos femmes et pour toutes vos familles; faites-y aussi monter votre père et venez. Ne regrettez pas vos affaires, car ce qu'il y a de meilleur dans toute l'Egypte sera pour vous. » Les fils d'Israël firent ainsi. Joseph leur donna des chariots, sur l'ordre du pharaon; il leur donna aussi des provisions pour la route. Il leur donna à tous des habits de fête; il donna à Benjamin trois cents pièces d'argent et cinq habits de fête. A son père, il envoya dix ânes chargés de ce qu'il y avait de meilleur en Egypte, dix ânesses chargées de blé, de pain et de ravitaillement, à l'intention de son père, pour la route. Puis il laissa partir ses frères, et ceux-ci s'en allèrent. Il leur dit: Ne vous querellez pas en chemin! Ils montèrent d'Egypte et arrivèrent en Canaan, chez Jacob, leur père. Ils lui dirent: Joseph est encore en vie, c'est lui qui gouverne toute l'Egypte! Mais son cœur resta insensible, parce qu'il ne les croyait pas. Ils lui dirent tout ce que Joseph leur avait dit. Il vit les chariots que Joseph avait envoyés pour le transporter. C'est alors que Jacob, leur père, reprit vie; Israël dit: Cela suffit! Mon fils Joseph est encore en vie! Que je le voie avant de mourir! Israël partit donc avec tout ce qui lui appartenait. Il arriva à Bersabée et offrit des sacrifices au Dieu d'Isaac, son père. Dieu parla à Israël dans des visions nocturnes. Il dit: Jacob! Jacob! Celui-ci répondit: Je suis là! Il reprit: Je suis Dieu, le Dieu de ton père. N'aie pas peur de descendre en Egypte, car c'est là que je te ferai devenir une grande nation. Je descendrai moi-même avec toi en Egypte, et je t'en ferai moi-même monter; et Joseph te fermera les yeux de sa propre main. Jacob quitta Bersabée. Les fils d'Israël transportèrent Jacob, leur père, ainsi que leurs femmes et toutes leurs familles, sur les chariots que le pharaon avait envoyés pour le transporter. Ils prirent aussi leurs troupeaux et les biens qu'ils avaient acquis en Canaan. Ils se rendirent en Egypte – Jacob et toute sa descendance. Ses fils et ses petits-fils, ses filles et ses petites-filles, toute sa descendance, il les emmena avec lui en Egypte. Voici les noms des fils d'Israël qui vinrent en Egypte: Jacob et ses fils. Premier-né de Jacob: Ruben. Fils de Ruben: Hénoch, Pallou, Hetsrôn et Karmi. Fils de Siméon: Yemouel, Yamîn, Ohad, Yakîn et Tsohar; et Saül, le fils de la Cananéenne. Fils de Lévi: Guershôn, Qehath et Merari. Fils de Juda: Er, Onân, Shéla, Pérets et Zérah; mais Er et Onân moururent en Canaan. Les fils de Pérets furent Hetsrôn et Hamoul. Fils d'Issacar: Tola, Pouva, Yob et Shimrôn. Fils de Zabulon: Séred, Elôn et Yahléel. Voilà les fils que Léa donna à Jacob à Paddân-Aram, outre sa fille Dina. Ses fils et ses filles étaient trente-trois en tout. Fils de Gad: Tsiphiôn, Haggui, Shouni, Etsbôn, Eri, Arodi et Aréli. Fils d'Aser: Yimna, Yishva, Yishvi et Beria; et Sérah, leur sœur. Fils de Beria: Héber et Malkiel. Voilà les fils de Zilpa, que Laban avait donnée à sa fille Léa. Ce sont ceux-là qu'elle donna à Jacob: seize en tout. Fils de Rachel, femme de Jacob: Joseph et Benjamin. Nés de Joseph, en Egypte: Manassé et Ephraïm, ceux que lui donna Aséneth, fille de Poti-Phéra, prêtre d'On. Fils de Benjamin: Béla, Béker, Ashbel, Guéra, Naaman, Ehi, Rosh, Mouppim, Houppim et Ard. Voilà les fils de Rachel, ceux qui naquirent de Jacob: quatorze en tout. Fils de Dan: Houshim. Fils de Nephtali: Yahtséel, Gouni, Yétser et Shillem. Voilà les fils de Bilha, que Laban avait donnée à sa fille Rachel. Ce sont ceux-là qu'elle donna à Jacob: sept en tout. Ceux qui vinrent en Egypte avec Jacob et qui étaient issus de lui – sans compter les femmes des fils de Jacob – étaient soixante-six en tout. Les fils de Joseph qui étaient nés de lui en Egypte: deux. Total des gens de la maison de Jacob qui vinrent en Egypte: soixante-dix. Jacob envoya Juda à Joseph, en avant de lui, pour préparer le voyage vers Goshen. Ils arrivèrent au pays de Goshen. Joseph attela son char et monta vers Goshen, à la rencontre d'Israël, son père. Dès qu'il parut, il se jeta à son cou et pleura longtemps à son cou. Israël dit à Joseph: Je peux mourir maintenant, puisque j'ai vu ton visage et que tu es encore en vie! Joseph dit à ses frères et à toute la maison de son père: Je vais monter informer le pharaon; je lui dirai: Mes frères et toute la maison de mon père, qui étaient en Canaan, sont arrivés auprès de moi. Ce sont des bergers de petit bétail: ils sont des éleveurs; ils ont amené leur petit bétail et leur gros bétail, avec tout ce qui leur appartient. Quand le pharaon vous appellera et qu'il vous demandera: « Quelles sont vos activités? », vous répondrez: « Nous, tes serviteurs, nous sommes éleveurs, depuis notre jeunesse jusqu'à présent, comme l'étaient aussi nos pères. » Ainsi vous vous installerez au pays de Goshen, car tous les bergers de petit bétail sont une abomination pour l'Egypte. Joseph vint informer le pharaon; il lui dit: Mes frères et mon père sont arrivés de Canaan, avec leur petit bétail et leur gros bétail, et tout ce qui leur appartient; ils sont au pays de Goshen. Il avait pris cinq de ses frères, qu'il présenta au pharaon. Le pharaon dit aux frères de Joseph: Quelles sont vos activités? Ils répondirent au pharaon: Nous, tes serviteurs, nous sommes bergers de petit bétail, comme l'étaient nos pères. Ils dirent au pharaon: Nous sommes venus pour immigrer dans le pays: il n'y a plus de pâturage pour notre petit bétail, car la famine est sévère en Canaan; maintenant, je te prie, permets-nous de nous installer au pays de Goshen. Le pharaon dit à Joseph: Ton père et tes frères sont venus auprès de toi. L'Egypte est à ta disposition; installe ton père et tes frères dans la meilleure partie du pays. Qu'ils s'installent au pays de Goshen; si tu sais qu'il y a parmi eux des hommes de valeur, nomme-les responsables de mes propres troupeaux. Joseph fit venir Jacob, son père, et il le présenta au pharaon; Jacob bénit le pharaon. Le pharaon dit à Jacob: Quel est le nombre des années de ta vie? Jacob répondit au pharaon: La durée de ma vie d'immigré est de cent trente ans. Les années de ma vie ont été peu nombreuses et mauvaises; elles n'ont pas atteint la durée de la vie de mes pères, celles de leur vie d'immigrés. Jacob bénit le pharaon, et il se retira de devant le pharaon. Joseph installa son père et ses frères; il leur donna une propriété en Egypte, dans la meilleure partie du pays, au pays de Ramsès, comme le pharaon l'avait ordonné. Joseph pourvut à tous les besoins de son père, de ses frères et de toute la maison de son père, selon le nombre de leurs familles. Il n'y avait plus de pain nulle part dans le pays, car la famine était très sévère; l'Egypte et Canaan dépérissaient à cause de la famine. Joseph recueillit tout l'argent qui se trouvait en Egypte et en Canaan, en échange du grain qu'on achetait; il fit entrer cet argent dans la maison du pharaon. Quand l'argent d'Egypte et de Canaan fut épuisé, tous les Egyptiens vinrent à Joseph en disant: Donne-nous du pain! Faut-il que nous mourions devant toi parce que l'argent manque? Joseph dit: Donnez vos troupeaux, et je vous donnerai du pain en échange de vos troupeaux, puisque l'argent manque. Ils amenèrent leurs troupeaux à Joseph, et Joseph leur donna du pain en échange des chevaux, des troupeaux de petit bétail, des troupeaux de gros bétail et des ânes. Il leur fournit ainsi du pain cette année-là en échange de tous leurs troupeaux. Lorsque cette année fut écoulée, ils vinrent à lui, l'année suivante, et lui dirent: Nous ne te cacherons pas, mon seigneur, que l'argent est épuisé; les troupeaux de bêtes sont à toi, il ne nous reste plus à t'offrir que nous-mêmes et nos terres. Pourquoi devrions-nous mourir sous tes yeux, avec nos terres? Achète-nous, avec nos terres, en échange de pain, et nous serons esclaves du pharaon, nous et nos terres. Donne-nous de quoi semer; ainsi nous resterons en vie, nous ne mourrons pas et nos terres ne resteront pas désertes. Joseph acheta ainsi toutes les terres de l'Egypte pour le pharaon; les Egyptiens vendirent leur champ, parce que la famine était forte. Dès lors le pays appartint au pharaon. Il transféra le peuple dans les villes, d'une extrémité à l'autre du territoire de l'Egypte. Toutefois, il n'acheta pas les terres des prêtres, parce qu'il y avait une prescription du pharaon en faveur des prêtres, qui vivaient grâce à cette prescription que leur avait accordée le pharaon: c'est pourquoi ils ne vendirent pas leurs terres. Joseph dit au peuple: Je vous ai achetés aujourd'hui, avec vos terres, pour le pharaon; voici de la semence pour vous; vous pourrez ensemencer les terres. A la récolte, vous donnerez un cinquième au pharaon, et vous aurez les quatre autres parties pour ensemencer les champs et pour vous nourrir, vous, vos maisons et toutes vos familles. Ils dirent: Tu nous rends la vie! Puissions-nous toujours trouver grâce à tes yeux, mon seigneur! Nous serons esclaves du pharaon. Joseph fit de cela une prescription, qui subsiste jusqu'à ce jour pour les terres de l'Egypte: un cinquième revient au pharaon; il n'y a que les terres des prêtres qui n'appartiennent pas au pharaon. Israël s'installa en Egypte, au pays de Goshen. Ils y furent propriétaires. Ils furent féconds, ils se multiplièrent, ils devinrent très nombreux. Jacob vécut dix-sept ans en Egypte; les jours que vécut Jacob furent de cent quarante-sept ans. Comme le moment de sa mort approchait, Israël appela son fils Joseph et lui dit: Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, mets ta main sous ma cuisse, je te prie, et agis envers moi avec fidélité et loyauté: je t'en prie, ne m'ensevelis pas en Egypte! Quand je me serai couché avec mes pères, tu m'emporteras d'Egypte et tu m'enseveliras dans leur tombeau. Il répondit: Je ferai ce que tu me dis. Il reprit: Jure-le-moi. Il le lui jura. Puis Israël se prosterna sur la tête de son lit. Après cela, on dit à Joseph: Ton père est malade. Il prit alors avec lui ses deux fils, Manassé et Ephraïm. On dit à Jacob: Ton fils Joseph vient te voir. Israël rassembla ses forces et s'assit sur son lit. Jacob dit à Joseph: Le Dieu-Puissant m'est apparu à Louz, en Canaan, et il m'a béni. Il m'a dit: « Je te rends fécond; je te multiplierai et je ferai de toi une assemblée de peuples; je donnerai ce pays à ta descendance après toi, comme propriété perpétuelle. » Maintenant, les deux fils qui sont nés de toi en Egypte, avant mon arrivée vers toi en Egypte, seront miens; Ephraïm et Manassé seront miens, comme Ruben et Siméon. Mais les enfants que tu as engendrés après eux seront tiens; ils seront désignés sous le nom de leurs frères pour recevoir leur part du patrimoine. A mon arrivée de Paddân, Rachel mourut près de moi en Canaan, en route, à quelque distance d'Ephrata; c'est là que je l'ai ensevelie, sur le chemin d'Ephrata, c'est-à-dire Beth-Léhem. Israël regarda les fils de Joseph et dit: Ceux-ci, qui sont-ils? Joseph répondit à son père: Ce sont mes fils, ceux que Dieu m'a donnés ici. Il dit: Je t'en prie, fais-les avancer vers moi, pour que je les bénisse. – Les yeux d'Israël étaient appesantis par la vieillesse; il ne pouvait plus voir. – Joseph les fit approcher de lui; il les embrassa et les étreignit. Israël dit à Joseph: Je ne pensais pas revoir ton visage, et Dieu me fait voir aussi ta descendance! Joseph les retira des genoux de son père et se prosterna face contre terre. Puis Joseph les prit tous les deux, Ephraïm par la main droite, à la gauche d'Israël, et Manassé par la main gauche, à la droite d'Israël, et il les fit approcher de lui. Israël tendit sa main droite et la posa sur la tête d'Ephraïm, alors que celui-ci était le plus jeune, et il posa sa main gauche sur la tête de Manassé. Il avait croisé ses mains – en effet, Manassé était le premier-né. Il bénit Joseph en disant: Que le Dieu devant qui ont marché mes pères, Abraham et Isaac, que le Dieu qui a été de tout temps mon berger, jusqu'à ce jour, que le messager qui m'a rédimé de tout mal bénisse ces garçons! Qu'on les appelle de mon nom et du nom de mes pères, Abraham et Isaac; qu'ils foisonnent, qu'ils se multiplient dans le pays! Joseph vit que son père avait posé sa main droite sur la tête d'Ephraïm, et cela lui déplut. Il prit la main de son père pour la retirer de la tête d'Ephraïm et la mettre sur celle de Manassé. Joseph dit à son père: Pas ainsi, père! C'est celui-ci qui est le premier-né. Pose ta main droite sur sa tête. Mais son père refusa; il dit: Je sais, mon fils, je sais; lui aussi deviendra un peuple, lui aussi sera grand; mais son frère cadet sera plus grand que lui, et sa descendance deviendra un ensemble de nations. Il les bénit ce jour-là en disant: C'est par toi qu'Israël bénira en disant: Que Dieu te rende comme Ephraïm et comme Manassé! Ainsi il mettait Ephraïm avant Manassé. Israël dit à Joseph: Je vais mourir. Mais Dieu sera avec vous, et il vous ramènera au pays de vos pères. Quant à moi, je t'ai donné un « sichem », une part de plus qu'à tes frères, celle que j'ai prise aux Amorites avec mon épée et mon arc. Jacob appela ses fils; il dit: Réunissez-vous, et je vous annoncerai ce qui vous arrivera dans la suite des temps. Rassemblez-vous, écoutez, fils de Jacob! Ecoutez Israël, votre père! Ruben, tu es mon premier-né, ma force, les prémices de ma vigueur; supérieur en dignité et supérieur en puissance, impétueux comme les eaux, tu n'auras pas la supériorité, car tu es monté sur la couche de ton père: tu as alors profané mon lit en y montant. Siméon et Lévi sont frères; leurs glaives sont des armes de violence. Que je n'entre pas dans leurs complots, que je ne m'unisse pas à leur assemblée! Car, dans leur colère, ils ont tué des hommes et dans leur caprice, ils ont coupé les jarrets des bœufs. Maudite soit leur colère, car elle est violente, et leur emportement, car il est cruel! Je les diviserai en Jacob, je les disperserai en Israël. Juda, tes frères te célébreront; ta main sera sur la nuque de tes ennemis; les fils de ton père se prosterneront devant toi. Juda est un jeune lion. Tu remontes du carnage, mon fils! Il s'accroupit, il se couche comme un lion, comme une lionne: qui le fera lever? Le sceptre ne sera pas retiré à Juda, ni le bâton de commandement qui est entre ses jambes, jusqu'à ce que vienne Shilo et que les peuples lui obéissent. Il attache son âne à la vigne, le petit de son ânesse à un cep de qualité; il lave son vêtement dans le vin, son habit dans le sang des raisins. Ses yeux sont rouges de vin, ses dents blanches de lait. Zabulon demeure sur la côte des mers, il se tient sur la côte des bateaux, et ses confins touchent à Sidon. Issacar est un âne robuste, qui se couche entre les parcs. Il a vu que le lieu de repos est bon, que le pays est agréable. Il a courbé son épaule sous le fardeau, il s'est astreint à une corvée d'esclave. Dan jugera son peuple comme l'une des tribus d'Israël. Que Dan soit un serpent sur le chemin, une vipère sur le sentier, qui mord les talons du cheval et fait tomber son cavalier à la renverse! – J'espère ton salut, Seigneur ! – Gad, une troupe armée s'attroupe contre lui, mais c'est lui qui s'attroupera sur ses talons! Chez Aser, la nourriture est plantureuse; il fournira les mets exquis du roi. Nephtali est une biche en plein élan; il prononcera de belles paroles. Joseph est le rejeton d'un arbre fertile, le rejeton d'un arbre fertile près d'une source; les branches s'élèvent au-dessus de la muraille. Ils l'ont provoqué, ils l'ont visé, les archers qui étaient ses adversaires. Mais son arc est resté ferme, ses bras sont demeurés agiles. Par les mains de l'Indomptable de Jacob, – le Berger, la Pierre d'Israël – par le Dieu de ton père – qu'il soit ton secours! – avec le Puissant – qu'il te bénisse des bénédictions du ciel en haut, des bénédictions de l'abîme étendu en bas, des bénédictions des seins et du ventre maternels! Les bénédictions de ton père l'emportent sur les bénédictions des montagnes d'antan, sur le désir des collines d'autrefois; qu'elles soient sur la tête de Joseph, sur le crâne de celui qui a été consacré parmi ses frères! Benjamin est un loup carnassier; le matin, il dévore la proie; le soir, il partage le butin. Ce sont là les douze tribus d'Israël; voilà ce que leur père leur dit en les bénissant. Il les bénit, chacun d'une bénédiction particulière. Puis il leur donna cet ordre: Je vais être réuni aux miens; ensevelissez-moi avec mes pères, dans la grotte du champ d'Ephrôn, le Hittite, dans la grotte du champ de Makpéla, près de Mamré, en Canaan, le champ qu'Abraham a acheté à Ephrôn, le Hittite, comme propriété funéraire. Là, on a enseveli Abraham et Sara, sa femme; là, on a enseveli Isaac et Rébecca, sa femme; et là, j'ai enseveli Léa. Le champ et la grotte qui s'y trouve ont été achetés aux Hittites. Lorsque Jacob eut achevé de donner ses ordres à ses fils, il ramena ses pieds sur le lit; il expira et fut réuni aux siens. Joseph tomba sur le visage de son père et se mit à pleurer sur lui en l'embrassant. Puis Joseph ordonna à ses médecins d'embaumer son père; les médecins embaumèrent donc Israël. Cela prit quarante jours pleins, le temps requis pour l'embaumement. Les Egyptiens le pleurèrent pendant soixante-dix jours. Quand les jours des pleurs furent passés, Joseph dit aux gens de la maison du pharaon: Si j'ai trouvé grâce à vos yeux, dites ceci au pharaon, je vous prie: « Mon père m'a fait prêter serment, en disant: “Je vais mourir. Tu m'enseveliras dans le tombeau que j'ai creusé en Canaan.” Maintenant, je te prie, laisse-moi monter ensevelir mon père; après quoi je reviendrai. » Le pharaon répondit: Monte ensevelir ton père, comme il te l'a fait jurer. Joseph monta ensevelir son père. Avec lui montèrent tous les gens de la cour du pharaon, les anciens de sa maison, tous les anciens de l'Egypte, toute la maison de Joseph, ses frères et toute la maison de son père: ceux-ci ne laissèrent au pays de Goshen que leurs familles, avec leur petit bétail et leur gros bétail. Avec lui, des chars montèrent aussi avec leurs attelages: le cortège était très important. Arrivés à l'aire d'Atad, qui est au-delà du Jourdain, ils firent une grande lamentation; Joseph fit pour son père un deuil de sept jours. Les habitants du pays, les Cananéens, virent ce deuil sur l'aire d'Atad et ils dirent: C'est un grand deuil pour l'Egypte! C'est pourquoi on a appelé du nom d'Abel-Mitsraïm (« Deuil de l'Egypte ») cet endroit qui est au-delà du Jourdain. Les fils de Jacob firent ainsi pour leur père ce qu'il leur avait ordonné. Ses fils le transportèrent en Canaan et l'ensevelirent dans la grotte du champ de Makpéla, le champ qu'Abraham avait acheté comme propriété funéraire à Ephrôn, le Hittite, près de Mamré. Joseph, après avoir enseveli son père, retourna en Egypte avec ses frères et tous ceux qui étaient montés avec lui ensevelir son père. Quand les frères de Joseph virent que leur père était mort, ils dirent: Et si Joseph devenait notre adversaire et nous rendait tout le mal que nous lui avons fait! Alors ils firent dire à Joseph: Ton père a donné cet ordre avant de mourir: « Vous parlerez ainsi à Joseph: “S'il te plaît, pardonne la transgression de tes frères et leur péché, car ils t'ont fait du mal! Je t'en prie, pardonne maintenant la transgression des serviteurs du Dieu de ton père!” » Joseph se mit à pleurer quand on lui dit cela. Ses frères eux-mêmes vinrent; ils tombèrent à ses pieds et dirent: Nous sommes tes serviteurs. Joseph leur dit: N'ayez pas peur: suis-je à la place de Dieu? Le mal que vous comptiez me faire, Dieu comptait en faire du bien, afin de faire ce qui arrive en ce jour, pour sauver la vie d'un peuple nombreux. N'ayez donc pas peur maintenant; je vais pourvoir à tous vos besoins et à ceux de toutes vos familles. Il les consola et parla à leur cœur. Joseph habita en Egypte, lui et toute la maison de son père. Il vécut cent dix ans. Joseph vit les fils d'Ephraïm jusqu'à la troisième génération; les fils de Makir, fils de Manassé, naquirent sur les genoux de Joseph. Joseph dit à ses frères: Je vais mourir. Mais Dieu interviendra en votre faveur; il vous fera monter de ce pays-ci vers le pays qu'il a promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob. Joseph fit prêter serment aux fils d'Israël, en disant: Quand Dieu interviendra en votre faveur, vous emporterez d'ici mes ossements. Joseph mourut à l'âge de cent dix ans. On l'embauma et on le mit dans un cercueil en Egypte. Voici les noms des fils d'Israël qui étaient venus en Egypte avec Jacob; chacun était venu avec toute sa maison: Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Zabulon, Benjamin, Dan, Nephtali, Gad et Aser. Ceux qui étaient issus de Jacob étaient soixante-dix en tout. Joseph était alors en Egypte. Joseph mourut, ainsi que tous ses frères et toute cette génération-là. Les Israélites furent féconds; ils proliférèrent, se multiplièrent et devinrent de plus en plus forts. Et le pays en fut rempli. Un nouveau roi, qui n'avait pas connu Joseph, vint à régner sur l'Egypte. Il dit à son peuple: Le peuple des Israélites est plus nombreux et plus fort que nous. Agissons donc avec sagesse à son égard, de peur qu'il ne se multiplie: s'il survenait une guerre, il se joindrait à nos ennemis pour nous faire la guerre et monter ensuite du pays. Alors on lui assigna des chefs de travaux forcés afin de l'affliger par des corvées. C'est ainsi qu'il bâtit pour le pharaon des villes-entrepôts: Pitom et Ramsès. Mais plus on l'affligeait, plus il se multipliait et s'accroissait; on prit les Israélites en horreur. Alors les Egyptiens soumirent les Israélites à un rude esclavage. Ils leur rendirent la vie amère par un dur esclavage: travail de l'argile et des briques, et toutes sortes de travaux des champs, tels étaient les travaux du rude esclavage qu'on leur imposait. Le roi d'Egypte parla aussi aux sages-femmes des Hébreux – l'une se nommait Shiphra et l'autre Poua. Il leur dit: Quand vous accoucherez les femmes des Hébreux et que vous les verrez sur les sièges, si c'est un garçon, faites-le mourir; si c'est une fille, qu'elle vive. Mais les sages-femmes craignirent Dieu; elles ne firent pas ce que leur avait dit le roi d'Egypte; elles laissèrent vivre les enfants. Le roi d'Egypte appela les sages-femmes et leur dit: Pourquoi avez-vous agi ainsi? Pourquoi avez-vous laissé vivre les enfants? Les sages-femmes répondirent au pharaon: C'est que les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Egyptiennes; comme elles sont pleines de vie, elles accouchent avant l'arrivée de la sage-femme. Dieu fit du bien aux sages-femmes; le peuple se multiplia et devint très fort. Parce que les sages-femmes avaient craint Dieu, il leur donna une famille. Alors le pharaon donna cet ordre à tout son peuple: Tous les garçons qui naîtront, vous les jetterez dans le Nil; toutes les filles, vous les laisserez vivre. Un homme de la maison de Lévi alla prendre pour femme une fille de Lévi. Cette femme fut enceinte et mit au monde un fils. Elle vit qu'il était beau et elle le cacha pendant trois mois. Ne pouvant pas le cacher plus longtemps, elle prit pour lui une caisse de papyrus, qu'elle enduisit de bitume et de poix; elle y mit l'enfant et la déposa parmi les joncs, au bord du Nil. La sœur de l'enfant se posta à quelque distance, pour savoir ce qui lui arriverait. La fille du pharaon descendit se baigner dans le Nil, tandis que ses servantes se promenaient au bord du Nil. Elle aperçut la caisse au milieu des joncs et envoya une de ses servantes la prendre. Elle l'ouvrit et vit l'enfant: c'était un petit garçon qui pleurait. Elle voulait l'épargner, mais elle dit: C'est un des enfants des Hébreux! Alors la sœur de l'enfant dit à la fille du pharaon: Veux-tu que j'aille t'appeler une nourrice d'entre les femmes des Hébreux, afin qu'elle allaite cet enfant pour toi? Va, lui répondit la fille du pharaon. La jeune fille alla donc appeler la mère de l'enfant. La fille du pharaon lui dit: Emporte cet enfant, et allaite-le pour moi; je te donnerai ton salaire. La femme prit l'enfant et l'allaita. Quand l'enfant eut grandi, elle l'amena à la fille du pharaon, et celle-ci le prit pour fils. Elle l'appela du nom de Moïse (« Tiré »), car, dit-elle, je l'ai retiré de l'eau. En ces jours-là, Moïse, devenu grand, se rendit auprès de ses frères et vit leurs corvées. Il vit un Egyptien qui frappait un Hébreu, l'un de ses frères. Il se tourna d'un côté et de l'autre et, voyant qu'il n'y avait personne, il abattit l'Egyptien et le cacha dans le sable. Comme il sortait le jour suivant, il vit deux Hébreux qui se querellaient. Il dit à celui qui avait tort: Pourquoi frappes-tu ton compagnon? Il répondit: Qui t'a fait chef et juge sur nous? Vas-tu me tuer comme tu as tué l'Egyptien? Moïse eut peur; il se dit: Ainsi la chose se sait! Quand le pharaon apprit ce qui s'était passé, il chercha à tuer Moïse. Moïse s'enfuit pour échapper au pharaon et il vint s'installer en Madiân. Il s'assit près d'un puits. Le prêtre de Madiân avait sept filles. Elles vinrent puiser de l'eau et remplirent les auges pour faire boire le troupeau de leur père. Mais les bergers arrivèrent et les chassèrent. Alors Moïse se leva, les défendit et fit boire leur troupeau. Quand elles furent de retour auprès de Réouel, leur père, il dit: Pourquoi revenez-vous si tôt aujourd'hui? Elles répondirent: Un Egyptien nous a délivrées de la main des bergers; il a même puisé de l'eau pour nous et il a fait boire le troupeau. Il dit à ses filles: Où est-il? Pourquoi donc avez-vous laissé là cet homme? Appelez-le, qu'il vienne manger ici. Moïse accepta de s'installer chez cet homme, qui lui donna sa fille Séphora. Elle mit au monde un fils, qu'il appela du nom de Guershom (« Immigré ») – car, dit-il, je suis un immigré dans un pays étranger. Longtemps après, le roi d'Egypte mourut; les Israélites gémissaient et criaient encore dans leur esclavage. Les appels au secours qu'ils lançaient dans leur esclavage montèrent vers Dieu. Dieu entendit leurs soupirs. Dieu se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Dieu regarda les Israélites et il sut… Moïse faisait paître le petit bétail de Jéthro, son beau-père, qui était prêtre de Madiân; il mena le troupeau au-delà du désert et arriva à la montagne de Dieu, à l'Horeb. Le messager du Seigneur lui apparut dans un feu flamboyant, du milieu d'un buisson. Moïse vit que le buisson était en feu, mais que le buisson ne se consumait pas. Moïse dit: Je vais faire un détour pour voir ce phénomène extraordinaire: pourquoi le buisson ne brûle-t-il pas? Le Seigneur vit qu'il faisait un détour pour voir; alors Dieu l'appela du milieu du buisson: Moïse! Moïse! Il répondit: Je suis là! Dieu dit: N'approche pas d'ici; ôte tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sacrée. Il ajouta: Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Moïse se détourna, car il avait peur de diriger ses regards vers Dieu. Le Seigneur dit: J'ai bien vu l'affliction de mon peuple qui est en Egypte, et j'ai entendu les cris que lui font pousser ses tyrans; je connais ses douleurs. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens et pour le faire monter de ce pays vers un bon et vaste pays, un pays ruisselant de lait et de miel, là où habitent les Cananéens, les Hittites, les Amorites, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites. Maintenant, les cris des Israélites sont venus jusqu'à moi, et j'ai vu l'oppression que les Egyptiens leur font subir. Maintenant, va, je t'envoie auprès du pharaon; fais sortir d'Egypte mon peuple, les Israélites! Moïse dit à Dieu: Qui suis-je pour aller auprès du pharaon et pour faire sortir d'Egypte les Israélites? Dieu dit: Je serai avec toi; et voici quel sera pour toi le signe que c'est moi qui t'envoie: quand tu auras fait sortir d'Egypte le peuple, vous servirez Dieu sur cette montagne. Moïse dit à Dieu: Supposons que j'aille vers les Israélites et que je leur dise: « Le Dieu de vos pères m'a envoyé vers vous. » S'ils me demandent quel est son nom, que leur répondrai-je? Dieu dit à Moïse: Je serai qui je serai. Et il ajouta: C'est ainsi que tu répondras aux Israélites: « “Je serai” m'a envoyé vers vous. » Dieu dit encore à Moïse: Tu diras aux Israélites: « C'est le Seigneur (YHWH), le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, qui m'a envoyé vers vous. » C'est là mon nom pour toujours, c'est mon nom tel qu'on l'évoquera de génération en génération. Va, rassemble les anciens d'Israël et dis-leur: « C'est le Seigneur (YHWH), le Dieu de vos pères, qui m'est apparu – le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Il a dit: “J'interviens pour vous; à cause de ce qu'on vous fait en Egypte j'ai dit: Je vous ferai monter d'Egypte, où vous êtes affligés, vers le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Perizzites, des Hivvites et des Jébusites, un pays ruisselant de lait et de miel.” » Alors ils t'écouteront. Tu iras, toi et les anciens d'Israël, auprès du roi d'Egypte, et vous lui direz: Le Seigneur (YHWH), le Dieu des Hébreux, est venu à notre rencontre. Maintenant, je te prie, accorde-nous de faire trois journées de marche dans le désert pour offrir des sacrifices au Seigneur, notre Dieu. Je sais bien, moi, que le roi d'Egypte ne vous permettra pas d'y aller, pas même sous l'action d'une main forte. J'étendrai alors la main et je frapperai l'Egypte en y faisant toutes sortes de choses étonnantes. Après cela il vous laissera partir. Je donnerai à ce peuple de la grâce aux yeux des Egyptiens; quand vous partirez, vous ne partirez pas les mains vides. Chaque femme demandera à sa voisine et à celle qui séjourne chez elle des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements, que vous mettrez sur vos fils et vos filles, et vous dépouillerez l'Egypte. Moïse répondit: Ils ne me croiront pas; ils ne m'écouteront pas. Ils diront: « Le Seigneur ne t'est pas apparu! » Le Seigneur lui dit: Qu'y a-t-il dans ta main? Il répondit: Un bâton. Il dit: Jette-le par terre. Il le jeta par terre, et le bâton devint un serpent. Moïse se mit à fuir pour lui échapper. Le Seigneur dit à Moïse: Tends ta main et saisis-le par la queue. Il tendit la main et le saisit: le serpent redevint un bâton dans sa main. – C'est afin qu'ils croient que le Seigneur, le Dieu de leurs pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, t'est apparu. Le Seigneur lui dit encore: Mets ta main sur ta poitrine, je te prie. Il mit sa main sur sa poitrine; puis il la ressortit: sa main était couverte de « lèpre », elle était blanche comme de la neige. Il dit: Remets ta main sur ta poitrine. Il remit sa main sur sa poitrine, puis il la ressortit; elle était redevenue comme le reste de sa chair. – S'ils ne te croient pas et ne prêtent pas attention au premier signe, ils croiront à ce dernier signe. S'ils ne croient pas même à ces deux signes et ne t'écoutent pas, tu prendras de l'eau du Nil, tu la répandras sur la terre ferme, et l'eau que tu auras prise du Nil se changera en sang sur la terre ferme. Moïse dit au Seigneur : Pardon, Seigneur, mais je ne suis pas un homme à la parole facile, et ce n'est ni d'hier, ni d'avant-hier, ni depuis que tu me parles, à moi, ton serviteur: j'ai la bouche et la langue pesantes. Le Seigneur lui dit: Qui a donné une bouche à l'être humain? Et qui rend muet ou sourd, voyant ou aveugle? N'est-ce pas moi, le Seigneur (YHWH)? Maintenant, va; je serai moi-même avec ta bouche, et je t'enseignerai ce que tu devras dire. Moïse dit: Pardon, Seigneur! Je t'en prie, envoie quelqu'un d'autre, qui tu voudras! Alors le Seigneur se mit en colère contre Moïse; il dit: N'y a-t-il pas Aaron, ton frère, le lévite? Je sais qu'il parle facilement. D'ailleurs, il vient lui-même à ta rencontre. Quand il te verra, son cœur se réjouira. Tu lui parleras et tu mettras les paroles dans sa bouche; moi, je serai avec ta bouche et avec sa bouche, et je vous enseignerai ce que vous devrez faire. Il parlera pour toi au peuple; il sera ta bouche, et tu seras son dieu. Prends ce bâton avec lequel tu produiras les signes. Moïse s'en alla; de retour auprès de Jéthro, son beau-père, il lui dit: Laisse-moi, je te prie, retourner vers mes frères qui sont en Egypte, pour voir s'ils sont encore en vie. Jéthro dit à Moïse: Va en paix! Le Seigneur dit à Moïse, en Madiân: Va, retourne en Egypte, car ils sont morts, tous ceux qui en voulaient à ta vie. Moïse prit sa femme et ses fils, il les fit monter sur des ânes et retourna en Egypte. Moïse prit le bâton de Dieu. Le Seigneur dit à Moïse: Maintenant que tu retournes en Egypte, regarde tous les prodiges que j'ai mis dans ta main: tu les feras devant le pharaon. Et moi, je ferai en sorte qu'il s'entête: il ne laissera pas partir le peuple. Tu diras au pharaon: « Ainsi parle le Seigneur (YHWH): Israël est mon fils, mon premier-né. Je t'ai dit: “Laisse partir mon fils, pour qu'il me serve”, et tu refuses de le laisser partir; alors je vais tuer ton fils, ton premier-né. » Pendant le voyage, au campement, le Seigneur le rencontra et chercha à le faire mourir. Séphora prit un silex, coupa le prépuce de son fils et lui fit toucher ses pieds, en disant: Tu es pour moi un époux de sang! Alors il le laissa, quand elle dit: « Epoux de sang », à cause de la circoncision. Le Seigneur dit à Aaron: Va à la rencontre de Moïse, dans le désert. Il partit, rejoignit Moïse à la montagne de Dieu et l'embrassa. Moïse fit connaître à Aaron toutes les paroles du Seigneur, qui l'avait envoyé, et tous les signes qu'il lui avait ordonné de produire. Moïse et Aaron s'en allèrent et rassemblèrent tous les anciens des Israélites. Aaron dit toutes les paroles que le Seigneur avait dites à Moïse, et il produisit les signes sous les yeux du peuple. Le peuple crut. Quand ils apprirent que le Seigneur intervenait en faveur des Israélites, qu'il avait vu leur affliction, ils s'inclinèrent et se prosternèrent. Moïse et Aaron se rendirent ensuite auprès du pharaon et lui dirent: Ainsi parle le Seigneur (YHWH), le Dieu d'Israël: Laisse partir mon peuple, afin qu'il célèbre une fête pour moi au désert. Le pharaon répondit: Qui est le Seigneur (YHWH), pour que je l'écoute, en laissant partir Israël? Je ne connais pas le Seigneur (YHWH), et je ne laisserai pas partir Israël! Ils dirent: Le Dieu des Hébreux est venu au-devant de nous. Laisse-nous, je te prie, faire trois journées de marche dans le désert pour offrir des sacrifices au Seigneur (YHWH), notre Dieu, afin qu'il ne nous frappe pas de la peste ou de l'épée. Le roi d'Egypte leur dit: Moïse et Aaron, pourquoi voulez-vous décharger le peuple de son travail? Allez donc à vos corvées! Le pharaon dit: C'est maintenant, quand ce peuple du pays est devenu nombreux, que vous allez lui faire cesser ses corvées? Ce même jour, le pharaon donna cet ordre aux inspecteurs et aux secrétaires du peuple: Vous ne donnerez plus, comme d'habitude, de la paille au peuple pour faire des briques; qu'ils aillent eux-mêmes s'en ramasser! Vous leur imposerez néanmoins la quantité de briques qu'ils faisaient d'habitude, vous ne la diminuerez en rien; car ce sont des paresseux; voilà pourquoi ils crient: « Allons offrir des sacrifices à notre Dieu! » Accablez ces gens de travail, qu'ils aient par là de quoi s'occuper et qu'ils ne prêtent plus attention à des paroles mensongères! Les inspecteurs et les secrétaires du peuple allèrent dire au peuple: Ainsi parle le pharaon: Je ne vous donne plus de paille; allez vous-mêmes prendre de la paille là où vous pourrez en trouver; mais on ne diminuera en rien votre tâche. Le peuple se dispersa dans toute l'Egypte, pour ramasser du chaume et le hacher. Les inspecteurs les pressaient, en disant: Achevez votre travail de chaque jour, comme quand il y avait de la paille! On frappait même les secrétaires des Israélites, ceux qui avaient été préposés sur eux par les inspecteurs du pharaon: Pourquoi, leur disait-on, n'avez-vous pas achevé hier et aujourd'hui votre compte de briques, comme d'habitude? Les secrétaires des Israélites allèrent se plaindre au pharaon; ils lui dirent: Pourquoi nous traites-tu ainsi, nous, tes serviteurs? On ne nous donne pas de paille, et on nous dit: Faites des briques! Alors on nous frappe, et c'est ton peuple qui pèche! Le pharaon répondit: Vous êtes des paresseux, des paresseux! Voilà pourquoi vous dites: « Allons offrir des sacrifices au Seigneur (YHWH)! » Maintenant, allez à votre tâche; on ne vous donnera pas de paille, et vous livrerez la même quantité de briques. Les secrétaires des Israélites virent qu'on les mettait en mauvaise posture en disant: Vous ne diminuerez pas le nombre de briques à livrer chaque jour! En sortant de chez le pharaon, ils rencontrèrent Moïse et Aaron qui les attendaient. Ils leur dirent: Que le Seigneur vous regarde et qu'il juge! Vous nous avez rendus odieux au pharaon et aux gens de sa cour, vous avez mis une épée dans leur main pour nous tuer. Moïse revint vers le Seigneur et dit: Seigneur, pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple? Pourquoi m'as-tu envoyé? Depuis que je suis allé trouver le pharaon pour parler en ton nom, il fait du mal à ce peuple, et tu n'as pas délivré ton peuple! Le Seigneur dit à Moïse: Tu verras maintenant ce que je vais faire au pharaon. C'est sous l'action d'une main forte qu'il les laissera partir, c'est sous l'action d'une main forte qu'il les chassera de son pays. Dieu dit encore à Moïse: Je suis le Seigneur (YHWH). Je suis apparu à Abraham, à Isaac et à Jacob comme Dieu-Puissant (El-Shaddaï); mais je ne me suis pas fait connaître d'eux sous mon nom de Seigneur (YHWH). J'ai aussi établi mon alliance avec eux, pour leur donner Canaan, le pays où ils ont séjourné en immigrés. Moi, j'ai entendu les soupirs des Israélites que les Egyptiens réduisent en esclavage, et je me suis souvenu de mon alliance. Aussi, dis aux Israélites: « Je suis le Seigneur (YHWH); je vous affranchirai des corvées de l'Egypte, je vous délivrerai de l'esclavage auquel on vous soumet; d'un bras étendu, par de grands jugements, j'assurerai votre rédemption. Je vous prendrai pour que vous soyez mon peuple, je serai votre Dieu, et ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu, celui qui vous affranchit des corvées de l'Egypte. Je vous ferai entrer dans le pays que j'ai juré, à main levée, de donner à Abraham, à Isaac et à Jacob; moi, le Seigneur (YHWH), je vous le donnerai en possession. » C'est ainsi que Moïse parla aux Israélites. Mais ils n'écoutèrent pas Moïse, à cause de leur impatience sous ce dur esclavage. Le Seigneur dit à Moïse: Va, parle au pharaon, le roi d'Egypte, pour qu'il laisse partir les Israélites de son pays. Moïse dit, devant le Seigneur : Si les Israélites ne m'ont pas écouté, comment le pharaon m'écouterait-il, moi qui suis incirconcis des lèvres? Le Seigneur parla à Moïse et à Aaron; il leur donna des ordres au sujet des Israélites et du pharaon, le roi d'Egypte, pour faire sortir d'Egypte les Israélites. Voici les chefs de leurs familles. Fils de Ruben, premier-né d'Israël: Hénoch, Pallou, Hetsrôn et Karmi. Voilà les clans de Ruben. Fils de Siméon: Yemouel, Yamîn, Ohad, Yakîn, Tsohar et Saül, le fils de la Cananéenne. Voilà les clans de Siméon. Voici les noms des fils de Lévi, selon leur généalogie: Guershôn, Qehath et Merari. La durée de la vie de Lévi fut de cent trente-sept ans. Fils de Guershôn: Libni et Shiméi, avec leurs clans. Fils de Qehath: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel. La durée de la vie de Qehath fut de cent trente-trois ans. Fils de Merari: Mahli et Moushi. Voilà les clans des lévites, selon leur généalogie. Amram prit pour femme Yokébed, sa tante: elle lui donna pour fils Aaron et Moïse. La durée de la vie d'Amram fut de cent trente-sept ans. Fils de Yitsehar: Coré, Népheg et Zikri. Fils d'Ouzziel: Mishaël, Eltsaphân et Sitri. Aaron prit pour femme Elishéba, fille d'Amminadab, sœur de Nahshôn; elle lui donna pour fils Nadab, Abihou, Eléazar et Itamar. Fils de Coré: Assir, Elqana et Abiasaph. Voilà les clans des Coréites. Eléazar, fils d'Aaron, prit pour femme une des filles de Poutiel; elle lui donna pour fils Phinéas. Voilà les chefs de famille des lévites, avec leurs clans. Ce sont là Aaron et Moïse, à qui le Seigneur dit: Faites sortir d'Egypte les Israélites, rangés en armées. Ce sont eux, Moïse et Aaron, qui parlèrent au pharaon, le roi d'Egypte, pour faire sortir d'Egypte les Israélites. Lorsque le Seigneur parla à Moïse en Egypte, le Seigneur dit à Moïse: Je suis le Seigneur (YHWH). Dis au pharaon, le roi d'Egypte, tout ce que je te dis. Moïse dit, devant le Seigneur : Je suis incirconcis des lèvres; comment le pharaon m'écouterait-il? Le Seigneur dit à Moïse: Regarde, je te fais dieu pour le pharaon; Aaron, ton frère, sera ton prophète. Toi, tu diras tout ce que je t'ordonnerai; Aaron, ton frère, le dira au pharaon, pour qu'il laisse partir de son pays les Israélites. Et moi, je ferai en sorte que le pharaon s'obstine et je multiplierai mes signes et mes prodiges en Egypte. Le pharaon ne vous écoutera pas. Je mettrai ma main sur l'Egypte et je ferai sortir d'Egypte mes armées, mon peuple, les Israélites, par de grands jugements. Ainsi les Egyptiens sauront que je suis le Seigneur (YHWH), lorsque j'étendrai la main sur l'Egypte et que je ferai sortir du milieu d'eux les Israélites. Moïse et Aaron firent ce que le Seigneur leur avait ordonné. Ainsi firent-ils. Moïse avait quatre-vingts ans, et Aaron quatre-vingt-trois ans, lorsqu'ils parlèrent au pharaon. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Si le pharaon vous dit: « Faites un prodige! », tu diras à Aaron: « Prends ton bâton et jette-le devant le pharaon. » Le bâton se changera en reptile. Moïse se rendit avec Aaron auprès du pharaon, et ils agirent ainsi, comme le Seigneur l'avait ordonné. Aaron jeta son bâton devant le pharaon et devant les gens de sa cour, et le bâton devint un reptile. Mais le pharaon appela aussi des sages et des sorciers; les mages d'Egypte, eux aussi, en firent autant par leurs pratiques occultes. Tous, ils jetèrent leurs bâtons, et ceux-ci devinrent des reptiles. Mais le bâton d'Aaron engloutit leurs bâtons. Le pharaon s'entêta; il ne les écouta pas, comme l'avait dit le Seigneur. Le Seigneur dit à Moïse: Le pharaon est obtus, il refuse de laisser partir le peuple. Au matin, va trouver le pharaon; lorsqu'il sortira pour aller près de l'eau, tu l'attendras au bord du Nil. Tu prendras le bâton qui a été changé en serpent, et tu diras au pharaon: « Le Seigneur (YHWH), le Dieu des Hébreux, m'a envoyé auprès de toi pour te dire: “Laisse partir mon peuple, pour qu'il me serve dans le désert.” Et toi, jusqu'ici, tu n'as pas écouté. Ainsi parle le Seigneur : A ceci tu sauras que je suis le Seigneur (YHWH): je frappe l'eau du Nil avec le bâton qui est dans ma main, et elle sera changée en sang. Les poissons du Nil mourront, le Nil deviendra une puanteur, et les Egyptiens devront renoncer à boire l'eau du Nil. » Le Seigneur dit à Moïse: Dis à Aaron: « Prends ton bâton et étends ta main sur les eaux de l'Egypte: sur leurs rivières, sur les bras de leur Nil, sur leurs étangs et sur toutes leurs réserves d'eau. » Elles se changeront en sang et il y aura du sang dans toute l'Egypte, jusque dans les récipients de bois et de pierre. Moïse et Aaron agirent ainsi, comme le Seigneur l'avait ordonné. Il leva le bâton et frappa l'eau du Nil, sous les yeux du pharaon et des gens de sa cour; et toute l'eau du Nil fut changée en sang. Les poissons du Nil moururent et le Nil devint une puanteur; les Egyptiens ne pouvaient plus boire l'eau du Nil. Dans toute l'Egypte il y eut du sang. Mais les mages d'Egypte en firent autant par leurs pratiques occultes. Le pharaon s'entêta; il ne les écouta pas, comme l'avait dit le Seigneur. Le pharaon s'en retourna chez lui et ne se soucia plus de cette affaire. Tous les Egyptiens creusèrent aux environs du Nil, pour trouver de l'eau à boire, car ils ne pouvaient pas boire l'eau du Nil. Il s'écoula sept jours pleins, après que le Seigneur eut frappé le Nil. Le Seigneur dit à Moïse: Va trouver le pharaon; tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur (YHWH): Laisse partir mon peuple, pour qu'il me serve. Si tu refuses de le laisser partir, je frappe tout ton territoire du fléau des grenouilles. Le Nil grouillera de grenouilles; elles monteront, elles pénétreront chez toi, jusque dans ta chambre à coucher et sur ton lit, chez les gens de ta cour et parmi tout ton peuple, jusque dans tes fours et dans tes pétrins. Les grenouilles monteront sur toi, sur ton peuple et sur tous les gens de ta cour. Le Seigneur dit alors à Moïse: Dis à Aaron: Etends ta main et brandis ton bâton sur les rivières, sur les bras du Nil et sur les étangs: fais monter les grenouilles sur l'Egypte. Aaron étendit sa main sur les eaux de l'Egypte: les grenouilles montèrent et couvrirent l'Egypte. Mais les mages en firent autant par leurs pratiques occultes. Ils firent monter les grenouilles sur l'Egypte. Le pharaon appela Moïse et Aaron et leur dit: Intercédez auprès du Seigneur (YHWH), pour qu'il éloigne les grenouilles de moi et de mon peuple; je laisserai partir ce peuple pour qu'il offre des sacrifices au Seigneur (YHWH). Moïse dit au pharaon: A toi l'honneur! Pour quand intercéderai-je en ta faveur, en faveur des gens de ta cour et de ton peuple, afin qu'il fasse disparaître les grenouilles de chez toi et de tes maisons, de sorte qu'il n'en reste que dans le Nil? Il répondit: Pour demain. Moïse dit: Il en sera ainsi, pour que tu saches que nul n'est semblable au Seigneur (YHWH), notre Dieu. Les grenouilles s'éloigneront de toi, de tes maisons, des gens de ta cour et de ton peuple; il n'en restera que dans le Nil. Moïse et Aaron sortirent de chez le pharaon. Moïse cria vers le Seigneur au sujet des grenouilles qu'il avait infligées au pharaon. Le Seigneur agit selon la parole de Moïse: les grenouilles moururent dans les maisons, dans les cours et dans les champs. On les amoncela en tas, et une puanteur se répandit dans le pays. Mais le pharaon, voyant qu'il y avait du répit, resta obtus; il ne les écouta pas, comme l'avait dit le Seigneur. Le Seigneur dit alors à Moïse: Dis à Aaron: Brandis ton bâton et frappe la poussière de la terre. Dans toute l'Egypte elle se changera en moustiques. Ils firent ainsi. Aaron étendit la main, brandit son bâton et frappa la poussière de la terre; celle-ci se changea en moustiques qui s'abattirent sur les humains et sur les bêtes. Dans toute l'Egypte, toute la poussière de la terre se changea en moustiques. Les mages recoururent à leurs pratiques occultes pour produire des moustiques, mais ils n'y parvinrent pas. Il y avait des moustiques sur les humains et sur les bêtes. Alors les mages dirent au pharaon: C'est le doigt de Dieu! Mais le pharaon s'entêta; il ne les écouta pas, comme l'avait dit le Seigneur. Le Seigneur dit à Moïse: Lève-toi de bon matin et va te poster devant le pharaon, lorsqu'il sortira pour aller près de l'eau; tu lui diras: « Ainsi parle le Seigneur (YHWH): Laisse partir mon peuple, pour qu'il me serve. Si tu ne laisses pas partir mon peuple, j'envoie les mouches venimeuses contre toi, contre les gens de ta cour, contre ton peuple et contre tes maisons; les maisons des Egyptiens seront remplies de mouches venimeuses, ainsi que la terre sur laquelle ils se trouvent. Mais, en ce jour-là, je traiterai différemment le pays de Goshen, où se tient mon peuple; là il n'y aura pas de mouches venimeuses, afin que tu saches que, moi, le Seigneur (YHWH), je suis au milieu du pays. Je mettrai une démarcation libératrice entre mon peuple et ton peuple. Ce signe sera pour demain. » Le Seigneur fit ainsi. Il vint une masse de mouches venimeuses dans la maison du pharaon, dans la maison des gens de sa cour et dans toute l'Egypte; le pays fut ravagé par les mouches venimeuses. Le pharaon appela Moïse et Aaron et leur dit: Allez offrir des sacrifices à votre Dieu dans le pays. Moïse répondit: Il ne conviendrait pas d'agir ainsi; car nous offririons au Seigneur, notre Dieu, des sacrifices qui sont une abomination pour l'Egypte; si nous offrions sous les yeux des Egyptiens des sacrifices qui sont une abomination pour l'Egypte, ne nous lapideraient-ils pas? Nous ferons trois journées de marche dans le désert et nous offrirons des sacrifices au Seigneur, notre Dieu, selon ce qu'il nous dira. Le pharaon dit: Moi, je vais vous laisser partir au désert pour offrir des sacrifices au Seigneur (YHWH), votre Dieu; seulement, quand vous irez, ne vous éloignez pas trop. Intercédez pour moi! Moïse répondit: Dès que je serai sorti de chez toi, j'intercéderai auprès du Seigneur (YHWH). Demain, les mouches venimeuses s'éloigneront du pharaon, des gens de sa cour et de son peuple. Seulement, que le pharaon ne recoure pas de nouveau à la tromperie: qu'il ne refuse pas de laisser le peuple partir pour offrir des sacrifices au Seigneur ! Moïse sortit de chez le pharaon et il intercéda auprès du Seigneur. Le Seigneur agit selon la parole de Moïse: les mouches venimeuses s'éloignèrent du pharaon, des gens de sa cour, et de son peuple. Il n'en resta pas une seule. Mais le pharaon, cette fois encore, resta obtus: il ne laissa pas partir le peuple. Le Seigneur dit à Moïse: Va trouver le pharaon; tu lui diras: « Ainsi parle le Seigneur (YHWH), le Dieu des Hébreux: Laisse partir mon peuple, pour qu'il me serve. Si tu refuses de le laisser partir, si tu le retiens encore, la main du Seigneur sera sur tes troupeaux dans la campagne, sur les chevaux, sur les ânes, sur les chameaux, sur le gros bétail et sur le petit bétail; il y aura une peste très grave. Le Seigneur traitera différemment les troupeaux d'Israël et les troupeaux de l'Egypte: il ne mourra pas une seule bête qui appartienne aux Israélites. Le Seigneur a fixé l'échéance en disant: Demain, le Seigneur fera cela dans le pays. » Le Seigneur fit ainsi le lendemain. Tous les troupeaux de l'Egypte moururent, et il ne mourut pas une seule bête des troupeaux des Israélites. Le pharaon fit prendre des informations: pas une seule bête des troupeaux d'Israël n'était morte. Mais le pharaon resta obtus: il ne laissa pas partir le peuple. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Prenez à pleines poignées de la suie de fourneau: que Moïse la jette vers le ciel, sous les yeux du pharaon. Elle se changera en poussière sur toute l'Egypte; elle produira, dans toute l'Egypte, sur les humains et sur les bêtes, des ulcères avec éruption de pustules. Ils prirent de la suie de fourneau et se présentèrent devant le pharaon; Moïse la jeta vers le ciel, et elle produisit sur les humains et sur les bêtes des ulcères avec une éruption de pustules. Les mages ne pouvaient plus se présenter devant Moïse, à cause des ulcères; car les ulcères étaient sur les mages comme sur toute l'Egypte. Le Seigneur fit en sorte que le pharaon s'entête; il ne les écouta pas, comme le Seigneur l'avait dit à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Lève-toi de bon matin et va te poster devant le pharaon. Tu lui diras: « Ainsi parle le Seigneur (YHWH), le Dieu des Hébreux: Laisse partir mon peuple, pour qu'il me serve. Car cette fois, je vais envoyer tous mes fléaux contre toi, contre les gens de ta cour et contre ton peuple, afin que tu saches que nul n'est semblable à moi sur toute la terre. Si maintenant j'avais étendu la main et si je t'avais frappé par la peste, toi et ton peuple, tu aurais disparu de la terre. Mais si je t'ai laissé subsister, c'est afin de te faire voir ma force et pour que l'on fasse connaître mon nom par toute la terre. Si tu fais encore obstacle à mon peuple, et si tu ne le laisses pas partir, je ferai tomber demain, à cette heure-ci, une averse de grêle si terrible qu'il n'y en a pas eu de semblable en Egypte depuis le jour de sa fondation jusqu'à maintenant. Maintenant, fais mettre en sûreté tes troupeaux et tout ce qui t'appartient dans la campagne. La grêle tombera sur tous les humains et sur toutes les bêtes qui se trouveront dans la campagne et qui n'auront pas été rassemblés à la maison, et ils mourront. » Les gens de la cour du pharaon qui craignirent la parole du Seigneur mirent à l'abri dans les maisons leurs serviteurs et leurs troupeaux. Mais ceux qui ne firent pas attention à la parole du Seigneur laissèrent leurs serviteurs et leurs troupeaux dans la campagne. Le Seigneur dit à Moïse: Tends ta main vers le ciel, et qu'il tombe de la grêle dans toute l'Egypte sur les humains, sur les bêtes et sur toute l'herbe des champs en Egypte. Moïse brandit son bâton vers le ciel: le Seigneur fit retentir des coups de tonnerre et tomber la grêle, et du feu descendit sur la terre. Le Seigneur fit tomber une averse de grêle sur l'Egypte. Il y eut de la grêle, et le feu se mêlait à la grêle; elle était si terrible qu'il n'y en avait pas eu de semblable dans toute l'Egypte depuis que c'est une nation. La grêle frappa, dans toute l'Egypte, tout ce qui était dans la campagne, depuis les humains jusqu'aux bêtes; la grêle frappa aussi toute l'herbe des champs et brisa tous les arbres des champs. C'est seulement au pays de Goshen, où étaient les Israélites, qu'il n'y eut pas de grêle. Le pharaon fit appeler Moïse et Aaron et leur dit: Cette fois, j'ai péché. C'est le Seigneur (YHWH) qui est juste, c'est moi et mon peuple qui avons tort. Intercédez auprès du Seigneur (YHWH), pour qu'il n'y ait plus de coups de tonnerre divin ni de grêle; je vous laisserai partir, et on ne vous retiendra plus. Moïse lui dit: Quand je sortirai de la ville, je tendrai les mains vers le Seigneur ; les coups de tonnerre cesseront, et il n'y aura plus de grêle, afin que tu saches que la terre appartient au Seigneur. Mais je sais que, toi et les gens de ta cour, vous ne craindrez pas encore le Seigneur Dieu. – Le lin et l'orge avaient été frappés, parce que l'orge était en épis et le lin en fleur; le froment et l'épeautre n'avaient pas été frappés, parce qu'ils sont tardifs. – Moïse sortit de chez le pharaon et de la ville, et il tendit les mains vers le Seigneur ; les coups de tonnerre et la grêle cessèrent, et la pluie ne se déversa plus sur la terre. Le pharaon, voyant que la pluie, la grêle et les coups de tonnerre avaient cessé, continua de pécher et il resta obtus, lui et les gens de sa cour. Le pharaon s'entêta: il ne laissa pas partir les Israélites, comme le Seigneur l'avait dit par l'intermédiaire de Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Va trouver le pharaon, car c'est moi qui l'ai rendu obtus, lui et les gens de sa cour, pour placer mes signes au milieu d'eux. C'est aussi pour que tu racontes à ton fils et au fils de ton fils comment je me suis joué des Egyptiens, et quels signes j'ai fait apparaître chez eux. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Moïse et Aaron se rendirent auprès du pharaon; ils lui dirent: Ainsi parle le Seigneur (YHWH), le Dieu des Hébreux: Jusqu'à quand refuseras-tu de t'abaisser devant moi? Laisse partir mon peuple, pour qu'il me serve. Si tu refuses de laisser partir mon peuple, demain je ferai venir des criquets sur ton territoire. Ils couvriront le pays, et on ne pourra plus voir la terre; ils dévoreront le reste de ce qui a échappé, tout ce que vous a laissé la grêle; ils dévoreront tous les arbres qui poussent pour vous dans la campagne; ils rempliront tes maisons, les maisons de tous les gens de ta cour et les maisons de toute l'Egypte. Tes pères et les pères de tes pères n'ont rien vu de pareil depuis qu'ils sont sur cette terre, jusqu'à ce jour. Il ressortit de chez le pharaon. Les gens de la cour du pharaon lui dirent: Jusqu'à quand cet homme sera-t-il pour nous un piège? Laisse partir ces gens, et qu'ils servent le Seigneur (YHWH), leur Dieu. Ne sais-tu pas encore que l'Egypte périt? On fit revenir Moïse et Aaron auprès du pharaon: Allez, leur dit-il, servez le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Quels sont ceux qui iront? Moïse répondit: Nous irons avec nos jeunes gens et nos vieillards, nous irons avec nos fils et nos filles, avec notre petit bétail et notre gros bétail: c'est une fête du Seigneur pour nous. Il leur dit: Que le Seigneur (YHWH) soit donc avec vous quand je vous laisserai partir, vous et toutes vos familles… vous voyez bien que vous avez de mauvaises intentions! N'y comptez pas! Allez-y, je vous prie, vous, les hommes, et servez le Seigneur (YHWH), puisque c'est là ce que vous cherchez! Sur quoi on les chassa de devant le pharaon. Le Seigneur dit à Moïse: Etends ta main sur l'Egypte pour faire venir les criquets; qu'ils montent sur l'Egypte, qu'ils dévorent toute l'herbe de la terre, tout ce que la grêle a laissé. Moïse brandit son bâton sur l'Egypte; le Seigneur fit souffler un vent d'est sur le pays toute la journée et toute la nuit. Au matin, le vent d'est avait amené les criquets. Les criquets montèrent sur toute l'Egypte et se posèrent dans tout le territoire de l'Egypte; il y avait une masse de criquets telle qu'il n'y en avait jamais eu auparavant et qu'il n'y en aurait plus jamais par la suite. Ils couvrirent tout le pays, et la terre fut obscurcie; ils dévorèrent toute l'herbe de la terre et tous les fruits des arbres, tout ce qui était resté après la grêle; dans toute l'Egypte il ne resta aucune verdure aux arbres ni à l'herbe des champs. Le pharaon se hâta d'appeler Moïse et Aaron. Il leur dit: J'ai péché contre le Seigneur (YHWH), votre Dieu, et contre vous. Maintenant, je t'en prie, pardonne mon péché, cette fois encore; intercédez auprès du Seigneur (YHWH), votre Dieu, afin qu'au moins il éloigne de moi ce fléau mortel. Moïse sortit de chez le pharaon et il intercéda auprès du Seigneur. Le Seigneur fit souffler un vent d'ouest très fort qui emporta les criquets et les précipita dans la mer des Joncs; il ne resta pas un seul criquet dans tout le territoire de l'Egypte. Le Seigneur fit en sorte que le pharaon s'entête: il ne laissa pas partir les Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: Tends ta main vers le ciel; qu'il y ait des ténèbres sur l'Egypte, des ténèbres palpables. Moïse tendit sa main vers le ciel; il y eut d'épaisses ténèbres dans toute l'Egypte pendant trois jours. Les gens ne pouvaient pas se voir les uns les autres; personne ne se leva de sa place pendant trois jours. Mais tous les Israélites avaient de la lumière là où ils habitaient. Le pharaon appela Moïse et lui dit: Allez, servez le Seigneur (YHWH). Vous ne laisserez sur place que votre petit bétail et votre gros bétail; toutes vos familles pourront aller avec vous. Moïse répondit: Tu nous donneras toi-même de quoi faire les sacrifices et les holocaustes que nous offrirons au Seigneur, notre Dieu. Nos troupeaux aussi iront avec nous, il n'en restera pas même un sabot; car nous en aurons besoin pour servir le Seigneur, notre Dieu; d'ailleurs, tant que nous ne serons pas arrivés là-bas, nous ne saurons pas avec quoi nous devrons servir le Seigneur. Le Seigneur fit en sorte que le pharaon s'entête: il ne voulut pas les laisser partir. Le pharaon lui dit: Sors de chez moi! Garde-toi de reparaître en ma présence, car le jour où tu paraîtras en ma présence, tu mourras! Tu l'as dit, répliqua Moïse: je ne reparaîtrai plus en ta présence. Le Seigneur dit à Moïse: Je vais faire venir encore un fléau, un seul, sur le pharaon et sur l'Egypte. Après cela il vous laissera partir d'ici. Quand il vous laissera enfin partir, il ira jusqu'à vous chasser d'ici. Parle au peuple, je te prie: que chaque homme demande à son voisin, et chaque femme à sa voisine, des objets d'argent et des objets d'or. Le Seigneur avait donné au peuple de la grâce aux yeux des Egyptiens; Moïse lui-même était très respecté, en Egypte, par les gens de la cour du pharaon comme par le peuple. Moïse dit: Ainsi parle le Seigneur : En pleine nuit, je sortirai au milieu de l'Egypte; tous les premiers-nés en Egypte mourront, depuis le premier-né du pharaon qui est assis sur son trône jusqu'au premier-né de la servante qui travaille au moulin, ainsi que tous les premiers-nés des bêtes. Il y aura de grands cris dans toute l'Egypte, tels qu'il n'y en a jamais eu et qu'il n'y en aura jamais plus. Mais chez les Israélites, pas même un chien n'aboiera, ni contre un homme, ni contre une bête, afin que vous sachiez que le Seigneur traite différemment l'Egypte et Israël. Alors tous les gens de ta cour viendront se prosterner devant moi, en disant: Sors, toi et tout le peuple qui te suit. Après cela je sortirai. Il sortit de chez le pharaon dans une colère ardente. Le Seigneur dit à Moïse: Le pharaon ne vous écoutera pas, afin que mes prodiges se multiplient en Egypte. Moïse et Aaron firent tous ces prodiges devant le pharaon; le Seigneur fit en sorte que le pharaon s'entête: il ne laissa pas les Israélites partir de son pays. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron, en Egypte: Ce mois-ci sera pour vous le premier des mois; il sera pour vous le premier des mois de l'année. Dites à toute la communauté d'Israël: Le dixième jour de ce mois, on prendra un mouton ou une chèvre pour chaque famille, une bête par maison. Si la famille est trop peu nombreuse pour une bête, elle la prendra avec le voisin le plus proche de la maison, selon le nombre de personnes à nourrir; vous répartirez cette bête d'après ce que chacun peut manger. Ce sera une bête sans défaut, un mâle d'un an; vous pourrez prendre un agneau ou un chevreau. Vous le tiendrez en réserve jusqu'au quatorzième jour de ce mois; toute l'assemblée de la communauté d'Israël l'immolera à la tombée du soir. On prendra de son sang et on en mettra sur les deux montants et sur le linteau de la porte des maisons où on le mangera. Cette même nuit, on mangera la viande; on la mangera rôtie au feu, avec des pains sans levain et des herbes amères. Vous n'en mangerez pas à demi-cuit, ni bouilli dans l'eau; il sera rôti au feu, avec la tête, les pattes et les entrailles. Vous n'en laisserez rien jusqu'au matin; s'il en reste quelque chose le matin, vous le jetterez au feu. Voici comment vous le mangerez: une ceinture à vos reins, vos sandales aux pieds et votre bâton à la main; vous le mangerez à la hâte. C'est la Pâque du Seigneur. Cette nuit-là, je parcourrai l'Egypte et je frapperai tous les premiers-nés en Egypte, depuis les humains jusqu'aux bêtes; ainsi j'exécuterai mes jugements contre tous les dieux de l'Egypte. Je suis le Seigneur (YHWH). Le sang sera pour vous un signe sur les maisons où vous serez: lorsque je verrai le sang, je passerai sur vous, et il n'y aura pas sur vous de fléau destructeur quand je frapperai l'Egypte. Ce sera pour vous un jour d'évocation; vous le célébrerez comme une fête pour le Seigneur, vous le célébrerez comme une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations. Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Dès le premier jour, vous supprimerez le levain de vos maisons; quiconque mangera quelque chose de levé, du premier jour au septième jour, sera retranché d'Israël. Le premier jour, il y aura convocation sacrée; le septième jour, il y aura pour vous convocation sacrée. On ne fera aucun travail ces jours-là – si ce n'est de préparer la nourriture pour chacun. Vous observerez la fête des Pains sans levain, car c'est en ce jour même que j'ai fait sortir vos armées d'Egypte; vous observerez ce jour comme une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations. Le quatorzième jour du premier mois, au soir, vous mangerez des pains sans levain; vous en mangerez jusqu'au soir du vingt et unième jour. Pendant sept jours, on ne devra pas trouver de levain chez vous; quiconque mangera quelque chose de levé sera retranché de la communauté d'Israël, que ce soit un immigré ou un autochtone du pays. Vous ne mangerez rien de levé; dans tous vos lieux d'habitation, vous mangerez des pains sans levain. Moïse appela tous les anciens d'Israël et leur dit: Allez prendre du petit bétail pour vos clans, et immolez la Pâque. Vous prendrez ensuite un bouquet d'hysope, vous le tremperez dans le sang qui est dans le bassin, et vous en mettrez sur le linteau et les deux montants de la porte. Aucun de vous ne sortira de sa maison jusqu'au matin. Quand le Seigneur parcourra l'Egypte pour la frapper du fléau et qu'il verra le sang sur le linteau et sur les deux montants de la porte, le Seigneur passera; il ne laissera pas le destructeur et son fléau entrer chez vous. Vous observerez cela comme une prescription pour toi et pour tes fils, perpétuellement. Quand vous serez entrés dans le pays que le Seigneur vous donnera, selon sa parole, vous observerez ce rite. Lorsque vos fils vous demanderont: « Que signifie pour vous ce rite? », vous répondrez: C'est le sacrifice de la Pâque pour le Seigneur, qui a passé sur les maisons des Israélites en Egypte; lorsqu'il a frappé l'Egypte du fléau, il a délivré nos maisons. Le peuple s'inclina et se prosterna. Les Israélites s'en allèrent; ils firent exactement ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse et à Aaron. Ainsi firent-ils. En pleine nuit, le Seigneur frappa tout premier-né en Egypte, depuis le premier-né du pharaon qui était assis sur son trône jusqu'au premier-né du captif dans son cachot, ainsi que tous les premiers-nés des bêtes. Le pharaon se leva de nuit, lui, tous les gens de sa cour et toute l'Egypte; il y eut de grands cris en Egypte, car il n'y avait pas de maison où il n'y eût un mort. Il appela de nuit Moïse et Aaron, et il leur dit: Sortez du milieu de mon peuple, vous et les Israélites. Allez, servez le Seigneur, comme vous l'avez dit. Prenez aussi votre petit bétail et votre gros bétail, comme vous l'avez dit; allez, et bénissez-moi! L'Egypte pressait le peuple; ils avaient hâte de les faire partir du pays, car ils disaient: Nous allons tous mourir! Le peuple emporta sa pâte avant qu'elle soit levée. Leurs pétrins étaient enveloppés dans leurs vêtements, sur leurs épaules. Les Israélites firent ce que Moïse avait dit: ils demandèrent aux Egyptiens des objets d'argent, des objets d'or et des vêtements. Le Seigneur donna au peuple de la grâce aux yeux des Egyptiens: ceux-ci accédèrent à leur demande. Ainsi ils dépouillèrent l'Egypte. Les Israélites partirent de Ramsès pour Soukkoth, une infanterie d'environ six cent mille hommes, sans compter les familles. Une importante population mêlée monta aussi avec eux, avec des troupeaux considérables de petit bétail et de gros bétail. Ils firent des galettes cuites sans levain avec la pâte qu'ils avaient emportée d'Egypte et qui n'était pas levée; car ils avaient été chassés d'Egypte sans pouvoir s'attarder pour se faire des provisions. Les Israélites avaient habité quatre cent trente ans en Egypte. Au bout de quatre cent trente ans, ce jour même, toutes les armées du Seigneur sortirent d'Egypte. Ce fut une nuit de veille pour le Seigneur, parce qu'il les fit sortir d'Egypte; pour tous les Israélites, dans toutes leurs générations, c'est une nuit de veille pour le Seigneur. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Voici la prescription au sujet de la Pâque: Aucun étranger n'en mangera. Tu circonciras tout esclave acheté à prix d'argent; alors il en mangera. Le résident temporaire et le salarié n'en mangeront pas. On la mangera dans la maison même; vous n'emporterez pas de viande hors de la maison, et vous n'en briserez aucun os. Toute la communauté d'Israël la célébrera. Si un immigré qui séjourne chez toi veut célébrer la Pâque pour le Seigneur, tout mâle chez lui devra être circoncis; alors il se présentera pour la célébrer et il sera comme l'autochtone; mais aucun incirconcis n'en mangera. Il y aura une même loi pour l'autochtone et pour l'immigré qui séjourne au milieu de vous. Tous les Israélites firent exactement ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse et à Aaron. Ainsi firent-ils. Ce jour même, le Seigneur fit sortir d'Egypte les Israélites, rangés en armées. Le Seigneur dit à Moïse: Consacre-moi tout premier-né, tant des humains que des bêtes, quiconque est né le premier de sa mère chez les Israélites; il m'appartient. Moïse dit au peuple: Souvenez-vous de ce jour où vous êtes sortis de l'Egypte, de la maison des esclaves; car c'est à la force de la main que le Seigneur vous en a fait sortir. On ne mangera rien de levé. Vous sortez aujourd'hui, au mois des épis. Quand le Seigneur t'aura fait entrer dans le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Hivvites et des Jébusites, ce pays ruisselant de lait et de miel qu'il a juré à tes pères de te donner, tu accompliras ce rite ce même mois. Pendant sept jours, tu mangeras des pains sans levain; et le septième jour, il y aura une fête pour le Seigneur. On mangera des pains sans levain pendant les sept jours; on ne devra voir chez toi rien de levé, on ne devra pas voir chez toi de levain, dans tout ton territoire. Ce jour-là tu diras à ton fils: « C'est à cause de ce que le Seigneur a fait pour moi lorsque je suis sorti d'Egypte. » Ce sera pour toi un signe sur ta main et un rappel entre tes yeux, de sorte que la loi du Seigneur soit dans ta bouche; car c'est d'une main forte que le Seigneur t'a fait sortir d'Egypte. Tu observeras cette prescription en son temps fixé, chaque année. Quand le Seigneur t'aura fait entrer dans le pays des Cananéens, comme il te l'a juré à toi et à tes pères, et qu'il te l'aura donné, tu feras passer pour le Seigneur tout enfant né le premier de sa mère, ainsi que toute première portée de tes bêtes: les mâles appartiennent au Seigneur. Tu dégageras tout ânon né le premier de sa mère en le remplaçant par un mouton ou une chèvre; et si tu ne le dégages pas, tu lui briseras la nuque. Tu dégageras aussi tout premier-né humain parmi tes fils. Lorsque demain ton fils te demandera: « Que signifie cela? », tu lui répondras: « A la force de la main, le Seigneur nous a fait sortir de l'Egypte, de la maison des esclaves; comme le pharaon refusait obstinément de nous laisser partir, le Seigneur a tué tous les premiers-nés en Egypte, depuis les premiers-nés des humains jusqu'aux premiers-nés des bêtes. Voilà pourquoi j'offre en sacrifice au Seigneur tout mâle né le premier de sa mère, et je dégage tout premier-né parmi mes fils. » Ce sera un signe sur ta main et un fronteau entre tes yeux; car c'est à la force de la main que le Seigneur nous a fait sortir d'Egypte. Lorsque le pharaon laissa partir le peuple, Dieu ne le conduisit pas par le chemin du pays des Philistins, qui était pourtant le plus proche; car Dieu disait: Le peuple pourrait avoir du regret en voyant la guerre et retourner en Egypte. Mais Dieu fit prendre au peuple le chemin du désert, par la mer des Joncs. Les Israélites montèrent d'Egypte en ordre de bataille. Moïse prit avec lui les ossements de Joseph; car Joseph avait fait prêter serment aux fils d'Israël, en disant: Quand Dieu interviendra en votre faveur, vous emporterez d'ici mes ossements avec vous. Ils partirent de Soukkoth et campèrent à Etam, à l'extrémité du désert. Le Seigneur marchait devant eux, le jour dans une colonne de nuée pour les conduire sur le chemin et la nuit dans une colonne de feu pour les éclairer, afin qu'ils puissent marcher de jour comme de nuit. La colonne de nuée ne se retirait pas de devant le peuple pendant le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; qu'ils reviennent et qu'ils campent devant Pi-Hiroth, entre Migdol et la mer, en face de Baal-Tsephôn. C'est devant cet endroit que vous camperez, près de la mer. Le pharaon dira des Israélites: « Ils errent dans le pays, en pleine confusion; le désert s'est refermé sur eux! » Je ferai en sorte que le pharaon s'entête; il les poursuivra, mais je me glorifierai au moyen du pharaon et de toute son armée, et les Egyptiens sauront que je suis le Seigneur (YHWH). Ainsi firent-ils. On dit au roi d'Egypte que le peuple avait pris la fuite. Alors les sentiments du pharaon et des gens de sa cour changèrent à l'égard du peuple. Ils dirent: Qu'avons-nous fait en laissant partir Israël, alors qu'il était à notre service? Le pharaon attela son char et prit son peuple avec lui. Il prit six cents chars d'élite, tous les chars de l'Egypte; sur chacun d'eux il y avait un équipage de trois hommes. Le Seigneur fit en sorte que le pharaon, le roi d'Egypte, s'entête: il poursuivit les Israélites, alors que les Israélites étaient sortis librement. Les Egyptiens les poursuivirent; tous les chevaux et les chars du pharaon, ses attelages et son armée, les atteignirent alors qu'ils campaient près de la mer, vers Pi-Hiroth, en face de Baal-Tsephôn. Le pharaon approchait. Les Israélites levèrent les yeux et virent que les Egyptiens s'étaient lancés à leur poursuite. Les Israélites eurent très peur, et ils crièrent vers le Seigneur. Ils dirent à Moïse: N'y avait-il pas assez de tombeaux en Egypte, que tu nous aies emmenés mourir au désert? Que nous as-tu fait en nous faisant sortir d'Egypte? N'est-ce pas là ce que nous te disions en Egypte: « Laisse-nous servir l'Egypte, car mieux vaut pour nous servir l'Egypte que de mourir au désert! » Moïse répondit au peuple: N'ayez pas peur, tenez-vous debout, et regardez le salut que le Seigneur va vous accorder aujourd'hui; car les Egyptiens que vous voyez aujourd'hui, vous ne les verrez jamais plus. Le Seigneur combattra pour vous, et vous, vous garderez le silence. Le Seigneur dit à Moïse: Pourquoi cries-tu vers moi? Parle aux Israélites, et qu'ils partent. Toi, lève ton bâton, étends ta main sur la mer et fends-la; les Israélites entreront au milieu de la mer, sur la terre ferme. Quant à moi, je fais en sorte que les Egyptiens s'entêtent, pour qu'ils y entrent derrière eux; je me glorifierai au moyen du pharaon et de toute son armée, de ses chars et de ses attelages; ainsi les Egyptiens sauront que je suis le Seigneur (YHWH), quand je me serai glorifié au moyen du pharaon, de ses chars et de ses attelages. Le messager de Dieu qui allait devant les troupes d'Israël partit et alla derrière eux; et la colonne de nuée partit de devant eux et se tint derrière eux. Elle vint entre les troupes de l'Egypte et les troupes d'Israël – elle était nuée et ténèbres, et elle éclairait la nuit. Ils ne s'approchèrent pas les uns des autres pendant toute la nuit. Alors Moïse étendit sa main sur la mer; le Seigneur refoula la mer toute la nuit par un puissant vent d'est; il mit la mer à sec, et les eaux se fendirent. Les Israélites entrèrent au milieu de la mer, sur la terre ferme; les eaux étaient pour eux une muraille à leur droite et à leur gauche. Les Egyptiens les poursuivirent. Tous les chevaux du pharaon, ses chars et ses attelages, entrèrent après eux au milieu de la mer. Pendant la veille du matin, le Seigneur regarda les troupes de l'Egypte depuis la colonne de feu et de nuée, et il frappa de panique les troupes de l'Egypte. Il enleva les roues de leurs chars: ils ne les conduisaient plus qu'avec difficulté. Les Egyptiens dirent alors: Fuyons pour échapper à Israël, car c'est le Seigneur (YHWH) qui combat l'Egypte pour eux! Le Seigneur dit à Moïse: Etends ta main sur la mer; les eaux reviendront sur les Egyptiens, sur leurs chars et sur leurs attelages. Moïse étendit sa main sur la mer; vers le matin, la mer revint à sa place habituelle; les Egyptiens s'enfuirent à son approche, et le Seigneur se débarrassa des Egyptiens au milieu de la mer. Les eaux revinrent et recouvrirent les chars, les attelages et toute l'armée du pharaon qui étaient entrés dans la mer derrière les Israélites; il n'en resta pas même un seul. Mais les Israélites marchèrent sur la terre ferme au milieu de la mer; les eaux étaient pour eux une muraille à leur droite et à leur gauche. Ce jour-là, le Seigneur sauva Israël de la main des Egyptiens; Israël vit les Egyptiens morts sur le rivage de la mer. Israël vit par quelle main puissante le Seigneur avait agi contre l'Egypte, et le peuple craignit le Seigneur. Ils mirent leur foi dans le Seigneur et en Moïse, son serviteur. Alors Moïse et les Israélites chantèrent pour le Seigneur : Je chanterai pour le Seigneur, car il a montré sa souveraineté; il a jeté dans la mer le cheval et son cavalier. Le Seigneur (Yah) est ma force et ma puissance, il a été pour moi le salut. C'est mon Dieu: je veux lui rendre hommage. C'est le Dieu de mon père: je l'exalterai. Le Seigneur est un guerrier. Son nom, c'est le Seigneur (YHWH). Il a précipité dans la mer les chars du pharaon et son armée; ses équipages d'élite ont été submergés par la mer des Joncs. Les abîmes les ont recouverts: ils sont descendus dans les profondeurs, comme une pierre. Ta main droite, Seigneur, est magnifiée par sa vigueur! Ta main droite, Seigneur, a écrasé l'ennemi! Par la grandeur de ta majesté tu renverses ceux qui se dressent contre toi; tu déchaînes l'ardeur de ta colère: elle les dévore comme du chaume. Au souffle de tes narines, les eaux se sont amoncelées, les courants se sont arrêtés comme une masse, les abîmes se sont durcis au cœur de la mer. L'ennemi disait: « Je poursuivrai, j'atteindrai, je partagerai le butin; je m'en repaîtrai, je tirerai l'épée, ma main s'en emparera! » Tu as soufflé: la mer les a recouverts; ils se sont enfoncés comme du plomb dans les eaux magnifiques. Qui est comme toi parmi les dieux, Seigneur (YHWH)? Qui est comme toi magnifique en sainteté, redoutable et digne de louanges, toi qui fais des choses étonnantes? Tu as étendu la main droite: la terre les a engloutis. Par ta fidélité tu as conduit ce peuple dont tu as assuré la rédemption; par ta puissance tu le diriges vers ton domaine sacré. Les peuples l'ont appris: ils tremblent; les douleurs de l'accouchement ont saisi les habitants de la Philistie; les chefs d'Edom sont saisis d'épouvante; un frisson s'empare des puissants de Moab; tous les habitants de Canaan ont défailli. La terreur, la frayeur s'abat sur eux; par la grandeur de ton bras ils deviennent muets comme une pierre, jusqu'à ce que ton peuple soit passé, Seigneur ; jusqu'à ce qu'il soit passé, le peuple que tu as acquis. Tu les amèneras et tu les planteras dans la montagne de ton patrimoine, au lieu que tu as préparé pour y habiter, Seigneur ; au sanctuaire, Seigneur, que tes mains ont établi. Le Seigneur est roi pour toujours, à jamais. Car les chevaux du pharaon, ses chars et ses attelages, sont entrés dans la mer, et le Seigneur a ramené sur eux les eaux de la mer; mais les Israélites ont marché sur la terre ferme au milieu de la mer. Miriam, la prophétesse, sœur d'Aaron, prit le tambourin, et toutes les femmes sortirent derrière elle, avec des tambourins et des danses. Miriam répondait: Chantez pour le Seigneur, car il a montré sa souveraineté; il a jeté dans la mer le cheval et son cavalier. Moïse fit partir Israël de la mer des Joncs; ils prirent la direction du désert de Shour; ils firent trois journées de marche dans le désert, ils ne trouvèrent pas d'eau. Ils arrivèrent à Mara; mais ils ne purent pas boire l'eau de Mara, parce qu'elle était amère. C'est pourquoi on l'a appelée du nom de Mara (« Amère »). Le peuple se mit à maugréer contre Moïse, en disant: Qu'allons-nous boire? Il cria vers le Seigneur. Le Seigneur lui indiqua un certain bois, qu'il jeta dans l'eau: l'eau devint douce. C'est là qu'il donna au peuple des prescriptions et des règles; c'est là aussi qu'il le mit à l'épreuve. Il dit: Si vraiment tu écoutes le Seigneur, ton Dieu, si tu fais ce qui lui convient, si tu prêtes l'oreille à ses commandements et si tu observes toutes ses prescriptions, je ne t'infligerai aucune des maladies que j'ai infligées à l'Egypte: c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui te guéris. Ils arrivèrent à Elim, où il y avait douze sources et soixante-dix palmiers. Ils campèrent là, près de l'eau. Toute la communauté des Israélites partit d'Elim; ils arrivèrent au désert de Sîn, qui est entre Elim et le Sinaï, le quinzième jour du deuxième mois à compter de leur sortie d'Egypte. Alors toute la communauté des Israélites se mit à maugréer, dans le désert, contre Moïse et Aaron. Les Israélites leur dirent: Ah! si nous étions morts de la main du Seigneur en Egypte, quand nous étions assis près des marmites de viande, quand nous mangions du pain à satiété! C'est pour faire mourir de faim toute cette assemblée que vous nous avez fait sortir dans ce désert! Le Seigneur dit à Moïse: Je vais faire pleuvoir pour vous du pain depuis le ciel. Le peuple sortira pour en recueillir chaque jour la quantité nécessaire; ainsi je le mettrai à l'épreuve pour voir s'il suit ou non ma loi. Le sixième jour, lorsqu'ils prépareront ce qu'ils auront apporté, il y en aura deux fois plus que ce qu'ils recueillent jour après jour. Moïse et Aaron dirent à tous les Israélites: Ce soir, vous saurez que c'est le Seigneur (YHWH) qui vous a fait sortir d'Egypte, et au matin vous verrez la gloire du Seigneur, parce qu'il vous a entendus maugréer contre le Seigneur ; nous, en effet, que sommes-nous, pour que vous maugréiez contre nous? Moïse dit: Le Seigneur vous donnera ce soir de la viande à manger, et au matin du pain à satiété; le Seigneur vous a entendus maugréer contre lui. Nous, en effet, que sommes-nous? Ce n'est pas contre nous que vous maugréez, c'est contre le Seigneur ! Moïse dit à Aaron: Dis à toute la communauté des Israélites: Présentez-vous devant le Seigneur, car il vous a entendus maugréer. Tandis qu'Aaron parlait à toute la communauté des Israélites, ils se tournèrent vers le désert, et la gloire du Seigneur apparut dans la nuée. Le Seigneur dit à Moïse: J'ai entendu les Israélites maugréer. Dis-leur: A la tombée du soir vous mangerez de la viande, et au matin vous vous rassasierez de pain; ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Le soir, des cailles montèrent et couvrirent le camp; et au matin il y eut autour du camp une couche de rosée. Quand cette couche de rosée se leva, le désert était recouvert de quelque chose de menu, de granuleux – quelque chose de menu, comme le givre sur la terre. Les Israélites regardèrent et se dirent l'un à l'autre: Qu'est-ce que c'est? – Car ils ne savaient pas ce que c'était. Moïse leur dit: C'est le pain que le Seigneur vous donne à manger. Voici ce que le Seigneur a ordonné: que chacun en recueille ce dont il a besoin, un omer par tête, selon le nombre de personnes à nourrir; chacun en prendra pour ceux qui sont dans sa tente. Les Israélites firent ainsi; ils en recueillirent les uns plus, les autres moins. On mesurait ensuite avec l'omer; celui qui en avait plus n'avait rien de trop, celui qui en avait moins n'en manquait pas. Chacun recueillait ce dont il avait besoin. Moïse leur dit: Que personne n'en laisse jusqu'au matin. Mais ils n'écoutèrent pas Moïse: il y eut des gens qui en laissèrent jusqu'au matin; il s'y mit des vers, et cela devint une puanteur. Moïse s'irrita contre ces gens. Tous les matins, chacun recueillait ce dont il avait besoin; et quand le soleil commençait à chauffer, cela fondait. Le sixième jour, ils en recueillirent le double, deux omers pour chacun. Tous les princes de la communauté vinrent le dire à Moïse. Moïse leur répondit: C'est ce que le Seigneur a dit. Demain, c'est un repos sabbatique, un sabbat consacré au Seigneur ; faites cuire ce que vous avez à faire cuire, faites bouillir ce que vous avez à faire bouillir, et tout le surplus, laissez-le en réserve jusqu'au matin. Ils le laissèrent jusqu'au matin, comme Moïse l'avait ordonné; cela ne devint pas une puanteur, on n'y trouva pas de vers. Moïse dit: Mangez-le aujourd'hui; car aujourd'hui, c'est un sabbat pour le Seigneur ; aujourd'hui, vous n'en trouverez pas dans la campagne. Pendant six jours vous en recueillerez; mais le septième jour, c'est le sabbat; il n'y en aura pas. Le septième jour, des gens sortirent pour en recueillir, mais ils n'en trouvèrent pas. Alors le Seigneur dit à Moïse: Jusqu'à quand refuserez-vous d'observer mes commandements et mes lois? Regardez: si le Seigneur vous a donné le sabbat, il vous donne aussi au sixième jour de quoi manger pour deux jours. Que chacun de vous reste donc où il est; que personne ne sorte de chez lui le septième jour. Ainsi le peuple fit sabbat le septième jour. La maison d'Israël appela du nom de manne cette nourriture, qui ressemblait à de la graine de coriandre; elle était blanche et elle avait le goût d'un gâteau au miel. Moïse dit: Voici ce que le Seigneur a ordonné: Qu'un plein omer en soit conservé pour toutes vos générations, afin qu'elles voient le pain que je vous ai fait manger dans le désert, quand je vous ai fait sortir d'Egypte. Moïse dit à Aaron: Prends une urne, mets-y un plein omer de manne et dépose-la devant le Seigneur, afin qu'elle soit conservée pour toutes vos générations. Comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse, Aaron la déposa devant le Témoignage, afin qu'elle y soit conservée. Les Israélites ont mangé la manne pendant quarante ans, jusqu'à leur arrivée dans un pays habité; ils ont mangé la manne jusqu'à leur arrivée à la limite de Canaan. L'omer, c'est le dixième de l'épha. Toute la communauté des Israélites partit du désert de Sîn pour ses étapes, sur l'ordre du Seigneur ; ils campèrent à Rephidim, mais il n'y avait pas d'eau à boire pour le peuple. Alors le peuple chercha querelle à Moïse. Ils dirent: Donnez-nous de l'eau à boire. Moïse leur répondit: Pourquoi me cherchez-vous querelle? Pourquoi provoquez-vous le Seigneur ? Là, le peuple avait soif, le peuple maugréait contre Moïse. Il disait: Pourquoi donc nous as-tu fait monter d'Egypte, si tu nous fais mourir de soif, moi, mes fils et mes troupeaux? Moïse cria vers le Seigneur : Que dois-je faire pour ce peuple? Encore un peu, et ils me lapideront! Le Seigneur dit à Moïse: Passe devant le peuple et prends avec toi des anciens d'Israël; prends aussi ton bâton, avec lequel tu as frappé le Nil, et tu t'avanceras. Quant à moi, je me tiens là, devant toi, sur le rocher, en Horeb; tu frapperas le rocher, il en sortira de l'eau, et le peuple boira. Moïse fit ainsi, sous les yeux des anciens d'Israël. Il appela ce lieu du nom de Massa (« Provocation ») et Meriba (« Querelle »), parce que les Israélites avaient cherché querelle, et parce qu'ils avaient provoqué le Seigneur, en disant: Le Seigneur est-il parmi nous ou non? A Rephidim, Amalec vint faire la guerre à Israël. Alors Moïse dit à Josué: Choisis-nous des hommes, sors et combats Amalec; demain je me tiendrai sur le sommet de la colline, le bâton de Dieu à la main. Josué fit ce que Moïse lui avait dit pour combattre Amalec. Moïse, Aaron et Hour montèrent au sommet de la colline. Lorsque Moïse élevait sa main, Israël était le plus fort; lorsqu'il reposait sa main, Amalec était le plus fort. Comme les mains de Moïse se faisaient lourdes, ils prirent une pierre qu'ils placèrent sous lui, et il s'assit dessus. Aaron et Hour soutenaient ses mains, l'un d'un côté, l'autre de l'autre; ainsi ses mains restèrent fermes jusqu'au coucher du soleil. Josué vainquit Amalec et son peuple au fil de l'épée. Le Seigneur dit à Moïse: Ecris cela dans le livre, pour qu'on s'en souvienne, et dis bien à Josué que j'effacerai le souvenir d'Amalec de dessous le ciel. Moïse bâtit un autel et l'appela du nom d'Adonaï-Nissi (« YHWH est mon étendard »). Il dit: Parce qu'une main s'est levée contre le trône du Seigneur (Yah), il y aura guerre pour le Seigneur contre Amalec, de génération en génération. Jéthro, prêtre de Madiân, beau-père de Moïse, apprit tout ce que Dieu avait fait pour Moïse et pour Israël, son peuple, à savoir que le Seigneur avait fait sortir Israël d'Egypte. Jéthro, beau-père de Moïse, prit Séphora, femme de Moïse, qui avait été renvoyée, ainsi que ses deux fils; l'un se nommait Guershom (« Immigré »), car il avait dit: Je suis un immigré dans un pays étranger; l'autre se nommait Eliézer (« Mon Dieu est un secours »), car il avait dit: Le Dieu de mon père est venu à mon secours et m'a délivré de l'épée du pharaon. Jéthro, beau-père de Moïse, avec les fils et la femme de Moïse, vint le trouver au désert, là où il campait, à la montagne de Dieu. Il dit à Moïse: Moi, Jéthro, ton beau-père, je viens te trouver avec ta femme, accompagnée de ses deux fils. Moïse sortit à la rencontre de son beau-père, se prosterna et l'embrassa. Ils se demandèrent l'un à l'autre comment ils allaient, puis ils entrèrent sous la tente. Moïse raconta à son beau-père tout ce que le Seigneur avait fait au pharaon et à l'Egypte à cause d'Israël, ainsi que toutes les choses pénibles qui les avaient atteints en chemin et dont le Seigneur les avait délivrés. Jéthro se réjouit de tout le bien que le Seigneur avait fait à Israël, et de ce qu'il l'avait délivré de la main des Egyptiens. Jéthro dit: Béni soit le Seigneur, qui vous a délivrés de la main des Egyptiens et de la main du pharaon, qui a délivré le peuple de la main des Egyptiens – je sais maintenant que le Seigneur (YHWH) est plus grand que tous les dieux – et cela, alors que les Egyptiens les maltraitaient avec arrogance! Jéthro, beau-père de Moïse, prit un holocauste et des sacrifices pour Dieu. Aaron et tous les anciens d'Israël vinrent manger devant Dieu avec le beau-père de Moïse. Le lendemain, Moïse s'assit pour juger le peuple; le peuple se tint debout devant Moïse du matin au soir. Le beau-père de Moïse vit tout ce qu'il faisait pour le peuple, et il dit: Que fais-tu là pour ce peuple? Pourquoi es-tu assis là tout seul, et pourquoi tout le peuple se tient-il debout devant toi du matin au soir? Moïse répondit à son beau-père: C'est que le peuple vient à moi pour consulter Dieu. Quand il y a un litige, on vient devant moi; je fais office de juge entre les deux parties et je fais connaître les prescriptions de Dieu et ses lois. Le beau-père de Moïse lui dit: Ce que tu fais n'est pas bien. Tu t'épuiseras, toi comme ce peuple qui est avec toi: la tâche est trop lourde pour toi; tu ne pourras pas l'accomplir tout seul. Maintenant, écoute-moi; je vais te donner un conseil, et que Dieu soit avec toi! Représente le peuple auprès de Dieu et porte toi-même les affaires devant Dieu. Explique-leur les prescriptions et les lois; fais-leur connaître la voie qu'ils doivent suivre et ce qu'ils doivent faire. Toi, discerne parmi tout le peuple des hommes de valeur, craignant Dieu, des hommes loyaux qui détestent le gain malhonnête; nomme-les chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix. Qu'ils jugent le peuple en tout temps; qu'ils portent devant toi toute affaire importante, et qu'ils jugent eux-mêmes les affaires secondaires. Allège ta charge, et qu'ils la portent avec toi. Si tu fais cela, et que Dieu te donne des ordres, tu pourras tenir bon, et tout ce peuple parviendra sain et sauf à son lieu. Moïse écouta son beau-père; il fit tout ce qu'il avait dit. Moïse choisit des hommes de valeur dans tout Israël et les plaça à la tête du peuple comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante et chefs de dix. Ils jugeaient le peuple en tout temps; ils portaient devant Moïse les affaires difficiles et jugeaient eux-mêmes toutes les affaires secondaires. Moïse laissa partir son beau-père, qui s'en alla dans son pays. Le troisième mois à compter de leur sortie d'Egypte, jour pour jour, les Israélites arrivèrent au désert du Sinaï. Partis de Rephidim, ils arrivèrent au désert du Sinaï et campèrent dans le désert; Israël campa là, en face de la montagne. Moïse monta vers Dieu; le Seigneur l'appela de la montagne et lui dit: Voici ce que tu diras à la maison de Jacob, ce que tu annonceras aux Israélites: Vous avez vu vous-mêmes ce que j'ai fait à l'Egypte: je vous ai portés sur des ailes d'aigle et je vous ai fait venir à moi. Maintenant, si vous m'écoutez et si vous gardez mon alliance, vous serez mon bien propre parmi tous les peuples – car toute la terre m'appartient. Quant à vous, vous serez pour moi un royaume de prêtres et une nation sainte. Voilà ce que tu diras aux Israélites. Moïse vint appeler les anciens du peuple et leur exposa toutes ces paroles, comme le Seigneur le lui avait ordonné. Tout le peuple répondit ensemble: Tout ce que le Seigneur a dit, nous le ferons. Moïse répéta au Seigneur les paroles du peuple. Le Seigneur dit à Moïse: Je viens à toi dans la nuée épaisse, afin que le peuple entende quand je te parlerai et qu'il mette pour toujours sa foi en toi. Moïse rapporta au Seigneur les paroles du peuple. Le Seigneur dit à Moïse: Va vers le peuple; consacre-le, aujourd'hui et demain; qu'ils lavent leurs vêtements. Qu'ils soient prêts pour le troisième jour; car le troisième jour le Seigneur descendra, sous les yeux de tout le peuple, sur le mont Sinaï. Tu fixeras au peuple des limites tout autour, en disant: Gardez-vous de monter dans la montagne ou d'en toucher le bord. Quiconque touchera la montagne sera mis à mort. Celui-là, on ne portera pas la main sur lui, mais on le lapidera, ou bien on le criblera de flèches: que ce soit une bête ou un homme, il ne restera pas en vie. Quand la corne de bélier retentira, ceux-ci monteront dans la montagne. Moïse descendit de la montagne vers le peuple; il consacra le peuple, et ils lavèrent leurs vêtements. Il dit au peuple: Soyez prêts dans trois jours; ne vous approchez pas d'une femme. Le troisième jour, au matin, il y eut des coups de tonnerre, des éclairs et une épaisse nuée sur la montagne, avec un fort son de trompe; tout le peuple qui était dans le camp se mit à trembler. Moïse fit sortir le peuple du camp à la rencontre de Dieu; ils se tinrent debout au bas de la montagne. Le mont Sinaï était tout en fumée, parce que le Seigneur y était descendu dans le feu; sa fumée montait comme celle d'un fourneau, et toute la montagne tremblait avec violence. Le son de la trompe se faisait de plus en plus fort. Moïse parlait, et Dieu lui répondait. Ainsi le Seigneur descendit sur le mont Sinaï, au sommet de la montagne; le Seigneur appela Moïse au sommet de la montagne, et Moïse monta. Le Seigneur dit à Moïse: Descends, avertis le peuple, de peur qu'il ne se précipite vers le Seigneur pour regarder, et qu'il n'en tombe un grand nombre. Que les prêtres qui s'approchent du Seigneur se consacrent aussi, de peur que le Seigneur ne cause des pertes dans leurs rangs. Moïse dit au Seigneur : Le peuple ne pourra pas monter au mont Sinaï, car tu nous as toi-même avertis, en disant: « Fixe des limites à la montagne et consacre-la. » Le Seigneur lui dit: Va, descends; tu monteras ensuite avec Aaron; mais que les prêtres et le peuple ne se précipitent pas pour monter vers le Seigneur, de peur qu'il ne cause des pertes dans leurs rangs. Moïse descendit vers le peuple et lui parla. Alors Dieu prononça toutes ces paroles: Je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu; c'est moi qui t'ai fait sortir de l'Egypte, de la maison des esclaves. Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi. Tu ne te feras pas de statue, ni aucune forme de ce qui est dans le ciel, en haut, de ce qui est sur la terre, en bas, ou de ce qui est au-dessous de la terre, dans les eaux. Tu ne te prosterneras pas devant ces choses-là et tu ne les serviras pas; car moi, le Seigneur (YHWH), ton Dieu, je suis un Dieu à la passion jalouse, qui fais rendre des comptes aux fils pour la faute des pères, jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me détestent, mais qui agis avec fidélité jusqu'à la millième génération envers ceux qui m'aiment et qui observent mes commandements. Tu n'invoqueras pas le nom du Seigneur (YHWH), ton Dieu, pour tromper: le Seigneur ne tiendra pas pour innocent celui qui invoquera son nom pour tromper. Souviens-toi du sabbat, pour en faire un jour sacré. Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour, c'est un sabbat pour le Seigneur, ton Dieu: tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni tes bêtes, ni les immigrés qui sont dans tes villes. Car en six jours le Seigneur a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, et il s'est reposé le septième jour. C'est pourquoi le Seigneur a béni le sabbat et en a fait un jour sacré. Honore ton père et ta mère, afin que tes jours se prolongent sur la terre que le Seigneur, ton Dieu, te donne. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui appartient à ton prochain. Tout le peuple voyait: les coups de tonnerre, les éclairs, le son de la trompe, la montagne fumante. Le peuple vit; ils tremblèrent et se tinrent à distance. Ils dirent à Moïse: Parle-nous toi-même, et nous écouterons; mais que Dieu ne nous parle pas, de peur que nous ne mourions. Moïse dit au peuple: N'ayez pas peur; c'est pour vous mettre à l'épreuve que Dieu est venu; c'est pour que vous ayez la crainte de lui, afin que vous ne péchiez pas. Le peuple se tenait à distance; mais Moïse s'approcha de l'obscurité épaisse où était Dieu. Le Seigneur dit à Moïse: Tu parleras ainsi aux Israélites: Vous avez vu que je vous ai parlé depuis le ciel. Vous ne ferez pas à côté de moi des dieux d'argent ni des dieux d'or; vous n'en ferez pas pour vous. Tu me feras un autel de terre, sur lequel tu offriras tes holocaustes, tes sacrifices de paix, ton petit bétail et ton gros bétail. En tout lieu où j'évoquerai mon nom, je viendrai à toi et je te bénirai. Si tu fais un autel de pierre, tu ne le bâtiras pas en pierres taillées: en passant ton outil sur la pierre, tu la profanerais. Tu ne monteras pas à mon autel par des marches, afin que ta nudité ne soit pas exposée. Voici les règles que tu placeras devant eux: Lorsque tu achètes un esclave hébreu, il servira six années; la septième, il sortira libre, sans rien payer. S'il est entré seul, il sortira seul; s'il avait une femme, sa femme sortira avec lui. Si c'est son maître qui lui a donné une femme, et qu'elle lui ait donné des fils ou des filles, la femme et ses enfants appartiendront à son maître: il sortira seul. Si l'esclave dit: « J'aime mon maître, ma femme et mes fils, je ne veux pas sortir libre », alors son maître le fera approcher de Dieu; il le fera approcher du battant ou du montant de la porte. Son maître lui percera l'oreille avec un poinçon, et l'esclave sera pour toujours à son service. Lorsqu'un homme vend sa fille pour qu'elle soit servante, elle ne sortira pas comme sortent les esclaves. Si elle ne plaît pas à son maître, alors qu'il se l'était destinée, il fera en sorte qu'elle soit dégagée; mais il n'aura pas le droit de la vendre à un peuple étranger, après l'avoir trahie. S'il la destine à son fils, il agira envers elle selon le droit des filles. S'il prend une autre femme, il ne diminuera en rien la nourriture, le vêtement et le droit conjugal de la première. S'il ne fait pas pour elle ces trois choses, elle pourra sortir sans rien payer, sans verser d'argent. Celui qui frappe un homme mortellement sera mis à mort. S'il ne l'a pas traqué, et que Dieu l'ait fait tomber sous sa main, je te fixerai un lieu où il pourra s'enfuir. Mais lorsque quelqu'un agit avec arrogance contre son prochain pour le tuer par ruse, tu l'arracheras même de mon autel pour le mettre à mort. Celui qui frappe son père ou sa mère sera mis à mort. Celui qui enlève un homme – qu'il l'ait vendu ou qu'on le retrouve entre ses mains – sera mis à mort. Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort. Lorsque des hommes se querellent, que l'un d'eux frappe son prochain avec une pierre ou avec le poing, et que l'autre ne meurt pas mais doit rester alité, s'il peut ensuite se lever et se promener dehors avec une canne, celui qui l'aura frappé sera quitte. Seulement, il le dédommagera de son interruption de travail et le fera soigner jusqu'à sa guérison. Lorsqu'un homme frappe son esclave ou sa servante avec un bâton, si l'esclave ou la servante meurt sous sa main, celui-ci sera vengé. Mais s'il survit un jour ou deux, il ne sera pas vengé, car c'est son argent. Lorsque des hommes se querellent, heurtent une femme enceinte et que son enfant sort, sans autre accident, ils seront condamnés à une amende fixée par le mari de la femme, sur l'avis d'arbitres. Mais s'il y a accident, tu donneras vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, meurtrissure pour meurtrissure. Lorsqu'un homme frappe l'œil de son esclave ou de sa servante et lui fait perdre son œil, il le renverra libre, pour son œil. S'il fait tomber une dent à son esclave ou à sa servante, il le renverra libre, pour sa dent. Lorsqu'un bœuf donne un coup de corne mortel à un homme ou à une femme, le bœuf sera lapidé, sa viande ne sera pas mangée, et le propriétaire du bœuf sera quitte. Mais si le bœuf avait l'habitude de donner des coups de corne, qu'on en ait averti le propriétaire et que celui-ci ne l'ait pas surveillé, le bœuf sera lapidé, dans le cas où il provoquerait la mort d'un homme ou d'une femme, et son propriétaire aussi sera mis à mort. Si l'on impose une rançon au propriétaire, celui-ci donnera tout ce qui lui sera imposé pour se dégager. Que le bœuf frappe un fils ou une fille, on agira envers lui selon cette règle; si le bœuf frappe un esclave ou une servante, on donnera trente sicles d'argent au maître, et le bœuf sera lapidé. Lorsqu'un homme laisse une tranchée ouverte, ou lorsqu'un homme creuse une tranchée sans la couvrir, s'il y tombe un bœuf ou un âne, le propriétaire de la tranchée donnera une compensation en argent au propriétaire de l'animal et gardera pour lui l'animal mort. Lorsque le bœuf d'un homme frappe mortellement de ses cornes le bœuf de son prochain, ils vendront le bœuf vivant et se partageront l'argent; ils partageront aussi le bœuf mort. Mais s'il est reconnu que le bœuf avait l'habitude de donner des coups de corne, et que son propriétaire ne l'ait pas surveillé, celui-ci donnera bœuf pour bœuf en compensation et gardera pour lui le bœuf mort. Lorsqu'un homme vole un bœuf, un mouton ou une chèvre, s'il l'égorge ou le vend, il donnera cinq bœufs en compensation du bœuf et quatre têtes de petit bétail en compensation du mouton ou de la chèvre. – Si un voleur est surpris en flagrant délit d'effraction, qu'il soit frappé et meure, on ne sera pas coupable de meurtre pour lui; si le soleil est levé, on sera coupable de meurtre pour lui. – Il donnera une compensation; s'il n'a rien, il sera vendu pour son vol. Si l'on retrouve encore vivant entre ses mains ce qu'il a dérobé, bœuf, âne, mouton ou chèvre, il donnera une compensation au double. Lorsqu'un homme fait paître son bétail dans un champ ou dans une vigne, s'il envoie ses bêtes paître dans le champ d'un autre, il donnera en compensation du meilleur produit de son champ et du meilleur produit de sa vigne. Lorsqu'un feu éclate et se propage à des épines, s'il brûle du blé en gerbes ou sur pied, ou bien le champ, celui qui a causé l'incendie donnera une compensation. Lorsqu'un homme donne à son prochain de l'argent ou des objets à garder, si on les vole dans la maison de ce dernier, le voleur donnera une compensation au double, dans le cas où on le retrouverait. Si on ne retrouve pas le voleur, le maître de la maison se présentera devant Dieu pour déclarer qu'il n'a pas porté la main sur le bien de son prochain. Dans toute affaire litigieuse concernant un bœuf, un âne, un mouton ou une chèvre, un vêtement ou un objet perdu, au sujet duquel on peut dire: « C'est bien celui-ci! », le litige des deux parties ira jusqu'à Dieu; celui que Dieu condamnera donnera à son prochain une compensation au double. Lorsqu'un homme donne à garder à son prochain un âne, un bœuf, un mouton, une chèvre ou toute autre bête qui meurt, se casse un membre ou est enlevé, sans que personne ait vu les faits, le serment du Seigneur interviendra entre les deux parties; celui qui a gardé l'animal déclarera qu'il n'a pas porté la main sur le bien de son prochain; le propriétaire de l'animal acceptera ce serment, et l'autre n'aura pas à donner de compensation. Si l'animal a été volé chez lui, il donnera une compensation au propriétaire. Si l'animal a été déchiqueté, il le produira en témoignage et il n'aura pas de compensation à donner pour ce qui a été déchiqueté. Lorsqu'un homme emprunte à son prochain une bête qui se casse un membre ou qui meurt en l'absence de son propriétaire, il donnera une compensation. Si le propriétaire est avec lui, il n'aura pas à donner de compensation. Si l'animal a été loué, le prix du louage suffira. Lorsqu'un homme séduit une vierge qui n'est pas fiancée et couche avec elle, il paiera sa dot, puis il la prendra pour femme. Si le père refuse de la lui donner, il paiera en argent la valeur de la dot des vierges. Tu ne laisseras pas vivre la sorcière. Quiconque couche avec une bête sera mis à mort. Celui qui offre des sacrifices à d'autres dieux qu'au Seigneur (YHWH) seul sera frappé d'anathème. Tu n'exploiteras pas l'immigré, tu ne l'opprimeras pas: vous avez été des immigrés en Egypte. Vous n'affligerez jamais la veuve ni l'orphelin. Si tu les affliges et qu'ils crient vers moi, j'entendrai leurs cris; je me mettrai en colère, et je vous tuerai par l'épée: vos femmes seront veuves, et vos enfants orphelins. Si tu prêtes de l'argent à quelqu'un de mon peuple, au pauvre qui est chez toi, tu ne te comporteras pas à son égard comme un prêteur sur gages: tu n'exigeras pas de lui un intérêt. Si tu prends en gage le manteau de ton prochain, tu le lui rendras avant le coucher du soleil; car sa seule couverture, c'est le manteau qu'il a sur la peau: dans quoi coucherait-il? S'il crie vers moi, je l'entendrai, car je suis clément. Tu ne maudiras pas Dieu, et tu ne prononceras pas de malédiction contre un prince de ton peuple. Tu ne retiendras pas ta pleine cuvée et ta récolte d'huile. Tu me donneras le premier-né de tes fils. Tu feras de même pour ton bœuf et ton petit bétail: le premier-né restera sept jours avec sa mère; le huitième jour, tu me le donneras. Vous serez pour moi des hommes saints. Vous ne mangerez pas la viande d'une bête trouvée déchiquetée dans la campagne; vous la jetterez aux chiens. Tu ne colporteras pas de fausse rumeur. Tu n'agiras pas en témoin malveillant pour prêter main-forte au méchant. Tu ne suivras pas la multitude pour faire du mal; tu ne déposeras pas dans un procès en te mettant du côté de la multitude pour faire pencher la justice. Tu ne favoriseras pas le pauvre dans son procès. S'il t'arrive de voir le bœuf de ton ennemi ou son âne égaré, tu le lui ramèneras. Lorsque tu vois l'âne de ton ennemi se coucher sous sa charge, tu ne l'abandonneras pas; tu l'aideras à le décharger. Tu ne porteras pas atteinte au droit du pauvre dans son procès. Tu t'abstiendras de toute parole mensongère. Tu ne tueras pas celui qui est innocent et juste; car je ne justifierai pas le méchant. Tu n'accepteras pas de pot-de-vin: les pots-de-vin aveuglent les gens clairvoyants et ruinent la cause des justes. Tu n'opprimeras pas l'immigré; vous connaissez vous-mêmes la vie de l'immigré, car vous avez été des immigrés en Egypte. Pendant six années tu ensemenceras ta terre et tu en récolteras le produit. Mais la septième, tu lui donneras du répit et tu la laisseras tranquille; les pauvres de ton peuple mangeront, et les animaux sauvages mangeront ce qui restera. Tu feras de même pour ta vigne et pour ton olivier. Pendant six jours tu feras ton travail. Mais le septième jour tu feras sabbat, afin que ton bœuf et ton âne puissent se reposer, que le fils de ta servante et l'immigré puissent reprendre haleine. Vous observerez tout ce que je vous ai dit, et vous n'évoquerez pas le nom d'autres dieux: qu'on ne l'entende pas de ta bouche. Trois fois par an, tu me célébreras une fête. Tu observeras la fête des Pains sans levain; pendant sept jours, au temps fixé, au mois des épis, tu mangeras des pains sans levain, comme je te l'ai ordonné, car c'est en ce mois que tu es sorti d'Egypte; on ne devra pas paraître devant moi les mains vides. Observe la fête de la Moisson, celle des premiers fruits de ton travail, de ce que tu auras semé dans les champs; ainsi que la fête de la Récolte, à la fin de l'année, quand tu récolteras des champs le fruit de ton travail. Trois fois par an, toute ta population mâle devra paraître devant le Seigneur, le Seigneur (YHWH). Tu n'offriras pas avec quelque chose de levé le sang de mon sacrifice; la graisse de ma fête ne passera pas la nuit jusqu'au lendemain. Tu apporteras à la maison du Seigneur, ton Dieu, les prémices des premiers fruits de ta terre. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Quant à moi, j'envoie un messager devant toi, pour te garder sur le chemin et te conduire au lieu que j'ai préparé. Tiens-toi sur tes gardes devant lui, écoute-le; ne lui cause pas d'amertume: il ne pardonnera pas vos transgressions, car mon nom est en lui. Si tu l'écoutes, si tu fais tout ce que je te dis, je serai l'ennemi de tes ennemis et l'adversaire de tes adversaires. Mon messager marchera devant toi pour te conduire vers les Amorites, les Hittites, les Perizzites, les Cananéens, les Hivvites et les Jébusites, et je les ferai disparaître. Tu ne te prosterneras pas devant leurs dieux, tu ne les serviras pas; tu ne feras pas ce qu'ils font; tu renverseras leurs ouvrages et tu briseras leurs pierres levées. Vous servirez le Seigneur (YHWH), votre Dieu; il bénira votre pain et votre eau, et j'éloignerai de toi la maladie. Il n'y aura dans ton pays ni fausse couche, ni femme stérile. Je te ferai parvenir à un âge avancé. J'enverrai ma terreur devant toi, je frapperai de panique tous les peuples parmi lesquels tu iras, et je ferai fuir devant toi tous tes ennemis. J'enverrai les frelons devant toi, et ils chasseront devant toi les Hivvites, les Cananéens et les Hittites. Je ne les chasserai pas devant toi en une seule année, de peur que le pays ne reste désert et que les animaux sauvages ne se multiplient contre toi. Je les chasserai devant toi peu à peu, jusqu'à ce que tu aies été assez fécond pour pouvoir occuper le pays. Je te donnerai le territoire qui va de la mer des Joncs à la mer des Philistins et du désert au fleuve; car je vous livrerai les habitants du pays, et tu les chasseras devant toi. Tu ne concluras pas d'alliance pour eux ni pour leurs dieux. Ils n'habiteront pas dans ton pays, de peur qu'ils ne te fassent pécher contre moi; car tu servirais leurs dieux, et ce serait un piège pour toi. Il avait dit à Moïse: Monte vers le Seigneur, toi, Aaron, Nadab, Abihou et soixante-dix des anciens d'Israël; vous vous prosternerez à distance. Moïse seul s'approchera du Seigneur ; les autres ne s'approcheront pas, et le peuple ne montera pas avec lui. Moïse vint rapporter au peuple toutes les paroles du Seigneur et toutes les règles. Tout le peuple répondit d'une seule voix: Tout ce que le Seigneur a dit, nous le ferons. Moïse écrivit toutes les paroles du Seigneur. Puis il se leva de bon matin; il bâtit un autel au pied de la montagne, avec douze pierres levées pour les douze tribus d'Israël. Il envoya de jeunes Israélites offrir des holocaustes et des sacrifices de paix au Seigneur, des taureaux. Moïse prit la moitié du sang, qu'il mit dans des bassines; de l'autre moitié du sang il aspergea l'autel. Il prit le livre de l'alliance et le lut au peuple; ils dirent: Tout ce que le Seigneur a dit, nous le ferons et nous l'écouterons. Moïse prit le sang et en aspergea le peuple, en disant: Voici le sang de l'alliance que le Seigneur a conclue avec vous sur toutes ces paroles. Moïse monta avec Aaron, Nadab, Abihou et soixante-dix des anciens d'Israël. Ils virent le Dieu d'Israël; sous ses pieds, c'était comme un ouvrage de lapis-lazuli étincelant, comme le ciel lui-même dans sa pureté. Il n'étendit pas la main sur l'élite des Israélites. Ils virent Dieu, puis ils mangèrent et burent. Le Seigneur dit à Moïse: Monte vers moi, dans la montagne, et reste là; je te donnerai des tablettes de pierre, la loi et le commandement que j'ai écrits pour les instruire. Moïse et Josué, son auxiliaire, montèrent dans la montagne de Dieu. Il dit aux anciens: Attendez-nous ici, jusqu'à ce que nous revenions auprès de vous. Aaron et Hour sont avec vous; si quelqu'un a une affaire à régler, qu'il s'adresse à eux. Moïse monta dans la montagne, et la nuée couvrit la montagne. La gloire du Seigneur demeura sur le mont Sinaï, et la nuée le couvrit pendant six jours. Le septième jour, il appela Moïse de l'intérieur de la nuée. L'aspect de la gloire du Seigneur était, sous les yeux des Israélites, comme un feu dévorant au sommet de la montagne. Moïse pénétra à l'intérieur de la nuée et monta dans la montagne. Moïse fut dans la montagne quarante jours et quarante nuits. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites. Qu'ils prennent un prélèvement pour moi. Vous prendrez mon prélèvement de tous les hommes au cœur généreux. Voici le prélèvement que vous prendrez sur ce qui leur appartient: de l'or, de l'argent et du bronze; de la pourpre violette et rouge, de l'écarlate, du fin lin et du poil de chèvre; des peaux de béliers teintes en rouge et des peaux de dauphins; du bois d'acacia; de l'huile pour le luminaire, des essences odoriférantes pour l'huile d'onction et pour l'encens aromatique; des pierres d'onyx et d'autres pierres pour la garniture de l'éphod et du pectoral. Ils me feront un sanctuaire, et je demeurerai au milieu d'eux. Vous vous conformerez exactement au modèle de la Demeure et au modèle de tous ses ustensiles, tels que je vais te les montrer. Ils feront un coffre en bois d'acacia; sa longueur sera de deux coudées et demie, sa largeur d'une coudée et demie et sa hauteur d'une coudée et demie. Tu le couvriras d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur, et tu lui feras une bordure d'or tout autour. Tu fondras pour lui quatre anneaux d'or et tu les mettras à ses quatre coins, deux anneaux d'un côté et deux anneaux de l'autre côté. Tu feras des barres en bois d'acacia et tu les couvriras d'or. Tu introduiras les barres dans les anneaux sur les côtés du Coffre, pour porter le Coffre; les barres resteront dans les anneaux du Coffre, on ne les en retirera pas. Tu mettras dans le Coffre le témoignage que je te donnerai. Tu feras un expiatoire d'or pur; sa longueur sera de deux coudées et demie et sa largeur d'une coudée et demie. Tu feras deux keroubim d'or, aux deux extrémités de l'expiatoire; tu les feras d'or martelé. Fais un keroub à une extrémité et un keroub à l'autre extrémité; vous ferez les keroubim d'une seule pièce avec l'expiatoire, à ses deux extrémités. Les keroubim étendront les ailes vers le haut, couvrant de leurs ailes l'expiatoire et se faisant face l'un à l'autre; les keroubim auront la face tournée vers l'expiatoire. Tu mettras l'expiatoire par-dessus le Coffre et tu mettras dans le Coffre le témoignage que je te donnerai. C'est là que je te rencontrerai; je parlerai avec toi d'au-dessus de l'expiatoire, d'entre les deux keroubim placés sur le coffre du Témoignage, afin de te donner tous mes ordres pour les Israélites. Tu feras une table en bois d'acacia; sa longueur sera de deux coudées, sa largeur d'une coudée et sa hauteur d'une coudée et demie. Tu la couvriras d'or pur et tu lui feras une bordure d'or tout autour. Tu lui feras, tout autour, un cadre d'un palme; tu feras une bordure d'or au cadre, tout autour. Tu lui feras quatre anneaux d'or; tu mettras les anneaux aux quatre coins correspondant aux quatre pieds. Les anneaux seront près du cadre; ils recevront les barres pour porter la table. Tu feras les barres en bois d'acacia et tu les couvriras d'or; elles serviront à porter la table. Tu feras ses plats, ses coupes, ses aiguières et ses bols pour les libations; tu les feras d'or pur. Tu mettras sur la table le pain offert, constamment, devant moi. Tu feras un porte-lampes d'or pur: ce porte-lampes sera fait d'or martelé. Son pied et sa tige, ses calices, ses boutons et ses fleurs seront d'une seule pièce. Six branches sortiront de ses côtés, trois branches d'un côté du porte-lampes et trois branches de l'autre côté du porte-lampes. Il y aura sur une branche trois calices en forme d'amande, avec des boutons et des fleurs, et sur l'autre branche trois calices en forme d'amande, avec des boutons et des fleurs – ainsi pour les six branches qui sortent du porte-lampes. Sur le porte-lampes, il y aura quatre calices en forme d'amande, avec leurs boutons et leurs fleurs. Il y aura un bouton sous ses deux premières branches, un bouton sous les deux branches suivantes et un bouton sous les deux dernières branches – il en sera ainsi pour les six branches qui sortent du porte-lampes. Leurs boutons et leurs branches seront d'une seule pièce; le tout sera d'or martelé, d'or pur. Tu feras ses sept lampes; on arrangera ses lampes de manière à ce qu'elles éclairent en face. Ses mouchettes et ses cendriers seront d'or pur. On emploiera un talent d'or pur pour faire le porte-lampes avec tous ses ustensiles. Regarde, puis fais d'après le modèle qui t'est montré dans la montagne. Tu feras la Demeure de dix toiles de fin lin retors, de pourpre violette et rouge et d'écarlate, avec des keroubim; ce sera un ouvrage d'artisan. La longueur de chaque toile sera de vingt-huit coudées, la largeur de chaque toile sera de quatre coudées; la mesure sera la même pour toutes les toiles. Cinq toiles seront attachées l'une à l'autre; les cinq autres toiles seront aussi attachées l'une à l'autre. Tu feras des lacets de pourpre violette au bord de la première toile, à l'extrémité de l'assemblage; tu feras de même au bord de la toile à l'extrémité du second assemblage. Tu feras cinquante lacets à la première toile, et tu feras cinquante lacets au bord de la toile à l'extrémité du second assemblage; ces lacets correspondront les uns aux autres. Tu feras cinquante agrafes d'or et tu attacheras les toiles l'une à l'autre avec ces agrafes. Ainsi la Demeure formera un tout. Tu feras des toiles de poil de chèvre qui constitueront une tente au-dessus de la Demeure; tu feras onze toiles. La longueur de chaque toile sera de trente coudées, la largeur de chaque toile sera de quatre coudées; la mesure sera la même pour les onze toiles. Tu attacheras séparément cinq toiles, et les six autres toiles séparément; tu doubleras la sixième toile vers le devant de la tente. Tu feras cinquante lacets au bord de la première toile, à l'extrémité du premier assemblage, et cinquante lacets au bord de la toile du second assemblage. Tu feras cinquante agrafes de bronze, et tu introduiras ces agrafes dans les lacets. Tu assembleras ainsi la tente, qui formera un tout. Les toiles de la tente auront un surplus d'une demi-toile qui retombera à l'arrière de la Demeure. La coudée que les toiles de la tente auront en surplus de part et d'autre, dans le sens de la longueur, retombera sur les deux côtés de la Demeure, pour la couvrir. Tu feras pour la tente une couverture en peau de bélier teinte en rouge, et une couverture en peau de dauphin par-dessus. Tu feras des planches pour la Demeure; elles seront en bois d'acacia, placées debout. La longueur d'une planche sera de dix coudées et la largeur de chaque planche d'une coudée et demie. Il y aura à chaque planche deux tenons parallèles l'un à l'autre; tu feras de même pour toutes les planches de la Demeure. Tu feras les planches pour la Demeure, vingt planches en direction du midi, au sud. Tu feras quarante socles d'argent pour les placer sous les vingt planches, deux socles sous chaque planche, pour ses deux tenons. Pour le deuxième côté de la Demeure, en direction du nord, vingt planches, et leurs quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche. Tu feras six planches pour le fond de la Demeure, vers l'ouest. Tu feras deux planches pour les angles de la Demeure, dans le fond; elles seront jumelées depuis le bas, et bien liées ensemble à leur sommet par un anneau; il en sera de même pour les deux qui sont placées aux deux coins. Il y aura ainsi huit planches, avec leurs socles d'argent, soit seize socles, deux socles sous chaque planche. Tu feras cinq traverses en bois d'acacia pour les planches d'un côté de la Demeure, cinq traverses pour les planches de l'autre côté de la Demeure, et cinq traverses pour les planches du côté de la Demeure qui forme le fond, vers l'ouest. La traverse centrale, au milieu des planches, ira d'une extrémité à l'autre. Tu couvriras d'or les planches, tu feras d'or les anneaux qui recevront les traverses, et tu couvriras d'or les traverses. Tu dresseras la Demeure selon la disposition qui t'a été montrée dans la montagne. Tu feras un voile de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors, avec des keroubim; ce sera un ouvrage d'artisan. Tu le mettras sur quatre colonnes d'acacia couvertes d'or, avec leurs crochets d'or, posées sur quatre socles d'argent. Tu mettras le voile au-dessous des agrafes; c'est là, à l'intérieur, au-delà du voile, que tu feras entrer le coffre du Témoignage; le voile constituera pour vous la séparation entre le Sacré et le Très-Sacré. Tu mettras l'expiatoire sur le coffre du Témoignage, dans le Très-Sacré. Tu placeras la table à l'extérieur du voile et le porte-lampes en face de la table, sur le côté sud de la Demeure; tu mettras la table sur le côté nord. Tu feras pour l'entrée de la tente un rideau de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors; ce sera un ouvrage de brodeur. Tu feras pour le rideau cinq colonnes d'acacia; tu les couvriras d'or, tu leur mettras des crochets d'or; tu fondras pour elles cinq socles de bronze. Tu feras l'autel en bois d'acacia; sa longueur sera de cinq coudées, et sa largeur de cinq coudées. L'autel sera carré, et sa hauteur sera de trois coudées. Tu feras ses cornes aux quatre angles; ses cornes seront d'une seule pièce avec lui; tu le couvriras de bronze. Tu feras ses récipients pour recueillir les cendres grasses, ses pelles, ses calices, ses fourchettes et ses cassolettes; tu feras tous ses ustensiles de bronze. Tu lui feras une grille de bronze, une sorte de treillis, et tu mettras quatre anneaux de bronze aux quatre coins. Tu le mettras au-dessous du rebord de l'autel, à partir du bas; le treillis arrivera à la moitié de la hauteur de l'autel. Tu feras des barres pour l'autel, des barres en bois d'acacia, et tu les couvriras de bronze. On introduira les barres dans les anneaux; et les barres seront des deux côtés de l'autel quand on le portera. Tu le feras creux, avec des panneaux; on le fera tel qu'il t'a été montré dans la montagne. Tu feras la cour de la Demeure. Dans la direction du midi, au sud, il y aura, pour former la cour, des tentures de fin lin retors, sur une longueur de cent coudées dans cette première direction, avec leurs vingt colonnes et leurs vingt socles de bronze; les crochets des colonnes et leurs tringles seront d'argent. Dans la direction du nord, il y aura également des tentures sur une longueur de cent coudées, avec leurs vingt colonnes et leurs vingt socles de bronze; les crochets des colonnes et leurs tringles seront d'argent. Pour la largeur de la cour, dans la direction de l'ouest, il y aura cinquante coudées de tentures, avec leurs dix colonnes et leurs dix socles. Pour la largeur de la cour, dans la direction de l'est, au levant, il y aura cinquante coudées; quinze coudées de tentures pour un côté, avec leurs trois colonnes et leurs trois socles, et quinze coudées de tentures pour l'autre côté, avec leurs trois colonnes et leurs trois socles. Pour la porte de la cour il y aura un rideau de vingt coudées, de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors; ce sera un ouvrage de brodeur, avec quatre colonnes et leurs quatre socles. Toutes les colonnes qui formeront l'enceinte de la cour auront leurs tringles d'argent, leurs crochets d'argent et leurs socles de bronze. La longueur de la cour sera de cent coudées, sa largeur de cinquante de chaque côté, et sa hauteur de cinq coudées – de fin lin retors, et les socles de bronze. Tous les ustensiles destinés au service de la Demeure, tous ses piquets et tous les piquets de la cour seront de bronze. Toi, tu ordonneras aux Israélites de te procurer, pour le luminaire, de l'huile d'olive fine et vierge, afin d'entretenir constamment les lampes. C'est dans la tente de la Rencontre, à l'extérieur du voile qui est devant le Témoignage, qu'Aaron et ses fils disposeront les lampes pour qu'elles soient du soir au matin devant le Seigneur. C'est une prescription perpétuelle, pour toutes les générations des Israélites. Quant à toi, fais approcher de toi, d'entre les Israélites, Aaron, ton frère, et ses fils avec lui, afin qu'il exerce pour moi le sacerdoce: Aaron et les fils d'Aaron, Nadab, Abihou, Eléazar et Itamar. Tu feras pour Aaron, ton frère, des vêtements sacrés, afin de marquer son rang et sa dignité. Tu parleras à tous ceux qui sont habiles, à ceux que j'ai remplis d'un souffle de sagesse; ils feront les vêtements d'Aaron, afin qu'il soit consacré et qu'il exerce pour moi le sacerdoce. Voici les vêtements qu'ils feront: un pectoral, un éphod, une robe, une tunique brodée, un turban et une écharpe. Ils feront des vêtements sacrés pour Aaron, ton frère, et pour ses fils, afin qu'ils exercent pour moi le sacerdoce. Ils prendront l'or, la pourpre violette et rouge, l'écarlate et le fin lin. Ils feront l'éphod d'or, de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors; ce sera un ouvrage d'artisan. Il y aura deux épaulettes attachées à ses deux extrémités pour le fixer. La ceinture qui l'entoure sera faite de la même façon, d'une seule pièce avec lui: d'or, de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors. Tu prendras les deux pierres d'onyx et tu y graveras les noms des fils d'Israël: six de leurs noms sur la première pierre, et les noms des six autres sur la seconde pierre, d'après l'ordre de leur naissance. Tu graveras sur les deux pierres les noms des fils d'Israël; ce sera un ouvrage de lapidaire, comme une gravure de sceau; tu les enchâsseras dans des montures d'or. Tu mettras les deux pierres sur les épaulettes de l'éphod, comme des pierres d'évocation pour les fils d'Israël; Aaron portera leurs noms devant le Seigneur sur ses deux épaules, en évocation. Tu feras des montures d'or et deux chaînettes d'or pur, en forme de cordes tressées; tu fixeras aux montures les chaînettes tressées. Tu feras le pectoral du jugement; ce sera un ouvrage d'artisan. Tu le feras de la même façon que l'éphod: d'or, de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors. Il sera carré et double; sa longueur sera d'un empan, et sa largeur d'un empan. Tu y sertiras une garniture de pierres, quatre rangées de pierres: première rangée, une sardoine, une topaze, une émeraude; deuxième rangée, une escarboucle, un lapis-lazuli, un diamant; troisième rangée, une opale, une agate, une améthyste; quatrième rangée, une chrysolithe, un onyx, un jaspe. Ces pierres seront enchâssées dans leurs montures d'or. Les pierres seront aux noms des fils d'Israël: il y en aura douze, d'après leurs noms; elles seront gravées comme des sceaux, chacune avec le nom de l'une des douze tribus. Tu feras sur le pectoral des chaînettes d'or pur, en forme de cordes tressées. Tu feras deux anneaux d'or sur le pectoral; tu mettras ces deux anneaux aux deux extrémités du pectoral. Tu mettras les deux cordes d'or dans les deux anneaux aux extrémités du pectoral; tu mettras les deux autres extrémités des deux cordes aux deux montures placées sur les épaulettes de l'éphod, par devant. Tu feras encore deux anneaux d'or que tu placeras aux deux extrémités du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod. Tu feras deux autres anneaux d'or et tu les mettras au bas des deux épaulettes de l'éphod, par devant, près de la jointure, au-dessus de la ceinture de l'éphod. Avec un cordon de pourpre violette, on fixera le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod, pour que le pectoral soit sur la ceinture de l'éphod et qu'il ne puisse pas se séparer de l'éphod. Lorsque Aaron entrera dans le sanctuaire, il portera sur son cœur les noms des fils d'Israël, gravés sur le pectoral du jugement; ce sera une évocation constante devant le Seigneur. Tu joindras au pectoral du jugement l'ourim et le toummim, et ils seront sur le cœur d'Aaron lorsqu'il entrera devant le Seigneur. Ainsi Aaron portera constamment sur son cœur le jugement des fils d'Israël devant le Seigneur. Tu feras la robe de l'éphod tout entière de pourpre violette; il y aura au milieu une ouverture pour la tête; tout autour de cette ouverture il y aura un ourlet, ouvrage de tisserand, comme l'ouverture d'un vêtement de cuir tressé, afin que la robe ne se déchire pas. Tu feras sur tout le tour, au bas de la robe, des grenades de pourpre violette et rouge et d'écarlate; et, entre elles, des clochettes d'or, sur tout le tour; une clochette d'or et une grenade, une clochette d'or et une grenade, sur tout le tour, au bas de la robe. Aaron s'en revêtira pour officier: on l'entendra quand il entrera dans le sanctuaire, devant le Seigneur, et quand il en sortira; ainsi il ne mourra pas. Tu feras une lame d'or pur, et tu y graveras, d'une gravure de sceau: Consacré au Seigneur (YHWH). Tu la placeras avec un cordon de pourpre violette sur le turban, par devant. Elle sera sur le front d'Aaron; Aaron sera chargé des fautes commises envers les offrandes que les Israélites consacrent, envers tous leurs dons sacrés; elle sera constamment sur son front devant le Seigneur, pour qu'ils soient agréés. Tu confectionneras la tunique de fin lin; tu feras un turban de fin lin, et tu feras une écharpe; ce sera un ouvrage de brodeur. Pour les fils d'Aaron tu feras des tuniques; tu leur feras des écharpes, tu leur feras des tiares, pour marquer leur rang et leur dignité. Tu en revêtiras Aaron, ton frère, et ses fils avec lui. Tu leur conféreras l'onction, tu les investiras, tu les consacreras, et ils exerceront pour moi le sacerdoce. Fais-leur des caleçons de lin, pour couvrir leur nudité; ceux-ci iront depuis les reins jusqu'aux cuisses. Aaron et ses fils les porteront quand ils entreront dans la tente de la Rencontre ou quand ils s'approcheront de l'autel pour officier dans le sanctuaire; ainsi ils ne se chargeront pas d'une faute, et ils ne mourront pas. C'est une prescription perpétuelle pour Aaron et pour sa descendance après lui. Voici ce que tu feras pour les consacrer, afin qu'ils exercent pour moi le sacerdoce: prends un taureau et deux béliers sans défaut, du pain sans levain, des gâteaux sans levain pétris à l'huile et des galettes sans levain arrosées d'huile: tu les feras avec de la fleur de farine de froment. Tu les mettras dans une corbeille et tu les présenteras dans cette corbeille en offrant le taureau et les deux béliers. Tu présenteras Aaron et ses fils à l'entrée de la tente de la Rencontre, et tu les laveras avec de l'eau. Tu prendras les vêtements; tu revêtiras Aaron de la tunique, de la robe de l'éphod, de l'éphod et du pectoral que tu serreras sur lui avec la ceinture de l'éphod. Tu poseras le turban sur sa tête et tu mettras le diadème sacré sur le turban. Tu prendras l'huile d'onction, tu en verseras sur sa tête et tu lui conféreras l'onction. Tu présenteras ses fils et tu les revêtiras de la tunique. Tu ceindras Aaron et ses fils d'une écharpe et tu leur attacheras une tiare sur la tête. Le sacerdoce leur appartiendra par une prescription perpétuelle. Tu investiras ainsi Aaron et ses fils. Tu présenteras le taureau devant la tente de la Rencontre; Aaron et ses fils poseront les mains sur la tête du taureau. Tu immoleras le taureau devant le Seigneur, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Tu prendras du sang du taureau, tu en mettras avec ton doigt sur les cornes de l'autel et tu répandras tout le reste du sang sur le socle de l'autel. Tu prendras toute la graisse qui couvre les entrailles, le lobe du foie, les deux rognons avec la graisse qui les couvre, et tu feras fumer cela sur l'autel. Mais tu jetteras au feu, hors du camp, la chair du taureau, sa peau et ses excréments: c'est un sacrifice pour le péché. Tu prendras l'un des béliers; Aaron et ses fils poseront les mains sur la tête du bélier. Tu immoleras le bélier; tu prendras son sang et tu en aspergeras le pourtour de l'autel. Tu couperas le bélier en morceaux; tu laveras les entrailles et les pattes et tu les mettras sur les morceaux et sur la tête. Tu feras fumer tout le bélier sur l'autel; c'est un holocauste pour le Seigneur, une odeur agréable, une offrande consumée par le feu pour le Seigneur. Tu prendras le deuxième bélier: Aaron et ses fils poseront les mains sur la tête du bélier. Tu immoleras le bélier; tu prendras de son sang, tu en mettras sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron et sur le lobe de l'oreille droite de ses fils, sur le pouce de leur main droite et sur le pouce de leur pied droit, et tu aspergeras de sang le pourtour de l'autel. Tu prendras du sang qui est sur l'autel et de l'huile d'onction; tu en feras l'aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui. Ainsi Aaron et ses vêtements, ses fils et les vêtements de ses fils avec lui seront consacrés. Tu prendras la graisse du bélier, la queue, la graisse qui couvre les entrailles, le lobe du foie, les deux rognons avec la graisse qui les entoure et la cuisse droite: c'est un bélier d'investiture; tu prendras aussi dans la corbeille de pains sans levain placée devant le Seigneur un pain rond, un gâteau de pain à l'huile et une galette. Tu mettras le tout dans les mains d'Aaron et de ses fils, et tu le dédieras rituellement devant le Seigneur. Tu les prendras ensuite de leurs mains et tu les feras fumer sur l'autel, par-dessus l'holocauste; c'est une odeur agréable devant le Seigneur, une offrande consumée par le feu pour le Seigneur. Tu prendras la poitrine du bélier d'investiture qui est pour Aaron et tu la dédieras rituellement devant le Seigneur : ce sera ta portion. Tu consacreras la poitrine qu'on dédie rituellement et la cuisse qu'on prélève; elles auront été dédiée rituellement et prélevée sur le bélier d'investiture, sur ce qui est pour Aaron et sur ce qui est pour ses fils. Elles seront pour Aaron et pour ses fils par une prescription perpétuelle; elles seront prises sur ce qui appartient aux Israélites: c'est un prélèvement. Ce sera un prélèvement sur ce qui appartient aux Israélites, sur leurs sacrifices de paix; c'est leur prélèvement pour le Seigneur. Les vêtements sacrés d'Aaron seront pour ses fils après lui; ils les mettront lorsqu'on leur conférera l'onction, lorsqu'on les investira. Pendant sept jours, le prêtre qui lui succédera parmi ses fils s'en revêtira, puis il entrera dans la tente de la Rencontre pour officier dans le sanctuaire. Tu prendras le bélier d'investiture et tu en feras cuire la viande dans un lieu sacré. Aaron et ses fils mangeront, à l'entrée de la tente de la Rencontre, la viande du bélier et le pain qui est dans la corbeille. Ils mangeront ainsi ce qui a servi d'expiation pour leur investiture et leur consécration; aucun profane n'en mangera: ce sont des choses sacrées. S'il reste de la viande du sacrifice d'investiture et du pain jusqu'au matin, tu jetteras au feu ce qui en restera; on ne le mangera pas: c'est une chose sacrée. Tu feras ainsi pour Aaron et ses fils, exactement comme je te l'ai ordonné. Pendant sept jours, tu les investiras. Tu offriras chaque jour un taureau en sacrifice pour le péché, pour l'expiation; tu ôteras le péché de l'autel en faisant l'expiation sur lui, et tu lui conféreras l'onction pour le consacrer. Pendant sept jours, tu feras l'expiation sur l'autel et tu le consacreras; l'autel sera très sacré, et tout ce qui entrera en contact avec l'autel sera consacré. Voici ce que tu offriras sur l'autel: deux agneaux d'un an, chaque jour, constamment. Tu offriras le premier agneau le matin, tu offriras le second agneau à la tombée du soir. Avec le premier agneau, un dixième d'épha de fleur de farine pétrie dans un quart de hîn d'huile vierge, et une libation d'un quart de hîn de vin. Tu offriras avec le second agneau, à la tombée du soir, une offrande végétale et une libation semblables à celles du matin; tu les offriras, comme une odeur agréable, en offrande consumée par le feu pour le Seigneur. C'est un holocauste constant, dans toutes vos générations, que vous offrirez à l'entrée de la tente de la Rencontre, devant le Seigneur : c'est là que je vous rencontrerai, c'est là que je te parlerai. C'est là que je rencontrerai les Israélites; ce lieu sera consacré par ma gloire. Je consacrerai la tente de la Rencontre et l'autel; je consacrerai Aaron et ses fils, afin qu'ils exercent pour moi le sacerdoce. Je demeurerai au milieu des Israélites et je serai leur Dieu. Ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH), leur Dieu, et que je les ai fait sortir d'Egypte pour demeurer au milieu d'eux. Je suis le Seigneur (YHWH), leur Dieu. Tu feras un autel pour offrir de l'encens; tu le feras en bois d'acacia; sa longueur sera d'une coudée et sa largeur d'une coudée; il sera carré, et sa hauteur sera de deux coudées. Ses cornes seront d'une seule pièce avec lui. Tu le couvriras d'or pur, avec son plateau, ses parois et ses cornes, tout autour; tu lui feras une bordure d'or tout autour. Tu feras au-dessous de la bordure deux anneaux d'or, des deux côtés; tu en feras de part et d'autre, pour recevoir les barres qui serviront à le porter. Tu feras les barres en bois d'acacia et tu les couvriras d'or. Tu placeras l'autel en face du voile qui est devant le coffre du Témoignage, en face de l'expiatoire qui est sur le Témoignage, là où je te rencontrerai. Aaron y fera fumer de l'encens aromatique; il en fera fumer chaque matin, lorsqu'il s'occupera des lampes; Aaron en fera aussi fumer à la tombée du soir, lorsqu'il arrangera les lampes. C'est un encens qui fumera constamment devant le Seigneur, dans toutes vos générations. Vous n'offrirez sur l'autel ni encens profane, ni holocauste, ni offrande végétale, et vous n'y répandrez aucune libation. Une fois par an, Aaron fera l'expiation sur les cornes de l'autel; avec le sang du sacrifice pour le péché, du sacrifice offert pour l'expiation, on fera l'expiation sur lui une fois par an, dans toutes vos générations. C'est une chose très sacrée pour le Seigneur. Le Seigneur dit à Moïse: Lorsque tu feras le dénombrement des Israélites pour les recenser, chacun d'eux donnera au Seigneur une rançon pour lui-même, lors du recensement; ainsi, lors de ce recensement, il n'y aura pas de fléau parmi eux. Voici ce que donneront tous ceux qui passeront au recensement: un demi-sicle, selon le sicle du sanctuaire, qui est de vingt guéras; ce sera un prélèvement d'un demi-sicle pour le Seigneur. Quiconque passera au recensement, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, donnera le prélèvement du Seigneur. Le riche ne paiera pas plus, le pauvre ne paiera pas moins d'un demi-sicle pour le prélèvement du Seigneur, comme rançon pour eux-mêmes. Tu recevras des Israélites l'argent de la rançon, et tu l'emploieras au service de la tente de la Rencontre; ce sera une évocation des Israélites devant le Seigneur, une rançon pour eux-mêmes. Le Seigneur dit à Moïse: Tu feras une cuve de bronze, avec sa base de bronze, pour les ablutions; tu la mettras entre la tente de la Rencontre et l'autel; tu y mettras de l'eau avec laquelle Aaron et ses fils se laveront les mains et les pieds. Lorsqu'ils entreront dans la tente de la Rencontre, ils se laveront avec cette eau; ainsi ils ne mourront pas; de même lorsqu'ils s'approcheront de l'autel afin d'officier et de faire fumer des offrandes consumées par le feu pour le Seigneur, ils se laveront les mains et les pieds; ainsi ils ne mourront pas. C'est une prescription perpétuelle pour lui et pour sa descendance, dans toutes leurs générations. Le Seigneur dit à Moïse: Toi, prends des meilleures essences odoriférantes: de la myrrhe, de celle qui coule d'elle-même, cinq cents sicles; du cinnamome odoriférant, la moitié, soit deux cent cinquante sicles; du roseau odoriférant, deux cent cinquante sicles; de la casse, cinq cents sicles, selon le sicle du sanctuaire; et de l'huile d'olive, un hîn. Tu feras avec cela une huile pour l'onction sacrée, une composition de parfums, ouvrage de parfumeur; ce sera l'huile pour l'onction sacrée. C'est avec elle que tu conféreras l'onction à la tente de la Rencontre et au coffre du Témoignage, à la table et à tous ses ustensiles, au porte-lampes et à ses ustensiles, à l'autel de l'encens, à l'autel des holocaustes et à tous ses ustensiles, à la cuve et à sa base. Tu consacreras ces choses, et elles seront très sacrées; tout ce qui les touchera sera consacré. Tu conféreras l'onction à Aaron et à ses fils; tu les consacreras afin qu'ils exercent pour moi le sacerdoce. Tu diras aux Israélites: Ce sera une huile d'onction sacrée pour moi, dans toutes vos générations. On n'en répandra pas sur le corps d'un être humain, et vous n'en ferez pas de semblable, dans les mêmes proportions; elle est sacrée, elle sera sacrée pour vous. Quiconque en composera une semblable ou en mettra sur un profane sera retranché de son peuple. Le Seigneur dit à Moïse: Prends des aromates, du stacté, de l'onyx, du galbanum, des aromates et de l'encens raffiné, en parties égales. Tu feras avec cela un encens parfumé, ouvrage de parfumeur; il sera salé, pur et sacré. Tu le réduiras en poudre et tu le mettras devant le Témoignage, dans la tente de la Rencontre, là où je te rencontrerai. Ce sera une chose très sacrée pour vous. Quant à l'encens que tu feras, vous n'en ferez pas dans les mêmes proportions pour votre usage; il sera pour toi consacré au Seigneur. Quiconque en fera un semblable pour en sentir l'odeur sera retranché de son peuple. Le Seigneur dit à Moïse: Regarde: j'ai appelé par son nom Betsaléel, fils d'Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda. Je l'ai rempli du souffle de Dieu, de sagesse, d'intelligence et de connaissance pour toutes sortes de travaux, pour concevoir des ouvrages, pour travailler l'or, l'argent et le bronze, pour graver les pierres à enchâsser, pour tailler le bois et pour faire toutes sortes de travaux. Je lui ai donné pour aide Oholiab, fils d'Ahisamak, de la tribu de Dan. J'ai mis de la sagesse dans le cœur de tous les gens habiles, pour qu'ils fassent tout ce que je t'ai ordonné: la tente de la Rencontre, le coffre du Témoignage, l'expiatoire qui est dessus, et tous les ustensiles de la tente; la table et ses ustensiles, le porte-lampes pur et tous ses ustensiles, l'autel de l'encens, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, la cuve et sa base; les vêtements spéciaux, les vêtements sacrés pour Aaron, le prêtre, les vêtements sacerdotaux de ses fils; l'huile d'onction, et l'encens aromatique pour le sanctuaire. Ils feront exactement ce que je t'ai ordonné. Le Seigneur dit à Moïse: Toi, dis aux Israélites: Surtout, vous observerez mes sabbats: ce sera un signe entre moi et vous, dans toutes vos générations, afin qu'on sache que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui vous rends saints. Vous observerez le sabbat, car il est sacré pour vous: celui qui le profanera sera mis à mort. Quiconque travaillera ce jour-là sera retranché du sein de son peuple. Pendant six jours on travaillera; mais le septième jour il y aura sabbat, repos sabbatique sacré pour le Seigneur. Quiconque travaillera le jour du sabbat sera mis à mort. Les Israélites observeront le sabbat; ils célébreront le sabbat, dans toutes leurs générations, comme une alliance perpétuelle. Ce sera entre moi et les Israélites un signe pour toujours; car en six jours le Seigneur a fait le ciel et la terre, et le septième jour il s'est reposé et il a repris haleine. Lorsqu'il eut achevé de parler à Moïse, au mont Sinaï, il lui donna les deux tablettes du Témoignage, les tablettes de pierre écrites du doigt de Dieu. Le peuple vit que Moïse tardait à descendre de la montagne; alors le peuple se rassembla autour d'Aaron et lui dit: Fais-nous des dieux qui marchent devant nous! Car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter d'Egypte, nous ne savons pas ce qui est advenu de lui! Aaron leur dit: Enlevez les anneaux d'or qui sont aux oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi. Tous les gens du peuple enlevèrent les anneaux d'or qui étaient à leurs oreilles et les apportèrent à Aaron. Celui-ci prit l'or de leurs mains, le façonna au burin et fit un taurillon de métal fondu. Puis ils dirent: Voici tes dieux, Israël, ceux qui t'ont fait monter d'Egypte! Lorsque Aaron vit cela, il bâtit un autel devant le taurillon et s'écria: Demain, il y aura une fête pour le Seigneur ! Le lendemain, ils se levèrent de bon matin, ils offrirent des holocaustes et présentèrent des sacrifices de paix. Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour s'amuser. Le Seigneur dit à Moïse: Va, descends; car ton peuple, celui que tu as fait monter d'Egypte, s'est perverti. Ils se sont bien vite écartés de la voie que je leur avais prescrite; ils se sont fait un taurillon de métal fondu, ils se sont prosternés devant lui, ils lui ont offert des sacrifices et ils ont dit: Voici tes dieux, Israël, ceux qui t'ont fait monter d'Egypte! Le Seigneur dit à Moïse: Je vois que ce peuple est un peuple rétif. Maintenant, laisse-moi faire: je vais me mettre en colère contre eux, je les exterminerai, et je ferai de toi une grande nation. Moïse chercha à apaiser le Seigneur, son Dieu; il dit: Seigneur, pourquoi te mettre en colère contre ton peuple, alors que tu l'as fait sortir d'Egypte par une grande puissance, par une main forte? Pourquoi les Egyptiens diraient-ils: « C'est pour leur malheur qu'il les a fait sortir: c'est pour les tuer dans les montagnes et pour les exterminer, pour les faire disparaître de la terre! » Reviens de ta colère ardente, renonce au mal que tu voulais faire à ton peuple! Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, tes serviteurs, auxquels tu as dit, en faisant un serment par toi-même: « Je multiplierai votre descendance comme les étoiles du ciel, je donnerai à votre descendance tout ce pays dont j'ai parlé, et ce sera son patrimoine pour toujours. » Alors le Seigneur renonça au mal qu'il avait parlé de faire à son peuple. Moïse redescendit de la montagne, les deux tablettes du Témoignage à la main; les tablettes étaient écrites des deux côtés, elles étaient écrites de part et d'autre. Les tablettes étaient l'ouvrage de Dieu; l'écriture était l'écriture de Dieu, gravée sur les tablettes. Quand Josué entendit le peuple qui poussait des clameurs, il dit à Moïse: Il y a un bruit de guerre dans le camp! Il répondit: Ce n'est pas un chœur de victoire, ce n'est pas un chœur de défaite, ce sont d'autres chœurs que j'entends! Comme il approchait du camp, il vit le taurillon et les danses. Alors Moïse se mit en colère; il jeta les tablettes et les brisa au pied de la montagne. Il prit le taurillon qu'ils avaient fait et le brûla au feu; il le réduisit en une poussière qu'il dissémina sur l'eau, et il le fit boire aux Israélites. Moïse dit à Aaron: Que t'a fait ce peuple, pour que tu aies fait venir sur lui un si grand péché? Aaron répondit: Ne te mets pas en colère, mon seigneur! Tu connais toi-même ce peuple: il est porté au mal. Ils m'ont dit: « Fais-nous des dieux qui marchent devant nous! Car ce Moïse, cet homme qui nous a fait monter d'Egypte, nous ne savons pas ce qui est advenu de lui! » Je leur ai dit: Que ceux qui ont des objets d'or les enlèvent! Ils me les ont donnés; je les ai jetés au feu, et il en est sorti ce taurillon. Moïse vit que le peuple était incontrôlable, car Aaron l'avait laissé devenir incontrôlable: il allait être la risée de ses adversaires. Moïse se tint debout à la porte du camp et dit: Ceux qui sont pour le Seigneur, à moi! Tous les fils de Lévi se rassemblèrent autour de lui. Il leur dit: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Que chacun de vous mette son épée au côté; passez et repassez dans le camp, d'une porte à l'autre, et tuez, qui son frère, qui son ami, qui son parent! Les fils de Lévi firent ce que Moïse avait dit: ce jour-là, il tomba environ trois mille hommes parmi le peuple. Moïse dit: Soyez investis aujourd'hui pour le Seigneur, chacun même au prix de son fils ou de son frère, afin qu'il vous accorde aujourd'hui une bénédiction. Le lendemain, Moïse dit au peuple: Vous avez commis un grand péché. Maintenant, je vais monter vers le Seigneur : peut-être pourrai-je faire l'expiation pour votre péché. Moïse revint vers le Seigneur et dit: S'il te plaît! Ce peuple a commis un grand péché. Ils se sont fait des dieux d'or. Si maintenant tu voulais bien pardonner leur péché… sinon, je t'en prie, efface-moi de ton livre, celui que tu as écrit. Le Seigneur dit à Moïse: Celui que j'effacerai de mon livre, c'est celui qui a péché contre moi. Maintenant, va; conduis le peuple où je t'ai dit. Mon messager marchera devant toi; mais le jour où j'interviendrai, je leur ferai rendre des comptes pour leur péché. Le Seigneur frappa le peuple d'un fléau, parce qu'ils avaient fait ce taurillon, celui qu'Aaron avait fait. Le Seigneur dit à Moïse: Va, toi et le peuple que tu as fait monter d'Egypte; monte d'ici vers le pays que j'ai promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant: « Je le donnerai à ta descendance. » J'enverrai devant toi un messager et je chasserai les Cananéens, les Amorites, les Hittites, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites, dans ce pays ruisselant de lait et de miel. Mais je ne monterai pas au milieu de toi, de peur de t'exterminer en chemin, car tu es un peuple rétif. Lorsque le peuple eut entendu cette parole funeste, il prit le deuil; personne ne mit ses ornements. Le Seigneur dit à Moïse: Dis aux Israélites: Vous êtes un peuple rétif; si je montais un seul instant au milieu de toi, je t'exterminerais. Débarrasse-toi maintenant de tes ornements, et je verrai ce que je vais te faire. Ainsi les Israélites se dépouillèrent de leurs ornements à partir du mont Horeb. Moïse prit la tente et la dressa pour lui hors du camp, à quelque distance; il l'appela tente de la Rencontre; quiconque voulait consulter le Seigneur sortait vers la tente de la Rencontre, qui était hors du camp. Lorsque Moïse sortait vers la tente, tout le peuple se levait; chacun se tenait à l'entrée de sa tente et suivait des yeux Moïse, jusqu'à ce qu'il soit entré dans la tente. Lorsque Moïse entrait dans la tente, la colonne de nuée descendait et s'arrêtait à l'entrée de la tente; alors il parlait avec Moïse. Tout le peuple voyait la colonne de nuée s'arrêter à l'entrée de la tente; alors tout le peuple se levait et se prosternait, chacun à l'entrée de sa tente. Le Seigneur parlait à Moïse face à face, comme un homme parle à son ami. Puis il revenait au camp; mais son auxiliaire, le jeune Josué, fils de Noun, ne bougeait pas de l'intérieur de la tente. Moïse dit au Seigneur : Regarde, tu me dis: « Fais monter ce peuple! » Pourtant tu ne m'as pas fait savoir qui tu enverras avec moi. Cependant, tu as dit: « Je t'ai distingué par ton nom, et tu as trouvé grâce à mes yeux. » Maintenant, je t'en prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, fais-moi connaître tes voies; alors je te connaîtrai et je trouverai ainsi grâce à tes yeux. Regarde: cette nation est ton peuple! Il répondit: J'irai moi-même avec toi et je t'accorderai le repos. Moïse lui dit: Si tu n'y vas pas toi-même, ne nous fais pas monter d'ici. A quoi donc saura-t-on que j'ai trouvé grâce à tes yeux, moi et ton peuple? N'est-ce pas au fait que tu marcheras avec nous, et que nous serons traités différemment, moi et ton peuple, de tous les peuples de la terre? Le Seigneur dit à Moïse: Je ferai précisément ce que tu as dit, car tu as trouvé grâce à mes yeux et je t'ai distingué par ton nom. Alors Moïse dit: Fais-moi voir ta gloire, je t'en prie! Il répondit: Je ferai passer devant toi toute ma bonté et je proclamerai devant toi le nom du Seigneur (YHWH); je ferai grâce à qui je ferai grâce, et j'aurai compassion de qui j'aurai compassion. Il ajouta: Tu ne pourras pas voir ma face, car l'être humain ne peut me voir et vivre. Le Seigneur dit: Voici un lieu près de moi; tu te tiendras sur le rocher. Quand ma gloire passera, je te mettrai dans un creux du rocher et je te couvrirai de ma main jusqu'à ce que je sois passé. Puis je retirerai ma main, et tu me verras par-derrière; mais ma face ne pourra pas être vue. Le Seigneur dit à Moïse: Taille deux tablettes de pierre comme les premières; j'écrirai sur ces tablettes les paroles qui étaient sur les premières tablettes que tu as brisées. Sois prêt au matin; dès le matin tu monteras au mont Sinaï; tu te tiendras là devant moi, sur le sommet de la montagne. Que personne ne monte avec toi, et qu'on ne voie personne dans toute la montagne; que ni le petit bétail ni le gros bétail ne paisse devant cette montagne. Moïse tailla deux tablettes de pierre comme les premières. Puis Moïse se leva de bon matin et monta sur le mont Sinaï, comme le Seigneur le lui avait ordonné; il prit les deux tablettes de pierre. Le Seigneur descendit dans la nuée, se tint là auprès de lui et proclama le nom du Seigneur (YHWH). Le Seigneur passa devant lui en proclamant: Le Seigneur, le Seigneur (YHWH, YHWH), Dieu compatissant et clément, patient et grand par la fidélité et la loyauté, qui conserve sa fidélité jusqu'à la millième génération, qui pardonne la faute, la transgression et le péché, mais qui ne tient pas le coupable pour innocent, qui fait rendre des comptes aux fils et aux petits-fils pour la faute des pères, jusqu'à la troisième et la quatrième génération! Moïse s'empressa de s'incliner jusqu'à terre, en se prosternant. Il dit: Seigneur, je t'en prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, daigne marcher parmi nous, car c'est un peuple rétif; tu pardonneras notre faute et notre péché, et tu feras de nous ton patrimoine. Il répondit: Je conclus moi-même une alliance. Je ferai, devant tout ton peuple, des choses étonnantes, telles qu'il n'y en a jamais eu sur toute la terre et dans toutes les nations; tout le peuple qui t'entoure verra l'œuvre du Seigneur, cette œuvre redoutable que j'accomplirai avec toi. Prends garde à ce que je t'ordonne aujourd'hui. Je chasserai devant toi les Amorites, les Cananéens, les Hittites, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites. Garde-toi de conclure une alliance pour les habitants du pays où tu dois entrer, de peur qu'ils ne deviennent un piège en ton sein: vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs pierres levées et vous couperez leurs poteaux cultuels (leurs ashéras). Tu ne te prosterneras pas devant un autre dieu; car son nom, c'est le- Seigneur -à-la-passion-jalouse (YHWH-Qana): c'est un Dieu à la passion jalouse. Ne conclus pas d'alliance pour les habitants du pays, de peur que, se prostituant avec leurs dieux et leur offrant des sacrifices, ils ne t'invitent, et que tu n'en manges; de peur que tu ne prennes de leurs filles pour tes fils, et que celles-ci, se prostituant avec leurs dieux, n'entraînent tes fils à se prostituer avec leurs dieux. Tu ne te feras pas de dieu de métal fondu. Tu observeras la fête des Pains sans levain: pendant sept jours, au temps fixé, au mois des épis, tu mangeras des pains sans levain, comme je te l'ai ordonné, car c'est au mois des épis que tu es sorti d'Egypte. Quiconque est né le premier de sa mère m'appartient, de même que tout mâle né le premier dans tes troupeaux, veau, agneau ou chevreau. Tu dégageras l'ânon né le premier de sa mère en le remplaçant par un mouton ou une chèvre; si tu ne le dégages pas, tu lui briseras la nuque. Tu dégageras tout premier-né parmi tes fils; on ne paraîtra pas devant moi les mains vides. Pendant six jours tu travailleras, mais le septième jour tu feras sabbat; même au temps des labours et de la moisson, tu feras sabbat. Tu célébreras la fête des Semaines, celle de la première moisson du froment, ainsi que la fête de la Récolte, à la fin de l'année. Trois fois par an, toute ta population mâle devra paraître devant le Seigneur, le Seigneur (YHWH), le Dieu d'Israël. Car je déposséderai des nations devant toi et j'agrandirai ton territoire; personne ne convoitera ton pays pendant que tu monteras pour paraître devant le Seigneur, ton Dieu, trois fois par an. Tu n'immoleras pas mon sacrifice sanglant avec quelque chose de levé; le sacrifice de la fête de la Pâque ne passera pas la nuit jusqu'au lendemain. Tu apporteras à la maison du Seigneur, ton Dieu, les prémices des premiers fruits de ta terre. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Le Seigneur dit à Moïse: Ecris ces paroles; c'est d'après elles que je conclus une alliance avec toi et avec Israël. Moïse resta là, avec le Seigneur, quarante jours et quarante nuits. Il ne mangea rien, il ne but rien; il écrivit sur les tablettes les paroles de l'alliance, les Dix paroles. Moïse descendit du mont Sinaï: les deux tablettes du Témoignage étaient dans la main de Moïse lorsqu'il descendit de la montagne; Moïse ne savait pas que la peau de son visage s'était mise à rayonner lorsqu'il avait parlé avec lui. Aaron et tous les Israélites regardèrent Moïse: la peau de son visage rayonnait, et ils avaient peur de s'approcher de lui. Moïse les appela: Aaron et tous les princes de la communauté vinrent auprès de lui, et Moïse leur parla. Après cela, tous les Israélites s'approchèrent, et il institua pour eux tout ce que le Seigneur lui avait dit sur le mont Sinaï. Lorsque Moïse eut achevé de leur parler, il mit un voile sur son visage. Quand Moïse entrait devant le Seigneur pour parler avec lui, et jusqu'à ce qu'il sorte, il retirait le voile; quand il sortait, il disait aux Israélites ce qui lui avait été ordonné. Les Israélites regardaient le visage de Moïse et voyaient que la peau du visage de Moïse rayonnait; Moïse remettait alors le voile sur son visage jusqu'au moment où il rentrait pour parler avec lui. Moïse rassembla toute la communauté des Israélites et leur dit: Voici ce que le Seigneur a ordonné de faire. Pendant six jours on travaillera; mais le septième jour sera un jour sacré, un sabbat, un repos sabbatique pour le Seigneur. Quiconque travaillera ce jour-là sera mis à mort. Vous n'allumerez pas de feu, dans aucun de vos lieux d'habitation, le jour du sabbat. Moïse dit à toute la communauté des Israélites: Voici ce que le Seigneur a ordonné: Prenez sur ce qui vous appartient un prélèvement pour le Seigneur. Tout homme au cœur généreux apportera le prélèvement du Seigneur : de l'or, de l'argent et du bronze; de la pourpre violette et rouge, de l'écarlate, du fin lin et du poil de chèvre; des peaux de béliers teintes en rouge et des peaux de dauphins; du bois d'acacia; de l'huile pour le luminaire, des essences odoriférantes pour l'huile d'onction et pour l'encens aromatique; des pierres d'onyx et d'autres pierres pour la garniture de l'éphod et du pectoral. Que tous ceux d'entre vous qui sont habiles viennent faire tout ce que le Seigneur a ordonné: la Demeure, sa tente et sa couverture, ses agrafes, ses planches, ses traverses, ses colonnes et ses socles; le Coffre et ses barres, l'expiatoire et le voile qui sert de rideau; la table, ses barres, tous ses ustensiles et le pain offert; le luminaire, ses ustensiles, ses lampes et l'huile pour le luminaire; l'autel de l'encens et ses barres; l'huile d'onction et l'encens aromatique; le rideau de l'entrée, pour l'entrée de la Demeure; l'autel des holocaustes, sa grille de bronze, ses barres et tous ses ustensiles; la cuve et sa base; les tentures de la cour, ses colonnes, ses socles et le rideau de la porte de la cour; les piquets de la Demeure, les piquets de la cour et leurs cordages; les vêtements spéciaux pour officier dans le sanctuaire, les vêtements sacrés pour Aaron, le prêtre, et les vêtements sacerdotaux de ses fils. Toute la communauté des Israélites se retira de devant Moïse. Tous ceux qui avaient le cœur bien disposé et l'esprit généreux vinrent apporter le prélèvement du Seigneur pour les travaux de la tente de la Rencontre, pour tout son service et pour les vêtements sacrés. Ils vinrent, les hommes comme les femmes; tous ceux qui avaient le cœur généreux apportèrent, qui une boucle, qui un anneau, qui une bague à cachet, qui un médaillon, toutes sortes d'objets d'or; de même tout homme qui dédia rituellement de l'or au Seigneur. Tous ceux qui avaient de la pourpre violette et rouge, de l'écarlate, du fin lin et du poil de chèvre, des peaux de béliers teintes en rouge et des peaux de dauphins les apportèrent. Tous ceux qui avaient fait un prélèvement d'argent ou de bronze apportèrent le prélèvement du Seigneur. Tous ceux qui avaient du bois d'acacia l'apportèrent pour tous les travaux du service. Toutes les femmes habiles filèrent de leurs mains, et elles apportèrent ce qu'elles avaient filé: de la pourpre violette et rouge, de l'écarlate et du fin lin. Toutes les femmes habiles dont le cœur était bien disposé filèrent du poil de chèvre. Les princes apportèrent des pierres d'onyx et d'autres pierres pour la garniture de l'éphod et du pectoral, ainsi que des essences odoriférantes et de l'huile pour le luminaire, pour l'huile d'onction et pour l'encens aromatique. Tout homme, toute femme qui avait le cœur assez généreux pour contribuer à tous les travaux que le Seigneur avait ordonné de faire par l'intermédiaire de Moïse, tous ces Israélites apportèrent des offrandes volontaires au Seigneur. Moïse dit aux Israélites: Regardez: le Seigneur a appelé par son nom Betsaléel, fils d'Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda. Il l'a rempli du souffle de Dieu, de sagesse, d'intelligence et de connaissance pour toutes sortes de travaux, pour concevoir des ouvrages, pour travailler l'or, l'argent et le bronze, pour graver les pierres à enchâsser, pour tailler le bois et pour faire toutes sortes de travaux d'artisanat. Il lui a aussi accordé le don d'enseigner, de même qu'à Oholiab, fils d'Ahisamak, de la tribu de Dan. Il les a remplis d'habileté pour faire toutes sortes de travaux de sculpture et d'artisanat, pour broder et tisser la pourpre violette et rouge, l'écarlate et le fin lin, pour faire toutes sortes de travaux et pour concevoir des ouvrages. Betsaléel, Oholiab et tous les hommes habiles, en qui le Seigneur avait mis de la sagesse et de l'intelligence pour qu'ils sachent faire tous les travaux pour le service du sanctuaire, se mirent au travail exactement comme le Seigneur l'avait ordonné. Moïse appela Betsaléel, Oholiab et tous les hommes habiles dans le cœur desquels le Seigneur avait mis de l'intelligence, tous ceux dont le cœur était disposé à s'appliquer au travail pour le faire. Ils reçurent de Moïse tout le prélèvement que les Israélites avaient apporté afin de faire le travail pour le service du sanctuaire. Chaque matin, on lui apportait encore des offrandes volontaires. Alors les hommes habiles qui faisaient tous les travaux pour le sanctuaire quittèrent chacun le travail qu'il faisait. Ils vinrent dire à Moïse: Le peuple apporte beaucoup plus qu'il ne faut pour faire le travail que le Seigneur a ordonné de faire. Moïse donna l'ordre de diffuser dans le camp une proclamation: Que personne, homme ou femme, ne travaille plus pour le prélèvement du sanctuaire! On empêcha ainsi le peuple d'apporter davantage. Les objets préparés suffisaient amplement pour tout le travail à faire. Tous les hommes habiles qui faisaient le travail firent la Demeure avec dix toiles de fin lin retors, de pourpre violette et rouge et d'écarlate, avec des keroubim; c'était un ouvrage d'artisan. La longueur de chaque toile était de vingt-huit coudées, la largeur de chaque toile était de quatre coudées; la mesure était la même pour toutes les toiles. On attacha cinq de ces toiles l'une à l'autre; on attacha les cinq autres toiles l'une à l'autre. On fit des lacets de pourpre violette au bord de la toile à l'extrémité du premier assemblage; on fit de même au bord de la toile à l'extrémité du second assemblage. On fit cinquante lacets à la première toile; on fit cinquante lacets au bord de la toile à l'extrémité du second assemblage; ces lacets correspondaient les uns aux autres. On fit cinquante agrafes d'or, et on attacha les toiles l'une à l'autre avec ces agrafes. Ainsi la Demeure forma un tout. On fit des toiles de poil de chèvre qui constituaient une tente au-dessus de la Demeure; on fit onze toiles. La longueur de chaque toile était de trente coudées, la largeur de chaque toile était de quatre coudées; la mesure était la même pour les onze toiles. On attacha séparément cinq de ces toiles, et les six autres toiles séparément. On fit cinquante lacets au bord de la toile à l'extrémité d'un assemblage, et on fit cinquante lacets au bord de la toile du second assemblage. On fit cinquante agrafes de bronze, pour assembler la tente, afin qu'elle forme un tout. On fit pour la tente une couverture en peau de bélier teinte en rouge, et une couverture en peau de dauphin par-dessus. On fit les planches pour la Demeure; elles étaient en bois d'acacia, placées debout. La longueur d'une planche était de dix coudées et la largeur de chaque planche était d'une coudée et demie. Il y avait pour chaque planche deux tenons, parallèles l'un à l'autre; on fit de même pour toutes les planches de la Demeure. On fit vingt planches en direction du midi, au sud, pour la Demeure. On fit quarante socles d'argent pour les placer sous les vingt planches, deux socles sous chaque planche, pour ses deux tenons. On fit vingt planches pour le deuxième côté de la Demeure, en direction du nord, et leurs quarante socles d'argent, deux socles sous chaque planche. On fit six planches pour le fond de la Demeure, vers l'ouest. On fit deux planches pour les angles de la Demeure, dans le fond; elles étaient jumelées depuis le bas, et bien liées ensemble à leur sommet par un seul anneau; on fit de même pour les deux qui étaient placées aux deux coins. Il y avait ainsi huit planches, avec leurs socles d'argent, soit seize socles, deux socles sous chaque planche. On fit cinq traverses en bois d'acacia pour les planches d'un côté de la Demeure, cinq traverses pour les planches de l'autre côté de la Demeure et cinq traverses pour les planches du côté de la Demeure qui formait le fond, vers l'ouest; on fit la traverse centrale pour aller au milieu des planches, d'une extrémité à l'autre. On couvrit d'or les planches, on fit d'or leurs anneaux pour recevoir les traverses, et on couvrit d'or les traverses. On fit le voile de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors, avec des keroubim; c'était un ouvrage d'artisan. On lui fit quatre colonnes d'acacia; on les couvrit d'or, on leur mit des crochets d'or; on fondit pour elles quatre socles d'argent. On fit pour l'entrée de la tente un rideau de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors; c'était un ouvrage de brodeur. On fit ses cinq colonnes et leurs crochets, on couvrit d'or leurs chapiteaux et leurs tringles; leurs cinq socles étaient de bronze. Betsaléel fit le Coffre en bois d'acacia, d'une longueur de deux coudées et demie, d'une largeur d'une coudée et demie et d'une hauteur d'une coudée et demie. Il le couvrit d'or pur à l'intérieur et à l'extérieur et il lui fit une bordure d'or tout autour. Il fondit pour lui quatre anneaux d'or qu'il mit à ses quatre coins, deux anneaux d'un côté et deux anneaux de l'autre côté. Il fit des barres en bois d'acacia et il les couvrit d'or. Il introduisit les barres dans les anneaux sur les côtés du Coffre pour porter le Coffre. Il fit un expiatoire d'or pur; sa longueur était de deux coudées et demie et sa largeur d'une coudée et demie. Il fit deux keroubim d'or, aux deux extrémités de l'expiatoire; il les fit d'or martelé, un keroub à une extrémité et un keroub à l'autre extrémité; il fit les keroubim d'une seule pièce avec l'expiatoire, à ses deux extrémités. Les keroubim étendaient les ailes vers le haut, couvrant de leurs ailes l'expiatoire et se faisant face l'un à l'autre; les keroubim avaient la face tournée vers l'expiatoire. Il fit la table en bois d'acacia; sa longueur était de deux coudées, sa largeur d'une coudée et sa hauteur d'une coudée et demie. Il la couvrit d'or pur et il lui fit une bordure d'or tout autour. Il lui fit, tout autour, un cadre d'un palme; il fit une bordure d'or au cadre, tout autour. Il fondit pour elle quatre anneaux d'or et mit les anneaux aux quatre coins correspondant aux quatre pieds. Les anneaux étaient près du cadre; ils recevaient les barres pour porter la table. Il fit les barres en bois d'acacia et les couvrit d'or; elles servaient à porter la table. Il fit les ustensiles qu'on devait mettre sur la table, ses plats, ses coupes, ses bols et ses aiguières pour les libations; il les fit d'or pur. Il fit le porte-lampes d'or pur; il fit le porte-lampes d'or martelé. Son pied et sa tige, ses calices, ses boutons et ses fleurs étaient d'une seule pièce. Six branches sortaient de ses côtés, trois branches d'un côté du porte-lampes et trois branches de l'autre côté du porte-lampes. Il y avait sur une branche trois calices en forme d'amande, avec des boutons et des fleurs, et sur l'autre branche trois calices en forme d'amande, avec des boutons et des fleurs – ainsi pour les six branches qui sortaient du porte-lampes. Sur le porte-lampes, il y avait quatre calices en forme d'amande, avec leurs boutons et leurs fleurs. Il y avait un bouton sous ses deux premières branches, un bouton sous les deux branches suivantes et un bouton sous les deux dernières branches – il en était ainsi pour les six branches qui en sortaient. Leurs boutons et leurs branches étaient d'une seule pièce; le tout était d'or martelé, d'or pur. Il fit ses sept lampes, ses mouchettes et ses cendriers d'or pur. Il employa un talent d'or pur pour le faire, avec tous ses ustensiles. Il fit l'autel de l'encens en bois d'acacia; sa longueur était d'une coudée et sa largeur d'une coudée; il était carré, et sa hauteur était de deux coudées. Ses cornes étaient d'une seule pièce avec lui. Il le couvrit d'or pur, avec son plateau, ses parois et ses cornes, tout autour, et il lui fit une bordure d'or tout autour. Il fit au-dessous de la bordure deux anneaux d'or, des deux côtés; il en fit de part et d'autre, pour recevoir les barres qui servaient à le porter. Il fit des barres en bois d'acacia et les couvrit d'or. Il fit l'huile pour l'onction sacrée et l'encens aromatique, pur; c'était un ouvrage de parfumeur. Il fit l'autel des holocaustes en bois d'acacia, d'une longueur de cinq coudées et d'une largeur de cinq coudées; il était carré, et sa hauteur était de trois coudées. Il fit des cornes aux quatre angles; ses cornes étaient d'une seule pièce avec lui; il le couvrit de bronze. Il fit tous les ustensiles de l'autel, ses récipients, ses pelles, ses calices, ses fourchettes et ses cassolettes; il fit tous ses ustensiles de bronze. Il fit pour l'autel une grille de bronze, une sorte de treillis, qu'il plaça au-dessous du rebord de l'autel, à partir du bas, jusqu'à la moitié de la hauteur. Il fondit quatre anneaux qu'il mit aux quatre coins de la grille de bronze, pour recevoir les barres. Il fit les barres en bois d'acacia et les couvrit de bronze. Il introduisit dans les anneaux, sur les côtés de l'autel, les barres qui servaient à le porter. Il le fit creux, avec des panneaux. Il fit la cuve de bronze et sa base de bronze avec les miroirs des femmes qui accomplissaient leur service à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il fit la cour. Dans la direction du midi, au sud, il y avait, pour former la cour, des tentures de fin lin retors, sur une longueur de cent coudées, avec leurs vingt colonnes et leurs vingt socles de bronze; les crochets des colonnes et leurs tringles étaient d'argent. Dans la direction du nord, il y avait cent coudées avec leurs vingt colonnes et leurs vingt socles de bronze; les crochets des colonnes et leurs tringles étaient d'argent. Dans la direction de l'ouest, il y avait cinquante coudées de tentures, avec leurs dix colonnes et leurs dix socles; les crochets des colonnes et leurs tringles étaient d'argent. Dans la direction de l'est, au levant, il y avait cinquante coudées: pour un côté, quinze coudées de tentures, avec leurs trois colonnes et leurs trois socles; et pour l'autre côté – de part et d'autre de la porte de la cour – quinze coudées de tentures, avec leurs trois colonnes et leurs trois socles. Toutes les tentures qui formaient l'enceinte de la cour étaient de fin lin retors. Les socles pour les colonnes étaient de bronze, les crochets des colonnes et leurs tringles étaient d'argent, et leurs chapiteaux étaient couverts d'argent. Toutes les colonnes de la cour étaient jointes par des tringles d'argent. Le rideau de la porte de la cour – c'était un ouvrage de brodeur – était de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors; il avait une longueur de vingt coudées, et sa hauteur était de cinq coudées, comme la largeur des tentures de la cour; les quatre colonnes et leurs quatre socles étaient de bronze, les crochets et leurs tringles étaient d'argent, et leurs chapiteaux étaient couverts d'argent. Tous les piquets de l'enceinte de la Demeure et de la cour étaient de bronze. Voici les comptes de la Demeure – la demeure du Témoignage – établis sur l'ordre de Moïse, par les soins des lévites, sous la direction d'Itamar, fils d'Aaron, le prêtre. Betsaléel, fils d'Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda, fit tout ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse; avec lui Oholiab, fils d'Ahisamak, de la tribu de Dan, sculpteur et artiste, qui brodait aussi sur la pourpre violette et rouge, l'écarlate et le fin lin. Le total de l'or employé au travail, pour tous les travaux du sanctuaire, – or que l'on avait dédié rituellement – se montait à vingt-neuf talents et sept cent trente sicles, selon le sicle du sanctuaire. L'argent des gens de la communauté qui furent recensés se montait à cent talents et mille sept cent soixante-quinze sicles, selon le sicle du sanctuaire. C'était un béqa par tête, la moitié d'un sicle, selon le sicle du sanctuaire, pour chaque homme qui passait au recensement, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, soit pour six cent trois mille cinq cent cinquante hommes. Les cent talents d'argent servirent à fondre les socles du sanctuaire et les socles du voile, cent socles pour les cent talents, un talent par socle. Avec les mille sept cent soixante-quinze sicles on fit les crochets et les tringles pour les colonnes, et on couvrit leurs chapiteaux. Le bronze qu'on avait dédié rituellement se montait à soixante-dix talents et deux mille quatre cents sicles. Avec lui on fit les socles de l'entrée de la tente de la Rencontre, l'autel de bronze avec sa grille de bronze, et tous les ustensiles de l'autel, les socles de la cour, tout autour, et les socles de la porte de la cour, tous les piquets de l'enceinte de la Demeure et les piquets de l'enceinte de la cour. Avec la pourpre violette et rouge et l'écarlate, on fit les vêtements spéciaux pour officier dans le sanctuaire. On fit les vêtements sacrés pour Aaron, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On fit l'éphod d'or, de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors. On étendit des lames d'or et on les coupa en fils, qu'on entrelaça dans la pourpre violette et rouge, l'écarlate et le fin lin; c'était un ouvrage d'artisan. On lui fit des épaulettes attachées par ses deux extrémités pour le fixer. La ceinture qui l'entourait était d'une seule pièce avec lui; elle était faite de la même façon: d'or, de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On travailla les pierres d'onyx, enchâssées dans des montures d'or. On y grava, d'une gravure de sceau, les noms des fils d'Israël. On les mit sur les épaulettes de l'éphod comme des pierres d'évocation pour les fils d'Israël, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On fit le pectoral – c'était un ouvrage d'artisan – de la même façon que l'éphod: d'or, de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fin lin retors. Il était carré; on fit le pectoral double; sa longueur était d'un empan et sa largeur d'un empan; il était double. On y sertit quatre rangées de pierres: première rangée, une sardoine, une topaze, une émeraude; deuxième rangée, une escarboucle, un lapis-lazuli, un diamant; troisième rangée, une opale, une agate, une améthyste; quatrième rangée, une chrysolithe, un onyx, un jaspe. Ces pierres étaient enchâssées dans leurs montures d'or. Les pierres étaient aux noms des fils d'Israël; il y en avait douze, d'après leurs noms; elles étaient gravées d'une gravure de sceau, chacune avec le nom de l'une des douze tribus. Sur le pectoral on fit des chaînettes d'or pur, en forme de cordes tressées. On fit deux montures d'or et deux anneaux d'or, et on mit les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral. On mit les deux cordes d'or dans les deux anneaux aux deux extrémités du pectoral; on mit les deux autres extrémités des deux cordes aux deux montures placées sur les épaulettes de l'éphod, par devant. On fit encore deux anneaux d'or qu'on plaça aux deux extrémités du pectoral, sur le bord intérieur appliqué contre l'éphod. On fit deux autres anneaux d'or et on les mit au bas des deux épaulettes de l'éphod, par devant, près de la jointure, au-dessus de la ceinture de l'éphod. Avec un cordon de pourpre violette, on fixa le pectoral par ses anneaux aux anneaux de l'éphod, pour que le pectoral soit sur la ceinture de l'éphod et qu'il ne puisse pas se séparer de l'éphod, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On fit la robe de l'éphod, ouvrage de tisserand, tout entière de pourpre violette. L'ouverture de la robe était au milieu, comme l'ouverture d'un vêtement de cuir tressé; il y avait un ourlet tout autour, afin que la robe ne se déchire pas. On fit sur le bas de la robe des grenades de pourpre violette et rouge, d'écarlate et de fil retors; on fit des clochettes d'or pur; on mit les clochettes entre les grenades sur tout le tour, au bas de la robe, entre les grenades: une clochette et une grenade, une clochette et une grenade, sur tout le tour, au bas de la robe, pour qu'il officie comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On fit les tuniques de fin lin, ouvrage de tisserand, pour Aaron et pour ses fils; le turban de fin lin, les parures des tiares, de fin lin; les caleçons de lin, de fin lin retors; l'écharpe de fin lin retors, brodée, de pourpre violette et rouge et d'écarlate; c'était un ouvrage de brodeur, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On fit d'or pur la lame, le diadème sacré, et on y écrivit, d'une gravure de sceau: Consacré au Seigneur (YHWH). On lui mit un cordon de pourpre violette pour le placer sur le turban, en haut, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Ainsi fut achevé tout le service de la Demeure, de la tente de la Rencontre. Les Israélites firent exactement ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Ainsi firent-ils. On apporta la Demeure à Moïse: la tente et tous ses éléments, ses agrafes, ses planches, ses traverses, ses colonnes et ses socles; la couverture en peau de bélier teinte en rouge, la couverture en peau de dauphin et le voile qui sert de rideau; le coffre du Témoignage, ses barres, et l'expiatoire; la table, tous ses ustensiles et le pain offert; le porte-lampes pur, ses lampes, – les lampes à y disposer – tous ses ustensiles et l'huile pour le luminaire; l'autel d'or, l'huile d'onction et l'encens aromatique, ainsi que le rideau de l'entrée de la tente; l'autel de bronze, sa grille de bronze, ses barres et tous ses ustensiles, la cuve et sa base; les tentures de la cour, ses colonnes, ses socles, le rideau de la porte de la cour, ses cordages, ses piquets, et tous les ustensiles pour le service de la Demeure, pour la tente de la Rencontre; les vêtements spéciaux pour officier dans le sanctuaire, les vêtements sacrés pour Aaron, le prêtre, et les vêtements sacerdotaux de ses fils. Tout ce travail, les Israélites le firent exactement comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Moïse vit tout le travail: ils l'avaient fait comme le Seigneur l'avait ordonné. Ainsi avaient-ils fait. Alors Moïse les bénit. Le Seigneur dit à Moïse: Le premier jour du premier mois, tu monteras la Demeure, la tente de la Rencontre. Tu y placeras le coffre du Témoignage et tu couvriras le Coffre avec le voile. Tu apporteras la table et tu la disposeras. Tu apporteras le porte-lampes et tu arrangeras ses lampes. Tu mettras l'autel d'or pour l'encens devant le coffre du Témoignage, et tu placeras le rideau à l'entrée de la Demeure. Tu mettras l'autel des holocaustes devant l'entrée de la Demeure, de la tente de la Rencontre. Tu mettras la cuve entre la tente de la Rencontre et l'autel, et tu y mettras de l'eau. Tu aménageras la cour, tout autour, et tu mettras le rideau à la porte de la cour. Tu prendras l'huile d'onction, et tu conféreras l'onction à la Demeure et à tout ce qui s'y trouve; tu la consacreras, avec tous ses ustensiles, et elle sera sacrée. Tu conféreras l'onction à l'autel des holocaustes et à tous ses ustensiles; tu consacreras l'autel, et l'autel sera très sacré. Tu conféreras l'onction à la cuve et à sa base; tu la consacreras. Tu présenteras Aaron et ses fils à l'entrée de la tente de la Rencontre, et tu les laveras avec de l'eau. Tu revêtiras Aaron des vêtements sacrés, tu lui conféreras l'onction, tu le consacreras, et il exercera pour moi le sacerdoce. Tu présenteras ses fils, tu les revêtiras de la tunique et tu leur conféreras l'onction comme tu as conféré l'onction à leur père; ils exerceront pour moi le sacerdoce. Cette onction d'huile leur assurera le sacerdoce pour toujours, dans toutes leurs générations. Moïse fit exactement ce que le Seigneur lui avait ordonné. Ainsi fit-il. Le premier jour du premier mois de la deuxième année, la Demeure fut montée. Moïse monta la Demeure; il en mit les socles, plaça les planches, mit les traverses et dressa les colonnes. Il étendit la tente sur la Demeure et plaça la couverture de la tente par-dessus, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il prit le Témoignage et le mit dans le Coffre; il plaça les barres sur le Coffre et mit l'expiatoire au-dessus du Coffre. Il amena le Coffre dans la Demeure; il plaça le voile qui sert de rideau, et il en couvrit le coffre du Témoignage, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il mit la table dans la tente de la Rencontre, sur le côté de la Demeure, au nord, à l'extérieur du voile, et il y disposa le pain, devant le Seigneur, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il plaça le porte-lampes dans la tente de la Rencontre, en face de la table, sur le côté de la Demeure, au sud; il arrangea ses lampes devant le Seigneur, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il plaça l'autel d'or dans la tente de la Rencontre, devant le voile, et il y fit fumer l'encens aromatique, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il plaça le rideau à l'entrée de la Demeure. Il plaça l'autel des holocaustes à l'entrée de la Demeure, de la tente de la Rencontre, et il y offrit l'holocauste et l'offrande végétale, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il plaça la cuve entre la tente de la Rencontre et l'autel et il y mit de l'eau pour les ablutions; Moïse, Aaron et ses fils s'y lavèrent les mains et les pieds; lorsqu'ils entraient dans la tente et qu'ils se présentaient devant l'autel, ils se lavaient, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il installa la cour autour de la Demeure et de l'autel et mit le rideau à la porte de la cour. C'est ainsi que Moïse acheva les travaux. Alors la nuée couvrit la tente de la Rencontre, et la gloire du Seigneur remplit la Demeure. Moïse ne pouvait pas entrer dans la tente de la Rencontre, parce que la nuée demeurait sur elle et que la gloire du Seigneur remplissait la Demeure. Quand la nuée s'élevait au-dessus de la Demeure, les Israélites partaient, pour chacune de leurs étapes. Si la nuée ne s'élevait pas, ils ne partaient pas, jusqu'au jour où elle s'élevait. Le jour, la nuée du Seigneur était sur la Demeure, et la nuit il y avait un feu, sous les yeux de toute la maison d'Israël, à chacune de leurs étapes. Le Seigneur appela Moïse; depuis la tente de la Rencontre il lui dit: Parle aux Israélites; tu leur diras: Lorsque l'un de vous offre une bête en présent au Seigneur, vous offrirez un présent pris sur le gros bétail ou sur le petit bétail. Si son présent est un holocauste pris sur le gros bétail, il présentera un mâle sans défaut; il le présentera à l'entrée de la tente de la Rencontre, pour qu'il soit agréé devant le Seigneur. Il posera la main sur la tête de l'holocauste, et celui-ci sera agréé pour faire l'expiation sur lui. Il immolera le bovin devant le Seigneur ; les fils d'Aaron, les prêtres, présenteront le sang et aspergeront de sang le pourtour de l'autel qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il dépouillera l'holocauste et le coupera en morceaux. Les fils d'Aaron, le prêtre, mettront du feu sur l'autel et disposeront du bois sur le feu. Les fils d'Aaron, les prêtres, disposeront les morceaux, la tête et la graisse sur le bois, sur le feu de l'autel. Il lavera avec de l'eau les entrailles et les pattes, et le prêtre fera fumer le tout sur l'autel. C'est un holocauste, une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. Si son présent est un holocauste pris sur le petit bétail, sur les moutons ou sur les chèvres, il présentera un mâle sans défaut. Il l'immolera à côté de l'autel, au nord, devant le Seigneur ; les fils d'Aaron, les prêtres, aspergeront de son sang le pourtour de l'autel. Il le coupera en morceaux, avec la tête et la graisse, et le prêtre disposera les morceaux sur le bois, sur le feu de l'autel. Il lavera avec de l'eau les entrailles et les pattes. Le prêtre présentera le tout et le fera fumer sur l'autel. C'est un holocauste, une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. Si le présent qu'il offre au Seigneur est un holocauste d'oiseaux, il présentera des tourterelles ou des colombes. Le prêtre présentera l'oiseau sur l'autel, et il lui tordra le cou; il fera fumer la tête sur l'autel, et il fera couler le sang contre la paroi de l'autel. Il détachera le jabot avec ses plumes et le jettera près de l'autel, vers l'est, dans le lieu où on met les cendres grasses. Il le fendra entre les ailes, sans en séparer les moitiés; et le prêtre le fera fumer sur l'autel, sur le feu de bois. C'est un holocauste, une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. Si quelqu'un offre en présent au Seigneur une offrande végétale, son présent sera de fleur de farine; il versera de l'huile dessus et il y ajoutera de l'encens. Il l'apportera aux fils d'Aaron, les prêtres; il prendra une pleine poignée de cette fleur de farine, arrosée d'huile, avec tout l'encens, et le prêtre fera fumer cela sur l'autel, en évocation. C'est une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. Ce qui restera de l'offrande végétale sera pour Aaron et pour ses fils; c'est une portion très sacrée des offrandes consumées par le feu pour le Seigneur. Si tu offres en présent une offrande végétale cuite au four, ce sera de la fleur de farine, des gâteaux sans levain pétris à l'huile et des galettes sans levain arrosées d'huile. Si ton présent est une offrande végétale cuite à la poêle, ce sera de la fleur de farine pétrie à l'huile, sans levain. Tu la rompras en morceaux et tu verseras de l'huile dessus; c'est une offrande végétale. Si ton présent est une offrande végétale cuite sur le gril, elle sera faite de fleur de farine pétrie à l'huile. Tu apporteras au Seigneur l'offrande végétale faite avec ces produits; elle sera présentée au prêtre, qui l'approchera de l'autel. Le prêtre en prélèvera ce qui doit être offert en évocation et le fera fumer sur l'autel. C'est une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. Ce qui restera de l'offrande végétale sera pour Aaron et pour ses fils; c'est une portion très sacrée des offrandes consumées par le feu pour le Seigneur. Aucune des offrandes végétales que vous présenterez au Seigneur ne sera levée: vous ne ferez rien fumer qui contienne du levain ou du miel parmi les offrandes consumées par le feu pour le Seigneur. Vous pourrez en présenter au Seigneur comme présent de prémices; mais on n'en placera pas sur l'autel comme une odeur agréable. A toutes les offrandes végétales que tu présenteras tu ajouteras du sel; tu ne laisseras pas ton offrande végétale manquer du sel de l'alliance de ton Dieu; avec tous tes présents tu présenteras du sel. Si tu présentes au Seigneur une offrande végétale de la première moisson, tu présenteras des épis rôtis au feu, du blé nouveau broyé, comme offrande végétale de ta première moisson. Tu y ajouteras de l'huile et tu y mettras de l'encens; c'est une offrande végétale. Le prêtre fera fumer en évocation une portion du grain broyé et de l'huile, avec tout l'encens. C'est une offrande consumée par le feu pour le Seigneur. Si son présent est un sacrifice de paix, s'il présente un animal pris sur le gros bétail, il présentera devant le Seigneur un mâle ou une femelle sans défaut. Il posera la main sur la tête de son présent; il l'immolera à l'entrée de la tente de la Rencontre, et les fils d'Aaron, les prêtres, aspergeront du sang le pourtour de l'autel. De ce sacrifice de paix il présentera, en offrande consumée par le feu pour le Seigneur : la graisse qui couvre les entrailles, toute la graisse qui est sur les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, celle qui couvre les flancs, et le lobe du foie, qu'il détachera près des rognons. Les fils d'Aaron feront fumer cela sur l'autel, par-dessus l'holocauste qui est sur le feu de bois. C'est une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. Si son présent est pris sur le petit bétail, il présentera un mâle ou une femelle sans défaut en sacrifice de paix au Seigneur. S'il offre en présent un mouton, il le présentera devant le Seigneur. Il posera la main sur la tête de son présent; il l'immolera devant la tente de la Rencontre, et les fils d'Aaron aspergeront de son sang le pourtour de l'autel. De ce sacrifice de paix il présentera, en offrande consumée par le feu pour le Seigneur : sa graisse, la queue entière qu'il détachera près de l'échine, la graisse qui couvre les entrailles, toute la graisse qui est sur les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, celle qui couvre les flancs, et le lobe du foie, qu'il détachera près des rognons. Le prêtre fera fumer cela sur l'autel. C'est une nourriture consumée par le feu pour le Seigneur. Si son présent est une chèvre, il le présentera devant le Seigneur. Il posera la main sur la tête de l'animal; il l'immolera devant la tente de la Rencontre, et les fils d'Aaron aspergeront de son sang le pourtour de l'autel. De ce présent il présentera, en offrande consumée par le feu pour le Seigneur : la graisse qui couvre les entrailles, toute la graisse qui est sur les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, celle qui couvre les flancs, et le lobe du foie, qu'il détachera près des rognons. Le prêtre fera fumer cela sur l'autel. C'est une nourriture consumée par le feu, une odeur agréable. Toute la graisse appartient au Seigneur. C'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations, dans tous vos lieux d'habitation: vous ne mangerez ni graisse ni sang. Le Seigneur dit à Moïse: Dis aux Israélites: Lorsque quelqu'un pèche par erreur en commettant ce qu'interdit l'un des commandements du Seigneur : Si c'est le prêtre ayant reçu l'onction qui pèche, mettant ainsi le peuple en tort, il présentera au Seigneur, pour le péché qu'il a commis, un taureau sans défaut en sacrifice pour le péché. Il amènera le taureau à l'entrée de la tente de la Rencontre, devant le Seigneur ; il posera la main sur la tête du taureau, et il immolera le taureau devant le Seigneur. Le prêtre qui a reçu l'onction prendra du sang du taureau et l'apportera dans la tente de la Rencontre; il trempera son doigt dans le sang et il en fera sept fois l'aspersion devant le Seigneur, en face du voile du sanctuaire. Le prêtre mettra du sang sur les cornes de l'autel de l'encens aromatique qui est devant le Seigneur, dans la tente de la Rencontre; il répandra tout le reste du sang du taureau sur le socle de l'autel des holocaustes qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il prélèvera toute la graisse du taureau du sacrifice pour le péché, la graisse qui couvre les entrailles, toute la graisse qui est sur les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, celle qui couvre les flancs, et le lobe du foie, qu'il détachera près des rognons, comme on les prélève du taureau dans le sacrifice de paix; le prêtre les fera fumer sur l'autel des holocaustes. Mais la peau du taureau, toute sa chair, avec sa tête, ses pattes, ses entrailles et ses excréments, le taureau entier, il l'emportera hors du camp, dans un lieu pur, là où on jette les cendres grasses, et il le brûlera sur un feu de bois; c'est sur le tas de cendres grasses que cela sera brûlé. Si c'est toute la communauté d'Israël qui a fait une erreur, sans que l'assemblée s'en aperçoive, en commettant ce qu'interdit l'un des commandements du Seigneur, se mettant ainsi en tort, lorsqu'on s'apercevra du péché qu'elle a commis, l'assemblée présentera un taureau en sacrifice pour le péché; on l'amènera devant la tente de la Rencontre. Les anciens de la communauté poseront les mains sur la tête du taureau, devant le Seigneur, et on immolera le taureau devant le Seigneur. Le prêtre qui a reçu l'onction apportera du sang du taureau dans la tente de la Rencontre; le prêtre trempera son doigt dans le sang et il en fera sept fois l'aspersion devant le Seigneur, en face du voile. Il mettra du sang sur les cornes de l'autel qui est devant le Seigneur, dans la tente de la Rencontre; il répandra tout le reste du sang sur le socle de l'autel des holocaustes qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il prélèvera toute sa graisse et la fera fumer sur l'autel. Il fera pour ce taureau comme pour le taureau du sacrifice pour le péché; il fera de même. C'est ainsi que le prêtre fera sur eux l'expiation, et il leur sera pardonné. Il emportera le taureau hors du camp et le brûlera comme il a brûlé le premier taureau. C'est un sacrifice pour le péché de l'assemblée. Lorsqu'un prince pèche en commettant par erreur ce qu'interdit l'un des commandements du Seigneur, son Dieu, se mettant ainsi en tort, s'il s'aperçoit du péché qu'il a commis, il apportera en présent un bouc, un mâle sans défaut. Il posera la main sur la tête du bouc, et il l'immolera dans le lieu où on immole l'holocauste, devant le Seigneur. C'est un sacrifice pour le péché. Avec son doigt, le prêtre prendra du sang du sacrifice pour le péché; il en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et répandra le reste du sang sur le socle de l'autel des holocaustes. Il fera fumer toute sa graisse sur l'autel, comme la graisse du sacrifice de paix. Le prêtre fera sur lui l'expiation de son péché, et il lui sera pardonné. Si c'est quelqu'un du peuple du pays qui a péché par erreur en commettant ce qu'interdit l'un des commandements du Seigneur, se mettant ainsi en tort, s'il s'aperçoit du péché qu'il a commis, il apportera en présent une chèvre, une femelle sans défaut, pour le péché qu'il a commis. Il posera la main sur la tête du sacrifice pour le péché, et il l'immolera dans le lieu de l'holocauste. Avec son doigt, le prêtre prendra du sang du sacrifice pour le péché; il en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et répandra tout le reste du sang sur le socle de l'autel. Il détachera toute la graisse, comme on détache la graisse du sacrifice de paix, et il la fera fumer sur l'autel; ce sera une odeur agréable pour le Seigneur. Le prêtre fera sur lui l'expiation, et il lui sera pardonné. S'il apporte un mouton en présent comme sacrifice pour le péché, il apportera une femelle sans défaut. Il posera la main sur la tête du sacrifice pour le péché, et il l'immolera en sacrifice pour le péché dans le lieu où on immole l'holocauste. Avec son doigt, le prêtre prendra du sang du sacrifice pour le péché; il en mettra sur les cornes de l'autel des holocaustes et répandra tout le reste du sang sur le socle de l'autel. Il détachera toute la graisse, comme on détache la graisse du mouton dans le sacrifice de paix, et il la fera fumer sur l'autel, par-dessus les offrandes consumées par le feu pour le Seigneur. Le prêtre fera sur lui l'expiation du péché qu'il a commis, et il lui sera pardonné. Lorsqu'un témoin, après avoir entendu une adjuration, pèche en ne déclarant pas ce qu'il a vu ou ce qu'il sait, il sera chargé de sa faute. Lorsque quelqu'un, sans s'en apercevoir, touche une chose impure quelconque, que ce soit le cadavre d'un animal impur, celui d'une bête domestique impure ou bien celui d'une petite bête impure, il devient lui-même impur; il se met en tort. Lorsque, sans s'en apercevoir, il touche une impureté humaine dont le contact rend impur – quand il s'en aperçoit, il est en tort. Lorsque quelqu'un, en parlant à la légère de quelque manière que ce soit, sans s'en apercevoir, jure de faire du mal ou du bien – quand il s'en aperçoit, il est en tort – sur un de ces points. Celui donc qui se met en tort sur un de ces points confessera en quoi il a péché, puis il apportera au Seigneur, en réparation pour le péché qu'il a commis, une femelle prise sur le petit bétail, une brebis ou une chèvre, en sacrifice pour le péché. Le prêtre fera sur lui l'expiation de son péché. S'il n'a pas de quoi se procurer une tête de petit bétail, il apportera au Seigneur, en réparation pour son péché, deux tourterelles ou deux colombes, l'une en sacrifice pour le péché, et l'autre en holocauste. Il les apportera au prêtre; il présentera d'abord celui qui doit servir de sacrifice pour le péché; il lui tordra le cou, sans séparer la tête. Le prêtre fera l'aspersion du sang du sacrifice pour le péché sur la paroi de l'autel; il fera couler le reste du sang sur le socle de l'autel; c'est un sacrifice pour le péché. Il fera de l'autre oiseau un holocauste, selon la règle. Le prêtre fera sur lui l'expiation du péché qu'il a commis, et il lui sera pardonné. Si ses ressources ne lui permettent pas de se procurer deux tourterelles ou deux colombes, il apportera en présent pour son péché un dixième d'épha de fleur de farine, en sacrifice pour le péché; il ne mettra pas d'huile et il n'y ajoutera pas d'encens: c'est un sacrifice pour le péché. Il l'apportera au prêtre, et le prêtre en prendra une pleine poignée en évocation et la fera fumer sur l'autel, par-dessus les offrandes consumées par le feu pour le Seigneur ; c'est un sacrifice pour le péché. Le prêtre fera sur lui l'expiation du péché qu'il a commis sur l'un de ces points, et il lui sera pardonné. Ce qui restera sera pour le prêtre, comme l'offrande végétale. Le Seigneur dit à Moïse: Lorsque quelqu'un commet un sacrilège et pèche par erreur en retenant des choses consacrées au Seigneur, il apportera au Seigneur, en réparation, un bélier sans défaut, pris sur le petit bétail d'après la valeur fixée en sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire. Il compensera, en y ajoutant un cinquième, le péché qu'il a commis aux dépens du sanctuaire; il donnera cette compensation au prêtre. Le prêtre fera sur lui l'expiation avec le bélier du sacrifice de réparation, et il lui sera pardonné. Si quelqu'un pèche en commettant, sans le savoir, ce qu'interdit l'un des commandements du Seigneur, il se met en tort et sera chargé de sa faute. Il apportera au prêtre, en réparation, un bélier sans défaut, pris sur le petit bétail d'après la valeur fixée. Le prêtre fera sur lui l'expiation de l'erreur qu'il a commise sans le savoir, et il lui sera pardonné. C'est un sacrifice de réparation. Cet homme s'est mis en tort devant le Seigneur. Le Seigneur dit à Moïse: Lorsque quelqu'un pèche et commet un sacrilège envers le Seigneur en mentant à son compatriote au sujet d'un dépôt, d'une valeur remise en main propre ou d'une spoliation, ou bien en commettant une extorsion aux dépens de son compatriote, en mentant au sujet d'un objet perdu qu'il a trouvé, ou en faisant un faux serment au sujet d'un des péchés que l'être humain peut commettre; lorsque ainsi il pèche et se met en tort, il restituera l'objet de la spoliation ou de l'extorsion, le dépôt qui lui avait été confié, l'objet perdu qu'il avait trouvé ou la chose au sujet de laquelle il a fait un faux serment. Il le compensera intégralement, en y ajoutant un cinquième, et il donnera cette compensation au propriétaire le jour même où il offrira son sacrifice de réparation. Il apportera au prêtre, en réparation pour le Seigneur, un bélier sans défaut, pris sur le petit bétail d'après la valeur fixée pour la réparation. Le prêtre fera sur lui l'expiation devant le Seigneur, et il lui sera pardonné, quelle que soit la chose par laquelle il s'est mis en tort. Le Seigneur dit à Moïse: Donne cet ordre à Aaron et à ses fils: Voici la loi concernant l'holocauste. L'holocauste restera sur le foyer de l'autel toute la nuit, jusqu'au matin; le feu de l'autel y brûlera. Le prêtre revêtira sa tunique de lin et mettra des caleçons de lin; il prélèvera les cendres grasses produites par le feu qui aura dévoré l'holocauste sur l'autel, et il les déposera près de l'autel. Puis il quittera ses vêtements et mettra d'autres vêtements pour emporter les cendres grasses hors du camp, dans un lieu pur. Le feu brûlera sur l'autel, il ne s'éteindra pas. Chaque matin, le prêtre y allumera du bois, disposera l'holocauste par-dessus et fera fumer la graisse des sacrifices de paix. Le feu brûlera constamment sur l'autel, il ne s'éteindra pas. Voici la loi concernant l'offrande végétale. Les fils d'Aaron doivent la présenter devant le Seigneur, face à l'autel. Le prêtre prélèvera sur l'offrande végétale une poignée de fleur de farine, de l'huile, avec tout l'encens ajouté à l'offrande végétale, et il fera fumer cela sur l'autel en évocation, comme une odeur agréable pour le Seigneur. Ce qui en restera, ce sont Aaron et ses fils qui le mangeront; on le mangera sans levain; c'est dans un lieu sacré, dans la cour de la tente de la Rencontre, qu'ils le mangeront. On ne le fera pas cuire avec quelque chose de levé. C'est la part que je leur ai donnée sur mes offrandes consumées par le feu. C'est une chose très sacrée, comme le sacrifice pour le péché, comme le sacrifice de réparation. Ce sera tout mâle parmi les fils d'Aaron qui en mangera. C'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations, au sujet des offrandes consumées par le feu pour le Seigneur : tout ce qui entrera en contact avec elles sera consacré. Le Seigneur dit à Moïse: Voici le présent d'Aaron et de ses fils, celui qu'ils présenteront au Seigneur le jour où il recevra l'onction: un dixième d'épha de fleur de farine, en offrande végétale constante, moitié le matin et moitié le soir. Elle sera préparée à la poêle avec de l'huile, et tu l'apporteras mélangée; tu la présenteras comme une offrande végétale cuite en morceaux, comme une odeur agréable pour le Seigneur. Le prêtre qui, parmi ses fils, a reçu l'onction pour lui succéder fera cette offrande. C'est une prescription perpétuelle pour le Seigneur ; on la fera fumer tout entière. Toute offrande végétale d'un prêtre sera entière: on ne la mangera pas. Le Seigneur dit à Moïse: Dis à Aaron et à ses fils: Voici la loi concernant le sacrifice pour le péché. C'est dans le lieu où on immole l'holocauste qu'on immolera aussi, devant le Seigneur, le sacrifice pour le péché; c'est une chose très sacrée. C'est le prêtre qui offrira le sacrifice pour le péché qui le mangera; on le mangera dans un lieu sacré, dans la cour de la tente de la Rencontre. Tout ce qui entrera en contact avec sa viande sera consacré. Si un vêtement est aspergé de son sang, tu laveras dans un lieu sacré l'endroit qui en aura été aspergé. Le récipient de terre dans lequel elle aura cuit, on le brisera; si c'est dans un récipient de bronze qu'elle a cuit, on le récurera et on le rincera avec de l'eau. Ce sera tout mâle parmi les prêtres qui en mangera: c'est une chose très sacrée. Mais on ne mangera d'aucun sacrifice pour le péché dont on apporte du sang dans la tente de la Rencontre, pour faire l'expiation dans le sanctuaire: celui-là sera jeté au feu. Voici la loi concernant le sacrifice de réparation: c'est une chose très sacrée. C'est dans le lieu où on immole l'holocauste qu'on immolera aussi le sacrifice de réparation. On aspergera de son sang le pourtour de l'autel. On présentera toute sa graisse, la queue, la graisse qui couvre les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, celle qui couvre les flancs, et le lobe du foie, qu'on détachera près des rognons. Le prêtre fera fumer cela sur l'autel en offrande consumée par le feu pour le Seigneur. C'est un sacrifice de réparation. Ce sera tout mâle parmi les prêtres qui en mangera; on le mangera dans un lieu sacré; c'est une chose très sacrée. Il en est du sacrifice de réparation comme du sacrifice pour le péché; la loi est la même pour les deux: il sera pour le prêtre qui fait l'expiation. Quand un prêtre présente l'holocauste de quelqu'un, la peau de l'holocauste qu'il a offert sera pour le prêtre. Toute offrande végétale cuite au four, préparée sur le gril ou à la poêle, sera pour le prêtre qui l'a présentée. Toute offrande végétale pétrie à l'huile ou sèche sera pour tous les fils d'Aaron, sans distinction. Voici la loi concernant le sacrifice de paix qu'on présente au Seigneur. Si quelqu'un le présente pour une « reconnaissance », il présentera, avec le sacrifice de reconnaissance, des gâteaux sans levain pétris à l'huile, des galettes sans levain arrosées d'huile et de la fleur de farine en gâteaux pétris à l'huile. Il offrira son présent avec des gâteaux levés, en plus de son sacrifice de reconnaissance et de paix. Il présentera en prélèvement pour le Seigneur une portion de chaque présent; elle sera pour le prêtre qui a fait l'aspersion du sang du sacrifice de paix. On mangera la viande du sacrifice de reconnaissance et de paix le jour où on l'offrira en présent; on n'en laissera rien jusqu'au matin. Si le présent de quelqu'un correspond à un vœu ou à une offrande volontaire, on mangera son sacrifice le jour où on le présentera, et on pourra manger ce qui en restera le lendemain. Ce qui restera de la viande du sacrifice sera jeté au feu le troisième jour. Si l'on mangeait de la viande de son sacrifice de paix le troisième jour, celui qui l'a présenté ne serait pas agréé, il ne lui en serait pas tenu compte; c'est une chose impropre: celui qui en mange sera chargé de sa faute. La viande qui a touché quelque chose d'impur, on ne la mangera pas, on la jettera au feu. Sinon, quiconque est pur peut manger de la viande; mais celui qui, se trouvant en état d'impureté, mange de la viande du sacrifice de paix qui appartient au Seigneur, celui-là sera retranché de son peuple. Celui qui touche quelque chose d'impur, une impureté humaine, une bête impure ou quelque autre horreur impure, et qui mange de la viande du sacrifice de paix qui appartient au Seigneur, celui-là sera retranché de son peuple. Le Seigneur dit à Moïse: Dis aux Israélites: Vous ne mangerez pas de graisse de bœuf, de mouton ni de chèvre. La graisse d'une bête crevée ou déchiquetée pourra servir à n'importe quel autre usage; mais vous ne la mangerez pas. En effet, quiconque mange la graisse d'une bête qu'on présente au Seigneur en offrande consumée par le feu, celui-là sera retranché de son peuple. Vous ne mangerez pas de sang, ni sang d'oiseau, ni sang de bête, dans tous vos lieux d'habitation. Quiconque mange du sang, quel que soit ce sang, sera retranché de son peuple. Le Seigneur dit à Moïse: Dis aux Israélites: Celui qui présente son sacrifice de paix au Seigneur apportera au Seigneur son présent, pris sur son sacrifice de paix. Il apportera de ses propres mains la graisse en offrande consumée par le feu pour le Seigneur ; il l'apportera avec la poitrine, la poitrine qu'on dédie rituellement devant le Seigneur. Le prêtre fera fumer la graisse sur l'autel, et la poitrine sera pour Aaron et pour ses fils. Dans vos sacrifices de paix, vous donnerez la cuisse droite en prélèvement pour le prêtre. Celui des fils d'Aaron qui présente le sang et la graisse du sacrifice de paix aura la cuisse droite pour part: je prends sur les sacrifices de paix offerts par les Israélites la poitrine qu'on dédie rituellement et la cuisse qu'on prélève; je les donne à Aaron, le prêtre, et à ses fils, par une prescription perpétuelle, en les prenant sur ce qui appartient aux Israélites. C'est là le droit que l'onction d'Aaron et de ses fils leur donnera sur les offrandes consumées par le feu pour le Seigneur, depuis le jour où on les présentera afin qu'ils exercent le sacerdoce pour le Seigneur. C'est ce que le Seigneur ordonne aux Israélites de leur donner le jour où ils reçoivent l'onction; c'est une prescription perpétuelle, pour toutes leurs générations. Telle est la loi relative à l'holocauste, à l'offrande végétale, au sacrifice pour le péché, au sacrifice de réparation, à l'investiture et au sacrifice de paix, selon ce que le Seigneur ordonna à Moïse au mont Sinaï, le jour où il ordonna aux Israélites d'offrir leurs présents au Seigneur, dans le désert du Sinaï. Le Seigneur dit à Moïse: Prends Aaron et ses fils avec lui, les vêtements, l'huile d'onction, le taureau du sacrifice pour le péché, les deux béliers et la corbeille de pains sans levain, et rassemble toute la communauté à l'entrée de la tente de la Rencontre. Moïse fit ce que le Seigneur lui avait ordonné; la communauté se rassembla à l'entrée de la tente de la Rencontre. Moïse dit à la communauté: Voici ce que le Seigneur a ordonné de faire. Moïse présenta Aaron et ses fils; il les lava avec de l'eau. Il mit sur Aaron la tunique, le ceignit de l'écharpe, le revêtit de la robe et mit sur lui l'éphod, qu'il serra avec la ceinture de l'éphod, dont il le ceignit. Il posa sur lui le pectoral et mit dans le pectoral l'ourim et le toummim. Il posa le turban sur sa tête et posa sur le devant du turban la lame d'or, le diadème sacré, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Moïse prit l'huile d'onction; conféra l'onction à la Demeure et à tout ce qui s'y trouvait; il consacra tout cela. Il en fit sept fois l'aspersion sur l'autel; il conféra l'onction à l'autel et à tous ses ustensiles, à la cuve et à sa base, pour les consacrer. Il versa de l'huile d'onction sur la tête d'Aaron; il lui conféra l'onction, pour le consacrer. Moïse présenta les fils d'Aaron; il les revêtit d'une tunique, les ceignit d'une écharpe et leur attacha une tiare sur la tête, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il fit approcher le taureau du sacrifice pour le péché; Aaron et ses fils posèrent les mains sur la tête du taureau du sacrifice pour le péché. Moïse l'immola; avec son doigt, il prit le sang et en mit sur les cornes de l'autel, tout autour; il ôta ainsi le péché de l'autel; il versa le reste du sang sur le socle de l'autel, qu'il consacra pour faire l'expiation sur lui. Il prit toute la graisse qui couvre les entrailles, le lobe du foie et les deux rognons, avec leur graisse; Moïse fit fumer cela sur l'autel. Mais il jeta au feu, hors du camp, le taureau, sa peau, sa chair et ses excréments, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il présenta le bélier de l'holocauste. Aaron et ses fils posèrent les mains sur la tête du bélier. Moïse l'immola et aspergea du sang le pourtour de l'autel. Il coupa le bélier en morceaux. Moïse fit fumer la tête, les morceaux et la graisse. Il lava avec de l'eau les entrailles et les pattes, puis il fit fumer tout le bélier sur l'autel; ce fut un holocauste, une odeur agréable, ce fut une offrande consumée par le feu pour le Seigneur, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il présenta le second bélier, le bélier d'investiture; Aaron et ses fils posèrent les mains sur la tête du bélier. Moïse l'immola, prit de son sang et en mit sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit. Il présenta les fils d'Aaron; Moïse mit du sang sur le lobe de leur oreille droite, sur le pouce de leur main droite et sur le pouce de leur pied droit, puis Moïse aspergea du reste du sang le pourtour de l'autel. Il prit la graisse, la queue, toute la graisse qui couvre les entrailles, le lobe du foie, les deux rognons, avec leur graisse, et la cuisse droite. Il prit aussi dans la corbeille de pains sans levain placée devant le Seigneur un gâteau sans levain, un gâteau de pain à l'huile et une galette, et il les posa sur les graisses et sur la cuisse droite. Il mit le tout dans les mains d'Aaron et de ses fils et le leur fit dédier rituellement devant le Seigneur. Puis Moïse le prit de leurs mains et le fit fumer sur l'autel, par-dessus l'holocauste: ce fut un sacrifice d'investiture, une odeur agréable, ce fut une offrande consumée par le feu pour le Seigneur. Moïse prit la poitrine du bélier d'investiture et il la dédia rituellement devant le Seigneur ; ce fut la portion de Moïse, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Moïse prit de l'huile d'onction et du sang qui était sur l'autel; il en fit l'aspersion sur Aaron et sur ses vêtements, sur ses fils et sur les vêtements de ses fils avec lui; il consacra Aaron, ses vêtements, ses fils et les vêtements de ses fils avec lui. Moïse dit à Aaron et à ses fils: Faites cuire la viande à l'entrée de la tente de la Rencontre; c'est là que vous la mangerez, avec le pain qui est dans la corbeille d'investiture, comme je l'ai ordonné, en disant: Ce sont Aaron et ses fils qui la mangeront. Ce qui restera de la viande et du pain, vous le jetterez au feu. Pendant sept jours, vous ne quitterez pas l'entrée de la tente de la Rencontre, jusqu'à ce que les jours de votre investiture soient achevés: il faudra sept jours pour vous investir. Ce qui s'est fait en ce jour, c'est ce que le Seigneur a ordonné de faire, pour faire l'expiation sur vous. Vous resterez sept jours à l'entrée de la tente de la Rencontre, jour et nuit, puis vous assurerez le service du Seigneur ; ainsi vous ne mourrez pas: c'est là ce qui m'a été ordonné. Aaron et ses fils firent tout ce que le Seigneur avait ordonné par l'intermédiaire de Moïse. Le huitième jour, Moïse appela Aaron et ses fils, ainsi que les anciens d'Israël. Il dit à Aaron: Prends un taurillon en sacrifice pour le péché et un bélier pour l'holocauste, l'un et l'autre sans défaut, et présente-les devant le Seigneur. Tu diras aux Israélites: Prenez un bouc en sacrifice pour le péché, un taurillon et un agneau âgés d'un an et sans défaut pour l'holocauste, un taureau et un bélier pour le sacrifice de paix, afin de les sacrifier devant le Seigneur ; et une offrande végétale pétrie à l'huile. Car aujourd'hui le Seigneur va vous apparaître. Ils prirent ce que Moïse avait ordonné et l'amenèrent devant la tente de la Rencontre; toute la communauté se présenta et se tint debout devant le Seigneur. Moïse dit: Voici ce que le Seigneur a ordonné; faites-le, et la gloire du Seigneur va vous apparaître. Moïse dit à Aaron: Présente-toi devant l'autel; offre ton sacrifice pour le péché et ton holocauste, et fais l'expiation pour toi et pour le peuple; offre aussi le présent du peuple et fais l'expiation pour lui, comme le Seigneur l'a ordonné. Aaron se présenta devant l'autel et il immola le taurillon du sacrifice pour son propre péché. Les fils d'Aaron lui présentèrent le sang; il trempa son doigt dans le sang, il en mit sur les cornes de l'autel et il versa le reste du sang sur le socle de l'autel. Il fit fumer sur l'autel la graisse, les rognons et le lobe du foie du sacrifice pour le péché, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Mais il jeta au feu, hors du camp, la chair et la peau. Il immola l'holocauste. Les fils d'Aaron lui remirent le sang, et il en aspergea le pourtour de l'autel. Ils lui remirent l'holocauste coupé en morceaux, avec la tête, et il fit fumer cela sur l'autel. Il lava les entrailles et les pattes, et il les fit fumer sur l'autel, par-dessus l'holocauste. Ensuite il offrit le présent du peuple. Il prit le bouc du sacrifice pour le péché du peuple, il l'immola et l'offrit en sacrifice pour le péché, de la même manière que le premier sacrifice. Il présenta l'holocauste et l'offrit selon la règle. Il présenta l'offrande végétale, dont il remplit sa main, et il la fit fumer sur l'autel, en plus de l'holocauste du matin. Il immola le taureau et le bélier en sacrifice de paix pour le peuple. Les fils d'Aaron lui remirent le sang, et il en aspergea le pourtour de l'autel, ainsi que les graisses du taureau et celles du bélier – la queue, la graisse qui couvre les rognons et le lobe du foie; ils mirent les graisses sur les poitrines et il fit fumer les graisses sur l'autel. Aaron dédia rituellement les poitrines et la cuisse droite devant le Seigneur, comme Moïse l'avait ordonné. Aaron leva ses mains vers le peuple et le bénit. Puis il descendit, après avoir offert le sacrifice pour le péché, l'holocauste et le sacrifice de paix. Moïse et Aaron entrèrent dans la tente de la Rencontre. Lorsqu'ils en sortirent, ils bénirent le peuple, et la gloire du Seigneur apparut à tout le peuple. Un feu sortit de devant le Seigneur et dévora sur l'autel l'holocauste et les graisses. Tout le peuple le vit; ils poussèrent des cris de joie et tombèrent face contre terre. Nadab et Abihou, fils d'Aaron, prirent chacun une cassolette, y mirent du feu et placèrent de l'encens dessus; ils présentèrent devant le Seigneur un feu profane, qu'il ne leur avait pas ordonné. Alors un feu sortit de devant le Seigneur et les dévora: ils moururent devant le Seigneur. Moïse dit à Aaron: C'est ce que le Seigneur a dit: Je serai reconnu pour saint par ceux qui s'approchent de moi, je serai glorifié devant tout le peuple. Aaron garda le silence. Moïse appela Mishaël et Eltsaphân, fils d'Ouzziel, oncle d'Aaron; il leur dit: Présentez-vous pour enlever vos frères de devant le sanctuaire et les emporter hors du camp. Ils se présentèrent et les emportèrent hors du camp dans leurs tuniques, comme Moïse l'avait dit. Moïse dit à Aaron, ainsi qu'à Eléazar et Itamar, ses fils: Ne vous défaites pas les cheveux; vous ne déchirerez pas vos vêtements; ainsi vous ne mourrez pas, et vous n'attirerez pas la Colère sur toute la communauté. Vos frères, toute la maison d'Israël, pleureront sur l'embrasement que le Seigneur a provoqué. Vous ne quitterez pas l'entrée de la tente de la Rencontre, de peur que vous ne mouriez; car l'huile d'onction du Seigneur est sur vous. Ils firent ce que Moïse avait dit. Le Seigneur dit à Aaron: Tu ne boiras ni vin ni boisson alcoolisée, toi et tes fils avec toi, lorsque vous entrerez dans la tente de la Rencontre; ainsi vous ne mourrez pas; c'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations, afin de séparer le sacré et le profane, l'impur et le pur, et d'enseigner aux Israélites toutes les prescriptions que le Seigneur leur a données par l'intermédiaire de Moïse. Moïse dit à Aaron, ainsi qu'à Eléazar et Itamar, les fils qui lui restaient: Prenez l'offrande végétale qui reste des offrandes consumées par le feu pour le Seigneur et mangez-la sans levain à côté de l'autel: c'est une chose très sacrée. Vous la mangerez dans un lieu sacré: c'est ce qui est prescrit pour toi et pour tes fils, sur les offrandes consumées par le feu pour le Seigneur ; c'est là ce qui m'a été ordonné. Vous mangerez aussi dans un lieu pur, toi, tes fils et tes filles avec toi, la poitrine qu'on dédie rituellement et la cuisse qu'on prélève: elles vous sont données et prescrites pour toi et pour tes fils, sur les sacrifices de paix des Israélites. Ils apporteront, en plus des graisses consumées par le feu, la cuisse qu'on prélève et la poitrine qu'on dédie rituellement, pour les dédier rituellement devant le Seigneur ; elles t'appartiendront, à toi et à tes fils avec toi, par une prescription perpétuelle, comme le Seigneur l'a ordonné. Moïse chercha le bouc du sacrifice pour le péché: il avait été brûlé. Alors il s'irrita contre Eléazar et Itamar, les fils d'Aaron qui restaient, et il dit: Pourquoi n'avez-vous pas mangé le sacrifice pour le péché dans le lieu sacré? C'est une chose très sacrée: il vous l'a donnée pour que vous vous chargiez de la faute de la communauté, afin de faire sur elle l'expiation devant le Seigneur. Le sang n'en a pas été apporté à l'intérieur du sanctuaire; vous deviez donc la manger dans le lieu sacré, comme je l'avais ordonné. Aaron dit à Moïse: Aujourd'hui, ils ont présenté leur sacrifice pour le péché et leur holocauste devant le Seigneur. Si aujourd'hui, après ce qui m'est arrivé, j'avais mangé le sacrifice pour le péché, cela aurait-il plu au Seigneur ? Moïse entendit, et cela lui plut. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Dites aux Israélites: De toutes les bêtes qui sont sur la terre, voici les animaux que vous pourrez manger. Vous pourrez manger tout ce qui a les sabots fendus, les pieds fourchus, et qui rumine. De ceux qui ruminent, ou qui ont les sabots fendus, voici ceux que vous ne mangerez pas: le chameau, qui rumine, mais qui n'a pas les sabots fendus: il est impur pour vous; le daman, qui rumine, mais qui n'a pas les sabots fendus: il est impur pour vous; le lièvre, qui rumine, mais qui n'a pas les sabots fendus: il est impur pour vous; le porc, qui a les sabots fendus et les pieds fourchus, mais qui ne rumine pas: il est impur pour vous. Vous ne mangerez pas de leur viande, et vous ne toucherez pas leurs cadavres: ils sont impurs pour vous. De tout ce qui est dans l'eau, voici ce que vous pourrez manger. Vous pourrez manger tout ce qui a des nageoires et des écailles et qui est dans l'eau, soit dans les mers, soit dans les cours d'eau. Mais de toutes les petites bêtes d'eau, de tout ce qui vit dans l'eau, soit dans les mers, soit dans les cours d'eau, tout ce qui n'a pas de nageoires ni d'écailles sera une horreur pour vous. Ce sera une horreur pour vous; vous ne mangerez pas de leur chair, et vous considérerez leur cadavre comme une horreur. Tout ce qui, dans l'eau, n'a pas de nageoires ni d'écailles sera une horreur pour vous. Voici, parmi les oiseaux, ceux que vous considérerez comme une horreur, ceux qu'on ne mangera pas – c'est une horreur: le vautour, l'orfraie et le percnoptère; le milan, le faucon selon ses espèces; le corbeau selon toutes ses espèces; l'autruche, le hibou, la mouette, l'épervier selon ses espèces; le chat-huant, le plongeon et la chouette; le cygne, le pélican et le cormoran; la cigogne, le héron selon ses espèces, la huppe et la chauve-souris. Toute petite bête ailée qui marche sur quatre pattes sera une horreur pour vous. Mais, parmi toutes les petites bêtes ailées qui marchent sur quatre pattes, vous pourrez manger celles qui ont des jambes au-dessus de leurs pieds, pour sauter sur la terre. Voici celles que vous pourrez manger: les différentes espèces de criquets et de sauterelles. Toutes les autres petites bêtes ailées à quatre pattes seront une horreur pour vous. Ceux-ci vous rendraient impurs: quiconque touche leurs cadavres sera impur jusqu'au soir; quiconque porte leurs cadavres lavera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. Toute bête qui a les sabots fendus, mais qui n'a pas les pieds fourchus ou qui ne rumine pas est impure pour vous: quiconque la touche sera impur. Tous les animaux à quatre pattes qui n'ont pas de sabots sont impurs pour vous: quiconque touche leurs cadavres sera impur jusqu'au soir; quiconque porte leurs cadavres lavera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. Ils sont impurs pour vous. Voici, parmi les petites bêtes qui grouillent sur la terre, celles qui sont impures pour vous: la taupe, la souris et le lézard selon ses espèces; le gecko, la salamandre, la tortue, le lézard vert et le caméléon. Parmi toutes les petites bêtes, celles-ci sont impures pour vous: quiconque les touche quand elles sont mortes sera impur jusqu'au soir. Tout objet sur lequel l'une d'elles tombe morte sera impur: récipient de bois, vêtement, peau, sac, tout récipient dont on fait usage; il sera mis dans l'eau et restera impur jusqu'au soir, après quoi il sera pur. Tout ce qui se trouve à l'intérieur d'un récipient de terre dans lequel l'une d'elles tombe sera impur, et vous briserez le récipient. Tout aliment qui se mange et sur lequel on verse de l'eau sera impur; toute boisson qui se boit, dans n'importe quel récipient, sera impure. Tout objet sur lequel tombe un de leurs cadavres sera impur; le four et le foyer seront démolis; ils sont impurs, ils seront impurs pour vous. Toutefois une source et une citerne formant une réserve d'eau resteront pures; mais celui qui touche leur cadavre sera impur. Si un de leurs cadavres tombe sur une semence qui doit être semée, elle restera pure; mais si l'on a mis de l'eau sur la semence, et qu'un de leurs cadavres y tombe, elle sera impure pour vous. Si une des bêtes que vous pouvez manger meurt, celui qui touche son cadavre sera impur jusqu'au soir; celui qui mange d'un tel cadavre lavera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir, et celui qui porte un tel cadavre lavera ses vêtements et sera impur jusqu'au soir. Toutes les petites bêtes qui grouillent sur la terre sont une horreur: on ne les mangera pas. Vous ne mangerez aucune des petites bêtes qui grouillent sur la terre, ni celles qui se traînent sur le ventre, ni celles qui marchent sur quatre pattes ou sur un plus grand nombre de pattes: c'est une horreur. Ne faites pas de vous-mêmes une horreur à cause de toutes ces petites bêtes qui grouillent; ne vous rendez pas impurs avec elles: vous seriez impurs à cause d'elles. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu: vous deviendrez saints, vous serez saints, car je suis saint; vous ne vous rendrez pas impurs avec toutes ces petites bêtes qui fourmillent sur la terre. Je suis le Seigneur (YHWH): c'est moi qui vous ai fait monter d'Egypte pour être votre Dieu; vous serez saints, car je suis saint. Telle est la loi concernant les bêtes, les oiseaux, tous les êtres vivants qui fourmillent dans l'eau et tous les êtres qui grouillent sur la terre, pour séparer l'impur et le pur, l'animal qui se mange et l'animal qui ne se mange pas. Le Seigneur dit à Moïse: Dis aux Israélites: Lorsqu'une femme est enceinte et qu'elle met au monde un garçon, elle sera impure pendant sept jours; elle sera impure comme les jours où elle est souillée par ses règles. Le huitième jour, l'enfant sera circoncis. Elle restera encore trente-trois jours à se purifier de son sang; elle ne touchera rien de sacré, et elle n'ira pas au sanctuaire jusqu'à ce que les jours de sa purification soient accomplis. Si elle met au monde une fille, elle sera impure pendant deux semaines, comme lors de sa souillure menstruelle; elle restera soixante-six jours à se purifier de son sang. Lorsque les jours de sa purification sont accomplis, pour un fils ou pour une fille, elle apportera au prêtre, à l'entrée de la tente de la Rencontre, un agneau d'un an pour l'holocauste, et une colombe ou une tourterelle en sacrifice pour le péché. Le prêtre les présentera devant le Seigneur et fera sur elle l'expiation, après quoi elle sera pure de son flux de sang. Telle est la loi concernant la femme qui met au monde un enfant, garçon ou fille. Si elle n'a pas de quoi se procurer un mouton, elle prendra deux tourterelles ou deux colombes, l'une pour l'holocauste, l'autre en sacrifice pour le péché. Le prêtre fera sur elle l'expiation, et elle sera pure. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Lorsque quelqu'un a sur la peau une tumeur, une dartre ou une tache luisante qui devient un cas de « lèpre », on l'amènera à Aaron, le prêtre, ou à l'un de ses fils. Le prêtre examinera la lésion qui est sur la peau. Si le poil y est devenu blanc, et que la lésion paraisse plus profonde que la peau, c'est un cas de « lèpre »: le prêtre l'examinera et le déclarera impur. S'il y a sur la peau une tache luisante blanche qui ne paraît pas plus profonde que la peau, et que le poil ne soit pas devenu blanc, le prêtre isolera le mal pendant sept jours. Le prêtre l'examinera le septième jour. Si la lésion lui paraît s'être stabilisée et ne pas s'être étendue sur la peau, le prêtre l'isolera une seconde fois pendant sept jours. Le prêtre l'examinera une seconde fois le septième jour. Si la lésion est devenue pâle et ne s'est pas étendue sur la peau, le prêtre le déclarera pur: c'est une dartre; il lavera ses vêtements, et il sera pur. Mais si la dartre s'étend sur la peau après qu'il s'est montré au prêtre pour être déclaré pur, il se montrera une seconde fois au prêtre. Le prêtre l'examinera: si la dartre s'est étendue sur la peau, le prêtre le déclarera impur; c'est la « lèpre ». Lorsque quelqu'un présente un cas de « lèpre », on l'amènera au prêtre. Le prêtre l'examinera: s'il y a sur la peau une tumeur blanche, si cette tumeur a fait blanchir le poil, et qu'il y ait un bourgeonnement de chair vive dans la tumeur, c'est une « lèpre » invétérée dans sa peau; le prêtre le déclarera impur; il ne l'isolera pas: il est impur. Si la « lèpre » fait une éruption sur la peau et que le mal couvre toute la peau, depuis la tête jusqu'aux pieds, partout où le prêtre regarde, le prêtre l'examinera: si la « lèpre » couvre tout le corps, il déclarera pur le mal: comme il est devenu entièrement blanc, il est pur. Mais le jour où l'on apercevra en lui de la chair vive, il sera impur; quand le prêtre aura vu la chair vive, il le déclarera impur: la chair vive est impure, c'est la « lèpre ». Si la chair vive change et redevient blanche, il ira vers le prêtre. Le prêtre l'examinera; si la lésion est redevenue blanche, le prêtre déclarera pur le mal: il est pur. Lorsque quelqu'un a eu sur la peau un ulcère qui s'est guéri, et qu'il apparaît, à la place où était l'ulcère, une tumeur blanche ou une tache luisante d'un blanc rougeâtre, il se montrera au prêtre. Le prêtre l'examinera: si la tache paraît plus enfoncée que la peau, et que le poil soit devenu blanc, le prêtre le déclarera impur; c'est un cas de « lèpre » qui a fait éruption dans l'ulcère. Si le prêtre voit qu'il n'y a pas de poil blanc dans la tache, qu'elle n'est pas plus enfoncée que la peau, et qu'elle est devenue pâle, il l'isolera pendant sept jours. Si la tache s'est étendue sur la peau, le prêtre le déclarera impur: c'est un cas de « lèpre ». Mais si la tache luisante s'est stabilisée, si elle ne s'est pas étendue, c'est la cicatrice de l'ulcère: le prêtre le déclarera pur. Lorsque quelqu'un a eu sur la peau une brûlure par le feu, que le bourgeonnement de la brûlure forme une tache luisante blanche ou d'un blanc rougeâtre, le prêtre l'examinera: si le poil est devenu blanc dans la tache luisante, et que celle-ci paraisse plus profonde que la peau, c'est la « lèpre » qui a fait éruption dans la brûlure; le prêtre le déclarera impur: c'est un cas de « lèpre ». Si le prêtre voit qu'il n'y a pas de poil blanc dans la tache luisante, qu'elle n'est pas plus enfoncée que la peau et qu'elle est devenue pâle, le prêtre l'isolera pendant sept jours. Le prêtre l'examinera le septième jour. Si la tache s'est étendue sur la peau, le prêtre le déclarera impur: c'est un cas de « lèpre ». Mais si la tache luisante s'est stabilisée, si elle ne s'est pas étendue sur la peau, et si elle est devenue pâle, c'est la tumeur de la brûlure; le prêtre le déclarera pur: c'est la cicatrice de la brûlure. Lorsqu'un homme ou une femme a une lésion à la tête ou au menton, le prêtre examinera la lésion. Si elle paraît plus profonde que la peau, et qu'il y ait du poil jaunâtre et mince, le prêtre le déclarera impur: c'est la teigne, c'est la « lèpre » de la tête ou du menton. Si le prêtre voit que la lésion de la teigne ne paraît pas plus profonde que la peau, et qu'il n'y a pas de poil noir, le prêtre isolera le cas de teigne pendant sept jours. Le prêtre examinera la lésion le septième jour. Si la teigne ne s'est pas étendue, s'il n'y a pas de poil jaunâtre, et si elle ne paraît pas plus profonde que la peau, il se rasera, mais il ne rasera pas l'endroit où est la teigne; le prêtre l'isolera une seconde fois pendant sept jours. Le prêtre examinera la teigne le septième jour. Si la teigne ne s'est pas étendue sur la peau, et si elle ne paraît pas plus profonde que la peau, le prêtre le déclarera pur; il lavera ses vêtements, et il sera pur. Mais si la teigne s'étend sur la peau après qu'il a été déclaré pur, le prêtre l'examinera; si la teigne s'est étendue sur la peau, le prêtre n'aura pas à rechercher s'il y a du poil jaunâtre: il est impur. Si la teigne lui paraît stabilisée, et qu'il y ait poussé du poil noir, la teigne est guérie: il est pur, le prêtre le déclarera pur. Lorsqu'un homme ou une femme a sur la peau des taches luisantes, des taches blanches, le prêtre l'examinera: s'il y a sur la peau des taches luisantes d'un blanc pâle, ce sont des boutons qui ont fait éruption sur la peau: il est pur. Lorsqu'un homme perd ses cheveux, c'est un chauve: il est pur. S'il perd ses cheveux sur le devant, c'est un chauve du front: il est pur. Mais s'il y a dans la partie chauve de derrière ou de devant une lésion d'un blanc rougeâtre, c'est la « lèpre » qui a fait éruption dans la partie chauve de derrière ou de devant. Le prêtre l'examinera: si le mal est une tumeur d'un blanc rougeâtre dans la partie chauve de derrière ou de devant, du même aspect que la « lèpre » de la peau, c'est un « lépreux », il est impur: le prêtre le déclarera impur; c'est un cas de « lèpre » à la tête. Le « lépreux » atteint par le mal aura les vêtements déchirés et les cheveux défaits; il se couvrira la moustache et criera: Impur! Impur! Aussi longtemps que le mal sera sur lui, il sera impur. Etant impur, il habitera seul; son lieu d'habitation sera hors du camp. Lorsqu'il y a une tache de « lèpre » sur un vêtement – sur un vêtement de laine ou sur un vêtement de lin, sur une chaîne ou sur une trame de lin ou de laine, sur une peau ou sur un ouvrage de peau quelconque – et que la tache est verdâtre ou rougeâtre sur le vêtement ou sur la peau, sur la chaîne ou sur la trame, ou sur un objet de peau quelconque, c'est un cas de « lèpre »; on le montrera au prêtre. Le prêtre examinera la tache et l'isolera pendant sept jours. Il examinera la tache le septième jour. Si la tache s'est étendue sur le vêtement, sur la chaîne ou sur la trame, sur la peau ou sur l'ouvrage fait de peau, quel qu'il soit, c'est un cas de « lèpre » pernicieuse: il est impur. Il brûlera le vêtement, la chaîne ou la trame de laine ou de lin, l'objet de peau quelconque sur lequel se trouve la tache: c'est une « lèpre » pernicieuse; l'objet sera jeté au feu. Mais si le prêtre voit que la tache ne s'est pas étendue sur le vêtement, sur la chaîne ou sur la trame, sur l'objet de peau quelconque, le prêtre ordonnera qu'on le lave, et il l'isolera une seconde fois pendant sept jours. Le prêtre examinera la tache après qu'elle aura été lavée. Si la tache n'a pas changé d'aspect et ne s'est pas étendue, il est impur; il sera jeté au feu; c'est une partie de l'endroit ou de l'envers qui a été rongée. Si le prêtre voit que la tache est devenue pâle après avoir été lavée, il l'arrachera du vêtement ou de la peau, de la chaîne ou de la trame. Si elle paraît encore sur le vêtement, sur la chaîne ou sur la trame, ou sur l'objet de peau quelconque, c'est une éruption de « lèpre »: l'objet sera jeté au feu. Le vêtement, la chaîne ou la trame, l'objet de peau quelconque qui a été lavé et d'où la tache a disparu sera lavé une seconde fois, et il sera pur. Telle est la loi concernant le cas de la « lèpre » sur un vêtement de laine ou de lin, sur la chaîne ou sur la trame, ou sur un objet de peau quelconque, pour les déclarer purs ou impurs. Le Seigneur dit à Moïse: Voici quelle sera la loi concernant le « lépreux », le jour de sa purification. On l'amènera au prêtre. Le prêtre sortira du camp. Si le prêtre voit que le « lépreux » est guéri du fléau de la « lèpre », le prêtre ordonnera qu'on prenne, pour celui qui doit être purifié, deux oiseaux purs vivants, du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope. Le prêtre ordonnera qu'on immole le premier oiseau sur un récipient de terre, au-dessus d'une eau vive. Quant à l'oiseau vivant, il le prendra, avec le bois de cèdre, l'écarlate et l'hysope; il les trempera, avec l'oiseau vivant, dans le sang de l'oiseau immolé au-dessus de l'eau vive. Il en fera sept fois l'aspersion sur celui qui se purifie de la « lèpre ». Puis il le déclarera pur et lâchera l'oiseau vivant dans la campagne. Celui qui se purifie lavera ses vêtements, rasera tout son poil et se lavera avec de l'eau, après quoi il sera pur. Ensuite il pourra rentrer dans le camp, mais il restera sept jours hors de sa tente. Le septième jour, il rasera tout son poil, sa tête, sa barbe, ses sourcils, il rasera tout son poil; il lavera ses vêtements et lavera son corps avec de l'eau, après quoi il sera pur. Le huitième jour, il prendra deux moutons sans défaut et une agnelle d'un an sans défaut, trois dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, en offrande végétale, et un log d'huile. Le prêtre qui fait la purification placera l'homme qui se purifie et ces offrandes devant le Seigneur, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Le prêtre prendra le premier mouton et le présentera en sacrifice de réparation, avec le log d'huile; il les dédiera rituellement devant le Seigneur. Il immolera le mouton dans le lieu où on immole le sacrifice pour le péché et l'holocauste, dans le lieu sacré: le sacrifice de réparation, comme le sacrifice pour le péché, appartient au prêtre: c'est une chose très sacrée. Le prêtre prendra du sang du sacrifice de réparation; le prêtre en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit. Le prêtre prendra du log d'huile et il en versera dans le creux de sa main gauche. Le prêtre trempera le doigt de sa main droite dans l'huile qui est dans le creux de sa main gauche; avec son doigt, il fera sept fois l'aspersion de l'huile devant le Seigneur. Le prêtre mettra de l'huile qui lui reste dans la main sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit, par-dessus le sang du sacrifice de réparation. Le prêtre mettra ce qui lui reste d'huile dans la main sur la tête de celui qui se purifie; le prêtre fera sur lui l'expiation devant le Seigneur. Puis le prêtre offrira le sacrifice pour le péché; il fera sur celui qui se purifie l'expiation de son impureté. Ensuite il immolera l'holocauste. Le prêtre offrira sur l'autel l'holocauste et l'offrande végétale; le prêtre fera sur cet homme l'expiation, et il sera pur. S'il est pauvre et que ses ressources soient insuffisantes, il prendra un seul mouton en sacrifice de réparation, pour le dédier rituellement afin de faire l'expiation sur lui. Il prendra un dixième de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale, un log d'huile et deux tourterelles ou deux colombes, selon les ressources dont il dispose, l'une en sacrifice pour le péché, et l'autre en holocauste. Le huitième jour, il apportera pour sa purification toutes ces offrandes au prêtre, à l'entrée de la tente de la Rencontre, devant le Seigneur. Le prêtre prendra le mouton pour le sacrifice de réparation et le log d'huile; le prêtre les dédiera rituellement devant le Seigneur. Il immolera le mouton du sacrifice de réparation. Le prêtre prendra du sang du sacrifice de réparation; il en mettra sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit. Le prêtre versera de l'huile dans le creux de sa main gauche. Avec le doigt de sa main droite, il fera sept fois l'aspersion de l'huile qui est dans sa main gauche, devant le Seigneur. Le prêtre mettra de l'huile qui est dans sa main sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, sur le pouce de sa main droite et sur le pouce de son pied droit, à la place où il a mis du sang du sacrifice de réparation. Le prêtre mettra ce qui lui reste d'huile dans la main sur la tête de celui qui se purifie, afin de faire sur lui l'expiation devant le Seigneur. Puis il offrira la première tourterelle ou la première colombe, selon ce qu'il aura pu se procurer; selon ce qu'il aura pu se procurer, il offrira l'une en sacrifice pour le péché, et l'autre en holocauste, avec l'offrande végétale; et le prêtre fera sur celui qui se purifie l'expiation devant le Seigneur. Telle est la loi concernant celui qui a été atteint de la « lèpre » et dont les ressources sont insuffisantes pour sa purification. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Lorsque vous serez arrivés en Canaan, le pays que je vous donne comme propriété, si je mets une tache de « lèpre » sur une maison du pays qui est votre propriété, celui à qui appartient la maison ira le déclarer au prêtre en disant: « Une sorte de tache est apparue dans ma maison. » Le prêtre donnera des ordres: on videra la maison avant que le prêtre entre pour examiner la tache; ainsi tout ce qui est dans la maison ne deviendra pas impur. Après cela, le prêtre entrera pour examiner la maison. Il examinera la tache. S'il voit que la tache sur les murs de la maison présente des cavités verdâtres ou rougeâtres qui paraissent plus enfoncées que le mur, le prêtre sortira de la maison; quand il sera à l'entrée de la maison, il fera fermer la maison pour sept jours. Le prêtre y retournera le septième jour. S'il voit que la tache s'est étendue sur les murs de la maison, le prêtre ordonnera qu'on ôte les pierres où se trouve la tache, et qu'on les jette hors de la ville, dans un lieu impur. Il fera racler tout l'intérieur de la maison; on répandra hors de la ville, dans un lieu impur, la poussière qu'on aura raclée. On prendra d'autres pierres, pour les mettre à la place des premières pierres; et on prendra un autre mortier pour recrépir la maison. Si la tache revient et fait éruption dans la maison après qu'on a ôté les pierres, raclé et recrépi la maison, le prêtre y retournera. S'il voit que la tache s'est étendue dans la maison, c'est une « lèpre » pernicieuse dans la maison: celle-ci est impure. On démolira la maison; ses pierres, sa charpente, et toute la poussière de la maison, on les emportera hors de la ville, dans un lieu impur. Celui qui entrera dans la maison pendant tout le temps qu'elle est fermée sera impur jusqu'au soir. Celui qui couchera dans la maison lavera ses vêtements. Celui qui mangera dans la maison lavera ses vêtements. Si le prêtre, en retournant dans la maison, voit que la tache ne s'est pas étendue après que la maison a été recrépie, le prêtre déclarera la maison pure; le mal est guéri. Il prendra, pour ôter le péché de la maison, deux oiseaux, du bois de cèdre, de l'écarlate et de l'hysope. Il immolera le premier oiseau sur un récipient de terre, au-dessus de l'eau vive. Il prendra le bois de cèdre, l'hysope, l'écarlate et l'oiseau vivant; il les trempera dans le sang de l'oiseau immolé et dans l'eau vive, et il en fera sept fois l'aspersion sur la maison. Il ôtera le péché de la maison avec le sang de l'oiseau, de l'eau vive, l'oiseau vivant, avec le bois de cèdre, l'hysope et l'écarlate. Il lâchera l'oiseau vivant hors de la ville, dans la campagne. C'est ainsi qu'il fera sur la maison l'expiation, et elle sera pure. Telle est la loi relative à tout cas de « lèpre » et à la teigne, à la « lèpre » des vêtements et des maisons, aux tumeurs, aux dartres et aux taches luisantes, pour enseigner quand il y a impureté et quand il y a pureté. Telle est la loi concernant la « lèpre ». Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Dites aux Israélites: Tout homme atteint d'un écoulement génital est impur. Voici en quoi consiste l'impureté liée à son écoulement – que sa chair le laisse couler, ou qu'elle le retienne, telle est son impureté. Tout lit sur lequel se couche celui qui est atteint d'un écoulement sera impur, et tout objet sur lequel il s'assied sera impur. Celui qui touche son lit lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. Quiconque s'assied sur l'objet sur lequel s'est assis celui qui est atteint d'un écoulement lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. Quiconque touche le corps de celui qui est atteint d'un écoulement lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. Si celui qui est atteint d'un écoulement crache sur un homme pur, celui-ci lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. Toute selle sur laquelle est monté celui qui est atteint d'un écoulement sera impure. Quiconque touche une chose qui a été sous lui, quelle qu'elle soit, sera impur jusqu'au soir; celui qui porte de telles choses lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. Quiconque est touché par celui qui est atteint d'un écoulement et ne s'est pas rincé les mains avec de l'eau lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. Le récipient de terre qu'a touché celui qui est atteint d'un écoulement, on le brisera; tout récipient de bois, on le rincera avec de l'eau. Lorsque celui qui est atteint d'un écoulement sera purifié de son écoulement, il comptera sept jours pour sa purification; il lavera ses vêtements, il lavera son corps avec de l'eau vive, et il sera pur. Le huitième jour, il prendra deux tourterelles ou deux colombes; il viendra devant le Seigneur, à l'entrée de la tente de la Rencontre, et il les donnera au prêtre. Le prêtre en offrira une en sacrifice pour le péché, et l'autre en holocauste; le prêtre fera sur lui, devant le Seigneur, l'expiation de son écoulement. L'homme qui a un épanchement de semence lavera tout son corps avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. Tout vêtement et toute peau atteints par la semence seront lavés avec de l'eau et seront impurs jusqu'au soir. Lorsqu'un homme a des rapports sexuels avec une femme, ils se laveront avec de l'eau et seront impurs jusqu'au soir. La femme qui a un écoulement de sang restera sept jours dans sa souillure menstruelle. Quiconque la touche sera impur jusqu'au soir. Tout lit sur lequel elle se couche pendant sa souillure menstruelle sera impur, et toute chose sur laquelle elle s'assied sera impure. Quiconque touche son lit lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. Quiconque touche un objet sur lequel elle s'est assise lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. S'il y a quelque chose sur le lit ou sur l'objet sur lequel elle s'est assise, en y touchant on se rendra impur jusqu'au soir. Si un homme couche avec elle et que sa souillure menstruelle vienne sur lui, il sera impur pendant sept jours; tout lit sur lequel il se couchera sera impur. La femme qui est atteinte d'un écoulement de sang pendant plusieurs jours en dehors du temps de sa souillure menstruelle, ou celle dont l'écoulement dure au-delà de sa souillure menstruelle, sera impure tous les jours de son écoulement impur, comme les jours de sa souillure menstruelle. Tout lit sur lequel elle se couche pendant la durée de cet écoulement sera comme le lit de sa souillure menstruelle, et tout objet sur lequel elle s'assied sera impur de la même impureté que celle de sa souillure menstruelle. Quiconque y touche sera impur; celui-ci lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir. Si elle est purifée de son écoulement, elle comptera sept jours; ensuite elle sera pure. Le huitième jour, elle prendra deux tourterelles ou deux colombes, et elle les apportera au prêtre, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Le prêtre en offrira une en sacrifice pour le péché, et l'autre en holocauste; le prêtre fera sur elle, devant le Seigneur, l'expiation de son écoulement impur. Vous ferez en sorte que les Israélites se tiennent à l'écart quand ils sont en état d'impureté: ainsi ils ne mourront pas à cause de leurs impuretés, en rendant impure ma demeure, qui est au milieu d'eux. Telle est la loi concernant celui qui est atteint d'un écoulement, celui qui se rend impur par un épanchement de semence, celle qui est souillée par ses règles, l'homme ou la femme qui a un écoulement génital, et l'homme qui couche avec une femme impure. Le Seigneur parla à Moïse, après la mort des deux fils d'Aaron qui s'étaient présentés devant le Seigneur et qui en étaient morts. Le Seigneur dit à Moïse: Parle à Aaron, ton frère, afin qu'il n'entre pas en tout temps dans le sanctuaire, à l'intérieur, au-delà du voile, devant l'expiatoire qui est sur le Coffre; ainsi il ne mourra pas; car j'apparaîtrai dans la nuée au-dessus de l'expiatoire. Voici comment Aaron entrera dans le sanctuaire: avec un taureau en sacrifice pour le péché et un bélier pour l'holocauste. Il se revêtira d'une tunique sacrée en lin et portera des caleçons de lin; il se ceindra d'une écharpe de lin et se couvrira la tête d'un turban de lin; tels sont les vêtements sacrés dont il se revêtira après avoir lavé son corps avec de l'eau. Il recevra de la communauté des Israélites deux boucs en sacrifice pour le péché et un bélier pour l'holocauste. Aaron présentera le taureau du sacrifice pour son propre péché; il fera l'expiation pour lui-même et pour sa maison. Il prendra les deux boucs et les placera devant le Seigneur, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Aaron tirera au sort les deux boucs: un sort pour le Seigneur et un sort pour Azazel. Aaron présentera le bouc sur lequel est tombé le sort pour le Seigneur et il l'offrira en sacrifice pour le péché. Quant au bouc sur lequel est tombé le sort pour Azazel, on le placera vivant devant le Seigneur, afin de faire l'expiation sur lui et de l'envoyer dans le désert, pour Azazel. Aaron présentera le taureau du sacrifice pour son propre péché; il fera l'expiation pour lui-même et pour sa maison. Il immolera le taureau du sacrifice pour son propre péché. Il prendra une cassolette pleine de braises sur l'autel, devant le Seigneur, et deux pleines poignées d'encens aromatique en poudre; il apportera cela au-delà du voile; il mettra l'encens sur le feu devant le Seigneur, afin que la nuée de l'encens couvre l'expiatoire qui est sur le Témoignage; ainsi il ne mourra pas. Il prendra du sang du taureau et, avec son doigt, il en fera l'aspersion sur le devant de l'expiatoire, vers l'est; avec son doigt il fera sept fois l'aspersion du sang devant l'expiatoire. Il immolera le bouc du sacrifice pour le péché du peuple et il en apportera le sang au-delà du voile. Il fera avec ce sang comme il a fait avec le sang du taureau: il en fera l'aspersion sur l'expiatoire et devant l'expiatoire. Ainsi il fera sur le sanctuaire l'expiation des impuretés des Israélites et de leurs transgressions, pour tous leurs péchés. Il fera de même pour la tente de la Rencontre qui demeure avec eux au milieu de leurs impuretés. Il n'y aura personne dans la tente de la Rencontre lorsqu'il entrera pour faire l'expiation dans le sanctuaire et jusqu'à ce qu'il en sorte. Il fera l'expiation pour lui-même, pour sa maison et pour toute l'assemblée d'Israël. Il sortira vers l'autel qui est devant le Seigneur et il fera l'expiation sur l'autel; il prendra du sang du taureau et du sang du bouc, et il en mettra sur les cornes de l'autel, tout autour. Avec son doigt, il fera sept fois l'aspersion du sang sur l'autel; il le purifiera des impuretés des Israélites et le consacrera. Quand il aura achevé de faire l'expiation pour le sanctuaire, pour la tente de la Rencontre et pour l'autel, il présentera le bouc vivant. Aaron posera les deux mains sur la tête du bouc vivant et confessera sur lui toutes les fautes des Israélites et toutes leurs transgressions, tous leurs péchés; il les mettra sur la tête du bouc, puis il l'enverra dans le désert, par l'intermédiaire d'un homme disponible. Le bouc sera chargé de toutes leurs fautes et les emportera vers une terre inaccessible; ainsi on enverra le bouc dans le désert. Aaron rentrera dans la tente de la Rencontre, il quittera les vêtements de lin qu'il avait mis en entrant dans le sanctuaire et il les déposera là. Il lavera son corps avec de l'eau dans un lieu sacré et remettra ses vêtements. Puis il sortira, offrira son holocauste et l'holocauste du peuple; il fera l'expiation pour lui-même et pour le peuple. Il fera fumer sur l'autel la graisse du sacrifice pour le péché. Celui qui aura envoyé le bouc pour Azazel lavera ses vêtements et lavera son corps avec de l'eau; après cela, il rentrera dans le camp. On emportera hors du camp le taureau du sacrifice pour le péché et le bouc du sacrifice pour le péché, dont on a porté le sang dans le sanctuaire pour faire l'expiation, et on jettera au feu leur peau, leur chair et leurs excréments. Celui qui les brûlera lavera ses vêtements et lavera son corps avec de l'eau; après cela, il rentrera dans le camp. C'est là pour vous une prescription perpétuelle: le dixième jour du septième mois, vous vous priverez, vous ne ferez aucun travail, ni l'autochtone, ni l'immigré qui séjourne au milieu de vous. Car en ce jour on fera l'expiation sur vous, pour vous purifier: vous serez purs de tous vos péchés devant le Seigneur. Ce sera pour vous un sabbat, un repos sabbatique, et vous vous priverez. C'est une prescription perpétuelle. L'expiation sera faite par le prêtre qui a reçu l'onction et qui a été investi pour succéder à son père dans le sacerdoce. Il mettra des vêtements de lin, des vêtements sacrés; il fera l'expiation pour le sanctuaire sacré, il fera l'expiation pour la tente de la Rencontre et pour l'autel, il fera l'expiation sur les prêtres et sur tout le peuple de l'assemblée. C'est là pour vous une prescription perpétuelle, afin qu'une fois par an soit faite sur les Israélites l'expiation de tous leurs péchés. On fit ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Parle à Aaron, à ses fils et à tous les Israélites; tu leur diras: Voici ce que le Seigneur a ordonné. Si un homme de la maison d'Israël immole dans le camp ou hors du camp un bœuf, un mouton ou une chèvre et ne l'amène pas à l'entrée de la tente de la Rencontre pour l'offrir en présent au Seigneur, devant la demeure du Seigneur, du sang sera porté au compte de cet homme-là; il a répandu du sang: cet homme-là sera retranché du sein de son peuple. Ainsi les Israélites, au lieu d'offrir leurs sacrifices dans la campagne, les amèneront au Seigneur, à l'entrée de la tente de la Rencontre, devant le prêtre; ils les offriront au Seigneur en sacrifices de paix. Le prêtre aspergera du sang l'autel du Seigneur, à l'entrée de la tente de la Rencontre, et il fera fumer la graisse; ce sera une odeur agréable pour le Seigneur. Ils n'offriront plus leurs sacrifices aux boucs avec lesquels ils se prostituent. C'est une prescription perpétuelle pour eux, pour toutes leurs générations. Tu leur diras donc: Si un homme de la maison d'Israël ou parmi les immigrés qui séjournent au milieu d'eux offre un holocauste ou un sacrifice et ne l'amène pas à l'entrée de la tente de la Rencontre pour l'offrir au Seigneur, cet homme-là sera retranché de son peuple. Si un homme de la maison d'Israël ou parmi les immigrés qui séjournent au milieu d'eux mange du sang, quel que soit ce sang, je me retournerai contre celui qui mange le sang et je le retrancherai du sein de son peuple. Car la vie de la chair est dans le sang. C'est moi qui l'ai placé pour vous sur l'autel, afin de faire l'expiation sur vous, car c'est le sang qui, par la vie, fait l'expiation. C'est pourquoi j'ai dit aux Israélites: Aucun d'entre vous ne mangera du sang. L'immigré qui séjourne au milieu de vous ne mangera pas non plus de sang. Si un homme parmi les Israélites ou parmi les immigrés qui séjournent au milieu d'eux prend à la chasse un animal ou un oiseau qui se mange, il en répandra le sang et le couvrira de poussière. Car la vie de toute chair, c'est son sang, par sa vie, et j'ai dit aux Israélites: Vous ne mangerez le sang d'aucune chair, car la vie de toute chair, c'est son sang; quiconque le mangera sera retranché. Quiconque parmi les autochtones ou les immigrés mange une bête crevée ou déchiquetée lavera ses vêtements, se lavera avec de l'eau et sera impur jusqu'au soir, après quoi il sera pur. S'il ne lave pas ses vêtements, s'il ne lave pas son corps, il sera chargé de sa faute. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous ne ferez pas ce qui se fait en Egypte où vous avez habité, et vous ne ferez pas ce qui se fait en Canaan où je vous amène; vous ne suivrez pas leurs prescriptions. Vous mettrez mes règles en pratique et vous observerez mes prescriptions, vous les suivrez. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous observerez mes prescriptions et mes règles: celui qui les mettra en pratique vivra par elles. Je suis le Seigneur (YHWH). Aucun de vous ne s'approchera de sa parente pour exposer sa nudité. Je suis le Seigneur (YHWH). Tu n'exposeras pas la nudité de ton père, ni la nudité de ta mère. C'est ta mère: tu n'exposeras pas sa nudité. Tu n'exposeras pas la nudité de la femme de ton père. C'est la nudité de ton père. Tu n'exposeras pas la nudité de ta sœur, fille de ton père ou fille de ta mère, née dans la maison ou née hors de la maison. Tu n'exposeras pas la nudité de la fille de ton fils ou de la fille de ta fille: c'est ta nudité. Tu n'exposeras pas la nudité de la fille de la femme de ton père; elle est apparentée à ton père, c'est ta sœur. Tu n'exposeras pas la nudité de la sœur de ton père. C'est la proche parente de ton père. Tu n'exposeras pas la nudité de la sœur de ta mère. C'est la proche parente de ta mère. Tu n'exposeras pas la nudité du frère de ton père. Tu ne t'approcheras pas de sa femme. C'est ta tante. Tu n'exposeras pas la nudité de ta belle-fille. C'est la femme de ton fils: tu n'exposeras pas sa nudité. Tu n'exposeras pas la nudité de la femme de ton frère. C'est la nudité de ton frère. Tu n'exposeras pas la nudité d'une femme et de sa fille. Tu ne prendras pas la fille de son fils, ni la fille de sa fille, pour exposer leur nudité. Ce sont des proches parentes: c'est une infamie. Tu ne prendras pas la sœur de ta femme; tu exciterais une rivalité en exposant sa nudité en plus de celle de ta femme, du vivant de celle-ci. Tu ne t'approcheras pas d'une femme rendue impure par sa souillure menstruelle, pour exposer sa nudité. Tu n'auras pas de rapports sexuels avec la femme de ton compatriote; tu te rendrais impur avec elle. Tu ne livreras aucun de tes enfants pour le faire passer au Molek; tu ne profaneras pas le nom de ton Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH). Tu ne coucheras pas avec un homme comme on couche avec une femme. C'est une abomination. Tu n'auras de rapports sexuels avec aucune bête. Tu te rendrais impur avec elle. Une femme ne s'approchera pas d'une bête pour s'accoupler à elle. C'est une perversion. Ne vous rendez impurs par rien de tout cela, car c'est par tout cela que se sont rendues impures les nations que je chasse devant vous. Le pays en est devenu impur; je lui ai fait rendre des comptes pour sa faute, et le pays a vomi ses habitants. Vous observerez donc mes prescriptions et mes règles, et vous ne commettrez aucune de ces abominations, ni l'autochtone, ni l'immigré qui séjourne au milieu de vous. Car ce sont là toutes les abominations qu'ont commises les hommes du pays, ceux qui étaient là avant vous; le pays est devenu impur. Ainsi vous ne rendrez pas le pays impur et celui-ci ne vous vomira pas comme il a vomi la nation qui était là avant vous. Quiconque commettra une de ces abominations, quelle qu'elle soit, sera retranché du sein de son peuple. Vous assurerez mon service, et vous n'agirez pas selon les prescriptions abominables qui avaient cours avant vous; ainsi vous ne vous rendrez pas impurs. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Le Seigneur dit à Moïse: Parle à toute la communauté des Israélites; tu leur diras: Vous serez saints, car moi, le Seigneur (YHWH), votre Dieu, je suis saint. Chacun de vous respectera sa mère et son père et observera mes sabbats. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous ne vous tournerez pas vers les faux dieux et vous ne vous ferez pas des dieux de métal fondu. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Quand vous offrirez au Seigneur un sacrifice de paix, vous l'offrirez de telle façon que vous soyez agréés. On le mangera le jour où vous le sacrifierez, ou le lendemain; ce qui en restera jusqu'au troisième jour sera jeté au feu. Si on en mange le troisième jour, c'est une chose impropre; on ne sera pas agréé. Celui qui en mangera sera chargé de sa faute, car il profane une chose consacrée au Seigneur ; celui-là sera retranché de son peuple. Quand vous ferez la moisson dans votre pays, tu ne moissonneras pas ton champ jusqu'au bord et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu ne cueilleras pas non plus les grappes restées dans ta vigne, tu ne ramasseras pas les grains qui en seront tombés. Tu abandonneras cela au pauvre et à l'immigré. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous ne commettrez pas de vol; aucun de vous ne mentira à son compatriote ni ne le trompera. Vous ne ferez pas de faux serments par mon nom: tu profanerais le nom de ton Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH). Tu n'opprimeras pas ton prochain, tu ne commettras aucune spoliation. La paye d'un salarié ne passera pas la nuit chez toi jusqu'au lendemain. Tu ne maudiras pas un sourd et tu ne mettras devant un aveugle aucun obstacle qui puisse le faire trébucher: tu craindras ton Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH). Vous ne commettrez pas d'injustice dans les jugements: tu n'avantageras pas le pauvre et tu ne favoriseras pas le grand, mais tu jugeras ton compatriote selon la justice. Tu n'iras pas calomnier les tiens. Tu ne réclameras pas la mort de ton prochain. Je suis le Seigneur (YHWH). Tu ne détesteras pas ton frère dans ton cœur; tu avertiras ton compatriote, mais tu ne te chargeras pas d'un péché à cause de lui. Tu ne te vengeras pas; tu ne garderas pas de rancune envers les gens de ton peuple; tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis le Seigneur (YHWH). Vous observerez mes prescriptions. Tu n'accoupleras pas des bêtes de deux espèces différentes; tu n'ensemenceras pas ton champ de deux espèces différentes; tu ne porteras pas un vêtement tissé de deux espèces différentes de fils. Lorsqu'un homme a des rapports sexuels avec une femme, si c'est une servante qui a été promise à un autre homme et qui n'a pas été dégagée ni affranchie, il y aura punition, mais ils ne seront pas mis à mort, parce qu'elle n'a pas été affranchie. En réparation l'homme apportera au Seigneur, à l'entrée de la tente de la Rencontre, un bélier en sacrifice de réparation. Le prêtre fera sur lui l'expiation devant le Seigneur, pour le péché qu'il a commis, avec le bélier du sacrifice de réparation, et le péché qu'il a commis lui sera pardonné. Quand vous serez entrés dans le pays et que vous y planterez toutes sortes d'arbres fruitiers, vous considérerez leur fruit comme incirconcis; pendant trois ans, il sera incirconcis pour vous; on ne le mangera pas. La quatrième année, tout leur fruit sera consacré à la louange du Seigneur. La cinquième année, vous en mangerez le fruit, vous en récolterez le produit pour vous-mêmes. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous ne mangerez rien au-dessus du sang. Vous ne pratiquerez pas la divination et vous ne chercherez pas de présage. Vous ne couperez pas en rond les bords de votre chevelure. Tu ne raseras pas les bords de ta barbe. Vous ne ferez pas d'incisions dans votre chair pour un mort et vous ne vous ferez pas de tatouage. Je suis le Seigneur (YHWH). Tu ne profaneras pas ta fille en la prostituant, de peur que le pays ne se prostitue et ne se remplisse d'infamie. Vous observerez mes sabbats, et vous respecterez mon sanctuaire. Je suis le Seigneur (YHWH). Ne vous tournez pas vers les spirites ou vers les médiums; ne les recherchez pas, vous deviendriez impurs à leur contact. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Tu te lèveras devant les cheveux blancs, tu honoreras le vieillard. Tu craindras ton Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH). Si un immigré vient séjourner avec vous dans votre pays, vous ne l'exploiterez pas. Vous traiterez l'immigré qui séjourne avec vous comme un autochtone d'entre vous; tu l'aimeras comme toi-même, car vous avez été immigrés en Egypte. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous ne commettrez pas d'injustice, ni dans les jugements, ni dans les mesures de dimension, ni dans les poids, ni dans les mesures de capacité. Vous aurez des balances justes, des poids justes, un épha juste et un hîn juste. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu; c'est moi qui vous ai fait sortir d'Egypte. Vous observerez toutes mes prescriptions et toutes mes règles: vous les mettrez en pratique. Je suis le Seigneur (YHWH). Le Seigneur dit à Moïse: Tu diras aux Israélites: Quiconque, parmi les Israélites ou parmi les immigrés qui séjournent en Israël, livre au Molek un de ses enfants sera mis à mort: le peuple du pays le lapidera. Moi aussi, je me retournerai contre cet homme et je le retrancherai du sein de son peuple, parce qu'il a livré un de ses enfants au Molek, rendant ainsi mon sanctuaire impur et profanant mon nom sacré. Si le peuple du pays ferme les yeux sur cet homme, qui livre un de ses enfants au Molek, s'il ne le met pas à mort, je me tournerai, moi, contre cet homme et contre son clan, et je le retrancherai du sein de son peuple, lui et tous ceux qui se prostituent avec lui, en se prostituant avec le Molek. Si quelqu'un se tourne vers les spirites ou vers les médiums pour se prostituer avec eux, je me retournerai contre lui et je le retrancherai du sein de son peuple. Vous deviendrez saints, vous serez saints, car je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous observerez mes prescriptions et vous les mettrez en pratique. C'est moi, le Seigneur (YHWH), qui vous rends saints. Quiconque maudira son père ou sa mère sera mis à mort: il a maudit son père ou sa mère, son sang sera sur lui. Si un homme commet l'adultère avec une femme mariée, s'il commet l'adultère avec la femme de son prochain, l'homme et la femme adultères seront mis à mort. Si un homme couche avec la femme de son père et expose ainsi la nudité de son père, ils seront tous deux mis à mort: leur sang sera sur eux. Si un homme couche avec sa belle-fille, tous deux seront mis à mort; ils ont commis une perversion: leur sang sera sur eux. Si un homme couche avec un autre homme comme on couche avec une femme, ils ont commis tous deux une abomination; ils seront mis à mort: leur sang sera sur eux. Si un homme prend pour femmes une fille et sa mère, c'est une infamie: on les jettera au feu, lui et elles, afin que cette infamie ne se produise pas au milieu de vous. Si un homme a des rapports sexuels avec une bête, il sera mis à mort, et vous tuerez la bête. Si une femme s'approche d'une bête pour s'accoupler à elle, tu tueras la femme et la bête; elles seront mises à mort: leur sang sera sur elles. Si un homme prend sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère, s'il voit sa nudité et qu'elle voie la sienne, c'est une ignominie; ils seront retranchés sous les yeux de leur peuple: il a exposé la nudité de sa sœur, il sera chargé de sa faute. Si un homme couche avec une femme qui a ses règles et expose sa nudité, s'il met à nu son flux et qu'elle expose le flux de son sang, tous deux seront retranchés du sein de leur peuple. Tu n'exposeras pas la nudité de la sœur de ta mère, ni celle de la sœur de ton père, car c'est mettre à nu sa proche parente: ceux qui agissent de la sorte seront chargés de leur faute. Si un homme couche avec sa tante, il a exposé la nudité de son oncle; ils seront chargés de leur péché: ils mourront sans enfants. Si un homme prend la femme de son frère, c'est une souillure; il a exposé la nudité de son frère: ils seront sans enfants. Vous observerez toutes mes prescriptions et toutes mes règles, vous les mettrez en pratique; ainsi le pays où je vous amène pour que vous y habitiez ne vous vomira pas. Vous ne suivrez pas les prescriptions des nations que je vais chasser devant vous: c'est parce qu'elles ont commis toutes ces actions que je les ai prises en horreur. Je vous ai dit: « C'est vous qui prendrez possession de leur terre; je vous la donnerai moi-même en possession: c'est un pays ruisselant de lait et de miel. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu, c'est moi qui vous ai séparés des peuples. » Vous séparerez les bêtes pures des impures, les oiseaux impurs des purs, afin de ne pas faire de vous-mêmes une horreur à cause de ces bêtes, de ces oiseaux et de toutes ces bestioles qui fourmillent sur la terre, de tout ce que j'ai séparé pour vous en le déclarant impur. Vous serez saints pour moi, car moi, le Seigneur (YHWH), je suis saint; je vous ai séparés des peuples pour que vous m'apparteniez. Si un homme ou une femme ont des pouvoirs de spirite ou de médium, ils seront mis à mort; on les lapidera: leur sang sera sur eux. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux fils d'Aaron, les prêtres; tu leur diras: Un prêtre ne se rendra pas impur parmi les siens pour un mort, excepté pour ses plus proches parents, pour sa mère, pour son père, pour son fils, pour sa fille, pour son frère et pour sa sœur encore vierge, qui est sa proche parente tant qu'elle n'est pas mariée; pour celle-là il pourra se rendre impur. Chef parmi les siens, il ne se rendra pas impur en se profanant. Les prêtres ne se feront pas de tonsure sur la tête, ils ne se raseront pas les bords de la barbe et ils ne se feront pas d'incisions dans la chair. Ils seront saints pour leur Dieu et ne profaneront pas le nom de leur Dieu, car ce sont eux qui présentent les offrandes consumées par le feu pour le Seigneur, le pain de leur Dieu: ils seront saints. Ils ne prendront pas une femme prostituée ou profanée, ils ne prendront pas une femme répudiée par son mari, car un prêtre est saint pour son Dieu. Tu le regarderas comme saint, car c'est lui qui présente le pain de ton Dieu; il sera saint pour toi, car moi, le Seigneur (YHWH), je suis saint, et c'est moi qui vous rends saints. Si la fille d'un prêtre se profane en se prostituant, elle profane son père: elle sera jetée au feu. Le prêtre qui a la supériorité sur ses frères, celui sur la tête duquel a été versée l'huile d'onction, celui qui a été investi et revêtu des vêtements sacrés, ne se défera pas les cheveux et ne déchirera pas ses vêtements. Il n'ira vers aucun mort; il ne se rendra pas impur, ni pour son père, ni pour sa mère. Il ne sortira pas du sanctuaire et il ne profanera pas le sanctuaire de son Dieu; car il a été mis à part par l'huile d'onction de son Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH). Il prendra pour femme une vierge. Il ne prendra ni une veuve, ni une femme répudiée, profanée ou prostituée; il prendra pour femme une vierge parmi les siens. Il ne profanera pas sa descendance parmi les siens: c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui le consacre. Le Seigneur dit à Moïse: Dis à Aaron: Parmi ta descendance, dans toutes vos générations, aucun homme qui a une malformation ne pourra se présenter pour présenter le pain de son Dieu. Aucun homme qui a une malformation ne pourra se présenter: qu'il soit aveugle, boiteux, qu'il ait le nez déformé ou un membre trop long; qu'il ait une fracture au pied ou à la main; qu'il soit bossu ou grêle, qu'il ait une tache à l'œil, la gale, une dartre ou les testicules écrasés. Parmi la descendance d'Aaron, le prêtre, aucun homme qui a une malformation ne pourra s'approcher pour présenter les offrandes consumées par le feu pour le Seigneur ; il a une malformation: il ne pourra pas s'approcher pour présenter le pain de son Dieu. Il pourra manger le pain de son Dieu, des choses très sacrées et des choses sacrées. Mais il n'ira pas vers le voile et ne s'approchera pas de l'autel, car il a une malformation; il ne profanera pas mes sanctuaires: c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui les consacre. Moïse dit cela à Aaron et à ses fils, ainsi qu'à tous les Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: Parle à Aaron et à ses fils des cas où ils doivent s'abstenir des offrandes que les Israélites me consacrent, afin de ne pas profaner mon nom sacré. Je suis le Seigneur (YHWH). Dis-leur: Dans toutes vos générations, tout homme qui, se trouvant en état d'impureté, se présente devant les offrandes que les Israélites consacrent au Seigneur, cet homme-là sera retranché de devant moi. Je suis le Seigneur (YHWH). Quiconque parmi la descendance d'Aaron est atteint de la « lèpre » ou d'un écoulement génital ne mangera pas des offrandes sacrées jusqu'à ce qu'il soit pur. De même celui qui touche une personne rendue impure par le contact d'un cadavre, celui qui a un épanchement de semence, celui qui s'est rendu impur en touchant une petite bête ou un être humain qui s'est rendu impur d'une impureté quelconque. Celui qui l'a touché sera impur jusqu'au soir; il ne mangera pas des offrandes sacrées, mais il lavera son corps avec de l'eau; dès le coucher du soleil, il sera pur; ensuite il pourra manger des offrandes sacrées: c'est son pain. Il ne mangera pas d'une bête crevée ou déchiquetée; il se rendrait impur avec elle. Je suis le Seigneur (YHWH). Ils assureront mon service sans se charger d'un péché de profanation qui entraînerait leur mort. C'est moi, le Seigneur (YHWH), qui les consacre. Aucun profane ne mangera d'une offrande sacrée. L'hôte temporaire et le salarié du prêtre ne mangeront pas d'une offrande sacrée. Mais un esclave acheté par le prêtre à prix d'argent pourra en manger, de même que celui qui est né dans sa maison; ils pourront manger de son pain. La fille d'un prêtre mariée à un profane ne mangera pas de ce qui est prélevé sur les offrandes sacrées. Mais la fille d'un prêtre qui est veuve ou répudiée, sans avoir de descendance, et qui revient chez son père comme dans sa jeunesse pourra manger du pain de son père. Aucun profane n'en mangera. Si un homme, par erreur, mange une offrande sacrée, il donnera au prêtre la valeur de l'offrande sacrée en y ajoutant un cinquième. Les prêtres ne profaneront pas les offrandes sacrées que les Israélites ont prélevées pour le Seigneur ; ils leur feraient porter une faute exigeant réparation en mangeant leurs offrandes sacrées: c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui les consacre. Le Seigneur dit à Moïse: Parle à Aaron et à ses fils, ainsi qu'à tous les Israélites; tu leur diras: Tout homme de la maison d'Israël ou parmi les immigrés en Israël qui offre en présent un holocauste au Seigneur, soit pour un vœu, soit en offrande volontaire, quels qu'ils soient, prendra, pour que vous soyez agréés, un mâle sans défaut parmi le gros bétail, les moutons ou les chèvres. Vous ne présenterez aucune bête qui ait une malformation: elle ne serait pas agréée pour vous. Si un homme présente au Seigneur du gros bétail ou du petit bétail en sacrifice de paix, soit pour s'acquitter d'un vœu, soit en offrande volontaire, la bête, pour être agréée, sera sans défaut; il n'y aura en elle aucune malformation. Vous ne présenterez pas au Seigneur une bête aveugle, estropiée ou mutilée, qui a une verrue, la gale ou une dartre; vous ne la présenterez pas sur l'autel en offrande consumée par le feu pour le Seigneur. Tu pourras sacrifier en offrande volontaire un bovin, un mouton ou une chèvre qui a un membre trop long ou trop court; mais il ne sera pas agréé pour un vœu. Vous ne présenterez pas au Seigneur un animal dont les testicules ont été froissés, écrasés, arrachés ou coupés; vous ne ferez pas cela dans votre pays. Même de la part d'un étranger vous ne présenterez aucune bête de ce genre comme pain de votre Dieu: si elles sont mutilées, si elles ont une malformation, elles ne seraient pas agréées pour vous. Le Seigneur dit à Moïse: A sa naissance, un veau, un agneau ou un chevreau restera sept jours avec sa mère; à partir du huitième jour, il sera agréé comme présent consumé par le feu pour le Seigneur. Vous n'immolerez pas une vache, une brebis ou une chèvre avec son petit, le même jour. Quand vous offrirez au Seigneur un sacrifice de reconnaissance, vous l'offrirez de telle sorte que vous soyez agréés. On le mangera le jour même; vous n'en laisserez rien jusqu'au matin. Je suis le Seigneur (YHWH). Vous observerez mes commandements et vous les mettrez en pratique. Je suis le Seigneur (YHWH). Vous ne profanerez pas mon nom sacré, afin que je sois reconnu pour saint au milieu des Israélites. C'est moi, le Seigneur (YHWH), qui vous consacre et qui vous fais sortir d'Egypte pour être votre Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH). Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Les rencontres festives du Seigneur, celles que vous convoquerez, sont des convocations sacrées. Voici quelles sont mes rencontres festives. Pendant six jours on travaillera; mais le septième jour, il y aura sabbat, repos sabbatique, convocation sacrée. Vous ne ferez aucun travail: c'est un sabbat pour le Seigneur, dans tous vos lieux d'habitation. Voici les rencontres festives du Seigneur, les convocations sacrées, que vous convoquerez au temps fixé. Le quatorzième jour du premier mois, à la tombée du soir, il y aura la Pâque pour le Seigneur. Le quinzième jour de ce mois, il y aura la fête des Pains sans levain pour le Seigneur. Pendant sept jours, vous mangerez des pains sans levain. Le premier jour, il y aura pour vous convocation sacrée: vous ne ferez aucun travail servile. Vous présenterez au Seigneur, pendant sept jours, des offrandes consumées par le feu. Le septième jour, il y aura convocation sacrée: vous ne ferez aucun travail servile. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au prêtre une gerbe, les prémices de votre moisson. Il dédiera rituellement la gerbe devant le Seigneur, pour que vous soyez agréés; le prêtre la dédiera rituellement le lendemain du sabbat. Le jour où vous dédierez rituellement la gerbe, vous offrirez en holocauste au Seigneur un agneau d'un an sans défaut, avec son offrande végétale, de deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, en offrande consumée par le feu pour le Seigneur, comme une odeur agréable, et sa libation d'un quart de hîn de vin. Vous ne mangerez ni pain, ni grain rôti, ni blé nouveau jusqu'au jour même où vous apporterez le présent de votre Dieu. C'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations, dans tous vos lieux d'habitation. Depuis le lendemain du sabbat, depuis le jour où vous apporterez la gerbe qu'on dédie rituellement, vous compterez sept semaines entières. Vous compterez cinquante jours, jusqu'au lendemain du septième sabbat; vous présenterez alors au Seigneur une offrande végétale nouvelle. De vos lieux d'habitation vous apporterez deux pains, pour les dédier rituellement; ils seront de deux dixièmes de fleur de farine, levés et cuits: ce sont les premiers pains pour le Seigneur. En plus de ces pains, vous présenterez en holocauste au Seigneur sept agneaux d'un an sans défaut, un taureau et deux béliers, avec leur offrande végétale et leur libation en offrande consumée par le feu, comme une odeur agréable pour le Seigneur. Vous offrirez un bouc en sacrifice pour le péché, et deux agneaux d'un an en sacrifice de paix. Le prêtre les dédiera rituellement devant le Seigneur, en plus des premiers pains qu'on dédie rituellement et des deux agneaux; ils seront consacrés au Seigneur et seront pour le prêtre. Ce jour même, vous proclamerez une convocation; il y aura pour vous convocation sacrée: vous ne ferez aucun travail servile. C'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations, dans tous vos lieux d'habitation. Quand vous ferez la moisson de votre pays, tu ne moissonneras pas ton champ jusqu'au bord, et tu ne ramasseras pas ce qui reste à glaner. Tu abandonneras cela au pauvre et à l'immigré. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Le Seigneur dit à Moïse: Dis aux Israélites: Le premier jour du septième mois, il y aura pour vous repos sabbatique d'évocation et d'acclamation, convocation sacrée. Vous ne ferez aucun travail servile, et vous présenterez au Seigneur des offrandes consumées par le feu. Le Seigneur dit à Moïse: Le dixième jour de ce septième mois, il y aura le jour de l'Expiation. Il y aura pour vous convocation sacrée: vous vous priverez et vous présenterez au Seigneur des offrandes consumées par le feu. Vous ne ferez aucun travail ce jour même, car c'est le jour de l'Expiation, le jour où l'expiation doit être faite sur vous devant le Seigneur, votre Dieu. Quiconque ne se privera pas ce jour même sera retranché de son peuple. Quiconque travaillera ce jour même, je le ferai disparaître du sein de son peuple. Vous ne ferez aucun travail. C'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations, dans tous vos lieux d'habitation. Ce sera pour vous un sabbat, un repos sabbatique, et vous vous priverez; le neuvième jour du mois, au soir, vous ferez votre sabbat, d'un soir à l'autre. Le Seigneur dit à Moïse: Dis aux Israélites: Le quinzième jour du septième mois, il y aura la fête des Huttes pour le Seigneur  – pendant sept jours. Le premier jour, il y aura convocation sacrée: vous ne ferez aucun travail servile. Pendant sept jours, vous présenterez au Seigneur des offrandes consumées par le feu. Le huitième jour, il y aura pour vous convocation sacrée; vous présenterez au Seigneur des offrandes consumées par le feu; c'est une assemblée solennelle: vous ne ferez aucun travail servile. Telles sont les rencontres festives du Seigneur que vous convoquerez, les convocations sacrées, pour présenter au Seigneur des offrandes consumées par le feu, des holocaustes, des offrandes végétales, des sacrifices et des libations, selon l'ordre de chaque jour – outre les sabbats du Seigneur, vos dons, vos vœux, toutes les offrandes volontaires que vous donnerez au Seigneur. Le quinzième jour du septième mois, quand vous récolterez les produits du pays, vous célébrerez la fête du Seigneur  – pendant sept jours: le premier jour il y aura un repos sabbatique, le huitième jour il y aura un repos sabbatique. Le premier jour, vous prendrez du fruit de beaux arbres, des branches de palmiers, des rameaux d'arbres touffus et de saules des oueds; et vous vous réjouirez devant le Seigneur, votre Dieu, pendant sept jours. Vous célébrerez chaque année cette fête pour le Seigneur pendant sept jours. C'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations. Vous la célébrerez le septième mois. Vous habiterez pendant sept jours dans des huttes; tous les autochtones en Israël habiteront dans des huttes, afin que toutes vos générations sachent que j'ai fait habiter les Israélites dans des huttes quand je les ai fait sortir d'Egypte. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. C'est ainsi que Moïse parla des rencontres festives du Seigneur aux Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: Ordonne aux Israélites de te procurer, pour le luminaire, de l'huile d'olive fine et vierge, afin d'entretenir constamment les lampes. C'est à l'extérieur du voile du Témoignage, dans la tente de la Rencontre, qu'Aaron les disposera pour qu'elles brûlent constamment devant le Seigneur, du soir au matin. C'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations. Il disposera les lampes sur le porte-lampes pur, pour qu'elles soient constamment devant le Seigneur. Tu prendras de la fleur de farine et tu en feras douze gâteaux; chaque gâteau sera de deux dixièmes. Tu les placeras en deux rangées, six par rangée, sur la table pure, devant le Seigneur. Tu mettras de l'encens raffiné sur chaque rangée; il sera sur le pain comme évocation, en offrande consumée par le feu pour le Seigneur. Chaque jour de sabbat, on disposera ces pains pour qu'ils soient constamment devant le Seigneur ; ils seront pris sur ce qui appartient aux Israélites. C'est une alliance perpétuelle. Ils seront pour Aaron et pour ses fils; ceux-ci les mangeront dans un lieu sacré: ce sera pour eux une chose très sacrée parmi les offrandes consumées par le feu pour le Seigneur. C'est une prescription perpétuelle. Le fils d'une Israélite et d'un Egyptien, qui était venu au milieu des Israélites, sortit; une querelle éclata dans le camp entre le fils de cette Israélite et un Israélite. Le fils de cette Israélite blasphéma le Nom et le maudit. On l'amena à Moïse. Le nom de sa mère était Shelomith, fille de Dibri, de la tribu de Dan. On le plaça sous bonne garde, jusqu'à ce qu'une décision soit prise sur l'ordre du Seigneur. Le Seigneur dit à Moïse: Fais sortir du camp celui qui a maudit; tous ceux qui l'ont entendu poseront les mains sur sa tête, et toute la communauté le lapidera. Tu diras aux Israélites: Quiconque maudit son Dieu sera chargé de son péché. Celui qui blasphème le nom du Seigneur (YHWH) sera mis à mort: toute la communauté le lapidera. Qu'il soit immigré ou autochtone, il mourra pour avoir blasphémé le Nom. Celui qui frappe mortellement un être humain sera mis à mort. Celui qui frappe mortellement une bête en donnera une compensation: vie pour vie. Si quelqu'un inflige une mutilation à son compatriote, il lui sera fait comme il a fait: fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; il lui sera infligé la même mutilation qu'il a infligée à un être humain. Celui qui frappe mortellement une bête en donnera une compensation, mais celui qui frappe mortellement un être humain sera mis à mort. Il y aura un même droit pour l'immigré et pour l'autochtone: je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Moïse parla aux Israélites; ils firent sortir du camp le blasphémateur et le lapidèrent. Les Israélites firent ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Au mont Sinaï, le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, la terre fera sabbat; ce sera un sabbat pour le Seigneur. Pendant six années tu ensemenceras ton champ, pendant six années tu tailleras ta vigne et tu en récolteras le produit. Mais la septième année il y aura un sabbat, un repos sabbatique pour la terre, un sabbat pour le Seigneur : tu n'ensemenceras pas ton champ et tu ne tailleras pas ta vigne. Tu ne moissonneras pas ce qui provient des grains tombés de ta moisson, et tu ne vendangeras pas les raisins de ta vigne non taillée: ce sera une année sabbatique pour la terre. Le sabbat de la terre sera votre nourriture, à toi, à ton serviteur, à ta servante, au salarié et au résident temporaire qui séjournent en immigrés chez toi, à tes bêtes et aux animaux qui sont dans ton pays; tout son produit servira de nourriture. Tu compteras sept sabbats d'années, sept fois sept ans; la durée de ces sept sabbats d'années sera de quarante-neuf ans. Le dixième jour du septième mois, tu feras retentir la trompe de l'acclamation: le jour de l'Expiation, vous ferez retentir la trompe dans tout votre pays. Vous consacrerez la cinquantième année et vous proclamerez la libération dans le pays, pour tous ses habitants; ce sera pour vous le jubilé; chacun de vous reviendra dans sa propriété, chacun de vous reviendra dans son clan. La cinquantième année sera pour vous le jubilé: vous ne sèmerez pas, vous ne moissonnerez pas ce que les champs produiront d'eux-mêmes, et vous ne vendangerez pas la vigne non taillée; c'est le jubilé, il sera sacré pour vous. Vous mangerez le produit des champs. En cette année de jubilé, chacun de vous reviendra dans sa propriété. Si vous vendez quelque chose à un compatriote ou si vous achetez quelque chose à un compatriote, qu'aucun de vous ne fasse de tort à son frère. Tu achèteras à ton compatriote en comptant les années depuis le jubilé; et il te vendra en comptant les années de récolte. Plus il y aura d'années, plus tu élèveras le prix d'achat; moins il y aura d'années, plus tu réduiras le prix d'achat: c'est le nombre des récoltes qu'il te vend. Aucun de vous n'exploitera son compatriote: tu craindras ton Dieu; je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Mettez mes prescriptions en pratique, observez mes règles et mettez-les en pratique: vous habiterez en sécurité dans le pays. Le pays donnera son fruit, vous mangerez à satiété, et vous y habiterez en sécurité. Si vous dites: « Que mangerons-nous la septième année, puisque nous ne sèmerons rien et que nous ne récolterons rien? » – je vous assignerai ma bénédiction la sixième année, et elle produira une récolte pour trois ans. Vous sèmerez la huitième année, et vous mangerez de l'ancienne récolte jusqu'à la neuvième année; jusqu'à ce que la récolte de la neuvième année soit arrivée, vous mangerez de l'ancienne. La terre ne se vendra pas à titre définitif: le pays m'appartient, et vous êtes chez moi des immigrés et des résidents temporaires. Dans tout le pays qui est votre propriété, vous accorderez un droit de rédemption pour la terre. Si ton frère devient pauvre et doit vendre une portion de sa propriété, son rédempteur, son parent proche, pourra venir reprendre ce que son frère a vendu. Si un homme n'a pas de rédempteur, et qu'il se procure lui-même les ressources nécessaires à sa rédemption, il comptera les années depuis la vente, restituera l'excédent à l'acquéreur et reviendra dans sa propriété. S'il ne trouve pas de quoi lui faire cette restitution, ce qu'il a vendu restera entre les mains de l'acheteur jusqu'à l'année du jubilé et sera dégagé au jubilé; alors il reviendra dans sa propriété. Si un homme vend une maison d'habitation dans une ville entourée de murs, il aura un droit de rédemption jusqu'à l'accomplissement d'une année depuis la vente; son droit de rédemption durera un an. Si cette maison située dans une ville pourvue de murs n'est pas reprise avant l'accomplissement d'une année entière, elle restera à titre définitif à l'acheteur et à ses descendants; elle ne sera pas dégagée au jubilé. Les maisons des villages non pourvus de murs seront considérées comme des fonds de terre; elles pourront être reprises, et elles seront dégagées au jubilé. Quant aux villes des lévites et aux maisons des villes qui sont leur propriété, les lévites auront un droit perpétuel de rédemption. Si c'est un autre lévite qui assure la rédemption, la vente de la propriété – maison ou ville – sera résiliée au jubilé: les maisons des villes des lévites sont leur propriété au milieu des Israélites. Les champs situés dans les abords de leurs villes ne pourront pas se vendre: ils en ont la propriété perpétuelle. Si ton frère devient pauvre chez toi et que les ressources lui manquent, tu le soutiendras, même si c'est un immigré ou un résident temporaire, afin qu'il puisse vivre chez toi. Tu ne tireras de lui ni intérêt ni rente: tu craindras ton Dieu, et ton frère vivra chez toi. Tu ne lui prêteras pas ton argent à intérêt, et tu ne lui donneras pas ta nourriture contre une rente. Je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu; c'est moi qui vous ai fait sortir d'Egypte pour vous donner Canaan, pour être votre Dieu. Si ton frère devient pauvre chez toi et qu'il se vende à toi, tu ne lui imposeras pas le travail d'un esclave. Il sera chez toi comme un salarié, comme un résident temporaire; il sera à ton service jusqu'à l'année du jubilé. Il sortira alors de chez toi, lui et ses fils avec lui, et il reviendra dans son clan, dans la propriété de ses pères. – Car ce sont mes serviteurs, je les ai fait sortir d'Egypte; on ne les vendra pas comme on vend des esclaves. – Tu ne domineras pas sur lui avec rudesse: tu craindras ton Dieu. Ton esclave et ta servante, ceux qui t'appartiennent, c'est aux nations qui vous entourent que vous pourrez les acheter, l'esclave et la servante. Vous pourrez aussi les acheter aux fils des résidents temporaires qui séjournent en immigrés chez vous, et à leurs clans qui sont chez vous, les clans qu'ils ont engendrés dans votre pays; ceux-là seront votre propriété. Vous les laisserez comme patrimoine à vos fils après vous, comme une propriété dont ils hériteront; vous les garderez comme esclaves à perpétuité. Mais pour ce qui est de vos frères, les Israélites, aucun de vous ne dominera avec rudesse sur son frère. Si un immigré ou un résident temporaire chez toi a des ressources et que ton frère devienne pauvre chez lui et se vende à l'immigré, au résident temporaire qui est chez toi ou à quelqu'un du clan de l'immigré, il y aura pour lui un droit de rédemption après qu'il se sera vendu: un de ses frères pourra assurer sa rédemption. Son oncle, ou le fils de son oncle, ou l'un de ses proches parents, pourra aussi assurer sa rédemption; ou bien, s'il a les ressources nécessaires, il pourra assurer lui-même sa rédemption. Il comptera avec son acheteur depuis l'année où il s'est vendu jusqu'à l'année du jubilé; le prix à payer dépendra du nombre d'années; elles seront évaluées comme celles d'un salarié. S'il y a encore beaucoup d'années, il remboursera pour sa rédemption une part proportionnelle de l'argent versé lors de son achat; s'il reste peu d'années jusqu'à l'année du jubilé, il en fera le compte et remboursera pour sa rédemption une part proportionnelle à ces années. Il sera comme un salarié à l'année chez son maître; celui-ci ne dominera pas sur lui avec rudesse sous tes yeux. Si sa rédemption n'est assurée d'aucune de ces manières, il sortira l'année du jubilé, lui et ses fils avec lui. Car c'est de moi que les Israélites sont esclaves; ce sont mes serviteurs, je les ai fait sortir d'Egypte. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous ne vous ferez pas de faux dieux, vous ne dresserez pour vous ni statue, ni pierre levée, et vous ne placerez dans votre pays aucune pierre ornée pour vous prosterner devant elle: je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous observerez mes sabbats, et vous respecterez mon sanctuaire. Je suis le Seigneur (YHWH). Si vous suivez mes prescriptions, si vous observez mes commandements et si vous les mettez en pratique, je vous donnerai vos pluies en leur saison; le pays donnera sa production, et les arbres des champs donneront leur fruit. Pour vous, le vannage durera jusqu'à la vendange et la vendange durera jusqu'aux semailles; vous mangerez votre pain à satiété et vous habiterez en sécurité dans votre pays. Je mettrai la paix dans le pays; quand vous vous coucherez, il n'y aura personne pour vous troubler; je ferai disparaître du pays les animaux féroces, et l'épée ne passera pas dans votre pays. Vous poursuivrez vos ennemis, et ils tomberont par l'épée devant vous. Cinq d'entre vous en poursuivront cent, cent d'entre vous en poursuivront dix mille, et vos ennemis tomberont par l'épée devant vous. Je me tournerai vers vous, je vous rendrai féconds, je vous multiplierai, et j'établirai mon alliance avec vous. Vous mangerez l'ancienne récolte et vous devrez sortir l'ancienne pour faire place à la nouvelle. Je placerai ma demeure au milieu de vous, et je n'aurai pas d'aversion pour vous. Je marcherai au milieu de vous, je serai votre Dieu, et vous, vous serez mon peuple. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu; je vous ai fait sortir d'Egypte pour que vous n'en soyez plus les esclaves; j'ai brisé les barres de votre joug, et je vous ai fait marcher la tête haute. Mais si vous ne m'écoutez pas, si vous ne mettez pas en pratique tous ces commandements, si vous rejetez mes prescriptions, si vous avez de l'aversion pour mes règles, si vous ne mettez pas en pratique tous mes commandements et si vous rompez mon alliance, voici alors ce que je vous ferai: je vous livrerai au pouvoir de l'épouvante, du dépérissement et de la fièvre, qui épuiseront vos yeux et rongeront votre vie; vous ferez des semailles pour rien: ce sont vos ennemis qui s'en nourriront. Je me retournerai contre vous, et vous serez battus par vos ennemis; ceux qui vous détestent domineront sur vous, et vous fuirez sans qu'on vous poursuive. Si pour autant vous ne m'écoutez pas, je vous corrigerai sept fois plus pour vos péchés. Je briserai l'orgueil de votre force, je rendrai votre ciel comme du fer et votre terre comme du bronze. Votre force s'épuisera pour rien; votre pays ne donnera pas sa production, et les arbres de la terre ne donneront pas leur fruit. Si vous me résistez, si vous ne voulez pas m'écouter, je vous frapperai sept fois plus, selon vos péchés. J'enverrai contre vous les animaux sauvages; ils tueront vos enfants, ils abattront vos bêtes, et ils vous réduiront à un petit nombre; vos chemins resteront déserts. Si pour autant vous ne vous laissez pas corriger par moi, si vous me résistez, moi aussi, je vous résisterai: je vous frapperai sept fois plus pour vos péchés. Je ferai venir sur vous l'épée vengeresse, qui vengera l'alliance; quand vous vous rassemblerez dans vos villes, j'enverrai la peste au milieu de vous, et vous serez livrés à l'ennemi. Lorsque je vous retirerai le pain, dix femmes feront cuire votre pain dans un seul four et rapporteront votre pain au poids; vous mangerez, mais vous ne serez pas rassasiés. Si pour autant vous ne m'écoutez pas, si vous me résistez, je vous résisterai aussi avec ardeur: je vous corrigerai sept fois plus pour vos péchés. Vous mangerez la chair de vos fils et vous mangerez la chair de vos filles. Je détruirai vos hauts lieux, je retrancherai vos brasiers à encens, je mettrai vos cadavres sur les cadavres de vos idoles, j'aurai de l'aversion pour vous. Je réduirai vos villes en ruines, je dévasterai vos sanctuaires, et je ne respirerai plus l'odeur agréable de vos offrandes. Je dévasterai moi-même le pays, et vos ennemis, qui s'y installeront, en seront atterrés. Je vous disséminerai parmi les nations et je tirerai l'épée derrière vous. Votre pays sera dévasté, et vos villes seront en ruine. Alors le pays s'acquittera de ses sabbats, tout le temps qu'il sera dévasté et que vous serez dans le pays de vos ennemis; alors le pays fera sabbat, il s'acquittera de ses sabbats. Tout le temps qu'il sera dévasté, il fera le sabbat qu'il n'avait pas fait lors de vos sabbats, tandis que vous l'habitiez. Quant à ceux d'entre vous qui resteront, je rendrai leur cœur pusillanime dans les pays de leurs ennemis; le bruit d'une feuille emportée par le vent les poursuivra; ils fuiront comme on fuit devant l'épée et tomberont sans qu'on les poursuive. Ils trébucheront les uns sur les autres comme devant l'épée, sans qu'on les poursuive. Vous ne tiendrez pas devant vos ennemis; vous disparaîtrez parmi les nations, et le pays de vos ennemis vous dévorera. Dans les pays de vos ennemis, ceux d'entre vous qui resteront pourriront dans leur faute; ils pourriront aussi dans les fautes de leurs pères. Alors ils confesseront leur faute et la faute de leurs pères, les sacrilèges qu'ils ont commis envers moi et la résistance qu'ils m'ont opposée – moi aussi je leur résisterai et les amènerai dans le pays de leurs ennemis. Alors leur cœur incirconcis s'humiliera, et ils s'acquitteront de leur faute. Je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, je me souviendrai de mon alliance avec Isaac et de mon alliance avec Abraham, je me souviendrai du pays. Le pays sera abandonné par eux. Il s'acquittera de ses sabbats pendant qu'il restera dévasté, sans eux; ils s'acquitteront de leur faute, puisqu'ils ont rejeté mes règles et qu'ils ont eu de l'aversion pour mes prescriptions. Pourtant, lorsqu'ils seront dans le pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai pas; je n'aurai pas d'aversion pour eux au point de les exterminer, de rompre mon alliance avec eux: je suis le Seigneur (YHWH), leur Dieu. Je me souviendrai en leur faveur de l'alliance avec les anciens, ceux que j'ai fait sortir d'Egypte, sous les yeux des nations, pour être leur Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH). Telles sont les prescriptions, les règles et les lois que le Seigneur mit entre lui et les Israélites au mont Sinaï, par l'intermédiaire de Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Si quelqu'un veut s'acquitter d'un vœu, il le fera d'après la valeur fixée pour les êtres voués au Seigneur. Pour un homme de vingt à soixante ans, la valeur fixée est de cinquante sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire; si c'est une femme, la valeur fixée est de trente sicles. De cinq à vingt ans, la valeur fixée est de vingt sicles pour un garçon et de dix sicles pour une fille. D'un mois à cinq ans, la valeur fixée est de cinq sicles d'argent pour un garçon et de trois sicles d'argent pour une fille. Depuis l'âge de soixante ans et au-dessus, la valeur fixée est de quinze sicles pour un homme et de dix sicles pour une femme. Si celui qui a fait le vœu est trop pauvre pour payer la valeur fixée, on le placera devant le prêtre, et le prêtre en fixera la valeur. C'est en rapport avec les ressources de celui qui a fait le vœu que le prêtre en fixera la valeur. S'il s'agit d'une bête qui peut être offerte en présent au Seigneur, tout ce qu'on en donnera au Seigneur sera consacré. On ne la changera pas, on ne remplacera pas une bonne par une mauvaise ni une mauvaise par une bonne; si l'on remplace une bête par une autre, l'une et l'autre seront consacrées. S'il s'agit d'une bête impure qui ne peut pas être offerte en présent au Seigneur, quelle qu'elle soit, on placera la bête devant le prêtre, le prêtre en fixera la valeur selon qu'elle est bonne ou mauvaise; on s'en rapportera à la valeur fixée par le prêtre. Si on veut la reprendre, on ajoutera un cinquième à la valeur fixée. Si quelqu'un consacre sa maison, s'il en fait une chose consacrée au Seigneur, le prêtre en fixera la valeur selon qu'elle est bonne ou mauvaise; on s'en tiendra à la valeur que fixera le prêtre. Si celui qui a consacré sa maison veut la reprendre, il ajoutera un cinquième au prix fixé, et elle lui appartiendra. Si quelqu'un consacre au Seigneur un champ de sa propriété, la valeur fixée sera en rapport avec la quantité de semence, cinquante sicles d'argent pour un homer de semence d'orge. Si c'est dès l'année du jubilé qu'il consacre son champ, on s'en tiendra à la valeur fixée; si c'est après le jubilé qu'il consacre son champ, le prêtre en calculera le prix à raison du nombre d'années qui restent jusqu'à l'année du jubilé, et on fera une déduction sur la valeur fixée. Si celui qui a consacré son champ veut le reprendre, il ajoutera un cinquième au prix fixé, et le champ lui restera. S'il ne reprend pas le champ et qu'on le vende à quelqu'un d'autre, on ne pourra plus le reprendre. Quand il sera dégagé, au jubilé, ce champ sera sacré pour le Seigneur comme un champ qui a été frappé d'anathème: il deviendra la propriété du prêtre. Si quelqu'un consacre au Seigneur un champ qu'il a acheté et qui ne fait pas partie des champs de sa propriété, le prêtre calculera le montant de la valeur fixée jusqu'à l'année du jubilé; le propriétaire paiera la valeur fixée le jour même; c'est une chose consacrée au Seigneur. L'année du jubilé, le champ reviendra à celui à qui il avait été acheté et qui avait la propriété du terrain. Toutes les valeurs seront fixées en sicles du sanctuaire: le sicle est de vingt guéras. Personne ne pourra consacrer le premier-né de ses bêtes, lequel appartient déjà au Seigneur en sa qualité de premier-né; soit bovin, soit mouton ou chèvre, il appartient au Seigneur. S'il s'agit d'une bête impure, on la dégagera pour la valeur fixée, en y ajoutant un cinquième; si elle n'est pas reprise, elle sera vendue pour la valeur fixée. Tout ce qu'un homme frappera d'anathème pour le Seigneur, parmi ce qui lui appartient, ne pourra être ni vendu ni repris, que ce soit un être humain, une bête, ou un champ de sa propriété; tout ce qui est frappé d'anathème est une chose très sacrée pour le Seigneur. Aucun être humain frappé d'anathème ne pourra être dégagé: il sera mis à mort. Toute dîme de la terre, soit des semences de la terre, soit du fruit des arbres, appartient au Seigneur ; c'est une chose consacrée au Seigneur. Si quelqu'un veut reprendre quelque chose de sa dîme, il y ajoutera un cinquième; pour toute dîme de gros bétail et de petit bétail, pour tout ce qui passe sous la houlette, le dixième sera chose consacrée au Seigneur. On ne cherchera pas à savoir si l'animal est bon ou mauvais, on ne le remplacera pas; si l'on remplace un animal par un autre, l'un et l'autre seront consacrés et ne pourront être repris. Tels sont les commandements que le Seigneur donna à Moïse, pour les Israélites, au mont Sinaï. Dans le désert du Sinaï, dans la tente de la Rencontre, le premier jour du deuxième mois, la deuxième année à compter de leur sortie d'Egypte, le Seigneur dit à Moïse: Faites le dénombrement de toute la communauté des Israélites, clan par clan, famille par famille, en comptant tête par tête les noms de tous les mâles. Toi et Aaron, vous recenserez tous ceux qui sont aptes à porter les armes en Israël, armée par armée, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Il y aura avec vous un homme par tribu, le chef de sa famille. Voici les noms des hommes qui se tiendront avec vous. Pour Ruben: Elitsour, fils de Shedéour; pour Siméon: Sheloumiel, fils de Tsourishaddaï; pour Juda: Nahshôn, fils d'Amminadab; pour Issacar: Netanéel, fils de Tsouar; pour Zabulon: Eliab, fils de Hélôn; pour les fils de Joseph, pour Ephraïm: Elishama, fils d'Ammihoud; pour Manassé: Gamliel, fils de Pedahtsour; pour Benjamin: Abidân, fils de Guidéoni; pour Dan: Ahiézer, fils d'Ammishaddaï; pour Aser: Paguiel, fils d'Okrân; pour Gad: Eliasaph, fils de Déouel; pour Nephtali: Ahira, fils d'Eïnân. Tels sont ceux qui furent convoqués dans la communauté, les princes de leurs tribus, les chefs des phratries d'Israël. Moïse et Aaron prirent ces hommes, qui avaient été désignés par leur nom, et ils rassemblèrent toute la communauté, le premier jour du deuxième mois. Ils firent enregistrer leur généalogie, clan par clan, famille par famille, en comptant tête par tête les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Moïse les recensa dans le désert du Sinaï, comme le Seigneur le lui avait ordonné. En ce qui concerne la généalogie des fils de Ruben, premier-né d'Israël, – clan par clan, famille par famille, en comptant tête par tête les noms de tous les mâles, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, – ceux qui furent recensés dans la tribu de Ruben étaient 46 500. Pour la généalogie des fils de Siméon, clan par clan, famille par famille, ceux qui furent recensés, en comptant tête par tête les noms de tous les mâles depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu de Siméon étaient 59 300. Pour la généalogie des fils de Gad, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu de Gad étaient 45 650. Pour la généalogie des fils de Juda, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu de Juda étaient 74 600. Pour la généalogie des fils d'Issacar, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu d'Issacar étaient 54 400. Pour la généalogie des fils de Zabulon, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu de Zabulon étaient 57 400. Pour la généalogie des fils de Joseph, fils d'Ephraïm, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu d'Ephraïm étaient 40 500. Pour la généalogie des fils de Manassé, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu de Manassé étaient 32 200. Pour la généalogie des fils de Benjamin, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu de Benjamin étaient 35 400. Pour la généalogie des fils de Dan, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu de Dan étaient 62 700. Pour la généalogie des fils d'Aser, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu d'Aser étaient 41 500. Quant à la généalogie des fils de Nephtali, clan par clan, famille par famille, en comptant les noms depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes, ceux qui furent recensés dans la tribu de Nephtali étaient 53 400. Tels sont ceux qui furent recensés par Moïse, Aaron et les douze hommes, les princes d'Israël; il y avait un homme pour chacune de leurs familles. Tous ceux qui furent recensés parmi les Israélites, famille par famille, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, tous ceux qui étaient aptes à porter les armes en Israël, tous ceux qui furent recensés étaient 603 550. Les lévites, selon leur tribu, ne furent pas recensés au milieu d'eux. Le Seigneur dit à Moïse: La tribu de Lévi, tu ne la recenseras pas; tu n'en feras pas le relevé au milieu des Israélites. Toi, affecte les lévites à la demeure du Témoignage, à tous ses ustensiles et à tout ce qui lui appartient. Ils porteront la Demeure et tous ses ustensiles, ils y officieront et ils camperont autour de la Demeure. Quand la Demeure partira, les lévites la démonteront; quand la Demeure s'arrêtera, les lévites la monteront; le profane qui approchera sera mis à mort. Les Israélites camperont chacun dans son camp, chacun près de sa bannière, armée par armée. Les lévites, eux, camperont autour de la demeure du Témoignage, afin que la Colère ne s'abatte pas sur la communauté des Israélites; les lévites assureront le service de la demeure du Témoignage. Les Israélites firent exactement ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Ainsi firent-ils. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Les Israélites camperont chacun près de sa bannière, sous les enseignes de leur famille; ils camperont en face et tout autour de la tente de la Rencontre. Ceux qui camperont à l'est, au levant, seront sous la bannière du camp de Juda, armée par armée. Prince pour les fils de Juda: Nahshôn, fils d'Amminadab. Son armée: 74 600 recensés. A ses côtés campera la tribu d'Issacar. Prince pour les fils d'Issacar: Netanéel, fils de Tsouar. Son armée: 54 400 recensés. Puis la tribu de Zabulon. Prince pour les fils de Zabulon: Eliab, fils de Hélôn. Son armée: 57 400 recensés. Total des recensés pour le camp de Juda: 186 400, armée par armée. Ils partiront les premiers. Au sud, la bannière du camp de Ruben, armée par armée. Prince pour les fils de Ruben: Elitsour, fils de Shedéour. Son armée: 46 500 recensés. A ses côtés campera la tribu de Siméon. Prince pour les fils de Siméon: Sheloumiel, fils de Tsourishaddaï. Son armée: 59 300 recensés. Puis la tribu de Gad. Prince pour les fils de Gad: Eliasaph, fils de Réouel. Son armée: 45 650 recensés. Total des recensés pour le camp de Ruben: 151 450, armée par armée. Ils partiront en deuxième. Ensuite, la tente de la Rencontre partira, avec le camp des lévites placé au milieu des camps. Ils partiront dans l'ordre où ils camperont, chacun d'après son rang, selon leurs bannières. A l'ouest, la bannière du camp d'Ephraïm, armée par armée. Prince pour les fils d'Ephraïm: Elishama, fils d'Ammihoud. Son armée: 40 500 recensés. A ses côtés, la tribu de Manassé. Prince pour les fils de Manassé: Gamliel, fils de Pedahtsour. Son armée: 32 200 recensés. Puis la tribu de Benjamin. Prince pour les fils de Benjamin: Abidân, fils de Guidéoni. Son armée: 35 400 recensés. Total des recensés pour le camp d'Ephraïm: 108 100, armée par armée. Ils partiront en troisième. Au nord, la bannière du camp de Dan, armée par armée. Prince pour les fils de Dan: Ahiézer, fils d'Ammishaddaï. Son armée: 62 700 recensés. A ses côtés campera la tribu d'Aser. Prince pour les fils d'Aser: Paguiel, fils d'Okrân. Son armée: 41 500 recensés. Puis la tribu de Nephtali. Prince pour les fils de Nephtali: Ahira, fils d'Eïnân. Son armée: 53 400 recensés. Total des recensés pour le camp de Dan: 157 600. Ils partiront les derniers, selon leurs bannières. Tels sont les Israélites qui furent recensés, famille par famille. Tous ceux qui furent recensés dans les camps, armée par armée, étaient 603 550. Les lévites ne furent pas recensés au milieu des Israélites, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Les Israélites firent exactement ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. C'est ainsi qu'ils campaient, selon leurs bannières; c'est ainsi qu'ils partaient, chacun selon son clan, d'après sa famille. Voici la généalogie d'Aaron et de Moïse, au jour où le Seigneur parla à Moïse au mont Sinaï. Voici les noms des fils d'Aaron: Nadab, le premier-né, Abihou, Eléazar et Itamar. Voilà les noms des fils d'Aaron, les prêtres ayant reçu l'onction, ceux qui furent investis pour exercer le sacerdoce. Nadab et Abihou moururent devant le Seigneur quand ils présentèrent un feu profane devant le Seigneur, dans le désert du Sinaï; ils n'avaient pas de fils. Eléazar et Itamar exercèrent le sacerdoce sous la surveillance d'Aaron, leur père. Le Seigneur dit à Moïse: Présente la tribu de Lévi; tu la mettras à la disposition d'Aaron, le prêtre, pour qu'elle l'assiste. Ils assureront le service pour lui et pour toute la communauté devant la tente de la Rencontre: ils accompliront le service de la Demeure. Ils seront responsables de tous les ustensiles de la tente de la Rencontre et assureront le service pour les Israélites: ils accompliront le service de la Demeure. Tu donneras les lévites à Aaron et à ses fils, à titre de « donnés »; ils lui seront donnés d'entre les Israélites. Tu installeras Aaron et ses fils pour qu'ils exercent leur sacerdoce; le profane qui approchera sera mis à mort. Le Seigneur dit à Moïse: Moi, j'ai pris les lévites d'entre les Israélites à la place de tous les premiers-nés, de tout Israélite né le premier de sa mère: les lévites m'appartiennent. Car tout premier-né m'appartient; le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés en Egypte, je me suis consacré tous les premiers-nés en Israël; ceux des hommes comme ceux des bêtes m'appartiennent. Je suis le Seigneur (YHWH). Dans le désert du Sinaï, le Seigneur dit à Moïse: Recense les fils de Lévi famille par famille, clan par clan; tu recenseras tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus. Moïse les recensa sur l'ordre du Seigneur, comme cela lui avait été ordonné. Voici quels sont les noms des fils de Lévi: Guershôn, Qehath et Merari. Voici les noms des fils de Guershôn, clan par clan: Libni et Shiméi; les fils de Qehath, clan par clan: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel; les fils de Merari, clan par clan: Mahli et Moushi. Ce sont là les clans des lévites, famille par famille. De Guershôn, le clan de Libni et le clan de Shiméi; ce sont là les clans des Guershonites. Ceux qui furent recensés parmi eux, en comptant tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus, ceux qui furent recensés parmi eux étaient 7 500. Les clans des Guershonites campaient derrière la Demeure, à l'ouest. Prince de la famille des Guershonites: Eliasaph, fils de Laël. Pour ce qui concerne la tente de la Rencontre, les fils de Guershôn étaient responsables de la Demeure: de la tente, de la couverture, du rideau qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre, des tentures de la cour et du rideau de l'entrée de la cour, tout autour de la Demeure et de l'autel, de tous ses cordages et de tout ce qui en dépend. De Qehath, le clan des Amramites, le clan des Yitseharites, le clan des Hébronites et le clan des Ouzziélites; ce sont là les clans des Qehatites. En comptant tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus, il y en eut 8 600 pour assurer le service du sanctuaire. Les clans des fils de Qehath campaient sur le côté sud de la Demeure. Prince de la famille des clans des Qehatites: Elitsaphân, fils d'Ouzziel. Ils étaient responsables du Coffre, de la table, du porte-lampes, des autels, des ustensiles du sanctuaire dont on se sert pour officier, du rideau et de tout ce qui en dépend. Prince suprême des lévites: Eléazar, fils d'Aaron, le prêtre; il avait la surveillance de ceux qui assuraient le service du sanctuaire. De Merari, le clan de Mahli et le clan de Moushi; ce sont là les clans de Merari. Ceux qui furent recensés parmi eux, en comptant tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus, étaient 6 200. Prince de la famille des clans de Merari: Touriel, fils d'Abihaïl. Ils campaient sur le côté nord de la Demeure. Les fils de Merari s'étaient vu confier la responsabilité des planches de la Demeure, de ses barres, de ses colonnes et de ses socles, de tous ses ustensiles et de tout ce qui en dépend, des colonnes de la cour, tout autour, de leurs socles, de leurs piquets et de leurs cordages. Moïse, Aaron et ses fils campaient devant la Demeure, à l'est, devant la tente de la Rencontre, au levant; ils assuraient le service du sanctuaire pour les Israélites; le profane qui approcherait devait être mis à mort. Tous les lévites que Moïse et Aaron recensèrent sur l'ordre du Seigneur, clan par clan, tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus, étaient 22 000. Le Seigneur dit à Moïse: Recense tous les premiers-nés mâles parmi les Israélites, depuis l'âge d'un mois et au-dessus; fais-en le dénombrement d'après leurs noms. Tu prendras les lévites pour moi – je suis le Seigneur (YHWH) – à la place de tous les premiers-nés des Israélites, et les bêtes des lévites à la place de tous les premiers-nés des bêtes des Israélites. Moïse recensa tous les premiers-nés des Israélites, comme le Seigneur le lui avait ordonné. Tous les premiers-nés mâles qui furent recensés parmi eux, en comptant les noms, depuis l'âge d'un mois et au-dessus, étaient 22 273. Le Seigneur dit à Moïse: Prends les lévites à la place de tous les premiers-nés des Israélites, et les bêtes des lévites à la place de leurs bêtes: les lévites m'appartiennent. Je suis le Seigneur (YHWH). Pour dégager les 273 premiers-nés des Israélites qui sont en surnombre par rapport aux lévites, tu prendras cinq sicles par tête, selon le sicle du sanctuaire, qui est de vingt guéras. Tu donneras l'argent à Aaron et à ses fils, pour dégager ceux qui sont en surnombre. L'argent de la rançon, Moïse le reçut de ceux qui étaient en surnombre par rapport à ceux qui avaient été dégagés par les lévites; il prit l'argent des premiers-nés des Israélites: 1 365 sicles, selon le sicle du sanctuaire. Moïse donna l'argent de la rançon à Aaron et à ses fils, sur l'ordre du Seigneur, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Fais le dénombrement des fils de Qehath au milieu des fils de Lévi, clan par clan, famille par famille, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui sont aptes à exercer une fonction dans la tente de la Rencontre. Voici le service des fils de Qehath, dans la tente de la Rencontre; il concerne ce qui est très sacré. Au départ du camp, Aaron et ses fils viendront décrocher le voile qui sert de rideau, et ils en couvriront le coffre du Témoignage; ils mettront dessus une couverture en peau de dauphin et ils étendront par-dessus un drap tout de pourpre violette; puis ils placeront les barres du Coffre. Ils étendront un drap de pourpre violette sur la table du pain offert et ils mettront dessus les plats, les coupes, les bols et les aiguières pour les libations; le pain constant y restera; ils étendront sur tout cela un drap d'écarlate et le couvriront d'une couverture en peau de dauphin; puis ils placeront ses barres. Ils prendront un drap de pourpre violette et couvriront le luminaire, ses lampes, ses mouchettes, ses cendriers et tous ses récipients à huile, dont on se sert pour son office; ils le mettront, avec tous ses ustensiles, dans une couverture en peau de dauphin; puis ils le placeront sur le brancard. Ils étendront un drap de pourpre violette sur l'autel d'or et le couvriront d'une couverture en peau de dauphin; puis ils placeront ses barres. Ils prendront tous les ustensiles dont on se sert pour officier dans le sanctuaire, ils les mettront dans un drap de pourpre violette et ils les couvriront d'une couverture en peau de dauphin; puis ils les placeront sur le brancard. Ils ôteront les cendres grasses de l'autel, puis ils étendront sur lui un drap de pourpre rouge; ils mettront dessus tous les ustensiles dont on se sert pour y officier – les cassolettes, les fourchettes, les pelles, les calices, tous les ustensiles de l'autel – et ils étendront par-dessus une couverture en peau de dauphin; puis ils placeront les barres de l'autel. Après qu'Aaron et ses fils auront achevé de couvrir le sanctuaire et tous les ustensiles du sanctuaire, les fils de Qehath viendront, au départ du camp, pour les porter; mais ils ne toucheront pas le sanctuaire, car ils mourraient. Telle est la charge des fils de Qehath dans la tente de la Rencontre. Eléazar, fils d'Aaron, le prêtre, aura sous sa surveillance l'huile du luminaire, l'encens aromatique, l'offrande végétale constante et l'huile d'onction; il aura sous sa surveillance toute la Demeure et tout ce qu'elle contient, le sanctuaire et ses ustensiles. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Ne retranchez pas la tribu des clans des Qehatites d'entre les lévites. Faites ceci pour eux – ainsi ils vivront, ils ne mourront pas, quand ils s'approcheront de ce qui est très sacré: Aaron et ses fils viendront et placeront chacun d'eux dans son service et dans sa charge. Ils n'entreront pas un instant pour voir les choses sacrées, sans quoi ils mourraient. Le Seigneur dit à Moïse: Fais aussi le dénombrement des fils de Guershôn, famille par famille, clan par clan; tu recenseras, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui sont aptes à accomplir un service dans la tente de la Rencontre. Voici le service des clans des Guershonites, leur service et leur charge. Ils porteront les toiles de la Demeure et de la tente de la Rencontre, sa couverture et la couverture de dauphin qui se met par-dessus, le rideau qui est à l'entrée de la tente de la Rencontre, les tentures de la cour et le rideau de l'entrée de la porte de la cour, tout autour de la Demeure et de l'autel, leurs cordages et tous les ustensiles qui en dépendent. Ils feront tout le service qui s'y rapporte. Tout le service des Guershonites se fera sur l'ordre d'Aaron et de ses fils, pour toute leur charge et pour tout leur service; vous leur assignerez tout ce qu'ils ont la responsabilité de porter. Tel est le service des clans des Guershonites dans la tente de la Rencontre, leur responsabilité sous la direction d'Itamar, fils d'Aaron, le prêtre. Tu recenseras les fils de Merari, clan par clan, famille par famille; tu recenseras, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui sont aptes à accomplir le service de la tente de la Rencontre. Voici la charge qui leur revient, tout leur service dans la tente de la Rencontre: les planches de la Demeure, ses barres, ses colonnes, ses socles; les colonnes qui entourent la cour, leurs socles, leurs piquets, leurs cordages, tous leurs ustensiles et tout ce qui est destiné à leur service. Vous leur assignerez nominativement tous les objets qu'ils ont la responsabilité de porter. Tel est le service des clans des fils de Merari, tout leur service dans la tente de la Rencontre, sous la direction d'Itamar, fils d'Aaron, le prêtre. Moïse, Aaron et les princes de la communauté recensèrent les Qehatites, clan par clan, famille par famille, tous ceux qui, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, étaient aptes à accomplir un service dans la tente de la Rencontre. Ceux qui furent recensés parmi eux, clan par clan, étaient 2 750. Tels sont ceux qui furent recensés parmi les clans des Qehatites, tous ceux qui servaient dans la tente de la Rencontre; Moïse et Aaron les recensèrent sur l'ordre que le Seigneur avait donné par l'intermédiaire de Moïse. Ceux qui furent recensés parmi les fils de Guershôn, clan par clan, famille par famille, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui étaient aptes à accomplir un service dans la tente de la Rencontre, ceux qui furent recensés parmi eux, clan par clan, famille par famille, étaient 2 630. Tels sont ceux qui furent recensés parmi les clans des fils de Guershôn, tous ceux qui servaient dans la tente de la Rencontre; Moïse et Aaron les recensèrent sur l'ordre du Seigneur. Ceux qui furent recensés parmi les clans des fils de Merari, clan par clan, famille par famille, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui étaient aptes à accomplir un service dans la tente de la Rencontre, ceux qui furent recensés parmi eux, clan par clan, étaient 3 200. Tels sont ceux qui furent recensés parmi les clans des fils de Merari; Moïse et Aaron les recensèrent sur l'ordre que le Seigneur avait donné par l'intermédiaire de Moïse. Tous les lévites que recensèrent Moïse, Aaron et les princes d'Israël, clan par clan, famille par famille, depuis l'âge de trente ans et au-dessus jusqu'à l'âge de cinquante ans, tous ceux qui pouvaient accomplir un service de serviteurs et de porteurs dans la tente de la Rencontre, tous ceux qui furent recensés parmi eux étaient 8 580. On les recensa sur l'ordre que le Seigneur avait donné par l'intermédiaire de Moïse, en indiquant à chacun son service et sa charge; on les recensa comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Ordonne aux Israélites d'expulser du camp tout « lépreux », quiconque est atteint d'un écoulement génital et quiconque est impur à cause d'un mort. Homme ou femme, vous les expulserez du camp; vous les expulserez afin qu'ils ne rendent pas impur leur camp, où je demeure au milieu d'eux. Les Israélites firent ainsi; ils les expulsèrent du camp; les Israélites firent ce que le Seigneur avait dit à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites: Lorsqu'un homme ou une femme commet un péché humain qui constitue un sacrilège envers le Seigneur, et qu'il se met ainsi en tort, il confessera le péché qu'il a commis et restituera en sa totalité l'objet du délit, en y ajoutant un cinquième; il le remettra à celui à qui il a fait du tort. Si l'homme lésé n'a pas de rédempteur à qui l'on puisse restituer l'objet du délit, la restitution de cet objet sera due au Seigneur  – au prêtre – en plus du bélier de l'expiation, avec lequel on fera l'expiation sur le coupable. Tout prélèvement fait sur les offrandes sacrées des Israélites appartiendra au prêtre à qui l'on a présenté l'offrande. Il aura pour lui ce que chacun consacre; il aura pour lui ce que chacun donne au prêtre. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Si un homme a une femme qui se dévoie et qui lui est infidèle; si un autre homme a des rapports sexuels avec elle, sans que son mari s'en aperçoive; si elle s'est rendue impure en secret, sans qu'il y ait de témoin contre elle et sans qu'elle ait été prise sur le fait; si un souffle de passion jalouse passe sur lui, s'il est jaloux de sa femme, celle-ci s'étant rendue impure; ou bien si un souffle de passion jalouse passe sur lui, s'il est jaloux de sa femme, alors qu'elle ne s'est pas rendue impure; alors l'homme amènera sa femme au prêtre et apportera en présent pour elle un dixième d'épha de farine d'orge; il n'y versera pas d'huile et n'y mettra pas d'encens, car c'est une offrande végétale pour la passion jalouse, une offrande végétale d'évocation, qui évoque une faute. Le prêtre la présentera, debout, devant le Seigneur. Le prêtre prendra de l'eau sacrée dans un récipient de terre; le prêtre prendra de la poussière sur le sol de la Demeure et la mettra dans l'eau. Le prêtre placera la femme debout devant le Seigneur ; il lui défera les cheveux et déposera dans ses mains l'offrande végétale d'évocation, l'offrande végétale pour la passion jalouse; le prêtre aura dans sa main l'eau amère qui apporte la malédiction. Le prêtre fera prononcer un serment à la femme; il lui dira: « Si aucun homme n'a couché avec toi et si, étant sous l'autorité de ton mari, tu ne t'es pas dévoyée en te rendant impure, sois innocentée par cette eau amère qui apporte la malédiction. Mais si, étant sous l'autorité de ton mari, tu t'es dévoyée et rendue impure, si un autre homme que ton mari a eu des rapports sexuels avec toi… » – le prêtre fera prononcer à la femme un serment de malédiction; il dira à la femme: « Que le Seigneur te livre à la malédiction de ce serment au milieu de ton peuple, que le Seigneur fasse dépérir tes cuisses et enfler ton ventre, et que cette eau qui apporte la malédiction entre dans tes entrailles pour faire enfler ton ventre et dépérir tes cuisses! » Et la femme dira: « Qu'il en soit ainsi! Qu'il en soit ainsi! » – Le prêtre écrira ces malédictions dans un livre, puis il les effacera avec l'eau amère. Il fera boire à la femme l'eau amère qui apporte la malédiction, et l'eau amère qui apporte la malédiction entrera en elle pour produire l'amertume. Le prêtre prendra des mains de la femme l'offrande végétale pour la passion jalouse; il dédiera rituellement l'offrande végétale devant le Seigneur et il la présentera sur l'autel; le prêtre prendra une poignée de cette offrande en évocation, et il la fera fumer sur l'autel. C'est après cela qu'il fera boire l'eau à la femme. Quand il lui aura fait boire l'eau, si elle s'est rendue impure et si elle a été infidèle à son mari, l'eau qui apporte la malédiction entrera en elle pour produire l'amertume; son ventre enflera, ses cuisses dépériront, et cette femme sera un sujet de malédiction au sein de son peuple. Mais si la femme ne s'est pas rendue impure, si elle est pure, elle sera innocentée: elle aura une descendance. Telle est la loi concernant la passion jalouse, pour le cas où une femme sous l'autorité de son mari se dévoie et se rend impure, et pour le cas où un souffle de passion jalouse passe sur un homme, de sorte qu'il est jaloux de sa femme: il placera la femme debout devant le Seigneur, et le prêtre lui appliquera toute cette loi. Le mari sera déclaré innocent de toute faute, mais la femme sera chargée de sa faute. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Lorsqu'un homme ou une femme s'acquitte d'un vœu de nazir par lequel il s'est mis à part pour le Seigneur, il s'abstiendra de vin et de boissons alcoolisées; il ne boira ni vinaigre fait avec du vin, ni vinaigre fait avec une boisson alcoolisée; il ne boira d'aucune boisson à base de raisins, il ne mangera ni raisins frais ni raisins secs. Pendant tous les jours de son naziréat, il ne mangera rien de ce qui provient de la vigne, depuis les pépins jusqu'à la peau du raisin. Pendant tous les jours de son vœu de naziréat, le rasoir ne passera pas sur sa tête; jusqu'à ce que soient accomplis les jours qu'il a mis à part pour le Seigneur, il sera saint, il laissera pousser ses cheveux librement. Pendant tous les jours qu'il a mis à part pour le Seigneur, il ne s'approchera pas d'un mort; même pour la mort de son père, de sa mère, de son frère ou de sa sœur, il ne se rendra pas impur, car il porte sur sa tête un signe de mise à part pour son Dieu. Pendant tous les jours de son naziréat, il sera saint pour le Seigneur. Si quelqu'un meurt subitement près de lui, rendant ainsi impure sa tête de nazir, il se rasera la tête le jour de sa purification; il se la rasera le septième jour. Le huitième jour, il apportera deux tourterelles ou deux colombes au prêtre, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Le prêtre en offrira une en sacrifice pour le péché, et l'autre en holocauste; il fera sur lui l'expiation du péché qu'il a commis pour le mort. Il consacrera ainsi sa tête ce jour-là. Il mettra de nouveau à part pour le Seigneur les jours de son naziréat et il apportera un agneau d'un an en sacrifice de réparation; les jours précédents ne compteront pas, puisque son naziréat a été rendu impur. Voici la loi concernant le nazir. Le jour où il aura accompli les jours de son naziréat, on l'amènera à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il offrira son présent au Seigneur : un agneau d'un an et sans défaut en holocauste, une agnelle d'un an et sans défaut en sacrifice pour le péché, et un bélier sans défaut en sacrifice de paix; une corbeille de pains sans levain, de gâteaux de fleur de farine pétris à l'huile et de galettes sans levain arrosées d'huile, avec leur offrande végétale et leur libation. Le prêtre présentera ces offrandes devant le Seigneur ; il offrira le sacrifice pour le péché et l'holocauste; il offrira le bélier en sacrifice de paix pour le Seigneur, en plus de la corbeille de pains sans levain; le prêtre offrira son offrande végétale et sa libation. Le nazir rasera, à l'entrée de la tente de la Rencontre, sa chevelure de nazir; il prendra ses cheveux de nazir et les mettra sur le feu qui brûle sous le sacrifice de paix. Le prêtre prendra l'épaule du bélier cuite, un gâteau sans levain de la corbeille et une galette sans levain; il les déposera dans les mains du nazir, après que celui-ci aura rasé sa chevelure de nazir. Le prêtre les dédiera rituellement devant le Seigneur : c'est une chose sacrée, qui appartient au prêtre en plus de la poitrine qu'on dédie rituellement et de la cuisse qu'on prélève. Ensuite, le nazir pourra boire du vin. Telle est la loi concernant le nazir qui fait un vœu; tel est le présent qu'il offre au Seigneur pour son naziréat, outre ce que lui permettront par ailleurs ses ressources. Il accomplira ce qui est ordonné pour le vœu qu'il a fait, selon la loi concernant son naziréat. Le Seigneur dit à Moïse: Dis à Aaron et à ses fils: Vous bénirez ainsi les Israélites; vous leur direz: Que le Seigneur te bénisse et te garde! Que le Seigneur fasse briller sa face sur toi et t'accorde sa grâce! Que le Seigneur lève sa face vers toi et te donne la paix! Ainsi ils placeront mon nom sur les Israélites, et je les bénirai. Le jour où Moïse eut achevé de monter la Demeure, il lui conféra l'onction et la consacra, ainsi que tous ses ustensiles; il fit de même pour l'autel et pour tous ses ustensiles: il leur conféra l'onction et les consacra. Alors les princes d'Israël, les chefs de famille, présentèrent leur offrande: c'étaient les princes des tribus, ceux qui avaient présidé au recensement. Ils amenèrent leur présent devant le Seigneur : six chariots en forme de litières et douze bœufs, soit un chariot pour deux princes et un bœuf pour chacun; ils les présentèrent devant la Demeure. Le Seigneur dit à Moïse: Prends ces offrandes de leur part, afin de les employer pour le service de la tente de la Rencontre; tu les donneras aux lévites, à chacun en fonction de son service. Moïse prit les chariots et les bœufs, et il les remit aux lévites. Il donna deux chariots et quatre bœufs aux fils de Guershôn, en fonction de leur service; il donna quatre chariots et huit bœufs aux fils de Merari, en fonction de leur service sous la direction d'Itamar, fils d'Aaron, le prêtre. Mais il n'en donna pas aux fils de Qehath: ceux-ci, chargés du service des choses sacrées, devaient les porter sur les épaules. Les princes présentèrent une offrande pour la dédicace de l'autel, le jour de son onction; les princes offrirent leur présent devant l'autel. Le Seigneur dit à Moïse: Les princes viendront, à raison d'un par jour, offrir leur présent pour la dédicace de l'autel. Celui qui offrit son présent le premier jour fut Nahshôn, fils d'Amminadab, de la tribu de Juda. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent de Nahshôn, fils d'Amminadab. Le deuxième jour, Netanéel, fils de Tsouar, prince d'Issacar, présenta son offrande. Il offrit son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent de Netanéel, fils de Tsouar. Le troisième jour, ce fut le prince des fils de Zabulon, Eliab, fils de Hélôn. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent d'Eliab, fils de Hélôn. Le quatrième jour ce fut le prince des fils de Ruben, Elitsour, fils de Shedéour. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent d'Elitsour, fils de Shedéour. Le cinquième jour, ce fut le prince des fils de Siméon, Sheloumiel, fils de Tsourishaddaï. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent de Sheloumiel, fils de Tsourishaddaï. Le sixième jour, ce fut le prince des fils de Gad, Eliasaph, fils de Déouel. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens, un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste, un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent d'Eliasaph, fils de Déouel. Le septième jour, ce fut le prince des fils d'Ephraïm, Elishama, fils d'Ammihoud. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent d'Elishama, fils d'Ammihoud. Le huitième jour, ce fut le prince des fils de Manassé, Gamliel, fils de Pedahtsour. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent de Gamliel, fils de Pedahtsour. Le neuvième jour, ce fut le prince des fils de Benjamin, Abidân, fils de Guidéoni. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent d'Abidân, fils de Guidéoni. Le dixième jour, ce fut le prince des fils de Dan, Ahiézer, fils d'Ammishaddaï. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent d'Ahiézer, fils d'Ammishaddaï. Le onzième jour, ce fut le prince des fils d'Aser, Paguiel, fils d'Okrân. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent de Paguiel, fils d'Okrân. Le douzième jour, ce fut le prince des fils de Nephtali, Ahira, fils d'Eïnân. Son présent: un plat d'argent du poids de 130 sicles, un calice d'argent de 70 sicles, selon le sicle du sanctuaire, tous deux pleins de fleur de farine pétrie à l'huile, pour l'offrande végétale; une coupe d'or de 10 sicles, pleine d'encens; un taureau, un bélier, un agneau d'un an, pour l'holocauste; un bouc, en sacrifice pour le péché; et, pour le sacrifice de paix, deux bœufs, cinq béliers, cinq boucs, cinq agneaux d'un an. Tel fut le présent d'Ahira, fils d'Eïnân. Telles furent les offrandes des princes d'Israël pour la dédicace de l'autel, le jour de son onction. Douze plats d'argent, douze calices d'argent, douze coupes d'or; chaque plat d'argent pesait 130 sicles, chaque calice 70 sicles, ce qui fit pour l'argent de ces ustensiles un total de 2 400 sicles, selon le sicle du sanctuaire; les douze coupes d'or pleines d'encens, à 10 sicles la coupe, selon le sicle du sanctuaire, firent un total de 120 sicles pour l'or des coupes. Total des animaux pour l'holocauste: douze taureaux, douze béliers, douze agneaux d'un an, avec leur offrande végétale. Douze boucs en sacrifice pour le péché. Total des animaux pour le sacrifice de paix: vingt-quatre bœufs, soixante béliers, soixante boucs, soixante agneaux d'un an. Telles furent les offrandes pour la dédicace de l'autel, après son onction. Lorsque Moïse entrait dans la tente de la Rencontre pour parler avec Dieu, il entendait la voix qui lui parlait d'au-dessus de l'expiatoire placé sur le coffre du Témoignage, d'entre les deux keroubim. Et il lui parlait. Le Seigneur dit à Moïse: Parle à Aaron; tu lui diras: Quand tu arrangeras les lampes, les sept lampes devront éclairer vers le devant du porte-lampes. Aaron fit ainsi; il arrangea les lampes vers le devant du porte-lampes, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Voici comment le porte-lampes était fait: il était d'or martelé; de son pied à ses fleurs, il était d'or martelé; on avait fait le porte-lampes selon la vision que le Seigneur avait donnée à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Prends les lévites d'entre les Israélites et purifie-les. Voici comment tu les purifieras. Fais sur eux une aspersion d'eau pour le péché; qu'ils passent le rasoir sur tout leur corps, qu'ils lavent leurs vêtements et qu'ils se purifient. Ils prendront ensuite un taureau, avec son offrande végétale, de la fleur de farine pétrie à l'huile; tu prendras un second taureau en sacrifice pour le péché. Tu présenteras les lévites devant la tente de la Rencontre et tu rassembleras toute la communauté des Israélites. Tu présenteras les lévites devant le Seigneur, et les Israélites poseront les mains sur les lévites. Aaron dédiera rituellement les lévites, pris d'entre les Israélites, devant le Seigneur, et ils seront au service du Seigneur. Les lévites poseront les mains sur la tête des taureaux; tu en offriras un en sacrifice pour le péché, et l'autre en holocauste au Seigneur, pour faire l'expiation sur les lévites. Tu placeras les lévites debout devant Aaron et ses fils, et tu les dédieras rituellement au Seigneur. Tu sépareras les lévites d'entre les Israélites; ainsi les lévites m'appartiendront. Après cela, les lévites viendront faire le service de la tente de la Rencontre. C'est ainsi que tu les purifieras et que tu les dédieras rituellement. Car ils me sont donnés, à titre de « donnés », d'entre les Israélites: je les ai pris à la place des premiers-nés, de tout Israélite né le premier de sa mère. Car tout premier-né parmi les Israélites m'appartient, tant parmi les hommes que parmi les bêtes; le jour où j'ai frappé tous les premiers-nés en Egypte, je me les suis consacrés. J'ai pris les lévites à la place de tous les premiers-nés parmi les Israélites. J'ai donné les lévites à Aaron et à ses fils, à titre de « donnés », d'entre les Israélites, afin qu'ils accomplissent le service pour les Israélites dans la tente de la Rencontre et qu'ils fassent l'expiation sur les Israélites; ainsi les Israélites ne seront pas frappés d'un fléau pour s'être approchés du sanctuaire. Moïse, Aaron et toute la communauté des Israélites firent exactement, pour les lévites, ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse pour les lévites. Ainsi les Israélites firent-ils pour eux. Les lévites ôtèrent leur péché et lavèrent leurs vêtements; Aaron les dédia rituellement devant le Seigneur et fit l'expiation sur eux pour les purifier. Après cela, les lévites vinrent accomplir leur service dans la tente de la Rencontre devant Aaron et ses fils, selon ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse au sujet des lévites. Ainsi firent-ils pour eux. Le Seigneur dit à Moïse: Voici ce qui concerne les lévites. Depuis l'âge de vingt-cinq ans et au-dessus, tout lévite sera apte au service de la tente de la Rencontre. A partir de l'âge de cinquante ans, il cessera d'être apte et n'accomplira plus de service. Il assistera ses frères lorsqu'ils assureront leur service dans la tente de la Rencontre, mais lui-même n'accomplira pas de service. Tu agiras ainsi à l'égard des lévites en ce qui concerne leur service. Dans le désert du Sinaï, le premier mois de la deuxième année à compter de leur sortie d'Egypte, le Seigneur dit à Moïse: Que les Israélites célèbrent la Pâque au temps fixé. Vous la célébrerez au temps fixé, le quatorzième jour de ce mois, à la tombée du soir; vous la célébrerez selon toutes les prescriptions et toutes les règles qui s'y rapportent. Moïse parla aux Israélites, pour qu'ils célèbrent la Pâque. Ils célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois, à la tombée du soir, dans le désert du Sinaï; les Israélites firent exactement ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Il y eut des hommes qui, se trouvant impurs à cause d'un mort, ne pouvaient pas célébrer la Pâque ce jour-là. Ils se présentèrent le jour même devant Moïse et Aaron; ils lui dirent: Nous sommes impurs à cause d'un mort; pourquoi serions-nous empêchés d'offrir au temps fixé le présent du Seigneur au milieu des Israélites? Moïse leur dit: Tenez-vous là, debout, le temps que j'entende ce que le Seigneur ordonne à votre sujet. Le Seigneur dit à Moïse: Dis aux Israélites: Si un homme parmi vous, dans toutes vos générations, est impur à cause d'un mort ou est en voyage au loin, il célébrera la Pâque pour le Seigneur. C'est le quatorzième jour du deuxième mois qu'on la célébrera, à la tombée du soir; on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères. On n'en laissera rien jusqu'au matin et on n'en brisera aucun os. On la célébrera selon tout ce qui est prescrit au sujet de la Pâque. Si un homme pur qui n'est pas en voyage s'abstient de célébrer la Pâque, il sera retranché de son peuple, parce qu'il n'a pas offert le présent du Seigneur au temps fixé; cet homme-là sera chargé de son péché. Si un immigré qui séjourne avec vous célèbre la Pâque du Seigneur, il se conformera à ce qui est prescrit et ordonné au sujet de la Pâque. Il y aura une même prescription parmi vous, pour l'immigré comme pour l'autochtone. Le jour où la Demeure fut montée, la nuée couvrit la Demeure, la tente du Témoignage; du soir au matin, elle eut sur la Demeure l'aspect d'un feu. Il en fut constamment ainsi: la nuée la couvrait; la nuit, elle avait l'aspect d'un feu. Chaque fois que la nuée s'élevait au-dessus de la tente, les Israélites partaient; au lieu où la nuée s'arrêtait, les Israélites campaient. Les Israélites partaient sur l'ordre du Seigneur et campaient sur l'ordre du Seigneur ; ils campaient aussi longtemps que la nuée s'arrêtait sur la Demeure. Quand la nuée restait longtemps sur la Demeure, les Israélites assuraient le service du Seigneur et ne partaient pas. Si la nuée ne restait que quelques jours sur la Demeure, ils campaient sur l'ordre du Seigneur et partaient sur l'ordre du Seigneur. Si la nuée ne restait que du soir au matin, si la nuée s'élevait le matin, ils partaient. Si la nuée s'élevait après un jour et une nuit, ils partaient. Si la nuée s'arrêtait sur la Demeure deux jours, un mois, ou une année, les Israélites campaient; ils ne partaient pas; quand elle s'élevait, ils partaient. Ils campaient sur l'ordre du Seigneur et ils partaient sur l'ordre du Seigneur ; ils assuraient le service du Seigneur sur l'ordre que le Seigneur donnait par l'intermédiaire de Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Fais-toi deux trompettes d'argent; tu les feras de métal martelé. Elles te serviront pour la convocation de la communauté et pour le départ des camps. Quand on en sonnera, toute la communauté se réunira auprès de toi, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Si on sonne d'une seule trompette, les princes, les chefs des phratries d'Israël, se réuniront auprès de toi. Quand vous sonnerez l'acclamation, ceux qui campent à l'est partiront; quand vous sonnerez l'acclamation pour la deuxième fois, ceux qui campent au sud partiront; on sonnera l'acclamation pour leur départ. Vous sonnerez aussi pour réunir l'assemblée, mais vous ne sonnerez pas l'acclamation. Ce sont les fils d'Aaron, les prêtres, qui sonneront des trompettes. C'est une prescription perpétuelle pour vous, pour toutes vos générations. Lorsque, dans votre pays, vous irez à la guerre contre un adversaire qui vous attaque, vous sonnerez l'acclamation avec les trompettes, vous serez évoqués devant le Seigneur, votre Dieu, et vous serez sauvés de vos ennemis. En vos jours de joie, lors de vos rencontres festives et de vos nouvelles lunes, vous sonnerez des trompettes, en offrant vos holocaustes et vos sacrifices de paix; ce sera une évocation pour vous devant votre Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. La deuxième année, le vingtième jour du deuxième mois, la nuée s'éleva au-dessus de la demeure du Témoignage. Les Israélites partirent, pour leurs étapes, du désert du Sinaï. La nuée s'arrêta dans le désert de Parân. Les premiers partirent, sur l'ordre que le Seigneur avait donné par l'intermédiaire de Moïse. La bannière du camp des fils de Juda partit la première, armée par armée. Son armée était commandée par Nahshôn, fils d'Amminadab; l'armée de la tribu des fils d'Issacar, par Netanéel, fils de Tsouar; l'armée de la tribu des fils de Zabulon, par Eliab, fils de Hélôn. La Demeure fut démontée; les fils de Guershôn et les fils de Merari partirent, portant la Demeure. La bannière du camp de Ruben partit, armée par armée. Son armée était commandée par Elitsour, fils de Shedéour; l'armée de la tribu des fils de Siméon, par Sheloumiel, fils de Tsourishaddaï; l'armée de la tribu des fils de Gad, par Eliasaph, fils de Déouel. Les Qehatites partirent, portant le sanctuaire – on montait la Demeure en attendant leur arrivée. La bannière du camp des fils d'Ephraïm partit, armée par armée. Son armée était commandée par Elishama, fils d'Ammihoud; l'armée de la tribu des fils de Manassé, par Gamliel, fils de Pedahtsour; l'armée de la tribu des fils de Benjamin, par Abidân, fils de Guidéoni. La bannière du camp des fils de Dan partit, armée par armée: elle formait l'arrière-garde de tous les camps. Son armée était commandée par Ahiézer, fils d'Ammishaddaï; l'armée de la tribu des fils d'Aser, par Paguiel, fils d'Okrân; l'armée de la tribu des fils de Nephtali, par Ahira, fils d'Eïnân. Tel fut l'ordre de départ des Israélites, armée par armée; c'est ainsi qu'ils partirent. Moïse dit à Hobab, fils de Réouel, le Madianite, beau-père de Moïse: Nous partons pour le lieu dont le Seigneur a dit: « Je vous le donnerai. » Viens avec nous, et nous te ferons du bien, car le Seigneur a parlé pour le bien d'Israël. Il lui répondit: Je n'irai pas; j'irai dans mon pays, au lieu de mes origines. Il insista: Ne nous abandonne pas, je te prie; puisque tu connais les lieux où nous pouvons camper dans le désert, tu seras notre guide. Si tu viens avec nous, nous te ferons profiter du bien que le Seigneur nous fera. Ils partirent de la montagne du Seigneur et firent trois jours de route; le coffre de l'alliance du Seigneur partit devant eux et fit trois jours de route pour leur chercher un lieu de repos. La nuée du Seigneur était au-dessus d'eux pendant le jour, lorsqu'ils partaient du camp. Quand le Coffre partait, Moïse disait: Lève-toi, Seigneur ! Que tes ennemis se dispersent! Que ceux qui te détestent fuient devant toi! Et quand il s'arrêtait, il disait: Reviens, Seigneur, vers les dizaines de milliers des phratries d'Israël! Le peuple se plaignait amèrement en présence du Seigneur. Lorsque le Seigneur l'entendit, il se mit en colère; un feu du Seigneur s'alluma parmi eux et dévora l'extrémité du camp. Le peuple cria vers Moïse. Moïse pria le Seigneur, et le feu s'apaisa. On appela ce lieu du nom de Tabééra (« Incendie »), parce que le feu du Seigneur s'était allumé parmi eux. Le ramassis de gens qui se trouvait au sein d'Israël fut rempli de désir, et les Israélites eux-mêmes recommencèrent à pleurer; ils disaient: Qui nous donnera de la viande à manger? Nous nous souvenons des poissons que nous mangions pour rien en Egypte, des concombres, des melons, des poireaux, des oignons et de l'ail! Maintenant, notre gosier est desséché: plus rien! Nos yeux ne voient que de la manne. Or la manne ressemblait à de la graine de coriandre; elle avait l'apparence du bdellium. Le peuple se dispersait pour la recueillir; on la broyait au moulin ou on la pilait dans un mortier; on la faisait cuire dans une marmite ou on en faisait des galettes. Elle avait le goût d'un biscuit à l'huile. Quand la rosée descendait sur le camp, la nuit, la manne y descendait aussi. Moïse entendit le peuple qui pleurait, chacun dans son clan, à l'entrée de sa tente. Le Seigneur se mit dans une grande colère, et cela déplut à Moïse. Moïse dit au Seigneur : Pourquoi me fais-tu du mal, à moi, ton serviteur? Pourquoi n'ai-je pas trouvé grâce à tes yeux, que tu aies mis sur moi la charge de tout ce peuple? Est-ce moi qui ai conçu tout ce peuple? Est-ce moi qui l'ai engendré, pour que tu me dises: « Porte-le sur ton sein, comme la nourrice porte le nourrisson, jusqu'à la terre que tu as promise par serment à ses pères! » Où prendrai-je de la viande pour en donner à tout ce peuple? Car ils pleurent auprès de moi, en disant: « Donne-nous de la viande à manger! » Je ne peux pas, à moi seul, porter tout ce peuple: il est trop lourd pour moi. Puisque c'est ainsi que tu me traites, tue-moi donc, je t'en prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, et que je n'aie plus à voir le malheur que tu m'infliges! Le Seigneur dit à Moïse: Rassemble-moi soixante-dix des anciens d'Israël, de ceux que tu connais comme anciens et secrétaires du peuple; amène-les à la tente de la Rencontre; qu'ils se tiennent là, debout, avec toi. Je descendrai, et là je te parlerai; je retirerai un peu du souffle qui est sur toi et je le mettrai sur eux, pour qu'ils portent avec toi la charge du peuple et que tu ne la portes plus tout seul. Au peuple, tu diras: Consacrez-vous pour demain, et vous mangerez de la viande, puisque vous avez pleuré en présence du Seigneur, en disant: « Qui nous donnera de la viande à manger? Nous étions si bien en Egypte! » Le Seigneur vous donnera de la viande, et vous en mangerez. Vous en mangerez, non pas un jour, ni deux jours, ni cinq jours, ni dix jours, ni vingt jours, mais un mois entier, jusqu'à ce qu'elle vous sorte par les narines et que vous l'ayez en dégoût, puisque vous avez rejeté le Seigneur qui est parmi vous et que vous avez pleuré devant lui en disant: « Pourquoi donc sommes-nous sortis d'Egypte? » Moïse dit: Le peuple qui m'entoure forme une infanterie de six cent mille hommes, et toi, tu as dit: « Je leur donnerai de la viande, et ils en mangeront un mois entier! » Egorgera-t-on pour eux du petit bétail et du gros bétail, pour qu'ils en aient assez? Rassemblera-t-on pour eux tous les poissons de la mer, pour qu'ils en aient assez? Le Seigneur répondit à Moïse: Le bras du Seigneur serait-il trop court? Tu verras maintenant si ce que je t'ai dit arrive ou non. Moïse sortit dire au peuple les paroles du Seigneur. Il rassembla soixante-dix des anciens du peuple et les plaça, debout, autour de la tente. Le Seigneur descendit dans la nuée et lui parla; il retira un peu du souffle qui était sur lui et le mit sur les soixante-dix anciens. Dès que le souffle se posa sur eux, ils se mirent à faire les prophètes; mais ils ne continuèrent pas. Deux hommes, l'un nommé Eldad, l'autre Médad, étaient restés dans le camp; le souffle se posa sur eux – ils étaient parmi les inscrits, mais ils n'étaient pas sortis vers la tente. Ils se mirent à faire les prophètes dans le camp. Un jeune homme courut dire à Moïse: Eldad et Médad font les prophètes dans le camp! Josué, fils de Noun, qui était auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse, s'écria: Moïse, mon seigneur, empêche-les! Moïse lui répondit: Tu es jaloux pour moi? Ah! si tout le peuple du Seigneur était composé de prophètes, si le Seigneur mettait son souffle sur eux! Sur quoi Moïse se retira dans le camp, lui et les anciens d'Israël. Il se leva un vent, venu du Seigneur, qui amena des cailles de la mer et les rabattit sur le camp et autour du camp, jusqu'à une journée de marche d'un côté et une journée de marche de l'autre côté. Il y en avait deux coudées au-dessus de la terre. Pendant tout ce jour-là, toute la nuit et toute la journée du lendemain, le peuple ramassa les cailles; chacun en ramassa au moins dix homers. Ils les étendirent autour du camp. Comme la viande était encore entre leurs dents, avant qu'ils l'aient mâchée, le Seigneur se mit en colère contre le peuple; le Seigneur frappa le peuple d'un très grand fléau. On appela ce lieu du nom de Qibroth-Taava (« Tombeaux du désir »), parce qu'on y ensevelit le peuple rempli de désir. De Qibroth-Taava le peuple partit pour Hatséroth; il s'arrêta à Hatséroth. Alors Miriam et Aaron parlèrent contre Moïse au sujet de la Koushite qu'il avait prise – c'est une Koushite qu'il avait prise pour femme. Ils dirent: Est-ce seulement par Moïse que le Seigneur parle? N'est-ce pas aussi par nous qu'il parle? Le Seigneur l'entendit. Or Moïse était un homme très humble, plus qu'aucun être humain sur la terre. Soudain le Seigneur dit à Moïse, à Aaron et à Miriam: Sortez tous les trois vers la tente de la Rencontre. Ils sortirent tous les trois. Le Seigneur descendit dans une colonne de nuée et se tint à l'entrée de la tente. Il appela Aaron et Miriam, qui s'avancèrent tous les deux. Il dit: Ecoutez mes paroles, je vous prie! S'il y a parmi vous un prophète du Seigneur, c'est dans une vision que je me ferai connaître à lui, c'est dans un rêve que je lui parlerai. Il n'en est pas ainsi de Moïse, mon serviteur. Il est l'homme de confiance pour toute ma maison. Je lui parle de vive voix, en vision, mais sans énigmes, et il contemple la forme même du Seigneur. Pourquoi donc n'avez-vous pas craint de parler contre Moïse, mon serviteur? Le Seigneur se mit en colère contre eux; il s'en alla. La nuée se retira d'au-dessus de la tente: Miriam était couverte de « lèpre », elle était blanche comme la neige. Aaron se tourna vers Miriam: elle était couverte de « lèpre »! Alors Aaron dit à Moïse: Pardon, mon seigneur! Je t'en prie, ne nous charge pas du péché que nous avons eu la folie de commettre! Je t'en prie, qu'elle ne soit pas comme l'enfant mort-né, dont la chair est à moitié rongée quand il sort du ventre de sa mère! Moïse cria vers le Seigneur : O Dieu, je t'en prie, guéris-la! Le Seigneur dit à Moïse: Si son père lui avait craché au visage, ne serait-elle pas dans la confusion pendant sept jours? Qu'elle soit exclue du camp pendant sept jours; après cela, elle sera réintégrée. Miriam fut exclue du camp pendant sept jours; le peuple ne partit pas avant que Miriam ait été réintégrée. Après cela, le peuple partit de Hatséroth et campa dans le désert de Parân. Le Seigneur dit alors à Moïse: Envoie des hommes explorer Canaan, que je donne aux Israélites. Vous enverrez un homme de chaque tribu; chacun d'eux sera un prince. Moïse les envoya depuis le désert de Parân, sur l'ordre du Seigneur ; tous ces hommes étaient des chefs des Israélites. Voici leurs noms: Pour la tribu de Ruben: Shammoua, fils de Zakkour; pour la tribu de Siméon: Shaphath, fils de Hori; pour la tribu de Juda: Caleb, fils de Yephounné; pour la tribu d'Issacar: Yigal, fils de Joseph; pour la tribu d'Ephraïm: Osée, fils de Noun; pour la tribu de Benjamin: Palti, fils de Raphou; pour la tribu de Zabulon: Gaddiel, fils de Sodi; pour la tribu de Joseph, pour la tribu de Manassé: Gaddi, fils de Sousi; pour la tribu de Dan: Ammiel, fils de Guemalli; pour la tribu d'Aser: Setour, fils de Michel; pour la tribu de Nephtali: Nahbi, fils de Vophsi; pour la tribu de Gad: Guéouel, fils de Maki. Tels sont les noms des hommes que Moïse envoya explorer le pays. Moïse appela Osée, fils de Noun, du nom de Josué. Moïse les envoya explorer Canaan. Il leur dit: Montez-y par le Néguev, puis vous monterez dans la montagne. Vous verrez le pays, ce qu'il est; le peuple qui l'habite, s'il est fort ou faible, s'il est en petit ou en grand nombre; ce qu'est le pays où il habite, s'il est bon ou mauvais; ce que sont les villes où il habite, si ce sont des campements ou des forteresses; ce qu'est le pays, s'il est fertile ou pauvre, s'il y a des arbres ou pas. Soyez forts. Prenez du fruit du pays – c'était le temps des premiers raisins. Ils montèrent donc et explorèrent le pays, depuis le désert de Tsîn jusqu'à Rehob, à l'entrée de Hamath. Ils montèrent dans le Néguev et allèrent jusqu'à Hébron, où étaient Ahimân, Shéshaï et Talmaï, les Anaqites. Hébron avait été bâtie sept ans avant Tsoân d'Egypte. Ils arrivèrent jusqu'à l'oued Eshkol, où ils coupèrent un sarment de vigne avec une grappe de raisin, qu'ils durent porter à deux, au moyen d'une perche; ils prirent aussi des grenades et des figues. On appela cet endroit oued Eshkol (« oued de la Grappe ») à cause de la grappe que les Israélites y coupèrent. Ils furent de retour de l'exploration du pays au bout de quarante jours. A leur arrivée, ils se rendirent auprès de Moïse, d'Aaron et de toute la communauté des Israélites à Qadesh, dans le désert de Parân. Ils leur firent un rapport, ainsi qu'à toute la communauté, et leur montrèrent le fruit du pays. Ils racontèrent: Nous sommes arrivés dans le pays où tu nous as envoyés. C'est bien un pays ruisselant de lait et de miel, et en voici le fruit. Mais le peuple qui habite ce pays est puissant, les villes sont fortifiées, très grandes; nous y avons même vu des Anaqites. Les Amalécites habitent le Néguev; les Hittites, les Jébusites et les Amorites habitent la montagne; les Cananéens habitent près de la mer et sur les rives du Jourdain. Caleb fit taire le peuple devant Moïse. Il dit: Montons et prenons possession du pays; nous serons vainqueurs! Mais les hommes qui étaient montés avec lui dirent: Nous ne pouvons pas monter vers ce peuple, car il est plus fort que nous. Et ils se mirent à décrier devant les Israélites le pays qu'ils avaient exploré. Ils dirent: Le pays que nous avons parcouru pour l'explorer est un pays qui dévore ses habitants; tout le peuple que nous y avons vu, ce sont des hommes de haute taille; nous avons vu là les Nephilim, les Anaqites, qui sont d'entre les Nephilim: nous étions à nos propres yeux comme des criquets, et c'est ce que nous étions aussi à leurs yeux! Toute la communauté se mit à crier; le peuple sanglota toute la nuit. Tous les Israélites maugréèrent contre Moïse et Aaron; toute la communauté leur dit: Si seulement nous étions morts en Egypte! Si seulement nous étions morts dans ce désert! Pourquoi le Seigneur nous fait-il entrer dans ce pays, si nous devons tomber par l'épée? Nos femmes et toutes nos familles seront livrées au pillage! N'est-ce pas mieux pour nous de retourner en Egypte? Et ils se dirent l'un à l'autre: Donnons-nous un chef et retournons en Egypte! Moïse et Aaron tombèrent face contre terre, devant toute l'assemblée de la communauté des Israélites. Parmi ceux qui avaient exploré le pays, Josué, fils de Noun, et Caleb, fils de Yephounné, déchirèrent leurs vêtements et dirent à toute la communauté des Israélites: Ce pays que nous avons parcouru pour l'explorer est un pays merveilleux. Si le Seigneur prend plaisir en nous, il nous fera entrer dans ce pays et nous le donnera; c'est un pays ruisselant de lait et de miel! Seulement, ne vous rebellez pas contre le Seigneur et n'ayez pas peur du peuple du pays: nous n'en ferons qu'une bouchée. Ils n'ont plus d'ombrage pour les couvrir: le Seigneur est avec nous. N'ayez pas peur d'eux! Toute la communauté parlait de les lapider, lorsque la gloire du Seigneur apparut, à la tente de la Rencontre, devant tous les Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: Jusqu'à quand ce peuple me bafouera-t-il? Jusqu'à quand refusera-t-il de mettre sa foi en moi, malgré tous les signes que j'ai produits en son sein? Je le frapperai par la peste, je le déposséderai et je ferai de toi une nation plus grande et plus forte que lui! Moïse répondit au Seigneur : Les Egyptiens ont appris que tu avais fait monter ce peuple d'Egypte par ta force, et ils l'ont dit aux habitants de ce pays. Ils ont appris que, toi, le Seigneur (YHWH), tu es au sein de ce peuple; que tu apparais face à face, toi, le Seigneur (YHWH); que ta nuée se tient au-dessus d'eux; que tu marches devant eux, le jour dans une colonne de nuée et la nuit dans une colonne de feu. Si tu fais mourir ce peuple comme un seul homme, les nations qui ont entendu parler de toi diront: « Le Seigneur ne pouvait pas faire entrer ce peuple dans le pays qu'il lui avait promis par serment: c'est pour cela qu'il l'a immolé dans le désert! » Maintenant, que la puissance du Seigneur se montre dans sa grandeur, je t'en prie, comme tu l'as dit: « Le Seigneur est patient et grand par la fidélité, il pardonne la faute et la transgression; mais il ne tient pas le coupable pour innocent, et il fait rendre des comptes aux fils pour la faute des pères jusqu'à la troisième et la quatrième génération. » Pardonne, je t'en prie, la faute de ce peuple, selon ta grande fidélité, comme tu as pardonné à ce peuple depuis l'Egypte jusqu'ici! Le Seigneur dit: Je pardonne, selon ta parole. Mais, par ma vie, par la gloire du Seigneur qui remplit toute la terre, de tous les hommes qui ont vu ma gloire et les signes que j'ai produits en Egypte et dans le désert, qui m'ont provoqué déjà dix fois et qui ne m'ont pas écouté, aucun ne verra le pays que j'ai promis par serment à leurs pères; aucun de ceux qui m'ont bafoué ne le verra. Mais parce que Caleb, mon serviteur, a été animé d'un autre souffle et qu'il a rempli ses obligations envers moi, je le ferai entrer dans le pays où il s'est rendu, et sa descendance en prendra possession. – Les Amalécites et les Cananéens habitent la vallée. – Demain, repartez pour le désert, dans la direction de la mer des Joncs. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Jusqu'à quand cette communauté mauvaise maugréera-t-elle contre moi? J'ai entendu les Israélites maugréer contre moi! Dis-leur: Par ma vie, – déclaration du Seigneur  – je vous traiterai sans faute selon ce que vous avez dit en ma présence. Vos cadavres tomberont dans ce désert. Vous tous, qu'on a recensés, en vous comptant depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, et qui avez maugréé contre moi, vous n'entrerez pas dans le pays où j'avais juré, à main levée, de vous faire demeurer, excepté Caleb, fils de Yephounné, et Josué, fils de Noun. Et vos familles, dont vous avez dit: « Elles seront livrées au pillage! », je les y ferai entrer, et elles connaîtront le pays auquel vous avez renoncé. Vos cadavres, à vous, tomberont dans ce désert; vos fils seront bergers dans le désert pendant quarante années et ils seront chargés de votre prostitution, jusqu'à ce que vos cadavres soient tous tombés dans le désert. Selon le nombre de jours que vous avez mis à explorer le pays, c'est-à-dire quarante jours, vous serez chargés de vos fautes quarante années, une année pour chaque jour; ainsi vous saurez ce qu'est ma disgrâce. Moi, le Seigneur (YHWH), j'ai parlé; c'est ainsi que je traiterai, sans faute, toute cette communauté mauvaise qui s'est liguée contre moi: ils tomberont tous dans ce désert, ils y mourront. Les hommes que Moïse avait envoyés explorer le pays et qui, à leur retour, avaient fait maugréer contre lui toute la communauté, en décriant le pays, – ces hommes qui avaient âprement décrié le pays moururent, frappés par un fléau, devant le Seigneur. Josué, fils de Noun, et Caleb, fils de Yephounné, restèrent seuls vivants parmi les hommes qui étaient allés explorer le pays. Moïse dit cela à tous les Israélites: le peuple mena grand deuil. Ils se levèrent de bon matin pour monter vers le sommet de la montagne, en disant: Nous montons vers le lieu dont le Seigneur a parlé: nous avons péché! Moïse dit: Pourquoi passez-vous outre aux ordres du Seigneur ? Cela ne réussira pas. Ne montez pas! Le Seigneur n'est pas parmi vous. Ne vous faites pas battre par vos ennemis. Les Amalécites et les Cananéens sont là, devant vous, et vous allez tomber par l'épée. Parce que vous vous êtes détournés du Seigneur, le Seigneur ne sera pas avec vous. Ils s'obstinèrent à monter au sommet de la montagne; mais le coffre de l'alliance du Seigneur et Moïse ne bougèrent pas du camp. Alors les Amalécites et les Cananéens qui habitaient cette montagne descendirent; ils les battirent et les taillèrent en pièces jusqu'à Horma. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Quand vous serez entrés dans le pays où vous allez habiter, le pays que je vous donne, et que vous ferez au Seigneur une offrande consumée par le feu, soit un holocauste, soit un sacrifice pour vous acquitter d'un vœu ou en offrande volontaire, ou bien lors de vos rencontres festives, en prenant sur le gros bétail ou sur le petit bétail afin de faire une odeur agréable pour le Seigneur, celui qui offrira son présent au Seigneur présentera une offrande végétale d'un dixième de fleur de farine pétrie dans un quart de hîn d'huile, et tu offriras une libation d'un quart de hîn de vin, avec l'holocauste ou le sacrifice, pour chaque mouton. Pour un bélier, tu feras une offrande végétale de deux dixièmes de fleur de farine pétrie dans un tiers de hîn d'huile, et une libation d'un tiers de hîn de vin; tu présenteras cela comme une odeur agréable pour le Seigneur. Si tu offres un bovin, soit en holocauste, soit en sacrifice pour t'acquitter d'un vœu, ou en sacrifice de paix au Seigneur, on présentera, avec le bovin, une offrande végétale de trois dixièmes de fleur de farine pétrie dans un demi-hîn d'huile, et tu présenteras une libation d'un demi-hîn de vin: c'est une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. On fera ainsi pour chaque taureau, pour chaque bélier, pour chaque mouton comme pour chaque chèvre. Vous ferez ainsi pour chacun des sacrifices, d'après leur nombre. Tout autochtone fera ainsi ces offrandes, lorsqu'il présentera une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. Si, dans toutes vos générations, un immigré séjourne chez vous ou se trouve au milieu de vous et qu'il fasse une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur, il la fera de la même manière que vous. Il y aura une même prescription pour toute l'assemblée, pour vous et pour celui qui séjourne en immigré; c'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations; il en sera de l'immigré comme de vous devant le Seigneur. Il y aura une seule loi, une même règle pour vous et pour les immigrés qui séjournent parmi vous. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Quand vous serez arrivés dans le pays où je vous fais entrer, et que vous mangerez du pain de ce pays, vous ferez un prélèvement pour le Seigneur. Vous prélèverez un gâteau, les prémices de votre pâte; vous le prélèverez comme ce qu'on prélève de l'aire. Vous donnerez les prémices de votre pâte en prélèvement pour le Seigneur, dans toutes vos générations. Si vous faites une erreur, en ne mettant pas en pratique tous ces commandements que le Seigneur a donnés à Moïse, tout ce que le Seigneur vous a ordonné par l'intermédiaire de Moïse – depuis le jour où le Seigneur a donné des commandements, puis dans toutes vos générations – si la chose a eu lieu par erreur, sans que la communauté s'en soit aperçue, toute la communauté offrira un taureau en holocauste, comme une odeur agréable pour le Seigneur, avec son offrande végétale et sa libation, selon la règle, et un bouc en sacrifice pour le péché. Le prêtre fera l'expiation sur toute la communauté des Israélites, et il leur sera pardonné. Car c'était une erreur, et ils ont apporté leur présent en offrande consumée par le feu pour le Seigneur, ainsi que leur sacrifice pour le péché devant le Seigneur, à cause de leur erreur. Il sera pardonné à toute la communauté des Israélites et aux immigrés qui séjournent au milieu d'eux, car pour tout le peuple c'était une erreur. Si c'est une seule personne qui a péché par erreur, elle présentera une chèvre d'un an en sacrifice pour le péché. Le prêtre fera l'expiation sur l'égaré qui a péché par erreur devant le Seigneur ; quand il aura fait l'expiation sur lui, il lui sera pardonné. Pour ce qui est fait par erreur, il y aura une même loi pour l'autochtone parmi les Israélites et pour l'immigré qui séjourne au milieu d'eux. Mais si quelqu'un parmi les autochtones ou parmi les immigrés agit d'une manière délibérée, il injurie le Seigneur ; celui-là sera retranché du sein de son peuple: il a méprisé la parole du Seigneur et il a violé son commandement; celui-là sera retranché, sa faute est sur lui. Comme les Israélites étaient dans le désert, on trouva un homme qui ramassait du bois le jour du sabbat. Ceux qui l'avaient trouvé en train de ramasser du bois le présentèrent devant Moïse, Aaron et toute la communauté. On le plaça sous bonne garde, car aucune décision n'avait été prise sur ce qu'on devait lui faire. Le Seigneur dit à Moïse: Cet homme sera mis à mort; toute la communauté le lapidera hors du camp. Toute la communauté le fit sortir du camp et le lapida; ainsi il mourut, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras que dans toutes leurs générations ils se fassent une houppe aux pans de leurs vêtements, et qu'ils mettent un cordon de pourpre violette à cette houppe sur le pan de leurs vêtements. Ce sera votre houppe; vous la regarderez et vous vous souviendrez de tous les commandements du Seigneur pour les mettre en pratique; vous ne suivrez pas les désirs de votre cœur et de vos yeux, avec lesquels vous vous prostituez. Vous vous souviendrez ainsi de tous mes commandements et vous les mettrez en pratique: vous serez saints pour votre Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu; c'est moi qui vous ai fait sortir d'Egypte pour être votre Dieu. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Coré, fils de Yitsehar, fils de Qehath, fils de Lévi, avec Datân et Abiram, fils d'Eliab, et On, fils de Péleth, qui étaient fils de Ruben, se dressèrent contre Moïse, avec deux cent cinquante hommes des Israélites, des princes de la communauté qui étaient convoqués pour les rencontres, des hommes de renom. Ils se rassemblèrent contre Moïse et Aaron et leur dirent: Cela suffit! Tous les membres de la communauté sont saints et le Seigneur est au milieu d'eux. Pourquoi vous élevez-vous au-dessus de l'assemblée du Seigneur ? Quand Moïse eut entendu cela, il tomba face contre terre. Il dit à Coré et à toute sa communauté: Demain matin, le Seigneur fera savoir qui lui appartient et qui est saint, et il le laissera se présenter devant lui; il laissera se présenter devant lui celui qu'il choisira. Faites ceci: Coré et toute sa communauté, prenez des cassolettes. Demain, mettez-y du feu et placez-y de l'encens devant le Seigneur ; l'homme que le Seigneur choisira, c'est lui qui est saint! Cela suffit, fils de Lévi! Moïse dit à Coré: Ecoutez, je vous prie, fils de Lévi! Ne vous suffit-il pas que le Dieu d'Israël vous ait séparés de la communauté d'Israël, en vous laissant vous présenter devant lui pour accomplir le service de la demeure du Seigneur et vous tenir devant la communauté afin d'officier pour elle? Il vous a laissés vous présenter devant lui, toi et tous tes frères, les fils de Lévi avec toi, et vous réclamez encore le sacerdoce! C'est pourquoi, toi et toute ta communauté, vous vous liguez contre le Seigneur ! Aaron, en effet, qu'est-il pour que vous maugréiez contre lui? Moïse envoya quelqu'un appeler Datân et Abiram, fils d'Eliab. Mais ils dirent: Nous ne monterons pas! Ne te suffit-il pas de nous avoir fait monter d'un pays ruisselant de lait et de miel pour nous faire mourir dans le désert? Vas-tu encore t'ériger en prince sur nous? Non, vraiment, ce n'est pas dans un pays ruisselant de lait et de miel que tu nous as fait entrer, ce ne sont pas des champs et des vignes que tu nous as donnés pour patrimoine. Vas-tu crever les yeux de ces gens? Nous ne monterons pas! Moïse fut très fâché; il dit au Seigneur : Ne regarde pas leur offrande. Je ne leur ai pas même pris un âne et je n'ai fait de mal à aucun d'eux. Moïse dit à Coré: Toi et toute ta communauté, soyez demain devant le Seigneur, avec Aaron. Que chacun de vous prenne sa cassolette; mettez-y de l'encens et présentez-la devant le Seigneur : il y aura deux cent cinquante cassolettes; de même pour toi et Aaron, chacun sa cassolette. Ils prirent chacun sa cassolette, y mirent du feu, y placèrent de l'encens et se tinrent à l'entrée de la tente de la Rencontre avec Moïse et Aaron. Coré rassembla contre eux toute la communauté, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Alors la gloire du Seigneur apparut à toute la communauté. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Séparez-vous de cette communauté; je vais les exterminer en un instant! Ils tombèrent face contre terre et dirent: O Dieu, Dieu du souffle de tout être! Un seul homme aurait péché et tu serais en colère contre toute la communauté? Le Seigneur dit à Moïse: Dis à la communauté: Retirez-vous de toutes parts loin de la demeure de Coré, de Datân et d'Abiram. Moïse alla trouver Datân et Abiram; les anciens d'Israël le suivirent. Il dit à la communauté: Eloignez-vous, je vous en prie, des tentes de ces hommes méchants, et ne touchez rien de ce qui leur appartient, de peur d'être emportés par tous leurs péchés. Ils se retirèrent de toutes parts loin de la demeure de Coré, de Datân et d'Abiram. Datân et Abiram, eux, sortirent et se tinrent debout à l'entrée de leurs tentes, avec leurs femmes, leurs fils et toutes leurs familles. Moïse dit: A ceci vous saurez que le Seigneur m'a envoyé pour accomplir toutes ces œuvres, et que je n'agis pas de moi-même. Si ceux-là meurent comme meurent tous les humains, s'ils subissent le sort commun à tous les humains, ce n'est pas le Seigneur qui m'a envoyé; mais si le Seigneur fait une chose inouïe, si la terre ouvre sa bouche pour les engloutir avec tout ce qui leur appartient et qu'ils descendent vivants au séjour des morts, vous saurez alors que ces hommes ont bafoué le Seigneur. Comme il achevait de prononcer toutes ces paroles, la terre se fendit au-dessous d'eux. La terre ouvrit sa bouche et les engloutit, eux et leurs maisons, tous les gens de Coré et tous leurs biens. Ils descendirent vivants au séjour des morts, eux et tout ce qui leur appartenait; la terre les recouvrit, et ils disparurent de l'assemblée. Tout Israël, qui était autour d'eux, s'enfuit à leurs cris, en disant: Que la terre ne nous engloutisse pas! Alors un feu sortit d'auprès du Seigneur et dévora les deux cent cinquante hommes qui présentaient l'encens. Le Seigneur dit à Moïse: Dis à Eléazar, fils d'Aaron, le prêtre, d'enlever de l'incendie les cassolettes et d'en disperser le feu, car elles sont sacrées. Avec les cassolettes de ces gens qui ont péché au prix de leur vie, que l'on fasse des lames étirées pour en revêtir l'autel. Puisqu'elles ont été présentées devant le Seigneur et qu'elles sont ainsi devenues sacrées, elles seront un signe pour les Israélites. Eléazar, le prêtre, prit les cassolettes de bronze qu'avaient présentées les victimes de l'incendie, et il en fit des lames pour en revêtir l'autel. C'est un rappel pour les Israélites, afin qu'aucun homme profane, étranger à la descendance d'Aaron, ne se présente pour faire fumer de l'encens devant le Seigneur et ne devienne comme Coré et comme sa communauté, selon ce que le Seigneur a dit par l'intermédiaire de Moïse. Le lendemain, toute la communauté des Israélites se mit à maugréer contre Moïse et Aaron, en disant: C'est vous qui avez fait mourir le peuple du Seigneur ! Comme la communauté se rassemblait contre Moïse et Aaron, et comme ils se tournaient vers la tente de la Rencontre, la nuée la couvrit et la gloire du Seigneur apparut. Moïse et Aaron arrivèrent devant la tente de la Rencontre. Le Seigneur dit à Moïse: Retirez-vous de cette communauté, je les exterminerai en un instant! Ils tombèrent face contre terre. Moïse dit à Aaron: Prends la cassolette, mets-y du feu de l'autel, places-y de l'encens, va vite vers la communauté et fais sur eux l'expiation: la Colère est sortie de devant le Seigneur ; le fléau a commencé! Aaron prit la cassolette, comme Moïse l'avait dit, et il courut au milieu de l'assemblée; le fléau avait commencé dans le peuple. Il mit l'encens et fit l'expiation sur le peuple. Il se tint debout entre les morts et les vivants, et le fléau s'arrêta. Le fléau avait fait 14 700 morts, outre ceux qui étaient morts dans l'affaire de Coré. Aaron revint auprès de Moïse, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Le fléau s'était arrêté. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; demande-leur un bâton par famille, un bâton à chacun de leurs princes, famille par famille, soit douze bâtons. Tu écriras le nom de chacun sur son bâton. Tu écriras le nom d'Aaron sur le bâton de Lévi: il y aura un bâton pour chaque chef de famille. Tu les déposeras dans la tente de la Rencontre, devant le Témoignage, là où je vous rencontre. L'homme que je choisirai, son bâton bourgeonnera; ainsi je ferai en sorte que les Israélites cessent de maugréer contre vous. Moïse parla aux Israélites; tous leurs princes lui donnèrent un bâton, chaque prince un bâton, famille par famille, soit douze bâtons; le bâton d'Aaron était au milieu de leurs bâtons. Moïse déposa les bâtons devant le Seigneur, dans la tente du Témoignage. Le lendemain, lorsque Moïse entra dans la tente du Témoignage, le bâton d'Aaron, pour la maison de Lévi, avait bourgeonné: il avait produit des bourgeons, donné des fleurs et fait mûrir des amandes. Moïse retira tous les bâtons de devant le Seigneur et les montra à tous les Israélites; ils les virent, et chacun reprit son bâton. Le Seigneur dit à Moïse: Rapporte le bâton d'Aaron devant le Témoignage, afin qu'il soit conservé comme un signe pour les rebelles. Tu les empêcheras ainsi de maugréer contre moi, et ils ne mourront pas. Moïse fit ce que le Seigneur lui avait ordonné; ainsi fit-il. Les Israélites dirent à Moïse: C'en est fini de nous, nous sommes perdus, nous sommes tous perdus! Quiconque se présente devant la demeure du Seigneur meurt! Nous faudra-t-il tous finir ainsi? Le Seigneur dit à Aaron: Toi, tes fils et ta famille avec toi, vous serez chargés des fautes commises envers le sanctuaire; toi et tes fils avec toi, vous serez chargés des fautes commises envers votre sacerdoce. Présente aussi avec toi tes frères, la tribu de Lévi, la tribu de ton père, afin qu'ils te soient attachés et qu'ils t'assistent; toi et tes fils avec toi, vous serez devant la tente du Témoignage. Ils assureront ton service et celui de toute la tente, mais ils n'approcheront ni des ustensiles sacrés, ni de l'autel; ainsi vous ne mourrez pas, ni eux ni vous. Ils te seront attachés et ils assureront le service de la tente de la Rencontre, tout le service de la tente. Aucun profane n'approchera de vous. Vous, vous assurerez le service du sanctuaire et le service de l'autel; ainsi la Colère ne s'abattra plus sur les Israélites. Moi, j'ai pris vos frères, les lévites, d'entre les Israélites: donnés au Seigneur, ils vous sont remis en don pour accomplir le service de la tente de la Rencontre. Toi et tes fils avec toi, vous exercerez votre sacerdoce pour tout ce qui concerne l'autel et pour ce qui est à l'intérieur, au-delà du voile: ce sera votre service. Votre sacerdoce est le service dont je vous fais don. Le profane qui approchera sera mis à mort. Le Seigneur dit à Aaron: Moi, je te donne la garde de mes prélèvements; je te les donne, à toi et à tes fils, avec tout ce que consacrent les Israélites, comme droit de l'onction d'huile, comme une prescription perpétuelle. Voici ce qui sera pour toi parmi les choses très sacrées qui n'auront pas été brûlées: tous leurs présents, toutes leurs offrandes végétales, tous leurs sacrifices pour le péché et tous les sacrifices de réparation qu'ils m'offrent; ces choses très sacrées seront pour toi et pour tes fils. Tu les mangeras comme des choses très sacrées; tout mâle pourra les manger; elles seront sacrées pour toi. Voici encore ce qui sera pour toi: le prélèvement sur les dons des Israélites, tout ce qu'on dédie rituellement, je te le donne, à toi, à tes fils et à tes filles avec toi, comme une prescription perpétuelle. Quiconque est pur dans ta maison pourra le manger. Je te donne les prémices qu'ils offrent au Seigneur : tout ce qu'il y a de meilleur en huile, tout ce qu'il y a de meilleur en vin et en blé. Les premiers fruits de tout ce que produit leur terre, ceux qu'ils apportent au Seigneur, seront pour toi. Quiconque est pur dans ta maison pourra les manger. Tout ce qui est frappé d'anathème en Israël sera pour toi. Tout être né le premier de sa mère parmi les humains ou les bêtes, celui qu'on présente au Seigneur, sera pour toi. Seulement, tu dégageras le premier-né de l'homme, et tu dégageras le premier-né d'une bête impure. La rançon que tu prendras pour les dégager, dès l'âge d'un mois, d'après la valeur fixée, sera de cinq sicles d'argent, selon le sicle du sanctuaire qui est de vingt guéras. Mais tu ne prendras pas de rançon pour dégager le premier-né des bovins, ni le premier-né des moutons, ni le premier-né des chèvres; ils sont sacrés. Tu aspergeras l'autel de leur sang et tu feras fumer leur graisse en offrande consumée par le feu, comme une odeur agréable pour le Seigneur. Leur viande sera pour toi comme la poitrine qu'on dédie rituellement et comme la cuisse droite. Je te donne, à toi, à tes fils et à tes filles avec toi, comme une prescription perpétuelle, tous les prélèvements que les Israélites font pour le Seigneur sur leurs offrandes sacrées. C'est une alliance de sel, à perpétuité, devant le Seigneur, pour toi et pour ta descendance avec toi. Le Seigneur dit à Aaron: Tu n'auras pas de patrimoine dans leur pays, et il n'y aura pas de part pour toi au milieu d'eux; c'est moi qui suis ta part et ton patrimoine au milieu des Israélites. J'ai donné comme patrimoine aux fils de Lévi toute dîme en Israël, en échange du service qu'ils accomplissent, le service de la tente de la Rencontre. Les Israélites n'approcheront plus de la tente de la Rencontre, de peur qu'ils ne se chargent d'un péché et qu'ils ne meurent. Les lévites accompliront le service de la tente de la Rencontre et ils se chargeront de leur faute. C'est une prescription perpétuelle, pour toutes vos générations; ils n'auront pas de patrimoine au milieu des Israélites. Je donne comme patrimoine aux lévites la dîme dont les Israélites font le prélèvement pour le Seigneur ; c'est pourquoi j'ai dit, à leur sujet, qu'ils n'auront pas de patrimoine au milieu des Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: Tu diras aux lévites: Lorsque vous recevez des Israélites la dîme que je vous donne sur ce qui leur appartient, comme votre patrimoine, vous en déduirez le prélèvement du Seigneur, la dîme de la dîme; ce prélèvement vous sera compté comme celui qu'on prend sur le blé de l'aire et sur la pleine cuvée du pressoir. C'est ainsi que vous ferez, vous aussi, le prélèvement du Seigneur sur toutes les dîmes que vous recevez des Israélites; vous donnerez le prélèvement du Seigneur à Aaron, le prêtre. Sur tous les dons qui vous sont faits, vous ferez le prélèvement du Seigneur ; sur tout ce qu'il y a de meilleur, vous prélèverez la portion consacrée. Tu leur diras: Quand vous en aurez prélevé le meilleur, la dîme sera comptée aux lévites comme le produit de l'aire et comme le produit de la cuve. Vous pourrez la manger en tout lieu, vous et votre maison: c'est votre salaire en échange du service que vous faites dans la tente de la Rencontre. Vous ne serez chargés pour cela d'aucun péché, quand vous en aurez prélevé le meilleur; vous ne profanerez pas les offrandes sacrées des Israélites, – vous ne mourrez pas. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Voici ce que prescrit la loi que le Seigneur a instituée: Parle aux Israélites; qu'ils t'amènent une vache rousse, sans malformation, sans défaut, qui n'ait jamais porté le joug. Vous la remettrez à Eléazar, le prêtre, qui la fera sortir du camp; on l'immolera devant lui. Avec son doigt, Eléazar, le prêtre, prendra du sang de la vache et il fera sept fois l'aspersion de ce sang vers le devant de la tente de la Rencontre. On brûlera la vache sous ses yeux; on brûlera sa peau, sa chair et son sang, avec ses excréments. Le prêtre prendra du bois de cèdre, de l'hysope et de l'écarlate, et il les jettera au milieu des flammes qui brûleront la vache. Le prêtre lavera ses vêtements et son corps avec de l'eau, puis il rentrera dans le camp; le prêtre sera impur jusqu'au soir. Celui qui aura brûlé la vache lavera ses vêtements et son corps avec de l'eau, et il sera impur jusqu'au soir. Un homme pur recueillera la cendre de la vache et la déposera hors du camp, dans un lieu pur; elle sera conservée dans la communauté des Israélites pour la préparation de l'eau lustrale. C'est un sacrifice pour le péché. Celui qui aura recueilli la cendre de la vache lavera ses vêtements, et il sera impur jusqu'au soir. C'est une prescription perpétuelle pour les Israélites et pour les immigrés qui séjournent au milieu d'eux. Celui qui touche un mort – un corps humain, quel qu'il soit – sera impur pendant sept jours. Il ôtera son péché avec cette eau le troisième jour et le septième jour, et il sera pur; s'il n'ôte pas son péché le troisième jour et le septième jour, il ne sera pas pur. Quiconque touche un mort – un être humain qui est mort – et n'ôte pas son péché rend impure la demeure du Seigneur ; celui-là sera retranché d'Israël. Comme il n'a pas été aspergé d'eau lustrale, il est impur: son impureté est encore sur lui. Voici la loi: Lorsqu'un être humain meurt dans une tente, quiconque entre dans la tente et quiconque se trouve dans la tente sera impur pendant sept jours. Tout récipient ouvert, sur lequel il n'y a pas de couvercle attaché, est impur. Quiconque touche, dans la campagne, le cadavre d'une personne morte de mort violente ou de mort naturelle, des ossements humains ou une tombe, sera impur pendant sept jours. On prendra, pour l'impur, de la cendre du sacrifice pour le péché qui a été brûlé, et on mettra dessus, dans un récipient, de l'eau vive. Un homme pur prendra de l'hysope et la trempera dans l'eau; puis il en fera l'aspersion sur la tente, sur tous les objets et les gens qui sont là, sur celui qui a touché des ossements, le cadavre d'un homme mort de mort violente ou de mort naturelle, ou une tombe. Le pur fera l'aspersion sur l'impur, le troisième jour et le septième jour, et il ôtera son péché le septième jour. Il lavera ses vêtements et se lavera avec de l'eau; le soir, il sera pur. L'homme qui est impur et qui n'ôte pas son péché sera retranché de l'assemblée, car il a rendu impur le sanctuaire du Seigneur ; comme il n'a pas été aspergé d'eau lustrale, il est impur. C'est une prescription perpétuelle pour eux. Celui qui fait l'aspersion d'eau lustrale lavera ses vêtements; celui qui touche l'eau lustrale sera impur jusqu'au soir. Tout ce que l'impur touche deviendra impur; celui qui le touche sera impur jusqu'au soir. Les Israélites, toute la communauté, arrivèrent dans le désert de Tsîn le premier mois, et le peuple s'installa à Qadesh. C'est là que Miriam mourut et fut ensevelie. Il n'y avait pas d'eau pour la communauté; ils se rassemblèrent contre Moïse et Aaron. Le peuple chercha querelle à Moïse. Ils dirent: Si seulement nous avions péri quand nos frères ont péri devant le Seigneur ! Pourquoi avez-vous amené l'assemblée du Seigneur dans ce désert, si nous devons y mourir, nous et notre bétail? Pourquoi nous avez-vous fait monter d'Egypte, si c'était pour nous amener dans ce lieu hostile? Ce n'est pas un lieu où l'on puisse semer; il n'y a ni figuier, ni vigne, ni grenadier, il n'y a même pas d'eau à boire. Moïse et Aaron s'éloignèrent de l'assemblée pour aller à l'entrée de la tente de la Rencontre. Ils tombèrent face contre terre, et la gloire du Seigneur leur apparut. Le Seigneur dit à Moïse: Prends le bâton et rassemble la communauté, toi et Aaron, ton frère. Vous parlerez au rocher, sous leurs yeux, et il donnera son eau; tu feras sortir pour eux de l'eau du rocher et tu feras boire la communauté et son bétail. Moïse prit le bâton qui était devant le Seigneur, comme celui-ci le lui avait ordonné. Moïse et Aaron réunirent l'assemblée en face du rocher. Moïse leur dit: Ecoutez, je vous prie, rebelles! Est-ce de ce rocher que nous ferons sortir de l'eau pour vous? Puis Moïse leva la main et frappa deux fois le rocher avec son bâton. Il en sortit de l'eau en abondance. La communauté but, et son bétail aussi. Alors le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Parce que vous n'avez pas eu assez de foi en moi pour montrer ma sainteté sous les yeux des Israélites, vous ne ferez pas entrer cette assemblée dans le pays que je lui donne. Ce sont là les eaux de Meriba (« Querelle ») où les Israélites cherchèrent querelle au Seigneur, qui montra sa sainteté parmi eux. De Qadesh, Moïse envoya des messagers au roi d'Edom: Ainsi parle Israël, ton frère: Tu sais toutes les choses pénibles qui nous ont atteints. Nos pères sont descendus en Egypte, et nous y avons habité longtemps. Mais les Egyptiens nous ont maltraités, nous et nos pères. Nous avons crié vers le Seigneur, et il nous a entendus. Il a envoyé un messager et nous a fait sortir d'Egypte. Nous voici à Qadesh, ville située à l'extrémité de ton territoire. Laisse-nous, je te prie, passer par ton pays; nous ne passerons pas dans les champs ni dans les vignes, et nous ne boirons pas l'eau des puits; nous suivrons la route royale, sans nous écarter ni à droite ni à gauche, jusqu'à ce que nous ayons passé ton territoire. Edom lui dit: Tu ne passeras pas chez moi, sinon je sortirai à ta rencontre avec l'épée. Les Israélites lui dirent: Nous monterons par la route; si nous buvons de ton eau, moi et mes troupeaux, j'en paierai le prix; ce n'est pas une affaire. Je veux seulement passer, sans m'arrêter. Il répondit: Tu ne passeras pas! Et Edom sortit à sa rencontre avec des troupes nombreuses, d'une main forte. Ainsi Edom refusa de laisser passer Israël sur son territoire. Alors Israël s'écarta de lui. Ils partirent de Qadesh. Les Israélites, toute la communauté, arrivèrent à Hor-la-Montagne. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron, à Hor-la-Montagne, à la frontière d'Edom: Aaron va être réuni aux siens; il n'entrera pas dans le pays que je donne aux Israélites, parce que vous avez été rebelles à mes ordres, aux eaux de Meriba. Prends Aaron et Eléazar, son fils, et fais-les monter à Hor-la-Montagne. Dépouille Aaron de ses vêtements, et tu en revêtiras Eléazar, son fils. C'est là qu'Aaron sera réuni aux siens; c'est là qu'il mourra. Moïse fit ce que le Seigneur avait ordonné. Ils montèrent à Hor-la-Montagne, sous les yeux de toute la communauté. Moïse dépouilla Aaron de ses vêtements et en revêtit Eléazar, son fils. Aaron mourut là, au sommet de la montagne. Puis Moïse et Eléazar descendirent de la montagne. Toute la communauté vit qu'Aaron avait expiré, et toute la maison d'Israël pleura Aaron pendant trente jours. Le Cananéen, le roi d'Arad, qui habitait le Néguev, apprit qu'Israël venait par le chemin des Atarim. Il combattit Israël et fit des captifs. Alors Israël fit un vœu au Seigneur ; il dit: Si tu me livres ce peuple, je frapperai ses villes d'anathème. Le Seigneur entendit Israël et livra les Cananéens. On les frappa d'anathème, eux et leurs villes, et on appela ce lieu du nom de Horma (« Anathème »). Ils partirent de Hor-la-Montagne par le chemin de la mer des Joncs, pour contourner Edom. En route, le peuple perdit patience et parla contre Dieu et contre Moïse: Pourquoi nous avez-vous fait monter d'Egypte si nous devons mourir dans le désert? Il n'y a ici ni pain ni eau, et nous avons pris en horreur ce pain méprisable! Alors le Seigneur envoya contre le peuple des serpents brûlants; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël. Le peuple vint trouver Moïse et dit: Nous avons péché: nous avons parlé contre le Seigneur et contre toi. Prie le Seigneur, pour qu'il éloigne de nous ces serpents! Moïse pria pour le peuple. Le Seigneur dit à Moïse: Fais-toi un serpent brûlant et place-le sur une perche; quiconque a été mordu et le verra restera en vie. Moïse fit un serpent de bronze et le plaça sur la perche; si quelqu'un était mordu par un serpent et regardait le serpent de bronze, il restait en vie. Les Israélites partirent et campèrent à Oboth. Ils partirent d'Oboth et campèrent à Iyé-Abarim, dans le désert qui est en face de Moab, du côté du soleil levant. De là ils partirent et campèrent à l'oued Zéred. De là ils partirent et campèrent de l'autre côté de l'Arnon, qui coule dans le désert en sortant du territoire des Amorites; car l'Arnon est la frontière de Moab, entre Moab et les Amorites. C'est pourquoi il est dit dans le livre des Guerres du Seigneur : Vaheb en Soupha, et les oueds, l'Arnon et le cours des oueds, qui s'étend du côté d'Ar et s'appuie sur la frontière de Moab. De là ils allèrent à Béer (« Puits »). C'est là le puits où le Seigneur dit à Moïse: Rassemble le peuple; je leur donnerai de l'eau. Alors Israël chanta: Monte, puits! Entonnez un chœur en son honneur! Puits que des princes ont foré, que les nobles du peuple ont creusé avec le bâton de commandement, avec leurs cannes! Du désert ils allèrent à Mattana; de Mattana, à Nahaliel; de Nahaliel, à Bamoth; de Bamoth, à la vallée qui est dans le pays de Moab, au sommet du Pisga, et qui s'incline en face de la terre aride. Israël envoya des messagers à Sihôn, roi des Amorites, pour lui dire: Je voudrais passer par ton pays; nous ne nous écarterons pas dans les champs ni dans les vignes, nous ne boirons pas l'eau des puits; nous suivrons la route royale, jusqu'à ce que nous ayons passé ton territoire. Sihôn n'accorda pas à Israël le passage sur son territoire; Sihôn rassembla tout son peuple et sortit à la rencontre d'Israël, dans le désert; il vint à Yahats et fit la guerre à Israël. Israël le passa au fil de l'épée et prit possession de son pays depuis l'Arnon jusqu'au Yabboq, jusqu'à la frontière des Ammonites; car la frontière des Ammonites était fortifiée. Israël prit toutes ces villes-là. Israël s'installa dans toutes les villes des Amorites, à Heshbôn et dans toutes les localités qui en dépendent. Car Heshbôn était la ville de Sihôn, roi des Amorites; il avait fait la guerre au roi de Moab qui était là avant et il lui avait pris tout son pays jusqu'à l'Arnon. C'est pourquoi les poètes disent: Venez à Heshbôn! Que la ville de Sihôn soit rebâtie et rétablie! Car un feu est sorti de Heshbôn, des flammes de la ville de Sihôn; elle a dévoré Ar-Moab, les maîtres des hauteurs de l'Arnon. Quel malheur pour toi, Moab! Tu es perdu, peuple de Kemosh! Il a fait de ses fils des rescapés et il a livré ses filles à la captivité, – à Sihôn, roi des Amorites. Nous les avons criblés de flèches: Heshbôn est détruit jusqu'à Dibôn; nous avons semé la dévastation jusqu'à Nophah, qui touche à Medba. Ainsi Israël s'installa dans le pays des Amorites. Moïse envoya des espions reconnaître Yazer. Ils prirent les localités qui en dépendaient; il déposséda les Amorites qui s'y trouvaient. Ils remontèrent par le chemin du Bashân. Og, roi du Bashân, sortit à leur rencontre avec tout son peuple, pour leur faire la guerre à Edréi. Le Seigneur dit à Moïse: N'aie pas peur de lui: je te l'ai livré, lui, tout son peuple et son pays; tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amorites, qui habitait à Heshbôn. Ils le battirent, lui, ses fils et tout son peuple, sans lui laisser aucun survivant, et ils prirent possession de son pays. Les Israélites partirent et campèrent dans les plaines arides de Moab, en Transjordanie, en face de Jéricho. Balaq, fils de Tsippor, vit tout ce qu'Israël avait fait aux Amorites. Moab fut très effrayé devant le peuple, tant il était nombreux; Moab prit les Israélites en horreur. Moab dit aux anciens de Madiân: Maintenant cette assemblée va brouter tout ce qui nous entoure, comme le bœuf broute la verdure de la campagne. Balaq, fils de Tsippor, était roi de Moab en ce temps-là. Il envoya des messagers auprès de Balaam, fils de Béor, à Petor sur le fleuve, son pays, pour l'appeler; il lui fit dire: Il y a là un peuple qui est sorti d'Egypte, qui couvre le pays et qui habite en face de moi. Maintenant viens, je te prie, maudis ce peuple pour moi, car il est plus fort que moi: peut-être ainsi pourrai-je le battre et le chasser du pays; car je sais que celui que tu bénis est béni, et que celui que tu maudis est maudit. Les anciens de Moab et les anciens de Madiân s'en allèrent, en emportant des présents pour le devin. Ils vinrent trouver Balaam et lui rapportèrent les paroles de Balaq. Il leur dit: Passez la nuit ici, et je vous donnerai réponse, d'après ce que le Seigneur me dira. Les princes de Moab restèrent donc chez Balaam. Dieu vint à Balaam; il dit: Qui sont ces hommes chez toi? Balaam répondit à Dieu: Balaq, fils de Tsippor, roi de Moab, les a envoyés pour me dire: « Le peuple qui sort d'Egypte couvre le pays; maintenant, va, voue-le pour moi à la malédiction; peut-être pourrai-je le combattre et le chasser. » Dieu dit à Balaam: Tu n'iras pas avec eux; tu ne maudiras pas ce peuple, car il est béni. Balaam se leva au matin et dit aux princes de Balaq: Allez dans votre pays, car le Seigneur refuse de me laisser aller avec vous. Les princes de Moab revinrent trouver Balaq et lui dirent: Balaam a refusé de venir avec nous. Balaq envoya de nouveau des princes, plus nombreux et plus considérés que les précédents. Ils vinrent trouver Balaam et lui dirent: Ainsi parle Balaq, fils de Tsippor: Je t'en prie, que rien ne t'empêche de venir me voir; je te couvrirai de gloire et je ferai tout ce que tu me diras; viens, je te prie, voue ce peuple à la malédiction pour moi! Balaam répondit aux gens de Balaq: Quand Balaq me donnerait tout l'argent et l'or de sa maison, je ne pourrais en rien passer outre aux ordres du Seigneur, mon Dieu! Maintenant, je vous prie, restez ici cette nuit, vous aussi, que je sache ce que le Seigneur me dira encore. Dieu vint à Balaam pendant la nuit; il lui dit: Puisque ces hommes sont venus t'appeler, va avec eux; mais tu feras ce que je te dirai. Balaam se leva au matin; il sella son ânesse et partit avec les princes de Moab. Dieu se mit en colère parce qu'il était parti; le messager du Seigneur se posta sur le chemin pour s'opposer à lui. Balaam était monté sur son ânesse, et ses deux serviteurs étaient avec lui. L'ânesse vit le messager du Seigneur posté sur le chemin, son épée tirée; l'ânesse s'écarta du chemin et alla dans les champs. Balaam frappa l'ânesse pour la ramener sur le chemin. Le messager du Seigneur se plaça alors dans un sentier entre les vignes; il y avait une clôture d'un côté et une clôture de l'autre. Quand l'ânesse vit le messager du Seigneur, elle se serra contre le mur et serra la jambe de Balaam contre le mur. Il la frappa de nouveau. Le messager du Seigneur passa plus loin et se plaça dans un endroit resserré où il n'y avait pas de place pour s'écarter à droite ni à gauche. Quand l'ânesse vit le messager du Seigneur, elle se coucha sous Balaam. Balaam se mit en colère; il frappa l'ânesse avec son bâton. Alors le Seigneur ouvrit la bouche de l'ânesse; elle dit à Balaam: Que t'ai-je fait, pour que tu m'aies frappée par trois fois? Balaam répondit à l'ânesse: Tu t'es jouée de moi! Si j'avais une épée à la main, je t'aurais tuée maintenant. L'ânesse dit à Balaam: Ne suis-je pas ton ânesse, celle que tu as montée de tout temps, jusqu'à ce jour? Ai-je l'habitude d'agir ainsi envers toi? Il répondit: Non! Alors le Seigneur ouvrit les yeux de Balaam: il vit le messager du Seigneur posté sur le chemin, son épée tirée; il s'inclina et se prosterna face contre terre. Le messager du Seigneur lui dit: Pourquoi as-tu frappé ton ânesse par trois fois? Je suis sorti pour m'opposer à toi, car à mes yeux ce voyage est inconsidéré. L'ânesse m'a vu, et elle s'est écartée devant moi par trois fois; si elle ne s'était pas écartée de moi, c'est toi que j'aurais tué; elle, je lui aurais laissé la vie! Balaam dit au messager du Seigneur : J'ai péché; je ne savais pas que tu m'attendais sur le chemin; si maintenant cela ne te plaît pas, je vais m'en retourner! Le messager du Seigneur dit à Balaam: Va avec ces hommes; mais tu diras seulement ce que je te dirai. Balaam s'en alla donc avec les princes de Balaq. Balaq apprit que Balaam était arrivé; il sortit à sa rencontre jusqu'à la ville de Moab qui est sur la frontière de l'Arnon, à l'extrémité de son territoire. Balaq dit à Balaam: Ne t'avais-je pas fait appeler? Pourquoi n'es-tu pas venu me voir plus tôt? Vraiment, ne suis-je pas capable de te couvrir de gloire? Balaam dit à Balaq: Maintenant que je suis venu te voir, serai-je capable de dire quoi que ce soit? Je dirai la parole que Dieu mettra dans ma bouche! Balaam alla avec Balaq; ils arrivèrent à Qiriath-Houtsoth. Balaq sacrifia du gros bétail et du petit bétail et il en envoya à Balaam et aux princes qui étaient avec lui. Au matin, Balaq prit Balaam et le fit monter à Bamoth-Baal, d'où il put voir une partie du peuple. Balaam dit à Balaq: Bâtis-moi ici sept autels et prépare-moi ici sept taureaux et sept béliers. Balaq fit ce que Balaam avait dit. Balaq et Balaam offrirent un taureau et un bélier en holocauste sur chaque autel. Balaam dit à Balaq: Poste-toi près de ton holocauste, et je m'éloignerai; peut-être le Seigneur viendra-t-il à ma rencontre; alors je te dirai ce qu'il me montrera. Il s'éloigna sur une crête dénudée. Dieu vint à la rencontre de Balaam, qui lui dit: J'ai disposé sept autels et j'ai offert un taureau et un bélier sur chaque autel. Le Seigneur mit une parole dans la bouche de Balaam; il lui dit: Retourne vers Balaq, et tu parleras ainsi. Il retourna vers Balaq, qui était posté près de son holocauste avec tous les chefs de Moab. Balaam prononça son poème: Balaq m'a fait venir d'Aram, le roi de Moab m'a fait venir des montagnes de l'est. Va, maudis Jacob pour moi! Va, répands la fureur contre Israël! Comment vouerais-je à la malédiction celui que Dieu n'a pas voué à la malédiction? Comment répandrais-je la fureur quand le Seigneur n'est pas en fureur? Je le vois du sommet des rochers, je le contemple depuis les collines: c'est un peuple qui a sa demeure à part, et qui n'est pas compté parmi les nations. Qui peut compter la poussière de Jacob et dire le nombre des nuées d'Israël? Que je meure de la mort des gens droits, que ma fin soit semblable à la leur! Balaq dit à Balaam: Qu'est-ce que tu m'as fait? Je t'ai fait venir pour vouer mes ennemis à la malédiction, et tu les bénis! Il répondit: Ne dois-je pas veiller à dire ce que le Seigneur met dans ma bouche? Balaq lui dit: Viens avec moi, je te prie, en un autre lieu d'où tu les verras; tu n'en verras qu'une partie, tu n'en verras pas la totalité. De là, voue-le pour moi à la malédiction! Il le mena sur l'Aire des Guetteurs, au sommet du Pisga; il bâtit sept autels et offrit un taureau et un bélier en holocauste sur chaque autel. Balaam dit à Balaq: Poste-toi ici, près de ton holocauste; moi, j'irai à la rencontre. Le Seigneur vint à la rencontre de Balaam; il mit une parole dans sa bouche et il lui dit: Retourne vers Balaq, et tu parleras ainsi. Il retourna vers Balaq, qui était posté près de son holocauste, avec les princes de Moab. Balaq lui dit: Qu'est-ce que le Seigneur a dit? Balaam prononça son poème: Lève-toi, Balaq, écoute! Prête l'oreille à ce que je dis, fils de Tsippor! Dieu n'est pas un homme pour mentir, il n'est pas un être humain pour avoir du regret. Ce qu'il a dit, ne le fera-t-il pas? Ce qu'il a déclaré, ne le réalisera-t-il pas? J'ai pris la bénédiction: il a béni, je ne révoquerai pas son arrêt. Il n'aperçoit pas de mal en Jacob, il ne voit pas d'oppression en Israël; le Seigneur, son Dieu, est avec lui; l'acclamation royale retentit chez lui. Dieu le fait sortir d'Egypte, il est pour eux comme les cornes de l'aurochs. Il n'y a pas de divination en Jacob, ni de magie en Israël; en son temps, il sera dit à Jacob et à Israël quelle est l'action de Dieu. C'est un peuple qui se lève comme une lionne, il se dresse comme un lion; il ne se couche pas avant d'avoir dévoré sa proie et bu le sang de ses victimes. Balaq dit à Balaam: Si tu ne le voues pas à la malédiction, au moins ne le bénis pas! Balaam répondit à Balaq: Ne t'ai-je pas dit: « Je ferai tout ce que le Seigneur dira! » Balaq dit à Balaam: Viens, je te prie, je te mènerai dans un autre lieu; peut-être conviendra-t-il à Dieu que, de là, tu le voues pour moi à la malédiction! Balaq mena Balaam au sommet du Péor, qui domine la terre aride. Balaam dit à Balaq: Bâtis-moi ici sept autels, et prépare-moi ici sept taureaux et sept béliers. Balaq fit ce que Balaam avait dit; il offrit un taureau et un bélier en holocauste sur chaque autel. Voyant qu'il plaisait au Seigneur de bénir Israël, Balaam n'alla pas, comme les autres fois, à la recherche de présages: il se tourna du côté du désert. Balaam leva les yeux et vit Israël campé tribu par tribu. Alors le souffle de Dieu fut sur lui. Il prononça son poème: Déclaration de Balaam, fils de Béor, déclaration de l'homme qui a l'œil clairvoyant, déclaration de celui qui entend les paroles de Dieu, de celui qui voit la vision du Puissant, de celui qui tombe à terre et dont les yeux s'ouvrent. Qu'elles sont belles, tes tentes, Jacob, tes demeures, Israël! Elles s'étendent comme des oueds, comme des jardins près d'un fleuve, comme des aloès que le Seigneur a plantés, comme des cèdres le long des eaux. L'eau coule de ses seaux, sa semence est fécondée par de grandes eaux. Son roi s'élève au-dessus d'Agag, et son royaume devient puissant. Dieu le fait sortir d'Egypte, il est pour lui comme les cornes de l'aurochs. Il dévore les nations de ses adversaires, il brise leurs os, il les crible de ses flèches. Il s'accroupit, il se couche comme un lion, comme une lionne: qui le fera lever? Béni soit quiconque te bénira, maudit soit quiconque te maudira! Balaq se mit en colère contre Balaam; il battit des mains et dit à Balaam: C'est pour vouer mes ennemis à la malédiction que je t'ai appelé, et par trois fois déjà tu les as bénis! Maintenant, fuis, va-t'en chez toi! J'avais dit que je te couvrirais de gloire, mais le Seigneur te prive de cette gloire! Balaam répondit à Balaq: N'ai-je pas dit aux messagers que tu m'as envoyés: « Quand Balaq me donnerait tout l'argent et l'or de sa maison, je ne pourrais, de moi-même, passer outre aux ordres du Seigneur pour faire du bien ou du mal; je dirai ce que le Seigneur dira. » Maintenant je m'en vais vers mon peuple. Viens, je t'aviserai de ce que ce peuple fera à ton peuple dans la suite des temps. Il prononça son poème: Déclaration de Balaam, fils de Béor, déclaration de l'homme qui a l'œil clairvoyant, déclaration de celui qui entend les paroles de Dieu, de celui qui connaît la connaissance du Très-Haut, de celui qui voit la vision du Puissant, de celui qui tombe à terre et dont les yeux s'ouvrent. Je le vois – mais ce n'est pas maintenant. Je le contemple – mais ce n'est pas de près. Un astre sort de Jacob, un sceptre s'élève d'Israël. Il fracasse les tempes de Moab et le crâne de tous les fils de Seth. Edom sera pays conquis, Séir – ses ennemis – sera pays conquis. Israël déploie sa force. Celui qui sort de Jacob domine, il fait disparaître des villes tout survivant. Il vit Amalec. Il prononça son poème: Amalec est la première des nations, mais sa fin, c'est de disparaître à jamais. Il vit les Caïnites. Il prononça son poème: Ton habitation est solide, ton nid est posé sur le roc. Mais Caïn sera brûlé quand Ashour t'emmènera captif. Il prononça son poème: Quel malheur! Qui vivra quand Dieu l'aura fait? Mais des navires viendront de Chypre, ils affligeront Ashour, ils affligeront Héber; lui aussi disparaîtra à jamais! Balaam retourna chez lui, et Balaq aussi s'en alla de son côté. Israël habitait à Shittim; le peuple commença à se livrer à la prostitution avec les filles de Moab. Elles invitèrent le peuple aux sacrifices de leurs dieux; le peuple mangea et se prosterna devant leurs dieux. Israël s'attacha au Baal de Péor, et le Seigneur se mit en colère contre Israël. Le Seigneur dit à Moïse: Prends tous les chefs du peuple et fais-les pendre devant le Seigneur en face du soleil, afin que la colère ardente du Seigneur se détourne d'Israël. Moïse dit aux juges d'Israël: Que chacun de vous tue ceux de ses hommes qui se sont attachés à Baal-Péor! Un Israélite arriva et présenta à ses frères une Madianite, sous les yeux de Moïse et de toute la communauté des Israélites, tandis que ceux-ci pleuraient à l'entrée de la tente de la Rencontre. Quand il vit cela, Phinéas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, le prêtre, se leva au milieu de la communauté et prit une lance. Il suivit l'Israélite à l'intérieur de la tente et il les transperça tous les deux, l'Israélite ainsi que la femme, au bas-ventre. Alors le fléau qui frappait les Israélites s'arrêta. Le fléau avait fait vingt-quatre mille morts. Le Seigneur dit à Moïse: Phinéas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, le prêtre, a détourné ma fureur des Israélites, parce qu'il a été animé de ma passion jalouse au milieu d'eux; ainsi je n'ai pas exterminé les Israélites dans ma passion jalouse. A cause de cela, dis: Je lui donne mon alliance de paix. Ce sera pour lui et pour sa descendance après lui l'alliance d'un sacerdoce perpétuel, parce qu'il a montré une passion jalouse pour son Dieu et qu'il a fait l'expiation sur les Israélites. Le nom de l'Israélite qui fut abattu avec la Madianite était Zimri; il était fils de Salou, prince d'une famille des Siméonites. Le nom de la Madianite qui fut abattue était Kozbi; elle était fille de Tsour, chef des peuplades (c'est-à-dire d'une famille) en Madiân. Le Seigneur dit à Moïse: Traite les Madianites en adversaires. Abattez-les, car ils se sont comportés en adversaires à votre égard par la perfidie qu'ils ont montrée envers vous dans l'affaire de Péor et dans l'affaire de Kozbi, leur sœur, fille d'un prince de Madiân, qui a été abattue le jour du fléau, dans l'affaire de Péor. Après le fléau, le Seigneur dit à Moïse et à Eléazar, fils du prêtre Aaron: Faites le dénombrement de toute la communauté des Israélites, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, famille par famille, de tous ceux qui sont aptes à porter les armes en Israël. Dans les plaines arides de Moab, près du Jourdain, en face de Jéricho, Moïse et Eléazar, le prêtre, leur dirent: Depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, comme le Seigneur l'a ordonné à Moïse et aux Israélites qui sortaient d'Egypte. Ruben, premier-né d'Israël. Fils de Ruben: pour Hénoch, le clan des Hénochites; pour Pallou, le clan des Pallouites; pour Hetsrôn, le clan des Hetsronites; pour Karmi, le clan des Karmites. Ce sont là les clans des Rubénites: ceux qui furent recensés parmi eux étaient 43 730. Fils de Pallou: Eliab. Fils d'Eliab: Nemouel, Datân et Abiram. Ce sont ce Datân et cet Abiram, convoqués par la communauté, qui combattirent Moïse et Aaron avec la communauté de Coré, lorsqu'ils combattirent le Seigneur. La terre ouvrit sa bouche et les engloutit avec Coré dans la mort de sa communauté, quand le feu dévora les deux cent cinquante hommes: ils servirent d'exemple. Mais les fils de Coré ne moururent pas. Fils de Siméon, clan par clan: Nemouel, le clan des Nemouélites; Yamîn, le clan des Yaminites; Yakîn, le clan des Yakinites; Zérah, le clan des Zérahites; Saül, le clan des Saülites. Ce sont là les clans des Siméonites: 22 200. Fils de Gad, clan par clan: Tsephôn, le clan des Tsephonites; Haggui, le clan des Hagguites; Shouni, le clan des Shounites; Ozni, le clan des Oznites; Eri, le clan des Erites; Arod, le clan des Arodites; Aréli, le clan des Arélites. Ce sont là les clans des fils de Gad, ceux qui furent recensés parmi eux: 40 500. Fils de Juda: Er et Onân; mais Er et Onân moururent en Canaan. Voici les fils de Juda, clan par clan: Shéla, le clan des Shélanites; Pérets, le clan des Partsites; Zérah, le clan des Zarhites. Les fils de Pérets: Hetsrôn, le clan des Hetsronites; Hamoul, le clan des Hamoulites. Ce sont là les clans de Juda, ceux qui furent recensés parmi eux: 76 500. Fils d'Issacar, clan par clan: Tola, le clan des Tolaïtes; Pouva, le clan des Pounites; Yashoub, le clan des Yashoubites; Shimrôn, le clan des Shimronites. Ce sont là les clans d'Issacar, ceux qui furent recensés parmi eux: 64 300. Fils de Zabulon, clan par clan: Séred, le clan des Sardites; Elôn, le clan des Elonites; Yahléel, le clan des Yahléélites. Ce sont là les clans des Zabulonites, ceux qui furent recensés parmi eux: 60 500. Fils de Joseph, clan par clan: Manassé et Ephraïm. Fils de Manassé: pour Makir, le clan des Makirites. Makir engendra Galaad. Pour Galaad, le clan des Galaadites. Voici les fils de Galaad: pour Yézer, le clan des Yézérites; pour Héleq, le clan des Helqites; pour Asriel, le clan des Asriélites; pour Sichem, le clan des Sichémites; pour Shemida, le clan des Shemidaïtes; pour Hépher, le clan des Héphrites. Tselophhad, fils de Hépher, n'eut pas de fils, mais seulement des filles. Voici les noms des filles de Tselophhad: Mahla, Noa, Hogla, Milka et Tirtsa. Ce sont là les clans de Manassé, ceux qui furent recensés parmi eux: 52 700. Voici les fils d'Ephraïm, clan par clan: pour Shoutélah, le clan des Shoutalhites; pour Béker, le clan des Bakrites; pour Tahân, le clan des Tahanites. Voici les fils de Shoutélah: pour Erân, le clan des Eranites. Ce sont là les clans des fils d'Ephraïm, ceux qui furent recensés parmi eux: 32 500. Ce sont là les fils de Joseph, clan par clan. Fils de Benjamin, clan par clan: pour Béla, le clan des Balites; pour Ashbel, le clan des Ashbélites; pour Ahiram, le clan des Ahiramites; pour Shoupham, le clan des Shouphamites; pour Houpham, le clan des Houphamites. Les fils de Béla furent Ard et Naaman; le clan des Ardites; pour Naaman, le clan des Naamanites. Ce sont là les fils de Benjamin, clan par clan, ceux qui furent recensés parmi eux: 45 600. Voici les fils de Dan, clan par clan: pour Shouham, le clan des Shouhamites. Ce sont là les clans de Dan, clan par clan. Total pour les clans des Shouhamites, ceux qui furent recensés parmi eux: 64 400. Fils d'Aser, clan par clan: pour Yimna, le clan des Yimnites; pour Yishvi, le clan des Yishvites; pour Beria, le clan des Beriites. Pour les fils de Beria: pour Héber, le clan des Hébrites; pour Malkiel, le clan des Malkiélites. Le nom de la fille d'Aser était Sérah. Ce sont là les clans des fils d'Aser, ceux qui furent recensés parmi eux: 53 400. Fils de Nephtali, clan par clan: pour Yahtséel, le clan des Yahtséélites; pour Gouni, le clan des Gounites; pour Yétser, le clan des Yitsrites; pour Shillem, le clan des Shillémites. Ce sont là les clans de Nephtali, clan par clan, ceux qui furent recensés parmi eux: 45 400. Tels sont ceux qui furent recensés parmi les Israélites: 601 730. Le Seigneur dit à Moïse: Le pays sera partagé entre eux, pour être leur patrimoine, selon le nombre des personnes. A ceux qui sont en plus grand nombre tu attribueras un patrimoine plus grand, à ceux qui sont en plus petit nombre tu attribueras un patrimoine plus petit; on attribuera à chacun son patrimoine en fonction de ceux qu'on a recensés. Mais le partage du pays se fera par le sort; ils recevront leur patrimoine selon les noms de leurs tribus. C'est par le sort que le patrimoine sera partagé entre ceux qui sont en grand nombre et ceux qui sont en petit nombre. Voici ceux qui furent recensés parmi les lévites, clan par clan: pour Guershôn, le clan des Guershonites; pour Qehath, le clan des Qehatites; pour Merari, le clan des Merarites. Voici les clans de Lévi: le clan des Libnites, le clan des Hébronites, le clan des Mahlites, le clan des Moushites, le clan des Coréites. Qehath engendra Amram. Le nom de la femme d'Amram était Yokébed, fille de Lévi; elle était née de Lévi en Egypte; elle donna à Amram Aaron, Moïse et Miriam, leur sœur. Nés d'Aaron: Nadab et Abihou, Eléazar et Itamar. Nadab et Abihou moururent lorsqu'ils présentèrent devant le Seigneur un feu profane. Ceux qui furent recensés parmi eux, tous les mâles depuis l'âge d'un mois et au-dessus, étaient 23 000. Ils ne furent pas recensés au milieu des Israélites, parce qu'il ne leur avait pas été donné de patrimoine au milieu des Israélites. Tels sont ceux qui furent recensés par Moïse et par Eléazar, le prêtre, dans les plaines arides de Moab, près du Jourdain, en face de Jéricho. Parmi eux, il n'y avait aucun de ceux qui avaient été recensés par Moïse et par Aaron, le prêtre, quand ils avaient recensé les Israélites dans le désert du Sinaï. Car à leur sujet le Seigneur avait dit: « Ils mourront dans le désert. » Il n'en restait aucun, excepté Caleb, fils de Yephounné, et Josué, fils de Noun. Alors les filles de Tselophhad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, des clans de Manassé, fils de Joseph, se présentèrent. Voici leurs noms: Mahla, Noa, Hogla, Milka et Tirtsa. Elles se présentèrent devant Moïse, devant Eléazar, le prêtre, devant les princes et toute la communauté, à l'entrée de la tente de la Rencontre. Elles dirent: Notre père est mort dans le désert; il n'était pas au milieu de la communauté qui se ligua contre le Seigneur, de la communauté de Coré: il est mort pour son propre péché, et il n'avait pas de fils. Pourquoi le nom de notre père serait-il retranché de son clan? Il n'a pas de fils! Donne-nous une propriété au milieu des frères de notre père! Moïse présenta leur cause devant le Seigneur. Le Seigneur dit à Moïse: Les filles de Tselophhad ont raison. Tu leur donneras une propriété comme patrimoine au milieu des frères de leur père, et c'est à elles que tu feras passer le patrimoine de leur père. Tu diras aux Israélites: Lorsqu'un homme mourra sans laisser de fils, vous ferez passer son patrimoine à sa fille. S'il n'a pas de fille, vous donnerez son patrimoine à ses frères. S'il n'a pas de frères, vous donnerez son patrimoine aux frères de son père. Si son père n'a pas de frères, vous donnerez son patrimoine au plus proche parent de son clan: c'est lui qui en prendra possession. Ce sera pour les Israélites une prescription de droit, comme le Seigneur l'a ordonné à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Monte dans cette montagne des Abarim, et regarde le pays que je donne aux Israélites. Tu le regarderas; mais toi aussi, tu seras réuni aux tiens, comme Aaron, ton frère, l'a été, parce que vous avez été rebelles à mes ordres dans le désert de Tsîn, lorsque la communauté m'a cherché querelle: vous n'avez pas montré ma sainteté sous leurs yeux, à propos des eaux – des eaux de Meriba (« Querelle ») de Qadesh (« Le Saint »), dans le désert de Tsîn. Moïse dit au Seigneur : Que le Seigneur, le Dieu du souffle de tout être, nomme à la tête de la communauté un homme qui parte en campagne devant eux et qui en revienne devant eux, qui les mène en campagne et qui les en ramène, pour que la communauté du Seigneur ne soit pas comme un troupeau qui n'a pas de berger. Le Seigneur dit à Moïse: Prends Josué, fils de Noun, homme en qui il y a du souffle; tu poseras la main sur lui. Tu le placeras debout devant Eléazar, le prêtre, et devant toute la communauté, et tu lui donneras des ordres sous leurs yeux. Tu lui donneras de ta dignité, afin que toute la communauté des Israélites l'écoute. Il se tiendra devant Eléazar, le prêtre, qui demandera pour lui le jugement de l'ourim, devant le Seigneur ; c'est sur ses ordres qu'ils partiront en campagne et qu'ils en reviendront, lui et tous les Israélites avec lui, toute la communauté. Moïse fit ce que le Seigneur lui avait ordonné. Il prit Josué et le plaça debout devant Eléazar, le prêtre, et devant toute la communauté. Il posa les mains sur lui et lui donna des ordres, comme le Seigneur l'avait dit par l'intermédiaire de Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: Donne cet ordre aux Israélites: Vous aurez soin de m'offrir, au temps fixé, mon présent, mon pain, mes offrandes consumées par le feu, l'odeur qui m'est agréable. Tu leur diras: Voici l'offrande consumée par le feu que vous présenterez au Seigneur : chaque jour, deux agneaux d'un an sans défaut, en holocauste constant. Tu offriras le premier agneau le matin, tu offriras le second agneau à la tombée du soir; pour l'offrande végétale, un dixième d'épha de fleur de farine pétrie dans un quart de hîn d'huile vierge. C'est l'holocauste constant offert au mont Sinaï; c'est une odeur agréable, une offrande consumée par le feu pour le Seigneur. Sa libation sera d'un quart de hîn pour chaque agneau; c'est dans le sanctuaire que tu répandras la libation de boisson alcoolisée pour le Seigneur. Tu offriras le second agneau à la tombée du soir; tu feras comme pour l'offrande végétale du matin et sa libation; c'est une offrande consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. Le jour du sabbat: deux agneaux d'un an sans défaut et, pour l'offrande végétale, deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile, avec sa libation. C'est l'holocauste du sabbat, pour chaque sabbat, en plus de l'holocauste constant et de sa libation. Au commencement de vos mois, vous présenterez en holocauste au Seigneur deux taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut avec trois dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile en offrande végétale pour chaque taureau, deux dixièmes de fleur de farine pétrie à l'huile en offrande végétale pour chaque bélier, et un dixième de fleur de farine pétrie à l'huile en offrande végétale pour chaque agneau. C'est un holocauste, une odeur agréable, une offrande consumée par le feu pour le Seigneur. Leurs libations seront d'un demi-hîn pour un taureau, d'un tiers de hîn pour un bélier et d'un quart de hîn de vin pour un agneau. Tel est l'holocauste du mois, mois après mois, pour tous les mois de l'année; et un bouc pour le Seigneur, en sacrifice pour le péché, offert en plus de l'holocauste constant et de sa libation. Le quatorzième jour du premier mois, il y aura la Pâque pour le Seigneur. Le quinzième jour de ce mois il y aura la fête. On mangera des pains sans levain pendant sept jours. Le premier jour, il y aura convocation sacrée: vous ne ferez aucun travail servile. Vous présenterez, en offrande consumée par le feu, en holocauste pour le Seigneur, deux taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an; vous prendrez des bêtes sans défaut; leur offrande végétale sera de la fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier et un dixième pour chacun des sept agneaux; et un bouc en sacrifice pour le péché, pour faire l'expiation sur vous. Vous offrirez cela en plus de l'holocauste du matin, c'est-à-dire l'holocauste constant. Vous les offrirez chaque jour, pendant sept jours, comme une nourriture consumée par le feu, une odeur agréable pour le Seigneur. Ils seront offerts en plus de l'holocauste constant et de sa libation. Le septième jour, il y aura pour vous convocation sacrée: vous ne ferez aucun travail servile. Le jour des premiers fruits, où vous présenterez au Seigneur une offrande végétale nouvelle, à votre fête des Semaines, il y aura pour vous convocation sacrée: vous ne ferez aucun travail servile. Vous présenterez en holocauste, comme une odeur agréable pour le Seigneur, deux taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an; leur offrande végétale sera de la fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour chaque taureau, deux dixièmes pour chaque bélier et un dixième pour chacun des sept agneaux; et un bouc, pour faire l'expiation sur vous. Vous offrirez cela en plus de l'holocauste constant et de son offrande végétale. Vous prendrez des bêtes sans défaut, avec leurs libations. Le premier jour du septième mois, il y aura pour vous convocation sacrée: vous ne ferez aucun travail servile. Ce sera pour vous un jour d'acclamation. Vous offrirez en holocauste, comme une odeur agréable pour le Seigneur, un taureau, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut; leur offrande végétale sera de la fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour le bélier, un dixième pour chacun des sept agneaux; et un bouc en sacrifice pour le péché, pour faire l'expiation sur vous, outre l'holocauste de chaque mois et son offrande végétale, l'holocauste constant et son offrande végétale et leurs libations, selon leur règle. C'est une odeur agréable, une offrande consumée par le feu pour le Seigneur. Le dixième jour de ce septième mois, il y aura pour vous convocation sacrée: vous vous priverez, vous ne ferez aucun travail. Vous présenterez en holocauste au Seigneur, comme une odeur agréable, un taureau, un bélier et sept agneaux d'un an; vous prendrez des bêtes sans défaut; leur offrande végétale sera de la fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour le taureau, deux dixièmes pour chaque bélier et un dixième pour chacun des sept agneaux; et un bouc en sacrifice pour le péché, outre le sacrifice pour le péché offert pour l'expiation, l'holocauste constant, son offrande végétale et leurs libations. Le quinzième jour du septième mois, il y aura pour vous convocation sacrée: vous ne ferez aucun travail servile. Vous célébrerez une fête pour le Seigneur pendant sept jours. Vous présenterez en holocauste, en offrande consumée par le feu, comme une odeur agréable pour le Seigneur, treize taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut; leur offrande végétale sera de la fleur de farine pétrie à l'huile, trois dixièmes pour chacun des treize taureaux, deux dixièmes pour chacun des deux béliers, un dixième pour chacun des quatorze agneaux; et un bouc en sacrifice pour le péché, outre l'holocauste constant, son offrande végétale et sa libation. Le deuxième jour, douze taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, leur offrande végétale et leurs libations – pour les taureaux, les béliers et les agneaux, en nombre adéquat, selon la règle; et un bouc en sacrifice pour le péché, outre l'holocauste constant, son offrande végétale et leurs libations. Le troisième jour, onze taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, leur offrande végétale et leurs libations – pour les taureaux, les béliers et les agneaux, en nombre adéquat, selon la règle; et un bouc en sacrifice pour le péché, outre l'holocauste constant, son offrande végétale et sa libation. Le quatrième jour, dix taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, leur offrande végétale et leurs libations – pour les taureaux, les béliers et les agneaux, en nombre adéquat, selon la règle; et un bouc en sacrifice pour le péché, outre l'holocauste constant, son offrande végétale et sa libation. Le cinquième jour, neuf taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, leur offrande végétale et leurs libations – pour les taureaux, les béliers et les agneaux, en nombre adéquat, selon la règle; et un bouc en sacrifice pour le péché, outre l'holocauste constant, son offrande végétale et sa libation. Le sixième jour, huit taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, leur offrande végétale et leurs libations – pour les taureaux, les béliers et les agneaux, en nombre adéquat, selon la règle; et un bouc en sacrifice pour le péché, outre l'holocauste constant, son offrande végétale et ses libations. Le septième jour, sept taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an sans défaut, leur offrande végétale et leurs libations – pour les taureaux, les béliers et les agneaux, en nombre adéquat, selon la règle; et un bouc en sacrifice pour le péché, outre l'holocauste constant, son offrande végétale et sa libation. Le huitième jour, il y aura pour vous une assemblée solennelle: vous ne ferez aucun travail servile. Vous présenterez en holocauste, en offrande consumée par le feu, comme une odeur agréable pour le Seigneur, un taureau, un bélier et sept agneaux d'un an sans défaut, leur offrande végétale et leurs libations – pour le taureau, le bélier et les agneaux, en nombre adéquat, selon la règle; et un bouc en sacrifice pour le péché, outre l'holocauste constant, son offrande végétale et sa libation. C'est là ce que vous offrirez au Seigneur lors de vos rencontres festives, outre vos vœux et offrandes volontaires, pour vos holocaustes, vos offrandes végétales, vos libations et vos sacrifices de paix. Moïse dit aux Israélites tout ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Moïse dit aux chefs des tribus des Israélites: Voici ce que le Seigneur a ordonné. Lorsqu'un homme fera un vœu au Seigneur, ou un serment pour se lier par un engagement, il ne profanera pas sa parole; il fera exactement ce qui est sorti de sa bouche. Lorsqu'une femme, dans sa jeunesse, habite chez son père, qu'elle fait un vœu au Seigneur et se lie par un engagement, et que son père, étant informé de son vœu et de l'engagement par lequel elle s'est liée, ne lui dit rien, tous ses vœux seront valides, tout engagement par lequel elle se sera liée sera valide; mais si son père la désapprouve le jour où il en est informé, aucun de ses vœux et des engagements par lesquels elle s'est liée ne sera valide; le Seigneur lui pardonnera, parce qu'elle a été désapprouvée par son père. Si elle se marie après avoir fait des vœux ou s'être liée par un engagement inconsidéré, et que son mari en soit informé, si celui-ci ne lui dit rien le jour où il en est informé, ses vœux seront valides, les engagements par lesquels elle se sera liée seront valides; mais si son mari la désapprouve le jour où il en est informé, il annule le vœu qu'elle a fait et l'engagement inconsidéré par lequel elle s'est liée; le Seigneur lui pardonnera. Le vœu d'une femme veuve ou répudiée, tout engagement par lequel elle se sera liée, sera valide pour elle. Lorsqu'une femme mariée fait un vœu ou se lie par un serment et que son mari, étant informé, ne lui dit rien et ne la désapprouve pas, tous ses vœux seront valides, tout engagement par lequel elle se sera liée sera valide; mais si son mari les annule le jour où il en est informé, rien de ce qui est sorti de ses lèvres en matière de vœu et d'engagement personnel ne sera valide; son mari les a annulés; le Seigneur lui pardonnera. Tout vœu, tout serment par lequel on s'engage à des privations, son mari peut le valider ou l'annuler. Si son mari ne lui dit rien jusqu'au lendemain, il valide ainsi tous les vœux ou tous les engagements qu'elle a pris; il les valide, par le fait qu'il ne lui a rien dit le jour où il en a été informé. S'il les annule après le jour où il en a été informé, il sera chargé de la faute de sa femme. Telles sont les prescriptions que le Seigneur donna à Moïse, concernant les rapports entre un mari et sa femme ou entre un père et sa fille, lorsque, dans sa jeunesse, celle-ci habite chez son père. Le Seigneur dit à Moïse: Venge les Israélites des Madianites; ensuite tu seras réuni aux tiens. Moïse dit au peuple: Que des hommes parmi vous prennent les armes et forment une armée contre Madiân, afin d'exécuter la vengeance du Seigneur contre Madiân. Vous enverrez à l'armée mille hommes de chaque tribu, de toutes les tribus d'Israël. On recruta d'entre les phratries d'Israël mille hommes de chaque tribu, soit douze mille hommes armés. Moïse envoya à l'armée ces mille hommes de chaque tribu, et avec eux Phinéas, le fils d'Eléazar, le prêtre, qui portait les ustensiles sacrés et les trompettes de l'acclamation. Ils prirent les armes contre Madiân, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse: ils tuèrent tous les mâles. Ils tuèrent en outre, lors de ce massacre, les rois de Madiân: Evi, Réqem, Tsour, Hour et Réba, cinq rois de Madiân; ils tuèrent aussi par l'épée Balaam, fils de Béor. Les Israélites emmenèrent captives les femmes des Madianites avec toutes leurs familles, et ils pillèrent toutes leurs bêtes, tous leurs troupeaux et toutes leurs richesses. Ils mirent le feu à toutes les villes qu'ils habitaient et à tous leurs campements. Ils prirent tout le butin, toutes les prises de guerre, les humains et les bêtes; ils amenèrent les captifs, les prises de guerre et le butin à Moïse, à Eléazar, le prêtre, et à la communauté des Israélites, qui campaient dans les plaines arides de Moab, près du Jourdain, en face de Jéricho. Moïse, Eléazar, le prêtre, et tous les princes de la communauté sortirent à leur rencontre, hors du camp. Moïse s'irrita contre les commandants de la troupe, les chefs de mille et les chefs de cent, qui revenaient de l'expédition. Moïse leur dit: Vous avez laissé la vie à toutes les femmes? Ce sont elles qui, par la parole de Balaam, ont entraîné les Israélites au sacrilège envers le Seigneur, dans l'affaire de Péor; c'est alors que le fléau frappa la communauté du Seigneur. Maintenant, tuez tout mâle et tuez toute femme qui a couché avec un homme en ayant des relations avec lui; mais toutes les filles qui n'ont jamais couché avec un mâle, gardez-les en vie pour vous. Et vous, campez pendant sept jours hors du camp; tous ceux d'entre vous qui ont tué quelqu'un et tous ceux qui ont touché un cadavre ôteront leur péché le troisième et le septième jour – vous et vos captifs. Vous ôterez aussi le péché de tout vêtement, de tout objet de peau, de tout ouvrage de poil de chèvre et de tout ustensile de bois. Eléazar, le prêtre, dit aux soldats qui étaient allés au combat: Voici ce que prescrit la loi que le Seigneur a donnée à Moïse. L'or, l'argent, le bronze, le fer, l'étain et le plomb, tout objet qui peut aller au feu, vous le ferez passer par le feu, et il sera pur. Mais c'est par l'eau lustrale que sera ôté le péché de tout ce qui ne peut pas aller au feu; vous le ferez passer dans l'eau. Vous laverez vos vêtements le septième jour, et vous serez purs; ensuite vous pourrez rentrer dans le camp. Le Seigneur dit à Moïse: Avec Eléazar, le prêtre, et les chefs de famille de la communauté, fais le dénombrement des prises de guerre, de tout ce qu'on a capturé, les humains et les bêtes. Partage les prises de guerre entre les combattants qui ont pris les armes d'une part, et toute la communauté d'autre part. Tu prélèveras sur la portion des soldats qui ont combattu, de ceux qui ont pris les armes, un tribut pour le Seigneur : un sur cinq cents parmi les humains, le gros bétail, les ânes et le petit bétail. Vous le prendrez sur la moitié qui leur revient, et tu le donneras à Eléazar, le prêtre, comme prélèvement du Seigneur. Sur la moitié qui revient aux Israélites tu prendras un sur cinquante parmi les humains, le gros bétail, les ânes, le petit bétail et toutes les bêtes; tu le donneras aux lévites, qui assurent le service de la demeure du Seigneur. Moïse et Eléazar, le prêtre, firent ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Les prises de guerre, le reste de ce qu'avaient pillé les gens de l'armée, étaient de 675 000 têtes de petit bétail, 72 000 têtes de gros bétail, 61 000 ânes et 32 000 femmes qui n'avaient jamais couché avec un homme. La moitié qui constituait la part de ceux qui avaient pris les armes fut de 337 500 têtes de petit bétail, soit 675 de tribut pour le Seigneur ; 36 000 têtes de gros bétail, dont 72 de tribut pour le Seigneur ; 30 500 ânes, dont 61 de tribut pour le Seigneur ; et 16 000 personnes, dont 32 de tribut pour le Seigneur. Moïse donna le tribut, le prélèvement du Seigneur, à Eléazar, le prêtre, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. La moitié qui revenait aux Israélites et que Moïse mit à part de celle qui revenait aux hommes de l'armée, celle qui constituait la part de la communauté, fut de 337 500 têtes de petit bétail, 36 000 têtes de gros bétail, 30 500 ânes et 16 000 personnes. Sur cette moitié qui revenait aux Israélites, Moïse prit un sur cinquante, et il le donna aux lévites, qui assurent le service de la demeure du Seigneur, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Les commandants des phratries de l'armée, les chefs de mille et les chefs de cent, se présentèrent devant Moïse. Ils dirent à Moïse: Nous avons fait le dénombrement des soldats qui étaient sous nos ordres: il ne nous manque pas un seul homme. Nous offrons chacun, comme présent pour le Seigneur, les objets d'or que nous avons trouvés: chaînettes, bracelets, bagues à cachet, boucles d'oreille et médaillons, afin de faire sur nous-mêmes l'expiation devant le Seigneur. Moïse et Eléazar, le prêtre, reçurent d'eux l'or de tous ces objets travaillés. Tout l'or que les chefs de mille et les chefs de cent avaient prélevé pour le Seigneur pesait 16 750 sicles. Les hommes de l'armée avaient pillé chacun pour son compte. Moïse et Eléazar, le prêtre, prirent l'or des chefs de mille et des chefs de cent et l'apportèrent à la tente de la Rencontre, en évocation pour les Israélites devant le Seigneur. Les fils de Ruben et les fils de Gad avaient de grands troupeaux, des troupeaux considérables. Ils virent que le pays de Yazer et le Galaad étaient propices à l'élevage. Alors les fils de Gad et les fils de Ruben vinrent dire à Moïse, à Eléazar, le prêtre, et aux princes de la communauté: Ataroth, Dibôn, Yazer, Nimra, Heshbôn, Eléalé, Sebam, Nebo et Béôn, tout ce pays que le Seigneur a mis à mal devant la communauté d'Israël, est un pays propice à l'élevage; or nous avons des troupeaux. Ils dirent: Si nous avons trouvé grâce à tes yeux, donne-nous ce pays comme propriété; ne nous fais pas passer le Jourdain. Moïse dit aux fils de Gad et aux fils de Ruben: Vos frères iraient à la guerre, et vous, vous resteriez ici! Pourquoi voulez-vous décourager les Israélites de passer dans le pays que le Seigneur leur donne? C'est là ce qu'ont fait vos pères quand je les ai envoyés de Qadesh-Barnéa pour examiner le pays. Ils sont montés jusqu'à l'oued Eshkol et, après avoir examiné le pays, ils ont découragé les Israélites pour qu'ils n'entrent pas dans le pays que le Seigneur leur donnait. Le Seigneur s'est mis en colère en ce jour-là; il a juré: « Les hommes qui sont montés d'Egypte, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, ne verront jamais la terre que j'ai promise par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, car ils n'ont pas rempli leurs obligations envers moi – excepté Caleb, fils de Yephounné, le Qenizzite, et Josué, fils de Noun, qui ont rempli leurs obligations envers le Seigneur. » Le Seigneur s'est mis en colère contre Israël; il les a fait errer dans le désert pendant quarante ans, jusqu'à la disparition de toute la génération qui avait fait ce qui déplaisait au Seigneur. Et vous, vous vous levez à la place de vos pères, comme des rejetons de pécheurs, pour rendre la colère du Seigneur encore plus ardente contre Israël! En effet, si vous cessez de le suivre, il prolongera encore le séjour d'Israël au désert, et vous aurez causé la perte de tout ce peuple! Ils s'approchèrent de lui et dirent: Nous bâtirons ici des enclos pour notre petit bétail et des villes pour nos familles; puis nous prendrons aussitôt les armes à la tête des Israélites, jusqu'à ce que nous les ayons amenés dans leur lieu; nos familles habiteront dans les villes fortes, à cause des habitants du pays. Nous ne rentrerons pas chez nous tant que les Israélites n'auront pas reçu chacun son patrimoine; nous n'aurons pas de part à leur patrimoine au-delà du Jourdain, puisque nous aurons notre patrimoine en Transjordanie, à l'est. Moïse leur dit: Si vous faites cela, si vous prenez les armes devant le Seigneur pour le combat, si vous prenez tous les armes pour passer le Jourdain devant le Seigneur, jusqu'à ce qu'il ait dépossédé ses ennemis devant lui, si vous revenez seulement après que le pays aura été soumis devant le Seigneur, vous serez alors quittes envers le Seigneur et envers Israël, et ce pays-ci sera votre propriété devant le Seigneur. Mais si vous n'agissez pas ainsi, vous aurez péché contre le Seigneur ; sachez alors que votre péché vous retrouvera. Bâtissez donc des villes pour vos familles et des enclos pour votre petit bétail, et faites ce qui est sorti de votre bouche. Les fils de Gad et les fils de Ruben dirent à Moïse: Nous sommes tes serviteurs, mon seigneur; nous ferons ce que tu ordonnes. Nos femmes et toutes nos familles, nos troupeaux et toutes nos bêtes resteront dans les villes du Galaad; nous tous, nous prendrons les armes devant le Seigneur, pour le combat, comme tu l'as dit. Moïse donna des ordres à leur sujet à Eléazar, le prêtre, à Josué, fils de Noun, et aux chefs de famille des tribus des Israélites. Moïse leur dit: Si les fils de Gad et les fils de Ruben passent le Jourdain avec vous, s'ils prennent tous les armes pour le combat devant le Seigneur, et que le pays soit soumis devant vous, vous leur donnerez le Galaad comme propriété. Mais s'ils ne prennent pas les armes pour passer avec vous, ils auront leur propriété au milieu de vous en Canaan. Les fils de Gad et les fils de Ruben répondirent: Ce que le Seigneur nous a dit, nous le ferons. Nous prendrons les armes devant le Seigneur pour passer en Canaan; mais nous aurons notre propriété, notre patrimoine, en Transjordanie. Moïse donna aux fils de Gad, aux fils de Ruben et à la demi-tribu de Manassé, fils de Joseph, le royaume de Sihôn, roi des Amorites, et le royaume d'Og, roi du Bashân, le pays avec ses villes, avec les territoires des villes du pays, tout autour. Les fils de Gad bâtirent Dibôn, Ataroth, Aroër, Atroth-Shophân, Yazer, Yogboha, Beth-Nimra et Beth-Harân, des villes fortes, avec des enclos pour le petit bétail. Les fils de Ruben bâtirent Heshbôn, Eléalé et Qiriataïm, Nebo et Baal-Méôn, dont les noms furent changés, et Sibma; ils donnèrent des noms aux villes qu'ils bâtirent. Les fils de Makir, fils de Manassé, allèrent au Galaad et s'en emparèrent; ils dépossédèrent les Amorites qui s'y trouvaient. Moïse donna le Galaad à Makir, fils de Manassé, et il s'y installa. Yaïr, fils de Manassé, alla prendre leurs douars et les appela Douars de Yaïr. Nobah alla prendre Qenath avec les localités qui en dépendaient et l'appela Nobah, de son propre nom. Voici les étapes des Israélites qui étaient sortis d'Egypte, armée par armée, sous la conduite de Moïse et d'Aaron. Moïse écrivit leurs déplacements d'étape en étape, sur l'ordre du Seigneur. Voici leurs étapes, selon leurs déplacements. Ils partirent de Ramsès le premier mois, le quinzième jour du premier mois. Le lendemain de la Pâque, les Israélites sortirent librement sous les yeux de tous les Egyptiens, tandis que les Egyptiens ensevelissaient ceux que le Seigneur avait abattus parmi eux, tous les premiers-nés; le Seigneur exécutait ses jugements contre leurs dieux. Les Israélites partirent de Ramsès et campèrent à Soukkoth. Ils partirent de Soukkoth et campèrent à Etam, qui est à l'extrémité du désert. Ils partirent d'Etam, revinrent vers Pi-Hiroth, en face de Baal-Tsephôn, et campèrent devant Migdol. Ils partirent de devant Hiroth et passèrent au milieu de la mer dans la direction du désert; ils firent trois journées de marche dans le désert d'Etam et campèrent à Mara. Ils partirent de Mara et arrivèrent à Elim; il y avait à Elim douze sources et soixante-dix palmiers: c'est là qu'ils campèrent. Ils partirent d'Elim et campèrent près de la mer des Joncs. Ils partirent de la mer des Joncs et campèrent dans le désert de Sîn. Ils partirent du désert de Sîn et campèrent à Dophqa. Ils partirent de Dophqa et campèrent à Aloush. Ils partirent d'Aloush et campèrent à Rephidim, où le peuple ne trouva pas d'eau à boire. Ils partirent de Rephidim et campèrent dans le désert du Sinaï. Ils partirent du désert du Sinaï et campèrent à Qibroth-Taava. Ils partirent de Qibroth-Taava et campèrent à Hatséroth. Ils partirent de Hatséroth et campèrent à Ritma. Ils partirent de Ritma et campèrent à Rimmôn-Pérets. Ils partirent de Rimmôn-Pérets et campèrent à Libna. Ils partirent de Libna et campèrent à Rissa. Ils partirent de Rissa et campèrent à Qehélata. Ils partirent de Qehélata et campèrent au mont Shépher. Ils partirent du mont Shépher et campèrent à Harada. Ils partirent de Harada et campèrent à Maqhéloth. Ils partirent de Maqhéloth et campèrent à Tahath. Ils partirent de Tahath et campèrent à Tarah. Ils partirent de Tarah et campèrent à Mitqa. Ils partirent de Mitqa et campèrent à Hashmona. Ils partirent de Hashmona et campèrent à Moséroth. Ils partirent de Moséroth et campèrent à Bené-Yaaqân. Ils partirent de Bené-Yaaqân et campèrent à Hor-Guidgad. Ils partirent de Hor-Guidgad et campèrent à Yotbata. Ils partirent de Yotbata et campèrent à Abrona. Ils partirent d'Abrona et campèrent à Etsiôn-Guéber. Ils partirent d'Etsiôn-Guéber et campèrent dans le désert de Tsîn, c'est-à-dire à Qadesh. Ils partirent de Qadesh et campèrent à Hor-la-Montagne, à l'extrémité d'Edom. Aaron, le prêtre, monta à Hor-la-Montagne, sur l'ordre du Seigneur ; il y mourut, la quarantième année après que les Israélites furent sortis d'Egypte, le premier jour du cinquième mois. Aaron avait cent vingt-trois ans lorsqu'il mourut à Hor-la-Montagne. Le roi cananéen d'Arad, qui habitait le Néguev, en Canaan, apprit l'arrivée des Israélites. Ils partirent de Hor-la-Montagne et campèrent à Tsalmona. Ils partirent de Tsalmona et campèrent à Pounôn. Ils partirent de Pounôn et campèrent à Oboth. Ils partirent d'Oboth et campèrent à Iyé-Abarim, à la frontière de Moab. Ils partirent d'Iyim et campèrent à Dibôn-Gad. Ils partirent de Dibôn-Gad et campèrent à Almôn-Diblataïm. Ils partirent d'Almôn-Diblataïm et campèrent dans les montagnes des Abarim, devant Nebo. Ils partirent des montagnes des Abarim et campèrent dans les plaines arides de Moab, près du Jourdain, en face de Jéricho. Ils campèrent près du Jourdain, depuis Beth-Yeshimoth jusqu'à Abel-Shittim, dans les plaines arides de Moab. Dans les plaines arides de Moab, près du Jourdain, en face de Jéricho, le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Lorsque vous aurez passé le Jourdain pour entrer en Canaan, vous déposséderez devant vous tous les habitants du pays, vous ferez disparaître toutes leurs pierres ornées, vous ferez disparaître toutes leurs images de métal fondu et vous détruirez tous leurs hauts lieux. Vous prendrez possession du pays et vous l'habiterez: je vous ai donné le pays pour qu'il soit votre propriété. C'est par le sort que vous partagerez le pays qui est votre patrimoine, clan par clan. A ceux qui sont en plus grand nombre vous attribuerez un patrimoine plus grand, et à ceux qui sont en plus petit nombre vous attribuerez un patrimoine plus petit. Chacun aura ce qui lui sera échu par le sort; vous le recevrez comme patrimoine selon vos tribus. Mais si vous ne dépossédez pas devant vous les habitants du pays, ceux d'entre eux que vous laisserez seront comme des échardes dans vos yeux et des aiguillons dans vos flancs, ils seront vos adversaires dans le pays que vous allez habiter. Je vous traiterai comme j'avais résolu de les traiter. Le Seigneur dit à Moïse: Donne cet ordre aux Israélites; tu leur diras: Quand vous serez entrés en Canaan, voici le pays qui doit vous échoir comme patrimoine, Canaan, avec ses frontières. Le côté du sud commencera au désert de Tsîn, près d'Edom. Votre frontière sud partira de l'extrémité de la mer du Sel, vers l'est. Votre frontière tournera au sud de la montée d'Aqrabbim, passera par Tsîn, pour aboutir au sud de Qadesh-Barnéa; elle continuera par Hatsar-Addar et passera par Atsmôn; depuis Atsmôn, la frontière tournera jusqu'à l'oued d'Egypte, pour aboutir à la mer. Votre frontière ouest sera la grande mer (son rivage); ce sera votre frontière à l'ouest. Voici quelle sera votre frontière nord: à partir de la grande mer; vous la tracerez jusqu'à Hor-la-Montagne; depuis Hor-la-Montagne, vous la tracerez vers l'entrée de Hamath, pour que la frontière aboutisse à Tsedad; la frontière continuera par Ziphrôn, pour aboutir à Hatsar-Eïnân: ce sera votre frontière nord. Vous tracerez votre frontière est de Hatsar-Eïnân à Shepham, la frontière descendra de Shepham vers Ribla, à l'est d'Aïn; la frontière descendra et touchera la rive de la mer de Kinnéreth, à l'est; la frontière descendra encore vers le Jourdain, pour aboutir à la mer du Sel. Tel sera votre pays, avec ses frontières tout autour. Moïse donna cet ordre aux Israélites: C'est là le pays que vous partagerez par le sort, celui que le Seigneur a ordonné de donner aux neuf tribus et demie. Car la tribu des Rubénites, famille par famille, et la tribu des Gadites, famille par famille, ont reçu leur patrimoine; la demi-tribu de Manassé aussi a reçu son patrimoine. Ces deux tribus et la demi-tribu ont reçu leur patrimoine en Transjordanie, en face de Jéricho, du côté de l'est. Le Seigneur dit à Moïse: Voici les noms des hommes qui partageront le pays entre vous: Eléazar, le prêtre, et Josué, fils de Noun. Vous prendrez encore un prince de chaque tribu, pour partager le pays. Voici les noms de ces hommes. Pour la tribu de Juda: Caleb, fils de Yephounné; pour la tribu des fils de Siméon: Samuel, fils d'Ammihoud; pour la tribu de Benjamin: Elidad, fils de Kislôn; pour la tribu des fils de Dan: le prince Bouqqi, fils de Yogli; pour les fils de Joseph, pour la tribu des fils de Manassé: le prince Hanniel, fils d'Ephod; et pour la tribu des fils d'Ephraïm: le prince Qemouel, fils de Shiphtân; pour la tribu des fils de Zabulon: le prince Elitsaphân, fils de Parnak; pour la tribu des fils d'Issacar: le prince Paltiel, fils d'Azzân; pour la tribu des fils d'Aser: le prince Ahihoud, fils de Shelomi; pour la tribu des fils de Nephtali: le prince Pedahel, fils d'Ammihoud. Tels sont ceux à qui le Seigneur ordonna de partager Canaan entre les Israélites. Dans les plaines arides de Moab, près du Jourdain, en face de Jéricho, le Seigneur dit à Moïse: Ordonne aux Israélites d'accorder aux lévites, sur la propriété qui est leur patrimoine, des villes où ils puissent habiter. Vous donnerez aussi aux lévites les abords de ces villes. Ils auront les villes pour y habiter; les abords seront pour leurs bêtes, pour leurs biens et pour tous leurs animaux. Les abords des villes que vous donnerez aux lévites auront, à partir du mur de la ville et au dehors, mille coudées tout autour. Vous mesurerez, en dehors de la ville, deux mille coudées pour le côté est, deux mille coudées pour le côté sud, deux mille coudées pour le côté ouest et deux mille coudées pour le côté nord. La ville sera au milieu. Tels seront les abords de leurs villes. Parmi les villes que vous donnerez aux lévites, vous donnerez six villes de refuge où pourra s'enfuir le meurtrier, et quarante-deux autres villes. Total des villes que vous donnerez aux lévites: quarante-huit villes, avec leurs abords. Les villes que vous donnerez sur les propriétés des Israélites seront livrées en plus grand nombre par ceux qui en ont le plus, et en plus petit nombre par ceux qui en ont moins; chacun donnera de ses villes aux lévites à proportion du patrimoine qu'il aura reçu. Le Seigneur dit à Moïse: Parle aux Israélites; tu leur diras: Lorsque vous passerez le Jourdain pour entrer en Canaan, vous choisirez des villes qui seront pour vous des villes de refuge, pour que le meurtrier qui a tué quelqu'un par erreur puisse s'y enfuir. Ces villes seront pour vous refuge pour échapper au rédempteur; ainsi le meurtrier ne mourra pas avant d'avoir comparu devant la communauté pour être jugé. Des villes que vous donnerez, six seront pour vous des villes de refuge. Vous donnerez trois villes en Transjordanie, et vous donnerez trois villes en Canaan: ce seront des villes de refuge. Ces six villes serviront de refuge aux Israélites, aux immigrés et aux résidents temporaires qui sont au milieu de vous: là pourra s'enfuir tout homme qui aura tué quelqu'un par erreur. Si un homme frappe son prochain avec un instrument de fer et que la mort s'ensuive, c'est un meurtrier: le meurtrier sera mis à mort. S'il le frappe avec une pierre qui puisse causer la mort, et que la mort s'ensuive, c'est un meurtrier: le meurtrier sera mis à mort. S'il le frappe avec un instrument de bois qui puisse causer la mort, et que la mort s'ensuive, c'est un meurtrier: le meurtrier sera mis à mort. Le rédempteur du sang mettra à mort le meurtrier; quand il le rattrapera, il le mettra à mort. Si un homme pousse son prochain parce qu'il le déteste, s'il jette quelque chose sur lui avec préméditation, et que la mort s'ensuive, ou s'il le frappe de sa main par hostilité, et que la mort s'ensuive, celui qui a frappé sera mis à mort; c'est un meurtrier: le rédempteur du sang mettra à mort le meurtrier quand il le rattrapera. Mais si un homme pousse son prochain fortuitement et non par hostilité, s'il jette un objet quelconque sur lui sans préméditation, s'il fait tomber sur lui par mégarde une pierre qui peut causer la mort, et que la mort s'ensuive, alors qu'il n'était pas son ennemi et qu'il ne cherchait pas à lui faire du mal, la communauté jugera, d'après ces règles, entre celui qui a frappé et le rédempteur du sang. La communauté délivrera donc le meurtrier de la main du rédempteur du sang. La communauté le fera retourner dans la ville de refuge où il s'était enfui. Il y restera jusqu'à la mort du grand prêtre qui a reçu l'onction d'huile sacrée. Si le meurtrier sort des limites de la ville de refuge où il s'est enfui et que le rédempteur du sang le trouve hors des limites de la ville de refuge, si le rédempteur du sang tue le meurtrier, il ne sera pas coupable de meurtre. Car le meurtrier doit rester dans sa ville de refuge jusqu'à la mort du grand prêtre; après la mort du grand prêtre, le meurtrier pourra revenir dans sa propriété. Ce sont là des prescriptions de droit pour vous, pour toutes vos générations, dans tous vos lieux d'habitation. Si un homme frappe quelqu'un, on tuera le meurtrier, sur la déposition de plusieurs témoins. Un seul témoin ne suffira pas pour faire condamner une personne à mort. Vous n'accepterez pas de rançon pour la vie d'un meurtrier qui mérite la mort; il sera mis à mort. Vous n'accepterez pas de rançon qui lui permette de s'enfuir dans sa ville de refuge et de revenir habiter dans le pays après la mort du prêtre. Vous ne profanerez pas le pays où vous êtes; c'est le sang qui profane le pays; et il ne sera fait pour le pays aucune expiation du sang qui y est répandu, sinon par le sang de celui qui l'a répandu. Tu ne rendras pas impur le pays où vous habitez et au milieu duquel je demeure: je suis le Seigneur (YHWH), et je demeure au milieu des Israélites. Les chefs de famille du clan des fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, d'entre les clans des fils de Joseph, se présentèrent et parlèrent devant Moïse et devant les princes, les chefs des familles des Israélites. Ils dirent: Mon seigneur, le Seigneur t'a ordonné de donner par le sort le pays comme patrimoine aux Israélites. Tu as aussi reçu du Seigneur l'ordre de donner le patrimoine de Tselophhad, notre frère, à ses filles. Si elles se marient à un homme d'une autre tribu des Israélites, leur patrimoine sera retranché du patrimoine de nos pères et ajouté à celui de la tribu à laquelle elles appartiendront; ainsi le patrimoine qui nous est échu par le sort sera diminué. Et quand viendra le jubilé pour les Israélites, leur patrimoine sera ajouté à celui de la tribu à laquelle elles appartiendront et sera retranché de celui de notre tribu. Moïse donna un commandement aux Israélites, sur l'ordre du Seigneur. Il dit: La tribu des fils de Joseph a raison. Voici ce que le Seigneur ordonne aux filles de Tselophhad: elles se marieront à qui leur plaira, pourvu qu'elles se marient dans un clan de la tribu de leur père. Parmi les Israélites, aucun patrimoine ne passera d'une tribu à une autre tribu; chacun des Israélites s'attachera au patrimoine de sa tribu. Toute fille qui hérite d'un patrimoine parmi les tribus des Israélites se mariera à quelqu'un d'un clan de sa propre tribu, afin que chacun des Israélites puisse hériter du patrimoine de ses pères. Aucun patrimoine ne passera d'une tribu à une autre tribu: chaque tribu des Israélites s'attachera à son patrimoine. Les filles de Tselophhad firent ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Mahla, Tirtsa, Hogla, Milka et Noa, filles de Tselophhad, se marièrent aux fils de leurs oncles; elles se marièrent dans les clans des fils de Manassé, fils de Joseph, et leur patrimoine resta dans la tribu du clan de leur père. Tels sont les commandements et les règles que le Seigneur donna aux Israélites, par l'intermédiaire de Moïse, dans les plaines arides de Moab, près du Jourdain, en face de Jéricho. Telles sont les paroles que Moïse adressa à tout Israël en Transjordanie, dans le désert, dans la plaine aride, en face de Souph, entre Parân, Tophel, Laban, Hatséroth et Di-Zahab. Il y a onze journées depuis l'Horeb, par le chemin de la région montagneuse de Séir, jusqu'à Qadesh-Barnéa. Dans la quarantième année, le premier jour du onzième mois, Moïse parla aux Israélites exactement comme le Seigneur le lui avait ordonné. C'était après qu'il eut battu Sihôn, roi des Amorites, qui habitait à Heshbôn, et Og, roi du Bashân, qui habitait à Ashtaroth et à Edréi. En Transjordanie, au pays de Moab, Moïse décida d'expliquer cette loi; il dit: A l'Horeb le Seigneur, notre Dieu, nous a dit: Vous êtes restés assez longtemps près de cette montagne. Repartez; entrez dans la montagne des Amorites et chez tous leurs voisins, dans la plaine aride, dans la montagne, dans le Bas-Pays, dans le Néguev, sur la côte de la mer, au pays des Cananéens et au Liban, jusqu'au grand fleuve, l'Euphrate. Regarde, j'ai mis le pays devant vous; entrez-y et prenez possession du pays que le Seigneur a juré à vos pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner, à eux et à leur descendance après eux! En ce temps-là, je vous ai dit: Je ne peux pas vous porter tout seul. Le Seigneur, votre Dieu, vous a multipliés, et vous êtes aujourd'hui aussi nombreux que les étoiles du ciel. Que le Seigneur, le Dieu de vos pères, vous augmente mille fois autant et qu'il vous bénisse, comme il vous l'a dit! Comment pourrais-je porter seul la charge et le fardeau de vos litiges? Désignez parmi vous des hommes sages, intelligents et connus dans vos tribus, et je les mettrai à votre tête. Vous m'avez répondu en disant: Ce que tu proposes de faire est bon. J'ai pris alors ceux qui étaient à la tête de vos tribus, des hommes sages et connus; je les ai mis à votre tête comme chefs de mille, chefs de cent, chefs de cinquante, chefs de dix et secrétaires dans vos tribus. En ce temps-là, j'ai donné cet ordre à vos juges: Ecoutez vos frères et jugez selon la justice entre un homme et son frère ou un immigré. Vous ne vous montrerez pas partiaux dans le jugement; vous écouterez le petit comme le grand; vous ne craindrez aucun homme, car c'est à Dieu qu'appartient le jugement; lorsqu'une affaire sera trop difficile pour vous, vous la présenterez devant moi, pour que je l'entende. C'est ainsi que je vous ai ordonné, en ce temps-là, tout ce que vous deviez faire. Nous sommes partis de l'Horeb et nous avons parcouru tout ce grand et redoutable désert que vous avez vu; nous avons pris le chemin de la montagne des Amorites, comme le Seigneur, notre Dieu, nous l'avait ordonné, et nous sommes arrivés à Qadesh-Barnéa. Je vous ai dit: Vous êtes arrivés à la montagne des Amorites, que le Seigneur, notre Dieu, nous donne. Regarde: le Seigneur, ton Dieu, a mis le pays devant toi; monte, prends-en possession, comme le Seigneur, le Dieu de tes pères, te l'a dit; n'aie pas peur, ne sois pas terrifié. Vous vous êtes tous présentés devant moi pour me dire: Envoyons des hommes en avant de nous: ils exploreront le pays et ils nous feront un rapport sur le chemin par lequel nous y monterons et sur les villes où nous arriverons. Cette parole m'a plu; j'ai pris douze hommes parmi vous, un homme par tribu. Ils sont repartis, sont montés dans la montagne et sont arrivés jusqu'à l'oued Eshkol, qu'ils ont inspecté. Ils ont pris du fruit du pays et nous l'ont apporté; ils nous ont fait le rapport suivant: C'est un bon pays que le Seigneur, notre Dieu, nous donne. Mais vous n'avez pas voulu y monter; vous avez été rebelles aux ordres du Seigneur, votre Dieu. Vous avez médit dans vos tentes, vous avez dit: C'est parce que le Seigneur nous déteste qu'il nous a fait sortir d'Egypte, afin de nous livrer aux Amorites et de nous détruire! Où monterions-nous? Nos frères ont fait fondre notre cœur, en disant: « C'est un peuple grand, et de plus haute taille que nous; ce sont des villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel; nous y avons même vu des Anaqites. » Je vous ai dit: Ne vous épouvantez pas, n'ayez pas peur d'eux. Le Seigneur, votre Dieu, qui marche devant vous, combattra lui-même pour vous, tout comme il l'a fait pour vous sous vos yeux en Egypte, puis au désert, où tu as vu que le Seigneur, ton Dieu, t'a porté comme un homme porte son fils, sur tout le chemin où vous avez marché jusqu'à votre arrivée en ce lieu. Dans cette circonstance, vous n'avez pas mis votre foi dans le Seigneur, votre Dieu, qui marchait devant vous sur le chemin pour vous chercher un lieu de campement – la nuit dans un feu pour vous montrer le chemin où vous deviez marcher, et le jour dans une nuée. Le Seigneur vous a entendus. Dans sa colère, il a juré: Aucun homme de cette génération mauvaise ne verra le bon pays que j'ai juré de donner à vos pères, excepté Caleb, fils de Yephounné; il le verra, lui, et je lui donnerai, à lui et à ses fils, le pays où il a marché, parce qu'il a rempli ses obligations envers le Seigneur. Même contre moi le Seigneur s'est mis en colère à cause de vous; il a dit: Toi non plus, tu n'y entreras pas. Josué, fils de Noun, qui se tient à ton service, y entrera; rends-le fort, car c'est lui qui donnera ce pays comme patrimoine à Israël. – Et vos familles, dont vous avez dit: « Elles seront livrées au pillage! », et vos fils, qui aujourd'hui ne connaissent pas ce qui est bon ou mauvais, ce sont eux qui y entreront; c'est à eux que je le donnerai, ce sont eux qui en prendront possession. Quant à vous, repartez pour le désert, dans la direction de la mer des Joncs. Vous m'avez alors répondu: Nous avons péché contre le Seigneur ; nous monterons et nous combattrons, exactement comme le Seigneur, notre Dieu, nous l'a ordonné. Vous avez pris vos armes à la ceinture et vous avez cru qu'il vous serait facile de monter dans la montagne. Le Seigneur m'a dit alors: Dis-leur: « Ne montez pas et ne combattez pas, car je ne suis pas parmi vous; ainsi vous ne serez pas battus par vos ennemis. » Je vous ai parlé, mais vous n'avez pas écouté; vous avez été rebelles aux ordres du Seigneur et vous avez eu l'arrogance de monter dans la montagne. Alors les Amorites, qui habitent dans cette montagne, sont sortis à votre rencontre et vous ont poursuivis comme le font les abeilles; en Séir, jusqu'à Horma, ils vous ont taillés en pièces. A votre retour, vous avez pleuré devant le Seigneur ; mais le Seigneur ne vous a pas entendus, il n'a pas prêté l'oreille à vos plaintes. C'est ainsi que vous êtes restés à Qadesh aussi longtemps que vous y êtes restés. Nous sommes repartis vers le désert, dans la direction de la mer des Joncs, comme le Seigneur me l'avait dit; nous avons contourné longtemps la région montagneuse de Séir. Le Seigneur m'a dit: Vous avez assez contourné cette montagne. Repartez vers le nord. Donne cet ordre au peuple: Vous allez passer près de la frontière de vos frères, les fils d'Esaü, qui habitent en Séir. Ils auront peur de vous; mais soyez bien sur vos gardes. Ne les provoquez pas, car je ne vous donnerai pas même dans leur pays de quoi poser un pied: c'est à Esaü que j'ai donné la région montagneuse de Séir en possession. Vous vous procurerez auprès d'eux, à prix d'argent, la nourriture que vous mangerez; vous leur achèterez à prix d'argent même l'eau que vous boirez. Car le Seigneur, ton Dieu, t'a béni dans toute l'œuvre de tes mains, il a connu ta marche dans ce grand désert. Voilà quarante années que le Seigneur, ton Dieu, est avec toi: tu n'as manqué de rien. Nous sommes passés à distance de nos frères, les fils d'Esaü, qui habitent en Séir, à distance du chemin de la plaine aride, d'Eilath et d'Etsiôn-Guéber; puis nous sommes retournés par le chemin du désert de Moab. Le Seigneur m'a dit: N'attaque pas Moab, ne le provoque pas à la guerre, car je ne te donnerai pas de possession dans son pays: c'est aux fils de Loth que j'ai donné Ar en possession. – C'étaient les Emites qui habitaient là auparavant: un peuple grand, nombreux et de haute taille, comme les Anaqites. Ils étaient considérés, eux aussi, comme des Rephaïtes, de même que les Anaqites; les Moabites les appelaient Emites. Séir était autrefois habité par les Horites; les fils d'Esaü les dépossédèrent, les détruisirent et s'installèrent à leur place, comme Israël l'a fait dans le pays qu'il possède, celui que le Seigneur lui a donné. – Maintenant, passez l'oued Zéred. Nous avons alors passé le Zéred. Nous avons marché, depuis Qadesh-Barnéa jusqu'au passage du Zéred, pendant trente-huit ans, jusqu'à ce que toute la génération des hommes de guerre ait disparu du camp, comme le Seigneur le leur avait juré. La main du Seigneur a aussi été sur eux pour les éliminer du camp, jusqu'à ce qu'ils aient tout à fait disparu. Lorsque tous les hommes de guerre eurent disparu du peuple par la mort, le Seigneur m'a dit: Tu passeras aujourd'hui la frontière de Moab, à Ar, et tu te présenteras devant les Ammonites. Ne les attaque pas et ne les provoque pas, car je ne te donnerai pas de possession au pays des Ammonites: c'est aux fils de Loth que je l'ai donné en possession. – Cette région aussi était considérée comme un pays de Rephaïtes: c'étaient des Rephaïtes qui habitaient là auparavant; les Ammonites les appelaient Zamzoummites: c'était un peuple grand, nombreux et de haute taille, comme les Anaqites. Le Seigneur les détruisit devant eux; ils les dépossédèrent et s'installèrent à leur place. C'est aussi ce qu'il avait fait pour les fils d'Esaü qui habitent en Séir, quand il avait détruit les Horites devant eux; ils les dépossédèrent et s'installèrent à leur place, jusqu'à ce jour. Quant aux Avvites, qui habitaient dans les villages jusqu'à Gaza, ce sont les Kaphtorites, sortis de Kaphtor, qui les détruisirent et s'installèrent à leur place. Partez et passez l'oued Arnon. Regarde, je t'ai livré Sihôn, roi de Heshbôn, l'Amorite, et son pays. Dès maintenant prends-en possession; provoque-le à la guerre! Je vais donner dès ce jour la frayeur, la crainte de toi, aux peuples qui sont sous tout le ciel; en entendant parler de toi, ils trembleront et seront saisis d'angoisse devant toi. J'ai envoyé, du désert de Qedémoth, des messagers à Sihôn, roi de Heshbôn, avec des paroles de paix. Je lui ai fait dire: Je voudrais passer par ton pays; je ne ferai que suivre la route, sans m'écarter ni à droite ni à gauche. Tu me fourniras à prix d'argent la nourriture que je mangerai, et tu me donneras à prix d'argent l'eau que je boirai; je veux seulement passer, sans m'arrêter. C'est ce que m'ont accordé les fils d'Esaü qui habitent en Séir, et les Moabites qui habitent à Ar. Accorde-le-moi aussi jusqu'à ce que j'aie passé le Jourdain pour entrer dans le pays que le Seigneur, notre Dieu, nous donne. Mais Sihôn, roi de Heshbôn, n'a pas voulu nous laisser passer chez lui; car le Seigneur, ton Dieu, a fait en sorte qu'il s'obstine et qu'il s'entête, afin de te le livrer – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Le Seigneur m'a dit: Regarde, je livre dès maintenant devant toi Sihôn et son pays. Dès maintenant prends possession de son pays. Sihôn est sorti à notre rencontre pour le combat à Yahats, avec tout son peuple. Le Seigneur, notre Dieu, nous l'a livré, et nous l'avons battu, lui, ses fils et tout son peuple. En ce temps-là, nous avons pris toutes ses villes et nous les avons frappées d'anathème, les hommes, les femmes et les familles entières: nous n'avons laissé aucun survivant. Nous n'avons pillé que les bêtes et les biens des villes que nous avons prises. Depuis Aroër, qui est sur la rive de l'oued Arnon, et la ville qui est dans l'oued, jusqu'au Galaad, il n'y a pas eu de ville trop forte pour nous: le Seigneur, notre Dieu, nous a tout livré. Mais tu ne t'es pas approché du pays des Ammonites, de tous les bords de l'oued Yabboq, ni des villes de la montagne – de tout ce que le Seigneur, notre Dieu, t'avait interdit. Puis nous sommes remontés par le chemin du Bashân. Og, roi du Bashân, est venu à notre rencontre pour le combat à Edréi, avec tout son peuple. Le Seigneur m'a dit: N'aie pas peur de lui: je te l'ai livré, lui, tout son peuple et son pays; tu le traiteras comme tu as traité Sihôn, roi des Amorites, qui habitait à Heshbôn. Le Seigneur, notre Dieu, nous a encore livré Og, roi du Bashân, avec tout son peuple; nous l'avons battu et nous ne lui avons laissé aucun survivant. En ce temps-là, nous avons pris toutes ses villes; il n'y a pas une seule ville que nous n'ayons prise: soixante villes, toute la contrée d'Argob, le royaume d'Og au Bashân. Toutes ces villes étaient fortifiées, avec de hautes murailles, des portes et des verrous; il y avait aussi des villes sans murailles, en très grand nombre. Nous les avons frappées d'anathème, comme nous avions agi envers Sihôn, roi de Heshbôn; nous avons frappé toutes les villes d'anathème: les hommes, les femmes et les familles entières. Mais nous avons pillé toutes les bêtes et les biens de ces villes. Ainsi, en ce temps-là, nous avons pris leur pays aux deux rois des Amorites de Transjordanie, depuis l'oued Arnon jusqu'au mont Hermon, – les Sidoniens appellent l'Hermon Siriôn, et les Amorites Senir – toutes les villes du plateau, tout le Galaad et tout le Bashân jusqu'à Salka et Edréi, villes du royaume d'Og au Bashân. – Og, roi du Bashân, avait survécu seul du reste des Rephaïtes. Son lit, un lit de fer, est à Rabba-des-Ammonites. Sa longueur est de neuf coudées, et sa largeur de quatre coudées, en coudées d'homme. – En ce temps-là, nous avons pris possession de ce pays. J'ai donné aux Rubénites et aux Gadites le territoire à partir d'Aroër, sur l'oued Arnon, et la moitié de la région montagneuse du Galaad, avec ses villes. J'ai donné à la demi-tribu de Manassé le reste du Galaad et tout le royaume d'Og au Bashân: toute la contrée d'Argob, avec tout le Bashân, ce qu'on appelle le pays des Rephaïtes. – Yaïr, fils de Manassé, a pris toute la contrée d'Argob jusqu'à la frontière des Gueshourites et des Maakatites; il a donné son nom au Bashân, qu'on appelle Douars de Yaïr jusqu'à ce jour. – J'ai donné le Galaad à Makir. Aux Rubénites et aux Gadites j'ai donné une partie du Galaad jusqu'à l'oued Arnon (le cours de l'oued et son rivage) et jusqu'à l'oued Yabboq, frontière des Ammonites; ainsi que la plaine aride (le Jourdain et son rivage) depuis Kinnéreth jusqu'à la mer de la plaine aride, la mer du Sel, sous les pentes du Pisga, vers l'est. En ce temps-là, je vous ai donné cet ordre: le Seigneur, votre Dieu, vous a livré ce pays, pour que vous en preniez possession. Vous tous, vaillants hommes, vous prendrez les armes pour passer devant vos frères, les Israélites. Seulement vos femmes, vos familles et vos troupeaux – je sais que vous avez de nombreux troupeaux – resteront dans les villes que je vous ai données, jusqu'à ce que le Seigneur ait accordé le repos à vos frères comme à vous, et qu'ils aient eux-mêmes pris possession du pays que le Seigneur, votre Dieu, leur donne de l'autre côté du Jourdain. Après quoi vous reviendrez, chacun dans la possession que je lui ai donnée. En ce temps-là, j'ai donné des ordres à Josué. Je lui ai dit: Tes yeux ont vu comment le Seigneur, votre Dieu, a traité ces deux rois: c'est ainsi que le Seigneur traitera tous les royaumes où tu vas passer. N'ayez pas peur d'eux: le Seigneur, votre Dieu, combat lui-même pour vous. En ce temps-là, j'ai supplié le Seigneur : Seigneur Dieu, tu as commencé à me montrer, à moi, ton serviteur, ta grandeur et ta main forte: quel dieu, au ciel et sur la terre, peut imiter tes œuvres et tes hauts faits? Laisse-moi passer, je t'en prie, pour que je voie ce bon pays de l'autre côté du Jourdain, ces belles montagnes et le Liban. Mais le Seigneur s'était irrité contre moi, à cause de vous, et il ne m'a pas écouté. Le Seigneur m'a dit: Cela suffit! Ne me parle plus de cette affaire! Monte au sommet du Pisga, lève les yeux vers l'ouest, vers le nord, vers le sud et vers l'est, et regarde de tes yeux; mais tu ne passeras pas ce Jourdain. Donne des ordres à Josué, rends-le fort et courageux: c'est lui qui passera devant ce peuple et qui lui donnera comme patrimoine le pays que tu verras. Nous sommes donc restés dans la vallée, en face de Beth-Péor. Maintenant, Israël, écoute les prescriptions et les règles que je vous apprends pour que vous les mettiez en pratique, afin que vous viviez et que vous entriez en possession du pays que le Seigneur, le Dieu de vos pères, vous donne. Vous n'ajouterez rien à la parole que j'institue pour vous, et vous n'en retrancherez rien; vous observerez les commandements du Seigneur, votre Dieu, tels que je les institue pour vous. Vos yeux ont vu ce que le Seigneur a fait à Baal-Péor: le Seigneur, ton Dieu, a détruit de ton sein tout homme qui avait suivi le Baal de Péor. Mais vous qui vous êtes attachés au Seigneur, votre Dieu, vous êtes tous vivants aujourd'hui. Regardez, je vous ai appris des prescriptions et des règles, comme le Seigneur, mon Dieu, me l'a ordonné, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays où vous entrez pour en prendre possession. Vous les observerez et vous les mettrez en pratique; ce sera là votre sagesse et votre intelligence aux yeux des peuples qui entendront parler de toutes ces prescriptions; ils diront: « Cette grande nation est vraiment un peuple sage et intelligent! » Quelle est donc la grande nation qui aurait des dieux aussi proches d'elle que le Seigneur (YHWH), notre Dieu, l'est de nous chaque fois que nous l'invoquons? Et quelle est la grande nation qui ait des prescriptions et des règles justes, comme toute cette loi que je place devant vous aujourd'hui? Seulement, prends garde à toi et veille bien sur toi-même, tous les jours de ta vie, de peur que tu n'oublies les choses que tes yeux ont vues et qu'elles ne s'éloignent de ton cœur; fais-les connaître à tes fils et aux fils de tes fils. Le jour où tu t'es tenu devant le Seigneur, ton Dieu, à l'Horeb, lorsque le Seigneur m'a dit: « Rassemble auprès de moi le peuple; je veux leur faire entendre mes paroles, pour qu'ils apprennent à me craindre tous les jours qu'ils vivront sur la terre, et pour qu'ils les apprennent à leurs fils », vous vous êtes présentés, debout, au pied de la montagne. La montagne était toute en feu, jusqu'au cœur du ciel. Il y avait des ténèbres, des nuées, une obscurité épaisse. Le Seigneur vous a parlé du milieu du feu; vous avez entendu des paroles, mais vous n'avez pas vu de forme; il n'y avait qu'une voix. Il vous a exposé son alliance, l'alliance selon laquelle il vous a ordonné d'agir, les Dix paroles; il les a écrites sur deux tablettes de pierre. En ce temps-là, le Seigneur m'a ordonné de vous apprendre des prescriptions et des règles, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays vers lequel vous passez pour en prendre possession. Puisque vous n'avez vu aucune forme le jour où le Seigneur vous a parlé du milieu du feu, à l'Horeb, prenez bien garde à vous, de peur que vous ne vous pervertissiez et que vous ne vous fassiez une statue, la forme d'une effigie, quelle qu'elle soit – le modèle d'un homme ou d'une femme, le modèle d'une bête qui est sur la terre, quelle qu'elle soit, le modèle d'un oiseau qui vole dans le ciel, quel qu'il soit, le modèle d'une bestiole qui fourmille sur la terre, quelle qu'elle soit, le modèle d'un poisson qui est dans les eaux au-dessous de la terre, quel qu'il soit; de peur que, levant les yeux vers le ciel, et voyant le soleil, la lune et les étoiles, toute l'armée du ciel, tu ne te laisses entraîner à te prosterner devant eux et à les servir: ceux-là, le Seigneur, ton Dieu, les a donnés en partage à tous les peuples, sous le ciel tout entier. Mais vous, le Seigneur vous a pris et vous a fait sortir de l'Egypte, ce creuset à fondre le fer, afin que vous soyez son peuple, son patrimoine – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Le Seigneur s'est mis en colère contre moi à cause de vous; il a juré que je ne passerais pas le Jourdain et que je n'entrerais pas dans le bon pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne comme patrimoine. Moi donc, je meurs en ce pays-ci: je ne passerai pas le Jourdain; mais vous, vous le passez et vous prendrez possession de ce bon pays. Prenez garde à vous, de peur que vous n'oubliiez l'alliance que le Seigneur, votre Dieu, a conclue avec vous et que vous ne vous fassiez une statue, une forme de quoi que ce soit, contrairement à ce que le Seigneur, ton Dieu, t'a ordonné. Car le Seigneur, ton Dieu, est un feu dévorant, un Dieu à la passion jalouse. Lorsque tu auras des fils et des petits-fils, lorsque vous serez depuis longtemps dans le pays, si vous vous pervertissez, si vous faites une statue, une forme de quoi que ce soit, si vous contrariez le Seigneur, ton Dieu, en faisant ce qui lui déplaît – j'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre – vous disparaîtrez bien vite du pays dont vous allez prendre possession après avoir passé le Jourdain; vous n'y prolongerez pas vos jours: vous serez détruits. Le Seigneur vous dispersera parmi les peuples, et vous ne resterez qu'un petit nombre d'hommes parmi les nations où le Seigneur vous emmènera. Là, vous servirez des dieux qui sont l'œuvre de mains humaines, du bois et de la pierre, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni manger, ni sentir. De là vous rechercherez le Seigneur, ton Dieu; tu le trouveras, si tu le cherches de tout ton cœur et de toute ton âme. Dans ta détresse, quand toutes ces paroles t'atteindront, dans la suite des temps, tu reviendras au Seigneur, ton Dieu, et tu l'écouteras; car le Seigneur, ton Dieu, est un Dieu compatissant; il ne t'abandonnera pas, il ne te détruira pas; il n'oubliera pas l'alliance qu'il a jurée à tes pères. Informe-toi, je te prie, sur le passé, sur les jours qui t'ont précédé, depuis le jour où Dieu a créé l'homme sur la terre, et d'une extrémité du ciel à l'autre. S'est-il jamais produit quoi que ce soit d'aussi grand? A-t-on jamais entendu chose semblable? Un peuple a-t-il jamais entendu la voix d'un dieu parlant du milieu du feu, comme toi, tu l'as entendue, en restant en vie? Un dieu a-t-il jamais tenté de venir prendre une nation du sein d'une autre nation au moyen d'épreuves, de signes, de prodiges et de combats, d'une main forte, d'un bras étendu, par des interventions grandes et redoutables – tout ce que le Seigneur (YHWH), votre Dieu, a fait pour vous en Egypte, sous tes yeux? Tu as donc été éclairé, pour savoir que c'est le Seigneur (YHWH) qui est Dieu; il n'y en a pas d'autre que lui. Depuis le ciel, il t'a fait entendre sa voix pour t'instruire; sur la terre, il t'a fait voir son grand feu, et tu as entendu ses paroles du milieu du feu; parce qu'il a aimé tes pères et qu'il a choisi leur descendance après eux, il t'a fait lui-même sortir d'Egypte par sa grande puissance; il a dépossédé devant toi des nations plus grandes et plus fortes que toi, afin de te faire entrer dans leur pays et de te le donner comme patrimoine – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Tu sauras donc aujourd'hui – et tu y réfléchiras – que c'est le Seigneur (YHWH) qui est Dieu dans le ciel, en haut, et sur la terre, en bas; il n'y en a pas d'autre; tu observeras ses prescriptions et ses commandements, tels que je les institue pour toi aujourd'hui, afin que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, et que tu prolonges tes jours sur la terre que le Seigneur, ton Dieu, te donne pour toujours. Alors Moïse mit à part trois villes en Transjordanie, du côté du soleil levant, afin qu'elles servent de refuge au meurtrier qui aurait tué son prochain par méprise, alors que d'habitude il ne le détestait pas, pour qu'il puisse s'enfuir dans l'une de ces villes et rester en vie. Bétser, dans le désert, sur le plateau, pour les Rubénites; Ramoth, au Galaad, chez les Gadites; et Golân, au Bashân, chez les Manassites. Telle est la loi que Moïse plaça devant les Israélites. Tels sont les préceptes, les prescriptions et les règles que Moïse énonça pour les Israélites quand ceux-ci sortirent d'Egypte. C'était en Transjordanie, dans la vallée, en face de Beth-Péor, au pays de Sihôn, roi des Amorites, qui habitait à Heshbôn et qui fut battu par Moïse et les Israélites, quand ceux-ci sortirent d'Egypte. Ils prirent possession de son pays et du pays d'Og, roi du Bashân. Ces deux rois des Amorites étaient en Transjordanie, du côté du soleil levant, depuis Aroër, qui est sur la rive de l'oued Arnon, jusqu'au mont Siôn (c'est-à-dire l'Hermon), dans toute la plaine aride, en Transjordanie, du côté du soleil levant, jusqu'à la mer de la plaine aride, sous les pentes du Pisga. Moïse convoqua tout Israël; il leur dit: Ecoute, Israël, les prescriptions et les règles que j'énonce aujourd'hui en votre présence. Vous les apprendrez et vous veillerez à les mettre en pratique. Le Seigneur, notre Dieu, a conclu avec nous une alliance à l'Horeb. Ce n'est pas avec nos pères que le Seigneur a conclu cette alliance; c'est avec nous, qui sommes ici aujourd'hui, tous vivants. Le Seigneur vous a parlé face à face dans la montagne, du milieu du feu. Je me tenais en ce temps-là entre le Seigneur et vous, pour vous dire la parole du Seigneur ; car vous aviez peur du feu et vous n'êtes pas montés dans la montagne. Il a dit: « Je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu; c'est moi qui t'ai fait sortir de l'Egypte, de la maison des esclaves. Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi. Tu ne te feras pas de statue, aucune forme de ce qui est dans le ciel, en haut, de ce qui est sur la terre, en bas, ou de ce qui est dans les eaux, au-dessous de la terre. Tu ne te prosterneras pas devant ces choses-là et tu ne les serviras pas; car moi, le Seigneur (YHWH), ton Dieu, je suis un Dieu à la passion jalouse, qui fais rendre des comptes aux fils pour la faute des pères, jusqu'à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me détestent, mais qui agis avec fidélité jusqu'à la millième génération envers ceux qui m'aiment et qui observent mes commandements. Tu n'invoqueras pas le nom du Seigneur (YHWH), ton Dieu, pour tromper: le Seigneur ne tiendra pas pour innocent celui qui invoquera son nom pour tromper. Observe le sabbat, pour en faire un jour sacré, comme le Seigneur, ton Dieu, te l'a ordonné. Pendant six jours tu travailleras, et tu feras tout ton ouvrage. Mais le septième jour, c'est un sabbat pour le Seigneur, ton Dieu: tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes, ni l'immigré qui est dans tes villes, afin que ton serviteur et ta servante puissent se reposer comme toi. Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte et que le Seigneur, ton Dieu, t'en a fait sortir d'une main forte, d'un bras étendu: c'est pourquoi le Seigneur, ton Dieu, t'a ordonné de célébrer le jour du sabbat. Honore ton père et ta mère, comme le Seigneur, ton Dieu, te l'a ordonné, afin que tes jours se prolongent et que tu sois heureux sur la terre que le Seigneur, ton Dieu, te donne. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain; tu ne désireras pas la maison de ton prochain, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni rien de ce qui appartient à ton prochain. » Ces paroles, le Seigneur les a adressées à toute votre assemblée dans la montagne, du milieu du feu, des nuées et de l'obscurité épaisse, avec une grande voix, sans rien ajouter. Il les a écrites sur deux tablettes de pierre qu'il m'a données. Après avoir entendu la voix du milieu des ténèbres, et tandis que la montagne était toute en feu, vous vous êtes présentés devant moi, avec tous les chefs de vos tribus et vos anciens, et vous avez dit: Le Seigneur, notre Dieu, nous a fait voir sa gloire et sa grandeur, et nous avons entendu sa voix du milieu du feu; en ce jour nous avons vu que Dieu peut parler à l'homme et que celui-ci peut rester en vie. Maintenant, pourquoi mourrions-nous? Car ce grand feu nous dévorera! Si nous continuons à entendre la voix du Seigneur, notre Dieu, nous mourrons! Qui donc a jamais entendu, comme nous, la voix du Dieu vivant parler du milieu du feu et est resté en vie? Présente-toi, toi, écoute tout ce que dira le Seigneur, notre Dieu; toi, tu nous diras tout ce que le Seigneur, notre Dieu, t'aura dit; nous l'écouterons, et nous le ferons. Le Seigneur a entendu ce que vous me disiez; le Seigneur m'a dit: J'ai entendu ce que ce peuple t'a dit; tout ce qu'ils ont dit est bon. Ah! s'ils avaient toujours ce même cœur pour me craindre et pour observer tous mes commandements, afin qu'ils soient heureux pour toujours, eux et leurs fils! Va, dis-leur: « Retournez à vos tentes. » Toi, reste ici avec moi, et je te dirai tout le commandement, les prescriptions et les règles que tu leur apprendras afin qu'ils les mettent en pratique dans le pays que je leur donne pour qu'ils en prennent possession. – Vous veillerez à mettre en pratique ce que le Seigneur, votre Dieu, vous a ordonné; vous ne vous en écarterez ni à droite ni à gauche. Vous suivrez en tout la voie que le Seigneur, votre Dieu, vous a prescrite, afin que vous viviez, que vous soyez heureux et que vous prolongiez vos jours dans le pays dont vous prendrez possession. Voici le commandement, les prescriptions et les règles que le Seigneur, votre Dieu, a ordonné de vous apprendre, afin que vous les mettiez en pratique dans le pays vers lequel vous passez pour en prendre possession, afin que tu craignes le Seigneur, ton Dieu, en observant, tous les jours de ta vie, toi, ton fils et le fils de ton fils, toutes ses prescriptions et tous ses commandements, ceux que j'institue pour toi, et que tes jours se prolongent. Tu écouteras donc, Israël, et tu veilleras à mettre en pratique, afin que tu sois heureux, que vous vous multipliiez et deveniez très nombreux, comme te l'a dit le Seigneur, le Dieu de tes pères, dans ce pays ruisselant de lait et de miel. Ecoute, Israël! Le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta force. Ces paroles que j'institue pour toi aujourd'hui seront sur ton cœur. Tu les inculqueras à tes fils et tu en parleras quand tu seras chez toi et quand tu seras en chemin, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les attacheras comme un signe sur ta main, et elles seront un fronteau entre tes yeux. Tu les écriras sur les montants de la porte de ta maison et aux portes de tes villes. Quand le Seigneur, ton Dieu, te fera entrer dans le pays qu'il a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de te donner, avec de grandes et bonnes villes que tu n'as pas bâties, des maisons pleines de toutes sortes de biens, que tu n'as pas remplies, des citernes creusées, que tu n'as pas creusées, des vignes et des oliviers que tu n'as pas plantés; lorsque tu mangeras et que tu seras rassasié, garde-toi d'oublier le Seigneur, qui t'a fait sortir de l'Egypte, de la maison des esclaves. C'est le Seigneur (YHWH), ton Dieu, que tu craindras, c'est lui que tu serviras et c'est par son nom que tu jureras. Vous ne suivrez pas d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui vous entourent; car le Seigneur, ton Dieu, qui est en ton sein, est un Dieu à la passion jalouse. Le Seigneur, ton Dieu, se mettrait en colère contre toi: il te détruirait, il te ferait disparaître de la terre. Vous ne provoquerez pas le Seigneur, votre Dieu, comme vous l'avez provoqué à Massa (« Provocation »). Vous observerez les commandements du Seigneur, votre Dieu, ses préceptes et ses prescriptions, tels qu'il les a institués pour toi. Tu feras ce qui convient au Seigneur, ce qui lui plaît, afin que tu sois heureux et que tu entres en possession du bon pays que le Seigneur a promis par serment à tes pères, pour repousser tous tes ennemis devant toi, comme le Seigneur l'a dit. Lorsque, demain, ton fils te demandera: « Que signifient ces préceptes, ces prescriptions et ces règles que le Seigneur, notre Dieu, a institués pour vous? », tu diras à ton fils: « Nous étions esclaves du pharaon en Egypte, et le Seigneur nous a fait sortir d'Egypte d'une main forte. Le Seigneur a produit, sous nos yeux, des signes et des prodiges grands et terribles contre l'Egypte, contre le pharaon et contre toute sa maison; il nous a fait sortir de là pour nous faire entrer dans le pays qu'il avait promis par serment à nos pères, afin de nous le donner. Le Seigneur nous a ordonné de mettre en pratique toutes ces prescriptions et de craindre le Seigneur, notre Dieu, afin que nous soyons toujours heureux et qu'il nous garde en vie – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Pour nous, ce sera justice que de veiller à mettre en pratique tout ce commandement devant le Seigneur, notre Dieu, comme il nous l'a ordonné. » Lorsque le Seigneur, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession, et qu'il aura délogé devant toi une multitude de nations, les Hittites, les Guirgasites, les Amorites, les Cananéens, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites, sept nations plus nombreuses et plus fortes que toi; lorsque le Seigneur, ton Dieu, les aura livrées devant toi et que tu les auras battues, tu les frapperas d'anathème; tu ne concluras pas d'alliance pour eux et tu ne leur feras pas grâce. Tu ne t'allieras pas par des mariages avec ces peuples, tu ne donneras pas ta fille à leur fils et tu ne prendras pas leur fille pour ton fils; car ils éloigneraient de moi tes fils, ceux-ci serviraient d'autres dieux, et le Seigneur se mettrait en colère contre vous: il te détruirait bien vite. Voici, au contraire, comment vous agirez à leur égard: vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs pierres levées, vous abattrez leurs poteaux cultuels (leurs ashéras) et vous jetterez au feu leurs statues. Car tu es un peuple saint pour le Seigneur, ton Dieu; le Seigneur, ton Dieu, t'a choisi pour que tu sois son bien propre parmi tous les peuples de la terre. Ce n'est pas parce que vous surpassez en nombre tous les peuples que le Seigneur s'est épris de vous et qu'il vous a choisis, car vous êtes le plus petit de tous les peuples. C'est parce que le Seigneur vous aime, parce qu'il a voulu garder le serment qu'il avait fait à vos pères, que le Seigneur vous a fait sortir, d'une main forte; il vous a libérés de la maison des esclaves et de la main du pharaon, le roi d'Egypte. Tu sauras donc que c'est le Seigneur (YHWH), ton Dieu, qui est Dieu, le Dieu digne de confiance, qui garde l'alliance et la fidélité jusqu'à la millième génération envers ceux qui l'aiment et qui observent ses commandements. Mais il paie directement de retour ceux qui le détestent: il les fait disparaître; il ne tarde pas à agir envers celui qui le déteste; il le paie de retour, directement. Tu observeras donc le commandement, les prescriptions et les règles que j'institue pour toi aujourd'hui, afin de les mettre en pratique. Pour autant que vous écouterez ces règles, que vous les observerez et que vous les mettrez en pratique, le Seigneur, ton Dieu, gardera envers toi l'alliance et la fidélité qu'il a jurées à tes pères. Il t'aimera, il te bénira et te multipliera; il bénira le fruit de ton ventre et le fruit de ta terre, ton blé, ton vin et ton huile, la reproduction de tes bovins et les portées de ton petit bétail, sur la terre qu'il a juré à tes pères de te donner. Tu seras béni plus que tous les peuples; il n'y aura chez toi ni homme ni femme stérile, ni bête stérile parmi tes troupeaux. Le Seigneur éloignera de toi toute maladie; il ne t'infligera aucune de ces terribles épidémies d'Egypte que tu connais; il en frappera tous ceux qui te détestent. Tu dévoreras tous les peuples que le Seigneur, ton Dieu, va te livrer; ton œil sera sans pitié pour eux; tu ne serviras pas leurs dieux, car ce serait un piège pour toi. Lorsque tu te diras: « Ces nations sont plus nombreuses que moi; comment pourrai-je les déposséder? », tu n'auras pas peur d'eux. Souviens-toi plutôt de ce que le Seigneur, ton Dieu, a fait au pharaon et à toute l'Egypte, des grandes épreuves que tes yeux ont vues, des signes et des prodiges, de la main forte, du bras étendu, quand le Seigneur, ton Dieu, t'a fait sortir: ainsi fera le Seigneur, ton Dieu, à tous les peuples dont tu as peur. Le Seigneur, ton Dieu, enverra les frelons contre eux, jusqu'à ce qu'aient disparu même ceux qui seront restés en se cachant. Ne sois pas effrayé à cause d'eux; car le Seigneur, ton Dieu, qui est en ton sein, est le Dieu grand et redoutable. Le Seigneur, ton Dieu, délogera ces nations devant toi peu à peu; tu ne pourras pas les exterminer vite, de peur que les animaux sauvages ne se multiplient devant toi. Le Seigneur, ton Dieu, les livrera devant toi; il les frappera de panique, jusqu'à ce qu'elles soient détruites. Il te livrera leurs rois, et tu feras disparaître leur nom de dessous le ciel; personne ne tiendra devant toi, jusqu'à ce que tu les aies détruits. Vous jetterez au feu les statues de leurs dieux. Tu ne convoiteras ni l'argent, ni l'or qui sont sur elles, et tu ne le prendras pas pour toi, de peur que cela ne devienne pour toi un piège: ce serait une abomination pour le Seigneur, ton Dieu. Tu n'introduiras pas une abomination chez toi, afin que tu ne sois pas, comme elle, frappé d'anathème; tu la traiteras comme une horreur et une abomination, car elle est frappée d'anathème. Tout le commandement que j'institue pour toi aujourd'hui, vous veillerez à le mettre en pratique, afin que vous viviez, que vous vous multipliiez et que vous entriez en possession du pays que le Seigneur a promis par serment à vos pères. Tu te souviendras de tout le chemin que le Seigneur, ton Dieu, t'a fait parcourir pendant ces quarante années dans le désert, afin de t'affliger et de te mettre à l'épreuve, pour savoir ce qu'il y avait dans ton cœur, pour voir si tu observerais ou non ses commandements. Il t'a donc affligé, il t'a fait souffrir de la faim et il t'a nourri de la manne que tu ne connaissais pas et que tes pères n'avaient pas connue, afin de t'apprendre que l'homme ne vit pas de pain seulement, mais que l'homme vit de tout ce qui sort de la bouche du Seigneur. Ton manteau ne s'est pas usé sur toi et tes pieds n'ont pas enflé pendant ces quarante années. Sache donc bien que le Seigneur, ton Dieu, t'instruit comme un homme instruit son fils. Tu observeras les commandements du Seigneur, ton Dieu, en suivant ses voies et en le craignant. Car le Seigneur, ton Dieu, te fait entrer dans un bon pays, un pays de cours d'eau, de sources et d'abîmes qui jaillissent dans les vallées et dans les montagnes; un pays de froment, d'orge, de vignes, de figuiers et de grenadiers; un pays d'huile d'olive et de miel; un pays où tu mangeras sans avoir à te rationner, où tu ne manqueras de rien; un pays où les pierres sont du fer, et où tu extrairas le cuivre des montagnes. Lorsque tu mangeras et que tu seras rassasié, tu béniras le Seigneur, ton Dieu, pour le bon pays qu'il t'a donné. Garde-toi d'oublier le Seigneur, ton Dieu, de ne pas observer ses commandements, ses règles et ses prescriptions, tels que je les institue pour toi aujourd'hui. Lorsque tu mangeras et que tu seras rassasié, lorsque tu bâtiras et habiteras de belles maisons, lorsque ton gros bétail et ton petit bétail se multiplieront, que l'argent et l'or se multiplieront pour toi et que tout ce qui t'appartient se multipliera, prends garde, de peur que ton cœur ne s'élève et que tu n'oublies le Seigneur, ton Dieu, qui te fait sortir de l'Egypte, de la maison des esclaves. Il t'a fait marcher dans ce désert grand et redoutable, pays des serpents brûlants, des scorpions et de la soif, où il n'y a pas d'eau; il a fait jaillir pour toi de l'eau du rocher de granit, il t'a fait manger dans le désert la manne que tes pères ne connaissaient pas, afin de t'affliger et de te mettre à l'épreuve, pour te faire du bien par la suite. Et tu te dirais: « C'est par ma force et la vigueur de ma main que j'ai acquis toutes ces richesses! » Tu te souviendras du Seigneur, ton Dieu, car c'est lui qui te donne de la force pour acquérir ces richesses, afin d'établir son alliance, celle qu'il a jurée à tes pères – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Si jamais tu oublies le Seigneur (YHWH), ton Dieu, si tu suis d'autres dieux, si tu les sers et si tu te prosternes devant eux, je vous en avertis aujourd'hui: vous disparaîtrez. Vous disparaîtrez comme les nations que le Seigneur fait disparaître devant vous, parce que vous n'aurez pas écouté le Seigneur, votre Dieu. Ecoute, Israël! Tu passes aujourd'hui le Jourdain pour entrer en possession de nations plus grandes et plus fortes que toi, de villes grandes et fortifiées jusqu'au ciel, d'un peuple grand et de haute taille, les Anaqites, que tu connais, et dont tu as entendu dire: « Qui pourra tenir devant les Anaqites? » Sache donc aujourd'hui que le Seigneur, ton Dieu, marche lui-même devant toi comme un feu dévorant; c'est lui qui les détruira, c'est lui qui les humiliera devant toi; tu les déposséderas, tu les feras disparaître bien vite, comme le Seigneur te l'a dit. Lorsque le Seigneur, ton Dieu, les repoussera devant toi, ne te dis pas: « C'est à cause de ma justice que le Seigneur me fait entrer en possession de ce pays! » Car c'est à cause de la méchanceté de ces nations que le Seigneur les dépossède devant toi. Non, ce n'est pas à cause de ta justice et de la droiture de ton cœur que tu entres en possession de leur pays; mais c'est à cause de la méchanceté de ces nations que le Seigneur, ton Dieu, les dépossède devant toi, et c'est pour réaliser le serment que le Seigneur a fait à tes pères, à Abraham, à Isaac et à Jacob. Sache donc que ce n'est pas à cause de ta justice que le Seigneur, ton Dieu, te donne ce bon pays pour que tu en prennes possession; car tu es un peuple rétif. Souviens-toi, n'oublie pas que tu as irrité le Seigneur, ton Dieu, dans le désert. Depuis le jour où tu es sorti d'Egypte jusqu'à votre arrivée en ce lieu, vous avez été rebelles envers le Seigneur. A l'Horeb, vous avez irrité le Seigneur ; le Seigneur s'est mis en colère contre vous au point de vouloir vous détruire. Lorsque je suis monté dans la montagne pour prendre les tablettes de pierre, les tablettes de l'alliance que le Seigneur a conclue avec vous, je suis resté dans la montagne quarante jours et quarante nuits, sans manger ni boire; le Seigneur m'a donné les deux tablettes de pierre écrites du doigt de Dieu, selon toutes les paroles que le Seigneur vous avait dites dans la montagne, du milieu du feu, au jour de l'assemblée. C'est au bout de quarante jours et de quarante nuits que le Seigneur m'a donné les deux tablettes de pierre, les tablettes de l'alliance. Le Seigneur m'a dit alors: Descends vite d'ici; car ton peuple, que tu as fait sortir d'Egypte, s'est perverti. Ils se sont bien vite écartés de la voie que je leur avais prescrite; ils se sont fait une idole de métal fondu. Le Seigneur m'a dit: J'ai vu ce peuple: c'est un peuple rétif. Laisse-moi les détruire, effacer leur nom de dessous le ciel; je ferai de toi une nation plus forte et plus nombreuse que ce peuple. Je suis redescendu de la montagne, les deux tablettes de l'alliance dans mes mains; la montagne était toute en feu. J'ai vu alors que vous aviez péché contre le Seigneur, votre Dieu: vous vous étiez fait un taurillon de métal fondu, vous vous étiez bien vite écartés de la voie que le Seigneur vous avait prescrite. J'ai saisi les deux tablettes, je les ai jetées de mes deux mains et je les ai brisées sous vos yeux. Je suis resté prostré devant le Seigneur, comme la première fois, quarante jours et quarante nuits, sans manger ni boire, à cause de tous les péchés que vous aviez commis, parce que vous aviez contrarié le Seigneur en faisant ce qui lui déplaisait. Car j'étais effrayé par la colère et la fureur du Seigneur, qui était irrité contre vous au point de vouloir vous détruire. Mais le Seigneur m'a entendu encore cette fois. Le Seigneur était en grande colère contre Aaron, au point de vouloir le détruire; mais j'ai aussi prié pour Aaron en ce temps-là. J'ai pris le taurillon, ce péché que vous aviez fait, je l'ai jeté au feu, je l'ai mis en pièces, je l'ai pulvérisé, jusqu'à ce qu'il soit réduit en poussière, et j'ai jeté sa poussière dans l'oued qui descend de la montagne. A Tabééra, à Massa et à Qibroth-Taava, vous avez irrité le Seigneur. Et lorsque le Seigneur vous a envoyés de Qadesh-Barnéa en disant: « Attaquez et prenez possession du pays que je vous donne », vous avez été rebelles aux ordres du Seigneur, votre Dieu; vous ne l'avez pas cru, vous ne l'avez pas écouté. Vous avez été rebelles envers le Seigneur depuis que je vous connais. Je suis tombé devant le Seigneur, je suis resté prostré quarante jours et quarante nuits, parce que le Seigneur avait dit qu'il voulait vous détruire. J'ai prié le Seigneur ; j'ai dit: Seigneur Dieu, ne détruis pas ton peuple, ton patrimoine, que tu as libéré dans ta grandeur, que tu as fait sortir d'Egypte d'une main forte! Souviens-toi d'Abraham, Isaac et Jacob, tes serviteurs. Ne regarde pas l'obstination de ce peuple, sa méchanceté et son péché, de peur que les gens du pays d'où tu nous as fait sortir ne disent: « C'est parce que le Seigneur ne pouvait pas les faire entrer dans le pays qu'il leur avait promis, ou parce qu'il les détestait, qu'il les a fait sortir pour les faire mourir dans le désert. » Ils sont ton peuple, ton patrimoine, que tu as fait sortir par ta grande puissance, par ton bras étendu! En ce temps-là, le Seigneur m'a dit: Taille deux tablettes de pierre comme les premières et monte vers moi dans la montagne; tu feras aussi un coffre en bois. J'écrirai sur ces tablettes les paroles qui étaient sur les premières tablettes que tu as brisées, et tu les mettras dans le Coffre. J'ai fait un coffre en bois d'acacia, j'ai taillé deux tablettes de pierre comme les premières et je suis monté dans la montagne, les deux tablettes dans ma main. Le Seigneur a écrit sur les tablettes ce qui avait été écrit sur les premières, les dix paroles qu'il vous avait dites dans la montagne, du milieu du feu, au jour de l'assemblée; et le Seigneur me les a données. Je suis redescendu de la montagne, j'ai mis les tablettes dans le coffre que j'avais fait, et elles sont restées là, comme le Seigneur me l'avait ordonné. Les Israélites partirent de Bééroth-Bené-Yaaqân pour Moséra. C'est là que mourut Aaron et qu'il fut enseveli; son fils Eléazar lui succéda dans le sacerdoce. Ils partirent de là pour Goudgoda, et de Goudgoda pour Yotbata, pays où il y a des cours d'eau. En ce temps-là, le Seigneur sépara la tribu des lévites pour qu'elle porte le coffre de l'alliance du Seigneur, pour qu'elle se tienne devant le Seigneur afin d'officier pour lui et de bénir le peuple en son nom – jusqu'à ce jour. C'est pourquoi Lévi n'a aucune part au patrimoine de ses frères: le Seigneur est son patrimoine, selon ce que le Seigneur, ton Dieu, a dit à son sujet. Je suis resté dans la montagne, comme la première fois, quarante jours et quarante nuits. Le Seigneur m'a entendu cette fois encore; le Seigneur n'a pas voulu te détruire. Le Seigneur m'a dit: Va, pars à la tête du peuple. Qu'ils entrent pour prendre possession du pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Maintenant, Israël, que demande de toi le Seigneur, ton Dieu, si ce n'est que tu craignes le Seigneur, ton Dieu, en suivant toutes ses voies, en aimant et en servant le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, en observant les commandements du Seigneur et ses prescriptions, tels que je les institue pour toi aujourd'hui, afin que tu sois heureux? C'est au Seigneur, ton Dieu, qu'appartiennent le ciel et le ciel du ciel, la terre et tout ce qui s'y trouve. C'est de tes pères seulement que le Seigneur s'est épris, ce sont eux qu'il a aimés; et, après eux, c'est leur descendance, c'est vous qu'il a choisis d'entre tous les peuples – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Vous circoncirez donc votre cœur et vous ne vous montrerez plus rétifs. Car le Seigneur (YHWH), votre Dieu, est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, vaillant et redoutable, qui ne fait pas de favoritisme et qui n'accepte pas de pot-de-vin, qui défend le droit de l'orphelin et de la veuve, qui aime l'immigré et lui donne du pain et un manteau. Vous aimerez l'immigré, car vous avez été des immigrés en Egypte. C'est le Seigneur (YHWH), ton Dieu, que tu craindras; c'est lui que tu serviras, c'est à lui que tu t'attacheras, c'est par son nom que tu prêteras serment. Il est ta gloire, il est ton Dieu: c'est lui qui a fait chez toi ces œuvres grandes et redoutables que tes yeux ont vues. Tes pères sont descendus en Egypte au nombre de soixante-dix; et maintenant le Seigneur, ton Dieu, a fait de toi une multitude pareille aux étoiles du ciel. Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, et tu garderas toujours ses observances, ses prescriptions, ses règles et ses commandements. Reconnaissez donc aujourd'hui – car il ne s'agit pas de vos fils qui ne les ont pas connus et ne les ont pas vus – l'instruction du Seigneur, votre Dieu, sa grandeur, sa main forte, son bras étendu, ses signes et ses actes, ce qu'il a fait, au milieu de l'Egypte, au pharaon, le roi d'Egypte, et à tout son pays; ce qu'il a fait à l'armée d'Egypte, à ses chevaux et à ses chars, comment il a ramené sur eux les eaux de la mer des Joncs, lorsqu'ils vous poursuivaient: le Seigneur les a fait disparaître, jusqu'à ce jour; ce qu'il a fait dans le désert, jusqu'à votre arrivée en ce lieu; ce qu'il a fait à Datân et à Abiram, fils d'Eliab, fils de Ruben, comment la terre a ouvert sa bouche pour les engloutir, avec leurs familles, leurs tentes et tous ceux qui les avaient suivis, au milieu de tout Israël. Car ce sont vos propres yeux qui ont vu toute la grande œuvre que le Seigneur a faite. Ainsi, vous observerez tout le commandement que j'institue pour vous aujourd'hui, afin que vous ayez la force d'aller vous emparer du pays vers lequel vous passez pour en prendre possession, et afin que vous prolongiez vos jours sur la terre que le Seigneur a juré à vos pères de leur donner, à eux et à leur descendance, ce pays ruisselant de lait et de miel. Car le pays où tu vas entrer pour en prendre possession n'est pas comme l'Egypte, d'où vous êtes sortis, où tu jetais ta semence en l'arrosant à l'aide de tes pieds comme dans un jardin potager. Le pays vers lequel vous passez pour en prendre possession est un pays de montagnes et de vallées, qui boit l'eau de la pluie du ciel; c'est un pays dont le Seigneur, ton Dieu, prend soin et sur lequel le Seigneur, ton Dieu, a constamment les yeux, du commencement à la fin de l'année. Si vous écoutez mes commandements, tels que je les institue pour vous aujourd'hui, en aimant le Seigneur, votre Dieu, et en le servant de tout votre cœur et de toute votre âme, je donnerai à votre pays la pluie en son temps, celle de l'automne et celle du printemps, et tu récolteras ton blé, ton vin et ton huile; je mettrai aussi dans tes champs de l'herbe pour tes bêtes; tu mangeras et tu seras rassasié. Gardez-vous de vous laisser duper et de vous écarter en servant d'autres dieux et en vous prosternant devant eux. Le Seigneur se mettrait alors en colère contre vous; il fermerait le ciel, et il n'y aurait pas de pluie; la terre ne donnerait plus sa production, et vous disparaîtriez bien vite du bon pays que le Seigneur vous donne. Vous mettrez sur votre cœur et sur votre âme ces paroles que je vous adresse. Vous les attacherez comme un signe sur votre main, et elles seront un fronteau entre vos yeux. Vous les apprendrez à vos fils et vous leur en parlerez quand tu seras chez toi et quand tu seras en chemin, quand tu te coucheras et quand tu te lèveras. Tu les écriras sur les montants de la porte de ta maison et aux portes de tes villes. Alors vos jours et les jours de vos fils, sur la terre que le Seigneur a juré à vos pères de leur donner, seront aussi nombreux que les jours du ciel au-dessus de la terre. Car si vous observez tout ce commandement que j'institue pour vous, en le mettant en pratique, en aimant le Seigneur, votre Dieu, en suivant toutes ses voies et en vous attachant à lui, le Seigneur dépossédera devant vous toutes ces nations, et vous prendrez possession de nations plus grandes et plus fortes que vous. Tout lieu que fouleront vos pieds vous appartiendra: votre territoire s'étendra du désert au Liban et du Fleuve, l'Euphrate, jusqu'à la mer occidentale. Personne ne tiendra contre vous. Le Seigneur, votre Dieu, donnera, comme il vous l'a dit, la frayeur, la crainte de vous, à tout le pays où vous irez. Regarde, je place aujourd'hui devant vous bénédiction et malédiction: la bénédiction, si vous écoutez les commandements du Seigneur, votre Dieu, que j'institue pour vous aujourd'hui; la malédiction, si vous n'écoutez pas les commandements du Seigneur, votre Dieu, et si vous vous écartez de la voie que je vous prescris aujourd'hui pour suivre d'autres dieux que vous ne connaissez pas. Lorsque le Seigneur, ton Dieu, t'aura fait entrer dans le pays où tu vas entrer pour en prendre possession, tu prononceras la bénédiction sur le mont Garizim et la malédiction sur le mont Ebal. Ces montagnes sont de l'autre côté du Jourdain, en direction du soleil couchant, au pays des Cananéens qui habitent dans la plaine aride, en face du Guilgal, près des térébinthes de Moré. Car vous passez le Jourdain pour aller prendre possession du pays que le Seigneur, votre Dieu, vous donne; vous en prendrez possession et vous y habiterez. Vous veillerez à mettre en pratique toutes les prescriptions et les règles que je place devant vous aujourd'hui. Voici les prescriptions et les règles que vous veillerez à mettre en pratique dans le pays que le Seigneur, le Dieu de vos pères, te donne pour que tu en prennes possession, tous les jours que vous vivrez sur la terre. Vous ferez disparaître tous les lieux où les nations que vous allez déposséder servent leurs dieux, sur les hautes montagnes, sur les collines et sous tout arbre verdoyant. Vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs pierres levées, vous jetterez au feu leurs poteaux cultuels (leurs ashéras), vous abattrez les statues de leurs dieux et vous ferez disparaître leur nom de ces lieux-là. Vous n'agirez pas ainsi à l'égard du Seigneur, votre Dieu. Vous le chercherez seulement au lieu que le Seigneur, votre Dieu, choisira parmi toutes vos tribus pour y placer son nom et l'y faire demeurer; c'est là que tu iras. C'est là que vous apporterez vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes, vos prélèvements, vos offrandes votives, vos offrandes volontaires, ainsi que les premiers-nés de votre gros bétail et de votre petit bétail. C'est là que vous mangerez devant le Seigneur, votre Dieu, et que, vous et vos familles, vous vous réjouirez avec tous les biens que vous aurez sous la main, ceux par lesquels le Seigneur, votre Dieu, vous aura bénis. Vous n'agirez donc pas du tout comme nous le faisons ici aujourd'hui, où chacun fait ce qui lui convient, parce que vous n'êtes pas encore arrivés dans le lieu de repos, dans le patrimoine que le Seigneur, ton Dieu, te donne. Quand vous aurez passé le Jourdain et que vous habiterez le pays que le Seigneur, votre Dieu, vous donne comme patrimoine, qu'il vous aura accordé le repos en vous délivrant de tous les ennemis qui vous entourent, et que vous habiterez en sécurité, c'est au lieu que le Seigneur, votre Dieu, choisira pour y faire demeurer son nom que vous apporterez tout ce que je vous ordonne, vos holocaustes, vos sacrifices, vos dîmes, vos prélèvements et les offrandes choisies dont vous ferez vœu au Seigneur. Vous vous réjouirez devant le Seigneur, votre Dieu, vous, vos fils et vos filles, vos serviteurs et vos servantes, et le lévite qui est dans vos villes, car il n'a aucune part à votre patrimoine. Garde-toi d'offrir tes holocaustes dans tous les lieux que tu verras. C'est seulement au lieu que le Seigneur choisira, dans l'une de tes tribus, que tu offriras tes holocaustes; c'est là que tu feras tout ce que je t'ordonne. Néanmoins, tu pourras tuer du bétail et manger de la viande autant que tu le désires, selon la bénédiction que le Seigneur, ton Dieu, t'accordera dans toutes tes villes; l'impur comme le pur pourront en manger, comme si c'était de la gazelle ou du cerf. Seulement, vous ne mangerez pas le sang: tu le répandras sur la terre comme de l'eau. Tu ne pourras pas manger dans tes villes la dîme de ton blé, de ton vin et de ton huile, ni les premiers-nés de ton gros bétail et de ton petit bétail, ni aucune de tes offrandes faites pour un vœu, ni tes offrandes volontaires, ni tes prélèvements. Mais c'est seulement devant le Seigneur, ton Dieu, au lieu que le Seigneur, ton Dieu, choisira, que tu les mangeras, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, et le lévite qui est dans tes villes; et tu te réjouiras devant le Seigneur, ton Dieu, avec tous les biens que tu auras sous la main. Aussi longtemps que tu vivras sur ta terre, garde-toi de délaisser le lévite. Lorsque le Seigneur, ton Dieu, aura agrandi ton territoire comme il te l'a promis, et que le désir de manger de la viande te fera dire: « Je voudrais manger de la viande! », tu pourras manger de la viande autant que tu le désires. Si le lieu que le Seigneur, ton Dieu, aura choisi pour y placer son nom est trop éloigné de chez toi, tu pourras tuer du gros bétail et du petit bétail que le Seigneur t'a donné, comme je te l'ai ordonné, et tu pourras en manger dans tes villes autant que tu le désires. Tu en mangeras comme si c'était de la gazelle ou du cerf; l'impur comme le pur pourront en manger. Seulement, abstiens-toi rigoureusement de manger le sang, car le sang, c'est la vie; et tu ne mangeras pas la vie avec la chair. Tu ne le mangeras pas: tu le répandras sur la terre comme de l'eau. Tu ne le mangeras pas, afin que tu sois heureux, toi et tes fils après toi, en faisant ce qui convient au Seigneur. C'est seulement ce que tu auras consacré sur ce qui t'appartient, ainsi que tes offrandes votives, que tu viendras apporter au lieu que le Seigneur choisira. Tu offriras tes holocaustes, la chair et le sang, sur l'autel du Seigneur, ton Dieu; le sang de tes sacrifices sera répandu sur l'autel du Seigneur, ton Dieu, et tu mangeras la chair. Observe et écoute toutes ces paroles que j'institue pour toi, afin que tu sois heureux pour toujours, toi et tes fils après toi, en faisant ce qui plaît et ce qui convient au Seigneur, ton Dieu. Lorsque le Seigneur, ton Dieu, aura retranché devant toi les nations que tu vas déposséder, lorsque tu les auras dépossédées et que tu habiteras leur pays, garde-toi de te laisser prendre au piège en les imitant, après qu'elles auront été détruites devant toi. Garde-toi de t'informer sur leurs dieux et de dire: « Comment ces nations servaient-elles leurs dieux? Moi aussi, je veux faire de même! » Tu n'agiras pas ainsi à l'égard du Seigneur, ton Dieu; car elles faisaient pour leurs dieux toutes sortes d'abominations que le Seigneur déteste, allant jusqu'à jeter au feu leurs fils et leurs filles pour leurs dieux. Tout ce que je vous ordonne, vous veillerez à le mettre en pratique. Tu n'y ajouteras rien et tu n'en retrancheras rien. S'il se lève en ton sein un prophète ou un faiseur de rêves qui t'annonce un signe ou un prodige, et qu'arrive le signe ou le prodige dont il t'a parlé, en disant: « Suivons d'autres dieux » – des dieux que vous ne connaissez pas – « et servons-les! » tu n'écouteras pas les paroles de ce prophète ou de ce faiseur de rêves: c'est le Seigneur, votre Dieu, qui vous met à l'épreuve pour savoir si vous aimez le Seigneur, votre Dieu, de tout votre cœur et de toute votre âme. Vous suivrez le Seigneur (YHWH), votre Dieu, et vous le craindrez, vous observerez ses commandements, vous l'écouterez, c'est lui que vous servirez, et vous vous attacherez à lui. Ce prophète ou ce faiseur de rêves sera mis à mort, car il a appelé à la subversion contre le Seigneur, votre Dieu, qui vous fait sortir d'Egypte et qui te libère de la maison des esclaves; il a voulu t'entraîner hors de la voie que le Seigneur, ton Dieu, t'a ordonné de suivre. Tu élimineras ainsi de ton sein ce qui est mauvais. Si ton frère, fils de ta mère, ton fils, ta fille, la femme qui dort sur ton sein, ou ton ami que tu aimes comme toi-même, essaie de t'entraîner secrètement en disant: « Allons servir d'autres dieux! » – des dieux que ni toi ni tes pères n'avez connus, d'entre les dieux des peuples qui vous entourent, de ceux qui sont proches de toi comme de ceux qui sont loin de toi, d'une extrémité de la terre à l'autre – tu n'y consentiras pas, tu ne l'écouteras pas; ton œil sera sans pitié: tu ne l'épargneras pas, tu ne le couvriras pas. Tu le tueras; tu lèveras le premier la main sur lui pour le mettre à mort, et tout le peuple ensuite; tu le lapideras, et il mourra, parce qu'il a cherché à t'entraîner loin du Seigneur, ton Dieu, qui te fait sortir de l'Egypte, de la maison des esclaves. Tout Israël l'apprendra et sera dans la crainte, et on ne commettra plus une action aussi mauvaise en ton sein. Si tu entends dire au sujet de l'une des villes que le Seigneur, ton Dieu, t'a données pour y habiter: « Des hommes sans morale sont sortis de toi et ont entraîné les habitants de leur ville en disant: “Allons servir d'autres dieux!” » – des dieux que vous ne connaissez pas – tu procéderas à une recherche, à une enquête, à des interrogatoires sérieux. La chose est-elle vraie, le fait est-il établi, cette abomination a-t-elle été commise en ton sein, alors tu passeras au fil de l'épée les habitants de cette ville; tu la frapperas d'anathème, elle et tout ce qui s'y trouve, y compris les bêtes: tu les passeras au fil de l'épée. Tu rassembleras tout son butin au milieu de la place et tu mettras le feu à la ville et à tout le butin qui s'y trouve, tu les détruiras complètement pour le Seigneur, ton Dieu: elle sera pour toujours un tertre inhabité, elle ne sera jamais rebâtie. Rien de ce qui a été frappé d'anathème ne s'attachera à ta main, afin que le Seigneur revienne de sa colère ardente, qu'il t'accorde sa compassion et qu'il te multiplie, comme il l'a juré à tes pères, pourvu que tu écoutes le Seigneur, ton Dieu, en observant tous ses commandements, tels que je les institue pour toi aujourd'hui, et en faisant ce qui convient au Seigneur, ton Dieu. Vous êtes des fils pour le Seigneur, votre Dieu. Vous ne vous ferez pas d'incisions et vous ne vous ferez pas de tonsure sur le front pour un mort. Car tu es un peuple saint pour le Seigneur, ton Dieu; c'est toi que le Seigneur, ton Dieu, a choisi pour que tu sois son bien propre parmi tous les peuples de la terre. Tu ne mangeras aucune abomination. Voici les bêtes que vous pourrez manger: le bœuf, le mouton et la chèvre; le cerf, la gazelle et le chevreuil; le bouquetin, le chamois, le mouflon et l'antilope. Vous pourrez manger toute bête qui a les sabots fendus, les pieds fourchus avec deux sabots, et qui rumine. Mais voici ceux que vous ne mangerez pas parmi ceux qui ruminent et qui ont les sabots fendus et fourchus: le chameau, le lièvre et le daman, qui ruminent, mais qui n'ont pas les sabots fendus – ils sont impurs pour vous; le porc, qui a les sabots fendus, mais qui ne rumine pas – il est impur pour vous; vous ne mangerez pas de leur chair et vous ne toucherez pas leurs cadavres. De tout ce qui est dans l'eau, voici ce que vous pourrez manger: vous pourrez manger de tout ce qui a des nageoires et des écailles. Mais vous ne mangerez aucun de ceux qui n'ont ni nageoires ni écailles – ceux-là sont impurs pour vous. Vous pourrez manger tout oiseau pur. Mais voici ceux dont vous ne mangerez pas: le vautour, l'orfraie et l'aigle de mer; la buse, le faucon, le milan selon ses espèces; le corbeau selon toutes ses espèces; l'autruche, le hibou, la mouette, l'épervier selon ses espèces; le chat-huant, la chouette et le cygne; le pélican, le cormoran et le plongeon; la cigogne, le héron selon ses espèces, la huppe et la chauve-souris. Toute petite bête ailée sera impure pour vous: on n'en mangera pas. Mais vous pourrez manger tout oiseau pur. Vous ne mangerez aucune bête crevée; tu donneras cela à l'immigré qui est dans tes villes, afin qu'il la mange, ou tu le vendras à un étranger; car tu es un peuple saint pour le Seigneur, ton Dieu. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Tu prendras la dîme de tout ce que ta semence produira, de tout ce que tes champs rapporteront chaque année. Tu mangeras devant le Seigneur, ton Dieu, au lieu qu'il choisira pour y faire demeurer son nom, la dîme de ton blé, de ton vin et de ton huile, les premiers-nés de ton gros et de ton petit bétail, afin que tu apprennes à craindre toujours le Seigneur, ton Dieu. Peut-être le chemin sera-t-il trop long pour le transport, parce que le lieu que le Seigneur, ton Dieu, choisira pour y placer son nom, sera trop loin de toi, parce que le Seigneur, ton Dieu, t'aura béni. Tu échangeras alors ta dîme contre de l'argent, tu serreras cet argent dans ta main et tu iras au lieu que le Seigneur, ton Dieu, aura choisi. Là, tu échangeras l'argent contre tout ce que tu désireras, gros bétail et petit bétail, vin et boissons alcoolisées, tout ce qui te fera plaisir, tu mangeras là devant le Seigneur, ton Dieu, et tu te réjouiras, toi et ta famille. Tu ne délaisseras pas le lévite qui est dans tes villes, car il n'a aucune part à ton patrimoine. Au bout de trois ans, tu sortiras toute la dîme de tes produits de cette année-là et tu la déposeras dans tes villes. Alors viendront le lévite, qui n'a aucune part à ton patrimoine, l'immigré, l'orphelin et la veuve, qui sont dans tes villes; ils mangeront et seront rassasiés, afin que le Seigneur, ton Dieu, te bénisse dans tous les travaux que tu feras de tes mains. Au bout de sept ans, tu feras la remise. Voici en quoi consiste la remise: tout créancier qui aura fait un prêt à son prochain en fera remise; il ne pressera pas son prochain ou son frère quand on aura proclamé la remise pour le Seigneur. Tu pourras presser l'étranger; mais tu feras remise de ce qui t'appartient chez ton frère. D'ailleurs, il ne devrait pas y avoir de pauvre chez toi, car le Seigneur te bénira dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne comme patrimoine, afin que tu en prennes possession, pourvu seulement que tu écoutes le Seigneur, ton Dieu, en veillant à mettre en pratique tout ce commandement que j'institue pour toi aujourd'hui. Le Seigneur, ton Dieu, te bénira, comme il te l'a dit; tu prêteras sur gages à une multitude de nations, et toi, tu n'auras pas à emprunter sur gages; tu domineras sur une multitude de nations, et elles ne domineront pas sur toi. S'il y a chez toi un pauvre parmi tes frères, dans l'une de tes villes, dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne, tu ne t'entêteras pas et tu ne fermeras pas ta main à ton frère pauvre; tu lui ouvriras ta main et tu lui prêteras sur gages de quoi pourvoir à ses besoins. Garde-toi de tenir un raisonnement sans morale, en te disant: « La septième année, l'année de la remise, approche! », de regarder d'un œil mauvais ton frère pauvre et de ne rien lui donner. Il invoquerait le Seigneur contre toi, et ce serait un péché pour toi. Donne-lui, et que ton cœur ne soit pas mauvais quand tu lui donneras: à cause de cela, le Seigneur, ton Dieu, te bénira dans tous tes travaux et dans toutes tes entreprises. Il y aura toujours des pauvres dans le pays; c'est pourquoi je te donne cet ordre: Tu devras ouvrir ta main à ton frère, le pauvre ou le déshérité qui est dans ton pays. Si l'un de tes frères hébreux, homme ou femme, se vend à toi, il te servira six années; mais la septième année, tu le renverras libre de chez toi. Et lorsque tu le renverras libre de chez toi, tu ne le renverras pas les mains vides; tu le couvriras de présents pris sur ton petit bétail, sur ton aire, sur ton pressoir; tu lui donneras des biens par lesquels le Seigneur, ton Dieu, t'aura béni. Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et que le Seigneur, ton Dieu, t'a libéré; c'est pourquoi je te donne aujourd'hui cet ordre. Si toutefois ton esclave te dit: « Je ne veux pas sortir de chez toi », parce qu'il t'aime, toi et ta maison, et qu'il se trouve bien chez toi, alors tu prendras un poinçon et tu lui perceras l'oreille contre le battant de la porte: il sera ton esclave pour toujours. Tu feras de même pour ta servante. Il ne sera pas dur pour toi de le renvoyer libre de chez toi, car il t'aura servi six ans, en fournissant un travail qui vaut le double du salaire d'un salarié; et le Seigneur, ton Dieu, te bénira dans tout ce que tu feras. Tu consacreras au Seigneur, ton Dieu, tout premier-né mâle qui naîtra dans ton gros bétail et ton petit bétail. Tu ne travailleras pas avec le premier-né de tes bovins et tu ne tondras pas le premier-né de ton petit bétail. Tu le mangeras année après année, toi et ta famille, devant le Seigneur, ton Dieu, au lieu que le Seigneur choisira. S'il a un défaut, s'il est boiteux ou aveugle, ou s'il a n'importe quel autre défaut grave, tu ne le sacrifieras pas au Seigneur, ton Dieu. Tu le mangeras dans tes villes; l'impur comme le pur pourront en manger, comme si c'était de la gazelle ou du cerf. Seulement, tu ne mangeras pas son sang; tu le répandras sur la terre comme de l'eau. Observe le mois des épis; tu célébreras la Pâque pour le Seigneur, ton Dieu; car c'est au mois des épis que le Seigneur, ton Dieu, t'a fait sortir d'Egypte, pendant la nuit. Tu sacrifieras la Pâque pour le Seigneur, ton Dieu, du petit bétail et du gros bétail, au lieu que le Seigneur choisira pour y faire demeurer son nom. Pendant la fête, tu ne mangeras rien de levé; tu mangeras pendant sept jours des pains sans levain, du pain d'affliction, car c'est dans la précipitation que tu es sorti d'Egypte: tu te souviendras ainsi tous les jours de ta vie du jour où tu es sorti d'Egypte. On ne devra pas voir chez toi de levain, dans tout ton territoire, pendant sept jours; de la viande que tu offriras en sacrifice le soir du premier jour, rien ne passera la nuit jusqu'au lendemain. Tu ne pourras pas sacrifier la Pâque dans toutes les villes que le Seigneur, ton Dieu, te donne; c'est au lieu que le Seigneur, ton Dieu, choisira pour y faire demeurer son nom que tu sacrifieras la Pâque, le soir, au coucher du soleil, au temps où tu es sorti d'Egypte. Tu la feras cuire et tu la mangeras au lieu que le Seigneur, ton Dieu, choisira. Au matin, tu pourras retourner à tes tentes. Pendant six jours tu mangeras des pains sans levain; le septième jour, il y aura une assemblée solennelle pour le Seigneur, ton Dieu: tu ne feras aucun travail. Tu compteras sept semaines; tu commenceras à compter sept semaines à partir du moment où l'on mettra la faucille dans le blé sur pied. Puis tu célébreras la fête des Semaines pour le Seigneur, ton Dieu; l'offrande volontaire que tu donneras sera à proportion des bénédictions que le Seigneur, ton Dieu, t'aura accordées. Tu te réjouiras devant le Seigneur, ton Dieu, au lieu que le Seigneur, ton Dieu, choisira pour y faire demeurer son nom, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, le lévite qui est dans tes villes, ainsi que l'immigré, l'orphelin et la veuve qui sont en ton sein. Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte; tu observeras ces prescriptions et tu les mettras en pratique. Tu célébreras la fête des Huttes pendant sept jours, quand tu recueilleras le produit de ton aire et de ton pressoir. Tu te réjouiras lors de cette fête, toi, ton fils et ta fille, ton serviteur et ta servante, ainsi que le lévite, l'immigré, l'orphelin et la veuve qui sont dans tes villes. Tu célébreras la fête pendant sept jours pour le Seigneur, ton Dieu, au lieu que le Seigneur choisira; car le Seigneur, ton Dieu, te bénira dans toutes tes récoltes et dans tout le travail de tes mains, et tu te livreras à une joie sans réserve. Trois fois par an, toute ta population mâle devra paraître devant le Seigneur, ton Dieu, au lieu qu'il choisira: à la fête des Pains sans levain, à la fête des Semaines et à la fête des Huttes. On ne paraîtra pas devant le Seigneur les mains vides. Chacun donnera ce qu'il pourra, selon la bénédiction que le Seigneur, ton Dieu, lui aura accordée. Tu te donneras des juges et des secrétaires aux portes de toutes les villes que le Seigneur, ton Dieu, te donne, tribu par tribu; ils jugeront le peuple avec justice. Tu ne porteras pas atteinte au droit, tu ne te montreras pas partial et tu n'accepteras pas de pots-de-vin, car les pots-de-vin aveuglent les yeux des sages et ruinent la cause des justes. Tu poursuivras la justice, afin que tu vives et que tu prennes possession du pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne. Tu ne planteras aucun poteau cultuel (aucune ashéra) d'aucun arbre à côté de l'autel du Seigneur, ton Dieu, l'autel que tu feras pour toi. Tu ne dresseras pas pour toi de pierre levée; le Seigneur, ton Dieu, déteste cela. Tu n'offriras en sacrifice au Seigneur, ton Dieu, ni bovin, ni mouton ou chèvre qui ait un défaut ou une malformation: ce serait une abomination pour le Seigneur, ton Dieu. S'il se trouve en ton sein, dans l'une des villes que le Seigneur, ton Dieu, te donne, un homme ou une femme qui fait ce qui déplaît au Seigneur, ton Dieu, en passant outre à son alliance; qu'il aille servir d'autres dieux et se prosterne devant eux, devant le soleil, la lune ou toute l'armée du ciel, contrairement à ce que j'ai ordonné; que cela te soit rapporté, que tu en entendes parler, tu procéderas à une recherche sérieuse: la chose est-elle vraie, le fait est-il établi, cette abomination a-t-elle été commise en Israël? Tu feras alors sortir aux portes de ta ville l'homme ou la femme qui a commis cette mauvaise action; homme ou femme, vous le lapiderez; il mourra. Celui qui mérite la mort sera mis à mort sur la déposition de deux ou trois témoins; il ne sera pas mis à mort sur la déposition d'un seul témoin. Les témoins lèveront les premiers la main sur lui pour le mettre à mort, et tout le peuple ensuite. Tu élimineras ainsi de ton sein ce qui est mauvais. Si une affaire de meurtre, de différend ou de dommage corporel – tout litige aux portes de tes villes – te paraît trop difficile à juger, tu monteras au lieu que le Seigneur, ton Dieu, choisira. Tu iras vers les prêtres-lévites et vers le juge qui sera en fonction en ces jours-là; tu consulteras, et ils prononceront pour toi la sentence de jugement. Tu agiras d'après la sentence qu'ils prononceront pour toi au lieu que le Seigneur choisira, et tu veilleras à faire exactement ce qu'ils t'enseigneront. Tu agiras d'après la loi qu'ils t'enseigneront et le jugement qu'ils te diront; tu ne t'écarteras ni à droite ni à gauche de la sentence qu'ils prononceront pour toi. L'homme qui agit avec arrogance, n'écoutant ni le prêtre qui se tient là pour officier devant le Seigneur, ton Dieu, ni le juge, cet homme-là mourra. Tu élimineras ainsi d'Israël ce qui est mauvais. Tout le peuple l'apprendra, et ils auront peur; ils ne se comporteront plus avec arrogance. Lorsque tu seras entré dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne, lorsque tu en prendras possession, que tu y habiteras et que tu diras: « Je veux placer un roi à ma tête, comme toutes les nations qui m'entourent », tu pourras placer un roi à ta tête, celui que le Seigneur, ton Dieu, choisira; tu placeras à ta tête un roi d'entre tes frères; tu ne pourras pas avoir à ta tête un étranger qui ne soit pas ton frère. Mais qu'il n'ait pas un grand nombre de chevaux; qu'il ne fasse pas retourner le peuple en Egypte pour avoir beaucoup de chevaux; car le Seigneur vous a dit: « Vous ne retournerez plus par ce chemin-là. » Qu'il n'ait pas un grand nombre de femmes, afin que son cœur ne s'écarte pas, et qu'il n'ait pas une grande quantité d'argent et d'or. Quand il se sera assis sur son trône royal, il écrira pour lui, dans un livre, un double de cette loi, qu'il prendra auprès des prêtres-lévites. Il devra l'avoir avec lui et la lire tous les jours de sa vie, afin d'apprendre à craindre le Seigneur, son Dieu, et à observer toutes les paroles de cette loi et toutes ces prescriptions en les mettant en pratique; afin que son cœur ne s'élève pas au-dessus de ses frères et qu'il ne s'écarte du commandement ni à droite ni à gauche; afin qu'il prolonge ses jours dans son royaume, lui et ses fils, au sein d'Israël. Les prêtres-lévites, toute la tribu de Lévi, n'auront aucune part au patrimoine d'Israël; c'est des offrandes consumées par le feu pour le Seigneur et de son patrimoine qu'ils se nourriront. Ils n'auront pas de patrimoine parmi leurs frères: le Seigneur est leur patrimoine, selon ce qu'il a dit à leur sujet. Voici quel sera le droit des prêtres sur le peuple, sur ceux qui offriront un sacrifice, un bovin, un mouton ou une chèvre: on donnera au prêtre l'épaule, les joues et l'estomac. Tu lui donneras les prémices de ton blé, de ton vin et de ton huile, et les prémices de la toison de ton petit bétail; car c'est lui que le Seigneur, ton Dieu, a choisi entre toutes les tribus, afin qu'il se tienne debout pour officier au nom du Seigneur, lui et ses fils, pour toujours. Lorsqu'un lévite viendra de l'une de tes villes, quel que soit l'endroit où il séjourne en Israël, il pourra venir autant qu'il le désire au lieu que le Seigneur choisira. Il officiera au nom du Seigneur, ton Dieu, comme tous ses frères, les lévites qui se tiennent là, devant le Seigneur. Il recevra pour sa nourriture une part égale à la leur, indépendamment de ce que pourra lui rapporter la vente des biens de ses pères. Lorsque tu entreras dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne, tu n'apprendras pas à imiter les abominations de ces nations-là. Qu'on ne trouve chez toi personne qui fasse passer son fils ou sa fille par le feu, personne qui se livre à la magie, qui cherche des présages, qui pratique la divination ou la sorcellerie, qui jette des sorts, qui interroge les spirites ou les médiums, qui consulte les morts. En effet, quiconque se livre à ces pratiques est une abomination pour le Seigneur ; c'est à cause de ces abominations que le Seigneur, ton Dieu, dépossède ces nations devant toi. Tu seras parfait à l'égard du Seigneur, ton Dieu. Car ces nations que tu dépossèdes écoutent les chercheurs de présages et les devins; mais à toi, le Seigneur, ton Dieu, ne t'a rien donné de semblable. Le Seigneur, ton Dieu, suscitera pour toi, de ton propre sein, d'entre tes frères, un prophète comme moi: vous l'écouterez! C'est exactement cela que tu as demandé au Seigneur, ton Dieu, à l'Horeb, au jour de l'assemblée, quand tu disais: « Que je ne continue pas à entendre la voix du Seigneur, mon Dieu, et que je ne voie plus ce grand feu, afin que je ne meure pas! » Le Seigneur m'a dit: Ce qu'ils ont dit est bon. Je susciterai pour eux, parmi leurs frères, un prophète comme toi; je mettrai mes paroles dans sa bouche, et il leur dira tout ce que je lui ordonnerai. Si quelqu'un n'écoute pas mes paroles, celles qu'il dira en mon nom, c'est moi qui lui en demanderai compte. Mais le prophète qui aura l'arrogance de dire en mon nom une parole que je ne lui aurai pas ordonné de dire, ou qui parlera au nom d'autres dieux, ce prophète-là sera mis à mort. Peut-être te diras-tu: « Comment reconnaîtrons-nous la parole que le Seigneur n'a pas dite? » Quand le prophète parle au nom du Seigneur (YHWH) et que la parole ne se réalise pas, qu'elle n'arrive pas, c'est une parole que le Seigneur n'a pas dite. C'est par arrogance que le prophète l'a dite: tu n'auras pas peur de lui. Lorsque le Seigneur, ton Dieu, aura retranché les nations dont le Seigneur, ton Dieu, te donne le pays, lorsque tu les auras dépossédées et que tu habiteras dans leurs villes et dans leurs maisons, tu mettras à part trois villes au milieu du pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne pour que tu en prennes possession. Tu construiras des routes et tu diviseras en trois parties le territoire du pays que le Seigneur, ton Dieu, t'aura donné comme patrimoine. Ainsi tout meurtrier pourra s'y enfuir. Voici dans quel cas le meurtrier pourra s'enfuir là pour rester en vie: s'il a tué son prochain par méprise, alors que d'habitude il ne le détestait pas; s'il s'est rendu avec son prochain dans la forêt pour abattre des arbres, que sa main ait brandi la hache pour couper un arbre, que le fer se soit échappé du manche, qu'il ait atteint son prochain et que celui-ci soit mort, alors il pourra s'enfuir dans l'une de ces villes pour rester en vie, de peur que le rédempteur du sang, dans l'ardeur de sa colère, ne le poursuive et ne le rattrape, parce que le chemin serait trop long, et qu'il ne le frappe mortellement, alors qu'il ne mérite pas la mort, puisque d'habitude il ne détestait pas son prochain. C'est pourquoi je t'ordonne de mettre à part trois villes. Si le Seigneur, ton Dieu, agrandit ton territoire, comme il l'a juré à tes pères, et s'il te donne tout le pays qu'il a promis de donner à tes pères, – pourvu que tu observes, en le mettant en pratique, tout ce commandement que j'institue pour toi aujourd'hui, en aimant le Seigneur, ton Dieu, et en suivant toujours ses voies – alors tu ajouteras encore trois villes à ces trois-là. Ainsi, on ne répandra pas de sang innocent au sein du pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne comme patrimoine, et il n'y aura pas de sang sur toi. Mais si un homme déteste son prochain, s'il lui tend une embuscade, s'il se dresse contre lui et le frappe mortellement, de sorte que l'autre meure; s'il s'enfuit dans l'une de ces villes, les anciens de sa ville le feront arrêter et le livreront au rédempteur du sang, afin qu'il meure. Ton œil sera sans pitié pour lui; tu élimineras d'Israël le sang de l'innocent, et tu seras heureux. Tu ne déplaceras pas les bornes de ton prochain, qui ont été posées par les anciens, dans le patrimoine que tu recevras au pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne pour que tu en prennes possession. Un seul témoin ne pourra se dresser contre un homme pour établir une faute ou un péché quelconque de tous les péchés qu'on peut commettre; un fait ne sera établi que sur la déposition de deux ou trois témoins. Lorsqu'un témoin malveillant se dresse contre quelqu'un pour l'accuser de subversion, les deux hommes en litige se tiendront devant le Seigneur, devant les prêtres et les juges qui seront en fonction en ces jours-là. Les juges procéderont à une recherche sérieuse: le témoin est-il un faux témoin, a-t-il fait contre son frère une fausse déposition, alors vous le traiterez comme il avait projeté de traiter son frère. Tu élimineras ainsi de ton sein ce qui est mauvais. Les autres l'apprendront, et ils auront peur: on ne commettra plus une action aussi mauvaise en ton sein. Ton œil sera sans pitié: vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied. Lorsque tu pars en guerre contre tes ennemis et que tu vois des chevaux, des chars et des troupes en plus grand nombre que les tiens, tu n'en auras pas peur; car le Seigneur, ton Dieu, qui t'a fait monter d'Egypte, est avec toi. A l'approche du combat, le prêtre s'avancera et parlera au peuple. Il leur dira: « Ecoute, Israël! Vous allez aujourd'hui à la rencontre de vos ennemis pour le combat. Que votre cœur ne mollisse pas! N'ayez pas peur, ne vous effrayez pas, ne vous épouvantez pas devant eux. Car le Seigneur, votre Dieu, marche avec vous, afin de combattre vos ennemis pour vous et de vous sauver. » Les secrétaires diront ensuite au peuple: « Qui a bâti une maison neuve et ne l'a pas encore inaugurée? Qu'il s'en aille et rentre chez lui, de peur qu'il ne meure au combat et qu'un autre ne l'inaugure! Qui a planté une vigne et n'en a pas encore profité? Qu'il s'en aille et rentre chez lui, de peur qu'il ne meure au combat et qu'un autre n'en profite! Qui s'est fiancé avec une femme et ne l'a pas encore prise? Qu'il s'en aille et rentre chez lui, de peur qu'il ne meure au combat et qu'un autre ne la prenne! » Les secrétaires continueront à parler au peuple; ils diront: « Qui a peur? Qui sent son cœur mollir? Qu'il s'en aille et rentre chez lui, afin qu'il ne fasse pas fondre le cœur de ses frères comme son propre cœur! » Quand les secrétaires auront achevé de parler au peuple, ils placeront les chefs des armées à la tête du peuple. Quand tu te présenteras devant une ville pour l'attaquer, tu lui proposeras la paix. Si elle accepte ta paix et t'ouvre ses portes, tout le peuple qui s'y trouve sera astreint pour toi à la corvée; ils seront tes esclaves. Si elle ne fait pas la paix avec toi, si elle te fait la guerre, alors tu l'assiégeras; le Seigneur, ton Dieu, te la livrera; tu passeras toute sa population mâle au fil de l'épée. Les femmes, les familles, les bêtes, tout ce qui sera dans la ville, tout son butin, tu le pilleras et tu mangeras le butin pris sur tes ennemis, celui que le Seigneur, ton Dieu, t'aura donné. C'est ainsi que tu agiras à l'égard de toutes les villes qui sont très éloignées de toi et qui ne font pas partie des villes de ces nations-ci. Mais dans les villes de ces peuples que le Seigneur, ton Dieu, te donne comme patrimoine, tu ne laisseras la vie à rien de ce qui respire. Tu frapperas d'anathème les Hittites, les Amorites, les Cananéens, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites, comme le Seigneur, ton Dieu, te l'a ordonné, afin qu'ils ne vous apprennent pas à imiter toutes les abominations qu'ils font pour leurs dieux et à pécher contre le Seigneur, votre Dieu. Si tu assièges longtemps une ville pour l'attaquer et la prendre, tu ne détruiras pas les arbres en y brandissant la hache; tu t'en nourriras et tu ne les couperas pas: l'arbre des champs est-il un homme pour que tu l'assièges? Mais tu pourras détruire, couper les arbres dont tu sauras qu'ils ne servent pas à la nourriture, et bâtir avec eux des ouvrages de siège contre la ville qui te fait la guerre, jusqu'à ce qu'elle tombe. Si, sur la terre que le Seigneur, ton Dieu, te donne en possession, on trouve le cadavre d'un homme gisant dans la campagne, sans qu'on sache qui l'a abattu, tes anciens et tes juges iront mesurer les distances à partir du cadavre jusqu'aux villes des environs. Quand on aura déterminé la ville la plus proche du cadavre, les anciens de cette ville prendront une génisse qui n'a servi à aucun travail, qui n'a jamais porté le joug. Les anciens de cette ville feront descendre la génisse vers un cours d'eau pérenne où il n'y a ni culture ni semence; là, ils briseront la nuque de la génisse, dans le cours d'eau. Alors les prêtres, les fils de Lévi, s'approcheront; car le Seigneur, ton Dieu, les a choisis afin d'officier pour lui et de bénir au nom du Seigneur, et ce sont eux qui doivent se prononcer sur tout litige et sur tout dommage corporel. Tous les anciens de cette ville – ceux qui sont les plus proches du cadavre – se laveront les mains sur la génisse à laquelle on a brisé la nuque dans le cours d'eau. Ils déclareront: « Nos mains n'ont pas répandu ce sang, et nos yeux ne l'ont pas vu répandre. Fais l'expiation, Seigneur, pour Israël, ton peuple, que tu as libéré; n'impute pas du sang innocent à Israël, ton peuple. » Ainsi sera faite pour eux l'expiation du sang. Et toi, tu élimineras de ton sein le sang innocent, en faisant ce qui convient au Seigneur. Lorsque tu pars en guerre contre tes ennemis, que le Seigneur te les livre et que tu fais des captifs, si tu vois parmi les captives une belle femme, que tu t'éprennes d'elle et que tu la prennes pour femme, alors tu l'amèneras dans ta maison. Elle se rasera la tête et se coupera les ongles, elle quittera son manteau de captive, elle habitera chez toi et pleurera son père et sa mère pendant un mois. Après cela, tu iras avec elle, tu l'épouseras et elle sera ta femme. Si elle cesse de te plaire, tu la laisseras aller où elle voudra; tu ne pourras pas la vendre pour de l'argent ni la réduire en esclavage, parce que tu auras abusé d'elle. Si un homme qui a deux femmes aime l'une et n'aime pas l'autre, qu'il ait des fils de celle qu'il aime et de celle qu'il n'aime pas, et que le premier-né soit de la femme qu'il n'aime pas, il ne pourra pas, le jour où il partagera son patrimoine entre ses fils, donner le droit d'aînesse au fils de celle qu'il aime, de préférence au fils de celle qu'il n'aime pas, celui-ci étant le premier-né. Il reconnaîtra pour premier-né le fils de celle qu'il n'aime pas et lui donnera une double part de tout son avoir: ce fils est les prémices de sa vigueur, le droit d'aînesse lui appartient. Si un homme a un fils indocile et rebelle, qui n'écoute ni son père, ni sa mère, s'ils le corrigent et qu'il ne les écoute pas, le père et la mère le saisiront et le mèneront vers les anciens de sa ville, à la porte de sa ville. Ils diront aux anciens de sa ville: « Voici notre fils, il est indocile et rebelle, il ne nous écoute pas; c'est un débauché et un ivrogne. » Tous les hommes de sa ville le lapideront, et il mourra. Tu élimineras ainsi de ton sein ce qui est mauvais; tout Israël l'apprendra, et ils auront peur. Si un homme coupable d'un péché passible de mort a été mis à mort et que tu l'aies pendu à un bois, son cadavre ne passera pas la nuit sur le bois: tu l'enseveliras le jour même, car celui qui est pendu est une malédiction de Dieu; tu ne rendras pas impure la terre que le Seigneur, ton Dieu, te donne comme patrimoine. Si tu vois s'égarer le bœuf de ton frère, son mouton ou sa chèvre, tu ne t'esquiveras pas: tu ne manqueras pas de les ramener à ton frère. Si ton frère n'habite pas près de toi, et que tu ne le connaisses pas, tu recueilleras l'animal dans ta maison, et il restera chez toi jusqu'à ce que ton frère le réclame; alors tu le lui rendras. Tu feras de même pour son âne, tu feras de même pour son manteau, tu feras de même pour tout ce que ton frère a perdu et que tu as trouvé; tu ne pourras pas t'esquiver. Si tu vois l'âne de ton frère ou son bœuf tomber en chemin, tu ne t'esquiveras pas: tu l'aideras à le relever. Une femme ne portera pas un habillement d'homme, et un homme ne mettra pas un manteau de femme: quiconque fait cela est une abomination pour le Seigneur, ton Dieu. Si tu trouves sur ton chemin un nid d'oiseau, sur un arbre quelconque ou sur la terre, avec des petits ou des œufs, et la mère couchée sur les petits ou sur les œufs, tu ne prendras pas la mère avec les petits: tu laisseras s'en aller la mère et tu ne prendras que les petits, afin que tu sois heureux et que tu prolonges tes jours. Si tu bâtis une maison neuve, tu feras une balustrade autour de ton toit en terrasse, afin de ne pas mettre du sang sur ta maison, pour le cas où quelqu'un en tomberait. Tu ne sèmeras pas dans ta vigne deux espèces différentes, de peur d'avoir à consacrer tout le produit de ce que tu auras semé, avec la récolte de ta vigne. Tu ne laboureras pas avec un bœuf et un âne attelés ensemble. Tu ne te revêtiras pas d'un tissu fait à la fois de laine et de lin. Tu te feras des glands aux quatre pans du vêtement dont tu te couvriras. Si un homme qui a pris une femme et qui est allé avec elle ne l'aime pas, s'il lui impute des agissements scandaleux et lui fait une mauvaise réputation, en disant: « J'ai pris cette femme, je me suis approché d'elle, et je n'ai pas trouvé chez elle les signes de la virginité », alors le père et la mère de la jeune femme prendront les signes de sa virginité et les produiront devant les anciens, à la porte de la ville. Le père de la jeune femme dira aux anciens: « J'ai donné ma fille pour femme à cet homme, et il ne l'aime pas; il lui impute des agissements scandaleux, en disant: “Je n'ai pas trouvé les signes de la virginité chez ta fille.” Or voici les signes de virginité de ma fille. » Et ils déploieront le manteau devant les anciens de la ville. Les anciens de cette ville saisiront alors cet homme et lui infligeront une correction; parce qu'il a fait une mauvaise réputation à une vierge d'Israël, ils le condamneront à une amende de cent pièces d'argent, qu'ils donneront au père de la jeune femme. Elle restera sa femme, et il ne pourra pas la renvoyer, tant qu'il vivra. Mais si la chose est vraie, si les signes de la virginité n'ont pas été trouvés chez la jeune femme, on fera sortir la jeune femme à l'entrée de la maison de son père; les gens de sa ville la lapideront; elle mourra, parce qu'elle a commis une folie en Israël, en se prostituant dans la maison de son père. Tu élimineras ainsi de ton sein ce qui est mauvais. Si on trouve un homme couché avec une femme mariée, ils mourront tous les deux, l'homme qui a couché avec la femme, et la femme elle-même. Tu élimineras ainsi d'Israël ce qui est mauvais. Si une jeune fille vierge est fiancée à quelqu'un, qu'un homme la trouve dans la ville et couche avec elle, vous les ferez sortir tous les deux à la porte de la ville; vous les lapiderez, et ils mourront, la jeune fille pour n'avoir pas crié dans la ville, et l'homme pour avoir abusé de la femme de son prochain. Tu élimineras ainsi de ton sein ce qui est mauvais. Mais si c'est dans la campagne que cet homme trouve la jeune fille fiancée, si l'homme la saisit et couche avec elle, seul l'homme qui aura couché avec elle mourra. Tu ne feras rien à la jeune fille; la jeune fille n'est pas coupable d'un péché passible de mort; c'est comme si un homme se dressait contre son prochain pour l'assassiner. Car c'est dans la campagne qu'il l'a trouvée: la jeune fille fiancée a pu crier sans qu'il y ait eu personne pour la sauver. Si un homme trouve une jeune fille vierge non fiancée, qu'il la saisisse et couche avec elle, et qu'on les trouve, l'homme qui aura couché avec elle donnera au père de la jeune fille cinquante pièces d'argent; parce qu'il a abusé d'elle, il la prendra pour femme et il ne pourra pas la renvoyer, tant qu'il vivra. Personne ne prendra la femme de son père et ne soulèvera le pan du vêtement de son père. Celui dont les testicules ont été écrasés ou le pénis coupé n'entrera pas dans l'assemblée du Seigneur. Un bâtard n'entrera pas dans l'assemblée du Seigneur ; même sa dixième génération n'entrera pas dans l'assemblée du Seigneur. L'Ammonite et le Moabite n'entreront pas dans l'assemblée du Seigneur ; même leur dixième génération n'entrera pas dans l'assemblée du Seigneur. Il en est ainsi pour toujours, parce qu'ils ne sont pas venus au-devant de vous avec du pain et de l'eau, sur le chemin, lorsque vous êtes sortis d'Egypte, et parce qu'ils ont soudoyé contre toi Balaam, fils de Béor, de Petor en Mésopotamie, pour te maudire. Mais le Seigneur, ton Dieu, n'a pas voulu écouter Balaam; le Seigneur, ton Dieu, a changé pour toi la malédiction en bénédiction, parce que le Seigneur, ton Dieu, t'aimait. Tu ne chercheras jamais leur paix ni leur bien-être, tant que tu vivras. Tu n'auras pas en abomination l'Edomite, car il est ton frère; tu n'auras pas en abomination l'Egyptien, car tu as été un immigré dans son pays: les fils qui leur naîtront, à la troisième génération, pourront entrer dans l'assemblée du Seigneur. Lorsque tu pars en campagne contre tes ennemis, garde-toi de toute chose mauvaise. S'il y a chez toi un homme qui n'est pas pur, par suite d'un incident nocturne, il sortira du camp et ne rentrera pas à l'intérieur du camp; sur le soir il se lavera avec de l'eau, puis au coucher du soleil il pourra rentrer à l'intérieur du camp. Tu auras un endroit à l'écart, hors du camp; c'est là, dehors, que tu sortiras. Tu auras dans ton équipement un outil; quand tu iras t'accroupir dehors, tu feras un trou, puis tu te retourneras pour recouvrir tes excréments. Car le Seigneur, ton Dieu, marche au milieu de ton camp pour te sauver et pour livrer tes ennemis devant toi; ton camp sera donc saint, afin qu'il ne voie chez toi rien d'inconvenant et qu'il ne se détourne pas de toi. Tu ne livreras pas à son maître un esclave qui s'est sauvé de chez son maître pour se réfugier chez toi. Il habitera chez toi, en ton sein, au lieu qu'il choisira, dans l'une de tes villes, où bon lui semblera; tu ne l'exploiteras pas. Il n'y aura pas de prostituée sacrée parmi les filles d'Israël, il n'y aura pas de prostitué sacré parmi les fils d'Israël. Tu n'apporteras pas dans la maison du Seigneur, ton Dieu, pour un vœu, quel qu'il soit, le gain d'une prostituée ou le salaire d'un chien: l'un comme l'autre sont une abomination pour le Seigneur, ton Dieu. Tu n'exigeras de ton frère aucun intérêt: ni pour de l'argent, ni pour des vivres, ni pour rien de ce qui peut se prêter à intérêt. Tu pourras exiger un intérêt de l'étranger, mais tu n'en exigeras pas de ton frère, afin que le Seigneur, ton Dieu, te bénisse dans toutes tes entreprises, sur la terre où tu entres pour en prendre possession. Si tu fais un vœu au Seigneur, ton Dieu, tu ne tarderas pas à t'en acquitter; car le Seigneur, ton Dieu, t'en demanderait compte, et ce serait un péché pour toi. Si tu t'abstiens de faire un vœu, il n'y aura pas de péché pour toi. Mais tu garderas ce qui est sorti de tes lèvres et tu agiras conformément aux vœux que tu as faits volontairement au Seigneur, ton Dieu, ceux que tu as prononcés de ta propre bouche. Si tu entres dans la vigne de ton prochain, tu pourras à ton gré manger des raisins et t'en rassasier; mais tu n'en mettras pas dans ton récipient. Si tu entres dans les blés de ton prochain, tu pourras cueillir des épis à la main, mais tu ne passeras pas la faucille dans les blés de ton prochain. Lorsqu'un homme a pris et épousé une femme et que celle-ci n'a pas trouvé grâce à ses yeux, parce qu'il a trouvé en elle quelque chose d'inconvenant, il écrira pour elle une attestation de rupture et, après la lui avoir remise, il la renverra de sa maison. Elle sortira de chez lui, elle s'en ira et elle pourra devenir la femme d'un autre homme. Si ce dernier homme ne l'aime pas, qu'il écrit pour elle une attestation de rupture et, après la lui avoir remise, la renvoie de sa maison; ou bien, si ce dernier homme qui l'a prise pour femme vient à mourir, alors son premier mari, qui l'avait renvoyée, ne pourra pas la reprendre pour femme, après qu'elle a été souillée: ce serait une abomination devant le Seigneur. Tu ne chargeras pas d'un péché le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne comme patrimoine. Lorsqu'un homme vient de prendre femme, il ne partira pas à l'armée, et on ne lui imposera aucune charge; il sera exempté pour raison de famille pendant un an et il réjouira la femme qu'il a prise. On ne prendra pas pour gage le moulin, ni la meule de dessus: ce serait prendre pour gage la vie même. Si on trouve un homme qui ait enlevé l'un de ses frères, parmi les Israélites, qui l'ait réduit en esclavage ou qui l'ait vendu, ce ravisseur mourra. Tu élimineras ainsi de ton sein ce qui est mauvais. Prends garde aux cas de « lèpre », afin de bien observer et de faire exactement ce que vous enseigneront les prêtres-lévites; vous veillerez à agir selon ce que je leur ai ordonné. Souviens-toi de ce que le Seigneur, ton Dieu, a fait à Miriam en chemin lorsque vous êtes sortis d'Egypte. Si tu accordes un prêt à ton prochain, tu n'entreras pas dans sa maison pour te saisir de son gage; tu resteras dehors, et celui à qui tu fais le prêt t'apportera le gage dehors. Si cet homme est pauvre, tu ne te coucheras pas avec son gage; tu lui rendras le gage au coucher du soleil, afin qu'il couche dans son vêtement et qu'il te bénisse; ce sera pour toi justice devant le Seigneur, ton Dieu. Tu n'opprimeras pas le salarié pauvre ou déshérité, qu'il soit l'un de tes frères ou l'un des immigrés qui sont dans tes villes, dans ton pays. Tu lui donneras le salaire de sa journée avant le coucher du soleil; car il est pauvre, et il lui tarde de le recevoir. Sans cela, il invoquerait le Seigneur contre toi, et ce serait un péché pour toi. Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils, les fils ne seront pas mis à mort pour les pères; chacun sera mis à mort pour son propre péché. Tu ne porteras pas atteinte au droit de l'immigré et de l'orphelin, et tu ne prendras pas en gage le vêtement de la veuve. Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte, et que le Seigneur, ton Dieu, t'en a libéré; c'est pourquoi je t'ordonne d'agir ainsi. Quand tu feras la moisson de ton champ et que tu auras oublié une gerbe dans le champ, tu ne retourneras pas la prendre: elle sera pour l'immigré, pour l'orphelin et pour la veuve, afin que le Seigneur, ton Dieu, te bénisse dans tout le travail de tes mains. Quand tu secoueras tes oliviers, tu n'iras pas cueillir ensuite ce qui reste; ce sera pour l'immigré, pour l'orphelin et pour la veuve. Quand tu vendangeras ta vigne, tu n'iras pas grappiller ensuite ce qui reste; ce sera pour l'immigré, pour l'orphelin et pour la veuve. Tu te souviendras que tu as été esclave en Egypte; c'est pourquoi je t'ordonne d'agir ainsi. Lorsque des hommes qui ont un litige comparaissent pour être jugés, on acquittera l'innocent et on condamnera le coupable. Si le coupable mérite d'être battu, le juge le fera étendre par terre et on le battra devant lui d'un nombre de coups proportionné à sa culpabilité. Il ne lui infligera pas plus de quarante coups, de peur que, si on le battait de beaucoup plus de coups, ton frère ne soit avili sous tes yeux. Tu ne muselleras pas le bœuf quand il foule le grain. Lorsque des frères habitent ensemble, si l'un d'eux meurt sans laisser de fils, la femme du défunt ne se mariera pas au dehors avec un étranger; son beau-frère ira vers elle, il la prendra pour femme et il remplira envers elle son devoir de beau-frère. Le premier-né qu'elle mettra au monde portera le nom de son frère défunt, afin que son nom ne soit pas effacé d'Israël. Si cet homme ne désire pas prendre sa belle-sœur pour femme, sa belle-sœur montera à la porte de la ville, vers les anciens, et elle dira: « Mon beau-frère refuse de relever le nom de son frère en Israël, il ne veut pas remplir envers moi son devoir de beau-frère. » Les anciens de la ville l'appelleront et lui parleront. S'il persiste, en disant: « Je ne désire pas la prendre pour femme », alors sa belle-sœur s'approchera de lui sous les yeux des anciens, elle lui ôtera sa sandale et elle lui crachera au visage. Elle déclarera: « Voilà ce qu'on fait à l'homme qui refuse de bâtir la maison de son frère. » Et voici le nom dont on l'appellera en Israël: « Maison du déchaussé ». Lorsque des hommes se querellent l'un avec l'autre, si la femme de l'un s'approche pour délivrer son mari de la main de celui qui le frappe, si elle avance la main et saisit ce dernier par les parties honteuses, tu lui couperas la main; ton œil sera sans pitié. Tu n'auras pas dans ton sac deux sortes de poids, un gros et un petit. Tu n'auras pas chez toi deux sortes d'épha, un grand et un petit. Tu auras un poids exact et juste, tu auras un épha exact et juste, afin que tes jours se prolongent sur la terre que le Seigneur, ton Dieu, te donne. Car quiconque agit ainsi, quiconque agit injustement, est une abomination pour le Seigneur, ton Dieu. Souviens-toi de ce qu'Amalec t'a fait en chemin lorsque vous êtes sortis d'Egypte, comment il est venu à ta rencontre, en chemin, pour attaquer ton arrière-garde, tous ceux qui se traînaient en dernier, alors que tu étais fatigué, épuisé, et cela parce qu'il ne craignait pas Dieu. Lorsque le Seigneur, ton Dieu, t'accordera le repos en te délivrant de tous les ennemis qui t'entourent dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne comme patrimoine, afin que tu en prennes possession, tu effaceras le souvenir d'Amalec de dessous le ciel: ne l'oublie pas. Lorsque tu seras entré dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne comme patrimoine, lorsque tu en auras pris possession et que tu l'habiteras, tu prendras des prémices de tout le fruit de la terre que tu recueilleras de ton pays, celui que le Seigneur, ton Dieu, te donne; tu les mettras dans une corbeille et tu iras au lieu que le Seigneur, ton Dieu, choisira pour y faire demeurer son nom. Tu iras vers le prêtre qui sera en fonction en ces jours-là et tu lui diras: « Je déclare aujourd'hui au Seigneur, ton Dieu, que je suis entré dans le pays que le Seigneur a juré à nos pères de nous donner. » Le prêtre prendra la corbeille de ta main et la déposera devant l'autel du Seigneur, ton Dieu. Et toi, tu diras devant le Seigneur, ton Dieu: « Mon père était un Araméen nomade; il est descendu en Egypte avec peu de gens pour y séjourner en immigré; là, il est devenu une nation grande, forte et nombreuse. Les Egyptiens nous ont maltraités, affligés et soumis à un dur esclavage. Nous avons crié vers le Seigneur, le Dieu de nos pères. Le Seigneur nous a entendus et il a vu notre affliction, notre peine et notre oppression. D'une main forte, d'un bras étendu, par une grande terreur, avec des signes et des prodiges, le Seigneur nous a fait sortir d'Egypte. Il nous a amenés dans ce lieu et il nous a donné ce pays, un pays ruisselant de lait et de miel. Maintenant j'apporte les prémices du fruit de la terre que tu m'as donnée, Seigneur ! » Tu les déposeras devant le Seigneur, ton Dieu, et tu te prosterneras devant le Seigneur, ton Dieu. Puis tu te réjouiras, avec le lévite et avec l'immigré qui sont en ton sein, pour tous les biens que le Seigneur, ton Dieu, t'a donnés, à toi et à ta maison. Lorsque tu auras achevé de prendre toute la dîme de tes revenus, la troisième année, l'année de la dîme, tu la donneras au lévite, à l'immigré, à l'orphelin et à la veuve; ils mangeront et seront rassasiés dans tes villes. Tu diras devant le Seigneur, ton Dieu: J'ai ôté de ma maison ce qui est consacré et je l'ai donné au lévite, à l'immigré, à l'orphelin et à la veuve, selon tous les commandements que tu as institués pour moi; je n'ai passé outre à aucun de tes commandements, je n'en ai oublié aucun. Je n'ai rien mangé de cela quand j'étais en deuil, je n'en ai rien ôté quand j'étais impur et je n'en ai rien donné pour un mort; j'ai écouté le Seigneur, mon Dieu; j'ai fait exactement ce que tu m'as ordonné. Penche-toi de ton séjour sacré, du ciel; bénis Israël, ton peuple, et la terre que tu nous as donnée, comme tu l'avais juré à nos pères – ce pays ruisselant de lait et de miel. En ce jour, le Seigneur, ton Dieu, t'ordonne de mettre en pratique ces prescriptions et ces règles; tu les observeras et tu les mettras en pratique, de tout ton cœur et de toute ton âme. Aujourd'hui, tu as fait promettre au Seigneur d'être ton Dieu, afin que tu suives ses voies, que tu observes ses prescriptions, ses commandements et ses règles, et que tu l'écoutes; aujourd'hui, le Seigneur t'a fait promettre d'être son bien propre, comme il te l'a dit, et d'observer tous ses commandements, afin qu'il te place très haut en honneur, en renom et en splendeur, au-dessus de toutes les nations qu'il a créées, et que tu sois un peuple saint pour le Seigneur, ton Dieu, comme il te l'a dit. Moïse et les anciens d'Israël donnèrent cet ordre au peuple: Observez tout le commandement que j'institue pour vous aujourd'hui. Le jour où vous passerez le Jourdain pour entrer dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne, tu dresseras de grandes pierres et tu les enduiras de chaux. Tu écriras dessus toutes les paroles de cette loi lorsque tu passeras pour entrer dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne, un pays ruisselant de lait et de miel, comme te l'a dit le Seigneur, le Dieu de tes pères. Lorsque vous passerez le Jourdain, vous dresserez au mont Ebal ces pierres que je vous ordonne aujourd'hui de dresser, et tu les enduiras de chaux. Là, tu bâtiras un autel pour le Seigneur, ton Dieu, un autel de pierres, sur lesquelles tu n'auras pas passé de fer; tu bâtiras l'autel du Seigneur, ton Dieu, en pierres brutes. Sur lui tu offriras des holocaustes au Seigneur, ton Dieu; tu offriras aussi des sacrifices de paix, là, tu mangeras et tu te réjouiras devant le Seigneur, ton Dieu. Tu écriras sur ces pierres toutes les paroles de cette loi, en les gravant clairement. Moïse et les prêtres-lévites dirent à tout Israël: Israël, fais silence et écoute! Aujourd'hui, tu es devenu le peuple du Seigneur, ton Dieu. Tu écouteras le Seigneur, ton Dieu, tu mettras en pratique ses commandements et ses prescriptions, tels que je les institue pour toi aujourd'hui. Ce même jour, Moïse donna cet ordre au peuple: Lorsque vous passerez le Jourdain, Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Joseph et Benjamin se tiendront sur le mont Garizim pour bénir le peuple, tandis que Ruben, Gad, Aser, Zabulon, Dan et Nephtali se tiendront au mont Ebal pour la malédiction. Devant tous les hommes d'Israël, les lévites diront d'une voix forte: Maudit soit l'homme qui fait une statue ou une idole de métal fondu – abomination pour le Seigneur, œuvre des mains d'un artisan – et qui la place dans un lieu secret! – Et tout le peuple répondra: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui méprise son père et sa mère! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui déplace la borne de son prochain! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui fait errer un aveugle sur son chemin! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui porte atteinte au droit de l'immigré, de l'orphelin et de la veuve! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui couche avec la femme de son père, car il soulève le pan du vêtement de son père! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui couche avec une bête, quelle qu'elle soit! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui couche avec sa sœur, fille de son père ou fille de sa mère! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui couche avec sa belle-mère! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui frappe son prochain en secret! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui accepte un pot-de-vin pour frapper mortellement un innocent! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Maudit soit celui qui ne réalise pas les paroles de cette loi en les mettant en pratique! – Et tout le peuple dira: Qu'il en soit ainsi! Si tu écoutes le Seigneur, ton Dieu, en veillant à mettre en pratique tous ses commandements, tels que je les institue pour toi aujourd'hui, le Seigneur, ton Dieu, te placera très haut au-dessus de toutes les nations de la terre. Voici toutes les bénédictions qui viendront sur toi et qui t'atteindront, parce que tu écouteras le Seigneur, ton Dieu: Tu seras béni dans la ville, et tu seras béni dans la campagne. Le fruit de ton ventre, le fruit de ta terre, le fruit de ton bétail, la reproduction de tes bovins et les portées de ton petit bétail seront bénis. Ta corbeille et ta huche seront bénies. Tu seras béni lorsque tu rentreras, et tu seras béni lorsque tu sortiras. Le Seigneur battra devant toi les ennemis qui se dresseront contre toi; ils t'attaqueront par un seul chemin et ils s'enfuiront devant toi par sept chemins. Le Seigneur ordonnera que la bénédiction soit avec toi dans tes granges, et dans toutes tes entreprises. Il te bénira dans le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne. Le Seigneur fera de toi son peuple saint, ainsi qu'il te l'a juré, parce que tu observeras les commandements du Seigneur, ton Dieu, et que tu suivras ses voies. Tous les peuples de la terre verront que le nom du Seigneur (YHWH) est invoqué sur toi, et ils te craindront. Le Seigneur te comblera de biens, en multipliant le fruit de ton ventre, le fruit de ton bétail et le fruit de ta terre, sur la terre que le Seigneur a juré à tes pères de te donner. Le Seigneur t'ouvrira son bon trésor, le ciel, pour donner à ton pays la pluie en son temps et pour bénir tout le travail de tes mains; tu prêteras à une multitude de nations, et toi, tu n'auras pas à emprunter. Le Seigneur fera de toi, non pas la queue, mais la tête; tu seras toujours en haut et tu ne seras jamais en bas, si tu écoutes les commandements du Seigneur, ton Dieu, que j'institue pour toi aujourd'hui, si tu les observes et les mets en pratique, si tu ne t'écartes ni à droite ni à gauche de toutes les paroles que j'institue pour vous aujourd'hui, si tu ne suis pas d'autres dieux pour les servir. Mais si tu n'écoutes pas le Seigneur, ton Dieu, si tu ne veilles pas à mettre en pratique tous ses commandements et toutes ses prescriptions, tels que je les institue pour toi aujourd'hui, voici toutes les malédictions qui viendront sur toi et qui t'atteindront: Tu seras maudit dans la ville, et tu seras maudit dans la campagne. Ta corbeille et ta huche seront maudites. Le fruit de ton ventre, le fruit de ta terre, la reproduction de tes bovins et les portées de ton petit bétail seront maudits. Tu seras maudit lorsque tu rentreras, et tu seras maudit lorsque tu sortiras. Le Seigneur enverra contre toi la malédiction, il te frappera de panique et te rabrouera dans toutes tes entreprises, jusqu'à ce que tu sois détruit, que tu disparaisses bien vite, à cause de tes agissements mauvais, parce que tu m'as abandonné. Le Seigneur attachera à toi la peste, jusqu'à ce qu'elle t'extermine et te fasse disparaître de la terre où tu entres pour en prendre possession. Le Seigneur te frappera de dépérissement, de fièvre, d'inflammation, de brûlure, de sécheresse, de rouille et de nielle, qui te poursuivront jusqu'à ce que tu disparaisses. Le ciel qui est au-dessus de ta tête sera de bronze, et la terre qui est au-dessous de toi sera de fer. Le Seigneur enverra pour pluie à ton pays de la poussière et de la poudre; il en descendra du ciel sur toi jusqu'à ce que tu sois détruit. Le Seigneur te battra devant tes ennemis; tu les attaqueras par un seul chemin et tu t'enfuiras devant eux par sept chemins; tu seras un sujet de terreur pour tous les royaumes de la terre. Ton cadavre sera la pâture de tous les oiseaux du ciel et des bêtes de la terre, et il n'y aura personne pour les troubler. Le Seigneur te frappera de l'ulcère d'Egypte, de tumeurs, de gale et de démangeaisons, toutes choses dont tu ne pourras guérir. Le Seigneur te frappera de délire, de cécité, de déraison; tu tâtonneras en plein midi comme l'aveugle tâtonne dans l'obscurité; tu ne réussiras pas dans tes projets, tu seras toujours opprimé et dépouillé, et il n'y aura pas de sauveur. Tu auras une fiancée, et un autre homme couchera avec elle; tu bâtiras une maison et tu ne l'habiteras pas; tu planteras une vigne et tu n'en profiteras pas. Ton bœuf sera égorgé sous tes yeux, et tu n'en mangeras pas; on s'emparera de ton âne devant toi, et on ne te le rendra pas; ton petit bétail sera donné à tes ennemis, et il n'y aura personne pour te sauver. Tes fils et tes filles seront livrés à un autre peuple, tes yeux le verront et s'épuiseront à les attendre sans cesse, mais tu ne pourras rien faire. Un peuple que tu ne connais pas mangera le fruit de ta terre, tout le produit de ton travail, tu seras toujours opprimé et écrasé. Le spectacle que tu auras sous les yeux te jettera dans le délire. Le Seigneur te frappera aux genoux et aux cuisses d'un ulcère malin dont tu ne pourras guérir, il te frappera depuis les pieds jusqu'au crâne. Le Seigneur te fera marcher, toi et ton roi que tu auras placé à ta tête, vers une nation que tu n'auras pas connue, ni toi ni tes pères. Là, tu serviras d'autres dieux, du bois et de la pierre. Tu deviendras un sujet de stupéfaction, de fable et de raillerie parmi tous les peuples chez qui le Seigneur te mènera. Tu donneras aux champs beaucoup de semence, mais tu ne feras qu'une petite récolte, car les criquets la dévoreront. Tu planteras des vignes et tu les cultiveras, mais tu n'en boiras pas le vin; tu n'en amasseras pas la récolte, car les vers la mangeront. Tu auras des oliviers dans tout ton territoire, mais tu ne t'enduiras pas d'huile, car tes olives tomberont. Tu engendreras des fils et des filles, mais ils ne seront pas pour toi, car ils iront en captivité. Les grillons prendront possession de tous tes arbres et du fruit de ta terre. L'immigré qui est en ton sein s'élèvera toujours plus haut au-dessus de toi, et toi, tu descendras toujours plus bas; lui, il te prêtera, et toi, tu n'auras rien à lui prêter; lui, il sera la tête, et toi, tu seras la queue. Toutes ces malédictions viendront sur toi, elles te poursuivront et t'atteindront jusqu'à ce que tu sois détruit, parce que tu n'as pas écouté le Seigneur, ton Dieu, en observant ses commandements et ses prescriptions, tels qu'il les a institués pour toi. Elles seront pour toujours sur toi et sur ta descendance comme des signes et des prodiges. Pour n'avoir pas servi le Seigneur, ton Dieu, avec joie et le cœur content, en ayant tout en abondance, tu serviras dans la faim, la soif et le dénuement, en manquant de tout, les ennemis que le Seigneur enverra contre toi. Il mettra un joug de fer sur ta nuque, jusqu'à ce qu'il t'ait détruit. Le Seigneur suscitera contre toi de loin, des extrémités de la terre, une nation qui fondra sur toi comme l'aigle sur sa proie, une nation dont tu ne comprendras pas la langue, une nation au visage farouche, qui n'aura pas de respect pour le vieillard et ne fera pas grâce au jeune homme. Elle mangera le fruit de ton bétail et le fruit de ta terre, jusqu'à ce que tu sois détruit; elle ne te laissera ni blé, ni vin, ni huile, ni petit de tes bovins, ni portée de ton petit bétail, jusqu'à ce qu'elle t'ait fait disparaître. Elle t'assiégera aux portes de toutes tes villes, jusqu'à ce que tombent ces hautes et fortes murailles dans lesquelles tu as mis ta confiance, dans tout ton pays; elle t'assiégera aux portes de toutes tes villes, dans tout le pays que le Seigneur, ton Dieu, te donne. Dans la détresse et le désarroi où te réduira ton ennemi, tu mangeras le fruit de ton ventre, la chair de tes fils et de tes filles que le Seigneur, ton Dieu, t'a donnés. L'homme le plus délicat et le plus choyé chez toi regardera d'un œil mauvais son frère, ainsi que la femme qui dort sur son sein et ceux de ses fils qu'il a épargnés, de crainte de devoir donner à l'un d'entre eux de la chair de ses fils qu'il mangera, parce qu'il ne lui restera plus rien dans la détresse et le désarroi où te réduira ton ennemi aux portes de toutes tes villes. La femme la plus délicate et la plus choyée chez toi, celle qui est si choyée et si délicate qu'elle ne se risquerait pas à poser son pied par terre, regardera d'un œil mauvais le mari qui dort sur son sein, son fils et sa fille, ainsi que ce qui sera sorti d'elle, les fils qu'elle a mis au monde, car, manquant de tout, elle les mangera dans la détresse et le désarroi où te réduira ton ennemi aux portes de tes villes. Si tu ne veilles pas à mettre en pratique toutes les paroles de cette loi, qui sont écrites dans ce livre, si tu ne crains pas ce nom glorieux et redoutable, le Seigneur (YHWH), ton Dieu, le Seigneur te frappera de façon étonnante, toi et ta descendance, de grands fléaux persistants, de maladies graves et persistantes. Il amènera sur toi toutes les épidémies d'Egypte qui t'effrayaient, et elles s'attacheront à toi. Le Seigneur fera même venir sur toi toutes sortes de maladies et de fléaux qui ne sont pas mentionnés dans le livre de cette loi, jusqu'à ce que tu sois détruit. Après avoir été aussi nombreux que les étoiles du ciel, il ne vous restera que peu de gens, parce que tu n'as pas écouté le Seigneur, ton Dieu. De même que le Seigneur était content de vous faire du bien et de vous multiplier, de même le Seigneur sera content de vous faire disparaître et de vous détruire; ainsi vous serez arrachés de la terre dont tu vas entrer en possession. Le Seigneur te dispersera parmi tous les peuples, d'une extrémité de la terre à l'autre. Là, tu serviras d'autres dieux que ni toi, ni tes pères, n'avez connus, du bois et de la pierre. Parmi ces nations, tu ne seras pas tranquille, et tes pieds ne trouveront pas de lieu de repos. Le Seigneur rendra ton cœur agité; tes yeux seront épuisés, ta vie affaiblie. Ta vie sera comme en suspens devant toi, tu seras effrayé nuit et jour, tu ne pourras pas compter sur ta propre vie, tu diras le matin: « Ah! si c'était le soir! » et tu diras le soir: « Ah! si c'était le matin! » à cause de la frayeur que tu éprouveras dans ton cœur et du spectacle que tu auras sous les yeux. Le Seigneur te ramènera en Egypte sur des bateaux, et tu feras ce chemin dont je t'avais dit: « Tu ne le reverras plus! » Là, vous vous vendrez à tes ennemis, comme esclaves et comme servantes; mais il n'y aura personne pour vous acheter. Telles sont les paroles de l'alliance que le Seigneur ordonna à Moïse de conclure avec les Israélites au pays de Moab, en plus de l'alliance qu'il avait conclue avec eux à l'Horeb. Moïse convoqua tout Israël; il leur dit: Vous avez vu tout ce que le Seigneur a fait sous vos yeux, en Egypte, au pharaon, à tous les gens de sa cour et à tout son pays, les grandes épreuves que tes yeux ont vues, ces signes et ces grands prodiges. Mais jusqu'à ce jour, le Seigneur ne vous a pas donné un cœur pour connaître, des yeux pour voir, des oreilles pour entendre. Je vous ai conduits pendant quarante années dans le désert; vos vêtements ne se sont pas usés sur vous, tes sandales ne se sont pas usées à tes pieds; vous n'avez pas mangé de pain et vous n'avez bu ni vin ni boisson alcoolisée, afin que vous sachiez que je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous êtes arrivés en ce lieu; Sihôn, roi de Heshbôn, et Og, roi du Bashân, sont sortis à notre rencontre pour le combat, et nous les avons battus. Nous avons pris leur pays et nous l'avons donné comme patrimoine aux Rubénites, aux Gadites et à la demi-tribu des Manassites. Vous observerez donc les paroles de cette alliance et vous les mettrez en pratique, afin de réussir dans tout ce que vous ferez. Vous vous tenez aujourd'hui devant le Seigneur, votre Dieu, vous tous, vos chefs, vos tribus, vos anciens, vos secrétaires, tous les hommes d'Israël, vos femmes, toutes vos familles et les immigrés qui sont dans tes camps, depuis ton bûcheron jusqu'à ton puiseur d'eau, pour passer dans l'alliance du Seigneur, ton Dieu, et dans son adjuration, alliance que le Seigneur, ton Dieu, conclut aujourd'hui avec toi, afin de faire aujourd'hui de toi son peuple et d'être lui-même ton Dieu, comme il te l'a dit, et comme il l'a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. Ce n'est pas avec vous seuls que je conclus cette alliance, cette adjuration, mais c'est avec ceux qui sont ici parmi nous, présents aujourd'hui devant le Seigneur, notre Dieu, et avec ceux qui ne sont pas ici parmi nous aujourd'hui. Vous savez vous-mêmes comment nous avons habité en Egypte et comment nous sommes passés parmi les nations où vous êtes passés. Vous avez vu leurs horreurs, leurs idoles: c'est du bois, de la pierre, de l'argent et de l'or qu'elles ont avec elles. Qu'il n'y ait donc parmi vous ni homme, ni femme, ni clan, ni tribu, dont le cœur se détourne aujourd'hui du Seigneur (YHWH), notre Dieu, pour aller servir les dieux de ces nations-là. Qu'il n'y ait pas parmi vous de racine qui produise du poison et de l'absinthe. Que personne, après avoir entendu les paroles de cette adjuration, ne se bénisse lui-même en se disant: « Tout ira bien pour moi, quand même je suivrais l'obstination de mon cœur, en ajoutant l'ivresse à la soif! » – le Seigneur ne voudrait pas lui pardonner. Car alors la colère et la passion jalouse du Seigneur fumeraient contre cet homme, toute la malédiction écrite dans ce livre se fixerait sur lui, et le Seigneur effacerait son nom de dessous le ciel. Le Seigneur le séparerait, pour le malheur, de toutes les tribus d'Israël, selon toutes les malédictions de l'alliance écrite dans ce livre de la loi. Les générations à venir, vos fils qui se lèveront après vous et l'étranger qui viendra d'un pays lointain, à la vue des fléaux de ce pays et des maladies dont le Seigneur l'aura frappé, diront: Le pays n'est que soufre, sel et feu. On ne peut rien y semer, rien n'y germe, aucune plante n'y pousse, comme à Sodome, à Gomorrhe, à Adma et à Tseboïm, que le Seigneur a détruites dans sa colère et sa fureur. Toutes les nations diront: Pourquoi le Seigneur a-t-il ainsi traité ce pays? Pourquoi cette grande colère, cette colère ardente? Et on répondra: C'est parce qu'ils ont abandonné l'alliance du Seigneur, le Dieu de leurs pères, celle qu'il avait conclue avec eux lorsqu'il les avait fait sortir d'Egypte; ils sont allés servir d'autres dieux et se prosterner devant eux, des dieux qu'ils ne connaissaient pas et qu'il ne leur avait pas donnés en partage. Alors le Seigneur s'est mis en colère contre ce pays, et il a fait venir sur lui toute la malédiction écrite dans ce livre. Le Seigneur les a déracinés de leur terre avec colère, avec fureur, avec une grande irritation, et il les a jetés dans un autre pays – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Les choses cachées appartiennent au Seigneur, notre Dieu; les choses révélées nous appartiennent, à nous et à nos fils, pour toujours, afin que nous mettions en pratique toutes les paroles de cette loi. Lorsque toutes ces paroles arriveront sur toi, la bénédiction et la malédiction que j'ai placées devant toi, si, parmi toutes les nations où le Seigneur, ton Dieu, t'aura banni, tu réfléchis, si tu reviens au Seigneur, ton Dieu, et si tu l'écoutes de tout ton cœur et de toute ton âme, toi et tes fils, exactement comme je te l'ordonne aujourd'hui, alors le Seigneur, ton Dieu, rétablira ta situation; il aura compassion de toi, il te rassemblera encore d'entre tous les peuples où le Seigneur, ton Dieu, t'aura dispersé. Quand tu serais banni aux extrémités du ciel, le Seigneur, ton Dieu, te rassemblera de là, il te prendra de là. Le Seigneur, ton Dieu, te ramènera dans le pays dont tes pères avaient pris possession, et tu en prendras possession; il te fera du bien et te rendra plus nombreux que tes pères. Le Seigneur, ton Dieu, circoncira ton cœur et le cœur de ta descendance, pour que tu aimes le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme, afin que tu vives. Le Seigneur, ton Dieu, fera tomber toutes ces malédictions sur tes ennemis, sur ceux qui te détestent et qui te persécutent. Et toi, tu reviendras, tu écouteras le Seigneur et tu mettras en pratique tous ses commandements, tels que je les institue pour toi aujourd'hui. Le Seigneur, ton Dieu, te comblera de biens en faisant prospérer tout le travail de tes mains, le fruit de ton ventre, le fruit de ton bétail et le fruit de ta terre, car le Seigneur sera de nouveau content de ton bonheur, comme il était content de celui de tes pères, lorsque tu écouteras le Seigneur, ton Dieu, en observant ses commandements et ses prescriptions écrits dans ce livre de la loi, lorsque tu reviendras au Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur et de toute ton âme. Car ce commandement que j'institue pour toi aujourd'hui n'est pas au-dessus de tes forces ni hors de ta portée. Il n'est pas dans le ciel, pour que tu dises: « Qui montera pour nous au ciel afin de nous l'apporter et de nous le faire entendre, pour que nous le mettions en pratique? » Il n'est pas de l'autre côté de la mer, pour que tu dises: « Qui passera pour nous de l'autre côté de la mer afin de nous l'apporter et de nous le faire entendre, pour que nous le mettions en pratique? » Cette parole, au contraire, est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, afin que tu la mettes en pratique. Regarde, j'ai placé aujourd'hui devant toi la vie et le bonheur, la mort et le malheur. Ce que je t'ordonne aujourd'hui, c'est d'aimer le Seigneur, ton Dieu, de suivre ses voies et d'observer ses commandements, ses prescriptions et ses règles, afin que tu vives et que tu te multiplies, et que le Seigneur, ton Dieu, te bénisse dans le pays où tu entres pour en prendre possession. Mais si ton cœur se détourne, si tu n'écoutes pas et si tu te laisses entraîner à te prosterner devant d'autres dieux et à les servir, je vous le dis aujourd'hui, vous disparaîtrez; vous ne prolongerez pas vos jours sur la terre où tu entres pour en prendre possession en passant le Jourdain. J'en prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre: j'ai mis devant toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis la vie, afin que tu vives, toi et ta descendance, en aimant le Seigneur, ton Dieu, en l'écoutant et en t'attachant à lui: c'est lui qui est ta vie, la longueur de tes jours, pour que tu habites sur la terre que le Seigneur a juré de donner à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob. Moïse alla dire ces paroles à tout Israël. Il leur dit: J'ai aujourd'hui cent vingt ans. Je ne pourrai plus rien faire, et le Seigneur m'a dit: « Tu ne passeras pas ce Jourdain. » Le Seigneur, ton Dieu, passe lui-même devant toi; c'est lui qui détruira ces nations devant toi, et tu les déposséderas. Josué aussi passe devant toi, comme le Seigneur l'a dit. Le Seigneur traitera ces nations comme il a traité Sihôn et Og, rois des Amorites, et leur pays – il les a détruits. Le Seigneur vous les livrera, et vous agirez à leur égard selon tout le commandement que j'ai institué pour vous. Soyez forts et courageux! N'ayez pas peur, ne vous laissez pas effrayer par eux: le Seigneur, ton Dieu, marche lui-même avec toi; il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas. Moïse appela Josué et lui dit sous les yeux de tout Israël: Sois fort et courageux, car c'est toi qui entreras avec ce peuple dans le pays que le Seigneur a juré à leurs pères de leur donner; c'est toi qui le leur donneras comme patrimoine. Le Seigneur lui-même marche devant toi; il sera lui-même avec toi; il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas; n'aie pas peur, ne sois pas terrifié. Moïse écrivit cette loi et la remit aux prêtres, les fils de Lévi, qui portaient le coffre de l'alliance du Seigneur, et à tous les anciens d'Israël. Moïse leur donna cet ordre: Au bout de sept ans, au temps fixé de l'année de la remise, à la fête des Huttes, quand tout Israël viendra pour paraître devant le Seigneur, ton Dieu, au lieu qu'il choisira, tu liras cette loi en présence de tout Israël. Tu rassembleras le peuple, les hommes, les femmes et les familles entières, ainsi que les immigrés qui sont dans tes villes, afin qu'ils entendent et qu'ils apprennent, pour qu'ils craignent le Seigneur, votre Dieu, et qu'ils veillent à mettre en pratique toutes les paroles de cette loi. Ainsi leurs fils, qui ne la connaissent pas, l'entendront, et ils apprendront à craindre le Seigneur, votre Dieu, tout le temps que vous vivrez sur la terre dont vous allez prendre possession après avoir passé le Jourdain. Le Seigneur dit à Moïse: Le moment de ta mort approche. Appelle Josué, et tenez-vous debout dans la tente de la Rencontre. Je lui donnerai mes ordres. Moïse et Josué allèrent se tenir debout dans la tente de la Rencontre. Le Seigneur apparut dans la tente, dans une colonne de nuée; la colonne de nuée s'arrêta à l'entrée de la tente. Le Seigneur dit à Moïse: Tu vas te coucher avec tes pères. Quant à ce peuple, il se prostituera avec des dieux étrangers, ceux du pays dans lequel il entre. Il m'abandonnera et rompra mon alliance, celle que j'ai conclue avec lui. En ce jour-là, je me mettrai en colère contre lui. Je les abandonnerai et je me détournerai d'eux. Il sera dévoré; de nombreux malheurs et des détresses l'atteindront; il dira: « N'est-ce pas parce que mon Dieu n'est pas en mon sein que ces malheurs m'ont atteint? » Et moi, je me détournerai en ce jour-là, à cause de tout le mal qu'il aura fait en se tournant vers d'autres dieux. Maintenant, écrivez ce chant. Apprends-le aux Israélites, mets-le dans leur bouche, et ce chant sera pour moi un témoin contre les Israélites. Car je ferai entrer ce peuple sur la terre que j'ai promise par serment à ses pères, une terre qui ruisselle de lait et de miel; il mangera, il sera rassasié, il engraissera; puis il se tournera vers d'autres dieux et les servira, il me bafouera et rompra mon alliance. Quand de nombreux malheurs et des détresses l'atteindront, ce chant répondra devant lui en témoin, car il ne sera pas oublié de sa descendance. Je connais, en effet, ses dispositions, qui déjà se manifestent aujourd'hui, avant même que je l'aie fait entrer dans le pays que j'ai promis par serment. En ce jour-là, Moïse écrivit ce chant et l'apprit aux Israélites. Il donna ses ordres à Josué, fils de Noun. Il dit: Sois fort et courageux, car c'est toi qui feras entrer les Israélites dans le pays que je leur ai promis par serment; je serai moi-même avec toi. Lorsque Moïse eut achevé d'écrire dans un livre les paroles de cette loi, jusqu'au bout, il donna cet ordre aux lévites qui portaient le coffre de l'alliance du Seigneur : Prenez ce livre de la loi et mettez-le à côté du coffre de l'alliance du Seigneur, votre Dieu; il sera là comme témoin contre toi. Car je sais combien tu es rebelle et rétif. Si vous êtes rebelles envers le Seigneur pendant que je suis encore vivant avec vous, combien plus le serez-vous après ma mort! Rassemblez auprès de moi tous les anciens de vos tribus et vos secrétaires; je dirai ces paroles en leur présence et je prendrai à témoin contre eux le ciel et la terre. Car je sais qu'après ma mort vous vous pervertirez: vous vous écarterez de la voie que je vous ai prescrite et le malheur viendra à votre rencontre, dans la suite des temps, quand vous contrarierez le Seigneur par les œuvres de vos mains, en faisant ce qui lui déplaît. Moïse prononça jusqu'au bout les paroles de ce chant en présence de toute l'assemblée d'Israël. Ciel, prête l'oreille, et je parlerai! Terre, écoute les paroles de ma bouche! Que mon savoir se déverse comme la pluie, que ma parole coule comme la rosée, comme des ondées sur la verdure, comme des gouttes d'eau sur l'herbe! Car je proclamerai le nom du Seigneur (YHWH). Rendez hommage à notre Dieu! Il est le Rocher; son action est parfaite, car toutes ses voies sont équité; c'est un Dieu de constance: pas d'injustice en lui, il est juste et droit. S'ils se sont pervertis, ce n'est pas lui, mais ses fils qui sont à blâmer: génération tortueuse et retorse! Est-ce là ce que vous rendez au Seigneur, peuple fou et dépourvu de sagesse? N'est-il pas ton père, celui qui t'a produit? N'est-ce pas lui qui t'a fait et qui t'a affermi? Souviens-toi des jours d'autrefois; considérez les années, de génération en génération. Interroge ton père, et il te le racontera; tes anciens, et ils te le diront. Quand le Très-Haut donna un patrimoine aux nations, quand il sépara les humains, il fixa les limites des peuples d'après le nombre des Israélites; car la part du Seigneur (YHWH), c'est son peuple, Jacob est son patrimoine. Il l'a trouvé dans un pays désert, dans un chaos hurlant et aride; il l'entourait, il prenait soin de lui, il le gardait comme la prunelle de son œil, pareil à l'aigle qui excite sa nichée, tournoie au-dessus de ses petits, déploie ses ailes, les prend, les porte sur ses plumes. Le Seigneur (YHWH) seul le conduisait; il n'y avait avec lui aucun dieu étranger. Il le faisait circuler sur les hauteurs du pays et manger le produit des champs; il l'allaitait au miel de la roche, à l'huile du granit du rocher, au lait fermenté des vaches, au lait frais des brebis et des chèvres, avec la graisse des jeunes béliers, des béliers du Bashân et des boucs, avec la fleur du froment; tu buvais le sang du raisin, le vin capiteux. Yeshouroun est devenu gras, il a regimbé; – tu es devenu gras, épais et replet! – il a délaissé le Dieu qui l'a fait, il a rabaissé le Rocher de son salut, ils provoquent sa jalousie par des dieux étrangers, ils le contrarient par des abominations; ils sacrifient à des démons, qui ne sont pas Dieu, à des dieux qu'ils ne connaissent pas – des nouveaux venus, arrivés depuis peu, que vos pères ne vénéraient pas. Tu as dédaigné le Rocher qui t'a fait naître, tu as oublié le Dieu qui t'a engendré. Le Seigneur l'a vu et il a ressenti du mépris, parce que ses fils et ses filles le contrariaient. Il a dit: Je me détournerai d'eux, je verrai quel sera leur avenir; car c'est une génération versatile, ce sont des fils inconstants. Ils ont provoqué ma jalousie par ce qui n'est pas Dieu, ils m'ont contrarié par leurs futilités; moi, je vais provoquer leur jalousie par ce qui n'est pas un peuple, je vais les contrarier par une nation folle. Car le feu de ma colère s'est allumé, il brûle jusqu'au fond du séjour des morts; il dévore la terre et sa production, il embrase les fondations des montagnes. J'accumulerai sur eux les malheurs, j'épuiserai mes flèches contre eux. Ils seront exténués par la famine, rongés par la fièvre et par une épidémie terrible; j'enverrai contre eux les dents des bêtes et le venin des reptiles! Au dehors, l'épée tuera leurs enfants, et au dedans, la terreur; il en sera du jeune homme comme de la jeune fille, du nourrisson comme de l'homme aux cheveux blancs. J'ai dit: « Je les emporterais d'un souffle, je ferais disparaître leur souvenir d'entre les hommes – si je ne redoutais d'être contrarié par l'ennemi; de peur que leurs adversaires ne se méprennent, qu'ils ne disent: “Notre main est puissante, ce n'est pas le Seigneur qui a fait tout cela!” » Car c'est une nation dont les projets périssent, il n'y a pas d'intelligence chez eux. S'ils étaient sages, ils discerneraient cela, ils considéreraient leur avenir. Comment un seul en poursuivrait-il mille, comment deux en mettraient-ils dix mille en fuite, si leur Rocher ne les avait pas vendus, si le Seigneur ne les avait pas livrés? Car leur Rocher n'est pas comme notre Rocher, nos ennemis en sont juges. Mais leur vigne vient de la vigne de Sodome et du terroir de Gomorrhe: leurs raisins sont des raisins empoisonnés, leurs grappes sont amères; leur vin, c'est le venin des dragons, c'est le poison cruel des vipères. Cela n'est-il pas caché auprès de moi, scellé dans mes trésors? A moi la vengeance et la rétribution, au temps où ils vacilleront sur leurs jambes! Car le jour de la catastrophe est près d'arriver sur eux, et leur destin se précipite. Oui, le Seigneur jugera son peuple; mais il aura pitié de ses serviteurs, en voyant que leur force est épuisée, et qu'il n'y a plus ni esclave ni homme libre. Il dira: Où sont leurs dieux, le rocher qui leur servait d'abri, ceux qui mangeaient la graisse de leurs sacrifices, qui buvaient le vin de leurs libations? Qu'ils se lèvent, qu'ils vous secourent, que ce soit là une protection! Maintenant donc, voyez que c'est moi, oui, moi, et qu'il n'y a pas de dieu avec moi; c'est moi qui fais mourir et qui fais vivre, c'est moi qui fracasse et qui guéris; personne ne délivre de ma main. Car je lève ma main vers le ciel, et je dis: Par ma vie, qui est pour toujours, si j'aiguise l'éclair de mon épée, si ma main saisit le jugement, je tirerai vengeance de mes adversaires et je paierai de retour ceux qui me détestent! J'enivrerai mes flèches de sang, et mon épée se repaîtra de chair, du sang des victimes et des captifs et de la chevelure défaite de l'ennemi. Nations, acclamez son peuple! Car il venge le sang de ses serviteurs, il tire vengeance de ses adversaires, et il fait l'expiation pour sa terre, pour son peuple. Moïse vint prononcer, avec Osée, fils de Noun, toutes les paroles de ce chant en présence du peuple. Lorsque Moïse eut achevé de prononcer toutes ces paroles devant tout Israël, il leur dit: Réfléchissez à toutes les paroles que je vous conjure aujourd'hui d'instituer pour vos fils, afin qu'ils veillent à mettre en pratique toutes les paroles de cette loi. Car ce n'est pas pour vous une parole vide: c'est votre vie; c'est par cette parole que vous prolongerez vos jours sur la terre dont vous allez prendre possession après avoir passé le Jourdain. Ce jour même, le Seigneur dit à Moïse: Monte dans cette montagne des Abarim, sur le mont Nebo en Moab, en face de Jéricho; et regarde Canaan, que je donne comme propriété aux Israélites. Tu mourras dans la montagne où tu vas monter et tu seras réuni aux tiens, comme Aaron, ton frère, est mort à Hor-la-Montagne et a été réuni aux siens, parce que vous avez commis un sacrilège envers moi au milieu des Israélites, aux eaux de Meriba de Qadesh, dans le désert de Tsîn, et que vous n'avez pas montré ma sainteté au milieu des Israélites. Tu verras le pays devant toi; mais tu n'entreras pas dans le pays que je donne aux Israélites. Voici la bénédiction par laquelle Moïse, l'homme de Dieu, bénit les Israélites avant sa mort. Il dit: Le Seigneur est venu du Sinaï, il s'est levé sur eux de Séir; depuis le mont Parân il a paru dans sa splendeur et il est sorti d'entre des dizaines de milliers de saints. De sa main droite il leur a envoyé le feu de la loi. Oui, il chérit les peuples; tous ses saints sont dans ta main. Ils se sont tenus à tes pieds, il est ton porte-parole. Moïse a institué pour nous la loi, possession de l'assemblée de Jacob. Il était roi en Yeshouroun, quand les chefs du peuple se réunissaient avec les tribus d'Israël. Que Ruben vive, qu'il ne meure pas, mais que ses hommes soient en petit nombre! Voici ce qu'il dit sur Juda: Entends Juda, Seigneur, et ramène-le vers son peuple. Puissent ses mains le défendre, puisses-tu venir à son secours pour le délivrer de ses adversaires! Sur Lévi, il dit: Ton toummim et ton ourim ont été confiés à l'homme qui t'est fidèle, celui que tu as mis à l'épreuve à Massa (« Epreuve »), et à qui tu as cherché querelle aux eaux de Meriba (« Querelle »). Lui qui dit de son père et de sa mère: « Je ne les regarde pas! » Lui qui ne reconnaît pas ses frères, qui ne connaît pas ses fils. Car ils observent ta parole et gardent ton alliance. Qu'ils enseignent tes règles à Jacob et ta loi à Israël! Qu'ils mettent l'encens sous tes narines, et l'offrande entière sur ton autel! Bénis sa force, Seigneur ! Agrée l'œuvre de ses mains! Fracasse les reins de ceux qui s'élèvent contre lui, et de ceux qui le détestent: qu'ils ne se relèvent plus! Sur Benjamin, il dit: C'est le bien-aimé du Seigneur, il demeure en sécurité auprès de lui; le Seigneur le protège toujours, et il demeure entre ses épaules. Sur Joseph, il dit: Son pays est béni du Seigneur, par les largesses du ciel, par la rosée, par l'abîme étendu en bas, par les largesses des produits du soleil, par les largesses de ce qui germe à chaque lune, par les meilleurs produits des montagnes du temps jadis, par les largesses des collines d'autrefois, par les largesses de la terre et de tout ce qui s'y trouve. Que la faveur de celui qui demeure dans le buisson vienne sur la tête de Joseph, sur le crâne de celui qui a été consacré parmi ses frères! C'est le premier-né de son taureau, à lui la magnificence! Ses cornes sont les cornes de l'aurochs; avec elles il frappera les peuples, toutes les extrémités de la terre: telles sont les dizaines de milliers d'Ephraïm, tels sont les milliers de Manassé. Sur Zabulon, il dit: Réjouis-toi, Zabulon, dans tes expéditions, et toi, Issacar, dans tes tentes! Ils appelleront les peuples à la montagne; là, ils offriront des sacrifices de justice, car ils suceront l'abondance de la mer, et les trésors cachés dans le sable. Sur Gad, il dit: Béni soit celui qui met Gad au large! Il se couche comme une lionne, il déchiquette le bras et le crâne. Il a choisi les prémices, car là est cachée la part d'un commandant; il a marché à la tête du peuple, il a agi selon la justice du Seigneur, il a agi selon son équité envers Israël. Sur Dan, il dit: Dan est un jeune lion, qui s'élance du Bashân. Sur Nephtali, il dit: Nephthali, rassasié de faveur et comblé de la bénédiction du Seigneur, prends possession de l'ouest et du sud! Sur Aser, il dit: Béni soit Aser parmi les fils! Qu'il soit favorisé entre ses frères et qu'il plonge son pied dans l'huile! Que tes verrous soient de fer et de bronze, et que ta prospérité dure autant que tes jours! Nul n'est semblable à Dieu, ô Yeshouroun! Il chevauche le ciel pour venir à ton secours, et les nuées, dans sa majesté. Le Dieu du temps jadis est un refuge, depuis toujours il est à l'œuvre; devant toi il a chassé l'ennemi, en disant: « Détruis! » Israël demeure en sécurité. La source de Jacob est à part dans un pays de blé et de vin, et son ciel distille la rosée. Heureux es-tu, Israël! Qui est comme toi, peuple sauvé par le Seigneur, le bouclier de ton secours et l'épée de ta majesté? Tes ennemis te flatteront, et tu fouleras leurs hauteurs. Moïse monta des plaines arides de Moab au mont Nebo, au sommet du Pisga, en face de Jéricho. Le Seigneur lui fit voir tout le pays: le Galaad jusqu'à Dan, tout Nephtali, le pays d'Ephraïm et de Manassé, tout le pays de Juda jusqu'à la mer occidentale, le Néguev, le District, la vallée de Jéricho, la Ville des Palmiers, jusqu'à Tsoar. Le Seigneur lui dit: C'est là le pays que j'ai promis par serment à Abraham, à Isaac et à Jacob, en disant: Je le donnerai à ta descendance. Je te l'ai fait voir de tes yeux; mais tu n'y entreras pas. Moïse, serviteur du Seigneur, mourut là, au pays de Moab, sur l'ordre du Seigneur. Il l'ensevelit dans la vallée, au pays de Moab, en face de Beth-Péor. Personne ne sait où est sa tombe, jusqu'à ce jour. Moïse avait cent vingt ans lorsqu'il mourut; son œil ne s'était pas affaibli, et sa vigueur n'avait pas disparu. Les Israélites pleurèrent Moïse pendant trente jours, dans les plaines arides de Moab; puis ces jours de pleurs et de deuil sur Moïse arrivèrent à leur terme. Josué, fils de Noun, était rempli d'un souffle de sagesse, car Moïse avait posé les mains sur lui. Les Israélites l'écoutèrent, ils firent ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Il ne s'est plus levé en Israël de prophète comme Moïse, que le Seigneur connaissait face à face, pour tous les signes et les prodiges que le Seigneur l'envoya produire en Egypte contre le pharaon, contre les gens de sa cour et contre tout son pays, et pour toutes les choses grandes et redoutables que Moïse fit d'une main forte sous les yeux de tout Israël. Après la mort de Moïse, serviteur du Seigneur, le Seigneur dit à Josué, fils de Noun, auxiliaire de Moïse: Moïse, mon serviteur, est mort; maintenant, passe ce Jourdain, toi et tout ce peuple, vers le pays que je donne aux Israélites. Tout lieu que vos pieds fouleront, je vous l'ai donné, comme je l'ai dit à Moïse: Votre territoire s'étendra depuis le désert et ce Liban, jusqu'au grand fleuve, l'Euphrate – tout le pays des Hittites, jusqu'à la grande mer, au soleil couchant. Personne ne tiendra devant toi, tous les jours de ta vie. Je serai avec toi comme j'ai été avec Moïse; je ne te délaisserai pas, je ne t'abandonnerai pas. Sois fort et courageux, car c'est toi qui vas donner à ce peuple, comme patrimoine, le pays que j'ai juré à leurs pères de leur donner. Seulement sois fort et très courageux, pour veiller à mettre en pratique toute la loi que Moïse, mon serviteur, a instituée pour toi; ne t'en écarte ni à droite ni à gauche, afin de réussir partout où tu iras. Ce livre de la loi ne s'éloignera pas de ta bouche; tu le reliras jour et nuit pour veiller à mettre en pratique tout ce qui y est écrit; alors tu mèneras à bien tes entreprises, tu réussiras. Ne t'ai-je pas donné cet ordre: Sois fort et courageux! Ne t'effraie pas, ne sois pas terrifié, car le Seigneur, ton Dieu, est avec toi partout où tu iras. Josué donna cet ordre aux secrétaires du peuple: Parcourez le camp, et donnez au peuple cet ordre: « Préparez-vous des provisions, car dans trois jours vous passez ce Jourdain pour aller prendre possession du pays que le Seigneur, votre Dieu, vous donne. » Josué dit aux Rubénites, aux Gadites et à la demi-tribu de Manassé: Souvenez-vous de ce que Moïse, serviteur du Seigneur, vous a ordonné, quand il a dit: « Le Seigneur, votre Dieu, vous accorde le repos; il vous donne ce pays. » Vos femmes, toutes vos familles et vos troupeaux resteront dans le pays que Moïse vous a donné en Transjordanie. Mais vous tous, vaillants guerriers, vous passerez en ordre de bataille devant vos frères, et vous les aiderez, jusqu'à ce que le Seigneur ait accordé le repos à vos frères comme à vous, et qu'ils soient, eux aussi, en possession du pays que le Seigneur, votre Dieu, leur a donné. Après quoi vous reviendrez prendre possession du pays qui est votre propriété. Moïse, serviteur du Seigneur, vous l'a donné en Transjordanie, du côté du soleil levant. Ils répondirent à Josué: Tout ce que tu nous as ordonné, nous le ferons: nous irons partout où tu nous enverras. Nous t'écouterons exactement comme nous avons écouté Moïse. Seulement, que le Seigneur, ton Dieu, soit avec toi comme il a été avec Moïse! Quiconque sera rebelle à tes ordres, quiconque n'obéira pas à tout ce que tu lui ordonneras, sera mis à mort. Seulement, sois fort et courageux! Josué, fils de Noun, envoya secrètement de Shittim deux espions, en disant: Allez voir le pays, et Jéricho! Ils partirent, entrèrent chez une prostituée nommée Rahab et couchèrent là. On dit au roi de Jéricho: Des hommes sont venus ici cette nuit, des Israélites, pour explorer le pays! Alors le roi de Jéricho fit dire à Rahab: Fais sortir les hommes qui t'ont rendu visite, ceux qui sont entrés chez toi, car c'est pour explorer tout le pays qu'ils sont venus! Mais la femme prit les deux hommes et les cacha; elle dit: Ces hommes m'ont bien rendu visite, mais je ne savais pas d'où ils étaient. Au moment où on allait fermer la porte de la ville, au crépuscule, ils sont sortis, sans que je sache où ils allaient; poursuivez-les vite, et vous les rattraperez! En fait, elle les avait fait monter sur le toit en terrasse et elle les avait cachés parmi les tiges de lin qu'elle y avait étendues. Ils les poursuivirent sur la route du Jourdain, jusqu'aux gués; on ferma la porte de la ville après la sortie des poursuivants. Avant que les espions ne se couchent, elle monta les rejoindre sur le toit. Elle leur dit: Je sais que le Seigneur (YHWH) vous a donné le pays; la terreur que vous inspirez s'est abattue sur nous, et tous les habitants du pays défaillent devant vous. Car nous avons appris que le Seigneur a mis à sec devant vous les eaux de la mer des Joncs lorsque vous êtes sortis d'Egypte, et comment vous avez traité les deux rois amorites qui étaient en Transjordanie, Sihôn et Og, que vous avez frappés d'anathème. Nous l'avons appris, et notre cœur a fondu; à tous le souffle manque devant vous, car le Seigneur (YHWH), votre Dieu, est Dieu dans le ciel, en haut, et sur la terre, en bas. Maintenant, je vous prie, faites-moi un serment par le Seigneur : comme j'ai agi avec fidélité envers vous, vous aussi, vous agirez avec fidélité envers ma famille. Vous me donnerez un signe qui soit certain. Vous laisserez vivre mon père, ma mère, mes frères, mes sœurs et tout ce qui leur appartient, vous nous sauverez de la mort. Les hommes lui dirent: Que nous mourions à votre place! Mais ne divulguez pas notre affaire. Quand le Seigneur nous donnera le pays, nous agirons envers toi avec fidélité et loyauté. Elle les fit descendre avec une corde par la fenêtre, car sa maison était dans le mur même du rempart. C'est dans le rempart qu'elle habitait. Elle leur dit: Allez vers la montagne, de peur que vos poursuivants ne vous rattrapent. Cachez-vous là-bas pendant trois jours, jusqu'au retour de vos poursuivants, après quoi vous irez votre chemin. Ils lui dirent: Voici de quelle manière nous serons quittes de ce serment que tu nous as fait faire: lorsque nous entrerons dans le pays, attache ce cordon écarlate à la fenêtre par laquelle tu nous as fait descendre et rassemble auprès de toi, dans la maison, ton père, ta mère, tes frères et toute ta famille. Quiconque franchira les portes de ta maison pour sortir, son sang sera sur sa tête, et nous, nous serons quittes! Mais si l'on met la main sur l'un de ceux qui seront avec toi dans la maison, son sang sera sur notre tête! Si tu divulgues cette parole que nous t'avons donnée, nous serons quittes du serment que tu nous as fait faire. Elle dit: Qu'il en soit selon vos paroles! Elle les laissa partir, et ils s'en allèrent. Puis elle attacha le cordon écarlate à la fenêtre. Ils partirent, arrivèrent dans la montagne et y restèrent trois jours, jusqu'au retour de leurs poursuivants. Leurs poursuivants les cherchèrent partout où ils allèrent, sans les trouver. Les deux hommes redescendirent ensuite de la montagne et passèrent le Jourdain. Ils arrivèrent auprès de Josué, fils de Noun, et lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. Ils dirent à Josué: A coup sûr, le Seigneur nous a livré tout le pays: tous les habitants du pays défaillent devant nous! Josué se leva de bon matin. Partis de Shittim, ils arrivèrent au Jourdain, lui et tous les Israélites, et ils passèrent la nuit là avant la traversée. Au bout de trois jours, les secrétaires parcoururent le camp et donnèrent cet ordre au peuple: Lorsque vous verrez le coffre de l'alliance du Seigneur, votre Dieu, porté par les prêtres-lévites, vous partirez du lieu où vous êtes et vous le suivrez. Mais il y aura entre vous et lui une distance d'environ deux mille coudées: n'en approchez pas. Ainsi vous saurez par quel chemin vous devez aller, car vous n'êtes jamais passés par ce chemin auparavant. Josué dit au peuple: Consacrez-vous, car demain le Seigneur fera des choses étonnantes parmi vous. Josué dit aux prêtres: Portez le coffre de l'alliance et passez devant le peuple. Ils portèrent le coffre de l'alliance et marchèrent devant le peuple. Le Seigneur dit à Josué: Aujourd'hui, je commence à te rendre grand aux yeux de tout Israël, afin qu'ils sachent que je serai avec toi comme j'ai été avec Moïse. Toi, donne cet ordre aux prêtres qui portent le coffre de l'alliance: Quand vous arriverez au bord des eaux du Jourdain, vous vous tiendrez dans le Jourdain. Puis Josué dit aux Israélites: Approchez ici et écoutez les paroles du Seigneur, votre Dieu. Josué dit: A ceci vous saurez que le Dieu vivant est parmi vous et qu'il dépossédera bien devant vous les Cananéens, les Hittites, les Hivvites, les Perizzites, les Guirgashites, les Amorites et les Jébusites. Le coffre de l'alliance du Seigneur de toute la terre passe le Jourdain devant vous. Maintenant, prenez douze hommes parmi les tribus d'Israël, un homme par tribu. Dès que les prêtres qui portent le coffre du Seigneur (YHWH), le Seigneur de toute la terre, poseront les pieds dans les eaux du Jourdain, les eaux du Jourdain seront coupées en amont, et elles s'arrêteront en une seule masse. Lorsque le peuple partit de ses tentes pour passer le Jourdain, les prêtres qui portaient le coffre de l'alliance allèrent devant le peuple. Dès que ceux qui portaient le Coffre arrivèrent au Jourdain et que les prêtres qui portaient le Coffre plongèrent les pieds dans l'eau, au bord – le Jourdain déborde sur toutes ses rives tout le temps de la moisson – les eaux d'amont s'arrêtèrent et s'élevèrent en une seule masse à une très grande distance, à Adam, la ville qui est à côté de Tsartân, et celles qui descendent vers la mer de la plaine aride, la mer du Sel, furent complètement coupées. Le peuple traversa en face de Jéricho. Les prêtres qui portaient le coffre de l'alliance du Seigneur se tinrent immobiles sur la terre ferme, au milieu du Jourdain – tout Israël passait sur la terre ferme – jusqu'à ce que toute la nation eût achevé de passer le Jourdain. Lorsque toute la nation eut achevé de passer le Jourdain, le Seigneur dit à Josué: Prenez douze hommes parmi le peuple, un homme de chaque tribu. Donnez-leur cet ordre: Enlevez d'ici, du milieu du Jourdain, de l'endroit où les prêtres se sont tenus immobiles, douze pierres que vous ferez passer avec vous et que vous déposerez au campement où vous passerez la nuit. Josué appela les douze hommes qu'il avait fait désigner parmi les Israélites, un homme de chaque tribu. Josué leur dit: Passez devant le coffre du Seigneur, votre Dieu, vers le milieu du Jourdain, et que chacun de vous charge une pierre sur son épaule, selon le nombre des tribus des Israélites, afin que cela soit un signe parmi vous. Lorsque vos fils vous demanderont demain: « Que sont ces pierres pour vous? », vous leur direz: « C'est que les eaux du Jourdain ont été coupées devant le coffre de l'alliance du Seigneur. Lorsqu'il a passé le Jourdain, les eaux du Jourdain ont été coupées. » Ces pierres seront pour toujours un rappel pour les Israélites. Les Israélites firent ce que Josué avait ordonné. Ils enlevèrent douze pierres du milieu du Jourdain, comme le Seigneur l'avait dit à Josué, selon le nombre des tribus des Israélites. Ils les firent passer avec eux au campement et les y déposèrent. Josué dressa douze pierres au milieu du Jourdain, à l'endroit où s'étaient tenus les prêtres qui portaient le coffre de l'alliance, et elles sont là jusqu'à ce jour. Les prêtres qui portaient le Coffre se tinrent au milieu du Jourdain jusqu'à ce que soit entièrement exécutée la parole que le Seigneur avait ordonné à Josué de dire au peuple, exactement comme Moïse l'avait ordonné à Josué. Et le peuple se hâta de passer. Lorsque tout le peuple eut achevé de passer, le coffre du Seigneur et les prêtres passèrent devant le peuple. Les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé passèrent en ordre de bataille devant les Israélites, comme Moïse le leur avait dit; environ quarante mille hommes armés passèrent devant le Seigneur pour le combat, en direction des plaines arides de Jéricho. Ce jour-là, le Seigneur rendit Josué grand aux yeux de tout Israël; ils le craignirent comme ils avaient craint Moïse, tous les jours de sa vie. Le Seigneur dit à Josué: Ordonne aux prêtres qui portent le coffre du Témoignage de remonter du Jourdain. Alors Josué donna cet ordre aux prêtres: Remontez du Jourdain! Lorsque les prêtres qui portaient le coffre de l'alliance du Seigneur remontèrent du milieu du Jourdain, au moment où ils levèrent les pieds pour se diriger vers la terre ferme, les eaux du Jourdain revinrent à leur place et coulèrent comme auparavant, par-dessus toutes ses rives. Le peuple remonta du Jourdain le dixième jour du premier mois; ils campèrent au Guilgal, à la limite est de Jéricho. Ces douze pierres qu'ils avaient prises du Jourdain, Josué les dressa au Guilgal. Il dit aux Israélites: Lorsque, demain, vos fils demanderont à leurs pères: « Que signifient ces pierres? », vous le ferez savoir à vos fils en disant: « C'est sur la terre ferme qu'Israël a passé ce Jourdain. » Car le Seigneur, votre Dieu, a mis à sec devant vous les eaux du Jourdain jusqu'à ce que vous soyez passés, comme le Seigneur, votre Dieu, l'avait fait à la mer des Joncs, qu'il a mise à sec devant nous jusqu'à ce que nous soyons passés. C'est afin que tous les peuples de la terre sachent que la main du Seigneur est une main forte, et afin que vous craigniez toujours le Seigneur, votre Dieu. Lorsque tous les rois des Amorites qui étaient au-delà du Jourdain, à l'ouest, et tous les rois des Cananéens, près de la mer, apprirent que le Seigneur avait mis à sec les eaux du Jourdain devant les Israélites, jusqu'à ce qu'ils soient passés, leur cœur fondit et ils perdirent le souffle devant les Israélites. En ce temps-là, le Seigneur dit à Josué: Fais-toi des couteaux de pierre et circoncis de nouveau les Israélites, une seconde fois. Josué se fit des couteaux de pierre et circoncit les Israélites, près de la colline des Araloth (« Prépuces »). Voici la raison pour laquelle Josué les circoncit: tout le peuple qui était sorti d'Egypte, les mâles, tous les hommes de guerre, étaient morts dans le désert, en chemin, alors qu'ils sortaient d'Egypte. Tout le peuple qui était sorti d'Egypte avait été circoncis, mais de tout le peuple qui était né dans le désert, en chemin, alors qu'ils sortaient d'Egypte, on n'avait circoncis personne. En effet, les Israélites avaient marché quarante ans dans le désert, jusqu'à la disparition de toute la nation, des hommes de guerre sortis d'Egypte qui n'avaient pas écouté le Seigneur ; le Seigneur leur avait juré de ne pas leur faire voir le pays que le Seigneur avait juré à leurs pères de nous donner, ce pays ruisselant de lait et de miel. Il suscita leurs fils à leur place et ce sont eux que Josué circoncit. En effet, ils étaient incirconcis, puisqu'on ne les avait pas circoncis en route. Lorsqu'on eut achevé de circoncire toute la nation, ils restèrent sur place dans le camp jusqu'à leur guérison. Le Seigneur dit à Josué: Aujourd'hui, j'ai roulé loin de vous le déshonneur de l'Egypte. C'est pourquoi on appelle ce lieu du nom de Guilgal, jusqu'à ce jour. Les Israélites campèrent au Guilgal; ils célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du mois, au soir, dans les plaines arides de Jéricho. Ils mangèrent des produits du pays, des pains sans levain et du grain rôti, le lendemain de la Pâque, en ce jour même. La manne cessa le lendemain, quand ils mangèrent des produits du pays. Il n'y eut plus de manne pour les Israélites; ils mangèrent des produits de Canaan cette année-là. Comme Josué était à Jéricho, il leva les yeux et regarda: un homme se tenait en face de lui, son épée tirée. Josué marcha vers lui et lui dit: Es-tu pour nous ou pour nos adversaires? Il répondit: Je suis le chef de l'armée du Seigneur ; maintenant je suis arrivé. Josué tomba face contre terre, prosterné, et lui dit: Qu'as-tu à me dire, mon seigneur? Le chef de l'armée du Seigneur dit à Josué: Ote tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est sacré. Josué fit ainsi. Jéricho était complètement fermée devant les Israélites. Personne n'en sortait et personne n'y entrait. Le Seigneur dit à Josué: Regarde, je t'ai livré Jéricho, son roi, les vaillants guerriers. Vous tous, les hommes de guerre, vous ferez le tour de la ville; vous tournerez une fois autour de la ville. Tu feras ainsi pendant six jours. Sept prêtres porteront sept trompes, les cornes de bélier, devant le Coffre. Le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville, et les prêtres sonneront de la trompe. Quand on fera retentir la corne de bélier, quand vous entendrez le son de la trompe, tout le peuple lancera une grande acclamation; le rempart de la ville s'écroulera sur lui-même et le peuple montera à l'assaut, chacun devant soi. Josué, fils de Noun, appela les prêtres et leur dit: Portez le coffre de l'alliance; que sept prêtres portent sept trompes, les cornes de bélier, devant le coffre du Seigneur. Puis il dit au peuple: Passez, faites le tour de la ville, et que l'avant-garde passe devant le coffre du Seigneur. Il en fut comme Josué l'avait dit au peuple. Les sept prêtres qui portaient les sept trompes, les cornes de bélier, devant le Seigneur, passèrent et sonnèrent de la trompe. Le coffre de l'alliance du Seigneur les suivait. L'avant-garde marchait devant les prêtres qui sonnaient de la trompe, et l'arrière-garde suivait le Coffre. On marchait au son de la trompe. Josué avait donné cet ordre au peuple: Vous ne lancerez pas d'acclamation, vous ne ferez pas entendre votre voix, et il ne sortira pas une seule parole de votre bouche, jusqu'au jour où je vous dirai: « Lancez une acclamation! » Alors, vous lancerez une acclamation. Le coffre du Seigneur fit le tour de la ville; il tourna une fois, puis ils rentrèrent au camp et y passèrent la nuit. Josué se leva de bon matin et les prêtres se remirent à porter le coffre du Seigneur. Les sept prêtres qui portaient les sept trompes, les cornes de bélier, devant le coffre du Seigneur se remirent en marche et sonnèrent de la trompe. L'avant-garde marchait devant eux, et l'arrière-garde suivait le coffre du Seigneur. On marchait au son de la trompe. Ils firent une fois le tour de la ville, le deuxième jour; puis ils retournèrent au camp. Ils firent de même pendant six jours. Le septième jour, ils se levèrent avec l'aurore et firent le tour de la ville de la même manière, sept fois. Ce fut le seul jour où ils firent sept fois le tour de la ville. La septième fois, les prêtres sonnèrent de la trompe et Josué dit au peuple: Lancez une acclamation, car le Seigneur vous a donné la ville! La ville sera frappée d'anathème pour le Seigneur, elle et tout ce qui s'y trouve. Seule Rahab, la prostituée, aura la vie sauve, elle et tout ce qui est avec elle dans sa maison, car elle a caché les messagers que nous avions envoyés. Seulement, vous, gardez-vous de ce qui est frappé d'anathème, de peur qu'après avoir frappé d'anathème, vous ne preniez de ce qui est frappé d'anathème et ne rendiez anathème le camp d'Israël, attirant ainsi le malheur sur lui! Tout l'argent, l'or et les objets de bronze et de fer sont consacrés au Seigneur : ils entreront dans le trésor du Seigneur. Le peuple lança une acclamation, et on sonna de la trompe. Lorsque le peuple entendit le son de la trompe, il lança une grande acclamation, le rempart s'écroula sur lui-même, et le peuple monta à l'assaut de la ville, chacun devant soi. Ils prirent la ville. Ils frappèrent d'anathème tout ce qui était dans la ville: hommes et femmes, enfants et vieillards, bœufs, moutons et ânes, ils les passèrent au fil de l'épée. Josué avait dit aux deux hommes qui avaient espionné le pays: Allez à la maison de la prostituée et faites-en sortir cette femme et tout ce qui lui appartient, comme vous le lui avez juré. Les jeunes gens, les espions, allèrent et firent sortir Rahab, son père, sa mère, ses frères et tout ce qui lui appartenait; ils firent sortir tout son clan. Ils les installèrent en dehors du camp d'Israël. Ils mirent le feu à la ville et à tout ce qui s'y trouvait, sauf l'argent, l'or et les objets de bronze et de fer, qu'ils mirent dans le trésor de la maison du Seigneur. Josué laissa la vie à Rahab, la prostituée, à sa famille et à tout ce qui lui appartenait. Elle habite au sein d'Israël jusqu'à ce jour, parce qu'elle avait caché les messagers que Josué avait envoyés pour espionner Jéricho. En ce temps-là, Josué fit prononcer ce serment: Maudit soit devant le Seigneur l'homme qui rebâtira cette ville de Jéricho. Il en posera les fondations au prix de son premier-né; il en installera les portes au prix de son cadet. Le Seigneur était avec Josué, et on entendit parler de lui dans tout le pays. Mais les Israélites commirent un sacrilège en matière d'anathème: Akân, fils de Karmi, fils de Zabdi, fils de Zérah, de la tribu de Juda, prit une part de ce qui avait été frappé d'anathème, et le Seigneur se mit en colère contre les Israélites. Josué envoya des hommes de Jéricho vers le Aï qui est près de Beth-Aven, à l'est de Beth-El. Il leur dit: Montez espionner le pays. Ces hommes montèrent pour espionner le Aï. Ils revinrent auprès de Josué et lui dirent: Que tout le peuple ne monte pas à l'assaut! Que deux ou trois mille hommes montent à l'assaut, et ils battront le Aï! N'impose pas cette fatigue à tout le peuple, car ils sont peu nombreux. Environ trois mille hommes du peuple montèrent à l'assaut, et ils durent s'enfuir devant les hommes du Aï. Les hommes du Aï abattirent environ trente-six d'entre eux. Ils les poursuivirent depuis la porte de la ville jusqu'à Shebarim et les battirent à la descente. Le cœur du peuple fondit et devint comme de l'eau. Josué déchira ses vêtements et tomba face contre terre devant le coffre du Seigneur, jusqu'au soir, lui et les anciens d'Israël. Ils se jetèrent de la poussière sur la tête. Josué dit: Ah! Seigneur Dieu, pourquoi as-tu fait passer le Jourdain à ce peuple, si c'était pour nous livrer aux Amorites et pour nous faire disparaître? Si seulement nous avions décidé de rester en Transjordanie! Pardon, Seigneur, mais que vais-je dire, après qu'Israël a tourné le dos devant ses ennemis? Les Cananéens et tous les habitants du pays l'apprendront, ils nous encercleront et retrancheront notre nom du pays. Et que feras-tu pour ton grand nom? Le Seigneur dit à Josué: Lève-toi! Pourquoi tombes-tu face contre terre? Israël a péché; ils ont passé outre à l'alliance que j'avais instituée pour eux: ils ont pris une part de ce qui était frappé d'anathème, ils l'ont volée, dissimulée et mise dans leurs affaires. Les Israélites ne pourront pas tenir devant leurs ennemis. Ils s'enfuiront devant leurs ennemis, car ils sont eux-mêmes frappés d'anathème. Je ne continuerai pas à être avec vous si vous ne détruisez pas ce qui est frappé d'anathème, si vous ne le faites pas disparaître de votre sein. Lève-toi, consacre le peuple. Tu diras: Consacrez-vous pour demain, car ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: L'anathème est en ton sein, Israël! Tu ne pourras pas tenir devant tes ennemis, tant que vous n'aurez pas supprimé de votre sein ce qui est frappé d'anathème. Vous vous présenterez au matin, tribu par tribu; la tribu que le Seigneur désignera se présentera clan par clan; le clan que le Seigneur désignera se présentera maison par maison, et la maison que le Seigneur désignera se présentera homme par homme. Celui qui sera désigné pour l'anathème sera jeté au feu, lui et tout ce qui lui appartient: il a passé outre à l'alliance du Seigneur, il a commis une folie en Israël! Josué se leva de bon matin et présenta Israël tribu par tribu. La tribu de Juda fut désignée. Il présenta les clans de Juda, et il désigna le clan de Zérah. Il présenta le clan de Zérah, homme par homme. Zabdi fut désigné. Il présenta sa maison, homme par homme. Akân, fils de Karmi, fils de Zabdi, fils de Zérah, de la tribu de Juda, fut désigné. Josué dit à Akân: Mon fils, je te prie, donne gloire au Seigneur, le Dieu d'Israël, et reconnais ta faute devant lui: dis-moi donc ce que tu as fait, ne me cache rien! Akân répondit à Josué: C'est vrai, c'est moi qui ai péché contre le Seigneur, le Dieu d'Israël. Voici ce que j'ai fait: j'ai vu dans le butin un beau manteau de Shinéar, deux cents sicles d'argent et un lingot d'or pesant à lui seul cinquante sicles. J'en ai eu envie et je les ai pris; ils sont maintenant cachés en terre, à l'intérieur de ma tente, l'argent par-dessous. Josué envoya des messagers qui coururent à la tente. Tout cela était bien caché dans sa tente, l'argent par-dessous. Ils prirent le tout de l'intérieur de la tente, l'apportèrent à Josué et à tous les Israélites, et le déposèrent devant le Seigneur. Josué prit Akân, fils de Zérah, ainsi que l'argent, le manteau et le lingot d'or, ses fils, ses filles, son bœuf, son âne, son petit bétail, sa tente et tout ce qui lui appartenait. Tout Israël, avec Josué, les fit monter dans la vallée d'Akor. Josué dit: Pourquoi as-tu attiré le malheur sur nous? Le Seigneur attire le malheur sur toi en ce jour. Tout Israël lui jeta des pierres. On les brûla, on les lapida. On dressa sur lui un grand tas de pierres, qui est là jusqu'à ce jour, et le Seigneur revint de sa colère ardente. C'est pourquoi ce lieu porte le nom de vallée d'Akor, jusqu'à ce jour. Le Seigneur dit à Josué: N'aie pas peur, ne sois pas terrifié. Prends avec toi tous les hommes de guerre, et prépare-toi à attaquer le Aï. Regarde, je t'ai livré le roi du Aï, son peuple, sa ville et son pays. Tu traiteras le Aï et son roi comme tu as traité Jéricho et son roi. Seulement, vous pourrez piller ses biens et ses bêtes. Quant à toi, tends une embuscade à la ville, par-derrière. Josué, avec tous les hommes de guerre, se prépara à attaquer le Aï. Josué choisit trente mille vaillants guerriers et les fit partir de nuit, en leur donnant cet ordre: Regardez! Vous allez tendre une embuscade à la ville, derrière la ville. Ne vous éloignez pas trop de la ville; tenez-vous tous prêts. Moi et tout le peuple qui est avec moi, nous approcherons de la ville. Au moment où ils sortiront à notre rencontre, comme la première fois, nous fuirons devant eux. Ils sortiront à notre poursuite, jusqu'à ce que nous les ayons coupés de la ville; car ils diront: « Ils fuient devant nous comme la première fois! » Tandis que nous fuirons devant eux, vous surgirez de l'embuscade et vous vous emparerez de la ville. Le Seigneur, votre Dieu, vous la livrera. Quand vous aurez pris la ville, vous mettrez le feu à la ville. Vous agirez selon la parole du Seigneur. Regardez, je vous en donne l'ordre. Josué les fit partir, et ils allèrent se placer en embuscade. Ils s'installèrent entre Beth-El et le Aï, à l'ouest du Aï. Josué passa toute la nuit au milieu du peuple. Josué se leva de bon matin et passa le peuple en revue. Il monta, avec les anciens d'Israël, en tête du peuple, vers le Aï. Tous les hommes de guerre qui étaient avec lui montèrent et s'approchèrent; lorsqu'ils furent arrivés en face de la ville, ils dressèrent leur camp au nord du Aï. La vallée était entre eux et le Aï. Il prit environ cinq mille hommes et les plaça en embuscade entre Beth-El et le Aï, à l'ouest de la ville. Quand le peuple eut installé tout le camp au nord de la ville et son arrière-garde à l'ouest de la ville, Josué alla, cette nuit-là, au milieu de la vallée. Lorsque le roi du Aï s'en aperçut, les hommes de la ville se levèrent en toute hâte et sortirent à la rencontre d'Israël pour le combat – lui et tout son peuple – au lieu convenu, en face de la plaine aride. Il ne savait pas qu'il y avait une embuscade contre lui derrière la ville. Josué et tout Israël cédèrent devant eux et s'enfuirent par le chemin du désert. On appela tout le peuple de la ville à leur poursuite. Ils poursuivirent donc Josué et furent coupés de la ville. Il ne resta pas un seul homme dans le Aï et Beth-El qui ne soit sorti à la poursuite d'Israël en abandonnant la ville ouverte, afin de poursuivre Israël. Le Seigneur dit à Josué: Brandis vers le Aï le javelot que tu as à la main, car je te le livre. Josué brandit vers la ville le javelot qu'il avait à la main. Au moment où il étendit le bras, les hommes de l'embuscade sortirent vite de leur position et s'élancèrent; ils arrivèrent à la ville et la prirent, puis ils se hâtèrent de mettre le feu à la ville. Les gens du Aï se retournèrent: ils virent la fumée de la ville qui montait jusqu'au ciel. Ils n'eurent même plus la place de fuir d'un côté ou de l'autre. Alors ceux qui fuyaient au désert firent volte-face pour affronter leurs poursuivants. Quand Josué et tout Israël virent que les hommes de l'embuscade avaient pris la ville et que la fumée de la ville montait, ils firent volte-face et battirent les gens du Aï. Les autres sortirent de la ville à leur rencontre et ils se trouvèrent pris de part et d'autre, au milieu d'Israël qui les battit sans leur laisser aucun survivant, aucun rescapé. Quant au roi du Aï, ils le prirent vivant et le présentèrent devant Josué. Lorsque Israël eut achevé de tuer tous les habitants du Aï dans la campagne, dans le désert où ceux-ci l'avaient poursuivi, et que tous, jusqu'au dernier, furent tombés sous l'épée, tout Israël revint au Aï et le passa au fil de l'épée. Tous ceux qui tombèrent ce jour-là, hommes et femmes, furent au nombre de douze mille, tous habitants du Aï. Josué ne reposa pas le javelot qu'il brandissait avant d'avoir frappé d'anathème tous les habitants du Aï. Toutefois, Israël prit pour lui comme butin les bêtes et les biens de cette ville-là, selon l'ordre que le Seigneur avait donné à Josué. Josué mit le feu au Aï et en fit pour toujours un tertre de dévastation, jusqu'à ce jour. Quant au roi du Aï, il le pendit au bois jusqu'au soir; au coucher du soleil, Josué donna l'ordre de descendre le cadavre du bois. On le jeta à l'entrée de la porte de la ville et on dressa sur lui un grand tas de pierres, qui est là jusqu'à ce jour. Alors Josué bâtit un autel pour le Seigneur, le Dieu d'Israël, au mont Ebal, selon ce que Moïse, serviteur du Seigneur, avait ordonné aux Israélites, comme il est écrit dans le livre de la loi de Moïse: un autel de pierres brutes sur lesquelles on n'avait pas passé le fer. Ils y présentèrent des holocaustes au Seigneur et offrirent des sacrifices de paix. Là, Josué écrivit sur les pierres un double de la loi que Moïse avait écrite, devant les Israélites. Tout Israël, ses anciens, ses secrétaires et ses juges se tenaient de part et d'autre du Coffre, immigrés et autochtones, en face des prêtres-lévites qui portaient le coffre de l'alliance du Seigneur, moitié du côté du mont Garizim et moitié du côté du mont Ebal, selon l'ordre de Moïse, serviteur du Seigneur, pour bénir le peuple d'Israël en premier lieu. Ensuite Josué proclama toutes les paroles de la loi, la bénédiction et la malédiction, exactement comme elles sont écrites dans le livre de la loi. De tout ce que Moïse avait ordonné, il n'y eut pas une seule parole que Josué ne proclama devant toute l'assemblée d'Israël, avec les femmes et les familles entières, ainsi que les immigrés qui marchaient parmi eux. Quand ils l'apprirent, tous les rois qui étaient au-delà du Jourdain, de la montagne, du Bas-Pays et de toute la côte de la grande mer, du côté du Liban, les Hittites, les Amorites, les Cananéens, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites se rassemblèrent, d'un commun accord, pour faire la guerre à Josué et à Israël. Les habitants de Gabaon avaient appris comment Josué avait traité Jéricho et le Aï. Mais eux eurent recours à une ruse; ils partirent déguisés, en prenant des sacs usés pour leurs ânes et des outres à vin usées, déchirées et rapiécées; ils avaient aux pieds de vieilles sandales, usées et recousues, et ils portaient de vieux vêtements usés; tout le pain de leurs provisions était sec et en miettes. Ils allèrent trouver Josué au camp du Guilgal et lui dirent, à lui et aux hommes d'Israël: Nous arrivons d'un pays lointain. Maintenant, concluez une alliance pour nous. Mais les hommes d'Israël dirent au Hivvite: Peut-être habites-tu chez moi; comment alors pourrais-je conclure une alliance pour toi? Ils dirent alors à Josué: Nous sommes tes serviteurs. Josué leur demanda: Qui êtes-vous et d'où venez-vous? Ils lui répondirent: Nous, tes serviteurs, nous arrivons d'un pays très lointain, pour le nom du Seigneur (YHWH), ton Dieu; car nous avons entendu parler de lui, de tout ce qu'il a fait en Egypte et de tout ce qu'il a fait aux deux rois des Amorites, en Transjordanie – à Sihôn, roi de Heshbôn, et à Og, roi du Bashân, qui était à Ashtaroth. Nos anciens et tous les habitants de notre pays nous ont dit: « Prenez des provisions de route et allez à leur rencontre. Vous leur direz: “Nous sommes vos serviteurs. Maintenant, concluez une alliance pour nous.” » Voici notre pain, il était tout chaud quand nous l'avons emporté de chez nous comme provision pour la route, le jour où nous sommes partis pour aller vers vous. Maintenant, il est tout sec et en miettes. Ces outres à vin que nous avions remplies neuves, elles sont déchirées; nos vêtements et nos sandales, ils sont tout usés tant le chemin a été long. Ils prirent de leurs provisions sans interroger le Seigneur. Josué fit la paix et conclut une alliance pour eux, en leur garantissant la vie; les princes de la communauté leur prêtèrent serment. Trois jours après avoir conclu une alliance pour eux, ils apprirent qu'ils étaient leurs voisins et qu'ils habitaient parmi eux. Les Israélites partirent et arrivèrent dans leurs villes le troisième jour. Leurs villes, c'étaient Gabaon, Kephira, Bééroth et Qiriath-Yéarim. Cependant les Israélites ne les tuèrent pas, à cause du serment que les princes de la communauté leur avaient fait par le Seigneur, le Dieu d'Israël. Mais toute la communauté se mit à maugréer contre les princes. Tous les princes dirent à toute la communauté: Nous, nous leur avons fait un serment par le Seigneur, le Dieu d'Israël; maintenant nous ne pouvons plus les toucher. Voici comment nous les traiterons: Nous les laisserons vivre pour ne pas attirer sur nous la Colère, à cause du serment que nous leur avons fait. Les princes leur dirent donc: Qu'ils vivent! Et ils devinrent bûcherons et puiseurs d'eau pour toute la communauté, selon ce que les princes avaient dit à leur sujet. Josué les appela et leur dit: Pourquoi nous avez-vous trompés en disant: « Nous demeurons à une grande distance de vous », alors que vous habitez parmi nous? Maintenant, vous êtes maudits! Aucun de vous ne cessera d'être esclave; vous serez bûcherons et puiseurs d'eau pour la maison de mon Dieu. Ils répondirent à Josué: C'est qu'on nous a raconté, à nous, tes serviteurs, que le Seigneur, ton Dieu, avait ordonné à Moïse, son serviteur, de vous donner tout ce pays et de détruire devant vous tous les habitants du pays. Nous avons eu très peur de vous, voilà pourquoi nous avons agi de la sorte. Maintenant nous sommes entre tes mains. Traite-nous comme il te plaira, comme il te conviendra de nous traiter. C'est ainsi qu'il les traita; il les délivra de la main des Israélites, et ceux-ci ne les tuèrent pas. Josué fit d'eux, en ce jour-là, des bûcherons et des puiseurs d'eau pour la communauté et pour l'autel du Seigneur, jusqu'à ce jour, au lieu qu'il choisirait. Adoni-Tsédeq, roi de Jérusalem, apprit que Josué avait pris le Aï et qu'il l'avait frappé d'anathème, qu'il avait traité le Aï et son roi comme il avait traité Jéricho et son roi, que les habitants de Gabaon avaient fait la paix avec Israël et qu'ils étaient parmi eux. Ils eurent très peur, car Gabaon était une grande ville, comme une des villes royales, plus grande même que le Aï, et tous ses hommes étaient vaillants. Adoni-Tsédeq, roi de Jérusalem, envoya à Hoham, roi d'Hébron, à Piréam, roi de Yarmouth, à Yaphia, roi de Lakish, et à Debir, roi d'Eglôn, le message suivant: Ralliez-vous à moi et aidez-moi à attaquer Gabaon, car elle a fait la paix avec Josué et avec les Israélites. Les cinq rois des Amorites – le roi de Jérusalem, le roi d'Hébron, le roi de Yarmouth, le roi de Lakish, le roi d'Eglôn – se rassemblèrent et se mirent en campagne avec toutes leurs troupes; ils dressèrent leur camp contre Gabaon et lui firent la guerre. Les hommes de Gabaon envoyèrent à Josué, au camp, au Guilgal, le message suivant: Ne nous abandonne pas, nous qui sommes tes serviteurs! Rejoins-nous vite, délivre-nous, secours-nous! Car tous les rois des Amorites qui habitent la montagne se sont rassemblés contre nous. Josué monta du Guilgal, lui et tous les hommes de guerre avec lui, tous les vaillants guerriers. Le Seigneur dit à Josué: N'aie pas peur d'eux, car je te les ai livrés; aucun d'eux ne tiendra devant toi. Josué arriva sur eux à l'improviste. Il avait marché toute la nuit depuis le Guilgal. Le Seigneur les frappa de panique devant Israël; il leur infligea une grande défaite à Gabaon, les poursuivit vers la montée de Beth-Horôn et les battit jusqu'à Azéqa et Maqqéda. Alors qu'ils fuyaient pour échapper à Israël, dans la descente de Beth-Horôn, le Seigneur fit tomber du ciel sur eux de grosses pierres jusqu'à Azéqa, et ils moururent; ceux qui moururent par les pierres de grêle furent plus nombreux que ceux que les Israélites tuèrent par l'épée. Alors Josué parla au Seigneur, le jour où le Seigneur livra les Amorites aux Israélites; sous les yeux d'Israël, il dit: Soleil, tiens-toi immobile sur Gabaon, et toi, lune, sur la vallée d'Ayyalôn! Alors le soleil se tint immobile, la lune s'arrêta, jusqu'à ce que la nation eût tiré vengeance de ses ennemis. Cela est écrit dans le livre du Juste: le soleil s'arrêta au milieu du ciel et ne se pressa pas de se coucher, presque tout un jour. Il n'y a jamais eu de jour comme celui-là, ni avant ni après, où le Seigneur ait entendu un homme; car le Seigneur combattait pour Israël. Puis Josué, et tout Israël avec lui, retourna au camp, au Guilgal. Ces cinq rois s'enfuirent et se cachèrent dans la grotte de Maqqéda. On dit à Josué: Les cinq rois ont été trouvés cachés dans la grotte de Maqqéda. Josué dit: Roulez de grosses pierres à l'entrée de la grotte et postez-y des hommes pour les garder. Quant à vous, ne vous arrêtez pas, poursuivez vos ennemis et attaquez leur arrière-garde, ne les laissez pas rentrer dans leurs villes, car le Seigneur, votre Dieu, vous les a livrés. Quand Josué et les Israélites eurent achevé de leur infliger une très grande défaite, jusqu'à leur extermination – les survivants allèrent se réfugier dans les villes fortifiées – tout le peuple revint sain et sauf au camp vers Josué, à Maqqéda, sans que personne ose dire un mot contre les Israélites. Josué dit alors: Ouvrez l'entrée de la grotte, faites-en sortir ces cinq rois et amenez-les-moi. Ils firent ainsi; ils sortirent de la grotte ces cinq rois et les lui amenèrent; c'étaient le roi de Jérusalem, le roi d'Hébron, le roi de Yarmouth, le roi de Lakish, le roi d'Eglôn. Lorsqu'on eut fait sortir ces rois vers Josué, Josué appela tous les hommes d'Israël et dit aux capitaines des hommes de guerre qui avaient marché avec lui: Approchez, mettez le pied sur la nuque de ces rois. Ils s'approchèrent et mirent le pied sur leur nuque. Josué leur dit: N'ayez pas peur, ne soyez pas terrifiés. Soyez forts et courageux, car c'est ainsi que le Seigneur traitera tous les ennemis que vous combattez. Après cela, Josué les mit à mort; il les pendit à cinq arbres, et ils restèrent pendus aux arbres jusqu'au soir. Vers le coucher du soleil, Josué ordonna de les descendre des arbres. On les jeta dans la grotte où ils s'étaient cachés et on mit à l'entrée de la grotte de grosses pierres; elles y sont restées jusqu'à ce jour même. Ce jour-là, Josué prit Maqqéda et la passa au fil de l'épée, avec son roi. Il les frappa d'anathème, ainsi que tous les êtres vivants qui s'y trouvaient: il ne laissa aucun survivant, et il traita le roi de Maqqéda comme il avait traité le roi de Jéricho. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Maqqéda à Libna; il fit la guerre à Libna. Le Seigneur la livra aussi, avec son roi, à Israël, qui la passa au fil de l'épée, avec tous les êtres vivants qui s'y trouvaient. Il n'y laissa aucun survivant, et il traita son roi comme il avait traité le roi de Jéricho. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Libna à Lakish; ils dressèrent leur camp contre elle et lui firent la guerre. Le Seigneur livra Lakish à Israël, qui la prit le deuxième jour et la passa au fil de l'épée, avec tous les êtres vivants qui s'y trouvaient, tout comme il l'avait fait pour Libna. Alors Horam, roi de Guézer, monta pour secourir Lakish. Josué le battit, lui et son peuple, sans lui laisser aucun survivant. Josué, et tout Israël avec lui, passa de Lakish à Eglôn; ils dressèrent leur camp contre elle et lui firent la guerre. Ils la prirent le jour même et la passèrent au fil de l'épée, avec tous les êtres vivants qui s'y trouvaient; il les frappa d'anathème ce jour-là, tout comme il l'avait fait pour Lakish. Josué, et tout Israël avec lui, monta d'Eglôn à Hébron, et ils lui firent la guerre. Ils la prirent et la passèrent au fil de l'épée, avec son roi, toutes les villes qui en dépendaient et tous les êtres vivants qui s'y trouvaient, tout comme il l'avait fait pour Eglôn. Il ne laissa aucun survivant; il la frappa d'anathème, ainsi que tous les êtres vivants qui s'y trouvaient. Josué, et tout Israël avec lui, se tourna vers Debir et lui fit la guerre. Il la prit, avec son roi et toutes les villes qui en dépendaient, et ils les passèrent au fil de l'épée; ils frappèrent d'anathème tous les êtres vivants qui s'y trouvaient. Il ne laissa aucun survivant. Il traita Debir et son roi comme il avait traité Hébron et comme il avait traité Libna et son roi. Josué battit tout le pays, la montagne, le Néguev, le Bas-Pays et les coteaux, ainsi que tous leurs rois; il ne laissa aucun survivant. Il frappa d'anathème tout ce qui respirait, comme l'avait ordonné le Seigneur, le Dieu d'Israël. Josué les battit de Qadesh-Barnéa à Gaza, tout le pays de Goshen, jusqu'à Gabaon. Josué captura tous ces rois et prit leur pays en une seule fois, car le Seigneur, le Dieu d'Israël, combattait pour Israël. Puis Josué, et tout Israël avec lui, retourna au camp, au Guilgal. A cette nouvelle, Yabîn, roi de Hatsor, envoya des messagers à Yobab, roi de Madôn, au roi de Shimrôn, au roi d'Akshaph, aux rois qui étaient au nord, dans la montagne, dans la plaine aride au sud de Kinroth, dans le Bas-Pays et dans la contrée de Dor à l'ouest – les Cananéens à l'est et à l'ouest, les Amorites, les Hittites, les Perizzites, les Jébusites dans la montagne et les Hivvites au pied de l'Hermon, au pays du Mitspa. Ils se mirent en campagne, eux et toutes leurs armées avec eux, des troupes nombreuses comme le sable qui est au bord de la mer; les chevaux et les chars étaient très nombreux. Tous ces rois se liguèrent et vinrent dresser ensemble leur camp près des eaux de Mérom, pour faire la guerre à Israël. Le Seigneur dit à Josué: N'aie pas peur d'eux, car demain, à cette heure-ci, je les livre tous, blessés à mort, devant Israël. Tu couperas les jarrets de leurs chevaux et tu mettras le feu à leurs chars. Josué, avec tous ses hommes de guerre, arriva sur eux à l'improviste près des eaux de Mérom: ils tombèrent sur eux. Le Seigneur les livra à Israël; ils les battirent et les poursuivirent jusqu'à Sidon la Grande, jusqu'à Misrephoth-Maïm et jusqu'à la vallée de Mitspé, vers l'est; ils les battirent, sans leur laisser aucun survivant. Josué les traita comme le Seigneur le lui avait dit: il coupa les jarrets de leurs chevaux et mit le feu à leurs chars. En ce temps-là, Josué revint prendre Hatsor; il tua son roi d'un coup d'épée. En effet, Hatsor était autrefois le principal de tous ces royaumes. Ils passèrent au fil de l'épée tous les êtres vivants qui s'y trouvaient; il les frappa d'anathème: il ne resta rien de ce qui respirait. Puis il mit le feu à Hatsor. Josué prit toutes les villes de ces rois et captura tous leurs rois; il les passa au fil de l'épée; il les frappa d'anathème, comme Moïse, serviteur du Seigneur, l'avait ordonné. Mais Israël ne brûla aucune des villes situées sur des collines, à l'exception seulement de Hatsor, qui fut brûlée par Josué. Les Israélites prirent pour butin tous les biens de ces villes et leurs bêtes; mais ils passèrent au fil de l'épée tous les êtres humains, jusqu'à ce qu'ils les aient détruits, sans rien laisser de ce qui respirait. Ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse, son serviteur, Moïse l'avait ordonné à Josué, et Josué le fit. Il ne négligea rien de tout ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Josué prit ainsi tout ce pays, la montagne, tout le Néguev, tout le pays de Goshen, le Bas-Pays, la plaine aride – la région montagneuse d'Israël et sa plaine côtière. Depuis le mont Chauve qui s'élève vers Séir jusqu'à Baal-Gad, dans la dépression du Liban, au pied du mont Hermon, il captura tous leurs rois et les mit à mort. La guerre que Josué fit à tous ces rois dura longtemps. Aucune ville ne fit la paix avec les Israélites – excepté les Hivvites qui habitaient Gabaon – ils les prirent toutes en leur faisant la guerre. Car c'est du Seigneur que venait leur entêtement à faire la guerre à Israël, afin que celui-ci puisse les frapper d'anathème, sans leur faire grâce, et les détruire, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. En ce temps-là, Josué vint retrancher les Anaqites de la montagne, d'Hébron, de Debir, d'Anab, de toute la région montagneuse de Juda et de toute la région montagneuse d'Israël; Josué les frappa d'anathème, avec leurs villes. Il ne resta plus d'Anaqites dans le pays des Israélites; il n'en subsista qu'à Gaza, à Gath et à Ashdod. Josué prit donc tout le pays, exactement comme le Seigneur l'avait dit à Moïse. Josué le donna comme patrimoine à Israël, selon sa répartition, tribu par tribu. Le pays fut dès lors tranquille, sans guerre. Voici les rois du pays que les Israélites battirent – ceux-là, ils prirent possession de leur pays en Transjordanie, du côté du soleil levant, depuis l'oued Arnon jusqu'au mont Hermon, avec toute la plaine aride, à l'est: Sihôn, roi des Amorites, qui habitait à Heshbôn. Il dominait depuis Aroër, qui est sur la rive de l'oued Arnon – et le milieu de l'oued – sur la moitié du Galaad, jusqu'à l'oued Yabboq, frontière des Ammonites; la plaine aride, jusqu'à la mer de Kinroth, à l'est, et jusqu'à la mer de la plaine aride, la mer du Sel, à l'est, vers Beth-Yeshimoth; et du côté du midi, sous les pentes du Pisga. Le territoire d'Og, roi du Bashân, du reste des Rephaïtes, qui habitait à Ashtaroth et à Edréi. Il dominait sur le mont Hermon, sur Salka, sur tout le Bashân, jusqu'à la frontière des Gueshourites et des Maakatites, et sur la moitié du Galaad – la frontière de Sihôn, roi de Heshbôn. Moïse, serviteur du Seigneur, et les Israélites les battirent; Moïse, serviteur du Seigneur, donna leur pays en possession aux Rubénites, aux Gadites et à la demi-tribu de Manassé. Voici les rois du pays que Josué et les Israélites battirent au-delà du Jourdain, à l'ouest, depuis Baal-Gad, dans la dépression du Liban, jusqu'au mont Chauve qui s'élève vers Séir. Josué donna leur pays en possession aux tribus d'Israël, selon leur répartition, dans la montagne, dans le Bas-Pays, dans la plaine aride, sur les coteaux, dans le désert et dans le Néguev – les Hittites, les Amorites, les Cananéens, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites. Le roi de Jéricho, un; le roi du Aï, du côté de Beth-El, un; le roi de Jérusalem, un; le roi d'Hébron, un; le roi de Yarmouth, un; le roi de Lakish, un; le roi d'Eglôn, un; le roi de Guézer, un; le roi de Debir, un; le roi de Guéder, un; le roi de Horma, un; le roi d'Arad, un; le roi de Libna, un; le roi d'Adoullam, un; le roi de Maqqéda, un; le roi de Beth-El, un; le roi de Tappouah, un; le roi de Hépher, un; le roi d'Apheq, un; le roi de Lasharôn, un; le roi de Madôn, un; le roi de Hatsor, un; le roi de Shimrôn-Merôn, un; le roi d'Akshaph, un; le roi de Taanak, un; le roi de Meguiddo, un; le roi de Qédesh, un; le roi de Yoqnéam, au Carmel, un; le roi de Dor, dans la contrée de Dor, un; le roi de Goyim, près du Guilgal, un; le roi de Tirtsa, un. Total des rois: trente et un. Quand Josué fut vieux, avancé en âge, le Seigneur lui dit: Tu es vieux, tu es avancé en âge, et le pays dont il faut encore prendre possession est très grand. Voici le pays qui reste: tous les districts des Philistins et tout le territoire des Gueshourites, depuis le Shihor qui est en face de l'Egypte jusqu'à la frontière d'Eqrôn au nord, contrée qui est considérée comme cananéenne et qui est occupée par les cinq princes de la confédération des Philistins – celui de Gaza, celui d'Ashdod, celui d'Ashqelôn, celui de Gath et celui d'Eqrôn – et par les Avvites; à partir du midi, tout le pays des Cananéens, et Méara, qui appartient aux Sidoniens, jusqu'à Aphéqa, jusqu'à la frontière des Amorites; le pays des Guébalites et tout le Liban vers le soleil levant, depuis Baal-Gad, au pied du mont Hermon, jusqu'à l'entrée de Hamath; tous les habitants de la montagne, depuis le Liban jusqu'à Misrephoth-Maïm, tous les Sidoniens. Je les déposséderai devant les Israélites. Attribue seulement par le sort le pays comme patrimoine à Israël, ainsi que je te l'ai ordonné. Maintenant donc, partage ce pays pour le donner comme patrimoine aux neuf tribus et à la demi-tribu de Manassé. Avec l'autre demi-tribu, les Rubénites et les Gadites ont reçu leur patrimoine, celui que Moïse leur a donné en Transjordanie, à l'est, tel que le leur a donné Moïse, serviteur du Seigneur : depuis Aroër, qui est sur la rive de l'oued Arnon, et la ville qui est au milieu de l'oued, tout le plateau de Medba, jusqu'à Dibôn, toutes les villes de Sihôn, roi des Amorites, qui régnait à Heshbôn, jusqu'à la frontière des Ammonites; le Galaad, le territoire des Gueshourites et des Maakatites, tout le mont Hermon et tout le Bashân, jusqu'à Salka; au Bashân, tout le royaume d'Og qui régnait à Ashtaroth et à Edréi et qui avait survécu du reste des Rephaïtes. Ceux-là, c'est Moïse qui les battit et les déposséda. Mais les Israélites ne dépossédèrent pas les Gueshourites et les Maakatites, si bien que Gueshour et Maakath habitent au sein d'Israël jusqu'à ce jour. La tribu des lévites fut la seule à laquelle on ne donna pas de patrimoine; les offrandes consumées par le feu pour le Seigneur, le Dieu d'Israël, étaient son patrimoine, selon ce qu'il avait dit à son sujet. Moïse avait donné une part à la tribu des fils de Ruben, clan par clan. Ils eurent le territoire qui s'étend depuis Aroër, qui est sur la rive de l'oued Arnon, et la ville qui est au milieu de l'oued, tout le plateau jusqu'à Medba, Heshbôn et toutes ses villes sur le plateau, Dibôn, Bamoth-Baal, Beth-Baal-Méôn, Yahtsa, Qedémoth, Méphaath, Qiriataïm, Sibma, Tséreth-Shahar dans la montagne de la vallée, Beth-Péor, les pentes du Pisga, Beth-Yeshimoth; toutes les villes du plateau et tout le royaume de Sihôn, roi des Amorites, qui régnait à Heshbôn: Moïse l'avait battu, lui et les princes de Madiân, Evi, Réqem, Tsour, Hour et Réba, les vassaux de Sihôn qui habitaient le pays. Quant à Balaam, fils de Béor, le devin, les Israélites l'avaient tué par l'épée; il fut parmi leurs victimes. La frontière des fils de Ruben était le Jourdain (sa rive). Voilà le patrimoine des fils de Ruben, clan par clan, les villes et les villages qui en dépendent. Moïse avait donné une part à la tribu de Gad, aux fils de Gad, clan par clan. Ils eurent pour territoire Yazer, toutes les villes du Galaad, la moitié du pays des Ammonites jusqu'à Aroër en face de Rabba, depuis Heshbôn jusqu'à Ramath-Mitspé, et Betonim, depuis Mahanaïm jusqu'à la frontière de Debir, et, dans la vallée, Beth-Haram, Beth-Nimra, Soukkoth et Tsaphôn, le reste du royaume de Sihôn, roi de Heshbôn, avec le Jourdain – sa rive – jusqu'à l'extrémité de la mer de Kinnéreth en Transjordanie, à l'est. Voilà le patrimoine des fils de Gad, clan par clan, les villes et les villages qui en dépendent. Moïse avait donné une part à la demi-tribu de Manassé, à la demi-tribu des fils de Manassé, clan par clan. Ils eurent pour territoire, à partir de Mahanaïm, tout le Bashân, tout le royaume d'Og, roi du Bashân, et tous les Douars de Yaïr au Bashân, soixante villes. La moitié du Galaad, Ashtaroth et Edréi, villes du royaume d'Og au Bashân, furent pour les fils de Makir, fils de Manassé – pour la moitié des fils de Makir, clan par clan. C'est là le patrimoine que Moïse partagea dans les plaines arides de Moab, en Transjordanie, en face de Jéricho, à l'est. Moïse ne donna pas de patrimoine à la tribu des lévites: le Seigneur, le Dieu d'Israël, était leur patrimoine, selon ce qu'il avait dit à leur sujet. Voici le patrimoine que les Israélites reçurent en Canaan, le patrimoine qu'Eléazar, le prêtre, Josué, fils de Noun, et les chefs de famille des tribus répartirent entre les Israélites. On tira au sort leur patrimoine comme le Seigneur l'avait ordonné, par l'intermédiaire de Moïse, pour les neuf tribus et pour la demi-tribu. Car Moïse avait donné un patrimoine aux deux tribus et à la demi-tribu en Transjordanie; quant aux lévites, il ne leur avait pas donné de patrimoine au milieu d'eux. Les fils de Joseph formaient deux tribus, Manassé et Ephraïm; on ne donna pas de part aux lévites dans le pays, si ce n'est des villes pour qu'ils y habitent, ainsi que leurs abords pour leurs troupeaux et leurs biens. Les Israélites firent ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse: ils partagèrent le pays. Les fils de Juda s'approchèrent de Josué au Guilgal; Caleb, fils de Yephounné, le Qenizzite, lui dit: Tu sais, toi, ce que le Seigneur a dit à Moïse, l'homme de Dieu, en ce qui nous concerne, moi et toi, à Qadesh-Barnéa. J'avais quarante ans lorsque Moïse, serviteur du Seigneur, m'a envoyé de Qadesh-Barnéa pour espionner le pays, et je lui ai fait un rapport honnête. Mes frères, ceux qui étaient montés avec moi, ont fait fondre le cœur du peuple, mais moi, j'ai rempli mes obligations envers le Seigneur, mon Dieu. Ce jour-là, Moïse a fait ce serment: « Sans faute, le pays que tes pieds ont foulé sera ton patrimoine et celui de tes fils pour toujours, parce que tu as rempli tes obligations envers le Seigneur, mon Dieu. » Le Seigneur m'a fait vivre, comme il l'avait dit. Voici maintenant quarante-cinq ans que le Seigneur a dit cette parole à Moïse, lorsque Israël marchait dans le désert; j'ai aujourd'hui quatre-vingt-cinq ans. Je suis encore vigoureux comme au jour où Moïse m'a envoyé; j'ai autant de force maintenant que j'en avais alors pour le combat, pour partir en campagne et en revenir. Maintenant, donne-moi cette montagne dont le Seigneur a parlé ce jour-là; car tu as appris ce jour-là qu'il y a là des Anaqites et de grandes villes fortifiées. Que le Seigneur soit seulement avec moi, et je les déposséderai, comme le Seigneur l'a dit! Josué le bénit; il donna Hébron pour patrimoine à Caleb, fils de Yephounné. C'est ainsi que Caleb, fils de Yephounné, le Qenizzite, a Hébron pour patrimoine jusqu'à ce jour, parce qu'il a rempli ses obligations envers le Seigneur, le Dieu d'Israël. L'ancien nom d'Hébron était Qiriath-Arba: Arba avait été l'homme le plus grand parmi les Anaqites. – Le pays fut dès lors tranquille, sans guerre. Le lot pour la tribu des fils de Juda, clan par clan, s'étendait vers la frontière d'Edom, au désert de Tsîn, au midi, à l'extrême sud. Leur frontière sud partait de l'extrémité de la mer du Sel, de la langue qui fait face au Néguev. Elle aboutissait au sud de la montée d'Aqrabbim, passait par Tsîn et montait au sud de Qadesh-Barnéa; de là elle passait par Hetsrôn, montait vers Addar et tournait à Qarqaa; elle passait ensuite par Atsmôn et aboutissait à l'oued d'Egypte; la frontière débouchait sur la mer – telle sera votre frontière au sud. A l'est, la frontière était la mer du Sel, jusqu'à l'embouchure du Jourdain. Du côté nord, la frontière partait de la langue de mer qui est à l'embouchure du Jourdain. Puis la frontière montait vers Beth-Hogla et passait au nord de Beth-Araba; puis la frontière s'élevait jusqu'à la pierre de Bohân, fils de Ruben; puis la frontière montait à Debir, par la vallée d'Akor, et se dirigeait vers le nord, du côté du Guilgal, qui est en face de la montée d'Adoummim, au sud de l'oued; puis la frontière passait près des eaux d'Eïn-Shémesh et débouchait sur Eïn-Roguel. La frontière montait de là par la vallée du Fils de Hinnom, sur le flanc sud de Jébus (c'est-à-dire Jérusalem); puis la frontière s'élevait jusqu'au sommet de la montagne qui est devant la vallée de Hinnom, à l'ouest, et à l'extrémité de la vallée des Rephaïtes, au nord. Du sommet de la montagne la frontière s'incurvait vers la source des eaux de Nephtoah, continuait vers les villes du mont Ephrôn; puis la frontière s'incurvait à Baala (c'est-à-dire Qiriath-Yéarim). De Baala la frontière tournait à l'ouest vers le mont de Séir, passait sur le flanc du mont des Forêts au nord (c'est-à-dire Kesalôn), descendait à Beth-Shémesh et passait par Timna. La frontière aboutissait sur le flanc d'Eqrôn, au nord; puis la frontière s'incurvait vers Shikkerôn, passait par le mont de la Baala et aboutissait à Yabnéel; puis la frontière débouchait sur la mer. La frontière ouest était la grande mer (son rivage). Telles furent de tous côtés les frontières des fils de Juda, clan par clan. On donna à Caleb, fils de Yephounné, une part au milieu des fils de Juda, conformément à l'ordre que le Seigneur avait donné à Josué: Qiriath-Arba (c'est-à-dire Hébron) – Arba était le père d'Anaq. Caleb en déposséda les trois Anaqites: Shéshaï, Ahimân et Talmaï, les Anaqites. De là il attaqua les habitants de Debir: l'ancien nom de Debir était Qiriath-Sépher. Caleb dit: Je donnerai ma fille Aksa pour femme à celui qui battra Qiriath-Sépher et la prendra. Otniel, fils de Qenaz, frère de Caleb, la prit; Caleb lui donna pour femme sa fille Aksa. A son arrivée, elle l'incita à demander un champ à son père. Elle sauta de son âne, et Caleb lui dit: Qu'est-ce que tu as? Elle répondit: Accorde-moi une faveur, car tu m'as donné une terre du sud; donne-moi aussi des réservoirs d'eau. Alors il lui donna les réservoirs d'en haut et les réservoirs d'en bas. Voilà le patrimoine de la tribu des fils de Juda, clan par clan. Les villes situées à l'extrémité du territoire des fils de Juda, vers la frontière d'Edom, dans le Néguev, étaient Qabtséel, Eder, Yagour, Kina, Dimona, Adada, Qédesh, Hatsor, Yitnân; Ziph, Télem, Béaloth, Hatsor-Hadatta, Qerioth-Hetsrôn (c'est-à-dire Hatsor); Amam, Shema, Molada, Hatsar-Gadda, Heshmôn, Beth-Péleth, Hatsar-Shoual, Bersabée, Biziotia; Baala, Iyim, Atsem, Eltolad, Kesil, Horma, Tsiqlag, Madmanna, Sansanna, Lebaoth, Shilhim, Aïn et Rimmôn. Total des villes: vingt-neuf, et les villages qui en dépendent. Dans le Bas-Pays: Eshtaol, Tsoréa, Ashna, Zanoah, Eïn-Gannim, Tappouah, Eïnam; Yarmouth, Adoullam, Soko, Azéqa, Shaaraïm, Aditaïm, Guedéra et Guedérotaïm: quatorze villes, et les villages qui en dépendent. Tsenân, Hadasha, Migdal-Gad, Diléân, Mitspé, Yoqtéel; Lakish, Botsqath, Eglôn, Kabbôn, Lahmas, Kitlish, Guedéroth, Beth-Dagôn, Naama et Maqqéda: seize villes, et les villages qui en dépendent. Libna, Eter, Ashân, Yiphtah, Ashna, Netsib, Qéila, Akzib et Marésha: neuf villes, et les villages qui en dépendent. Eqrôn, les localités et les villages qui en dépendent; depuis Eqrôn et à l'ouest, toutes les villes près d'Ashdod et les villages qui en dépendent; Ashdod, les localités et les villages qui en dépendent; Gaza, les localités et les villages qui en dépendent, jusqu'à l'oued d'Egypte, à la grande mer (son rivage). Dans la montagne: Shamir, Yattir, Soko, Danna, Qiriath-Sanna (c'est-à-dire Debir), Anab, Eshtemo, Anim, Goshen, Holôn et Guilo: onze villes, et les villages qui en dépendent. Arab, Douma, Eshéân, Yanoum, Beth-Tappouah, Aphéqa, Houmeta, Qiriath-Arba (c'est-à-dire Hébron) et Tsior: neuf villes, et les villages qui en dépendent. Maôn, Carmel, Ziph, Youtta, Jizréel, Yoqdéam, Zanoah; Caïn, Guibéa et Timna; dix villes, et les villages qui en dépendent. Halhoul, Beth-Tsour, Guedor, Maarath, Beth-Anoth et Elteqôn: six villes, et les villages qui en dépendent. Qiriath-Baal (c'est-à-dire Qiriath-Yéarim) et Rabba: deux villes, et les villages qui en dépendent. Dans le désert: Beth-Araba, Middîn, Sekaka, Nibshân, Ir-Mélah et Eïn-Guédi: six villes, et les villages qui en dépendent. Les fils de Juda ne purent pas déposséder les Jébusites qui habitaient Jérusalem; les Jébusites habitent à Jérusalem avec les fils de Juda jusqu'à ce jour. Le lot qui échut aux fils de Joseph s'étendait depuis le Jourdain, en face de Jéricho, vers les eaux de Jéricho, à l'est – le désert qui monte de Jéricho dans la montagne de Beth-El. Il continuait de Beth-El à Louz et passait vers la frontière des Arkites à Ataroth. Puis il descendait à l'ouest vers la frontière des Yaphlétites jusqu'au territoire de Beth-Horôn-le-Bas et jusqu'à Guézer pour déboucher sur la mer. Tel fut le patrimoine des fils de Joseph, Manassé et Ephraïm. Voici la frontière des fils d'Ephraïm, clan par clan: la frontière de leur patrimoine était, à l'est, Atroth-Addar jusqu'à Beth-Horôn-le-Haut. La frontière aboutissait du côté de l'ouest vers le Mikmetath au nord; puis la frontière tournait à l'est vers Taanath-Silo, qu'elle traversait à l'est vers Yanoah. De Yanoah, elle descendait à Ataroth et à Naarata, touchait Jéricho et aboutissait au Jourdain. De Tappouah, la frontière longeait l'oued Qana, vers l'ouest, pour aboutir à la mer. Voilà le patrimoine de la tribu des fils d'Ephraïm, clan par clan, ainsi que les villes réservées aux fils d'Ephraïm au milieu du patrimoine des fils de Manassé, toutes ces villes et les villages qui en dépendent. Ils ne dépossédèrent pas les Cananéens qui habitaient à Guézer; les Cananéens habitent au sein d'Ephraïm jusqu'à ce jour, mais ils sont astreints à une corvée d'esclaves. Il y eut un lot pour la tribu de Manassé, qui était le premier-né de Joseph. Makir, premier-né de Manassé et père du Galaad, avait eu le Galaad et le Bashân, car il était un homme de guerre. Il y eut un lot pour les autres fils de Manassé, clan par clan, pour les fils d'Abiézer, les fils de Héleq, les fils d'Asriel, les fils de Sichem, les fils de Hépher, les fils de Shemida: ce sont là les enfants mâles de Manassé, fils de Joseph, clan par clan. Tselophhad, fils de Hépher, fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé, n'avait pas de fils, mais des filles dont voici les noms: Mahla, Noa, Hogla, Milka et Tirtsa. Elles se présentèrent devant Eléazar, le prêtre, devant Josué, fils de Noun, et devant les princes, en disant: Le Seigneur a ordonné à Moïse de nous donner un patrimoine au milieu de nos frères. Alors on leur donna, conformément à l'ordre du Seigneur, un patrimoine au milieu des frères de leur père. On attribua par le sort dix portions à Manassé, outre le Galaad et le Bashân, qui sont en Transjordanie. Ainsi les filles de Manassé eurent un patrimoine au milieu de ses fils, et le Galaad fut pour les autres fils de Manassé. La frontière de Manassé s'étendait d'Aser au Mikmetath qui fait face à Sichem; la frontière allait vers le sud, vers les habitants d'Eïn-Tappouah. Le pays de Tappouah fut pour Manassé, mais Tappouah, sur la frontière de Manassé, fut pour les fils d'Ephraïm. La frontière longeait l'oued Qana. Au sud de l'oued, les villes qui étaient au milieu des villes de Manassé furent pour Ephraïm. Au nord de l'oued, la frontière de Manassé débouchait sur la mer. Au sud, c'était à Ephraïm, au nord à Manassé, et la mer leur servait de frontière; ils touchaient Aser vers le nord et Issacar vers l'est. Pour Manassé, dans Issacar et dans Aser, il y avait Beth-Shéân et les localités qui en dépendent, Yibléam et les localités qui en dépendent, les habitants de Dor et des localités qui en dépendent, les habitants d'Eïn-Dor et des localités qui en dépendent, les habitants de Taanak et des localités qui en dépendent, et les habitants de Meguiddo et des localités qui en dépendent: trois contrées. Les fils de Manassé ne purent pas prendre possession de ces villes; les Cananéens persistèrent à habiter dans ce pays. Lorsque les Israélites furent assez forts, ils soumirent les Cananéens à la corvée, mais ils ne purent les déposséder. Les fils de Joseph demandèrent à Josué: Pourquoi m'as-tu donné comme patrimoine un seul lot, une seule portion, alors que je suis un peuple nombreux, puisque le Seigneur m'a béni jusqu'à présent? Josué leur dit: Si tu es un peuple nombreux, monte dans la forêt; tu te défricheras un endroit au pays des Perizzites et des Rephaïtes, puisque la région montagneuse d'Ephraïm est trop exiguë pour toi. Les fils de Joseph dirent: La montagne ne nous suffira pas; de plus, il y a des chars de fer chez tous les Cananéens qui habitent la vallée, ceux qui sont à Beth-Shéân et dans les localités qui en dépendent, et ceux qui sont dans la vallée de Jizréel. Josué dit à la maison de Joseph (Ephraïm et Manassé): Tu es un peuple nombreux, et ta force est grande; tu n'auras pas un lot seulement. Mais tu auras la montagne, même si c'est une forêt. Tu la défricheras et en tireras profit. Tu déposséderas les Cananéens, malgré leurs chars de fer et malgré leur force. Toute la communauté des Israélites se rassembla à Silo; c'est là qu'ils installèrent à demeure la tente de la Rencontre. Le pays était soumis devant eux. Il restait sept tribus des Israélites qui n'avaient pas encore reçu leur part du patrimoine. Josué dit aux Israélites: Jusqu'à quand négligerez-vous d'entrer en possession du pays que le Seigneur, le Dieu de vos pères, vous a donné? Désignez parmi vous trois hommes par tribu, et je les enverrai parcourir le pays; ils en feront le relevé suivant leur patrimoine et ils reviendront auprès de moi. Ils se le répartiront en sept parts; Juda restera sur son territoire au sud, et la maison de Joseph restera sur son territoire au nord. Vous donc, vous ferez le relevé du pays en sept parts, et vous me l'apporterez ici. Je jetterai pour vous le sort ici même, devant le Seigneur, notre Dieu. Il n'y aura pas de part pour les lévites parmi vous, car c'est le sacerdoce du Seigneur qui est leur patrimoine. Gad, Ruben et la demi-tribu de Manassé ont reçu en Transjordanie, à l'est, le patrimoine que Moïse, serviteur du Seigneur, leur a donné. Les hommes partirent. Josué avait donné cet ordre à ceux qui allaient faire le relevé du pays: Allez, parcourez le pays, faites-en le relevé et revenez auprès de moi; puis je jetterai pour vous le sort devant le Seigneur, à Silo. Les hommes allèrent, traversèrent le pays et firent sur un livre le relevé en sept parts, selon les villes; puis ils revinrent auprès de Josué dans le camp, à Silo. Josué jeta pour eux le sort à Silo, devant le Seigneur, et il fit là le partage du pays entre les Israélites, d'après leur répartition. Le lot de la tribu des fils de Benjamin fut tiré, clan par clan; le territoire de leur lot se trouvait entre les fils de Juda et les fils de Joseph. Du côté du nord, leur frontière partait du Jourdain. La frontière montait sur le flanc de Jéricho au nord, s'élevait dans la montagne vers l'ouest pour déboucher sur le désert de Beth-Aven. La frontière passait de là à Louz, sur le flanc sud de Louz (c'est-à-dire Beth-El); puis la frontière descendait à Atroth-Addar, sur la montagne qui est au sud de Beth-Horôn-le-Bas. Du côté ouest, la frontière s'incurvait et tournait du côté de la mer vers le sud, depuis la montagne qui est en face de Beth-Horôn au sud, et débouchait sur Qiriath-Baal (c'est-à-dire Qiriath-Yéarim), ville des fils de Juda. Tel est le côté ouest. Le côté sud commençait à la limite de Qiriath-Yéarim. La frontière aboutissait à l'ouest, elle aboutissait à la source des eaux de Nephtoah. La frontière descendait à l'extrémité de la montagne qui est en face de la vallée du Fils de Hinnom, dans la vallée des Rephaïtes, au nord. Elle descendait par la vallée de Hinnom, sur le flanc des Jébusites, au sud, et descendait jusqu'à Eïn-Roguel. Elle s'incurvait au nord et aboutissait à Eïn-Shémesh, puis à Gueliloth, qui est en face de la montée d'Adoummim, et elle descendait à la pierre de Bohân, fils de Ruben. Elle passait sur le flanc nord de la montagne, face à la plaine aride, puis descendait vers la plaine aride; la frontière passait sur le flanc nord de Beth-Hogla; puis la frontière aboutissait à la langue de la mer du Sel, au nord, vers l'embouchure du Jourdain, au sud. C'était la frontière sud. Du côté est, le Jourdain formait la frontière. Voilà le patrimoine des fils de Benjamin, clan par clan, avec ses frontières tout autour. Les villes de la tribu des fils de Benjamin, clan par clan, étaient: Jéricho, Beth-Hogla, Emeq-Qetsits, Beth-Araba, Tsemaraïm, Beth-El, Avvim, Para, Ophra, Kephar-Ammonaï, Ophni et Guéba: douze villes, et les villages qui en dépendent. Gabaon, Rama, Bééroth, Mitspé, Kephira, Motsa, Réqem, Yirpéel, Taréala, Tséla, Eleph, Jébus (c'est-à-dire Jérusalem), Guibéa, Qiriath: quatorze villes, et les villages qui en dépendent. Voilà le patrimoine des fils de Benjamin, clan par clan. Le deuxième lot qui sortit fut pour Siméon, la tribu des fils de Siméon, clan par clan. Leur patrimoine était au milieu du patrimoine des fils de Juda. Ils eurent dans leur patrimoine: Bersabée, Shéba, Molada, Hatsar-Shoual, Bala, Atsem, Eltolad, Betoul, Horma, Tsiqlag, Beth-Markaboth, Hatsar-Soussa, Beth-Lebaoth et Sharouhen: treize villes, et les villages qui en dépendent; Aïn, Rimmôn, Eter et Ashân: quatre villes, et les villages qui en dépendent; et tous les villages qui sont autour de ces villes, jusqu'à Baalath-Béer (c'est-à-dire Ramath-Néguev). Voilà le patrimoine de la tribu des fils de Siméon, clan par clan. Le patrimoine des fils de Siméon fut pris sur la contrée des fils de Juda; car la part des fils de Juda était trop grande pour eux, et c'est au milieu de leur patrimoine que les fils de Siméon reçurent le leur. Le troisième lot fut pour les fils de Zabulon, clan par clan. La frontière de leur patrimoine s'étendait jusqu'à Sarid. La frontière montait vers l'ouest et vers Maréala, touchait Dabbasheth, puis l'oued qui passe devant Yoqnéam. De Sarid, elle tournait vers l'est, vers le soleil levant, à la frontière de Kisloth-Tabor, aboutissait à Dabrath et montait à Yaphia. De là, elle passait à l'est par Guitta-Hépher, par Itta-Qatsîn, aboutissait à Rimmôn, s'incurvant jusqu'à Néa. La frontière tournait ensuite au nord de Hannatôn et débouchait sur la vallée de Yiphtah-El. Avec Qattath, Nahalal, Shimrôn, Yidéala, Beth-Léhem, douze villes, et les villages qui en dépendent. Voilà le patrimoine des fils de Zabulon, clan par clan, ces villes-là et les villages qui en dépendent. Le quatrième lot qui sortit fut pour Issacar, pour les fils d'Issacar, clan par clan. Leur frontière atteignait Jizréel, Kesouloth, Shounem, Hapharaïm, Shiôn, Anaharath, Rabbith, Qishiôn, Abets, Rémeth, Eïn-Gannim, Eïn-Hadda et Beth-Patsets; la frontière touchait Tabor, Shahatsima, Beth-Shémesh; puis leur frontière débouchait sur le Jourdain: seize villes, et les villages qui en dépendent. Voilà le patrimoine de la tribu des fils d'Issacar, clan par clan, les villes et les villages qui en dépendent. Le cinquième lot qui sortit fut pour la tribu des fils d'Aser, clan par clan. Leur frontière était Helqath, Hali, Béten, Akshaph, Alammélek, Améad et Mishéal; elle touchait, vers l'ouest, le Carmel et Shihor-Libnath; puis elle tournait vers le soleil levant, vers Beth-Dagôn, touchait Zabulon et la vallée de Yiphtah-El, au nord de Beth-Emeq et de Néiel, et aboutissait à Kaboul, à gauche, puis à Ebrôn, Rehob, Hammôn et Qana, jusqu'à Sidon la Grande. La frontière tournait ensuite vers Rama jusqu'à la ville forte de Tyr; puis la frontière tournait vers Hosa, pour déboucher sur la mer, par la contrée d'Akzib. Avec Ouma, Apheq et Rehob, vingt-deux villes, et les villages qui en dépendent. Voilà le patrimoine de la tribu des fils d'Aser, clan par clan, ces villes-là et les villages qui en dépendent. Le sixième lot qui sortit fut pour les fils de Nephtali, clan par clan. Leur frontière s'étendait depuis Héleph, depuis le térébinthe qui est à Tsaanannim, Adami-Néqeb et Yabnéel, jusqu'à Laqqoum; elle débouchait sur le Jourdain. La frontière tournait vers l'ouest à Aznoth-Tabor et de là aboutissait à Houqoq; elle touchait Zabulon du côté du sud, Aser du côté de l'ouest et Juda; le Jourdain était vers le soleil levant. Les villes fortes étaient Tsiddim, Tser, Hammath, Raqqath, Kinnéreth, Adama, Rama, Hatsor, Qédesh, Edréi, Eïn-Hatsor, Yiréôn, Migdal-El, Horem, Beth-Anath et Beth-Shémesh: dix-neuf villes, et les villages qui en dépendent. Voilà le patrimoine de la tribu des fils de Nephtali, clan par clan, les villes et les villages qui en dépendent. Le septième lot qui sortit fut pour la tribu des fils de Dan, clan par clan. La frontière de leur patrimoine était Tsoréa, Eshtaol, Ir-Shémesh, Shaalabbîn, Ayyalôn, Yitla, Elôn, Timnata, Eqrôn, Elteqé, Guibbetôn, Baalath, Yehoud, Bené-Beraq, Gath-Rimmôn, les eaux du Yarqôn et Raqqôn, avec le territoire en face de Jaffa. Le territoire des fils de Dan leur échappait. Alors les fils de Dan allèrent faire la guerre à Léshem; ils la prirent et la passèrent au fil de l'épée; ils en prirent possession, s'y installèrent et l'appelèrent Dan, du nom de Dan, leur père. Voilà le patrimoine de la tribu des fils de Dan, clan par clan, ces villes-là et les villages qui en dépendent. Lorsqu'ils eurent achevé de recevoir le pays en patrimoine, d'après ses frontières, les Israélites donnèrent à Josué, fils de Noun, un patrimoine au milieu d'eux. Sur l'ordre du Seigneur, ils lui donnèrent la ville qu'il avait demandée, Timnath-Sérah, dans la région montagneuse d'Ephraïm. Il rebâtit la ville et s'y installa. Tels sont les patrimoines qu'Eléazar, le prêtre, Josué, fils de Noun, et les chefs de famille répartirent par le sort devant le Seigneur, à Silo, à l'entrée de la tente de la Rencontre, selon les tribus des Israélites. Ainsi ils achevèrent le partage du pays. Le Seigneur dit à Josué: Dis aux Israélites: Donnez-vous les villes de refuge dont je vous ai parlé par l'intermédiaire de Moïse. Le meurtrier qui a tué quelqu'un par erreur, par méprise, pourra s'y enfuir; elles vous serviront de refuge contre le rédempteur du sang. Il s'enfuira vers l'une de ces villes, s'arrêtera à l'entrée de la porte de la ville et exposera son cas aux anciens de cette ville; ceux-ci le recueilleront auprès d'eux dans la ville et lui donneront un lieu chez eux pour qu'il y habite. Si le rédempteur du sang le poursuit, ils ne lui livreront pas le meurtrier; car c'est par méprise qu'il a tué son prochain, alors que d'habitude il ne le détestait pas. Il restera dans cette ville jusqu'à ce qu'il ait comparu en jugement devant la communauté – jusqu'à la mort du grand prêtre qui sera en fonction en ces jours-là. Ensuite, le meurtrier reviendra; il rentrera dans sa ville et dans sa maison, dans la ville d'où il s'était enfui. Ils consacrèrent Qédesh en Galilée, dans la région montagneuse de Nephtali; Sichem, dans la région montagneuse d'Ephraïm; et Qiriath-Arba (c'est-à-dire Hébron), dans la région montagneuse de Juda. En Transjordanie, à l'est de Jéricho, ils désignèrent Bétser, au désert, sur le plateau, dans la tribu de Ruben; Ramoth, au Galaad, dans la tribu de Gad; et Golân, au Bashân, dans la tribu de Manassé. Telles furent les villes assignées à tous les Israélites et aux immigrés qui séjournent au milieu d'eux, afin que celui qui tue quelqu'un par erreur s'y enfuie, et qu'il ne meure pas de la main du rédempteur du sang avant d'avoir comparu devant la communauté. Les chefs de famille des lévites s'approchèrent d'Eléazar, le prêtre, de Josué, fils de Noun, et des chefs de famille des tribus des Israélites. A Silo, en Canaan, ils leur dirent: Par l'intermédiaire de Moïse, le Seigneur a ordonné qu'on nous donne des villes pour y habiter, ainsi que leurs abords pour nos bêtes. Les Israélites donnèrent alors aux lévites, sur leur patrimoine, ces villes avec leurs abords, conformément à l'ordre du Seigneur. On tira le sort pour les clans des Qehatites; parmi les lévites, les fils d'Aaron, le prêtre, eurent par le sort treize villes de la tribu de Juda, de la tribu de Siméon et de la tribu de Benjamin; les autres fils de Qehath eurent par le sort dix villes des clans de la tribu d'Ephraïm, de la tribu de Dan et de la demi-tribu de Manassé. Les fils de Guershôn eurent par le sort treize villes des clans de la tribu d'Issacar, de la tribu d'Aser, de la tribu de Nephtali et de la demi-tribu de Manassé, au Bashân. Les fils de Merari, clan par clan, eurent douze villes de la tribu de Ruben, de la tribu de Gad et de la tribu de Zabulon. Les Israélites donnèrent aux lévites, par le sort, ces villes avec leurs abords, comme le Seigneur l'avait ordonné par l'intermédiaire de Moïse. De la tribu des fils de Juda et de la tribu des fils de Siméon, ils donnèrent ces villes désignées par leur nom, qui furent pour les fils d'Aaron, d'entre les clans des Qehatites, d'entre les fils de Lévi, car le sort les avait désignés en premier. Ils leur donnèrent Qiriath-Arba – Qiriath d'Arba, père d'Anaq (c'est-à-dire Hébron) – dans la région montagneuse de Juda, avec ses abords, tout autour. Mais les champs de la ville et les villages qui en dépendent, ils les donnèrent comme propriété à Caleb, fils de Yephounné. Aux fils d'Aaron, le prêtre, ils donnèrent la ville de refuge pour les meurtriers: Hébron, avec ses abords; Libna, avec ses abords; Yattir, avec ses abords; Eshtemoa, avec ses abords; Holôn, avec ses abords; Debir, avec ses abords; Aïn, avec ses abords; Youtta, avec ses abords; Beth-Shémesh, avec ses abords: neuf villes de ces deux tribus; de la tribu de Benjamin, Gabaon, avec ses abords; Guéba, avec ses abords; Anatoth, avec ses abords; Almôn, avec ses abords: quatre villes. Total des villes des fils d'Aaron, les prêtres: treize villes avec leurs abords. Les autres lévites appartenant aux clans des fils de Qehath eurent par le sort des villes de la tribu d'Ephraïm. On leur donna la ville de refuge pour les meurtriers: Sichem, avec ses abords, dans la région montagneuse d'Ephraïm; Guézer, avec ses abords; Qibtsaïm, avec ses abords; Beth-Horôn, avec ses abords: quatre villes; de la tribu de Dan, Elteqé, avec ses abords; Guibbetôn, avec ses abords; Ayyalôn, avec ses abords; Gath-Rimmôn, avec ses abords: quatre villes; de la demi-tribu de Manassé, Taanak, avec ses abords; Gath-Rimmôn, avec ses abords: deux villes. Total des villes: dix, avec leurs abords, pour les clans des autres fils de Qehath. Aux fils de Guershôn, d'entre les clans des lévites: de la demi-tribu de Manassé, la ville de refuge pour les meurtriers: Golân, au Bashân, avec ses abords; Béeshtra, avec ses abords: deux villes; de la tribu d'Issacar, Qishiôn, avec ses abords; Dabrath, avec ses abords; Yarmouth, avec ses abords; Eïn-Gannim, avec ses abords: quatre villes; de la tribu d'Aser, Mishéal, avec ses abords; Abdôn, avec ses abords; Helqath, avec ses abords; Rehob, avec ses abords: quatre villes; de la tribu de Nephtali, la ville de refuge pour les meurtriers: Qédesh, en Galilée, avec ses abords; Hammoth-Dor, avec ses abords; Qartân, avec ses abords: trois villes. Total des villes des Guershonites, clan par clan: treize villes, avec leurs abords. Aux autres lévites appartenant aux clans des fils de Merari: de la tribu de Zabulon, Yoqnéam, avec ses abords; Qarta, avec ses abords; Dimna, avec ses abords; Nahalal, avec ses abords: quatre villes; de la tribu de Ruben, Bétser, avec ses abords; Yahtsa, avec ses abords; Qedémoth, avec ses abords; Méphaath, avec ses abords: quatre villes; de la tribu de Gad, la ville de refuge pour les meurtriers: Ramoth, au Galaad, avec ses abords; Mahanaïm, avec ses abords; Heshbôn, avec ses abords; Yazer, avec ses abords: en tout quatre villes. Total des villes qui échurent par le sort aux fils de Merari, clan par clan, aux autres des clans des lévites: douze villes. Total des villes des lévites au milieu de la propriété des Israélites: quarante-huit villes avec leurs abords. Chacune de ces villes avait ses abords, tout autour; il en était de même pour toutes ces villes. C'est ainsi que le Seigneur donna à Israël tout le pays qu'il avait juré de donner à leurs pères; ils en prirent possession et s'y installèrent. Le Seigneur leur accorda le repos de tous côtés, tout comme il l'avait juré à leurs pères; aucun de leurs ennemis ne put leur résister: le Seigneur leur livra tous leurs ennemis. De toutes les bonnes paroles que le Seigneur avait dites à la maison d'Israël, aucune ne resta sans effet: toutes se réalisèrent. Alors Josué appela les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé. Il leur dit: Vous avez observé tout ce que Moïse, serviteur du Seigneur, vous a ordonné, et vous m'avez écouté en tout ce que je vous ai ordonné. Pendant bien des jours, jusqu'à ce jour, vous n'avez pas abandonné vos frères, et vous avez observé scrupuleusement le commandement du Seigneur, votre Dieu. Maintenant que le Seigneur, votre Dieu, a accordé le repos à vos frères, comme il le leur avait dit, retournez à vos tentes, dans le pays qui est votre propriété, celui que Moïse, serviteur du Seigneur, vous a donné en Transjordanie. Seulement, veillez bien à mettre en pratique le commandement et la loi que Moïse, serviteur du Seigneur, a institués pour vous: aimez le Seigneur, votre Dieu, suivez toutes ses voies, observez ses commandements, attachez-vous à lui et servez-le de tout votre cœur et de toute votre âme. Josué les bénit et les renvoya; ils s'en allèrent à leurs tentes. Moïse avait donné à la demi-tribu de Manassé un patrimoine au Bashân, et Josué donna à l'autre demi-tribu un patrimoine auprès de ses frères au-delà du Jourdain, à l'ouest. Lorsque Josué les renvoya à leurs tentes, il les bénit et leur dit: Retournez à vos tentes avec de grandes richesses, avec des troupeaux très nombreux, avec de l'argent, de l'or, du bronze, du fer et des vêtements en très grande quantité. Partagez avec vos frères le butin de vos ennemis. Les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé s'en retournèrent; ils quittèrent les Israélites à Silo, en Canaan, pour aller au Galaad, le pays qu'ils avaient reçu en propriété sur l'ordre que le Seigneur avait donné par l'intermédiaire de Moïse. Quand ils furent arrivés dans les districts du Jourdain qui appartiennent à Canaan, les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé bâtirent là un autel, près du Jourdain, un autel imposant. Les Israélites apprirent que les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé avaient bâti cet autel face à Canaan, dans les districts du Jourdain, de l'autre côté par rapport aux Israélites. Lorsque les Israélites eurent appris cela, toute la communauté des Israélites se rassembla à Silo pour lancer contre eux une expédition militaire. Les Israélites envoyèrent Phinéas, fils d'Eléazar, le prêtre, auprès des fils de Ruben, des fils de Gad et de la demi-tribu de Manassé, au Galaad, et avec lui dix princes, un prince par famille pour chacune des tribus d'Israël; chacun était chef de sa famille parmi les phratries d'Israël. Ils se rendirent auprès des fils de Ruben, des fils de Gad et de la demi-tribu de Manassé, au Galaad, et ils leur dirent: Ainsi parle toute la communauté du Seigneur : Que signifie ce sacrilège que vous avez commis envers le Dieu d'Israël? Vous vous êtes détournés aujourd'hui du Seigneur en vous bâtissant un autel, vous vous êtes rebellés aujourd'hui contre le Seigneur ! La faute de Péor ne nous suffit-elle pas, alors que nous n'en sommes pas encore purifiés jusqu'à ce jour malgré le fléau qui a frappé la communauté du Seigneur ? Et vous, vous vous détournez aujourd'hui du Seigneur ! Si vous vous rebellez aujourd'hui contre le Seigneur, demain la Colère s'abattra sur toute la communauté d'Israël. Si vraiment le pays qui est votre propriété est impur, passez donc dans le pays qui est la propriété du Seigneur, là où se trouve la demeure du Seigneur, et ayez votre propriété au milieu de nous; mais ne vous rebellez pas contre le Seigneur, et ne vous rebellez pas non plus contre nous, en bâtissant pour vous un autel en plus de l'autel du Seigneur, notre Dieu! Lorsque Akân, fils de Zérah, commit un sacrilège en matière d'anathème, c'est sur toute la communauté d'Israël que la Colère s'abattit. Il ne fut pas le seul homme à périr dans sa faute. Les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé répondirent aux chefs des phratries d'Israël: Dieu (El), Dieu, le Seigneur (YHWH), Dieu (El), Dieu, le Seigneur (YHWH), lui le sait, et Israël le saura! Si c'est par rébellion que nous avons agi, si c'est pour commettre un sacrilège envers le Seigneur, ne nous sauve pas en ce jour! Si nous nous sommes bâti un autel pour nous détourner du Seigneur, si c'est pour y offrir des holocaustes et des offrandes végétales, si c'est pour y offrir des sacrifices de paix, que le Seigneur en demande compte! Non, nous avons fait cela parce que nous étions inquiets à la pensée que demain vos fils pourraient dire à nos fils: « Qu'y a-t-il de commun entre vous et le Seigneur, le Dieu d'Israël? Le Seigneur a mis le Jourdain pour frontière entre nous et vous, fils de Ruben et fils de Gad: vous n'avez aucune part au Seigneur ! » Et à cause de vos fils, nos fils cesseraient de craindre le Seigneur. Alors nous nous sommes dit: Mettons-nous à l'œuvre pour bâtir un autel, non pas pour des holocaustes et pour des sacrifices, mais comme témoin entre nous et vous, ainsi qu'entre nos descendants après nous, que nous accomplissons bien le service du Seigneur devant lui par nos holocaustes, nos sacrifices, nos sacrifices de paix, afin que demain vos fils ne disent pas à nos fils: « Vous n'avez aucune part au Seigneur ! » Nous nous sommes dit: S'ils nous disent cela, à nous ou à nos descendants, nous répondrons: « Regardez le modèle de l'autel du Seigneur qu'ont fait nos pères, non pas pour des holocaustes et pour des sacrifices, mais comme témoin entre nous et vous. » Jamais nous ne nous rebellerions contre le Seigneur ! Pour rien au monde nous ne nous détournerions aujourd'hui du Seigneur en bâtissant un autel pour des holocaustes, des offrandes végétales et des sacrifices, en plus de l'autel du Seigneur, notre Dieu, celui qui est devant sa demeure! Quand Phinéas, le prêtre, les princes de la communauté et les chefs des phratries d'Israël qui étaient avec lui entendirent ce que disaient les fils de Ruben, les fils de Gad et les fils de Manassé, cela leur plut. Phinéas, fils d'Eléazar, le prêtre, dit aux fils de Ruben, aux fils de Gad et aux fils de Manassé: Nous savons aujourd'hui que le Seigneur est au milieu de nous, puisque vous n'avez pas commis ce sacrilège envers le Seigneur ; ainsi vous avez délivré les Israélites de la main du Seigneur. Phinéas, fils d'Eléazar, le prêtre, et les princes partirent de chez les fils de Ruben et de chez les fils de Gad, du Galaad, pour revenir en Canaan, auprès des Israélites, auxquels ils firent un rapport. Le rapport plut aux Israélites. Ils bénirent Dieu et ne parlèrent plus de lancer contre eux une expédition militaire pour détruire le pays qu'habitaient les fils de Ruben et les fils de Gad. Les fils de Ruben et les fils de Gad donnèrent un nom à l'autel, en disant: Il est témoin entre nous que le Seigneur (YHWH) est Dieu. Bien des jours s'étaient écoulés depuis que le Seigneur avait accordé le repos à Israël, en le délivrant de tous les ennemis qui l'entouraient. Josué était vieux, avancé en âge. Alors Josué convoqua tout Israël, ses anciens, ses chefs, ses juges et ses secrétaires. Il leur dit: Je suis vieux, avancé en âge. Vous, vous avez vu tout ce que le Seigneur, votre Dieu, a fait à toutes ces nations à cause de vous: c'est le Seigneur, votre Dieu, qui a combattu pour vous. Regardez, je vous ai attribué par le sort comme patrimoine, tribu par tribu, ces nations qui restent, à partir du Jourdain, et toutes les nations que j'ai retranchées, jusqu'à la grande mer, vers le soleil couchant. Le Seigneur, votre Dieu, les repoussera loin de vous et les dépossédera devant vous; vous prendrez possession de leur pays, comme le Seigneur, votre Dieu, vous l'a dit. Efforcez-vous vraiment d'observer et de mettre en pratique tout ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, sans vous en écarter ni à droite ni à gauche, sans vous mêler à ces nations qui restent avec vous. Vous n'évoquerez pas le nom de leurs dieux, vous ne prêterez pas serment par lui; vous ne les servirez pas et vous ne vous prosternerez pas devant eux. C'est seulement au Seigneur (YHWH), votre Dieu, que vous vous attacherez, comme vous l'avez fait jusqu'à ce jour. Le Seigneur a dépossédé devant vous des nations grandes et fortes; personne n'a pu tenir contre vous jusqu'à ce jour. Un seul d'entre vous en poursuivait mille, car c'est le Seigneur, votre Dieu, qui combattait pour vous, comme il vous l'avait dit. Prenez donc bien garde à vous-mêmes et aimez le Seigneur, votre Dieu. Car si vous vous détournez, si vous vous attachez à ces nations qui restent avec vous, si vous vous alliez à elles par des mariages et si vous vous mêlez à elles, sachez bien que le Seigneur, votre Dieu, ne continuera pas à déposséder ces nations devant vous; elles seront pour vous un filet et un piège, un fouet pour vos flancs et des épines dans vos yeux, jusqu'à ce que vous disparaissiez de cette bonne terre que le Seigneur, votre Dieu, vous a donnée. Je m'en vais aujourd'hui selon le sort commun à tous. Vous le savez, de tout votre cœur et de toute votre âme, aucune de toutes les bonnes paroles que le Seigneur, votre Dieu, a prononcées sur vous n'est restée sans effet; toutes se sont réalisées sur vous: aucune n'est restée sans effet. Comme toutes les bonnes paroles que le Seigneur, votre Dieu, vous avait dites se sont réalisées sur vous, de même le Seigneur réalisera sur vous toutes les paroles mauvaises, jusqu'à ce qu'il vous ait détruits, qu'il vous ait fait disparaître de cette bonne terre que le Seigneur, votre Dieu, vous a donnée. Si vous passez outre à l'alliance que le Seigneur (YHWH), votre Dieu, a instituée pour vous, si vous allez servir d'autres dieux et vous prosterner devant eux, le Seigneur se mettra en colère contre vous, et vous disparaîtrez bien vite du bon pays qu'il vous a donné. Josué rassembla toutes les tribus d'Israël à Sichem; il convoqua les anciens d'Israël, ses chefs, ses juges et ses secrétaires; ils se tinrent debout devant Dieu. Josué dit à tout le peuple: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Vos pères, Térah, père d'Abraham et père de Nahor, habitaient autrefois de l'autre côté du Fleuve et ils servaient d'autres dieux. J'ai pris Abraham, votre père, de l'autre côté du Fleuve et je lui ai fait parcourir tout Canaan; j'ai multiplié sa descendance et je lui ai donné Isaac. J'ai donné à Isaac Jacob et Esaü. J'ai donné en possession à Esaü la région montagneuse de Séir, mais Jacob et ses fils sont descendus en Egypte. J'ai envoyé Moïse et Aaron, et j'ai frappé l'Egypte par les fléaux que j'ai produits en son sein; puis je vous en ai fait sortir. J'ai fait sortir vos pères de l'Egypte, et vous êtes arrivés à la mer. Les Egyptiens ont poursuivi vos pères à la mer des Joncs, avec des chars et leurs attelages. Quand ils ont crié vers le Seigneur, il a mis des ténèbres entre vous et les Egyptiens; il a ramené sur eux la mer, et elle les a recouverts. Vos yeux ont vu ce que j'ai fait contre l'Egypte. Et vous avez habité longtemps dans le désert. Je vous ai conduits au pays des Amorites qui habitaient en Transjordanie, et ils vous ont fait la guerre. Je vous les ai livrés, vous avez pris possession de leur pays et je les ai détruits devant vous. Balaq, fils de Tsippor, roi de Moab, a fait la guerre à Israël. Il a fait appeler Balaam, fils de Béor, pour vous maudire. Mais je n'ai pas voulu écouter Balaam; c'est une bénédiction qu'il a prononcée sur vous, et je vous ai délivrés de sa main. Vous avez passé le Jourdain et vous êtes arrivés à Jéricho. Les maîtres de Jéricho vous ont fait la guerre – les Amorites, les Perizzites, les Cananéens, les Hittites, les Guirgashites, les Hivvites et les Jébusites. Je vous les ai livrés et j'ai envoyé en avant de vous les frelons, qui les ont chassés devant vous (ces deux rois des Amorites). Ce n'était ni par ton épée, ni par ton arc. Je vous ai donné un pays pour lequel vous ne vous étiez pas fatigués, des villes que vous habitez sans les avoir bâties, des vignes et des oliviers dont vous vous nourrissez sans les avoir plantés. Maintenant, craignez le Seigneur et servez-le avec intégrité et loyauté. Supprimez les dieux qu'ont servis vos pères, de l'autre côté du Fleuve et en Egypte, et servez le Seigneur (YHWH). Mais s'il ne vous plaît pas de servir le Seigneur (YHWH), choisissez aujourd'hui qui vous voulez servir: ou les dieux que vos pères servaient de l'autre côté du Fleuve, ou les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Moi et ma maison, nous servirons le Seigneur (YHWH)! Le peuple répondit: Jamais nous n'abandonnerions le Seigneur (YHWH) pour servir d'autres dieux! Car le Seigneur (YHWH) est notre Dieu; c'est lui qui nous a fait monter de l'Egypte, de la maison des esclaves, nous et nos pères; c'est lui qui a produit sous nos yeux ces grands signes et qui nous a gardés tout au long de la route que nous avons suivie et face à tous les peuples parmi lesquels nous sommes passés. C'est le Seigneur (YHWH) qui a chassé devant nous tous les peuples, les Amorites qui habitaient ce pays. Nous aussi, nous servirons le Seigneur (YHWH), car c'est lui qui est notre Dieu. Josué dit au peuple: Vous ne pourrez pas servir le Seigneur (YHWH), car c'est un Dieu saint, c'est un Dieu à la passion jalouse: il ne pardonnera pas vos transgressions et vos péchés. Lorsque vous abandonnerez le Seigneur (YHWH) et que vous servirez des dieux étrangers, il se retournera pour vous faire du mal et il vous exterminera, après vous avoir fait du bien. Le peuple dit à Josué: Non! Nous servirons le Seigneur (YHWH). Josué dit au peuple: Vous êtes témoins contre vous-mêmes que c'est vous qui avez choisi le Seigneur (YHWH) pour le servir. Ils répondirent: Témoins! – Supprimez donc maintenant les dieux étrangers qui sont en votre sein et inclinez votre cœur vers le Seigneur (YHWH), le Dieu d'Israël. Le peuple dit à Josué: C'est le Seigneur (YHWH), notre Dieu, que nous servirons; c'est lui que nous écouterons. Josué conclut en ce jour-là une alliance pour le peuple et il lui donna des prescriptions et des règles, à Sichem. Josué écrivit ces paroles dans le livre de la loi de Dieu. Il prit une grande pierre, qu'il dressa là sous le térébinthe qui était dans le sanctuaire du Seigneur. Et Josué dit à tout le peuple: Cette pierre sera un témoignage contre nous, car elle a entendu toutes les paroles que le Seigneur a échangées avec nous; elle sera un témoignage contre vous, de peur que vous ne reniiez votre Dieu. Puis Josué renvoya le peuple, chacun dans son patrimoine. Après cela, Josué, fils de Noun, serviteur du Seigneur, mourut, à l'âge de cent dix ans. On l'ensevelit dans le territoire qui constituait son patrimoine, à Timnath-Sérah, dans la région montagneuse d'Ephraïm, au nord du mont Gaash. Israël servit le Seigneur pendant tous les jours de Josué et pendant tous les jours des anciens qui survécurent à Josué et qui connaissaient toute l'œuvre que le Seigneur avait faite en faveur d'Israël. Les ossements de Joseph, que les Israélites avaient emportés d'Egypte, furent ensevelis à Sichem, dans la parcelle de terre que Jacob avait achetée aux fils de Hamor, père de Sichem, pour cent qesitas. Cela fit partie du patrimoine des fils de Joseph. Eléazar, fils d'Aaron, mourut, et on l'ensevelit sur la colline de Phinéas, son fils. Elle lui avait été donnée dans la région montagneuse d'Ephraïm. Après la mort de Josué, les Israélites interrogèrent le Seigneur : Qui de nous ira le premier faire la guerre aux Cananéens? Le Seigneur répondit: C'est Juda qui ira; je lui ai livré le pays. Juda dit à Siméon, son frère: Viens avec moi dans le lot qui m'a été attribué, et nous ferons la guerre aux Cananéens; moi aussi, j'irai avec toi dans le lot qui t'a été attribué. Siméon alla donc avec lui. Juda attaqua, et le Seigneur leur livra les Cananéens et les Perizzites; ils les battirent à Bézeq: dix mille hommes. Ils trouvèrent Adoni-Bézeq à Bézeq et ils lui firent la guerre. Ainsi ils battirent les Cananéens et les Perizzites. Adoni-Bézeq prit la fuite; mais ils le poursuivirent, l'attrapèrent et lui coupèrent les pouces des mains et des pieds. Adoni-Bézeq dit: Soixante-dix rois, avec les pouces des mains et des pieds coupés, ramassaient les restes sous ma table; Dieu me paie de retour selon ce que j'ai fait. On l'emmena à Jérusalem, et il y mourut. Les fils de Juda firent la guerre à Jérusalem et la prirent; ils la passèrent au fil de l'épée et mirent le feu à la ville. Les fils de Juda descendirent ensuite pour faire la guerre aux Cananéens qui habitaient la montagne, le Néguev et le Bas-Pays. Juda marcha contre les Cananéens qui habitaient à Hébron (l'ancien nom d'Hébron était Qiriath-Arba); ils battirent Shéshaï, Ahimân et Talmaï. De là il marcha contre les habitants de Debir (l'ancien nom de Debir était Qiriath-Sépher). Caleb dit: Je donnerai ma fille Aksa pour femme à celui qui battra Qiriath-Sépher et la prendra. Otniel, fils de Qenaz, frère cadet de Caleb, la prit; Caleb lui donna pour femme sa fille Aksa. A son arrivée, elle l'incita à demander un champ à son père. Elle sauta de son âne, et Caleb lui dit: Qu'est-ce que tu as? Elle lui répondit: Accorde-moi une faveur, car tu m'as donné une terre du sud; donne-moi aussi des réservoirs d'eau. Alors Caleb lui donna les réservoirs d'en haut et les réservoirs d'en bas. Les fils du Caïnite, beau-père de Moïse, montèrent de la Ville des Palmiers, avec les fils de Juda, dans le désert de Juda, au sud d'Arad, et ils allèrent s'installer avec le peuple. Juda partit avec Siméon, son frère, et ils battirent les Cananéens qui habitaient Tsephath; ils la frappèrent d'anathème, et on appela la ville du nom de Horma (« Anathème »). Juda prit encore Gaza avec son territoire, Ashqelôn avec son territoire, et Eqrôn avec son territoire. Le Seigneur fut avec Juda, et celui-ci prit possession de la montagne; mais il ne put déposséder les habitants de la vallée, parce qu'ils avaient des chars de fer. On donna Hébron à Caleb, comme l'avait dit Moïse; il en déposséda les trois Anaqites. Les fils de Benjamin ne dépossédèrent pas les Jébusites qui habitaient Jérusalem; les Jébusites habitent à Jérusalem avec les fils de Benjamin jusqu'à ce jour. La maison de Joseph, quant à elle, attaqua Beth-El; le Seigneur était avec eux. La maison de Joseph fit explorer Beth-El (l'ancien nom de la ville était Louz). Les gardes virent un homme qui sortait de la ville et lui dirent: S'il te plaît, montre-nous par où entrer dans la ville, et nous agirons avec fidélité envers toi. Il leur montra par où entrer dans la ville; ils passèrent la ville au fil de l'épée, mais ils laissèrent partir cet homme et tout son clan. L'homme se rendit au pays des Hittites: il bâtit une ville et l'appela du nom de Louz; c'est là son nom jusqu'à ce jour. Manassé ne prit pas possession de Beth-Shéân et des localités qui en dépendent, de Taanak et des localités qui en dépendent, de Dor et des localités qui en dépendent, de Yibléam et des localités qui en dépendent, de Meguiddo et des localités qui en dépendent; les Cananéens persistèrent à habiter dans ce pays. Lorsque Israël fut assez fort, il soumit les Cananéens à la corvée, mais il ne put les déposséder. Ephraïm ne déposséda pas les Cananéens qui habitaient à Guézer; les Cananéens habitèrent en son sein à Guézer. Zabulon ne déposséda pas les habitants de Qitrôn, ni les habitants de Nahalol; les Cananéens habitèrent au sein de Zabulon, mais ils furent astreints à la corvée. Aser ne déposséda pas les habitants d'Akko, ni les habitants de Sidon, ni ceux d'Ahlab, d'Akzib, de Helba, d'Aphiq et de Rehob; les Asérites s'installèrent parmi les Cananéens qui habitaient le pays: ils ne les dépossédèrent pas. Nephtali ne déposséda pas les habitants de Beth-Shémesh, ni les habitants de Beth-Anath; il s'installa parmi les Cananéens qui habitaient le pays, mais les habitants de Beth-Shémesh et de Beth-Anath furent astreints à la corvée. Les Amorites repoussèrent dans les montagnes les fils de Dan et ne les laissèrent pas descendre dans la vallée. Les Amorites persistèrent à habiter à Har-Hérès, à Ayyalôn et à Shaalbim; mais quand la maison de Joseph devint puissante, ils furent astreints à la corvée. Le territoire des Amorites était depuis la montée d'Aqrabbim, depuis Séla et au-dessus. Le messager du Seigneur monta du Guilgal à Bokim et dit: Je vous ai fait monter d'Egypte et je vous ai fait entrer dans le pays que j'avais promis par serment à vos pères. J'ai dit: « Jamais je ne romprai mon alliance avec vous. Quant à vous, vous ne conclurez pas d'alliance pour les habitants de ce pays, vous démolirez leurs autels. » Mais vous ne m'avez pas écouté. Pourquoi avez-vous fait cela? J'ai dit alors: « Je ne les chasserai pas devant vous; ils seront à vos côtés, et leurs dieux seront un piège pour vous. » Lorsque le messager du Seigneur eut dit ces paroles à tous les Israélites, le peuple se mit à sangloter. Ils appelèrent ce lieu du nom de Bokim (« les Pleureurs ») et ils offrirent là des sacrifices au Seigneur. Josué renvoya le peuple, et les Israélites s'en allèrent chacun dans son patrimoine, pour prendre possession du pays. Le peuple servit le Seigneur pendant tous les jours de Josué et tous les jours des anciens qui survécurent à Josué, ceux qui avaient vu toute la grande œuvre que le Seigneur avait accomplie pour Israël. Josué, fils de Noun, serviteur du Seigneur, mourut à l'âge de cent dix ans. On l'ensevelit dans le territoire qui constituait son patrimoine, à Timnath-Hérès, dans la région montagneuse d'Ephraïm, au nord du mont Gaash. Toute cette génération fut, elle aussi, réunie à ses pères, et il se leva après elle une autre génération, qui ne connaissait pas le Seigneur, ni l'œuvre qu'il avait accomplie pour Israël. Les Israélites firent alors ce qui déplaisait au Seigneur (YHWH); ils se mirent à servir les Baals. Ils abandonnèrent le Seigneur (YHWH), le Dieu de leurs pères, qui les avait fait sortir d'Egypte, et ils se mirent à suivre d'autres dieux, d'entre les dieux des peuples qui les entouraient; ils se prosternèrent devant eux et ils contrarièrent le Seigneur (YHWH). Ils abandonnèrent le Seigneur (YHWH) et se mirent à servir le Baal et les Astartés. Le Seigneur se mit en colère contre Israël. Il les livra à des pillards qui les pillèrent, il les vendit aux ennemis qui les entouraient: ils ne purent plus tenir devant leurs ennemis. Chaque fois qu'ils se mettaient en campagne, la main du Seigneur était contre eux pour leur malheur, comme le Seigneur l'avait dit, comme le Seigneur le leur avait juré. Ils furent ainsi dans une grande détresse. Le Seigneur suscita des juges qui les sauvèrent de la main de ceux qui les pillaient. Mais même leurs juges, ils ne les écoutèrent pas: ils se prostituèrent avec d'autres dieux et se prosternèrent devant eux. Ils se détournèrent bien vite de la voie qu'avaient suivie leurs pères, qui écoutaient les commandements du Seigneur ; ils n'agirent pas ainsi. Lorsque le Seigneur leur suscitait des juges, le Seigneur était avec le juge et les délivrait de la main de leurs ennemis pendant tous les jours du juge; car le Seigneur avait du regret, à cause de leurs soupirs devant ceux qui les opprimaient et les tourmentaient. Mais, à la mort du juge, ils recommençaient à se pervertir, plus que leurs pères, en se mettant à suivre d'autres dieux pour les servir et se prosterner devant eux; ils ne laissaient rien de leurs agissements et de leur obstination. Le Seigneur se mit en colère contre Israël; il dit: Puisque cette nation a passé outre à mon alliance, l'alliance que j'avais instituée pour ses pères, et qu'ils ne m'ont pas écouté, moi, je ne déposséderai plus devant eux aucune des nations que Josué a laissées quand il est mort, afin de mettre par elles Israël à l'épreuve, pour voir s'ils veilleront ou non à suivre la voie du Seigneur, comme leurs pères y ont veillé. Ainsi le Seigneur laissa ces nations en repos, il ne se hâta pas de les déposséder. Il ne les livra pas à Josué. Voici les nations que le Seigneur laissa en repos pour mettre par elles à l'épreuve Israël – tous ceux qui n'avaient pas connu toutes les guerres de Canaan; ce fut uniquement pour que les générations des Israélites connaissent et apprennent la guerre, ceux du moins qui ne l'avaient pas connue auparavant –: les cinq princes de la confédération des Philistins, tous les Cananéens, les Sidoniens et les Hivvites qui habitaient la région montagneuse du Liban, depuis le mont Baal-Hermon jusqu'à l'entrée de Hamath. Ceux-là servirent à mettre les Israélites à l'épreuve, pour savoir s'ils écouteraient les commandements que le Seigneur avait institués pour leurs pères par l'intermédiaire de Moïse. Ainsi les Israélites habitèrent parmi les Cananéens, les Hittites, les Amorites, les Perizzites, les Hivvites et les Jébusites. Ils prirent leurs filles pour femmes, donnèrent leurs propres filles à leurs fils et se mirent à servir leurs dieux. Les Israélites firent ce qui déplaisait au Seigneur ; ils oublièrent le Seigneur (YHWH), leur Dieu, et ils se mirent à servir les Baals et les Ashéras. Le Seigneur se mit en colère contre Israël; il les vendit à Koushân-Rishéataïm, roi de Mésopotamie. Les Israélites furent soumis à Koushân-Rishéataïm pendant huit ans. Les Israélites crièrent vers le Seigneur, et le Seigneur suscita aux Israélites un sauveur qui les délivra: Otniel, fils de Qenaz, frère cadet de Caleb. Le souffle du Seigneur fut sur lui. Il devint juge en Israël et il partit pour la guerre. Le Seigneur lui livra Koushân-Rishéataïm, roi de Mésopotamie, et il fit sentir son pouvoir à Koushân-Rishéataïm. Le pays fut tranquille pendant quarante ans. Puis Otniel, fils de Qenaz, mourut. Les Israélites firent encore ce qui déplaisait au Seigneur ; le Seigneur rendit fort Eglôn, roi de Moab, aux dépens d'Israël, parce qu'ils avaient fait ce qui déplaisait au Seigneur. Eglôn réunit à lui les Ammonites et les Amalécites, et il se mit en marche. Il battit Israël et prit possession de la Ville des Palmiers. Les Israélites furent soumis à Eglôn, roi de Moab, pendant dix-huit ans. Les Israélites crièrent vers le Seigneur, et le Seigneur leur suscita un sauveur, Ehoud, fils de Guéra, un Benjaminite, qui était gaucher. Les Israélites envoyèrent par lui un tribut à Eglôn, roi de Moab. Ehoud se fit une épée à deux tranchants, longue d'une coudée, et il la mit à sa ceinture sous ses vêtements, à son côté droit. Il présenta le tribut à Eglôn, roi de Moab; or Eglôn était un homme très gras. Lorsqu'il eut achevé de présenter le tribut, il renvoya les gens qui l'avaient apporté. Mais lui, il revint depuis les Statues qui sont près du Guilgal, et il dit: O roi, j'ai un message secret pour toi. Le roi dit: Silence! Et tous ceux qui étaient auprès de lui sortirent. Ehoud vint donc vers lui alors qu'il était assis dans la chambre fraîche qui lui était réservée, à l'étage. Ehoud dit: J'ai une parole de Dieu pour toi. Eglôn se leva de son siège. Alors Ehoud avança la main gauche, tira l'épée de son côté droit et la lui planta dans le ventre. La poignée même entra après la lame, et la graisse se referma sur la lame, car il ne retira pas l'épée du ventre; puis il sortit par-derrière. Ehoud sortit par le vestibule, après avoir fermé sur lui les portes de la chambre en tirant le verrou. Quand il fut sorti, les gens de la cour du roi vinrent regarder et constatèrent que les portes de la chambre étaient verrouillées. Ils se dirent: Il est sans doute en train de satisfaire un besoin naturel dans la chambre fraîche. Ils attendirent jusqu'à n'y plus tenir; comme il n'ouvrait toujours pas les portes de la chambre, ils prirent la clef et ouvrirent: leur maître était étendu par terre, mort! Pendant qu'ils tardaient, Ehoud s'était échappé; il passa les Statues et se sauva vers la Séira. Dès qu'il fut arrivé, il sonna de la trompe dans la région montagneuse d'Ephraïm. Les Israélites descendirent avec lui de la montagne, et il se mit à leur tête. Il leur dit: Suivez-moi, car le Seigneur vous a livré les Moabites, vos ennemis. Ils descendirent derrière lui, prirent les gués du Jourdain en face de Moab et ne laissèrent passer personne. En ce temps-là, ils battirent environ dix mille hommes de Moab – ils étaient tous bien nourris, c'étaient tous des hommes vaillants; et pas un seul n'échappa. En ce jour, Moab fut humilié par Israël. Et le pays fut tranquille pendant quatre-vingts ans. Après lui, il y eut Shamgar, fils d'Anath. Il battit six cents hommes des Philistins avec un aiguillon à bœufs; lui aussi sauva Israël. Les Israélites firent encore ce qui déplaisait au Seigneur  – Ehoud était mort. Le Seigneur les vendit alors à Yabîn, roi de Canaan, qui régnait à Hatsor. Le général de son armée était Sisera. Il habitait à Harosheth-Goyim. Les Israélites crièrent vers le Seigneur, car Yabîn avait neuf cents chars de fer; il opprimait avec violence les Israélites depuis vingt ans. En ce temps-là, Débora, une prophétesse, femme de Lappidoth, était juge en Israël. Elle était assise sous le palmier de Débora, entre Rama et Beth-El, dans la région montagneuse d'Ephraïm; les Israélites montaient la voir là pour le jugement. Elle fit appeler Baraq, fils d'Abinoam, de Qédesh-Nephtali, et elle lui dit: Le Seigneur, le Dieu d'Israël, t'a donné cet ordre: « Va, dirige-toi vers le mont Tabor, et prends avec toi dix mille hommes des fils de Nephtali et des fils de Zabulon; j'attirerai vers toi, à l'oued Qishôn, Sisera, général de l'armée de Yabîn, avec ses chars et sa multitude, et je te le livrerai. » Baraq lui dit: Si tu viens avec moi, j'irai; mais si tu ne viens pas avec moi, je n'irai pas. Elle répondit: J'irai avec toi; mais tu n'auras pas d'honneur dans la voie où tu t'engages, car c'est à une femme que le Seigneur vendra Sisera. Puis Débora alla avec Baraq à Qédesh. Baraq appela Zabulon et Nephtali à Qédesh; une dizaine de milliers d'hommes montèrent sur ses pas; Débora aussi monta avec lui. Héber, le Caïnite, s'était séparé de Caïn, des fils de Hobab, beau-père de Moïse, et il était allé jusqu'au térébinthe qui est à Tsaannaïm, près de Qédesh, pour y dresser sa tente. On informa Sisera que Baraq, fils d'Abinoam, était monté au mont Tabor. Depuis Harosheth-Goyim, Sisera appela au Qishôn tous ses chars, neuf cents chars de fer, et tous les hommes qui étaient avec lui. Alors Débora dit à Baraq: Lève-toi, car c'est aujourd'hui que le Seigneur t'a livré Sisera. C'est le Seigneur lui-même qui se met en campagne devant toi. Baraq descendit donc du mont Tabor, avec dix mille hommes derrière lui. Le Seigneur frappa de panique Sisera, tous ses chars et toutes ses troupes, et ils furent passés au fil de l'épée devant Baraq. Sisera descendit de son char et s'enfuit à pied. Baraq poursuivit les chars et les troupes jusqu'à Harosheth-Goyim; toutes les troupes de Sisera tombèrent au fil de l'épée: il n'en resta pas un seul homme. Sisera s'enfuit à pied vers la tente de Yaël, femme de Héber, le Caïnite; car il y avait la paix entre Yabîn, roi de Hatsor, et la maison de Héber, le Caïnite. Yaël sortit à la rencontre de Sisera et lui dit: Entre, mon seigneur, entre chez moi, n'aie pas peur. Il entra chez elle, dans la tente, et elle le recouvrit d'une couverture. Il lui dit: Donne-moi, je te prie, un peu d'eau à boire, j'ai soif. Elle ouvrit l'outre à lait, lui donna à boire et le recouvrit. Il lui dit encore: Tiens-toi à l'entrée de la tente; si quelqu'un vient te demander: « Y a-t-il quelqu'un ici? », tu répondras: « Non. » Yaël, femme de Héber, saisit un pieu de la tente, prit le marteau, s'approcha de lui furtivement et lui planta le pieu dans la tempe; il pénétra dans la terre. Il était profondément endormi, accablé de fatigue; c'est ainsi qu'il mourut. Comme Baraq poursuivait Sisera, Yaël sortit à sa rencontre et lui dit: Viens, je te montrerai l'homme que tu cherches. Il entra chez elle: Sisera gisait mort, le pieu dans la tempe. En ce jour-là Dieu humilia Yabîn, roi de Canaan, devant les Israélites. Les Israélites intensifièrent leur pression contre Yabîn, roi de Canaan, jusqu'à ce qu'ils aient retranché Yabîn, roi de Canaan. En ce jour-là, Débora chanta avec Baraq, fils d'Abinoam: Quand on défait sa chevelure en Israël, quand un peuple se porte volontaire, bénissez le Seigneur (YHWH)! Rois, écoutez! Princes, prêtez l'oreille! Moi, pour le Seigneur, oui, moi, je chanterai; je chanterai un psaume pour le Seigneur, le Dieu d'Israël. Seigneur, quand tu sortis de Séir, quand tu t'avanças depuis le pays d'Edom, la terre trembla, le ciel ruissela, les nuages ruisselèrent d'eau; les montagnes se liquéfièrent devant le Seigneur – ce Sinaï, devant le Seigneur, le Dieu d'Israël. Aux jours de Shamgar, fils d'Anath, aux jours de Yaël, les sentiers étaient abandonnés, et les voyageurs prenaient des sentiers détournés. Les villes ouvertes avaient disparu en Israël, elles avaient disparu, jusqu'à ce que tu te lèves, Débora, que tu te lèves comme une mère en Israël. On avait choisi de nouveaux dieux: alors la guerre était aux portes des villes; voyait-on un bouclier, une lance, pour quarante phratries en Israël? Mon cœur va aux commandants d'Israël, aux gens du peuple qui se sont portés volontaires. Bénissez le Seigneur ! Vous qui montez des ânesses blanches, vous qui êtes assis sur des tapis, vous qui marchez sur la route, réfléchissez! Que par leurs cris les porteurs d'eau, entre les abreuvoirs, célèbrent ce que le Seigneur a fait pour la justice, ce qu'il a fait pour la justice à la tête d'Israël! Alors le peuple du Seigneur est descendu aux portes des villes. Eveille-toi, éveille-toi, Débora! Eveille-toi, éveille-toi, entonne un chant! Lève-toi, Baraq! Emmène tes captifs, fils d'Abinoam! Alors des survivants sont descendus vers les braves, le peuple du Seigneur est descendu pour lui à la rencontre des héros. D'Ephraïm, la racine même est en Amalec. Derrière toi, Benjamin est parmi tes troupes. De Makir, des commandants sont descendus, et de Zabulon ceux qui tiennent le bâton du scribe. Les princes d'Issacar sont avec Débora. Issacar tient pour Baraq; il a été envoyé sur ses pas dans la vallée. Près des ruisseaux de Ruben, grandes furent les résolutions du cœur! Pourquoi es-tu resté entre les parcs à écouter le sifflement des bergers? Auprès des ruisseaux de Ruben, grandes furent les résolutions du cœur! Galaad est resté en Transjordanie. Pourquoi Dan séjourne-t-il près des bateaux? Aser est assis au bord de la mer, il est resté auprès de ses brisants. Zabulon est un peuple qui a affronté la mort, et Nephtali de même, sur les hauteurs de la campagne. Les rois sont venus, ils ont combattu; alors les rois de Canaan ont combattu à Taanak, aux eaux de Meguiddo; ils n'en ont tiré aucun gain d'argent. Du ciel les étoiles ont combattu, de leurs routes elles ont combattu Sisera. Le Qishôn les a balayés, l'oued des temps anciens, le Qishôn. Que je les écrase avec vigueur! Alors les sabots des chevaux ont retenti, au galop effréné de ses étalons. Maudissez Méroz, dit le messager du Seigneur, maudissez ses habitants! Car ils ne sont pas venus au secours du Seigneur, au secours du Seigneur, parmi les héros. Bénie soit entre les femmes Yaël, femme de Héber, le Caïnite! Bénie soit-elle entre les femmes qui habitent sous la tente! Il demandait de l'eau, elle a donné du lait; dans la coupe des braves elle a présenté du lait fermenté. D'une main elle a saisi le pieu, de sa main droite le marteau des travailleurs; elle a frappé Sisera, elle lui a fendu la tête, elle lui a fracassé et transpercé la tempe. A ses pieds il s'est affaissé, il est tombé, il s'est couché. A ses pieds il s'est affaissé, il est tombé; là où il s'est affaissé, là il est tombé, anéanti. Par la fenêtre, à travers les persiennes, la mère de Sisera regarde et s'exclame: Pourquoi son char tarde-t-il à venir? Pourquoi ses chars vont-ils si lentement? Les plus sages d'entre ses princesses lui répondent, elle-même se dit: Ils ont dû trouver du butin, ils le partagent… Une fille, deux filles par tête de guerrier; butin: des vêtements de couleur pour Sisera; butin: des vêtements de couleur, brodés, un vêtement de couleur, deux vêtements brodés pour le cou des captives. Que tous tes ennemis disparaissent ainsi, Seigneur ! Ceux qui l'aiment sont comme le soleil, quand il paraît dans sa puissance. Et le pays fut tranquille pendant quarante ans. Les Israélites firent ce qui déplaisait au Seigneur ; le Seigneur les livra à Madiân pour sept ans. Madiân fit sentir son pouvoir à Israël. C'est à cause de Madiân que les Israélites aménagèrent dans les montagnes les crevasses, les grottes et les endroits escarpés. Quand Israël avait semé, Madiân, Amalec et les fils de l'Orient l'attaquaient. Ils dressaient leur camp contre lui, détruisaient la production du pays jusque vers Gaza et ne laissaient en Israël ni vivres, ni petit bétail, ni bœufs, ni ânes. Quand ils se mettaient en campagne avec leurs troupeaux et leurs tentes, ils arrivaient comme une multitude de criquets: ils étaient innombrables, eux et leurs chameaux; ils venaient dans le pays pour le ravager. Israël fut très affaibli par Madiân, et les Israélites crièrent vers le Seigneur. Lorsque les Israélites crièrent vers le Seigneur au sujet de Madiân, le Seigneur envoya un prophète aux Israélites. Il leur dit: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Je vous ai fait monter d'Egypte et je vous ai fait sortir de la maison des esclaves. Je vous ai délivrés de la main des Egyptiens et de la main de tous vos oppresseurs; je les ai chassés devant vous et je vous ai donné leur pays. Je vous ai dit: « Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Vous ne craindrez pas les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. » Mais vous ne m'avez pas écouté. Puis le messager du Seigneur vint s'asseoir sous le térébinthe d'Ophra, qui appartenait à Joas l'Abiezrite. Gédéon, son fils, battait du froment au pressoir pour le mettre à l'abri de Madiân. Le messager du Seigneur lui apparut et lui dit: Le Seigneur est avec toi, vaillant guerrier! Gédéon lui dit: Pardon, mon seigneur, mais si le Seigneur est avec nous, pourquoi tout cela nous est-il arrivé? Où sont tous ses actes étonnants que nos pères nous racontent, quand ils disent: « Le Seigneur ne nous a-t-il pas fait monter d'Egypte? » Maintenant, le Seigneur nous a délaissés, il nous a livrés à Madiân! Le Seigneur se tourna vers lui et dit: Va, avec cette force que tu as; tu sauveras Israël de la main de Madiân; n'est-ce pas moi qui t'envoie? Il lui répondit: Pardon, mon seigneur, mais avec quoi sauverais-je Israël? Ma phratrie est la plus faible en Manassé, et je suis le plus petit dans ma famille! Le Seigneur lui dit: Je serai avec toi, et tu battras Madiân comme un seul homme. Il lui répondit: Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, je t'en prie, montre-moi par un signe que c'est bien toi qui me parles. Ne bouge pas d'ici, je t'en prie, jusqu'à ce que je revienne auprès de toi, que j'apporte mon offrande et que je la dépose devant toi. Il dit: Je resterai jusqu'à ce que tu reviennes. Gédéon alla préparer un chevreau et fit avec un épha de farine des pains sans levain. Il mit la viande dans une corbeille et le jus dans un pot, puis il les lui apporta sous le térébinthe. Le messager de Dieu lui dit: Prends la viande et les pains sans levain, dépose-les sur ce rocher et répands le jus. Il fit ainsi. Le messager du Seigneur avança l'extrémité du bâton qu'il avait à la main et toucha la viande et les pains sans levain. Alors du rocher monta un feu qui dévora la viande et les pains sans levain. Et le messager du Seigneur disparut de sa vue. Gédéon vit que c'était le messager du Seigneur. Alors Gédéon s'exclama: Ah! Seigneur Dieu ! J'ai donc vu le messager du Seigneur face à face! Le Seigneur lui dit: Sois tranquille, n'aie pas peur; tu ne mourras pas. Gédéon bâtit là un autel pour le Seigneur et l'appela Adonaï-Shalom (« YHWH est tranquillité »). Il est encore à Ophra l'Abiezrite, jusqu'à ce jour. Le soir même, le Seigneur dit à Gédéon: Prends le taureau de ton père et un second taureau de sept ans. Tu raseras l'autel du Baal qui appartient à ton père et tu couperas le poteau cultuel (l'ashéra) qui est à côté. Tu bâtiras ensuite selon les règles un autel pour le Seigneur (YHWH), ton Dieu, sur le haut de ce lieu fortifié. Tu prendras le second taureau et tu offriras un holocauste, avec le bois du poteau cultuel que tu auras coupé. Gédéon prit dix hommes parmi ses serviteurs et fit ce que le Seigneur avait dit; mais comme il craignait sa famille et les gens de la ville, il ne le fit pas de jour, il le fit de nuit. Lorsque les gens de la ville se levèrent, de bon matin, l'autel du Baal était démoli; le poteau cultuel qui était à côté avait été coupé, et le second taureau avait été offert en holocauste sur l'autel qui venait d'être bâti. Ils se dirent l'un à l'autre: Qui a fait cela? Ils s'informèrent, firent des recherches et conclurent: C'est Gédéon, fils de Joas, qui a fait cela! Alors les gens de la ville dirent à Joas: Fais sortir ton fils, et qu'il meure, car il a démoli l'autel du Baal et coupé le poteau cultuel qui était à côté! Joas répondit à tous ceux qui se tenaient près de lui: Est-ce à vous de défendre la cause du Baal? Est-ce vous qui allez le sauver? – Quiconque défendra la cause du Baal sera mis à mort avant le matin! – S'il est dieu, qu'il se défende lui-même, puisque c'est son autel qu'on a démoli! En ce jour-là on donna à Gédéon le nom de Yeroub-Baal, en disant: Que le Baal se défende contre lui, puisque c'est son autel qu'il a démoli! Tout Madiân, Amalec et les fils de l'Orient se rassemblèrent, passèrent le Jourdain et dressèrent leur camp dans la vallée de Jizréel. Gédéon fut revêtu du souffle du Seigneur ; il sonna de la trompe pour appeler Abiézer à sa suite. Il envoya des messagers dans tout Manassé, pour l'appeler aussi à sa suite. Il envoya des messagers dans Aser, dans Zabulon et dans Nephtali, qui montèrent à leur rencontre. Gédéon dit à Dieu: Si tu veux sauver Israël par moi, comme tu l'as dit, je place une toison de laine sur l'aire; s'il y a de la rosée sur la toison seule et que partout ailleurs le sol reste sec, je saurai que tu sauveras Israël par moi, comme tu l'as dit. Il en fut ainsi. Le lendemain, il se leva de bon matin, pressa la toison et fit sortir la rosée de la toison, une pleine coupe d'eau. Gédéon dit à Dieu: Ne te mets pas en colère contre moi, je t'en prie; je ne parlerai plus que cette fois. Je voudrais procéder encore à une épreuve avec la toison: que la toison seule reste sèche et qu'il y ait de la rosée sur le sol partout ailleurs! Dieu fit ainsi cette nuit-là. La toison seule resta sèche et il y eut de la rosée sur le sol partout ailleurs. Yeroub-Baal (c'est-à-dire Gédéon) et toute sa troupe se levèrent de bon matin et dressèrent leur camp près de la source de Harod. Le camp de Madiân était au nord du sien, depuis la colline de Moré jusque dans la vallée. Le Seigneur dit à Gédéon: Ta troupe est trop nombreuse pour que je lui livre Madiân; Israël pourrait s'en vanter à mes dépens et dire: « C'est ma propre force qui m'a sauvé. » Maintenant, proclame ceci en présence de la troupe, je te prie: « Que celui qui a peur et tremble reparte, qu'il s'en aille de la région montagneuse du Galaad! » Vingt-deux mille hommes parmi la troupe repartirent; il en restait dix mille. Le Seigneur dit à Gédéon: La troupe est encore trop nombreuse. Fais-les descendre vers l'eau, et là j'en ferai le tri pour toi; celui dont je te dirai: « Que celui-ci aille avec toi » ira avec toi; et tout homme dont je te dirai: « Que celui-ci n'aille pas avec toi » n'ira pas. Il fit donc descendre la troupe vers l'eau. Le Seigneur dit alors à Gédéon: Tous ceux qui laperont l'eau avec la langue, comme le chien, place-les à part, et de même tous ceux qui se mettront à genoux pour boire. Ceux qui lapèrent l'eau en la portant à la bouche avec leur main furent au nombre de trois cents hommes; tout le reste de la troupe se mit à genoux pour boire de l'eau. Le Seigneur dit à Gédéon: C'est par les trois cents hommes qui ont lapé que je vous sauverai; c'est par eux que je te livrerai Madiân. Que tout le reste de la troupe s'en aille, chacun chez soi! Ils prirent les provisions que la troupe avait en main, ainsi que leurs trompes. Puis il renvoya tous les hommes d'Israël dans leur tente, ne retenant que les trois cents hommes. Le camp de Madiân était au-dessous de lui, dans la vallée. Cette nuit-là, le Seigneur dit à Gédéon: Lève-toi, descends au camp; je te l'ai livré. Si tu as peur de descendre, descends vers le camp avec Poura, ton serviteur. Tu écouteras ce qu'ils diront et, après cela, tu prendras courage; descends donc au camp. Il descendit avec Poura, son serviteur, jusqu'aux avant-postes du camp. Madiân, Amalec et tous les fils de l'Orient s'étaient abattus sur la vallée comme une multitude de criquets; leurs chameaux étaient innombrables, comme le sable qui est au bord de la mer. Quand Gédéon arriva, un homme racontait un rêve à son compagnon. Il disait: J'ai fait un rêve: un pain d'orge grillé roulait dans le camp de Madiân; il est arrivé jusqu'à la tente et l'a heurtée: elle est tombée; il l'a retournée sens dessus dessous: la tente est tombée. Son compagnon répondit: Ce n'est rien d'autre que l'épée de Gédéon, fils de Joas, l'homme d'Israël; Dieu lui a livré Madiân et tout le camp! Lorsque Gédéon eut entendu le récit du rêve et son explication, il se prosterna. Puis il revint au camp d'Israël et dit: Levez-vous! Le Seigneur vous a livré le camp de Madiân! Il divisa les trois cents hommes en trois bandes et leur remit à tous des trompes et des cruches vides, avec des torches à l'intérieur des cruches. Il leur dit: Vous me regarderez et vous ferez comme moi. Dès que j'arriverai aux abords du camp, vous ferez ce que je ferai; quand je sonnerai de la trompe, moi et tous ceux qui seront avec moi, vous aussi vous sonnerez de la trompe tout autour du camp et vous direz: Pour le Seigneur et pour Gédéon! Gédéon et les cent hommes qui étaient avec lui arrivèrent aux abords du camp au commencement de la veille du milieu, comme on venait de relever les gardes. Ils sonnèrent de la trompe et brisèrent les cruches qu'ils avaient à la main. Les trois bandes sonnèrent de la trompe et brisèrent les cruches; ils saisirent les torches de la main gauche et les trompes de la main droite, pour en sonner; puis ils s'écrièrent: L'épée pour le Seigneur et pour Gédéon! Ils se tinrent debout autour du camp, chacun à sa place; tout le camp se mit à courir, à pousser des cris et à prendre la fuite. Quand les trois cents hommes sonnèrent de la trompe, dans tout le camp le Seigneur tourna l'épée des uns contre les autres; tous s'enfuirent jusqu'à Beth-Shitta, vers Tseréra, jusqu'aux confins d'Abel-Mehola, près de Tabbath. Les hommes d'Israël se mobilisèrent – ceux de Nephtali, d'Aser et de tout Manassé – et ils poursuivirent Madiân. Gédéon envoya des messagers dans toute la région montagneuse d'Ephraïm, pour dire: Descendez à la rencontre de Madiân et prenez avant eux les points d'eau jusqu'à Beth-Bara, ainsi que le Jourdain. Tous les hommes d'Ephraïm se mobilisèrent; ils prirent les points d'eau jusqu'à Beth-Bara, ainsi que le Jourdain. Ils prirent les deux princes de Madiân, Oreb et Zéeb; ils tuèrent Oreb au rocher d'Oreb; ils tuèrent Zéeb au pressoir de Zéeb. Ils poursuivirent Madiân et apportèrent les têtes d'Oreb et de Zéeb à Gédéon, au-delà du Jourdain. Les hommes d'Ephraïm lui dirent: Que signifie cette manière d'agir envers nous? Pourquoi ne pas nous avoir appelés, quand tu es allé faire la guerre à Madiân? Ils eurent avec lui une violente querelle. Il leur répondit: En réalité, qu'ai-je fait en comparaison de vous? Le grappillage d'Ephraïm ne vaut-il pas mieux que la vendange d'Abiézer? C'est à vous que Dieu a livré les chefs de Madiân, Oreb et Zéeb. Qu'ai-je donc pu faire en comparaison de vous? Lorsqu'il eut dit cela, leur colère contre lui s'apaisa. Gédéon arriva au Jourdain et il le passa, lui et les trois cents hommes qui étaient avec lui; ils étaient épuisés, mais ils continuaient leur poursuite. Il dit aux gens de Soukkoth: Donnez, je vous prie, des pains ronds aux hommes qui m'accompagnent, car ils sont épuisés. Je suis à la poursuite de Zébah et de Tsalmounna, les rois de Madiân. Les chefs de Soukkoth répondirent: Zébah et Tsalmounna sont-ils déjà en ton pouvoir, pour que nous donnions du pain à ton armée? Alors Gédéon dit: Eh bien, lorsque le Seigneur m'aura livré Zébah et Tsalmounna, je vous châtierai avec des épines du désert et avec des ronces. De là il monta à Penouel et fit aux gens de Penouel la même demande. Les gens de Penouel lui répondirent comme avaient répondu les gens de Soukkoth. Alors il dit aussi aux gens de Penouel: Quand je reviendrai victorieux, je démolirai cette tour. Zébah et Tsalmounna étaient à Qarqor avec leurs troupes – environ quinze mille hommes, tous ceux qui étaient restés de toute la troupe des fils de l'Orient; cent vingt mille hommes tirant l'épée étaient tombés. Gédéon monta par le chemin de ceux qui demeurent sous les tentes, à l'est de Nobah et de Yogboha, et il battit la troupe qui se croyait en sécurité. Zébah et Tsalmounna prirent la fuite; Gédéon les poursuivit. Il captura les deux rois de Madiân, Zébah et Tsalmounna, et mit en déroute toutes les troupes. Gédéon, fils de Joas, revint de la bataille par la montée de Hérès. Il captura un jeune homme de Soukkoth et l'interrogea; celui-ci lui écrivit les noms des chefs et des anciens de Soukkoth, soixante-dix-sept hommes. Puis il vint trouver les gens de Soukkoth et dit: Voici Zébah et Tsalmounna, au sujet desquels vous m'avez outragé, en disant: « Zébah et Tsalmounna sont-ils déjà en ton pouvoir, pour que nous donnions du pain à tes hommes épuisés? » Alors il prit les anciens de la ville, ainsi que des épines du désert et des ronces, pour corriger les gens de Soukkoth. Il démolit aussi la tour de Penouel et tua les gens de la ville. Puis il demanda à Zébah et à Tsalmounna: Comment étaient les hommes que vous avez tués au Tabor? Ils répondirent: Ils étaient comme toi; chacun avait l'air d'un fils de roi. Il dit alors: C'étaient mes frères, les fils de ma mère. Par la vie du Seigneur, si vous les aviez laissés vivre, je ne vous tuerais pas! Puis il dit à Yéter, son premier-né: Tue-les! Mais le jeune homme ne tira pas son épée, car il avait peur: ce n'était encore qu'un jeune homme. Zébah et Tsalmounna dirent: Exécute-nous toi-même! Car tel est l'homme, telle est sa force. Ainsi Gédéon tua Zébah et Tsalmounna. Il prit ensuite les croissants qui étaient aux cous de leurs chameaux. Les hommes d'Israël dirent à Gédéon: Sois notre maître, toi, puis ton fils, puis le fils de ton fils; car tu nous as sauvés de la main de Madiân. Gédéon leur dit: Je ne serai pas votre maître, ni moi ni mon fils; c'est le Seigneur (YHWH) qui sera votre maître. Gédéon leur dit: Je vais vous faire une demande: donnez-moi chacun un anneau de votre butin. (Les ennemis avaient en effet des anneaux d'or, car ils étaient Ismaélites.) Ils dirent: Nous les donnerons volontiers. Ils étendirent donc un manteau sur lequel chacun jeta un anneau de son butin. Le poids des anneaux d'or qu'il avait demandés fut de mille sept cents sicles d'or, sans compter les croissants, les pendants d'oreilles et les vêtements de pourpre rouge que portaient les rois de Madiân, et sans compter les colliers qui étaient aux cous de leurs chameaux. Gédéon en fit un éphod et le plaça dans sa ville, à Ophra; là, tout Israël se prostitua avec lui; ce fut un piège pour Gédéon et pour sa maison. Madiân fut humilié devant les Israélites et ne releva plus la tête. Le pays fut tranquille pendant quarante ans, pendant les jours de Gédéon. Yeroub-Baal, fils de Joas, s'en retourna et resta chez lui. Gédéon eut soixante-dix fils, tous issus de lui, car il avait beaucoup de femmes. Sa concubine, qui était à Sichem, lui donna aussi un fils qu'il appela du nom d'Abimélek. Gédéon, fils de Joas, mourut dans une heureuse vieillesse; il fut enseveli dans le tombeau de Joas, son père, à Ophra l'Abiezrite. Lorsque Gédéon fut mort, les Israélites recommencèrent à se prostituer avec les Baals: ils prirent Baal-Berith pour dieu. Les Israélites ne se souvinrent pas du Seigneur, leur Dieu, qui les avait délivrés de la main de tous les ennemis qui les entouraient. Ils n'agirent pas non plus avec fidélité envers la maison de Yeroub-Baal, de Gédéon, malgré tout le bien qu'il avait fait à Israël. Abimélek, fils de Yeroub-Baal, se rendit à Sichem pour parler aux frères de sa mère, ainsi qu'à tout le clan familial de sa mère. Il leur dit: Dites, je vous prie, à tous les notables de Sichem: Vaut-il mieux pour vous que soixante-dix hommes, tous les fils de Yeroub-Baal, soient vos maîtres, ou qu'un seul homme soit votre maître? Souvenez-vous que je suis vos os et votre chair! Les frères de sa mère dirent tout cela pour lui à tous les notables de Sichem; leur cœur inclina en faveur d'Abimélek, car ils se disaient: C'est notre frère! Ils lui donnèrent soixante-dix sicles d'argent de la maison de Baal-Berith. Avec cette somme, Abimélek embaucha des hommes de rien et des aventuriers, qui le suivirent. Il se rendit à la maison de son père, à Ophra, et il tua ses frères, les fils de Yeroub-Baal, soixante-dix hommes, sur une même pierre. Il ne resta que Jotam, le plus jeune fils de Yeroub-Baal, car il s'était caché. Tous les notables de Sichem et toute la maison de Millo se rassemblèrent pour aller investir Abimélek de la royauté près du térébinthe de la pierre dressée, à Sichem. Jotam en fut informé. Il alla se placer au sommet du mont Garizim, et il leur cria: Ecoutez-moi, notables de Sichem, et que Dieu vous entende! Les arbres s'en allèrent conférer l'onction à leur roi. Ils dirent à l'olivier: Sois notre roi! Mais l'olivier leur répondit: Renoncerais-je à mon huile, ce que les dieux et les humains apprécient chez moi, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres? Les arbres dirent alors au figuier: Viens, toi, sois notre roi! Mais le figuier leur répondit: Renoncerais-je à ma douceur, à mon fruit excellent, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres? Les arbres dirent alors à la vigne: Viens, toi, sois notre roi! Mais la vigne leur répondit: Renoncerais-je à mon vin qui réjouit les dieux et les humains, pour aller me balancer au-dessus des autres arbres? Alors tous les arbres dirent au buisson d'épines: Viens, toi, sois notre roi! Le buisson d'épines répondit aux arbres: Si c'est loyalement que vous voulez me conférer l'onction pour que je sois roi sur vous, venez, abritez-vous sous mon ombrage; sinon, qu'un feu sorte du buisson d'épines et qu'il dévore les cèdres du Liban! Maintenant, est-ce avec loyauté et intégrité que vous avez agi en faisant roi Abimélek? Avez-vous agi avec bonté envers Yeroub-Baal et sa maison? L'avez-vous traité comme il le méritait? Car mon père a combattu pour vous, il a exposé sa vie au front, et il vous a délivrés de la main de Madiân; et vous, vous vous êtes dressés contre la maison de mon père aujourd'hui, vous avez tué ses fils, soixante-dix hommes, sur une même pierre, et vous avez investi Abimélek, le fils de sa servante, de la royauté sur les notables de Sichem, parce qu'il est votre frère. Si c'est avec loyauté et intégrité que vous avez agi envers Yeroub-Baal et sa maison en ce jour, qu'Abimélek fasse votre joie, et que vous fassiez aussi la sienne! Sinon, qu'un feu sorte d'Abimélek et dévore les notables de Sichem et de la maison de Millo, et qu'un feu sorte des notables de Sichem et de la maison de Millo et dévore Abimélek! Jotam se retira et prit la fuite; il s'en alla habiter à Béer, loin d'Abimélek, son frère. Abimélek fut prince pendant trois ans sur Israël. Alors Dieu envoya un souffle mauvais entre Abimélek et les notables de Sichem: les notables de Sichem trahirent Abimélek, de sorte que la violence faite aux soixante-dix fils de Yeroub-Baal et leur sang retombent sur Abimélek, leur frère, qui les avait tués, et sur les notables de Sichem qui lui avaient prêté main-forte pour tuer ses frères. Les notables de Sichem placèrent contre lui en embuscade, sur les sommets des montagnes, des gens qui dépouillaient tous ceux qui passaient près d'eux sur le chemin. Cela fut rapporté à Abimélek. Gaal, fils d'Ebed, vint avec ses frères; ils passèrent à Sichem. Les notables de Sichem lui firent confiance. Ils sortirent dans la campagne, vendangèrent leurs vignes, foulèrent le raisin et se livrèrent à des réjouissances; ils se rendirent à la maison de leur dieu, ils mangèrent et burent, et ils maudirent Abimélek. Gaal, fils d'Ebed, dit: Qui est Abimélek, et qui est Sichem, pour que nous soyons soumis à Abimélek? N'est-ce pas le fils de Yeroub-Baal? Zeboul n'est-il pas son inspecteur? Soumettez-vous aux hommes de Hamor, père de Sichem; pourquoi, nous, serions-nous soumis à Abimélek? Ah! si ce peuple m'était confié! J'écarterais Abimélek. Et il dit à Abimélek: Renforce ton armée, mets-toi en campagne! Zeboul, gouverneur de la ville, apprit ce que disait Gaal, fils d'Ebed, et il se mit en colère. Il envoya secrètement des messagers à Abimélek, pour lui dire: Gaal, fils d'Ebed, et ses frères sont venus à Sichem et ils soulèvent la ville contre toi. Maintenant donc, lève-toi de nuit, avec ta troupe, et mets-toi en embuscade dans la campagne. Au matin, au lever du soleil, tu te lèveras et tu fondras sur la ville. Lorsque Gaal et sa troupe sortiront à ta rencontre, tu feras de lui ce que tu voudras. Abimélek et toute sa troupe se levèrent de nuit et se mirent en embuscade près de Sichem, en quatre bandes. Gaal, fils d'Ebed, sortit et se tint à l'entrée de la porte de la ville. Abimélek et toute sa troupe surgirent alors de l'embuscade. Gaal aperçut la troupe et dit à Zeboul: Il y a une troupe qui descend du sommet des montagnes. Zeboul lui répondit: C'est l'ombre des montagnes que tu prends pour des hommes. Gaal reprit: C'est bien une troupe qui descend du centre du pays, et une bande arrive par le chemin du térébinthe des Devins. Zeboul lui répondit: Où sont donc tes beaux discours, toi qui disais: « Qui est Abimélek, pour que nous lui soyons soumis? » N'est-ce pas là la troupe que tu méprisais? Maintenant tente une sortie, je te prie, engage le combat contre lui! Gaal s'avança à la tête des notables de Sichem et engagea le combat contre Abimélek. Poursuivi par Abimélek, il dut fuir pour lui échapper; un grand nombre de victimes tombèrent jusqu'à l'entrée de la porte de la ville. Abimélek s'arrêta à Arouma. Zeboul chassa Gaal et ses frères, ceux-ci ne purent rester à Sichem. Le lendemain, le peuple sortit dans la campagne. Abimélek en fut informé. Il prit la troupe, la partagea en trois bandes et se mit en embuscade dans la campagne. Quand il vit le peuple sortir de la ville, il se dressa contre eux et les battit. Abimélek et les bandes qui étaient avec lui se déployèrent et se placèrent à l'entrée de la porte de la ville; les deux bandes fondirent sur tous ceux qui étaient dans la campagne et les battirent. Abimélek combattit toute la journée contre la ville; il prit la ville et tua les gens qui s'y trouvaient. Puis il démolit la ville et y sema du sel. A cette nouvelle, tous les notables de la citadelle de Sichem se rendirent dans la cave de la maison du dieu Berith. On informa Abimélek que tous les notables de la citadelle de Sichem s'étaient rassemblés. Alors Abimélek monta au mont Tsalmôn avec toute sa troupe. Abimélek prit une hache, coupa une branche d'arbre et la chargea sur son épaule. Ensuite il dit à la troupe qui était avec lui: Vous avez vu ce que j'ai fait; faites comme moi, dépêchez-vous. Chaque homme de la troupe coupa une branche, et tous suivirent Abimélek; ils placèrent les branches contre la cave et y mirent le feu, incendiant la cave avec ceux qui s'y trouvaient. Ainsi moururent tous les gens de la citadelle de Sichem, au nombre d'environ mille, hommes et femmes. Abimélek marcha contre Tébets. Il dressa son camp contre Tébets et la prit. Il y avait au milieu de la ville une tour forte, où tous s'enfuirent, hommes et femmes, ainsi que tous les notables de la ville; ils s'enfermèrent et montèrent sur le toit en terrasse de la tour. Abimélek parvint jusqu'à la tour; il combattit contre elle et s'approcha de l'entrée de la tour pour y mettre le feu. Alors une femme lança sur la tête d'Abimélek une meule de moulin et lui fracassa le crâne. Aussitôt il appela le serviteur qui portait ses armes et lui dit: Tire ton épée et donne-moi la mort, de peur qu'on ne dise de moi: « C'est une femme qui l'a tué. » Son serviteur le transperça, et il mourut. Quand les hommes d'Israël virent qu'Abimélek était mort, ils s'en allèrent chacun chez soi. Ainsi Dieu fit retomber sur Abimélek le mal qu'il avait fait à son père en tuant ses soixante-dix frères, et Dieu fit retomber sur la tête des gens de Sichem tout le mal qu'ils avaient fait. Ainsi se réalisa sur eux la malédiction de Jotam, fils de Yeroub-Baal. Après Abimélek, Tola, fils de Poua, fils de Dodo, homme d'Issacar, se leva pour sauver Israël; il habitait à Shamir, dans la région montagneuse d'Ephraïm. Il fut juge en Israël pendant vingt-trois ans; puis il mourut et il fut enseveli à Shamir. Après lui se leva Yaïr, le Galaadite, qui fut juge en Israël pendant vingt-deux ans. Il avait trente fils, qui montaient trente ânons et possédaient trente villes; jusqu'à ce jour celles-ci sont appelées Douars de Yaïr, dans le Galaad. Puis Yaïr mourut et il fut enseveli à Qamôn. Les Israélites firent encore ce qui déplaisait au Seigneur (YHWH); ils se mirent à servir les Baals et les Astartés, les dieux d'Aram, les dieux de Sidon, les dieux de Moab, les dieux des Ammonites et les dieux des Philistins. Ils abandonnèrent le Seigneur (YHWH) et cessèrent de le servir. Le Seigneur se mit en colère contre Israël; il les vendit aux Philistins et aux Ammonites. Ceux-ci pressurèrent et écrasèrent les Israélites cette année-là et, pendant dix-huit ans, tous les Israélites qui étaient en Transjordanie, au pays des Amorites du Galaad. Les Ammonites passèrent le Jourdain pour faire la guerre à Juda, à Benjamin et à la maison d'Ephraïm. Israël fut dans une grande détresse. Les Israélites crièrent vers le Seigneur : Nous avons péché contre toi; nous avons abandonné notre Dieu et nous avons servi les Baals. Le Seigneur dit aux Israélites: Des Egyptiens, des Amorites, des Ammonites, des Philistins, les Sidoniens, Amalec et Maôn vous ont opprimés. Lorsque vous avez crié vers moi, ne vous ai-je pas sauvés de leur main? Mais vous, vous m'avez abandonné et vous avez servi d'autres dieux. C'est pourquoi je ne vous sauverai plus. Allez! Criez vers les dieux que vous avez choisis! Qu'ils vous sauvent au temps de votre détresse! Les Israélites dirent au Seigneur : Nous avons péché; traite-nous comme il te plaira. Seulement, s'il te plaît, délivre-nous en ce jour! Ils supprimèrent de leur sein les dieux étrangers et se mirent à servir le Seigneur (YHWH), qui fut touché par l'oppression d'Israël. Les Ammonites se mobilisèrent et dressèrent leur camp au Galaad; les Israélites se rassemblèrent et dressèrent leur camp au Mitspa. Le peuple et les princes de Galaad se dirent les uns aux autres: Quel est l'homme qui engagera le combat contre les Ammonites? Il sera chef de tous les habitants de Galaad! Jephté, le Galaadite, était un vaillant guerrier. Il était fils d'une prostituée; c'est Galaad qui avait engendré Jephté. La femme de Galaad lui donna des fils. Les fils de cette femme, devenus grands, chassèrent Jephté et lui dirent: Tu n'auras pas de patrimoine dans la maison de notre père, car tu es le fils d'une autre femme. Jephté s'enfuit pour échapper à ses frères et s'installa au pays de Tob. Des hommes de rien se rassemblèrent auprès de Jephté; ils faisaient campagne avec lui. Quelque temps plus tard, les Ammonites firent la guerre à Israël. Comme les Ammonites faisaient la guerre à Israël, les anciens de Galaad allèrent chercher Jephté au pays de Tob. Ils dirent à Jephté: Viens, tu seras notre capitaine, et nous ferons la guerre aux Ammonites. Jephté répondit aux anciens de Galaad: N'est-ce pas vous qui me détestiez et qui m'avez chassé de la maison de mon père? Pourquoi venez-vous à moi maintenant que vous êtes dans la détresse? Les anciens de Galaad dirent à Jephté: C'est bien pour cela que nous revenons vers toi maintenant, afin que tu marches avec nous, que tu fasses la guerre aux Ammonites et que tu sois notre chef, celui de tous les habitants de Galaad. Jephté répondit aux anciens de Galaad: Si vous me ramenez pour faire la guerre aux Ammonites, et que le Seigneur les livre devant moi, c'est moi qui serai votre chef. Les anciens de Galaad dirent à Jephté: Le Seigneur nous entendra les uns et les autres, si nous n'agissons pas selon ta parole. Ainsi Jephté partit avec les anciens de Galaad. Le peuple le mit à sa tête comme chef et capitaine. Jephté dit toutes ses paroles devant le Seigneur, au Mitspa. Jephté envoya des messagers au roi des Ammonites, pour lui dire: Que t'ai-je fait, que tu viennes à moi pour faire la guerre à mon pays? Le roi des Ammonites répondit aux messagers de Jephté: C'est qu'Israël, quand il est monté d'Egypte, a pris mon pays, depuis l'Arnon jusqu'au Yabboq et au Jourdain. Maintenant, rends-le pacifiquement. Jephté envoya de nouveau des messagers au roi des Ammonites, pour lui dire: Ainsi parle Jephté: Israël n'a pas pris le pays de Moab, ni le pays des Ammonites. En effet, lorsque Israël est monté d'Egypte, il a marché dans le désert jusqu'à la mer des Joncs et il est arrivé à Qadesh. Alors Israël a envoyé des messagers au roi d'Edom, pour lui dire: « Laisse-moi passer par ton pays, je te prie. » Mais le roi d'Edom n'a rien voulu entendre. Il en a aussi envoyé au roi de Moab, qui a refusé. Ainsi Israël est resté à Qadesh. Puis il a marché dans le désert, il a contourné Edom et Moab, il est passé à l'est de Moab; ils ont campé au-delà de l'Arnon, sans entrer sur le territoire de Moab – car l'Arnon est la frontière de Moab. Israël a envoyé des messagers à Sihôn, roi des Amorites, roi de Heshbôn; Israël lui a dit: « Laisse-nous, je te prie, passer par ton pays pour rejoindre notre lieu. » Mais Sihôn n'a pas eu assez confiance en Israël pour le laisser passer sur son territoire; Sihôn a rassemblé toutes ses troupes et il a dressé son camp à Yahtsa pour faire la guerre à Israël. Le Seigneur, le Dieu d'Israël, a livré Sihôn et toutes ses troupes à Israël, qui les a battus. Israël a pris possession de tout le pays des Amorites qui habitaient ce pays. Ils ont pris possession de tout le territoire des Amorites, depuis l'Arnon jusqu'au Yabboq et depuis le désert jusqu'au Jourdain. Maintenant que le Seigneur (YHWH), le Dieu d'Israël, a dépossédé les Amorites devant Israël, son peuple, est-ce toi qui vas le déposséder? Ce dont Kemosh, ton dieu, te fait prendre possession, n'en prends-tu pas possession? Et nous, nous ne resterions pas en possession de tout ce que le Seigneur (YHWH), notre Dieu, a mis en notre possession? Vaux-tu donc mieux que Balaq, fils de Tsippor, roi de Moab? A-t-il cherché querelle à Israël, lui a-t-il fait la guerre? Voilà trois cents ans qu'Israël habite à Heshbôn et dans les localités qui en dépendent, à Aroër et dans les localités qui en dépendent, et dans toutes les villes qui sont sur les bords de l'Arnon: pourquoi ne les avez-vous pas délivrées pendant ce temps-là? Ce n'est pas moi qui ai péché contre toi, c'est toi qui agis mal envers moi en me faisant la guerre. Que le Seigneur, le juge, soit aujourd'hui juge entre les Israélites et les Ammonites! Mais le roi des Ammonites n'écouta pas les paroles que Jephté lui avait fait dire. Alors le souffle du Seigneur fut sur Jephté; celui-ci traversa le Galaad et Manassé; il passa à Mitspé de Galaad; de Mitspé de Galaad, il passa chez les Ammonites. Jephté fit un vœu au Seigneur ; il dit: Si vraiment tu me livres les Ammonites, quiconque sortira des portes de ma maison à ma rencontre, lorsque je reviendrai victorieux de chez les Ammonites, sera pour le Seigneur, et je l'offrirai en holocauste. Jephté passa chez les Ammonites pour les combattre, et le Seigneur les lui livra. Il leur infligea une très grande défaite, depuis Aroër jusque vers Minnith – vingt villes – et jusqu'à Abel-Keramim. Les Ammonites furent humiliés devant les Israélites. Comme Jephté revenait chez lui, au Mitspa, sa fille sortit à sa rencontre avec des tambourins et des danses. C'était son unique enfant; à part cela, il n'avait ni fils ni fille. Dès qu'il la vit, il déchira ses vêtements et dit: Ah! ma fille, tu m'accables! Toi aussi, tu attires le malheur sur moi! Je me suis engagé devant le Seigneur, et je ne peux pas revenir en arrière. Elle lui dit: Père, tu t'es engagé devant le Seigneur ; agis envers moi selon l'engagement que tu as pris, maintenant que le Seigneur t'a vengé de tes ennemis, les Ammonites. Elle dit encore à son père: Que ceci me soit accordé: laisse-moi un délai de deux mois. Je m'en irai, j'irai sur les montagnes et je pleurerai ma virginité avec mes amies. Il répondit: Va! Et il la laissa partir pour deux mois. Elle s'en alla sur les montagnes, avec ses amies, pour pleurer sa virginité. Au bout des deux mois, elle revint vers son père, et il s'acquitta sur elle du vœu qu'il avait fait. Elle n'avait jamais eu de relations avec un homme. Dès lors ce fut une prescription en Israël: chaque année les filles d'Israël s'en vont célébrer la fille de Jephté, le Galaadite, quatre jours par an. Les hommes d'Ephraïm se mobilisèrent et passèrent vers Tsaphôn pour dire à Jephté: Pourquoi es-tu passé pour faire la guerre aux Ammonites, sans nous avoir appelés à aller avec toi? Nous allons mettre le feu à ta maison et te brûler avec elle! Jephté leur répondit: J'ai été en grand conflit, moi et mon peuple, avec les Ammonites; et quand je vous ai appelés, vous ne m'avez pas sauvé de leur main. Voyant que tu ne venais pas me sauver, j'ai risqué ma vie: je suis passé chez les Ammonites, et le Seigneur me les a livrés. Pourquoi donc venez-vous me faire la guerre en ce jour? Jephté rassembla tous les hommes de Galaad pour faire la guerre à Ephraïm. Les hommes de Galaad battirent Ephraïm, qui avait dit: « Vous êtes des rescapés d'Ephraïm, vous, Galaad, au milieu d'Ephraïm, au milieu de Manassé! » Galaad prit les gués du Jourdain, du côté d'Ephraïm. Quand l'un des rescapés d'Ephraïm disait: « Je voudrais passer! », les hommes de Galaad lui demandaient: « Es-tu éphraïmite? » Il répondait: « Non. » On lui disait alors: « Dis “Shibboleth”, je te prie. » Et il disait « Sibboleth », car il ne pouvait pas bien prononcer. Sur quoi on le saisissait et on l'égorgeait près des gués du Jourdain. Quarante-deux mille hommes d'Ephraïm tombèrent à ce moment-là. Jephté fut juge en Israël pendant six ans; puis Jephté, le Galaadite, mourut et fut enseveli dans les villes de Galaad. Après lui, Ibtsân de Beth-Léhem fut juge en Israël. Il eut trente fils et trente filles qu'il maria au dehors, et il fit venir pour ses fils trente filles du dehors. Il fut juge en Israël pendant sept ans; puis Ibtsân mourut et fut enseveli à Beth-Léhem. Après lui, Elôn le Zabulonite fut juge en Israël. Il fut juge en Israël pendant dix ans; puis Elôn le Zabulonite mourut et fut enseveli à Ayyalôn, au pays de Zabulon. Après lui, Abdôn, fils de Hillel, le Piratonite, fut juge en Israël. Il eut quarante fils et trente petits-fils qui montaient soixante-dix ânons. Il fut juge en Israël pendant huit ans; puis Abdôn, fils de Hillel, le Piratonite, mourut et fut enseveli à Piratôn, au pays d'Ephraïm, dans la montagne des Amalécites. Les Israélites firent encore ce qui déplaisait au Seigneur ; le Seigneur les livra aux Philistins pour quarante ans. Il y avait un homme de Tsoréa, du clan des Danites, nommé Manoah, dont la femme était stérile; elle n'avait pas eu d'enfant. Le messager du Seigneur apparut à cette femme et lui dit: Toi qui es stérile, qui n'as pas eu d'enfant, tu vas être enceinte et tu mettras au monde un fils. Maintenant, je te prie, prends bien garde: ne bois ni vin ni boisson alcoolisée, et ne mange rien d'impur. Car tu vas être enceinte et tu mettras au monde un fils. Le rasoir ne passera pas sur sa tête, car ce garçon sera un nazir de Dieu dès le ventre de sa mère. C'est lui qui commencera à sauver Israël de la main des Philistins. La femme vint dire à son mari: Un homme de Dieu est venu me trouver; il avait l'aspect d'un messager de Dieu, très redoutable. Je ne lui ai pas demandé d'où il était, et il ne m'a pas fait connaître son nom. Mais il m'a dit: « Tu vas être enceinte et tu mettras au monde un fils; maintenant, ne bois ni vin ni boisson alcoolisée et ne mange rien d'impur, parce que cet enfant sera nazir de Dieu depuis le ventre de sa mère jusqu'au jour de sa mort. » Manoah supplia le Seigneur : Pardon, Seigneur! Je t'en prie, que l'homme de Dieu que tu as envoyé revienne vers nous pour nous enseigner ce que nous devons faire pour l'enfant qui naîtra! Dieu entendit Manoah, et le messager de Dieu revint vers la femme. Elle était assise dans la campagne; Manoah, son mari, n'était pas avec elle. Elle courut vite dire à son mari: L'homme qui était venu vers moi l'autre jour m'est encore apparu! Manoah suivit sa femme, alla trouver l'homme et lui dit: Est-ce toi qui as parlé à cette femme? Il répondit: C'est moi. Manoah dit: Maintenant, quand tes paroles se réaliseront, quelles seront la règle et la conduite à tenir à l'égard de l'enfant? Le messager du Seigneur répondit à Manoah: La femme se gardera de tout ce que je lui ai dit. Elle ne mangera d'aucun produit de la vigne, elle ne boira ni vin ni boisson alcoolisée et ne mangera rien d'impur; elle observera tout ce que je lui ai ordonné. Manoah dit au messager du Seigneur : Laisse-nous te retenir et t'apprêter un chevreau, je te prie! Le messager du Seigneur répondit à Manoah: Quand tu me retiendrais, je ne mangerais pas de ton pain; mais si tu veux faire un holocauste au Seigneur, fais-le! Manoah ne savait pas que c'était le messager du Seigneur. Alors Manoah dit au messager du Seigneur : Quel est ton nom, pour que nous te rendions gloire quand tes paroles se réaliseront? Le messager du Seigneur lui répondit: Pourquoi me demandes-tu mon nom? Il est étonnant! Manoah prit le chevreau et l'offrande végétale, et il fit un holocauste sur le rocher pour le Seigneur qui agit de façon étonnante; Manoah et sa femme regardaient: comme les flammes montaient de l'autel vers le ciel, le messager du Seigneur monta dans les flammes de l'autel. Quand ils virent cela, Manoah et sa femme tombèrent face contre terre. Ainsi le messager du Seigneur cessa d'apparaître à Manoah et à sa femme. Alors Manoah sut que c'était le messager du Seigneur. Manoah dit à sa femme: Nous allons mourir, car nous avons vu Dieu! Sa femme lui répondit: Si le Seigneur avait voulu nous faire mourir, il n'aurait pas accepté l'holocauste et l'offrande végétale, il ne nous aurait pas fait voir tout cela et il ne nous aurait pas maintenant fait entendre pareilles choses. La femme mit au monde un fils et elle l'appela du nom de Samson. L'enfant grandit, et le Seigneur le bénit. Le souffle du Seigneur commença à le travailler à Mahané-Dan, entre Tsoréa et Eshtaol. Samson descendit à Timna; à Timna, il vit une femme d'entre les filles des Philistins. Lorsqu'il fut remonté, il dit à son père et à sa mère: J'ai vu à Timna une femme d'entre les filles des Philistins; prenez-la-moi maintenant pour femme. Son père et sa mère lui dirent: N'y a-t-il pas de femme parmi les filles de tes frères et dans tout notre peuple, que tu ailles prendre une femme d'entre les Philistins, ces incirconcis? Samson répondit à son père: Prends-la-moi, car c'est elle qui me convient. Son père et sa mère ne savaient pas que cela venait du Seigneur ; en effet, il cherchait un prétexte contre les Philistins. En ce temps-là, les Philistins étaient les maîtres en Israël. Samson descendit avec son père et sa mère à Timna; quand ils arrivèrent aux vignes de Timna, un jeune lion rugissant vint à sa rencontre. Le souffle du Seigneur s'empara de Samson; sans avoir rien à la main, celui-ci fendit le lion en deux comme on fend un chevreau. Il ne dit pas à son père et à sa mère ce qu'il avait fait. Il descendit et parla à la femme; elle lui convint. Quelque temps plus tard, il revint à Timna afin de la prendre pour femme, et il fit un détour pour voir le cadavre du lion. Il y avait un essaim d'abeilles dans le corps du lion, avec du miel. Il en prit dans le creux de ses mains et en mangea pendant qu'il faisait route; lorsqu'il fut arrivé auprès de son père et de sa mère, il leur en donna, et ils en mangèrent. Mais il ne leur dit pas qu'il avait pris ce miel dans le corps du lion. Son père descendit chez la femme. Là, Samson donna un banquet, car c'est ainsi que faisaient les jeunes gens. Dès qu'ils le virent, ils firent choix de trente compagnons pour être avec lui. Samson leur dit: Laissez-moi vous proposer une énigme, je vous prie. Si vous me l'expliquez au cours des sept jours du banquet, si vous la trouvez, je vous donnerai trente sous-vêtements et trente vêtements de fête. Mais si vous ne pouvez pas me l'expliquer, c'est vous qui me donnerez trente sous-vêtements et trente vêtements de fête. Ils lui dirent: Propose ton énigme; nous l'écoutons. Il leur dit: Du mangeur est sorti ce qui se mange, du fort est sorti le doux. Pendant trois jours, ils ne purent expliquer l'énigme. Le septième jour, ils dirent à la femme de Samson: Dupe ton mari, pour qu'il nous explique l'énigme; sinon, nous te jetterons au feu, toi et la maison de ton père. Est-ce pour nous déposséder que vous nous avez invités? La femme de Samson se mit à le poursuivre de ses pleurs, en disant: Tu ne m'aimes pas; tu as proposé une énigme aux gens de mon peuple, et tu ne me l'as pas expliquée! Mais il lui répondit: Je ne l'ai expliquée ni à mon père ni à ma mère; devrais-je te l'expliquer, à toi? Elle le poursuivit de ses pleurs pendant les sept jours que dura leur banquet; le septième jour, il lui donna l'explication, car elle le tourmentait; alors elle expliqua l'énigme aux gens de son peuple. Le septième jour, avant le coucher du soleil, les gens de la ville dirent à Samson: Quoi de plus doux que le miel, quoi de plus fort que le lion? Il leur dit: Si vous n'aviez pas labouré avec ma génisse, vous n'auriez pas trouvé mon énigme. Alors le souffle du Seigneur s'empara de lui et il descendit à Ashqelôn. Il y tua trente hommes, dépouilla leurs cadavres et donna les habits de fête à ceux qui avaient expliqué l'énigme. En colère, il remonta chez son père. Quant à la femme de Samson, elle fut donnée au compagnon qui lui avait servi de garçon d'honneur. Quelque temps plus tard, aux jours de la moisson des blés, Samson rendit visite à sa femme avec un chevreau. Il disait: Je vais entrer dans la chambre de ma femme. Mais le père de sa femme ne lui permit pas d'entrer. Le père de sa femme dit: J'étais persuadé que tu ne l'aimais pas, et je l'ai donnée à ton compagnon. Sa jeune sœur n'est-elle pas mieux qu'elle? Prends-la à sa place, je t'en prie! Samson leur dit: Cette fois je ne serai pas coupable envers les Philistins, si je leur fais du mal. Samson s'en alla donc. Il attrapa trois cents renards; il prit des torches, tourna les renards queue contre queue et attacha une torche entre deux queues, au milieu. Il mit le feu aux torches, lâcha les renards dans les blés des Philistins et incendia aussi bien les meules que le blé sur pied, et jusqu'aux plantations d'oliviers. Les Philistins dirent: Qui a fait cela? On répondit: C'est Samson, le gendre du Timnite, parce que celui-ci a pris sa femme et l'a donnée à son compagnon. Alors les Philistins montèrent et la brûlèrent, elle et son père. Samson leur dit: Puisque vous agissez ainsi, je n'aurai de cesse que je ne me sois vengé de vous. Il les battit à plate couture, leur infligeant une grande défaite; puis il descendit et se retira dans la fente du rocher d'Etam. Alors les Philistins montèrent, dressèrent leur camp en Juda et se déployèrent jusqu'à Léhi. Les hommes de Juda dirent: Pourquoi êtes-vous montés contre nous? Ils répondirent: Nous sommes montés pour lier Samson, afin de le traiter comme il nous a traités. Sur quoi trois mille hommes de Juda descendirent à la fente du rocher d'Etam et dirent à Samson: Ne sais-tu pas que les Philistins sont maîtres chez nous? Qu'est-ce que tu nous as fait? Il leur répondit: Je les ai traités comme ils m'ont traité. Ils lui dirent: Nous sommes descendus pour te lier, afin de te livrer aux Philistins. Samson leur dit: Jurez-moi que vous ne m'exécuterez pas. Ils lui répondirent: Non! Nous voulons seulement te lier et te livrer à eux; nous ne te mettrons pas à mort. Ils le lièrent avec deux cordes neuves et le firent remonter du rocher. Lorsqu'il arriva à Léhi, les Philistins vinrent à sa rencontre en poussant des cris. Alors le souffle du Seigneur s'empara de lui. Les cordes qu'il avait aux bras devinrent comme du lin brûlé par le feu, et ses liens tombèrent de ses mains. Il trouva une mâchoire d'âne fraîche, tendit la main et la prit; avec elle il tua mille hommes. Samson dit: Avec la mâchoire de l'âne, un âne parmi les ânes, avec la mâchoire de l'âne j'ai abattu mille hommes. Quand il eut achevé de parler, il jeta la mâchoire. Et on appela ce lieu Ramath-Léhi. Pressé par la soif, il invoqua le Seigneur, en disant: C'est toi qui as réalisé cette grande victoire par moi, ton serviteur; et maintenant, vais-je mourir de soif et tomber aux mains des incirconcis? Dieu fendit donc la cavité qui est à Léhi, et il en sortit de l'eau. Samson but, son souffle lui revint, et il reprit vie. C'est pourquoi on a appelé cette source du nom d'Eïn-Qoré (« Source de celui qui invoque »). Elle est à Léhi, jusqu'à ce jour. Samson fut juge en Israël, aux jours des Philistins, pendant vingt ans. Samson partit pour Gaza; là, il vit une prostituée et alla avec elle. On dit aux gens de Gaza: Samson est venu ici. Ils le cernèrent et lui tendirent une embuscade toute la nuit à la porte de la ville. Ils restèrent tranquilles toute la nuit, disant: A l'aube, nous le tuerons. Samson resta couché jusqu'au milieu de la nuit. Au milieu de la nuit, il se leva, saisit les battants de la porte de la ville et les deux montants, les arracha avec le verrou, les mit sur ses épaules et les porta au sommet de la montagne qui est en face d'Hébron. Après cela, il aima une femme dans l'oued Soreq. Elle se nommait Dalila. Les princes de la confédération des Philistins montèrent chez elle et lui dirent: Dupe-le, pour savoir d'où lui vient sa grande force et comment nous aurons pouvoir sur lui; nous le lierons pour le dompter, et nous te donnerons chacun mille cent sicles d'argent. Dalila demanda à Samson: Dis-moi, je t'en prie, d'où vient ta grande force; avec quoi faudrait-il te lier pour te dompter? Samson lui répondit: Si on me liait avec sept tendons frais, qui ne soient pas encore secs, je deviendrais faible et je serais comme n'importe qui. Les princes de la confédération des Philistins apportèrent à Dalila sept tendons frais, qui n'étaient pas encore secs, avec lesquels elle le lia – il y avait une embuscade près d'elle, dans la chambre. Elle lui dit: Les Philistins sont sur toi, Samson! Alors il rompit les tendons comme un cordon d'étoupe qui se rompt quand il sent le feu. Ainsi le secret de sa force ne fut pas connu. Dalila dit à Samson: Tu as essayé de me tromper, tu m'as dit des mensonges. Maintenant, je t'en prie, dis-moi avec quoi il faudrait te lier. Il lui répondit: Si on me liait avec des cordes neuves, dont on ne se soit jamais servi, je deviendrais faible et je serais comme n'importe qui. Dalila prit des cordes neuves, avec lesquelles elle le lia. Puis elle lui dit: Les Philistins sont sur toi, Samson! – il y avait une embuscade dans la chambre. Alors il rompit les cordes qu'il avait aux bras comme un simple fil. Dalila dit à Samson: Jusqu'ici tu as essayé de me tromper, tu m'as dit des mensonges. Dis-moi avec quoi il faudrait te lier! Il lui répondit: Tu n'as qu'à tisser les sept tresses de ma tête avec la chaîne du tissu. Elle les fixa au piquet, puis elle lui dit: Les Philistins sont sur toi, Samson! Alors il se réveilla de son sommeil et il arracha le piquet du tissu avec la chaîne. Elle lui dit: Comment peux-tu dire: « Je t'aime! », alors que ton cœur n'est pas avec moi? Voilà trois fois que tu as essayé de me tromper, et tu ne m'as pas dit d'où venait ta grande force. Comme elle le tourmentait et le harcelait tous les jours par ses paroles, il finit par perdre toute patience; il lui ouvrit tout son cœur et lui dit: Le rasoir n'a jamais passé sur ma tête, car je suis nazir de Dieu depuis le ventre de ma mère. Si j'étais rasé, ma force se retirerait de moi, et je deviendrais faible, je serais comme tout le monde. Dalila, voyant qu'il lui avait ouvert tout son cœur, fit appeler les princes de la confédération des Philistins et leur fit dire: Montez, cette fois, car il m'a ouvert tout son cœur. Les princes de la confédération des Philistins montèrent donc chez elle et apportèrent l'argent. Elle l'endormit sur ses genoux; puis elle appela un homme et rasa les sept tresses de sa tête, commençant ainsi à le dompter. Sa force se retira de lui. Elle dit alors: Les Philistins sont sur toi, Samson! Il se réveilla de son sommeil en se disant: Je m'en sortirai comme les autres fois, je me dégagerai! – il ne savait pas que le Seigneur s'était retiré de lui. Les Philistins le saisirent et lui crevèrent les yeux; ils l'amenèrent à Gaza et l'attachèrent avec des entraves de bronze. Il tournait la meule dans la prison. Cependant, depuis qu'il avait été rasé, ses cheveux recommençaient à pousser. Un jour, les princes de la confédération des Philistins se rassemblèrent pour offrir un grand sacrifice à Dagôn, leur dieu, et pour se réjouir. Ils disaient: Notre dieu nous a livré Samson, notre ennemi! Quand le peuple le vit, ils célébrèrent leur dieu en disant: Notre dieu nous a livré notre ennemi, celui qui réduisait notre pays en ruines et qui faisait tant de victimes parmi nous! Comme ils avaient le cœur content, ils dirent: Appelez Samson, qu'il nous divertisse! Ils appelèrent Samson et le firent sortir de la prison; il se mit à les amuser. Ils le placèrent entre les colonnes. Samson dit au jeune homme qui le tenait: Fais-moi toucher les colonnes sur lesquelles repose l'édifice, que je m'appuie contre elles. L'édifice était rempli d'hommes et de femmes; tous les princes de la confédération des Philistins étaient là; il y avait environ trois mille personnes, hommes et femmes, sur le toit en terrasse, qui regardaient Samson jouer. Alors Samson invoqua le Seigneur ; il dit: Seigneur Dieu, souviens-toi de moi, je t'en prie; donne-moi de la force seulement cette fois-ci, ô Dieu, et que d'un seul coup je tire vengeance des Philistins pour mes deux yeux! Samson toucha les deux colonnes du milieu, sur lesquelles reposait l'édifice; il pesa sur elles, sur l'une avec sa main droite et sur l'autre avec sa main gauche. Puis Samson dit: Que je meure avec les Philistins! Il s'arc-bouta avec force, et l'édifice tomba sur les princes de la confédération et sur tout le peuple qui était là: ceux qu'il fit mourir dans sa mort furent plus nombreux que ceux qu'il avait fait mourir dans sa vie. Ses frères et toute sa famille descendirent et l'emportèrent. Lorsqu'ils furent remontés, ils l'ensevelirent entre Tsoréa et Eshtaol, dans le tombeau de Manoah, son père. Il avait été juge en Israël pendant vingt ans. Il y avait un homme de la région montagneuse d'Ephraïm, nommé Michée, qui dit à sa mère: Les mille cent sicles d'argent qu'on t'a pris et pour lesquels tu as fait une adjuration, aussi en ma présence, c'est moi qui les ai; c'est moi qui ai pris cet argent. Sa mère dit alors: Que mon fils soit béni du Seigneur ! Il rendit à sa mère les mille cent sicles d'argent; sa mère dit alors: Je vais consacrer cet argent au Seigneur, afin d'en faire pour mon fils une statue et une idole de métal fondu – maintenant je vais te le rendre. Il rendit donc l'argent à sa mère. Sa mère prit deux cents sicles d'argent qu'elle donna au fondeur. Celui-ci en fit une statue et une idole de métal fondu. On les plaça dans la maison de Michée. Ce Michée eut ainsi une maison de Dieu; il fit un éphod et des teraphim, et il investit l'un de ses fils, qui lui servit de prêtre. En ces jours-là, il n'y avait pas de roi en Israël: chacun faisait ce qui lui convenait. Il y avait un jeune homme de Beth-Léhem de Juda, du clan de Juda, qui était lévite; il séjournait là en immigré. Cet homme partit de la ville de Beth-Léhem de Juda pour aller séjourner en immigré là où il pourrait. En poursuivant son chemin dans la région montagneuse d'Ephraïm, il arriva à la maison de Michée. Michée lui dit: D'où viens-tu? Il lui répondit: Je suis lévite, de Beth-Léhem de Juda, et je voyage pour aller séjourner en immigré là où je pourrai. Michée lui dit: Reste avec moi; sois pour moi un père et un prêtre, et je te donnerai dix sicles d'argent par an, un assortiment de vêtements et ta nourriture. Le lévite hésita, puis il accepta de rester avec cet homme; celui-ci traita le jeune homme comme l'un de ses fils. Michée investit le lévite; ce jeune homme devint son prêtre; il vivait chez Michée. Michée dit: Maintenant, je sais que le Seigneur me fera du bien, puisque j'ai ce lévite pour prêtre. En ces jours-là, il n'y avait pas de roi en Israël; en ce temps-là aussi, la tribu des Danites se cherchait un patrimoine pour s'installer, car jusqu'à ce jour-là aucun patrimoine ne lui était échu au milieu des tribus d'Israël. Les fils de Dan envoyèrent de leur clan cinq hommes, des hommes vaillants de chez eux, de Tsoréa et d'Eshtaol, pour explorer le pays et pour l'examiner. Ils leur dirent: Allez examiner le pays. Ils arrivèrent, dans la région montagneuse d'Ephraïm, à la maison de Michée où ils passèrent la nuit. Comme ils étaient près de la maison de Michée, ils reconnurent la voix du jeune lévite, firent un détour et lui demandèrent: Qui t'a amené ici? Que fais-tu dans ce lieu? Qu'est-ce qui t'y retient? Il leur répondit: Michée a fait pour moi telle et telle chose; il m'a offert un salaire, et je suis devenu son prêtre. Ils lui dirent: Interroge Dieu, je te prie, afin que nous sachions si le voyage que nous entreprenons aboutira. Le prêtre leur répondit: Allez en paix; le voyage que vous allez entreprendre est dans les vues du Seigneur. Les cinq hommes partirent et ils arrivèrent à Laïsh. Ils virent que le peuple qui s'y trouvait habitait en toute sécurité, à la manière des Sidoniens, tranquille et confiant; il n'y avait dans le pays ni voisin gênant ni occupant oppresseur; ils étaient éloignés des Sidoniens et n'avaient de relation avec personne. Ils revinrent auprès de leurs frères, à Tsoréa et à Eshtaol; leurs frères leur demandèrent: Qu'en dites-vous? Attaquons-les, répondirent-ils. Nous avons vu le pays, il est très bon. Vous hésitez? Ne soyez pas paresseux. Mettez-vous en marche pour aller prendre possession du pays! Quand vous y entrerez, vous arriverez chez un peuple confiant. Le pays est vaste, et Dieu vous l'a livré; c'est un lieu où rien ne manque de tout ce qu'il y a sur la terre. Six cents hommes du clan de Dan partirent alors de Tsoréa et d'Eshtaol, leurs armes à la ceinture. Ils montèrent et dressèrent leur camp à Qiriath-Yéarim, en Juda; c'est pourquoi, jusqu'à ce jour, on appelle Mahané-Dan ce lieu qui est juste derrière Qiriath-Yéarim. De là ils passèrent dans la région montagneuse d'Ephraïm et arrivèrent à la maison de Michée. Alors les cinq hommes qui étaient allés explorer le pays de Laïsh dirent à leurs frères: Savez-vous qu'il y a dans ces maisons-là un éphod, des teraphim, une statue et une idole de métal fondu? A vous maintenant de savoir ce que vous avez à faire. Ils firent un détour par là, arrivèrent à la maison du jeune lévite – la maison de Michée – et lui demandèrent comment il allait. Les six cents hommes d'entre les fils de Dan se tenaient debout à l'entrée de la porte, leurs armes à la ceinture. Les cinq hommes qui étaient allés explorer le pays montèrent et entrèrent; ils prirent la statue, l'éphod, les teraphim et l'idole de métal fondu, pendant que le prêtre se tenait debout à l'entrée de la porte avec les six cents hommes, leurs armes à la ceinture. Ils étaient entrés dans la maison de Michée et avaient pris la statue, l'éphod, les teraphim et l'idole de métal fondu quand le prêtre leur dit: Que faites-vous là? Ils lui répondirent: Tais-toi, mets ta main sur ta bouche et viens avec nous; sois pour nous un père et un prêtre. Vaut-il mieux que tu sois prêtre pour la maison d'un seul homme, ou que tu sois prêtre pour une tribu – un clan – en Israël? Le cœur content, le prêtre prit l'éphod, les teraphim et la statue et vint au sein du peuple. Ils repartirent, en plaçant devant eux les familles, le bétail et les biens. Comme ils étaient déjà loin de la maison de Michée, les gens qui habitaient les maisons voisines de celle de Michée s'appelèrent les uns les autres et se jetèrent à la poursuite des fils de Dan. Ils crièrent après les fils de Dan, qui se retournèrent et dirent à Michée: Qu'est-ce que tu as à crier ainsi? Il répondit: Mes dieux, ceux que j'avais faits, vous les avez pris avec le prêtre et vous êtes partis: que me reste-t-il? Comment donc pouvez-vous me dire: « Qu'est-ce que tu as? » Les fils de Dan lui dirent: Ne nous rebats pas les oreilles, sinon des hommes exaspérés vont vous attaquer, et tu auras causé ta perte et celle de ta maison. Et les fils de Dan continuèrent leur route. Michée, voyant qu'ils étaient plus forts que lui, s'en retourna chez lui. Ils prirent ainsi ce qu'avait fait Michée et emmenèrent son prêtre. Ils attaquèrent Laïsh, un peuple tranquille et confiant; ils les passèrent au fil de l'épée et mirent le feu à la ville. Personne ne la délivra, car elle était éloignée de Sidon et n'avait de relation avec personne: elle était dans la vallée qui s'étend vers Beth-Rehob. Puis ils rebâtirent la ville et s'y installèrent. Ils appelèrent la ville du nom de Dan, d'après le nom de Dan, leur père, qui était né d'Israël – mais le nom de la ville avait d'abord été Laïsh. Les fils de Dan dressèrent pour eux la statue; Jonathan, fils de Guershom, fils de Manassé, lui et ses fils, furent prêtres pour la tribu des Danites jusqu'au jour de l'exil. Ils mirent en place pour eux la statue que Michée avait faite – elle resta là tout le temps que la maison de Dieu fut à Silo. En ces jours-là, il n'y avait pas de roi en Israël. Un lévite qui séjournait en immigré au fin fond de la région montagneuse d'Ephraïm prit pour concubine une femme de Beth-Léhem de Juda. Sa concubine lui fut infidèle, puis elle le quitta pour retourner chez son père, à Beth-Léhem de Juda; elle y resta pendant quatre mois. Son mari décida d'aller la voir pour parler à son cœur et la ramener. Il avait avec lui son serviteur et deux ânes. Elle le fit entrer dans la maison de son père; quand le père de la jeune femme le vit, il l'accueillit avec joie. Son beau-père, le père de la jeune femme, le retint, et il resta trois jours chez lui. Ils mangèrent et burent, et ils passèrent les nuits là. Le quatrième jour, ils se levèrent de bon matin. Comme il se disposait à partir, le père de la jeune femme dit à son gendre: Mange quelque chose, restaure-toi; vous partirez ensuite. Ils s'assirent, ils mangèrent et ils burent tous les deux. Puis le père de la jeune femme dit au mari: Accepte de passer la nuit, je te prie, que ton cœur soit content! Le mari se levait pour s'en aller; mais son beau-père insista tellement qu'il passa encore la nuit là. Le cinquième jour, il se leva de bon matin pour partir. Alors le père de la jeune femme dit: Restaure-toi, je te prie; restez jusqu'au déclin du jour. Et ils mangèrent tous deux. Le mari se levait pour s'en aller, avec sa concubine et son serviteur; mais son beau-père, le père de la jeune femme, lui dit: Le jour baisse, il se fait tard; passez la nuit, je vous prie; le jour décline, passez ici la nuit, que ton cœur soit content! Demain vous vous lèverez de bon matin pour vous mettre en route, et tu t'en iras dans ta tente. Mais le mari ne voulut pas passer la nuit, il se leva et partit. Il arriva jusque devant Jébus (c'est-à-dire Jérusalem) avec les deux ânes bâtés et avec sa concubine. Lorsqu'ils furent près de Jébus, le jour avait beaucoup baissé. Le serviteur dit alors à son maître: Allons, je t'en prie, faisons un détour par cette ville des Jébusites, nous y passerons la nuit. Son maître lui répondit: Nous ne ferons pas de détour par une ville étrangère où il n'y a pas d'Israélites; nous passerons la nuit à Guibéa. Il dit encore à son serviteur: Allons, rapprochons-nous de Guibéa ou de Rama, et nous passerons la nuit dans l'un de ces lieux. Ils passèrent leur chemin, et le soleil se coucha quand ils furent près de Guibéa, qui appartient à Benjamin. Ils firent un détour pour aller passer la nuit à Guibéa. Il entra et s'arrêta sur la place de la ville, mais personne ne leur offrit l'hospitalité pour la nuit. Or un vieillard revenait, le soir, de travailler aux champs; cet homme était de la région montagneuse d'Ephraïm, il séjournait en immigré à Guibéa, tandis que les gens du lieu étaient Benjaminites. Il leva les yeux et vit le voyageur sur la place de la ville. Le vieillard lui dit: Où vas-tu, et d'où viens-tu? Il lui répondit: Nous allons de Beth-Léhem de Juda jusqu'au fin fond de la région montagneuse d'Ephraïm, d'où je suis. J'étais allé à Beth-Léhem de Juda. Je me rends à la maison du Seigneur, mais personne ne m'offre l'hospitalité. Nous avons cependant de la paille et du fourrage pour nos ânes; nous avons aussi du pain et du vin pour moi, pour ma femme et pour le serviteur qui nous accompagne. Nous n'avons besoin de rien. Le vieillard dit: Sois tranquille! Je me charge de tout ce dont tu as besoin; tu ne passeras pas la nuit sur la place! Il les fit entrer chez lui et donna du fourrage aux ânes. Les voyageurs se lavèrent les pieds; puis ils mangèrent et burent. Comme leur cœur était content, des hommes de la ville, des hommes sans morale, entourèrent la maison et se mirent à tambouriner à la porte en disant au vieillard, le maître de la maison: Fais sortir l'homme qui est entré chez toi, pour que nous ayons des relations avec lui! Le maître de la maison sortit vers eux et leur dit: Non, mes frères, n'agissez pas mal, je vous en prie; puisque cet homme est entré chez moi, ne commettez pas une telle folie! Voici ma fille, qui est vierge, ainsi que la concubine de cet homme. Laissez-moi les faire sortir, je vous prie, abusez d'elles et faites-leur ce qui vous plaira. Mais ne vous livrez pas à une telle folie sur cet homme! Ils ne voulurent pas l'écouter. Alors l'homme saisit sa concubine et la leur amena dehors. Ils eurent des relations avec elle et la brutalisèrent toute la nuit, jusqu'au matin; puis ils la renvoyèrent au lever de l'aurore. Vers le matin, cette femme s'en vint tomber à l'entrée de la maison de l'homme chez qui était son maître, jusqu'à ce qu'il fît jour. Au matin, son maître se leva, ouvrit la porte de la maison et sortit pour continuer son chemin. Mais la femme, sa concubine, était étendue à l'entrée de la maison, les mains sur le seuil. Il lui dit: Lève-toi et allons-nous-en. Mais il n'y eut pas de réponse. Alors le mari la mit sur son âne et s'en alla chez lui. Il entra dans sa maison, prit le couteau, saisit sa concubine, la découpa, membre par membre, en douze morceaux et l'envoya ainsi dans tout le territoire d'Israël. Tous ceux qui virent cela disaient: Jamais rien de pareil n'est arrivé ni ne s'est vu depuis que les Israélites sont montés d'Egypte jusqu'à ce jour; réfléchissez, tenez conseil et parlez. Tous les Israélites se mirent en campagne; la communauté se rassembla comme un seul homme, depuis Dan jusqu'à Bersabée et le Galaad, devant le Seigneur, au Mitspa. Les chefs de tout le peuple, de toutes les tribus d'Israël, se tenaient debout dans l'assemblée du peuple de Dieu: quatre cent mille fantassins tirant l'épée. Les fils de Benjamin apprirent que les Israélites étaient montés au Mitspa. Les Israélites dirent: Parlez. Comment ce malheur est-il arrivé? Alors le lévite, le mari de la femme qui avait été assassinée, dit: J'étais arrivé, avec ma concubine, à Guibéa de Benjamin pour y passer la nuit. Les notables de Guibéa se sont dressés contre moi et ont entouré pendant la nuit la maison où j'étais. C'est moi qu'ils avaient l'intention de tuer, mais c'est de ma concubine qu'ils ont abusé, et elle en est morte. J'ai saisi ma concubine, je l'ai découpée en morceaux et je l'ai envoyée ainsi dans tout le territoire qui constitue le patrimoine d'Israël; car ils avaient commis une infamie et une folie en Israël. Vous êtes tous là, Israélites; tenez conseil et prenez ici une décision! Tout le peuple se leva comme un seul homme en disant: Aucun d'entre nous n'ira dans sa tente, personne ne se retirera dans sa maison. Voici maintenant ce que nous allons faire à Guibéa: Nous marcherons contre elle d'après le sort. Nous prendrons dans toutes les tribus d'Israël dix hommes sur cent, cent sur mille, mille sur dix mille; ils iront chercher des vivres pour le peuple, afin qu'à leur retour Guibéa de Benjamin ait été traitée à la pleine mesure de la folie qu'elle a commise en Israël. Ainsi tous les hommes d'Israël se rassemblèrent contre la ville, unis comme un seul homme. Les tribus d'Israël envoyèrent des hommes dans toutes les tribus de Benjamin, pour dire: Quel est ce malheur qui est arrivé parmi vous? Livrez maintenant les hommes sans morale qui sont à Guibéa, afin que nous les mettions à mort et que nous éliminions d'Israël ce qui est mauvais. Mais les fils de Benjamin ne voulurent pas écouter leurs frères, les Israélites. Les fils de Benjamin sortirent de leurs villes et se rassemblèrent à Guibéa pour faire la guerre aux Israélites. On recensa ce jour-là les fils de Benjamin venus des villes: vingt-six mille hommes tirant l'épée, sans compter les habitants de Guibéa qui furent recensés: sept cents hommes d'élite. Parmi tout ce peuple, il y avait sept cents hommes d'élite, gauchers; tous ceux-là pouvaient, en lançant une pierre avec la fronde, viser un cheveu sans le manquer. On recensa aussi les hommes d'Israël, sans compter ceux de Benjamin: quatre cent mille hommes tirant l'épée, tous des hommes de guerre. Les Israélites montèrent à Beth-El et interrogèrent Dieu: Qui de nous ira le premier faire la guerre aux fils de Benjamin? Le Seigneur répondit: C'est Juda qui ira le premier. Au matin, les Israélites dressèrent leur camp contre Guibéa. Les hommes d'Israël firent la guerre à Benjamin; les hommes d'Israël se rangèrent en ordre de bataille contre eux devant Guibéa. Les fils de Benjamin sortirent de Guibéa et abattirent sur le terrain, ce jour-là, vingt-deux mille hommes d'Israël. Le peuple, les hommes d'Israël, reprirent courage; ils se rangèrent de nouveau en ordre de bataille au lieu où ils s'étaient placés le premier jour. Les Israélites montèrent; ils pleurèrent devant le Seigneur jusqu'au soir. Ils interrogèrent le Seigneur : Dois-je encore engager le combat contre les fils de Benjamin, mon frère? Le Seigneur répondit: Allez-y. Les Israélites se présentèrent donc devant les fils de Benjamin le deuxième jour. En ce deuxième jour, Benjamin sortit de Guibéa à leur rencontre; ils abattirent sur le terrain dix-huit mille hommes des Israélites, tous des hommes tirant l'épée. Tous les Israélites, tout le peuple, montèrent à Beth-El; ils restèrent là à pleurer devant le Seigneur ; ce jour-là, ils jeûnèrent jusqu'au soir, et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de paix devant le Seigneur. Les Israélites interrogèrent le Seigneur  – c'était là que se trouvait le coffre de l'alliance de Dieu en ces jours-là, et c'était Phinéas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, qui se tenait à son service en ces jours-là. Ils dirent: Dois-je encore me mettre en campagne pour faire la guerre aux fils de Benjamin, mon frère, ou dois-je m'en abstenir? Le Seigneur répondit: Allez-y, car demain je vous les livrerai. Alors Israël plaça une embuscade autour de Guibéa. Les Israélites partirent à l'attaque des fils de Benjamin le troisième jour; ils se rangèrent en ordre de bataille devant Guibéa, comme les autres fois. Les fils de Benjamin sortirent à la rencontre du peuple et se laissèrent attirer loin de la ville. Ils commencèrent à faire des victimes parmi le peuple comme les autres fois, sur les routes qui montent, l'une à Beth-El et l'autre à Guibéa par la campagne: environ trente hommes d'Israël. Les fils de Benjamin disaient: Nous les battons comme la première fois! Mais les Israélites disaient: Fuyons et attirons-les loin de la ville, sur les routes! Tous les hommes d'Israël quittèrent leur position et se rangèrent à Baal-Tamar; et les gens d'Israël placés en embuscade s'élancèrent du lieu où ils étaient, de Maaré-Guéba. Dix mille hommes d'élite de tout Israël arrivèrent en face de Guibéa. Le combat fut rude, et les Benjaminites ne se doutaient pas que le malheur allait les atteindre. Le Seigneur battit Benjamin devant Israël; les Israélites abattirent ce jour-là vingt-cinq mille cent hommes de Benjamin, tous des hommes tirant l'épée. Les fils de Benjamin se virent battus, alors que les hommes d'Israël cédaient du terrain à Benjamin, car ils comptaient sur l'embuscade qu'ils avaient placée contre Guibéa. Les gens placés en embuscade se déployèrent vite sur Guibéa, ils se portèrent en avant et passèrent toute la ville au fil de l'épée. Suivant un signal convenu avec les hommes d'Israël, les hommes de l'embuscade devaient faire monter de la ville une épaisse fumée. Les hommes d'Israël firent alors volte-face dans la bataille. Benjamin avait déjà tué une trentaine des hommes d'Israël. Ils se disaient: A coup sûr, nous les battons comme dans le premier combat! Cependant une colonne de fumée épaisse commençait à s'élever de la ville. Benjamin se retourna: de toute la ville des flammes s'élevaient vers le ciel! Les hommes d'Israël avaient fait volte-face; les hommes de Benjamin furent saisis d'épouvante quand ils virent que le malheur les avait atteints. Ils prirent la fuite devant les hommes d'Israël, vers le chemin du désert. Mais la bataille ne les lâchait pas et ceux qui venaient des villes les tuaient, puisqu'ils étaient au milieu d'eux. Ils cernèrent Benjamin, le poursuivirent sans répit et l'écrasèrent jusqu'en face de Guibéa, du côté du soleil levant. Il tomba dix-huit mille hommes de Benjamin – c'étaient tous des hommes vaillants. Parmi ceux qui s'enfuirent au désert, vers le rocher de Rimmôn, on en rattrapa cinq mille sur les routes; on les poursuivit jusqu'à Guidéom, et on en tua deux mille. Le total des Benjaminites qui tombèrent ce jour-là fut de vingt-cinq mille hommes tirant l'épée – c'étaient tous des hommes vaillants. Six cents hommes s'enfuirent au désert, au rocher de Rimmôn, et ils restèrent là pendant quatre mois. Les hommes d'Israël revinrent vers les fils de Benjamin et les passèrent au fil de l'épée, depuis la ville dans sa totalité jusqu'aux bêtes, et tout ce que l'on trouva. Ils mirent aussi le feu à toutes les villes qu'ils trouvèrent. Au Mitspa, les hommes d'Israël avaient fait ce serment: Aucun de nous ne donnera sa fille pour femme à un Benjaminite. Le peuple vint à Beth-El et resta là, devant Dieu, jusqu'au soir. Ils se mirent à sangloter, pleurèrent beaucoup et dirent: Seigneur, Dieu d'Israël, pourquoi une telle chose est-elle arrivée en Israël? Pourquoi manque-t-il aujourd'hui une tribu d'Israël? Le lendemain, le peuple se leva de bon matin; ils bâtirent là un autel et offrirent des holocaustes et des sacrifices de paix. Les Israélites dirent: Qui, d'entre toutes les tribus d'Israël, n'est pas monté à l'assemblée devant le Seigneur ? – Car on avait fait un serment solennel contre quiconque ne monterait pas vers le Seigneur au Mitspa; on avait dit: Celui-là sera mis à mort. Or les Israélites avaient du regret au sujet de Benjamin, leur frère; ils disaient: Aujourd'hui une tribu a été retranchée d'Israël! Que devons-nous faire pour ceux qui restent, en ce qui concerne les femmes, puisque nous avons juré par le Seigneur de ne pas leur donner nos filles pour femmes? Ils dirent donc: Y a-t-il quelqu'un, parmi les tribus d'Israël, qui ne soit pas monté vers le Seigneur au Mitspa? Or personne de Yabesh de Galaad n'était venu au camp, à l'assemblée. On recensa le peuple, et il n'y avait là aucun des habitants de Yabesh de Galaad. Alors la communauté envoya là douze mille hommes parmi les plus vaillants, en leur donnant cet ordre: Allez, passez au fil de l'épée les habitants de Yabesh de Galaad, avec les femmes et les familles entières. Voici ce que vous ferez: Vous frapperez d'anathème tout mâle, ainsi que toute femme qui a couché avec un mâle. Ils trouvèrent parmi les habitants de Yabesh de Galaad quatre cents jeunes filles vierges, qui n'avaient jamais eu de relations avec un homme, qui n'avaient jamais couché avec un mâle, et ils les amenèrent dans le camp, à Silo en Canaan. Toute la communauté envoya des messagers parler aux fils de Benjamin qui étaient au rocher de Rimmôn, pour leur proposer la paix. En ce temps-là, Benjamin revint; on leur donna les femmes de Yabesh de Galaad à qui l'on avait laissé la vie. Mais on n'en trouva pas assez pour eux. Le peuple avait du regret au sujet de Benjamin, car le Seigneur avait ouvert une brèche dans les tribus d'Israël. Les anciens de la communauté dirent: Que devons-nous faire pour ceux qui restent, en ce qui concerne les femmes, puisqu'il n'y a plus de femmes en Benjamin? Et ils dirent: Que les rescapés de Benjamin conservent leur possession, afin qu'une tribu ne soit pas effacée d'Israël! Mais nous, nous ne pouvons pas leur donner nos filles pour femmes, car les Israélites ont fait un serment en disant: « Maudit soit celui qui donnera une femme à un Benjaminite! » Alors ils dirent: Chaque année il y a une fête du Seigneur à Silo, qui est au nord de Beth-El, à l'est de la route qui monte de Beth-El à Sichem, et au sud de Lebona. Puis ils donnèrent cet ordre aux fils de Benjamin: Allez vous mettre en embuscade dans les vignes. Vous regarderez: quand les filles de Silo sortiront pour danser leurs rondes, vous sortirez des vignes, vous enlèverez chacun une fille de Silo et vous vous en irez au pays de Benjamin. Si leurs pères ou leurs frères viennent se plaindre auprès de nous, nous leur dirons: Faites-leur grâce pour nous: nous n'avons pas pris une femme pour chacun dans la bataille. Ce n'est pas vous qui les leur avez données; en ce cas, vous seriez en tort. Les fils de Benjamin firent ainsi: ils prirent des femmes en nombre suffisant parmi les danseuses qu'ils enlevèrent, puis ils partirent et retournèrent dans leur patrimoine; ils rebâtirent les villes et ils s'y installèrent. En ce temps-là, les Israélites s'en allèrent de là, chacun dans sa tribu et dans son clan; ils partirent de là chacun dans son patrimoine. En ces jours-là, il n'y avait pas de roi en Israël: chacun faisait ce qui lui convenait. Aux jours où les juges gouvernaient, il y eut une famine dans le pays. Un homme de Beth-Léhem de Juda partit, avec sa femme et ses deux fils, pour séjourner en immigré au pays de Moab. Le nom de cet homme était Elimélek, le nom de sa femme Noémi et le nom de ses deux fils Mahlôn et Kiliôn; ils étaient Ephratites, de Beth-Léhem de Juda. Ils arrivèrent au pays de Moab et ils y vécurent. Puis Elimélek, le mari de Noémi, mourut, et elle resta seule avec ses deux fils. Ceux-ci épousèrent des Moabites. Le nom de la première était Orpa et le nom de la seconde Ruth. Ils habitèrent là environ dix ans. Mahlôn et Kiliôn moururent aussi tous les deux, et la femme resta seule, privée de ses deux enfants et de son mari. Alors elle revint du pays de Moab, avec ses belles-filles. En effet, elle avait appris, au pays de Moab, que le Seigneur était intervenu en faveur de son peuple en lui donnant du pain. Elle quitta le lieu où elle vivait, ses deux belles-filles avec elle; elles se mirent en route pour retourner en Juda. Noémi dit alors à ses deux belles-filles: Allez, que chacune de vous retourne chez sa mère! Que le Seigneur agisse avec fidélité envers vous, comme vous avez agi envers ceux qui sont morts et envers moi! Que le Seigneur vous donne à chacune de trouver un lieu de repos chez un mari! Puis elle les embrassa. Elles se mirent alors à sangloter, elles lui dirent: Non, nous retournerons avec toi vers ton peuple! Noémi dit: Retournez, mes filles! Pourquoi viendriez-vous avec moi? Ai-je encore dans mon ventre des fils qui puissent devenir vos maris? Retournez, mes filles, allez! Car je suis trop vieille pour me remarier; et même si je disais: « Il y a de l'espoir pour moi », si ce soir même j'étais remariée et que je mette des fils au monde, attendriez-vous pour cela qu'ils grandissent? Refuseriez-vous pour cela de vous remarier? Non, mes filles! Mon sort est plus amer que le vôtre: la main du Seigneur s'est abattue sur moi. Elles sanglotèrent encore. Puis Orpa embrassa sa belle-mère, mais Ruth s'attacha à elle. Noémi dit alors: Ta belle-sœur est retournée à son peuple et à ses dieux; retourne, toi aussi, comme ta belle-sœur. Ruth dit: Ne me pousse pas à t'abandonner, à me détourner de toi! Où tu iras, j'irai; là où tu passeras la nuit, je passerai la nuit; ton peuple sera mon peuple, et ton dieu sera mon dieu; là où tu mourras, je mourrai, et c'est là que je serai ensevelie. Que le Seigneur me fasse ceci et qu'il y ajoute cela, si ce n'est pas la mort qui me sépare de toi! Noémi, la voyant résolue à aller avec elle, n'insista plus. Elles marchèrent toutes les deux jusqu'à leur arrivée à Beth-Léhem. Lorsqu'elles arrivèrent à Beth-Léhem, l'émotion gagna toute la ville. Les femmes disaient: Est-ce là Noémi? Elle leur dit: Ne m'appelez pas Noémi; appelez-moi Mara (« Amère »), car le Puissant m'a rendu la vie bien amère! J'étais partie comblée, le Seigneur me ramène les mains vides. Pourquoi m'appelez-vous Noémi? Le Seigneur a témoigné contre moi, le Puissant m'a fait du mal! Ainsi Noémi revint, et avec elle sa belle-fille, Ruth la Moabite, qui venait du pays de Moab. Elles arrivèrent à Beth-Léhem au début de la moisson des orges. Noémi avait un parent du côté de son mari, un homme puissant et riche du clan d'Elimélek, qui se nommait Booz. Ruth la Moabite dit à Noémi: Laisse-moi, je te prie, aller aux champs pour glaner des épis derrière celui aux yeux duquel je trouverai grâce. Elle lui dit: Va, ma fille! Elle partit et s'en vint glaner dans un champ derrière les moissonneurs. Il se trouva que la parcelle de terre appartenait à Booz, qui était du clan d'Elimélek. Or Booz arriva de Beth-Léhem; il dit aux moissonneurs: Que le Seigneur soit avec vous! Ils lui répondirent: Que le Seigneur te bénisse! Booz dit au serviteur chargé de surveiller les moissonneurs: A qui appartient cette jeune femme? Le serviteur chargé de surveiller les moissonneurs répondit: C'est la jeune Moabite qui est revenue avec Noémi du pays de Moab. Elle a dit: « Laisse-moi, je te prie, glaner et ramasser des épis entre les gerbes derrière les moissonneurs. » Depuis qu'elle est venue, ce matin, et jusqu'à présent elle est restée debout; elle ne s'est assise que peu de temps dans la maison. Booz dit à Ruth: Ecoute bien, ma fille; ne va pas glaner dans un autre champ; ne t'éloigne pas non plus d'ici; attache-toi à mes servantes. Tu auras les yeux sur le champ que l'on moissonne et tu iras derrière elles. J'ai interdit aux serviteurs de te toucher; quand tu auras soif, tu iras aux cruches et tu boiras de ce que les serviteurs auront puisé. Alors elle se prosterna, face contre terre. Elle lui dit: Comment ai-je pu trouver grâce à tes yeux pour que tu t'intéresses à moi, alors que je suis une étrangère? Booz lui répondit: On m'a raconté tout ce que tu as fait pour ta belle-mère depuis la mort de ton mari et comment tu as abandonné ton père, ta mère et le pays de tes origines pour aller vers un peuple que tu ne connaissais pas. Que le Seigneur te rende ce que tu as fait! Que ta récompense soit complète de la part du Seigneur, le Dieu d'Israël, sous les ailes de qui tu es venue chercher un abri! Elle dit: Que je trouve toujours grâce à tes yeux, mon maître! Tu m'as consolée, moi, ta servante; tu as parlé à mon cœur, alors que je ne suis pas même comme l'une de tes servantes. A l'heure du repas, Booz lui dit: Approche, mange du pain et trempe ton morceau dans le vinaigre. Elle s'assit à côté des moissonneurs. Il lui tendit du grain rôti; elle mangea, se rassasia et garda le reste. Puis elle se leva pour glaner. Booz donna cet ordre à ses serviteurs: Laissez-la glaner même entre les gerbes, sans l'inquiéter. Vous ôterez même pour elle des javelles quelques épis que vous lui laisserez à glaner; vous ne la rabrouerez pas. Elle glana dans le champ jusqu'au soir et battit ce qu'elle avait glané. Il y eut environ un épha d'orge. Elle l'emporta, rentra en ville et montra à sa belle-mère ce qu'elle avait glané. Elle sortit aussi le reste de son repas et le lui donna. Sa belle-mère lui dit: Où as-tu glané aujourd'hui? Où as-tu travaillé? Béni soit celui qui s'est intéressé à toi! Elle dit à sa belle-mère chez qui elle avait travaillé. Elle dit: Celui chez qui j'ai travaillé aujourd'hui porte le nom de Booz. Noémi dit à sa belle-fille: Qu'il soit béni du Seigneur, qui n'abandonne pas sa fidélité envers les vivants et les morts! Noémi lui dit encore: Cet homme est notre proche parent, c'est un de nos rédempteurs. Ruth la Moabite reprit: Il m'a dit aussi: « Attache-toi à mes serviteurs jusqu'à ce qu'ils aient achevé toute ma moisson. » Noémi dit à Ruth, sa belle-fille: Il est bon, ma fille, que tu ailles avec ses servantes et qu'on ne te malmène pas dans un autre champ. Elle s'attacha donc aux servantes de Booz pour glaner, jusqu'à l'achèvement de la moisson des orges et de la moisson des blés; elle habitait avec sa belle-mère. Noémi, sa belle-mère, lui dit: Ma fille, ne dois-je pas te chercher un lieu de repos, pour que tu sois heureuse? En fait, Booz, avec les servantes de qui tu as été, n'est-il pas notre parent? Or lui-même doit vanner ce soir les orges qui sont sur l'aire. Lave-toi, parfume-toi, puis mets ton manteau et descends sur l'aire. Ne te fais pas connaître de lui avant qu'il ait achevé de manger et de boire. Quand il ira se coucher, tu sauras à quel endroit il se couche. Ensuite tu iras découvrir ses pieds et tu te coucheras. Il te dira lui-même ce que tu devras faire. Elle lui répondit: Tout ce que tu m'as dit, je le ferai. Elle descendit jusqu'à l'aire et fit exactement ce que sa belle-mère lui avait ordonné. Booz mangea et but; son cœur était content. Il alla se coucher à l'extrémité du tas de gerbes. Ruth vint furtivement découvrir ses pieds et se coucher. En pleine nuit, l'homme frissonna et se retourna: une femme était couchée à ses pieds! Il dit: Qui es-tu? Elle répondit: Je suis Ruth, ta servante. Etends le pan de ton vêtement sur moi, puisque tu es rédempteur. Il s'exclama: Sois bénie du Seigneur, ma fille! Cette dernière marque de fidélité vaut mieux encore que la première, car tu n'as pas couru après les jeunes gens, pauvres ou riches. Maintenant, ma fille, n'aie pas peur; je ferai pour toi tout ce que tu diras, car sur la place publique chacun sait que tu es une femme de valeur. Maintenant, s'il est vrai que je suis rédempteur, il y a un autre rédempteur qui est un parent plus proche que moi. Passe la nuit ici. Si ce matin il assure ta rédemption, c'est bien, qu'il le fasse; mais s'il ne désire pas assurer ta rédemption, c'est moi qui le ferai, par la vie du Seigneur ! Reste couchée jusqu'au matin. Elle resta couchée à ses pieds jusqu'au matin et se leva avant l'heure où l'on peut se reconnaître l'un l'autre. Booz se disait: Qu'on ne sache pas que cette femme est entrée sur l'aire! Il dit alors: Tends vers moi le bord de ton manteau et tiens-le bien. Tandis qu'elle le tenait, il mesura six mesures d'orge et l'en chargea; puis il rentra dans la ville. Elle revint auprès de sa belle-mère; celle-ci lui demanda: Où en es-tu, ma fille? Elle lui raconta alors tout ce que l'homme avait fait pour elle. Elle dit: Il m'a donné ces six mesures d'orge en me disant: Ne retourne pas chez ta belle-mère les mains vides. Noémi dit: Reste ici, ma fille, jusqu'à ce que tu saches comment finira l'affaire, car cet homme ne sera pas tranquille qu'il n'en ait terminé avec cette affaire aujourd'hui même. Booz était monté à la porte de la ville et s'y était assis. Or le rédempteur dont Booz avait parlé vint à passer. Booz lui dit: Approche, assieds-toi ici, Untel! Il s'approcha donc et s'assit. Booz prit alors dix hommes parmi les anciens de la ville et dit: Asseyez-vous ici. Ils s'assirent. Puis il dit au rédempteur: Noémi, qui est revenue du pays de Moab, a mis en vente la parcelle de terre qui appartenait à Elimélek, notre frère. Moi, j'ai pensé t'en informer, en te disant: Achète, devant les habitants et les anciens de mon peuple! Si donc tu veux assurer la rédemption, fais-le! Si tu n'assures pas la rédemption, dis-le-moi, que je le sache, car il n'y a personne à part toi qui puisse le faire. Je ne viens qu'après toi. Il répondit: C'est moi qui assurerai la rédemption. Booz dit: Le jour où tu achèteras le champ à Noémi, tu l'achèteras au nom de Ruth la Moabite, femme du défunt, pour maintenir le nom du défunt sur son patrimoine. Le rédempteur répondit: Je ne peux pas assurer la rédemption, de peur d'anéantir mon propre patrimoine; assure toi-même la rédemption qui m'incombe, car je ne peux pas le faire. Autrefois, en Israël, pour conclure toute affaire relative à une rédemption ou à un échange, on ôtait sa sandale et on la donnait à l'autre; cela servait d'attestation en Israël. Le rédempteur dit donc à Booz: Achète toi-même! Et il ôta sa sandale. Alors Booz dit aux anciens et à tout le peuple: Vous êtes témoins aujourd'hui que j'ai acheté à Noémi tout ce qui appartenait à Elimélek, à Kiliôn et à Mahlôn, et que j'ai également acheté pour femme Ruth la Moabite, femme de Mahlôn, pour maintenir le nom du défunt sur son patrimoine et pour que le nom du défunt ne soit pas retranché d'entre ses frères et de la porte de sa ville. Vous en êtes témoins aujourd'hui. Tout le peuple qui était à la porte de la ville et les anciens dirent: Nous en sommes témoins! Que le Seigneur donne à la femme qui entre chez toi d'être comme Rachel et Léa qui, à elles deux, ont bâti la maison d'Israël! Déploie ta force à Ephrata, fais-toi un nom à Beth-Léhem! Puisse la descendance que le Seigneur te donnera par cette jeune femme rendre ta maison semblable à la maison de Pérets, que Tamar donna à Juda! Booz prit Ruth et elle devint sa femme; il alla avec elle. Le Seigneur donna à Ruth de concevoir, et elle mit au monde un fils. Les femmes dirent à Noémi: Béni soit le Seigneur qui ne t'a pas laissée aujourd'hui sans rédempteur; que son nom soit proclamé en Israël! Il te fait revenir à la vie, il pourvoira à tous tes besoins dans ta vieillesse; car ta belle-fille qui t'aime l'a mis au monde, elle qui vaut mieux pour toi que sept fils. Noémi prit l'enfant et le mit sur son sein; c'est elle qui fut sa nourrice. Les voisines lui donnèrent un nom en disant: Un fils est né de Noémi! Elles l'appelèrent du nom d'Obed. C'est le père de Jessé, père de David. Voici la généalogie de Pérets: Pérets engendra Hetsrôn; Hetsrôn engendra Ram; Ram engendra Amminadab; Amminadab engendra Nahshôn; Nahshôn engendra Salma; Salmôn engendra Booz; Booz engendra Obed; Obed engendra Jessé; Jessé engendra David. Il y avait un homme de Ramataïm-Tsophim, de la région montagneuse d'Ephraïm, nommé Elqana, fils de Yeroham, fils d'Elihou, fils de Tohou, fils de Tsouph, Ephratite, qui avait deux femmes. Le nom de l'une était Anne et le nom de la seconde Peninna; Peninna avait des enfants, mais Anne n'en avait pas. Chaque année, cet homme montait de sa ville à Silo, pour se prosterner devant le Seigneur (YHWH) des Armées et pour lui offrir des sacrifices. Là se trouvaient les deux fils d'Eli, Hophni et Phinéas, prêtres du Seigneur. Le jour où Elqana offrait son sacrifice, il donnait des parts à sa femme Peninna, ainsi qu'à tous les fils et filles de celle-ci. Mais il donnait à Anne une part d'honneur; car il aimait Anne, bien que le Seigneur l'eût rendue stérile. Sa rivale ne cessait de la contrarier, parce que le Seigneur l'avait rendue stérile. D'année en année il faisait ainsi, et chaque fois qu'Anne montait à la maison du Seigneur Peninna la contrariait de la même manière. Alors elle pleurait et elle ne mangeait pas. Elqana, son mari, lui dit: Anne, pourquoi pleures-tu? Pourquoi ne manges-tu pas? Pourquoi ton cœur est-il triste? Est-ce que je ne vaux pas mieux pour toi que dix fils? Après qu'ils eurent mangé et bu à Silo, Anne se leva. Eli, le prêtre, était assis sur son siège, près du montant de la porte du temple du Seigneur. Elle, amère, se mit à prier le Seigneur et à pleurer abondamment. Elle fit un vœu, en disant: Seigneur (YHWH) des Armées, si tu daignes regarder mon affliction, si tu te souviens de moi et ne m'oublies pas, si tu me donnes une descendance, à moi qui suis ta servante, je le donnerai au Seigneur pour tous les jours de sa vie, et le rasoir ne passera pas sur sa tête. Comme sa prière se prolongeait devant le Seigneur, Eli observait sa bouche. Anne parlait dans son cœur; seules ses lèvres remuaient, mais on n'entendait pas sa voix. Eli pensa qu'elle était ivre. Il lui dit: Jusqu'à quand resteras-tu ivre? Va cuver ton vin! Anne répondit: Mon seigneur, je ne suis pas une femme entêtée, et je n'ai bu ni vin ni boisson alcoolisée; je me répandais devant le Seigneur. Ne me prends pas, moi, ta servante, pour une femme sans morale, car c'est l'excès de ma douleur et de ma contrariété qui m'a fait parler jusqu'ici. Eli répondit: Va en paix; que le Dieu d'Israël te donne ce que tu lui as demandé! Elle dit: Je suis ta servante; que je trouve toujours grâce à tes yeux! Puis elle repartit. Elle mangea, et son visage ne fut plus le même. Ils se levèrent de bon matin et, après s'être prosternés devant le Seigneur, ils rentrèrent chez eux, à Rama. Elqana eut des relations avec sa femme Anne, et le Seigneur se souvint d'elle. A la fin de l'année, elle était enceinte; elle mit au monde un fils, qu'elle appela du nom de Samuel – car, dit-elle, c'est au Seigneur que je l'ai demandé. Le mari, Elqana, monta ensuite, avec toute sa famille, pour offrir au Seigneur le sacrifice annuel, ainsi que son vœu. Mais Anne ne monta pas. Car elle avait dit à son mari: Lorsque le garçon sera sevré, je l'amènerai, afin qu'il paraisse devant le Seigneur et qu'il reste là pour toujours. Elqana, son mari, lui dit: Fais comme il te plaira; reste ici jusqu'à ce que tu l'aies sevré. Que le Seigneur réalise seulement sa parole! Ainsi la femme resta; elle allaita son fils, jusqu'à ce qu'elle l'eût sevré. Quand elle l'eut sevré, elle le fit monter avec elle et prit trois taureaux, un épha de farine et une outre de vin. Elle l'amena à la maison du Seigneur, à Silo: le garçon était encore tout jeune. Ils immolèrent le taureau et amenèrent le garçon à Eli. Anne dit: Pardon, mon seigneur! Par ta vie, je suis cette femme qui se tenait ici, avec toi, pour prier le Seigneur. C'était pour ce garçon que je priais, et le Seigneur m'a donné ce que je lui demandais. A mon tour, je le cède à la demande du Seigneur : il sera demandé pour le Seigneur tous les jours de sa vie. Sur quoi ils se prosternèrent, là, devant le Seigneur. Anne pria; elle dit: Par le Seigneur mon cœur exulte, par le Seigneur ma corne s'élève; ma bouche s'ouvre toute grande contre mes ennemis, car je me réjouis de ton salut. Nul n'est saint comme le Seigneur : il n'y en a pas d'autre que toi; il n'y a pas de rocher comme notre Dieu. Ne multipliez pas les paroles hautaines; qu'aucune insolence ne sorte de votre bouche; car le Seigneur est un Dieu qui connaît tout, et par lui sont pesés tous les agissements. L'arc des guerriers est brisé, mais ceux qui trébuchaient se ceignent de vaillance. Ceux qui étaient rassasiés se vendent pour du pain, mais ceux qui étaient affamés ont du répit; la femme stérile accouche sept fois, mais celle qui avait beaucoup de fils dépérit. Le Seigneur fait mourir et il fait vivre, il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter. C'est le Seigneur qui rend pauvre ou riche, c'est lui qui abaisse et qui élève. De la poussière il relève le faible, du fumier il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les nobles; il leur donne pour patrimoine un trône glorieux; car c'est au Seigneur qu'appartiennent les piliers de la terre, c'est sur eux qu'il a posé le monde. Il garde les pas de ses fidèles. Mais les méchants se perdent dans les ténèbres; car l'homme ne triomphera pas par la force. Ceux qui cherchent querelle au Seigneur seront brisés; contre eux, dans le ciel, il tonnera. Le Seigneur jugera les extrémités de la terre. Il donnera de la puissance à son roi, il élèvera la corne de l'homme qui a reçu son onction. Elqana rentra chez lui, à Rama; quant au garçon, il officiait pour le Seigneur auprès d'Eli, le prêtre. Les fils d'Eli étaient des hommes sans morale; ils ne connaissaient pas le Seigneur. Voici comment ces prêtres agissaient à l'égard du peuple: chaque fois qu'on offrait un sacrifice, le serviteur du prêtre arrivait au moment où l'on faisait cuire la viande. Une fourchette à trois dents à la main, il piquait dans la cuve, dans le chaudron, dans la marmite ou dans le pot; tout ce que la fourchette ramenait, le prêtre le prenait. C'est ainsi qu'ils agissaient à l'égard de tous les gens d'Israël qui venaient là, à Silo. Avant même qu'on fasse fumer la graisse, le serviteur du prêtre arrivait et disait à celui qui offrait le sacrifice: « Donne de la viande à rôtir pour le prêtre; il n'acceptera pas de toi de la viande cuite, mais seulement de la viande crue. » Et si l'homme lui disait: « Qu'on fasse d'abord fumer la graisse; ensuite tu prendras ce que tu désires », le serviteur répondait: « Non! Donne-le tout de suite, sinon je le prends de force. » Le péché de ces jeunes gens était très grand devant le Seigneur, car ils bafouaient l'offrande du Seigneur. Samuel officiait devant le Seigneur ; c'était un garçon qui portait un éphod de lin comme un pagne. Sa mère lui faisait chaque année un petit vêtement et le lui apportait en montant avec son mari pour offrir le sacrifice annuel. Eli bénit Elqana et sa femme, en disant: Que le Seigneur te donne une descendance par cette femme, pour remplacer l'enfant qui a été demandé pour le Seigneur ! Et ils s'en retournèrent chez eux. Le Seigneur intervint en faveur d'Anne, et elle fut enceinte; elle mit au monde trois fils et deux filles. Le jeune Samuel grandissait auprès du Seigneur. Eli était très âgé; il apprit comment ses fils agissaient à l'égard de tout Israël; il apprit aussi qu'ils couchaient avec les femmes qui accomplissaient leur service à l'entrée de la tente de la Rencontre. Il leur dit: Pourquoi faites-vous de telles choses? J'apprends de tout le peuple vos mauvaises actions. Non, mes fils, ce que j'entends dire n'est pas bon; vous poussez le peuple du Seigneur à la transgression. Si un homme pèche contre un autre homme, Dieu arbitrera pour lui; mais si un homme pèche contre le Seigneur, qui intercédera pour lui? Mais ils n'écoutèrent pas leur père, car le Seigneur voulait les faire mourir. Le jeune Samuel continuait à grandir; il était agréable au Seigneur aussi bien qu'aux hommes. Un homme de Dieu vint trouver Eli et lui dit: Ainsi parle le Seigneur : Ne me suis-je pas révélé à la maison de ton père, lorsqu'en Egypte ils appartenaient à la maison du pharaon? Je l'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël pour mon sacerdoce, pour qu'elle monte à mon autel, qu'elle fasse fumer de l'encens et qu'elle porte l'éphod devant moi, et j'ai donné à la maison de ton père toutes les offrandes des Israélites, leurs offrandes consumées par le feu. Pourquoi foulez-vous aux pieds mon sacrifice et mon offrande, que j'ai ordonné de faire en mon séjour? Tu honores tes fils plus que moi, afin de vous engraisser des prémices de toutes les offrandes d'Israël, mon peuple! Eh bien, – déclaration du Seigneur, le Dieu d'Israël – j'avais dit que ta maison et la maison de ton père marcheraient devant moi pour toujours. Mais maintenant, – déclaration du Seigneur  – jamais! Car j'honorerai celui qui m'honore, mais ceux qui me méprisent deviendront peu de chose. Les jours viennent où j'abattrai ta vigueur et la vigueur de la maison de ton père: il n'y aura plus de vieillard dans ta maison. Tu verras un adversaire en mon séjour, au milieu de tout le bien qui sera fait à Israël; et il n'y aura plus jamais de vieillard dans ta maison. Tu auras toujours un successeur auprès de mon autel, pour épuiser tes yeux et ronger ta vie; mais tous ceux qui pourraient donner de la grandeur à ta maison mourront par l'épée des hommes. Tu auras pour signe ce qui arrivera à Hophni et Phinéas, tes deux fils: ils mourront tous les deux le même jour. Je susciterai pour moi un prêtre sûr; il agira selon mon cœur et selon mon âme. Je lui bâtirai une maison stable, et il marchera toujours devant l'homme qui aura reçu mon onction. Et quiconque restera de ta maison viendra se prosterner devant lui pour avoir une pièce d'argent et un pain rond; il dira: « Attache-moi, je te prie, à l'une des fonctions du sacerdoce, afin que j'aie quelque chose à manger! » Le jeune Samuel officiait pour le Seigneur devant Eli. La parole du Seigneur était rare en ces jours-là, les visions n'étaient pas fréquentes. Un jour qu'Eli était couché à sa place – ses yeux commençaient à s'affaiblir, il ne pouvait plus voir; la lampe de Dieu n'était pas encore éteinte, et Samuel était couché dans le temple du Seigneur où était le coffre de Dieu – le Seigneur appela Samuel. Il répondit: Je suis là! Il courut vers Eli et dit: Je suis là! Tu m'as appelé? Eli répondit: Je n'ai pas appelé; retourne te coucher! Il alla donc se coucher. Le Seigneur appela de nouveau Samuel. Samuel se leva, alla trouver Eli et dit: Je suis là! Tu m'as appelé! Eli répondit: Je n'ai pas appelé, mon fils; retourne te coucher! Samuel ne connaissait pas encore le Seigneur ; la parole du Seigneur ne s'était pas encore révélée à lui. Le Seigneur appela de nouveau Samuel, pour la troisième fois. Celui-ci se leva, alla trouver Eli et dit: Je suis là! Tu m'as appelé! Eli comprit alors que c'était le Seigneur qui appelait le garçon. Eli dit à Samuel: Va te coucher; s'il t'appelle, tu diras: « Parle, Seigneur ; moi, ton serviteur, j'écoute. » Samuel alla donc se coucher à sa place. Le Seigneur vint et se tint là. Il appela comme chaque fois: Samuel! Samuel! Samuel répondit: Parle! Moi, ton serviteur, j'écoute. Alors le Seigneur dit à Samuel: Je vais faire quelque chose en Israël; quiconque en entendra parler en restera abasourdi. En ce jour-là je réaliserai sur Eli tout ce que j'ai dit contre sa maison, du début à la fin. Je lui annonce que je juge sa maison pour toujours, à cause de la faute qu'il connaît: ses fils ont méprisé Dieu, et il ne les a pas repris. C'est pourquoi je jure, en ce qui concerne la maison d'Eli, qu'aucune expiation ne sera jamais faite pour la faute de la maison d'Eli, ni par des sacrifices ni par des offrandes. Samuel resta couché jusqu'au matin, puis il ouvrit les portes de la maison du Seigneur. Samuel avait peur de raconter la vision à Eli. Mais Eli appela Samuel; il dit: Samuel, mon fils! Celui-ci répondit: Je suis là! Eli demanda: Qu'est-ce qu'il t'a dit? Je t'en prie, ne me cache rien. Que Dieu te fasse ceci et qu'il y ajoute cela, si tu me caches quoi que ce soit de tout ce qu'il t'a dit! Alors Samuel lui dit tout; il ne lui cacha rien. Eli dit: C'est le Seigneur ; qu'il fasse ce qui lui plaira! Samuel grandissait, et le Seigneur était avec lui. Il ne laissait tomber à terre aucune de ses paroles. Ainsi tout Israël, depuis Dan jusqu'à Bersabée, sut que Samuel était accrédité comme prophète du Seigneur. Le Seigneur continua d'apparaître à Silo: le Seigneur se révélait à Samuel, à Silo, par la parole du Seigneur. Ainsi la parole de Samuel était pour tout Israël. Israël sortit à la rencontre des Philistins pour le combat. Ils dressèrent leur camp près d'Eben-Ezer, et les Philistins dressèrent leur camp à Apheq. Les Philistins se rangèrent en ordre de bataille face à Israël, et le combat s'engagea. Israël fut battu par les Philistins, qui abattirent environ quatre mille hommes dans ses lignes sur le champ de bataille. Le peuple rentra au camp, et les anciens d'Israël dirent: Pourquoi le Seigneur nous a-t-il battus aujourd'hui devant les Philistins? Allons prendre à Silo le coffre de l'alliance du Seigneur ; qu'il vienne parmi nous et qu'il nous sauve de la main de nos ennemis! Le peuple envoya un détachement à Silo, d'où l'on apporta le coffre de l'alliance du Seigneur (YHWH) des Armées qui est assis sur les keroubim. Hophni et Phinéas, les deux fils d'Eli, étaient là avec le coffre de l'alliance de Dieu. Lorsque le coffre de l'alliance du Seigneur arriva au camp, tout Israël lança une grande acclamation; la terre en fut ébranlée. Les Philistins entendirent l'acclamation; ils dirent: Qu'est-ce donc que cette grande acclamation dans le camp des Hébreux? Ils surent ainsi que le coffre du Seigneur était arrivé au camp. Les Philistins eurent peur; ils disaient: Dieu est arrivé au camp! Quel malheur pour nous! Rien ne sera plus comme d'habitude! Quel malheur pour nous! Qui nous délivrera de la main de ces dieux formidables? Ce sont ces dieux qui ont frappé les Egyptiens de toutes sortes de fléaux dans le désert. Soyez forts, soyez des hommes, Philistins, de peur que vous ne soyez soumis aux Hébreux comme ils vous ont été soumis! Soyez des hommes et combattez! Les Philistins livrèrent donc bataille, et Israël fut battu. Chacun s'enfuit à sa tente. La défaite fut très grande, et il tomba trente mille fantassins en Israël. Le coffre de Dieu fut pris; Hophni et Phinéas, les deux fils d'Eli, moururent. Un homme de Benjamin accourut du front et arriva à Silo le même jour, les vêtements déchirés et la tête couverte de terre. Lorsqu'il arriva, Eli était en train de guetter, assis sur son siège près de la route, car son cœur tremblait pour le coffre de Dieu. A son arrivée, l'homme annonça la nouvelle, et toute la ville se mit à pousser des cris. Quand il entendit les cris, Eli demanda: Qu'est-ce que ce tumulte? L'homme s'empressa de venir annoncer la nouvelle à Eli. Or Eli avait quatre-vingt-dix-huit ans, il avait les yeux fixes et ne pouvait plus voir. L'homme dit à Eli: J'arrive du front; moi, je me suis enfui du front aujourd'hui. Eli lui demanda: Que s'est-il passé, mon fils? Celui qui apportait la nouvelle répondit: Israël a fui devant les Philistins, et le peuple a subi une grande défaite; même Hophni et Phinéas, tes deux fils, sont morts; et le coffre de Dieu a été pris! A peine avait-il évoqué le coffre de Dieu qu'Eli tomba à la renverse de son siège, près de la porte de la ville; il se rompit la nuque et mourut; car c'était un homme vieux et pesant. Il avait été juge en Israël pendant quarante ans. Sa belle-fille, la femme de Phinéas, était enceinte; elle était sur le point d'accoucher. Lorsqu'elle apprit que le coffre de Dieu avait été pris et que son beau-père et son mari étaient morts, elle se courba et accoucha, car les douleurs l'avaient saisie. Comme elle allait mourir, celles qui se tenaient auprès d'elle lui dirent: N'aie pas peur: tu as mis au monde un fils! Mais elle ne répondit pas, elle ne voulut pas y prêter attention. Elle appela le garçon I-Kabod (« Où est la gloire? »), en disant: La gloire est exilée d'Israël! – c'était à cause de la prise du coffre de Dieu et à cause de son beau-père et de son mari. Elle dit: La gloire est exilée d'Israël, car le coffre de Dieu a été pris! Les Philistins prirent le coffre de Dieu et l'emportèrent d'Eben-Ezer à Ashdod. Les Philistins prirent le coffre de Dieu, ils l'amenèrent à la maison de Dagôn et le placèrent à côté de Dagôn. Le lendemain, les Ashdodites se levèrent de bon matin: Dagôn était tombé face contre terre devant le coffre du Seigneur. Ils prirent Dagôn et le remirent à sa place. Le lendemain, ils se levèrent de bon matin: Dagôn était tombé face contre terre devant le coffre du Seigneur ; la tête de Dagôn et ses deux mains gisaient, détachées, sur le seuil; il ne lui restait que le tronc. C'est pourquoi les prêtres de Dagôn et tous ceux qui entrent dans la maison de Dagôn à Ashdod ne marchent pas sur le seuil de Dagôn, jusqu'à ce jour. La main du Seigneur se fit pesante sur les Ashdodites; il sema la dévastation parmi eux et les frappa de tumeurs, à Ashdod et dans son territoire. Voyant qu'il en était ainsi, les gens d'Ashdod dirent: Le coffre du Dieu d'Israël ne restera pas chez nous, car il nous traite durement, nous et Dagôn, notre dieu. Ils firent chercher et rassemblèrent auprès d'eux tous les princes de la confédération des Philistins. Ils dirent: Que devons-nous faire du coffre du Dieu d'Israël? Ils répondirent: Que le coffre du Dieu d'Israël soit transféré à Gath. On y transféra donc le coffre du Dieu d'Israël. Mais après ce transfert, la main du Seigneur fut sur la ville, et ce fut une panique terrible; il frappa les gens de la ville, depuis le plus petit jusqu'au plus grand: ils eurent une éruption de tumeurs. Alors ils envoyèrent le coffre de Dieu à Eqrôn. Lorsque le coffre de Dieu entra dans Eqrôn, les Eqronites s'écrièrent: On a transféré chez nous le coffre du Dieu d'Israël pour nous faire mourir, nous et notre peuple! Ils firent chercher et rassemblèrent tous les princes de la confédération des Philistins. Ils dirent: Renvoyez le coffre du Dieu d'Israël; qu'il retourne à son lieu et qu'il ne nous fasse pas mourir, nous et notre peuple! Car dans toute la ville c'était une panique de mort: la main de Dieu s'y faisait très pesante. Ceux qui ne mouraient pas étaient atteints de tumeurs, et les appels au secours de la ville montaient jusqu'au ciel. Le coffre du Seigneur resta sept mois au pays des Philistins. Alors les Philistins appelèrent les prêtres et les devins; ils leur demandèrent: Que devons-nous faire du coffre du Seigneur ? Faites-nous savoir comment nous devons le renvoyer en son lieu. Ils répondirent: Si vous renvoyez le coffre du Dieu d'Israël, ne le renvoyez pas sans rien, mais offrez une réparation pour lui; alors vous guérirez, et ainsi vous saurez pourquoi la main de Dieu ne s'est pas écartée de vous. Les Philistins dirent: Quelle réparation devons-nous offrir pour lui? Ils répondirent: Cinq tumeurs en or et cinq souris en or, d'après le nombre des princes de la confédération des Philistins, car il y a eu le même fléau pour tous, pour les princes de votre confédération. Faites des images de vos tumeurs et des images de vos souris qui ravagent le pays, et donnez gloire au Dieu d'Israël: peut-être vous traitera-t-il moins sévèrement, vous, vos dieux et votre pays. Pourquoi vous montreriez-vous obtus, comme l'Egypte et le pharaon? Lorsque Dieu s'est joué d'eux, n'ont-ils pas renvoyé les Israélites pour qu'ils s'en aillent? Maintenant, fabriquez un chariot tout neuf, prenez deux vaches qui allaitent et qui n'ont jamais porté le joug; attelez les vaches au chariot et ramenez à la maison leurs petits qui sont derrière elles. Vous prendrez le coffre du Seigneur et vous le mettrez sur le chariot; vous placerez à côté de lui, dans un coffret, les objets d'or que vous offrirez en réparation pour lui; puis vous le renverrez, et il partira. Vous verrez bien: s'il monte par le chemin de la frontière, vers Beth-Shémesh, c'est lui qui nous a causé ce grand malheur; sinon, nous saurons que ce n'est pas sa main qui nous a frappés, mais que cela nous est arrivé par hasard. Ils firent ainsi. Ils prirent deux vaches qui allaitaient et les attelèrent au chariot, en enfermant leurs petits à la maison. Ils mirent sur le chariot le coffre du Seigneur et le coffret avec les souris d'or et les images de leurs hémorroïdes. Les vaches allèrent tout droit sur le chemin de Beth-Shémesh; elles suivirent toujours la même route en mugissant; elles ne s'écartèrent ni à droite ni à gauche. Les princes de la confédération des Philistins les suivirent jusqu'à la frontière de Beth-Shémesh. Les gens de Beth-Shémesh moissonnaient les blés dans la vallée; quand ils levèrent les yeux, ils virent le Coffre et ils se réjouirent de le voir. Le chariot arriva dans le champ de Josué de Beth-Shémesh et s'y arrêta. Il y avait là une grande pierre. On fendit le bois du chariot, et on offrit les vaches en holocauste au Seigneur. Les lévites avaient descendu le coffre du Seigneur et le coffret qui était avec lui et qui contenait les objets d'or; ils les posèrent sur la grande pierre. Les gens de Beth-Shémesh offrirent en ce jour des holocaustes et des sacrifices au Seigneur. Après avoir vu cela, les cinq princes de la confédération des Philistins retournèrent à Eqrôn le même jour. Voici les hémorroïdes d'or que les Philistins offrirent au Seigneur en réparation: une pour Ashdod, une pour Gaza, une pour Ashqelôn, une pour Gath et une pour Eqrôn. Il y avait aussi des souris d'or pour chacune des villes des Philistins appartenant aux cinq princes de la confédération, depuis la ville fortifiée jusqu'au village sans murailles et jusqu'à la grande pierre sur laquelle on avait déposé le coffre du Seigneur, pierre qui est jusqu'à ce jour dans le champ de Josué de Beth-Shémesh. Le Seigneur frappa les gens de Beth-Shémesh parce qu'ils avaient regardé le coffre du Seigneur ; il frappa soixante-dix hommes – cinquante mille parmi le peuple – et le peuple prit le deuil, parce que le Seigneur l'avait frappé d'un grand fléau. Les gens de Beth-Shémesh dirent: Qui peut tenir devant le Seigneur, ce Dieu saint? Et vers qui montera-t-il, en partant de chez nous? Ils envoyèrent des messagers aux habitants de Qiriath-Yéarim, pour leur dire: Les Philistins ont ramené le coffre du Seigneur ; descendez le chercher et faites-le monter chez vous. Les hommes de Qiriath-Yéarim vinrent et firent monter le coffre du Seigneur ; ils l'emportèrent dans la maison d'Abinadab, sur la colline, et ils consacrèrent Eléazar, son fils, pour garder le coffre du Seigneur. Il s'était passé bien des jours – vingt ans – depuis le jour où le Coffre avait été installé à Qiriath-Yéarim. Alors toute la maison d'Israël se mit à gémir devant le Seigneur. Samuel dit à toute la maison d'Israël: Si c'est de tout votre cœur que vous revenez au Seigneur (YHWH), supprimez du milieu de vous les dieux étrangers et les Astartés; décidez-vous pour le Seigneur (YHWH) et servez-le, lui seul; alors il vous délivrera de la main des Philistins. Les Israélites supprimèrent donc les Baals et les Astartés, et ils servirent le Seigneur (YHWH) seul. Samuel dit: Rassemblez tout Israël au Mitspa; je prierai le Seigneur pour vous. Ils se rassemblèrent au Mitspa, puisèrent de l'eau et la répandirent devant le Seigneur. Ils jeûnèrent en ce jour-là. C'est là qu'ils dirent: Nous avons péché contre le Seigneur ! Samuel était juge des Israélites au Mitspa. Les Philistins apprirent que les Israélites s'étaient rassemblés au Mitspa, et les princes de la confédération des Philistins partirent à l'attaque d'Israël. Les Israélites l'apprirent et ils eurent peur des Philistins. Les Israélites dirent à Samuel: Ne garde pas le silence! Crie pour nous vers le Seigneur, notre Dieu, pour qu'il nous sauve de la main des Philistins! Samuel prit un agneau de lait et l'offrit tout entier en holocauste au Seigneur. Il cria vers le Seigneur pour Israël, et le Seigneur lui répondit. Pendant que Samuel offrait l'holocauste, les Philistins s'approchèrent pour faire la guerre à Israël. Ce jour-là, le Seigneur fit retentir le tonnerre à grand bruit sur les Philistins et les frappa de panique. Ils furent battus par Israël. Les hommes d'Israël sortirent du Mitspa, poursuivirent les Philistins et les battirent jusqu'au-dessous de Beth-Kar. Samuel prit une pierre qu'il plaça entre le Mitspa et la Dent, et il l'appela du nom d'Eben-Ezer (« Pierre du Secours »), en disant: Jusqu'ici le Seigneur nous a secourus. Ainsi les Philistins furent humiliés et ne vinrent plus sur le territoire d'Israël. La main du Seigneur fut contre les Philistins pendant tous les jours de Samuel. Les villes que les Philistins avaient prises sur Israël revinrent à Israël, depuis Eqrôn jusqu'à Gath, avec leur territoire; Israël les délivra de la main des Philistins. Et il y eut la paix entre Israël et les Amorites. Samuel fut juge en Israël tous les jours de sa vie. Il allait d'année en année faire un circuit par Beth-El, le Guilgal et le Mitspa; il était juge d'Israël dans tous ces lieux. Puis il revenait à Rama où était sa maison; là aussi il était juge d'Israël; il bâtit là un autel pour le Seigneur. Lorsque Samuel devint vieux, il nomma ses fils juges d'Israël. Le nom de son fils premier-né était Joël; le nom du second, Abiya; ils étaient juges à Bersabée. Les fils de Samuel ne suivirent pas sa voie; ils avaient un penchant pour le profit, acceptaient des pots-de-vin et portaient atteinte au droit. Tous les anciens d'Israël se rassemblèrent et vinrent trouver Samuel à Rama. Ils lui dirent: Toi, tu es vieux, et tes fils ne suivent pas tes voies; maintenant, donne-nous un roi qui soit notre juge, comme en ont toutes les nations. Samuel fut mécontent de les entendre dire: « Donne-nous un roi pour qu'il soit notre juge »; Samuel pria le Seigneur. Le Seigneur dit à Samuel: Ecoute le peuple en tout ce qu'il te dira; ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi qu'ils rejettent; ils ne veulent plus que je sois roi sur eux. Ils agissent à ton égard comme ils ont toujours agi depuis que je les ai fait monter d'Egypte jusqu'à ce jour: ils m'ont abandonné pour servir d'autres dieux. Maintenant donc, écoute-les; mais avertis-les et fais-leur connaître les droits du roi qui régnera sur eux. Samuel dit toutes les paroles du Seigneur au peuple qui lui demandait un roi. Il dit: Voici les droits du roi qui régnera sur vous: il prendra vos fils et il les affectera à ses chars et à ses attelages, ils iront devant son char comme gardes du corps; il les nommera chefs de mille ou chefs de cinquante, il leur fera labourer ses terres, récolter sa moisson, fabriquer ses armes et l'équipement de ses chars. Il prendra vos filles comme parfumeuses, cuisinières et boulangères. Il prendra le meilleur de vos champs, de vos vignes et de vos oliviers et il le donnera aux gens de sa cour. Il prendra la dîme de vos semailles et de vos vendanges, et il la donnera à ses hauts fonctionnaires et aux gens de sa cour. Il prendra les meilleurs de vos serviteurs, de vos servantes et de vos jeunes gens, et vos ânes, et il s'en servira pour ses travaux. Il prendra la dîme de votre petit bétail. Ainsi vous deviendrez ses esclaves. Ce jour-là vous crierez contre le roi que vous vous serez choisi, mais ce jour-là le Seigneur ne vous répondra pas! Le peuple refusa d'écouter Samuel. Tant pis! dirent-ils; il y aura un roi sur nous, et nous aussi nous serons comme toutes les nations; notre roi sera notre juge, il conduira nos armées et mènera nos guerres. Samuel entendit toutes les paroles du peuple et les dit en présence du Seigneur. Le Seigneur dit à Samuel: Ecoute-les: tu leur donneras un roi. Et Samuel dit aux hommes d'Israël: Allez-vous-en, chacun dans sa ville. Il y avait un homme de Benjamin, nommé Qish, fils d'Abiel, fils de Tseror, fils de Bekorath, fils d'Aphiah, fils d'un Benjaminite, qui était un vaillant guerrier. Il avait un fils nommé Saül; celui-ci était jeune et beau; aucun des Israélites n'était plus beau que lui, il les dépassait tous d'une tête. Les ânesses de Qish, père de Saül, s'égarèrent; Qish dit à Saül, son fils: Prends avec toi l'un des serviteurs, je te prie, et va rechercher les ânesses. Il traversa la région montagneuse d'Ephraïm et traversa le pays de Shalisha sans les trouver; il traversa le pays de Shaalim, et toujours rien! Il traversa le pays de Benjamin sans les trouver. Ils étaient arrivés au pays de Tsouph, lorsque Saül dit à son serviteur qui était avec lui: Viens, retournons, de peur que mon père, cessant de penser aux ânesses, ne soit en peine de nous. Il lui répondit: Il y a justement dans cette ville un homme de Dieu, un homme considéré; tout ce qu'il dit arrive. Allons-y maintenant; peut-être nous indiquera-t-il le chemin que nous devons prendre. Saül dit à son serviteur: Mais si nous y allons, qu'apporterons-nous à l'homme de Dieu? Il n'y a plus de pain dans nos sacs, et nous n'avons aucun présent à offrir à l'homme de Dieu. Qu'est-ce que nous avons? Le serviteur répondit à Saül: J'ai sur moi le quart d'un sicle d'argent; je le donnerai à l'homme de Dieu, et il nous indiquera notre chemin. – Autrefois, en Israël, l'homme qui allait consulter Dieu disait: Allons chez le voyant! Car le prophète d'aujourd'hui, on l'appelait autrefois le voyant. – Saül dit à son serviteur: Bien dit! Viens, allons-y! Et ils allèrent à la ville où était l'homme de Dieu. Comme ils montaient à la ville, ils trouvèrent des jeunes filles qui sortaient pour puiser de l'eau, et ils leur demandèrent: Le voyant est-il ici? Elles leur répondirent: Oui, il est là, devant toi; mais maintenant va vite, car aujourd'hui il est venu à la ville, parce qu'il y a un sacrifice pour le peuple au haut lieu. Quand vous serez entrés dans la ville, vous le trouverez avant qu'il monte au haut lieu pour manger: le peuple ne mangera pas avant qu'il soit arrivé, parce qu'il doit bénir le sacrifice; après cela, les invités mangeront. Montez donc maintenant et vous le trouverez tout de suite. Comme ils arrivaient au milieu de la ville, Samuel sortit à leur rencontre en montant au haut lieu. Or, un jour avant l'arrivée de Saül, le Seigneur avait informé Samuel, en disant: Demain, à cette heure-ci, je t'enverrai un homme du pays de Benjamin, et tu lui conféreras l'onction pour qu'il soit chef sur Israël, mon peuple. Il sauvera mon peuple de la main des Philistins; en effet, j'ai vu mon peuple, et ses cris sont venus jusqu'à moi. Samuel aperçut Saül, et le Seigneur lui dit: Voici l'homme dont je t'ai parlé; c'est lui qui détiendra le pouvoir sur mon peuple. Saül s'approcha de Samuel à l'intérieur de la porte de la ville et dit: Indique-moi, je te prie, où est la maison du voyant. Samuel répondit à Saül: Je suis le voyant. Monte avec moi au haut lieu: vous mangerez aujourd'hui avec moi. Je te laisserai partir au matin et je te renseignerai sur tout ce qui t'inquiète. Ne t'inquiète pas de tes ânesses, qui ont été perdues il y a aujourd'hui trois jours: elles ont été retrouvées. A qui sera tout ce qu'il y a de précieux en Israël? N'est-ce pas à toi et à toute la maison de ton père? Saül répondit: Ne suis-je pas Benjaminite, de l'une des plus petites tribus d'Israël? Mon clan n'est-il pas le plus petit de tous les clans des tribus de Benjamin? Pourquoi donc me parles-tu de la sorte? Samuel prit Saül et son serviteur, les fit entrer dans la salle et leur donna une place à la tête des invités, qui étaient environ trente hommes. Samuel dit au cuisinier: Sers la part que je t'ai donnée en te disant: « Mets-la de côté. » Le cuisinier préleva la cuisse et ce qui l'entoure et il la plaça devant Saül. Il dit: Voici ce qui a été réservé; mets-le devant toi et mange, car c'est ce qu'on t'a gardé pour la rencontre festive quand j'ai invité le peuple. Ainsi Saül mangea avec Samuel ce jour-là. Ils descendirent du haut lieu à la ville, et Samuel s'entretint avec Saül sur le toit en terrasse. Puis ils se levèrent de bon matin. Dès l'aurore, Samuel appela Saül sur le toit; il lui dit: Lève-toi, je vais te reconduire. Saül se leva, et ils sortirent tous deux de la maison, lui et Samuel. Quand ils furent descendus à l'extrémité de la ville, Samuel dit à Saül: Dis à ton serviteur de passer devant nous. Celui-ci passa devant. Arrête-toi un instant, reprit Samuel, et je te ferai entendre la parole de Dieu. Samuel prit une fiole d'huile qu'il versa sur la tête de Saül. Il l'embrassa et dit: Le Seigneur t'a conféré l'onction pour que tu sois chef sur son patrimoine. Aujourd'hui, après m'avoir quitté, tu trouveras deux hommes près du tombeau de Rachel, à la frontière de Benjamin, à Tseltsah. Ils te diront: « Les ânesses que tu es allé chercher sont retrouvées; maintenant ton père a laissé de côté l'affaire des ânesses, mais il s'inquiète de vous et dit: “Que dois-je faire au sujet de mon fils?” » De là tu iras plus loin et tu arriveras au térébinthe de Tabor, où tu trouveras trois hommes qui montent vers Dieu, à Beth-El; l'un portera trois chevreaux, l'autre trois pains ronds, l'autre une outre de vin. Ils te demanderont comment tu vas et te donneront deux pains que tu prendras. Après cela, tu arriveras à Guibéa-Elohim, où se trouve une garnison de Philistins. En entrant dans la ville, tu rencontreras une troupe de prophètes descendant du haut lieu, en train de faire les prophètes, précédés du luth, du tambourin, de la flûte et de la lyre. Le souffle du Seigneur s'emparera de toi, tu feras le prophète avec eux et tu seras changé en un autre homme. Lorsque ces signes se seront réalisés pour toi, fais ce que tu as à faire, car Dieu est avec toi. Puis tu descendras avant moi au Guilgal. Alors, à mon tour, je descendrai vers toi, pour offrir des holocaustes et des sacrifices de paix. Tu attendras sept jours, jusqu'à ce que j'arrive auprès de toi et que je te fasse connaître ce que tu dois faire. Dès que Saül eut tourné le dos pour quitter Samuel, Dieu changea son cœur, et tous ces signes se réalisèrent le même jour. Comme ils arrivaient là, à Guibéa, une troupe de prophètes vint à sa rencontre. Le souffle de Dieu s'empara de lui, et il se mit à faire le prophète au milieu d'eux. Tous ceux qui le connaissaient virent qu'il se comportait en prophète avec les prophètes; les gens se disaient les uns aux autres: Qu'est-il arrivé au fils de Qish? Saül est-il aussi parmi les prophètes? Quelqu'un de l'endroit répondit: Et qui est leur père? – De là le proverbe: Saül est-il aussi parmi les prophètes? Lorsqu'il eut fini de faire le prophète, il se rendit au haut lieu. L'oncle de Saül dit à Saül et à son serviteur: Où êtes-vous allés? Saül répondit: Chercher les ânesses; mais nous n'avons rien vu et nous sommes allés chez Samuel. L'oncle de Saül reprit: Je t'en prie, raconte-moi ce que vous a dit Samuel. Saül répondit à son oncle: Il nous a bien signalé que les ânesses étaient retrouvées. Mais il ne lui raconta rien au sujet de la royauté dont avait parlé Samuel. Samuel convoqua le peuple devant le Seigneur au Mitspa, et il dit aux Israélites: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: C'est moi qui ai fait monter Israël d'Egypte. Je vous ai délivrés de la main des Egyptiens et de la main de tous les royaumes qui vous opprimaient. Et c'est vous qui, aujourd'hui, rejetez votre Dieu, qui vous a sauvés de tous vos malheurs et de toutes vos détresses, en lui disant: « Place un roi à notre tête! » Maintenant, tenez-vous debout devant le Seigneur, tribu par tribu et phratrie par phratrie. Samuel présenta toutes les tribus d'Israël, et la tribu de Benjamin fut désignée. Il présenta la tribu de Benjamin clan par clan, et le clan de Matri fut désigné. Puis Saül, fils de Qish, fut désigné. On le chercha, mais on ne le trouva pas. On interrogea de nouveau le Seigneur : Y a-t-il encore un homme qui soit venu ici? Et le Seigneur dit: Il est caché au milieu du matériel. On courut le tirer de là, et il se tint debout au milieu du peuple. Il les dépassait tous d'une tête. Samuel dit à tout le peuple: Voyez-vous celui que le Seigneur a choisi? Il n'y en a pas comme lui dans tout le peuple. Tout le peuple l'acclama en disant: Vive le roi! Samuel dit au peuple le droit de la royauté et il l'écrivit dans le livre qu'il déposa devant le Seigneur. Puis Samuel renvoya tout le peuple, chacun chez soi. Saül aussi s'en alla chez lui, à Guibéa. Des hommes de valeur, dont Dieu avait touché le cœur, l'accompagnèrent. Il y eut toutefois des hommes sans morale qui disaient: Quoi! c'est celui-ci qui nous sauvera! Ils le méprisèrent et ne lui apportèrent aucun présent, mais il garda le silence. Nahash, l'Ammonite, dressa son camp contre Yabesh de Galaad. Tous les hommes de Yabesh dirent à Nahash: Conclus une alliance pour nous, et nous te serons soumis. Mais Nahash, l'Ammonite, leur répondit: Je la conclurai pour vous à cette condition: je vous crèverai à tous l'œil droit et j'infligerai ainsi un déshonneur à tout Israël. Les anciens de Yabesh lui dirent: Accorde-nous une trêve de sept jours, le temps que nous envoyions des messagers dans tout le territoire d'Israël; si personne ne peut nous sauver, nous nous rendrons à toi. Les messagers arrivèrent à Guibéa de Saül et rapportèrent ces paroles au peuple; tout le peuple se mit à sangloter. Or Saül arrivait des champs, derrière ses bœufs. Saül dit: Qu'a donc le peuple à pleurer? On lui rapporta les paroles des gens de Yabesh. Le souffle de Dieu s'empara de Saül quand il entendit ces paroles; il se mit dans une grande colère. Il prit une paire de bœufs et les coupa en morceaux, qu'il envoya par l'intermédiaire des messagers dans tout le territoire d'Israël, en disant: Quiconque ne se mettra pas en campagne derrière Saül et Samuel, ses bœufs seront traités de la même manière. La frayeur du Seigneur s'abattit sur le peuple, qui se mit en campagne comme un seul homme. Saül les passa en revue à Bézeq. Les Israélites étaient trois cent mille et les hommes de Juda étaient trente mille. Ils dirent aux messagers qui étaient venus: Vous direz ceci à la population de Yabesh de Galaad: « Demain vous aurez la victoire, quand le soleil commencera à chauffer. » Les messagers vinrent annoncer cette nouvelle aux hommes de Yabesh, qui s'en réjouirent. Les hommes de Yabesh dirent aux Ammonites: Demain nous nous rendrons à vous, et vous nous traiterez comme il vous plaira. Le lendemain, Saül divisa le peuple en trois bandes. Ils pénétrèrent à l'intérieur du camp pendant la veille du matin et ils battirent Ammon jusqu'à la chaleur du jour. Quant aux survivants, ils se dispersèrent; il n'en resta pas deux ensemble. Le peuple dit à Samuel: Qui est-ce qui disait: « Est-ce Saül qui sera notre roi? » Livrez ces hommes, et nous les mettrons à mort. Mais Saül dit: On ne mettra personne à mort en ce jour, car aujourd'hui le Seigneur a réalisé une victoire en Israël. Samuel dit au peuple: Venez, rendons-nous au Guilgal pour y confirmer la royauté. Tout le peuple se rendit au Guilgal. Là, ils investirent Saül de la royauté devant le Seigneur, au Guilgal. Là, ils offrirent des sacrifices de paix devant le Seigneur ; là, Saül et tous les hommes d'Israël se livrèrent à de grandes réjouissances. Samuel dit à tout Israël: J'ai écouté tout ce que vous m'avez dit; j'ai mis un roi à votre tête. Maintenant, voici le roi qui marchera devant vous. Moi, je suis vieux, j'ai les cheveux blancs. Mes fils, eux, sont avec vous. Quant à moi, j'ai marché devant vous depuis ma jeunesse jusqu'à ce jour. Je suis là! Déposez contre moi devant le Seigneur et devant l'homme qui a reçu son onction. De qui ai-je pris le bœuf? De qui ai-je pris l'âne? Qui ai-je opprimé? Qui ai-je écrasé? De qui ai-je accepté un pot-de-vin, pour fermer les yeux sur son cas? Dites-le-moi, et je vous rendrai votre dû. Ils dirent: Tu ne nous as pas opprimés, tu ne nous as pas écrasés et tu n'as rien accepté de personne. Il leur dit encore: Le Seigneur est témoin contre vous, et l'homme qui a reçu son onction est témoin en ce jour, que vous n'avez rien trouvé dans ma main. Le peuple dit: Témoin! Alors Samuel dit au peuple: C'est le Seigneur qui a nommé Moïse et Aaron, et qui a fait monter d'Egypte vos pères. Maintenant, tenez-vous debout; j'entrerai en jugement avec vous devant le Seigneur, sur tout ce que le Seigneur a fait pour la justice, avec vous et avec vos pères. Après que Jacob est venu en Egypte, vos pères ont crié vers le Seigneur ; le Seigneur a envoyé Moïse et Aaron qui ont fait sortir vos pères d'Egypte et les ont fait habiter dans ce lieu. Mais ils ont oublié le Seigneur, leur Dieu, qui les a vendus à Sisera, le chef de l'armée de Hatsor, aux Philistins et au roi de Moab, qui leur ont fait la guerre. Ils ont crié vers le Seigneur : « Nous avons péché! Nous avons abandonné le Seigneur (YHWH) et nous avons servi les Baals et les Astartés; délivre-nous maintenant de la main de nos ennemis, et nous te servirons! » Le Seigneur a envoyé Yeroub-Baal, puis Bedân, Jephté et Samuel. Il vous a délivrés de la main des ennemis qui vous entouraient, et vous avez pu habiter en sécurité. Puis, voyant que Nahash, roi des Ammonites, arrivait sur vous, vous m'avez dit: « Non! Il faut qu'un roi règne sur nous! », alors que c'est le Seigneur, votre Dieu, qui est votre roi. Maintenant, voici le roi que vous avez choisi, celui que vous avez demandé; le Seigneur a placé un roi à votre tête. Si vous craignez le Seigneur, si vous le servez, si vous l'écoutez et si vous n'êtes pas rebelles aux ordres du Seigneur, vous suivrez le Seigneur, votre Dieu, vous et le roi qui règne sur vous. Mais si vous n'écoutez pas le Seigneur et si vous êtes rebelles aux ordres du Seigneur, la main du Seigneur sera contre vous, comme elle a été contre vos pères. Maintenant, tenez-vous debout, et regardez cette grande chose que le Seigneur va faire sous vos yeux. N'est-ce pas la moisson des blés aujourd'hui? J'invoquerai le Seigneur, et il fera retentir des coups de tonnerre et tomber la pluie. Ainsi vous verrez bien que vous avez très mal agi aux yeux du Seigneur en demandant un roi. Samuel invoqua le Seigneur ; le jour même, le Seigneur fit retentir des coups de tonnerre et tomber la pluie. Tout le peuple eut une grande crainte du Seigneur et de Samuel. Tout le peuple dit à Samuel: Prie le Seigneur, ton Dieu, pour nous, tes serviteurs, afin que nous ne mourions pas; car nous avons ajouté à tous nos péchés celui de demander un roi. Samuel dit au peuple: N'ayez pas peur! Vous avez fait tout ce mal; mais ne vous écartez pas du Seigneur, servez le Seigneur de tout votre cœur. Ne vous écartez pas de lui pour vous rallier à du néant, qui n'apporte ni profit ni délivrance, parce que ce n'est que du néant. Le Seigneur ne délaissera pas son peuple, à cause de son grand nom: le Seigneur a décidé de faire de vous son peuple. Jamais je ne pécherais contre le Seigneur en cessant de prier pour vous! Je vous enseignerai le chemin qui est bon et droit. Seulement craignez le Seigneur et servez-le loyalement, de tout votre cœur: voyez les grandes choses qu'il a faites avec vous. Mais si vous faites du mal, vous serez emportés, vous et votre roi. Saül avait… ans lorsqu'il devint roi; il régna deux ans sur Israël. Saül se choisit trois mille hommes d'Israël: deux mille étaient avec lui à Mikmas et dans la montagne de Beth-El, et mille étaient avec Jonathan à Guibéa de Benjamin. Il renvoya le reste du peuple, chacun à sa tente. Jonathan battit la garnison des Philistins qui était à Guéba, et les Philistins l'apprirent. Saül fit sonner de la trompe dans tout le pays, en disant: Que les Hébreux entendent! Tout Israël entendit que l'on disait: Saül a battu la garnison des Philistins, et Israël s'est rendu odieux aux Philistins. Le peuple se mobilisa derrière Saül au Guilgal. Les Philistins se rassemblèrent pour combattre Israël. Ils avaient trente mille chars, six mille attelages et des troupes nombreuses comme le sable qui est au bord de la mer. Ils dressèrent leur camp à Mikmas, à l'est de Beth-Aven. Les hommes d'Israël se virent en détresse, car le peuple était serré de près. Ils se cachèrent dans les grottes, dans les trous, dans les rochers, dans les caves et dans les citernes. Il y eut aussi des Hébreux qui passèrent le Jourdain pour aller au pays de Gad et de Galaad. Saül était encore au Guilgal, et tous ceux qui se trouvaient derrière lui tremblaient. Il attendit sept jours, jusqu'au temps fixé par Samuel. Mais Samuel n'arrivait pas au Guilgal, et le peuple se dispersait. Alors Saül dit: Apportez-moi l'holocauste et les sacrifices de paix. Il offrit l'holocauste. Comme il achevait d'offrir l'holocauste, Samuel arriva; Saül sortit à sa rencontre pour le bénir. Samuel dit: Qu'as-tu fait? Saül répondit: Lorsque j'ai vu que le peuple se dispersait, que tu n'arrivais pas au temps fixé, et que les Philistins étaient rassemblés à Mikmas, je me suis dit: Les Philistins vont descendre contre moi au Guilgal, et je n'ai pas apaisé le Seigneur ! Alors je me suis fait violence et j'ai offert l'holocauste. Samuel dit à Saül: Tu as agi stupidement; tu n'as pas observé le commandement que le Seigneur, ton Dieu, t'avait donné. Le Seigneur aurait affermi pour toujours ton règne sur Israël! Maintenant ta royauté ne tiendra pas. Le Seigneur s'est cherché un homme selon son cœur, et le Seigneur l'a institué chef sur son peuple, parce que tu n'as pas observé ce que le Seigneur t'avait ordonné. Puis Samuel monta du Guilgal à Guibéa de Benjamin. Saül passa en revue les troupes qui se trouvaient avec lui: il y avait environ six cents hommes. Saül, Jonathan, son fils, et ceux qui se trouvaient avec eux avaient pris position à Guéba de Benjamin; les Philistins avaient dressé leur camp à Mikmas. Les troupes de destruction sortirent du camp des Philistins en trois bandes: une bande prit le chemin d'Ophra, vers le pays de Shoual; une autre bande prit le chemin de Beth-Horôn; la dernière prit le chemin de la frontière qui domine la vallée de Tseboïm, du côté du désert. On ne trouvait pas de forgeron dans tout Israël; car les Philistins avaient dit: Que les Hébreux ne fabriquent ni épée ni lance! Chaque homme en Israël descendait donc chez les Philistins pour aiguiser sa pioche, son soc de charrue, sa hache et sa bêche; le prix était d'un pim pour les bêches et pour les socs de charrue, d'un tiers de sicle pour affûter les haches et redresser les aiguillons. Au jour du combat, il n'y avait pas d'épée ni de lance pour tous ceux qui étaient avec Saül et Jonathan; il n'y en avait que pour Saül et Jonathan, son fils. Un poste de Philistins vint s'établir au passage de Mikmas. Un jour, Jonathan, fils de Saül, dit au serviteur qui portait ses armes: Viens, et passons jusqu'au poste des Philistins, qui est là de l'autre côté. Il n'en dit rien à son père. Saül se tenait à la limite de Guibéa, sous le grenadier qui est à Migrôn, avec une troupe d'environ six cents hommes. Ahiya, fils d'Ahitoub, frère d'I-Kabod, fils de Phinéas, fils d'Eli, prêtre du Seigneur à Silo, portait l'éphod. La troupe ne savait pas que Jonathan s'en était allé. Entre les passages par lesquels Jonathan cherchait à passer vers le poste des Philistins, il y en avait un avec une dent de rocher d'un côté et une dent de rocher de l'autre; l'une était nommée Botsets et l'autre Senné. L'une de ces dents se dresse au nord, en face de Mikmas, et l'autre au sud, en face de Guéba. Jonathan dit au serviteur qui portait ses armes: Viens, passons jusqu'au poste de ces incirconcis. Peut-être le Seigneur agira-t-il en notre faveur, car rien n'empêche le Seigneur de sauver, que ce soit par un petit nombre ou par un grand nombre. Celui qui portait ses armes lui répondit: Fais tout ce que tu as dans le cœur, n'hésite pas; je suis avec toi, comme ton propre cœur. Eh bien, dit Jonathan, passons jusqu'à ces hommes et montrons-nous à eux! S'ils nous disent: « Ne bougez pas, nous vous rejoignons! », nous resterons sur place, et nous ne monterons pas vers eux. Mais s'ils disent: « Montez vers nous! », nous monterons, car le Seigneur nous les a livrés. Ce sera pour nous un signe. Ils se montrèrent tous deux au poste des Philistins, et les Philistins dirent: Voici des Hébreux qui sortent des trous où ils s'étaient cachés. Les hommes du poste dirent à Jonathan et à celui qui portait ses armes: Montez nous voir, nous avons quelque chose à vous dire! Jonathan dit à celui qui portait ses armes: Monte derrière moi, car le Seigneur les a livrés à Israël. Jonathan monta en s'aidant des mains et des pieds, et celui qui portait ses armes montait derrière lui. Les Philistins tombèrent devant Jonathan, et celui qui portait ses armes donnait la mort derrière lui. Lors de cette première action, Jonathan et celui qui portait ses armes abattirent une vingtaine d'hommes sur l'espace d'environ la moitié d'un arpent de terre. La frayeur se répandit dans le camp, dans la région et parmi tout le peuple; le poste et les destructeurs furent également saisis de frayeur. La terre trembla. Ce fut une frayeur de Dieu. Les guetteurs de Saül, qui étaient à Guibéa de Benjamin, virent que la multitude se dispersait et allait d'un côté et de l'autre. Alors Saül dit à sa troupe: Faites l'appel, je vous prie, et voyez qui s'en est allé d'avec nous. On fit l'appel; il manquait Jonathan et celui qui portait ses armes. Saül dit à Ahiya: Fais approcher le coffre de Dieu! – Car en ce temps le coffre de Dieu était avec les Israélites. Pendant que Saül parlait au prêtre, le tumulte dans le camp des Philistins allait toujours croissant; alors Saül dit au prêtre: Retire ta main! Puis Saül et toute sa troupe se rassemblèrent et s'avancèrent jusqu'au lieu du combat. Là, chacun tournait son épée contre son voisin: c'était une panique terrible. Il y avait parmi les Philistins, comme d'habitude, des Hébreux qui étaient montés avec eux dans le camp et aux alentours; ils se joignirent aux gens d'Israël qui étaient avec Saül et Jonathan. Tous les hommes d'Israël qui s'étaient cachés dans la région montagneuse d'Ephraïm, apprenant que les Philistins fuyaient, se mirent aussi à les serrer de près dans le combat. Le Seigneur sauva Israël en ce jour-là; le combat se prolongea jusqu'au-delà de Beth-Aven. Les hommes d'Israël étaient serrés de près en ce jour-là. Alors Saül imposa une adjuration à la troupe, en disant: Maudit soit l'homme qui mangera avant le soir, avant que je me sois vengé de mes ennemis! Dès lors, personne ne mangea rien. Tous les hommes du pays étaient arrivés dans la forêt; il y avait du miel partout. Lorsque la troupe arriva dans la forêt, le miel y coulait; mais personne ne porta la main à la bouche, car la troupe respectait le serment. Jonathan n'avait pas entendu que son père avait fait prêter serment à la troupe; il avança l'extrémité du bâton qu'il avait à la main, la plongea dans un rayon de miel et ramena la main à la bouche; ses yeux se mirent à briller. Alors quelqu'un de la troupe lui dit: Ton père a fait prêter serment à la troupe, en disant: « Maudit soit l'homme qui mangera aujourd'hui! » Or la troupe était fatiguée. Et Jonathan dit: Mon père a attiré le malheur sur le pays; regardez, je vous prie, comme mes yeux brillent, parce que j'ai goûté un peu de ce miel! Si la troupe avait mangé aujourd'hui une part du butin qu'elle a trouvé chez ses ennemis, la défaite des Philistins n'aurait-elle pas été bien plus grande? Ils battirent ce jour-là les Philistins depuis Mikmas jusqu'à Ayyalôn. La troupe était très fatiguée et elle se jeta sur le butin. Elle prit du petit bétail, des bœufs et des veaux, les immola sur la terre; la troupe mangea au-dessus du sang. On dit à Saül: La troupe pèche contre le Seigneur, en mangeant au-dessus du sang. Saül dit: Vous vous êtes conduits comme des traîtres! Roulez tout de suite vers moi une grande pierre. Puis il ajouta: Dispersez-vous dans la troupe et dites à chacun de m'amener son bœuf, son mouton ou sa chèvre, et de l'immoler ici. Vous mangerez ensuite et vous ne pécherez pas contre le Seigneur en mangeant au-dessus du sang. Pendant la nuit, chacun amena son propre bœuf, afin de l'immoler à cet endroit. Saül bâtit donc un autel pour le Seigneur : c'est le premier autel qu'il bâtit pour le Seigneur. Saül dit: Attaquons les Philistins cette nuit, pillons-les jusqu'à l'aube et qu'il n'en reste pas un seul. Ils dirent: Fais tout ce qui te plaira. Alors le prêtre dit: Présentons-nous ici devant Dieu. Saül interrogea Dieu: Dois-je attaquer les Philistins? Les livreras-tu à Israël? Mais ce jour-là il ne lui donna pas de réponse. Saül dit: Approchez ici, vous tous, chefs du peuple! Vous voyez bien en quoi il y a eu péché aujourd'hui. Par la vie du Seigneur, le Sauveur d'Israël, même si c'est Jonathan, mon fils, qui en est l'auteur, il sera mis à mort! Et dans tout le peuple, personne ne lui répondit. Il dit à tout Israël: Mettez-vous d'un côté; Jonathan, mon fils, et moi, nous serons de l'autre. Et le peuple dit à Saül: Fais ce qui te plaira. Saül dit au Seigneur : Dieu d'Israël, fais connaître la vérité! Jonathan et Saül furent désignés, et le peuple fut mis hors de cause. Saül dit: Tirez au sort entre moi et Jonathan, mon fils. Jonathan fut désigné. Saül dit à Jonathan: Raconte-moi ce que tu as fait. Jonathan le lui raconta: J'ai goûté un peu de miel, dit-il, avec l'extrémité du bâton que j'avais à la main; eh bien, que je meure! Et Saül dit: Que Dieu fasse ceci et qu'il y ajoute cela! Tu mourras, Jonathan! Le peuple dit à Saül: Quoi! Jonathan mourrait, lui qui a réalisé cette grande victoire en Israël! Jamais! Par la vie du Seigneur, il ne tombera pas à terre un seul cheveu de sa tête, car c'est avec Dieu qu'il a agi en ce jour. Ainsi le peuple dégagea Jonathan; il ne mourut pas. Après avoir poursuivi les Philistins, Saül remonta; quant aux Philistins, ils s'en allèrent chez eux. Quand Saül eut pris possession de la royauté sur Israël, il fit de tous côtés la guerre à tous ses ennemis, à Moab, aux Ammonites, à Edom, aux rois de Tsoba et aux Philistins; partout où il allait, il était vainqueur. Il déploya sa force, battit Amalec et délivra Israël de la main de ceux qui le pillaient. Les fils de Saül étaient Jonathan, Yishvi et Malki-Shoua. Quant au nom de ses deux filles: le nom de l'aînée était Mérab et le nom de la cadette Mikal. Le nom de la femme de Saül était Ahinoam, fille d'Ahimaats. Le nom du chef de son armée était Abiner, fils de Ner, oncle de Saül. Qish, père de Saül, et Ner, père d'Abner, étaient fils d'Abiel. Il y eut une guerre acharnée contre les Philistins pendant tous les jours de Saül. Tout homme vaillant et fort que Saül remarquait, il se l'adjoignait. Samuel dit à Saül: C'est moi que le Seigneur a envoyé pour te conférer l'onction, afin que tu sois roi sur son peuple, sur Israël. Ecoute donc ce que dit le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: J'ai décidé de faire rendre des comptes à Amalec pour ce qu'il a fait à Israël, quand il s'est mis sur son chemin tandis que celui-ci montait d'Egypte. Va maintenant, attaque Amalec et frappe d'anathème tout ce qui lui appartient: tu ne l'épargneras pas; tu mettras à mort hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs, moutons et chèvres, chameaux et ânes. Saül battit le rappel des troupes et les passa en revue à Telaïm: il y avait deux cent mille fantassins et, de Juda, dix mille hommes. Saül marcha jusqu'à la ville d'Amalec et mit une embuscade dans l'oued. Il dit aux Caïnites: Allez, écartez-vous, descendez d'Amalec, afin que je ne vous fasse pas disparaître avec lui; car vous avez agi avec fidélité envers tous les Israélites, lorsqu'ils sont montés d'Egypte. Les Caïnites s'écartèrent donc d'Amalec. Saül battit Amalec depuis Havila jusqu'aux abords de Shour, qui est en face de l'Egypte. Il prit vivant Agag, roi d'Amalec. Il frappa d'anathème tout le peuple et le passa au fil de l'épée. Mais Saül et le peuple épargnèrent Agag, ainsi que ce qu'il y avait de meilleur dans le petit bétail et le gros bétail, les bêtes de seconde portée et les jeunes béliers, tout ce qu'il y avait de bon. Ils ne voulurent pas frapper tout cela d'anathème; ils ne frappèrent d'anathème que ce qui était méprisable et chétif. La parole du Seigneur parvint à Samuel: Je regrette d'avoir investi Saül de la royauté, car il s'est détourné de moi et il n'a pas exécuté mes paroles. Samuel en fut fâché; il cria vers le Seigneur toute la nuit. Samuel se leva de bon matin pour aller trouver Saül. On lui dit: Saül est allé au Carmel, il s'y est érigé un monument; puis il est redescendu au Guilgal. Samuel se rendit auprès de Saül, et Saül lui dit: Sois béni du Seigneur ! J'ai exécuté la parole du Seigneur. Samuel dit: Qu'est-ce donc que ces bêlements de petit bétail qui parviennent à mes oreilles, et ces mugissements de gros bétail que j'entends? Saül répondit: On les a amenés de chez les Amalécites: le peuple a épargné le meilleur du petit bétail et du gros bétail, afin de le sacrifier au Seigneur, ton Dieu; le reste, nous l'avons frappé d'anathème. Samuel dit à Saül: Assez! Je vais t'annoncer ce que le Seigneur m'a dit cette nuit. Et Saül lui dit: Parle! Samuel dit: N'est-ce pas lorsque tu étais petit à tes propres yeux que tu es devenu le chef des tribus d'Israël, et que le Seigneur t'a conféré l'onction pour que tu sois roi sur Israël? Le Seigneur t'avait envoyé en disant: Va et frappe d'anathème ces pécheurs d'Amalécites; tu leur feras la guerre jusqu'à leur extermination. Pourquoi n'as-tu pas écouté le Seigneur ? Pourquoi t'es-tu jeté sur le butin et as-tu fait ce qui déplaisait au Seigneur ? Saül répondit à Samuel: J'ai bien écouté le Seigneur et j'ai suivi le chemin sur lequel le Seigneur m'avait envoyé. J'ai amené Agag, roi d'Amalec, et j'ai frappé Amalec d'anathème; mais le peuple a pris sur le butin du petit bétail et du gros bétail, comme prémices de l'anathème, afin de les sacrifier au Seigneur, ton Dieu, au Guilgal. Samuel dit: Le Seigneur prend-il autant plaisir aux holocaustes et aux sacrifices qu'à l'obéissance de celui qui écoute le Seigneur ? Ecouter vaut mieux que les sacrifices, prêter attention vaut mieux que la graisse des béliers. Car la rébellion vaut le péché de divination, et la résistance vaut le recours illicite aux teraphim. Puisque tu as rejeté la parole du Seigneur, il te rejette aussi: tu ne seras plus roi. Alors Saül dit à Samuel: J'ai péché; j'ai passé outre aux ordres du Seigneur et à tes paroles; je craignais le peuple, et je l'ai écouté. Maintenant, je te prie, pardonne mon péché, reviens avec moi, et je me prosternerai devant le Seigneur. Samuel dit à Saül: Je ne reviendrai pas avec toi. Puisque tu as rejeté la parole du Seigneur, le Seigneur te rejette: tu ne seras plus roi sur Israël. Comme Samuel se tournait pour s'en aller, Saül le saisit par le pan de son manteau, qui se déchira. Samuel lui dit: Le Seigneur déchire aujourd'hui la royauté d'Israël pour te l'ôter, et il la donne à un autre, qui est meilleur que toi. La majesté d'Israël ne ment pas et n'a pas de regret; ce n'est pas un être humain, pour qu'il ait du regret. Saül dit encore: J'ai péché! Maintenant, je te prie, honore-moi devant les anciens de mon peuple et devant Israël; reviens avec moi, et je me prosternerai devant le Seigneur, ton Dieu. Samuel revint et suivit Saül, et Saül se prosterna devant le Seigneur. Puis Samuel dit: Amenez-moi Agag, roi d'Amalec. Agag s'avança vers lui l'air serein; il se disait: A coup sûr, l'amertume de la mort est écartée. Samuel dit: Par ton épée, des femmes ont perdu leurs enfants; ta mère aussi va perdre le sien! Et Samuel mit en pièces Agag devant le Seigneur, au Guilgal. Samuel partit pour Rama, et Saül monta chez lui, à Guibéa de Saül. Samuel ne revit plus Saül jusqu'au jour de sa mort; en effet, Samuel menait deuil sur Saül: quant au Seigneur, il regrettait d'avoir investi Saül de la royauté sur Israël. Le Seigneur dit à Samuel: Jusqu'à quand pleureras-tu sur Saül? Moi, je l'ai rejeté: il ne sera plus roi sur Israël. Remplis ta corne d'huile et va. Je t'envoie chez Jessé, le Bethléhémite, car j'ai vu mon roi parmi ses fils. Samuel dit: Comment irais-je? Saül l'apprendra et il me tuera. Le Seigneur dit: Tu emmèneras avec toi une génisse et tu diras: « Je viens offrir un sacrifice au Seigneur. » Tu inviteras Jessé au sacrifice; je te ferai savoir moi-même ce que tu dois faire, et tu conféreras pour moi l'onction à qui je te dirai. Samuel fit ce que le Seigneur avait dit; il se rendit à Beth-Léhem. Les anciens de la ville vinrent en tremblant à sa rencontre et lui dirent: Bienvenue! Il répondit: Bonjour! Je viens pour offrir un sacrifice au Seigneur. Consacrez-vous et venez avec moi au sacrifice. Il consacra aussi Jessé et ses fils et les invita au sacrifice. Lorsqu'ils arrivèrent, il se dit, en voyant Eliab: A coup sûr, le Seigneur a devant lui l'homme de son onction! Mais le Seigneur dit à Samuel: Ne prête pas attention à son apparence et à sa haute taille, car je l'ai rejeté. Il ne s'agit pas de ce que l'homme voit; l'homme voit ce qui frappe les yeux, mais le Seigneur voit au cœur. Jessé appela Abinadab et le fit passer devant Samuel. Samuel dit: Le Seigneur n'a pas non plus choisi celui-ci. Jessé fit passer Shamma, et Samuel dit: Le Seigneur n'a pas non plus choisi celui-ci. Jessé fit passer sept de ses fils devant Samuel, et Samuel dit à Jessé: Le Seigneur n'a choisi aucun d'eux. Puis Samuel dit à Jessé: N'y a-t-il plus d'autres jeunes gens? Et il répondit: Il reste encore le petit, mais il fait paître le troupeau. Alors Samuel dit à Jessé: Envoie quelqu'un le chercher, car nous ne nous installerons pas avant qu'il soit arrivé ici. Jessé l'envoya chercher. Or il était roux, il avait de beaux yeux et une belle apparence. Le Seigneur dit à Samuel: Confère-lui l'onction, c'est lui! Samuel prit la corne d'huile et lui conféra l'onction parmi ses frères. A partir de ce jour-là, le souffle du Seigneur s'empara de David. Quant à Samuel, il s'en alla à Rama. Le souffle du Seigneur s'éloigna de Saül, tandis qu'un souffle mauvais venant du Seigneur le remplissait d'effroi. Les gens de la cour de Saül lui dirent: Un mauvais souffle de Dieu te remplit d'effroi. S'il te plaît, parle, notre maître! Nous sommes à ton service. Nous chercherons un homme qui sache jouer de la lyre; il en jouera quand un mauvais souffle de Dieu sera sur toi, et tu iras mieux. Saül leur répondit: Trouvez-moi, je vous prie, un homme qui joue bien, et amenez-le-moi. L'un des serviteurs dit: J'ai vu un fils de Jessé, le Bethléhémite, qui sait jouer; c'est aussi un combattant, un vaillant guerrier; il parle bien, c'est un bel homme, et le Seigneur est avec lui. Saül envoya des messagers à Jessé, pour lui dire: Envoie-moi ton fils David, qui est avec le troupeau. Jessé prit un âne, qu'il chargea de pain, d'une outre de vin et d'un chevreau, et l'envoya à Saül par l'intermédiaire de David, son fils. David arriva et se présenta devant Saül; celui-ci l'aima beaucoup, et il fit de lui son porteur d'armes. Saül fit dire à Jessé: Je te prie de me laisser David, car il a trouvé grâce à mes yeux. Lorsque le souffle de Dieu était sur Saül, David prenait la lyre et en jouait; Saül respirait alors et se trouvait mieux; le souffle mauvais s'éloignait de lui. Les Philistins rassemblèrent leurs troupes pour la guerre. Ils se rassemblèrent à Soko, qui appartient à Juda; ils dressèrent leur camp entre Soko et Azéqa, à Ephès-Dammim. Saül et les hommes d'Israël se rassemblèrent aussi; ils dressèrent leur camp dans la vallée du Térébinthe et ils se rangèrent en ordre de bataille face aux Philistins. Les Philistins se tenaient dans la montagne, d'un côté, et Israël se tenait dans la montagne, de l'autre côté: la vallée était entre eux. Un champion sortit alors du camp des Philistins et s'avança. Il se nommait Goliath, il était de Gath et avait une taille de six coudées et un empan. Il avait sur la tête un casque de bronze et portait une cuirasse à écailles, en bronze, qui pesait cinq mille sicles. Il avait aux jambes des jambières de bronze, et un javelot de bronze en bandoulière. Le bois de sa lance était comme l'ensouple des tisserands et la pointe de sa lance, en fer, pesait six cents sicles. Le porteur du grand bouclier marchait devant lui. Il s'arrêta et cria aux lignes d'Israël: Pourquoi sortez-vous en ordre de bataille? Ne suis-je pas, moi, le Philistin, et vous, n'êtes-vous pas les gens de Saül? Choisissez un homme qui descende contre moi. S'il réussit à me battre, nous serons vos esclaves; mais si je l'emporte sur lui, si je le bats, vous serez nos esclaves et vous nous servirez. Le Philistin dit encore: Je lance en ce jour un défi aux lignes d'Israël! Donnez-moi un homme, et nous nous battrons ensemble. Saül et tout Israël entendirent ces paroles du Philistin; ils furent terrifiés, ils avaient très peur. Or David était fils de cet Ephratite de Beth-Léhem de Juda, nommé Jessé, qui avait huit fils et qui, aux jours de Saül, était un vieillard. Les trois fils aînés de Jessé étaient partis pour la guerre derrière Saül; voici le nom de ses trois fils qui étaient partis à la guerre: Eliab, le premier-né, Abinadab, le deuxième, et Shamma, le troisième. David était le plus jeune. Comme les trois aînés étaient partis derrière Saül, David allait chez Saül, puis il revenait pour faire paître le troupeau de son père à Beth-Léhem. Le Philistin s'avançait matin et soir. Il se présenta ainsi pendant quarante jours. Jessé dit à son fils David: Prends pour tes frères cet épha de grain rôti et ces dix pains, je te prie, et cours les porter à tes frères dans le camp. Tu apporteras aussi ces dix fromages au chef de leur phratrie. Tu verras comment vont tes frères et tu prendras un gage de leur part. Ils sont avec Saül et tous les hommes d'Israël dans la vallée du Térébinthe et font la guerre aux Philistins. David se leva de bon matin. Il laissa le troupeau à un gardien, prit sa charge et partit, comme Jessé le lui avait ordonné. Lorsqu'il arriva au camp, l'armée partait pour le front et lançait des acclamations de guerre. Israël et les Philistins se rangèrent en ordre de bataille, lignes contre lignes. David se défit de son équipement, le laissa à celui qui gardait le matériel et courut vers le front. Aussitôt arrivé, il demanda à ses frères comment ils allaient. Tandis qu'il parlait avec eux, le champion des Philistins monta de leurs lignes; il se nommait Goliath; c'était un Philistin de Gath. Il tint le même discours, et David l'entendit. A la vue de cet homme, tous les hommes d'Israël reculèrent; ils avaient très peur. Les hommes d'Israël disaient: Avez-vous vu monter cet homme? C'est pour défier Israël qu'il monte! A celui qui le tuera, le roi accordera de grandes richesses, il lui donnera sa fille et il exemptera d'impôts sa famille en Israël. David dit aux hommes qui se tenaient avec lui: Que fera-t-on pour celui qui tuera ce Philistin et relèvera le défi lancé à Israël? Qui est donc ce Philistin, cet incirconcis qui ose défier les troupes du Dieu vivant? Le peuple, répétant les mêmes paroles, lui dit: Voilà ce qu'on fera pour celui qui le tuera. Eliab, son frère aîné, qui l'avait entendu parler aux hommes, se mit en colère contre David. Il dit: Pourquoi es-tu descendu, et à qui as-tu laissé ce petit troupeau dans le désert? Je connais bien, moi, ton arrogance et ton cœur mauvais. C'est pour voir la bataille que tu es descendu! David répondit: Qu'ai-je donc fait? En voilà une affaire! Il se détourna de lui pour s'adresser à un autre et lui posa les mêmes questions. On lui répondit comme la première fois. Les hommes qui avaient entendu ce que disait David en informèrent Saül, qui le fit chercher. David dit à Saül: Que personne ne se décourage à cause de lui! Moi, ton serviteur, j'irai me battre avec ce Philistin. Saül dit à David: Tu ne peux pas aller vers ce Philistin pour te battre avec lui, car tu n'es qu'un jeune garçon; lui, c'est un homme de guerre depuis sa jeunesse. David dit à Saül: Je faisais paître le troupeau de mon père. Quand le lion ou l'ours venait enlever une bête du troupeau, je lui courais après, je le frappais et je délivrais la bête de sa gueule. S'il se dressait contre moi, je le saisissais par la barbe, je le frappais et je le tuais. C'est ainsi que j'ai abattu le lion et l'ours; le Philistin, cet incirconcis, sera comme l'un d'eux, car il a défié les troupes du Dieu vivant! David dit encore: Le Seigneur, qui m'a délivré de la griffe du lion et de la griffe de l'ours, me délivrera aussi de la main de ce Philistin. Alors Saül dit à David: Va, et que le Seigneur soit avec toi! Saül revêtit David de ses propres habits; il plaça sur sa tête un casque de bronze et le revêtit d'une cuirasse. David mit l'épée de Saül à sa ceinture, par-dessus ses habits, et il essaya vainement de marcher: il n'était pas entraîné. Il dit alors à Saül: Je ne peux pas marcher avec tout cela, car je ne suis pas entraîné. David s'en débarrassa et prit son bâton, se choisit cinq pierres polies dans l'oued et les mit dans son sac de berger, dans sa besace. Puis, sa fronde à la main, il s'avança vers le Philis tin. Le Philistin s'approcha peu à peu de David, précédé de l'homme qui portait son grand bouclier. Le Philistin toisa David avec mépris, ne voyant en lui qu'un jeune garçon roux, de belle apparence. Le Philistin dit à David: Suis-je un chien, que tu viennes contre moi avec des bâtons? Puis le Philistin maudit David par ses dieux. Enfin le Philistin dit à David: Viens à moi, et je donnerai ta chair aux oiseaux du ciel et aux bêtes des champs. David dit au Philistin: Tu viens à moi avec l'épée, la lance et le javelot; moi, je viens à toi au nom du Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu des troupes d'Israël, que tu as défié. En ce jour, le Seigneur te livrera à moi, je te frapperai et je te couperai la tête; en ce jour, je donnerai les cadavres du camp des Philistins aux oiseaux du ciel et aux animaux de la terre, et ainsi toute la terre saura qu'il y a un Dieu pour Israël. Ainsi toute cette assemblée saura que ce n'est ni par l'épée ni par la lance que le Seigneur sauve. Car le combat appartient au Seigneur, et c'est lui qui vous a livrés à nous. Aussitôt que le Philistin se remit à s'approcher de David, David se dépêcha de courir vers le front à la rencontre du Philistin. David mit la main dans sa gibecière, y prit une pierre et la lança avec sa fronde; il frappa le Philistin au front; la pierre pénétra dans le front du Philistin, qui tomba face contre terre. Ainsi, avec une fronde et une pierre, David fut plus fort que le Philistin; il le mit à mort, sans avoir d'épée à la main. David courut près du Philistin; il lui prit son épée, la tira du fourreau et le tua; il lui coupa la tête avec l'épée. Les Philistins, voyant que leur héros était mort, prirent la fuite. Aussitôt, les hommes d'Israël et de Juda lancèrent des acclamations; ils poursuivirent les Philistins jusqu'à l'entrée de la vallée et jusqu'aux portes d'Eqrôn. Les Philistins blessés à mort tombèrent sur le chemin de Shaaraïm, jusqu'à Gath et Eqrôn. Après avoir poursuivi les Philistins avec ardeur, les Israélites revinrent et pillèrent leur camp. David prit la tête du Philistin et l'apporta à Jérusalem; il mit dans sa tente les armes du Philistin. Lorsque Saül avait vu David sortir à la rencontre du Philistin, il avait dit à Abner, le chef de l'armée: De qui ce garçon est-il le fils, Abner? Abner avait répondu: Par ta vie, ô roi, je ne le sais pas! – Renseigne-toi donc pour savoir de qui ce jeune homme est le fils, dit le roi. Quand David fut de retour après avoir tué le Philistin, Abner le prit et l'amena devant Saül. David avait à la main la tête du Philistin. Saül lui dit: Mon garçon, de qui es-tu le fils? Et David répondit: Je suis le fils de ton serviteur Jessé, le Bethléhémite. Dès que David eut achevé de parler à Saül, Jonathan s'attacha à David; Jonathan l'aima comme lui-même. Ce même jour Saül retint David; il ne le laissa pas retourner chez son père. Jonathan conclut une alliance avec David, parce qu'il l'aimait comme lui-même. Il ôta le manteau qu'il portait pour le donner à David, ainsi que ses habits et même son épée, son arc et sa ceinture. David partait en campagne partout où l'envoyait Saül, et tout lui réussissait; Saül le mit à la tête des hommes de guerre et il plut à tout le peuple, même aux gens de la cour de Saül. Au moment où les gens revenaient de campagne, lors du retour de David, après qu'il eut abattu le Philistin, les femmes sortirent de toutes les villes d'Israël en chantant et en dansant, à la rencontre du roi Saül, au son des tambourins, des cris de joie et des triangles. Les femmes qui jouaient de la musique se répondaient les unes aux autres: Saül a abattu ses milliers, et David ses dizaines de milliers! Saül fut très fâché; cela lui déplut. Il dit: On donne les dizaines de milliers à David, et, à moi, on me donne les milliers! Il ne lui manque plus que la royauté! A partir de ce jour, Saül regarda David avec malveillance. Le lendemain, un mauvais souffle de Dieu s'empara de Saül, qui se mit à faire le prophète au milieu de la maison. David jouait, comme les autres jours, et Saül avait sa lance à la main. Saül brandit sa lance en disant: Je vais clouer David au mur. Mais David l'évita par deux fois. Saül eut peur de David, parce que le Seigneur était avec David et qu'il s'était éloigné de Saül. Saül éloigna David et le fit chef de mille hommes. David partait en campagne et en revenait devant la troupe. David réussissait dans toutes ses entreprises, et le Seigneur était avec lui. Voyant qu'il réussissait toujours, Saül était effrayé par lui; mais tout Israël et Juda aimaient David, parce que c'était lui qui partait en campagne et en revenait devant eux. Saül dit à David: Voici ma fille aînée, Mérab; je te la donnerai pour femme; sers-moi seulement avec vaillance et mène les guerres du Seigneur. Saül se disait: Que ce ne soit pas moi qui le tue, mais les Philistins! David répondit à Saül: Qui suis-je et qu'est mon lignage, le clan de mon père en Israël, pour que je devienne le gendre du roi? Lorsque arriva le temps où Mérab, fille de Saül, devait être donnée à David, elle fut donnée pour femme à Adriel, de Mehola. Mikal, fille de Saül, aimait David. On le dit à Saül, et la chose lui convint. Saül se disait: Je la lui donnerai, afin qu'elle soit pour lui un piège, et que les Philistins le tuent. Par deux fois donc, Saül dit à David: Aujourd'hui tu vas t'allier par mariage avec moi. Saül donna cet ordre aux gens de sa cour: Dites à David, sur le ton de la confidence: « Tu plais au roi et les gens de sa cour t'aiment; allie-toi au roi par mariage. » Les gens de la cour de Saül dirent cela à David; David répliqua: Est-ce peu de chose à vos yeux que de s'allier au roi par mariage? Moi, je suis pauvre, je suis peu de chose. Les gens de la cour de Saül lui rapportèrent les paroles de David. Saül dit: Vous direz à David: « Le roi ne désire pas de dot, mais cent prépuces de Philistins, pour être vengé de ses ennemis. » Saül comptait faire tomber David aux mains des Philistins. Les gens de la cour rapportèrent ces paroles à David, et l'idée convint à David: c'est ainsi qu'il s'allierait au roi par mariage. Avant le terme fixé, David partit avec ses hommes et tua deux cents hommes parmi les Philistins. David apporta leurs prépuces, et l'on en livra au roi le nombre complet, afin qu'il puisse s'allier au roi par mariage. Alors Saül lui donna pour femme Mikal, sa fille. Saül vit et sut que le Seigneur était avec David; quant à Mikal, fille de Saül, elle aimait David. Saül craignit de plus en plus David; désormais Saül fut toujours l'ennemi de David. Les chefs des Philistins faisaient des incursions; chaque fois, David réussissait mieux que tous les gens de la cour de Saül, et son nom devint très célèbre. Saül parla à Jonathan, son fils, et à tous les gens de sa cour, de son intention de faire mourir David. Mais David plaisait beaucoup à Jonathan, fils de Saül. Jonathan en informa donc David; il lui dit: Saül, mon père, cherche à te faire mourir. Je t'en prie, sois sur tes gardes demain matin; reste à l'abri, cache-toi. Je sortirai et je me tiendrai à côté de mon père dans la campagne, là où tu seras; je parlerai de toi à mon père, je verrai ce qu'il en est et je te le dirai. Jonathan parla favorablement de David à Saül, son père: O roi, dit-il, ne pèche pas contre David, ton serviteur, car il n'a pas péché envers toi. Au contraire, il a très bien agi envers toi; il a risqué sa vie, il a tué le Philistin et le Seigneur a réalisé une grande victoire pour tout Israël. Tu l'as vu et tu t'en es réjoui. Pourquoi pécherais-tu en versant le sang d'un innocent? Pourquoi ferais-tu mourir David sans raison? Saül écouta Jonathan; il fit ce serment: Par la vie du Seigneur, David ne sera pas mis à mort! Jonathan appela David et lui dit tout cela; puis Jonathan amena David auprès de Saül, et il reprit son service comme d'habitude. La guerre continuait. David sortit pour combattre les Philistins; il leur infligea une grande défaite; ils durent fuir pour lui échapper. Un mauvais souffle du Seigneur fut sur Saül, alors qu'il était assis chez lui, sa lance à la main. David était en train de jouer de la lyre. Puis Saül chercha à clouer David au mur avec sa lance. Mais David esquiva le coup de Saül, qui planta la lance dans le mur. Alors David prit la fuite; il s'échappa pendant la nuit. Saül envoya des émissaires à la maison de David, pour le surveiller et le mettre à mort au matin. Mais Mikal, femme de David, l'en informa en disant: Si tu ne t'échappes pas cette nuit, demain tu es un homme mort. Elle le fit descendre par la fenêtre, et David s'en alla et s'enfuit. C'est ainsi qu'il échappa. Ensuite Mikal prit le teraphim et le plaça dans le lit; elle mit une peau de chèvre à la tête du lit, et elle le couvrit d'un vêtement. Lorsque Saül envoya des émissaires pour prendre David, elle dit: Il est malade. Saül les renvoya pour qu'ils voient David. Il dit: Amenez-le-moi dans son lit, et qu'on le mette à mort. Les émissaires revinrent, et le teraphim était dans le lit, avec une peau de chèvre à la tête du lit. Saül dit à Mikal: Pourquoi m'as-tu trompé ainsi? Pourquoi as-tu laissé partir mon ennemi, de sorte qu'il s'est échappé? Mikal répondit à Saül: Il m'a dit: « Laisse-moi partir, sinon je te tue! » C'est ainsi que David prit la fuite et qu'il échappa. Il se rendit auprès de Samuel à Rama et lui dit tout ce que Saül lui avait fait. Puis il alla avec Samuel habiter aux Nayoth. On le fit savoir à Saül: David est aux Nayoth, à Rama. Saül envoya des émissaires pour prendre David. Ils virent un groupe de prophètes qui se comportaient en prophètes, avec Samuel à leur tête. Le souffle de Dieu fut sur les émissaires de Saül, et eux aussi se mirent à faire les prophètes. On le dit à Saül, qui envoya d'autres émissaires, et eux aussi se mirent à faire les prophètes. Il en envoya encore une troisième fois, et ceux-là aussi se mirent à faire les prophètes. Alors Saül alla lui-même à Rama. Arrivé à la grande citerne qui est à Sékou, il demanda: Où sont Samuel et David? On lui répondit: Ils sont aux Nayoth, à Rama. De là, il se dirigea vers les Nayoth, à Rama. Le souffle de Dieu fut sur lui aussi; il continua son chemin en faisant le prophète jusqu'à son arrivée aux Nayoth, à Rama. Lui aussi quitta ses vêtements, et lui aussi fit le prophète devant Samuel; il tomba et resta prostré et nu tout ce jour-là et toute la nuit. C'est pourquoi l'on dit: Saül est-il aussi parmi les prophètes? David s'enfuit des Nayoth de Rama. Il alla trouver Jonathan et dit: Qu'ai-je fait? Quelle est ma faute, quel est mon péché vis-à-vis de ton père, pour qu'il en veuille à ma vie? Jonathan lui répondit: Jamais! Tu ne mourras pas. Mon père ne fait jamais rien sans m'en informer; pourquoi donc mon père me cacherait-il cela? Il n'en est rien. David fit encore ce serment: Ton père sait bien que j'ai trouvé grâce à tes yeux et il aura dit: « Que Jonathan ne le sache pas; cela lui ferait de la peine. » Mais, par la vie du Seigneur et par ta propre vie, il n'y a qu'un pas entre moi et la mort! Jonathan dit à David: Je ferai pour toi ce que tu voudras. David lui répondit: Demain, c'est la nouvelle lune; je devrais m'asseoir avec le roi pour manger; mais laisse-moi partir, et je me cacherai dans la campagne jusqu'au soir du troisième jour. Si ton père remarque mon absence, tu diras: David m'a demandé instamment de le laisser aller rapidement à Beth-Léhem, sa ville, parce qu'il y a pour tout le clan un sacrifice annuel. S'il dit: « C'est bon! », c'est que tout va bien pour moi, ton serviteur; mais s'il se fâche, sache qu'il a résolu le malheur. Tu agiras ainsi avec fidélité envers moi, puisque tu m'as fait entrer avec toi dans une alliance du Seigneur. Et s'il y a une faute en moi, mets-moi toi-même à mort: pourquoi me remettrais-tu à ton père? Jonathan lui dit: Jamais! Ne crois pas que je pourrais avoir connaissance d'un malheur résolu contre toi par mon père sans te le faire savoir! David dit à Jonathan: Dans le cas où ton père te répondrait avec dureté, qui me le fera savoir? Et Jonathan dit à David: Viens, sortons dans la campagne. Et ils sortirent tous deux dans la campagne. Jonathan dit à David: Par le Seigneur, le Dieu d'Israël, je sonderai mon père demain ou après-demain à cette heure-ci. S'il est bien disposé envers David, et que je ne t'envoie personne pour t'informer, que le Seigneur fasse à Jonathan ceci et qu'il y ajoute cela! S'il plaît à mon père de te faire du mal, je t'informerai aussi et je te laisserai partir, pour que tu t'en ailles en paix, et que le Seigneur soit avec toi, comme il a été avec mon père! Tant que je vivrai, tu agiras envers moi avec la fidélité du Seigneur, et je ne mourrai pas. Tu ne retrancheras jamais ta fidélité de ma maison, pas même lorsque le Seigneur retranchera de la terre chacun des ennemis de David. Jonathan conclut donc une alliance avec la maison de David – que le Seigneur fasse payer les ennemis de David! Jonathan fit de nouveau prêter serment à David au nom de son affection pour lui, car il l'aimait comme lui-même. Jonathan lui dit: C'est demain la nouvelle lune; on s'inquiétera de toi, car ta place sera vide. Le troisième jour, tu descendras assez bas pour arriver au lieu où tu t'étais caché le jour de l'affaire, et tu resteras près de la pierre d'Ezel. Je tirerai trois flèches dans sa direction, comme si je visais une cible. Alors j'enverrai le garçon et je lui dirai: « Va chercher les flèches. » Si je lui dis: « Les flèches sont devant toi, prends-les! », alors viens, tout va bien pour toi, il n'y a rien à craindre, par la vie du Seigneur ! Mais si je dis au jeune homme: « Les flèches sont plus loin! » alors va-t'en, car le Seigneur te fait partir. Quant à la parole que nous nous sommes donnée, moi et toi, le Seigneur en est pour toujours le garant entre moi et toi! David se cacha dans la campagne. C'était la nouvelle lune, et le roi s'assit pour manger. Le roi s'assit comme à l'ordinaire sur son siège, contre le mur; Jonathan se leva, et Abner s'assit à côté de Saül; mais la place de David resta vide. Saül ne dit rien ce jour-là; il se disait: C'est par hasard, il n'est pas pur; certainement il n'est pas pur. Le lendemain, deuxième jour de la nouvelle lune, la place de David resta encore vide. Et Saül dit à son fils Jonathan: Pourquoi le fils de Jessé n'est-il venu manger ni hier ni aujourd'hui? Jonathan répondit à Saül: David m'a demandé instamment de le laisser aller jusqu'à Beth-Léhem. Il a dit: « Laisse-moi partir, je te prie, car nous avons dans la ville un sacrifice de clan, et mon frère m'y a convoqué; si donc j'ai trouvé grâce à tes yeux, permets que je m'échappe pour voir mes frères. » C'est pour cela qu'il n'est pas venu à la table du roi. Alors Saül se mit en colère contre Jonathan. Il lui dit: Fils de perverse, fils de rebelle, est-ce que je ne sais pas que tu as pris le parti du fils de Jessé, à ta honte et à la honte de la nudité de ta mère? Car aussi longtemps que le fils de Jessé sera vivant sur la terre, il n'y aura de sécurité ni pour toi ni pour ta royauté; maintenant, envoie quelqu'un le chercher, amène-le-moi, car il mérite la mort! Jonathan répondit à Saül, son père: Pourquoi serait-il mis à mort? Qu'a-t-il fait? Saül brandit sa lance contre lui pour le frapper. Jonathan sut ainsi que son père avait résolu de faire mourir David. Jonathan se leva de table dans une colère ardente; il ne mangea rien le deuxième jour de la nouvelle lune; il avait de la peine à cause de David, parce que son père l'avait insulté. Le lendemain matin, Jonathan alla dans la campagne pour le rendez-vous qu'il avait avec David; il était accompagné d'un jeune garçon. Il lui dit: Cours chercher les flèches que je vais tirer, je te prie. Le garçon courut, et Jonathan tira une flèche qui le dépassa. Lorsque le garçon arriva au lieu où était la flèche que Jonathan avait tirée, Jonathan cria derrière lui: La flèche est plus loin! Il lui cria encore: Vite, dépêche-toi, ne t'arrête pas! Le garçon de Jonathan ramassa les flèches et revint vers son maître. Le garçon ne savait rien; seuls Jonathan et David savaient de quoi il retournait. Jonathan remit ses armes au garçon qui était avec lui et lui dit: Va, porte-les à la ville. Après le départ du garçon, David se leva, du côté du sud; puis il tomba face contre terre, se prosternant par trois fois. David et Jonathan s'embrassèrent; ils pleurèrent ensemble, jusqu'à ce que David en fît plus. Et Jonathan dit à David: Va en paix, maintenant que nous avons tous deux fait ce serment au nom du Seigneur : « Que le Seigneur soit entre moi et toi, entre ma descendance et ta descendance pour toujours! » David s'en alla, et Jonathan rentra dans la ville. David se rendit à Nob, chez Ahimélek, le prêtre, qui vint en tremblant à sa rencontre et lui dit: Pourquoi es-tu seul? Pourquoi n'y a-t-il personne avec toi? David répondit à Ahimélek, le prêtre: Le roi m'a donné un ordre; il m'a dit: « Que personne ne sache rien de l'affaire pour laquelle je t'envoie et de l'ordre que je t'ai donné! » J'ai donné rendez-vous à mes jeunes gens à tel et tel endroit. Maintenant qu'as-tu sous la main? Donne-moi cinq pains ou ce que tu pourras. Le prêtre répondit à David: Je n'ai pas de pain profane sous la main, mais il y a du pain sacré, à condition du moins que tes jeunes gens se soient gardés des femmes! David répondit au prêtre: La femme nous est interdite, comme d'habitude quand je pars en campagne. Si les armes des jeunes gens sont consacrées pour une expédition profane, à plus forte raison y aura-t-il aujourd'hui consécration en ce qui concerne les armes. Alors le prêtre lui donna du pain sacré, car il n'y avait pas là d'autre pain que le pain offert, celui qu'on retire de devant le Seigneur pour le remplacer par du pain chaud le jour où on le reprend. Or, ce même jour, un homme de la cour de Saül était retenu là, devant le Seigneur ; c'était un Edomite nommé Doëg, le chef des bergers de Saül. David dit à Ahimélek: N'as-tu pas sous la main une lance ou une épée? Je n'ai pris avec moi ni mon épée ni mes armes, parce que l'affaire du roi était pressante. Le prêtre répondit: Voici l'épée du Philistin Goliath, que tu as tué dans la vallée du Térébinthe; elle est enveloppée dans un manteau derrière l'éphod; si tu veux la prendre, prends-la, car il n'y en a pas d'autre ici. David dit: Il n'y en a pas de pareille, donne-la-moi. Ce jour-là, David s'enfuit pour échapper à Saül. Il arriva chez Akish, roi de Gath. Les gens de la cour d'Akish lui dirent: N'est-ce pas là David, le roi du pays? N'est-ce pas celui pour qui l'on chantait en dansant: Saül a abattu ses milliers, et David ses dizaines de milliers! David prit au sérieux ces paroles; il avait très peur d'Akish, roi de Gath. Il simula la folie sous leurs yeux et fit des extravagances parmi eux; il faisait des marques sur les battants des portes et laissait couler sa salive sur sa barbe. Akish dit aux gens de sa cour: Vous voyez bien que cet homme délire; pourquoi me l'amenez-vous? Est-ce que je manque de fous pour que vous m'ameniez celui-ci délirer devant moi? Un tel homme va-t-il entrer dans ma maison? David partit de là et se réfugia dans la grotte d'Adoullam. Ses frères et toute sa famille l'apprirent et ils descendirent l'y rejoindre. Tous ceux qui se trouvaient dans le désarroi, qui avaient des créanciers ou qui étaient mécontents se rassemblèrent auprès de lui, et il devint leur chef. Il y eut avec lui environ quatre cents hommes. De là David s'en alla à Mitspé de Moab. Il dit au roi de Moab: Permets, je te prie, à mon père et à ma mère d'émigrer chez vous, jusqu'à ce que je sache ce que Dieu fera de moi. Il les conduisit devant le roi de Moab, et ils restèrent avec lui tout le temps que David fut dans la forteresse. Gad, le prophète, dit à David: Ne reste pas dans la forteresse; va-t'en et rentre au pays de Juda. David s'en alla et se rendit dans la forêt de Héreth. Saül apprit que l'on avait des renseignements sur David et sur les hommes qui étaient avec lui. Saül était assis sous le tamaris, à Guibéa, sur la hauteur; il avait sa lance à la main, et tous les gens de sa cour se tenaient près de lui. Saül leur dit: Ecoutez, je vous prie, Benjaminites! Le fils de Jessé vous donnera-t-il aussi à tous des champs et des vignes? Fera-t-il de vous tous des chefs de mille et des chefs de cent? En effet, vous avez tous conspiré contre moi, et personne ne m'informe de l'alliance de mon fils avec le fils de Jessé. Aucun de vous ne souffre à mon sujet ni ne m'informe que mon fils a dressé mon serviteur contre moi, afin qu'il me tende une embuscade – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Doëg, l'Edomite, qui se tenait à la tête des gens de Saül, répondit: J'ai vu le fils de Jessé venir à Nob, auprès d'Ahimélek, fils d'Ahitoub. Ahimélek a interrogé pour lui le Seigneur ; il lui a donné des vivres, il lui a donné l'épée du Philistin Goliath. Le roi fit appeler Ahimélek, fils d'Ahitoub, le prêtre, et toute sa famille, les prêtres qui étaient à Nob. Ils se rendirent tous auprès du roi. Saül dit: Ecoute, je te prie, fils d'Ahitoub! Il répondit: Oui, mon seigneur? Saül lui dit: Pourquoi avez-vous conspiré contre moi, toi et le fils de Jessé? Pourquoi lui as-tu donné du pain et une épée, et as-tu interrogé Dieu pour lui, afin qu'il se dresse contre moi et me tende une embuscade? – Voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Ahimélek répondit au roi: Qui donc, parmi tous les gens de ta cour, est sûr comme David, le gendre du roi, lui qui est affecté à ta garde personnelle et qui est considéré dans ta maison? Est-ce aujourd'hui que j'ai commencé à interroger Dieu pour lui? Sûrement pas! Que le roi ne mette pas l'affaire à ma charge ni à celle de personne de ma famille, car je ne sais pas un traître mot de tout cela. Le roi dit: Tu mourras, Ahimélek, toi et toute ta famille. Et le roi dit aux gardes du corps qui se tenaient près de lui: Tournez-vous et mettez à mort les prêtres du Seigneur, car eux aussi ont prêté la main à David; ils ont su qu'il s'enfuyait et ils ne m'ont pas informé. Mais les gens du roi ne voulurent pas porter la main sur les prêtres du Seigneur pour les exécuter. Alors le roi dit à Doëg: Vas-y, toi, exécute les prêtres. Alors Doëg, l'Edomite, alla; c'est lui qui exécuta les prêtres; il mit à mort, ce jour-là, quatre-vingt-cinq hommes portant l'éphod de lin. Il passa au fil de l'épée Nob, la ville des prêtres; hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs, ânes, moutons et chèvres furent passés au fil de l'épée. Un seul fils d'Ahimélek, fils d'Ahitoub, échappa. Son nom était Abiathar. Il s'enfuit pour suivre David. Abiathar dit à David que Saül avait tué les prêtres du Seigneur. David dit à Abiathar: J'ai bien compris, ce jour-là, que Doëg, l'Edomite, se trouvant là, ne manquerait pas de le dire à Saül. C'est moi qui ai causé la mort de toute ta famille. Reste avec moi, n'aie pas peur, car celui qui en veut à ma vie en veut aussi à ta vie; près de moi tu seras bien gardé. On dit à David: Les Philistins attaquent Qéila et saccagent les aires. David interrogea le Seigneur : Irai-je et battrai-je ces Philistins? Le Seigneur lui répondit: Va, tu battras les Philistins et tu sauveras Qéila. Mais les hommes de David lui dirent: Ici même, en Juda, nous avons peur; qu'est-ce que ce sera si nous allons à Qéila, contre les lignes des Philistins? David interrogea encore le Seigneur, et le Seigneur lui répondit: Descends à Qéila, car je te livre les Philistins. David alla donc avec ses hommes à Qéila. Il attaqua les Philistins; il emmena leurs troupeaux et leur infligea une grande défaite. Ainsi David sauva les habitants de Qéila. Lorsque Abiathar, fils d'Ahimélek, s'était enfui pour rejoindre David à Qéila, il était descendu, l'éphod en main. On dit à Saül que David était arrivé à Qéila. Alors Saül dit: Dieu me l'abandonne, car il est venu s'enfermer dans une ville qui a des portes et des verrous. Alors Saül battit le rappel de tout le peuple pour la guerre, afin de descendre à Qéila et d'assiéger David et ses hommes. David eut connaissance du mal que Saül tramait contre lui; il dit à Abiathar, le prêtre: Apporte l'éphod! David dit: Seigneur, Dieu d'Israël, moi, ton serviteur, j'ai appris que Saül cherche à venir à Qéila pour détruire la ville à cause de moi. Les autorités de Qéila me livreront-elles à lui? Saül descendra-t-il, comme je l'ai appris? Seigneur, Dieu d'Israël, je t'en prie, dis-le-moi! Le Seigneur répondit: Il descendra. David dit encore: Les autorités de Qéila me livreront-elles, moi et mes hommes, à Saül? Le Seigneur répondit: Elles te livreront. Alors David et ses hommes, environ six cents hommes, quittèrent Qéila et s'en allèrent où ils purent. On dit à Saül que David s'était échappé de Qéila, et il renonça à son expédition. David s'installa au désert, dans les endroits escarpés; or tandis qu'il était installé dans les monts du désert de Ziph, Saül le cherchait tous les jours, mais Dieu ne le lui livra pas. David vit que Saül était sorti pour attenter à sa vie. David était au désert de Ziph, à Horsha. Alors Jonathan, fils de Saül, se rendit auprès de David, à Horsha, pour affermir en Dieu son courage. Il lui dit: N'aie pas peur. Saül, mon père, ne pourra pas t'atteindre. C'est toi qui deviendras roi sur Israël, et moi je serai ton second; Saül, mon père, le sait bien lui-même. Ils conclurent tous les deux une alliance devant le Seigneur. David resta à Horsha, et Jonathan s'en alla chez lui. Des Ziphites montèrent vers Saül à Guibéa et dirent: David est caché parmi nous dans des endroits escarpés, à Horsha, dans les collines de Hakila, au sud de la terre aride. Maintenant, si tel est ton désir, ô roi, descends! Quant à nous, nous le livrerons au roi. Saül dit: Soyez bénis du Seigneur, car vous m'avez épargné! Allez, je vous prie, vérifiez encore, voyez bien le lieu où il est passé, demandez qui l'y a vu – car il est, m'a-t-on dit, fort rusé. Voyez bien toutes les cachettes où il a pu se cacher; puis revenez me voir à l'endroit convenu, et je m'en irai avec vous. S'il est dans le pays, je le chercherai parmi toutes les phratries de Juda. Ils se rendirent à Ziph avant Saül. David et ses hommes étaient dans la plaine du désert de Maôn, au sud de la terre aride. Saül partit avec ses hommes à la recherche de David. On le dit à David, qui descendit à La Roche et resta dans le désert de Maôn. Saül, l'ayant appris, poursuivit David au désert de Maôn. Saül marchait à flanc de montagne, tandis que David et ses hommes marchaient sur le flanc opposé, de part et d'autre d'une vallée. David se hâtait pour échapper à Saül. Mais déjà Saül et ses hommes cernaient David et ses hommes pour se saisir d'eux, lorsqu'un messager vint dire à Saül: Viens vite, car les Philistins ont fait irruption dans le pays. Saül revint sur ses pas, il cessa de poursuivre David, pour aller à la rencontre des Philistins. C'est pourquoi on a appelé ce lieu Séla-Mahleqoth (« Roc des Séparations »). De là David monta vers les endroits escarpés d'Eïn-Guédi, où il s'installa. Lorsque Saül fut revenu de la poursuite des Philistins, on lui dit: David est dans le désert d'Eïn-Guédi. Saül prit trois mille hommes d'élite sur tout Israël et il alla chercher David et ses hommes jusque du côté des rochers des bouquetins. Il arriva vers des parcs à petit bétail qui étaient près du chemin; il y avait là une grotte. Saül y entra pour satisfaire un besoin naturel. David et ses hommes étaient assis au fond de la grotte. Les hommes de David lui dirent: Il est arrivé, le jour à propos duquel le Seigneur t'a dit: « C'est moi qui te livre ton ennemi; traite-le comme il te plaira. » David coupa furtivement le pan du manteau de Saül. Après cela, David sentit battre son cœur, parce qu'il avait coupé le pan du manteau de Saül. Et il dit à ses hommes: Jamais! Que le Seigneur me garde de commettre une telle action, de porter la main sur mon seigneur, sur l'homme qui a reçu l'onction du Seigneur ! Car c'est lui qui a reçu l'onction du Seigneur. Par ces paroles, David arrêta ses hommes et les empêcha d'attaquer Saül. Saül sortit de la grotte et continua son chemin. Après cela, David sortit de la grotte. Il se mit alors à crier derrière Saül: O roi, mon seigneur! Saül regarda derrière lui, et David s'inclina face contre terre, prosterné. David dit à Saül: Pourquoi écoutes-tu les propos des gens qui disent: « David cherche à te faire du mal »? Tu le vois en ce jour, de tes propres yeux: aujourd'hui le Seigneur t'avait livré à moi dans la grotte. On m'a dit de te tuer, mais je t'ai épargné, en disant: « Je ne porterai pas la main sur mon seigneur, car c'est lui qui a reçu l'onction du Seigneur. » Regarde, regarde donc le pan de ton manteau dans ma main. Puisque j'ai coupé le pan de ton manteau et que je ne t'ai pas tué, tu vois bien qu'il n'y a chez moi ni mauvaise intention ni révolte, et que je n'ai pas péché contre toi. Et toi, tu pourchasses ma vie pour me la prendre! Le Seigneur sera juge entre toi et moi, et le Seigneur me vengera de toi; mais ma main ne sera pas contre toi. Comme dit la vieille maxime: C'est des méchants que sort la méchanceté. Aussi ma main ne sera-t-elle pas contre toi. Contre qui le roi d'Israël est-il parti en guerre? Qui poursuis-tu? Un chien mort, une simple puce? Le Seigneur rendra la justice; il sera juge entre toi et moi; il regardera, il défendra ma cause, il jugera en me délivrant de ta main. Lorsque David eut achevé de dire cela à Saül, Saül dit: Est-ce bien ta voix, mon fils David? Et Saül se mit à sangloter. Puis il dit à David: Tu es plus juste que moi, car tu m'as fait du bien, alors que moi je t'ai fait du mal. Tu as montré aujourd'hui que tu agissais avec bonté envers moi: le Seigneur m'avait livré à toi et tu ne m'as pas tué. Si quelqu'un trouve son ennemi, le laisse-t-il poursuivre tranquillement son chemin? Que le Seigneur te récompense pour ce que tu m'as fait en ce jour! Maintenant, je le sais, tu deviendras roi et, dans ta main, la royauté d'Israël tiendra. Jure-moi maintenant par le Seigneur que tu ne retrancheras pas ma descendance après moi et que tu ne feras pas disparaître mon nom de ma famille. David le jura à Saül. Puis Saül s'en alla chez lui, et David et ses hommes remontèrent à la forteresse. Samuel mourut. Tout Israël se rassembla pour se lamenter sur lui, et on l'ensevelit chez lui, à Rama. C'est alors que David descendit au désert de Parân. Il y avait à Maôn un homme qui avait ses activités à Carmel. C'était un homme très important, il avait trois mille moutons et mille chèvres. Or il se trouvait à Carmel pour la tonte de ses moutons. Le nom de cet homme était Nabal, et le nom de sa femme était Abigaïl; c'était une femme de bon sens et fort belle, mais l'homme était dur et mauvais dans ses agissements. Il descendait de Caleb. David apprit, au désert, que Nabal tondait ses moutons. Il lui envoya dix de ses gens, auxquels il dit: Montez à Carmel. Vous irez chez Nabal et, en mon nom, vous lui demanderez comment il va. Vous lui direz: Pour la vie, que tout aille bien pour toi, pour ta maison et pour tout ce qui t'appartient! A présent, j'ai appris que tu as les tondeurs. Or tes bergers ont été avec nous; nous ne les avons pas inquiétés, et rien ne leur a été enlevé pendant tout le temps qu'ils ont été à Carmel. Demande-le à tes gens, ils te le diront. Que mes gens trouvent donc grâce à tes yeux, puisque nous venons un jour de fête! Donne-nous donc, je te prie, pour nous qui sommes tes serviteurs et pour David, ton fils, ce que tu as sous la main. Lorsque les gens de David furent arrivés, ils parlèrent exactement ainsi à Nabal, au nom de David. Puis ils se turent. Nabal répondit aux serviteurs de David: Qui est David, et qui est le fils de Jessé? Il y a aujourd'hui beaucoup d'esclaves qui s'enfuient de chez leurs maîtres! Je prendrais mon pain, mon eau et la viande que j'ai préparée pour mes tondeurs, et je les donnerais à des gens dont je ne sais même pas d'où ils sont? Les gens de David rebroussèrent chemin; ils revinrent et, à leur arrivée, ils lui dirent tout. Alors David dit à ses hommes: Que chacun de vous mette son épée à la ceinture! Ils mirent chacun son épée à la ceinture. David aussi mit son épée à la ceinture, et environ quatre cents hommes partirent à l'attaque derrière lui. Il en resta deux cents près du matériel. Un des serviteurs de Nabal dit à Abigaïl, femme de Nabal: David a envoyé du désert des messagers pour bénir notre maître, qui les a rudoyés. Et pourtant ces hommes ont été très bons pour nous; nous n'avons pas été inquiétés, et rien ne nous a été enlevé, tout le temps que nous avons fait route avec eux, lorsque nous étions dans la campagne. Ils nous ont servi de muraille nuit et jour, tout le temps que nous avons été avec eux, pour faire paître le petit bétail. A toi maintenant de bien voir ce que tu as à faire, car le malheur de notre maître et de toute sa maison est résolu. Quant à lui, c'est un homme sans morale: impossible de lui parler! Abigaïl prit vite deux cents pains, deux outres de vin, cinq moutons apprêtés, cinq séas de grain rôti, cent gâteaux de raisins secs et deux cents gâteaux de figues sèches, qu'elle mit sur des ânes. Elle dit à ses serviteurs: Passez devant moi, je vous suis. Elle ne dit rien à Nabal, son mari. Montée sur un âne, elle descendait par un versant de la montagne; David et ses hommes descendaient en face d'elle, de sorte qu'ils la rencontrèrent. David avait dit: C'est bien à tort que j'ai gardé tout ce que cet homme a dans le désert, et que rien n'a été enlevé de tout ce qu'il possède; il m'a rendu le mal pour le bien. Que Dieu fasse ceci à David et qu'il ajoute cela, si je laisse subsister jusqu'au matin un seul mâle de tous ceux qui appartiennent à Nabal! Lorsque Abigaïl aperçut David, elle s'empressa de descendre de l'âne; puis elle tomba face contre terre, prosternée, devant David. Tombant à ses pieds, elle dit: A moi la faute, mon seigneur! Laisse-moi te parler, je t'en prie, écoute mes paroles: je suis ta servante. Je t'en prie, ne fais pas attention à Nabal; c'est un homme sans morale, il est comme son nom: son nom, c'est Nabal (« Fou »), et il y a chez lui de la folie. Moi, je n'ai pas vu les gens que tu as envoyés. Maintenant, par la vie du Seigneur et par ta propre vie, c'est le Seigneur qui t'a empêché de verser le sang et d'assurer toi-même ton propre salut. Que tes ennemis, que ceux qui cherchent à te faire du mal soient comme Nabal. Maintenant, que le cadeau que je t'apporte soit distribué aux gens qui t'accompagnent. Pardonne ma faute, je te prie. Le Seigneur t'accordera une maison stable, puisque tu mènes les guerres du Seigneur. Qu'on ne trouve donc jamais rien de mauvais en toi! Si un homme te poursuit et en veut à ta vie, ta vie sera gardée précieusement auprès du Seigneur, ton Dieu; mais tes ennemis, il les lancera au loin du creux de la fronde. Lorsque le Seigneur t'aura fait tout le bien qu'il t'a promis, et qu'il t'aura institué chef sur Israël, tu ne risqueras pas de chanceler ou de trébucher dans ton cœur pour avoir, sans raison, répandu du sang, et pour avoir voulu assurer toi-même ton salut. Lorsque le Seigneur t'aura fait du bien, tu te souviendras de moi! David dit à Abigaïl: Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui t'a envoyée à ma rencontre en ce jour! Béni soit ton discernement, et bénie sois-tu, toi qui m'as empêché en ce jour de verser le sang et d'assurer moi-même mon propre salut. Par la vie du Seigneur, le Dieu d'Israël, qui m'a empêché de te faire du mal, si tu n'étais pas venue si vite à ma rencontre, d'ici à l'aube, il ne serait pas resté un seul des mâles de Nabal! David prit ce qu'elle lui avait apporté et lui dit: Monte chez toi en paix; regarde, je t'ai écoutée et je t'ai accueillie favorablement. Abigaïl arriva auprès de Nabal; il y avait chez lui un véritable banquet royal; Nabal avait le cœur content, il était complètement ivre. Elle ne lui raconta rien jusqu'à l'aube. Au matin, l'ivresse de Nabal s'étant dissipée, sa femme lui raconta ce qui s'était passé; il reçut un coup au cœur et il devint comme une pierre. Environ dix jours après, le Seigneur frappa Nabal, et il mourut. David apprit que Nabal était mort et dit: Béni soit le Seigneur, qui a défendu ma cause dans l'outrage que m'avait fait Nabal, et qui m'a tenu à l'écart du mal! Le Seigneur a fait retomber sur la tête de Nabal le mal qu'il avait fait. David fit demander Abigaïl en mariage. Les gens de David arrivèrent chez Abigaïl à Carmel et lui parlèrent ainsi: David nous a envoyés vers toi, afin de te prendre pour femme. Elle se leva, se prosterna face contre terre et dit: Je suis ta servante; je serai une esclave pour laver les pieds de tes serviteurs, mon seigneur. Abigaïl s'empressa de se relever; elle monta sur un âne et, accompagnée de cinq jeunes filles, elle suivit les messagers de David. Ainsi elle devint sa femme. David avait aussi pris Ahinoam, de Jizréel; toutes les deux furent ses femmes. Quant à Saül, il avait donné sa fille Mikal, femme de David, à Palti de Gallim, fils de Laïsh. Les Ziphites se rendirent auprès de Saül, à Guibéa, et dirent: David est caché dans les collines de Hakila, en face de la terre aride. Saül descendit au désert de Ziph, avec trois mille hommes de l'élite d'Israël, pour chercher David dans le désert de Ziph. Il installa son campement dans les collines de Hakila, en face de la terre aride, au bord de la route. David habitait alors dans le désert. S'étant aperçu que Saül le poursuivait jusqu'au désert, il envoya des espions et sut ainsi que Saül était effectivement arrivé. Alors David parvint au lieu où Saül campait. Il vit le lieu où couchait Saül, ainsi qu'Abner, fils de Ner, chef de son armée. Saül couchait au milieu du camp, et le peuple campait autour de lui. David demanda à Ahimélek, le Hittite, et à Abishaï, fils de Tserouya et frère de Joab: Qui veut descendre avec moi dans le camp vers Saül? Abishaï répondit: Moi, je descendrai avec toi. David et Abishaï allèrent de nuit vers le peuple. Saül était couché et dormait au milieu du camp, sa lance était plantée en terre, près de sa tête. Abner et le peuple étaient couchés autour de lui. Abishaï dit à David: Aujourd'hui Dieu t'a livré ton ennemi; laisse-moi, je te prie, le clouer à terre avec ma lance, d'un seul coup; je n'aurai pas à lui en donner un second! Mais David dit à Abishaï: Ne le fais pas périr! Qui donc pourrait porter la main sur l'homme qui a reçu l'onction du Seigneur et être déclaré innocent? Et David dit: Par la vie du Seigneur, c'est au Seigneur seul de le frapper, soit que son jour vienne et qu'il meure, soit qu'il descende au combat et qu'il y soit emporté. Jamais! Que le Seigneur me garde de porter la main sur l'homme qui a reçu l'onction du Seigneur ! Maintenant, je te prie, prends la lance qui est près de sa tête, avec la cruche d'eau, et allons-nous-en. David prit donc la lance et la cruche d'eau qui étaient près de la tête de Saül, et ils s'en allèrent. Personne ne les vit, personne n'en eut connaissance, personne ne se réveilla, car ils dormaient tous. En effet, une torpeur venant du Seigneur était tombée sur eux. David passa de l'autre côté et s'arrêta à bonne distance, au sommet de la colline voisine; il y avait beaucoup d'espace entre eux. David cria vers le peuple et vers Abner, fils de Ner: Ne répondras-tu pas, Abner? Abner répondit: Qui es-tu, toi qui pousses des cris vers le roi? David dit à Abner: N'es-tu pas un homme? Qui est ton pareil en Israël? Pourquoi donc n'as-tu pas gardé le roi, ton seigneur? Quelqu'un du peuple est venu pour faire périr le roi! Ce que tu as fait là n'est pas bien. Par la vie du Seigneur, vous méritez la mort, pour n'avoir pas gardé votre seigneur, l'homme qui a reçu l'onction du Seigneur ! Regarde maintenant où sont la lance du roi et la cruche d'eau qui étaient près de sa tête! Saül reconnut la voix de David; il dit: Est-ce bien ta voix, David, mon fils? Et David répondit: C'est ma voix, ô roi, mon seigneur! Et il dit: Pourquoi me poursuis-tu? Qu'ai-je fait? En quoi me suis-je mal conduit? Maintenant, ô roi, mon seigneur, écoute-moi, je te prie: si c'est le Seigneur qui t'incite à me faire du tort, qu'il accepte une offrande; mais si ce sont des humains, qu'ils soient maudits devant le Seigneur, puisqu'ils me chassent aujourd'hui pour me détacher du patrimoine du Seigneur (YHWH), en disant: « Va servir d'autres dieux! » Oh! que mon sang ne tombe pas à terre loin de la face du Seigneur ! Car le roi d'Israël est parti en guerre pour chercher une simple puce, comme on chasserait une perdrix dans les montagnes. Saül dit: J'ai péché; reviens, David, mon fils! Je ne te ferai plus de mal, puisqu'en ce jour ma vie a été précieuse à tes yeux. J'ai agi stupidement, j'ai commis une grande erreur. David répondit: Voici la lance du roi; que l'un de tes serviteurs vienne la prendre. Le Seigneur rendra à chacun selon sa justice et sa probité; car le Seigneur t'avait livré aujourd'hui à moi, et je n'ai pas voulu porter la main sur l'homme qui a reçu l'onction du Seigneur. Et comme en ce jour ta vie a été d'un grand prix à mes yeux, ainsi ma vie sera d'un grand prix aux yeux du Seigneur et il me délivrera de toute détresse. Saül dit à David: Sois béni, David, mon fils! Tout ce que tu feras, tu le réussiras! David continua son chemin, et Saül rentra chez lui. David se dit: Je serai un jour emporté par la main de Saül; je n'ai rien de mieux à faire que de m'échapper en allant au pays des Philistins, afin que Saül finisse par renoncer à me chercher dans tout le territoire d'Israël; ainsi je lui échapperai. Alors David et les six cents hommes qui étaient avec lui passèrent chez Akish, fils de Maok, roi de Gath. David s'installa chez Akish à Gath, lui et ses hommes; chacun avec sa famille, David avec ses deux femmes, Ahinoam, la Jizréélite, et Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite. On dit à Saül que David s'était enfui à Gath, et il cessa de le chercher. David dit à Akish: Je t'en prie, si j'ai trouvé grâce à tes yeux, qu'on me donne dans l'une des localités de la campagne un lieu où je puisse m'installer: pourquoi m'installerais-je chez toi, dans la ville royale, moi, ton serviteur? Alors, ce même jour, Akish lui donna Tsiqlag. C'est pourquoi Tsiqlag appartient aux rois de Juda jusqu'à ce jour. Le temps que David habita au pays des Philistins fut d'un an et quatre mois. David et ses hommes partaient à l'attaque et faisaient des incursions chez les Gueshourites, les Guirzites et les Amalécites, car ceux-ci habitent depuis toujours la région de Shour, jusqu'à l'Egypte. David mettait le pays à mal; il ne laissait en vie ni homme ni femme; il prenait le petit bétail et le gros bétail, les ânes, les chameaux, les vêtements, puis il s'en retournait chez Akish. Akish disait: Où avez-vous fait aujourd'hui vos incursions? Et David répondait: Vers le Néguev de Juda, vers le Néguev des Yerahméélites et vers le Néguev des Caïnites. David ne laissait en vie ni homme ni femme pour les amener à Gath; il se disait: Ils pourraient parler contre nous, en disant: « Voilà ce qu'a fait David. » Ce fut là sa manière d'agir tout le temps qu'il habita au pays des Philistins. Akish avait confiance en David; il se disait: Il s'est rendu tout à fait odieux à Israël, son peuple; il est donc mon homme pour toujours. En ces jours-là, les Philistins rassemblèrent leurs troupes et formèrent une armée pour faire la guerre à Israël. Akish dit à David: Tu sais bien que tu te mettras en campagne avec moi, toi et tes hommes. David répondit à Akish: Eh bien, à toi de savoir ce que je vais faire! Et Akish dit à David: Alors, je ferai de toi pour toujours mon garde du corps. Samuel était mort; tout Israël s'était lamenté sur lui, et on l'avait enseveli à Rama, dans sa ville. Saül avait supprimé du pays les spirites et les médiums. Les Philistins se rassemblèrent et dressèrent leur camp à Shounem; Saül rassembla tout Israël, et ils dressèrent leur camp à Guilboa. Quand Saül vit le camp des Philistins, il eut peur; son cœur trembla beaucoup. Saül interrogea le Seigneur ; et le Seigneur ne lui répondit pas, ni par les rêves, ni par l'ourim, ni par les prophètes. Saül dit aux gens de sa cour: Cherchez-moi une femme qui évoque les morts, et j'irai la consulter. Ils lui dirent: A Eïn-Dor il y a une femme qui évoque les morts. Alors Saül se déguisa en mettant d'autres vêtements et partit avec deux hommes. Ils arrivèrent de nuit chez la femme. Saül lui dit: Fais la divination pour moi, je te prie, en évoquant un mort; fais-moi monter celui que je te dirai. La femme lui répondit: Tu sais bien ce que Saül a fait, comment il a retranché du pays les spirites et les médiums; pourquoi donc me tends-tu un piège, pourquoi veux-tu me faire mettre à mort? Saül lui fit ce serment par le Seigneur : Par la vie du Seigneur, aucune faute ne te sera reprochée dans cette affaire. La femme dit: Qui veux-tu que je te fasse monter? Et il répondit: Fais-moi monter Samuel. Lorsque la femme vit Samuel, elle poussa un grand cri et dit à Saül: Pourquoi m'as-tu trompée? Tu es Saül! Le roi lui dit: N'aie pas peur! Que vois-tu? La femme dit à Saül: Je vois un dieu qui monte de la terre. Il lui dit: Quelle apparence a-t-il? Elle répondit: C'est un vieillard qui monte, et il est enveloppé d'un manteau. Saül sut ainsi que c'était Samuel; il s'inclina face contre terre, prosterné. Samuel dit à Saül: Pourquoi m'as-tu troublé en me faisant monter? Saül répondit: Je suis dans une grande détresse: les Philistins me font la guerre, et Dieu s'est éloigné de moi; il ne m'a répondu ni par l'intermédiaire des prophètes ni par des rêves, et je t'ai appelé pour que tu me fasses savoir ce que je dois faire. Samuel dit: Pourquoi donc m'interroges-tu, puisque le Seigneur s'est éloigné de toi et qu'il est devenu ton adversaire? Le Seigneur a agi comme il te l'a dit par mon intermédiaire; le Seigneur a déchiré la royauté d'entre tes mains et l'a donnée à un autre, à David. Puisque tu n'as pas écouté le Seigneur et que tu n'as pas traité Amalec selon sa colère ardente, le Seigneur te traite ainsi en ce jour. Avec toi, le Seigneur livrera aussi Israël aux Philistins. Demain, toi et tes fils, vous serez avec moi, et le Seigneur livrera les troupes d'Israël aux Philistins. Aussitôt Saül tomba à terre, de toute sa hauteur; il avait très peur, à cause des paroles de Samuel; de plus, il manquait de forces, car il n'avait rien mangé de tout le jour et de toute la nuit. La femme vint trouver Saül et, le voyant tout épouvanté, elle lui dit: Moi, ta servante, je t'ai écouté; j'ai risqué ma vie en t'écoutant. Maintenant écoute-moi, toi aussi, je te prie; laisse-moi te servir quelque chose à manger, afin que tu aies des forces pour te mettre en route. Mais il refusa, en disant: Je ne mangerai pas. Ses gens et la femme aussi insistèrent auprès de lui, et il finit par les écouter. Il se releva de terre et s'assit sur le lit. La femme avait chez elle un veau à l'étable; elle se dépêcha de le sacrifier; elle prit de la farine, la pétrit et fit cuire des pains sans levain. Elle les mit devant Saül et ses gens, et ils mangèrent. Puis ils partirent la nuit même. Les Philistins rassemblèrent toutes leurs troupes à Apheq, et Israël dressa son camp près de la source qui est à Jizréel. Les princes de la confédération des Philistins avancèrent avec leurs centaines et leurs milliers, et David et ses hommes avançaient à l'arrière-garde avec Akish. Les chefs des Philistins dirent: Qu'est-ce que ces Hébreux? Et Akish répondit aux chefs des Philistins: C'est David, qui était au service de Saül, roi d'Israël. Il est avec moi depuis des jours et des années, et je n'ai rien trouvé à lui reprocher depuis son arrivée jusqu'à ce jour. Mais les chefs des Philistins s'irritèrent contre Akish et lui dirent: Renvoie cet homme, et qu'il retourne au lieu que tu lui as fixé; qu'il ne descende pas avec nous au combat, afin qu'il ne devienne pas pour nous un adversaire pendant le combat! Comment cet homme regagnerait-il la faveur de son seigneur, sinon au prix des têtes de nos hommes? N'est-ce pas ce David pour qui l'on chantait en dansant: Saül a abattu ses milliers et David ses dizaines de milliers! Akish appela David et lui dit: Par la vie du Seigneur, tu es un homme droit, et cela me plaît de te voir partir en campagne et revenir au camp avec moi, car je n'ai rien trouvé de mauvais en toi depuis ta venue auprès de moi jusqu'à ce jour, mais tu ne plais pas aux princes de la confédération. A présent, retourne et va en paix, pour ne rien faire qui déplaise aux princes de la confédération des Philistins. David dit à Akish: Mais qu'ai-je fait, et qu'as-tu trouvé en moi, ton serviteur, depuis que je suis auprès de toi jusqu'à ce jour, pour que je n'aille pas combattre les ennemis de mon seigneur le roi? Akish répondit à David: Je le sais, car tu me plais autant qu'un messager de Dieu; mais les chefs des Philistins ont dit: « Il ne montera pas avec nous au combat! » A présent, lève-toi de bon matin, toi et les hommes de ton maître qui sont venus avec toi; levez-vous de bon matin et partez dès qu'il fera jour. David et ses hommes se levèrent de bonne heure pour partir dès le matin et retourner au pays des Philistins; quant aux Philistins, ils montèrent à Jizréel. Le troisième jour, lorsque David arriva à Tsiqlag avec ses hommes, les Amalécites avaient fait irruption dans le Néguev et à Tsiqlag. Ils avaient mis à mal Tsiqlag et ils y avaient mis le feu. Ils avaient capturé les femmes et tous ceux qui y étaient, petits et grands. Ils n'avaient mis personne à mort, mais ils les avaient emmenés quand ils s'étaient remis en route. David et ses hommes arrivèrent à la ville. Elle était incendiée, et leurs femmes, leurs fils et leurs filles avaient été emmenés captifs. Alors David et le peuple qui était avec lui sanglotèrent jusqu'à ce qu'ils n'aient plus la force de pleurer. Les deux femmes de David, Ahinoam, la Jizréélite, et Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite, avaient été emmenées captives. David fut dans une grande détresse, car le peuple parlait de le lapider, parce que tous étaient amers, chacun à cause de ses fils et de ses filles. Mais David trouva sa force dans le Seigneur, son Dieu. Il dit à Abiathar, fils d'Ahimélek, le prêtre: Apporte-moi l'éphod, je te prie! Abiathar apporta l'éphod à David. David interrogea le Seigneur : Si je poursuis cette troupe, la rattraperai-je? Il lui répondit: Poursuis: tu rattraperas et tu reprendras. David se mit en marche, lui et les six cents hommes qui étaient avec lui. Ils arrivèrent à l'oued Besor, où s'étaient arrêtés ceux qui étaient restés en arrière. David mena la poursuite avec quatre cents hommes; deux cents hommes s'arrêtèrent, trop fatigués pour passer le Besor. Ils trouvèrent dans la campagne un Egyptien qu'ils conduisirent à David. Ils lui donnèrent à manger et à boire; ils lui donnèrent du gâteau de figues sèches et deux gâteaux de raisins secs. Quand il eut mangé, son souffle lui revint. Il n'avait ni mangé ni bu depuis trois jours et trois nuits. David lui dit: A qui es-tu, et d'où es-tu? Il répondit: Je suis un jeune Egyptien, esclave d'un Amalécite; il y a trois jours, mon maître m'a abandonné parce que j'étais malade. Nous avons fait une incursion dans le Néguev des Kérétites, le territoire de Juda et le Néguev de Caleb, et nous avons mis le feu à Tsiqlag. David lui dit: Veux-tu me conduire vers cette troupe? Et il répondit: Jure-moi par Dieu que tu ne me feras pas mourir et que tu ne me livreras pas à mon maître, et je te conduirai vers cette troupe. Il le conduisit donc. Les Amalécites s'étaient installés dans tout le pays, mangeant, buvant et faisant la fête, à cause de tout le butin qu'ils avaient pris dans le pays des Philistins et dans le pays de Juda. David les battit depuis l'aube jusqu'au soir du lendemain, et aucun d'eux n'échappa, excepté quatre cents jeunes gens qui montèrent sur des chameaux et s'enfuirent. David reprit tout ce que les Amalécites avaient pris; ainsi David reprit ses deux femmes. Il ne leur manqua personne, ni petit ni grand, ni fils ni fille, ni aucune partie du butin, ni rien de ce qu'on leur avait pris: David ramena tout. David prit tout le petit bétail et le gros bétail; ceux qui conduisaient ces troupeaux et marchaient à leur tête disaient: C'est le butin de David! David arriva auprès des deux cents hommes qui, trop fatigués pour le suivre, avaient été laissés au Besor. Ils sortirent à la rencontre de David et du peuple qui était avec lui. David s'approcha d'eux et leur demanda comment ils allaient. Tous les hommes mauvais, les hommes sans morale, parmi ceux qui étaient allés avec David dirent: Puisqu'ils ne sont pas venus avec nous, rien ne leur sera donné du butin que nous avons repris, sinon à chacun sa femme et ses fils; qu'ils les emmènent et s'en aillent. Mais David dit: N'agissez pas ainsi, mes frères, avec ce que le Seigneur nous a donné; car il nous a gardés et il nous a livré la troupe qui était venue contre nous. Qui donc vous écouterait dans cette affaire? La part de celui qui est descendu au combat et la part de celui qui est resté près du matériel doit être la même: ensemble ils partageront. Il en fut ainsi dès ce jour-là et dans la suite, et on a fait de cela une prescription et une règle en Israël, jusqu'à ce jour. A son arrivée à Tsiqlag, David envoya une partie du butin aux anciens de Juda, à ses amis, avec ces mots: C'est un cadeau pour vous, pris sur le butin des ennemis du Seigneur ! Il en envoya à ceux de Beth-El, à ceux de Ramoth du Néguev, à ceux de Yattir, à ceux d'Aroër, à ceux de Siphmoth, à ceux d'Eshtemoa, à ceux de Rakal, à ceux des villes des Yerahméélites, à ceux des villes des Caïnites, à ceux de Horma, à ceux de Bor-Ashân, à ceux d'Atak, à ceux d'Hébron et à tous les lieux où David et ses hommes avaient circulé. Les Philistins livraient bataille à Israël. Les hommes d'Israël durent fuir pour échapper aux Philistins, et des victimes tombèrent au mont Guilboa. Les Philistins serrèrent de près Saül et ses fils; ils tuèrent Jonathan, Abinadab et Malki-Shoua, fils de Saül. Le poids du combat se porta sur Saül; les archers le trouvèrent, et il fut saisi devant eux d'un tremblement violent. Saül dit alors à celui qui portait ses armes: Tire ton épée et transperce-moi, de crainte que ces incirconcis ne viennent me transpercer ou me brutaliser. Celui qui portait ses armes ne voulut pas: il avait très peur. Alors Saül prit l'épée et se jeta dessus. Celui qui portait les armes de Saül, le voyant mort, se jeta aussi sur son épée et mourut avec lui. Ainsi moururent ensemble, ce jour-là, Saül et ses trois fils, celui qui portait ses armes, et tous ses hommes. Les hommes d'Israël qui étaient de l'autre côté de la vallée et de l'autre côté du Jourdain virent que les hommes d'Israël s'enfuyaient et que Saül et ses fils étaient morts. Ils abandonnèrent les villes et s'enfuirent, et les Philistins vinrent s'y installer. Le lendemain, les Philistins vinrent pour dépouiller les cadavres et ils découvrirent Saül et ses trois fils, qui étaient tombés au mont Guilboa. Ils coupèrent la tête de Saül et le dépouillèrent de ses armes. Puis ils firent annoncer la bonne nouvelle par tout le pays des Philistins dans les maisons de leurs idoles et parmi le peuple. Ils mirent les armes de Saül dans la maison des Astartés et ils clouèrent son cadavre sur la muraille de Beth-Shân. Lorsque les habitants de Yabesh de Galaad apprirent ce que les Philistins avaient fait à Saül, tous les hommes vaillants marchèrent toute la nuit et prirent de la muraille de Beth-Shân le cadavre de Saül et ceux de ses fils. Puis ils revinrent à Yabesh, où ils les brûlèrent; ils prirent leurs ossements et les ensevelirent sous le tamaris à Yabesh. Et ils jeûnèrent sept jours. Après la mort de Saül, David, qui avait battu Amalec, s'en retourna à Tsiqlag où il resta deux jours. Le troisième jour, un homme arriva du camp de Saül, les vêtements déchirés et la tête couverte de terre. Arrivé auprès de David, il tomba à terre, prosterné. David lui demanda: D'où viens-tu? Il lui répondit: Je me suis échappé du camp d'Israël. David lui demanda: Que s'est-il passé? Dis-le-moi, je te prie! Il répondit: Les soldats ont fui le combat; beaucoup d'entre eux sont tombés et sont morts. Saül lui-même et Jonathan, son fils, sont morts. David dit au jeune homme qui lui faisait ce rapport: Comment sais-tu que Saül et Jonathan, son fils, sont morts? Le jeune homme qui lui faisait ce rapport répondit: Je me trouvais au mont Guilboa; Saül s'appuyait sur sa lance, serré de près par les conducteurs de chars. Il s'est retourné, m'a aperçu et m'a appelé. J'ai dit: « Oui? » Il m'a demandé: « Qui es-tu? » Je lui ai répondu: « Je suis un Amalécite. » Il m'a dit: « Arrête-toi près de moi, je te prie, et donne-moi la mort; car je suis pris de vertige, même si je suis encore plein de vie. » Je me suis arrêté près de lui et je lui ai donné la mort, sachant bien qu'il ne survivrait pas à sa chute. J'ai pris le diadème qui était sur sa tête et la chaînette qu'il avait au bras, et je te les apporte ici, mon seigneur! David saisit ses vêtements et les déchira, et tous ceux qui étaient avec lui firent de même. Ils se lamentèrent, pleurèrent et jeûnèrent jusqu'au soir à cause de Saül, de Jonathan, son fils, du peuple du Seigneur et de la maison d'Israël qui étaient tombés par l'épée. David demanda au jeune homme qui lui avait fait le rapport: D'où es-tu? Il répondit: Je suis le fils d'un immigré amalécite. David lui dit: Comment as-tu pu oser porter la main sur l'homme qui a reçu l'onction du Seigneur, et le faire périr? David appela l'un des serviteurs et lui dit: Approche, exécute-le! L'homme frappa l'Amalécite, et celui-ci mourut; et David lui dit: Que ton sang soit sur ta tête! Ta bouche a témoigné contre toi, puisque tu as dit: « J'ai mis à mort l'homme qui a reçu l'onction du Seigneur ! » David entonna cette complainte sur Saül et sur son fils Jonathan, et il dit de l'apprendre aux fils de Juda; c'est le Chant de l'Arc: il est écrit dans le livre du Juste. Ton élite, Israël, a été transpercée sur tes hauteurs! Comment! Des héros sont tombés! Ne l'annoncez pas dans Gath, n'en portez pas la bonne nouvelle dans les rues d'Ashqelôn, de peur que les filles des Philistins ne se réjouissent, de peur que les filles des incirconcis n'exultent. Montagnes de Guilboa, qu'il n'y ait sur vous ni rosée ni pluie, ni champs fertiles! Car c'est là qu'ils ont connu l'abjection, les boucliers des guerriers, le bouclier de Saül qui n'a pas été oint d'huile. Devant le sang des victimes, devant la graisse des guerriers, l'arc de Jonathan ne reculait pas et l'épée de Saül ne sortait jamais en vain. Saül et Jonathan, aimés et chéris pendant leur vie, n'ont pas été séparés dans leur mort; ils étaient plus rapides que des aigles, ils étaient plus forts que des lions. Filles d'Israël, pleurez sur Saül, qui vous revêtait d'écarlate et de délices, et qui mettait sur vos habits une parure d'or. Comment! Des héros sont tombés au milieu du combat! Jonathan a été transpercé sur tes hauteurs! A cause de toi, Jonathan, mon frère, je suis dans la détresse! Tu m'étais si cher; ton amour était plus merveilleux pour moi que l'amour des femmes. Comment! Des héros sont tombés! Les armes ont été anéanties! Après cela, David interrogea le Seigneur : Monterai-je dans une des villes de Juda? Le Seigneur lui répondit: Monte. David demanda: Où monterai-je? Il répondit: A Hébron. David y monta, ainsi que ses deux femmes, Ahinoam, la Jizréélite, et Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite. David fit aussi monter les hommes qui étaient avec lui, chacun avec sa famille, et ils s'installèrent dans les villes d'Hébron. Les hommes de Juda vinrent; là, ils conférèrent l'onction à David pour qu'il soit roi sur la maison de Juda. On dit à David que les hommes de Yabesh de Galaad avaient enseveli Saül. David envoya des messagers aux gens de Yabesh de Galaad, pour leur dire: Soyez bénis du Seigneur, puisque vous avez agi avec fidélité envers Saül, votre seigneur, et que vous l'avez enseveli. A présent, que le Seigneur agisse envers vous avec fidélité et loyauté! Moi aussi je vous ferai du bien, puisque vous avez agi de la sorte. Prenez courage, soyez vaillants: Saül, votre seigneur, est mort, et c'est à moi que la maison de Juda a conféré l'onction pour que je sois roi sur elle. Cependant Abner, fils de Ner, le chef de l'armée de Saül, prit Ish-Bosheth, fils de Saül, et le fit passer à Mahanaïm. Il l'investit de la royauté sur le Galaad, sur les Ashourites, sur Jizréel, sur Ephraïm, sur Benjamin, sur tout Israël. Ish-Bosheth, fils de Saül, avait quarante ans lorsqu'il devint roi sur Israël, et il régna deux ans; seule la maison de Juda avait suivi David. Le temps que David fut roi, à Hébron, sur la maison de Juda, fut de sept ans et six mois. Abner, fils de Ner, et les hommes d'Ish-Bosheth, fils de Saül, se mirent en campagne à Mahanaïm et partirent en direction de Gabaon. Joab, fils de Tserouya, et les hommes de David partirent aussi en campagne. Les deux troupes se rencontrèrent près du réservoir de Gabaon et s'arrêtèrent de part et d'autre du réservoir. Abner dit à Joab: Voici ce que je te propose: que des jeunes gens se mesurent devant nous en combat singulier! Joab répondit: D'accord! Ils se levèrent et s'avancèrent en nombre égal, douze pour Benjamin et pour Ish-Bosheth, fils de Saül, et douze parmi les hommes de David. Chacun, saisissant son adversaire par la tête, lui enfonça son épée dans le flanc: ils tombèrent tous ensemble. Et on donna à ce lieu de Gabaon le nom de Helqath-Tsourim. Il y eut en ce jour-là une bataille extrêmement rude, dans laquelle Abner et les hommes d'Israël furent battus par les gens de David. Il y avait là les trois fils de Tserouya: Joab, Abishaï et Asaël. Asaël était rapide comme une de ces gazelles qui courent dans la campagne: il poursuivit Abner, sans s'écarter de ses traces ni à droite ni à gauche. Abner se retourna et demanda: Est-ce toi, Asaël? Il répondit: Oui, c'est moi. Abner lui dit: Ecarte-toi à droite ou à gauche; attrape l'un de ces jeunes gens et dépouille son cadavre. Mais Asaël ne voulut pas se détourner de lui. Abner dit encore à Asaël: Détourne-toi de moi; pourquoi devrais-je t'abattre? Comment pourrais-je ensuite regarder en face Joab, ton frère? Mais Asaël refusa de se détourner. Sur quoi Abner le frappa au ventre avec l'extrémité inférieure de sa lance, et la lance sortit par-derrière. Il tomba et mourut sur place. Tous ceux qui arrivaient à l'endroit où Asaël était tombé mort s'arrêtaient. Joab et Abishaï poursuivirent Abner, et le soleil se couchait quand ils arrivèrent au coteau d'Amma, qui est en face de Guiah, sur le chemin du désert de Gabaon. Les fils de Benjamin se rassemblèrent derrière Abner, formèrent une troupe et s'arrêtèrent au sommet d'une colline. Abner appela Joab et lui dit: L'épée dévorera-t-elle toujours? Ne sais-tu pas que cela finira par de l'amertume? Quand finiras-tu par dire aux hommes de ne plus poursuivre leurs frères? Joab répondit: Par la vie de Dieu, si tu n'avais pas parlé, les hommes n'auraient pas cessé de poursuivre leurs frères avant le matin. Joab sonna de la trompe, et tous les hommes s'arrêtèrent; ils ne poursuivirent plus Israël et cessèrent le combat. Abner et ses hommes marchèrent toute la nuit dans la plaine aride; ils passèrent le Jourdain, traversèrent tout le Bitrôn et arrivèrent à Mahanaïm. Joab revint de la poursuite d'Abner et rassembla toute l'armée; il manquait dix-neuf des hommes de David, ainsi qu'Asaël. Mais les hommes de David avaient abattu trois cent soixante des hommes de Benjamin et d'Abner. Ils emportèrent Asaël et l'ensevelirent dans le tombeau de son père, à Beth-Léhem. Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit, et ils arrivèrent à Hébron à l'aube. La guerre dura longtemps entre la maison de Saül et la maison de David. David devenait de plus en plus fort, et la maison de Saül allait en s'affaiblissant. Des fils naquirent de David à Hébron. Son premier-né fut Amnon, d'Ahinoam la Jizréélite; le deuxième, Kiléab, d'Abigaïl, femme de Nabal, le Carmélite; le troisième, Absalom, fils de Maaka, fille de Talmaï, roi de Gueshour; le quatrième, Adonias, fils de Hagguith; le cinquième, Shephatia, fils d'Abital; et le sixième, Yitréam, d'Egla femme de David. Voilà ceux qui naquirent de David à Hébron. Pendant la guerre entre la maison de Saül et la maison de David, Abner devint fort dans la maison de Saül. Saül avait eu une concubine, nommée Ritspa, fille d'Aya. Or Ish-Bosheth dit à Abner: Pourquoi es-tu allé avec la concubine de mon père? Très fâché par les propos d'Ish-Bosheth, Abner répondit: Suis-je une tête de chien appartenant à Juda? Aujourd'hui, j'agis avec fidélité envers la maison de Saül, ton père, envers ses frères et ses compagnons, je ne t'ai pas livré à David, et c'est aujourd'hui que tu me demandes des comptes pour une faute avec cette femme? Que Dieu me fasse ceci et qu'il y ajoute cela, si je n'agis pas envers David selon le serment que le Seigneur a fait à David de retirer la royauté à la maison de Saül et d'établir le trône de David sur Israël et sur Juda, depuis Dan jusqu'à Bersabée. Ish-Bosheth n'osa pas répliquer un seul mot à Abner, parce qu'il avait peur de lui. Abner envoya des messagers à David, pour lui dire de sa part: A qui appartient le pays? Et encore: Conclus ton alliance avec moi, et je ferai en sorte que tout Israël se rallie à toi. David répondit: D'accord! Je conclurai une alliance avec toi. Je te demande une seule chose: ne parais pas en ma présence sans amener Mikal, fille de Saül. David envoya des messagers à Ish-Bosheth, fils de Saül, pour lui dire: Donne-moi ma femme Mikal, avec qui je me suis fiancé pour cent prépuces de Philistins. Ish-Bosheth l'envoya prendre chez son mari, Paltiel, fils de Laïsh; son mari la suivit jusqu'à Bahourim en pleurant. Alors Abner lui dit: Allez, rentre chez toi! Et il rentra chez lui. Abner adressa ce message aux anciens d'Israël: Vous avez toujours désiré avoir David comme roi; maintenant agissez, car le Seigneur a dit de lui: « C'est par l'intermédiaire de David, mon serviteur, que je sauverai Israël, mon peuple, de la main des Philistins et de la main de tous ses ennemis. » Abner parla aussi à Benjamin, et il se rendit à Hébron pour dire à David ce qu'avaient résolu Israël et toute la maison de Benjamin. Abner arriva auprès de David, à Hébron, avec vingt hommes; David donna un banquet pour Abner et pour les hommes qui étaient avec lui. Abner dit à David: Je vais partir pour rassembler tout Israël sous ton autorité, ô roi, mon seigneur; ils concluront une alliance avec toi, et tu régneras sur tout ce que tu désires. David laissa partir Abner, qui s'en alla en paix. Les hommes de David et Joab revenaient d'une expédition, ramenant un grand butin. Abner n'était plus auprès de David à Hébron, car David l'avait laissé partir, et il s'en était allé en paix. Lorsque arrivèrent Joab et toute l'armée qui était avec lui, on dit à Joab: Abner, fils de Ner, est venu auprès du roi, qui l'a laissé partir, et il s'en est allé en paix. Joab se rendit chez le roi et dit: Qu'as-tu fait? Abner est venu te voir; pourquoi l'as-tu laissé partir et s'en aller librement? Tu connais Abner, fils de Ner! C'est pour te duper qu'il est venu, pour connaître tes plans de campagne, pour savoir tout ce que tu fais. Joab, après avoir quitté David, envoya sur les traces d'Abner des messagers qui le ramenèrent depuis la citerne de Sira, à l'insu de David. Lorsque Abner fut de retour à Hébron, Joab l'attira à l'écart, à l'intérieur de la porte de la ville, pour lui parler tranquillement, et là il le tua d'un coup au ventre, pour venger le sang d'Asaël, son frère. Quand David l'apprit, par la suite, il dit: Je suis pour toujours innocent, devant le Seigneur, du sang d'Abner, fils de Ner, et mon règne l'est aussi. Qu'il retombe sur la tête de Joab et sur toute sa famille! Qu'il y ait toujours dans la maison de Joab quelqu'un qui soit atteint d'un écoulement génital ou de la « lèpre », ou qui manie le fuseau, ou qui tombe par l'épée, ou qui manque de pain! – Joab et Abishaï, son frère, avaient tué Abner parce qu'il avait mis à mort Asaël, leur frère, dans la bataille de Gabaon. David dit à Joab et à tout le peuple qui était avec lui: Déchirez vos vêtements, mettez un sac pour pagne et lamentez-vous sur Abner! Puis le roi David se mit en marche derrière la civière. On ensevelit Abner à Hébron. Le roi se mit à sangloter sur le tombeau d'Abner, et tout le peuple pleura. Le roi entonna une complainte sur Abner; il dit: Abner devait-il mourir comme meurt un fou? Tes mains n'étaient pas liées, ni tes pieds engagés dans des entraves de bronze! Comme on tombe devant des injustes, ainsi tu es tombé. Alors tout le peuple pleura de nouveau sur Abner. Tout le peuple pressait David de manger pendant qu'il faisait encore jour; mais David fit ce serment: Que Dieu me fasse ceci et qu'il y ajoute cela, si je goûte du pain ou quoi que ce soit d'autre avant le coucher du soleil! Cela fut remarqué et plut à tout le peuple; tout ce que le roi faisait plaisait à tout le peuple. Tout le peuple, tout Israël, sut ainsi, en ce jour-là, que ce n'était pas par ordre du roi qu'Abner, fils de Ner, avait été mis à mort. Le roi dit aux gens de sa cour: Ne savez-vous pas qu'en ce jour un prince, un grand prince, est tombé en Israël? Aujourd'hui, je suis délicat, j'ai reçu l'onction royale; et ces hommes, les fils de Tserouya, sont trop durs pour moi. Que le Seigneur paie de retour celui qui fait le mal selon son mal! Lorsque le fils de Saül apprit qu'Abner était mort à Hébron, il perdit courage, et tout Israël fut saisi d'épouvante. Le fils de Saül avait deux chefs des troupes armées; le nom de l'un était Baana et le nom de l'autre était Rékab; ils étaient fils de Rimmôn le Béérotite, d'entre les fils de Benjamin. – Car Bééroth était considérée comme faisant partie de Benjamin, et les Béérotites s'étaient enfuis à Guittaïm où ils séjournent en immigrés jusqu'à ce jour. Jonathan, fils de Saül, avait un fils infirme des jambes. Celui-ci avait cinq ans lorsque arriva de Jizréel la nouvelle de la mort de Saül et de Jonathan; sa nourrice l'avait pris pour s'enfuir. Dans la précipitation, il tomba et resta boiteux; son nom était Mephi-Bosheth. Or les fils de Rimmôn le Béérotite, Rékab et Baana, se rendirent pendant la chaleur du jour à la maison d'Ish-Bosheth qui était couché pour la sieste de midi. Ils pénétrèrent jusque dans la maison, comme pour prendre du froment, et ils le tuèrent d'un coup au ventre; puis Rékab et Baana, son frère, s'échappèrent. Ils avaient donc pénétré dans la maison alors qu'il était allongé sur son lit, dans sa chambre à coucher, et ils l'avaient mis à mort. Ils le décapitèrent, prirent sa tête et marchèrent toute la nuit par le chemin de la plaine aride. Ils apportèrent la tête d'Ish-Bosheth à David à Hébron, et dirent au roi: Voici la tête d'Ish-Bosheth, fils de Saül, ton ennemi, qui en voulait à ta vie; en ce jour le Seigneur te venge, ô roi, de Saül et de sa descendance. David répondit à Rékab et à Baana, son frère, les fils de Rimmôn le Béérotite: Par la vie du Seigneur, qui m'a libéré de toute détresse, celui qui est venu me dire: « Saül est mort », et qui croyait m'annoncer une bonne nouvelle, je l'ai fait saisir et tuer à Tsiqlag, pour le récompenser de cette bonne nouvelle! Et maintenant que des méchants ont tué un juste chez lui, sur son lit, je ne vous réclamerais pas son sang et je ne vous éliminerais pas du pays! David ordonna à ses gens de les tuer; ils leur coupèrent les mains et les pieds, et ils les pendirent au bord du réservoir d'Hébron. Ils prirent ensuite la tête d'Ish-Bosheth et l'ensevelirent dans le tombeau d'Abner à Hébron. Toutes les tribus d'Israël vinrent auprès de David à Hébron et dirent: Nous sommes tes os et ta chair. Déjà, lorsque Saül était notre roi, c'était toujours toi qui menais Israël en campagne et qui l'en ramenais. Le Seigneur t'a dit: « C'est toi qui feras paître Israël, mon peuple, c'est toi qui seras chef sur Israël. » Ainsi tous les anciens d'Israël vinrent auprès du roi à Hébron, et le roi David conclut une alliance pour eux à Hébron, devant le Seigneur. Ils conférèrent l'onction à David pour qu'il soit roi sur Israël. David avait trente ans lorsqu'il devint roi; il régna quarante ans. A Hébron il régna sur Juda sept ans et six mois, et à Jérusalem il régna trente-trois ans sur tout Israël et Juda. Le roi marcha avec ses hommes contre Jérusalem, contre les Jébusites qui habitaient le pays. Ils dirent à David: Tu n'entreras pas ici, car même les aveugles et les boiteux te repousseront! ce qui voulait dire: David n'entrera pas ici. Mais David prit la forteresse de Sion, c'est-à-dire la Ville de David. David avait dit en ce jour: Quiconque battra les Jébusites et les atteindra par le tsinnor, ces boiteux et ces aveugles détestés de David… – C'est pourquoi l'on dit: L'aveugle et le boiteux n'entreront pas dans la Maison. David s'installa dans la forteresse, qu'il appela Ville de David. David bâtit tout autour, depuis le Millo et vers l'intérieur. David s'élevait de plus en plus, et le Seigneur, le Dieu des Armées, était avec lui. Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David, avec du bois de cèdre, ainsi que des charpentiers et des tailleurs de pierre qui bâtirent une maison pour David. David sut ainsi que le Seigneur l'affermissait comme roi sur Israël et qu'il élevait son règne à cause d'Israël, son peuple. David prit encore des concubines et des femmes de Jérusalem, après qu'il fut venu d'Hébron; des fils et des filles naquirent encore de lui. Voici les noms de ceux qui lui naquirent à Jérusalem: Shammoua, Shobab, Nathan, Salomon, Yibhar, Elishoua, Népheg, Yaphia, Elishama, Eliada et Eliphéleth. Quand les Philistins apprirent qu'on avait conféré l'onction à David pour qu'il soit roi sur Israël, ils montèrent tous à la recherche de David. Quand David l'apprit, il descendit à la forteresse. Les Philistins arrivèrent et se déployèrent dans la vallée des Rephaïtes. David interrogea le Seigneur : Dois-je attaquer les Philistins? Me les livreras-tu? Le Seigneur dit à David: Vas-y, car je te livrerai les Philistins. David arriva à Baal-Peratsim, où il les battit. Puis il dit: Le Seigneur a ouvert une brèche devant moi dans les rangs de mes ennemis, comme une brèche ouverte par les eaux. C'est pourquoi on a appelé ce lieu du nom de Baal-Peratsim (« Maître des brèches »). Ils abandonnèrent là leurs idoles, et David et ses hommes les emportèrent. Les Philistins partirent de nouveau à l'attaque et se déployèrent dans la vallée des Rephaïtes. David interrogea le Seigneur, qui dit: Tu n'attaqueras pas; prends-les à revers, et tu arriveras sur eux en face des mûriers. Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors dépêche-toi, car c'est le Seigneur qui se met en campagne devant toi pour battre les troupes des Philistins. David fit ce que le Seigneur lui avait ordonné; il battit les Philistins depuis Guéba jusqu'à Guézer. David rassembla encore toute l'élite d'Israël, au nombre de trente mille hommes; David, et tout le peuple qui était avec lui, partit de Baalé-Juda pour en faire monter le coffre de Dieu sur lequel est invoqué le Nom, le nom du Seigneur (YHWH) des Armées, qui est assis sur les keroubim, au-dessus du Coffre. Ils chargèrent le coffre de Dieu sur un chariot neuf et l'emportèrent de la maison d'Abinadab qui est sur la colline; Ouzza et Ahio, fils d'Abinadab, conduisaient le chariot neuf. Ils l'emportèrent donc de la maison d'Abinadab qui est sur la colline, avec le coffre de Dieu; Ahio allait devant le Coffre. David et toute la maison d'Israël jouaient devant le Seigneur sur toutes sortes d'instruments en bois de cyprès, sur des lyres, des luths, des tambourins, des sistres et des cymbales. Lorsqu'ils arrivèrent à l'aire de Nakôn, Ouzza étendit la main vers le coffre de Dieu et le saisit, parce que les bœufs avaient glissé. Le Seigneur se mit en colère contre Ouzza, et Dieu l'abattit là, à cause de cette insolence. Ouzza mourut là, près du coffre de Dieu. David se fâcha parce que le Seigneur avait ouvert une brèche en Ouzza; c'est pourquoi on appelle ce lieu Pérets-Ouzza (« Brèche d'Ouzza »), jusqu'à ce jour. En ce jour-là, David fut saisi par la crainte du Seigneur ; il dit: Comment le coffre du Seigneur pourrait-il entrer chez moi? Il ne voulut pas prendre le coffre du Seigneur chez lui, dans la Ville de David, et il le fit conduire dans la maison d'Obed-Edom, le Gatite. Le coffre du Seigneur resta trois mois dans la maison d'Obed-Edom, le Gatite, et le Seigneur bénit Obed-Edom et toute sa maison. On dit au roi David: Le Seigneur a béni la maison d'Obed-Edom et tout ce qui lui appartient, à cause du coffre de Dieu. Alors David se mit en route et, dans la joie, il fit monter le coffre de Dieu depuis la maison d'Obed-Edom jusqu'à la Ville de David. Quand ceux qui portaient le coffre du Seigneur eurent fait six pas, il sacrifia un taureau et une bête grasse. David dansait de toute sa force devant le Seigneur ; David portait un éphod de lin comme un pagne. David et toute la maison d'Israël firent monter le coffre du Seigneur avec des acclamations et au son de la trompe. Comme le coffre du Seigneur entrait dans la Ville de David, Mikal, fille de Saül, regardait par la fenêtre; elle vit le roi David sauter et danser devant le Seigneur, et elle le méprisa dans son cœur. Après qu'on eut amené le coffre du Seigneur, on le plaça en son lieu, à l'intérieur de la tente que David avait dressée pour lui; et David offrit devant le Seigneur des holocaustes et des sacrifices de paix. Quand David eut achevé d'offrir l'holocauste et les sacrifices de paix, il bénit le peuple au nom du Seigneur (YHWH) des Armées. Puis il distribua à tout le peuple, à toute la multitude d'Israël, hommes et femmes, à chacun un gâteau de pain, un gâteau de dattes et un gâteau de raisins. Et tout le peuple s'en alla chacun chez soi. David revint pour bénir sa maison, et Mikal, fille de Saül, sortit à sa rencontre. Elle dit: Quelle gloire aujourd'hui pour le roi d'Israël de s'être exposé aux yeux des servantes de ses gens comme s'exposerait un homme de rien! David répondit à Mikal: C'est devant le Seigneur que j'ai agi ainsi, lui qui m'a choisi de préférence à ton père et à toute sa maison pour m'instituer chef sur le peuple du Seigneur, Israël, et c'est devant le Seigneur que je continuerai à jouer de la musique. Je veux paraître encore moins que cela et m'abaisser à mes propres yeux; et c'est auprès des servantes dont tu parles que je veux avoir ma gloire. Mikal, fille de Saül, n'eut pas d'enfant jusqu'au jour de sa mort. Lorsque le roi fut installé dans sa maison, et que le Seigneur lui eut accordé le repos en le délivrant de tous les ennemis qui l'entouraient, le roi dit à Nathan, le prophète: Regarde, je te prie: j'habite une maison de cèdre, alors que le coffre de Dieu habite dans une toile de tente. Nathan répondit au roi: Va, fais tout ce que tu as dans le cœur, car le Seigneur est avec toi. Cette nuit-là, la parole du Seigneur parvint à Nathan: Va dire à David, mon serviteur: Ainsi parle le Seigneur : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que j'y habite? Pourtant, je n'ai pas habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter d'Egypte les Israélites jusqu'à ce jour, mais je me suis déplacé avec une tente pour demeure. Partout où je me suis déplacé avec tous les Israélites, ai-je dit un seul mot à aucune des tribus d'Israël à qui j'avais ordonné de faire paître Israël, mon peuple? Ai-je dit: « Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdre? » Maintenant, tu parleras ainsi à David, mon serviteur: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois chef sur mon peuple, sur Israël. Partout où tu es allé, j'ai été avec toi et j'ai retranché tous tes ennemis devant toi. Je te ferai un grand nom, comme le nom des grands de la terre; je fixerai un lieu à Israël, mon peuple; je le planterai pour qu'il y demeure et qu'il ne soit plus agité, pour que les hommes injustes ne recommencent plus à l'affliger comme par le passé. Depuis le jour où j'ai institué des juges sur Israël, mon peuple, je t'ai accordé le repos en te délivrant de tous tes ennemis; or le Seigneur t'a annoncé que c'est le Seigneur qui fera une maison pour toi. Quand tes jours seront accomplis et que tu te seras couché avec tes pères, je susciterai après toi ta descendance, celui qui sera sorti de toi, et j'affermirai son règne. C'est lui qui bâtira une maison pour mon nom, et j'affermirai pour toujours son trône royal. Moi, je serai son père, et lui, il sera mon fils. S'il commet des fautes, je le châtierai avec le bâton des hommes et avec les coups des humains; mais ma fidélité ne lui sera pas retirée, comme je l'ai retirée à Saül, que j'ai écarté devant toi. Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés devant toi, ton trône pour toujours affermi. Nathan rapporta à David toutes ces paroles et toute cette vision. Le roi David alla se présenter devant le Seigneur et dit: Qui suis-je, Seigneur Dieu, et qu'est-ce que ma maison, pour que tu m'aies fait parvenir jusqu'ici? C'est encore peu de chose à tes yeux, Seigneur Dieu ; tu parles aussi en faveur de ma maison pour des temps lointains. Telle est la loi de l'être humain, Seigneur Dieu ! Que pourrais-je encore te dire de plus, moi, David? Tu m'as distingué, toi, Seigneur Dieu ! A cause de ta parole et selon ton cœur, tu as fait toutes ces grandes choses pour me les faire connaître. Que tu es grand, Seigneur Dieu ! Nul n'est semblable à toi, et il n'y a pas de Dieu à part toi, d'après tout ce que nous avons entendu. Y a-t-il sur la terre une seule nation qui soit comme Israël, ton peuple, que les dieux soient allés libérer pour en faire leur peuple et pour lui donner un nom? Tu as fait pour eux de grandes choses, tu as accompli des œuvres redoutables pour ton pays, devant ton peuple que tu as libéré de l'Egypte, de ses nations et de ses dieux, pour qu'il t'appartienne. Tu as affermi Israël, ton peuple, afin qu'il soit ton peuple pour toujours; et toi, Seigneur, tu es devenu son Dieu. Maintenant, Seigneur Dieu, fais subsister pour toujours la parole que tu as prononcée sur moi, ton serviteur, et sur ma maison; agis selon ta parole. Que ton nom soit grand pour toujours et que l'on dise: « Le Seigneur (YHWH) des Armées est Dieu sur Israël! » Que ma maison à moi, David, ton serviteur, soit affermie devant toi! Car toi-même, Seigneur (YHWH) des Armées, Dieu d'Israël, tu m'as informé: « Je bâtirai une maison pour toi! » C'est pourquoi j'ai trouvé le cœur de t'adresser cette prière. Maintenant, Seigneur Dieu, c'est toi qui es Dieu, tes paroles sont vérité, et tu m'as annoncé ce bienfait. Maintenant, veuille bénir ma maison, afin qu'elle subsiste pour toujours devant toi! Car c'est toi, Seigneur Dieu, qui as parlé, et par ta bénédiction ma maison sera bénie pour toujours. Après cela, David battit les Philistins et les humilia. Il prit aux Philistins les rênes du pouvoir. Il battit les Moabites et il les mesura avec un cordeau, en les faisant coucher par terre; il en mesura deux cordeaux pour les mettre à mort et un plein cordeau pour leur laisser la vie. Les Moabites furent soumis à David et assujettis à un tribut. David battit Hadad-Ezer, fils de Rehob, roi de Tsoba, lorsqu'il alla rétablir sa domination sur l'Euphrate. David lui prit mille sept cents équipages de chars et vingt mille fantassins; il coupa les jarrets à tous les attelages, après en avoir conservé une centaine. Les Araméens de Damas vinrent au secours de Hadad-Ezer, roi de Tsoba, et David abattit vingt-deux mille hommes parmi les Araméens. David installa des garnisons chez les Araméens de Damas; les Araméens furent soumis à David et assujettis à un tribut. Le Seigneur donnait la victoire à David partout où il allait. David prit les carquois d'or que portaient les hommes de Hadad-Ezer et les apporta à Jérusalem. Le roi David prit encore une très grande quantité de bronze à Bétah et à Bérotaï, villes de Hadad-Ezer. Toï, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée de Hadad-Ezer. Il envoya Joram, son fils, auprès du roi David, pour lui demander comment il allait et pour le féliciter d'avoir fait la guerre à Hadad-Ezer et de l'avoir battu. Car Toï était en guerre avec Hadad-Ezer. Joram apporta des objets d'argent, des objets d'or et des objets de bronze. Le roi David les consacra au Seigneur, comme il avait déjà consacré l'argent et l'or pris à toutes les nations qu'il avait vaincues, à Aram, à Moab, aux Ammonites, aux Philistins, à Amalec, ou provenant du butin de Hadad-Ezer, fils de Rehob, roi de Tsoba. David se fit un nom lorsqu'il revint après avoir battu Aram dans la vallée du Sel: dix-huit mille hommes. Il installa des garnisons en Edom, dans tout Edom il installa des garnisons; et tout Edom fut soumis à David. Le Seigneur donnait la victoire à David partout où il allait. David régna sur tout Israël. Il agissait envers tout son peuple selon l'équité et la justice. Joab, fils de Tserouya, était à la tête de l'armée; Josaphat, fils d'Ahiloud, était archiviste; Tsadoq, fils d'Ahitoub, et Ahimélek, fils d'Abiathar, étaient prêtres; Seraya était scribe; Benaya, fils de Joïada, était avec les Kérétites et les Pélétites; et les fils de David étaient prêtres. David dit: Reste-t-il encore quelqu'un de la maison de Saül, pour que j'agisse avec fidélité envers lui à cause de Jonathan? Il y avait un homme attaché à la maison de Saül, nommé Tsiba, que l'on introduisit auprès de David. Le roi lui dit: Es-tu Tsiba? Et il répondit: Oui, pour te servir. Le roi dit: N'y a-t-il plus personne de la maison de Saül, pour que j'agisse envers lui avec la fidélité de Dieu? Tsiba répondit au roi: Il y a encore un fils de Jonathan, qui est infirme des pieds. Le roi lui dit: Où est-il? Tsiba répondit au roi: Il est chez Makir, fils d'Ammiel, à Lo-Debar. Le roi David l'envoya chercher chez Makir, fils d'Ammiel, à Lo-Debar. Mephi-Bosheth, fils de Jonathan, fils de Saül, vint auprès de David et tomba face contre terre, prosterné. David dit: Mephi-Bosheth! Il répondit: Je suis là, pour te servir. David lui dit: N'aie pas peur! Je vais agir avec fidélité envers toi à cause de Jonathan, ton père. Je te rendrai toutes les terres de Saül, ton père, et tu mangeras constamment à ma table. Il se prosterna et dit: Que suis-je pour que tu regardes un chien mort tel que moi? Le roi appela Tsiba, l'homme de Saül, et lui dit: Je donne au fils de ton maître tout ce qui appartenait à Saül et à toute sa maison. Tu cultiveras pour lui les terres, toi, tes fils et tes serviteurs, et tu rentreras les récoltes, afin que le fils de ton maître ait de quoi manger; et Mephi-Bosheth, fils de ton maître, mangera constamment à ma table. Or Tsiba avait quinze fils et vingt serviteurs. Tsiba dit au roi: Je ferai exactement ce que tu m'ordonnes, ô roi, mon seigneur. David avait dit: Mephi-Bosheth mangera à ma table, comme l'un des fils du roi. Mephi-Bosheth avait un jeune fils, nommé Michée, et tous ceux qui habitaient chez Tsiba étaient au service de Mephi-Bosheth. Mephi-Bosheth habitait à Jérusalem, car il mangeait constamment à la table du roi. Il était boiteux des deux jambes. Là-dessus, le roi des Ammonites mourut; Hanoun, son fils, devint roi à sa place. David dit: J'agirai avec fidélité envers Hanoun, fils de Nahash, comme son père a agi avec fidélité envers moi. David envoya des gens de sa cour lui présenter ses condoléances pour son père. Lorsqu'ils arrivèrent au pays des Ammonites, les princes des Ammonites dirent à Hanoun, leur maître: Penses-tu que David ait voulu honorer ton père en t'envoyant ces gens pour te présenter ses condoléances? N'est-ce pas pour examiner la ville, pour l'espionner et la détruire que David envoie ses gens auprès de toi? Alors Hanoun saisit les gens de David, leur fit raser la moitié de la barbe et fit couper leurs habits à mi-longueur, au niveau des fesses; puis il les renvoya. On le dit à David, qui envoya quelqu'un à leur rencontre; ces hommes étaient en effet dans une grande confusion; le roi leur fit dire: Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé, puis vous reviendrez. Les Ammonites virent qu'ils s'étaient rendus odieux à David. Alors les Ammonites engagèrent vingt mille fantassins chez les Araméens de Beth-Rehob et chez les Araméens de Tsoba, mille hommes chez le roi de Maaka, et douze mille hommes chez les gens de Tob. Quand David l'apprit, il envoya contre eux Joab avec toute l'armée, les guerriers. Les Ammonites se mirent en campagne; ils se rangèrent en ordre de bataille à l'entrée de la porte de la ville; les Araméens de Tsoba et de Rehob, les hommes de Tob et de Maaka étaient à part dans la campagne. Joab vit qu'il avait à se battre sur deux fronts, devant et derrière. Il fit alors un choix dans l'élite d'Israël et se rangea face aux Araméens; il confia le reste de la troupe à Abishaï, son frère, qui se rangea face aux Ammonites. Il dit: Si les Araméens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours; et si les Ammonites sont plus forts que toi, j'irai te secourir. Sois fort, soyons forts pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu, et que le Seigneur fasse ce qui lui plaira! Joab s'avança avec sa troupe pour attaquer les Araméens, qui durent fuir pour lui échapper. Quand les Ammonites virent que les Araméens avaient fui, ils fuirent aussi pour échapper à Abishaï et rentrèrent dans la ville. Joab revint de sa campagne contre les Ammonites et se rendit à Jérusalem. Les Araméens, voyant qu'ils avaient été battus par Israël, réunirent leurs forces. Hadad-Ezer envoya mobiliser les Araméens de Transeuphratène, et ils arrivèrent à Hélam. Shobak, le chef de l'armée de Hadad-Ezer, était à leur tête. On le dit à David. Celui-ci rassembla tout Israël, passa le Jourdain et vint à Hélam. Les Araméens se rangèrent face à David pour le combattre. Les Araméens durent fuir pour échapper à Israël. David leur tua les équipages de sept cents chars et quarante mille cavaliers; il abattit aussi le chef de leur armée, Shobak, qui mourut là. Tous les rois qui étaient soumis à Hadad-Ezer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec Israël et lui furent soumis; et les Araméens n'osèrent plus secourir les Ammonites. A l'année nouvelle, au temps où les rois partent en campagne, David envoya Joab, avec ses hommes et tout Israël, pour détruire les Ammonites et assiéger Rabba. David, lui, resta à Jérusalem. Un soir, David se leva de son lit et alla se promener sur le toit en terrasse de la maison du roi; de là il aperçut une femme qui se baignait; elle était très belle. David envoya prendre des informations sur cette femme. On lui dit: C'est Bethsabée, fille d'Eliam, femme d'Urie, le Hittite. David envoya des messagers la chercher. Elle se rendit auprès de lui, et il coucha avec elle alors qu'elle se consacrait pour se purifier de son impureté; puis elle rentra chez elle. La femme fut enceinte; elle fit dire à David: Je suis enceinte. Alors David fit dire à Joab: Envoie-moi Urie, le Hittite; et Joab envoya Urie à David. Urie se rendit auprès de David, qui lui demanda comment allait Joab, comment allait le peuple et comment allait la guerre. Puis David dit à Urie: Descends donc chez toi te laver les pieds. Urie sortit de la maison du roi, suivi d'un présent du roi. Mais Urie se coucha à l'entrée de la maison du roi, avec tous les hommes de la garde, et il ne descendit pas chez lui. On vint dire à David: Urie n'est pas descendu chez lui. Alors David dit à Urie: N'arrives-tu pas de voyage? Pourquoi n'es-tu pas descendu chez toi? Urie répondit à David: Le Coffre, Israël et Juda habitent dans des huttes, mon maître Joab et les hommes campent en rase campagne, et moi, je rentrerais chez moi pour manger et boire et pour coucher avec ma femme! Par ta propre vie, je ne ferai pas une chose pareille! David dit à Urie: Reste encore ici aujourd'hui, et demain je te renverrai. Urie resta à Jérusalem ce jour-là et le lendemain. David l'invita à manger et à boire devant lui et il l'enivra; le soir, Urie sortit et se coucha avec les hommes de la garde, mais il ne descendit pas chez lui. Au matin, David écrivit une lettre à Joab et l'envoya par l'intermédiaire d'Urie. Il écrivit dans cette lettre: Placez Urie à la pointe du combat le plus violent et retirez-vous derrière lui, afin qu'il soit frappé et qu'il meure. Joab, qui avait observé la ville, plaça Urie à un endroit où il savait qu'il y avait des adversaires aguerris. Les hommes de la ville firent une sortie pour combattre Joab; il en tomba parmi la troupe, parmi les hommes de David, et Urie, le Hittite, mourut aussi. Joab envoya un messager faire un rapport à David sur tout ce qui s'était passé lors du combat. Il donna cet ordre au messager: Quand tu auras achevé de raconter au roi tous les détails du combat, si la fureur du roi éclate et qu'il te dise: « Pourquoi êtes-vous allés combattre si près de la ville? Ne savez-vous pas qu'on lance des projectiles du haut de la muraille? Qui a tué Abimélek, fils de Yeroub-Bésheth? N'est-ce pas une femme qui a lancé sur lui, du haut de la muraille, une meule de moulin? N'est-ce pas ainsi qu'il est mort à Tébets? Pourquoi vous êtes-vous approchés de la muraille? » Alors tu diras: « Ton serviteur Urie, le Hittite, est mort aussi. » Le messager partit. A son arrivée, il fit un rapport à David sur tout ce pour quoi Joab l'avait envoyé. Le messager dit à David: Ces hommes ont eu l'avantage sur nous; ils ont fait une sortie contre nous, à l'extérieur, et nous les avons repoussés jusqu'à l'entrée de la porte de la ville; on a lancé des projectiles sur tes hommes du haut de la muraille, et certains de tes hommes sont morts; ton serviteur Urie, le Hittite, est mort aussi. David dit au messager: Tu parleras ainsi à Joab: « Que cela ne te déplaise pas; l'épée dévore tantôt l'un, tantôt l'autre. Attaque courageusement la ville et rase-la! » Et toi, encourage-le. La femme d'Urie apprit que son mari était mort, et elle se mit à se lamenter sur son époux. Quand le deuil fut passé, David l'envoya chercher et la recueillit chez lui. Elle devint sa femme et lui donna un fils. Ce que David avait fait déplut au Seigneur. Le Seigneur envoya Nathan à David. Nathan vint à lui et lui dit: Il y avait dans une même ville deux hommes, l'un riche et l'autre pauvre. Le riche avait du petit bétail et du gros bétail en très grande quantité. Le pauvre n'avait rien qu'une petite brebis, qu'il avait achetée; il la nourrissait, et elle grandissait chez lui avec ses fils; elle mangeait de son pain, buvait dans sa coupe, couchait sur son sein. Elle était pour lui comme une fille. Un voyageur arriva chez l'homme riche; comme celui-ci voulait épargner son petit bétail et son gros bétail pour préparer un repas au voyageur qui était arrivé chez lui, il prit la brebis du pauvre et l'apprêta pour l'homme qui était arrivé chez lui. David se mit dans une grande colère contre cet homme; il dit à Nathan: Par la vie du Seigneur, l'homme qui a fait cela mérite la mort! Quant à la brebis, il la compensera au quadruple, puisqu'il a fait une chose pareille, qu'il n'a pas voulu l'épargner. Alors Nathan dit à David: Cet homme-là, c'est toi! Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: C'est moi qui t'ai conféré l'onction pour que tu sois roi sur Israël, et c'est moi qui t'ai délivré de la main de Saül; je t'ai donné la maison de ton seigneur, j'ai placé sur ton sein les femmes de ton seigneur et je t'ai donné la maison d'Israël et de Juda. Et si cela ne suffisait pas, j'y ajouterais encore! Pourquoi donc as-tu méprisé la parole du Seigneur, en faisant ce qui lui déplaisait? Tu as abattu par l'épée Urie, le Hittite; tu as pris sa femme pour en faire ta femme, et lui, tu l'as tué par l'épée des Ammonites. Maintenant, l'épée ne s'écartera jamais de ta maison, parce que tu m'as méprisé et parce que tu as pris la femme d'Urie, le Hittite, pour en faire ta femme. Ainsi parle le Seigneur : Je suscite un malheur contre toi du sein de ta maison; je prendrai tes propres femmes sous tes yeux pour les donner à l'un de tes proches, et il couchera avec tes femmes sous les yeux de ce soleil. Toi, tu as agi en secret, mais moi, je ferai cela à la face de tout Israël et à la face du soleil. David dit à Nathan: J'ai péché contre le Seigneur ! Nathan répondit à David: Le Seigneur laisse passer ton péché; tu ne mourras pas. Mais, parce que tu as bafoué le Seigneur en cette affaire, le fils qui t'est né mourra. Puis Nathan s'en alla chez lui. Le Seigneur frappa l'enfant que la femme d'Urie avait donné à David: il tomba malade. David rechercha Dieu pour le garçon et il se mit à jeûner. Rentré chez lui, il passait la nuit couché par terre. Les anciens de sa maison insistèrent auprès de lui pour qu'il se relève de terre; mais il ne voulut pas et il refusa de manger quoi que ce soit avec eux. Le septième jour, l'enfant mourut. Les gens de la cour de David avaient peur de lui annoncer que l'enfant était mort. Ils disaient: Lorsque l'enfant était encore en vie, nous lui avons parlé, et il ne nous a pas écoutés; comment pourrions-nous lui dire: « L'enfant est mort! » Il va très mal réagir. David s'aperçut que ses gens chuchotaient entre eux et il comprit que l'enfant était mort. Il leur demanda: L'enfant est-il mort? Ils répondirent: Il est mort. Alors David se releva de terre. Il se lava, se parfuma et changea de vêtements; puis il se rendit à la maison du Seigneur et se prosterna. Il rentra ensuite chez lui et demanda qu'on lui serve un repas; il mangea. Les gens de sa cour lui dirent: Que fais-tu là? Quand l'enfant était vivant, tu jeûnais et tu pleurais pour lui; et maintenant que l'enfant est mort, tu te lèves et tu manges! Il répondit: Lorsque l'enfant était encore en vie, je jeûnais et je pleurais, car je disais: Qui sait si le Seigneur ne me fera pas grâce et si l'enfant ne vivra pas? Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûnerais-je? Puis-je le faire revenir? C'est moi qui irai le rejoindre; lui, il ne me reviendra pas. David consola Bethsabée, sa femme; il alla avec elle, il coucha avec elle. Elle mit au monde un fils qu'il appela du nom de Salomon, et qui fut aimé du Seigneur. Par l'intermédiaire de Nathan, le prophète, il l'appela du nom de Yedidia (« Bien-Aimé du Seigneur  »), à cause du Seigneur. Joab attaqua Rabba-des-Ammonites et prit la cité royale. Il envoya des messagers à David, pour lui dire: J'ai attaqué Rabba et j'ai déjà pris la Ville des Eaux; rassemble maintenant le reste des troupes, dresse ton camp contre la ville et prends-la, de peur que je ne la prenne moi-même et que mon nom ne soit prononcé sur elle. David rassembla toutes les troupes et marcha sur Rabba; il l'attaqua et la prit. Il prit la couronne de la tête de son roi; son poids était d'un talent – un talent d'or – et elle était garnie d'une pierre précieuse. Elle fut dès lors sur la tête de David. Il emporta de la ville un très grand butin. Quant au peuple qui s'y trouvait, il le fit sortir; il les affecta aux scies, aux herses de fer et aux haches de fer, et les condamna au moulage des briques; il traita de même toutes les villes des Ammonites. Puis David revint à Jérusalem avec toutes les troupes. Après cela, voici ce qui arriva: Absalom, fils de David, avait une sœur qui était belle et qui se nommait Tamar; Amnon, fils de David, l'aimait. Amnon était tourmenté jusqu'à se rendre malade à cause de Tamar, sa sœur; car elle était vierge, et il paraissait difficile à Amnon de faire auprès d'elle la moindre tentative. Amnon avait un ami nommé Jonadab, fils de Shiméa, frère de David, et Jonadab était un homme très habile. Il lui dit: Pourquoi as-tu l'air si misérable matin après matin, fils du roi? Ne veux-tu pas me le dire? Amnon lui répondit: J'aime Tamar, la sœur d'Absalom, mon frère. Jonadab lui dit: Couche-toi et fais le malade. Quand ton père viendra te voir, tu lui diras: « Je t'en prie, que ma sœur Tamar vienne me donner à manger; qu'elle prépare la nourriture sous mes yeux, afin que je la voie et qu'elle me la donne de sa propre main! » Amnon se coucha et fit le malade. Le roi vint le voir, et Amnon dit au roi: Je te prie, que ma sœur Tamar vienne faire deux gâteaux sous mes yeux, et qu'elle me nourrisse de sa propre main. David fit dire à Tamar, chez elle: Va, je te prie, chez Amnon, ton frère, et prépare-lui à manger. Tamar alla chez Amnon, son frère, qui était couché. Elle prit de la pâte, la pétrit, prépara devant lui des gâteaux et les fit cuire. Puis elle prit la poêle et le servit. Mais Amnon refusa de manger. Il dit: Faites sortir tout le monde de chez moi! Et tout le monde sortit de chez lui. Alors Amnon dit à Tamar: Apporte-le-moi dans la chambre, et nourris-moi de ta propre main. Tamar prit les gâteaux qu'elle avait faits et les apporta à Amnon, son frère, dans la chambre. Comme elle les lui présentait, pour qu'il mange, il la saisit et lui dit: Viens, couche avec moi, ma sœur! Elle lui répondit: Non, mon frère, n'abuse pas de moi, car cela est inadmissible en Israël; ne commets pas une telle folie. Où irais-je, moi, avec mon déshonneur? Et toi, tu serais comme un fou en Israël. Maintenant, je te prie, parle au roi; il ne refusera pas de me donner à toi. Mais il ne voulut pas l'écouter; comme il était plus fort qu'elle, il abusa d'elle; ainsi il coucha avec elle. Puis Amnon se mit à la détester de tout son être; il la détesta plus encore qu'il ne l'avait aimée. Il lui dit: Lève-toi, va-t'en! Elle lui répondit: Tu ferais un plus grand mal encore en me renvoyant. Mais il ne voulut pas l'écouter. Il appela son serviteur personnel et lui dit: Renvoyez-moi celle-là dehors, je vous prie! Verrouille la porte derrière elle! Elle portait une tunique multicolore, car c'était le vêtement dont étaient vêtues les filles vierges du roi. Le serviteur d'Amnon la mit dehors et verrouilla la porte derrière elle. Tamar répandit de la cendre sur sa tête et déchira la tunique multicolore qu'elle portait; elle mit sa main sur sa tête et s'en alla en poussant des cris. Absalom, son frère, lui dit: Ton frère Amnon a-t-il été avec toi? Maintenant, ma sœur, garde le silence; c'est ton frère. Ne te soucie pas de cette affaire. Tamar, délaissée, s'installa chez Absalom, son frère. Le roi David apprit tout cela et il fut très fâché. Absalom ne dit rien à Amnon; mais il le détestait, parce qu'il avait abusé de Tamar, sa sœur. Deux ans après, comme Absalom avait les tondeurs à Baal-Hatsor, près d'Ephraïm, il invita tous les fils du roi. Absalom alla trouver le roi et lui dit: J'ai chez moi les tondeurs; accepte, ô roi, de venir chez moi avec les gens de ta cour. Le roi dit à Absalom: Non, mon fils, je t'en prie! Nous n'irons pas tous, nous te serions à charge. Absalom insista auprès de lui, mais le roi ne voulut pas y aller et il le bénit. Absalom dit: Laisse au moins Amnon, mon frère, venir avec nous, je te prie. Le roi lui répondit: Pourquoi irait-il chez toi? Sur l'insistance d'Absalom, le roi laissa aller avec lui Amnon et tous les fils du roi. Absalom donna cet ordre à ses serviteurs: Regardez, je vous prie. Quand Amnon aura le cœur content, à cause du vin, et que je vous dirai: « Frappez Amnon! », alors vous le mettrez à mort. N'ayez pas peur: n'est-ce pas moi qui vous l'ordonne? Soyez forts et vaillants! Les serviteurs d'Absalom traitèrent Amnon comme Absalom l'avait ordonné. Alors tous les fils du roi montèrent chacun sur son mulet et s'enfuirent. Comme ils étaient en chemin, cette nouvelle parvint à David: Absalom a tué tous les fils du roi, il n'en est pas resté un seul! Le roi déchira ses vêtements et se coucha par terre; et tous les gens de sa cour se tenaient là, les vêtements déchirés. Jonadab, fils de Shiméa, frère de David, dit: Ne dis pas, mon seigneur, qu'on a mis à mort tous les fils du roi: Amnon seul est mort. Cela, Absalom l'avait résolu depuis le jour où Amnon a abusé de sa sœur Tamar. Maintenant, ô roi, mon seigneur, ne fais pas attention à ce qu'on t'a dit, comme quoi tous les fils du roi seraient morts: Amnon seul est mort. Absalom prit la fuite. Le guetteur leva les yeux et vit une grande troupe venir par le chemin qui était derrière lui, du côté de la montagne. Jonadab dit au roi: Ce sont les fils du roi qui arrivent! C'est bien ce que je disais. Comme il achevait de parler, les fils du roi arrivèrent. Ils se mirent à sangloter; le roi et tous les gens de sa cour pleurèrent aussi abondamment. Absalom avait pris la fuite et était allé chez Talmaï, fils d'Ammihoud, roi de Gueshour; David portait tous les jours le deuil de son fils. Absalom, qui avait pris la fuite pour aller à Gueshour, y resta trois ans. Le roi David cessa de poursuivre Absalom, car il était consolé de la mort d'Amnon. Joab, fils de Tserouya, sut que le cœur du roi était porté vers Absalom. Il envoya chercher à Teqoa une femme sage et lui dit: Mets-toi en deuil, je te prie: revêts des habits de deuil, ne te parfume pas, sois comme une femme qui porte depuis longtemps le deuil d'un mort. Tu iras ainsi vers le roi et tu lui parleras de telle et telle manière – Joab l'instruisit de ce qu'elle devait dire. La femme teqoïte alla parler au roi. Elle tomba face contre terre, prosternée, et dit: O roi, sauve-moi! Le roi lui dit: Qu'as-tu? Elle répondit: Hélas, je suis veuve, mon mari est mort! J'avais deux fils, ils se sont querellés tous les deux dans la campagne, et il n'y avait personne pour les séparer; l'un a frappé l'autre à mort. Alors tout le clan s'est dressé contre moi, en disant: « Livre celui qui a abattu son frère! Nous le mettrons à mort, pour la vie de son frère qu'il a tué; nous le ferons disparaître, lui, l'héritier! » Ils éteindraient ainsi le tison qui me reste, pour ne laisser à mon mari ni nom ni reste sur la terre. Le roi dit à la femme: Rentre chez toi. Je donnerai des ordres à ton sujet. La femme teqoïte dit au roi: Sur moi la faute, ô roi, mon seigneur, et sur la maison de mon père! Que tu en sois innocent, toi et ton trône. Le roi dit: Si quelqu'un parle contre toi, amène-le-moi, et il ne s'en prendra plus à toi. Elle dit: Souviens-toi, je t'en prie, ô roi, du Seigneur, ton Dieu, afin que le rédempteur du sang n'augmente pas la ruine, et qu'on ne fasse pas disparaître mon fils! Et il dit: Par la vie du Seigneur, il ne tombera pas à terre un seul cheveu de ton fils! La femme dit: Laisse-moi te dire un mot, je t'en prie, ô roi. Et il dit: Parle! Elle dit: Pourquoi alors as-tu cette attitude à l'égard du peuple de Dieu, puisqu'il résulte de tes paroles mêmes que tu as tort de ne pas faire revenir celui que tu as banni? Mortels, nous mourons, comme de l'eau répandue à terre ne se rassemble plus. Mais Dieu n'ôte pas la vie, et il a conçu des plans pour que celui qui est banni loin de lui ne le reste pas. Maintenant, ô roi, si je suis venue te dire cela, c'est que le peuple m'a effrayée. Alors j'ai dit: Je vais parler au roi; peut-être le roi fera-t-il ce que, moi, sa servante, je dirai. Oui, le roi m'écoutera et me délivrera de la main de l'homme qui veut me faire disparaître, avec mon fils, du patrimoine de Dieu. J'ai dit: Que ta parole, ô roi, soit source d'apaisement, je t'en prie! Car tu es comme un messager de Dieu, pour ce qui est d'entendre le bon et le mauvais. Que le Seigneur, ton Dieu, soit avec toi! Le roi dit à la femme: Je vais te demander quelque chose. Ne me cache rien! La femme dit: Parle, je te prie, ô roi, mon seigneur! Le roi dit alors: N'y aurait-il pas du Joab dans tout cela? La femme répondit: Par ta vie, ô roi, on ne peut pas t'induire en erreur. C'est en effet Joab, ton serviteur, qui m'a donné des ordres et qui a placé toutes ces paroles dans ma bouche. C'est pour changer le cours des événements que ton serviteur Joab a fait cela. Mais toi, mon seigneur, tu es aussi sage qu'un messager de Dieu, pour connaître tout ce qui se passe sur la terre. Le roi dit à Joab: Je veux bien faire cela; va, ramène le jeune Absalom. Joab tomba face contre terre, prosterné, et bénit le roi. Puis il dit: Je sais aujourd'hui que j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, mon seigneur, puisque tu as agi selon ma parole. Joab partit pour Gueshour et ramena Absalom à Jérusalem. Mais le roi dit: Qu'il se retire chez lui et qu'il ne paraisse pas en ma présence. Alors Absalom se retira chez lui et ne parut pas en la présence du roi. Il n'y avait pas dans tout Israël d'homme aussi beau ni aussi comblé d'éloges qu'Absalom: depuis les pieds jusqu'au crâne il n'y avait en lui aucun défaut. Lorsqu'il se rasait la tête – il se la rasait chaque année, parce que sa chevelure lui pesait – le poids de ses cheveux était de deux cents sicles, selon le poids royal. Il naquit d'Absalom trois fils et une fille nommée Tamar, qui devint une belle femme. Absalom resta deux ans à Jérusalem, sans paraître en la présence du roi. Il fit demander Joab pour l'envoyer auprès du roi; mais Joab ne voulut pas venir le voir. Il le fit encore demander une deuxième fois; mais Joab ne voulut toujours pas venir. Absalom dit alors à ses hommes: Regardez, la parcelle de Joab est à côté de la mienne; il y a là de l'orge; allez y mettre le feu. Les hommes d'Absalom mirent le feu au champ. Joab vint trouver Absalom chez lui. Il lui dit: Pourquoi tes hommes ont-ils mis le feu à la parcelle qui m'appartient? Absalom répondit à Joab: Je t'avais fait dire: « Viens ici, et je t'enverrai dire au roi de ma part: “Pourquoi suis-je revenu de Gueshour? Mieux vaudrait pour moi que j'y sois encore.” Maintenant je désire paraître en la présence du roi; et s'il y a une faute en moi, qu'il me fasse mettre à mort. » Joab se rendit chez le roi et lui dit tout cela. Puis il appela Absalom, qui se rendit chez le roi et se prosterna devant lui, face contre terre. Le roi embrassa Absalom. Après cela Absalom se procura un char, des chevaux et cinquante gardes du corps qui allaient devant lui. Il se levait de bon matin et se tenait au bord du chemin qui menait à la porte de la ville; et chaque fois que quelqu'un avait un litige et se rendait auprès du roi pour obtenir un jugement, Absalom l'interpellait et lui demandait: De quelle ville es-tu? Lorsqu'il avait répondu: Je suis de telle tribu d'Israël, Absalom lui disait: Regarde, ta cause est bonne et juste; mais personne ne t'écoutera chez le roi. Absalom disait: Ah! si j'étais juge dans le pays! Tout homme qui aurait un litige ou un droit à défendre viendrait à moi, et je lui ferais justice! Et quand quelqu'un s'approchait pour se prosterner devant lui, il lui tendait la main, le saisissait et l'embrassait. Absalom agissait ainsi à l'égard de tous les gens d'Israël qui se rendaient auprès du roi pour obtenir un jugement; ainsi Absalom volait le cœur des gens d'Israël. Au bout de quarante ans, Absalom dit au roi: Laisse-moi aller à Hébron, je te prie, pour que je m'acquitte du vœu que j'ai fait au Seigneur. Car moi, ton serviteur, j'ai fait un vœu, pendant que j'habitais à Gueshour, en Aram; j'ai dit: Si le Seigneur me ramène à Jérusalem, je servirai le Seigneur. Le roi lui dit: Va en paix. Alors Absalom partit pour Hébron. Absalom envoya des agents dans toutes les tribus d'Israël, en leur disant: Quand vous entendrez le son de la trompe, vous direz: Absalom est devenu roi à Hébron! Deux cents hommes de Jérusalem, qui avaient été invités, allèrent avec Absalom; ils le firent en toute bonne foi, sans se douter de rien. Pendant qu'Absalom offrait les sacrifices, il envoya chercher à la ville de Guilo Ahitophel, le Guilonite, conseiller de David. La conspiration devint puissante, et le peuple était de plus en plus nombreux avec Absalom. Quelqu'un vint dire à David: Le cœur des hommes d'Israël suit Absalom. Alors David dit à tous les gens de sa cour qui étaient avec lui à Jérusalem: Prenons la fuite, sans quoi nous n'échapperons pas à Absalom. Partez vite, sinon il aura vite fait de nous atteindre et d'attirer le malheur sur nous, en passant la ville au fil de l'épée. Les gens du roi lui dirent: Quoi que tu décides, ô roi, nous sommes à ton service! Le roi sortit, et toute sa famille le suivait; il laissa dix concubines pour garder le palais. Le roi sortit, et tout le peuple le suivait; ils s'arrêtèrent à la dernière maison. Tous ses hommes, tous les Kérétites et tous les Pélétites, passèrent à ses côtés; et tous les Gatites, au nombre de six cents hommes, venus de Gath à sa suite, passèrent devant le roi. Le roi dit à Ittaï, le Gatite: Pourquoi viendrais-tu aussi avec nous? Retourne et reste avec le roi, car tu es un étranger; tu es déjà un exilé pour ton propre pays. Tu es arrivé hier, et aujourd'hui je te ferais errer avec nous, quand je ne sais pas moi-même où je vais! Retourne et ramène tes frères avec toi. Fidélité et loyauté! Ittaï répondit au roi: Par la vie du Seigneur et par ta vie, ô roi, mon seigneur, au lieu où tu seras, soit pour mourir, soit pour vivre, là aussi je serai, moi, ton serviteur. David dit alors à Ittaï: Va, passe! Et Ittaï, le Gatite, passa, ainsi que tous les hommes qui étaient avec lui et leurs familles. Tout le pays pleurait à grand bruit au passage de tout le peuple. Le roi passa l'oued Cédron, et tout le peuple passa en face du chemin du désert. Tsadoq aussi était là, et avec lui tous les lévites portant le coffre de l'alliance de Dieu; ils posèrent le coffre de Dieu, et Abiathar montait, pendant que tout le peuple achevait de sortir de la ville. Le roi dit à Tsadoq: Ramène le coffre de Dieu dans la ville. Si je trouve grâce aux yeux du Seigneur, il me ramènera et il me fera voir le Coffre et son domaine. Mais s'il dit: « Je ne prends pas plaisir en toi », qu'il me fasse ce qu'il lui plaira. Le roi dit encore à Tsadoq, le prêtre: Toi, retourne en paix dans la ville, ainsi que ton fils Ahimaats et Jonathan, fils d'Abiathar – vos deux fils avec vous. Regardez. Moi, je resterai dans les plaines du désert, jusqu'à ce qu'il m'arrive un rapport de votre part. Ainsi Tsadoq et Abiathar ramenèrent le coffre de Dieu à Jérusalem et y restèrent. David montait la montée des Oliviers. Il montait en pleurant, la tête couverte, il marchait nu-pieds; tous ceux qui étaient avec lui s'étaient aussi couvert la tête, et ils montaient en pleurant. On dit à David: Ahitophel est avec Absalom parmi les conspirateurs. David dit: Seigneur, je t'en prie, rends stupides les conseils d'Ahitophel! Lorsque David fut arrivé au sommet, là où l'on se prosterne devant Dieu, Houshaï, l'Arkite, vint à sa rencontre, la tunique déchirée et la tête couverte de terre. David lui dit: Si tu passes avec moi, tu me seras à charge; au contraire, si tu retournes à la ville et que tu dises à Absalom: « O roi, je suis ton serviteur; j'étais autrefois le serviteur de ton père, mais maintenant je suis ton serviteur », tu déjoueras pour moi les conseils d'Ahitophel. Les prêtres Tsadoq et Abiathar sont là, avec toi. Tout ce que tu apprendras de la maison du roi, tu le diras aux prêtres Tsadoq et Abiathar; et comme ils ont auprès d'eux leurs deux fils, Ahimaats, pour Tsadoq, et Jonathan, pour Abiathar, c'est par leur intermédiaire que vous me ferez dire tout ce que vous aurez appris. Houshaï, l'ami de David, retourna donc à la ville au moment où Absalom faisait son entrée à Jérusalem. Alors que David venait de passer le sommet, Tsiba, serviteur de Mephi-Bosheth, vint à sa rencontre avec deux ânes bâtés, sur lesquels il y avait deux cents pains, cent gâteaux de raisins secs, cent de fruits d'été et une outre de vin. Le roi dit à Tsiba: Que veux-tu faire de cela? Tsiba répondit: Les ânes serviront de montures à la maison du roi, le pain et les fruits d'été seront pour nourrir les jeunes gens et le vin pour désaltérer ceux qui seront épuisés dans le désert. Le roi dit: Où est le fils de ton maître? Tsiba répondit au roi: Il est resté à Jérusalem, car il a dit: Aujourd'hui la maison d'Israël me rendra le royaume de mon père. Le roi dit à Tsiba: Tout ce qui appartenait à Mephi-Bosheth t'appartient. Tsiba dit: Je me prosterne! Que je trouve toujours grâce à tes yeux, ô roi, mon seigneur! Le roi David était arrivé jusqu'à Bahourim. De là sortit un homme du clan de la maison de Saül, nommé Shiméi, fils de Guéra. Il s'avança en prononçant des malédictions. Il jeta des pierres sur David et sur tous les gens du roi David, tandis que tout le peuple et tous les guerriers étaient à la droite et à la gauche de celui-ci. Shiméi parlait ainsi en le maudissant: Dehors, dehors, sanguinaire, homme sans morale! Le Seigneur fait retomber sur toi tout le sang de la maison de Saül, à la place de qui tu es devenu roi; le Seigneur a confié la royauté à Absalom, ton fils; tu l'as mérité, ton malheur, car tu es un homme sanguinaire! Alors Abishaï, fils de Tserouya, dit au roi: Pourquoi ce chien mort te maudit-il, ô roi, mon seigneur? Laisse-moi aller lui couper la tête, je t'en prie! Mais le roi dit: Pourquoi vous mêlez-vous de mes affaires, fils de Tserouya? S'il maudit, c'est que le Seigneur lui a dit: « Maudis David! » Qui donc peut lui dire: « Pourquoi agis-tu ainsi? » David dit à Abishaï et à tous ses gens: Mon propre fils, qui est sorti de moi, en veut à ma vie; à plus forte raison ce Benjaminite! Laissez-le et qu'il maudisse, car le Seigneur le lui a dit. Peut-être le Seigneur regardera-t-il ma peine; peut-être le Seigneur me fera-t-il du bien à la place de la malédiction qu'il prononce en ce jour. David et ses hommes continuèrent leur chemin; Shiméi marchait sur le flanc de la montagne, parallèlement à lui; en marchant, il maudissait, il jetait des pierres contre lui, il faisait voler la poussière. Le roi et tout le peuple qui était avec lui arrivèrent épuisés; là ils purent reprendre haleine. Absalom et tout le peuple, les hommes d'Israël, étaient entrés dans Jérusalem; et Ahitophel était avec lui. Lorsque Houshaï, l'Arkite, l'ami de David, fut arrivé auprès d'Absalom, il lui dit: Vive le roi! Vive le roi! Et Absalom dit à Houshaï: C'est là toute la fidélité que tu montres envers ton ami! Pourquoi n'es-tu donc pas allé avec ton ami? Houshaï répondit à Absalom: Non! J'appartiendrai à celui qu'ont choisi le Seigneur, tout ce peuple, tous les hommes d'Israël; c'est avec lui que je veux rester. Deuxièmement, qui pourrais-je servir? N'est-ce pas son fils? Comme j'ai servi ton père, ainsi je te servirai. Absalom dit à Ahitophel: Tenez conseil sur ce que nous devons faire. Et Ahitophel dit à Absalom: Va avec les concubines que ton père a laissées pour garder le palais; ainsi tout Israël apprendra que tu t'es rendu odieux à ton père, et tous ceux qui sont avec toi prendront courage. On dressa une tente sur le toit en terrasse pour Absalom, et Absalom alla avec les concubines de son père, sous les yeux de tout Israël. Les conseils d'Ahitophel, en ces jours-là, avaient autant d'autorité qu'une parole de Dieu. Il en était ainsi de tous les conseils d'Ahitophel, soit pour David, soit pour Absalom. Ahitophel dit à Absalom: Laisse-moi, je t'en prie, choisir douze mille hommes. Je poursuivrai David cette nuit même. Je le surprendrai pendant qu'il est fatigué et découragé, je le ferai trembler, et tout le peuple qui est avec lui s'enfuira. Alors j'abattrai le roi seul. Ainsi je ramènerai à toi tout le peuple; le retour de tous dépend en effet de l'homme que tu recherches, et tout le peuple sera en paix. Cette parole convint à Absalom et à tous les anciens d'Israël. Cependant Absalom dit: Appelle encore Houshaï, l'Arkite, je te prie, que nous entendions aussi ce qu'il a à dire. Houshaï vint auprès d'Absalom; Absalom lui dit: Voici comment a parlé Ahitophel; devons-nous faire ce qu'il a dit ou non? Parle, toi! Houshaï répondit à Absalom: Cette fois, le conseil qu'a donné Ahitophel n'est pas bon. Et il ajouta: Tu connais ton père et ses hommes: ce sont des guerriers, ils sont furieux comme une ourse à qui l'on aurait enlevé ses petits dans la campagne. Ton père est un homme de guerre, il ne passera pas la nuit avec le peuple; maintenant, il est caché dans quelque fosse ou dans quelque autre lieu. Si, dès le début, il en est qui tombent sous leurs coups, on l'apprendra et on dira: « Il y a une défaite parmi le peuple qui a suivi Absalom! » Alors le plus vaillant, eût-il un cœur de lion, se sentira fondre; car tout Israël sait que ton père est un guerrier et qu'il a des hommes vaillants avec lui. Je conseille donc que tout Israël se rassemble auprès de toi, depuis Dan jusqu'à Bersabée, aussi nombreux que le sable qui est au bord de la mer. Tu marcheras en personne au combat. Quel que soit le lieu où il se trouve, nous l'atteindrons et nous nous abattrons sur lui comme la rosée tombe sur la terre. Il n'en restera pas un seul, ni lui ni aucun des hommes qui sont avec lui. S'il se retire dans une ville, tout Israël apportera des cordes vers cette ville, et nous le traînerons jusqu'à l'oued, jusqu'à ce qu'on n'en trouve plus un caillou. Absalom et tous les hommes d'Israël dirent: Le conseil de Houshaï, l'Arkite, est meilleur que le conseil d'Ahitophel. En effet, le Seigneur avait résolu de déjouer le conseil d'Ahitophel, qui était bon; c'est ainsi que le Seigneur amenait le malheur sur Absalom. Houshaï dit aux prêtres Tsadoq et Abiathar: Ahitophel a donné tel et tel conseil à Absalom et aux anciens d'Israël; et moi, j'ai conseillé telle et telle chose. Maintenant, envoyez de toute urgence un rapport à David et faites-lui dire: « Ne passe pas la nuit dans les plaines du désert; passe plus loin, de peur que le roi et tout le peuple qui est avec lui ne soient anéantis. » Jonathan et Ahimaats se tenaient à Eïn-Roguel. Une servante allait leur faire un rapport et eux-mêmes allaient faire un rapport au roi David; car ils n'osaient pas se montrer en entrant dans la ville. Un jeune homme les aperçut et le rapporta à Absalom. Mais eux deux s'en allèrent vite et arrivèrent à Bahourim, chez un homme qui avait un puits dans sa cour; ils descendirent dans le puits. La femme prit une bâche qu'elle étendit sur l'ouverture du puits et y répandit du grain pilé, pour qu'on ne se doute de rien. Les hommes d'Absalom entrèrent chez cette femme et dirent: Où sont Ahimaats et Jonathan? La femme leur répondit: Ils ont passé le ruisseau. Ils cherchèrent et, ne les trouvant pas, ils retournèrent à Jérusalem. Après leur départ, Ahimaats et Jonathan remontèrent du puits et allèrent faire un rapport au roi David. Ils dirent à David: Traversez vite la rivière, car Ahitophel a donné tel et tel conseil contre vous. David et tout le peuple qui était avec lui passèrent le Jourdain; à l'aube, il n'y en avait pas un seul qui soit resté à l'écart, pas un seul qui n'ait passé le Jourdain. Ahitophel, voyant que son conseil n'avait pas été suivi, sella son âne et partit pour s'en aller chez lui, dans sa ville. Il donna ses ordres à sa maison et il se pendit. C'est ainsi qu'il mourut, et on l'ensevelit dans le tombeau de son père. David arriva à Mahanaïm. Alors Absalom passa le Jourdain, lui et tous les hommes d'Israël avec lui. Absalom mit Amasa à la tête de l'armée, en remplacement de Joab; Amasa était fils d'un homme nommé Yitra, l'Israélite, qui était allé avec Abigal, fille de Nahash et sœur de Tserouya, mère de Joab. Israël et Absalom dressèrent leur camp dans le Galaad. Lorsque David fut arrivé à Mahanaïm, Shobi, fils de Nahash, de Rabba-des-Ammonites, Makir, fils d'Ammiel, de Lo-Debar, et Barzillaï, le Galaadite, de Roguelim, apportèrent des lits, des bassins, des poteries, du froment, de l'orge, de la farine, du grain rôti, des fèves, des lentilles, du grain rôti, du miel, du lait fermenté, du petit bétail et des fromages de vache. Ils apportèrent tout cela à David et à sa troupe, afin qu'ils mangent; car ils s'étaient dit: Ces hommes ont dû souffrir de la faim, de l'épuisement et de la soif dans le désert. David recensa les hommes qui étaient avec lui et il nomma à leur tête des chefs de mille et des chefs de cent. David envoya le tiers des hommes sous le commandement de Joab, un autre tiers sous celui d'Abishaï, fils de Tserouya et frère de Joab, et un autre tiers sous celui d'Ittaï, le Gatite; puis le roi dit aux hommes: Moi aussi, je tiens à partir en campagne avec vous. Mais les hommes répondirent: Tu n'iras pas! En effet, si nous nous enfuyons, on ne fera pas attention à nous; et quand la moitié d'entre nous mourrait, on n'y ferait pas attention; mais maintenant il s'agit de dix mille d'entre nous; en outre, il est bon que de la ville tu puisses nous porter secours. Le roi leur répondit: Je ferai comme il vous plaira. Le roi se tint à côté de la porte de la ville, pendant que tous les hommes partaient en campagne, par centaines et par milliers. Le roi donna cet ordre à Joab, à Abishaï et à Ittaï: Par égard pour moi, doucement avec le jeune Absalom! Et tout le peuple entendit l'ordre du roi à tous les chefs au sujet d'Absalom. Le peuple partit dans la campagne à la rencontre d'Israël; la bataille eut lieu dans la forêt d'Ephraïm. Là, le peuple d'Israël fut battu par les hommes de David; ce fut une grande défaite en ce jour-là: vingt mille hommes battus. Le combat s'étendit sur tout le pays, et la forêt dévora plus de gens que l'épée ce jour-là. Absalom se trouva face à face avec les hommes de David. Absalom était monté sur un mulet. Le mulet pénétra sous la ramure d'un grand térébinthe, et la tête d'Absalom fut prise dans le térébinthe. Il resta suspendu entre ciel et terre, tandis que le mulet qu'il montait poursuivait son chemin. Un homme qui avait vu cela vint dire à Joab: J'ai vu Absalom suspendu à un térébinthe! Joab répondit à l'homme qui lui disait cela: Tu l'as vu! Pourquoi donc ne l'as-tu pas abattu sur place? Je t'aurais donné dix pièces d'argent et une ceinture. Mais cet homme dit à Joab: Quand je pèserais dans le creux de mes mains mille pièces d'argent, je ne porterais pas la main sur le fils du roi; car en notre présence le roi t'a donné cet ordre, ainsi qu'à Abishaï et à Ittaï: « Que chacun de vous prenne garde au jeune Absalom! » Si j'agissais de façon mensongère au péril de ma vie, rien ne serait caché au roi, et toi-même tu ne ferais rien pour me défendre. Joab dit: Je ne perdrai pas mon temps avec toi! Et il prit trois épieux et les enfonça dans le cœur d'Absalom, qui était encore vivant au milieu du térébinthe. Les dix serviteurs qui portaient les armes de Joab entourèrent Absalom et le mirent à mort. Joab fit sonner de la trompe, et le peuple cessa de poursuivre Israël, parce que Joab l'en empêcha. Ils prirent Absalom, le jetèrent dans une grande fosse au milieu de la forêt; ils élevèrent sur lui un très grand tas de pierres. Tout Israël s'enfuit, chacun dans sa tente. De son vivant, Absalom avait fait installer la pierre levée qui est dans la vallée du Roi, car il disait: Je n'ai pas de fils pour évoquer mon nom; et il donna son propre nom à la pierre levée: c'est pourquoi on l'appelle Monument d'Absalom, jusqu'à ce jour. Ahimaats, fils de Tsadoq, dit: Laisse-moi, je te prie, courir porter au roi la nouvelle que le Seigneur lui a rendu justice en le délivrant de la main de ses ennemis. Joab lui dit: Tu ne seras pas porteur de bonne nouvelle en ce jour; tu porteras de bonnes nouvelles un autre jour, mais tu n'en porterais pas en ce jour, puisque le fils du roi est mort. Et Joab dit à un Koushite: Va dire au roi ce que tu as vu. Le Koushite se prosterna devant Joab et courut. Ahimaats, fils de Tsadoq, dit encore à Joab: Advienne que pourra! Laisse-moi courir, moi aussi, derrière le Koushite, je t'en prie! Joab dit: Pourquoi veux-tu courir, mon fils? Tu n'as rien à gagner avec cette nouvelle. – Quoi qu'il arrive, je veux courir, reprit-il. Joab lui dit alors: Eh bien, cours! Ahimaats courut par le chemin du District et il dépassa le Koushite. David était assis entre les deux portes. Le guetteur alla sur le toit en terrasse de la porte de la ville, sur la muraille; il leva les yeux et aperçut un homme qui courait tout seul. Le guetteur cria pour l'annoncer au roi. Le roi dit: S'il est seul, il apporte une nouvelle. L'homme approchait peu à peu. Le guetteur vit un autre homme qui courait; il cria vers le portier: Un homme court tout seul. Le roi dit: Il apporte aussi une nouvelle. Le guetteur dit: A mon point de vue, la manière de courir du premier est celle d'Ahimaats, fils de Tsadoq. Le roi dit: C'est un homme de bien, et il arrive pour une bonne nouvelle. Ahimaats cria et dit au roi: Tout va bien! Il se prosterna devant le roi, face contre terre, et dit: Béni soit le Seigneur, ton Dieu, qui a livré les hommes qui levaient la main contre toi, ô roi, mon seigneur! Le roi demanda: Tout va-t-il bien pour le jeune Absalom? Ahimaats répondit: J'ai vu une grande agitation au moment où Joab a envoyé le serviteur du roi et moi-même; mais je n'ai pas su ce que c'était. Le roi dit: Tiens-toi là, sur le côté. Ahimaats se rangea sur le côté et attendit. Quand le Koushite arriva, il dit: Apprends la nouvelle, ô roi, mon seigneur! Aujourd'hui le Seigneur t'a rendu justice en te délivrant de la main de tous ceux qui se dressaient contre toi. Le roi demanda au Koushite: Tout va-t-il bien pour le jeune Absalom? Le Koushite répondit: O roi, que tes ennemis et tous ceux qui se dressent contre toi pour te faire du mal soient comme ce jeune homme! Alors le roi, bouleversé, monta dans la chambre à l'étage de la porte de la ville et se mit à pleurer. Il disait en marchant: Mon fils Absalom! mon fils, mon fils Absalom! Ah! si j'étais mort à ta place! Absalom, mon fils, mon fils! On dit à Joab: Le roi pleure et mène deuil sur Absalom. Et la victoire, ce jour-là, devint un deuil pour tout le peuple, car en ce jour le peuple entendait dire: Le roi est affligé à cause de son fils. Ce jour-là, le peuple rentra dans la ville à la dérobée, comme des gens confus de s'être enfuis au cours du combat. Le roi s'était couvert le visage. Le roi criait à pleine voix: Mon fils Absalom! Absalom, mon fils, mon fils! Joab entra chez le roi et dit: Tu fais honte aujourd'hui à tous tes hommes, à ceux qui aujourd'hui t'ont sauvé la vie, à toi, à tes fils et à tes filles, à tes femmes et à tes concubines. Tu aimes ceux qui te détestent et tu détestes ceux qui t'aiment: tu montres aujourd'hui que tes chefs et tes hommes ne sont rien pour toi; aujourd'hui, je le sais, si Absalom était vivant et si nous étions tous morts aujourd'hui, cela te conviendrait! Maintenant, sors et parle au cœur de tes hommes! Si tu ne sors pas, je le jure par le Seigneur, il ne restera pas un seul homme avec toi ce soir; et ce sera pire pour toi que tous les malheurs qui te sont arrivés depuis ta jeunesse jusqu'à présent. Alors le roi alla s'asseoir à la porte de la ville. On fit dire à tout le peuple: Le roi est assis à la porte de la ville. Et tout le peuple vint devant le roi. Cependant Israël s'était enfui, chacun dans sa tente. Dans toutes les tribus d'Israël, tout le peuple discutait; on disait: Le roi nous a délivrés de la main de nos ennemis, c'est lui qui nous a fait échapper à la main des Philistins, et maintenant il a dû fuir le pays à cause d'Absalom. Or Absalom, à qui nous avons conféré l'onction, est mort au combat; pourquoi gardez-vous le silence lorsqu'il s'agit de faire revenir le roi? De son côté, le roi David fit dire aux prêtres Tsadoq et Abiathar: Dites aux anciens de Juda: « Pourquoi seriez-vous les derniers à faire revenir le roi chez lui? » – car la parole de tout Israël était parvenue jusqu'au roi, chez lui. « Vous êtes mes frères, vous êtes mes os et ma chair; pourquoi seriez-vous les derniers à ramener le roi? » Vous direz aussi à Amasa: « N'es-tu pas mes os et ma chair? Que Dieu me fasse ceci et qu'il y ajoute cela, si tu ne deviens pas pour toujours devant moi chef de l'armée à la place de Joab! » Il finit par convaincre tous les hommes de Juda comme un seul homme; ils envoyèrent au roi ce message: Reviens, toi et tous tes hommes. Le roi revint et arriva jusqu'au Jourdain; Juda se rendit au Guilgal pour aller à la rencontre du roi et lui faire passer le Jourdain. Shiméi, fils de Guéra, le Benjaminite, qui était de Bahourim, descendit vite avec les hommes de Juda à la rencontre du roi David. Il avait avec lui mille hommes de Benjamin, ainsi que Tsiba, qui était au service de la maison de Saül, avec ses quinze fils et ses vingt serviteurs. Ils parvinrent au Jourdain avant le roi. L'équipe de passeurs passa pour faire passer la maison du roi comme il lui plaisait. Shiméi, fils de Guéra, tomba devant le roi quand celui-ci eut passé le Jourdain. Il dit au roi: Mon seigneur, ne tiens pas compte de ma faute. Ne te souviens pas de la faute que, moi, ton serviteur, j'ai commise le jour où toi, ô roi, tu sortais de Jérusalem. N'y fais pas attention! Je le sais, en effet, j'ai péché; je suis aujourd'hui le premier de toute la maison de Joseph à descendre à ta rencontre, ô roi, mon seigneur. Alors Abishaï, fils de Tserouya, dit: Shiméi ne doit-il pas être mis à mort pour avoir maudit l'homme qui a reçu l'onction du Seigneur ? Mais David dit: Pourquoi vous mêlez-vous de mes affaires, fils de Tserouya? Pourquoi vous comportez-vous aujourd'hui en adversaires à mon égard? Va-t-on, aujourd'hui, mettre quelqu'un à mort en Israël? Est-ce qu'aujourd'hui je ne sais pas que je suis roi sur Israël? Et le roi dit à Shiméi: Tu ne mourras pas! Le roi le lui jura. Mephi-Bosheth, fils de Saül, descendit aussi à la rencontre du roi. Il n'avait pas soigné ses pieds, il n'avait pas soigné sa moustache, il n'avait pas lavé ses vêtements depuis le jour où le roi s'en était allé jusqu'au jour où il était rentré sain et sauf. Lorsqu'il vint à la rencontre du roi, à Jérusalem, le roi lui dit: Pourquoi n'es-tu pas venu avec moi, Mephi-Bosheth? Il répondit: O roi, mon serviteur m'a trompé; en effet, j'avais dit: Je ferai seller mon âne et je le monterai pour aller avec le roi – car je suis boiteux – mais il m'a calomnié auprès de toi, ô roi, mon seigneur. Mais tu es comme un messager de Dieu. Fais comme il te plaira. Car toute la maison de mon père s'est comportée envers toi comme des gens qui méritent la mort; et cependant tu m'as placé parmi ceux qui mangent à ta table. De quel droit pourrais-je encore crier vers toi, ô roi? Le roi lui dit: Pourquoi discutes-tu encore? J'ai décidé que, toi et Tsiba, vous vous partagerez les terres. Alors Mephi-Bosheth dit au roi: Qu'il prenne même le tout, puisque tu es rentré chez toi sain et sauf, ô roi, mon seigneur! Barzillaï, le Galaadite, descendit de Roguelim et passa le Jourdain avec le roi, pour prendre congé de lui près du Jourdain. Barzillaï était très vieux, il avait quatre-vingts ans. Il avait pourvu à tous les besoins du roi pendant son séjour à Mahanaïm, car c'était un homme très important. Le roi dit à Barzillaï: Viens avec moi, je pourvoirai à tous tes besoins chez moi, à Jérusalem. Mais Barzillaï répondit au roi: Combien d'années vivrai-je encore, pour que je monte avec le roi à Jérusalem? J'ai aujourd'hui quatre-vingts ans. Puis-je distinguer le bon du mauvais? Puis-je, moi, ton serviteur, savourer le goût de ce que je mange et de ce que je bois? Puis-je encore apprécier la voix des chanteurs et des chanteuses? Pourquoi te serais-je encore à charge, ô roi, mon seigneur? Pour un peu je passerais le Jourdain avec toi, ô roi. Mais pourquoi m'accorderais-tu cette récompense? Laisse-moi, je te prie, retourner mourir dans ma ville, près de la tombe de mon père et de ma mère! Mais voici ton serviteur Kimham; qu'il aille avec toi, ô roi, mon seigneur; fais pour lui ce qui te plaira. Le roi dit: Que Kimham vienne avec moi, et je ferai pour lui ce qui te plaira; tout ce que tu voudras de moi, je le ferai pour toi. Quand tout le peuple eut passé le Jourdain et que le roi l'eut aussi passé, le roi embrassa Barzillaï et le bénit; puis Barzillaï rentra chez lui. Le roi passa en direction du Guilgal, et Kimham passa avec lui. Tout le peuple de Juda et la moitié du peuple d'Israël avaient fait passer le Jourdain au roi. Mais tous les hommes d'Israël vinrent trouver le roi et lui dirent: Pourquoi nos frères, les hommes de Juda, t'ont-ils enlevé? Pourquoi ont-ils fait passer le Jourdain au roi, à sa maison et à tous les gens de David avec lui? Tous les hommes de Juda répondirent aux hommes d'Israël: C'est que le roi nous est proche; est-ce là une raison de vous fâcher? Avons-nous vécu aux dépens du roi? Nous a-t-il fait quelque cadeau? Les hommes d'Israël répondirent aux hommes de Juda: Le roi nous appartient dix fois autant, et David même plus qu'à vous. Pourquoi nous avez-vous traités à la légère? N'avons-nous pas été les premiers à proposer de faire revenir notre roi? Mais les hommes de Juda parlèrent plus durement que les hommes d'Israël. Il se trouvait là un homme sans morale, nommé Shéba, fils de Bikri, un Benjaminite. Il sonna de la trompe et dit: Pas de part pour nous avec David, pas de patrimoine pour nous avec le fils de Jessé! Chacun à ses tentes, Israël! Tous les hommes d'Israël laissèrent David pour suivre Shéba, fils de Bikri. Mais les hommes de Juda s'attachèrent à leur roi et l'accompagnèrent depuis le Jourdain jusqu'à Jérusalem. David rentra chez lui, à Jérusalem. Le roi prit les dix concubines qu'il avait laissées pour garder la maison et il les mit dans une maison bien gardée; il pourvut à tous leurs besoins, mais il n'alla pas avec elles; elles furent enfermées jusqu'au jour de leur mort, vivant dans un état de veuvage. Le roi dit à Amasa: Appelle-moi pour dans trois jours les hommes de Juda; et toi, sois présent ici. Amasa partit pour appeler Juda; mais il tarda au-delà du temps que le roi lui avait fixé. David dit alors à Abishaï: Shéba, fils de Bikri, va maintenant nous faire plus de mal qu'Absalom. Prends toi-même mes hommes et poursuis-le, de peur qu'il ne trouve des villes fortes et que nous ne le perdions de vue. Les hommes de Joab sortirent derrière lui, avec les Kérétites et les Pélétites, et tous les guerriers; ils sortirent de Jérusalem afin de poursuivre Shéba, fils de Bikri. Lorsqu'ils furent près de la grande pierre qui est à Gabaon, Amasa arriva devant eux. Joab avait passé une ceinture sur les habits dont il était vêtu, et il avait mis une épée à sa ceinture; elle était attachée à ses reins, dans un fourreau. Elle tomba comme Joab s'avançait. Joab dit à Amasa: Comment vas-tu, mon frère? Et de la main droite il saisit la barbe d'Amasa, pour l'embrasser. Amasa ne prit pas garde à l'épée qui était dans la main de Joab; Joab lui en donna un coup au ventre et répandit ses intestins à terre; il n'eut pas à lui porter un second coup: Amasa mourut. Joab et Abishaï, son frère, se lancèrent à la poursuite de Shéba, fils de Bikri. Un des serviteurs de Joab s'était arrêté près d'Amasa et disait: Qui est partisan de Joab et qui appartient à David, derrière Joab! Amasa se roulait dans le sang au milieu de la route; l'homme, ayant vu que tout le peuple s'arrêtait, poussa Amasa du chemin dans un champ et jeta un vêtement sur lui, parce qu'il avait vu que tous ceux qui arrivaient près de lui s'arrêtaient. Quand on l'eut retiré de la route, chacun suivit Joab, afin de poursuivre Shéba, fils de Bikri. Il traversa toutes les tribus d'Israël dans la direction d'Abel-Beth-Maaka, et de tous les Bérim. Ils se rassemblèrent et le suivirent. Ils vinrent assiéger Shéba dans Abel-Beth-Maaka, et on éleva contre la ville un remblai; il s'appuyait au rempart. Tout le peuple qui était avec Joab sapait la muraille pour la faire tomber. Alors une femme sage se mit à crier de la ville: Ecoutez, écoutez, je vous prie, dites à Joab: « Approche jusqu'ici, je veux te parler! » Il s'approcha d'elle; la femme dit: Est-ce toi, Joab? Il répondit: C'est moi! Elle lui dit: Ecoute mes paroles. Il répondit: J'écoute. Alors elle dit: Autrefois on avait coutume de dire: « Qu'on interroge Abel! » Et l'affaire était réglée. Moi, je suis parmi les plus paisibles et les plus sûrs en Israël, et toi tu cherches à faire mourir une ville qui est une mère en Israël! Pourquoi anéantirais-tu le patrimoine du Seigneur ? Joab répondit: Jamais! Jamais je n'anéantirais, jamais je ne ferais périr! Il ne s'agit pas de cela. Mais un homme de la région montagneuse d'Ephraïm, nommé Shéba, fils de Bikri, a levé la main contre le roi, contre David. Livrez-le, lui seul, et je m'éloignerai de la ville. La femme dit à Joab: Eh bien, sa tête te sera jetée par la muraille! La femme alla parler à tout le peuple avec sa sagesse; ils coupèrent la tête de Shéba, fils de Bikri, et la jetèrent à Joab. Alors Joab sonna de la trompe, et ils se dispersèrent loin de la ville, chacun dans ses tentes. Puis Joab revint à Jérusalem, auprès du roi. Joab commandait toute l'armée d'Israël; Benaya, fils de Joïada, était à la tête des Kérétites et des Pélétites; Adoram était intendant des corvées; Josaphat, fils d'Ahiloud, était archiviste; Sheva était scribe; Tsadoq et Abiathar étaient prêtres; et Ira de Yaïr était aussi prêtre pour David. Aux jours de David, il y eut une famine qui dura trois années de suite. David rechercha le Seigneur, et le Seigneur dit: C'est à cause de Saül et de sa maison, qui a versé le sang, parce qu'il a fait mettre à mort les Gabaonites. Le roi appela les Gabaonites pour leur parler. – Les Gabaonites ne faisaient pas partie des Israélites, mais c'était un reste des Amorites; les Israélites s'étaient engagés envers eux par un serment, et néanmoins Saül avait cherché à les abattre, dans sa passion jalouse pour les Israélites et les Judéens. David dit aux Gabaonites: Que puis-je faire pour vous et avec quoi ferai-je expiation, afin que vous bénissiez le patrimoine du Seigneur ? Les Gabaonites lui répondirent: Il ne s'agit pas pour nous d'argent ou d'or dans nos rapports avec Saül et sa maison, et nous n'avons personne à mettre à mort en Israël. Le roi dit: Ce que vous direz, je le ferai pour vous. Ils répondirent au roi: Puisque cet homme a voulu nous exterminer, puisqu'il avait le projet de nous détruire, pour que nous disparaissions de tout le territoire d'Israël, qu'on nous livre sept hommes parmi ses fils, et nous exposerons leurs corps devant le Seigneur à Guibéa de Saül – Saül, celui que le Seigneur avait choisi. Le roi dit: Je les livrerai. Le roi épargna Mephi-Bosheth, fils de Jonathan, fils de Saül, à cause du serment du Seigneur  – le serment que David et Jonathan, fils de Saül, avaient fait entre eux. Mais le roi prit les deux fils que Ritspa, fille d'Aya, avait donnés à Saül, Armoni et Mephi-Bosheth, et les cinq fils que Mikal, fille de Saül, avait donnés à Adriel de Mehola, fils de Barzillaï. Il les livra aux Gabaonites, qui exposèrent leurs corps dans la montagne, devant le Seigneur. Ils tombèrent tous les sept ensemble; ils furent mis à mort aux premiers jours de la moisson, au commencement de la moisson des orges. Ritspa, fille d'Aya, prit un sac et l'étendit pour elle sur le rocher, depuis le commencement de la moisson jusqu'à ce que l'eau du ciel tombe sur eux; elle empêchait les oiseaux du ciel de se poser sur eux pendant le jour, et les animaux sauvages pendant la nuit. On dit à David ce qu'avait fait Ritspa, fille d'Aya, concubine de Saül. Alors David alla prendre les ossements de Saül et les ossements de Jonathan, son fils, chez les habitants de Yabesh de Galaad, qui les avaient enlevés de la place de Beth-Shân, où les Philistins les avaient pendus le jour où ils avaient battu Saül à Guilboa. Il emporta de là les ossements de Saül et les ossements de Jonathan, son fils; et on recueillit aussi les ossements des corps qui avaient été exposés. On ensevelit les ossements de Saül et de Jonathan, son fils, au pays de Benjamin, à Tséla, dans le tombeau de Qish, père de Saül; on fit tout ce que le roi avait ordonné. Après cela, Dieu se laissa fléchir en faveur du pays. Les Philistins firent encore la guerre à Israël. David descendit avec ses hommes, et ils combattirent les Philistins. David était épuisé. Yishbi-Benob, qui était un descendant de Rapha, avait une lance du poids de trois cents sicles – poids du bronze – et il avait une épée neuve à la ceinture. Il parla d'abattre David. Abishaï, fils de Tserouya, vint au secours de David et mit à mort le Philistin. Alors les gens de David lui firent prêter serment, en lui disant: Tu n'iras plus à la guerre avec nous, tu n'éteindras pas la lampe d'Israël. Après cela, le combat reprit à Gob avec les Philistins. Alors Sibbekaï, le Houshatite, tua Saph qui était un descendant de Rapha. Le combat reprit à Gob avec les Philistins. Elhanân, fils de Yaaré-Oreguim, le Bethléhémite, tua Goliath, le Gatite, qui avait une lance dont le bois était comme l'ensouple des tisserands. Il y eut encore un combat à Gath. Il y avait là un homme de haute taille qui avait six doigts à chaque main et à chaque pied, vingt-quatre en tout, et qui était également issu de Rapha. Il défia Israël; et Jonathan, fils de Shiméa, frère de David, le tua. Ces quatre hommes de Gath étaient issus de Rapha. Ils tombèrent sous les coups de David et de ses hommes. David prononça pour le Seigneur les paroles de ce chant, le jour où le Seigneur l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Il dit: Le Seigneur est mon roc, ma forteresse, mon libérateur, mon Dieu rocher, en qui je trouve un abri, mon bouclier, la corne qui me sauve, ma citadelle, mon refuge. Toi, mon Sauveur, tu me sauves de la violence. Je m'écrie: Loué soit le Seigneur ! Et je suis sauvé de mes ennemis. Car les flots de la mort m'avaient enserré, les torrents de la destruction m'avaient rempli d'effroi; les liens du séjour des morts m'avaient entouré, les filets de la mort étaient devant moi. Dans ma détresse, j'invoque le Seigneur, j'invoque mon Dieu: de son temple, il m'entend, mes appels au secours parviennent à ses oreilles. La terre fut ébranlée et trembla; les fondations du ciel furent agitées; elles s'ébranlèrent, parce qu'il s'était fâché. De la fumée montait de ses narines, un feu dévorant sortait de sa bouche; des braises enflammées en jaillissaient. Il inclina le ciel et descendit avec une épaisse nuée sous ses pieds. Il était monté sur un keroub et il volait, il paraissait sur les ailes du vent. Il faisait des ténèbres une hutte tout autour de lui, – un amas d'eau, de sombres nuages. Dans la clarté qui le précédait s'allumaient des braises. Le Seigneur tonna depuis le ciel, le Très-Haut fit retentir sa voix. Il lança des flèches et il les dispersa, un éclair, et il les frappa de panique. Le lit de la mer apparut, les fondations du monde furent mises à découvert, quand le Seigneur les rabroua par son souffle, par le vent de ses narines. D'en haut il tend la main, il me saisit, il me retire des grandes eaux; il me délivre de mon ennemi puissant, de ceux qui me détestent et qui sont plus forts que moi. Ils se tenaient devant moi le jour où la catastrophe s'abattait sur moi, mais le Seigneur était mon appui. Il m'a fait sortir pour me mettre au large, il m'a délivré, car il a pris plaisir en moi. Le Seigneur m'a traité selon ma justice, il m'a récompensé selon la pureté de mes mains, car j'ai gardé les voies du Seigneur, je ne me suis pas éloigné de mon Dieu comme les méchants. Toutes ses règles sont devant moi, et je ne m'écarte pas de ses prescriptions. J'ai été intègre envers lui, et je me suis gardé de toute faute. Aussi le Seigneur m'a rendu selon ma justice, selon ma pureté en sa présence. Avec celui qui est fidèle tu te montres fidèle, avec l'homme vaillant qui est intègre tu te montres intègre, avec celui qui est pur tu te montres pur, et avec celui qui est tortueux tu te montres retors. Tu sauves le peuple affligé; de ton regard, tu abaisses les hautains. C'est toi qui es ma lampe, Seigneur ! Le Seigneur éclaire mes ténèbres. Avec toi je me précipite sur une troupe armée, avec mon Dieu je saute une muraille. La voie de Dieu est parfaite, la parole du Seigneur est éprouvée; il est un bouclier pour tous ceux qui trouvent en lui un abri. Qui donc est Dieu, si ce n'est le Seigneur (YHWH)? Qui est un rocher, si ce n'est notre Dieu? C'est Dieu qui est ma puissante forteresse, et qui prépare parfaitement mon chemin. Il rend mes pieds semblables à ceux des biches, et il me fait tenir sur les hauteurs. Il enseigne à mes mains la guerre; mes bras tendent un arc de bronze. Tu me donnes le bouclier de ton salut, et ta réponse me grandit. Tu me fais marcher au large, et je ne chancelle pas sur mes chevilles. Je poursuis mes ennemis et je les détruis; je ne reviens pas avant de les avoir exterminés. Je les extermine, je les fracasse, et ils ne se relèvent plus; ils tombent sous mes pieds. Tu me ceins de vaillance pour le combat, tu fais plier sous moi mes adversaires. Tu fais fuir mes ennemis devant moi; je réduirai au silence ceux qui me détestent. Ils regardent – et pas de sauveur – vers le Seigneur, et il ne leur répond pas! Je les pulvérise comme la poussière de la terre, je les écrase, je les foule, comme la boue des rues. Tu me fais échapper aux querelles de mon peuple; tu me mets à la tête des nations; un peuple que je ne connais pas m'est soumis. Les étrangers me flattent, au premier ordre, ils m'obéissent. Les étrangers sont en défaillance, ils sortent en tremblant de leurs forteresses. Vive le Seigneur, béni soit mon Rocher! Que Dieu, le rocher de mon salut, soit exalté, le Dieu qui m'accorde la vengeance, qui me soumet des peuples, et qui me soustrait à mes ennemis! Tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, tu me délivres de l'homme violent. C'est pourquoi je te célébrerai parmi les nations, Seigneur, je chanterai pour ton nom. Il fait de grandes choses pour le salut de son roi, il agit avec fidélité envers l'homme qui a reçu son onction, envers David et envers sa descendance, pour toujours. Voici les dernières paroles de David: Déclaration de David, fils de Jessé, déclaration de l'homme haut placé, de l'homme qui a reçu l'onction du Dieu de Jacob, du favori des mélodies d'Israël. Le souffle du Seigneur a parlé par moi, sa parole est sur ma langue. Le Dieu d'Israël a parlé, le Rocher d'Israël m'a dit: Celui qui gouverne les humains en juste, celui qui gouverne avec la crainte de Dieu, est pareil à l'aube, quand le soleil se lève par un matin sans nuages; par sa clarté et par la pluie, la verdure sort de la terre. Ma maison n'est-elle pas ainsi avec Dieu, puisqu'il a fait avec moi une alliance perpétuelle, en tous points réglée et gardée? Ne fera-t-il pas germer tout mon salut et tout ce qui est agréable? Mais les gens sans morale sont tous comme les chardons que l'on rejette, que l'on ne prend pas avec la main; l'homme qui les touche s'arme d'un fer ou d'un bois de lance; ils seront jetés au feu sur place. Voici les noms des vaillants hommes de David: Yosheb-ba-Shébeth le Tahkemonite, qui appartenait à l'élite de la garde. C'est lui, Adino l'Etsnite, qui s'attaqua à huit cents hommes, qu'il transperça en une seule fois. Après lui, Eléazar, fils de Dodo, fils d'Ahohi. C'était l'un des trois vaillants hommes qui défièrent avec David les Philistins qui s'étaient rassemblés là pour le combat, tandis que les hommes d'Israël se retiraient sur les hauteurs. C'est lui qui battit les Philistins jusqu'à ce que sa main, fatiguée, reste collée à son épée. Le Seigneur réalisa une grande victoire ce jour-là. Les hommes ne revinrent derrière Eléazar que pour dépouiller les cadavres. Après lui, Shamma, fils d'Agué, le Hararite. Les Philistins s'étaient rassemblés à Léhi. Il y avait là une parcelle de terre couverte de lentilles; le peuple fuyait pour échapper aux Philistins. Shamma se tint debout au milieu de la parcelle, la reprit et battit les Philistins. Le Seigneur réalisa une grande victoire. Au temps de la moisson, trois des trente chefs descendirent et vinrent auprès de David dans la grotte d'Adoullam. Une troupe de Philistins avait dressé son camp dans la vallée des Rephaïtes. David était alors dans les endroits escarpés; il y avait alors un poste des Philistins à Beth-Léhem. David exprima un désir en disant: Qui me fera boire de l'eau de la citerne qui est à la porte de Beth-Léhem? Alors les trois vaillants hommes forcèrent le camp des Philistins et puisèrent de l'eau de la citerne qui est à la porte de Beth-Léhem. Ils l'apportèrent et la présentèrent à David; mais il ne voulut pas la boire et il la répandit en libation pour le Seigneur. Il dit: Jamais, Seigneur, je ne ferais cela! N'est-ce pas le sang de ces hommes, qui y sont allés au péril de leur vie? Et il ne voulut pas la boire. Voilà ce que firent les trois vaillants hommes. Abishaï, frère de Joab, fils de Tserouya, appartenait à l'élite de la garde. C'est lui qui brandit sa lance sur trois cents hommes qu'il transperça et qui se fit ainsi un nom parmi les trois. C'est lui qui a eu le plus de gloire parmi les trois. Il fut leur chef; mais il n'égala pas les trois. Benaya, fils de Joïada, était un homme de valeur, originaire de Qabtséel, qui avait fait de nombreux exploits. C'est lui qui abattit les deux Ariel de Moab. C'est lui qui descendit et abattit un lion dans une citerne, un jour de neige. C'est lui qui abattit un Egyptien qui avait fière allure. Dans la main de l'Egyptien, il y avait une lance; il descendit vers lui avec un bâton, arracha la lance de la main de l'Egyptien et le tua avec sa lance. Voilà ce que fit Benaya, fils de Joïada, et il se fit ainsi un nom parmi les trois vaillants hommes. C'est lui qui a eu le plus de gloire parmi les trente; mais il n'égala pas les trois. David l'affecta à sa garde personnelle. Asaël, frère de Joab, l'un des trente. Elhanân, fils de Dodo, de Beth-Léhem. Shamma, le Harodite. Eliqa, le Harodite. Hélets, le Paltite. Ira, fils d'Iqqesh, le Teqoïte. Abiézer, l'Anatotite. Mebounnaï, le Houshatite. Tsalmôn, l'Ahohite. Maharaï, le Netophatite. Héleb, fils de Baana, le Netophatite. Ittaï, fils de Ribaï, de Guibéa des fils de Benjamin. Benaya, le Piratonite. Hiddaï, des oueds du Gaash. Abi-Albôn, de la plaine aride. Azmaveth, le Barhoumite. Eliahba, le Shaalbonite. Bené-Yashen. Jonathan. Shamma, le Hararite. Ahiam, fils de Sharar, l'Ararite. Eliphéleth, fils d'Ahasbaï, fils du Maakatite. Eliam, fils d'Ahitophel, le Guilonite. Hetsraï, le Carmélite. Paaraï, l'Arbite. Yiguéal, fils de Nathan, de Tsoba. Bani, le Gadite. Tséleq, l'Ammonite. Nahraï, le Béérotite, qui portait les armes de Joab, fils de Tserouya. Ira, le Yitrite. Gareb, le Yitrite. Urie, le Hittite. En tout, trente-sept. Le Seigneur se mit de nouveau en colère contre Israël. Il incita David à leur faire du tort, en disant: Va, dénombre Israël et Juda! Alors le roi dit à Joab, le chef de l'armée, qui était avec lui: Parcours donc toutes les tribus d'Israël, je te prie, depuis Dan jusqu'à Bersabée, et recensez le peuple. Ainsi j'en connaîtrai le nombre. Joab dit au roi: Que le Seigneur, ton Dieu, rende le peuple cent fois plus nombreux, et que tes yeux, ô roi, mon seigneur, le voient! Mais pourquoi, ô roi, veux-tu faire cela? Mais la parole du roi s'imposa à Joab et aux chefs de l'armée; Joab et les chefs de l'armée sortirent donc devant le roi pour recenser le peuple d'Israël. Ils passèrent le Jourdain et commencèrent par Aroër; depuis la ville qui est au milieu de l'oued, ils allèrent vers Gad et en direction de Yazer. Ils allèrent au Galaad et au pays de Tahtim-Hodshi. Ils allèrent à Dan-Yaân et aux environs de Sidon. Ils allèrent à la forteresse de Tyr, et dans toutes les villes des Hivvites et des Cananéens. Ils terminèrent par le Néguev de Juda, à Bersabée. Ils parcoururent ainsi tout le pays; au bout de neuf mois et vingt jours, ils arrivèrent à Jérusalem. Joab remit au roi le chiffre du recensement du peuple: il y avait en Israël huit cent mille hommes vaillants tirant l'épée, et les hommes de Juda étaient cinq cent mille. David sentit battre son cœur après qu'il eut ainsi compté le peuple. David dit au Seigneur : J'ai commis un grand péché en faisant cela! Maintenant, Seigneur, pardonne, je te prie, la faute que j'ai commise, moi, ton serviteur, car j'ai agi tout à fait stupidement. Quand David se leva, au matin, cette parole du Seigneur était parvenue à Gad, le prophète, le visionnaire de David: Va dire à David: Ainsi parle le Seigneur : Je te propose trois choses; choisis-en une, et je la ferai pour toi. Gad arriva chez David et lui dit: Qu'est-ce qui doit t'arriver? Sept années de famine dans ton pays, trois mois de fuite devant des adversaires qui te poursuivent, ou bien trois jours de peste dans ton pays? Maintenant, réfléchis et vois ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. David répondit à Gad: Je suis dans une grande détresse! Laisse-nous, je te prie, tomber aux mains du Seigneur, car sa compassion est grande; mais que je ne tombe pas aux mains des hommes! Le Seigneur fit venir la peste en Israël, depuis le matin jusqu'au temps fixé; et, de Dan à Bersabée, il mourut soixante-dix mille hommes parmi le peuple. Comme le messager étendait la main sur Jérusalem pour la détruire, le Seigneur regretta ce malheur; il dit au messager destructeur qui était parmi le peuple: Cela suffit! Arrête maintenant. Le messager du Seigneur était près de l'aire d'Aravna, le Jébusite. Quand il vit le messager qui frappait parmi le peuple, David dit au Seigneur : C'est moi qui ai péché! C'est moi qui ai commis la faute; mais ce troupeau, qu'a-t-il fait? Que ta main soit sur moi et sur ma famille, je t'en prie! Ce jour-là, Gad arriva chez David et lui dit: Monte, élève un autel pour le Seigneur sur l'aire d'Aravna, le Jébusite. David monta, selon la parole de Gad, comme le Seigneur l'avait ordonné. Aravna regardait d'en haut et vit le roi et les gens de sa cour qui se dirigeaient vers lui; alors Aravna sortit et se prosterna devant le roi, face contre terre. Aravna dit: Pourquoi, ô roi, viens-tu chez moi, ton serviteur? David répondit: Pour t'acheter l'aire afin d'y bâtir un autel pour le Seigneur, afin que le fléau qui frappe le peuple s'arrête. Aravna dit à David: O roi, mon seigneur, prends-la et offre en holocauste ce qui te plaira; regarde, les bœufs seront pour l'holocauste, et le traîneau à dépiquer, avec l'attelage, servira de bois; ô roi, je te donne tout! Et Aravna dit au roi: Que le Seigneur, ton Dieu, te soit favorable! Mais le roi lui dit: Non! Je te l'achèterai à son prix; je n'offrirai pas au Seigneur, mon Dieu, des holocaustes qui ne coûtent rien! David acheta l'aire et les bœufs pour cinquante sicles d'argent. David bâtit là un autel pour le Seigneur ; il offrit des holocaustes et des sacrifices de paix. Alors le Seigneur se laissa fléchir en faveur du pays: le fléau qui frappait Israël s'arrêta. Le roi David était vieux, avancé en âge; on le couvrait de vêtements, mais il ne parvenait pas à se réchauffer. Les gens de sa cour lui dirent: O roi, que l'on cherche pour toi une jeune fille vierge; qu'elle se tienne devant toi, qu'elle prenne soin de toi et qu'elle couche sur ton sein; ainsi tu te réchaufferas! On chercha dans tout le territoire d'Israël une belle jeune fille, et on trouva Abishag, la Shounamite; on la fit venir auprès du roi. Cette jeune fille était très belle. Elle soigna le roi et resta à son service. Mais le roi n'eut pas de relations avec elle. Alors Adonias, fils de Hagguith, se mit à élever des prétentions. Il disait: C'est moi qui serai roi! Il se procura un char, des attelages et cinquante gardes du corps qui allaient devant lui. Jamais, sa vie durant, son père ne l'avait peiné en lui disant: Pourquoi agis-tu ainsi? En outre, il était très beau, et il était né après Absalom. Il eut un entretien avec Joab, fils de Tserouya, et avec Abiathar, le prêtre; ceux-ci donnèrent leur appui à Adonias. Mais Tsadoq, le prêtre, Benaya, fils de Joïada, Nathan, le prophète, Shiméi, Réi et les vaillants hommes de David ne se rallièrent pas à Adonias. Adonias sacrifia du petit bétail, du gros bétail et des bêtes grasses près de la pierre de Zohéleth, qui est à côté d'Eïn-Roguel; il invita tous ses frères, les fils du roi, et tous les hommes de Juda qui étaient au service du roi. Mais il n'invita pas Nathan, le prophète, ni Benaya, ni les vaillants hommes, ni Salomon, son frère. Alors Nathan dit à Bethsabée, mère de Salomon: N'as-tu pas appris qu'Adonias, fils de Hagguith, est devenu roi, sans que David, notre seigneur, le sache? Maintenant laisse-moi te donner un conseil, je te prie, afin que tu sauves ta vie et celle de Salomon, ton fils. Va, entre chez le roi David; tu lui diras: « O roi, mon seigneur, ne m'as-tu pas toi-même juré, à moi, ta servante: “C'est Salomon, ton fils, qui deviendra roi après moi, c'est lui qui s'assiéra sur mon trône!” Pourquoi donc est-ce Adonias qui est devenu roi? » Pendant que tu seras là à parler avec le roi, j'entrerai moi-même après toi et je compléterai tes paroles. Bethsabée se rendit dans la chambre du roi. Le roi était très vieux, et Abishag, la Shounamite, était au service du roi. Bethsabée s'inclina et se prosterna devant le roi; et le roi dit: Qu'as-tu? Elle lui répondit: Mon seigneur, tu m'as toi-même juré, par le Seigneur, ton Dieu: « C'est Salomon, ton fils, qui deviendra roi après moi, c'est lui qui s'assiéra sur mon trône. » Or maintenant Adonias est devenu roi, et toi, ô roi, mon seigneur, tu ne le sais pas! Il a sacrifié des taureaux, des bêtes grasses et du petit bétail en quantité; il a invité tous les fils du roi, Abiathar, le prêtre, et Joab, le chef de l'armée, mais il n'a pas invité Salomon, ton serviteur. Or c'est sur toi, ô roi, mon seigneur, que tout Israël a les yeux fixés, pour que tu lui dises qui s'assiéra sur ton trône après toi. Dès que tu te seras couché avec tes pères, moi et Salomon, mon fils, nous serons traités comme des pécheurs. Tandis qu'elle parlait encore avec le roi, Nathan, le prophète, arriva. On dit au roi: C'est Nathan, le prophète! Celui-ci se présenta devant le roi et se prosterna devant le roi, face contre terre. Ensuite Nathan dit: O roi, mon seigneur, c'est donc toi qui as dit: « Adonias deviendra roi après moi, c'est lui qui s'assiéra sur mon trône! » Car il est descendu aujourd'hui, il a sacrifié des taureaux, des bêtes grasses et du petit bétail en quantité; il a invité tous les fils du roi, les chefs de l'armée et Abiathar, le prêtre; ils mangent et boivent devant lui, et ils disent: « Vive le roi Adonias! » Mais il n'a invité ni moi qui suis ton serviteur, ni Tsadoq, le prêtre, ni Benaya, fils de Joïada, ni Salomon, ton serviteur. Est-ce bien toi, ô roi, mon seigneur, qui l'as voulu ainsi? Pourquoi ne m'as-tu pas fait savoir, à moi qui suis ton serviteur, qui s'assiéra sur ton trône après toi? Le roi David répondit: Appelez-moi Bethsabée! Celle-ci se présenta devant le roi et se tint debout devant le roi. Alors le roi fit ce serment: Par la vie du Seigneur, qui m'a libéré de toute détresse, ce que j'ai juré par le Seigneur, le Dieu d'Israël, en disant: « C'est Salomon, ton fils, qui deviendra roi après moi, c'est lui qui s'assiéra sur mon trône à ma place », je le ferai en ce jour. Bethsabée s'inclina face contre terre et, prosternée devant le roi, elle dit: Que mon seigneur le roi David vive toujours! Le roi David dit: Appelez-moi Tsadoq, le prêtre, Nathan, le prophète, et Benaya, fils de Joïada. Ceux-ci se présentèrent devant le roi; le roi leur dit: Prenez avec vous les gens de ma cour, faites monter Salomon, mon fils, sur ma mule, et faites-le descendre à Guihôn. Là, Tsadoq, le prêtre, avec Nathan, le prophète, lui conférera l'onction pour qu'il soit roi sur Israël. Vous sonnerez de la trompe et vous direz: « Vive le roi Salomon! » Vous monterez derrière lui; il viendra s'asseoir sur mon trône et c'est lui qui deviendra roi à ma place. J'ai ordonné qu'il soit chef sur Israël et sur Juda. Benaya, fils de Joïada, répondit au roi: Qu'il en soit ainsi! Qu'ainsi parle le Seigneur, le Dieu de mon seigneur le roi! Comme le Seigneur a été avec mon seigneur le roi, qu'il soit avec Salomon et qu'il élève son trône plus que le trône de mon seigneur le roi David! Alors Tsadoq, le prêtre, descendit avec Nathan, le prophète, Benaya, fils de Joïada, les Kérétites et les Pélétites; ils firent monter Salomon sur la mule du roi David et l'amenèrent à Guihôn. Tsadoq, le prêtre, prit la corne d'huile dans la tente et conféra l'onction à Salomon. On sonna de la trompe, et tout le peuple dit: Vive le roi Salomon! Tout le peuple monta derrière lui; le peuple jouait de la flûte et se livrait à une grande joie; la terre se fendait au bruit qu'ils faisaient. Adonias et tous les invités qui étaient avec lui l'entendirent, au moment où ils finissaient de manger. Quand Joab entendit le son de la trompe, il dit: Pourquoi ce tumulte dans la ville? Il parlait encore lorsque Jonathan, fils d'Abiathar, le prêtre, arriva. Adonias dit: Viens, car tu es un homme de valeur et tu apportes de bonnes nouvelles. Jonathan répondit à Adonias: Non! Notre seigneur, le roi David, a investi Salomon de la royauté. Le roi a envoyé avec lui Tsadoq, le prêtre, Nathan, le prophète, Benaya, fils de Joïada, les Kérétites et les Pélétites, et ils l'ont fait monter sur la mule du roi. Tsadoq, le prêtre, et Nathan, le prophète, lui ont conféré l'onction royale à Guihôn. De là ils sont remontés tout joyeux, et l'émotion a gagné la ville: c'est là le bruit que vous avez entendu. Salomon s'est même assis sur le trône royal; et les gens de la cour du roi sont venus pour bénir notre seigneur le roi David, en disant: « Que ton Dieu rende le nom de Salomon plus célèbre que ton nom, et qu'il élève son trône plus que ton trône! » Et le roi s'est prosterné sur son lit. Voici encore ce qu'a dit le roi: « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui a placé aujourd'hui quelqu'un sur mon trône et qui a permis que mes yeux le voient! » Tous les invités d'Adonias se mirent à trembler: ils se levèrent et s'en allèrent chacun de son côté. Adonias eut peur de Salomon; il alla saisir les cornes de l'autel. On dit à Salomon: Adonias, par crainte du roi Salomon, a saisi les cornes de l'autel, en disant: « Que le roi Salomon me jure d'abord qu'il ne me fera pas mettre à mort par l'épée, moi, son serviteur! » Salomon dit: S'il se comporte en homme de valeur, il ne tombera pas à terre un seul de ses cheveux; mais si l'on trouve chez lui quelque chose de mauvais, il mourra! Le roi Salomon envoya des gens qui le firent descendre de l'autel. Il vint se prosterner devant le roi Salomon, et Salomon lui dit: Rentre chez toi. Comme le moment de sa mort approchait, David donna ses ordres à Salomon, son fils; il lui dit: Moi, je m'en vais selon le sort commun à tous. Sois fort et sois un homme! Garde les observances du Seigneur, ton Dieu, en suivant ses voies et en observant ses prescriptions, ses commandements, ses règles et ses préceptes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, afin de réussir dans tout ce que tu feras et partout où tu iras, et afin que le Seigneur réalise la parole qu'il a prononcée sur moi: « Si tes fils prennent garde à leur voie, en marchant loyalement devant moi, de tout leur cœur et de toute leur âme, tu auras toujours un successeur sur le trône d'Israël. » Tu sais bien ce que m'a fait Joab, fils de Tserouya, ce qu'il a fait aux deux chefs des armées d'Israël, à Abner, fils de Ner, et à Amasa, fils de Yéter. Il les a tués, il a versé le sang de la guerre pendant la paix, et il a mis le sang de la guerre sur la ceinture qu'il avait aux reins et sur les sandales qu'il avait aux pieds. Tu agiras selon ta sagesse, et tu ne laisseras pas ses cheveux blancs descendre en paix au séjour des morts. Tu agiras avec fidélité envers les fils de Barzillaï, le Galaadite; ils seront de ceux qui mangent à ta table; car ils ont agi de la même manière quand ils se sont joints à moi alors que je fuyais pour échapper à Absalom, ton frère. Tu as avec toi Shiméi, fils de Guéra, Benjaminite, de Bahourim. Il a prononcé contre moi des malédictions violentes le jour où j'allais à Mahanaïm. Mais il descendit à ma rencontre vers le Jourdain, et je lui fis ce serment par le Seigneur : « Je ne te ferai pas mettre à mort par l'épée. » Maintenant, ne le laisse pas impuni; car tu es un homme sage, et tu sais comment tu dois le traiter. C'est dans le sang que tu feras descendre ses cheveux blancs au séjour des morts. David se coucha avec ses pères et il fut enseveli dans la Ville de David. Le temps que David régna sur Israël fut de quarante ans: à Hébron il régna sept ans, et à Jérusalem il régna trente-trois ans. Salomon s'assit sur le trône de David, son père, et son règne fut bien affermi. Adonias, fils de Hagguith, vint trouver Bethsabée, mère de Salomon. Elle lui dit: Viens-tu pour la paix? Il répondit: Oui! Et il ajouta: J'ai un mot à te dire. Elle dit: Parle! Il dit: Tu sais que la royauté m'était destinée: tout Israël portait ses regards sur moi pour que je devienne roi. Mais la royauté est passée à mon frère, car elle lui était destinée par le Seigneur. Maintenant, je te fais une seule demande. Ne me la refuse pas! Elle lui répondit: Parle! Il dit: Dis, je te prie, au roi Salomon – car il ne te le refusera pas – qu'il me donne pour femme Abishag, la Shounamite. Bethsabée dit: Bien! je parlerai moi-même au roi en ta faveur. Bethsabée se rendit auprès du roi Salomon, pour lui parler en faveur d'Adonias. Le roi se leva pour aller à sa rencontre, il se prosterna devant elle et s'assit sur son trône. Il fit placer un trône pour la mère du roi, et elle s'assit à sa droite. Puis elle dit: J'ai une seule petite demande à te faire: ne me la refuse pas! Le roi lui dit: Fais ta demande, ma mère; je ne te la refuserai pas. Elle dit: Qu'Abishag, la Shounamite, soit donnée pour femme à Adonias, ton frère. Le roi Salomon répondit à sa mère: Pourquoi demandes-tu Abishag, la Shounamite, pour Adonias? Demande donc la royauté pour lui, puisqu'il est mon frère aîné! – pour lui, pour Abiathar, le prêtre, et pour Joab, fils de Tserouya! Alors le roi Salomon fit ce serment par le Seigneur : Que Dieu me fasse ceci et qu'il y ajoute cela, si ce n'est pas au prix de sa vie qu'Adonias a prononcé cette parole! Maintenant donc, par la vie du Seigneur, qui m'a affermi et m'a fait asseoir sur le trône de David, mon père, et qui a fait une maison pour moi, comme il l'avait dit, aujourd'hui même Adonias sera mis à mort. Le roi Salomon donna des ordres à Benaya, fils de Joïada, qui l'exécuta; c'est ainsi qu'il mourut. Le roi dit ensuite à Abiathar, le prêtre: Va-t'en à Anatoth, sur tes terres, car tu mérites la mort; mais je ne te ferai pas mettre à mort en ce jour, parce que tu as porté le coffre du Seigneur Dieu devant David, mon père, et parce que tu as eu part à toutes les afflictions que mon père a subies. Ainsi Salomon chassa Abiathar du sacerdoce du Seigneur, de sorte que s'accomplit la parole que le Seigneur avait prononcée sur la maison d'Eli à Silo. La nouvelle parvint à Joab. Or Joab avait pris parti pour Adonias, alors qu'il n'avait pas pris parti pour Absalom; Joab s'enfuit dans la tente du Seigneur et saisit les cornes de l'autel. On dit au roi Salomon que Joab s'était enfui dans la tente du Seigneur et qu'il était à côté de l'autel. Alors Salomon envoya Benaya, fils de Joïada, en lui disant: Va, exécute-le. Benaya arriva à la tente du Seigneur et dit à Joab: Ainsi parle le roi: « Sors! » Mais il répondit: Non! C'est ici que je mourrai! Benaya rapporta la chose au roi, en disant: C'est ainsi qu'a parlé Joab; c'est ainsi qu'il m'a répondu. Le roi lui dit: Fais comme il a dit; exécute-le, puis ensevelis-le; ainsi tu écarteras de moi et de ma famille le sang que Joab a répandu sans raison. Le Seigneur fera retomber son sang sur sa tête, parce qu'il a exécuté deux hommes plus justes et meilleurs que lui: Abner, fils de Ner, le chef de l'armée d'Israël, et Amasa, fils de Yéter, le chef de l'armée de Juda; il les a tués par l'épée, sans que David, mon père, le sache. Leur sang retombera sur la tête de Joab et sur la tête de sa descendance, pour toujours. Mais, grâce au Seigneur, tout ira toujours bien pour David, pour sa descendance, pour sa maison et pour son trône. Benaya, fils de Joïada, monta exécuter Joab; il le mit à mort. Il fut enseveli chez lui, au désert. A sa place, le roi nomma Benaya, fils de Joïada, à la tête de l'armée; quant à Tsadoq, le prêtre, il le nomma à la place d'Abiathar. Le roi envoya appeler Shiméi et lui dit: Bâtis-toi une maison à Jérusalem; tu y habiteras, et tu n'en sortiras pas, ni d'un côté ni de l'autre. Sache bien que tu mourras le jour où tu sortiras pour passer l'oued Cédron; ton sang sera sur ta tête. Shiméi répondit au roi: C'est bien! Je ferai ce qu'a dit mon seigneur le roi. Shiméi habita longtemps à Jérusalem. Au bout de trois ans, deux serviteurs de Shiméi s'enfuirent chez Akish, fils de Maaka, roi de Gath. On le dit à Shiméi: Tes serviteurs sont à Gath! Shiméi sella son âne et s'en alla à Gath chez Akish pour chercher ses serviteurs. Shiméi s'en alla donc et ramena ses serviteurs de Gath. On dit à Salomon que Shiméi était allé de Jérusalem à Gath, et qu'il était de retour. Le roi envoya appeler Shiméi et lui dit: Ne t'ai-je pas fait prêter serment par le Seigneur, et ne t'ai-je pas donné cet avertissement: « Sache bien que tu mourras le jour où tu sortiras pour aller d'un côté ou de l'autre! » Ne m'as-tu pas alors répondu: « C'est bien! j'ai entendu! » Pourquoi donc n'as-tu pas gardé le serment du Seigneur et observé le commandement que je t'avais donné? Et le roi dit à Shiméi: Toi, tu sais tout le mal que ton cœur sait avoir fait à David, mon père; le Seigneur fera retomber ce mal sur ta tête. Mais le roi Salomon est béni, et le trône de David sera pour toujours affermi devant le Seigneur. Le roi donna ses ordres à Benaya, fils de Joïada, qui sortit pour l'exécuter; c'est ainsi qu'il mourut. Ainsi la royauté fut affermie dans la main de Salomon. Salomon s'allia par mariage avec le pharaon, le roi d'Egypte. Il prit pour femme la fille du pharaon et il l'amena dans la Ville de David, jusqu'à ce qu'il eût achevé de bâtir sa propre maison, la maison du Seigneur et le mur d'enceinte de Jérusalem. Cependant le peuple sacrifiait dans les hauts lieux, car jusqu'à ce temps-là on n'avait pas bâti de maison pour le nom du Seigneur. Salomon aimait le Seigneur et suivait les prescriptions de David, son père. Cependant lui aussi offrait des sacrifices et de l'encens dans les hauts lieux. Le roi se rendit à Gabaon pour y sacrifier, car c'était le principal des hauts lieux. Salomon offrit mille holocaustes sur cet autel. A Gabaon, pendant la nuit, le Seigneur apparut en rêve à Salomon. Dieu lui dit: Demande ce que tu veux, je te le donnerai. Salomon répondit: Tu as agi avec une grande fidélité envers ton serviteur David, mon père, parce qu'il marchait devant toi en suivant la voie de la loyauté, de la justice et de la droiture de cœur envers toi; tu as gardé envers lui cette grande fidélité et tu lui as donné un fils qui est assis sur son trône – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Maintenant, Seigneur, mon Dieu, c'est toi qui m'as fait roi, moi, ton serviteur, à la place de David, mon père; je ne suis qu'un petit garçon, je ne sais rien faire. Je suis au milieu de ton peuple, celui que tu as choisi, peuple nombreux, qui ne peut être ni évalué ni compté, à cause de son grand nombre. Donne-moi un cœur attentif pour gouverner ton peuple, pour discerner le bon du mauvais! Qui donc pourrait gouverner ton peuple, ce peuple si important? Cette demande de Salomon plut au Seigneur. Alors Dieu lui dit: Puisque c'est là ce que tu demandes, puisque tu ne demandes pas pour toi une longue vie, que tu ne demandes pas pour toi la richesse, que tu ne demandes pas la mort de tes ennemis, puisque tu demandes pour toi de l'intelligence afin d'être attentif à l'équité, j'agirai selon ta parole. Je te donnerai un cœur sage et intelligent, de telle sorte qu'il n'y aura jamais eu avant toi et qu'il ne se lèvera jamais plus après toi personne de semblable à toi. Je te donnerai, en outre, ce que tu n'as pas demandé, aussi bien la richesse que la gloire, de telle sorte qu'il n'y aura pendant tous tes jours aucun homme parmi les rois qui soit semblable à toi. Et si tu suis mes voies, en observant mes prescriptions et mes commandements, comme l'a fait David, ton père, je prolongerai tes jours. Salomon s'éveilla: c'était un rêve. Il revint à Jérusalem et se tint devant le coffre de l'alliance du Seigneur. Il offrit des holocaustes et des sacrifices de paix et donna un banquet pour tous les gens de sa cour. Alors deux prostituées vinrent chez le roi et se présentèrent devant lui. L'une des femmes dit: Pardon, mon seigneur! Moi et cette femme nous habitons la même maison, et j'ai accouché près d'elle dans la maison. Le troisième jour après mon accouchement, cette femme aussi a accouché. Nous étions ensemble, personne d'autre n'était avec nous dans la maison, il n'y avait que nous deux dans la maison. Le fils de cette femme est mort pendant la nuit, parce qu'elle s'était couchée sur lui. Elle s'est levée en pleine nuit, elle a pris mon fils à mes côtés tandis que, moi, ta servante, je dormais, et elle l'a couché sur son sein; et son fils, qui était mort, elle l'a couché sur mon sein. Au matin, je me suis levée pour allaiter mon fils; mais il était mort. Je l'ai examiné au matin: ce n'était pas mon fils, celui que j'avais mis au monde! L'autre femme dit: Pas du tout! C'est mon fils qui est vivant, et c'est ton fils qui est mort. Mais la première femme répliqua: Pas du tout! C'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant. C'est ainsi qu'elles parlèrent devant le roi. Le roi dit: L'une dit: « C'est ici mon fils, qui est vivant; c'est ton fils qui est mort! » L'autre dit: « Pas du tout! C'est ton fils qui est mort, et c'est mon fils qui est vivant! » Le roi dit alors: Allez me chercher une épée! On apporta l'épée au roi. Le roi dit: Coupez en deux l'enfant vivant, donnez la moitié à l'une et la moitié à l'autre. Alors la femme dont le fils était vivant s'émut pour son fils et dit au roi: Pardon, mon seigneur! Donnez-lui l'enfant vivant, ne le mettez pas à mort! Tandis que l'autre disait: Il ne sera ni à moi ni à toi; coupez-le! Alors le roi dit: Donnez-lui l'enfant vivant, ne le mettez pas à mort. C'est elle qui est sa mère. Tout Israël apprit le jugement que le roi avait prononcé; on craignit le roi, car on avait vu que la sagesse de Dieu était en lui pour agir selon l'équité. Le roi Salomon était roi sur tout Israël. Voici ses princes: Azaria, fils de Tsadoq, le prêtre; Elihoreph et Ahiya, fils de Shisha, scribes; Josaphat, fils d'Ahiloud, l'archiviste; Benaya, fils de Joïada, à la tête de l'armée; Tsadoq et Abiathar, prêtres; Azaria, fils de Nathan, à la tête des préfets; Zaboud, fils de Nathan, prêtre, ami du roi; Ahishar, intendant de la maison; Adoniram, fils d'Abda, intendant des corvées. Salomon avait douze préfets sur tout Israël. Ils pourvoyaient à tous les besoins du roi et de sa maison, chacun y pourvoyait pendant un mois de l'année. Voici leurs noms: Le fils de Hour, dans la région montagneuse d'Ephraïm. Le fils de Déqer, à Maqats, à Shaalbim, à Beth-Shémesh, à Elôn et à Beth-Hanân. Le fils de Hésed, à Aroubboth; il avait Soko et tout le pays de Hépher. Le fils d'Abinadab avait toute la contrée de Dor. Taphath, fille de Salomon, était sa femme. Baana, fils d'Ahiloud, avait Taanak, Meguiddo et tout Beth-Shéân, qui est près de Tsartân au-dessous de Jizréel, depuis Beth-Shéân jusqu'à Abel-Mehola, jusqu'au-delà de Yoqméam. Le fils de Guéber, à Ramoth de Galaad; il avait les Douars de Yaïr, fils de Manassé, au Galaad; il avait encore la contrée d'Argob au Bashân, soixante grandes villes avec murailles et verrous de bronze. Ahinadab, fils d'Iddo, à Mahanaïm. Ahimaats, en Nephtali. Lui aussi avait pris pour femme une fille de Salomon: Basmath. Baana, fils de Houshaï, en Aser et à Béaloth. Josaphat, fils de Parouah, en Issacar. Shiméi, fils d'Ela, en Benjamin. Guéber, fils d'Ouri, au pays de Galaad; il avait le pays de Sihôn, roi des Amorites, et d'Og, roi du Bashân. Il y avait un seul préfet dans le pays. Juda et Israël étaient nombreux, comme le sable qui est près de la mer. On mangeait, on buvait et on se réjouissait. Salomon dominait encore sur tous les royaumes depuis le Fleuve, le pays des Philistins et jusqu'à la frontière d'Egypte; ils apportaient le tribut. Ils furent soumis à Salomon tous les jours de sa vie. Chaque jour les vivres de Salomon étaient de trente kors de fleur de farine et soixante kors de farine, dix bœufs gras, vingt bœufs de pâturage, et cent têtes de petit bétail, outre les cerfs, les gazelles, les chevreuils et les volailles engraissées. Il exerçait son autorité sur toute la Transeuphratène, depuis Tiphsah jusqu'à Gaza, sur tous les rois de la Transeuphratène; et il était en paix avec tous les pays environnants. Juda et Israël, depuis Dan jusqu'à Bersabée, habitèrent en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier, tous les jours de Salomon. Salomon avait quarante mille stalles pour les chevaux de ses chars et douze mille équipages de chars. Les préfets pourvoyaient à tous les besoins du roi Salomon et de tous ceux qui se présentaient devant la table du roi Salomon, chacun pendant son mois; ils veillaient à ce que rien ne manque. Ils faisaient aussi venir de l'orge et de la paille pour les chevaux et les coursiers, chacun au lieu où il se trouvait, selon sa consigne. Dieu donna à Salomon de la sagesse, une très grande intelligence, un esprit aussi vaste que le sable qui est au bord de la mer. La sagesse de Salomon surpassait la sagesse de tous les fils de l'Orient et toute la sagesse de l'Egypte. Il était plus sage qu'aucun homme, plus qu'Etân, l'Ezrahite, plus que Hémân, Kalkol et Darda, les fils de Mahol; son nom était connu dans toutes les nations environnantes. Il a prononcé trois mille maximes, et ses chants sont au nombre de mille cinq. Il a parlé des arbres, depuis le cèdre du Liban jusqu'à l'hysope qui sort du mur; il a aussi parlé des bêtes, des oiseaux, des bestioles et des poissons. Des gens de tous les peuples, envoyés par tous les rois de la terre, qui avaient entendu parler de la sagesse de Salomon, venaient écouter cette sagesse. Hiram, roi de Tyr, envoya les gens de sa cour auprès de Salomon, car il apprit qu'on lui avait conféré l'onction pour qu'il soit roi à la place de son père. Or Hiram avait toujours aimé David. Salomon fit dire à Hiram: Tu as connu David, mon père; il n'a pas pu bâtir une maison pour le nom du Seigneur (YHWH), son Dieu, à cause de la guerre qu'on lui a faite de toutes parts, jusqu'à ce que le Seigneur ait mis ses ennemis sous ses pieds. Maintenant, le Seigneur, mon Dieu, m'a accordé le repos de tous côtés; plus d'adversaire, plus de malheur! J'ai l'intention de bâtir une maison pour le nom du Seigneur, mon Dieu, comme le Seigneur l'a dit à David, mon père: « C'est ton fils, celui que je mettrai à ta place sur ton trône, qui bâtira une maison pour mon nom. » Et maintenant, ordonne que l'on coupe pour moi des cèdres du Liban. Mes hommes seront avec les tiens, et je te donnerai tout ce que tu voudras pour leur salaire: tu sais qu'il n'y a personne parmi nous qui sache couper les arbres comme les Sidoniens. Lorsque Hiram entendit les paroles de Salomon, il eut une grande joie; il dit: Béni soit aujourd'hui le Seigneur (YHWH), qui a donné à David un fils sage pour diriger ce peuple nombreux! Hiram fit répondre à Salomon: J'ai entendu ce que tu m'as fait dire. Je te donnerai entière satisfaction en ce qui concerne le bois de cèdre et le bois de cyprès. Mes hommes les descendront du Liban à la mer, et je les expédierai par la mer en radeaux jusqu'à l'endroit que tu m'indiqueras. Là, je les ferai délier, et toi, tu les prendras en charge. Quant à toi, tu me donneras satisfaction en fournissant des vivres à ma maison. Hiram donnait à Salomon du bois de cèdre et du bois de cyprès autant qu'il en désirait. Salomon donnait à Hiram vingt mille kors de froment pour l'entretien de sa maison et vingt kors d'huile vierge; voilà ce que Salomon donnait chaque année à Hiram. Le Seigneur avait donné de la sagesse à Salomon, comme il le lui avait dit. Il y eut la paix entre Hiram et Salomon, et ils conclurent tous les deux une alliance. Le roi Salomon astreignit des gens à la corvée dans tout Israël; ils étaient au nombre de trente mille. Il les envoya au Liban, dix mille par mois alternativement; ils étaient un mois au Liban et deux mois chez eux. Adoniram était intendant des corvées. Salomon avait encore soixante-dix mille porteurs de fardeaux et quatre-vingt mille tailleurs de pierre dans la montagne, sans compter les chefs des préfets de Salomon qui étaient intendants des travaux: trois mille trois cents; ils exerçaient leur autorité sur ceux qui faisaient les travaux. Le roi ordonna d'extraire de grandes pierres, des pierres magnifiques, pour poser les fondations de la Maison en pierres de taille. Les bâtisseurs de Salomon, les bâtisseurs de Hiram et les Guébalites les taillèrent et préparèrent le bois et les pierres pour bâtir la Maison. C'est la quatre cent quatre-vingtième année après que les Israélites furent sortis d'Egypte, la quatrième année du règne de Salomon sur Israël, au mois de Ziv – le deuxième mois – qu'il bâtit la maison pour le Seigneur. La maison que le roi Salomon bâtit pour le Seigneur avait soixante coudées de longueur, vingt de largeur, et trente coudées de hauteur. Le vestibule, sur le devant du temple de la Maison, avait vingt coudées de longueur correspondant à la largeur de la Maison, et dix coudées de largeur, sur le devant de la Maison. Il fit pour la Maison des fenêtres à claire-voie grillagées. Il adossa au mur des annexes de la Maison, tout autour des murs, tout autour du temple et du Secret, et il fit des pièces latérales tout autour. L'annexe inférieure était large de cinq coudées, celle du milieu large de six coudées et la troisième large de sept coudées; en effet, il avait ménagé des retraits à la Maison à l'extérieur, tout autour, afin que cela ne soit pas fixé dans les murs de la Maison. Lorsqu'on bâtit la Maison, on se servit de pierre brute, préparée dans les carrières; on n'entendit ni marteau, ni hache, ni aucun outil de fer dans la Maison pendant qu'on la bâtissait. L'entrée des pièces de l'étage intermédiaire était sur le côté droit de la Maison; on montait à l'étage intermédiaire par un escalier, et de l'étage intermédiaire au troisième. Il bâtit la Maison et l'acheva. Il la recouvrit de moulures et de poutres de cèdre. Il bâtit les annexes contre la Maison; elles avaient cinq coudées de hauteur et étaient fixées à la Maison par des bois de cèdre. La parole du Seigneur parvint à Salomon: Quant à cette maison que tu bâtis, si tu suis mes prescriptions, si tu mets en pratique mes règles, si tu observes tous mes commandements et si tu les suis, je réaliserai à ton égard la parole que j'ai dite à David, ton père. Je demeurerai au milieu des Israélites et je n'abandonnerai pas Israël, mon peuple. Salomon bâtit la Maison et l'acheva. Il en bâtit les murs intérieurs en planches de cèdre, depuis le sol de la Maison jusqu'au plafond; il recouvrit ainsi de bois l'intérieur et recouvrit le sol de la Maison de planches de cyprès. Il bâtit, sur vingt coudées, le fond de la Maison en planches de cèdre, depuis le sol jusqu'en haut des murs, et il bâtit ainsi l'intérieur pour en faire le Secret, le Très-Sacré. Les quarante coudées sur le devant formaient la Maison, c'est-à-dire le temple. Le bois de cèdre à l'intérieur de la Maison offrait des sculptures de coloquintes et de fleurs épanouies; tout était en cèdre, on ne voyait aucune pierre. Il fit le Secret à l'intérieur de la Maison, pour y placer le coffre de l'alliance du Seigneur. Devant le Secret, qui avait vingt coudées de longueur, vingt coudées de largeur et vingt coudées de hauteur, et qu'il avait recouvert d'or fin, il recouvrit de cèdre un autel. Salomon recouvrit d'or fin l'intérieur de la Maison et il fit passer des chaînettes d'or devant le Secret qu'il avait recouvert d'or. Il avait donc recouvert d'or toute la Maison, la Maison tout entière, et il avait recouvert d'or tout l'autel qui était devant le Secret. Dans le Secret, il fit deux keroubim en bois d'olivier sauvage, ayant dix coudées de hauteur. La première aile d'un keroub avait cinq coudées, la seconde aile du keroub avait cinq coudées, ce qui faisait dix coudées de l'extrémité d'une de ses ailes à l'extrémité de l'autre. Le second keroub avait aussi dix coudées. La mesure et la forme étaient les mêmes pour les deux keroubim. La hauteur du premier keroub était de dix coudées, de même pour le second keroub. Il plaça les keroubim au milieu de la Maison intérieure. On déploya les ailes des keroubim: l'aile du premier touchait l'une des parois, et l'aile du second keroub touchait la seconde paroi; leurs ailes se touchaient au milieu de la Maison, aile contre aile. Il recouvrit d'or les keroubim. Il cisela sur tout le pourtour des murs de la Maison, à l'intérieur et à l'extérieur, des keroubim, des branches de palmiers et des fleurs épanouies. Il recouvrit d'or le sol de la Maison, à l'intérieur et à l'extérieur. Il fit à l'entrée du Secret des battants de porte en bois d'olivier sauvage; le pilier et les montants équivalaient à un cinquième du mur. Les deux battants étaient en bois d'olivier sauvage. Il y cisela des keroubim, des branches de palmiers et des fleurs épanouies et il les recouvrit d'or; il plaqua aussi de l'or sur les keroubim et sur les branches de palmiers. Il fit de même, pour l'entrée du temple, des montants en bois d'olivier sauvage, ayant le quart de la dimension du mur, et deux battants en bois de cyprès; deux planches pivotantes pour le premier battant et deux rideaux pivotants pour le second battant. Il y cisela des keroubim, des branches de palmiers et des fleurs épanouies, et il les recouvrit d'or, ajusté à la gravure. Il bâtit la cour intérieure de trois rangées de pierres de taille et d'une rangée de poutres de cèdre. La quatrième année, au mois de Ziv, les fondations de la maison du Seigneur furent posées, et la onzième année, au mois de Boul, qui est le huitième mois, la Maison fut achevée dans toutes ses parties et telle qu'elle devait être. Il la bâtit en sept ans. Quant à sa propre maison, Salomon la bâtit pendant treize ans; il acheva ainsi toute sa maison. Il bâtit d'abord la maison-de-la-forêt-du-Liban, longue de cent coudées, large de cinquante coudées, et haute de trente coudées, sur quatre rangées de colonnes de cèdre. Il y avait des poutres de cèdre sur les colonnes. Elle était recouverte de cèdre par-dessus les planches qui étaient sur les colonnes, au nombre de quarante-cinq, quinze par rangée. Il y avait trois rangées de claires-voies, et les embrasures se faisaient vis-à-vis, trois fois. Toutes les ouvertures et tous les montants étaient à claire-voie et carrés; de devant, les embrasures se faisaient vis-à-vis, trois fois. Il fit le vestibule des colonnes, long de cinquante coudées et large de trente coudées, et un vestibule en avant avec des colonnes et un entablement en avant. Il fit le vestibule du trône, où il rendait la justice: le vestibule du jugement, et il le recouvrit de cèdre, depuis le sol jusqu'au plafond. Sa maison, celle où il habitait, fut construite de la même manière, dans une autre cour, derrière le vestibule. Salomon fit une maison du même genre que ce vestibule pour la fille du pharaon, qu'il avait prise pour femme. Pour tout cela, on employa de magnifiques pierres de taille, sur mesure, taillées à la scie à l'intérieur comme à l'extérieur, et ce depuis les fondations jusqu'aux corniches, et de l'extérieur jusqu'à la grande cour. Les fondations étaient en pierres magnifiques, en grandes pierres, en pierres de dix coudées et en pierres de huit coudées. Au-dessus il y avait encore de magnifiques pierres de taille, sur mesure, et du cèdre. La grande cour avait, sur tout son périmètre, trois rangées de pierres de taille et une rangée de poutres de cèdre, comme la cour intérieure de la maison du Seigneur, et comme le vestibule de la Maison. Le roi Salomon envoya chercher Hiram à Tyr; c'était le fils d'une veuve de la tribu de Nephtali et d'un père Tyrien, qui travaillait le bronze. Il était rempli de sagesse, d'intelligence et de connaissance pour faire toutes sortes d'ouvrages de bronze. Il arriva auprès du roi Salomon et il fit tous ses ouvrages. Il moula les deux colonnes de bronze; la première colonne avait dix-huit coudées de hauteur, et un fil de douze coudées mesurait la circonférence de la seconde colonne. Il fit les deux chapiteaux en fonte de bronze, pour les mettre au sommet des colonnes; le premier chapiteau avait cinq coudées de hauteur, et le second chapiteau avait cinq coudées de hauteur. Il fit des treillis, des festons en forme de guirlande, pour les chapiteaux qui étaient au sommet des colonnes, sept pour le premier chapiteau, et sept pour le second chapiteau. Il fit les grenades en deux rangs, autour du premier treillis, pour couvrir le chapiteau qui était au sommet de la première colonne; il fit de même pour le second chapiteau. Les chapiteaux qui étaient au sommet des colonnes, dans le vestibule, figuraient des lis et avaient quatre coudées. Les chapiteaux placés sur les deux colonnes étaient entourés de deux cents grenades en haut, près du renflement qui était au-delà du treillis; il y avait aussi deux cents grenades rangées autour du second chapiteau. Il dressa les colonnes près du vestibule du temple; il dressa la colonne de droite et l'appela du nom de Yakîn; puis il dressa la colonne de gauche et l'appela du nom de Booz. Il y avait au sommet des colonnes un travail figurant des lis. Ainsi fut achevé l'ouvrage des colonnes. Il fit la Mer de fonte. Elle avait dix coudées d'un bord à l'autre, une forme entièrement ronde, cinq coudées de hauteur et une circonférence que mesurait un cordeau de trente coudées. Des coloquintes l'entouraient au-dessous de son bord, dix par coudée, faisant tout le tour de la Mer; les coloquintes, sur deux rangs, étaient fondues avec elle en une seule pièce. Elle était posée sur douze bœufs, trois tournés vers le nord, trois tournés vers l'ouest, trois tournés vers le sud, et trois tournés vers l'est; la Mer reposait sur eux, et toute la partie postérieure de leur corps était en dedans. Son épaisseur était d'un palme; et son bord était façonné comme le bord d'une coupe, en fleur de lis. Elle contenait deux mille baths. Il fit les dix bases de bronze. Chaque base avait quatre coudées de longueur, quatre coudées de largeur, et trois coudées de hauteur. Voici comment étaient faites ces bases: elles étaient formées de panneaux, ces panneaux étant pris entre les montants. Sur les panneaux qui étaient pris entre les montants il y avait des lions, des bœufs et des keroubim; sur les montants, au-dessus comme au-dessous des lions et des bœufs, il y avait des torsades qui descendaient. Chaque base avait quatre roues de bronze avec des essieux de bronze; aux quatre angles il y avait des renforts; les renforts étaient de métal fondu, au-dessous de la cuve, et au-delà des torsades. L'ouverture de la cuve, à l'intérieur de son cadre, dépassait d'une coudée vers le haut; cette ouverture était ronde, comme pour les ouvrages de ce genre, et elle avait une coudée et demie de largeur; il y avait aussi des sculptures sur cette ouverture. Les panneaux n'étaient pas arrondis, mais carrés. Les quatre roues étaient sous les panneaux, et les essieux des roues fixés à la base; chaque roue avait une coudée et demie de hauteur. Les roues étaient faites comme les roues d'un char. Leurs essieux, leurs jantes, leurs rayons et leurs moyeux, tout était de métal fondu. Il y avait aux quatre angles de chaque base quatre renforts, d'une seule pièce avec la base. A la partie supérieure de la base il y avait un cercle d'une demi-coudée de hauteur. A la partie supérieure de la base, ses appuis et ses panneaux étaient d'une seule pièce avec elle. Sur les plaques des appuis et sur les panneaux il grava des keroubim, des lions et des branches de palmiers, selon les espaces libres, et des torsades tout autour. C'est ainsi qu'il fit les dix bases: même métal fondu, même mesure et même forme pour toutes. Il fit dix cuves de bronze. Chaque cuve contenait quarante baths, chaque cuve avait quatre coudées, chaque cuve était sur l'une des dix bases. Il plaça cinq bases sur le côté droit de la Maison, et cinq bases sur le côté gauche de la Maison; il plaça la Mer du côté droit de la Maison, au sud-est. Hiram fit les cuves, les pelles et les calices. Hiram acheva tous les travaux qu'il avait faits pour le roi Salomon dans la maison du Seigneur : deux colonnes, avec les deux chapiteaux évasés au sommet des deux colonnes; les deux treillis, pour couvrir les deux chapiteaux évasés au sommet des colonnes; les quatre cents grenades pour les deux treillis, deux rangées de grenades par treillis, pour couvrir les deux chapiteaux évasés au sommet des colonnes; les dix bases et les dix cuves sur les bases, la Mer, une, et les douze bœufs sous la Mer; les récipients, les pelles et les calices. Tous ces objets que Hiram avait faits pour le roi Salomon dans la maison du Seigneur étaient de bronze poli. C'est dans le district du Jourdain que le roi les fondit, dans l'épaisseur de la terre, entre Soukkoth et Tsartân. Salomon mit en place tous ces objets en si grande quantité qu'on ne put évaluer le poids du bronze. Salomon fit tous les objets de la maison du Seigneur : l'autel d'or; la table d'or, sur laquelle on mettait le pain offert; les porte-lampes d'or fin, cinq à droite et cinq à gauche, devant le Secret, avec les fleurs, les lampes et les mouchettes d'or; les bassins, les couteaux, les calices, les coupes et les cassolettes d'or fin; et les gonds en or pour les portes de l'intérieur de la Maison à l'entrée du Très-Sacré, et pour les portes de la Maison, à l'entrée du temple. Ainsi furent achevés tous les travaux que le roi Salomon fit pour la maison du Seigneur. Salomon apporta ce que David, son père, avait consacré: l'argent, l'or et les objets. Il les plaça parmi les trésors de la maison du Seigneur. Alors le roi Salomon rassembla auprès de lui, à Jérusalem, les anciens d'Israël et tous les chefs des tribus, les princes des familles des Israélites, pour faire monter de la Ville de David, c'est-à-dire Sion, le coffre de l'alliance du Seigneur. Tous les hommes d'Israël se rassemblèrent auprès du roi Salomon, au mois d'Etanim, pour la fête – c'était le septième mois. Tous les anciens d'Israël arrivèrent, et les prêtres portèrent le Coffre. Ils firent monter le coffre du Seigneur, la tente de la Rencontre et tous les ustensiles sacrés qui étaient dans la tente: ce sont les prêtres et les lévites qui les firent monter. Le roi Salomon et toute la communauté d'Israël rassemblée auprès de lui, avec lui devant le Coffre, sacrifiaient du petit bétail et du gros bétail, en si grand nombre qu'on ne pouvait ni le compter ni l'évaluer. Les prêtres amenèrent le coffre de l'alliance du Seigneur en son lieu, dans le Secret de la Maison, dans le Très-Sacré, sous les ailes des keroubim. Car les keroubim étendaient les ailes au-dessus du lieu du Coffre. Les keroubim couvraient le Coffre et ses barres par-dessus. Les barres étaient d'une longueur telle que leurs extrémités se voyaient depuis le sanctuaire, devant le Secret, mais on ne les voyait pas du dehors. Elles sont restées là jusqu'à ce jour. Il n'y avait rien dans le Coffre, sinon les deux tablettes de pierre que Moïse y avait déposées, à l'Horeb, quand le Seigneur avait conclu une alliance avec les Israélites, lorsqu'ils étaient sortis d'Egypte. Au moment où les prêtres sortaient du sanctuaire, la nuée remplit la maison du Seigneur. Les prêtres ne pouvaient plus se tenir là pour officier, à cause de la nuée; car la gloire du Seigneur remplissait la maison du Seigneur. Alors Salomon dit: Le Seigneur a dit qu'il demeurerait dans l'obscurité épaisse! Ainsi j'ai bâti une maison qui sera ta résidence, un lieu où tu habiteras toujours! Le roi se retourna et bénit toute l'assemblée d'Israël. Toute l'assemblée d'Israël était debout. Il dit: Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui, de sa bouche, a parlé à David, mon père, et qui, de sa main, a accompli ce qu'il avait dit: « Depuis le jour où j'ai fait sortir d'Egypte Israël, mon peuple, je n'ai pas choisi de ville parmi toutes les tribus d'Israël pour qu'y soit bâtie une maison où résiderait mon nom; mais j'ai choisi David pour qu'il soit à la tête d'Israël, mon peuple. » David, mon père, a eu à cœur de bâtir une maison pour le nom du Seigneur, le Dieu d'Israël. Le Seigneur a dit à David, mon père: « Puisque tu as eu à cœur de bâtir une maison pour mon nom, tu as bien fait d'avoir eu cela à cœur. Seulement, ce n'est pas toi qui bâtiras la Maison; mais ce sera ton fils, celui qui est sorti de tes reins; c'est lui qui bâtira la maison pour mon nom. » Le Seigneur a réalisé la parole qu'il avait dite. J'ai succédé à David, mon père, je me suis assis sur le trône d'Israël, comme l'avait dit le Seigneur, et j'ai bâti la maison pour le nom du Seigneur, le Dieu d'Israël. J'y ai réservé un lieu pour le coffre où est l'alliance du Seigneur, celle qu'il a conclue avec nos pères quand il les a fait sortir d'Egypte. Salomon se tint debout devant l'autel du Seigneur, en face de toute l'assemblée d'Israël. Il tendit les mains vers le ciel et dit: Seigneur (YHWH), Dieu d'Israël, il n'y a pas de dieu semblable à toi, ni dans le ciel, en haut, ni sur la terre, en bas: tu gardes l'alliance et la fidélité envers tes serviteurs qui marchent devant toi de tout leur cœur. Ainsi tu as gardé pour ton serviteur David, mon père, ce que tu lui avais dit; ce que tu avais dit, de ta bouche, tu l'as accompli de ta main – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Maintenant, Seigneur, Dieu d'Israël, garde pour ton serviteur David, mon père, ce que tu lui as dit: « Tu auras toujours devant moi un successeur assis sur le trône d'Israël, pourvu que tes fils gardent leur voie et qu'ils marchent devant moi comme tu as marché devant moi. » Maintenant, Dieu d'Israël, je t'en prie, que se confirme la parole que tu as dite à ton serviteur David, mon père! Mais Dieu habiterait-il vraiment sur la terre? Le ciel et le ciel du ciel ne peuvent te contenir: combien moins cette maison que j'ai bâtie! Cependant, Seigneur, mon Dieu, tu te tourneras vers ma prière, vers ma supplication, pour entendre le cri, la prière, que moi, ton serviteur, je t'adresse aujourd'hui. Que tes yeux soient ouverts nuit et jour sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit: « Là sera mon nom. » Entends la prière que je fais vers ce lieu. Tu entendras ma supplication et celle d'Israël, ton peuple, lorsque nous prierons vers ce lieu. Toi, tu entendras, en ce lieu que tu habites, dans le ciel; tu entendras et tu pardonneras. Si quelqu'un commet un péché contre son prochain et qu'on lui impose une adjuration, s'il vient pour l'adjuration devant ton autel, dans cette maison, toi, tu entendras, dans le ciel; tu agiras et tu jugeras tes serviteurs pour condamner le coupable et faire retomber sa voie sur sa tête, pour acquitter le juste et le traiter selon sa justice. Quand Israël, ton peuple, sera battu par l'ennemi, parce qu'ils auront péché contre toi, s'ils reviennent à toi et célèbrent ton nom, s'ils t'adressent des prières, des supplications, dans cette maison, toi, tu entendras, dans le ciel. Tu pardonneras le péché d'Israël, ton peuple; tu les ramèneras sur la terre que tu as donnée à leurs pères. Quand le ciel sera fermé et qu'il n'y aura pas de pluie, parce qu'ils auront péché contre toi; s'ils prient vers ce lieu, célèbrent ton nom et reviennent de leurs péchés, parce que tu les auras affligés, toi, tu entendras, dans le ciel; tu pardonneras le péché de tes serviteurs et d'Israël, ton peuple. Car tu leur enseigneras la bonne voie qu'ils doivent suivre, et tu feras venir la pluie sur ton pays, celui que tu as donné comme patrimoine à ton peuple. Quand il y aura la famine dans le pays, quand il y aura la peste, quand il y aura la rouille, la nielle, le criquet, la sauterelle, quand l'ennemi assiégera ton peuple dans son pays, aux portes de ses villes, quand il y aura toutes sortes de fléaux et de maladies, chaque prière, chaque supplication de tout homme pour tout ton peuple, pour Israël – alors que chacun connaîtra la plaie de son cœur et tendra les mains vers cette maison – toi, tu l'entendras, dans le ciel, le lieu que tu habites; tu pardonneras, tu agiras et tu rendras à chacun selon toutes ses voies, parce que tu connais son cœur; car toi seul connais le cœur de tous les humains. Ainsi ils te craindront tous les jours qu'ils vivront sur la terre que tu as donnée à nos pères. De même pour l'étranger, celui qui n'est pas d'Israël, ton peuple; quand il viendra d'un pays lointain, à cause de ton nom, – car on entendra parler de ton grand nom, de ta main forte et de ton bras étendu – quand il viendra prier vers cette maison, toi, tu entendras, dans le ciel, le lieu que tu habites, et tu accorderas à l'étranger tout ce pour quoi il t'aura invoqué, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom et te craignent, comme Israël, ton peuple, et qu'ils sachent que ton nom est invoqué sur cette maison que j'ai bâtie! Quand ton peuple partira en guerre contre ses ennemis, par le chemin sur lequel tu l'auras envoyé, s'ils prient le Seigneur dans la direction de la ville que tu as choisie et de la maison que j'ai bâtie pour ton nom, tu entendras dans le ciel leurs prières, leurs supplications, et tu défendras leur droit! Quand ils pécheront contre toi, – car il n'y a pas d'être humain qui ne pèche – quand tu seras en colère contre eux et que tu les livreras devant l'ennemi, quand ceux qui les auront faits captifs les emmèneront en captivité dans un pays ennemi, lointain ou proche, s'ils réfléchissent dans le pays où ils auront été emmenés captifs, s'ils reviennent, s'ils t'adressent des supplications au pays de ceux qui les ont emmenés captifs et qu'ils disent: « Nous avons péché, nous avons commis des fautes, nous avons agi en méchants! », s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme et si, au pays de leurs ennemis qui les ont emmenés captifs, ils te prient en direction du pays que tu as donné à leurs pères, de la ville que tu as choisie et de la maison que j'ai bâtie pour ton nom, tu entendras dans le ciel, le lieu que tu habites, leurs prières, leurs supplications, et tu défendras leur droit. Tu pardonneras à ton peuple, qui a péché contre toi, tu pardonneras toutes les transgressions qu'ils ont commises contre toi; tu leur accorderas la compassion de ceux qui les ont emmenés captifs, et ils auront compassion d'eux. Car ils sont ton peuple et ton patrimoine, ceux que tu as fait sortir de l'Egypte, du creuset à fondre le fer. Que tes yeux soient ouverts sur ma supplication et sur la supplication d'Israël, ton peuple! Entends-nous chaque fois que nous t'invoquerons! Car c'est toi qui nous as séparés de tous les peuples de la terre pour faire de nous ton patrimoine, comme tu l'as dit par l'intermédiaire de Moïse, ton serviteur, quand tu fis sortir d'Egypte nos pères, Seigneur Dieu ! Lorsque Salomon eut achevé d'adresser au Seigneur toute cette prière, cette supplication, il se leva de devant l'autel du Seigneur, où il s'était agenouillé, les mains tendues vers le ciel. Debout, il bénit toute l'assemblée d'Israël, en disant d'une voix forte: Béni soit le Seigneur, qui a donné le repos à Israël, son peuple, exactement comme il l'avait dit! De toutes les bonnes paroles qu'il avait dites par l'intermédiaire de Moïse, son serviteur, aucune n'est restée sans effet. Que le Seigneur, notre Dieu, soit avec nous, comme il a été avec nos pères; qu'il ne nous abandonne pas, qu'il ne nous délaisse pas, mais qu'il incline notre cœur vers lui, afin que nous suivions toutes ses voies et que nous observions ses commandements, ses prescriptions et ses règles, tels qu'il les a institués pour nos pères! Que ces paroles que j'ai présentées comme une supplication devant le Seigneur soient jour et nuit présentes devant le Seigneur, notre Dieu, et que chaque jour il défende mon droit, et le droit d'Israël, son peuple, afin que tous les peuples de la terre sachent que c'est le Seigneur (YHWH) qui est Dieu; il n'y en a pas d'autre. Que votre cœur soit tout entier avec le Seigneur, notre Dieu, pour suivre ses prescriptions et pour observer ses commandements! – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Le roi et tout Israël avec lui offrirent des sacrifices devant le Seigneur. Salomon offrit un sacrifice de paix; il sacrifia pour le Seigneur vingt-deux mille têtes de gros bétail et cent vingt mille têtes de petit bétail. Ainsi le roi et tous les Israélites firent la dédicace de la maison du Seigneur. Ce jour-là, le roi consacra la cour qui est devant la maison du Seigneur : il y offrit les holocaustes, les offrandes végétales et les graisses des sacrifices de paix, parce que l'autel de bronze qui est devant le Seigneur était trop petit pour contenir les holocaustes, les offrandes végétales et les graisses des sacrifices de paix. Salomon célébra la fête en ce temps-là, et tout Israël avec lui. Une grande assemblée, venue depuis l'entrée de Hamath jusqu'à l'oued d'Egypte, se tenait devant le Seigneur, notre Dieu, pendant sept jours et puis sept autres jours, soit quatorze jours. Le huitième jour, il renvoya le peuple. Ils bénirent le roi et s'en allèrent à leurs tentes; ils se réjouissaient, le cœur content de tout le bien que le Seigneur avait fait à David, son serviteur, et à Israël, son peuple. Lorsque Salomon eut achevé de bâtir la maison du Seigneur, la maison du roi, et tout ce qu'il avait désiré faire selon son bon plaisir, le Seigneur apparut à Salomon une seconde fois, comme il lui était apparu à Gabaon. Le Seigneur lui dit: J'ai entendu ta prière, la supplication que tu m'as adressée; je consacre cette maison que tu as bâtie pour que j'y place mon nom pour toujours; mes yeux et mon cœur seront toujours là. Et toi, si tu marches devant moi comme a marché David, ton père, avec un cœur intègre et avec droiture, pour faire exactement ce que je t'ai ordonné, si tu observes mes prescriptions et mes règles, j'établirai pour toujours ton trône royal en Israël, selon ce que j'ai dit à David, ton père: « Tu auras toujours un successeur sur le trône d'Israël. » Mais si jamais vous vous détournez de moi, vous et vos fils, si vous n'observez pas mes commandements et mes prescriptions que j'ai placés devant vous, si vous allez servir d'autres dieux et vous prosterner devant eux, je retrancherai Israël de la terre que je lui ai donnée, je chasserai de ma vue la maison que j'ai consacrée pour mon nom, et Israël sera un sujet de fable et de raillerie parmi tous les peuples. Et si haut placée qu'ait été cette maison, quiconque passera près d'elle sera atterré et sifflera d'horreur. On dira: « Pourquoi le Seigneur (YHWH) a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison? » Et l'on répondra: « C'est parce qu'ils ont abandonné le Seigneur (YHWH), leur Dieu, qui a fait sortir d'Egypte leurs pères, parce qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, se sont prosternés devant eux et les ont servis; voilà pourquoi le Seigneur a fait venir sur eux tout ce malheur. » Au bout de vingt ans, Salomon avait bâti les deux maisons, la maison du Seigneur et la maison du roi. Alors, comme Hiram, roi de Tyr, avait fourni à Salomon du bois de cèdre, du bois de cyprès et de l'or, autant qu'il en avait désiré, le roi Salomon donna à Hiram vingt villes au pays de Galilée. Hiram sortit de Tyr, pour voir les villes que lui donnait Salomon: elles ne lui plurent pas. Il dit: Quelles sont ces villes que tu m'as données là, mon frère? Et il les appela pays de Kaboul; c'est ainsi qu'on les appelle jusqu'à ce jour. Hiram avait envoyé au roi cent vingt talents d'or. Voici ce qui concerne ceux que le roi Salomon astreignit à la corvée pour bâtir la maison du Seigneur et sa propre maison, le Millo et la muraille de Jérusalem, Hatsor, Meguiddo et Guézer. Le pharaon, le roi d'Egypte, s'était mis en campagne pour prendre Guézer; il y avait mis le feu et il avait tué les Cananéens qui habitaient la ville. Puis il l'avait donnée pour dot à sa fille, femme de Salomon. Salomon bâtit Guézer, Beth-Horôn-le-Bas, Baalath et Tamar au désert dans le pays, toutes les villes-entrepôts qui appartenaient à Salomon, les villes pour les chars, les villes pour les attelages, et tout ce que Salomon avait eu envie de bâtir à Jérusalem, au Liban et dans tout le pays qu'il dirigeait. Tout le peuple qui était resté des Amorites, des Hittites, des Perizzites, des Hivvites et des Jébusites, ceux qui n'étaient pas des Israélites, leurs fils qui étaient restés après eux dans le pays, ceux que les Israélites n'avaient pu frapper d'anathème, Salomon les astreignit à une corvée d'esclaves – jusqu'à ce jour. Mais Salomon n'imposa l'esclavage à personne parmi les Israélites, car ils étaient des hommes de guerre, ses fonctionnaires, ses chefs, ses écuyers, les chefs des équipages de ses chars. Les chefs des préfets qui étaient intendants des travaux de Salomon étaient au nombre de cinq cent cinquante; ils exerçaient leur autorité sur le peuple qui faisait les travaux. La fille du pharaon monta de la Ville de David dans sa maison, celle qu'il lui avait bâtie. C'est alors qu'il bâtit le Millo. Salomon offrait trois fois par an des holocaustes et des sacrifices de paix sur l'autel qu'il avait bâti pour le Seigneur et il offrait de l'encens sur celui qui était devant le Seigneur. Il acheva la Maison. Le roi Salomon construisit des bateaux à Etsiôn-Guéber, près d'Eilath, au bord de la mer des Joncs, en Edom. Hiram envoya sur ces bateaux, avec les hommes de Salomon, ses propres hommes, des matelots qui connaissaient la mer. Ils arrivèrent à Ophir et ils y prirent de l'or, quatre cent vingt talents, qu'ils apportèrent au roi Salomon. La reine de Saba entendit parler de la réputation de Salomon pour le nom du Seigneur, et elle vint le mettre à l'épreuve par des énigmes. Elle arriva à Jérusalem avec une suite très importante, des chameaux portant des essences odoriférantes, de l'or en très grande quantité et des pierres précieuses. Elle vint trouver Salomon et lui dit tout ce qu'elle avait dans le cœur. Salomon lui expliqua tout ce qu'elle demandait; il n'y avait rien de caché que le roi ne pût lui expliquer. La reine de Saba vit toute la sagesse de Salomon, la maison qu'il avait bâtie, les mets de sa table, l'habitation des gens de sa cour, la fonction de ses auxiliaires et leurs vêtements, ses échansons, et les holocaustes qu'il offrait dans la maison du Seigneur : elle en eut le souffle coupé. Elle dit alors au roi: C'était donc vrai, ce que j'ai appris dans mon pays au sujet de tes paroles et de ta sagesse! Je n'y croyais pas avant d'être venue et de l'avoir vu de mes yeux. Et on ne m'en avait pas dit la moitié! Tu as plus de sagesse et de prospérité que ta réputation ne me l'avait laissé entendre. Heureux tes hommes, heureux tes gens qui se tiennent constamment à ton service et qui entendent ta sagesse! Béni soit le Seigneur, ton Dieu, qui a pris plaisir en toi et t'a placé sur le trône d'Israël! Parce que le Seigneur aime Israël pour toujours, il t'a fait roi pour que tu agisses selon l'équité et la justice. Elle donna au roi cent vingt talents d'or, une très grande quantité d'essences odoriférantes et des pierres précieuses. Il n'arriva plus autant d'essences odoriférantes que celles que la reine de Saba donna au roi Salomon. Les bateaux de Hiram, qui apportèrent de l'or d'Ophir, amenèrent aussi d'Ophir une très grande quantité de bois de santal et des pierres précieuses. Le roi fit avec le bois de santal une balustrade pour la maison du Seigneur et pour la maison du roi, ainsi que des lyres et des luths pour les chantres. Il n'arriva plus pareil bois de santal, on n'en a plus vu jusqu'à ce jour. Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle souhaita demander, et il lui fit bien d'autres présents, comme seul pouvait en faire le roi Salomon. Puis elle s'en retourna dans son pays, elle et les gens de sa cour. Le poids de l'or qui arrivait à Salomon chaque année était de six cent soixante-six talents d'or, outre ce qui provenait des prospecteurs et du commerce des marchands, ainsi que de tous les rois des populations mêlées et des gouverneurs du pays. Le roi Salomon fit deux cents grands boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa six cents sicles d'or, et trois cents petits boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa trois mines d'or; le roi les mit dans la maison-de-la-forêt-du-Liban. Le roi fit un grand trône d'ivoire et le couvrit d'or fin. Ce trône avait six marches, et la partie supérieure en était arrondie par-derrière; il y avait des bras de chaque côté du siège, deux lions debout à côté des bras, et douze lions debout sur les six marches de part et d'autre. Il ne s'est rien fait de pareil pour aucun royaume. Tout le service à boissons du roi Salomon était d'or, et toute la vaisselle de la maison-de-la-forêt-du-Liban était d'or fin. Rien n'était d'argent: on n'en faisait aucun cas aux jours de Salomon. Car le roi avait en mer des bateaux de Tarsis avec les bateaux de Hiram; tous les trois ans arrivaient les bateaux de Tarsis, apportant de l'or et de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre par sa richesse et par sa sagesse. Toute la terre recherchait Salomon pour entendre la sagesse que Dieu avait mise dans son cœur. Chacun apportait son présent, des objets d'argent et des objets d'or, des vêtements, des armes, des essences odoriférantes, des chevaux et des mulets. Il en était ainsi chaque année. Salomon rassembla des chars et des équipages; il avait mille quatre cents chars et douze mille équipages, qu'il conduisit dans des villes de garnison et à Jérusalem, près du roi. Le roi rendit l'argent aussi commun à Jérusalem que les pierres; il rendit les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui sont dans le Bas-Pays. On amenait les chevaux pour Salomon d'Egypte et de Qevé. Les marchands du roi allaient les acheter à Qevé: un char montait d'Egypte pour six cents sicles d'argent, et un cheval pour cent cinquante sicles. Ils en amenaient aussi avec eux pour tous les rois des Hittites et pour les rois d'Aram. Mais le roi Salomon avait aimé beaucoup de femmes étrangères, outre la fille du pharaon: des Moabites, des Ammonites, des Edomites, des Sidoniennes, des Hittites, venant des nations au sujet desquelles le Seigneur avait dit aux Israélites: Vous n'irez pas chez eux, et ils ne viendront pas chez vous; ils inclineraient à coup sûr votre cœur vers leurs dieux. C'est à eux que Salomon s'attacha, entraîné par l'amour. Il eut sept cents princesses pour femmes et trois cents concubines; et ses femmes inclinèrent son cœur. Au temps de la vieillesse de Salomon, ses femmes inclinèrent son cœur vers d'autres dieux; son cœur ne fut pas tout entier avec le Seigneur (YHWH), son Dieu, comme l'avait été le cœur de David, son père. Salomon suivit Astarté, la déesse des Sidoniens, et Milkom, l'horreur des Ammonites. Salomon fit ce qui déplaisait au Seigneur ; il ne remplit pas ses obligations envers le Seigneur comme David, son père. Alors Salomon bâtit dans la montagne qui est en face de Jérusalem un haut lieu pour Kemosh, l'horreur de Moab, et pour Molek, l'horreur des Ammonites. Il agissait ainsi pour toutes ses femmes étrangères qui offraient de l'encens et des sacrifices à leurs dieux. Le Seigneur se mit en colère contre Salomon, parce qu'il avait détourné son cœur du Seigneur, le Dieu d'Israël, qui lui était apparu par deux fois. Il lui avait ordonné, à ce sujet, de ne pas suivre d'autres dieux; mais Salomon n'observa pas ce que le Seigneur lui avait ordonné. Alors le Seigneur dit à Salomon: Puisqu'il en est ainsi de toi, puisque tu n'as pas observé mon alliance et mes prescriptions, telles que je les avais instituées pour toi, je vais déchirer le royaume pour te l'ôter et le donner à ton serviteur. Seulement, je ne le ferai pas pendant ta vie, à cause de David, ton père: c'est de la main de ton fils que je l'arracherai. Je n'arracherai cependant pas tout le royaume; je laisserai une tribu à ton fils, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem que j'ai choisie. Le Seigneur suscita un adversaire à Salomon: Hadad, l'Edomite, qui était de descendance royale en Edom. Au temps où David était en Edom, Joab, le chef de l'armée, qui était monté ensevelir les morts, tua tous les mâles qui étaient en Edom. Joab y resta six mois avec tout Israël, jusqu'à ce qu'il eût retranché tous les mâles d'Edom. C'est alors que Hadad s'enfuit avec des serviteurs édomites de son père pour se rendre en Egypte. Hadad était encore un jeune garçon. Partis de Madiân, ils allèrent à Parân, prirent avec eux des hommes de Parân et arrivèrent en Egypte auprès du pharaon, le roi d'Egypte, qui lui donna une maison, lui assura sa nourriture et lui donna une terre. Hadad trouva grâce aux yeux du pharaon, à tel point que le pharaon lui donna pour femme la sœur de sa femme, la sœur de Tahpenès, la grande dame. La sœur de Tahpenès lui donna un fils, Guenoubath. Tahpenès le sevra dans la maison du pharaon; Guenoubath resta dans la maison du pharaon, au milieu des fils du pharaon. Hadad apprit en Egypte que David s'était couché avec ses pères et que Joab, le chef de l'armée, était mort. Hadad dit au pharaon: Laisse-moi partir dans mon pays. Le pharaon lui dit: Que te manque-t-il auprès de moi, pour que tu désires aller dans ton pays? Il répondit: Rien, mais laisse-moi quand même partir. Dieu suscita un autre adversaire à Salomon: Rezôn, fils d'Eliada, qui s'était enfui de chez son maître Hadad-Ezer, roi de Tsoba. Il avait rassemblé des hommes auprès de lui; il était devenu chef d'une troupe armée – lorsque David les massacrait. Ils allèrent à Damas, y restèrent et régnèrent à Damas. Il fut un adversaire d'Israël pendant tous les jours de Salomon – en plus du mal que faisait Hadad. Il prit Israël en horreur. Il régna sur Aram. Jéroboam était fils de Nebath, un Ephratite de Tseréda, et il avait pour mère une veuve nommée Tseroua. Il faisait partie de la cour de Salomon, mais il leva la main contre le roi. Voici dans quelles circonstances il leva la main contre le roi: Salomon bâtissait le Millo et fermait la brèche de la Ville de David, son père. Jéroboam était un homme fort et vaillant; Salomon, ayant vu ce jeune homme à l'œuvre, le nomma responsable du travail obligatoire pour toute la maison de Joseph. En ce temps-là, Jéroboam sortit de Jérusalem et trouva en chemin Ahiya de Silo, le prophète, qui était couvert d'un manteau neuf. Ils étaient seuls tous les deux dans la campagne. Ahiya prit le manteau neuf qu'il avait sur lui, le déchira en douze morceaux et dit à Jéroboam: Prends dix morceaux! Car ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: J'arrache le royaume de la main de Salomon, et je te donnerai dix tribus. Cependant, une seule tribu lui restera, à cause de David, mon serviteur, et à cause de Jérusalem, la ville que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël; et cela, parce qu'ils m'ont abandonné et se sont prosternés devant Astarté, déesse des Sidoniens, devant Kemosh, dieu de Moab, et devant Milkom, dieu des Ammonites, et parce qu'ils n'ont pas suivi mes voies pour faire ce qui me convient et pour observer mes prescriptions et mes règles, comme David, son père. Je ne lui prendrai pas tout le royaume; je le maintiendrai comme prince tous les jours de sa vie, à cause de David, mon serviteur, que j'ai choisi, et qui a observé mes commandements et mes prescriptions. Mais je prendrai le royaume à son fils et je t'en donnerai dix tribus. Je donnerai une tribu à son fils, afin que David, mon serviteur, ait toujours une lampe devant moi à Jérusalem, la ville que j'ai choisie pour y placer mon nom. Je te prendrai, et tu régneras sur tout ce que tu désires, tu seras roi sur Israël. Si tu écoutes tout ce que je t'ordonne, si tu suis mes voies et si tu fais ce qui me convient, en observant mes prescriptions et mes commandements, comme l'a fait David, mon serviteur, je serai avec toi, je bâtirai pour toi une maison stable, comme j'en ai bâti une pour David, et je te donnerai Israël. J'affligerai la descendance de David à cause de cela, mais ce ne sera pas pour toujours. Salomon chercha à faire mourir Jéroboam. Alors Jéroboam s'enfuit en Egypte auprès de Shishaq, roi d'Egypte; il resta en Egypte jusqu'à la mort de Salomon. Le reste de l'histoire de Salomon, tout ce qu'il a fait, sa sagesse, cela est écrit dans le livre de l'histoire de Salomon. Le temps du règne de Salomon à Jérusalem sur tout Israël fut de quarante ans. Salomon se coucha avec ses pères et fut enseveli dans la Ville de David, son père. Roboam, son fils, devint roi à sa place. Roboam se rendit à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour l'investir de la royauté. Lorsque Jéroboam, fils de Nebath, l'apprit, il était encore en Egypte, où il s'était enfui pour échapper au roi Salomon – Jéroboam habitait en Egypte. On le fit appeler. Alors Jéroboam et toute l'assemblée d'Israël arrivèrent et dirent à Roboam: Ton père a rendu notre joug bien dur; toi, maintenant, allège le dur esclavage que ton père nous a imposé et le joug pesant qu'il a mis sur nous, et nous te servirons. Il leur dit: Allez, et revenez me voir dans trois jours. Le peuple s'en alla. Le roi Roboam prit conseil des anciens qui s'étaient tenus au service de Salomon, son père, pendant sa vie, et il dit: Que conseillez-vous de répondre à ce peuple? Ils lui dirent: Si aujourd'hui tu te fais le serviteur de ce peuple, si tu te mets à leur service, si tu leur réponds bien, ils seront pour toujours tes serviteurs. Mais Roboam ne tint pas compte du conseil que lui donnaient les anciens; il prit conseil des jeunes gens qui avaient grandi avec lui et qui se tenaient à son service. Il leur dit: Que conseillez-vous de répondre à ce peuple qui me tient ce langage: « Allège le joug que ton père a mis sur nous. » Les jeunes gens qui avaient grandi avec lui lui dirent: Tu parleras ainsi à ce peuple qui t'a tenu ce langage: « Ton père a rendu notre joug pesant; toi, allège-le-nous! » Tu leur parleras ainsi: « Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père. Mon père vous a imposé un joug pesant? Moi, j'alourdirai encore votre joug! Mon père vous a corrigés avec des fouets? Moi, je vous corrigerai avec des “scorpions”! » Jéroboam et tout le peuple se présentèrent à Roboam le troisième jour, suivant ce qu'avait dit le roi: « Revenez me voir dans trois jours. » Le roi répondit avec dureté au peuple. Il ne tint pas compte du conseil que lui avaient donné les anciens, et il leur parla ainsi, d'après le conseil des jeunes gens: Mon père a rendu votre joug pesant? Moi, j'alourdirai encore votre joug! Mon père vous a corrigés avec des fouets? Moi, je vous corrigerai avec des « scorpions »! Le roi n'écouta pas le peuple; la tournure prise par les événements venait du Seigneur, pour réaliser la parole que le Seigneur avait dite par l'intermédiaire d'Ahiya de Silo à Jéroboam, fils de Nebath. Lorsque tout Israël vit que le roi ne l'écoutait pas, le peuple fit répondre au roi: Quelle part avons-nous avec David? Nous n'avons pas de patrimoine avec le fils de Jessé! A tes tentes, Israël! Maintenant, regarde ta maison, David! Et Israël s'en alla à ses tentes. Quant aux Israélites qui habitaient les villes de Juda, Roboam régna sur eux. Alors le roi Roboam envoya Adoram, qui était intendant des corvées. Mais tout Israël le lapida, et il mourut. Le roi Roboam réussit à monter sur un char pour s'enfuir à Jérusalem. C'est ainsi qu'Israël s'est révolté contre la maison de David, jusqu'à ce jour. Tout Israël ayant appris que Jéroboam était de retour, ils le convoquèrent devant la communauté et l'investirent de la royauté sur tout Israël. Il n'y eut que la tribu de Juda, elle seule, pour suivre la maison de David. Roboam, arrivé à Jérusalem, rassembla toute la maison de Juda et la tribu de Benjamin, cent quatre-vingt mille guerriers d'élite, pour qu'ils combattent la maison d'Israël, afin de ramener le royaume sous l'autorité de Roboam, fils de Salomon. Mais la parole de Dieu parvint à Shemaya, l'homme de Dieu: Dis à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, et à toute la maison de Juda et de Benjamin, ainsi qu'au reste du peuple: Ainsi parle le Seigneur : Vous ne vous mettrez pas en campagne, vous ne ferez pas la guerre à vos frères, les Israélites! Que chacun de vous rentre chez lui, car c'est de moi que cela vient. Ils écoutèrent la parole du Seigneur ; ils s'en retournèrent, conformément à la parole du Seigneur. Jéroboam bâtit Sichem dans la région montagneuse d'Ephraïm et il y habita; puis il en sortit et bâtit Penouel. Jéroboam se dit: Maintenant le royaume pourrait bien revenir à la maison de David, si ce peuple monte à Jérusalem pour faire des sacrifices dans la maison du Seigneur. Le cœur de ce peuple reviendra à son seigneur, à Roboam, roi de Juda; ils me tueront et reviendront à Roboam, roi de Juda. Après avoir pris conseil, le roi fit deux taurillons d'or et dit au peuple: Vous êtes assez montés à Jérusalem! Voici tes dieux, Israël, ceux qui t'ont fait monter d'Egypte! Il en plaça un à Beth-El et il mit l'autre à Dan. Ce fut là un péché. Le peuple alla devant l'un d'eux jusqu'à Dan. Jéroboam fit une maison de haut lieu et nomma prêtre n'importe qui, même ceux qui n'étaient pas des fils de Lévi. Jéroboam fit une fête le quinzième jour du huitième mois, comme la fête qu'on célébrait en Juda, et il monta à l'autel. C'est ainsi qu'il agit à Beth-El, en sacrifiant aux taurillons qu'il avait faits. Il installa à Beth-El les prêtres des hauts lieux qu'il avait faits. Il monta à l'autel qu'il avait fait à Beth-El, le quinzième jour du huitième mois, mois qu'il avait choisi de sa propre initiative. Il fit une fête pour les Israélites et monta à l'autel pour offrir de l'encens. Un homme de Dieu arriva de Juda à Beth-El, par la parole du Seigneur, pendant que Jéroboam se tenait debout devant l'autel pour offrir de l'encens. Il cria contre l'autel, par la parole du Seigneur : Autel! autel! ainsi parle le Seigneur : Il naîtra un fils à la maison de David; son nom sera Josias; il sacrifiera sur toi les prêtres des hauts lieux qui offrent de l'encens, et on fera brûler sur toi des ossements humains! Ce même jour, il donna un présage, en disant: Tel est le présage indiquant que c'est le Seigneur qui parle: l'autel se fendra, et les cendres grasses qui sont dessus se répandront. Lorsque le roi Jéroboam entendit la parole que l'homme de Dieu avait criée contre l'autel de Beth-El, il leva la main de dessus l'autel en disant: « Saisissez-le! » Alors la main que Jéroboam avait levée contre lui fut paralysée; il ne put la ramener à lui. L'autel se fendit, et les cendres grasses qui étaient dessus se répandirent, selon le présage qu'avait donné l'homme de Dieu, par la parole du Seigneur. Le roi dit à l'homme de Dieu: Apaise donc le Seigneur, ton Dieu, et prie pour moi, afin que ma main me revienne. L'homme de Dieu apaisa le Seigneur, et la main du roi lui revint; elle fut de nouveau comme par le passé. Le roi dit à l'homme de Dieu: Entre avec moi dans la maison pour te restaurer, et je te donnerai un cadeau. L'homme de Dieu dit au roi: Quand tu me donnerais la moitié de ta maison, je n'entrerais pas chez toi. Je ne mangerai rien, je ne boirai rien en ce lieu, car cet ordre m'a été donné, par la parole du Seigneur : « Tu ne mangeras rien, tu ne boiras rien, tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé. » Il s'en alla par un autre chemin, il ne prit pas à son retour le chemin par lequel il était venu à Beth-El. Or il y avait un vieux prophète qui habitait à Beth-El. L'un de ses fils vint lui raconter tout ce que l'homme de Dieu avait fait ce jour-là à Beth-El, les paroles qu'il avait dites au roi, et ils les racontèrent à leur père. Leur père leur dit: Par quel chemin s'en est-il allé? Ses fils avaient vu par quel chemin s'en était allé l'homme de Dieu qui était venu de Juda. Alors il dit à ses fils: Sellez-moi l'âne. Ils lui sellèrent l'âne, et il monta dessus. Il suivit l'homme de Dieu et le trouva assis sous un térébinthe. Il lui dit: Est-ce toi, l'homme de Dieu qui est venu de Juda? Il répondit: C'est moi! Alors il lui dit: Viens manger avec moi à la maison. Mais il répondit: Je ne peux ni revenir avec toi, ni entrer chez toi. Je ne mangerai rien, je ne boirai rien avec toi en ce lieu; car il m'a été dit, par la parole du Seigneur : « Là, tu ne mangeras rien, tu ne boiras rien, et tu ne prendras pas à ton retour le chemin par lequel tu seras allé. » Il lui dit alors: Moi aussi, je suis prophète comme toi; c'est un messager qui m'a dit, par la parole du Seigneur : « Ramène-le chez toi, qu'il mange et qu'il boive. » Il lui mentait. L'homme de Dieu revint avec lui pour manger et boire. Comme ils étaient assis à table, la parole du Seigneur parvint au prophète qui l'avait ramené, et il cria vers l'homme de Dieu qui était venu de Juda: Ainsi parle le Seigneur : Parce que tu as été rebelle aux ordres du Seigneur et que tu n'as pas observé le commandement que le Seigneur, ton Dieu, t'avait donné, parce que tu es revenu et que tu as mangé et bu au lieu dont il t'avait dit: « Tu n'y mangeras rien, tu n'y boiras rien », ton cadavre n'entrera pas dans le tombeau de tes pères. Après qu'il eut mangé et bu, il sella l'âne pour le prophète qu'il avait ramené, et celui-ci s'en alla; en chemin, il rencontra un lion, qui le tua. Son cadavre fut jeté sur le chemin: l'âne se tenait à côté de lui, et le lion aussi se tenait à côté du cadavre. Des passants virent le cadavre jeté sur le chemin et le lion se tenant à côté du cadavre; ils en parlèrent à leur arrivée dans la ville où habitait le vieux prophète. Quand le prophète qui l'avait ramené du chemin l'apprit, il dit: C'est l'homme de Dieu qui a été rebelle aux ordres du Seigneur ; le Seigneur l'a livré au lion qui l'a tué en lui broyant les os, selon la parole que le Seigneur lui avait dite. Puis il dit à ses fils: Sellez-moi l'âne. Ils le sellèrent. Il partit et trouva le cadavre jeté sur le chemin, ainsi que l'âne et le lion qui se tenaient à côté du cadavre. Le lion n'avait pas dévoré le cadavre et n'avait pas broyé les os de l'âne. Le prophète souleva le cadavre de l'homme de Dieu, le déposa sur l'âne et le ramena. Le vieux prophète rentra dans la ville pour se lamenter et l'ensevelir. Il déposa son cadavre dans son tombeau, et on fit sur lui la lamentation « Quel malheur, mon frère! ». Après l'avoir enseveli, il dit à ses fils: Quand je serai mort, vous m'ensevelirez dans le tombeau où est enseveli l'homme de Dieu; déposez mes ossements à côté de ses ossements. Car elle se réalisera, la parole qu'il a criée, par la parole du Seigneur, contre l'autel de Beth-El et contre toutes les maisons des hauts lieux qui sont dans les villes de Samarie. Après cela, Jéroboam ne revint pas de sa voie mauvaise. Il se remit à nommer prêtre de haut lieu n'importe qui; tous ceux qui le désiraient, il les investissait comme prêtres des hauts lieux. C'est là le péché de la maison de Jéroboam; c'est pour cela qu'elle a été détruite et qu'elle a disparu de la terre. En ce temps-là, Abiya, fils de Jéroboam, tomba malade. Jéroboam dit à sa femme: Déguise-toi, je te prie, pour qu'on ne sache pas que tu es la femme de Jéroboam. Tu iras à Silo. Il y a là-bas Ahiya, le prophète; c'est lui qui a dit de moi que je deviendrais roi de ce peuple. Prends avec toi dix pains, des gâteaux et un pot de miel, entre chez lui: il t'annoncera ce qui arrivera au garçon. La femme de Jéroboam fit ainsi: elle alla à Silo et entra chez Ahiya. Ahiya ne pouvait plus voir, car il avait les yeux fixes par suite de la vieillesse. Le Seigneur avait dit à Ahiya: La femme de Jéroboam arrive pour te consulter au sujet de son fils, parce qu'il est malade. Tu lui parleras de telle et telle manière. Quand elle arrivera, elle se fera passer pour une autre. Lorsque Ahiya entendit le bruit de ses pas, au moment où elle franchissait la porte, il dit: Entre, femme de Jéroboam! Pourquoi te fais-tu donc passer pour une autre? C'est avec un message dur que je suis envoyé vers toi. Va dire à Jéroboam: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Je t'ai élevé du milieu du peuple, je t'ai fait chef sur Israël, mon peuple, j'ai arraché le royaume à la maison de David et je te l'ai donné. Mais tu n'as pas été comme David, mon serviteur, qui a observé mes commandements et qui m'a suivi de tout son cœur, pour ne faire que ce qui me convenait. Tu as agi plus mal que tous ceux qui ont été avant toi, tu m'as contrarié en allant te faire d'autres dieux et des idoles de métal fondu, et tu m'as rejeté derrière ton dos! C'est pourquoi je fais venir un malheur sur la maison de Jéroboam; je retrancherai de chez Jéroboam tout mâle, l'esclave comme l'homme libre en Israël, et je balaierai la maison de Jéroboam comme on balaie les ordures, jusqu'à ce qu'elle ait disparu. Celui de la famille de Jéroboam qui mourra dans la ville sera dévoré par les chiens, et celui qui mourra dans la campagne sera dévoré par les oiseaux du ciel – c'est le Seigneur qui parle. Et toi, rentre chez toi. Dès que tu mettras les pieds dans la ville, l'enfant mourra. Tout Israël se lamentera sur lui et l'ensevelira: c'est le seul de la famille de Jéroboam qui sera mis dans un tombeau, parce que c'est le seul de la maison de Jéroboam en qui se trouve quelque chose de bon devant le Seigneur, le Dieu d'Israël. Le Seigneur se donnera un roi d'Israël qui retranchera la maison de Jéroboam. – Voici ce jour! Et quoi? déjà maintenant! Le Seigneur frappera Israël, et il en sera de lui comme d'un roseau agité dans les eaux; il déracinera Israël de cette bonne terre qu'il a donnée à leurs pères, et il les disséminera hors de Transeuphratène, parce qu'ils ont contrarié le Seigneur en se faisant des poteaux cultuels (des ashéras). Il livrera Israël à cause des péchés que Jéroboam a commis et qu'il a fait commettre à Israël. La femme de Jéroboam partit. Elle arriva à Tirtsa; et, comme elle atteignait le seuil de la maison, le garçon mourut. On l'ensevelit, et tout Israël se lamenta sur lui, selon la parole que le Seigneur avait dite par l'intermédiaire de son serviteur Ahiya, le prophète. Le reste de l'histoire de Jéroboam, comment il fit la guerre et comment il régna, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. La durée du règne de Jéroboam fut de vingt-deux ans. Il se coucha avec ses pères, et Nadab, son fils, devint roi à sa place. Roboam, fils de Salomon, régna sur Juda: il avait quarante et un ans lorsqu'il devint roi; il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que le Seigneur avait choisie parmi toutes les tribus d'Israël pour y placer son nom. Le nom de sa mère était Naama, l'Ammonite. Juda fit ce qui déplaisait au Seigneur ; ils provoquèrent sa jalousie plus que ne l'avaient jamais fait leurs pères par les péchés qu'ils commettaient. Ils se bâtirent, eux aussi, des hauts lieux avec des pierres levées et des poteaux cultuels (des ashéras) sur toute colline élevée et sous tout arbre verdoyant. Il y eut même des prostitués sacrés dans le pays. Ils imitèrent toutes les abominations des nations que le Seigneur avait dépossédées devant les Israélites. La cinquième année du roi Roboam, Shishaq, roi d'Egypte, attaqua Jérusalem. Il prit les trésors de la maison du Seigneur et les trésors de la maison du roi, il prit tout. Il prit tous les boucliers d'or que Salomon avait faits. Le roi Roboam fit à leur place des boucliers de bronze et les confia aux chefs des gardes du corps, qui gardaient l'entrée de la maison du roi. Toutes les fois que le roi allait à la maison du Seigneur, les gardes du corps les portaient; puis ils les rapportaient dans la salle des gardes du corps. Le reste de l'histoire de Roboam, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Il y eut toujours guerre entre Roboam et Jéroboam. Roboam se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la Ville de David. Le nom de sa mère était Naama, l'Ammonite. Abiyam, son fils, devint roi à sa place. La dix-huitième année du roi Jéroboam, fils de Nebath, Abiyam devint roi sur Juda. Il régna trois ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Maaka, fille d'Abishalom. Il se livra à tous les péchés que son père avait commis avant lui; son cœur ne fut pas tout entier avec le Seigneur, son Dieu, comme l'avait été le cœur de David, son père. Mais à cause de David, le Seigneur, son Dieu, lui donna une lampe à Jérusalem, en installant son fils après lui et en laissant subsister Jérusalem. Car David avait fait ce qui convenait au Seigneur ; tous les jours de sa vie il ne s'était pas écarté de tout ce qu'il lui avait ordonné, excepté dans l'affaire d'Urie, le Hittite. Il y eut guerre entre Roboam et Jéroboam, tous les jours de sa vie. Le reste de l'histoire d'Abiyam, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Il y eut guerre entre Abiyam et Jéroboam. Abiyam se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la Ville de David. Asa, son fils, devint roi à sa place. La vingtième année de Jéroboam, roi d'Israël, Asa devint roi de Juda. Il régna quarante et un ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Maaka, fille d'Abishalom. Asa fit ce qui convenait au Seigneur, comme David, son père. Il fit disparaître du pays les prostitués sacrés, et il supprima toutes les idoles que ses pères avaient faites. Quant à Maaka, sa mère, il lui retira la dignité de grande dame, parce qu'elle avait fait une idole pour l'Ashéra. Asa abattit son idole et la brûla dans l'oued Cédron. Mais les hauts lieux ne disparurent pas, quoique le cœur d'Asa fût tout entier avec le Seigneur pendant tous ses jours. Il apporta à la maison du Seigneur ce que son père avait consacré et ce qu'il avait lui-même consacré, de l'argent, de l'or et divers objets. Il y eut guerre entre Asa et Basha, roi d'Israël, pendant tous leurs jours. Basha, roi d'Israël, partit à l'attaque de Juda. Il bâtit Rama, pour barrer la route à Asa, roi de Juda. Asa prit tout l'argent et tout l'or qui étaient restés dans les trésors de la maison du Seigneur et les trésors de la maison du roi; et il les confia aux gens de sa cour. Puis le roi Asa les envoya à Ben-Hadad, fils de Tabrimmôn, fils de Héziôn, roi d'Aram, qui habitait à Damas, pour lui dire: Il y a alliance entre moi et toi, entre mon père et ton père. Je t'envoie de l'argent et de l'or en présent. Va, romps ton alliance avec Basha, roi d'Israël, afin qu'il s'éloigne de moi. Ben-Hadad écouta le roi Asa; il envoya les chefs de ses soldats contre les villes d'Israël et mit à mal Iyôn, Dan, Abel-Beth-Maaka, tout Kinroth, en plus de tout le pays de Nephtali. Lorsque Basha l'apprit, il cessa de bâtir Rama et resta à Tirtsa. Alors le roi Asa fit appel à tout Juda, sans exempter personne, afin d'emporter les pierres et le bois que Basha employait pour bâtir Rama; et le roi Asa s'en servit pour bâtir Guéba de Benjamin et le Mitspa. Tout le reste de l'histoire d'Asa, toute sa vaillance, tout ce qu'il a fait, et les villes qu'il a bâties, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Toutefois, au temps de sa vieillesse, il eut les jambes malades. Asa se coucha avec ses pères et il fut enseveli avec ses pères dans la Ville de David, son père. Josaphat, son fils, devint roi à sa place. Nadab, fils de Jéroboam, devint roi sur Israël, la deuxième année d'Asa, roi de Juda. Il régna deux ans sur Israël. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur ; il suivit la voie de son père et le péché qu'il avait fait commettre à Israël. Basha, fils d'Ahiya, de la maison d'Issacar, conspira contre lui, et Basha l'abattit à Guibbetôn, qui appartenait aux Philistins, pendant que Nadab et tout Israël assiégeaient Guibbetôn. Basha le mit à mort la troisième année d'Asa, roi de Juda, et il devint roi à sa place. Lorsqu'il fut roi, il abattit toute la maison de Jéroboam: il ne laissa aucun être vivant à Jéroboam; il le fit disparaître, selon la parole que le Seigneur avait dite par l'intermédiaire de son serviteur Ahiya de Silo, à cause des péchés que Jéroboam avait commis et qu'il avait fait commettre à Israël, contrariant ainsi le Seigneur, le Dieu d'Israël. Le reste de l'histoire de Nadab, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Il y eut la guerre entre Asa et Basha, roi d'Israël, pendant tous leurs jours. La troisième année d'Asa, roi de Juda, Basha, fils d'Ahiya, devint roi sur tout Israël à Tirtsa pour vingt-quatre ans. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur et suivit la voie de Jéroboam et le péché qu'il avait fait commettre à Israël. La parole du Seigneur parvint à Jéhu, fils de Hanani, sur Basha: Parce que je t'ai élevé de la poussière, que je t'ai fait chef sur Israël, mon peuple, mais que tu as suivi la voie de Jéroboam, et que tu as fait pécher Israël, mon peuple, me contrariant ainsi par leurs péchés, je balaie Basha et sa maison; je rendrai ta maison semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath. Celui de la famille de Basha qui mourra dans la ville sera dévoré par les chiens, et celui des siens qui mourra dans la campagne sera dévoré par les oiseaux du ciel. Le reste de l'histoire de Basha, ce qu'il a fait, sa vaillance, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Basha se coucha avec ses pères et fut enseveli à Tirtsa. Ela, son fils, devint roi à sa place. La parole du Seigneur était même parvenue, par l'intermédiaire de Jéhu, fils de Hanani, le prophète, à Basha et à sa maison, à cause de tout ce qu'il avait fait pour déplaire au Seigneur, le contrariant ainsi par les œuvres de ses mains et devenant semblable à la maison de Jéroboam, et aussi parce qu'il avait abattu cette maison. La vingt-sixième année d'Asa, roi de Juda, Ela, fils de Basha, devint roi sur Israël à Tirtsa pour deux ans. Un de ses officiers, Zimri, chef de la moitié des chars, conspira contre lui. Ela était à Tirtsa, buvant à s'enivrer dans la maison d'Artsa, l'intendant de la maison à Tirtsa. Zimri entra et le mit à mort, la vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, et il devint roi à sa place. Dès qu'il fut roi et qu'il fut assis sur son trône, il abattit toute la maison de Basha, il ne lui laissa aucun mâle, ni rédempteur ni ami. Zimri détruisit toute la maison de Basha, selon la parole que le Seigneur avait dite contre Basha par l'intermédiaire de Jéhu, le prophète, à cause de tous les péchés que Basha et Ela, son fils, avaient commis et fait commettre à Israël, contrariant ainsi le Seigneur, le Dieu d'Israël, par leurs futilités. Le reste de l'histoire d'Ela, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. La vingt-septième année d'Asa, roi de Juda, Zimri régna sept jours à Tirtsa. Or le peuple avait dressé son camp contre Guibbetôn, qui appartenait aux Philistins. Le peuple qui campait entendit qu'on disait: Zimri a conspiré; il a abattu le roi! Ce jour-là, dans le camp, tout Israël investit Omri, le chef de l'armée, de la royauté sur Israël. Omri et tout Israël avec lui partirent de Guibbetôn et assiégèrent Tirtsa. Zimri, voyant que la ville était prise, se retira dans le palais royal et mourut en mettant le feu à la maison. C'était à cause des péchés qu'il avait commis en faisant ce qui déplaisait au Seigneur, en suivant la voie de Jéroboam et le péché qu'il avait commis en faisant pécher Israël. Le reste de l'histoire de Zimri, et la conspiration qu'il forma, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Alors le peuple d'Israël se divisa en deux partis: une moitié du peuple suivit Tibni, fils de Guinath, pour l'investir de la royauté; l'autre moitié suivit Omri. Ceux qui avaient suivi Omri étaient plus forts que ceux qui avaient suivi Tibni, fils de Guinath. Tibni mourut et Omri devint roi. La trente et unième année d'Asa, roi de Juda, Omri devint roi sur Israël pour douze ans. Après avoir régné six ans à Tirtsa, il acheta à Shémer la montagne de Samarie pour deux talents d'argent; il bâtit une ville sur la montagne et appela la ville qu'il bâtit du nom de Samarie, d'après le nom de Shémer, propriétaire de la montagne. Omri fit ce qui déplaisait au Seigneur ; il agit encore plus mal que tous ses prédécesseurs. Il suivit en tout la voie de Jéroboam, fils de Nebath, et le péché qu'il avait fait commettre à Israël, contrariant ainsi le Seigneur, le Dieu d'Israël, par leurs futilités. Le reste de l'histoire d'Omri, ce qu'il a fait, la vaillance qu'il a montrée, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Omri se coucha avec ses pères et fut enseveli à Samarie. Achab, son fils, devint roi à sa place. Achab, fils d'Omri, devint roi sur Israël, la trente-huitième année d'Asa, roi de Juda. Achab, fils d'Omri régna vingt-deux ans sur Israël à Samarie. Achab, fils d'Omri, fit ce qui déplaisait au Seigneur, plus que tous ses prédécesseurs. Comme si cela avait été peu de chose pour lui de suivre les péchés de Jéroboam, fils de Nebath, il prit pour femme Jézabel, fille d'Eth-Baal, roi des Sidoniens, et il alla servir le Baal et se prosterner devant lui. Il éleva un autel au Baal dans la maison du Baal qu'il bâtit à Samarie. Achab fit aussi le poteau cultuel (l'ashéra). Achab fit plus encore pour contrarier le Seigneur, le Dieu d'Israël, que tous les rois d'Israël qui l'avaient précédé. En ses jours, Hiel, le Béthélite, bâtit Jéricho; il en posa les fondations au prix d'Abiram, son premier-né, et il en installa les portes au prix de Segoub, son cadet, selon la parole que le Seigneur avait dite par l'intermédiaire de Josué, fils de Noun. Elie, le Tishbite, l'un des habitants de Galaad, dit à Achab: Par la vie du Seigneur, le Dieu d'Israël, au service duquel je me tiens, il n'y aura ces années-ci ni rosée ni pluie, sinon à ma parole! La parole du Seigneur lui parvint: Repars d'ici vers l'est et cache-toi près de l'oued Kerith, qui est en face du Jourdain. Tu boiras de l'eau de l'oued; j'ai ordonné aux corbeaux de pourvoir à tous tes besoins là-bas. Il partit et agit selon la parole du Seigneur ; il alla s'installer près de l'oued Kerith, qui est en face du Jourdain. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande le matin, du pain et de la viande le soir, et il buvait à l'oued. Mais après quelque temps, l'oued fut à sec, car il n'y avait pas eu de pluie dans le pays. Alors la parole du Seigneur lui parvint: Va à Sarepta qui appartient à Sidon et restes-y. Là-bas, j'ai ordonné à une veuve de pourvoir à tous tes besoins. Il s'en alla à Sarepta. Comme il arrivait à l'entrée de la ville, il y avait là une veuve qui ramassait du bois. Il l'appela et lui dit: Va me chercher un peu d'eau dans un récipient, je te prie, pour que je boive. Elle alla en chercher. Il l'appela de nouveau et lui dit: Va me chercher, je te prie, un morceau de pain dans ta main. Elle répondit: Par la vie du Seigneur, ton Dieu, je n'ai rien de cuit, je n'ai qu'une poignée de farine dans un pot et un peu d'huile dans une cruche. Je ramasse deux morceaux de bois, puis je vais rentrer préparer cela pour moi et pour mon fils; nous mangerons, après quoi nous mourrons. Elie lui dit: N'aie pas peur, rentre, fais comme tu l'as dit. Seulement, prépare-moi d'abord avec cela une petite galette et tu me l'apporteras; tu en feras ensuite pour toi et pour ton fils. Car ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Le pot de farine ne s'épuisera pas, et la cruche d'huile ne se videra pas, jusqu'au jour où le Seigneur enverra la pluie sur la terre. Elle alla faire selon la parole d'Elie et pendant des jours elle eut de quoi manger, elle et sa maison, ainsi que lui. Le pot de farine ne s'épuisa pas, et la cruche d'huile ne se vida pas, selon la parole que le Seigneur avait dite par l'intermédiaire d'Elie. Après cela, le fils de la femme, maîtresse de la maison, tomba malade, et sa maladie fut si violente qu'il ne resta plus en lui de respiration. Elle dit alors à Elie: Pourquoi te mêles-tu de mes affaires, homme de Dieu? Es-tu venu chez moi pour évoquer ma faute et pour faire mourir mon fils? Il lui répondit: Donne-moi ton fils. Il le prit de ses bras, le monta dans la chambre à l'étage, où il habitait, et le coucha sur son lit. Puis il invoqua le Seigneur, en disant: Seigneur, mon Dieu, causerais-tu du mal à cette veuve dont je suis l'hôte, en faisant mourir son fils? Il s'étendit trois fois de tout son long sur l'enfant, invoqua le Seigneur, en disant: Seigneur, mon Dieu, je t'en prie, que le souffle de cet enfant revienne en lui! Le Seigneur entendit Elie: le souffle de l'enfant revint en lui, et il reprit vie. Elie prit l'enfant, le descendit de la chambre dans la maison et le donna à sa mère. Elie dit: Regarde, ton fils est vivant. La femme dit à Elie: Maintenant je sais que tu es un homme de Dieu, et que la parole du Seigneur dans ta bouche est vérité. Bien des jours s'écoulèrent, et la parole du Seigneur parvint à Elie, la troisième année: Va, parais devant Achab, et j'enverrai de la pluie sur la terre. Elie s'en alla pour paraître devant Achab. La famine pressait Samarie. Achab fit appeler Abdias, l'intendant de la maison. – Or Abdias craignait beaucoup le Seigneur ; lorsque Jézabel massacrait les prophètes du Seigneur, Abdias avait pris cent prophètes, les avait cachés par cinquante dans deux grottes, et les avait nourris de pain et d'eau. – Achab dit à Abdias: Va par le pays, vers toutes les sources et vers tous les oueds; peut-être y trouvera-t-on de l'herbe, de sorte que nous pourrons garder en vie les chevaux et les mulets: nous n'aurons pas besoin d'abattre des bêtes. Ils se partagèrent le pays pour le traverser; Achab alla seul par un chemin, et Abdias alla seul par un autre chemin. Comme Abdias était en chemin, Elie vint à sa rencontre. Abdias le reconnut, tomba face contre terre et dit: Est-ce bien toi, mon seigneur Elie? Il lui répondit: C'est moi; va dire à ton seigneur: « J'ai trouvé Elie! » Alors Abdias dit: Quel péché ai-je commis, moi, ton serviteur, pour que tu me livres à Achab et qu'il me fasse mettre à mort? Par la vie du Seigneur, ton Dieu, il n'est ni nation ni royaume où mon seigneur ne t'ait envoyé chercher; et quand on disait que tu n'y étais pas, il faisait jurer au royaume ou à la nation en question que l'on ne t'avait pas trouvé. Et maintenant, toi, tu dis: « Va dire à ton seigneur: “J'ai trouvé Elie!” » Puis, lorsque je t'aurai quitté, le souffle du Seigneur t'emportera je ne sais où; j'irai faire mon rapport à Achab, qui ne te trouvera pas et qui me tuera. Pourtant je crains le Seigneur depuis ma jeunesse. Ne t'a-t-on pas rapporté, mon seigneur, ce que j'ai fait quand Jézabel tuait les prophètes du Seigneur ? J'ai caché cent prophètes du Seigneur, par cinquante dans deux grottes et je les ai nourris de pain et d'eau. Et maintenant, toi, tu dis: « Va dire à ton seigneur: “J'ai trouvé Elie!” » Il me tuera! Mais Elie dit: Par la vie du Seigneur (YHWH) des Armées, au service duquel je me tiens, aujourd'hui je paraîtrai devant Achab. Abdias alla à la rencontre d'Achab et lui fit son rapport. Alors Achab se rendit à la rencontre d'Elie. Lorsqu'il aperçut Elie, Achab lui dit: Est-ce toi qui attires le malheur sur Israël? Elie répondit: Ce n'est pas moi qui attire le malheur sur Israël; au contraire, c'est toi et la maison de ton père, puisque vous avez abandonné les commandements du Seigneur (YHWH) et que tu as suivi les Baals. Maintenant, fais rassembler tout Israël auprès de moi au mont Carmel, avec les quatre cent cinquante prophètes du Baal et les quatre cents prophètes de l'Ashéra qui mangent à la table de Jézabel. Achab envoya des messagers à tous les Israélites et il rassembla les prophètes au mont Carmel. Alors Elie s'approcha de tout le peuple et dit: Jusqu'à quand sauterez-vous d'un pied sur l'autre? Si c'est le Seigneur (YHWH) qui est Dieu, suivez-le! Si c'est le Baal, suivez-le! Le peuple ne lui répondit rien. Elie dit au peuple: Je suis resté moi seul prophète du Seigneur (YHWH), et il y a quatre cent cinquante prophètes du Baal. Que l'on nous donne deux taureaux; qu'ils se choisissent un taureau, qu'ils le découpent et qu'ils le mettent sur le bois, sans y mettre le feu; quant à moi, je préparerai l'autre taureau, et je le placerai sur le bois, sans y mettre le feu. Vous invoquerez le nom de votre dieu, et moi, j'invoquerai le nom du Seigneur (YHWH). Le dieu qui répondra par le feu, c'est celui-là qui sera Dieu! Tout le peuple répondit: D'accord! Elie dit aux prophètes du Baal: Choisissez-vous un taureau, préparez-le les premiers, car vous êtes les plus nombreux; invoquez le nom de votre dieu, mais ne mettez pas le feu. Ils prirent le taureau qu'on leur donna et le préparèrent; et ils invoquèrent le nom du Baal, depuis le matin jusqu'à midi, en disant: Baal, réponds-nous! Mais il n'y eut ni voix ni réponse. Et ils sautaient devant l'autel qu'on avait fait. A midi, Elie se moqua d'eux; il dit: Criez à pleine voix, puisqu'il est dieu! Il doit penser à quelque chose, ou bien il est occupé, ou encore il est en voyage; peut-être qu'il dort et qu'il va se réveiller! Ils crièrent à pleine voix et ils se firent, selon leur règle, des incisions avec des épées et avec des lances, jusqu'à ce que le sang coule sur eux. Lorsque midi fut passé, ils se mirent à faire les prophètes jusqu'à l'heure de la présentation de l'offrande. Mais il n'y eut ni voix, ni réponse, ni signe d'attention. Elie dit alors à tout le peuple: Approchez-vous de moi! Tout le peuple s'approcha de lui. Alors Elie se mit à restaurer l'autel du Seigneur (YHWH), qui avait été rasé. Elie prit douze pierres, d'après le nombre des tribus des fils de Jacob, à qui la parole du Seigneur était parvenue en ces termes: « Ton nom sera Israël »; il bâtit avec ces pierres un autel au nom du Seigneur. Il fit autour de l'autel un fossé de la capacité de deux séas de semence. Il disposa le bois, découpa le taureau et le mit sur le bois. Puis il dit: Remplissez d'eau quatre cruches et versez-les sur l'holocauste et sur le bois. Il dit: Faites-le une deuxième fois. Ils le firent une deuxième fois. Il dit: Faites-le une troisième fois. Ils le firent une troisième fois. L'eau coula autour de l'autel; on remplit aussi d'eau le fossé. Au moment de la présentation de l'offrande, Elie, le prophète, s'avança et dit: Seigneur (YHWH), Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, que l'on sache aujourd'hui que c'est toi qui es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur et que c'est par ta parole que j'ai fait tout cela! Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi, afin que ce peuple sache que c'est toi, Seigneur, qui es Dieu, et que c'est toi qui ramènes leur cœur! Alors le feu du Seigneur tomba; il dévora l'holocauste, le bois, les pierres et la terre, et il assécha l'eau qui était dans le fossé. Quand tout le peuple vit cela, ils tombèrent face contre terre et dirent: C'est le Seigneur (YHWH) qui est Dieu! C'est le Seigneur (YHWH) qui est Dieu! Elie leur dit: Saisissez les prophètes du Baal, qu'aucun d'eux n'échappe! Ils les saisirent. Elie les fit descendre à l'oued Qishôn, où il les égorgea. Elie dit à Achab: Monte, mange et bois; ce grondement, c'est la pluie. Achab monta pour manger et pour boire. Mais Elie monta au sommet du Carmel et, se courbant jusqu'à terre, il mit son visage entre ses genoux et dit à son serviteur: Monte, je te prie, regarde du côté de la mer. Celui-ci monta, regarda et dit: Il n'y a rien. Sept fois, Elie lui dit: Retourne! La septième fois, il dit: Un petit nuage s'élève de la mer, il est comme la main d'un homme. Elie dit: Monte dire à Achab: « Attelle et redescends, que la pluie ne t'arrête pas! » De toutes parts le ciel devint noir de nuages, le vent se leva, et une forte pluie se mit à tomber. Achab monta sur son char et partit pour Jizréel. La main du Seigneur fut sur Elie, qui passa une ceinture à ses reins et courut devant Achab jusqu'à l'entrée de Jizréel. Achab raconta à Jézabel tout ce qu'avait fait Elie, et comment il avait tué par l'épée tous les prophètes. Jézabel envoya un messager à Elie, pour lui dire: Que les dieux fassent ceci et qu'ils y ajoutent cela, si demain, à cette heure-ci, je ne fais de ta vie ce que tu as fait de la vie de chacun d'eux! Elie, voyant cela, s'en alla pour sauver sa vie. Il arriva à Bersabée, qui appartient à Juda, et il laissa là son serviteur. Quant à lui, il alla dans le désert, à une journée de marche; il s'assit sous un genêt et demanda la mort en disant: Cela suffit! Maintenant, Seigneur, prends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes pères. Il se coucha et s'endormit sous un genêt. Soudain, un messager le toucha et lui dit: Lève-toi, mange! Il regarda: il y avait à côté de lui une galette cuite sur des pierres chaudes et une cruche d'eau. Il mangea et but, puis se recoucha. Le messager du Seigneur vint une seconde fois, le toucha et dit: Lève-toi, mange, car le chemin serait trop long pour toi. Il se leva, mangea et but; avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à la montagne de Dieu, l'Horeb. Là-bas, il entra dans la grotte et y passa la nuit. Soudain la parole du Seigneur lui parvint, qui lui disait: Que fais-tu ici, Elie? Il répondit: J'ai montré une passion jalouse pour le Seigneur, le Dieu des Armées; car les Israélites ont abandonné ton alliance, ils ont rasé tes autels, ils ont tué tes prophètes par l'épée; moi, je suis resté, seul, et ils cherchent à me prendre la vie! Il reprit: Sors et tiens-toi dans la montagne, devant le Seigneur. Or le Seigneur passait. Un grand vent, violent, arrachait les montagnes et brisait les rochers devant le Seigneur : le Seigneur n'était pas dans le vent. Après le vent, ce fut un tremblement de terre: le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, un feu: le Seigneur n'était pas dans le feu. Enfin, après le feu, un calme, une voix ténue. Quand Elie l'entendit, il s'enveloppa le visage de son manteau, sortit et se tint à l'entrée de la grotte. Soudain une voix lui dit: Que fais-tu ici, Elie? Il répondit: J'ai montré une passion jalouse pour le Seigneur, le Dieu des Armées; car les Israélites ont abandonné ton alliance, ils ont rasé tes autels, ils ont tué tes prophètes par l'épée; moi, je suis resté, seul, et ils cherchent à me prendre la vie! Le Seigneur lui dit: Va, reprends ton chemin par le désert jusqu'à Damas; quand tu seras arrivé, tu conféreras l'onction à Hazaël pour qu'il soit roi sur Aram. Tu conféreras l'onction à Jéhu, fils de Nimshi, pour qu'il soit roi sur Israël; et tu conféreras l'onction à Elisée, fils de Shaphath, d'Abel-Mehola, pour qu'il soit prophète à ta place. Celui qui échappera à l'épée d'Hazaël, Jéhu le fera mourir; et celui qui échappera à l'épée de Jéhu, Elisée le fera mourir. Mais je laisserai en Israël sept mille hommes, tous les genoux qui n'ont pas fléchi devant le Baal, toutes les bouches qui ne l'ont pas embrassé. Elie partit de là et trouva Elisée, fils de Shaphath, qui labourait. Il y avait devant lui douze paires de bœufs, et il était avec la douzième. Elie passa près de lui et jeta son manteau sur lui. Elisée abandonna ses bœufs, courut après Elie et dit: Laisse-moi, je te prie, embrasser mon père et ma mère, et je te suis. Elie lui répondit: Va et reviens, à cause de ce que je t'ai fait. Il s'éloigna d'Elie et prit une paire de bœufs qu'il offrit en sacrifice; avec l'attelage des bœufs, il fit cuire la viande et la donna à manger au peuple. Puis il suivit Elie et devint son auxiliaire. Ben-Hadad, roi d'Aram, rassembla toute son armée; il avait avec lui trente-deux rois, des chevaux et des chars. Il se mit en campagne, assiégea Samarie et lui fit la guerre. Il envoya dans la ville des messagers à Achab, roi d'Israël, et lui fit dire: Ainsi parle Ben-Hadad: Ton argent et ton or m'appartiennent; tes femmes et tes fils les plus beaux m'appartiennent. Le roi d'Israël répondit: O roi, mon seigneur, selon ta parole, je t'appartiens avec tout ce que j'ai. Les messagers revinrent et dirent: Ainsi parle Ben-Hadad: Je t'ai fait dire: Tu me livreras ton argent et ton or, tes femmes et tes fils. Je t'enverrai donc mes hommes demain, à cette heure-ci; ils fouilleront ta maison et les maisons des gens de ta cour, ils mettront la main sur tout ce qui a de la valeur à tes yeux, et ils le prendront. Le roi d'Israël appela tous les anciens du pays et leur dit: Constatez, je vous prie, que cet homme nous veut du mal; il a envoyé des messagers pour me demander mes femmes et mes fils, mon argent et mon or, et je ne lui ai rien refusé! Tous les anciens et tout le peuple dirent à Achab: Ne l'écoute pas, ne consens pas. Il dit alors aux messagers de Ben-Hadad: Dites à mon seigneur le roi: Je ferai tout ce que tu m'as demandé la première fois; mais cela, je ne peux pas le faire. Les messagers s'en allèrent et lui portèrent la réponse. Ben-Hadad fit dire à Achab: Que les dieux me fassent ceci et qu'ils y ajoutent cela, si la poussière de Samarie suffit à remplir le creux de la main de toutes les troupes qui sont sur mes pas! Mais le roi d'Israël répondit: Dites-lui: Que celui qui se prépare au combat ne fasse pas le fier comme s'il en revenait! Lorsque Ben-Hadad entendit cette parole, il était en train de boire avec les rois dans les huttes. Il dit à ses hommes: A vos postes! Et ils se postèrent face à la ville. Alors un prophète s'approcha d'Achab, roi d'Israël, et dit: Ainsi parle le Seigneur : Tu vois toute cette grande multitude? Aujourd'hui, je te la livre, et tu sauras que je suis le Seigneur (YHWH). Achab dit: Par qui? Et il répondit: Ainsi parle le Seigneur : Par les cadets des chefs des provinces. Achab dit: Qui engagera le combat? Et il répondit: Toi. Alors Achab passa en revue les cadets des chefs des provinces: il y en avait deux cent trente-deux; après eux, il passa en revue tout le peuple, tous les Israélites: ils étaient sept mille. Ils firent une sortie à midi. Ben-Hadad buvait à s'enivrer dans les huttes avec les trente-deux rois qui étaient venus à son aide. Les cadets des chefs des provinces sortirent les premiers. Ben-Hadad s'informa et on lui dit: Des hommes sont sortis de Samarie. Il dit: S'ils sortent pour la paix, prenez-les vivants; s'ils sortent pour le combat, prenez-les vivants! Les cadets des chefs des provinces et l'armée qui les suivait sortirent de la ville. Ils abattirent chacun son homme, et les Araméens prirent la fuite. Israël les poursuivit. Ben-Hadad, roi d'Aram, s'échappa sur un cheval, avec des chars. Le roi d'Israël sortit, abattit les chevaux et mit à mal les chars; il infligea aux Araméens une grande défaite. Alors le prophète s'approcha du roi d'Israël et lui dit: Va, sois fort, vois bien ce que tu as à faire; à l'année nouvelle, le roi d'Aram viendra t'attaquer. Les hommes du roi d'Aram lui dirent: Leur dieu est un dieu des montagnes; c'est pourquoi ils ont été plus forts que nous. Combattons-les plutôt sur le plateau; nous verrons bien si nous ne sommes pas plus forts qu'eux! Fais encore ceci: ôte tous les rois de leur poste et remplace-les par des gouverneurs. Toi-même, forme-toi une armée pareille à celle que tu as perdue, cheval pour cheval et char pour char. Puis nous les combattrons sur le plateau; nous verrons bien si nous ne sommes pas plus forts qu'eux! Il les écouta et fit ainsi. A l'année nouvelle, Ben-Hadad passa les Araméens en revue et monta vers Apheq pour faire la guerre à Israël. Les Israélites aussi furent passés en revue, ils reçurent des vivres et marchèrent à leur rencontre. Les Israélites dressèrent leur camp en face d'eux, semblables à deux petits troupeaux de chèvres, tandis que les Araméens remplissaient le pays. L'homme de Dieu s'approcha et dit au roi d'Israël: Ainsi parle le Seigneur : Parce que les Araméens ont dit: « Le Seigneur (YHWH) est un dieu des montagnes et non un dieu des vallées », je te livrerai toute cette grande multitude, et vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Ils campèrent sept jours les uns en face des autres. Le septième jour, le combat s'engagea, et les Israélites abattirent parmi les Araméens cent mille fantassins en un jour. Ceux qui restaient s'enfuirent à Apheq, dans la ville, et la muraille tomba sur vingt-sept mille hommes qui restaient. Ben-Hadad s'était enfui; il arriva dans la ville où il se cachait de pièce en pièce. Ses hommes lui dirent: Nous avons appris que les rois de la maison d'Israël sont loyaux; nous allons mettre un sac comme un pagne autour des reins et une corde autour de la tête, et nous sortirons vers le roi d'Israël: peut-être te laissera-t-il la vie sauve. Ils mirent un sac comme un pagne autour des reins et une corde autour de la tête, et ils vinrent trouver le roi d'Israël. Ils dirent: Ben-Hadad, ton serviteur, a dit: « Laisse-moi la vie, je t'en prie! » Achab répondit: Il est encore en vie? Il est mon frère. Les hommes virent là un bon augure; ils se hâtèrent de le prendre au mot en disant: Ben-Hadad est ton frère! Il dit: Allez, amenez-le. Ben-Hadad sortit vers lui, et Achab le fit monter sur son char. Ben-Hadad lui dit: Je te rendrai les villes que mon père a prises à ton père; et tu auras des comptoirs à Damas, comme mon père en avait à Samarie. – Alors, dit Achab, moi, je te laisserai repartir, avec une alliance. Il conclut une alliance pour lui et le laissa repartir. L'un des prophètes dit à son compagnon, par la parole du Seigneur : Frappe-moi, je te prie! Mais l'homme refusa de le frapper. Alors il lui dit: Parce que tu n'as pas écouté le Seigneur, quand tu m'auras quitté, un lion te tuera. Après l'avoir quitté, il rencontra un lion qui le tua. Il trouva un autre homme et lui dit: Frappe-moi, je te prie! L'homme le frappa; il le frappa et le blessa. Le prophète alla se tenir sur le chemin du roi. Il s'était masqué avec un bandeau sur les yeux. Lorsque le roi passa, il lui cria: Je m'étais avancé dans le combat, lorsqu'un homme s'est écarté et m'a amené un homme, en disant: « Garde cet homme; s'il est porté manquant, ta vie répondra de sa vie, ou tu paieras un talent d'argent! » Pendant que j'étais occupé çà et là, l'homme a disparu. Le roi d'Israël lui dit: C'est là ton jugement; tu l'as prononcé toi-même. Aussitôt le prophète retira le bandeau de ses yeux, et le roi d'Israël le reconnut pour l'un des prophètes. Il dit alors au roi: Ainsi parle le Seigneur : Parce que tu as laissé échapper l'homme que j'avais frappé d'anathème, ta vie répondra de sa vie et ton peuple de son peuple. Le roi d'Israël s'en alla chez lui maussade, de mauvaise humeur; il arriva à Samarie. Après cela, voici ce qui arriva: Naboth, le Jizréélite, avait une vigne à Jizréel, à côté du palais d'Achab, roi de Samarie. Achab parla ainsi à Naboth: Donne-moi ta vigne, pour que j'en fasse un jardin potager, car elle est tout près de ma maison. Je te donnerai à la place une vigne meilleure; ou, si tu préfères, je te paierai la valeur en argent. Mais Naboth répondit à Achab: Jamais! Que le Seigneur me garde de te donner le patrimoine de mes pères! Achab rentra chez lui maussade, de mauvaise humeur, à cause de cette parole que lui avait dite Naboth le Jizréélite: « Je ne te donnerai pas le patrimoine de mes pères! » Il se coucha sur son lit, détourna le visage et ne voulut rien manger. Jézabel, sa femme, vint le trouver et lui dit: Pourquoi as-tu l'esprit maussade? Pourquoi ne manges-tu pas? Il lui répondit: J'ai tenté de parler à Naboth le Jizréélite; je lui ai dit: « Donne-moi ta vigne pour de l'argent; ou, si tu veux, je te donnerai une autre vigne à la place. » Mais il a dit: « Je ne te donnerai pas ma vigne! » Alors Jézabel, sa femme, lui dit: Est-ce bien toi qui exerces la royauté sur Israël? Lève-toi, mange, que ton cœur soit content! Moi, je te donnerai la vigne de Naboth le Jizréélite! Elle écrivit alors au nom d'Achab des lettres qu'elle scella du sceau d'Achab. Elle envoya ces lettres aux anciens et aux notables qui habitaient avec Naboth, dans sa ville. Dans ces lettres, elle avait écrit: Proclamez un jeûne; faites asseoir Naboth à la tête du peuple, et faites asseoir en face de lui deux hommes sans morale qui témoigneront ainsi contre lui: « Tu as maudit Dieu et le roi! » Puis menez-le dehors, lapidez-le, et qu'il meure. Les gens de la ville de Naboth, les anciens et les notables qui habitaient dans la ville, agirent selon les instructions de Jézabel, d'après ce qui était écrit dans les lettres qu'elle leur avait envoyées. Ils proclamèrent un jeûne et firent asseoir Naboth à la tête du peuple; les deux hommes sans morale vinrent s'asseoir en face de lui; ces hommes sans morale portèrent ce témoignage devant le peuple contre Naboth: Naboth a maudit Dieu et le roi! Alors ils le menèrent hors de la ville, ils le lapidèrent, et il mourut. Ils firent dire à Jézabel: Naboth a été lapidé et il est mort. Lorsque Jézabel apprit que Naboth avait été lapidé et qu'il était mort, elle dit à Achab: Prends possession de la vigne de Naboth le Jizréélite, qui avait refusé de te la donner pour de l'argent; Naboth n'est plus en vie, il est mort. Quand il eut appris que Naboth était mort, Achab descendit à la vigne de Naboth le Jizréélite, pour en prendre possession. Alors la parole du Seigneur parvint à Elie, le Tishbite: Descends à la rencontre d'Achab, le roi d'Israël qui est à Samarie; il est dans la vigne de Naboth, il y est descendu pour en prendre possession. Tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur : Tu as assassiné et tu prends possession! Tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur : Au lieu même où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront aussi ton propre sang. Achab dit à Elie: Tu m'as trouvé, mon ennemi! Et il répondit: Oui, je t'ai trouvé! Parce que tu t'es vendu en faisant ce qui déplaisait au Seigneur, je fais venir un malheur sur toi; je te balaierai, je retrancherai de chez Achab tout mâle, l'esclave comme l'homme libre en Israël, et je rendrai ta maison semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et à la maison de Basha, fils d'Ahiya, parce que tu m'as contrarié et que tu as fait pécher Israël. Quant à Jézabel, le Seigneur a dit: Les chiens mangeront Jézabel près du rempart de Jizréel. Celui de la famille d'Achab qui mourra dans la ville sera dévoré par les chiens, et celui qui mourra dans la campagne sera dévoré par les oiseaux du ciel. Il n'y a eu personne qui se soit vendu en faisant ce qui déplaisait au Seigneur comme Achab; c'est Jézabel, sa femme, qui l'y incitait. Il a agi de la manière la plus abominable en suivant les idoles, imitant en tous points les Amorites que le Seigneur avait dépossédés devant les Israélites. Quand il entendit ces paroles, Achab déchira ses vêtements, il mit un sac sur son corps et jeûna; il couchait avec ce sac et marchait lentement. La parole du Seigneur parvint à Elie, le Tishbite: As-tu vu comment Achab s'est humilié devant moi? Parce qu'il s'est humilié devant moi, je ne ferai pas venir le malheur pendant ses jours; ce sera pendant les jours de son fils que je ferai venir le malheur sur sa maison. On resta trois ans sans guerre entre Aram et Israël. La troisième année, Josaphat, roi de Juda, descendit auprès du roi d'Israël. Le roi d'Israël dit à ses hommes: Vous savez que Ramoth de Galaad est à nous! Et nous, nous hésitons à la reprendre au roi d'Aram! Il dit à Josaphat: Iras-tu avec moi faire la guerre à Ramoth de Galaad? Josaphat répondit au roi d'Israël: Il en sera pour moi comme pour toi, pour mon peuple comme pour ton peuple, pour mes chevaux comme pour tes chevaux. Puis Josaphat dit au roi d'Israël: Consulte d'abord, je te prie, la parole du Seigneur. Le roi d'Israël rassembla les prophètes, au nombre d'environ quatre cents, et leur dit: Dois-je aller faire la guerre à Ramoth de Galaad, ou bien m'en abstenir? Ils répondirent: Vas-y! Le Seigneur la livrera au roi! Mais Josaphat dit: N'y a-t-il plus ici aucun prophète du Seigneur, par qui nous puissions consulter? Le roi d'Israël répondit à Josaphat: Il n'y a plus qu'un seul homme par qui l'on pourrait consulter le Seigneur ; mais moi, je le déteste, car il n'annonce sur moi rien de bon, seulement du mal: c'est Michée, fils de Yimla. Josaphat dit: Que le roi ne parle pas ainsi! Alors le roi d'Israël appela un haut fonctionnaire et lui dit: Fais venir tout de suite Michée, fils de Yimla. Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, étaient assis chacun sur son trône, revêtus de leurs habits royaux, sur l'aire à l'entrée de la porte de Samarie, et tous les prophètes faisaient les prophètes devant eux. Sédécias, fils de Kenaana, s'était fait des cornes de fer; il dit: Ainsi parle le Seigneur : Avec cela tu donneras des coups aux Araméens jusqu'à leur extermination. Tous les prophètes parlaient de même, en disant: Va à Ramoth de Galaad! Tu vaincras! Le Seigneur la livrera au roi! Le messager qui était allé appeler Michée lui dit: Les prophètes, d'un commun accord, annoncent du bien au roi. Je t'en prie, que ta parole s'accorde avec la leur: tu annonceras du bien! Michée répondit: Par la vie du Seigneur, je dirai ce que le Seigneur me dira! Lorsqu'il fut arrivé auprès du roi, le roi lui dit: Michée, devons-nous aller faire la guerre à Ramoth de Galaad, ou bien nous en abstenir? Il lui répondit: Vas-y! Tu vaincras! Le Seigneur la livrera au roi! Mais le roi lui dit: Combien de fois me faudra-t-il te faire jurer de ne me dire que la vérité au nom du Seigneur ? Il répondit: J'ai vu tout Israël dispersé dans les montagnes, comme un troupeau qui n'a pas de berger. Et le Seigneur a dit: Ces gens n'ont plus de seigneurs; que chacun rentre chez soi en paix! Le roi d'Israël dit à Josaphat: Ne te l'ai-je pas dit? Il n'annonce sur moi rien de bon, mais seulement du mal. Alors Michée dit: Eh bien, écoute la parole du Seigneur ! J'ai vu le Seigneur assis sur son trône, et toute l'armée du ciel se tenant auprès de lui, à sa droite et à sa gauche. Le Seigneur a dit: Qui dupera Achab pour qu'il attaque Ramoth de Galaad et qu'il y tombe? Ils répondirent l'un d'une manière, l'autre d'une autre. Alors un esprit sortit, se présenta devant le Seigneur et dit: Moi, je le duperai. Le Seigneur lui dit: Comment? – Je sortirai, dit-il, et je serai un souffle de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Il répondit: Tu le duperas, tu réussiras! Sors et fais ainsi! Et maintenant, le Seigneur a mis un souffle de mensonge dans la bouche de tous tes prophètes que voici; le Seigneur, lui, a décrété un malheur contre toi! Alors Sédécias, fils de Kenaana, s'approcha, frappa Michée sur la joue et dit: Par où le souffle du Seigneur est-il sorti de moi pour te parler? Michée répondit: Tu le verras bien, le jour où tu iras de pièce en pièce pour te cacher. Le roi d'Israël dit: Prends Michée et emmène-le vers Amôn, chef de la ville, et vers Joas, fils du roi. Tu diras: Ainsi parle le roi: Mettez cet homme dans la maison de détention; qu'il reste au pain sec et à l'eau jusqu'à ce que je rentre victorieux! Michée dit: Si vraiment tu reviens victorieux, le Seigneur n'a pas parlé par moi. Il dit encore: Ecoutez, vous tous, peuples! Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, attaquèrent Ramoth de Galaad. Le roi d'Israël dit à Josaphat qu'il se déguiserait pour aller au combat: « Toi, dit-il, revêts-toi de tes habits royaux! » Ainsi le roi d'Israël se déguisa, et il alla au combat. Le roi d'Aram avait donné cet ordre aux trente-deux chefs de ses chars: Vous n'attaquerez personne d'autre que le roi d'Israël. Quand les chefs des chars aperçurent Josaphat, ils dirent: C'est certainement le roi d'Israël. Ils se dirigèrent vers lui pour l'attaquer. Mais Josaphat appela au secours. Les chefs des chars, voyant que ce n'était pas le roi d'Israël, s'éloignèrent de lui. Alors un homme tira au hasard avec son arc et frappa le roi d'Israël au défaut de la cuirasse. Le roi dit au conducteur de son char: Tourne bride et fais-moi sortir du champ de bataille, car je suis blessé. Le combat fut si violent ce jour-là que le roi dut être maintenu debout sur son char, en face des Araméens; il mourut le soir même. Le sang de la blessure coula à l'intérieur du char. Au coucher du soleil, ce cri se répandit dans le camp: Chacun à sa ville, chacun dans son pays! Ainsi mourut le roi qui fut ramené à Samarie; et on ensevelit le roi à Samarie. Lorsqu'on nettoya à grande eau le char au réservoir de Samarie, les chiens léchèrent le sang d'Achab et les prostituées vinrent s'y laver, selon la parole que le Seigneur avait prononcée. Le reste de l'histoire d'Achab, tout ce qu'il a fait, la maison d'ivoire qu'il a bâtie et toutes les villes qu'il a bâties, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Achab se coucha avec ses pères. Achazia, son fils, devint roi à sa place. Josaphat, fils d'Asa, devint roi sur Juda, la quatrième année d'Achab, roi d'Israël. Josaphat avait trente-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Azouba, fille de Shilhi. Il suivit en tout la voie d'Asa, son père, et il ne s'en écarta pas, faisant ce qui convenait au Seigneur. Toutefois les hauts lieux ne disparurent pas: le peuple offrait encore des sacrifices et de l'encens dans les hauts lieux. Josaphat fut en paix avec le roi d'Israël. Le reste de l'histoire de Josaphat, la vaillance qu'il a montrée, les combats qu'il a livrés, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Il élimina du pays le reste des prostitués sacrés qui subsistaient depuis le temps de son père Asa. Il n'y avait pas de roi en Edom, mais un préfet du roi. Josaphat construisit des bateaux de Tarsis pour aller chercher de l'or à Ophir; mais il n'y alla pas, parce que les bateaux se brisèrent à Etsiôn-Guéber. Alors Achazia, fils d'Achab, dit à Josaphat: Que mes hommes aillent avec les tiens sur les bateaux! Mais Josaphat ne voulut pas. Josaphat se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la Ville de David, son père. Joram, son fils, devint roi à sa place. Achazia, fils d'Achab, devint roi sur Israël à Samarie, la dix-septième année de Josaphat, roi de Juda. Il régna deux ans sur Israël. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur et suivit la voie de son père, la voie de sa mère et la voie de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël. Il servit le Baal et se prosterna devant lui; il contraria le Seigneur (YHWH), le Dieu d'Israël, tout comme l'avait fait son père. Après la mort d'Achab, Moab se révolta contre Israël. Or Achazia tomba par le treillis de sa chambre à l'étage, à Samarie, et il se blessa. Il envoya des messagers en leur disant: Allez consulter Baal-Zeboub, dieu d'Eqrôn, pour savoir si je survivrai à cette blessure. Le messager du Seigneur dit alors à Elie, le Tishbite: Monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie et dis-leur: N'y a-t-il pas de Dieu en Israël, que vous alliez consulter Baal-Zeboub, dieu d'Eqrôn? A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté: tu mourras. Puis Elie s'en alla. Les messagers revinrent auprès d'Achazia; celui-ci leur demanda: Pourquoi revenez-vous? Ils lui répondirent: Un homme est monté à notre rencontre et nous a dit: « Allez, retournez vers le roi qui vous a envoyés et dites-lui: “Ainsi parle le Seigneur : Est-ce parce qu'il n'y a pas de Dieu en Israël que tu envoies consulter Baal-Zeboub, dieu d'Eqrôn? A cause de cela, tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté: tu mourras.” » Achazia leur dit: Quelle allure avait l'homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a dit ces paroles? Ils lui répondirent: C'était un homme couvert d'une toison; il avait une ceinture de cuir autour des reins. Alors Achazia dit: C'est Elie, le Tishbite! Il lui envoya un chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Celui-ci monta auprès d'Elie, qui était assis au sommet de la montagne, et il lui dit: Homme de Dieu, le roi a dit: « Descends! » Elie répondit au chef de cinquante: Si je suis un homme de Dieu, qu'un feu descende du ciel et te dévore, toi et tes cinquante hommes! Alors un feu descendit du ciel et le dévora, lui et ses cinquante hommes. Il lui envoya encore un autre chef de cinquante avec ses cinquante hommes. Celui-ci dit à Elie: Homme de Dieu, ainsi parle le roi: « Descends vite! » Elie leur répondit: Si je suis un homme de Dieu, qu'un feu descende du ciel et te dévore, toi et tes cinquante hommes! Alors un feu de Dieu descendit du ciel et le dévora, avec ses cinquante hommes. Achazia envoya encore le chef d'une troisième cinquantaine avec ses cinquante hommes. Ce troisième chef de cinquante monta; et à son arrivée, il fléchit les genoux devant Elie et le supplia: Homme de Dieu, je te prie, que ma vie et celle de ces cinquante hommes, tes serviteurs, soient précieuses à tes yeux! Le feu est descendu du ciel et a dévoré les deux premiers chefs de cinquante et leurs cinquante hommes; mais maintenant, que ma vie soit précieuse à tes yeux! Le messager du Seigneur dit à Elie: Descends avec lui, n'aie pas peur de lui. Elie descendit avec lui vers le roi. Il lui dit: Ainsi parle le Seigneur : Parce que tu as envoyé des messagers pour consulter Baal-Zeboub, dieu d'Eqrôn, – est-ce parce qu'il n'y aurait pas en Israël de Dieu dont on puisse consulter la parole? – à cause de cela, tu ne descendras pas du lit sur lequel tu es monté: tu mourras. Achazia mourut, selon la parole du Seigneur prononcée par Elie. Joram devint roi à sa place, la deuxième année de Joram, fils de Josaphat, roi de Juda; car Achazia n'avait pas de fils. Le reste de l'histoire d'Achazia, ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Quand le Seigneur fit monter Elie au ciel dans une tempête, Elie partait du Guilgal avec Elisée. Elie dit à Elisée: Reste ici, je te prie: le Seigneur m'envoie jusqu'à Beth-El. Elisée répondit: Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, je ne te quitterai pas! Ils descendirent à Beth-El. Les prophètes qui étaient à Beth-El sortirent vers Elisée et lui dirent: Sais-tu qu'aujourd'hui le Seigneur te prend ton maître? Il répondit: Je le sais, moi aussi; taisez-vous. Elie lui dit: Elisée, reste ici, je te prie: le Seigneur m'envoie à Jéricho. Il répondit: Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, je ne te quitterai pas! Ils arrivèrent à Jéricho. Les prophètes qui étaient à Jéricho vinrent dire à Elisée: Sais-tu qu'aujourd'hui le Seigneur te prend ton maître? Il répondit: Je le sais, moi aussi; taisez-vous. Elie lui dit: Reste ici, je te prie: le Seigneur m'envoie au Jourdain. Il répondit: Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, je ne te quitterai pas! Ils continuèrent à marcher tous les deux. Cinquante hommes d'entre les prophètes arrivèrent et s'arrêtèrent en face, à quelque distance; eux deux s'arrêtèrent au bord du Jourdain. Alors Elie prit son manteau, le roula et en frappa les eaux, qui se divisèrent de part et d'autre; et ils passèrent tous les deux à sec. Pendant qu'ils passaient, Elie dit à Elisée: Demande ce que tu veux que je fasse pour toi, avant que je ne sois pris d'auprès de toi. Elisée répondit: Qu'il y ait sur moi, je te prie, une double part de ton souffle! Elie dit: Tu demandes une chose difficile. Mais si tu me vois pendant que je serai pris d'auprès de toi, cela t'arrivera ainsi; sinon, cela n'arrivera pas. Comme ils continuaient à marcher en parlant, un char de feu et des chevaux de feu les séparèrent l'un de l'autre. Alors Elie monta au ciel dans une tempête. Elisée regardait et criait: Père! Père! Chars et attelages d'Israël! Puis il ne le vit plus. Saisissant alors ses vêtements, il les déchira en deux morceaux et ramassa le manteau qu'Elie avait laissé tomber. Puis il revint et s'arrêta sur la rive du Jourdain; il prit le manteau qu'Elie avait laissé tomber, il en frappa les eaux et dit: Où est le Seigneur (YHWH), le Dieu d'Elie? Lui aussi, il frappa les eaux, qui se divisèrent de part et d'autre. Elisée passa. Les prophètes de Jéricho le virent d'en face; ils dirent: Le souffle d'Elie s'est posé sur Elisée! Ils allèrent à sa rencontre et se prosternèrent devant lui jusqu'à terre. Ils lui dirent: Il y a parmi nous, tes serviteurs, cinquante vaillants hommes. Qu'ils aillent donc chercher ton maître! Peut-être le souffle du Seigneur l'a-t-il emporté et jeté quelque part, dans une montagne ou dans une vallée. Il répondit: Ne les envoyez pas! Mais ils insistèrent tant et plus, si bien qu'il finit par dire: Envoyez-les. Ils envoyèrent les cinquante hommes qui cherchèrent Elie pendant trois jours et ne le trouvèrent pas. Ils revinrent vers lui qui était resté à Jéricho, et il leur dit: Ne vous avais-je pas dit: N'y allez pas! Les hommes de la ville dirent à Elisée: La ville est agréable à habiter, comme tu le vois, mon seigneur; mais l'eau est mauvaise, et la terre provoque des fausses couches. Il dit: Apportez-moi un plat neuf, et mettez-y du sel. Ils le lui apportèrent. Il sortit vers la source de l'eau, y jeta du sel et dit: Ainsi parle le Seigneur : J'ai assaini cette eau; elle ne causera plus ni mort, ni fausse couche. L'eau fut assainie, jusqu'à ce jour, selon la parole qu'Elisée avait prononcée. De là il monta à Beth-El; comme il montait par le chemin, des gamins sortirent de la ville pour se moquer de lui, en disant: Monte, chauve! Monte, chauve! Il se retourna, les vit et les maudit au nom du Seigneur. Alors deux ourses sortirent de la forêt et mirent en pièces quarante-deux de ces enfants. De là il se rendit au mont Carmel; de là il revint à Samarie. Joram, fils d'Achab, devint roi sur Israël à Samarie, la dix-huitième année de Josaphat, roi de Juda. Il régna douze ans. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, non pas toutefois comme son père et sa mère. Il supprima la pierre levée du Baal que son père avait faite; mais il s'attacha aux péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël; il ne s'en écarta pas. Mésha, roi de Moab, était éleveur; il payait au roi d'Israël un tribut de cent mille jeunes béliers et de cent mille béliers adultes, avec leur laine. A la mort d'Achab, le roi de Moab se révolta contre le roi d'Israël. Le roi Joram sortit alors de Samarie et passa en revue tout Israël. Il se mit en marche et fit dire à Josaphat, roi de Juda: Le roi de Moab s'est révolté contre moi; marcheras-tu avec moi au combat contre Moab? Josaphat répondit: J'irai; il en sera pour moi comme pour toi, pour mon peuple comme pour ton peuple, pour mes chevaux comme pour tes chevaux. Il dit encore: Par quel chemin monterons-nous? Joram dit: Par le chemin du désert d'Edom. Le roi d'Israël, le roi de Juda et le roi d'Edom partirent; quand ils eurent marché sept jours par une route détournée, il n'y eut plus d'eau pour la troupe ni pour les bêtes qui les suivaient. Alors le roi d'Israël dit: Ah! le Seigneur a appelé ces trois rois pour les livrer à Moab! Mais Josaphat dit: N'y a-t-il ici aucun prophète du Seigneur, par qui nous puissions consulter le Seigneur ? Parmi les gens de la cour du roi d'Israël, quelqu'un répondit: Il y a ici Elisée, fils de Shaphath, qui versait l'eau sur les mains d'Elie. Josaphat dit: La parole du Seigneur est avec lui. Le roi d'Israël, Josaphat et le roi d'Edom descendirent auprès de lui. Elisée dit au roi d'Israël: Qu'ai-je à faire avec toi? Va trouver les prophètes de ton père et les prophètes de ta mère. Alors le roi d'Israël lui dit: Non, car le Seigneur a convoqué ces trois rois pour les livrer à Moab. Elisée dit: Par la vie du Seigneur (YHWH) des Armées, au service duquel je me tiens, si je n'avais de la considération pour Josaphat, roi de Juda, je ne ferais aucune attention à toi et je ne te regarderais même pas. Maintenant, amenez-moi un musicien. Comme le musicien jouait, la main du Seigneur fut sur Elisée. Il dit: Ainsi parle le Seigneur : Creusez dans cet oued, faites des fosses et encore des fosses! Car ainsi parle le Seigneur : Vous ne verrez pas de vent et vous ne verrez pas de pluie, mais cet oued se remplira d'eau et vous boirez, vous, vos troupeaux et vos bêtes. Mais cela est peu de chose aux yeux du Seigneur : il vous livrera Moab; vous mettrez à mal toutes les villes fortes et toutes les villes d'importance, vous abattrez tous les bons arbres, vous boucherez toutes les sources d'eau et vous causerez du dommage avec des pierres à toutes les meilleures parcelles. Au matin, au moment de la présentation de l'offrande, l'eau arriva du côté d'Edom, et le pays fut rempli d'eau. Cependant, tous les Moabites ayant appris que les rois venaient leur faire la guerre, on mobilisa tous ceux qui étaient en âge de porter les armes, et ils se tinrent sur la frontière. Ils se levèrent de bon matin, et quand le soleil brilla sur les eaux, les Moabites virent en face d'eux les eaux rouges comme du sang. Ils dirent: C'est du sang! Les rois ont tiré l'épée entre eux, ils se sont abattus les uns les autres; maintenant, Moabites, au butin! Ils arrivèrent au camp d'Israël, mais Israël se leva et battit Moab, qui dut fuir pour échapper. Ils allèrent et battirent Moab. Ils rasèrent les villes, ils jetèrent chacun sa pierre dans toutes les meilleures parcelles et les en remplirent, ils bouchèrent toutes les sources et abattirent tous les bons arbres. Finalement, il ne resta plus que les pierres de Qir-Haréseth; les hommes armés de frondes l'encerclèrent et la mirent à mal. Le roi de Moab, voyant que le combat dépassait ses forces, prit avec lui sept cents hommes tirant l'épée pour se frayer un passage jusqu'au roi d'Edom; mais ils n'y parvinrent pas. Il prit alors son fils premier-né, qui devait devenir roi à sa place, et il l'offrit en holocauste sur la muraille. Une grande colère s'abattit alors sur les Israélites, qui s'éloignèrent de lui et retournèrent dans leur pays. La femme d'un des prophètes cria vers Elisée: Mon mari, ton serviteur, est mort, et tu sais qu'il craignait le Seigneur ; or le créancier est venu pour prendre mes deux enfants et en faire ses esclaves. Elisée lui dit: Que puis-je faire pour toi? Dis-moi ce que tu as à la maison. Elle répondit: Moi, ta servante, je n'ai rien d'autre à la maison qu'un flacon d'huile. Il dit alors: Sors dans la rue, demande à tous tes voisins des récipients, des récipients vides; ne te contente pas d'un petit nombre! Quand tu seras rentrée, tu fermeras la porte sur toi et sur tes fils; tu verseras l'huile dans tous ces récipients et tu mettras de côté ceux qui seront pleins. Alors elle le quitta. Elle ferma la porte sur elle et sur ses fils; ils lui passaient les récipients, et elle versait. Lorsque les récipients furent pleins, elle dit à son fils: Passe-moi encore un récipient. Mais il lui répondit: Il n'y a plus de récipient. Alors l'huile s'arrêta. Elle vint raconter tout cela à l'homme de Dieu; celui-ci dit: Va vendre l'huile et paie ta dette; tu vivras, toi et tes fils, de ce qui restera. Un jour Elisée passait par Shounem. Il y avait là une femme de haut rang, qui le pressa d'accepter à manger. Dès lors, toutes les fois qu'il passait, il se retirait chez elle pour manger. Elle dit à son mari: Je sais que cet homme qui passe constamment chez nous est un saint homme de Dieu. Je t'en prie, faisons une petite chambre en dur à l'étage, et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et un porte-lampes. Quand il viendra chez nous, il pourra s'y retirer. Le jour où Elisée revint, il se retira dans la chambre à l'étage et s'y coucha. Il dit à Guéhazi, son serviteur: Appelle cette Shounamite. Guéhazi l'appela, et elle se présenta devant lui. Elisée dit à Guéhazi: Dis-lui, je te prie: Tu as fait beaucoup de choses pour nous; que peut-on faire pour toi? Faut-il parler pour toi au roi ou au chef de l'armée? Elle répondit: J'habite au milieu de mon peuple. Il dit alors: Que faire pour elle? Guéhazi répondit: Hélas, elle n'a pas de fils, et son mari est vieux. Elisée dit: Appelle-la. Guéhazi l'appela; elle se présenta à la porte. Elisée lui dit: A cette époque-ci, l'année prochaine, tu auras un fils dans tes bras. Elle dit alors: Non, mon seigneur, homme de Dieu! Ne me mens pas, à moi, ta servante! Cette femme fut enceinte; elle mit au monde un fils à la même époque, l'année suivante, comme Elisée le lui avait dit. L'enfant grandit. Un jour qu'il était sorti vers son père, auprès des moissonneurs, il dit à son père: Ma tête! ma tête! Le père dit à son serviteur: Porte-le à sa mère. Il l'emporta et l'amena à sa mère; l'enfant resta sur les genoux de sa mère jusqu'à midi, puis il mourut. Elle monta, le coucha sur le lit de l'homme de Dieu, ferma la porte sur lui et sortit. Elle appela son mari et lui dit: Envoie-moi, je te prie, un des serviteurs et une des ânesses; je cours trouver l'homme de Dieu et je reviens. Il dit: Pourquoi vas-tu le voir aujourd'hui? Ce n'est ni nouvelle lune ni sabbat. Elle répondit: Tout va bien. Puis elle fit seller l'ânesse et dit à son serviteur: Conduis-la et marche; ne m'arrête pas en route sans que je te le dise. Elle partit donc trouver l'homme de Dieu au mont Carmel. Quand l'homme de Dieu l'aperçut de loin, il dit à Guéhazi, son serviteur: C'est cette Shounamite! Maintenant, cours à sa rencontre, je te prie, et dis-lui: Vas-tu bien? Ton mari va-t-il bien? L'enfant va-t-il bien? Elle répondit: Tout va bien. Dès qu'elle fut arrivée auprès de l'homme de Dieu dans la montagne, elle lui saisit les pieds. Guéhazi s'approcha pour la repousser, mais l'homme de Dieu dit: Laisse-la, car elle est amère; le Seigneur me l'a caché, il ne m'en a pas informé. Alors elle dit: T'ai-je demandé un fils, mon seigneur? N'ai-je pas dit: Ne me trompe pas! Elisée dit à Guéhazi: Passe une ceinture à tes reins, prends mon bâton et va. Si tu rencontres quelqu'un, ne le bénis pas; et si quelqu'un te bénit, ne lui réponds pas. Tu mettras mon bâton sur le visage du garçon. La mère du garçon dit: Par la vie du Seigneur et par ta propre vie, je ne te quitterai pas! Alors il se leva et la suivit. Guéhazi les avait devancés et il avait mis le bâton sur le visage du garçon; mais il n'y eut ni voix ni signe d'attention. Il revint à la rencontre d'Elisée et le mit au courant en disant: Le garçon ne s'est pas réveillé. Lorsque Elisée entra dans la maison, le garçon était mort, couché sur son lit. Elisée entra et ferma la porte sur eux deux pour prier le Seigneur. Il monta et se coucha sur l'enfant; il mit sa bouche sur sa bouche, ses yeux sur ses yeux, ses mains sur ses mains. Il resta courbé sur lui, et la chair de l'enfant se réchauffa. Elisée revint dans la maison et se mit à marcher de long en large; puis il remonta et se courba sur l'enfant; alors le garçon éternua sept fois et ouvrit les yeux. Elisée appela Guéhazi et lui dit: Appelle cette Shounamite. Guéhazi l'appela, et elle vint vers Elisée qui dit: Prends ton fils. Elle vint et tomba à ses pieds, prosternée jusqu'à terre; puis elle prit son fils et sortit. Elisée revint au Guilgal. Or il y avait une famine dans le pays. Alors que les prophètes étaient assis devant lui, il dit à son serviteur: Prépare la grande marmite et fais cuire une soupe pour les prophètes. L'un d'eux sortit dans la campagne pour ramasser des légumes; il trouva une vigne sauvage et il y ramassa des coloquintes sauvages, plein son vêtement. Quand il rentra, il les coupa en morceaux dans la marmite de soupe, car on ne savait pas ce que c'était. On servit à manger à ces hommes; mais dès qu'ils eurent mangé de la soupe, ils s'écrièrent: Il y a la mort dans la marmite, homme de Dieu! Ils ne pouvaient pas en manger. Elisée dit: Prenez de la farine. Il en jeta dans la marmite et dit: Sers ces gens et qu'ils mangent. Et il n'y avait plus rien de mauvais dans la marmite. Un homme arriva de Baal-Shalisha. Il apportait du pain de la première moisson à l'homme de Dieu, vingt pains d'orge, et du blé nouveau dans son sac. Elisée dit: Donne-le à ces gens, et qu'ils mangent. Son auxiliaire répondit: Comment pourrais-je en donner à cent personnes? Mais Elisée dit: Donne à ces gens, et qu'ils mangent; car ainsi parle le Seigneur : On mangera et on en aura de reste. Il mit alors les pains devant eux; ils mangèrent et en eurent de reste, selon la parole du Seigneur. Naaman, le chef de l'armée du roi d'Aram, était un homme important aux yeux de son seigneur; il jouissait d'une grande considération, car c'est par lui que le Seigneur avait donné la victoire à Aram. Mais cet homme, ce vaillant guerrier, était « lépreux ». Lors d'une expédition, des troupes araméennes avaient ramené captive, du pays d'Israël, une petite fille. Elle était au service de la femme de Naaman. Elle dit à sa maîtresse: Oh! si mon maître allait chez le prophète qui est à Samarie, celui-ci le débarrasserait de sa « lèpre »! Naaman vint dire à son seigneur: La jeune fille d'Israël a parlé de telle et telle manière. Alors le roi d'Aram dit: Vas-y; j'enverrai une lettre au roi d'Israël. Il partit en prenant avec lui dix talents d'argent, six mille pièces d'or et dix vêtements de fête. Il apporta au roi d'Israël la lettre, où il était dit: Avec cette lettre je t'envoie Naaman, mon serviteur, afin que tu le débarrasses de sa « lèpre ». Après avoir lu la lettre, le roi d'Israël déchira ses vêtements et dit: Suis-je Dieu, pour faire mourir et pour faire vivre, qu'il s'adresse ainsi à moi afin que je débarrasse un homme de sa « lèpre »? Constatez, je vous prie, qu'il me cherche querelle! Lorsque Elisée, l'homme de Dieu, apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il fit dire au roi: Pourquoi as-tu déchiré tes vêtements? Laisse-le venir chez moi, je te prie, et il saura qu'il y a un prophète en Israël. Naaman vint avec ses chevaux et son char et s'arrêta à l'entrée de la maison d'Elisée. Elisée envoya un messager lui dire: Va te laver sept fois dans le Jourdain; ta chair redeviendra saine, et tu seras pur. Naaman s'irrita; il s'en alla en disant: Je me disais: Il sortira et se tiendra devant moi, il invoquera le nom du Seigneur (YHWH), son Dieu, il agitera sa main sur l'endroit malade et débarrassera le « lépreux » de sa « lèpre ». Les fleuves de Damas, l'Abana et le Parpar, ne valent-ils pas mieux que toutes les eaux d'Israël? Ne pouvais-je pas m'y laver pour devenir pur? Il repartit en fureur. Mais ses serviteurs vinrent lui dire: Si le prophète t'avait demandé quelque chose de difficile, ne l'aurais-tu pas fait? A plus forte raison s'il te dit: « Lave-toi et sois pur! » Il descendit alors et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l'homme de Dieu; alors sa chair redevint comme celle d'un petit garçon: il était pur. Il revint vers l'homme de Dieu, avec toute sa suite. Lorsqu'il fut arrivé, il se présenta devant lui et dit: Je sais qu'il n'y a pas de Dieu sur toute la terre, si ce n'est en Israël. Maintenant, accepte, je te prie, un cadeau de ma part. Elisée répondit: Par la vie du Seigneur, au service duquel je me tiens, je n'accepterai pas. Naaman insista pour qu'il accepte, mais il refusa. Alors Naaman dit: Dans ce cas, je te prie, qu'on me donne, à moi, ton serviteur, de la terre, la charge de deux mulets; car je ne veux plus offrir ni holocauste, ni sacrifice, à d'autres dieux qu'au Seigneur (YHWH). Que le Seigneur (YHWH) me pardonne cependant ceci: quand mon seigneur se rend à la maison de Rimmôn pour s'y prosterner et qu'il s'appuie sur mon bras, je me prosterne aussi dans la maison de Rimmôn; que le Seigneur (YHWH) me pardonne donc lorsque je me prosternerai dans la maison de Rimmôn! Elisée lui dit: Va en paix. Alors il le quitta. Quand il fut à quelque distance, Guéhazi, le serviteur d'Elisée, l'homme de Dieu, dit: Mon maître a ménagé Naaman, cet Araméen, en ne prenant pas ce qu'il avait apporté; eh bien, par la vie du Seigneur, je vais lui courir après pour obtenir quelque chose de lui. Alors Guéhazi se lança à la poursuite de Naaman. Naaman, le voyant courir après lui, sauta de son char pour aller à sa rencontre; il lui dit: Tout va bien? Il répondit: Tout va bien. Mon maître m'envoie te dire: « Deux jeunes gens d'entre les prophètes arrivent maintenant chez moi, de la région montagneuse d'Ephraïm; donne pour eux, je te prie, un talent d'argent et deux vêtements de fête. » Naaman dit: Accepte deux talents. Il insista auprès de lui, mit deux talents d'argent dans deux sacs et les donna, ainsi que deux vêtements de fête, à deux de ses serviteurs qui les portèrent devant Guéhazi. Arrivé à la colline, Guéhazi prit le présent, le déposa dans la maison et renvoya les hommes, qui partirent. Puis il vint lui-même et se présenta devant son maître. Elisée lui dit: D'où viens-tu, Guéhazi? Il répondit: Je ne suis allé nulle part. Mais Elisée lui dit: Mon cœur n'était-il pas là lorsque cet homme est descendu de son char pour venir à ta rencontre? Est-ce le temps de prendre de l'argent et de prendre des vêtements, puis des oliviers, des vignes, du petit bétail et du gros bétail, des serviteurs et des servantes? La « lèpre » de Naaman s'attachera à toi et à ta descendance pour toujours! Guéhazi se retira de devant lui: il était couvert de « lèpre », il était blanc comme la neige. Les prophètes dirent à Elisée: Le lieu où nous sommes assis devant toi est trop étroit pour nous. S'il te plaît, allons jusqu'au Jourdain; nous y prendrons chacun une poutre et nous nous ferons là un lieu pour y tenir séance. Il répondit: Allez! L'un d'eux dit: Accepte de venir avec nous, je te prie! Il répondit: J'irai. Il alla donc avec eux. Arrivés au Jourdain, ils coupèrent des arbres. Comme l'un d'eux abattait une poutre, le fer tomba dans l'eau. Il s'écria: Ah! maître, il était emprunté! L'homme de Dieu dit: Où est-il tombé? Il lui montra l'endroit. Alors Elisée coupa un morceau de bois, le jeta au même endroit et fit flotter le fer. Puis il dit: Reprends-le! L'autre tendit la main et le prit. Le roi d'Aram était en guerre contre Israël; il tint conseil avec les gens de sa cour et dit: J'établirai mon campement à tel et tel endroit. Mais l'homme de Dieu fit dire au roi d'Israël: Garde-toi de passer par ce lieu; les Araméens y descendent. Alors le roi d'Israël envoya des gens à l'endroit que l'homme de Dieu lui avait indiqué, pour y monter la garde. Cela se produisit plusieurs fois. Le roi d'Aram eut le cœur troublé par cette affaire. Il appela les gens de sa cour et leur dit: Ne me direz-vous pas qui, parmi les nôtres, travaille pour le roi d'Israël? L'un d'eux répondit: Personne, ô roi! C'est Elisée, le prophète qui est en Israël, qui rapporte au roi d'Israël les paroles que tu prononces dans ta chambre à coucher. Le roi dit: Allez voir où il est, et je l'enverrai prendre. On vint lui dire: Il est à Dotân. Il y envoya des chevaux, des chars et une forte troupe, qui arrivèrent de nuit et encerclèrent la ville. L'auxiliaire de l'homme de Dieu se leva de bonne heure et sortit. Une troupe cernait la ville, avec des chevaux et des chars. Le serviteur dit à l'homme de Dieu: Ah! maître, comment ferons-nous? Il répondit: N'aie pas peur, car ceux qui sont avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux. Elisée pria: Seigneur, ouvre ses yeux, je t'en prie, pour qu'il voie! Le Seigneur ouvrit les yeux du serviteur, et il vit: la montagne était pleine de chevaux et de chars de feu, tout autour d'Elisée. Les Araméens descendirent vers Elisée. Celui-ci pria le Seigneur, en disant: Frappe cette troupe de cécité, je t'en prie! Il les frappa de cécité, selon la parole d'Elisée. Elisée leur dit: Ce n'est pas ce chemin-ci, ce n'est pas cette ville-ci! Suivez-moi, je vous conduirai à l'homme que vous cherchez! Il les conduisit à Samarie. Lorsqu'ils furent entrés dans Samarie, Elisée dit: Seigneur, ouvre les yeux de ces gens, pour qu'ils voient! Le Seigneur ouvrit leurs yeux, et ils virent qu'ils étaient dans Samarie. Le roi d'Israël, en les voyant, dit à Elisée: Dois-je les abattre, dois-je les abattre, père? Il lui répondit: Tu ne les abattras pas; abats-tu ceux que tu emmènes captifs avec ton épée et ton arc? Mets devant eux du pain et de l'eau, afin qu'ils mangent et boivent. Qu'ils s'en aillent ensuite chez leur seigneur. Le roi d'Israël leur fit servir un grand repas, et ils mangèrent et burent; puis il les laissa partir, et ils s'en allèrent vers leur seigneur. Les troupes araméennes ne revinrent plus dans le pays d'Israël. Après cela, Ben-Hadad, roi d'Aram, rassembla toutes ses troupes et vint assiéger Samarie. Il y eut une grande famine dans Samarie. Le siège fut tel qu'une tête d'âne finit par valoir quatre-vingts pièces d'argent, et le quart d'un qab de fiente de pigeon cinq pièces d'argent. Le roi d'Israël vint à passer sur la muraille, et une femme lui cria: Sauve-nous, ô roi, mon seigneur! Il répondit: Si le Seigneur ne te sauve pas, avec quoi te sauverais-je? Avec le produit de l'aire ou du pressoir? Le roi lui dit encore: Qu'as-tu? Elle répondit: Cette femme-là m'a dit: « Donne ton fils; nous le mangerons aujourd'hui, et demain nous mangerons mon fils! » Nous avons fait cuire mon fils, et nous l'avons mangé. Le jour suivant, je lui ai dit: « Donne ton fils, que nous le mangions! » Mais elle a caché son fils. Lorsque le roi entendit les paroles de cette femme, il déchira ses vêtements. Comme il passait sur la muraille, le peuple vit qu'il avait par-dessous un sac sur le corps. Le roi disait: Que Dieu me fasse ceci et qu'il y ajoute cela, si la tête d'Elisée, fils de Shaphath, reste aujourd'hui sur lui! Or Elisée était assis chez lui, et les anciens étaient assis auprès de lui. Le roi envoya un homme de son entourage. Mais avant que le messager soit arrivé, Elisée avait dit aux anciens: Vous voyez, ce fils de meurtrier envoie quelqu'un pour me couper la tête! Regardez. Quand le messager arrivera, fermez la porte et repoussez-le avec la porte. Le bruit des pas de son maître n'est-il pas derrière lui? Il leur parlait encore que déjà le messager était descendu vers lui; il disait: Ce malheur vient du Seigneur ! Que puis-je encore attendre du Seigneur ? Elisée dit: Ecoutez la parole du Seigneur ! Ainsi parle le Seigneur : Demain, à cette heure-ci, on aura un séa de fleur de farine pour un sicle et deux séas d'orge pour un sicle à la porte de Samarie. L'écuyer du roi sur la main duquel il s'appuyait répondit à l'homme de Dieu: Certes, le Seigneur fait des fenêtres au ciel, mais cela pourrait-il se produire? Elisée répliqua: Tu le verras de tes yeux; mais tu n'en mangeras pas. Il y avait quatre « lépreux » à l'entrée de la porte de la ville; ils se dirent l'un à l'autre: Pourquoi resterions-nous ici à attendre la mort? Si nous disons: Entrons dans la ville, comme la famine est dans la ville, nous y mourrons; si nous restons ici, nous mourrons également. Allons donc nous livrer au camp des Araméens; s'ils nous laissent vivre, nous vivrons; s'ils nous font mettre à mort, nous mourrons. Ils se levèrent donc au crépuscule, pour se rendre au camp des Araméens; et lorsqu'ils arrivèrent à la limite du camp des Araméens, il n'y avait plus personne. Le Seigneur avait fait entendre dans le camp des Araméens un bruit de chars et un bruit de chevaux, le bruit d'une grande armée, et ils s'étaient dit l'un à l'autre: Le roi d'Israël a engagé contre nous les rois des Hittites et les rois de l'Egypte, pour venir contre nous. Ils se levèrent et s'enfuirent au crépuscule, abandonnant leurs tentes, leur chevaux et leurs ânes, le camp tel qu'il était; ils s'enfuirent pour sauver leur vie. Les « lépreux », arrivés à la limite du camp, pénétrèrent dans une tente, mangèrent et burent. Ils emportèrent de l'argent, de l'or et des vêtements qu'ils allèrent cacher. Ils revinrent, pénétrèrent dans une autre tente et emportèrent d'autres objets qu'ils allèrent cacher. Puis ils se dirent l'un à l'autre: Nous n'agissons pas comme il faut. Ce jour est un jour de bonne nouvelle; si nous nous taisons et si nous attendons jusqu'à l'aube, le châtiment nous atteindra. Venez maintenant, allons faire un rapport à la maison du roi. Ils allèrent appeler un garde de la porte de la ville, auquel ils firent ce rapport: Nous sommes entrés dans le camp des Araméens: il n'y a plus personne, on n'y entend aucune voix d'homme; il n'y a que des chevaux attachés et des ânes attachés, et les tentes telles quelles. On appela les gardes de la porte qui firent ce rapport à l'intérieur de la maison du roi. Le roi se leva en pleine nuit; il dit aux gens de sa cour: Laissez-moi vous dire, je vous prie, ce que nous font les Araméens. Comme ils savent que nous sommes affamés, ils ont quitté le camp pour se cacher dans la campagne, se disant: « Quand ils sortiront de la ville, nous les prendrons vivants et nous entrerons dans la ville! » Parmi les gens de la cour, quelqu'un répondit: Je t'en prie, que l'on prenne cinq des chevaux qui restent dans la ville, – ils sont comme toute la multitude d'Israël qui est restée, ils sont comme toute la multitude d'Israël qui est épuisée. Envoyons-les, et nous verrons. On prit deux chars avec les chevaux, et le roi envoya des messagers à la poursuite des troupes d'Aram, en disant: Allez voir! Ils les poursuivirent jusqu'au Jourdain: tout le chemin était plein de vêtements et d'objets que les Araméens avaient jetés dans leur précipitation. Les messagers revinrent rapporter au roi ce qu'ils avaient vu. Le peuple sortit et pilla le camp des Araméens. C'est alors que l'on eut un séa de fleur de farine pour un sicle et deux séas d'orge pour un sicle, selon la parole du Seigneur. Le roi avait affecté à la garde de la porte l'écuyer sur la main duquel il s'appuyait; celui-ci fut piétiné par le peuple qui se pressait à la porte, et il mourut, selon la parole qu'avait prononcée l'homme de Dieu quand le roi était descendu vers lui. L'homme de Dieu avait dit alors au roi: On aura deux séas d'orge pour un sicle et un séa de fleur de farine pour un sicle, demain, à cette heure-ci, à la porte de Samarie. Or l'écuyer avait répondu à l'homme de Dieu: Certes, le Seigneur fait des fenêtres au ciel, mais pareille chose pourrait-elle se produire? Alors Elisée avait répliqué: Tu le verras de tes yeux, mais tu n'en mangeras pas. C'est en effet ce qui lui arriva: il fut piétiné par le peuple qui se pressait à la porte, et il mourut. Elisée avait dit à la femme dont il avait fait revivre le fils: Va-t'en, toi et ta famille, et séjourne en immigrée où tu pourras; car le Seigneur appelle la famine: elle vient sur le pays pour sept ans. La femme agit selon la parole de l'homme de Dieu: elle s'en alla, ainsi que sa famille. Elle séjourna en immigrée sept ans au pays des Philistins. Au bout des sept ans, la femme revint du pays des Philistins et s'en alla crier vers le roi au sujet de sa maison et de son champ. Le roi s'entretenait avec Guéhazi, le serviteur de l'homme de Dieu; il disait: Raconte-moi, je te prie, toutes les grandes choses qu'Elisée a faites. Pendant qu'il racontait au roi comment Elisée avait rendu la vie au mort, la femme dont il avait fait revivre le fils vint crier vers le roi au sujet de sa maison et de son champ. Guéhazi dit: O roi, mon seigneur, voici la femme, et voici son fils, qu'Elisée a fait revivre. Le roi interrogea la femme, et elle lui raconta tout. Puis le roi lui désigna un haut fonctionnaire à qui il dit: Fais restituer à cette femme tout ce qui lui appartient, avec tous les revenus du champ, depuis le jour où elle a quitté le pays jusqu'à maintenant. Elisée se rendit à Damas. Ben-Hadad, roi d'Aram, était malade; on lui dit: L'homme de Dieu est venu jusqu'ici. Le roi dit à Hazaël: Prends avec toi une offrande, va à la rencontre de l'homme de Dieu; par lui tu consulteras le Seigneur, en disant: « Survivrai-je à cette maladie? » Hazaël alla à la rencontre d'Elisée, prenant avec lui une offrande et tout ce qu'il y avait de meilleur à Damas, soit la charge de quarante chameaux. Lorsqu'il fut arrivé, il se présenta devant lui et dit: Ben-Hadad, ton fils, le roi d'Aram, m'envoie à toi pour demander: « Survivrai-je à cette maladie? » Elisée lui répondit: Va, dis-lui: « Tu vivras! » Mais le Seigneur m'a fait voir qu'il mourra. Son visage se figea; il resta ainsi un long moment; et l'homme de Dieu se mit à pleurer. Hazaël dit: Pourquoi pleures-tu, mon seigneur? Elisée répondit: Parce que je sais le mal que tu feras aux Israélites; tu mettras le feu à leurs villes fortes, tu tueras leurs jeunes gens par l'épée, tu écraseras leurs enfants et tu éventreras leurs femmes enceintes. Hazaël dit: Mais que suis-je, moi, ton serviteur, un chien, pour faire une si grande chose? Elisée dit: Le Seigneur m'a fait voir que tu seras roi d'Aram. Hazaël quitta Elisée et revint auprès de son seigneur; celui-ci lui demanda: Que t'a dit Elisée? Il répondit: Il m'a dit: « Tu vivras! » Le lendemain, il prit une couverture, la plongea dans l'eau et l'étendit sur son visage; il mourut; Hazaël devint roi à sa place. La cinquième année de Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, Josaphat étant encore roi de Juda, Joram, fils de Josaphat, devint roi de Juda. Il avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi; il régna huit ans à Jérusalem. Il suivit la voie des rois d'Israël, comme l'avait fait la maison d'Achab, car il avait pour femme une fille d'Achab, et il fit ce qui déplaisait au Seigneur. Mais le Seigneur ne voulut pas détruire Juda, à cause de David, son serviteur, à qui il avait dit qu'il lui donnerait toujours une lampe, à lui et à ses fils. En ses jours, Edom se révolta contre la domination de Juda et se donna un roi. Joram passa à Tsaïr, avec tous ses chars. Il se leva de nuit et battit les Edomites qui l'encerclaient ainsi que les chefs des chars, mais le peuple s'enfuit à ses tentes. Edom s'est révolté contre la domination de Juda jusqu'à ce jour. Libna aussi se révolta en ce temps-là. Le reste de l'histoire de Joram, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Joram se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la Ville de David. Achazia, son fils, devint roi à sa place. La douzième année de Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, Achazia, fils de Joram, devint roi de Juda. Achazia avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi; il régna un an à Jérusalem. Le nom de sa mère était Athalie, fille d'Omri, roi d'Israël. Il suivit la voie de la maison d'Achab et fit ce qui déplaisait au Seigneur, comme la maison d'Achab, car il était allié par mariage à la maison d'Achab. Il alla avec Joram, fils d'Achab, faire la guerre à Hazaël, roi d'Aram, à Ramoth de Galaad; là, les Araméens blessèrent Joram. Le roi Joram revint se faire soigner à Jizréel des blessures que les Araméens lui avaient infligées à Rama, lorsqu'il combattait Hazaël, roi d'Aram. Achazia, fils de Joram, roi de Juda, descendit pour voir Joram, fils d'Achab, à Jizréel, parce qu'il allait très mal. Elisée, le prophète, appela l'un des prophètes et lui dit: Passe une ceinture à tes reins, prends cette fiole d'huile et va à Ramoth de Galaad. Là, tu iras voir Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimshi. Tu le feras lever du milieu de ses frères et tu le conduiras dans une pièce retirée. Tu prendras la fiole d'huile que tu verseras sur sa tête, et tu diras: « Ainsi parle le Seigneur : Je te confère l'onction pour que tu sois roi sur Israël! » Puis tu ouvriras la porte et tu t'enfuiras sans attendre. Le jeune homme, le jeune prophète, partit pour Ramoth de Galaad. Quand il arriva, les chefs de l'armée étaient installés. Il dit: Chef, j'ai une parole pour toi. Jéhu dit: Pour lequel de nous tous? Il répondit: Pour toi, chef. Jéhu entra dans la maison, et le jeune homme versa l'huile sur sa tête, en lui disant: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Je te confère l'onction pour que tu sois roi sur le peuple du Seigneur, sur Israël. Tu abattras la maison d'Achab, ton seigneur; ainsi je vengerai le sang de mes serviteurs, les prophètes, et le sang de tous les serviteurs du Seigneur ; je le ferai payer à Jézabel. Toute la maison d'Achab disparaîtra; je retrancherai de chez Achab tout mâle, l'esclave comme l'homme libre en Israël, et je rendrai la maison d'Achab semblable à la maison de Jéroboam, fils de Nebath, et à la maison de Basha, fils d'Ahiya. Les chiens mangeront Jézabel dans la parcelle de Jizréel, et il n'y aura personne pour l'ensevelir. Puis il ouvrit la porte et s'enfuit. Lorsque Jéhu sortit pour rejoindre les hommes de son seigneur, on lui demanda: Tout va bien? Pourquoi ce fou est-il venu te voir? Jéhu leur répondit: Vous connaissez bien l'homme et ses propos. Mais ils répliquèrent: C'est faux! Raconte-nous, s'il te plaît! Il dit: Il m'a parlé de telle et telle manière; il a dit: « Ainsi parle le Seigneur : Je te confère l'onction pour que tu sois roi sur Israël! » Alors chacun d'eux se hâta de prendre son vêtement et de le placer sous Jéhu, en haut des marches; ils sonnèrent de la trompe et dirent: Jéhu est roi! Ainsi Jéhu, fils de Josaphat, fils de Nimshi, conspira contre Joram. – Or Joram et tout Israël gardaient Ramoth de Galaad contre Hazaël, roi d'Aram, mais le roi Joram était revenu se faire soigner à Jizréel des blessures que les Araméens lui avaient infligées lorsqu'il combattait Hazaël, roi d'Aram. – Jéhu dit: Si vous tenez à la vie, que personne ne s'échappe de la ville pour aller porter la nouvelle à Jizréel! Jéhu monta sur son char et partit pour Jizréel, car Joram y était alité, et Achazia, roi de Juda, était descendu pour voir Joram. Le guetteur placé sur la tour de Jizréel vit la foule qui arrivait avec Jéhu et dit: Je vois une foule. Joram dit: Prends un cavalier et envoie-le à leur rencontre. Qu'il dise: « Tout va bien? » Le cavalier alla à la rencontre de Jéhu et dit: Ainsi parle le roi: « Tout va bien? » Et Jéhu répondit: Que t'importe? Fais demi-tour et range-toi derrière moi. Le guetteur dit: Le messager est allé jusqu'à eux et ne revient pas. Il envoya un second cavalier qui arriva vers eux et dit: Ainsi parle le roi: « Tout va bien? » Et Jéhu répondit: Que t'importe? Fais demi-tour et range-toi derrière moi. Le guetteur dit: Il est allé jusqu'à eux et il ne revient pas, et la façon de conduire est celle de Jéhu, fils de Nimshi, car il conduit comme un fou. Alors Joram dit: Attelle! On attela son char. Joram, roi d'Israël, et Achazia, roi de Juda, sortirent chacun sur son char pour aller à la rencontre de Jéhu et ils le trouvèrent dans la parcelle de Naboth le Jizréélite. Dès que Joram vit Jéhu, il dit: Tout va bien, Jéhu? Jéhu répondit: Comment cela irait-il bien, tant que durent la prostitution de ta mère Jézabel et ses multiples sortilèges! Joram tourna bride et s'enfuit; il dit à Achazia: Trahison, Achazia! Mais Jéhu saisit son arc et frappa Joram entre les épaules: la flèche sortit par le cœur, et Joram s'affaissa sur son char. Jéhu dit à Bidqar, son écuyer: Prends-le et jette-le dans la parcelle de terre qui appartient à Naboth le Jizréélite; car, souviens-toi, lorsque moi et toi nous étions avec les équipages des chars d'Achab, son père, le Seigneur prononça contre lui cette sentence: « Aussi vrai que j'ai vu hier le sang de Naboth et le sang de ses fils – déclaration du Seigneur  – je te paierai de retour dans cette parcelle même! – déclaration du Seigneur. » Maintenant prends-le et jette-le dans la parcelle, selon la parole du Seigneur. Ayant vu cela, Achazia, roi de Juda, s'enfuit par le chemin de Beth-Gân. Jéhu le poursuivit et dit: Lui aussi, abattez-le sur le char à la montée de Gour, près de Yibléam. Il s'enfuit à Meguiddo, où il mourut. Ses serviteurs le transportèrent sur un char à Jérusalem et l'ensevelirent dans son tombeau, avec ses pères, dans la Ville de David. Achazia était devenu roi de Juda la onzième année de Joram, fils d'Achab. Jéhu entra dans Jizréel. Jézabel, l'ayant appris, mit du fard à ses yeux, arrangea sa coiffure et regarda par la fenêtre. Comme Jéhu arrivait à la porte, elle dit: Tout va bien, Zimri, toi qui as assassiné ton seigneur? Il leva le visage vers la fenêtre et dit: Qui est avec moi? Qui? Deux ou trois eunuques regardèrent d'en haut vers lui. Il dit: Jetez-la dehors! Ils la jetèrent dehors: le mur et les chevaux furent aspergés de son sang. Jéhu la foula aux pieds; puis il entra, mangea et but; après quoi il dit: Occupez-vous de cette maudite, je vous prie, et ensevelissez-la: elle est fille de roi. Ils allèrent l'ensevelir; mais ils ne trouvèrent d'elle que le crâne, les pieds et les mains. Ils revinrent rapporter à Jéhu ce qu'ils avaient vu; celui-ci dit: C'est la parole que le Seigneur a prononcée par l'intermédiaire d'Elie le Tishbite, son serviteur: « Les chiens mangeront la chair de Jézabel dans la parcelle de Jizréel. » Le cadavre de Jézabel deviendra comme du fumier dans les champs, dans la parcelle de Jizréel, de sorte qu'on ne pourra plus dire: C'est Jézabel. Il y avait à Samarie soixante-dix fils d'Achab. Jéhu écrivit des lettres qu'il envoya à Samarie, aux chefs de Jizréel, aux anciens, et aux précepteurs des fils d'Achab. Il y était dit: Maintenant, quand cette lettre vous sera parvenue – puisque vous avez avec vous les fils de votre seigneur, les chars et les chevaux, une ville forte et les armes – vous verrez quel est le meilleur et le plus qualifié des fils de votre seigneur, vous le mettrez sur le trône de son père; puis combattez pour la maison de votre seigneur! Ils eurent très peur; ils dirent: Deux rois n'ont pas pu tenir devant lui, comment pourrions-nous tenir nous-mêmes? L'intendant de la maison et l'intendant de la ville, les anciens et les précepteurs firent dire à Jéhu: Nous sommes tes serviteurs; tout ce que tu nous diras, nous le ferons. Nous n'investirons personne de la royauté; fais comme il te plaira. Jéhu leur écrivit une seconde lettre, où il était dit: Si vous êtes pour moi, si vous m'écoutez, prenez les têtes de ces hommes, les fils de votre maître, et venez me voir à Jizréel demain, à cette heure-ci. Or les soixante-dix fils du roi étaient chez les grands de la ville qui les élevaient. Quand la lettre leur fut parvenue, ils prirent les fils du roi et ils égorgèrent soixante-dix hommes; puis ils mirent leurs têtes dans des corbeilles et les envoyèrent à Jéhu, à Jizréel. Le messager vint lui dire: Ils ont apporté les têtes des fils du roi. Jéhu dit alors: Mettez-les en deux tas à l'entrée de la porte de la ville, jusqu'au matin. Au matin, il sortit et, se présentant à tout le peuple, il dit: Vous n'êtes pas coupables! C'est moi qui ai conspiré contre mon seigneur et qui l'ai tué; mais tous ceux-ci, qui les a abattus? Sachez donc que rien ne restera sans effet de la parole du Seigneur, rien de ce que le Seigneur a dit contre la maison d'Achab; le Seigneur fait ce qu'il a dit par l'intermédiaire d'Elie, son serviteur. Jéhu abattit tous ceux qui restaient de la maison d'Achab à Jizréel, tous ses grands, ses familiers et ses prêtres, sans lui laisser aucun survivant. Puis il partit pour Samarie. A Beth-Eqed-des-Bergers, sur le chemin, Jéhu trouva les frères d'Achazia, roi de Juda, et dit: Qui êtes-vous? Ils répondirent: Nous sommes les frères d'Achazia, et nous descendons saluer les fils du roi et les fils de la grande dame. Il dit: Prenez-les vivants! On les prit vivants et on les égorgea pour les jeter dans la citerne de Beth-Eqed. Il y avait là quarante-deux hommes; Jéhu n'en laissa échapper aucun. Parti de là, il trouva Jonadab, fils de Rékab, qui venait à sa rencontre. Il le bénit et lui dit: Ton cœur est-il sincère, comme mon cœur l'est envers le tien? Jonadab répondit: Il l'est. – S'il l'est, répliqua Jéhu, donne-moi la main. Jonadab lui donna la main. Alors Jéhu le fit monter auprès de lui sur son char. Il lui dit: Viens avec moi et tu verras la passion jalouse que j'ai pour le Seigneur. Il l'emmena ainsi sur son char. Arrivé à Samarie, il abattit les gens qui restaient à Achab en Samarie; il le fit disparaître, selon la parole que le Seigneur avait dite à Elie. Puis Jéhu rassembla tout le peuple. Il leur dit: Achab a servi le Baal un peu, Jéhu le servira beaucoup. Maintenant, convoquez auprès de moi tous les prophètes du Baal, tous ceux qui le servent et tous ses prêtres, sans qu'il en manque un seul, car je veux offrir un grand sacrifice au Baal: quiconque manquera ne restera pas en vie. Jéhu agissait d'une manière insidieuse, pour faire disparaître ceux qui servaient le Baal. Jéhu dit: Consacrez une assemblée solennelle pour le Baal. Ils l'annoncèrent. Jéhu envoya des messagers dans tout Israël; et tous ceux qui servaient le Baal arrivèrent, il n'en resta pas un seul qui ne vînt pas. Ils entrèrent dans la maison du Baal, et la maison du Baal fut remplie d'un bout à l'autre. Jéhu dit à celui qui était intendant du vestiaire: Sors des habits pour tous ceux qui servent le Baal; et il sortit les habillements. Alors Jéhu vint à la maison du Baal avec Jonadab, fils de Rékab, et il dit à ceux qui servaient le Baal: Cherchez et regardez, afin qu'il n'y ait pas ici avec vous de serviteurs du Seigneur (YHWH), mais qu'il y ait seulement des gens qui servent le Baal. Ensuite ils entrèrent pour offrir des sacrifices et des holocaustes. Jéhu avait placé dehors quatre-vingts hommes, en leur disant: Si un homme parmi les hommes que je remets entre vos mains s'échappe, ce sera vie pour vie. Lorsqu'on eut achevé d'offrir les holocaustes, Jéhu dit aux gardes du corps et aux écuyers: Entrez, abattez-les, que pas un ne sorte! Ils les passèrent alors au fil de l'épée. Les gardes du corps et les écuyers les jetèrent là, puis ils allèrent jusqu'à la ville de la maison du Baal. Ils sortirent les pierres levées de la maison du Baal et les jetèrent au feu. Ils démolirent la pierre levée du Baal; ils démolirent aussi la maison du Baal et en firent des latrines – jusqu'à aujourd'hui. Jéhu détruisit le Baal, il le fit disparaître d'Israël, mais il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël – les taurillons d'or qui étaient à Beth-El et à Dan. Le Seigneur dit à Jéhu: Parce que tu as bien agi, en faisant ce qui me convenait, parce que tu as agi envers la maison d'Achab exactement comme je le voulais, tes fils seront assis sur le trône d'Israël jusqu'à la quatrième génération. Toutefois, Jéhu ne veilla pas à suivre de tout son cœur la loi du Seigneur, le Dieu d'Israël; il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam avait fait commettre à Israël. En ces jours-là, le Seigneur commença à amputer Israël; Hazaël les mit à mal sur toute la frontière d'Israël. Depuis le Jourdain, en direction du soleil levant, il mit à mal tout le Galaad, les Gadites, les Rubénites et les Manassites, depuis Aroër sur l'oued Arnon jusqu'au Galaad et au Bashân. Le reste de l'histoire de Jéhu, tout ce qu'il a fait, toute sa vaillance, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Jéhu se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit à Samarie. Joachaz, son fils, devint roi à sa place. La durée du règne de Jéhu sur Israël, à Samarie, fut de vingt-huit ans. Athalie, mère d'Achazia, vit que son fils était mort. Elle fit disparaître toute la descendance royale. Mais Yehoshéba, fille du roi Joram, sœur d'Achazia, prit Joas, fils d'Achazia, et l'enleva d'entre les fils du roi qu'on mettait à mort: elle le mit avec sa nourrice dans la chambre des lits. On le mit à l'abri d'Athalie et il ne fut pas mis à mort. Il resta six ans caché avec elle dans la maison du Seigneur, tandis qu'Athalie régnait sur le pays. La septième année, Joïada envoya chercher les chefs de cent parmi les Cariens et les gardes du corps. Il les fit venir auprès de lui dans la maison du Seigneur. Il conclut une alliance pour eux, leur fit prêter serment dans la maison du Seigneur et leur fit voir le fils du roi. Puis il leur donna ces ordres: Voici ce que vous ferez: un tiers d'entre vous, ceux qui prennent leur service le jour du sabbat, monteront la garde à la maison du roi; un tiers se tiendra à la porte de Sour, et un tiers à la porte derrière les gardes du corps; vous monterez alternativement la garde de la maison. Vos deux autres divisions, tous ceux qui quittent leur service le jour du sabbat, monteront la garde de la maison du Seigneur auprès du roi. Vous entourerez le roi de toutes parts, chacun les armes à la main, et quiconque s'avancera vers les rangs sera mis à mort; vous serez près du roi où qu'il aille. Les chefs de cent firent exactement ce que Joïada, le prêtre, avait ordonné. Chacun prit ses hommes, ceux qui prenaient leur service le jour du sabbat et ceux qui quittaient leur service le jour du sabbat, et ils se rendirent auprès de Joïada, le prêtre. Le prêtre remit aux chefs de cent les lances et les carquois qui avaient appartenu au roi David et qui étaient dans la maison du Seigneur. Les gardes du corps, les armes à la main, se postèrent depuis le côté droit de la Maison jusqu'au côté gauche de la Maison, près de l'autel et près de la Maison, pour entourer le roi. Le prêtre fit avancer le fils du roi et mit sur lui le diadème et le Témoignage. Ils l'investirent de la royauté et lui conférèrent l'onction. Frappant des mains, ils dirent: Vive le roi! Athalie entendit les gardes du corps et le peuple. Elle vint vers le peuple, à la maison du Seigneur, et regarda: le roi se tenait sur l'estrade, selon l'usage; les chefs et les trompettes étaient près du roi, tout le peuple du pays était dans la joie et sonnait des trompettes. Athalie déchira ses vêtements et cria: Conspiration! Conspiration! Alors Joïada, le prêtre, donna cet ordre aux chefs de cent, les commandants de l'armée: Faites-la sortir en dehors des rangs, et mettez à mort par l'épée quiconque la suivra. Car le prêtre avait dit: Qu'elle ne soit pas mise à mort dans la maison du Seigneur ! On mit la main sur elle, et elle arriva à la maison du roi par le chemin de l'entrée des chevaux: c'est là qu'elle fut mise à mort. Joïada conclut l'alliance entre le Seigneur, le roi et le peuple, pour que celui-ci soit le peuple du Seigneur, et entre le roi et le peuple. Tout le peuple du pays entra dans la maison du Baal; ils la démolirent, ils brisèrent consciencieusement ses autels et ses images et tuèrent devant les autels Mattân, prêtre du Baal. Le prêtre Joïada nomma des surveillants pour la maison du Seigneur. Il prit les chefs de cent, les Cariens, les gardes du corps et tout le peuple du pays. Ils firent descendre le roi de la maison du Seigneur et arrivèrent à la maison du roi par le chemin de la porte des gardes du corps. Alors Joas s'assit sur le trône royal. Tout le peuple du pays se réjouissait, et la ville était tranquille. Quant à Athalie, on l'avait mise à mort par l'épée, dans la maison du roi. Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi. La septième année de Jéhu, Joas devint roi; il régna quarante ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Tsibia; elle était de Bersabée. Joas fit ce qui convenait au Seigneur durant tous ses jours, parce que Joïada, le prêtre, l'instruisait. Toutefois les hauts lieux ne disparurent pas; le peuple offrait encore des sacrifices et de l'encens dans les hauts lieux. Joas dit aux prêtres: Tout l'argent consacré qu'on apporte à la maison du Seigneur, l'argent qui circule, l'argent pour le rachat des personnes d'après la valeur fixée, et tout l'argent qu'on apporte spontanément à la maison du Seigneur, que les prêtres le prennent, chacun sur ce qui appartient à ses gens, pour réparer les fissures de la Maison partout où on en trouvera. Pourtant, la vingt-troisième année du roi Joas, les prêtres n'avaient pas réparé les fissures de la Maison. Le roi Joas appela Joïada, le prêtre, ainsi que les autres prêtres et leur dit: Pourquoi n'avez-vous pas réparé les fissures de la Maison? Maintenant, vous ne prendrez plus l'argent de vos gens, mais vous le donnerez pour les réparations de la Maison. Les prêtres consentirent à ne plus prendre l'argent du peuple pour réparer les fissures de la Maison. Alors Joïada, le prêtre, prit un coffre, perça un trou dans son couvercle et le plaça à côté de l'autel, à droite, sur le passage par lequel on entrait dans la maison du Seigneur. Les prêtres gardiens du seuil y mettaient tout l'argent qu'on apportait dans la maison du Seigneur. Quand ils voyaient qu'il y avait beaucoup d'argent dans le coffre, le scribe du roi montait avec le grand prêtre, et ils mettaient en sac et comptaient l'argent qui se trouvait dans la maison du Seigneur. Ils confiaient l'argent contrôlé à ceux qui avaient la responsabilité de faire les travaux dans la maison du Seigneur. On employait cet argent pour les charpentiers et pour les bâtisseurs qui travaillaient à la maison du Seigneur, pour les maçons et les tailleurs de pierre, pour les achats de bois et de pierres de taille nécessaires pour réparer les fissures de la maison du Seigneur, et pour toutes les dépenses destinées à réparer la maison. Mais, avec l'argent qu'on apportait dans la maison du Seigneur, on ne fit pour la maison du Seigneur ni bassins d'argent, ni couteaux, ni calices, ni trompettes, ni aucun objet d'or ou d'argent: on le donnait à ceux qui faisaient les travaux, afin qu'ils l'utilisent pour réparer la maison du Seigneur. On ne demandait aucun compte aux hommes à qui on confiait l'argent pour qu'ils le donnent à ceux qui faisaient les travaux, car ils agissaient avec probité. L'argent des sacrifices de réparation et des sacrifices pour le péché n'était pas apporté dans la maison du Seigneur : il était pour les prêtres. Alors Hazaël, roi d'Aram, alla faire la guerre à Gath, qu'il prit. Hazaël avait l'intention d'attaquer Jérusalem. Joas, roi de Juda, prit toutes les choses consacrées, celles qu'avaient consacrées Josaphat, Joram et Achazia, ses pères, rois de Juda, celles qu'il avait lui-même consacrées, et tout l'or qui se trouvait dans les trésors de la maison du Seigneur et de la maison du roi. Il envoya le tout à Hazaël, roi d'Aram, qui s'éloigna de Jérusalem. Le reste de l'histoire de Joas, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Les gens de sa cour se soulevèrent et formèrent une conspiration; ils abattirent Joas à Beth-Millo, qui est à la descente de Silla. Yozabad, fils de Shiméath, et Yehozabad, fils de Shomer, des gens de sa cour, le mirent à mort. On l'ensevelit avec ses pères, dans la Ville de David. Son fils Amatsia devint roi à sa place. La vingt-troisième année de Joas, fils d'Achazia, roi de Juda, Joachaz, fils de Jéhu, devint roi sur Israël à Samarie. Il régna dix-sept ans. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur ; il suivit les péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël; il ne s'en écarta pas. Le Seigneur se mit en colère contre Israël. Il les livra sans cesse à Hazaël, roi d'Aram, et à Ben-Hadad, fils d'Hazaël. Joachaz chercha à apaiser le Seigneur. Le Seigneur l'entendit, car il avait vu l'oppression d'Israël – car le roi d'Aram les opprimait – et le Seigneur donna un sauveur à Israël. Les Israélites échappèrent à la main des Araméens; ils continuèrent d'habiter dans leurs tentes, comme d'habitude. Mais ils ne s'écartèrent pas des péchés que la maison de Jéroboam avait fait commettre à Israël; ils suivirent cette voie-là; même le poteau cultuel (l'ashéra) restait en place à Samarie. Il ne restait comme troupes à Joachaz que cinquante attelages, dix chars et dix mille fantassins; car le roi d'Aram les avait décimés, il les avait traités comme la poussière qu'on foule aux pieds. Le reste de l'histoire de Joachaz, tout ce qu'il a fait, sa vaillance, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Joachaz se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit à Samarie. Joas, son fils, devint roi à sa place. La trente-septième année de Joas, roi de Juda, Joas, fils de Joachaz, devint roi sur Israël à Samarie. Il régna seize ans. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur ; il ne s'écarta d'aucun des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël; il suivit cette voie-là. Le reste de l'histoire de Joas, tout ce qu'il a fait, sa vaillance, et la guerre qu'il eut avec Amatsia, roi de Juda, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Joas se coucha avec ses pères, et Jéroboam s'assit sur son trône. Joas fut enseveli à Samarie avec les rois d'Israël. Lorsque Elisée fut atteint de la maladie dont il mourut, Joas, roi d'Israël, descendit vers lui, pleura sur lui en disant: Père! Père! Chars et attelages d'Israël! Elisée lui dit: Prends un arc et des flèches! Il prit un arc et des flèches. Puis Elisée dit au roi d'Israël: Prépare l'arc! Il le prépara. Elisée posa alors ses mains sur les mains du roi et dit: Ouvre la fenêtre vers l'est! Il l'ouvrit. Elisée dit: Tire! Il tira. Elisée dit: C'est une flèche victorieuse pour le Seigneur, une flèche victorieuse contre les Araméens; tu battras les Araméens à Apheq, jusqu'à l'extermination. Elisée dit: Prends les flèches! Il les prit. Elisée dit au roi d'Israël: Frappe contre terre! Alors il frappa trois fois et s'arrêta. L'homme de Dieu s'irrita contre lui; il dit: Il fallait frapper cinq ou six fois; alors tu aurais battu les Araméens jusqu'à l'extermination; maintenant tu ne les battras que trois fois. Elisée mourut, et on l'ensevelit. L'année suivante, des troupes de Moabites pénétrèrent dans le pays. On était en train d'ensevelir un homme quand on vit une de ces troupes. On jeta l'homme dans le tombeau d'Elisée; l'homme alla toucher les ossements d'Elisée, il reprit vie et se leva. Hazaël, roi d'Aram, avait opprimé les Israélites pendant tous les jours de Joachaz. Mais le Seigneur leur fit grâce: il eut compassion d'eux et se tourna vers eux à cause de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob; il n'a pas voulu les détruire, il ne les a pas rejetés loin de lui, jusqu'à présent. Hazaël, roi d'Aram, mourut; Ben-Hadad, son fils, devint roi à sa place. Joas, fils de Joachaz, reprit à Ben-Hadad, fils d'Hazaël, les villes prises par Hazaël à Joachaz, son père, pendant la guerre. Joas le battit trois fois et reprit les villes d'Israël. La deuxième année de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël, Amatsia, fils de Joas, devint roi de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yehoaddân; elle était de Jérusalem. Il fit ce qui convenait au Seigneur, non pas toutefois comme David, son père; il fit exactement ce qu'avait fait Joas, son père. Toutefois les hauts lieux ne disparurent pas; le peuple offrait encore des sacrifices et de l'encens dans les hauts lieux. Lorsque sa royauté devint forte, il abattit les gens de sa cour qui avaient abattu le roi, son père. Mais il ne mit pas à mort les fils des assassins, selon ce qui est écrit dans le livre de la loi de Moïse, où le Seigneur avait donné cet ordre: « Les pères ne seront pas mis à mort pour les fils, les fils ne seront pas mis à mort pour les pères; chacun sera mis à mort pour son propre péché. » Il battit dix mille Edomites dans la vallée du Sel; et durant la guerre, il prit Séla et l'appela du nom de Yoqtéel; on l'appelle ainsi jusqu'à ce jour. Alors Amatsia envoya des messagers à Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël, pour lui dire: Rencontrons-nous! Joas, roi d'Israël, fit dire à Amatsia, roi de Juda: L'ajonc du Liban fit dire au cèdre du Liban: Donne ta fille pour femme à mon fils! Mais un animal sauvage du Liban passa et piétina l'ajonc. Tu as battu Edom, et ton cœur s'élève. Jouis de ta gloire et reste chez toi! Pourquoi aller au-devant du malheur? Tu tomberas, toi, et Juda avec toi! Mais Amatsia n'écouta pas. Alors Joas, roi d'Israël, partit à l'attaque; ils se rencontrèrent, lui et Amatsia, roi de Juda, à Beth-Shémesh qui appartient à Juda. Juda fut battu par Israël, et chacun s'enfuit à sa tente. Joas, roi d'Israël, fit prisonnier à Beth-Shémesh Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils d'Achazia. Il vint à Jérusalem et ouvrit une brèche de quatre cents coudées dans la muraille de Jérusalem, depuis la porte d'Ephraïm jusqu'à la porte de l'Angle. Il prit tout l'or et l'argent, ainsi que tous les objets qui se trouvaient dans la maison du Seigneur et dans les trésors de la maison du roi; il prit aussi des otages, puis il retourna à Samarie. Le reste de l'histoire de Joas, ce qu'il a fait, sa vaillance, et la guerre qu'il eut avec Amatsia, roi de Juda, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Joas se coucha avec ses pères, et il fut enseveli à Samarie avec les rois d'Israël. Jéroboam, son fils, devint roi à sa place. Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, vécut quinze ans après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël. Le reste de l'histoire d'Amatsia, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. On forma contre lui une conspiration à Jérusalem, et il s'enfuit à Lakish; on le poursuivit à Lakish, où on le mit à mort. On le transporta sur des chevaux, et il fut enseveli à Jérusalem avec ses pères, dans la Ville de David. Tout le peuple de Juda prit Azaria, qui avait seize ans, et l'investit de la royauté à la place de son père Amatsia. C'est lui qui bâtit Eilath et la rendit à Juda, après que le roi se fut couché avec ses pères. La quinzième année d'Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, Jéroboam, fils de Joas, devint roi d'Israël à Samarie. Il régna quarante et un ans. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur ; il ne s'écarta d'aucun des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël. Il rétablit le territoire d'Israël depuis l'entrée de Hamath jusqu'à la mer de la plaine aride, selon la parole que le Seigneur, le Dieu d'Israël, avait prononcée par l'intermédiaire de son serviteur Jonas, fils d'Amittaï, le prophète de Gath-Hépher. Car le Seigneur avait vu la terrible affliction d'Israël. Il n'y avait plus personne, ni esclave ni homme libre, pour secourir Israël. Or le Seigneur n'avait pas parlé d'effacer le nom d'Israël de sous le ciel. Il les sauva donc par l'intermédiaire de Jéroboam, fils de Joas. Le reste de l'histoire de Jéroboam, tout ce qu'il a fait, sa vaillance dans ses combats, et comment il rendit Damas et Hamath à Juda, – par Israël – cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Jéroboam se coucha avec ses pères, avec les rois d'Israël. Zacharie, son fils, devint roi à sa place. La vingt-septième année de Jéroboam, roi d'Israël, Azaria, fils d'Amatsia, devint roi de Juda. Il avait seize ans lorsqu'il devint roi; il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yekolia; elle était de Jérusalem. Il fit ce qui convenait au Seigneur, exactement comme l'avait fait Amatsia, son père. Toutefois les hauts lieux ne disparurent pas; le peuple offrait encore des sacrifices et de l'encens dans les hauts lieux. Le Seigneur frappa le roi, qui resta « lépreux » jusqu'au jour de sa mort, habitant dans une maison isolée. Jotam, fils du roi, l'intendant de la maison, gouvernait le peuple du pays. Le reste de l'histoire d'Azaria, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Azaria se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit avec ses pères dans la Ville de David. Jotam, son fils, devint roi à sa place. La trente-huitième année d'Azaria, roi de Juda, Zacharie, fils de Jéroboam, devint roi sur Israël à Samarie; il régna six mois. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, comme l'avaient fait ses pères; il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël. Shalloum, fils de Yabesh, conspira contre lui et l'abattit devant le peuple; ainsi il le mit à mort et devint roi à sa place. Le reste de l'histoire de Zacharie, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. C'était la parole que le Seigneur avait dite à Jéhu: « Tes fils seront assis sur le trône d'Israël jusqu'à la quatrième génération. » Il en fut ainsi. Shalloum, fils de Yabesh, devint roi la trente-neuvième année d'Ozias, roi de Juda. Il régna un mois à Samarie. Menahem, fils de Gadi, monta de Tirtsa, vint à Samarie et abattit Shalloum, fils de Yabesh, à Samarie. Il le mit à mort et devint roi à sa place. Le reste de l'histoire de Shalloum, et la conspiration qu'il forma, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Alors Menahem mit à mal Tiphsah et tous ceux qui s'y trouvaient, ainsi que son territoire depuis Tirtsa, parce qu'elle n'avait pas ouvert ses portes; il éventra toutes les femmes enceintes. La trente-neuvième année d'Azaria, roi de Juda, Menahem, fils de Gadi, devint roi sur Israël; il régna dix ans à Samarie. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur. Pendant toute sa vie, il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël. Poul, roi d'Assyrie, vint dans le pays; et Menahem donna à Poul mille talents d'argent, pour qu'il rende forte sa royauté. Menahem tira cet argent d'Israël, de tous les gens riches, afin de le donner au roi d'Assyrie: cinquante sicles d'argent par personne. Alors le roi d'Assyrie s'en retourna; il ne resta pas dans le pays. Le reste de l'histoire de Menahem, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. Menahem se coucha avec ses pères. Peqahia, son fils, devint roi à sa place. La cinquantième année d'Azaria, roi de Juda, Peqahia, fils de Menahem, devint roi sur Israël à Samarie; il régna deux ans. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur ; il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël. Péqah, fils de Remalia, son écuyer, conspira contre lui; il l'abattit à Samarie, dans le palais royal, de même qu'Argob et Arié; il avait avec lui cinquante Galaadites. Ainsi, il mit à mort Peqahia et devint roi à sa place. Le reste de l'histoire de Peqahia, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. La cinquante-deuxième année d'Azaria, roi de Juda, Péqah, fils de Remalia, devint roi sur Israël à Samarie; il régna vingt ans. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur ; il ne s'écarta pas des péchés que Jéroboam, fils de Nebath, avait fait commettre à Israël. Aux jours de Péqah, roi d'Israël, Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie, vint et prit Iyôn, Abel-Beth-Maaka, Yanoah, Qédesh, Hatsor, le Galaad et la Galilée, tout le pays de Nephtali; il les exila en Assyrie. Osée, fils d'Ela, forma une conspiration contre Péqah, fils de Remalia, et le mit à mort. Il devint roi à sa place, la vingtième année de Jotam, fils d'Ozias. Le reste de l'histoire de Péqah, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois d'Israël. La deuxième année de Péqah, fils de Remalia, roi d'Israël, Jotam, fils d'Ozias, devint roi de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna seize ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yerousha, fille de Tsadoq. Il fit ce qui convenait au Seigneur ; il fit exactement ce qu'avait fait Ozias, son père. Toutefois les hauts lieux ne disparurent pas; le peuple offrait encore des sacrifices et de l'encens dans les hauts lieux. Jotam bâtit la porte Haute de la maison du Seigneur. Le reste de l'histoire de Jotam, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. En ces jours-là, le Seigneur commença à envoyer contre Juda Retsîn, roi d'Aram, et Péqah, fils de Remalia. Jotam se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la Ville de David, son père. Achaz, son fils, devint roi à sa place. La dix-septième année de Péqah, fils de Remalia, Achaz, fils de Jotam, devint roi de Juda. Achaz avait vingt ans lorsqu'il devint roi; il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit pas ce qui convenait au Seigneur, son Dieu, comme l'avait fait David, son père. Il suivit la voie des rois d'Israël et fit même passer son fils par le feu, imitant ainsi les abominations des nations que le Seigneur avait dépossédées devant les Israélites. Il offrait des sacrifices et de l'encens dans les hauts lieux, sur les collines et sous tout arbre verdoyant. Alors Retsîn, roi d'Aram, et Péqah, fils de Remalia, roi d'Israël, allèrent faire la guerre à Jérusalem. Ils assiégèrent Achaz mais ils ne purent engager le combat. En ce même temps, Retsîn, roi d'Aram, fit passer Eilath sous la domination d'Aram; il délogea d'Eilath les Judéens; les Edomites vinrent à Eilath, où ils habitent jusqu'à ce jour. Achaz envoya des messagers à Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie, pour lui dire: Je suis ton serviteur et ton fils; viens me délivrer de la main du roi d'Aram et de la main du roi d'Israël, qui se sont dressés contre moi. Achaz prit l'argent et l'or qui étaient dans la maison du Seigneur et dans les trésors de la maison du roi, et il l'envoya comme présent au roi d'Assyrie. Le roi d'Assyrie l'écouta: le roi d'Assyrie partit à l'attaque de Damas, la prit, en exila les habitants à Qir et fit mettre à mort Retsîn. Le roi Achaz se rendit à Damas à la rencontre de Tiglath-Piléser, roi d'Assyrie. Ayant vu l'autel qui était à Damas, le roi Achaz envoya à Urie, le prêtre, la description de l'autel et le modèle de tous ses éléments. Urie, le prêtre, bâtit un autel en tous points conforme aux instructions que le roi Achaz avait envoyées de Damas; Urie, le prêtre, le fit avant que le roi Achaz ne revienne de Damas. Le roi revint de Damas, vit l'autel, se présenta devant lui et y monta; il fit fumer son holocauste et son offrande végétale, répandit sa libation et aspergea l'autel du sang de ses sacrifices de paix. Quant à l'autel de bronze qui était devant le Seigneur, il l'ôta de sa place devant la maison, entre le nouvel autel et la maison du Seigneur, et il le plaça à côté du nouvel autel, vers le nord. Le roi Achaz donna cet ordre à Urie, le prêtre: Fais fumer sur le grand autel l'holocauste du matin et l'offrande du soir, l'holocauste du roi et son offrande végétale, l'holocauste de tout le peuple du pays avec son offrande végétale et ses libations, et asperge-le de tout le sang des holocaustes et de tout le sang des sacrifices. Quant à l'autel de bronze, je m'en occuperai. Urie, le prêtre, fit exactement ce que le roi Achaz avait ordonné. Le roi Achaz mit en pièces les panneaux des bases et retira la cuve qui était dessus. Il descendit la Mer des bœufs de bronze qui la portaient et il la posa sur un pavage de pierres. A cause du roi d'Assyrie, il changea dans la maison du Seigneur le portique du sabbat qu'on y avait bâti à l'intérieur et l'entrée extérieure du roi. Le reste de l'histoire d'Achaz, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Achaz se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la Ville de David. Ezéchias, son fils, devint roi à sa place. La douzième année d'Achaz, roi de Juda, Osée, fils d'Ela, devint roi sur Israël à Samarie; il régna neuf ans. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, non pas toutefois comme les rois d'Israël qui l'avaient précédé. Salmanasar, roi d'Assyrie, partit l'attaquer; et Osée lui fut soumis et lui paya un tribut. Mais le roi d'Assyrie découvrit une conspiration chez Osée, qui avait envoyé des messagers à So, roi d'Egypte, et qui ne faisait plus monter annuellement le tribut au roi d'Assyrie. Le roi d'Assyrie le fit enfermer et enchaîner dans une maison de détention. Puis le roi d'Assyrie envahit tout le pays; il arriva devant Samarie, qu'il assiégea pendant trois ans. La neuvième année d'Osée, le roi d'Assyrie prit Samarie et exila Israël en Assyrie. Il les fit habiter à Halah et sur le Habor, la rivière de Gozân, ainsi que dans les villes des Mèdes. Cela arriva parce que les Israélites avaient péché contre le Seigneur (YHWH), leur Dieu, qui les avait fait monter d'Egypte et les avait libérés de la main du pharaon, le roi d'Egypte, et parce qu'ils avaient craint d'autres dieux. Ils avaient suivi les prescriptions des nations que le Seigneur avait dépossédées devant les Israélites; voilà ce qu'avaient fait les rois d'Israël. Les Israélites avaient fait en secret contre le Seigneur, leur Dieu, des choses qu'on ne doit pas faire. Ils s'étaient bâti des hauts lieux dans toutes leurs villes, depuis les tours des gardes jusqu'aux villes fortes. Ils s'étaient fait des pierres levées et des poteaux cultuels (des ashéras) sur toute colline élevée et sous tout arbre verdoyant. Et là ils avaient offert de l'encens dans tous les hauts lieux, comme les nations que le Seigneur avait exilées devant eux. Ils avaient contrarié le Seigneur en faisant des choses mauvaises. Ils avaient servi les idoles au sujet desquelles le Seigneur leur avait dit: « Vous ne ferez pas cela. » Le Seigneur avait averti Israël et Juda par l'intermédiaire de tous ses prophètes, de tous les visionnaires; il leur avait dit: Revenez de vos voies mauvaises et observez mes commandements et mes prescriptions, en suivant toute la loi que j'ai instituée pour vos pères et que je vous ai envoyée par l'intermédiaire de mes serviteurs, les prophètes. Mais ils n'avaient pas écouté; ils s'étaient montrés aussi rétifs que leurs pères, qui n'avaient pas mis leur foi dans le Seigneur, leur Dieu. Ils avaient rejeté ses prescriptions, l'alliance qu'il avait conclue avec leurs pères et les préceptes qu'il avait institués pour eux. Ils avaient suivi la futilité et ils s'étaient rendus futiles. Ils avaient suivi les nations qui les entouraient et que le Seigneur leur avait défendu d'imiter. Ils avaient abandonné tous les commandements du Seigneur, leur Dieu, ils s'étaient fait deux taurillons de métal fondu, ils avaient fait un poteau cultuel (une ashéra), ils s'étaient prosternés devant toute l'armée du ciel et ils avaient servi le Baal. Ils avaient fait passer par le feu leurs fils et leurs filles, ils s'étaient livrés à la magie, ils avaient pratiqué la divination, ils s'étaient vendus en contrariant le Seigneur, en faisant ce qui lui déplaisait. Aussi le Seigneur, en grande colère contre Israël, les a-t-il écartés de sa vue. Il n'est resté que la seule tribu de Juda; et même Juda n'a pas observé les commandements du Seigneur, son Dieu. Ils ont suivi les prescriptions qu'Israël avait mises en pratique. Le Seigneur a rejeté toute la descendance d'Israël; il les a affligés, il les a livrés aux pillards et il a fini par les chasser loin de lui. Lorsqu'il avait arraché Israël à la maison de David, ils avaient investi de la royauté Jéroboam, fils de Nabath; or Jéroboam les avait détournés du Seigneur et avait fait commettre à Israël un grand péché. Les Israélites ont suivi tous les péchés que Jéroboam avait commis; ils ne s'en sont pas écartés, jusqu'à ce que le Seigneur écarte Israël de sa vue, comme il l'avait annoncé par l'intermédiaire de tous ses serviteurs, les prophètes. Israël a été exilé loin de sa terre, en Assyrie, jusqu'à ce jour. Le roi d'Assyrie fit venir des gens de Babylone, de Kouta, d'Avva, de Hamath et de Sepharvaïm. Il les fit habiter dans les villes de Samarie à la place des Israélites. Ils prirent possession de Samarie et habitèrent dans ses villes. Lorsqu'ils commencèrent à y habiter, ils ne craignaient pas le Seigneur, et le Seigneur envoya contre eux les lions, qui les tuaient. On dit au roi d'Assyrie: Les nations que tu as exilées et que tu as fait habiter dans les villes de Samarie ne connaissent pas la règle du dieu du pays; il a envoyé contre elles les lions, qui les font mourir, parce qu'elles ne connaissent pas la règle du dieu du pays. Le roi d'Assyrie donna cet ordre: Faites aller là-bas l'un des prêtres que vous avez exilés de là-bas; qu'il aille y habiter, et qu'il leur enseigne la règle du dieu du pays. Un des prêtres qui avaient été exilés de Samarie vint habiter à Beth-El et leur enseigna comment ils devaient craindre le Seigneur. Mais chaque nation faisait ses propres dieux. Ils les placèrent dans la maison des hauts lieux qu'avaient bâtie les Samaritains, dans les villes où chacune des nations habitait. Les gens de Babylone firent Soukkoth-Benoth, les gens de Kouth firent Nergal, les gens de Hamath firent Ashima, les Avvites firent Nibhaz et Tartaq; les Sepharvaïtes jetaient au feu leurs fils pour Adrammélek et Anammélek, dieux de Sepharvaïm. Comme ils craignaient aussi le Seigneur, ils nommèrent n'importe qui parmi eux comme prêtres des hauts lieux: ces prêtres officiaient pour eux dans les maisons des hauts lieux. Ainsi ils craignaient le Seigneur (YHWH), mais ils servaient aussi leurs propres dieux, selon la règle des nations d'où on les avait exilés. Jusqu'à ce jour ils agissent selon ces anciennes règles. Ils ne craignent pas le Seigneur. Ils n'agissent ni selon leurs propres prescriptions et leur propre règle, ni selon la loi et le commandement que le Seigneur a institués pour les fils de Jacob, celui qui, là-bas, est nommé Israël. Le Seigneur avait conclu une alliance avec eux et leur avait donné cet ordre: Vous ne craindrez pas d'autres dieux; vous ne vous prosternerez pas devant eux, vous ne les servirez pas et vous ne leur offrirez pas de sacrifices. Mais c'est le Seigneur (YHWH) que vous craindrez, lui qui vous a fait monter d'Egypte par une grande puissance, le bras étendu; c'est devant lui que vous vous prosternerez et c'est à lui que vous offrirez des sacrifices. Vous veillerez à mettre toujours en pratique les prescriptions, les règles, la loi et le commandement qu'il a écrits pour vous, et vous ne craindrez pas d'autres dieux. Vous n'oublierez pas l'alliance que j'ai conclue avec vous, et vous ne craindrez pas d'autres dieux. Mais c'est le Seigneur (YHWH), votre Dieu, que vous craindrez; c'est lui qui vous délivrera de la main de tous vos ennemis. Ils n'ont pas écouté; ils agissent selon leur ancienne règle. Ces nations craignaient le Seigneur et servaient leurs statues. Leurs fils et les fils de leurs fils agissent jusqu'à ce jour comme leurs pères ont agi. La troisième année d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, Ezéchias, fils d'Achaz, devint roi de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Abi, fille de Zacharie. Il fit ce qui convenait au Seigneur, exactement comme l'avait fait David, son père. C'est lui qui supprima les hauts lieux, brisa les pierres levées, coupa le poteau cultuel (l'ashéra) et mit en pièces le serpent de bronze que Moïse avait fait, car jusqu'alors les Israélites lui avaient offert de l'encens: on l'appelait Nehoushtân. Il mit sa confiance dans le Seigneur, le Dieu d'Israël; et parmi tous les rois de Juda qui vinrent après lui ou qui le précédèrent, il n'y en eut pas de semblable à lui. Il fut attaché au Seigneur, il ne s'écarta pas de lui et observa les commandements que le Seigneur avait donnés à Moïse, et le Seigneur était avec lui. Il réussissait dans toutes ses entreprises. Il se rebella contre le roi d'Assyrie et ne lui fut plus soumis. C'est lui qui mit à mal les Philistins jusqu'à Gaza et son territoire, depuis les tours des gardes jusqu'aux villes fortes. La quatrième année du roi Ezéchias, qui était la septième année d'Osée, fils d'Ela, roi d'Israël, Salmanasar, roi d'Assyrie, arriva devant Samarie et l'assiégea. Il la prit au bout de trois ans, la sixième année d'Ezéchias. C'est la neuvième année d'Osée, roi d'Israël, que Samarie fut prise. Le roi d'Assyrie exila les Israélites en Assyrie et il les conduisit à Halah et sur le Habor, la rivière de Gozân, ainsi que dans les villes des Mèdes, parce qu'ils n'avaient pas écouté le Seigneur, leur Dieu, et qu'ils avaient passé outre à son alliance; tout ce qu'avait ordonné Moïse, serviteur du Seigneur, ils ne l'avaient ni écouté ni mis en pratique. La quatorzième année du roi Ezéchias, Sennachérib, roi d'Assyrie, attaqua toutes les villes fortes de Juda et les prit. Ezéchias, roi de Juda, fit dire au roi d'Assyrie, à Lakish: « J'ai péché! Eloigne-toi de moi. Ce que tu m'imposeras, je le supporterai. » Alors le roi d'Assyrie imposa à Ezéchias, roi de Juda, trois cents talents d'argent et trente talents d'or. Ezéchias donna tout l'argent qui se trouvait dans la maison du Seigneur et dans les trésors de la maison du roi. En ce temps-là Ezéchias mit en pièces les portes et les linteaux du temple du Seigneur  – Ezéchias, roi de Juda, les avait plaqués d'or – et il les livra au roi d'Assyrie. Le roi d'Assyrie envoya de Lakish à Jérusalem, vers le roi Ezéchias, le général en chef, le chef des hauts fonctionnaires et le chef d'intendance, avec une puissante armée. Ils montèrent et arrivèrent à Jérusalem. Lorsqu'ils furent montés et arrivés, ils se tinrent à l'aqueduc du réservoir supérieur, sur la route du Champ du Teinturier. Ils appelèrent le roi; alors Eliaqim, fils de Hilqiya, l'intendant de la maison, sortit vers eux, avec Shebna, le scribe, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste. Le chef d'intendance leur dit: Dites, je vous prie, à Ezéchias: Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie: En quoi donc as-tu placé ta confiance? Tu n'as prononcé que des paroles en l'air, et tu crois avoir un plan et la force pour la guerre? Et maintenant, en qui donc as-tu mis ta confiance, pour te rebeller contre moi? Maintenant tu as mis ta confiance dans le soutien de l'Egypte, ce roseau cassé qui pénètre et transperce la main de quiconque s'appuie dessus: tel est le pharaon, le roi d'Egypte, pour tous ceux qui mettent leur confiance en lui. Peut-être me direz-vous: « C'est dans le Seigneur (YHWH), notre Dieu, que nous avons mis notre confiance. » Mais n'est-ce pas ses hauts lieux et ses autels qu'Ezéchias a supprimés, en disant à Juda et à Jérusalem: « C'est devant cet autel, à Jérusalem, que vous vous prosternerez! » Maintenant fais, je te prie, un pari avec mon maître, le roi d'Assyrie: je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux trouver des cavaliers pour les monter. Comment repousserais-tu un seul gouverneur, le moindre parmi les hommes de mon maître? C'est dans l'Egypte que tu mets ta confiance en ce qui concerne les chars et les attelages! D'ailleurs, est-ce indépendamment du Seigneur (YHWH) que j'ai attaqué ce lieu, pour le détruire? C'est le Seigneur (YHWH) qui m'a dit: « Attaque ce pays et détruis-le. » Eliaqim, fils de Hilqiya, Shebna et Yoah dirent au chef d'intendance: S'il te plaît, parle-nous en araméen, nous le comprenons; ne nous parle pas en judéen, en présence du peuple qui est sur la muraille. Le chef d'intendance leur répondit: Est-ce à ton maître et à toi que mon maître m'a envoyé dire cela? N'est-ce pas à ces hommes qui sont assis sur la muraille, eux qui mangent leurs excréments et boivent leur urine avec vous? Puis le chef d'intendance se redressa et cria à pleine voix, en judéen: Ecoutez la parole du grand roi, du roi d'Assyrie! Ainsi parle le roi: Qu'Ezéchias ne vous trompe pas, car il ne pourra pas vous délivrer de ma main. Qu'Ezéchias ne vous amène pas à mettre votre confiance dans le Seigneur (YHWH), en disant: « Le Seigneur (YHWH) nous délivrera! Cette ville ne sera pas livrée au roi d'Assyrie! » N'écoutez pas Ezéchias; car ainsi parle le roi d'Assyrie: Faites la paix avec moi, rendez-vous à moi; chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier, chacun boira de l'eau de sa citerne, jusqu'à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, dans un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes, un pays d'oliviers à huile et de miel; ainsi vous vivrez, vous ne mourrez pas. N'écoutez donc pas Ezéchias, qui veut vous entraîner en disant: « Le Seigneur (YHWH) nous délivrera! » Les dieux des nations ont-ils donc délivré chacun son pays de la main du roi d'Assyrie? Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad? Où sont les dieux de Sepharvaïm, de Héna et d'Ivva? Ont-ils délivré Samarie de ma main? Parmi tous les dieux des pays, quels sont ceux qui ont délivré leur pays de ma main, pour que le Seigneur (YHWH) délivre Jérusalem de ma main? Le peuple garda le silence; il ne lui répondit pas un mot, car le roi avait donné cet ordre: « Vous ne lui répondrez pas. » Eliaqim, fils de Hilqiya, l'intendant de la maison, Shebna, le scribe, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste, vinrent trouver Ezéchias, les vêtements déchirés; ils lui rapportèrent les paroles du chef d'intendance. Lorsque le roi Ezéchias eut entendu cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac et se rendit à la maison du Seigneur. Il envoya Eliaqim, l'intendant de la maison, Shebna, le scribe, et les anciens des prêtres, couverts d'un sac, chez le prophète Esaïe, fils d'Amots. Ils lui dirent: Ainsi parle Ezéchias: Ce jour est un jour de détresse, de châtiment et d'opprobre; des fils sont prêts à sortir du ventre de leur mère, et il n'y a plus de force pour les mettre au monde. Peut-être le Seigneur, ton Dieu, entendra-t-il toutes les paroles du chef d'intendance, que le roi d'Assyrie, son maître, a envoyé pour outrager le Dieu vivant; peut-être le châtiera-t-il pour ces paroles que le Seigneur, ton Dieu, a entendues. Elève une prière pour le reste qui subsiste encore. Les gens de la cour du roi Ezéchias allèrent donc auprès d'Esaïe. Esaïe leur dit: Voici ce que vous direz à votre maître: Ainsi parle le Seigneur : N'aie pas peur des paroles que tu as entendues, de ces injures que les serviteurs du roi d'Assyrie ont proférées contre moi. J'envoie sur lui un souffle: sur une nouvelle qu'il recevra, il retournera dans son pays, et je le ferai tomber par l'épée dans son pays. Le chef d'intendance s'en retourna trouver le roi d'Assyrie qui attaquait Libna – en effet, il avait appris que le roi avait quitté Lakish. Alors le roi d'Assyrie reçut une nouvelle au sujet de Tirhaqa, roi de Koush: « Il s'est mis en marche pour te faire la guerre. » Alors il envoya de nouveau des messagers à Ezéchias, en disant: Vous parlerez ainsi à Ezéchias, roi de Juda: Que ton Dieu, en qui tu mets ta confiance, ne te trompe pas en disant: « Jérusalem ne sera pas livrée au roi d'Assyrie! » Tu as toi-même appris ce qu'ont fait les rois d'Assyrie à tous les pays: ils les ont frappés d'anathème; et toi, tu serais délivré! Les dieux des nations que mes pères ont détruites les ont-ils délivrées, Gozân, Harrân, Rétseph, et les fils d'Eden qui sont à Telassar? Où sont le roi de Hamath, le roi d'Arpad et le roi de la ville de Sepharvaïm, de Héna et d'Ivva? Ezéchias prit la lettre de la main des messagers, la lut et monta à la maison du Seigneur ; Ezéchias la déploya devant le Seigneur. Ezéchias pria devant le Seigneur ; il dit: Seigneur (YHWH), Dieu d'Israël, qui es assis sur les keroubim, c'est toi seul qui es Dieu pour tous les royaumes de la terre, c'est toi qui as fait le ciel et la terre. Seigneur, tends l'oreille et entends! Seigneur, ouvre les yeux et vois! Ecoute les paroles de Sennachérib, qui a envoyé son chef d'intendance pour outrager le Dieu vivant. Il est vrai, Seigneur, que les rois d'Assyrie ont réduit en ruines les nations et leurs pays. Ils ont jeté leurs dieux au feu – en fait, ceux-là n'étaient pas des dieux, mais l'œuvre de mains humaines, du bois et de la pierre – et ils les ont anéantis. Maintenant, Seigneur, notre Dieu, sauve-nous, je t'en prie, de la main de Sennachérib; que tous les royaumes de la terre sachent ainsi que, toi seul, Seigneur (YHWH), tu es Dieu! Alors Esaïe, fils d'Amots, fit dire à Ezéchias: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: J'ai entendu la prière que tu m'as adressée au sujet de Sennachérib, roi d'Assyrie. Voici la parole que le Seigneur a prononcée contre lui: Elle te méprise, elle se moque de toi, Sion la jolie; elle hoche la tête derrière toi, Jérusalem la belle. Qui as-tu outragé et injurié? Contre qui as-tu élevé la voix? Tu as levé les yeux en haut, sur le Saint d'Israël! Par l'intermédiaire de tes messagers, tu as outragé le Seigneur et tu as dit: « En conduisant mon char, moi, je suis monté tout en haut des montagnes, au plus profond du Liban; je coupe les plus élevés de ses cèdres, les plus beaux de ses cyprès, et j'atteins son dernier abri, ses plus épaisses forêts; j'ai creusé et j'ai bu de l'eau étrangère, je tarirai avec mes pieds tous les bras du Nil en Egypte. » N'as-tu pas appris que j'ai fait ces choses depuis longtemps, qu'aux jours de jadis je les ai façonnées? Maintenant, je les fais venir, et toi, tu n'as plus qu'à transformer les villes fortes en tas de ruines. Leurs habitants sont impuissants, ils sont terrifiés et honteux; ils sont comme l'herbe des champs et la tendre verdure, comme le gazon des toits en terrasse, comme du blé desséché avant même d'être en épi. Mais je sais quand tu t'assieds, quand tu pars en campagne et quand tu en reviens, et quand tu t'agites contre moi. Parce que tu t'agites contre moi et que ta suffisance est montée à mes oreilles, je mettrai ma boucle à tes narines et mon mors à tes lèvres, et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu. Voici le signe pour toi: on mangera cette année le produit du grain tombé, et la suivante ce qui pousse de soi-même. Mais la troisième année, semez, moissonnez, plantez des vignes et mangez-en le fruit. Les rescapés de la maison de Juda qui seront restés produiront encore des racines vers le bas et porteront du fruit vers le haut. Car de Jérusalem sortira un reste, et du mont Sion des rescapés. Voilà ce que fera la passion jalouse du Seigneur. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur au sujet du roi d'Assyrie: Il n'entrera pas dans cette ville, il n'y tirera pas de flèche, il ne lui opposera pas de bouclier et il n'élèvera pas de remblai contre elle. Il s'en retournera par le chemin par lequel il sera venu, et il n'entrera pas dans cette ville – déclaration du Seigneur. Je protégerai cette ville pour la sauver, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur. Cette nuit-là, le messager du Seigneur sortit et abattit dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes; quand on se leva, de bon matin, c'étaient tous des cadavres, des morts! Alors Sennachérib, roi d'Assyrie, s'en retourna habiter à Ninive. Alors qu'il était prosterné dans la maison de Nisrok, son dieu, Adrammélek et Sarétser le tuèrent d'un coup d'épée et s'enfuirent au pays d'Ararat. Son fils Asarhaddon devint roi à sa place. En ces jours-là, Ezéchias fut atteint d'une maladie mortelle. Esaïe, fils d'Amots, le prophète, vint le trouver et lui dit: Ainsi parle le Seigneur : Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir; tu ne vivras plus. Ezéchias tourna son visage vers le mur et pria le Seigneur en disant: S'il te plaît, Seigneur, souviens-toi, je t'en prie, que j'ai marché devant toi avec loyauté et d'un cœur entier, et que j'ai fait ce qui te plaît! Et Ezéchias se mit à pleurer abondamment. Esaïe n'était pas encore sorti de la cour centrale lorsque la parole du Seigneur lui parvint: Retourne dire à Ezéchias, chef de mon peuple: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu de David, ton père: J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. Je te guéris; le troisième jour, tu monteras à la maison du Seigneur. J'ajouterai quinze années à ta vie. Je te délivrerai, ainsi que cette ville, de la main du roi d'Assyrie; je protégerai cette ville, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur. Esaïe dit: Prenez un gâteau de figues sèches. On le prit et on le plaça sur l'ulcère, et Ezéchias resta en vie. Ezéchias avait dit à Esaïe: Quel est le signe que le Seigneur me guérira et que je monterai le troisième jour à la maison du Seigneur ? Alors Esaïe dit: Voici quel sera pour toi, de la part du Seigneur, le signe que le Seigneur fera ce qu'il a dit. L'ombre doit-elle avancer de dix degrés ou reculer de dix degrés? Ezéchias répondit: Il est normal que l'ombre avance de dix degrés. Qu'elle revienne plutôt de dix degrés! Alors Esaïe, le prophète, invoqua le Seigneur, qui fit revenir l'ombre de dix degrés sur les degrés d'Achaz où elle était descendue. En ce même temps, Berodak-Baladân, fils de Baladân, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ezéchias, car il avait appris la maladie d'Ezéchias. Ezéchias donna audience aux envoyés et leur montra tous ses dépôts, l'argent et l'or, les essences odoriférantes et les parfums, son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors: il n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur fît voir dans sa maison et dans tous ses domaines. Esaïe, le prophète, vint ensuite trouver le roi Ezéchias et lui dit: Qu'ont dit ces hommes-là? D'où venaient-ils? Ezéchias répondit: Ils sont venus d'un pays lointain, de Babylone. Esaïe dit encore: Qu'ont-ils vu dans ta maison? Ezéchias répondit: Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison: il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir. Alors Esaïe dit à Ezéchias: Ecoute la parole du Seigneur ! Les jours viennent où l'on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison, tout ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour; il n'en restera rien, dit le Seigneur. On prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés, et ils seront des eunuques dans le palais du roi de Babylone. Ezéchias répondit à Esaïe: La parole du Seigneur, que tu as prononcée, est bonne. Il ajouta: N'y aura-t-il pas paix et sécurité pendant ma vie? Le reste de l'histoire d'Ezéchias, toute sa vaillance, comment il fit le réservoir et l'aqueduc pour amener l'eau dans la ville, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Ezéchias se coucha avec ses pères. Manassé, son fils, devint roi à sa place. Manassé avait douze ans lorsqu'il devint roi; il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Hephtsiba. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, imitant les abominations des nations que le Seigneur avait dépossédées devant les Israélites. Il rebâtit les hauts lieux qu'Ezéchias, son père, avait fait disparaître, il éleva des autels pour le Baal, il fit un poteau cultuel (une ashéra), comme l'avait fait Achab, roi d'Israël, il se prosterna devant toute l'armée du ciel et la servit. Il bâtit des autels dans la maison du Seigneur, dont le Seigneur avait dit: « C'est à Jérusalem que je placerai mon nom. » Il bâtit des autels pour toute l'armée du ciel dans les deux cours de la maison du Seigneur. Il fit passer son fils par le feu; il cherchait des présages et pratiquait la divination. Il installa des spirites et des médiums. Il contraria le Seigneur en faisant de plus en plus ce qui lui déplaisait. Il plaça la statue de l'Ashéra qu'il avait faite dans la maison dont le Seigneur avait dit à David et à Salomon, son fils: « C'est dans cette maison et c'est dans Jérusalem, que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël, que je veux placer mon nom pour toujours. Je ne ferai plus vagabonder Israël hors de la terre que j'ai donnée à ses pères, pourvu seulement qu'ils veillent à faire exactement ce que je leur ai ordonné, en suivant toute la loi que Moïse, mon serviteur, a instituée pour eux. » Mais ils n'écoutèrent pas; Manassé les égara, de sorte qu'ils firent plus de mal que les nations que le Seigneur avait détruites devant les Israélites. Alors, par l'intermédiaire de ses serviteurs, les prophètes, le Seigneur dit: Parce que Manassé, roi de Juda, a commis ces abominations, parce qu'il a fait pire que tout ce qu'avaient fait avant lui les Amorites, et parce qu'il a aussi fait pécher Juda par ses idoles, à cause de cela, ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Je fais venir sur Jérusalem et sur Juda un malheur tel que quiconque en entendra parler en restera abasourdi. Je tendrai sur Jérusalem le cordeau de Samarie et le niveau de la maison d'Achab; et je nettoierai Jérusalem, comme un plat qu'on nettoie en le renversant sens dessus dessous. Je délaisserai le reste de mon patrimoine; je les livrerai à leurs ennemis; ils seront pillés et dépouillés par tous leurs ennemis, parce qu'ils ont fait ce qui me déplaisait, en me contrariant depuis le jour où leurs pères sont sortis d'Egypte jusqu'à ce jour. De plus, Manassé répandit beaucoup de sang innocent, jusqu'à en remplir Jérusalem d'un bout à l'autre, outre le péché qu'il fit commettre à Juda en faisant ce qui déplaisait au Seigneur. Le reste de l'histoire de Manassé, tout ce qu'il a fait, le péché qu'il a commis, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Manassé se coucha avec ses pères et fut enseveli dans le jardin de sa maison, dans le jardin d'Ouzza. Amôn, son fils, devint roi à sa place. Amôn avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi; il régna deux ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Meshoullémeth, fille de Harouts, de Yotba. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, comme l'avait fait son père Manassé; il suivit en tout la voie qu'avait suivie son père; il servit les idoles que son père avait servies et se prosterna devant elles; il abandonna le Seigneur, le Dieu de ses pères, et ne suivit pas la voie du Seigneur. Les gens de la cour d'Amôn conspirèrent contre lui. Ils mirent à mort le roi dans sa maison. Mais le peuple du pays abattit tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amôn; à sa place, le peuple du pays investit de la royauté Josias, son fils. Le reste de l'histoire d'Amôn, ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. On l'ensevelit dans son tombeau, dans le jardin d'Ouzza. Josias, son fils, devint roi à sa place. Josias avait huit ans lorsqu'il devint roi; il régna trente et un ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yedida, fille d'Adaya, de Botsqath. Il fit ce qui convenait au Seigneur et suivit en tout la voie de David, son père. Il ne s'en écarta ni à droite ni à gauche. La dix-huitième année du roi Josias, le roi envoya dans la maison du Seigneur Shaphân, le scribe, fils d'Atsalia, fils de Meshoullam, en lui disant: Monte trouver Hilqiya, le grand prêtre; qu'il fasse le total de l'argent qu'on a apporté à la maison du Seigneur, celui que les gardiens du seuil ont recueilli du peuple. On le confiera à ceux qui ont la responsabilité de faire les travaux dans la maison du Seigneur. Ils le donneront à ceux qui font les travaux dans la maison du Seigneur pour réparer les fissures de la Maison, aux artisans, aux bâtisseurs, aux maçons, pour les achats de bois et de pierres de taille nécessaires pour réparer la Maison. Mais on ne leur demandera pas compte pour l'argent qui leur est confié, car ils agissent avec probité. Alors Hilqiya, le grand prêtre, dit à Shaphân, le scribe: J'ai trouvé le livre de la loi dans la maison du Seigneur ! Hilqiya donna le livre à Shaphân, qui le lut à haute voix. Puis Shaphân, le scribe, alla trouver le roi. Il rendit compte au roi en disant: Tes serviteurs ont versé l'argent qui se trouvait dans la Maison à ceux qui ont la responsabilité de faire les travaux dans la maison du Seigneur. Shaphân, le scribe, dit encore au roi: Hilqiya, le prêtre, m'a donné un livre. Et Shaphân le lut à haute voix devant le roi. Lorsque le roi entendit les paroles du livre de la loi, il déchira ses vêtements. Le roi donna cet ordre à Hilqiya, le prêtre, à Ahiqam, fils de Shaphân, à Akbor, fils de Michée, à Shaphân, le scribe, et à Asaya, serviteur du roi: Allez consulter le Seigneur pour moi, pour le peuple et pour tout Juda, au sujet des paroles de ce livre qu'on a trouvé; car grande est la fureur du Seigneur. Elle s'est enflammée contre nous, parce que nos pères n'ont pas écouté les paroles de ce livre; ils n'ont pas agi selon tout ce qui est écrit à notre sujet. Hilqiya, le prêtre, Ahiqam, Akbor, Shaphân et Asaya allèrent trouver la prophétesse Houlda, femme de Shalloum, fils de Tiqva, fils de Harhas, gardien des vêtements. Elle habitait à Jérusalem, dans la Ville Neuve. Ils lui parlèrent. Elle leur dit: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Dites à l'homme qui vous a envoyés à moi: Ainsi parle le Seigneur : Je fais venir sur ce lieu et sur ses habitants un malheur, toutes les paroles du livre qu'a lu le roi de Juda. Puisqu'ils m'ont abandonné et qu'ils ont offert de l'encens à d'autres dieux, me contrariant ainsi par toutes les œuvres de leurs mains, ma fureur s'est enflammée contre ce lieu: elle ne s'éteindra pas. Mais vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés consulter le Seigneur : Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël – les paroles que tu as entendues: Parce que ton cœur a été touché, parce que tu t'es humilié devant le Seigneur en entendant ce que j'ai dit contre ce lieu et contre ses habitants, qui seront livrés à la dévastation et à la malédiction, parce que tu as déchiré tes vêtements et que tu as pleuré devant moi, moi aussi, j'ai entendu – déclaration du Seigneur. C'est pourquoi je te réunirai à tes pères, tu seras recueilli en paix dans ton tombeau, et tes yeux ne verront pas tout le malheur que je ferai venir sur ce lieu. Ils rapportèrent cette réponse au roi. Le roi envoya des émissaires pour qu'ils rassemblent auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem. Puis le roi monta à la maison du Seigneur, avec tous les hommes de Juda et tous les habitants de Jérusalem, les prêtres, les prophètes et tout le peuple, du plus petit au plus grand. Il leur lut toutes les paroles du livre de l'alliance qu'on avait trouvé dans la maison du Seigneur. Le roi se tenait sur l'estrade et, devant le Seigneur, il conclut l'alliance en s'engageant à suivre le Seigneur et à observer ses commandements, ses préceptes et ses prescriptions de tout son cœur et de toute son âme, afin de réaliser les paroles de cette alliance, écrites dans ce livre; et tout le peuple adhéra à l'alliance. Le roi ordonna à Hilqiya, le grand prêtre, aux prêtres de second rang et aux gardiens du seuil de sortir du temple du Seigneur tous les objets qui avaient été faits pour le Baal, pour l'Ashéra et pour toute l'armée du ciel; il les brûla hors de Jérusalem, dans les terrains du Cédron, et il en fit porter la poussière à Beth-El. Il supprima les desservants que les rois de Juda avaient établis pour offrir de l'encens dans les hauts lieux des villes de Juda et des environs de Jérusalem, et ceux qui offraient de l'encens au Baal, au soleil, à la lune, aux constellations du zodiaque et à toute l'armée du ciel. Il sortit de la maison du Seigneur le poteau cultuel (l'ashéra), qu'il emporta hors de Jérusalem, vers l'oued Cédron; il le brûla dans le Cédron et le réduisit en poussière. Il en jeta la poussière sur la tombe des gens du peuple. Il démolit les maisons des prostitués sacrés qui étaient dans la maison du Seigneur, maisons où les femmes tissaient des robes pour l'Ashéra. Il fit venir tous les prêtres des villes de Juda; il rendit impurs les hauts lieux où les prêtres offraient de l'encens, depuis Guéba jusqu'à Bersabée; il démolit les hauts lieux des portes: à l'entrée de la porte de Josué, chef de la ville, et à gauche de la porte de la ville. Toutefois les prêtres des hauts lieux ne montaient pas à l'autel du Seigneur à Jérusalem, mais ils mangeaient des pains sans levain au milieu de leurs frères. Le roi rendit impur le topheth qui est dans la vallée du Fils de Hinnom, afin que personne ne fasse plus passer son fils ou sa fille par le feu au Molek. Il supprima de l'entrée de la maison du Seigneur les chevaux que les rois de Juda avaient consacrés au soleil, près de la salle du haut fonctionnaire Netân-Mélek, qui se trouvait dans les annexes; et il mit le feu aux chars du soleil. Le roi démolit les autels de la chambre d'Achaz, à l'étage, sur le toit en terrasse, autels que les rois de Juda avaient faits, ainsi que les autels que Manassé avait faits dans les deux cours de la maison du Seigneur. Après les avoir brisés et enlevés de là, il en jeta la poussière dans le Cédron. Le roi rendit impurs les hauts lieux qui étaient en face de Jérusalem, au sud du mont de la Destruction, et que Salomon, roi d'Israël, avait bâtis pour Astarté, l'horreur des Sidoniens, pour Kemosh, l'horreur de Moab, et pour Milkom, l'abomination des Ammonites. Il brisa les pierres levées, coupa les poteaux cultuels (les ashéras) et remplit ces lieux d'ossements humains. De même pour ce qui est de l'autel qui était à Beth-El et du haut lieu qu'avait fait Jéroboam, fils de Nebath, qui avait fait pécher Israël: il démolit cet autel et le haut lieu; il brûla le haut lieu et le réduisit en poussière, et il brûla le poteau cultuel (l'ashéra). Josias se retourna et vit les tombes qui étaient là dans la montagne; il fit prendre les ossements dans les tombes et les brûla sur l'autel; il le rendit impur, selon la parole du Seigneur proclamée par l'homme de Dieu; c'étaient bien là les paroles qu'il avait proclamées. Il dit: Quel est ce monument que je vois? Les gens de la ville lui répondirent: C'est la tombe de l'homme de Dieu qui est venu de Juda et qui a crié contre l'autel de Beth-El ces choses que tu as faites. Il dit alors: Laissez-le; que personne ne touche ses ossements! On préserva ainsi ses ossements, ainsi que les ossements du prophète qui était venu de Samarie. Josias supprima encore, dans les villes de Samarie, toutes les maisons des hauts lieux qu'avaient faites les rois d'Israël, provoquant ainsi la contrariété; il leur fit exactement comme il avait fait à Beth-El. Il sacrifia sur les autels tous les prêtres des hauts lieux qui s'y trouvaient, et il y brûla des ossements humains. Puis il revint à Jérusalem. Le roi donna cet ordre à tout le peuple: Célébrez la Pâque pour le Seigneur, votre Dieu, comme il est écrit dans ce livre de l'alliance. On n'avait pas célébré une telle Pâque depuis les jours où les juges gouvernaient Israël, pendant tous les jours des rois d'Israël et des rois de Juda. C'est seulement la dix-huitième année du roi Josias qu'on célébra cette Pâque pour le Seigneur à Jérusalem. De plus, Josias élimina les spirites et les médiums, les teraphim, les idoles et toutes les horreurs qui se voyaient au pays de Juda et à Jérusalem, afin de réaliser les paroles de la loi écrites dans le livre que Hilqiya, le prêtre, avait trouvé dans la maison du Seigneur. Il n'y eut jamais avant lui de roi qui, comme lui, revînt au Seigneur de tout son cœur, de toute son âme et de toute sa force, selon toute la loi de Moïse; et après lui, il ne s'en est jamais levé de semblable. Toutefois le Seigneur ne revint pas de sa grande colère, de la colère ardente dans laquelle il s'était mis contre Juda, à cause de tout ce que Manassé avait fait pour le contrarier. Le Seigneur dit: J'écarterai Juda de ma vue comme je l'ai fait pour Israël; je rejetterai cette ville que j'avais choisie, Jérusalem, ainsi que la maison dont j'avais dit: « Là sera mon nom. » Le reste de l'histoire de Josias, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. En ses jours, le pharaon Néko, roi d'Egypte, partit en campagne contre le roi d'Assyrie, vers l'Euphrate. Le roi Josias marcha à sa rencontre; le pharaon le fit mettre à mort à Meguiddo dès qu'il le vit. Ses hommes le mirent sur un char pour l'emporter, mort, de Meguiddo à Jérusalem, où ils l'ensevelirent dans son tombeau. Le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias; ils lui conférèrent l'onction et l'investirent de la royauté à la place de son père. Joachaz avait vingt-trois ans lorsqu'il devint roi; il régna trois mois à Jérusalem. Le nom de sa mère était Hamoutal, fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, exactement comme l'avaient fait ses pères. Le pharaon Néko l'enchaîna à Ribla, au pays de Hamath, alors qu'il régnait à Jérusalem; il imposa au pays une contribution de cent talents d'argent et d'un talent d'or. Le pharaon Néko investit de la royauté Eliaqim, fils de Josias, à la place de Josias, son père, et il changea son nom en Joïaqim. Il fit prisonnier Joachaz, qui vint en Egypte et y mourut. Joïaqim donna au pharaon l'argent et l'or; il dut faire évaluer les ressources du pays pour donner cet argent, sur l'ordre du pharaon; il contraignit le peuple du pays, chacun selon sa fortune, à donner l'argent et l'or pour le pharaon Néko. Joïaqim avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna onze ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Zeboudda, fille de Pedaya, de Rouma. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, exactement comme l'avaient fait ses pères. En ses jours, Nabuchodonosor, roi de Babylone, se mit en campagne. Joïaqim lui fut soumis pendant trois ans; mais il changea et se rebella contre lui. Alors le Seigneur envoya contre lui des troupes de Chaldéens, des troupes d'Araméens, des troupes de Moabites et des troupes d'Ammonites; il les envoya contre Juda pour le faire disparaître, selon la parole que le Seigneur avait prononcée par l'intermédiaire de ses serviteurs, les prophètes. Cela arriva uniquement sur l'ordre du Seigneur, qui voulait écarter Juda de sa vue, à cause de tous les péchés commis par Manassé, et aussi à cause du sang innocent qu'il avait répandu, du sang innocent dont il avait rempli Jérusalem. Le Seigneur n'a pas voulu pardonner. Le reste de l'histoire de Joïaqim, tout ce qu'il a fait, cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Juda. Joïaqim se coucha avec ses pères. Joïakîn, son fils, devint roi à sa place. Le roi d'Egypte ne sortit plus de son pays, car le roi de Babylone avait pris tout ce qui appartenait au roi d'Egypte, depuis l'oued d'Egypte jusqu'à l'Euphrate. Joïakîn avait dix-huit ans lorsqu'il devint roi; il régna trois mois à Jérusalem. Le nom de sa mère était Nehoushta, fille d'Elnathan, de Jérusalem. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, exactement comme l'avait fait son père. En ce temps-là, les hommes de Nabuchodonosor, roi de Babylone, partirent à l'attaque de Jérusalem, et la ville fut assiégée. Nabuchodonosor, roi de Babylone, arriva devant la ville pendant que ses hommes l'assiégeaient. Alors Joïakîn, roi de Juda, se rendit au roi de Babylone, lui et sa mère, ses hommes, ses princes et ses hauts fonctionnaires. Le roi de Babylone le fit prisonnier, la huitième année de son règne. Il emporta tous les trésors de la maison du Seigneur et les trésors de la maison du roi; il mit en pièces tous les ustensiles d'or que Salomon, roi d'Israël, avait faits dans le temple du Seigneur, comme le Seigneur l'avait dit. Il exila tout Jérusalem, tous les princes et tous les vaillants guerriers, au nombre de dix mille exilés, avec tous les artisans et les serruriers: il ne resta que le petit peuple du pays. Il exila Joïakîn à Babylone; il emmena en exil de Jérusalem à Babylone la mère du roi, les femmes du roi et ses hauts fonctionnaires, ainsi que les puissants du pays, tous les guerriers au nombre de sept mille, les artisans et les serruriers au nombre de mille – c'étaient tous des hommes vaillants et aptes à la guerre. Le roi de Babylone les emmena en exil à Babylone. A sa place, le roi de Babylone investit de la royauté Mattania, son oncle, et il changea son nom en Sédécias. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi; il régna onze ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Hamoutal, fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, exactement comme l'avait fait Joïaqim. Cela arriva à Jérusalem et en Juda à cause de la colère du Seigneur, jusqu'à ce qu'il les rejette loin de lui. Sédécias se rebella contre le roi de Babylone. La neuvième année de son règne, le dixième jour du dixième mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, attaqua Jérusalem avec toute son armée; il dressa son camp contre elle, et ils bâtirent contre elle un terrassement, tout autour. La ville fut en état de siège jusqu'à la onzième année du roi Sédécias. Le neuvième jour du mois, comme la famine était forte dans la ville et qu'il n'y avait plus de pain pour le peuple du pays, une brèche fut ouverte dans la ville. Tous les hommes de guerre prirent, de nuit, le chemin de la porte entre les deux murailles, près du Jardin du Roi, tandis que les Chaldéens encerclaient la ville. Il prit le chemin de la plaine aride. Mais l'armée des Chaldéens poursuivit le roi et le rattrapa dans la dépression de Jéricho, et toute son armée se dispersa loin de lui. Ils prirent le roi et le firent monter à Ribla, devant le roi de Babylone; là, on prononça contre lui un jugement. On égorgea les fils de Sédécias sous ses yeux; puis le roi de Babylone fit crever les yeux de Sédécias, il le fit attacher avec des entraves de bronze et l'emmena à Babylone. Le septième jour du cinquième mois – c'était la dix-neuvième année du règne de Nabuchodonosor, roi de Babylone – Nebouzaradân, chef des gardes, officier du roi de Babylone, vint à Jérusalem. Il brûla la maison du Seigneur, la maison du roi et toutes les maisons de Jérusalem; il mit le feu à toutes les grandes maisons. Toute l'armée des Chaldéens, qui était avec le chef des gardes, démolit les murailles qui entouraient Jérusalem. Nebouzaradân, chef des gardes, exila le reste du peuple, ceux qui étaient restés dans la ville, ceux qui s'étaient rendus au roi de Babylone et le reste de la multitude. Cependant le chef des gardes permit à certains, parmi les petites gens du pays, de rester comme vignerons et comme cultivateurs. Des Chaldéens brisèrent les colonnes de bronze qui étaient dans la maison du Seigneur, les bases, la Mer de bronze qui était dans la maison du Seigneur, et ils en emportèrent le bronze à Babylone. Ils prirent les récipients, les pelles, les couteaux, les coupes et tous les objets de bronze avec lesquels on officiait. Le chef des gardes prit encore les cassolettes et les calices, tout ce qui était d'or et tout ce qui était d'argent. Les deux colonnes, la Mer et les bases, que Salomon avait faites pour la maison du Seigneur, tous ces objets de bronze avaient un poids incalculable. La hauteur de la première colonne était de dix-huit coudées. Il y avait au-dessus un chapiteau de bronze, et la hauteur du chapiteau était de trois coudées; autour du chapiteau il y avait un treillis et des grenades, le tout de bronze; il en était de même pour la seconde colonne avec le treillis. Le chef des gardes prit Seraya, le prêtre en chef, Sophonie, le prêtre en second, et les trois gardiens du seuil. De la ville, il prit un haut fonctionnaire qui était préposé aux hommes de guerre, cinq hommes parmi les familiers du roi qui furent trouvés dans la ville, le scribe chef de l'armée qui était chargé d'enrôler le peuple du pays, et soixante hommes du peuple du pays qui se trouvaient dans la ville. Nebouzaradân, chef des gardes, les prit et les conduisit au roi de Babylone à Ribla. Le roi de Babylone les mit à mort à Ribla, au pays de Hamath. Ainsi Juda fut exilé loin de sa terre. Quant au peuple qui restait dans le pays de Juda, ceux à qui Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait permis de rester, il nomma à leur tête Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Shaphân. Lorsque tous les chefs des troupes apprirent, eux et leurs hommes, que le roi de Babylone avait nommé Guedalia, ils se rendirent auprès de Guedalia, au Mitspa: c'étaient Ismaël, fils de Netania, Yohanân, fils de Qaréah, Seraya, fils de Tanhoumeth, le Netophatite, et Yaazania, fils du Maakatite, eux et leurs hommes. Guedalia leur fit un serment, à eux et à leurs hommes; il leur dit: N'ayez pas peur des Chaldéens; restez dans le pays, soumettez-vous au roi de Babylone, et vous vous en trouverez bien. Mais, au septième mois, Ismaël, fils de Netania, fils d'Elishama, de la descendance royale, arriva avec dix hommes; ils mirent à mort Guedalia, ainsi que les Judéens et les Chaldéens qui étaient avec lui au Mitspa. Alors tout le peuple, du plus petit au plus grand, ainsi que les officiers des troupes, s'en allèrent en Egypte, parce qu'ils avaient peur des Chaldéens. La trente-septième année de l'exil de Joïakîn, roi de Juda, le vingt-septième jour du douzième mois, Evil-Merodak, roi de Babylone, l'année où il devint roi, gracia Joïakîn, roi de Juda, et le tira de la maison de détention. Il lui parla avec bonté et mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui fit enlever ses vêtements de détenu; Joïakîn mangea devant lui constamment, tous les jours de sa vie. Son entretien – entretien constant – lui fut assuré de la part du roi, selon l'ordre de chaque jour, tous les jours de sa vie. Adam, Seth, Enosh, Caïnân, Mahalaléel, Yéred, Hénoch, Mathusalem, Lémek, Noé, Sem, Cham et Japhet. Fils de Japhet: Gomer, Magog, Médie, Grèce, Toubal, Méshek et Tiras. Fils de Gomer: Ashkenaz, Diphath et Togarma. Fils de Grèce: Elisha, Tarsis, Chypre et Rhodes. Fils de Cham: Koush, Egypte, Pouth et Canaan. Fils de Koush: Seba, Havila, Sabta, Rama et Sabteka. – Fils de Rama: Saba et Dedân. Koush engendra Nemrod; c'est lui qui, le premier, fut un héros sur la terre. Egypte engendra les Loudites, les Anamites, les Lehabites, les Naphtouhites, les Patrousites, les Kaslouhites, d'où sont sortis les Philistins, et les Kaphtorites. Canaan engendra Sidon, son premier-né, et Heth, et les Jébusites, les Amorites, les Guirgashites, les Hivvites, les Arqites, les Sinites, les Arvadites, les Tsemarites, les Hamatites. Fils de Sem: Elam, Assyrie, Arpakshad, Loud et Aram; Outs, Houl, Guéter et Méshek. Arpakshad engendra Shélah; et Shélah engendra Héber. Deux fils naquirent d'Héber: le nom du premier était Péleg, parce qu'en ses jours la terre fut partagée, et le nom de son frère était Yoqtân. Yoqtân engendra Almodad, Shéleph, Hatsarmaveth, Yérah, Hadoram, Ouzal, Diqla, Ebal, Abimaël, Saba, Ophir, Havila et Yobab. Tous ceux-là sont les fils de Yoqtân. Sem, Arpakshad, Shélah, Héber, Péleg, Réou, Seroug, Nahor, Térah, Abram, c'est-à-dire Abraham. Fils d'Abraham: Isaac et Ismaël. Voici leur généalogie: Nebayoth, premier-né d'Ismaël, Qédar, Adbéel, Mibsam, Mishma, Douma, Massa, Hadad, Téma, Yetour, Naphish et Qedma. Ce sont là les fils d'Ismaël. Fils de Qetoura, concubine d'Abraham: elle mit au monde Zimrân, Yoqshân, Medân, Madiân, Yishbaq et Shouah. Fils de Yoqshân: Saba et Dedân. Fils de Madiân: Epha, Epher, Hénoch, Abida et Eldaa. Tous ceux-là sont fils de Qetoura. Abraham engendra Isaac. Fils d'Isaac: Esaü et Israël. Fils d'Esaü: Eliphaz, Réouel, Yéoush, Yalam et Coré. Fils d'Eliphaz: Témân, Omar, Tsephi, Gatam, Qenaz, Timna et Amalec. Fils de Réouel: Nahath, Zérah, Shamma et Mizza. Fils de Séir: Lotân, Shobal, Tsibéôn, Ana, Dishôn, Etser et Dishân. Fils de Lotân: Hori et Homam. Sœur de Lotân: Timna. Fils de Shobal: Aliân, Manahath, Ebal, Shephi et Onam. Fils de Tsibéôn: Aya et Ana. Fils d'Ana: Dishôn. Fils de Dishôn: Hamrân, Eshbân, Yitrân et Kerân. Fils d'Etser: Bilhân, Zaavân et Yaaqân. Fils de Dishân: Outs et Arân. Voici les rois qui ont régné en Edom avant qu'un roi règne pour les Israélites: Béla, fils de Béor; le nom de sa ville était Dinhaba. Béla mourut; et Yobab, fils de Zérah, de Botsra, devint roi à sa place. Yobab mourut; et Housham du pays des Témanites, devint roi à sa place. Housham mourut; et Hadad, fils de Bedad, devint roi à sa place. C'est lui qui battit Madiân au pays de Moab. Le nom de sa ville était Avith. Hadad mourut; et Samla, de Masréqa, devint roi à sa place. Samla mourut; et Saül, de Rehoboth-Nahar, devint roi à sa place. Saül mourut; et Baal-Hanân, fils d'Akbor, devint roi à sa place. Baal-Hanân mourut, et Hadad devint roi à sa place. Le nom de sa ville était Paï, et le nom de sa femme Mehétabéel, fille de Matred, fille de Mé-Zahab. Hadad mourut. Les chefs d'Edom furent: le chef Timna, le chef Alva, le chef Yeteth, le chef Oholibama, le chef Ela, le chef Pinôn, le chef Qenaz, le chef Témân, le chef Mibtsar, le chef Magdiel, le chef Iram. Ce sont là les chefs d'Edom. Voici les fils d'Israël: Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issacar, Zabulon, Dan, Joseph, Benjamin, Nephtali, Gad et Aser. Fils de Juda: Er, Onân, Shéla; ces trois naquirent de lui par la fille de Shoua, la Cananéenne. Er, premier-né de Juda, déplaisait au Seigneur ; celui-ci le fit mourir. Tamar, belle-fille de Juda, lui donna Pérets et Zérah. Total des fils de Juda: cinq. Fils de Pérets: Hetsrôn et Hamoul. Fils de Zérah: Zimri, Etân, Hémân, Kalkol et Dara. En tout: cinq. Fils de Karmi: Akar, qui attira le malheur sur Israël lorsqu'il commit un sacrilège en matière d'anathème. Fils d'Etân: Azaria. Fils qui naquirent de Hetsrôn: Yerahméel, Ram et Keloubaï. Ram engendra Amminadab. Amminadab engendra Nahshôn, prince des fils de Juda. Nahshôn engendra Salma. Salma engendra Booz. Booz engendra Obed. Obed engendra Jessé. Jessé engendra Eliab, son premier-né, Abinadab le deuxième, Shiméa le troisième, Netanéel le quatrième, Raddaï le cinquième, Otsem le sixième, David le septième. Leurs sœurs étaient: Tserouya et Abigaïl. Fils de Tserouya: Abshaï, Joab et Asaël, trois. Abigaïl mit au monde Amasa; le père d'Amasa fut Yéter, l'Ismaélite. Caleb, fils de Hetsrôn, eut des enfants d'Azouba, sa femme, et de Yerioth. Voici les fils qu'il eut d'Azouba: Yésher, Shobab et Ardôn. Azouba mourut; Caleb prit Ephrath, qui lui donna Hour. Hour engendra Ouri; Ouri engendra Betsaléel. Ensuite, Hetsrôn alla avec la fille de Makir, père de Galaad. Il la prit alors qu'il avait lui-même soixante ans, et elle lui donna Ségoub. Ségoub engendra Yaïr, qui eut vingt-trois villes dans le Galaad. Gueshour et Aram leur prirent les Douars de Yaïr avec Qenath et les localités qui en dépendent, soixante villes. Tous ceux-là sont les fils de Makir, père de Galaad. Après la mort de Hetsrôn à Caleb-Ephrata, Abiya, femme de Hetsrôn, lui donna Ashhour, père de Teqoa. Les fils de Yerahméel, premier-né de Hetsrôn, furent: Ram, le premier-né, Bouna, Oren et Otsem, Ahiya. Yerahméel eut une autre femme, nommée Atara, qui fut mère d'Onam. Les fils de Ram, premier-né de Yerahméel, furent: Maats, Yamîn et Eqer. Les fils d'Onam furent: Shammaï et Yada. Fils de Shammaï: Nadab et Abishour. Le nom de la femme d'Abishour était Abihaïl, et elle lui donna Ahbân et Molid. Fils de Nadab: Séled et Appaïm. Séled mourut sans fils. Fils d'Appaïm: Yishéi. Fils de Yishéi: Shéshân. Fils de Shéshân: Ahlaï. Fils de Yada, frère de Shammaï: Yéter et Jonathan. Yéter mourut sans fils. Fils de Jonathan: Péleth et Zaza. Ce sont là les fils de Yerahméel. Shéshân n'avait pas de fils, mais il eut des filles. Shéshân avait un esclave égyptien nommé Yarha. Et Shéshân donna sa fille pour femme à Yarha, son esclave, à qui elle donna Attaï. Attaï engendra Nathan, Nathan engendra Zabad; Zabad engendra Ephlal; Ephlal engendra Obed; Obed engendra Jéhu; Jéhu engendra Azaria; Azaria engendra Hélets; Hélets engendra Elasa; Elasa engendra Sismaï; Sismaï engendra Shalloum; Shalloum engendra Yeqamia; Yeqamia engendra Elishama. Fils de Caleb, frère de Yerahméel: Mésha, son premier-né, qui fut père de Ziph, et les fils de Marésha, père d'Hébron. Fils d'Hébron: Coré, Tappouah, Réqem et Shéma. Shéma engendra Raham, père de Yorqéam. Réqem engendra Shammaï. Fils de Shammaï: Maôn; et Maôn fut le père de Beth-Tsour. Epha, concubine de Caleb, mit au monde Harrân, Motsa et Gazez. Harrân engendra Gazez. Fils de Yahdaï: Réguém, Jotam, Guéshân, Péleth, Epha et Shaaph. Maaka, concubine de Caleb, mit au monde Shéber et Tirhana. Elle mit encore au monde Shaaph, père de Madmanna, et Sheva, père de Makbéna et père de Guibéa. La fille de Caleb était Aksa. Ceux-ci furent fils de Caleb: Shobal, fils de Hour, premier-né d'Ephrata et père de Qiriath-Yéarim; Salma, père de Beth-Léhem, Hareph, père de Beth-Gader. Les fils de Shobal, père de Qiriath-Yéarim, furent: Haroé, Hatsi-Menouhoth. Les clans de Qiriath-Yéarim furent: les Yitrites, les Poutites, les Shoumatites et les Mishraïtes; de ceux-là sont sortis les Tsoréatites et les Eshtaolites. Fils de Salma: Beth-Léhem et les Netophatites, Atroth-Beth-Joab, Hatsi-Manahti, les Tsoréites; et les clans des scribes habitant à Yabets, les Tiréatites, les Shiméatites et les Soukkatites. Ce sont les Caïnites, issus de Hamath, père de la maison de Rékab. Voici les fils de David qui naquirent de lui à Hébron: le premier-né, Amnon, d'Ahinoam la Jizréélite; le deuxième, Daniel, d'Abigaïl la Carmélite; le troisième, Absalom, fils de Maaka, fille de Talmaï, roi de Gueshour; le quatrième, Adonias, fils de Hagguith; le cinquième, Shephatia, d'Abital; le sixième, Yitréam, de sa femme Egla. Ces six-là naquirent de lui à Hébron. Il régna là sept ans et six mois, et il régna trente-trois ans à Jérusalem. Voici ceux qui naquirent de lui à Jérusalem: Shiméa, Shobab, Nathan et Salomon, quatre de Bath-Shoua, fille d'Ammiel; Yibhar, Elishama, Eliphéleth, Noga, Népheg, Yaphia, Elishama, Eliada et Eliphéleth, neuf, tous fils de David, sans compter les fils des concubines. Tamar était leur sœur. Fils de Salomon: Roboam; Abiya, son fils; Asa, son fils; Josaphat, son fils; Joram, son fils; Achazia, son fils; Joas, son fils; Amatsia, son fils; Azaria, son fils; Jotam, son fils; Achaz, son fils; Ezéchias, son fils; Manassé, son fils; Amôn, son fils; Josias, son fils. Fils de Josias: le premier-né, Yohanân; le deuxième, Joïaqim; le troisième, Sédécias; le quatrième, Shalloum. Fils de Joïaqim: Jékonia, son fils; Sédécias, son fils. Fils du prisonnier Jékonia: Shéaltiel, son fils, Malkiram, Pedaya, Shénatsar, Yeqamia, Hoshama et Nedabia. Fils de Pedaya: Zorobabel et Shiméi. Fils de Zorobabel: Meshoullam et Hanania – et Shelomith, leur sœur; et Hashouba, Ohel, Bérékia, Hasadia, Youshab, Hésed, cinq. Fils de Hanania: Pelatia et Esaïe; les fils de Rephaya, les fils d'Arnân, les fils d'Abdias, les fils de Shekania. Fils de Shekania: Shemaya. Fils de Shemaya: Hattoush, Yiguéal, Bariah, Néaria et Shaphath, six. Fils de Néaria: Elioénaï, Ezéchias et Azriqam, trois. Fils d'Elioénaï: Hodavia, Eliashib, Pelaya, Aqqoub, Yohanân, Delaya et Anani, sept. Fils de Juda: Pérets, Hetsrôn, Karmi, Hour et Shobal. Réaya, fils de Shobal, engendra Yahath; Yahath engendra Ahoumaï et Lahad. Ce sont les clans des Tsoréatites. Voici la descendance du père d'Etam: Jizréel, Yishma et Yidbash; le nom de leur sœur était Hatselelponi. Penouel était père de Guedor et Ezer père de Housha. Ce sont là les fils de Hour, premier-né d'Ephrata, père de Beth-Léhem. Ashhour, père de Teqoa, eut deux femmes, Héléa et Naara. Naara lui donna Ahouzzam, Hépher, Témeni et Ahashtari: ce sont là les fils de Naara. Fils de Héléa: Tséréth, Tsohar et Etnân. Qots engendra Anoub et Hatsobéba, et les clans d'Aharhel, fils de Haroum. Yabets était plus considéré que ses frères; sa mère l'appela du nom de Yabets en disant: C'est parce que je l'ai mis au monde dans la peine. Yabets invoqua le Dieu d'Israël, en disant: Si tu me bénis en agrandissant mon territoire, si ta main est avec moi, si tu me préserves du malheur et de toute peine… Et Dieu accorda ce qu'il avait demandé. Keloub, frère de Shouha, engendra Mehir, qui fut père d'Eshtôn. Eshtôn engendra la maison de Rapha, Paséah, et Tehinna, père de la ville de Nahash. Ce sont là les hommes de Réka. Fils de Qenaz: Otniel et Seraya. Fils d'Otniel: Hatath; Méonotaï engendra Ophra. Seraya engendra Joab, père de la vallée des artisans; car ils étaient artisans. Fils de Caleb, fils de Yephounné: Irou, Ela et Naam, et les fils d'Ela, et Qenaz. Fils de Yehalléléel: Ziph, Zipha, Tiria et Asaréel. Fils d'Esdras: Yéter, Méred, Epher et Yalôn. La femme de Méred conçut Miriam, Shammaï, et Yishbah, père d'Eshtemoa. Sa femme, la Judéenne, mit au monde Yéred, père de Guedor, Héber, père de Soko, et Yeqoutiel, père de Zanoah. Ce sont là les fils de Bitia, fille du pharaon, que Méred avait prise pour femme. Fils de la femme de Hodiya, sœur de Naham: le père de Qéila, le Garmite, et Eshtemoa, le Maakatite. Fils de Shimôn: Amnon, Rinna, Ben-Hanân et Tilôn. Fils de Yishéi: Zoheth et Ben-Zoheth. Fils de Shéla, fils de Juda: Er, père de Léka, Lada, père de Marésha, et les clans de la maison où l'on travaille le byssos, de la maison d'Ashbéa, et Yoqim, et les hommes de Kozéba, Joas et Saraph, qui dominèrent sur Moab, et Yashoubi-Léhem. Tout cela est ancien. C'étaient les potiers et les habitants des plantations et des enclos; ils habitaient là près du roi et travaillaient pour lui. Fils de Siméon: Nemouel, Yamîn, Yarib, Zérah, Saül; Shalloum, son fils; Mibsam, son fils, Mishma, son fils. Fils de Mishma: Hammouel, son fils; Zakkour, son fils; Shiméi, son fils. Shiméi eut seize fils et six filles. Ses frères n'eurent pas beaucoup de fils. Tous leurs clans ne se multiplièrent pas autant que les fils de Juda. Ils habitaient à Bersabée, à Molada, à Hatsar-Shoual, à Bilha, à Etsem, à Tolad, à Betouel, à Horma, à Tsiqlag, à Beth-Markaboth, à Hatsar-Sousim, à Beth-Biréi et à Shaaraïm. Telles furent leurs villes jusqu'au règne de David, avec les villages qui en dépendent, ainsi qu'Etam, Aïn, Rimmôn, Token et Ashân, cinq villes; et tous les villages qui sont autour de ces villes, jusqu'à Baal. Voilà leurs lieux d'habitation et leur registre. Meshobab; Yamlek; Yosha, fils d'Amatsia; Joël, Jéhu, fils de Yoshibia, fils de Seraya, fils d'Asiel, Elioénaï, Yaaqoba; Yeshohaya, Asaya, Adiel, Yesimiel, Benaya, Ziza, fils de Shiphéi, fils d'Allôn, fils de Yedaya, fils de Shimri, fils de Shemaya. Ceux qui viennent d'être nommés étaient princes dans leurs clans, et leurs familles s'accrurent considérablement. Ils allèrent vers l'entrée de Guedor, jusqu'à l'est de la vallée, afin de chercher des pâturages pour leur petit bétail. Ils trouvèrent des pâturages gras et bons et un pays vaste, tranquille et paisible; ceux qui l'habitaient auparavant descendaient de Cham. Aux jours d'Ezéchias, roi de Juda, ces hommes, inscrits par leur nom, arrivèrent; ils abattirent les tentes et les abris qui se trouvaient là; ils les frappèrent d'anathème – jusqu'à ce jour. Ils s'installèrent à leur place, car il y avait là des pâturages pour leur petit bétail. Il y eut aussi des fils de Siméon, au nombre de cinq cents hommes, qui se rendirent dans la région montagneuse de Séir. Ils avaient à leur tête Pelatia, Néaria, Rephaya et Ouzziel, fils de Yishéi. Ils battirent le reste des rescapés d'Amalec, et ils habitent là jusqu'à ce jour. Fils de Ruben, premier-né d'Israël. – Car il était le premier-né; mais parce qu'il avait profané le lit de son père, son droit d'aînesse fut donné aux fils de Joseph, fils d'Israël; ainsi il ne fut pas enregistré selon son droit d'aînesse. Juda fut, en effet, puissant parmi ses frères, et de lui est issu un chef, mais le droit d'aînesse appartient à Joseph. Fils de Ruben, premier-né d'Israël: Hénoch, Pallou, Hetsrôn et Karmi. Fils de Joël: Shemaya, son fils; Gog, son fils; Shiméi, son fils; Michée, son fils; Réaya, son fils; Baal, son fils; Bééra, son fils, que Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie, exila: il était prince des Rubénites. Frères de Bééra, clan par clan, tels qu'ils sont enregistrés selon leur généalogie: le premier, Yéiel; Zacharie; Béla, fils d'Azaz, fils de Shéma, fils de Joël. Il habitait à Aroër, et jusqu'à Nebo et à Baal-Méôn; à l'est, il habitait jusqu'à l'entrée du désert du côté de l'Euphrate, car leurs troupeaux étaient nombreux au pays de Galaad. Aux jours de Saül, ils firent la guerre aux Hagarites, qui tombèrent entre leurs mains; ils habitèrent dans leurs tentes, sur tout le côté oriental du Galaad. Les fils de Gad habitaient en face d'eux, au pays du Bashân, jusqu'à Salka. Joël, le chef; Shapham, le second; Yanaï et Shaphath, au Bashân. Leurs frères, famille par famille: Michel, Meshoullam, Shéba, Yoraï, Yakân, Zia et Eber, sept. Voici les fils d'Abihaïl, fils de Houri, fils de Yaroah, fils de Galaad, fils de Michel, fils de Yeshishaï, fils de Yahdo, fils de Bouz; Ahi, fils d'Abdiel, fils de Gouni, était à la tête de leurs familles. Ils habitaient le Galaad, le Bashân et les localités qui en dépendent, et tous les abords de Sarôn jusqu'à leurs extrémités. Ils furent tous enregistrés aux jours de Jotam, roi de Juda, et aux jours de Jéroboam, roi d'Israël. Les fils de Ruben, les Gadites et la demi-tribu de Manassé avaient des hommes vaillants, portant le bouclier et l'épée, tirant à l'arc, exercés à la guerre – 44 760 hommes aptes à porter les armes. Ils firent la guerre aux Hagarites, à Yetour, à Naphish et à Nodab. Ils reçurent du secours contre eux: les Hagarites et tous ceux qui étaient avec eux leur furent livrés. Car, pendant le combat, ils avaient crié vers Dieu, qui s'était laissé fléchir en leur faveur, parce qu'ils avaient mis leur confiance en lui. Ils capturèrent leurs troupeaux: 50 000 chameaux, 250 000 têtes de petit bétail, 2 000 ânes, ainsi que 100 000 personnes; beaucoup de victimes tombèrent, car le combat venait de Dieu. Ils s'installèrent à leur place jusqu'à l'exil. Les fils de la demi-tribu de Manassé habitaient le pays, depuis le Bashân jusqu'à Baal-Hermon, à Senir et au mont Hermon; ils étaient nombreux. Voici les chefs de leurs familles: Epher, Yishéi, Eliel, Azriel, Jérémie, Hodavia et Yahdiel, de vaillants guerriers, des hommes de renom, chefs de leurs familles. Mais ils commirent des sacrilèges envers le Dieu de leurs pères et ils se prostituèrent avec les dieux des peuples du pays que Dieu avait détruits devant eux. Le Dieu d'Israël éveilla l'esprit de Poul, roi d'Assyrie, l'esprit de Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie, et Tilgath-Pilnéser exila les Rubénites, les Gadites et la demi-tribu de Manassé: il les conduisit à Halah, à Habor, à Hara, près de la rivière de Gozân – jusqu'à ce jour. Fils de Lévi: Guershôn, Qehath et Merari. Fils de Qehath: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel. Fils d'Amram: Aaron et Moïse; et Miriam. Fils d'Aaron: Nadab, Abihou, Eléazar et Itamar. Eléazar engendra Phinéas; Phinéas engendra Abishoua; Abishoua engendra Bouqqi; Bouqqi engendra Ouzzi; Ouzzi engendra Zerahia; Zerahia engendra Merayoth; Merayoth engendra Amaria; Amaria engendra Ahitoub; Ahitoub engendra Tsadoq; Tsadoq engendra Ahimaats; Ahimaats engendra Azaria; Azaria engendra Yohanân; Yohanân engendra Azaria, qui exerça le sacerdoce dans la maison que Salomon avait bâtie à Jérusalem. Azaria engendra Amaria; Amaria engendra Ahitoub; Ahitoub engendra Tsadoq; Tsadoq engendra Shalloum; Shalloum engendra Hilqiya; Hilqiya engendra Azaria; Azaria engendra Seraya; Seraya engendra Yehotsadaq. Yehotsadaq s'en alla quand le Seigneur exila Juda et Jérusalem par l'intermédiaire de Nabuchodonosor. Fils de Lévi: Guershom, Qehath et Merari. Voici les noms des fils de Guershom: Libni et Shiméi. Fils de Qehath: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel. Fils de Merari: Mahli et Moushi. Voici les clans des lévites, selon leurs pères. De Guershom: Libni, son fils; Yahath, son fils; Zimma, son fils; Yoah, son fils; Iddo, son fils; Zérah, son fils; Yéatraï, son fils. Fils de Qehath: Amminadab, son fils; Coré, son fils; Assir, son fils; Elqana, son fils; Ebiasaph, son fils; Assir, son fils; Tahath, son fils; Uriel, son fils; Ouzzia, son fils; Saül, son fils. Fils d'Elqana: Amasaï et Ahimoth; Elqana, les fils d'Elqana: Tsophaï, son fils; Nahath, son fils; Eliab, son fils; Yeroham, son fils; Elqana, son fils; et les fils de Samuel, le premier-né Vashni et Abiya. Fils de Merari: Mahli; Libni, son fils; Shiméi, son fils; Ouzza, son fils; Shiméa, son fils; Hagguiya, son fils; Asaya, son fils. Voici ceux que David nomma pour diriger le chant de la maison du Seigneur, dès que le Coffre eut un lieu de repos: ils officiaient par le chant devant la Demeure, la tente de la Rencontre, jusqu'à ce que Salomon eût bâti la maison du Seigneur à Jérusalem, et ils étaient présents à leur travail selon leur règle. Voici ceux qui étaient présents avec leurs fils. D'entre les Qehatites: Hémân, le chantre, fils de Joël, fils de Samuel, fils d'Elqana, fils de Yeroham, fils d'Eliel, fils de Toah, fils de Tsouph, fils d'Elqana, fils de Mahath, fils d'Amasaï, fils d'Elqana, fils de Joël, fils d'Azaria, fils de Sophonie, fils de Tahath, fils d'Assir, fils d'Ebiasaph, fils de Coré, fils de Yitsehar, fils de Qehath, fils de Lévi, fils d'Israël. Asaph, son frère, qui se tenait à sa droite, Asaph, fils de Bérékia, fils de Shiméa, fils de Michel, fils de Baaséya, fils de Malkiya, fils d'Etni, fils de Zérah, fils d'Adaya, fils d'Etân, fils de Zimma, fils de Shiméi, fils de Yahath, fils de Guershom, fils de Lévi. Fils de Merari, leurs frères, à la gauche; Etân, fils de Qishi, fils d'Abdi, fils de Mallouk, fils de Hashabia, fils d'Amatsia, fils de Hilqiya, fils d'Amtsi, fils de Bani, fils de Shémer, fils de Mahli, fils de Moushi, fils de Merari, fils de Lévi. Leurs frères, les lévites, étaient chargés de tout le service de la Demeure, de la maison de Dieu. Aaron et ses fils faisaient fumer des offrandes sur l'autel des holocaustes et sur l'autel de l'encens; ils remplissaient toutes les fonctions dans le Très-Sacré et faisaient l'expiation sur Israël, exactement comme l'avait ordonné Moïse, serviteur de Dieu. Voici les fils d'Aaron: Eléazar, son fils; Phinéas, son fils; Abishoua, son fils; Bouqqi, son fils; Ouzzi, son fils; Zerahia, son fils; Merayoth, son fils; Amaria, son fils; Ahitoub, son fils; Tsadoq, son fils; Ahimaats, son fils. Voici leurs lieux d'habitation, selon leurs campements, dans leurs territoires. Aux fils d'Aaron, du clan des Qehatites, que le sort avait désignés, on donna Hébron, au pays de Juda, avec ses abords, tout autour; mais les champs de la ville et les villages qui en dépendent, on les donna à Caleb, fils de Yephounné. Aux fils d'Aaron on donna les villes de refuge: Hébron; Libna, avec ses abords; Yattir; Eshtemoa, avec ses abords; Hilez, avec ses abords; Debir, avec ses abords; Ashân, avec ses abords; Beth-Shémesh, avec ses abords; de la tribu de Benjamin, Guéba, avec ses abords; Alémeth, avec ses abords; Anatoth, avec ses abords. Total de leurs villes: treize villes, d'après leurs clans. Les autres fils de Qehath eurent par le sort dix villes du clan de la tribu, de la demi-tribu et de la moitié de Manassé. Aux fils de Guershom, clan par clan, treize villes de la tribu d'Issacar, de la tribu d'Aser, de la tribu de Nephtali et de la tribu de Manassé, au Bashân. Les fils de Merari, clan par clan, eurent par le sort douze villes de la tribu de Ruben, de la tribu de Gad et de la tribu de Zabulon. Les Israélites donnèrent aux lévites les villes avec leurs abords. Ils donnèrent par le sort, de la tribu des fils de Juda, de la tribu des fils de Siméon et de la tribu des fils de Benjamin, ces villes qu'ils désignèrent par leur nom. Certains clans des fils de Qehath eurent dans leur territoire des villes prises sur la tribu d'Ephraïm. Ils leur donnèrent la ville de refuge: Sichem, avec ses abords, dans la région montagneuse d'Ephraïm; Guézer, avec ses abords; Yoqméam, avec ses abords; Beth-Horôn, avec ses abords; Ayyalôn, avec ses abords; Gath-Rimmôn, avec ses abords; de la demi-tribu de Manassé, Aner, avec ses abords; Balaam, avec ses abords – pour le clan des autres fils de Qehath. Aux fils de Guershom: du clan de la demi-tribu de Manassé, Golân, au Bashân, avec ses abords; Ashtaroth, avec ses abords; de la tribu d'Issacar, Qédesh, avec ses abords; Dabrath, avec ses abords; Ramoth, avec ses abords; Anem, avec ses abords; de la tribu d'Aser, Mashal, avec ses abords; Abdôn, avec ses abords; Houqoq, avec ses abords; Rehob, avec ses abords; de la tribu de Nephtali, Qédesh, en Galilée, avec ses abords; Hammôn, avec ses abords; Qiriataïm, avec ses abords. Aux autres, aux fils de Merari: de la tribu de Zabulon, Rimmono, avec ses abords; Tabor, avec ses abords; en Transjordanie, en face de Jéricho, à l'est du Jourdain: de la tribu de Ruben, Bétser, au désert, avec ses abords; Yahtsa, avec ses abords; Qedémoth, avec ses abords; Méphaath, avec ses abords; de la tribu de Gad, Ramoth, au Galaad, avec ses abords; Mahanaïm, avec ses abords; Heshbôn, avec ses abords; Yazer, avec ses abords. Fils d'Issacar: Tola, Poua, Yashoub et Shimrôn, quatre. Fils de Tola: Ouzzi, Rephaya, Yeriel, Yahmaï, Yibsam et Samuel, chefs des familles de Tola, de vaillants guerriers, selon leur généalogie; leur nombre, aux jours de David, était de 22 600. Fils d'Ouzzi: Yizrahia. Fils de Yizrahia: Michel, Abdias, Joël, Yishiya, en tout cinq chefs; ils avaient avec eux, selon leur généalogie, famille par famille, des troupes armées pour le combat, 36 000 hommes – car ils avaient beaucoup de femmes et de fils. Leurs frères, pour tous les clans d'Issacar, de vaillants guerriers, formaient un total de 87 000 hommes enregistrés. Fils de Benjamin: Béla, Béker et Yediaël, trois. Fils de Béla: Etsbôn, Ouzzi, Ouzziel, Yerimoth et Iri, cinq chefs de famille, de vaillants guerriers, enregistrés: 22 034. Fils de Béker: Zemira, Yoash, Eliézer, Elioénaï, Omri, Yerémoth, Abiya, Anatoth et Alémeth. Tous ceux-là sont les fils de Béker. Ils furent enregistrés selon leur généalogie, comme chefs de famille, comme vaillants guerriers: 20 200. Fils de Yediaël: Bilhân. Fils de Bilhân: Yéoush, Benjamin, Ehoud, Kenaana, Zétân, Tarsis et Ahishahar. Tous ceux-là sont les fils de Yediaël, des chefs de famille, de vaillants guerriers: 17 200 hommes aptes à porter les armes à la guerre. Shouppim et Houppim, fils d'Ir; Houshim, les fils d'Aher. Fils de Nephtali: Yahtsiel, Gouni, Yétser, Shalloum, fils de Bilha. Fils de Manassé: Asriel que mit au monde sa concubine araméenne; elle mit au monde Makir, père de Galaad. Makir prit une femme pour Houppim et pour Shouppim. Le nom de sa sœur était Maaka. Le nom du deuxième fils était Tselophhad; et Tselophhad n'eut que des filles. Maaka, femme de Makir, mit au monde un fils et l'appela du nom de Péresh; le nom de son frère était Sharesh, et ses fils étaient Oulam et Réqem. Fils d'Oulam: Bedân. Ce sont là les fils de Galaad, fils de Makir, fils de Manassé. Sa sœur Ha-Moléketh mit au monde Ishhod, Abiézer et Mahla. Les fils de Shemida étaient: Ahiân, Sichem, Liqhi et Aniam. Fils d'Ephraïm: Shoutélah; Béred, son fils; Tahath, son fils; Eléada, son fils; Tahath, son fils; Zabad, son fils; Shoutélah, son fils; Ezer et Eléad. Les hommes de Gath, nés dans le pays, les tuèrent, parce qu'ils étaient descendus pour prendre leurs troupeaux. Ephraïm, leur père, fut longtemps dans le deuil, et ses frères vinrent pour le consoler. Puis il alla avec sa femme; elle fut enceinte et mit au monde un fils; il l'appela du nom de Beria, parce que, dans sa maison, elle avait été malheureuse. Sa fille était Shééra; elle bâtit Beth-Horôn-le-Bas, Beth-Horôn-le-Haut et Ouzzên-Shééra. Réphah, son fils, et Résheph; Télah, son fils; Tahân, son fils; Ladân, son fils; Ammihoud, son fils; Elishama, son fils; Nôn, son fils; Josué, son fils. Leur propriété, leurs lieux d'habitation: Beth-El et les localités qui en dépendent; à l'est, Naarân; à l'ouest, Guézer et les localités qui en dépendent, Sichem et les localités qui en dépendent, jusqu'à Ayya et aux localités qui en dépendent. Les fils de Manassé possédaient Beth-Shéân et les localités qui en dépendent, Taanak et les localités qui en dépendent, Meguiddo et les localités qui en dépendent, Dor et les localités qui en dépendent. C'est dans ces villes qu'habitèrent les fils de Joseph, fils d'Israël. Fils d'Aser: Yimna, Yishva, Yishvi et Beria; et leur sœur Sérah. Fils de Beria: Héber et Malkiel. Ce dernier est le père de Birzoth. Héber engendra Yaphleth, Shomer, Hotam et leur sœur Shoua. Fils de Yaphleth: Pasak, Bimhal et Ashvath. Ce sont là les fils de Yaphleth. Fils de Shémer: Ahi, Rohega, Houbba et Aram. Fils d'Hélem, son frère: Tsophah, Yimna, Shélesh et Amal. Fils de Tsophah: Souah, Harnépher, Shoual, Béri, Yimra, Bétser, Hod, Shamma, Shilsha, Yitrân et Bééra. Fils de Yéter: Yephounné, Pispa et Ara. Fils d'Oulla: Arah, Hanniel et Ritsia. Tous ceux-là sont les fils d'Aser, des chefs de famille, des hommes d'élite, de vaillants guerriers, des chefs des princes, enregistrés et armés pour le combat, au nombre de 26 000 hommes. Benjamin engendra Béla, son premier-né, Ashbel le deuxième, Ahrah le troisième, Noha le quatrième et Rapha le cinquième. Les fils de Béla furent: Addar, Guéra, Abihoud, Abishoua, Naaman, Ahoah, Guéra, Shephouphân et Houram. Voici les fils d'Ehoud, qui étaient chefs de famille parmi les habitants de Guéba; on les exila à Manahath: Naaman, Ahiya et Guéra – c'est lui qui les exila. Il engendra Ouzza et Ahihoud. Shaharaïm engendra au pays de Moab, après avoir renvoyé Houshim et Baara, ses femmes. Avec Hodesh, sa femme, il engendra Yobab, Tsibia, Mésha, Malkam, Yeouts, Sakia et Mirma. Ce sont là ses fils, des chefs de famille. Avec Houshim, il engendra Abitoub et Elpaal. Fils d'Elpaal: Eber, Mishéam et Shémer qui bâtit Ono, Lod et les localités qui en dépendent. Beria et Shéma, qui étaient chefs de famille parmi les habitants d'Ayyalôn, mirent en fuite les habitants de Gath. Ahio, Shashaq, Yerémoth, Zebadia, Arad, Eder, Michel, Yishpha et Yoha étaient fils de Beria. Zebadia, Meshoullam, Hizqi, Héber, Yishmeraï, Yizlia et Yobab étaient fils d'Elpaal. Yaqim, Zikri, Zabdi, Eliénaï, Tsiltaï, Eliel, Adaya, Beraya et Shimrath étaient fils de Shiméi. Yishpân, Eber, Eliel, Abdôn, Zikri, Hanân, Hanania, Elam, Antotiya, Yiphdeya et Penouel étaient fils de Shashaq. Shamsheraï, Sheharia, Athalia, Yaaréshia, Eliya et Zikri étaient fils de Yeroham. Ce sont là des chefs de famille, chefs selon leur généalogie. Ils habitaient à Jérusalem. Le père de Gabaon habitait à Gabaon, et le nom de sa femme était Maaka. Abdôn, son fils premier-né, puis Tsour, Qish, Baal, Nadab, Guedor, Ahio et Zéker. Miqloth engendra Shiméa. Ils étaient aussi auprès de leurs frères; ils habitaient à Jérusalem, avec leurs frères. Ner engendra Qish; Qish engendra Saül; Saül engendra Jonathan, Malki-Shoua, Abinadab et Esh-Baal. Fils de Jonathan: Merib-Baal. Merib-Baal engendra Michée. Fils de Michée: Pitôn, Mélek, Taréa et Achaz. Achaz engendra Yehoadda; Yehoadda engendra Alémeth, Azmaveth et Zimri; Zimri engendra Motsa; Motsa engendra Binéa. Rapha, son fils; Eléasa, son fils; Atsel, son fils; Atsel eut six fils; voici leurs noms: Azriqam, Bokrou, Ismaël, Shéaria, Abdias et Hanân. Tous ceux-là sont les fils d'Atsel. Fils d'Esheq, son frère: Oulam, son premier-né, Yéoush, le deuxième, et Eliphéleth, le troisième. Les fils d'Oulam furent de vaillants guerriers tirant à l'arc; ils eurent beaucoup de fils et de petits-fils: cent cinquante. Tous ceux-là sont des fils de Benjamin. Tout Israël a été enregistré et inscrit dans le livre des rois d'Israël. Juda a été exilé à Babylone, à cause de ses sacrilèges. Les premiers qui s'installèrent dans leurs propriétés, dans leurs villes, étaient des Israélites, les prêtres-lévites et les Netinim. A Jérusalem s'installèrent des fils de Juda, des fils de Benjamin et des fils d'Ephraïm et de Manassé. Outaï, fils d'Ammihoud, fils d'Omri, fils d'Imri, fils de Bani parmi les fils de Pérets, fils de Juda. Des Shilonites: Asaya, le premier-né, et ses fils. Des fils de Zérah: Yéouel et ses frères, six cent quatre-vingt-dix. Des fils de Benjamin: Sallou, fils de Meshoullam, fils de Hodavia, fils de Senoua; Yibneya, fils de Yeroham; Ela, fils d'Ouzzi, fils de Mikri; Meshoullam, fils de Shephatia, fils de Réouel, fils de Yibniya; et leurs frères, selon leur généalogie, neuf cent cinquante-six. Tous ces hommes étaient chefs de famille, famille par famille. Des prêtres: Yedaya; Yehoyarib; Yakîn; Azaria, fils de Hilqiya, fils de Meshoullam, fils de Tsadoq, fils de Merayoth, fils d'Ahitoub, chef de la maison de Dieu; Adaya, fils de Yeroham, fils de Pashhour, fils de Malkiya; Masaï, fils d'Adiel, fils de Yahzéra, fils de Meshoullam, fils de Meshillémith, fils d'Immer, et leurs frères, des chefs de famille, mille sept cent soixante hommes importants travaillant pour le service de la maison de Dieu. Des lévites: Shemaya, fils de Hashoub, fils d'Azriqam, fils de Hashabia, des fils de Merari; Baqbaqar; Héresh; Galal; Mattania, fils de Michée, fils de Zikri, fils d'Asaph; Abdias, fils de Shemaya, fils de Galal, fils de Yedoutoun; Bérékia, fils d'Asa, fils d'Elqana, qui habitait dans les villages des Netophatites. Et les portiers: Shalloum, Aqqoub, Thalmôn, Ahimân et leurs frères; Shalloum était le chef, et jusqu'ici il est à la porte du Roi, à l'est. Ce sont là les portiers pour les camps des fils de Lévi. Shalloum, fils de Coré, fils d'Ebiasaph, fils de Coré, et ses frères, pour la maison de son père, les Coréites, remplissaient les fonctions de gardiens des seuils de la Tente; leurs pères avaient gardé l'entrée du camp du Seigneur, et Phinéas, fils d'Eléazar, avait été autrefois leur chef. Le Seigneur était avec lui. Zacharie, fils de Meshélémia, était portier à l'entrée de la tente de la Rencontre. Ils étaient en tout deux cent douze, choisis comme portiers des seuils et enregistrés selon leurs villages; David et Samuel, le voyant, les avaient installés dans leur charge permanente. Eux et leurs fils étaient aux portes de la maison du Seigneur, de la maison de la Tente, pour la garde. Il y avait des portiers dans les directions des quatre vents: à l'est, à l'ouest, au nord et au sud. Leurs frères, qui étaient dans leurs villages, devaient régulièrement venir auprès d'eux pendant sept jours. Car ces quatre portiers supérieurs, des lévites, avaient une charge permanente; ils étaient intendants des salles et des trésors de la maison de Dieu; ils passaient la nuit aux alentours de la maison de Dieu, car ils en avaient la garde; ce sont eux qui l'ouvraient chaque matin. Certains d'entre eux étaient responsables des ustensiles du service; ils les comptaient pour les rentrer et pour les sortir. D'autres étaient chargés des ustensiles, de tous les ustensiles du sanctuaire, de la fleur de farine, du vin, de l'huile, de l'encens et des essences odoriférantes. C'étaient des fils de prêtres qui composaient les parfums odoriférants. Mattitia, l'un des lévites – c'était le premier-né de Shalloum le Coréite – avait la charge permanente des gâteaux cuits à la poêle. Et quelques-uns de leurs frères, parmi les Qehatites, étaient responsables du pain exposé; ils le préparaient chaque sabbat. Voici les chantres, des chefs de famille des lévites, qui étaient dans les salles, exempts des autres fonctions parce qu'ils travaillaient jour et nuit… Ce sont là les chefs de famille des lévites, chefs selon leur généalogie. Ils habitaient à Jérusalem. Le père de Gabaon, Yéiel, habitait à Gabaon, et le nom de sa femme était Maaka. Abdôn, son fils premier-né, puis Tsour, Qish, Baal, Ner, Nadab, Guedor, Ahio, Zacharie et Miqloth. Miqloth engendra Shiméam. Ils étaient aussi auprès de leurs frères; ils habitaient à Jérusalem, avec leurs frères. Ner engendra Qish; Qish engendra Saül, Saül engendra Jonathan, Malki-Shoua, Abinadab et Esh-Baal. Fils de Jonathan: Merib-Baal. Merib-Baal engendra Michée. Fils de Michée: Pitôn, Mélek et Tahréa. Achaz engendra Yara; Yara engendra Alémeth, Azmaveth et Zimri; Zimri engendra Motsa; Motsa engendra Binéa. Rephaya, son fils; Eléasa, son fils; Atsel, son fils. Atsel eut six fils; voici leurs noms: Azriqam, Bokrou, Ismaël, Shéaria, Abdias et Hanân. Ce sont là les fils d'Atsel. Les Philistins livrèrent bataille à Israël. Les hommes d'Israël durent fuir pour échapper aux Philistins, et des victimes tombèrent au mont Guilboa. Les Philistins serrèrent de près Saül et ses fils. Ils tuèrent Jonathan, Abinadab et Malki-Shoua, fils de Saül. Le poids du combat se porta sur Saül; les archers le trouvèrent, et il se mit à trembler devant eux. Saül dit alors à celui qui portait ses armes: Tire ton épée et transperce-moi, de peur que ces incirconcis ne viennent me brutaliser. Celui qui portait ses armes ne voulut pas: il avait très peur. Alors Saül prit l'épée et se jeta dessus. Celui qui portait les armes de Saül, le voyant mort, se jeta aussi sur l'épée et mourut. Ainsi moururent Saül, ses trois fils, et toute sa maison; ils moururent tous ensemble. Tous les hommes d'Israël qui étaient dans la vallée virent qu'on s'enfuyait et que Saül et ses fils étaient morts. Ils abandonnèrent leurs villes et s'enfuirent, et les Philistins vinrent s'y installer. Le lendemain, les Philistins vinrent dépouiller les cadavres et ils découvrirent Saül et ses fils, qui étaient tombés au mont Guilboa. Ils le dépouillèrent et emportèrent sa tête et ses armes. Puis ils firent annoncer la bonne nouvelle par tout le pays des Philistins à leurs idoles et au peuple. Ils mirent les armes de Saül dans la maison de leur dieu, et ils clouèrent son crâne dans la maison de Dagôn. Lorsque tout Yabesh de Galaad apprit tout ce que les Philistins avaient fait à Saül, tous les hommes vaillants emportèrent le corps de Saül et ceux de ses fils, et les amenèrent à Yabesh. Ils ensevelirent leurs ossements sous le térébinthe, à Yabesh, et ils jeûnèrent sept jours. Saül mourut à cause des sacrilèges qu'il avait commis envers le Seigneur, parce qu'il n'avait pas observé la parole du Seigneur ; il avait même eu recours au spiritisme. Il ne chercha pas le Seigneur, qui le fit mourir et transféra la royauté à David, fils de Jessé. Tout Israël se rassembla auprès de David à Hébron en disant: Nous sommes tes os et ta chair. Déjà, lorsque Saül était roi, c'était toujours toi qui menais Israël en campagne et qui l'en ramenais. Le Seigneur, ton Dieu, t'a dit: « C'est toi qui feras paître Israël, mon peuple; c'est toi qui seras chef sur Israël, mon peuple. » Ainsi tous les anciens d'Israël vinrent auprès du roi à Hébron, et David conclut une alliance pour eux à Hébron, devant le Seigneur. Ils conférèrent l'onction à David pour qu'il soit roi sur Israël, selon la parole du Seigneur prononcée par Samuel. David marcha avec tout Israël sur Jérusalem, c'est-à-dire Jébus. C'est là qu'étaient les Jébusites qui habitaient le pays. Les habitants de Jébus dirent à David: Tu n'entreras pas ici! Mais David prit la forteresse de Sion, c'est-à-dire la Ville de David. David avait dit: Quiconque battra en premier les Jébusites sera chef et prince. Joab, fils de Tserouya, partit le premier à l'attaque et il devint chef. David s'installa dans la forteresse; c'est pourquoi on l'a appelée Ville de David. Il bâtit tout autour de la ville, depuis le Millo et tout autour; Joab redonna vie au reste de la ville. David s'élevait de plus en plus, et le Seigneur (YHWH) des Armées était avec lui. Voici les chefs des vaillants hommes de David, ceux qui, avec tout Israël, lui prêtèrent main-forte dans sa conquête de la royauté, pour qu'il devienne roi selon la parole du Seigneur au sujet d'Israël. Voici la liste des vaillants hommes de David. Yashobéam, fils de Hakmoni, qui appartenait à l'élite de la garde. C'est lui qui brandit sa lance sur trois cents hommes, qu'il transperça en une seule fois. Après lui, Eléazar, fils de Dodo, l'Ahohite, l'un des trois vaillants hommes. C'est lui qui était avec David à Pas-Dammim, où les Philistins s'étaient rassemblés pour le combat. Il y avait là une parcelle de terre couverte d'orge; le peuple fuyait pour échapper aux Philistins. Ils se tinrent debout au milieu de la parcelle, la reprirent et battirent les Philistins. Le Seigneur réalisa une grande victoire. Trois des trente chefs descendirent auprès de David dans les rochers, dans la grotte d'Adoullam, alors que le camp des Philistins était dressé dans la vallée des Rephaïtes. David était alors dans les endroits escarpés; il y avait alors une garnison des Philistins à Beth-Léhem. David exprima un désir en disant: Qui me fera boire de l'eau de la citerne qui est à la porte de Beth-Léhem? Alors les trois forcèrent le camp des Philistins et puisèrent de l'eau de la citerne qui est à la porte de Beth-Léhem. Ils l'apportèrent et la présentèrent à David; mais David ne voulut pas la boire et il la répandit en libation pour le Seigneur. Il dit: Jamais! Que mon Dieu me garde de faire cela! Boirais-je le sang de ces hommes qui ont agi au péril de leur vie? Car c'est au péril de leur vie qu'ils l'ont apportée! Et il ne voulut pas la boire. Voilà ce que firent les trois vaillants hommes. Abshaï, frère de Joab, était à la tête des trois. C'est lui qui brandit sa lance sur trois cents hommes qu'il transperça et qui se fit ainsi un nom parmi les trois. C'est lui qui a eu le plus de gloire parmi les trois de la deuxième série. Il fut leur chef; mais il n'égala pas les trois. Benaya, fils de Joïada, était un homme de valeur, originaire de Qabtséel, qui avait fait de nombreux exploits. C'est lui qui abattit les deux Ariel de Moab. C'est lui qui descendit et abattit un lion dans une citerne, un jour de neige. C'est lui qui abattit un Egyptien d'une stature de cinq coudées. Dans la main de l'Egyptien, il y avait une lance comme l'ensouple des tisserands; il descendit vers lui avec un bâton, arracha la lance de la main de l'Egyptien et le tua avec sa lance. Voilà ce que fit Benaya, fils de Joïada, et il se fit ainsi un nom parmi les trois vaillants hommes. C'est lui qui a eu le plus de gloire parmi les trente; mais il n'égala pas les trois. David l'affecta à sa garde personnelle. Vaillants guerriers: Asaël, frère de Joab; Elhanân, fils de Dodo, de Beth-Léhem; Shammoth, le Harorite; Hélets, le Pelonite; Ira, fils d'Iqqesh, le Teqoïte; Abiézer, l'Anatotite; Sibbekaï, le Houshatite; Ilaï, l'Ahohite; Maharaï, le Netophatite; Héled, fils de Baana, le Netophatite; Itaï, fils de Ribaï, de Guibéa des Benjaminites; Benaya, le Piratonite; Houraï, des oueds du Gaash; Abiel, de la plaine aride; Azmaveth, le Baharoumite; Eliahba, le Shaalbonite; Bené-Hashem, le Guizonite; Jonathan, fils de Shagué, le Hararite; Ahiam, fils de Sakar, le Hararite; Eliphal, fils d'Our; Hépher, le Mekératite; Ahiya, le Pelonite; Hetsro, le Carmélite; Naaraï, fils d'Ezbaï; Joël, frère de Nathan; Mibhar, fils de Hagri; Tséleq, l'Ammonite; Nahraï, le Bérotite, qui portait les armes de Joab, fils de Tserouya; Ira, le Yitrite; Gareb, le Yitrite; Urie, le Hittite; Zabad, fils d'Ahlaï; Adina, fils de Shiza, le Rubénite, chef des Rubénites, et trente avec lui; Hanân, fils de Maaka; Josaphat, le Mitnite; Ouzzia, l'Ashtératite; Shama et Yehiel, fils de Hotam, l'Aroérite; Yediaël, fils de Shimri; Yoha, son frère, le Titsite; Eliel, le Mahavite; Yeribaï et Yoshavia, fils d'Elnaam; Yitma, le Moabite; Eliel, Obed et Yaasiel-Metsobaya. Voici ceux qui se rendirent auprès de David à Tsiqlag, lorsqu'il était encore retenu loin de Saül, fils de Qish. Ils faisaient partie des vaillants hommes qui lui prêtèrent secours pendant la guerre. C'étaient des archers; ils lançaient des pierres de la main droite et de la main gauche, et ils tiraient des flèches avec leur arc: ils étaient de Benjamin, parmi les frères de Saül. Le chef Ahiézer et Joas, fils de Shemaa, le Guibéatite; Yeziel et Péleth, fils d'Azmaveth; Beraka; Jéhu, l'Anatotite; Yishmaya, le Gabaonite, vaillant parmi les trente et à la tête des trente; Jérémie; Yahaziel; Yohanân; Yozabad, le Guedératite; Elouzaï; Yerimoth; Béalia; Shemaria; Shephatia, le Hariphite; Elqana; Yishiya; Azaréel; Yoézer et Yashobéam, Coréites; Yoéla et Zebadia, fils de Yeroham, de Guedor. Parmi les Gadites, de vaillants guerriers se détachèrent pour aller vers David dans les endroits escarpés du désert; c'étaient des soldats exercés à la guerre, munis du grand bouclier et de la lance, semblables à des lions, et aussi rapides que des gazelles sur les montagnes. Ezer, le chef; Abdias, le second; Eliab, le troisième; Mishmanna, le quatrième; Jérémie, le cinquième; Attaï, le sixième; Eliel, le septième; Yohanân, le huitième; Elzabad, le neuvième; Jérémie, le dixième; Makbannaï, le onzième. C'étaient des fils de Gad, des chefs de l'armée; un seul, le plus petit, valait cent hommes, et le plus grand mille. Voilà ceux qui passèrent le Jourdain au premier mois, lorsqu'il débordait sur toutes ses rives, et qui mirent en fuite tous les gens des vallées, à l'orient et à l'occident. Il y eut aussi des fils de Benjamin et de Juda qui se rendirent auprès de David jusque dans les endroits escarpés. David sortit au-devant d'eux. Il leur dit: Si vous venez à moi pour la paix, afin de me secourir, mon cœur s'unira à vous; mais si c'est pour me tromper au profit de mes adversaires, alors qu'il n'y a pas de violence dans mes mains, que le Dieu de nos pères le voie et qu'il arbitre! Alors Amasaï, chef des trente, fut revêtu d'un souffle: A toi, David, avec toi, fils de Jessé, paix, paix à toi! paix à celui qui te secourt, car ton Dieu t'a secouru! David les accueillit et les plaça parmi les chefs de la troupe armée. Des hommes de Manassé passèrent dans le camp de David, lorsqu'il vint faire la guerre contre Saül avec les Philistins. Mais ils ne furent pas en aide aux Philistins; car, après avoir tenu conseil, les princes de la confédération des Philistins renvoyèrent David, en disant: Il repasserait du côté de Saül, son seigneur, au prix de nos têtes! Quand il retourna à Tsiqlag, voici les gens de Manassé qui passèrent dans son camp: Adnah, Yozabad, Yediaël, Michel, Yozabad, Elihou et Tsiltaï, chefs des phratries de Manassé. Ils prêtèrent secours à David à la tête de la troupe armée, car ils étaient tous de vaillants guerriers, et ils furent commandants dans l'armée. Jour après jour on arrivait auprès de David pour lui prêter secours, jusqu'à ce qu'il eût une troupe considérable, comme une troupe de Dieu. Voici le nombre des hommes armés. Ils se rendirent auprès de David, à Hébron, pour lui transférer la royauté de Saül, selon l'ordre du Seigneur. Fils de Juda, portant le grand bouclier et la lance, 6 800 hommes armés. Des fils de Siméon, de vaillants guerriers pour l'armée, 7 100. Des fils des lévites, 4 600; Joïada, chef pour Aaron, et, avec lui, 3 700; Tsadoq, jeune et vaillant guerrier, et sa famille, 22 princes. Des fils de Benjamin, frères de Saül, 3 000; car jusque-là la plus grande partie d'entre eux assuraient le service de la maison de Saül. Des fils d'Ephraïm, 20 800, de vaillants guerriers, des hommes de renom, famille par famille. De la demi-tribu de Manassé, 18 000, qui furent désignés par leur nom pour venir investir David de la royauté. Des fils d'Issacar, qui savaient discerner les temps pour savoir ce que devait faire Israël, 200 chefs et tous leurs frères sous leurs ordres. De Zabulon, 50 000 hommes aptes à porter les armes, en ordre de bataille, avec toutes les armes, prêts à se ranger en ordre de bataille d'un cœur sans partage. De Nephtali, 1 000 commandants, et avec eux 37 000 hommes avec le grand bouclier et la lance. Des Danites, en ordre de bataille, 28 600. D'Aser, 40 000 hommes aptes à porter les armes, en ordre de bataille. De Transjordanie, des Rubénites, des Gadites et de la demi-tribu de Manassé, avec toutes les armes de l'armée au combat: 120 000. Tous ces hommes de guerre prêts à se ranger en ligne de bataille vinrent d'un cœur entier à Hébron pour investir David de la royauté sur tout Israël. C'est d'un même cœur que tout le reste d'Israël investit David de la royauté. Ils furent là trois jours avec David, mangeant et buvant, car leurs frères leur avaient préparé des vivres. Et même ceux qui habitaient près d'eux jusqu'à Issacar, à Zabulon et à Nephtali, apportaient de la nourriture sur des ânes, sur des chameaux, sur des mulets et sur des bœufs: de quoi manger, de la farine, des gâteaux de figues sèches et des gâteaux de raisins secs, du vin, de l'huile, du gros bétail et du petit bétail en quantité, car Israël était dans la joie. David tint conseil avec les chefs de mille et de cent, avec tous les dirigeants; puis David dit à toute l'assemblée d'Israël: Si cela vous paraît bon et si cela vient du Seigneur, notre Dieu, envoyons des messages de tous côtés à nos frères qui restent dans tout le pays d'Israël, ainsi qu'aux prêtres et aux lévites aux abords de leurs villes, afin qu'ils se rassemblent auprès de nous. Nous ramènerons chez nous le coffre de notre Dieu, car nous ne l'avons pas cherché aux jours de Saül. Toute l'assemblée se prononça pour qu'on agisse ainsi: la chose paraissait convenable à tout le peuple. David rassembla tout Israël, depuis le Shihor d'Egypte jusqu'à l'entrée de Hamath, pour faire venir de Qiriath-Yéarim le coffre de Dieu. David, avec tout Israël, monta à Baala, à Qiriath-Yéarim, qui appartient à Juda, pour en faire monter le coffre de Dieu, le Seigneur (YHWH) qui est assis sur les keroubim, et dont le nom est invoqué là. Ils chargèrent le coffre de Dieu sur un chariot neuf, depuis la maison d'Abinadab; Ouzza et Ahio conduisaient le chariot. David et tout Israël jouaient de toute leur force devant Dieu sur des lyres, des luths, des tambourins, des cymbales et des trompettes, avec des chants. Lorsqu'ils arrivèrent à l'aire de Kidôn, Ouzza étendit la main pour saisir le Coffre, parce que les bœufs avaient glissé. Le Seigneur se mit en colère contre Ouzza et l'abattit parce qu'il avait étendu la main sur le Coffre. Ouzza mourut là, devant Dieu. David se fâcha parce que le Seigneur avait ouvert une brèche en Ouzza; c'est pourquoi on appelle ce lieu Pérets-Ouzza (« Brèche d'Ouzza »), jusqu'à ce jour. En ce jour-là David fut saisi par la crainte de Dieu; il dit: Comment pourrais-je faire entrer chez moi le coffre de Dieu? David ne prit pas le Coffre chez lui dans la Ville de David, et il le fit conduire dans la maison d'Obed-Edom, le Gatite. Le coffre de Dieu resta trois mois chez Obed-Edom, dans sa maison, et le Seigneur bénit la maison d'Obed-Edom et tout ce qui lui appartenait. Hiram, roi de Tyr, envoya des messagers à David, avec du bois de cèdre, ainsi que des maçons et des charpentiers, pour lui bâtir une maison. David sut ainsi que le Seigneur l'affermissait comme roi sur Israël et que son règne s'élevait toujours plus, à cause d'Israël, son peuple. David prit encore des femmes à Jérusalem; il engendra encore des fils et des filles. Voici les noms des enfants qu'il eut à Jérusalem: Shammoua, Shobab, Nathan, Salomon, Yibhar, Elishoua, Elpéleth, Noga, Népheg, Yaphia, Elishama, Béeliada et Eliphéleth. Quand les Philistins apprirent que David avait reçu l'onction pour être roi sur tout Israël, il montèrent tous à sa recherche. Quand David l'apprit, il sortit au-devant d'eux. Les Philistins arrivèrent et se déployèrent dans la vallée des Rephaïtes. David interrogea Dieu: Dois-je attaquer les Philistins? Me les livreras-tu? Le Seigneur lui dit: Vas-y, je te les livrerai. Ils attaquèrent Baal-Peratsim, où David les battit. Puis il dit: Dieu a ouvert une brèche par ma main dans les rangs de mes ennemis, comme une brèche ouverte par les eaux. C'est pourquoi on a appelé ce lieu du nom de Baal-Peratsim (« Maître des brèches »). Ils abandonnèrent là leurs dieux. David ordonna de les jeter au feu. Les Philistins se déployèrent de nouveau dans la vallée. David interrogea encore Dieu, et Dieu lui dit: Tu ne les attaqueras pas; prends-les à revers, et tu arriveras sur eux en face des mûriers. Quand tu entendras un bruit de pas dans les cimes des mûriers, alors tu engageras le combat, car c'est Dieu qui se met en campagne devant toi pour battre les troupes des Philistins. David fit ce que Dieu lui avait ordonné; ils battirent les troupes des Philistins depuis Gabaon jusqu'à Guézer. La renommée de David se répandit dans tous les pays; le Seigneur donna à toutes les nations sa frayeur. Il se fit des maisons dans la Ville de David; il prépara un lieu pour le coffre de Dieu et dressa pour lui une tente. C'est alors que David dit: Le coffre de Dieu ne doit être porté que par les lévites, car c'est eux que le Seigneur a choisis pour toujours, afin qu'ils portent le coffre du Seigneur et qu'ils officient pour lui. David rassembla tout Israël à Jérusalem pour faire monter le coffre du Seigneur au lieu qu'il lui avait préparé. David réunit les fils d'Aaron et les lévites: pour les fils de Qehath, Uriel le chef et ses frères, 120; pour les fils de Merari, Asaya le chef et ses frères, 220; pour les fils de Guershom, Joël le chef et ses frères, 130; pour les fils d'Elitsaphân, Shemaya le chef et ses frères, 200; pour les fils d'Hébron, Eliel le chef et ses frères, 80; pour les fils d'Ouzziel, Amminadab le chef et ses frères, 112. David appela les prêtres Tsadoq et Abiathar, et les lévites Uriel, Asaya, Joël, Shemaya, Eliel et Amminadab. Il leur dit: Vous êtes les chefs de famille des lévites: consacrez-vous, vous et vos frères, et faites monter le coffre du Seigneur, le Dieu d'Israël, au lieu que je lui ai préparé. Parce que vous n'étiez pas là la première fois, le Seigneur, notre Dieu, a causé des pertes parmi nous; car nous ne l'avons pas cherché selon la règle. Les prêtres et les lévites se consacrèrent pour faire monter le coffre du Seigneur, le Dieu d'Israël. Les lévites portèrent le coffre de Dieu comme Moïse l'avait ordonné, d'après la parole du Seigneur : sur leurs épaules, avec des barres. David dit aux chefs des lévites de mettre en place leurs frères, les chantres, avec des instruments de musique, des luths, des lyres et des cymbales, qu'ils devaient faire retentir de sons éclatants en signe de joie. Les lévites mirent en place Hémân, fils de Joël; parmi ses frères, Asaph, fils de Bérékia; et parmi les fils de Merari, leurs frères, Etân, fils de Qoushaya; puis, avec eux, leurs frères du second ordre: Zacharie, Ben, Yaaziel, Shemiramoth, Yehiel, Ounni, Eliab, Benaya, Maaséya, Mattitia, Eliphléhou, Miqnéya, Obed-Edom et Yéiel, les portiers. Les chantres Hémân, Asaph et Etân avaient des cymbales de bronze qu'ils faisaient retentir. Zacharie, Aziel, Shemiramoth, Yehiel, Ounni, Eliab, Maaséya et Benaya avaient des luths « sur alamoth ». Mattitia, Eliphléhou, Miqnéya, Obed-Edom, Yéiel et Azazia avaient des lyres « sur sheminith » pour conduire le chant. Kenania, chef des lévites pour le transport, dirigeait le transport, car il était compétent. Bérékia et Elqana étaient portiers du Coffre. Shebania, Josaphat, Netanéel, Amasaï, Zacharie, Benaya et Eliézer, les prêtres, sonnaient des trompettes devant le coffre de Dieu. Obed-Edom et Yehiya étaient portiers du Coffre. Puis David, les anciens d'Israël et les chefs de phratries se mirent en route pour faire monter, dans la joie, le coffre de l'alliance du Seigneur depuis la maison d'Obed-Edom. C'est avec le secours de Dieu que les lévites portèrent le coffre de l'alliance du Seigneur ; ils sacrifièrent sept taureaux et sept béliers. David était revêtu d'un manteau de byssos; il en était de même de tous les lévites qui portaient le Coffre, des chantres, du chef Kenania, des porteurs et des chantres; et David avait sur lui un éphod de lin. Tout Israël fit monter le coffre de l'alliance du Seigneur avec des acclamations et au son de la trompe, des trompettes et des cymbales, et en faisant retentir les luths et les lyres. Comme le coffre de l'alliance du Seigneur entrait dans la Ville de David, Mikal, fille de Saül, regardait par la fenêtre. Elle vit le roi David jouer de la musique en bondissant, et elle le méprisa dans son cœur. Après qu'on eut amené le coffre de Dieu, on le plaça à l'intérieur de la tente que David avait dressée pour lui, et on présenta devant Dieu des holocaustes et des sacrifices de paix. Quand David eut achevé d'offrir l'holocauste et les sacrifices de paix, il bénit le peuple au nom du Seigneur. Puis il distribua à tous les gens d'Israël, hommes et femmes, à chacun un pain rond, un gâteau de dattes et un gâteau de raisins. Il plaça devant le coffre du Seigneur ceux des lévites qui officiaient, afin d'évoquer, de célébrer et de louer le Seigneur, le Dieu d'Israël: Asaph, le chef; Zacharie, son second; Yéiel, Shemiramoth, Yehiel, Mattitia, Eliab, Benaya, Obed-Edom et Yéiel. Ils avaient pour instruments des luths et des lyres; et Asaph faisait retentir les cymbales. Les prêtres Benaya et Yahaziel sonnaient constamment des trompettes devant le coffre de l'alliance de Dieu. C'est en ce jour que David chargea pour la première fois Asaph et ses frères de célébrer le Seigneur. Célébrez le Seigneur, invoquez son nom! Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits! Chantez pour lui, jouez des psaumes pour lui! Réfléchissez à tous ses actes étonnants! Mettez votre fierté dans son nom sacré! Que se réjouisse le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur ! Cherchez le Seigneur et sa force, recherchez-le constamment! Souvenez-vous des choses étonnantes qu'il a faites, de ses prodiges et de ses jugements, vous, descendance d'Israël, son serviteur, vous, fils de Jacob, ceux qu'il a choisis! C'est le Seigneur (YHWH), notre Dieu; ses jugements s'exercent sur toute la terre. Souvenez-vous toujours de son alliance, de la parole instituée pour mille générations, – de l'alliance qu'il a conclue avec Abraham, et de son serment à Isaac; il a établi cela comme une prescription pour Jacob, comme alliance perpétuelle pour Israël, en disant: Je te donnerai Canaan comme le patrimoine qui vous est échu. Vous étiez alors un petit nombre d'hommes, une poignée, et vous séjourniez là en immigrés; ils s'en allaient d'une nation à l'autre et d'un royaume vers un autre peuple; mais il ne laissa personne les opprimer, il fit des reproches à des rois à leur sujet: Ne touchez pas à ceux qui ont reçu mon onction, et ne faites pas de mal à mes prophètes! Chante pour le Seigneur, terre entière! Annoncez jour après jour la bonne nouvelle de son salut! Dites parmi les nations sa gloire, racontez parmi tous les peuples ses actes étonnants! Car le Seigneur (YHWH) est grand et digne de toute louange, il est redoutable, plus que tous les dieux; car tous les dieux des peuples sont des faux dieux, mais c'est le Seigneur (YHWH) qui a fait le ciel. L'éclat et la magnificence sont devant lui, la puissance et la joie sont en son lieu. Clans des peuples, donnez au Seigneur, donnez au Seigneur gloire et puissance! Donnez au Seigneur la gloire de son nom! Apportez des offrandes, entrez devant lui, prosternez-vous devant le Seigneur quand éclate sa sainteté! Tremble devant lui, terre entière! – Le monde est ferme, il ne vacille pas. Que le ciel se réjouisse, que la terre soit dans l'allégresse! Que l'on dise parmi les nations: C'est le Seigneur (YHWH) qui est roi! Que la mer retentisse, avec tout ce qui la remplit! Que la campagne exulte, avec tout ce qui s'y trouve! Que les arbres des forêts poussent des cris de joie devant le Seigneur ! Car il vient pour juger la terre. Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa fidélité est pour toujours! Dites: Sauve-nous, Dieu de notre salut, rassemble-nous et délivre-nous des nations, afin que nous célébrions ton nom sacré et que nous mettions notre honneur à te louer! Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, depuis toujours et pour toujours! Alors tout le peuple dit: Qu'il en soit ainsi! Et il loua le Seigneur. David laissa là, devant le coffre de l'alliance du Seigneur, Asaph et ses frères pour qu'ils officient constamment devant le Coffre, selon l'ordre de chaque jour; Obed-Edom, fils de Yeditoun, et Hosa, avec leurs frères au nombre de soixante-huit, comme portiers; Tsadoq, le prêtre, et les autres prêtres, ses frères, devant la demeure du Seigneur, dans le haut lieu qui était à Gabaon, pour qu'ils offrent constamment au Seigneur des holocaustes, matin et soir, sur l'autel des holocaustes, et qu'ils fassent tout ce qui est écrit dans la loi que le Seigneur a instituée pour Israël. Auprès d'eux il y avait Hémân, Yedoutoun et les autres qui avaient été choisis et désignés par leur nom pour célébrer le Seigneur  – car sa fidélité est pour toujours! Auprès d'eux – Hémân et Yedoutoun – il y avait des trompettes et des cymbales pour ceux qui les faisaient retentir, et les instruments de musique de Dieu. Les fils de Yedoutoun étaient affectés à la porte. Tout le peuple s'en alla chacun chez soi, et David s'en retourna pour bénir sa maison. Lorsque David fut installé dans sa maison, il dit à Nathan, le prophète: J'habite une maison de cèdre, alors que le coffre de l'alliance du Seigneur est sous des toiles de tente. Nathan répondit à David: Fais tout ce que tu as dans le cœur, car Dieu est avec toi. Cette nuit-là, la parole de Dieu parvint à Nathan: Va dire à David, mon serviteur: Ainsi parle le Seigneur : Ce n'est pas toi qui me bâtiras la maison dans laquelle j'habiterai. Pourtant je n'ai pas habité dans une maison depuis le jour où j'ai fait monter Israël jusqu'à ce jour, mais j'ai été de tente en tente et de demeure en demeure. Partout où je me suis déplacé avec tout Israël, ai-je dit un seul mot à aucun des juges d'Israël à qui j'avais ordonné de faire paître mon peuple, ai-je dit: Pourquoi ne me bâtissez-vous pas une maison de cèdre? Maintenant, tu parleras ainsi à David, mon serviteur: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: C'est moi qui t'ai pris au pâturage, derrière le troupeau, pour que tu sois chef sur Israël, mon peuple. Partout où tu es allé, j'ai été avec toi et j'ai retranché tous tes ennemis devant toi. Je te ferai un nom comme le nom des grands de la terre. Je fixerai un lieu à Israël, mon peuple; je le planterai pour qu'il y demeure et ne soit plus agité, pour que les hommes injustes ne recommencent plus à abuser de lui comme par le passé. Depuis les jours où j'ai institué des juges sur Israël, mon peuple, j'ai humilié tous tes ennemis, et je t'ai annoncé que c'est le Seigneur qui bâtira une maison pour toi. Quand tes jours seront accomplis et que tu iras auprès de tes pères, je susciterai après toi ta descendance, l'un de tes fils, et j'affermirai son règne. C'est lui qui bâtira une maison pour moi, et j'affermirai pour toujours son trône. Moi, je serai son père, et lui, il sera mon fils; je ne lui retirerai pas ma fidélité, comme je l'ai retirée à celui qui t'a précédé. Je l'établirai pour toujours dans ma maison et dans mon royaume, et son trône sera pour toujours affermi. Nathan rapporta à David toutes ces paroles et toute cette vision. Le roi David alla se présenter devant le Seigneur et dit: Qui suis-je, Seigneur Dieu, et qu'est-ce que ma maison, pour que tu m'aies fait parvenir jusqu'ici? C'est peu de chose à tes yeux, ô Dieu; tu parles de ma maison pour des temps lointains. Tu me regardes comme un homme haut placé, Seigneur Dieu! Que pourrais-je encore te dire, pour la gloire que tu m'accordes? C'est toi qui m'as distingué. Seigneur, c'est à cause de moi, ton serviteur, et selon ton cœur, que tu as fait toutes ces grandes choses, pour les faire connaître! Seigneur, nul n'est semblable à toi, et il n'y a pas de Dieu à part toi, d'après tout ce que nous avons entendu. Y a-t-il sur la terre une seule nation qui soit comme Israël, ton peuple, qu'un dieu soit allé libérer pour en faire son peuple? Pour te faire un nom tu as fait de grandes choses, des choses redoutables; tu as chassé des nations devant ton peuple que tu avais libéré de l'Egypte. Tu as destiné Israël, ton peuple, à être ton peuple pour toujours; et toi, Seigneur, tu es devenu son Dieu. Maintenant, Seigneur, que la parole que tu as prononcée sur moi, ton serviteur, et sur ma maison se confirme pour toujours! Agis selon ta parole. Qu'elle se confirme, afin que ton nom soit grand pour toujours et que l'on dise: « Le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël, est Dieu pour Israël! » Que ma maison à moi, David, ton serviteur, soit affermie devant toi! Car toi-même, mon Dieu, tu m'as informé que tu bâtirais une maison pour moi. C'est pourquoi j'ai trouvé le courage de prier devant toi. Maintenant, Seigneur, c'est toi qui es Dieu, et tu m'as annoncé ce bienfait. Maintenant, tu as bien voulu bénir ma maison, afin qu'elle subsiste pour toujours devant toi! Car c'est toi, Seigneur, qui as béni, et ce que tu bénis est béni pour toujours. Après cela, David battit les Philistins et les humilia. Il prit aux Philistins Gath et les localités qui en dépendent. Il battit les Moabites, qui lui furent soumis et assujettis à un tribut. David battit Hadad-Ezer, roi de Tsoba, vers Hamath, lorsqu'il alla établir sa domination sur l'Euphrate. David lui prit mille chars, sept mille hommes d'équipage et vingt mille fantassins; il coupa les jarrets à tous les attelages, après en avoir conservé une centaine. Les Araméens de Damas vinrent au secours de Hadad-Ezer, roi de Tsoba, et David abattit vingt-deux mille hommes parmi les Araméens. David établit des garnisons chez les Araméens de Damas, et les Araméens furent soumis à David et assujettis à un tribut. Le Seigneur donnait la victoire à David partout où il allait. David prit les carquois d'or que portaient les hommes de Hadad-Ezer et les apporta à Jérusalem. David prit encore une très grande quantité de bronze à Tibhath et à Koun, villes de Hadad-Ezer. Salomon en fit la Mer de bronze, les colonnes et les objets de bronze. Tôou, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée de Hadad-Ezer, roi de Tsoba. Il envoya Hadoram, son fils, auprès du roi David, pour lui demander comment il allait et le féliciter d'avoir fait la guerre à Hadad-Ezer et de l'avoir battu. Car Tôou était en guerre avec Hadad-Ezer. Il envoya aussi toutes sortes d'objets d'or, d'argent et de bronze. Le roi David les consacra au Seigneur, avec l'argent et l'or qu'il avait enlevés à toutes les nations, à Edom, à Moab, aux Ammonites, aux Philistins et à Amalec. Abshaï, fils de Tserouya, battit dans la vallée du Sel dix-huit mille Edomites. Il installa des garnisons en Edom, et tout Edom fut soumis à David. Le Seigneur donnait la victoire à David partout où il allait. David régna sur tout Israël. Il agissait envers tout son peuple selon l'équité et la justice. Joab, fils de Tserouya, était à la tête de l'armée; Josaphat, fils d'Ahiloud, était archiviste; Tsadoq, fils d'Ahitoub, et Abimélek, fils d'Abiathar, étaient prêtres; Shavsha était scribe; Benaya, fils de Joïada, était chef des Kérétites et des Pélétites, et les fils de David étaient les premiers représentants du roi. Là-dessus, Nahash, roi des Ammonites, mourut, et son fils devint roi à sa place. David dit: J'agirai avec fidélité envers Hanoun, fils de Nahash, car son père a agi avec fidélité envers moi. David envoya des messagers lui présenter ses condoléances pour son père. Les gens de la cour de David arrivèrent au pays des Ammonites, auprès de Hanoun, pour lui présenter des condoléances, mais les princes des Ammonites dirent à Hanoun: Penses-tu que David ait voulu honorer ton père en t'envoyant ces gens pour te présenter ses condoléances? N'est-ce pas pour examiner, pour détruire, pour espionner le pays que ses gens sont venus auprès de toi? Alors Hanoun saisit les gens de David, les fit raser et fit couper leurs habits à mi-longueur, jusqu'au derrière; puis il les renvoya. On vint faire un rapport sur ces hommes à David, qui envoya quelqu'un à leur rencontre; ces hommes étaient en effet dans une grande confusion; le roi leur fit dire: Restez à Jéricho jusqu'à ce que votre barbe ait repoussé, puis vous reviendrez. Les Ammonites virent qu'ils s'étaient rendus odieux à David. Alors Hanoun et les Ammonites envoyèrent mille talents d'argent pour engager des chars et des attelages chez les Araméens de Mésopotamie et chez les Araméens de Maaka et de Tsoba. Ils engagèrent trente-deux mille chars et le roi de Maaka avec son peuple, lesquels dressèrent leur camp devant Medba. Les Ammonites, sortant de leurs villes, se rassemblèrent et marchèrent au combat. Quand David l'apprit, il envoya contre eux Joab avec toute l'armée, les guerriers. Les Ammonites se mirent en campagne; ils se rangèrent en ordre de bataille à l'entrée de la ville; les rois qui étaient venus étaient à part dans la campagne. Joab vit qu'il avait à se battre sur deux fronts, devant et derrière. Il fit alors un choix dans l'élite d'Israël et se rangea face aux Araméens; il confia le reste de la troupe à Abshaï, son frère, et ils se rangèrent face aux Ammonites. Il dit: Si les Araméens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours; et si les Ammonites sont plus forts que toi, je te porterai secours. Sois fort, soyons forts pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu, et que le Seigneur fasse ce qui lui plaira! Joab s'avança avec sa troupe pour attaquer les Araméens, qui durent fuir pour lui échapper. Quand les Ammonites virent que les Araméens avaient fui, ils fuirent aussi pour échapper à Abshaï, frère de Joab, et ils rentrèrent dans la ville; Joab se rendit à Jérusalem. Les Araméens, voyant qu'ils avaient été battus par Israël, envoyèrent des messagers pour mobiliser les Araméens de Transeuphratène; Shophak, le chef de l'armée de Hadad-Ezer, était à leur tête. On le dit à David. Celui-ci rassembla tout Israël, passa le Jourdain, arriva près d'eux et se rangea devant eux. Ainsi, David se rangea en ordre de bataille face aux Araméens, qui le combattirent. Les Araméens durent fuir pour échapper à Israël. David leur tua les équipages de sept mille chars et quarante mille fantassins; il fit mettre à mort Shophak, le chef de l'armée. Ceux qui étaient soumis à Hadad-Ezer, se voyant battus par Israël, firent la paix avec David et lui furent soumis; et les Araméens ne voulurent plus secourir les Ammonites. Au temps de l'année nouvelle, au temps où les rois partent en campagne, Joab, à la tête d'une forte armée, détruisit le pays des Ammonites et vint assiéger Rabba. David, lui, resta à Jérusalem. Joab battit Rabba et la rasa. David prit la couronne de la tête de son roi: telle qu'il la trouva, son poids était d'un talent – un talent d'or – et elle était garnie d'une pierre précieuse. Elle fut dès lors sur la tête de David. Il emporta de la ville un très grand butin. Quant au peuple qui s'y trouvait, il le fit sortir; il le condamna aux scies, aux herses de fer et aux haches; il traita de même toutes les villes des Ammonites. Puis David revint à Jérusalem avec toutes les troupes. Après cela, un combat eut lieu à Guézer avec les Philistins. Alors Sibbekaï, le Houshatite, tua Sippaï, un descendant des Rephaïtes, et ils furent humiliés. Le combat reprit avec les Philistins. Elhanân, fils de Yaïr, tua Lahmi, le frère de Goliath, le Gatite, qui avait une lance dont le bois était comme l'ensouple des tisserands. Il y eut encore un combat à Gath. Il y avait là un homme de haute taille, qui avait six doigts à chaque membre, vingt-quatre en tout, et qui était également issu de Rapha. Il défia Israël, et Jonathan, fils de Shiméa, frère de David, le tua. Ces hommes de Gath étaient issus de Rapha. Ils tombèrent sous les coups de David et de ses hommes. L'Adversaire se dressa contre Israël: il incita David à dénombrer Israël. David dit à Joab et aux princes du peuple: Allez, comptez Israël, depuis Bersabée jusqu'à Dan, et faites-moi un rapport. Ainsi je connaîtrai leur nombre. Joab répondit: Que le Seigneur rende ton peuple cent fois plus nombreux! O roi, mon seigneur, ne sont-ils pas tous tes serviteurs? Mais pourquoi demandes-tu cela? Pourquoi Israël se mettrait-il en tort? Mais la parole du roi s'imposa à Joab; Joab sortit donc et parcourut tout Israël; puis il revint à Jérusalem. Joab remit à David le chiffre du recensement du peuple: il y avait dans tout Israël onze cent mille hommes tirant l'épée, et en Juda quatre cent soixante-dix mille hommes tirant l'épée. Il ne recensa parmi eux ni Lévi ni Benjamin, car Joab avait en abomination l'ordre du roi. Cet ordre déplut à Dieu, et il frappa Israël. David dit à Dieu: J'ai commis un grand péché en faisant cela! Maintenant, pardonne, je te prie, la faute que j'ai commise, moi, ton serviteur, car j'ai agi tout à fait stupidement. Le Seigneur dit à Gad, le visionnaire de David: Va dire à David: Ainsi parle le Seigneur : Je te donne le choix entre trois choses; choisis-en une, et je la ferai pour toi. Gad arriva chez David et lui dit: Ainsi parle le Seigneur : Accepte, ou bien trois années de famine, ou bien trois mois de défaite devant tes adversaires, pendant lesquels l'épée de tes ennemis t'atteindra, ou bien trois jours avec l'épée du Seigneur et la peste dans le pays, et le messager du Seigneur qui portera la destruction dans tout le territoire d'Israël. Vois maintenant ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. David répondit à Gad: Je suis dans une grande détresse! Que je tombe aux mains du Seigneur, car sa compassion est immense; mais que je ne tombe pas aux mains des hommes! Le Seigneur fit venir la peste en Israël, et il tomba soixante-dix mille hommes d'Israël. Dieu envoya un messager à Jérusalem pour la détruire; comme il détruisait, le Seigneur regarda et il regretta ce malheur. Il dit au messager destructeur: Cela suffit! Arrête maintenant. Le messager du Seigneur se tenait près de l'aire d'Ornân, le Jébusite. David leva les yeux et vit le messager du Seigneur qui se tenait entre la terre et le ciel, son épée tirée, tendue au-dessus de Jérusalem. Alors David et les anciens, couverts d'un sac, tombèrent face contre terre. David dit à Dieu: N'est-ce pas moi qui ai dit de dénombrer le peuple? C'est moi qui ai péché et qui ai fait du mal; mais ce troupeau, qu'a-t-il fait? Seigneur, mon Dieu, que ta main soit donc sur moi et sur ma famille, je t'en prie, et qu'elle n'inflige pas un fléau à ton peuple! Le messager du Seigneur avait dit à Gad de parler à David, afin que David monte pour élever un autel pour le Seigneur sur l'aire d'Ornân, le Jébusite. David monta, par la parole que Gad avait dite au nom du Seigneur. Ornân se retourna et vit le messager. Ses quatre fils, qui étaient avec lui, se cachèrent; Ornân était en train de fouler du froment. Lorsque David arriva auprès d'Ornân, Ornân regarda et vit David; il sortit de l'aire et se prosterna devant David, face contre terre. David dit à Ornân: Donne-moi ce lieu, cette aire, afin que j'y bâtisse un autel pour le Seigneur ; donne-le-moi contre sa pleine valeur en argent, pour que le fléau qui frappe le peuple s'arrête. Ornân répondit à David: Prends-le et fais ce qui te plaira, ô roi, mon seigneur; regarde, je donne les bœufs pour les holocaustes, le traîneau à dépiquer pour le bois, et le froment pour l'offrande végétale, je donne tout cela. Mais le roi David dit à Ornân: Non! Je l'achèterai contre sa pleine valeur en argent; je n'offrirai pas au Seigneur un holocauste qui ne coûte rien, en lui apportant ce qui t'appartient! David donna à Ornân, pour ce lieu, de l'or pour un poids de six cents sicles. David bâtit là un autel pour le Seigneur ; il offrit des holocaustes et des sacrifices de paix, et il invoqua le Seigneur, qui lui répondit en faisant venir un feu du ciel sur l'autel de l'holocauste. Alors le Seigneur parla au messager, qui remit son épée au fourreau. En ce temps-là, David, ayant vu que le Seigneur lui avait répondu sur l'aire d'Ornân, le Jébusite, y offrit des sacrifices. La demeure du Seigneur que Moïse avait faite au désert et l'autel des holocaustes étaient en ce temps-là dans le haut lieu de Gabaon. Mais David ne pouvait pas y aller pour chercher Dieu, parce qu'il était rempli d'effroi à cause de l'épée du messager du Seigneur. David dit: Ici sera la maison du Seigneur Dieu, ici sera l'autel pour l'holocauste d'Israël. David ordonna de rassembler les immigrés qui étaient en Israël, et il chargea des tailleurs de pierre de couper des pierres de taille pour bâtir la maison de Dieu. David prépara aussi du fer en quantité pour les clous des battants des portes et pour les crampons, du bronze en telle quantité qu'on ne pouvait le peser, et du bois de cèdre qu'on ne pouvait compter, car les Sidoniens et les Tyriens avaient amené à David du bois de cèdre en quantité. David disait: Salomon, mon fils, est jeune et délicat; or la maison qui sera bâtie pour le Seigneur élèvera son nom et sa splendeur très haut dans tous les pays; c'est pourquoi je vais faire pour lui des préparatifs. Ainsi David fit quantité de préparatifs avant sa mort. Il appela Salomon, son fils, et lui ordonna de bâtir une maison pour le Seigneur, le Dieu d'Israël. David dit à Salomon: Mon fils, j'avais à cœur de bâtir une maison pour le nom du Seigneur, mon Dieu. Mais la parole du Seigneur m'est parvenue: « Tu as répandu beaucoup de sang, tu as fait de grandes guerres; tu ne bâtiras pas une maison pour mon nom, car tu as répandu devant moi beaucoup de sang sur la terre. Il naît de toi un fils qui sera un homme de repos; je lui accorderai le repos en le délivrant de tous les ennemis qui l'entourent: son nom sera Salomon, et j'accorderai la paix et la tranquillité à Israël pendant ses jours. C'est lui qui bâtira une maison pour mon nom. Lui, il sera mon fils, et je serai son père; et j'affermirai pour toujours son trône royal en Israël. » Maintenant, mon fils, que le Seigneur soit avec toi, afin que tu réussisses et que tu bâtisses la maison du Seigneur, ton Dieu, comme il l'a dit à ton sujet! Seulement, que le Seigneur te donne du bon sens et de l'intelligence, qu'il t'installe solidement sur Israël, pour que tu observes la loi du Seigneur, ton Dieu! Alors tu réussiras, si tu veilles à mettre en pratique les prescriptions et les règles que le Seigneur a données à Moïse pour Israël. Sois fort et courageux, n'aie pas peur, ne sois pas terrifié. Par ma peine, j'ai préparé pour la maison du Seigneur cent mille talents d'or, un million de talents d'argent. Quant au bronze et au fer, on ne peut pas les peser tant il y en a. J'ai aussi préparé du bois et des pierres, et tu en ajouteras encore. Tu as auprès de toi un grand nombre d'ouvriers, des tailleurs de pierre, des sculpteurs sur pierre et sur bois, et des hommes habiles dans toutes sortes de travaux. Quant à l'or, à l'argent, au bronze et au fer, on ne peut pas les compter. Agis, et que le Seigneur soit avec toi! David ordonna à tous les princes d'Israël de venir en aide à Salomon, son fils: Le Seigneur, votre Dieu, n'est-il pas avec vous? Ne vous a-t-il pas accordé le repos de tous côtés? Il m'a livré les habitants du pays, et le pays est soumis devant le Seigneur et devant son peuple. Appliquez maintenant votre cœur et votre âme à chercher le Seigneur, votre Dieu; bâtissez le sanctuaire du Seigneur Dieu, afin d'amener le coffre de l'alliance du Seigneur et les ustensiles sacrés de Dieu dans la maison qui va être bâtie pour le nom du Seigneur. David, âgé et rassasié de jours, investit Salomon, son fils, de la royauté sur Israël. Il rassembla tous les princes d'Israël, les prêtres et les lévites. On compta les lévites depuis l'âge de trente ans et au-dessus; leur nombre, compté tête par tête, homme par homme, était de 38 000. David dit: Qu'il y en ait 24 000 pour surveiller les travaux de la maison du Seigneur, 6 000 comme secrétaires et juges, 4 000 comme portiers, et 4 000 pour louer le Seigneur avec les instruments que j'ai faits pour la louange. David les divisa en classes d'après les fils de Lévi: Guershôn, Qehath et Merari. Des Guershonites: Ladân et Shiméi. Fils de Ladân: le chef Yehiel, Zétam et Joël, trois. Fils de Shiméi: Shelomith, Haziel et Harân, trois. Ce sont là les chefs des familles de Ladân. Fils de Shiméi: Yahath, Zina, Yéoush et Beria. Ce sont là les quatre fils de Shiméi. Yahath était le chef, et Ziza le second; Yéoush et Beria n'eurent pas beaucoup de fils et formèrent une seule famille, pour une seule charge. Fils de Qehath: Amram, Yitsehar, Hébron et Ouzziel, quatre. Fils d'Amram: Aaron et Moïse. Aaron fut séparé pour être consacré comme très sacré, lui et ses fils, pour toujours, afin d'offrir de l'encens devant le Seigneur, d'officier pour lui et de prononcer les bénédictions en son nom, pour toujours. Quant à Moïse, l'homme de Dieu, ses fils ont été appelés avec la tribu des lévites. Fils de Moïse: Guershom et Eliézer. Fils de Guershom: Shebouel, le chef. Les fils d'Eliézer furent: Rehabia, le chef; Eliézer n'eut pas d'autres fils, mais les fils de Rehabia furent extrêmement nombreux. Fils de Yitsehar: Shelomith, le chef. Fils d'Hébron: Yeriya, le chef; Amaria, le second, Yahaziel, le troisième, et Yeqaméam, le quatrième. Fils d'Ouzziel: Michée, le chef, et Yishiya, le second. Fils de Merari: Mahli et Moushi. Fils de Mahli: Eléazar et Qish. Eléazar mourut sans avoir de fils; mais il eut des filles, que prirent pour femmes les fils de Qish, leurs frères. Fils de Moushi: Mahli, Eder et Yerémoth, trois. Ce sont là les fils de Lévi, famille par famille – les chefs de famille, ceux qu'on recensa en comptant les noms, tête par tête. Ils étaient employés au service de la maison du Seigneur, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Car David avait dit: Le Seigneur, le Dieu d'Israël, a accordé le repos à son peuple, et il demeurera à Jérusalem pour toujours. Aussi, en ce qui concerne les lévites, ils n'auront plus à porter la Demeure et tous les objets destinés à son service. C'est sur ces dernières paroles de David que se fit le compte des fils de Lévi, depuis l'âge de vingt ans et au-dessus. Leurs fonctions, aux côtés des fils d'Aaron, pour le service de la maison du Seigneur, concernent les cours et les salles, la purification de toutes les choses sacrées, les ouvrages relatifs au service de la maison de Dieu, les pains exposés, la fleur de farine pour les offrandes végétales, les galettes sans levain, ce qui est fait à la poêle et ce qui est cuit, et toutes les mesures de capacité et de longueur. Ils doivent se présenter chaque matin, afin de célébrer et de louer le Seigneur, de même le soir, et offrir au Seigneur tous les holocaustes, aux sabbats, aux nouvelles lunes et aux rencontres festives, en nombre adéquat, selon la règle à laquelle ils sont constamment soumis, devant le Seigneur. Ils assurent le service de la tente de la Rencontre, le service du sanctuaire; ils assurent le service pour les fils d'Aaron, leurs frères, en ce qui concerne le service de la maison du Seigneur. Classes des fils d'Aaron: Fils d'Aaron: Nadab, Abihou, Eléazar et Itamar. Nadab et Abihou moururent avant leur père, sans avoir de fils; Eléazar et Itamar exercèrent le sacerdoce. David, ainsi que Tsadoq parmi les fils d'Eléazar et Ahimélek parmi les fils d'Itamar, classa les fils d'Aaron selon les charges de leur service. Il se trouva parmi les fils d'Eléazar plus de chefs que parmi les fils d'Itamar; on les répartit ainsi: pour les fils d'Eléazar, seize chefs de famille; pour les fils d'Itamar, huit chefs de famille. On les répartit par le sort, les uns avec les autres, car les princes du sanctuaire et les princes de Dieu étaient des fils d'Eléazar et des fils d'Itamar. Shemaya, le scribe, fils de Netanéel, d'entre les lévites, les inscrivit devant le roi, les princes, Tsadoq le prêtre, Ahimélek, fils d'Abiathar, et les chefs de famille des prêtres et des lévites. On prenait une famille pour Eléazar et on en prenait une autre pour Itamar. Le premier sort échut à Yehoyarib; le deuxième, à Yedaya; le troisième, à Harim; le quatrième, à Séorim; le cinquième, à Malkiya; le sixième, à Miyamîn; le septième, à Haqqots; le huitième, à Abiya; le neuvième, à Josué; le dixième, à Shekania; le onzième, à Eliashib; le douzième, à Yaqim; le treizième, à Houppa; le quatorzième, à Yéshébéab; le quinzième, à Bilga; le seizième, à Immer; le dix-septième, à Hézir; le dix-huitième, à Happitsets; le dix-neuvième, à Petahia; le vingtième, à Ezéchiel; le vingt et unième, à Yakîn; le vingt-deuxième, à Gamoul; le vingt-troisième, à Delaya, le vingt-quatrième, à Maazia. C'est ainsi qu'ils furent chargés de leur service, pour entrer dans la maison du Seigneur selon la règle instituée pour eux par l'intermédiaire d'Aaron, leur père, comme le Seigneur, le Dieu d'Israël, l'avait ordonné. Pour les autres fils de Lévi: pour les fils d'Amram, Shoubaël; pour les fils de Shoubaël, Yéhdeya; pour Rehabia, pour les fils de Rehabia, le chef Yishiya; pour les Yitseharites, Shelomoth; pour les fils de Shelomoth, Yahath; Benaï, Yeriya, Amaria le deuxième, Yahaziel le troisième, Yeqaméam, le quatrième; fils d'Ouzziel, Michée; pour les fils de Michée, Shamir; frère de Michée, Yishiya; pour les fils de Yishiya, Zacharie; fils de Merari, Mahli et Moushi; fils de Yaazia, son fils; fils de Merari, pour Yaazia, son fils, Shoham, Zakkour et Ibri; pour Mahli, Eléazar, qui n'eut pas de fils; pour Qish, les fils de Qish, Yerahméel; fils de Moushi, Mahli, Eder et Yerimoth. Ce sont là les lévites, famille par famille. Eux aussi, comme leurs frères, les fils d'Aaron, ils tirèrent au sort devant le roi David, Tsadoq, Ahimélek et les chefs de famille des prêtres et des lévites. Il en fut ainsi pour chaque chef de famille comme pour le moindre de ses frères. David et les fonctionnaires séparèrent pour le service les fils d'Asaph, de Hémân et de Yedoutoun qui parlaient en prophètes avec des lyres, des luths et des cymbales. Voici le nombre de ceux qui avaient des fonctions à remplir. Pour les fils d'Asaph: Zakkour, Joseph, Netania et Asarééla, fils d'Asaph, sous la direction d'Asaph, qui parlait en prophète, sous la direction du roi. Pour Yedoutoun, les fils de Yedoutoun: Guedalia, Tseri, Esaïe, Hashabia, Mattitia, six, sous la direction de leur père Yedoutoun, qui parlait en prophète avec la lyre pour célébrer et louer le Seigneur. Pour Hémân, les fils de Hémân: Bouqqiya, Mattania, Ouzziel, Shebouel, Yerimoth, Hanania, Hanani, Eliata, Guiddalti, Romamti-Ezer, Yoshbeqasha, Malloti, Hotir, Mahazioth. Tous ceux-là sont des fils de Hémân, qui était le visionnaire du roi pour les affaires de Dieu, afin d'élever la corne; Dieu avait donné à Hémân quatorze fils et trois filles. Tous ceux-là étaient sous la direction de leur père pour le chant de la maison du Seigneur, avec des cymbales, des luths et des lyres pour le service de la maison de Dieu. Asaph, Yedoutoun et Hémân étaient sous la direction du roi. Ils étaient au nombre de 288, avec leurs frères experts en ce qui concerne le chant pour le Seigneur, tous instructeurs. Ils tirèrent au sort pour leurs postes, petits et grands, instructeurs et disciples. Le premier sort échut, pour Asaph, à Joseph; le deuxième: Guedalia, lui, ses frères et ses fils, douze; le troisième: Zakkour, ses fils et ses frères, douze; le quatrième, à Yitseri, ses fils et ses frères, douze; le cinquième: Netania, ses fils et ses frères, douze; le sixième: Bouqqiya, ses fils et ses frères, douze; le septième: Yesarééla, ses fils et ses frères, douze; le huitième: Esaïe, ses fils et ses frères, douze; le neuvième: Mattania, ses fils et ses frères, douze; le dixième: Shiméi, ses fils et ses frères, douze; le onzième: Azaréel, ses fils et ses frères, douze; le douzième, à Hashabia, ses fils et ses frères, douze; pour le treizième: Shoubaël, ses fils et ses frères, douze; pour le quatorzième: Mattitia, ses fils et ses frères, douze; pour le quinzième, à Yerémoth, ses fils et ses frères, douze; pour le seizième, à Hanania, ses fils et ses frères, douze; pour le dix-septième, à Yoshbeqasha, ses fils et ses frères, douze; pour le dix-huitième, à Hanani, ses fils et ses frères, douze; pour le dix-neuvième, à Malloti, ses fils et ses frères, douze; pour le vingtième, à Eliyata, ses fils et ses frères, douze; pour le vingt et unième, à Hotir, ses fils et ses frères, douze; pour le vingt-deuxième, à Guiddalti, ses fils et ses frères, douze; pour le vingt-troisième, à Mahazioth, ses fils et ses frères, douze; pour le vingt-quatrième, à Romamti-Ezer, ses fils et ses frères, douze. Classes des portiers: Pour les Coréites: Meshélémia, fils de Coré, d'entre les fils d'Asaph. Meshélémia eut des fils: Zacharie, le premier-né; Yediaël, le deuxième; Zebadia, le troisième; Yatniel, le quatrième; Elam, le cinquième; Yohanân, le sixième; Eliehoénaï, le septième. Obed-Edom eut des fils: Shemaya, le premier-né; Yehozabad, le deuxième; Yoah, le troisième; Sakar, le quatrième; Netanéel, le cinquième; Ammiel, le sixième; Issacar, le septième; Péoultaï, le huitième; car Dieu l'avait béni. De Shemaya, son fils, naquirent des fils qui exercèrent l'autorité dans leur famille: c'étaient de vaillants guerriers; fils de Shemaya: Otni, Rephaël, Obed, Elzabad et ses frères, de vaillants hommes, Elihou et Semakia. Tous ceux-là sont des fils d'Obed-Edom; eux, leurs fils et leurs frères, étaient des hommes vaillants, pleins de force pour le service, soixante-deux d'Obed-Edom. Meshélémia eut des fils et des frères, de vaillants hommes; ils étaient dix-huit. Hosa, des fils de Merari, eut des fils: Shimri, le chef, nommé chef par son père, quoiqu'il ne fût pas le premier-né; Hilqiya, le deuxième; Tebalia, le troisième; Zacharie, le quatrième. Tous les fils et les frères de Hosa étaient treize. Ces classes de portiers, les chefs comme leurs frères, étaient en poste pour officier dans la maison du Seigneur. Ils tirèrent au sort pour chaque porte, petits et grands, famille par famille. Le sort tomba sur Shélémia pour le côté est. On tira au sort pour Zacharie, son fils, qui était un conseiller de bon sens, et le côté nord lui échut par le sort; à Obed-Edom, le côté sud; à ses fils, la maison des magasins; à Shouppim et Hosa, le côté ouest avec la porte Shalléketh, qui donnait sur la route montante: chaque groupe faisait face à l'autre. Il y avait à l'est six lévites, au nord quatre par jour, au sud quatre par jour, et quatre aux magasins à deux places différentes; du côté de l'annexe, à l'ouest, quatre vers la route, deux vers l'annexe. Ce sont là les classes des portiers, pour les fils des Coréites et pour les fils de Merari. L'un des lévites, Ahiya, était intendant des trésors de la maison de Dieu et des trésors sacrés. Quant aux fils de Ladân, les Guershonites issus de Ladân, les chefs des familles de Ladân le Guershonite, les Yehiélites, les fils de Yehiéli, Zétam et Joël, son frère, étaient intendants des trésors de la maison du Seigneur. Pour les Amramites, les Yitseharites, les Hébronites et les Ouzziélites, Shebouel, fils de Guershom, fils de Moïse, était l'intendant chef des trésors. Ses frères issus d'Eliézer: Rehabia, son fils; Esaïe, son fils; Joram, son fils; Zikri, son fils; Shelomith, son fils. Ce Shelomith et ses frères étaient intendants de tous les trésors sacrés, des choses qu'avaient consacrées le roi David, les chefs de famille, les chefs de mille et de cent, les chefs de l'armée: c'était sur le butin pris à la guerre qu'ils les avaient consacrées pour l'entretien de la maison du Seigneur. Tout ce qu'avaient consacré Samuel, le voyant, Saül, fils de Qish, Abner, fils de Ner, Joab, fils de Tserouya, et tous ceux qui avaient consacré quelque chose, tout cela était sous la responsabilité de Shelomith et de ses frères. Pour les Yitseharites, Kenania et ses fils étaient préposés aux affaires civiles en Israël, comme secrétaires et juges. Pour les Hébronites, Hashabia et ses frères, de vaillants hommes, au nombre de 1 700, avaient la surveillance d'Israël, au-delà du Jourdain, à l'ouest, pour toute l'œuvre du Seigneur et pour le service du roi. Pour les Hébronites – Yeriya était le chef des Hébronites, selon sa généalogie, selon sa famille – on fit, la quarantième année du règne de David, des recherches, et on trouva parmi eux de vaillants guerriers à Yazer de Galaad. Ses frères, de vaillants hommes, étaient au nombre de 2 700 chefs de famille. Le roi David les nomma à la tête des Rubénites, des Gadites et de la demi-tribu des Manassites pour toutes les affaires de Dieu et pour les affaires du roi. Israélites selon leur nombre, chefs de famille, chefs de mille et de cent, secrétaires qui étaient au service du roi pour tout ce qui concernait les classes, leur arrivée et leur départ, mois par mois, pendant tous les mois de l'année, chaque classe étant de 24 000 hommes. Sur la première classe, pour le premier mois: Yashobéam, fils de Zabdiel; pour sa classe, 24 000 hommes. C'était un des fils de Pérets. Il était chef de tous les chefs des armées du premier mois. Sur la classe du deuxième mois: Dodaï, l'Ahohite; sa classe avait Miqloth comme chef; pour sa classe, 24 000 hommes. Chef de la troisième armée, pour le troisième mois: Benaya, fils de Joïada, le prêtre chef; pour sa classe, 24 000 hommes. Ce Benaya était un vaillant homme parmi les trente et à la tête des trente; Ammizabad, son fils, faisait partie de sa classe. Le quatrième, pour le quatrième mois: Asaël, frère de Joab, et, après lui, Zebadia, son fils; pour sa classe, 24 000 hommes. Le cinquième, pour le cinquième mois: le chef Shamehouth, de Yizrah; pour sa classe, 24 000 hommes. Le sixième, pour le sixième mois: Ira, fils d'Iqqesh, le Teqoïte; pour sa classe, 24 000 hommes. Le septième, pour le septième mois: Hélets, le Pelonite, des fils d'Ephraïm; pour sa classe, 24 000 hommes. Le huitième, pour le huitième mois: Sibbekaï, le Houshatite, pour les Zérahites; pour sa classe, 24 000 hommes. Le neuvième, pour le neuvième mois: Abiézer, l'Anatotite, pour les Benjaminites; pour sa classe, 24 000 hommes. Le dixième, pour le dixième mois: Maharaï, le Netophatite, pour les Zérahites; pour sa classe, 24 000 hommes. Le onzième, pour le onzième mois: Benaya, le Piratonite, des fils d'Ephraïm; pour sa classe, 24 000 hommes. Le douzième, pour le douzième mois: Heldaï, le Netophatite, pour Otniel; pour sa classe, 24 000 hommes. A la tête des tribus d'Israël: Pour les Rubénites: un chef, Eliézer, fils de Zikri; pour les Siméonites: Shephatia, fils de Maaka; pour Lévi: Hashabia, fils de Qemouel; pour Aaron: Tsadoq; pour Juda: Elihou, des frères de David; pour Issacar: Omri, fils de Michel; pour Zabulon: Yishmaya, fils d'Abdias; pour Nephtali: Yerimoth, fils d'Azriel; pour les fils d'Ephraïm: Osée, fils d'Azazia; pour la demi-tribu de Manassé: Joël, fils de Pedaya; pour la demi-tribu de Manassé de Galaad: Yiddo, fils de Zacharie; pour Benjamin: Yaasiel, fils d'Abner; pour Dan: Azaréel, fils de Yeroham. Ce sont là les chefs des tribus d'Israël. David ne fit pas le dénombrement de ceux qui avaient vingt ans et au-dessous, car le Seigneur avait dit qu'il rendrait Israël aussi nombreux que les étoiles du ciel. Joab, fils de Tserouya, avait commencé le dénombrement, mais il ne l'acheva pas: cela avait attiré la Colère sur Israël. Les résultats n'en ont pas été reportés dans les chiffres des chroniques du roi David. Sur les réserves du roi: Azmaveth, fils d'Adiel; sur les réserves de la campagne, des villes, des villages et des tours: Jonathan, fils d'Ozias; sur les ouvriers de la campagne qui cultivaient la terre: Ezri, fils de Keloub; sur les vignes: Shiméi, le Ramatite; sur ceux qui, dans les régions viticoles, s'occupaient des réserves de vin: Zabdi, de Shepham; sur les oliviers et les sycomores du Bas-Pays: Baal-Hanân, le Guédérite; sur les réserves d'huile: Yoash; sur le gros bétail qui paissait dans la plaine côtière (Sharôn): Shitraï, le Sharonite; sur le gros bétail des vallées: Shaphath, fils d'Adlaï; sur les chameaux: Obil, l'Ismaélite; sur les ânesses: Yéhdeya, le Méronotite; sur le petit bétail: Yaziz, le Hagarite. Tous ceux-là étaient responsables des biens du roi David. Jonathan, oncle de David, était conseiller; c'était un homme intelligent, un scribe. Yehiel, fils de Hakmoni, s'occupait des fils du roi; Ahitophel était conseiller du roi; Houshaï, l'Arkite, était ami du roi; après Ahitophel, il y eut Joïada, fils de Benaya, et Abiathar; Joab était chef de l'armée du roi. David rassembla à Jérusalem tous les chefs d'Israël, les chefs des tribus, les chefs des classes qui étaient au service du roi, les chefs de mille et les chefs de cent, ceux qui étaient responsables de tous les biens et troupeaux du roi et de ses fils, avec les hauts fonctionnaires et les guerriers, tous les vaillants guerriers. Le roi David se leva et dit: Mes frères, mon peuple, écoutez-moi! J'avais à cœur de bâtir une maison, un lieu de repos, pour le coffre de l'alliance du Seigneur, le marchepied de notre Dieu, et je me préparais à bâtir. Mais Dieu m'a dit: « Tu ne bâtiras pas une maison pour mon nom, car tu es un homme de guerre et tu as répandu du sang. » Le Seigneur, le Dieu d'Israël, m'a choisi parmi toute ma famille afin que je sois roi d'Israël pour toujours; car il a choisi Juda comme chef, il a choisi ma famille dans la maison de Juda, et parmi les fils de mon père c'est moi qu'il a voulu investir de la royauté sur tout Israël. De tous mes fils – car le Seigneur m'a donné beaucoup de fils – il a choisi mon fils Salomon pour le faire asseoir sur le trône du royaume du Seigneur, sur Israël. Il m'a dit: « C'est ton fils Salomon qui bâtira ma maison et mes cours; car je l'ai choisi pour fils, et moi, je serai pour lui un père. J'affermirai pour toujours son règne s'il s'attache à mettre en pratique mes commandements et mes règles » – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Maintenant, sous les yeux de tout Israël, de l'assemblée du Seigneur, et en présence de notre Dieu, observez scrupuleusement tous les commandements du Seigneur, votre Dieu, afin que vous possédiez ce bon pays et que vous le laissiez comme patrimoine à vos fils après vous pour toujours. Et toi, Salomon, mon fils, connais le Dieu de ton père; sers-le d'un cœur entier, que ton âme y prenne plaisir, car le Seigneur sonde tous les cœurs et discerne toute forme de pensée. Si tu le cherches, il se laissera trouver par toi; si tu l'abandonnes, il te rejettera à jamais. Regarde: maintenant le Seigneur t'a choisi, afin que tu bâtisses une maison qui soit un sanctuaire. Sois fort et agis. David donna à Salomon, son fils, un modèle du vestibule et de ses maisons, des salles du trésor, des chambres à l'étage, des salles intérieures et de la maison de l'expiatoire; il lui donna un modèle de tout ce qu'il avait dans l'esprit concernant les cours de la maison du Seigneur, toutes les salles de l'enceinte pour les trésors de la maison de Dieu et les trésors sacrés, les classes des prêtres et des lévites, toutes les fonctions du service de la maison du Seigneur et tous les objets pour le service de la maison du Seigneur ; pour l'or, le poids de ce qui devait être d'or, c'est-à-dire, de tous les objets destinés à chaque service; pour tous les objets d'argent, le poids de tous les objets destinés à chaque service; le poids des porte-lampes d'or et de leurs lampes d'or, avec le poids de chaque porte-lampes et de ses lampes; ainsi que celui des porte-lampes d'argent, avec le poids de chaque porte-lampes et de ses lampes, selon l'usage de chaque porte-lampes; le poids de l'or pour les tables des pains exposés, pour chacune des tables, et de l'argent pour les tables d'argent; pour les fourchettes, les calices et les aiguières d'or pur, les coupes d'or, avec le poids de chaque coupe, et les coupes d'argent, avec le poids de chaque coupe; pour l'autel de l'encens en or épuré, avec le poids. Il lui donna le modèle du char, des keroubim d'or qui étendent leurs ailes et couvrent le coffre de l'alliance du Seigneur. C'est par un écrit de sa main, dit David, que le Seigneur m'a donné de comprendre tout cela, tout ce qui est à faire selon le modèle. David dit à Salomon, son fils: Sois fort et courageux, et agis; n'aie pas peur, ne sois pas terrifié. Car le Seigneur Dieu, mon Dieu, sera avec toi; il ne te délaissera pas, il ne t'abandonnera pas, jusqu'à ce que soit achevé tout l'ouvrage pour le service de la maison du Seigneur. Voici les classes des prêtres et des lévites pour tout le service de la maison de Dieu. Auprès de toi, pour tout l'ouvrage, il y a tous les volontaires habiles pour toutes sortes de services, les chefs et tout le peuple, prêts à exécuter tous tes ordres. Le roi David dit à toute l'assemblée: Mon fils Salomon, le seul que Dieu ait choisi, est jeune et délicat, et l'ouvrage est considérable, car ce château n'est pas pour un être humain, mais pour le Seigneur Dieu. De toute ma force, j'ai préparé pour la maison de mon Dieu de l'or pour ce qui doit être d'or, de l'argent pour ce qui doit être d'argent, du bronze pour ce qui doit être de bronze, du fer pour ce qui doit être de fer, et du bois pour ce qui doit être en bois, des pierres d'onyx et des pierres à enchâsser, des pierres brillantes et de diverses couleurs, toutes sortes de pierres précieuses et du marbre blanc en quantité. De plus, dans mon intérêt pour la maison de mon Dieu, je donne pour la maison de mon Dieu mon bien propre, or et argent, en plus de tout ce que j'ai préparé pour le sanctuaire: 3 000 talents d'or, de l'or d'Ophir, et 7 000 talents d'argent épuré, pour en revêtir les parois des bâtiments, pour l'or de ce qui doit être d'or et pour l'argent de ce qui doit être d'argent, ainsi que pour tous les travaux des artisans. Qui se porte volontaire aujourd'hui pour s'engager envers le Seigneur ? Les chefs des familles, les chefs des tribus d'Israël, les chefs de mille et de cent, ainsi que les chefs des travaux du roi se portèrent volontaires. Ils donnèrent pour le service de la maison de Dieu 5 000 talents d'or, 10 000 dariques, 10 000 talents d'argent, 18 000 talents de bronze et 100 000 talents de fer. Ceux qui avaient des pierres précieuses les remirent à Yehiel, le Guershonite, pour le trésor de la maison du Seigneur. Le peuple se réjouit de leurs offrandes volontaires, car c'était d'un cœur entier qu'ils s'étaient portés volontaires pour le Seigneur ; le roi David en eut aussi une grande joie. David bénit le Seigneur en présence de toute l'assemblée. David dit: Béni sois-tu, depuis toujours et pour toujours, Seigneur, Dieu d'Israël, notre père! A toi, Seigneur, la grandeur, la puissance, la splendeur, la majesté et l'éclat; car tout ce qui est au ciel et sur la terre t'appartient; à toi, Seigneur, le règne, à toi de t'élever souverainement au-dessus de tout! C'est de toi que viennent la richesse et la gloire; c'est toi qui domines sur tout. C'est dans ta main que sont la force et la puissance, et c'est ta main qui a le pouvoir de rendre grand et fort. Maintenant, notre Dieu, nous te célébrons, et nous louons ton nom splendide. Qui suis-je donc, et qui est mon peuple, pour que nous soyons capables de faire de pareilles offrandes volontaires? Tout vient de toi, et c'est de ta main que vient ce que nous te donnons! Nous sommes devant toi des immigrés et des résidents temporaires, comme tous nos pères; nos jours sur la terre sont comme l'ombre, et il n'y a pas d'espérance. Seigneur, notre Dieu, c'est de ta main que vient toute cette abondance que nous avons préparée afin de bâtir une maison pour toi, pour ton nom sacré. Tout t'appartient! Je sais bien, mon Dieu, que tu sondes le cœur et que tu agrées la droiture; aussi je t'ai fait toutes ces offrandes volontaires avec un cœur droit, et je vois maintenant avec joie ton peuple qui se trouve ici te faire des offrandes volontaires. Seigneur, Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, nos pères, garde pour toujours cette forme de pensée dans le cœur de ton peuple et affermis son cœur pour toi. Donne à Salomon, mon fils, un cœur entier pour qu'il observe tes commandements, tes préceptes et tes prescriptions, qu'il les mette tous en pratique et qu'il bâtisse le château pour lequel j'ai fait des préparatifs. David dit à toute l'assemblée: Bénissez le Seigneur (YHWH), votre Dieu, je vous prie! Alors toute l'assemblée bénit le Seigneur, le Dieu de ses pères. Ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur et devant le roi. Le lendemain, ils offrirent des sacrifices au Seigneur, ils offrirent des holocaustes au Seigneur : mille taureaux, mille béliers et mille agneaux, avec leurs libations, et des sacrifices en quantité pour tout Israël. Ils mangèrent et burent ce jour-là devant le Seigneur avec une grande joie, et ils investirent pour la seconde fois Salomon, fils de David, de la royauté; ils lui conférèrent l'onction de chef pour le Seigneur, et à Tsadoq celle de prêtre. Salomon s'assit sur le trône du Seigneur pour être roi à la place de David, son père. Il prospéra et tout Israël l'écouta. Tous les princes, les guerriers, et même tous les fils du roi David se soumirent au roi Salomon. Le Seigneur rendit Salomon grand, il l'éleva aux yeux de tout Israël; il rendit son règne plus éclatant que celui d'aucun roi d'Israël avant lui. David, fils de Jessé, régna sur tout Israël. Le temps qu'il régna sur Israël fut de quarante ans: à Hébron il régna sept ans, et à Jérusalem il régna trente-trois ans. Il mourut dans une heureuse vieillesse, rassasié de jours, de richesse et de gloire. Salomon, son fils, devint roi à sa place. L'histoire du roi David, le début et la fin, cela est écrit dans l'histoire de Samuel, le voyant, dans l'histoire de Nathan, le prophète, et dans l'histoire de Gad, le visionnaire, – avec tout son règne et toute sa vaillance, et ce qui s'est passé de son temps soit en Israël, soit dans tous les royaumes des pays. Salomon, fils de David, devint fort dans sa royauté; le Seigneur, son Dieu, était avec lui et l'éleva très haut. Salomon parla à tout Israël, aux chefs de mille et de cent, aux juges, à tous les princes de tout Israël, aux chefs de famille. Salomon se rendit avec toute l'assemblée au haut lieu qui était à Gabaon, car c'est là qu'était la tente de la Rencontre de Dieu, celle que Moïse, serviteur du Seigneur, avait faite dans le désert; mais le coffre de Dieu, David l'avait fait monter de Qiriath-Yéarim à la place qu'il lui avait préparée, car il avait dressé pour lui une tente à Jérusalem. Quant à l'autel de bronze qu'avait fait Betsaléel, fils d'Ouri, fils de Hour, il l'avait placé devant la demeure du Seigneur. Ainsi Salomon et l'assemblée cherchèrent le Seigneur. Là, Salomon monta à l'autel de bronze, devant le Seigneur, à la tente de la Rencontre, et il y offrit mille holocaustes. Cette nuit-là, Dieu apparut à Salomon et lui dit: Demande ce que tu veux, je te le donnerai. Salomon répondit à Dieu: Tu as agi avec une grande fidélité envers David, mon père, et tu m'as investi de la royauté à sa place. Maintenant, Seigneur Dieu, que ta parole à David, mon père, se confirme, puisque c'est toi qui m'as investi de la royauté sur un peuple aussi nombreux que les grains de poussière de la terre. Donne-moi maintenant sagesse et connaissance, afin que je sache conduire ce peuple! Qui donc peut gouverner ton peuple, ce peuple si grand? Dieu dit à Salomon: Puisque c'est là ce qui est dans ton cœur, puisque tu ne demandes ni richesse, ni biens, ni gloire, ni la mort de tes ennemis, que tu ne demandes pas même une longue vie, puisque tu demandes sagesse et connaissance afin de gouverner mon peuple, sur lequel je t'ai investi de la royauté, la sagesse et la connaissance te sont données. Je te donnerai richesse, biens et gloire, comme n'en ont jamais eu les rois qui étaient avant toi et comme n'en auront jamais plus ceux qui viendront après toi. Salomon – qui se trouvait au haut lieu de Gabaon – vint à Jérusalem, depuis la tente de la Rencontre, et il régna sur Israël. Salomon rassembla des chars et des équipages; il avait mille quatre cents chars et douze mille équipages, qu'il installa dans des villes de garnison et à Jérusalem, près du roi. Le roi rendit l'argent et l'or aussi communs à Jérusalem que les pierres; il rendit les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui sont dans le Bas-Pays. On amenait les chevaux pour Salomon d'Egypte et de Qevé. Les marchands du roi allaient les acheter à Qevé: ils faisaient monter d'Egypte un char pour six cents sicles d'argent, et un cheval pour cent cinquante sicles. Ils en amenaient aussi avec eux pour tous les rois des Hittites et pour les rois d'Aram. Salomon ordonna que l'on bâtisse une maison pour le nom du Seigneur et une maison royale pour lui-même. Salomon compta soixante-dix mille hommes pour porter les fardeaux, quatre-vingt mille tailleurs de pierre dans la montagne, et trois mille six cents pour les surveiller. Salomon fit dire à Houram, roi de Tyr: Fais pour moi comme tu as fait pour David, mon père, à qui tu as envoyé des cèdres pour qu'il se bâtisse une maison. Je bâtis une maison pour le nom du Seigneur, mon Dieu, afin de lui consacrer des offrandes, de faire fumer devant lui de l'encens aromatique, d'exposer constamment des pains, d'offrir des holocaustes le matin et le soir, aux sabbats, aux nouvelles lunes et aux rencontres festives du Seigneur, notre Dieu, comme cela incombe pour toujours à Israël. La maison que je vais bâtir doit être grande, car notre Dieu est plus grand que tous les dieux. Mais qui aurait le pouvoir de lui bâtir une maison, puisque le ciel du ciel ne peut le contenir? Et qui serais-je pour lui bâtir une maison, si ce n'était pour offrir de l'encens devant lui? Maintenant, envoie-moi un homme habile à travailler l'or, l'argent, le bronze et le fer, la pourpre rouge, le carmin et la pourpre violette, un homme connaissant l'art de la gravure, afin qu'il travaille avec les hommes habiles qui sont auprès de moi en Juda et à Jérusalem, ceux que David, mon père, a préparés. Envoie-moi du Liban du bois de cèdre, de cyprès et de santal: je sais bien, moi, que tes hommes savent couper les bois du Liban. Mes hommes seront avec tes hommes. Qu'on me prépare du bois en quantité, car la maison que je vais bâtir sera d'une grandeur étonnante. Je donnerai à tes hommes, aux bûcherons qui couperont les arbres, vingt mille kors de froment foulé, vingt mille kors d'orge, vingt mille baths de vin et vingt mille baths d'huile. Houram, roi de Tyr, répondit par un écrit qu'il envoya à Salomon: C'est parce que le Seigneur (YHWH) aime son peuple qu'il t'a fait roi sur eux! Houram dit encore: Béni soit le Seigneur (YHWH), le Dieu d'Israël, qui a fait le ciel et la terre, de ce qu'il a donné au roi David un fils sage, au bon sens et à l'intelligence éprouvés, qui va bâtir une maison pour le Seigneur (YHWH) et une maison royale pour lui-même! Je t'envoie maintenant un homme habile, à l'intelligence éprouvée, Houram-Abi, fils d'une femme d'entre les filles de Dan et d'un père Tyrien. Il sait travailler l'or et l'argent, le bronze et le fer, la pierre et le bois, la pourpre rouge et violette, le byssos et le carmin. Il connaît tout l'art de la gravure et il saura concevoir tous les ouvrages qu'on lui donnera à faire avec tes hommes habiles et avec les hommes habiles de David, ton père. Maintenant, mon seigneur, daigne nous envoyer le froment, l'orge, l'huile et le vin dont tu as parlé. Nous, nous couperons du bois du Liban autant que tu en auras besoin; nous te les expédierons par mer, par flottage, jusqu'à Jaffa; toi, tu les feras monter à Jérusalem. Salomon compta tous les immigrés qui étaient en Israël, dont le compte avait déjà été fait par David, son père. On en trouva cent cinquante-trois mille six cents. Il en prit soixante-dix mille pour porter les fardeaux, quatre-vint mille comme tailleurs de pierre dans la montagne, et trois mille six cents pour surveiller et faire travailler le peuple. Salomon commença à bâtir la maison du Seigneur à Jérusalem, au mont Moriya, là où il était apparu à David, son père, au lieu que David avait préparé sur l'aire d'Ornân, le Jébusite. Il commença à bâtir le deuxième jour du deuxième mois de la quatrième année de son règne. Voici sur quelles fondations Salomon bâtit la maison de Dieu: la longueur était de soixante coudées, en coudées de l'ancienne mesure, et la largeur de vingt coudées. Le vestibule sur le devant avait vingt coudées de longueur, correspondant à la largeur de la Maison, et cent-vingt de hauteur. Il le recouvrit d'or pur à l'intérieur. Il couvrit de bois de cyprès la grande maison; il la couvrit du meilleur or, et il y représenta des branches de palmiers et des chaînettes. Il recouvrit la Maison de pierres précieuses splendides; l'or était de l'or de Parvaïm. Il couvrit d'or la Maison, les poutres, les seuils, les parois et les battants des portes, et il grava des keroubim sur les parois. Il fit la maison du Très-Sacré; elle avait vingt coudées de longueur, ce qui correspondait à la largeur de la Maison, et vingt coudées de largeur. Il la couvrit du meilleur or, pour six cents talents, et le poids de l'or pour les clous se montait à cinquante sicles. Il couvrit aussi d'or les chambres à l'étage. Il fit dans la maison du Très-Sacré deux keroubim sculptés, et on les recouvrit d'or. Les ailes des keroubim avaient vingt coudées de longueur. L'aile du premier, longue de cinq coudées, touchait la paroi de la maison et l'autre aile, longue de cinq coudées, touchait l'aile de l'autre keroub. L'aile de l'autre keroub, longue de cinq coudées, touchait la paroi de la Maison, et l'autre aile, longue de cinq coudées, rejoignait l'aile du premier keroub. Les ailes de ces keroubim, déployées, avaient vingt coudées. Ils étaient debout, leurs faces tournées vers la Maison. Il fit le voile de pourpre violette et rouge, de carmin et de byssos, et il y représenta des keroubim. Il fit devant la Maison deux colonnes de trente-cinq coudées de hauteur, avec un chapiteau de cinq coudées à leur sommet. Il fit des chaînettes comme celles qui étaient dans le Secret, et les plaça au sommet des colonnes, et il fit cent grenades qu'il mit dans les chaînettes. Il dressa les colonnes sur le devant du temple, l'une à droite et l'autre à gauche; il appela celle de droite du nom de Yakîn, et celle de gauche du nom de Booz. Il fit un autel de bronze, long de vingt coudées, large de vingt coudées et haut de dix coudées. Il fit la Mer de fonte. Elle avait dix coudées d'un bord à l'autre, une forme entièrement ronde, cinq coudées de hauteur et une circonférence que mesurait un cordeau de trente coudées. En dessous d'elle étaient représentés des bœufs qui l'entouraient tout autour, dix par coudée; ils faisaient tout le tour de la Mer. Les bœufs, sur deux rangs, étaient fondus avec elle en une seule pièce. Elle était posée sur douze bœufs, trois tournés vers le nord, trois tournés vers l'ouest, trois tournés vers le sud, et trois tournés vers l'est; la Mer reposait sur eux, et toute la partie postérieure de leur corps était en dedans. Son épaisseur était d'un palme; son bord était façonné comme le bord d'une coupe, en fleur de lis. Elle pouvait contenir trois mille baths. Il fit dix cuves; il en plaça cinq à droite et cinq à gauche, pour qu'on s'y lave; on y nettoyait ce qui servait aux holocaustes. La Mer servait aux prêtres pour qu'ils s'y lavent. Il fit les dix porte-lampes d'or, selon la règle, et il les plaça dans le temple, cinq à droite et cinq à gauche. Il fit dix tables et les posa dans le temple, cinq à droite et cinq à gauche. Il fit cent calices d'or. Il fit la cour des prêtres et la grande enceinte, ainsi que les portes de l'enceinte, dont il couvrit de bronze les battants. Il plaça la Mer du côté droit, au sud-est. Houram fit les récipients, les pelles et les calices. Houram acheva les travaux qu'il avait faits pour le roi Salomon dans la maison de Dieu: deux colonnes, avec les deux chapiteaux évasés au sommet des deux colonnes; les deux treillis, pour couvrir les deux chapiteaux évasés au sommet des colonnes; les quatre cents grenades pour les deux treillis, deux rangées de grenades par treillis, pour couvrir les deux chapiteaux évasés au sommet des colonnes. Il fit les bases, et il fit les cuves sur les bases; la Mer, une, et les douze bœufs en dessous d'elle; les récipients, les pelles et les fourchettes. Tous ces objets que Houram-Abiv avait faits pour le roi Salomon, pour la maison du Seigneur, étaient de bronze bruni. C'est dans le district du Jourdain que le roi les fondit, dans l'épaisseur de la terre, entre Soukkoth et Tseréda. Salomon fit tous ces objets en si grande quantité qu'on ne put évaluer le poids du bronze. Salomon fit tous les objets de la maison de Dieu: l'autel d'or; les tables, sur lesquelles on mettait le pain offert; les porte-lampes et leurs lampes d'or fin, qu'on devait allumer selon la règle devant le Secret, les fleurs, les lampes et les mouchettes d'or, d'or très pur; les couteaux, les calices, les tasses et les cassolettes d'or fin; l'entrée de la Maison, les battants d'or des portes intérieures du Très-Sacré et les battants des portes de la Maison, du temple. Ainsi furent achevés tous les travaux que Salomon fit pour la maison du Seigneur. Salomon apporta ce que David, son père, avait consacré: l'argent, l'or et tous les objets. Il les plaça parmi les trésors de la maison de Dieu. Alors Salomon rassembla à Jérusalem les anciens d'Israël et tous les chefs des tribus, les princes des familles des Israélites, pour faire monter de la Ville de David, c'est-à-dire Sion, le coffre de l'alliance du Seigneur. Tous les hommes d'Israël se rassemblèrent auprès du roi pour la fête – c'était le septième mois. Tous les anciens d'Israël arrivèrent, et les lévites portèrent le Coffre. Ils firent monter le Coffre, la tente de la Rencontre et tous les ustensiles sacrés qui étaient dans la tente: ce sont les prêtres-lévites qui les firent monter. Le roi Salomon et toute la communauté d'Israël rassemblée auprès de lui devant le Coffre sacrifiaient du petit bétail et du gros bétail, en si grand nombre qu'on ne pouvait ni le compter ni l'évaluer. Les prêtres amenèrent le coffre de l'alliance du Seigneur en son lieu, dans le Secret de la Maison, dans le Très-Sacré, sous les ailes des keroubim. Les keroubim étendaient les ailes au-dessus du lieu du Coffre, les keroubim couvraient le Coffre et ses barres par-dessus. Les barres étaient d'une longueur telle que leurs extrémités se voyaient depuis le Coffre, devant le Secret; mais on ne les voyait pas du dehors. Le Coffre est resté là jusqu'à ce jour. Il n'y avait rien dans le Coffre, sinon les deux tablettes que Moïse avait données, à l'Horeb, quand le Seigneur avait conclu une alliance avec les Israélites, lorsqu'ils étaient sortis d'Egypte. Au moment où les prêtres sortaient du sanctuaire (car tous les prêtres qui se trouvaient là s'étaient consacrés, sans observer l'ordre des classes; et tous les lévites qui étaient chantres, Asaph, Hémân, Yedoutoun, leurs fils et leurs frères, revêtus de byssos, se tenaient à l'est de l'autel avec des cymbales, des luths et des lyres, et ils avaient auprès d'eux cent vingt prêtres sonnant des trompettes), et lorsque ceux qui sonnaient des trompettes et les chantres, unis dans un même son pour louer et célébrer le Seigneur, firent retentir les trompettes, les cymbales et les autres instruments et louèrent le Seigneur  – car il est bon, car sa fidélité est pour toujours! – à ce moment, la Maison, la maison du Seigneur, fut remplie d'une nuée. Les prêtres ne pouvaient plus se tenir là pour officier, à cause de la nuée; car la gloire du Seigneur remplissait la maison de Dieu. Alors Salomon dit: Le Seigneur a dit qu'il demeurerait dans l'obscurité épaisse! Et moi, j'ai bâti une maison qui sera ta résidence, un lieu où tu habiteras toujours! Le roi se retourna et bénit toute l'assemblée d'Israël. Toute l'assemblée d'Israël était debout. Il dit: Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui, de sa bouche, a parlé à David, mon père, et qui, de ses mains, a accompli ce qu'il avait dit: « Depuis le jour où j'ai fait sortir d'Egypte mon peuple, je n'ai pas choisi de ville parmi toutes les tribus d'Israël pour qu'y soit bâtie une maison où résiderait mon nom, et je n'ai pas choisi d'homme pour qu'il soit chef sur Israël, mon peuple; mais j'ai choisi Jérusalem pour que mon nom y réside, et j'ai choisi David pour qu'il soit à la tête d'Israël, mon peuple. » David, mon père, a eu à cœur de bâtir une maison pour le nom du Seigneur, le Dieu d'Israël. Le Seigneur a dit à David, mon père: « Puisque tu as eu à cœur de bâtir une maison pour mon nom, tu as bien fait d'avoir eu cela à cœur. Seulement, ce n'est pas toi qui bâtiras la Maison; ce sera ton fils, celui qui est sorti de tes reins; c'est lui qui bâtira la maison pour mon nom. » Le Seigneur a réalisé la parole qu'il avait dite. J'ai succédé à David, mon père, je me suis assis sur le trône d'Israël, comme l'avait dit le Seigneur, et j'ai bâti la maison pour le nom du Seigneur, le Dieu d'Israël. J'y ai mis le coffre où est l'alliance du Seigneur, celle qu'il a conclue avec les Israélites. Il se tint debout devant l'autel du Seigneur, en face de toute l'assemblée d'Israël. Il tendit les mains. En effet, Salomon avait fait une tribune de bronze, et l'avait placée à l'intérieur de l'enceinte; elle était longue de cinq coudées, large de cinq coudées et haute de trois coudées. Il s'y tint et se mit à genoux en face de toute l'assemblée d'Israël. Il tendit les mains vers le ciel et dit: Seigneur (YHWH), Dieu d'Israël, il n'y a pas de dieu semblable à toi, ni dans le ciel, ni sur la terre: tu gardes l'alliance et la fidélité envers tes serviteurs qui marchent devant toi de tout leur cœur. Ainsi tu as gardé pour ton serviteur David, mon père, ce que tu lui avais dit; ce que tu avais dit, de ta bouche, tu l'as accompli de ta main – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Maintenant, Seigneur, Dieu d'Israël, garde pour ton serviteur David, mon père, ce que tu lui as dit: « Tu auras toujours devant moi un successeur assis sur le trône d'Israël, pourvu que tes fils gardent leur voie et qu'ils suivent ma loi comme tu as marché devant moi. » Maintenant, Seigneur, Dieu d'Israël, que se confirme la parole que tu as dite à David, ton serviteur! Mais Dieu habiterait-il vraiment avec l'être humain sur la terre? Le ciel et le ciel du ciel ne peuvent te contenir: combien moins cette maison que j'ai bâtie! Cependant, Seigneur, mon Dieu, tu te tourneras vers ma prière, ma supplication, pour entendre le cri, la prière, que moi, ton serviteur, je t'adresse. Que tes yeux soient ouverts jour et nuit sur cette maison, sur le lieu dont tu as dit que tu y placerais ton nom! Entends la prière que je fais vers ce lieu. Tu entendras mes supplications et celles d'Israël, ton peuple, lorsque nous prierons vers ce lieu. Toi, tu entendras, de ce lieu que tu habites, depuis le ciel; tu entendras et tu pardonneras. Si quelqu'un commet un péché contre son prochain et qu'on lui impose une adjuration, s'il vient pour l'adjuration devant ton autel, dans cette maison, toi, tu entendras, depuis le ciel; tu agiras et tu jugeras tes serviteurs, pour punir le coupable et faire retomber sa voie sur sa tête, pour acquitter le juste et le traiter selon sa justice. Si Israël, ton peuple, est battu par l'ennemi, parce qu'ils auront péché contre toi, s'ils reviennent et célèbrent ton nom, s'ils t'adressent des prières, des supplications, dans cette maison, toi, tu entendras, depuis le ciel. Tu pardonneras le péché d'Israël, ton peuple; tu les ramèneras sur la terre que tu leur as donnée, à eux et à leurs pères. Quand le ciel sera fermé et qu'il n'y aura pas de pluie, parce qu'ils auront péché contre toi; s'ils prient vers ce lieu, célèbrent ton nom et reviennent de leurs péchés, parce que tu les auras affligés, toi, tu entendras, dans le ciel; tu pardonneras le péché de tes serviteurs, celui d'Israël, ton peuple. Car tu leur enseigneras la bonne voie qu'ils doivent suivre, et tu feras venir la pluie sur ton pays, celui que tu as donné comme patrimoine à ton peuple. Quand il y aura la famine dans le pays, quand il y aura la peste, quand il y aura la rouille et la nielle, le criquet et la sauterelle, quand l'ennemi assiégera ton peuple dans son pays, aux portes de ses villes, quand il y aura toutes sortes de fléaux et de maladies, chaque prière, chaque supplication de tout homme et de tout ton peuple, Israël – alors que chacun, connaissant sa plaie et sa douleur, tendra les mains vers cette maison, toi, tu entendras, depuis le ciel, le lieu que tu habites; tu pardonneras et tu rendras à chacun selon ses voies, parce que tu connais son cœur; toi seul connais le cœur des humains. Ainsi ils te craindront et suivront tes voies tous les jours qu'ils vivront sur la terre que tu as donnée à nos pères. De même pour l'étranger, celui qui n'est pas d'Israël, ton peuple; quand il viendra d'un pays lointain, à cause de ton grand nom, de ta main forte et de ton bras étendu; quand on viendra prier vers cette maison, toi, tu entendras, depuis le ciel, depuis le lieu que tu habites, et tu accorderas à l'étranger tout ce pour quoi il t'aura invoqué, afin que tous les peuples de la terre connaissent ton nom et te craignent, comme Israël, ton peuple, et qu'ils sachent que ton nom est invoqué sur cette maison que j'ai bâtie! Quand ton peuple partira en guerre contre ses ennemis, par le chemin sur lequel tu l'auras envoyé, s'ils te prient dans la direction de cette ville que tu as choisie et de la maison que j'ai bâtie pour ton nom, depuis le ciel tu entendras leurs prières, leurs supplications, et tu défendras leur droit! Quand ils pécheront contre toi, – car il n'y a pas d'être humain qui ne pèche – quand tu seras en colère contre eux et que tu les livreras devant l'ennemi, quand ceux qui les auront faits captifs les emmèneront en captivité dans un pays lointain ou proche, s'ils réfléchissent dans le pays où ils auront été emmenés captifs, s'ils reviennent, s'ils t'adressent des supplications au pays de leur captivité et qu'ils disent: « Nous avons péché, nous avons commis des fautes, nous avons agi en méchants! », s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de toute leur âme et si, au pays de leur captivité, où on les a emmenés captifs, ils te prient en direction du pays que tu as donné à leurs pères, de la ville que tu as choisie et de la maison que j'ai bâtie pour ton nom, depuis le ciel, du lieu que tu habites, tu entendras leurs prières, leurs supplications, et tu défendras leur droit. Tu pardonneras à ton peuple, qui a péché contre toi. Maintenant, mon Dieu, je t'en prie, que tes yeux soient ouverts, et que tes oreilles soient attentives à la prière de ce lieu! Maintenant, Seigneur Dieu, lève-toi, viens à ton lieu de repos, toi et le coffre de ta puissance! Que tes prêtres, Seigneur Dieu, se revêtent de salut, que tes fidèles se réjouissent dans leur bonheur! Seigneur Dieu, ne repousse pas l'homme qui a reçu ton onction! Souviens-toi de ce que David, ton serviteur, a fait avec fidélité! Lorsque Salomon eut achevé de prier, un feu descendit du ciel et dévora l'holocauste et les sacrifices, et la gloire du Seigneur remplit la Maison. Les prêtres ne pouvaient entrer dans la maison du Seigneur, car la gloire du Seigneur remplissait la maison du Seigneur. Tous les Israélites voyaient descendre le feu et la gloire du Seigneur sur la Maison; ils s'agenouillèrent sur le pavé, face contre terre et, prosternés, ils célébrèrent le Seigneur  – car il est bon, car sa fidélité est pour toujours! Le roi et tout le peuple offrirent des sacrifices devant le Seigneur. Le roi Salomon offrit un sacrifice de vingt-deux mille têtes de gros bétail et de cent vingt mille têtes de petit bétail. Ainsi le roi et tout le peuple firent la dédicace de la maison de Dieu. Les prêtres se tenaient à leur poste, ainsi que les lévites avec les instruments de musique du Seigneur, ceux que le roi David avait faits pour célébrer le Seigneur  – car sa fidélité est pour toujours! – quand David louait Dieu par leur entremise. Les prêtres sonnaient des trompettes en face d'eux, et tout Israël se tenait debout. Salomon consacra la cour qui est devant la maison du Seigneur : il y offrit les holocaustes et les graisses des sacrifices de paix, parce que l'autel de bronze que Salomon avait fait ne pouvait contenir les holocaustes, les offrandes végétales et les graisses. En ce temps-là, Salomon célébra la fête pendant sept jours, et tout Israël avec lui; une très grande assemblée était venue depuis l'entrée de Hamath jusqu'à l'oued d'Egypte. Le huitième jour, ils eurent une assemblée solennelle; car ils firent la dédicace de l'autel pendant sept jours, et ils célébrèrent la fête pendant sept jours. Le vingt-troisième jour du septième mois, Salomon renvoya le peuple à ses tentes. Ils se réjouissaient, le cœur content du bien que le Seigneur avait fait à David, à Salomon et à Israël, son peuple. Salomon acheva donc la maison du Seigneur et la maison du roi. Il réussit tout ce qu'il avait eu l'idée de faire dans la maison du Seigneur et dans sa propre maison. Le Seigneur apparut à Salomon pendant la nuit et lui dit: J'ai entendu ta prière et je me choisis ce lieu comme maison de sacrifices. Quand je fermerai le ciel et qu'il n'y aura pas de pluie, quand j'ordonnerai aux criquets de dévorer le pays, quand j'enverrai la peste contre mon peuple, si mon peuple, sur qui est invoqué mon nom, s'humilie, prie et me recherche, s'il revient de ses voies mauvaises, moi, je l'entendrai depuis le ciel, je pardonnerai son péché et je guérirai son pays. Maintenant mes yeux seront ouverts, et mes oreilles seront attentives à la prière de ce lieu. Maintenant, je choisis et je consacre cette maison afin que mon nom y soit pour toujours; mes yeux et mon cœur seront toujours là. Et toi, si tu marches devant moi comme a marché David, ton père, en faisant exactement ce que je t'ai ordonné, si tu observes mes prescriptions et mes règles, j'établirai ton trône royal, selon ce que j'ai conclu avec ton père David, en disant: « Tu auras toujours un successeur pour gouverner Israël. » Mais si vous vous détournez, si vous abandonnez mes prescriptions et mes commandements, que j'ai placés devant vous, si vous allez servir d'autres dieux et vous prosterner devant eux, je vous déracinerai de ma terre, celle que je vous ai donnée; je rejetterai loin de moi cette maison que j'ai consacrée pour mon nom, et j'en ferai un sujet de fable et de raillerie parmi tous les peuples. Et si haut placée qu'ait été cette maison, quiconque passera près d'elle sera atterré et dira: « Pourquoi le Seigneur a-t-il ainsi traité ce pays et cette maison? » Et l'on répondra: « C'est parce qu'ils ont abandonné le Seigneur (YHWH), le Dieu de leurs pères, qui les a fait sortir d'Egypte, parce qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, se sont prosternés devant eux et les ont servis; voilà pourquoi il a fait venir sur eux tout ce malheur. » Au bout de vingt ans, Salomon avait bâti la maison du Seigneur et sa propre maison. Il rebâtit les villes que lui donna Houram et il y fit habiter des Israélites. Salomon marcha contre Hamath de Tsoba et s'en rendit maître. Il bâtit Tadmor au désert et toutes les villes-entrepôts qu'il avait bâties en Hamath. Il bâtit Beth-Horôn-le-Haut et Beth-Horôn-le-Bas, villes fortes, ayant des murailles et des portes avec des barres; Baalath et toutes les villes-entrepôts qui appartenaient à Salomon, toutes les villes pour les chars, les villes pour les attelages, et tout ce que Salomon avait eu envie de bâtir à Jérusalem, au Liban et dans tout le pays qu'il dirigeait. Tout le peuple qui était resté des Hittites, des Amorites, des Perizzites, des Hivvites et des Jébusites, ceux qui n'étaient pas d'Israël, ceux de leurs fils qui étaient restés après eux dans le pays et que les Israélites n'avaient pas exterminés, Salomon les astreignit à la corvée – jusqu'à ce jour. Mais Salomon n'imposa l'esclavage pour ses travaux à aucun des Israélites, car ils étaient des hommes de guerre, les chefs de ses écuyers, les chefs des équipages de ses chars. Les chefs mis en place par le roi Salomon étaient au nombre de deux cent cinquante; ils exerçaient leur autorité sur le peuple. Quant à la fille du pharaon, Salomon la fit monter de la Ville de David dans la maison qu'il avait bâtie pour elle; car il avait dit: Une femme n'habitera pas à cause de moi dans la maison de David, roi d'Israël, parce que les lieux où est entré le coffre du Seigneur sont sacrés. Alors Salomon offrait des holocaustes au Seigneur sur l'autel du Seigneur, celui qu'il avait bâti devant le vestibule; il les offrait selon l'ordre de chaque jour, selon le commandement de Moïse pour les sabbats, pour les nouvelles lunes et pour les rencontres festives, trois fois par an: à la fête des Pains sans levain, à la fête des Semaines et à la fête des Huttes. Selon la règle de David, son père, il installa les classes des prêtres dans leur service, et les lévites à leur poste, pour louer et officier devant les prêtres selon l'ordre de chaque jour, ainsi que les portiers répartis à chaque porte d'après leurs classes; car tel était le commandement de David, l'homme de Dieu. On ne s'écarta en rien du commandement du roi pour les prêtres et les lévites, même en ce qui concernait les trésors. Ainsi fut menée à bien toute l'œuvre de Salomon, jusqu'au jour où la maison du Seigneur fut fondée et jusqu'à ce qu'elle soit terminée. Ainsi fut achevée la maison du Seigneur. Salomon partit alors pour Etsiôn-Guéber et pour Eiloth, au bord de la mer, en Edom. Houram lui envoya, par l'intermédiaire de ses hommes, des bateaux et des hommes qui connaissaient la mer. Ils arrivèrent avec les hommes de Salomon à Ophir, et ils y prirent quatre cent cinquante talents d'or, qu'ils apportèrent au roi Salomon. La reine de Saba entendit parler de la réputation de Salomon et vint à Jérusalem pour le mettre à l'épreuve par des énigmes. Elle avait une suite très importante et des chameaux portant des essences odoriférantes, de l'or en quantité et des pierres précieuses. Elle vint trouver Salomon et parla avec lui de tout ce qu'elle avait dans le cœur. Salomon lui expliqua tout ce qu'elle demandait; il n'y avait rien de caché que Salomon ne pût lui expliquer. La reine de Saba vit la sagesse de Salomon, la maison qu'il avait bâtie, les mets de sa table, l'habitation des gens de sa cour, la fonction de ses auxiliaires et leurs vêtements, ses échansons et leurs vêtements, et les marches par lesquelles on montait à la maison du Seigneur : elle en eut le souffle coupé. Elle dit alors au roi: C'était donc vrai, ce que j'ai appris dans mon pays au sujet de tes paroles et de ta sagesse! Je ne croyais pas ce qu'on en disait, avant d'être venue et de l'avoir vu de mes yeux. Et on ne m'avait pas dit la moitié de ta grande sagesse! Tu surpasses ce que ta réputation m'avait laissé entendre. Heureux tes hommes, heureux tes gens qui se tiennent constamment à ton service et qui entendent ta sagesse! Béni soit le Seigneur, ton Dieu, qui a pris plaisir en toi et t'a placé sur son trône comme roi pour le Seigneur, ton Dieu! Parce que ton Dieu aime Israël et veut le faire subsister pour toujours, il t'a fait roi sur lui pour que tu agisses selon l'équité et la justice. Elle donna au roi cent vingt talents d'or, une très grande quantité d'essences odoriférantes et des pierres précieuses. Il n'y a plus eu d'essences odoriférantes telles que celles que la reine de Saba donna au roi Salomon. Les hommes de Hiram et les hommes de Salomon, qui apportèrent de l'or d'Ophir, amenèrent aussi du bois de santal et des pierres précieuses. Le roi fit avec le bois de santal des voies d'accès pour la maison du Seigneur et pour la maison du roi, ainsi que des lyres et des luths pour les chantres. On n'en avait pas vu de semblables auparavant dans le pays de Juda. Le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle souhaita demander, plus qu'elle n'avait apporté au roi. Puis elle s'en retourna dans son pays, elle et les gens de sa cour. Le poids de l'or qui arrivait à Salomon chaque année était de six cent soixante-six talents d'or, outre ce qui provenait des prospecteurs et des marchands qui en apportaient, ainsi que de tous les rois d'Arabie et des gouverneurs du pays, qui apportaient de l'or et de l'argent à Salomon. Le roi Salomon fit deux cents grands boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa six cents sicles d'or battu, et trois cents petits boucliers d'or battu, pour chacun desquels il employa trois cents sicles d'or; le roi les mit dans la maison-de-la-forêt-du-Liban. Le roi fit un grand trône d'ivoire et le couvrit d'or pur. Ce trône avait six marches et un marchepied d'or attenant au trône; il y avait des bras de chaque côté du siège, deux lions debout à côté des bras, et douze lions debout sur les six marches de part et d'autre. Il ne s'est rien fait de pareil pour aucun royaume. Tout le service à boissons du roi Salomon était d'or, et toute la vaisselle de la maison-de-la-forêt-du-Liban était d'or fin. Rien n'était d'argent: on n'en faisait aucun cas aux jours de Salomon. Car le roi avait des bateaux qui allaient à Tarsis avec les hommes de Houram; tous les trois ans arrivaient les bateaux de Tarsis, apportant de l'or et de l'argent, de l'ivoire, des singes et des paons. Le roi Salomon fut plus grand que tous les rois de la terre par sa richesse et par sa sagesse. Tous les rois de la terre recherchaient Salomon, pour entendre la sagesse que Dieu avait mise dans son cœur. Chacun apportait son présent, des objets d'argent et des objets d'or, des vêtements, des armes, des essences odoriférantes, des chevaux et des mulets. Il en était ainsi chaque année. Salomon avait quatre mille stalles pour les chevaux et les chars, et douze mille hommes d'équipage pour les chars, qu'il installa dans des villes de garnison et à Jérusalem, près du roi. Il dominait sur tous les rois depuis le Fleuve, le pays des Philistins, et jusqu'à la frontière d'Egypte. Le roi rendit l'argent aussi commun à Jérusalem que les pierres; il rendit les cèdres aussi nombreux que les sycomores qui sont dans le Bas-Pays. On amenait d'Egypte et de tous les pays des chevaux pour Salomon. Le reste de l'histoire de Salomon, le début et la fin, cela est écrit dans l'histoire de Nathan, le prophète, dans le message prophétique d'Ahiya de Silo et dans les visions de Yéédo, le visionnaire, sur Jéroboam, fils de Nebath. Salomon régna quarante ans à Jérusalem sur tout Israël. Puis Salomon se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la Ville de David, son père. Roboam, son fils, devint roi à sa place. Roboam se rendit à Sichem, car tout Israël était venu à Sichem pour l'investir de la royauté. Lorsque Jéroboam, fils de Nebath, l'apprit, il était en Egypte, où il s'était enfui pour échapper au roi Salomon; et Jéroboam revint d'Egypte. On le fit appeler. Alors Jéroboam et tout Israël arrivèrent et dirent à Roboam: Ton père a rendu notre joug bien dur; maintenant, allège le dur esclavage que ton père nous a imposé et le joug pesant qu'il a mis sur nous, et nous te servirons. Il leur dit: Revenez me voir dans trois jours. Le peuple s'en alla. Le roi Roboam prit conseil des anciens qui s'étaient tenus au service de Salomon, son père, pendant sa vie, et il dit: Que conseillez-vous de répondre à ce peuple? Ils lui dirent: Si tu es bon envers ce peuple, si tu les accueilles favorablement, si tu leur parles avec bonté, ils seront pour toujours tes serviteurs. Mais Roboam ne tint pas compte du conseil que lui donnaient les anciens; il prit conseil des jeunes gens qui avaient grandi avec lui et qui se tenaient à son service. Il leur dit: Que conseillez-vous de répondre à ce peuple qui me tient ce langage: « Allège le joug que ton père a mis sur nous. » Les jeunes gens qui avaient grandi avec lui lui dirent: Tu parleras ainsi au peuple qui t'a tenu ce langage: « Ton père a rendu notre joug pesant; toi, allège-le-nous! » Tu leur parleras ainsi: « Mon petit doigt est plus gros que les reins de mon père. Mon père vous a imposé un joug pesant? Moi, j'alourdirai encore votre joug! Mon père vous a corrigés avec des fouets? Moi, je vous corrigerai avec des “scorpions”! » Jéroboam et tout le peuple se présentèrent à Roboam le troisième jour, suivant ce qu'avait dit le roi: « Revenez me voir dans trois jours. » Le roi leur répondit avec dureté. Le roi Roboam ne tint pas compte du conseil des anciens, et il leur parla ainsi, d'après le conseil des jeunes gens: Je rendrai votre joug pesant, je l'alourdirai moi-même. Mon père vous a corrigés avec des fouets? Moi, ce sera avec des « scorpions »! Le roi n'écouta pas le peuple; la tournure prise par les événements venait de Dieu, pour que le Seigneur réalise la parole qu'il avait dite par l'intermédiaire d'Ahiya de Silo à Jéroboam, fils de Nebath. Lorsque tout Israël vit que le roi ne l'écoutait pas, le peuple répondit au roi: Quelle part avons-nous avec David? Nous n'avons pas de patrimoine avec le fils de Jessé! Chacun à ses tentes, Israël! Maintenant, regarde ta maison, David! Et tout Israël s'en alla à ses tentes. Quant aux Israélites qui habitaient les villes de Juda, Roboam régna sur eux. Alors le roi Roboam envoya Hadoram, qui était intendant des corvées. Mais les Israélites le lapidèrent, et il mourut. Alors le roi Roboam réussit à monter sur un char pour s'enfuir à Jérusalem. C'est ainsi qu'Israël s'est révolté contre la maison de David jusqu'à ce jour. Roboam, arrivé à Jérusalem, rassembla la maison de Juda et de Benjamin, cent quatre-vingt mille guerriers d'élite, pour qu'ils combattent Israël, afin de ramener le royaume sous l'autorité de Roboam. Mais la parole du Seigneur parvint à Shemaya, l'homme de Dieu: Dis à Roboam, fils de Salomon, roi de Juda, et à tout Israël en Juda et en Benjamin: Ainsi parle le Seigneur : Vous ne vous mettrez pas en campagne, vous ne ferez pas la guerre à vos frères! Que chacun de vous rentre chez lui, car c'est de moi que cela vient. Ils écoutèrent les paroles du Seigneur ; ils s'en retournèrent; ils ne marchèrent pas contre Jéroboam. Roboam habita à Jérusalem et bâtit des villes fortes en Juda. Il bâtit Beth-Léhem, Etam, Teqoa, Beth-Tsour, Soko, Adoullam, Gath, Marésha, Ziph, Adoraïm, Lakish, Azéqa, Tsoréa, Ayyalôn et Hébron, en Juda et en Benjamin. Ce furent des villes fortes. Il répara les forteresses et il y plaça des chefs et des réserves de nourriture, d'huile et de vin. Il y avait dans chacune de ces villes de grands boucliers et des lances; il les rendit très fortes. Juda et Benjamin lui appartenaient. Quant aux prêtres et aux lévites qui étaient dans tout Israël, ils vinrent de tout leur territoire pour se rallier à lui; les lévites abandonnèrent leurs habitations et leurs propriétés, et ils se rendirent en Juda et à Jérusalem, parce que Jéroboam et ses fils les avaient empêchés d'exercer leur sacerdoce pour le Seigneur : il avait installé des prêtres pour les hauts lieux, pour les boucs et pour les taurillons qu'il avait faits. A leur suite, ceux de toutes les tribus d'Israël qui avaient décidé de rechercher le Seigneur, le Dieu d'Israël, vinrent à Jérusalem pour sacrifier au Seigneur, le Dieu de leurs pères. Ils fortifièrent ainsi le royaume de Juda et encouragèrent Roboam, fils de Salomon, pendant trois ans; car ils suivirent pendant trois ans la voie de David et de Salomon. Roboam prit pour femme Mahalath, fille de Yerimoth, fils de David, et d'Abihaïl, fille d'Eliab, fils de Jessé. Elle lui donna des fils: Yéoush, Shemaria et Zaham. Après elle, il prit pour femme Maaka, fille d'Absalom. Elle lui donna des enfants: Abiya, Attaï, Ziza et Shelomith. Roboam aimait Maaka, fille d'Absalom, plus que toutes ses femmes et ses concubines; or il eut dix-huit femmes et soixante concubines, et il engendra vingt-huit fils et soixante filles. Roboam donna le premier rang à Abiya, fils de Maaka, comme chef de ses frères, car c'est lui qu'il voulait investir de la royauté. Il eut l'intelligence de disperser tous ses fils dans tous les territoires de Juda et de Benjamin, dans toutes les villes fortes; il leur fournit en abondance du ravitaillement et demanda pour eux une multitude de femmes. Lorsque la royauté de Roboam se fut consolidée et que lui-même fut devenu fort, il abandonna la loi du Seigneur, et tout Israël l'abandonna avec lui. La cinquième année du roi Roboam, Shishaq, roi d'Egypte, attaqua Jérusalem, parce qu'ils avaient commis des sacrilèges envers le Seigneur. Il avait mille deux cents chars et soixante mille hommes d'équipage. Il vint d'Egypte avec lui un peuple innombrable, des Libyens, des Soukkites et des Koushites. Il prit les villes fortes qui appartenaient à Juda et arriva jusqu'à Jérusalem. Alors Shemaya, le prophète, se rendit auprès de Roboam et des princes de Juda qui s'étaient repliés sur Jérusalem à l'approche de Shishaq. Il leur dit: Ainsi parle le Seigneur : Vous, vous m'avez abandonné; moi aussi, je vous abandonne aux mains de Shishaq. Les princes d'Israël et le roi s'humilièrent; ils dirent: Le Seigneur est juste! Quand le Seigneur vit qu'ils s'humiliaient, la parole du Seigneur parvint à Shemaya: Ils se sont humiliés, je ne les détruirai pas; sous peu, je leur donnerai d'échapper, et ma fureur ne se répandra pas sur Jérusalem par l'intermédiaire de Shishaq. Toutefois, ils seront ses esclaves, et ainsi ils sauront quelle différence il y a entre me servir et servir les royaumes des autres pays. Shishaq, roi d'Egypte, attaqua Jérusalem. Il prit les trésors de la maison du Seigneur et les trésors de la maison du roi, il prit tout. Il prit les boucliers d'or que Salomon avait faits. Le roi Roboam fit à leur place des boucliers de bronze et les confia aux chefs des gardes du corps, qui gardaient l'entrée de la maison du roi. Toutes les fois que le roi allait à la maison du Seigneur, les gardes du corps venaient et les portaient; puis ils les rapportaient dans la salle des gardes du corps. Comme Roboam s'était humilié, la colère du Seigneur se détourna de lui et ce ne fut pas une destruction totale. Il y avait d'ailleurs de bonnes choses en Juda. Le roi Roboam devint fort à Jérusalem; il régna. Roboam avait quarante et un ans lorsqu'il devint roi; il régna dix-sept ans à Jérusalem, la ville que le Seigneur avait choisie parmi toutes les tribus d'Israël pour y placer son nom. Le nom de sa mère était Naama, l'Ammonite. Il fit du mal, parce qu'il n'appliqua pas son cœur à chercher le Seigneur. L'histoire de Roboam, le début et la fin, cela est écrit et enregistré dans l'histoire de Shemaya, le prophète, et d'Iddo, le visionnaire. Il y eut toujours des guerres entre Roboam et Jéroboam. Roboam se coucha avec ses pères et fut enseveli dans la Ville de David. Abiya, son fils, devint roi à sa place. La dix-huitième année du roi Jéroboam, Abiya devint roi sur Juda. Il régna trois ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Michée, fille d'Uriel, de Guibéa. Il y eut guerre entre Abiya et Jéroboam. Abiya engagea le combat avec une armée de vaillants guerriers, quatre cent mille hommes d'élite; Jéroboam se rangea en ordre de bataille contre lui avec huit cent mille hommes d'élite, de vaillants guerriers. Du haut du mont Tsemaraïm, qui fait partie de la région montagneuse d'Ephraïm, Abiya se leva et dit: Ecoutez-moi, Jéroboam et tout Israël! Ne savez-vous pas que le Seigneur, le Dieu d'Israël, a donné pour toujours à David la royauté sur Israël, à lui et à ses fils, par une alliance de sel? Mais Jéroboam, fils de Nebath, serviteur de Salomon, fils de David, s'est levé et s'est rebellé contre son maître. Des hommes de rien, des gens sans morale, se sont rassemblés auprès de lui et l'ont emporté sur Roboam, fils de Salomon. Roboam était jeune et délicat, et il n'eut pas la force de leur tenir tête. Maintenant, vous dites que vous aurez la force de tenir tête au royaume du Seigneur, qui est entre les mains des fils de David. Vous êtes une grande multitude et vous avez avec vous, comme dieux, les taurillons d'or que Jéroboam vous a faits. N'avez-vous pas repoussé les prêtres du Seigneur, les fils d'Aaron, et les lévites, et ne vous êtes-vous pas fait des prêtres comme les peuples du pays? Quiconque vient avec un taureau et sept béliers pour être investi, le voilà qui devient prêtre de ce qui n'est pas Dieu. Quant à nous, le Seigneur est notre Dieu, et nous ne l'avons pas abandonné: les prêtres qui officient pour le Seigneur sont fils d'Aaron, et les lévites sont à l'œuvre. Nous faisons fumer pour le Seigneur, chaque matin et chaque soir, des holocaustes et de l'encens aromatique, nous exposons le pain sur la table pure, et nous allumons chaque soir le porte-lampes d'or et ses lampes; car nous assurons le service du Seigneur, notre Dieu. Mais vous, vous l'avez abandonné. Dieu et ses prêtres sont avec nous, à notre tête, et nous avons les trompettes de l'acclamation pour sonner l'acclamation contre vous. Israélites, ne faites pas la guerre au Seigneur, le Dieu de vos pères, car vous ne vaincrez pas! Jéroboam fit faire à l'embuscade un mouvement tournant pour les prendre par-derrière; ses troupes étaient en face de Juda, et l'embuscade par-derrière. Juda dut se retourner, ayant à combattre devant et derrière. Ils crièrent vers le Seigneur, et les prêtres sonnèrent des trompettes. Les hommes de Juda lancèrent des acclamations; aux acclamations des hommes de Juda, Dieu battit Jéroboam et tout Israël devant Abiya et Juda. Les Israélites s'enfuirent pour échapper à Juda, et Dieu les leur livra. Abiya et son peuple leur infligèrent une grande défaite, et cinq cent mille hommes d'élite d'Israël tombèrent blessés à mort. Les Israélites furent humiliés en ce temps-là, et les Judéens l'emportèrent, parce qu'ils s'étaient appuyés sur le Seigneur, le Dieu de leurs pères. Abiya poursuivit Jéroboam et lui prit des villes: Beth-El et les localités qui en dépendent, Yeshana et les localités qui en dépendent, Ephrôn et les localités qui en dépendent. Jéroboam n'eut plus aucune force aux jours d'Abiya; puis le Seigneur le frappa, et il mourut. Mais Abiya devint fort. Il eut quatorze femmes et engendra vingt-deux fils et seize filles. Le reste de l'histoire d'Abiya, ce qu'il a fait et ce qu'il a dit, cela est écrit dans le commentaire d'Iddo, le prophète. Abiya se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la Ville de David. Asa, son fils, devint roi à sa place. En ses jours, le pays fut tranquille pendant dix ans. Asa fit ce qui plaisait et convenait au Seigneur, son Dieu. Il supprima les autels de l'étranger et les hauts lieux, il brisa les pierres levées et abattit les poteaux cultuels (les ashéras). Il dit à Juda de chercher le Seigneur, le Dieu de ses pères, et de mettre en pratique la loi et le commandement. Il supprima de toutes les villes de Juda les hauts lieux et les brasiers à encens, et avec lui le royaume fut tranquille. Il bâtit des villes fortes en Juda: le pays fut tranquille, et il n'y eut pas de guerre contre lui pendant ces années-là, parce que le Seigneur lui accorda le repos. Il dit à Juda: Bâtissons ces villes et entourons-les de murailles, de tours et de portes avec des barres; le pays est encore devant nous, car nous avons cherché le Seigneur, notre Dieu; nous l'avons cherché, et il nous a accordé le repos de tous côtés. Ils bâtirent donc et ils prospérèrent. Asa avait une armée de trois cent mille hommes de Juda portant le grand bouclier et la lance, et de deux cent quatre-vingt mille de Benjamin portant le petit bouclier et tirant à l'arc – c'étaient tous de vaillants guerriers. Zérah, le Koushite, partit en campagne contre eux avec une armée d'un million d'hommes et trois cents chars; il s'avança jusqu'à Marésha. Asa sortit à sa rencontre, et ils se rangèrent en ordre de bataille dans la vallée de Tsephata, près de Marésha. Asa invoqua le Seigneur, son Dieu. Il dit: Seigneur, tu peux venir au secours d'un faible aussi bien que d'un fort. Viens à notre secours, Seigneur, notre Dieu, car c'est sur toi que nous nous appuyons, et c'est en ton nom que nous sommes venus contre cette multitude! Seigneur, tu es notre Dieu: que l'homme ne l'emporte pas sur toi! Le Seigneur battit les Koushites devant Asa et Juda, et les Koushites s'enfuirent. Asa et sa troupe les poursuivirent jusqu'à Guérar, et les Koushites tombèrent sans pouvoir sauver leur vie, car ils furent brisés devant le Seigneur et devant son camp. Ils emportèrent un très grand butin; ils mirent à mal toutes les villes des environs de Guérar, car la frayeur du Seigneur s'était emparée d'elles, et ils pillèrent toutes les villes: en effet il y avait en abondance de quoi piller. Ils abattirent aussi les tentes des troupeaux et ils emmenèrent une grande quantité de petit bétail et de chameaux. Puis ils retournèrent à Jérusalem. Le souffle de Dieu fut sur Azaria, fils d'Oded, qui sortit au-devant d'Asa et lui dit: Ecoutez-moi, Asa, ainsi que tout Juda et Benjamin! Le Seigneur est avec vous quand vous êtes avec lui; si vous le cherchez, il se laissera trouver par vous; si vous l'abandonnez, il vous abandonnera. Pendant bien des jours, il n'y a eu pour Israël ni Dieu véritable, ni prêtre qui enseigne, ni loi. Mais dans leur détresse ils sont revenus au Seigneur, le Dieu d'Israël, ils l'ont recherché; et il s'est laissé trouver par eux. En ces temps-là, il n'y avait de paix pour personne, car de grandes paniques s'abattaient sur tous les habitants des pays; on se heurtait nation contre nation, ville contre ville, parce que Dieu les frappait de panique par toutes sortes de détresses. Vous donc, soyez forts et ne perdez pas courage, car il y a une récompense pour vos actions. Après avoir entendu ces paroles, ce message prophétique (Oded était prophète), Asa trouva la force de faire disparaître les horreurs de tout le pays de Juda et de Benjamin et des villes qu'il avait prises dans la région montagneuse d'Ephraïm. Il restaura l'autel du Seigneur qui était devant le vestibule du Seigneur. Il rassembla tout Juda et Benjamin, et ceux d'Ephraïm, de Manassé et de Siméon qui avaient immigré parmi eux, car un grand nombre de gens d'Israël se rallièrent à lui lorsqu'ils virent que le Seigneur, son Dieu, était avec lui. Ils se rassemblèrent à Jérusalem le troisième mois de la quinzième année du règne d'Asa. Ce jour-là, ils sacrifièrent au Seigneur, sur le butin qu'ils avaient amené, sept cents têtes de gros bétail et sept mille têtes de petit bétail. Ils contractèrent une alliance en s'engageant à chercher le Seigneur, le Dieu de leurs pères, de tout leur cœur et de toute leur âme. Quiconque ne chercherait pas le Seigneur, le Dieu d'Israël, devait être mis à mort, petit ou grand, homme ou femme. Ils firent serment au Seigneur d'une voix forte, avec des acclamations, au son des trompettes et des trompes. Tout Juda se réjouit de ce serment, car c'est de tout leur cœur qu'ils l'avaient fait; c'est de toute leur volonté qu'ils avaient cherché le Seigneur, et celui-ci s'était laissé trouver par eux. Le Seigneur leur accorda le repos de tous côtés. Quant à Maaka, mère du roi Asa, il lui retira la dignité de grande dame, parce qu'elle avait fait une idole pour l'Ashéra. Asa abattit son idole qu'il réduisit en poussière et la brûla dans l'oued Cédron. Mais les hauts lieux ne disparurent pas d'Israël, quoique le cœur d'Asa fût entier pendant tous ses jours. Il apporta à la maison de Dieu ce que son père avait consacré et ce qu'il avait lui-même consacré, de l'argent, de l'or et divers objets. Il n'y eut pas de guerre jusqu'à la trente-cinquième année du règne d'Asa. La trente-sixième année du règne d'Asa, Basha, roi d'Israël, partit à l'attaque de Juda. Il bâtit Rama, pour barrer la route à Asa, roi de Juda. Asa sortit de l'argent et de l'or des trésors de la maison du Seigneur et de la maison du roi, et il fit dire à Ben-Hadad, roi d'Aram, qui habitait à Damas: Il y a alliance entre moi et toi, entre mon père et ton père. Je t'envoie de l'argent et de l'or. Va, romps ton alliance avec Basha, roi d'Israël, afin qu'il s'éloigne de moi. Ben-Hadad écouta le roi Asa; il envoya les chefs de ses soldats contre les villes d'Israël, et ils mirent à mal Iyôn, Dan, Abel-Maïm, et tous les entrepôts des villes de Nephtali. Lorsque Basha l'apprit, il cessa de bâtir Rama et interrompit ses travaux. Alors le roi Asa occupa tout Juda à emporter les pierres et le bois que Basha employait pour bâtir Rama; il s'en servit pour bâtir Guéba et Mitspa. En ce temps-là, Hanani, le voyant, se rendit auprès d'Asa, roi de Juda, et lui dit: Parce que tu t'es appuyé sur le roi d'Aram et que tu ne t'es pas appuyé sur le Seigneur, ton Dieu, l'armée du roi d'Aram t'a échappé. Les Koushites et les Libyens ne formaient-ils pas une grande armée, avec des chars et des équipages en grand nombre? Cependant le Seigneur te les a livrés, parce que tu t'étais appuyé sur lui. Car le Seigneur parcourt du regard toute la terre, pour prêter main-forte à ceux dont le cœur est tout entier à lui. Tu as agi stupidement dans cette affaire, car dès à présent tu auras des guerres. Asa, contrarié, fit mettre le voyant en prison, parce qu'il était irrité contre lui à cause de cette affaire. En ce temps-là, Asa écrasa aussi d'autres personnes parmi le peuple. L'histoire d'Asa, le début et la fin, cela est écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. La trente-neuvième année de son règne, Asa fut atteint d'une très grave maladie des jambes; toutefois, même pendant sa maladie, il ne chercha pas le Seigneur, mais consulta les médecins. Asa se coucha avec ses pères; il mourut la quarante et unième année de son règne. On l'ensevelit dans le tombeau qu'il s'était creusé dans la Ville de David. On le coucha sur un lit qu'on avait garni d'essences odoriférantes et de parfums composés selon l'art du parfumeur, et on fit un très grand feu pour lui. Josaphat, son fils, devint roi à sa place. Il devint fort face à Israël: il mit des troupes dans toutes les villes fortes de Juda et des garnisons dans le pays de Juda et dans les villes d'Ephraïm qu'Asa, son père, avait prises. Le Seigneur fut avec Josaphat, parce qu'il suivit les voies qu'avait d'abord suivies David, son père, et qu'il ne chercha pas les Baals. Mais il chercha le Dieu de son père et suivit ses commandements, contrairement à ce que faisait Israël. Le Seigneur affermit la royauté entre ses mains, et tout Juda apportait des présents à Josaphat. Il eut richesse et gloire en abondance. Son cœur s'enhardit dans les voies du Seigneur, et il supprima encore de Juda les hauts lieux et les poteaux cultuels (les ashéras). La troisième année de son règne, il envoya ses princes Ben-Haïl, Abdias, Zacharie, Netanéel et Michée instruire les villes de Juda. Il envoya avec eux les lévites Shemaya, Netania, Zebadia, Asaël, Shemiramoth, Jonathan, Adoniya, Tobiya, Tob-Adoniya, les lévites, et avec eux les prêtres Elishama et Joram. Ils instruisirent Juda, portant avec eux le livre de la loi du Seigneur. Ils parcoururent toutes les villes de Juda en instruisant le peuple. La frayeur du Seigneur fut sur tous les royaumes des pays qui entouraient Juda, et ils ne firent pas la guerre à Josaphat. Des Philistins apportèrent à Josaphat des présents et un tribut en argent; les Arabes lui amenèrent aussi du petit bétail, sept mille sept cents béliers et sept mille sept cents boucs. Josaphat continuait à s'élever très haut. Il bâtit en Juda des citadelles et des villes-entrepôts. Il avait de grandes réserves dans les villes de Juda, ainsi que des hommes de guerre, de vaillants guerriers, à Jérusalem. Voici leur recensement, famille par famille: De Juda, chefs de phratries: Adna, le chef, et 300 000 vaillants guerriers avec lui; à ses côtés, Yohanân, le chef, et 280 000 hommes; à ses côtés, Amasia, fils de Zikri, qui s'était porté volontaire pour le Seigneur, et 200 000 vaillants guerriers avec lui. De Benjamin: Eliada, vaillant guerrier, et 200 000 hommes avec lui, armés de l'arc et du bouclier; à ses côtés, Yehozabad, et 180 000 hommes armés avec lui. Voilà ceux qui étaient au service du roi, outre ceux que le roi avait placés dans toutes les villes fortes de Juda. Josaphat eut richesse et gloire en abondance. Il s'allia par mariage avec Achab. Au bout de quelques années, il descendit auprès d'Achab à Samarie. Achab sacrifia, pour lui et pour le peuple qui était avec lui, du petit bétail et du gros bétail en quantité. Il l'incita à partir à l'attaque de Ramoth de Galaad. Achab, roi d'Israël, dit à Josaphat, roi de Juda: Iras-tu avec moi à Ramoth de Galaad? Josaphat lui répondit: Il en sera pour moi comme pour toi, pour mon peuple comme pour ton peuple, nous irons au combat avec toi. Puis Josaphat dit au roi d'Israël: Consulte d'abord, je te prie, la parole du Seigneur. Le roi d'Israël rassembla les prophètes, au nombre de quatre cents, et leur dit: Devons-nous aller faire la guerre à Ramoth de Galaad, ou bien dois-je m'en abstenir? Ils répondirent: Vas-y! Dieu la livrera au roi. Mais Josaphat dit: N'y a-t-il plus ici aucun prophète du Seigneur, par qui nous puissions consulter? Le roi d'Israël répondit à Josaphat: Il n'y a plus qu'un seul homme par qui l'on pourrait consulter le Seigneur ; mais moi, je le déteste, car il n'annonce jamais sur moi rien de bon, toujours du mal: c'est Michée, fils de Yimla. Josaphat dit: Que le roi ne parle pas ainsi! Alors le roi d'Israël appela un haut fonctionnaire et lui dit: Fais venir tout de suite Michée, fils de Yimla. Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, étaient assis chacun sur son trône, revêtus de leurs habits royaux; ils étaient assis sur l'aire à l'entrée de la porte de Samarie, et tous les prophètes faisaient les prophètes devant eux. Sédécias, fils de Kenaana, s'était fait des cornes de fer; il dit: Ainsi parle le Seigneur : Avec cela tu donneras des coups aux Araméens jusqu'à leur extermination. Tous les prophètes parlaient de même, en disant: Va à Ramoth de Galaad! Tu vaincras! Le Seigneur la livrera au roi! Le messager qui était allé appeler Michée lui dit: Les prophètes, d'un commun accord, annoncent du bien au roi. Je t'en prie, que ta parole s'accorde avec la leur: tu annonceras du bien! Michée répondit: Par la vie du Seigneur, je dirai ce que mon Dieu dira! Lorsqu'il fut arrivé auprès du roi, le roi lui dit: Michée, devons-nous aller faire la guerre à Ramoth de Galaad, ou bien dois-je m'en abstenir? Il répondit: Allez-y! Vous vaincrez! Ils vous seront livrés! Mais le roi lui dit: Combien de fois me faudra-t-il te faire jurer de ne me dire que la vérité au nom du Seigneur ? Michée répondit: J'ai vu tout Israël dispersé sur les montagnes, comme un troupeau qui n'a pas de berger. Et le Seigneur a dit: Ces gens n'ont plus de seigneurs; que chacun rentre chez soi en paix! Le roi d'Israël dit à Josaphat: Ne te l'ai-je pas dit? Il n'annonce sur moi rien de bon, il parle seulement pour le mal. Alors Michée dit: Eh bien, écoutez la parole du Seigneur ! J'ai vu le Seigneur assis sur son trône, et toute l'armée du ciel se tenant à sa droite et à sa gauche. Le Seigneur a dit: Qui dupera Achab, roi d'Israël, pour qu'il attaque Ramoth de Galaad et qu'il y tombe? Ils répondirent, qui d'une manière, qui d'une autre. Alors un esprit sortit, se présenta devant le Seigneur et dit: Moi, je le duperai. Le Seigneur lui dit: Comment? – Je sortirai, dit-il, et je deviendrai un souffle de mensonge dans la bouche de tous ses prophètes. Il répondit: Tu le duperas, tu réussiras! Sors et fais ainsi! Et maintenant, le Seigneur a mis un souffle de mensonge dans la bouche de tes prophètes que voici; le Seigneur, lui, a décrété un malheur contre toi! Alors Sédécias, fils de Kenaana, s'approcha, frappa Michée sur la joue et dit: Par quel chemin le souffle du Seigneur est-il sorti de moi pour te parler? Michée répondit: Tu le verras bien, le jour où tu iras de pièce en pièce pour te cacher. Le roi d'Israël dit: Prenez Michée et emmenez-le vers Amôn, chef de la ville, et vers Joas, fils du roi. Vous direz: Ainsi parle le roi: Mettez cet homme dans la maison de détention; qu'il reste au pain sec et à l'eau, jusqu'à ce que je revienne victorieux! Michée dit: Si vraiment tu reviens victorieux, le Seigneur n'a pas parlé par moi. Il dit encore: Ecoutez, vous tous, peuples! Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, partirent à l'attaque de Ramoth de Galaad. Le roi d'Israël dit à Josaphat qu'il se déguiserait pour aller au combat: « Toi, dit-il, revêts-toi de tes habits royaux! » Ainsi le roi d'Israël se déguisa, et ils allèrent au combat. Le roi d'Aram avait donné cet ordre aux chefs de ses chars: Vous n'attaquerez personne d'autre que le roi d'Israël. Quand les chefs des chars aperçurent Josaphat, ils dirent: C'est le roi d'Israël. Ils l'entourèrent pour l'attaquer. Mais Josaphat appela au secours, et le Seigneur le secourut: Dieu les entraîna loin de lui. Les chefs des chars, voyant que ce n'était pas le roi d'Israël, s'éloignèrent de lui. Alors un homme tira au hasard avec son arc et frappa le roi d'Israël au défaut de la cuirasse. Le roi dit au conducteur du char: Tourne bride et fais-moi sortir du champ de bataille, car je suis blessé. Le combat fut si violent ce jour-là que le roi d'Israël dut être maintenu debout sur son char, en face des Araméens, jusqu'au soir; il mourut vers le coucher du soleil. Josaphat, roi de Juda, revint sain et sauf chez lui, à Jérusalem. Jéhu, fils de Hanani, le visionnaire, sortit au-devant de lui. Il dit au roi Josaphat: Doit-on secourir le méchant, et aimes-tu ceux qui détestent le Seigneur ? A cause de cela la colère du Seigneur est sur toi. Mais il s'est trouvé de bonnes choses en toi: tu as éliminé du pays les poteaux cultuels (les ashéras) et tu as appliqué ton cœur à chercher Dieu. Josaphat resta à Jérusalem. Puis il fit encore une tournée parmi le peuple, depuis Bersabée jusqu'à la région montagneuse d'Ephraïm, et il le ramena au Seigneur, le Dieu de ses pères. Il nomma des juges dans le pays, dans toutes les villes fortes de Juda, dans chaque ville. Il dit aux juges: Veillez à ce que vous ferez: ce n'est pas pour des humains que vous jugerez; c'est pour le Seigneur, qui sera avec vous en matière de droit. Maintenant, que la frayeur du Seigneur soit sur vous; prenez garde et agissez, car il n'y a chez le Seigneur, notre Dieu, ni injustice, ni favoritisme, ni corruption. De même, à Jérusalem, Josaphat installa des lévites, des prêtres et des chefs de famille d'Israël pour exercer le droit du Seigneur et trancher les litiges; ils habitaient à Jérusalem. Il leur ordonna: Vous agirez ainsi dans la crainte du Seigneur, avec probité, d'un cœur entier. Dans tout litige qui vous sera soumis par vos frères habitant dans leurs villes relativement à un meurtre, à une loi, à un commandement, à des prescriptions et à des règles, vous les avertirez, afin qu'ils ne se mettent pas en tort devant le Seigneur, et que la Colère ne s'abatte pas sur vous et sur vos frères. C'est ainsi que vous agirez, et vous ne vous rendrez pas coupables. Vous avez au-dessus de vous le prêtre en chef Amaria pour toutes les affaires du Seigneur, Zebadia, fils d'Ismaël, chef de la maison de Juda, pour toutes les affaires du roi, et vous avez devant vous des lévites comme secrétaires. Soyez forts et agissez, et que le Seigneur soit avec celui qui agira bien. Après cela, les Moabites et les Ammonites, et avec eux les Maonites, arrivèrent pour combattre Josaphat. On vint dire à Josaphat: Une grande multitude s'avance contre toi depuis l'autre côté de la mer, depuis Aram, et ils sont à Hatsatsôn-Tamar, c'est-à-dire Eïn-Guédi. Josaphat eut peur et décida de consulter le Seigneur. Il proclama un jeûne pour tout Juda. Juda se rassembla pour chercher le Seigneur, et l'on vint de toutes les villes de Juda pour chercher le Seigneur. Josaphat se tint debout dans l'assemblée de Juda et de Jérusalem, dans la maison du Seigneur, devant la nouvelle cour. Il dit: Seigneur, Dieu de nos pères, n'es-tu pas Dieu dans le ciel, et n'est-ce pas toi qui domines sur tous les royaumes des nations? Dans ta main il y a force et puissance, et nul ne peut tenir face à toi. N'est-ce pas toi, notre Dieu, qui as dépossédé les habitants de ce pays devant Israël, ton peuple, et qui l'as donné pour toujours à la descendance d'Abraham, celui qui t'aimait? Ils l'ont habité, ils y ont bâti un sanctuaire pour toi, pour ton nom, en disant: « S'il arrive sur nous un malheur, l'épée, le jugement, la peste ou la famine, nous nous tiendrons devant cette maison et devant toi, car ton nom est dans cette maison. De notre détresse, nous crierons vers toi: tu entendras et tu sauveras! » Les Ammonites, les Moabites et les gens de la région montagneuse de Séir, chez qui tu n'as pas permis à Israël d'entrer quand il venait d'Egypte, – car il s'est écarté d'eux et ne les a pas détruits – ceux-là nous récompensent en venant nous chasser de ta possession, que tu nous as donnée. Notre Dieu, n'exerceras-tu pas tes jugements sur eux? Car nous sommes sans force devant cette grande multitude qui s'avance contre nous, et nous ne savons que faire: nos yeux sont fixés sur toi. Tout Juda se tenait debout devant le Seigneur, avec toutes leurs familles, leurs femmes et leurs fils. Alors le souffle du Seigneur fut sur Yahaziel, fils de Zacharie, fils de Benaya, fils de Yéiel, fils de Mattania, lévite, d'entre les fils d'Asaph, au milieu de l'assemblée. Et Yahaziel dit: Prêtez attention, vous tous, Juda et habitants de Jérusalem, et toi, roi Josaphat! Ainsi vous parle le Seigneur : N'ayez pas peur, ne soyez pas terrifiés par cette grande multitude, car ce n'est pas votre combat, mais celui de Dieu. Demain, descendez contre eux; ils arrivent par la montée du Tsits, et vous les trouverez au bout de l'oued, en face du désert de Yerouel. Vous n'aurez pas à combattre: postez-vous là, tenez-vous debout, et regardez le salut que le Seigneur vous accorde. Juda et Jérusalem, n'ayez pas peur, ne soyez pas terrifiés: demain, sortez au-devant d'eux, et le Seigneur sera avec vous! Josaphat s'inclina face contre terre, et tout Juda et les habitants de Jérusalem tombèrent devant le Seigneur pour se prosterner devant le Seigneur. Les lévites d'entre les Qehatites et d'entre les Coréites se levèrent pour louer le Seigneur, le Dieu d'Israël, d'une voix très forte. Ils se levèrent de bon matin et partirent pour le désert de Teqoa. A leur départ, Josaphat se tint debout et dit: Ecoutez-moi, Juda et habitants de Jérusalem! Mettez votre foi dans le Seigneur, votre Dieu, et vous tiendrez. Mettez votre foi dans ses prophètes, et vous vaincrez. Puis il tint conseil avec le peuple et nomma des chantres pour le Seigneur, qui le loueraient pour l'éclat de sa sainteté en sortant devant les hommes armés et en disant: « Célébrez le Seigneur, car sa fidélité est pour toujours! » Au moment où l'on commençait les cris de joie et les louanges, le Seigneur plaça des embuscades contre les Ammonites et les Moabites et les gens de la région montagneuse de Séir qui étaient venus en Juda, et ils furent battus. Les Ammonites et les Moabites se dressèrent contre les habitants de la région montagneuse de Séir; ils les frappèrent d'anathème et les exterminèrent; et quand ils en eurent fini avec les habitants de Séir, ils s'employèrent à s'entretuer. Lorsque Juda fut arrivé au poste de guet d'où l'on observe le désert, ils se tournèrent du côté de la multitude: ce n'étaient que cadavres tombés à terre; pas un seul rescapé! Josaphat et son peuple vinrent piller leur butin: ils trouvèrent, en grand nombre, des biens, des cadavres et des objets précieux. Ils en enlevèrent tant qu'ils ne purent tout emporter. Ils mirent trois jours à piller le butin, car il était considérable. Le quatrième jour, ils se rassemblèrent dans la vallée de Beraka, où ils bénirent le Seigneur ; c'est pourquoi on a appelé ce lieu du nom de vallée de Beraka (« Bénédiction »), jusqu'à aujourd'hui. Tous les hommes de Juda et de Jérusalem, ayant à leur tête Josaphat, revinrent joyeux à Jérusalem, car le Seigneur les avait remplis de joie aux dépens de leurs ennemis. Ils entrèrent à Jérusalem avec des luths, des lyres et des trompettes, jusque dans la maison du Seigneur. La frayeur de Dieu fut sur tous les royaumes des pays, lorsqu'ils apprirent que le Seigneur avait combattu les ennemis d'Israël. Le royaume de Josaphat fut tranquille, et son Dieu lui accorda le repos de tous côtés. Josaphat régna sur Juda: il avait trente-cinq ans lorsqu'il devint roi et régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Azouba, fille de Shilhi. Il suivit la voie d'Asa, son père, et il ne s'en écarta pas, faisant ce qui convenait au Seigneur. Toutefois les hauts lieux ne disparurent pas: le peuple n'avait pas encore le cœur fermement attaché au Dieu de ses pères. Le reste de l'histoire de Josaphat, le début et la fin, cela est écrit dans l'histoire de Jéhu, fils de Hanani, qui figure dans le livre des rois d'Israël. Après cela, Josaphat, roi de Juda, s'associa avec le roi d'Israël, Achazia, qui agissait en méchant. Il s'associa avec lui pour construire des bateaux qui devaient aller à Tarsis; ils construisirent ces bateaux à Etsiôn-Guéber. Alors Eliézer, fils de Dodavahou de Marésha, parla en prophète sur Josaphat, il dit: Parce que tu t'es associé avec Achazia, le Seigneur détruit tes œuvres. Les bateaux se brisèrent et ne purent aller à Tarsis. Josaphat se coucha avec ses pères et fut enseveli avec ses pères dans la Ville de David. Joram, son fils, devint roi à sa place. Joram avait des frères, fils de Josaphat: Azaria, Yehiel, Zacharie, Azaria, Michel et Shephatia. Tous ceux-là sont les fils de Josaphat, roi d'Israël. Leur père leur avait fait des dons considérables en argent et en or et de riches présents, y compris des villes fortes en Juda; mais il laissa le royaume à Joram, parce que celui-ci était le premier-né. Lorsque Joram eut pris possession du royaume de son père et qu'il fut devenu fort, il tua par l'épée tous ses frères et quelques-uns aussi des chefs d'Israël. Joram avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi; il régna huit ans à Jérusalem. Il suivit la voie des rois d'Israël, comme l'avait fait la maison d'Achab, car il avait pour femme une fille d'Achab, et il fit ce qui déplaisait au Seigneur. Mais le Seigneur ne voulut pas détruire la maison de David, à cause de l'alliance qu'il avait conclue pour David, et parce qu'il avait dit qu'il lui donnerait toujours une lampe, à lui et à ses fils. En ses jours, Edom se révolta contre la domination de Juda et se donna un roi. Joram partit avec ses chefs et tous ses chars. Il se leva de nuit et battit les Edomites qui l'encerclaient ainsi que les chefs des chars. Edom s'est révolté contre la domination de Juda jusqu'à ce jour. Libna aussi se révolta en ce temps-là contre sa domination, parce qu'il avait abandonné le Seigneur, le Dieu de ses pères. Joram fit même des hauts lieux dans les montagnes de Juda; il livra les habitants de Jérusalem à la prostitution et il entraîna Juda. Il lui vint un écrit du prophète Elie, qui disait: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu de David, ton père: Parce que tu n'as pas suivi les voies de ton père Josaphat, et les voies d'Asa, roi de Juda, mais que tu as suivi la voie des rois d'Israël; parce que tu as livré à la prostitution Juda et les habitants de Jérusalem, comme l'a fait la maison d'Achab, et parce que tu as tué tes frères, ceux de la maison même de ton père, qui étaient meilleurs que toi; – le Seigneur frappera ton peuple d'un grand fléau, tes fils, tes femmes et tous tes biens; et toi, il te frappera de graves maladies, d'un mal d'intestins qui augmentera de jour en jour, jusqu'à ce que tes intestins sortent par la force du mal. Le Seigneur éveilla contre Joram l'esprit des Philistins et des Arabes qui étaient voisins des Koushites. Ils attaquèrent Juda, ils y pénétrèrent et ils capturèrent tous les biens qui se trouvaient dans la maison du roi, y compris ses fils et ses femmes, de sorte qu'il ne lui resta d'autre fils que Joachaz, le plus jeune de ses fils. Après tout cela, le Seigneur le frappa d'une maladie d'intestins inguérissable. Elle augmenta de jour en jour, et sur la fin de la deuxième année les intestins de Joram sortirent par la force de son mal. Il mourut dans de violentes souffrances. Son peuple ne fit pas de feu pour lui, comme il l'avait fait pour ses pères. Il avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi; il régna huit ans à Jérusalem. Il s'en alla sans être regretté, et on l'ensevelit dans la Ville de David, mais non pas dans les tombeaux des rois. A sa place, les habitants de Jérusalem investirent de la royauté Achazia, son plus jeune fils, car la troupe armée venue au camp avec les Arabes avait tué tous les plus âgés. Ainsi Achazia, fils de Joram, roi de Juda, devint roi. Achazia avait quarante-deux ans lorsqu'il devint roi; il régna un an à Jérusalem. Le nom de sa mère était Athalie, fille d'Omri. Il suivit lui aussi les voies de la maison d'Achab, car sa mère, par ses conseils, le portait à agir en méchant. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, comme la maison d'Achab, où il eut, après la mort de son père, des conseillers pour sa perte. C'est sur leur conseil qu'il alla avec Joram, fils d'Achab, roi d'Israël, à la guerre contre Hazaël, roi d'Aram, à Ramoth de Galaad; là, les Araméens blessèrent Joram. Celui-ci revint se faire soigner à Jizréel des blessures qu'on lui avait infligées à Rama, lorsqu'il combattait Hazaël, roi d'Aram. Azaria, fils de Joram, roi de Juda, descendit pour voir Joram, fils d'Achab, à Jizréel, parce qu'il allait très mal. Du fait de Dieu, c'est pour sa ruine qu'Achazia se rendit auprès de Joram. Lorsqu'il fut arrivé, il sortit avec Joram pour aller auprès de Jéhu, fils de Nimshi, à qui le Seigneur avait conféré l'onction pour qu'il retranche la maison d'Achab. Comme Jéhu était en conflit avec la maison d'Achab, il trouva les princes de Juda et les fils des frères d'Achazia, qui étaient au service d'Achazia, et il les tua. Il rechercha Achazia, et on le saisit à Samarie où il s'était caché. On l'amena auprès de Jéhu et on le mit à mort. Puis on l'ensevelit, car on disait: C'est le fils de Josaphat, qui cherchait le Seigneur de tout son cœur. Il ne resta personne de la maison d'Achazia qui fût en état de régner. Athalie, mère d'Achazia, vit que son fils était mort. Elle fit disparaître toute la descendance royale de la maison de Juda. Mais Yehoshabéath, fille du roi, prit Joas, fils d'Achazia, et l'enleva d'entre les fils du roi qui étaient mis à mort: elle le mit avec sa nourrice dans la chambre des lits. Ainsi Yehoshabéath, fille du roi Joram, femme de Joïada, le prêtre – c'était la sœur d'Achazia – le mit à l'abri d'Athalie, qui ne le mit pas à mort. Il resta six ans caché avec eux dans la maison de Dieu, tandis qu'Athalie régnait sur le pays. La septième année, Joïada devint fort et passa alliance avec les chefs de cent: Azaria, fils de Yeroham, Ismaël, fils de Yohanân, Azaria, fils d'Obed, Maaséya, fils d'Adaya et Elishaphath, fils de Zikri. Ils parcoururent Juda et rassemblèrent les lévites de toutes les villes de Juda et les chefs de famille d'Israël. Ils arrivèrent à Jérusalem, et toute l'assemblée conclut une alliance avec le roi dans la maison de Dieu. Joïada leur dit: Le fils du roi deviendra roi, comme le Seigneur l'a dit au sujet des fils de David. Voici ce que vous ferez: un tiers d'entre vous, ceux qui prennent leur service le jour du sabbat, prêtres et lévites, remplira la fonction de portiers des seuils; un tiers se tiendra dans la maison du roi, et un tiers à la porte de Yesod. Tout le peuple sera dans les cours de la maison du Seigneur. Que personne n'entre dans la maison du Seigneur, excepté les prêtres et les lévites qui officient: ceux-là pourront entrer, car ils sont consacrés. Tout le peuple assurera le service du Seigneur. Les lévites entoureront le roi de toutes parts, chacun les armes à la main, et quiconque entrera dans la Maison sera mis à mort; vous serez près du roi où qu'il aille. Les lévites et tout Juda firent exactement ce que Joïada, le prêtre, avait ordonné. Chacun prit ses hommes, ceux qui prenaient leur service le jour du sabbat et ceux qui quittaient leur service le jour du sabbat, car Joïada, le prêtre, n'avait exempté aucune des classes. Joïada, le prêtre, remit aux chefs de cent les lances, les boucliers et les carquois qui avaient appartenu au roi David et qui étaient dans la maison de Dieu. Il plaça tout le peuple, les armes à la main, depuis le côté droit de la Maison jusqu'au côté gauche de la Maison, près de l'autel et près de la Maison, pour entourer le roi. On fit avancer le fils du roi, on mit sur lui le diadème et le Témoignage, et on l'investit de la royauté; Joïada et ses fils lui conférèrent l'onction et dirent: Vive le roi! Athalie entendit le peuple qui accourait en louant le roi. Elle vint vers le peuple, à la maison du Seigneur, et regarda: le roi se tenait debout sur son estrade à l'entrée; les chefs et les trompettes étaient près du roi; tout le peuple du pays était dans la joie et sonnait des trompettes, et les chantres avec les instruments de musique dirigeaient les louanges. Athalie déchira ses vêtements et dit: Conspiration! Conspiration! Alors Joïada, le prêtre, fit sortir les chefs de cent, les commandants de l'armée; il leur dit: Faites-la sortir en dehors des rangs, et que soit mis à mort par l'épée quiconque la suivra. Car le prêtre avait dit: Ne la mettez pas à mort dans la maison du Seigneur ! On mit la main sur elle, et elle arriva à la maison du roi par l'entrée de la porte des chevaux: c'est là qu'ils la mirent à mort. Joïada conclut une alliance entre lui, tout le peuple et le roi, pour qu'ils soient le peuple du Seigneur. Tout le peuple entra dans la maison du Baal; ils la démolirent, ils brisèrent ses autels et ses images et tuèrent devant les autels Mattân, prêtre du Baal. Joïada confia la surveillance de la maison du Seigneur aux prêtres-lévites, que David avait répartis en classes dans la maison du Seigneur pour qu'ils offrent des holocaustes au Seigneur, comme il est écrit dans la loi de Moïse, dans la joie et les chants, d'après les indications de David. Il plaça les portiers aux portes de la maison du Seigneur, de sorte qu'il n'y entre personne qui soit impur pour une cause quelconque. Il prit les chefs de cent, les princes, les dirigeants du peuple et tout le peuple du pays. Il fit descendre le roi de la maison du Seigneur. Ils arrivèrent à la maison du roi par la porte Haute et firent asseoir le roi sur le trône royal. Tout le peuple du pays se réjouissait, et la ville était tranquille. Quant à Athalie, on l'avait mise à mort par l'épée. Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi; il régna quarante ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Tsibia; elle était de Bersabée. Joas fit ce qui convenait au Seigneur pendant tous les jours de Joïada, le prêtre. Joïada prit pour Joas deux femmes; Joas engendra des fils et des filles. Après cela, Joas eut à cœur de restaurer la maison du Seigneur. Il rassembla les prêtres et les lévites et leur dit: Sortez vers les villes de Juda, et recueillez dans tout Israël de l'argent, chaque année, pour réparer la maison de votre Dieu; quant à vous, mettez de l'empressement à cette affaire. Mais les lévites ne se pressèrent pas. Le roi appela Joïada, le prêtre en chef, et lui dit: Pourquoi n'as-tu pas exigé des lévites qu'ils apportent de Juda et de Jérusalem la contribution que Moïse, serviteur du Seigneur, et l'assemblée ont imposée à Israël pour la tente du Témoignage? Quant à Athalie, cette femme méchante, ses fils ont ouvert des brèches dans la maison de Dieu et utilisé pour les Baals toutes les choses sacrées de la maison du Seigneur (YHWH). Alors le roi dit qu'on fasse un coffre et qu'on le place à la porte de la maison du Seigneur, à l'extérieur. On fit passer une annonce dans Juda et dans Jérusalem, pour que chacun apporte au Seigneur la contribution imposée à Israël, dans le désert, par Moïse, serviteur de Dieu. Tous les chefs et tout le peuple s'en réjouirent; ils l'apportaient et la jetaient dans le coffre jusqu'à ce qu'il soit plein: quand c'était le moment d'apporter le coffre à l'inspection royale par l'intermédiaire des lévites – c'est-à-dire quand on voyait qu'il y avait beaucoup d'argent – le scribe du roi et l'inspecteur du prêtre en chef venaient vider le coffre; ils le prenaient et le remettaient à sa place; ils procédaient ainsi journellement et recueillaient de l'argent en abondance. Le roi et Joïada le donnaient à ceux qui faisaient les travaux pour le service de la maison du Seigneur ; ils engageaient des tailleurs de pierre et des charpentiers pour restaurer la maison du Seigneur, ainsi que des ouvriers sur fer et sur bronze, pour réparer la maison du Seigneur. Ceux qui faisaient les travaux se mirent à l'ouvrage, et grâce à eux les réparations avancèrent. Ils remirent en état la maison de Dieu et la consolidèrent. Lorsqu'ils eurent achevé, ils apportèrent devant le roi et devant Joïada le reste de l'argent. On en fit des objets pour la maison du Seigneur, des ustensiles pour officier, des ustensiles pour les holocaustes, des coupes, et d'autres objets d'or et d'argent. Et, pendant tous les jours de Joïada, on offrit constamment des holocaustes dans la maison du Seigneur. Joïada devint vieux et mourut rassasié de jours. Il avait cent trente ans à sa mort. On l'ensevelit dans la Ville de David avec les rois, parce qu'il avait fait du bien en Israël, ainsi qu'à l'égard de Dieu et de sa maison. Après la mort de Joïada, les chefs de Juda vinrent se prosterner devant le roi. Alors le roi les écouta. Ils abandonnèrent la maison du Seigneur (YHWH), le Dieu de leurs pères, et ils servirent les Ashéras et les idoles. La Colère s'abattit sur Juda et Jérusalem, parce qu'ils s'étaient ainsi mis en tort. Le Seigneur envoya parmi eux des prophètes pour les ramener à lui. Ceux-ci les avertirent, mais ils ne prêtèrent pas l'oreille. Zacharie, fils de Joïada, le prêtre, fut revêtu du souffle de Dieu; il se présenta devant le peuple et lui dit: Ainsi parle Dieu: Pourquoi passez-vous outre aux commandements du Seigneur ? Vous ne prospérerez pas, car vous avez abandonné le Seigneur : il vous abandonnera. Alors ils conspirèrent contre lui et le lapidèrent par ordre du roi, dans la cour de la maison du Seigneur. Le roi Joas ne se souvint pas de la fidélité que Joïada, père de Zacharie, avait montrée envers lui: il tua son fils. Zacharie dit en mourant: Que le Seigneur voie et qu'il demande des comptes! A la fin de l'année, l'armée des Araméens partit à l'attaque de Joas. Ils vinrent en Juda et à Jérusalem. Ils massacrèrent parmi le peuple tous les chefs du peuple et ils envoyèrent au roi de Damas tout leur butin. L'armée des Araméens arriva avec un petit nombre d'hommes; cependant le Seigneur leur livra une armée très grande, parce qu'ils avaient abandonné le Seigneur, le Dieu de leurs pères. Ainsi ils exécutèrent des jugements contre Joas. Lorsqu'ils le laissèrent, l'abandonnant dans de grandes souffrances, les gens de sa cour conspirèrent contre lui à cause du sang des fils de Joïada, le prêtre; ils le tuèrent sur son lit, et il mourut. On l'ensevelit dans la Ville de David, mais on ne l'ensevelit pas dans les tombeaux des rois. Voici ceux qui conspirèrent contre lui: Zabad, fils de Shiméath l'Ammonite, et Yozabad, fils de Shimrith la Moabite. Quant à ses fils, au grand nombre des sentences prononcées contre lui, et aux réparations faites à la maison de Dieu, cela est écrit dans le commentaire du livre des rois. Son fils Amatsia devint roi à sa place. Amatsia devint roi à l'âge de vingt-cinq ans; il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yehoaddân; elle était de Jérusalem. Il fit ce qui convenait au Seigneur, non pas toutefois d'un cœur entier. Lorsque sa royauté devint forte, il tua les gens de sa cour qui avaient abattu le roi, son père. Mais il ne mit pas à mort leurs fils, car, selon ce qui est écrit dans la loi, dans le livre de Moïse, le Seigneur avait donné cet ordre: « Les pères ne mourront pas pour les fils, les fils ne mourront pas pour les pères; chacun mourra pour son propre péché. » Amatsia rassembla les hommes de Juda et les plaça selon les familles, les chefs de mille et les chefs de cent, pour tout Juda et Benjamin; il en fit le recensement depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, et il trouva trois cent mille hommes d'élite, aptes à porter les armes, maniant la lance et le grand bouclier. Il engagea encore cent mille vaillants guerriers d'Israël pour cent talents d'argent. Un homme de Dieu vint lui dire: O roi, qu'une armée d'Israël ne vienne pas avec toi, car le Seigneur n'est pas avec Israël, avec tous ces fils d'Ephraïm! Si tu vas avec eux, quand bien même tu serais fort au combat, Dieu te fera trébucher devant l'ennemi, car Dieu a le pouvoir de secourir et de faire trébucher. Amatsia dit à l'homme de Dieu: Et que faire pour les cent talents que j'ai donnés à la troupe d'Israël? L'homme de Dieu répondit: Le Seigneur peut te donner bien plus que cela. Alors Amatsia se sépara des troupes qui lui étaient venues d'Ephraïm; il les renvoya chez elles. Mais les hommes se mirent dans une grande colère contre Juda, et ils s'en retournèrent chez eux dans une colère ardente. Amatsia devint fort; il conduisit son peuple. Il alla dans la vallée du Sel et battit dix mille hommes des fils de Séir. Les fils de Juda capturèrent vivants dix mille d'entre eux qu'ils menèrent au sommet d'un rocher. Ils les précipitèrent du sommet du rocher, et tous s'écrasèrent. Cependant, les gens de la troupe qu'Amatsia avait renvoyés pour qu'ils n'aillent pas au combat avec lui se répandirent dans les villes de Juda depuis Samarie jusqu'à Beth-Horôn. Ils tuèrent trois mille hommes et firent un grand pillage. Lorsque Amatsia fut de retour après la défaite des Edomites, il fit venir les dieux des fils de Séir et il en fit ses propres dieux; il se prosterna devant eux et leur offrit de l'encens. Alors le Seigneur (YHWH) se mit en colère contre Amatsia; il lui envoya un prophète, qui lui dit: Pourquoi as-tu cherché les dieux de ce peuple, alors qu'ils n'ont pu délivrer leur peuple de ta main? Comme il parlait, Amatsia lui dit: T'avons-nous nommé conseiller du roi? Finis-en! Pourquoi devrait-on te frapper? Le prophète finit en disant: Je sais que Dieu a formé le projet de te détruire, puisque tu as fait cela et que tu n'as pas écouté mon conseil. Après avoir tenu conseil, Amatsia, roi de Juda, fit dire à Joas, fils de Joachaz, fils de Jéhu, roi d'Israël: Rencontrons-nous! Joas, roi d'Israël, fit dire à Amatsia, roi de Juda: L'ajonc du Liban fit dire au cèdre du Liban: Donne ta fille pour femme à mon fils! Mais un animal sauvage du Liban passa et piétina l'ajonc. Tu as battu Edom, dis-tu. Ton cœur s'élève et tu te glorifies. Reste chez toi maintenant. Pourquoi aller au-devant du malheur? Tu tomberas, toi, et Juda avec toi! Mais Amatsia n'écouta pas, car cela venait de Dieu qui voulait qu'ils soient livrés, parce qu'ils avaient cherché les dieux d'Edom. Alors Joas, roi d'Israël, partit à l'attaque; ils se rencontrèrent, lui et Amatsia, roi de Juda, à Beth-Shémesh qui appartient à Juda. Juda fut battu par Israël, et chacun s'enfuit à sa tente. Joas, roi d'Israël, fit prisonnier à Beth-Shémesh Amatsia, roi de Juda, fils de Joas, fils de Joachaz. Il l'amena à Jérusalem et ouvrit une brèche de quatre cents coudées dans la muraille de Jérusalem depuis la porte d'Ephraïm jusqu'à la porte du Tournant. Il prit tout l'or et l'argent, ainsi que tous les objets qui se trouvaient dans la maison de Dieu, chez Obed-Edom, et les trésors de la maison du roi; il prit aussi des otages, puis il retourna à Samarie. Amatsia, fils de Joas, roi de Juda, vécut quinze ans après la mort de Joas, fils de Joachaz, roi d'Israël. Le reste de l'histoire d'Amatsia, le début et la fin, cela est écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Dès lors qu'Amatsia se fut écarté du Seigneur, on forma contre lui une conspiration à Jérusalem, et il s'enfuit à Lakish; on le poursuivit à Lakish, où on le mit à mort. On le transporta sur des chevaux, et on l'ensevelit avec ses pères dans la Ville de Juda. Tout le peuple de Juda prit Ozias, qui avait seize ans, et l'investit de la royauté à la place d'Amatsia, son père. C'est lui qui bâtit Eiloth et la rendit à Juda, après que le roi se fut couché avec ses pères. Ozias avait seize ans lorsqu'il devint roi; il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yekolia; elle était de Jérusalem. Il fit ce qui convenait au Seigneur, exactement comme l'avait fait Amatsia, son père. Il s'appliqua à chercher Dieu durant les jours de Zacharie, qui avait l'intelligence des visions de Dieu; et tant qu'il chercha le Seigneur, Dieu le fit prospérer. Il partit en guerre contre les Philistins et ouvrit des brèches dans la muraille de Gath, dans la muraille de Yabné et dans la muraille d'Ashdod. Il bâtit des villes en Ashdod et chez les Philistins. Dieu le secourut contre les Philistins, contre les Arabes qui habitaient à Gour-Baal, et contre les Maonites. Les Ammonites faisaient des présents à Ozias, et sa renommée s'étendit jusqu'aux abords de l'Egypte, car il devint fort, il s'éleva très haut. Ozias bâtit des tours à Jérusalem sur la porte de l'Angle, sur la porte de la Vallée et sur l'Encoignure, et il les fortifia. Il bâtit des tours dans le désert et creusa beaucoup de citernes, parce qu'il avait de grands troupeaux dans le Bas-Pays et sur le plateau, ainsi que des laboureurs et des vignerons dans les montagnes et au Carmel, car il aimait l'agriculture. Ozias avait une armée de combattants aptes à porter les armes, par troupes comptées d'après le recensement qu'en firent Yéiel, le scribe, et Maaséya, le secrétaire, et placées sous les ordres de Hanania, l'un des princes du roi. Le nombre total des chefs de famille, des vaillants guerriers, était de 2 600. Ils avaient sous leurs ordres une armée de 307 500 combattants forts et vaillants qui apportaient leur aide au roi contre l'ennemi. Ozias leur procura, pour toute l'armée, des boucliers, des lances, des casques, des cuirasses, des arcs et des pierres de frondes. Il fit faire à Jérusalem des machines conçues par un ingénieur, pour être placées sur les tours et sur les angles, afin de lancer des flèches et de grosses pierres. Sa renommée se répandit au loin, car il fut extraordinairement aidé jusqu'à ce qu'il soit devenu fort. Mais lorsqu'il fut devenu fort, son cœur s'enhardit au point d'entraîner sa perte. Il commit un sacrilège envers le Seigneur, son Dieu: il entra dans le temple du Seigneur pour offrir de l'encens sur l'autel de l'encens. Azaria, le prêtre, entra derrière lui, avec quatre-vingts prêtres du Seigneur, de vaillants hommes, qui s'opposèrent au roi Ozias et lui dirent: Ce n'est pas à toi, Ozias, d'offrir de l'encens pour le Seigneur, mais aux prêtres, les fils d'Aaron, qui ont été consacrés pour le faire. Sors du sanctuaire! Tu commets un sacrilège, et cela ne tournera pas à ta gloire devant le Seigneur Dieu. Ozias, qui tenait un encensoir à la main, s'irrita. Comme il s'irritait contre les prêtres, la « lèpre » éclata sur son front, devant les prêtres, dans la maison du Seigneur, près de l'autel de l'encens. Azaria, le prêtre en chef, et tous les autres prêtres se tournèrent vers lui: il avait la « lèpre » au front. Ils le mirent précipitamment dehors, et lui-même se hâta de sortir, parce que le Seigneur l'avait frappé. Le roi Ozias resta « lépreux » jusqu'au jour de sa mort; comme il était « lépreux », il habitait dans une maison isolée; il était exclu de la maison du Seigneur. Jotam, son fils, l'intendant de la maison du roi, gouvernait le peuple du pays. Le reste de l'histoire d'Ozias, le début et la fin, c'est le prophète Esaïe, fils d'Amots, qui l'a écrit. Ozias se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit avec ses pères dans le champ de la sépulture des rois, car on disait: Il est « lépreux ». Jotam, son fils, devint roi à sa place. Jotam avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna seize ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Yerousha, fille de Tsadoq. Il fit ce qui convenait au Seigneur, exactement comme l'avait fait Ozias, son père – seulement, il n'entra pas dans le temple du Seigneur. Mais le peuple était encore perverti. C'est lui qui bâtit la porte Haute de la maison du Seigneur ; il bâtit beaucoup sur la muraille de l'Ophel. Il bâtit des villes dans la région montagneuse de Juda, ainsi que des citadelles et des tours dans les bois. Il fut en guerre avec le roi des Ammonites et il l'emporta sur eux. Les Ammonites lui donnèrent cette année-là cent talents d'argent, dix mille kors de froment et dix mille d'orge; voilà ce que lui payèrent les Ammonites, ainsi que la deuxième année et la troisième. Jotam devint fort, parce qu'il affermit ses voies devant le Seigneur, son Dieu. Le reste de l'histoire de Jotam, toutes ses guerres et toutes ses entreprises, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Il avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna seize ans à Jérusalem. Jotam se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la Ville de David. Achaz, son fils, devint roi à sa place. Achaz avait vingt ans lorsqu'il devint roi; il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit pas ce qui convenait au Seigneur, comme l'avait fait David, son père. Il suivit les voies des rois d'Israël, il fit même des idoles de métal fondu pour les Baals. Il offrit de l'encens dans la vallée du Fils de Hinnom et fit dévorer ses fils par le feu, imitant ainsi les abominations des nations que le Seigneur avait dépossédées devant les Israélites. Il offrait des sacrifices et de l'encens dans les hauts lieux, sur les collines et sous tout arbre verdoyant. Le Seigneur, son Dieu, le livra au roi d'Aram; les Araméens le battirent et firent chez lui un grand nombre de captifs, qu'ils emmenèrent à Damas. Il fut aussi livré au roi d'Israël, qui lui infligea une grande défaite. Péqah, fils de Remalia, tua en Juda, en un seul jour, cent vingt mille hommes, tous vaillants, parce qu'ils avaient abandonné le Seigneur, le Dieu de leurs pères. Zikri, un vaillant homme d'Ephraïm, tua Maaséya, fils du roi, Azriqam, chef de la maison royale, et Elqana, second du roi. Les Israélites firent parmi leurs frères deux cent mille captifs, femmes, fils et filles, et ils leur prirent beaucoup de butin. Ils emmenèrent le butin à Samarie. Il y avait là un prophète du Seigneur nommé Oded. Il sortit au-devant de l'armée qui revenait à Samarie. Il leur dit: Dans sa fureur contre Juda, le Seigneur, le Dieu de vos pères, vous les a livrés, et vous les avez massacrés avec une rage qui atteignait jusqu'au ciel. Et maintenant, ces fils de Juda et de Jérusalem, vous dites que vous allez les réduire à être vos esclaves et vos servantes! N'est-ce pas vous qui êtes en tort devant le Seigneur, votre Dieu? Maintenant, écoutez-moi, et renvoyez chez eux ces captifs que vous avez faits parmi vos frères; car la colère ardente du Seigneur est sur vous. Des hommes, parmi ceux qui étaient à la tête des fils d'Ephraïm, Azaria, fils de Yohanân, Bérékia, fils de Meshillémoth, Ezéchias, fils de Shalloum, et Amasa, fils de Hadlaï, s'élevèrent contre ceux qui revenaient de l'armée. Ils leur dirent: Vous ne ferez pas entrer ici ces captifs; car c'est pour nous mettre en tort devant le Seigneur que vous parlez d'ajouter à nos péchés et à nos torts. Nous avons déjà beaucoup de torts, et la colère ardente est sur Israël. Les hommes armés abandonnèrent les captifs et le butin devant les chefs et devant toute l'assemblée. Les hommes qui furent désignés par leur nom prirent les captifs; ils employèrent le butin à vêtir tous ceux qui étaient nus; ils leur donnèrent des habits et des sandales, ils les firent manger et boire, ils les pansèrent, ils conduisirent sur des ânes tous ceux qui ne pouvaient pas marcher, et ils les amenèrent à Jéricho, la Ville des Palmiers, auprès de leurs frères. Puis ils retournèrent à Samarie. En ce temps-là, le roi Achaz appela à son secours les rois d'Assyrie. Les Edomites vinrent encore, battirent Juda et emmenèrent des captifs. Les Philistins firent une invasion dans les villes du Bas-Pays et du Néguev de Juda; ils prirent Beth-Shémesh, Ayyalôn, Guedéroth, Soko et les localités qui en dépendent, Timna et les localités qui en dépendent, Guimzo et les localités qui en dépendent, et ils y habitèrent. Car le Seigneur humilia Juda à cause d'Achaz, roi d'Israël, qui avait rendu la situation incontrôlable en Juda et qui avait commis de grands sacrilèges envers le Seigneur. Tilgath-Pilnéser, roi d'Assyrie, l'attaqua; il le traita en adversaire et ne le soutint pas. Car Achaz avait dépouillé la maison du Seigneur, la maison du roi et celle des chefs, pour faire des dons au roi d'Assyrie. Mais cela ne lui fut d'aucun secours. Pendant qu'il était dans la détresse, il continuait à commettre des sacrilèges envers le Seigneur, lui, le roi Achaz. Il sacrifia aux dieux de Damas qui l'avaient frappé, et il dit: Puisque les dieux des rois d'Aram viennent à leur secours, je leur offrirai des sacrifices pour qu'ils viennent à mon secours! Mais ils le firent trébucher, ainsi que tout Israël. Achaz rassembla les objets de la maison de Dieu et les mit en pièces. Il ferma les portes de la maison du Seigneur, il se fit des autels dans tous les coins de Jérusalem et il fit des hauts lieux dans chacune des villes de Juda afin d'offrir de l'encens à d'autres dieux. Il contraria ainsi le Seigneur (YHWH), le Dieu de ses pères. Le reste de son histoire, toutes ses entreprises, le début et la fin, cela est écrit dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Achaz se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la ville de Jérusalem: on ne le mit pas dans les tombeaux des rois d'Israël. Ezéchias, son fils, devint roi à sa place. Ezéchias devint roi à l'âge de vingt-cinq ans; il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Abiya, fille de Zacharie. Il fit ce qui convenait au Seigneur, exactement comme l'avait fait David, son père. C'est lui qui, la première année de son règne, au premier mois, ouvrit les portes de la maison du Seigneur et les répara. Il fit venir les prêtres et les lévites; il les rassembla sur la place orientale et leur dit: Ecoutez-moi, lévites! Maintenant consacrez-vous, consacrez la maison du Seigneur, le Dieu de vos pères, et débarrassez le sanctuaire de toute souillure. Car nos pères ont commis des sacrilèges, ils ont fait ce qui déplaisait au Seigneur, notre Dieu, ils l'ont abandonné, ils se sont détournés de la demeure du Seigneur, ils lui ont tourné le dos. Ils ont même fermé les portes du vestibule, ils ont éteint les lampes, ils n'ont offert au Dieu d'Israël ni encens ni holocauste dans le sanctuaire. Aussi la colère du Seigneur s'est-elle abattue sur Juda et Jérusalem, et il en a fait un sujet de terreur, d'atterrement et de sifflement d'horreur, comme vous le voyez de vos yeux. Nos pères sont tombés par l'épée; nos fils, nos filles et nos femmes sont en captivité à cause de cela. Maintenant j'ai à cœur de conclure une alliance pour le Seigneur, le Dieu d'Israël, afin que sa colère ardente se détourne de nous. Maintenant, mes fils, ne soyez plus négligents: vous avez été choisis par le Seigneur pour vous tenir debout devant lui afin d'officier pour lui, pour être ses officiants et pour lui offrir de l'encens. Alors les lévites se levèrent: Mahath, fils d'Amasaï, Joël, fils d'Azaria, des Qehatites; des fils de Merari, Qish, fils d'Abdi, Azaria, fils de Yehalléléel; des Guershonites, Yoah, fils de Zimma, Eden, fils de Yoah; des fils d'Elitsaphân, Shimri et Yéiel; des fils d'Asaph, Zacharie et Mattania; des fils de Hémân, Yehiel et Shiméi; et des fils de Yedoutoun, Shemaya et Ouzziel. Ils rassemblèrent leurs frères et, après s'être consacrés, ils vinrent purifier la maison du Seigneur, selon le commandement du roi, par les paroles du Seigneur. Les prêtres entrèrent à l'intérieur de la maison du Seigneur pour la purifier; ils sortirent toutes les impuretés qu'ils trouvèrent dans le temple du Seigneur jusque dans la cour de la maison du Seigneur, où les lévites les reçurent pour les emporter dehors, dans l'oued Cédron. Ils commencèrent la consécration le premier jour du premier mois; le huitième jour du mois, ils entrèrent dans le vestibule du Seigneur et mirent huit jours à consacrer la maison du Seigneur ; le seizième jour du premier mois, ils avaient achevé. Ils entrèrent ensuite chez le roi Ezéchias et dirent: Nous avons purifié toute la maison du Seigneur, l'autel des holocaustes et tous ses ustensiles, la table des pains exposés et tous ses ustensiles. Nous avons remis en état et consacré tous les objets que le roi Achaz, par ses sacrilèges, avait profanés pendant son règne: ils sont devant l'autel du Seigneur. Le roi Ezéchias se leva de bon matin, rassembla les chefs de la ville et monta à la maison du Seigneur. On amena en sacrifice pour le péché sept taureaux, sept béliers, sept agneaux et sept boucs, pour la royauté, pour le sanctuaire et pour Juda. Le roi dit aux fils d'Aaron, les prêtres, de les offrir sur l'autel du Seigneur. Les prêtres immolèrent le gros bétail, recueillirent le sang et en aspergèrent l'autel; ils immolèrent les béliers et aspergèrent l'autel de leur sang; ils immolèrent les agneaux et aspergèrent l'autel de leur sang. Ils firent ensuite approcher les boucs du sacrifice pour le péché devant le roi et l'assemblée, et ils posèrent les mains sur eux. Les prêtres les immolèrent et mirent leur sang sur l'autel en sacrifice pour le péché, afin de faire l'expiation sur tout Israël; car le roi avait dit que l'holocauste et le sacrifice pour le péché seraient pour tout Israël. Il fit placer les lévites dans la maison du Seigneur avec des cymbales, des luths et des lyres, selon le commandement de David, de Gad, le visionnaire du roi, et de Nathan, le prophète: c'était un commandement du Seigneur, transmis par l'intermédiaire de ses prophètes. Les lévites se mirent en place avec les instruments de David, et les prêtres avec les trompettes. Ezéchias ordonna qu'on offre l'holocauste sur l'autel; et au moment où commença l'holocauste, commença aussi le chant du Seigneur, avec les trompettes et l'accompagnement des instruments de David, roi d'Israël. Toute l'assemblée se prosterna, on chanta et on sonna des trompettes, le tout jusqu'à ce que l'holocauste fût achevé. Quand on eut achevé d'offrir l'holocauste, le roi et tous ceux qui se trouvaient avec lui s'agenouillèrent et se prosternèrent. Puis le roi Ezéchias et les princes dirent aux lévites de louer le Seigneur avec les paroles de David et d'Asaph, le visionnaire; ils le louèrent avec des transports de joie, ils s'inclinèrent et se prosternèrent. Ezéchias dit alors: Maintenant que vous avez été investis pour le Seigneur, approchez-vous, apportez des sacrifices et des offrandes de reconnaissance à la maison du Seigneur. L'assemblée apporta des sacrifices et des offrandes de reconnaissance, et tous ceux qui avaient le cœur généreux apportèrent des holocaustes. Le nombre des holocaustes apportés par l'assemblée fut de soixante-dix têtes de gros bétail, cent béliers et deux cents agneaux, le tout en holocauste pour le Seigneur. On consacra encore six cents têtes de gros bétail et trois mille têtes de petit bétail. Mais les prêtres étaient en trop petit nombre pour dépouiller tous les holocaustes; leurs frères, les lévites, leur prêtèrent main-forte jusqu'à ce que l'ouvrage soit achevé et jusqu'à ce que les autres prêtres se soient consacrés, car les lévites avaient eu plus à cœur de se consacrer que les prêtres. Il y avait en effet beaucoup d'holocaustes, avec les graisses des sacrifices de paix et avec les libations pour les holocaustes. Ainsi fut rétabli le service de la maison du Seigneur. Ezéchias et tout le peuple se réjouirent de ce que Dieu avait tout préparé pour le peuple, car tout s'était passé très vite. Ezéchias envoya des messagers dans tout Israël et Juda. Il avait en effet également écrit des lettres à Ephraïm et à Manassé, pour qu'ils viennent à la maison du Seigneur à Jérusalem célébrer la Pâque pour le Seigneur, le Dieu d'Israël. Le roi, ses princes et toute l'assemblée avaient tenu conseil à Jérusalem; ils avaient décidé de célébrer la Pâque au deuxième mois, car ils ne pouvaient la célébrer en son temps, parce que les prêtres ne s'étaient pas consacrés en assez grand nombre et que le peuple n'était pas rassemblé à Jérusalem. La chose ayant eu l'approbation du roi et de toute l'assemblée, ils résolurent de diffuser une proclamation dans tout Israël, depuis Bersabée jusqu'à Dan, afin qu'on vienne à Jérusalem célébrer la Pâque pour le Seigneur, le Dieu d'Israël. Car elle n'était plus célébrée par la multitude comme il est écrit. Les courriers allèrent avec les lettres du roi et de ses princes dans tout Israël et Juda. Conformément au commandement du roi, ils dirent: Israélites, revenez au Seigneur, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et d'Israël, afin qu'il revienne à vous qui êtes restés, qui avez échappé aux rois d'Assyrie. Ne soyez pas comme vos pères et comme vos frères, qui ont commis des sacrilèges envers le Seigneur, le Dieu de leurs pères, et qu'il a livrés à la dévastation, comme vous le voyez. A présent, ne soyez donc pas rétifs comme vos pères; engagez-vous envers le Seigneur, venez à son sanctuaire qu'il a consacré pour toujours, et servez le Seigneur, votre Dieu, pour que sa colère ardente se détourne de vous. Si vous revenez au Seigneur, vos frères et vos fils obtiendront la compassion de ceux qui les ont emmenés captifs et ils reviendront dans ce pays; car le Seigneur, votre Dieu, est clément et compatissant; il ne se détournera pas de vous si vous revenez à lui. Les courriers passèrent ainsi de ville en ville dans le pays d'Ephraïm et de Manassé, et jusqu'à Zabulon. Mais les gens riaient à leur sujet et se moquaient d'eux. Cependant quelques hommes d'Aser, de Manassé et de Zabulon s'humilièrent et vinrent à Jérusalem. En Juda aussi la main de Dieu agit pour leur donner un même cœur et leur faire exécuter l'ordre du roi et des princes, par la parole du Seigneur. Un peuple nombreux se réunit à Jérusalem pour célébrer la fête des Pains sans levain au deuxième mois: ce fut une immense assemblée. Ils supprimèrent les autels qui étaient dans Jérusalem et ils supprimèrent tous les encensoirs en les jetant dans l'oued Cédron. Ils immolèrent ensuite la Pâque le quatorzième jour du deuxième mois. Les prêtres et les lévites, confus, s'étaient consacrés. Ils offrirent des holocaustes dans la maison du Seigneur. Ils occupaient leur place ordinaire, selon la loi de Moïse, l'homme de Dieu, et les prêtres faisaient l'aspersion du sang qu'ils recevaient des lévites. Comme il y avait dans l'assemblée beaucoup de gens qui ne s'étaient pas consacrés, les lévites se chargèrent d'immoler la Pâque pour tous ceux qui n'étaient pas purs, afin d'en faire la consécration pour le Seigneur. Car une grande partie du peuple, beaucoup de gens d'Ephraïm, de Manassé, d'Issacar et de Zabulon ne s'étaient pas purifiés. Ils mangèrent la Pâque sans se conformer à ce qui est écrit; c'est pourquoi Ezéchias pria pour eux, en disant: Que le Seigneur, qui est bon, fasse l'expiation pour tous ceux qui ont appliqué leur cœur à chercher Dieu, le Seigneur, le Dieu de leurs pères, même sans avoir la pureté requise pour les choses sacrées! Le Seigneur entendit Ezéchias et il épargna le peuple. Ainsi les Israélites qui se trouvèrent à Jérusalem célébrèrent la fête des Pains sans levain pendant sept jours, avec une grande joie. Jour après jour les lévites et les prêtres louaient le Seigneur de toute la force de leurs instruments pour le Seigneur. Ezéchias parla au cœur de tous les lévites, qui montraient beaucoup de bon sens en ce qui concerne le Seigneur. Ils mangèrent ce qui était prescrit pendant sept jours, offrant des sacrifices de paix et célébrant le Seigneur, le Dieu de leurs pères. Toute l'assemblée tint conseil et décida de célébrer sept autres jours; ils célébrèrent sept jours de joie, car Ezéchias, roi de Juda, avait prélevé pour l'assemblée mille taureaux et sept mille têtes de petit bétail, et les princes avaient prélevé pour l'assemblée mille taureaux et dix mille têtes de petit bétail. Des prêtres s'étaient consacrés en grand nombre. Toute l'assemblée de Juda, les prêtres et les lévites, tout le peuple venu d'Israël et les immigrés venus d'Israël ou habitant Juda se livrèrent à la joie. Il y eut une grande joie à Jérusalem. Depuis le temps de Salomon, fils de David, roi d'Israël, rien de semblable n'avait eu lieu à Jérusalem. Les prêtres-lévites bénirent le peuple. Ils furent entendus; leur prière parvint jusqu'à son séjour sacré, au ciel. Lorsque tout cela fut terminé, tous les gens d'Israël qui étaient présents partirent pour les villes de Juda; ils brisèrent les pierres levées, abattirent les poteaux cultuels (les ashéras) et démolirent les hauts lieux et les autels de tout Juda et Benjamin ainsi que dans Ephraïm et Manassé. Puis tous les Israélites revinrent dans leurs villes, chacun dans sa propriété. Ezéchias installa les classes des prêtres et des lévites, d'après leurs classes, chacun selon son service, prêtres et lévites pour les holocaustes et les sacrifices de paix, pour officier, pour les célébrations et les louanges, aux portes du camp du Seigneur. Le roi donna une part de ses biens pour les holocaustes – les holocaustes du matin et du soir, les holocaustes pour les sabbats, les nouvelles lunes et les rencontres festives, comme il est écrit dans la loi du Seigneur. Il dit au peuple, aux habitants de Jérusalem, de donner la part des prêtres et des lévites, afin qu'ils s'attachent à la loi du Seigneur. Lorsque cette parole se fut répandue, les Israélites donnèrent en abondance les prémices du blé, du vin, de l'huile, du miel et de toutes les récoltes de la campagne; ils apportèrent aussi en quantité la dîme de tout. De même, les Israélites et les Judéens qui habitaient dans les villes de Juda donnèrent la dîme du gros bétail et du petit bétail, et la dîme des choses consacrées au Seigneur, leur Dieu; ils en firent des tas et des tas. Ils commencèrent à former les tas au troisième mois et ils achevèrent au septième mois. Ezéchias et les princes vinrent voir les tas; ils bénirent le Seigneur et Israël, son peuple. Ezéchias interrogea les prêtres et les lévites au sujet de ces tas. Alors Azaria, le prêtre en chef de la maison de Tsadoq, lui répondit: Depuis qu'on a commencé d'apporter le prélèvement dans la maison du Seigneur, il y a eu de quoi manger et se rassasier, tout en laissant un surplus considérable, car le Seigneur a béni son peuple; quant au surplus, c'est cet amoncellement que voici. Ezéchias ordonna de préparer des salles dans la maison du Seigneur ; on les prépara. On y apporta avec probité le prélèvement, la dîme et les offrandes sacrées. Le chef Konania, lévite, en assurait l'intendance avec Shiméi, son frère, comme second. Yehiel, Azazia, Nahath, Asaël, Yerimoth, Yozabad, Eliel, Yismakia, Mahath et Benaya étaient inspecteurs sous la direction de Konania et de Shiméi, son frère, par disposition du roi Ezéchias et d'Azaria, chef de la maison de Dieu. Le lévite Coré, fils de Yimna, portier à l'est, avait l'intendance des dons volontaires faits à Dieu, pour distribuer le prélèvement pour le Seigneur et les choses très sacrées. Dans les villes des prêtres, Eden, Minyamîn, Josué, Shemaya, Amaria et Shekania étaient placés à ses côtés pour faire avec probité les distributions à leurs frères, grands et petits, d'après leurs classes, non seulement aux mâles enregistrés depuis l'âge de trois ans et au-dessus, mais à tous ceux qui entraient selon l'ordre de chaque jour dans la maison du Seigneur pour faire leur service d'après leurs postes, selon leurs classes; aux prêtres enregistrés famille par famille, et aux lévites depuis l'âge de vingt ans et au-dessus, d'après leurs postes et leurs classes, à tous ceux de l'assemblée qui avaient été enregistrés, avec toutes leurs familles, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, car ils se consacraient avec probité aux choses sacrées. Pour les fils d'Aaron, les prêtres qui étaient dans la campagne, aux abords de leurs villes, il y avait dans chaque ville des hommes désignés par leur nom pour distribuer les parts à tous les mâles parmi les prêtres et à tous les lévites enregistrés. Voilà ce que fit Ezéchias dans tout Juda; il agit selon le bien, la droiture et la loyauté devant le Seigneur, son Dieu. Dans toute l'œuvre qu'il avait entreprise pour le service de la maison de Dieu, pour la loi et pour le commandement, en cherchant son Dieu, il agit de tout son cœur et il réussit. Après ces actes de loyauté, survint Sennachérib, roi d'Assyrie; il pénétra en Juda, dressa son camp contre les villes fortes et ordonna de les forcer. Ezéchias, voyant que Sennachérib était venu et qu'il se préparait à attaquer Jérusalem, tint conseil avec ses princes et ses guerriers en vue de boucher les sources qui étaient hors de la ville; ils vinrent à son secours. Une foule de gens se rassemblèrent; ils bouchèrent toutes les sources et l'oued qui coule au milieu du pays. Pourquoi, disaient-ils, les rois d'Assyrie trouveraient-ils à leur arrivée de l'eau en abondance? Il devint fort; il rebâtit la muraille, où il y avait des brèches, et il l'éleva jusqu'aux tours, il bâtit une autre muraille en dehors, il répara le Millo dans la Ville de David et il se procura une quantité d'armes et de boucliers. Il plaça des chefs militaires à la tête du peuple et il les rassembla auprès de lui sur la place de la porte de la ville. Il parla à leur cœur, en disant: Soyez forts et courageux! N'ayez pas peur, ne soyez pas terrifiés par le roi d'Assyrie et par toute la multitude qui est avec lui; car avec nous il y a plus qu'avec lui: avec lui il y a un bras de chair; avec nous, il y a le Seigneur, notre Dieu, qui viendra à notre secours et qui mènera nos combats. Le peuple s'appuya sur les paroles d'Ezéchias, roi de Juda. Après cela, Sennachérib, roi d'Assyrie, envoya ses hommes à Jérusalem, pendant qu'il était devant Lakish avec toutes ses forces; il les envoya vers Ezéchias, roi de Juda, et vers tous les gens de Juda qui étaient à Jérusalem, pour leur dire: Ainsi parle Sennachérib, roi d'Assyrie: En quoi mettez-vous votre confiance, pour rester à Jérusalem dans la détresse? N'est-ce pas Ezéchias qui vous entraîne, pour vous livrer à la mort par la famine et par la soif, quand il dit: « Le Seigneur (YHWH), notre Dieu, nous délivrera de la main du roi d'Assyrie. » N'est-ce pas lui, Ezéchias, qui a supprimé ses hauts lieux et ses autels, et qui a dit à Juda et à Jérusalem: « C'est devant un seul autel que vous vous prosternerez, c'est sur lui que vous offrirez de l'encens. » Ne savez-vous pas ce que nous avons fait, moi et mes pères, à tous les peuples des pays? Les dieux des nations de ces pays ont-ils vraiment pu délivrer leurs pays de ma main? Qui donc, parmi tous les dieux de ces nations que mes pères ont frappées d'anathème, a pu délivrer son peuple de ma main, pour que votre Dieu puisse vous délivrer de ma main? Maintenant, qu'Ezéchias ne vous trompe pas! Qu'il ne vous entraîne pas de cette manière! Ne le croyez pas! Car aucun dieu d'aucune nation ni d'aucun royaume n'a pu délivrer son peuple de ma main ni de la main de mes pères: vos dieux ne vous délivreront pas davantage de ma main! Les gens de Sennachérib parlèrent encore contre le Seigneur Dieu et contre Ezéchias, son serviteur. Sennachérib avait écrit une lettre pour outrager le Seigneur (YHWH), le Dieu d'Israël, en s'exprimant ainsi contre lui: De même que les dieux des nations des pays n'ont pu délivrer leur peuple de ma main, de même le Dieu d'Ezéchias ne délivrera pas son peuple de ma main. Ils crièrent à pleine voix en judéen, afin de jeter la crainte et l'épouvante parmi le peuple de Jérusalem qui était sur la muraille et de pouvoir ainsi prendre la ville. Ils parlèrent du Dieu de Jérusalem comme des dieux des autres peuples de la terre, qui sont l'œuvre de mains humaines. Le roi Ezéchias et Esaïe, fils d'Amots, le prophète, se mirent à prier à ce sujet; ils crièrent vers le ciel. Alors le Seigneur envoya un messager, qui extermina dans le camp du roi d'Assyrie tous les vaillants guerriers, les chefs et les princes. Alors le roi retourna dans son pays, la honte au visage. Il entra dans la maison de son dieu, et là ses propres fils le firent tomber par l'épée. Ainsi le Seigneur sauva Ezéchias et les habitants de Jérusalem de la main de Sennachérib, roi d'Assyrie, et de la main de tous, et il les protégea contre ceux qui les entouraient. Beaucoup de gens apportèrent à Jérusalem des offrandes pour le Seigneur et de riches présents pour Ezéchias, roi de Juda, qui depuis lors fut élevé sous les yeux de toutes les nations. En ces jours-là, Ezéchias fut atteint d'une maladie mortelle. Il fit une prière au Seigneur ; celui-ci lui répondit et lui accorda un prodige. Mais Ezéchias ne répondit pas au bienfait qu'il avait reçu, car son cœur s'enhardit; et la Colère s'abattit sur lui ainsi que sur Juda et Jérusalem. Alors Ezéchias, en dépit de son orgueil, s'humilia avec les habitants de Jérusalem, et la colère du Seigneur ne s'abattit pas sur eux pendant la vie d'Ezéchias. Ezéchias eut beaucoup de richesses et de gloire. Il se procura des trésors d'argent, d'or, de pierres précieuses, d'essences odoriférantes, de boucliers et de tous les objets de valeur; des entrepôts pour les récoltes de blé, de vin et d'huile, des étables pour toutes les bêtes et des troupeaux pour les étables. Il se fit des villes et il eut en abondance des troupeaux de petit bétail et de gros bétail: Dieu lui avait donné des biens très considérables. C'est aussi lui, Ezéchias, qui boucha la sortie supérieure des eaux de Guihôn et les dirigea en bas vers l'ouest de la Ville de David. Ezéchias réussit dans toutes ses entreprises. Cependant, dans l'affaire des porte-parole des princes de Babylone qui lui avaient été envoyés pour s'informer du prodige qui avait eu lieu dans le pays, Dieu l'abandonna pour le mettre à l'épreuve, afin de savoir tout ce qui était dans son cœur. Le reste de l'histoire d'Ezéchias, ce qu'il a fait avec fidélité, cela est écrit dans la vision d'Esaïe, fils d'Amots, le prophète, dans le livre des rois de Juda et d'Israël. Ezéchias se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit dans la montée des tombeaux des fils de David; tout Juda et les habitants de Jérusalem lui rendirent honneur à sa mort. Manassé, son fils, devint roi à sa place. Manassé avait douze ans lorsqu'il devint roi; il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, imitant les abominations des nations que le Seigneur avait dépossédées devant les Israélites. Il rebâtit les hauts lieux qu'Ezéchias, son père, avait démolis; il éleva des autels pour les Baals, il fit des poteaux cultuels (des ashéras); il se prosterna devant toute l'armée du ciel et la servit. Il bâtit des autels dans la maison du Seigneur, dont le Seigneur avait dit: « C'est à Jérusalem que sera mon nom pour toujours. » Il bâtit des autels pour toute l'armée du ciel dans les deux cours de la maison du Seigneur. Il fit passer ses fils par le feu dans la vallée du Fils de Hinnom; il cherchait des présages et pratiquait la divination et la sorcellerie. Il installa des spirites et des médiums. Il contraria le Seigneur en faisant de plus en plus ce qui lui déplaisait. Il mit la statue, l'effigie qu'il avait faite, dans la maison de Dieu, dont Dieu avait dit à David et à Salomon, son fils: « C'est dans cette maison et c'est dans Jérusalem, que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël, que je veux pour toujours placer mon nom. Je n'éloignerai plus Israël de la terre que j'ai destinée à vos pères, pourvu seulement qu'ils veillent à mettre en pratique tout ce que je leur ai ordonné, selon toute la loi, les prescriptions et les règles instituées pour eux par l'intermédiaire de Moïse. » Mais Manassé égara Juda et les habitants de Jérusalem, de sorte qu'ils firent plus de mal que les nations que le Seigneur avait détruites devant les Israélites. Le Seigneur parla à Manassé et à son peuple, mais ils ne prêtèrent pas attention. Alors le Seigneur fit venir contre eux les chefs de l'armée du roi d'Assyrie, qui prirent Manassé avec des crochets; ils l'attachèrent avec des entraves de bronze et l'emmenèrent à Babylone. Lorsqu'il fut dans la détresse, il chercha à apaiser le Seigneur, son Dieu; il s'humilia profondément devant le Dieu de ses pères. Il pria le Seigneur, et celui-ci se laissa fléchir; il entendit sa supplication et le ramena à Jérusalem, dans son royaume. Ainsi Manassé sut que c'est le Seigneur (YHWH) qui est Dieu. Après cela, il bâtit une muraille extérieure à la Ville de David, à l'ouest de Guihôn, dans l'oued, jusqu'à l'accès de la porte des Poissons; elle entourait l'Ophel, et il l'éleva à une grande hauteur; il mit aussi des chefs militaires dans toutes les villes fortes de Juda. Il supprima de la maison du Seigneur (YHWH) les dieux étrangers et l'effigie, ainsi que tous les autels qu'il avait bâtis dans la montagne de la maison du Seigneur et à Jérusalem; il les jeta hors de la ville. Il rebâtit l'autel du Seigneur, il y offrit des sacrifices de paix et de reconnaissance, et il dit à Juda de servir le Seigneur, le Dieu d'Israël. Le peuple sacrifiait bien encore dans les hauts lieux, mais seulement au Seigneur, son Dieu. Le reste de l'histoire de Manassé, sa prière à son Dieu, et les paroles des visionnaires qui lui parlèrent au nom du Seigneur, le Dieu d'Israël, cela est écrit dans l'histoire des rois d'Israël. Sa prière et la manière dont Dieu se laissa fléchir, ses péchés et ses sacrilèges, les endroits où il bâtit des hauts lieux et plaça des poteaux cultuels (des ashéras) et des statues avant de s'être humilié, cela est écrit dans l'histoire de Hozaï. Manassé se coucha avec ses pères, et on l'ensevelit chez lui. Amôn, son fils, devint roi à sa place. Amôn avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi; il régna deux ans à Jérusalem. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, comme l'avait fait son père Manassé; il sacrifia à toutes les statues que son père Manassé avait faites et les servit. Il ne s'humilia pas devant le Seigneur, comme son père Manassé s'était humilié. Lui, Amôn, se mit en tort bien davantage. Les gens de sa cour conspirèrent contre lui et le mirent à mort chez lui. Mais le peuple du pays abattit tous ceux qui avaient conspiré contre le roi Amôn; à sa place, le peuple du pays investit de la royauté Josias, son fils. Josias avait huit ans lorsqu'il devint roi; il régna trente et un ans à Jérusalem. Il fit ce qui convenait au Seigneur et suivit les voies de David, son père. Il ne s'en écarta ni à droite ni à gauche. Pendant huit années de son règne, comme il était encore jeune, il commença à chercher le Dieu de David, son père; et la douzième année, il se mit à purifier Juda et Jérusalem des hauts lieux, des poteaux cultuels (des ashéras), des statues et des idoles de métal fondu. On démolit devant lui les autels des Baals, il abattit les brasiers à encens qui étaient dessus; il brisa les poteaux cultuels (les ashéras), les statues et les idoles de métal fondu, il les réduisit en poussière, il en jeta la poussière sur les tombes, sur ceux qui leur avaient sacrifié; il brûla les ossements des prêtres sur les autels. C'est ainsi qu'il purifia Juda et Jérusalem. Dans les villes de Manassé, d'Ephraïm, de Siméon, et jusqu'en Nephtali, parmi leurs ruines, tout autour, il démolit les autels; les poteaux cultuels (les ashéras) et les statues, il les mit en pièces et les réduisit en poussière; il abattit tous les brasiers à encens dans tous le pays d'Israël. Puis il revint à Jérusalem. La dix-huitième année de son règne, pour purifier le pays et la Maison, il envoya Shaphân, fils d'Atsalia, Maaséya, chef de la ville, et Yoah, fils de Joachaz, l'archiviste, pour réparer la maison du Seigneur, son Dieu. Ils vinrent trouver Hilqiya, le grand prêtre, et on donna l'argent qui avait été apporté dans la maison de Dieu, et que les lévites gardiens du seuil avaient recueilli de Manassé et d'Ephraïm et de tout le reste d'Israël, ainsi que de tout Juda et Benjamin; et ils revinrent à Jérusalem. On le confia à ceux qui avaient la responsabilité de faire les travaux dans la maison du Seigneur. Ils le donnèrent à ceux qui faisaient les travaux, qui travaillaient dans la maison du Seigneur pour consolider et réparer la Maison; ils le donnèrent aux artisans, aux bâtisseurs, pour les achats de pierres de taille et de bois destinés aux assemblages ainsi que pour charpenter les maisons que les rois de Juda avaient détruites. Ces hommes agirent avec probité dans leur travail. Ils étaient placés sous la responsabilité de Yahath et d'Abdias, lévites d'entre les fils de Merari, et de Zacharie et Meshoullam, d'entre les Qehatites, chargés de la surveillance. Ces lévites étaient tous d'habiles musiciens. Ils s'occupaient des fardeaux, ils surveillaient tous ceux qui faisaient les travaux, chantier par chantier; il y avait encore d'autres lévites, scribes, secrétaires et portiers. Quand on sortit l'argent qui avait été apporté dans la maison du Seigneur, Hilqiya, le prêtre, trouva le livre de la loi du Seigneur donné par l'intermédiaire de Moïse. Alors Hilqiya dit à Shaphân, le scribe: J'ai trouvé le livre de la loi dans la maison du Seigneur ! Hilqiya donna le livre à Shaphân. Shaphân apporta le livre au roi et lui rendit aussi compte, en disant: Tes serviteurs ont fait tout ce qui leur a été commandé; ils ont versé l'argent qui se trouvait dans la maison du Seigneur aux responsables et à ceux qui font l'ouvrage. Shaphân, le scribe, dit encore au roi: Hilqiya, le prêtre, m'a donné un livre. Et Shaphân le lut à haute voix devant le roi. Lorsque le roi entendit les paroles de la loi, il déchira ses vêtements. Le roi donna cet ordre à Hilqiya, à Ahiqam, fils de Shaphân, à Abdôn, fils de Michée, à Shaphân, le scribe, et à Asaya, serviteur du roi: Allez consulter le Seigneur pour moi et pour ceux qui restent en Israël et en Juda, au sujet des paroles de ce livre qu'on a trouvé; car grande est la fureur du Seigneur qui s'est répandue sur nous, parce que nos pères n'ont pas observé la parole du Seigneur ; ils n'ont pas agi selon tout ce qui est écrit dans ce livre. Hilqiya et ceux qu'avait désignés le roi allèrent trouver la prophétesse Houlda, femme de Shalloum, fils de Toqehath, fils de Hasra, gardien des vêtements. Elle habitait à Jérusalem, dans la Ville Neuve. Ils lui parlèrent comme convenu. Elle leur dit: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Dites à l'homme qui vous a envoyés à moi: Ainsi parle le Seigneur : Je fais venir sur ce lieu et sur ses habitants un malheur, toutes les malédictions écrites dans le livre qu'on a lu devant le roi de Juda. Puisqu'ils m'ont abandonné et qu'ils ont offert de l'encens à d'autres dieux, me contrariant ainsi par toutes les œuvres de leurs mains, ma fureur s'est répandue sur ce lieu: elle ne s'éteindra pas. Mais vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés consulter le Seigneur : Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël – les paroles que tu as entendues: Parce que ton cœur a été touché, parce que tu t'es humilié devant Dieu en entendant ses paroles contre ce lieu et contre ses habitants, parce que tu t'es humilié devant moi, parce que tu as déchiré tes vêtements et que tu as pleuré devant moi, moi aussi, j'ai entendu – déclaration du Seigneur. Je te réunirai à tes pères, tu seras recueilli en paix dans ton tombeau, et tes yeux ne verront pas tout le malheur que je ferai venir sur ce lieu et sur ses habitants. Ils rapportèrent cette réponse au roi. Le roi fit rassembler tous les anciens de Juda et de Jérusalem. Puis le roi monta à la maison du Seigneur, avec tous les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, les prêtres, les lévites et tout le peuple, du plus grand au plus petit. Il leur lut toutes les paroles du livre de l'alliance qu'on avait trouvé dans la maison du Seigneur. Le roi se tenait debout à sa place et, devant le Seigneur, il conclut l'alliance en s'engageant à suivre le Seigneur et à observer ses commandements, ses préceptes et ses prescriptions de tout son cœur et de toute son âme, afin de mettre en pratique les paroles de l'alliance écrites dans ce livre. Il fit adhérer tous ceux qui se trouvaient à Jérusalem et en Benjamin; et les habitants de Jérusalem agirent selon l'alliance de Dieu, du Dieu de leurs pères. Josias supprima toutes les abominations venues de tous les pays et appartenant aux Israélites. Il obligea tous ceux qui se trouvaient en Israël à servir le Seigneur, leur Dieu. Pendant toute sa vie, ils ne s'écartèrent pas du Seigneur, le Dieu de leurs pères. Josias célébra la Pâque pour le Seigneur à Jérusalem, et on immola la Pâque le quatorzième jour du premier mois. Il installa les prêtres à leur poste et les attacha au service de la maison du Seigneur. Il dit aux lévites qui instruisaient tout Israël et qui étaient consacrés au Seigneur : Placez le coffre sacré dans la maison qu'a bâtie Salomon, fils de David, roi d'Israël; vous n'avez plus à le porter sur l'épaule. Servez maintenant le Seigneur, votre Dieu, et Israël, son peuple! Faites des préparatifs, famille par famille, d'après vos classes, suivant l'écrit de David, roi d'Israël, et le protocole de Salomon, son fils. Tenez-vous dans le sanctuaire, selon les divisions des familles de vos frères, les gens du peuple, et d'après la classification des familles des lévites. Immolez la Pâque, consacrez-vous et préparez-la pour vos frères en agissant selon la parole du Seigneur, celle qu'il a prononcée par l'intermédiaire de Moïse. Josias préleva pour les gens du peuple du petit bétail, moutons et chèvres, le tout pour la Pâque, pour tous ceux qui se trouvaient là, au nombre de trente mille, ainsi que trois mille têtes de gros bétail; cela fut pris sur les biens du roi. Ses princes firent un prélèvement en vue d'une offrande volontaire pour le peuple, pour les prêtres et les lévites. Hilqiya, Zacharie et Yehiel, chefs dans la maison de Dieu, donnèrent aux prêtres deux mille six cents animaux pour la Pâque et trois cents têtes de gros bétail. Konania, Shemaya et Netanéel, ses frères, Hashabia, Yéiel et Yozabad, chefs des lévites, prélevèrent pour les lévites cinq mille animaux pour la Pâque et cinq cents têtes de gros bétail. Le service s'organisa, et les prêtres se tinrent debout à leur place ainsi que les lévites, suivant leurs classes, selon le commandement du roi. Ils immolèrent la Pâque; les prêtres reçurent le sang et en firent l'aspersion, et les lévites dépouillèrent les animaux. Ils mirent à part les holocaustes pour les donner aux différentes familles des gens du peuple, afin qu'ils les présentent au Seigneur, comme il est écrit dans le livre de Moïse; il en fut de même pour le gros bétail. Ils firent cuire la Pâque au feu, selon la règle, et ils firent cuire les offrandes sacrées dans des marmites, des chaudrons et des plats, et ils les servirent rapidement à tous les gens du peuple. Puis ils préparèrent ce qui était pour eux et pour les prêtres, car les prêtres, les fils d'Aaron, furent occupés jusqu'à la nuit à offrir les holocaustes et les graisses; c'est pourquoi les lévites préparèrent ce qui était pour eux et pour les prêtres, les fils d'Aaron. Les chantres, fils d'Asaph, étaient dans leurs fonctions, selon le commandement de David, d'Asaph, de Hémân et de Yedoutoun, le visionnaire du roi, et les portiers étaient à chaque porte; ils n'eurent pas à s'écarter de leur service, car leurs frères, les lévites, préparèrent ce qui était pour eux. Ainsi fut organisé ce jour-là tout le service du Seigneur pour célébrer la Pâque et pour offrir des holocaustes sur l'autel du Seigneur, selon le commandement du roi Josias. Les Israélites qui se trouvaient là célébrèrent la Pâque en ce temps et la fête des Pains sans levain pendant sept jours. On n'avait pas célébré une Pâque comme celle-là en Israël depuis les jours de Samuel, le prophète. Aucun des rois d'Israël n'avait célébré une Pâque pareille à celle que célébrèrent Josias, les prêtres et les lévites, avec tout Juda et les gens d'Israël qui s'y trouvaient, et les habitants de Jérusalem. C'est la dix-huitième année du règne de Josias qu'on célébra cette Pâque. Après tout cela, après que Josias eut rétabli la Maison, Néko, roi d'Egypte, alla faire la guerre à Karkemish sur l'Euphrate. Josias sortit à sa rencontre. Néko lui envoya des messagers pour lui dire: Pourquoi te mêles-tu de mes affaires, roi de Juda? Ce n'est pas contre toi que je viens aujourd'hui; c'est contre une maison avec laquelle je suis en guerre. Dieu m'a dit de me hâter. Ne t'oppose pas à Dieu, qui est avec moi, de peur qu'il ne te détruise. Mais Josias ne se détourna pas de lui, et il se déguisa pour le combattre sans écouter les paroles de Néko, qui venaient de la bouche de Dieu. Il vint pour combattre dans la vallée de Meguiddo. Les archers tirèrent sur le roi Josias, et le roi dit à ses hommes: Emportez-moi, car je suis grièvement blessé. Ses hommes le prirent de son char et le mirent sur le second de ses chars pour l'amener à Jérusalem. Il mourut et fut enseveli dans le tombeau de ses pères. Tout Juda et Jérusalem prirent le deuil de Josias. Jérémie fit une complainte sur Josias; tous les chanteurs et toutes les chanteuses ont parlé de Josias dans leurs complaintes, jusqu'à aujourd'hui; on en a fait une prescription en Israël. Ces chants sont écrits dans les Complaintes. Le reste de l'histoire de Josias, ce qu'il a fait avec fidélité, conformément à ce qui est écrit dans la loi du Seigneur, le début et la fin de son histoire, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Le peuple du pays prit Joachaz, fils de Josias; ils l'investirent de la royauté à Jérusalem, à la place de son père. Joachaz avait vingt-trois ans lorsqu'il devint roi; il régna trois mois à Jérusalem. Le roi d'Egypte le détrôna à Jérusalem même et frappa le pays d'une contribution de cent talents d'argent et d'un talent d'or. Le roi d'Egypte investit Eliaqim, frère de Joachaz, de la royauté sur Juda et Jérusalem, et il changea son nom en Joïaqim. Néko prit son frère Joachaz et l'emmena en Egypte. Joïaqim avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna onze ans à Jérusalem. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, son Dieu. Nabuchodonosor, roi de Babylone, partit en campagne contre lui. Il l'attacha avec des entraves de bronze pour le conduire à Babylone. Nabuchodonosor emporta à Babylone des objets de la maison du Seigneur et les mit dans son palais à Babylone. Le reste de l'histoire de Joïaqim, les abominations qu'il a commises et ce qui lui est arrivé, cela est écrit dans le livre des rois d'Israël et de Juda. Joïakîn, son fils, devint roi à sa place. Joïakîn avait huit ans lorsqu'il devint roi; il régna trois mois et dix jours à Jérusalem. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur. A l'année nouvelle, le roi Nabuchodonosor le fit amener à Babylone avec les objets précieux de la maison du Seigneur. Il investit Sédécias, frère de Joïaqim, de la royauté sur Juda et Jérusalem. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi; il régna onze ans à Jérusalem. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, son Dieu; il ne s'humilia pas devant Jérémie, le prophète, qui parlait de la part du Seigneur. Il se rebella même contre le roi Nabuchodonosor, qui lui avait fait prêter serment par Dieu; il se montra rétif et s'entêta, au lieu de revenir au Seigneur, le Dieu d'Israël. Tous les chefs des prêtres et le peuple multiplièrent aussi les sacrilèges, en imitant toutes les abominations des nations; ils rendirent impure la maison du Seigneur, celle qu'il avait consacrée, à Jérusalem. Le Seigneur, le Dieu de leurs pères, leur avait envoyé, inlassablement, ses messagers, car il voulait épargner son peuple et son propre séjour. Mais ils se moquaient des messagers de Dieu, ils méprisaient ses paroles et raillaient ses prophètes, jusqu'à ce que la fureur du Seigneur monte contre son peuple et soit sans remède. Alors il les fit attaquer par le roi des Chaldéens; il tua par l'épée leurs jeunes gens dans leur sanctuaire; il n'épargna ni le jeune homme, ni la jeune fille, ni le vieillard, ni l'homme aux cheveux blancs. Il lui livra tout. Il emporta à Babylone tous les objets de la maison de Dieu, grands et petits, les trésors de la maison du Seigneur et les trésors du roi et de ses princes. Ils brûlèrent la maison de Dieu, ils démolirent la muraille de Jérusalem; ils mirent le feu à tous ses palais et détruisirent tous les objets précieux. Il exila à Babylone ceux qui avaient échappé à l'épée; ils lui furent soumis, à lui ainsi qu'à ses fils, jusqu'à la domination du royaume de Perse, afin que s'accomplisse la parole du Seigneur prononcée par la bouche de Jérémie: jusqu'à ce que le pays se soit acquitté de ses sabbats, tout le temps qu'il fut dévasté, il fit sabbat, jusqu'à l'accomplissement de soixante-dix ans. La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplisse la parole du Seigneur prononcée par Jérémie, le Seigneur éveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui diffusa dans tout son royaume cette proclamation – même par écrit: Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: Le Seigneur, le Dieu du ciel, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, en Juda. Quiconque d'entre vous appartient à son peuple, que le Seigneur, son Dieu, soit avec lui, et qu'il monte! La première année de Cyrus, roi de Perse, afin que s'accomplisse la parole du Seigneur prononcée par Jérémie, le Seigneur éveilla l'esprit de Cyrus, roi de Perse, qui diffusa dans tout son royaume cette proclamation – même par écrit: Ainsi parle Cyrus, roi de Perse: Le Seigneur, le Dieu du ciel, m'a donné tous les royaumes de la terre, et il m'a chargé de lui bâtir une maison à Jérusalem, en Juda. Quiconque d'entre vous appartient à son peuple, que son Dieu soit avec lui! Qu'il monte à Jérusalem, en Juda, et bâtisse la maison du Seigneur, le Dieu d'Israël – c'est le Dieu qui est à Jérusalem! A tous ceux qui restent, quel que soit le lieu où ils séjournent en immigrés, que les gens du lieu leur fournissent de l'argent, de l'or, des biens et des bêtes, avec des offrandes volontaires pour la maison du Dieu qui est à Jérusalem. Alors les chefs de famille de Juda et de Benjamin, les prêtres et les lévites, tous ceux dont Dieu éveilla l'esprit, montèrent pour bâtir la maison du Seigneur qui est à Jérusalem. Tous ceux qui les entouraient leur apportèrent une aide sous forme d'objets d'argent et d'or, de biens, de bêtes et de riches présents, outre toutes les offrandes volontaires. Le roi Cyrus rendit les objets de la maison du Seigneur (YHWH), que Nabuchodonosor avait fait sortir de Jérusalem et placés dans la maison de son dieu. Cyrus, roi de Perse, les fit sortir par Mitredath, le trésorier, qui en fit le compte pour Sheshbatsar, le prince de Juda. En voici le nombre: 30 plats d'or, 1 000 plats d'argent, 29 couteaux, 30 coupes d'or, 410 coupes doubles d'argent, 1 000 autres objets. Total des objets d'or et d'argent: 5 400. Sheshbatsar fit monter le tout en même temps que montaient les exilés, de Babylone à Jérusalem. Voici ceux de la province qui montèrent de captivité, ceux que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait exilés à Babylone, et qui revinrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville. Ils vinrent avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Seraya, Réélaya, Mardochée, Bilshân, Mispar, Bigvaï, Rehoum, Baana. Nombre des hommes du peuple d'Israël: les fils de Paréosh: 2 172; les fils de Shephatia: 372; les fils d'Arah: 775; les fils de Pahath-Moab, pour les fils de Josué et de Joab: 2 812; les fils d'Elam: 1 254; les fils de Zattou: 945; les fils de Zakkaï: 760; les fils de Bani: 642; les fils de Bébaï: 623; les fils d'Azgad: 1 222; les fils d'Adoniqam: 666; les fils de Bigvaï: 2 056; les fils d'Adîn: 454; les fils d'Ater, pour Ezéchias: 98; les fils de Betsaï: 323; les fils de Yora: 112; les fils de Hashoum: 223; les fils de Guibbar: 95; les fils de Beth-Léhem: 123; les gens de Netopha: 56; les gens d'Anatoth: 128; les fils d'Azmaveth: 42; les fils de Qiriath-Arim, de Kephira et de Bééroth: 743; les fils de Rama et de Guéba: 621; les gens de Mikmas: 122; les gens de Beth-El et du Aï: 223; les fils de Nebo: 52; les fils de Magbish: 156; les fils de l'autre Elam: 1 254; les fils de Harim: 320; les fils de Lod, de Hadid et d'Ono: 725; les fils de Jéricho: 345; les fils de Senaa: 3 630. Prêtres: les fils de Yedaya, pour la maison de Josué: 973; les fils d'Immer: 1 052; les fils de Pashhour: 1 247; les fils de Harim: 1 017. Lévites: les fils de Josué et de Qadmiel, pour les fils de Hodavia: 74. Chantres: les fils d'Asaph: 128. Portiers: les fils de Shalloum, les fils d'Ater, les fils de Talmôn, les fils d'Aqqoub, les fils de Hatita, les fils de Shobaï, en tout: 139. Netinim: les fils de Tsiha, les fils de Hasoupha, les fils de Tabbaoth, les fils de Qéros, les fils de Siaha, les fils de Padôn, les fils de Lebana, les fils de Hagaba, les fils d'Aqqoub, les fils de Hagab, les fils de Shamlaï, les fils de Hanân, les fils de Guiddel, les fils de Gahar, les fils de Réaya, les fils de Retsîn, les fils de Neqoda, les fils de Gazzam, les fils d'Ouzza, les fils de Paséah, les fils de Bésaï, les fils d'Asna, les fils de Méounim, les fils de Nephousim, les fils de Baqbouq, les fils de Haqoupha, les fils de Harhour, les fils de Batslouth, les fils de Mehida, les fils de Harsha, les fils de Barqos, les fils de Sisera, les fils de Tamah, les fils de Netsiah, les fils de Hatipha. Fils des gens de la cour de Salomon: les fils de Sotaï, les fils de Sophéreth, les fils de Perouda, les fils de Yaala, les fils de Darqôn, les fils de Guiddel, les fils de Shephatia, les fils de Hattil, les fils de Pokéreth-Tsebaïm, les fils d'Ami. Total des Netinim et des fils des gens de la cour de Salomon: 392. Voici ceux qui montèrent de Tel-Mélah, de Tel-Harsha, de Keroub-Addân et d'Immer, et qui ne purent faire connaître leur famille et leur ascendance pour prouver qu'ils étaient d'Israël. Les fils de Delaya, les fils de Tobiya, les fils de Neqoda: 652. Et parmi les fils des prêtres: les fils de Habaya, les fils de Haqqots, les fils de Barzillaï, qui avait pris pour femme une des filles de Barzillaï, le Galaadite, et fut appelé de leur nom. Ils cherchèrent leurs titres généalogiques, mais ne les trouvèrent pas. Ils furent déchus du sacerdoce, et Son Excellence leur dit de ne pas manger des choses très sacrées jusqu'à ce qu'un prêtre soit là pour consulter l'ourim et le toummim. L'assemblée tout entière était de 42 360 personnes, sans compter leurs serviteurs et leurs servantes, au nombre de 7 337. Parmi eux se trouvaient 200 chantres et chanteuses. Ils avaient 736 chevaux, 245 mulets; 435 chameaux et 6 720 ânes. Plusieurs chefs de famille, lors de leur arrivée à la maison du Seigneur à Jérusalem, firent des offrandes volontaires pour la maison de Dieu, pour qu'elle soit rétablie sur son emplacement. Ils donnèrent au fonds des travaux, selon leurs moyens, 61 000 drachmes d'or, 5 000 mines d'argent et 100 tuniques sacerdotales. Les prêtres et les lévites, une partie du peuple, les chantres, les portiers et les Netinim s'installèrent dans leurs villes, ainsi que tous les Israélites dans leurs villes. Le septième mois arriva, et les Israélites étaient dans leurs villes. Alors le peuple se rassembla à Jérusalem, uni comme un seul homme. Josué, fils de Yotsadaq, avec ses frères les prêtres, et Zorobabel, fils de Shéaltiel, avec ses frères, bâtirent l'autel du Dieu d'Israël pour y offrir des holocaustes, selon ce qui est écrit dans la loi de Moïse, l'homme de Dieu. Ils rétablirent l'autel sur ses assises, malgré leur terreur des peuples des pays, et ils offrirent là des holocaustes au Seigneur, des holocaustes du matin et du soir. Ils célébrèrent la fête des Huttes, comme il est écrit, et ils offrirent jour après jour des holocaustes, en nombre adéquat, selon la règle pour chaque jour. Après cela, ils offrirent l'holocauste constant, les holocaustes des nouvelles lunes et de toutes les rencontres festives sacrées du Seigneur, et ceux de quiconque faisait des offrandes volontaires au Seigneur. Dès le premier jour du septième mois, ils commencèrent à offrir des holocaustes au Seigneur. Cependant, les fondations du temple du Seigneur n'étaient pas encore posées. On donna de l'argent aux tailleurs de pierre et aux charpentiers, et des vivres, des boissons et de l'huile aux Sidoniens et aux Tyriens, pour qu'ils fassent venir par mer jusqu'à Jaffa du bois de cèdre du Liban, suivant l'autorisation de Cyrus, roi de Perse. La deuxième année après leur arrivée à la maison de Dieu à Jérusalem, au deuxième mois, Zorobabel, fils de Shéaltiel, Josué, fils de Yotsadaq, avec le reste de leurs frères, les prêtres et les lévites, et tous ceux qui étaient revenus de la captivité à Jérusalem, commencèrent le travail et chargèrent les lévites depuis l'âge de vingt ans et au-dessus de surveiller les travaux de la maison du Seigneur. Et Josué, avec ses fils et ses frères, Qadmiel, avec ses fils qui étaient judéens, les fils de Hénadad, avec leurs fils et leurs frères les lévites, se chargèrent tous ensemble de surveiller ceux qui travaillaient à la maison de Dieu. Lorsque les bâtisseurs posèrent les fondations du temple du Seigneur, on mit en place les prêtres en costume, avec les trompettes, et les lévites, fils d'Asaph, avec les cymbales, afin de louer le Seigneur d'après les indications de David, roi d'Israël. Ils louaient et célébraient le Seigneur par le chœur: « Car il est bon, car sa fidélité envers Israël est pour toujours! » Et tout le peuple lança une grande acclamation, en louant le Seigneur, parce qu'on posait les fondations de la maison du Seigneur. Beaucoup, parmi les prêtres, les lévites et les chefs de famille âgés qui avaient vu la première maison, pleuraient à grand bruit pendant qu'on posait sous leurs yeux les fondations de cette maison. Beaucoup d'autres, en revanche, faisaient retentir des acclamations de joie. Le peuple ne pouvait distinguer les acclamations de joie d'avec les pleurs, car le peuple lançait une grande acclamation qui s'entendait de très loin. Les adversaires de Juda et de Benjamin apprirent que les exilés bâtissaient un temple pour le Seigneur, le Dieu d'Israël. Ils s'approchèrent de Zorobabel et des chefs de famille et leur dirent: Nous bâtirons avec vous; car, comme vous, nous cherchons votre Dieu, et nous lui offrons des sacrifices depuis le temps d'Asarhaddon, roi d'Assyrie, qui nous a fait monter ici. Mais Zorobabel, Josué et les autres chefs des familles d'Israël leur répondirent: Ce n'est pas à vous et à nous de bâtir une maison pour notre Dieu; nous bâtirons nous seuls pour le Seigneur, le Dieu d'Israël, comme nous l'a ordonné le roi Cyrus, roi de Perse. Alors le peuple du pays se mit à décourager le peuple de Juda et à l'intimider pour l'empêcher de bâtir; ils payèrent des conseillers contre eux, pour faire échouer leur projet, pendant tous les jours de Cyrus, roi de Perse, et jusqu'au règne de Darius, roi de Perse. Et sous le règne de Xerxès, au commencement de son règne, ils écrivirent une lettre d'accusation contre les habitants de Juda et de Jérusalem. Et aux jours d'Artaxerxès, Bishlam, Mitredath, Tabéel et le reste de leurs collègues écrivirent à Artaxerxès, roi de Perse. Le texte de la lettre fut écrit en araméen, traduit en araméen. Rehoum, chancelier, et Shimshaï, secrétaire, écrivirent au roi Artaxerxès la lettre suivante concernant Jérusalem, savoir: « Rehoum, chancelier, Shimshaï, secrétaire, et le reste de leurs collègues, ceux de Dîn, d'Apharsatak, de Tarpel, d'Apharas, d'Erek, de Babylone, de Suse, de Déha, d'Elam, et les autres peuples que le grand et illustre Osnappar a exilés et installés dans la ville de Samarie et dans le reste de la Transeuphratène, etc. » C'est ici la copie de la lettre qu'ils envoyèrent au roi Artaxerxès. « Nous, tes serviteurs, les gens de Transeuphratène, etc. Que le roi sache que les Judéens qui sont partis de chez toi et qui sont arrivés parmi nous à Jérusalem rebâtissent la ville rebelle et méchante, en restaurent les murs et en réparent les fondations. Que le roi sache donc que, si cette ville est rebâtie et si ses murs sont restaurés, ils ne paieront ni tribut, ni impôt, ni taxe, et que finalement cela portera préjudice au roi. Or, comme nous mangeons le sel du palais et qu'il ne nous paraît pas convenable de voir mépriser le roi, nous envoyons au roi ces informations pour qu'on fasse des recherches dans le livre des mémoires de tes pères. Tu trouveras dans le livre des mémoires et tu sauras que cette ville est une ville rebelle, qui porte préjudice aux rois et aux provinces, et qu'on s'y est livré à la révolte dès les temps anciens. Voilà pourquoi cette ville a été détruite. Nous faisons savoir au roi que, si cette ville est rebâtie et si ses murs sont restaurés, par cela même tu n'auras plus de possession en Transeuphratène. » Le roi envoya cette réponse: « A Rehoum, chancelier, à Shimshaï, secrétaire, et au reste de leurs collègues qui habitent à Samarie et dans le reste de la Transeuphratène, salut, etc. La lettre que vous nous avez envoyée a été lue distinctement devant moi. J'ai donné ordre de faire des recherches; on a trouvé que dès les temps anciens cette ville s'est soulevée contre les rois, et qu'on s'y est livré à la sédition et à la révolte. Il y eut à Jérusalem des rois puissants, qui dominaient sur toute la Transeuphratène et auxquels on payait tribut, impôt et taxe. En conséquence, ordonnez de faire interrompre les travaux de ces gens, afin que cette ville ne soit pas rebâtie avant une autorisation de ma part. Gardez-vous de mettre en cela de la négligence, de peur que le mal n'augmente au préjudice des rois. » Aussitôt que la copie de la lettre du roi Artaxerxès eut été lue devant Rehoum, Shimshaï, le secrétaire, et leurs collègues, ils se hâtèrent d'aller à Jérusalem, auprès des Judéens, pour faire interrompre les travaux par la violence et par la force. Alors fut interrompu l'ouvrage de la maison de Dieu à Jérusalem; il fut interrompu jusqu'à la deuxième année du règne de Darius, roi de Perse. Le prophète Aggée et le prophète Zacharie, fils d'Iddo, parlèrent au nom du Dieu d'Israël aux Judéens qui étaient en Juda et à Jérusalem. Alors Zorobabel, fils de Shéaltiel, et Josué, fils de Yotsadaq, commencèrent à bâtir la maison de Dieu à Jérusalem. Et avec eux étaient les prophètes de Dieu, qui les assistaient. Dans ce même temps, Tathnaï, gouverneur de Transeuphratène, Shetar-Boznaï et leurs collègues vinrent leur dire: Qui vous a donné l'ordre de bâtir cette maison et de restaurer cette charpente? Nous leur avons dit alors: Comment se nomment les hommes qui bâtissent cet édifice? Mais l'œil de leur Dieu était sur les anciens des Judéens. On ne leur fit pas interrompre les travaux avant d'avoir envoyé un rapport à Darius et d'avoir reçu une lettre à ce sujet. Copie de la lettre que Tathnaï, gouverneur de Transeuphratène, Shetar-Boznaï et leurs collègues d'Apharsak, en Transeuphratène, envoyèrent au roi Darius. Ils lui envoyèrent un rapport ainsi conçu: « Au roi Darius. Paix parfaite! Que le roi sache que nous sommes allés dans la province de Juda, à la maison du grand Dieu. On la bâtit en pierres de taille, et on pose du bois dans les murs; le travail se fait avec soin et progresse rapidement entre leurs mains. Nous avons interrogé les anciens; nous leur avons demandé: Qui vous a donné l'ordre de bâtir cette maison et de restaurer cette charpente? Nous leur avons aussi demandé leurs noms pour te les faire connaître, en mettant par écrit les noms des hommes qui sont à leur tête. Voici la réponse qu'ils nous ont faite: Nous sommes les serviteurs du Dieu du ciel et de la terre, et nous rebâtissons la maison qui avait été bâtie il y a bien des années; un grand roi d'Israël l'avait bâtie et achevée. Mais après que nos pères eurent irrité le Dieu du ciel, il les livra à Nabuchodonosor, roi de Babylone, le Chaldéen, qui détruisit cette maison et exila le peuple à Babylone. Toutefois, la première année de Cyrus, roi de Babylone, le roi Cyrus donna l'ordre de rebâtir cette maison de Dieu. Le roi Cyrus enleva même du temple de Babylone les objets d'or et d'argent de la maison de Dieu, que Nabuchodonosor avait enlevés du temple de Jérusalem et emportés dans le temple de Babylone; il les fit remettre à un homme nommé Sheshbatsar, qu'il nomma gouverneur, et il lui dit: Emporte ces objets, va les déposer dans le temple de Jérusalem, et que la maison de Dieu soit rebâtie sur son emplacement. Ce Sheshbatsar est donc venu et il a posé les fondations de la maison de Dieu à Jérusalem; depuis lors on la bâtit, mais elle n'est pas achevée. Maintenant, si cela te semble bon, ô roi, qu'on fasse des recherches dans la maison des trésors du roi à Babylone, pour voir s'il y a eu de la part du roi Cyrus un ordre donné pour rebâtir cette maison de Dieu à Jérusalem. Puis, que le roi nous transmette sa volonté à ce sujet. » Alors le roi Darius donna ordre de faire des recherches dans la bibliothèque où l'on déposait les archives, à Babylone. Et on trouva à Ecbatane la citadelle, dans la province de Médie, un rouleau sur lequel était écrit le mémoire suivant: « La première année du roi Cyrus, le roi Cyrus a donné cet ordre: Maison de Dieu à Jérusalem – que la maison soit rebâtie, pour être un lieu où l'on offre des sacrifices, et qu'elle ait de solides fondations. Elle aura soixante coudées de hauteur, soixante coudées de largeur, trois rangées de pierres de taille et une rangée de bois neuf. Les frais seront payés par la maison du roi. De plus, les objets d'or et d'argent de la maison de Dieu que Nabuchodonosor a enlevés du temple de Jérusalem et emportés à Babylone seront rendus, rapportés au temple de Jérusalem, à la place où ils étaient, et déposés dans la maison de Dieu. » « Maintenant, Tathnaï, gouverneur de Transeuphratène, Shetar-Boznaï, et vous leurs collègues d'Apharsak, en Transeuphratène, tenez-vous à l'écart. Laissez continuer les travaux de cette maison de Dieu; le gouverneur des Judéens et les anciens des Judéens la rebâtissent sur son emplacement. Voici l'ordre que je donne concernant ce que vous devez faire à l'égard de ces anciens des Judéens pour rebâtir cette maison de Dieu: les frais, pris sur les biens du roi provenant des impôts de Transeuphratène, seront exactement payés à ces hommes, afin qu'il n'y ait pas d'interruption. Ce qui est nécessaire pour les holocaustes du Dieu du ciel, taureaux, béliers et agneaux, froment, sel, vin et huile, sera livré, sur leurs indications, aux prêtres de Jérusalem, jour après jour, et sans négligence, afin qu'ils offrent des sacrifices d'odeur agréable au Dieu du ciel et qu'ils prient pour la vie du roi et de ses fils. Et voici l'ordre que je donne au sujet de quiconque transgressera cette parole: on arrachera de sa maison une pièce de bois pour l'y pendre et l'y frapper, et on fera de sa maison un tas d'immondices. Que le Dieu qui fait demeurer là-bas son nom renverse tout roi et tout peuple qui étendraient la main pour transgresser cet édit en détruisant cette maison de Dieu qui est à Jérusalem! Moi, Darius, j'ai donné cet ordre. Qu'il soit exactement exécuté. » Alors Tathnaï, gouverneur de Transeuphratène, Shetar-Boznaï et leurs collègues se conformèrent exactement à cet ordre que leur envoya le roi Darius. Et les anciens des Judéens bâtirent avec succès, selon la parole prophétique d'Aggée, le prophète, et de Zacharie, fils d'Iddo; ils bâtirent et restaurèrent, d'après l'ordre du Dieu d'Israël, et d'après l'ordre de Cyrus, de Darius et d'Artaxerxès, roi de Perse. La maison fut achevée le troisième jour du mois d'Adar, dans la sixième année du règne du roi Darius. Les Israélites, les prêtres et les lévites, et le reste des exilés firent l'inauguration de cette maison de Dieu dans la joie. Ils offrirent, pour l'inauguration de cette maison de Dieu, 100 taureaux, 200 béliers, 400 agneaux et, pour le péché de tout Israël, 12 boucs, d'après le nombre des tribus d'Israël. Ils installèrent les prêtres selon leurs divisions et les lévites selon leurs classes pour le service de Dieu à Jérusalem, comme il est écrit dans le livre de Moïse. Les exilés célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois. Les prêtres et les lévites s'étaient purifiés tous ensemble, ils étaient tous purs; ils immolèrent la Pâque pour tous les exilés, pour leurs frères les prêtres, et pour eux-mêmes. Les Israélites qui étaient revenus de l'exil mangèrent avec tous ceux qui s'étaient séparés de l'impureté des nations du pays et qui se joignirent à eux pour chercher le Seigneur, le Dieu d'Israël. Ils célébrèrent la fête des Pains sans levain pendant sept jours, dans la joie, car le Seigneur les avait réjouis en inclinant vers eux le cœur du roi d'Assyrie pour les soutenir dans l'œuvre de la maison de Dieu, du Dieu d'Israël. Après cela, sous le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, survint Esdras, fils de Seraya, fils d'Azaria, fils de Hilqiya, fils de Shalloum, fils de Tsadoq, fils d'Ahitoub, fils d'Amaria, fils d'Azaria, fils de Merayoth, fils de Zerahia, fils d'Ouzzi, fils de Bouqqi, fils d'Abishoua, fils de Phinéas, fils d'Eléazar, fils d'Aaron, le prêtre en chef. Cet Esdras monta de Babylone; c'était un scribe versé dans la loi de Moïse, celle que le Seigneur, le Dieu d'Israël, avait donnée. Comme la main du Seigneur, son Dieu, était sur lui, le roi lui accorda tout ce qu'il demandait. Certains des Israélites, des prêtres et des lévites, des chantres, des portiers et des Netinim montèrent aussi à Jérusalem, la septième année du roi Artaxerxès. Esdras arriva à Jérusalem au cinquième mois de la septième année du roi; il avait fixé le départ de Babylone le premier jour du premier mois, et il arriva à Jérusalem le premier jour du cinquième mois, la bonne main de son Dieu étant sur lui. Car Esdras avait appliqué son cœur à étudier la loi du Seigneur pour la mettre en pratique et pour apprendre à Israël les prescriptions et les règles. Voici la copie du texte que le roi Artaxerxès donna à Esdras, le prêtre-scribe, scribe des commandements du Seigneur et de ses prescriptions pour Israël: « Artaxerxès, le roi des rois, à Esdras, prêtre et scribe de la loi du Dieu du ciel, etc. Voici l'ordre que je donne: tous ceux du peuple d'Israël, de ses prêtres et de ses lévites qui se trouvent dans mon royaume et qui sont disposés à partir pour Jérusalem, qu'ils y aillent avec toi! Tu es donc envoyé par le roi et ses sept conseillers pour inspecter Juda et Jérusalem, d'après la loi de ton Dieu, qui est entre tes mains, et pour porter l'argent et l'or que le roi et ses conseillers ont volontairement offerts au Dieu d'Israël dont la demeure est à Jérusalem, tout l'argent et l'or que tu trouveras dans toute la province de Babylone et les dons volontaires faits par le peuple et les prêtres pour la maison de leur Dieu à Jérusalem. En conséquence, tu auras soin d'acheter avec cet argent des taureaux, des béliers, des agneaux, avec leurs offrandes végétales et leurs libations, et tu les offriras sur l'autel de la maison de votre Dieu à Jérusalem. Ce que vous jugerez bon de faire, toi et tes frères, avec le reste de l'argent et de l'or, vous le ferez selon la volonté de votre Dieu. Dépose devant le Dieu de Jérusalem les objets qui te sont remis pour le service de la maison de ton Dieu. Tu tireras de la maison des trésors du roi ce qu'il faudra pour les autres dépenses que tu auras à faire concernant la maison de ton Dieu. Moi, le roi Artaxerxès, je donne l'ordre à tous les trésoriers de Transeuphratène de livrer exactement à Esdras, prêtre et scribe de la loi du Dieu du ciel, tout ce qu'il vous demandera, jusqu'à 100 talents d'argent, 100 kors de froment, 100 baths de vin, 100 baths d'huile, et du sel à discrétion. Que tout ce qui est ordonné par le Dieu du ciel se fasse avec exactitude pour la maison du Dieu du ciel, afin que la Colère ne s'abatte pas sur le royaume du roi et de ses fils. Ainsi nous vous faisons savoir qu'il ne peut être levé ni tribut, ni impôt, ni taxe sur aucun des prêtres, des lévites, des chantres, des portiers, des Netinim et des serviteurs de cette maison de Dieu. Et toi, Esdras, selon la sagesse de Dieu, qui est entre tes mains, nomme des juges et des magistrats qui rendent la justice pour tout le peuple de Transeuphratène, pour tous ceux qui connaissent les lois de ton Dieu; et fais-les connaître à ceux qui ne les connaissent pas. Quiconque n'observera pas exactement la loi de ton Dieu et la loi du roi sera condamné soit à la mort, soit au bannissement, soit à une amende et à la prison. » Béni soit le Seigneur, le Dieu de nos pères, qui a ainsi disposé le cœur du roi à donner de la splendeur à la maison du Seigneur, à Jérusalem, et qui m'a accordé de la faveur devant le roi, ses conseillers et tous ses princes puissants! Rendu fort par la main du Seigneur, mon Dieu, qui était sur moi, j'ai rassemblé les chefs d'Israël, pour qu'ils montent avec moi. Voici les chefs de famille qui furent enregistrés et qui montèrent avec moi de Babylone sous le règne du roi Artaxerxès. Des fils de Phinéas, Guershom; des fils d'Itamar, Daniel; des fils de David, Hattoush; des fils de Shekania, des fils de Paréosh, Zacharie, et avec lui 150 hommes enregistrés; des fils de Pahath-Moab, Eliehoénaï, fils de Zerahia, et avec lui 200 hommes; des fils de Shekania, le fils de Mahaziel, et avec lui 300 hommes; des fils d'Adîn, Ebed, fils de Jonathan, et avec lui 50 hommes; des fils d'Elam, Esaïe, fils d'Athalia, et avec lui 70 hommes; des fils de Shephatia, Zebadia, fils de Michel, et avec lui 80 hommes; des fils de Joab, Abdias, fils de Yehiel, et avec lui 218 hommes; des fils de Shelomith, le fils de Yosiphia, et avec lui 160 hommes; des fils de Bébaï, Zacharie, fils de Bébaï, et avec lui 28 hommes; des fils d'Azgad, Yohanân, fils de Qatân, et avec lui 110 hommes; des fils d'Adoniqam, les derniers, dont voici les noms: Eliphéleth, Yéiel et Shemaya, et avec eux 60 hommes; des fils de Bigvaï, Outaï et Zabboud, et avec eux 70 hommes. Je les rassemblai près du fleuve qui coule vers Ahava, et nous y campâmes trois jours. Je passai en revue le peuple et les prêtres, et je ne trouvai là aucun des fils de Lévi. Alors je fis appeler les chefs Eliézer, Ariel, Shemaya, Elnathan, Yarib, Elnathan, Nathan, Zacharie et Meshoullam, et les instructeurs Yoyarib et Elnathan. Je leur donnai des ordres au sujet du chef Iddo, qui était à Kasiphia, et je mis dans leur bouche ce qu'ils devaient dire à Iddo et à ses frères les Netinim qui étaient à Kasiphia, afin de nous amener des officiants pour la maison de notre Dieu. Et, comme la bonne main de notre Dieu était sur nous, ils nous amenèrent un homme de bon sens d'entre les fils de Mahli, fils de Lévi, fils d'Israël: Shérébia, et avec lui ses fils et ses frères, au nombre de 18; Hashabia, et avec lui Esaïe, d'entre les fils de Merari, ses frères et leurs fils au nombre de 20; et d'entre les Netinim, que David et les chefs avaient mis au service des lévites, 220 Netinim, tous désignés par leur nom. Là, près de l'Ahava, je proclamai un jeûne d'humiliation devant notre Dieu, afin de lui demander qu'il nous accorde, à nous, à toutes nos familles et à tous nos biens, de voyager sans encombre. J'aurais eu honte de demander au roi une escorte et des chars pour nous protéger de l'ennemi sur la route, car nous avions dit au roi: « La main de notre Dieu est, pour leur bien, sur tous ceux qui le cherchent, mais sa force et sa colère sont sur tous ceux qui l'abandonnent. » C'est à cause de cela que nous avons jeûné et cherché notre Dieu, et il s'est laissé fléchir. Je mis à part douze d'entre les chefs des prêtres, Shérébia, Hashabia et dix de leurs frères. Je pesai pour eux l'argent, l'or et les objets donnés en prélèvement pour la maison de notre Dieu par le roi, ses conseillers et ses chefs, et par tous les gens d'Israël qui se trouvaient là. Je posai dans leurs mains 650 talents d'argent, des objets d'argent pour 100 talents, et 100 talents d'or, 20 coupes d'or valant 1 000 dariques et 2 vases d'un beau bronze, aussi précieux que l'or. Puis je leur dis: Vous êtes consacrés au Seigneur ; ces objets sont sacrés, cet argent et cet or sont une offrande volontaire au Seigneur, le Dieu de vos pères. Soyez vigilants et prenez cela sous votre garde, jusqu'à ce que vous le pesiez devant les chefs des prêtres et les lévites, et devant les chefs des familles d'Israël, à Jérusalem, dans les salles de la maison du Seigneur. Les prêtres et les lévites reçurent l'argent, l'or et les objets qui avaient été pesés, pour les porter à Jérusalem, dans la maison de notre Dieu. Nous partîmes de l'Ahava pour nous rendre à Jérusalem, le douzième jour du premier mois. La main de notre Dieu fut sur nous et nous préserva des attaques de l'ennemi et des embuscades pendant la route. Arrivés à Jérusalem, nous nous y sommes reposés trois jours. Le quatrième jour, on fit peser l'argent, l'or et les objets dans la maison de notre Dieu, par Merémoth, fils d'Urie, le prêtre; il y avait avec lui Eléazar, fils de Phinéas, et avec eux les lévites Yozabad, fils de Josué, et Noadia, fils de Binnouï. Le tout ayant été compté et pesé, on mit alors par écrit le poids total. Les exilés qui étaient revenus de la captivité présentèrent des holocaustes au Dieu d'Israël: douze taureaux pour tout Israël, quatre-vingt-seize béliers, soixante-dix-sept agneaux, douze boucs en sacrifice pour le péché – le tout en holocauste pour le Seigneur. Ils transmirent les ordonnances du roi aux satrapes du roi et aux gouverneurs de Transeuphratène, qui aidèrent le peuple et la maison de Dieu. Lorsque cela fut terminé, les chefs s'approchèrent pour me dire: Le peuple d'Israël, les prêtres et les lévites ne se sont pas séparés des peuples des pays et de leurs abominations, celles des Cananéens, des Hittites, des Perizzites, des Jébusites, des Ammonites, des Moabites, des Egyptiens et des Amorites. Car ils ont pris leurs filles pour eux-mêmes et pour leurs fils et ils ont mêlé la descendance sainte avec les peuples des pays; les chefs et les magistrats ont été les premiers à commettre ce sacrilège. Lorsque j'entendis cela, je déchirai mon vêtement et mon manteau, je m'arrachai les cheveux de la tête et les poils de la barbe et je m'assis, atterré. Auprès de moi se rassemblèrent tous ceux qui tremblaient aux paroles du Dieu d'Israël, à cause du sacrilège commis par les exilés; quant à moi, je restai assis, atterré, jusqu'à l'heure de l'offrande du soir. Puis, à l'heure de l'offrande du soir, je me levai du sein de mon affliction, avec mon vêtement et mon manteau déchirés, je tombai à genoux, je tendis les mains vers le Seigneur, mon Dieu et je dis: J'ai honte, mon Dieu, je suis confus de lever la face vers toi, mon Dieu: nos fautes se sont multipliées par-dessus nos têtes, et nos torts se sont élevés jusqu'au ciel. Depuis les jours de nos pères et jusqu'à ce jour nous avons eu de grands torts; et c'est à cause de nos fautes que nous avons été livrés, nous, nos rois et nos prêtres, aux rois des nations, à l'épée, à la captivité, au pillage et à la honte – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Et cependant le Seigneur, notre Dieu, vient tout juste de nous faire grâce en nous laissant quelques rescapés et en nous faisant une place dans son lieu sacré; ainsi notre Dieu a fait briller nos yeux et nous a redonné un peu de vie dans notre esclavage. Car nous sommes esclaves; mais notre Dieu ne nous a pas abandonnés à notre esclavage. Il nous a accordé de la faveur devant les rois de Perse, pour nous rendre la vie, afin que nous relevions la maison de notre Dieu et que nous redressions ses ruines, et pour nous donner des murs en Juda et à Jérusalem. Maintenant, notre Dieu, que dirons-nous après cela? Nous avons abandonné tes commandements, ceux que tu avais institués pour nous par l'intermédiaire de tes serviteurs, les prophètes, en disant: « Le pays dans lequel vous entrez pour en prendre possession est un pays souillé par les peuples des pays, à cause des abominations dont ils l'ont rempli d'un bout à l'autre avec leurs impuretés; ne donnez donc pas vos filles à leurs fils et ne prenez pas leurs filles pour vos fils; vous ne chercherez pas leur paix ni leur bien-être; ainsi vous deviendrez forts, vous mangerez ce qu'il y a de meilleur dans le pays, et vous le laisserez pour toujours en possession à vos fils. » Après tout ce qui nous est arrivé à cause de nos mauvaises actions et de nos grands torts, bien que toi, notre Dieu, tu ne nous aies pas punis en proportion de nos fautes, et maintenant que tu nous as conservé ces rescapés, recommencerions-nous à violer tes commandements et à nous allier par des mariages avec ces peuples et leurs abominations? Ne t'irriterais-tu pas contre nous au point de nous exterminer, sans laisser ni reste ni rescapés? Seigneur, Dieu d'Israël, tu es juste, car nous sommes un reste, des rescapés – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Nous sommes ici, devant toi, avec nos torts, et nous ne saurions subsister ainsi devant toi. Pendant qu'Esdras, en pleurs et prostré devant la maison de Dieu, faisait cette prière et cette confession, une assemblée très nombreuse de gens d'Israël, hommes, femmes et enfants s'était réunie auprès de lui, et le peuple répandait d'abondantes larmes. Alors Shekania, fils de Yehiel, qui était d'entre les Elamites, dit à Esdras: Nous avons commis un sacrilège envers notre Dieu en épousant des femmes étrangères d'entre les peuples du pays. Mais maintenant, il y a encore une espérance pour Israël à ce sujet. Maintenant, concluons une alliance pour notre Dieu, en renvoyant toutes ces femmes et leurs enfants, suivant ton avis, mon seigneur, et suivant l'avis de ceux qui tremblent au commandement de notre Dieu. Que l'on agisse selon la loi! Lève-toi, car tout repose sur toi. Nous sommes avec toi. Sois fort et agis! Esdras se leva et fit jurer aux chefs des prêtres-lévites et à tout Israël de faire ce qui venait d'être dit. Ils le jurèrent. Puis Esdras se retira de devant la maison de Dieu et il alla dans la salle de Yohanân, fils d'Eliashib; quand il y fut entré, il ne mangea rien et il ne but rien, parce qu'il était dans le deuil à cause du sacrilège commis par les exilés. On diffusa dans Juda et à Jérusalem une proclamation selon laquelle tous les exilés devaient se rassembler à Jérusalem; et d'après l'avis des chefs et des anciens, quiconque n'y viendrait pas dans les trois jours aurait tous ses biens confisqués et serait lui-même séparé de l'assemblée des exilés. Tous les hommes de Juda et de Benjamin se rassemblèrent à Jérusalem dans les trois jours. C'était le vingtième jour du neuvième mois. Tout le peuple se tenait sur la place de la maison de Dieu, frissonnant à cause de la circonstance et par suite de la pluie. Esdras, le prêtre, se leva et leur dit: Vous avez commis un sacrilège en épousant des femmes étrangères, et vous avez ajouté aux torts d'Israël. Reconnaissez maintenant votre faute devant le Seigneur, le Dieu de vos pères, et faites sa volonté! Séparez-vous des peuples du pays et des femmes étrangères. Toute l'assemblée répondit d'une voix forte: D'accord! A nous de faire comme tu l'as dit! Mais le peuple est nombreux, le temps est à la pluie, et il n'est pas possible de rester dehors; d'ailleurs, ce n'est pas l'œuvre d'un jour ou deux, car beaucoup parmi nous sont impliqués dans cette transgression. Que nos chefs restent pour toute l'assemblée, s'il te plaît; et tous ceux qui, dans nos villes, ont épousé des femmes étrangères viendront aux dates fixées, avec les anciens et les juges de chaque ville, jusqu'à ce que la colère ardente de notre Dieu se soit détournée de nous au sujet de cette affaire. Jonathan, fils d'Asaël, et Yahzia, fils de Tiqva, appuyés par Meshoullam et par le lévite Shabtaï, furent les seuls à combattre cet avis. Mais les exilés firent ce qu'on avait dit. On mit à part Esdras, le prêtre, et des chefs de famille, famille par famille, tous désignés par leur nom. Ils s'assirent le premier jour du dixième mois pour examiner la chose. Le premier jour du premier mois, ils en finirent avec tous les hommes qui avaient épousé des femmes étrangères. Parmi les fils des prêtres, il s'en trouva qui avaient épousé des femmes étrangères: des fils de Josué, fils de Yotsadaq, et de ses frères, Maaséya, Eliézer, Yarib et Guedalia. Ils s'engagèrent à renvoyer leurs femmes et à offrir un bélier en réparation de leurs torts; des fils d'Immer, Hanani et Zebadia; des fils de Harim, Maaséya, Elie, Shemaya, Yehiel et Ozias; des fils de Pashhour, Elioénaï, Maaséya, Ismaël, Netanéel, Yozabad et Eléasa. Parmi les lévites: Yozabad, Shiméi, Qélaya, appelé aussi Qelita, Petahia, Juda et Eliézer. Parmi les chantres: Eliashib. Parmi les portiers: Shalloum, Télem et Ouri. Parmi les gens d'Israël: des fils de Paréosh, Ramia, Yizziya, Malkiya, Miyamîn, Eléazar, Malkiya et Benaya; des fils d'Elam, Mattania, Zacharie, Yehiel, Abdi, Yerémoth et Elie; des fils de Zattou, Elioénaï, Eliashib, Mattania, Yerémoth, Zabad et Aziza; des fils de Bébaï, Yohanân, Hanania, Zabbaï et Athlaï; des fils de Bani, Meshoullam, Mallouk, Adaya, Yashoub, Shéal, Yeramoth; des fils de Pahath-Moab, Adna, Kelal, Benaya, Maaséya, Mattania, Betsaléel, Binnouï et Manassé; des fils de Harim, Eliézer, Yishiya, Malkiya, Shemaya, Siméon, Benjamin, Mallouk et Shemaria; des fils de Hashoum, Matnaï, Mattatta, Zabad, Eliphéleth, Yerémaï, Manassé et Shiméi; des fils de Bani, Maadaï, Amram, Ouel, Benaya, Bédia, Kelouhi, Vania, Merémoth, Eliashib, Mattania, Matnaï, Yaasav, Bani, Binnouï, Shiméi, Shélémia, Nathan, Adaya, Maknadbaï, Shashaï, Sharaï, Azaréel, Shélémia, Shemaria, Shalloum, Amaria et Joseph; des fils de Nebo, Yéiel, Mattitia, Zabad, Zebina, Yaddaï, Joël et Benaya. Tous ceux-là avaient pris des femmes étrangères; plusieurs en avaient eu des enfants. Paroles de Néhémie, fils de Hakalia. Au mois de Kislev, la vingtième année, comme j'étais à Suse la citadelle, Hanani, l'un de mes frères, et quelques hommes arrivèrent de Juda. Je les interrogeai au sujet des Judéens rescapés qui étaient restés de la captivité, et au sujet de Jérusalem. Ils me répondirent: Ceux qui sont restés de la captivité sont là dans la province, au comble du malheur et du déshonneur; il y a des brèches dans la muraille de Jérusalem, et ses portes ont été détruites par le feu. Lorsque j'entendis ces paroles, je m'assis et je me mis à pleurer. Pendant plusieurs jours, je pris le deuil, je jeûnai, je priai devant le Dieu du ciel; je dis: S'il te plaît, Seigneur, Dieu du ciel, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes l'alliance et la fidélité envers ceux qui t'aiment et qui observent tes commandements! Je t'en prie, que ton oreille soit attentive, que tes yeux soient ouverts, pour entendre la prière que je t'adresse, moi, ton serviteur. Je suis en prière devant toi aujourd'hui, jour et nuit, pour les Israélites, tes serviteurs, en confessant les péchés des Israélites, nos péchés contre toi; moi et ma famille, nous avons péché. Nous avons vraiment mal agi envers toi; nous n'avons pas observé les commandements, les prescriptions et les règles que tu as donnés à Moïse, ton serviteur. Souviens-toi, je t'en prie, de cette parole que tu as donnée à Moïse, ton serviteur: « Lorsque vous commettrez des sacrilèges, je vous disperserai parmi les peuples; mais si vous revenez à moi et si vous gardez mes commandements et les mettez en pratique, alors, quand même vous seriez bannis aux extrémités du ciel, de là je vous rassemblerai et je vous ramènerai vers le lieu que j'ai choisi pour y faire demeurer mon nom. » Ils sont tes serviteurs et ton peuple, que tu as libérés par ta grande puissance et par ta main forte. S'il te plaît, Seigneur, que ton oreille soit attentive à ma prière et à la prière de tes serviteurs qui désirent craindre ton nom! Donne-moi aujourd'hui de réussir et accorde-moi la compassion de cet homme. Or moi, j'étais alors échanson du roi. Au mois de Nisân, la vingtième année du roi Artaxerxès, comme le vin était devant lui, je pris le vin et je l'offris au roi. Jamais je n'avais paru triste devant lui. Le roi me dit: Pourquoi as-tu le visage triste? Tu n'es pourtant pas malade; ce ne peut être qu'une tristesse de cœur. J'eus très peur, et je répondis au roi: Que le roi vive toujours! Pourquoi n'aurais-je pas le visage triste, alors que la ville où sont les tombeaux de mes pères est détruite et que ses portes ont été dévorées par le feu? Le roi me dit: Au fait, que demandes-tu donc? Je priai le Dieu du ciel et je répondis au roi: Si cela te semble bon, et si moi, ton serviteur, j'ai ta faveur, envoie-moi en Juda, dans la ville des tombeaux de mes pères, pour que je la rebâtisse. Le roi, auprès duquel la reine était assise, me dit alors: Combien de temps ton voyage durera-t-il et quand seras-tu de retour? Il plut au roi de me laisser partir, et je lui indiquai une durée. Puis je dis au roi: Si cela te semble bon, ô roi, qu'on me donne des lettres pour les gouverneurs de Transeuphratène, afin qu'ils me laissent passer jusqu'à mon arrivée en Juda, et une lettre pour Asaph, gardien du parc royal, afin qu'il me fournisse du bois de charpente pour les portes de la citadelle, près de la Maison, pour la muraille de la ville et pour la maison où je me rendrai. Le roi me l'accorda, car la bonne main de mon Dieu était sur moi. Je me rendis auprès des gouverneurs de Transeuphratène et je leur remis les lettres du roi. Le roi m'avait fait accompagner par des officiers et par des chars. Sanballat, le Horonite, et Tobiya, l'administrateur ammonite, l'ayant appris, prirent très mal le fait qu'un homme soit venu pour le bien des Israélites. J'arrivai à Jérusalem et j'y passai trois jours. Puis je me levai pendant la nuit avec quelques hommes, sans avoir indiqué à personne ce que mon Dieu m'avait mis au cœur de faire pour Jérusalem. Il n'y avait pas avec moi d'autre bête de somme que celle que je montais. Je sortis de nuit par la porte de la Vallée, dans la direction de la source du Dragon et vers la porte du Fumier, en inspectant les murailles de Jérusalem où il y avait des brèches, et ses portes qui avaient été dévorées par le feu. Je passai près de la porte de la Source et près du Réservoir du Roi, et il n'y avait pas de place où la bête que je montais puisse passer. Je montai de nuit par l'oued et j'inspectai la muraille. Puis je rentrai par la porte de la Vallée et je fus ainsi de retour. Les magistrats ne savaient pas où j'étais allé et ce que je faisais. Jusqu'à ce moment, je n'avais rien raconté aux Judéens, ni aux prêtres, ni aux notables, ni aux magistrats, ni à tous ceux qui exerçaient quelque autre fonction. Je leur dis alors: Vous voyez le malheur où nous sommes. Jérusalem est un champ de ruines, ses portes ont été détruites par le feu. Venez, rebâtissons la muraille de Jérusalem, et nous ne serons plus dans le déshonneur. Je leur racontai comment la bonne main de mon Dieu était sur moi, et quelles paroles le roi m'avait adressées. Ils dirent: Bâtissons! Et ils prirent courage pour cette œuvre bonne. Sanballat, le Horonite, Tobiya, l'administrateur ammonite, et Guéshem, l'Arabe, l'ayant appris, se moquèrent de nous et nous traitèrent avec mépris. Ils dirent: Que faites-vous là? Vous rebellez-vous contre le roi? Je leur fis cette réponse: Le Dieu du ciel nous fera réussir. Nous, ses serviteurs, nous bâtirons; mais vous, vous n'avez ni part, ni droit, ni évocation dans Jérusalem. Eliashib, le grand prêtre, et ses frères, les prêtres, bâtirent la porte du Petit bétail. Ils la consacrèrent et en posèrent les battants; ils la consacrèrent, depuis la tour de Méa jusqu'à la tour de Hananéel. A côté de lui bâtirent les hommes de Jéricho; à côté de lui bâtit aussi Zakkour, fils d'Imri. Les fils de Senaa bâtirent la porte des Poissons. Ils la charpentèrent et en posèrent les battants, les verrous et les barres. A côté d'eux travailla Merémoth, fils d'Urie, fils de Haqqots; à côté d'eux travailla Meshoullam, fils de Bérékia, fils de Meshézabéel; à côté d'eux travailla Tsadoq, fils de Baana; à côté d'eux travaillèrent les Teqoïtes, dont les princes ne se soumirent pas au service de leur maître. Joïada, fils de Paséah, et Meshoullam, fils de Besodia, réparèrent la Vieille porte. Ils la charpentèrent et en posèrent les battants, les verrous et les barres. A côté d'eux travaillèrent Melatia, le Gabaonite, Yadôn, le Méronotite, et les hommes de Gabaon et du Mitspa, pour le siège du gouverneur de Transeuphratène; à côté d'eux travailla Ouzziel, fils de Harhaya, d'entre les orfèvres; à côté de lui travailla Hanania, d'entre les parfumeurs. Ils restaurèrent Jérusalem jusqu'à la muraille épaisse. A côté d'eux travailla Rephaya, fils de Hour, chef de la moitié du district de Jérusalem. A côté d'eux travailla, en face de sa maison, Yedaya, fils de Haroumaph; à côté de lui travailla Hattoush, fils de Hashabnia. Un autre secteur et la tour des Fours furent réparés par Malkiya, fils de Harim, et par Hashoub, fils de Pahath-Moab. A côté d'eux travailla Shalloum, fils de Lohesh, chef de la moitié du district de Jérusalem, avec ses filles. Hanoun et les habitants de Zanoah réparèrent la porte de la Vallée. Ils la bâtirent et en posèrent les battants, les verrous et les barres. Ils firent, de plus, mille coudées de la muraille jusqu'à la porte du Fumier. Malkiya, fils de Rékab, chef du district de Beth-Kérem, répara la porte du Fumier. Il la bâtit et en posa les battants, les verrous et les barres. Shalloun, fils de Kol-Hozé, chef du district du Mitspa, répara la porte de la Source. Il la bâtit, la couvrit et en posa les battants, les verrous et les barres. Il fit de plus la muraille du Réservoir de l'Emissaire, près du Jardin du Roi, jusqu'aux marches qui descendent de la Ville de David. Derrière lui Néhémie, fils d'Azbouq, chef de la moitié du district de Beth-Tsour, travailla jusqu'en face des tombeaux de David, jusqu'au réservoir artificiel et jusqu'à la maison des héros. Derrière lui travaillèrent les lévites, Rehoum, fils de Bani; à côté de lui travailla pour son district Hashabia, chef de la moitié du district de Qéila. Derrière lui travaillèrent leurs frères: Bavvaï, fils de Hénadad, chef de la moitié du district de Qéila; à côté de lui Ezer, fils de Josué, chef du Mitspa, répara un autre secteur, en face de la montée de l'arsenal, à l'Encoignure. Derrière lui Baruch, fils de Zabbaï, répara avec ardeur une autre partie, depuis l'Encoignure jusqu'à l'entrée de la maison d'Eliashib, le grand prêtre. Derrière lui, Merémoth, fils d'Urie, fils de Haqqots, répara un autre secteur, depuis l'entrée de la maison d'Eliashib jusqu'à l'extrémité de la maison d'Eliashib. Derrière lui travaillèrent les prêtres qui habitaient le District. Derrière eux Benjamin et Hashoub travaillèrent en face de leur maison. Derrière eux Azaria, fils de Maaséya, fils d'Anania, travailla à côté de sa maison. Derrière lui Binnouï, fils de Hénadad, répara un autre secteur, depuis la maison d'Azaria jusqu'à l'Encoignure et jusqu'à l'Angle. Palal, fils d'Ouzaï, travailla en face de l'Encoignure et de la tour Haute qui fait saillie depuis la maison du roi près de la cour de la garde. Derrière lui travailla Pedaya, fils de Paréosh. Les Netinim qui habitaient sur l'Ophel travaillèrent jusqu'en face de la porte des Eaux, à l'est, et de la tour en saillie. Derrière eux les Teqoïtes réparèrent un autre secteur en face de la grande tour en saillie jusqu'au mur de l'Ophel. Au-dessus de la porte des Chevaux, les prêtres travaillèrent chacun devant sa maison. Derrière eux Tsadoq, fils d'Immer, travailla devant sa maison. Derrière lui travailla Shemaya, fils de Shekania, gardien de la porte de l'Orient. Derrière eux, Hanania, fils de Shélémia, et Hanoun, le sixième fils de Tsalaph, réparèrent un autre secteur de la muraille. Derrière eux Meshoullam, fils de Bérékia, travailla en face de sa salle. Derrière lui Malkiya, d'entre les orfèvres, travailla jusqu'aux maisons des Netinim et des marchands, en face de la porte de Miphqad, et jusqu'à la chambre à l'étage qui est à l'angle. Les orfèvres et les marchands travaillèrent entre la chambre à l'étage qui est à l'angle et la porte du Petit bétail. Lorsque Sanballat apprit que nous rebâtissions la muraille, il se fâcha; il était très contrarié. Il se moqua des Judéens. Il dit devant ses frères et devant les forces de Samarie: Que font ces Judéens minables? Vont-ils restaurer leur ville pour y offrir des sacrifices? Croient-ils achever un jour? Redonneront-ils vie à des pierres ensevelies sous des monceaux de poussière et incendiées? Tobiya, l'Ammonite, était à côté de lui; il dit: Qu'ils bâtissent seulement! Si un renard s'élance, il ouvrira une brèche dans leur muraille de pierres. Entends, notre Dieu, car nous sommes méprisés! Fais retomber leurs outrages sur leur tête, et livre-les au pillage dans un pays de captivité! Ne couvre pas leur faute, et que leur péché ne soit pas effacé de devant toi, car ils ont contrarié les bâtisseurs. Nous avons rebâti la muraille, et toute la muraille fut achevée jusqu'à la moitié de sa hauteur. Le peuple prit ce travail à cœur. Mais Sanballat, Tobiya, les Arabes, les Ammonites et les Ashdodites furent très fâchés d'apprendre que la réparation des murailles de Jérusalem avançait et qu'on commençait à reboucher les brèches. Ils conspirèrent tous ensemble pour venir attaquer Jérusalem et lui causer du dommage. Mais nous avons prié notre Dieu, et à cause d'eux nous avons mis en place une garde jour et nuit pour nous défendre contre eux. Cependant Juda disait: Les forces des porteurs vacillent, les décombres sont considérables; nous ne parviendrons jamais à bâtir la muraille. Et nos adversaires disaient: Ils ne sauront et ne verront rien jusqu'à ce que nous arrivions au milieu d'eux; nous les tuerons, et nous ferons ainsi cesser l'ouvrage. Or les Judéens qui habitaient près d'eux vinrent dix fois nous avertir: De tous les lieux d'où vous reviendrez, venez vers nous! C'est pourquoi je plaçai, dans les enfoncements derrière la muraille et aux endroits découverts, le peuple, clan par clan, avec épées, lances et arcs. Je regardai, je me levai et je dis aux notables, aux magistrats et au reste du peuple: N'ayez pas peur d'eux! Souvenez-vous du Seigneur, qui est grand et redoutable, et combattez pour vos frères, vos fils et vos filles, vos femmes et vos maisons! Lorsque nos ennemis apprirent que nous étions avertis, et que Dieu avait fait échouer leur projet, nous retournâmes tous à la muraille, chacun à son ouvrage. A partir de ce jour-là, la moitié de mes serviteurs travaillait à l'ouvrage, et l'autre moitié tenait les lances, les boucliers, les arcs et les cuirasses. Les chefs étaient derrière toute la maison de Juda. Ceux qui bâtissaient la muraille et ceux qui portaient ou chargeaient les fardeaux travaillaient d'une main et tenaient l'arme de l'autre; les bâtisseurs avaient chacun son épée à la ceinture, et ils bâtissaient ainsi. Celui qui sonnait de la trompe se tenait près de moi. Je dis aux notables, aux magistrats et au reste du peuple: L'ouvrage est considérable et étendu, et nous sommes dispersés sur la muraille, éloignés les uns des autres. Rassemblez-vous auprès de nous, au lieu où vous entendrez le son de la trompe; notre Dieu combattra pour nous. C'est ainsi que nous poursuivions l'ouvrage, la moitié d'entre nous la lance à la main depuis le lever de l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles. Dans ce même temps, je dis encore au peuple: Que chacun passe la nuit dans Jérusalem avec son serviteur; ils monteront la garde pour nous la nuit, et le jour ils travailleront. Et nous ne quittions pas nos vêtements, ni moi, ni mes frères, ni mes serviteurs, ni les hommes de garde qui me suivaient; chacun n'avait que ses armes et de l'eau. Il s'éleva de la part des gens du peuple et de leurs femmes une grande plainte contre leurs frères judéens. Les uns disaient: Nous, nos fils et nos filles, nous sommes nombreux; nous voulons recevoir du blé, afin de pouvoir manger et vivre. D'autres disaient: Nous engageons nos champs, nos vignes et nos maisons, pour recevoir du blé pendant la famine. D'autres disaient: Nous avons emprunté de l'argent sur nos champs et nos vignes pour le tribut du roi. Pourtant notre chair est comme la chair de nos frères, nos fils sont comme leurs fils; nous réduisons à l'esclavage nos fils et nos filles; plusieurs de nos filles y sont déjà réduites, nous sommes sans ressources, nos champs et nos vignes appartiennent à d'autres. Je fus très fâché lorsque j'entendis leurs cris. Je résolus de faire des reproches aux notables et aux magistrats, et je leur dis: Quoi! vous prêtez à intérêt à vos frères! Et je convoquai, à leur sujet, une grande assemblée. Je leur dis: Nous, nous avons racheté selon nos moyens nos frères judéens vendus aux nations; vous, vous vendriez vos frères, et c'est à nous qu'ils seraient vendus! Ne trouvant rien à répondre, ils se turent. Puis je dis: Vous n'agissez pas bien. Ne devriez-vous pas vivre dans la crainte de notre Dieu, pour ne pas être outragés par les nations, par nos ennemis? Moi aussi, mes frères et mes serviteurs, nous leur avons prêté de l'argent et du blé. Remettons-leur cette dette, je vous prie! Je vous en prie, rendez-leur aujourd'hui même leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons, ainsi que le centième de l'argent, du blé, du vin et de l'huile que vous avez exigé d'eux comme intérêt. Ils répondirent: Nous les rendrons, nous ne leur demanderons rien; nous ferons ce que tu dis. Alors j'appelai les prêtres, devant lesquels je les fis jurer de tenir parole. Et je secouai la poche de mon manteau en disant: Que Dieu secoue de la même manière hors de sa maison et du produit de son travail tout homme qui n'aura pas tenu parole, et qu'ainsi cet homme soit secoué et laissé à vide! Toute l'assemblée dit: Qu'il en soit ainsi! et loua le Seigneur. Et le peuple tint parole. Dès le jour où le roi ordonna que je sois leur gouverneur dans le pays de Juda, depuis la vingtième année jusqu'à la trente-deuxième année du roi Artaxerxès, pendant douze ans, ni moi ni mes frères n'avons vécu des revenus du gouverneur. Avant moi, les premiers gouverneurs accablaient le peuple et percevaient de lui du pain et du vin, ainsi que quarante sicles d'argent; leurs serviteurs eux-mêmes dominaient en maîtres sur le peuple. Mais moi, par crainte de Dieu, je n'ai pas agi de la sorte. Bien plus, j'ai travaillé à la réparation de cette muraille; nous n'avons acheté aucun champ, et tous mes serviteurs rassemblés étaient à l'ouvrage. J'avais à ma table cent cinquante hommes, Judéens et magistrats, sans compter ceux qui venaient à nous des nations d'alentour. On apprêtait chaque jour pour mon compte un bœuf, six moutons choisis et des volailles; et tous les dix jours on préparait en abondance tout le vin nécessaire. Malgré cela, je n'ai pas réclamé les revenus du gouverneur, parce que le service pesait sur ce peuple. Souviens-toi favorablement de moi, mon Dieu, à cause de tout ce que j'ai fait pour ce peuple! Lorsque Sanballat, Tobiya, Guéshem l'Arabe et nos autres ennemis apprirent que j'avais rebâti la muraille et qu'il n'y restait plus de brèche – en ce temps-là, je n'avais pas encore posé les battants des portes – Sanballat et Guéshem m'envoyèrent ce message: Viens, rencontrons-nous à Kephirim, dans la vallée d'Ono. Ils se préparaient à me faire du mal. Je leur envoyai des messagers avec cette réponse: J'ai beaucoup de travail à faire et je ne peux pas descendre; pourquoi le travail serait-il interrompu pendant que je le quitterais pour descendre vers vous? Ils envoyèrent quatre fois le même message, et je leur rendis la même réponse. Sanballat m'envoya ce même message une cinquième fois par son serviteur, qui tenait à la main une lettre ouverte. Il y était écrit: Le bruit se répand parmi les nations, et Gashmou affirme que, toi et les Judéens, vous vous préparez à vous rebeller, et que c'est pour cela que tu rebâtis la muraille. Tu vas, dit-on, devenir leur roi; tu as même désigné des prophètes pour proclamer à Jérusalem à ton sujet: « Il y a un roi en Juda! » Maintenant des rumeurs de ce genre arriveront à la connaissance du roi. Viens donc, et discutons. Je lui fis répondre: Ce genre de rumeurs dont tu parles n'existe pas, c'est toi qui les inventes! Tous ces gens voulaient nous faire peur et se disaient: Ils perdront courage et l'ouvrage ne se fera pas. Maintenant, donne-moi du courage! Je me rendis chez Shemaya, fils de Delaya, fils de Mehétabéel. Il s'était enfermé et il dit: Allons ensemble à la maison de Dieu, à l'intérieur du temple, et fermons les portes du temple; car ils viennent pour te tuer, et c'est pendant la nuit qu'ils viendront pour te tuer. Je répondis: Un homme comme moi, prendre la fuite! Et quel homme tel que moi pourrait entrer dans le temple et vivre? Je n'entrerai pas. Je m'étais aperçu que ce n'était pas Dieu qui l'envoyait. Mais il avait prononcé sur moi cette parole prophétique parce que Tobiya et Sanballat l'avaient soudoyé. Ils l'avaient soudoyé ainsi pour que j'aie peur, que je suive ses avis et que je pèche; ils m'auraient alors fait une mauvaise réputation pour me déshonorer. Souviens-toi, mon Dieu, de Tobiya, de Sanballat et de leurs œuvres, et aussi de Noadia, la prophétesse, et des autres prophètes qui cherchaient à me faire peur. La muraille fut achevée le vingt-cinquième jour du mois d'Eloul, en cinquante-deux jours. Lorsque tous nos ennemis l'apprirent et que toutes les nations autour de nous le virent, ils tombèrent de haut et surent que cet ouvrage avait été accompli grâce à notre Dieu. En ces jours-là, les notables de Juda adressaient beaucoup de lettres à Tobiya, et les lettres de Tobiya leur parvenaient. Car beaucoup en Juda étaient liés à lui par serment, parce qu'il était le gendre de Shekania, fils d'Arah, et que son fils Yohanân avait pris pour femme la fille de Meshoullam, fils de Bérékia. Ils disaient même du bien de lui devant moi, et ils lui rapportaient mes paroles. Tobiya envoyait des lettres pour me faire peur. Lorsque la muraille fut rebâtie et que j'eus posé les battants des portes, on nomma les portiers, les chantres et les lévites. Je donnai mes ordres à Hanani, mon frère, et à Hanania, chef de la citadelle de Jérusalem, homme supérieur à beaucoup par sa loyauté et par sa crainte de Dieu. Je leur dis: Les portes de Jérusalem ne s'ouvriront pas avant que le soleil chauffe, et on fermera les battants au verrou quand les gens se tiennent encore là; les habitants de Jérusalem monteront la garde, chacun à son poste et chacun en face de sa maison. La ville était vaste et grande, mais peu peuplée, et les maisons n'étaient pas bâties. Mon Dieu me mit au cœur de rassembler les notables, les magistrats et le peuple, pour les enregistrer. Je trouvai un registre de ceux qui étaient montés les premiers, et j'y trouvai écrit ce qui suit: Voici ceux de la province qui montèrent de captivité, ceux que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait exilés, et qui revinrent à Jérusalem et en Juda, chacun dans sa ville. Ils vinrent avec Zorobabel, Josué, Néhémie, Azaria, Raamia, Nahamani, Mardochée, Bilshân, Mispéreth, Bigvaï, Nehoum, Baana. Nombre des hommes du peuple d'Israël: les fils de Paréosh: 2 172; les fils de Shephatia: 372; les fils d'Arah: 652; les fils de Pahath-Moab, pour les fils de Josué et de Joab: 2 818; les fils d'Elam: 1 254; les fils de Zattou: 845; les fils de Zakkaï: 760; les fils de Binnouï: 648; les fils de Bébaï: 628; les fils d'Azgad: 2 322; les fils d'Adoniqam: 667; les fils de Bigvaï: 2 067; les fils d'Adîn: 655; les fils d'Ater, pour Ezéchias: 98; les fils de Hashoum: 328; les fils de Betsaï: 324; les fils de Hariph: 112; les fils de Gabaon: 95; les gens de Beth-Léhem et de Netopha: 188; les gens d'Anatoth: 128; les gens de Beth-Azmaveth: 42; les gens de Qiriath-Yéarim, de Kephira et de Bééroth: 743; les gens de Rama et de Guéba: 621; les gens de Mikmas: 122; les gens de Beth-El et du Aï: 123; les gens de l'autre Nebo: 52; les fils de l'autre Elam: 1 254; les fils de Harim: 320; les fils de Jéricho: 345; les fils de Lod, de Hadid et d'Ono: 721; les fils de Senaa: 3 930. Prêtres: les fils de Yedaya, pour la maison de Josué: 973; les fils d'Immer: 1 052; les fils de Pashhour: 1 247; les fils de Harim: 1 017. Lévites: les fils de Josué, pour Qadmiel – pour les fils de Hodva: 74. Chantres: les fils d'Asaph: 148. Portiers: les fils de Shalloum, les fils d'Ater, les fils de Talmôn, les fils d'Aqqoub, les fils de Hatita, les fils de Shobaï: 138. Netinim: les fils de Tsiha, les fils de Hasoupha, les fils de Tabbaoth, les fils de Qéros, les fils de Sia, les fils de Padôn, les fils de Lebana, les fils de Hagaba, les fils de Salmaï, les fils de Hanân, les fils de Guiddel, les fils de Gahar, les fils de Réaya, les fils de Retsîn, les fils de Neqoda, les fils de Gazzam, les fils d'Ouzza, les fils de Paséah, les fils de Bésaï, les fils de Méounim, les fils de Nephishsim, les fils de Baqbouq, les fils de Haqoupha, les fils de Harhour, les fils de Batslith, les fils de Mehida, les fils de Harsha, les fils de Barqos, les fils de Sisera, les fils de Tamah, les fils de Netsiah, les fils de Hatipha. Fils des gens de la cour de Salomon: les fils de Sotaï, les fils de Sophéreth, les fils de Perida, les fils de Yaala, les fils de Darqôn, les fils de Guiddel, les fils de Shephatia, les fils de Hattil, les fils de Pokéreth-Tsebaïm, les fils d'Amôn. Total des Netinim et des fils des gens de la cour de Salomon: 392. Voici ceux qui montèrent de Tel-Mélah, de Tel-Harsha, de Keroub-Addôn et d'Immer, et qui ne purent faire connaître leur famille et leur ascendance pour prouver qu'ils étaient d'Israël: les fils de Delaya, les fils de Tobiya, les fils de Neqoda: 642. Et parmi les prêtres: les fils de Hobaya, les fils de Haqqots, les fils de Barzillaï, qui avait pris pour femme une des filles de Barzillaï, le Galaadite, et fut appelé de leur nom. Ils cherchèrent leurs titres généalogiques, mais ne les trouvèrent pas. Ils furent déchus du sacerdoce, et Son Excellence leur dit de ne pas manger des choses très sacrées jusqu'à ce qu'un prêtre soit là pour consulter l'ourim et le toummim. L'assemblée tout entière était de 42 360 personnes, sans compter leurs serviteurs et leurs servantes, au nombre de 7 337. Parmi eux se trouvaient 245 chantres et chanteuses. Ils avaient 435 chameaux et 6 720 ânes. Plusieurs chefs de famille firent des dons pour les travaux. Son Excellence donna au fonds 1 000 drachmes d'or, 50 calices, 530 tuniques sacerdotales. Les chefs de famille donnèrent au fonds des travaux 20 000 drachmes d'or et 2 200 mines d'argent. Le reste du peuple donna 20 000 drachmes d'or, 2 000 mines d'argent et 67 tuniques sacerdotales. Les prêtres et les lévites, les portiers, les chantres, une partie du peuple, les Netinim et tout Israël s'installèrent dans leurs villes. Le septième mois arriva, et les Israélites étaient dans leurs villes. Alors tout le peuple se rassembla comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des Eaux. Ils dirent à Esdras, le scribe, d'apporter le livre de la loi de Moïse, la loi que le Seigneur avait instituée pour Israël. Esdras, le prêtre, apporta la loi devant toute l'assemblée – les hommes, les femmes et tous ceux qui pouvaient comprendre ce qu'ils entendaient. C'était le premier jour du septième mois. Il lut dans le livre depuis le matin jusqu'au milieu du jour, devant la place qui est en face de la porte des Eaux, en présence des hommes, des femmes et de tous ceux qui comprenaient. Tout le peuple était attentif à la lecture du livre de la loi. Esdras, le scribe, était placé sur une estrade de bois, dressée à cette occasion. Auprès de lui, à sa droite, se tenaient Mattitia, Shéma, Anaya, Urie, Hilqiya et Maaséya, et à sa gauche, Pedaya, Mishaël, Malkiya, Hashoum, Hashbaddana, Zacharie et Meshoullam. Esdras ouvrit le livre à la vue de tout le peuple, car il se trouvait plus haut que tout le peuple; et lorsqu'il l'eut ouvert, tout le peuple se tint debout. Esdras bénit le Seigneur, le grand Dieu, et tout le peuple répondit, en levant les mains: Qu'il en soit ainsi! Qu'il en soit ainsi! Ils s'inclinèrent et se prosternèrent devant le Seigneur, face contre terre. Josué, Bani, Shérébia, Yamîn, Aqqoub, Shabtaï, Hodiya, Maaséya, Qelita, Azaria, Yozabad, Hanân, Pelaya et les lévites faisaient comprendre la loi au peuple, et le peuple restait debout. Ils lisaient distinctement dans le livre de la loi de Dieu et ils en donnaient le sens pour faire comprendre ce qu'ils avaient lu. Son Excellence Néhémie, Esdras, le prêtre-scribe, et les lévites qui instruisaient le peuple dirent à tout le peuple: Ce jour est sacré pour le Seigneur, votre Dieu; ne soyez pas dans le deuil et dans les pleurs! Car tout le peuple pleurait en entendant les paroles de la loi. Esdras leur dit: Allez, mangez des viandes grasses, buvez des liqueurs douces et envoyez des parts à ceux qui n'ont rien de prêt, car ce jour est sacré pour notre Seigneur; ne vous affligez pas, car la joie du Seigneur est votre force. Les lévites calmaient tout le peuple en disant: Taisez-vous, car ce jour est sacré, ne vous affligez pas! Tout le peuple s'en alla pour manger et boire, pour envoyer des parts et pour se livrer à de grandes réjouissances. Car ils avaient compris les paroles qu'on leur avait expliquées. Le deuxième jour, les chefs de famille de tout le peuple, les prêtres et les lévites se rassemblèrent auprès d'Esdras, le scribe, pour être attentifs aux paroles de la loi. Ils trouvèrent écrit dans la loi, que le Seigneur avait instituée par l'intermédiaire de Moïse, que les Israélites devaient habiter dans des huttes pendant la fête du septième mois, et qu'ils devaient faire entendre et diffuser dans toutes leurs villes et à Jérusalem cette proclamation: Sortez dans la montagne et rapportez du feuillage d'olivier, du feuillage d'olivier sauvage, du feuillage de myrte, du feuillage de palmier et du feuillage d'arbres touffus, pour faire des huttes, comme il est écrit. Alors le peuple sortit et en rapporta. Ils se firent des huttes, chacun sur son toit en terrasse, dans leurs cours, dans les cours de la maison de Dieu, sur la place de la porte des Eaux et sur la place de la porte d'Ephraïm. Toute l'assemblée de ceux qui étaient revenus de la captivité fit des huttes; ils habitèrent dans ces huttes. Depuis le temps de Josué, fils de Noun, jusqu'à ce jour, les Israélites n'avaient rien fait de pareil, et il y eut de très grandes réjouissances. On lut dans le livre de la loi de Dieu, jour après jour, depuis le premier jour jusqu'au dernier. On célébra la fête pendant sept jours, et il y eut une assemblée solennelle le huitième jour, selon la règle. Le vingt-quatrième jour du même mois, les Israélites se rassemblèrent pour un jeûne, couverts d'un sac et de terre. La descendance d'Israël s'étant séparée de tous les étrangers, ils se présentèrent pour confesser leurs péchés et les fautes de leurs pères. Lorsqu'ils furent debout, à leur place, on lut dans le livre de la loi du Seigneur, leur Dieu, pendant un quart de la journée; et pendant un autre quart ils confessèrent leurs péchés et se prosternèrent devant le Seigneur, leur Dieu. Josué, Bani, Qadmiel, Shebania, Bounni, Shérébia, Bani et Kenani montèrent à la tribune des lévites et crièrent à pleine voix vers le Seigneur, leur Dieu. Et les lévites, Josué, Qadmiel, Bani, Hashabnia, Shérébia, Hodiya, Shebania et Petahia dirent: Levez-vous, bénissez le Seigneur, votre Dieu, depuis toujours et pour toujours! Qu'on bénisse ton nom glorieux, qui est au-delà de toute bénédiction et de toute louange! C'est toi, Seigneur, toi seul, qui as fait le ciel, le ciel du ciel et toute leur armée, la terre et tout ce qui s'y trouve, les mers et tout ce qu'elles renferment. A tout cela, tu donnes la vie, et l'armée du ciel se prosterne devant toi. C'est toi, Seigneur Dieu, qui as choisi Abram, qui lui as fait quitter Our-des-Chaldéens et qui lui as donné le nom d'Abraham. Tu as trouvé son cœur digne de ta confiance, tu as conclu l'alliance avec lui, pour donner à sa descendance le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Perizzites, des Jébusites et des Guirgashites. Et tu as tenu ta parole, car tu es juste. Tu as vu l'affliction de nos pères en Egypte et tu as entendu leurs cris près de la mer des Joncs. Tu as fait paraître des signes et des prodiges contre le pharaon, contre tous les gens de sa cour et contre tout le peuple de son pays, parce que tu savais avec quelle arrogance ils les avaient maltraités et tu t'es fait un nom – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Tu as fendu la mer devant eux, et ils sont passés au milieu de la mer, sur la terre ferme; mais tu as précipité dans les profondeurs, comme une pierre dans les eaux puissantes, ceux qui les poursuivaient. Tu les as conduits le jour par une colonne de nuée, et la nuit par une colonne de feu, éclairant le chemin qu'ils devaient suivre. Tu es descendu sur le mont Sinaï, du ciel tu leur as parlé et tu leur as donné des règles droites, des lois de vérité, des prescriptions et des commandements excellents. Tu leur as fait connaître ton sabbat sacré et tu as institué pour eux des commandements, des prescriptions et une loi par l'intermédiaire de Moïse, ton serviteur. Du ciel tu leur as donné du pain quand ils avaient faim, tu as fait sortir de l'eau du rocher quand ils avaient soif et tu leur as dit d'entrer en possession du pays que tu avais juré, à main levée, de leur donner. Mais eux et nos pères se sont montrés arrogants et rétifs. Ils n'ont pas écouté tes commandements, ils ont refusé d'écouter et ils ne se sont pas souvenus des choses étonnantes que tu avais faites en leur faveur. Ils se sont montrés rétifs et, dans leur rébellion, ils se sont donné un chef pour retourner à leur esclavage. Mais toi, tu es un Dieu de pardon, clément et compatissant, patient et grand par la fidélité; tu ne les as pas abandonnés, même quand ils se sont fait un taurillon de métal fondu, en disant: « Voici ton Dieu, celui qui t'a fait monter d'Egypte! », et quand ils t'ont outrageusement bafoué. Et toi, dans ta grande compassion, tu ne les as pas abandonnés au désert. La colonne de nuée n'a pas cessé de les conduire sur leur chemin, le jour, ni la colonne de feu pendant la nuit, éclairant le chemin qu'ils devaient suivre. Par ton souffle bienfaisant tu leur as accordé du discernement; tu n'as pas refusé ta manne à leur bouche et tu leur as fourni de l'eau quand ils avaient soif. Pendant quarante ans, tu as pourvu à tous leurs besoins dans le désert. Ils n'ont manqué de rien, leurs vêtements ne se sont pas usés et leurs pieds n'ont pas enflé. Tu leur as livré des royaumes et des peuples pour leur donner en partage des provinces frontalières. Ils ont pris possession du pays de Sihôn, du pays du roi de Heshbôn et du pays d'Og, roi du Bashân. Tu as multiplié leurs fils comme les étoiles du ciel et tu les as fait entrer dans le pays dont tu avais dit à leurs pères qu'ils prendraient possession. Et les fils sont entrés dans le pays et en ont pris possession; tu as humilié devant eux les habitants du pays, les Cananéens, et tu les leur as livrés, avec leurs rois et les peuples du pays, pour qu'ils les traitent à leur gré. Ils ont pris des villes fortifiées et une terre fertile; ils ont pris possession de maisons remplies de toutes sortes de biens, de citernes creusées, de vignes, d'oliviers et d'arbres fruitiers en abondance; ils ont mangé, ils se sont rassasiés, ils ont engraissé et ils ont vécu dans les délices, par ta grande bonté. Mais ils se sont rebellés et révoltés contre toi. Ils ont rejeté ta loi derrière leur dos, ils ont tué tes prophètes, qui les avertissaient pour qu'ils reviennent à toi, ils t'ont outrageusement bafoué. Alors tu les as livrés à leurs adversaires qui les opprimèrent. Mais, au temps de leur détresse, ils ont crié vers toi; et toi, tu les as entendus du ciel, et dans ta grande compassion, tu leur as donné des sauveurs qui les ont délivrés de la main de leurs adversaires. Quand ils ont eu du repos, ils ont recommencé à faire du mal devant toi. Alors tu les as abandonnés aux mains de leurs ennemis, qui les dominèrent. Mais, de nouveau, ils ont crié vers toi; et toi, tu les as entendus du ciel, et, dans ta grande compassion, tu les as délivrés maintes fois. Tu les as avertis pour qu'ils reviennent à ta loi; mais ils se sont montrés arrogants et n'ont pas écouté tes commandements. Ils ont péché contre tes règles – alors que l'homme qui les met en pratique vit par elles; ils se sont montrés rebelles et rétifs, ils n'ont pas écouté. Tu les as supportés de nombreuses années et tu les as avertis par ton souffle, par l'intermédiaire de tes prophètes, mais ils n'ont pas prêté l'oreille. Alors tu les as livrés aux peuples des pays. Dans ta grande compassion, tu ne les as pas exterminés et tu ne les as pas abandonnés, car tu es un Dieu clément et compatissant. Et maintenant, notre Dieu, Dieu grand, vaillant et redoutable, toi qui gardes l'alliance et la fidélité, ne regarde pas comme peu de chose la peine qui nous atteint, nous, nos rois, nos princes, nos prêtres, nos prophètes, nos pères et tout ton peuple, depuis le temps des rois d'Assyrie jusqu'à ce jour. Tu as été juste dans tout ce qui nous est arrivé, car tu as agi avec loyauté, et nous, nous avons agi en méchants. Nos rois, nos princes, nos prêtres et nos pères n'ont pas mis ta loi en pratique; ils n'ont pas été attentifs à tes commandements ni aux préceptes que tu leur avais donnés. Pendant qu'ils étaient dans leur royaume, au milieu des bienfaits nombreux que tu leur accordais, dans le pays vaste et fertile que tu avais mis devant eux, ils ne t'ont pas servi et ils ne sont pas revenus de leurs agissements mauvais. Et aujourd'hui, nous sommes esclaves! Le pays que tu as donné à nos pères, pour qu'ils en mangent le fruit et qu'ils jouissent de ses biens, nous y sommes esclaves! Ses produits abondants sont pour les rois que tu as placés à notre tête, à cause de nos péchés; ils dominent à leur gré sur nos corps et sur nos bêtes, et nous sommes dans une grande détresse! A cause de tout cela, nous concluons une convention que nous mettons par écrit. Sur le document scellé se trouvent les noms de nos princes, de nos lévites et de nos prêtres. Sur le document scellé se trouvent: Son Excellence Néhémie, fils de Hakalia, Sédécias, Seraya, Azaria, Jérémie, Pashhour, Amaria, Malkiya, Hattoush, Shebania, Mallouk, Harim, Merémoth, Abdias, Daniel, Guinnetôn, Baruch, Meshoullam, Abiya, Miyamîn, Maazia, Bilgaï, Shemaya, prêtres. Lévites: Josué, fils d'Azania, Binnouï, des fils de Hénadad, Qadmiel, et leurs frères Shebania, Hodiya, Qelita, Pelaya, Hanân, Michée, Rehob, Hashabia, Zakkour, Shérébia, Shebania, Hodiya, Bani, Beninou. Chefs du peuple: Paréosh, Pahath-Moab, Elam, Zattou, Bani, Bounni, Azgad, Bébaï, Adonias, Bigvaï, Adîn, Ater, Ezéchias, Azzour, Hodiya, Hashoum, Betsaï, Hariph, Anatoth, Nébaï, Magpiash, Meshoullam, Hézir, Meshézabéel, Tsadoq, Yaddoua, Pelatia, Hanân, Anaya, Osée, Hanania, Hashoub, Lohesh, Pilha, Shobeq, Rehoum, Hashabna, Maaséya, Ahiya, Hanân, Anân, Mallouk, Harim, Baana. Le reste du peuple, les prêtres, les lévites, les portiers, les chantres, les Netinim et tous ceux qui se sont séparés des peuples des pays pour suivre la loi de Dieu, leurs femmes, leurs fils et leurs filles, tous ceux qui sont capables de comprendre se joignent à leurs frères, leurs princes. Ils s'engagent par serment, sous peine de malédiction, à suivre la loi de Dieu donnée par l'intermédiaire de Moïse, serviteur de Dieu, à observer et à mettre en pratique tous les commandements du Seigneur (YHWH), notre Seigneur, ses règles et ses prescriptions. Nous promettons de ne pas donner nos filles aux gens des peuples du pays et de ne pas prendre leurs filles pour nos fils; de ne rien acheter, le jour du sabbat et les jours sacrés, aux gens des peuples du pays qui apporteraient le jour du sabbat des marchandises ou des denrées quelconques à vendre; et d'accorder un répit la septième année, en n'exigeant le paiement d'aucune dette. Nous nous sommes imposé aussi des commandements qui nous obligeaient à donner un tiers de sicle par année pour le service de la maison de notre Dieu, pour les pains exposés, pour l'offrande végétale constante, pour l'holocauste constant, les sabbats, les nouvelles lunes et les rencontres festives, pour les offrandes sacrées, pour les sacrifices pour le péché destinés à faire l'expiation sur Israël, et pour tout l'ouvrage de la maison de notre Dieu. Nous avons tiré au sort, prêtres, lévites et peuple, au sujet du bois qu'on devait apporter en présent à la maison de notre Dieu, famille par famille, chaque année aux dates fixées, pour qu'il soit brûlé sur l'autel du Seigneur, notre Dieu, comme il est écrit dans la loi. Nous avons promis d'apporter chaque année à la maison du Seigneur les premiers fruits de notre terre et les premiers fruits de tous les arbres; d'amener à la maison de notre Dieu, aux prêtres qui officient dans la maison de notre Dieu, les premiers-nés de nos fils et de nos bêtes, comme il est écrit dans la loi, les premiers-nés de notre gros bétail et de notre petit bétail; d'apporter aux prêtres, dans les salles de la maison de notre Dieu, les prémices de notre pâte et de nos prélèvements, des fruits de tous les arbres, du vin et de l'huile. Et la dîme de notre terre sera pour les lévites. Ce sont les lévites eux-mêmes qui la prendront dans toutes les villes situées sur les terres que nous cultivons. Le prêtre, le fils d'Aaron, sera avec les lévites quand les lévites prendront la dîme de la dîme et l'apporteront à la maison de notre Dieu, dans les salles du Trésor. Car les Israélites et les lévites apporteront dans ces salles les prélèvements de blé, de vin et d'huile; là sont les ustensiles du sanctuaire, et se tiennent les prêtres qui officient, les portiers et les chantres. Ainsi, nous n'abandonnerons pas la maison de notre Dieu. Les chefs du peuple s'installèrent à Jérusalem. Le reste du peuple tira au sort, pour qu'une personne sur dix vienne s'installer à Jérusalem, la ville sacrée, et que les neuf autres restent dans les autres villes. Le peuple bénit tous ceux qui se portèrent volontaires pour habiter à Jérusalem. Voici les chefs de la province qui s'installèrent à Jérusalem. Dans les villes de Juda, chacun s'installa dans sa propriété, dans sa ville: Israël, les prêtres et les lévites, les Netinim et les fils des gens de la cour de Salomon. A Jérusalem s'installèrent des fils de Juda et des fils de Benjamin. Des fils de Juda: Ataya, fils d'Ozias, fils de Zacharie, fils d'Amaria, fils de Shephatia, fils de Mahalaléel, des fils de Pérets, et Maaséya, fils de Baruch, fils de Kol-Hozé, fils de Hazaya, fils d'Adaya, fils de Yoyarib, fils de Zacharie, fils de Shiloni. Total des fils de Pérets qui s'installèrent à Jérusalem: 468 hommes vaillants. Voici les fils de Benjamin: Sallou, fils de Meshoullam, fils de Yoed, fils de Pedaya, fils de Kolaya, fils de Maaséya, fils d'Itiel, fils d'Esaïe, et, après lui, Gabbaï et Sallaï, 928. Joël, fils de Zikri, était leur inspecteur; et Juda, fils de Senoua, était le second dans la ville. Des prêtres: Yedaya, fils de Yoyarib, Yakîn, Seraya, fils de Hilqiya, fils de Meshoullam, fils de Tsadoq, fils de Merayoth, fils d'Ahitoub, chef de la maison de Dieu, et leurs frères occupés à l'ouvrage de la maison, 822; Adaya, fils de Yeroham, fils de Pelalia, fils d'Amtsi, fils de Zacharie, fils de Pashhour, fils de Malkiya, et ses frères, les chefs de famille, 242; et Amashsaï, fils d'Azaréel, fils d'Ahzaï, fils de Meshillémoth, fils d'Immer, et leurs frères, de vaillants guerriers, 128. Zabdiel, fils de Guedolim, était leur inspecteur. Des lévites: Shemaya, fils de Hashoub, fils d'Azriqam, fils de Hashabia, fils de Bounni, Shabtaï et Yozabad, chargés parmi les chefs des lévites des affaires extérieures à la maison de Dieu; Mattania, fils de Michée, fils de Zabdi, fils d'Asaph, le chef qui entonnait la louange à la prière et Baqbouqia, le second parmi ses frères, et Abda, fils de Shammoua, fils de Galal, fils de Yedoutoun. Total des lévites dans la ville sacrée: 284. Et les portiers: Aqqoub, Talmôn, et leurs frères, gardiens des portes, 172. Le reste d'Israël, les prêtres, les lévites, étaient établis dans toutes les villes de Juda, chacun dans son patrimoine. Les Netinim étaient installés sur l'Ophel; Tsiha et Guishpa étaient chefs des Netinim. L'inspecteur des lévites à Jérusalem était Ouzzi, fils de Bani, fils de Hashabia, fils de Mattania, fils de Michée, d'entre les fils d'Asaph, les chantres chargés du service de la maison de Dieu; car il y avait un ordre du roi à leur sujet et une convention concernant les chantres, selon l'ordre de chaque jour. Petahia, fils de Meshézabéel, des fils de Zérah, fils de Juda, était représentant du roi pour toutes les affaires du peuple. Dans les villages et leur campagne, des fils de Juda s'installèrent à Qiriath-Arba et dans les localités qui en dépendent, à Dibôn et dans les localités qui en dépendent, à Yeqabtséel et dans les villages qui en dépendent, à Yéshoua, à Molada, à Beth-Péleth; à Hatsar-Shoual, à Bersabée et dans les localités qui en dépendent, à Tsiqlag, à Mekona et dans les localités qui en dépendent, à Eïn-Rimmôn, à Tsoréa, à Yarmouth, à Zanoah, à Adoullam et dans les villages qui en dépendent, à Lakish et dans sa campagne, à Azéqa et dans les localités qui en dépendent. Ils installèrent leur campement depuis Bersabée jusqu'à la vallée de Hinnom. Les fils de Benjamin s'établirent depuis Guéba, à Mikmas, à Ayya, à Beth-El et dans les localités qui en dépendent, à Anatoth, à Nob, à Anania, à Hatsor, à Rama, à Guittaïm, à Hadid, à Tseboïm, à Neballath, à Lod et à Ono, la vallée des artisans. Parmi les lévites, certaines fractions de Juda se joignirent à Benjamin. Voici les prêtres et les lévites qui montèrent avec Zorobabel, fils de Shéaltiel, et avec Josué: Seraya, Jérémie, Esdras, Amaria, Mallouk, Hattoush, Shekania, Rehoum, Merémoth, Iddo, Guinnetoï, Abiya, Miyamîn, Maadia, Bilga, Shemaya, Yoyarib, Yedaya, Sallou, Amoq, Hilqiya, Yedaya. Ce furent là les grands prêtres et leurs frères, aux jours de Josué. Lévites: Josué, Binnouï, Qadmiel, Shérébia, Juda, Mattania, qui dirigeait avec ses frères le chant des louanges; Baqbouqia et Ounni, leurs frères, qui étaient en poste en face d'eux. Josué engendra Joïaqim, Joïaqim engendra Eliashib, Eliashib engendra Joïada, Joïada engendra Jonathan, et Jonathan engendra Yaddoua. Voici, aux jours de Joïaqim, quels étaient les prêtres, les chefs de famille: pour Seraya, Meraya; pour Jérémie, Hanania; pour Esdras, Meshoullam; pour Amaria, Yohanân; pour Melouki, Jonathan; pour Shebania, Joseph; pour Harim, Adna; pour Merayoth, Helqaï; pour Iddo, Zacharie; pour Guinnetôn, Meshoullam; pour Abiya, Zikri; pour Minyamîn et Moadia, Pilthaï; pour Bilga, Shammoua; pour Shemaya, Jonathan; pour Yoyarib, Matnaï; pour Yedaya, Ouzzi; pour Sallaï, Qallaï; pour Amoq, Eber; pour Hilqiya, Hashabia; pour Yedaya, Netanéel. Aux jours d'Eliashib, de Joïada, de Yohanân et de Yaddoua, les lévites furent inscrits comme chefs de famille – et les prêtres sous le règne de Darius, le Perse. Les fils de Lévi, chefs de famille, furent inscrits dans un livre de chroniques jusqu'aux jours de Yohanân, fils d'Eliashib. Les chefs des lévites: Hashabia, Shérébia et Josué, fils de Qadmiel, et leurs frères en face d'eux, pour louer et célébrer groupe par groupe, selon le commandement de David, l'homme de Dieu. Mattania, Baqbouqia, Abdias, Meshoullam, Talmôn et Aqqoub, portiers, de garde au seuil des portes. Ceux-là vivaient aux jours de Joïaqim, fils de Josué, fils de Yotsadaq, aux jours de Néhémie, le gouverneur, et d'Esdras, le prêtre-scribe. Lors de la dédicace de la muraille de Jérusalem, on alla chercher les lévites de tous les lieux qu'ils habitaient pour les faire venir à Jérusalem, afin de célébrer la dédicace dans la joie par des louanges et par des chants, au son des cymbales, des luths et des lyres. Les chantres se rassemblèrent du District des alentours de Jérusalem, des villages des Netophatites, de Beth-Guilgal et du pays de Guéba et d'Azmaveth; car les chantres s'étaient bâti des villages aux alentours de Jérusalem. Les prêtres et les lévites se purifièrent et ils purifièrent le peuple, les portes et la muraille. Je fis monter sur la muraille les chefs de Juda et je formai deux grands chœurs. Le premier se mit en marche du côté droit sur la muraille, vers la porte du Fumier. Derrière eux marchaient Osée et la moitié des chefs de Juda, Azaria, Esdras, Meshoullam, Juda, Benjamin, Shemaya et Jérémie, des fils de prêtres avec des trompettes, Zacharie, fils de Jonathan, fils de Shemaya, fils de Mattania, fils de Michée, fils de Zakkour, fils d'Asaph, et ses frères, Shemaya, Azaréel, Milalaï, Guilalaï, Maaï, Netanéel, Juda et Hanani, avec les instruments de musique de David, l'homme de Dieu. Esdras, le scribe, était à leur tête. A la porte de la Source, droit devant eux, ils montèrent les marches de la Ville de David par la montée de la muraille, au-dessus de la maison de David, jusqu'à la porte des Eaux, vers l'est. Le second chœur se mit en marche du côté gauche. J'étais derrière lui avec une moitié du peuple, sur la muraille. Par-dessus la tour des Fours, on alla jusqu'à la muraille épaisse; puis au-dessus de la porte d'Ephraïm, de la Vieille porte, de la porte des Poissons, de la tour de Hananéel et de la tour de Méa, jusqu'à la porte du Petit bétail. Et l'on s'arrêta à la porte de la Garde. Les deux chœurs s'arrêtèrent dans la maison de Dieu; de même, moi, ceux des magistrats qui étaient avec moi, et les prêtres Eliaqim, Maaséya, Minyamîn, Michée, Elioénaï, Zacharie, Hanania, avec des trompettes, et Maaséya, Shemaya, Eléazar, Ouzzi, Yohanân, Malkiya, Elam et Ezer. Les chantres se firent entendre – Yizrahia était leur inspecteur. Les gens offrirent ce jour-là de nombreux sacrifices et se livrèrent aux réjouissances, car Dieu leur avait donné un grand sujet de joie. Les femmes et les enfants se réjouirent aussi, et on entendait de loin la joie de Jérusalem. En ce jour, on nomma des hommes ayant la surveillance des salles qui servaient de magasins pour les prélèvements, les prémices et les dîmes, et on les chargea d'y recueillir, du territoire des villes, les parts assignées par la loi aux prêtres et aux lévites, car Juda se réjouissait de ce que les prêtres et les lévites étaient à leur poste, assurant le service de leur Dieu et le service des purifications, ainsi que les chantres et les portiers, selon le commandement de David et de Salomon, son fils; car au temps jadis, aux jours de David et d'Asaph, il y avait des chefs des chantres et des chants pour louer et célébrer Dieu. Tout Israël, aux jours de Zorobabel et aux jours de Néhémie, donna les parts des chantres et des portiers, selon l'ordre de chaque jour; on donna aussi les portions sacrées aux lévites, et les lévites donnèrent les portions sacrées aux fils d'Aaron. En ce temps-là, on lut le livre de Moïse au peuple et on y trouva écrit que l'Ammonite et le Moabite n'entreraient jamais dans l'assemblée de Dieu, parce qu'ils n'étaient pas venus au-devant des Israélites avec du pain et de l'eau, et parce qu'ils avaient soudoyé contre eux Balaam pour qu'il les maudisse; mais notre Dieu a changé la malédiction en bénédiction. Lorsqu'on eut entendu la loi, on sépara d'Israël toute la population mêlée. Avant cela, le prêtre Eliashib, qui était chargé des salles de la maison de notre Dieu, et qui était parent de Tobiya, avait disposé pour lui une grande salle où se trouvaient auparavant les offrandes végétales, l'encens, les ustensiles, la dîme du blé, du vin et de l'huile, ce qui était ordonné pour les lévites, les chantres et les portiers, et le prélèvement pour les prêtres. Je n'étais pas à Jérusalem quand tout cela eut lieu, car j'étais retourné auprès du roi, la trente-deuxième année d'Artaxerxès, roi de Babylone. A la fin de l'année, je demandai au roi la permission de revenir à Jérusalem, et je m'aperçus du mal qu'avait fait Eliashib, en disposant une salle pour Tobiya dans les cours de la maison de Dieu. Je le pris très mal. Je jetai hors de la salle tous les objets qui appartenaient à Tobiya; je dis de purifier les salles et j'y replaçai les objets de la maison de Dieu, les offrandes végétales et l'encens. J'appris aussi que les parts des lévites n'avaient pas été livrées, et que les lévites et les chantres chargés du service avaient fui chacun vers son champ. Je fis des reproches aux magistrats et je dis: Pourquoi la maison de Dieu a-t-elle été abandonnée? Je rassemblai les lévites et les chantres et je les remis à leur poste. Alors tout Juda apporta dans les magasins la dîme du blé, du vin et de l'huile. Je confiai la surveillance des magasins à Shélémia, le prêtre, à Tsadoq, le scribe, à Pedaya, l'un des lévites, et, pour les assister, à Hanân, fils de Zakkour, fils de Mattania, car ils avaient la réputation d'être dignes de confiance. Ils furent chargés de faire les distributions à leurs frères. Souviens-toi de moi, mon Dieu, à cause de cela, et n'efface pas ce que j'ai fait avec fidélité pour la maison de mon Dieu et pour ses observances. En ces jours-là, je vis en Juda des hommes fouler au pressoir pendant le sabbat, rentrer des gerbes, les charger sur des ânes, de même que du vin, des raisins, des figues et toutes sortes de fardeaux, et les amener à Jérusalem le jour du sabbat; je leur donnai des avertissements le jour où ils vendaient leurs denrées. Il y avait aussi des Tyriens qui habitaient là, qui apportaient du poisson et toutes sortes de marchandises, et qui les vendaient le jour du sabbat aux Judéens et à Jérusalem. Je fis des reproches aux notables de Juda et je leur dis: Que signifie cette action mauvaise que vous faites, en profanant le jour du sabbat? N'est-ce pas ainsi qu'ont agi vos pères? Notre Dieu a fait venir tous ces malheurs sur nous et sur cette ville. Et vous, vous augmentez sa colère contre Israël, en profanant le sabbat! Puis, dès que les portes de Jérusalem furent dans l'ombre, avant le sabbat, je dis de fermer les battants et je dis de ne les ouvrir qu'après le sabbat. Je plaçai quelques-uns de mes serviteurs aux portes, pour empêcher l'entrée des fardeaux le jour du sabbat. Alors les marchands et les vendeurs de toutes sortes de produits passèrent la nuit une fois, et même deux, hors de Jérusalem. Je les avertis, en leur disant: Pourquoi passez-vous la nuit devant la muraille? Si vous recommencez, j'utiliserai la force contre vous. Dès ce moment, ils ne vinrent plus pendant le sabbat. Je dis aussi aux lévites de se purifier et de venir garder les portes pour faire du sabbat un jour sacré. Pour cela aussi souviens-toi de moi, mon Dieu, et protège-moi selon ta grande fidélité. En ces jours-là, je vis des Judéens qui avaient épousé des femmes ashdodites, ammonites, moabites. La moitié de leurs fils parlaient l'ashdodite et ne savaient pas parler le judéen; ils ne connaissaient que la langue de tel ou tel autre peuple. Je leur fis des reproches et je les maudis; j'en frappai quelques-uns, je leur arrachai les cheveux, et je leur fis prêter serment par Dieu, en disant: Vous ne donnerez pas vos filles à leurs fils et vous ne prendrez leurs filles ni pour vos fils ni pour vous. N'est-ce pas en cela qu'a péché Salomon, roi d'Israël? Il n'y avait pas de roi semblable à lui parmi la multitude des nations, il était aimé de son Dieu, et Dieu l'avait fait roi sur tout Israël; néanmoins, les femmes étrangères l'ont aussi entraîné dans le péché. Et nous apprenons que vous commettez un aussi grand mal, un sacrilège envers notre Dieu, en épousant des femmes étrangères! Un des fils de Joïada, fils d'Eliashib, le grand prêtre, était gendre de Sanballat, le Horonite. Je le chassai loin de moi. Souviens-toi d'eux, mon Dieu, car ils ont souillé le sacerdoce et l'alliance des prêtres et des lévites. Je les purifiai de tout étranger et je rétablis le service des prêtres et des lévites, chacun dans sa fonction, ainsi que le présent de bois aux dates fixées, de même que les premiers fruits. Souviens-toi favorablement de moi, mon Dieu! C'était aux jours de Xerxès. Ce Xerxès régnait, depuis l'Inde jusqu'à Koush, sur cent vingt-sept provinces. En ces jours-là, le roi Xerxès s'assit sur le trône royal de Suse la citadelle. La troisième année de son règne, il donna un banquet pour tous ses princes et pour toute sa cour. L'armée des Perses et des Mèdes, les dignitaires et les gouverneurs des provinces étaient devant lui. Il montra ainsi la glorieuse richesse de son règne et la somptueuse splendeur de sa grandeur. Cela dura longtemps, cent quatre-vingts jours. Quand ces jours furent achevés, le roi donna pendant sept jours un banquet en plein air, dans le jardin de la maison du roi, pour tout le peuple qui se trouvait à Suse la citadelle, du plus grand au plus petit. Des tissus colorés de lin, de coton et de pourpre violette étaient tendus par des cordons de byssos et de pourpre rouge passés dans des anneaux d'argent, sur des colonnes de marbre. Les divans étaient d'or et d'argent, sur un pavé de porphyre, de marbre, de nacre et de marbre noir. On servait à boire dans une grande variété de coupes d'or, et le vin du royaume abondait royalement. On buvait selon un protocole sans contrainte; le roi avait imposé à tous les intendants de sa maison de se conformer au désir de chacun. De son côté, la reine Vashti donna un banquet pour les femmes dans la maison royale du roi Xerxès. Le septième jour, comme le roi avait le cœur content à cause du vin, il dit à Mehoumân, Bizta, Harbona, Bigta, Abagta, Zétar et Karkas – les sept eunuques qui étaient au service du roi Xerxès – de faire venir la reine Vashti devant le roi, avec sa couronne royale, pour montrer sa beauté aux peuples et aux princes, car elle était belle. Mais la reine Vashti refusa de venir quand les eunuques lui transmirent l'ordre du roi. Le roi fut saisi d'une grande colère, d'une fureur dévorante. Le roi s'entretint avec les sages qui avaient la connaissance des temps. Car les affaires du roi passaient devant tous ceux qui avaient la connaissance du protocole et du droit, et qui l'approchaient: Karshena, Shétar, Admata, Tarsis, Mérès, Marsena, Memoukân, les sept princes perses et mèdes, familiers du roi, qui occupaient la première place dans le royaume. Selon la loi, que doit-on faire à la reine Vashti qui n'a pas exécuté l'ordre du roi Xerxès, transmis par l'intermédiaire des eunuques? Devant le roi et les princes, Memoukân dit: La faute de la reine Vashti n'atteint pas seulement le roi, mais aussi tous les princes et tous les peuples dans toutes les provinces du roi Xerxès. Car le refus de la reine viendra à la connaissance de toutes les femmes; quand on racontera que le roi Xerxès avait dit de faire venir la reine Vashti devant lui et qu'elle n'est pas venue, elles se permettront de regarder leur mari avec mépris. Maintenant les princesses perses et mèdes qui auront appris le refus de la reine tiendront le même langage à tous les princes du roi, d'où mépris et colère! Si cela te semble bon, ô roi, qu'on proclame par une déclaration royale, irrévocable, et qu'on écrive dans les lois de Perse et de Médie que Vashti ne paraîtra plus devant le roi Xerxès et que le roi donnera sa dignité royale à une de ses compagnes qui vaudra mieux qu'elle. Quand on sera informé de cet édit promulgué par le roi dans tout son royaume – et il est vaste! – toutes les femmes honoreront leur mari, du plus grand au plus petit. Cette déclaration plut au roi et aux princes, et le roi agit selon ce qu'avait dit Memoukân. Il envoya des lettres dans toutes les provinces royales, à chaque province dans son écriture, à chaque peuple dans sa langue, pour que tout homme soit maître chez lui et qu'il parle sa langue maternelle. Après cela, la fureur du roi Xerxès s'apaisa. Il se souvint de Vashti, de ce qu'elle avait fait et de la décision qui avait été prise à son sujet. Les serviteurs personnels du roi lui dirent: Qu'on recherche pour toi, ô roi, des jeunes filles, vierges et belles. Nomme donc des inspecteurs dans toutes les provinces de ton royaume pour qu'ils rassemblent toutes les jeunes filles vierges et belles dans le harem de Suse la citadelle, sous l'autorité de Hégué, eunuque du roi et gardien des femmes, et qu'on leur donne des cosmétiques. La jeune fille qui te plaira deviendra reine à la place de Vashti. Cette proposition plut au roi, et ainsi fut fait. Il y avait à Suse la citadelle un Juif nommé Mardochée, fils de Yaïr, fils de Shiméi, fils de Qish, Benjaminite. Il avait été exilé de Jérusalem parmi ceux qui avaient été exilés avec Jékonia, roi de Juda, par Nabuchodonosor, roi de Babylone. C'était le tuteur de Hadassa (c'est-à-dire Esther), la fille de son oncle. Elle n'avait plus, en effet, ni père, ni mère; or cette jeune fille était d'une très grande beauté. A la mort de son père et de sa mère, Mardochée l'avait adoptée. Lorsqu'on eut publié l'ordre et l'édit du roi, de nombreuses jeunes filles furent rassemblées à Suse la citadelle, sous l'autorité de Hégaï. On emmena ainsi Esther dans la maison du roi, sous l'autorité de Hégaï, gardien des femmes. La jeune fille lui plut, elle eut sa faveur. Il s'empressa de lui donner ce qu'il lui fallait pour sa toilette et pour sa nourriture, ainsi que sept servantes choisies dans la maison du roi, et il la fit passer avec ses servantes à la meilleure place du harem. Esther ne fit pas connaître son peuple et ses origines, car Mardochée lui avait interdit de les faire connaître. Chaque jour, Mardochée arpentait les abords du harem pour savoir comment allait Esther et comment on la traitait. Le tour de chacune des jeunes filles d'aller chez le roi Xerxès arrivait au bout de douze mois qui lui étaient assignés suivant le protocole des femmes, car la période de leurs apprêts était ainsi remplie: six mois avec de l'huile de myrrhe et six mois avec des essences odoriférantes et des cosmétiques de femmes. Lorsque la jeune fille allait vers le roi, tout ce qu'elle demandait lui était donné pour qu'elle l'emporte avec elle du harem à la maison du roi. Le soir elle y allait, le matin elle rentrait dans un second harem sous l'autorité de Shaashgaz, eunuque du roi, gardien des concubines. Elle ne revenait plus chez le roi, à moins que le roi ne désire la voir et ne l'appelle par son nom. Quand son tour d'aller chez le roi fut arrivé, Esther, fille d'Abihaïl, oncle de Mardochée qui l'avait adoptée, ne demanda rien d'autre que ce qui avait été indiqué par Hégaï, eunuque du roi et gardien des femmes. Esther avait grâce aux yeux de tous ceux qui la voyaient. On vint prendre Esther pour l'emmener chez le roi Xerxès, dans sa maison royale, le dixième mois, c'est-à-dire le mois de Tébeth, la septième année de son règne. Le roi aima Esther plus que toutes les autres femmes, elle eut sa grâce et sa faveur plus que toutes les autres vierges. Alors, il mit sur sa tête la couronne royale et la fit reine à la place de Vashti. Le roi donna un grand banquet pour tous ses princes et pour toute sa cour, le banquet d'Esther. Il accorda un dégrèvement aux provinces et fit des présents royaux. Quand on rassembla des vierges pour la seconde fois, Mardochée était assis à la porte du Roi. Esther ne faisait toujours pas connaître ses origines, ni son peuple, comme le lui avait ordonné Mardochée. Esther faisait ce que lui disait Mardochée, comme lorsqu'elle était sous sa tutelle. En ces jours-là, alors que Mardochée était assis à la porte du Roi, deux eunuques du roi, de la garde du seuil, Bigtân et Téresh, dans un accès de colère, cherchèrent à porter la main sur le roi Xerxès. La chose vint à la connaissance de Mardochée qui la fit connaître à la reine Esther. Esther le dit au roi, au nom de Mardochée. On entreprit une enquête qui aboutit: on pendit les deux eunuques à une potence. Cela fut écrit, devant le roi, dans le livre des chroniques. Après cela, le roi Xerxès distingua Haman, fils de Hammedata, l'Agaguite; il l'éleva et le plaça au-dessus de tous les princes de son rang. Tous les gens de la cour du roi qui étaient à la porte du Roi s'agenouillaient et se prosternaient devant Haman, comme le roi en avait spécialement donné l'ordre. Pourtant, Mardochée ne s'agenouillait ni ne se prosternait. Les gens de la cour du roi qui étaient à la porte du Roi dirent à Mardochée: Pourquoi passes-tu outre à l'ordre du roi? Ils lui disaient cela chaque jour, mais il ne les écoutait pas. Ils le dirent alors à Haman, pour voir si Mardochée (qui leur avait dit qu'il était juif) s'en tiendrait à son attitude. Quand Haman vit que Mardochée ne s'inclinait pas, qu'il ne se prosternait pas devant lui, Haman fut rempli de fureur. Il ne voulut pas se contenter de porter la main sur le seul Mardochée: comme on lui avait fait savoir quel était le peuple de Mardochée, Haman chercha à détruire tous les Juifs, le peuple de Mardochée, dans tout le royaume de Xerxès. Le premier mois (le mois de Nisân), la douzième année du roi Xerxès, devant Haman, on tira le Pour, c'est-à-dire le sort, sur chaque jour, du premier au douzième mois – le mois d'Adar. Haman dit au roi Xerxès: Il y a un peuple à part. Ils sont partout, infiltrés parmi tous les peuples, dans toutes les provinces de ton royaume; leurs lois les distinguent de tout peuple, et ils n'agissent pas selon les lois du roi: il n'est pas dans ton intérêt de les laisser en repos. Si cela te semble bon, ô roi, signe leur perte, et je ferai peser dix mille talents d'argent par les fonctionnaires du royaume, pour les verser dans les coffres du roi. Le roi retira de son doigt la bague à cachet et la donna à Haman, fils de Hammedata, l'Agaguite, adversaire des Juifs. Le roi dit à Haman: L'argent t'est donné, ainsi que ce peuple. Fais-en ce qu'il te plaira. On convoqua les scribes du roi, le treizième jour du premier mois, et on écrivit tous les ordres de Haman à l'intention des satrapes du roi, des gouverneurs de chaque province et des princes de chaque peuple, à chaque province dans son écriture, à chaque peuple dans sa langue. Cela fut écrit au nom du roi Xerxès et scellé avec le cachet du roi. Les lettres furent envoyées par l'intermédiaire des courriers à toutes les provinces du roi: on devait détruire, tuer et faire disparaître tous les Juifs, du jeune homme au vieillard, avec leurs femmes et toutes leurs familles, en un seul jour, le treize du douzième mois – le mois d'Adar. On pouvait les piller pour en prendre du butin. Il y avait une copie de l'écrit pour communiquer à chaque province l'édit qui devait être rendu public parmi tous les peuples, afin qu'ils se tiennent prêts pour ce jour-là. Les courriers sortirent en hâte, par ordre du roi, et l'édit fut communiqué à Suse la citadelle. Le roi et Haman s'installèrent pour boire, tandis que la ville de Suse était en pleine confusion. Lorsque Mardochée eut connaissance de tout ce qui se faisait, il déchira ses vêtements et prit le sac et la cendre pour aller dans la ville. Il poussait de grands cris amers. Il parvint ainsi jusqu'en face de la porte du Roi; car il était impossible d'accéder à la porte du Roi revêtu d'un sac. Dans chaque province, partout où parvenaient l'ordre et l'édit du roi, il y eut grand deuil chez les Juifs, jeûnes, pleurs et lamentations; beaucoup se couchaient sur le sac et la cendre. Les servantes d'Esther et ses eunuques vinrent le lui dire; la reine en fut toute bouleversée. Elle envoya des vêtements à Mardochée pour qu'il les mette à la place du sac qu'il portait. Mais il n'accepta pas. Alors Esther appela Hathak, l'un des eunuques que le roi avait mis à son service. Elle lui donna des ordres au sujet de Mardochée, pour savoir de quoi il s'agissait et quelle en était la raison. Hathak sortit vers Mardochée sur la place de la ville qui est en face de la porte du Roi. Mardochée lui dit tout ce qui arrivait, ainsi que le détail de l'argent que Haman avait promis de peser dans les coffres du roi pour qu'on fasse disparaître les Juifs. Il lui donna aussi une copie de l'écrit signifiant l'édit de destruction qui avait été publié à Suse, pour qu'il la montre à Esther; il devait lui faire un rapport et lui ordonner d'aller chez le roi pour le supplier et l'implorer en faveur de son peuple. Hathak vint rapporter à Esther les paroles de Mardochée. Esther dit à Hathak, en lui ordonnant de le rapporter à Mardochée: Tous les gens de la cour du roi, ainsi que le peuple de toutes les provinces royales, savent que quiconque, homme ou femme, se présente au roi dans la cour intérieure sans avoir été convoqué est mis à mort en vertu d'une loi, la même pour tous; seul peut rester en vie celui à qui le roi tend son sceptre d'or. Or moi, voilà trente jours que je n'ai plus été invitée à venir chez le roi. On rapporta à Mardochée les paroles d'Esther. Mardochée fit répondre à Esther: Ne t'imagine pas que tu échapperas seule d'entre tous les Juifs parce que tu fais partie de la maison du roi. Si tu ne dis rien en cette occasion, le soulagement et la libération des Juifs surgiront d'un autre côté, alors que, toi et ta famille, vous disparaîtrez. D'ailleurs, qui sait si ce n'est pas pour une occasion comme celle-ci que tu es parvenue à la royauté? Esther fit répondre à Mardochée: Va rassembler tous les Juifs qui se trouvent à Suse. Jeûnez pour moi, sans manger ni boire, ni la nuit ni le jour, pendant trois jours. Moi aussi je jeûnerai de même avec mes servantes. Sur quoi j'irai chez le roi, malgré la loi. Si je dois disparaître, je disparaîtrai! Mardochée s'en alla pour faire exactement ce qu'Esther lui avait ordonné. Quand le troisième jour fut arrivé, Esther revêtit les vêtements royaux et se présenta dans la cour intérieure de la maison du roi, face à la maison du roi. Le roi était assis sur son trône royal dans la maison royale, face à l'entrée de la maison. Au moment même où le roi vit la reine Esther debout dans la cour, elle eut grâce à ses yeux. Le roi tendit à Esther le sceptre d'or qu'il avait en main. Esther approcha et toucha la pointe du sceptre. Le roi lui dit: Qu'as-tu, reine Esther? Quelle est ta requête? Jusqu'à la moitié du royaume, elle te sera accordée! Esther lui répondit: Si cela te semble bon, ô roi, daigne venir aujourd'hui avec Haman au banquet que je donne pour toi. Le roi dit: Pressez Haman de donner suite à l'invitation d'Esther. Le roi et Haman vinrent au banquet que donnait Esther. Pendant le banquet, le roi dit à Esther: Quelle est ta demande? Elle te sera accordée! Quelle est ta requête? Jusqu'à la moitié du royaume, elle sera exaucée! Esther répondit: Ma demande, ma requête…? Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et s'il te semble bon de m'accorder ma demande et d'exaucer ma requête, daigne venir avec Haman au banquet que je donne pour vous, et demain je ferai selon ta parole. Ce jour-là Haman sortit joyeux, le cœur content. Soudain Haman vit Mardochée à la porte du Roi. Celui-ci ne se levait pas et ne tremblait pas devant lui. Alors Haman fut rempli de fureur au sujet de Mardochée. Mais il se domina et rentra chez lui. Il envoya chercher ses amis et Zéresh, sa femme. Haman leur conta sa richesse prestigieuse, le nombre de ses fils, toutes les façons dont le roi l'avait distingué en l'élevant au-dessus des princes et des gens de la cour du roi. Et même, leur dit-il, c'est moi et personne d'autre que la reine Esther a invité avec le roi au banquet qu'elle donnait, et demain encore c'est moi qu'elle a convié avec le roi. Et pourtant, tout cela ne vaut rien pour moi tant que je verrai ce Juif, Mardochée, assis à la porte du roi. Zéresh, sa femme, et tous ses amis lui dirent: Qu'on dresse donc une potence haute de cinquante coudées, et demain matin tu demanderas au roi qu'on y pende Mardochée. Tu peux donc aller joyeux au banquet avec le roi. La chose plut à Haman. Il dressa la potence. Cette nuit-là, comme le sommeil le fuyait, le roi se fit apporter le livre du souvenir, les chroniques, et on en fit la lecture au roi. Or il était écrit là que Mardochée avait fait un rapport sur Bigtân et Téresh, les deux eunuques du roi, de la garde du seuil, qui avaient cherché à porter la main sur le roi Xerxès. Le roi dit: Quelle promotion honorifique a-t-on conférée à Mardochée pour cela? Les serviteurs personnels du roi répondirent: On n'a rien fait du tout pour lui! Mais, dit le roi, qui est dans la cour? C'était Haman qui arrivait dans la cour extérieure de la maison du roi pour demander au roi qu'on pende Mardochée à la potence qu'il avait préparée pour lui. Les serviteurs du roi dirent: C'est Haman qui se tient dans la cour. Le roi dit: Qu'il entre! Haman entra, et le roi lui dit: Que faire à un homme que le roi désire honorer? En son for intérieur, Haman se dit: A qui donc le roi désirerait-il faire honneur plus qu'à moi? Haman dit au roi: Un homme que le roi désire honorer? Que l'on prenne un vêtement royal que le roi a porté et un cheval que le roi a monté, et sur la tête duquel une couronne royale a été posée. Que l'on confie ce vêtement et ce cheval à l'un des princes du roi, un dignitaire. Qu'on revête ainsi l'homme que le roi désire honorer, qu'on le conduise à cheval sur la place de la ville, qu'on proclame devant lui: « Voilà ce qu'on fait à l'homme que le roi désire honorer! » Le roi répondit à Haman: Vite, prends le vêtement et le cheval comme tu l'as si bien dit, et agis ainsi en faveur du Juif Mardochée, celui qui est assis à la porte du Roi; ne néglige aucun détail de tout ce que tu as dit. Haman prit le vêtement et le cheval; il revêtit Mardochée, le promena à cheval sur la place de la ville et proclama devant lui: « Voilà ce qu'on fait à un homme que le roi désire honorer! » Puis Mardochée retourna à la porte du Roi, tandis que Haman se précipitait chez lui, en deuil et la tête voilée. Haman raconta à Zéresh, sa femme, et à tous ses amis ce qui lui était arrivé. Ses conseillers et Zéresh, sa femme, lui dirent: S'il est juif, ce Mardochée devant qui tu as commencé de déchoir, tu ne tiendras pas devant lui. Ta déchéance sera totale devant lui. Ils lui parlaient encore lorsque arrivèrent les eunuques du roi; ils s'empressèrent d'emmener Haman au banquet que donnait Esther. Le roi et Haman arrivèrent pour prendre part au banquet de la reine Esther. En ce deuxième jour également, pendant le banquet, le roi dit à Esther: Quelle est ta demande, reine Esther? Elle te sera accordée! Quelle est ta requête? Jusqu'à la moitié du royaume, elle sera exaucée! La reine Esther répondit: Si j'ai trouvé grâce à tes yeux, ô roi, et si tel est ton bon plaisir, ô roi, qu'on m'accorde ma propre vie pour ma demande, et mon peuple pour ma requête! Car nous avons été vendus, moi et mon peuple: on veut nous détruire, nous tuer, nous faire disparaître! Si encore nous avions été vendus comme esclaves et comme servantes, je n'aurais rien dit; mais l'adversaire ne vaut pas le dommage causé au roi. Le roi Xerxès dit à la reine Esther: Qui est-il, et où est-il celui dont le cœur est rempli de tels desseins? Esther répondit: L'adversaire, l'ennemi, c'est Haman, ce mauvais! Alors Haman fut rempli d'effroi en face du roi et de la reine. Le roi, en fureur, quitta le banquet et sortit dans le jardin du palais. Haman restait là, implorant la reine Esther pour avoir la vie sauve, car il avait bien vu que le roi avait résolu son malheur. Le roi revenait du jardin du palais à la salle du banquet au moment où Haman s'affalait sur le divan où se trouvait Esther. Le roi s'écria: Et en plus, on fait violence à la reine en ma présence, dans cette maison! Cette parole à peine sortie de la bouche du roi, on voila le visage de Haman. Alors, devant le roi, Harbona, l'un des eunuques, dit: Il y a justement la potence que Haman a dressée chez lui pour Mardochée, qui a parlé pour le bien du roi; elle est haute de cinquante coudées! Le roi dit: Qu'on l'y pende! On pendit Haman à la potence qu'il avait préparée pour Mardochée. Alors la fureur du roi s'apaisa. Ce même jour, le roi Xerxès fit don à la reine Esther de la maison de Haman, l'adversaire des Juifs, et Mardochée se présenta devant le roi, car Esther avait dit ce qu'il était pour elle. Alors le roi retira la bague à cachet qu'il avait reprise à Haman et la donna à Mardochée. De son côté, Esther plaça Mardochée à la tête de la maison de Haman. Esther parla encore au roi, en tombant à ses pieds et en pleurant; elle le supplia de déjouer le projet malveillant de Haman, l'Agaguite, le plan qu'il avait conçu contre les Juifs. Le roi tendit le sceptre d'or à Esther. Alors Esther se releva et se présenta devant le roi. Si cela te semble bon, dit-elle, et si j'ai trouvé grâce à tes yeux, si la chose te convient, ô roi, et si je te plais, qu'on écrive pour révoquer les lettres conçues par Haman, fils de Hammedata, l'Agaguite, et rédigées dans le dessein de faire disparaître les Juifs dans toutes les provinces du roi. Comment pourrais-je donc supporter de voir le malheur atteindre mon peuple? Comment pourrais-je supporter de voir les miens disparaître? Le roi Xerxès dit à la reine Esther et au Juif Mardochée: J'ai donné à Esther la maison de Haman; lui, on l'a pendu à la potence pour avoir porté la main sur les Juifs. Vous, au nom du roi, écrivez comme bon vous semble au sujet des Juifs, et scellez-le avec le cachet du roi. Car un écrit fait au nom du roi et scellé avec le cachet du roi, on ne peut l'annuler. On convoqua les scribes du roi ce même jour, qui était le vingt-troisième du troisième mois, le mois de Sivân, et on écrivit toutes les dispositions de Mardochée pour les Juifs à l'intention des satrapes et des gouverneurs, des princes de toutes les provinces depuis l'Inde jusqu'à Koush, cent vingt-sept provinces, à chaque province dans son écriture, à chaque peuple dans sa langue, aux Juifs en particulier dans leur écriture et dans leur langue. On écrivit les lettres au nom du roi Xerxès, on les scella avec le cachet du roi et on les envoya par l'intermédiaire des courriers à cheval, montant des pur-sang sélectionnés dans les haras de l'Etat. Le roi autorisait les Juifs de toute ville à se rassembler pour défendre leur vie, à détruire, à tuer, et à faire disparaître toutes les troupes populaires ou provinciales qui les persécuteraient, avec leurs femmes et toutes leurs familles. Ils pouvaient les piller pour en prendre du butin. Cela, en un seul jour, dans toutes les provinces du roi Xerxès, le treize du douzième mois – le mois d'Adar. Il y avait une copie de l'écrit pour communiquer à chaque province l'édit qui devait être rendu public parmi tous les peuples, afin que les Juifs se tiennent prêts ce jour-là à se venger de leurs ennemis. Les courriers montant des pur-sang sélectionnés dans les haras de l'Etat sortirent, à bride abattue, par ordre du roi, et l'édit fut communiqué à Suse la citadelle. Mardochée se retira de devant le roi, en vêtements royaux de pourpre violette et de lin, portant une grande couronne d'or et un manteau de byssos et de pourpre rouge. La ville de Suse était en liesse et en joie. Les Juifs étaient rayonnants de joie et de gaieté, et comblés d'honneurs. En chaque province, en chaque ville, en tout lieu atteint par l'ordre et l'édit du roi, il y eut parmi les Juifs joie et gaieté, banquets et jour de fête. Beaucoup parmi les peuples du pays se firent Juifs, car la frayeur des Juifs s'était abattue sur eux. Le treizième jour du douzième mois (le mois d'Adar), quand l'ordre et l'édit du roi devaient entrer en vigueur, le jour où les ennemis des Juifs espéraient se rendre maîtres d'eux, il y eut un retournement de situation: ce sont les Juifs qui se rendirent maîtres de ceux qui les détestaient. Dans leurs villes, dans toutes les provinces du roi Xerxès, les Juifs se rassemblèrent pour porter la main sur ceux qui cherchaient leur malheur. Personne ne put tenir devant eux, car la frayeur des Juifs s'était abattue sur tous les peuples. Tous les princes des provinces, les satrapes, les gouverneurs et les fonctionnaires du roi soutinrent les Juifs, car la frayeur de Mardochée s'était abattue sur eux. En effet, Mardochée était devenu un homme important dans la maison du roi. Sa renommée se répandait dans toutes les provinces, car c'était un homme de plus en plus important. Ainsi les Juifs frappèrent tous leurs ennemis à coups d'épée, ils les tuèrent, ils les firent disparaître; ils traitèrent à leur gré ceux qui les détestaient. Rien qu'à Suse la citadelle, les Juifs tuèrent, ils firent disparaître cinq cents hommes, et Parshandatha, et Dalphôn, et Aspata, et Porata, et Adalia, et Aridata, et Parmashta, et Arizaï, et Aridaï, et Vaïzata, les dix fils de Haman, fils de Hammedata, adversaire des Juifs, furent tués. Mais on ne porta pas la main sur le butin. Le jour même, le nombre de ceux qui avaient été tués à Suse la citadelle parvint au roi. Le roi dit à la reine Esther: A Suse la citadelle, les Juifs ont tué, ils ont fait disparaître cinq cents hommes et les dix fils de Haman. Que n'auront-ils pas fait dans le reste des provinces royales! Mais quelle est ta demande? Elle te sera accordée! Quelle est encore ta requête? Elle sera exaucée. Esther répondit: Si cela te semble bon, ô roi, qu'il soit aussi permis aux Juifs de Suse d'agir demain comme aujourd'hui, et qu'on pende les dix fils de Haman à la potence! Le roi dit de faire ainsi. On publia l'édit à Suse, et les dix fils de Haman furent pendus. Les Juifs de Suse se rassemblèrent donc aussi le quatorzième jour du mois d'Adar et tuèrent trois cents hommes; mais ils ne portèrent pas la main sur le butin. Les autres Juifs, ceux des provinces royales, se rassemblèrent pour défendre leur vie et se débarrasser de leurs ennemis. Ils tuèrent soixante-quinze mille de ceux qui les détestaient – mais ils ne portèrent pas la main sur le butin – le treizième jour du mois d'Adar. En repos le quatorzième jour, ils en firent un jour de banquet et de joie. Quant aux Juifs de Suse, ils se rassemblèrent le treize et le quatorze; en repos le quinze, ils en firent un jour de banquet et de joie. C'est pourquoi les Juifs des campagnes, ceux qui habitent des villes sans murailles, font du quatorzième jour du mois d'Adar un jour de joie, de banquet et de fête où chacun envoie des cadeaux à son voisin. Mardochée écrivit cela dans des lettres qu'il envoya à tous les Juifs de toutes les provinces du roi Xerxès, proches et lointaines, pour qu'ils observent l'institution du quatorzième jour du mois d'Adar, ainsi que du quinzième, d'année en année. A l'exemple de ces journées où les Juifs s'étaient débarrassés de leurs ennemis, en ce mois où leur chagrin s'était changé en joie, et leur deuil en fête, ils devaient en faire des jours de banquet et de joie où chacun envoie des cadeaux à son voisin et fait des dons aux pauvres. Les Juifs firent une tradition de leur célébration initiale et de ce que Mardochée leur avait écrit. Car Haman, fils de Hammedata, l'Agaguite, adversaire de tous les Juifs, avait conçu le plan de faire disparaître les Juifs. Il avait tiré le Pour, c'est-à-dire le sort, pour les frapper de panique et les faire disparaître. Mais lorsque l'affaire fut présentée devant le roi, celui-ci ordonna par écrit: Que le plan funeste qu'il a conçu contre les Juifs retombe sur sa tête! Qu'on le pende à la potence, ainsi que ses fils! C'est pourquoi on a appelé ces jours-là Pourim, d'après le nom du Pour. Ainsi, à cause de tout ce que disait cette lettre, de ce qu'ils avaient vu et de ce qui leur était arrivé, les Juifs instituèrent une tradition irrévocable pour eux, pour leur descendance et pour ceux qui se joindraient à eux: on célébrerait ces deux jours selon ce qui est écrit, au temps fixé, d'année en année. Ces jours seraient commémorés et célébrés de génération en génération, dans chaque clan, dans chaque province, dans chaque ville. Ces jours des Pourim sont irrévocables parmi les Juifs, leur commémoration ne se perdra pas dans leur descendance. La reine Esther, fille d'Abihaïl, et le Juif Mardochée écrivirent avec toute leur autorité afin de confirmer cette seconde lettre des Pourim. A tous les Juifs des cent vingt-sept provinces du royaume de Xerxès on envoya des lettres, messages de paix et de loyauté; pour instituer ces jours des Pourim à leur date, comme le Juif Mardochée et la reine Esther les avaient institués, comme ils les avaient institués pour eux-mêmes et pour leur descendance, des jours de jeûne et de lamentations. L'histoire d'Esther institue le rituel des Pourim; c'est pourquoi elle est écrite dans ce livre. Le roi Xerxès frappa d'un impôt le pays et les îles de la mer. Tout le récit de sa puissance et de sa vaillance, ainsi que le détail de l'élévation de Mardochée par le roi, tout cela est écrit dans le livre des chroniques des rois de Médie et de Perse. Car le Juif Mardochée occupait le second rang après le roi Xerxès; c'était le grand homme des Juifs, qui avait la faveur de la multitude de ses frères; il cherchait le bien de son peuple et parlait pour la paix de tous les siens. Il y avait au pays d'Outs un homme nommé Job. Cet homme était intègre et droit; il craignait Dieu et s'écartait du mal. Sept fils et trois filles naquirent de lui. Il avait un troupeau de 7 000 têtes de petit bétail, 3 000 chameaux, 500 paires de bœufs, 500 ânesses, et un très grand nombre de serviteurs. Cet homme était le plus grand de tous les fils de l'Orient. Ses fils se réunissaient chez chacun d'eux, à tour de rôle, pour un banquet, et ils invitaient leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. Quand les jours de banquet étaient révolus, Job les faisait venir pour les consacrer; il se levait de bon matin et offrait pour chacun d'eux un holocauste; car Job disait: « Peut-être mes fils ont-ils péché, peut-être ont-ils maudit Dieu dans leur cœur. » Job agissait toujours ainsi. Un jour, les fils de Dieu vinrent se présenter devant le Seigneur, et l'Adversaire aussi vint au milieu d'eux. Le Seigneur dit à l'Adversaire: D'où viens-tu? L'Adversaire répondit au Seigneur : De parcourir la terre, pour m'y promener. Le Seigneur dit à l'Adversaire: As-tu remarqué Job, mon serviteur? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s'écarte du mal. L'Adversaire répondit au Seigneur : Est-ce pour rien que Job craint Dieu? Ne l'as-tu pas protégé, lui, sa maison et tout ce qui lui appartient? Tu as béni l'œuvre de ses mains, et son troupeau s'accroît dans le pays. Mais étends ta main, je te prie, et touche à tout ce qui lui appartient: à coup sûr, il te maudira en face. Le Seigneur dit à l'Adversaire: Eh bien, tout ce qui lui appartient est en ta main; seulement, ne porte pas la main sur lui! Alors l'Adversaire se retira de devant le Seigneur. Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin chez leur frère, le premier-né, il arriva auprès de Job un messager qui dit: Les bœufs labouraient et les ânesses paissaient à côté d'eux; des Sabéens se sont jetés dessus, ils les ont pris et ils ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer. Il parlait encore lorsqu'un autre arriva et dit: Le feu de Dieu est tombé du ciel, il a brûlé le petit bétail et les serviteurs et les a dévorés. Je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer. Il parlait encore lorsqu'un autre arriva et dit: Des Chaldéens, formés en trois bandes, se sont précipités sur les chameaux, ils les ont pris et ils ont passé les serviteurs au fil de l'épée. Je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer. Il parlait encore, lorsqu'un autre arriva et dit: Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin chez leur frère, le premier-né, quand un grand vent venu d'au-delà du désert a frappé les quatre coins de la maison; elle s'est écroulée sur les jeunes gens, et ils sont morts. Je me suis échappé, moi seul, pour te l'annoncer. Alors Job se leva, déchira son manteau et se rasa la tête; puis il tomba à terre, se prosterna, et dit: Nu je suis sorti du ventre de ma mère, et nu j'y retournerai. Le Seigneur a donné, le Seigneur a ôté; que le nom du Seigneur soit béni! En tout cela, Job ne pécha pas et n'attribua à Dieu rien de choquant. Un jour, les fils de Dieu vinrent se présenter devant le Seigneur, et l'Adversaire aussi vint au milieu d'eux pour se présenter devant le Seigneur. Le Seigneur dit à l'Adversaire: D'où viens-tu? L'Adversaire répondit au Seigneur : De parcourir la terre, pour m'y promener. Le Seigneur dit à l'Adversaire: As-tu remarqué Job, mon serviteur? Il n'y a personne comme lui sur la terre; c'est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s'écarte du mal. Il demeure ferme dans son intégrité, alors que tu m'incites à l'engloutir sans raison. L'Adversaire répondit au Seigneur : Peau pour peau! Tout ce que possède un homme, il le donne pour sa vie. Mais étends ta main, je te prie, touche à ses os et à sa chair: à coup sûr, il te maudira en face! Le Seigneur dit à l'Adversaire: Eh bien, il est en ta main: seulement, épargne sa vie! Alors l'Adversaire se retira de devant le Seigneur. Il frappa Job d'un ulcère malin, depuis les pieds jusqu'au crâne. Job prit un tesson pour se gratter et s'assit au milieu des cendres. Sa femme lui dit: Tu demeures ferme dans ton intégrité! Maudis donc Dieu et meurs! Mais il lui répondit: Tu parles comme une folle! Nous recevrions de Dieu le bonheur, et nous ne recevrions pas aussi le malheur! En tout cela, Job ne pécha pas par ses lèvres. Trois amis de Job apprirent tous les malheurs qui lui étaient arrivés; ils vinrent chacun de son pays: Eliphaz le Témanite, Bildad le Shouhite et Tsophar le Naamatite. Ils se concertèrent pour aller le plaindre et le consoler. Ayant levé les yeux sur lui de loin, ils ne le reconnurent pas et se mirent à sangloter. Ils déchirèrent leurs manteaux et jetèrent de la poussière vers le ciel, au-dessus de leur tête. Ils s'assirent avec lui par terre, pendant sept jours et sept nuits; personne ne lui dit un mot, car ils voyaient que sa douleur était très grande. Après cela, Job prit la parole et maudit le jour de sa naissance. Job dit: Périsse le jour où je suis né, et la nuit qui dit: Un enfant mâle a été conçu! Ce jour-là, qu'il soit ténèbres, que Dieu ne le recherche pas de là-haut, que la lumière ne brille pas sur lui! Que les ténèbres et l'ombre de mort le réclament, que des nuées demeurent au-dessus de lui, que l'obscurcissement du jour le remplisse d'effroi! Cette nuit-là, que l'obscurité s'en empare! Qu'elle ne se réjouisse pas avec les jours de l'année, qu'elle n'entre pas dans le compte des mois! Oui, que cette nuit soit stérile, qu'il n'y ait pas en elle de cri de joie! Qu'elle soit vouée à la malédiction par ceux qui maudissent le jour, par ceux qui savent éveiller Léviathan! Que les étoiles de son aube s'obscurcissent! Qu'elle espère la lumière, et que celle-ci ne vienne pas! Qu'elle ne voie pas la lueur de l'aurore! Parce qu'elle n'a pas fermé le ventre dont je suis sorti, parce qu'elle n'a pas caché la peine à mes regards. Pourquoi ne suis-je pas mort dans le sein de ma mère? Pourquoi n'ai-je pas expiré au sortir de son ventre? Pourquoi ai-je trouvé des genoux pour me recevoir et des seins pour m'allaiter? Maintenant je serais couché, je serais tranquille, je dormirais; alors je pourrais me reposer avec les rois et les conseillers de la terre, qui se bâtissent des mausolées, avec les princes qui ont de l'or et qui remplissent d'argent leurs maisons. – ou bien, comme un avorton caché, je n'existerais même pas, comme ces enfants qui n'ont jamais vu le jour. Là les méchants cessent leur agitation, là se reposent ceux qui sont fatigués et sans force; les prisonniers sont tous dans la tranquillité, ils n'entendent plus la voix de l'oppresseur; le petit et le grand sont là, l'esclave est affranchi de son maître. Pourquoi donne-t-il le jour à celui qui peine, la vie à ceux qui sont amers, qui attendent la mort, sans qu'elle vienne, qui la recherchent plus que des trésors, qui se réjouiraient, transportés d'allégresse et d'exultation, s'ils trouvaient la tombe – à l'homme dont la voie est cachée, et que Dieu cerne de toutes parts? Car, au lieu de pain, ce sont mes soupirs qui surviennent, et mes cris se répandent comme de l'eau. Ce qui me remplit de frayeur, c'est ce qui m'arrive; ce qui fait mon effroi, c'est ce qui m'atteint. Je n'ai ni calme, ni tranquillité, ni repos; c'est l'agitation qui survient. Eliphaz le Témanite répondit: Si l'on tente de prononcer une parole, en seras-tu lassé? Mais qui pourrait retenir ses propos? Tu as instruit beaucoup de gens, tu as encouragé les faibles, tes propos ont relevé celui qui trébuchait, tu as affermi les genoux qui pliaient. Et maintenant qu'il s'agit de toi, tu te lasses! Maintenant que cela te touche, tu es saisi d'épouvante! Ta piété n'est-elle pas ton assurance? Ton espoir, n'est-ce pas l'intégrité de tes voies? Souviens-toi, je te prie: quel est l'innocent qui a disparu? Où les gens droits ont-ils péri? Comme je l'ai vu, ceux qui labourent le mal et qui sèment l'oppression en font aussi la moisson; ils disparaissent par le souffle de Dieu, ils sont exterminés par le vent de sa colère. Le rugissement du lion, le cri du fauve, les dents du jeune lion se brisent; le lion disparaît faute de proie, la progéniture de la lionne se disperse. Une parole est arrivée furtivement jusqu'à moi, mon oreille en a perçu le murmure. Au moment où les angoisses surgissent des visions nocturnes, quand une torpeur tombe sur les hommes, frayeur et frisson m'ont assailli, tous mes os ont tremblé; un souffle passait sur mon visage, tous les poils de mon corps se sont hérissés. Quelqu'un se tenait là: je ne reconnaissais pas son aspect; une forme était devant mes yeux. J'entendis dans le calme une voix qui disait: Un mortel serait-il plus juste que Dieu? Un homme serait-il plus pur que celui qui le fait? Si Dieu ne fait pas confiance à ses serviteurs, s'il découvre des erreurs chez ses messagers, combien plus chez ceux qui demeurent dans des maisons d'argile, eux dont les fondations sont dans la poussière et qu'on écrase plus vite qu'une mite! Du matin au soir ils sont mis en pièces, ils disparaissent pour toujours, et personne n'y prend garde; la corde de leur tente est arrachée, ils meurent sans sagesse. Crie donc, je te prie! Y a-t-il quelqu'un qui te répondra? Auquel des saints t'adresseras-tu? Car la contrariété tue l'imbécile, et la passion jalouse fait mourir le naïf. J'ai vu l'imbécile prendre racine; et soudain j'ai voué son domaine à la malédiction. « Que ses fils soient privés de tout secours! Qu'ils soient écrasés à la porte de la ville, et qu'il n'y ait personne pour les délivrer! Que des affamés dévorent sa moisson, qu'ils viennent la prendre jusque dans les épines! Qu'un piège aspire à sa fortune. » Le mal ne sort pas de la poussière, l'oppression ne germe pas de la terre; l'être humain est né pour l'oppression, comme les étincelles s'élèvent pour voler. Quant à moi, je chercherais Dieu, et c'est à Dieu que j'exposerais ma cause. Il fait des choses grandes et insondables, des choses étonnantes, sans nombre; il répand la pluie sur la terre, il envoie l'eau sur les champs; il place en haut ceux qui sont abaissés, et ce sont les désespérés qui parviennent au salut. Il déjoue les plans des gens avisés, et leurs mains ne peuvent leur assurer le succès. Il prend les sages à leur propre intelligence, et les projets des gens retors s'avèrent irréfléchis; ils rencontrent les ténèbres en plein jour et tâtonnent en plein midi comme dans la nuit. Mais il sauve le pauvre de l'épée de leur bouche et de la main de celui qui est fort; alors, pour le faible, il y a de l'espoir, mais l'injustice ferme la bouche. Ainsi donc, heureux l'homme que Dieu avertit! Ne rejette pas l'instruction du Puissant! Car c'est lui qui blesse et qui panse; il fracasse, et ses mains guérissent. Six fois il te délivrera de la détresse, sept fois le malheur ne t'atteindra pas. Il te libérera de la mort pendant la famine et des coups de l'épée pendant la guerre. Tu seras à l'abri du fouet de la langue, tu n'auras pas peur quand viendra le ravage. Tu te riras du ravage comme de la faim; tu n'auras pas peur des animaux sauvages; car tu feras alliance avec les pierres des champs, et les animaux sauvages seront en paix avec toi. Tu sauras la paix sous ta tente; tu inspecteras ton domaine, et il ne te manquera rien. Tu sauras ta descendance nombreuse, et tes rejetons comme l'herbe de la terre. Tu entreras dans le tombeau en pleine vigueur, comme on élève un tas de gerbes en son temps. Voilà, nous avons examiné la chose à fond: c'est ainsi! A toi d'entendre et de le reconnaître! Job répondit: Oh! s'il était possible de peser ma contrariété, si l'on mettait toute ma détresse sur une balance, ce serait maintenant plus pesant que le sable de la mer: voilà pourquoi mes paroles sont inconsidérées. Car les flèches du Puissant m'ont transpercé, et mon esprit en boit le venin; les effrois de Dieu s'alignent contre moi. L'âne sauvage va-t-il braire auprès de l'herbe tendre? Le bœuf mugit-il auprès de son fourrage? Peut-on manger sans sel ce qui est fade? Y a-t-il de la saveur dans le blanc d'un œuf? Ce que je refusais de toucher, c'est là ma nourriture, si infecte soit-elle! Ah! si ma demande était exaucée, si Dieu réalisait mon espoir! Que Dieu se décide à m'écraser, qu'il étende sa main et m'achève! J'aurais encore une consolation, et je sauterais de joie, malgré la douleur qui n'épargne rien: je n'aurais pas renié les paroles du Saint. Quelle est ma force, pour que j'attende? Quelle sera ma fin pour que je prolonge ma vie? Ma force est-elle celle d'une pierre? Ma chair est-elle du bronze? Ne suis-je pas sans secours, toute ressource n'est-elle pas bannie loin de moi? Celui qui est effondré a droit à la fidélité de son compagnon, quand même il abandonnerait la crainte du Puissant. Mes frères m'ont trahi comme un oued, comme le lit des oueds qui disparaissent. Leurs eaux sont troubles à cause de la glace, ils sont assombris par la fonte des neiges; au temps de la chaleur, ils tarissent, aux feux du soleil, ils se dessèchent sur place. Les caravanes dévient de leur chemin, s'enfoncent dans le chaos et disparaissent. Les caravanes de Téma les fixent du regard, les convois de Saba les espèrent; ils ont honte d'avoir eu confiance; quand ils arrivent, ils rougissent. Vous non plus, maintenant, vous n'êtes plus rien; vous voyez ma terreur, et vous avez peur! Vous ai-je dit: « Donnez-moi quelque chose! Avec vos biens, faites des présents en ma faveur! Faites-moi échapper à l'adversaire, libérez-moi de la main des brutes! » Exposez-moi votre enseignement, et je me tairai; faites-moi comprendre en quoi je me suis égaré. Que les discours droits sont persuasifs! Mais que prouvent vos critiques? Comptez-vous critiquer des paroles, et lancer au vent les discours d'un désespéré? Vous tireriez au sort même un orphelin, vous donneriez votre ami! Maintenant, décidez-vous à me regarder! Vous mentirais-je en face? Revenez, je vous en prie, ne soyez pas injustes; revenez encore, ma justice est là! Y a-t-il de l'injustice sur ma langue? Mon palais ne sait-il pas discerner la détresse? Le sort de l'homme sur la terre n'est-il pas celui d'un soldat, et ses jours ceux d'un salarié? Comme l'esclave aspire à l'ombre, comme le salarié espère sa paye, moi, j'ai pour patrimoine des mois de malheur, j'ai pour mon compte des nuits de peine. Lorsque je me couche, je dis: Quand me lèverai-je? Le soir se prolonge, et je suis rassasié d'agitation jusqu'à l'aube. Mon corps se couvre de vers et d'une croûte terreuse, ma peau se crevasse et se décompose. Mes jours sont plus rapides que la navette du tisserand; ils s'achèvent: plus d'espoir! Souviens-toi que ma vie est un souffle! Mes yeux ne reverront pas le bonheur. L'œil qui me regarde ne m'apercevra plus; tes yeux me chercheront, et je ne serai plus. La nuée se dissipe, elle s'en va; ainsi celui qui descend au séjour des morts n'en remontera pas; il ne reviendra plus chez lui, et le lieu qu'il habitait ne le reconnaîtra plus. C'est pourquoi je ne retiendrai pas ma bouche, je parlerai dans ma détresse, je me plaindrai dans mon amertume. Suis-je une mer, ou un dragon, pour que tu postes une garde contre moi? Quand je dis: Mon lit me consolera, ma couche calmera ma plainte, alors tu me terrifies par des rêves, tu me remplis d'effroi par des visions. Je préférerais être étranglé; la mort plutôt que ces os! Je renonce! Je ne vivrai pas toujours… Laisse-moi, mes jours s'évaporent. Qu'est-ce que l'homme, pour que tu en fasses tant de cas, pour que tu te soucies de lui, que tu t'occupes de lui chaque matin, que tu l'éprouves à chaque instant? Quand cesseras-tu d'avoir le regard sur moi? Quand me laisseras-tu le temps d'avaler ma salive? Si j'ai péché, qu'ai-je pu te faire, gardien des humains? Pourquoi m'as-tu pris pour cible? En quoi te suis-je à charge? Que ne pardonnes-tu pas ma transgression, que ne laisses-tu passer ma faute? Car maintenant je vais me coucher dans la poussière; tu me chercheras, et je ne serai plus. Bildad le Shouhite répondit: Jusqu'à quand tiendras-tu ces propos, jusqu'à quand les discours de ta bouche seront-ils un vent impétueux? Dieu fausserait-il le droit? Le Puissant fausserait-il la justice? Si tes fils ont péché contre lui, il les a livrés à leur révolte. Mais toi, si tu recherches Dieu, si tu supplies le Puissant, si tu es sans reproche, si tu es droit, maintenant même il veillera sur toi et il rétablira ton domaine de juste; ton commencement semblera peu de chose, ta fin sera bien plus grande. Interroge la génération précédente, je te prie, sois attentif à l'expérience de ses pères. Car nous sommes d'hier, et nous ne savons rien, nos jours sur la terre ne sont qu'une ombre. Ne te l'enseigneront-ils pas, eux? Ils te le diront, ils tireront de leur cœur ces propos: Le jonc pousse-t-il sans un marais? Le papyrus peut-il croître sans eau? Encore vert, sans qu'on le coupe, il se dessèche plus vite que toutes les herbes. Ainsi arrive-t-il à tous ceux qui oublient Dieu, et l'espoir de l'impie disparaît. Son assurance est brisée, il se fiait à une toile d'araignée. Il s'appuie sur sa maison, mais elle ne tient pas; il s'y cramponne, mais elle ne subsiste pas. Riche de sève, en plein soleil, il étend ses rameaux sur son jardin, ses racines s'entrelacent dans un tas de cailloux; il contemple une maison de pierres. L'arrache-t-on du lieu qu'il habitait, celui-ci le renie: « Je ne t'ai jamais vu! » Telles sont les délices de sa destinée. Puis, de cette poussière, d'autres germeront. Non, Dieu ne rejette pas l'homme intègre, il n'encourage pas les mauvais. Bientôt il remplira ta bouche de rire, et tes lèvres d'acclamations. Tes ennemis seront revêtus de honte; la tente des méchants disparaîtra. Job répondit: C'est vrai, je sais bien qu'il en est ainsi; comment l'homme serait-il juste avec Dieu? S'il voulait lui chercher querelle, il ne lui répondrait pas même une fois sur mille. Sage ou puissant, qui lui résisterait impunément? Il déplace les montagnes sans qu'elles le sachent, il les renverse dans sa colère. Il fait trembler la terre sur sa base, et ses colonnes sont ébranlées. Il parle au soleil, et le soleil ne paraît pas; il appose un sceau sur les étoiles. Seul, il déploie le ciel, il marche sur les hauteurs de la mer. Il fait la Grande Ourse, Orion et les Pléiades, et les Chambres du Sud. Il fait des choses grandes et insondables, des choses étonnantes, sans nombre. Il passe près de moi, et je ne le vois pas; il disparaît, et je ne le comprends pas. Qui ramènera ce qu'il arrache? Qui lui dira: « Que fais-tu? » Dieu ne retire pas sa colère; devant lui s'effondrent les appuis de Rahav. Et moi, comment pourrais-je lui répondre? Quelles paroles choisirais-je devant lui? Quand je serais juste, je ne répondrais pas; je supplierais mon juge. Si j'appelais et qu'il me réponde, je ne croirais pas qu'il ait prêté l'oreille, lui qui m'assaille par une tempête, qui multiplie sans raison mes blessures, qui ne me laisse pas reprendre mon souffle, tant il me rassasie d'amertume. S'il s'agit de force, le puissant, c'est lui! Et s'il s'agit de droit, qui me fera comparaître? Si j'étais juste, ma propre bouche me condamnerait; si j'étais intègre, elle me donnerait tort. Suis-je intègre? Je ne m'occupe pas de moi-même, je rejette ma propre vie. Qu'importe, après tout? C'est pourquoi je le dis: il supprime l'homme intègre aussi bien que le méchant. Quand une destruction répand soudain la mort, il se moque de l'épreuve des innocents. La terre est livrée aux méchants; il voile la face des juges. Si ce n'est pas lui, qui est-ce donc? Mes jours sont plus rapides qu'un coureur; ils fuient sans avoir vu le bonheur; ils passent comme les bateaux de jonc, comme l'aigle qui fond sur sa proie. Si je dis: « Je veux oublier ma plainte, laisser ma tristesse, reprendre courage », je suis effrayé par toutes mes peines. Je sais que tu ne me tiendras pas pour innocent. C'est moi qui serai le méchant! Pourquoi me fatiguer futilement? Si je me lavais dans la neige, si je me nettoyais les mains avec de la lessive, tu me plongerais dans la fosse, et mes vêtements m'auraient en abomination. Il n'est pas un homme comme moi, pour que je lui réponde, pour que nous entrions ensemble en jugement. Il n'y a pas entre nous d'arbitre qui puisse poser sa main sur nous deux. Qu'il éloigne son bâton de moi, que sa terreur ne me remplisse plus d'effroi! Alors je parlerai et je ne le craindrai pas. Mais puisqu'il n'en est pas ainsi, je reste seul avec moi! Je suis dégoûté de ma vie! Je vais donner libre cours à ma plainte, je vais parler dans mon amertume. Je dis à Dieu: Ne me condamne pas! Fais-moi savoir de quoi tu m'accuses! Te paraît-il bien d'exercer l'oppression, de rejeter le produit de ton travail et de faire briller ta lumière sur les projets des méchants? As-tu des yeux de chair, vois-tu comme voit un mortel? Tes jours sont-ils comme les jours d'un mortel, et tes années comme les jours d'un homme, pour que tu cherches ma faute, pour que tu t'enquières de mon péché, sachant bien que je ne suis pas un méchant, et que personne ne délivre de ta main? Tes mains m'ont façonné, elles m'ont fait tout entier… Et tu m'engloutirais! Souviens-toi, je t'en prie, que tu m'as fait comme avec de l'argile; voudrais-tu me faire retourner à la poussière? Ne m'as-tu pas coulé comme du lait? Ne m'as-tu pas caillé comme du fromage? Tu m'as revêtu de peau et de chair, tu m'as tissé d'os et de tendons; tu m'as accordé vie et vigueur, tes soins ont gardé mon souffle. Mais voilà ce que tu réservais dans ton cœur, je sais ce qui était dans ta pensée: si je pèche, tu m'observes, et tu ne me tiens pas pour innocent de ma faute. Si je suis un méchant, quel malheur pour moi! Si je suis un juste, je n'ose lever la tête, rassasié de mépris et absorbé dans mon affliction. Et si j'ose la redresser, tu me pourchasses comme un lion; tu fais encore à mes dépens des exploits étonnants, tu m'opposes de nouveaux témoins, ta contrariété à mon sujet augmente, une armée prend la relève pour m'assaillir. Pourquoi m'as-tu fait sortir du ventre de ma mère? J'aurais expiré, aucun œil ne m'aurait vu; je serais comme si je n'avais jamais existé, j'aurais été porté du ventre de ma mère à la tombe. Mes jours ne sont-ils pas en petit nombre? Qu'il me laisse! Qu'il se retire de moi, et que je reprenne un peu courage, avant que je m'en aille, pour ne plus revenir, au pays des ténèbres et de l'ombre de mort, pays de ténèbres profondes, d'obscurité totale, ombre de mort, où ne règne aucun ordre, où la lumière est comme l'obscurité! Tsophar le Naamatite répondit: Cette multitude de paroles ne trouvera-t-elle pas de réponse? Suffira-t-il d'être loquace pour avoir raison? Tes vantardises feront-elles taire les gens? Te moqueras-tu sans que personne ne te confonde? Tu dis: « Mon savoir est sans reproche, et je suis pur à tes yeux. » Ah! si Dieu voulait parler, s'il ouvrait les lèvres devant toi, s'il te disait les secrets de sa sagesse, qui dépassent largement la raison, tu saurais alors que Dieu, pour toi, laisse dans l'oubli une partie de ta faute. Peux-tu découvrir les profondeurs de Dieu, découvrir jusqu'à la perfection du Puissant? Elle est aussi haute que le ciel: que feras-tu? Elle est plus profonde que le séjour des morts: que sauras-tu? La mesure en est plus longue que la terre, elle est plus large que la mer. S'il passe, s'il enferme, s'il convoque, qui s'y opposera? Car il connaît les hommes faux; il voit le mal, et il ne saurait pas! Mais l'homme a l'intelligence d'une tête creuse, l'être humain est né comme le petit d'un âne sauvage. Quant à toi, si tu affermis ton cœur et si tu tends les mains vers Dieu, si tu éloignes le mal de ta main et si tu ne laisses pas l'injustice demeurer sous tes tentes, alors tu lèveras ton front sans tache, tu seras ferme, tu n'auras pas peur; car tu oublieras ta peine, tu t'en souviendras comme de l'eau qui s'est écoulée. Ta vie se lèvera plus brillante que le midi, les ténèbres seront comme le matin, tu seras confiant, car il y aura de l'espoir; après avoir rougi, tu te coucheras en sécurité. Tu te coucheras, et il n'y aura personne pour te troubler; beaucoup chercheront ta faveur. Mais les yeux des méchants s'épuiseront; pour eux, pas de refuge; leur espoir, c'est d'expirer! Job répondit: C'est vrai que le genre humain, c'est vous, et qu'avec vous doit mourir la sagesse! J'ai autant d'intelligence que vous, je ne vous suis pas inférieur. Qui d'ailleurs pourrait ignorer des choses comme celles-là? Je suis l'homme qui est la risée de ses amis, quand il invoque Dieu pour qu'il lui réponde; le juste, l'homme intègre, un objet de risée! Au malheur le mépris! Voilà l'opinion des gens satisfaits, c'est un coup pour ceux qui chancellent sur leurs jambes. Il y a insouciance sous la tente des pillards, sécurité pour ceux qui irritent Dieu, pour quiconque met Dieu dans sa main. Mais interroge les bêtes, je te prie: elles te l'enseigneront, demande aux oiseaux du ciel, ils te le diront; parle à la terre, elle te l'enseignera; et les poissons de la mer te le raconteront. Qui ne sait, parmi eux tous, que c'est la main du Seigneur qui a fait tout cela? Il tient dans sa main la vie de tout être, le souffle de toute chair d'homme. L'oreille ne discerne-t-elle pas les propos, comme le palais goûte la nourriture? Chez les vieillards se trouve la sagesse, dans la longueur des jours l'intelligence. C'est chez lui que résident la sagesse et la puissance. C'est à lui qu'appartiennent le conseil et l'intelligence. Si c'est lui qui rase, on ne peut rebâtir; si c'est lui qui enferme un homme, on ne peut ouvrir. S'il retient les eaux, tout se dessèche; s'il les lâche, elles retournent la terre. C'est chez lui que résident la force et la raison; c'est à lui qu'appartiennent celui qui s'égare et celui qui égare les autres. Il fait aller nu-pieds les conseillers; il trouble la raison des juges. Il desserre l'emprise des rois; il leur passe une ceinture autour des reins. Il fait aller nu-pieds les prêtres; il renverse les autorités les plus stables. Il retire la parole aux gens les plus sûrs; il enlève le discernement aux vieillards. Il répand le mépris sur les nobles; il relâche le ceinturon des puissants. Il met à découvert les profondeurs des ténèbres, il amène l'ombre de mort à la lumière. Il fait croître les nations et il les fait disparaître; il étend au loin les nations et il les fait revenir. Il retire l'intelligence aux chefs des peuples de la terre, il les fait errer dans un chaos sans chemin et tâtonner dans les ténèbres, sans lumière: il les fait errer comme des gens ivres. Tout cela, mon œil l'a vu. Mon oreille l'a entendu et compris. Ce que vous savez, je le sais, moi aussi, je ne vous suis pas inférieur. Seulement moi, je vais parler au Puissant, je veux défendre ma cause devant Dieu. Car vous, vous m'enduisez de mensonges, vous êtes tous des médecins de néant. Ah! si vous vous étiez tus! Ç'aurait été pour vous la sagesse. Ecoutez, je vous prie, ma défense; soyez attentifs au plaidoyer de mes lèvres. Parlerez-vous injustement en faveur de Dieu, et, pour lui, direz-vous ce qui est faux? Serez-vous partiaux à son avantage, si vous défendez la cause de Dieu? Serait-il bon qu'il vous examine à fond? Ou bien le tromperez-vous comme on trompe un homme? A coup sûr, il vous fera des reproches, si vous êtes partiaux en secret. Sa majesté ne vous remplira-t-elle pas d'effroi? Sa frayeur ne s'abattra-t-elle pas sur vous? Ce que vous rappelez, ce sont des maximes de cendre. Vos protections ne sont que des protections d'argile. Taisez-vous, laissez-moi! Moi, je parlerai, quoi qu'il puisse m'arriver. Pourquoi saisirais-je ma chair entre les dents, pourquoi risquerais-je ma vie? Qu'il me tue! Je n'attends rien; mais devant lui je veux défendre mes voies. Cela même peut m'être salutaire, car un impie n'oserait jamais paraître en sa présence. Ecoutez, écoutez mon propos: que mon explication parvienne à vos oreilles. Qu'on me laisse exposer mon droit; je sais que c'est moi qui ai raison. Qui voudrait m'accuser? Dès maintenant, je me tairais et j'expirerais. Seulement, concède-moi deux choses, et je ne me cacherai pas: éloigne ta main de moi, et que ta terreur ne me remplisse plus d'effroi; puis appelle, et je répondrai; ou bien je parlerai, et tu me répliqueras. Quel est le nombre de mes fautes et de mes péchés? Fais-moi connaître ma transgression et mon péché. Pourquoi te détournes-tu et me considères-tu comme ton ennemi? Veux-tu faire trembler une feuille emportée par le vent? Veux-tu poursuivre une paille desséchée? Car tu écris contre moi des choses amères, tu me fais payer les fautes de ma jeunesse. Tu mets mes pieds dans les entraves, tu surveilles tous mes mouvements, tu traces une limite à mes pas. Et l'homme tombe en pourriture, comme un vêtement dévoré par les mites. L'être humain, né de la femme! Sa vie est courte, il est saturé d'agitation. Il a poussé comme une fleur et il est coupé. Il fuit comme l'ombre et ne s'arrête pas. C'est sur lui que tu as l'œil ouvert! Et tu me ferais entrer en jugement avec toi! Qui peut faire sortir le pur de l'impur? Personne. Si ses jours sont fixés, si tu as arrêté le nombre de ses mois, si tu en as marqué le terme qu'il ne saurait franchir, détourne de lui tes regards, et qu'il ait une pause; qu'il puisse être, comme un salarié, content de sa journée. Pour un arbre, il y a un espoir: si on le coupe, il repousse, ses rejetons ne manquent pas; si sa racine vieillit dans la terre, si son tronc meurt dans la poussière, il refleurit à l'approche de l'eau, il produit des rameaux comme une jeune plante. Mais l'homme meurt et il perd sa force; l'être humain expire; où est-il? Les eaux de la mer se retirent, les fleuves tarissent et se dessèchent; ainsi l'homme se couche et il ne se relève pas; tant qu'il y a un ciel il ne se réveillera pas, il ne sortira pas de son sommeil. Ah! si tu voulais me cacher dans le séjour des morts, m'y tenir au secret jusqu'à ce que ta colère s'en retourne, me fixer un terme où tu te souviendrais de moi! Si l'homme, une fois mort, pouvait revivre, tous les jours de mon service, j'attendrais, jusqu'à ce que vienne ma relève. Tu appellerais alors, et moi, je te répondrais, tu languirais après l'œuvre de tes mains. Alors que maintenant tu comptes mes pas, tu n'observerais plus mon péché. Ma transgression serait scellée dans un sac, et tu blanchirais ma faute. Mais la montagne tombe et se disloque, le rocher se déplace, l'eau use les pierres, la crue emporte la poussière de la terre; ainsi tu fais disparaître l'espoir de l'homme. Tu es sans cesse à l'assaillir, et il s'en va; tu le défigures, puis tu le renvoies. Ses fils connaissent-ils la gloire? Il n'en sait rien. Sont-ils dans l'abaissement? Il ne s'en aperçoit pas. C'est pour sa propre chair qu'il souffre, c'est pour lui-même qu'il est en deuil. Eliphaz le Témanite répondit: Le sage répond-il par un savoir qui n'est que du vent? Se remplit-il du vent de l'est? Se défend-il par des paroles inutiles, par des propos qui ne servent à rien? Toi, tu détruis même la piété et tu abolis toute méditation devant Dieu. Car c'est ta faute qui commande ta bouche, et tu choisis le langage des gens avisés. Ce n'est pas moi, c'est ta propre bouche qui te condamne. Ce sont tes propres lèvres qui déposent contre toi. Es-tu né le premier des êtres humains? As-tu été mis au monde avant les collines? As-tu entendu les secrets de Dieu? As-tu subtilisé la sagesse à ton profit? Que sais-tu que nous ne sachions pas? Quelle compréhension as-tu que nous n'ayons pas? Il y a parmi nous des cheveux blancs, des vieillards, plus riches de jours que ton père. Ne te suffisent-elles pas, les consolations de Dieu, et la parole qu'on t'adresse avec douceur? Comme ton cœur t'entraîne, comme tes yeux se mettent à cligner! C'est contre Dieu que tu tournes ta colère et que tu profères de tels propos! Qu'est-ce qu'un homme, pour qu'il soit pur? Et celui qui est né de la femme, pour qu'il soit juste? Si Dieu n'a pas confiance en ses saints, si le ciel n'est pas pur à ses yeux, combien moins l'être abominable et corrompu, l'homme qui boit l'injustice comme de l'eau! Je vais t'expliquer, écoute-moi! Je raconterai ce que j'ai vu, ce que les sages ont dit, ce qui venait de leurs pères et qu'ils n'ont pas caché. C'est à eux seuls que le pays avait été donné, et parmi eux aucun étranger n'était encore passé. Le méchant est dans le tourment tous les jours de sa vie; quel que soit le nombre des années réservées à la brute, un bruit effrayant retentit à ses oreilles: en pleine paix, celui qui ravage tout fond sur lui! il ne croit pas pouvoir échapper aux ténèbres, l'épée le guette; il vagabonde pour chercher du pain, il sait que le jour des ténèbres l'attend. La détresse et le désarroi le remplissent d'effroi. Ils l'assaillent comme un roi prêt à l'attaque; car il a levé sa main contre Dieu, il a bravé le Puissant, il a eu l'audace de courir à lui sous le dos épais de ses boucliers. Il avait le visage noyé dans la graisse, les flancs chargés d'embonpoint; mais il demeurera dans des villes détruites, dans des maisons inhabitées, prêtes à tomber en ruine. Il ne s'enrichira plus, sa fortune ne se relèvera pas, sa prospérité ne s'étalera plus sur la terre. Il ne pourra s'écarter des ténèbres. Les flammes dessécheront ses rejetons, il s'écartera par le souffle de sa bouche. Qu'il ne croie pas à l'illusion! Il s'égarerait, car c'est l'illusion qui lui sera donnée en échange. Cela s'accomplira avant le terme de ses jours, et son rameau ne verdira plus. Il se dépouillera comme une vigne de ses fruits encore verts, comme un olivier, il fera tomber ses fleurs. La communauté de l'impie deviendra stérile, et le feu dévorera les tentes de l'homme vénal. Concevoir l'oppression, c'est mettre au monde le mal, c'est faire sortir de son ventre la tromperie. Job répondit: J'ai entendu beaucoup de choses semblables; vous êtes tous de pénibles consolateurs. Y aura-t-il une fin à ces paroles qui ne sont que du vent? Qu'est-ce qui t'irrite lorsque tu réponds? Moi aussi, je pourrais parler comme vous, si vous étiez à ma place: je rassemblerais des propos pour vous, je hocherais la tête sur vous. Je vous encouragerais par ma bouche, le mouvement de mes lèvres vous soulagerait. Si je parle, ma souffrance n'est pas soulagée; si je cesse de parler, comment s'en irait-elle loin de moi? Maintenant, hélas! il m'a épuisé… Tu as semé la dévastation dans toute ma communauté. Tu m'as creusé des rides qui témoignent contre moi, ma maigreur se lève et m'accuse en face. Sa colère me déchire et s'attaque à moi, il grince des dents contre moi. Mon adversaire aiguise ses regards sur moi. Ils ouvrent toute grande leur bouche contre moi; pour m'outrager, ils me frappent les joues, ils s'attroupent tous contre moi. Dieu me livre à la merci d'un gamin, il me jette aux mains des méchants. J'étais tranquille, et il m'a secoué, il m'a saisi par la nuque et m'a brisé. Il m'a redressé pour lui servir de cible. Ses projectiles m'atteignent de toutes parts; il transperce les profondeurs de mon être, il n'épargne rien, il répand ma bile sur la terre. Il a ouvert en moi brèche sur brèche, il court sur moi comme un guerrier. J'ai cousu un sac sur ma peau; j'ai plongé ma corne dans la poussière. Mon visage est assombri par mes pleurs; une ombre de mort est sur mes paupières. Il n'y a pourtant pas de violence dans mes mains, et ma prière est pure. Terre, ne recouvre pas mon sang! Que mes cris prennent librement leur essor! Dès maintenant, j'ai un témoin dans le ciel, j'ai un répondant dans les hauteurs. Mes amis me traitent avec insolence; c'est Dieu que j'implore par mes larmes. Puisse-t-il être l'arbitre entre l'homme et Dieu, entre l'être humain et son compagnon! Car le nombre de mes années arrive à son terme, et je m'en irai par un sentier d'où je ne reviendrai pas. Mon souffle se perd, mes jours s'éteignent, je suis bon pour la tombe. N'y a-t-il pas des moqueurs autour de moi? Leurs insultes ne me laissent pas fermer l'œil. Je t'en prie, sois mon garant auprès de toi-même; qui d'autre prendrait des engagements pour moi? Puisque tu as fermé leur cœur au bon sens, tu ne les élèveras pas. Tel invite des amis au partage, alors que les yeux de ses propres fils s'épuisent. Il m'avait placé pour chef des peuples, je suis devenu celui à qui l'on crache au visage. Mon œil est affaibli par la contrariété; tout mon corps est comme une ombre. Les gens droits en sont atterrés, et l'innocent se soulève contre l'impie. Le juste demeure ferme dans sa voie. Les mains pures sont de plus en plus fortes. Vous tous, recommencez! Venez, je vous prie! Je ne trouverai pas un seul sage parmi vous! Mes jours sont passés, mes projets sont anéantis, les désirs de mon cœur… Et ils prétendent que la nuit c'est le jour, que la lumière est proche quand les ténèbres sont là! La maison que j'espère, n'est-ce pas le séjour des morts? C'est dans les ténèbres que je ferai mon lit; je crie à la fosse: « Tu es mon père! » – à la vermine: « Ma mère, ma sœur! » Mon espoir, où donc est-il? Mon espoir, qui peut l'apercevoir? Il descendra vers les barreaux du séjour des morts, quand nous irons ensemble reposer dans la poussière. Bildad le Shouhite répondit: Quand mettrez-vous un terme à ces propos? Ayez de l'intelligence, ensuite nous parlerons. Pourquoi sommes-nous considérés comme des bêtes? Pourquoi ne sommes-nous à vos yeux que des brutes? Toi qui te déchires dans ta colère, faut-il, à cause de toi, que la terre soit abandonnée, que le rocher se déplace? Oui, la lumière du méchant s'éteindra, et la flamme qui en jaillit cessera de briller. La lumière s'obscurcira sous sa tente, et sa lampe s'éteindra au-dessus de lui. Ses pas pleins de vigueur seront à l'étroit; ses propres projets le feront tomber. Car ses pieds se sont précipités dans un filet, il marche dans les mailles, il est saisi au piège par le talon, et les lacets se resserrent sur lui; le lien qui l'attend est caché dans la terre, la trappe est sur son sentier. De toutes parts des terreurs le remplissent d'effroi, elles le talonnent. Sa vigueur est atteinte par la faim; la catastrophe est toute prête à ses côtés. Toute sa peau est dévorée, tout son corps est dévoré par le premier-né de la mort. Il est arraché de sa tente, à laquelle il se fiait; il se traîne vers le roi des terreurs. Tu peux demeurer dans sa tente: elle n'est plus à lui; on répand du soufre sur son domaine. En bas, ses racines se dessèchent; en haut, ses rameaux se fanent. Son souvenir disparaît de la terre, il n'a plus de nom au dehors. Il est repoussé de la lumière dans les ténèbres, on le chasse du monde. Il n'a ni progéniture ni postérité dans son peuple, pas de survivant là où il résidait en immigré. Les Occidentaux seront atterrés par sa ruine, et les Orientaux seront saisis d'effroi. Telles sont les demeures de l'homme injuste, telle est la place de celui qui ne connaît pas Dieu! Job répondit: Jusqu'à quand me causerez-vous du chagrin et m'écraserez-vous de vos propos? Voilà dix fois que vous m'insultez; n'avez-vous pas honte de me malmener? Si vraiment j'ai été dans l'erreur, mon erreur repose sur moi. Si vraiment vous vous élevez contre moi, si vous me reprochez mon déshonneur, sachez que c'est Dieu qui me maltraite et qui m'enveloppe de son filet. Si je crie à la violence, personne ne répond; si j'appelle au secours, pas de jugement! Il m'a barré la route, je ne peux plus passer; il a mis des ténèbres sur mes sentiers. Il m'a dépouillé de ma gloire, il a retiré la couronne de ma tête. Il me démolit de toutes parts, et je m'en vais; il a arraché mon espoir comme un arbre. Il s'est mis en colère contre moi, il me considère comme un de ses adversaires. Ses troupes surviennent ensemble, elles se sont frayé un chemin jusqu'à moi, elles ont dressé leur camp autour de ma tente. Il a éloigné de moi mes frères, je suis repoussant pour ceux qui me connaissent; je suis abandonné de mes proches, je suis oublié de mes connaissances. Les hôtes de ma maison et mes servantes me considèrent comme un étranger, je ne suis plus à leurs yeux qu'un inconnu. J'appelle mon serviteur, il ne répond pas; je dois le supplier de ma bouche. Mon haleine est repoussante pour ma femme, je suis devenu fétide pour mes propres fils. Même les gamins me méprisent; si je me lève, ils parlent contre moi. Les gens à qui je confiais mes secrets m'ont en abomination. Ceux que j'aimais se sont retournés contre moi. Mes os sont attachés à ma peau et à ma chair; je n'ai gardé que la peau des dents. Faites-moi grâce, faites-moi grâce, vous, mes amis, car la main de Dieu m'a frappé! Pourquoi me poursuivez-vous, comme Dieu? N'êtes-vous pas rassasiés de ma chair? Ah! si mes propos pouvaient être écrits, s'ils étaient gravés dans un livre! Qu'avec un stylet de fer et avec du plomb ils soient pour toujours taillés dans le roc! Je sais bien, moi, que mon rédempteur est vivant, et qu'il se lèvera, le dernier, sur la poussière, après que ma peau aura été détruite; de ma chair je verrai Dieu. Moi, je le verrai, mes yeux le verront, et non pas quelqu'un d'autre; les profondeurs de mon être s'épuisent au dedans de moi. Lorsque vous direz: « Pourquoi le poursuivons-nous? » alors on découvrira le bien-fondé de ma cause. Craignez pour vous l'épée, car l'acharnement est une faute passible de l'épée; et vous saurez qu'il y a un jugement! Tsophar le Naamatite répondit: Voilà pourquoi mes pensées inquiètes me forcent à répondre, à cause de l'agitation qui est en moi. J'entends des reproches qui m'insultent; le souffle de mon intelligence donnera la réplique. Ne sais-tu pas que, de tout temps, depuis que l'être humain a été placé sur la terre, le triomphe des méchants est court, et la joie de l'impie momentanée? Quand sa taille s'élèverait jusqu'au ciel, quand sa tête toucherait aux nuages, il disparaîtra pour toujours, comme son ordure, et ceux qui le voyaient diront: « Où est-il? » Il s'envolera comme un rêve, et on ne le trouvera plus; il sera chassé comme une vision nocturne; l'œil qui le regardait ne le regardera plus, le lieu qu'il habitait ne l'apercevra plus. Ses fils devront payer les pauvres, ses mains restitueront ce qui faisait sa fortune. Tout son corps était plein de jeunesse, mais celle-ci se couchera avec lui dans la poussière. Si le mal est doux à sa bouche, s'il le cache sous sa langue, s'il le conserve sans l'abandonner, s'il le retient à l'intérieur de son palais, sa nourriture se transformera dans ses entrailles, elle deviendra au dedans de lui du fiel de vipère. Il a englouti des richesses, il les vomira; Dieu les arrachera de son ventre. Il suce le venin des vipères, la langue du cobra le tuera. Il ne verra plus les ruisseaux, les fleuves, les torrents de miel et de lait fermenté! Il rendra ce qu'il a gagné et il ne l'engloutira plus; il ne jouira plus des biens de son commerce. Car il a écrasé et abandonné les pauvres, il a pillé une maison qu'il ne rebâtira pas. Il n'a pas connu de trêve dans son avidité, dans sa convoitise il ne laisse rien échapper, rien n'était soustrait à sa voracité; mais son bien-être ne durera pas. Au milieu de son abondance il sera dans la détresse; tous les coups du malheur le frapperont. Alors qu'il se remplit le ventre, Dieu enverra sur lui sa colère ardente et la fera pleuvoir sur lui, dans sa chair. S'il fuit pour échapper à des armes de fer, un arc de bronze le transpercera. S'il arrache de son corps la flèche et la lame étincelante de son foie, des terreurs viendront sur lui. Toutes les ténèbres sont tenues en réserve pour ses trésors, un feu que personne n'attise le dévorera, et ce qui restera dans sa tente en deviendra la pâture. Le ciel mettra sa faute à découvert, la terre se dressera contre lui. Les revenus de sa maison seront balayés, emportés au jour de la colère de Dieu. Telle est la part que Dieu réserve à l'homme méchant, le patrimoine que Dieu lui promet! Job répondit: Ecoutez, écoutez mon propos, donnez-moi seulement cette consolation. Permettez-moi de parler; et quand j'aurai parlé, tu pourras te moquer. Quant à moi, ma plainte est-elle contre un être humain? Dès lors, pourquoi ne perdrais-je pas patience? Tournez-vous vers moi et soyez atterrés, mettez la main sur votre bouche. Quand j'y pense, je suis saisi d'épouvante, un frémissement s'empare de ma chair. Pourquoi les méchants vivent-ils? Pourquoi vieillissent-ils? Pourquoi reprennent-ils même des forces? Leur descendance s'affermit devant eux, avec eux, ils ont leurs rejetons sous leurs yeux. Chez eux, aucune frayeur: c'est la paix; le bâton de Dieu n'est pas contre eux. Leur taureau féconde sans faillir, leur vache met bas et n'avorte pas. Ils laissent courir leurs gamins comme le petit bétail, et leurs enfants s'ébattent. Ils chantent au son du tambourin et de la lyre, ils se réjouissent au son du chalumeau. Leurs jours s'achèvent dans le bonheur, en un instant ils descendent au séjour des morts. Ils disaient pourtant à Dieu: « Ecarte-toi de nous; nous ne désirons pas connaître tes voies. Qu'est-ce que le Puissant, pour que nous le servions? Que nous sert-il d'intercéder auprès de lui? » Certes, leur bonheur n'est pas entre leurs mains. Les projets des méchants sont bien loin de moi! Mais arrive-t-il souvent que la lampe des méchants s'éteigne, qu'une catastrophe s'abatte sur eux, que Dieu leur distribue leur part dans sa colère, qu'ils soient comme la paille emportée par le vent, comme la balle enlevée par l'ouragan? Est-ce pour les fils du méchant que Dieu réserve son châtiment? C'est le méchant lui-même qu'il devrait payer de retour, pour qu'il le sache; ses yeux devraient voir sa propre misère, c'est lui qui devrait boire la fureur du Puissant. En effet, que lui importe sa maison après lui, quand le nombre de ses mois est mesuré? Est-ce à Dieu qu'on apprendra la connaissance, à lui qui juge les êtres supérieurs? L'un meurt au sein de son intégrité, totalement satisfait et insouciant, les flancs chargés de graisse et la moelle des os remplie de sève; l'autre meurt, amer, sans avoir goûté au bonheur. Ensemble, ils se couchent dans la poussière, et la vermine les recouvre. Je connais bien vos pensées et les réflexions par lesquelles vous me faites tort. Vous dites: « Où est la maison du notable? Où est la tente qu'habitaient les méchants? » N'avez-vous pas interrogé les passants? Ne reconnaissez-vous pas leur témoignage? Au jour de la catastrophe, le mauvais est épargné, au jour de la colère il est à l'abri. Qui lui reproche sa voie en face? Qui lui paie de retour ce qu'il a fait? Il est porté au cimetière, et on veille sur son sépulcre. Les mottes de terre de la vallée lui sont douces; tous se laissent entraîner derrière lui, des gens sans nombre l'avaient précédé. Comment pouvez-vous m'offrir des consolations si futiles! Ce qui reste de vos réponses n'est que tromperie. Eliphaz le Témanite répondit: Un homme peut-il être utile à Dieu? L'homme de bon sens n'est utile qu'à lui-même. Cela fait-il plaisir au Puissant que tu sois juste? Si tu es intègre dans tes voies, qu'y gagne-t-il? Est-ce à cause de ta piété qu'il te châtie, qu'il entre en jugement avec toi? N'y a-t-il pas beaucoup de mal en toi? Tes fautes ne sont-elles pas sans limite? Tu prenais sans raison des gages à tes frères, tu leur arrachais leurs vêtements et tu les laissais nus; tu ne donnais pas d'eau à l'homme épuisé, tu refusais du pain à l'homme affamé. Le pays appartenait à l'homme fort, c'est le favori qui s'y installait. Tu renvoyais les veuves les mains vides; les bras des orphelins étaient brisés. C'est pour cela que tu es entouré de pièges et que la frayeur t'épouvante soudain. Ne vois-tu donc pas ces ténèbres, ces eaux abondantes qui te recouvrent? Dieu n'est-il pas en haut, dans le ciel? Regarde la hauteur des étoiles, comme elles sont élevées! Et tu dis: « Qu'est-ce que Dieu connaît? Peut-il juger à travers l'obscurité épaisse? Les nuages sont un secret pour lui, il ne voit rien; il parcourt le cercle du ciel. » Eh quoi! tu voudrais garder la route d'autrefois, celle qu'ont suivie les hommes malfaisants? Ils ont été saisis avant le temps, leurs fondations sont un fleuve qui s'écoule. Ils disaient à Dieu: « Ecarte-toi de nous! » Qu'est-ce que le Puissant peut faire pour eux? C'est lui pourtant qui avait rempli de biens leurs maisons. Les projets des méchants sont bien loin de moi! Les justes le verront et se réjouiront, et l'innocent se moquera d'eux: « Celui qui se dressait contre nous n'a-t-il pas disparu? Le feu n'a-t-il pas dévoré leur profit? » Accorde-toi avec Dieu, je t'en prie, et tu auras la paix; par là, ce qui te reviendra sera bon. Reçois de sa bouche l'enseignement, je t'en prie, et mets ses paroles dans ton cœur. Si tu reviens au Puissant, tu seras rétabli, tu éloigneras l'injustice de ta tente. Jette l'or dans la poussière, l'or d'Ophir parmi les cailloux des oueds; le Puissant sera ton or, il sera pour toi des monceaux d'argent. Alors tu feras du Puissant tes délices, tu élèveras vers Dieu ta face; tu le supplieras, il t'entendra, et tu t'acquitteras de tes vœux. Si tu prends une décision, elle se réalisera pour toi; sur tes sentiers brillera la lumière. Si certains s'abaissent, tu diras: « C'est l'orgueil! Dieu sauve celui qui baisse les yeux. » Il délivrera même le coupable, qui devra sa délivrance à la pureté de tes mains. Job répondit: Aujourd'hui encore ma plainte est une révolte, ma main étouffe mon gémissement. Ah! si je savais où le trouver, si je pouvais accéder au lieu où il est installé, j'exposerais mon droit devant lui, je remplirais ma bouche d'arguments, je connaîtrais les propos par lesquels il me répondrait, et je comprendrais ce qu'il me dirait! Emploierait-il toute sa force à m'accuser? Au contraire, il ferait attention à moi. Il y aurait là un homme droit qui argumenterait avec lui, et j'échapperais pour toujours à mon juge. Mais si je vais à l'est, il n'y est pas; à l'ouest, je ne le discerne pas; s'affaire-t-il au nord, je ne le vois pas; se cache-t-il au sud, je ne l'aperçois pas. Il connaît pourtant la voie où je me tiens; quand il m'aura éprouvé, je sortirai pur comme l'or. Mes pieds se sont attachés à ses pas; j'ai gardé sa voie et je n'en ai pas dévié. Je n'ai pas altéré les commandements de ses lèvres; j'ai fait plier ma volonté aux paroles de sa bouche. Mais si lui prend une décision, qui pourra l'en faire revenir? Ce qu'il désire, il le fait. Il accomplira donc le décret qui me concerne, et il en concevra bien d'autres encore. Voilà pourquoi je suis saisi d'épouvante en face de lui; quand j'y réfléchis, il m'inspire de la frayeur. Dieu a rendu mon cœur faible, le Puissant m'a rempli d'épouvante. Mais ce ne sont pas les ténèbres qui me réduiront au silence, ni l'obscurité dont je suis couvert. Pourquoi des temps ne sont-ils pas mis en réserve par le Puissant? Pourquoi ceux qui le connaissent ne voient-ils pas ses jours? On déplace les bornes, on s'empare d'un troupeau et on le fait paître; on emmène l'âne des orphelins, on prend pour gage le bœuf de la veuve; on fait dévier du chemin les déshérités, on force tous les pauvres du pays à se cacher. Comme des ânes sauvages dans le désert, ils sortent à leur travail dès l'aurore pour trouver de quoi manger; il n'y a que la plaine aride pour donner du pain aux enfants; dans la campagne, ils coupent le fourrage et grappillent la vigne du méchant; ils passent la nuit tout nus, sans vêtement, ils n'ont pas de couverture contre le froid; ils sont trempés par les averses des montagnes, et, faute d'abri, ils étreignent les rochers. On s'empare de l'orphelin par la violence, on prend des gages sur le pauvre. Ils vont tout nus, sans vêtement; affamés, ils portent les gerbes; dans les enclos ils font de l'huile; ils foulent le pressoir, et pourtant ils ont soif; de la ville, les mourants soupirent, les victimes appellent au secours, et Dieu ne voit là rien de choquant! Ceux-là ont été rebelles à la lumière, ils ne reconnaissent pas ses voies, ils ne restent pas dans ses sentiers. Le meurtrier se lève quand paraît la lumière, il tue le pauvre et le déshérité, et pendant la nuit il est comme un voleur. L'œil de l'adultère épie le crépuscule. « Personne ne me verra », dit-il, il met un voile sur son visage. Dans les ténèbres, ils forcent les maisons, le jour ils se tiennent enfermés; ils ne connaissent pas la lumière. Pour eux tous, le matin c'est une ombre de mort; ils y reconnaissent les terreurs de l'ombre de la mort. Le méchant est, dit-on, emporté au gré des eaux; sa part sur la terre est maudite, il ne prend pas le chemin des vignes. Comme la sécheresse et la chaleur tarissent les eaux de la neige, ainsi le séjour des morts fait disparaître le pécheur. Le sein qui l'a porté l'oublie, les vers en font leurs délices, on ne se souvient même plus de lui! L'injustice est abattue comme un arbre. Il fréquentait une femme stérile, qui n'avait pas d'enfants, au lieu de faire du bien à une veuve. Mais celui qui par sa force emporte les tyrans s'est dressé, et ceux-là ne peuvent plus compter sur la vie. Il leur donnait la sécurité et ils s'y appuyaient, mais il gardait les yeux sur leurs voies. Ils ont été élevés un peu de temps, et ils ne sont plus. Ils tombent comme toutes les gerbes de la moisson, ils sont coupés comme des épis. S'il n'en est pas ainsi, qui me démentira? Qui réduira mes propos à néant? Bildad le Shouhite répondit: C'est à lui qu'appartiennent la domination et la frayeur; il fait la paix dans ses hauteurs. Y a-t-il une limite au nombre de ses troupes? Sur qui sa lumière ne se lève-t-elle pas? Comment un homme serait-il juste devant Dieu? Comment celui qui est né de la femme serait-il pur? La lune elle-même n'est pas brillante, les étoiles ne sont pas pures à ses yeux; combien moins l'homme, qui n'est qu'un ver, l'être humain, qui n'est qu'un vermisseau! Job répondit: Comme tu sais bien venir au secours de celui qui n'a pas de force! Comme tu sais bien sauver le bras qui n'a pas de puissance! Comme tu sais bien conseiller celui qui n'a pas de sagesse! Quelle puissance de raisonnement tu fais connaître! A qui s'adressent tes propos? Qui est-ce qui t'inspire? Les ombres tremblent au-dessous des eaux et de ceux qui y demeurent; devant lui le séjour des morts est nu, le monde des disparus est à découvert. Il déploie le Nord sur le chaos, il suspend la terre sur le néant. Il enferme les eaux dans ses nuages, et les nuées ne crèvent pas sous leur poids. Il couvre la face de son trône, il déploie sur lui sa nuée. Il a tracé un cercle sur les eaux, jusqu'à la limite entre la lumière et les ténèbres. Les colonnes du ciel s'ébranlent et sont stupéfaites quand il les rabroue. Par sa force il agite la mer, par son intelligence il fracasse Rahav. Par son souffle le ciel devient immaculé, sa main transperce le serpent fuyard. Si tels sont les bords de son œuvre, – et quel murmure en percevons-nous? – qui comprendra le tonnerre de sa puissance? Job reprit son poème: Par la vie de Dieu, qui écarte mon droit, du Puissant qui me remplit d'amertume, tant que je respirerai, tant que le souffle de Dieu sera dans mes narines, mes lèvres ne diront pas l'injustice, ma langue ne murmurera rien de faux. Jamais je ne vous donnerai raison! Jusqu'à ce que j'expire, je ne renoncerai pas à mon intégrité; je tiens à ma justice, je ne faiblirai pas; mon cœur ne me reproche aucun de mes jours. Que mon ennemi soit traité comme un méchant, et celui qui se dresse contre moi comme un homme injuste! Quel espoir reste-t-il à l'impie quand il est retranché, quand Dieu lui retire sa vie? Dieu entend-il ses cris, quand la détresse arrive sur lui? Fait-il du Puissant ses délices? Invoque-t-il Dieu en tout temps? Je vous apporte l'enseignement du pouvoir de Dieu, je ne vous cacherai pas les desseins du Puissant. Vous tous, vous l'avez bien vu: pourquoi donc vous perdre en futilités? Telle est la part que Dieu réserve à l'homme méchant, le patrimoine que la brute reçoit du Puissant: s'il a des fils en grand nombre, c'est pour l'épée, et ses rejetons ne peuvent se rassasier de pain; ceux qui lui survivent seront ensevelis par la mort, et leurs veuves ne les pleureront pas. S'il amasse l'argent comme la poussière, s'il entasse les vêtements comme de l'argile, c'est lui qui entasse, mais c'est le juste qui s'en revêtira, c'est l'innocent qui aura son argent en partage. Il a bâti sa maison comme le fait la mite, comme la hutte que se fait un gardien. Riche, il se couche, sans que ce soit déjà enlevé: il ouvre les yeux, et il n'y a plus rien! L'épouvante le surprend comme les eaux; un ouragan l'enlève pendant la nuit. Le vent d'est l'emporte, et il s'en va; il l'arrache violemment du lieu qu'il habitait. On lance des projectiles sur lui, on ne l'épargnera pas; il lui faut prendre la fuite. De dégoût, on bat des mains sur lui, et on siffle d'horreur sur lui depuis le lieu qu'il habitait. Il y a bien un endroit pour extraire l'argent, et un lieu pour affiner l'or; le fer est tiré de la poussière, et la pierre fondue produit le bronze. On met fin aux ténèbres; on explore, jusque dans les endroits les plus profonds, les pierres cachées dans l'obscurité et dans l'ombre de mort. On creuse un ravin loin des lieux habités; le pied ne leur vient plus en aide, ils sont suspendus, balancés loin des hommes. La terre d'où provient le pain est, dans ses profondeurs, retournée comme par un feu. Ses pierres sont le lieu du lapis-lazuli, c'est là qu'est la poudre d'or. L'oiseau de proie n'en connaît pas le sentier, l'œil du faucon ne l'a pas vu: les plus fiers animaux ne l'ont pas foulé, le lion n'y est jamais passé. L'homme porte sa main sur le granit; il renverse les montagnes depuis la racine; il ouvre des tranchées dans les rochers, et son œil voit tout ce qui est précieux; il arrête l'écoulement des eaux; il amène à la lumière ce qui est caché. Mais la sagesse, où se trouve-t-elle? Où est donc le lieu de l'intelligence? L'homme n'en connaît pas le prix; elle ne se trouve pas sur la terre des vivants. L'abîme dit: Elle n'est pas en moi. Et la mer dit: Elle n'est pas chez moi. On ne peut l'obtenir contre de l'or pur, ni l'acheter pour un poids d'argent; on ne la met pas dans la balance avec l'or d'Ophir, ni avec le précieux onyx, ni avec le lapis-lazuli; ni l'or ni le verre ne peuvent lui être comparés, on ne peut l'échanger contre un vase d'or fin. Le corail et le cristal ne peuvent même pas être évoqués; posséder la sagesse vaut plus que les coraux. La topaze de Koush ne peut lui être comparée, et on ne la met pas dans la balance avec l'or pur. Mais la sagesse, d'où vient-elle? Où est donc le lieu de l'intelligence? Elle est soustraite aux regards de tout être vivant, elle est cachée aux oiseaux du ciel. Le monde des disparus et la mort disent: « Nous en avons entendu parler! » C'est Dieu qui en comprend le chemin, c'est lui qui en connaît le lieu; car c'est lui qui regarde jusqu'aux extrémités de la terre; il voit tout sous le ciel. Quand il détermina le poids du vent et qu'il fixa la mesure des eaux, quand il donna une prescription à la pluie, une route à l'éclair et aux coups de tonnerre, alors il la vit et la conta, il en posa les fondements et l'examina à fond. Puis il dit à l'être humain: « La crainte du Seigneur, voilà la sagesse! S'écarter du mal, c'est là l'intelligence! » Job reprit son poème: Ah! si j'étais comme aux mois de jadis, comme aux jours où Dieu me gardait, quand il faisait briller sa lampe sur ma tête et qu'à sa lumière je m'avançais dans les ténèbres! Tel que j'étais aux jours de ma pleine maturité, quand ma tente était dans les secrets de Dieu, quand le Puissant était encore avec moi et que mes garçons m'entouraient; quand je me lavais les pieds dans le lait fermenté et que le rocher répandait pour moi des torrents d'huile! Quand je sortais pour aller à la porte de la ville et que je me faisais préparer un siège sur la place. Les jeunes gens me voyaient et se cachaient, les vieillards se levaient et se tenaient debout. Les princes arrêtaient leurs propos et mettaient la main sur leur bouche; les chefs se taisaient, et leur langue s'attachait à leur palais. Car l'oreille qui m'entendait me déclarait heureux, l'œil qui me voyait me rendait témoignage; en effet, je délivrais le pauvre qui appelait à l'aide, l'orphelin que personne ne secourait. La bénédiction de celui qui allait disparaître venait sur moi; je remplissais de joie le cœur de la veuve. Je me revêtais de la justice; elle me revêtait. J'avais mon droit pour manteau et pour turban. J'étais des yeux pour l'aveugle et des jambes pour le boiteux. J'étais un père pour les pauvres, j'examinais à fond la cause de l'inconnu; je brisais la mâchoire de l'homme injuste et j'arrachais la proie de ses dents. Alors je disais: « J'expirerai dans mon nid, j'aurai des jours nombreux comme le sable; mes racines se tendront vers l'eau, la rosée passera la nuit sur mes rameaux; ma gloire se renouvellera en moi, et mon arc retrouvera sa force dans ma main. » On m'écoutait, dans l'attente, on gardait le silence pour entendre mes conseils. Après mes paroles, on ne répliquait pas, et mes propos se répandaient sur tous; ils m'attendaient comme on attend la pluie, ils ouvraient la bouche comme pour une pluie printanière. Je leur souriais, ils n'osaient y croire, ils ne voulaient rien perdre de la lumière de mon visage. Je choisissais pour eux la voie à suivre, et je m'asseyais à leur tête; je demeurais comme un roi au milieu de ses troupes, comme celui qui console les affligés. Et maintenant, de plus jeunes que moi rient de moi, eux dont je méprisais trop les pères pour les mettre parmi les chiens de mon troupeau. A quoi m'aurait servi la force de leurs mains? Leur vigueur avait disparu. Emaciés par la privation et la faim, ils rongeaient le sol desséché, dans un crépuscule de tourmente et de ravage; ils arrachaient les herbes sauvages près des buissons et ils n'avaient rien d'autre à manger que la racine des genêts. On les chassait d'entre les hommes, on poussait des cris contre eux comme contre un voleur, pour qu'ils demeurent dans les escarpements des oueds, dans les antres de la terre et dans les rochers; ils allaient braire parmi les buissons, ils s'entassaient sous les mauvaises herbes. Etres vils et innommables, ils étaient repoussés du pays. Et maintenant, je suis l'objet de leurs chansons, je suis en butte à leurs propos. Ils m'ont en abomination et s'éloignent de moi, ils ne se retiennent pas de me cracher au visage. Puisqu'il a détendu la corde de mon arc et qu'il m'a affligé, ils rejettent tout frein devant moi. Ces misérables se lèvent à ma droite et me poussent, ils fraient jusqu'à moi les chemins de la catastrophe; ils coupent mon sentier et travaillent à ma ruine, eux que personne ne secourait; ils arrivent comme par une large brèche, ils tournoient dans la tourmente. L'épouvante s'est tournée contre moi, ma noblesse est emportée comme par le vent, mon salut a passé comme un nuage. Et maintenant, ma vie s'écoule de moi, les jours d'affliction m'ont saisi. La nuit m'arrache les os, les douleurs qui me rongent ne se couchent pas. Avec violence il me saisit par le vêtement, par ma tunique il me serre. Il m'a jeté dans la boue, je ressemble à la poussière et à la cendre. Je t'appelle au secours, et tu ne me réponds pas; je me tiens debout pour que tu fasses attention à moi. Tu deviens cruel envers moi, tu m'attaques avec toute la force de ta main. Tu m'emportes sur le vent, tu me le fais chevaucher, tu me fais fondre dans la tempête. Je le sais bien, tu me mènes à la mort, au lieu de rendez-vous de tous les vivants. Celui qui va périr ne tend-il pas les mains? Celui qui est dans le malheur n'appelle-t-il pas au secours? N'ai-je pas pleuré pour celui dont les jours étaient durs? N'étais-je pas triste pour le pauvre? J'espérais le bonheur, c'est le malheur qui est venu; j'attendais la lumière, c'est l'obscurité qui est venue. Mes entrailles bouillonnent sans relâche. Les jours de l'affliction m'ont atteint. Je m'assombris, mais ce n'est pas à cause du soleil; je me lève dans l'assemblée et j'appelle au secours. Je suis devenu le frère des chacals, le compagnon des autruches. Ma peau noircit sur moi, mes os sont brûlants de fièvre. Ma lyre ne sert plus qu'au chant de deuil, et mon chalumeau n'accompagne plus que le chant des pleureuses. J'avais conclu une alliance pour mes yeux; comment aurais-je pu fixer mon attention sur une vierge? Quelle part Dieu m'aurait-il réservée d'en haut? Quel patrimoine le Puissant m'aurait-il envoyé depuis les hauteurs? La catastrophe n'est-elle pas pour l'homme injuste, et l'infortune pour les malfaisants? Ne regardait-il pas mes voies? Ne comptait-il pas tous mes pas? Ai-je eu recours à l'illusion, me suis-je orienté vers la tromperie? Que Dieu me pèse dans des balances justes, et il saura mon intégrité! Si mes pas se sont écartés du chemin, si mon cœur a suivi mes yeux, si quelque souillure s'est attachée à mes mains, que je sème et qu'un autre mange, et que mes rejetons soient déracinés! Si mon cœur a été séduit par une femme, si j'ai fait le guet à la porte de mon prochain. Que ma femme tourne la meule pour un autre, et que d'autres abusent d'elle! Car ce serait une infamie, une faute du ressort des juges. C'est un feu qui dévorerait jusqu'au monde des disparus, et qui arracherait toutes mes récoltes. Si j'ai méprisé le droit de mon serviteur ou de ma servante quand ils étaient en litige avec moi, que ferai-je, quand Dieu se lèvera? Quand il demandera des comptes, que répondrai-je? Celui qui me faisait dans le ventre de ma mère ne les a-t-il pas faits aussi? Un seul Dieu ne nous a-t-il pas formés dans le sein maternel? Si j'ai refusé aux pauvres ce qu'ils désiraient, si j'ai laissé les yeux de la veuve s'épuiser, si j'ai mangé seul ma ration, sans que l'orphelin puisse en manger, – car, depuis ma jeunesse, il a grandi avec moi comme avec un père; depuis le ventre de ma mère, j'ai guidé la veuve – si j'ai vu le vagabond manquer de vêtements, le pauvre dépourvu de couverture, sans que ses reins m'aient béni, sans qu'il ait été réchauffé par la toison de mes moutons; si j'ai levé la main contre l'orphelin, parce que je me voyais soutenu à la porte de la ville, que mon bras se détache de mon épaule, mon avant-bras du coude, et qu'il se brise! Car la catastrophe venant de Dieu était une frayeur pour moi, et je ne peux rien devant sa majesté. Si j'ai fait de l'or mon assurance, si j'ai dit au métal précieux: « Je me fie à toi! », si je me suis réjoui de l'abondance de mes biens, des richesses que ma main avait acquises; si j'ai regardé la lumière quand elle brillait, la lune quand elle s'avançait radieuse, si mon cœur s'est laissé séduire en secret, si ma main s'est portée à ma bouche pour un baiser; ce serait encore une faute passible de jugement, et j'aurais renié le Dieu d'en haut! Si je me suis réjoui du malheur de mon ennemi, si j'ai sauté d'allégresse parce qu'un mal l'avait atteint, moi qui n'avais pas permis à ma bouche de pécher, de demander sa mort par une malédiction; si les gens qui sont dans ma tente ne disaient pas: « Qui n'a-t-il pas rassasié de viande? » – L'immigré ne passait pas la nuit dehors, j'ouvrais ma porte au voyageur. – Si, comme tout être humain, j'ai couvert mes transgressions, pour enfouir ma faute dans ma poche, parce que j'étais effrayé de la rumeur de la multitude, parce que le mépris des clans me terrifiait; si je me suis tenu silencieux sans franchir ma porte… Ah! s'il y avait quelqu'un pour m'écouter! Voilà mon dernier signe; que le Puissant me réponde! La plainte écrite par mon accusateur, ne la porterai-je pas sur mon épaule, ne la nouerai-je pas sur moi comme une couronne? Je lui rendrai compte du nombre de mes pas, je m'approcherai de lui comme un chef. Si ma terre crie contre moi, si ses sillons versent des larmes; si j'en ai mangé le produit sans l'avoir payé, si j'ai désespéré ses propriétaires; qu'il en sorte des ajoncs au lieu de froment, et de l'ivraie au lieu d'orge! Fin des paroles de Job. Ces trois hommes cessèrent de répondre à Job, parce qu'il se croyait juste. Alors Elihou, fils de Barakéel, le Bouzite, du clan de Ram, se mit en colère. Il se mit en colère contre Job, parce qu'il se disait plus juste que Dieu. Il se mit en colère contre ses trois amis, parce qu'ils ne trouvaient rien à répondre et qu'ils condamnaient Dieu. Comme ils étaient plus âgés que lui, Elihou avait attendu pour parler à Job. Mais Elihou avait vu que ces trois hommes n'avaient pas de réponse, et il se mit en colère. Elihou, fils de Barakéel, le Bouzite, répondit: Je suis jeune, et vous êtes des vieillards; c'est pourquoi j'ai tremblé, je craignais de vous exposer mon savoir. Je me disais: « L'âge avancé saura parler, le grand nombre des années fera connaître la sagesse. » Mais en réalité, dans l'homme, c'est un souffle, c'est l'haleine du Puissant qui lui donne l'intelligence; l'abondance d'années ne donne pas la sagesse, ce ne sont pas les vieillards qui comprennent l'équité. Voilà pourquoi je dis: Ecoute-moi! Moi aussi, j'exposerai mon savoir. J'ai attendu vos paroles, j'ai prêté l'oreille à vos raisonnements, jusqu'à ce que vous ayez examiné à fond ses propos. Je vous ai accordé toute mon attention; mais aucun de vous n'a convaincu Job, aucun n'a répondu à ses discours. Ne dites pas cependant: « Nous avons trouvé là la sagesse; c'est Dieu qui le confondra, et non pas un homme! » Ce n'est pas contre moi qu'il a tenu ses propos; aussi ne lui répondrai-je pas avec vos paroles. Ils sont terrifiés, ils ne répondent plus! Les mots leur manquent! J'ai attendu: puisqu'ils ne parlent pas, parce qu'ils s'arrêtent et ne répondent plus, à mon tour, je veux répondre; je veux exposer mon savoir, moi aussi! Car je suis plein de propos, un souffle me presse au dedans de moi; au dedans de moi, c'est comme du vin sous pression, comme des outres neuves qui vont éclater. Je parlerai pour pouvoir respirer, j'ouvrirai mes lèvres et je répondrai. Je ne favoriserai personne, je ne flatterai aucun être humain; car je ne sais pas flatter: celui qui me fait m'enlèverait bien vite! Maintenant, Job, écoute mes propos, je te prie; prête l'oreille à toutes mes paroles! J'ouvre la bouche; ma langue parle dans mon palais. C'est la droiture de mon cœur qu'exprimeront mes discours, c'est une connaissance pure que proposeront mes lèvres. Le souffle de Dieu m'a fait, l'haleine du Puissant me fait vivre. Si tu le peux, réponds-moi, prépare-toi, tiens-toi devant moi! Devant Dieu, je suis comme toi; moi aussi, j'ai été tiré de l'argile; ainsi la terreur que j'inspire ne te remplira pas d'effroi, et mon autorité ne saurait t'accabler. Mais tu as parlé en ma présence – j'ai entendu tes propos: « Je suis sans reproche, je n'ai pas commis de transgression, je suis net, il n'y a pas de faute en moi. Il invente contre moi des griefs, il me considère comme son ennemi; il met mes pieds dans des entraves, il surveille tous mes mouvements. » – Je te répondrai qu'en cela tu n'as pas raison, car Dieu est plus grand qu'un homme. Pourquoi lui cherches-tu querelle? Parce qu'il ne répond pas à toutes les paroles? Dieu parle cependant, tantôt d'une manière, tantôt d'une autre, et l'on n'y fait pas attention. Dans un rêve, dans une vision nocturne, quand une torpeur tombe sur les hommes, quand ils sont endormis sur leur lit. Alors il informe les hommes et met le sceau à leur instruction, afin d'éloigner l'être humain de ses œuvres et de préserver de l'orgueil l'homme fort, afin de le protéger de la fosse, pour qu'il ne périsse pas par le javelot. Par la douleur aussi l'homme reçoit un avertissement sur son lit, quand une lutte continue vient agiter ses os. Alors il prend en dégoût le pain, les aliments les plus désirables. Sa chair se consume et disparaît au regard; ses os, qu'on ne voyait pas, sont mis à nu; il s'approche de la fosse, de ceux qui donnent la mort. Mais s'il se trouve pour lui un messager, un interprète, un seul entre mille, qui dise à l'être humain son devoir, alors il lui fera grâce et dira: « Délivre-le, qu'il ne descende pas dans la fosse! J'ai trouvé une rançon! » Alors sa chair retrouve la fraîcheur de la jeunesse, il revient aux jours de son adolescence. Il supplie Dieu, qui lui accorde sa faveur, il paraît en sa présence avec des acclamations. Dieu rend à l'homme sa justice. Il chante devant les hommes, il dit: « J'ai péché, j'ai rendu tortueux ce qui était droit, et je n'ai pas été traité comme je le méritais. Dieu m'a libéré alors que j'allais périr dans la fosse: je vois de nouveau la lumière! » Voilà tout ce que Dieu fait, deux fois, trois fois, avec un homme. Pour le détourner de la fosse, pour que l'éclaire la lumière des vivants. Sois attentif, Job, écoute-moi! Tais-toi, c'est moi qui parlerai! Si tu as quelque propos à formuler, réponds-moi! Parle, car je voudrais te rendre justice. Sinon, écoute-moi! Tais-toi, et je t'enseignerai la sagesse! Elihou reprit: Sages, écoutez mes propos! Vous qui avez de la connaissance, prêtez l'oreille à ce que je dis! Car l'oreille discerne les propos, comme le palais goûte la nourriture. Choisissons donc l'équité, reconnaissons entre nous ce qui est bon. Job dit: « Je suis juste, Dieu a écarté mon droit; malgré mon équité, je passe pour un menteur; ma blessure est incurable, sans que j'aie commis de transgression. » Y a-t-il un homme semblable à Job, qui boive la moquerie comme de l'eau, qui chemine dans la société des malfaisants, qui marche avec les méchants? Car il a dit: « Il est inutile à l'homme de vouloir être agréé par Dieu. » Ecoutez-moi donc, hommes raisonnables! Dieu serait-il méchant, le Puissant injuste? Jamais! Il paie de retour l'être humain selon ses actions, il rétribue chacun selon ses voies. En vérité, Dieu n'agit pas comme un méchant; le Puissant ne fausse pas le droit. Qui lui a assigné la terre? Qui lui a confié le monde entier? S'il ne pensait qu'à lui-même, s'il ramenait à lui son souffle, son haleine, tous expireraient en même temps, et l'être humain retournerait à la poussière. Si tu as de l'intelligence, écoute ceci, prête l'oreille à mes propos! Celui qui déteste l'équité pourrait-il vraiment gouverner? Condamnerais-tu le juste, le puissant? Dira-t-on à un roi: « Crapule! », et à des nobles: « Méchant! » Dieu ne favorise pas les princes et ne distingue pas le riche du pauvre, parce que tous sont l'œuvre de ses mains. En un instant ils meurent; en pleine nuit un peuple se soulève et ils périssent; on écarte le tyran sans effort. Car il a les yeux sur les voies de l'homme, il regarde tous ses pas. Il n'y a ni ténèbres ni ombre de mort où puissent se cacher les malfaisants. Il n'est pas besoin de prêter attention longtemps à un homme pour qu'il entre en jugement avec Dieu; il brise les puissants sans faire d'enquête et il en nomme d'autres à leur place; car il reconnaît leurs œuvres. Il les renverse de nuit, et ils sont écrasés; il les frappe comme des méchants, à la vue de tous. C'est parce qu'ils se sont écartés de lui et qu'ils n'ont pas su discerner toutes ses voies. Ils ont fait monter vers lui les cris du faible, et il entend les cris des pauvres. S'il donne de la tranquillité, qui condamnera? S'il se détourne, qui pourra le regarder? Nation ou homme, personne n'y peut rien. C'est pour qu'un impie ne règne pas qu'il ne soit pas un piège pour le peuple; car a-t-il jamais dit à Dieu: « J'ai supporté ma peine, je n'agirai plus mal; ce que je ne vois pas encore, montre-le-moi; si j'ai commis une injustice, je ne recommencerai pas. » Est-ce d'après tes idées que Dieu doit payer de retour, puisque tu renonces? C'est toi qui choisis, et non pas moi! Ce que tu connais, dis-le donc! Les hommes raisonnables, l'homme sage qui m'écoute, me diront: Job parle sans la connaissance, et ses paroles manquent de bon sens. Que Job soit donc éprouvé jusqu'au bout, puisqu'il répond comme les hommes malfaisants! Car il ajoute à son péché la révolte, il bat des mains avec arrogance parmi nous, il multiplie les discours contre Dieu. Elihou reprit: Penses-tu être dans ton droit? Peux-tu dire: « Je suis plus juste que Dieu! » Car tu dis: « Est-ce utile pour toi? Que me sert-il de ne pas pécher? » C'est moi qui vais te répondre, à toi et à tes amis avec toi. Considère le ciel et vois! Regarde les nuées: comme elles sont élevées au-dessus de toi! Si tu pèches, quel tort lui causes-tu? Quand tes transgressions se multiplieraient, que lui ferais-tu? Si tu es juste, que lui donnes-tu? Que reçoit-il de toi? Ta méchanceté ne peut nuire qu'à un homme comme toi, ta justice n'est utile qu'à un être humain. On crie à cause de la multitude des oppresseurs, on appelle au secours à cause de la violence d'un grand nombre; mais personne ne dit: « Où est Dieu, lui qui m'a fait, lui qui inspire des psaumes pendant la nuit, lui qui nous instruit plus que les bêtes de la terre, qui nous donne plus de sagesse qu'aux oiseaux du ciel? » Alors on crie, mais il ne répond pas, à cause de l'orgueil des mauvais. Vraiment, c'est inutile: Dieu n'entend pas, le Puissant ne le voit pas! Mais c'est toi qui dis que tu ne le vois pas, que ta cause est devant lui, que tu l'attends! Maintenant, parce que sa colère n'intervient pas et qu'il ignore les pires révoltes, Job ouvre la bouche pour des futilités, il abonde en propos dépourvus de connaissance. Elihou poursuivit: Attends un peu, et je vais t'expliquer, car j'ai encore quelques propos pour la cause de Dieu. Je tirerai ma connaissance de loin et je rendrai justice à celui qui me fait. Car, en vérité, mes propos ne sont pas des mensonges, celui qui est avec toi est parfait dans sa connaissance! Dieu est puissant et il ne renonce pas; il est puissant par la force de son intelligence. Il ne laisse pas vivre le méchant et il fait droit aux affligés. Il ne détourne pas les yeux du juste; il place des rois sur le trône, il les y fait asseoir pour toujours, afin qu'ils soient élevés. Sont-ils liés de chaînes, sont-ils pris dans les liens de l'affliction, il dénonce leurs actions et leurs révoltes quand ils s'enorgueillissent; il les informe pour leur instruction, il leur dit de revenir du mal. S'ils écoutent et se soumettent, ils achèvent leurs jours dans le bonheur, leurs années dans les délices. S'ils n'écoutent pas, ils périssent par le javelot, ils expirent sans connaissance. Les impies se livrent à la colère, ils n'appellent pas au secours quand il les enchaîne; ils meurent dans leur jeunesse, parmi les prostitués sacrés. Mais il délivre l'affligé par son affliction même, c'est par l'oppression qu'il les informe. Il te retirera aussi de la détresse, à la place, tu seras au large, sans contrainte, et ta table sera chargée de mets succulents. Mais si tu juges tout à fait comme le méchant, le jugement et l'équité se saisiront de toi. Prends garde qu'on ne t'entraîne par une largesse, que la valeur du pot-de-vin ne te fasse pas dévier! Tes appels au secours suffiraient-ils pour ne pas être dans la détresse? Toute la vigueur de ta force y suffirait-elle? N'aspire pas à la nuit qui enlève des peuples de leur place. Garde-toi de te tourner vers le mal, car c'est ce que tu as choisi, à cause de ton affliction. Dieu se montre sublime par sa force; qui saurait enseigner comme lui? Qui lui ferait rendre compte de sa conduite? Qui peut lui dire: « Tu as agi injustement! » Souviens-toi de magnifier son action que les hommes chantent. Tout être humain la voit, tout homme la contemple de loin. Dieu est grand, mais nous ne le comprenons pas; le nombre de ses années est insondable. Il attire les gouttes d'eau qui s'évaporent et retombent en pluie; les nuages la laissent couler, ils la répandent sur la multitude des humains. Qui comprendra le déploiement des nuages, le fracas de sa hutte? Il déploie autour de lui sa lumière, il recouvre les profondeurs de la mer. Par tout cela il juge les peuples, il donne la nourriture en abondance. Il prend l'éclair dans ses mains, il lui assigne sa cible. Il s'annonce par son tonnerre; le troupeau pressent son approche. C'est pour cela que mon cœur tremble, qu'il bondit de sa place. Ecoutez, écoutez le fracas de sa voix, le grondement qui sort de sa bouche! Il le fait rouler sous tout le ciel, et son éclair brille jusqu'aux extrémités de la terre. Puis éclate un rugissement: il tonne de sa voix majestueuse; il ne retient plus l'éclair dès que sa voix se fait entendre. Dieu tonne des choses étonnantes; il fait de grandes choses que nous ne connaissons pas. Il dit à la neige: « Tombe sur la terre! » Il le dit à l'averse, à la pluie, aux plus fortes averses. Il ferme d'un sceau la main de tout être humain, afin que tous se reconnaissent comme son œuvre. L'animal sauvage se retire dans son repaire; il demeure dans sa tanière. L'ouragan vient du sud, et le froid des vents du nord. Par son souffle Dieu produit la glace, et l'étendue de l'eau se fige. Il charge d'humidité les nuages, il disperse la nuée étincelante. C'est lui qui les fait tournoyer en tous sens, les dirigeant pour qu'ils exécutent tout ce qu'il leur ordonne dans le monde, sur la terre; c'est comme un bâton dont il frappe sa terre; ou c'est comme un signe de sa fidélité qu'il les fait apparaître. Job, prête l'oreille à cela! Arrête-toi pour comprendre les actes étonnants de Dieu! Sais-tu comment Dieu les dirige, et comment il fait briller la lumière de sa nuée? Sais-tu comment les nuages se tiennent en équilibre, ces œuvres étonnantes de celui dont la connaissance est parfaite? Toi dont les vêtements sont chauds quand la terre est tranquille sous le vent du sud, peux-tu comme lui étendre une voûte de nuées aussi solides qu'un miroir de fonte? Fais-nous savoir ce que nous devons lui dire; nous ne nous exprimerons plus devant les ténèbres. Quand je parle, faut-il que cela lui soit rapporté? Doit-on lui dire quelque chose pour qu'il soit informé? Maintenant on ne voit plus la lumière tamisée par les nuées, car un vent a passé et les a nettoyées, et du nord survient une lueur dorée. Oh! que l'éclat de Dieu est redoutable! Nous ne saurions parvenir jusqu'au Puissant; il est grand par la force, par l'équité et par une souveraine justice: il n'afflige personne. C'est pourquoi les hommes doivent le craindre; il ne porte les regards sur aucun des sages. Le Seigneur répondit à Job du milieu de la tempête: Qui est celui qui obscurcit mes projets par des propos sans connaissance? Tiens-toi prêt, je te prie, comme un vaillant homme; je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Où étais-tu quand je fondais la terre? Dis-le, si tu es intelligent. Qui en a fixé les mesures, le sais-tu? Ou qui a tendu sur elle le cordeau? Dans quoi ses bases sont-elles enfoncées? Qui en a posé la pierre angulaire, alors qu'ensemble les étoiles du matin criaient de joie et que tous les fils de Dieu lançaient des acclamations? Qui a enfermé la mer avec des portes, quand elle s'élança pour sortir du sein maternel, quand je fis de la nuée son vêtement et de l'obscurité épaisse ses langes, quand je lui fixai mes prescriptions et que je lui mis des verrous et des portes; quand je dis: « Tu viendras jusqu'ici, tu n'iras pas au-delà; ici s'arrêtera l'orgueil de tes flots! » As-tu, un seul de tes jours, commandé au matin? As-tu fait connaître à l'aurore son lieu, pour qu'elle saisisse les bords de la terre et que les méchants en soient secoués? Tout se transforme alors comme l'argile sous le sceau et se présente comme paré d'un vêtement. Mais les méchants sont privés de leur lumière, et le bras qui se lève est brisé. Es-tu parvenu jusqu'aux sources de la mer? T'es-tu promené dans les profondeurs de l'abîme? Les portes de la mort ont-elles été mises à découvert pour toi? As-tu vu les portes de l'ombre de mort? As-tu appréhendé l'étendue de la terre? Dis-le, si tu sais tout cela. Où est donc le chemin où demeure la lumière? Et les ténèbres, où donc résident-elles, pour que tu puisses les saisir à leur limite et comprendre les sentiers de leur habitation? Tu le sais, n'est-ce pas, car alors tu étais né, et le nombre de tes jours est grand! Es-tu parvenu jusqu'aux réserves de neige? As-tu vu les réserves de grêle, que j'ai mises de côté pour un temps de détresse, pour un jour de combat et de guerre? Où est le chemin par lequel la lumière se divise, celui par lequel le vent d'est se répand sur la terre? Qui a ouvert un passage aux flots de l'averse, tracé le chemin de l'éclair et des coups de tonnerre, pour faire pleuvoir sur une terre sans hommes, sur un désert où il n'y a pas d'êtres humains, pour rassasier les lieux de la tourmente et du ravage, pour y faire germer et sortir de l'herbe? La pluie a-t-elle un père? Qui donc fait naître les gouttes de rosée? De quel sein maternel est sortie la glace? Qui a mis au monde le givre du ciel? Les eaux s'immobilisent comme une pierre, la surface de l'abîme se prend. Est-ce toi qui noues les liens des Pléiades ou qui desserres les cordages d'Orion? Est-ce toi qui fais paraître en leur temps les constellations, et qui conduis la Grande Ourse avec ses petits? Connais-tu les lois du ciel? Est-ce toi qui règles son pouvoir sur la terre? Peux-tu élever la voix jusqu'aux nuages, pour que des torrents d'eaux te recouvrent? Est-ce toi qui envoies les éclairs vers leur destination? Est-ce à toi qu'ils diront: « Nous sommes là! » Qui a mis la sagesse en l'ibis, qui a donné l'intelligence au coq? Qui peut avec sagesse compter les nuages et incliner les outres du ciel, pour que la poussière se fige et que les mottes de terre se collent? Est-ce toi qui chasses une proie pour la lionne et qui apaises la faim des jeunes lions, quand ils sont tapis dans leurs tanières, quand ils habitent dans le taillis comme dans un repaire? Qui prépare au corbeau sa pâture, quand ses petits appellent Dieu au secours, errants, sans rien à manger? Connais-tu le temps où les bouquetins font leurs petits? Observes-tu les biches quand elles mettent bas? Peux-tu compter les mois pendant lesquels elles portent? Connais-tu le temps où elles font leurs petits? Elles se courbent, donnent le jour à leur progéniture et sont délivrées de leurs douleurs. Leurs petits prennent de la vigueur et grandissent en plein air, ils s'éloignent et ne reviennent plus auprès d'elles. Qui a mis l'onagre en liberté? Qui a dénoué les liens de l'âne sauvage? J'ai fait de la plaine aride son habitation, de la terre salée sa demeure. Il se rit du tumulte de la ville, il n'entend pas les cris du charretier. Il parcourt les montagnes pour trouver sa pâture, il cherche tout ce qui est vert. L'aurochs acceptera-t-il d'être à ton service? Passera-t-il la nuit près de ta mangeoire? Peux-tu attacher l'aurochs avec une corde pour qu'il trace un sillon? Traînera-t-il la herse derrière toi dans les vallons? Mettras-tu ta confiance en lui, parce que sa force est grande? Lui abandonneras-tu le produit de ton travail? Peux-tu compter sur lui pour rentrer ta récolte et pour l'amasser sur ton aire? L'aile des autruches se déploie joyeusement; on dirait l'aile, le plumage de la cigogne. Mais l'autruche abandonne ses œufs à la terre et les laisse chauffer dans la poussière, oubliant qu'un pied peut les écraser, qu'un animal sauvage peut les piétiner. Elle est dure envers ses petits comme si ce n'étaient pas les siens; peiner pour rien ne l'effraie pas. Car Dieu l'a privée de sagesse, il ne lui a pas donné l'intelligence en partage. Quand elle se dresse et prend son élan, elle se rit du cheval et de son cavalier. Est-ce toi qui donnes la puissance au cheval et qui revêts son cou d'une crinière flottante? Est-ce toi qui le fais bondir comme le criquet? En s'ébrouant fièrement, il répand la terreur. Il piaffe dans le vallon, il est content de sa force, il s'élance au-devant des armes; il se rit de la frayeur, il n'est pas terrifié, il ne recule pas devant l'épée. Sur lui retentissent le carquois, la lance étincelante et le javelot. Bondissant d'ardeur, il dévore l'espace. Il ne peut se contenir au son de la trompe; quand la trompe sonne, il crie: « Ah! ah! » De loin il flaire la guerre, la voix tonnante des chefs et les acclamations. Est-ce par ton intelligence que l'épervier prend son vol et qu'il étend ses ailes vers le sud? Est-ce par ton ordre que le vautour s'élève et qu'il place son nid sur les hauteurs? C'est dans les rochers qu'il demeure et qu'il passe la nuit, sur une dent de rocher il a sa forteresse. De là il recherche sa proie, de loin, ses yeux l'aperçoivent. Ses petits boivent le sang; là où il y a des cadavres, il est là. Le Seigneur reprit la parole et dit à Job: Le donneur de leçons va-t-il chercher querelle au Puissant? Celui qui critique Dieu a-t-il une réponse à tout cela? Job répondit au Seigneur : Je suis peu de chose; que te répliquerais-je? Je mets la main sur ma bouche. J'ai parlé une fois, je ne répondrai plus; deux fois, je n'ajouterai rien. Le Seigneur répondit à Job du milieu de la tempête: Tiens-toi prêt, je te prie, comme un vaillant homme; je t'interrogerai, et tu m'instruiras. Veux-tu réellement annuler mon jugement? Me condamneras-tu pour te justifier? As-tu un bras comme celui de Dieu, une voix tonnante comme la sienne? Orne-toi, je te prie, d'orgueil et de clarté, revêts-toi d'éclat et de magnificence! Répands les flots de ta colère, regarde tous les orgueilleux et abaisse-les! Regarde tous les orgueilleux, courbe-les! Ecrase sur place les méchants, cache-les tous dans la poussière, emprisonne-les dans le cachot! Alors moi-même je te célébrerai, car ta main droite aura été ton salut! Voici Behémoth, je l'ai fait comme toi! Il mange de l'herbe comme le bœuf. Sa force est dans ses reins, et sa vigueur dans les muscles de son ventre; il raidit sa queue comme un cèdre; les tendons de ses cuisses sont entrelacés; ses os sont des tubes de bronze, son ossature comme des barres de fer. Il est le commencement des voies de Dieu; celui qui le fait le pourvoit d'une épée. Sa pâture lui vient des montagnes, là où s'ébattent tous les animaux sauvages. Il se couche sous les lotus, dans le secret des roseaux et des marécages; les lotus le couvrent de leur ombre, les saules des oueds l'entourent. Si le fleuve devenait violent, il ne s'alarmerait pas; si le Jourdain se précipitait dans sa gueule, il resterait en sécurité. Est-ce quand il a les yeux ouverts qu'on pourra le saisir? Le prendra-t-on au piège, pour lui percer le museau? Tireras-tu Léviathan avec un hameçon? Lieras-tu sa langue avec une corde? Passeras-tu un roseau à son museau? Lui perceras-tu la mâchoire avec un crochet? Te fera-t-il de longues supplications? Te dira-t-il des paroles douces? Conclura-t-il une alliance avec toi? Le prendras-tu comme esclave à perpétuité? Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau? L'attacheras-tu pour tes jeunes filles? Des associés le mettront-ils en vente? Le partageront-ils entre des marchands? Couvriras-tu sa peau de dards et sa tête de harpon à poisson? Mets ta main sur lui: au souvenir du combat, tu ne recommenceras plus! Devant lui toute attente n'est qu'illusion; à son seul aspect n'est-on pas terrassé? Personne n'est assez courageux pour l'exciter; qui donc tiendrait devant moi? Qui m'a avancé quelque chose pour que je le lui rende? Sous tout le ciel, tout m'appartient. Je ne me tairai pas à propos de son corps, de sa force et de la beauté de son organisme. Qui l'a dépouillé de son vêtement? Qui pénétrera entre ses mâchoires? Qui a ouvert les portes de sa gueule? Autour de ses dents c'est la terreur. Ses orgueilleux et puissants boucliers sont liés étroitement comme par un sceau; ils se serrent l'un contre l'autre, il ne passerait pas entre eux un souffle; ils sont attachés l'un à l'autre, ils se tiennent et ne peuvent se séparer. Ses éternuements font jaillir de la lumière; ses yeux sont comme la lueur de l'aurore. Des torches jaillissent de sa gueule, des étincelles de feu s'en échappent. Une fumée sort de ses naseaux, comme d'un chaudron qui bout, d'une chaudière ardente. Son haleine allume des braises, des flammes sortent de sa gueule. Dans son cou réside la puissance, l'effroi bondit au-devant de lui. Les éléments de son corps sont attachés ensemble, ils sont fondus sur lui, ils ne vacillent pas. Son cœur est dur comme la pierre, dur comme la meule inférieure. Devant sa majesté, les plus robustes sont effrayés et s'esquivent, brisés. Pour celui qui l'approche, l'épée ne sert à rien, ni la lance, ni le javelot, ni la cuirasse. Il considère le fer comme de la paille, le bronze comme du bois pourri. La flèche ne le fait pas fuir, les pierres de la fronde sont pour lui de la paille. Il considère la massue comme de la paille, il se rit du sifflement du javelot. Il a sous lui des pointes aiguës, une herse qu'il traîne sur la boue. Il fait bouillonner les profondeurs comme une marmite, il change la mer en un vase à parfum. Il laisse derrière lui un sentier lumineux; l'abîme devient comme les cheveux blancs d'un vieillard. Sur la terre il n'a pas de maître; il a été fait sans terreur. Il regarde tout ce qui est élevé, il est le roi des plus fiers animaux. Job répondit au Seigneur : Je sais que tu peux tout, et qu'aucune pensée ne t'échappe. – Qui est celui qui, sans connaissance, assombrit mes projets? – Ainsi j'ai parlé, sans comprendre, de choses étonnantes qui me dépassent et que je ne connais pas. – Ecoute, je te prie; moi, je parlerai; je t'interrogerai, et tu m'instruiras. – Mon oreille avait entendu parler de toi; maintenant mon œil t'a vu. C'est pourquoi je renonce: je me repens sur la poussière et la cendre. Après que le Seigneur eut dit cela à Job, le Seigneur dit à Eliphaz le Témanite: Je suis en colère contre toi et tes deux amis, parce que vous n'avez pas parlé de moi correctement, comme l'a fait Job, mon serviteur. Prenez maintenant sept taureaux et sept béliers, allez vers Job, mon serviteur, et offrez un holocauste pour vous-mêmes. Job, mon serviteur, priera pour vous et, par considération pour lui, je ne vous traiterai pas à la mesure de votre folie, car vous n'avez pas parlé de moi correctement, comme l'a fait mon serviteur Job. Eliphaz le Témanite, Bildad le Shouhite et Tsophar le Naamatite s'en allèrent. Ils agirent comme le Seigneur avait dit; et le Seigneur eut de la considération pour Job. Le Seigneur rétablit la situation de Job, quand celui-ci eut prié pour ses amis; le Seigneur lui accorda le double de tout ce qu'il avait eu. Tous ses frères, toutes ses sœurs et toutes ses connaissances d'autrefois vinrent vers lui et mangèrent avec lui, dans sa maison. Ils le plaignirent et le consolèrent de tous les malheurs que le Seigneur avait fait venir sur lui, et ils lui donnèrent chacun une qesita et un anneau d'or. Le Seigneur bénit la fin de Job plus que son commencement. Il eut aussi 14 000 têtes de petit bétail, 6 000 chameaux, 1 000 paires de bœufs et 1 000 ânesses. Il eut sept fils et trois filles. Il appela la première du nom de Yemima, la deuxième du nom de Qetsia, et la troisième du nom de Qéren-Pouk. Il ne se trouvait pas dans tout le pays d'aussi belles femmes que les filles de Job. Leur père leur donna une part de son patrimoine avec leurs frères. Job vécut encore cent quarante ans après cela; il vit ses fils et les fils de ses fils jusqu'à la quatrième génération. Puis Job mourut, âgé et rassasié de jours. Heureux l'homme qui ne suit pas les projets des méchants, qui ne s'arrête pas sur le chemin des pécheurs, et qui ne s'assied pas parmi les insolents, mais qui trouve son plaisir dans la loi du Seigneur, et qui redit sa loi jour et nuit! Il est comme un arbre planté près des canaux d'irrigation, qui donne son fruit en son temps, et dont le feuillage ne se flétrit pas: tout ce qu'il fait lui réussit. Il n'en est pas ainsi des méchants: ils sont comme la paille que le vent emporte. C'est pourquoi les méchants ne se tiendront pas debout au jugement, ni les pécheurs dans la communauté des justes. Car le Seigneur connaît la voie des justes, mais la voie des méchants se perd. Pourquoi les nations s'agitent-elles? Pourquoi les peuples grondent-ils en vain? Les rois de la terre se postent, les princes se liguent ensemble contre le Seigneur et contre l'homme qui a reçu son onction: Brisons leurs liens, secouons leurs chaînes! Il rit, celui qui habite le ciel, le Seigneur se moque d'eux. Il leur parle dans sa colère, dans sa fureur il les épouvante: C'est moi qui ai investi mon roi sur Sion, ma montagne sacrée! Je vais proclamer le décret du Seigneur ; il m'a dit: Tu es mon fils! C'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui. Demande-moi et je te donnerai les nations comme patrimoine, comme propriété les extrémités de la terre; tu les briseras avec un sceptre de fer. Comme une poterie tu les mettras en pièces. Et maintenant, rois, ayez du bon sens! Recevez l'instruction, juges de la terre! Servez le Seigneur avec crainte, soyez dans l'allégresse en frissonnant. Embrassez le fils, de peur qu'il ne se mette en colère et que vous ne disparaissiez en chemin; car sa colère s'enflamme vite. Heureux tous ceux qui trouvent en lui un abri! Psaume. De David. Lorsqu'il s'enfuit pour échapper à Absalom, son fils. Seigneur, qu'ils sont nombreux, mes adversaires, nombreux ceux qui se dressent contre moi, nombreux ceux qui disent à mon sujet: Pas de salut pour lui auprès de Dieu! Mais toi, Seigneur, tu es pour moi un bouclier; tu es ma gloire, tu relèves ma tête. Je crie vers le Seigneur, et il me répond de sa montagne sacrée. Je me couche, et je m'endors; je me réveille, car le Seigneur me soutient. Je n'ai pas peur des dizaines de milliers de gens qui se placent tout autour de moi pour m'attaquer. Lève-toi, Seigneur ! Sauve-moi, mon Dieu! Car tu frappes à la joue tous mes ennemis, tu brises les dents des méchants. C'est au Seigneur qu'appartient le salut! Que ta bénédiction soit sur ton peuple! Du chef de chœur. Avec instruments à cordes. Psaume. De David. Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice! Dans la détresse, tu me mets au large. Fais-moi grâce, entends ma prière! Hommes, jusqu'à quand ma gloire sera-t-elle changée en confusion? Jusqu'à quand aimerez-vous ce qui est creux, rechercherez-vous le mensonge? Sachez que le Seigneur distingue celui qui lui est fidèle; quand je l'invoque, le Seigneur entend. Agitez-vous, mais ne péchez pas; parlez en votre cœur, sur votre lit, puis taisez-vous. Offrez des sacrifices de justice et mettez votre confiance dans le Seigneur. Beaucoup disent: Qui nous fera voir le bonheur? Fais lever sur nous la lumière de ta face, Seigneur ! Tu mets dans mon cœur plus de joie qu'au temps où abondent leur froment et leur vin. Aussitôt couché, je m'endors en paix, car toi seul, Seigneur, tu me fais habiter en sécurité. Du chef de chœur. Avec les flûtes. Psaume. De David. Prête l'oreille à mes paroles, Seigneur, comprends mon murmure! Sois attentif à mes appels au secours, mon roi, mon Dieu! C'est à toi que j'adresse ma prière. Seigneur, le matin tu m'entends; le matin je me présente à toi et je guette. Car tu n'es pas un Dieu qui prenne plaisir à la méchanceté; le mal ne séjourne pas auprès de toi. Ceux qui font les fiers ne tiennent pas devant tes yeux; tu détestes tous les malfaisants. Tu fais disparaître ceux qui profèrent le mensonge. Le Seigneur a en abomination l'homme sanguinaire et trompeur. Mais moi, par ta grande fidélité, je viens à ta maison; dans la crainte qui t'est due, je me prosterne devant ton temple sacré. Seigneur, conduis-moi dans ta justice, à cause de mes détracteurs; aplanis ta voie devant moi. Car il n'y a rien de sûr dans leur bouche. Leur sein n'est que ruine, leur gosier est une tombe ouverte, et leur langue se fait glissante. Demande-leur réparation, ô Dieu! Que leurs desseins amènent leur chute! Rejette-les à cause de leurs transgressions sans nombre, car ils se rebellent contre toi! Alors tous ceux qui trouvent en toi un abri se réjouiront; leur vie sera toujours un cri de joie. Tu les protégeras, et ils exulteront en toi, ceux qui aiment ton nom. Car toi, Seigneur, tu bénis le juste; comme un grand bouclier tu l'entoures de faveur. Du chef de chœur. Avec instruments à cordes. Sur la lyre à huit cordes. Psaume. De David. Seigneur, ne me châtie pas dans ta colère, ne me corrige pas dans ta fureur! Fais-moi grâce, Seigneur, car je dépéris; guéris-moi, Seigneur, car mes os sont dans l'épouvante. Je suis tout épouvanté; et toi, Seigneur, jusqu'à quand…? Reviens, Seigneur, délivre-moi; sauve-moi, à cause de ta fidélité. Car, dans la mort, on n'évoque pas ton nom; dans le séjour des morts, qui te célébrera? Je me fatigue à force de gémir; chaque nuit je baigne mon lit de mes pleurs, j'arrose mon lit de mes larmes. Mes yeux sont épuisés par la contrariété; ils vieillissent à cause de tous mes adversaires. Ecartez-vous de moi, vous tous, malfaisants! Car le Seigneur a entendu mes pleurs, le Seigneur a entendu ma supplication; le Seigneur accueille ma prière. Tous mes ennemis seront saisis de honte et d'épouvante; ils reculeront, soudain honteux. Complainte. De David. Celle qu'il chanta pour le Seigneur au sujet de Koush, le Benjaminite. Seigneur, mon Dieu, c'est en toi que je trouve un abri; sauve-moi de tous mes persécuteurs, délivre-moi, de peur qu'ils ne me déchiquettent, comme un lion qui arrache sans que personne délivre! Seigneur, mon Dieu, si j'ai fait cela, s'il y a de l'injustice sur mes mains, si j'ai rendu le mal à celui qui vivait en paix avec moi, si j'ai dépouillé, sans raison, mon adversaire, que l'ennemi me poursuive et m'atteigne, qu'il renverse ma vie à terre et la piétine, qu'il couche ma gloire dans la poussière! Lève-toi, Seigneur, dans ta colère! Dresse-toi contre la fureur de mes adversaires! Eveille-toi pour moi, toi qui as ordonné l'équité! Que toute la communauté des peuples t'entoure! Reviens en haut au-dessus d'elle! Le Seigneur juge les peuples: Etablis mon droit, Seigneur, selon ma justice et selon mon intégrité! Mets un terme au mal que commettent les méchants, je t'en prie! Affermis le juste, toi qui sondes les cœurs et les reins, Dieu juste! Mon bouclier est auprès de Dieu, qui sauve ceux qui ont le cœur droit. Dieu est un juge juste, un Dieu qui entre sans cesse en fureur. S'il ne revient pas, il aiguise son épée, il bande son arc et l'apprête. C'est pour lui qu'il prépare des armes meurtrières, qu'il rend ses flèches brûlantes. Il conçoit le mal, il porte l'oppression, il accouche du mensonge. Il ouvre une tranchée, il la creuse et il tombe dans la fosse qu'il a lui-même faite. L'oppression qu'il a exercée retombe sur sa tête, sa violence redescend sur son crâne. Je célébrerai le Seigneur selon sa justice, je chanterai le nom du Seigneur, le Très-Haut. Du chef de chœur. Sur la guittith. Psaume. De David. Seigneur (YHWH), notre Seigneur, que ton nom est magnifique sur toute la terre, toi qui te rends plus éclatant que le ciel! Par la bouche des enfants, des nourrissons, tu as fondé une force, à cause de tes adversaires, pour imposer silence à l'ennemi vindicatif. Quand je regarde ton ciel, œuvre de tes doigts, la lune et les étoiles que tu as mises en place, qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui, qu'est-ce que l'être humain, pour que tu t'occupes de lui? Tu l'as fait de peu inférieur à un dieu, tu l'as couronné de gloire et de magnificence. Tu lui as donné la domination sur les œuvres de tes mains, tu as tout mis sous ses pieds, moutons et chèvres, bœufs, tous ensemble, et même les bêtes sauvages, les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, tout ce qui parcourt les sentiers des mers. Seigneur (YHWH), notre Seigneur, que ton nom est magnifique sur toute la terre! Du chef de chœur. Sur « Meurs pour le fils ». Psaume. De David. Je célébrerai le Seigneur de tout mon cœur; je raconterai tous tes actes étonnants. Je me réjouirai en toi, j'exulterai, je chanterai ton nom, ô Très-Haut! Lorsque mes ennemis reculent, ils trébuchent et disparaissent devant toi. Car tu défends mon droit, tu me rends justice, tu es assis sur ton trône en juge juste. Tu rabroues les nations, tu fais disparaître le méchant, tu effaces leur nom pour toujours, à jamais. Plus d'ennemis! Des ruines éternelles! Des villes que tu as déracinées, le souvenir est perdu. Le Seigneur, bouillonnant, est installé pour toujours, il établit son trône pour le jugement. Lui, il juge le monde avec justice, il juge les peuples avec droiture. Que le Seigneur soit une citadelle pour celui qui est écrasé, une citadelle pour les temps de détresse! Qu'ils mettent leur confiance en toi, ceux qui connaissent ton nom, car tu n'abandonnes pas ceux qui te cherchent, Seigneur ! Chantez pour le Seigneur, qui habite Sion, proclamez parmi les peuples ses hauts faits! Car il réclame le sang versé; il s'en souvient, il n'oublie pas les cris des affligés. Fais-moi grâce, Seigneur, regarde mon affliction, causée par mes ennemis, toi qui me fais remonter des portes de la mort, afin que je dise toutes tes louanges dans les portes de Sion la belle et que j'aie de l'allégresse en ton salut. Les nations s'enfoncent dans la fosse qu'elles ont faite, leurs pieds se prennent au filet qu'elles ont caché. Le Seigneur se fait connaître, il agit selon l'équité; le méchant est pris au piège dans l'œuvre de ses mains. Les méchants se tourneront vers le séjour des morts, toutes les nations qui oublient Dieu. Car le pauvre n'est pas oublié à jamais, l'espoir des affligés ne disparaît pas pour toujours. Lève-toi, Seigneur ! Que l'homme ne triomphe pas! Que les nations soient jugées devant toi! Répands sur eux la crainte, Seigneur ! Que les peuples sachent qu'ils ne sont que des hommes! Pourquoi, Seigneur, te tiens-tu si loin? Pourquoi te caches-tu dans les temps de détresse? Les méchants dans leur orgueil poursuivent les pauvres, ils sont pris dans les intrigues qu'ils ont montées. Car le méchant est fier de ce qu'il désire, le profiteur maudit et bafoue le Seigneur. Le méchant dit avec arrogance: Il ne punit pas! Il n'y a pas de Dieu! – Voilà toute son astuce. Ses voies réussissent en tout temps; tes jugements sont trop hauts pour l'atteindre, tous ses adversaires, il leur souffle dessus. Il se dit: Je ne vacillerai pas, de génération en génération, je serai à l'abri du malheur! Sa bouche est pleine de malédictions, de tromperies et de violences; il y a sous sa langue l'oppression et le mal. Il se tient en embuscade près des villages, il tue l'innocent dans son repaire; ses yeux épient le faible. Il est en embuscade dans son repaire, comme le lion dans sa tanière, il est en embuscade pour surprendre le pauvre; il surprend le pauvre en l'entraînant dans son filet. Il se courbe, il se baisse, et les pauvres tombent en son pouvoir. Il se dit: Dieu oublie! Il se détourne, il ne regarde jamais! Lève-toi, Seigneur ! Dieu, élève ta main! N'oublie pas les affligés! Pourquoi le méchant bafoue-t-il Dieu? Pourquoi se dit-il: Tu ne punis pas? Tu as vu, quant à toi, l'oppression et la contrariété; tu regardes pour prendre en main; c'est à toi que s'abandonne le faible, c'est toi qui viens au secours de l'orphelin. Brise le bras du méchant, du mauvais, punis sa méchanceté, que tu ne la trouves plus! Le Seigneur est roi pour toujours, à jamais; les nations disparaissent de son pays. Tu entends le désir des affligés, Seigneur, tu affermis leur cœur; tu prêtes une oreille attentive pour rendre justice à l'orphelin, à celui qui est écrasé, afin que l'homme tiré de la terre ne continue plus à faire trembler d'effroi. Du chef de chœur. De David. C'est dans le Seigneur que je trouve un abri. Comment pouvez-vous me dire: Va-t'en dans la montagne, comme un oiseau! Car les méchants bandent l'arc, ils ajustent leur flèche sur la corde, pour tirer dans l'obscurité sur ceux qui ont le cœur droit. Quand les fondations sont rasées, le juste, que ferait-il? Le Seigneur est dans son temple sacré, le Seigneur a son trône dans le ciel; ses yeux regardent, ses regards sondent les êtres humains. Le Seigneur sonde le juste et le méchant; il déteste celui qui aime la violence. Il fait pleuvoir sur les méchants des braises, du feu et du soufre; un vent brûlant, c'est la coupe qu'ils ont en partage. Car le Seigneur est juste, il aime ce qui est fait pour la justice; ce sont les gens droits qui peuvent voir sa face. Du chef de chœur. Sur la lyre à huit cordes. Psaume. De David. Sauve, Seigneur, car c'en est fini des fidèles, les hommes sûrs disparaissent. Chacun parle faussement à son prochain. On se parle avec des lèvres enjôleuses et un cœur double. Que le Seigneur retranche toutes les lèvres enjôleuses, la langue qui discourt avec arrogance, ceux qui disent: Nous sommes puissants par notre langue, nos lèvres sont avec nous; qui serait notre maître? Parce que les pauvres sont opprimés, parce que les déshérités gémissent, maintenant, dit le Seigneur, je me lève: j'apporte le salut à ceux sur qui l'on souffle. Les paroles du Seigneur sont des paroles pures; un argent éprouvé au creuset de la terre, et sept fois épuré. Toi, Seigneur, tu les garderas, tu nous préserveras de cette génération pour toujours. Les méchants se promènent de toutes parts, quand la bassesse s'élève parmi les humains. Du chef de chœur. Psaume. De David. Jusqu'à quand, Seigneur, m'oublieras-tu sans cesse? Jusqu'à quand te détourneras-tu de moi? Jusqu'à quand aurai-je des soucis, et chaque jour le chagrin au cœur? Jusqu'à quand mon ennemi s'élèvera-t-il contre moi? Regarde, réponds-moi, Seigneur, mon Dieu! Fais briller mes yeux, afin que je ne m'endorme pas dans la mort, afin que mon ennemi ne dise pas: « Je l'ai emporté sur lui! » et que mes adversaires ne soient pas dans l'allégresse, si je vacille. Moi, j'ai mis ma confiance en ta fidélité; mon cœur trouve de l'allégresse en ton salut. Je chanterai pour le Seigneur, car il m'a fait du bien. Du chef de chœur. De David. Le fou se dit: Il n'y a pas de Dieu! Ils se sont pervertis, ils se sont livrés à des agissements abominables; il n'en est pas un qui agisse bien. Le Seigneur, du ciel, se penche sur les êtres humains, pour voir s'il y a quelqu'un qui ait du bon sens, qui cherche Dieu. Tous se sont égarés, ensemble ils se sont corrompus; il n'en est pas un qui agisse bien, pas même un seul. Tous les malfaisants n'ont-ils pas de connaissance? Eux qui dévorent mon peuple comme on dévore du pain, ils n'invoquent pas le Seigneur. C'est là qu'ils seront saisis de frayeur, car Dieu est parmi la génération des justes. Vous faites tourner à sa honte les projets du pauvre. Le Seigneur est son abri. Ah! si de Sion venait le salut d'Israël! Quand le Seigneur rétablira la situation de son peuple, Jacob sera dans l'allégresse, Israël se réjouira. Psaume. De David. Seigneur, qui séjournera dans ta tente? Qui demeurera dans ta montagne sacrée? Celui qui suit la voie de l'intégrité, qui pratique la justice et qui parle loyalement, de tout cœur. Il n'utilise pas sa langue pour calomnier, il ne fait pas de mal à son prochain et il n'outrage pas ses proches. Il repousse celui qui est méprisable à ses yeux, mais il honore ceux qui craignent le Seigneur ; il ne se rétracte pas, s'il fait un serment à son préjudice. Il ne prête pas son argent à intérêt, il n'accepte pas de pot-de-vin aux dépens de l'innocent. Celui qui agit ainsi ne vacillera jamais. Hymne. De David. Garde-moi, ô Dieu: c'est en toi que je trouve un abri. Je dis au Seigneur : Tu es le Seigneur, tu es mon bien, il n'y a rien au-dessus de toi! Les saints qui sont dans le pays, eux-mêmes et les braves, tout mon plaisir est en eux. Leurs idoles se multiplient; un autre arrive, ils se hâtent auprès de lui; je ne répandrai pas leurs libations de sang, je ne mettrai pas leurs noms sur mes lèvres. Le Seigneur est mon partage et ma coupe; c'est toi qui assures mon lot; la part qui me revient est un lieu de délices; c'est un patrimoine magnifique pour moi. Je bénis le Seigneur qui me conseille; même la nuit, les profondeurs de mon être m'instruisent. Je contemple le Seigneur constamment devant moi, quand il est à ma droite, je ne vacille pas. Aussi mon cœur se réjouit, ma gloire est dans l'allégresse, ma chair même repose en sécurité. Car tu ne m'abandonneras pas au séjour des morts, tu ne permettras pas que ton fidèle voie la fosse. Tu me feras connaître le sentier de la vie; il y a abondance de joies devant toi, des délices éternelles à ta droite. Prière. De David. Seigneur, entends la justice, sois attentif à mon cri! Prête l'oreille à ma prière, qui ne vient pas de lèvres trompeuses! Que sur ton ordre mon droit s'impose, que tes yeux voient la droiture! Tu sondes mon cœur, tu l'inspectes la nuit, tu m'éprouves, tu ne trouveras rien: je réfléchis, mais ma bouche ne va pas au-delà. A la vue des actions des hommes, par la parole de tes lèvres, je me garde des sentiers des violents; mes pas sont fermes dans tes voies, je ne vacille pas sur mes jambes. Je t'invoque, car tu me réponds, ô Dieu! Tends vers moi ton oreille, entends ma parole! Montre ce que tu fais dans ta fidélité, toi qui sauves ceux qui trouvent dans ta main droite un abri contre les agresseurs. Garde-moi comme la prunelle de l'œil, cache-moi à l'ombre de tes ailes; fais-moi échapper aux méchants qui me frappent, aux ennemis acharnés qui m'encerclent, ils se renferment dans leur graisse, leur bouche parle avec orgueil, ils sont sur nos pas, déjà ils nous entourent, ils ne visent qu'à nous étendre à terre. On dirait un lion avide de déchiqueter, un jeune lion aux aguets dans son repaire. Lève-toi, Seigneur, tiens-lui tête, fais-le plier! Fais-moi échapper au méchant par ton épée, fais-moi échapper aux hommes par ta main, Seigneur, aux hommes de ce monde! Leur part est dans la vie, et tu remplis leur ventre de ce que tu as mis en réserve; leurs fils sont rassasiés, et ils laissent leur superflu à leurs enfants. Quant à moi, dans la justice, je verrai ta face; dès le réveil, je me rassasierai de ta forme. Du chef de chœur. Du serviteur du Seigneur. De David, qui prononça pour le Seigneur les paroles de ce chant, le jour où le Seigneur l'eut délivré de la main de tous ses ennemis et de la main de Saül. Il dit: Je t'aime, Seigneur, ma force! Le Seigneur est mon roc, ma forteresse, mon libérateur, mon Dieu, mon rocher, en qui je trouve un abri, mon bouclier, la corne qui me sauve, ma citadelle! Je m'écrie: Loué soit le Seigneur ! Et je suis sauvé de mes ennemis. Les liens de la mort m'avaient enserré, et les torrents de la destruction m'avaient rempli d'effroi; les liens du séjour des morts m'avaient entouré, les filets de la mort étaient devant moi. Dans ma détresse, j'invoque le Seigneur, j'appelle mon Dieu au secours; de son temple, il m'entend, et les appels au secours que je lance vers lui parviennent à ses oreilles. La terre fut ébranlée et trembla, les fondations des montagnes furent agitées; elles s'ébranlèrent, parce qu'il s'était fâché. De la fumée montait de ses narines, un feu dévorant sortait de sa bouche, des braises enflammées en jaillissaient. Il inclina le ciel et descendit avec une épaisse nuée sous ses pieds. Il était monté sur un keroub et il volait, il planait sur les ailes du vent. Il faisait des ténèbres sa cachette, sa hutte tout autour de lui – des eaux ténébreuses et de sombres nuages. De la clarté qui le précédait provenaient ses nuages, de la grêle et des braises. Le Seigneur tonna dans le ciel, le Très-Haut fit retentir sa voix, avec la grêle et les braises. Il lança ses flèches et il les dispersa, il multiplia les éclairs et les frappa de panique. Le lit des eaux apparut, les fondations du monde furent mises à découvert, quand tu les rabrouas, Seigneur, par ton souffle, par le vent de tes narines. D'en haut il tend la main, il me saisit, il me retire des grandes eaux; il me délivre de mon ennemi puissant, de ceux qui me détestent et qui sont plus forts que moi. Ils se tenaient devant moi le jour où la catastrophe s'abattait sur moi; mais le Seigneur était mon appui. Il m'a fait sortir pour me mettre au large, il m'a délivré, car il a pris plaisir en moi. Le Seigneur m'a traité selon ma justice, il m'a récompensé selon la pureté de mes mains; car j'ai gardé les voies du Seigneur, je ne me suis pas éloigné de mon Dieu comme les méchants. Toutes ses règles sont devant moi, et je n'éloigne pas de moi ses prescriptions. J'ai été intègre envers lui, et je me suis gardé de toute faute. Aussi le Seigneur m'a rendu selon ma justice, selon la pureté de mes mains en sa présence. Avec celui qui est fidèle tu te montres fidèle, avec l'homme intègre tu te montres intègre, avec celui qui est pur tu te montres pur, et avec celui qui est tortueux tu te montres retors. Car c'est toi qui sauves le peuple affligé et qui abaisses les regards hautains. C'est toi qui fais briller ma lampe; le Seigneur, mon Dieu, éclaire mes ténèbres. Avec toi je me précipite sur une troupe armée, avec mon Dieu je saute une muraille. La voie de Dieu est parfaite, la parole du Seigneur est éprouvée; il est un bouclier pour tous ceux qui trouvent en lui un abri. Qui donc est Dieu, si ce n'est le Seigneur (YHWH)? Qui est un rocher, sinon notre Dieu? C'est le Dieu qui me ceint de vaillance et qui rend ma voie parfaite. Il rend mes pieds semblables à ceux des biches, et me fait tenir sur les hauteurs. Il enseigne à mes mains la guerre; mes bras tendent un arc de bronze. Tu me donnes le bouclier de ton salut, ta main droite me soutient et ta réponse me grandit. Tu me fais marcher au large, et je ne chancelle pas sur mes chevilles. Je poursuis mes ennemis, je les atteins et je ne reviens pas avant de les avoir exterminés. Je les fracasse, et ils ne peuvent se relever; ils tombent sous mes pieds. Tu me ceins de vaillance pour le combat, tu fais plier sous moi mes adversaires. Tu fais fuir mes ennemis devant moi; je réduirai au silence ceux qui me détestent. Ils appellent au secours: pas de sauveur! Ils appellent le Seigneur : il ne leur répond pas! Je les pulvérise comme la poussière qu'emporte le vent, je les balaie comme la boue des rues. Tu me fais échapper aux querelles du peuple, tu me mets à la tête des nations; un peuple que je ne connais pas m'est soumis. Au premier ordre ils m'obéissent, les étrangers me flattent; les étrangers sont en défaillance, ils sortent en tremblant de leurs forteresses. Vive le Seigneur, béni soit mon Rocher! Que le Dieu de mon salut soit exalté, le Dieu qui m'accorde la vengeance, qui me soumet des peuples, qui me fait échapper à mes ennemis! Tu m'élèves au-dessus de mes adversaires, tu me délivres de l'homme violent. C'est pourquoi je te célébrerai parmi les nations, Seigneur, je chanterai pour ton nom. Il fait de grandes choses pour le salut de son roi, il agit avec fidélité envers l'homme qui a reçu son onction, envers David et envers sa descendance, pour toujours. Du chef de chœur. Psaume. De David. Le ciel raconte la gloire de Dieu, la voûte céleste dit l'œuvre de ses mains. Le jour l'annonce au jour, la nuit l'explique à la nuit. Ce n'est pas un langage, ce ne sont pas des paroles, on n'entend pas leur voix. Leurs mesures apparaissent sur toute la terre, leurs accents vont aux extrémités du monde; c'est là qu'il a placé une tente pour le soleil. Celui-ci, tel un marié sortant de sa chambre, tout content, se met en route, tel un vaillant guerrier. Il s'élance des extrémités du ciel et achève sa course à l'autre extrémité; rien n'est à l'abri de sa chaleur. La loi du Seigneur est parfaite, elle restaure la vie; le témoignage du Seigneur est sûr, il rend sage le naïf. Les directives du Seigneur sont droites, elles réjouissent le cœur; le commandement du Seigneur est limpide, il fait briller les yeux. La crainte du Seigneur est pure, elle subsiste à jamais; les règles du Seigneur sont vérité, elles sont toutes justes; elles sont plus précieuses que l'or, que beaucoup d'or fin; plus douces que le miel, que le miel qui coule des rayons. Moi-même, ton serviteur, je suis averti par elles; pour qui les observe l'avantage est grand. Qui peut connaître ses erreurs involontaires? Tiens-moi pour innocent de ce qui m'est caché. Préserve-moi aussi des gens arrogants; qu'ils ne dominent pas sur moi! Alors je serai intègre, innocent de toute transgression grave. Que les paroles de ma bouche et le murmure de mon cœur soient agréés de toi, Seigneur, mon rocher et mon rédempteur! Du chef de chœur. Psaume. De David. Que le Seigneur te réponde au jour de la détresse, que le nom du Dieu de Jacob te protège! Que du sanctuaire il t'envoie du secours, que de Sion il te soutienne! Qu'il se souvienne de toutes tes offrandes, qu'il agrée tes holocaustes! Qu'il te donne ce que ton cœur désire, qu'il accomplisse tous tes projets! Nous pousserons des cris de joie à cause de ton salut, nous lèverons l'étendard au nom de notre Dieu; le Seigneur accomplira tout ce que tu demandes. Je sais maintenant que le Seigneur sauve l'homme qui a reçu son onction; il lui répondra de son sanctuaire céleste par le secours puissant de sa main droite. Les uns, c'est leurs chars, les autres, leurs chevaux; nous, c'est le nom du Seigneur, notre Dieu, que nous évoquons. Eux, ils plient et ils tombent; nous, nous sommes debout et nous tenons. Seigneur, sauve le roi! Qu'il nous réponde, le jour où nous l'invoquons! Du chef de chœur. Psaume. De David. Seigneur, le roi se réjouit de ta force. Combien ton salut le remplit d'allégresse! Tu lui as donné ce que son cœur désirait, tu n'as pas refusé ce que souhaitaient ses lèvres. Car tu viens au-devant de lui avec des bénédictions excellentes, tu mets sur sa tête une couronne d'or fin. Il te demandait la vie, tu la lui as donnée, la longueur des jours, pour toujours, à jamais. Sa gloire est grande à cause de ton salut; tu le couvres d'éclat et de magnificence. Tu fais de lui une bénédiction pour toujours, tu le combles de joie devant toi. Le roi met sa confiance dans le Seigneur ; par la fidélité du Très-Haut, il ne vacille pas. Ta main trouvera tous tes ennemis, ta main droite trouvera ceux qui te détestent. Tu les rendras comme une fournaise ardente, le jour où tu te montreras; le Seigneur les engloutira dans sa colère, et le feu les dévorera. Tu feras disparaître leur postérité de la terre, et leur descendance d'entre les êtres humains. Ils ont tramé du mal contre toi, ils ont monté une intrigue, mais ils seront impuissants, car tu leur feras tourner le dos, et avec ton arc tu tireras sur eux. Elève-toi, Seigneur, avec ta force! Nous chanterons ta puissance par des psaumes. Du chef de chœur. Sur « Biche de l'aurore ». Psaume. De David. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Pourquoi te tiens-tu si loin? Pourquoi ne me sauves-tu pas? Pourquoi n'entends-tu pas mes cris? Mon Dieu, je crie le jour, et tu ne réponds pas; je crie la nuit, je ne garde pas le silence. Pourtant tu es le Saint, tu habites les louanges d'Israël. En toi nos pères avaient mis leur confiance; ils avaient confiance, et tu leur donnais d'échapper. Ils criaient vers toi et ils échappaient; ils mettaient leur confiance en toi et ils n'avaient pas honte. Quant à moi, je ne suis pas un homme, mais un ver, outragé par les humains et méprisé par le peuple. Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils ouvrent les lèvres, hochent la tête: Remets ton sort au Seigneur ! Il lui donnera d'échapper, il le délivrera, puisqu'il a pris plaisir en lui! Oui, tu m'as tiré du ventre maternel, tu m'as confié aux seins de ma mère; sur toi, j'ai été jeté depuis le sein maternel, depuis le ventre de ma mère tu as été mon Dieu. Ne t'éloigne pas de moi quand la détresse est proche, quand personne ne vient à mon secours! Une multitude de taureaux m'entoure, des bêtes du Bashân me cernent. Ils ouvrent contre moi leur bouche, comme un lion qui déchiquette et rugit. Je me répands comme de l'eau, et tous mes os se disloquent; mon cœur est comme de la cire, il fond au milieu de mes entrailles. Ma force se dessèche comme l'argile, et ma langue s'attache à mon palais; tu me réduis à la poussière de la mort. Car des chiens m'entourent, une troupe mauvaise m'encercle, ils me lacèrent les bras et les jambes. Je peux compter tous mes os. Eux, ils observent, je leur suis offert en spectacle; ils se partagent mes vêtements, ils tirent au sort ma tunique. Toi, Seigneur, ne t'éloigne pas! Toi qui es ma force, viens vite à mon secours! Délivre-moi de l'épée, délivre ma vie de la griffe des chiens! Sauve-moi de la gueule du lion, et des cornes de l'aurochs! Tu m'as répondu! Je parlerai de ton nom à mes frères, au milieu de l'assemblée, je te louerai. Vous qui craignez le Seigneur, louez-le! Vous tous, descendants de Jacob, glorifiez-le! Tremblez devant lui, vous tous, descendants d'Israël! Car il n'a ni mépris ni dédain pour les peines du pauvre, il ne se détourne pas de lui; quand celui-ci l'appelle au secours, il l'entend. C'est de toi que viennent mes louanges dans l'assemblée nombreuse; je m'acquitterai de mes vœux devant ceux qui te craignent. Les pauvres mangeront, ils seront rassasiés; ils loueront le Seigneur, ceux qui le cherchent. Que votre cœur vive à jamais! Toutes les extrémités de la terre se souviendront du Seigneur et se tourneront vers lui; tous les clans des nations se prosterneront devant lui. Car le règne appartient au Seigneur, il domine sur les nations. Tous les puissants de la terre mangeront et se prosterneront aussi; devant lui plieront tous ceux qui descendent dans la poussière, ceux qui ne peuvent conserver leur vie. La postérité le servira; on parlera du Seigneur à la génération future. On viendra dire sa justice au peuple qui naîtra, car il a agi. Psaume. De David. Le Seigneur est mon berger: je ne manquerai de rien. Il me fait coucher dans de verts pâturages, il me dirige vers des eaux paisibles. Il restaure ma vie, il me conduit sur les sentiers de la justice, à cause de son nom. Même si je marche dans la vallée de l'ombre de mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi: ta houlette et ton bâton, voilà mon réconfort. Tu dresses devant moi une table, en face de mes adversaires; tu enduis ma tête d'huile, ma coupe déborde. Oui, le bonheur et la fidélité m'accompagneront tous les jours de ma vie, et je reviendrai à la maison du Seigneur pour la longueur des jours. De David. Psaume. C'est au Seigneur qu'appartient la terre, avec tout ce qui s'y trouve, le monde avec tous ceux qui l'habitent. Car c'est lui qui la fonde sur les mers et qui l'installe sur les fleuves. Qui montera à la montagne du Seigneur ? Qui se tiendra debout dans son sanctuaire? – Celui qui a les mains innocentes et le cœur pur, qui ne livre pas sa vie à l'illusion et qui ne jure pas pour tromper. Il obtiendra la bénédiction du Seigneur, la justice du Dieu de son salut. Tels sont ceux qui le cherchent, ceux qui te recherchent, tel est Jacob! Portes, élevez vos linteaux! Elevez-vous, portails antiques! Que le roi glorieux fasse son entrée! Qui est ce roi glorieux? – Le Seigneur, le fort, le héros, le Seigneur, le héros de la guerre. Portes, élevez vos linteaux! Elevez-les, portails antiques! Que le roi glorieux fasse son entrée! Qui donc est ce roi glorieux? – Le Seigneur (YHWH) des Armées: c'est lui, le roi glorieux! De David. Vers toi, Seigneur, je m'élève. Mon Dieu, j'ai mis ma confiance en toi: que je n'aie pas honte! Que mes ennemis n'exultent pas à mon sujet! Aucun de ceux qui t'espèrent n'aura honte; ils auront honte, ceux qui, sans raison, sont des traîtres. Seigneur, fais-moi connaître tes chemins, apprends-moi tes voies. Fais-moi cheminer par ta loyauté et instruis-moi; car tu es le Dieu de mon salut, je t'espère sans cesse. Seigneur, souviens-toi de ta compassion et de ta fidélité, car elles sont depuis toujours. Ne te souviens pas des péchés de ma jeunesse ni de mes révoltes; souviens-toi de moi selon ta propre fidélité, à cause de ta propre bonté, Seigneur ! Le Seigneur est bon et droit: c'est pourquoi il montre aux pécheurs le chemin. Il fait cheminer les pauvres dans l'équité, il apprend aux pauvres sa voie. Tous les sentiers du Seigneur sont fidélité et loyauté, pour ceux qui gardent son alliance et ses préceptes. C'est à cause de ton nom, Seigneur, que tu pardonneras ma faute, car elle est grave. Quel est l'homme qui craint le Seigneur ? Il lui enseigne la voie à choisir. Il reposera dans le bonheur, et sa descendance possédera le pays. Les secrets du Seigneur sont pour ceux qui le craignent, pour leur faire connaître son alliance. Mes yeux sont constamment tournés vers le Seigneur, car c'est lui qui fait sortir mes pieds du filet. Tourne-toi vers moi et fais-moi grâce, car je suis seul et pauvre. La détresse a rempli mon cœur; fais-moi sortir de mon désarroi. Regarde mon affliction et ma peine, pardonne tous mes péchés! Regarde combien mes ennemis sont nombreux, et avec quelle violence ils me détestent. Garde-moi en vie et délivre-moi! Que je n'aie pas honte: c'est en toi que je trouve un abri. Que l'intégrité et la droiture me préservent, car je t'espère! O Dieu, libère Israël de toutes ses détresses! De David. Juge-moi, Seigneur, car je suis la voie de l'intégrité, j'ai mis ma confiance dans le Seigneur, je ne chancellerai pas. Sonde-moi, Seigneur, mets-moi à l'épreuve, fais passer au creuset mes reins et mon cœur; car ta fidélité est devant mes yeux, et je suis le chemin de ta loyauté. Je ne m'assieds pas avec les hommes faux, je ne vais pas avec les gens dissimulés; je déteste l'assemblée des mauvais, je ne m'assieds pas avec les méchants. Je lave mes mains dans l'innocence, je fais le tour de ton autel, Seigneur, pour déclarer ma reconnaissance et raconter tous tes actes étonnants. Seigneur, j'aime le séjour de ta maison, le lieu où ta gloire demeure. Ne m'enlève pas avec les pécheurs, n'enlève pas ma vie avec les hommes sanguinaires, qui ont de l'infamie dans les mains, et dont la main droite est pleine de pots-de-vin! Moi, je suis la voie de l'intégrité; libère-moi et fais-moi grâce! Je me tiens droit sur mes jambes: je bénirai le Seigneur dans les assemblées. De David. Le Seigneur est ma lumière et mon salut: de qui aurais-je peur? Le Seigneur est la forteresse de ma vie: qui pourrait m'effrayer? Quand les mauvais s'approchent de moi pour me dévorer, mes adversaires et mes ennemis, ce sont eux qui trébuchent et qui tombent. Si une troupe dressait son camp contre moi, mon cœur n'aurait aucune crainte; si une guerre s'élevait contre moi, malgré cela j'aurais confiance. Je demande au Seigneur une seule chose, que je recherche ardemment: habiter tous les jours de ma vie dans la maison du Seigneur, pour voir la beauté du Seigneur et pour admirer son temple. Car il me protégera dans sa hutte au jour du malheur, il me cachera au secret de sa tente; il m'élèvera sur un rocher. Maintenant ma tête s'élève au-dessus des ennemis qui m'entourent; j'offrirai des sacrifices dans sa tente, des sacrifices d'acclamation; je chanterai, je jouerai des psaumes pour le Seigneur. Seigneur, entends-moi, je t'invoque; fais-moi grâce, réponds-moi! Pour toi mon cœur dit: Recherchez-moi! Je te recherche, Seigneur ! Ne te détourne pas de moi, ne me repousse pas avec colère, moi, ton serviteur! Tu es mon secours, ne me délaisse pas, ne m'abandonne pas, Dieu de mon salut! Car mon père et ma mère m'abandonnent, mais le Seigneur me recueillera. Seigneur, enseigne-moi ta voie, conduis-moi dans le sentier de la droiture, à cause de mes détracteurs. Ne me livre pas au désir de mes adversaires, car de faux témoins se dressent contre moi, respirant la violence. Oh! si je ne croyais pas voir la bonté du Seigneur sur la terre des vivants! Mets ton espérance dans le Seigneur ! Sois fort, que ton cœur soit courageux! Mets ton espérance dans le Seigneur ! De David. Seigneur, c'est toi que j'invoque! Mon Rocher, ne garde pas le silence envers moi! Si tu te tais, je serai semblable à ceux qui descendent dans le gouffre. Entends mes supplications, quand je t'appelle au secours, quand j'élève mes mains vers le Secret de ton sanctuaire. Ne m'emporte pas avec les méchants et les malfaisants, qui tiennent un discours de paix à leur prochain, alors que le mal est dans leur cœur. Traite-les selon leurs actes, selon leurs agissements mauvais, traite-les selon l'œuvre de leurs mains; rends-leur la pareille! Car ils ne comprennent pas les actes du Seigneur, l'œuvre de ses mains. Qu'il les rase et ne les rebâtisse pas! Béni soit le Seigneur ! Car il entend mes supplications. Le Seigneur est ma force et mon bouclier: en lui mon cœur se confie, et je suis secouru; mon cœur exulte; je le célèbre par mon chant. Le Seigneur est une force pour eux, il est une forteresse pour le salut de l'homme qui a reçu son onction. Sauve ton peuple, bénis ton patrimoine! Sois leur berger et leur soutien pour toujours! Psaume. De David. Fils des dieux, donnez au Seigneur (YHWH), donnez au Seigneur gloire et puissance! Donnez au Seigneur la gloire de son nom! Prosternez-vous devant le Seigneur quand éclate sa sainteté! La voix du Seigneur retentit sur les eaux, le Dieu glorieux fait gronder le tonnerre; le Seigneur est sur les grandes eaux. La voix du Seigneur, avec puissance, la voix du Seigneur, avec magnificence, la voix du Seigneur brise les cèdres; le Seigneur brise les cèdres du Liban, il les fait bondir comme un taurillon, il fait bondir le Liban et le Siriôn comme un aurochs. La voix du Seigneur fait jaillir des feux flamboyants. La voix du Seigneur fait trembler le désert; le Seigneur fait trembler le désert de Qadesh. La voix du Seigneur fait accoucher les biches, elle dépouille les forêts. Et dans son temple tout s'écrie: Gloire! Le Seigneur habite le déluge, le Seigneur est assis en roi pour toujours. Le Seigneur donnera la puissance à son peuple; le Seigneur bénira son peuple par la paix. Psaume. Chant pour la dédicace de la Maison. De David. Je t'exalte, Seigneur, car tu m'as relevé, tu n'as pas laissé mes ennemis se réjouir à mon sujet. Seigneur, mon Dieu, je t'ai appelé au secours, et tu m'as guéri. Seigneur, tu m'as fait remonter du séjour des morts, tu m'as fait revivre loin de ceux qui descendent dans le gouffre. Chantez pour le Seigneur, vous, ses fidèles, célébrez-le en évoquant son nom sacré! Car sa colère dure un instant, mais sa faveur toute la vie; le soir arrivent les pleurs, et le matin un cri de joie. Je disais dans ma tranquillité: Je ne vacillerai jamais! Seigneur, par ta faveur tu avais puissamment affermi ma montagne… Tu t'es détourné, et j'ai été saisi d'épouvante. Seigneur, je t'invoque! Je supplie le Seigneur: Que gagnes-tu à verser mon sang, à me faire descendre dans la fosse? La poussière te célébrera-t-elle? Racontera-t-elle ta loyauté? Entends, Seigneur, fais-moi grâce! Seigneur, sois mon secours! Tu as changé mes lamentations en danse, tu as délié mon sac et tu m'as ceint de joie, afin que ma gloire te chante, que je ne sois pas muet. Seigneur, mon Dieu, je te célébrerai toujours. Du chef de chœur. Psaume. De David. Seigneur, c'est en toi que je trouve un abri. Que jamais je n'aie honte! Par ta justice, donne-moi d'échapper! Tends vers moi ton oreille, délivre-moi vite! Sois pour moi un rocher fortifié, une place forte, pour que je sois sauvé! Car tu es mon roc, ma forteresse; à cause de ton nom tu me conduiras, tu me dirigeras. Tu me feras sortir du filet qu'on a tendu pour moi; car tu es ma forteresse. Je te confie mon souffle; tu m'as libéré, Seigneur, Dieu de loyauté! Je déteste ceux qui s'attachent à des futilités illusoires; moi, j'ai mis ma confiance dans le Seigneur. Mon allégresse, ma joie, je les trouve en ta fidélité; car tu vois mon affliction, tu connais mes détresses, et tu ne m'as pas livré à l'ennemi; tu m'installes au large. Fais-moi grâce, Seigneur, car je suis dans la détresse; j'ai les yeux, la gorge et le ventre rongés par la contrariété. Ma vie s'épuise dans le chagrin, mes années dans les soupirs; ma force vacille à cause de ma faute, mes os sont rongés. A cause de tous mes adversaires, je suis le déshonneur suprême de mes voisins, la frayeur de ceux qui me connaissent; ceux qui me voient dehors s'enfuient loin de moi. Je suis oublié des cœurs, comme un mort, je suis comme un objet perdu. J'ai entendu les mauvais propos de beaucoup, – effroi de tous côtés! – quand ils se liguent ensemble contre moi: ils intriguent pour m'ôter la vie. Moi, j'ai mis ma confiance en toi, Seigneur ! J'ai dit: Tu es mon Dieu! Mes temps sont dans ta main; délivre-moi de la main de mes ennemis et de mes persécuteurs! Fais briller ta face sur moi, ton serviteur, sauve-moi par ta fidélité! Seigneur, que je n'aie pas honte quand je t'invoque! Que les méchants aient honte, qu'ils descendent en silence au séjour des morts! Qu'elles deviennent muettes, les lèvres menteuses, qui parlent avec insolence contre le juste, avec orgueil et mépris! Oh! combien est grande ta bonté, que tu tiens en réserve pour ceux qui te craignent, que tu exerces envers ceux qui trouvent en toi un abri, en face des humains! Tu les caches au secret de ta face, loin des intrigues des hommes, dans une hutte tu les préserves des langues qui les accusent. Béni soit le Seigneur ! Car il a montré envers moi une fidélité étonnante dans la ville forte. Et moi, je disais, dans ma précipitation: Je suis chassé loin de tes yeux! Mais tu as entendu mes supplications, quand je t'ai appelé au secours. Aimez le Seigneur, vous tous, ses fidèles! Le Seigneur garde les hommes sûrs, mais il paie de retour celui qui agit avec orgueil. Soyez forts, que votre cœur soit courageux, vous tous qui attendez le Seigneur ! De David. Poème. Heureux celui dont la transgression est pardonnée, dont le péché est couvert! Heureux l'homme à qui le Seigneur ne tient pas compte de la faute, et dans l'esprit duquel il n'y a pas de tromperie! Tant que je gardais le silence, mes os se consumaient, je gémissais sans cesse; car jour et nuit ta main pesait sur moi, ma vigueur s'était changée en sécheresse d'été. Je te fais connaître mon péché: je n'ai pas couvert ma faute; j'ai dit: Je reconnaîtrai mes transgressions devant le Seigneur ! Et toi, tu as pardonné ma faute, mon péché. Qu'ainsi tout fidèle te prie au temps convenable! Quand de grandes eaux inonderaient tout, elles ne l'atteindraient pas. Tu es pour moi une cachette, tu me préserves de la détresse; tu m'entoures de cris de délivrance. Je t'instruirai, je te montrerai la voie que tu dois suivre; je te conseillerai, j'aurai le regard sur toi. Ne soyez pas comme un cheval ou un mulet sans intelligence; on les bride avec un mors et un frein, dont on les pare, afin qu'ils ne s'approchent pas de toi. Il y a beaucoup de douleurs pour le méchant; celui qui met sa confiance dans le Seigneur, sa fidélité l'entoure. Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur, soyez dans l'allégresse! Poussez des cris de joie, vous tous qui avez le cœur droit! Justes, poussez des cris de joie au sujet du Seigneur ! La louange convient aux gens droits. Célébrez le Seigneur avec la lyre, jouez pour lui du luth à dix cordes. Chantez pour lui un chant nouveau! Jouez bien de vos instruments pour l'acclamation. Car la parole du Seigneur est droite; toute son œuvre s'accomplit avec constance. Il aime la justice et l'équité; la fidélité du Seigneur remplit la terre. C'est par la parole du Seigneur que le ciel a été fait, – par le souffle de sa bouche, toute son armée. Il amoncelle en une masse les eaux de la mer, il met les abîmes dans des réserves. Que toute la terre craigne le Seigneur ! Que tous les habitants du monde tremblent devant lui! Car il dit, et la chose arrive; il ordonne, elle est là. Le Seigneur déjoue les projets des nations, il contrecarre les pensées des peuples; les projets du Seigneur tiennent pour toujours, et les pensées de son cœur, de génération en génération. Heureuse la nation qui a le Seigneur (YHWH) pour Dieu, le peuple qu'il s'est choisi pour patrimoine! Le Seigneur regarde du ciel, il voit tous les humains; du lieu où il habite, il observe tous les habitants de la terre, lui qui façonne leur cœur à tous, qui est attentif à toutes leurs œuvres. Il n'y a pas de roi qui soit sauvé par une grande armée; le vaillant guerrier n'est pas délivré par une grande force. Que le cheval assure le salut, c'est un mensonge, et toute sa vigueur ne donne pas la délivrance. L'œil du Seigneur est sur ceux qui le craignent, sur ceux qui attendent sa fidélité, afin de les délivrer de la mort et de les faire vivre pendant la famine. Nous attendons le Seigneur : il est notre secours, notre bouclier; oui, notre cœur se réjouit en lui, car nous avons mis notre confiance en son nom sacré. Seigneur, que ta fidélité soit sur nous, comme nous t'attendons! De David. Lorsqu'il simula la folie devant Abimélek, que celui-ci le chassa et qu'il s'en alla. Je bénirai le Seigneur en tout temps; sa louange sera constamment dans ma bouche. Je mets ma fierté dans le Seigneur ; les pauvres entendent, ils se réjouissent! Magnifiez le Seigneur avec moi, exaltons ensemble son nom! J'ai cherché le Seigneur, et il m'a répondu; de toutes mes frayeurs il m'a délivré. Ceux qui regardent vers lui sont radieux, et leur visage n'a pas à rougir. Quand un pauvre crie, le Seigneur entend et il le sauve de toutes ses détresses. Le messager du Seigneur dresse son camp autour de ceux qui le craignent, et il les délivre. Goûtez, et voyez combien le Seigneur est bon! Heureux l'homme qui trouve en lui un abri! Craignez le Seigneur, vous, ses saints! Car rien ne manque à ceux qui le craignent. Les jeunes lions peuvent souffrir de la misère et de la faim, mais ceux qui cherchent le Seigneur ne manqueront d'aucun bien. Venez, mes fils, écoutez-moi! Je vous apprendrai la crainte du Seigneur. Quel est l'homme qui prend plaisir à la vie, qui aime les jours, pour voir le bonheur? Préserve ta langue du mal, tes lèvres des paroles trompeuses; écarte-toi de ce qui est mauvais, fais ce qui est bon; recherche la paix, poursuis-la. Les yeux du Seigneur sont sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leurs appels au secours. Le Seigneur se tourne contre ceux qui font du mal, pour retrancher de la terre leur souvenir. Quand ils crient, le Seigneur entend, et il les délivre de toutes leurs détresses; le Seigneur est proche de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve ceux dont l'esprit est écrasé. Nombreux sont les malheurs pour le juste, mais de tous le Seigneur le délivre. Il garde chacun de ses os, aucun d'eux ne sera brisé. Le malheur fait mourir le méchant, et les ennemis du juste devront réparer leurs torts. Le Seigneur libère ses serviteurs; aucun de ceux qui trouvent en lui un abri ne sera en tort. De David. Seigneur, attaque ceux qui m'attaquent, combats ceux qui me combattent! Saisis le petit bouclier et le grand bouclier, et lève-toi pour me secourir! Brandis la lance et le javelot contre mes persécuteurs! Dis-moi: Ton salut, c'est moi! Qu'ils soient honteux et confus, ceux qui en veulent à ma vie! Qu'ils reculent et rougissent, ceux qui préparent mon malheur! Qu'ils soient comme la paille emportée par le vent, que le messager du Seigneur les chasse! Que leur route soit ténébreuse et glissante, que le messager du Seigneur les poursuive! Car, sans raison, ils ont caché pour moi une fosse avec leurs filets, sans raison ils l'ont creusée pour m'ôter la vie. Que la tourmente vienne sur eux sans qu'ils le sachent, qu'ils soient pris au filet qu'ils ont caché, qu'ils y tombent et soient dans la tourmente! Moi, j'aurai de l'allégresse dans le Seigneur, je trouverai la gaieté en son salut. Tous mes os diront: Seigneur, qui peut, comme toi, délivrer le pauvre d'un plus fort que lui, le pauvre et le déshérité de celui qui les dépouille? Des témoins malveillants se lèvent: ils m'interrogent sur ce que je ne connais pas. Ils me rendent le mal pour le bien: je suis resté seul. Et moi, quand ils étaient malades, je me revêtais d'un sac, je me privais, je jeûnais, ma prière revenait sans cesse. Comme pour un ami, pour un frère, je me traînais; comme pour le deuil d'une mère, je me courbais, l'air sombre. Puis, quand je chancelle, ils se réjouissent et se rassemblent, ils se rassemblent contre moi sans que je le sache, ceux qui me frappent, ils me déchirent sans relâche; avec les impies, les moqueurs de l'endroit, ils grincent des dents contre moi. Seigneur, comment peux-tu voir cela? Protège-moi de leurs sévices, protège ma vie des jeunes lions! Je te célébrerai dans l'assemblée nombreuse, je te louerai au milieu d'un peuple fort. Que ceux qui sont à tort mes ennemis ne se réjouissent pas à mon sujet, que ceux qui me détestent sans raison ne m'insultent pas du regard! Car ils ne parlent pas pour la paix, ils préparent des tromperies contre les gens tranquilles du pays. Contre moi ils ouvrent leur bouche toute grande, ils disent: « Ah! ah! nous l'avons vu de nos yeux! » Seigneur, tu l'as vu, ne garde pas le silence! Ne t'éloigne pas de moi, Seigneur! Eveille-toi, réveille-toi pour établir mon droit! Mon Dieu et Seigneur, pour défendre ma cause! Juge-moi selon ta justice, Seigneur, mon Dieu! Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet! Qu'ils ne se disent pas: « Ah! ah! voilà ce que nous voulions! » Qu'ils ne disent pas: « Nous l'avons englouti! » Que tous ensemble ils aient honte et rougissent, ceux qui se réjouissent de mon malheur! Qu'ils se revêtent de honte et de confusion, ceux qui s'élèvent contre moi! Qu'ils poussent des cris de joie, qu'ils se réjouissent, ceux qui prennent plaisir à ma justice, et qu'ils disent constamment: Le Seigneur est grand, lui qui prend plaisir à la paix de son serviteur! Ma langue redira ta justice, sans cesse elle fera ta louange. Du chef de chœur. Du serviteur du Seigneur. De David. Pour le méchant, la déclaration de transgression est au fond de mon cœur, aucune frayeur de Dieu devant ses yeux. Car il se regarde avec complaisance, pour consommer sa faute, pour assouvir sa haine. Les paroles de sa bouche sont malfaisance et tromperie; il renonce au bon sens, au bien. Il prépare des plans malfaisants sur son lit, il se tient sur une voie qui n'est pas bonne, il ne rejette pas le mal. Seigneur, ta fidélité est dans le ciel, ta constance va jusqu'aux nues. Ta justice est comme les montagnes de Dieu, tes jugements comme le grand abîme. Seigneur, tu sauves les humains et les bêtes. Combien précieuse est ta fidélité, ô Dieu! A l'ombre de tes ailes les humains trouvent un abri. Ils se rassasient de l'abondance de ta maison, et tu les fais boire au torrent de tes délices. Car auprès de toi est la source de la vie; par ta lumière nous voyons la lumière. Conserve ta fidélité à ceux qui te connaissent, et ta justice à ceux qui ont le cœur droit! Que les pieds de l'orgueilleux ne viennent pas jusqu'à moi, et que les mains des méchants ne me fassent pas fuir! C'est là que tombent les malfaisants; ils sont renversés et ne peuvent pas se relever. De David. Ne te fâche pas contre les mauvais, ne sois pas jaloux de ceux qui agissent injustement. Car ils sont fanés aussi vite que l'herbe et ils se flétrissent comme le gazon vert. Mets ta confiance dans le Seigneur et agis bien; demeure dans le pays et repais-toi de fidélité. Fais du Seigneur tes délices, et il te donnera ce que ton cœur demande. Remets ton sort au Seigneur, mets ta confiance en lui: c'est lui qui agira. Il imposera ta justice comme la lumière, et ton droit comme le soleil à son midi. Garde le silence devant le Seigneur, et attends-le; ne te fâche pas contre celui qui réussit dans ses voies, contre l'homme qui mène à bien ses intrigues. Laisse la colère, abandonne la fureur; ne te fâche pas, ce serait mal faire. Car les mauvais seront retranchés, et ceux qui espèrent le Seigneur posséderont le pays. Encore un peu de temps: plus de méchant! Tu examines le lieu qu'il habitait: plus personne! Les pauvres posséderont le pays, une paix abondante fera leurs délices. Le méchant intrigue contre le juste, il grince des dents contre lui. Le Seigneur rit de lui, car il voit que son jour arrive. Les méchants tirent l'épée, ils bandent leur arc, pour faire tomber le pauvre et le déshérité, pour égorger ceux dont la voie est droite. Leur épée entrera dans leur propre cœur, leurs arcs se briseront. Mieux vaut le peu du juste que l'abondance de beaucoup de méchants; car les bras des méchants seront brisés, mais le Seigneur soutient les justes. Le Seigneur connaît les jours des gens intègres, et leur patrimoine subsiste toujours. Ils n'ont pas honte au temps du malheur, aux jours de la famine ils sont rassasiés. Mais les méchants disparaîtront, et les ennemis du Seigneur, comme les plus beaux prés; ils s'évanouissent, ils s'évanouissent en fumée. Le méchant emprunte, et il ne rend pas; le juste fait grâce, et il donne. Car ceux qu'il bénit posséderont le pays, et ceux qu'il maudit seront retranchés. Par le Seigneur, les pas de l'homme s'affermissent, il prend plaisir à sa voie; s'il tombe, il n'est pas terrassé, car le Seigneur soutient sa main. J'ai été jeune, j'ai vieilli; et je n'ai pas vu le juste abandonné, ni sa descendance mendiant son pain. Sans cesse il fait grâce et il prête; et sa descendance est en bénédiction. Ecarte-toi de ce qui est mauvais, fais ce qui est bon, et demeure pour toujours. Car le Seigneur aime l'équité, il n'abandonne pas ses fidèles. ils sont toujours sous sa garde, mais la descendance des méchants est retranchée. Les justes posséderont le pays et ils y demeureront à jamais. La bouche du juste murmure la sagesse, et sa langue proclame l'équité. La loi de son Dieu est dans son cœur; il ne chancelle pas dans sa marche. Le méchant épie le juste et cherche à le faire mourir; le Seigneur ne l'abandonne pas entre ses mains, et il ne le laisse pas condamner quand il est en jugement. Mets ton espérance dans le Seigneur, garde sa voie, et il t'élèvera pour que tu possèdes le pays; tu verras les méchants retranchés. J'ai vu le méchant dans toute sa brutalité; il s'étendait comme un arbre verdoyant. Il a passé, et il n'est plus. Je l'ai cherché, mais il était introuvable. Observe celui qui est intègre, regarde celui qui est droit: il y a un avenir pour l'homme de paix. Mais ceux qui se révoltent sont détruits tous ensemble, l'avenir des méchants est retranché. Le salut des justes vient du Seigneur, il est leur forteresse au temps de la détresse. Le Seigneur les secourt, il leur donne d'échapper; il leur donne d'échapper aux méchants, il les sauve, parce qu'ils ont trouvé en lui un abri. Psaume. De David. En évocation. Seigneur, ne me châtie pas dans ta colère, ne me corrige pas dans ta fureur! Car tes flèches se sont abattues sur moi, ta main s'est abattue sur moi. Il n'y a rien d'intact dans ma chair à cause de ta fureur, pas de paix dans mes os à cause de mon péché. Car mes fautes s'élèvent au-dessus de ma tête; comme un pesant fardeau, elles sont trop pesantes pour moi. Mes meurtrissures sont puantes et purulentes à cause de mon imbécillité. Je suis courbé, accablé à l'extrême; sans cesse je déambule, l'air sombre. Car mes reins sont pleins d'une brûlure, et il n'y a rien d'intact dans ma chair. Je suis sans force, complètement écrasé; je rugis du grondement de mon cœur. Seigneur, tout mon désir est devant toi, et mon soupir ne t'est pas caché. Mon cœur est agité, ma force m'abandonne, la lumière de mes propres yeux n'est plus avec moi. Mes amis et mes compagnons se tiennent loin de mes plaies, et mes proches se tiennent à l'écart. Ceux qui en veulent à ma vie tendent leurs pièges; ceux qui cherchent mon malheur parlent perfidement et murmurent sans cesse des tromperies. Et moi, comme un sourd, je n'entends pas; comme un muet, je n'ouvre pas la bouche. Je suis comme un homme qui n'entend pas, et dans la bouche duquel il n'y a pas de réplique. C'est toi, Seigneur, que j'attends, c'est toi qui répondras, Seigneur, mon Dieu! Car je dis: Qu'ils ne se réjouissent pas à mon sujet et ne s'élèvent pas contre moi, quand je vacille sur mes jambes! Car je suis près de chanceler, et ma douleur est constamment devant moi. Car j'avoue ma faute, je suis dans l'anxiété à cause de mon péché. Mes ennemis sont pleins de vie, de force; ceux qui me détestent à tort sont nombreux, et ceux qui me rendent le mal pour le bien s'opposent à moi, parce que je recherche le bien. Ne m'abandonne pas, Seigneur ! Mon Dieu, ne t'éloigne pas de moi! Viens vite à mon secours, Seigneur, mon salut! Du chef de chœur. De Yedoutoun. Psaume. De David. Je disais: Je garderai mes voies de peur de pécher par ma langue; je garderai un frein à ma bouche, tant que le méchant sera devant moi. Je suis resté muet, silencieux; je me suis tu, loin du bonheur; ma douleur était extrême. Mon cœur brûlait au dedans de moi; dans mon murmure, un feu dévorait, et la parole est venue sur ma langue: Seigneur, fais-moi connaître ma fin, quelle est la mesure de mes jours; que je sache combien je suis fragile. Tu as donné à mes jours la largeur de la main, et la durée de ma vie est comme un rien devant toi. Oui, tout homme debout n'est que vapeur. Oui, l'homme se promène comme une ombre; il s'agite, mais c'est une vapeur! Il amasse et il ne sait qui recueillera. Maintenant, Seigneur, que puis-je espérer? C'est toi que j'attends. Délivre-moi de toutes mes transgressions! Ne m'expose pas aux outrages du fou! Je reste muet, je n'ouvre pas la bouche, car c'est toi qui agis. Eloigne de moi tes coups! Je défaille sous les attaques de ta main. Tu corriges l'homme en le châtiant pour sa faute; comme les mites, tu ronges ce qu'il a de plus désirable. Oui, tout homme est vapeur. Entends ma prière, Seigneur, prête l'oreille à mes appels au secours, ne te tais pas devant mes pleurs! Car je suis un immigré chez toi, un résident temporaire, comme tous mes pères. Détourne de moi le regard et mon visage s'éclairera, avant que je m'en aille et que je ne sois plus! Du chef de chœur. De David. Psaume. J'ai espéré le Seigneur ; il s'est incliné vers moi, il a entendu mes appels au secours. Il m'a fait remonter du gouffre de destruction, de la boue, de la fange; il a placé mes pieds sur le roc, il a affermi mes pas. Il a mis dans ma bouche un chant nouveau, une louange à notre Dieu; beaucoup le verront, ils seront saisis de crainte, et ils mettront leur confiance dans le Seigneur. Heureux l'homme qui fait du Seigneur sa confiance, qui ne se tourne pas vers les gens arrogants et les partisans du mensonge! Tu as fait beaucoup de choses étonnantes, Seigneur, mon Dieu, dans les plans que tu avais pour nous: rien n'est comparable à toi; je voudrais dire ces choses, les proclamer – elles sont trop nombreuses pour être comptées. Tu n'as pas pris plaisir au sacrifice ni à l'offrande: tu m'as ouvert les oreilles; tu n'as demandé ni holocauste ni sacrifice pour le péché. Alors j'ai dit: Je viens avec le livre-rouleau écrit pour moi. Je désire faire ta volonté, mon Dieu, et ta loi est au fond de mes entrailles. J'annonce la bonne nouvelle de la justice dans l'assemblée nombreuse; regarde, je ne ferme pas mes lèvres, Seigneur, tu le sais! Je ne couvre pas ta justice au fond de mon cœur, je parle de ta constance et de ton salut, je ne cache pas ta fidélité et ta loyauté à l'assemblée nombreuse. Toi, Seigneur, tu ne me refuseras pas ta compassion; ta fidélité et ta loyauté me garderont constamment. Car des maux sans nombre m'ont enserré; mes fautes me poursuivent, et je ne peux en supporter la vue; elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, et mon courage m'abandonne. Veuille me délivrer, Seigneur ! Seigneur, viens vite à mon secours! Que tous ensemble ils aient honte et rougissent, ceux qui en veulent à ma vie, ceux qui veulent me supprimer! Qu'ils reculent et soient confus, ceux qui désirent mon malheur! Qu'ils soient atterrés par leur honte, ceux qui me disent: « Ah! ah! » Que tous ceux qui te cherchent trouvent en toi leur gaieté et leur joie! Que ceux qui aiment ton salut disent constamment: Le Seigneur est grand! Moi, je suis pauvre et déshérité; mais le Seigneur pense à moi. Tu es mon secours et mon libérateur: mon Dieu, ne tarde pas! Du chef de chœur. Psaume. De David. Heureux celui qui a des égards pour le faible! Au jour du malheur le Seigneur le délivre; le Seigneur le garde et le fait vivre; il est déclaré heureux sur la terre; tu ne le livreras pas au désir de ses ennemis. Le Seigneur le soutient sur son lit de douleur; tu changes son lit pendant sa maladie. Moi, je dis: Seigneur, fais-moi grâce! Guéris-moi: j'ai péché contre toi. Mes ennemis parlent mal de moi: Quand mourra-t-il? Quand son nom disparaîtra-t-il? Si quelqu'un vient me voir, c'est pour parler faussement; son cœur amasse le mal; il sort et il parle au dehors. Tous ceux qui me détestent chuchotent ensemble contre moi; contre moi, ils préparent mon malheur: c'est la destruction qui fond sur lui! Le voilà couché, il ne se relèvera pas! Même mon ami, celui qui avait ma confiance et qui mangeait mon pain, lève le talon contre moi. Mais toi, Seigneur, fais-moi grâce, relève-moi! – Je les paierai de retour. A ceci je sais que tu as pris plaisir en moi: c'est que mon ennemi ne lance pas d'acclamation guerrière contre moi. Et moi, tu m'as soutenu dans mon intégrité, et tu m'as placé pour toujours devant toi. Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, depuis toujours et pour toujours! Qu'il en soit ainsi! Qu'il en soit ainsi! Du chef de chœur. Poème. Des fils de Coré. Comme une biche qui soupire sur le lit du torrent, ainsi je soupire après toi, ô Dieu! J'ai soif de Dieu, du Dieu vivant: quand irai-je paraître devant Dieu? Mes larmes sont ma nourriture jour et nuit, alors qu'on me dit sans cesse: Où est ton Dieu? Voici pourtant ce dont je veux me souvenir, quand je me répands sur moi-même: je marchais avec la foule et je m'avançais avec elle jusqu'à la maison de Dieu, dans les cris de joie et de reconnaissance d'une multitude en fête. – Pourquoi être abattu, pourquoi gémir sur toi-même? Attends Dieu! – Je le célébrerai encore pour son salut. Mon Dieu, je suis abattu; c'est pourquoi je me souviens de toi, depuis le pays du Jourdain, depuis l'Hermon, depuis le mont Mitséar. L'abîme appelle l'autre abîme au bruit de tes cascades; tous tes flots, toutes tes vagues ont passé sur moi. Le jour, que le Seigneur dépêche sa fidélité, et que la nuit son chant m'accompagne. C'est une prière au Dieu de ma vie. Je dis à Dieu, mon roc: Pourquoi m'as-tu oublié? Pourquoi dois-je marcher, l'air sombre, sous l'oppression de l'ennemi? Alors que mes os se brisent, mes adversaires m'outragent en me disant sans cesse: Où est ton Dieu? – Pourquoi être abattu, pourquoi gémir sur toi-même? Attends Dieu! – Je le célébrerai encore: il est mon salut et mon Dieu. Rends-moi justice, ô Dieu, défends ma cause contre une nation infidèle! Donne-moi d'échapper aux hommes trompeurs et injustes! Tu es mon Dieu, ma forteresse: pourquoi m'as-tu rejeté? Pourquoi dois-je me traîner, l'air sombre, sous l'oppression de l'ennemi? Envoie ta lumière et ta loyauté! Qu'elles me guident, qu'elles me conduisent à ta montagne sacrée et à tes demeures! J'irai vers l'autel de Dieu, vers Dieu, ma joie et mon allégresse; je te célébrerai sur la lyre, ô Dieu, mon Dieu! – Pourquoi être abattu, pourquoi gémir sur toi-même? Attends Dieu! – Je le célébrerai encore: il est mon salut et mon Dieu. Du chef de chœur. Des fils de Coré. Poème. O Dieu, nous avons entendu, nos pères nous ont raconté l'œuvre que tu as accomplie en leurs jours, aux jours de jadis. De ta main tu as dépossédé des nations pour les planter, tu as frappé des peuples pour leur permettre de s'étendre. Car ce n'est pas avec leur épée qu'ils ont pris possession du pays, ce n'est pas leur bras qui les a sauvés; mais c'est ta main droite, c'est ton bras, c'est la lumière de ta face, parce que tu leur étais favorable. C'est toi qui es mon roi, ô Dieu: ordonne le salut de Jacob! Avec toi, nous renversons nos adversaires; par ton nom, nous écrasons ceux qui se dressent contre nous. Car ce n'est pas en mon arc que je mets ma confiance; ce n'est pas mon épée qui me sauvera; c'est toi qui nous sauves de nos adversaires, et qui couvres de honte ceux qui nous détestent. Nous sommes sans cesse fiers de Dieu, nous célébrerons toujours ton nom. Cependant tu nous as rejetés, tu nous as couverts de confusion, tu ne pars plus en campagne avec nos armées; tu nous fais reculer devant l'adversaire, et ceux qui nous détestent pillent tout ce qu'ils veulent. Tu nous livres comme des moutons qu'on dévore, tu nous dissémines parmi les nations. Tu vends ton peuple pour rien, tu le brades! Tu nous livres aux outrages de nos voisins, aux moqueries, aux railleries de ceux qui nous entourent; Tu fais de nous la fable des nations, on hoche la tête sur nous parmi les peuples. Ma confusion est sans cesse devant moi, la honte me couvre le visage, à force d'entendre outrages et injures, de voir l'ennemi vindicatif. Tout cela nous arrive, et nous ne t'avons pas oublié, nous n'avons pas trahi ton alliance; notre cœur n'a pas reculé, nos pas ne se sont pas écartés de ton sentier, pour que tu nous écrases dans la demeure des chacals, et que tu nous couvres d'une ombre de mort. Si nous avions oublié le nom de notre Dieu, si nous avions tendu les mains vers un dieu étranger, Dieu ne l'aurait-il pas découvert, lui qui connaît les secrets du cœur? Mais c'est à cause de toi qu'on nous tue sans cesse, qu'on nous considère comme des moutons d'abattoir. Lève-toi! Pourquoi dors-tu, Seigneur? Eveille-toi! Ne nous rejette pas à jamais! Pourquoi te détournes-tu? Pourquoi oublies-tu notre affliction et notre oppression? Car nous sommes abattus dans la poussière, notre ventre s'attache à la terre. Lève-toi, pour nous secourir! Libère-nous à cause de ta fidélité! Du chef de chœur. Sur « Les lis ». Des fils de Coré. Poème. Chant d'amour. Mon cœur frémit d'un message de bonheur. Je dis: Mes œuvres sont pour un roi! Que ma langue soit comme le stylet d'un scribe habile! Tu es le plus beau des êtres humains, la grâce est répandue sur tes lèvres: c'est pourquoi Dieu t'a béni pour toujours. Mets ton épée à la ceinture, vaillant guerrier, ton éclat et ta magnificence, oui, ta magnificence! Elance-toi, monte sur ton char, pour la cause de la loyauté, de l'humilité et de la justice! Que ta main droite t'entraîne dans des actions redoutables! Tes flèches sont aiguës: des peuples tomberont sous toi; elles pénétreront dans le cœur des ennemis du roi. Ton trône, ô Dieu, est pour toujours, à jamais; le sceptre de ton règne est un sceptre de droiture. Tu aimes la justice et tu détestes la méchanceté. C'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a conféré une onction d'huile de gaieté, de préférence à tes compagnons. La myrrhe, l'aloès et la casse parfument tous tes vêtements; depuis les palais d'ivoire, les instruments à cordes te réjouissent. Des filles de roi sont parmi tes favorites; la reine se tient à ta droite, parée d'or d'Ophir. Ecoute, ma fille, regarde et tends l'oreille; oublie ton peuple et ta famille. Le roi désire ta beauté; puisqu'il est ton seigneur, prosterne-toi devant lui. Et, avec des présents, fille de Tyr, les plus riches du peuple chercheront ta faveur. La fille du roi est toute glorieuse à l'intérieur du palais; son vêtement est fait de broderies d'or. Elle est conduite au roi, vêtue de ses habits de couleurs. Derrière elle, des jeunes filles, ses amies, sont amenées auprès de toi; on les conduit dans la joie et l'allégresse; elles entrent dans le palais du roi. Tes fils prendront la place de tes pères; tu les installeras comme princes dans tout le pays. J'évoquerai ton nom de génération en génération, aussi les peuples te célébreront toujours, à jamais. Du chef de chœur. Des fils de Coré. Sur alamoth. Chant. Dieu est pour nous un abri et un appui, un secours bien présent dans la détresse. C'est pourquoi nous n'avons pas peur quand la terre tremble, quand les montagnes vacillent au cœur des mers, quand leurs eaux grondent, écument et font trembler les montagnes en se soulevant. Il est un fleuve dont les canaux réjouissent la cité de Dieu, le sanctuaire des demeures du Très-Haut. Dieu est en son sein: elle ne vacille pas; Dieu la secourt à l'approche du matin. Des nations grondent, des royaumes vacillent; il fait entendre sa voix: la terre s'effondre. Le Seigneur (YHWH) des Armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Venez, regardez les œuvres du Seigneur, la dévastation qu'il a semée sur la terre! Il fait cesser les guerres jusqu'aux extrémités de la terre; il brise l'arc, il rompt la lance, il met le feu aux chars. Arrêtez, et sachez que je suis Dieu! Je domine sur les nations, je domine sur la terre. Le Seigneur (YHWH) des Armées est avec nous, le Dieu de Jacob est pour nous une citadelle. Du chef de chœur. Des fils de Coré. Psaume. Vous tous, peuples, battez des mains! Acclamez Dieu par des cris de joie! Car le Seigneur, le Très-Haut, est redoutable, il est un grand roi sur toute la terre. Il nous soumet des peuples, et des nations sous nos pieds; il nous choisit notre patrimoine, l'orgueil de Jacob, qu'il aime. Dieu monte au milieu des acclamations, le Seigneur s'avance au son de la trompe. Chantez Dieu, chantez! Chantez pour notre roi, chantez! Car Dieu est roi de toute la terre: chantez un poème! Dieu est roi sur les nations, Dieu est assis sur son trône sacré. Les nobles des peuples se réunissent au peuple du Dieu d'Abraham; car à Dieu sont les boucliers de la terre. Il est souverainement élevé. Chant. Psaume. Des fils de Coré. Le Seigneur est grand, il est digne de toute louange, dans la ville de notre Dieu, sa montagne sacrée. Belle est la colline, gaieté de toute la terre, le mont Sion, au plus profond du nord, la ville du grand roi. Dieu, dans les palais de la ville, est connu comme une citadelle. Car les rois s'étaient ligués: ils se sont avancés ensemble. Ils ont regardé, stupéfaits; saisis d'épouvante, ils se sont sauvés. Là, un frisson s'est emparé d'eux, comme les douleurs d'une femme qui accouche, comme par le vent d'est, qui brise les bateaux de Tarsis. Ce que nous avions entendu, nous l'avons vu dans la ville du Seigneur (YHWH) des Armées, dans la ville de notre Dieu: Dieu l'affermira pour toujours. O Dieu, nous pensons à ta fidélité dans ton temple. Comme ton nom, ô Dieu, ta louange retentit jusqu'aux extrémités de la terre; ta main droite est pleine de justice. Le mont Sion se réjouit, les filles de Juda sont dans l'allégresse, à cause de tes jugements. Faites le tour de Sion, tournez autour d'elle, comptez ses tours, observez son rempart, examinez ses palais, pour le raconter à la génération future. Ce Dieu est notre Dieu pour toujours, à jamais; il sera notre guide jusqu'à la mort. Du chef de chœur. Des fils de Coré. Psaume. Ecoutez, vous tous, peuples, prêtez l'oreille, vous tous, habitants du monde, petits et grands, riches et pauvres ensemble! Ma bouche prononce des paroles sages, mon cœur murmure des choses intelligentes. Je tends l'oreille pour le poème, j'expliquerai mes énigmes au son de la lyre. Pourquoi aurais-je peur aux jours du malheur, alors que la faute de mes adversaires est tout autour de moi? Ils placent leur confiance en leurs biens et ils sont fiers de leur grande richesse. Un homme ne peut libérer son frère, ni donner à Dieu le prix de sa rançon. Leur libération est trop chère, elle n'aura jamais lieu; Vivrait-on toujours, sans voir la fosse? Car, on le voit, les sages meurent, l'homme stupide et l'abruti disparaissent également et laissent leurs biens à d'autres. Ils s'imaginent que leurs maisons subsisteront toujours, et leurs demeures de génération en génération, eux qui avaient donné leurs noms à des terres. Mais l'humain qui est en honneur ne dure pas, il est semblable aux bêtes qui périssent. Telle est leur voie, leur stupidité, et ceux qui les suivent se plaisent à leurs discours. Comme un troupeau, ils sont mis dans le séjour des morts, la mort en fait sa pâture; et bientôt les gens droits les foulent aux pieds, leur beauté s'évanouit, le séjour des morts est leur résidence. Mais Dieu me libérera du séjour des morts, car il me prendra. N'aie pas peur quand un homme s'enrichit, quand la fortune de sa maison s'accroît; car il n'emporte rien en mourant, sa fortune ne descend pas derrière lui. Il pourra s'estimer heureux pendant sa vie. On te célébrera parce que tu t'es bien traité, tu iras néanmoins vers la génération de tes pères, qui jamais ne reverront la lumière. L'humain qui est en honneur, et qui n'a pas d'intelligence, est semblable aux bêtes qui périssent. Psaume. D'Asaph. Dieu, Dieu, le Seigneur (YHWH), parle et convoque la terre, depuis le soleil levant jusqu'au couchant. De Sion, beauté parfaite, Dieu paraît dans sa splendeur. Il vient, notre Dieu, il ne garde pas le silence; devant lui c'est un feu dévorant, autour de lui une violente tempête. Il crie vers le ciel, en haut, et vers la terre, pour juger son peuple: Rassemblez-moi mes fidèles, qui concluent mon alliance sur sacrifice! Le ciel dira sa justice, car c'est Dieu qui est juge. Ecoute, mon peuple, et je parlerai; Israël, je témoignerai contre toi. Je suis Dieu, ton Dieu. Ce n'est pas pour tes sacrifices que je te fais des reproches; tes holocaustes sont constamment devant moi. Je ne prendrai pas un taureau de ta maison, ni des boucs de tes bergeries. Car tous les animaux de la forêt sont à moi, toutes les bêtes des montagnes, par milliers; je connais tous les oiseaux des montagnes, et tout ce qui se meut dans les champs m'appartient. Si j'avais faim, je ne te le dirais pas, car le monde m'appartient, avec tout ce qui s'y trouve. Est-ce que je mange la viande des taureaux? Est-ce que je bois le sang des boucs? En sacrifice à Dieu, offre la reconnaissance; acquitte-toi de tes vœux envers le Très-Haut. Invoque-moi au jour de la détresse: je te délivrerai, et tu me glorifieras. Et Dieu dit au méchant: Quoi donc? Tu énumères mes prescriptions, et tu as mon alliance à la bouche, toi qui détestes l'instruction, et qui rejettes mes paroles derrière toi! Si tu vois un voleur, tu te plais avec lui, et ta part est avec les adultères. Tu livres ta bouche au mal, et ta langue tisse la tromperie. Tu t'assieds et tu parles contre ton frère, tu diffames le fils de ta mère. Voilà ce que tu as fait, et j'ai gardé le silence. Tu t'es imaginé que j'étais comme toi, mais je vais te faire des reproches et tout exposer sous tes yeux. Comprenez donc cela, je vous prie, vous qui oubliez Dieu, de peur que je ne déchire, sans que personne délivre. Celui qui, en sacrifice, offre la reconnaissance me glorifie, et à celui qui veille sur sa voie je ferai voir le salut de Dieu. Du chef de chœur. Psaume. De David. Lorsque Nathan, le prophète, vint à lui, après que David fut allé avec Bethsabée. O Dieu, fais-moi grâce, selon ta fidélité; selon ta grande compassion, efface mes transgressions! Lave-moi complètement de ma faute, purifie-moi de mon péché! Car je connais mes transgressions, et mon péché est constamment devant moi. Envers toi, toi seul, j'ai péché; j'ai fait ce qui te déplaisait, de sorte que tu seras juste dans ta parole, sans reproche dans ton jugement. Je suis né dans la faute, ma mère m'a conçu dans le péché. Mais tu prends plaisir à la loyauté dans le fond du cœur; au plus secret de moi-même, fais-moi connaître la sagesse! Ote mon péché avec l'hysope, et je serai pur; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. Annonce-moi la gaieté et la joie, et les os que tu as écrasés seront dans l'allégresse. Détourne-toi de mes péchés, efface toutes mes fautes. Crée en moi un cœur pur, ô Dieu, rends à nouveau le souffle sûr en moi. Ne me rejette pas loin de toi, ne me prends pas ton souffle sacré. Rends-moi la gaieté de ton salut, et qu'un souffle généreux me soutienne! J'apprendrai tes voies à ceux qui se révoltent, et les pécheurs reviendront à toi. O Dieu, Dieu de mon salut, délivre-moi du sang, et ma langue criera ta justice. Seigneur, ouvre mes lèvres, et ma bouche dira ta louange. Car tu ne prends pas plaisir au sacrifice – sinon, j'en offrirais; tu n'agrées pas l'holocauste. Les sacrifices de Dieu, c'est un esprit brisé: un cœur brisé, écrasé, ô Dieu, tu ne le méprises pas. Dans ta faveur, fais du bien à Sion, bâtis les murs de Jérusalem! Alors tu prendras plaisir aux sacrifices de justice – holocaustes et offrandes totales. Alors on offrira des taureaux sur ton autel. Du chef de chœur. Poème. De David. Lorsque Doëg l'Edomite vint dire à Saül: David s'est rendu chez Ahimélek. Pourquoi es-tu fier du mal, triste héros? La fidélité de Dieu ne cesse pas. Ta langue n'invente que la ruine, comme un rasoir affilé, trompeur que tu es! Tu préfères ce qui est mauvais à ce qui est bon, le mensonge à la parole juste. Tu aimes toutes les paroles mordantes, langue trompeuse! Aussi Dieu te démolira pour toujours, il te terrassera et t'arrachera de ta tente; il te déracinera de la terre des vivants. Les justes le verront, ils seront saisis de crainte et ils riront de lui: Voilà l'homme qui ne prenait pas Dieu pour protecteur, mais qui mettait sa confiance en ses grandes richesses et se protégeait par la ruine qu'il causait! Et moi, comme un olivier verdoyant dans la maison de Dieu, j'ai mis ma confiance dans la fidélité de Dieu pour toujours, à jamais. Je te célébrerai toujours, car tu as agi. Je veux espérer en ton nom, parce que tu es bon à l'égard de tes fidèles. Du chef de chœur. Sur la flûte. Poème. De David. Le fou se dit: Il n'y a pas de Dieu! Ils se sont pervertis, ils ont commis d'abominables injustices; il n'en est pas un qui agisse bien. Dieu, du ciel, se penche sur les êtres humains, pour voir s'il y a quelqu'un qui ait du bon sens, qui cherche Dieu. Tous se sont dérobés, ensemble ils se sont corrompus; il n'en est pas un qui agisse bien, pas même un seul. Les malfaisants n'ont-ils pas de connaissance? Eux qui dévorent mon peuple comme on dévore du pain; ils n'invoquent pas Dieu. C'est là qu'ils seront saisis de frayeur, sans motif de frayeur; Dieu dispersera les ossements de celui qui dresse son camp contre toi; tu les rendras honteux, car Dieu les a rejetés. Ah! si de Sion venait le salut d'Israël! Quand Dieu rétablira la situation de son peuple, Jacob sera dans l'allégresse, Israël se réjouira. Du chef de chœur. Avec instruments à cordes. Poème. De David. Lorsque les Ziphites vinrent dire à Saül: David est caché parmi nous. O Dieu, sauve-moi par ton nom, rends-moi justice par ta puissance! O Dieu, entends ma prière, prête l'oreille aux paroles de ma bouche! Car des étrangers se sont dressés contre moi, des brutes en veulent à ma vie, ils n'ont pas placé Dieu devant eux. Mais Dieu est mon secours, le Seigneur est avec ceux qui me soutiennent. Il fera retomber le mal sur mes détracteurs; par ta loyauté réduis-les au silence! Je t'offrirai des sacrifices généreux; je célébrerai ton nom, Seigneur, parce qu'il est bon, car il me délivre de toute détresse, mes ennemis me sont offerts en spectacle. Du chef de chœur. Avec instruments à cordes. Poème. De David. O Dieu, prête l'oreille à ma prière, ne te dérobe pas à ma supplication! Prête attention à moi, réponds-moi! J'erre çà et là en soupirant, je m'agite à force d'entendre l'ennemi, en face de l'oppression du méchant; car ils déversent sur moi le mal, et avec colère ils m'accusent. Mon cœur tremble au dedans de moi, et les terreurs de la mort tombent sur moi; crainte et frisson m'envahissent, un frémissement s'empare de moi. Je dis: Ah! si j'avais des ailes comme la colombe! Je m'envolerais et je trouverais une demeure. Je fuirais bien loin, j'irais séjourner au désert. Je m'échapperais bien vite, je serais plus rapide que le vent impétueux, que la tempête. Supprime, Seigneur, divise leurs langues! Car je vois dans la ville la violence et les querelles; jour et nuit elles en font le tour sur les murailles; le mal et l'oppression sont en son sein; en son sein il n'y a que ruine; la violence et la tromperie ne s'éloignent pas de ses places. Car ce n'est pas un ennemi qui m'outrage, je le supporterais; ce n'est pas celui qui me déteste qui s'élève contre moi, je pourrais me cacher de lui. C'est toi, un homme comme moi, mon intime, toi que je connais bien! Ensemble nous connaissions la douceur des secrets partagés, nous allions avec la foule à la maison de Dieu! Que la mort les surprenne, qu'ils descendent vivants au séjour des morts! Car le mal les habite, il est en leur sein. Moi, j'invoque Dieu; le Seigneur me sauvera. Le soir, le matin et à midi, je soupire et je gémis, et il m'a entendu. Par la paix il m'a libéré de la guerre qu'ils me faisaient, lorsqu'ils étaient en nombre contre moi. Dieu entendra et leur répondra, lui qui est installé depuis le temps jadis. Car il n'y a pas en eux de changement, ils ne craignent pas Dieu. Il porte les mains sur ceux qui étaient en paix avec lui, il profane son alliance; sa bouche est plus douce que la crème, mais la guerre est dans son cœur; ses paroles sont plus onctueuses que l'huile, mais ce sont des épées dégainées. Décharge-toi de ton fardeau sur le Seigneur, et il pourvoira à tous tes besoins; il ne laissera jamais le juste vaciller. Et toi, ô Dieu, tu les feras descendre au fond de la fosse; les hommes sanguinaires et trompeurs n'atteindront pas la moitié de leurs jours; moi, je mets ma confiance en toi. Du chef de chœur. Sur « Colombe des térébinthes lointains ». Hymne. De David. Lorsque les Philistins le saisirent à Gath. Fais-moi grâce, ô Dieu, car des hommes me harcèlent; sans cesse ils me font la guerre, ils m'oppriment. Sans cesse mes détracteurs me harcèlent; ils sont nombreux, ils me font la guerre, Dieu d'en haut! Le jour où j'ai peur, moi, c'est en toi que je mets ma confiance. C'est grâce à Dieu que je loue sa parole; c'est en Dieu que j'ai mis ma confiance, je n'ai pas peur: que pourraient me faire des humains? Sans cesse ils me tourmentent en paroles, ils n'ont à mon égard que de mauvaises pensées. Ils complotent, ils épient, ils montent la garde sur mes talons, parce qu'ils en veulent à ma vie. C'est par le mal qu'ils échapperaient! Dans ta colère, ô Dieu, fais tomber les peuples! Tu comptes les pas de ma vie vagabonde; recueille mes larmes dans ton outre: ne sont-elles pas inscrites dans ton livre? Alors mes ennemis reculent, au jour où je crie; je sais que Dieu est pour moi. C'est grâce à Dieu que je loue la parole; c'est grâce au Seigneur que je loue la parole; c'est en Dieu que j'ai mis ma confiance, je n'ai pas peur: que pourraient me faire des humains? Sur moi, ô Dieu, les vœux que je t'ai faits, je m'en acquitterai par des sacrifices de reconnaissance, car tu m'as délivré de la mort. Mes pieds n'ont-ils pas évité la chute, afin que je marche devant Dieu dans la lumière des vivants? Du chef de chœur. « Ne détruis pas! » De David. Hymne. Lorsqu'il s'enfuit pour échapper à Saül, dans la grotte. Fais-moi grâce, ô Dieu, fais-moi grâce! C'est en toi que je trouve un abri; je trouve un abri à l'ombre de tes ailes, jusqu'à ce que les calamités soient passées. J'invoque le Dieu Très-Haut, le Dieu qui mène tout à bonne fin pour moi. Du ciel il m'enverra le salut, quand même celui qui me harcèle se répand en outrages. Dieu enverra sa fidélité et sa loyauté. Je suis au milieu des lions; je suis couché avec des dévoreurs d'humains; leurs dents sont une lance et des flèches, leur langue est une épée acérée. Elève-toi au-dessus du ciel, ô Dieu! Que ta gloire soit au-dessus de toute la terre! Ils avaient tendu un filet sous mes pas: je me courbais; ils avaient creusé une fosse devant moi: ils y sont tombés. Mon cœur est affermi, ô Dieu, mon cœur est affermi; je chanterai, je jouerai des psaumes. Eveille-toi, ma gloire! Eveille-toi, luth, éveille-toi, lyre! J'éveillerai l'aurore. Je te célébrerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations. Car ta fidélité va jusqu'au ciel, et ta loyauté jusqu'aux nues. Elève-toi au-dessus du ciel, ô Dieu! Que ta gloire soit au-dessus de toute la terre! Du chef de chœur. « Ne détruis pas! » De David. Hymne. En vérité, est-ce en vous taisant que vous rendez la justice? Est-ce ainsi que vous jugez avec droiture, humains? Déjà dans le cœur, vous agissez injustement; dans le pays, c'est la violence de vos mains que vous placez sur la balance. Les méchants se pervertissent dès le sein maternel, les menteurs s'égarent au sortir du ventre de leur mère, ils ont un venin semblable au venin d'un serpent, d'une vipère sourde, qui ferme son oreille, qui n'entend pas la voix du charmeur, de l'enchanteur le plus habile. O Dieu, brise-leur les dents dans la bouche! Seigneur, démolis les mâchoires des jeunes lions! Qu'ils soient refoulés comme de l'eau qui s'écoule! Qu'il lance ses flèches, et qu'ils deviennent infirmes! Qu'ils soient comme la limace qui fond en avançant, comme l'avorton qui ne verra pas le soleil! Avant que vos épines ne deviennent un buisson, alors qu'elles sont encore vertes, comme si elles étaient sèches, la tempête les emportera. Le juste se réjouira, car il aura vu la vengeance; il se lavera les pieds dans le sang des méchants. Et les humains diront: Oui, il y a une récompense pour le juste; oui, il y a un Dieu qui exerce le jugement sur la terre. Du chef de chœur. « Ne détruis pas! » De David. Hymne. Lorsque Saül envoya garder la maison pour le faire mourir. Délivre-moi de mes ennemis, mon Dieu, élève-moi plus haut que ceux qui se dressent contre moi! Délivre-moi des malfaisants, et sauve-moi des hommes sanguinaires! Car ils m'ont tendu une embuscade; des hommes puissants complotent contre moi, sans que je sois un criminel, sans que j'aie péché, Seigneur ! Sans que j'aie commis une faute, ils courent, ils se préparent; éveille-toi, viens à ma rencontre, et regarde! Toi, Seigneur, Dieu des Armées, Dieu d'Israël, lève-toi, pour faire rendre des comptes à toutes les nations! Ne fais grâce à aucun de ces traîtres malfaisants! Ils reviennent le soir, ils grondent comme des chiens, ils font le tour de la ville. Leur bouche éructe, il y a des épées sur leurs lèvres; qui donc entend? Mais toi, Seigneur, tu ris de ces gens-là, tu te moques de toutes les nations. Par sa force je me garde en allant vers toi, car Dieu est ma citadelle. Dieu, mon bienfaiteur, vient au-devant de moi, Dieu m'offre mes détracteurs en spectacle. Ne les tue pas, de peur que mon peuple n'oublie; fais-les errer par ta puissance et fais-les tomber, Seigneur, notre bouclier! Leur bouche pèche par les paroles de leurs lèvres: qu'ils soient pris dans leur propre orgueil! Leur discours n'est que malédiction et dissimulation. Extermine avec fureur, extermine, et qu'ils ne soient plus! Qu'on sache ainsi que Dieu domine sur Jacob jusqu'aux extrémités de la terre! Ils reviennent le soir, ils grondent comme des chiens, ils font le tour de la ville. Ils errent çà et là, cherchant de quoi manger et passent la nuit sans être rassasiés. Quant à moi, je chanterai ta force; au matin, je crierai ta fidélité. Car tu es pour moi une citadelle, un refuge au jour de ma détresse. O ma force, je chanterai pour toi, car Dieu est ma citadelle, mon bienfaiteur. Du chef de chœur. Sur « Le lis du témoignage ». Hymne. De David. Pour instruire. Lorsqu'il fit la guerre aux Araméens de Mésopotamie et aux Araméens de Tsoba, et que Joab revint et battit dans la vallée du Sel douze mille Edomites. O Dieu, tu nous as repoussés, tu nous as battus en brèche, tu t'es mis en colère; rétablis-nous! Tu as fait trembler la terre, tu l'as déchirée: répare ses cassures, car elle vacille! Tu as fait voir de dures épreuves à ton peuple, tu nous as fait boire un vin d'étourdissement. Tu as donné à ceux qui te craignent une bannière en faveur de la vérité. Afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta main droite, et réponds-nous! Dieu a parlé dans son sanctuaire: Je triompherai! Je partagerai Sichem, je mesurerai la vallée de Soukkoth. A moi Galaad, à moi Manassé! Ephraïm est mon casque; Juda, mon bâton de commandement. Moab est le bassin où je me lave; sur Edom je jette ma sandale. Pays des Philistins, lance des acclamations guerrières contre moi! Qui me mènera dans la ville forte? Qui me conduira jusqu'en Edom? N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais repoussés? N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui ne partais plus en campagne avec nos armées? Viens à notre secours, délivre-nous de l'adversaire! Le salut des humains est illusoire. Avec Dieu, nous déploierons nos forces; c'est lui qui écrasera nos adversaires. Du chef de chœur. Sur instruments à cordes. De David. O Dieu, entends mon cri, sois attentif à ma prière! Des extrémités de la terre je t'invoque, le cœur défaillant; conduis-moi sur le rocher qui est trop élevé pour moi! Car tu es pour moi un abri, une tour forte, en face de l'ennemi. Je voudrais séjourner toujours dans ta tente, trouver un abri au secret de tes ailes. Car toi, ô Dieu, tu entends mes vœux, tu donnes ce que possèdent ceux qui craignent ton nom. Ajoute des jours aux jours du roi; que ses années se prolongent de génération en génération! Qu'il soit installé pour toujours devant Dieu! Fais que ta fidélité et ta loyauté le gardent! Ainsi je chanterai ton nom sans cesse, je m'acquitterai de mes vœux jour après jour! Du chef de chœur. D'après Yedoutoun. Psaume. De David. C'est auprès de Dieu seul que je suis tranquille; c'est de lui que vient mon salut. Lui seul est mon rocher et mon salut, ma citadelle: je ne vacillerai guère. Jusqu'à quand vous jetterez-vous sur un homme, chercherez-vous tous à le tuer, comme un mur qui penche, comme une clôture qui se renverse? Oui, ils projettent de le renverser de son poste élevé; ils se plaisent au mensonge. De leur bouche, ils bénissent; au fond d'eux-mêmes, ils maudissent. Qu'auprès de Dieu seul je sois tranquille, car de lui vient mon espoir. Lui seul est mon rocher et mon salut, ma citadelle: je ne vacillerai pas. Sur Dieu reposent mon salut et ma gloire; le rocher de ma force, mon abri, est en Dieu. Mets en lui ta confiance en tout temps, peuple! Répandez votre cœur devant lui! Dieu est un abri pour nous. Les êtres humains ne sont qu'une vapeur; les hommes, un mensonge. S'ils montaient sur une balance, ils seraient, à eux tous, plus légers qu'une vapeur. Ne mettez pas votre confiance dans l'oppression, ne placez pas un espoir futile dans la spoliation; quand les richesses s'accroissent, n'y attachez pas votre cœur. Dieu a parlé une fois; deux fois j'ai entendu ceci: c'est que la force appartient à Dieu. A toi aussi, Seigneur, la fidélité: car c'est toi qui paies de retour chacun selon ses œuvres. Psaume. De David. Lorsqu'il était dans le désert de Juda. O Dieu, tu es mon Dieu; je te cherche, j'ai soif de toi, je soupire après toi, dans une terre desséchée et épuisée, faute d'eau. Ainsi je te contemple dans le sanctuaire, pour voir ta puissance et ta gloire. Parce que ta fidélité est meilleure que la vie, mes lèvres font ton éloge. Ainsi je te bénirai toute ma vie, j'élèverai mes mains en ton nom. Je serai rassasié comme de graisse et de moelle. Des cris de joie aux lèvres, ma bouche te louera. Lorsque je me souviens de toi sur mon lit, pendant les veilles de la nuit, je médite sur toi, car tu es mon secours, et je crie de joie à l'ombre de tes ailes. Je suis attaché à toi; ta main droite me soutient. Mais ceux qui cherchent à me jeter dans la tourmente iront dans les profondeurs de la terre; ils seront précipités sur le tranchant de l'épée, ils seront la proie des chacals. Quant au roi, il se réjouira en Dieu; quiconque prête serment par lui pourra en être fier, car la bouche des menteurs sera fermée. Du chef de chœur. Psaume. De David. O Dieu, entends-moi, quand je gémis! Préserve ma vie de la frayeur de l'ennemi! Soustrais-moi aux projets secrets des mauvais, à la troupe bruyante des malfaisants! Ils aiguisent leur langue comme une épée, ils lancent leurs flèches: des paroles acerbes, pour tirer depuis leur repaire sur l'homme intègre; ils tirent sur lui à l'improviste et n'ont aucune crainte. Ils montent un projet de malheur: ils parlent d'enfouir des pièges et disent: Qui les verra? Ils inventent pour l'injustice: Nous sommes prêts, l'invention est au point! La pensée intime, le cœur de chacun est un abîme. Dieu tire une flèche sur eux à l'improviste, les voilà frappés. Leur langue les a fait trébucher; de dégoût, tous ceux qui les voient hochent la tête. Tous les humains sont saisis de crainte, ils disent l'action de Dieu, ils comprendront son œuvre. Le juste se réjouit dans le Seigneur et trouve en lui un abri; tous ceux qui ont le cœur droit pourront être fiers. Du chef de chœur. Psaume. De David. Chant. Pour toi le silence est louange, ô Dieu, dans Sion; on s'acquittera des vœux qu'on t'a fait. Toi qui entends la prière, tous viendront à toi. Le poids des fautes me dépasse; tu feras l'expiation de nos transgressions. Heureux celui que tu choisis et que tu fais approcher, pour qu'il demeure dans les cours de ton temple! Nous serons rassasiés du bonheur de ta maison, des choses sacrées de ton temple. Par des actions redoutables, avec justice, tu nous réponds, Dieu de notre salut, toi à qui se fient toutes les extrémités lointaines de la terre et de la mer! Il affermit les montagnes par sa force, il est ceint de puissance; il apaise le mugissement des mers, le mugissement de leurs flots, et le tumulte des peuples. Ceux qui habitent les extrémités du monde sont dans la crainte à cause de tes signes; tu remplis de cris de joie l'orient et l'occident. Tu t'occupes de la terre et tu lui donnes l'abondance, tu la combles de richesses; le canal de Dieu est plein d'eau; tu prépares le blé quand tu la prépares ainsi. En abreuvant ses sillons, en aplanissant ses mottes, tu la détrempes par des ondées, tu bénis ses germes. Tu couronnes l'année de tes biens, et tes sentiers ruissellent de sève; ils ruissellent, les pâturages du désert, et les collines se ceignent d'allégresse; les prés se recouvrent de petit bétail, et les vallées se revêtent de blé. Les acclamations et les chants retentissent. Du chef de chœur. Chant. Psaume. Acclame Dieu, terre entière! Chantez la gloire de son nom, rendez-lui gloire par la louange! Dites à Dieu: Que tes œuvres sont redoutables! A cause de ta grande force, tes ennemis te flattent. Toute la terre se prosterne devant toi et chante pour toi; elle chante ton nom. Venez voir les œuvres de Dieu! Ses hauts faits pour les humains sont redoutables. Il changea la mer en terre ferme, on traversa le fleuve à pied: c'est là que nous nous sommes réjouis en lui. Il domine pour toujours par sa puissance, ses yeux surveillent les nations: que les rebelles ne s'élèvent pas! Peuples, bénissez notre Dieu, faites retentir sa louange! Il nous amène à la vie, et il ne nous a pas laissés vaciller sur nos jambes. Car tu nous as sondés, ô Dieu, tu nous as éprouvés comme on éprouve l'argent. Tu nous avais amenés dans le filet, tu avais mis sur nos reins un pesant fardeau, tu avais fait chevaucher des hommes à notre tête, nous avions passé par le feu et par l'eau, mais tu nous en as fait sortir pour nous donner l'abondance. J'irai à ta maison avec des holocaustes, je m'acquitterai envers toi de mes vœux, ceux que mes lèvres ont exprimés, et que ma bouche a prononcés dans ma détresse. Je t'offrirai de gras holocaustes, des béliers avec de l'encens. Je sacrifierai du gros bétail avec des boucs. Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu! Je raconterai ce qu'il a fait pour moi. Je l'ai invoqué de ma bouche, et ma langue a pu l'exalter. Si j'avais vu le mal dans mon cœur, le Seigneur ne m'aurait pas entendu. Or Dieu m'a entendu, il a été attentif à ma prière. Béni soit Dieu, qui n'a pas écarté ma prière et qui ne m'a pas retiré sa fidélité! Du chef de chœur. Avec instruments à cordes. Psaume. Chant. Que Dieu nous accorde sa grâce et qu'il nous bénisse, qu'il fasse briller sur nous sa face! – Afin que l'on connaisse ta voie sur la terre, ton salut parmi toutes les nations! Les peuples te célèbrent, ô Dieu, tous les peuples te célèbrent. Les nations se réjouissent, elles poussent des cris de joie; car tu juges les peuples avec droiture, tu conduis les nations sur la terre. Les peuples te célèbrent, ô Dieu, tous les peuples te célèbrent. La terre donne ses produits; Dieu, notre Dieu, nous bénit. Dieu nous bénit, et toutes les extrémités de la terre le craignent. Du chef de chœur. De David. Psaume. Chant. Dieu se lève, ses ennemis se dispersent; ceux qui le détestent fuient devant lui. Comme la fumée se dissipe, tu les dissipes; comme la cire fond au feu, les méchants disparaissent devant Dieu. Mais les justes se réjouissent, ils exultent devant Dieu, ils sont gais, ils sont comblés de joie. Chantez pour Dieu, chantez son nom par des psaumes! Frayez le chemin à celui qui chevauche dans les plaines arides! Son nom, c'est le Seigneur (Yah). Exultez devant lui! Le père des orphelins, le défenseur des veuves, c'est Dieu, dans son séjour sacré. Dieu fait habiter les gens seuls dans une maison, il fait sortir les prisonniers pour leur satisfaction; les rebelles seuls demeurent en des lieux arides. O Dieu, quand tu sortis à la tête de ton peuple, quand tu marchais sur la terre aride la terre trembla, le ciel ruissela devant Dieu – c'est le Sinaï – devant Dieu, le Dieu d'Israël. Tu répandis une pluie bienfaisante, ô Dieu! Ton patrimoine épuisé, c'est toi qui l'as rétabli. Ton peuple habite là où, dans ta bonté, tu établis le pauvre, ô Dieu. Le Seigneur donne une parole, et les femmes qui portent la bonne nouvelle sont une grande armée: les rois des armées fuient, fuient, et celle qui reste à la maison partage le butin. Tandis que vous êtes couchés au milieu des étables, les ailes de la colombe sont couvertes d'argent, et son plumage est d'un jaune d'or. Lorsque le Puissant y dispersa les rois, il neigeait sur le Tsalmôn. Montagne de Dieu, mont du Bashân, montagne aux cimes nombreuses, mont du Bashân, pourquoi, montagnes aux cimes nombreuses, jalousez-vous la montagne qu'il a plu à Dieu d'habiter? Le Seigneur n'en fera pas moins sa demeure à jamais. Les chars de Dieu se comptent par vingtaines de milliers, par milliers et par milliers; le Seigneur est parmi eux, le Sinaï est dans le sanctuaire. Tu es monté sur la hauteur, tu as emmené des captifs, tu as prélevé des dons parmi les humains, même rebelles, pour y faire ta demeure, Seigneur (Yah) Dieu! Béni soit le Seigneur, jour après jour! Il nous prend en charge, ce Dieu-là est notre salut. Ce Dieu est pour nous le Dieu du salut; c'est à Dieu, le Seigneur, qu'appartiennent les issues de la mort. Oui, Dieu fracassera la tête de ses ennemis, le crâne chevelu de celui qui se complaît dans son tort. Le Seigneur dit: Je les ramènerai du Bashân, je les ramènerai des profondeurs de la mer, afin que tu plonges tes pieds dans le sang, et que la langue de tes chiens ait sa part des ennemis. Ils voient ton arrivée, ô Dieu – l'arrivée de mon Dieu, de mon roi, dans le sanctuaire. En tête vont les chanteurs, puis ceux qui jouent des instruments à cordes, au milieu des jeunes filles battant du tambourin. Bénissez Dieu dans les rassemblements, bénissez le Seigneur depuis la source d'Israël! Voilà Benjamin, le plus jeune, qui domine sur eux, les princes de Juda et leur troupe, les princes de Zabulon, les princes de Nephtali. Ton Dieu ordonne que tu sois puissant. Donne de la puissance, ô Dieu, à ce que tu as fait pour nous! De ton temple qui domine Jérusalem, où les rois t'apportent des présents, rabroue l'animal des roseaux, la troupe des taureaux avec les taurillons des peuples, celui qui rampe pour des pièces d'argent! Disperse les peuples qui prennent plaisir à combattre! Des objets de bronze viennent de l'Egypte; Koush accourt, les mains tendues vers Dieu. Royaumes de la terre, chantez pour Dieu, chantez le Seigneur par des psaumes! Pour celui qui chevauche dans le ciel, le ciel du temps jadis! Il fait entendre sa voix, sa voix puissante. Reconnaissez la puissance de Dieu! Il est au-dessus d'Israël, sa puissance est dans les nues. De tes sanctuaires, ô Dieu, tu es redoutable. C'est le Dieu d'Israël qui donne au peuple puissance et pouvoir. Béni soit Dieu! Du chef de chœur. Sur « Les lis ». De David. Sauve-moi, ô Dieu, car les eaux me viennent jusqu'à la gorge. J'enfonce dans la boue des profondeurs, sans pouvoir tenir; je descends au fond des eaux, un courant m'emporte. Je me fatigue à force de crier, mon gosier est brûlant, mes yeux s'épuisent à attendre mon Dieu. Ils sont plus nombreux que les cheveux de ma tête, ceux qui me détestent sans raison; ils sont puissants, ceux qui veulent me réduire au silence, qui sont à tort mes ennemis; ce dont je n'ai dépouillé personne, il faut que je le restitue. O Dieu, tu connais mon imbécillité, et mes torts ne te sont pas cachés. Que ceux qui t'espèrent ne soient pas honteux à cause de moi, Seigneur Dieu (YHWH) des Armées! Que ceux qui te cherchent ne soient pas confus à cause de moi, Dieu d'Israël! Car c'est pour toi que je supporte les outrages, que la confusion me couvre le visage; je suis devenu un inconnu pour mes frères, un étranger pour les fils de ma mère. Car la passion jalouse de ta maison me dévore, et les outrages de ceux qui t'outragent tombent sur moi. Je pleure, je jeûne, et cela me vaut des outrages; je prends un sac pour vêtement, et je deviens pour eux une fable. Ceux qui sont assis à la porte de la ville bavardent contre moi, et les buveurs d'alcool me mettent en chansons. Moi, je t'adresse ma prière, Seigneur ! Que ce soit le temps favorable, ô Dieu, par ta grande fidélité! Réponds-moi par ta loyauté, par ton salut! Délivre-moi de la boue, et que je n'enfonce plus! Que je sois délivré de ceux qui me détestent et du tréfonds des eaux! Que le courant de l'eau ne m'emporte pas, que les profondeurs ne m'engloutissent pas, et que le puits ne se referme pas sur moi! Réponds-moi, Seigneur, car ta fidélité est bonne. Selon ta grande compassion, tourne-toi vers moi, et ne te détourne pas de moi, ton serviteur! Puisque je suis dans la détresse, réponds-moi vite! Approche-toi de moi, assure ma rédemption! Libère-moi, à cause de mes ennemis! Toi, tu connais mon déshonneur, ma honte, ma confusion: tous mes adversaires sont devant toi. Le déshonneur me brise le cœur, et je suis malade; j'espère un signe de pitié, mais rien; des consolateurs, et je n'en trouve pas. Ils mettent du poison dans ma nourriture, et, pour apaiser ma soif, ils me font boire du vinaigre. Que leur table soit un piège devant eux, et leur prospérité un filet! Que leurs yeux s'obscurcissent et ne voient plus, fais-les constamment chanceler sur leurs reins! Répands sur eux ta fureur, et que ta colère ardente les atteigne! Que leur campement soit dévasté, qu'il n'y ait plus personne pour habiter leurs tentes! Car ils poursuivent ceux que tu as toi-même frappés, ils racontent la souffrance de ceux que tu as transpercés. Ajoute cette faute à leurs fautes, et qu'ils n'aient pas accès à ta justice! Qu'ils soient effacés du livre de vie, et qu'ils ne soient pas inscrits avec les justes! Moi, je suis pauvre et souffrant: ô Dieu, que ton salut me relève! Je louerai le nom de Dieu par le chant, je le magnifierai par la reconnaissance; cela plaira au Seigneur plus qu'un taureau avec cornes et sabots. Les pauvres voient, ils se réjouissent; vous qui cherchez Dieu, que votre cœur vive! Car le Seigneur entend les pauvres, il ne méprise pas ses prisonniers. Que le ciel et la terre le louent, les mers et tout ce qui y fourmille! Car Dieu sauvera Sion et bâtira les villes de Juda; on s'y installera, on en prendra possession; la descendance de ses serviteurs l'aura pour patrimoine, et ceux qui aiment son nom y auront leur demeure. Du chef de chœur. De David. En évocation. O Dieu, délivre-moi! Seigneur, viens vite à mon secours! Qu'ils aient honte et rougissent, ceux qui en veulent à ma vie! Qu'ils reculent et soient confus, ceux qui désirent mon malheur! Que, pris de honte, ils s'en retournent, ceux qui disent: « Ah! ah! » Que tous ceux qui te cherchent trouvent en toi leur gaieté et leur joie! Que ceux qui aiment ton salut disent constamment: Dieu est grand! Moi, je suis pauvre et déshérité: ô Dieu, agis vite en ma faveur! Tu es mon secours et mon libérateur: Seigneur, ne tarde pas! Seigneur, c'est en toi que je trouve un abri: que jamais je n'aie honte! Dans ta justice, délivre-moi et donne-moi d'échapper! Tends vers moi ton oreille, et sauve-moi! Sois pour moi un rocher qui me serve de refuge – tu as ordonné d'y venir constamment – pour que je sois sauvé, car tu es mon roc et ma forteresse! Mon Dieu, donne-moi d'échapper au méchant, à l'homme injuste et aigri! Car tu es mon espoir, Seigneur Dieu, c'est à toi que je me fie depuis ma jeunesse. Depuis le ventre de ma mère je m'appuie sur toi; c'est toi qui m'as fait sortir du sein maternel; tu es constamment l'objet de ma louange. Je suis un sujet d'étonnement pour la multitude, mais toi, tu es mon puissant abri. Que ma bouche soit remplie de ta louange, de ta splendeur, sans cesse! Ne me rejette pas au temps de la vieillesse; quand ma force s'épuise, ne m'abandonne pas! Car mes ennemis parlent de moi, et ceux qui m'épient tiennent conseil ensemble, disant: Dieu l'a abandonné; poursuivez-le, saisissez-le; il n'y a personne pour le délivrer. O Dieu, ne t'éloigne pas de moi! Mon Dieu, viens vite à mon secours! Qu'ils soient honteux, qu'ils disparaissent, ceux qui s'opposent à moi! Qu'ils soient couverts de déshonneur et de confusion, ceux qui cherchent à me faire du mal! Et moi, j'attendrai constamment, je te louerai de plus en plus. Ma bouche racontera sans cesse ta justice, ton salut, car je n'en connais pas le compte. Je m'avancerai avec des hauts faits. Seigneur Dieu, j'évoquerai ta justice, la tienne seule. O Dieu, tu m'as instruit depuis ma jeunesse, et jusqu'ici je dis tes actes étonnants. Aussi, jusque dans la vieillesse aux cheveux blancs, ô Dieu, ne m'abandonne pas, afin que je dise ta force à cette génération, ta puissance à tous ceux qui viendront; ta justice, ô Dieu, atteint les hauteurs, car tu as fait de grandes choses: O Dieu, qui est semblable à toi? Tu nous as fait éprouver bien des détresses et des malheurs; mais tu nous redonneras la vie, tu me feras remonter des abîmes de la terre. Accrois ma grandeur, console-moi de nouveau! Et moi aussi je te célébrerai au son du luth pour ta loyauté, mon Dieu, je jouerai de la lyre pour toi, Saint d'Israël! Je pousserai des cris de joie quand je jouerai des psaumes pour toi; toute ma vie, que tu as libérée, chantera pour toi. Ma langue redira sans cesse ta justice, car ils ont honte et rougissent, ceux qui cherchent à me faire du mal. De Salomon. O Dieu, donne au roi tes jugements, au fils du roi ta justice! Il jugera ton peuple avec justice et tes pauvres selon l'équité. Les montagnes porteront la paix pour le peuple, et les collines – avec la justice. Il fera droit aux pauvres du peuple, il sauvera les fils du déshérité et il écrasera l'oppresseur. On te craindra tant que subsistera le soleil, tant que paraîtra la lune, de génération en génération. Il descendra comme une pluie qui tombe sur un terrain fauché, comme des ondées qui arrosent la terre. En ses jours, le juste fleurira, et la paix abondera jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de lune. Il dominera d'une mer à l'autre, et du Fleuve aux extrémités de la terre. Devant lui, les habitants du désert fléchiront le genou, et ses ennemis lécheront la poussière. Les rois de Tarsis et des îles apporteront des offrandes, les rois de Saba et de Seba offriront des présents. Tous les rois se prosterneront devant lui, toutes les nations lui seront soumises. Car il délivrera le déshérité qui appelle à l'aide et le pauvre qui n'a aucun secours. Il aura pitié du faible et du déshérité, il sauvera la vie des déshérités; il les rédimera de l'oppression et de la violence, et leur sang aura du prix à ses yeux. Qu'il vive, et qu'on lui donne de l'or de Saba! Qu'on prie pour lui sans cesse, qu'on le bénisse constamment! Il y aura abondance de blé dans le pays, au sommet des montagnes son fruit frémira comme le Liban, et de la ville les hommes s'épanouiront comme l'herbe de la terre. Son nom subsistera toujours; aussi longtemps que le soleil, son nom se perpétuera. Par lui on se bénira, toutes les nations le déclareront heureux. Béni soit le Seigneur Dieu, le Dieu d'Israël, qui, lui seul, fait des choses étonnantes! Béni soit pour toujours son nom glorieux! Que toute la terre soit remplie de sa gloire! Qu'il en soit ainsi! Qu'il en soit ainsi! Fin des prières de David, fils de Jessé. Psaume. D'Asaph. Oui, Dieu est bon pour Israël, pour ceux qui ont le cœur pur. Quant à moi, pour un peu mes pieds allaient s'écarter du chemin, il s'en est fallu d'un rien que mes pas ne glissent, car j'étais jaloux de ceux qui font les fiers, en voyant la prospérité des méchants. Rien ne les tourmente jusqu'à leur mort, et leur corps est replet; ils n'ont aucune part à la peine des hommes, ils ne sont pas frappés avec les humains. C'est pourquoi l'orgueil leur est un collier – la violence, un vêtement qui les enveloppe; ils sont luisants de graisse, les imaginations de leur cœur dépassent la mesure. Ils raillent, ils parlent de faire du mal et d'opprimer; ils parlent de haut, ils élèvent leur bouche jusqu'au ciel, et leur langue se promène sur la terre. Voilà pourquoi le peuple se tourne vers eux. On boit leurs paroles et on dit: Comment Dieu saurait-il? Y a-t-il même de la connaissance chez le Très-Haut? Ainsi sont les méchants: toujours tranquilles, ils accroissent leur richesse. C'est donc pour rien que j'ai purifié mon cœur, et que j'ai lavé mes mains dans l'innocence: je suis sans cesse frappé, tous les matins m'apportent mon châtiment. Si je disais: Je vais parler comme eux, je trahirais tes fils. J'ai donc réfléchi pour comprendre cela; ce fut pénible à mes yeux, jusqu'à ce que j'arrive aux sanctuaires de Dieu; alors j'ai compris leur avenir. Oui, tu les places sur des voies glissantes, tu les fais tomber dans la tourmente. Comment! En un instant les voilà dévastés, ils sont à bout, achevés par l'épouvante! Comme un rêve au réveil, Seigneur, à ton éveil, tu repousses leur image. Lorsque mon cœur s'aigrissait, et que je me sentais transpercé dans les reins, j'étais abruti, je ne savais rien, devant toi j'étais comme les bêtes. Cependant je suis constamment avec toi, tu m'as saisi la main droite; tu me conduis par ton conseil, puis tu me prendras dans la gloire. Qui d'autre ai-je au ciel? En dehors de toi, je ne désire rien sur la terre. Ma chair et mon cœur s'épuisent: Dieu sera toujours le rocher de mon cœur et ma part. Car ceux qui s'éloignent de toi disparaissent; tu réduis au silence tous ceux qui te sont infidèles. Quant à moi, m'approcher de Dieu, c'est mon bien. J'ai choisi pour abri le Seigneur Dieu – afin de raconter toutes tes œuvres. Poème. D'Asaph. Pourquoi, ô Dieu, rejettes-tu sans cesse? Pourquoi ta colère fume-t-elle contre le troupeau que tu fais paître? Souviens-toi de ta communauté! Au temps jadis tu l'as acquise, tu as assuré sa rédemption, elle est ta tribu, ton patrimoine! Souviens-toi du mont Sion, où tu as fait ta demeure! Porte tes pas vers ces ruines éternelles! L'ennemi a tout saccagé dans le sanctuaire. Tes adversaires ont rugi dans le lieu même où l'on te rencontrait; ils y ont placé pour signes leurs enseignes. On les a reconnus, pareils à celui qui lève la hache sur des arbres touffus; et maintenant ils ont brisé toutes les sculptures à coups de haches et de marteaux. Ils ont mis le feu à ton sanctuaire; ils ont profané à terre la demeure de ton nom. Ils se disaient: Exterminons-les! Ils ont brûlé dans le pays tout lieu où l'on rencontrait Dieu. Nous ne voyons plus nos signes; il n'y a plus de prophète, et personne parmi nous qui sache jusqu'à quand… Jusqu'à quand, ô Dieu, l'adversaire se répandra-t-il en outrages? L'ennemi bafouera-t-il sans cesse ton nom? Pourquoi retires-tu ta main, ta main droite? Sors-la! Extermine! Dieu est mon roi depuis le temps jadis, lui qui réalise des victoires dans le pays. C'est toi qui as fendu la mer par ta puissance, tu as brisé les têtes des dragons sur les eaux; c'est toi qui as écrasé les têtes de Léviathan. Tu l'as donné en pâture à un peuple, aux habitants du désert. C'est toi qui as fait jaillir source et torrent. C'est toi qui as mis à sec des fleuves intarissables. A toi appartient le jour, à toi aussi appartient la nuit; c'est toi qui as installé la lune et le soleil. C'est toi qui as fixé toutes les limites de la terre. L'été et l'hiver, c'est toi qui les as façonnés. Souviens-toi de ceci: c'est le Seigneur que l'ennemi outrage, un peuple fou bafoue ton nom! Ne livre pas ta tourterelle aux animaux, n'oublie pas sans cesse la vie de tes pauvres! Considère l'alliance! Car les lieux sombres du pays sont pleins de repaires de violence. Que celui qui est écrasé ne s'en retourne pas confus! Que le pauvre et le déshérité louent ton nom! Lève-toi, ô Dieu, défends ta cause! Souviens-toi des outrages que le fou te fait sans cesse! N'oublie pas les cris de tes adversaires, le vacarme qui s'élève de ceux qui se dressent contre toi! Du chef de chœur. « Ne détruis pas! » Psaume. D'Asaph. Chant. Nous te célébrons, ô Dieu, nous te célébrons: ton nom est proche; on raconte tes actes étonnants. Au temps que j'aurai fixé, c'est moi qui jugerai avec droiture. La terre fond avec tous ses habitants: c'est moi qui affermis ses colonnes. Je dis à ceux qui font les fiers: Ne soyez pas fiers! Et aux méchants: N'élevez pas la corne! N'élevez pas en haut votre corne, ne vous obstinez pas dans vos discours insolents. Car ce n'est ni de l'orient, ni de l'occident, ni du désert que vient l'élévation. Car Dieu est le juge: il abaisse l'un, il élève l'autre. Car il y a dans la main du Seigneur une coupe pleine d'un vin fermenté et mélangé, et il en verse: tous les méchants de la terre la vident, ils la boivent jusqu'à la lie. Quant à moi, je le dirai toujours; je chanterai pour le Dieu de Jacob. J'abattrai toutes les cornes des méchants; les cornes du juste s'élèveront. Du chef de chœur. Avec instruments à cordes. Psaume. D'Asaph. Chant. Dieu est connu en Juda, son nom est grand en Israël. Sa hutte est à Salem, son séjour à Sion. C'est là qu'il a brisé les foudres de l'arc, le bouclier, l'épée et la guerre. Tu es plus resplendissant, plus magnifique que les montagnes des ravisseurs. Ils ont été pris comme butin, ces hommes au cœur indomptable, ils se sont endormis de leur dernier sommeil; ils n'ont pas su se défendre, tous ces vaillants hommes. Quand tu les as rabroués, Dieu de Jacob, cavaliers et chevaux sont tombés en torpeur. C'est toi qui es redoutable, toi! Qui peut tenir en face de toi, au temps de ta colère? Du ciel tu as fait entendre le verdict; la terre a eu peur, elle s'est tenue tranquille, lorsque Dieu s'est levé pour l'équité, pour sauver tous les pauvres du pays. La fureur même des humains te célèbre; tu te ceins des restes de fureurs. Faites des vœux au Seigneur, votre Dieu, et acquittez-vous-en! Que tous ceux qui l'entourent apportent des dons au Redoutable! Il coupe le souffle aux chefs, il est redoutable pour les rois de la terre. Du chef de chœur. D'après Yedoutoun. D'Asaph. Psaume. A pleine voix je crie vers Dieu; à pleine voix, vers Dieu, et il prête l'oreille. Au jour de ma détresse, je cherche le Seigneur; la nuit, ma main se tend sans se lasser; je refuse d'être consolé. Je me souviens de Dieu et je gémis; je réfléchis, et mon esprit défaille. Tu tiens mes paupières en éveil; je suis troublé, je ne parle pas. Je réfléchis aux jours de jadis, aux années d'autrefois. Je me souviens, par mon chant, pendant la nuit; mon cœur médite, mon esprit s'interroge. Le Seigneur rejettera-t-il pour toujours? N'accordera-t-il pas de nouveau sa faveur? Sa fidélité est-elle à jamais épuisée? Ce qu'il dit est-il anéanti de génération en génération? Dieu a-t-il oublié de faire grâce? A-t-il, dans sa colère, fermé sa compassion? Je dis: Ce qui fait ma souffrance, c'est que la main droite du Très-Haut n'est plus la même… Je rappellerai les actions du Seigneur (Yah); je me souviendrai des actes étonnants que tu as accomplis au temps jadis. Je redirai toute ton action; je méditerai tes hauts faits. O Dieu, ton chemin n'est que sainteté; quel dieu est grand comme Dieu? C'est toi, le Dieu qui fait des choses étonnantes; tu as fait connaître ta puissance parmi les peuples. Par ton bras tu as assuré la rédemption de ton peuple, les fils de Jacob et de Joseph. Les eaux t'ont vu, ô Dieu! Les eaux t'ont vu, elles ont bouillonné; les abîmes se sont agités. Les nuages ont versé des torrents d'eau, le ciel d'orage a fait retentir sa voix; tes flèches ont volé de toutes parts Au bruit de ton tonnerre, dans le tourbillon, les éclairs ont illuminé le monde; la terre s'est agitée, elle a tremblé. Ton chemin était dans la mer, ton sentier dans les grandes eaux, et tes traces n'ont pas été connues. Tu as conduit ton peuple comme un troupeau, par l'intermédiaire de Moïse et d'Aaron. Poème. D'Asaph. Mon peuple, prête l'oreille à ma loi! Tendez l'oreille vers les paroles de ma bouche! J'ouvre la bouche pour un poème, j'annonce les énigmes du temps jadis. Ce que nous avons entendu, ce que nous connaissons, ce que nos pères nous ont raconté, nous ne le cacherons pas à leurs fils, mais nous dirons à la génération future les louanges du Seigneur, nous raconterons sa puissance et les choses étonnantes qu'il a faites. Il a dressé un témoignage en Jacob, il a mis une loi en Israël, qu'il a ordonné à nos pères de faire connaître à leurs fils pour que la génération future sache; des fils naîtront, ils se lèveront et le raconteront à leurs fils. Ils fonderont en Dieu leur assurance, ils n'oublieront pas les actions de Dieu, ils garderont ses commandements; ils ne seront pas comme leurs pères, une génération indocile et rebelle, une génération dont le cœur n'est pas ferme et dont l'esprit n'est pas sûr à l'égard de Dieu. Les fils d'Ephraïm, armés et tirant à l'arc, tournèrent le dos au jour du combat. Ils ne gardèrent pas l'alliance de Dieu et refusèrent de suivre sa loi. Ils oublièrent ses hauts faits, les choses étonnantes qu'il leur avait fait voir. Devant leurs pères il avait fait une chose étonnante, en Egypte, au pays de Tsoân. Il fendit la mer et les fit traverser, il dressa les eaux en une masse. Il les conduisit le jour par la nuée, et toute la nuit à la lumière d'un feu. Il fendit des rochers dans le désert et leur donna à boire de l'eau en abondance, comme celle des abîmes; du roc il fit sortir des ruissellements, il fit descendre de l'eau comme des fleuves. Mais ils continuèrent à pécher contre lui, à se rebeller contre le Très-Haut sur la terre desséchée. Ils provoquèrent Dieu dans leur cœur, en demandant à manger selon leur désir. Ils parlèrent contre Dieu, ils dirent: Dieu pourrait-il dresser une table dans le désert? Il a frappé le rocher, l'eau a coulé, et des torrents se sont répandus; pourra-t-il aussi donner du pain ou fournir de la viande à son peuple? Le Seigneur entendit, et il s'emporta; un feu s'alluma contre Jacob, et la colère s'éleva contre Israël, parce qu'ils n'avaient pas mis leur foi en Dieu, parce qu'ils n'avaient pas mis leur confiance en son salut. Il donna des ordres aux nuages d'en haut, il ouvrit les portes du ciel; il fit pleuvoir sur eux la manne pour qu'ils mangent, il leur donna le blé du ciel. Chacun eut à manger du pain des indomptables, il leur envoya du pain à satiété. Dans le ciel il fit se lever le vent d'est, par sa puissance il amena le vent du sud: il fit pleuvoir sur eux de la viande comme de la poussière, des oiseaux comme le sable des mers qu'il fit tomber au milieu de leur camp, tout autour de leurs demeures. Ils mangèrent, ils furent tout à fait rassasiés: il leur avait apporté ce qu'ils désiraient. Ils n'avaient pas satisfait leur désir, ils avaient encore la bouche pleine, lorsque la colère de Dieu s'éleva contre eux; il tua les plus vigoureux, il abattit les jeunes gens d'Israël. Malgré tout cela, ils péchèrent encore et ne mirent pas leur foi dans ses actes étonnants. Il mit fin à leurs jours dans la futilité, à leurs années dans l'épouvante. Quand il allait les tuer, ils le cherchaient, ils revenaient et recherchaient Dieu; ils se souvenaient que Dieu était leur rocher, que le Dieu Très-Haut était leur rédempteur. Mais ils voulaient le duper par leur bouche et ils lui mentaient avec leur langue; leur cœur n'était pas fermement avec lui, et ils n'étaient pas sûrement établis dans son alliance. Mais lui, qui est compatissant, faisait l'expiation de la faute et ne détruisait pas; souvent il retint sa colère, il n'éveilla pas toute sa fureur. Il se souvenait qu'ils n'étaient que chair, un souffle qui s'en va et ne revient pas. Que de fois ils se rebellèrent contre lui dans le désert! Que de fois ils l'attristèrent sur la terre aride! Ils recommencèrent à provoquer Dieu, à offenser le Saint d'Israël. Ils ne se souvinrent pas de sa puissance, ni du jour où il les avait libérés de l'adversaire, ni des signes qu'il avait fait paraître en Egypte, ni de ses prodiges au pays de Tsoân. Il changea en sang les bras de leur Nil, ainsi que leurs ruisseaux – ils ne purent y boire. Il envoya contre eux des mouches venimeuses qui les dévorèrent et des grenouilles qui les détruisirent. Il livra leurs récoltes aux criquets, le produit de leur travail aux sauterelles. Il tua leurs vignes par la grêle et leurs sycomores par la gelée. Il livra leur bétail à la grêle et leurs troupeaux à la foudre. Il lança contre eux sa colère ardente, fureur, rage et détresse, une mission de messagers de malheurs. Il donna libre cours à sa colère, il ne leur épargna pas la mort, il livra leur vie à la peste. Il frappa tout premier-né en Egypte, les prémices de la vigueur sous les tentes de Cham. Il fit partir son peuple comme du petit bétail, il les conduisit comme un troupeau dans le désert. Il les dirigea en toute sécurité, ils n'eurent aucune frayeur, et la mer recouvrit leurs ennemis. Il les amena vers son territoire sacré, vers cette montagne que sa main droite avait acquise. Il chassa des nations devant eux, leur attribua un patrimoine au cordeau et fit demeurer dans leurs tentes les tribus d'Israël. Mais ils provoquèrent le Dieu Très-Haut, se rebellèrent contre lui et ne prirent pas garde à ses préceptes. Ils se dérobèrent et trahirent, comme leurs pères, ils dévièrent comme un arc faussé. Ils le contrarièrent par leurs hauts lieux, ils provoquèrent sa jalousie par leurs statues. Dieu entendit, et il s'emporta; il rejeta complètement Israël. Il délaissa la demeure de Silo, la tente où il demeurait parmi les humains; il livra sa puissance à la captivité et sa splendeur à l'adversaire. Il livra son peuple à l'épée et s'emporta contre son patrimoine. Un feu dévora ses jeunes gens, et ses jeunes filles ne reçurent pas d'hommages; ses prêtres tombèrent par l'épée, et ses veuves ne pleurèrent pas. Le Seigneur s'éveilla comme quelqu'un qui a dormi, comme un héros rendu triomphant par le vin. Il frappa les arrières de ses adversaires, il les couvrit de déshonneur pour toujours. Cependant il rejeta la tente de Joseph, il ne choisit pas la tribu d'Ephraïm. Il choisit la tribu de Juda, le mont Sion qu'il aimait. Il bâtit son sanctuaire comme les lieux élevés, comme la terre qu'il fonde pour toujours. Il choisit David, son serviteur; il le prit dans les bergeries; il le prit derrière les brebis qui allaitent, pour lui faire paître Jacob, son peuple, et Israël, son patrimoine. Et David les fit paître avec un cœur intègre et il les conduisit avec des mains habiles. Psaume. D'Asaph. O Dieu, les nations ont envahi ton patrimoine, elles ont rendu impur ton temple sacré, elles ont fait de Jérusalem un monceau de pierres. Elles ont livré les cadavres de tes serviteurs en pâture aux oiseaux du ciel, la chair de tes fidèles aux animaux de la terre; elles ont répandu leur sang comme de l'eau aux alentours de Jérusalem, et il n'y avait personne pour les ensevelir. Nous sommes exposés aux outrages de nos voisins, aux moqueries, aux railleries de ceux qui nous entourent. Jusqu'à quand, Seigneur, seras-tu sans cesse en colère, jusqu'à quand ta passion jalouse s'embrasera-t-elle comme un feu? Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas, et sur les royaumes qui n'invoquent pas ton nom! Car on a dévoré Jacob et dévasté son domaine. Ne te souviens plus de nos fautes passées! Que ta compassion vienne vite au-devant de nous! Car nous sommes bien affaiblis. Secours-nous, Dieu de notre salut, pour la gloire de ton nom! Délivre-nous et fais l'expiation sur nos péchés, à cause de ton nom! Pourquoi les nations diraient-elles: Où est leur Dieu? Qu'elle soit connue parmi les nations, sous nos yeux, la vengeance du sang de tes serviteurs, qui a été répandu! Que les soupirs du prisonnier parviennent jusque devant toi! Par ton grand bras, préserve ceux qui sont en danger de mort! Rends directement à nos voisins les outrages qu'ils t'ont faits, rends-les-leur sept fois, Seigneur! Quant à nous, ton peuple, le troupeau que tu fais paître, nous te célébrerons toujours; de génération en génération nous dirons ta louange. Du chef de chœur. Sur « Les lis ». Témoignage. D'Asaph. Psaume. Prête l'oreille, berger d'Israël, toi qui conduis Joseph comme un troupeau! Toi qui es assis sur les keroubim, parais dans ta splendeur! Devant Ephraïm, Benjamin et Manassé, éveille ta force, mets-toi en marche pour notre salut! O Dieu, ramène-nous! Fais briller ta face, que nous soyons sauvés! Seigneur Dieu des Armées, jusqu'à quand t'irriteras-tu contre la prière de ton peuple? Tu les nourris d'un pain de larmes, tu leur fais boire des larmes à pleine mesure. Tu fais de nous un objet de discorde pour nos voisins, et nos ennemis se moquent de nous. Dieu des Armées, ramène-nous! Fais briller ta face, que nous soyons sauvés! Tu avais arraché de l'Egypte une vigne; tu as chassé des nations et tu l'as plantée. Tu as fait place nette devant elle: elle a enfoncé ses racines et rempli le pays; les montagnes étaient couvertes de son ombre, et sa ramure était comme des cèdres de Dieu; elle étendait ses rameaux jusqu'à la mer, et ses rejetons jusqu'au Fleuve. Pourquoi as-tu ouvert des brèches dans ses clôtures, de sorte que tous les passants la grappillent? Le sanglier de la forêt y fouille, et ce qui se meut dans les champs en fait sa pâture. Dieu des Armées, reviens, s'il te plaît! Regarde du ciel et vois! Interviens en faveur de cette vigne! Protège ce que ta main droite a planté, et le fils que tu as toi-même rendu fort! Elle est incendiée, elle est coupée! Ils disparaissent, rabroués par toi. Que ta main soit sur l'homme qui est à ta droite, sur l'être humain que tu as toi-même rendu fort! Nous ne nous déroberons plus à toi. Fais-nous revivre, et nous invoquerons ton nom. Seigneur Dieu des Armées, ramène-nous! Fais briller ta face, que nous soyons sauvés! Du chef de chœur. Sur la guittith. D'Asaph. Poussez des cris de joie vers Dieu, notre force! Acclamez le Dieu de Jacob! Entonnez la mélodie, faites résonner le tambourin, la lyre douce et le luth! Sonnez de la trompe à la nouvelle lune, à la pleine lune, au jour de notre fête! Car c'est une prescription pour Israël, une règle du Dieu de Jacob. C'est un témoignage qu'il a placé en Joseph, quand il sortit contre l'Egypte… J'entends un langage qui m'est inconnu: J'ai déchargé son épaule du fardeau, ses mains ont lâché la corbeille. Tu as crié dans la détresse, et je t'ai délivré; je t'ai répondu dans le secret du tonnerre; je t'ai éprouvé près des eaux de Meriba. Ecoute, mon peuple, et je t'avertirai. Israël, si tu m'écoutais! Qu'il n'y ait pas chez toi d'autre dieu! Ne te prosterne pas devant un dieu étranger! Je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu, celui qui t'a fait monter d'Egypte; ouvre grand ta bouche, et je la remplirai. Mais mon peuple ne m'a pas écouté, Israël n'a pas voulu de moi. Alors je les ai livrés à l'obstination de leur cœur: ils ont suivi leurs propres conseils. Oh! si mon peuple m'écoutait, si Israël suivait mes voies! En un instant j'humilierais leurs ennemis, je tournerais ma main contre leurs adversaires; ceux qui détestent le Seigneur le flatteraient, et leur temps serait fixé pour toujours; Dieu nourrirait Israël du meilleur froment, et je le rassasierais du miel du rocher. Psaume. D'Asaph. Dieu se tient dans l'assemblée divine; il juge au milieu des dieux. Jusqu'à quand jugerez-vous avec injustice et favoriserez-vous les méchants? Faites droit au faible et à l'orphelin, rendez justice au pauvre et au déshérité, faites échapper le faible et le pauvre, délivrez-les de la main des méchants. Ils n'ont ni connaissance ni intelligence, ils marchent dans les ténèbres; toutes les fondations de la terre vacillent. J'avais dit: Vous êtes des dieux, vous êtes tous des fils du Très-Haut. Cependant vous mourrez comme les humains, vous tomberez comme n'importe quel prince. Lève-toi, ô Dieu, juge la terre! Car tu as toutes les nations pour patrimoine. Chant. Psaume. D'Asaph. O Dieu, ne sois pas silencieux! Ne te tais pas, ne reste pas tranquille, ô Dieu! Car tes ennemis s'agitent, ceux qui te détestent lèvent la tête. Avec ruse, ils montent contre ton peuple des projets secrets, ils tiennent conseil contre ceux que tu protèges. Venez, disent-ils, faisons-les disparaître d'entre les nations, qu'on ne se souvienne plus du nom d'Israël! Ils tiennent conseil, d'un même cœur; ils concluent une alliance contre toi; les tentes d'Edom et les Ismaélites, Moab et les Hagarites, Guébal, Ammon, Amalec, les Philistins avec les habitants de Tyr; l'Assyrie aussi se joint à eux, elle prête le bras aux fils de Loth. Traite-les comme Madiân, comme Sisera, comme Yabîn à l'oued Qishôn! Ils ont été détruits à Eïn-Dor, ils sont devenus du fumier pour la terre. Traite leurs nobles comme Oreb et Zéeb, et tous leurs princes comme Zébah et Tsalmounna, eux qui disaient: Prenons possession des domaines de Dieu! Mon Dieu, rends-les semblables aux balles de chardons, au chaume qu'emporte le vent. Comme le feu brûle la forêt, comme les flammes embrasent les montagnes, ainsi poursuis-les par ta tempête, épouvante-les par ton ouragan! Couvre leur face de mépris pour qu'ils cherchent ton nom, Seigneur ! Qu'ils soient saisis de honte et d'épouvante pour toujours, qu'ils rougissent et disparaissent! Qu'on sache ainsi que, toi seul, dont le nom est le Seigneur (YHWH), tu es le Très-Haut sur toute la terre! Du chef de chœur. Sur la guittith. Des fils de Coré. Psaume. Comme elles sont chéries, tes demeures, Seigneur (YHWH) des Armées! Je m'épuise à force de languir après les cours du temple du Seigneur, mon cœur et ma chair crient vers le Dieu vivant. Même le passereau trouve un gîte, et l'hirondelle un nid où elle dépose ses petits: tes autels, Seigneur (YHWH) des Armées, mon roi et mon Dieu! Heureux ceux qui habitent ta maison! Ils te loueront encore. Heureux les hommes dont la force est en toi! Ils ont dans leur cœur des routes toutes tracées. Lorsqu'ils traversent la vallée du Baka, ils en font une oasis, et la pluie d'automne la couvre aussi de bénédictions. Leur vigueur ne cesse de croître, ils paraîtront devant Dieu à Sion. Seigneur, Dieu des Armées, entends ma prière! Prête l'oreille, Dieu de Jacob! Toi qui es notre bouclier, ô Dieu, vois! Regarde le visage de l'homme qui a reçu ton onction! Mieux vaut en effet un jour dans les cours de ton temple que mille ailleurs; j'ai choisi de me tenir sur le seuil de la maison de mon Dieu, plutôt que de résider sous les tentes de la méchanceté. Car le Seigneur Dieu est un soleil et un bouclier, le Seigneur donne la grâce et la gloire, il ne refuse aucun bien à ceux qui suivent la voie de l'intégrité. Seigneur (YHWH) des Armées, heureux l'homme qui met sa confiance en toi! Du chef de chœur. Des fils de Coré. Psaume. Tu as été favorable à ton pays, Seigneur ! Tu as rétabli la situation de Jacob; Tu as pardonné la faute de ton peuple, tu as couvert tous ses péchés. Tu as ramené toute ta fureur, tu es revenu de ta colère ardente. Ramène-nous, Dieu de notre salut! Cesse d'être contrarié à notre sujet! Seras-tu toujours en colère contre nous? Conserveras-tu ta colère de génération en génération? N'est-ce pas toi qui vas revenir nous faire vivre, afin que ton peuple se réjouisse en toi? Seigneur, fais-nous voir ta fidélité et donne-nous ton salut! J'écouterai ce que dit Dieu, le Seigneur ; car il parle pour la paix de son peuple et de ses fidèles; mais qu'ils ne retournent pas à la stupidité! Oui, son salut est proche pour ceux qui le craignent, afin que la gloire demeure dans notre pays. La fidélité et la loyauté se rencontrent, la justice et la paix s'embrassent; la loyauté germe de la terre, et la justice se penche du ciel. Le Seigneur aussi donnera le bonheur, et notre terre donnera ses produits. La justice marchera devant lui et marquera ses pas sur le chemin. Prière. De David. Seigneur, tends l'oreille, réponds-moi! Car je suis pauvre et déshérité. Garde-moi, car je suis fidèle! Toi, mon Dieu, sauve-moi, moi qui suis ton serviteur, moi qui mets ma confiance en toi! Fais-moi grâce, Seigneur! Car je t'invoque sans cesse. Réjouis-moi, moi, ton serviteur; vers toi, Seigneur, je m'élève; car toi, Seigneur, tu es bon, tu pardonnes; tu es grand par ta fidélité envers tous ceux qui t'invoquent. Seigneur, prête l'oreille à ma prière, sois attentif à mes supplications! Au jour de ma détresse, je t'invoque, car tu me réponds. Nul n'est comme toi parmi les dieux, Seigneur, et rien ne ressemble à tes œuvres. Toutes les nations que tu as faites viendront se prosterner devant toi, Seigneur, et rendre gloire à ton nom. Car toi, tu es grand et tu fais des choses étonnantes; toi seul, tu es Dieu. Enseigne-moi ta voie, Seigneur ! Je marcherai par ta loyauté. Unifie mon cœur pour que je craigne ton nom. Je te célébrerai de tout mon cœur, Seigneur, mon Dieu; je glorifierai toujours ton nom. Car ta fidélité est grande envers moi, et tu me délivres des profondeurs du séjour des morts. O Dieu, des gens arrogants se sont dressés contre moi, une troupe de brutes en veulent à ma vie; ils ne t'ont pas placé devant eux. Mais toi, Seigneur, tu es un Dieu compatissant et clément, patient et grand par la fidélité et la loyauté; tourne-toi vers moi et fais-moi grâce, donne-moi ta force, à moi, ton serviteur, et sauve-moi, moi, le fils de ta servante! Produis un signe en ma faveur! Que mes ennemis le voient et qu'ils aient honte! Car c'est toi, Seigneur, qui me secours et qui me consoles. Des fils de Coré. Psaume. Chant. Elle est fondée sur les montagnes sacrées. Le Seigneur aime les portes de Sion plus que toutes les demeures de Jacob. Des choses glorieuses ont été dites sur toi, ville de Dieu! J'évoque Rahav et Babylone parmi ceux qui me connaissent; le pays des Philistins, Tyr, avec Koush: c'est là qu'un tel est né. Mais de Sion il est dit: Tous y sont nés, et c'est lui, le Très-Haut, qui l'affermit. Le Seigneur compte les peuples en les inscrivant: c'est là qu'un tel est né. Ceux qui chantent comme ceux qui dansent s'écrient: toutes mes sources sont en toi. Chant. Psaume. Des fils de Coré. Du chef de chœur. Pour entonner sur la flûte. Poème. De Hémân, l'Ezrahite. Seigneur, Dieu de mon salut! Je crie le jour et pendant la nuit devant toi. Que ma prière parvienne jusque devant toi! Tends l'oreille vers mon cri! Car je suis rassasié de maux, et ma vie touche au séjour des morts. On me compte parmi ceux qui descendent dans le gouffre, je suis comme un homme qui n'a plus de force. Je suis étendu parmi les morts, semblable à ceux qui sont transpercés et couchés dans une tombe, à ceux dont tu n'as plus le souvenir et qui sont séparés de ta main. Tu m'as jeté dans un gouffre sans fond, dans les ténèbres, dans les profondeurs. Ta fureur s'appesantit sur moi, et tu m'affliges de tous tes flots. Tu as éloigné de moi ceux que je connais, tu as fait de moi une abomination pour eux; je suis enfermé et je ne peux plus sortir. Mon œil s'éteint d'affliction; je t'invoque sans cesse, Seigneur, je tends les mains vers toi. Est-ce pour les morts que tu feras des choses étonnantes? Les ombres se lèveront-elles pour te célébrer? Dira-t-on ta fidélité dans la tombe, ta constance dans le monde des disparus? Tes actes étonnants sont-ils connus dans les ténèbres, et ta justice au pays de l'oubli? Quant à moi, c'est toi, Seigneur, que j'ai appelé au secours; au matin ma prière va au-devant de toi. Pourquoi, Seigneur, me repousses-tu, te détournes-tu de moi? Je suis pauvre et moribond depuis ma jeunesse, je suis chargé de tes terreurs, je suis désemparé. Les ardeurs de ta colère passent sur moi, tes effrois me réduisent au silence. Ils m'entourent sans cesse comme des eaux, tous ensemble ils m'encerclent. Tu as éloigné de moi amis et compagnons; ceux que je connais ne sont que ténèbres. Poème. D'Etân, l'Ezrahite. Je chanterai toujours la fidélité du Seigneur ; ma bouche fera connaître ta constance de génération en génération. Car je dis: La fidélité est bâtie pour toujours; c'est dans le ciel que tu installes ta constance. – J'ai conclu une alliance pour celui que j'ai choisi; j'ai fait ce serment à David, mon serviteur: J'affermirai ta descendance pour toujours et je bâtirai ton trône de génération en génération. Le ciel célèbre tes actes étonnants, Seigneur, oui, ta constance – dans l'assemblée des saints. Qui donc, dans la nue, peut se mesurer au Seigneur (YHWH)? Qui est comparable au Seigneur (YHWH) parmi les fils des dieux? Dieu est terrible dans le conseil secret des saints, redoutable pour tous ceux qui l'entourent. Seigneur (YHWH), Dieu des Armées, qui est puissant comme toi, Seigneur (Yah)? Ta constance est tout autour de toi. C'est toi qui domines l'orgueil de la mer; quand ses vagues se soulèvent, c'est toi qui les apaises. C'est toi qui as écrasé Rahav comme un cadavre; tu as dispersé tes ennemis par ton bras puissant. A toi appartient le ciel, à toi aussi appartient la terre; c'est toi qui as fondé le monde avec tout ce qui s'y trouve. Le Nord et le Sud, c'est toi qui les as créés; le Tabor et l'Hermon crient ton nom. Tu as le bras armé de vaillance; ta main est puissante, ta main droite est élevée. La justice et l'équité sont la base de ton trône. La fidélité et la loyauté se tiennent devant toi. Heureux le peuple qui connaît les acclamations! Seigneur, il marche à la lumière de ta face, par ton nom, il est sans cesse dans l'allégresse; par ta justice, il s'élève. Car tu es sa splendeur et sa puissance; c'est par ta faveur que notre corne s'élève. Car notre bouclier appartient au Seigneur – notre roi, au Saint d'Israël. Alors tu parlas à tes fidèles dans une vision; tu dis: J'ai prêté secours à un vaillant guerrier, j'ai élevé du milieu du peuple un jeune homme; j'ai trouvé David, mon serviteur, je lui ai conféré l'onction de mon huile sacrée. C'est lui que ma main soutiendra; mon bras le rendra fort. L'ennemi ne le surprendra pas, l'homme injuste ne l'affligera pas. Je taillerai en pièces ses adversaires devant lui, je frapperai ceux qui le détestent. Ma constance et ma fidélité seront avec lui, et sa corne s'élèvera par mon nom. Je soumettrai la mer à sa main, les fleuves à sa main droite. Lui, il m'invoquera en disant: Tu es mon père, mon Dieu, le rocher de mon salut! Et moi, je ferai de lui le premier-né, le plus haut placé des rois de la terre. Je lui conserverai toujours ma fidélité, et mon alliance avec lui sera sûre; j'établirai ses descendants à jamais et son trône pour tous les jours du ciel. Si ses fils abandonnent ma loi et ne suivent pas mes règles, s'ils profanent mes prescriptions et n'observent pas mes commandements, c'est avec un bâton que je leur ferai rendre des comptes pour leur révolte, c'est par des coups que je les châtierai pour leur faute; mais je ne mettrai pas fin à ma fidélité envers lui, je ne trahirai pas ma constance; je ne profanerai pas mon alliance et je ne changerai pas ce qui est sorti de mes lèvres. J'ai fait un seul serment par ma sainteté; mentirais-je à David? Sa descendance subsistera toujours; son trône sera devant moi comme le soleil; comme la lune il sera fermement établi pour toujours, le témoin qui est dans la nue est sûr. Pourtant, toi, tu as rejeté, tu as méprisé! Tu t'es emporté contre l'homme qui a reçu ton onction! Tu as dédaigné l'alliance de ton serviteur; tu as profané à terre son diadème. Tu as ouvert des brèches dans toutes ses clôtures, tu as démoli ses forteresses. Tous les passants l'ont pillé; il est exposé aux outrages de ses voisins. Tu as élevé la main droite de ses adversaires, tu as réjoui tous ses ennemis; tu as fait reculer le tranchant de son épée, tu ne l'as pas soutenu dans le combat; tu as mis un terme à son éclat, tu as jeté son trône à terre; tu as abrégé les jours de sa jeunesse, tu l'as couvert de honte. Jusqu'à quand, Seigneur, te cacheras-tu sans cesse, et ta fureur s'embrasera-t-elle comme le feu? Souviens-toi de ce qu'est la durée de ma vie, et pour quelle illusion tu as créé tous les êtres humains. Quel est l'homme qui peut vivre et ne pas voir la mort, ou échapper à l'emprise du séjour des morts? Où est ta fidélité d'autrefois, Seigneur, celle que, dans ta constance, tu as jurée à David? Souviens-toi, Seigneur, des outrages que tes serviteurs subissent. Souviens-toi que je porte sur mon sein toute la multitude des peuples. Seigneur, souviens-toi que tes ennemis se répandent en outrages, qu'ils outragent les pas de l'homme qui a reçu ton onction! Béni soit pour toujours le Seigneur ! Qu'il en soit ainsi! Qu'il en soit ainsi! Prière. De Moïse, l'homme de Dieu. Seigneur, toi, tu as été pour nous un refuge, de génération en génération. Avant que les montagnes soient nées, et que tu aies donné le jour à la terre et au monde, depuis toujours et pour toujours tu es Dieu. Tu fais retourner l'homme à la poussière, et tu dis: Etres humains, retournez! Car mille ans sont, à tes yeux, comme le jour d'hier, quand il passe, et comme une veille de la nuit. Tu les emportes; ils sont comme un instant de sommeil, qui, au matin, passe comme l'herbe: elle fleurit au matin et elle passe, on la coupe le soir, et elle se dessèche. Nous défaillons à cause de ta colère, ta fureur nous épouvante. Tu mets devant toi nos fautes et à la lumière de ta face ce que nous dissimulons. Car tous nos jours déclinent à cause de ton courroux; nous achevons nos années comme un murmure. La durée de nos jours s'élève à soixante-dix ans; – pour les plus vigoureux, à quatre-vingts ans – et leur agitation n'est qu'oppression et mal, car cela passe vite, et nous nous envolons. Qui connaît la force de ta colère et le courroux qui te fait craindre? Enseigne-nous à bien compter nos jours, que nous conduisions notre cœur avec sagesse. Reviens, Seigneur ! Jusqu'à quand…? Aie pitié de nous, tes serviteurs! Rassasie-nous dès le matin de ta fidélité, nous crierons de joie durant tous nos jours. Réjouis-nous autant de jours que tu nous as affligés, autant d'années que nous avons vu le malheur. Que ton action nous apparaisse, à nous, tes serviteurs, et ta magnificence sur nos fils! Que la beauté du Seigneur, notre Dieu, soit sur nous! Affermis pour nous l'œuvre de nos mains, oui, affermis l'œuvre de nos mains! Celui qui habite au secret du Très-Haut repose à l'ombre du Puissant. Je dis au Seigneur : Mon abri et ma forteresse, mon Dieu en qui je mets ma confiance! Car c'est lui qui te délivre du filet de l'oiseleur, de la peste terrible. Il te couvrira de son plumage, tu trouveras un abri sous ses ailes; sa loyauté est un grand bouclier et une cuirasse. Tu ne craindras ni la frayeur de la nuit, ni la flèche qui vole de jour, ni la peste qui marche dans l'obscurité, ni l'épidémie qui frappe en plein midi. Que mille tombent à ton côté, dix mille à ta droite, rien ne t'atteindra; tu regarderas seulement de tes yeux et tu verras la rétribution des méchants. Car tu es mon abri, Seigneur ! – Tu fais du Très-Haut ton refuge. Aucun malheur ne t'arrivera, aucun fléau n'approchera de ta tente. Car il donnera pour toi des ordres à ses messagers pour te garder dans toutes tes voies; ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. Tu marcheras sur le lion et sur la vipère, tu piétineras le jeune lion et le dragon. – Puisqu'il s'est épris de moi, je lui donnerai d'échapper; je le protégerai, puisqu'il connaît mon nom. Il m'invoquera, et je lui répondrai; je serai moi-même avec lui dans la détresse, je le délivrerai et le glorifierai. Je le rassasierai de la longueur des jours et lui ferai voir mon salut. Psaume. Chant. Pour le jour du sabbat. Il est bon de célébrer le Seigneur, de chanter pour ton nom, ô Très-Haut! De dire dès le matin ta fidélité, et ta constance pendant les nuits, sur l'instrument à dix cordes et sur le luth, au son de la lyre. Tu me réjouis, Seigneur, par ton action; je crie de joie devant les œuvres de tes mains. Que tes œuvres sont grandes, Seigneur ! Comme tes pensées sont profondes! L'abruti n'en sait rien, l'homme stupide n'en a aucune intelligence. Quand les méchants fleurissent comme l'herbe, quand s'épanouissent tous les malfaisants, c'est pour être détruits à jamais. Mais toi, là-haut, pour toujours tu es le Seigneur (YHWH)! Car tes ennemis, Seigneur, tes ennemis disparaissent; tous les malfaisants sont dispersés. Tu élèves ma corne comme celle de l'aurochs; je suis arrosé d'une huile fraîche. Mes yeux voient mes détracteurs, et mes oreilles entendent ceux qui se dressent contre moi pour me faire du mal. Les justes fleurissent comme le palmier, ils croissent comme le cèdre du Liban. Plantés dans la maison du Seigneur, ils fleurissent dans les cours du temple de notre Dieu; ils sont encore féconds à l'âge des cheveux blancs, ils sont pleins de sève et verdoyants, pour dire que le Seigneur est droit: c'est mon rocher, il n'y a pas d'injustice en lui. C'est le Seigneur (YHWH) qui est roi! Il est revêtu de majesté; le Seigneur est revêtu, il se ceint de force, aussi le monde est ferme, il ne vacille pas. Ton trône est établi dès les temps anciens; depuis toujours tu es. Les fleuves élèvent, Seigneur ! Les fleuves élèvent leur voix, les fleuves élèvent leur grondement. Plus que le bruit des grandes eaux, des flots magnifiques de la mer, le Seigneur est magnifique, dans la hauteur. Tes préceptes sont tout à fait sûrs; la sainteté convient à ta maison, Seigneur, pour la longueur des jours! Dieu des vengeances, Seigneur, Dieu des vengeances, parais dans ta splendeur! Lève-toi, juge de la terre, pour rendre la pareille aux orgueilleux! Jusqu'à quand les méchants, Seigneur, jusqu'à quand les méchants exulteront-ils? Ils éructent, ils parlent avec insolence; tous les malfaisants se consultent. Seigneur, ils écrasent ton peuple, ils affligent ton patrimoine; ils tuent la veuve et l'immigré, ils assassinent les orphelins et ils disent: Le Seigneur (Yah) ne voit rien, le Dieu de Jacob ne comprend rien! Comprends donc, peuple abruti! Gens stupides, quand aurez-vous du bon sens? Celui qui plante l'oreille n'entendrait-il pas? Celui qui façonne l'œil ne verrait-il pas? Celui qui instruit les nations n'avertirait-il pas, lui qui apprend la connaissance aux humains? Le Seigneur connaît les pensées des humains: elles sont futiles! Heureux l'homme que tu instruis, Seigneur (Yah), à qui tu apprends ta loi, pour lui donner la tranquillité aux jours du malheur, jusqu'à ce qu'une fosse soit creusée pour le méchant! Car le Seigneur ne délaisse pas son peuple, il n'abandonne pas son patrimoine; car le jugement reviendra à la justice, et tous ceux qui ont le cœur droit le suivront. Qui se dressera pour moi contre les gens mauvais? Qui se tiendra debout pour moi contre les malfaisants? Si le Seigneur n'était pas mon secours, je serais bien vite dans la demeure du silence. Quand je dis: Je vacille sur mes jambes! ta fidélité, Seigneur, me soutient. Quand une foule de préoccupations s'agite au dedans de moi, tes consolations me remplissent de délices. A-t-il partie liée avec toi, ce trône de malheur qui façonne l'oppression à l'aide du code? Ils s'attroupent contre la vie du juste et condamnent le sang innocent. Mais le Seigneur est ma citadelle, mon Dieu est le rocher où je m'abrite. Il fera retomber sur eux leur malfaisance, il les réduira au silence par leur propre mal; le Seigneur, notre Dieu, les réduira au silence. Poussons des cris de joie pour le Seigneur ! Acclamons le Rocher de notre salut! Allons au-devant de lui avec reconnaissance, avec des psaumes acclamons-le. Car le Seigneur (YHWH) est un grand Dieu, c'est un grand roi au-dessus de tous les dieux. Il tient dans sa main les profondeurs de la terre, et les sommets des montagnes lui appartiennent. La mer lui appartient, c'est lui qui l'a faite; la terre ferme aussi, ses mains l'ont façonnée. Venez, prosternons-nous, courbons-nous, fléchissons le genou devant le Seigneur qui nous fait. Car il est notre Dieu, et nous sommes le peuple qu'il fait paître, le troupeau que sa main conduit. Si aujourd'hui vous l'écoutiez! Ne vous obstinez pas comme à Meriba, comme au jour de Massa, dans le désert, où vos pères m'ont provoqué en m'éprouvant, bien qu'ils aient vu mon action. Pendant quarante ans, j'ai eu cette génération en dégoût et je dis: C'est un peuple dont le cœur est égaré; ils ne connaissent pas mes voies. Aussi j'ai juré dans ma colère: En aucun cas ils n'entreront dans mon repos! Chantez pour le Seigneur un chant nouveau! Chante pour le Seigneur, terre entière! Chantez pour le Seigneur, bénissez son nom, annoncez jour après jour la bonne nouvelle de son salut! Dites parmi les nations sa gloire, racontez parmi tous les peuples ses actes étonnants! Car le Seigneur est grand et digne de toute louange: il est redoutable, plus que tous les dieux; car tous les dieux des peuples sont des faux dieux, mais c'est le Seigneur (YHWH) qui a fait le ciel. L'éclat et la magnificence sont devant lui, la puissance et la splendeur sont dans son sanctuaire. Clans des peuples, donnez au Seigneur, donnez au Seigneur gloire et puissance! Donnez au Seigneur la gloire de son nom! Apportez des offrandes, entrez dans les cours de son temple! Prosternez-vous devant le Seigneur quand éclate sa sainteté. Tremble devant lui, terre entière! Dites parmi les nations: C'est le Seigneur (YHWH) qui est roi! – Ainsi le monde est ferme, il ne vacille pas. – Il juge les peuples avec droiture. Que le ciel se réjouisse, que la terre soit dans l'allégresse! Que la mer retentisse, avec tout ce qui s'y trouve! Que la campagne exulte, avec tout ce qui s'y trouve, que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie devant le Seigneur, car il vient! Car il vient pour juger la terre; il jugera le monde avec justice, il jugera les peuples par sa constance. C'est le Seigneur (YHWH) qui est roi! Que la terre soit dans l'allégresse, que la multitude des îles se réjouisse! La nuée et l'obscurité épaisse l'entourent, la justice et l'équité sont la base de son trône. Un feu va devant lui et embrase ses adversaires tout autour. Ses éclairs illuminent le monde, la terre le voit et tremble; les montagnes fondent comme de la cire devant le Seigneur (YHWH), devant le Seigneur de toute la terre. Le ciel dit sa justice, et tous les peuples voient sa gloire. Ils auront honte, tous ceux qui servent une statue, ceux qui sont fiers de leurs faux dieux. Tous les dieux se prosternent devant lui. Sion l'entend et se réjouit, les filles de Juda sont dans l'allégresse, à cause de tes jugements, Seigneur ! Car toi, Seigneur, tu es le Très-Haut sur toute la terre, tu es souverainement élevé au-dessus de tous les dieux. Vous qui aimez le Seigneur, détestez le mal! Il garde la vie de ses fidèles, il les délivre de la main des méchants. La lumière est semée pour le juste, et la joie pour ceux qui ont le cœur droit. Justes, réjouissez-vous dans le Seigneur célébrez-le en évoquant son nom sacré! Psaume. Chantez pour le Seigneur un chant nouveau, car il a fait des choses étonnantes; sa main droite et son bras saint lui ont donné la victoire. Le Seigneur a fait connaître son salut, il a dévoilé sa justice sous les yeux des nations. Il s'est souvenu de sa fidélité et de sa constance envers la maison d'Israël; toutes les extrémités de la terre ont vu le salut de notre Dieu. Acclame le Seigneur, terre entière! Eclatez en cris de joie, chantez! Jouez de la lyre pour le Seigneur ; sur la lyre jouez une mélodie; avec des trompettes et au son de la trompe, lancez des acclamations devant le roi, le Seigneur ! Que la mer retentisse, avec tout ce qui s'y trouve, le monde avec tous ceux qui l'habitent! Que les fleuves battent des mains, qu'avec eux les montagnes poussent des cris de joie, devant le Seigneur, car il vient pour juger la terre! Il jugera le monde avec justice, il jugera les peuples avec droiture. C'est le Seigneur (YHWH) qui est roi! Les peuples tremblent. Il est assis sur les keroubim! La terre vacille. Le Seigneur est grand dans Sion, c'est lui qui est élevé au-dessus de tous les peuples. Qu'on célèbre ton nom grand et redoutable! Il est saint! Qu'on célèbre la puissance du roi qui aime l'équité! – C'est toi qui affermis la droiture, c'est toi qui agis en Jacob pour le droit et la justice. Exaltez le Seigneur, notre Dieu, et prosternez-vous devant son marchepied! Il est saint! Moïse et Aaron parmi ses prêtres, et Samuel parmi ceux qui invoquent son nom, invoquèrent le Seigneur, et il leur répondit. Il leur parla dans la colonne de nuée; ils ont gardé ses préceptes et le décret qu'il leur avait donné. Seigneur, notre Dieu, c'est toi qui leur as répondu. Tu fus pour eux un Dieu qui pardonne, mais qui tire vengeance de leurs agissements. Exaltez le Seigneur, notre Dieu, et prosternez-vous vers sa montagne sacrée! Car il est saint, le Seigneur, notre Dieu! Psaume de reconnaissance. Acclame le Seigneur, terre entière! Servez le Seigneur avec joie, entrez en sa présence avec des cris de joie! Sachez que le Seigneur (YHWH) est Dieu: c'est lui qui nous a faits, et nous lui appartenons; nous sommes son peuple, le troupeau qu'il fait paître. Entrez par ses portes avec reconnaissance, entrez dans les cours de son temple avec des louanges! Célébrez-le, bénissez son nom! Car le Seigneur est bon: sa fidélité est pour toujours, sa constance de génération en génération. De David. Psaume. Je chanterai la fidélité et le jugement. C'est pour toi, Seigneur, que je chanterai. Je serai attentif à la voie des gens intègres. Quand viendras-tu à moi? Je suivrai la voie de mon cœur intègre, au sein de ma maison. Je ne mettrai rien de destructeur devant mes yeux; je déteste le comportement des dévoyés, il ne s'attachera pas à moi. Le cœur tortueux se détournera de moi; je ne connaîtrai pas le mal. Celui qui calomnie en secret son prochain, je le réduirai au silence; les yeux hautains et le cœur vaniteux, je ne les supporterai pas. J'aurai les yeux sur les hommes sûrs du pays, pour qu'ils habitent auprès de moi; celui qui suit la voie des gens intègres sera à mon service. Le trompeur n'habitera pas dans ma maison. Le menteur ne subsistera pas en ma présence. Chaque matin je réduirai au silence tous les méchants du pays, pour retrancher de la ville du Seigneur tous les malfaisants. Prière. D'un pauvre, lorsqu'il défaille et qu'il répand sa requête devant le Seigneur. Seigneur, entends ma prière, et que mes appels au secours parviennent jusqu'à toi! Ne te détourne pas de moi au jour de ma détresse! Tends vers moi ton oreille au jour où je crie! Réponds-moi vite! Car mes jours s'évanouissent en fumée, mes os sont brûlants comme de la braise. Mon cœur est frappé, et se dessèche comme l'herbe; j'en oublie de manger. Mes gémissements sont tels que mes os s'attachent à ma chair. Je ressemble au pélican du désert, je suis comme le chat-huant des ruines; je veille, et je suis comme l'oiseau solitaire sur un toit. Mes ennemis m'outragent sans cesse, mes adversaires furieux me prennent à témoin de leurs serments. Je mange de la cendre comme du pain, je mêle mes larmes à ce que je bois, à cause de ta fureur et de ta colère, car tu m'as soulevé et jeté au loin. Mes jours sont comme l'ombre qui s'allonge, et je me dessèche comme l'herbe. Mais toi, Seigneur, tu es installé pour toujours, on évoque ton nom de génération en génération. Tu te lèveras, tu auras compassion de Sion; car c'est le moment de lui faire grâce, le temps fixé est arrivé; car nous, tes serviteurs, nous nous plaisons à ses pierres, nous prenons en pitié sa poussière. Alors les nations craindront le nom du Seigneur, et tous les rois de la terre ta gloire. Car le Seigneur rebâtit Sion, il apparaît dans sa gloire. Il se tourne vers la prière du misérable, il ne méprise pas sa prière. Que cela soit écrit pour la génération future, et le peuple qui sera créé louera le Seigneur (Yah)! Car il se penche de son haut sanctuaire; du ciel le Seigneur regarde sur la terre pour entendre les soupirs du prisonnier, pour délivrer ceux qui sont en danger de mort, afin qu'ils parlent, dans Sion, du nom du Seigneur et qu'ils disent sa louange dans Jérusalem, quand peuples et royaumes se réuniront pour servir le Seigneur. Il a fait fléchir ma force en chemin, il a abrégé mes jours. Je dis: Mon Dieu, ne m'enlève pas au milieu de mes jours, toi, dont les années durent de génération en génération! Autrefois tu as fondé la terre, et le ciel est l'œuvre de tes mains. Eux, ils disparaîtront, mais toi, tu subsisteras; ils s'useront tous comme un vêtement; tu les changeras comme un habit, et ils seront changés. Mais toi, c'est toi: tes années ne finiront pas. Les fils de tes serviteurs auront une demeure, et leur descendance s'affermira devant toi. De David. Que je bénisse le Seigneur, que tout en moi bénisse son nom sacré! Que je bénisse le Seigneur, que je n'oublie aucun de ses bienfaits! – C'est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies, qui reprend ta vie à la fosse, qui te couronne de fidélité et de compassion, qui rassasie de biens ta vieillesse, qui te fait rajeunir comme l'aigle. Le Seigneur agit pour la justice, il défend le droit de tous les opprimés. Il a fait connaître ses voies à Moïse, ses hauts faits aux Israélites. Le Seigneur est compatissant et clément, patient et grand par la fidélité; il n'accuse pas sans cesse, il ne garde pas rancune pour toujours; il ne nous traite pas selon nos péchés, il ne nous rend pas selon nos fautes. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant sa fidélité est forte au-dessus de ceux qui le craignent; autant l'orient est éloigné de l'occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. Comme un père a compassion de ses fils, le Seigneur a compassion de ceux qui le craignent. Car lui, il sait de quoi nous sommes formés, il se souvient que nous sommes poussière. L'homme! Ses jours sont comme l'herbe, il fleurit comme la fleur des champs. Lorsqu'un vent passe sur elle, elle n'est plus, et le lieu qu'elle habitait ne la reconnaît plus. Mais la fidélité du Seigneur est depuis toujours et pour toujours en faveur de ceux qui le craignent, et sa justice pour les fils de leurs fils, pour ceux qui gardent son alliance et se souviennent de ses directives, afin de les suivre. Le Seigneur a installé son trône dans le ciel, et son règne domine sur tout. Bénissez le Seigneur, vous, ses messagers, qui êtes puissants en force et qui exécutez sa parole, en écoutant sa parole! Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses armées, qui êtes à son service et qui faites sa volonté! Bénissez le Seigneur, vous toutes, ses œuvres, dans tous les lieux sur lesquels il domine! Que je bénisse le Seigneur ! Que je bénisse le Seigneur ! Seigneur, mon Dieu, tu es très grand, tu es revêtu d'éclat et de magnificence! Il s'enveloppe de lumière comme d'un manteau; il déploie le ciel comme une toile. Il fixe sur les eaux ses chambres à l'étage, il prend les nuages pour char, il s'avance sur les ailes du vent. Il fait des vents ses messagers, le feu flamboyant est à son service; il fonde la terre sur ses bases, jamais, jamais elle ne vacillera. Tu l'avais couverte de l'abîme comme d'un vêtement, les eaux se tenaient sur les montagnes; elles fuient quand tu les rabroues, elles se précipitent au bruit de ton tonnerre: elles montent dans les montagnes, descendent dans les vallées, vers le lieu que tu leur as assigné. Tu as posé une limite qu'elles ne doivent pas passer, afin qu'elles ne reviennent pas couvrir la terre. Il conduit les sources dans des torrents qui coulent entre les montagnes. Elles font boire tous les animaux des champs; les ânes sauvages y étanchent leur soif. Les oiseaux du ciel demeurent près d'elles et font entendre leur voix parmi le feuillage. De ses chambres à l'étage il arrose les montagnes; la terre est rassasiée du fruit de tes œuvres. Il fait pousser l'herbe pour les bêtes, et les plantes que l'homme cultive, pour tirer le pain de la terre, le vin qui réjouit le cœur de l'homme, faisant plus que l'huile resplendir son visage, et le pain qui soutient le cœur de l'homme. Les arbres du Seigneur sont rassasiés, les cèdres du Liban, qu'il a plantés. C'est là que les oiseaux font leurs nids; la cigogne a sa demeure dans les cyprès, les montagnes élevées sont pour les bouquetins, les rocs sont l'abri des damans, Il a fait la lune pour marquer les rencontres festives; le soleil sait quand il doit se coucher. Tu amènes les ténèbres, et c'est la nuit où tous les animaux de la forêt se mettent à fourmiller; les jeunes lions rugissent après leur proie: ils demandent à Dieu leur nourriture. Le soleil se lève: Ils se retirent et se couchent dans leurs tanières. L'homme sort pour se rendre à son ouvrage et à son travail, jusqu'au soir. Que tes œuvres sont nombreuses, Seigneur ! Tu les as toutes faites avec sagesse; la terre est remplie de tout ce que tu as produit. Voici la grande et vaste mer: là fourmillent sans nombre des animaux petits et grands; là se déplacent les bateaux et Léviathan, que tu as façonné pour jouer avec lui. Eux tous mettent leur espoir en toi, pour que tu leur donnes leur nourriture en son temps. Tu la leur donnes, et ils la recueillent; tu ouvres ta main, et ils sont rassasiés de biens; tu te détournes: ils sont saisis d'épouvante; tu leur retires le souffle: ils périssent et retournent à leur poussière. Tu envoies ton souffle: ils sont créés, et tu renouvelles la terre. Que la gloire du Seigneur subsiste toujours! Que le Seigneur se réjouisse de ses œuvres! Il regarde la terre, et elle frissonne; il touche les montagnes, et elles fument. Je chanterai pour le Seigneur tant que je vivrai, je chanterai pour mon Dieu tant que j'existerai. Que ma requête lui soit douce! Moi, je veux me réjouir dans le Seigneur. Que les pécheurs disparaissent de la terre, et que les méchants ne soient plus! Que je bénisse le Seigneur ! Louez le Seigneur (Yah)! Célébrez le Seigneur, invoquez son nom! Faites connaître parmi les peuples ses hauts faits! Chantez pour lui, jouez des psaumes pour lui! Réfléchissez à tous ses actes étonnants! Mettez votre fierté dans son nom sacré! Que se réjouisse le cœur de ceux qui cherchent le Seigneur ! Cherchez le Seigneur et sa force, recherchez-le constamment! Souvenez-vous des choses étonnantes qu'il a faites, de ses prodiges et de ses jugements, vous, descendance d'Abraham, son serviteur, vous, fils de Jacob, ceux qu'il a choisis! C'est lui le Seigneur (YHWH), notre Dieu; ses jugements s'exercent sur toute la terre. Il se souvient toujours de son alliance, de la parole qu'il a instituée pour mille générations, – de l'alliance qu'il a conclue avec Abraham, et de son serment à Isaac; il a établi cela comme une prescription pour Jacob, comme alliance perpétuelle pour Israël, en disant: Je te donnerai Canaan comme le patrimoine qui vous est échu. Ils étaient alors un petit nombre d'hommes, une poignée, et ils séjournaient là en immigrés; ils s'en allaient d'une nation à l'autre et d'un royaume vers un autre peuple; mais il ne laissa aucun humain les opprimer, il fit des reproches à des rois à leur sujet: Ne touchez pas à ceux qui ont reçu mon onction, et ne faites pas de mal à mes prophètes! Il appela la famine sur le pays, il leur retira le pain. Il envoya en avant d'eux un homme: Joseph fut vendu comme esclave. On serra ses pieds dans les entraves, on le mit aux fers jusqu'au temps où sa parole se réalisa, et où le décret du Seigneur lui fit surmonter l'épreuve. Le roi donna l'ordre de le relâcher, le maître des peuples le fit délier. Il le fit seigneur sur sa maison et maître de tout ce qu'il possédait, pour contraindre à son gré ses princes, et rendre sages ses anciens. Alors Israël vint en Egypte, et Jacob séjourna en immigré au pays de Cham. Il rendit son peuple très fécond et plus fort que ses adversaires. Il changea leur cœur, de sorte qu'ils se mirent à détester son peuple et traitèrent ses serviteurs avec perfidie. Il envoya Moïse, son serviteur, et Aaron, qu'il avait choisi. Ils firent paraître ses signes au milieu d'eux, des prodiges au pays de Cham. Il envoya des ténèbres et amena l'obscurité, et ils ne furent pas rebelles à sa parole. Il changea leurs eaux en sang et fit mourir leurs poissons. Leur pays grouilla de grenouilles, jusque dans les chambres de leurs rois. Il parla, et des mouches venimeuses arrivèrent, des moustiques sur tout leur territoire. Il leur donna pour pluie de la grêle, un feu flamboyant dans leur pays. Il frappa leurs vignes et leurs figuiers et brisa les arbres de leur territoire. Il dit, et survinrent les criquets, des sauterelles sans nombre, qui dévorèrent toute l'herbe de leur pays, qui dévorèrent le fruit de leur terre. Il frappa tout premier-né dans leur pays, les prémices de toute leur vigueur. Il fit sortir son peuple avec de l'argent et de l'or, et personne ne trébucha parmi ses tribus. L'Egypte se réjouit de les voir sortir, car la frayeur qu'ils inspiraient s'était abattue sur elle. Il étendit la nuée pour les couvrir, et le feu pour éclairer la nuit. A leur demande, il fit venir des cailles et il les rassasia du pain du ciel. Il ouvrit le rocher, et de l'eau coula; elle se répandit comme un fleuve sur la terre desséchée. Car il se souvint de sa parole sacrée et d'Abraham, son serviteur. Il fit sortir son peuple dans la gaieté, ceux qu'il avait choisis, au milieu des cris de joie. Il leur donna les pays des nations, et ils prirent possession du travail des peuples, afin d'observer ses prescriptions et de garder ses lois. Louez le Seigneur (Yah)! Louez le Seigneur (Yah)! Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa fidélité est pour toujours! Qui dira les hauts faits du Seigneur ? Qui fera entendre toute sa louange? Heureux ceux qui veillent à l'équité, qui agissent selon la justice en tout temps! Seigneur, souviens-toi de moi, dans ta faveur pour ton peuple! Interviens pour moi par ton salut, que je voie le bonheur de ceux que tu as choisis, que je me réjouisse de la joie de ta nation, que j'en sois fier avec ton patrimoine! Nous avons péché comme nos pères, nous avons commis des fautes, nous avons agi comme les méchants; nos pères en Egypte n'ont pas compris tes actes étonnants, ils ne se sont pas souvenus de tout ce que tu avais fait dans ta fidélité; ils ont été rebelles près de la mer, à la mer des Joncs. Mais il les a sauvés à cause de son nom, pour faire connaître sa puissance. Il a rabroué la mer des Joncs, elle s'est desséchée; et il les a fait marcher à travers les abîmes comme dans un désert. Il les a sauvés de la main de celui qui les détestait, il les a repris à l'ennemi. Les eaux ont recouvert leurs adversaires: il n'en est pas resté un seul. Ils ont cru ses paroles, ils ont chanté sa louange. Mais ils ont vite oublié ses œuvres, ils n'ont pas attendu que ses projets se réalisent. Dans le désert, ils ont été remplis de désir, sur la terre aride ils ont provoqué Dieu. Il leur a accordé ce qu'ils demandaient; puis il leur a envoyé le dépérissement. Dans le camp, ils ont été jaloux de Moïse et d'Aaron, le saint du Seigneur. La terre s'est ouverte pour engloutir Datân, elle a recouvert la communauté d'Abiram; le feu a dévoré leur communauté, les flammes ont embrasé les méchants. Ils ont fait un taurillon à l'Horeb, ils se sont prosternés devant une idole de métal fondu, ils ont échangé leur gloire contre l'image d'un bœuf qui mange de l'herbe. Ils ont oublié Dieu, leur Sauveur, qui avait fait de grandes choses en Egypte, des actes étonnants au pays de Cham, des actions redoutables sur la mer des Joncs. Il a parlé de les détruire, sauf Moïse, celui qu'il avait choisi, qui s'est tenu sur la brèche devant lui, pour détourner sa fureur et l'empêcher d'exterminer. Ils ont renoncé à un pays de délices; ils n'ont pas cru sa parole, ils ont médit dans leurs tentes, ils n'ont pas écouté le Seigneur. Il a levé la main contre eux pour les faire tomber dans le désert, pour faire tomber leur descendance parmi les nations, pour les disséminer dans tous les pays. Ils se sont attachés à Baal-Péor et ils ont mangé les sacrifices des morts. Ils l'ont contrarié par leurs agissements, et un fléau a éclaté parmi eux. Phinéas s'est levé, il a réglé l'affaire, et le fléau s'est arrêté; cela lui a été compté comme justice, de génération en génération, pour toujours. Ils ont provoqué la Colère près des eaux de Meriba; et cela a mal tourné pour Moïse à cause d'eux, car ils se sont rebellés contre son esprit, et il s'est exprimé légèrement des lèvres. Ils n'ont pas détruit les peuples que le Seigneur leur avait indiqués. Ils se sont mêlés aux nations et ils ont appris leurs œuvres. Ils ont servi leurs idoles, et celles-ci ont été pour eux un piège; ils ont sacrifié leurs fils et leurs filles aux démons, ils ont répandu le sang innocent, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu'ils ont sacrifiés aux idoles de Canaan, et le pays a été profané par les effusions de sang. Ils se sont rendus impurs par leurs œuvres, ils se sont prostitués par leurs agissements. Le Seigneur s'est mis en colère contre son peuple, et il a pris en abomination son patrimoine. Il les a livrés aux nations; ceux qui les détestaient les ont dominés; leurs ennemis les ont opprimés, et ils ont été humiliés sous leur main. Bien souvent il les a délivrés; mais ils ont fait des projets de rebelles et ils se sont enfoncés dans leur faute. Il a vu leur détresse lorsqu'il a entendu leur cri. Il s'est souvenu en leur faveur de son alliance; il a eu pitié, selon sa grande fidélité, et il leur a accordé la compassion de tous ceux qui les avaient emmenés captifs. Sauve-nous, Seigneur, notre Dieu, et rassemble-nous d'entre les nations, afin que nous célébrions ton nom sacré et que nous mettions notre honneur à te louer! Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, depuis toujours et pour toujours! Que tout le peuple dise: Qu'il en soit ainsi! Louez le Seigneur (Yah)! Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa fidélité est pour toujours! Qu'ils le disent, ceux que le Seigneur a rédimés, ceux qu'il a repris à l'adversaire et rassemblés de tous les pays, de l'est et de l'ouest, du nord et de la mer! Ils erraient dans le désert, sur une terre aride, ils ne trouvaient pas le chemin d'une ville où ils puissent habiter. Ils souffraient de la faim et de la soif; ils défaillaient. Dans la détresse, ils crièrent vers le Seigneur, et il les délivra de leur désarroi. Il les conduisit par un chemin tout droit, pour qu'ils aillent habiter dans une ville. Qu'ils célèbrent le Seigneur pour sa fidélité et pour ses actes étonnants en faveur des humains! Car il a rassasié le gosier altéré, il a comblé de biens l'affamé. D'autres habitaient les ténèbres et l'ombre de mort, prisonniers dans l'affliction et dans les fers, parce qu'ils s'étaient rebellés contre les paroles de Dieu, parce qu'ils avaient méprisé le conseil du Très-Haut. Il humilia leur cœur par l'oppression; ils trébuchèrent, et personne ne les secourut. Dans la détresse, ils crièrent vers le Seigneur, et il les sauva de leur désarroi. Il les fit sortir des ténèbres et de l'ombre de mort, et il rompit leurs liens. Qu'ils célèbrent le Seigneur pour sa fidélité et pour ses actes étonnants en faveur des humains! Car il a brisé les portes de bronze, il a cassé les verrous de fer. Des imbéciles, par leur révolte et par leurs fautes, s'étaient condamnés à l'affliction. Leur gosier avait en abomination toute nourriture, et ils touchaient aux portes de la mort. Dans la détresse, ils crièrent vers le Seigneur, et il les sauva de leur désarroi. Il envoya sa parole et les guérit, il les délivra de leurs infections. Qu'ils célèbrent le Seigneur pour sa fidélité et pour ses actes étonnants en faveur des humains! Qu'ils offrent des sacrifices de reconnaissance et qu'ils racontent ses œuvres avec des cris de joie! Ceux qui voyageaient sur la mer dans des bateaux et qui faisaient des affaires sur les grandes eaux, ceux-là virent les œuvres du Seigneur et ses actes étonnants dans les profondeurs. Il parla et fit lever un vent de tempête qui souleva les flots. Ils montaient vers le ciel, ils descendaient dans les abîmes; ils défaillaient dans le malheur; saisis de vertige, ils titubaient comme l'ivrogne, et toute leur sagesse était engloutie. Dans la détresse, ils crièrent vers le Seigneur, et il les fit sortir de leur désarroi. Il arrêta, calma la tempête, et les flots se turent. Ils se réjouirent de ce qu'ils s'étaient apaisés, et il les conduisit au port désiré. Qu'ils célèbrent le Seigneur pour sa fidélité et pour ses actes étonnants en faveur des humains! Qu'ils l'exaltent dans l'assemblée du peuple, qu'ils le louent dans la réunion des anciens! Il change les fleuves en désert et les sources en terre desséchée, le pays fertile en pays salé, à cause du mal que font ses habitants. Il change le désert en étang et la terre desséchée en sources, et il y fait habiter les affamés. Ils fondent une ville pour y habiter; ils ensemencent des champs et plantent des vignes qui produisent un fruit abondant. Il les bénit, ils deviennent très nombreux, et il ne fait pas diminuer le nombre de leurs bêtes. D'autres sont diminués et courbés par l'étreinte du malheur et de la souffrance; il répand le mépris sur les nobles, il les fait errer dans un chaos sans chemin, il relève le pauvre de l'affliction, il multiplie les clans comme des troupeaux. Les gens droits le voient, et ils se réjouissent; mais toute injustice ferme la bouche. Que celui qui est sage prenne garde à tout cela et comprenne la fidélité du Seigneur. Chant. Psaume. De David. Mon cœur est ferme, ô Dieu! Je chanterai, je jouerai des psaumes, ô ma gloire! Eveille-toi, luth, éveille-toi, lyre! J'éveillerai l'aurore. Je te célébrerai parmi les peuples, Seigneur, je te chanterai parmi les nations. Car ta fidélité est plus haute que le ciel, et ta loyauté va jusqu'aux nues. Elève-toi au-dessus du ciel, ô Dieu, et que ta gloire soit au-dessus de toute la terre! Afin que tes bien-aimés soient délivrés, sauve par ta main droite, et réponds-moi! Dieu a parlé dans sa sainteté: Je triompherai, je partagerai Sichem, je mesurerai la vallée de Soukkoth. A moi Galaad, à moi Manassé! Ephraïm est mon casque; Juda, mon bâton de commandement; Moab est le bassin où je me lave; sur Edom je jette ma sandale; je lance des acclamations guerrières contre le pays des Philistins! Qui me mènera dans la ville forte? Qui me conduira jusqu'en Edom? N'est-ce pas toi, ô Dieu, qui nous avais repoussés – toi, ô Dieu, qui ne partais plus en campagne avec nos armées? Viens à notre secours, délivre-nous de l'adversaire! Le salut des humains est illusoire. Avec Dieu, nous déploierons nos forces; c'est lui qui écrasera nos adversaires. Du chef de chœur. De David. Psaume. Dieu de ma louange, ne garde pas le silence! Car ils ouvrent contre moi une bouche méchante, une bouche trompeuse; s'ils parlent avec moi, leur langue est menteuse, ils m'entourent de paroles haineuses et ils me font la guerre sans raison. Bien que je les aime, ils s'opposent à moi; moi, je recours à la prière. Ils me rendent le mal pour le bien et la haine pour mon amour. Confie-le à un méchant, qu'un adversaire se tienne à sa droite! Quand il sera jugé, qu'il soit condamné, et que sa prière passe pour un péché! Que ses jours soient peu nombreux, qu'un autre prenne sa charge! Que ses fils deviennent orphelins et sa femme veuve! Que ses fils soient vagabonds et qu'ils mendient, qu'ils aillent quémander loin des ruines de leur demeure! Que le créancier jette le filet sur tout ce qui lui appartient, et que les étrangers pillent le produit de son travail! Que personne ne lui conserve sa fidélité, que personne ne fasse grâce à ses orphelins! Que ses descendants soient retranchés, et que leur nom soit effacé dans la génération suivante! Que la faute de ses pères soit évoquée devant le Seigneur, et que le péché de sa mère ne soit pas effacé! Qu'ils soient constamment présents devant le Seigneur, et qu'il retranche de la terre leur souvenir, parce que cet homme ne s'est pas souvenu d'agir avec fidélité, parce qu'il a persécuté le pauvre et le déshérité, jusqu'à faire mourir l'homme au cœur brisé! Il aimait la malédiction: qu'elle vienne sur lui! Il ne se plaisait pas à la bénédiction: qu'elle s'éloigne de lui! Qu'il se revête de la malédiction comme d'une tunique, qu'elle pénètre au dedans de lui comme de l'eau, comme de l'huile dans ses os! Qu'elle soit comme le vêtement dont il s'enveloppe, et la ceinture qu'il porte constamment! Telle sera, de la part du Seigneur, la rétribution de mes adversaires et de ceux qui disent du mal de moi! Mais toi, Dieu, Seigneur, agis en ma faveur à cause de ton nom, car ta fidélité est bonté; délivre-moi! Je suis pauvre et déshérité, et mon cœur est blessé au dedans de moi. Je m'en vais comme l'ombre qui s'allonge, on me secoue comme le criquet. Mes genoux me font trébucher, à cause du jeûne, mon corps est épuisé de maigreur. Je suis exposé à leurs outrages; ils hochent la tête en me regardant. Secours-moi, Seigneur, mon Dieu, sauve-moi selon ta fidélité! Qu'ils sachent que c'est ta main, que c'est toi, Seigneur, qui as fait cela! Eux maudissent, mais toi, tu béniras; s'ils se lèvent, ils seront honteux, et moi, ton serviteur, je me réjouirai. Que mes adversaires se revêtent de confusion, qu'ils s'enveloppent de leur honte comme d'un manteau! Je célébrerai le Seigneur à pleine voix, je le louerai au milieu de la multitude; car il se tient à la droite du pauvre, pour le sauver de ceux qui le jugent. De David. Psaume. Déclaration du Seigneur (YHWH) à mon seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied! Le Seigneur tendra de Sion le sceptre de ta puissance: domine au milieu de tes ennemis! A toi le principat, au jour de ta puissance; dans l'éclat de la sainteté, du sein de l'aurore, comme la rosée je t'ai donné le jour. Le Seigneur l'a juré, il ne le regrettera pas: Tu es prêtre pour toujours, à la manière de Malki-Tsédeq. Le Seigneur est à ta droite, il écrase des rois au jour de sa colère. Il exerce le jugement parmi les nations: tout est plein de cadavres; il écrase le chef d'un vaste pays. En chemin il boit au torrent: c'est pourquoi il relève la tête. Louez le Seigneur (Yah)! Je célébrerai le Seigneur de tout mon cœur, dans le conseil secret des gens droits comme dans la communauté. Les œuvres du Seigneur sont grandes, recherchées par tous ceux qui y prennent plaisir. Son action est éclat et magnificence, et sa justice subsiste à jamais. Il a fixé le souvenir de ses actes étonnants: le Seigneur est clément et compatissant. Il a donné de quoi manger à ceux qui le craignent, il se souvient pour toujours de son alliance. Il a révélé à son peuple la puissance de ses œuvres, en lui livrant le patrimoine des nations. Les œuvres de ses mains sont loyauté et équité; toutes ses directives sont sûres, pour toujours, à jamais inébranlables, faites avec loyauté et droiture. Il a envoyé la libération à son peuple, il a institué pour toujours son alliance: son nom est sacré et redoutable. Le commencement de la sagesse, c'est la crainte du Seigneur ; ils ont du bon sens, tous ceux qui s'en inspirent. Sa louange subsiste à jamais. Louez le Seigneur (Yah)! Heureux l'homme qui craint le Seigneur, qui trouve un grand plaisir dans ses commandements! Sa descendance sera vaillante dans le pays, la génération des gens droits sera bénie. Il a dans sa maison des biens et des richesses, et sa justice subsiste à jamais. La lumière se lève dans les ténèbres pour les gens droits, pour celui qui est clément, compatissant et juste. Il est bon qu'un homme fasse grâce et qu'il prête, qu'il règle ses affaires équitablement! Car il ne vacillera jamais; le souvenir du juste dure toujours. Il ne craint pas de mauvaise nouvelle; son cœur est ferme, sa confiance est dans le Seigneur. Son cœur est inébranlable, il n'a pas de crainte: ses adversaires lui seront offerts en spectacle. Il fait des largesses, il donne aux pauvres; sa justice subsiste à jamais; sa corne s'élève, glorieuse. Le méchant le voit, il est contrarié; il grince des dents et se consume. Le désir des méchants disparaîtra. Louez le Seigneur (Yah)! Serviteurs du Seigneur, louez, louez le nom du Seigneur ! Que le nom du Seigneur soit béni, dès maintenant et pour toujours! Du soleil levant jusqu'au couchant, que le nom du Seigneur soit loué! Le Seigneur est élevé au-dessus de toutes les nations, sa gloire est au-dessus du ciel. Qui est semblable au Seigneur, notre Dieu? Il est assis très haut; il s'abaisse pour regarder le ciel et la terre. De la poussière il relève le faible, du fumier il élève le pauvre, pour les faire asseoir avec les notables, avec les nobles de son peuple. Il fait habiter dans une maison celle qui était stérile, comme une mère joyeuse parmi ses fils. Louez le Seigneur (Yah)! Quand Israël sortit d'Egypte, la maison de Jacob du milieu d'un peuple à la langue incompréhensible, Juda devint son sanctuaire, Israël fut son domaine. La mer le vit et s'enfuit, le Jourdain recula; les montagnes bondirent comme des béliers, les collines comme du petit bétail. Qu'as-tu, mer, pour t'enfuir, Jourdain, pour reculer? Qu'avez-vous, montagnes, pour bondir comme des béliers, et vous, collines, comme du petit bétail? Terre, tremble devant le Seigneur! – devant le Dieu de Jacob, qui change le rocher en étang, le granit en source. Non pas à nous, Seigneur, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire, à cause de ta fidélité, à cause de ta loyauté! Pourquoi les nations diraient-elles: Où donc est leur Dieu? Notre Dieu est au ciel, il fait tout ce qu'il veut. Leurs idoles sont de l'argent et de l'or, œuvre de mains humaines. Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas, elles ont des oreilles et n'entendent pas, elles ont un nez et ne sentent pas. Elles ont leurs mains et ne palpent pas, elles ont leurs pieds et ne marchent pas, aucun murmure ne sort de leur gosier. Ils leur ressemblent, ceux qui les font, tous ceux qui mettent leur confiance en elles! Israël, mets ta confiance dans le Seigneur ! – Il est leur secours et leur bouclier. Maison d'Aaron, mets ta confiance dans le Seigneur ! – Il est leur secours et leur bouclier. Vous qui craignez le Seigneur, mettez votre confiance dans le Seigneur ! – Il est leur secours et leur bouclier. Le Seigneur se souvient de nous: il bénira, il bénira la maison d'Israël, il bénira la maison d'Aaron, il bénira ceux qui craignent le Seigneur, les petits et les grands; le Seigneur vous donnera l'accroissement, à vous et à vos fils. Soyez bénis du Seigneur, qui fait le ciel et la terre! Le ciel est le ciel du Seigneur, mais il a donné la terre aux êtres humains. Ce ne sont pas les morts qui louent le Seigneur (Yah), ni aucun de ceux qui descendent dans le lieu du silence; mais nous, nous bénirons le Seigneur (Yah), dès maintenant et pour toujours. Louez le Seigneur ! J'aime… car le Seigneur entend ma voix, mes supplications; car il a tendu son oreille vers moi; je l'invoquerai toute ma vie. Les liens de la mort m'avaient enserré, et les angoisses du séjour des morts m'avaient atteint; j'avais atteint le fond de la détresse et du chagrin. Mais j'invoquai le nom du Seigneur : S'il te plaît, Seigneur, sauve-moi! Le Seigneur est clément et juste, notre Dieu est compatissant; le Seigneur garde les naïfs; j'étais affaibli, et il m'a sauvé. Moi, je retourne à mon repos, car le Seigneur m'a fait du bien. Oui, tu as délivré ma vie de la mort, mes yeux des larmes, mes pieds de la chute. Je marcherai devant le Seigneur sur la terre des vivants. J'ai cru quand j'ai parlé; j'étais très affligé. Je disais, dans ma précipitation: Tout homme est menteur. Comment rendrai-je au Seigneur tous ses bienfaits envers moi? Je lèverai la coupe du salut et j'invoquerai le nom du Seigneur ; je m'acquitterai de mes vœux envers le Seigneur, devant tout son peuple. Elle a du prix aux yeux du Seigneur, la mort de ses fidèles. S'il te plaît, Seigneur ! Je suis ton serviteur, ton serviteur, le fils de ta servante. Tu as détaché mes liens. Je t'offrirai un sacrifice de reconnaissance – j'invoquerai le nom du Seigneur ; je m'acquitterai de mes vœux envers le Seigneur, devant tout son peuple, dans les cours de la maison du Seigneur, au milieu de toi, Jérusalem! Louez le Seigneur (Yah)! Louez le Seigneur, vous toutes, nations! Faites son éloge, vous tous, peuples! Car sa fidélité envers nous est puissante, et la loyauté du Seigneur est pour toujours. Louez le Seigneur (Yah)! Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa fidélité est pour toujours! Qu'Israël dise: Car sa fidélité est pour toujours! Que la maison d'Aaron dise: Car sa fidélité est pour toujours! Que ceux qui craignent le Seigneur disent: Car sa fidélité est pour toujours! Du sein de la détresse j'ai invoqué le Seigneur (Yah): le Seigneur (Yah) m'a répondu, il m'a mis au large. Le Seigneur est pour moi, je n'ai pas peur: que peuvent me faire des humains? Le Seigneur est mon secours: mes ennemis me seront offerts en spectacle. Mieux vaut trouver un abri dans le Seigneur que de mettre sa confiance dans les humains; mieux vaut trouver un abri dans le Seigneur que de mettre sa confiance dans les nobles. Toutes les nations m'entouraient: au nom du Seigneur, je les taille en pièces. Elles m'entouraient, elles étaient tout autour de moi: au nom du Seigneur, je les taille en pièces. Elles m'entouraient comme des abeilles: elles s'éteignent comme un feu d'épines; au nom du Seigneur, je les taille en pièces. Tu me poussais fort pour me faire tomber; mais le Seigneur m'a secouru. Le Seigneur (Yah) est ma force et ma puissance; il a été pour moi le salut. Des cris de joie et de salut s'élèvent dans les tentes des justes: La main droite du Seigneur déploie sa force! La main droite du Seigneur est élevée! La main droite du Seigneur déploie sa force! Je ne mourrai pas, je vivrai et je raconterai les œuvres du Seigneur (Yah). Le Seigneur (Yah) m'a corrigé, mais il ne m'a pas livré à la mort. Ouvrez-moi les portes de la justice: par elles j'entrerai, je célébrerai le Seigneur (Yah). Voici la porte du Seigneur : c'est par elle qu'entrent les justes. Je te célébrerai, parce que tu m'as répondu, parce que tu as été pour moi le salut. La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la principale, celle de l'angle. C'est du Seigneur que cela est venu: c'est une chose étonnante à nos yeux. Voici le jour que le Seigneur a fait: qu'il soit notre allégresse et notre joie! S'il te plaît, Seigneur, accorde le salut! S'il te plaît, Seigneur, accorde la victoire! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Depuis la maison du Seigneur, nous vous bénissons. Le Seigneur (YHWH) est Dieu, il nous éclaire. Attachez des branchages au cortège de fête, jusqu'aux cornes de l'autel! Tu es mon Dieu, et je te célébrerai; mon Dieu, je t'exalterai. Célébrez le Seigneur, car il est bon, car sa fidélité est pour toujours! Heureux ceux qui sont intègres dans leur voie, ceux qui suivent la loi du Seigneur ! Heureux ceux qui gardent ses préceptes, qui le cherchent de tout leur cœur! Jamais ils n'agissent injustement, ils suivent ses voies. Tu as institué tes directives pour qu'on les observe avec soin. Puissent mes voies être bien réglées, pour que j'observe tes prescriptions! Alors je n'aurai pas honte, quand je considérerai tous tes commandements. Je te célébrerai avec un cœur droit, en étudiant les règles de ta justice. Je veux observer tes prescriptions; ne m'abandonne pas entièrement! Comment un jeune homme rendra-t-il pur son sentier? En observant ta parole. Je te cherche de tout mon cœur; ne me laisse pas m'égarer loin de tes commandements! Je serre dans mon cœur ce que tu as dit, pour ne pas pécher contre toi. Béni sois-tu, Seigneur ! Apprends-moi tes prescriptions! De mes lèvres j'énumère toutes les règles de ta bouche. Je suis content de suivre tes préceptes, comme si je possédais toute richesse. Je médite tes directives, j'ai tes sentiers sous les yeux. Je fais mes délices de tes prescriptions, je n'oublie pas ta parole. Fais-moi du bien, à moi, ton serviteur, pour que je vive et que j'observe ta parole! Ouvre mes yeux, pour que je contemple les merveilles de ta loi! Je suis un immigré sur la terre; ne me cache pas tes commandements. Je suis rongé par le désir qui en tout temps me porte vers tes règles. Tu rabroues les gens arrogants, les maudits, qui s'égarent loin de tes commandements. Décharge-moi du déshonneur et du mépris, car je garde tes statuts. Des princes ont beau s'asseoir et parler contre moi, ton serviteur, je médite tes prescriptions. Tes préceptes font mes délices; ce sont mes conseillers. Je suis attaché à la poussière: fais-moi vivre selon ta parole! Je raconte mes voies, et tu me réponds: apprends-moi tes prescriptions! Fais-moi comprendre la voie de tes directives, et je méditerai tes actes étonnants! Je pleure de chagrin: relève-moi selon ta parole! Eloigne de moi la voie du mensonge, et accorde-moi la grâce de ta loi! J'ai choisi la voie de la probité; je me conforme à tes règles. Je m'attache à tes préceptes; Seigneur, ne me rends pas honteux! Je cours dans la voie de tes commandements, car tu mets mon cœur au large. Enseigne-moi, Seigneur, la voie de tes prescriptions, pour que je les garde jusqu'à la fin! Donne-moi l'intelligence, pour que je garde ta loi, que je l'observe de tout mon cœur! Conduis-moi dans le sentier de tes commandements! Car j'y prends plaisir. Incline mon cœur vers tes préceptes et non vers le gain! Détourne mes yeux de l'illusion, fais-moi vivre dans ta voie! Réalise envers moi, ton serviteur, ce que tu as dit en faveur de ceux qui te craignent! Détourne de moi le déshonneur qui m'effraie, car tes règles sont bonnes. Je soupire après tes directives: fais-moi vivre dans ta justice! Seigneur, que viennent jusqu'à moi ta fidélité, ton salut, selon ce que tu as dit! Je pourrai répondre à celui qui m'outrage, car je me fie à ta parole. N'arrache pas de ma bouche la parole de vérité, car j'attends tes jugements. J'observerai ta loi constamment, toujours, à jamais. Je marcherai au large, car je recherche tes directives. Je parlerai de tes préceptes devant les rois, et je n'aurai pas honte. Je fais mes délices de tes commandements que j'aime. Je lève mes mains vers tes commandements que j'aime, et je veux méditer tes prescriptions. Souviens-toi de ta parole en ma faveur, puisque tu m'as donné l'espérance, à moi, ton serviteur! C'est ma consolation dans mon affliction: ce que tu as dit me fait vivre. Des gens arrogants me traitent avec insolence; je ne dévie pas de ta loi. Je me souviens de tes jugements d'autrefois, Seigneur, et je me console. Une vive ardeur me saisit à cause des méchants qui abandonnent ta loi. Tes prescriptions sont le sujet de mes psaumes, dans la maison où je séjourne en immigré. La nuit j'évoque ton nom, Seigneur, et j'observe ta loi. C'est là ce qui m'est propre, car je garde tes directives. Ma part, Seigneur, je le dis, c'est d'observer tes paroles. De tout mon cœur je cherche à t'apaiser; fais-moi grâce, selon ce que tu as dit! Je réfléchis à ma voie et je ramène mes pas vers tes préceptes. Je me hâte, je ne tarde pas à observer tes commandements. Les liens des méchants m'enveloppent; je n'oublie pas ta loi. En pleine nuit je me lève pour te célébrer à cause des jugements de ta justice. Je suis le compagnon de tous ceux qui te craignent, et de ceux qui observent tes directives. Seigneur, ta fidélité remplit la terre; apprends-moi tes prescriptions! Tu me fais du bien, à moi, ton serviteur, Seigneur, selon ta parole. Apprends-moi à bien discerner et à connaître car j'ai mis ma foi dans tes commandements. Avant d'avoir été affligé, je m'égarais; maintenant j'observe ce que tu as dit. Tu es bon et bienfaisant; apprends-moi tes prescriptions! Des gens arrogants m'enduisent de mensonges; moi, je garde tes directives de tout mon cœur. Leur cœur est insensible dans leur graisse; moi, je fais mes délices de ta loi. Il est bon pour moi d'être affligé, afin que j'apprenne tes prescriptions. Mieux vaut pour moi la loi de ta bouche que mille objets d'or et d'argent. Tes mains m'ont façonné, elles m'ont affermi; donne-moi l'intelligence, pour que j'apprenne tes commandements! Ceux qui te craignent me voient et se réjouissent, car j'attends ta parole. Je sais, Seigneur, que tes jugements sont justes; c'est dans ta constance que tu m'as affligé. Que ta fidélité soit ma consolation, je t'en prie, selon ce que tu m'as dit, à moi, ton serviteur! Que ta compassion vienne sur moi, pour que je vive, car ta loi fait mes délices! Qu'ils aient honte, les gens arrogants qui, à tort, me maltraitent! Moi, je médite tes directives. Qu'ils reviennent à moi, ceux qui te craignent, ceux qui connaissent tes préceptes! Que mon cœur soit intègre dans tes prescriptions, afin que je n'aie pas honte! Je m'épuise à espérer ton salut; j'attends ta parole. Mes yeux s'épuisent à attendre tes paroles; je dis: Quand me consoleras-tu? Même si je suis comme une outre qui se dessèche dans la fumée, je n'oublie pas tes prescriptions. Quelle est la durée de ma vie? Quand exerceras-tu le jugement contre mes persécuteurs? Des gens arrogants creusent des fosses devant moi, ce qui n'est pas conforme à ta loi. Tous tes commandements disent ta constance; on me persécute à tort: secours-moi! Pour un peu, on m'aurait supprimé; mais moi, je n'abandonne pas tes directives. Fais-moi vivre selon ta fidélité, afin que j'observe les préceptes de ta bouche! Pour toujours, Seigneur, ta parole se tient dans le ciel, ta constance dure de génération en génération. Tu as affermi la terre, et elle subsiste. C'est d'après tes règles que les choses subsistent aujourd'hui, car toutes sont à ton service. Si ta loi n'avait fait mes délices, alors j'aurais disparu dans mon affliction. Je n'oublierai jamais tes directives, car par elles tu me fais vivre. Je suis à toi: sauve-moi! Car je recherche tes directives. Des méchants m'attendent pour me faire disparaître; je suis attentif à tes préceptes. Je vois une fin à tout ce qui est parfait, mais ton commandement est très vaste. Combien j'aime ta loi! Je la médite sans cesse. Ton commandement me rend plus sage que mes ennemis, car je l'ai toujours avec moi. J'ai plus de bon sens que tous mes maîtres, car ce sont tes préceptes que je médite. J'ai plus d'intelligence que les vieillards, car je garde tes directives. Je retiens mes pieds loin de toute voie mauvaise, pour observer ta parole. Je ne m'écarte pas de tes règles car c'est toi qui me les enseignes. Que tes paroles sont douces à ma bouche, plus que le miel à mon palais! Par tes directives je deviens intelligent, aussi je déteste toute voie de mensonge. Ta parole est une lampe pour mes pieds, une lumière pour mon sentier. Je le jure, et je m'y tiendrai: j'observerai les règles de ta justice. Je suis très affligé: Seigneur, fais-moi vivre selon ta parole! Je t'en prie, Seigneur, agrée l'offrande de mes lèvres; apprends-moi tes règles! Ma vie est constamment exposée, mais je n'oublie pas ta loi. Des méchants me tendent un piège, mais je ne m'égare pas loin de tes directives. Tes préceptes sont pour toujours mon patrimoine: ils sont la gaieté de mon cœur. J'incline mon cœur à mettre tes prescriptions en pratique, toujours, jusqu'à la fin. Je déteste les hommes indécis et j'aime ta loi. Tu es ma cachette et mon bouclier: j'attends ta parole. Ecartez-vous de moi, mauvais, que je garde les commandements de mon Dieu! Soutiens-moi selon ce que tu as dit, et je vivrai; ne me rends pas honteux de mon espoir! Soutiens-moi, pour que je sois sauvé et que j'aie constamment les yeux sur tes prescriptions! Tu repousses tous ceux qui s'égarent loin de tes prescriptions, car leur tromperie est mensonge. Tu élimines comme des scories tous les méchants de la terre; c'est pourquoi j'aime tes préceptes. Ma chair frissonne de la frayeur que tu inspires, je crains tes jugements. J'agis selon l'équité et la justice: ne me livre pas à mes oppresseurs! Porte-toi garant de moi, ton serviteur, pour le bien. Que des gens arrogants ne m'oppriment pas! Mes yeux s'épuisent à attendre ton salut et l'annonce de ta justice. Agis envers moi, ton serviteur, selon ta fidélité; apprends-moi tes prescriptions! Je suis ton serviteur: donne-moi l'intelligence, pour que je connaisse tes préceptes! Il est temps que le Seigneur agisse: on viole ta loi. C'est pourquoi j'aime tes commandements, plus que l'or, plus que l'or fin; c'est pourquoi en tout je considère toutes tes directives comme droites, je déteste toute voie de mensonge. Tes préceptes sont merveilleux: c'est pourquoi je les garde. La révélation de tes paroles éclaire, elle donne de l'intelligence aux naïfs. J'ouvre la bouche et je soupire, car je suis avide de tes commandements. Tourne-toi vers moi et fais-moi grâce, selon ta règle à l'égard de ceux qui aiment ton nom! Affermis mes pas selon ce que tu as dit et ne laisse aucun mal se rendre maître de moi! Libère-moi de l'oppression des hommes, afin que j'observe tes directives! Fais briller ta face sur moi, ton serviteur; apprends-moi tes prescriptions! Mes yeux répandent des torrents d'eau, parce qu'on n'observe pas ta loi. Tu es juste, Seigneur, et tes jugements sont droits; tu as institué tes préceptes avec justice et une grande constance. Ma passion jalouse me coupe la voix, parce que mes adversaires oublient tes paroles. Ta parole est entièrement éprouvée; moi qui suis ton serviteur, je l'aime. Je suis chétif et méprisé; je n'oublie pas tes directives. Ta justice est justice pour toujours, ta loi est vérité. La détresse et le désarroi m'ont saisi; tes commandements font mes délices. A toujours tes préceptes sont justice: donne-moi l'intelligence, pour que je vive! Je t'invoque de tout mon cœur: réponds-moi, Seigneur, afin que je garde tes prescriptions! Je t'invoque: sauve-moi, afin que j'observe tes préceptes! Je devance l'aube et j'appelle au secours: j'attends ta parole. Mes yeux devancent les veilles de la nuit pour méditer ce que tu as dit. Entends-moi, selon ta fidélité! Seigneur, fais-moi vivre selon ton jugement! Ils s'approchent, ceux qui poursuivent l'infamie, ils s'éloignent de la loi. Tu es proche, Seigneur, et tous tes commandements sont vérité. Depuis le temps jadis je sais par tes préceptes que tu les as fondés pour toujours. Regarde mon affliction et délivre-moi, car je n'oublie pas ta loi. Défends ma cause et assure ma rédemption; fais-moi vivre selon ce que tu as dit! Le salut est loin des méchants, car ils ne recherchent pas tes prescriptions. Ta compassion est grande, Seigneur ! Fais-moi vivre selon tes règles! Mes persécuteurs et mes adversaires sont nombreux; je ne dévie pas de tes préceptes. Je vois avec dégoût des traîtres qui n'observent pas ce que tu as dit. Considère que j'aime tes directives: Seigneur, fais-moi vivre selon ta fidélité! Le principe de ta parole est vérité, et toute règle de ta justice est pour toujours. Des princes me persécutent sans raison; mais seule ta parole effraie mon cœur. Je suis content de ce que tu as dit, comme celui qui trouve un grand butin. Je déteste le mensonge, je l'ai en abomination; j'aime ta loi. Sept fois le jour je te loue à cause des règles de ta justice. Il y a une paix abondante pour ceux qui aiment ta loi, et aucun obstacle ne les fait trébucher. J'ai mis mon espoir en ton salut, Seigneur, et je mets tes commandements en pratique. J'observe tes préceptes et je les aime beaucoup. J'observe tes directives et tes préceptes, car toutes mes voies sont devant toi. Que mon cri parvienne devant toi, Seigneur ! Donne-moi l'intelligence selon ta parole! Que ma supplication arrive jusqu'à toi! Délivre-moi, selon ce que tu as dit! Que mes lèvres fassent jaillir la louange, Car tu m'apprends tes prescriptions! Que ma langue entonne un chœur en réponse à tes paroles! Car tous tes commandements sont justice. Que ta main vienne à mon secours, car j'ai choisi tes directives! Je soupire après ton salut, Seigneur, et ta loi fait mes délices. Que je vive pour te louer! Et que tes jugements me secourent! Je suis égaré comme un mouton perdu: cherche-moi, moi, ton serviteur, car je n'oublie pas tes commandements! Chant des montées. C'est le Seigneur que j'ai invoqué dans ma détresse, et il m'a répondu. Seigneur, délivre-moi de la lèvre menteuse, de la langue trompeuse! Que te donne, que te rapporte une langue trompeuse? – Les traits aigus du guerrier, avec les braises du genêt. Quel malheur pour moi de séjourner en immigré à Méshek, de demeurer parmi les tentes de Qédar! Trop longtemps j'ai demeuré auprès de ceux qui détestent la paix. Je suis pour la paix; mais dès que je parle, eux, ils sont pour la guerre. Chant pour les montées. Je lève les yeux vers les montagnes. D'où me viendra le secours? Le secours me vient du Seigneur, qui fait le ciel et la terre. Il ne te laissera pas vaciller sur tes jambes; celui qui te garde ne sommeille pas. Non, il ne sommeille ni ne dort, celui qui garde Israël. C'est le Seigneur qui te garde, le Seigneur est ton ombre à ta droite. Le jour, le soleil ne te frappera pas, ni la lune pendant la nuit. Le Seigneur te gardera de tout mal, il gardera ta vie; le Seigneur te gardera lorsque tu sortiras et lorsque tu rentreras, dès maintenant et pour toujours. Chant des montées. De David. Je me réjouis quand on me dit: Allons à la maison du Seigneur ! Nos pieds se sont arrêtés à tes portes, Jérusalem! Jérusalem, tu es bâtie comme une ville qui forme un ensemble bien uni. C'est là que montent les tribus, les tribus du Seigneur (Yah), comme témoignage pour Israël, afin de célébrer le nom du Seigneur. Car là sont installés les trônes pour le jugement, les trônes pour la maison de David. Demandez la paix de Jérusalem! Qu'ils vivent tranquilles, ceux qui t'aiment! Que la paix soit dans tes remparts, et la tranquillité dans tes palais! A cause de mes frères et de mes amis, je dirai: Que la paix soit en toi! A cause de la maison du Seigneur, notre Dieu, je recherche ton bonheur. Chant des montées. Je lève les yeux vers toi qui habites le ciel. Comme les yeux des serviteurs se tournent vers leur maître, et les yeux de la servante vers sa maîtresse, ainsi nos yeux se tournent vers le Seigneur, notre Dieu, jusqu'à ce qu'il nous fasse grâce. Fais-nous grâce, Seigneur, fais-nous grâce! Car nous sommes par trop rassasiés de mépris; nous sommes plus que rassasiés des moqueries des gens satisfaits, du mépris des gens hautains. Chant des montées. De David. Sans le Seigneur qui était pour nous – Qu'Israël le dise! – sans le Seigneur qui était pour nous, quand les hommes se dressèrent contre nous, alors ils nous auraient engloutis tout vivants, quand ils se mirent en colère contre nous; alors les eaux nous auraient emportés, un torrent nous aurait submergés. Alors auraient passé sur nous les flots impétueux. Béni soit le Seigneur, qui ne nous a pas livrés en proie à leurs dents! Nous nous sommes échappés comme l'oiseau du filet des oiseleurs; le filet s'est rompu, et nous nous sommes échappés. Notre secours est dans le nom du Seigneur, qui fait le ciel et la terre. Chant des montées. Ceux qui mettent leur confiance dans le Seigneur sont comme le mont Sion, qui ne vacille pas, qui est là pour toujours. Jérusalem est entourée de montagnes; de même le Seigneur entoure son peuple, dès maintenant et pour toujours. Car le sceptre de la méchanceté ne reposera pas sur le lot des justes, afin que les justes ne tendent pas les mains vers l'injustice. Seigneur, sois bienfaisant pour les gens de bien et pour ceux qui ont le cœur droit! Mais ceux qui dévient vers des voies tortueuses, que le Seigneur les emmène avec les malfaisants! Que la paix soit sur Israël! Chant des montées. Quand le Seigneur a rétabli Sion, nous étions comme des gens qui font un rêve. Alors notre bouche était pleine de rires, et notre langue poussait des cris de joie; alors on disait parmi les nations: Le Seigneur a fait pour eux de grandes choses! Le Seigneur a fait pour nous de grandes choses; nous nous réjouissons. Seigneur, rétablis notre situation comme les torrents dans le Néguev! Ceux qui sèment avec des larmes moissonneront avec des cris de joie. Celui qui s'en va en pleurant, quand il porte la semence à répandre, revient avec des cris de joie, quand il porte ses gerbes. Chant des montées. De Salomon. Si ce n'est le Seigneur qui bâtit la maison, ceux qui la bâtissent travaillent inutilement; si ce n'est le Seigneur qui garde la ville, celui qui la garde veille inutilement. C'est inutilement que vous vous levez tôt, que vous vous couchez tard et que vous mangez le pain de la peine: il en donne autant à son bien-aimé pendant qu'il dort. Des fils sont un patrimoine du Seigneur, le fruit du ventre maternel est une récompense. Comme des flèches dans la main d'un vaillant guerrier, ainsi sont les fils de la jeunesse. Heureux l'homme qui en a rempli son carquois! Ils n'auront pas honte, quand ils parleront avec des ennemis à la porte de la ville. Chant des montées. Heureux quiconque craint le Seigneur et suit ses voies! Tu jouis alors du produit de ton travail; heureux es-tu, le bonheur est pour toi! Ta femme est comme une vigne féconde au fond de ta maison; tes fils sont comme des plants d'olivier, autour de la table. C'est ainsi qu'est béni l'homme qui craint le Seigneur. Le Seigneur te bénira de Sion, et tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie; tu verras les fils de tes fils. Que la paix soit sur Israël! Chant des montées. Souvent ils m'ont attaqué depuis ma jeunesse, – Qu'Israël le dise! – souvent ils m'ont attaqué depuis ma jeunesse, mais ils ne l'ont pas emporté sur moi. Des laboureurs ont labouré mon dos, ils y ont tracé de longs sillons. Le Seigneur est juste: il a détaché les cordes des méchants. Qu'ils soient honteux et qu'ils reculent, tous ceux qui détestent Sion! Qu'ils soient comme l'herbe des toits en terrasse, qui se dessèche avant qu'on l'arrache! Le moissonneur n'en remplit pas sa main, ni le lieur de gerbes sa poche; les passants ne disent pas: Que la bénédiction du Seigneur soit sur vous! Nous vous bénissons au nom du Seigneur ! Chant des montées. Depuis les profondeurs je t'invoque, Seigneur ! Seigneur, entends-moi! Que tes oreilles soient attentives à mes supplications! Si tu prenais garde aux fautes, Seigneur (Yah), Seigneur, qui pourrait tenir debout? Mais c'est auprès de toi que se trouve le pardon, afin qu'on te craigne. J'espère le Seigneur, j'espère vraiment; j'attends sa parole. Je compte sur le Seigneur plus que les gardes sur le matin, plus que les gardes sur le matin. Israël, attends le Seigneur ! Car c'est auprès du Seigneur qu'est la fidélité, et la libération abonde auprès de lui. C'est lui qui libérera Israël de toutes ses fautes. Chant des montées. De David. Seigneur, mon cœur n'est pas hardi, mes yeux ne s'élèvent pas; je ne m'engage pas dans des questions trop grandes et trop difficiles pour moi. Au contraire, je me suis fait calme et tranquille, comme un enfant sevré avec sa mère; je suis avec moi-même comme un enfant sevré. Israël, attends le Seigneur, dès maintenant et pour toujours! Chant des montées. Seigneur, souviens-toi de David, de toutes ses afflictions! Il fit ce serment au Seigneur, ce vœu à l'Indomptable de Jacob: Je n'entrerai pas dans la tente où j'habite, je ne monterai pas sur le lit où je couche, je ne donnerai ni sommeil à mes yeux, ni assoupissement à mes paupières, jusqu'à ce que j'aie trouvé un lieu pour le Seigneur, une demeure pour l'Indomptable de Jacob. Nous en avons entendu parler à Ephrata, nous l'avons trouvé au pays de Yaar… Allons à sa demeure, prosternons-nous devant son marchepied! Lève-toi, Seigneur, viens à ton lieu de repos, toi et le coffre de ta puissance! Que tes prêtres soient revêtus de justice, et que tes fidèles poussent des cris de joie! A cause de David, ton serviteur, ne repousse pas l'homme qui a reçu ton onction! Le Seigneur a fait à David un serment de loyauté, sur lequel il ne reviendra pas: C'est un de tes descendants que je mettrai sur ton trône. Si tes fils gardent mon alliance et mon témoignage, ce que je leur apprends, leurs fils aussi seront pour toujours assis sur ton trône. – Car le Seigneur a choisi Sion, il a désiré en faire son habitation: C'est mon lieu de repos à jamais; j'y habiterai, car je l'ai désirée; je bénirai ses ressources, je rassasierai de pain ses pauvres; je revêtirai ses prêtres de salut, et ses fidèles pousseront des cris de joie. Là je ferai pousser une corne pour David, je disposerai une lampe pour l'homme qui a reçu mon onction, je revêtirai ses ennemis de honte, et sur lui brillera son diadème. Chant des montées. De David. Qu'il est bon, qu'il est beau pour des frères d'habiter ensemble! C'est comme le parfum répandu sur la tête, qui descend sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, qui descend sur le bord de ses vêtements. C'est comme la rosée de l'Hermon qui descend sur les montagnes de Sion; car c'est là que le Seigneur assigne la bénédiction, la vie, pour toujours. Chant des montées. Bénissez le Seigneur, vous tous, serviteurs du Seigneur, qui vous tenez dans la maison du Seigneur pendant les nuits! Elevez vos mains vers le sanctuaire et bénissez le Seigneur ! Que le Seigneur te bénisse de Sion, lui qui fait le ciel et la terre! Louez le Seigneur (Yah)! Louez le nom du Seigneur, louez-le, serviteurs du Seigneur, qui vous tenez dans la maison du Seigneur, dans les cours de la maison de notre Dieu! Louez le Seigneur (Yah), car le Seigneur est bon. Chantez pour son nom, car il est beau. Car le Seigneur (Yah) s'est choisi Jacob, Israël, pour qu'il lui appartienne en propre. Je sais bien, moi, que le Seigneur (YHWH) est grand, que notre Seigneur est au-dessus de tous les dieux. Tout ce que le Seigneur veut, il le fait, dans le ciel et sur la terre, dans les mers et dans tous les abîmes. Il fait monter les nuages des extrémités de la terre, il produit les éclairs avec la pluie, il tire le vent de ses trésors. Il frappa les premiers-nés de l'Egypte, depuis les humains jusqu'aux bêtes. Il envoya des signes et des prodiges au milieu de toi, Egypte, contre le pharaon et contre tous les gens de sa cour. Il battit une multitude de nations et tua des rois puissants, Sihôn, roi des Amorites, Og, roi du Bashân, et tous les rois de Canaan; et il donna leur pays comme patrimoine, comme patrimoine à Israël, son peuple. Seigneur (YHWH), ton nom est pour toujours! Seigneur (YHWH), on évoque ton nom de génération en génération! Car le Seigneur jugera son peuple; mais il aura pitié de ses serviteurs. Les idoles des nations sont de l'argent et de l'or, œuvre de mains humaines. Elles ont une bouche et ne parlent pas, elles ont des yeux et ne voient pas, elles ont des oreilles et n'entendent pas, elles n'ont pas de souffle dans leur bouche. Ils leur ressemblent, ceux qui les font, tous ceux qui mettent leur confiance en elles! Maison d'Israël, bénissez le Seigneur ! Maison d'Aaron, bénissez le Seigneur ! Maison des lévites, bénissez le Seigneur ! Vous qui craignez le Seigneur, bénissez le Seigneur ! Béni soit le Seigneur depuis Sion, lui qui demeure à Jérusalem! Louez le Seigneur (Yah)! Célébrez le Seigneur, car il est bon – car sa fidélité est pour toujours! Célébrez le Dieu des dieux – car sa fidélité est pour toujours! Célébrez le Seigneur des seigneurs – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui seul fait des choses grandes et étonnantes – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui fait le ciel avec intelligence – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui construit la terre sur les eaux – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui fait les grandes lumières, – car sa fidélité est pour toujours! – le soleil pour dominer sur le jour, – car sa fidélité est pour toujours! – la lune et les étoiles pour dominer sur la nuit – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui frappe les premiers-nés de l'Egypte, – car sa fidélité est pour toujours! – qui en fait sortir Israël – car sa fidélité est pour toujours! – d'une main forte, d'un bras étendu – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui coupe en deux la mer des Joncs, – car sa fidélité est pour toujours! – qui fait passer Israël au milieu d'elle, – car sa fidélité est pour toujours! – qui se débarrasse du pharaon et de son armée dans la mer des Joncs – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui conduit son peuple dans le désert – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui frappe de grands rois, – car sa fidélité est pour toujours! – qui tue des rois magnifiques, – car sa fidélité est pour toujours! – Sihôn, roi des Amorites, – car sa fidélité est pour toujours! – et Og, roi du Bashân, – car sa fidélité est pour toujours! – qui donne leur pays comme patrimoine, – car sa fidélité est pour toujours! – comme patrimoine à Israël, son serviteur – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui se souvint de nous quand nous étions abaissés, – car sa fidélité est pour toujours! – qui nous arracha à nos oppresseurs – car sa fidélité est pour toujours! Celui qui donne du pain à tous – car sa fidélité est pour toujours! Célébrez le Dieu du ciel, car sa fidélité est pour toujours! Près des fleuves de Babylone, là-bas, nous étions assis et nous pleurions en nous souvenant de Sion. Aux saules de la contrée nous avions suspendu nos lyres. Là, nos vainqueurs nous demandaient des chants; nos bourreaux, de la joie: Chantez-nous des chants de Sion! Comment chanterions-nous le chant du Seigneur sur une terre étrangère? Si je t'oublie, Jérusalem, que ma main droite oublie! Que ma langue s'attache à mon palais si je ne me souviens pas de toi, si je ne mets pas Jérusalem au-dessus de toute autre joie. Seigneur, souviens-toi des Edomites, qui, au jour de Jérusalem, disaient: Rasez, rasez jusqu'à ses fondations! Babylone la belle, toi qui vas être ravagée, heureux qui te paiera de retour pour le mal que tu nous as fait! Heureux qui saisira tes enfants et les écrasera contre le roc! De David. Je te célèbre de tout mon cœur; face aux dieux je te chante. Je me prosterne vers ton temple sacré et je célèbre ton nom, à cause de ta fidélité et de ta loyauté, car tu as magnifié ta parole au-delà de tout renom. Le jour où je t'ai invoqué, tu m'as répondu, tu m'as donné de la hardiesse, de la force. Tous les rois de la terre te célébreront, Seigneur, quand ils entendront les paroles de ta bouche; ils chanteront les voies du Seigneur, car la gloire du Seigneur est grande. Le Seigneur est élevé, mais il voit ce qui est abaissé; et les gens hautains, il les connaît de loin. Si je marche au sein de la détresse, tu me fais vivre, tu étends ta main sur la colère de mes ennemis, ta main droite me sauve. Le Seigneur mène tout à bonne fin pour moi. Seigneur, ta fidélité est pour toujours! N'abandonne pas les œuvres de tes mains! Du chef de chœur. De David. Psaume. Seigneur, tu m'as examiné à fond, tu me connais; toi, tu sais quand je m'assieds et quand je me lève, tu comprends de loin ma pensée; tu sais quand je marche et quand je me couche, et tu pénètres toutes mes voies. Car la parole n'est pas sur ma langue que déjà, Seigneur, tu la connais entièrement. Par-derrière et par-devant, tu m'assièges et tu mets ta main sur moi. Cette connaissance étonnante me dépasse, elle est trop élevée pour que je puisse la saisir. Où pourrais-je aller pour échapper à ton souffle, où pourrais-je fuir pour t'échapper? Si je monte au ciel, tu y es; si je me couche au séjour des morts, tu es encore là. Si je prends les ailes de l'aurore pour aller demeurer au-delà de la mer, là aussi ta main me conduira, ta main droite me saisira. Si je dis: Au moins les ténèbres me submergeront, la nuit devient lumière autour de moi; même les ténèbres ne sont pas ténébreuses pour toi, la nuit s'illumine comme le jour, et les ténèbres comme la lumière. C'est toi qui as produit les profondeurs de mon être, qui m'as tenu caché dans le ventre de ma mère. Je te célèbre, car j'ai été fait de façon merveilleuse. Tes œuvres sont étonnantes, je le sais bien. Mon corps ne t'était pas caché lorsque j'ai été fait en secret, tissé dans les profondeurs de la terre. Quand je n'étais qu'une masse informe, tes yeux me voyaient; et sur ton livre étaient tous inscrits les jours qui furent façonnés, avant qu'aucun d'eux n'existe. Que tes pensées, ô Dieu, me semblent impénétrables! Que la somme en est grande! Si je les compte, elles sont plus nombreuses que les grains de sable… Je m'éveille, et je suis encore avec toi. O Dieu, si seulement tu faisais mourir le méchant! Hommes sanguinaires, écartez-vous de moi! Ils parlent de toi selon leur astuce, ils t'invoquent pour tromper, eux, tes adversaires! Seigneur, comment ne détesterais-je pas ceux qui te détestent, comment n'aurais-je pas du dégoût pour ceux qui se dressent contre toi? Je les déteste totalement; ils sont pour moi des ennemis. Examine-moi à fond, ô Dieu, et connais mon cœur! Sonde-moi, et connais mes préoccupations! Regarde si je suis sur une voie mauvaise, et conduis-moi sur la voie de toujours! Du chef de chœur. Psaume. De David. Seigneur, délivre-moi de l'homme mauvais! Préserve-moi de l'homme violent! Ils préparent des plans malveillants dans leur cœur et sans cesse ils complotent la guerre! Ils aiguisent leur langue comme un serpent, ils ont sous leurs lèvres un venin de vipère. Seigneur, préserve-moi des mains du méchant! Garde-moi des hommes violents qui préparent ma chute! Des orgueilleux me tendent un piège et préparent des liens pour moi, ils placent des filets le long du sentier, ils installent des traquenards pour moi. Je dis au Seigneur : Tu es mon Dieu! Seigneur, prête l'oreille à mes supplications! Dieu, Seigneur, force de mon salut! Tu couvres ma tête au jour où l'on prend les armes. Seigneur, n'accorde pas au méchant ce qu'il désire, ne fais pas aboutir ses projets, de peur qu'il ne s'élève! Que sur la tête de ceux qui m'entourent retombe le malheur préparé par leurs lèvres! Que des braises se déversent sur eux! Qu'on les fasse tomber dans le feu, dans des fondrières, d'où ils ne se relèveront plus! Le beau parleur ne s'affermira pas sur la terre; l'homme violent, le malheur le pourchassera sans répit. Je sais que le Seigneur rend justice aux pauvres et qu'il défend le droit des déshérités. Oui, les justes célébreront ton nom, les gens droits habiteront en ta présence. Psaume. De David. Seigneur, je t'invoque; agis vite en ma faveur! Prête l'oreille, quand je t'invoque! Que ma prière te soit offerte comme l'encens, et l'élévation de mes mains comme l'offrande du soir! Seigneur, veille sur ma bouche, garde la porte de mes lèvres! N'incline pas mon cœur vers ce qui est mauvais. Que je ne me livre pas à des agissements méchants avec les hommes malfaisants! Que je ne goûte pas à leurs banquets! Que le juste me frappe, c'est une faveur; qu'il me fasse des reproches, c'est de l'huile sur ma tête: ma tête ne s'y refusera pas; mais de nouveau ma prière s'élèvera contre leurs méfaits. Que leurs juges soient jetés contre les parois des rochers, et l'on écoutera mes paroles, car elles sont belles. Comme lorsque la terre se déchire et se fend, nos ossements sont dispersés devant la bouche du séjour des morts. C'est vers toi, Dieu, Seigneur, que se tournent mes yeux, c'est en toi que je trouve un abri: n'expose pas ma vie! Préserve-moi du piège qu'ils me tendent, et des traquenards des malfaisants! Que les méchants tombent dans leurs filets pendant que, moi, j'échapperai! Poème. De David. Lorsqu'il était dans la grotte. Prière. A pleine voix je crie vers le Seigneur, à pleine voix je supplie le Seigneur. Je répands ma requête devant lui, j'expose devant lui ma détresse. Quand mon esprit défaille, toi, tu connais mon sentier. Sur la route où je marche ils m'ont tendu un piège. Regarde à droite et vois: personne ne me reconnaît, plus de refuge pour moi, personne ne s'inquiète de ma vie. Seigneur, c'est vers toi que je crie. Je dis: Tu es mon abri, ma part sur la terre des vivants. Sois attentif à mon cri! Car je suis très affaibli. Délivre-moi de ceux qui me poursuivent, car ils sont plus forts que moi. Fais-moi sortir de la prison, afin que je célèbre ton nom! Les justes viendront m'entourer, quand tu m'auras fait du bien. Psaume. De David. Seigneur, entends ma prière, prête l'oreille à mes supplications! Réponds-moi dans ta constance, dans ta justice! N'entre pas en jugement avec moi, ton serviteur, car aucun vivant ne peut être juste devant toi. L'ennemi me poursuit, il écrase ma vie à terre; il me fait habiter dans les ténèbres, comme les gens d'autrefois qui sont morts. Mon esprit défaille, mon cœur est dévasté au dedans de moi. Je me souviens des jours de jadis, je redis toute ton action, je médite sur l'œuvre de tes mains. Je tends les mains vers toi; je suis devant toi comme une terre épuisée. Réponds-moi vite, Seigneur ! Mon esprit s'épuise. Ne te détourne pas de moi! Je serais semblable à ceux qui descendent dans le gouffre. Fais-moi entendre dès le matin ta fidélité! Car j'ai mis ma confiance en toi. Fais-moi connaître le chemin où je dois marcher! Car je m'élève vers toi. Délivre-moi de mes ennemis, Seigneur ! Je me cache auprès de toi. Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Que ton souffle bienfaisant me conduise sur une terre aplanie! A cause de ton nom, Seigneur, fais-moi vivre! Dans ta justice, retire-moi de la détresse! Dans ta fidélité, tu réduiras au silence mes ennemis, tu feras disparaître tous mes adversaires – car je suis ton serviteur. De David. Béni soit le Seigneur, mon Rocher, qui enseigne à mes mains le combat, à mes doigts la guerre, mon bienfaiteur, ma forteresse, ma citadelle, mon libérateur, mon bouclier, en qui je trouve un abri, qui me soumet mon peuple! Seigneur, qu'est-ce que l'être humain, pour que tu le distingues? Qu'est-ce que l'homme, pour que tu tiennes compte de lui? L'homme est semblable à une vapeur, ses jours sont comme l'ombre qui passe. Seigneur, incline ton ciel et descends! Touche les montagnes, et qu'elles fument! Fais éclater les éclairs et disperse-les! Lance tes flèches et frappe-les de panique! Etends tes mains d'en haut, délivre-moi, sauve-moi des grandes eaux, de la main des étrangers dont la bouche parle faussement, et dont la main droite est pleine de mensonge. O Dieu, je chanterai un chant nouveau pour toi, je jouerai pour toi du luth à dix cordes. Il donne le salut aux rois, il délivre de l'épée cruelle David, son serviteur. Délivre-moi, sauve-moi de la main des étrangers, dont la bouche parle faussement, et dont la main droite est pleine de mensonge. Nos fils sont comme des plants qui grandissent dans leur jeunesse; nos filles sont comme des figures d'angle sculptées dans la construction d'un palais. Nos granges sont pleines, regorgeant de toutes sortes de produits; notre petit bétail se multiplie par milliers, par dizaines de milliers dans nos campagnes; nos vaches sont grosses; pas d'accident, pas d'avortement, pas de cris sur nos places! Heureux le peuple pour lequel il en est ainsi! Heureux le peuple dont le Seigneur est le Dieu! Louange. De David. Je t'exalterai, mon Dieu, toi qui es le roi; pour toujours, à jamais je bénirai ton nom. Je te bénirai sans cesse; pour toujours, à jamais je louerai ton nom. Le Seigneur est grand et digne de toute louange, sa grandeur est insondable. De génération en génération, qu'on fasse l'éloge de tes œuvres, qu'on raconte tes hauts faits, la magnificence éclatante de ta gloire; je méditerai le récit de tes actes étonnants. On parlera de ta force redoutable, et je raconterai tes hauts faits. On proclamera le souvenir de ton immense bonté, on criera ta justice. Le Seigneur est clément et compatissant, patient et grand par la fidélité. Le Seigneur est bon envers tous, sa compassion s'étend sur toutes ses œuvres. Toutes tes œuvres te célébreront, Seigneur, et tes fidèles te béniront. Ils diront la gloire de ton règne, et ils parleront de ta puissance, pour faire connaître aux humains tes hauts faits et la gloire magnifique de ton règne. Ton règne s'étend sur tous les âges, ta domination sur toutes les générations. Le Seigneur soutient tous ceux qui tombent, il redresse tous ceux qui sont courbés. Tous, avec espoir, tournent les yeux vers toi, c'est toi qui leur donnes leur nourriture en son temps. Tu ouvres ta main et tu rassasies à souhait tout être vivant. Le Seigneur est juste dans toutes ses voies et fidèle dans toutes ses œuvres. Le Seigneur est proche de tous ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent avec loyauté; il réalise les souhaits de ceux qui le craignent, il entend leurs appels au secours et il les sauve. Le Seigneur garde tous ceux qui l'aiment, il détruit tous les méchants. Que ma bouche dise la louange du Seigneur ! Que pour toujours, à jamais, tout être bénisse son nom sacré! Louez le Seigneur (Yah)! Que je loue le Seigneur ! Je louerai le Seigneur tant que je vivrai, je chanterai pour mon Dieu tant que j'existerai. Ne mettez pas votre confiance dans les nobles, dans des humains à qui n'appartient pas le salut. Leur souffle s'en va, ils retournent à leur poussière, et le jour même leurs intentions disparaissent. Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob, qui met son espoir dans le Seigneur, son Dieu, lui qui fait le ciel et la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve, lui qui garde la loyauté pour toujours! Il agit envers les opprimés selon l'équité; il donne du pain aux affamés; le Seigneur relâche les prisonniers; le Seigneur ouvre les yeux des aveugles; le Seigneur redresse ceux qui sont courbés; le Seigneur aime les justes. Le Seigneur garde les immigrés, il soutient l'orphelin et la veuve, mais il fait dévier la voie des méchants. Le Seigneur régnera toujours – ton Dieu, Sion, de génération en génération! Louez le Seigneur (Yah)! Louez le Seigneur (Yah)! Car il est bon de chanter notre Dieu, il est doux et beau de le louer. Le Seigneur rebâtit Jérusalem, il rassemble les bannis d'Israël; il guérit ceux qui ont le cœur brisé et panse leurs blessures. Il compte le nombre des étoiles, il les appelle toutes par leur nom. Notre Seigneur est grand, d'une force immense, son intelligence n'a pas de limite. Le Seigneur soutient les pauvres, il abaisse les méchants jusqu'à terre. Entonnez un chœur pour le Seigneur avec reconnaissance, jouez de la lyre pour notre Dieu! Il couvre le ciel de nuages, il prépare la pluie pour la terre; il fait pousser l'herbe dans les montagnes. Il donne leur nourriture aux bêtes, aux petits du corbeau quand ils crient. Ce n'est pas dans la vigueur du cheval qu'il se complaît, ce n'est pas la robustesse de l'homme qu'il agrée; le Seigneur agrée ceux qui le craignent, ceux qui attendent sa fidélité. Jérusalem, fais l'éloge du Seigneur ! Sion, loue ton Dieu! Car il renforce les verrous de tes portes, il bénit tes fils en ton sein; il instaure la paix dans ton territoire, il te rassasie du meilleur froment. Il envoie ses ordres sur la terre: sa parole court avec rapidité. Il donne la neige comme de la laine, il répand le givre comme de la cendre; il lance sa glace par morceaux; qui peut tenir devant son froid? Il envoie sa parole et les fait fondre; il souffle le vent, et les eaux coulent. Il révèle ses paroles à Jacob, ses prescriptions et ses règles à Israël; il n'a pas agi de même pour toutes les nations; elles ne connaissent pas ses règles. Louez le Seigneur (Yah)! Louez le Seigneur (Yah)! Louez le Seigneur depuis le ciel! Louez-le dans les hauteurs! Louez-le, vous tous, ses messagers! Louez-le, vous toutes, ses armées! Louez-le, soleil et lune! Louez-le, vous toutes, étoiles lumineuses! Loue-le, ciel du ciel, et vous, les eaux qui êtes au-dessus du ciel! Qu'ils louent le nom du Seigneur ! Car il a donné un ordre, et ils ont été créés. Il les a établis à jamais, pour toujours; il a donné une prescription qu'il ne violera pas. Louez le Seigneur depuis la terre, monstres marins, et vous tous, abîmes, feu et grêle, neige et brouillard, et toi, vent de tempête, qui exécutes sa parole, montagnes et vous toutes, collines, arbres fruitiers et vous tous, cèdres, animaux et vous toutes, bêtes, bestioles et oiseaux, rois de la terre et tous les peuples, princes et tous les juges de la terre, jeunes gens et jeunes filles, vieillards et enfants! Qu'ils louent le nom du Seigneur ! Car son nom seul est élevé, il est plus éclatant que la terre et le ciel. Il a élevé la corne de son peuple: louange pour tous ses fidèles, pour les Israélites, le peuple qui lui est proche! Louez le Seigneur (Yah)! Louez le Seigneur (Yah)! Chantez pour le Seigneur un chant nouveau! Chantez sa louange dans l'assemblée des fidèles! Qu'Israël se réjouisse en celui qui le fait! Que les fils de Sion aient de l'allégresse en leur roi! Qu'ils louent son nom avec des danses, qu'ils jouent pour lui du tambourin et de la lyre! Car le Seigneur accorde sa faveur à son peuple, il donne aux pauvres le salut pour parure. Que les fidèles exultent dans la gloire, qu'ils poussent des cris de joie sur leurs lits! Que les louanges de Dieu soient dans leur bouche, et l'épée à deux tranchants dans leur main, pour exercer la vengeance sur les nations, des châtiments parmi les peuples, pour lier leurs rois avec des chaînes et leurs dignitaires avec des entraves, pour exécuter contre eux le jugement qui est écrit! C'est un honneur magnifique pour tous ses fidèles. Louez le Seigneur (Yah)! Louez le Seigneur (Yah)! Louez Dieu dans son sanctuaire! Louez-le dans la voûte céleste où se déploie sa puissance! Louez-le pour ses hauts faits! Louez-le selon l'immensité de sa grandeur! Louez-le au son de la trompe! Louez-le avec le luth et la lyre! Louez-le avec le tambourin et avec des danses! Louez-le avec les instruments à cordes et le chalumeau! Louez-le avec les cymbales sonores! Louez-le avec les cymbales de l'acclamation! Que tout ce qui respire loue le Seigneur (Yah)! Louez le Seigneur (Yah)! Maximes de Salomon, fils de David, roi d'Israël, pour connaître la sagesse et l'instruction, pour comprendre les paroles de l'intelligence, pour recevoir l'instruction du bon sens, – justice, équité et droiture – pour donner aux naïfs un esprit avisé, au jeune homme de la connaissance et de la réflexion. Que le sage écoute, et il augmentera son savoir, et celui qui est intelligent acquerra l'art de diriger; pour comprendre maximes et sentences, les paroles des sages et leurs énigmes. La crainte du Seigneur est le commencement de la connaissance; la sagesse et l'instruction, voilà ce que les imbéciles méprisent. Mon fils, écoute l'instruction de ton père, et ne délaisse pas l'enseignement de ta mère; car c'est une parure gracieuse pour ta tête, ce sont des colliers pour ton cou. Mon fils, si des pécheurs veulent te duper, ne te laisse pas faire. S'ils disent: Viens avec nous, dressons une embuscade, versons du sang, tendons sans raison des pièges à l'innocent, engloutissons-les vivants, comme le séjour des morts, tout entiers, comme ceux qui descendent dans le gouffre; nous trouverons toutes sortes de biens précieux, nous remplirons de butin nos maisons; tu auras ta part au milieu de nous, il n'y aura qu'une bourse pour nous tous! Mon fils, ne te mets pas en chemin avec eux, garde tes pieds de leur sentier; car leurs pieds courent au mal, et ils ont hâte de répandre du sang. Car c'est en vain qu'on jette le filet devant les yeux de tout ce qui a des ailes; eux, c'est contre leur propre sang qu'ils dressent une embuscade, c'est à leur propre vie qu'ils tendent des pièges. Telles sont les voies de celui qui est avide d'un gain illicite: il prend la vie de son maître. La Sagesse crie dans les rues, sur les places elle fait retentir sa voix; aux carrefours bruyants elle crie; aux portes de la ville elle prononce ses paroles: Jusqu'à quand, naïfs, aimerez-vous la naïveté? Jusqu'à quand les insolents se plairont-ils à l'insolence et les gens stupides détesteront-ils la connaissance? Revenez à mes avertissements! Je répandrai sur vous mon souffle, je vous ferai connaître mes paroles… Puisque j'ai appelé et que vous avez résisté, puisque j'ai tendu la main et que personne n'y a prêté attention, puisque vous avez rejeté tous mes conseils et que vous avez fait peu de cas de mes avertissements, à mon tour, je rirai, quand la catastrophe s'abattra sur vous, je me moquerai, quand la frayeur viendra sur vous – quand la frayeur viendra sur vous comme une tourmente, lorsque la catastrophe arrivera sur vous comme un ouragan, quand la détresse et le désarroi arriveront sur vous. Alors ils m'appelleront et je ne répondrai pas; ils me chercheront et ne me trouveront pas. Parce qu'ils ont détesté la connaissance et qu'ils n'ont pas choisi la crainte du Seigneur, parce qu'ils n'ont pas voulu de mes conseils et qu'ils ont méprisé tous mes avertissements, ils mangeront le fruit de leur voie et ils seront rassasiés de leurs propres conseils, car l'égarement des naïfs les tue, l'insouciance des gens stupides les perd; mais celui qui m'écoute demeurera en sécurité, il vivra tranquille, sans que le malheur l'effraie. Mon fils, si tu reçois mes paroles, si tu retiens bien mes préceptes, si tu prêtes une oreille attentive à la sagesse, et si tu inclines ton cœur vers l'entendement; oui, si tu appelles l'intelligence, et si tu élèves ta voix vers l'entendement, si tu cherches cela comme l'argent, si tu le recherches comme des trésors, alors tu comprendras la crainte du Seigneur et tu trouveras la connaissance de Dieu. Car le Seigneur donne la sagesse; de sa bouche viennent la connaissance et l'entendement. Il tient en réserve des ressources pour les gens droits, un bouclier pour ceux qui suivent la voie de l'intégrité; pour préserver les sentiers de l'équité et garder la voie de ses fidèles. Alors tu comprendras la justice, l'équité, la droiture, toutes les routes du bonheur. Quand la sagesse viendra dans ton cœur, lorsque la connaissance fera les délices de ton âme, la réflexion te gardera, l'entendement te préservera pour te délivrer de la voie mauvaise, de l'homme qui tient des discours pervers, de ceux qui abandonnent les sentiers de la droiture pour suivre des chemins ténébreux, qui se réjouissent de faire du mal, qui mettent leur allégresse dans la perversité, eux dont les sentiers sont tortueux et les routes sinueuses; pour te délivrer de l'autre femme, de l'inconnue aux paroles enjôleuses qui abandonne l'intime de sa jeunesse et qui oublie l'alliance de son Dieu; car sa maison penche vers la mort, ses routes mènent chez les ombres: aucun de ceux qui vont à elle ne revient et ne retrouve les sentiers de la vie. Ainsi tu suivras la voie des gens de bien, tu garderas les sentiers des justes. Car les gens droits demeureront sur la terre, les gens intègres y subsisteront; mais les méchants seront retranchés de la terre, les traîtres en seront arrachés. Mon fils, n'oublie pas mon enseignement, et que ton cœur garde mes préceptes; car ils t'ajouteront longueur de jours, années de vie et paix. Que la fidélité et la loyauté ne t'abandonnent pas; attache-les à ton cou, écris-les sur la tablette de ton cœur. Tu trouveras ainsi grâce et bon sens aux yeux de Dieu et des humains. De tout ton cœur, mets ta confiance dans le Seigneur ; ne t'appuie pas sur ta propre intelligence; reconnais-le dans toutes tes voies, et c'est lui qui aplanira tes sentiers. Ne te crois pas trop sage; crains le Seigneur, écarte-toi du mal: ce sera la santé pour ton corps et un rafraîchissement pour tes os. Honore le Seigneur avec tes biens et avec les prémices de toutes tes récoltes: alors tes granges seront remplies d'abondance, et tes cuves déborderont de vin. Ne rejette pas, mon fils, l'instruction du Seigneur, et ne prends pas ses avertissements en horreur; car le Seigneur avertit celui qu'il aime, comme un père l'enfant qu'il agrée. Heureux celui qui a trouvé la sagesse, celui qui obtient l'intelligence! Car le gain qu'elle procure est préférable au gain de l'argent, et ce qu'elle rapporte vaut mieux que l'or; elle est plus précieuse que les coraux, et rien de ce que tu peux désirer n'a sa valeur. Dans sa main droite, il y a longueur de jours; dans sa main gauche, richesse et gloire. Ses voies sont belles, et tous ses sentiers sont paix. Elle est un arbre de vie pour ceux qui la saisissent, et ceux qui la tiennent ferme sont déclarés heureux. C'est par la sagesse que le Seigneur fonde la terre, c'est par l'intelligence qu'il installe le ciel; c'est par sa connaissance que les abîmes se sont ouverts et que les nuages distillent la rosée. Mon fils, garde, sans qu'elles s'éloignent de tes yeux, la raison et la réflexion: elles seront la vie de ta gorge et la grâce de ton cou. Alors tu iras ton chemin en sécurité, et tes pieds ne heurteront rien. Si tu te couches, tu n'auras aucune frayeur; et quand tu seras couché, ton sommeil sera doux. Ne crains ni la frayeur soudaine, ni la tourmente des méchants, quand elle arrive; car le Seigneur sera ton assurance, il préservera tes pieds de tout piège. Ne refuse pas un bienfait à ceux qui y ont droit, quand tu as le pouvoir de l'accorder. Ne dis pas à ton prochain: « Va et reviens, demain je donnerai! » quand tu as de quoi donner. Ne trame pas le mal contre ton prochain, lorsqu'il habite auprès de toi en toute sécurité. N'accuse pas quelqu'un sans raison, lorsqu'il ne t'a fait aucun mal. Ne sois pas jaloux de l'homme violent, et ne choisis aucune de ses voies. Car l'homme sinueux est une abomination pour le Seigneur, mais ses secrets sont pour les gens droits; la malédiction du Seigneur est dans la maison du méchant, mais il bénit le domaine des justes; les insolents, il les traite avec insolence, mais il fait grâce aux affligés; les sages auront la gloire pour patrimoine; les gens stupides, le plus grand mépris. Ecoutez, mes fils, l'instruction d'un père; prêtez attention, pour connaître l'intelligence; car je vous ai donné un bon savoir; ne rejetez pas mon enseignement. J'étais, en effet, un fils pour mon père, un fils tendre et unique auprès de ma mère. Il me donnait alors cet enseignement: Que ton cœur tienne ferme mes paroles! Garde mes préceptes, et tu vivras. Acquiers la sagesse, acquiers l'intelligence; ne sois pas oublieux et ne dévie pas des paroles de ma bouche. Ne l'abandonne pas, elle te gardera; aime-la, elle te préservera. Commencement de la sagesse: acquiers la sagesse, et avec tout ce que tu acquiers, acquiers l'intelligence. Exalte-la, elle t'élèvera; elle fera ta gloire, si tu l'étreins; elle mettra sur ta tête une parure gracieuse, elle t'ornera d'une couronne de splendeur. Ecoute, mon fils, reçois mes paroles, et les années de ta vie seront nombreuses. Je t'ai enseigné la voie de la sagesse, je t'ai conduit sur les routes de la droiture. Quand tu marcheras, ton pas ne sera pas gêné; si tu cours, tu ne trébucheras pas. Saisis l'instruction, ne la lâche pas; garde-la, car elle est ta vie. Ne t'engage pas sur le sentier des méchants, ne t'avance pas dans la voie des mauvais. Evite-la, n'y passe pas; détourne-t'en et passe outre. Car ils ne dormiraient pas, s'ils n'avaient pas fait de mal; ils perdraient le sommeil, s'ils n'avaient fait trébucher personne; car ils se nourrissent du pain de la méchanceté, et c'est le vin de la violence qu'ils boivent. Le sentier des justes est comme la clarté de la lumière, qui va croissant jusqu'au plein jour. La voie des méchants est comme l'obscurité; ils ne savent pas ce qui les fait trébucher. Mon fils, prête attention à mes paroles, tends l'oreille vers mes discours. Qu'ils ne s'éloignent pas de tes yeux; garde-les au fond de ton cœur; car ils sont vie pour ceux qui les trouvent, santé pour tout leur corps. Garde ton cœur plus que toute autre chose: de lui viennent les sources de la vie. Ecarte de ta bouche le langage tortueux, éloigne de tes lèvres les discours sinueux. Que tes yeux regardent en face, que tes regards se dirigent droit devant toi. Aplanis la route où tu passes, et que toutes tes voies soient bien assurées. Ne dévie ni à droite ni à gauche, écarte tes pieds du mal. Mon fils, prête attention à ma sagesse, tends l'oreille vers mon intelligence, pour que tu gardes la réflexion et que tes lèvres préservent la connaissance. Car les lèvres de l'autre femme distillent le miel, et sa bouche est plus douce que l'huile; mais par la suite elle est amère comme l'absinthe, acérée comme une épée à deux tranchants. Ses pieds descendent vers la mort, ses pas mènent tout droit au séjour des morts. Elle n'aplanit pas le sentier de la vie, ses routes se perdent sans qu'elle le sache. Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi; ne vous écartez pas des discours de ma bouche. Eloigne d'elle ton chemin et ne t'approche pas de la porte de sa maison, de peur que tu ne livres ton honneur à d'autres, et tes années à un homme cruel; de peur que des étrangers se rassasient de ton bien et que le produit de ta peine soit pour la maison d'un autre; de peur que tu gémisses, par la suite, quand ta chair et ton corps s'épuiseront, et que tu dises: Comment donc ai-je pu détester l'instruction? Comment mon cœur a-t-il pu mépriser les avertissements? Comment ai-je pu ne pas écouter mes maîtres, ne pas tendre l'oreille lorsqu'ils m'instruisaient? J'ai été bien vite au comble du malheur au milieu de l'assemblée et de la communauté. Bois l'eau de ta propre citerne, celle qui coule de ton puits. Tes sources doivent-elles se répandre dans les rues, tes canaux d'irrigation doivent-ils couler sur les places? Qu'ils soient pour toi seul, et non pour des étrangers avec toi. Que ta source soit bénie, et fais ta joie de la femme de ta jeunesse, biche des amours, gazelle gracieuse; enivre-toi de ses seins en tout temps, sois sans cesse grisé par son amour. Pourquoi, mon fils, serais-tu grisé par une autre femme et étreindrais-tu la poitrine d'une inconnue? Car les voies de l'homme sont devant les yeux du Seigneur qui aplanit toutes ses routes. Le méchant est pris dans ses propres fautes, il est retenu par les liens de son péché. Il meurt, faute d'avoir reçu l'instruction, il se perd, grisé par l'excès de son imbécillité. Mon fils, si tu t'es porté garant pour ton prochain, si tu t'es engagé pour un autre, si tu es enlacé par les discours de ta bouche, si tu es pris par les discours de ta bouche, fais donc ceci, mon fils: dégage-toi, puisque tu es tombé aux mains de ton prochain; va, aplatis-toi, importune ton prochain; ne donne ni sommeil à tes yeux, ni assoupissement à tes paupières; dégage-toi comme la gazelle de la main du chasseur, comme l'oiseau de la main de l'oiseleur. Va vers la fourmi, paresseux; considère ses voies et deviens sage. Elle qui n'a ni capitaine, ni secrétaire, ni maître, elle prépare en été sa nourriture, elle amasse pendant la moisson de quoi manger. Paresseux, jusqu'à quand resteras-tu couché? Quand te lèveras-tu de ton sommeil? Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les bras en se couchant… et la pauvreté te surprendra, comme un rôdeur; la misère, comme un soudard. L'homme sans morale est un malfaisant; il marche, un langage tortueux à la bouche; il cligne de l'œil, parle avec le pied, fait des signes avec les doigts; la perversité est dans son cœur, il trame le mal en tout temps, il déchaîne des querelles. Aussi la catastrophe arrive soudain sur lui; il est brisé tout d'un coup, et sans remède. Il y a six choses que le Seigneur déteste, sept qui sont pour lui une abomination: les regards hautains, la langue menteuse, les mains qui répandent du sang innocent, le cœur qui trame des plans malfaisants, les pieds qui se hâtent de courir au mal, le faux témoin qui profère le mensonge, et celui qui déchaîne des querelles entre frères. Mon fils, garde les préceptes de ton père et ne délaisse pas l'enseignement de ta mère. Attache-les constamment sur ton cœur, noue-les à ton cou. Ils te conduiront quand tu marcheras, ils te garderont quand tu te coucheras, ils te parleront quand tu te réveilleras. Car les préceptes sont une lampe, l'enseignement, une lumière, et les avertissements de l'instruction, le chemin de la vie: ils te garderont de la femme mauvaise, de la langue enjôleuse de l'inconnue. Ne convoite pas sa beauté dans ton cœur, et ne te laisse pas prendre à ses regards. Car pour une prostituée ce n'est que le prix d'un pain rond, mais une femme mariée tend un piège à la vie précieuse. Quelqu'un mettra-t-il du feu dans sa poche sans que ses vêtements s'enflamment? Quelqu'un marchera-t-il sur des braises sans que ses pieds soient brûlés? Il en est de même pour celui qui va vers la femme de son prochain: quiconque la touche ne sera pas tenu pour innocent. On ne méprise pas le voleur qui vole pour satisfaire son appétit, quand il a faim; pourtant, si on le trouve, il compense au septuple, il donne tous les biens qu'il a chez lui. Mais celui qui commet l'adultère avec une femme est dépourvu de raison, c'est celui qui veut se détruire qui agit de la sorte; il ne trouve que plaies et mépris, et son déshonneur ne s'efface pas. Car la passion jalouse met un homme en fureur, il n'épargnera personne au jour de la vengeance; il n'accepte aucune indemnisation; il ne veut rien entendre, quand même tu multiplies les présents. Mon fils, garde mes paroles et retiens bien mes préceptes. Garde mes préceptes, afin que tu vives, garde mon enseignement comme la prunelle de tes yeux. Attache-les sur tes doigts, écris-les sur la tablette de ton cœur. Dis à la sagesse: « Tu es ma sœur! » Appelle l'intelligence ta parente, pour qu'elles te gardent de l'autre femme, de l'inconnue aux paroles enjôleuses. J'étais à la fenêtre de ma maison et je regardais à travers les persiennes. J'aperçus, parmi les naïfs, je remarquai, parmi les jeunes gens, un garçon dépourvu de raison. Il passait dans la rue, près du coin où elle se tenait, il se dirigeait lentement du côté de sa maison: c'était au crépuscule, pendant la soirée, à l'approche de la nuit et de l'obscurité. Une femme vint à sa rencontre, elle avait la mise d'une prostituée et la ruse au cœur. Elle est frivole et effrontée, ses pieds ne restent pas dans sa maison; tantôt dans la rue, tantôt sur les places, dans tous les coins, elle est aux aguets. Elle le saisit, l'embrassa et d'un air effronté lui dit: Je devais faire un sacrifice de paix, aujourd'hui je me suis acquittée de mes vœux. C'est pourquoi je suis sortie à ta rencontre; je cherchais à te voir, et je t'ai trouvé. J'ai garni mon lit de couvertures, de tapis de fil d'Egypte; j'ai parfumé ma couche de myrrhe, d'aloès et de cinnamome. Viens, enivrons-nous de volupté jusqu'au matin, livrons-nous aux plaisirs de l'amour. Car mon mari n'est pas à la maison, il est parti pour un long voyage; il a pris avec lui la bourse avec l'argent, il ne rentrera qu'à la pleine lune. Elle le fléchit par son savoir-faire, elle l'entraîna par ses lèvres enjôleuses. Soudain il se mit à la suivre, comme le bœuf qui va à l'abattoir, comme un imbécile qu'on lie pour le corriger, jusqu'à ce qu'une flèche lui transperce le foie, comme l'oiseau qui se précipite dans le filet, sans savoir que c'est au prix de sa vie. Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi, et prêtez attention aux paroles de ma bouche! Que ton cœur ne se dévoie pas pour suivre une telle femme, ne t'égare pas dans ses sentiers. Car elle a fait tomber beaucoup de victimes; même les plus forts, elle les a tous tués. Sa maison, c'est le chemin du séjour des morts qui descend vers les chambres de la mort. La sagesse ne crie-t-elle pas? L'intelligence ne fait-elle pas retentir sa voix? Au sommet des hauteurs, près de la route, à la croisée des chemins, elle se place; à côté des portes, au seuil de la ville, à l'approche des entrées, elle fait entendre ses cris: Hommes, c'est vers vous que je crie, c'est aux humains que je m'adresse! Naïfs, devenez avisés! Gens stupides, devenez intelligents! Ecoutez, car j'ai des choses importantes à dire, et mes lèvres s'ouvrent pour enseigner ce qui est droit. Car ma bouche murmure la vérité, mais la méchanceté est une abomination pour mes lèvres; toutes les paroles de ma bouche sont justes, elles n'ont rien de retors, rien de tortueux; toutes sont claires pour celui qui est intelligent, droites pour ceux qui ont trouvé la connaissance. Recevez mon instruction plutôt que de l'argent; la connaissance plutôt que de l'or affiné; car la sagesse vaut mieux que les coraux, aucun objet désirable n'a sa valeur. Moi, la sagesse, j'ai pour demeure l'esprit avisé, je sais trouver la connaissance de la réflexion. La crainte du Seigneur, c'est détester le mal; la suffisance, l'orgueil, la voie mauvaise et la bouche perverse, je les déteste. Le conseil et la raison m'appartiennent; je suis l'intelligence, la force m'appartient. C'est par moi que les rois règnent et que les princes légifèrent avec justice; c'est par moi que gouvernent les chefs, les nobles, tous les juges de la terre. Moi, j'aime ceux qui m'aiment, et ceux qui me cherchent me trouvent. Avec moi il y a richesse et gloire, biens durables et justice. Mon fruit est meilleur que l'or, que l'or fin, et ce que je rapporte vaut plus que l'argent de choix. Je marche sur le chemin de la justice, par les sentiers de l'équité, pour donner un patrimoine à ceux qui m'aiment et remplir leurs trésors. Le Seigneur m'a produite comme le commencement de sa voie, avant ses œuvres du temps jadis. Je suis investie depuis toujours, depuis le commencement, depuis l'origine de la terre. J'ai été mise au monde quand il n'y avait pas d'abîmes, pas de sources chargées d'eaux; avant que les montagnes soient en place, avant les collines j'ai été mise au monde; il n'avait encore fait ni la terre, ni les campagnes, ni le premier grain de la poussière du monde. Lorsqu'il installa le ciel, j'étais là; lorsqu'il traça un horizon sur l'abîme, lorsqu'il fixa les nuages en haut et que les sources de l'abîme jaillirent avec force, lorsqu'il assigna à la mer ses limites, pour que les eaux n'en passent pas les bords, lorsqu'il traça les fondations de la terre, j'étais à ses côtés comme un maître d'œuvre, je faisais jour après jour ses délices, jouant devant lui en tout temps, jouant avec le monde, avec sa terre, et trouvant mes délices parmi les humains. Maintenant donc, mes fils, écoutez-moi; heureux ceux qui gardent mes voies! Ecoutez l'instruction, et devenez sages; n'en faites pas peu de cas. Heureux celui qui m'écoute, qui veille jour après jour à mon seuil, qui monte la garde près des montants de mes portes! Car celui qui me trouve trouve la vie et obtient la faveur du Seigneur. Mais celui qui me manque se fait du tort à lui-même; tous mes ennemis aiment la mort. La Sagesse a bâti sa maison, elle a taillé ses sept colonnes. Elle a égorgé une bête, préparé son vin et dressé sa table. Elle a envoyé ses servantes, elle crie sur les points culminants des hauteurs de la ville: Quiconque est naïf, qu'il fasse un détour par ici! A qui est dépourvu de raison, elle dit: Venez, mangez de mon pain et buvez du vin que j'ai préparé; abandonnez la naïveté et vous vivrez, dirigez-vous dans la voie de l'intelligence! Qui instruit l'insolent s'attire le mépris, qui avertit le méchant reçoit un outrage. N'avertis pas l'insolent, de peur qu'il ne te déteste; avertis le sage, et il t'aimera. Donne au sage, et il deviendra plus sage; donne la connaissance au juste, et il augmentera son savoir. Le début de la sagesse, c'est la crainte du Seigneur ; la connaissance des saints, c'est l'intelligence. Car, par moi, tes jours se multiplieront, et des années de vie te seront ajoutées. Si tu es sage, c'est pour toi-même que tu es sage; si tu es insolent, c'est toi seul qui en supporteras les conséquences. La femme stupide est frivole. Naïve, elle ne connaît rien. Elle s'assied à l'entrée de sa maison, sur un siège, sur les hauteurs de la ville, pour crier aux passants qui vont droit leur chemin: Quiconque est naïf, qu'il fasse un détour par ici! A qui est dépourvu de raison, elle dit: L'eau dérobée est douce, le pain caché est agréable! Il ne sait pas que c'est là le lieu des ombres, que ses invités sont dans les profondeurs du séjour des morts. Maximes de Salomon. Un fils sage fait la joie d'un père; un fils stupide, le chagrin de sa mère. Les trésors des méchants ne profitent pas; c'est la justice qui délivre de la mort. Le Seigneur ne laisse pas le juste souffrir de la faim; il repousse l'avidité des méchants. Celui qui agit d'une main nonchalante s'appauvrit; la main des hommes actifs les rend riches. Celui qui amasse pendant l'été est un fils avisé; celui qui dort pendant la moisson est un fils qui fait honte. Il y a des bénédictions sur la tête du juste; la violence couvre la bouche des méchants. Le souvenir du juste est une bénédiction; le nom des méchants tombe en pourriture. Le cœur sage accueille les préceptes; les lèvres imbéciles courent à leur perte. Celui qui suit la voie de l'intégrité marche en sécurité; celui qui prend des voies tortueuses sera découvert. L'œil qui cligne est une cause de peine; les lèvres imbéciles courent à leur perte. La bouche du juste est une source de vie; la bouche des méchants couvre la violence. La haine éveille des querelles; l'amour couvre toutes les offenses. Sur les lèvres de l'homme intelligent se trouve la sagesse; il y a un bâton pour le dos de celui qui est dépourvu de raison. Les sages tiennent la connaissance en réserve; la bouche de l'imbécile, c'est la ruine prochaine. La fortune du riche est une ville forte; la ruine des petites gens, c'est leur pauvreté. Le gain du juste est pour la vie; le revenu du méchant est pour le péché. Celui qui garde l'instruction prend le chemin de la vie; celui qui oublie les avertissements s'égare. Des lèvres menteuses couvrent la haine; celui qui répand de mauvais propos est stupide. Avec beaucoup de paroles, les offenses ne manquent pas; celui qui retient ses lèvres est un homme de bon sens. La langue du juste est un argent de choix; le cœur des méchants a peu de valeur. Les lèvres du juste conduisent la multitude; les imbéciles meurent faute de raison. C'est la bénédiction du Seigneur qui rend riche; il n'y ajoute aucune peine. La pratique de l'infamie est comme un jeu pour l'homme stupide; de même la sagesse pour l'homme intelligent. Ce que redoute le méchant, c'est ce qui lui arrive; ce que désirent les justes, il le donne. Quand passe l'ouragan, il n'y a plus de méchant; les fondations du juste sont là pour toujours. Comme le vinaigre pour les dents et la fumée pour les yeux, tel est le paresseux pour ceux qui l'envoient. La crainte du Seigneur prolonge les jours; les années des méchants sont abrégées. L'attente des justes, c'est la joie; l'espoir des méchants disparaît. La voie du Seigneur est une forteresse pour l'intégrité; c'est la ruine pour les malfaisants. Le juste ne vacille jamais; les méchants ne demeurent pas sur la terre. La bouche du juste produit la sagesse; la langue perverse sera retranchée. Les lèvres du juste connaissent la faveur; la bouche des méchants, la perversité. La balance fausse est une abomination pour le Seigneur ; le poids exact a sa faveur. Quand vient l'arrogance vient aussi le mépris; la sagesse est avec les modestes. L'intégrité des gens droits les conduit; mais la perversité des traîtres les détruit. La fortune ne sert à rien au jour de la colère; c'est la justice qui délivre de la mort. La justice de l'homme intègre aplanit sa voie; le méchant tombe par sa méchanceté. La justice des gens droits les délivre; par leur avidité, les traîtres sont pris au piège. A la mort du méchant, son espoir disparaît; le mal qu'il attendait se perd. Le juste est délivré de la détresse; le méchant y vient à sa place. Par sa bouche l'impie veut détruire son prochain; les justes sont délivrés par la connaissance. Quand les justes sont heureux, la ville exulte; quand les méchants disparaissent, ce sont des cris de joie. Par la bénédiction des gens droits, la ville s'élève; par la bouche des méchants, elle est rasée. Celui qui méprise son prochain est dépourvu de raison; l'homme qui a de l'intelligence se tait. Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets; l'esprit sûr les couvre. Quand l'art de diriger fait défaut, le peuple tombe; le salut est dans le grand nombre des conseillers. Celui qui se porte garant pour un autre s'en trouve mal; celui qui déteste les engagements est en sécurité. Une femme gracieuse se saisit de la gloire; les brutes se saisissent de la richesse. L'homme fidèle se fait du bien à lui-même; l'homme cruel attire le malheur sur sa propre chair. Le méchant se procure un gain trompeur; celui qui sème la justice a un salaire véritable. Ainsi la justice aboutit à la vie; celui qui poursuit le mal aboutit à sa mort. Les cœurs tortueux sont une abomination pour le Seigneur ; sa faveur est pour ceux qui vont dans la voie de l'intégrité. En aucun cas le mauvais ne sera tenu pour innocent; la descendance des justes sera délivrée. Un anneau d'or au groin d'un cochon, telle est une femme belle et dépourvue de jugement. Le désir des justes, c'est le bonheur; l'espoir des méchants, c'est la colère. Tel, qui fait des largesses, devient plus riche; tel, qui épargne à l'excès, ne fait que s'appauvrir. Celui qui répand la bénédiction est dans l'abondance; celui qui abreuve est lui-même abreuvé. Celui qui refuse le blé, le peuple le voue à la malédiction; la bénédiction est sur la tête de celui qui vend le grain. Celui qui tend vers le bien recherche la faveur; celui qui cherche le mal, le mal lui arrive. Celui qui met sa confiance dans ses richesses tombe; les justes s'épanouissent comme le feuillage. Celui qui attire le malheur sur sa maison aura le vent pour patrimoine; l'imbécile sera l'esclave de l'homme au cœur sage. Le fruit du juste est un arbre de vie; le sage s'empare des gens. Si le juste est payé de retour sur la terre, à plus forte raison le méchant et le pécheur! Celui qui aime l'instruction aime la connaissance; celui qui déteste les avertissements est bête. L'homme de bien obtient la faveur du Seigneur ; l'homme d'intrigues, il le condamne. Par la méchanceté on ne s'affermit pas; la racine des justes ne vacille pas. Une femme de valeur est la couronne de son mari; celle qui fait honte est comme la carie dans ses os. Les pensées des justes font l'équité; la stratégie des méchants fait la tromperie. Les paroles des méchants sont une embuscade meurtrière; la bouche des gens droits les délivre. Renversés, les méchants ne sont plus; la maison des justes reste debout. Un homme est loué pour son bon sens; le cœur pervers est un objet de mépris. Mieux vaut être méprisé alors qu'on a un serviteur que de faire le glorieux alors qu'on manque de pain. Le juste prend soin de ses bêtes; les entrailles des méchants sont cruelles. Celui qui cultive sa terre est rassasié de pain; celui qui poursuit des chimères est dépourvu de raison. Le méchant convoite le coup de filet des mauvais; la racine des justes donne. Il y a dans l'offense des lèvres un piège pernicieux; le juste peut sortir de la détresse. Par le fruit de sa bouche on est rassasié de bonnes choses; à chacun il revient selon l'œuvre de ses mains. L'imbécile estime que sa voie est la bonne; celui qui écoute les conseils est sage. L'imbécile laisse voir à l'instant même sa contrariété; celui qui couvre l'outrage est avisé. Celui qui dépose avec probité fait un rapport juste; le faux témoin trompe. Tel, qui bavarde à la légère, blesse comme une épée; la langue des sages guérit. La lèvre loyale subsiste à jamais; la langue menteuse ne dure qu'un instant. La tromperie est dans le cœur de ceux qui trament le mal; la joie est pour ceux qui font des projets de paix. Rien de mauvais n'arrive au juste; les méchants sont comblés de maux. Les lèvres menteuses sont une abomination pour le Seigneur ; ceux qui agissent avec probité ont sa faveur. L'homme avisé couvre la connaissance; le cœur des gens stupides clame l'imbécillité. La main des hommes actifs gouverne; la main nonchalante est astreinte à la corvée. Y a-t-il de l'inquiétude au cœur de l'homme, il la réprime; une bonne parole la change en joie. Le juste est un guide pour son compagnon; la voie des méchants les égare. Le nonchalant ne rôtit pas son gibier; le bien précieux d'un homme, c'est d'être actif. La vie est dans le sentier de la justice; il y a une voie bien tracée vers la mort. Un fils sage écoute l'instruction de son père; l'insolent n'entend pas les reproches. Par le fruit de sa bouche on se nourrit de bonnes choses; l'appétit des traîtres, c'est la violence. Celui qui surveille sa bouche se garde lui-même; celui qui ouvre tout grand ses lèvres court à sa ruine. Le paresseux a des désirs qui n'aboutissent à rien; les hommes actifs sont dans l'abondance. Le juste déteste les paroles mensongères; le méchant se rend odieux et fait rougir. La justice préserve celui dont la voie est intègre; la méchanceté pervertit le pécheur. Tel fait le riche et n'a rien du tout; tel fait le pauvre et a de grands biens. La rançon de la vie d'un homme, c'est sa richesse; le pauvre n'entend pas les reproches. La lumière des justes réjouit; la lampe des méchants s'éteint. L'arrogance ne provoque que des brouilles; la sagesse est avec ceux qui écoutent les conseils. Les biens disparaissent plus vite qu'un souffle; celui qui amasse peu à peu les augmente. L'attente différée rend le cœur malade; un désir qui aboutit est un arbre de vie. Celui qui méprise la parole devra donner des gages; celui qui respecte les préceptes sera récompensé. L'enseignement du sage est une source de vie pour s'écarter des pièges de la mort. Le bon sens procure la grâce; la voie des traîtres est sans issue. Tout homme avisé agit selon sa connaissance; l'homme stupide fait étalage de son imbécillité. Un messager méchant tombe dans le malheur; un émissaire digne de confiance guérit. Pauvreté et mépris sont pour celui qui fait peu de cas de l'instruction; celui qui tient compte des avertissements est honoré. Un désir réalisé est doux; s'écarter du mal est une abomination pour les gens stupides. Celui qui marche avec les sages devient sage; celui qui fréquente les gens stupides s'en trouve mal. Le malheur poursuit les pécheurs; le bonheur récompense les justes. L'homme de bien transmet à ses petits-fils un patrimoine; les ressources du pécheur sont réservées pour le juste. Le champ défriché par les pauvres donne une nourriture abondante; tel est emporté faute d'équité. Celui qui ménage son bâton déteste son fils; celui qui l'aime n'hésite pas à le corriger. Le juste mange et satisfait son appétit; le ventre des méchants crie famine. Dame Sagesse a bâti sa maison; Imbécillité la rase de ses propres mains. Celui qui suit la voie de la droiture craint le Seigneur ; celui qui prend des chemins sinueux le méprise. Dans la bouche de l'imbécile, il y a un rameau d'orgueil; les lèvres des sages les gardent. Quand il n'y a pas de taureaux, la mangeoire est vide; c'est à la force du bœuf qu'on doit l'abondance des récoltes. Le témoin probe ne ment pas; le faux témoin profère le mensonge. L'insolent cherche la sagesse et ne la trouve pas; pour l'homme intelligent la connaissance est peu de chose. Tiens-toi à distance de l'homme stupide, puisque tu n'as pas trouvé de connaissance sur ses lèvres. La sagesse de l'homme avisé, c'est de comprendre sa voie; l'imbécillité des gens stupides, c'est la tromperie. Les imbéciles refusent avec insolence toute réparation; parmi les gens droits règne la bonne volonté. Le cœur connaît sa propre amertume; un autre ne saurait partager sa joie. La maison des méchants sera détruite; la tente des gens droits sera florissante. Devant l'homme il y a une voie droite; par la suite, ce sont les voies de la mort. Dans le rire même le cœur peut souffrir; par la suite, la joie peut devenir chagrin. Le cœur dévoyé est rassasié de ses propres voies; l'homme de bien a plus que lui. Le naïf croit tout ce qu'on dit; l'homme avisé est attentif à ses pas. Le sage craint et s'écarte du mal; l'homme stupide s'emporte, il est tout confiant. Celui qui est impatient agit comme un imbécile; l'homme d'intrigues est détesté. Les naïfs ont l'imbécillité pour patrimoine; les hommes avisés ont la connaissance pour couronne. Les mauvais se courbent devant les bons; les méchants, aux portes du juste. Le pauvre est détesté même par ses proches; les amis du riche sont nombreux. Celui qui méprise son prochain est un pécheur; heureux celui qui prend pitié des affligés! Ne s'égarent-ils pas, ceux qui trament le mal? Fidélité et loyauté sont pour ceux qui trament le bien. A toute peine il y a profit; les paroles ne mènent qu'à la privation. La couronne des sages, c'est leur richesse; l'imbécillité des gens stupides reste de l'imbécillité. Le témoin loyal sauve des vies; celui qui profère le mensonge est trompeur. Dans la crainte du Seigneur il y a une forte confiance; pour ses fils il y a un abri. La crainte du Seigneur est une source de vie, pour s'écarter des pièges de la mort. Quand le peuple est nombreux, c'est l'ornement du roi; quand la population diminue, c'est la ruine du prince. Celui qui est patient est grand par l'intelligence; celui qui s'emporte vite proclame son imbécillité. Un cœur calme est la vie du corps; la passion jalouse est la carie des os. Qui opprime le faible outrage celui qui le fait; qui fait grâce au pauvre le glorifie. Le méchant est renversé par son mal; le juste trouve un abri dans son intégrité. Dans le cœur des hommes intelligents repose la sagesse; parmi les gens stupides elle est reconnue. La justice élève une nation; le péché est l'ignominie des peuples. La faveur du roi est pour le serviteur qui a du bon sens; sa colère est pour celui qui fait honte. Une réponse douce détourne la fureur; une parole blessante excite la colère. La langue des sages rend la connaissance meilleure; la bouche des gens stupides éructe l'imbécillité. Les yeux du Seigneur sont en tout lieu, surveillant les mauvais et les bons. Une langue bienfaisante est un arbre de vie; la perversité en elle brise l'esprit. L'imbécile méprise l'instruction de son père; celui qui tient compte des avertissements se montre avisé. Il y a grande richesse dans la maison du juste; les revenus du méchant attirent le malheur. Les lèvres des sages disséminent la connaissance; le cœur des gens stupides est sans fermeté. Le sacrifice des méchants est une abomination pour le Seigneur ; la prière des gens droits a sa faveur. La voie du méchant est une abomination pour le Seigneur ; il aime celui qui poursuit la justice. Une correction sévère attend celui qui abandonne le sentier; celui qui déteste les avertissements mourra. Le séjour des morts et le monde des disparus sont devant le Seigneur ; à plus forte raison le cœur des humains! L'insolent n'aime pas qu'on l'avertisse; il ne va pas vers les sages. Un cœur joyeux rend le visage aimable; quand le cœur est dans la peine, l'esprit est abattu. Un cœur intelligent recherche la connaissance; la bouche des gens stupides se repaît d'imbécillité. Tous les jours du pauvre sont mauvais; le cœur content est un constant banquet. Mieux vaut peu, avec la crainte du Seigneur, qu'un grand trésor avec la panique. Mieux vaut un plat de légumes là où règne l'amour qu'un bœuf engraissé là où l'on se déteste. Un homme furieux provoque les disputes; celui qui est patient apaise les querelles. Le chemin du paresseux est comme une haie d'épines; le sentier des gens droits est une route bien frayée. Un fils sage fait la joie de son père; un homme stupide méprise sa mère. L'imbécillité est une joie pour celui qui est dépourvu de raison; un homme intelligent va droit dans sa marche. Les plans échouent faute de délibérations secrètes; ils se réalisent quand les conseillers sont nombreux. L'homme trouve de la joie dans les réparties de sa bouche; une parole dite en son temps, que c'est bon! Celui qui a du bon sens, le sentier de la vie le mène en haut, pour qu'il s'écarte du séjour des morts, qui est en bas. Le Seigneur renverse la maison des orgueilleux; il consolide la propriété de la veuve. Les pensées mauvaises sont une abomination pour le Seigneur ; les paroles belles sont pures. Celui qui est avide de gain illicite attire le malheur sur sa maison; celui qui déteste les présents vivra. Le cœur du juste médite pour répondre; la bouche des méchants éructe des paroles mauvaises. Le Seigneur est loin des méchants; il entend la prière des justes. Un regard lumineux réjouit le cœur; une bonne nouvelle fortifie tout le corps. Celui qui écoute les avertissements de la vie a sa place parmi les sages. Celui qui fait peu de cas de l'instruction se méprise lui-même; celui qui écoute les avertissements acquiert la raison. La crainte du Seigneur instruit de la sagesse; l'humilité précède la gloire. L'être humain s'organise; c'est du Seigneur que vient la réponse. L'homme estime toujours que sa voie est pure; celui qui pèse les esprits, c'est le Seigneur. Recommande tes œuvres au Seigneur, et tes plans se réaliseront. Le Seigneur a tout fait pour un but, même le méchant pour le jour du malheur. Tout cœur hautain est une abomination pour le Seigneur ; en aucun cas il ne sera tenu pour innocent. Par la fidélité et la loyauté la faute est expiée; par la crainte du Seigneur on s'écarte du mal. Quand le Seigneur agrée les voies d'un homme, il fait que ses ennemis eux-mêmes se réconcilient avec lui. Mieux vaut peu avec la justice que d'abondants revenus illicites. Le cœur de l'être humain prépare sa voie; c'est le Seigneur qui affermit ses pas. Il y a de la divination sur les lèvres du roi; dans le jugement sa bouche est infaillible. La balance et les plateaux justes appartiennent au Seigneur ; tous les poids du sac sont son œuvre. Les actes des méchants sont une abomination pour les rois: c'est par la justice que le trône s'affermit. Les lèvres justes ont la faveur des rois; on aime celui qui parle avec droiture. La fureur du roi est un messager de mort; un homme sage l'apaise. Quand le visage du roi s'éclaire, c'est la vie; sa faveur est comme un nuage de pluie printanière. Il vaut bien mieux acquérir de la sagesse que de l'or; L'intelligence qu'on acquiert est bien préférable à l'argent. La route des gens droits, c'est de s'écarter du mal; celui qui surveille sa voie se garde lui-même. L'orgueil précède le désastre; l'esprit hautain précède la chute. Mieux vaut s'abaisser avec les affligés que de partager le butin avec les orgueilleux. Celui qui a le sens des choses trouve le bonheur; celui qui met sa confiance dans le Seigneur, heureux est-il! Le cœur sage est appelé intelligent; la douceur des lèvres augmente le savoir. Le bon sens est une source de vie pour ceux qui le possèdent; la correction des imbéciles, c'est l'imbécillité. Le cœur du sage rend sa bouche habile; l'accroissement de son savoir paraît sur ses lèvres. Les paroles belles sont un rayon de miel, douceur pour la gorge et remède pour les os. Devant l'homme il y a une voie droite; par la suite, ce sont les voies de la mort. L'appétit du travailleur travaille pour lui: la faim le presse. L'homme sans morale prépare le malheur; il y a sur ses lèvres comme un feu ardent. L'homme pervers suscite les disputes; le médisant divise les intimes. L'homme violent dupe son prochain; il lui fait suivre une voie qui n'est pas bonne. Celui qui ferme les yeux pour faire des plans pervers, celui qui se mord les lèvres, a déjà consommé le mal. Les cheveux blancs sont une couronne de splendeur; c'est sur la voie de la justice qu'on la trouve. Mieux vaut un homme patient qu'un guerrier; mieux vaut celui qui se domine que celui qui prend une ville. On jette le sort dans la grande poche; toutes ses décisions viennent du Seigneur. Mieux vaut un morceau de pain sec avec la tranquillité qu'une maison pleine de viandes avec des querelles. Un serviteur qui a du bon sens domine sur le fils qui fait honte; il a part au patrimoine au milieu des frères. Il y a un creuset pour l'argent et un four pour l'or; celui qui sonde les cœurs, c'est le Seigneur. Celui qui fait du mal prête attention à la lèvre malfaisante; le menteur prête l'oreille à la langue perfide. Qui se moque du pauvre outrage celui qui le fait; qui se réjouit d'une catastrophe ne sera pas tenu pour innocent. La couronne des vieillards, ce sont les petits-fils; la parure des fils, ce sont les pères. Le langage distingué ne convient pas à un fou; combien moins à un noble le langage mensonger! Les présents sont une pierre précieuse aux yeux de ceux qui en disposent; où qu'ils aillent, ils ont du succès. Celui qui couvre une offense recherche l'amour; celui qui la rappelle divise les intimes. Un reproche fait plus d'effet à l'homme intelligent que cent coups à l'homme stupide. Le mauvais ne recherche que révolte; un messager cruel lui sera envoyé. Mieux vaut rencontrer une ourse privée de ses petits qu'un homme stupide dans son imbécillité. Celui qui rend le mal pour le bien, le mal ne s'éloignera pas de sa maison. Commencer une dispute, c'est rompre une digue; avant que la querelle se déchaîne, retire-toi. Celui qui justifie le méchant et celui qui condamne le juste sont tous deux une abomination pour le Seigneur. Pourquoi une somme d'argent dans la main de l'homme stupide? Pour acquérir la sagesse? Mais il n'a pas de raison! L'ami aime en tout temps; le frère est né pour la détresse. Celui qui est dépourvu de raison prend des engagements, il se porte garant pour son prochain. Qui aime l'offense aime les brouilles; qui élève sa porte recherche le désastre. Un cœur tortueux ne trouve pas le bonheur; la langue perverse tombe dans le malheur. Qui donne le jour à un être stupide aura du chagrin; le père d'un fou ne saurait se réjouir. Un cœur joyeux est un bon remède; un esprit abattu dessèche les os. Le méchant accepte des pots-de-vin offerts sous le manteau pour faire dévier les sentiers de l'équité. La sagesse est tout près de l'homme intelligent; mais les yeux de l'homme stupide vont aux extrémités de la terre. Un fils stupide contrarie son père; il rend amère celle qui l'a mis au monde. Il n'est pas bon de condamner un juste, même à une amende; frapper les nobles est contraire au droit. Celui qui se retient de parler possède la connaissance; l'esprit calme est intelligent. Même l'imbécile, quand il se tait, passe pour sage; celui qui tient ses lèvres fermées est intelligent. Celui qui se tient à l'écart recherche son propre désir; il se déchaîne contre toute raison. Ce n'est pas à l'intelligence que l'homme stupide prend plaisir, c'est à l'étalage de ses pensées. Quand vient le méchant vient aussi le mépris; avec l'ignominie vient le déshonneur. Les paroles d'un homme sont des eaux profondes; la source de la sagesse est un torrent qui jaillit. Il n'est pas bon de favoriser le méchant pour léser le juste dans son droit. Les lèvres de l'homme stupide se mêlent des querelles; sa bouche appelle les coups. La bouche de l'homme stupide cause sa ruine; ses lèvres sont un piège pour lui. Les paroles du médisant sont comme des friandises, elles descendent jusqu'au fin fond du corps. Celui qui se relâche dans son travail est frère de celui qui détruit. Le nom du Seigneur est une tour forte; le juste y court et se trouve hors d'atteinte. La fortune du riche est une ville forte; dans sa chambre forte, c'est une muraille hors d'atteinte. Avant le désastre, le cœur de l'homme s'élève; l'humilité précède la gloire. Celui qui répond avant d'avoir écouté, voilà bien son imbécillité et sa confusion! L'esprit de l'homme le soutient dans la maladie; l'esprit abattu, qui le relèvera? Un cœur intelligent acquiert la connaissance; l'oreille des sages recherche la connaissance. Les cadeaux ouvrent les portes; ils conduisent devant les grands. Le premier qui défend sa cause paraît juste; arrive la partie adverse, et elle lui demande des preuves. Le sort fait cesser les querelles, il départage des groupes puissants. Un frère offensé est pire qu'une ville forte; les querelles sont comme les verrous d'un palais. Par le fruit de sa bouche l'homme rassasie son ventre, c'est du produit de ses lèvres qu'il est rassasié. La mort et la vie sont au pouvoir de la langue; celui qui l'aime en mange le fruit. Celui qui a trouvé une femme a trouvé le bonheur; c'est une faveur qu'il a obtenue du Seigneur. Le pauvre parle en suppliant; le riche répond avec dureté. Celui qui a des amis peut les avoir pour son malheur; il est tel ami plus attaché qu'un frère. Mieux vaut le pauvre qui suit la voie de l'intégrité qu'un homme qui, sous un langage tortueux, est stupide. Il n'est pas bon de se méconnaître; à se précipiter on manque le but. L'imbécillité de l'être humain pervertit sa voie; et c'est contre le Seigneur que son cœur s'irrite. La richesse augmente le nombre des amis; le pauvre est tenu à l'écart par son compagnon. Le faux témoin ne sera pas tenu pour innocent; celui qui profère le mensonge n'échappera pas. Beaucoup de gens cherchent la faveur du noble; chacun est l'ami de celui qui fait des cadeaux. Tous les frères du pauvre le détestent; à plus forte raison ses compagnons s'éloignent-ils de lui! Il les poursuit de ses paroles, mais ils ne sont plus là. Celui qui acquiert la raison s'aime lui-même; celui qui garde l'intelligence trouve le bonheur. Le faux témoin ne sera pas tenu pour innocent; celui qui profère le mensonge disparaîtra. Il ne convient pas à un homme stupide de vivre dans les délices; combien moins à un esclave de dominer sur des princes! Celui qui a du bon sens est patient; il met son honneur à passer sur une offense. L'irritation du roi est comme le grondement d'un jeune lion; sa faveur est comme la rosée sur l'herbe. Un fils stupide est une calamité pour son père; les querelles d'une femme sont une gouttière qui ne cesse de couler. Une maison et des biens, voilà le patrimoine qu'on reçoit des pères; une femme qui a du bon sens est un don du Seigneur. La paresse fait tomber en torpeur; celui qui est nonchalant aura faim. Celui qui garde les préceptes se garde lui-même; celui qui méprise ses voies mourra. Celui qui fait grâce au pauvre prête au Seigneur, qui lui rendra ce qui lui est dû. Instruis ton fils tant qu'il y a de l'espoir; n'en viens pas à souhaiter sa mort. Celui que la fureur emporte doit en payer le prix: si tu l'exemptes, tu aggraves encore son cas. Ecoute les conseils, reçois l'instruction, afin que par la suite tu deviennes sage. Il y a dans le cœur de l'homme beaucoup de pensées; ce sont les projets du Seigneur qui tiennent. Ce qu'on désire chez quelqu'un, c'est la fidélité; mieux vaut un pauvre qu'un menteur. La crainte du Seigneur mène à la vie; on se couche rassasié, sans être visité par le malheur. Le paresseux plonge sa main dans le plat; il ne la ramène même pas à sa bouche. Frappe l'insolent, et le naïf deviendra avisé; avertis l'homme intelligent, et il comprendra la connaissance. Celui qui ruine son père et qui fait fuir sa mère est un fils qui fait honte et qui fait rougir. Cesse, mon fils, d'écouter l'instruction, si c'est pour t'égarer loin des discours de la connaissance. Le témoin sans morale se moque de l'équité avec insolence; la bouche des méchants dévore le mal. Les jugements sont prêts pour les insolents; les coups, pour le dos des gens stupides. Le vin est insolent, l'alcool est bruyant; quiconque se laisse griser par eux ne deviendra pas sage. La terreur qu'inspire le roi est comme le grondement d'un jeune lion; en le mettant hors de lui, on risque sa vie. C'est une gloire pour l'homme de se tenir loin des querelles; tout imbécile se déchaîne. A cause du froid, le paresseux ne laboure pas; à la moisson il demandera, mais il n'y aura rien. Un projet dans le cœur de l'homme est comme des eaux profondes; l'homme intelligent sait y puiser. Beaucoup de gens se proclament fidèles; un homme sûr, qui le trouvera? Le juste suit la voie de l'intégrité; heureux ses fils après lui! Un roi assis sur le trône pour juger dissipe tout mal par son regard. Qui dira: « J'ai rendu mon cœur sans reproche, je suis pur de tout péché! » Les poids truqués, les mesures truquées, tout cela est une abomination pour le Seigneur. Par ses actes, le jeune homme laisse déjà voir si son action sera sans reproche et droite. L'oreille qui entend, l'œil qui voit, c'est le Seigneur qui les a faits l'un comme l'autre. N'aime pas le sommeil, de peur que tu ne t'appauvrisses; garde les yeux ouverts, tu seras rassasié de pain. « Mauvais! Mauvais! » dit l'acheteur; et, dès qu'il s'éloigne, il se félicite. Qu'il y ait de l'or, profusion de coraux; l'objet le plus précieux, ce sont des lèvres qui savent. Prends-lui son vêtement, s'il s'est porté garant pour un autre; si c'est au profit d'une inconnue, exige de lui des gages. Le pain du mensonge est doux à l'homme; après, sa bouche est remplie de gravier. Les plans s'établissent en conseil; pour faire la guerre, mets en œuvre l'art de diriger. Celui qui répand la calomnie dévoile les secrets; ne fréquente pas celui qui ouvre trop ses lèvres. Celui qui traite avec mépris son père et sa mère, sa lampe s'éteindra à l'approche des ténèbres. Un patrimoine trop vite acquis dès le début ne sera pas béni par la suite. Ne dis pas: « Je rendrai le mal. » Mets ton espérance dans le Seigneur, et il te sauvera. Les poids truqués sont une abomination pour le Seigneur ; la balance fausse n'est pas une bonne affaire. C'est le Seigneur qui dirige les pas de l'homme; l'être humain, comment pourrait-il comprendre sa voie? C'est un piège pour l'être humain que de dire à la légère: « C'est sacré! » et de réfléchir après avoir fait des vœux. Un roi sage dissémine les méchants; il fait passer sur eux la roue. Le souffle de l'être humain est une lampe du Seigneur ; elle explore tout jusqu'au fin fond du corps. La fidélité et la loyauté gardent le roi; il soutient son trône par la fidélité. La force est la parure des jeunes gens; les cheveux blancs sont l'ornement des vieillards. Les plaies d'une blessure sont un remède pour le mal; les coups pénètrent jusqu'au fin fond du corps. Le cœur du roi, ce sont des canaux d'irrigation dans la main du Seigneur ; il le dirige partout où il veut. L'homme estime toujours que sa voie est la bonne; celui qui pèse les cœurs, c'est le Seigneur. Agir selon la justice et l'équité, voilà qui est, pour le Seigneur, préférable aux sacrifices. Des regards hautains et un cœur vaniteux, cette lampe des méchants n'est que péché. Les plans de l'homme actif vont droit vers l'abondance; celui qui agit avec précipitation va droit vers la privation. Des trésors acquis par une langue menteuse: futilité éphémère de gens qui recherchent la mort. La violence des méchants les emporte, parce qu'ils refusent d'agir selon l'équité. La voie du coupable est tortueuse; l'action de l'innocent est droite. Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit en terrasse que de partager la maison d'une femme querelleuse. Le méchant désire le mal; son ami n'a pas grâce à ses yeux. Quand on fait payer l'insolent, le naïf devient sage; quand on apprend au sage, il reçoit la connaissance. Le juste observe la maison du méchant; il rejette les méchants dans le mal. Celui qui ferme son oreille aux cris du pauvre criera lui-même et n'aura pas de réponse. Un cadeau fait en secret apaise la colère; un présent dans la poche apaise la fureur violente. C'est une joie pour le juste d'agir selon l'équité; c'est la ruine pour les malfaisants. Celui qui s'écarte du chemin du bon sens reposera dans l'assemblée des ombres. Celui qui aime les réjouissances connaîtra le manque; celui qui aime le vin et l'huile ne deviendra pas riche. Le méchant sert de rançon pour le juste; le traître pour les gens droits. Mieux vaut habiter dans un pays désert qu'avec une femme querelleuse et contrariante. Il y a un trésor précieux et de l'huile dans le domaine du sage; l'homme stupide les engloutit. Celui qui poursuit la justice et la fidélité trouve la vie, la justice et la gloire. Le sage pénètre dans la ville des héros, il abat la force à laquelle elle se fiait. Celui qui garde sa bouche et sa langue se garde lui-même de la détresse. L'homme arrogant, hautain, a pour nom Insolent; il agit dans le débordement de l'arrogance. Les désirs du paresseux le font mourir, parce que ses mains refusent d'agir; il éprouve sans cesse des désirs; le juste donne sans restriction. Le sacrifice des méchants est une abomination; à plus forte raison quand ils l'apportent avec des pensées infâmes! Le témoin menteur disparaîtra; l'homme qui écoute pourra toujours parler. L'homme méchant durcit son visage; celui qui est droit affermit sa voie. Pas de sagesse, pas d'intelligence, pas de conseil qui tienne devant le Seigneur ! Le cheval est équipé pour le jour de la guerre; c'est au Seigneur qu'appartient le salut. Un nom est préférable à de grandes richesses; la grâce vaut mieux que l'argent et que l'or. Le riche et le pauvre se retrouvent: c'est le Seigneur qui les fait tous deux. L'homme avisé voit le malheur, et il se cache; les naïfs passent outre, et ils doivent en payer le prix. La conséquence de l'humilité, de la crainte du Seigneur, c'est la richesse, la gloire et la vie. Des épines, des pièges sont sur la voie de l'homme tortueux; celui qui se garde lui-même s'en éloigne. Initie le jeune homme à la voie qu'il doit suivre; même quand il sera vieux, il ne s'en écartera pas. Le riche domine sur les pauvres; celui qui emprunte est l'esclave de celui qui prête. Celui qui sème l'injustice moissonne le mal; le bâton de sa colère disparaît. L'homme dont le regard est bon est béni, parce qu'il donne de son pain au pauvre. Chasse l'insolent, et la dispute prendra fin; litiges et mépris cesseront. Celui qui aime la pureté du cœur, la grâce est sur ses lèvres, et le roi est son ami. Les yeux du Seigneur préservent la connaissance; il rejette les paroles du traître. Le paresseux dit: « Il y a un lion dans la rue! Je serai tué au milieu de la place! » La bouche des autres femmes est une fosse profonde; celui contre qui le Seigneur est furieux y tombe. L'imbécillité est attachée au cœur de l'enfant; c'est le bâton de la correction qui l'éloignera de lui. Celui qui opprime le pauvre arrive à le rendre riche, celui qui donne au riche n'arrive qu'à l'appauvrir. Tends l'oreille pour écouter les paroles des sages; applique ton cœur à ma connaissance. Car il est beau que tu les gardes au dedans de toi, qu'elles soient toutes prêtes sur tes lèvres. Afin que ta confiance soit dans le Seigneur, je veux te donner la connaissance, à toi-même, aujourd'hui. Ne t'ai-je pas écrit trente instructions, des conseils et de la connaissance, pour te faire connaître ce qui est sûr, des paroles vraies, afin que tu puisses répondre par des paroles vraies à celui qui t'envoie? Ne dépouille pas le faible, parce qu'il est faible, n'écrase pas le pauvre à la porte de la ville; car le Seigneur défendra leur cause, il frustrera de leur vie ceux qui les auront frustrés. Ne fréquente pas l'individu coléreux, ne va pas avec l'homme furieux, de peur que tu ne t'habitues à ses sentiers et que tu n'y trouves un piège pour ta vie. Ne sois pas de ceux qui prennent des engagements, qui se portent garants pour des prêts; si tu n'as rien à donner en compensation, pourquoi te prendrait-on ton lit? Ne déplace pas la borne ancienne que tes pères ont posée. As-tu vu un homme habile dans son ouvrage? Il se tient devant des rois, il ne se tient pas devant des gens obscurs. Si tu t'assieds à table avec un chef, fais bien attention à ce qui est devant toi; mets un couteau sous ta gorge, si tu as trop d'appétit. Ne désire pas ses friandises: c'est un aliment trompeur. Ne te fatigue pas pour devenir riche, cesse d'appliquer à cela ton intelligence. Tes yeux se lèvent vers la richesse? Il n'y a plus rien! Car elle se fait des ailes et, comme l'aigle, elle s'envole vers le ciel. Ne mange pas le pain de celui qui a l'œil mauvais, ne désire pas ses friandises; car il est tel que sont ses arrière-pensées. « Mange et bois », te dira-t-il; mais son cœur n'est pas avec toi. Ce que tu as mangé, tu le vomiras et tu auras perdu tes belles paroles. Ne parle pas à l'homme stupide: il méprise le bon sens de tes discours. Ne déplace pas la borne ancienne et n'entre pas dans le champ des orphelins; car leur rédempteur est fort; il défendra leur cause contre toi. Dispose ton cœur à l'instruction et tes oreilles aux discours de la connaissance. N'épargne pas la correction au jeune homme; si tu le frappes du bâton, il ne mourra pas. En le frappant du bâton, tu sauveras sa vie du séjour des morts. Mon fils, si ton cœur devient sage, mon cœur, à moi aussi, se réjouira. Je tressaillirai de joie dans les profondeurs de mon être, quand tes lèvres diront ce qui est droit. Que ton cœur ne soit pas jaloux des pécheurs; que sans cesse il craigne le Seigneur ; car il y a un avenir; ton espoir ne sera pas retranché. Toi, mon fils, écoute et deviens sage; dirige ton cœur dans la voie. Ne sois pas de ceux qui s'enivrent de vin, de ceux qui font des excès de viandes: car l'ivrogne et celui qui fait des excès s'appauvrissent; l'assoupissement fait porter des haillons. Ecoute ton père, lui qui t'a engendré; ne méprise pas ta mère, quand elle est devenue vieille. Acquiers la vérité et ne la vends pas – la sagesse, l'instruction et l'intelligence. Le père du juste est dans l'allégresse; celui qui engendre un sage en a de la joie. Que ton père et ta mère se réjouissent, que celle qui t'a mis au monde soit dans l'allégresse! Mon fils, donne-moi ton cœur; que tes yeux se plaisent à mes voies! Car la prostituée est une fosse profonde; l'inconnue, un puits étroit. Elle dresse une embuscade comme un bandit; parmi les hommes elle multiplie les traîtres. Pour qui les « Malheur! », pour qui les « Hélas! »? Pour qui les querelles, pour qui les plaintes? Pour qui les blessures inutiles? Pour qui les yeux rouges? Pour ceux qui s'attardent auprès du vin, pour ceux qui aiment déguster les vins parfumés. Ne regarde pas le vin lorsqu'il est d'un beau rouge, qu'il déploie sa robe dans la coupe et qu'il coule aisément. Par la suite il mord comme un serpent, il pique comme un aspic. Tes yeux se porteront sur d'autres femmes, ton cœur parlera d'une manière perverse. Tu seras comme un homme couché au cœur de la mer, comme un homme couché au sommet d'un mât: « On m'a frappé, et je n'ai pas eu mal! On m'a battu, et je n'en ai rien su! Quand me réveillerai-je? J'en redemande encore! » Ne sois pas jaloux des hommes mauvais, ne désire pas être avec eux; car leur cœur médite des ravages, et leurs lèvres causent du mal. C'est par la sagesse qu'une maison se bâtit; c'est par l'intelligence qu'elle s'affermit; c'est par la connaissance que les pièces se remplissent de tous les biens précieux et beaux. Un homme sage est plein de puissance; celui qui a de la connaissance accroît sa force. Car avec l'art de diriger tu pourras faire la guerre: le salut est dans le grand nombre des conseillers. La Sagesse est trop élevée pour l'imbécile; il n'ouvrira pas la bouche à la porte de la ville. Celui qui prépare ses méfaits, on l'appelle maître en intrigues. La réflexion de l'imbécillité n'est que péché; l'insolent est une abomination parmi les humains. Si tu te relâches au jour de la détresse, ta force est peu de chose. Délivre ceux qu'on traîne à la mort; ceux qui, en vacillant, vont à la tuerie, épargne-les! Si tu dis: « Nous ne savions pas! », celui qui pèse les cœurs ne le comprend-il pas? Celui qui te garde ne le sait-il pas? Ne rendra-t-il pas à chacun selon son action? Mon fils, mange du miel: c'est bon! Le rayon de miel est doux à ton palais. De même, connais la sagesse pour toi-même; si tu la trouves, il y a un avenir; et ton espoir ne sera pas retranché. Ne tends pas d'embuscade dans le domaine du juste, comme un méchant; ne ravage pas le lieu de son repos; car à sept reprises le juste peut tomber, et il se relève; mais les méchants trébuchent dans le malheur. Si ton ennemi tombe, ne te réjouis pas; quand il trébuche, que ton cœur ne soit pas dans l'allégresse, de peur que le Seigneur ne le voie, que cela ne lui déplaise et qu'il ne détourne de lui sa colère. Ne te fâche pas contre les mauvais, ne sois pas jaloux des méchants; car il n'y a pas d'avenir pour le mauvais; la lampe des méchants s'éteint. Mon fils, crains le Seigneur et le roi; ne te mêle pas aux novateurs; car soudain la catastrophe surgit pour eux, et qui connaît les châtiments de ceux-là? Ceci également vient des sages: il n'est pas bon, dans un jugement, de se montrer partial. Celui qui dit au méchant: « Tu es juste! », les peuples le vouent à la malédiction, les nations sont furieuses contre lui. Mais ceux qui l'avertissent font une belle œuvre; une riche bénédiction vient sur eux. Il donne un baiser sur les lèvres, celui qui répond des paroles droites. Fais bien ton ouvrage au dehors, organise-le dans tes champs; ensuite tu bâtiras ta maison. Ne témoigne pas sans raison contre ton prochain; voudrais-tu duper par tes lèvres? Ne dis pas: « Comme il m'a fait, ainsi je lui ferai, je rendrai à chacun selon son action. » Je suis passé près du champ d'un paresseux, près de la vigne d'un homme dépourvu de raison. Les orties y poussaient partout, les mauvaises herbes en couvraient la surface, son mur de pierres avait été rasé. Moi, j'ai regardé, j'ai réfléchi, j'ai vu, j'en ai tiré instruction. Un peu de sommeil, un peu d'assoupissement, un peu croiser les bras en se couchant… et la pauvreté, qui rôde, te surprendra; la misère arrivera comme un soudard. Voici encore des maximes de Salomon, transmises par les gens d'Ezéchias, roi de Juda. La gloire de Dieu, c'est de cacher les choses; la gloire des rois, c'est de découvrir les choses. Le ciel dans sa hauteur, la terre dans sa profondeur, et le cœur des rois, on ne peut les scruter. Ote de l'argent les scories, il en sortira un vase pour l'orfèvre; ôte le méchant de la présence du roi, son trône s'affermira par la justice. Ne te vante pas devant le roi, ne te tiens pas à la place des grands; si on te dit: « Monte ici! », cela vaut mieux que si on t'abaisse devant le noble, une fois que tes yeux l'ont vu. Ne te hâte pas d'accuser; que feras-tu par la suite, lorsque ton prochain t'aura confondu? Défends ta cause contre ton prochain, mais ne dévoile pas les secrets d'un autre, de peur qu'en l'apprenant il ne t'insulte, et que tes mauvais propos ne puissent être rattrapés. Des pommes d'or sur des ciselures d'argent, telle est une parole dite à propos. Un anneau d'or, une parure d'or fin, tel est, pour une oreille qui écoute, le sage qui avertit. Comme la fraîcheur de la neige au temps de la moisson, tel est un émissaire sûr pour ceux qui l'envoient: il réconforte son maître. Des nuages et du vent sans pluie, tel est l'homme qui fait le fier pour des dons qui n'en sont pas. Par la patience, on fléchit un chef; une langue douce brise des os. As-tu trouvé du miel? N'en mange que ce qui te suffit, de peur que tu n'en sois rassasié et que tu ne le vomisses. Mets rarement les pieds dans la maison de ton prochain, de peur qu'il ne soit rassasié de toi et qu'il ne se mette à te détester. Une massue, une épée et une flèche aiguë, tel est l'homme qui porte un faux témoignage contre son prochain. Une dent cassée et un pied qui fait chanceler, telle est la confiance en un traître au jour de la détresse. C'est enlever un vêtement par un jour de gel, répandre du vinaigre sur de la soude, que de chanter des chansons à un cœur triste. Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire. Car ce sont des braises que tu amasses sur sa tête, et le Seigneur te le rendra. Le vent du nord engendre la pluie; la langue qui parle en cachette, un visage furieux. Mieux vaut habiter à l'angle d'un toit en terrasse que de partager la maison d'une femme querelleuse. De l'eau fraîche pour celui qui est épuisé, telle est une bonne nouvelle venant d'un pays lointain. Une fontaine troublée et une source putride, tel est le juste qui vacille devant le méchant. Il n'est pas bon de manger beaucoup de miel, ni glorieux de rechercher sa propre gloire. Une ville forcée, une ville sans murailles, tel est l'homme qui n'est pas maître de lui-même. Pas plus que la neige en été, que la pluie pendant la moisson, la gloire ne convient à un homme stupide. Comme l'oiseau s'échappe, comme l'hirondelle s'envole, ainsi une malédiction sans raison n'aboutit à rien. Il y a un fouet pour le cheval, un mors pour l'âne, et un bâton pour le dos des gens stupides. Ne réponds pas à l'homme stupide selon son imbécillité, de peur de lui ressembler toi-même. Réponds à l'homme stupide selon son imbécillité, de peur qu'il ne se croie sage. Il se coupe les jambes, il s'abreuve de violence, celui qui confie des messages à un homme stupide. Les jambes du boiteux sont faibles; telle est une maxime dans la bouche de gens stupides. C'est attacher une pierre à une fronde que de donner gloire à un homme stupide. Une épine d'ajonc dressée dans la main d'un ivrogne, telle est une maxime dans la bouche de gens stupides. Un archer qui blesse tout le monde, tel est celui qui engage un homme stupide ou qui engage le premier venu. Comme un chien qui retourne à ce qu'il a vomi, tel est l'homme stupide qui revient à son imbécillité. As-tu vu un homme qui se croit sage? Il y a plus d'espoir pour un homme stupide que pour lui. Le paresseux dit: « Il y a un fauve sur la route! Il y a un lion sur la place! » La porte tourne sur ses gonds, le paresseux sur son lit. Le paresseux plonge sa main dans le plat, et il est trop fatigué pour la ramener à sa bouche. Le paresseux se croit plus sage que sept hommes qui répondent avec du jugement. Comme celui qui saisit un chien par les oreilles, tel est un passant qui s'immisce dans une querelle dont il n'a que faire. Comme un fou furieux qui lance des flammes, des flèches et la mort, tel est l'homme qui trompe son prochain, puis qui dit: « C'était pour plaisanter! » Faute de bois, le feu s'éteint; quand il n'y a pas de médisant, la dispute se calme. Du charbon sur des braises, du bois sur du feu, tel est l'homme de disputes qui attise la querelle. Les paroles du médisant sont comme des friandises: elles descendent jusqu'au fin fond du corps. Des scories d'argent plaquées sur un vase de terre, telles sont des lèvres ardentes et un cœur mauvais. Celui qui déteste se déguise par ses lèvres; il met au dedans de lui la tromperie. Lorsqu'il met de la grâce dans sa voix, ne le crois pas: il y a sept abominations dans son cœur. Sa haine peut se couvrir de dissimulation, son mal se dévoilera dans l'assemblée. Celui qui creuse une fosse y tombe; la pierre revient sur celui qui la roule. La langue menteuse déteste ceux qu'elle écrase; la bouche enjôleuse provoque la ruine. Ne te vante pas du lendemain: tu ne sais pas ce qu'un jour peut enfanter. Que ce ne soit pas ta propre bouche qui te vante, mais quelqu'un d'autre; non pas tes propres lèvres, mais un étranger. La pierre est pesante, le sable est lourd; la contrariété d'un imbécile pèse plus que l'une et l'autre. La fureur est cruelle, la colère impétueuse; qui peut tenir devant la passion jalouse? Mieux vaut un avertissement ouvert qu'un amour tenu caché. Les blessures d'un ami sont dignes de confiance; les baisers d'un ennemi sont trompeurs. Celui qui est rassasié foule aux pieds le rayon de miel; celui qui est affamé trouve doux tout ce qui est amer. Comme l'oiseau qui erre loin de son nid, tel est l'homme qui erre loin de son lieu. L'huile et l'encens réjouissent le cœur; la douceur d'un ami vaut mieux que les conseils qu'on se donne à soi-même. N'abandonne pas ton ami, ni l'ami de ton père; ne va pas chez ton frère au jour où la catastrophe s'abat sur toi; mieux vaut un voisin proche qu'un frère éloigné. Mon fils, deviens sage et réjouis mon cœur, et je pourrai répondre à celui qui m'outrage. L'homme avisé voit le malheur, et il se cache. Les naïfs passent outre, et ils doivent en payer le prix. Prends-lui son vêtement, s'il s'est porté garant pour un autre; si c'est au profit d'une inconnue, exige de lui des gages. Celui qui bénit son prochain d'une voix forte et de grand matin, cela lui est compté comme une malédiction. Une gouttière qui ne cesse de couler par un jour de pluie et une femme querelleuse sont comparables: celui qui la retient retient le vent, sa main droite saisit de l'huile. Le fer aiguise le fer; ainsi un homme aiguise le visage de son prochain. Celui qui veille sur un figuier en mange le fruit; celui qui garde son maître est honoré. Comme dans l'eau le visage correspond au visage, ainsi le cœur de l'homme correspond à l'homme. Le séjour des morts et le monde des disparus ne peuvent être rassasiés; de même les yeux de l'homme ne peuvent être rassasiés. Il y a un creuset pour l'argent et un four pour l'or; un homme est jugé d'après sa renommée. Quand tu pilerais l'imbécile dans un mortier, avec un pilon, au milieu des grains, son imbécillité ne se séparerait pas de lui. Connais bien chacun de tes moutons, donne tes soins à tes troupeaux; car la richesse ne dure pas toujours, un diadème ne se garde pas de génération en génération. Le foin enlevé, la verdure paraît, et l'herbage des montagnes est recueilli. Tu as des moutons pour te vêtir, des boucs pour payer le champ; le lait des chèvres suffit à ta nourriture, à la nourriture de ta maison et à la subsistance de tes servantes. Le méchant prend la fuite sans que personne le poursuive; les justes ont confiance comme un jeune lion. Quand un pays est en révolte, ses chefs sont nombreux; avec quelqu'un qui a de l'intelligence et de la connaissance, il y a continuité. Un homme pauvre qui opprime les petites gens, c'est une pluie torrentielle, et ensuite il n'y a plus de pain. Ceux qui abandonnent l'enseignement louent le méchant; ceux qui gardent l'enseignement s'emportent contre lui. Les hommes mauvais ne comprennent pas l'équité; ceux qui cherchent le Seigneur comprennent tout. Mieux vaut le pauvre qui suit la voie de l'intégrité que celui qui a des voies tortueuses, fût-il riche. Celui qui garde l'enseignement est un fils intelligent; celui qui fréquente les débauchés met son père dans la confusion. Celui qui augmente ses biens par les intérêts et les rentes les amasse pour celui qui fait grâce aux pauvres. Celui qui détourne l'oreille pour ne pas écouter l'enseignement, sa prière même est une abomination. Celui qui égare les gens droits sur une voie mauvaise tombe dans la fosse qu'il a creusée; les gens intègres ont le bonheur pour patrimoine. L'homme riche se croit sage; un pauvre qui est intelligent peut le mettre à l'épreuve. Quand les justes triomphent, c'est un grand honneur; quand les méchants s'élèvent, chacun se cache. Celui qui couvre ses offenses ne réussit pas; celui qui les reconnaît et les délaisse obtient compassion. Heureux celui qui éprouve constamment de la frayeur! Celui qui s'obstine tombe dans le malheur. Un lion qui gronde, un ours déchaîné, tel est le méchant qui gouverne un peuple pauvre. Un chef dépourvu d'intelligence multiplie les actes d'oppression; celui qui déteste le gain illicite prolonge ses jours. Celui qui est chargé du sang d'un autre s'enfuit jusqu'au gouffre: qu'on ne le retienne pas! Celui qui suit la voie de l'intégrité sera sauvé; celui qui suit deux voies tortueuses tombera dans l'une d'elles. Celui qui cultive sa terre est rassasié de pain; celui qui poursuit des chimères est rassasié de pauvreté. Un homme sûr est comblé de bénédictions; celui qui a hâte d'être riche ne sera pas tenu pour innocent. Il n'est pas bon de se montrer partial; pour un morceau de pain un homme se rend coupable. Celui qui a l'œil mauvais se presse vers la fortune; il ne sait pas que la misère viendra sur lui. Celui qui avertit quelqu'un trouve ensuite plus de grâce que la langue enjôleuse. Celui qui dépouille son père et sa mère et qui dit: « Ce n'est pas un crime! » est le compagnon du destructeur. Celui qui a de vastes ambitions provoque les disputes; celui qui met sa confiance dans le Seigneur est dans l'abondance. Celui qui met sa confiance en son propre jugement est stupide; celui qui suit la voie de la sagesse est délivré. Pour celui qui donne au pauvre, pas de privation; pour celui qui ferme les yeux, beaucoup de malédictions. Quand les méchants s'élèvent, chacun se cache; quand ils disparaissent, les justes sont nombreux. L'homme qui, averti, se montre rétif est brisé tout d'un coup, et sans remède. Quand les justes se multiplient, le peuple se réjouit; quand le méchant gouverne, le peuple gémit. L'homme qui aime la sagesse réjouit son père; celui qui fréquente les prostituées perd ses biens. Un roi affermit son pays par l'équité; un souverain avide de prélèvements le rase. L'homme qui enjôle son prochain tend un filet sous ses pas. Il y a un piège dans la révolte de l'homme mauvais; le juste crie sa joie. Le juste connaît la cause des pauvres; le méchant ne comprend pas cette connaissance. Les insolents soufflent le feu sur la ville; les sages détournent la colère. Si l'homme sage entre en jugement avec un imbécile, qu'il s'agite ou qu'il rie, il n'aura plus de repos. Les hommes sanguinaires détestent l'homme intègre; les gens droits protègent sa vie. L'homme stupide fait étalage de tous ses sentiments; le sage se retient de montrer les siens. Quand celui qui gouverne prête attention aux paroles mensongères, tous ses auxiliaires sont des méchants. Le pauvre et l'oppresseur se retrouvent: c'est le Seigneur qui fait briller les yeux de l'un comme de l'autre. Le roi qui juge les pauvres avec loyauté, son trône sera affermi pour toujours. Le bâton et les avertissements donnent la sagesse; le garçon livré à lui-même fait honte à sa mère. Quand les méchants se multiplient, les offenses se multiplient; les justes verront leur chute. Instruis ton fils, et il te donnera du repos, il te procurera des délices. Quand il n'y a pas de vision, le peuple est incontrôlable; heureux celui qui garde l'enseignement! Ce n'est pas par des paroles qu'on instruit un esclave; même quand il comprend, il ne répond pas. As-tu vu un homme irréfléchi dans ses paroles? Il y a plus d'espoir pour un homme stupide que pour lui. Le serviteur qu'on a gâté dès l'enfance sera méprisant par la suite. Un homme coléreux provoque les disputes; un homme furieux fait beaucoup d'offenses. L'orgueil d'un homme l'humilie; l'esprit humble se saisit de la gloire. Celui qui se fait le complice d'un voleur se déteste lui-même, il entend l'adjuration, mais il ne dit rien. Trembler devant les humains tend un piège; celui qui met sa confiance dans le Seigneur est hors d'atteinte. Beaucoup de gens recherchent la faveur de celui qui gouverne; c'est du Seigneur que vient l'équité pour chacun. L'homme injuste est une abomination pour les justes; celui dont la voie est droite est une abomination pour le méchant. Paroles d'Agour, fils de Yaqé. Sentence, déclaration de cet homme pour Itiel, pour Itiel et pour Oukal. Oui, je suis plus bête que n'importe quel homme, je n'ai pas intelligence humaine; je n'ai pas appris la sagesse, je n'ai pas la connaissance des saints. Qui est monté au ciel? Qui en est descendu? Qui a recueilli le vent dans le creux de ses mains? Qui a serré les eaux dans un manteau? Qui a mis en place toutes les extrémités de la terre? Quel est son nom, et quel est le nom de son fils, si tu le sais? Toute parole de Dieu est éprouvée. Il est un bouclier pour ceux qui trouvent en lui un abri. N'ajoute rien à ses paroles, de peur qu'il ne te reprenne et que tu ne sois trouvé menteur. Je te demande deux choses; ne me les refuse pas, avant que je meure! Eloigne de moi l'illusion et la parole mensongère; ne me donne ni pauvreté, ni richesse; accorde-moi le pain qui m'est nécessaire, de peur qu'étant rassasié, je ne te renie et ne dise: « Qui est le Seigneur (YHWH)? » Ou que, pauvre, je ne commette un vol et ne porte atteinte au nom de mon Dieu. Ne calomnie pas un serviteur auprès de son maître, de peur qu'il ne te maudisse et que tu ne te mettes en tort. Il est une engeance qui maudit son père et qui ne bénit pas sa mère. Il est une engeance qui se croit pure et qui n'est pas lavée de son ordure. Il est une engeance dont les yeux sont hautains et les regards condescendants. Il est une engeance dont les dents sont des épées, dont les mâchoires sont des couteaux, pour dévorer et faire disparaître de la terre les pauvres, et de l'humanité les déshérités. La sangsue a deux filles: « Donne! donne! » Trois choses sont insatiables, quatre ne disent jamais « Assez! »: le séjour des morts, la femme stérile, la terre, qui n'est pas rassasiée d'eau, et le feu, qui ne dit jamais « Assez! ». L'œil qui se moque d'un père et qui méprise l'obéissance envers une mère, les corbeaux de l'oued le crèveront, les petits de l'aigle le dévoreront. Il y a trois choses étonnantes qui me dépassent, quatre que je ne connais pas: la trace de l'aigle dans le ciel, la trace du serpent sur le rocher, la trace du bateau au cœur de la mer et la trace de l'homme chez la jeune fille. Telle est la voie de la femme adultère: elle mange, elle s'essuie la bouche, puis elle dit: « Je n'ai rien fait de mal! » A cause de trois choses, la terre tremble, il y en a quatre qu'elle ne peut supporter: un esclave qui devient roi, un fou qui est rassasié de pain, une femme non aimée qui se marie, et une servante qui hérite de sa maîtresse. Il y en a quatre qui sont tout petits sur la terre, et suprêmement sages: les fourmis, peuple sans force, préparent en été leur nourriture; les damans, peuple sans force, élisent domicile dans les rochers; les criquets n'ont pas de roi et ils sortent tous par divisions; le lézard, que tu peux attraper à la main, et qui s'introduit dans les palais des rois. Il y en a trois qui ont une belle allure, quatre qui ont une belle démarche: le lion, le plus vaillant parmi les bêtes, qui ne recule devant personne; le coq aux reins solides, ou le bouc, et le roi au milieu de son armée. Si, après avoir eu la folie de t'exalter toi-même, tu as réfléchi, mets la main sur la bouche: car la pression du lait produit du lait fermenté, la pression du nez produit du sang, et la pression de la colère produit la querelle. Paroles du roi Lemouel. Sentence par laquelle sa mère l'instruisit. Que te dirai-je, mon fils? Que te dirai-je, fils de mon ventre? Que te dirai-je, fils de mes vœux? Ne livre pas ta vigueur aux femmes, tes voies à celles qui perdent les rois. Ce n'est pas aux rois, Lemouel, ce n'est pas aux rois de boire du vin, ni aux princes de rechercher de l'alcool, de peur qu'en buvant ils n'oublient ce qui a été prescrit et ne dénaturent la cause de tous les pauvres. Donnez de l'alcool à celui qui va disparaître, du vin à celui qui est amer; qu'il boive et qu'il oublie sa pauvreté, qu'il ne se souvienne plus de sa peine! Ouvre ta bouche pour le muet, pour la cause de tous les délaissés. Ouvre ta bouche, juge avec justice et défends la cause du pauvre et du déshérité. Qui trouvera une femme de valeur? Son prix dépasse de loin celui des coraux. Le cœur de son mari a confiance en elle, et le bénéfice ne manque pas. Elle lui fait du bien, et non pas du mal, tous les jours de sa vie. Elle se procure de la laine et du lin et travaille de ses mains avec plaisir. Elle est comme les bateaux d'un marchand, elle fait venir son pain de loin. Elle se lève lorsqu'il fait encore nuit, elle donne de quoi manger à sa maison, elle donne ses instructions à ses servantes. Elle pense à un champ et elle l'acquiert; du fruit de ses mains elle plante une vigne. Elle ceint ses reins de force, elle affermit ses bras. Elle sent que ce qu'elle gagne est bon; sa lampe ne s'éteint pas la nuit. Elle met la main à la quenouille, ses mains tiennent le fuseau. Elle ouvre ses mains pour le pauvre, elle tend la main au déshérité. Elle ne craint pas la neige pour sa maison: toute sa maison est vêtue d'écarlate. Elle se fait des couvertures, elle a des vêtements de fin lin et de pourpre rouge. Son mari est reconnu aux portes de la ville, lorsqu'il est assis avec les anciens du pays. Elle fait des sous-vêtements et les vend, elle livre des ceintures au marchand. Elle est revêtue de force et de dignité, elle se rit de l'avenir. Elle ouvre la bouche avec sagesse, sa langue enseigne la fidélité. Elle surveille la marche de sa maison, elle ne mange pas le pain de la paresse. Ses fils se lèvent, ils la déclarent heureuse; son mari se lève, il la loue. Beaucoup de filles ont montré leur valeur; toi, tu les surpasses toutes. La grâce est trompeuse et la beauté futile; la femme qui craint le Seigneur, voilà celle qui sera louée. Donnez-lui du fruit de ses mains; qu'aux portes de la ville ses œuvres la louent! Paroles de Qohéleth, fils de David, roi à Jérusalem. Futilité complète, dit Qohéleth, futilité complète, tout n'est que futilité! Quel avantage l'être humain retire-t-il de tout le travail qu'il fait sous le soleil? Une génération s'en va, une génération vient, et la terre subsiste toujours. Le soleil se lève, le soleil se couche; il aspire au lieu d'où il se lève. Allant vers le sud, tournant vers le nord, tournant, tournant, va le vent, et le vent reprend ses tours. Tous les torrents vont à la mer, et la mer n'est pas remplie; vers le lieu où ils coulent, les torrents continuent à couler. Tout est fatigant, plus qu'on ne peut dire; l'œil n'est pas rassasié de voir, l'oreille ne se lasse pas d'entendre. Ce qui a été, c'est ce qui sera; ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera: il n'y a rien de nouveau sous le soleil. Y a-t-il une chose dont on dise: Regarde, c'est nouveau! – elle était déjà là bien avant nous. Il n'y a pas de souvenir du passé, et ce qui sera dans l'avenir ne laissera pas non plus de souvenir chez ceux qui viendront par la suite. Moi, Qohéleth, j'ai été roi sur Israël à Jérusalem. J'ai décidé de rechercher et d'explorer par la sagesse tout ce qui se fait sous le ciel; c'est une occupation funeste que Dieu impose aux humains. J'ai vu toutes les œuvres qui se font sous le soleil: tout n'est que futilité et poursuite du vent. Ce qui est courbé ne peut être redressé, ce qui manque ne peut être compté. Je me suis dit: Moi, j'ai développé et amassé plus de sagesse que tous ceux qui m'ont précédé à Jérusalem, et mon cœur a vu beaucoup de sagesse et de connaissance. J'ai décidé de connaître la sagesse et de connaître la démence et la folie; je sais que cela aussi n'est que poursuite du vent. Car avec beaucoup de sagesse on a beaucoup de contrariété; plus on a de connaissance, plus on a de tourment. Je me suis dit: Allons! je vais te mettre à l'épreuve par la joie, tu verras ce qu'est le bonheur. Eh bien, même cela n'est que futilité. Du rire j'ai dit: C'est de la démence! et de la joie: A quoi bon? J'ai résolu de me faire plaisir avec le vin, tout en me conduisant avec sagesse, et de m'attacher à la folie jusqu'à ce que je voie s'il est bon pour les humains d'agir ainsi sous le soleil pendant le nombre des jours de leur vie. J'ai fait de grandes choses: je me suis bâti des maisons; je me suis planté des vignes; je me suis fait des jardins et des parcs, et j'y ai planté toutes sortes d'arbres fruitiers; je me suis fait des réservoirs pour arroser de leur eau une pépinière de jeunes arbres. J'ai acheté des esclaves et des servantes, et leurs fils nés dans la maison; j'ai possédé du gros bétail et du petit bétail en abondance, plus que tous ceux qui étaient avant moi à Jérusalem. J'ai aussi amassé de l'argent et de l'or, de précieux trésors des rois et des provinces. J'ai acquis des chanteurs et des chanteuses, et, délices des hommes, beaucoup de femmes. Je suis devenu grand, j'ai surpassé tous ceux qui étaient avant moi à Jérusalem, et ma sagesse demeurait avec moi. Tout ce que mes yeux ont réclamé, je ne les en ai pas privés; je n'ai refusé aucune joie à mon cœur; car mon cœur se réjouissait de tout mon travail; c'est la part qui m'est revenue de tout ce travail. Et moi, je me suis retourné vers toutes les choses que mes mains avaient faites, le travail pour lequel j'avais tant peiné: tout n'est que futilité et poursuite du vent, il n'en résulte aucun avantage sous le soleil. Et moi, je me suis retourné pour voir la sagesse, la démence et la folie. – En effet, que fera celui qui succédera au roi? Ce qu'on a déjà fait. – Et moi, j'ai vu ceci: l'avantage de la sagesse l'emporte sur celui de la folie, comme l'avantage de la lumière sur celui des ténèbres; le sage a des yeux pour voir, mais l'homme stupide marche dans les ténèbres. Pourtant je sais, moi, qu'un même sort les attend tous les deux. Je me suis dit: Le sort de l'homme stupide m'attend, moi aussi; pourquoi aurai-je alors montré, moi, davantage de sagesse? Et je me suis dit que c'est là encore une futilité. Car le sage ne laisse pas de souvenir pour toujours, pas plus que l'homme stupide; à mesure que les jours passent, tout est oublié. Le sage meurt bel et bien comme l'homme stupide! J'ai donc détesté la vie, car pour moi l'œuvre qui se fait sous le soleil est mauvaise, puisque tout n'est que futilité et poursuite du vent. J'ai détesté tout le travail que j'ai fait sous le soleil, et que je dois laisser à celui qui me succédera. Qui sait s'il sera sage ou fou? Pourtant, il aura pouvoir sur tout le travail que j'ai fait avec sagesse sous le soleil! C'est encore là une futilité. J'en suis venu à me décourager de tout le travail que j'avais fait sous le soleil. Y a-t-il quelqu'un qui a travaillé avec sagesse, connaissance et succès, voilà que sa part est donnée à quelqu'un qui n'y a pas travaillé. C'est encore là une futilité et un grand mal. En effet, que revient-il à l'être humain de tout le travail et de la préoccupation qu'il s'est donnés sous le soleil? Tous ses jours ne sont que tourments, ses occupations contrariétés; même la nuit son cœur n'a pas de repos. C'est encore là une futilité. Il n'y a de bon pour l'être humain que de manger, de boire et de voir le bonheur dans son travail; moi, je l'ai vu, cela vient de Dieu. Qui donc peut manger et éprouver du plaisir, en dehors de moi? Car à celui qui lui est agréable, il donne la sagesse, la connaissance et la joie; mais au pécheur il donne pour occupation de recueillir et d'amasser, afin de donner à celui qui est agréable à Dieu. Ce n'est encore là que futilité et poursuite du vent. Il y a un moment pour tout, un temps pour chaque chose sous le ciel: un temps pour mettre au monde et un temps pour mourir; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté; un temps pour tuer et un temps pour guérir; un temps pour démolir et un temps pour bâtir; un temps pour pleurer et un temps pour rire; un temps pour se lamenter et un temps pour danser; un temps pour jeter des pierres et un temps pour ramasser des pierres; un temps pour étreindre et un temps pour s'éloigner de l'étreinte; un temps pour chercher et un temps pour perdre; un temps pour garder et un temps pour jeter; un temps pour déchirer et un temps pour coudre; un temps pour se taire et un temps pour parler; un temps pour aimer et un temps pour détester; un temps de guerre et un temps de paix. Quel avantage le travailleur retire-t-il de son travail? J'ai vu l'occupation que Dieu impose aux humains. Tout ce qu'il a fait est beau en son temps; aussi il a mis la durée dans leur cœur, sans que l'être humain puisse trouver l'œuvre que Dieu a faite depuis le commencement jusqu'à la fin. Je le sais: Il n'y a rien de bon pour lui, sinon de se réjouir et de faire son bonheur pendant sa vie; et aussi que, pour chacun, manger, boire et voir le bonheur dans tout son travail est un don de Dieu. Je sais que tout ce que Dieu fait est pour toujours: Il n'y a rien à y ajouter et rien à en retrancher. Dieu fait en sorte qu'on le craigne. Ce qui est a déjà été, et ce qui sera a déjà été, Dieu va à la recherche de ce qui a fui. Voici encore ce que j'ai vu sous le soleil: A la place du droit, là est la méchanceté, à la place de la justice, là est la méchanceté. Je me suis dit: Dieu jugera le juste et le méchant, car il y a un temps pour chaque chose et un lieu pour chaque œuvre. Je me suis dit, au sujet des humains, que Dieu les éprouvait, pour qu'ils voient eux-mêmes qu'ils ne sont que des bêtes. Car le sort des humains et le sort de la bête ne sont pas différents; l'un meurt comme l'autre, ils ont tous un même souffle, et la supériorité de l'humain sur la bête est nulle: tout n'est que futilité. Tout va dans un même lieu; tout vient de la poussière, et tout retourne à la poussière. Qui sait si le souffle des humains s'élève vers les hauteurs, et si le souffle des bêtes descend vers le bas, vers la terre? J'ai vu qu'il n'y a rien de mieux pour l'être humain que de se réjouir de ses œuvres: c'est là sa part. En effet, qui le fera revenir pour voir ce qui sera après lui? J'ai vu, d'autre part, toutes les oppressions qui se commettent sous le soleil; les larmes des opprimés – et personne pour les consoler! la force du côté de leurs oppresseurs – et personne pour les consoler! Moi, je déclare les morts qui sont déjà morts plus heureux que les vivants qui sont encore en vie, mais plus que les uns et les autres celui qui n'a pas encore été et qui n'a pas vu l'œuvre mauvaise qui se fait sous le soleil. J'ai vu que tout travail et tout succès d'une œuvre ne sont que jalousie de l'homme à l'égard de son prochain. Ce n'est encore là que futilité et poursuite du vent. L'homme stupide se croise les bras et mange sa propre chair. Mieux vaut une poignée de repos que deux poignées de travail et de poursuite du vent. J'ai vu encore une autre futilité sous le soleil: voilà un homme seul, sans personne d'autre; il n'a ni fils ni frère, et pourtant son travail n'a pas de fin: ses propres yeux ne sont jamais rassasiés de richesses. « Pour qui donc est-ce que je travaille et me prive de bonheur? » Ce n'est encore là qu'une futilité et une occupation funeste. Deux valent mieux qu'un, parce qu'ils ont un bon salaire pour leur travail. Car, si l'un tombe, l'autre relève son compagnon; mais quel malheur pour celui qui est seul et qui tombe, sans avoir un autre pour le relever! De même, si deux se couchent ensemble, ils ont chaud; mais celui qui est seul, comment se réchauffera-t-il? Si quelqu'un peut maîtriser un homme seul, deux peuvent lui résister; la corde à trois brins ne se rompt pas vite. Mieux vaut un enfant pauvre mais sage qu'un roi vieux et stupide qui ne sait plus prendre conseil; car on peut sortir de prison pour régner, de même qu'on peut être né pauvre dans son propre royaume. J'ai vu tous les vivants qui marchent sous le soleil se mettre du côté de l'enfant qui allait succéder à l'autre. Il n'y avait pas de fin à toute cette foule, à tous ceux devant lesquels il se tenait. Toutefois, ceux qui viendront après ne se réjouiront pas à son sujet. Car cela aussi n'est que futilité et poursuite du vent. Prends garde à tes pas quand tu vas à la maison de Dieu; approche pour écouter, plutôt que pour offrir le sacrifice des gens stupides; car ils ne savent même pas qu'ils agissent mal. Ne te presse pas d'ouvrir la bouche, que ton cœur ne se hâte pas d'exprimer une parole devant Dieu; car Dieu est au ciel, et toi sur la terre; que tes paroles soient donc peu nombreuses. En effet, comme le rêve vient de la multitude des occupations, la voix de l'homme stupide vient dans la multitude des paroles. Lorsque tu as fait un vœu à Dieu, ne tarde pas à t'en acquitter, car on ne trouve aucun plaisir aux gens stupides; acquitte-toi du vœu que tu as fait. Mieux vaut pour toi ne pas faire de vœu que d'en faire un sans t'en acquitter. Ne permets pas à ta bouche de te rendre tout entier pécheur, et ne dis pas devant le messager que c'était une erreur. Pourquoi Dieu devrait-il s'irriter de tes paroles et ruiner l'œuvre de tes mains? Car dans la multitude des rêves il y a des futilités, de même quand il y a beaucoup de paroles; aussi, crains Dieu. Si tu vois que, dans une province, on opprime le pauvre, on dépouille le droit et la justice, ne sois pas stupéfait de la chose; car un personnage haut placé protège un autre personnage haut placé, et il en est encore de plus haut placés qu'eux. L'avantage de la terre est pour tous; même un roi est tributaire de la campagne. Celui qui aime l'argent n'est pas rassasié par l'argent; celui qui aime l'abondance n'a pas de revenus. C'est encore là une futilité. Quand les biens se multiplient, ceux qui les mangent se multiplient aussi; quel bénéfice en ont les propriétaires, sinon qu'ils le voient de leurs yeux? Le sommeil du travailleur est doux, qu'il ait peu ou beaucoup à manger; la satiété du riche ne le laisse pas dormir. Il est un malheur affligeant que j'ai vu sous le soleil: la richesse que son propriétaire garde pour son malheur. Cette richesse se perd dans une mauvaise occupation. Le fils qu'il avait engendré n'a plus rien en main. Comme il est sorti du ventre de sa mère, il s'en retourne nu, comme il était venu; de son travail, il n'emportera rien qu'il puisse conserver dans sa main. C'est encore là un malheur affligeant. Il s'en ira exactement comme il était venu; et quel avantage aura-t-il à avoir travaillé pour du vent? Il consume ainsi toutes ses journées dans les ténèbres, beaucoup de contrariété, d'affliction et d'irritation. Voici ce que, moi, j'ai vu: il est beau pour l'homme de manger, de boire et de voir le bonheur dans tout le travail qu'il fait sous le soleil, pendant le nombre des jours de vie que Dieu lui a donnés: c'est là sa part. D'ailleurs, pour tout être humain à qui Dieu a donné richesse et biens et à qui il a accordé le pouvoir de s'en nourrir, d'en prendre sa part et de se réjouir de son travail, c'est là un don de Dieu. En effet, il ne songera guère à la durée de sa vie, tant que Dieu l'occupe à la joie de son cœur. Il est un malheur que j'ai vu sous le soleil, et qui accable l'être humain. Il y a tel homme à qui Dieu a donné richesse, biens et gloire, à qui rien ne manque de tout ce qu'il désire, mais Dieu ne lui a pas accordé le pouvoir de s'en nourrir: c'est un étranger qui s'en nourrira. C'est là une futilité et un mal affligeant. Si un homme engendrait cent fils et vivait un grand nombre d'années, aussi nombreux que soient les jours de sa vie, s'il n'est pas rassasié de bonheur, et qu'il n'ait même pas de sépulture, je dis que l'avorton est plus heureux que lui. Car il est venu dans la futilité, il s'en va dans les ténèbres, et son nom sera recouvert par les ténèbres; il n'a ni vu, ni connu le soleil; il y a plus de repos pour lui que pour l'autre. Quand il vivrait deux fois mille ans, sans voir le bonheur, tout ne va-t-il pas dans un même lieu? Tout le travail de l'être humain est pour sa bouche, et pourtant son désir n'est pas comblé. Que reste-t-il de plus au sage qu'à l'homme stupide? Quel avantage a-t-il, le pauvre qui sait, pour marcher devant les vivants? Mieux vaut voir de ses yeux que de laisser aller son imagination: c'est encore là futilité et poursuite du vent. Ce qui est a déjà été appelé par son nom; et on sait ce qu'est l'humain: il ne peut contester avec plus puissant que lui. Quand il y a beaucoup de paroles, il y a beaucoup de futilités: que reste-t-il à l'être humain? Qui donc sait ce qui est bon pour l'être humain pendant la vie, pendant le nombre des jours de sa vie futile, qu'il mène comme une ombre? Qui peut dire à l'être humain ce qui sera après lui sous le soleil? Mieux vaut un nom que de l'huile parfumée – et le jour de la mort que le jour de la naissance. Mieux vaut aller à la maison de deuil que d'aller à la maison de banquet; c'est dans celle-là que se trouve la fin de tout être humain, et le vivant doit y réfléchir. Mieux vaut la contrariété que le rire, car avec un visage triste le cœur devient meilleur. Le cœur des sages est dans la maison de deuil; le cœur des gens stupides dans la maison de joie. Mieux vaut écouter les reproches d'un sage qu'être homme à écouter la chanson des gens stupides. Comme les épines qui crépitent sous la marmite, tel est le rire des gens stupides. C'est encore là une futilité. L'oppression fait du sage un fou; les cadeaux font perdre la raison. Mieux vaut la fin d'une chose que son commencement; mieux vaut un esprit patient qu'un esprit hautain. Ne te presse pas d'être contrarié dans ton esprit, car c'est sur le sein des gens stupides que repose la contrariété. Ne dis pas: « Pourquoi les jours passés étaient-ils meilleurs que ceux-ci? » Car ce n'est pas la sagesse qui te ferait poser cette question. La sagesse vaut un patrimoine, elle est un avantage pour ceux qui voient le soleil. Car à l'ombre de la sagesse on est comme à l'ombre de l'argent; l'avantage de la connaissance, c'est que la sagesse assure la vie des sages. Regarde l'œuvre de Dieu: qui pourra redresser ce qu'il a courbé? Au jour du bonheur, sois heureux, et au jour du malheur, regarde: Dieu a fait l'un exactement comme l'autre, de telle sorte que l'être humain ne trouve rien de son avenir. J'ai vu tout cela pendant mes jours futiles. Il y a tel juste qui disparaît par sa justice, et tel méchant qui prolonge son existence par sa méchanceté. Ne sois pas juste à l'excès et ne te montre pas trop sage: pourquoi te détruirais-tu? Ne sois pas méchant à l'excès, ne sois pas fou: pourquoi mourrais-tu avant ton temps? Il est bon que tu retiennes ceci sans laisser échapper cela; car celui qui craint Dieu trouve une issue en toutes situations. La sagesse rend le sage plus fort que dix gouverneurs dans une ville. Il n'y a pas sur la terre de juste qui fasse le bien sans pécher. Ne prête pas attention à toutes les paroles qu'on dit, de peur que tu n'entendes ton serviteur te maudire; car tu sais bien que tu en as toi-même maudit d'autres. Tout cela, je l'ai mis à l'épreuve par la sagesse. J'ai dit: « J'aurai de la sagesse », mais elle reste loin de moi. Lointain est ce qui est; profond, profond; qui peut le trouver? Je me suis appliqué à savoir, à explorer et à chercher la sagesse et la raison, à savoir que la méchanceté est stupide, et la folie démente. Or j'ai trouvé plus amer que la mort: la femme, qui est un piège, dont le cœur est un filet et dont les mains sont des liens; celui qui plaît à Dieu lui échappe, mais le pécheur sera pris par elle. Voilà ce que j'ai trouvé, dit Qohéleth, en les considérant une à une pour en trouver la raison; je cherche encore, et je n'ai pas trouvé. J'ai trouvé un homme entre mille; mais une femme entre elles toutes, je ne l'ai pas trouvée. Voilà seulement ce que j'ai trouvé: c'est que Dieu a fait les humains droits; mais eux ont cherché bien des subtilités. Qui est comme le sage? Qui sait interpréter les choses? La sagesse de l'homme fait briller son visage, et la sévérité de son visage se dissipe. Je dis: Observe les ordres du roi, et cela à cause du serment de Dieu. Ne te presse pas de t'éloigner de lui et ne persiste pas dans une mauvaise cause; car il fait tout ce qui lui plaît. Quoi que dise le roi, il est le maître; qui donc lui dira: « Que fais-tu? » Celui qui observe le commandement ne connaîtra rien de mauvais; le cœur sage connaîtra le temps et le jugement. Car il y a pour chaque chose un temps et un jugement; le mal de l'être humain est grave pour lui. En effet, il ne sait pas ce qui sera; qui pourrait lui dire comment cela sera? Personne n'est maître du souffle, pour le retenir; nul n'a de pouvoir sur le jour de la mort; il n'y a pas d'exemption à la guerre, et la méchanceté ne permet pas aux méchants d'échapper. J'ai vu tout cela en réfléchissant à toute l'œuvre qui se fait sous le soleil. Il y a un temps où l'être humain exerce son pouvoir sur l'être humain pour son malheur. Ainsi j'ai vu des méchants ensevelis; on allait, on venait du lieu sacré en oubliant dans la ville comment ils avaient agi. C'est encore là une futilité. Parce qu'une sentence contre une mauvaise action n'est pas exécutée rapidement, le cœur des humains, au dedans d'eux, est rempli du désir de mal agir. Le pécheur peut mal agir cent fois et prolonger son existence, je sais pourtant, moi, qu'il y aura du bonheur pour ceux qui craignent Dieu, parce qu'ils ont de la crainte devant lui; mais il n'y aura pas de bonheur pour le méchant, et il ne prolongera pas ses jours, pas plus que l'ombre, parce qu'il n'a pas de crainte devant Dieu. C'est une futilité qui a cours sur la terre: il y a des justes dont le sort conviendrait à l'œuvre des méchants, et des méchants dont le sort conviendrait à l'œuvre des justes. Je dis que c'est encore là une futilité. J'ai donc fait l'éloge de la joie, parce qu'il n'y a rien de bon pour l'être humain sous le soleil, sinon de manger, de boire et de se réjouir; c'est là ce qui doit l'accompagner dans son travail, pendant les jours de la vie que Dieu lui donne sous le soleil. Lorsque j'ai décidé de connaître la sagesse et de voir l'occupation qui a cours sur la terre – car les yeux de l'homme ne voient le sommeil ni le jour ni la nuit – j'ai vu toute l'œuvre de Dieu: l'être humain ne peut pas trouver l'œuvre qui se fait sous le soleil; ce que l'être humain cherche avec peine, il ne le trouvera pas; et même si le sage prétend connaître, il ne peut pas trouver. Tout cela, j'y ai réfléchi; ce que j'ai constaté, c'est que les justes, les sages et leurs labeurs sont dans la main de Dieu; l'amour comme la haine, l'être humain ne les connaît pas; tout est devant lui. Tout arrive également à tous: même sort pour le juste et pour le méchant, pour le bon, pour le pur et pour l'impur, pour celui qui sacrifie et pour celui qui ne sacrifie pas; il en est du bon comme du pécheur, de celui qui prête serment comme de celui qui craint le serment. Voici un mal parmi tout ce qui se fait sous le soleil: c'est qu'il y a pour tous un même sort; aussi le cœur des humains est rempli de mal, et la démence est dans leur cœur pendant leur vie; et après… chez les morts! En effet, celui qui est associé à tous les vivants peut avoir confiance; un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort. Les vivants, en effet, savent qu'ils mourront; mais les morts ne savent rien; pour eux il n'y a plus de salaire, puisque leur souvenir est oublié. Leur amour, leur haine et leur passion jalouse ont déjà disparu; ils n'auront plus jamais de part à tout ce qui se fait sous le soleil. Va, mange ton pain avec joie, et bois ton vin le cœur content: déjà Dieu a agréé tes œuvres. Qu'en tout temps tes vêtements soient blancs, et que l'huile ne manque pas sur ta tête. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, pendant tous les jours de la vie futile que Dieu t'a donnée sous le soleil, pendant tous tes jours futiles; car c'est ta part dans la vie et dans le travail que tu fais sous le soleil. Tout ce que ta main trouve à faire, avec ta force, fais-le; car il n'y a ni activité, ni raison, ni connaissance, ni sagesse dans le séjour des morts, où tu vas. J'ai encore vu sous le soleil que la course n'appartient pas aux rapides, ni la guerre aux vaillants, ni le pain aux sages, ni la richesse aux intelligents, ni la faveur à ceux qui savent, car tous sont à la merci des temps et des circonstances. L'être humain ne connaît pas plus son temps que les poissons qui sont pris au filet, pour leur malheur, ou que les oiseaux qui sont pris au piège; comme eux, les humains sont attrapés à l'heure néfaste qui s'abat sur eux à l'improviste. J'ai aussi vu sous le soleil cet exemple de sagesse qui m'a paru remarquable: Il y avait une petite ville, avec peu d'hommes; un roi puissant vint contre elle, l'investit et bâtit contre elle de grands ouvrages de siège. Il se trouvait là un homme pauvre et sage qui délivra la ville par sa sagesse. Et personne ne s'est souvenu de cet homme pauvre. J'ai dit: Mieux vaut la sagesse que la vaillance. Cependant la sagesse du pauvre est méprisée, et ses paroles ne sont pas écoutées. Les paroles des sages, écoutées dans le calme, valent mieux que les cris de celui qui gouverne parmi les gens stupides. Mieux vaut la sagesse que des armes de combat; un seul pécheur anéantit beaucoup de bien. Les mouches mortes rendent puante l'huile du parfumeur et la font fermenter; un peu de folie l'emporte sur la sagesse et sur la gloire. Le cœur du sage l'incline à sa droite, le cœur de l'homme stupide à sa gauche. Quand le fou va son chemin, la raison lui manque; il dit à chacun qu'il est fou! Si l'esprit de celui qui gouverne s'élève contre toi, ne quitte pas ta place; car le calme évite de grands péchés. Il est un malheur que j'ai vu sous le soleil, comme une erreur échappée à celui qui est le maître: la sottise est souvent haut placée, tandis que des riches croupissent tout en bas. J'ai vu des esclaves sur des chevaux, et des princes marcher à pied comme des esclaves. Celui qui creuse une fosse y tombe, celui qui ouvre une brèche dans une clôture est mordu par un serpent. Celui qui remue des pierres se blesse, celui qui fend du bois court un risque. Si le fer est émoussé et qu'on n'en aiguise pas le tranchant, on devra redoubler de vigueur; l'avantage de la sagesse, c'est qu'elle procure le succès. Si le serpent mord quand le charme n'opère pas, il n'y a pas d'avantage pour celui qui sait se servir de sa langue. Les paroles de la bouche du sage sont pleines de grâce; les lèvres de l'homme stupide causent sa perte. Le début des paroles de sa bouche est une folie, et la fin de son discours est une démence funeste. Le fou multiplie les paroles. L'être humain ne sait pas ce qui sera; qui lui dira ce qui sera après lui? Le travail de l'homme stupide le fatigue, parce qu'il ne sait pas aller à la ville. Malheureux es-tu, pays dont le roi est un jeune homme, et dont les princes mangent dès le matin! Heureux es-tu, pays dont le roi est un fils de notables, et dont les princes mangent au temps convenable, pour prendre des forces, et sans beuveries! Quand les mains sont paresseuses, la charpente s'affaisse; quand les bras retombent, la maison a des gouttières. On fait des repas pour se divertir, le vin rend la vie joyeuse, l'argent répond à tout. Ne maudis pas un roi, même dans ta pensée; dans ta chambre à coucher ne maudis pas un riche; car l'oiseau du ciel en emporterait l'écho, la gent ailée rapporterait la chose. Jette ton pain sur l'eau, car avec le temps tu le retrouveras; donne une part à sept, et même à huit, car tu ne sais pas quel malheur peut arriver sur la terre. Quand les nuages sont remplis de pluie, ils la déversent sur la terre; si un arbre tombe, vers le sud ou vers le nord, c'est au lieu où l'arbre est tombé qu'il restera. Qui observe le vent ne sème pas; qui regarde les nuages ne moissonne pas. De même que tu ne sais pas comment le souffle ou les os se forment dans le ventre de la femme enceinte, de même tu ne connais pas l'œuvre de Dieu qui fait tout. Dès le matin sème ta semence, le soir ne repose pas ta main; car tu ne sais pas ce qui réussira, ceci ou cela, ou si l'un comme l'autre sont également bons. La lumière est douce; il est bon pour les yeux de voir le soleil. Si donc quelqu'un vit beaucoup d'années, qu'il se réjouisse de chacune d'elles, et qu'il se rappelle que les jours de ténèbres seront nombreux: tout ce qui arrive n'est que futilité. Jeune homme, réjouis-toi de tes jeunes années, que ton cœur te rende heureux pendant les jours de ta jeunesse; suis les voies de ton cœur et les regards de tes yeux; sache que pour tout cela Dieu te fera venir en jugement. Ecarte donc de ton cœur la contrariété, éloigne le malheur de ta chair; car jeunesse et fraîcheur ne sont que futilité. Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse, avant que viennent les jours du malheur et qu'arrivent les années dont tu diras: « Je n'y trouve aucun plaisir »; avant que s'obscurcissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, et que les nuages reviennent après la pluie. Ce jour-là les gardiens de la maison tremblent, les hommes vaillants se courbent; les meunières, trop peu nombreuses, cessent de moudre, celles qui regardent par les fenêtres sont dans l'obscurité, les deux battants de la porte se ferment sur la rue tandis que baisse le bruit de la meule; on se lève au chant de l'oiseau, toutes les chanteuses s'affaiblissent; on a peur de ce qui est élevé, il y a des terreurs en chemin, l'amandier fleurit, le criquet devient pesant, la câpre n'a plus d'effet, car l'être humain s'en va vers ce qui sera pour toujours sa demeure, et le cortège de lamentations passe dans la rue; avant que le cordon d'argent se détache, que le réservoir d'or se casse, que la jarre se brise à la fontaine, que la poulie se casse et tombe dans la citerne; avant que la poussière retourne à la terre, selon ce qu'elle était, et que le souffle retourne à Dieu qui l'a donné. Futilité complète, dit Qohéleth, tout n'est que futilité. Outre que Qohéleth fut un sage, il a encore appris la connaissance au peuple; il a pesé, examiné à fond et mis en ordre un grand nombre de maximes. Qohéleth s'est efforcé de trouver des paroles qui plaisent; elles ont été écrites exactement, ce sont des paroles de vérité. Les paroles des sages sont comme des aiguillons; les auteurs de recueils sont comme des clous plantés. C'est le don d'un seul berger. Quant au reste, mon fils, tires-en instruction: à faire un grand nombre de livres, il n'y aurait pas de fin, et beaucoup d'étude est une fatigue pour la chair. Ecoutons la conclusion de tout le discours: Crains Dieu et observe ses commandements. C'est là tout l'humain. Car Dieu fera venir toute œuvre en jugement, pour tout ce qui est caché – que ce soit bien ou mal. Le plus beau des chants – de Salomon. Qu'il me couvre de baisers! Oui, tes caresses sont meilleures que le vin. La senteur de tes parfums est si bonne! Ton nom est un parfum qui se répand; c'est pourquoi les jeunes filles t'aiment. Entraîne-moi à ta suite, courons! Le roi m'a introduite dans ses appartements… Nous serons dans l'allégresse, nous nous réjouirons en toi; nous célébrerons tes caresses plus que le vin. C'est à bon droit que l'on t'aime! Je suis noire, mais je suis jolie, filles de Jérusalem, comme les tentes de Qédar, comme les toiles de Salomon. Ne faites pas attention si je suis noiraude: c'est le soleil qui m'a brunie. Les fils de ma mère se sont fâchés contre moi, ils m'ont faite gardienne des vignes. Ma vigne à moi, je ne l'ai pas gardée. Dis-moi, toi que mon cœur aime, où tu fais paître ton troupeau, où tu le fais coucher à midi; pourquoi serais-je comme égarée près des troupeaux de tes compagnons? Si tu ne le sais pas, toi, la plus belle des femmes, sors sur les traces du petit bétail et fais paître tes chevrettes près des demeures des bergers. A une jument des chars du pharaon je te compare, mon amie. Tes joues sont jolies au milieu des bijoux, ton cou est beau au milieu des colliers. Nous te ferons des bijoux d'or, avec des points d'argent. Tandis que le roi était avec son entourage, mon nard a exhalé sa senteur. Mon bien-aimé est pour moi un bouquet de myrrhe, il repose entre mes seins. Mon bien-aimé est pour moi une grappe de henné dans les vignes d'Eïn-Guédi. Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes. Que tu es beau, mon bien-aimé, que tu es doux! Notre lit, c'est la verdure. Les solives de nos maisons sont des cèdres, nos lambris sont des cyprès. Je suis le narcisse de la plaine côtière, le lis des vallées. Comme un lis entre les ajoncs, telle est mon amie entre les jeunes filles. Comme un pommier parmi les arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé entre les jeunes gens. A son ombre, j'ai désiré m'asseoir, et son fruit est doux à mon palais. Il m'a amenée à la maison du vin; et la bannière qu'il déploie sur moi, c'est l'amour. Soutenez-moi avec des gâteaux de raisins, rafraîchissez-moi avec des pommes; car je suis malade d'amour. Que sa main gauche soit sous ma tête, que son bras droit m'enlace! Je vous en adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles, par les biches de la campagne, n'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour, avant qu'il le désire. Ecoutez! C'est mon bien-aimé! Il vient, sautant sur les montagnes, bondissant sur les collines. Mon bien-aimé est semblable à la gazelle, au faon des biches. Le voici; il se tient derrière notre mur, il regarde par la fenêtre, il épie par le treillis. Il prend la parole, mon bien-aimé. Il me dit: « Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens! Car l'hiver est passé; la pluie a cessé, elle s'en est allée. Dans le pays, les fleurs paraissent, le temps de chanter est arrivé, et la tourterelle se fait entendre dans notre pays. Le figuier forme ses premiers fruits, les vignes en fleur exhalent leur senteur. Lève-toi, mon amie, ma belle, et viens! Ma colombe, dans le creux des rochers, dans le secret des escarpements, fais-moi voir ton visage, fais-moi entendre ta voix; car ta voix est douce et ton visage est joli. » Saisissez pour nous les renards, les petits renards qui ravagent les vignes, alors que nos vignes sont en fleur. Mon bien-aimé est à moi, et je suis à lui; il paît parmi les lis. Avant que souffle la brise du jour et que les ombres fuient, va… et reviens, mon bien-aimé, sois semblable à la gazelle, au faon des biches, sur les montagnes escarpées. Sur mon lit, pendant les nuits, j'ai cherché celui que mon cœur aime; je l'ai cherché et je ne l'ai pas trouvé… Je vais me lever, et je ferai le tour de la ville, dans les rues et sur les places; je chercherai celui que mon cœur aime… Je l'ai cherché et je ne l'ai pas trouvé. Les gardes qui font le tour de la ville m'ont trouvée: Avez-vous vu celui que mon cœur aime? A peine les avais-je dépassés que j'ai trouvé celui que mon cœur aime; je l'ai saisi et ne le lâcherai plus, jusqu'à ce que je l'aie introduit dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m'a conçue. Je vous en adjure, filles de Jérusalem, par les gazelles, par les biches de la campagne, n'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour, avant qu'il le désire. Qui est-ce qui monte du désert, comme des colonnes de fumée, dans une brume de myrrhe, d'encens, de toutes les poudres du parfumeur? C'est la litière de Salomon, et autour d'elle soixante vaillants hommes, parmi les plus vaillants d'Israël. Tous sont armés de l'épée, exercés au combat; chacun porte l'épée au côté, en vue des frayeurs nocturnes. Le roi Salomon s'est fait un palanquin en bois du Liban. Il en a fait les colonnes en argent, le support en or, le siège de pourpre rouge; l'intérieur a été brodé avec amour par les filles de Jérusalem. Sortez, filles de Sion, regardez le roi Salomon, avec la couronne dont sa mère l'a couronné le jour de ses noces, le jour de la joie de son cœur. Que tu es belle, mon amie, que tu es belle! Tes yeux sont des colombes derrière ton voile. Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres qui dévale les monts du Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de brebis à tondre qui remontent du bain; chacune a sa jumelle, aucune n'en est privée. Tes lèvres sont comme un cordon écarlate, et ta bouche est jolie; ta joue est comme une moitié de grenade derrière ton voile. Ton cou est comme la tour de David, bâtie pour être un arsenal: les mille boucliers y sont suspendus, tous les carquois des guerriers. Tes deux seins sont comme deux petits, jumeaux d'une gazelle, qui paissent parmi les lis. Avant que souffle la brise du jour et que les ombres fuient, j'irai à la montagne de la myrrhe et à la colline de l'encens. Tu es toute belle, mon amie, en toi, pas de défaut. Viens avec moi du Liban, ô mariée, viens avec moi du Liban! Regarde du sommet de l'Amana, du sommet du Senir et de l'Hermon, des tanières des lions, des montagnes des léopards. Tu me ravis le cœur, ô mariée, ma sœur, tu me ravis le cœur par un seul de tes regards, par une seule maille de tes colliers. Que de beauté dans tes caresses, ô mariée, ma sœur! Combien tes caresses valent mieux que le vin, et la senteur de tes parfums que toutes les essences odoriférantes! Tes lèvres distillent le miel, ô mariée; il y a sous ta langue du miel et du lait, et la senteur de tes vêtements est comme la senteur du Liban. Tu es un jardin clos, ô mariée, ma sœur, une fontaine close, une source scellée. Tes pousses sont un verger de grenadiers aux fruits exquis, avec du henné et du nard; du nard et du safran, du roseau et du cinnamome, avec tous les arbres à encens; de la myrrhe et de l'aloès, avec toutes les meilleures essences odoriférantes. C'est une source des jardins, c'est un puits d'eau vive, ce sont des ruissellements du Liban. Eveille-toi, vent du nord! Viens, vent du sud! Souffle sur mon jardin, et que ruissellent ses essences odoriférantes! Que mon bien-aimé entre dans son jardin, et qu'il mange de ses fruits exquis! J'entre dans mon jardin, ô mariée, ma sœur; je recueille ma myrrhe avec mes essences odoriférantes, je mange mon rayon de miel avec mon miel, je bois mon vin avec mon lait… Mangez, amis, buvez, enivrez-vous de caresses! J'étais endormie, mais mon cœur veillait… C'est mon bien-aimé qui frappe: « Ouvre-moi, ma sœur, mon amie, ma colombe, ma parfaite! Car ma tête est couverte de rosée, mes boucles, des gouttelettes de la nuit. » J'ai quitté ma tunique: comment la remettrais-je? Je me suis lavé les pieds; comment les salirais-je? Mon bien-aimé a passé la main par l'ouverture, mes entrailles ont frémi à cause de lui. Je me suis levée pour ouvrir à mon bien-aimé; et de mes mains a ruisselé la myrrhe, de mes doigts, la myrrhe s'est répandue sur la poignée du verrou. J'ai ouvert à mon bien-aimé; mais mon bien-aimé avait tourné le dos, il était passé. J'ai défailli à ses paroles. Je l'ai cherché et ne l'ai pas trouvé; je l'ai appelé, et il ne m'a pas répondu. Les gardes qui font le tour de la ville m'ont trouvée; ils m'ont frappée, ils m'ont blessée, ils m'ont enlevé ma mantille, les gardes des murailles. Je vous en adjure, filles de Jérusalem, si vous trouvez mon bien-aimé, que lui direz-vous? Que je suis malade d'amour. Qu'a-t-il de plus qu'un autre, ton bien-aimé? Dis-le-nous, toi, la plus belle des femmes! Qu'a-t-il de plus qu'un autre, ton bien-aimé, pour que tu nous adjures ainsi? Mon bien-aimé est blanc et vermeil; il se signale entre dix mille. Sa tête est de l'or fin, ses boucles sont flottantes, noires comme le corbeau. Ses yeux sont comme des colombes près des torrents, se baignant dans le lait, reposant au sein de l'abondance. Ses joues sont comme un parterre d'essences odoriférantes, des tours parfumées; ses lèvres sont des lis d'où ruisselle la myrrhe répandue. Ses mains sont des anneaux d'or garnis de chrysolithe; son ventre est de l'ivoire poli couvert de lapis-lazulis. Ses cuisses sont des colonnes de marbre blanc posées sur des bases d'or fin. Son visage est comme le Liban, il se distingue comme les cèdres. Sa bouche n'est que douceur, et tout son être est désirable. Tel est mon bien-aimé, tel est mon compagnon, filles de Jérusalem! Où est allé ton bien-aimé? Dis-le-nous, toi, la plus belle des femmes! Par où ton bien-aimé est-il parti, que nous le cherchions avec toi? Mon bien-aimé est descendu à son jardin, au parterre d'essences odoriférantes, pour paître dans les jardins et pour cueillir des lis. Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi; il paît parmi les lis. Tu es belle, mon amie, comme Tirtsa, jolie comme Jérusalem, troublante comme les apparitions. Détourne de moi tes yeux, car ils me troublent. Ta chevelure est comme un troupeau de chèvres dévalant du Galaad. Tes dents sont comme un troupeau de brebis qui remontent du bain; chacune a sa jumelle, aucune n'en est privée. Ta joue est comme une moitié de grenade derrière ton voile… Les reines sont soixante, les concubines quatre-vingts, les jeunes filles innombrables. Unique est ma colombe, ma parfaite; elle est l'unique de sa mère, resplendissante pour celle qui lui donna le jour. Les jeunes filles la voient, elles la déclarent heureuse; les reines et les concubines la voient, elles la louent. Qui est celle-ci qui apparaît comme l'aurore, belle comme la lune, resplendissante comme le soleil, troublante comme les apparitions? Je descends au jardin des noyers, pour voir les jeunes pousses de l'oued, pour voir si la vigne bourgeonne, si les grenadiers fleurissent. Je ne sais, je me suis mise… chars d'Ammi-Nadib! Reviens, reviens, Shoulamite! Reviens, reviens, que nous te regardions! Qu'avez-vous à regarder la Shoulamite comme la danse des deux camps? Que tes pieds sont beaux dans tes sandales, fille de noble! Les contours de tes cuisses sont comme des colliers, œuvre des mains d'un artiste. Ton bassin est une coupe arrondie, où le vin parfumé ne manque pas; ton ventre est un monceau de froment, entouré de lis. Tes deux seins sont comme deux petits, jumeaux d'une gazelle. Ton cou est comme une tour d'ivoire; tes yeux sont comme les réservoirs de Heshbôn, près de la porte de Bath-Rabbim; ton nez est comme la tour du Liban qui guette du côté de Damas. Ta tête se dresse comme le Carmel, et tes nattes sont comme la pourpre rouge; un roi est enchaîné dans leurs ondulations! Que tu es belle, que tu es douce, mon amour, mes délices! Ta stature ressemble au palmier, et tes seins à des grappes. J'ai dit: Je vais monter au palmier, j'en saisirai les fruits! Que tes seins soient comme des grappes de raisin, la senteur de ton souffle comme celle des pommes, et ta bouche comme le vin du bonheur… Il coule aisément pour mon bien-aimé, il glisse sur les lèvres des dormeurs. Je suis à mon bien-aimé, et son désir se porte vers moi. Viens, mon bien-aimé, sortons dans les champs, passons les nuits dans les villages! Au petit matin nous irons dans les vignes, voir si la vigne bourgeonne, si la fleur s'ouvre, si les grenadiers fleurissent. Là je te donnerai mes caresses. Les mandragores exhalent leur senteur; à nos portes sont tous les fruits exquis, les nouveaux comme les anciens; mon bien-aimé, je les ai réservés pour toi. Ah! si tu étais mon frère, nourri au sein de ma mère! Je te trouverais dehors, je t'embrasserais, et on ne me mépriserait pas. Je te conduirais, je t'introduirais dans la maison de ma mère; tu m'instruirais, et je te ferais boire du vin parfumé, du jus de mes grenades. Que sa main gauche soit sous ma tête, que son bras droit m'enlace! Je vous en adjure, filles de Jérusalem, n'éveillez pas, ne réveillez pas l'amour, avant qu'il le désire. Qui est celle qui monte du désert, appuyée sur son bien-aimé? Je t'ai éveillé sous le pommier; là même où ta mère t'a conçu, là où t'a conçu celle qui t'a mis au monde. Place-moi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras; car l'amour est fort comme la mort, la passion jalouse est dure comme le séjour des morts; ses fièvres sont des fièvres brûlantes, une flamme du Seigneur (Yah). De grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour, et des fleuves ne sauraient l'emporter; quand un homme donnerait tous les biens de sa maison contre l'amour, il n'obtiendrait que le mépris. Nous avons une petite sœur qui n'a pas encore de seins; que ferons-nous pour notre sœur le jour où on la demandera en mariage? Si elle est une muraille, nous bâtirons sur elle des créneaux d'argent; si elle est une porte, nous fixerons sur elle une planche de cèdre. Je suis une muraille, et mes seins en sont comme les tours; aussi ai-je été à ses yeux celle qui trouve la paix. Salomon avait une vigne à Baal-Hamôn; il remit la vigne à des gardiens; chacun apportait pour son fruit mille pièces d'argent. Ma vigne à moi, je l'ai devant moi. A toi, Salomon, les mille pièces, et deux cents à ceux qui en gardent le fruit! Toi qui habites dans les jardins, des compagnons t'écoutent: fais-moi entendre ta voix! Prends la fuite, mon bien-aimé! Sois semblable à la gazelle ou au faon des biches sur les monts des essences odoriférantes! Vision d'Esaïe, fils d'Amots, qu'il eut sur Juda et Jérusalem, aux jours d'Ozias, de Jotam, d'Achaz, d'Ezéchias, rois de Juda. Ciel, écoute! Terre, prête l'oreille! – c'est le Seigneur qui parle. J'ai éduqué et élevé des fils, mais ils se sont révoltés contre moi. Le bœuf connaît son propriétaire, l'âne connaît la mangeoire où ses maîtres le nourrissent; Israël, lui, ne connaît rien, mon peuple ne comprend rien. Quel malheur pour cette nation pécheresse, pour ce peuple chargé de fautes, pour cette engeance mauvaise, pour ces fils pervertis! Ils ont abandonné le Seigneur, ils ont bafoué le Saint d'Israël. Ils ont déserté… Où donc vous frapper encore, quand vous ajoutez à la subversion? Toute la tête est malade, tout le cœur est souffrant. Depuis les pieds jusqu'à la tête, rien n'est en bon état; blessures, meurtrissures, plaies vives n'ont été ni pansées, ni bandées, ni adoucies par l'huile. Votre pays est dévasté, vos villes sont incendiées, des étrangers dévorent votre terre devant vous. C'est une dévastation comme une destruction d'étrangers. Et Sion la belle est restée comme une hutte dans une vigne, comme une cabane dans un champ de concombres, comme une ville préservée! Si le Seigneur (YHWH) des Armées ne nous avait laissé des survivants, nous serions vite devenus comme Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe. Ecoutez la parole du Seigneur, chefs de Sodome! Prête l'oreille à la loi de notre Dieu, peuple de Gomorrhe! Qu'ai-je à faire de la multitude de vos sacrifices? dit le Seigneur. Je suis rassasié des holocaustes de béliers et de la graisse des bêtes grasses; je ne prends pas plaisir au sang des taureaux, des agneaux et des boucs. Quand vous venez pour paraître en ma présence, qui vous demande de fouler les cours de mon temple? Cessez d'apporter des offrandes inutiles: l'encens est pour moi une abomination; quant aux nouvelles lunes, aux sabbats et aux convocations, je ne supporte pas le mal avec les assemblées solennelles. Je déteste vos nouvelles lunes et vos rencontres festives, elles me pèsent; je suis las de les supporter. Quand vous tendez les mains, je ferme les yeux pour ne pas vous voir; quand bien même vous multipliez les prières, je n'entends pas: vos mains sont pleines de sang. Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos agissements mauvais, cessez de faire du mal. Apprenez à faire du bien, cherchez l'équité, redressez l'oppresseur, rendez justice à l'orphelin, défendez la veuve. Venez, je vous prie, et argumentons, dit le Seigneur. Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, ils deviendraient blancs comme la neige; quand ils seraient rouges comme le cramoisi, ils deviendraient comme la laine. Si vous voulez écouter, vous mangerez ce qu'il y a de meilleur dans le pays; mais si vous refusez, si vous êtes rebelles, vous serez dévorés par l'épée – c'est la bouche du Seigneur qui parle. Comment! La cité fidèle est devenue une prostituée! Elle était remplie d'équité, la justice y séjournait, et maintenant ce sont des meurtriers! Ton argent s'est changé en scories, ton vin a été coupé d'eau. Tes chefs sont rebelles et complices des voleurs, tous aiment les pots-de-vin et courent après les récompenses; ils ne font pas droit à l'orphelin, et la cause de la veuve ne les préoccupe pas. A cause de cela, – déclaration du Seigneur, du Seigneur (YHWH) des Armées, l'Indomptable d'Israël – malheur! Je tirerai satisfaction de mes adversaires, et je me vengerai de mes ennemis. J'étendrai de nouveau la main sur toi, je passerai au creuset tes scories, comme avec de la potasse, et j'enlèverai toutes tes parcelles de plomb. Je te donnerai de nouveau des juges comme par le passé, et des conseillers comme au début. Après cela, on t'appellera « Ville de la justice », « Cité fidèle ». Sion sera libérée par l'équité, ceux qui y reviendront, par la justice. Mais le désastre atteindra les révoltés comme les pécheurs, ceux qui abandonnent le Seigneur disparaîtront. Alors on aura honte des térébinthes, objets de vos désirs, et vous rougirez des jardins que vous vous êtes choisis; car vous serez comme un térébinthe au feuillage flétri, comme un jardin qui n'a pas d'eau. Le puissant sera comme de l'étoupe, et son action comme une étincelle; ils brûleront tous les deux ensemble, il n'y aura personne pour éteindre. Paroles d'Esaïe, fils d'Amots, ce qu'il a vu au sujet de Juda et de Jérusalem. Dans la suite des temps, la montagne de la maison du Seigneur sera établie au sommet des montagnes; elle s'élèvera au-dessus des collines, et toutes les nations y afflueront. Une multitude de peuples s'y rendra; ils diront: Venez, montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob! Il nous enseignera ses voies, et nous suivrons ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, de Jérusalem la parole du Seigneur. Il sera juge entre les nations, il sera l'arbitre d'une multitude de peuples. De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, de leurs lances des serpes: une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, et on n'apprendra plus la guerre. Maison de Jacob, venez, marchons à la lumière du Seigneur ! Car tu as délaissé ton peuple, la maison de Jacob, parce qu'il est rempli des pratiques de l'Orient, de gens qui cherchent des présages, comme les Philistins, parce qu'il s'accorde avec les étrangers; son pays est rempli d'argent et d'or, infinis sont ses trésors, son pays est rempli de chevaux, infini le nombre de ses chars. Son pays est rempli de faux dieux; on se prosterne devant l'œuvre de ses mains, devant ce que ses doigts ont fait. L'être humain est courbé, l'homme est abaissé, ne leur pardonne pas! Entre dans les rochers et cache-toi dans la poussière, loin de la frayeur du Seigneur, de l'éclat de sa majesté. Les yeux hautains de l'être humain seront abaissés, la supériorité des hommes sera courbée: le Seigneur seul sera élevé en ce jour-là. Car c'est un jour pour le Seigneur (YHWH) des Armées, contre tout ce qui est hautain et orgueilleux, contre ce qui s'élève et doit être abaissé; contre tous les cèdres du Liban, hauts et élevés, et contre tous les chênes du Bashân, contre toutes les hautes montagnes et contre toutes les collines élevées; contre toutes les hautes tours et contre toutes les murailles fortifiées; contre tous les bateaux de Tarsis et contre tous les navires précieux. La hauteur de l'être humain sera courbée, la supériorité des hommes sera abaissée: le Seigneur seul sera élevé ce jour-là. Tous les faux dieux seront balayés. On entrera dans les grottes des rochers et dans les profondeurs de la poussière, loin de la frayeur du Seigneur, de l'éclat de sa majesté, quand il se lèvera pour épouvanter la terre. En ce jour-là, l'être humain jettera aux rats et aux chauves-souris ses faux dieux d'argent et ses faux dieux d'or, qu'il s'était faits pour se prosterner devant eux; on entrera dans les creux des rochers et dans les fentes des rocs, loin de la frayeur du Seigneur, de l'éclat de sa majesté, quand il se lèvera pour épouvanter la terre. Laissez donc l'être humain, qui n'a qu'un souffle dans les narines: quelle valeur a-t-il? Le Seigneur, le Seigneur (YHWH) des Armées, écarte de Jérusalem et de Juda toute ressource et tout appui, toute ressource de pain et toute ressource d'eau, le héros et l'homme de guerre, le juge et le prophète, le devin et l'ancien, le chef de cinquante et le notable, le conseiller, l'artisan habile et l'expert en occultisme. Je leur donnerai des jeunes gens pour chefs, des gamins les domineront. Parmi le peuple, l'un pressera l'autre et chacun son prochain; le jeune homme importunera le vieillard, le vulgaire importunera l'honorable. Alors un homme saisira son frère dans la maison paternelle: Tu as un manteau, sois notre chef! Prends cette masse trébuchante! Ce jour-là, l'autre s'écriera: Je ne suis pas médecin, et dans ma maison il n'y a ni pain ni manteau; ne me nommez pas chef du peuple! Car Jérusalem trébuche, Juda s'effondre, parce que leur langue et leurs agissements sont dirigés contre le Seigneur ; ils se rebellent devant sa gloire. Leur audace témoigne contre eux; leur péché, ils le montrent, comme Sodome, ils ne le cachent pas. Quel malheur pour eux! Car ils se préparent un malheur. Dites: Le juste est en bonne voie, il jouira du fruit de ses actes. Quel malheur pour le méchant! Cela ira mal pour lui, car il lui sera fait ce que ses mains ont préparé. Mon peuple a pour oppresseurs des gamins, et des femmes le dominent; mon peuple, tes guides t'égarent, ils effacent le chemin que tu suis. Le Seigneur se lève pour accuser, il est debout pour juger les peuples. Le Seigneur entre en jugement avec les anciens de son peuple et avec ses chefs: Vous avez dévoré la vigne! Ce sont les biens dont vous avez dépouillé le pauvre qui remplissent vos maisons! Pourquoi donc écrasez-vous mon peuple, pourquoi broyez-vous la face des pauvres? – déclaration du Seigneur Dieu (YHWH) des Armées. Le Seigneur dit: Parce que les filles de Sion sont hautaines, parce qu'elles marchent le cou tendu et les regards effrontés, parce qu'elles vont à petits pas et qu'elles font résonner les anneaux de leurs pieds, le Seigneur rendra chauve le crâne des filles de Sion, le Seigneur dénudera leur front. En ce jour-là, le Seigneur ôtera toute parure: les anneaux, les filets et les croissants; les pendants d'oreilles, les bracelets et les voiles; les coiffes d'apparat, les chaînettes de cheville et les ceintures, les boîtes de senteur et les amulettes; les bagues à cachet et les anneaux de nez; les vêtements de fête et les larges tuniques, les manteaux et les réticules, les miroirs et les sous-vêtements, les turbans et les mantilles. Au lieu d'essences odoriférantes, ce sera l'infection; au lieu de ceinture, une corde; au lieu d'une coiffure arrangée, une tonsure; au lieu d'un manteau de luxe, un sac pour pagne; une marque flétrissante au lieu de beauté. Tes hommes tomberont par l'épée, tes héros à la guerre. Ses portes gémiront et seront dans le deuil; dépouillée, elle s'assiéra par terre. Sept femmes saisiront en ce jour-là un seul homme pour lui dire: Nous mangerons notre propre pain, et nous nous vêtirons de notre propre manteau; fais-nous seulement porter ton nom! Enlève notre déshonneur! En ce jour-là, le germe du Seigneur deviendra beauté et gloire, et le fruit du pays deviendra orgueil et splendeur pour les rescapés d'Israël. Alors celui qui restera à Sion et celui qui sera laissé à Jérusalem seront appelés saints, tous ceux qui seront inscrits pour obtenir la vie à Jérusalem. Après que le Seigneur aura lavé les ordures des filles de Sion et nettoyé Jérusalem du sang qui est en son sein, par un souffle d'équité et par un souffle de destruction, le Seigneur créera, sur toute l'étendue du mont Sion et sur ses assemblées convoquées, une nuée et de la fumée pendant le jour, et la clarté d'un feu flamboyant pendant la nuit; car tout ce qui est glorieux sera mis à couvert. Il y aura une hutte pour faire de l'ombre pendant la chaleur du jour, pour servir d'abri et de cachette pendant l'averse et la pluie violentes. Laissez-moi, je vous prie, chanter pour mon ami le chant de mon bien-aimé pour sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il en travailla la terre, ôta les pierres et y planta un cépage de choix; il bâtit une tour au milieu d'elle, il y creusa aussi une cuve. Il espérait qu'elle produirait des raisins, mais elle a produit des fruits puants! Maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda, soyez juges, je vous prie, entre moi et ma vigne! Qu'y avait-il encore à faire à ma vigne que je n'aie pas fait pour elle? Pourquoi, quand j'espérais qu'elle produirait des raisins, a-t-elle produit des fruits puants? Maintenant laissez-moi, je vous prie, vous faire savoir ce que je ferai à ma vigne. J'en arracherai la haie, pour qu'elle soit dévorée; j'ouvrirai des brèches dans sa clôture, pour qu'elle soit foulée aux pieds. Je la réduirai en ruine: elle ne sera plus taillée, ni sarclée; les ronces et les épines y croîtront. Je donnerai mes ordres aux nuages, afin qu'ils ne laissent plus tomber de pluie sur elle. Or la vigne du Seigneur (YHWH) des Armées, c'est la maison d'Israël, et les hommes de Juda, c'est le plant qu'il chérissait. Il espérait l'équité, et voici le crime! – la justice, et voici les cris des victimes! Quel malheur pour ceux qui ajoutent maison à maison et qui joignent champ à champ, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus d'espace! Il n'y a de place que pour vous seuls dans le pays! Voici le serment du Seigneur (YHWH) des Armées, tel que je l'ai entendu: Sans faute, ces maisons nombreuses seront dévastées, ces grandes et belles maisons n'auront plus d'habitants. Même dix arpents de vigne ne produiront qu'un bath, et un homer de semence ne produira qu'un épha. Quel malheur pour ceux qui se lèvent de bon matin afin de rechercher l'alcool, pour ceux qui traînent au crépuscule, échauffés par le vin! La lyre et le luth, le tambourin, la flûte et le vin animent leurs banquets; mais ils n'aperçoivent pas l'action du Seigneur, ils ne voient pas l'œuvre de ses mains. C'est pourquoi mon peuple est exilé, parce qu'il n'a pas de connaissance; sa gloire, ce sont des gens affamés, et sa multitude est desséchée par la soif. C'est pourquoi le séjour des morts ouvre tout grand son gosier, il ouvre sa bouche sans limite; l'élite comme la multitude de la ville y descendent, son vacarme et sa liesse. L'être humain est courbé, l'homme est abaissé, et les yeux des gens hautains sont abaissés. Le Seigneur (YHWH) des Armées s'élève par l'équité, le Dieu saint montre sa sainteté par la justice. Des moutons seront là comme sur leur pâturage, et des étrangers dévoreront les possessions ruinées des riches. Quel malheur pour ceux qui tirent le mal avec les liens de l'illusion, le péché comme avec les chaînes d'un chariot, et qui disent: Qu'il se hâte, qu'il fasse vite son œuvre, afin que nous voyions! Que les projets du Saint d'Israël viennent à se réaliser, et nous saurons! Quel malheur pour ceux qui disent le mauvais bon et le bon mauvais, qui font des ténèbres une lumière et de la lumière des ténèbres, qui font de l'amertume une douceur et de la douceur une amertume! Quel malheur pour ceux qui se croient sages et qui se considèrent comme intelligents! Quel malheur pour ceux qui sont vaillants quand il s'agit de boire du vin, pour les héros de la préparation de l'alcool! Ils acquittent le coupable pour un pot-de-vin et retirent au juste sa justice! C'est pourquoi, comme une langue de feu dévore le chaume et comme le foin livré aux flammes se consume, ainsi leur racine sera comme la pourriture, et leur fleur se dissipera comme la poussière; car ils ont rejeté la loi du Seigneur (YHWH) des Armées et bafoué la parole du Saint d'Israël. C'est pourquoi le Seigneur se met en colère contre son peuple, il étend la main sur lui et il le frappe; les montagnes tremblent, les cadavres sont comme des balayures dans les rues. Malgré tout cela, sa colère ne s'en retourne pas, sa main est encore étendue. Il dresse une bannière pour les peuples lointains; il en siffle un des extrémités de la terre, et il arrive vite, avec rapidité. Chez lui personne n'est épuisé, personne ne trébuche; aucun ne sommeille ni ne dort; aucun n'a la ceinture de ses reins détachée, ni la lanière de ses sandales rompue. Ses flèches sont aiguisées et tous ses arcs bandés; les sabots de ses chevaux sont comme de la pierre, les roues de ses chars comme un ouragan. Son rugissement est comme celui d'une lionne; il rugit comme les jeunes lions, il gronde, il saisit sa proie, il l'emporte en lieu sûr, et personne ne vient la délivrer. En ce jour-là, il y aura sur lui un grondement comme le grondement de la mer; on regardera le pays: ce seront les ténèbres, l'angoisse, la lumière sera enténébrée par les orages. L'année de la mort du roi Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé; le bas de son vêtement remplissait le temple. Des seraphim se tenaient au-dessus de lui; ils avaient chacun six ailes: deux dont ils se couvraient la face, deux dont ils se couvraient les jambes, et deux dont ils se servaient pour voler. Ils s'appelaient l'un l'autre et disaient: Saint, saint, saint est le Seigneur (YHWH) des Armées! Toute la terre est remplie de sa gloire! Les soubassements des seuils frémissaient à la voix de celui qui appelait, et la Maison se remplit de fumée. Alors je dis: Quel malheur pour moi! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j'habite au milieu d'un peuple aux lèvres impures, et mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur (YHWH) des Armées! Mais l'un des seraphim vola vers moi, tenant à la main une braise qu'il avait prise sur l'autel, avec des pincettes. Il toucha ma bouche et dit: Ceci a touché tes lèvres: ta faute est enlevée, ton péché est expié. J'entendis le Seigneur qui disait: Qui enverrai-je? Qui ira pour nous? Je répondis: Je suis là, envoie-moi! Il dit alors: Va dire à ce peuple: Ecoutez toujours, mais vous ne comprendrez rien! Regardez toujours, mais vous n'apprendrez rien! Engourdis le cœur de ce peuple, rends-le dur d'oreille et ferme-lui les yeux, de peur qu'il ne voie de ses yeux, qu'il n'entende de ses oreilles, que son cœur ne comprenne, qu'il ne revienne et ne soit guéri. Je dis: Jusqu'à quand, Seigneur? Et il répondit: Jusqu'à ce que les villes soient saccagées, sans habitants, les maisons sans hommes, et la terre saccagée, dévastée; jusqu'à ce que le Seigneur ait éloigné les hommes et que le pays soit tout à fait abandonné. S'il y reste encore un dixième des habitants, il repassera par l'incendie; mais, comme le térébinthe et le chêne conservent leur souche quand ils sont abattus, sa souche donnera une descendance sainte. Aux jours d'Achaz, fils de Jotam, fils d'Ozias, roi de Juda, Retsîn, roi d'Aram, alla faire la guerre à Jérusalem avec Péqah, fils de Remalia, roi d'Israël, mais il ne put engager le combat contre elle. On dit à la maison de David: Aram occupe Ephraïm. Le cœur d'Achaz et le cœur de son peuple se mirent à frémir comme les arbres de la forêt sous le vent. Alors le Seigneur dit à Esaïe: Sors, je te prie, à la rencontre d'Achaz, toi et Shéar-Yashoub, ton fils, vers l'extrémité de l'aqueduc du réservoir supérieur, sur la route du Champ du Teinturier. Tu lui diras: Sois tranquille, n'aie pas peur, que ton cœur ne mollisse pas devant ces deux bouts de tisons fumants, devant la colère ardente de Retsîn, d'Aram et du fils de Remalia! Puisque Aram – avec Ephraïm et le fils de Remalia – projette de te faire du mal, en disant: « Partons à l'attaque de Juda, nous épouvanterons la ville, nous la battrons en brèche jusqu'à ce qu'elle se rende, et nous installerons un roi au milieu d'elle, le fils de Tabéel », ainsi parle le Seigneur Dieu : Cela ne tiendra pas, cela n'aura pas lieu. Car la tête d'Aram, c'est Damas, et la tête de Damas, c'est Retsîn. – Encore soixante-cinq ans, Ephraïm, brisé, ne sera plus un peuple. – La tête d'Ephraïm, c'est Samarie, et la tête de Samarie, c'est le fils de Remalia. Si vous n'avez pas foi, vous ne tiendrez pas! Le Seigneur dit encore à Achaz: Demande un signe au Seigneur, ton Dieu, soit dans les profondeurs du séjour des morts, soit dans les lieux les plus élevés. Achaz répondit: Je ne demanderai rien, je ne provoquerai pas le Seigneur. Esaïe dit alors: Ecoutez, je vous prie, maison de David! Ne vous suffit-il pas de lasser la patience des hommes, que vous lassiez encore celle de mon Dieu? C'est pourquoi le Seigneur lui-même vous donnera un signe: la jeune fille est enceinte, elle mettra au monde un fils et l'appellera du nom d'Immanou-El (« Dieu est avec nous »). Il se nourrira de lait fermenté et de miel quand il saura rejeter ce qui est mauvais et choisir ce qui est bon. Mais avant que l'enfant sache rejeter ce qui est mauvais et choisir ce qui est bon, la terre des deux rois qui t'épouvantent sera abandonnée. Le Seigneur fera venir sur toi, sur ton peuple et sur ta famille, des jours tels qu'il n'y en a pas eu depuis le jour où Ephraïm s'est éloigné de Juda – le roi d'Assyrie. En ce jour-là, le Seigneur sifflera les mouches qui sont aux extrémités des bras du Nil, en Egypte, et les abeilles qui sont en Assyrie; elles viendront et se poseront toutes dans les pentes abruptes des oueds et dans les fentes des rochers, sur tous les buissons et sur tous les pâturages. En ce jour-là, le Seigneur rasera avec un rasoir loué au-delà du Fleuve – avec le roi d'Assyrie – la tête et le poil des jambes; il enlèvera aussi la barbe. En ce jour-là, chacun aura une génisse pour tout gros bétail et deux têtes de petit bétail. Il y aura une telle abondance de lait qu'on se nourrira de lait fermenté; oui, c'est de lait fermenté et de miel que se nourrira quiconque sera resté dans le pays. En ce jour-là, tout lieu où il y a mille ceps de vigne valant mille sicles d'argent sera livré aux ronces et aux épines. On n'y entrera qu'avec les flèches et l'arc, car tout le pays ne sera que ronces et épines. Quant à tous les coteaux qu'on sarclait au sarcloir, tu ne t'y risqueras plus, par crainte des ronces et des épines: on y lâchera les bœufs, le mouton et la chèvre y piétineront. Le Seigneur me dit: Prends une grande tablette et écris dessus, d'une manière intelligible: Maher-Shalal-Hash-Baz (« Vite au butin, en hâte au pillage! ») Je fis témoigner pour moi des témoins sûrs: Urie, le prêtre, et Zacharie, fils de Yebérékia. Je m'étais approché de la prophétesse; elle fut enceinte et mit au monde un fils. Le Seigneur me dit: Appelle-le du nom de Maher-Shalal-Hash-Baz (« Vite au butin, en hâte au pillage! »); car, avant que l'enfant sache dire: « Papa! Maman! », on emportera les richesses de Damas et le butin de Samarie devant le roi d'Assyrie. Le Seigneur me dit encore: Parce que ce peuple a rejeté les eaux de Siloé qui coulent doucement et qu'il s'est réjoui au sujet de Retsîn et du fils de Remalia, voilà pourquoi le Seigneur fait monter contre eux les eaux puissantes, les grandes eaux du fleuve – le roi d'Assyrie et toute sa gloire. Partout il débordera de son lit et il s'en ira par-dessus toutes ses rives; il balaiera Juda, il déferlera et submergera, il montera jusqu'au cou. Le déploiement de ses ailes remplira l'étendue de ton pays, Immanou-El! Poussez une clameur, peuples; vous serez terrifiés! Prêtez l'oreille, vous tous, au plus lointain de la terre! Préparez-vous au combat; vous serez terrifiés! Préparez-vous au combat; vous serez terrifiés! Faites un projet; il échouera! Dites une parole; elle ne tiendra pas! Car Dieu est avec nous. Car ainsi m'a parlé le Seigneur quand sa main m'a saisi, quand il m'a instruit pour que je ne suive pas la voie de ce peuple: Vous n'appellerez pas conspiration tout ce que ce peuple appelle conspiration; vous ne craindrez pas ce qu'il craint, vous ne le redouterez pas. C'est le Seigneur (YHWH) des Armées que vous devez reconnaître pour saint, c'est lui que vous devez craindre, c'est lui que vous devez redouter. Alors il sera un sanctuaire, mais aussi une pierre de malheur, un rocher qui cause la chute, pour les deux maisons d'Israël, un filet et un piège pour les habitants de Jérusalem. Beaucoup y trébucheront; ils tomberont et se briseront, ils seront pris au piège et capturés. Conserve ce témoignage, scelle cette loi parmi mes disciples. J'attends le Seigneur, qui se détourne de la maison de Jacob; j'ai mis en lui mon espérance. Moi-même et les enfants que le Seigneur m'a donnés, nous sommes des signes et des présages en Israël de la part du Seigneur (YHWH) des Armées qui demeure au mont Sion. Si l'on vous dit: Consultez les spirites et les médiums, qui chuchotent et murmurent! Un peuple ne consulte-t-il pas ses dieux? Ne s'adresse-t-on pas aux morts pour les vivants? A la loi et au témoignage! Si on ne parle pas ainsi, c'est qu'il n'y aura pas d'aurore pour le peuple. Il traversera le pays accablé et affamé; et, quand il aura faim, il s'irritera, maudira son roi et son Dieu, il se tournera vers le haut. Puis il regardera vers la terre: ce sera la détresse, l'obscurité et de sombres angoisses; il sera repoussé dans d'épaisses ténèbres. Mais les ténèbres ne régneront pas toujours sur la terre où il y a maintenant des angoisses. Si le passé a réduit à peu de chose le pays de Zabulon et le pays de Nephtali, l'avenir donnera de la gloire à la route de la mer, à l'autre côté du Jourdain, au territoire des nations. Le peuple qui marche dans les ténèbres a vu une grande lumière; sur ceux qui habitent le pays de l'ombre de mort une lumière a brillé. Tu as rendu la nation nombreuse, tu l'as comblée de joie. Ils se réjouissent devant toi de la joie des moissons, de l'allégresse qui règne au partage du butin. Car le joug qui pesait sur elle, la trique qui frappait son dos, le bâton de son oppresseur, tu les as brisés comme au jour de Madiân. Toutes les bottes qui piétinaient dans la bataille et tous les manteaux roulés dans le sang seront livrés aux flammes, pour être dévorés par le feu. Car un enfant nous est né, un fils nous a été donné. Il a la souveraineté sur son épaule; on l'appelle du nom de Conseiller étonnant, Dieu-Héros, Père éternel, Prince de paix. Etendre la souveraineté, accorder une paix sans fin au trône de David et à son royaume, l'affermir et le soutenir par l'équité et par la justice, dès maintenant et pour toujours: voilà ce que fera la passion jalouse du Seigneur (YHWH) des Armées. Le Seigneur envoie une parole contre Jacob: elle tombe sur Israël. Tout le peuple le saura, Ephraïm et les habitants de Samarie qui disent avec orgueil et présomption: Des briques sont tombées, nous bâtirons en pierres de taille; des sycomores ont été coupés, nous les remplacerons par des cèdres. Le Seigneur fera triompher contre eux les adversaires de Retsîn; il armera leurs ennemis, les Araméens à l'est, les Philistins à l'ouest, et ils dévoreront Israël à pleine bouche. Malgré tout cela, sa colère ne s'en retourne pas, sa main est encore étendue. Le peuple n'est pas revenu à celui qui le frappait, il n'a pas cherché le Seigneur (YHWH) des Armées. Aussi, le Seigneur retranchera d'Israël la tête et la queue, la branche de palmier et le roseau, en un seul jour. – L'ancien et le notable, c'est la tête, et le prophète qui enseigne le mensonge, c'est la queue. – Les guides de ce peuple l'égarent, ceux qui se laissent guider sont engloutis. C'est pourquoi le Seigneur ne se réjouira pas de leurs jeunes gens, il n'aura pas compassion de leurs orphelins et de leurs veuves; car ce sont tous des impies, des mauvais, toute bouche profère la folie. Malgré tout cela, sa colère ne s'en retourne pas, sa main est encore étendue. Car la méchanceté brûle comme un feu qui dévore ronces et épines, il embrase les taillis de la forêt, qui se dissipent en volutes de fumée. Par la fureur du Seigneur (YHWH) des Armées le pays est embrasé, et le peuple est comme dévoré par le feu. Personne n'épargne son frère. On taille à droite et on a faim; on dévore à gauche et on n'est pas rassasié; chacun dévore la chair de son bras. Manassé dévore Ephraïm, Ephraïm dévore Manassé; ensemble ils fondent sur Juda. Malgré tout cela, sa colère ne s'en retourne pas, sa main est encore étendue. Quel malheur pour ceux qui promulguent des décrets malfaisants, qui écrivent des arrêts oppressifs, refusant aux faibles la justice, dépouillant de leur droit les pauvres de mon peuple, faisant des veuves leur butin et pillant les orphelins! Que ferez-vous le jour où vous allez rendre des comptes, le jour où la tourmente arrivera de loin? Vers qui fuirez-vous pour trouver du secours, et où laisserez-vous votre gloire? Il ne reste qu'à se courber avec les détenus et à tomber avec ceux qui sont tués. Malgré tout cela, sa colère ne s'en retourne pas, sa main est encore étendue. Quel malheur pour l'Assyrien, le bâton de ma colère! La trique dans sa main, c'est ma fureur. Je le lâche contre une nation impie, je le dépêche contre le peuple qui provoque ma colère, pour qu'il amasse du butin en se livrant au pillage, pour qu'il le foule aux pieds comme la boue des rues. Mais il n'en juge pas ainsi, et ce n'est pas ainsi qu'il le pense; car il songe à détruire, à retrancher des nations nombreuses; car il dit: Mes princes ne sont-ils pas autant de rois? N'en a-t-il pas été de Kalno comme de Karkemish? Ou encore de Hamath comme d'Arpad? Ou encore de Samarie comme de Damas? De même que ma main a su trouver les royaumes des faux dieux, dont les statues dépassaient celles de Jérusalem et de Samarie, de même ce que j'ai fait à Samarie et à ses faux dieux, ne le ferai-je pas à Jérusalem et à ses idoles? Mais alors, quand le Seigneur aura accompli toute son œuvre au mont Sion, à Jérusalem, je ferai rendre des comptes au roi d'Assyrie pour le fruit de son cœur présomptueux et pour l'arrogance de ses regards hautains. Car il a dit: C'est par la force de ma main que j'ai agi, c'est par ma sagesse, car je suis intelligent; j'ai bousculé les frontières des peuples, je les ai dépouillés de leurs trésors et, comme un indomptable, j'ai fait descendre ceux qui étaient installés. Ma main a su trouver, comme au nid, la richesse des peuples, et, comme on ramasse des œufs abandonnés, j'ai ramassé toute la terre: nul n'a remué l'aile, ni ouvert le bec, ni poussé un pépiement. La hache se vante-t-elle aux dépens de celui qui s'en sert? La scie se grandit-elle aux dépens de celui qui la manie? Comme si le bâton maniait celui qui le soulève, comme si la trique soulevait celui qui n'est pas en bois! C'est pourquoi le Seigneur, le Seigneur (YHWH) des Armées, enverra le dépérissement parmi ses hommes corpulents. Et, parmi ses nobles, s'allumera un embrasement, tel l'embrasement d'un feu. La lumière d'Israël deviendra un feu, et son Saint une flamme qui brûlera et dévorera ses épines et ses ronces en un seul jour; qui anéantira, corps et âme, la gloire de sa forêt et de son verger. Il en sera comme d'un malade qui tombe en défaillance. Le reste des arbres de sa forêt feront un compte qu'un enfant pourrait inscrire. En ce jour-là, le reste d'Israël et les rescapés de la maison de Jacob cesseront de s'appuyer sur celui qui les frappait; ils s'appuieront avec loyauté sur le Seigneur, le Saint d'Israël. Un reste reviendra, le reste de Jacob, au Dieu-Héros. Quand Israël, ton peuple, serait comme le sable de la mer, seul un reste reviendra. La destruction est décidée, c'est un déferlement de justice. Car cette destruction qui est décidée, le Seigneur Dieu (YHWH) des Armées l'exécute dans tout le pays. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu (YHWH) des Armées: Mon peuple, toi qui habites en Sion, n'aie pas peur de l'Assyrien! Il te frappe de la trique, il lève sur toi son bâton, comme le faisait l'Egypte. Mais encore un peu de temps, et la fureur cessera; ma colère sera leur ruine. Le Seigneur (YHWH) des Armées brandira le fouet contre lui, comme à la défaite de Madiân au rocher d'Oreb; son bâton est sur la mer, il l'élève comme en Egypte. En ce jour-là, son fardeau sera ôté de ton épaule et son joug de ton cou; tu seras si gras que le joug cédera. Il arrive à Ayyath, traverse Migrôn, laisse son équipement à Mikmas. Ils passent le défilé – Notre campement est à Guéba! – Rama tremble, Guibéa de Saül prend la fuite. Eclate en sanglots, Bath-Gallim. Prête attention, Laïsha! Pauvre Anatoth! Madména se disperse, les habitants de Guébim cherchent un refuge. Aujourd'hui même une halte à Nob, et il agite sa main contre la montagne de Sion la belle, la colline de Jérusalem. Le Seigneur, le Seigneur (YHWH) des Armées, brise les rameaux avec violence: les plus hautes cimes sont coupées, les plus élevés sont jetés bas. Il abat par le fer les taillis de la forêt, et le Liban tombe sous le Magnifique. Alors un rameau sortira du tronc de Jessé, un rejeton de ses racines sera fécond. Le souffle du Seigneur reposera sur lui: souffle de sagesse et d'intelligence, souffle de conseil et de vaillance, souffle de connaissance et de crainte du Seigneur. Il respirera la crainte du Seigneur ; il ne jugera pas sur l'apparence, il n'arbitrera pas sur un ouï-dire. Il jugera les pauvres avec justice, il arbitrera avec droiture en faveur des affligés du pays; il frappera la terre du sceptre de sa bouche, et du souffle de ses lèvres il fera mourir le méchant. La justice sera la ceinture de ses reins, et la probité, la ceinture de ses hanches. Le loup séjournera avec le mouton, la panthère se couchera avec le chevreau; le taurillon, le jeune lion et les bêtes grasses seront ensemble, et un petit garçon les conduira. La vache et l'ourse auront un même pâturage, leurs petits une même couche; le lion, comme le bœuf, mangera de la paille. Le nourrisson s'ébattra sur l'antre de la vipère, et l'enfant sevré mettra sa main dans le trou de l'aspic. Il ne se fera aucun mal, il n'y aura aucune destruction, dans toute ma montagne sacrée; car la connaissance du Seigneur remplira la terre comme les eaux recouvrent la mer. En ce jour-là, la racine de Jessé se tiendra là comme une bannière pour les peuples; les nations la chercheront, et son lieu de repos sera glorieux. En ce jour-là, le Seigneur étendra une seconde fois la main pour racheter le reste de son peuple, ceux qui seront restés en Assyrie et en Egypte, à Patros et à Koush, en Elam, à Shinéar, à Hamath et dans les îles de la mer. Il dressera une bannière pour les nations; il rassemblera les bannis d'Israël et il recueillera les dispersés de Juda des quatre coins de la terre. La jalousie d'Ephraïm disparaîtra, et les ennemis de Juda seront retranchés; Ephraïm ne sera plus jaloux de Juda, et Juda ne sera plus hostile à Ephraïm. Ils fondront sur l'épaule des Philistins à l'Occident, ils pilleront ensemble les fils de l'Orient, Edom et Moab subiront leur emprise, et les Ammonites leur seront soumis. Le Seigneur frappera d'anathème le golfe de la mer d'Egypte: il agitera sa main sur le Fleuve en soufflant avec énergie; il le frappera pour le partager en sept canaux, on y marchera en sandales. Il y aura une route pour le reste de son peuple qui sera resté en Assyrie, comme il y en eut une pour Israël, le jour où il monta d'Egypte. Tu diras en ce jour-là: Je te célèbre, Seigneur : tu as été en colère contre moi, mais ta colère s'en est retournée, tu m'as consolé. C'est le Dieu de mon salut; j'ai confiance, rien ne m'effraie. Car le Seigneur (Yah), le Seigneur (YHWH), est ma force et ma puissance, il est mon salut. Vous puiserez de l'eau gaiement aux sources du salut. En ce jour-là, vous direz: Célébrez le Seigneur, invoquez son nom, faites connaître parmi les peuples ses hauts faits, rappelez combien son nom est sublime! Chantez le Seigneur, car il a fait des choses magnifiques. Qu'elles soient connues par toute la terre! Triomphe et pousse des cris de joie, habitante de Sion! Car il est grand en ton sein, le Saint d'Israël! Sentence sur Babylone; ce qu'a vu Esaïe, fils d'Amots. Sur une montagne nue dressez une bannière, élevez la voix vers eux, agitez la main, et qu'ils franchissent les portes des nobles! J'ai donné des ordres à ceux qui me sont consacrés, j'ai aussi appelé les héros de ma colère, ceux qui exultent de mon triomphe. Tumulte dans les montagnes, comme celui d'un peuple nombreux! Vacarme des royaumes, des nations rassemblées! Le Seigneur (YHWH) des Armées passe en revue l'armée pour la guerre. Ils viennent d'un pays lointain, des extrémités du ciel; le Seigneur et les armes de sa fureur vont causer des douleurs à tout le pays. Hurlez, car le jour du Seigneur est proche: il vient comme un ravage du Puissant. C'est pourquoi toutes les mains tombent, le cœur de tout homme fond. Ils sont saisis d'épouvante; douleurs et spasmes s'emparent d'eux; ils se tordent comme une femme qui accouche; ils se regardent les uns les autres avec stupeur; leurs visages sont enflammés. Le jour du Seigneur arrive, jour cruel, jour de fureur et de colère ardente; il réduira la terre en un lieu dévasté, il en fera disparaître les pécheurs. Car les étoiles du ciel et leurs constellations ne feront plus briller leur lumière, le soleil s'obscurcira dès son lever, et la lune ne fera plus luire sa lumière. Je ferai rendre des comptes au monde pour le mal, et aux méchants pour leurs fautes; je ferai cesser l'orgueil des gens arrogants, je rabaisserai le triomphe des brutes. Je rendrai les hommes plus rares que l'or fin, je rendrai les humains plus rares que l'or d'Ophir. C'est pourquoi j'agiterai le ciel, et la terre tremblera sur sa base, par la fureur du Seigneur (YHWH) des Armées, par le jour de sa colère ardente. Alors comme une gazelle effarouchée, comme le petit bétail qui n'a personne pour le rassembler, chacun s'en retournera vers son peuple, chacun fuira vers son pays; tous ceux qu'on trouvera seront transpercés, tous ceux qu'on saisira tomberont par l'épée. Leurs enfants seront jetés à terre sous leurs yeux, leurs maisons seront mises à sac et leurs femmes violées. Je suscite contre eux les Mèdes, qui ne pensent pas à l'argent et à qui l'or ne plaît pas. Leurs arcs jetteront les jeunes gens à terre; ils seront sans compassion pour le fruit du ventre maternel: leur œil sera sans pitié pour les fils. Il en sera pour Babylone, le plus beau des royaumes, la splendeur orgueilleuse des Chaldéens, comme lors de la destruction divine de Sodome et de Gomorrhe. Elle ne sera plus jamais habitée, on n'y demeurera plus, de génération en génération. Le Bédouin n'y dressera pas sa tente, les bergers n'y feront pas coucher leurs bêtes; ce sont les habitants du désert qui s'y coucheront; les hiboux rempliront ses maisons, les autruches y demeureront et les boucs y bondiront. Les hyènes entonneront leur complainte dans ses palais, et les chacals dans ses demeures luxueuses. Son temps est près d'arriver, et ses jours ne se prolongeront pas. Car le Seigneur aura compassion de Jacob, il choisira encore Israël; il leur accordera le repos sur leur terre; les immigrés se joindront à eux et ils s'uniront à la maison de Jacob. Des peuples les prendront et les conduiront vers leur lieu; la maison d'Israël en fera son patrimoine sur la terre du Seigneur, elle les gardera comme serviteurs et servantes. Ils retiendront captifs ceux qui les avaient faits captifs et ils domineront sur leurs oppresseurs. Alors, le jour où le Seigneur t'aura accordé le repos, après tes peines et tes agitations, et après le dur esclavage qui te fut imposé, alors tu prononceras ce poème contre le roi de Babylone et tu diras: Comment! L'oppresseur n'est plus! La tyrannie a cessé! Le Seigneur a brisé le bâton des méchants, le sceptre des dominateurs. Celui qui, dans sa fureur, frappait les peuples par des coups incessants; celui qui, dans sa colère, dominait sur les nations est poursuivi sans ménagement. Tout le pays jouit du repos et de la tranquillité; on éclate en cris de joie. Les cyprès même, les cèdres du Liban se réjouissent à ton sujet: Depuis que tu es tombé, le bûcheron ne monte plus contre nous. Le séjour des morts, en bas, s'agite pour t'accueillir à ton arrivée; il éveille pour toi les ombres, tous les guides de la terre, il fait lever de leurs trônes tous les rois des nations. Tous te disent: Toi aussi, tu es sans force comme nous, tu es devenu semblable à nous! On a fait descendre ton orgueil au séjour des morts, avec le son de tes luths; sous toi s'étend la vermine, et les vers sont ta couverture. Comment! Tu es tombé du ciel, astre brillant, fils de l'aurore! Tu as été abattu, toi qui domptais des nations! Tu te disais: Je monterai au ciel, j'élèverai mon trône au-dessus des étoiles de Dieu, je m'assiérai sur la montagne de la Rencontre, au plus profond du nord; je monterai sur les hauteurs des nuages, je serai semblable au Très-Haut. Mais on t'a fait descendre au séjour des morts, au plus profond du gouffre. Ceux qui te voient fixent sur toi leurs regards, ils te considèrent attentivement: Est-ce là cet homme qui agitait la terre, qui faisait trembler les royaumes, qui réduisait le monde en désert, qui rasait ses villes et ne relâchait pas ses prisonniers? Tous les rois des nations, oui, tous, se sont couchés dans la gloire, chacun dans sa maison. Mais toi, tu as été jeté hors de ta tombe comme un rameau abominable, comme la dépouille des gens tués à coups d'épée et précipités sur les pierres du gouffre, comme un cadavre piétiné. Tu n'es pas réuni à eux dans le tombeau, car tu as détruit ton pays, tu as tué ton peuple: on ne mentionnera plus jamais l'engeance mauvaise. Préparez le massacre des fils à cause de la faute de leurs pères! Qu'ils ne se relèvent pas pour conquérir la terre et remplir le monde d'hostilités. Je me dresserai contre eux, – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – je retrancherai le nom et le reste de Babylone, sa progéniture et sa postérité – déclaration du Seigneur. J'en ferai le domaine du hérisson et un marécage, et je la balaierai avec le balai de la destruction, – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Le Seigneur (YHWH) des Armées l'a juré: Sans faute, il en sera selon mon intention, ce que j'ai projeté tiendra: je briserai l'Assyrien dans mon pays, je le piétinerai sur mes montagnes; son joug leur sera ôté, et son fardeau sera ôté de leur épaule. Voilà le projet formé contre toute la terre, voilà la main étendue contre toutes les nations. Le Seigneur (YHWH) des Armées a formé ce projet: qui lui fera échec? Sa main est étendue: qui la détournera? L'année de la mort du roi Achaz, il y eut cette sentence: Ne te réjouis pas, Philistie tout entière, de ce que le bâton qui te frappait est brisé! Car de la souche du serpent sortira un aspic, et son rejeton sera un dragon volant. Alors les premiers-nés des faibles pourront paître, et les pauvres se coucheront en sécurité; mais je ferai mourir de faim ta souche, et ce qui restera de toi sera tué. Hurle, ô porte! Pousse des cris, ville! Défaille, Philistie tout entière! Car du nord vient une fumée, et personne ne s'écarte des rangs. Que répondra-t-on aux messagers de la nation? – Que c'est le Seigneur qui fonde Sion, et que les pauvres de son peuple y trouvent un abri. Sentence sur Moab. En une nuit elle a été ravagée! Ar-Moab est réduite au silence. En une nuit elle a été ravagée! Qir-Moab est réduite au silence. On monte à Bayith et à Dibôn, aux hauts lieux, pour pleurer; Moab hurle sur Nebo et sur Medba: toutes les têtes sont rasées, toutes les barbes sont coupées. Dans ses rues, on a mis un sac pour pagne; sur ses toits en terrasse et sur ses places, chacun hurle et fond en larmes. Heshbôn et Eléalé crient, on les entend jusqu'à Yahats; c'est pourquoi les hommes armés de Moab poussent des cris, Moab vacille. Mon cœur crie sur Moab: il y a des fugitifs jusqu'à Tsoar – Eglath-Shelishiya. Car ils montent, en pleurant, la montée de Louhith, sur le chemin de Horonaïm ils font retentir des cris de désastre; car les eaux de Nimrim sont taries, car l'herbe est desséchée, le gazon est détruit, la verdure n'est plus. C'est pourquoi ils ramassent ce qui leur reste et emportent leurs réserves au-delà de l'oued des Saules. Car le territoire de Moab est recouvert de cris; ses hurlements retentissent jusqu'à Eglaïm, ses hurlements retentissent jusqu'à Béer-Elim. Les eaux de Dimôn sont pleines de sang; j'enverrai sur Dimôn de nouveaux malheurs, un lion contre les rescapés de Moab, contre ce qui reste sur la terre. Envoyez un jeune bélier à celui qui est maître du pays, de Séla, par le désert, à la montagne de Sion la belle. Tel un oiseau fugitif, telle une nichée dispersée, telles seront les filles de Moab, aux gués de l'Arnon: Tiens conseil, prends une décision, étends en plein midi ton ombre comme la nuit, cache les réfugiés, ne trahis pas le fugitif! Que mes réfugiés séjournent en immigrés chez toi, Moab! Sois pour eux une cachette devant celui qui ravage tout! Car c'est la fin de celui qui pressure; le ravage s'achève, celui qui piétine disparaît du pays. Le trône s'affermira par la fidélité. Sur lui, dans la tente de David, sera assis un homme loyal, un juge cherchant l'équité et prompt à rendre la justice. Nous avons appris l'orgueil de Moab, – un orgueil extrême – sa suffisance et son orgueil, son emportement et ses vantardises inutiles. C'est pourquoi Moab hurle sur Moab, chacun hurle; vous gémissez sur les ruines de Qir-Haréseth, profondément abattus. Car le pays de Heshbôn dépérit; les maîtres des nations ont frappé les ceps de qualité de la vigne de Sibma, qui s'étendaient jusqu'à Yazer, qui s'égaraient dans le désert: ses sarments se prolongeaient et dépassaient la mer. C'est pourquoi je pleurerai la vigne de Sibma comme Yazer la pleure; je t'abreuverai de mes larmes, Heshbôn, Eléalé, car sur ta récolte et sur ta moisson les cris de la vendange sont tombés. La joie et l'allégresse ont disparu du verger; dans les vignes, plus de cris de joie, plus d'acclamations! Le vendangeur ne foule plus le raisin dans les cuves; j'ai fait cesser les cris de vendange. C'est pourquoi mes entrailles frémissent pour Moab, comme une lyre, mon cœur pour Qir-Harès. Moab paraît, il se fatigue sur le haut lieu. Il arrive à son sanctuaire pour prier et ne peut rien obtenir. Telle est la parole que le Seigneur a prononcée depuis longtemps au sujet de Moab. Et maintenant le Seigneur prononce ces mots: Dans trois ans, comme les années d'un salarié, la gloire de Moab sera méprisée. Malgré toute la grande multitude, le reste sera réduit à très peu de chose, et sans importance. Sentence sur Damas. Damas ne sera plus une ville, ce ne sera plus qu'un monceau de ruines. Les villes d'Aroër sont abandonnées, elles sont livrées aux troupeaux; les bêtes s'y couchent, et il n'y a personne pour les troubler. C'en est fait de la forteresse d'Ephraïm et du royaume de Damas et du reste d'Aram. Il en sera comme de la gloire des Israélites, – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. En ce jour-là, la gloire de Jacob s'affaiblira, et la graisse de sa chair disparaîtra. Il en sera comme lorsqu'on rassemble la moisson sur pied, et que le bras du moissonneur moissonne les épis; comme lorsqu'on glane les épis dans la vallée des Rephaïtes. Il en restera un grappillage, comme au gaulage de l'olivier, deux ou trois baies en haut de la cime, quatre ou cinq dans ses branches à fruits, – déclaration du Seigneur, le Dieu d'Israël. En ce jour-là, l'homme portera ses regards vers son créateur, ses yeux se tourneront vers le Saint d'Israël. Ses regards ne se porteront plus vers les autels, œuvre de ses mains, et il ne regardera plus ce que ses doigts ont fait, les poteaux cultuels (les ashéras) et les brasiers à encens. En ce jour-là, ses villes fortes seront abandonnées comme les bois et la cime des montagnes abandonnés devant les Israélites, et tout sera dévasté. Car tu as oublié le Dieu de ton salut, tu ne t'es pas souvenu du Rocher de ta force. C'est pourquoi tu as fait des plantations d'agrément, tu as mis dans la terre des pousses étrangères; le jour où tu les as plantées, tu les as vues pousser, le matin même ta semence a donné des fleurs. La moisson a disparu au jour de la maladie, et le mal est incurable. Malheur! Le tumulte d'une multitude de peuples qui grondent comme grondent les mers, le mugissement de peuplades qui mugissent comme mugissent des eaux puissantes, des peuplades qui mugissent comme mugissent de grandes eaux, il les rabroue, et elles fuient au loin, chassées comme de la menue paille dans les montagnes au souffle du vent, comme les balles de chardons roulées par l'ouragan. Quand vient le soir, c'est l'épouvante; avant le matin, ils ne sont plus! Voilà la part de ceux qui nous dépouillent, le lot de ceux qui nous pillent. Holà! pays où bruissent des ailes, au-delà des fleuves de Koush! Toi qui envoies sur la mer des émissaires, dans des embarcations de jonc, sur les eaux! Allez, messagers rapides, vers une nation élancée et luisante, vers un peuple redoutable depuis qu'il existe, une nation puissante qui écrase tout et dont le pays est sillonné de fleuves. Vous tous, habitants du monde, vous qui demeurez sur la terre, quand on dressera la bannière sur les montagnes, vous regarderez; quand on sonnera de la trompe, vous écouterez. Car ainsi m'a parlé le Seigneur : Je reste tranquille et je contemple, immobile comme la chaleur des blancs rayons de lumière, comme un nuage de rosée dans la chaleur de la moisson. Alors, avant la récolte, quand la floraison est achevée, quand la fleur devient un raisin qui mûrit, il coupe les pampres avec des serpes, il enlève, il tranche les pampres… Ils seront tous ensemble abandonnés aux oiseaux de proie des montagnes et aux bêtes sauvages de la terre; les oiseaux de proie y passeront l'été, et toutes les bêtes sauvages y passeront l'hiver. En ce temps-là, des offrandes seront apportées au Seigneur (YHWH) des Armées par un peuple élancé et luisant, par un peuple redoutable depuis qu'il existe, une nation puissante qui écrase tout et dont le pays est sillonné de fleuves; elles seront apportées au lieu où réside le nom du Seigneur (YHWH) des Armées, au mont Sion. Sentence sur l'Egypte. Le Seigneur (YHWH) est monté sur un nuage rapide, il arrive en Egypte. Les faux dieux de l'Egypte frémissent devant lui, le cœur de l'Egypte fond. J'armerai l'Egypte contre l'Egypte: chacun se battra contre son frère et contre son ami, ville contre ville, royaume contre royaume. L'esprit de l'Egypte disparaîtra, et j'engloutirai ses projets; on consultera les faux dieux et les esprits des morts, les spirites et les médiums. Je livrerai l'Egypte à des maîtres durs, un roi cruel dominera sur eux – déclaration du Seigneur, le Seigneur (YHWH) des Armées. Les eaux de la mer tariront, le fleuve deviendra sec et aride; les fleuves seront infects, les bras du Nil, en Egypte, se réduiront et s'assécheront, les roseaux et les joncs se flétriront: ce sera le dénuement le long du Nil, à l'embouchure du Nil! Tout ce qui aura été semé près du Nil se desséchera, sera emporté par le vent et disparaîtra. Les pêcheurs gémiront, tous ceux qui jettent l'hameçon dans le Nil seront en deuil; ceux qui lancent des filets sur les eaux dépériront. Ceux qui travaillent le lin auront honte, peigneuses et tisserands pâliront. Les soutiens du pays seront écrasés, tous les travailleurs salariés seront attristés. Les princes de Tsoân sont vraiment des imbéciles, les sages conseillers du pharaon forment un conseil d'abrutis. Comment osez-vous dire au pharaon: Je suis fils des sages, fils des rois du temps jadis! Où sont-ils donc, tes sages? Qu'ils te disent tout, et qu'on sache quel est le projet que le Seigneur (YHWH) des Armées a formé contre l'Egypte! Les princes de Tsoân sont fous, les princes de Noph sont dans l'illusion, les chefs de ses tribus égarent l'Egypte; le Seigneur a préparé pour elle un souffle de vertige, pour égarer l'Egypte dans tous ses actes, comme un homme ivre s'égare dans son vomissement. Et l'Egypte sera hors d'état de faire ce que font la tête et la queue, la branche de palmier et le roseau. En ce jour-là, l'Egypte sera comme des femmes: elle tremblera, elle sera effrayée en voyant s'agiter la main du Seigneur (YHWH) des Armées, quand il l'agitera contre elle. La terre de Juda sera l'épouvante de l'Egypte: chaque fois qu'on l'évoquera devant elle, elle sera effrayée, à cause du projet que le Seigneur (YHWH) des Armées a formé contre elle. En ce jour-là, il y aura cinq villes en Egypte qui parleront la langue de Canaan et qui prêteront serment par le Seigneur (YHWH) des Armées: l'une d'elles sera appelée Ir-Hérès. En ce jour-là, il y aura un autel pour le Seigneur au milieu de l'Egypte, et une pierre levée pour le Seigneur près de la frontière. Ce sera pour le Seigneur (YHWH) des Armées un signe et un témoignage en Egypte: quand ils crieront vers le Seigneur (YHWH) à cause des oppresseurs, il leur enverra un sauveur et prendra leur parti pour les délivrer. Le Seigneur (YHWH) sera connu des Egyptiens; les Egyptiens connaîtront le Seigneur (YHWH) en ce jour-là. Ils le serviront par des sacrifices et des offrandes, ils feront des vœux au Seigneur (YHWH) et s'en acquitteront. Ainsi le Seigneur (YHWH) frappera les Egyptiens: il frappera, mais il guérira; ils reviendront au Seigneur (YHWH), qui se laissera fléchir et les guérira. En ce jour-là, il y aura une route d'Egypte en Assyrie: les Assyriens iront en Egypte, et les Egyptiens en Assyrie, et les Egyptiens serviront avec les Assyriens. En ce jour-là, Israël sera un troisième, avec l'Egypte et l'Assyrie, à être une bénédiction sur la terre, que le Seigneur (YHWH) des Armées bénira, en disant: Bénis soient l'Egypte, mon peuple, l'Assyrie, œuvre de mes mains, et Israël, mon patrimoine! L'année de son arrivée à Ashdod, le général en chef envoyé par Sargon, roi d'Assyrie, fit la guerre à Ashdod et la prit. En ce temps-là le Seigneur avait parlé par l'intermédiaire d'Esaïe, fils d'Amots, en disant: Va, détache le sac de tes reins et ôte tes sandales de tes pieds. Il fit ainsi. Il marcha nu et déchaussé. Le Seigneur dit: De même qu'Esaïe, mon serviteur, a marché nu et déchaussé – ce sera pour trois ans un signe et un présage pour l'Egypte et pour Koush – de même le roi d'Assyrie emmènera les captifs égyptiens et les exilés koushites, les jeunes et les vieux, nus et déchaussés, les fesses découvertes. Honte pour l'Egypte! Ainsi ils seront terrifiés et honteux à cause de Koush, leur espoir, et de l'Egypte, leur splendeur; les habitants de cette côte diront en ce jour-là: Voilà bien notre espoir, notre refuge pour être secourus, pour être délivrés du roi d'Assyrie! Comment pourrions-nous échapper? Sentence sur le désert de la mer. Comme les ouragans qui balaient le Néguev, il arrive du désert, d'un pays redoutable. Une vision terrible m'apparaît: le traître trahit, le ravageur ravage. Pars à l'attaque, Elam! Assiège, Médie! Je fais cesser tous les soupirs. C'est pourquoi mes reins sont remplis de souffrance; des douleurs s'emparent de moi, comme les douleurs d'une femme qui accouche; les spasmes m'empêchent d'entendre, l'épouvante m'empêche de voir. Mon cœur est égaré, un frémissement me remplit d'effroi; le crépuscule que je désirais s'est changé pour moi en un tremblement. On dresse la table, la garde veille, on mange, on boit… Debout, princes! Oignez d'huile le bouclier! Car ainsi m'a parlé le Seigneur: va, place le guetteur; qu'il annonce ce qu'il voit. Il voit des chars, des chevaux deux à deux, des colonnes d'ânes, des colonnes de chameaux; et il était attentif, très attentif. Puis il cria comme un lion: Seigneur, le jour je me tiens constamment sur la tour de guet, et toutes les nuits je suis debout à mon poste de garde; Des chars arrivent, avec des hommes; des chevaux, deux à deux! Alors il dit: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone! Toutes les statues de ses dieux, il les a brisées à terre! Vous qui avez été battus comme du grain sur mon aire, ce que j'ai appris du Seigneur (YHWH) des Armées, Dieu d'Israël, je vous l'ai dit. Sentence sur Douma. On me crie de Séir: Garde, où en est la nuit? Garde, où en est la nuit? Le garde répond: Le matin vient, et la nuit aussi. Si vous voulez interroger, interrogez! Revenez, oui, venez! Sentence contre l'Arabie. Vous passerez la nuit dans les broussailles de l'Arabie, caravanes de Dedân! Portez de l'eau à ceux qui ont soif; les habitants du pays de Téma vont au-devant des fugitifs avec du pain. Car ils fuient devant les épées, devant l'épée tirée, devant l'arc tendu, devant les malheurs de la guerre. Car ainsi m'a parlé le Seigneur: Encore une année comme les années d'un salarié, et toute la gloire de Qédar disparaîtra. Il ne restera qu'un petit nombre de vaillants archers, fils de Qédar – c'est le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui parle. Sentence sur la vallée de la vision. Pourquoi donc es-tu montée avec tout ton peuple sur les toits en terrasse, ville bruyante, pleine de tumulte, cité en liesse? Tes victimes ne sont pas victimes de l'épée, elles ne mourront pas en combattant. Tes capitaines, tous ensemble, prennent la fuite; ils sont faits prisonniers par les archers. Tes habitants, tous ensemble, sont faits prisonniers, tandis qu'ils s'enfuient au loin. C'est pourquoi je dis: Détournez de moi les regards, laissez-moi pleurer amèrement; ne me pressez pas de me consoler du ravage de la belle, de mon peuple. Car c'est un jour de panique, d'écrasement et de consternation, pour le Seigneur Dieu (YHWH) des Armées, dans la vallée de la vision: murs démantelés, appels au secours vers la montagne. Elam porte le carquois: des chars de combattants, des attelages s'avancent; Qir met à nu le bouclier. Tes plus belles vallées sont remplies de chars, et les attelages prennent position à la porte de la ville, il ôte la couverture de Juda. En ce jour-là, tu tournes tes regards vers les armes de la Maison de la Forêt. Vous voyez les brèches nombreuses faites à la Ville de David, vous faites provision d'eau dans le réservoir inférieur, vous comptez les maisons de Jérusalem et vous démolissez les maisons pour fortifier la muraille. Vous faites un bassin entre les deux murs, pour les eaux de l'ancien réservoir. Mais vous ne tournez pas vos regards vers celui qui fait cela, vous ne voyez pas celui qui le façonne depuis longtemps. Le Seigneur Dieu (YHWH) des Armées a appelé, en ce jour-là, à pleurer et à se lamenter, à se raser la tête et à mettre un sac pour pagne; et voici de la gaieté et de la joie! On tue du gros bétail, on immole du petit bétail. On mange de la viande, on boit du vin: Mangeons et buvons, car demain nous mourrons! Le Seigneur (YHWH) des Armées me l'a révélé: Cette faute ne sera jamais expiée pour vous jusqu'à votre mort, dit le Seigneur Dieu (YHWH) des Armées. Ainsi parle le Seigneur Dieu (YHWH) des Armées: Va trouver ce courtisan, Shebna, l'intendant de la maison: Qu'est-ce qui t'appartient ici, et qui as-tu pour toi ici, que tu creuses ici un tombeau? On se creuse un tombeau sur la hauteur, on se taille une demeure dans le roc! Le Seigneur te jettera au loin, il te bâillonnera, il te fera rouler comme une balle, sur une vaste terre; là tu mourras, là seront tes chars glorieux, toi, l'ignominie de la maison de ton maître! Je te chasserai de ton poste. Il t'arrachera de ta fonction. En ce jour-là, j'appellerai Eliaqim, fils de Hilqiya, mon serviteur; je le revêtirai de ta tunique, je le ceindrai de ton écharpe, et je remettrai ton pouvoir entre ses mains; il sera un père pour les habitants de Jérusalem et pour la maison de Juda. Je mettrai sur son épaule la clef de la maison de David: quand il aura ouvert, personne ne pourra fermer; quand il aura fermé, personne ne pourra ouvrir. Je l'enfoncerai comme un piquet dans un lieu sûr, et il sera un trône glorieux pour sa famille. Tout ce qui fait la gloire de sa famille y sera suspendu, branches principales et rameaux secondaires, toute la petite vaisselle, depuis les bassines jusqu'aux jarres. En ce jour-là – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – le piquet enfoncé dans un lieu sûr sera retiré, il sera abattu et cédera, et le fardeau qui était sur lui sera détruit – c'est le Seigneur qui parle. Sentence sur Tyr. Hurlez, bateaux de Tarsis, car elle a été ravagée! Plus de maisons! Plus d'entrée! C'est depuis Chypre que cela leur fut révélé. Soyez muets d'effroi, habitants de l'île, que comblaient les marchands de Sidon, parcourant la mer! Sur les grandes eaux, les céréales du Shihor, la moisson du Nil, faisaient ses revenus; elle était le marché des nations. Aie honte, Sidon! Car ainsi parle la mer, la forteresse de la mer: Je n'ai pas eu de douleurs, je n'ai pas accouché, je n'ai pas fait grandir de jeunes gens, ni élevé de jeunes filles. Quand la nouvelle arrivera en Egypte, on tremblera – comme pour Tyr. Passez vers Tarsis, hurlez, habitants de l'île, est-ce là votre ville en liesse? Son origine remontait aux jours de jadis, et ses pieds l'emmenaient séjourner au loin. Qui a formé ce projet contre Tyr, la dispensatrice des couronnes, elle dont les marchands étaient des princes, dont les commerçants étaient honorés de toute la terre? C'est le Seigneur (YHWH) des Armées qui a formé ce projet, pour profaner l'orgueil de toute beauté, pour réduire à peu de chose tout ce qui est honoré sur la terre. Traverse ton pays, pareille au Nil, Tarsis la belle: plus de joug! Le Seigneur a étendu la main sur la mer; il a fait trembler les royaumes; il a ordonné, en ce qui concerne Canaan, de détruire ses places fortes. Il a dit: Tu ne continueras plus à t'amuser, Sidon jolie, toi qui as été violentée! Lève-toi, passe vers Chypre! Même là, il n'y aura pas de repos pour toi. Voici le pays des Chaldéens, qui n'étaient pas un peuple; les Assyriens l'ont destiné aux habitants du désert; ils élèvent des tours de garde; ils démantèlent les palais de Tyr, ils en font des monceaux de ruines. Hurlez, bateaux de Tarsis! Car votre forteresse est ravagée! En ce jour-là, Tyr tombera dans l'oubli soixante-dix ans, ce que durent les jours d'un roi. Au bout de soixante-dix ans, il en sera de Tyr comme de la prostituée dont parle la chanson: Prends une cithare, fais le tour de la ville, prostituée qu'on oublie! Joue bien, multiplie tes chants, pour qu'on se souvienne de toi! Au bout de soixante-dix ans, le Seigneur interviendra à Tyr, et elle retournera à son salaire impur; elle se prostituera avec tous les royaumes du monde, sur toute la terre. Mais son gain et son salaire impur seront consacrés au Seigneur ; ils ne seront ni entassés ni conservés: son gain sera pour ceux qui habitent devant le Seigneur une nourriture qui rassasie et des vêtements somptueux. Le Seigneur vide la terre et la dépeuple, il en bouleverse la surface, il en disperse les habitants: il en est du prêtre comme du peuple, du maître comme du serviteur, de la maîtresse comme de la servante, du vendeur comme de l'acheteur, du prêteur comme de l'emprunteur, du créancier comme du débiteur. La terre est complètement vidée, totalement pillée – c'est le Seigneur qui parle. La terre est dans le deuil, épuisée, le monde épuisé dépérit, ils dépérissent, les gens haut placés de la terre. La terre a été profanée par ses habitants; car ils passaient outre aux lois, altéraient les prescriptions, ils rompaient l'alliance perpétuelle. C'est pourquoi la malédiction dévore la terre, ses habitants doivent faire réparation; c'est pourquoi les habitants de la terre sont consumés, et il ne reste qu'un petit nombre d'hommes. Le vin est en deuil, la vigne dépérit; tous ceux qui avaient le cœur joyeux soupirent. La gaieté des tambourins a cessé, le vacarme de la liesse a pris fin, la gaieté de la lyre a cessé. On ne boit plus de vin en chantant, l'alcool est amer au buveur. La ville du chaos est démolie. Toutes les maisons sont fermées, on n'y entre plus. On crie dans les rues, parce que le vin manque, toute joie s'est assombrie, la gaieté du pays est exilée. Il ne reste que dévastation dans la ville, et les portes abattues sont en ruine. Car il en est dans le pays, au milieu des peuples, comme lors du gaulage de l'olivier, comme lors du grappillage quand la vendange est achevée. Mais ceux-ci élèvent la voix, ils poussent des cris de joie; de l'ouest ils poussent des cris d'allégresse pour la majesté du Seigneur. Glorifiez donc le Seigneur dans les lieux où brille la lumière, le nom du Seigneur (YHWH), le Dieu d'Israël, dans les îles de la mer! Depuis les extrémités de la terre nous entendons des chants: « Honneur au juste! » Mais moi, je dis: Je suis perdu! Je suis perdu! Quel malheur pour moi! Des traîtres trahissent; trahison! Des traîtres trahissent. La frayeur, la fosse et le filet sont sur toi, habitant de la terre! Celui qui fuit le bruit de la frayeur tombe dans la fosse, et celui qui monte de la fosse est pris au filet; car les fenêtres d'en haut s'ouvrent, et les fondations de la terre tremblent. La terre se fissure, la terre craque, la terre vacille, la terre titube comme titube l'ivrogne, elle est branlante comme une cabane; sa transgression pèse sur elle, elle tombe et ne se relève plus. En ce jour-là, le Seigneur fera rendre des comptes en haut à l'armée d'en haut, et sur la terre aux rois de la terre. On les réunira comme des prisonniers dans un cachot, ils seront enfermés dans une forteresse, et, après un grand nombre de jours, ils rendront des comptes. La lune rougit, le soleil a honte; car le Seigneur (YHWH) des Armées est roi au mont Sion, à Jérusalem, et la gloire est en face de ses anciens. Seigneur, tu es mon Dieu; je t'exalterai, je célébrerai ton nom, car tu as réalisé des projets étonnants, depuis longtemps fermes et solides. Car tu as réduit la ville en un tas de pierres, la cité forte en un monceau de ruines; le palais des étrangers a disparu de la ville, jamais il ne sera rebâti. C'est pourquoi le peuple puissant te glorifie, la ville des nations brutales te craint. Car tu as été une forteresse pour le faible, une forteresse pour le pauvre dans la détresse, un abri contre l'averse violente, un ombrage contre la chaleur; car le souffle des brutes est comme la pluie battant un mur. Comme tu domptes la chaleur sur un lieu desséché, tu as dompté le vacarme des étrangers; comme la chaleur est étouffée par l'ombre d'un nuage, ainsi l'a été le chant des brutes. Le Seigneur (YHWH) des Armées fera pour tous les peuples, dans cette montagne, un banquet de mets succulents, un banquet de vins vieux, de mets succulents, pleins de moelle, de vins vieux, clarifiés. Dans cette montagne, il anéantira le voile qui voile tous les peuples, la couverture qui couvre toutes les nations; il anéantira la mort pour toujours; le Seigneur Dieu essuiera les larmes de tous les visages; il fera disparaître de toute la terre le déshonneur de son peuple – c'est le Seigneur qui parle. En ce jour-là on dira: C'est lui, notre Dieu! Nous avons mis notre espérance en lui et il nous a sauvés. C'est le Seigneur, en qui nous avons espéré: soyons dans l'allégresse, réjouissons-nous de son salut! Car la main du Seigneur repose sur cette montagne; et Moab est foulé sur place, comme la paille est foulée dans une mare à fumier; au milieu de cette mare il tend les mains, comme le nageur les tend pour nager; mais le Seigneur abaisse son orgueil, en même temps que les pièges de ses mains. Il renverse, il abaisse les fortifications élevées de tes murs, il leur fait toucher terre, il les abat dans la poussière. En ce jour-là, dans le pays de Juda, on chantera: Nous avons une ville forte; il nous donne le salut pour murailles et pour rempart. Ouvrez les portes, pour qu'entre la nation juste qui garde la probité. A celui qui est ferme dans ses dispositions, tu assures la paix, la paix, parce qu'il met sa confiance en toi. Mettez votre confiance dans le Seigneur pour toujours, car c'est dans le Seigneur (Yah), le Seigneur (YHWH), qu'est le rocher de tous les temps. Il a renversé ceux qui habitaient la hauteur, il a abaissé la ville élevée; il l'a abaissée jusqu'à terre, il lui a fait toucher la poussière. Elle est foulée aux pieds, par les pieds des pauvres, sous les pas des faibles. Le sentier du juste, c'est la droiture; toi qui es droit, tu aplanis la route du juste. Aussi, sur le sentier de tes jugements, Seigneur, nous t'espérons. Evoquer ton nom, tel est notre plus profond désir. Oui, je te désire pendant la nuit, au plus profond de moi je te cherche, car, lorsque tes jugements s'exercent sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice. Si l'on fait grâce au méchant, il n'apprend pas la justice; il agit injustement au pays de la droiture et il n'a pas égard à la majesté du Seigneur. Seigneur, ta main est si haute qu'ils ne l'aperçoivent pas. Ils verront ta passion jalouse pour le peuple et ils en seront honteux; ainsi un feu dévorera tes ennemis. Seigneur, tu nous assignes la paix; toutes nos œuvres, en effet, c'est toi qui les accomplis pour nous. Seigneur (YHWH), notre Dieu, d'autres seigneurs, à part toi, ont dominé sur nous; mais c'est par toi seul que nous évoquons ton nom. Les morts ne revivront pas, les ombres ne se relèveront pas; ainsi tu es intervenu, tu les as détruits, tu as fait disparaître tout souvenir d'eux! Tu as augmenté la nation, Seigneur ! Tu as augmenté la nation, tu t'es glorifié; tu as reculé toutes les limites du pays. Seigneur, ils t'ont cherché, quand ils étaient dans la détresse; ils ont épanché leurs chuchotements: ta correction était sur eux. Comme une femme enceinte qui est près d'accoucher souffre et crie dans ses douleurs, ainsi sommes-nous devant toi, Seigneur ! Nous avons conçu, nous avons souffert, et quand nous accouchons, ce n'est que du vent: nous n'avons pas produit d'actes salutaires pour la terre, et les habitants du monde ne sont pas venus à la vie. Que tes morts revivent! Que mes cadavres se relèvent! Réveillez-vous et poussez des cris de joie, vous qui demeurez dans la poussière! Car ta rosée est une rosée de lumière, et la terre redonnera le jour aux ombres. Va, mon peuple, entre dans tes appartements et ferme tes portes sur toi; cache-toi pour quelques instants jusqu'à ce que la fureur soit passée. Car le Seigneur sort de son lieu afin de faire rendre des comptes aux habitants de la terre pour leur faute; la terre exposera son sang, elle ne couvrira plus ses tués. En ce jour-là, le Seigneur fera rendre des comptes, avec son épée acérée, grande et puissante, à Léviathan, le serpent fuyard, à Léviathan, le serpent tortueux, et il tuera le dragon qui est dans la mer. En ce jour-là, entonnez un chœur pour la vigne au vin capiteux: moi, le Seigneur (YHWH), j'en suis le gardien, je l'arrose à chaque instant; de peur qu'on ne l'attaque, nuit et jour je la garde. Il n'y a pas en moi de colère. Ah! si je pouvais combattre des ronces et des épines! Je marcherais sur elles, je les brûlerais toutes ensemble, à moins qu'on ne me prenne pour refuge, qu'on ne fasse la paix avec moi, qu'on ne fasse avec moi la paix! Dans l'avenir, que Jacob prenne racine: Israël poussera des bourgeons et des fleurs et remplira le monde de ses produits. L'a-t-il frappé comme il a frappé ceux qui le frappaient? L'a-t-il tué comme il a tué ceux qu'il tue? C'est en la poussant, en la renvoyant, que tu as mené son procès: il les a chassés par son souffle violent, un jour de vent d'est. C'est ainsi que la faute de Jacob est expiée, et voici la conséquence du pardon de son péché: il rend toutes les pierres des autels pareilles à des pierres de chaux réduites en poussière; les poteaux cultuels (les ashéras) et les brasiers à encens ne se relèveront plus. Car la ville forte est solitaire, c'est un domaine délaissé et abandonné comme le désert; le taurillon vient y paître, il s'y couche et il en achève les branchages. Quand les rameaux se dessèchent, on les brise; des femmes viennent y mettre le feu. Car ce n'est pas un peuple intelligent: aussi celui qui le fait n'a pas compassion de lui, celui qui le façonne ne lui fait pas grâce. En ce jour-là, le Seigneur secouera les arbres, depuis le cours du Fleuve jusqu'à l'oued d'Egypte; et vous serez ramassés un par un, Israélites! En ce jour-là, on sonnera d'une grande trompe; alors viendront ceux qui étaient perdus en Assyrie, ceux qui étaient dispersés en Egypte; ils se prosterneront devant le Seigneur à la montagne sacrée, à Jérusalem. Quel malheur pour la couronne orgueilleuse des ivrognes d'Ephraïm, pour la fleur fanée, ornement de sa splendeur, en haut de la vallée fertile, pour ceux qui sont assommés par le vin! Arrive un homme fort et courageux pour le Seigneur, comme une averse de grêle, une tempête destructrice, comme une pluie qui précipite des torrents impétueux; il fait tomber à terre avec violence. Elle sera foulée aux pieds, la couronne orgueilleuse des ivrognes d'Ephraïm; et la fleur fanée, ornement de sa splendeur, en haut de la vallée fertile, sera comme une figue précoce qu'on aperçoit avant la récolte: à peine dans la main, aussitôt avalée. En ce jour-là, le Seigneur (YHWH) des Armées sera une couronne de beauté et un diadème de splendeur pour le reste de son peuple. Il sera un souffle d'équité sur celui qui est assis pour juger, et la vaillance pour ceux qui repoussent la guerre jusqu'aux portes de la ville. Mais ceux-là sont grisés par le vin, ils se fourvoient sous l'effet de l'alcool; prêtre et prophète sont grisés par l'alcool, ils sont engloutis par le vin, ils se fourvoient sous l'effet de l'alcool; ils sont grisés par leurs visions, ils vacillent dans leurs décisions. Toutes les tables sont pleines de vomissements, d'ordures; il n'y a plus de place. – A qui veut-il enseigner la connaissance? A qui veut-il faire comprendre la leçon? Est-ce à des enfants qui viennent d'être sevrés, qui viennent de quitter le sein de leur mère? B. a.-ba, b. a.-ba, d. a.-da, d. a.-da, un peu par-ci, un peu par-là. – Eh bien, c'est par des lèvres balbutiantes, dans une autre langue, qu'il parlera à ce peuple. Il leur avait dit: Voici le repos! Laissez se reposer celui qui est épuisé; Voici la trêve! Mais ils n'ont pas voulu écouter. Et pour eux la parole du Seigneur sera: B. a.-ba, b. a.-ba, d. a.-da, d. a.-da, un peu par-ci, un peu par-là, afin qu'en marchant ils trébuchent à la renverse et se brisent, qu'ils soient pris au piège et capturés. Ecoutez donc la parole du Seigneur, insolents, vous qui dominez sur ce peuple de Jérusalem! Vous dites: Nous avons conclu une alliance avec la mort, nous avons fait un pacte avec le séjour des morts; quand le déferlement destructeur passera, il ne nous atteindra pas, car nous avons le mensonge pour abri et la fausseté pour cachette. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : J'ai mis pour fondement en Sion une pierre, une pierre éprouvée, une pierre angulaire de prix, solidement fondée; celui qui la prendra pour appui n'aura pas à se hâter. J'ai placé l'équité comme règle, et la justice comme niveau; la grêle emportera l'abri du mensonge, les eaux déferleront sur toute cachette. Votre alliance avec la mort sera annulée, votre pacte avec le séjour des morts ne tiendra pas; quand le déferlement destructeur passera, il vous écrasera. Chaque fois qu'il passera, il vous saisira; car il passera tous les matins, et le jour et la nuit, et son bruit seul donnera l'épouvante. Le lit sera trop court pour qu'on puisse s'y étendre, et la couverture trop étroite pour qu'on puisse s'en couvrir. Car le Seigneur se lèvera comme au mont Peratsim, il s'agitera comme dans la vallée de Gabaon, pour faire son œuvre, son œuvre étrange, pour accomplir son travail, son travail extraordinaire. Maintenant, ne vous montrez pas insolents, de peur que vos liens ne soient resserrés; car la destruction de tout le pays est décidée; je l'ai appris du Seigneur Dieu (YHWH) des Armées. Prêtez l'oreille, écoutez-moi! Prêtez attention, écoutez ma parole! Celui qui laboure pour semer laboure-t-il sans cesse? Ouvre-t-il et herse-t-il sa terre sans cesse? N'est-ce pas qu'après en avoir aplani la surface, il répand de la nigelle et jette du cumin, il met le froment par rangées, l'orge à une place marquée et l'épeautre sur les bords? Son Dieu l'a instruit de la règle à suivre, il la lui a enseignée. On ne foule pas la nigelle avec la herse, et la roue du chariot ne passe pas sur le cumin; mais on bat la nigelle avec le bâton et le cumin avec la baguette. On doit broyer le blé pour avoir du pain; on ne le bat pas continuellement; si l'on y pousse la roue de son chariot et son attelage, il n'est pas broyé. Cela aussi vient du Seigneur (YHWH) des Armées; ses projets sont étonnants, ses ressources sont grandes! Quel malheur pour Ariel, Ariel, la cité contre laquelle David a dressé son camp! Ajoutez année à année, laissez les fêtes accomplir leur cycle, et je réduirai Ariel; il y aura des plaintes et des gémissements; et la ville sera pour moi comme un foyer sacrificiel (ariel). Je dresserai mon camp tout autour de toi, je te cernerai par des postes armés, j'élèverai contre toi des ouvrages de siège. Tu seras abaissée, ta parole viendra de la terre, tes paroles seront plus basses que la poussière; ta voix sortira de terre comme celle d'un spectre, et c'est de la poussière que tu chuchoteras ta parole. La multitude de tes ennemis sera comme une fine poussière, cette multitude de brutes sera comme la menue paille qui vole, et cela tout à coup, en un instant. Le Seigneur (YHWH) des Armées interviendra chez toi, avec le tonnerre, un tremblement de terre et un grand bruit, avec l'ouragan et la tempête, et avec un feu flamboyant qui dévore. Et comme il en est d'un rêve, d'une vision nocturne, ainsi en sera-t-il de la multitude des nations qui combattront Ariel, de tous ceux qui l'attaqueront, elle et sa forteresse, et qui voudront la réduire. Alors, comme celui qui a faim rêve qu'il mange, puis s'éveille, le gosier vide, et comme celui qui a soif rêve qu'il boit, puis s'éveille, épuisé et le gosier assoiffé; ainsi en sera-t-il de la multitude des nations qui combattront le mont Sion. Attardez-vous et soyez stupéfaits! Fermez les yeux et devenez aveugles! Ils sont ivres, mais ce n'est pas de vin; ils titubent, mais ce n'est pas sous l'effet de l'alcool. Car le Seigneur a répandu sur vous un souffle de torpeur, il a fermé vos yeux (les prophètes), il a voilé vos têtes (les visionnaires). Toute cette vision est pour vous comme les mots d'un livre cacheté que l'on donne à un homme qui sait lire, en disant: « Lis donc cela, je te prie! » et qui répond: « Je ne peux pas, car il est cacheté. » Ou comme un livre que l'on donne à un homme qui ne sait pas lire, en disant: « Lis donc cela, je te prie! » et qui répond: « Je ne sais pas lire. » Le Seigneur dit: Ainsi, quand ce peuple s'approche de moi, il me glorifie de la bouche et des lèvres, mais son cœur est loin de moi, et la crainte qu'il a de moi n'est qu'un commandement appris des hommes. C'est pourquoi je continue à étonner ce peuple en lui donnant sujet d'étonnement sur sujet d'étonnement; la sagesse des sages s'y perdra, et l'intelligence des intelligents ira se cacher. Quel malheur pour ceux qui se terrent loin du Seigneur afin de cacher leurs projets! Leurs œuvres se font dans les ténèbres, et ils disent: Qui nous voit? Qui nous connaît? Quelle perversité que la vôtre! Le potier doit-il être considéré comme l'argile, pour que l'ouvrage dise de l'ouvrier: Il ne m'a pas fait? – pour que le pot dise de son potier: Il n'a pas d'intelligence? Ne s'en faut-il pas d'un bref instant pour que le Liban se change en verger, et que le verger soit considéré comme une forêt? En ce jour-là, les sourds entendront les paroles du livre; de l'obscurité et des ténèbres, les yeux des aveugles verront. Les affligés auront dans le Seigneur une joie débordante, et les plus pauvres des humains feront du Saint d'Israël leur allégresse. Car la brute ne sera plus, l'insolent aura disparu, tous ceux qui se tenaient à l'affût pour faire du mal seront retranchés – ceux qui condamnaient l'homme en justice, qui tendaient des pièges à celui qui accusait à la porte de la ville, et qui écartaient le juste sans motif. A cause de cela, voici ce que dit le Seigneur à la maison de Jacob, lui qui a libéré Abraham: Maintenant Jacob n'aura plus honte, maintenant son visage ne pâlira plus. Car, lorsque ses enfants verront au milieu d'eux l'œuvre de mes mains, ils reconnaîtront mon nom pour sacré; ils reconnaîtront la sainteté du Saint de Jacob et ils redouteront le Dieu d'Israël; ceux dont l'esprit s'égarait connaîtront l'intelligence, et ceux qui médisent recevront l'instruction. Quel malheur pour les fils rebelles! – déclaration du Seigneur. Ils s'engagent dans des projets qui ne viennent pas de moi, ils concluent des traités que je n'ai pas inspirés, pour accumuler péché sur péché! Ils descendent en Egypte sans m'interroger, pour se réfugier dans la forteresse du pharaon et chercher un abri à l'ombre de l'Egypte! La forteresse du pharaon tournera à votre honte; l'abri à l'ombre de l'Egypte, à votre confusion. Déjà ses princes sont à Tsoân, et ses messagers ont atteint Hanès. Tous seront honteux au sujet d'un peuple qui ne leur sera pas une aide, ni pour les secourir, ni pour les aider, mais qui fera leur honte et leur déshonneur. Sentence sur les bêtes du Néguev. A travers une terre de détresse et de désarroi, d'où viennent la lionne et le lion, le cobra et le dragon volant, ils portent à dos d'ânes leurs richesses, et sur la bosse des chameaux leurs trésors à un peuple qui ne leur sera d'aucune aide! Car le secours de l'Egypte n'est que futilité et néant; c'est pourquoi je l'ai appelée « Rahav au repos ». Viens maintenant, écris cela devant eux sur une tablette, et grave-le dans un livre; ce sera, pour l'avenir, un témoin perpétuel. Car c'est un peuple rebelle, ce sont des fils renégats, des fils qui ne veulent pas écouter la loi du Seigneur, qui disent aux voyants: Ne voyez pas! – et aux visionnaires: N'ayez pas pour nous de visions exactes, parlez-nous avec complaisance, ayez des visions chimériques! Détournez-vous du chemin, écartez-vous du sentier, ôtez de notre présence le Saint d'Israël! A cause de cela, ainsi parle le Saint d'Israël: Puisque vous rejetez cette parole, que vous mettez votre confiance dans la violence et dans les détours, et que vous les prenez pour appuis, cette faute sera pour vous comme une brèche menaçante qui fait un renflement dans une muraille élevée – en un instant, tout à coup, elle s'écroule. On la brise comme on brise la jarre des potiers; on la met en pièces, on ne l'épargne pas, et ses débris ne laissent pas un morceau pour prendre du feu au foyer ou pour puiser de l'eau à la citerne. Car ainsi parle le Seigneur Dieu, le Saint d'Israël: C'est en faisant demi-tour et en vous reposant que vous seriez sauvés, c'est dans la tranquillité et la confiance que serait votre force. Mais vous ne l'avez pas voulu! Vous avez dit: « Non! nous fuirons à cheval! » C'est pourquoi vous fuirez. – « Nous monterons des coursiers rapides! » C'est pourquoi vos poursuivants seront rapides. Comme un seul homme, mille fuiront quand un seul les rabrouera; quand cinq vous rabroueront, vous fuirez, jusqu'à ce que vous restiez comme un mât au sommet de la montagne, comme une bannière sur la colline. C'est pourquoi le Seigneur attend pour vous faire grâce, c'est pourquoi il s'élèvera pour avoir compassion de vous. Car le Seigneur est un Dieu d'équité; heureux tous ceux qui l'attendent! Car un peuple habitera encore à Sion, à Jérusalem, tu ne pleureras plus! Il te fera grâce quand tu crieras; dès qu'il aura entendu, il te répondra. Le Seigneur vous donnera du pain dans la détresse et de l'eau dans l'oppression; ton Maître ne se tiendra plus à l'écart: tu verras ton Maître de tes propres yeux. Tes oreilles entendront derrière toi cette parole: Voici le chemin, suivez-le, quand vous irez à droite ou quand vous irez à gauche. Vous tiendrez pour impurs l'argent qui recouvre vos statues, et l'or dont sont plaquées vos idoles de métal fondu; tu en dissémineras les débris comme une souillure. « Hors d'ici! », leur diras-tu. Alors il répandra la pluie sur la semence que tu auras mise en terre, et le pain que produira la terre sera substantiel et nourrissant; en ce jour-là tes troupeaux iront paître dans de vastes prés. Les bœufs et les ânes qui labourent la terre mangeront un fourrage salé, vanné avec la fourche et le van. Sur toute haute montagne et sur toute colline élevée, il y aura des canaux, des cours d'eau, au jour de la grande tuerie, à la chute des tours. La lumière de la lune sera comme la lumière du soleil, et la lumière du soleil sera sept fois plus grande – comme la lumière de sept jours – le jour où le Seigneur pansera la blessure de son peuple et guérira la plaie de ses coups. Le nom du Seigneur vient de loin; sa colère est ardente, lourde de menaces; ses lèvres sont pleines de fureur, et sa langue est comme un feu dévorant; son souffle est comme un torrent impétueux et qui monte jusqu'au cou; il passera les nations au crible de la destruction; c'est un mors trompeur entre les mâchoires des peuples. Vous chanterez comme la nuit où l'on célèbre la fête, vous aurez le cœur joyeux comme celui qui marche au son de la flûte, pour vous rendre à la montagne du Seigneur, vers le Rocher d'Israël. Le Seigneur fera retentir sa voix éclatante, il montrera son bras qui s'abat dans la rage de sa colère, dans un feu flamboyant qui dévore, dans une pluie battante, une averse violente et des pierres de grêle. Alors, à la voix du Seigneur, l'Assyrien sera terrifié. Il frappera de son bâton. A chaque coup de trique qui lui est destiné et que le Seigneur fera tomber sur lui, on entendra les tambourins et les cithares; le Seigneur agitera sa main pour le combattre. Déjà un bûcher est préparé, il est installé pour le roi, il est profond, il est vaste; son bûcher, c'est du feu et du bois en abondance; le souffle du Seigneur l'enflamme, comme un torrent de soufre. Quel malheur pour ceux qui descendent en Egypte afin d'y trouver du secours, qui s'appuient sur des chevaux, qui mettent leur confiance dans des chars, parce qu'ils sont nombreux, et dans des attelages, parce qu'ils sont très forts, mais qui ne regardent pas vers le Saint d'Israël et ne cherchent pas le Seigneur ! Lui aussi, cependant, il est sage pour faire venir le malheur; il ne retire pas ses paroles; il se dresse contre la maison des mauvais et contre le secours des malfaisants. L'Egypte n'est pas divine, mais humaine; ses chevaux ne sont pas souffle, mais chair. Quand le Seigneur étendra la main, celui qui porte secours trébuchera, celui qui est secouru tombera, et, tous ensemble, ils disparaîtront. Car ainsi m'a parlé le Seigneur : Comme le lion, comme le jeune lion gronde sur sa proie et, malgré tous les bergers appelés contre lui, n'est ni terrifié par leurs cris, ni intimidé par leur multitude, ainsi le Seigneur (YHWH) des Armées descendra pour combattre sur le mont Sion et sur sa colline. Comme les oiseaux déploient leurs ailes, ainsi le Seigneur (YHWH) des Armées étendra sa protection sur Jérusalem; il protégera et délivrera, il épargnera et sauvegardera. Revenez à celui qui est la cible de votre subversion profonde, Israélites! En ce jour-là, chacun rejettera ses faux dieux d'argent et ses faux dieux d'or, ceux que vos mains pécheresses vous ont faits. L'Assyrien tombera sous une épée qui n'est pas celle d'un homme, une épée qui n'est pas celle d'un être humain le dévorera; il s'enfuira pour échapper à l'épée, et ses jeunes gens seront astreints à la corvée. Son Rocher s'enfuira, effrayé, et ses chefs seront terrifiés devant la bannière – déclaration du Seigneur, qui a un feu dans Sion, une fournaise dans Jérusalem. Alors le roi régnera pour la justice. Quant aux princes, ils gouverneront pour l'équité. Chacun sera comme un abri contre le vent et une cachette contre l'averse violente, comme des canaux d'irrigation dans un lieu desséché, comme l'ombre d'un roc massif dans une terre épuisée. Les yeux de ceux qui voient ne seront plus hagards, et les oreilles de ceux qui entendent seront attentives. Le cœur des hommes légers sera intelligent pour comprendre, la langue de ceux qui balbutient parlera vite et nettement. On ne donnera plus au fou le nom de noble, ni au fourbe celui de magnanime. Car le fou profère la folie, et son cœur trame le mal: Il se livre à la profanation et divague contre le Seigneur, il laisse vide le gosier de l'affamé, il empêche l'assoiffé de boire. Les armes du fourbe sont pernicieuses; il projette des intrigues pour perdre les affligés par des paroles mensongères, même quand le déshérité est dans son droit. Mais celui qui est noble fait de nobles projets et il s'en tient à ses nobles projets. Femmes satisfaites, écoutez-moi! Filles confiantes, prêtez l'oreille à ma parole! Dans un an et quelques jours, vous tremblerez, vous qui êtes confiantes; car la vendange sera achevée, et la récolte n'arrivera pas. Soyez dans l'effroi, vous qui êtes satisfaites! Tremblez, vous qui êtes confiantes! Déshabillez-vous, dénudez-vous et mettez un pagne sur vos reins! On se lamente, en se frappant la poitrine, sur la beauté des champs et la fécondité des vignes. Sur la terre de mon peuple croissent les épines et les ronces, même dans toutes les maisons de gaieté de la cité en liesse. Car le palais est délaissé, la ville tumultueuse est abandonnée; l'Ophel et la Tour deviendront pour toujours des grottes; ils feront la gaieté des ânes sauvages et la pâture des troupeaux… … jusqu'à ce qu'un souffle soit déversé sur nous d'en haut, que le désert se change en verger, et que le verger soit considéré comme une forêt. Alors l'équité demeurera dans le désert, et la justice habitera dans le verger. L'œuvre de la justice sera la paix, et l'ouvrage de la justice, la tranquillité et la sécurité pour toujours. Mon peuple habitera dans un domaine de paix, dans des demeures de confiance, dans des lieux de repos tranquilles. Mais la forêt sera précipitée sous la grêle et la ville abaissée au plus bas. Heureux êtes-vous, vous qui semez partout le long des eaux laissant aller le bœuf et l'âne! Quel malheur pour toi qui ravages et qui n'as pas été ravagé, qui trahis et qui n'a pas été trahi! Quand tu auras fini de ravager, tu seras ravagé; quand tu auras achevé de trahir, on te trahira. Seigneur, fais-nous grâce! Nous mettons en toi notre espérance. Sois leur force chaque matin et aussi notre salut au temps de la détresse! En entendant le tumulte, les peuples fuient; quand tu te lèves, les nations se dispersent. On ramasse votre butin comme ramasse le criquet; on s'y rue comme une ruée de sauterelles. Le Seigneur est élevé, car il demeure en haut; il remplit Sion d'équité et de justice. Tes jours seront en sûreté; la sagesse et la connaissance sont une richesse qui sauve; la crainte du Seigneur, c'est là son trésor. Des héros poussent des cris au dehors; les messagers de paix pleurent amèrement. Les routes restent désertes: plus de passants sur le sentier. Il a rompu l'alliance, il méprise les villes, il n'a de respect pour personne. Le pays est en deuil, il dépérit; le Liban rougit et se flétrit; la plaine côtière est comme une plaine aride; Bashân et Carmel secouent leur feuillage. Maintenant je me lèverai, dit le Seigneur, maintenant je me dresserai, maintenant je serai élevé. Vous avez conçu du foin, vous mettez au monde de la paille; votre souffle, c'est un feu qui vous dévorera. Les peuples seront des fours à chaux, des épines coupées qui brûlent dans le feu. Vous qui êtes loin, écoutez ce que j'ai fait! Et vous qui êtes proches, éprouvez ma puissance! Les pécheurs sont effrayés dans Sion, un frisson saisit les impies: Qui de nous pourra séjourner auprès d'un feu dévorant? Qui de nous pourra séjourner auprès de brasiers inextinguibles? Celui qui marche avec justice et qui parle avec droiture, qui rejette le gain de l'extorsion, qui secoue les mains pour ne pas recevoir de pot-de-vin, qui ferme l'oreille pour ne pas entendre des propos sanguinaires et qui se bande les yeux pour ne pas voir ce qui est mauvais, celui-là demeurera dans les hauteurs; des rocs fortifiés seront sa citadelle; le pain lui sera donné, et l'eau lui sera assurée. Tes yeux verront le roi dans sa beauté, ils contempleront le pays dans toute son étendue. Tu songeras à tes terreurs: Où est le secrétaire, où est le percepteur? Où est celui qui inspectait les tours? Tu ne verras plus le peuple arrogant, le peuple au langage impénétrable, à la langue balbutiante qu'on ne comprend pas. Regarde Sion, la cité de nos rencontres festives! Tes yeux verront Jérusalem, domaine tranquille, tente qui ne sera plus démontée, dont les piquets ne seront jamais enlevés et dont les cordages ne seront pas détachés. C'est là, vraiment, que le Seigneur est magnifique pour nous: Il nous tient lieu de fleuves, de vastes rivières, où ne pénètrent pas les bateaux à rames, et que ne traverse aucun navire magnifique. Car le Seigneur est notre juge, le Seigneur est notre commandant, le Seigneur est notre roi: c'est lui qui nous sauve. Tes cordages sont relâchés; ils ne maintiennent plus la solidité du mât et ne tendent plus les voiles. Alors on partage un immense butin; les boiteux même prennent part au pillage; aucun de ceux qui demeurent là ne dit: Je suis malade! Le peuple qui habite là voit sa faute pardonnée. Approchez, nations, pour entendre! Peuples, prêtez attention! Que la terre écoute, avec tout ce qui s'y trouve, le monde, avec tout ce qu'il produit! Car la colère du Seigneur va fondre sur toutes les nations, et sa fureur sur toute leur armée: il les frappe d'anathème, il les livre au carnage. Les victimes sont jetées, leurs cadavres exhalent leur puanteur, et leur sang fait fondre les montagnes. Toute l'armée du ciel tombe en pourriture; le ciel est roulé comme un livre, et toute son armée se flétrit comme se flétrissent les feuilles de la vigne, comme les feuilles flétries du figuier. Car mon épée s'est abreuvée dans le ciel; elle descend sur Edom, sur le peuple que j'ai frappé d'anathème, pour le jugement. L'épée du Seigneur est pleine de sang, enduite de graisse, du sang des jeunes béliers et des boucs, de la graisse des rognons des béliers; car il y a un sacrifice pour le Seigneur à Botsra et un grand carnage en Edom. Les aurochs tombent avec eux et les bœufs avec les taureaux; leur terre s'abreuve de sang, et leur poussière est imprégnée de graisse. Car c'est un jour de vengeance pour le Seigneur, une année de représailles pour la cause de Sion. Les oueds d'Edom seront changés en goudron et sa poussière en soufre; sa terre sera comme du goudron qui brûle. Elle ne s'éteindra ni la nuit, ni le jour, la fumée s'en élèvera toujours; elle restera en ruine de génération en génération, à tout jamais personne n'y passera. Le pélican et le hérisson en prendront possession. La chouette et le corbeau y demeureront. On y tendra le cordeau du chaos et le niveau du vide. Ses notables ne seront plus là pour proclamer un roi, tous ses princes ne seront plus. Les épines pousseront dans ses palais, les orties et les ajoncs dans ses forteresses; ce sera le domaine des chacals, un emplacement pour les autruches. Les habitants du désert y rencontreront les hyènes, et les boucs s'y appelleront les uns les autres; là le spectre de la nuit séjournera tranquille, il trouvera son lieu de repos; là le serpent fera son nid, déposera ses œufs, les couvera et recueillera ses petits à son ombre; là se rassembleront les milans, les uns avec les autres. Cherchez le livre du Seigneur et lisez! Aucun d'eux ne fera défaut; les uns comme les autres, aucun ne manquera; car sa bouche l'a ordonné, c'est son souffle qui les rassemblera. C'est lui qui a tiré au sort pour eux, c'est sa main qui leur a partagé cette terre au cordeau. Ils en prendront possession pour toujours, ils y demeureront de génération en génération. Le désert et le pays desséché s'égayeront; la plaine aride tressaillira d'allégresse et fleurira comme le narcisse; elle se couvrira de fleurs et tressaillira avec chants d'allégresse et cris de joie; la gloire du Liban lui sera donnée, la magnificence du Carmel et de la plaine côtière. Ils verront la gloire du Seigneur, la magnificence de notre Dieu. Rendez fortes les mains faibles, affermissez les genoux qui font trébucher; dites à ceux dont le cœur palpite: Soyez forts, n'ayez pas peur: il est là, votre Dieu! La vengeance viendra, la rétribution de Dieu; il viendra lui-même vous sauver. Alors les yeux des aveugles seront dessillés, les oreilles des sourds s'ouvriront; alors le boiteux sautera comme un cerf, et la langue du muet poussera des cris de joie. Car de l'eau jaillira dans le désert, des torrents dans la plaine aride. Le lieu torride se changera en étang et la terre de la soif en fontaines; dans le domaine où se couchaient les chacals, il y aura place pour les roseaux et les joncs. Il y aura là un chemin frayé, une voie; on l'appellera « Voie sacrée ». L'impur n'y passera pas; elle sera pour ceux qui la suivront, et les imbéciles ne s'y égareront pas; là il n'y aura pas de lion; les animaux voraces n'y viendront pas, on ne les y trouvera pas; là marcheront des gens rédimés; ainsi ceux que le Seigneur a libérés reviendront. Ils arriveront à Sion avec des cris de joie, une joie perpétuelle couronnera leur tête; la gaieté et la joie viendront à leur rencontre, le chagrin et les gémissements s'enfuiront. La quatorzième année du roi Ezéchias, Sennachérib, roi d'Assyrie, attaqua toutes les villes fortes de Juda et les prit. Le roi d'Assyrie envoya de Lakish à Jérusalem, vers le roi Ezéchias, le chef d'intendance, avec une puissante armée. Celui-ci se plaça à l'aqueduc du réservoir supérieur, sur la route du Champ du Teinturier. Alors Eliaqim, fils de Hilqiya, l'intendant de la maison, sortit vers lui avec Shebna, le scribe, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste. Le chef d'intendance leur dit: Dites, je vous prie, à Ezéchias: Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie: En quoi donc as-tu placé ta confiance? Je te le dis, ce sont des paroles en l'air qui te tiennent lieu de plan et de force pour la guerre! Et maintenant, en qui donc as-tu mis ta confiance, pour te rebeller contre moi? Tu as mis ta confiance dans le soutien de l'Egypte, ce roseau cassé qui pénètre et transperce la main de quiconque s'appuie dessus: tel est le pharaon, le roi d'Egypte, pour tous ceux qui mettent leur confiance en lui. Peut-être me diras-tu: « C'est dans le Seigneur (YHWH), notre Dieu, que nous avons mis notre confiance. » Mais n'est-ce pas justement ses hauts lieux et ses autels qu'Ezéchias a supprimés, en disant à Juda et à Jérusalem: « C'est devant cet autel que vous vous prosternerez! » Maintenant fais, je te prie, un pari avec mon maître, le roi d'Assyrie: je te donnerai deux mille chevaux, si tu peux trouver des cavaliers pour les monter. Comment repousserais-tu un seul gouverneur d'entre les moindres hommes de mon maître? C'est dans l'Egypte que tu mets ta confiance en ce qui concerne les chars et les attelages! D'ailleurs, est-ce indépendamment du Seigneur (YHWH) que j'ai attaqué ce pays pour le détruire? C'est le Seigneur (YHWH) qui m'a dit: « Attaque ce pays et détruis-le. » Eliaqim, Shebna et Yoah dirent au chef d'intendance: S'il te plaît, parle-nous en araméen, nous le comprenons; ne nous parle pas en judéen, en présence du peuple qui est sur la muraille. Le chef d'intendance répondit: Est-ce à ton maître et à toi que mon maître m'a envoyé dire cela? N'est-ce pas à ces hommes qui sont assis sur la muraille, eux qui mangent leurs excréments et boivent leur urine avec vous? Puis le chef d'intendance se redressa et cria à pleine voix, en judéen: Ecoutez les paroles du grand roi, du roi d'Assyrie! Ainsi parle le roi: Qu'Ezéchias ne vous trompe pas, car il ne pourra pas vous délivrer. Qu'Ezéchias ne vous amène pas à mettre votre confiance dans le Seigneur (YHWH), en disant: « Le Seigneur (YHWH) nous délivrera! Cette ville ne sera pas livrée au roi d'Assyrie! » N'écoutez pas Ezéchias; car ainsi parle le roi d'Assyrie: Faites la paix avec moi, rendez-vous à moi! Chacun de vous mangera de sa vigne et de son figuier, chacun boira de l'eau de sa citerne, jusqu'à ce que je vienne et que je vous emmène dans un pays comme le vôtre, dans un pays de blé et de vin, un pays de pain et de vignes. Qu'Ezéchias ne vous entraîne pas en disant: « Le Seigneur (YHWH) nous délivrera! » Les dieux des nations ont-ils délivré chacun son pays de la main du roi d'Assyrie? Où sont les dieux de Hamath et d'Arpad? Où sont les dieux de Sepharvaïm? Ont-ils délivré Samarie de ma main? Parmi tous les dieux de ces pays, lequel d'entre eux a délivré son pays de ma main, pour que le Seigneur (YHWH) délivre Jérusalem de ma main? Ils gardèrent le silence; ils ne lui répondirent pas un mot, car le roi avait donné cet ordre: « Vous ne lui répondrez pas. » Eliaqim, fils de Hilqiya, l'intendant de la maison, Shebna, le scribe, et Yoah, fils d'Asaph, l'archiviste, vinrent trouver Ezéchias, les vêtements déchirés, et lui rapportèrent les paroles du chef d'intendance. Lorsque le roi Ezéchias eut entendu cela, il déchira ses vêtements, se couvrit d'un sac et se rendit à la maison du Seigneur. Il envoya Eliaqim, l'intendant de la maison, Shebna, le scribe, et les anciens des prêtres, couverts d'un sac, chez Esaïe, fils d'Amots, le prophète. Ils lui dirent: Ainsi parle Ezéchias: Ce jour est un jour de détresse, de châtiment et d'opprobre; des fils sont prêts à sortir du ventre de leur mère, et il n'y a plus de force pour les mettre au monde. Peut-être le Seigneur, ton Dieu, entendra-t-il les paroles du chef d'intendance, que le roi d'Assyrie, son maître, a envoyé pour outrager le Dieu vivant; peut-être le châtiera-t-il pour ces paroles que le Seigneur, ton Dieu, a entendues. Elève une prière pour le reste qui subsiste encore. Les gens de la cour du roi Ezéchias allèrent donc auprès d'Esaïe. Esaïe leur dit: Voici ce que vous direz à votre maître: Ainsi parle le Seigneur : N'aie pas peur des paroles que tu as entendues, de ces injures que les serviteurs du roi d'Assyrie ont proférées contre moi. J'envoie sur lui un souffle: sur une nouvelle qu'il recevra, il retournera dans son pays, et je le ferai tomber par l'épée dans son pays. Le chef d'intendance s'en retourna trouver le roi d'Assyrie qui attaquait Libna – en effet, il avait appris que le roi avait quitté Lakish. Alors le roi d'Assyrie reçut une nouvelle au sujet de Tirhaqa, roi de Koush: « Il s'est mis en campagne pour te faire la guerre. » Dès qu'il eut entendu cela, il envoya des messagers à Ezéchias, en disant: Vous parlerez ainsi à Ezéchias, roi de Juda: Que ton Dieu, en qui tu mets ta confiance, ne te trompe pas en disant: « Jérusalem ne sera pas livrée au roi d'Assyrie! » Tu as toi-même appris ce qu'ont fait les rois d'Assyrie à tous les pays: ils les ont frappés d'anathème; et toi, tu serais délivré! Les dieux des nations que mes pères ont détruites les ont-ils délivrées, Gozân, Harrân, Rétseph, et les fils d'Eden qui sont à Telassar? Où sont le roi de Hamath, le roi d'Arpad et le roi de la ville de Sepharvaïm, de Héna et d'Ivva? Ezéchias prit la lettre de la main des messagers, la lut et monta à la maison du Seigneur ; Ezéchias la déploya devant le Seigneur. Ezéchias pria le Seigneur ; il dit: Seigneur (YHWH) des Armées, Dieu d'Israël, qui es assis sur les keroubim, c'est toi seul qui es Dieu pour tous les royaumes de la terre, c'est toi qui as fait le ciel et la terre. Seigneur, tends l'oreille et entends! Seigneur, ouvre les yeux et vois! Ecoute toutes les paroles que Sennachérib a envoyées pour outrager le Dieu vivant! Il est vrai, Seigneur, que les rois d'Assyrie ont réduit en ruines tous les pays et leur propre pays, en jetant leurs dieux au feu – en fait, ceux-là n'étaient pas des dieux, mais l'œuvre de mains humaines, du bois et de la pierre – et ils les ont anéantis. Maintenant, Seigneur, notre Dieu, sauve-nous de la main de Sennachérib; que tous les royaumes de la terre sachent ainsi que, toi seul, tu es le Seigneur (YHWH)! Alors Esaïe, fils d'Amots, fit dire à Ezéchias: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël, à qui tu as adressé ta prière au sujet de Sennachérib, roi d'Assyrie. Voici la parole que le Seigneur a prononcée contre lui: Elle te méprise, elle se moque de toi, Sion la jolie; elle hoche la tête derrière toi, Jérusalem la belle. Qui as-tu outragé et injurié? Contre qui as-tu élevé la voix? Tu as levé les yeux en haut, sur le Saint d'Israël! Par l'intermédiaire de tes gens, tu as outragé le Seigneur et tu as dit: « Avec la multitude de mes chars, moi, je suis monté tout en haut des montagnes, au plus profond du Liban; je coupe les plus élevés de ses cèdres, les plus beaux de ses cyprès, et j'atteins sa dernière cime, ses plus épaisses forêts; j'ai creusé et j'ai bu de l'eau, je tarirai avec mes pieds tous les bras du Nil en Egypte. » N'as-tu pas appris que j'ai fait ces choses depuis longtemps, que dès les jours de jadis je les ai façonnées? Maintenant, je les fais venir, et toi, tu n'as plus qu'à transformer les villes fortes en tas de ruines. Leurs habitants sont impuissants, ils sont terrifiés et honteux; ils sont comme l'herbe des champs et la tendre verdure, comme le gazon des toits en terrasse et le champ avant qu'il y pousse des tiges. Mais je sais quand tu t'assieds, quand tu pars en campagne et quand tu en reviens, et quand tu t'agites contre moi. Parce que tu t'agites contre moi et que ta suffisance est montée à mes oreilles, je mettrai ma boucle à tes narines et mon mors à tes lèvres, et je te ferai retourner par le chemin par lequel tu es venu. Voici le signe pour toi: on mangera cette année le produit du grain tombé, et la suivante ce qui pousse de soi-même. Mais la troisième année, semez, moissonnez, plantez des vignes et mangez-en le fruit. Les rescapés de la maison de Juda qui seront restés produiront encore des racines vers le bas et porteront du fruit vers le haut. Car de Jérusalem sortira un reste et du mont Sion des rescapés. Voilà ce que fera la passion jalouse du Seigneur (YHWH) des Armées. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur au sujet du roi d'Assyrie: Il n'entrera pas dans cette ville, il n'y tirera pas de flèche, il ne lui opposera pas de bouclier et il n'élèvera pas de remblai contre elle. Il s'en retournera par le chemin par lequel il est venu, et il n'entrera pas dans cette ville – déclaration du Seigneur. Je protégerai cette ville pour la sauver, à cause de moi et à cause de David, mon serviteur. Le messager du Seigneur sortit et abattit dans le camp des Assyriens cent quatre-vingt-cinq mille hommes; quand on se leva, de bon matin, c'étaient tous des cadavres, des morts! Alors Sennachérib, roi d'Assyrie, s'en retourna habiter à Ninive. Alors qu'il était prosterné dans la maison de Nisrok, son dieu, ses fils Adrammélek et Sarétser le tuèrent d'un coup d'épée et s'enfuirent au pays d'Ararat. Son fils Asarhaddon devint roi à sa place. En ces jours-là, Ezéchias fut atteint d'une maladie mortelle. Esaïe, fils d'Amots, le prophète, vint lui dire: Ainsi parle le Seigneur : Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir; tu ne vivras plus. Ezéchias tourna son visage vers le mur et pria le Seigneur. Il disait: S'il te plaît, Seigneur, souviens-toi, je t'en prie, que j'ai marché devant toi avec loyauté et d'un cœur entier, et que j'ai fait ce qui te plaît! Et Ezéchias se mit à pleurer abondamment. Alors la parole du Seigneur parvint à Esaïe: Va dire à Ezéchias: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu de David, ton père: J'ai entendu ta prière, j'ai vu tes larmes. J'ajoute quinze années à ta vie. Je te délivrerai, ainsi que cette ville, de la main du roi d'Assyrie; je protégerai cette ville. Voici quel sera pour toi, de la part du Seigneur, le signe que le Seigneur fera ce qu'il a dit: Je fais revenir de dix degrés en arrière, avec le soleil, l'ombre des degrés qui est descendue sur les degrés d'Achaz. Et le soleil revint de dix degrés sur les degrés où il était descendu. Ecrit d'Ezéchias, roi de Juda, lorsqu'il fut malade et survécut à sa maladie. Je me disais: quand mes jours sont en repos, je dois m'en aller aux portes du séjour des morts. Je suis privé du reste de mes années! Je disais: Je ne verrai plus le Seigneur (Yah), le Seigneur (Yah), sur la terre des vivants; je ne contemplerai plus aucun être humain parmi les habitants du monde! Ma demeure est enlevée et exilée loin de moi, comme une tente de berger; comme un tisserand j'enroule ma vie. Il m'arrache du métier. Du jour à la nuit tu m'auras achevé! Je me suis contenu jusqu'au matin; comme un lion, il brisait tous mes os, du jour à la nuit tu m'auras achevé! Je poussais des petits cris comme une hirondelle en voltigeant, je gémissais comme la colombe; misérable, je levais les yeux en haut: Seigneur, je suis oppressé, sois mon garant! Que dirai-je? Il m'a répondu, et c'est lui-même qui a agi. Je marcherai humblement pendant toutes mes années, à cause de mon amertume. Seigneur, c'est par tes bontés que l'on vit, c'est par elles que je respire encore; tu me rétablis, tu me rends à la vie. Mon amertume s'est changée en paix. Toi, tu t'es épris de moi au point de me retirer de la fosse du néant, car tu as rejeté derrière ton dos tous mes péchés. Car ce n'est pas le séjour des morts qui te célébrera, ce n'est pas la mort qui te louera; ceux qui descendent dans le gouffre n'espèrent plus rien de ta loyauté. Le vivant, le vivant, c'est celui-là qui te célèbre, comme moi aujourd'hui; le père fait connaître aux fils ta loyauté. Le Seigneur m'a sauvé! Nous ferons résonner mes instruments, tous les jours de notre vie, à la maison du Seigneur. Esaïe avait dit: Qu'on apporte un gâteau de figues sèches et qu'on l'applique sur l'ulcère; et Ezéchias vivra. Ezéchias avait dit: Quel est le signe que je monterai à la maison du Seigneur ? En ce temps-là, Merodak-Baladân, fils de Baladân, roi de Babylone, envoya une lettre et un présent à Ezéchias, parce qu'il avait appris sa maladie et son rétablissement. Ezéchias s'en réjouit; il montra aux envoyés ses dépôts, l'argent et l'or, les essences odoriférantes et les parfums, tout son arsenal et tout ce qui se trouvait dans ses trésors: il n'y eut rien qu'Ezéchias ne leur fît voir dans sa maison et dans tous ses domaines. Esaïe, le prophète, vint ensuite trouver le roi Ezéchias et lui dit: Qu'ont dit ces hommes-là? D'où venaient-ils? Ezéchias répondit: Ils sont venus d'un pays lointain, de Babylone, pour me voir. Esaïe dit encore: Qu'ont-ils vu dans ta maison? Ezéchias répondit: Ils ont vu tout ce qui est dans ma maison: il n'y a rien dans mes trésors que je ne leur aie fait voir. Alors Esaïe dit à Ezéchias: Ecoute la parole du Seigneur (YHWH) des Armées! Les jours viennent où l'on emportera à Babylone tout ce qui est dans ta maison, tout ce que tes pères ont amassé jusqu'à ce jour; il n'en restera rien, dit le Seigneur. On prendra de tes fils, qui seront sortis de toi, que tu auras engendrés, et ils seront eunuques dans le palais du roi de Babylone. Ezéchias répondit à Esaïe: La parole du Seigneur, que tu as prononcée, est bonne; car, ajouta-t-il, il y aura paix et sécurité pendant ma vie. Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, criez-lui que son combat est terminé, qu'elle s'est acquittée de sa faute, qu'elle a déjà reçu du Seigneur le double de ce qu'elle méritait pour tous ses péchés. Quelqu'un crie: Dans le désert, frayez le chemin du Seigneur ! Aplanissez une route pour notre Dieu dans la plaine aride! Que toute vallée soit élevée, que toute montagne et toute colline soient abaissées! Que les reliefs se changent en terrain plat et les escarpements en vallons! Alors la gloire du Seigneur se dévoilera, et tous la verront ensemble – c'est la bouche du Seigneur qui parle. Quelqu'un dit: Crie! On répond: Que crierai-je? – Toute chair est de l'herbe, tout son éclat est comme la fleur des champs. L'herbe se dessèche, la fleur se fane quand le souffle du Seigneur passe dessus. Vraiment, le peuple est de l'herbe: l'herbe se dessèche, la fleur se fane; mais la parole de notre Dieu subsistera toujours. Monte sur une haute montagne, Sion, toi qui portes la bonne nouvelle; élève ta voix avec force, Jérusalem, toi qui portes la bonne nouvelle; élève ta voix, n'aie pas peur, dis aux villes de Juda: Votre Dieu est là! Le Seigneur Dieu vient avec force, son bras lui assure la domination; il a avec lui son salaire, sa rétribution le précède. Comme un berger, il fera paître son troupeau, de son bras il rassemblera des agneaux et les portera sur son sein; il conduira les brebis qui allaitent. Qui a mesuré les eaux dans le creux de sa main, fixé les dimensions du ciel avec la paume, jaugé dans une mesure toute la poussière de la terre? Qui a pesé les montagnes au crochet et les collines à la balance? Qui a fixé une mesure au souffle du Seigneur, qui lui donne des conseils? Avec qui a-t-il tenu conseil, pour mieux comprendre quelque chose? Qui lui a appris le sentier de l'équité? Qui lui a appris la connaissance? Qui lui a fait connaître le chemin de l'intelligence? Les nations sont comme une goutte qui tombe d'un seau, elles comptent comme la poussière sur une balance; les îles sont comme une fine poussière qui s'envole. Le Liban ne suffit pas au bûcher, et ses animaux ne suffisent pas à l'holocauste. Toutes les nations sont comme rien devant lui; elles comptent moins pour lui que néant et chaos. A qui voulez-vous comparer Dieu? Que présenterez-vous qui lui ressemble? C'est un artisan qui fond la statue, et c'est un orfèvre qui la couvre d'or et y soude des chaînettes d'argent. Celui qui est trop pauvre pour cette offrande choisit un bois qui résiste à la vermoulure; il cherche un artisan habile pour dresser une statue qui ne vacille pas. Ne le savez-vous pas? Ne l'entendez-vous pas? Ne vous l'a-t-on pas annoncé dès le commencement? N'avez-vous pas compris ce que sont les fondations de la terre? C'est lui qui habite au-dessus du cercle de la terre, dont les habitants sont comme des criquets; il déploie le ciel comme une étoffe légère, il l'étend comme une tente pour y habiter. C'est lui qui réduit les princes à rien et qui ramène au chaos les juges de la terre; ils ne sont pas même plantés, pas même semés, leur tronc n'a pas même de racine en terre; qu'il souffle sur eux, et ils se dessèchent, une tempête les emporte comme le chaume. A qui me comparerez-vous, pour que je lui ressemble? dit le Saint. Levez les yeux en haut et regardez! Qui a créé ces choses? C'est celui qui fait sortir leur armée au complet. Il les appelle toutes par leur nom, par son grand pouvoir et par sa force puissante: il n'y en a pas une qui fasse défaut. Pourquoi dis-tu, Jacob, pourquoi répètes-tu, Israël: Ma destinée est cachée au Seigneur, mon droit passe inaperçu de mon Dieu? Ne le sais-tu pas? Ne l'as-tu pas entendu? C'est le Seigneur (YHWH), le Dieu de pérennité, qui crée les extrémités de la terre; il ne s'épuise ni ne se fatigue; son intelligence est insondable. Il donne de la force à celui qui est épuisé et il augmente la vigueur de celui qui est à bout de ressources. Les adolescents s'épuisent, ils se fatiguent, les jeunes gens finissent par trébucher; mais ceux qui espèrent le Seigneur renouvellent leur force. Ils prennent leur essor comme les aigles; ils courent et ne se fatiguent pas, ils marchent et ne s'épuisent pas. Iles, faites silence pour m'écouter! Que les peuples renouvellent leur force, qu'ils s'avancent et qu'ils parlent! Comparaissons ensemble au jugement. Qui a suscité de l'orient celui que la justice appelle sur ses pas? Qui lui a livré des nations et abaissé des rois? Son épée les réduit en poussière, son arc fait d'eux du chaume que le vent emporte. Il les poursuit, il passe, victorieux, sur un sentier que ses pieds n'avaient jamais foulé. Qui a agi, qui a fait? C'est celui qui convoque les générations dès le commencement. Moi, le Seigneur (YHWH), je suis le premier, et, avec les derniers, c'est encore moi. Les îles le voient, elles ont peur. Les extrémités de la terre tremblent. Tous s'approchent, ils viennent. Ils s'entraident, et chacun dit à son frère: Sois fort! L'artisan encourage le fondeur; celui qui polit au marteau encourage celui qui frappe sur l'enclume; il dit de la soudure: Elle est bonne! Et il fixe l'idole avec des clous, pour qu'elle ne vacille pas. Mais toi, Israël, mon serviteur, Jacob, que j'ai choisi, descendance d'Abraham, mon ami! Toi, que j'ai saisi des extrémités de la terre et que j'ai appelé de ses confins, à qui j'ai dit: Tu es mon serviteur, je te choisis et je ne te rejette pas! N'aie pas peur, car je suis avec toi; ne jette pas des regards inquiets, car je suis ton Dieu; je te rends fort, je viens à ton secours, je te soutiens de ma main droite victorieuse. Ils seront honteux et confus, tous ceux qui sont fâchés contre toi; ils seront réduits à rien, ils disparaîtront, ceux qui te cherchent querelle. Tu les chercheras et tu ne les trouveras plus, tes adversaires; ils seront réduits à rien, au néant, ceux qui te faisaient la guerre. Car je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu, celui qui saisit ta main droite, qui te dit: N'aie pas peur, je viens à ton secours. N'aie pas peur, Jacob, toi qui n'es plus qu'un ver, Israël, toi qui es une larve; je viens à ton secours, – déclaration du Seigneur  – moi, ton rédempteur, le Saint d'Israël. J'ai fait de toi une herse aiguisée, toute neuve, garnie de pointes; tu écraseras, tu broieras les montagnes et tu rendras les collines semblables à de la menue paille, tu les vanneras, le vent les emportera, et une tempête les dispersera. Mais toi, tu te réjouiras dans le Seigneur, tu mettras ta fierté dans le Saint d'Israël. Les pauvres et les déshérités cherchent de l'eau, et il n'y en a pas; leur langue est desséchée par la soif. Moi, le Seigneur (YHWH), je leur répondrai; moi, le Dieu d'Israël, je ne les abandonnerai pas. Je ferai jaillir des fleuves le long des pistes, des sources au milieu des vallées; je changerai le désert en étang et la terre desséchée en sources; je mettrai dans le désert le cèdre, l'acacia, le myrte et l'olivier; je placerai dans la plaine aride le cyprès, l'orme et le buis, tous ensemble; afin qu'ils voient et qu'ils sachent, qu'ils observent et comprennent tous ensemble que c'est la main du Seigneur qui a fait tout cela, que c'est le Saint d'Israël qui l'a créé. Présentez votre cause, dit le Seigneur ; produisez vos preuves, dit le roi de Jacob. Qu'ils les produisent. Et qu'ils nous annoncent ce qui doit arriver. Le passé, dites-nous ce qu'il a été, et nous y réfléchirons pour en connaître la suite; ou bien, faites-nous entendre l'avenir. Annoncez ce qui est encore à venir, et nous saurons que vous êtes des dieux; faites seulement quelque chose de bien ou de mal, pour que nous ouvrions les yeux et que nous le voyions tous ensemble. Vous êtes moins que rien, et votre action est moins connue que le néant; c'est une abomination que de vous choisir. Je l'ai suscité du nord, et il est venu. Depuis le levant, il invoque mon nom; il piétine les dirigeants comme de la boue, comme de l'argile que foule un potier. Qui l'a annoncé dès le commencement, pour que nous le sachions – longtemps à l'avance, pour que nous disions: C'est juste! Personne ne l'annonce, personne ne le fait entendre, et personne n'entend vos paroles. Le premier arrivé à Sion dit: Ils sont là! A Jérusalem, je donne un porteur de bonne nouvelle. Je regarde, et il n'y a personne, personne parmi eux qui puisse donner un conseil: je les aurais interrogés, et ils m'auraient répondu! Eux tous ne sont rien, leurs œuvres ne sont que néant; leurs idoles, souffle et chaos. Voici mon serviteur, que je soutiens, celui que j'ai choisi et que j'agrée. J'ai mis sur lui mon souffle; il imposera l'équité aux nations. Il ne criera pas, il n'élèvera pas la voix, il ne se fera pas entendre dans les rues. Il ne brisera pas le roseau qui ploie, il n'éteindra pas la mèche qui vacille; il imposera loyalement l'équité. Il ne vacillera pas, il ne ploiera pas, jusqu'à ce qu'il ait installé l'équité sur la terre; les îles attendent sa loi. Ainsi parle Dieu, le Seigneur, celui qui crée le ciel et qui le déploie, celui qui étale la terre et ses productions, celui qui donne la respiration à ceux qui la peuplent et le souffle à ceux qui la parcourent: Moi, le Seigneur (YHWH), je t'ai appelé pour la justice et je te prends par la main, je te préserve pour faire de toi l'alliance du peuple, la lumière des nations, pour ouvrir les yeux des aveugles, pour faire sortir de la forteresse le prisonnier et de la maison de détention les habitants des ténèbres. Je suis le Seigneur (YHWH), c'est là mon nom; et je ne donnerai pas ma gloire à un autre ni mon honneur aux statues. Le passé est arrivé: je vous annonce du nouveau; avant que cela ne germe, je vous le fais entendre. Chantez pour le Seigneur un chant nouveau, chantez sa louange depuis les extrémités de la terre, vous qui voyagez sur la mer et vous qui la remplissez, les îles et leurs habitants! Que le désert et ses villes élèvent la voix, ainsi que les villages où habite Qédar! Que les habitants de Séla poussent des cris de joie! Que du sommet des montagnes ils lancent des cris de triomphe! Qu'on rende gloire au Seigneur et que dans les îles on dise sa louange! Le Seigneur sort comme un héros, il éveille sa passion jalouse comme un homme de guerre; il lance des acclamations guerrières, il pousse des cris, il triomphe de ses ennemis. Depuis toujours je garde le silence, je me tais, je me contiens; comme une femme en travail je gémis, je suffoque et je suis haletant. Je ferai des montagnes et des collines un désert, j'en dessécherai toute la verdure; je changerai les fleuves en îles et je dessécherai les étangs. Je ferai marcher les aveugles sur un chemin qu'ils ne connaissaient pas; je les conduirai par des sentiers qu'ils ne connaissaient pas. Je changerai devant eux les ténèbres en lumière et le sol accidenté en terrain plat; c'est bien cela que je ferai, et je ne les abandonnerai pas. Ils reculeront, ils auront honte, ceux qui mettent leur confiance dans des statues, ceux qui disent à des idoles de métal fondu: Vous êtes nos dieux! Sourds, écoutez! Aveugles, regardez et voyez! Qui est aveugle, sinon mon serviteur? Qui est sourd comme le messager que j'envoie? Qui est aveugle comme celui qui a trouvé la paix, aveugle comme le serviteur du Seigneur ? Tu as vu beaucoup de choses, mais tu n'y as pas pris garde; on a ouvert les oreilles, mais on n'a pas entendu. Le Seigneur a pris plaisir, à cause de sa justice, à rendre la loi grande et magnifique. Et voilà un peuple pillé et dépouillé! On les a tous pris au piège dans des fosses, cachés dans des maisons de détention; ils ont été pillés, et il n'y a personne pour les délivrer! ils sont dépouillés, et il n'y a personne pour dire: Restitue! Qui parmi vous prêtera l'oreille à cela? Qui prêtera attention, pour écouter à l'avenir? Qui a livré Jacob à ceux qui le dépouillent, et Israël aux pillards? N'est-ce pas le Seigneur, contre qui nous avons péché? Ils n'ont pas voulu suivre ses voies et ils n'ont pas écouté sa loi. Aussi a-t-il versé sur Israël l'ardeur de sa colère et la violence de la guerre; celle-ci l'a embrasé de toutes parts, et il n'a rien compris; elle l'a dévoré, et il n'a pas réfléchi. Maintenant, ainsi parle le Seigneur, celui qui te crée, ô Jacob, celui qui te façonne, ô Israël: N'aie pas peur, car j'ai assuré ta rédemption. Je t'ai appelé par ton nom: tu es à moi! Si tu traverses les eaux, je serai avec toi; si tu passes les fleuves, ils ne t'emporteront pas; si tu marches dans le feu, tu ne te brûleras pas, et les flammes ne te dévoreront pas. Car je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu, le Saint d'Israël, ton Sauveur; je donne l'Egypte en rançon pour toi, Koush et Seba à ta place. Du fait que tu as du prix à mes yeux, du fait que tu es glorifié et que je t'aime, je donne des hommes à ta place et des peuples pour ta vie. N'aie pas peur, car je suis avec toi; de l'orient je ramènerai ta descendance et de l'occident je te rassemblerai. Je dirai au nord: Donne! et au sud: Ne retiens pas! Fais venir mes fils de loin et mes filles des extrémités de la terre, quiconque est appelé de mon nom, et que pour ma gloire j'ai créé, façonné et fait. Qu'on fasse sortir le peuple qui est aveugle bien qu'il ait des yeux, et ceux qui sont sourds bien qu'ils aient des oreilles. Que toutes les nations se rassemblent, que les peuples s'amassent! Qui d'entre eux a annoncé cela? Qui d'entre eux nous avait appris ce qui s'est passé? Qu'ils produisent leurs témoins pour se justifier! Qu'on les entende pour pouvoir dire: C'est vrai! Vous êtes mes témoins, – déclaration du Seigneur  – mon serviteur, celui que j'ai choisi, afin que vous sachiez, que vous me croyiez et que vous compreniez que c'est moi: avant moi aucun Dieu n'a été façonné, et après moi il n'y en aura pas. C'est moi, moi seul, qui suis le Seigneur (YHWH), hors de moi il n'y a pas de sauveur. C'est moi qui ai annoncé, sauvé et dit, ce n'est pas un étranger parmi vous; vous êtes donc mes témoins, – déclaration du Seigneur  – c'est moi qui suis Dieu. Depuis ce jour c'est moi, et personne ne délivre de ma main; j'agirai: qui s'y opposera? Ainsi parle le Seigneur, votre rédempteur, le Saint d'Israël: C'est pour vous que j'ai envoyé quelqu'un contre Babylone. Je les ferai couler, tous ces fuyards, ces Chaldéens, dans les vaisseaux de leur triomphe. Je suis le Seigneur (YHWH), votre Saint, le créateur d'Israël, votre roi. Ainsi parle le Seigneur, qui trace une route dans la mer et un sentier dans les eaux puissantes, qui met en campagne des chars et des chevaux, une armée, de vaillants guerriers, tous ensemble. Ils se couchent, ils ne se relèvent plus, ils se sont éteints, ils se sont consumés comme une mèche. Ne vous rappelez pas le passé, et ne considérez plus ce qui est ancien. Je fais du nouveau, dès maintenant cela germe; ne le savez-vous pas? Je mettrai un chemin dans le désert et des fleuves dans la terre aride. Les animaux sauvages me glorifieront, les chacals comme les autruches, car je mets de l'eau dans le désert, des fleuves dans la terre aride, pour faire boire mon peuple, celui que j'ai choisi. Le peuple que je me suis façonné dira ma louange. Ce n'est pas moi que tu as invoqué, Jacob! Tu t'es fatigué de moi, Israël! Tu ne m'as pas offert le mouton ou la chèvre de tes holocaustes. Tes sacrifices n'étaient pas à ma gloire; je ne t'ai pas astreint à un service d'offrandes, et je ne t'ai pas fatigué pour de l'encens. Tu n'as pas acheté pour moi à prix d'argent du roseau aromatique et tu ne m'as pas rassasié de la graisse de tes sacrifices; mais tu m'as astreint à l'esclavage par tes péchés, tu m'as fatigué par tes fautes. C'est moi, moi seul, qui de moi-même efface tes transgressions; je ne me souviendrai plus de tes péchés. Rappelle-toi à mon souvenir, entrons ensemble en jugement, parle toi-même, pour te justifier. Ton premier père a péché, et tes interprètes se sont révoltés contre moi. J'ai profané les princes du sanctuaire j'ai livré Jacob à l'anathème, Israël aux injures. Ecoute maintenant, Jacob, mon serviteur! Israël, que j'ai choisi! Ainsi parle le Seigneur, celui qui te fait et qui te façonne depuis le ventre de ta mère, celui qui est ton secours: N'aie pas peur, Jacob, mon serviteur, Yeshouroun: je t'ai choisi. Car je verserai de l'eau sur le sol altéré et des ruisseaux sur la terre desséchée; je verserai mon souffle sur ta descendance et ma bénédiction sur ta progéniture. Ils germeront au beau milieu de l'herbe, comme les saules près des cours d'eau. Celui-ci dira: J'appartiens au Seigneur ! Celui-là se réclamera du nom de Jacob. Cet autre écrira sur sa main: « Appartenant au Seigneur  », et il se parera du nom d'Israël. Ainsi parle le Seigneur, le roi d'Israël, son rédempteur, le Seigneur (YHWH) des Armées: Je suis le premier et je suis le dernier, en dehors de moi il n'y a pas de Dieu. Qui est comme moi? Qu'il crie! Qu'il l'annonce et m'expose tout ce qui s'est passé depuis que j'ai fondé le peuple d'autrefois! Et qu'ils annoncent aussi ce qui est à venir, ce qui doit encore arriver! Ne soyez pas effrayés, ne tremblez pas; ne te l'ai-je pas fait entendre et annoncé depuis toujours? Vous êtes mes témoins: y a-t-il un autre Dieu en dehors de moi? Il n'y a pas d'autre Rocher, je n'en connais pas. Ceux qui façonnent des statues, eux tous, se réduisent au chaos, et leurs œuvres les plus chères ne servent à rien; ils sont leurs témoins, elles n'ont ni la vue, ni la connaissance, aussi seront-ils honteux. Qui façonne un dieu ou fond une statue, pour n'en retirer aucune utilité? Tous ses compagnons seront honteux; les ciseleurs eux-mêmes ne sont que des humains; qu'ils se rassemblent tous, qu'ils se présentent, et tous ensemble ils seront effrayés et honteux. Le forgeron, comme pour une hache, travaille avec des braises et il façonne à coups de marteau; il travaille d'un bras vigoureux; mais a-t-il faim, le voilà sans force; ne boit-il pas d'eau, le voilà épuisé. Le menuisier tend le cordeau, il la dessine à la craie, il la forme au ciseau, il la dessine au compas; il la fait sur le modèle d'un homme, il lui donne l'apparence d'un être humain, pour qu'elle habite dans une maison. Il coupe des cèdres, il prend des rouvres et des chênes qu'il a laissés grandir parmi les arbres de la forêt; il plante des pins, et la pluie les fait croître. L'homme s'en sert pour faire du feu, il les prend pour se chauffer. D'une part, il en allume pour cuire du pain, d'autre part il fabrique un dieu, il se prosterne; il en fait une statue, devant laquelle il fait des révérences. Il jette au feu la moitié de son bois, avec cette moitié il va pouvoir manger de la viande, il cuit un rôti et se rassasie; il se chauffe aussi et dit: Ah! ah! je me chauffe, je vois les flammes! Et avec le reste il fait un dieu, sa statue, il fait des révérences devant elle, il se prosterne, il l'invoque et s'écrie: Délivre-moi, car tu es mon dieu! Ils n'ont ni connaissance ni intelligence; leurs yeux sont bouchés, de sorte qu'ils ne voient pas, et leur cœur, de sorte qu'ils n'ont pas de bon sens. Il ne réfléchit pas et il n'a ni connaissance ni d'intelligence pour dire: J'en ai jeté une moitié au feu, j'ai cuit du pain sur les braises, j'ai rôti de la viande et je l'ai mangée; et avec le reste je ferais une abomination! Je ferais des révérences devant un morceau de bois! Il se repaît de cendres; son cœur abusé l'égare, il ne le délivrera pas; il ne dira pas: N'y a-t-il pas un mensonge dans ma main droite? Souviens-toi de cela, Jacob, Israël, car tu es mon serviteur; je t'ai façonné pour que tu sois mon serviteur; Israël, je ne t'oublierai pas. J'ai effacé tes transgressions comme un nuage et tes péchés comme une nuée. Reviens à moi, car j'ai assuré ta rédemption. Ciel, pousse des cris de joie, car le Seigneur a agi! Profondeurs de la terre, lancez des acclamations! Montagnes, éclatez en cris de joie! Vous aussi, forêts, avec tous vos arbres! Car le Seigneur a assuré la rédemption de Jacob, il montre sa splendeur en Israël. Ainsi parle le Seigneur, ton rédempteur, celui qui te façonne depuis le ventre de ta mère: Moi, le Seigneur (YHWH), je fais tout; seul, je déploie le ciel, par moi-même j'étale la terre. Je déjoue les signes des vantards et je fais perdre la tête aux devins; je fais reculer les sages et je rends leur connaissance stupide. Je réalise la parole de mon serviteur et je mène à bien les projets de mes messagers. Je dis de Jérusalem: Elle sera habitée, et des villes de Juda: Elles seront rebâties, et je relèverai leurs ruines. Je dis à l'eau profonde: Dessèche-toi; je tarirai tes fleuves. Je dis de Cyrus: C'est mon berger! Il comblera tous mes désirs, en disant de Jérusalem: Qu'elle soit rebâtie! et du temple: Qu'il soit fondé! Voici ce que dit le Seigneur à l'homme qui a reçu son onction, – à Cyrus, que j'ai saisi par la main droite, pour terrasser devant lui des nations, pour détacher la ceinture des rois, pour ouvrir devant lui les deux battants, et que les portes des villes ne soient plus fermées: Je marcherai moi-même devant toi, j'aplanirai les pentes, je briserai les battants de bronze et je casserai les verrous de fer. Je te donnerai des trésors enfouis, des richesses cachées, afin que tu saches que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui t'appelle par ton nom, et que je suis le Dieu d'Israël. A cause de Jacob, mon serviteur, d'Israël, celui que j'ai choisi, je t'ai appelé par ton nom; je t'ai paré d'un titre, sans que tu me connaisses. Je suis le Seigneur (YHWH), et il n'y en a pas d'autre, à part moi il n'y a pas de Dieu; je t'ai préparé au combat, sans que tu me connaisses, afin que l'on sache, du soleil levant au couchant, qu'en dehors de moi il n'y a que néant: je suis le Seigneur (YHWH), et il n'y en a pas d'autre. Je façonne la lumière et je crée les ténèbres, je fais la paix et je crée le malheur; c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui fais tout cela. Que le ciel distille d'en haut, que les nuées laissent couler la justice! Que la terre s'ouvre pour que le salut y soit fécond, et qu'en même temps la justice y germe! C'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai créé cela. Quel malheur pour qui cherche querelle à celui qui l'a façonné, alors qu'il n'est qu'un vase parmi les vases de terre! L'argile peut-elle dire à celui qui la façonne: Que fais-tu? et: Ton action ne vaut rien! Quel malheur pour celui qui dit à un père: Pourquoi engendres-tu? – et à une femme: Pourquoi accouches-tu? Ainsi parle le Seigneur, le Saint d'Israël, celui qui le façonne: Veut-on m'interroger sur ce qui est à venir, me donner des ordres sur mes fils et sur l'œuvre de mes mains? C'est moi qui ai fait la terre et qui sur elle ai créé l'homme; ce sont mes propres mains qui ont déployé le ciel, et c'est moi qui commande toute son armée. C'est moi qui l'ai suscité pour la justice, et j'aplanirai toutes ses voies; il rebâtira ma ville et il laissera partir mes exilés sans indemnités ni présents, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Ainsi parle le Seigneur : Le produit du travail de l'Egypte, les profits de Koush et ceux des Sabéens, hommes de haute taille, passeront chez toi et seront à toi. Ces peuples marcheront derrière toi, ils passeront enchaînés, ils se prosterneront devant toi et t'adresseront leur prière: C'est chez toi seulement qu'est Dieu, et il n'y en a pas d'autre, les dieux sont néant! Vraiment tu es un Dieu qui se cache, Dieu d'Israël, Sauveur! Ils sont tous honteux et confus, ils s'en vont tous dans la confusion, les ciseleurs d'idoles. Quant à Israël, c'est par le Seigneur qu'il obtient le salut pour toujours. Jamais, plus jamais vous ne serez honteux ni confus. Car ainsi parle le Seigneur, celui qui crée le ciel, lui, le Dieu qui façonne la terre et la forme, lui qui l'affermit, qui ne l'a pas créée chaos, mais qui l'a façonnée pour qu'elle soit habitée: Je suis le Seigneur (YHWH), et il n'y en a pas d'autre. Ce n'est pas en cachette que j'ai parlé, dans un lieu ténébreux de la terre. Je n'ai pas dit aux descendants de Jacob: Cherchez-moi dans le chaos! Moi, le Seigneur (YHWH), je dis ce qui est juste, je proclame ce qui est droit. Rassemblez-vous et venez, approchez ensemble, rescapés des nations! Ils n'ont pas de connaissance, ceux qui portent le bois de leur statue et qui intercèdent auprès d'un dieu qui ne peut les sauver. Annoncez-le et présentez vos arguments! Qu'ils tiennent conseil tous ensemble! Qui a fait entendre cela dès le temps jadis et depuis lors l'a annoncé? N'est-ce pas moi, le Seigneur (YHWH)? A part moi, il n'y a pas de Dieu; de Dieu juste et sauveur, à part moi, il n'y en a aucun. Tournez-vous vers moi et soyez sauvés, vous tous, aux extrémités de la terre! Car je suis Dieu, et il n'y en a pas d'autre. Je le jure par moi-même – de ma bouche sort ce qui est juste, une parole qui ne sera pas révoquée: Tout genou fléchira devant moi, toute langue prêtera serment par moi. Dans le Seigneur seul, dira-t-on de moi, résident la justice et la force; à lui viendront, honteux, tous ceux qui se sont fâchés contre lui. Par le Seigneur seront justifiés tous les descendants d'Israël, en lui ils mettront leur fierté. Bel s'agenouille, Nebo se courbe; on met leurs idoles sur des animaux, sur des bêtes; vous les portiez, et les voilà chargés, devenus un fardeau pour l'animal épuisé! Ensemble ils se sont courbés, ils se sont agenouillés, ils ne peuvent libérer le fardeau et ils s'en vont eux-mêmes en captivité. Ecoutez-moi, maison de Jacob, et vous tous, reste de la maison d'Israël, vous que je prends à ma charge depuis le ventre de votre mère, que je porte depuis le sein maternel! Jusqu'à votre vieillesse, c'est moi; jusqu'au temps des cheveux blancs je vous soutiendrai; je l'ai fait et je veux encore porter, soutenir et libérer. A qui me comparerez-vous et me rendrez-vous égal? A qui me ferez-vous ressembler, pour que nous soyons semblables? Ils versent l'or de leur bourse et pèsent l'argent à la balance; ils paient un orfèvre, pour qu'il en fasse un dieu, et ils font des révérences et se prosternent. Ils le portent, ils le soutiennent avec l'épaule, ils le déposent à sa place. Il ne bouge pas de son lieu! Même si l'on crie vers lui, il ne répond pas, il ne sauve pas de la détresse. Souvenez-vous de cela, et soyez des hommes! Réfléchissez-y, transgresseurs! Souvenez-vous du lointain passé; car je suis Dieu, et il n'y en a pas d'autre, je suis Dieu, et rien n'est semblable à moi. J'annonce dès le commencement ce qui vient par la suite et dès le temps jadis ce qui n'est pas encore fait. Je dis: Mes projets se réaliseront, et je ferai tout ce que je désire. J'appelle de l'orient un oiseau de proie, d'un pays lointain l'homme de mes projets. Ce que j'ai dit, je le fais arriver; ce que j'ai façonné, je le fais. Ecoutez-moi, hommes au cœur indomptable, vous qui êtes loin de la justice! Je fais approcher ma justice – elle n'est pas loin – et mon salut – il ne tardera pas. Je mettrai le salut en Sion, pour Israël, ma splendeur. Descends, assieds-toi dans la poussière, Babylone jolie! Assieds-toi à terre, sans trône, fille des Chaldéens! On ne t'appellera plus « Délicate et Choyée ». Prends le moulin et mouds de la farine; retire ton voile, relève le bas de ta robe, découvre tes cuisses, traverse les fleuves! Ta nudité sera exposée, on verra ton déshonneur. J'aurai ma vengeance, je ne me laisserai arrêter par personne. Notre rédempteur a pour nom le Seigneur (YHWH) des Armées; c'est le Saint d'Israël. Assieds-toi en silence et va dans les ténèbres, fille des Chaldéens! On ne t'appellera plus « Souveraine des royaumes ». Je m'étais irrité contre mon peuple, j'avais profané mon patrimoine et je te les avais livrés; tu n'as pas eu de compassion pour eux, tu as fait peser lourdement ton joug sur le vieillard. Tu disais: Je serai toujours souveraine! Tu n'as pas réfléchi à tout cela, tu n'as pas songé à la suite. Ecoute maintenant ceci, voluptueuse, qui es assise en toute sécurité et qui te dis: Moi, et rien que moi! Je ne serai jamais veuve, je ne connaîtrai pas la privation d'enfants! Ces deux choses t'arriveront en un instant, le même jour: la privation d'enfants et le veuvage; elles fondront sur toi dans toute leur rigueur malgré la multitude de tes sortilèges, malgré la puissance de tes pratiques magiques. Tu mettais ta confiance dans le mal que tu faisais, tu disais: Personne ne me voit! Ta sagesse et ta connaissance t'ont tourné la tête, et tu te disais: Moi, et rien que moi! Un malheur viendra sur toi, sans que tu en connaisses l'aurore; la calamité tombera sur toi, sans que tu puisses la conjurer; la tourmente viendra sur toi à l'improviste, sans que tu le saches. Reste donc au milieu de tes pratiques magiques et de la multitude de tes sortilèges, pour lesquels tu t'es fatiguée depuis ta jeunesse! Peut-être pourras-tu en tirer profit, peut-être parviendras-tu à inspirer de la terreur! Tu t'es fatiguée à force de demander conseil: qu'ils se lèvent donc et qu'ils te sauvent, ceux qui quadrillent le ciel, qui observent les étoiles, qui annoncent, d'après les nouvelles lunes, ce qui doit t'arriver! Ils seront comme de la paille: un feu les brûlera; ils n'échapperont pas aux flammes: ce n'est pas de la braise pour leur pain, un brasier devant lequel on s'assied. Voilà ce que deviendront ceux pour lesquels tu te fatiguais. Ceux avec qui tu as commercé depuis ta jeunesse erreront chacun de son côté: pour toi, pas de sauveur! Ecoutez, maison de Jacob, vous qui portez le nom d'Israël et qui êtes sortis des eaux de Juda; vous qui prêtez serment par le nom du Seigneur et qui évoquez le Dieu d'Israël, mais sans loyauté ni justice! Car ils tirent leur nom de la ville sacrée et ils s'appuient sur le Dieu d'Israël dont le nom est le Seigneur (YHWH) des Armées. Depuis longtemps j'avais annoncé ce qui s'est passé; c'est sorti de ma bouche, et je l'ai fait entendre; tout à coup j'ai agi, et c'est arrivé. Sachant que tu es rétif, que ta nuque est une barre de fer et que tu as un front de bronze, je te l'ai annoncé dès longtemps, je te l'ai fait entendre avant que cela n'arrive, afin que tu ne dises pas: C'est mon idole qui l'a fait, c'est ma statue ou mon image de métal fondu qui l'a ordonné. Tu entends! Regarde tout cela! Et vous, ne l'annoncerez-vous pas? Je te fais entendre des choses nouvelles, dès maintenant, des choses tenues en réserve, que tu ne connaissais pas. Ce n'est pas depuis longtemps qu'elles sont créées, mais maintenant; jusqu'à ce jour, tu n'en avais rien entendu, pour que tu ne dises pas: Eh! je le savais! Tu n'as rien entendu, tu n'as rien su, ton oreille n'a rien perçu à l'avance. Car je savais que tu n'es qu'un traître, et que depuis le ventre de ta mère on t'appelle « Révolté ». A cause de mon nom, je suspends ma colère; à cause de la louange qui m'est due, je me contiens envers toi, pour ne pas te retrancher. Je t'ai fait fondre, mais ce n'est pas pour de l'argent; je t'ai éprouvé au creuset de l'affliction. De moi-même, de moi-même, j'agirai. Comment me laisserais-je profaner! Je ne donnerai pas ma gloire à un autre. Ecoute-moi, Jacob, Israël, toi que j'ai appelé! C'est moi! C'est moi qui suis le premier, c'est aussi moi qui suis le dernier. C'est ma main qui fonde la terre, c'est ma main droite qui a tendu le ciel: je les appelle, et ensemble ils se présentent. Vous tous, rassemblez-vous, écoutez! Qui d'entre eux a annoncé cela? Celui que le Seigneur aime fera ce qu'il désire à l'encontre de Babylone, et son bras s'abattra sur les Chaldéens. C'est moi, moi seul, qui ai parlé, et je l'ai appelé; je l'ai fait venir, et son œuvre réussira. Approchez-vous de moi, écoutez! Dès le commencement, je n'ai pas parlé en cachette, dès l'origine de ces choses, j'étais là. Et maintenant, le Seigneur Dieu m'a envoyé, avec son souffle. Ainsi parle le Seigneur, ton rédempteur, le Saint d'Israël: Moi, le Seigneur (YHWH), ton Dieu, je t'instruis pour ton profit, je te conduis dans la voie où tu marches. Oh! si tu prêtais attention à mes commandements! Ta paix serait comme un fleuve et ta justice comme les flots de la mer; ta descendance serait comme le sable, ta progéniture comme les grains de sable; son nom ne serait pas retranché, il ne disparaîtrait pas de devant moi. Sortez de Babylone, fuyez d'entre les Chaldéens! Avec des cris de joie annoncez-le, faites-le entendre; propagez-le jusqu'aux extrémités de la terre, dites: le Seigneur a assuré la rédemption de Jacob, son serviteur! Ils n'auront pas soif dans les lieux desséchés où il les conduira: il fera jaillir pour eux l'eau du rocher, il fendra le rocher, et l'eau coulera. Il n'y a pas de paix, dit le Seigneur, pour les méchants. Iles, écoutez-moi! Peuples lointains, prêtez attention! Le Seigneur m'a appelé depuis le ventre maternel, il a évoqué mon nom depuis les entrailles de ma mère. Il a rendu ma bouche semblable à une épée acérée, il m'a couvert de l'ombre de sa main; il a fait de moi une flèche aiguë, il m'a caché dans son carquois. Et il m'a dit: Tu es mon serviteur, Israël, c'est en toi que je montre ma splendeur. Mais moi, j'ai dit: C'est pour rien que je me suis fatigué, c'est pour le chaos, la futilité, que j'ai épuisé ma force; assurément, mon droit est auprès du Seigneur et ma récompense auprès de mon Dieu. Maintenant le Seigneur parle, lui qui me façonne depuis le ventre de ma mère pour que je sois son serviteur, pour ramener à lui Jacob, pour qu'Israël soit rassemblé auprès de lui; je suis glorifié aux yeux du Seigneur, car mon Dieu a été ma force. Il a dit: C'est peu de chose que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et pour ramener les restes d'Israël: j'ai fait de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre. Voici ce que dit le Seigneur, le rédempteur, le Saint d'Israël, à celui dont la vie est méprisée, celui que la nation a en abomination, l'esclave des dominateurs: des rois le verront et ils se lèveront, des princes et ils se prosterneront, à cause du Seigneur, qui est digne de confiance, du Saint d'Israël, qui t'a choisi. Ainsi parle le Seigneur : Au temps de la faveur je t'ai répondu et au jour du salut je t'ai secouru; je te préserve pour faire de toi l'alliance du peuple, pour relever le pays et pour distribuer les patrimoines dévastés; pour dire aux prisonniers: Sortez! et à ceux qui sont dans les ténèbres: Paraissez! Ils pourront paître sur les chemins et ils trouveront des pâturages sur toutes les pistes. Ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif; la chaleur torride et le soleil ne les feront plus souffrir; car celui qui a compassion d'eux sera leur guide, et il les conduira vers des sources. Je transformerai toutes mes montagnes en chemins, et mes routes seront rehaussées. Ils sont là, ils arrivent de loin, ils arrivent, les uns du nord et de l'ouest, les autres du pays de Sinim. Ciel, pousse des cris de joie! Terre, sois dans l'allégresse! Montagnes, éclatez en cris de joie! Car le Seigneur console son peuple, il a compassion de ses pauvres. Sion disait: Le Seigneur m'a abandonnée, le Seigneur m'a oubliée! Une femme oublie-t-elle son nourrisson? N'a-t-elle pas compassion du fils qui est sorti de son ventre? Quand elle l'oublierait, moi je ne t'oublierais pas. Je t'ai gravée sur mes mains; tes murs sont constamment devant moi. Tes fils accourent; ceux qui t'ont rasée et réduite en ruines sortiront de toi. Lève les yeux et regarde tout autour: tous se rassemblent, ils viennent vers toi. Par ma vie, – déclaration du Seigneur  – tu les revêtiras tous comme une parure. Tu les attacheras à toi, à la manière d'une mariée. Oui, tes ruines, tes lieux dévastés, cette terre de décombres, tes habitants y seront désormais à l'étroit; et ceux qui te dévoraient s'éloigneront. Ils te le répéteront, ces fils dont tu avais été privée: L'espace est trop étroit pour moi; fais-moi de la place, pour que je puisse m'installer. Et tu te diras: Qui me les a donnés? Car j'étais privée d'enfants, j'étais stérile. J'étais exilée, répudiée: qui les a élevés? J'étais restée seule: ceux-ci, où étaient-ils? Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je lèverai ma main vers les nations, j'élèverai ma bannière vers les peuples; ils ramèneront tes fils dans leurs bras, ils porteront tes filles sur leurs épaules. Des rois seront tes nourriciers, et leurs princesses tes nourrices; ils se prosterneront devant toi, face contre terre, et ils lécheront la poussière de tes pieds; ainsi tu sauras que je suis le Seigneur (YHWH), et ceux qui m'espèrent ne seront pas honteux. Le butin du guerrier lui sera-t-il repris? La capture du juste échappera-t-elle? En effet, ainsi parle le Seigneur : la capture du guerrier sera reprise, et le butin de la brute échappera; j'attaquerai ceux qui t'attaquent et je sauverai tes fils. Ceux qui t'exploitent, je leur ferai manger leur propre chair; ils s'enivreront de leur sang comme de vin nouveau; ainsi tous sauront que je suis le Seigneur (YHWH), ton Sauveur, ton rédempteur, l'Indomptable de Jacob. Ainsi parle le Seigneur : Où est l'attestation de rupture avec laquelle j'ai répudié votre mère? Ou bien, auquel de mes créanciers vous ai-je vendus? C'est à cause de vos fautes que vous avez été vendus et c'est à cause de vos transgressions que votre mère a été répudiée. Je suis venu: pourquoi n'y avait-il personne? J'ai appelé: pourquoi personne n'a-t-il répondu? Mon bras est-il donc trop court pour libérer? N'ai-je pas assez de force pour délivrer? Quand je rabroue la mer, je la dessèche; je réduis les fleuves en désert; leurs poissons pourrissent, faute d'eau, ils meurent de soif. Je revêts le ciel d'obscurité et je fais d'un sac sa couverture. Le Seigneur Dieu m'a donné le langage des disciples, pour que je sache soutenir par une parole celui qui est épuisé; chaque matin, il éveille, il éveille mon oreille, pour que j'écoute à la manière des disciples. Le Seigneur Dieu m'a ouvert l'oreille, et moi, je ne me suis pas rebellé et je ne me suis pas dérobé. J'ai livré mon dos à ceux qui me frappaient et mes joues à ceux qui m'arrachaient la barbe; je ne me suis pas détourné des insultes et des crachats. Mais le Seigneur Dieu m'a secouru; c'est pourquoi je n'ai pas été confus, c'est pourquoi j'ai rendu mon visage semblable à du granit, sachant que je n'aurais pas honte. Celui qui me justifie est proche: qui veut m'accuser? Comparaissons ensemble! Qui s'oppose à mon droit? Qu'il s'avance vers moi! Le Seigneur Dieu viendra à mon secours: qui me condamnera? Ils tomberont tous en lambeaux comme un vêtement, les mites les dévoreront. Qui parmi vous craint le Seigneur, en écoutant son serviteur? Quiconque marche dans les ténèbres et manque de clarté, qu'il mette sa confiance dans le nom du Seigneur et qu'il s'appuie sur son Dieu! Vous tous qui allumez un feu, vous qui vous armez de projectiles incendiaires, allez dans votre feu, dans la fournaise, avec les projectiles incendiaires que vous avez enflammés! C'est par ma main que cela vous est arrivé; c'est pour la souffrance que vous vous coucherez! Ecoutez-moi, vous qui poursuivez la justice, qui cherchez le Seigneur ! Portez les regards sur le rocher d'où vous avez été taillés, sur le creux de la tranchée d'où vous avez été tirés. Portez les regards sur Abraham, votre père, et sur Sara qui vous a mis au monde; car quand il était seul je l'ai appelé, puis je l'ai béni et multiplié. Ainsi le Seigneur console Sion, il console toutes ses ruines; il rendra son désert semblable à l'Eden et sa plaine aride au jardin du Seigneur. On trouvera en elle la gaieté et la joie, la louange et le chant des psaumes. Prête attention à moi, mon peuple! prête l'oreille, ma nation! Car de moi sortira la loi; je ferai jaillir mon jugement pour qu'il soit la lumière des peuples. Ma justice est proche, mon salut va paraître et mes bras jugeront les peuples; les îles mettent leur espérance en moi, elles attendent mon bras. Levez les yeux vers le ciel, puis regardez sur la terre, en bas. Car le ciel se dissipera comme une fumée, la terre tombera en lambeaux comme un vêtement, et ses habitants mourront comme des mouches; mais mon salut durera toujours, et ma justice ne sera pas brisée. Ecoutez-moi, vous qui connaissez la justice, peuple qui as ma loi dans ton cœur! Ne craignez pas les outrages des hommes et ne soyez pas terrifiés par leurs injures. Car les mites les dévoreront comme un vêtement, la teigne les dévorera comme de la laine; mais ma justice durera toujours, et mon salut, de génération en génération. Eveille-toi, éveille-toi! Revêts-toi de force, bras du Seigneur ! Eveille-toi, comme aux jours de jadis, au temps des générations d'autrefois! N'est-ce pas toi qui abattis Rahav, qui transperças le dragon? N'est-ce pas toi qui mis la mer à sec, les eaux du grand abîme, qui frayas dans les profondeurs de la mer un chemin pour le passage des gens rédimés? Ainsi ceux que le Seigneur a libérés reviendront, ils arriveront à Sion avec des cris de joie, une joie perpétuelle couronnera leur tête; la gaieté et la joie viendront à leur rencontre, le chagrin et les gémissements s'enfuiront. C'est moi, moi seul, qui vous console. Qui es-tu, pour avoir peur de l'homme mortel, de l'être humain, dont le sort est celui de l'herbe? Tu oublierais le Seigneur, celui qui te fait, qui déploie le ciel et fonde la terre! Tu serais dans une frayeur continuelle, constante, devant la fureur de l'oppresseur, comme lorsqu'il s'apprête à détruire! Où donc est la fureur de l'oppresseur? Bientôt celui qui est courbé dans un cachot sera élargi; il ne mourra pas dans la fosse, et il ne manquera pas de pain. Je suis le Seigneur, ton Dieu, qui agite la mer et fais gronder ses flots. – Son nom, c'est le Seigneur (YHWH) des Armées. – J'ai mis mes paroles dans ta bouche et je t'ai couvert de l'ombre de ma main, en étendant un ciel et en fondant une terre, en disant à Sion: Tu es mon peuple! Eveille-toi, éveille-toi! Lève-toi, Jérusalem, toi qui as bu de la main du Seigneur la coupe de sa fureur, toi qui as bu, qui as vidé jusqu'au fond la coupe d'étourdissement! De tous les fils qu'elle a mis au monde, il n'y en a aucun pour la conduire; de tous les fils qu'elle a élevés, il n'y en a aucun pour la prendre par la main. Ces deux choses te sont arrivées: qui te plaindra? Le ravage et le désastre, la famine et l'épée. Qui suis-je pour te consoler? Tes fils en défaillance gisaient à tous les coins de rues, comme une antilope dans un filet, chargés de la fureur du Seigneur, rabroués par ton Dieu. Ecoute, je te prie, malheureuse, toi qui es ivre – mais ce n'est pas de vin! Ainsi parle ton Seigneur, le Seigneur (YHWH), ton Dieu, qui défend la cause de son peuple: Je prends de ta main la coupe d'étourdissement, le fond de la coupe de ma fureur; tu ne le boiras plus! Je la mettrai dans la main de ceux qui te causaient du chagrin, qui te disaient: Courbe-toi, que nous passions! Tu leur offrais ton dos comme le sol, comme la rue est offerte aux passants. Eveille-toi, éveille-toi! Revêts-toi de ta force, Sion! Revêts tes habits de splendeur, Jérusalem, ville sacrée! Car il n'entrera plus chez toi ni incirconcis, ni impur. Secoue ta poussière, relève-toi, assieds-toi, Jérusalem! Détache les liens de ton cou, Sion la belle, toi qui es captive! Car ainsi parle le Seigneur : c'est pour rien que vous avez été vendus, et ce n'est pas à prix d'argent que vous serez rédimés. Car ainsi parle le Seigneur Dieu : D'abord mon peuple descendit en Egypte pour y séjourner en immigré. Puis l'Assyrien l'opprima pour rien. Et maintenant, qu'ai-je à faire – déclaration du Seigneur  – quand mon peuple, pour rien, a été pris? Ceux qui le dominent hurlent – déclaration du Seigneur  – et constamment mon nom est bafoué. C'est pourquoi mon peuple connaîtra mon nom; c'est pourquoi il saura, en ce jour-là, que c'est moi qui parle: je suis là! Qu'ils sont beaux, sur les montagnes, les pas de celui qui porte la bonne nouvelle, qui proclame la paix, de celui qui porte l'heureuse nouvelle, qui proclame le salut, qui dit à Sion: Ton Dieu est roi! C'est la voix de tes guetteurs: ils élèvent la voix, tous ensemble ils poussent des cris de joie; car c'est face à face qu'ils voient le Seigneur revenir à Sion. Eclatez en cris de joie, toutes ensemble, ruines de Jérusalem! Car le Seigneur console son peuple, il assure la rédemption de Jérusalem. Le Seigneur a mis à nu son bras saint sous les yeux de toutes les nations; et toutes les extrémités de la terre verront le salut de notre Dieu. Partez, partez, sortez de là! Ne touchez rien d'impur! Sortez du milieu d'elle! Purifiez-vous, vous qui portez les ustensiles du Seigneur ! Ne sortez pas dans la précipitation, ne partez pas en fuyant; car le Seigneur marche devant vous, et le Dieu d'Israël sera ton arrière-garde. Mon serviteur prospérera; il s'élèvera, il montera, il sera très haut placé. De même qu'une multitude est atterrée à cause de toi, – tant son aspect, défiguré, n'était plus celui d'un homme, son apparence n'était plus celle des êtres humains – de même il purifiera par l'aspersion une multitude de nations. Devant lui des rois fermeront la bouche; car ils verront ce qui ne leur avait pas été raconté, ils comprendront ce qu'ils n'avaient pas entendu. Qui a cru ce qui nous était annoncé? Le bras du Seigneur, pour qui s'est-il dévoilé? Il s'est élevé devant lui comme un rejeton, comme une racine qui sort d'une terre assoiffée; il n'avait ni apparence, ni éclat pour que nous le regardions, et son aspect n'avait rien pour nous attirer. Méprisé et abandonné des hommes, homme de douleur et habitué à la souffrance, semblable à celui de qui on se détourne, il était méprisé, nous ne l'avons pas estimé. En fait, ce sont nos souffrances qu'il a portées, c'est de nos douleurs qu'il s'était chargé; et nous, nous le pensions atteint d'un fléau, frappé par Dieu et affligé. Or il était transpercé à cause de nos transgressions, écrasé à cause de nos fautes; la correction qui nous vaut la paix est tombée sur lui, et c'est par ses meurtrissures que nous avons été guéris. Nous étions tous errants comme du petit bétail, chacun suivait sa propre voie; et le Seigneur a fait venir sur lui notre faute à tous. Maltraité, affligé, il n'a pas ouvert la bouche; semblable au mouton qu'on mène à l'abattoir, à une brebis muette devant ceux qui la tondent, il n'a pas ouvert la bouche. Il a été pris par la violence et le jugement; dans sa génération, qui s'est soucié de ce qu'il était exclu de la terre des vivants, à cause des transgressions de mon peuple, du fléau qui l'avait atteint? On a mis sa tombe parmi celles des méchants, son sépulcre avec celui du riche, bien qu'il n'ait pas commis de violence et qu'il n'y ait pas eu de tromperie dans sa bouche. Le Seigneur a voulu l'écraser par la souffrance; si tu as fait de lui un sacrifice de réparation, il verra une descendance, il prolongera ses jours, et la volonté du Seigneur se réalisera par lui. A cause de ses tourments, il verra, il sera rassasié par sa connaissance; mon serviteur, le juste, apportera la justice à la multitude et il se chargera de leurs fautes. C'est pourquoi je lui donnerai une part avec la multitude; il partagera le butin avec les puissants, parce qu'il s'est livré lui-même à la mort et qu'il a été compté parmi les transgresseurs – alors qu'il a porté le péché d'une multitude et qu'il est intervenu pour les transgresseurs. Pousse des cris de joie, femme stérile, toi qui n'as pas accouché! Eclate en cris de joie et triomphe, toi qui n'as pas connu les douleurs de l'accouchement! Car les fils de la délaissée seront plus nombreux que les fils de la femme mariée, dit le Seigneur. Agrandis l'espace de ta tente; qu'on déploie les toiles de tes demeures: ne les ménage pas! Allonge tes cordages, affermis tes piquets! Car tu t'étendras à droite et à gauche; tes descendants prendront possession des nations et peupleront des villes dévastées. N'aie pas peur, car tu ne seras pas honteuse; ne sois pas confuse, car tu n'auras pas à rougir; oui, tu oublieras la honte de ta jeunesse et tu ne te souviendras plus du déshonneur de ton veuvage. Car celui qui te fait, c'est ton époux, – son nom, c'est le Seigneur (YHWH) des Armées – ton rédempteur, c'est le Saint d'Israël. Il est appelé Dieu de toute la terre; car le Seigneur te rappelle comme une femme abandonnée dont l'esprit est affligé. La compagne de jeunesse peut-elle être rejetée? – dit ton Dieu. Un court instant, je t'avais abandonnée, mais avec une grande compassion je te recueillerai; dans un débordement d'irritation, un instant je m'étais détourné de toi; mais avec fidélité, pour toujours, j'aurai compassion de toi, dit ton rédempteur, le Seigneur. Il en sera pour moi comme aux jours de Noé: j'avais juré que les eaux de Noé ne se répandraient plus sur la terre; je jure de même de ne plus m'irriter contre toi et de ne plus te rabrouer. Quand les montagnes s'en iraient, quand les collines vacilleraient, ma fidélité envers toi ne s'en ira pas, et mon alliance de paix ne vacillera pas, dit le Seigneur, qui a compassion de toi. Malheureuse, battue par la tempête, toi que personne ne console! Je garnis tes pierres de stuc, et je te donne des fondations de lapis-lazuli; je ferai tes créneaux de rubis, tes portes d'escarboucles et toute ton enceinte de pierres précieuses. Tous tes fils seront disciples du Seigneur, et la paix de tes fils sera abondante. Tu seras affermie par la justice; tiens-toi loin de l'oppression – tu n'auras plus peur – et de la terreur – elle n'approchera plus de toi. Si l'on t'attaque, cela ne viendra pas de moi; quiconque t'attaquera tombera à cause de toi. Moi, j'ai créé le forgeron qui souffle sur les braises pour fabriquer une arme de sa façon; mais j'ai créé aussi le destructeur pour le briser. Toute arme forgée contre toi sera sans effet; et toute langue qui s'élèvera en justice contre toi, tu la condamneras. Voilà le patrimoine des serviteurs du Seigneur, la justice qui leur vient de moi – déclaration du Seigneur. Holà! vous tous qui avez soif! Venez vers l'eau, même celui qui n'a pas d'argent! Venez, achetez et mangez, venez, achetez du vin et du lait, sans argent, sans rien payer! Pourquoi pesez-vous de l'argent pour ce qui n'est pas du pain? Pourquoi vous fatiguez-vous pour ce qui ne rassasie pas? Ecoutez-moi donc et mangez ce qui est bon, et vous vous délecterez de mets succulents. Tendez l'oreille et venez à moi; écoutez, et vous vivrez; je conclurai pour vous une alliance perpétuelle, celle de la fidélité envers David, qui est sûre. J'ai fait de lui un témoin pour les peuples, un chef qui commande aux peuples. Tu appelleras une nation que tu ne connais pas, et une nation qui ne te connaît pas accourra vers toi, à cause du Seigneur, ton Dieu, du Saint d'Israël, qui te donne de la splendeur. Cherchez le Seigneur pendant qu'il se laisse trouver; invoquez-le pendant qu'il est proche. Que le méchant abandonne sa voie, et l'homme malfaisant ses pensées; qu'il revienne au Seigneur, qui aura compassion de lui, – à notre Dieu, qui pardonne abondamment. Car mes pensées ne sont pas vos pensées, vos voies ne sont pas mes voies – déclaration du Seigneur. Autant le ciel est élevé au-dessus de la terre, autant mes voies sont élevées au-dessus de vos voies et mes pensées au-dessus de vos pensées. Comme la pluie et la neige descendent du ciel et n'y reviennent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l'avoir fécondée et fait germer, sans avoir donné de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim, ainsi en est-il de ma parole qui sort de ma bouche: elle ne revient pas à moi sans effet, sans avoir fait ce que je désire, sans avoir réalisé ce pour quoi je l'ai envoyée. Oui, vous sortirez dans la joie et vous serez conduits dans la paix; les montagnes et les collines éclateront en cris de joie devant vous, et tous les arbres des champs battront des mains. Au lieu des buissons poussera le cyprès, au lieu de l'ortie poussera le myrte; ce sera pour le Seigneur un nom, un signe perpétuel, qui ne sera pas retranché. Ainsi parle le Seigneur : Veillez à l'équité, agissez selon la justice; car mon salut est près d'arriver, ma justice est sur le point de se dévoiler. Heureux l'homme qui fait cela, l'être humain qui s'y tient, observant le sabbat, pour ne pas le profaner, et gardant sa main de toute action mauvaise! Que l'étranger qui s'attache au Seigneur ne dise pas: Le Seigneur me séparera de son peuple! Que l'eunuque ne dise pas: Je suis un arbre sec! Car voici ce que dit le Seigneur aux eunuques qui observent mes sabbats, qui choisissent ce à quoi je prends plaisir et qui demeurent fermes dans mon alliance: Je leur donnerai dans ma maison et dans mes murs un monument et un nom meilleurs que des fils et des filles; je leur donnerai un nom pour toujours, il ne sera jamais retranché. Quant aux étrangers qui s'attacheront au Seigneur afin d'officier pour lui, qui aimeront le nom du Seigneur au point de devenir ses serviteurs, tous ceux qui observeront le sabbat en se gardant de le profaner, et qui demeureront fermes dans mon alliance, je les amènerai dans ma montagne sacrée et je les réjouirai dans ma maison de prière; leurs holocaustes et leurs sacrifices seront agréés sur mon autel; car ma maison sera appelée « Maison de prière pour tous les peuples ». Déclaration du Seigneur Dieu, qui rassemble les bannis d'Israël: J'en rassemblerai d'autres avec les siens déjà rassemblés. Vous tous, animaux sauvages, venez manger, vous tous, animaux de la forêt! Ses guetteurs sont tous aveugles, ils ne savent rien; ce sont tous des chiens muets, incapables d'aboyer; ils ont des rêveries, se tiennent couchés, aiment à sommeiller. Ce sont des chiens voraces, qui ne savent pas être rassasiés. Ce sont des bergers qui ne savent rien comprendre. Tous suivent leur propre voie, chacun selon son intérêt, exclusivement: « Venez, je vais chercher du vin, nous nous enivrerons d'alcool! Nous en ferons autant demain: il en reste en grande abondance! » Le juste disparaît, et personne ne réfléchit; les hommes fidèles sont ensevelis, et personne ne comprend que le juste est enseveli pour échapper au malheur. Il entrera dans la paix, il reposera sur son lit, celui qui suit le droit chemin. Mais vous, approchez ici, fils de la femme qui cherche des présages, descendance adultère, qui se prostitue! De qui vous moquez-vous? Contre qui ouvrez-vous grand la bouche et tirez-vous la langue? N'êtes-vous pas des enfants révoltés, une génération de mensonge, s'enflammant près des térébinthes, sous tout arbre verdoyant, égorgeant les enfants dans les oueds, sous les fentes des rochers? C'est dans les pierres polies de l'oued qu'est ta part, voilà, voilà ton lot; c'est pour elles que tu verses des libations, que tu fais des offrandes en holocauste; puis-je me consoler de tout cela? C'est sur une montagne haute et élevée que tu dresses ton lit; c'est aussi là que tu montes pour offrir des sacrifices. Derrière la porte et ses montants tu mets ton évocation; car, loin de moi, tu t'exposes, tu montes sur ton lit et tu y fais de la place, tu pactises avec des hommes, tu aimes coucher avec eux, tu les regardes. Tu fais le voyage auprès du roi avec de l'huile, tu prodigues tes parfums, tu envoies au loin tes émissaires, tu les fais s'enfoncer jusqu'au séjour des morts. A force de marcher tu te fatigues et tu ne dis pas: J'y renonce! Tu trouves encore de la vigueur: aussi tu n'es pas abattue. De qui donc t'inquiétais-tu, qui craignais-tu, pour mentir, pour ne pas te souvenir de moi, pour ne pas réfléchir? Est-ce que je ne garde pas le silence, et ce depuis toujours? Aussi, moi, tu ne me crains pas. Je vais annoncer ta justice et tes œuvres, elles ne te profiteront pas. Quand tu crieras, que ton attirail te délivre! Tout cela, un vent l'enlèvera, un souffle le prendra. Mais celui qui trouve en moi un abri aura le pays pour patrimoine, il entrera en possession de ma montagne sacrée. Il dira: Frayez, frayez, préparez un chemin, enlevez tout obstacle du chemin de mon peuple! Car ainsi parle celui qui est haut placé, élevé, qui demeure à jamais et dont le nom est sacré: C'est dans une hauteur sacrée que je demeure, et avec celui qui est écrasé et dont l'esprit est abaissé, afin de ranimer l'esprit abaissé et de ranimer le cœur écrasé. Je n'accuserai pas toujours, je ne serai pas irrité à jamais, car devant moi défaillirait l'esprit, le souffle des êtres que j'ai faits. A cause de son avidité coupable, je me suis irrité et je l'ai frappé, je me suis caché dans mon irritation; mais il a suivi, rebelle, la voie de son cœur. J'ai vu ses voies, mais je le guérirai; je le conduirai et je le comblerai de consolations, lui et ceux qui mènent deuil sur lui. Je crée le fruit des lèvres. Paix, paix à celui qui est loin comme à celui qui est proche! dit le Seigneur. Je les guérirai! Mais les méchants sont comme la mer agitée, qui ne peut rester tranquille: ses eaux agitent la vase et le limon. Il n'y a pas de paix, dit mon Dieu, pour les méchants. Crie à plein gosier, ne te retiens pas! Elève la voix comme une trompe, dis à mon peuple sa transgression, à la maison de Jacob ses péchés! Jour après jour ils me cherchent, ils désirent connaître mes voies, comme une nation qui aurait agi selon la justice et qui n'aurait pas abandonné l'équité de son Dieu; ils me demandent des jugements justes, ils désirent s'approcher de Dieu. Pourquoi jeûnons-nous? Tu ne le vois pas! Pourquoi nous privons-nous? Tu ne le sais pas! Le jour où vous jeûnez, vous vaquez à vos propres affaires et vous pressez tous vos ouvriers. Quand vous jeûnez, ce ne sont que querelles et brouilles, méchants coups de poing; vous ne jeûnez pas comme le veut ce jour, pour être entendus d'en haut. Est-ce là le jeûne que je préconise, un jour où l'homme se prive? S'agit-il de courber la tête comme un roseau, de se coucher sur le sac et la cendre? Est-ce là ce que tu appelles un jeûne, un jour agréé du Seigneur ? Le jeûne que je préconise, n'est-ce pas plutôt ceci: détacher les chaînes de la méchanceté, dénouer les liens du joug, renvoyer libres ceux qu'on écrase, et rompre tout joug? Ne s'agit-il pas de partager ton pain avec celui qui a faim et de ramener à la maison les pauvres sans abri? De couvrir celui que tu vois nu, et de ne pas t'esquiver devant celui qui est ta propre chair? Alors ta lumière poindrait comme l'aurore, et tu te rétablirais bien vite; ta justice marcherait devant toi, et la gloire du Seigneur serait ton arrière-garde. Alors tu appellerais, et le Seigneur répondrait; tu appellerais au secours, et il dirait: Je suis là! Si tu éloignes du milieu de toi le joug, les gestes menaçants et les discours malfaisants, si tu offres à l'affamé ce que tu désires toi-même, si tu rassasies l'affligé, ta lumière se lèvera dans les ténèbres, et ton obscurité sera comme le midi. Le Seigneur te conduira constamment, il te rassasiera dans les lieux arides et redonnera de la vigueur à tout ton corps. Tu seras comme un jardin abreuvé, comme un point d'eau dont l'eau ne déçoit pas. Grâce à toi, on rebâtira sur les ruines d'autrefois, tu relèveras les fondations des générations passées; on t'appellera « Celui qui répare les brèches », « Celui qui restaure les sentiers, pour rendre le pays habitable ». Si tu te gardes de piétiner le sabbat, de t'occuper de tes propres affaires en mon jour sacré, si tu appelles « délices » le sabbat, « glorieux » le jour sacré du Seigneur, si tu le glorifies en ne suivant pas tes propres voies, en ne vaquant pas à tes propres affaires ni à tes discours, alors tu feras du Seigneur tes délices, et je te ferai circuler sur les hauteurs du pays, je te nourrirai du patrimoine de Jacob, ton père – c'est la bouche du Seigneur qui parle. Non, le bras du Seigneur n'est pas trop court pour sauver, son oreille n'est pas trop dure pour entendre. Ce sont vos fautes qui vous séparent de votre Dieu, ce sont vos péchés qui le détournent de vous, qui l'empêchent de vous entendre. Car vos mains sont souillées de sang, vos doigts de fautes; vos lèvres profèrent le mensonge, votre langue murmure l'injustice. Personne ne porte plainte avec justice, personne n'entre en jugement avec probité; on met sa confiance dans le chaos, et on tient des discours d'illusion; on conçoit l'oppression, et on met au monde le mal. Ils font éclore des œufs d'aspic et tissent des toiles d'araignée. Celui qui mange de leurs œufs en meurt; et, si l'on en brise un, il en éclot un cobra. Leurs toiles ne suffisent pas à faire un vêtement, ils ne peuvent se couvrir de leurs œuvres; leurs œuvres sont des œuvres malfaisantes, des actes de violence sont dans leurs mains. Leurs pieds courent au mal, ils ont hâte de répandre du sang innocent; leurs pensées sont malfaisantes, ravage et désastre sont sur leurs routes. Ils ne connaissent pas le chemin de la paix, il n'y a pas d'équité sur leurs traces; ils se font des sentiers tortueux: quiconque y marche ne connaît pas la paix. C'est pourquoi l'équité reste loin de nous, la justice ne nous atteint pas; nous espérions la lumière, et ce sont les ténèbres – la clarté, et nous marchons dans l'obscurité. Nous tâtonnons comme des aveugles le long d'un mur, nous tâtonnons comme des gens sans yeux; nous trébuchons à midi comme au crépuscule, au milieu de l'abondance nous sommes comme les morts. Nous grognons tous comme des ours, nous gémissons comme des colombes; nous espérions l'équité, mais rien! – le salut, mais il est loin de nous! Car nos transgressions sont nombreuses devant toi, et nos péchés témoignent contre nous; nos transgressions sont avec nous, et nous connaissons nos fautes: révoltes et trahisons envers le Seigneur, reculs loin de notre Dieu; paroles de violence et de subversion, paroles mensongères conçues et méditées dans le cœur, de sorte que l'équité recule, que la justice se tient éloignée; la loyauté trébuche sur la place publique, la droiture ne peut accéder. La loyauté a disparu, et celui qui s'éloigne du mal est une proie. Le Seigneur voit qu'il n'y a plus d'équité, et cela lui déplaît. Il voit qu'il n'y a pas un seul homme; il est atterré, parce que personne n'intervient. Alors son bras lui assure la victoire, sa justice lui sert d'appui. Il se revêt de la justice comme d'une cuirasse, il met sur sa tête le casque du salut; comme d'une tunique il se revêt de vêtements de vengeance, il s'enveloppe de passion jalouse comme d'un manteau. Il paiera de retour chacun comme il le mérite: la fureur à ses adversaires, à ses ennemis ce qu'ils méritent; il paiera de retour les îles comme elles le méritent. On craindra le nom du Seigneur depuis le couchant et sa gloire depuis le levant; quand l'adversaire viendra comme un fleuve, le souffle du Seigneur le mettra en fuite. Un rédempteur vient pour Sion, pour les gens de Jacob qui reviennent de leur révolte – déclaration du Seigneur. Quant à moi, telle est mon alliance avec eux, dit le Seigneur : mon souffle, qui est sur toi, et mes paroles, que j'ai mises dans ta bouche, ne seront pas retirés de ta bouche, ni de la bouche de ta descendance, ni de la bouche de la descendance de ta descendance, dit le Seigneur, dès maintenant et pour toujours. Lève-toi, brille: ta lumière arrive, la gloire du Seigneur se lève sur toi. Certes, les ténèbres couvrent la terre et une obscurité épaisse recouvre les peuples; mais sur toi le Seigneur se lève, sur toi sa gloire apparaît. Des nations marcheront à ta lumière et des rois à la clarté de ton aurore. Lève les yeux et regarde tout autour: tous, ils se rassemblent, ils viennent vers toi; tes fils arrivent de loin, tes filles sont portées sur la hanche. Lorsque tu le verras, tu seras radieuse, ton cœur bondira, il sera au large, quand l'abondance de la mer se tournera vers toi, quand les ressources des nations viendront vers toi. Tu seras couverte d'une foule de chameaux, de dromadaires de Madiân et d'Epha; ils viendront tous de Saba; ils porteront de l'or et de l'encens et annonceront, comme une bonne nouvelle, les louanges du Seigneur. Les troupeaux de Qédar se rassembleront tous chez toi; les béliers de Nebayoth seront pour ton office; ils seront offerts en holocauste sur mon autel et seront agréés, et je ferai resplendir la maison de ma splendeur. Qui sont ceux-là qui volent comme un nuage, comme des colombes vers les fenêtres de leur colombier? Car les îles mettent leur espérance en moi, et les bateaux de Tarsis sont en tête, pour ramener de loin tes fils, avec leur argent et leur or, à cause du nom du Seigneur, ton Dieu, du Saint d'Israël, qui te donne de la splendeur. Des étrangers rebâtiront tes murailles, leurs rois te serviront; car si, dans mon irritation, je t'ai frappée, dans ma faveur j'ai compassion de toi. Tes portes seront constamment ouvertes, elles ne seront fermées ni le jour ni la nuit, afin de laisser entrer chez toi les ressources des nations, leurs rois avec leur suite. – Car la nation et le royaume qui ne te serviront pas disparaîtront; les nations seront ruinées. – La gloire du Liban viendra chez toi, le cyprès, l'orme et le buis, tous ensemble, pour donner de la splendeur au lieu de mon sanctuaire; je glorifierai le lieu où reposent mes pieds. Tes oppresseurs viendront vers toi, courbés; tous ceux qui te méprisaient se prosterneront à tes pieds. Ils t'appelleront « Ville du Seigneur (YHWH) », « Sion du Saint d'Israël ». Alors que tu es délaissée, détestée, sans un passant, je ferai de toi un sujet d'orgueil pour toujours, un sujet de gaieté de génération en génération. Tu suceras le lait des nations, tu suceras la mamelle des rois; ainsi tu sauras que je suis le Seigneur (YHWH), ton Sauveur, ton rédempteur, l'Indomptable de Jacob. Au lieu du bronze je ferai venir de l'or, au lieu du fer je ferai venir de l'argent; au lieu du bois, du bronze; au lieu des pierres, du fer; pour te surveiller, je mettrai la paix, et pour te presser, la justice. On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de ravage ou de désastre dans ton territoire; tu donneras à tes murailles le nom de « Salut » et à tes portes celui de « Louange ». Tu n'auras plus le soleil pour lumière pendant le jour, ce ne sera plus la lune qui t'éclairera de sa clarté; c'est le Seigneur qui sera ta lumière pour toujours, c'est ton Dieu qui sera ta splendeur. Ton soleil ne se couchera plus, et ta lune ne se retirera plus; car c'est le Seigneur qui sera ta lumière pour toujours. Les jours de ton deuil seront terminés. Il n'y aura plus que des justes parmi ton peuple, ils prendront possession du pays pour toujours; c'est le rejeton que j'ai planté, l'œuvre de mes mains, pour montrer ma splendeur. Le plus petit deviendra une phratrie et le moindre, une nation forte. Moi, le Seigneur (YHWH), je hâterai cela en son temps. Le souffle du Seigneur Dieu est sur moi, car le Seigneur m'a conféré l'onction. Il m'a envoyé porter une bonne nouvelle aux pauvres, panser ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur libération et aux prisonniers leur élargissement, proclamer pour le Seigneur une année de faveur et pour notre Dieu un jour de vengeance; consoler tous ceux qui sont dans le deuil, rétablir les gens de Sion qui sont dans le deuil, mettre sur leur tête une parure splendide au lieu de la cendre, une huile de gaieté au lieu du deuil, un vêtement de louange au lieu d'un esprit qui vacille, afin qu'on les appelle « Térébinthes de la justice », « Plantation du Seigneur (YHWH) », pour montrer sa splendeur. Ils rebâtiront les ruines d'autrefois, ils relèveront les lieux dévastés du passé; ils restaureront des villes désertes, dévastées de génération en génération. Des étrangers seront là pour faire paître votre petit bétail, des gens d'autres nations seront vos laboureurs et vos vignerons. Mais vous, on vous appellera « Prêtres du Seigneur (YHWH) », on vous dira « Officiants de notre Dieu »; vous mangerez les ressources des nations et vous vous ornerez de leur gloire. Au lieu de votre honte, vous aurez double mesure; au lieu de la confusion, ils pousseront des cris de joie en voyant leur part; ils auront ainsi une double possession dans leur pays, et leur joie sera perpétuelle. Car moi, le Seigneur (YHWH), j'aime l'équité, je déteste la spoliation avec la perversité; je les récompenserai loyalement et je conclurai pour eux une alliance perpétuelle. Leur descendance sera connue parmi les nations et leur progéniture au milieu des peuples; tous ceux qui les verront reconnaîtront qu'ils sont une descendance bénie du Seigneur. Je trouverai la gaieté dans le Seigneur, je serai plein d'allégresse en mon Dieu; car il m'a revêtu des vêtements du salut, il m'a couvert du manteau de la justice, comme le marié, tel un prêtre, se coiffe d'une parure splendide, comme la mariée s'orne de ses atours. En effet, comme la terre fait sortir son germe, et comme un jardin fait germer ses semences, ainsi le Seigneur Dieu fera germer la justice et la louange devant toutes les nations. A cause de Sion je ne me tairai pas, à cause de Jérusalem, je ne me tiendrai pas tranquille jusqu'à ce que sa justice s'impose, comme une clarté, et son salut, comme un flambeau qui s'allume. Alors les nations verront ta justice et tous les rois ta gloire; et on t'appellera d'un nom nouveau que la bouche du Seigneur désignera. Tu seras une couronne de splendeur dans la main du Seigneur, un turban royal dans la paume de ton Dieu. On ne te dira plus « Délaissée », on ne dira plus ta terre « Dévastation »; mais on t'appellera « Mon plaisir est en elle », et on appellera ta terre « L'Epousée »; car le Seigneur prend plaisir en toi, et ta terre sera épousée. Comme un jeune homme épouse une jeune fille, ainsi tes fils t'épouseront; et comme la mariée fait la gaieté du marié, ainsi tu feras la gaieté de ton Dieu. Sur tes murs, Jérusalem, j'ai posté des gardes; de jour comme de nuit, ils ne se tairont pas. Vous qui évoquez le Seigneur, pas de répit pour vous! Ne lui laissez aucun répit, jusqu'à ce qu'il rétablisse Jérusalem et en fasse un sujet de louange sur la terre. Le Seigneur l'a juré par sa main droite et par son bras puissant: Je ne donnerai plus ton blé à tes ennemis pour qu'ils le mangent, et les étrangers ne boiront plus le vin pour lequel tu t'es fatiguée; mais ceux qui auront récolté le blé le mangeront et loueront le Seigneur, et ceux qui auront vendangé boiront le vin dans les cours de mon sanctuaire. Passez, passez les portes! Préparez un chemin pour le peuple! Frayez, frayez la route, ôtez les pierres! Elevez une bannière au-dessus des peuples! Le Seigneur le fait entendre aux extrémités de la terre: Dites à Sion la belle: Ton salut arrive; il a avec lui son salaire, sa rétribution le précède. On les appellera « Peuple saint », « Rédimés du Seigneur  »; et toi, on t'appellera « Cherchée », « Ville non délaissée ». Qui est celui-ci qui vient d'Edom, de Botsra, en vêtements de couleur vive, en habits éclatants, et se redressant avec fierté dans la plénitude de sa force? – C'est moi, qui parle avec justice, qui ai le pouvoir de sauver. – Pourquoi tes habits sont-ils rouges et tes vêtements comme les vêtements de celui qui foule au pressoir? – J'ai été seul à fouler à la cuve, et aucun homme d'entre tous les peuples n'était avec moi; je les ai foulés aux pieds dans ma colère, je les ai écrasés dans ma fureur; mes vêtements ont été aspergés de leur sang, j'ai taché tous mes habits. Car je songeais à un jour de vengeance, et l'année de ma rédemption est venue. Je regardais, et personne pour m'aider; j'étais atterré, et personne pour me soutenir. Alors mon bras m'a assuré la victoire, ma fureur m'a servi d'appui. J'ai foulé des peuples dans ma colère, je les ai rendus ivres dans ma fureur et j'ai répandu leur sang sur la terre. J'évoquerai ce que le Seigneur a fait dans sa fidélité, ses actes dignes de louange, à cause de tout le bien que le Seigneur nous a fait, de sa grande bonté envers la maison d'Israël, du bien qu'il leur a fait selon sa compassion et sa grande fidélité. Il avait dit: Vraiment ils sont mon peuple, ce sont des fils qui ne mentent pas! Et il a été pour eux un sauveur. Dans toutes leurs détresses – qui étaient pour lui une détresse – le messager qui est devant lui les a sauvés; dans son amour et sa magnanimité, il a lui-même assuré leur rédemption, il les a soutenus et portés, tous les jours d'autrefois. Mais ils ont été rebelles, ils ont attristé son souffle sacré. Alors il s'est changé à leur égard en ennemi; il les a lui-même combattus. Alors son peuple se souvint des jours d'autrefois, des jours de Moïse: Où est celui qui les a fait monter de la mer, avec les bergers de son troupeau? Où est celui qui mettait en eux son souffle sacré? Celui qui, à la droite de Moïse, avançait son bras splendide, qui fendait les eaux devant eux, afin de se faire un nom pour toujours; qui les faisait avancer à travers les abîmes, comme un cheval dans le désert, sans qu'ils trébuchent. Comme la bête qui descend dans la vallée, le souffle du Seigneur les a menés au repos. C'est ainsi que tu as conduit ton peuple pour te faire un nom splendide. Regarde du ciel, et vois de ta résidence sacrée et splendide: où sont ta passion jalouse et ta vaillance? Ta compassion, le frémissement de tes entrailles, tout cela se refuse à moi. Pourtant c'est toi qui es notre Père: ce n'est pas Abraham qui nous a distingués, ce n'est pas Israël qui nous a reconnus; c'est toi, Seigneur, qui es notre Père. « Notre Rédempteur », tel est ton nom depuis toujours. Pourquoi, Seigneur, nous fais-tu errer loin de tes voies? Pourquoi nous fais-tu refuser obstinément de te craindre? Reviens, à cause de nous, tes serviteurs, pour les tribus qui constituent ton patrimoine! Ton peuple saint n'a pris possession du pays que pour peu de temps; nos ennemis ont foulé ton sanctuaire. Nous sommes depuis toujours comme ceux que tu ne gouvernes pas, sur qui ton nom n'est pas proclamé… Si seulement tu déchirais le ciel, si tu descendais, les montagnes crouleraient devant toi; comme s'allume un feu de forge, comme s'évapore l'eau qui bouillonne; tes ennemis connaîtraient ton nom, et les nations trembleraient devant toi. Lorsque tu fis des choses redoutables, que nous n'espérions pas, tu descendis, et les montagnes croulèrent devant toi. Jamais on n'a appris ni entendu dire, jamais l'œil n'a vu qu'aucun dieu, à part toi, agisse ainsi pour celui qui l'attend. Tu allais à la rencontre de celui qui était content d'agir selon la justice, de ceux qui se souvenaient de tes voies, par qui, de tout temps, nous étions sauvés; mais tu t'es irrité parce que nous avons péché; nous sommes tous devenus comme impurs, et tout ce que nous faisons pour la justice est comme un vêtement souillé; nous sommes tous flétris comme des feuilles mortes, et nos fautes nous emportent comme le vent. Il n'y a personne qui invoque ton nom, qui s'éveille pour s'attacher à toi. Car tu t'es détourné de nous, et tu nous as laissés fondre à cause de nos fautes. Pourtant, Seigneur, tu es notre Père; nous sommes l'argile, tu es notre potier: nous sommes tous l'œuvre de tes mains. Ne t'irrite pas à l'extrême, Seigneur, ne te souviens pas toujours de la faute; regarde, s'il te plaît: nous sommes tous ton peuple. Tes villes sacrées sont devenues un désert; Sion est devenue un désert, Jérusalem un lieu dévasté. Notre maison sacrée et splendide, où nos pères célébraient tes louanges, est devenue la proie des flammes; tout ce que nous avions de précieux a été ruiné. Devant tout cela, Seigneur, te contiendras-tu? Vas-tu te taire et nous affliger à l'excès? Je me suis laissé rechercher par ceux qui ne demandaient rien, je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas; j'ai dit: Je suis là, je suis là! à une nation qui n'invoquait pas mon nom. J'ai tendu mes mains sans cesse vers un peuple rétif qui suit une voie mauvaise au gré de ses pensées, vers un peuple qui constamment me contrarie en face, sacrifiant dans les jardins et offrant de l'encens sur les briques; qui habite au milieu des tombeaux et passe la nuit dans les cavernes, qui mange de la viande de porc et qui a dans ses récipients des mets impropres; qui dit: Ecarte-toi, ne t'approche pas de moi, car je te consacrerais… Tout cela, c'est une fumée dans mes narines, un feu qui brûle sans cesse. C'est inscrit devant moi: je ne me tairai pas, mais, à coup sûr, je réglerai directement mes comptes avec eux. A la fois pour vos fautes et pour celles de vos pères, dit le Seigneur, eux qui ont offert de l'encens sur les montagnes et qui m'ont outragé sur les collines; je mesurerai leur rétribution pour le passé, je réglerai directement mes comptes avec eux. Ainsi parle le Seigneur : Quand il se trouve du jus dans une grappe, on dit: Ne la détruis pas, car il y a là une bénédiction! J'agirai de même, à cause de mes serviteurs, afin de ne pas tout détruire. Je ferai sortir de Jacob une descendance et de Juda le possesseur de mes montagnes; ceux que j'ai choisis en prendront possession, et mes serviteurs y demeureront. La plaine côtière sera le domaine du petit bétail, et la vallée d'Akor, l'endroit où se couche le gros bétail – pour mon peuple qui m'a cherché. Mais vous qui abandonnez le Seigneur, qui oubliez ma montagne sacrée, qui dressez une table pour Gad et remplissez une coupe pour Meni, je vous destine à l'épée, et vous fléchirez tous le genou pour être égorgés; car j'ai appelé, et vous n'avez pas répondu; j'ai parlé, et vous n'avez pas écouté; mais vous avez fait ce qui me déplaisait et vous avez choisi ce à quoi je ne prends aucun plaisir. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Mes serviteurs mangeront, mais vous, vous aurez faim; mes serviteurs boiront, mais vous, vous aurez soif; mes serviteurs se réjouiront, mais vous, vous serez honteux; mes serviteurs pousseront des cris de joie, le cœur content, mais vous, vous crierez dans la douleur de votre cœur et vous hurlerez, l'esprit brisé. Vous laisserez votre nom comme une malédiction à ceux que j'ai choisis: « Qu'ainsi le Seigneur Dieu te fasse mourir! » Mais ses serviteurs, il les appellera d'un autre nom. Quiconque se bénira dans le pays se bénira par le Dieu de l'Amen, et quiconque prêtera serment dans le pays prêtera serment par le Dieu de l'Amen; car les détresses passées seront oubliées, elles seront cachées à mes regards. Car je crée un ciel nouveau et une terre nouvelle; on ne se souviendra plus du passé, il ne viendra plus au cœur. Egayez-vous plutôt et soyez pour toujours dans l'allégresse à cause de ce que je crée; car je crée Jérusalem pour l'allégresse et son peuple pour la gaieté. Je ferai de Jérusalem mon allégresse et de mon peuple ma gaieté; on n'y entendra plus de pleurs ni de cris. Il n'y aura plus là de nourrisson vivant quelques jours seulement, ni de vieillard qui n'accomplisse pas ses jours; car le plus jeune mourra à cent ans, le pécheur qui mourra à cent ans sera considéré comme maudit. Ils bâtiront des maisons et les habiteront; ils planteront des vergers et en mangeront le fruit. Ils ne bâtiront pas des maisons pour qu'un autre les habite, ils ne planteront pas pour qu'un autre mange; car les jours de mon peuple seront comme les jours des arbres, et ceux que j'ai choisis jouiront de l'œuvre de leurs mains. Ils ne se fatigueront pas pour rien et n'auront pas des enfants pour l'épouvante. Car ils formeront la descendance des bénis du Seigneur, et leur progéniture sera avec eux. Avant qu'ils m'invoquent, moi, je répondrai; ils parleront encore que moi, je les aurai déjà entendus. Le loup et l'agneau auront un même pâturage, le lion, comme le bœuf, mangera de la paille, et le serpent aura la poussière pour nourriture. Il ne se fera aucun mal, il n'y aura aucune destruction dans toute ma montagne sacrée, dit le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur : Le ciel est mon trône, la terre mon marchepied. Quelle maison pourriez-vous me bâtir, quel serait le lieu de mon repos? Toutes ces choses, c'est ma main qui les a faites, c'est ainsi qu'elles sont toutes venues à l'existence – déclaration du Seigneur. Voici sur qui je porterai mes regards: sur le pauvre qui a l'esprit abattu, qui tremble à ma parole. Celui qui immole un taureau abat un homme; celui qui sacrifie un mouton ou une chèvre brise la nuque à un chien; celui qui présente une offrande offre du sang de porc; celui qui offre de l'encens en évocation bénit le mal; tous ceux-là se complaisent dans leurs voies, et ils prennent plaisir à leurs horreurs. Moi aussi, je me complairai dans leur infortune et je ferai venir sur eux ce qui causait leur effroi, parce que j'ai appelé, et que personne n'a répondu; parce que j'ai parlé, et qu'ils n'ont pas écouté; mais ils ont fait ce qui me déplaisait, et ils ont choisi ce à quoi je ne prends aucun plaisir. Ecoutez la parole du Seigneur, vous qui tremblez à sa parole: Voici ce que disent vos frères, qui vous détestent et vous repoussent à cause de mon nom: « Que le Seigneur montre sa gloire, et que nous voyions votre joie! » Mais ce sont eux qui auront honte. Un vacarme vient de la ville, des cris sortent du temple. C'est le Seigneur qui rend à ses ennemis ce qu'ils méritent. Avant d'être en travail, elle a accouché; avant que les douleurs ne lui viennent, elle a donné le jour à un fils. Qui a jamais entendu rien de tel? Qui a jamais rien vu de semblable? Un pays peut-il naître en un seul jour? Une nation peut-elle être mise au monde d'un seul coup? A peine en travail, Sion a mis au monde ses fils! Ferais-je, moi, que le ventre d'une mère s'ouvre, pour ne pas la faire accoucher? dit le Seigneur. Moi qui fais accoucher, empêcherais-je de naître? dit ton Dieu. Réjouissez-vous avec Jérusalem, faites d'elle le sujet de votre allégresse, vous tous qui l'aimez; partagez sa gaieté, vous tous qui menez deuil sur elle, afin que vous soyez allaités et rassasiés par son sein qui console, afin que vous savouriez avec délices la surabondance de sa gloire. Car ainsi parle le Seigneur : Je dirige vers elle la paix comme un fleuve, et la gloire des nations comme un torrent impétueux. Vous serez allaités; vous serez portés sur la hanche et caressés sur les genoux. Comme un homme que sa mère console, ainsi, moi, je vous consolerai; vous serez consolés à Jérusalem. Vous verrez cela, et votre cœur s'égayera, et vos os reprendront de la vigueur comme l'herbe; la main du Seigneur se fera connaître à ses serviteurs, et sa fureur à ses ennemis. Car le Seigneur arrive dans le feu, et ses chars sont comme un ouragan, pour satisfaire sa colère avec ardeur et rabrouer avec un feu flamboyant. C'est par le feu que le Seigneur entre en jugement, C'est par son épée qu'il entre en jugement avec tous; nombreuses sont les victimes du Seigneur. Ceux qui se consacrent et se purifient pour aller dans les jardins, au milieu desquels ils vont l'un après l'autre, qui mangent de la viande de porc, des horreurs, des souris, ceux-là finiront tous ensemble – déclaration du Seigneur. Moi, je connais leurs œuvres et leurs pensées. Le temps est venu de rassembler toutes les nations et toutes les langues; elles viendront et verront ma gloire. Je mettrai un signe parmi elles; j'enverrai certains de leurs rescapés vers les nations, à Tarsis, à Poul et à Loud, – les tireurs à l'arc – à Toubal et en Grèce, aux îles lointaines qui jamais n'ont entendu parler de moi et qui n'ont pas vu ma gloire; et ils diront ma gloire parmi les nations. Ils amèneront tous vos frères d'entre toutes les nations en offrande au Seigneur, sur des chevaux, des chars et des chariots couverts, sur des mulets et des dromadaires, à ma montagne sacrée, à Jérusalem, dit le Seigneur, comme les Israélites apportent leur offrande, dans un récipient pur, à la maison du Seigneur. Et je prendrai aussi parmi eux des prêtres, des lévites, dit le Seigneur. En effet, comme le ciel nouveau et la terre nouvelle que je fais subsisteront devant moi, – déclaration du Seigneur  – ainsi subsisteront votre descendance et votre nom. De nouvelle lune en nouvelle lune et de sabbat en sabbat, tous viendront se prosterner devant moi, dit le Seigneur. Et quand ils sortiront, ils pourront voir les cadavres des hommes qui se sont révoltés contre moi; car leur ver ne mourra pas, et leur feu ne s'éteindra pas; ils seront pour tous un sujet d'horreur. Paroles de Jérémie, fils de Hilqiya, l'un des prêtres d'Anatoth, au pays de Benjamin. La parole du Seigneur lui parvint aux jours de Josias, fils d'Amôn, roi de Juda, la treizième année de son règne; elle lui parvint encore aux jours de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda, jusqu'à la fin de la onzième année de Sédécias, fils de Josias, roi de Juda – jusqu'à l'exil de Jérusalem, au cinquième mois. La parole du Seigneur me parvint: Avant que je ne te façonne dans le ventre de ta mère, je t'avais distingué; avant que tu ne sortes de son sein, je t'avais consacré: je t'avais fait prophète pour les nations. Je répondis: Ah! Seigneur Dieu, je ne saurais pas parler, je suis trop jeune! Mais le Seigneur me dit: Ne dis pas: « Je suis trop jeune. » Car tu iras vers tous ceux à qui je t'enverrai, et tu diras tout ce que je t'ordonnerai. N'aie pas peur d'eux, car je suis avec toi pour te délivrer – déclaration du Seigneur. Alors le Seigneur étendit la main et toucha ma bouche; puis le Seigneur me dit: J'ai mis mes paroles dans ta bouche. Regarde, je te donne en ce jour autorité sur les nations et sur les royaumes pour déraciner, pour démolir, pour faire disparaître, pour raser, mais aussi pour bâtir et pour planter. La parole du Seigneur me parvint: Que vois-tu, Jérémie? Je répondis: Je vois une branche d'amandier – de l’« arbre-veilleur ». Et le Seigneur me dit: Tu as bien vu; car je veille sur ma parole pour l'accomplir. La parole du Seigneur me parvint une deuxième fois: Que vois-tu? Je répondis: Je vois une marmite qui bouillonne du côté du nord. Et le Seigneur me dit: C'est du nord que le malheur déferlera sur tous les habitants du pays. Oui, j'appelle tous les clans des royaumes du nord – déclaration du Seigneur. Ils viendront, et chacun d'eux placera son trône à l'entrée des portes de Jérusalem, devant ses murailles, tout autour, et devant toutes les villes de Juda. Je prononcerai mes jugements contre eux à cause de tout le mal qu'ils font: ils m'ont abandonné, ils offrent de l'encens à d'autres dieux, ils se prosternent devant l'œuvre de leurs mains. Quant à toi, tu passeras une ceinture à tes reins, tu te lèveras et tu leur diras tout ce que, moi, je t'ordonnerai. Ne sois pas terrifié par eux, de peur que je ne te terrifie devant eux. Moi, aujourd'hui, j'ai fait de toi une ville forte, une colonne de fer, une muraille de bronze, face à tout le pays: devant les rois de Juda et ses princes, ses prêtres et le peuple du pays. Ils te feront la guerre, mais ils ne l'emporteront pas sur toi, car je suis avec toi – déclaration du Seigneur  – pour te délivrer. La parole du Seigneur me parvint: Va, crie à Jérusalem: Ainsi parle le Seigneur : Je me souviens de ta fidélité de jeune fille, de ton amour de jeune mariée, quand tu me suivais au désert, sur une terre où rien ne pousse. Israël était un bien sacré pour le Seigneur, les prémices de sa récolte; tous ceux qui en mangeaient se mettaient en tort, et le malheur fondait sur eux – déclaration du Seigneur. Ecoutez la parole du Seigneur, maison de Jacob, vous tous, clans de la maison d'Israël! Ainsi parle le Seigneur : Quelle injustice vos pères ont-ils trouvée en moi pour s'éloigner de moi, pour suivre ce qui est futile et se rendre eux-mêmes futiles? Ils n'ont pas dit: Où est le Seigneur, qui nous a fait monter d'Egypte, qui nous a conduits dans le désert, dans une terre de plaines arides et de fosses, dans une terre de sécheresse et d'ombre de mort, dans une terre par où personne ne passe et où n'habite aucun être humain? Je vous ai fait entrer dans un pays de vergers pour que vous en mangiez le fruit et que vous jouissiez de ses biens; mais quand vous êtes venus, vous avez rendu mon pays impur et vous avez fait de mon patrimoine une abomination. Les prêtres ne disent pas: Où est le Seigneur ? Les spécialistes de la loi ne me connaissent pas, les bergers se sont révoltés contre moi, les prophètes parlent par le Baal, ils suivent ceux qui n'ont aucune valeur. C'est pourquoi je vous accuse encore, – déclaration du Seigneur  – j'accuse aussi les fils de vos fils. Passez donc vers les îles de Chypre et regardez! Envoyez des messagers à Qédar, observez bien et regardez s'il y a rien de semblable! Une nation change-t-elle de dieux? – pourtant ce ne sont pas des dieux! Mon peuple, lui, a échangé sa gloire contre ce qui n'a aucune valeur! Sois-en atterré, ciel! Frémis et dessèche-toi – déclaration du Seigneur. Car mon peuple a doublement mal agi: ils m'ont abandonné, moi, la source d'eau vive, pour se creuser des citernes, des citernes crevassées, qui ne retiennent pas l'eau. Israël est-il un esclave, acheté ou né dans la maison? Pourquoi est-il livré au pillage? Contre lui les jeunes lions rugissent, ils font retentir leur voix et sèment la dévastation dans son pays; ses villes incendiées n'ont plus d'habitants. Même les fils de Noph et de Tahpanhès te tondent le crâne. Cela ne t'arrive-t-il pas parce que tu as abandonné le Seigneur, ton Dieu, au temps où il te conduisait sur le chemin? Et maintenant, que fais-tu sur le chemin de l'Egypte? Vas-tu boire l'eau du Shihor? Que fais-tu sur le chemin d'Assyrie? Vas-tu boire l'eau du Fleuve? Que ton mal te corrige, que tes infidélités te châtient! Vois bien comme c'est mauvais et amer d'abandonner le Seigneur, ton Dieu, de n'éprouver aucune frayeur devant moi! – déclaration du Seigneur Dieu (YHWH) des Armées. Depuis longtemps tu as brisé ton joug, rompu tes liens; tu as dit: Je ne servirai plus! Sur toute colline élevée et sous tout arbre verdoyant tu t'étends, prostituée! Moi, je t'avais plantée comme un cépage de choix, un plant d'une qualité tout à fait sûre; comment as-tu pu te changer pour moi en boutures dégénérées d'une vigne étrangère? Même si tu te lavais avec de la soude, avec de la lessive, tant et plus, ta faute resterait marquée devant moi – déclaration du Seigneur Dieu. Comment peux-tu dire: Je ne me suis pas rendue impure, je n'ai pas suivi les Baals! Regarde ton chemin dans la vallée, reconnais ce que tu as fait, chamelle légère qui vagabonde! Anesse sauvage, habituée du désert, haletante dans l'ardeur de son désir, qui pourra réfréner son rut? Tous ceux qui la cherchent n'ont pas à s'épuiser; ils la trouvent pendant son mois. Arrête-toi, sans quoi tu finiras nu-pieds et le gosier sec! Mais tu dis: A quoi bon! Moi, j'aime les étrangers, je veux les suivre! Comme un voleur a honte lorsqu'il est découvert, ainsi la maison d'Israël se couvre de honte – eux, leurs rois, leurs princes, leurs prêtres et leurs prophètes, eux qui disent à un morceau de bois: Tu es mon père! et à une pierre: Tu m'as engendré! Car ils ne m'ont pas présenté leur face, mais leur dos; et quand ils sont dans le malheur, ils disent: Lève-toi, sauve-nous! – Où sont donc tes dieux, ceux que tu t'es faits? Qu'ils se lèvent, s'ils peuvent te sauver au temps du malheur! Car tu as autant de dieux que de villes, ô Juda! De quoi m'accuseriez-vous? Vous vous êtes tous révoltés contre moi – déclaration du Seigneur. C'est inutilement que j'ai frappé vos fils; ils n'ont pas voulu recevoir l'instruction; votre épée a dévoré vos prophètes, comme un lion destructeur. Eh! vous, gens de cette génération, considérez la parole du Seigneur ! Ai-je été pour Israël un désert, ou un pays de ténèbres? Pourquoi mon peuple dit-il: Nous allons où nous voulons, nous ne voulons pas revenir à toi! – La jeune fille oublie-t-elle sa parure, la mariée sa ceinture? Mon peuple, lui, m'a oublié depuis des jours sans nombre. Comme tu as bien su faire ton chemin pour rechercher l'amour! Même aux pires des femmes tu donnerais des leçons! Jusque sur les pans de ton vêtement on retrouve le sang des pauvres, des innocents que tu n'as pas surpris en flagrant délit d'effraction: voilà ce qui te perd. Et tu dis: Je suis innocente! Que sa colère se détourne de moi! – Eh bien, j'entre en jugement avec toi, puisque tu dis: Je n'ai pas péché! Pourquoi couvrir tant de distance pour changer ton chemin? Tu auras aussi honte de l'Egypte, comme tu as eu honte de l'Assyrie. De là aussi tu sortiras, les mains sur la tête, car le Seigneur rejette ceux à qui tu te fies: tu ne réussiras pas avec eux. Lorsqu'un homme répudie sa femme et qu'elle le quitte pour un autre, reviendra-t-il à elle? Ce pays-là n'en serait-il pas profané? Et toi qui t'es prostituée avec une multitude de compagnons, tu reviendrais à moi! – déclaration du Seigneur. Lève tes yeux vers les pistes, et regarde: Où n'a-t-on pas profité de toi? Tu t'es assise pour eux au bord des chemins, comme le Bédouin dans le désert, et tu as profané le pays par ta prostitution et par le mal que tu as fait. Aussi les ondées ont-elles été retenues, il n'y a pas eu de pluie printanière; mais tu avais le front d'une prostituée, tu n'acceptais pas d'être confuse. Et maintenant, n'est-ce pas, tu cries vers moi: Père! Toi, l'intime de ma jeunesse! Gardera-t-il rancune pour toujours? Tiendra-t-il rigueur à jamais? – Voilà ce que tu disais, tout en faisant du mal; et tu as réussi! Le Seigneur me dit, aux jours du roi Josias: As-tu vu ce qu'a fait Israël l'infidèle? Elle est allée sur toute montagne élevée et sous tout arbre verdoyant, et là elle s'est prostituée. Je me suis dit: Après avoir fait tout cela, elle reviendra à moi. Mais elle n'est pas revenue. Et sa sœur, Juda la traîtresse, l'a vu. Quoique j'aie répudié Israël l'infidèle à cause de tous ses adultères et que je lui aie donné son attestation de rupture, j'ai vu que sa sœur, Juda la traîtresse, n'a pas eu de crainte et qu'elle est allée se prostituer elle aussi. Par sa prostitution bruyante, Israël a profané le pays, elle a commis l'adultère avec la pierre et le bois. Pourtant malgré tout cela sa sœur, Juda la traîtresse, n'est pas revenue vers moi de tout son cœur; c'était faux – déclaration du Seigneur. Le Seigneur me dit: Israël l'infidèle est plus juste que Juda la traîtresse. Va, crie ces paroles vers le nord: Reviens, Israël l'infidèle! – déclaration du Seigneur. Je n'aurai plus pour vous un visage sévère; car je suis fidèle, – déclaration du Seigneur  – je ne garde pas rancune pour toujours. Reconnais seulement ta faute: c'est contre le Seigneur, ton Dieu, que tu t'es révoltée. Tu t'es prodiguée aux étrangers sous tout arbre verdoyant, et vous ne m'avez pas écouté – déclaration du Seigneur. Revenez, fils rebelles, – déclaration du Seigneur  – car c'est moi qui suis votre maître. Je vous prendrai, un d'une ville, deux d'un clan, et je vous ramènerai à Sion. Je vous donnerai des bergers selon mon cœur; ils vous feront paître avec intelligence et bon sens. Lorsque vous vous multiplierez et que vous deviendrez féconds dans le pays, en ces jours-là, – déclaration du Seigneur  – on ne parlera plus du coffre de l'alliance du Seigneur ; il ne viendra plus au cœur; on ne s'en souviendra plus, on ne remarquera plus son absence, et on n'en fera pas d'autre. En ce temps-là, on appellera Jérusalem « Trône du Seigneur  »; toutes les nations se dirigeront vers elle, au nom du Seigneur, vers Jérusalem, et elles ne suivront plus l'obstination de leur cœur mauvais. En ces jours-là, la maison de Juda marchera avec la maison d'Israël; puis elles viendront ensemble du pays du nord au pays que j'ai donné pour patrimoine à vos pères. Moi, je me disais: Comme je voudrais te compter parmi les fils et te donner un pays de délices, le plus beau patrimoine des nations! Je me disais: Tu m'appelleras « Père », et tu ne te détourneras pas de moi. Mais, comme une femme qui trahit son compagnon, ainsi vous m'avez trahi, maison d'Israël! – déclaration du Seigneur. Sur les pistes du désert on entend une rumeur: ce sont les pleurs, les supplications des Israélites; car ils ont rendu leur chemin tortueux, ils ont oublié le Seigneur, leur Dieu. Revenez, fils rebelles, je vous guérirai de vos infidélités. – Nous sommes là, nous venons à toi, car tu es le Seigneur (YHWH), notre Dieu. Vraiment, les collines et le tumulte des montagnes ne sont que mensonge; vraiment, c'est dans le Seigneur, notre Dieu, qu'est le salut d'Israël. Depuis notre jeunesse, la Honte a dévoré le produit du travail de nos pères: leur petit bétail et leur gros bétail, leurs fils et leurs filles. Couchons donc dans notre honte, et que notre confusion nous recouvre! Car nous avons péché contre le Seigneur, notre Dieu, nous et nos pères, depuis notre jeunesse jusqu'à ce jour; nous n'avons pas écouté le Seigneur, notre Dieu. Israël, si tu reviens, si tu reviens à moi, – déclaration du Seigneur  – si tu ôtes tes horreurs de ma présence, si tu n'es plus vagabond, si tu jures: « Par la vie du Seigneur (YHWH)! » dans la loyauté, l'équité et la justice, alors les nations se béniront par lui et tireront de lui leur fierté. Car voici ce que dit le Seigneur aux hommes de Juda et à Jérusalem: Défrichez-vous un champ nouveau, ne semez pas parmi les épines. Faites-vous circoncire pour le Seigneur ; ôtez le prépuce de votre cœur, hommes de Juda et habitants de Jérusalem, de peur que ma fureur n'éclate comme un feu et ne dévore, sans qu'il y ait personne pour éteindre, à cause de vos agissements mauvais. Faites cette annonce en Juda, faites-la entendre à Jérusalem, dites-le! Sonnez de la trompe dans le pays! Criez à pleine voix et dites: Rassemblez-vous, et allons dans les villes fortes! Dressez une bannière vers Sion, fuyez, ne vous arrêtez pas! Car je fais venir du nord un malheur et un grand désastre. Le lion s'élance de son taillis, le destructeur des nations est en marche, il sort de chez lui pour réduire ton pays en un lieu dévasté; tes villes seront des champs de ruines, elles n'auront plus d'habitants. A cause de cela, mettez un sac pour pagne, lamentez-vous, hurlez! Car la colère ardente du Seigneur ne se détourne pas de nous. En ce jour-là – déclaration du Seigneur  – le roi et les princes perdront courage, les prêtres seront atterrés, et les prophètes stupéfaits. Je dis: Ah! Seigneur Dieu, tu as donc trompé ce peuple et Jérusalem, en disant: « Tout ira bien pour vous! » alors que l'épée est déjà sous la gorge. En ce temps-là, on dira à ce peuple et à Jérusalem: Un vent brûlant souffle sur les pistes du désert, sur le chemin de la belle, de mon peuple; ce n'est pas pour vanner ni pour nettoyer. C'est un vent impétueux qui vient de là-bas sur mon ordre. Maintenant, c'est moi qui vais prononcer des jugements contre eux. Il monte comme les nuages! Ses chars sont comme un ouragan, ses chevaux sont plus rapides que des aigles. Quel malheur pour nous! Nous voilà ravagés! Lave ton cœur de ce qui est mauvais, Jérusalem, afin que tu sois sauvée! Jusqu'à quand feras-tu reposer en ton sein des pensées malfaisantes? Car depuis Dan un bruit l'annonce, une rumeur funeste depuis la région montagneuse d'Ephraïm. Rappelez ceci aux nations, faites-le connaître à Jérusalem: des assiégeants viennent d'un pays lointain; ils font retentir leur voix contre les villes de Juda. Comme ceux qui gardent un champ, ils entourent Jérusalem, car elle s'est rebellée contre moi – déclaration du Seigneur. Voilà ce que t'ont valu ta voie et tes agissements: c'est là ton mal; oui, c'est amer, cela pénètre jusqu'à ton cœur. Mes entrailles! Mes entrailles! Je souffre de toutes les fibres de mon cœur! Mon cœur frémit, je ne peux pas garder le silence; car j'entends le son de la trompe, les acclamations de la guerre. On annonce désastre sur désastre: tout le pays est ravagé; mes tentes sont ravagées tout à coup, mes abris de toile en un instant. Jusqu'à quand verrai-je la bannière, et entendrai-je le son de la trompe? Vraiment, mon peuple est un peuple imbécile, il ne me connaît pas; ce sont des fils stupides, dépourvus d'intelligence; ils sont sages pour faire du mal, mais ils ne savent rien faire de bon. Je regarde la terre: c'est un chaos, elle est vide; quant au ciel, sa lumière n'est plus. Je regarde les montagnes: elles tremblent; toutes les collines chancellent. Je regarde: l'homme n'est plus; et tous les oiseaux du ciel ont pris la fuite. Je regarde: le Carmel est un désert; et toutes ses villes sont démolies devant le Seigneur, à cause de sa colère ardente. Car ainsi parle le Seigneur : Tout le pays sera dévasté – mais je n'exterminerai pas. A cause de cela, la terre est en deuil, et le ciel, en haut, s'assombrit; car je l'ai dit, je l'ai décidé, je ne le regrette pas, je ne reviens pas là-dessus. Au bruit des chars et des archers, toute la ville est en fuite; on entre dans les taillis, on monte sur les rochers; toute la ville est abandonnée, plus personne n'y habite. Et toi, ravagée, que vas-tu faire? Te revêtiras-tu d'écarlate, te pareras-tu d'ornements d'or, élargiras-tu tes yeux avec du fard? C'est inutilement que tu t'embellirais; tes amants te rejettent, ils en veulent à ta vie. Car j'entends des cris comme ceux d'une femme en travail, des cris de détresse comme ceux d'une femme qui accouche pour la première fois. C'est la voix de Sion la belle: elle soupire, elle tend les mains: Quel malheur pour moi! Je succombe sous les coups des tueurs. Parcourez les rues de Jérusalem, regardez, je vous prie, informez-vous; cherchez sur les places s'il s'y trouve un homme, s'il y en a un qui agisse selon l'équité, qui recherche la probité – alors je pardonnerai à la ville. Même quand ils disent: « Par la vie du Seigneur ! », ils font de faux serments. Seigneur, tes yeux ne cherchent-ils pas la probité? Tu les as frappés, et ils n'en souffrent pas; tu les as exterminés, et ils ont refusé de recevoir l'instruction; ils ont durci leur visage plus qu'un roc. Ils ont refusé de revenir. Je disais: Ce ne sont que de petites gens, ils agissent comme des fous parce qu'ils ne connaissent pas la voie du Seigneur, l'équité de leur Dieu. Je m'en irai plutôt vers les grands et je leur parlerai; car eux, ils connaissent la voie du Seigneur, l'équité de leur Dieu; mais eux aussi, tous ensemble, ont brisé le joug, rompu les liens. C'est pourquoi le lion des broussailles les attaque, le loup des plaines arides les ravage, la panthère est aux aguets devant leurs villes; tous ceux qui en sortiront seront déchiquetés; car leurs transgressions sont nombreuses, leurs infidélités se sont multipliées. Est-ce pour cela que je te pardonnerais? Tes fils m'ont abandonné, et ils font des serments par ce qui n'est pas Dieu. Je les avais rassasiés et ils commettent l'adultère, ils hantent la maison de la prostituée. Ce sont des chevaux sauvages bien nourris, chacun d'eux hennit après la femme de son prochain. A de telles gens, ne ferais-je pas rendre des comptes? – déclaration du Seigneur. Ne me vengerais-je pas d'une pareille nation? Montez sur ses murailles et détruisez – mais n'exterminez pas! Enlevez ses sarments, car ils n'appartiennent pas au Seigneur ! Car la maison d'Israël et la maison de Juda m'ont tout à fait trahi – déclaration du Seigneur. Ils renient le Seigneur, ils disent: Il n'est rien! Le malheur ne viendra pas sur nous, nous ne verrons ni l'épée ni la famine! Les prophètes seront emportés par le souffle: il n'y a pas de parole en eux. Qu'ainsi il leur soit fait! A cause de cela, ainsi parle le Seigneur, le Dieu des Armées: Puisque vous avez prononcé cette parole, je mets mes paroles dans ta bouche comme un feu, et ce peuple sera le bois que ce feu dévorera. Je fais venir de loin une nation contre vous, maison d'Israël – déclaration du Seigneur. C'est une nation forte, c'est une nation qui est depuis toujours, une nation dont tu ne connais pas la langue, et dont tu ne comprendras pas ce qu'elle dit. Son carquois est comme une tombe ouverte: ce sont tous des guerriers. Elle dévorera ta moisson et ton pain, ils dévoreront tes fils et tes filles, elle dévorera ton petit bétail et ton gros bétail, elle dévorera ta vigne et ton figuier, elle démantèlera par l'épée tes villes fortes, dans lesquelles tu mets ta confiance. Mais même en ces jours-là – déclaration du Seigneur  – je ne vous exterminerai pas. S'ils disent alors: Pourquoi le Seigneur, notre Dieu, nous fait-il tout cela? Tu leur répondras: Comme vous m'avez abandonné pour servir des dieux étrangers dans votre pays, ainsi vous servirez des étrangers dans un pays qui n'est pas le vôtre. Annoncez ceci à la maison de Jacob, faites-le entendre en Juda: Ecoute, je te prie, peuple stupide, déraisonnable! Ils ont des yeux et ne voient pas, ils ont des oreilles et n'entendent pas. Ne me craindrez-vous pas? – déclaration du Seigneur. Ne tremblerez-vous pas devant moi qui ai donné à la mer le sable pour frontière, comme une limite permanente qu'elle ne passera pas? Ses flots s'agitent, mais ils sont impuissants; ils grondent, mais ils ne passent pas. Mais ce peuple a le cœur indocile et rebelle; ils se retirent et s'en vont. Ils ne se disent pas: Craignons le Seigneur, notre Dieu, qui donne la pluie en son temps, la pluie d'automne et la pluie de printemps, et qui nous garde les semaines fixées pour la moisson. Ce sont vos fautes qui ont tout perturbé, ce sont vos péchés qui vous privent de ces biens. Car il se trouve des méchants dans mon peuple; ils épient comme celui qui pose des pièges, ils tendent un filet et prennent des hommes. Comme une cage est remplie d'oiseaux, leurs maisons sont remplies de tromperie; c'est ainsi qu'ils deviennent puissants et riches. Ils sont devenus gras, resplendissants, ils dépassent toute mesure dans le mal; ils ne rendent pas la justice, ils ne rendent pas justice à l'orphelin, et ils prospèrent; ils ne respectent pas le droit des pauvres. A de telles gens, ne ferais-je pas rendre des comptes? – déclaration du Seigneur. Ne me vengerais-je pas d'une pareille nation? Ce qui se passe dans le pays est atterrant, terrible: les prophètes parlent mensongèrement, les prêtres exercent leur pouvoir à leur guise, et mon peuple aime qu'il en soit ainsi! Mais que ferez-vous pour l'avenir du pays? Fuyez de Jérusalem, fils de Benjamin! Sonnez de la trompe à Teqoa, dressez une bannière à Beth-Kérem! Car depuis le nord vous guette un malheur, un grand désastre. Sion la belle, si jolie, si choyée, je la réduis au silence! Vers elle marchent des bergers avec leurs troupeaux; ils plantent leurs tentes contre elle, tout autour; chacun en fait brouter sa part. Consacrez une armée pour lui faire la guerre! Attaquons en plein midi! Quel malheur pour nous! Le jour baisse, les ombres du soir s'allongent. Attaquons de nuit! Détruisons ses palais! Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Coupez du bois, élevez un remblai contre Jérusalem! C'est la ville qui doit rendre des comptes; tout n'est qu'oppression en son sein. Comme un puits renouvelle son eau, ainsi elle renouvelle son mal; on n'entend en son sein que violence et ravage; constamment à mes regards s'offrent douleurs et plaies. Reçois l'instruction, Jérusalem, de peur que je ne me détache de toi, que je ne te réduise en un lieu dévasté, en un pays inhabitable! Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: On grappillera, comme une vigne, le reste d'Israël. Portes-y de nouveau la main, comme le vendangeur sur les ceps. A qui m'adresser? Qui prendre à témoin pour qu'ils écoutent? Leur oreille n'est pas circoncise, et ils sont incapables de prêter attention; la parole du Seigneur est pour eux un déshonneur, ils n'y prennent aucun plaisir. Je suis plein de la fureur du Seigneur, je suis las de la contenir. – Répands-la sur l'enfant dans la rue comme sur le conseil secret des jeunes gens! Car l'homme et la femme seront pris, le vieillard et celui qui est chargé de jours. Leurs maisons passeront à d'autres, – les champs et les femmes aussi – quand j'étendrai la main sur les habitants du pays – déclaration du Seigneur. Car du plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand, tous sont âpres au gain; depuis le prophète jusqu'au prêtre, tous pratiquent le mensonge. Ils soignent à la légère la blessure de mon peuple: « Tout ira bien, tout ira bien! », disent-ils, et rien ne va! Ils se sont couverts de honte par les abominations qu'ils ont commises, mais la honte ne les atteint même pas, ils ne savent même pas être confus. C'est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent, ils trébucheront au temps où je leur ferai rendre des comptes, dit le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur : Placez-vous sur les chemins et regardez! Informez-vous des sentiers d'autrefois: Où donc est le bon chemin? Suivez-le, et vous trouverez la tranquillité! Mais ils répondent: Nous ne le suivrons pas! J'ai suscité pour vous des guetteurs: prêtez attention au son de la trompe! Mais ils répondent: Nous ne prêterons pas attention. Ecoutez donc, nations! Et toi, communauté, sache ce qui se passe chez eux! Ecoute, terre! C'est moi qui fais venir sur ce peuple le malheur, fruit de ses pensées; car ils n'ont pas prêté attention à mes paroles; quant à ma loi, ils l'ont rejetée. Qu'ai-je besoin de l'encens qui vient de Saba, du roseau aromatique d'un pays lointain? Vos holocaustes ne sont pas agréés, vos sacrifices ne me sont pas doux. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Je mets devant ce peuple des obstacles, contre lesquels trébucheront ensemble pères et fils, voisins et amis – et ils disparaîtront. Ainsi parle le Seigneur : Un peuple vient du pays du nord, une grande nation s'éveille des confins de la terre. Ils brandissent l'arc et le javelot; ils sont cruels, sans compassion; ils grondent comme la mer; ils sont montés sur des chevaux, ils sont rangés comme un seul homme pour le combat contre toi, Sion la belle! – Nous avons entendu la nouvelle, et nous avons perdu courage; la détresse nous a saisis, des douleurs comme celles d'une femme qui accouche. Ne sortez pas dans la campagne, n'allez pas sur les chemins; car l'ennemi s'y trouve avec son épée, l'effroi de tous côtés! O belle, mon peuple, mets un sac pour pagne et roule-toi dans la cendre, prends le deuil comme pour un fils unique, répands-toi en lamentations amères! Car celui qui ravage tout arrive sur nous à l'improviste. Je t'ai placé en observateur au sein de mon peuple, pour que tu le mettes à l'épreuve, pour que tu connaisses et que tu éprouves leur voie. Ce sont tous des rebelles invétérés, des calomniateurs, du bronze et du fer; ce sont tous des destructeurs. Le soufflet est brûlant, le plomb disparaît au feu… C'est inutilement qu'on s'obstine à épurer, les scories ne se détachent pas. On les appelle « Argent rejeté », car le Seigneur les a rejetés. Parole qui parvint à Jérémie de la part du Seigneur : Tiens-toi à la porte de la maison du Seigneur pour y proclamer cette parole: Ecoutez la parole du Seigneur, vous tous, gens de Juda qui entrez par ces portes pour vous prosterner devant le Seigneur ! Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Réformez vos voies et vos agissements, et je vous laisserai demeurer en ce lieu. Ne mettez pas votre confiance dans les paroles mensongères: « C'est ici le temple du Seigneur, le temple du Seigneur, le temple du Seigneur ! » Si vous réformez vos voies et vos agissements, si vous agissez selon l'équité les uns envers les autres, si vous n'opprimez pas l'immigré, l'orphelin et la veuve, si vous ne répandez pas en ce lieu de sang innocent, si vous ne suivez pas d'autres dieux, pour votre malheur, alors je vous laisserai demeurer en ce lieu, dans le pays que j'ai donné à vos pères depuis toujours et pour toujours. Mais vous mettez votre confiance dans des paroles mensongères, qui ne servent à rien. Pourriez-vous donc voler, assassiner, commettre l'adultère, faire de faux serments, offrir de l'encens au Baal, suivre d'autres dieux que vous ne connaissez pas, puis venir vous tenir debout devant moi dans cette maison sur laquelle mon nom est invoqué, et dire: Nous sommes délivrés! – pour commettre toutes ces abominations? Est-elle à vos yeux une caverne de bandits, cette maison sur laquelle mon nom est invoqué? Cela, je l'ai vu moi-même! – déclaration du Seigneur. Allez plutôt, je vous prie, vers mon lieu à Silo, là où j'avais d'abord fait demeurer mon nom. Voyez comment je l'ai traité à cause du mal qu'avait fait Israël, mon peuple. Et maintenant, puisque vous avez fait tout cela, – déclaration du Seigneur  – puisque je vous ai parlé et reparlé, inlassablement, et que vous n'avez pas écouté, puisque je vous ai appelés et que vous n'avez pas répondu, je traiterai la maison sur laquelle mon nom est invoqué et en laquelle vous mettez votre confiance, et le lieu que je vous ai donné, à vous et à vos pères, de la même manière que j'ai traité Silo. Je vous rejetterai loin de moi, comme j'ai rejeté tous vos frères, toute la descendance d'Ephraïm. Quant à toi, ne prie pas pour ce peuple, n'élève pour eux ni cri ni prière, n'intercède pas auprès de moi, car je ne t'entendrai pas. Ne vois-tu pas ce qu'ils font dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem? Les fils ramassent du bois, les pères allument le feu, les femmes pétrissent la pâte pour faire des gâteaux à la reine du ciel. On veut me contrarier en répandant des libations pour d'autres dieux. Est-ce moi qu'ils contrarient? – déclaration du Seigneur. N'est-ce pas plutôt eux-mêmes, pour leur propre honte? A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Ma colère, ma fureur, se répand sur ce lieu, sur les humains et sur les bêtes, sur les arbres des champs et sur le fruit de la terre; elle brûlera sans plus s'éteindre. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Ajoutez vos holocaustes à vos sacrifices, et mangez-en la viande! Car je n'ai rien dit à vos pères, je ne leur ai donné aucun ordre, le jour où je les ai fait sortir d'Egypte, au sujet des holocaustes et des sacrifices. Voici plutôt l'ordre que je leur ai donné: Ecoutez-moi! Alors je serai votre Dieu, et vous, vous serez mon peuple. Suivez bien la voie que je vous prescris, afin que vous soyez heureux. Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas tendu l'oreille; ils ont suivi les conseils, l'obstination de leur cœur mauvais. Ils ne sont pas allés en avant, mais en arrière. Depuis le jour où vos pères ont quitté l'Egypte jusqu'à ce jour, je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes; je les ai envoyés chaque jour, inlassablement. Mais eux ne m'ont pas écouté, ils n'ont pas tendu l'oreille; ils se sont montrés rétifs, ils sont devenus plus mauvais que leurs pères. Si tu leur dis tout cela, ils ne t'écouteront pas; si tu cries vers eux, ils ne te répondront pas. Alors dis-leur: C'est ici la nation qui n'écoute pas le Seigneur, son Dieu, et qui ne veut pas recevoir l'instruction; la probité a disparu, elle s'est retirée de leur bouche. Coupe ta chevelure de nazir et jette-la! Sur les pistes du désert entonne une complainte! Car le Seigneur rejette et délaisse la génération qui a provoqué sa colère. Car les Judéens ont fait ce qui me déplaisait – déclaration du Seigneur. Ils ont placé leurs horreurs dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué, la rendant ainsi impure. Ils ont bâti des hauts lieux, le topheth qui est dans la vallée du Fils de Hinnom, pour jeter au feu leurs fils et leurs filles, chose que je n'avais pas ordonnée et qui ne m'était pas venue au cœur. C'est pourquoi les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où l'on ne dira plus « le topheth » et « la vallée du Fils de Hinnom », mais « la vallée de la Tuerie »; et on ensevelira les morts au topheth, faute de place. Les cadavres de ce peuple seront la pâture des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre; et il n'y aura personne pour les troubler. Je ferai taire dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem les chants de gaieté et les chants de joie, les chants du marié et les chants de la mariée: le pays sera une ruine. En ce temps-là – déclaration du Seigneur  – on retirera de leurs tombes les ossements des rois de Juda, les ossements de ses princes, les ossements des prêtres, les ossements des prophètes et les ossements des habitants de Jérusalem. On les exposera au soleil, à la lune et à toute l'armée du ciel, qu'ils ont aimés, qu'ils ont servis, qu'ils ont suivis, qu'ils ont cherchés, et devant lesquels ils se sont prosternés. On ne les réunira pas, on ne les ensevelira pas; ils deviendront du fumier sur la terre. La mort sera préférable à la vie pour tout le reste de ce peuple mauvais, dans tous les lieux où je les aurai bannis – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur : Tombe-t-on sans se relever? Se détourne-t-on sans revenir? Pourquoi donc ce peuple de Jérusalem se montre-t-il rebelle par une continuelle infidélité? Ils persistent dans la tromperie, ils refusent de revenir. Je suis attentif, j'écoute: ils ne parlent pas comme ils devraient; aucun ne regrette son mal et ne dit: Qu'ai-je fait? Chacun poursuit sa course, comme un cheval qui s'élance au combat. Même la cigogne dans le ciel connaît sa saison; la tourterelle, l'hirondelle et la grue observent le temps de leur retour; mon peuple, lui, ne connaît pas la règle du Seigneur. Comment pouvez-vous dire: Nous sommes sages, la loi du Seigneur est avec nous! C'est bien pour le mensonge que s'est mis à l'œuvre le stylet mensonger des scribes! Les sages se sont couverts de honte; ils sont terrifiés, ils sont pris; ils ont rejeté la parole du Seigneur, et quelle sagesse ont-ils? C'est pourquoi je donnerai leurs femmes à d'autres, leurs champs à ceux qui les déposséderont. Car, du plus petit jusqu'au plus grand, tous sont âpres au gain; depuis le prophète jusqu'au prêtre tous pratiquent le mensonge. Ils soignent à la légère la blessure de la belle, de mon peuple; « Tout ira bien, tout ira bien! », disent-ils, et rien ne va! Ils se sont couverts de honte par les abominations qu'ils ont commises, mais la honte ne les atteint même pas, ils ne savent même pas être confus. C'est pourquoi ils tomberont avec ceux qui tombent, ils trébucheront au temps où ils rendront des comptes, dit le Seigneur. Je les faucherai jusqu'au dernier – déclaration du Seigneur. Plus de raisins à la vigne, plus de figues au figuier, les feuilles se flétriront; ce que je leur avais donné, ils l'ont galvaudé. Pourquoi restons-nous assis? Rassemblez-vous et allons dans les villes fortes, pour y périr! Car le Seigneur, notre Dieu, nous fait périr; il nous fait boire de l'eau empoisonnée, parce que nous avons péché contre le Seigneur. On espérait que tout irait bien, mais il n'y a rien de bon; un temps de guérison, mais c'est l'effroi! On entend ses chevaux s'ébrouer du côté de Dan, au hennissement de ses étalons toute la terre tremble; ils viennent, ils dévorent le pays avec tout ce qui s'y trouve, la ville avec tous ceux qui l'habitent. Car j'envoie parmi vous des serpents, des aspics, contre lesquels il n'y a pas de charme; ils vous mordront – déclaration du Seigneur. Je voudrais surmonter mon tourment; mon cœur souffre au dedans de moi. J'entends les appels au secours de la belle, de mon peuple, depuis un pays lointain: Le Seigneur n'est-il plus à Sion? Son roi n'y est-il plus? – Pourquoi m'ont-ils contrarié par leurs statues, par des futilités étrangères? – La moisson est passée, l'été est fini, et nous ne sommes pas sauvés! Je suis brisé par la blessure de la belle, de mon peuple, je suis sombre, la dévastation me saisit. N'y a-t-il plus de baume au Galaad? N'y a-t-il plus de médecin là-bas? Pourquoi la belle, mon peuple, ne se rétablit-elle pas? Ah! si ma tête était fontaine, et mes yeux source de larmes! Je pleurerais jour et nuit les victimes pour la belle, mon peuple! Ah! si j'avais au désert un campement comme les voyageurs! J'abandonnerais mon peuple, je m'en éloignerais, car ce sont tous des adultères, c'est une bande de traîtres. Ils ont la langue tendue comme un arc pour la fausseté; ce n'est pas par la probité qu'ils se sont rendus puissants dans le pays; car ils vont de mal en mal et ils ne me connaissent pas – déclaration du Seigneur. Que chacun se garde de son ami, et qu'on ne se fie à aucun de ses frères; car tout frère est un perfide supplanteur, et tout ami répand des calomnies. Ils essaient de se tromper les uns les autres et ils ne disent pas la vérité; ils exercent leur langue à proférer le mensonge, ils se fatiguent à commettre des fautes. Ton siège est au sein de la tromperie; c'est par tromperie qu'ils refusent de me connaître – déclaration du Seigneur. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Je vais les épurer et les éprouver. En effet, comment agir à l'égard de la belle, de mon peuple? Leur langue est une flèche affilée, ils ne parlent que pour tromper; avec leur bouche ils tiennent un discours de paix à leur prochain, mais au fond d'eux-mêmes, ils lui tendent des pièges. A de telles gens, ne ferais-je pas rendre des comptes pour cela? – déclaration du Seigneur. Ne me vengerais-je pas d'une pareille nation? Sur les montagnes je veux pleurer et gémir, sur les pâturages du désert prononcer une complainte; car ils sont brûlés, personne n'y passe, on n'y entend plus les troupeaux; depuis les oiseaux du ciel jusqu'aux bêtes, tout s'en est allé. Je ferai de Jérusalem un tas de pierres, un repaire de chacals, et des villes de Juda un lieu dévasté, sans habitants. Quel est l'homme sage qui comprend cela? Qu'il le dise, celui à qui la bouche du Seigneur a parlé! Pourquoi le pays est-il perdu, brûlé comme un désert où personne ne passe? Le Seigneur dit: C'est parce qu'ils ont abandonné ma loi que j'avais mise devant eux, parce qu'ils ne m'ont pas écouté et qu'ils ne l'ont pas suivie, parce qu'ils ont suivi l'obstination de leur cœur, ainsi que les Baals, comme leurs pères le leur ont appris. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Je vais nourrir ce peuple d'absinthe et je lui ferai boire de l'eau empoisonnée. Je les disperserai parmi des nations que n'ont connues ni eux ni leurs pères, et j'enverrai l'épée derrière eux, jusqu'à ce que je les aie exterminés. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Réfléchissez! Appelez les pleureuses, et qu'elles viennent! Envoyez chercher les femmes habiles, et qu'elles viennent! Qu'elles se hâtent! Qu'elles poussent des gémissements sur nous! Que nos yeux fondent en larmes, que des ruisseaux s'écoulent de nos paupières! Car des gémissements se font entendre de Sion: Comment! Nous voilà ravagés! Nous sommes couverts de honte, car nous avons abandonné le pays; on a renversé nos demeures. Femmes, écoutez donc la parole du Seigneur, et que votre oreille saisisse ce que dit sa bouche! Apprenez à vos filles à gémir, apprenez-vous des complaintes les unes aux autres! Car la mort est montée par nos fenêtres, elle a pénétré dans nos palais, elle retranche les enfants des rues, les jeunes gens des places. Dis: Telle est la déclaration du Seigneur : Les cadavres humains tomberont comme du fumier dans les champs et comme une gerbe derrière le moissonneur: personne ne la recueille! Ainsi parle le Seigneur : Que le sage ne tire pas fierté de sa sagesse, que l'homme vaillant ne tire pas fierté de sa vaillance, que le riche ne tire pas fierté de sa richesse! Mais que celui qui fait le fier soit fier d'avoir du bon sens et de me connaître, de savoir que je suis le Seigneur (YHWH) et que j'agis sur la terre avec fidélité, équité et justice; car c'est à cela que je prends plaisir – déclaration du Seigneur. Les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où je ferai rendre des comptes à tous les circoncis: à l'Egypte, à Juda, à Edom, aux Ammonites, à Moab, à tous ceux qui se rasent les tempes et qui habitent dans le désert; car toutes les nations sont incirconcises, et toute la maison d'Israël est incirconcise de cœur. Ecoutez la parole que le Seigneur prononce contre vous, maison d'Israël! Ainsi parle le Seigneur : Ne cherchez pas à apprendre les pratiques des nations, et ne soyez pas terrifiés par les signes du ciel comme le sont les nations. Car les prescriptions des peuples ne sont que futilité: on coupe du bois dans la forêt, la main de l'artisan le travaille au ciseau; on l'embellit avec de l'argent et de l'or, on le fixe avec des clous, au marteau, pour qu'il ne vacille pas. Ils sont comme un palmier d'argent martelé, ils ne parlent pas; il faut les porter, car ils ne peuvent pas faire un pas! N'ayez pas peur d'eux, car ils ne sauraient faire aucun mal, de même qu'ils sont incapables de faire aucun bien. – Nul n'est semblable à toi, Seigneur ; tu es grand, et ton nom est grand par sa puissance. Qui ne te craindrait, roi des nations? Cela t'est dû, car parmi tous les sages des nations et dans tous leurs royaumes nul n'est semblable à toi. Tous, sans exception, sont abrutis et stupides. L'instruction des futilités, ce n'est que du bois! On apporte de Tarsis des lames d'argent et d'Ouphaz de l'or; l'artisan les travaille, les mains de l'orfèvre les cisèlent; on les habille de pourpre violette et rouge: ce ne sont que des œuvres d'art. Mais le Seigneur (YHWH) est Dieu en vérité, il est le Dieu vivant et le roi de toujours. La terre tremble devant sa colère, les nations ne supportent pas sa fureur. Vous leur direz: Les dieux qui n'ont pas fait le ciel et la terre disparaîtront de la terre et de dessous le ciel. Il fait la terre par sa puissance, il met en place le monde par sa sagesse, il a déployé le ciel par son intelligence. Lorsqu'il fait entendre sa voix, les eaux s'amassent dans le ciel; il fait monter les nuages des extrémités de la terre, il produit les éclairs pour la pluie, il fait sortir le vent de ses réserves. Ils sont tous trop abrutis pour savoir, tout orfèvre est honteux de sa statue; car ses idoles ne sont que mensonge, il n'y a pas de souffle en elles. Elles ne sont que futilité, œuvre ridicule; elles disparaîtront au temps où ils rendront des comptes. Celui qui est la part de Jacob n'est pas comme elles, car c'est lui qui façonne tout; Israël est la tribu qui constitue son patrimoine. Son nom, c'est le Seigneur (YHWH) des Armées. Ramasse tes affaires par terre, toi qui es en état de siège! Car ainsi parle le Seigneur : Cette fois, je lance comme avec une fronde les habitants du pays; je vais les serrer de près, afin qu'ils n'échappent pas. – Quel malheur pour moi! je suis brisée! Ma plaie est douloureuse! Et moi qui disais: « C'est là mon mal, je le supporterai! » Ma tente est ravagée, tous mes cordages sont rompus; mes fils m'ont quittée, ils ne sont plus; il n'y a plus personne pour dresser de nouveau ma tente, pour relever mes abris de toile. Car les bergers sont abrutis, ils ne cherchent pas le Seigneur. C'est pour cela qu'ils n'ont pas de bon sens et que tous leurs troupeaux sont dispersés. Un bruit! Il approche! Un grand tremblement arrive du pays du nord pour réduire les villes de Juda en un lieu dévasté, en un repaire de chacals. Je sais, Seigneur, qu'à l'être humain n'appartient pas sa voie; il n'appartient pas à l'homme qui marche de diriger ses pas. Corrige-moi, Seigneur, mais avec équité! Non pas dans ta colère, de peur que tu ne me réduises à rien. Répands ta fureur sur les nations qui ne te connaissent pas, sur les peuples qui n'invoquent pas ton nom! Car ils dévorent Jacob, ils le dévorent, ils l'exterminent, ils dévastent son domaine. Parole qui parvint à Jérémie de la part du Seigneur : Ecoutez les paroles de cette alliance, et dites-les aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem! Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Maudit soit l'homme qui n'écoute pas les paroles de cette alliance que j'ai instituée pour vos pères, le jour où je les ai fait sortir de l'Egypte, du creuset à fondre le fer, en disant: Ecoutez-moi et faites tout ce que je vous ordonnerai; alors vous, vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. Alors je réaliserai le serment que j'ai fait à vos pères, en leur jurant de leur donner un pays ruissellant de lait et de miel – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Et je répondis: Qu'il en soit ainsi, Seigneur ! Le Seigneur me dit: Crie toutes ces paroles dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, dis: Ecoutez les paroles de cette alliance et mettez-les en pratique! Car j'ai averti vos pères depuis le jour où je les ai fait monter d'Egypte jusqu'à ce jour; inlassablement, je les ai avertis en disant: Ecoutez-moi! Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas tendu l'oreille. Chacun d'eux a suivi l'obstination de son cœur mauvais. Alors j'ai réalisé contre eux toutes les paroles de cette alliance, que je leur avais ordonné de mettre en pratique et qu'ils n'ont pas mises en pratique. Le Seigneur me dit: Il y a une conspiration chez les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem. Ils sont retournés aux fautes de leurs premiers pères, qui ont refusé d'écouter mes paroles, et ils ont suivi d'autres dieux pour les servir. La maison d'Israël et la maison de Juda ont rompu mon alliance, celle que j'avais conclue avec leurs pères. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Je fais venir sur eux un malheur dont ils ne pourront se sortir. Ils crieront vers moi, mais je ne les entendrai pas. Les villes de Juda et les habitants de Jérusalem iront crier vers les dieux auxquels ils offrent de l'encens, mais ceux-ci ne pourront pas les sauver au temps de leur malheur. Car tu as autant de dieux que de villes, Juda! Tu as disposé autant d'autels de la Honte que tu as de rues, Jérusalem – des autels pour offrir de l'encens au Baal! Quant à toi, ne prie pas pour ce peuple, n'élève pour eux ni cri, ni prière: je ne les entends pas au temps où ils m'invoquent à cause de leur malheur. Qu'est-ce que ma bien-aimée a encore à faire dans ma maison? Elle travaille à ses nombreuses intrigues! Qu'on enlève de chez toi la viande sacrée, car c'est quand tu fais du mal que tu exultes! Olivier verdoyant, remarquable par la beauté de son fruit, tel est le nom que t'avait donné le Seigneur. Dans un grand fracas, il y met le feu, et ses rameaux ne vaudront plus rien. Le Seigneur (YHWH) des Armées, qui t'a plantée, appelle sur toi le malheur, à cause du mal que la maison d'Israël et la maison de Juda se sont fait à elles-mêmes en me contrariant, en offrant de l'encens au Baal. Le Seigneur me l'a fait savoir, et je l'ai su. Alors tu m'as fait voir leurs agissements. J'étais comme un mouton confiant qu'on mène à l'abattoir: je ne savais pas qu'ils préparaient des plans contre moi: « Détruisons l'arbre avec son fruit! Retranchons-le de la terre des vivants, et qu'on ne se souvienne plus de son nom! » Mais le Seigneur (YHWH) des Armées est un juge juste, il sonde les reins et le cœur. Que je voie ta vengeance contre eux, car c'est à toi que j'ai confié ma cause! A cause de cela, voici ce que dit le Seigneur contre les gens d'Anatoth qui en veulent à ta vie et qui disent: Ne parle pas en prophète au nom du Seigneur, sinon nous te mettrons à mort! A cause de cela, ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Je leur ferai rendre des comptes: les jeunes gens mourront par l'épée, leurs fils et leurs filles mourront par la famine. Il n'y aura d'eux aucun reste: je ferai venir le malheur sur les gens d'Anatoth, l'année où ils vont rendre des comptes. Tu es trop juste, Seigneur, pour que je t'accuse; je veux néanmoins te parler d'équité: pourquoi la voie des méchants est-elle celle de la réussite? Pourquoi vivent-ils tranquillement, tous ceux qui trahissent? Tu les as plantés et ils ont pris racine; ils progressent, ils portent du fruit; tu es proche, dans leur bouche, mais tu es loin des profondeurs de leur être. Toi, Seigneur, tu me connais, tu me vois; tu sondes mon cœur: il est avec toi. Réserve-les comme des moutons pour l'abattoir et consacre-les pour le jour de la tuerie! Jusqu'à quand le pays sera-t-il en deuil, et l'herbe de toute la campagne desséchée? A cause du mal que font ses habitants, les bêtes et les oiseaux disparaissent, car ils ont dit: Il ne voit pas notre avenir! – Si tu cours avec des hommes à pied et qu'ils te fatiguent, comment pourras-tu te mesurer à des chevaux? Et si tu n'es en sécurité que dans un pays paisible, que feras-tu dans les fourrés du Jourdain? Car ce sont tes frères eux-mêmes, ta propre famille, qui te trahissent; ils crient eux-mêmes à pleine voix derrière toi. Ne les crois pas, quand ils auront de bonnes paroles pour toi. J'ai abandonné ma maison, j'ai délaissé mon patrimoine, j'ai livré à ses ennemis celle que je chéris. Mon patrimoine est devenu pour moi comme un lion dans les broussailles; il a fait retentir sa voix contre moi; c'est pourquoi j'en suis venu à le détester. Mon patrimoine est-il donc pour moi un oiseau de proie taché de sang, pour que les oiseaux de proie soient tout autour de lui? Allez, rassemblez tous les animaux sauvages, faites-les venir à la curée! Une multitude de bergers ravage ma vigne; ils foulent ma parcelle; ils font de la parcelle de mes délices un désert, un lieu dévasté. On l'a réduit en un lieu dévasté; il est en deuil, il est dévasté devant moi. Tout le pays est dévasté, car personne n'a réfléchi. Sur toutes les pistes du désert arrivent ceux qui ravagent tout, car l'épée du Seigneur dévore le pays d'une extrémité à l'autre; il n'y a de paix pour personne. Ils ont semé du froment et ils moissonnent des épines, ils se sont donné du mal sans profit. Ayez honte de vos récoltes, à cause de la colère ardente du Seigneur ! Voici ce que dit le Seigneur contre tous mes mauvais voisins, qui touchent au patrimoine que j'ai donné en partage à Israël, mon peuple: Je les déracinerai de leur terre et j'arracherai la maison de Juda du milieu d'eux. Mais après que je les aurai déracinés, j'aurai de nouveau compassion d'eux et je les ramènerai chacun dans son patrimoine, chacun dans son pays. Et s'ils apprennent les pratiques de mon peuple, s'ils font serment par mon nom – par la vie du Seigneur (YHWH)! – comme ils ont appris à mon peuple à faire serment par le Baal, alors ils seront établis au milieu de mon peuple. Mais s'ils n'écoutent rien, je déracinerai une telle nation, je la déracinerai, je la ferai disparaître – déclaration du Seigneur. Ainsi m'a parlé le Seigneur : Va t'acheter une ceinture de lin; tu la passeras à tes reins, mais tu ne la mettras pas dans l'eau. J'achetai la ceinture selon la parole du Seigneur, et je la passai à mes reins. La parole du Seigneur me parvint une deuxième fois: Prends la ceinture que tu as achetée et que tu as sur les reins; va vers l'Euphrate et, là, cache-la dans la fente d'un rocher. J'allai et je la cachai près de l'Euphrate, comme le Seigneur me l'avait ordonné. Longtemps après, le Seigneur me dit: Va vers l'Euphrate et là, prends la ceinture que je t'avais ordonné d'y cacher. J'allai vers l'Euphrate, je fouillai et je repris la ceinture au lieu où je l'avais cachée; mais la ceinture était abîmée, elle n'était plus bonne à rien. La parole du Seigneur me parvint: Ainsi parle le Seigneur : C'est de la même manière que je détruirai l'orgueil de Juda, le grand orgueil de Jérusalem. Ce peuple mauvais qui refuse d'écouter mes paroles, qui va selon l'obstination de son cœur et qui suit d'autres dieux pour les servir et se prosterner devant eux, qu'il devienne comme cette ceinture, qui n'est plus bonne à rien! En effet, comme un homme attache une ceinture à ses reins, ainsi je m'étais attaché toute la maison d'Israël et toute la maison de Juda – déclaration du Seigneur  – pour qu'elles soient mon peuple, mon nom, ma louange et ma splendeur. Mais ils n'ont pas écouté. Tu leur diras cette parole: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Toutes les outres sont faites pour être remplies de vin. Et ils te diront: Ne savons-nous pas que toutes les outres sont faites pour être remplies de vin? Alors tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur : C'est d'ivresse que je remplis tous les habitants de ce pays, les rois qui sont assis sur le trône de David, les prêtres, les prophètes et tous les habitants de Jérusalem. Je vais les mettre en pièces les uns contre les autres, pères et fils ensemble – déclaration du Seigneur. Je n'épargnerai personne, je n'aurai aucune pitié, je n'aurai aucune compassion; rien ne m'empêchera de les détruire. Ecoutez, prêtez l'oreille! Ne soyez plus hautains! – c'est le Seigneur qui parle. Donnez gloire au Seigneur, votre Dieu, avant qu'il ne fasse venir les ténèbres, avant que vos pieds ne viennent se heurter aux montagnes du crépuscule; alors vous espérerez la lumière, et il la changera en ombre de mort, il en fera une obscurité épaisse. Si vous n'écoutez pas, je pleurerai en secret à cause de votre orgueil; je verserai des larmes, mes yeux fondront en larmes, parce que le troupeau du Seigneur sera emmené captif. – Dis au roi et à la grande dame: asseyez-vous par terre! Car il est tombé, votre couvre-chef, votre couronne de splendeur. Les villes du Néguev ont été fermées, il n'y a personne pour ouvrir. Tout Juda est exilé, il est exilé tout entier. Lève les yeux et regarde ceux qui viennent du nord. Où est le troupeau qui t'a été donné, le petit bétail qui faisait ta splendeur? Que diras-tu quand on te fera rendre des comptes? C'est toi-même qui leur as appris à profiter de ton intimité à tes dépens. Les douleurs ne te saisiront-elles pas, comme celles d'une femme qui accouche? Si tu te dis: Pourquoi cela m'arrive-t-il? C'est à cause de la multitude de tes fautes qu'on a relevé le bas de ta robe et que tes talons sont violemment meurtris. Un Koushite peut-il changer sa peau, un léopard ses taches? Et vous, pourriez-vous faire du bien, vous qui êtes exercés à faire du mal? Je les disperserai, comme la paille emportée par le vent du désert. Voilà ton lot, la part qui t'est mesurée par moi – déclaration du Seigneur  – parce que tu m'as oublié et que tu as mis ta confiance dans le mensonge. Je relèverai le bas de ta robe sur ton visage, on verra ton ignominie. J'ai vu tes adultères et tes hennissements, ta prostitution infâme sur les collines et dans la campagne, j'ai vu tes horreurs. Quel malheur pour toi, Jérusalem, qui n'es pas pure! Combien de temps tarderas-tu encore? Parole du Seigneur qui parvint à Jérémie à l'occasion de la sécheresse: Juda est en deuil, ses villes dépérissent; elles s'assombrissent, leurs portes abattues, et les cris de Jérusalem s'élèvent. Les princes envoient les petits chercher de l'eau; ils vont aux citernes, ne trouvent pas d'eau et reviennent avec leurs cruches vides; dans leur honte et leur confusion ils se voilent la tête. A cause de la terre crevassée, parce qu'il n'y a plus de pluie dans le pays, les laboureurs, dans leur honte, se voilent la tête. Même la biche dans la campagne met bas et abandonne sa portée, parce qu'il n'y a pas de verdure. Les ânes sauvages se tiennent sur les pistes du désert, haletant comme des chacals; leurs yeux s'épuisent à chercher l'herbe qui n'est plus. – Si nos fautes nous accusent, agis à cause de ton nom, Seigneur ! Car nos infidélités sont nombreuses, et c'est contre toi que nous avons péché. Toi, l'espérance d'Israël, son Sauveur au temps de la détresse, pourquoi serais-tu comme un immigré dans le pays, comme un voyageur qui fait un détour pour passer la nuit? Pourquoi serais-tu comme un homme déconcerté, comme un héros qui ne peut sauver? Tu es pourtant parmi nous, Seigneur, et ton nom est invoqué sur nous; ne nous laisse pas! Ainsi parle le Seigneur à ce peuple: Vraiment, ils aiment vagabonder, ils ne restent pas en place; le Seigneur ne les agrée pas; maintenant il se souvient de leur faute, il leur fait rendre des comptes pour leurs péchés. Et le Seigneur me dit: Ne prie pas pour le bien de ce peuple. S'ils jeûnent, je n'entendrai pas leurs cris de détresse; s'ils offrent des holocaustes et des offrandes, je ne les agréerai pas: je veux les exterminer par l'épée, par la famine et par la peste. Je répondis: Ah! Seigneur Dieu, les prophètes leur disent: Vous ne verrez pas d'épée, vous n'aurez pas de famine; mais je vous donnerai en ce lieu une paix véritable. Le Seigneur me dit: C'est le mensonge que les prophètes annoncent en mon nom; je ne les ai pas envoyés, je ne leur ai pas donné d'ordre, je ne leur ai pas parlé; c'est par des visions mensongères, de la divination, de l'idolâtrie et des tromperies de leur cœur qu'ils font les prophètes pour vous. A cause de cela, voici ce que dit le Seigneur contre les prophètes qui parlent en mon nom, sans que je les aie envoyés, en disant qu'il n'y aura dans ce pays ni épée ni famine: Ces prophètes seront exterminés par l'épée et par la famine. Quant aux gens du peuple pour qui ils parlent en prophètes, ils seront jetés dans les rues de Jérusalem par la famine et l'épée; il n'y aura personne pour les ensevelir, ni eux, ni leurs femmes, ni leurs fils, ni leurs filles; je ferai retomber sur eux le mal qu'ils font. Tu leur diras cette parole: Mes yeux fondent en larmes nuit et jour, sans répit; car la jolie fille, mon peuple, a été frappée d'un grand désastre, d'un coup très douloureux. Si je sors dans la campagne, je trouve des victimes de l'épée; si j'entre dans la ville, des gens épuisés par la faim; même le prophète et le prêtre parcourent le pays et sont privés de connaissance. As-tu donc rejeté Juda, as-tu de l'aversion pour Sion? Pourquoi nous frappes-tu sans qu'il y ait pour nous de guérison? Nous espérions que tout irait bien, mais il n'y a rien de bon; un temps de guérison, mais c'est l'effroi! Seigneur, nous connaissons notre méchanceté, la faute de nos pères; car nous avons péché contre toi. A cause de ton nom, ne méprise pas, ne rabaisse pas le trône de ta gloire! Souviens-toi! Ne romps pas ton alliance avec nous! Parmi les futilités des nations, en est-il qui fassent pleuvoir? Est-ce le ciel qui donne les ondées? N'est-ce pas toi, Seigneur, notre Dieu? C'est en toi que nous mettons notre espérance, car c'est toi qui as fait tout cela. Le Seigneur me dit: Quand Moïse et Samuel se tiendraient devant moi, je resterai insensible à l'égard de ce peuple. Chasse-le de ma vue, qu'il s'en aille! S'ils te disent alors: Où irons-nous? Tu leur répondras: Ainsi parle le Seigneur : Qui est destiné à la mort, à la mort! Qui est destiné à l'épée, à l'épée! Qui est destiné à la famine, à la famine! Qui est destiné à la captivité, en captivité! Je leur assignerai quatre espèces de fléaux – déclaration du Seigneur : l'épée pour tuer, les chiens pour lacérer, les oiseaux du ciel et les bêtes de la terre pour dévorer et détruire. J'en ferai un sujet de terreur pour tous les royaumes de la terre, à cause de Manassé, fils d'Ezéchias, roi de Juda, à cause de tout ce qu'il a fait dans Jérusalem. Qui donc voudrait t'épargner, Jérusalem, qui te plaindrait? Qui ferait un détour pour demander comment tu vas? Tu m'as délaissé, – déclaration du Seigneur  – tu es retournée en arrière; alors j'étends la main sur toi et je te détruis, je suis las d'avoir du regret. Je les vanne aux portes du pays, je tue leurs enfants; je fais disparaître mon peuple, qui n'est pas revenu de ses voies. Par moi, ses veuves sont plus nombreuses que le sable de la mer: j'amène sur eux, sur la mère du jeune homme, celui qui ravage tout, en plein midi; je fais tout à coup tomber sur elle l'agitation et l'épouvante. Celle qui avait mis au monde sept fils dépérit, elle rend l'âme; son soleil se couche quand il fait encore jour; elle a honte, elle rougit. Ceux qui restent, je les livre à l'épée devant leurs ennemis – déclaration du Seigneur. Quel malheur pour moi, ma mère, que tu m'aies fait naître, moi, un homme de querelle et de dispute pour tout le pays! Je n'emprunte ni ne prête, et pourtant tous me maudissent. – Le Seigneur dit: A coup sûr, je t'ai affranchi pour ton bien; à coup sûr, je suis intervenu pour toi, au temps du malheur, au temps de la détresse. Peut-on briser le fer, le fer du nord et le bronze? Tes biens et tes trésors, je les livre en butin, non pas pour un paiement, mais à cause de tous tes péchés, sur tout ton territoire. Je te fais passer avec ton ennemi dans un pays que tu ne connais pas, car le feu de ma colère s'est allumé; il brûle contre vous. – Toi, tu sais! Seigneur, souviens-toi de moi, interviens pour moi, venge-moi de mes persécuteurs! Ne me prends pas, toi qui es patient! Reconnais que je supporte les outrages à cause de toi. Tes paroles se trouvaient là et je les ai dévorées; ta parole a fait la gaieté et la joie de mon cœur, car ton nom est invoqué sur moi, Seigneur (YHWH), Dieu des Armées! Je ne me suis pas assis dans le conseil secret des rieurs, pour m'y amuser; ta main me contraint à m'asseoir solitaire, car tu m'as rempli de fureur. Pourquoi ma souffrance est-elle continuelle? Pourquoi ma plaie est-elle incurable, pourquoi refuse-t-elle de se guérir? Serais-tu vraiment pour moi comme une source trompeuse, comme une eau à laquelle on ne peut pas se fier? A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Si tu reviens, je te ramènerai et tu te tiendras à ton poste devant moi; si tu sépares le précieux du vil, tu seras comme ma propre bouche. C'est à eux de revenir à toi, ce n'est pas à toi de revenir à eux. Je ferai de toi, pour ce peuple, un mur de bronze fortifié; ils te feront la guerre, mais ils ne l'emporteront pas sur toi, car je suis avec toi pour te sauver et te délivrer – déclaration du Seigneur. Je te délivrerai de la main des mauvais, je te libérerai de la main des brutes. La parole du Seigneur me parvint: Tu ne prendras pas de femme, tu n'auras en ce lieu ni fils ni filles. Car voici ce que dit le Seigneur contre les fils et les filles qui naîtront en ce lieu, contre leurs mères, qui les auront mis au monde, et contre leurs pères, qui les auront engendrés dans ce pays: Ils mourront de maladie; on ne se lamentera pas sur eux, on ne les ensevelira pas; ils deviendront du fumier sur la terre. Ils seront exterminés par l'épée et par la famine, et leurs cadavres seront la pâture des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre. Car ainsi parle le Seigneur : N'entre pas dans une maison de rite funéraire, ne va pas te lamenter, ne les plains pas: j'ai retiré à ce peuple ma paix, – déclaration du Seigneur  – ma fidélité et ma compassion. Grands et petits mourront dans ce pays; on ne les ensevelira pas; on ne se lamentera pas sur eux, on ne se fera pas d'incisions et on ne se rasera pas pour eux. On ne rompra pas le pain pour consoler celui qui porte le deuil d'un mort, et on n'offrira pas la coupe de consolation, même pour son père ou pour sa mère. N'entre pas non plus dans une maison de banquet pour t'asseoir avec eux, pour manger et boire. Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Je fais taire en ce lieu, sous vos yeux et en votre temps, les chants de gaieté et les chants de joie, les chants du marié et les chants de la mariée. Lorsque tu annonceras tout cela à ce peuple, et qu'ils te diront: Pourquoi le Seigneur a-t-il décrété contre nous tout ce grand malheur? Quelle est notre faute? Quel est le péché que nous avons commis contre le Seigneur, notre Dieu? Alors tu leur répondras: C'est que vos pères m'ont abandonné – déclaration du Seigneur (YHWH). Ils ont suivi d'autres dieux, ils les ont servis et se sont prosternés devant eux; mais moi, ils m'ont abandonné, et ils n'ont pas observé ma loi. Et vous, vous avez fait encore plus de mal que vos pères; chacun de vous suit l'obstination de son cœur mauvais, sans m'écouter. Je vous jetterai de ce pays dans un pays que vous n'avez pas connu, ni vous, ni vos pères; là, vous servirez d'autres dieux jour et nuit, car je ne vous accorderai plus de rémission. C'est pourquoi les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où on ne dira plus: « Par la vie du Seigneur, qui a fait monter d'Egypte les Israélites! », mais: « Par la vie du Seigneur, qui a fait monter les Israélites du pays du nord et de tous les pays où il les avait bannis! » Je les ramènerai sur leur terre, celle que j'ai donnée à leurs pères. J'envoie une multitude de pêcheurs, – déclaration du Seigneur  – et ils les pêcheront; et après cela j'enverrai une multitude de chasseurs, et ils les chasseront sur toutes les montagnes et sur toutes les collines, jusque dans les fentes des rochers. Car j'ai les yeux sur toutes leurs voies, elles ne me sont pas cachées; leur faute ne peut être dissimulée à mes regards. Tout d'abord, je les paierai de retour, au double de leur faute et de leur péché, parce qu'ils ont profané mon pays, parce qu'ils ont rempli mon patrimoine des cadavres de leurs horreurs et de leurs abominations. – Seigneur, ma force, ma forteresse, mon refuge au jour de la détresse! Les nations viendront à toi des extrémités de la terre; elles diront: Nos pères n'ont reçu que le mensonge pour patrimoine, une futilité qui ne sert à rien. L'être humain peut-il se faire des dieux, alors que ce ne sont pas des dieux? C'est pourquoi je leur fais connaître, cette fois-ci je leur ferai connaître la vigueur de ma main; ainsi ils sauront que mon nom est le Seigneur (YHWH). Le péché de Juda est écrit avec un stylet de fer, avec une pointe de diamant; il est gravé sur la tablette de leur cœur, sur les cornes de leurs autels. Ainsi leurs fils se souviendront de leurs autels, de leurs poteaux cultuels (leurs ashéras) près des arbres verdoyants, sur les collines élevées. Dans les montagnes, dans la campagne, tes biens, tous tes trésors, je les livre en butin, ainsi que tes hauts lieux, à cause de ton péché, dans tout ton territoire. Tu lâcheras, de toi-même, le patrimoine que je t'avais donné; je te rendrai esclave de ton ennemi dans un pays que tu ne connais pas; car vous avez allumé le feu de ma colère, et il brûlera pour toujours. Ainsi parle le Seigneur : Maudit soit l'homme qui met sa confiance dans un être humain, qui prend la chair pour appui, et dont le cœur se détourne du Seigneur ! Il est comme un genévrier dans la plaine aride, et ne voit pas arriver le bonheur; il demeure dans les lieux brûlés du désert, sur une terre salée et sans habitants. Béni soit l'homme qui met sa confiance dans le Seigneur, celui dont le Seigneur est l'assurance! Il est comme un arbre planté près des eaux, qui étend ses racines vers le cours d'eau: il ne voit pas venir la chaleur et son feuillage reste verdoyant; dans l'année de la sécheresse, il est sans inquiétude et il ne cesse de porter du fruit. Le cœur est tortueux par-dessus tout et il est incurable: qui peut le connaître? Moi, le Seigneur (YHWH), j'examine le cœur, je sonde les reins, pour donner à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses agissements. Comme une perdrix qui couve ce qu'elle n'a pas pondu, tel est celui qui acquiert des richesses injustement; au milieu de ses jours il doit les quitter, et son avenir est celui d'un fou. – Il est un trône glorieux, en haut depuis le commencement: c'est le lieu de notre sanctuaire. Seigneur, espérance d'Israël, tous ceux qui t'abandonnent auront honte. Ceux qui s'écartent de moi seront inscrits dans la terre, car ils abandonnent la source d'eau vive, le Seigneur ! – Guéris-moi, Seigneur, et je serai guéri; sauve-moi, et je serai sauvé; car ma louange, c'est toi! Ils me disent: Où est la parole du Seigneur ? Qu'elle arrive donc! Quant à moi, je n'ai pas refusé d'être berger à ta suite; je n'ai pas désiré ce jour de douleur, tu le sais: ce qui sort de mes lèvres est devant toi. Ne sois pas pour moi une terreur, toi, mon abri au jour du malheur! Que mes persécuteurs aient honte, mais que, moi, je n'aie pas honte! qu'ils soient terrifiés, mais que, moi, je ne sois pas terrifié! Fais venir sur eux le jour du malheur, frappe-les d'un double désastre! Ainsi m'a parlé le Seigneur : Va, et tiens-toi à la porte des gens du peuple, par laquelle les rois de Juda entrent et sortent, et à toutes les portes de Jérusalem. Tu leur diras: Ecoutez la parole du Seigneur, roi de Juda et tout Juda, et vous tous, habitants de Jérusalem, qui entrez par ces portes! Ainsi parle le Seigneur : Prenez garde à vous-mêmes; ne portez pas de fardeau le jour du sabbat et n'en introduisez pas par les portes de Jérusalem. Ne sortez pas de fardeau de votre maison le jour du sabbat et ne faites aucun ouvrage; faites du sabbat un jour sacré, comme je l'ai ordonné à vos pères. Ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas tendu l'oreille; ils se sont montrés rétifs, refusant d'écouter et de recevoir l'instruction. Si vous m'écoutez vraiment, – déclaration du Seigneur  – si vous n'introduisez pas de fardeau par les portes de cette ville le jour du sabbat, si vous faites du sabbat un jour sacré, si vous ne faites aucun travail ce jour-là, alors entreront par les portes de cette ville des rois et des princes; ils seront assis sur le trône de David, ils monteront sur des chars et des chevaux, eux et leurs princes, les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem, et cette ville sera habitée pour toujours. On viendra des villes de Juda et des environs de Jérusalem, du pays de Benjamin, du Bas-Pays, de la montagne et du Néguev, pour apporter des holocaustes, des sacrifices, des offrandes et de l'encens, pour apporter des sacrifices de reconnaissance à la maison du Seigneur. Mais si vous ne m'écoutez pas, si vous ne faites pas du sabbat un jour sacré en ne portant aucun fardeau, en n'entrant pas par les portes de Jérusalem le jour du sabbat, alors je mettrai le feu aux portes de la ville, il dévorera les palais de Jérusalem et ne s'éteindra plus. Parole qui parvint à Jérémie de la part du Seigneur : Descends chez le potier; là, je te ferai entendre mes paroles. Je descendis chez le potier; il faisait un ouvrage sur le tour. La poterie qu'il faisait fut manquée, comme il arrive avec l'argile dans la main du potier. Il en refit une autre poterie, telle qu'il lui plut de la faire. La parole du Seigneur me parvint: Ne puis-je pas agir envers vous comme ce potier, maison d'Israël? – déclaration du Seigneur. Comme l'argile dans la main du potier, ainsi vous êtes dans ma main, maison d'Israël! Tantôt je parle, à propos d'une nation ou d'un royaume, de déraciner, de démolir et de faire disparaître; mais si cette nation contre laquelle j'ai parlé revient du mal qu'elle a fait, je renonce au mal que je pensais lui faire. Et tantôt je parle, à propos d'une nation ou d'un royaume, de bâtir et de planter; mais si cette nation fait ce qui me déplaît, sans m'écouter, je renonce au bien que j'avais parlé de lui faire. Maintenant, je te prie, dis aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem: Ainsi parle le Seigneur : Je façonne un malheur pour vous, je prépare un plan contre vous. Que chacun de vous revienne de sa voie mauvaise! Réformez vos voies et vos agissements! Mais ils disent: A quoi bon? Nous suivrons nos pensées, chacun de nous agira selon l'obstination de son cœur mauvais. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Faites votre enquête parmi les nations, je vous prie: qui a jamais entendu pareilles choses? Israël la jolie a commis d'horribles excès. Abandonne-t-on ce qui sort du rocher en pleine campagne, ou la neige du Liban? Se défait-on de l'eau fraîche qui vient de loin? Cependant mon peuple m'a oublié. Ils offrent de l'encens inutilement; on les a fait trébucher dans leurs voies, dans les routes d'autrefois, pour qu'ils suivent des sentiers et des voies non frayés. Ils ont réduit leur pays en un lieu dévasté, en un objet de sifflement d'horreur, pour toujours; tous ceux qui y passent sont atterrés et de dégoût ils hochent la tête. Pareil au vent d'est, je les disperserai devant l'ennemi; ce n'est pas de face que je les verrai, mais de dos, au jour où la catastrophe s'abattra sur eux. Ils ont dit: Venez, préparons un plan contre Jérémie! Car la loi ne fera pas défaut au prêtre, ni le conseil au sage, ni la parole au prophète. Venez, frappons-le par la langue, et ne prêtons pas attention à toutes ses paroles! – Prête attention à moi, Seigneur, entends ce que disent mes adversaires! Rendra-t-on le mal pour le bien? Car ils ont creusé une fosse pour m'ôter la vie. Souviens-toi que je me suis tenu devant toi pour parler en leur faveur et détourner d'eux ta fureur. A cause de cela, livre leurs fils à la famine, précipite-les sur le tranchant de l'épée; que leurs femmes soient privées d'enfants et deviennent veuves, et que leurs maris soient atteints par la mort; que leurs jeunes gens soient frappés par l'épée pendant la guerre! Qu'on entende des cris sortir de leurs maisons, quand tu feras venir contre eux, à l'improviste, une troupe armée! Car ils ont creusé une fosse pour me prendre, ils ont caché des filets sous mes pieds. Et toi, Seigneur, tu connais tous les projets meurtriers qu'ils forment contre moi. Ne fais pas l'expiation sur leur faute, n'efface pas leur péché de devant toi! Qu'ils trébuchent devant toi! Agis contre eux au temps de ta colère! Ainsi parle le Seigneur : Va acheter une cruche chez un potier, et prends avec toi des anciens du peuple et des anciens des prêtres. Sors vers la vallée du Fils de Hinnom, qui est à l'entrée de la porte des Tessons; et là, tu crieras les paroles que je te dirai. Tu diras: Ecoutez la parole du Seigneur, rois de Juda, et vous, habitants de Jérusalem! Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Je fais venir sur ce lieu un tel malheur que quiconque en entendra parler en restera abasourdi. Car ils m'ont abandonné, ils ont rendu ce lieu méconnaissable, ils y ont offert de l'encens à d'autres dieux, que ne connaissaient ni eux, ni leurs pères, ni les rois de Juda, et ils ont rempli ce lieu du sang des innocents. Ils ont bâti les hauts lieux du Baal pour jeter au feu leurs fils en holocaustes au Baal, chose que je n'avais pas ordonnée, dont je n'avais pas parlé et qui ne m'était pas venue au cœur. C'est pourquoi les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où ce lieu ne sera plus appelé « topheth » et « vallée du Fils de Hinnom », mais « vallée de la Tuerie ». En ce lieu j'anéantirai les projets de Juda et de Jérusalem. Quant à eux, je les ferai tomber par l'épée devant leurs ennemis, par la main de ceux qui en veulent à leur vie; je donnerai leurs cadavres en pâture aux oiseaux du ciel et aux bêtes de la terre. Je réduirai cette ville en un lieu dévasté, en un objet de sifflement d'horreur. Tous ceux qui passeront près d'elle seront atterrés et siffleront d'horreur à cause de toutes ses plaies. Je leur ferai manger la chair de leurs fils et la chair de leurs filles; chacun d'eux mangera la chair de son prochain, dans la détresse et le désarroi où les réduiront leurs ennemis et ceux qui en veulent à leur vie. Tu briseras ensuite la cruche, sous les yeux des hommes qui seront allés avec toi, et tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: C'est ainsi que je briserai ce peuple et cette ville, comme on brise une poterie qui ne peut plus être réparée. Et on ensevelira même au topheth, faute de place pour ensevelir. C'est ainsi que je ferai à ce lieu – déclaration du Seigneur  – et à ses habitants; je rendrai cette ville semblable à un topheth. Les maisons de Jérusalem et les maisons des rois de Juda seront impures comme le lieu du topheth, toutes ces maisons sur les toits en terrasse desquelles on offrait de l'encens à toute l'armée du ciel et on répandait des libations pour d'autres dieux. Jérémie revint du topheth, où le Seigneur l'avait envoyé parler en prophète. Puis il se tint dans la cour de la maison du Seigneur et il dit à tout le peuple: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Je fais venir, sur cette ville et sur toutes les villes qui en dépendent, tout le malheur que j'ai annoncé contre elle, parce qu'ils se sont montrés rétifs, refusant d'écouter mes paroles. Pashhour, fils d'Immer, le prêtre, inspecteur en chef de la maison du Seigneur, entendit Jérémie prononcer ces paroles en prophète. Pashhour frappa Jérémie, le prophète, et le mit aux entraves à la porte Haute de Benjamin, dans la maison du Seigneur. Le lendemain, Pashhour fit sortir Jérémie des entraves. Alors Jérémie lui dit: Ce n'est pas du nom de Pashhour que le Seigneur t'a appelé, mais du nom de Magor-Missabib (« Effroi de tous côtés »). Car ainsi parle le Seigneur : Je te livre à l'effroi, toi et tous tes amis; ils tomberont par l'épée de leurs ennemis, et tes yeux le verront. Je livrerai aussi tout Juda au roi de Babylone, qui les exilera à Babylone et les tuera d'un coup d'épée. Je livrerai toutes les réserves de cette ville, tout le produit de son travail, tout ce qu'elle a de précieux, je livrerai tous les trésors des rois de Juda à leurs ennemis, qui en feront leur butin; ils les prendront et les emporteront à Babylone. Quant à toi, Pashhour, et à tous ceux qui habitent dans ta maison, vous irez en captivité; tu iras à Babylone: c'est là que tu mourras, c'est là que tu seras enseveli, toi et tous tes amis pour lesquels tu as parlé en prophète par le mensonge. Tu m'as dupé, Seigneur, et je me suis laissé duper; tu m'as saisi, et tu l'as emporté. Je suis sans cesse en butte à la dérision, tout le monde se moque de moi. Car toutes les fois que je parle, je crie, je proclame: « Violence et ravage! » La parole du Seigneur m'expose sans cesse aux outrages et aux railleries. Si je dis: « Je ne l'évoquerai plus, je ne parlerai plus en son nom », c'est dans mon cœur comme un feu dévorant, enfermé dans mes os; je me fatigue à le contenir, et je n'y parviens pas. Car j'apprends les mauvais propos d'une multitude: Effroi de tous côtés! Annoncez! Annonçons-le! – Tous mes amis m'observent pour voir si je vais chanceler: Peut-être se laissera-t-il duper, et nous l'emporterons sur lui, nous nous vengerons de lui! Mais le Seigneur est avec moi comme un héros brutal; c'est pourquoi mes persécuteurs trébucheront et ne l'emporteront pas. Ils auront bien honte de n'avoir pas réussi: ce sera une confusion pour toujours; on ne l'oubliera pas. Le Seigneur (YHWH) des Armées sonde le juste, il voit les reins et les cœurs. Que je voie ta vengeance contre eux, car c'est à toi que j'ai confié ma cause! Chantez pour le Seigneur, louez le Seigneur ! Car il délivre le pauvre de la main des mauvais. Maudit soit le jour où je suis né! Le jour où ma mère m'a mis au monde, qu'il ne soit pas béni! Maudit soit celui qui porta à mon père la bonne nouvelle: « Un fils, un mâle, est né de toi! » – et qui le combla de joie! Que celui-là soit comme les villes que le Seigneur a détruites sans regret! Qu'il entende des cris dès le matin, et des acclamations guerrières à l'heure de midi! Que ne m'a-t-il fait mourir depuis le ventre de ma mère? Ma mère aurait été ma tombe et sa grossesse n'aurait jamais atteint son terme. Pourquoi suis-je sorti du ventre de ma mère si je dois voir l'oppression et la douleur et achever mes jours dans la honte? Parole qui parvint à Jérémie de la part du Seigneur, lorsque le roi Sédécias lui envoya Pashhour, fils de Malkiya, et Sophonie, fils de Maaséya, le prêtre, pour lui dire: Consulte le Seigneur pour nous, je te prie, car Nabuchodonosor, roi de Babylone, nous fait la guerre; peut-être le Seigneur fera-t-il pour nous un de ses actes étonnants, afin qu'il s'éloigne de nous. Jérémie leur répondit: Vous direz à Sédécias: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Je détourne les armes avec lesquelles vous combattez le roi de Babylone et les Chaldéens qui vous assiègent; je les rassemblerai contre l'intérieur de cette ville. Et je vous combattrai moi-même, d'une main étendue, d'un bras fort, avec colère, avec fureur, avec une grande irritation. Je frapperai les habitants de cette ville, les humains et les bêtes; ils mourront d'une peste affreuse. Après cela – déclaration du Seigneur  – je livrerai Sédécias, roi de Juda, les gens de sa cour, le peuple et ceux qui dans cette ville auront survécu à la peste, à l'épée et à la famine; je les livrerai à Nabuchodonosor, roi de Babylone, à leurs ennemis, à ceux qui en veulent à leur vie; il les passera au fil de l'épée, il n'aura aucune pitié pour eux, il n'épargnera personne et il n'aura pas de compassion. Quant à ce peuple, tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur : Je mets devant vous le chemin de la vie et le chemin de la mort. Celui qui restera dans cette ville mourra par l'épée, par la famine ou par la peste; mais celui qui sortira pour se rendre aux Chaldéens qui vous assiègent vivra, et sa vie sera son butin. Car je me tourne vers cette ville, non pas pour son bonheur, mais pour son malheur – déclaration du Seigneur. Elle sera livrée au roi de Babylone, qui y mettra le feu. A la maison du roi de Juda: Ecoutez la parole du Seigneur ! Maison de David, ainsi parle le Seigneur : Jugez avec équité dès le matin, délivrez de la main de l'oppresseur celui qu'on dépouille, de peur que ma fureur n'éclate comme un feu et ne brûle, sans qu'il y ait personne pour éteindre, à cause de vos agissements mauvais. Je m'oppose à toi, habitante de la vallée, du rocher du plateau, – déclaration du Seigneur  – à vous qui dites: Qui descendra contre nous? Qui entrera dans nos repaires? Je vous ferai rendre des comptes selon le fruit de vos agissements – déclaration du Seigneur. Je mettrai le feu à la forêt, et il dévorera tous les alentours. Ainsi parle le Seigneur : Descends à la maison du roi de Juda, et là prononce cette parole. Tu diras: Ecoute la parole du Seigneur, roi de Juda, qui es assis sur le trône de David, toi, les gens de ta cour et ton peuple, qui entrez par ces portes! Ainsi parle le Seigneur : Agissez selon l'équité et la justice; délivrez de la main de l'oppresseur celui qu'on dépouille; n'exploitez pas l'immigré, l'orphelin et la veuve; n'usez pas de violence et ne répandez pas de sang innocent en ce lieu. Car si vraiment vous agissez selon cette parole, les rois assis sur le trône de David entreront par les portes de cette maison, montés sur des chars et sur des chevaux, eux, les gens de leur cour et leur peuple. Mais si vous n'écoutez pas ces paroles, je le jure par moi-même, – déclaration du Seigneur  – cette maison deviendra une ruine. Car voici ce que dit le Seigneur contre la maison du roi de Juda: Tu es pour moi un Galaad, un sommet du Liban; pourtant, sans faute, je ferai de toi un désert, une ville sans habitants. Je consacre contre toi des destructeurs, chacun avec ses armes; ils couperont tes plus beaux cèdres et les feront tomber dans le feu. Une multitude de nations passera près de cette ville; les gens se diront l'un à l'autre: Pourquoi le Seigneur a-t-il ainsi traité cette grande ville? Et l'on répondra: Parce qu'ils ont abandonné l'alliance du Seigneur (YHWH), leur Dieu, parce qu'ils se sont prosternés devant d'autres dieux et les ont servis. Ne pleurez pas celui qui est mort, ne le plaignez pas; pleurez, pleurez celui qui s'en va, car il ne reviendra plus, il ne reverra plus le pays de ses origines. Car voici ce que dit le Seigneur contre Shalloum, fils de Josias, roi de Juda, qui était devenu roi à la place de Josias, son père, et qui a quitté ce lieu: Il n'y reviendra plus, mais il mourra dans le lieu où on l'a exilé; il ne reverra plus ce pays. Quel malheur pour celui qui bâtit sa maison aux dépens de la justice, et ses chambres à l'étage aux dépens de l'équité! Qui fait travailler son prochain pour rien, sans lui donner sa paye; qui dit: « Je bâtirai pour moi une maison de vastes dimensions avec des chambres spacieuses à l'étage », et qui y fait percer des fenêtres, la lambrisse de cèdre et l'enduit de couleur rouge! Es-tu roi parce que tu as la passion du cèdre? Ton père ne mangeait-il pas, ne buvait-il pas? Mais il agissait selon l'équité et la justice, – alors tout allait bien pour lui – il jugeait la cause du pauvre et du déshérité, – alors tout allait bien. N'est-ce pas cela, me connaître? – déclaration du Seigneur. Mais tu n'as des yeux et un cœur que pour ton intérêt, pour répandre le sang de l'innocent, pour exercer oppression et brutalité. A cause de cela, voici ce que dit le Seigneur contre Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda: On ne fera pas pour lui la lamentation « Quel malheur, mon frère! Quel malheur, ma sœur! »; on ne fera pas pour lui la lamentation « Quel malheur, Seigneur! Quel malheur, Majesté! ». Il aura la sépulture d'un âne, il sera traîné et jeté hors des portes de Jérusalem. Monte au Liban et crie! Fais retentir ta voix sur le Bashân! Crie du haut des Abarim! Car tous ceux qui t'aimaient sont brisés. Je t'ai parlé dans le temps de ton insouciance; tu disais: Je n'écouterai pas. Telle est ta voie depuis ta jeunesse; tu ne m'as pas écouté. Tous tes bergers seront la pâture du vent, et ceux qui t'aiment iront en captivité; c'est alors que tu seras honteuse et confuse à cause de tout le mal que tu as fait. Toi qui habites au Liban, qui as ton nid dans les cèdres, combien tu gémiras quand les douleurs t'atteindront, les convulsions, comme celles d'une femme qui accouche! Par ma vie – déclaration du Seigneur  – quand bien même Konia, fils de Joïaqim, roi de Juda, serait le sceau à ma main droite, je l'arracherais de là! Je te livrerai à ceux qui en veulent à ta vie, à ceux qui t'effraient: à Nabuchodonosor, roi de Babylone, et aux Chaldéens. Je vous jetterai, toi et ta mère qui t'a mis au monde, dans cet autre pays où vous n'êtes pas nés, et là vous mourrez; ils ne reviendront jamais dans le pays où ils désireront tant revenir. – Est-il donc un pantin méprisable et disloqué, ce Konia? Est-ce un objet dont personne ne veut plus? Pourquoi sont-ils jetés, lui et ses descendants, lancés dans un pays qu'ils ne connaissent pas? – Terre, terre, terre, écoute la parole du Seigneur ! Ainsi parle le Seigneur : Inscrivez cet homme comme privé d'enfants, comme un homme qui ne réussira rien durant ses jours, car aucun de ses descendants ne réussira à s'asseoir sur le trône de David pour gouverner Juda. Quel malheur pour les bergers qui perdent et dispersent le troupeau que je fais paître! – déclaration du Seigneur. A cause de cela, voici ce que dit le Seigneur, le Dieu d'Israël, contre les bergers qui font paître mon peuple: Vous avez dispersé mon troupeau, vous avez chassé les bêtes, vous ne vous en êtes pas occupés. Eh bien, moi, je vais m'occuper de vous à cause de vos agissements mauvais – déclaration du Seigneur. Je rassemblerai moi-même ce qui reste de mon troupeau, de tous les pays où je les ai bannis; je les ramènerai dans leur domaine; ils seront féconds et se multiplieront. Je nommerai à leur tête des bergers qui les feront paître; ils n'auront plus peur, ils ne seront plus terrifiés, et il n'en manquera plus – déclaration du Seigneur. Les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où je susciterai à David un germe juste; il régnera en roi et prospérera, il agira dans le pays selon l'équité et la justice. En ses jours, Juda sera sauvé, Israël demeurera en sécurité; et voici le nom dont on l'appellera: Adonaï-Tsidqénou (« YHWH est notre justice »). C'est pourquoi les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où on ne dira plus: « Par la vie du Seigneur, qui a fait monter d'Egypte les Israélites! » mais: « Par la vie du Seigneur, qui a fait monter les descendants de la maison d'Israël du pays du nord et de tous les pays où je les avais bannis, et qui les en a ramenés! » Et ils habiteront sur leur terre. Aux prophètes: Mon cœur est brisé au dedans de moi, tous mes os frémissent; je suis comme un homme ivre, comme quelqu'un qui est emporté par le vin, à cause du Seigneur, à cause de ses paroles sacrées. Car le pays est rempli d'adultère; le pays est en deuil à cause de la malédiction, les pâturages du désert sont desséchés. – Ils courent au mal, ils n'ont de courage que pour ce qui ne devrait pas se faire. Prophètes et prêtres se livrent à la profanation; même dans ma maison j'ai trouvé le mal qu'ils font – déclaration du Seigneur. C'est pourquoi leur chemin sera glissant et obscur, ils seront poussés et ils tomberont; car je ferai venir sur eux le malheur, l'année où ils vont rendre des comptes, – déclaration du Seigneur. Chez les prophètes de Samarie j'ai vu des choses choquantes: ils ont fait les prophètes par le Baal, ils ont égaré Israël, mon peuple. Mais chez les prophètes de Jérusalem j'ai vu des choses horribles: ils sont adultères, ils suivent le mensonge; ils encouragent les mauvais, de sorte qu'aucun ne revient de son mal; ils sont tous à mes yeux comme Sodome, et les habitants de Jérusalem comme Gomorrhe. A cause de cela, voici ce que dit le Seigneur (YHWH) des Armées contre les prophètes: Je vais les nourrir d'absinthe et leur faire boire de l'eau empoisonnée; car c'est par les prophètes de Jérusalem que la profanation s'est répandue dans tout le pays. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: N'écoutez pas les paroles des prophètes qui parlent en prophètes pour vous! Ils vous abusent par des discours futiles; ils ne racontent pas ce qui vient de la bouche du Seigneur, mais les visions de leur propre cœur. Ils osent dire à ceux qui me méprisent: Le Seigneur a dit: Tout ira bien pour vous! Et ils disent à quiconque suit l'obstination de son cœur: Il ne t'arrivera aucun malheur! – Qui donc a assisté au conseil secret du Seigneur pour voir, pour entendre sa parole? Qui a prêté attention à sa parole, qui l'a entendue? C'est la tempête du Seigneur : la fureur se déchaîne, la tempête tournoie, elle tournoie sur la tête des méchants. La colère du Seigneur ne s'en retournera pas, jusqu'à ce qu'il ait accompli et réalisé les projets de son cœur. Dans la suite des temps vous en aurez l'intelligence. Je n'ai pas envoyé ces prophètes, et ils ont couru; je ne leur ai pas parlé, et ils ont parlé en prophètes. S'ils avaient assisté à mon conseil secret, ils auraient dû faire entendre mes paroles à mon peuple et les ramener de leur voie mauvaise, de leurs agissements mauvais. Ne suis-je Dieu que de près? – déclaration du Seigneur. Ne suis-je pas aussi Dieu de loin? Quelqu'un peut-il se cacher dans une cachette sans que je le voie? – déclaration du Seigneur. Est-ce que je ne remplis pas le ciel et la terre? – déclaration du Seigneur. J'ai entendu ce que disent les prophètes qui annoncent le mensonge en mon nom, en disant: J'ai fait un rêve! J'ai fait un rêve! Jusqu'à quand ces prophètes songeront-ils à annoncer le mensonge, à annoncer la tromperie de leur cœur? Ils veulent faire oublier mon nom à mon peuple par les rêves qu'ils se racontent l'un à l'autre, comme leurs pères ont oublié mon nom pour le Baal. Que le prophète qui a un rêve raconte ce rêve, et que celui qui a ma parole dise vraiment ma parole! Qu'est-ce que la paille a à faire avec le blé? – déclaration du Seigneur. Ma parole n'est-elle pas comme un feu – déclaration du Seigneur  – et comme un marteau qui fait éclater le roc? C'est pourquoi je m'oppose – déclaration du Seigneur  – aux prophètes qui se volent mes paroles l'un à l'autre! Je m'oppose – déclaration du Seigneur  – aux prophètes qui, de leur propre langue, fabriquent une déclaration divine! Je m'oppose – déclaration du Seigneur  – aux prophètes qui annoncent des rêves mensongers, qui les racontent et qui égarent mon peuple par leurs mensonges et leur témérité, alors que, moi, je ne les ai pas envoyés, je ne leur ai pas donné d'ordre, et ils ne sont d'aucune utilité à ce peuple – déclaration du Seigneur. Si ce peuple, un prophète ou un prêtre te demande: « Quelle est la sentence, la charge du Seigneur ? », tu leur diras: « La charge, c'est vous, et je vais m'en débarrasser! » – déclaration du Seigneur. Quant au prophète, au prêtre, ou à celui du peuple qui dira: « Sentence du Seigneur ! », je lui ferai rendre des comptes, à lui et à sa maison. Vous direz, chacun à son prochain, chacun à son frère: « Qu'a répondu le Seigneur ? Qu'a dit le Seigneur ? » Mais vous n'évoquerez plus la « sentence du Seigneur  »; la sentence sera pour chacun sa propre parole, puisque vous tordez les paroles du Dieu vivant, du Seigneur (YHWH) des Armées, notre Dieu! Tu diras au prophète: « Que t'a répondu le Seigneur ? Qu'a dit le Seigneur ? » Et si vous dites encore: « Sentence du Seigneur ! » – alors, ainsi parle le Seigneur : Parce que vous dites cette parole: « Sentence du Seigneur ! », quoique je vous aie fait dire: Vous ne direz pas: « Sentence du Seigneur ! » – à cause de cela, je vous oublierai, je me débarrasserai de vous et de la ville que je vous avais donnée, à vous et à vos pères; je vous couvrirai pour toujours de déshonneur, d'une confusion qu'on n'oubliera jamais. Le Seigneur me fit voir deux corbeilles de figues posées devant le temple du Seigneur, après que Nabuchodonosor, roi de Babylone, eut exilé de Jérusalem et conduit à Babylone Jékonia, fils de Joïaqim, roi de Juda, les princes de Juda, les charpentiers et les serruriers. L'une des corbeilles contenait de très bonnes figues, comme les figues précoces de la première récolte, et l'autre corbeille de très mauvaises figues, qu'on ne pouvait manger tant elles étaient mauvaises. Le Seigneur me dit: Que vois-tu, Jérémie? Je répondis: Des figues. Les bonnes figues sont très bonnes, et les mauvaises sont très mauvaises; on ne peut les manger tant elles sont mauvaises. La parole du Seigneur me parvint: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Comme ces bonnes figues, ainsi je regarderai favorablement les exilés de Juda que j'ai envoyés de ce lieu dans le pays des Chaldéens. Je veillerai à leur bonheur, et je les ramènerai dans ce pays; je les bâtirai, je ne raserai pas; je les planterai, je ne déracinerai pas. Je leur donnerai un cœur pour qu'ils sachent que je suis le Seigneur (YHWH). Ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu, s'ils reviennent à moi de tout leur cœur. Quant aux mauvaises figues qu'on ne peut manger tant elles sont mauvaises, ainsi parle le Seigneur : C'est ainsi que je traiterai Sédécias, roi de Juda, ses princes et le reste de Jérusalem, ceux qui sont restés dans ce pays et ceux qui habitent en Egypte. Je ferai d'eux un sujet de terreur, un malheur, pour tous les royaumes de la terre, un sujet d'outrage, de fable, de raillerie et de malédiction dans tous les lieux où je les bannirai. J'enverrai parmi eux l'épée, la famine et la peste, jusqu'à ce qu'ils aient disparu de la terre que je leur avais donnée, ainsi qu'à leurs pères. Parole qui parvint à Jérémie au sujet de tout le peuple de Juda, la quatrième année de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda – c'était la première année de Nabuchodonosor, roi de Babylone, – parole que Jérémie prononça sur tout le peuple de Juda et devant tous les habitants de Jérusalem: Depuis la treizième année de Josias, fils d'Amôn, roi de Juda, jusqu'à ce jour, voilà vingt-trois ans que la parole du Seigneur m'est parvenue; je vous la dis, inlassablement, je vous la dis, et vous n'écoutez pas. Le Seigneur vous a envoyé tous ses serviteurs, les prophètes, il les a envoyés à nouveau, inlassablement; et vous n'avez pas écouté, vous n'avez pas tendu l'oreille pour écouter. Ils disaient: Que chacun de vous revienne, je vous prie, de sa voie mauvaise et de ses agissements mauvais, et vous resterez sur la terre que le Seigneur vous a donnée, à vous à vos pères, depuis toujours et pour toujours. Ne suivez pas d'autres dieux pour les servir et pour vous prosterner devant eux; ne me contrariez pas par l'œuvre de vos mains, et je ne vous ferai aucun mal. Mais vous ne m'avez pas écouté, – déclaration du Seigneur  – de sorte que vous m'avez contrarié par l'œuvre de vos mains, pour votre malheur. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Parce que vous n'avez pas écouté mes paroles, j'envoie chercher tous les peuples du nord – déclaration du Seigneur  – et Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur; je les ferai venir contre ce pays, contre ses habitants et contre toutes ces nations qui l'entourent, afin de les frapper d'anathème, de les réduire en un lieu dévasté et d'en faire un objet de sifflement d'horreur, des ruines pour toujours. Je ferai disparaître de chez eux les chants de gaieté et les chants de joie, les chants du marié et les chants de la mariée, le bruit du moulin et la lumière de la lampe. Tout ce pays deviendra un champ de ruines, un lieu dévasté, et ces nations seront soumises au roi de Babylone pendant soixante-dix ans. Mais lorsque ces soixante-dix ans seront accomplis, je ferai rendre des comptes au roi de Babylone et à cette nation pour leurs fautes – déclaration du Seigneur  – ainsi qu'au pays des Chaldéens, que je réduirai pour toujours en un lieu dévasté. Je ferai venir sur ce pays tout ce que j'ai dit sur lui, tout ce qui est écrit dans ce livre – ce que Jérémie a annoncé en prophète sur toutes les nations. Car des nations puissantes et de grands rois les soumettront, eux aussi, et je les paierai de retour selon leurs actions et selon l'œuvre de leurs mains. Car ainsi m'a parlé le Seigneur, le Dieu d'Israël: Prends de ma main cette coupe remplie du vin de la fureur et fais-la boire à toutes les nations vers lesquelles je t'envoie. Qu'elles boivent, titubent et perdent la tête à la vue de l'épée que j'envoie parmi elles. Je pris la coupe de la main du Seigneur et je la fis boire à toutes les nations vers lesquelles le Seigneur m'envoyait: à Jérusalem et aux villes de Juda, à ses rois et à ses princes, pour en faire un champ de ruines, un lieu dévasté, un objet de sifflement d'horreur et de malédiction, – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour – au pharaon, le roi d'Egypte, aux gens de sa cour, à ses princes et à tout son peuple; à toute la population mêlée, à tous les rois du pays d'Outs, à tous les rois du pays des Philistins, à Ashqelôn, à Gaza, à Eqrôn et à ce qui reste d'Ashdod; à Edom, à Moab et aux Ammonites; à tous les rois de Tyr, à tous les rois de Sidon et aux rois de l'île qui est au-delà de la mer; à Dedân, à Téma, à Bouz et à tous ceux qui se rasent les tempes; à tous les rois d'Arabie, et à tous les rois de la population mêlée qui demeure dans le désert; à tous les rois de Zimri, à tous les rois d'Elam et à tous les rois de Médie; à tous les rois du nord, proches ou éloignés les uns des autres, et à tous les royaumes qui sont sur la terre. Et le roi de Shéshak boira après eux. – Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Buvez, enivrez-vous et vomissez, et tombez sans vous relever à la vue de l'épée que j'envoie parmi vous! Et s'ils refusent de prendre de ta main la coupe pour boire, tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Buvez, buvez! Car c'est par la ville sur laquelle mon nom est invoqué que j'inaugure le malheur; et vous, vous seriez innocentés? Vous ne serez pas innocentés! Car j'appelle l'épée sur tous les habitants de la terre – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Et toi, tu leur annonceras tout cela en prophète; tu leur diras: Le Seigneur rugit d'en haut; de son séjour sacré il fait retentir sa voix; il pousse des rugissements au-dessus de son domaine; il pousse un cri de vendange, comme ceux qui foulent au pressoir, contre tous les habitants de la terre. Un vacarme se répand jusqu'aux extrémités de la terre, car le Seigneur a un litige avec les nations; il entre en jugement contre tous; il livre les méchants à l'épée – déclaration du Seigneur. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Un malheur va de nation en nation, une grande tempête s'éveille des confins de la terre. Les victimes du Seigneur seront en ce jour-là d'une extrémité de la terre à l'autre; ceux-là, on ne se lamentera pas sur eux, on ne les réunira pas, on ne les ensevelira pas; ils deviendront du fumier sur la terre. Hurlez, bergers, criez! Roulez-vous par terre, princes des troupeaux! Car les jours sont arrivés où vous allez être égorgés et dispersés. Vous tomberez comme un objet de valeur. Plus de refuge pour les bergers! Plus de lieu sûr pour les princes des troupeaux! Entendez les cris des bergers, le hurlement des princes des troupeaux, car le Seigneur ravage le lieu où ils faisaient paître. Les pâturages prospères sont silencieux à cause de la colère ardente du Seigneur. Il a abandonné sa demeure comme un jeune lion sa tanière; car leur pays est devenu un lieu dévasté par la fureur du destructeur, à cause de sa colère ardente. Au commencement du règne de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole parvint de la part du Seigneur : Ainsi parle le Seigneur : Tiens-toi dans la cour de la maison du Seigneur et dis à ceux qui, de toutes les villes de Juda, viennent se prosterner dans la maison du Seigneur toutes les paroles que je t'ordonne de leur dire; n'en retranche pas un mot. Peut-être écouteront-ils et reviendront-ils, chacun de sa voie mauvaise; alors je renoncerai au mal que je pensais leur faire à cause de leurs agissements mauvais. Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur : Si vous ne m'écoutez pas pour suivre ma loi que j'ai mise devant vous, pour écouter les paroles de mes serviteurs, les prophètes, que je vous envoie, que je vous ai envoyés, inlassablement, et que vous n'avez pas écoutés, alors je traiterai cette maison comme Silo et je ferai de cette ville un objet de malédiction pour toutes les nations de la terre. Les prêtres, les prophètes et tout le peuple entendirent Jérémie prononcer ces paroles dans la maison du Seigneur. Et comme Jérémie achevait de dire tout ce que le Seigneur lui avait ordonné de dire à tout le peuple, les prêtres, les prophètes et tout le peuple se saisirent de lui en disant: Tu mourras! Pourquoi parles-tu en prophète au nom du Seigneur, en disant: « Cette maison sera comme Silo, cette ville sera réduite en ruines, elle n'aura plus d'habitants! » Tout le peuple se rassembla autour de Jérémie dans la maison du Seigneur. Lorsque les princes de Juda l'apprirent, ils montèrent de la maison du roi à la maison du Seigneur et s'assirent à l'entrée de la porte Neuve de la maison du Seigneur. Alors les prêtres et les prophètes parlèrent ainsi aux princes et à tout le peuple: Cet homme mérite la peine de mort, car il a parlé en prophète contre cette ville, comme vous l'avez entendu. Jérémie dit à tous les princes et à tout le peuple: C'est le Seigneur qui m'a envoyé annoncer en prophète à cette maison et à cette ville tout ce que vous avez entendu. Maintenant, réformez vos voies et vos agissements; écoutez le Seigneur, votre Dieu, et le Seigneur renoncera au mal qu'il a décrété contre vous. Quant à moi, je suis entre vos mains; faites-moi ce qui vous plaira et ce qui vous conviendra. Seulement sachez bien que, si vous me mettez à mort, vous vous chargez du sang innocent, vous, cette ville et ses habitants; car le Seigneur m'a vraiment envoyé vers vous pour vous dire toutes ces paroles. Les princes et tout le peuple dirent aux prêtres et aux prophètes: Cet homme ne mérite pas la peine de mort, car c'est au nom du Seigneur, notre Dieu, qu'il nous a parlé. Et quelques-uns des anciens du pays dirent à toute l'assemblée du peuple: Michée de Morésheth parlait en prophète aux jours d'Ezéchias, roi de Juda, et il disait à tout le peuple de Juda: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Sion sera labourée comme un champ, Jérusalem deviendra un monceau de pierres, et la montagne de la Maison deviendra une hauteur couverte de broussailles. Ezéchias, roi de Juda, et tout Juda l'ont-ils mis à mort? N'a-t-il pas craint le Seigneur ? N'a-t-il pas cherché à apaiser le Seigneur ? Alors le Seigneur a renoncé au mal qu'il avait décrété contre eux. Et nous, nous nous ferions un si grand mal à nous-mêmes? Il y eut aussi un homme qui faisait le prophète au nom du Seigneur : Urie, fils de Shemaya, de Qiriath-Yéarim. Il parla en prophète contre cette ville et contre ce pays par des paroles tout à fait semblables à celles de Jérémie. Le roi Joïaqim, tous ses vaillants hommes et tous ses princes entendirent ses paroles, et le roi chercha à le faire mettre à mort. L'ayant appris, Urie eut peur, et il s'enfuit pour se rendre en Egypte. Le roi Joïaqim envoya des hommes en Egypte – Elnathan, fils d'Akbor, et des hommes avec lui, en Egypte. Ils firent sortir Urie d'Egypte et l'amenèrent au roi Joïaqim, qui le tua d'un coup d'épée et jeta son cadavre sur les tombes des gens du peuple. Cependant Ahiqam, fils de Shaphân, protégea Jérémie et empêcha qu'il soit livré au peuple pour être mis à mort. Au commencement du règne de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole parvint à Jérémie de la part du Seigneur : Ainsi m'a parlé le Seigneur : Fais-toi des liens et des barres de joug et mets-les sur ton cou. Tu en enverras au roi d'Edom, au roi de Moab, au roi des Ammonites, au roi de Tyr et au roi de Sidon, par l'intermédiaire des messagers qui sont venus à Jérusalem auprès de Sédécias, roi de Juda; et à qui tu donneras mes ordres pour leurs maîtres, en disant: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Voici ce que vous direz à vos maîtres: C'est moi qui ai fait la terre, les humains et les bêtes qui sont sur la terre par ma grande puissance, par mon bras étendu, et je donne la terre à qui me convient. Maintenant, moi, j'ai livré tous ces pays à Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur; je lui ai même livré les animaux sauvages, pour qu'ils lui soient soumis. Toutes les nations lui seront soumises, à lui, à son fils et à son petit-fils, jusqu'à ce que le temps de son pays vienne aussi et que des nations puissantes et de grands rois le soumettent. Si une nation, si un royaume ne se soumet pas à Nabuchodonosor, roi de Babylone, et ne livre pas son cou au joug du roi de Babylone, je ferai rendre des comptes à cette nation par l'épée, par la famine et par la peste – déclaration du Seigneur  – jusqu'à ce que je l'aie totalement détruite par sa main. Quant à vous, n'écoutez pas vos prophètes, vos devins, vos propres rêves, vos chercheurs de présages, vos sorciers, eux qui vous disent: « Vous ne serez pas soumis au roi de Babylone! » Car c'est le mensonge qu'ils vous annoncent en prophètes, afin de vous éloigner de votre terre, pour que je vous bannisse et que vous disparaissiez. Mais à la nation qui placera son cou sous le joug du roi de Babylone et qui se soumettra à lui, j'accorderai le repos sur sa terre, – déclaration du Seigneur  – pour qu'elle la cultive et qu'elle s'y installe. C'est exactement ce que j'ai dit à Sédécias, roi de Juda: Placez votre cou sous le joug du roi de Babylone, soumettez-vous à lui et à son peuple, et vous vivrez! Pourquoi devriez-vous mourir, toi et ton peuple, par l'épée, par la famine et par la peste, comme le Seigneur l'a dit à la nation qui ne se soumettra pas au roi de Babylone? N'écoutez pas les paroles des prophètes qui vous disent: « Vous n'aurez pas à vous soumettre au roi de Babylone! » Car c'est le mensonge qu'ils vous annoncent en prophètes! Je ne les ai pas envoyés – déclaration du Seigneur  – et c'est pour mentir qu'ils parlent en mon nom, afin que je vous bannisse et que vous disparaissiez, vous et les prophètes qui vous parlent en prophètes. J'ai dit aux prêtres et à tout ce peuple: Ainsi parle le Seigneur : N'écoutez pas les paroles de vos prophètes qui vous annoncent: « Les objets de la maison du Seigneur seront rapportés de Babylone, bientôt maintenant! », car c'est le mensonge qu'ils vous annoncent en prophètes. Ne les écoutez pas, soumettez-vous au roi de Babylone, et vous vivrez. Pourquoi cette ville deviendrait-elle une ruine? S'ils sont prophètes et si la parole du Seigneur est avec eux, qu'ils intercèdent donc auprès du Seigneur (YHWH) des Armées pour que les objets qui sont restés dans la maison du Seigneur, dans la maison du roi de Juda et dans Jérusalem, ne s'en aillent pas à Babylone. Car voici ce que dit le Seigneur (YHWH) des Armées au sujet des colonnes, de la Mer, des bases, et des autres objets qui sont restés dans cette ville, qui n'ont pas été pris par Nabuchodonosor, roi de Babylone, lorsqu'il exila de Jérusalem à Babylone Jékonia, fils de Joïaqim, roi de Juda, et tous les notables de Juda et de Jérusalem; voici ce que dit le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël, contre les objets qui sont restés dans la maison du Seigneur, dans la maison du roi de Juda et dans Jérusalem: Ils seront emportés à Babylone et ils y resteront jusqu'au jour où j'interviendrai pour eux, – déclaration du Seigneur  – où je les ferai monter et revenir en ce lieu. La même année, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda, le cinquième mois de la quatrième année, Hanania, fils d'Azzour, le prophète de Gabaon, me dit dans la maison du Seigneur, sous les yeux des prêtres et de tout le peuple: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Je brise le joug du roi de Babylone! Encore deux années, et je ramène en ce lieu tous les objets de la maison du Seigneur, que Nabuchodonosor, roi de Babylone, a pris de ce lieu et qu'il a emportés à Babylone. Et je ramène en ce lieu – déclaration du Seigneur  – Jékonia, fils de Joïaqim, roi de Juda, et tous les exilés de Juda qui sont allés à Babylone, car je briserai le joug du roi de Babylone. Le prophète Jérémie répondit au prophète Hanania, sous les yeux des prêtres et de tout le peuple qui se tenaient dans la maison du Seigneur. Le prophète Jérémie dit: Qu'il en soit ainsi! Que le Seigneur fasse ainsi! Que le Seigneur réalise les paroles que tu as dites en prophète, et qu'il ramène de Babylone en ce lieu les objets de la maison du Seigneur et tous les exilés! Seulement écoute, je te prie, cette parole que je te dis, à toi et à tout le peuple: Les prophètes qui ont paru avant moi et avant toi, depuis toujours, ont annoncé contre de nombreux pays et de grands royaumes la guerre, le malheur et la peste; mais si un prophète annonce que tout ira bien, c'est quand viendra ce qu'il a annoncé qu'il sera reconnu comme un prophète vraiment envoyé par le Seigneur. Alors le prophète Hanania prit la barre de dessus le cou du prophète Jérémie et il la brisa; et Hanania dit sous les yeux de tout le peuple: Ainsi parle le Seigneur : C'est ainsi que, dans deux années, je briserai le joug que Nabuchodonosor, roi de Babylone, fait peser sur toutes les nations. Et le prophète Jérémie passa son chemin. Après que le prophète Hanania eut brisé la barre qui était sur le cou du prophète Jérémie, la parole du Seigneur parvint à Jérémie: Va, tu diras à Hanania: Ainsi parle le Seigneur : Tu peux briser des barres de bois, tu les remplaceras par des barres de fer. Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: J'ai mis un joug de fer sur le cou de toutes ces nations, pour qu'elles se soumettent à Nabuchodonosor, roi de Babylone, et elles se soumettront à lui; je lui ai même livré les animaux sauvages. Et le prophète Jérémie dit au prophète Hanania: Ecoute, je te prie, Hanania! Le Seigneur ne t'a pas envoyé, et toi, tu incites ce peuple à mettre sa confiance dans un mensonge. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Je te renvoie de la terre; tu mourras cette année; car tu as appelé à la subversion contre le Seigneur. Le prophète Hanania mourut cette année-là, au septième mois. Voici les termes de la lettre que Jérémie, le prophète, envoya de Jérusalem au reste des anciens qui avaient été exilés, aux prêtres, aux prophètes et à tout le peuple que Nabuchodonosor avait exilés de Jérusalem à Babylone, après que le roi Jékonia, la grande dame, les hauts fonctionnaires, les princes de Juda et de Jérusalem, les charpentiers et les serruriers furent sortis de Jérusalem. Il la remit à Eléasa, fils de Shaphân, et à Guemaria, fils de Hilqiya, que Sédécias, roi de Juda, avait envoyés à Babylone auprès de Nabuchodonosor, roi de Babylone. Elle disait: Voici ce que dit le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël, à tous les exilés, ceux que j'ai exilés de Jérusalem à Babylone: Bâtissez des maisons et habitez-les; plantez des jardins et mangez-en le fruit. Mariez-vous et engendrez des fils et des filles; mariez vos fils et donnez vos filles en mariage, pour qu'elles mettent au monde des fils et des filles; multipliez-vous là où vous êtes et ne diminuez pas. Recherchez la paix de la ville où je vous ai exilés et intercédez pour elle auprès du Seigneur, car votre paix dépendra de la sienne. Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Ne vous laissez pas tromper par vos prophètes, ceux qui sont parmi vous, ni par vos devins; ne prêtez pas attention aux rêves que vous faites! Car c'est mensongèrement qu'ils vous parlent en prophètes en mon nom. Je ne les ai pas envoyés – déclaration du Seigneur. Mais ainsi parle le Seigneur : Dès que soixante-dix ans seront écoulés pour Babylone, j'interviendrai pour vous et je réaliserai à votre égard ma bonne parole en vous ramenant en ce lieu. Je connais, moi, les plans que je prépare à votre intention – déclaration du Seigneur  –, non pas des plans de malheur, mais des plans de paix, afin de vous donner un avenir et un espoir. Alors, vous m'invoquerez, et vous pourrez partir; vous me prierez, et je vous entendrai. Vous me rechercherez et vous me trouverez, car vous me chercherez de tout votre cœur. Je me laisserai trouver par vous – déclaration du Seigneur  – et je rétablirai votre situation; je vous rassemblerai de toutes les nations et de tous les lieux où je vous ai bannis, – déclaration du Seigneur  – et je vous ramènerai en ce lieu d'où je vous ai exilés. Cependant vous dites: le Seigneur nous a suscité des prophètes à Babylone! Voici ce que dit le Seigneur au roi installé sur le trône de David, à tout le peuple installé dans cette ville, à vos frères qui ne sont pas allés avec vous en exil; ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: J'envoie parmi eux l'épée, la famine et la peste, et je les rendrai semblables à des figues éclatées qui ne peuvent être mangées tant elles sont mauvaises. Je les poursuivrai avec l'épée, la famine et la peste, je ferai d'eux un sujet de terreur pour tous les royaumes de la terre, une formule d'adjuration, un sujet d'atterrement, de sifflement d'horreur et d'outrage parmi toutes les nations où je les bannirai, parce qu'ils n'ont pas écouté mes paroles, – déclaration du Seigneur  – eux à qui j'ai envoyé mes serviteurs, les prophètes, à qui je les ai envoyés, inlassablement; vous n'avez pas écouté – déclaration du Seigneur. Mais vous tous, exilés, vous que j'ai envoyés de Jérusalem à Babylone, écoutez la parole du Seigneur ! Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël, au sujet d'Achab, fils de Qolaya, et au sujet de Sédécias, fils de Maaséya, qui vous annoncent en prophètes le mensonge en mon nom: Je les livre à Nabuchodonosor, roi de Babylone, et il les fera abattre sous vos yeux. On tirera d'eux une malédiction pour tous les exilés de Juda qui sont à Babylone, en disant: Que le Seigneur te traite comme Sédécias et comme Achab, que le roi de Babylone a fait rôtir au feu! Car ils ont commis une folie en Israël, en se rendant coupables d'adultère avec la femme de leur prochain, et ils ont proféré le mensonge en mon nom, alors que je ne leur avais pas donné d'ordre. Je le sais et j'en suis témoin – déclaration du Seigneur. Tu diras à Shemaya de Néhélam: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Tu as envoyé en ton nom à tout le peuple de Jérusalem, à Sophonie, fils de Maaséya, le prêtre, et à tous les autres prêtres, des lettres ainsi conçues: Le Seigneur t'a fait prêtre à la place de Joïada, le prêtre, afin que tu exerces une surveillance dans la maison du Seigneur et que tu fasses mettre aux entraves et au carcan tout homme qui délire et fait le prophète. Pourquoi donc n'as-tu pas rabroué Jérémie l'Anatotite, qui fait le prophète parmi vous, qui nous a même envoyé, à Babylone, le message suivant: Ce sera long! Bâtissez des maisons et habitez-les; plantez des jardins et mangez-en le fruit! Sophonie, le prêtre, lut cette lettre à Jérémie, le prophète. Et la parole du Seigneur parvint à Jérémie: Fais dire à tous les exilés: Voici ce que dit le Seigneur au sujet de Shemaya de Néhélam: Parce que Shemaya vous parle en prophète sans que je l'aie envoyé, et qu'il vous incite à mettre votre confiance dans un mensonge, ainsi parle le Seigneur : Je vais faire rendre des comptes à Shemaya de Néhélam et à ses descendants; aucun des siens n'habitera au milieu de ce peuple, et il ne verra pas le bien que je ferai à mon peuple, – déclaration du Seigneur  – car il a appelé à la subversion contre le Seigneur. Parole qui parvint à Jérémie de la part du Seigneur : Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Ecris dans un livre toutes les paroles que je t'ai dites. Les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où je rétablirai la situation de mon peuple, Israël et Juda, dit le Seigneur ; je les ramènerai dans le pays que j'ai donné à leurs pères, et ils en prendront possession. Et voici les paroles que le Seigneur a prononcées sur Israël et sur Juda: Ainsi parle le Seigneur : Nous entendons un bruit de déroute; c'est la frayeur, il n'y a plus de paix. Informez-vous, je vous prie, voyez si un mâle accouche! Pourquoi ai-je vu tous les hommes les mains sur les reins, comme une femme en travail? Pourquoi tous les visages sont-ils devenus livides? Malheur! Ce jour est grand, aucun autre n'est comme lui. C'est un temps de détresse pour Jacob; mais il en sortira sauvé. En ce jour-là – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – je briserai le joug qu'il fait peser sur ton cou, j'arracherai tes liens, et des étrangers ne t'asserviront plus. Ils serviront le Seigneur, leur Dieu, et David, leur roi, que je leur susciterai. Et toi, Jacob, mon serviteur, n'aie pas peur! – déclaration du Seigneur. Ne sois pas terrifié, Israël! Car je te sauve de la terre lointaine et ta descendance du pays où elle est captive; Jacob reviendra, il jouira du calme et de la tranquillité, et il n'y aura personne pour le troubler. Car je suis avec toi – déclaration du Seigneur  – pour te sauver; j'exterminerai toutes les nations parmi lesquelles je t'ai dispersé, mais toi, je ne t'exterminerai pas; cependant je te corrigerai avec équité, je ne t'innocenterai pas. Ainsi parle le Seigneur : Ton désastre est incurable, ta plaie est douloureuse. Personne ne défend ta cause, personne ne bande ta plaie; de remède efficace, il n'en est pas pour toi. Tous ceux qui t'aimaient t'oublient, ils ne te cherchent plus; car je t'ai frappée comme frappe un ennemi, je t'ai infligé une correction cruelle à cause de la multitude de tes fautes, du grand nombre de tes péchés. Pourquoi crier sur ton désastre, sur ta douleur incurable? C'est à cause de la multitude de tes fautes, du grand nombre de tes péchés que je t'ai fait cela. C'est pourquoi tous ceux qui te dévorent seront dévorés; tous tes adversaires, tous, iront en captivité; ceux qui te saccagent seront saccagés, et je livrerai au pillage tous ceux qui te pillent. Car je te rétablirai, je te guérirai de tes plaies – déclaration du Seigneur. Puisqu'ils t'appellent « Bannie » – c'est Sion – « Celle que personne ne cherche », ainsi parle le Seigneur : Je rétablis la situation des tentes de Jacob, j'ai compassion de ses demeures; la ville sera rebâtie sur ses ruines, le palais sera de nouveau à sa place. Du milieu d'eux s'élèvera la louange et le rire; je les multiplierai, et ils ne diminueront pas; je leur donnerai du poids, et ils ne seront pas amoindris. Ses fils seront comme au temps jadis, sa communauté se maintiendra devant moi, et je ferai rendre des comptes à tous ses oppresseurs. Son prince sera issu de lui, son chef sortira de son propre sein; je le ferai approcher, et il s'avancera vers moi; qui donc prendrait de lui-même le risque de s'avancer vers moi? – déclaration du Seigneur. Vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. C'est la tempête du Seigneur : la fureur se déchaîne, la tempête fait rage, elle tournoie sur la tête des méchants. La colère ardente du Seigneur ne s'en retournera pas, jusqu'à ce qu'il ait accompli et réalisé les projets de son cœur. Dans la suite des temps vous en aurez l'intelligence. En ce temps-là – déclaration du Seigneur  – je serai le Dieu de tous les clans d'Israël, et eux, ils seront mon peuple. Ainsi parle le Seigneur : Il a trouvé grâce dans le désert, le peuple qui a survécu à l'épée; Israël marche vers la tranquillité. – De loin le Seigneur m'est apparu: Je t'aime d'un amour éternel; c'est pourquoi je te conserve ma fidélité. Je te rebâtirai, et tu seras rebâtie, Israël jolie! Tu auras encore tes tambourins pour parure et tu sortiras au milieu des danses et des rires. Tu planteras encore des vignes dans les montagnes de Samarie; les planteurs profiteront de ce qu'ils ont planté. Car il est un jour où les gardes crient dans la région montagneuse d'Ephraïm: Montons à Sion vers le Seigneur, notre Dieu! Car ainsi parle le Seigneur : Poussez des cris de joie pour Jacob, éclatez d'allégresse en tête des nations! Faites-vous entendre, louez, dites: Seigneur, sauve ton peuple, le reste d'Israël! – Je les ramène du pays du nord, je les rassemble des confins de la terre; parmi eux sont l'aveugle et le boiteux, la femme enceinte comme la femme en travail; c'est une grande assemblée qui revient ici. Ils arrivent en pleurant, et je les conduis dans leurs supplications; je les mène vers des cours d'eau, par un chemin tout droit où ils ne peuvent trébucher; car je suis un Père pour Israël, et Ephraïm est mon premier-né. Nations, écoutez la parole du Seigneur, et proclamez-la dans les îles lointaines! Dites: Celui qui a disséminé Israël le rassemblera et il le gardera comme un berger son troupeau. Car le Seigneur libère Jacob, il le reprend à un plus fort que lui. Ils viendront et pousseront des cris de joie sur la hauteur de Sion; ils afflueront vers les biens du Seigneur, le blé, le vin, l'huile, le petit bétail et le gros bétail; leur vie sera comme un jardin abreuvé, et ils ne dépériront plus. Alors la jeune fille se réjouira dans la danse, jeunes gens et vieillards se réjouiront ensemble; je changerai leur deuil en gaieté et je les consolerai; je les réjouirai après leurs tourments. Je gorgerai les prêtres de graisse, et mon peuple sera rassasié de mes biens – déclaration du Seigneur. Ainsi parle le Seigneur : On entend des cris à Rama, des sanglots amers; c'est Rachel qui pleure ses fils; elle refuse de se laisser consoler au sujet de ses fils, car ils ne sont plus. Ainsi parle le Seigneur : Cesse de sangloter, sèche tes larmes; car il y aura une récompense pour tes actions – déclaration du Seigneur : ils reviendront du pays de l'ennemi. Il y a de l'espoir pour ton avenir – déclaration du Seigneur : tes fils reviendront dans leur territoire. J'entends Ephraïm qui se plaint: Tu m'as corrigé, et j'ai été corrigé, comme un taurillon qui n'est pas dressé; ramène-moi, et je reviendrai, car tu es le Seigneur (YHWH), mon Dieu. Après m'être détourné, j'ai eu du regret; et après avoir été connu, de dégoût je me frappe la cuisse, je suis honteux et confus, car je porte le déshonneur de ma jeunesse. – Ephraïm est-il donc pour moi un fils chéri, un enfant choyé? Plus je parle de lui, plus son souvenir est vivace en moi; c'est pourquoi mes entrailles frémissent pour lui. Oui, j'ai compassion de lui – déclaration du Seigneur. Dresse tes signaux, place tes poteaux, prends garde à la route, à la voie que tu suis… Reviens, Israël jolie, reviens dans ces villes qui sont à toi! Jusqu'à quand seras-tu errante, fille rebelle? Car le Seigneur crée une chose nouvelle sur la terre. La femme recherche l'homme! Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Voici encore ce que l'on dira au pays de Juda et dans ses villes, quand j'aurai rétabli leur situation: Que le Seigneur te bénisse, domaine de la justice, montagne de la sainteté! Là s'établiront Juda et toutes ses villes, les laboureurs comme ceux qui transhument le troupeau. Car j'abreuve celui qui est épuisé, et je rassasie tous ceux qui dépérissent. – Là-dessus je me suis réveillé et j'ai ouvert les yeux; mon sommeil m'avait été bien doux! Les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où j'ensemencerai la maison d'Israël et la maison de Juda d'une semence d'humains et d'une semence de bêtes. Et comme j'ai veillé sur eux pour déraciner, pour démolir, pour raser, pour faire disparaître et pour mettre à mal, ainsi je veillerai sur eux pour bâtir et pour planter – déclaration du Seigneur. En ces jours-là, on ne dira plus: « Les pères ont mangé des raisins verts, et ce sont les fils qui ont mal aux dents. » Chacun mourra pour sa propre faute: tout homme qui mange des raisins verts, c'est lui-même qui aura mal aux dents. Les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où je conclurai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle, non pas comme l'alliance que j'ai conclue avec leurs pères, le jour où je les ai saisis par la main pour les faire sortir d'Egypte, alliance qu'ils ont rompue, bien que je sois leur maître – déclaration du Seigneur. Mais voici l'alliance que je conclurai avec la maison d'Israël, après ces jours-là – déclaration du Seigneur : Je mettrai ma loi au dedans d'eux, je l'écrirai sur leur cœur; je serai leur Dieu, et eux, ils seront mon peuple. Celui-ci n'instruira plus son prochain, ni celui-là son frère, en disant: « Connaissez le Seigneur ! » Car tous me connaîtront, depuis le plus petit d'entre eux jusqu'au plus grand – déclaration du Seigneur. Je pardonnerai leur faute, je ne me souviendrai plus de leur péché. Ainsi parle le Seigneur, celui qui donne le soleil pour éclairer le jour, les prescriptions de la lune et des étoiles pour éclairer la nuit, celui qui agite la mer et fait gronder ses flots, lui dont le nom est le Seigneur (YHWH) des Armées: Si ces prescriptions venaient à cesser devant moi – déclaration du Seigneur  – la descendance d'Israël aussi cesserait pour toujours d'être une nation devant moi. Ainsi parle le Seigneur : Si le ciel, en haut, pouvait être mesuré, si les fondations de la terre, en bas, pouvaient être sondées, alors je rejetterais toute la descendance d'Israël, à cause de tout ce qu'ils ont fait – déclaration du Seigneur. Les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où la ville sera rebâtie pour le Seigneur, depuis la tour de Hananéel jusqu'à la porte de l'Angle. Le cordeau d'arpentage se tendra encore en ligne droite jusqu'à la colline de Gareb, puis tournera vers Goath. Toute la vallée des cadavres et des cendres grasses, et toutes les terrasses jusqu'à l'oued Cédron, jusqu'à l'angle de la porte des Chevaux, à l'est, seront consacrées au Seigneur ; rien n'y sera jamais plus déraciné ni rasé. Parole qui parvint à Jérémie de la part du Seigneur, la dixième année de Sédécias, roi de Juda. C'était la dix-huitième année de Nabuchodonosor. L'armée du roi de Babylone assiégeait alors Jérusalem, et Jérémie, le prophète, était détenu dans la cour de la garde, dans la maison du roi de Juda. Sédécias, roi de Juda, l'avait fait placer en détention, en disant: Pourquoi annonces-tu en prophète: Ainsi parle le Seigneur : Je livre cette ville au roi de Babylone, et il la prendra; Sédécias, roi de Juda, n'échappera pas aux Chaldéens; il sera livré au roi de Babylone, il lui parlera et le verra face à face; on emmènera Sédécias à Babylone, où il restera jusqu'à ce que j'intervienne pour lui – déclaration du Seigneur. Si vous faites la guerre aux Chaldéens, vous ne vaincrez pas. Jérémie dit: La parole du Seigneur me parvint: Hanaméel, fils de ton oncle Shalloum, vient te trouver pour te dire: Achète mon champ qui est à Anatoth, car tu as le droit de rédemption pour l'acheter. Hanaméel, fils de mon oncle, vint me trouver – selon la parole du Seigneur dans la cour de la garde – et il me dit: Achète, je te prie, mon champ qui est à Anatoth, au pays de Benjamin, car tu as le droit de possession et de rédemption; achète-le! Je reconnus que c'était la parole du Seigneur. J'achetai à Hanaméel, fils de mon oncle, le champ qui est à Anatoth, et je lui pesai l'argent, dix-sept sicles d'argent. J'écrivis un contrat que je scellai, je pris des témoins et je pesai l'argent dans une balance. Je pris ensuite le contrat d'achat, celui qui était scellé, avec l'acte et les clauses, ainsi que celui qui était ouvert, et je remis le contrat d'achat à Baruch, fils de Nériya, fils de Mahséya, à la vue de Hanaméel, fils de mon oncle, à la vue des témoins qui avaient signé le contrat d'achat, et à la vue de tous les Judéens qui étaient dans la cour de la garde. Et je donnai en leur présence cet ordre à Baruch: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Prends ces contrats, ce contrat d'achat, celui qui est scellé et ce contrat qui est ouvert, et mets-les dans un récipient de terre, pour qu'ils se conservent longtemps. Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: On achètera encore des maisons, des champs et des vignes dans ce pays. Après avoir remis le contrat d'achat à Baruch, fils de Nériya, j'adressai cette prière au Seigneur : Ah! Seigneur Dieu, c'est toi qui as fait le ciel et la terre par ta grande puissance, par ton bras étendu: rien n'est étonnant de ta part. Tu agis avec fidélité jusqu'à la millième génération; pour la faute des pères, tu paies de retour leurs fils après eux, directement. Tu es le Dieu grand et vaillant, dont le nom est le Seigneur (YHWH) des Armées. Tes projets sont grands et tes hauts faits magnifiques; tu as les yeux ouverts sur toutes les voies des êtres humains, pour donner à chacun selon ses voies, selon le fruit de ses agissements. Tu as fait paraître des signes et des prodiges en Egypte, jusqu'à ce jour, en Israël et dans l'humanité, et tu t'es fait un nom – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Tu as fait sortir d'Egypte Israël, ton peuple, avec des signes et des prodiges, d'une main forte, d'un bras étendu, en inspirant une grande crainte. Tu leur as donné ce pays que tu avais juré à leurs pères de leur donner, un pays ruisselant de lait et de miel. Ils sont venus et ils en ont pris possession. Mais ils ne t'ont pas écouté, ils n'ont pas suivi ta loi, ils n'ont pas fait tout ce que tu leur avais ordonné de faire. Et c'est alors que tu as fait venir sur eux tout ce malheur! On élève des remblais pour prendre la ville; la ville sera livrée aux Chaldéens qui l'attaquent, vaincue par l'épée, par la famine et par la peste. La parole que tu as prononcée est arrivée, et tu le vois. Néanmoins, Seigneur Dieu, tu m'as dit: Achète un champ pour de l'argent, prends des témoins… Et la ville est livrée aux Chaldéens! La parole du Seigneur parvint à Jérémie: Je suis le Seigneur (YHWH), le Dieu de tous. Y a-t-il rien qui soit étonnant de ma part? A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Je livre cette ville aux Chaldéens et à Nabuchodonosor, roi de Babylone, et il la prendra. Les Chaldéens qui attaquent cette ville vont entrer, ils mettront le feu à cette ville et la brûleront, avec les maisons sur les toits en terrasse desquelles on m'a contrarié en offrant de l'encens au Baal et en répandant des libations pour d'autres dieux. Car les Israélites et les Judéens n'ont fait, depuis leur jeunesse, que ce qui me déplaisait; les Israélites n'ont fait que me contrarier par l'œuvre de leurs mains – déclaration du Seigneur. Car elle est pour moi une cause de colère et de fureur, cette ville, depuis le jour où on l'a bâtie jusqu'à ce jour, à tel point que je vais l'écarter de ma vue, tant les Israélites et les Judéens m'ont contrarié par tout le mal qu'ils ont fait, eux, leurs rois, leurs princes, leurs prêtres et leurs prophètes, les hommes de Juda et les habitants de Jérusalem. Ils ne m'ont pas présenté leur face, mais leur dos; j'ai eu beau les instruire, inlassablement, ils n'ont pas écouté de façon à recevoir la leçon. Ils ont placé leurs horreurs dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué, la rendant ainsi impure. Ils ont bâti les hauts lieux du Baal dans la vallée du Fils de Hinnom, pour faire passer au Molek leurs fils et leurs filles, chose que je ne leur avais pas ordonnée et qui ne m'était pas venue au cœur: commettre une telle abomination pour faire pécher Juda! A cause de cela, maintenant, voici ce que dit le Seigneur, le Dieu d'Israël, au sujet de cette ville dont vous dites: « Elle sera livrée au roi de Babylone, vaincue par l'épée, par la famine et par la peste »: Je les rassemblerai de tous les pays où je les ai bannis dans ma colère, dans ma fureur et dans ma grande irritation; je les ramènerai en ce lieu et je les y ferai habiter en sécurité. Ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu. Je leur donnerai un même cœur et une même voie, afin qu'ils me craignent toujours, pour leur bonheur et celui de leurs fils après eux. Je conclurai pour eux une alliance perpétuelle, je ne me détournerai plus d'eux, je leur ferai du bien, et je mettrai ma crainte dans leur cœur, afin qu'ils ne s'écartent pas de moi. Je serai content de leur faire du bien; je les planterai solidement dans ce pays, de tout mon cœur et de toute mon âme. Car ainsi parle le Seigneur : de même que j'ai fait venir sur ce peuple tout ce grand malheur, de même je ferai venir sur eux tout le bien dont je parle à leur sujet. On achètera des champs dans ce pays dont vous dites: C'est un lieu dévasté, il n'y a plus là ni humains ni bêtes, il est livré aux Chaldéens. On achètera des champs pour de l'argent, on écrira des contrats, on les scellera, on prendra des témoins, au pays de Benjamin et dans les environs de Jérusalem, dans les villes de Juda, dans les villes de la montagne, dans les villes du Bas-Pays et dans les villes du Néguev, car je rétablirai leur situation – déclaration du Seigneur. La parole du Seigneur parvint à Jérémie une deuxième fois, pendant qu'il était encore détenu dans la cour de la garde: Ainsi parle le Seigneur, qui fait ces choses, le Seigneur, qui les façonne et les met en place – son nom, c'est le Seigneur (YHWH): Invoque-moi, et je te répondrai; je t'annoncerai de grandes choses, des choses cachées, que tu ne connais pas. Car ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël, sur les maisons de cette ville et sur les maisons des rois de Juda, qui ont été démolies pour faire des remblais militaires, quand on est allé combattre les Chaldéens pour remplir ces maisons des cadavres des hommes que j'ai abattus dans ma colère et dans ma fureur, en me détournant de cette ville à cause du mal qu'ils avaient fait: Je la rétablirai, je les guérirai et je leur ouvrirai une source abondante de paix et de loyauté. Je rétablirai la situation de Juda et d'Israël, je les rebâtirai comme par le passé. Je les purifierai de toute la faute par laquelle ils ont péché contre moi. Je leur pardonnerai toutes les fautes par lesquelles ils ont péché contre moi, par lesquelles ils se sont révoltés contre moi. Cette ville sera pour moi un sujet de gaieté, une louange et une splendeur parmi toutes les nations de la terre qui apprendront tout le bonheur que je fais pour eux; elles seront effrayées, elles trembleront de tout le bonheur, de toute la paix que je fais pour elle. Ainsi parle le Seigneur : En ce lieu dont vous dites: Il est réduit en ruines, il n'y a plus là ni humains ni bêtes – dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, qui sont dévastées, où il n'y a plus ni humains, ni habitants, ni bêtes, on entendra de nouveau les chants de gaieté et les chants de joie, les chants du marié et les chants de la mariée, les chants de ceux qui disent: « Célébrez le Seigneur (YHWH) des Armées, car le Seigneur est bon, car sa fidélité est pour toujours! », de ceux qui offrent des sacrifices de reconnaissance dans la maison du Seigneur. Car je rétablirai la situation du pays, comme par le passé, dit le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Dans ce lieu réduit en ruines, où il n'y a plus ni humains ni bêtes, et dans toutes ses villes, il y aura un domaine pour les bergers qui y feront coucher leur petit bétail. Dans les villes de la montagne, dans les villes du Bas-Pays, dans les villes du Néguev, au pays de Benjamin, aux environs de Jérusalem et dans les villes de Juda, on fera encore défiler le petit bétail pour le compter, dit le Seigneur. Les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où je réaliserai la parole de bonheur que j'ai dite sur la maison d'Israël et sur la maison de Juda. En ces jours-là, en ce temps-là, je ferai germer pour David un germe de justice; il agira dans le pays selon l'équité et la justice. En ces jours-là Juda sera sauvé, Jérusalem demeurera en sécurité; et voici comment on l'appellera: « Le Seigneur est notre justice. » Car ainsi parle le Seigneur : David aura toujours un successeur assis sur le trône de la maison d'Israël; les prêtres-lévites auront toujours devant moi des successeurs pour offrir des holocaustes, faire fumer des offrandes et faire des sacrifices. La parole du Seigneur parvint à Jérémie: Ainsi parle le Seigneur : Si vous pouviez rompre mon alliance avec le jour et mon alliance avec la nuit, de telle sorte que le jour et la nuit n'arrivent plus en leur temps, alors elle pourrait aussi être rompue, mon alliance avec David, mon serviteur, de telle sorte qu'il n'ait pas de fils régnant sur son trône, et avec les lévites, les prêtres qui officient pour moi. De même qu'on ne peut compter l'armée du ciel, ni mesurer le sable de la mer, de même je multiplierai les descendants de David, mon serviteur, et les lévites qui officient pour moi. La parole du Seigneur parvint à Jérémie: Ne vois-tu pas de quoi parle ce peuple? Ils disent: Les deux clans que le Seigneur avait choisis, il les a rejetés. Ainsi ils méprisent mon peuple; pour eux, ce n'est même plus une nation. Ainsi parle le Seigneur : Si je n'avais pas fait mon alliance avec le jour et la nuit, si je n'avais pas établi les lois du ciel et de la terre, alors je pourrais rejeter la descendance de Jacob et de David, mon serviteur, et ne plus prendre dans sa descendance ceux qui gouverneront la descendance d'Abraham, d'Isaac et de Jacob. Je rétablirai leur situation, car j'ai compassion d'eux. Parole qui parvint à Jérémie de la part du Seigneur, pendant que Nabuchodonosor, roi de Babylone, avec toute son armée, tous les royaumes des pays qu'il dirigeait et tous les peuples, faisait la guerre contre Jérusalem et contre toutes les villes qui en dépendaient: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Va, parle à Sédécias, roi de Juda; tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur : Je livre cette ville au roi de Babylone, et il y mettra le feu. Et toi, tu ne lui échapperas pas, mais tu seras bel et bien pris et livré à lui; tes yeux verront les yeux du roi de Babylone, il te parlera face à face, et tu iras à Babylone. Seulement écoute la parole du Seigneur, Sédécias, roi de Juda! Ainsi parle le Seigneur sur toi: Tu ne mourras pas par l'épée. Tu mourras en paix; et comme on a fait un feu pour tes pères, les anciens rois qui t'ont précédé, ainsi on en fera aussi pour toi, et on entonnera sur toi la lamentation: « Quel malheur, seigneur! » Car j'ai prononcé cette parole – déclaration du Seigneur. Jérémie, le prophète, dit toutes ces paroles à Sédécias, roi de Juda, à Jérusalem. Et l'armée du roi de Babylone combattait contre Jérusalem et toutes les autres villes de Juda, contre Lakish et Azéqa, car c'étaient là les seules villes fortifiées qui restaient parmi les villes de Juda. Parole qui parvint à Jérémie de la part du Seigneur, après que le roi Sédécias eut conclu une alliance avec tout le peuple de Jérusalem, pour leur proclamer la libération, afin que chacun renvoie libres ses esclaves et ses servantes hébreux, et que personne ne tienne plus en esclavage son frère judéen. Tous les princes et tout le peuple, qui avaient contracté l'alliance, acceptèrent de renvoyer libres leurs esclaves et leurs servantes, de ne plus les tenir en esclavage; ils acceptèrent et les renvoyèrent. Mais ensuite ils revinrent sur leur décision; ils ramenèrent les esclaves et les servantes qu'ils avaient renvoyés libres et ils les forcèrent à redevenir esclaves et servantes. Alors la parole du Seigneur parvint à Jérémie, de la part du Seigneur : Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: J'ai conclu une alliance avec vos pères, le jour où je les ai fait sortir de l'Egypte, de la maison des esclaves; je leur ai dit: Au bout de sept ans, chacun de vous renverra libre son frère hébreu, celui qui se vend à toi; il te servira six ans, puis tu le renverras libre de chez toi. Mais vos pères ne m'ont pas écouté, ils n'ont pas tendu l'oreille. Vous, vous étiez revenus aujourd'hui, vous aviez fait ce qui me convenait: chacun de vous avait proclamé la libération de son prochain, vous aviez conclu une alliance devant moi, dans la maison sur laquelle mon nom est invoqué. Mais vous êtes revenus sur votre décision et vous avez profané mon nom; vous avez ramené les esclaves et les servantes que vous aviez renvoyés libres et rendus à eux-mêmes, et vous les avez forcés à redevenir vos esclaves et vos servantes. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Vous ne m'avez pas écouté, chacun de vous n'a pas proclamé la libération de son frère, de son prochain. Je proclame contre vous – déclaration du Seigneur  – une libération pour l'épée, pour la peste et pour la famine, et je ferai de vous un sujet de terreur pour tous les royaumes de la terre. Je livrerai les hommes qui ont passé outre à mon alliance, qui n'ont pas réalisé les paroles de l'alliance qu'ils avaient conclue devant moi, en coupant un taurillon en deux et en passant entre ses morceaux. Les princes de Juda et les princes de Jérusalem, les hauts fonctionnaires, les prêtres, et tout le peuple du pays, qui sont passés entre les morceaux du taurillon, je les livrerai à leurs ennemis, à ceux qui en veulent à leur vie, et leurs cadavres seront la pâture des oiseaux du ciel et des bêtes de la terre. Je livrerai Sédécias, roi de Juda, et ses princes à leurs ennemis, à ceux qui en veulent à leur vie, à l'armée du roi de Babylone, qui s'éloigne de vous. Je donnerai un ordre – déclaration du Seigneur  – et je les ramènerai contre cette ville; ils combattront contre elle, ils la prendront et y mettront le feu. Et je ferai des villes de Juda un lieu dévasté, sans habitants. Parole qui parvint à Jérémie, de la part du Seigneur, aux jours de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda: Va à la maison des Rékabites et parle-leur; tu les conduiras à la maison du Seigneur, dans une des salles, et tu leur offriras du vin. Je pris Yaazania, fils de Jérémie, fils de Habatsinia, ses frères, tous ses fils et toute la maison des Rékabites, et je les conduisis à la maison du Seigneur, dans la salle des fils de Hanân, fils de Yigdalia, l'homme de Dieu, près de la salle des princes, au-dessus de la salle de Maaséya, fils de Shalloum, gardien du seuil. Je mis devant les gens de la maison des Rékabites des vases pleins de vin et des coupes, et je leur dis: Buvez du vin! Mais ils répondirent: Nous ne boirons pas de vin, car Jonadab, fils de Rékab, notre père, nous a donné cet ordre: « Vous ne boirez jamais de vin, ni vous, ni vos fils, vous ne bâtirez pas de maisons, vous ne sèmerez aucune semence, vous ne planterez pas de vignes et vous n'en posséderez pas; mais vous habiterez sous des tentes toute votre vie, pour que vous viviez longtemps sur la terre où vous séjournez en immigrés. » Nous obéissons à tout ce que nous a ordonné Jonadab, fils de Rékab, notre père: nous ne buvons pas de vin pendant tous nos jours, nous, nos femmes, nos fils et nos filles; nous ne bâtissons pas de maisons pour y habiter, nous ne possédons ni vignes, ni champs, ni terres ensemencées; nous habitons sous des tentes, nous obéissons à Jonadab, notre père, en faisant exactement ce qu'il nous a ordonné. Lorsque Nabuchodonosor, roi de Babylone, a envahi ce pays, nous avons dit: Allons, rendons-nous à Jérusalem, fuyons l'armée des Chaldéens et l'armée d'Aram! C'est ainsi que nous habitons à Jérusalem. Alors la parole du Seigneur parvint à Jérémie: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Va, tu diras aux hommes de Juda et aux habitants de Jérusalem: Ne recevrez-vous pas l'instruction? N'écouterez-vous pas mes paroles? – déclaration du Seigneur. On respecte les paroles de Jonadab, fils de Rékab, qui a ordonné à ses fils de ne pas boire de vin: ils n'en boivent pas, jusqu'à ce jour; ils ont obéi au commandement de leur père. Et moi, je vous ai parlé et reparlé, inlassablement, et vous ne m'avez pas écouté. Je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes, je les ai envoyés, inlassablement, pour vous dire: « Que chacun de vous revienne, je vous prie, de sa voie mauvaise; réformez vos agissements, ne suivez pas d'autres dieux pour les servir, et vous resterez sur la terre que je vous ai donnée, à vous et à vos pères. » Mais vous n'avez pas tendu l'oreille, vous ne m'avez pas écouté. Les fils de Jonadab, fils de Rékab, eux, respectent le commandement que leur a donné leur père, et ce peuple ne m'écoute pas! A cause de cela, ainsi parle le Seigneur, le Dieu des Armées, le Dieu d'Israël: Je fais venir sur Juda et sur tous les habitants de Jérusalem tout le malheur que j'ai annoncé contre eux, parce que je leur ai parlé et qu'ils n'ont pas écouté, parce que je les ai appelés et qu'ils n'ont pas répondu. Et Jérémie dit à la maison des Rékabites: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Puisque vous avez obéi au commandement de Jonadab, votre père, puisque vous avez observé tous ses commandements et fait exactement ce qu'il vous a ordonné, à cause de cela, ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Jonadab, fils de Rékab, aura toujours des descendants qui se tiendront devant moi. La quatrième année de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda, cette parole parvint à Jérémie de la part du Seigneur : Prends un livre-rouleau; tu y écriras toutes les paroles que je t'ai dites sur Israël, sur Juda et sur toutes les nations depuis le jour où je t'ai parlé, depuis les jours de Josias, jusqu'à ce jour. Peut-être la maison de Juda prendra-t-elle garde à tout le mal que je me prépare à lui faire, de sorte que chacun d'eux reviendra de sa voie mauvaise; alors je pardonnerai leur faute et leur péché. Jérémie appela Baruch, fils de Nériya; sous la dictée de Jérémie, Baruch écrivit dans un livre-rouleau toutes les paroles que le Seigneur avait dites à Jérémie. Puis Jérémie donna cet ordre à Baruch: Puisque je suis retenu et que je ne peux aller à la maison du Seigneur, tu iras toi-même et tu liras dans le rouleau que tu as écrit sous ma dictée les paroles du Seigneur ; tu les liras au peuple, dans la maison du Seigneur, un jour de jeûne; tu les liras aussi à tous les gens de Juda qui seront venus de leurs villes. Peut-être leur supplication parviendra-t-elle devant le Seigneur et reviendront-ils, chacun de sa voie mauvaise; car grande est la colère, la fureur que le Seigneur a exprimée envers ce peuple. Baruch, fils de Nériya, fit exactement ce que lui avait ordonné Jérémie, le prophète; il lut dans le livre les paroles du Seigneur, dans la maison du Seigneur. La cinquième année de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda, le neuvième mois, on proclama un jeûne devant le Seigneur pour tout le peuple de Jérusalem et pour tout le peuple venu des villes de Juda à Jérusalem. Baruch lut dans le livre les paroles de Jérémie. Il les lut dans la maison du Seigneur, dans la salle de Guemaria, fils de Shaphân, le scribe, dans la cour supérieure, à l'entrée de la porte Neuve de la maison du Seigneur ; il les lut à tout le peuple. Michée, fils de Guemaria, fils de Shaphân, entendit toutes les paroles du Seigneur contenues dans le livre et descendit à la maison du roi, dans la salle du scribe, où étaient installés tous les princes, Elishama, le scribe, Delaya, fils de Shemaya, Elnathan, fils d'Akbor, Guemaria, fils de Shaphân, Sédécias, fils de Hanania, et tous les autres princes. Michée leur rapporta toutes les paroles qu'il avait entendues, lorsque Baruch lisait le livre au peuple. Alors tous les princes envoyèrent à Baruch Yehoudi, fils de Netania, fils de Shélémia, fils de Koushi, pour lui dire: Prends le rouleau que tu as lu au peuple, et viens! Baruch, fils de Nériya, prit le rouleau et se rendit auprès d'eux. Ils lui dirent: Assieds-toi, je t'en prie, et lis-le-nous. Baruch le leur lut. Lorsqu'ils eurent entendu toutes ces paroles, ils se regardèrent avec frayeur les uns les autres et dirent à Baruch: Nous allons rapporter toutes ces paroles au roi. Ils interrogèrent alors Baruch: Dis-nous, je te prie, comment tu as écrit toutes ces paroles sous sa dictée. Baruch leur répondit: Il m'a dicté toutes ces paroles, et je les écrivais dans ce livre avec de l'encre. Les princes dirent à Baruch: Va, cache-toi, ainsi que Jérémie, et que personne ne sache où vous êtes. Ils allèrent ensuite à la cour vers le roi, laissant le livre en dépôt dans la salle d'Elishama, le scribe, et ils en rapportèrent toutes les paroles au roi. Le roi envoya Yehoudi prendre le rouleau. Yehoudi le prit dans la salle d'Elishama, le scribe, et il le lut au roi et à tous les princes qui se tenaient auprès du roi. Le roi était assis dans la maison d'hiver – c'était au neuvième mois – et un brasero brûlait devant lui. A mesure que Yehoudi lisait trois ou quatre colonnes, le roi les découpait avec le canif du scribe et les jetait dans le feu du brasero, jusqu'à ce que tout le rouleau soit consumé. Ainsi le roi et tous les gens de sa cour qui entendirent toutes ces paroles ne furent pas effrayés et ne déchirèrent pas leurs vêtements. Pourtant Elnathan, Delaya et Guemaria étaient intervenus auprès du roi pour qu'on ne brûle pas le rouleau; mais il ne les avait pas écoutés. Le roi ordonna à Yerahméel, fils du roi, à Seraya, fils d'Azriel, et à Shélémia, fils d'Abdéel, d'arrêter Baruch, le scribe, et Jérémie, le prophète. Mais le Seigneur les cacha. La parole du Seigneur parvint à Jérémie, après que le roi eut brûlé le rouleau avec les paroles que Baruch avait écrites sous la dictée de Jérémie: Prends un autre rouleau, et tu y écriras toutes les paroles qui étaient dans le premier rouleau qu'a brûlé Joïaqim, roi de Juda. Et contre Joïaqim, roi de Juda, tu diras: Ainsi parle le Seigneur : C'est toi qui as brûlé ce rouleau, en disant: « Pourquoi y as-tu écrit ces paroles: “Le roi de Babylone viendra sans faute, il détruira ce pays et il en fera disparaître les humains et les bêtes.” » A cause de cela, voici ce que dit le Seigneur contre Joïaqim, roi de Juda: Aucun des siens ne s'assiéra sur le trône de David; son cadavre sera exposé à la chaleur pendant le jour et au froid pendant la nuit. Je leur ferai rendre des comptes pour leurs fautes, à lui, à sa descendance et aux gens de sa cour, et je ferai venir sur eux, sur les habitants de Jérusalem et sur les hommes de Juda tout le malheur que je leur ai annoncé – bien qu'ils n'aient pas écouté. Jérémie prit un autre rouleau et le donna à Baruch, fils de Nériya, le scribe. Baruch y écrivit, sous la dictée de Jérémie, toutes les paroles du livre qu'avait brûlé au feu Joïaqim, roi de Juda. Beaucoup d'autres paroles semblables y furent encore ajoutées. Le roi Sédécias, fils de Josias, devint roi à la place de Konia, fils de Joïaqim; Nabuchodonosor, roi de Babylone, l'investit de la royauté sur le pays de Juda. Ni lui, ni les gens de sa cour, ni le peuple du pays n'écoutèrent les paroles que le Seigneur prononça par l'intermédiaire de Jérémie, le prophète. Le roi Sédécias envoya Yehoukal, fils de Shélémia, et Sophonie, fils de Maaséya, le prêtre, dire à Jérémie, le prophète: S'il te plaît, prie pour nous le Seigneur, notre Dieu. Or Jérémie allait et venait au milieu du peuple; on ne l'avait pas encore mis en prison. L'armée du pharaon sortit d'Egypte; ayant appris cette nouvelle, les Chaldéens qui assiégeaient Jérusalem s'en éloignèrent. Alors la parole du Seigneur parvint à Jérémie, le prophète: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël: Vous direz au roi de Juda qui vous a envoyés me consulter: L'armée du pharaon qui sortait vous secourir retourne dans son pays, en Egypte; et les Chaldéens reviendront, ils s'attaqueront à cette ville, ils la prendront et y mettront le feu. Ainsi parle le Seigneur : Ne vous faites pas d'illusion, en disant: « Les Chaldéens s'en iront loin de nous! » Car ils ne s'en iront pas. Même si vous battiez toute l'armée des Chaldéens qui vous font la guerre, s'il ne restait d'eux que des hommes transpercés, chacun d'eux se relèverait dans sa tente pour mettre le feu à cette ville. Pendant que l'armée des Chaldéens s'était éloignée de Jérusalem à cause de l'armée du pharaon, Jérémie voulut sortir de Jérusalem pour aller au pays de Benjamin et pour y recevoir sa part d'héritage au milieu de son peuple. Lorsqu'il fut à la porte de Benjamin, le commandant de la garde, nommé Yiriya, fils de Shélémia, fils de Hanania, se trouvait là; il arrêta Jérémie, le prophète, en disant: Tu te rends aux Chaldéens! Jérémie répondit: C'est faux! Je ne me rends pas aux Chaldéens! Mais Yiriya ne l'écouta pas; il arrêta Jérémie et le conduisit aux princes. Les princes, irrités contre Jérémie, le frappèrent et l'incarcérèrent dans la maison de Jonathan, le scribe; car ils en avaient fait une maison de détention. C'est ainsi que Jérémie entra au cachot, dans une cellule; Jérémie y resta longtemps. Le roi Sédécias l'envoya chercher; chez lui, le roi l'interrogea secrètement: Y a-t-il une parole de la part du Seigneur ? Jérémie répondit: Oui! Et il dit: Tu seras livré au roi de Babylone. Jérémie dit encore au roi Sédécias: En quoi ai-je péché contre toi, contre les gens de ta cour et contre ce peuple, pour que vous m'ayez mis dans cette maison de détention? Et où sont vos prophètes qui vous annonçaient: Le roi de Babylone ne viendra pas contre vous ni contre ce pays! Maintenant, ô roi, mon seigneur, entends, je te prie! Que ma supplication parvienne devant toi! Ne me fais pas retourner dans la maison de Jonathan, le scribe, de peur que je n'y meure! Le roi Sédécias ordonna que Jérémie soit détenu dans la cour de la garde et qu'on lui donne chaque jour un pain rond de la rue des boulangers, jusqu'à épuisement de tout le pain de la ville. Ainsi Jérémie resta dans la cour de la garde. Shephatia, fils de Mattân, Guedalia, fils de Pashhour, Youkal, fils de Shélémia et Pashhour, fils de Malkiya, entendirent ce que Jérémie disait à tout le peuple, à savoir: « Ainsi parle le Seigneur : Celui qui restera dans cette ville mourra par l'épée, par la famine ou par la peste; mais celui qui sortira pour se rendre aux Chaldéens gardera la vie, sa vie sera son butin, et il vivra. Ainsi parle le Seigneur : Cette ville sera vraiment livrée à l'armée du roi de Babylone, qui la prendra. » Les princes dirent au roi: S'il te plaît, que cet homme soit mis à mort! C'est lui qui décourage les hommes de guerre restant dans cette ville, ainsi que tout le peuple, en leur tenant de tels discours; cet homme ne cherche pas le bien de ce peuple, mais son malheur. Le roi Sédécias répondit: Le voici, il est entre vos mains: le roi ne peut rien contre vous. Alors ils prirent Jérémie et le jetèrent dans la citerne de Malkiya, fils du roi, laquelle se trouvait dans la cour de la garde; ils descendirent Jérémie avec des cordes. Il n'y avait pas d'eau dans la citerne, mais il y avait de la boue; et Jérémie s'enfonça dans la boue. Ebed-Mélek, le Koushite, haut fonctionnaire qui était dans la maison du roi, apprit qu'on avait mis Jérémie dans la citerne. Le roi était assis à la porte de Benjamin. Ebed-Mélek sortit de la maison du roi et dit au roi: O roi, mon seigneur, ces hommes ont mal agi en tout ce qu'ils ont fait à Jérémie, le prophète, en le jetant dans la citerne; il y mourra de faim, car il n'y a plus de pain dans la ville. Le roi donna cet ordre à Ebed-Mélek, le Koushite: Prends ici trente hommes, et tu feras remonter de la citerne Jérémie, le prophète, avant qu'il ne meure. Ebed-Mélek prit les hommes et se rendit à la maison du roi, dans un lieu au-dessous du trésor; il en sortit des lambeaux de vêtements usés et les descendit à Jérémie dans la citerne, avec des cordes. Ebed-Mélek, le Koushite, dit à Jérémie: Je t'en prie, mets ces lambeaux usés et ces haillons sous tes aisselles, à l'endroit des cordes. Jérémie fit ainsi. Ils tirèrent Jérémie avec les cordes et le firent remonter de la citerne. Jérémie resta dans la cour de la garde. Le roi Sédécias envoya chercher Jérémie, le prophète, et le fit venir auprès de lui dans la troisième entrée de la maison du Seigneur. Le roi dit à Jérémie: Je veux te demander quelque chose; ne me cache rien! Jérémie répondit à Sédécias: Si je te le dis, ne me feras-tu pas mettre à mort? Et si je te donne un conseil, tu ne m'écouteras pas! Le roi Sédécias fit en secret ce serment à Jérémie: Par la vie du Seigneur, qui nous a faits, je ne te ferai pas mettre à mort, et je ne te livrerai pas à ces hommes qui en veulent à ta vie. Jérémie dit alors à Sédécias: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu des Armées, le Dieu d'Israël: Si tu sors au-devant des princes du roi de Babylone, tu auras la vie sauve, et cette ville ne sera pas détruite par le feu; tu vivras, toi et ta maison. Mais si tu ne sors pas au-devant des princes du roi de Babylone, cette ville sera livrée aux Chaldéens, qui y mettront le feu; et toi, tu ne lui échapperas pas. Le roi Sédécias dit à Jérémie: Je suis inquiet à cause des Judéens qui se sont rendus aux Chaldéens; je crains qu'on ne me livre à eux, et qu'ils ne me brutalisent. Jérémie répondit: On ne te livrera pas. Ecoute le Seigneur, je te prie, en ce que je te dis; tu t'en trouveras bien et tu auras la vie sauve. Mais si tu refuses de sortir, voici la parole que le Seigneur m'a révélée: Toutes les femmes qui sont restées dans la maison du roi de Juda seront menées aux princes du roi de Babylone, et elles diront: Ils t'ont entraîné et ils l'ont emporté sur toi, tes amis. Quand tes pieds se sont enfoncés dans la boue, ils ont reculé. Toutes tes femmes et tes fils seront menés aux Chaldéens; et toi, tu ne lui échapperas pas, tu seras pris par le roi de Babylone, qui mettra le feu à cette ville. Sédécias dit à Jérémie: Que personne ne sache rien de ces paroles, et tu ne mourras pas. Si les princes apprennent que je t'ai parlé et s'ils viennent te dire: « Rapporte-nous, s'il te plaît, ce que tu as dit au roi et ce que le roi t'a dit; ne nous cache rien, et nous ne te ferons pas mettre à mort », tu leur répondras: « J'ai fait parvenir ma supplication devant le roi, pour qu'il ne me renvoie pas dans la maison de Jonathan, de peur que je n'y meure. » Tous les princes vinrent trouver Jérémie et l'interrogèrent. Il leur répondit exactement comme le roi le lui avait ordonné. Ils se retirèrent en silence, car la chose ne s'était pas divulguée. Jérémie resta dans la cour de la garde jusqu'au jour de la prise de Jérusalem. Et lorsque Jérusalem fut prise… La neuvième année de Sédécias, roi de Juda, le dixième mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint avec toute son armée devant Jérusalem et l'assiégea. La onzième année de Sédécias, le neuvième jour du quatrième mois, une brèche fut ouverte dans la ville. Alors tous les princes du roi de Babylone vinrent s'asseoir à la porte du Milieu: Nergal-Sarétser, Samgar-Nebou, Sarsekim, chef des hauts fonctionnaires, Nergal-Sarétser, chef des mages, et tous les autres princes du roi de Babylone. Dès qu'ils les eurent vus, Sédécias, roi de Juda, et tous les hommes de guerre s'enfuirent et sortirent de la ville, de nuit, par le chemin du Jardin du Roi, par la porte entre les deux murs; ils sortirent par le chemin de la plaine aride. Mais l'armée des Chaldéens les poursuivit et rattrapa Sédécias dans la plaine aride de Jéricho. Ils le prirent et le firent monter à Ribla, au pays de Hamath, devant Nabuchodonosor, roi de Babylone; et celui-ci prononça des jugements contre lui. Le roi de Babylone fit égorger les fils de Sédécias sous ses yeux, à Ribla. Le roi de Babylone fit aussi égorger tous les notables de Juda. Puis il fit crever les yeux de Sédécias et le fit attacher avec des entraves de bronze, pour l'emmener à Babylone. Les Chaldéens mirent le feu à la maison du roi et aux maisons du peuple, et ils démolirent les murailles de Jérusalem. Quant au reste du peuple, ceux qui étaient restés dans la ville, ceux qui s'étaient rendus à lui – le reste du peuple, ceux qui étaient restés – Nebouzaradân, chef des gardes, les exila. Mais les petites gens du peuple, ceux qui n'avaient rien, Nebouzaradân, chef des gardes, leur permit de rester au pays de Juda et il leur donna en ce jour-là des vignes et des champs. Nabuchodonosor, roi de Babylone, avait donné cet ordre au sujet de Jérémie par l'intermédiaire de Nebouzaradân, chef des gardes: Prends-le, veille sur lui, ne lui fais aucun mal, mais agis à son égard comme il te dira. Nebouzaradân, chef des gardes, Neboushazbân, chef des hauts fonctionnaires, Nergal-Sarétser, chef des mages, et tous les chefs du roi de Babylone envoyèrent prendre Jérémie dans la cour de la garde et le remirent à Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Shaphân, pour qu'il l'emmène chez lui. Et il resta au milieu du peuple. La parole du Seigneur parvint à Jérémie, pendant qu'il était détenu dans la cour de la garde: Va, parle à Ebed-Mélek, le Koushite; tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Je fais venir sur cette ville ce que j'ai prononcé, non pas pour son bonheur, mais pour son malheur; cela arrivera en ce jour-là devant toi. Mais en ce jour-là je te délivrerai – déclaration du Seigneur  – et tu ne seras pas livré aux hommes qui t'effraient. Je te ferai échapper, et tu ne tomberas pas par l'épée; ta vie sera ton butin, parce que tu as mis ta confiance en moi – déclaration du Seigneur. Parole qui parvint à Jérémie de la part du Seigneur, après que Nebouzaradân, chef des gardes, l'eut renvoyé de Rama. Quand il le fit prendre, Jérémie était lié de chaînes au milieu de tous les exilés de Jérusalem et de Juda, ceux qu'on exilait à Babylone. Le chef des gardes fit prendre Jérémie et lui dit: Le Seigneur, ton Dieu, avait annoncé ce malheur contre ce lieu. Le Seigneur a fait venir ce qu'il avait annoncé, il l'a fait parce que vous avez péché contre le Seigneur et que vous ne l'avez pas écouté. Ce qu'il avait annoncé vous est donc arrivé. Aujourd'hui même, je t'affranchis des chaînes que tu as aux mains; s'il te plaît de venir avec moi à Babylone, viens, je veillerai sur toi; s'il ne te plaît pas de venir avec moi à Babylone, ne viens pas; regarde, tout le pays est devant toi, va où il te plaît et où il te convient d'aller. – Et, comme il n'avait pas encore répondu: Retourne, ajouta-t-il, vers Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Shaphân, que le roi de Babylone a nommé à la tête des villes de Juda, et reste avec lui au milieu du peuple; ou bien va partout où il te convient d'aller. Le chef des gardes lui donna des vivres et des présents, et il le renvoya. Jérémie alla trouver Guedalia, fils d'Ahiqam, au Mitspa, et il resta avec lui au milieu du peuple qui était resté dans le pays. Tous les officiers qui étaient dans les campagnes apprirent, eux et leurs hommes, que le roi de Babylone avait nommé à la tête du pays Guedalia, fils d'Ahiqam, et qu'il lui avait confié des hommes, des femmes et leurs familles, les petites gens du pays, ceux qu'on n'avait pas exilés à Babylone. Ils se rendirent auprès de Guedalia, au Mitspa: c'étaient Ismaël, fils de Netania, Yohanân et Jonathan, fils de Qaréah, Seraya, fils de Tanhoumeth, les fils d'Ephaï le Netophatite et Yezania, fils du Maakatite, eux et leurs hommes. Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Shaphân, leur fit un serment, à eux et à leurs hommes; il leur dit: N'ayez pas peur de vous soumettre aux Chaldéens; restez dans le pays, soumettez-vous au roi de Babylone, et vous vous en trouverez bien. Quant à moi, je reste au Mitspa, pour me tenir à la disposition des Chaldéens qui viendront vers nous; vous, recueillez le vin, les fruits d'été et l'huile, mettez-les dans vos récipients, et restez dans les villes que vous occupez. De même tous les Judéens qui étaient en Moab, chez les Ammonites, en Edom et dans tous les pays apprirent que le roi de Babylone avait laissé un reste en Juda et qu'il avait nommé à leur tête Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Shaphân. Et tous les Judéens revinrent de tous les lieux où ils avaient été bannis; ils se rendirent dans le pays de Juda vers Guedalia, au Mitspa, et ils recueillirent une grande abondance de vin et de fruits d'été. Yohanân, fils de Qaréah, et tous les chefs de l'armée qui étaient dans les campagnes vinrent auprès de Guedalia, au Mitspa, et ils lui dirent: Sais-tu bien que Baalis, roi des Ammonites, a envoyé Ismaël, fils de Netania, pour t'abattre? Mais Guedalia, fils d'Ahiqam, ne les crut pas. Et Yohanân, fils de Qaréah, dit secrètement à Guedalia, au Mitspa: Laisse-moi, je te prie, aller abattre Ismaël, fils de Netania. Personne ne le saura. Pourquoi t'abattrait-il? Pourquoi tous les gens de Juda qui sont rassemblés auprès de toi seraient-ils dispersés, et le reste de Juda serait-il perdu? Guedalia, fils d'Ahiqam, répondit à Yohanân, fils de Qaréah: Ne fais pas cela; ce que tu dis sur Ismaël est faux. Mais, au septième mois, Ismaël, fils de Netania, fils d'Elishama, de la descendance royale, arriva avec des grands du roi et dix hommes auprès de Guedalia, fils d'Ahiqam, au Mitspa. Ils mangèrent ensemble au Mitspa. Alors Ismaël, fils de Netania, et les dix hommes qui étaient avec lui, tuèrent d'un coup d'épée Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Shaphân. Ainsi il mit à mort celui que le roi de Babylone avait nommé à la tête du pays. Ismaël tua encore tous les Judéens qui étaient auprès de Guedalia au Mitspa, et les Chaldéens, les hommes de guerre, qui se trouvaient là. Le deuxième jour après l'assassinat de Guedalia – personne n'en savait encore rien – arrivèrent de Sichem, de Silo et de Samarie quatre-vingts hommes qui avaient la barbe rasée et les vêtements déchirés, et qui s'étaient fait des incisions; ils avaient en main des offrandes et de l'encens, pour les présenter à la maison du Seigneur. Ismaël, fils de Netania, sortit du Mitspa à leur rencontre; il marchait en pleurant. Lorsqu'il les atteignit, il leur dit: Venez chez Guedalia, fils d'Ahiqam. Mais quand ils arrivèrent dans la ville, Ismaël, fils de Netania, les égorgea et les jeta dans la citerne, avec l'aide des hommes qui étaient avec lui. Mais il se trouva parmi eux dix hommes qui dirent à Ismaël: Ne nous mets pas à mort, car nous avons des provisions cachées dans les champs, du froment, de l'orge, de l'huile et du miel. Alors il renonça à les mettre à mort avec leurs frères. La citerne dans laquelle Ismaël jeta tous les cadavres des hommes qu'il abattit est la citerne de Guedalia, celle qu'avait faite le roi Asa, à cause de Basha, roi d'Israël; c'est elle qu'Ismaël, fils de Netania, remplit de cadavres. Ismaël emmena captifs tout le reste du peuple qui était au Mitspa, les filles du roi et tous les gens du peuple qui étaient restés au Mitspa, que Nebouzaradân, chef des gardes, avait confiés à Guedalia, fils d'Ahiqam; Ismaël, fils de Netania, les emmena captifs et partit pour se rendre chez les Ammonites. Yohanân, fils de Qaréah, et tous les officiers qui étaient avec lui, apprirent tout le mal qu'avait fait Ismaël, fils de Netania. Ils prirent tous les hommes et partirent attaquer Ismaël, fils de Netania. Ils le trouvèrent aux Grandes Eaux de Gabaon. Quand tout le peuple qui était avec Ismaël vit Yohanân, fils de Qaréah, et tous les chefs de l'armée avec lui, il s'en réjouit; et tout le peuple qu'Ismaël avait emmené captif du Mitspa fit volte-face, il se retourna et vint rejoindre Yohanân, fils de Qaréah. Mais Ismaël, fils de Netania, échappa à Yohanân avec huit hommes et se rendit chez les Ammonites. Yohanân, fils de Qaréah, ainsi que tous les officiers qui étaient avec lui, prit tout le reste du peuple, qu'il avait ramené du Mitspa, d'auprès d'Ismaël, fils de Netania, lequel avait abattu Guedalia, fils d'Ahiqam. Hommes de guerre, femmes et familles, hauts fonctionnaires, il les ramena depuis Gabaon. Ils se mirent en marche et s'arrêtèrent à l'hôtellerie de Kimham, près de Beth-Léhem, pour se rendre ensuite en Egypte, loin des Chaldéens dont ils avaient peur, parce qu'Ismaël, fils de Netania, avait abattu Guedalia, fils d'Ahiqam, que le roi de Babylone avait nommé à la tête du pays. Tous les officiers, Yohanân, fils de Qaréah, Yezania, fils de Hoshaya, et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, s'avancèrent et dirent à Jérémie, le prophète: S'il te plaît, que notre supplication parvienne devant toi; prie pour nous le Seigneur, ton Dieu, pour tout ce reste. Car nous étions beaucoup et nous ne sommes plus qu'un petit reste, ainsi que tes yeux le voient. Que le Seigneur, ton Dieu, nous dise la voie que nous devons suivre et ce que nous avons à faire! Jérémie, le prophète, leur dit: Entendu! Je prie le Seigneur, votre Dieu, selon vos paroles; et je vous dirai, sans rien vous cacher, toute parole que le Seigneur vous répondra. Ils dirent à Jérémie: Que le Seigneur soit contre nous un témoin loyal et sûr, si nous n'agissons pas exactement selon la parole que le Seigneur, ton Dieu, t'aura envoyée pour nous! Que ce soit bon ou mauvais, nous écouterons le Seigneur, notre Dieu, vers qui nous t'envoyons; nous serons heureux pour avoir écouté le Seigneur, notre Dieu. Dix jours après, la parole du Seigneur parvint à Jérémie. Jérémie appela alors Yohanân, fils de Qaréah, tous les chefs de l'armée qui étaient avec lui et tout le peuple, depuis le plus petit jusqu'au plus grand. Il leur dit: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël, vers qui vous m'avez envoyé pour que je fasse parvenir votre supplication devant lui: Si vous continuez à habiter ce pays, je vous bâtirai, je ne raserai pas; je vous planterai, je ne déracinerai pas; car je regrette le mal que je vous ai fait. N'ayez pas peur du roi de Babylone; celui dont vous avez peur, n'ayez pas peur de lui – déclaration du Seigneur  – car je suis avec vous pour vous sauver et vous délivrer de sa main. Je vous accorderai de la compassion: il aura compassion de vous, et il vous ramènera sur votre terre. Mais si vous dites: « Nous n'habiterons pas ce pays! », si vous n'écoutez pas le Seigneur, votre Dieu, si vous dites: « Non, nous irons en Egypte, où nous ne verrons pas de guerre, où nous n'entendrons pas le son de la trompe, où nous ne manquerons pas de pain, et c'est là que nous habiterons », alors écoutez la parole du Seigneur, reste de Juda! Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Si vraiment vous décidez de vous rendre en Egypte, si vous allez y séjourner en immigrés, l'épée dont vous avez peur vous atteindra là-bas, en Egypte; la famine, objet de vos inquiétudes, s'attachera à vous là-bas, en Egypte; c'est là que vous mourrez. Tous ceux qui décideront de se rendre en Egypte pour y séjourner en immigrés mourront par l'épée, par la famine ou par la peste, et il n'y aura pour eux ni survivant, ni rescapé du malheur que je ferai venir sur eux. Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: De même que ma colère et ma fureur se sont répandues sur les habitants de Jérusalem, de même ma fureur se répandra sur vous quand vous entrerez en Egypte; vous deviendrez une formule d'adjuration, un sujet d'atterrement, de malédiction et d'outrage, et vous ne verrez plus ce lieu. Reste de Juda, le Seigneur vous le dit: N'allez pas en Egypte! Sachez-le bien, je vous ai avertis aujourd'hui. Vous vous égarez vous-mêmes, car vous m'avez envoyé vers le Seigneur, votre Dieu, en disant: « Prie pour nous le Seigneur, notre Dieu; tout ce que le Seigneur, notre Dieu dira, dis-le-nous, et nous le ferons! » Je vous l'ai dit aujourd'hui; mais vous n'écoutez pas le Seigneur, votre Dieu, ni tout ce qu'il m'a chargé de vous dire. Sachez-le bien maintenant: vous mourrez par l'épée, par la famine ou par la peste dans le lieu même où vous voulez aller pour y séjourner en immigrés. Lorsque Jérémie eut achevé de dire à tout le peuple toutes les paroles du Seigneur, leur Dieu, toutes ces paroles que le Seigneur, leur Dieu, l'avait chargé de leur dire, Azaria, fils de Hoshaya, Yohanân, fils de Qaréah, et tous ces hommes arrogants dirent à Jérémie: Ce que tu dis est faux; le Seigneur, notre Dieu, ne t'a pas envoyé pour dire: « N'allez pas en Egypte pour y séjourner en immigrés. » Mais c'est Baruch, fils de Nériya, qui t'incite à nous faire du tort en nous livrant aux Chaldéens, pour qu'ils nous mettent à mort ou qu'ils nous exilent à Babylone. Yohanân, fils de Qaréah, tous les officiers et tout le peuple n'écoutèrent pas le Seigneur qui leur ordonnait d'habiter au pays de Juda. Et Yohanân, fils de Qaréah, et tous les chefs de l'armée prirent tout le reste de Juda, ceux qui étaient revenus, de toutes les nations où ils avaient été bannis, pour séjourner au pays de Juda, les hommes, les femmes et leurs familles, les filles du roi – tous ceux que Nebouzaradân, chef des gardes, avait laissés avec Guedalia, fils d'Ahiqam, fils de Shaphân – ainsi que Jérémie, le prophète, et Baruch, fils de Nériya. Ils allèrent en Egypte – car ils n'écoutèrent pas le Seigneur  – et ils arrivèrent à Tahpanhès. La parole du Seigneur parvint à Jérémie, à Tahpanhès: Prends de grandes pierres et cache-les, sous les yeux des Judéens, dans l'argile de la terrasse en briques qui est à l'entrée de la maison du pharaon, à Tahpanhès; tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: J'envoie chercher Nabuchodonosor, roi de Babylone, mon serviteur. Je placerai son trône sur ces pierres que j'ai cachées, et il étendra son tapis sur elles. Il viendra mettre à mal l'Egypte: Qui est destiné à la mort, à la mort! Qui est destiné à la captivité, en captivité! Qui est destiné à l'épée, à l'épée! Je mettrai le feu aux maisons des dieux de l'Egypte; il les brûlera, il les emmènera captifs, il s'enveloppera de l'Egypte comme le berger s'enveloppe de son vêtement, et il en sortira victorieux. Il brisera les pierres levées de Beth-Shémesh en Egypte et il mettra le feu aux maisons des dieux de l'Egypte. Parole qui parvint à Jérémie sur tous les Judéens habitant en Egypte, à Migdol, à Tahpanhès, à Noph, et au pays de Patros: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Vous avez vu tout le malheur que j'ai fait venir sur Jérusalem et sur toutes les villes de Juda: elles ne sont plus en ce jour que ruines, et il n'y a plus d'habitants, à cause du mal qu'ils ont fait, parce qu'ils m'ont contrarié en allant offrir de l'encens et servir d'autres dieux qu'ils ne connaissaient pas, ni eux, ni vous, ni vos pères. Je vous ai envoyé tous mes serviteurs, les prophètes, je les ai envoyés, inlassablement, vous dire: « Je vous en prie, ne commettez pas cette abomination, cette chose que je déteste! » Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas tendu l'oreille; ils ne sont pas revenus du mal qu'ils faisaient et ils n'ont pas cessé d'offrir de l'encens à d'autres dieux. Ma fureur et ma colère se sont répandues et ont embrasé les villes de Juda et les rues de Jérusalem qui ne sont plus que ruines et lieux dévastés – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Maintenant, ainsi parle le Seigneur, le Dieu des Armées, le Dieu d'Israël: Pourquoi vous faites-vous à vous-mêmes un si grand mal, en faisant retrancher de Juda hommes, femmes, enfants et nourrissons, de telle sorte que plus rien ne reste de vous? Vous me contrariez par les œuvres de vos mains en offrant de l'encens à d'autres dieux en Egypte, où vous êtes venus séjourner en immigrés, vous exposant à être retranchés, à être un sujet de malédiction et d'outrage parmi toutes les nations de la terre. Avez-vous oublié les méfaits de vos pères, les méfaits des rois de Juda, les méfaits de leurs femmes, vos propres méfaits et les méfaits de vos femmes, tout ce qui s'est fait au pays de Juda et dans les rues de Jérusalem? Jusqu'à ce jour ils n'ont pas été contrits, ils n'ont pas eu de crainte, ils n'ont pas suivi la loi et les prescriptions que j'ai mises devant vous et devant vos pères. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Je me décide à vous faire du mal et à retrancher tout Juda. Je prendrai le reste de Juda, ceux qui ont décidé de se rendre en Egypte pour y séjourner en immigrés; ils seront tous exterminés en Egypte; ils tomberont par l'épée, par la famine; ils seront exterminés depuis le plus petit jusqu'au plus grand; ils mourront par l'épée et par la famine, et ils deviendront une formule d'adjuration, un sujet d'atterrement, de malédiction et d'outrage. Je ferai rendre des comptes à ceux qui habitent en Egypte comme j'ai fait rendre des comptes à Jérusalem, par l'épée, par la famine et par la peste. Il n'y aura ni rescapé ni survivant du reste de Juda qui est venu séjourner en immigré en Egypte avec le désir de revenir habiter le pays de Juda; car ils n'y reviendront pas, si ce n'est quelques rescapés. Tous les hommes qui savaient que leurs femmes offraient de l'encens à d'autres dieux, toutes les femmes qui se tenaient là en une grande assemblée, et tout le peuple qui habitait en Egypte, à Patros, répondirent ainsi à Jérémie: Nous ne voulons pas écouter la parole que tu nous as dite au nom du Seigneur. Nous voulons faire tout ce que nous avons dit: offrir de l'encens à la reine du ciel et répandre des libations pour elle, comme nous l'avons fait, nous et nos pères, nos rois et nos princes, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem. Alors nous avions du pain à satiété, nous étions heureux et nous ne connaissions pas le malheur. Mais depuis que nous avons cessé d'offrir de l'encens à la reine du ciel et de répandre des libations pour elle, nous avons manqué de tout et nous avons été exterminés par l'épée et par la famine… D'ailleurs, lorsque nous offrons de l'encens à la reine du ciel et que nous répandons des libations pour elle, est-ce sans l'accord de nos maris que nous faisons des gâteaux à son image, et que nous répandons des libations pour elle? Jérémie dit alors à tout le peuple, aux hommes, aux femmes, à tout le peuple qui lui avait donné cette réponse: L'encens que vous avez offert dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, vous et vos pères, vos rois, vos princes et le peuple du pays, le Seigneur ne s'en est-il pas souvenu, cela ne lui est-il pas venu au cœur? Le Seigneur n'a pas pu le supporter davantage, à cause de vos agissements mauvais, à cause des abominations que vous avez commises; et votre pays est devenu un champ de ruines, un lieu dévasté, un sujet de malédiction, sans habitants – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. C'est parce que vous avez offert de l'encens, parce que vous avez péché contre le Seigneur, que vous n'avez pas écouté le Seigneur et que vous n'avez pas suivi sa loi, ses prescriptions et ses préceptes, c'est pour cela que ce malheur vous est arrivé – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour. Jérémie dit encore à tout le peuple et à toutes les femmes: Ecoutez la parole du Seigneur, vous tous, de Juda, qui êtes en Egypte! Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Vous et vos femmes, vous avez accompli de vos mains ce que vous avez dit de votre bouche, à savoir: « Nous voulons nous acquitter des vœux que nous avons faits, offrir de l'encens à la reine du ciel et répandre des libations pour elle! » Vous allez donc réaliser vos vœux, vous allez vous acquitter de vos vœux. A cause de cela, écoutez la parole du Seigneur, vous tous, de Juda, qui habitez en Egypte! Je le jure par mon grand nom, dit le Seigneur (YHWH), mon nom ne sera plus invoqué par la bouche d'aucun des hommes de Juda; dans toute l'Egypte aucun ne dira: « Par la vie du Seigneur Dieu (YHWH)! » Je veillerai sur eux, non pas pour leur bonheur, mais pour leur malheur. Tous les hommes de Juda qui sont en Egypte seront supprimés par l'épée et par la famine, jusqu'à leur extermination. Un petit nombre d'hommes, ceux qui auront échappé à l'épée, reviendront d'Egypte au pays de Juda. Mais tout le reste de Juda, tous ceux qui sont venus en Egypte pour y séjourner en immigrés, sauront quelle parole se réalise, la mienne ou la leur. Et voici pour vous le signe – déclaration du Seigneur  – que je vous ferai rendre des comptes en ce lieu, afin que vous sachiez que mes paroles se réaliseront vraiment sur vous pour votre malheur: Ainsi parle le Seigneur : Je livrerai le pharaon Hophra, roi d'Egypte, à ses ennemis, à ceux qui en veulent à sa vie, comme j'ai livré Sédécias, roi de Juda, à Nabuchodonosor, roi de Babylone, son ennemi, qui en voulait à sa vie. Parole que Jérémie, le prophète, adressa à Baruch, fils de Nériya, lorsque celui-ci écrivit dans un livre ces paroles, sous la dictée de Jérémie, la quatrième année de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda: Ainsi parle le Seigneur, le Dieu d'Israël, sur toi, Baruch: Tu dis: « Quel malheur pour moi! Le Seigneur ajoute le tourment à ma douleur; je me fatigue à force de gémir, et je ne trouve pas le repos! » C'est ainsi que tu lui parleras: Ainsi parle le Seigneur : Je rase ce que j'ai bâti, je déracine ce que j'ai planté – tout ce pays. Et toi, tu rechercherais de grandes choses? Ne les recherche pas! Car je fais venir le malheur sur tous, – déclaration du Seigneur  – mais je te donnerai ta vie pour butin, dans tous les lieux où tu iras. Voici la parole du Seigneur qui parvint à Jérémie, le prophète, au sujet des nations: Sur l'Egypte. Sur l'armée du pharaon Néko, roi d'Egypte, qui se trouvait sur l'Euphrate, à Karkemish, et qui fut battue par Nabuchodonosor, roi de Babylone, la quatrième année de Joïaqim, fils de Josias, roi de Juda. Alignez le petit bouclier et le grand bouclier et avancez pour le combat! Attelez les chevaux! Chars, montez à l'assaut! Postez-vous avec vos casques, fourbissez vos lances, revêtez les cuirasses! Pourquoi les ai-je vus terrifiés? Ils reculent; leurs guerriers sont taillés en pièces; ils fuient, fuient sans se retourner: Effroi de tous côtés! – déclaration du Seigneur. Que le plus rapide ne puisse pas fuir! Que le guerrier n'échappe pas! Dans le nord, sur les rives de l'Euphrate, ils trébuchent, ils tombent. Qui est celui qui monte comme le Nil, et dont les eaux débordent comme les fleuves? C'est l'Egypte qui monte comme le Nil, et dont les eaux débordent comme les fleuves. Elle dit: Je monterai, je couvrirai la terre, je ferai disparaître villes et habitants. Montez à l'assaut, chevaux! Entrez en furie, chars! Qu'ils sortent, les guerriers, ceux de Koush et de Pouth qui manient le petit bouclier, ceux de Loud qui manient et tendent l'arc! Ce jour-là appartient au Seigneur Dieu (YHWH) des Armées; c'est un jour de vengeance, le jour où il se venge de ses ennemis. L'épée dévore, elle se rassasie, elle s'abreuve de leur sang. Car c'est un sacrifice pour le Seigneur Dieu (YHWH) des Armées, au pays du nord, près de l'Euphrate. Monte au Galaad, prends du baume, Egypte jolie! C'est inutilement que tu multiplies les remèdes, il n'y en a pas pour toi qui soit efficace. Les nations apprennent ton ignominie, et tes cris remplissent la terre, car un guerrier trébuche sur un autre guerrier, ils tombent tous les deux ensemble. Parole que le Seigneur adressa à Jérémie, le prophète, sur l'arrivée de Nabuchodonosor, roi de Babylone, qui venait mettre à mal l'Egypte: Annoncez-le en Egypte, faites-le entendre à Migdol, faites-le entendre à Noph et à Tahpanhès! Dites: Poste-toi, prépare-toi, car l'épée dévore autour de toi! Pourquoi Apis s'enfuit-il? Ton taureau ne tient pas, le Seigneur le renverse. Il en fait trébucher un grand nombre; ils tombent l'un sur l'autre et disent: Levons-nous, revenons vers notre peuple, au pays de nos origines, loin de l'épée du destructeur. Quant au pharaon, le roi d'Egypte, appelez-le « Vacarme à retardement ». Par ma vie, – déclaration du roi, dont le nom est le Seigneur (YHWH) des Armées – tel le Tabor parmi les montagnes, comme le Carmel dans la mer, il vient! Fais ton paquet pour l'exil, habitante de l'Egypte, la belle! Car Noph sera dévastée, elle sera brûlée, elle n'aura plus d'habitants. L'Egypte est une très belle génisse… Le taon vient du nord, il vient… Ses mercenaires aussi sont en elle comme des taurillons à l'étable. Et eux aussi, ils rebroussent chemin, ils fuient tous ensemble, ils ne tiennent pas. Car le jour de la catastrophe vient sur eux, le temps où ils rendront des comptes. Elle s'enfuit avec un bruit de serpent; car ils s'avancent avec une armée, ils viennent contre elle avec des haches, pareils à des bûcherons. Ils coupent sa forêt – déclaration du Seigneur  – bien qu'elle soit impénétrable; car ils sont plus nombreux que les criquets, ils sont innombrables. L'Egypte, la belle, est honteuse, elle est livrée au peuple du nord. Le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël, dit: Je vais faire rendre des comptes à Amôn de No, au pharaon, à l'Egypte, à ses dieux et à ses rois, au pharaon et à ceux qui mettent leur confiance en lui. Je les livrerai à ceux qui en veulent à leur vie: à Nabuchodonosor, roi de Babylone, et aux gens de sa cour; et après cela, on y demeurera comme aux jours de jadis – déclaration du Seigneur. Et toi, Jacob, mon serviteur, n'aie pas peur! Ne sois pas terrifié, Israël! Car je te sauve de la terre lointaine, et ta descendance du pays où elle est captive; Jacob reviendra, il jouira du calme et de la tranquillité, et il n'y aura personne pour le troubler. Toi, Jacob, mon serviteur, n'aie pas peur – déclaration du Seigneur  – car je suis avec toi. J'exterminerai toutes les nations parmi lesquelles je t'ai banni, mais toi, je ne t'exterminerai pas; cependant je te corrigerai avec équité, je ne te tiendrai pas pour innocent. Voici la parole du Seigneur qui parvint à Jérémie, le prophète, au sujet des Philistins, avant que le pharaon mette à mal Gaza: Ainsi parle le Seigneur : Des eaux s'élèvent du nord, elles deviennent un torrent impétueux; elles déferlent sur le pays et sur tout ce qui s'y trouve, sur la ville et sur tous ceux qui l'habitent. Les hommes crient, tous les habitants du pays hurlent au tonnerre des sabots de ses étalons, au grondement de ses chars et au vacarme de ses roues; les pères ne se tournent pas vers les fils, car tous ont perdu courage. Car il arrive, le jour de ravager toute la Philistie, de retrancher de Tyr et de Sidon tout survivant qui puisse secourir; car le Seigneur ravage la Philistie, les restes de l'île de Kaphtor. Gaza est tondue, Ashqelôn est réduite au silence, le reste de leur plaine aussi. Jusqu'à quand te feras-tu des incisions? Malheur! Epée du Seigneur, jusqu'où iras-tu, sans repos? Rentre dans ton fourreau, sois tranquille et fais silence. – Comment te reposerais-tu? C'est le Seigneur qui lui ordonne d'aller vers Ashqelôn et vers la côte de la mer! C'est là qu'il la dirige! Sur Moab. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Quel malheur pour Nebo! Elle a été ravagée! Qiriataïm est honteuse, elle est prise! Misgab est honteuse et terrifiée. Il n'y a plus de louange pour Moab; à Heshbôn, on prépare son malheur: Allons, retranchons-le d'entre les nations! Toi aussi, Madmen, tu seras réduite au silence; l'épée te poursuit. Des cris se font entendre depuis Horonaïm: Ravage et grand désastre! Moab est brisée! Ses petits font entendre leurs cris. Car les pleurs montent, en pleurant, la montée de Louhith, et on entend les adversaires de ceux qui crient et sont brisés à la descente de Horonaïm. Fuyez, sauvez votre vie, et soyez comme un genévrier du désert! En effet, parce que tu as mis ta confiance dans tes œuvres et dans tes trésors, toi aussi, tu seras pris, et Kemosh s'en ira en exil avec ses prêtres et ses princes. Celui qui ravage tout entrera dans chaque ville, et aucune ville n'échappera; la vallée périra, et le plateau sera détruit, c'est ce que le Seigneur a dit. Donnez des ailes à Moab, qu'il s'éloigne en volant! Ses villes seront dévastées, elles n'auront plus d'habitants. Maudit soit celui qui fait avec négligence l'œuvre du Seigneur, maudit soit celui qui prive son épée de sang! Moab était tranquille depuis sa jeunesse, il reposait sur sa lie, il n'a pas été vidé d'un récipient dans un autre, il n'est pas allé en exil. Aussi son goût est resté, et son odeur n'a pas changé. C'est pourquoi les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où je lui enverrai des gens qui le transvaseront; ils videront ses récipients et feront éclater ses outres. Moab aura honte de Kemosh, comme la maison d'Israël a eu honte de Beth-El, à laquelle elle se fiait. Comment pouvez-vous dire: Nous sommes des guerriers, une armée d'hommes vaillants! Moab est ravagé, ses villes montent en fumée, l'élite de sa jeunesse descend à l'abattoir – déclaration du roi, dont le nom est le Seigneur (YHWH) des Armées. La catastrophe est près d'arriver sur Moab, son malheur vient très vite. Plaignez-le, vous tous qui l'entourez, vous tous qui connaissez son nom! Dites: Comment! Il a été brisé, ce sceptre puissant, ce bâton splendide! Descends de ta gloire, assieds-toi dans la soif, habitante de Dibôn la belle! Car celui qui va ravager Moab t'attaque, il détruit tes forteresses. Tiens-toi sur le chemin et guette, habitante d'Aroër! Interroge le fuyard, le rescapé, demande: Qu'est-il arrivé? Moab est honteux: il est terrifié. Hurlez, criez! Annoncez sur l'Arnon que Moab est ravagé! Le jugement est venu sur le pays du plateau, sur Holôn, sur Yahtsa, sur Méphaath, sur Dibôn, sur Nebo, sur Beth-Diblataïm, sur Qiriataïm, sur Beth-Gamoul, sur Beth-Méôn, sur Qeriyoth, sur Botsra, sur toutes les villes du pays de Moab, lointaines et proches. La corne de Moab est abattue, son bras est brisé – déclaration du Seigneur. Enivrez-le, car il s'est élevé contre le Seigneur ! Que Moab se débatte dans son vomissement, et qu'il soit lui aussi en butte à la dérision! Israël n'a-t-il pas été pour toi en butte à la dérision? Avait-il donc été trouvé parmi les voleurs, pour que tu ne parles de lui qu'en hochant la tête de dégoût? Abandonnez les villes et demeurez dans les rochers, habitants de Moab! Soyez comme la colombe qui fait son nid sur les parois du gouffre béant! Nous avons appris l'orgueil de Moab, – un orgueil extrême – son arrogance, son orgueil, sa suffisance et son cœur hautain. Moi, je connais – déclaration du Seigneur  – son emportement, mais il est inutile; ses vantardises, mais elles sont inutiles. C'est pourquoi je hurle sur Moab, je crie pour Moab tout entier, je gémis au sujet des gens de Qir-Hérès. Vigne de Sibma, je te pleure plus que Yazer ne te pleure; tes sarments dépassaient la mer, ils atteignaient la mer de Yazer; celui qui ravage tout s'est jeté sur ta récolte et sur ta vendange. La joie et l'allégresse ont disparu du verger et du pays de Moab; j'ai fait tarir le vin dans les cuves; on ne foule plus avec les cris de la vendange; les cris de la vendange ne sont plus des cris de vendange. Les cris de Heshbôn retentissent jusqu'à Eléalé, ils se font entendre jusqu'à Yahats, depuis Tsoar jusqu'à Horonaïm, jusqu'à Eglath-Shelishiya; même les eaux de Nimrim sont taries. Je veux en finir avec Moab, – déclaration du Seigneur  – avec celui qui monte sur les hauts lieux et qui offre de l'encens à son dieu. Aussi mon cœur frémit comme les flûtes sur Moab, mon cœur frémit comme les flûtes sur les gens de Qir-Hérès, parce que le profit qu'ils ont amassé est perdu. Car toutes les têtes sont rasées, toutes les barbes sont coupées; sur toutes les mains il y a des incisions et, sur les reins, un sac. Sur tous les toits en terrasse de Moab et sur ses places ce ne sont plus que lamentations, parce que j'ai brisé Moab comme un objet dont personne ne veut plus – déclaration du Seigneur. Comment! Il est terrifié! Hurlez: Comment! Moab, honteusement, prend la fuite! Moab devient un sujet de dérision et de terreur pour tous ceux qui l'entourent. Car ainsi parle le Seigneur : Il fond comme l'aigle, il déploie ses ailes vers Moab. Qeriyoth est prise, les forteresses sont capturées et le cœur des guerriers de Moab est en ce jour-là comme le cœur d'une femme en travail. Moab sera détruit, il ne sera plus un peuple, car il s'est élevé contre le Seigneur. La frayeur, la fosse et le filet sont sur toi, habitant de Moab! – déclaration du Seigneur. Celui qui fuit pour échapper à la frayeur tombe dans la fosse, et celui qui remonte de la fosse est pris au filet; car je fais venir sur lui, sur Moab, l'année où ils vont rendre des comptes, – déclaration du Seigneur. A l'ombre de Heshbôn les fuyards s'arrêtent sans force, car il sort un feu de Heshbôn, des flammes du milieu de Sihôn; elle dévore les tempes de Moab et le crâne des hommes violents. Quel malheur pour toi, Moab! Le peuple de Kemosh est perdu! Car tes fils sont emmenés captifs, et tes filles captives. Mais dans la suite des temps je rétablirai la situation de Moab – déclaration du Seigneur. Tel est le jugement prononcé sur Moab. Sur les Ammonites. Ainsi parle le Seigneur : Israël n'a-t-il pas de fils? N'a-t-il pas d'héritier? Pourquoi leur roi a-t-il pris possession de Gad? Pourquoi son peuple habite-t-il ses villes? C'est pourquoi les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où je ferai retentir les acclamations de la guerre contre Rabba-des-Ammonites; elle deviendra un tertre de dévastation, et les localités qui en dépendent seront détruites par le feu; alors Israël dépossédera ceux qui l'avaient dépossédé, dit le Seigneur. Hurle, Heshbôn, car Aï a été ravagée! Poussez des cris, filles de Rabba, mettez un sac pour pagne, lamentez-vous et courez ça et là le long des murailles! Car leur roi s'en va en exil, avec ses prêtres et ses princes. Pourquoi es-tu fière de tes vallées? Ta vallée s'écoule, fille rebelle, qui mettais ta confiance dans tes trésors et qui disais: Qui viendra contre moi? Je fais venir sur toi la frayeur, – déclaration du Seigneur Dieu (YHWH) des Armées – elle viendra de tous tes alentours; vous serez bannis, chacun de son côté, et personne ne rassemblera les fuyards. Mais après cela, je rétablirai la situation des Ammonites – déclaration du Seigneur. Sur Edom. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: N'y a-t-il plus de sagesse en Témân? Les conseils ont-ils disparu chez les hommes intelligents? Leur sagesse a-t-elle pourri? Fuyez, rebroussez chemin, terrez-vous profond, habitants de Dedân! Car je fais venir la catastrophe sur Esaü, c'est le temps où je lui ferai rendre des comptes. Si des vendangeurs viennent chez toi, ils ne laisseront rien à grappiller, si des voleurs viennent, la nuit, ils détruiront selon leurs besoins. Car moi, j'ai mis Esaü à nu, j'ai exposé son repaire, il ne pourra plus se cacher; sa descendance, ses frères, ses voisins seront livrés au ravage, et il ne sera plus. Abandonne tes orphelins, c'est moi qui les ferai vivre, et que tes veuves mettent leur confiance en moi! Car ainsi parle le Seigneur : Ceux qu'aucun jugement ne condamnait à boire la coupe devront la boire; et toi, tu serais innocenté! Tu ne seras pas innocenté, tu devras la boire. Car je le jure par moi-même – déclaration du Seigneur  – Botsra sera livrée à la dévastation, aux outrages, à la ruine et aux malédictions; toutes ses villes deviendront des ruines pour toujours. J'ai appris une nouvelle de la part du Seigneur, et un émissaire a été envoyé parmi les nations: Rassemblez-vous, venez contre elle! Levez-vous pour la guerre! Car je t'ai rendu petit parmi les nations, méprisé parmi les humains. Ta présomption – l'arrogance de ton cœur – t'a trompé, toi qui demeures dans les creux des rochers et qui occupes la hauteur des collines. Quand tu placerais ton nid aussi haut que l'aigle, je t'en ferais descendre – déclaration du Seigneur. Edom sera dévasté; tous ceux qui passeront près de lui seront atterrés et siffleront d'horreur à cause de toutes ses plaies. Comme lors de la destruction de Sodome et de Gomorrhe, et des villes voisines, dit le Seigneur, personne n'habitera plus là, aucun être humain n'y séjournera. Tel un lion, il monte des fourrés du Jourdain contre un domaine inépuisable; soudain j'en ferai fuir Edom, et j'y mettrai en place celui que j'ai choisi. Qui donc est semblable à moi? Qui me donnera des consignes? Et quel est le berger qui tiendra devant moi? A cause de cela, écoutez le projet que le Seigneur a formé contre Edom, et les plans qu'il a préparés contre les habitants de Témân! Sans faute, ils seront traînés comme les petits du troupeau; sans faute, il dévastera leur domaine. Au bruit de leur chute la terre tremble; des cris se font entendre jusqu'à la mer des Joncs. Tel l'aigle, il monte, il fond sur sa proie, il déploie ses ailes au-dessus Botsra, et le cœur des guerriers d'Edom est en ce jour-là comme le cœur d'une femme en travail. Sur Damas. Hamath et Arpad ont honte, car elles ont appris une mauvaise nouvelle: elles défaillent. C'est une tourmente dans la mer, qui ne peut rester tranquille. Damas est affaiblie, elle se tourne pour fuir et un tremblement s'empare d'elle; la détresse et les douleurs la saisissent, comme une femme qui accouche. Comment! N'est-elle pas abandonnée, la ville de ma louange, la cité de ma gaieté? En effet, ses jeunes gens tombent sur ses places, et tous ses hommes de guerre sont réduits au silence en ce jour-là – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Je mettrai le feu à la muraille de Damas, et il dévorera les palais de Ben-Hadad. Sur Qédar et les royaumes de Hatsor, que battit Nabuchodonosor, roi de Babylone. Ainsi parle le Seigneur : Envahissez Qédar, et ravagez les fils de l'Orient! Qu'on prenne leurs tentes et leurs troupeaux, qu'on enlève leurs toiles, tout leur équipement, leurs chameaux, qu'on crie sur eux: Effroi de tous côtés! Fuyez, allez-vous-en vite, terrez-vous profond, habitants de Hatsor! – déclaration du Seigneur. Car Nabuchodonosor, roi de Babylone, a formé un projet contre vous, il a préparé un plan contre vous. Envahissez la nation tranquille, qui habite en sécurité! – déclaration du Seigneur. Elle n'a ni porte, ni verrous, elle demeure solitaire. Leurs chameaux seront livrés au pillage, et la multitude de leurs troupeaux comme butin; je les disséminerai à tous les vents, ceux qui se rasent les tempes, et je ferai venir sur eux la catastrophe de tous les côtés – déclaration du Seigneur. Hatsor sera un repaire de chacals, un lieu dévasté pour toujours; personne n'habitera plus là, aucun être humain n'y séjournera. Voici la parole du Seigneur qui parvint à Jérémie, le prophète, au sujet d'Elam, au commencement du règne de Sédécias, roi de Juda: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Je brise l'arc d'Elam, prémices de sa vaillance. Je ferai venir sur Elam quatre vents des quatre extrémités du ciel, je les disséminerai à tous ces vents, et il n'y aura pas une seule nation où n'arrivent des bannis d'Elam. Je terrifierai les Elamites devant leurs ennemis et devant ceux qui en veulent à leur vie. J'amènerai sur eux un malheur, ma colère ardente – déclaration du Seigneur. J'enverrai l'épée derrière eux, jusqu'à ce que je les aie exterminés. Je placerai mon trône en Elam, et j'en ferai disparaître le roi et les princes – déclaration du Seigneur. Mais dans la suite des temps, je rétablirai la situation d'Elam – déclaration du Seigneur. Parole que le Seigneur prononça au sujet de Babylone, du pays des Chaldéens, par l'intermédiaire de Jérémie, le prophète. Annoncez-le parmi les nations, faites-le entendre, dressez une bannière! Faites-le entendre, ne le cachez pas! Dites: Babylone est prise! Bel est couvert de honte, Merodak est terrifié! Ses statues sont couvertes de honte, ses idoles sont terrifiées! Car du nord une nation l'envahit, elle réduit son pays en un lieu dévasté, il n'y a plus d'habitants; depuis les humains jusqu'aux bêtes, tout s'en est allé. En ces jours-là, en ce temps-là – déclaration du Seigneur  – les Israélites et les Judéens reviendront ensemble; ils marcheront en pleurant et chercheront le Seigneur, leur Dieu. Ils s'informeront de Sion et se tourneront vers elle: Venez, attachez-vous au Seigneur, par une alliance perpétuelle qui ne soit jamais oubliée! – Mon peuple était un troupeau de moutons perdus; leurs bergers les égaraient, ils les faisaient tourner en rond dans les montagnes; ils allaient de montagne en colline, oubliant le lieu de leur repos. Tous ceux qui les trouvaient les dévoraient, et leurs adversaires disaient: Nous ne sommes pas en tort, puisqu'ils ont péché contre le Seigneur, le domaine de la justice, contre le Seigneur, l'espérance de leurs pères. – Allez-vous-en de Babylone, sortez du pays des Chaldéens, et soyez comme des boucs à la tête du troupeau! Car je suscite et je lance à l'attaque de Babylone une assemblée de grandes nations du pays du nord; elles se rangeront contre elle et la prendront; leurs flèches sont comme celles d'un habile guerrier, qui ne revient pas à vide. La Chaldée sera livrée comme butin, tous ceux qui y prendront du butin seront rassasiés. – déclaration du Seigneur. Oui, réjouissez-vous, exultez, vous qui avez dépouillé mon patrimoine! Oui, bondissez comme une génisse agile, hennissez comme des étalons! Votre mère est dans une grande honte, celle qui vous a mis au monde rougit; elle est la dernière des nations, c'est un désert, une terre desséchée, une plaine aride. A cause de la colère du Seigneur, elle ne sera plus habitée, elle sera entièrement dévastée. Quiconque passera près de Babylone sera atterré et sifflera d'horreur à cause de toutes ses plaies. Rangez-vous contre Babylone, tout autour, vous tous qui bandez l'arc! Tirez contre elle, n'épargnez pas les flèches! Car elle a péché contre le Seigneur. De tous côtés, lancez des acclamations guerrières contre elle! Elle tend les mains; ses fondations s'écroulent; ses murailles sont rasées: c'est la vengeance du Seigneur. Vengez-vous sur elle! Faites-lui comme elle a fait! Retranchez de Babylone celui qui sème, et celui qui manie la faucille au temps de la moisson! Devant l'épée du destructeur, que chacun s'en retourne vers son peuple, que chacun fuie vers son pays! Israël est un mouton égaré que les lions ont chassé. Le roi d'Assyrie l'a dévoré le premier; le dernier à lui briser les os, c'est Nabuchodonosor, roi de Babylone. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Je ferai rendre des comptes au roi de Babylone et à son pays, comme j'ai fait rendre des comptes au roi d'Assyrie. Je ramènerai Israël dans son domaine; il aura ses pâturages du Carmel et du Bashân, il sera rassasié dans la région montagneuse d'Ephraïm et du Galaad. En ces jours-là, en ce temps-là – déclaration du Seigneur  – on cherchera la faute d'Israël, et elle ne sera plus – le péché de Juda, et on ne le trouvera plus; car je pardonnerai au reste que j'aurai laissé. Attaque le pays de Merataïm, les habitants de Peqod! Ruine leurs arrières, frappe-les d'anathème! – déclaration du Seigneur. Fais exactement ce que je t'ai ordonné! Ce sont des cris de guerre dans le pays et un grand fracas. Comment! Il est cassé, brisé, le marteau qui frappait toute la terre! Comment! Babylone est dévastée parmi les nations! Je t'ai tendu un piège, et tu as été prise, Babylone, sans que tu le saches; tu as été trouvée et capturée, parce que tu as provoqué le Seigneur. Le Seigneur a ouvert son arsenal et il en a tiré les armes de sa fureur; c'est là l'œuvre du Seigneur Dieu (YHWH) des Armées au pays des Chaldéens. Venez à elle du bout du monde, ouvrez ses granges, Empilez-la comme les tas de gerbes! Frappez-la d'anathème: qu'il n'y ait en elle aucun reste! Tuez tous ses taureaux, qu'ils descendent à l'abattoir! Quel malheur pour eux! Leur jour est arrivé, le temps où ils rendront des comptes. Les cris des fuyards, des rescapés du pays de Babylone annoncent dans Sion la vengeance du Seigneur, notre Dieu, la vengeance de son temple! Appelez contre Babylone des archers, tous ceux qui manient l'arc! Dressez votre camp autour d'elle, que personne n'échappe! Payez-la de retour selon son action, faites-lui exactement ce qu'elle a fait! Car elle s'est montrée arrogante envers le Seigneur, envers le Saint d'Israël. C'est pourquoi ses jeunes gens tomberont sur ses places, et tous ses hommes de guerre seront réduits au silence en ce jour-là – déclaration du Seigneur. Je m'oppose à toi, arrogante! – déclaration du Seigneur Dieu (YHWH) des Armées. Car ton jour est arrivé, le temps où je te ferai rendre des comptes. L'arrogante va trébucher et tomber, et personne ne la relèvera; je mettrai le feu à ses villes, et il dévorera tous les alentours. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: les Israélites et les Judéens sont ensemble opprimés; tous ceux qui les ont emmenés captifs les retiennent et refusent de les relâcher. Mais leur rédempteur est fort, lui dont le nom est le Seigneur (YHWH) des Armées; il défendra leur cause afin de donner la tranquillité au pays et de faire trembler les habitants de Babylone. L'épée contre les Chaldéens, – déclaration du Seigneur  – contre les habitants de Babylone, ses princes et ses sages! L'épée contre les vantards! Qu'ils deviennent fous! L'épée contre ses guerriers! Qu'ils soient terrifiés! L'épée contre ses chevaux et ses chars, contre toute la population mêlée qui est au milieu d'elle! Qu'ils deviennent des femmes! L'épée contre ses trésors! Qu'ils soient pillés! La sécheresse contre ses eaux! Qu'elles tarissent! Car c'est un pays de statues, ils ont perdu la tête devant les terreurs. C'est pourquoi les habitants du désert y habiteront avec les hyènes, et les autruches y feront leur habitation; elle ne sera plus jamais habitée; de génération en génération on n'y demeurera plus. Comme lors de la destruction divine de Sodome et de Gomorrhe, et des villes voisines, – déclaration du Seigneur  – personne n'y habitera plus, aucun être humain n'y séjournera. Un peuple vient du nord, une grande nation et des rois puissants qui s'éveillent des confins de la terre. Ils brandissent l'arc et le javelot; ils sont cruels, sans compassion; ils grondent comme la mer; ils sont montés sur des chevaux, ils sont rangés comme un seul homme pour le combat, contre toi, Babylone la belle! Le roi de Babylone a entendu la nouvelle, il a perdu courage; la détresse l'a saisi, des douleurs comme celles d'une femme qui accouche… Tel un lion, il monte des fourrés du Jourdain contre un domaine inépuisable; soudain je les en ferai fuir, et j'y mettrai en place celui que j'ai choisi. Qui donc est semblable à moi? Qui me donnera des consignes? Et quel est le berger qui tiendra devant moi? A cause de cela, écoutez le projet que le Seigneur a formé contre Babylone, et les plans qu'il a préparés contre le pays des Chaldéens! Sans faute, ils seront traînés comme les petits du troupeau; Sans faute, il dévastera leur domaine. Au bruit de la prise de Babylone la terre tremble; des cris se font entendre parmi les nations. Ainsi parle le Seigneur : J'éveille contre Babylone et contre les habitants de Leb-Qamaï un vent destructeur. J'envoie contre Babylone des étrangers qui la dissémineront, qui videront son pays; car ils fondront sur elle de toutes parts au jour du malheur. Que l'on tende l'arc contre celui qui tend son arc, contre celui qui fait le fier dans sa cuirasse! N'épargnez aucun de ses jeunes gens! Frappez toute son armée d'anathème! Qu'ils tombent blessés à mort au pays des Chaldéens, transpercés dans les rues de Babylone. Car Israël et Juda ne sont pas veufs de leur Dieu, du Seigneur (YHWH) des Armées, bien que leur pays soit rempli de torts envers le Saint d'Israël. Fuyez de Babylone! Que chacun sauve sa vie! Ne soyez pas réduits au silence dans sa faute! Car c'est un temps de vengeance pour le Seigneur ; il va la payer de retour comme elle le mérite! Babylone était dans la main du Seigneur une coupe d'or, qui enivrait toute la terre; les nations ont bu de son vin; c'est pourquoi les nations ont perdu la tête. Tout à coup Babylone est tombée, elle est brisée! Hurlez sur elle, prenez du baume pour sa plaie: peut-être guérira-t-elle. Nous avons voulu guérir Babylone, mais elle n'a pas guéri. Abandonnons-la et allons-nous-en chacun dans son pays; car son jugement atteint jusqu'au ciel et s'élève jusqu'aux nues. Le Seigneur fait apparaître notre justice; venez, racontons dans Sion l'œuvre du Seigneur, notre Dieu! Aiguisez les flèches, remplissez les carquois! Le Seigneur a éveillé l'esprit des rois de Médie, parce qu'il a pris la décision de détruire Babylone; car c'est la vengeance du Seigneur, la vengeance de son temple. Dressez une bannière contre les murailles de Babylone! Renforcez la garde, postez des sentinelles, placez des embuscades! Car ce que le Seigneur a décidé, il le fait – ce qu'il a décrété contre les habitants de Babylone. Toi qui demeures près des grandes eaux et qui as d'immenses trésors, ta fin est venue, à la mesure de ton avidité! Le Seigneur (YHWH) des Armées l'a juré par lui-même: Oui, je te remplirai d'hommes comme si c'étaient des criquets, et ils pousseront contre toi des cris de vendange. Il fait la terre par sa puissance, il met en place le monde par sa sagesse, il a déployé le ciel par son intelligence. Lorsqu'il fait entendre sa voix, les eaux s'amassent dans le ciel; il fait monter les nuages des extrémités de la terre, il produit les éclairs pour la pluie, il fait sortir le vent de ses réserves. Ils sont tous trop abrutis pour savoir; tout orfèvre est honteux de sa statue; car ses idoles ne sont que mensonge, il n'y a pas de souffle en elles. Elles ne sont que futilité, œuvre ridicule; elles disparaîtront au temps où ils rendront des comptes. Celui qui est la part de Jacob n'est pas comme elles; car c'est lui qui façonne tout, notamment la tribu qui constitue son patrimoine. Son nom, c'est le Seigneur (YHWH) des Armées. Tu as été pour moi une masse d'armes. Avec toi j'ai mis en pièces des nations, avec toi j'ai détruit des royaumes, avec toi j'ai mis en pièces le cheval et son cavalier; avec toi j'ai mis en pièces le char et celui qui le monte, avec toi j'ai mis en pièces l'homme et la femme, avec toi j'ai mis en pièces le vieillard et l'enfant; avec toi j'ai mis en pièces le jeune homme et la jeune fille; avec toi j'ai mis en pièces le berger et son troupeau; avec toi j'ai mis en pièces le laboureur et son attelage; avec toi j'ai mis en pièces les gouverneurs et les magistrats. Je paierai de retour Babylone et tous les habitants de la Chaldée pour tout le mal qu'ils ont fait à Sion sous vos yeux – déclaration du Seigneur. Je m'oppose à toi, mont de la Destruction, – déclaration du Seigneur  – toi qui détruisais toute la terre! J'étendrai la main sur toi, je te roulerai du haut des rochers et je ferai de toi une montagne embrasée. On ne tirera de toi ni pierres d'angle, ni pierres de fondation; car tu seras dévastée pour toujours – déclaration du Seigneur. Dressez une bannière dans le pays! Sonnez de la trompe parmi les nations! Consacrez contre elle des nations, appelez contre elle les royaumes d'Ararat, de Minni et d'Ashkenaz! Nommez contre elle des officiers! Faites avancer les chevaux comme des criquets qui se hérissent! Consacrez contre elle des nations, avec les rois de Médie, ses gouverneurs et tous ses magistrats et tout le pays qu'ils dirigent! La terre a tremblé, elle s'est ébranlée lorsque le plan du Seigneur contre Babylone s'est réalisé, réduisant le pays de Babylone en un lieu dévasté, sans habitants. Les guerriers de Babylone ont cessé de combattre, ils sont restés dans les forteresses; leur vaillance est oubliée, ils sont devenus des femmes. On a mis le feu à ses demeures, on a brisé ses verrous. Un courrier court à la rencontre d'un autre courrier, un messager à la rencontre d'un autre messager, pour annoncer au roi de Babylone que sa ville est prise d'une extrémité à l'autre, que les passages sont occupés, les marais embrasés par le feu et les hommes de guerre saisis d'épouvante. Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées, le Dieu d'Israël: Babylone la belle est comme une aire au temps où on la foule; encore un peu, et le temps de la moisson sera venu pour elle. Nabuchodonosor, roi de Babylone, m'a dévorée, m'a aspirée; il a fait de moi un récipient vide; tel le dragon, il m'a engloutie, il a rempli sa panse de ce que j'avais de précieux; il m'a bannie. Que la violence qui m'a été faite soit sur Babylone! dit l'habitante de Sion. Que mon sang soit sur les habitants de la Chaldée! dit Jérusalem. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Je défendrai ta cause, je te vengerai! Je mettrai à sec la mer de Babylone, et j'assécherai sa source. Babylone sera un tas de pierres, un repaire de chacals, un lieu dévasté, un objet de sifflement d'horreur; il n'y aura plus d'habitants. Ils rugissent ensemble comme de jeunes lions, ils grondent comme les petits d'une lionne. Quand ils seront échauffés, je préparerai leurs banquets et je les enivrerai, pour qu'ils soient gais, qu'ils s'endorment d'un sommeil éternel, et qu'ils ne se réveillent plus – déclaration du Seigneur. Je les ferai descendre comme des jeunes béliers à l'abattoir, comme des béliers et des boucs. Comment! Shéshak est prise! La louange de toute la terre est enlevée! Comment! Babylone est dévastée parmi les nations! La mer a envahi Babylone, elle l'a couverte de la multitude de ses flots. Ses villes sont dévastées; c'est un pays desséché, une plaine aride; c'est un pays où personne n'habite, où ne passe aucun être humain. Je ferai rendre des comptes à Bel dans Babylone, j'arracherai de sa bouche ce qu'il a englouti, et les nations n'afflueront plus vers lui. La muraille même de Babylone est tombée! Sortez du milieu d'elle, mon peuple, et que chacun sauve sa vie, loin de la colère ardente du Seigneur, de peur que votre cœur ne mollisse et que vous ne preniez peur à cause des rumeurs qu'on entendra dans le pays. Car cette année, ce sera une rumeur, et l'année suivante une autre rumeur; violence dans le pays, chef contre chef! C'est pourquoi les jours viennent où je ferai rendre des comptes aux statues de Babylone, et tout son pays aura honte; toutes les victimes tomberont au milieu d'elle. Sur Babylone retentiront les cris de joie du ciel et de la terre, et de tout ce qui s'y trouve; car, du nord, ceux qui ravagent tout viendront sur elle – déclaration du Seigneur. Babylone aussi doit tomber, ô victimes d'Israël, comme par Babylone sont tombées les victimes de toute la terre. Allez, vous qui avez échappé à l'épée, ne vous arrêtez pas! De loin souvenez-vous du Seigneur, et que Jérusalem vous vienne au cœur! Nous avions honte quand nous entendions les outrages; la confusion couvrait nos visages, quand des étrangers sont venus dans les sanctuaires de la maison du Seigneur. C'est pourquoi les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où je ferai rendre des comptes à ses statues; et dans tout son pays les victimes soupireront. Quand Babylone s'élèverait jusqu'au ciel, quand elle rendrait inaccessibles ses hautes forteresses, on viendra la ravager de ma part – déclaration du Seigneur … Des cris se font entendre de Babylone, et un grand fracas du pays des Chaldéens. Car le Seigneur ravage Babylone, il en fait taire la grande voix; ses flots grondent comme de grandes eaux qui font retentir leur mugissement. Oui, celui qui ravage tout vient contre elle, contre Babylone; ses guerriers sont pris, leurs arcs sont brisés. Car le Seigneur est un Dieu qui règle ses comptes, il paie de retour. J'enivrerai ses princes et ses sages, ses gouverneurs, ses magistrats et ses guerriers; ils s'endormiront d'un sommeil éternel et ne se réveilleront plus – déclaration du roi, dont le nom est le Seigneur (YHWH) des Armées. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Les épaisses murailles de Babylone seront complètement démantelées, ses hautes portes seront détruites par le feu; les peuples se fatiguent pour rien, les nations pour du feu – et ils s'épuisent. Ordre donné par Jérémie, le prophète, à Seraya, fils de Nériya, fils de Mahséya, lorsqu'il se rendit à Babylone avec Sédécias, roi de Juda, la quatrième année du règne de celui-ci – Seraya était grand intendant. Jérémie écrivit dans un livre tout le malheur qui devait arriver à Babylone, toutes ces paroles qui sont écrites sur Babylone. Jérémie dit à Seraya: Lorsque tu arriveras à Babylone, tu veilleras à lire toutes ces paroles et tu diras: «  Seigneur, c'est toi-même qui as parlé sur ce lieu pour qu'il soit retranché et qu'il ne soit plus habité par les humains ni par les bêtes, mais qu'il soit dévasté pour toujours. » Quand tu auras achevé la lecture de ce livre, tu y attacheras une pierre et tu le jetteras au milieu de l'Euphrate, puis tu diras: « Ainsi Babylone sera submergée, elle ne se relèvera pas du malheur que j'amènerai sur elle. » — « Et ils s'épuisent »: là prennent fin les paroles de Jérémie. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi; il régna onze ans à Jérusalem. Le nom de sa mère était Hamoutal, fille de Jérémie, de Libna. Il fit ce qui déplaisait au Seigneur, exactement comme l'avait fait Joïaqim. Cela arriva dans Jérusalem et Juda à cause de la colère du Seigneur, jusqu'à ce qu'il les rejette loin de lui. Sédécias se rebella contre le roi de Babylone. La neuvième année de son règne, le dixième jour du dixième mois, Nabuchodonosor, roi de Babylone, attaqua Jérusalem avec toute son armée; ils dressèrent leur camp contre elle et bâtirent contre elle un terrassement, tout autour. La ville fut en état de siège jusqu'à la onzième année du roi Sédécias. Le neuvième jour du quatrième mois, alors que la famine était forte dans la ville et qu'il n'y avait plus de pain pour le peuple du pays, une brèche fut ouverte dans la ville; tous les hommes de guerre prirent la fuite et sortirent de la ville, de nuit, par le chemin de la porte entre les deux murailles, près du Jardin du Roi, tandis que les Chaldéens encerclaient la ville. Ils prirent le chemin de la plaine aride. Mais l'armée des Chaldéens poursuivit le roi et rattrapa Sédécias dans la plaine aride de Jéricho, et toute son armée se dispersa. Ils prirent le roi et le firent monter à Ribla, au pays de Hamath, devant le roi de Babylone; et celui-ci prononça des jugements contre lui. Le roi de Babylone fit égorger les fils de Sédécias sous ses yeux; il fit aussi égorger tous les princes de Juda à Ribla. Puis il fit crever les yeux de Sédécias et le fit attacher avec des entraves de bronze. Le roi de Babylone l'emmena à Babylone et il le mit en prison jusqu'au jour de sa mort. Le dixième jour du cinquième mois – c'était la dix-neuvième année du règne de Nabuchodonosor, roi de Babylone – Nebouzaradân, chef des gardes au service du roi de Babylone, vint à Jérusalem. Il brûla la maison du Seigneur, la maison du roi et toutes les maisons de Jérusalem; il mit le feu à toutes les grandes maisons. Toute l'armée des Chaldéens, qui était avec le chef des gardes, démolit les murailles tout autour de Jérusalem. Nebouzaradân, chef des gardes, exila une partie des petites gens du peuple, le reste du peuple, ceux qui étaient restés dans la ville, ceux qui s'étaient rendus au roi de Babylone, et le reste des artisans. Cependant Nebouzaradân, chef des gardes, permit à certains, parmi les petites gens du pays, de rester comme vignerons et comme cultivateurs. Des Chaldéens brisèrent les colonnes de bronze de la maison du Seigneur, les bases, la Mer de bronze qui était dans la maison du Seigneur, et ils en emportèrent tout le bronze à Babylone. Ils prirent les récipients, les pelles, les couteaux, les calices, les coupes et tous les objets de bronze avec lesquels on officiait. Le chef des gardes prit encore les bassins, les cassolettes, les calices, les récipients, les porte-lampes, les coupes et les bols, tout ce qui était d'or et tout ce qui était d'argent. Les deux colonnes, la Mer et les douze bœufs de bronze qui servaient de base, que le roi Salomon avait faits pour la maison du Seigneur, tous ces objets de bronze avaient un poids incalculable. Quant aux colonnes, la hauteur de la première colonne était de dix-huit coudées, et un cordon de douze coudées l'entourait; elle était creuse, et son épaisseur avait quatre doigts. Il y avait au-dessus un chapiteau de bronze, et la hauteur d'un chapiteau était de cinq coudées; autour du chapiteau il y avait un treillis et des grenades, le tout de bronze; il en était de même pour la seconde colonne et ses grenades. Il y avait quatre-vingt-seize grenades en saillie, et toutes les grenades sur le pourtour du treillis étaient au nombre de cent. Le chef des gardes prit Seraya, le prêtre en chef, Sophonie, le prêtre en second, et les trois gardiens du seuil. De la ville, il prit un haut fonctionnaire qui était préposé aux hommes de guerre, sept hommes parmi les familiers du roi qui furent trouvés dans la ville, le scribe du chef de l'armée qui était chargé d'enrôler le peuple du pays, et soixante hommes du peuple du pays qui se trouvaient dans la ville. Nebouzaradân, chef des gardes, les prit et les conduisit au roi de Babylone à Ribla. Le roi de Babylone les mit à mort à Ribla, au pays de Hamath. Ainsi Juda fut exilé loin de sa terre. Voici le peuple que Nabuchodonosor exila: la septième année, 3 023 Judéens; la dix-huitième année de Nabuchodonosor, il emmena de Jérusalem 832 personnes; la vingt-troisième année de Nabuchodonosor, Nebouzaradân, chef des gardes, exila 745 Judéens, en tout 4 600 personnes. La trente-septième année de l'exil de Joïakîn, roi de Juda, le vingt-cinquième jour du douzième mois, Evil-Merodak, roi de Babylone, dans la première année de son règne, gracia Joïakîn, roi de Juda, et le fit sortir de prison. Il lui parla avec bonté et mit son trône au-dessus du trône des rois qui étaient avec lui à Babylone. Il lui fit enlever ses vêtements de détenu; Joïakîn mangea devant lui constamment, tous les jours de sa vie. Son entretien – entretien constant – lui fut assuré de la part du roi de Babylone, selon l'ordre de chaque jour, jusqu'au jour de sa mort, tous les jours de sa vie. Comment! Elle est assise solitaire, cette ville si grande! Elle est devenue comme une veuve! Elle, si grande parmi les nations, princesse sur les provinces, elle est astreinte à la corvée! Elle passe la nuit à pleurer, ses joues ruissellent de larmes. De tous ceux qui l'aimaient, personne ne la console; tous ses amis l'ont trahie, ils sont devenus ses ennemis. Juda est exilée, affligée et durement asservie; elle est assise parmi les nations et elle ne trouve pas le repos; tous ceux qui la poursuivaient l'ont atteinte au milieu des détresses. Les chemins de Sion sont en deuil, car on ne vient plus aux rencontres festives. Toutes ses portes sont dévastées, ses prêtres gémissent, ses jeunes filles sont en proie au chagrin, et elle-même est dans l'amertume. Ses adversaires ont pris le dessus, ses ennemis sont tranquilles; car le Seigneur lui a causé du chagrin à cause de ses nombreuses transgressions; ses enfants sont partis en captivité devant l'adversaire. Sion la belle a perdu tout son éclat; ses princes sont devenus comme des cerfs qui ne trouvent plus de pâture, et qui s'en vont, privés de force, devant le chasseur. Jérusalem se souvient, aux jours de son affliction et de sa vie errante, de tout ce qu'elle avait de précieux aux jours de jadis. Quand son peuple est tombé aux mains de l'adversaire, sans personne pour la secourir, ses adversaires l'ont vue, et ils ont ri de sa disparition. Jérusalem a multiplié ses péchés, c'est pourquoi elle est devenue une souillure; tous ceux qui la glorifiaient la méprisent en voyant sa nudité; elle-même gémit et recule. Son impureté est sur sa robe; elle n'a pas songé à son avenir. Elle est tombée dans une déchéance inouïe, et personne ne la console. Regarde mon affliction, Seigneur, car l'ennemi triomphe! L'adversaire a étendu la main sur tout ce qu'elle avait de précieux: elle a vu pénétrer dans son sanctuaire les nations auxquelles tu avais défendu d'entrer dans ton assemblée. Tout son peuple gémit, il cherche du pain; ils ont donné tout ce qu'ils avaient de précieux pour manger, afin de ranimer leur vie. Regarde, Seigneur, vois comme je suis méprisée! Qu'il n'en soit pas ainsi pour vous tous qui passez votre chemin! Regardez et voyez s'il est une douleur pareille à ma douleur, au traitement qu'on m'a fait subir! Le Seigneur m'a causé du chagrin au jour de sa colère ardente. D'en haut il a lancé un feu dans mes os, il les piétine; il a tendu un filet sous mes pieds, il m'a fait reculer; il m'a laissée dévastée, je suis sans cesse souffrante. Sa main a lié le joug de mes transgressions; elles se sont entrelacées, elles me sont montées à la gorge; il a fait vaciller ma force; le Seigneur m'a livrée à des mains contre lesquelles je ne peux tenir. Le Seigneur a repoussé tous les puissants guerriers qui étaient avec moi; il a convoqué contre moi une rencontre festive pour briser mes jeunes gens; le Seigneur a foulé au pressoir Juda la jolie. C'est sur eux que je pleure; mes yeux fondent en larmes, car il est loin de moi, le consolateur, celui qui pourrait ranimer ma vie. Mes fils sont atterrés, parce que l'ennemi a été le plus fort. Sion a tendu les mains, et personne ne la console; le Seigneur a dépêché contre Jacob les adversaires qui l'entourent; Jérusalem est devenue une souillure au milieu d'eux. C'est le Seigneur qui est juste: j'ai été rebelle à ses ordres. Ecoutez, je vous prie, vous tous, peuples, et voyez ma douleur! Mes jeunes filles et mes jeunes gens sont allés en captivité. J'ai appelé ceux qui m'aimaient, et ils m'ont trompée. Mes prêtres et mes anciens ont expiré dans la ville, alors qu'ils cherchaient de quoi manger afin de ranimer leur vie. Seigneur, regarde ma détresse! Mes entrailles bouillonnent, mon cœur est bouleversé au dedans de moi, car j'ai vraiment été rebelle. Au dehors, l'épée a tué mes enfants, au dedans, c'est la mort. On m'a entendue gémir, mais personne ne me console; tous mes ennemis ont appris mon malheur, ils se sont égayés, parce que c'est toi qui l'as fait; tu as fait venir le jour que tu avais annoncé. Qu'ils deviennent comme moi! Que tout le mal qu'ils ont fait vienne devant toi. Traite-les comme tu m'as traitée à cause de toutes mes transgressions! Car nombreux sont mes gémissements, et mon cœur est souffrant. Comment! Le Seigneur, dans sa colère, a couvert de nuages Sion la belle! Il a précipité du ciel sur la terre la splendeur d'Israël! Il ne s'est pas souvenu de son marchepied au jour de sa colère! Le Seigneur a englouti tous les domaines de Jacob, il n'a rien épargné; il a, dans sa fureur, rasé les forteresses de Juda la belle, il les a fait tomber à terre; il a profané le royaume et ses princes. Il a, dans sa colère ardente, abattu complètement la corne d'Israël; il a retiré sa main droite en arrière devant l'ennemi; il a allumé en Jacob comme un feu flamboyant qui dévore de tous côtés. Il a tendu son arc comme un ennemi; sa main droite s'est dressée en adversaire; il a tué tout ce qui charmait les yeux; il a répandu sa fureur comme le feu sur la tente de Sion la belle. Le Seigneur est devenu comme un ennemi; il a englouti Israël, il a englouti tous ses palais, il a détruit ses forteresses; il a multiplié chez Juda la belle plaintes et gémissements. Il a forcé sa clôture comme celle d'un jardin, il a détruit son lieu de rencontre; le Seigneur a fait oublier en Sion rencontre festive et sabbat; dans la fureur de sa colère, il n'a eu que mépris pour le roi et le prêtre. Le Seigneur a rejeté son autel, dédaigné son sanctuaire; il a livré à l'ennemi les murailles des palais de Sion; des appels ont retenti dans la maison du Seigneur comme en un jour de rencontre festive. Le Seigneur a décidé de détruire la muraille de Sion la belle; il a tendu le cordeau, il n'a pas retiré sa main avant d'avoir tout englouti; il a mis en deuil rempart et muraille, l'un et l'autre sont délabrés. Ses portes se sont enfoncées dans la terre; il a détruit, brisé leurs verrous. Son roi et ses princes sont parmi les nations; il n'y a plus de loi, et ses prophètes ne trouvent plus de vision venant du Seigneur. Les anciens de Sion la belle sont assis à terre, ils restent muets; ils ont jeté de la poussière sur leur tête, ils ont mis un sac pour pagne; les jeunes filles de Jérusalem baissent la tête vers la terre. Mes yeux s'épuisent à force de pleurer, mes entrailles bouillonnent, ma bile se répand sur la terre à cause du désastre de la belle, de mon peuple, parce que des enfants et des nourrissons défaillent sur les places de la cité. Ils disaient à leur mère: Où sont le blé et le vin? Et ils défaillaient comme des blessés sur les places de la ville, ils rendaient le souffle sur le sein de leur mère. Que te dirai-je encore? A qui te comparerai-je, Jérusalem? A qui t'égalerai-je, et quelle consolation te donner, Sion jolie? Car ton désastre est aussi grand que la mer: qui pourra te guérir? Tes prophètes ont eu pour toi des visions illusoires et insipides; ils n'ont pas mis à nu ta faute afin de rétablir ta situation; leurs visions ont abouti pour toi à des sentences illusoires et décevantes. Tous les passants, de dégoût, battent des mains à ton sujet, ils sifflent d'horreur et hochent la tête sur Jérusalem la belle: Est-ce là la ville qu'on appelle « Beauté parfaite », « Gaieté de toute la terre »? Tous tes ennemis ouvrent la bouche contre toi, ils sifflent d'horreur et grincent des dents, ils disent: Nous l'avons engloutie! C'est bien le jour que nous espérions, nous l'avons atteint, nous le voyons! Le Seigneur a fait ce qu'il avait décidé, il a accompli sa parole, ce qu'il avait ordonné aux jours de jadis: il a rasé, il n'a rien épargné; il a fait de toi la joie de l'ennemi, il a élevé la corne de tes adversaires. Leur cœur crie vers le Seigneur. Muraille de Sion la belle, laisse couler tes larmes comme un torrent, jour et nuit! Ne te donne aucun répit, et que la pupille de ton œil n'ait pas de repos! Lève-toi, crie, au début des veilles de la nuit! Répands ton cœur comme de l'eau devant le Seigneur! Lève tes mains vers lui pour la vie de tes enfants qui défaillent de faim à tous les coins de rues. Regarde, Seigneur, vois qui tu as ainsi traité! Fallait-il que des femmes dévorent le fruit de leur ventre, les petits enfants tendrement aimés? Que prêtres et prophètes soient tués dans le sanctuaire du Seigneur? Les adolescents et les vieillards gisent par terre dans les rues; mes jeunes filles et mes jeunes gens sont tombés par l'épée; tu as tué, au jour de ta colère, tu as égorgé, tu n'as épargné personne. Tu as convoqué, de tous côtés, ceux qui font mon effroi, comme en un jour de rencontre festive. Au jour de la colère du Seigneur, il n'y eut ni rescapé ni survivant. Ceux que j'avais tendrement aimés et élevés, mon ennemi les a exterminés. Je suis l'homme qui a vu l'affliction sous le bâton de sa colère. Il m'a conduit, il m'a fait aller non pas dans la lumière, mais dans les ténèbres. Contre moi il tourne et retourne sa main sans cesse. Il a flétri ma chair et ma peau, il a brisé mes os. Il m'assiège, il m'a encerclé de poison et de lassitude. Il me fait habiter dans les ténèbres, comme les gens d'autrefois qui sont morts. Il m'a emmuré, pour que je ne sorte pas; il a fait peser des chaînes sur moi. J'ai beau crier et appeler au secours, il ferme tout accès à ma prière. Il a muré mon chemin avec des pierres de taille, il a fait dévier mes sentiers. Il a été pour moi un ours en embuscade, un lion dans son repaire. Il a détourné mes pas, il m'a déchiré, il m'a livré à la dévastation. Il a tendu son arc et m'a placé comme une cible pour sa flèche. Il a fait entrer dans les profondeurs de mon être les traits de son carquois. Je suis devenu la risée de tout mon peuple, je suis sans cesse l'objet de leurs chansons. Il m'a rassasié d'herbes amères, il m'a abreuvé d'absinthe. Sur le gravier il m'a cassé les dents, il m'a piétiné dans la cendre. Tu m'as rejeté loin de la paix; j'ai oublié ce qu'est le bonheur. Et j'ai dit: Ma majesté a disparu, je n'attends plus rien du Seigneur ! Souviens-toi de mon affliction et de ma vie errante, de l'absinthe et du poison; je m'en souviens bien, je suis abattu. Voici à quoi je réfléchis, voici pourquoi j'attends: C'est que la fidélité du Seigneur n'est pas épuisée, que sa compassion n'est pas à son terme; elle se renouvelle chaque matin. Grande est ta constance! J'ai dit: Le Seigneur est ma part; c'est pourquoi je l'attends. Le Seigneur est bon pour qui met en lui son espérance, pour celui qui le cherche. Il est bon d'attendre en silence le salut du Seigneur. Il est bon pour l'homme de porter le joug dans sa jeunesse. Qu'il s'assoie solitaire et silencieux, car c'est ce qui lui est imposé; qu'il mette sa bouche dans la poussière: peut-être y a-t-il de l'espoir! Qu'il tende la joue à celui qui le frappe, qu'il soit rassasié d'outrages. Car le Seigneur ne rejette pas pour toujours. Mais, lorsqu'il cause du chagrin, il a compassion selon sa grande fidélité; car ce n'est pas volontiers qu'il afflige les humains et qu'il leur cause du chagrin. Quand on écrase sous ses pieds tous les prisonniers d'un pays, quand on porte atteinte au droit d'un homme à la face du Très-Haut, quand on maltraite l'homme dans son procès, le Seigneur ne le voit-il pas? Qui n'a qu'à dire pour que la chose soit? N'est-ce pas le Seigneur qui ordonne? N'est-ce pas de la bouche du Très-Haut que sortent les malheurs comme le bonheur? Pourquoi l'homme vivant se plaindrait-il? Que chacun se plaigne de ses propres péchés! Réfléchissons à nos voies, examinons-les à fond, et revenons au Seigneur ; élevons notre cœur comme nos mains vers Dieu qui est au ciel: Nous nous sommes révoltés, rebellés! Et toi, tu n'as pas pardonné. Tu t'es enveloppé de colère, et tu nous as poursuivis; tu as tué, tu n'as épargné personne; tu t'es enveloppé d'une nuée, pour que la prière ne passe pas. Tu nous a traités comme des balayures, tu as fait de nous un objet de mépris parmi les peuples. Ils ouvrent la bouche contre nous, tous nos ennemis. Pour nous, ce fut frayeur et fosse, destruction et désastre. Mes yeux répandent des torrents d'eau, à cause du désastre de la belle, de mon peuple. Mes yeux ruissellent sans répit, sans relâche, jusqu'à ce que le Seigneur fasse attention et voie depuis le ciel; mes yeux me font souffrir à cause de toutes les filles de ma ville. Ils m'ont donné la chasse comme à l'oiseau, ceux qui, sans raison, sont mes ennemis. Ils ont réduit ma vie au silence dans la citerne, et ils ont jeté des pierres sur moi. Les eaux ont recouvert ma tête; je disais: Je suis perdu! J'ai invoqué ton nom, Seigneur, des profondeurs de la citerne. Tu m'as entendu: ne ferme pas ton oreille quand, cherchant le soulagement, je t'appelle au secours! Au jour où je t'ai invoqué, tu t'es approché, tu as dit: N'aie pas peur! Seigneur, tu as défendu ma cause, tu as assuré la rédemption de ma vie. Seigneur, tu as vu mon écrasement: établis mon droit! Tu as vu toute leur vengeance, tous les plans qu'ils ont faits contre moi. Seigneur, tu as entendu leurs outrages, tous les plans qu'ils ont faits contre moi, les discours de ceux qui se dressent contre moi, ce qu'ils murmurent contre moi sans cesse. Qu'ils soient assis ou debout, regarde: je suis l'objet de leurs chansons. Tu leur rendras ce qu'ils méritent, Seigneur, selon l'œuvre de leurs mains; tu les frapperas de stupeur; ta malédiction sera contre eux; tu les poursuivras avec colère et tu les détruiras de dessous le ciel du Seigneur ! Comment! L'or est terni! L'or pur est altéré! Les pierres sacrées sont éparpillées aux coins de toutes les rues! Les fils de Sion si précieux, qui valaient leur pesant d'or fin, – comment! – on les considère comme des vases de terre, œuvre des mains du potier! Même les chacals présentent la mamelle et allaitent leurs petits; mais la belle, mon peuple, est devenue cruelle comme les autruches du désert. De soif, la langue du nourrisson s'attache à son palais; les enfants demandent du pain, et personne ne leur en donne. Ceux qui se nourrissaient de mets délicats expirent dans les rues; ceux qui étaient élevés dans l'écarlate étreignent le fumier. La faute de la belle, de mon peuple, est plus grande que le péché de Sodome, qui fut détruite en un instant, sans que personne ait levé la main contre elle. Ses nazirs étaient plus purs que la neige, plus blancs que le lait; ils avaient le corps plus vermeil que le corail; leur figure était de lapis-lazuli. Leur aspect est devenu plus sombre que le noir; on ne les reconnaît pas dans les rues; ils ont la peau collée sur les os, elle est devenue sèche comme du bois. Les victimes de l'épée ont eu plus de chance que les victimes de la faim, qui s'étiolent exténuées, privées des produits des champs. Ces femmes, compatissantes, de leurs mains, ont fait cuire leurs enfants; ils leur servent d'aliment dans le désastre de la belle, de mon peuple. Le Seigneur est allé jusqu'au bout de sa fureur, il a répandu sa colère ardente; il a mis dans Sion un feu qui en dévore les fondations. Ils n'auraient pas cru, les rois de la terre, ni tous les habitants du monde que l'adversaire, que l'ennemi entrerait par les portes de Jérusalem. A cause des péchés de ses prophètes, des fautes de ses prêtres qui ont répandu en son sein le sang des justes! Ils erraient comme des aveugles dans les rues, ils étaient souillés de sang: on ne pouvait toucher leurs vêtements. « Ecartez-vous, impurs! » leur criait-on. « Ecartez-vous, écartez-vous, ne touchez rien! » Tandis qu'ils fuyaient, errants, on disait parmi les nations: « Ils ne séjourneront pas plus longtemps! » Le Seigneur lui-même les a dispersés, il ne les regarde plus; on n'a pas eu de respect pour les prêtres, on n'a pas fait grâce aux vieillards. Nos yeux s'épuisaient encore à attendre futilement le secours; à nos postes de guet, nous guettions une nation qui ne nous a pas sauvés. On épiait nos pas, pour nous empêcher d'aller sur nos places; notre fin approchait, nos jours étaient accomplis… Notre fin est arrivée! Nos poursuivants étaient plus rapides que les aigles du ciel; sur les montagnes ils nous ont poursuivis avec ardeur, ils nous ont tendu une embuscade dans le désert. Celui qui était notre vie, l'homme qui avait reçu l'onction du Seigneur, a été capturé dans leurs fosses, lui de qui nous disions: A son ombre, nous vivrons parmi les nations. Egaie-toi, réjouis-toi, Edom la belle, habitante du pays d'Outs! A toi aussi on passera la coupe, tu t'enivreras et tu te mettras à nu. Ta faute est à son terme, Sion la belle; il ne t'exilera plus. Il te fera rendre des comptes pour ta faute, Edom la belle! Il mettra tes péchés à découvert. Souviens-toi, Seigneur, de ce qui nous est arrivé! Regarde, vois notre déshonneur! Notre patrimoine est passé à des étrangers, nos maisons à des inconnus. Nous sommes devenus orphelins, sans père; nos mères sont comme des veuves. Nous buvons notre eau à prix d'argent, notre bois nous arrive contre paiement. Nos poursuivants nous ont saisis par la nuque; nous sommes fatigués, on ne nous laisse pas de repos. Nous avons tendu la main vers l'Egypte, vers l'Assyrie pour nous rassasier de pain. Nos pères ont péché, mais ils ne sont plus, et c'est nous qui portons le fardeau de leurs fautes. Des esclaves dominent sur nous, et personne ne nous arrache de leur main. Nous rapportons notre pain au péril de notre vie, en affrontant l'épée du désert. Notre peau est calcinée comme au four par la brûlure de la faim. Ils ont abusé des femmes dans Sion, des jeunes filles dans les villes de Juda. Par leur main, des princes ont été pendus; on n'a pas honoré les vieillards. Des jeunes gens ont porté la meule, des garçons ont trébuché sous des fardeaux de bois. Les anciens ont délaissé la porte de la ville, les jeunes gens ont délaissé leurs chants. La gaieté a délaissé notre cœur, nos danses ont été changées en deuil. La couronne est tombée de notre tête. Quel malheur pour nous! Nous avons péché. Voici pourquoi notre cœur est souffrant, voici pourquoi nos yeux sont obscurcis: c'est que le mont Sion est dévasté et que les renards y rôdent. Toi, Seigneur, tu es installé pour toujours; ton trône subsiste de génération en génération. Pourquoi nous oublierais-tu pour toujours, nous abandonnerais-tu pour la longueur des jours? Ramène-nous à toi, Seigneur, et nous reviendrons! Renouvelle nos jours comme au temps jadis! Nous as-tu donc rejetés? Es-tu irrité contre nous à l'extrême? La trentième année, le cinquième jour du quatrième mois, comme j'étais parmi les exilés près du Kebar, le ciel s'ouvrit, et j'eus des visions divines. Le cinquième jour du mois – c'était la cinquième année de l'exil du roi Joïakîn – la parole du Seigneur parvint à Ezéchiel, fils de Bouzi, le prêtre, au pays des Chaldéens, près du Kebar; c'est là que la main du Seigneur fut sur lui. Je regardai: il vint du nord un souffle de tempête, une grosse nuée et une gerbe de feu, qui répandait une clarté tout autour. Il y avait comme un éclat étincelant sortant du milieu d'elle, du milieu du feu. Au milieu, quelque chose qui ressemblait à quatre êtres vivants dont l'aspect semblait humain. Chacun d'eux avait quatre faces et quatre ailes. Leurs jambes étaient droites, et leurs pieds étaient comme les sabots d'un taurillon; ils étincelaient de l'éclat du bronze poli. Ils avaient des mains humaines sous les ailes à leurs quatre côtés; et tous les quatre avaient leurs faces et leurs ailes. Leurs ailes étaient jointes l'une à l'autre; ils ne tournaient pas quand ils se déplaçaient: chacun allait droit devant lui. Leur face ressemblait à celle d'un homme; tous les quatre avaient une face de lion à droite, tous les quatre une face de taureau à gauche et tous les quatre une face d'aigle. Leurs faces et leurs ailes étaient séparées par le haut; chacun avait deux ailes jointes l'une à l'autre, et deux qui lui couvraient le corps. Chacun allait droit devant lui; ils allaient où allait le souffle; ils ne tournaient pas quand ils se déplaçaient. L'aspect de ces êtres vivants ressemblait à des braises; c'était comme l'aspect des flambeaux, et ce feu circulait entre les êtres vivants; le feu répandait une clarté, et du feu sortaient des éclairs. Les êtres vivants couraient et revenaient, comme la foudre. Je regardais ces êtres vivants: il y avait une roue à terre, à côté des êtres vivants, devant leurs quatre faces. L'aspect de ces roues, leur structure, avait l'éclat de la chrysolithe, et toutes les quatre se ressemblaient; leur aspect et leur structure étaient tels que chaque roue paraissait être au milieu d'une autre roue. Elles allaient sur chacun de leurs quatre côtés quand elles se déplaçaient; elles ne viraient pas quand elles se déplaçaient. Leurs jantes, d'une dimension formidable, leurs jantes à toutes les quatre étaient remplies d'yeux tout autour. Quand les êtres vivants se déplaçaient, les roues allaient à côté d'eux; quand les êtres vivants s'élevaient de terre, les roues s'élevaient aussi. Ils allaient où allait le souffle, dans le sens du souffle, et les roues s'élevaient avec eux: le souffle du vivant était dans les roues. Quand ils se déplaçaient, elles se déplaçaient; quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient; quand ils s'élevaient de terre, les roues s'élevaient avec eux, car le souffle du vivant était dans les roues. Au-dessus de la tête des êtres vivants, il y avait quelque chose qui ressemblait à une voûte céleste, qui avait l'éclat redoutable de la glace et qui se déployait au-dessus de leurs têtes. Sous cette voûte, leurs ailes étaient droites l'une contre l'autre, ils en avaient chacun deux qui les couvraient, chacun deux qui couvraient leur corps. J'entendis le bruit de leurs ailes, quand ils se déplaçaient, pareil au bruit de grandes eaux, ou à la voix du Puissant; c'était un bruit tumultueux, comme celui d'une troupe; quand ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Une voix venait d'au-dessus de la voûte qui se trouvait au-dessus de leurs têtes; lorsqu'ils s'arrêtaient, ils laissaient retomber leurs ailes. Tout au-dessus de la voûte qui était au-dessus de leurs têtes, il y avait quelque chose qui avait l'aspect du lapis-lazuli et qui ressemblait à un trône; et, au-dessus de ce qui ressemblait à un trône, ce qui ressemblait à l'aspect d'un être humain. Je vis encore comme un éclat étincelant qui avait l'aspect du feu et qui rayonnait tout autour, depuis ce qui paraissait être ses reins jusqu'en haut, et depuis ce qui paraissait être ses reins jusqu'en bas; je vis quelque chose qui avait l'aspect du feu, une clarté tout autour de lui. Tel l'aspect de l'arc qui apparaît dans les nuages un jour de pluie, tel était l'aspect de la clarté qui l'entourait: c'était l'aspect de la ressemblance de la gloire du Seigneur. Quand je le vis, je tombai face contre terre et j'entendis quelqu'un qui parlait. Il me dit: Humain, tiens-toi sur tes jambes, et je te parlerai. Dès qu'il m'eut dit cela, un souffle entra en moi et me fit tenir sur mes jambes; j'écoutai celui qui me parlait. Il me dit: Humain, c'est moi qui t'envoie vers les Israélites, vers les nations rebelles, qui se sont rebellées contre moi; eux et leurs pères se sont révoltés contre moi jusqu'à ce jour même; les fils ont le visage obstiné, ils sont entêtés; je t'envoie vers eux, et tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu. Qu'ils écoutent ou qu'ils ne prennent pas garde – car c'est une maison rebelle – ils sauront qu'il y a un prophète au milieu d'eux. Toi, humain, n'aie pas peur d'eux, n'aie pas peur de leurs discours, car tu as avec toi des ronces et des piquants, et tu vas t'asseoir sur des scorpions; n'aie pas peur de leurs discours et ne sois pas terrifié par leurs visages – car c'est une maison rebelle. Tu leur diras mes paroles, qu'ils écoutent ou qu'ils ne prennent pas garde, car ce sont des rebelles. Toi, humain, écoute ce que je te dis: Ne sois pas rebelle comme cette maison rebelle! Ouvre ta bouche et mange ce que je te donnerai! Je regardai: une main était tendue vers moi, tenant un livre-rouleau. Il le déploya devant moi: il était écrit en dedans et en dehors. Il y était écrit: Lamentations, plaintes, gémissements. Il me dit: Humain, mange ce que tu trouveras, mange ce rouleau et va parler à la maison d'Israël! J'ouvris la bouche, et il me fit manger ce rouleau. Il me dit: Humain, nourris ton ventre et remplis tes entrailles de ce rouleau que je te donne! Je le mangeai, et il fut dans ma bouche doux comme du miel. Il me dit: Humain, va vers la maison d'Israël, et tu leur diras mes paroles! Car ce n'est pas vers un peuple au langage impénétrable, à la langue inintelligible, que tu es envoyé; c'est vers la maison d'Israël. Ce n'est pas vers une multitude de peuples au langage impénétrable, à la langue inintelligible, dont tu ne comprends pas les discours. Si je t'envoyais vers ceux-là, ils t'écouteraient. Mais la maison d'Israël ne voudra pas t'écouter, parce qu'elle ne veut pas m'écouter; car toute la maison d'Israël a le front dur; ce sont des obstinés. Je rends ton visage dur face à leur visage; je rends ton front dur face à leur front. Je rends ton front comme un diamant, plus dur que le roc. N'aie pas peur d'eux, ne sois pas terrifié par eux – car c'est une maison rebelle. Il me dit: Humain, reçois dans ton cœur et écoute de tes oreilles toutes les paroles que je te dis! Va trouver les exilés, les gens de ton peuple; tu leur parleras et, qu'ils écoutent ou qu'ils ne prennent pas garde, tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu. Un souffle m'enleva, et j'entendis derrière moi un puissant grondement: Bénie soit la gloire du Seigneur, du lieu où il réside! J'entendis le bruit des ailes des êtres vivants battant l'une contre l'autre, le bruit des roues auprès d'eux et le puissant grondement. Un souffle m'enleva et m'emporta. J'allais, irrité et furieux, mais la main du Seigneur était plus forte que moi. J'arrivai à Tel-Aviv, chez les exilés qui habitaient près du Kebar, là où ils habitaient; je restai là sept jours, atterré, au milieu d'eux. Au bout de sept jours, la parole du Seigneur me parvint: Humain, je te fais guetteur pour la maison d'Israël. Tu écouteras la parole de ma bouche et tu les avertiras de ma part. Quand je dirai au méchant: « Tu mourras! », si tu ne l'avertis pas, si tu ne parles pas pour avertir le méchant au sujet de sa voie méchante afin de lui sauver la vie, ce méchant mourra dans sa faute; mais son sang, je te le réclamerai. Mais si, toi, tu avertis le méchant, et qu'il ne revienne pas de sa méchanceté et de sa voie méchante, il mourra dans sa faute, et toi, tu sauveras ta vie. Si un juste revient de sa justice et agit injustement, je mettrai devant lui un obstacle pour qu'il trébuche, et il mourra; si tu ne l'as pas averti, il mourra dans son péché. On ne se souviendra plus de ce qu'il a fait pour la justice; mais son sang, je te le réclamerai. Mais si, toi, tu avertis le juste pour que le juste ne pèche pas, et qu'il ne pèche pas, il vivra, parce qu'il a été averti, et toi, tu sauveras ta vie. Là, la main du Seigneur fut sur moi, et il me dit: Sors dans la vallée et là je te parlerai. Je sortis dans la vallée; la gloire du Seigneur s'y tenait, telle que je l'avais vue près du Kebar. Alors je tombai face contre terre. Un souffle entra en moi et me fit tenir sur mes jambes. Il me dit: Va t'enfermer chez toi. Toi, humain, ils mettront sur toi des cordes, avec lesquelles ils te lieront: tu ne sortiras pas au milieu d'eux. Je collerai ta langue à ton palais, pour que tu sois muet et que tu ne puisses pas les reprendre – car c'est une maison rebelle. Mais quand je te parlerai, j'ouvrirai ta bouche, pour que tu leur dises: Ainsi parle le Seigneur Dieu. Que celui qui écoute, écoute, et que celui qui ne prend pas garde, ne prenne pas garde – car c'est une maison rebelle. Toi, humain, prends une brique. Tu la placeras devant toi et tu y traceras une ville, Jérusalem. Puis, mets le siège contre elle, bâtis contre elle un terrassement, élève contre elle un remblai, place contre elle des camps et dresse contre elle des béliers tout autour. Toi, prends une poêle de fer et mets-la comme un mur de fer entre toi et la ville; tu dirigeras ton visage vers elle, et tu l'assiégeras – qu'elle soit en état de siège. C'est un signe pour la maison d'Israël. Toi, couche-toi sur le côté gauche, mets-y la faute de la maison d'Israël. Tu seras chargé de leur faute autant de jours que tu seras couché sur ce côté. Moi, je t'impose un nombre de jours égal à celui des années de leur faute, trois cent quatre-vingt-dix jours; tu seras ainsi chargé de la faute de la maison d'Israël. Quand tu auras achevé ces jours, couche-toi sur le côté droit, et tu seras chargé de la faute de la maison de Juda pendant quarante jours; je t'impose un jour pour chaque année. Tu dirigeras ton visage et ton bras nu vers Jérusalem assiégée et tu parleras sur elle en prophète. Je mettrai des cordes sur toi, de sorte que tu ne puisses pas te tourner d'un côté sur l'autre, jusqu'à ce que tu aies achevé les jours de ton siège. Toi, prends du froment, de l'orge, des fèves, des lentilles, du millet et de l'épeautre, mets-les dans un seul récipient et fais-en ton pain autant de jours que tu seras couché sur le côté; tu en mangeras pendant trois cent quatre-vingt-dix jours. Ta nourriture, tu la mangeras en te rationnant: vingt sicles par jour. C'est ce que tu mangeras pendant tout ce temps-là. Tu boiras l'eau à la mesure: un sixième de hîn. C'est ce que tu boiras pendant tout ce temps-là. Tu mangeras de la galette d'orge; tu la feras cuire sur des excréments humains et sous leurs yeux. Et le Seigneur dit: C'est ainsi que les Israélites mangeront leur pain impur parmi les nations vers lesquelles je les chasserai. Je dis: Ah! Seigneur Dieu, j'ai évité toute impureté; je n'ai jamais mangé d'une bête crevée ou déchiquetée depuis ma jeunesse jusqu'à présent, et aucune viande impropre n'est entrée dans ma bouche. Il me répondit: Je vais te donner de la bouse de vache au lieu d'excréments humains, et tu feras ton pain dessus. Il me dit encore: Humain, je retire le pain à Jérusalem; ils mangeront en se rationnant et dans l'appréhension, ils boiront à la mesure et dans l'atterrement. Ainsi ils manqueront de pain et d'eau, ils seront atterrés, les uns comme les autres, ils pourriront dans leur faute. Toi, humain, prends une épée acérée; tu t'en serviras comme d'un rasoir de barbier; tu la prendras et tu la passeras sur ta tête et sur ta barbe. Tu prendras ensuite une balance à peser et tu feras des parts. Tu en brûleras un tiers dans les flammes, au milieu de la ville, lorsque les jours du siège seront accomplis; tu en prendras un tiers et tu le frapperas avec la lame tout autour de la ville; tu en dissémineras un tiers au vent, et je tirerai l'épée derrière eux. Tu en prendras une petite quantité, que tu serreras dans les pans de ton vêtement. Et tu prendras encore quelques-uns de ceux-là, que tu jetteras au milieu du feu et que tu brûleras. Il en sortira un feu contre toute la maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur Dieu : C'est Jérusalem. Je l'ai placée au milieu des nations, les pays l'entourent. Elle s'est rebellée contre mes règles et mes prescriptions; sa méchanceté a été pire que celle des nations et des pays qui l'entourent, car ils ont rejeté mes règles et ils n'ont pas suivi mes prescriptions. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que vous vous êtes insurgés plus que les nations qui vous entourent, parce que vous n'avez pas suivi mes prescriptions ni mis mes règles en pratique, parce que vous n'avez pas même agi selon les règles des nations qui vous entourent, à cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'oppose moi-même à toi! J'exécuterai mes jugements au milieu de toi, sous les yeux des nations, j'agirai contre toi comme je ne l'ai encore jamais fait et comme je ne le ferai jamais plus, à cause de toutes tes abominations. C'est pourquoi des pères mangeront des fils au milieu de toi, et des fils mangeront leurs pères. J'exécuterai mes jugements contre toi et je disséminerai à tout vent tout ce qui restera de toi. A cause de cela, par ma vie, – déclaration du Seigneur Dieu  – à coup sûr, parce que tu as rendu mon sanctuaire impur par toutes tes horreurs, toutes tes abominations, moi aussi, je me retirerai et mon œil sera sans pitié; moi non plus, je n'épargnerai personne. Un tiers de tes habitants mourra par la peste ou sera exterminé par la famine au milieu de toi; un tiers tombera par l'épée autour de toi; j'en disséminerai un tiers à tout vent et je tirerai l'épée derrière eux. Ma colère ira jusqu'au bout, j'assouvirai ma fureur contre eux et je me donnerai satisfaction; ainsi ils sauront que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé dans ma passion jalouse, quand je serai allé jusqu'au bout de ma fureur contre eux. Je ferai de toi une ruine, un sujet d'outrage parmi les nations qui t'entourent, sous les yeux de tous les passants. Tu seras un sujet d'outrage et d'injure, une leçon et un objet d'atterrement pour les nations qui t'entourent, quand j'exécuterai contre toi mes jugements avec colère, avec fureur, par des châtiments furieux – c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé – quand je lancerai sur eux les flèches destructrices de la famine. Je les lancerai pour vous détruire: j'ajouterai la famine à vos maux, je vous retirerai le pain. J'enverrai contre vous la famine et les animaux féroces, qui tueront tes enfants; la peste et le sang passeront au milieu de toi, et je ferai venir l'épée sur toi – c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé. La parole du Seigneur me parvint: Humain, tourne-toi vers les montagnes d'Israël et parle sur elles en prophète. Tu diras: Montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur Dieu ! Voici ce que dit le Seigneur Dieu aux montagnes et aux collines, aux ravins et aux vallées: Je fais moi-même venir l'épée contre vous, et je ferai disparaître vos hauts lieux. Vos autels seront dévastés, vos brasiers à encens seront brisés, et je ferai tomber les victimes devant vos idoles. Je mettrai les cadavres des Israélites devant leurs idoles et je disséminerai vos ossements autour de vos autels. Dans tous vos lieux d'habitation, vos villes seront réduites en ruines et vos hauts lieux dévastés; ainsi vos autels seront réduits en ruines, vos idoles seront brisées et disparaîtront, vos brasiers à encens seront abattus et vos œuvres effacées. Les victimes tomberont au milieu de vous, et ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Mais je vous laisserai des rescapés de l'épée parmi les nations, lorsque vous serez disséminés dans tous les pays. Alors, au sein des nations où ils auront été emmenés captifs, vos rescapés se souviendront de moi, qui ai été brisé avec leur cœur prostitué et dévoyé loin de moi, et leurs yeux qui se prostituaient avec leurs idoles. Ils n'oseront plus se regarder en face, à cause des méfaits qu'ils ont commis avec toutes leurs abominations. Ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH) et que ce n'est pas pour rien que j'ai parlé de leur infliger ce malheur. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Frappe de la main, tape du pied et dis: « Hélas! » sur toutes les abominations funestes de la maison d'Israël, qui tombera par l'épée, par la famine et par la peste. Celui qui est loin mourra par la peste, celui qui est proche tombera par l'épée, celui qui restera, qui aura été préservé, mourra par la famine. J'irai jusqu'au bout de ma fureur contre eux, et ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH), quand les victimes seront au milieu de leurs idoles, autour de leurs autels, sur toute colline élevée, sur tous les sommets des montagnes, sous tout arbre vert, sous tout térébinthe touffu, là où ils présentaient à toutes leurs idoles des offrandes d'odeur agréable. J'étendrai la main sur eux et je ferai du pays un lieu dévasté, plus dévasté que le désert de Dibla, dans tous leurs lieux d'habitation; ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). La parole du Seigneur me parvint: Quant à toi, humain, voici ce que dit le Seigneur Dieu à la terre d'Israël: C'est la fin! La fin arrive sur les quatre extrémités du pays! Maintenant, la fin vient sur toi; j'enverrai ma colère contre toi, je te jugerai selon tes voies, je ferai retomber sur toi toutes tes abominations. Mon œil sera sans pitié pour toi, je n'épargnerai personne; car je ferai retomber sur toi tes voies, tes abominations seront au milieu de toi; ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Ainsi parle le Seigneur Dieu : Un malheur, un malheur unique! Il arrive! La fin arrive! Elle arrive la fin! Elle s'éveille contre toi! Elle va arriver! Il arrive, ton tour, habitant du pays! Il arrive, le temps, il approche, le jour, jour de panique! Plus de cris de joie dans les montagnes! Maintenant je suis près de répandre ma fureur sur toi; j'irai jusqu'au bout de ma colère contre toi; je te jugerai selon tes voies, je ferai retomber sur toi toutes tes abominations. Mon œil sera sans pitié, je n'épargnerai personne; je ferai retomber sur toi ce qui convient à tes voies: tes abominations seront au milieu de toi; ainsi vous saurez que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui frappe. Il est là, le jour! Il arrive! Le tour vient! Le bâton fleurit! L'arrogance s'épanouit! La violence se dresse, pour servir de bâton à la méchanceté: plus rien d'eux, plus rien de leur abondance, plus rien de leur multitude, plus de splendeur en eux! Il arrive, le temps, il approche, le jour! Que l'acheteur ne se réjouisse pas, que le vendeur ne prenne pas le deuil! Car une colère ardente éclate contre toute son abondance. Non, le vendeur ne rentrera pas en possession de ce qu'il a vendu, fût-il encore parmi les vivants; car la vision contre toute son abondance ne sera pas retirée, et personne n'assurera sa vie par sa faute. On sonne de la trompette, tout est prêt, mais personne ne marche au combat, car ma colère ardente éclate contre toute son abondance. L'épée au dehors, la peste et la famine au dedans! Celui qui est dans la campagne mourra par l'épée; celui qui est dans la ville, la famine et la peste le dévoreront. Leurs rescapés s'échappent, ils sont sur les montagnes comme les colombes des vallées; tous gémissent, chacun dans sa faute. Toutes les mains tombent, tous les genoux dégouttent. Ils mettent un sac pour pagne, et un frémissement les saisit; tous les visages sont couverts de honte, toutes leurs têtes sont rasées. Ils jetteront leur argent dans les rues, et leur or deviendra une souillure; leur argent et leur or ne pourront les délivrer, au jour de la colère du Seigneur ; ils ne pourront ni rassasier leur gosier, ni remplir leurs entrailles; car c'est l'obstacle sur lequel ils ont trébuché, la cause de leur faute. Ils ont fait leur orgueil de leur belle parure, et ils y ont mis les images de leurs abominations, de leurs horreurs. Aussi j'en ferai pour eux une souillure; je la livrerai en pillage aux étrangers, et comme butin aux méchants du pays, afin qu'ils la profanent. Je me détournerai d'eux, on profanera mon trésor; des bandits y pénétreront et le profaneront. Prépare les chaînes! Car le pays est rempli de jugements sanguinaires, la ville est pleine de violence. Je ferai venir les plus mauvaises nations, pour qu'elles s'emparent de leurs maisons; je mettrai fin à l'orgueil des puissants, et leurs sanctuaires seront profanés. Le dénouement arrive! Ils voudraient que tout aille bien, mais rien ne va! Il arrive malheur sur malheur, une nouvelle succède à une nouvelle; ils demandent des visions au prophète, mais la loi fait défaut au prêtre et le conseil aux anciens. Le roi prend le deuil, le prince se revêt de son atterrement, les mains du peuple du pays sont saisies d'épouvante. Je les traiterai selon leur voie, je les jugerai de leurs propres jugements, et ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). La sixième année, le cinquième jour du sixième mois, j'étais assis chez moi, et les anciens de Juda étaient assis devant moi, lorsque la main du Seigneur Dieu s'abattit sur moi. Je regardai: il y avait quelque chose dont l'aspect ressemblait à du feu – du feu à partir de ce qui paraissait être ses reins jusqu'en bas, et l'aspect d'un rayonnement, d'un éclat étincelant, à partir de ses reins jusqu'en haut. Il étendit une forme de main et me saisit par une mèche de ma chevelure. Un souffle m'enleva entre la terre et le ciel et me transporta, dans des visions divines, à Jérusalem, à l'entrée de la porte intérieure qui donne sur le nord, où était l'effigie de la passion jalouse, qui provoque la jalousie. La gloire du Dieu d'Israël était là; son aspect était tel que je l'avais vu dans la vallée. Il me dit: Humain, lève les yeux vers le nord, je te prie! Je levai les yeux vers le nord, et je vis l'effigie de la passion jalouse au nord de la porte de l'autel, à l'entrée. Il me dit: Humain, vois-tu ce qu'ils font, les grandes abominations que commet ici la maison d'Israël, pour que je m'éloigne de mon sanctuaire? Mais tu verras encore d'autres grandes abominations. Alors il me conduisit à l'entrée de la cour. Je vis un trou dans le mur. Il me dit: Humain, creuse le mur, je te prie! Je creusai le mur, et une ouverture apparut. Il me dit: Entre et vois les abominations funestes qu'ils commettent ici! J'entrai et je regardai; il y avait là toutes sortes d'images de bestioles et de bêtes – des horreurs – et toutes les idoles de la maison d'Israël étaient gravées sur le mur, tout autour. Soixante-dix des anciens de la maison d'Israël, et au milieu d'eux Yaazania, fils de Shaphân, se tenaient debout devant elles, chacun l'encensoir à la main; un épais nuage d'encens s'élevait. Il me dit: Humain, vois-tu ce que font dans les ténèbres les anciens de la maison d'Israël, chacun dans sa salle ornée d'images? Ils disent: « Le Seigneur ne nous voit pas, le Seigneur a abandonné le pays! » Il me dit: Tu verras encore d'autres grandes abominations qu'ils commettent. Il me conduisit à l'entrée de la porte de la maison du Seigneur, du côté du nord. Il y avait là des femmes assises, qui pleuraient Tammouz. Il me dit: Vois-tu, humain? Tu verras encore d'autres abominations plus grandes que celles-là. Il me conduisit dans la cour intérieure de la maison du Seigneur : à l'entrée du temple du Seigneur, entre le vestibule et l'autel, il y avait environ vingt-cinq hommes qui tournaient le dos au temple du Seigneur et le visage vers l'est; ils se prosternaient vers l'est devant le soleil. Il me dit: Vois-tu, humain? Est-ce peu de chose pour les gens de la maison de Juda de commettre les abominations qu'ils commettent ici? Ils continuent à me contrarier en remplissant le pays de violence. Les voilà qui approchent le rameau de mon nez! Moi aussi, j'agirai avec fureur; mon œil sera sans pitié, je n'épargnerai personne; quand ils crieront vers moi à pleine voix, je ne les entendrai pas. Puis je l'entendis crier à pleine voix: Approchez, châtiments de la ville, chacun son arme de destruction à la main! Alors six hommes arrivèrent par la porte Haute qui donne sur le nord, chacun son arme de massacre à la main. Il y avait au milieu d'eux un homme vêtu de lin et portant une écritoire de scribe à la ceinture. Ils vinrent se placer près de l'autel de bronze. La gloire du Dieu d'Israël s'éleva du keroub sur lequel elle était et se dirigea vers le seuil de la Maison; et il appela l'homme vêtu de lin et portant une écritoire de scribe à la ceinture. Le Seigneur lui dit: Passe au milieu de la ville, au milieu de Jérusalem, et fais une marque sur le front des hommes qui soupirent et qui gémissent à cause de toutes les abominations qui s'y commettent. Et, en ma présence, il dit aux autres: Passez après lui dans la ville et frappez; que votre œil soit sans pitié, n'épargnez personne! Tuez, détruisez, vieillards, jeunes gens, jeunes filles, femmes et familles entières; mais laissez hors d'atteinte quiconque aura sur lui la marque, et commencez par mon sanctuaire! Ils commencèrent par les hommes, ces anciens qui étaient devant la Maison. Il leur dit: Rendez la Maison impure et remplissez ses cours de vos victimes! Sortez! Ils sortirent et ils frappèrent dans la ville. Comme ils frappaient et que je restais encore, je tombai face contre terre et je m'écriai: Ah! Seigneur Dieu, détruiras-tu tout le reste d'Israël, en répandant ta fureur sur Jérusalem? Il me répondit: La faute de la maison d'Israël et de Juda est très grande, immense; le pays est rempli d'effusions de sang, la ville est pleine de perversion, car ils disent: Le Seigneur a abandonné le pays, le Seigneur ne voit rien. Moi aussi, mon œil sera sans pitié, je n'épargnerai personne; je ferai retomber leur voie sur leur tête. L'homme vêtu de lin et portant une écritoire à la ceinture fit son rapport: J'ai fait ce que tu m'as ordonné. Je regardai: sur la voûte céleste qui était au-dessus de la tête des keroubim il y avait comme du lapis-lazuli; on voyait au-dessus d'eux quelque chose dont l'aspect ressemblait à un trône. Il dit à l'homme vêtu de lin: Entre à l'intérieur du tourbillon sous les keroubim, remplis tes mains de braises que tu prendras entre les keroubim, et jette-les sur la ville! Et il y alla sous mes yeux. Les keroubim se tenaient à droite de la Maison quand l'homme arriva, et la nuée remplit la cour intérieure. La gloire du Seigneur s'éleva de dessus le keroub sur le seuil de la Maison; la Maison fut remplie de la nuée, et la cour fut remplie de la clarté de la gloire du Seigneur. Le bruit des ailes des keroubim se fit entendre jusque dans la cour extérieure, pareil à la voix du Dieu-Puissant lorsqu'il parle. Ainsi, quand il ordonna à l'homme vêtu de lin: « Prends du feu à l'intérieur du tourbillon, entre les keroubim! », il alla se placer près de la roue. Alors le keroub étendit la main entre les keroubim vers le feu qui était entre les keroubim; il en prit et le mit dans les mains de celui qui était vêtu de lin. Il le prit et sortit. Quant aux keroubim, une forme de main humaine apparaissait sous leurs ailes. Je regardai: il y avait quatre roues près des keroubim, une roue près de chaque keroub; l'aspect de ces roues avait l'éclat d'une pierre de chrysolithe. Par leur aspect, toutes les quatre se ressemblaient; chaque roue paraissait être au milieu d'une autre roue. Quand elles se déplaçaient, elles allaient sur chacun de leurs quatre côtés; elles ne viraient pas en se déplaçant; elles allaient dans la direction de la tête, sans virer en se déplaçant. Tout le corps des keroubim, leur dos, leurs mains et leurs ailes, étaient remplis d'yeux tout autour, de même que les roues, leurs roues à eux quatre. J'entendis qu'on appelait les roues « Tourbillon ». Chacun avait quatre faces; les faces du premier étaient des faces de keroub, les faces du deuxième des faces d'homme, pour le troisième des faces de lion, et pour le quatrième des faces d'aigle. Et les keroubim montèrent. C'était le vivant que j'avais vu près du Kebar. Quand les keroubim se déplaçaient, les roues allaient à côté d'eux; quand les keroubim déployaient leurs ailes pour s'élever de terre, les roues, à leur côté, ne viraient pas. Quand ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient; quand ils s'élevaient, elles s'élevaient avec eux, car le souffle du vivant était en elles. La gloire du Seigneur se retira du seuil de la Maison et se plaça sur les keroubim. Les keroubim déployèrent leurs ailes et montèrent de terre sous mes yeux quand ils partirent avec les roues. Ils s'arrêtèrent à l'entrée de la porte de la maison du Seigneur, côté est; et la gloire du Dieu d'Israël était sur eux, en haut. C'était le vivant que j'avais vu sous le Dieu d'Israël près du Kebar, et je sus que c'étaient des keroubim. Chacun avait quatre faces et quatre ailes et, sous leurs ailes, ce qui ressemblait à des mains humaines. Leurs faces ressemblaient à celles que j'avais vues près du Kebar; c'était le même aspect, c'était eux-mêmes. Chacun allait droit devant lui. Un souffle m'enleva et me transporta à la porte est de la maison du Seigneur, à celle qui donne sur l'est. A l'entrée de la porte, il y avait vingt-cinq hommes; et je vis au milieu d'eux Yaazania, fils d'Azzour, et Pelatia, fils de Benaya, princes du peuple. Il me dit: Humain, ce sont ces hommes-là qui préparent des plans malfaisants, qui font de mauvais projets dans cette ville. Ils disent: On n'est pas près de bâtir des maisons. La ville, c'est la marmite, et nous, nous sommes la viande! A cause de cela, parle en prophète sur eux, parle en prophète, humain! Alors le souffle du Seigneur tomba sur moi. Il me dit: Dis: Ainsi parle le Seigneur : Voilà comment vous parlez, maison d'Israël! Et ce qui vous monte à l'esprit, moi, je le connais. Vous avez multiplié vos victimes dans cette ville, vous avez rempli ses rues de victimes. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Vos victimes, celles que vous avez mises au milieu d'elle, c'est la viande; elle, c'est la marmite; mais vous, on vous en fera sortir. Vous avez peur de l'épée; eh bien, je ferai venir l'épée sur vous – déclaration du Seigneur Dieu. Je vous ferai sortir du milieu d'elle, je vous livrerai à des étrangers et j'exécuterai contre vous mes jugements. Vous tomberez par l'épée, je vous jugerai à la frontière d'Israël, et ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). La ville ne sera pas pour vous une marmite, de sorte que vous seriez la viande au milieu d'elle: c'est vers la frontière d'Israël que je vous jugerai. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH), vous qui n'avez pas suivi mes prescriptions ni mis mes règles en pratique, mais qui avez agi selon les règles des nations qui vous entourent. Alors, comme je parlais en prophète, Pelatia, fils de Benaya, mourut. Je tombai face contre terre et je m'écriai: Ah! Seigneur Dieu, c'est toi qui extermines le reste d'Israël! La parole du Seigneur me parvint: Humain, ce sont tes frères, tes frères, les gens de ta parenté, et la maison d'Israël tout entière, à qui les habitants de Jérusalem disent: Restez loin du Seigneur ; ce pays nous a été donné en possession. A cause de cela, dis: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Même si je les ai éloignés parmi les nations, si je les ai dispersés dans tous les pays, j'ai été pour eux, un peu, un sanctuaire dans les pays où ils sont venus. A cause de cela, dis: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vous rassemblerai d'entre les peuples, je vous recueillerai des pays où vous êtes dispersés et je vous donnerai la terre d'Israël. C'est là qu'ils viendront; ils en supprimeront toutes les horreurs et toutes les abominations. Je leur donnerai un même cœur, je mettrai en vous un souffle nouveau; j'ôterai de leur chair le cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair, afin qu'ils suivent mes prescriptions, qu'ils observent mes règles et les mettent en pratique; alors ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu. Mais pour ceux dont le cœur se plaît à leurs horreurs et à leurs abominations, je ferai retomber leur voie sur leur tête – déclaration du Seigneur Dieu. Les keroubim qui étaient avec les roues déployèrent leurs ailes; la gloire du Dieu d'Israël était sur eux, en haut. La gloire du Seigneur s'éleva de la ville, et se plaça sur la montagne qui est à l'est de la ville. Un souffle m'enleva et me transporta en Chaldée auprès des exilés, en vision, par le souffle de Dieu; et la vision que j'avais eue disparut au-dessus de moi. Je dis aux exilés toutes les paroles du Seigneur, celles qu'il m'avait révélées. La parole du Seigneur me parvint: Humain, tu habites au milieu de la maison rebelle – de gens qui ont des yeux pour voir et qui ne voient pas, qui ont des oreilles pour entendre et qui n'entendent pas, car c'est une maison rebelle. Toi, humain, fais ton paquet pour l'exil et pars en exil en plein jour, sous leurs yeux! Pars en exil du lieu que tu habites pour un autre lieu, sous leurs yeux: peut-être verront-ils qu'ils sont une maison rebelle. Tu sortiras ton paquet en plein jour, sous leurs yeux; et toi, tu sortiras le soir, sous leurs yeux, comme les exilés. Sous leurs yeux, perce le mur; tu sortiras ton paquet par là. Sous leurs yeux, tu le chargeras sur l'épaule, tu le sortiras dans l'obscurité, tu te couvriras le visage et tu ne regarderas pas le pays; car je veux que tu sois un présage pour la maison d'Israël. Je fis ce qui m'avait été ordonné: je sortis mon paquet en plein jour, comme un paquet pour l'exil. Le soir je perçai le mur avec la main; je le sortis dans l'obscurité et je le chargeai sur mon épaule, sous leurs yeux. Au matin, la parole du Seigneur me parvint: Humain, la maison d'Israël, cette maison rebelle, ne t'a-t-elle pas dit: « Que fais-tu? » Dis-leur: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Cette sentence concerne le prince qui est à Jérusalem et toute la maison d'Israël qui se trouve là. Dis: Je suis un présage pour vous. Ce que j'ai fait, c'est ce qui s'accomplira pour eux: ils iront en exil. Le prince qui est au milieu d'eux chargera son épaule dans l'obscurité et sortira; on percera le mur pour le faire sortir par là. Il se couvrira le visage pour que ses yeux ne regardent pas le pays. J'étendrai mon filet sur lui et il sera pris dans mon piège; je l'emmènerai à Babylone, au pays des Chaldéens; mais il ne le verra pas et il y mourra. Tous ceux qui l'entourent, sa garde et toutes ses troupes, je les disséminerai à tout vent et je tirerai l'épée derrière eux. Ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH), quand je les disperserai parmi les nations, quand je les disséminerai dans tous les pays. Mais je laisserai parmi eux quelques hommes qui échapperont à l'épée, à la famine et à la peste, afin qu'ils racontent toutes leurs abominations parmi les nations où ils iront. Ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). La parole du Seigneur me parvint: Humain, tu mangeras en tremblant, tu boiras dans l'agitation et l'appréhension et tu diras au peuple du pays: Voici ce que dit le Seigneur Dieu aux habitants de Jérusalem, sur la terre d'Israël: Ils mangeront dans l'appréhension, ils boiront dans l'atterrement; car leur pays sera dévasté, vidé de tout ce qui s'y trouve, à cause de la violence de tous ceux qui l'habitent. Les villes habitées seront réduites en ruines, le pays sera dévasté. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). La parole du Seigneur me parvint: Humain, qu'est-ce donc que cette maxime qui circule parmi vous sur la terre d'Israël: « Les jours se prolongent, et aucune vision n'aboutit! » A cause de cela, dis-leur: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je fais cesser cette maxime; on ne la répétera plus en Israël. Dis-leur, au contraire: Les jours approchent où toute vision s'accomplit. Il n'y aura plus de vision illusoire, ni de divination complaisante au milieu de la maison d'Israël. Car je suis le Seigneur (YHWH); ce que je dirai, je le dirai: c'est une parole qui s'accomplira sans délai; oui, de vos jours, maison rebelle, je dirai une parole et je l'accomplirai – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, voici ce que dit la maison d'Israël: « La vision qu'il a n'est que pour des jours lointains, il parle en prophète pour des temps éloignés. » A cause de cela, dis-leur: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Toute parole que je dirai s'accomplira sans délai – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, parle en prophète sur les prophètes d'Israël; tu diras à ceux qui sont les prophètes de leur propre cœur: Ecoutez la parole du Seigneur ! Ainsi parle le Seigneur Dieu : Quel malheur pour les prophètes fous qui suivent leur propre inspiration, sans avoir rien vu! Tels des renards parmi les ruines, tels sont tes prophètes, Israël! Vous n'êtes pas montés sur les brèches pour protéger la maison d'Israël par une clôture en soutenant le combat au jour du Seigneur. Leurs visions sont illusoires et leur divination mensongère; ils disent: « Déclaration du Seigneur ! » Or le Seigneur ne les a pas envoyés; mais ils attendent que leur parole se réalise. Les visions que vous avez ne sont-elles pas illusoires, et les divinations que vous prononcez ne sont-elles pas mensongères? Vous dites: « Déclaration du Seigneur ! » Or je n'ai pas parlé. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Puisque votre parole n'est qu'illusion et que vos visions ne sont que mensonge, je m'oppose à vous! – déclaration du Seigneur Dieu. Ma main sera contre les prophètes dont les visions sont illusoires et la divination mensongère; ils n'auront pas de place dans le conseil secret de mon peuple, ils ne seront pas inscrits sur les listes de la maison d'Israël, ils n'arriveront pas jusqu'à la terre d'Israël, et ainsi vous saurez que je suis le Seigneur Dieu (YHWH). Ainsi, puisqu'ils égarent mon peuple, en disant: « Tout ira bien! », quand rien ne va – mon peuple bâtit un mur, et eux l'enduisent de badigeon – dis à ceux qui l'enduisent de badigeon: Il tombera! Une pluie torrentielle arrive; vous, grêlons, vous tomberez, et un vent des tempêtes fera tout éclater. Une fois le mur tombé, ne vous dira-t-on pas: « Où est l'enduit dont vous l'avez couvert? » A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Dans ma fureur, je ferai éclater un vent des tempêtes; dans ma colère, une pluie torrentielle arrivera, et des grêlons tomberont avec fureur pour exterminer. Je raserai le mur que vous avez enduit de badigeon, je le ferai tomber à terre, et ses fondations seront mises à découvert; elles s'écrouleront, vous disparaîtrez au milieu d'elles, et ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). J'irai jusqu'au bout de ma fureur contre le mur et contre ceux qui l'ont enduit de badigeon; je vous dirai: Plus de mur! Plus aucun de ceux qui l'enduisaient, des prophètes d'Israël qui parlaient au sujet de Jérusalem, et qui, par leurs visions, lui annonçaient que tout irait bien, alors que rien n'allait! – déclaration du Seigneur Dieu. Toi, humain, tourne-toi vers les filles de ton peuple qui se font les prophétesses de leur propre cœur, et parle en prophète sur elles! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Quel malheur pour celles qui cousent des bandelettes à tous les poignets et qui font des voiles pour la tête des gens de toute taille, afin de capturer des vies! Allez-vous ainsi capturer les vies de mon peuple tout en sauvegardant votre propre vie? Vous me profanez devant mon peuple pour des poignées d'orge et des morceaux de pain, en faisant mourir ceux qui ne devraient pas mourir et en faisant vivre ceux qui ne devraient pas vivre, quand vous mentez à mon peuple qui écoute le mensonge. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'en prends à vos bandelettes qui vous servent à capturer les vies comme des oiseaux. Je les arracherai de vos bras; et je dégagerai les vies que vous capturez comme des oiseaux. Je déchirerai aussi vos voiles et je délivrerai mon peuple de vos mains; ils ne serviront plus de piège entre vos mains, et ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Parce que vous démoralisez le cœur du juste par des mensonges, quand moi-même je ne l'ai pas attristé, et parce que vous encouragez le méchant de telle sorte qu'il ne revienne pas de sa voie mauvaise – ce qui le ferait vivre – vous n'aurez plus de visions illusoires et vous ne vous livrerez plus à la divination; je délivrerai mon peuple de vos mains. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Quelques hommes parmi les anciens d'Israël vinrent vers moi et s'assirent devant moi, et la parole du Seigneur me parvint: Humain, ces hommes-là portent leurs idoles dans leur cœur; ils placent juste devant eux l'obstacle sur lequel ils vont trébucher, la cause de leur faute. Me laisserai-je consulter par eux? A cause de cela, parle-leur; tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Tout homme de la maison d'Israël qui porte ses idoles dans son cœur et qui met juste devant lui l'obstacle sur lequel il va trébucher, la cause de sa faute – si celui-là vient trouver le prophète, c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui lui répondrai, quand il viendra, à cause de la multitude de ses idoles. Ainsi seront saisis par leur propre cœur les gens de la maison d'Israël qui se sont éloignés de moi à cause de toutes leurs idoles. A cause de cela, dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Revenez, revenez de vos idoles, détournez-vous de toutes vos abominations! Car tout homme de la maison d'Israël, ou tout immigré qui séjourne en Israël, qui s'est éloigné de moi, qui porte ses idoles dans son cœur et qui met juste devant lui l'obstacle sur lequel il va trébucher, la cause de sa faute – si celui-là vient trouver le prophète pour me consulter, c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui lui répondrai moi-même. Je me retournerai contre cet homme, je ferai de lui un signe et un sujet de fable et je le retrancherai de mon peuple. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Si le prophète se laisse duper, s'il prononce une parole, c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui aurai dupé ce prophète; j'étendrai la main sur lui et je le ferai disparaître d'Israël, mon peuple. Ils seront ainsi chargés de leur faute; telle sera la faute du prophète, telle sera la faute de celui qui consulte, afin que la maison d'Israël ne s'égare plus loin de moi, et qu'elle ne se rende plus impure par toutes ses transgressions. Alors ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, si un pays pèche contre moi en commettant des sacrilèges, et si j'étends ma main sur lui, si je lui retire le pain, si je lui envoie la famine, si j'en retranche les humains et les bêtes, et qu'il y ait au milieu de lui ces trois hommes, Noé, Daniel et Job, ceux-ci sauveraient leur vie par leur justice – déclaration du Seigneur Dieu. Si je fais parcourir le pays par des animaux féroces qui en tuent les enfants, s'il devient un lieu dévasté où personne ne passe à cause de ces animaux, et qu'il y ait au milieu de lui ces trois hommes – par ma vie (déclaration du Seigneur Dieu ), ils ne sauveraient ni fils ni filles; eux seuls seraient sauvés, et le pays deviendrait un lieu dévasté. Ou si je fais venir l'épée contre ce pays, si je dis: « Que l'épée parcoure le pays! », si j'en retranche les humains et les bêtes, et qu'il y ait au milieu de lui ces trois hommes – par ma vie (déclaration du Seigneur Dieu ), ils ne sauveraient ni fils ni filles; eux seuls seraient sauvés. Ou si j'envoie la peste dans ce pays, si je répands contre lui ma fureur par le sang, pour en retrancher les humains et les bêtes, et qu'il y ait au milieu de lui Noé, Daniel et Job – par ma vie (déclaration du Seigneur Dieu ), ils ne sauveraient ni fils ni fille; par leur justice, ils ne sauveraient que leur propre vie. Oui, ainsi parle le Seigneur Dieu : Bien que j'envoie contre Jérusalem mes quatre jugements terribles, l'épée, la famine, les animaux féroces et la peste, pour en retrancher les humains et les bêtes, il y restera des rescapés, qui en sortiront, des fils et des filles. Ils arriveront auprès de vous, vous verrez leur voie et leurs agissements, et vous serez consolés du malheur que je fais venir sur Jérusalem, de tout ce que je fais venir sur elle. Ils vous consoleront, quand vous verrez leur voie et leurs agissements; ainsi vous saurez que ce n'est pas pour rien que je fais tout ce que je fais contre elle – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, le bois de la vigne, qu'a-t-il de plus que tout autre bois? Qu'en est-il du sarment qui est parmi les arbres de la forêt? En prend-on du bois pour l'utiliser à un ouvrage? En tire-t-on une cheville pour y suspendre un objet quelconque? On le met au feu, qui le dévore; le feu en dévore les deux bouts, et le milieu brûle: pourra-t-il servir à quoi que ce soit? Ainsi, lorsqu'il était entier, on n'en faisait aucun ouvrage; combien moins, lorsque le feu l'a dévoré et qu'il est brûlé, pourra-t-on en faire quoi que ce soit! Eh bien! ainsi parle le Seigneur Dieu : Comme le bois de la vigne parmi les arbres de la forêt, comme ce bois que je livre au feu pour qu'il le dévore, ainsi je livrerai les habitants de Jérusalem. Je me retournerai contre eux; ils sont sortis du feu, mais le feu les dévorera. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH), quand je me tournerai contre eux. Je ferai du pays un lieu dévasté, parce qu'ils ont commis des sacrilèges – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, fais connaître à Jérusalem ses abominations! Tu diras: Voici ce que dit le Seigneur Dieu, à Jérusalem: Par ton origine et ta naissance tu es de Canaan; ton père était un Amorite, et ta mère une Hittite. A ta naissance, au jour où tu naquis, ton cordon n'a pas été coupé, tu n'as pas été lavée avec de l'eau pour être purifiée, tu n'as pas été frottée avec du sel, tu n'as pas été enveloppée dans des langes. Personne n'a porté sur toi un regard de pitié pour te faire une seule de ces choses, pour t'épargner; tu as été jetée dans les champs, le jour de ta naissance, parce qu'on t'avait en aversion. Je passai près de toi, je t'aperçus en train de te débattre dans ton sang et je te dis: Vis dans ton sang! Je te dis: Vis dans ton sang! Je t'ai multipliée par dix mille, comme les pousses des champs. Et tu t'es développée. Tu grandis, tu devins d'une beauté parfaite; tes seins se formèrent, ta chevelure poussa. Mais tu étais nue, entièrement nue. Je passai près de toi et je te regardai: c'était ton temps, le temps des amours. J'étendis sur toi le pan de mon vêtement, je couvris ta nudité, je te fis un serment, je contractai une alliance avec toi – déclaration du Seigneur Dieu  – et ainsi tu m'appartins. Je t'ai lavée avec de l'eau, j'ai rincé le sang qui était sur toi et je t'ai parfumée. Je t'ai habillée d'étoffe brodée, chaussée de dauphin, drapée de fin lin, couverte de soie. Je te parai d'ornements: je mis des bracelets à tes mains, un collier à ton cou, je mis un anneau à ton nez, des boucles à tes oreilles et une couronne de splendeur sur ta tête. Ainsi tu fus parée d'or et d'argent et tu fus vêtue de fin lin, de soie et d'étoffe brodée. Tu mangeais de la fleur de farine, du miel et de l'huile. Tu devins de plus en plus belle, digne de la royauté. Ta renommée se répandit parmi les nations, à cause de ta beauté, car elle était parfaite, grâce à l'éclat dont je t'avais ornée – déclaration du Seigneur Dieu. Mais tu as mis ta confiance dans ta beauté et tu t'es prostituée, à la faveur de ta renommée. Tu as prodigué ta prostitution à chaque passant, tu es devenue sa chose. Tu as pris de tes vêtements, tu t'es fait des hauts lieux bariolés et tu t'y es prostituée: rien de semblable n'était arrivé et n'arrivera jamais. Tu as pris les bijoux de ta parure, l'or et l'argent que je t'avais donnés, et tu en as fait des images masculines, avec lesquelles tu t'es prostituée. Tu as pris tes vêtements brodés, tu les en a couverts et tu leur as offert mon huile et mon encens. Mon pain que je t'avais donné, la fleur de farine, l'huile et le miel dont je te nourrissais, tu as présenté tout cela devant eux comme une offrande d'odeur agréable. Voilà ce qui est arrivé – déclaration du Seigneur Dieu. Tu as pris tes fils et tes filles, que tu m'avais donnés, et tu les leur as sacrifiés pour qu'ils les dévorent! Ta prostitution ne te suffisait-elle pas? Tu as immolé mes fils et tu les leur as livrés, en les faisant passer par le feu. Avec toutes tes abominations et ta prostitution, tu ne t'es pas souvenue des jours de ta jeunesse, du temps où tu étais toute nue et où tu te débattais dans ton sang. Après tout le mal que tu avais fait – quel malheur, quel malheur pour toi! (déclaration du Seigneur Dieu ) – tu t'es bâti un cabanon, tu as fait pour toi un monticule sur toutes les places; à l'entrée de chaque chemin tu as bâti ton monticule, tu as fait de ta beauté une abomination, tu t'es offerte à chaque passant, tu as multiplié ta prostitution. Tu t'es prostituée avec les Egyptiens, tes voisins au membre énorme, tu m'as contrarié en multipliant ta prostitution. J'ai étendu ma main sur toi, j'ai diminué ton patrimoine, je t'ai livrée à l'appétit de tes ennemies, les filles des Philistins, qui étaient elles-mêmes confuses devant tes voies infâmes. Tu t'es prostituée avec les Assyriens, parce que tu n'étais pas rassasiée; tu t'es prostituée avec eux et tu n'en as pas non plus été rassasiée. Tu as multiplié ta prostitution avec Canaan, vers la Chaldée, et tu n'en as pas non plus été rassasiée. Quelle faiblesse de cœur tu as eue – déclaration du Seigneur Dieu  – en faisant toutes ces choses, qui sont l'œuvre d'une maîtresse prostituée! Quand tu as bâti ton cabanon à l'entrée de chaque chemin et que tu as fait tes monticules sur toutes les places, tu n'étais même pas comme la prostituée: tu te moquais du salaire. La femme adultère reçoit des étrangers à la place de son mari. A toutes les prostituées on donne un cadeau; quant à toi, c'est toi qui as donné ton cadeau à tous tes amants: tu les as gagnés par des présents, afin de les attirer à toi, de toutes parts, dans ta prostitution. Tu as fait le contraire des autres femmes dans ta prostitution: on ne te recherchait pas; en donnant un salaire au lieu d'en recevoir un, tu as été le contraire. A cause de cela, prostituée, écoute la parole du Seigneur ! Ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que tes trésors ont été répandus, parce que ta nudité a été exposée dans ta prostitution avec tes amants et avec toutes tes idoles, toutes tes abominations, comme le sang de tes fils que tu leur as donnés, à cause de cela, je rassemble tous tes amants avec lesquels tu te plaisais, tous ceux que tu as aimés et tous ceux que tu as détestés; je les rassemblerai de toutes parts contre toi, je leur exposerai ta nudité, et ils verront toute ta nudité. Je te jugerai comme on juge les femmes adultères et celles qui répandent du sang, et je te mettrai en sang par la fureur et la passion jalouse. Je te livrerai à eux; ils raseront ton cabanon et démoliront tes monticules; ils te dépouilleront de tes vêtements, prendront les bijoux de ta parure et te laisseront nue, entièrement nue. Ils lanceront une assemblée à l'assaut contre toi, ils te lapideront et te transperceront à coups d'épée; ils mettront le feu à tes maisons et ils exécuteront leurs jugements contre toi, sous les yeux d'une multitude de femmes. Je ferai cesser ta prostitution, et désormais tu ne donneras plus de salaires. J'assouvirai ma fureur contre toi, et la jalousie de ma passion s'éloignera de toi. Je serai tranquille, je ne serai plus contrarié. Parce que tu ne t'es pas souvenue des jours de ta jeunesse, parce que par tout cela tu t'es agitée contre moi, eh bien, à mon tour, moi, je fais retomber ta voie sur ta tête – déclaration du Seigneur Dieu. N'as-tu pas commis l'infamie par-dessus toutes tes abominations? Tout faiseur de maximes t'appliquera cette maxime: « Telle mère, telle fille! » Tu es bien la fille de ta mère, qui a eu en aversion son mari et ses enfants; tu es bien la sœur de tes sœurs, qui ont eu en aversion leurs maris et leurs enfants. Votre mère était une Hittite, et votre père un Amorite. Ta grande sœur, qui habite à ta gauche, c'est Samarie avec ses filles et ta petite sœur qui habite à ta droite, c'est Sodome avec ses filles. Tu n'as pas seulement suivi leurs voies, commis les mêmes abominations, cela ne te suffisait pas; tu as été plus pervertie qu'elles dans toutes tes voies. Par ma vie, – déclaration du Seigneur Dieu  – Sodome, ta sœur, et ses filles n'ont pas fait ce que vous avez fait, toi et tes filles. Voici quelle a été la faute de Sodome, ta sœur: elle avait de l'orgueil, du pain à satiété, une insouciante tranquillité, elle et ses filles, et elle ne faisait rien pour redonner courage au pauvre et au déshérité. Elles se sont enhardies et elles ont commis des abominations devant moi. Quand j'ai vu cela, je les ai supprimées. Quant à Samarie, elle n'a pas commis la moitié de tes péchés; tes abominations ont été plus nombreuses que les siennes, et tu as justifié tes sœurs par toutes les abominations que tu as faites. Toi qui condamnais tes sœurs, sois à ton tour chargée de ta confusion, à cause de tes péchés, par lesquels tu t'es rendue plus abominable qu'elles et qui les rendent plus justes que toi. Aie honte à ton tour, sois chargée de ta confusion, puisque tu as justifié tes sœurs. Je rétablirai leur situation, celle de Sodome et de ses filles, celle de Samarie et de ses filles, et je rétablirai ta situation au milieu d'elles, afin que tu sois chargée de ta confusion, que tu sois confuse de tout ce que tu as fait, en étant pour elles un sujet de consolation. Tes sœurs, Sodome et ses filles, reviendront à leur premier état, Samarie et ses filles reviendront à leur premier état; et toi et tes filles, vous reviendrez à votre premier état. Ta bouche ne faisait-elle pas entendre des rumeurs sur ta sœur Sodome quand tu t'enorgueillissais, avant que ton mal soit mis à découvert, lorsque tu as été outragée par les filles d'Aram et de tous ses alentours, et par les filles des Philistins qui te méprisaient de tous côtés? Tu es chargée de ton infamie et de tes abominations – déclaration du Seigneur. Car ainsi parle le Seigneur Dieu : J'agirai envers toi comme tu as agi, toi qui as méprisé l'adjuration en rompant l'alliance. Mais moi, je me souviendrai de l'alliance que j'ai faite avec toi aux jours de ta jeunesse et j'établirai pour toi une alliance perpétuelle. Tu te souviendras de tes voies et tu en seras confuse, quand tu recevras tes sœurs, les grandes et les petites; je te les donnerai pour filles, mais ce ne sera pas en vertu de ton alliance. Moi, j'établirai mon alliance avec toi, et ainsi tu sauras que je suis le Seigneur (YHWH), afin que tu te souviennes, que tu aies honte et que tu n'ouvres plus la bouche en raison de ta confusion, quand je ferai pour toi l'expiation de tout ce que tu as fait – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, propose une énigme, dis une fable à la maison d'Israël! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Le grand aigle, aux grandes ailes, aux longs ailerons, couvert d'un plumage chatoyant, vint jusqu'au Liban. Il enleva la cime du cèdre. Il arracha le plus élevé de ses rameaux. Il l'emporta dans un pays de commerce et le déposa dans une ville de marchands. Il prit un rejeton du pays et le plaça dans une pépinière. Il le mit près de grandes eaux et le planta comme un saule. Ce rejeton poussa et devint un cep de vigne robuste, mais de taille basse; ses branches étaient tournées vers l'aigle, et ses racines étaient en dessous de lui. Il devint un cep de vigne, donna des jets et produisit des sarments. Il y avait un autre aigle, grand, aux grandes ailes, au plumage épais. Du parterre où elle était plantée, cette vigne étendit avec avidité ses racines de son côté et dirigea ses branches vers lui, afin qu'il l'arrose. Elle était plantée dans un bon terrain, près de grandes eaux, de manière à produire de la ramure et à porter du fruit, pour devenir une vigne magnifique. Dis: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Prospérera-t-elle? Ne va-t-il pas arracher ses racines, enlever son fruit, afin qu'elle se dessèche, que toutes ses jeunes pousses se dessèchent? Il ne faudra ni beaucoup de force ni un peuple nombreux pour le déraciner. Elle est plantée: prospérera-t-elle? Si le vent d'est la touche, ne se desséchera-t-elle pas? Elle se desséchera sur le parterre où elle a poussé. La parole du Seigneur me parvint: Dis à la maison rebelle, je te prie: Ne savez-vous pas ce que cela signifie? Dis: Le roi de Babylone est allé à Jérusalem, il en a pris le roi et les chefs et les a emmenés avec lui à Babylone. Il a choisi un rejeton de la descendance royale, a conclu une alliance avec lui et l'a placé sous adjuration, et il a emmené les puissants du pays, afin que le royaume soit tenu dans l'abaissement, sans pouvoir s'élever, et qu'il garde son alliance pour pouvoir subsister. Mais il s'est rebellé contre lui, en envoyant ses messagers en Egypte, pour qu'elle lui donne des chevaux et un grand nombre d'hommes. Celui qui fait cela réussirait-il? Echapperait-il? Il a rompu l'alliance, et il échapperait! Par ma vie, – déclaration du Seigneur Dieu  – à coup sûr, c'est dans le pays du roi qui l'a fait roi, celui dont il a méprisé l'adjuration, en rompant son alliance, c'est auprès de lui, à Babylone, qu'il mourra. Le pharaon n'agira pas pour lui avec une grande armée et une assemblée nombreuse pendant la guerre, lorsqu'on élèvera un remblai et qu'on bâtira un terrassement pour retrancher une multitude de gens. Il a méprisé l'adjuration, en rompant l'alliance; il s'était engagé et il a fait tout cela; il n'échappera pas! A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Par ma vie, à coup sûr, c'est mon adjuration qu'il a méprisée, c'est mon alliance qu'il a rompue: je ferai retomber cela sur sa tête. J'étendrai mon filet sur lui, et il sera pris dans mon piège; je l'emmènerai à Babylone et là, j'entrerai en jugement avec lui à propos du sacrilège qu'il a commis envers moi. Tous les fuyards de toutes ses troupes tomberont par l'épée, et ceux qui resteront seront dispersés à tout vent. Ainsi vous saurez que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je prendrai, moi, une branche de la cime d'un cèdre élevé et je la mettrai en place; j'arracherai du sommet de ses branches une pousse tendre et je la planterai moi-même sur une montagne haute et sublime. Je le planterai dans la montagne qui domine Israël; il dressera sa ramure et portera du fruit, il deviendra un cèdre magnifique. Tous les oiseaux de toute espèce demeureront sous lui; à l'ombre de ses branches ils demeureront. Ainsi tous les arbres des champs sauront que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai abaissé l'arbre élevé et élevé l'arbre abaissé, qui ai desséché l'arbre vert et fait fleurir l'arbre sec. C'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé et qui agirai. La parole du Seigneur me parvint: Qu'avez-vous à répéter cette maxime sur la terre d'Israël: « Les pères mangent des raisins verts, et ce sont les fils qui ont mal aux dents. » Par ma vie, – déclaration du Seigneur Dieu  – vous n'aurez plus lieu de répéter cette maxime en Israël. Tous les êtres m'appartiennent; le fils comme le père, ils m'appartiennent; celui qui pèche, c'est lui qui mourra. L'homme qui est juste, qui agit selon l'équité et la justice, qui ne mange pas sur les montagnes et ne lève pas les yeux vers les idoles de la maison d'Israël, qui ne souille pas la femme de son prochain et ne s'approche pas d'une femme pendant sa souillure menstruelle, qui n'exploite personne, qui rend au débiteur son gage, qui ne commet pas de spoliation, qui donne son pain à celui qui a faim et couvre d'un vêtement celui qui est nu, qui ne prête pas à intérêt et n'exige pas de rente, qui détourne sa main de l'injustice et juge loyalement entre deux hommes, qui suit mes prescriptions et observe mes règles en agissant avec loyauté, celui-là est juste; il vivra – déclaration du Seigneur Dieu. S'il engendre un fils qui est un bandit, qui répand du sang et qui commet envers son frère l'une de ces fautes, – bien que lui-même n'ait commis aucune de ces fautes – un fils qui mange sur les montagnes et souille la femme de son prochain, qui exploite le pauvre et le déshérité, commet des spoliations, ne rend pas le gage, lève les yeux vers les idoles et fait des abominations, prête à intérêt et exige des rentes, ce fils-là vivrait! Il ne vivra pas; il a fait toutes ces abominations, il sera mis à mort. Que son sang soit sur lui! Mais s'il engendre un fils qui voit tous les péchés que commet son père, qui les voit et n'agit pas de la même manière: il ne mange pas sur les montagnes et ne lève pas les yeux vers les idoles de la maison d'Israël, il ne souille pas la femme de son prochain, il n'exploite personne, il ne prend pas de gage, il ne commet pas de spoliation, il donne son pain à celui qui a faim et couvre d'un vêtement celui qui est nu, il n'use pas de violence envers le pauvre, il ne tire ni intérêt ni rente, il observe mes règles et suit mes prescriptions, celui-là ne mourra pas pour la faute de son père; il vivra. C'est son père, qui a été un oppresseur, qui a commis des spoliations aux dépens de son frère, qui a fait au milieu des siens ce qui n'est pas bon, c'est lui qui mourra pour sa faute. Vous dites: « Pourquoi le fils n'est-il pas chargé de la faute de son père? » C'est que le fils a agi selon l'équité et la justice, c'est qu'il a observé toutes mes prescriptions et les a mises en pratique; il vivra. Celui qui pèche, c'est lui qui mourra. Un fils ne sera pas chargé de la faute de son père, un père ne sera pas chargé de la faute de son fils. La justice du juste sera sur lui, et la méchanceté du méchant sera sur lui. Si le méchant revient de tous les péchés qu'il a commis, s'il observe toutes mes prescriptions, s'il agit selon l'équité et la justice, il vivra, il ne mourra pas. On ne se souviendra, contre lui, d'aucune des transgressions qu'il a commises; par la justice selon laquelle il a agi, il vivra. Est-ce que je désire vraiment la mort du méchant, – déclaration du Seigneur Dieu  – ou plutôt qu'il revienne de ses voies et qu'il vive? Si un juste revient de sa justice et agit injustement, s'il se livre à toutes les abominations auxquelles le méchant s'est livré – il vivrait! On ne se souviendra plus de tout ce qu'il a fait pour la justice. A cause des sacrilèges et des péchés qu'il a commis, à cause de cela il mourra. Vous dites: « La voie du Seigneur n'est pas au point. » Ecoutez, je vous prie, maison d'Israël! Est-ce ma voie qui n'est pas au point? Ne seraient-ce pas plutôt vos voies qui ne sont pas au point? Si un juste revient de sa justice, s'il agit injustement et qu'il meure pour cela, il meurt parce qu'il a agi injustement. Si un méchant revient de la méchanceté avec laquelle il a agi, pour agir selon l'équité et la justice, il sauvegardera sa vie. S'il ouvre les yeux et revient de toutes les transgressions qu'il a commises, il vivra, il ne mourra pas. La maison d'Israël dit: La voie du Seigneur n'est pas au point. Est-ce mes voies qui ne sont pas au point, maison d'Israël? Ne seraient-ce pas plutôt vos voies qui ne sont pas au point? C'est pourquoi je vous jugerai, chacun selon ses voies, maison d'Israël – déclaration du Seigneur Dieu. Revenez, revenez de toutes vos transgressions, afin qu'il n'y ait plus d'obstacle pour vous faire trébucher, plus de cause de faute! Rejetez loin de vous toutes les transgressions que vous avez commises; faites-vous un cœur nouveau et un souffle nouveau. Pourquoi mourriez-vous, maison d'Israël? Car je ne désire pas la mort de celui qui meurt – déclaration du Seigneur Dieu. Revenez donc et vivez! Quant à toi, entonne une complainte sur les princes d'Israël. Tu diras: Ta mère, qui était-elle? Une lionne. Elle était couchée parmi les lions; C'est au milieu des jeunes lions qu'elle a élevé ses petits. Elle a dressé l'un de ses petits qui devint un jeune lion et qui apprit à déchiqueter sa proie; il dévora des hommes. Les nations entendirent parler de lui, et il fut pris dans leur fosse; avec une boucle à ses narines elles l'emmenèrent en Egypte. Quand la lionne vit qu'elle attendait en vain, que son espoir s'évanouissait, elle prit un autre de ses petits et en fit un jeune lion. Il se promenait au milieu des lions, il devint un jeune lion et il apprit à déchiqueter sa proie; il dévora des hommes. Il viola leurs veuves et rendit désertes leurs villes; le pays, avec tout ce qui s'y trouvait, fut dévasté au bruit de son rugissement. Contre lui se rangèrent les nations qui l'entouraient, de toutes les provinces, elles tendirent sur lui leur filet, et il fut pris dans leur fosse. Elles l'ont mis dans une cage avec une boucle, elles l'ont emmené auprès du roi de Babylone; elles l'ont emmené dans des forteresses, afin qu'on n'entende plus sa voix sur les montagnes d'Israël. Ta mère était comme un cep, à ton image. Elle était plantée près des eaux, elle était féconde et chargée de ramure du fait des grandes eaux. Elle avait de vigoureux rameaux, pour des sceptres de dominateurs; sa taille l'élevait au-dessus des buissons touffus; elle était remarquable par sa hauteur et par la multitude de ses branches. Mais elle a été déracinée avec fureur et jetée à terre; le vent d'est a desséché son fruit; ses rameaux vigoureux ont été arrachés et se sont desséchés; le feu les a dévorés. Et maintenant elle est plantée dans le désert, dans une terre de sécheresse et de soif. Le feu est sorti de ses rameaux et il a dévoré ses sarments et son fruit; elle n'a plus de rameau vigoureux, sceptre de domination. C'est là une complainte; elle a servi de complainte. La septième année, le dixième jour du cinquième mois, des hommes parmi les anciens d'Israël vinrent pour consulter le Seigneur et s'assirent devant moi. Et la parole du Seigneur me parvint: Humain, parle aux anciens d'Israël; tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Est-ce pour me consulter que vous êtes venus? Par ma vie, je ne me laisserai pas consulter par vous – déclaration du Seigneur Dieu. Les jugeras-tu, les jugeras-tu, humain? Fais-leur connaître les abominations de leurs pères! Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Le jour où j'ai choisi Israël, j'ai fait serment, à main levée, à la descendance de la maison de Jacob, et je me suis fait connaître à eux en Egypte; je leur ai fait serment à main levée: Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. En ce jour-là, je leur ai juré, à main levée, de les faire sortir d'Egypte, vers un pays que j'avais exploré pour eux, un pays ruisselant de lait et de miel, le plus beau de tous les pays. Je leur dis: Que chacun d'entre vous rejette les horreurs qui attirent ses yeux! Ne vous rendez pas impurs avec les idoles de l'Egypte! Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Ils se sont rebellés contre moi et ils n'ont pas voulu m'écouter. Aucun n'a rejeté les horreurs qui attiraient ses yeux, et ils n'ont pas abandonné les idoles de l'Egypte. J'ai parlé de répandre ma fureur sur eux au milieu de l'Egypte, pour aller jusqu'au bout de ma colère contre eux. Néanmoins j'ai agi par égard pour mon nom, afin qu'il ne soit pas profané sous les yeux des nations parmi lesquelles ils se trouvaient, et sous les yeux desquelles je m'étais fait connaître à eux en les faisant sortir d'Egypte. Je les ai fait sortir d'Egypte et je les ai conduits au désert. Je leur ai donné mes prescriptions et je leur ai fait connaître mes règles, que l'homme doit mettre en pratique pour vivre par elles. Je leur ai aussi donné mes sabbats comme un signe entre moi et eux, pour qu'ils sachent que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui les rends saints. Mais la maison d'Israël s'est rebellée contre moi dans le désert. Ils n'ont pas suivi mes prescriptions, ils ont rejeté mes règles, que l'homme doit mettre en pratique pour vivre par elles, et ils ont outrageusement profané mes sabbats. J'ai parlé de répandre sur eux ma fureur dans le désert, pour les exterminer. Néanmoins j'ai agi par égard pour mon nom, afin qu'il ne soit pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d'Egypte. Dans le désert, c'est aussi moi qui leur ai juré, à main levée, de ne pas les conduire dans le pays que je leur avais donné, un pays ruisselant de lait et de miel, le plus beau de tous les pays, – et cela parce qu'ils rejetaient mes règles, qu'ils ne suivaient pas mes prescriptions, qu'ils profanaient mes sabbats, car leur cœur restait attaché à leurs idoles. Mais j'ai eu pour eux un regard de pitié: je ne les ai pas détruits, je ne les ai pas exterminés dans le désert. J'ai dit à leurs fils, dans le désert: Ne suivez pas les prescriptions de vos pères, n'observez pas leurs règles et ne vous rendez pas impurs avec leurs idoles! Je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Suivez mes prescriptions, observez mes règles et mettez-les en pratique. Faites de mes sabbats des jours sacrés, et ils seront entre moi et vous un signe, par lequel on saura que je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu. Mais les fils se sont rebellés contre moi. Ils n'ont pas suivi mes prescriptions, ils n'ont pas veillé à mettre en pratique mes règles, – ces règles que l'homme doit mettre en pratique pour vivre par elles – ils ont profané mes sabbats. J'ai parlé de répandre ma fureur sur eux dans le désert, pour aller jusqu'au bout de ma colère contre eux. Néanmoins j'ai retiré ma main, et j'ai agi par égard pour mon nom, afin qu'il ne soit pas profané aux yeux des nations en présence desquelles je les avais fait sortir d'Egypte. Dans le désert, c'est aussi moi qui leur ai juré, à main levée, de les disperser parmi les nations, de les disséminer dans tous les pays, parce qu'ils ne mettaient pas mes règles en pratique, qu'ils rejetaient mes prescriptions, qu'ils profanaient mes sabbats et qu'ils gardaient les yeux sur les idoles de leurs pères. C'est aussi moi qui leur ai donné des prescriptions qui n'étaient pas bonnes et des règles par lesquelles ils ne pouvaient pas vivre. Je les ai rendus impurs par leurs dons, quand ils faisaient passer par le feu tout être né le premier de sa mère; j'ai ainsi fait en sorte qu'ils soient atterrés, pour qu'ils sachent que je suis le Seigneur (YHWH). A cause de cela, parle à la maison d'Israël, humain; tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Vos pères m'ont encore injurié, en commettant des sacrilèges envers moi. Je les ai conduits dans le pays que j'avais juré, à main levée, de leur donner, et ils ont jeté les yeux sur toute colline élevée et sur tout arbre touffu. C'est là qu'ils ont fait leurs sacrifices, offert leurs présents contrariants, disposé leurs offrandes d'odeur agréable et répandu leurs libations. Je leur dis: Qu'est-ce que ce haut lieu où vous allez? Et on les a appelés du nom de hauts lieux, jusqu'à ce jour. A cause de cela, dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Ne vous rendez-vous pas impurs à la manière de vos pères? Ne vous prostituez-vous pas avec leurs horreurs? En présentant vos dons, en faisant passer vos enfants par le feu, vous vous rendez impurs avec toutes vos idoles, jusqu'à aujourd'hui. Moi, je me laisserais consulter par vous, maison d'Israël! Par ma vie, – déclaration du Seigneur Dieu  – je ne me laisserai pas consulter par vous! Il n'y aura pas de réalisation à ce que vous imaginez, quand vous dites: Nous voulons être comme les nations, comme les clans des pays, nous voulons officier pour le bois et la pierre. Par ma vie, – déclaration du Seigneur Dieu  – à coup sûr, je régnerai sur vous d'une main forte, d'un bras étendu, en répandant ma fureur. Je vous ferai sortir d'entre les peuples et je vous rassemblerai des pays où vous êtes dispersés, d'une main forte, d'un bras étendu, en répandant ma fureur. Je vous amènerai dans le désert des peuples et là j'entrerai en jugement avec vous face à face. Comme je suis entré en jugement avec vos pères dans le désert d'Egypte, ainsi j'entrerai en jugement avec vous – déclaration du Seigneur Dieu. Je vous ferai passer sous la houlette et je vous conduirai par le lien de l'alliance. Je séparerai de vous ceux qui se rebellent et se révoltent contre moi; je les ferai sortir du pays où ils séjournent en immigrés, mais ils ne viendront pas sur la terre d'Israël. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Et vous, maison d'Israël, ainsi parle le Seigneur Dieu : Allez, que chacun serve ses idoles! Mais après cela, ne m'écouterez-vous pas? Vous ne profanerez plus mon nom sacré par vos dons et par vos idoles. Car dans ma montagne sacrée, dans la montagne qui domine Israël, – déclaration du Seigneur Dieu  – là, toute la maison d'Israël, tous ceux qui seront dans le pays me serviront; là je les accueillerai favorablement; je rechercherai vos prélèvements, les prémices de vos dons et tout ce que vous consacrerez. Je vous accueillerai favorablement, comme une offrande d'odeur agréable, quand je vous aurai fait sortir d'entre les peuples et que je vous aurai rassemblés des pays où vous êtes dispersés; et je montrerai ma sainteté parmi vous sous les yeux des nations. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH), quand je vous ramènerai sur la terre d'Israël, dans le pays que j'avais juré, à main levée, de donner à vos pères. Là vous vous souviendrez de vos voies et de tous les agissements par lesquels vous vous êtes rendus impurs; vous n'oserez plus vous regarder en face, à cause de tous les méfaits que vous avez commis. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH), quand j'agirai avec vous par égard pour mon nom, et non pas d'après vos voies mauvaises et vos agissements pervers, maison d'Israël! – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, tourne-toi vers la droite, et vaticine sur le sud! Parle en prophète sur la forêt du pays du midi! Tu diras à la forêt du midi: Ecoute la parole du Seigneur ! Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je mets au dedans de toi un feu qui dévorera chez toi tout arbre vert et tout arbre sec; le flamboiement de ses flammes ne s'éteindra pas, et tout visage en sera marqué, du midi jusqu'au nord. Tous verront que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui l'ai allumé; il ne s'éteindra pas. Je dis: Ah! Seigneur Dieu, ceux-là disent de moi: « C'est un conteur de fables. » La parole du Seigneur me parvint: Humain, tourne-toi vers Jérusalem et vaticine sur les sanctuaires! Parle en prophète sur la terre d'Israël! Tu diras à la terre d'Israël: Ainsi parle le Seigneur : Je m'oppose à toi; je tirerai mon épée de son fourreau et je retrancherai de toi juste et méchant. Parce que je veux retrancher de toi juste et méchant, à cause de cela, mon épée sortira de son fourreau pour les frapper tous, du midi au nord. Ainsi tous sauront que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai tiré mon épée de son fourreau. Elle n'y rentrera plus. Toi, humain, gémis; les reins brisés et dans l'amertume, tu gémiras sous leurs yeux! Alors, quand ils te diront: « Pourquoi gémis-tu? », tu répondras: Parce qu'il arrive une nouvelle… Tout cœur fondra, toutes les mains tomberont, tout esprit vacillera et tous les genoux dégoutteront… Elle arrive, elle est là! – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, parle en prophète! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur: Dis: L'épée! l'épée! Elle est aiguisée, elle est fourbie. C'est bien pour massacrer qu'elle est aiguisée, c'est pour lancer des éclairs qu'elle est fourbie… Ou bien alors serions-nous gais? Le sceptre de mon fils méprise tout arbre… On l'a donnée à fourbir, pour qu'une main la manie; elle est aiguisée, l'épée, elle est fourbie, pour armer la main du tueur. Crie, hurle, humain! Car elle est tirée contre mon peuple, contre tous les princes d'Israël; ils sont jetés sur l'épée avec mon peuple. Aussi, de dégoût, frappe-toi la cuisse! Car c'est une épreuve; et qu'arrivera-t-il si le sceptre méprisant ne demeure pas? – déclaration du Seigneur Dieu. Toi, humain, parle en prophète et frappe des mains! Que les coups de l'épée soient doublés, triplés! C'est l'épée du carnage, l'épée du grand carnage qui les cerne. Pour que le cœur leur manque, pour multiplier les défaillances, à toutes leurs portes je les menacerai de l'épée. Hélas! elle est faite pour lancer des éclairs, elle est réservée au massacre. Garde-toi à droite, sois prête à gauche, partout où tu seras appelée! Moi aussi, je frapperai des mains, et j'assouvirai ma fureur – c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé. La parole du Seigneur me parvint: Toi, humain, trace deux chemins pour qu'arrive l'épée du roi de Babylone; tous les deux sortiront du même pays. Inscris un signe, inscris-le à l'entrée du chemin qui conduit à une ville. Tu traceras un chemin pour que l'épée arrive à Rabba-des-Ammonites et en Juda, à Jérusalem, ville fortifiée. Car le roi de Babylone s'est placé au carrefour, au croisement des deux chemins, pour pratiquer la divination: il secoue les flèches, il interroge les teraphim, il examine le foie. Dans sa main droite se trouve le sort qui désigne Jérusalem, pour y disposer des béliers, commander le carnage, faire retentir des acclamations guerrières. On disposera des béliers contre les portes, on élèvera un remblai, on bâtira un terrassement. Cela reste pour eux des divinations illusoires – à leurs yeux, du moins – eux qui ont fait des serments. Mais lui, il évoque le souvenir de leur faute, de telle sorte qu'ils seront pris. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que vous évoquez le souvenir de votre faute en mettant à découvert vos transgressions, en montrant vos péchés par tous vos agissements, parce que ce souvenir est évoqué contre vous, vous serez pris par sa main. Toi, profanateur, méchant, prince d'Israël, dont le jour arrive au temps où la faute est à son comble! ainsi parle le Seigneur Dieu : Ote le turban, enlève la couronne. Tout change! Ce qui est abaissé sera élevé, et ce qui est élevé sera abaissé. Une ruine, une ruine, une ruine! Voilà ce que j'en ferai. Tout a déjà changé, en attendant la venue de celui à qui appartient le jugement et à qui je le remettrai. Toi, humain, parle en prophète! Tu diras: Voici ce que dit le Seigneur Dieu sur les Ammonites et sur leurs outrages. Tu diras: L'épée, l'épée est tirée, elle est fourbie pour massacrer, pour dévorer, pour lancer des éclairs! Au milieu de tes visions illusoires et de ta divination mensongère, elle t'égorgera parmi les méchants, ceux dont le jour arrive au temps où la faute est à son comble. Remets ton épée dans son fourreau. Je te jugerai dans le lieu même où tu as été créé, au pays de tes origines. Je répandrai sur toi ma fureur, je soufflerai sur toi le feu de ma colère et je te livrerai à des brutes, à des artisans de destruction. Tu seras dévoré par le feu; ton sang restera au milieu du pays; on ne se souviendra plus de toi – c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé. La parole du Seigneur me parvint: Toi, humain, jugeras-tu, jugeras-tu la ville sanguinaire? Fais-lui connaître toutes ses abominations! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici une ville qui répand du sang au milieu d'elle, pour que son jour arrive, et qui se fait des idoles, se rendant ainsi impure! Tu t'es mise en tort par le sang que tu as répandu et tu t'es rendue impure avec les idoles que tu as faites. Tu as ainsi abrégé tes jours et tu es parvenue au terme de tes années. C'est pourquoi je t'ai livrée aux outrages des nations et aux railleries de tous les pays. Ceux qui sont près de toi comme ceux qui sont loin te railleront, toi, ton nom impur et la grandeur de tes désordres. Tels sont les princes d'Israël: chacun use de sa force chez toi, pour répandre du sang. Chez toi, on fait peu de cas d'un père et d'une mère. Au milieu de toi, on commet des actes d'oppression contre l'immigré. Chez toi, on exploite l'orphelin et la veuve. Tu méprises ce qui m'est consacré, tu profanes mes sabbats. Il y a chez toi des gens qui calomnient pour répandre du sang. Chez toi, on mange sur les montagnes. On commet des infamies au milieu de toi. Chez toi, on expose la nudité du père. Chez toi, on abuse de la femme rendue impure par sa souillure menstruelle. Chez toi, chacun se livre à des abominations avec la femme de son prochain, chacun souille sa belle-fille de manière infâme, chacun abuse de sa sœur, fille de son père. Chez toi, on accepte des pots-de-vin pour répandre du sang. Tu exiges des intérêts et des rentes, tu spolies ton prochain par l'oppression, et moi, tu m'oublies – déclaration du Seigneur Dieu. Je frappe des mains à cause de la spoliation que tu as commise et du sang qui est au milieu de toi. Ton cœur sera-t-il ferme, tes mains auront-elles de la force aux jours où j'agirai contre toi? – c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé et qui agirai. Je te disperserai parmi les nations, je te disséminerai dans tous les pays et je te débarrasserai complètement de ton impureté. Tu seras profanée par toi-même sous les yeux des nations, et ainsi tu sauras que je suis le Seigneur (YHWH). La parole du Seigneur me parvint: Humain, la maison d'Israël est devenue pour moi comme des scories; ils sont tous du bronze, de l'étain, du fer, du plomb dans le creuset; ce sont des scories de l'argent. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que vous êtes tous devenus comme des scories, je vous rassemble au milieu de Jérusalem. Comme un amas d'argent, de bronze, de fer, de plomb et d'étain que l'on fond dans un creuset sur lequel on attise le feu, ainsi je vous rassemblerai dans ma colère et dans ma fureur, je vous déposerai et je vous fondrai. Je vous mettrai en tas et j'attiserai contre vous le feu de ma colère; et vous serez fondus au milieu de la ville. Comme l'argent fond au milieu du creuset, ainsi vous serez fondus au milieu d'elle. Ainsi vous saurez que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai répandu ma fureur sur vous. La parole du Seigneur me parvint: Humain, dis à Jérusalem: Tu es une terre qui n'est pas purifiée, qui n'est pas arrosée de pluie au jour de la fureur. Ses prophètes conspirent au milieu d'elle; comme un lion rugissant qui déchiquette sa proie, ils dévorent des vies, ils s'emparent des richesses et des choses précieuses, ils multiplient les veuves au milieu d'elle. Ses prêtres violent ma loi et profanent ce qui m'est consacré; ils ne séparent pas le sacré du profane, ils ne font pas connaître la différence entre l'impur et le pur, ils ferment les yeux sur mes sabbats, et je suis profané au milieu d'eux. Ses princes sont en son sein comme des loups qui déchiquettent leur proie; ils répandent du sang, ils font disparaître des gens, pour accomplir leurs spoliations. Ses prophètes ont pour eux des enduits de badigeon, des visions illusoires, des divinations mensongères; ils disent: « Ainsi parle le Seigneur Dieu ! » Et le Seigneur n'a pas parlé. Le peuple du pays se livre à l'oppression, commet des spoliations, exploite le pauvre et le déshérité, opprime l'immigré contre toute justice. J'ai cherché parmi eux un homme qui construise une clôture, qui se tienne sur la brèche devant moi pour le pays, afin que celui-ci ne soit pas détruit, mais je n'en ai pas trouvé. Je répands sur eux ma fureur, je les extermine par le feu de ma colère, je fais retomber leur voie sur leur tête – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, il y avait deux femmes, filles d'une même mère. Elles se sont prostituées en Egypte, elles se sont prostituées dans leur jeunesse; là-bas on a pressé leurs seins, là on a caressé leur poitrine virginale. Le nom de l'aînée était Ohola, et celui de sa sœur, Oholiba. Elles étaient à moi, et elles ont mis au monde des fils et des filles. Quant à leurs noms, Ohola, c'est Samarie; Oholiba, c'est Jérusalem. Ohola s'est prostituée alors même qu'elle était à moi. Elle s'est prise de passion pour ses amants, les Assyriens, ses voisins, vêtus de pourpre violette, gouverneurs et magistrats, tous jeunes et charmants, des cavaliers, montés sur des chevaux. C'est à eux qu'elle a prodigué sa prostitution, à toute l'élite des Assyriens; elle s'est rendue impure avec tous ceux pour lesquels elle s'était prise de passion, avec toutes leurs idoles. Elle n'a pas abandonné sa prostitution depuis l'Egypte; car ceux-là avaient couché avec elle dans sa jeunesse, ils avaient caressé sa poitrine virginale et ils avaient répandu sur elle leur prostitution. C'est pourquoi je l'ai livrée à ses amants, aux Assyriens, pour lesquels elle s'était prise de passion. Ce sont eux qui ont exposé sa nudité; ils ont pris ses fils et ses filles, et elle, ils l'ont tuée par l'épée; elle a été un exemple pour les femmes; ils ont exécuté leurs jugements contre elle. Sa sœur Oholiba a vu cela, et elle a été plus déréglée qu'elle dans sa passion; sa prostitution a dépassé la prostitution de sa sœur. Elle s'est prise de passion pour les Assyriens, gouverneurs et magistrats, ses voisins vêtus à la perfection, des cavaliers, montés sur des chevaux, tous jeunes et charmants. J'ai vu qu'elle s'était rendue impure, que l'une et l'autre avaient suivi la même voie. Elle a même ajouté à sa prostitution. Elle a vu des hommes sculptés sur le mur, des images de Chaldéens sculptées, de couleur rouge, avec une ceinture autour des reins, avec un turban luxueux sur la tête, ayant tous l'aspect de chefs et ressemblant à des Babyloniens, des Chaldéens d'après leur pays d'origine. Elle s'est prise de passion pour eux, au premier regard, et elle leur a envoyé des messagers en Chaldée. Les Babyloniens sont venus chez elle pour partager le lit des amours, et ils l'ont souillée par leur prostitution. Elle s'est rendue impure avec eux, puis elle s'en est détachée. Elle a exposé sa prostitution, elle a exposé sa nudité; et je me suis détaché d'elle, comme je m'étais détaché de sa sœur. Elle a multiplié sa prostitution pour se rappeler les jours de sa jeunesse, lorsqu'elle se prostituait en Egypte. Elle s'est prise de passion pour des impudiques au membre d'âne, qui éjaculent comme des chevaux. Tu es revenue à l'infamie de ta jeunesse, lorsque des Egyptiens caressaient ta poitrine, attirés par tes jeunes seins. A cause de cela, Oholiba, ainsi parle le Seigneur Dieu : J'éveille contre toi tes amants, ceux dont tu t'es détachée, et je les amènerai de toutes parts contre toi. Les Babyloniens et tous les Chaldéens, Peqod, Shoa et Qoa, et tous les Assyriens avec eux, jeunes et charmants, tous gouverneurs et magistrats, officiers illustres, tous montés sur des chevaux. Ils viendront contre toi avec des armes, des chars et des roues, et une assemblée de peuples; ils t'opposeront de toutes parts le grand bouclier et le petit bouclier, ainsi que le casque; je leur ai remis le jugement, et ils te jugeront selon leurs lois. Je répandrai sur toi la jalousie de ma passion: ils te traiteront avec fureur. Ils t'arracheront le nez et les oreilles, et ta progéniture tombera par l'épée; ce sont eux qui prendront tes fils et tes filles, et ta progéniture sera dévorée par le feu. Ils te dépouilleront de tes vêtements et ils prendront les bijoux de ta parure. Je ferai cesser tes infamies et ta prostitution, qui durent depuis l'Egypte; tu ne lèveras plus les yeux vers eux, tu ne te souviendras plus de l'Egypte. Car ainsi parle le Seigneur Dieu : Je te livre à ceux que tu détestes, à ceux dont tu t'es détachée. Ils te traiteront comme ils te détestent; ils prendront tout le produit de ton travail et te laisseront nue, entièrement nue; on exposera la nudité de ta débauche, de ton infamie et de ta prostitution. On te traitera ainsi parce que tu t'es prostituée avec les nations, parce que tu t'es rendue impure avec leurs idoles. Tu as suivi la voie de ta sœur, et je mets sa coupe dans ta main. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Tu boiras la coupe de ta sœur, la coupe large et profonde – elle sera cause de rire et de moquerie – elle contient beaucoup. Tu seras remplie d'ivresse et de tourments: c'est la coupe d'atterrement et de dévastation, la coupe de ta sœur Samarie. Tu la boiras, tu la videras, tu la briseras en morceaux, et tu te déchireras les seins: moi j'ai parlé – déclaration du Seigneur Dieu. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que tu m'as oublié, parce que tu m'as rejeté derrière ton dos, sois aussi chargée de ton infamie et de ta prostitution. Le Seigneur me dit: Humain, jugeras-tu Ohola et Oholiba? Fais-leur la description de leurs abominations, car elles se sont livrées à l'adultère, et il y a du sang sur leurs mains: elles ont commis l'adultère avec leurs idoles; de plus, leurs fils qu'elles m'avaient donnés, elles les leur ont fait passer pour qu'ils les dévorent. Voici encore ce qu'elles m'ont fait: elles ont rendu mon sanctuaire impur, le même jour, et elles ont profané mes sabbats. Tout en immolant leurs fils à leurs idoles, elles sont allées le même jour dans mon sanctuaire pour le profaner. C'est là ce qu'elles ont fait au beau milieu de ma maison. Elles ont même envoyé chercher des hommes venant de loin; elles leur ont envoyé des messagers, et ils sont venus. Pour eux tu t'es lavée, tu as mis du fard à tes yeux, tu t'es parée de tes ornements; tu t'es assise sur un lit d'apparat, devant lequel une table était dressée, et tu y avais placé mon encens et mon huile, au bruit d'une multitude insouciante; et parmi des hommes de tout le genre humain on a fait venir du désert des Sabéens, qui ont mis des bracelets aux mains des deux sœurs et une couronne de splendeur sur leur tête. Je dis alors à celle qui s'est usée dans l'adultère: maintenant on se livre à sa prostitution, et elle… Et on est allé avec elle comme on va avec une prostituée; c'est ainsi qu'on est allé avec Ohola et Oholiba, ces femmes dépravées. Mais des hommes justes les jugeront comme on juge les femmes adultères, comme on juge celles qui répandent du sang; car elles sont adultères, et il y a du sang sur leurs mains. Car ainsi parle le Seigneur Dieu : Qu'une assemblée monte à l'assaut contre elles, et je les livrerai à la terreur et au pillage. Cette assemblée les lapidera et les abattra à coups d'épée; on tuera leurs fils et leurs filles, on mettra le feu à leurs maisons. Je ferai cesser ainsi l'infamie dans le pays; toutes les femmes en recevront instruction, elles ne commettront plus une infamie comme la vôtre. On fera retomber sur vous votre infamie, vous serez chargés de vos péchés d'idolâtrie, et ainsi vous saurez que je suis le Seigneur Dieu (YHWH). La neuvième année, le dixième jour du dixième mois, la parole du Seigneur me parvint: Humain, mets par écrit pour toi la date de ce jour, de ce jour même! Le roi de Babylone met tout son poids contre Jérusalem en ce jour même. Propose une fable à la maison rebelle; tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Prépare la marmite, prépare-la et verses-y de l'eau. Rassembles-y les morceaux, tous les bons morceaux, la cuisse, l'épaule; remplis-la des meilleurs os. Prends du petit bétail de choix et entasse les os sous la marmite; fais bouillir à gros bouillons, et que les os qui sont dedans cuisent aussi. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Quel malheur pour la ville sanguinaire, marmite pleine de rouille, dont la rouille ne se retire pas! Retires-en les morceaux les uns après les autres, sans recourir au sort. Car le sang qu'elle a versé est resté au milieu d'elle; elle l'a mis sur le rocher nu, elle ne l'a pas répandu sur la terre pour le couvrir de poussière. Dans un accès de fureur, dans un acte de vengeance, j'ai versé son sang sur le rocher nu, pour qu'il ne soit pas couvert. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Quel malheur pour la ville sanguinaire! Moi aussi je veux faire un grand bûcher. Entasse beaucoup de bois, allume le feu, fais cuire la viande, assaisonne-la, et que les os soient brûlés. Puis mets la marmite vide sur les braises, afin qu'elle chauffe, que le bronze soit brûlé et que son impureté fonde à l'intérieur. Les efforts sont inutiles, la rouille dont elle est pleine ne s'en retire pas; au feu sa rouille! L'infamie est dans ton impureté; parce que j'ai voulu te purifier et que tu n'es pas devenue pure, tu ne seras plus purifiée de ton impureté jusqu'à ce que j'aie assouvi ma fureur contre toi. C'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé; cela arrivera, je le ferai; je ne laisserai rien passer, je n'aurai ni pitié ni regret. On te jugera selon tes voies et selon tes agissements – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, je te prends d'un seul coup les délices de tes yeux. Tu ne te lamenteras pas, tu ne pleureras pas, tes larmes ne couleront pas. Soupire en silence, ne porte pas le deuil des morts, attache ta parure sur ta tête, mets tes sandales aux pieds, ne te couvre pas la moustache et ne mange pas le pain des autres. J'avais parlé au peuple le matin, et ma femme mourut le soir. Le lendemain matin, je fis ce qui m'avait été ordonné. Le peuple me dit: Ne nous expliqueras-tu pas ce que signifie pour nous ce que tu fais? Je leur répondit: La parole du Seigneur m'est parvenue en ces termes: Dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je profane mon sanctuaire, orgueil de votre force, délices de vos yeux et émoi de votre vie. Vos fils et vos filles que vous avez laissés tomberont par l'épée. Vous agirez alors comme j'ai agi. Vous ne vous couvrirez pas la moustache, vous ne mangerez pas le pain des autres, vous aurez votre parure sur la tête et vos sandales aux pieds, vous ne vous lamenterez pas et vous ne pleurerez pas; mais vous pourrirez dans vos fautes et vous gémirez entre vous. Ezéchiel sera pour vous un présage. Vous ferez exactement ce qu'il a fait. Ainsi, quand cela arrivera, vous saurez que je suis le Seigneur Dieu (YHWH). Quant à toi, humain, assurément, le jour où je leur enlèverai leur force, leur gaieté et leur splendeur, les délices de leurs yeux et la passion de leur vie, leurs fils et leurs filles, ce jour-là le rescapé viendra vers toi pour te le faire entendre. Ce jour-là, ta bouche s'ouvrira, avec le rescapé: tu parleras, tu ne seras plus muet; tu seras pour eux un présage, et ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). La parole du Seigneur me parvint: Humain, tourne-toi vers les Ammonites et parle sur eux en prophète! Tu diras aux Ammonites: Ecoutez la parole du Seigneur Dieu ! Ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que tu as dit: « Ah! ah! » sur mon sanctuaire quand il a été profané, sur la terre d'Israël quand elle a été dévastée, et sur la maison de Juda quand ils sont partis en exil, à cause de cela, je te donne en possession aux fils de l'Orient; ils installeront au milieu de toi leurs campements, ils placeront au milieu de toi leurs demeures; ce sont eux qui mangeront ton fruit, ce sont eux qui boiront ton lait. Je ferai de Rabba un domaine pour les chameaux, et du pays des Ammonites un bercail pour le petit bétail. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Car ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que tu as battu des mains et tapé du pied, parce que tu t'es réjoui de tout ton mépris et du fond de l'âme au sujet de la terre d'Israël, à cause de cela j'étends la main sur toi; je te livrerai au pillage des nations, je te retrancherai d'entre les peuples, je te ferai disparaître des pays, je te détruirai. Ainsi tu sauras que je suis le Seigneur (YHWH). Ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que Moab et Séir ont dit: « Elle est comme toutes les nations, la maison de Juda! », à cause de cela, j'ouvre le côté de Moab depuis les villes, depuis ses villes, depuis ses extrémités – le plus beau du pays, Beth-Yeshimoth, Baal-Méôn et Qiriataïm – aux fils de l'Orient; en plus des Ammonites, je le leur donne en possession, afin qu'on ne se souvienne plus des Ammonites parmi les nations. J'exécuterai mes jugements contre Moab, et ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). Ainsi parle le Seigneur Dieu : A cause des actes de vengeance auxquels Edom s'est livré envers la maison de Juda, parce qu'il s'est mis en tort en se vengeant d'eux, à cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : J'étends la main sur Edom, j'en retranche les humains et les bêtes, je le réduis en ruines depuis Témân jusqu'à Dedân; ils tomberont par l'épée. J'exercerai ma vengeance contre Edom par l'intermédiaire d'Israël, mon peuple; il traitera Edom selon ma colère et ma fureur; ainsi ils connaîtront ma vengeance – déclaration du Seigneur Dieu. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que les Philistins ont agi par vengeance, parce qu'ils se sont vengés avec mépris et du fond de l'âme, pour détruire, dans leur hostilité de toujours; à cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : J'étends la main sur les Philistins; je retrancherai les Kérétites et je ferai disparaître ce qui reste sur la côte de la mer. J'exercerai sur eux de grandes et furieuses vengeances. Ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH), quand j'exercerai sur eux ma vengeance. La onzième année, le premier jour du mois, la parole du Seigneur me parvint: Humain, parce que Tyr a dit contre Jérusalem: « Ah! ah! Elle est brisée, la porte des peuples! Elle se tourne vers moi, je me remplirai, elle est en ruine! », à cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'oppose à toi, Tyr! Je ferai monter à l'assaut contre toi une multitude de nations, comme la mer fait monter ses flots. Elles détruiront les murailles de Tyr, elles raseront ses tours, et j'en raclerai la poussière; je ferai d'elle un rocher nu; elle sera dans la mer un lieu où l'on étendra les filets: c'est moi qui ai parlé – déclaration du Seigneur Dieu. Elle sera livrée au pillage des nations. Ses filles qui sont dans les campagnes seront tuées par l'épée, et ainsi on saura que je suis le Seigneur (YHWH). Car ainsi parle le Seigneur Dieu : J'amène du nord contre Tyr Nabuchodonosor, roi de Babylone, le roi des rois, avec des chevaux, des chars, des équipages, une assemblée de troupes nombreuses. Il tuera par l'épée tes filles qui sont dans les campagnes; il fera contre toi un terrassement, élèvera contre toi un remblai et dressera contre toi le grand bouclier. Il dirigera les coups de son bélier contre tes murailles, et il démolira tes tours avec ses machines. La foule de ses chevaux te couvrira de poussière; tes murailles trembleront au bruit des attelages, des roues et des chars, lorsqu'il entrera dans tes portes comme on entre dans une ville conquise. Il foulera toutes tes rues avec les sabots de ses chevaux, il tuera ton peuple par l'épée, et les pierres levées de ta puissance s'écraseront à terre. On prendra tes richesses comme butin, on pillera tes marchandises, on rasera tes murailles, on démolira tes maisons luxueuses et on jettera au milieu de l'eau tes pierres, ton bois et ta poussière. Je ferai cesser le tumulte de tes chants, et on n'entendra plus le son de tes lyres. Je ferai de toi un rocher nu; tu seras un lieu où l'on étend les filets; tu ne seras plus rebâtie – c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé (déclaration du Seigneur Dieu ). Voici ce que dit le Seigneur Dieu à Tyr: Au bruit de ta chute, quand les mourants gémiront, quand la tuerie se déchaînera au milieu de toi, les îles ne trembleront-elles pas? Tous les princes de la mer descendront de leurs trônes, ils ôteront leurs manteaux et quitteront leurs vêtements brodés; ils se revêtiront de terreurs et s'assiéront par terre; à chaque instant ils seront terrifiés, atterrés, à cause de toi. Ils entonneront sur toi une complainte et te diront: Comment! Tu as disparu, toi que peuplaient ceux qui parcourent les mers, ville célèbre, qui étais puissante sur la mer, elle et ses habitants, qui donnaient des tremblements à tous ceux d'alentour! Maintenant les îles sont terrifiées au jour de ta chute. Les îles de la mer sont épouvantées par ta disparition. Car ainsi parle le Seigneur Dieu : Quand je ferai de toi une ville en ruine, comme les villes qui n'ont pas d'habitants, quand je ferai monter contre toi l'abîme, et que les grandes eaux te couvriront, je te ferai descendre avec ceux qui descendent dans le gouffre, vers le peuple d'autrefois, je te ferai habiter dans les profondeurs de la terre, semblable aux ruines d'autrefois, avec ceux qui descendent dans le gouffre, afin que tu ne sois plus habitée; et je donnerai la beauté à la terre des vivants. Je ferai de toi un objet d'épouvante, et tu ne seras plus rien; on te cherchera et on ne te trouvera plus jamais – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Toi, humain, entonne sur Tyr une complainte! Tu diras à Tyr, qui est assise aux abords de la mer, qui commerce avec tous les peuples, qui est tournée vers une multitude d'îles: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Toi, Tyr, tu disais: « Je suis parfaite en beauté! » Ton territoire est au cœur des mers; ceux qui t'ont bâtie ont rendu ta beauté parfaite. Avec des cyprès de Senir ils ont fait tous tes bordages; ils ont pris un cèdre du Liban pour t'élever un mât; ils ont fabriqué tes rames avec des chênes du Bashân et tes bancs avec de l'ivoire en provenance d'Assyrie et apporté des îles de Chypre. Tes voiles étaient de fin lin d'Egypte avec des broderies et te servaient de pavillon; la pourpre violette et rouge des îles d'Elisha faisaient tes tentures. Les habitants de Sidon et d'Arvad étaient tes rameurs, et les plus sages de chez toi, ô Tyr, étaient tes matelots. Les anciens de Guébal et ses sages étaient chez toi pour réparer tes avaries; tous les bateaux de la mer et leurs marins étaient chez toi pour négocier tes marchandises. La Perse, Loud et Pouth servaient dans ton armée: c'étaient tes hommes de guerre; ils suspendaient chez toi le bouclier et le casque, ils te donnaient de la magnificence. Les fils d'Arvad et tes guerriers étaient tout autour de tes murailles, et les hommes de Gammad occupaient tes tours; ils suspendaient leurs carquois tout autour de tes murailles, ils rendaient ta beauté parfaite. Tarsis faisait du commerce avec toi, pour tous les biens que tu avais en abondance; ils fournissaient tes marchés en argent, en fer, en étain et en plomb. La Grèce, Toubal et Méshek commerçaient avec toi; ils donnaient des esclaves et des objets de bronze en échange de tes marchandises. La maison de Togarma fournissait tes marchés en chevaux, en bêtes d'attelage et en mulets. Les fils de Dedân commerçaient avec toi; le commerce d'une multitude d'îles passait par tes mains; on te payait ton dû avec des cornes d'ivoire et de l'ébène. Aram faisait du commerce avec toi pour l'abondance de tes produits; ils fournissaient tes marchés en escarboucles, en pourpre rouge, en broderies, en byssos, en corail et en rubis. Juda et Israël commerçaient avec toi; ils donnaient du froment de Minnith, de la pâtisserie, du miel, de l'huile et du baume en échange de tes marchandises. Damas faisait du commerce avec toi pour l'abondance de tes produits, pour tous les biens que tu avais en abondance; elle te fournissait du vin de Helbôn et de la laine blanche. Vedân et Yavân, depuis Ouzal, fournissaient tes marchés en fer travaillé, en casse et en roseau aromatique, en échange de tes marchandises. Dedân commerçait avec toi en équipements de cavalerie. Le commerce de l'Arabie et de tous les princes de Qédar passait par tes mains. Avec eux tu faisais commerce de jeunes béliers, de béliers adultes et de boucs. Les marchands de Saba et de Rama commerçaient avec toi; ils fournissaient tes marchés de toutes les meilleures essences odoriférantes, de toutes sortes de pierres précieuses et d'or. Harrân, Kanné et Eden, les marchands de Saba, d'Assyrie, de Kilmad, commerçaient avec toi; ils faisaient avec toi le commerce de luxe: manteaux de pourpre, broderies, collections d'étoffes, cordes liées et serrées pour ton commerce. Les bateaux de Tarsis transportaient tes marchandises. Tu étais au comble de la richesse et de la gloire, au cœur des mers. Les rameurs t'ont fait voguer sur de grandes eaux: un vent d'est t'a brisée au cœur des mers. Tes richesses, tes marchés et tes marchandises, tes marins et tes matelots, ceux qui réparent tes avaries et ceux qui négocient tes marchandises, tous les hommes de guerre qui sont chez toi et toute l'assemblée qui est au milieu de toi tomberont au cœur des mers au jour de ta chute. Aux cris de détresse de tes matelots, les plages trembleront; et tous ceux qui manient la rame descendront de leurs bateaux, les marins, tous les matelots de la mer. Ils se tiendront sur la terre; ils feront entendre leur voix sur toi et pousseront des cris amers; ils jetteront de la poussière sur leurs têtes et se rouleront dans la cendre; ils se raseront la tête à cause de toi, ils mettront un sac pour pagne et ils pleureront sur toi amèrement, ils feront d'amères lamentations. Dans leur douleur ils entonneront une complainte sur toi, ils te plaindront: « Qui était comme Tyr, comme cette ville réduite au silence au milieu de la mer? » Quand les produits de tes marchés sortaient des mers, tu rassasiais une multitude de peuples; par l'abondance de tes biens et de tes marchandises, tu enrichissais les rois de la terre. Et quand tu as été brisée par les mers, c'est dans les profondeurs des eaux que sont tombées tes marchandises et toute l'assemblée qui était au milieu de toi. Tous les habitants des îles sont atterrés à cause de toi; leurs rois sont saisis d'effroi, leur visage est bouleversé. Ceux qui font du commerce parmi les peuples sifflent d'horreur à ton sujet; tu es un objet d'épouvante, tu n'es plus, tu ne seras jamais plus! La parole du Seigneur me parvint: Humain, dis au chef de Tyr: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Ton cœur s'est enhardi; tu as dit: « Je suis Dieu, je suis assis parmi les dieux, au cœur des mers! » Pourtant tu n'es pas divin, mais humain: tu prends ton propre cœur pour celui d'un dieu! Tu es plus sage que Daniel, rien de secret n'est obscur pour toi. Par ta sagesse et par ton intelligence tu as acquis des richesses; tu as acquis de l'or et de l'argent dans tes trésors. Par ta grande habileté commerciale tu as accru ta richesse, et à cause de ta richesse ton cœur s'est enhardi. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que tu prends ton propre cœur pour celui d'un dieu, je fais venir contre toi des étrangers, les pires brutes des nations. Ils tireront leurs épées contre ta belle sagesse et ils profaneront ta splendeur. Ils te feront descendre dans la fosse, et tu mourras de mort violente, au cœur des mers. En face de celui qui va te tuer, diras-tu encore: « Je suis Dieu! » Tu ne seras pas divin, mais humain, sous la main de ceux qui te transperceront. Tu mourras de la mort des incirconcis, de la main des étrangers. Car moi, j'ai parlé – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, entonne une complainte sur le roi de Tyr! Tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Tu mettais le sceau à la perfection, tu étais plein de sagesse, parfait en beauté. Tu étais en Eden, le jardin de Dieu; tu étais couvert de toutes sortes de pierres précieuses, de sardoine, de topaze, de diamant, de chrysolithe, d'onyx, de jaspe, de lapis-lazuli, d'escarboucle, d'émeraude et d'or; tes tambourins et tes flûtes étaient à ton service, préparés pour le jour où tu fus créé. Tu étais un keroub protecteur, aux ailes déployées; je t'avais placé dans la montagne sacrée de Dieu; tu étais là, tu te promenais au milieu des pierres ardentes. Tu as été intègre dans tes voies, depuis le jour où tu fus créé jusqu'à celui où l'injustice a été trouvée chez toi. Par l'importance de ton commerce tu as été rempli de violence et tu as péché; je t'exclus de la montagne de Dieu et je te fais disparaître, keroub protecteur, d'entre les pierres ardentes. Ton cœur s'est enhardi à cause de ta beauté, tu as perverti ta sagesse par ta splendeur; je te jette à terre, je te livre en spectacle aux rois. Par la multitude de tes fautes, par l'injustice de ton commerce, tu as profané tes sanctuaires; je fais sortir du milieu de toi un feu qui te dévore, je te réduis en cendres sur la terre, sous les yeux de tous ceux qui te regardent. Tous ceux qui te connaissent parmi les peuples sont atterrés à cause de toi; tu es un objet d'épouvante, tu n'es plus, tu ne seras jamais plus! La parole du Seigneur me parvint: Humain, tourne-toi vers Sidon et parle sur elle en prophète! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'oppose à toi, Sidon! Je me glorifierai au milieu de toi; ainsi on saura que je suis le Seigneur (YHWH), quand j'exécuterai mes jugements contre elle; en elle je montrerai ma sainteté. J'y enverrai la peste et je ferai couler le sang dans ses rues; les victimes tomberont au milieu d'elle par une épée dirigée contre elle de toutes parts, et ainsi on saura que je suis le Seigneur (YHWH). Ainsi elle ne sera plus pour la maison d'Israël un piquant pernicieux, une épine douloureuse, parmi tous ceux qui la méprisent alentour, et ainsi on saura que je suis le Seigneur Dieu (YHWH). Ainsi parle le Seigneur Dieu : Lorsque je rassemblerai la maison d'Israël d'entre les peuples où elle est dispersée, je montrerai ma sainteté en elle sous les yeux des nations; ils habiteront sur leur terre, celle que j'ai donnée à Jacob, mon serviteur. Ils y habiteront en sécurité, ils bâtiront des maisons et planteront des vignes; ils y habiteront en sécurité, quand j'exécuterai mes jugements contre tous ceux qui les méprisent alentour. Ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH), leur Dieu. La dixième année, le douzième jour du dixième mois, la parole du Seigneur me parvint: Humain, tourne-toi vers le pharaon, le roi d'Egypte, et parle en prophète sur lui et sur toute l'Egypte! Dis: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'oppose à toi, pharaon, roi d'Egypte, grand dragon qui te couches au milieu des bras de ton Nil, qui dis: « Mon Nil est à moi, c'est moi qui me suis fait! » Je mettrai des boucles à tes mâchoires, je collerai à tes écailles les poissons des bras de ton Nil et je te tirerai du milieu des bras de ton Nil, avec tous les poissons des bras de ton Nil qui seront collés à tes écailles. Je te laisserai dans le désert, toi et tous les poissons des bras de ton Nil. Tu tomberas dans les champs, tu ne seras pas enseveli, on ne rassemblera pas tes restes; je te donnerai en pâture aux animaux de la terre et aux oiseaux du ciel. Ainsi tous les habitants de l'Egypte sauront que je suis le Seigneur (YHWH), parce qu'ils ont été comme l'appui d'un roseau pour la maison d'Israël. Lorsqu'ils t'ont saisi, tu t'es cassé et tu leur as déchiré toute l'épaule; lorsqu'ils se sont appuyés sur toi, tu t'es brisé et tu leur as complètement paralysé les reins. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Je fais venir contre toi l'épée et je retrancherai de toi les humains et les bêtes. L'Egypte deviendra un lieu dévasté et une ruine, et ainsi on saura que je suis le Seigneur (YHWH) – parce qu'il a dit: « Le Nil m'appartient, c'est moi qui l'ai fait! » C'est pourquoi je m'oppose à toi et aux bras de ton Nil; je ferai de l'Egypte un champ de ruines: ruines et lieux dévastés depuis Migdol jusqu'à Syène et aux frontières de Koush. Aucun pied d'humain n'y passera, aucun pied de bête n'y passera, et il restera quarante ans sans être habité. Je ferai de l'Egypte un lieu dévasté parmi les pays dévastés, et de ses villes des lieux dévastés parmi les villes en ruine, pendant quarante ans. Je disperserai les Egyptiens parmi les nations, je les disséminerai dans tous les pays. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Au bout de quarante ans je rassemblerai les Egyptiens d'entre les peuples où ils auront été dispersés. Je rétablirai la situation de l'Egypte; je les ramènerai au pays de Patros, au pays de leur origine, et là ils formeront un royaume abaissé; il sera le plus abaissé des royaumes et ne s'élèvera plus au-dessus des nations; je les diminuerai, afin qu'ils ne dominent pas sur les nations. Ce ne sera plus pour la maison d'Israël une sécurité – pour évoquer le souvenir de la faute qu'ils ont commise en se tournant vers eux – et ainsi ils sauront que je suis le Seigneur Dieu (YHWH). La vingt-septième année, le premier jour du premier mois, la parole du Seigneur me parvint: Humain, Nabuchodonosor, roi de Babylone, a fait faire à son armée un service pénible contre Tyr; toute tête est tondue, toute épaule est écorchée, et il n'a retiré de Tyr aucun salaire, ni lui, ni son armée, pour le service qu'il a fait contre elle. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : je donne l'Egypte à Nabuchodonosor, roi de Babylone; il emportera son abondance, il y prendra du butin, il la pillera: ce sera un salaire pour son armée, la rétribution pour laquelle il aura servi: je lui donne l'Egypte; car ses hommes ont travaillé pour moi – déclaration du Seigneur Dieu. En ce jour-là, je ferai pousser une corne pour la maison d'Israël; j'ouvrirai ta bouche au milieu d'eux, et ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). La parole du Seigneur me parvint: Humain, parle en prophète! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Hurlez: « Ah! quel jour! » Car un jour approche; un jour approche, pour le Seigneur, un jour de nuée: ce sera le temps des nations. L'épée arrive en Egypte; il y aura de la souffrance pour Koush, quand les victimes tomberont en Egypte; on prendra son abondance et ses fondations seront rasées. Koush, Pouth, Loud et toute la population mêlée, Koub et les fils du pays de l'alliance tomberont avec eux par l'épée. Ainsi parle le Seigneur : Ils tomberont, les soutiens de l'Egypte, et sa force orgueilleuse s'affaissera; de Migdol à Syène ils tomberont par l'épée – déclaration du Seigneur Dieu. Ils seront dévastés parmi les pays dévastés, et ses villes seront parmi les villes en ruine. Ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH), quand je mettrai le feu à l'Egypte, et que tous ses auxiliaires seront brisés. En ce jour-là, des messagers sortiront de devant moi sur des navires pour faire trembler Koush dans sa sécurité; et il y aura de la souffrance parmi eux au jour de l'Egypte. C'est là, cela arrive! Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je ferai disparaître l'abondance de l'Egypte, par l'intermédiaire de Nabuchodonosor, roi de Babylone. Lui et son peuple avec lui, les pires brutes des nations, seront amenés pour détruire le pays; ils tireront leurs épées contre l'Egypte et rempliront le pays de victimes. Je mettrai les bras du Nil à sec, je vendrai le pays à des gens mauvais; je dévasterai le pays, avec tout ce qui s'y trouve, par l'intermédiaire d'étrangers – c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je ferai disparaître les idoles et j'éliminerai de Noph les faux dieux; il n'y aura plus de prince d'Egypte, et je répandrai la crainte en Egypte. Je dévasterai Patros, je mettrai le feu à Tsoân et j'exécuterai mes jugements contre No. Je répandrai ma fureur sur Sîn, forteresse de l'Egypte, et je retrancherai l'abondance de No. Je mettrai le feu à l'Egypte; Sîn sera saisie de tremblements, No sera ouverte par la brèche et Noph conquise en plein jour par les ennemis. Les jeunes gens d'On et de Pi-Béseth tomberont par l'épée, et ces villes iront en captivité. A Tahpanhès le jour s'obscurcira, quand j'y briserai les jougs de l'Egypte et que sa force orgueilleuse y prendra fin; une nuée couvrira Tahpanhès, et ses filles iront en captivité. J'exécuterai mes jugements contre l'Egypte, et ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). La onzième année, le septième jour du premier mois, la parole du Seigneur me parvint: Humain, j'ai brisé le bras du pharaon, le roi d'Egypte; il n'y a pas de pansement pour le guérir; on ne lui a pas mis de bandage pour le panser et le tenir, afin qu'il puisse manier l'épée. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'oppose au pharaon, le roi d'Egypte; je lui briserai les bras, celui qui est fort et celui qui est brisé, et je ferai tomber l'épée de sa main. Je disperserai les Egyptiens parmi les nations, je les disséminerai dans tous les pays. Je rendrai forts les bras du roi de Babylone et je mettrai mon épée dans sa main; je briserai les bras du pharaon, et il poussera devant lui des soupirs de mourant. Je rendrai forts les bras du roi de Babylone, et les bras du pharaon tomberont. Ainsi on saura que je suis le Seigneur (YHWH), quand je mettrai mon épée dans la main du roi de Babylone, et qu'il la pointera contre l'Egypte. Je disperserai les Egyptiens parmi les nations, je les disséminerai dans tous les pays, et ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). La onzième année, le premier jour du troisième mois, la parole du Seigneur me parvint: Humain, dis au pharaon, le roi d'Egypte, et à sa multitude: A qui ressembles-tu dans ta grandeur? L'Assyrie était un cèdre au Liban: belle ramure, forêt ombreuse, haute taille, sa cime s'élançait entre les buissons touffus. Les eaux l'avaient fait grandir, l'abîme l'avait fait pousser en hauteur, en allant avec ses fleuves autour de sa plantation, en envoyant ses ruisseaux à tous les arbres des champs. C'est pourquoi sa taille était plus haute que celle de tous les arbres des champs; ses branches s'étaient multipliées, ses rameaux s'étendaient, elle puisait dans les grandes eaux. Tous les oiseaux du ciel nichaient dans ses branches, tous les animaux sauvages mettaient bas leurs petits sous ses rameaux, et toute la multitude des nations habitait à son ombre. Il était beau par sa grandeur, par l'étendue de ses branches, car ses racines plongeaient dans les grandes eaux. Les cèdres du jardin de Dieu ne lui portaient pas ombrage, les cyprès n'égalaient pas ses branches, et les platanes n'étaient pas comme ses rameaux; aucun arbre du jardin de Dieu ne l'égalait en beauté. Je l'avais embelli par la multitude de ses branches, et tous les arbres d'Eden, dans le jardin de Dieu, étaient jaloux de lui. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Tu étais haut de taille – il élançait sa cime entre les buissons touffus, et son cœur était fier de sa hauteur, c'est pourquoi je l'ai livré au puissant des nations, qui le traitera selon sa méchanceté; je l'ai chassé. Des étrangers, les pires brutes des nations, l'ont coupé et laissé là; ses branches sont tombées dans les montagnes et dans toutes les vallées. Ses rameaux se sont brisés dans tous les oueds du pays; tous les peuples de la terre se sont retirés de son ombre; ils l'ont abandonné. Sur ses branches abattues sont venus demeurer tous les oiseaux du ciel, et tous les animaux sauvages ont fait leur gîte parmi ses rameaux. Ainsi, aucun des arbres près des eaux ne sera haut de taille; aucun n'élancera sa cime entre les buissons touffus; aucun des térébinthes qui profitent aussi des eaux ne se dressera en hauteur. Car tous sont livrés à la mort, aux profondeurs de la terre, parmi les humains, avec ceux qui descendent dans le gouffre. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Le jour où il est descendu au séjour des morts, j'ai décrété le deuil; j'ai recouvert l'abîme à cause de lui et j'en ai retenu les fleuves; les grandes eaux ont été arrêtées; j'ai assombri le Liban à cause de lui, et tous les arbres des champs ont été desséchés à cause de lui. Par le bruit de sa chute j'ai fait trembler les nations, quand je l'ai fait descendre au séjour des morts, avec ceux qui descendent dans le gouffre; tous les arbres d'Eden ont été consolés dans les profondeurs de la terre, les plus beaux et les meilleurs du Liban, tous ceux qui profitent des eaux. Ceux-là aussi sont descendus avec lui au séjour des morts, vers les victimes de l'épée; ils étaient son appui et ils habitaient à son ombre parmi les nations. A qui ressembles-tu ainsi en gloire et en grandeur parmi les arbres d'Eden? On te fera descendre avec les arbres d'Eden dans les profondeurs de la terre. Tu seras couché au milieu des incirconcis, avec les victimes de l'épée. Voilà le pharaon et toute sa multitude! – déclaration du Seigneur Dieu. La douzième année, le premier jour du douzième mois, la parole du Seigneur me parvint: Humain, entonne une complainte sur le pharaon, le roi d'Egypte! Tu lui diras: Tu ressemblais à un jeune lion parmi les nations; tu étais comme un dragon dans les mers, tu jaillissais dans tes fleuves, tu troublais les eaux avec tes pieds, tu agitais leurs flots. Ainsi parle le Seigneur Dieu : j'étendrai sur toi mon filet, dans l'assemblée d'une multitude de peuples, et ils te tireront dans ma nasse. Je te laisserai sur la terre, je te jetterai dans les champs; je ferai demeurer sur toi tous les oiseaux du ciel et je rassasierai de toi les animaux de toute la terre. Je mettrai ta chair sur les montagnes et je remplirai les vallées de tes débris, j'arroserai de ton sang le pays où tu nages, jusqu'aux montagnes, tu rempliras tes ravins. Quand tu t'éteindras, je voilerai le ciel et j'assombrirai ses étoiles, je voilerai le soleil d'une nuée, et la lune ne donnera plus sa lumière. A cause de toi j'assombrirai tous les luminaires du ciel et je répandrai les ténèbres sur ton pays – déclaration du Seigneur Dieu. Je contrarierai le cœur d'une multitude de peuples, quand je ferai venir ton désastre chez les nations en des pays que tu ne connaissais pas. Je dévasterai une multitude de peuples à cause de toi, et leurs rois seront saisis d'effroi à cause de toi, quand je ferai voler mon épée devant eux; chacun d'eux tremblera à tout instant pour sa vie au jour de ta chute. Car ainsi parle le Seigneur Dieu : l'épée du roi de Babylone t'atteindra. Je ferai tomber ta multitude par l'épée de guerriers, toutes les pires brutes des nations; ils ravageront l'orgueil de l'Egypte, et toute sa multitude sera détruite. Je ferai disparaître toutes ses bêtes loin des grandes eaux; le pied de l'homme ne les troublera plus, les sabots du bétail ne les troubleront plus. Alors je calmerai leurs eaux et je ferai couler leurs fleuves comme l'huile – déclaration du Seigneur Dieu. Quand je ferai de l'Egypte un lieu dévasté, et que le pays sera vidé de tout ce qui s'y trouve, quand je frapperai tous ceux qui l'habitent, ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). C'est là une complainte, et on la chantera; les filles des nations chanteront cette complainte; elles la chanteront sur l'Egypte et sur toute sa multitude – déclaration du Seigneur Dieu. La douzième année, le quinzième jour du mois, la parole du Seigneur me parvint: Humain, gémis sur la multitude d'Egypte et fais-la descendre, elle et les filles des nations magnifiques, dans les profondeurs de la terre, avec ceux qui descendent dans le gouffre! Qui surpasses-tu par ta beauté? Descends, et qu'on te couche avec les incirconcis! Ils tomberont au milieu des victimes de l'épée. Une épée est là: emportez l'Egypte et toute sa multitude! Les puissants héros lui adresseront la parole dans le séjour des morts, avec ses auxiliaires. Ils sont descendus, ils sont couchés, les incirconcis, victimes de l'épée. Voilà l'Assyrie, avec toute son assemblée, ses tombes sont autour d'elle; tous sont tombés, victimes de l'épée. Ses tombes ont été placées dans les profondeurs du gouffre, et son assemblée est autour de sa tombe; tous sont tombés, victimes de l'épée, eux qui répandaient la terreur sur la terre des vivants. Voilà Elam avec toute sa multitude, autour de sa tombe; tous sont tombés, victimes de l'épée; ils sont descendus incirconcis dans les profondeurs de la terre, eux qui répandaient leur terreur sur la terre des vivants, et ils ont été chargés de leur confusion avec ceux qui descendent dans le gouffre. On a placé son lit au milieu des victimes avec toute sa multitude, et ses tombes sont autour de lui; tous ces incirconcis ont été victimes de l'épée, car leur terreur était répandue sur la terre des vivants, et ils ont été chargés de leur confusion avec ceux qui descendent dans le gouffre; ils ont été placés au milieu des victimes. Là sont Méshek, Toubal et toute leur multitude, et leurs tombes sont autour d'eux; tous ces incirconcis ont été victimes de l'épée, car ils répandaient leur terreur sur la terre des vivants. Ils ne se sont pas couchés avec les héros, ceux qui sont tombés d'entre les incirconcis. Ils sont descendus au séjour des morts avec leurs armes et on a mis leurs épées sous leur tête. Mais leurs fautes sont sur leurs ossements, car la terreur des guerriers régnait sur la terre des vivants! Quant à toi, te voilà brisé, au milieu des incirconcis, tu es couché avec les victimes de l'épée! Voilà Edom, ses rois et tous ses princes qui, malgré leur vaillance, ont été placés avec les victimes de l'épée; ils sont couchés avec les incirconcis, avec ceux qui descendent dans le gouffre. Voilà tous les princes du nord et tous les Sidoniens, qui sont descendus avec les victimes, honteux, malgré la terreur qu'inspirait leur vaillance; ces incirconcis sont couchés avec les victimes de l'épée, et ils ont été chargés de leur confusion avec ceux qui descendent dans le gouffre. Le pharaon les verra, et il sera consolé au sujet de toute sa multitude, des gens du pharaon et de toute son armée qui ont été victimes de l'épée – déclaration du Seigneur Dieu. Car je répandrai ma terreur sur la terre des vivants; on le couchera au milieu des incirconcis, avec les victimes de l'épée, le pharaon et toute sa multitude – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, parle aux gens de ton peuple! Tu leur diras: Lorsque je fais venir l'épée contre un pays, et que le peuple du pays prend dans ses rangs un homme et le fait guetteur, si cet homme voit venir l'épée contre le pays, sonne de la trompe et avertit le peuple, et si celui qui entend le son de la trompe ne se laisse pas avertir, et que l'épée vienne l'enlever, son sang sera sur sa tête. Il a entendu le son de la trompe, et il ne s'est pas laissé avertir: son sang sera sur lui. Celui qui se laisse avertir sauvera sa vie. Si le guetteur voit venir l'épée et ne sonne pas de la trompe, si le peuple n'est pas averti, et que l'épée vienne enlever quelqu'un, celui-ci sera enlevé dans sa faute; mais son sang, je le réclamerai au guetteur. Toi, humain, je te nomme guetteur pour la maison d'Israël. Tu écouteras la parole de ma bouche et tu les avertiras de ma part. Quand je dirai au méchant: « Méchant, tu mourras! », si tu ne parles pas pour avertir le méchant au sujet de sa voie, ce méchant mourra dans sa faute; mais son sang, je te le réclamerai. Mais si, toi, tu avertis le méchant au sujet de sa voie, et qu'il ne revienne pas de sa voie, il mourra dans sa faute, et toi, tu sauveras ta vie. Toi, humain, dis à la maison d'Israël: Vous dites: « Nos transgressions et nos péchés sont sur nous, et c'est à cause d'eux que nous pourrissons; comment pourrions-nous vivre? » Dis-leur: Par ma vie, – déclaration du Seigneur Dieu  – ce que je désire, ce n'est pas que le méchant meure, c'est qu'il revienne de sa voie méchante et qu'il vive! Revenez, revenez de vos voies mauvaises. Pourquoi devriez-vous mourir, maison d'Israël? Toi, humain, dis aux gens de ton peuple: La justice du juste ne le sauvera pas le jour où il commettra une transgression; la méchanceté du méchant ne le fera pas trébucher le jour où il reviendra de sa méchanceté; quant au juste, il ne pourra pas vivre par sa justice le jour où il péchera. Lorsque je dis du juste: « Il vivra », s'il se fie à sa justice et agit injustement, on ne se souviendra plus de tout ce qu'il a fait pour la justice; parce qu'il a agi injustement, il mourra. Lorsque je dis au méchant: « Tu mourras », s'il revient de son péché et agit selon l'équité et la justice, si le méchant rend le gage, restitue l'objet de ses spoliations, suit les prescriptions qui donnent la vie, sans agir injustement, il vivra, il ne mourra pas. On ne se souviendra, contre lui, d'aucun des péchés qu'il a commis; il a agi selon l'équité et la justice, il vivra. Les gens de ton peuple disent: « La voie du Seigneur n'est pas au point. » C'est leur voie qui n'est pas au point. Si le juste revient de sa justice et agit injustement, il en mourra. Si le méchant revient de sa méchanceté et agit selon l'équité et la justice, il vivra à cause de cela. Vous dites: La voie du Seigneur n'est pas au point! Je vous jugerai, chacun selon ses voies, maison d'Israël! C'est la douzième année, le cinquième jour du dixième mois de notre exil qu'arriva vers moi le rescapé de Jérusalem qui me dit: « La ville a été prise! » La main du Seigneur avait été sur moi le soir avant l'arrivée du rescapé; lorsque celui-ci arriva auprès de moi le matin, il m'avait ouvert la bouche. Ma bouche s'était ouverte: je n'étais plus muet. Alors la parole du Seigneur me parvint: Humain, ceux qui habitent ces ruines sur la terre d'Israël disent: « Abraham était seul, et il a pris possession du pays; nous, nous sommes une multitude, et le pays nous a été donné en possession! » A cause de cela, dis-leur: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Vous mangez au-dessus du sang, vous levez les yeux vers vos idoles, vous répandez du sang. Et vous posséderiez le pays! Vous vous appuyez sur votre épée, vous commettez des abominations, chacun de vous souille la femme de son prochain. Et vous posséderiez le pays! Voici ce que tu diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Par ma vie, à coup sûr, ceux qui sont parmi les ruines tomberont par l'épée, celui qui est en rase campagne, je le donnerai à manger aux animaux, et ceux qui sont dans les endroits escarpés et dans les grottes mourront par la peste. Je ferai du pays un lieu complètement dévasté; sa force orgueilleuse prendra fin, les montagnes d'Israël seront dévastées, personne n'y passera. Ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH), quand je ferai du pays un lieu complètement dévasté, à cause de toutes les abominations qu'ils ont commises. Quant à toi, humain, les gens de ton peuple parlent de toi le long des murs et aux portes des maisons; ils se disent l'un à l'autre, chacun à son frère: « Venez écouter, je vous prie, quelle est la parole qui provient du Seigneur ! » Ils se rendent en foule auprès de toi, et mon peuple s'assied devant toi. Ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent pas en pratique, car ils agissent avec des paroles aimables à la bouche, alors que l'avidité mène leur cœur. Te voilà pour eux comme une aimable chanson: musique agréable, belle mélodie. Ils écoutent tes paroles, mais ils ne les mettent pas en pratique. Quand ces choses arriveront – et elles arrivent! – ils sauront qu'il y avait un prophète au milieu d'eux. La parole du Seigneur me parvint: Humain, parle en prophète sur les bergers d'Israël! Parle en prophète et dis-leur, aux bergers: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Quel malheur pour les bergers d'Israël, qui se repaissaient eux-mêmes! Les bergers ne devraient-ils pas faire paître le troupeau? Vous mangez la graisse, vous êtes vêtus avec la laine, vous avez sacrifié les bêtes grasses: vous ne faites pas paître le troupeau. Vous n'avez pas fait reprendre des forces aux bêtes qui étaient faibles, soigné celle qui était malade, pansé celle qui était blessée; vous n'avez pas ramené celle qui s'égarait, cherché celle qui était perdue; mais vous les avez dominées avec force et avec rudesse. Elles se sont dispersées faute de berger; elles sont devenues la proie de tous les animaux sauvages; elles se sont dispersées. Mon troupeau erre dans toutes les montagnes et sur toutes les collines élevées, mon troupeau est dispersé sur tout le pays; personne n'en prend soin, personne ne le cherche. A cause de cela, bergers, écoutez la parole du Seigneur ! Par ma vie, – déclaration du Seigneur Dieu  – à coup sûr, parce que mon troupeau est livré au pillage et parce qu'il est devenu la proie de tous les animaux sauvages, faute de berger, parce que mes bergers ne prenaient aucun soin de mon troupeau, parce que les bergers se repaissaient eux-mêmes et ne faisaient pas paître mon troupeau, à cause de cela, bergers, écoutez la parole du Seigneur ! Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'oppose aux bergers! Je leur réclamerai mon troupeau, je ne les laisserai plus paître mon troupeau, pour que les bergers ne se repaissent plus eux-mêmes. J'arracherai mon troupeau de leur bouche, et il ne sera plus une proie pour eux. Car ainsi parle le Seigneur Dieu : Je vais moi-même prendre soin de mes bêtes et les passer en revue. Comme un berger passe en revue son troupeau quand il est au milieu de ses bêtes éparpillées, ainsi je passerai en revue mon troupeau et j'arracherai mes bêtes de tous les lieux où elles ont été dispersées, un jour de nuée et d'obscurité épaisse. Je les ferai sortir d'entre les peuples, je les rassemblerai de tous les pays et je les ramènerai sur leur terre; je les ferai paître sur les montagnes d'Israël, dans les ravins et dans tous les lieux d'habitation du pays. Je les ferai paître dans un bon pâturage, et leur domaine sera sur les montagnes qui dominent Israël; là elles se coucheront dans un bon domaine, et elles pourront paître dans de gras pâturages, dans les montagnes d'Israël. C'est moi qui ferai paître mon troupeau, c'est moi qui ferai coucher les bêtes – déclaration du Seigneur Dieu. Je chercherai celle qui est perdue, je ramènerai celle qui est égarée, je panserai celle qui est blessée et je ferai reprendre des forces à celle qui est malade. Mais je détruirai celle qui est grasse et forte. Je les ferai paître avec équité. Quant à vous, mon troupeau, ainsi parle le Seigneur Dieu : Je juge entre bête et bête, entre béliers et boucs. Ne vous suffit-il pas de paître dans le bon pâturage, que vous fouliez de vos pieds le reste de votre pâturage? Ne vous suffit-il pas de boire une eau limpide, que vous troubliez le reste avec vos pieds? Mon troupeau doit paître ce que vos pieds ont foulé et boire ce que vos pieds ont troublé! A cause de cela, ainsi leur parle le Seigneur Dieu : C'est moi-même qui jugerai entre les bêtes grasses et les bêtes maigres. Parce que vous avez poussé avec le flanc et avec l'épaule, parce que vous avez frappé de vos cornes toutes les bêtes faibles, jusqu'à ce que vous les ayez dispersées au dehors, je sauverai mon troupeau, afin qu'il ne soit plus livré au pillage, et je jugerai entre bête et bête. Je nommerai à leur tête un seul berger qui les fera paître, David, mon serviteur; il les fera paître, il sera leur berger. Moi, le Seigneur, je serai leur Dieu, et David, mon serviteur, sera prince au milieu d'eux – c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé. Je conclurai pour eux une alliance de paix et je ferai disparaître du pays les animaux féroces; ils habiteront en sécurité dans le désert et dormiront au milieu des broussailles. Je ferai d'eux et des environs de ma colline une bénédiction; j'enverrai la pluie en son temps, ce seront des pluies de bénédiction. L'arbre des champs donnera son fruit, et le pays donnera sa production. Ils seront en sécurité sur leur terre; ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH) quand je briserai les liens de leurs jougs et que je les délivrerai de la main de ceux qui les asservissent. Ils ne seront plus livrés au pillage parmi les nations, les animaux sauvages ne les dévoreront plus, ils habiteront en sécurité, et il n'y aura personne pour les troubler. J'aménagerai pour eux une plantation de renom; ils ne seront plus emportés par la famine dans le pays et ils ne seront plus chargés d'insultes par les nations. Ainsi ils sauront que moi, le Seigneur (YHWH), leur Dieu, je suis avec eux, et qu'ils sont mon peuple, eux, la maison d'Israël – déclaration du Seigneur Dieu. Vous, mon troupeau, le troupeau que je fais paître, vous êtes des êtres humains; moi, je suis votre Dieu – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, tourne-toi vers la région montagneuse de Séir et parle sur eux en prophète! Tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'oppose à toi, région montagneuse de Séir! J'étendrai la main sur toi et je ferai de toi un lieu complètement dévasté. Je réduirai tes villes en ruines, tu deviendras un lieu dévasté; ainsi tu sauras que je suis le Seigneur (YHWH). Parce que tu as eu une hostilité perpétuelle, parce que tu as précipité les Israélites sur le tranchant de l'épée au temps où la catastrophe s'abattait sur eux, au temps où la faute était à son comble, – par ma vie (déclaration du Seigneur Dieu ), je te mettrai en sang, et le sang te poursuivra; à coup sûr, tu as détesté le sang: le sang te poursuivra. Je ferai de la région montagneuse de Séir un lieu entièrement dévasté et j'en retrancherai ceux qui vont et ceux qui viennent. Je remplirai ses montagnes de victimes; sur tes collines, dans tes vallées, dans tous tes ravins, tomberont les victimes de l'épée. Je ferai de toi des lieux dévastés pour toujours, tes villes ne seront plus habitées; ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Parce que tu as dit: « Les deux nations, les deux pays m'appartiendront, et nous en prendrons possession » – mais le Seigneur était là – à cause de cela, par ma vie, – déclaration du Seigneur Dieu  – j'agirai avec la colère et la passion jalouse que tu as montrées dans ta haine contre eux; ainsi je me ferai connaître parmi eux, quand je te jugerai. Ainsi tu sauras que moi, le Seigneur (YHWH), j'ai entendu tous les propos méprisants que tu as proférés contre les montagnes d'Israël: « Elles sont dévastées, elles nous sont données en pâture! » Vous vous êtes élevés contre moi par vos discours, vous avez tenu contre moi des propos grossiers, je les ai entendus moi-même. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Lorsque tout le pays se réjouira, je ferai de toi un lieu dévasté. A cause de la joie que tu as éprouvée parce que le patrimoine de la maison d'Israël était dévasté, je te traiterai de la même manière; tu deviendras un lieu dévasté, région montagneuse de Séir, toi, ainsi qu'Edom tout entier; ainsi on saura que je suis le Seigneur (YHWH). Toi, humain, parle en prophète sur les montagnes d'Israël! Tu diras: Montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur ! Ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce que l'ennemi a dit sur vous: « Ah! ah! ces hauteurs d'autrefois sont devenues notre possession! », à cause de cela, parle en prophète! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Oui, parce qu'on a voulu de toutes parts vous dévaster et vous harceler, pour que vous deveniez la possession des autres nations, parce que vous avez été l'objet de propos et de bavardages populaires, à cause de cela, montagnes d'Israël, écoutez la parole du Seigneur Dieu ! Voici ce que dit le Seigneur Dieu aux montagnes et aux collines, aux ravins et aux vallées, aux ruines dévastées et aux villes abandonnées, qui ont été livrés au pillage et aux moqueries des autres nations, tout autour; à cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : A coup sûr, dans le feu de ma passion jalouse, je parle contre les autres nations et contre Edom tout entier, qui se sont donné mon pays en possession, avec toute la joie de leur cœur et le mépris de leur âme, pour en piller les pâturages! A cause de cela, parle en prophète au sujet de la terre d'Israël! Tu diras aux montagnes et aux collines, aux ravins et aux vallées: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Dans ma passion jalouse et dans ma fureur, je parle, parce que vous êtes chargés d'insultes par les nations. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Moi j'ai juré, à main levée: A coup sûr, ce sont les nations qui vous entourent qui seront chargées de confusion, par leurs propres insultes! Et vous, montagnes d'Israël, vous produirez votre ramure, et vous porterez votre fruit pour Israël, mon peuple; car ces choses sont près d'arriver. Oui, je viens à vous; je me tournerai vers vous, et vous serez cultivées et ensemencées. Je multiplierai sur vous les êtres humains: la maison d'Israël tout entière; les villes seront habitées, et les ruines rebâties. Je multiplierai sur vous les humains et les bêtes: ils se multiplieront, ils deviendront féconds; je vous peuplerai comme au temps jadis et je vous ferai plus de bien que dans le passé; ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Je ferai marcher sur vous des êtres humains – Israël, mon peuple – et ils prendront possession de toi; tu seras leur patrimoine et tu ne continueras plus à tuer leurs enfants. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Parce qu'on vous dit: « Tu as dévoré des êtres humains, tu as tué les enfants de ta propre nation », à cause de cela tu ne dévoreras plus d'êtres humains, tu ne tueras plus les enfants de ta nation – déclaration du Seigneur Dieu. Je ne te ferai plus entendre les insultes des nations, et tu ne seras plus chargée des outrages des peuples; tu ne feras plus trébucher ta nation – déclaration du Seigneur Dieu. La parole du Seigneur me parvint: Humain, les gens de la maison d'Israël, quand ils habitaient sur leur terre, l'ont rendue impure par leur voie et par leurs agissements; leur voie a été devant moi comme l'impureté de la femme pendant sa souillure menstruelle. Alors j'ai répandu ma fureur sur eux à cause du sang qu'ils avaient répandu dans le pays et des idoles par lesquelles ils l'avaient rendu impur. Je les ai dispersés parmi les nations, et ils ont été disséminés dans tous les pays; je les ai jugés selon leur voie et selon leurs agissements. Ils sont arrivés dans les nations où ils se rendaient et ils ont profané mon nom sacré; en effet, on disait d'eux: « C'est le peuple du Seigneur, c'est de son pays qu'ils sont sortis! » Et j'ai voulu épargner mon nom sacré, que la maison d'Israël profanait parmi les nations où elle s'était rendue. A cause de cela, dis à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Ce n'est pas à cause de vous que j'agis de la sorte, maison d'Israël; c'est à cause de mon nom sacré, que vous avez profané parmi les nations où vous vous êtes rendus. Je montrerai qu'il est sacré, mon grand nom qui a été profané parmi les nations, ce nom que vous avez profané au milieu d'elles. Ainsi les nations sauront que je suis le Seigneur (YHWH) – déclaration du Seigneur Dieu  – quand je montrerai ma sainteté parmi vous sous leurs yeux. Je vous retirerai d'entre les nations, je vous rassemblerai de tous les pays et je vous ramènerai sur votre terre. Je vous aspergerai d'une eau pure, et vous serez purs; je vous purifierai de toutes vos impuretés et de toutes vos idoles. Je vous donnerai un cœur nouveau et je mettrai en vous un souffle nouveau; j'ôterai de votre chair le cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai mon souffle en vous et je ferai en sorte que vous suiviez mes prescriptions, que vous observiez mes règles et les mettiez en pratique. Vous habiterez le pays que j'ai donné à vos pères; vous serez mon peuple, et moi, je serai votre Dieu. Je vous sauverai de toutes vos impuretés. J'appellerai le blé et je le multiplierai; je ne vous infligerai plus la famine. Je multiplierai le fruit des arbres et le produit des champs, afin que vous ne subissiez plus le déshonneur de la famine parmi les nations. Alors vous vous souviendrez de vos voies mauvaises et de vos agissements, qui n'étaient pas bons; vous ne pourrez plus vous regarder en face, à cause de vos fautes et de vos abominations. Ce n'est pas à cause de vous que j'agis de la sorte, – déclaration du Seigneur Dieu  – sachez-le! Ayez honte et soyez confus de vos voies, maison d'Israël! Ainsi parle le Seigneur Dieu : Le jour où je vous purifierai de toutes vos fautes, je repeuplerai les villes, et on rebâtira sur les ruines; la terre dévastée sera cultivée, alors qu'elle était dévastée sous les yeux de tous les passants. Et on dira: « Ce pays dévasté est devenu comme un jardin d'Eden; ces villes en ruine, dévastées et rasées, sont fortifiées et habitées! » Ainsi les nations qui seront restées, autour de vous, sauront que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai rebâti ce qui avait été rasé et planté ce qui était dévasté. C'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé et qui agirai. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici en quoi je me laisserai encore chercher par la maison d'Israël, pour agir à leur égard: je multiplierai les hommes comme un troupeau. Les villes en ruine seront remplies de troupeaux d'hommes, pareils aux troupeaux consacrés, pareils aux troupeaux qui sont à Jérusalem lors de ses rencontres festives. Ainsi on saura que je suis le Seigneur (YHWH). La main du Seigneur fut sur moi; le Seigneur me fit sortir par un souffle et me déposa au milieu de la vallée; celle-ci était remplie d'ossements. Il me fit passer auprès d'eux, tout autour: ils étaient très nombreux, dans la vallée, et ils étaient très secs. Il me dit: Humain, ces ossements pourront-ils revivre? Je répondis: Seigneur Dieu, c'est toi qui le sais! Il me dit: Parle en prophète sur ces ossements. Tu leur diras: Ossements desséchés, écoutez la parole du Seigneur ! Voici ce que dit le Seigneur Dieu à ces ossements: Je fais venir en vous un souffle, et vous vivrez; je placerai sur vous des tendons, je ferai pousser de la chair sur vous, je vous recouvrirai de peau, je mettrai en vous un souffle, vous vivrez, et ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH). Je parlai en prophète, selon ce qui m'avait été ordonné. Et comme je parlais en prophète, il y eut un bruit, il y eut un frémissement – et les ossements se rapprochèrent les uns des autres. Je constatai qu'il y avait sur eux des tendons. La chair se mit à pousser, et la peau les recouvrit par-dessus, mais il n'y avait pas de souffle en eux. Il me dit: Parle en prophète sur le souffle, parle en prophète, humain! Tu diras au souffle: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Viens des quatre vents, ô souffle! Souffle sur ces tués, et qu'ils revivent! Je parlai en prophète, comme il me l'avait ordonné. Alors le souffle vint en eux, ils reprirent vie et se tinrent debout sur leurs jambes. C'était une très grande armée, une armée immense. Il me dit: Humain, ces ossements, c'est toute la maison d'Israël. Ils disent: Nos ossements sont desséchés, notre espoir s'est évanoui, nous sommes perdus! A cause de cela, parle en prophète! Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : J'ouvre vos tombes, je vous ferai remonter de vos tombes, ô mon peuple, et je vous ramènerai sur la terre d'Israël. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur (YHWH), lorsque j'ouvrirai vos tombes et que je vous ferai remonter de vos tombes, ô mon peuple! Je mettrai mon souffle en vous, et vous reprendrez vie; je vous ramènerai sur votre terre, et ainsi vous saurez que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui ai parlé et agi – déclaration du Seigneur. La parole du Seigneur me parvint: Toi, humain, prends un morceau de bois et écris dessus: « A Juda et aux Israélites qui lui sont associés. » Prends une autre morceau de bois, et écris dessus: « A Joseph, bois d'Ephraïm, et à toute la maison d'Israël qui lui est associée. » Rapproche-les l'un de l'autre, que tu n'aies plus qu'un seul morceau de bois, qu'ils soient unis dans ta main. Lorsque les gens de ton peuple te diront: Ne nous expliqueras-tu pas ce que cela signifie pour toi? réponds-leur: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je prends le bois de Joseph qui est dans la main d'Ephraïm et les tribus d'Israël qui lui sont associées; je les joindrai au bois de Juda et j'en formerai un seul bois. Ils seront unis dans ma main. Les morceaux de bois sur lesquels tu écriras seront dans ta main, sous leurs yeux. Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je prends les Israélites d'entre les nations où ils sont allés; je les rassemblerai de toutes parts et je les ramènerai sur leur terre. Je ferai d'eux une seule nation dans le pays, dans les montagnes d'Israël; ils auront tous un même roi, ils ne formeront plus deux nations et ne seront plus divisés en deux royaumes. Ils ne se rendront plus impurs avec leurs idoles, leurs horreurs et toutes leurs transgressions; je les sauverai de tous les lieux d'habitation où ils ont péché, et je les purifierai; ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu. David, mon serviteur, sera leur roi, et ils auront tous un seul berger. Ils suivront mes règles, ils observeront mes prescriptions et les mettront en pratique. Ils habiteront le pays que j'ai donné à Jacob, mon serviteur, celui qu'ont habité vos pères; ils y habiteront pour toujours, eux, leurs fils et les fils de leurs fils, et David, mon serviteur, sera leur prince pour toujours. Je conclurai pour eux une alliance de paix; ce sera une alliance perpétuelle avec eux. Je les établirai, je les multiplierai et j'établirai mon sanctuaire au milieu d'eux pour toujours. Ma demeure sera parmi eux; je serai leur Dieu, et eux, ils seront mon peuple; ainsi les nations sauront que c'est moi, le Seigneur (YHWH), qui rends Israël saint, lorsque mon sanctuaire sera pour toujours au milieu d'eux. La parole du Seigneur me parvint: Humain, tourne-toi vers Gog, au pays de Magog, vers le prince de Rosh, de Méshek et de Toubal, et parle sur lui en prophète. Tu diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'oppose à toi, Gog, prince de Rosh, de Méshek et de Toubal! Je t'entraînerai et je mettrai une boucle à tes mâchoires; je te ferai sortir, toi et toute ton armée, chevaux et cavaliers, tous vêtus à la perfection, une assemblée nombreuse, portant le grand bouclier et le petit bouclier, tous maniant l'épée; et avec eux la Perse, Koush et Pouth, tous ceux qui portent le petit bouclier et le casque; Gomer et toutes ses troupes, la maison de Togarma, au plus profond du nord, et toutes ses troupes, toute la multitude de peuples qui est avec toi. Prépare-toi, tiens-toi prêt, toi et toute ton assemblée autour de toi! Tu seras leur garde. Dans bien des jours, tu seras installé à ton poste; dans la suite des années, tu viendras contre le pays dont les habitants, ayant échappé à l'épée, auront été rassemblés d'entre une multitude de peuples, sur les montagnes d'Israël qui étaient constamment en ruine; sortis d'entre des peuples, ils habiteront tous en sécurité. Tu monteras, tu viendras comme la tourmente, comme une nuée pour couvrir le pays, toi et toutes tes troupes, et une multitude de peuples avec toi. Ainsi parle le Seigneur Dieu : En ce jour-là, des pensées te viendront au cœur, et tu prépareras un plan maléfique. Tu diras: « Je monterai à l'assaut contre un pays ouvert, j'attaquerai des hommes tranquilles, qui habitent en sécurité, qui habitent tous dans des villes sans murailles, n'ayant ni verrous ni portes; je prendrai du butin, je me livrerai au pillage. » Tu porteras la main sur des ruines habitées, sur un peuple réuni d'entre les nations, ayant des troupeaux et des biens, habitant le centre du monde. Saba et Dedân, les marchands de Tarsis, et tous leurs jeunes lions te diront: « Viens-tu pour prendre du butin? Est-ce pour piller que tu réunis cette assemblée, pour emporter de l'argent et de l'or, pour prendre des troupeaux et des biens, pour prendre un grand butin? » A cause de cela, parle en prophète, humain! Tu diras à Gog: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Oui, le jour où Israël, mon peuple, habitera en sécurité, tu le sauras et tu viendras de ton lieu, du plus profond du nord, toi et de nombreux peuples avec toi, tous montés sur des chevaux, une grande assemblée, une armée nombreuse. Tu monteras à l'assaut contre Israël, mon peuple, comme des nuages qui couvrent le pays. Cela arrivera dans la suite des temps. Je te ferai venir contre mon pays afin que les nations me connaissent, quand je montrerai ma sainteté en toi, Gog, sous leurs yeux! Ainsi parle le Seigneur Dieu : Est-ce de toi que j'ai parlé aux jours de jadis par l'intermédiaire de mes serviteurs, les prophètes d'Israël, qui en ces jours-là, pendant des années, ont annoncé que je te ferais venir contre mon peuple? En ce jour-là, le jour où Gog viendra contre la terre d'Israël, – déclaration du Seigneur Dieu  – la fureur me montera aux narines. Je le déclare, dans ma passion jalouse et dans le feu de ma colère: A coup sûr, en ce jour-là, il y aura un grand tremblement de terre en Israël. Les poissons de la mer et les oiseaux du ciel trembleront devant moi, ainsi que les animaux sauvages et toutes les bestioles qui fourmillent sur la terre, et tous les hommes qui sont sur la terre. Les montagnes seront rasées, les parois des rochers tomberont, et toute muraille tombera par terre. J'appellerai l'épée contre lui dans toutes mes montagnes – déclaration du Seigneur Dieu. Chacun tournera son épée contre son frère. J'entrerai en jugement avec lui par la peste et par le sang, je ferai pleuvoir une pluie torrentielle et des grêlons, le feu et le soufre sur lui et sur ses troupes, sur la multitude de peuples qui est avec lui. Je montrerai ma grandeur et ma sainteté, je me ferai connaître sous les yeux d'une multitude de nations; ainsi elles sauront que je suis le Seigneur (YHWH). Toi, humain, parle en prophète sur Gog! Tu diras: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Je m'oppose à toi, Gog, prince de Rosh, de Méshek et de Toubal! Je t'entraînerai, je te conduirai, je te ferai monter du plus profond du nord et je te ferai venir sur les montagnes d'Israël. J'abattrai ton arc de ta main gauche et je ferai tomber tes flèches de ta main droite. Tu tomberas sur les montagnes d'Israël, toi, toutes tes troupes et les peuples qui seront avec toi; aux rapaces, aux oiseaux de toute sorte et aux animaux sauvages je te donnerai en pâture. Tu tomberas en rase campagne, car moi, j'ai parlé – déclaration du Seigneur Dieu. J'enverrai un feu dans Magog et parmi ceux qui habitent en sécurité dans les îles; ainsi ils sauront que je suis le Seigneur (YHWH). Je ferai connaître mon nom sacré au milieu d'Israël, mon peuple, et je ne laisserai plus profaner mon nom sacré; ainsi les nations sauront que je suis le Seigneur (YHWH), le Saint en Israël. Tout cela vient, tout cela sera – déclaration du Seigneur Dieu. C'est le jour dont j'ai parlé. Alors les habitants des villes d'Israël sortiront, ils brûleront et livreront aux flammes les armes, les petits boucliers et les grands boucliers, les arcs et les flèches, les bâtons et les lances; ils en feront du feu pendant sept ans. Ils ne ramasseront pas de bois dans la campagne et n'en couperont pas dans les forêts, car c'est avec les armes qu'ils feront du feu. Ils prendront comme butin ceux qui les avaient pris comme butin, ils pilleront ceux qui les ont pillés – déclaration du Seigneur Dieu. En ce jour-là, je donnerai à Gog un lieu de sépulture en Israël: la vallée des voyageurs, à l'est de la mer; elle ferme le passage aux voyageurs: c'est là qu'on ensevelira Gog et toute sa multitude, et on l'appellera « vallée de la Multitude de Gog ». La maison d'Israël les ensevelira, afin de purifier le pays; cela durera sept mois. Tout le peuple du pays les ensevelira, il sera renommé pour cela, le jour où je me glorifierai – déclaration du Seigneur Dieu. On mettra à part des hommes pour parcourir constamment le pays. Ils enseveliront, avec l'aide des voyageurs, les corps restés par terre, pour purifier le pays: ils se mettront à la recherche au bout des sept mois. Ces voyageurs parcourront le pays; quand l'un d'eux verra des ossements humains, il érigera près de là un repère, pour que les fossoyeurs l'ensevelissent dans la vallée de la Multitude de Gog. – Hamona (« Multitude ») est aussi le nom d'une ville. – C'est ainsi qu'on purifiera le pays. Toi, humain, – ainsi parle le Seigneur Dieu  – dis aux oiseaux de toute sorte et à tous les animaux sauvages: Rassemblez-vous, venez, réunissez-vous de toutes parts pour mon sacrifice, celui que j'offre moi-même pour vous, le grand sacrifice sur les montagnes d'Israël! Vous mangerez de la chair et vous boirez du sang. Vous mangerez la chair des héros et vous boirez le sang des princes de la terre, béliers adultes, jeunes béliers, boucs, taureaux, tous engraissés au Bashân. Vous mangerez de la graisse à satiété et vous boirez du sang jusqu'à l'ivresse, à mon sacrifice, celui que j'offre pour vous. Vous serez rassasiés, à ma table, des chevaux et des attelages, des héros et de tous les hommes de guerre – déclaration du Seigneur Dieu. Je mettrai ma gloire parmi les nations; toutes les nations verront les jugements que j'exercerai et ma main, que je poserai sur elles. A partir de ce jour, la maison d'Israël saura que je suis le Seigneur (YHWH), son Dieu. Ainsi les nations sauront que c'est à cause de ses fautes que la maison d'Israël a été exilée, à cause des sacrilèges qu'elle a commis envers moi; c'est pour cela que je me suis détourné d'eux et que je les ai livrés à leurs adversaires, afin qu'ils tombent tous par l'épée. Je les ai traités selon leurs impuretés et leurs transgressions, et je me suis détourné d'eux. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Maintenant je vais rétablir la situation de Jacob; j'aurai pitié de toute la maison d'Israël et je montrerai une passion jalouse pour mon nom sacré. Ils resteront chargés de leur confusion et de tous les sacrilèges qu'ils ont commis envers moi, alors même qu'ils habiteront en sécurité sur leur terre et qu'il n'y aura personne pour les troubler. Quand je les ramènerai d'entre les peuples, quand je les rassemblerai des pays de leurs ennemis, je montrerai ma sainteté parmi eux sous les yeux d'une multitude de nations. Ainsi on saura que je suis le Seigneur (YHWH), leur Dieu, quand, après les avoir exilés parmi les nations, je les aurai réunis sur leur terre; je ne laisserai là-bas aucun d'entre eux et je ne me détournerai plus d'eux, car j'aurai répandu mon souffle sur la maison d'Israël – déclaration du Seigneur Dieu. La vingt-cinquième année de notre exil, au commencement de l'année, le dixième jour du mois, quatorze ans après la ruine de la ville, ce jour même la main du Seigneur fut sur moi, et il me conduisit là-bas. Dans des visions divines il m'amena en Israël et me déposa sur une très haute montagne; au midi, il y avait là comme les bâtiments d'une ville. Il me conduisit là-bas; il y avait là un homme dont l'aspect était comme celui du bronze; il avait dans la main un cordeau de lin et une canne à mesurer, et il se tenait à la porte. Cet homme me dit: Humain, regarde de tes yeux et écoute de tes oreilles! Fais attention à tout ce que je vais te faire voir, car tu as été conduit ici pour regarder. Explique à la maison d'Israël tout ce que tu vas voir. Une muraille extérieure entourait la Maison de tous côtés. Dans la main de l'homme était une canne à mesurer de six coudées, chaque coudée ayant un palme de plus que la coudée ordinaire. Il mesura la largeur de la construction: une canne, et sa hauteur: une canne. Il alla vers la porte qui donnait sur l'est et en monta les marches. Il mesura le seuil de la porte: une canne en largeur, une canne en largeur rien que pour le seuil. Chaque loge était longue d'une canne et large d'une canne. Il y avait cinq coudées entre les loges. Le seuil de la porte, près du vestibule de la porte, à l'intérieur, avait une canne. Il mesura le vestibule de la porte à l'intérieur: une canne. Il mesura le vestibule de la porte: huit coudées; et ses piliers: deux coudées; le vestibule de la porte était à l'intérieur. Les loges de la porte qui donnait sur l'est: trois d'un côté et trois de l'autre; toutes les trois avaient la même dimension, et les piliers de chaque côté avaient aussi la même dimension. Il mesura la largeur de l'entrée de la porte: dix coudées, et la longueur de la porte: treize coudées. Il y avait devant les loges un espace d'une coudée d'un côté et de l'autre; chaque loge avait six coudées d'un côté, et six coudées de l'autre. Il mesura la porte depuis le toit d'une loge jusqu'au toit de l'autre. Il y avait une largeur de vingt-cinq coudées entre les deux entrées opposées. Il fit de même pour les piliers: soixante coudées. Vers le pilier, la cour était tout autour de la porte. L'espace entre la porte d'entrée et le vestibule de la porte intérieure était de cinquante coudées. Il y avait des fenêtres grillagées aux loges et à leurs piliers à l'intérieur de la porte, tout autour; il y avait aussi des fenêtres dans les vestibules tout autour, vers l'intérieur; des branches de palmiers étaient sculptées sur les piliers. Il me conduisit dans la cour extérieure, où se trouvaient des salles et un dallage aménagés tout autour de la cour; il y avait trente salles sur ce dallage. Le dallage, sur le côté des portes, correspondait à la longueur des portes: c'était le dallage inférieur. Il mesura la distance depuis le devant de la porte Basse jusqu'à la limite extérieure de la cour intérieure: cent coudées, à l'est et au nord. Il mesura la longueur et la largeur de la porte de la cour extérieure qui donnait sur le nord. Ses loges, trois d'un côté et trois de l'autre, ses piliers et ses vestibules avaient la même dimension que la première porte, cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Ses fenêtres, ses vestibules, ses branches de palmiers, avaient la même dimension que la porte qui donnait sur l'est. On y montait par sept marches, devant lesquelles étaient ses vestibules. Il y avait une porte à la cour intérieure, en face de la porte nord – et de même à l'est. Il mesura la distance d'une porte à l'autre: cent coudées. Il me fit aller du côté sud, où se trouvait la porte qui donnait sur le sud. Il en mesura les piliers et les vestibules, qui avaient les mêmes dimensions. Cette porte et ses vestibules avaient des fenêtres tout autour, comme les autres fenêtres. Ils avaient cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. On y montait par sept marches, devant lesquelles étaient ses vestibules. Il y avait de chaque côté des branches de palmiers sur ses piliers. La cour intérieure avait une porte qui donnait sur le sud. Il mesura la distance d'une porte à l'autre, vers le sud: cent coudées. Il me conduisit dans la cour intérieure, par la porte sud. Il mesura la porte sud qui avait les mêmes dimensions. Ses loges, ses piliers et ses vestibules avaient la même dimension. Cette porte et ses vestibules avaient des fenêtres tout autour. Ils avaient cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Il y avait, tout autour, des vestibules de vingt-cinq coudées de longueur et de cinq de largeur. Ses vestibules aboutissaient à la cour extérieure. Il y avait des branches de palmiers sur ses piliers et huit marches pour y monter. Il me conduisit dans la cour intérieure en allant vers l'est. Il mesura la porte, qui avait les mêmes dimensions. Ses loges, ses piliers et ses vestibules avaient les mêmes dimensions. Cette porte et ses vestibules avaient des fenêtres tout autour. Ils avaient cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Ses vestibules aboutissaient à la cour extérieure. Il y avait de chaque côté des branches de palmiers sur ses piliers et huit marches pour y monter. Il me conduisit vers la porte nord. Il la mesura: elle avait les mêmes dimensions. Elle avait ses loges, ses piliers et ses vestibules, et des fenêtres tout autour. Elle avait cinquante coudées de longueur et vingt-cinq coudées de largeur. Ses piliers aboutissaient à la cour extérieure. Il y avait de chaque côté des branches de palmiers sur ses piliers, et huit marches pour y monter. Il y avait une salle dont l'entrée était au milieu des piliers des portes. C'est là qu'on devait nettoyer les holocaustes. Dans le vestibule de la porte, il y avait deux tables d'une part et deux tables d'autre part, sur lesquelles on devait immoler l'holocauste, le sacrifice pour le péché et le sacrifice de réparation. Sur l'un des côtés extérieurs par où l'on montait, à l'entrée de la porte nord, il y avait deux tables; et sur l'autre côté, vers le vestibule de la porte, il y avait deux tables. Il y avait, sur les côtés de la porte, quatre tables d'une part et quatre tables d'autre part: huit tables, sur lesquelles on devait immoler. Il y avait encore pour les holocaustes quatre tables en pierres de taille, d'une coudée et demie de longueur, d'une coudée et demie de largeur et d'une coudée de hauteur; on devait y poser les ustensiles avec lesquels on immolait les holocaustes et les sacrifices. Des bordures d'un palme étaient adaptées à la Maison tout autour; et la viande offerte en présent devait être mise sur les tables. A l'extérieur de la porte intérieure il y avait les salles des chantres, dans la cour intérieure: l'une était sur le côté de la porte nord et donnait sur le sud, l'autre était sur le côté de la porte est et donnait sur le nord. Il me dit: Cette salle qui donne sur le sud est pour les prêtres qui assurent le service de la Maison. La salle qui donne sur le nord est pour les prêtres qui assurent le service de l'autel. Parmi les fils de Lévi, ce sont les fils de Tsadoq qui se présentent devant le Seigneur afin d'officier pour lui. Il mesura la cour: cent coudées de longueur et cent coudées de largeur, en carré. L'autel était devant la Maison. Il me conduisit dans le vestibule de la Maison. Il mesura les piliers du vestibule: cinq coudées d'un côté et cinq coudées de l'autre. La largeur de la porte était de trois coudées d'un côté et de trois coudées de l'autre. Le vestibule avait une longueur de vingt coudées et une largeur de onze coudées; on y montait par des marches. Il y avait des colonnes près des piliers, l'une d'un côté, et l'autre de l'autre. Il me conduisit dans le temple. Il mesura les piliers: six coudées de largeur d'un côté, et six coudées de largeur de l'autre, la largeur de la tente. La largeur de l'entrée était de dix coudées: les côtés étaient de cinq coudées d'une part et de cinq coudées d'autre part. Il mesura la longueur: quarante coudées; la largeur: vingt coudées. Puis il entra à l'intérieur. Il mesura les piliers de l'entrée: deux coudées; l'entrée: six coudées; et la largeur de l'entrée: sept coudées. Il mesura sa longueur: vingt coudées, et la largeur: vingt coudées, à l'avant du temple; et il me dit: C'est le Très-Sacré. Il mesura le mur de la Maison: six coudées, et la largeur des pièces latérales tout autour de la Maison: quatre coudées. Les pièces latérales côte à côte, trente-trois fois, s'inséraient dans le mur le long de la Maison pour y appuyer ces pièces tout autour: elles ne s'appuyaient pas dans le mur même de la Maison. Les pièces occupaient plus d'espace, à mesure qu'elles s'élevaient, et l'on allait en tournant; car on montait autour de la Maison par un escalier tournant. Il y avait ainsi plus d'espace dans le haut de la Maison; on montait de l'étage inférieur à l'étage supérieur par celui du milieu. Je regardai la hauteur autour de la Maison. Les pièces latérales, à partir de leurs fondations, avaient une canne pleine, six grandes coudées. Le mur extérieur des pièces latérales avait une épaisseur de cinq coudées. L'espace libre entre le bâtiment des pièces latérales et les salles autour de la Maison avait une largeur de vingt coudées, tout autour. L'entrée des pièces latérales donnait sur l'espace libre, une entrée au nord et une entrée au sud, et la largeur de l'espace libre était de cinq coudées tout autour. Le bâtiment qui était sur le front du secteur situé du côté de l'ouest avait une largeur de soixante-dix coudées, le mur du bâtiment cinq coudées d'épaisseur tout autour, et sa longueur était de quatre-vingt-dix coudées. Il mesura la Maison: cent coudées de longueur, le secteur, le bâtiment et ses murs: cent coudées de longueur. Largeur de la façade de la Maison et du secteur, du côté de l'est: cent coudées. Il mesura la longueur du bâtiment sur le front du secteur à l'arrière et ses galeries de chaque côté: cent coudées. Le temple intérieur, les vestibules extérieurs, les seuils, les fenêtres grillagées, les galeries du pourtour aux trois étages en face des seuils, étaient recouverts d'un lambris de bois tout autour, depuis le sol jusqu'aux fenêtres, et les fenêtres étaient fermées. Au-dessus de l'entrée, jusqu'au dedans de la Maison, au dehors sur tout le mur du pourtour, à l'intérieur et à l'extérieur, il y avait des mesures, et on y avait fait des keroubim et des branches de palmiers. Il y avait une branche de palmier entre deux keroubim. Chaque keroub avait deux visages: une face d'homme tournée d'un côté vers la branche de palmier, et une face de jeune lion tournée de l'autre côté vers l'autre branche de palmier; il en était ainsi tout autour de la Maison. Depuis le sol jusqu'au-dessus de l'entrée, on avait fait des keroubim et des branches de palmiers, et aussi sur le mur du temple. Les montants de porte du temple étaient à angle droit, et la façade du sanctuaire avait le même aspect. L'autel était en bois, haut de trois coudées et long de deux coudées. A ses coins, sur sa longueur et ses parois, il était en bois. L'homme me dit: C'est ici la table qui est devant le Seigneur. Le temple et le sanctuaire avaient deux portes. Il y avait aux portes deux battants, qui se rabattaient tous deux sur les portes, deux battants pour une porte et deux pour l'autre. On avait fait des keroubim et des branches de palmiers sur les portes du temple, comme on en avait fait sur les murs. Il y avait un entablement en bois sur la façade du vestibule, au dehors. Il y avait des fenêtres grillagées et des branches de palmiers de part et d'autre, sur les côtés du vestibule, sur les pièces latérales de la Maison et sur les entablements. Il me fit sortir vers la cour extérieure, du côté nord, et il me conduisit aux salles qui étaient en face du secteur et en face du bâtiment, au nord. Sur la façade où se trouvait l'entrée nord, il y avait une longueur de cent coudées, et la largeur était de cinquante coudées. C'était en face des vingt coudées de la cour intérieure, et en face du dallage de la cour extérieure, une galerie faisant face à une autre galerie, en trois étages. Devant les salles, il y avait une allée large de dix coudées vers l'intérieur et un chemin d'une coudée; leurs entrées donnaient sur le nord. Les salles supérieures étaient plus étroites que les salles inférieures et que celles du milieu du bâtiment, parce que des galeries empiétaient sur elles. Il y avait trois étages, mais il n'y avait pas de colonnes comme les colonnes des cours. C'est pourquoi le haut était en retrait par rapport aux salles du bas et du milieu, et ainsi depuis le sol. La clôture extérieure correspondant aux salles, du côté de la cour extérieure, devant les salles, avait cinquante coudées de longueur. En effet, la longueur des salles qui donnaient sur la cour extérieure était de cinquante coudées. Mais sur la façade du temple il y avait cent coudées. Au bas de ces salles se trouvait l'entrée de l'est pour ceux qui venaient de la cour extérieure. Il y avait encore des salles sur la largeur est de la clôture de la cour, en face du secteur et en face du bâtiment. Devant elles, il y avait un passage; leur aspect était comme celui des salles qui étaient du côté nord. Leur longueur et leur largeur étaient les mêmes; leurs issues, leur disposition et leurs entrées étaient semblables. Il en était de même pour les entrées des salles du côté sud. Il y avait une entrée en face du passage, du passage qui se trouvait juste devant la clôture du côté de l'est, par où l'on entrait. Il me dit: Les salles du nord et les salles du sud qui sont devant le secteur, ce sont les salles sacrées, où les prêtres qui se présentent devant le Seigneur mangeront les choses très sacrées. Ils y déposeront les choses très sacrées, les offrandes végétales, les sacrifices pour le péché et les sacrifices de réparation: ce lieu est sacré. Quand les prêtres seront entrés, ils ne sortiront pas du sanctuaire vers la cour extérieure, mais ils déposeront là les vêtements avec lesquels ils officient, car ces vêtements sont sacrés; ils mettront d'autres vêtements pour se présenter au peuple. Lorsqu'il eut achevé de mesurer la Maison intérieure, il me fit sortir par la porte qui donnait sur l'est, et il mesura l'enceinte tout autour. Il mesura le côté de l'est avec la canne à mesurer: en tout cinq cents cannes, avec la canne à mesurer. Il mesura le côté du nord: en tout cinq cents cannes, avec la canne à mesurer. Il mesura le côté du sud avec la canne qui servait de mesure: cinq cents cannes, avec la canne à mesurer. Il se tourna du côté de l'ouest et mesura cinq cents cannes avec la canne à mesurer. Il mesura le tour de la muraille, dans les directions des quatre vents: la longueur était de cinq cents cannes et la largeur de cinq cents cannes. Cette muraille était là pour séparer le sacré du profane. Il me fit aller vers la porte, la porte qui donnait sur l'est. Or la gloire du Dieu d'Israël arrivait de l'est. Sa voix était pareille au bruit de grandes eaux, et la terre s'illuminait de sa gloire. La vision que j'avais était comme la vision que j'avais eue lorsque j'étais venu pour la destruction de la ville; et ces visions étaient semblables à celle que j'avais eue près du Kebar. Je tombai face contre terre. La gloire du Seigneur entra dans la Maison par la porte qui donnait sur l'est. Alors un souffle m'enleva et me transporta dans la cour intérieure. La gloire du Seigneur remplissait la Maison. J'entendis quelqu'un qui me parlait depuis la Maison, et un homme se tenait près de moi. Il me dit: Humain, c'est ici le lieu de mon trône, le lieu de mes pieds. J'y demeurerai toujours, au milieu des Israélites. La maison d'Israël et ses rois ne rendront plus impur mon nom sacré par leur prostitution et par les cadavres de leurs rois sur leurs hauts lieux. Ils mettaient leur seuil près de mon seuil, les montants de leurs portes à côté des montants de mes portes, et il n'y avait qu'un mur entre moi et eux; ils ont ainsi rendu impur mon nom sacré par les abominations qu'ils ont commises; c'est pourquoi je les ai exterminés dans ma colère. Maintenant ils éloigneront de moi leur prostitution et les cadavres de leurs rois, et je demeurerai toujours au milieu d'eux. Toi, humain, fais à la maison d'Israël la description de la Maison: qu'ils soient confus de leurs fautes et qu'ils mesurent le plan. S'ils sont confus à cause de tout ce qu'ils ont fait, fais-leur connaître la forme de cette Maison, sa disposition, ses issues et ses entrées, tous ses dessins et toutes ses prescriptions, tous ses dessins et toutes ses lois; mets-en la description sous leurs yeux. Ils observeront tous ses dessins et toutes ses prescriptions, et ils les exécuteront. Telle est la loi concernant la Maison. Sur le sommet de la montagne, tout le territoire qui l'entoure est très sacré. Voilà la loi concernant la Maison. Voici les mesures de l'autel, d'après les coudées dont chacune était d'un palme plus longue que la coudée ordinaire. La cavité était d'une coudée et avait une coudée de largeur; le rebord qui délimitait son contour avait un empan; c'était le support de l'autel. Depuis la cavité au niveau du sol jusqu'au socle inférieur il y avait deux coudées, et une coudée de largeur; et depuis le petit jusqu'au grand socle il y avait quatre coudées, et une coudée de largeur. Le foyer avait quatre coudées; quatre cornes s'élevaient du foyer. Le foyer avait douze coudées de longueur, douze coudées de largeur et formait un carré par ses quatre côtés. Le socle avait quatorze coudées de longueur sur quatorze coudées de largeur à ses quatre côtés; le rebord, tout autour, avait une demi-coudée; la cavité avait une coudée tout autour, et ses marches étaient tournées vers l'est. Il me dit: Humain, ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici les prescriptions au sujet de l'autel, pour le jour où on le construira, afin d'y offrir les holocaustes et d'y faire l'aspersion du sang. Tu donneras aux prêtres-lévites, qui sont de la descendance de Tsadoq et qui se présentent devant moi afin d'officier pour moi, – déclaration du Seigneur Dieu  – un taureau en sacrifice pour le péché. Tu prendras de son sang et tu en mettras sur les quatre cornes de l'autel, sur les quatre angles du socle et sur le rebord, tout autour. Tu ôteras ainsi le péché de l'autel et tu feras l'expiation pour lui. Tu prendras le taureau du sacrifice pour le péché, et on le brûlera dans un lieu réservé de la Maison, hors du sanctuaire. Le deuxième jour, tu présenteras un bouc sans défaut en sacrifice pour le péché, et on ôtera le péché de l'autel, comme on l'a fait au moyen du taureau. Quand tu auras achevé le sacrifice pour le péché, tu présenteras un taureau sans défaut et un bélier sans défaut, pris sur le petit bétail. Tu les présenteras devant le Seigneur ; les prêtres jetteront du sel sur eux et les offriront en holocauste pour le Seigneur. Pendant sept jours, tu offriras chaque jour un bouc en sacrifice pour le péché; on offrira aussi un taureau et un bélier pris sur le petit bétail, l'un et l'autre sans défaut. Pendant sept jours, on fera l'expiation de l'autel: on le purifiera et on l'investira. Lorsque ces jours seront achevés, à partir du huitième jour, les prêtres offriront sur l'autel vos holocaustes et vos sacrifices de paix, et je vous accueillerai favorablement – déclaration du Seigneur Dieu. Il me ramena vers la porte extérieure du sanctuaire, celle qui donnait sur l'est. Elle était fermée. Le Seigneur me dit: Cette porte restera fermée, elle ne s'ouvrira pas, et personne n'y passera, car le Seigneur, le Dieu d'Israël, est entré par là. Elle restera fermée. Mais le prince, en tant que prince, pourra s'y asseoir, pour manger le pain devant le Seigneur. Il entrera par le vestibule de la porte et il sortira par le même chemin. Il me conduisit vers la porte nord, devant la Maison. Je regardai: la gloire du Seigneur remplissait la maison du Seigneur ! Je tombai face contre terre. Le Seigneur me dit: Humain, fais attention! Regarde de tes yeux et écoute de tes oreilles tout ce que je te dirai au sujet de toutes les prescriptions de la maison du Seigneur et de toutes ses lois; fais attention à l'accès de la Maison et à toutes les issues du sanctuaire. Tu diras aux rebelles, à la maison d'Israël: Ainsi parle le Seigneur Dieu : Cela suffit, avec toutes vos abominations, maison d'Israël! Vous avez introduit dans mon sanctuaire des étrangers incirconcis de cœur et incirconcis de chair, pour profaner ma maison. Au moment où vous présentiez mon pain, la graisse et le sang, on a rompu mon alliance au profit de toutes vos abominations. Vous n'avez pas assuré le service de ce qui m'est consacré, mais vous avez installé ces gens-là pour assurer le service à votre place dans mon sanctuaire. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Aucun étranger, incirconcis de cœur et incirconcis de chair, n'entrera dans mon sanctuaire, aucun des étrangers qui sont au milieu des Israélites. En ce qui concerne les lévites qui se sont éloignés de moi, quand Israël s'égarait et se détournait de moi pour suivre ses idoles, ils seront chargés de leur faute. Dans mon sanctuaire ils officieront, affectés aux portes de la Maison; ils officieront pour la Maison. Ils immoleront pour le peuple les holocaustes et les autres sacrifices; ils se tiendront debout devant lui afin d'officier pour lui. Parce qu'ils ont officié devant ses idoles et qu'ils ont été pour la maison d'Israël un obstacle qui fait trébucher, une cause de faute, je leur jure, à main levée, – déclaration du Seigneur Dieu  – qu'ils seront chargés de leur faute. Ils ne s'approcheront pas de moi afin d'exercer pour moi le sacerdoce; ils ne s'approcheront pas de tout ce qui m'est consacré, des choses très sacrées; ils seront chargés de leur confusion et des abominations qu'ils ont commises. Je les chargerai d'assurer le service de la Maison; ils feront tout son service, tout ce qui doit s'y faire. Mais les prêtres-lévites, fils de Tsadoq, qui ont assuré le service de mon sanctuaire quand les Israélites s'égaraient loin de moi, ceux-là se présenteront devant moi afin d'officier pour moi; ils se tiendront debout devant moi pour me présenter la graisse et le sang – déclaration du Seigneur Dieu. Ceux-là entreront dans mon sanctuaire; ils se présenteront devant ma table afin d'officier pour moi et ils assureront mon service. Lorsqu'ils arriveront aux portes de la cour intérieure, ils revêtiront des habits de lin; ils n'auront sur eux rien qui soit en laine, quand ils officieront aux portes de la cour intérieure et dans la Maison. Ils auront une parure de lin sur la tête et des caleçons de lin sur les reins; ils ne mettront pas de ceinture qui provoque la sueur. Lorsqu'ils sortiront pour aller dans la cour extérieure, vers le peuple, ils quitteront les vêtements avec lesquels ils officient et les déposeront dans les salles du sanctuaire; ils mettront d'autres vêtements, afin de ne pas consacrer le peuple par leurs vêtements. Ils ne se raseront pas la tête et ne laisseront pas non plus pousser librement leurs cheveux; mais ils devront tailler leur chevelure. Aucun prêtre ne boira du vin lorsqu'il entrera dans la cour intérieure. Ils ne prendront pour femme ni une veuve, ni une femme répudiée, mais ils prendront des vierges de la descendance de la maison d'Israël, ou une veuve si elle est la veuve d'un prêtre. Ils enseigneront à mon peuple la distinction entre le sacré et le profane, ils lui feront connaître la différence entre l'impur et le pur. En cas de litige, ils feront respecter le droit et ils jugeront d'après mes règles. Ils observeront aussi mes lois et mes prescriptions lors de toutes mes rencontres festives, et ils feront de mes sabbats des jours sacrés. Un prêtre n'ira pas vers un mort, de peur de se rendre impur; il ne pourra se rendre impur que pour un père, pour une mère, pour un fils, pour une fille, pour un frère et pour une sœur qui n'est pas mariée. Après sa purification, on comptera pour lui sept jours. Le jour où il entrera dans le sanctuaire, dans la cour intérieure pour officier dans le sanctuaire, il présentera le sacrifice pour son propre péché – déclaration du Seigneur Dieu. Voici leur patrimoine: c'est moi qui suis leur patrimoine. Vous ne leur donnerez pas de propriété en Israël: c'est moi qui suis leur propriété. Ils se nourriront des offrandes végétales, des sacrifices pour le péché et des sacrifices de réparation; et tout ce qui sera frappé d'anathème en Israël sera pour eux. Les prémices de tous les premiers fruits et tous vos prélèvements sans exception appartiendront aux prêtres; vous donnerez au prêtre les prémices de votre pâte – afin que la bénédiction repose sur ta maison. Les prêtres ne mangeront aucune bête crevée ou déchiquetée, qu'il s'agisse d'oiseau ou de bétail. Lorsque vous répartirez par le sort le pays en patrimoines, vous ferez sur le pays un prélèvement sacré pour le Seigneur, long de 25 000 coudées et large de 10 000. Il sera sacré sur toute sa superficie. Il y aura pour le sanctuaire 500 coudées sur 500 en carré, et 50 coudées pour un espace libre tout autour. Sur cette étendue de 25 000 en longueur et 10 000 en largeur, tu mesureras un emplacement pour le sanctuaire, le Très-Sacré. C'est une portion sacrée prise sur le pays: elle appartient aux prêtres, les officiants du sanctuaire, qui se présentent devant le Seigneur afin d'officier pour lui; c'est là que seront leurs maisons, et ce sera un lieu consacré pour le sanctuaire. 25 000 coudées en longueur et 10 000 en largeur formeront la propriété des lévites, les officiants de la Maison, avec vingt salles. Comme propriété de la ville, vous mettrez 5 000 coudées en largeur et 25 000 en longueur, correspondant au prélèvement sacré; ce sera pour toute la maison d'Israël. Pour le prince il y aura des deux côtés du prélèvement sacré et de la propriété de la ville, le long du prélèvement sacré et le long de la propriété de la ville, du côté de l'ouest vers l'ouest et du côté de l'est vers l'est, sur une longueur correspondant à une part, depuis la frontière de l'ouest jusqu'à la frontière de l'est. Ce sera sa terre, sa propriété en Israël; mes princes n'exploiteront plus mon peuple, mais ils laisseront le pays à la maison d'Israël, selon ses tribus. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Cela suffit, princes d'Israël! Arrêtez la violence et le ravage, agissez selon l'équité et la justice, cessez de déposséder mon peuple – déclaration du Seigneur Dieu. Ayez des balances justes, un épha juste et un bath juste. L'épha et le bath auront la même mesure: le bath contiendra le dixième du homer et l'épha le dixième du homer; leur mesure sera réglée d'après le homer. Le sicle sera de vingt guéras. La mine aura chez vous vingt sicles plus vingt-cinq sicles plus quinze sicles. Voici le prélèvement que vous ferez: un sixième d'épha sur un homer de froment, et un sixième d'épha sur un homer d'orge. Prescription pour l'huile, pour un bath d'huile: un dixième de bath sur un kor, soit un homer de dix baths, car dix baths font un homer. Et un mouton ou une chèvre sur un troupeau de deux cents dans les riches pâturages d'Israël. Ce sera pour l'offrande végétale, l'holocauste et le sacrifice de paix, afin de faire l'expiation sur eux – déclaration du Seigneur Dieu. Tout le peuple du pays devra opérer ce prélèvement pour le prince en Israël. Le prince sera chargé des holocaustes, des offrandes végétales et des libations, aux fêtes, aux nouvelles lunes, aux sabbats, à toutes les rencontres festives de la maison d'Israël; il offrira le sacrifice pour le péché, l'offrande végétale, l'holocauste et les sacrifices de paix en expiation pour la maison d'Israël. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Le premier jour du premier mois, tu prendras un taureau sans défaut et tu ôteras le péché du sanctuaire. Le prêtre prendra du sang du sacrifice pour le péché et il en mettra sur les montants des portes de la Maison, sur les quatre angles du socle de l'autel et sur les montants des portes de la cour intérieure. Tu feras de même le septième jour du mois, pour l'homme qui a péché par erreur ou par inadvertance; vous ferez ainsi l'expiation de la Maison. Le quatorzième jour du premier mois, il y aura pour vous la Pâque. C'est une fête de sept jours; on mangera des pains sans levain. Le prince offrira ce jour-là, pour lui et pour tout le peuple du pays, un taureau en sacrifice pour le péché. Pendant les sept jours de la fête, il offrira en holocauste au Seigneur sept taureaux et sept béliers sans défaut chaque jour, pendant les sept jours, et un bouc en sacrifice pour le péché, chaque jour. Il fera une offrande végétale d'un épha pour chaque taureau et d'un épha pour chaque bélier, avec un hîn d'huile par épha. Le quinzième jour du septième mois, à la fête, il offrira pendant sept jours le même sacrifice pour le péché, le même holocauste, la même offrande végétale et la même huile. Ainsi parle le Seigneur Dieu : La porte de la cour intérieure, celle qui donne sur l'est, restera fermée les six jours de travail, mais elle sera ouverte le jour du sabbat; elle sera aussi ouverte le jour de la nouvelle lune. Le prince entrera par le vestibule de la porte extérieure et s'arrêtera près des montants de la porte. Les prêtres offriront son holocauste et ses sacrifices de paix; il se prosternera sur le seuil de la porte, puis il sortira, et la porte ne sera pas fermée avant le soir. Le peuple du pays se prosternera devant le Seigneur à l'entrée de cette porte, aux jours de sabbat et aux nouvelles lunes. L'holocauste que le prince présentera au Seigneur, le jour du sabbat, sera de six agneaux sans défaut et d'un bélier sans défaut; et son offrande végétale d'un épha pour le bélier, et de ce qu'il pourra pour les agneaux, avec un hîn d'huile par épha. Le jour de la nouvelle lune, il offrira un taureau sans défaut, six agneaux et un bélier qui seront sans défaut; il fera une offrande végétale d'un épha pour le taureau, d'un épha pour le bélier et de ce que ses ressources lui permettront pour les agneaux, avec un hîn d'huile par épha. Lorsque le prince entrera, il entrera par le vestibule de la porte et il sortira par le même chemin. Lorsque le peuple du pays viendra devant le Seigneur, aux rencontres festives, celui qui entrera par la porte nord pour se prosterner sortira par la porte sud, et celui qui entrera par la porte sud sortira par la porte nord. On ne s'en retournera pas par la porte qu'on a passée en entrant, mais on sortira par la porte opposée. Le prince entrera au milieu d'eux quand ils entreront et sortira quand ils sortiront. Aux fêtes, aux rencontres festives, l'offrande végétale sera d'un épha pour le taureau, d'un épha pour le bélier et de ce qu'il pourra pour les agneaux, avec un hîn d'huile par épha. Si le prince offre au Seigneur un holocauste volontaire ou un sacrifice volontaire de paix, on lui ouvrira la porte qui donne sur l'est; il offrira son holocauste et son sacrifice de paix comme il le fait le jour du sabbat; puis il sortira, et on fermera la porte après qu'il sera sorti. Tu offriras chaque jour en holocauste au Seigneur un agneau d'un an sans défaut; tu l'offriras tous les matins. Tu y joindras tous les matins, en offrande végétale, un sixième d'épha et le tiers d'un hîn d'huile pour l'ajouter à la farine. C'est l'offrande végétale pour le Seigneur. Ce sont là des prescriptions perpétuelles, valables constamment. Tous les matins on offrira l'agneau, l'offrande végétale et l'huile en holocauste constant. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Si le prince fait un cadeau à l'un de ses fils, cela constituera pour les fils de celui-ci un patrimoine; ce sera leur propriété héréditaire. Mais s'il fait à l'un de ses sujets un don pris sur son patrimoine, ce don lui appartiendra jusqu'à l'année de la libération, puis il reviendra au prince; ainsi son patrimoine appartiendra seulement à ses fils. Le prince ne prendra rien du patrimoine du peuple, il ne le dépouillera pas de ses propriétés; le patrimoine qu'il donnera à ses fils, il le prendra de sa propriété, afin que mon peuple ne soit pas dispersé, chacun loin de sa propriété. Il me conduisit par l'accès qui était sur le côté de la porte, dans les salles sacrées destinées aux prêtres, celles qui donnent sur le nord. Il y avait un emplacement dans le fond, à l'ouest. Il me dit: C'est le lieu où les prêtres feront cuire les sacrifices de réparation et les sacrifices pour le péché, et où ils feront cuire les offrandes végétales, pour éviter de les porter dans la cour extérieure et de consacrer le peuple. Il me fit sortir dans la cour extérieure et me fit passer vers les quatre coins de la cour. Il y avait une cour à chacun des coins de la cour. Aux quatre coins de la cour, il y avait des cours voûtées, longues de quarante coudées et larges de trente; toutes les quatre avaient la même mesure, dans les coins. Un enclos les entourait toutes les quatre, et des cuisines étaient aménagées, adossées à l'enclos tout autour. Il me dit: Ce sont les locaux des cuisiniers, où les officiants de la Maison font cuire la viande des sacrifices du peuple. Il me ramena vers l'entrée de la Maison. De l'eau sortait sous le seuil de la Maison à l'est, car la façade de la Maison était à l'est; l'eau descendait sous le côté droit de la Maison, au sud de l'autel. Il me fit sortir par le chemin de la porte nord et il me fit faire le tour par dehors jusqu'à l'extérieur de la porte qui donne sur l'est. L'eau coulait sur le côté droit. Lorsque l'homme sortit vers l'est, il avait dans la main un cordeau et il mesura mille coudées; il me fit traverser l'eau, et j'avais de l'eau jusqu'aux chevilles. Il mesura encore mille coudées et me fit traverser l'eau, et j'avais de l'eau jusqu'aux genoux. Il mesura encore mille coudées et me fit traverser, et j'avais de l'eau jusqu'aux reins. Il mesura encore mille coudées; c'était un torrent que je ne pouvais traverser, car l'eau était si profonde qu'il fallait y nager; c'était un torrent qu'on ne pouvait traverser. Il me dit: As-tu vu, humain? Il me conduisit et me ramena au bord du torrent. Quand il m'eut ramené, il y avait beaucoup d'arbres au bord du torrent, de chaque côté. Il me dit: Cette eau sortira vers le district oriental, descendra dans la plaine aride et entrera dans la mer; lorsqu'elle se sera jetée dans la mer, les eaux de la mer deviendront saines. Partout où le torrent arrivera, tous les êtres vivants qui grouillent vivront; il y aura une grande quantité de poissons, car cette eau arrivera là-bas et les eaux deviendront saines, et il y aura de la vie partout où arrivera le torrent. Alors des pêcheurs s'y tiendront. Depuis Eïn-Guédi jusqu'à Eïn-Eglaïm, on étendra les filets. Ces poissons, selon leurs espèces, seront comme les poissons de la grande mer; ils seront très nombreux. Ses marais et ses lagunes ne seront pas assainis, ils seront abandonnés au sel. Près du torrent, sur ses rives, de chaque côté, pousseront toutes sortes d'arbres fruitiers. Leur feuillage ne se flétrira pas, leur fruit ne s'épuisera pas; ils donneront des primeurs tous les mois, parce que ses eaux sortiront du sanctuaire. Leur fruit servira de nourriture et leur feuillage de remède. Ainsi parle le Seigneur Dieu : Voici les frontières du pays que vous distribuerez comme patrimoine aux douze tribus d'Israël. Joseph aura deux parts. Vous l'aurez comme patrimoine sans distinction, ainsi que j'ai juré, à main levée, de le donner à vos pères. Ce pays va donc vous échoir comme patrimoine. Voici les frontières du pays. Du côté nord, depuis la grande mer, le chemin de Hetlôn jusqu'à l'entrée de Tsedad, Hamath, Bérota, Sibraïm entre le territoire de Damas et le territoire de Hamath, Hatser-Tikôn vers la frontière du Haurân. Ainsi la frontière sera, depuis la mer, Hatsar-Eïnôn, la frontière de Damas, Tsaphôn au nord, et la frontière de Hamath: ce sera le côté nord. Le côté est sera le Jourdain, entre le Haurân et Damas, entre le Galaad et le pays d'Israël. Vous mesurerez depuis la frontière nord jusqu'à la mer orientale: ce sera le côté est. Le côté sud, vers le midi, ira depuis Tamar jusqu'aux eaux de Meriba à Qadesh, jusqu'au torrent, vers la grande mer: ce sera le côté du midi, au sud. Le côté ouest sera la grande mer, depuis la frontière jusqu'en face de l'entrée de Hamath: ce sera le côté ouest. Vous partagerez ce pays entre vous, selon les tribus d'Israël. Vous le répartirez par le sort, en patrimoines pour vous et pour les immigrés qui séjourneront au milieu de vous, qui engendreront des fils au milieu de vous; ils seront pour vous comme des autochtones parmi les Israélites. Avec vous, ils répartiront le patrimoine par le sort au milieu des tribus d'Israël. Et ainsi, c'est dans la tribu où l'immigré séjournera que vous lui donnerez son patrimoine – déclaration du Seigneur Dieu. Voici les noms des tribus. Depuis l'extrémité nord, le long du chemin de Hetlôn à Hamath, Hatsar-Eïnôn, la frontière de Damas au nord vers Hamath, de l'est à l'ouest: Dan, une part. Contre la frontière de Dan, de l'est à l'ouest: Aser, une part. Contre la frontière d'Aser, de l'est à l'ouest: Nephtali, une part. Contre la frontière de Nephtali, de l'est à l'ouest: Manassé, une part. Contre la frontière de Manassé, de l'est à l'ouest: Ephraïm, une part. Contre la frontière d'Ephraïm, de l'est à l'ouest: Ruben, une part. Contre la frontière de Ruben, de l'est à l'ouest: Juda, une part. Contre la frontière de Juda, de l'est à l'ouest, ce sera le prélèvement, large de 25 000 coudées et long comme l'une des parts de l'est à l'ouest; et le sanctuaire sera au milieu. Le prélèvement que vous ferez pour le Seigneur aura 25 000 coudées de longueur et 10 000 de largeur. C'est aux prêtres qu'appartiendra ce prélèvement sacré: 25 000 coudées au nord, 10 000 en largeur à l'ouest, 10 000 en largeur à l'est et 25 000 en longueur au sud, et le sanctuaire du Seigneur sera au milieu. Cela appartiendra aux prêtres consacrés parmi les fils de Tsadoq, qui ont assuré mon service et qui ne se sont pas égarés, lorsque les Israélites s'égaraient, comme se sont égarés les lévites. Cela leur appartiendra comme une portion très sacrée, prélevée sur le prélèvement qui aura été fait sur le pays, à côté de la frontière des lévites. Les lévites auront, correspondant à la frontière des prêtres, 25 000 coudées en longueur et 10 000 en largeur, 25 000 pour toute la longueur et 10 000 pour la largeur. Ils n'en pourront rien vendre. On ne pourra ni échanger ni aliéner ces prémices du pays, car elles sont consacrées au Seigneur. Les 5 000 coudées qui resteront, en largeur, sur les 25 000 seront un territoire profane, pour la ville, la zone d'habitation et les abords; la ville sera au milieu. En voici les mesures: du côté nord 4 500 coudées, du côté du midi 4 500, du côté est 4 500, et du côté ouest 4 500. La ville aura des abords de 250 coudées au nord, de 250 au sud, de 250 à l'est et de 250 à l'ouest. Quant au reste sur la longueur – correspondant au prélèvement sacré – 10 000 coudées à l'est et 10 000 à l'ouest – correspondant au prélèvement sacré, sa production servira à nourrir ceux qui travailleront pour la ville. Ceux qui travailleront pour la ville, de toutes les tribus d'Israël, le cultiveront. Le prélèvement aura en tout 25 000 coudées sur 25 000; vous prélèverez un quart du prélèvement sacré pour la propriété de la ville. Ce qui restera sera pour le prince, des deux côtés du prélèvement sacré et de la propriété de la ville, le long des 25 000 coudées du prélèvement jusqu'à la frontière de l'est, et à l'ouest le long des 25 000 coudées vers la frontière de l'ouest. Cette part correspondant aux autres parts sera pour le prince. Le prélèvement sacré et le sanctuaire de la Maison seront au milieu. Le long de la propriété des lévites et de la propriété de la ville, ce qui appartiendra au prince sera situé au milieu, entre la frontière de Juda et la frontière de Benjamin. Ce sera pour le prince. Voici le reste des tribus. De l'est à l'ouest: Benjamin, une part. Contre la frontière de Benjamin, de l'est à l'ouest: Siméon, une part. Contre la frontière de Siméon, de l'est à l'ouest: Issacar, une part. Contre la frontière d'Issacar, de l'est à l'ouest: Zabulon, une part. Contre la frontière de Zabulon, de l'est à l'ouest: Gad, une part. Contre la frontière de Gad, du côté sud, vers le midi, la frontière ira depuis Tamar jusqu'aux eaux de Meriba à Qadesh, jusqu'au torrent, vers la grande mer. Voilà le pays que vous répartirez par le sort, en patrimoines pour les tribus d'Israël; telles sont leurs parts – déclaration du Seigneur Dieu. Voici les issues de la ville: du côté nord qui mesure 4 500 coudées – les portes de la ville avec les noms des tribus d'Israël – trois portes au nord: une porte pour Ruben, une porte pour Juda, une porte pour Lévi; du côté est, 4 500 coudées, trois portes: une porte pour Joseph, une porte pour Benjamin, une porte pour Dan; du côté du midi, 4 500 coudées, trois portes: une porte pour Siméon, une porte pour Issacar, une porte pour Zabulon; du côté ouest 4 500 coudées, trois portes: une porte pour Gad, une porte pour Aser, une porte pour Nephtali. Pourtour: 18 000 coudées. Et, dès ce jour, le nom de la ville sera Adonaï-Shamma (« YHWH est là »). La troisième année du règne de Joïaqim, roi de Juda, Nabuchodonosor, roi de Babylone, vint contre Jérusalem et l'assiégea. Le Seigneur lui livra Joïaqim, roi de Juda, et une partie des objets de la maison de Dieu. Il les emmena au pays de Shinéar, dans la maison de ses dieux, et il mit les objets dans le Trésor de ses dieux. Le roi ordonna à Ashpenaz, chef de ses hauts fonctionnaires, d'amener quelques Israélites de la descendance royale ou de familles de dignitaires, des garçons sans défaut corporel, beaux, doués de toute sagesse, de connaissance et d'intelligence, aptes à se tenir dans le palais du roi, à qui l'on apprendrait les lettres et la langue des Chaldéens. Le roi leur fixa pour chaque jour une portion des mets de sa table et du vin dont il buvait, voulant les élever pendant trois années, au bout desquelles ils se tiendraient devant le roi. Il y avait parmi eux, d'entre les Judéens, Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria. Le chef des hauts fonctionnaires leur imposa des noms: à Daniel celui de Belteshatsar, à Hanania celui de Shadrak, à Mishaël celui de Méshak et à Azaria celui d'Abed-Nego. Daniel décida de ne pas se souiller avec les mets du roi et le vin dont il buvait, et il supplia le chef des hauts fonctionnaires de ne pas l'obliger à se souiller. Dieu accorda à Daniel la faveur et la compassion du chef des hauts fonctionnaires. Le chef des hauts fonctionnaires dit à Daniel: Je crains mon maître, le roi, qui a fixé ce que vous devez manger et boire; pourquoi vous trouverait-il moins bonne mine qu'aux autres garçons de votre âge? Vous me feriez risquer ma tête devant le roi! Alors Daniel dit à l'intendant à qui le chef des hauts fonctionnaires avait remis la surveillance de Daniel, de Hanania, de Mishaël et d'Azaria: Nous sommes tes serviteurs; mets-nous, je t'en prie, à l'épreuve pendant dix jours; qu'on nous donne des légumes à manger et de l'eau à boire. Tu regarderas ensuite notre mine et la mine des garçons qui mangent les mets du roi, et tu agiras avec nous d'après ce que tu auras vu. Il leur accorda ce qu'ils demandaient et les mit à l'épreuve pendant dix jours. Au bout de dix jours, ils avaient meilleure mine et plus d'embonpoint que tous les garçons qui mangeaient les mets du roi. Désormais, l'intendant enlevait les mets et le vin de leurs repas, et il leur donnait des légumes. Dieu donna à ces quatre garçons de la connaissance, du discernement dans tout ce qui concernait les lettres et de la sagesse; Daniel expliquait toutes les visions et tous les rêves. Au terme fixé par le roi pour les lui amener, le chef des hauts fonctionnaires les amena devant Nabuchodonosor. Le roi s'entretint avec eux; parmi eux tous, il ne s'en trouvait aucun comme Daniel, Hanania, Mishaël et Azaria. Ils se tinrent donc devant le roi. Sur tous les sujets qui réclamaient de la sagesse et de l'intelligence, et sur lesquels le roi les interrogeait, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les mages et les envoûteurs qui étaient dans tout son royaume. Telle fut l'existence de Daniel jusqu'à la première année du roi Cyrus. La deuxième année de son règne, Nabuchodonosor fit des rêves. Il fut troublé, et le sommeil le quitta. Le roi fit appeler les mages, les envoûteurs, les sorciers et les chaldéens, pour qu'ils exposent au roi ses rêves. Ils vinrent et se présentèrent devant le roi. Le roi leur dit: J'ai fait un rêve, et je suis troublé, parce que je voudrais comprendre ce rêve. Les chaldéens répondirent au roi, en langue araméenne: O roi, puisses-tu vivre toujours! Dis-nous le rêve, à nous, tes serviteurs, et nous en donnerons l'interprétation. Le roi répondit aux chaldéens: Voici ce que j'ai décidé: si vous ne me faites pas connaître le rêve et son interprétation, vous serez mis en pièces, et vos maisons seront réduites en un tas d'immondices. Mais si vous me dites le rêve et son interprétation, vous recevrez de moi des dons, des présents et de grands honneurs. Aussi dites-moi le rêve et son interprétation. Ils répondirent pour la seconde fois: O roi, dis-nous le rêve, à nous, tes serviteurs, et nous en donnerons l'interprétation! Le roi reprit: Je sais, en vérité, que vous voulez gagner du temps, parce que vous voyez ce que j'ai décidé. Si donc vous ne me faites pas connaître le rêve, il y aura une même sentence pour vous tous; vous êtes prêts à me dire des paroles mensongères et erronées, en attendant que les temps changent. Aussi dites-moi le rêve, et je saurai que vous êtes capables de m'en donner l'interprétation. Les chaldéens répondirent au roi: Il n'est personne sur terre qui puisse faire ce que demande le roi. C'est pourquoi aucun roi, si grand et puissant soit-il, n'a exigé pareille chose d'aucun mage, envoûteur ou chaldéen. Ce que le roi demande est difficile, il n'y a personne d'autre qui puisse le dire au roi, sinon les dieux, dont la demeure n'est pas parmi les êtres charnels. Là-dessus le roi entra dans une violente colère. Il ordonna de faire disparaître tous les sages de Babylone. La sentence fut publiée; les sages allaient être mis à mort, et l'on vint chercher Daniel et ses compagnons pour les mettre à mort. Alors Daniel parla d'une manière avisée et sensée à Ariok, chef des gardes du roi, qui était sorti pour mettre à mort les sages de Babylone. Il dit à Ariok, commandant du roi: Pourquoi la sentence du roi est-elle si sévère? Ariok exposa la chose à Daniel. Alors Daniel se rendit auprès du roi et le pria de lui accorder un délai pour donner au roi l'interprétation. Puis Daniel rentra chez lui et fit connaître l'affaire à Hanania, Mishaël et Azaria, ses compagnons, pour implorer la compassion du Dieu du ciel au sujet de ce mystère, afin qu'on ne fasse pas disparaître Daniel et ses compagnons avec le reste des sages de Babylone. Alors le mystère fut révélé à Daniel dans une vision, pendant la nuit. Alors Daniel bénit le Dieu du ciel. Daniel dit: Béni soit le nom de Dieu, depuis toujours et pour toujours! A lui sont la sagesse et la force. C'est lui qui change les temps et les circonstances, qui renverse les rois et qui établit les rois, qui donne la sagesse aux sages et la connaissance à ceux qui ont de l'intelligence. C'est lui qui révèle ce qui est profond et caché, qui connaît ce qui est dans les ténèbres, et la lumière demeure avec lui. Dieu de mes pères, je te célèbre et je te loue pour la sagesse et la force que tu m'as données, car tu m'as fait connaître ce que nous t'avons demandé, et tu nous as fait connaître l'affaire du roi! Après cela, Daniel se rendit auprès d'Ariok, à qui le roi avait ordonné de faire disparaître les sages de Babylone. Il alla lui dire: Ne fais pas disparaître les sages de Babylone. Conduis-moi devant le roi, et je donnerai au roi l'interprétation. Ariok conduisit vite Daniel devant le roi et lui dit: J'ai trouvé parmi les exilés de Juda un homme qui donnera l'interprétation au roi. Le roi demanda à Daniel, qu'on nommait Belteshatsar: Es-tu capable de me faire connaître le rêve que j'ai vu et son interprétation? Daniel répondit, devant le roi: Le mystère que le roi demande, ce ne sont pas les sages, les envoûteurs, les mages et les devins qui sont capables de le dire au roi; mais il y a dans le ciel un Dieu qui révèle les mystères, et qui a fait connaître au roi Nabuchodonosor ce qui arrivera dans la suite des temps. Voici ton rêve, les visions que tu as eues sur ton lit. Sur ton lit, ô roi, il t'est venu des pensées concernant ce qui arrivera dans la suite; et le révélateur des mystères t'a fait connaître ce qui arrivera. Si ce mystère m'a été révélé, ce n'est pas qu'il y ait en moi une sagesse supérieure à celle de tous les vivants, mais c'est afin que l'interprétation soit donnée au roi, et que tu connaisses les pensées de ton cœur. O roi, tu as eu une vision, celle d'une grande statue. Cette statue était immense et d'une splendeur extraordinaire. Elle était debout devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d'or pur; sa poitrine et ses bras étaient d'argent; son ventre et ses cuisses étaient de bronze; ses jambes, de fer; ses pieds, en partie de fer et en partie d'argile. Tu regardais, lorsqu'une pierre se détacha sans l'action d'aucune main, frappa les pieds de fer et d'argile de la statue et les réduisit en poussière. Alors le fer, l'argile, le bronze, l'argent et l'or furent pulvérisés ensemble et devinrent comme la balle qui s'échappe d'une aire de battage en été; le vent les emporta, et l'on n'en retrouva aucune trace. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne et remplit toute la terre. Voilà le rêve. Nous en donnerons l'interprétation devant le roi. O roi, tu es le roi des rois, car le Dieu du ciel t'a donné la royauté, la puissance, la force et la gloire. Il t'a livré les hommes, les animaux sauvages et les oiseaux du ciel, où qu'ils habitent, et il t'a fait dominer sur eux tous; c'est toi qui es la tête d'or. Après toi s'élèvera un autre royaume, moindre que le tien; puis un troisième royaume, qui sera de bronze, et qui dominera sur toute la terre. Il y aura un quatrième royaume, solide comme du fer; de même que le fer pulvérise et casse tout, il pulvérisera et brisera tout, comme le fer brise tout. Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé à l'argile. Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie solide et en partie fragile. Tu as vu le fer mêlé à l'argile, parce qu'ils se mêleront par des alliances humaines; mais ils ne s'attacheront pas l'un à l'autre, de même que le fer ne se mêle pas à l'argile. Aux jours de ces rois, le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et ce royaume ne passera pas sous la domination d'un autre peuple; il pulvérisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera toujours. Ainsi, tu as vu la pierre se détacher de la montagne sans l'action d'aucune main, et elle a pulvérisé le fer, le bronze, l'argile, l'argent et l'or. Un grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver dans la suite. Le rêve est sûr, et son interprétation est digne de foi. Alors le roi Nabuchodonosor tomba face contre terre, prosterné devant Daniel, et il ordonna de lui présenter des offrandes et des sacrifices d'odeur agréable. Le roi dit à Daniel: En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux, le Seigneur des rois et le révélateur des mystères, puisque tu as pu révéler ce mystère. Ensuite le roi éleva Daniel et lui fit de nombreux et riches présents. Il lui donna le commandement de toute la province de Babylone et le nomma chef suprême de tous les sages de Babylone. Daniel pria le roi de remettre l'administration de la province de Babylone à Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Daniel était à la cour du roi. Le roi Nabuchodonosor fit une statue d'or haute de soixante coudées et large de six coudées. Il la dressa dans la vallée de Doura, dans la province de Babylone. Le roi Nabuchodonosor fit convoquer les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les magistrats, les trésoriers, les juristes, les juges et toutes les autorités des provinces, pour qu'ils se rendent à l'inauguration de la statue qu'avait dressée le roi Nabuchodonosor. Alors les satrapes, les intendants et les gouverneurs, les magistrats, les trésoriers, les juristes, les juges et toutes les autorités de la province se rassemblèrent pour l'inauguration de la statue qu'avait dressée le roi Nabuchodonosor. Ils se placèrent devant la statue qu'avait dressée Nabuchodonosor. Le héraut cria avec force: Voici ce qu'on vous ordonne, gens de tous peuples, nations et langues! Au moment où vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments de musique, vous vous prosternerez pour adorer la statue d'or que le roi Nabuchodonosor a dressée. Quiconque ne se prosternera pas pour l'adorer sera jeté à l'instant même dans une fournaise ardente. C'est pourquoi, au moment où tous les peuples entendirent le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion et de toutes sortes d'instruments de musique, les gens de tous peuples, nations et langues se prosternèrent pour adorer la statue d'or qu'avait dressée le roi Nabuchodonosor. Aussitôt après, des Chaldéens vinrent accuser les Juifs. Ils dirent au roi Nabuchodonosor: O roi, puisses-tu vivre toujours! O roi, tu as donné un ordre d'après lequel tout homme qui entendrait le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments devrait se prosterner pour adorer la statue d'or, et d'après lequel quiconque ne se prosternerait pas pour l'adorer serait jeté dans une fournaise ardente. Or il y a des Juifs, ceux à qui tu as remis l'administration de la province de Babylone, Shadrak, Méshak et Abed-Nego, qui ne tiennent aucun compte de ton ordre, ô roi! Ils refusent de servir tes dieux et d'adorer la statue d'or que tu as dressée! Alors Nabuchodonosor, irrité et furieux, donna l'ordre d'amener Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Et ces hommes furent amenés devant le roi. Nabuchodonosor leur demanda: Est-il vrai, Shadrak, Méshak et Abed-Nego, que vous refusez de servir mes dieux et d'adorer la statue d'or que j'ai dressée? Maintenant tenez-vous prêts: au moment où vous entendrez le son du cor, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments, vous vous prosternerez pour adorer la statue que j'ai faite. Si vous ne l'adorez pas, vous serez jetés à l'instant même dans une fournaise ardente. Et quel est le dieu qui vous délivrera de ma main? Shadrak, Méshak et Abed-Nego répliquèrent au roi Nabuchodonosor: Nous n'avons pas besoin de te répondre là-dessus. Si notre Dieu que nous servons peut nous délivrer, il nous délivrera de la fournaise ardente et de ta main, ô roi. Sinon, sache quand même, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux et que nous n'adorerons pas la statue d'or que tu as dressée. Alors Nabuchodonosor fut rempli de fureur, et l'aspect de son visage changea devant Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Il ordonna de chauffer la fournaise sept fois plus qu'il n'était habituel de la chauffer. Puis il ordonna à quelques soldats parmi les plus vigoureux de son armée de lier Shadrak, Méshak et Abed-Nego, et de les jeter dans la fournaise ardente. Ils furent donc liés, revêtus de leurs habits, de leurs tuniques, de leurs manteaux et de leurs autres vêtements, et jetés dans la fournaise ardente. Comme, sur l'ordre sévère du roi, la fournaise avait été excessivement chauffée, les flammes tuèrent les hommes qui y avaient jeté Shadrak, Méshak et Abed-Nego. Et ces trois hommes, Shadrak, Méshak et Abed-Nego tombèrent liés dans la fournaise ardente. Alors le roi Nabuchodonosor fut effrayé et se leva précipitamment. Il dit à ses conseillers: N'avons-nous pas jeté dans le feu trois hommes liés? Ils répondirent au roi: Bien sûr, ô roi! Il reprit: Eh bien, je vois quatre hommes sans entraves qui marchent indemnes dans le feu; et l'aspect du quatrième ressemble à celui d'un fils des dieux. Puis Nabuchodonosor s'approcha de l'ouverture de la fournaise ardente et dit: Shadrak, Méshak et Abed-Nego, serviteurs du Dieu Très-Haut, sortez et venez! Et Shadrak, Méshak et Abed-Nego sortirent du feu. Les satrapes, les intendants, les gouverneurs et les conseillers du roi se rassemblèrent; ils virent que le feu n'avait eu aucun pouvoir sur le corps de ces hommes, que les cheveux de leur tête n'avaient pas été brûlés, que leurs habits n'étaient pas endommagés, et qu'ils ne sentaient même pas le brûlé. Nabuchodonosor dit: Béni soit le Dieu de Shadrak, de Méshak et d'Abed-Nego, lui qui a envoyé son messager et délivré ses serviteurs, car ils ont eu confiance en lui. Ils ont transgressé l'ordre du roi et livré leur corps plutôt que de servir aucun autre dieu que leur Dieu, en l'adorant. Voici maintenant l'ordre que je donne: Tout homme, de quelque peuple, nation ou langue qu'il soit, qui parlera inconsidérément contre le Dieu de Shadrak, de Méshak et d'Abed-Nego sera mis en pièces, et sa maison sera réduite en un tas d'immondices, parce qu'il n'y a aucun autre Dieu qui puisse délivrer comme lui. Après cela, le roi fit prospérer Shadrak, Méshak et Abed-Nego dans la province de Babylone. Nabuchodonosor, roi, aux gens de tous peuples, nations et langues, qui habitent sur toute la terre. Que votre paix soit grande! Il m'a semblé bon d'indiquer les signes et les prodiges que le Dieu Très-Haut a produits pour moi. Que ses signes sont grands! Que ses prodiges sont puissants! Son règne durera toujours, sa domination subsiste de génération en génération. Moi, Nabuchodonosor, je vivais tranquille dans ma maison et heureux dans mon palais. J'eus un rêve qui m'effraya; les pensées dont j'étais poursuivi sur mon lit, les visions de mon esprit, me remplissaient d'épouvante. Je donnai l'ordre de faire venir devant moi tous les sages de Babylone afin de me faire connaître l'interprétation du rêve. Alors vinrent les mages, les envoûteurs, les chaldéens et les devins. Je leur racontai le rêve, mais ils ne m'en firent pas connaître l'interprétation. En dernier lieu se présenta devant moi Daniel, nommé Belteshatsar d'après le nom de mon dieu, et qui a en lui le souffle des dieux saints. Je lui dis le rêve: Belteshatsar, chef des mages, toi qui as en toi, je le sais, le souffle des dieux saints, et pour qui aucun mystère n'est difficile, dis-moi l'interprétation des visions que j'ai eues en rêve. Voici ce que je vis, dans les visions de mon esprit, pendant que j'étais sur mon lit: Au milieu de la terre, un arbre très haut. Cet arbre était grand et fort, sa cime atteignait le ciel, et on le voyait de toutes les extrémités de la terre. Son feuillage était beau et ses fruits abondants; il portait de la nourriture pour tous; sous lui, les bêtes sauvages trouvaient de l'ombre; dans ses branches habitaient les oiseaux du ciel, et tout être vivant tirait de lui sa nourriture. Voici ce que je vis, dans les visions de mon esprit, pendant que j'étais sur mon lit: un veilleur, un saint, descendit du ciel. Il cria avec force: Abattez l'arbre, et coupez ses branches; arrachez son feuillage, et dispersez ses fruits; que les bêtes fuient son abri, et les oiseaux ses branches! Mais laissez en terre la souche avec ses racines, dans des chaînes de fer et de bronze, au milieu de l'herbe des champs. Qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'il ait, comme les bêtes, l'herbe de la terre pour partage! Son cœur d'homme sera changé, et un cœur de bête lui sera donné; et sept temps passeront sur lui. Cette sentence est un décret des veilleurs, cette résolution est un ordre des saints, afin que les vivants sachent que le Très-Haut est maître de la royauté des hommes, qu'il la donne à qui il veut, et qu'il peut y élever le dernier des hommes. Voilà le rêve que j'ai eu, moi, le roi Nabuchodonosor. Toi, Belteshatsar, dis-moi l'interprétation, puisque tous les sages de mon royaume ne peuvent me faire connaître cette interprétation; toi, tu le peux, car tu as en toi le souffle des dieux saints. Alors Daniel, nommé Belteshatsar, fut un moment stupéfait; ses pensées l'épouvantaient. Le roi reprit: Belteshatsar, que le rêve et l'interprétation ne t'épouvantent pas! Belteshatsar répondit: Mon seigneur, que le rêve soit pour tes ennemis, et son interprétation pour tes adversaires! L'arbre que tu as vu, qui était devenu grand et fort, dont la cime atteignait le ciel, et qu'on voyait de toute la terre; cet arbre, dont le feuillage était beau et les fruits abondants, qui portait de la nourriture pour tous, sous lequel s'abritaient les bêtes sauvages, et dans les branches duquel les oiseaux du ciel demeuraient, c'est toi, ô roi, qui es devenu grand et puissant, dont la grandeur s'est accrue au point d'atteindre le ciel, et dont le pouvoir s'étend jusqu'aux extrémités de la terre. Le roi a vu un veilleur, un saint, descendre du ciel et dire: « Abattez l'arbre, et détruisez-le; mais laissez en terre la souche avec ses racines, dans des chaînes de fer et de bronze, au milieu de l'herbe des champs; qu'il soit trempé de la rosée du ciel, et qu'il ait avec les bêtes sauvages l'herbe pour partage, jusqu'à ce que sept temps aient passé sur lui. » Voici l'interprétation, ô roi; voici le décret du Très-Haut qui t'atteindra, ô roi: On te chassera d'entre les humains, tu auras ta demeure avec les bêtes sauvages, et on te donnera, comme aux bœufs, de l'herbe à manger; tu seras trempé de la rosée du ciel, et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut est maître de la royauté des hommes, et qu'il la donne à qui il veut. L'ordre de laisser la souche de l'arbre avec ses racines signifie que ta royauté subsistera pour toi quand tu sauras que c'est le ciel qui est le maître. Aussi, ô roi, puisse mon conseil te plaire! Mets un terme à tes péchés par la justice et à tes fautes par la compassion envers les pauvres, et ta tranquillité se prolongera. Tout cela arriva au roi Nabuchodonosor. Au bout de douze mois, comme il se promenait dans le palais royal à Babylone, le roi dit: N'est-ce pas là Babylone la Grande, que j'ai bâtie comme résidence royale, par la puissance de ma force et pour l'honneur de ma gloire? La parole était encore dans la bouche du roi qu'une voix descendit du ciel: C'est à toi que l'on parle, roi Nabuchodonosor. Ta royauté s'est retirée de toi. On te chassera d'entre les humains, tu auras ta demeure avec les bêtes sauvages, on te donnera, comme aux bœufs, de l'herbe à manger; et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très-Haut est maître de la royauté des hommes et qu'il la donne à qui il veut. Au même instant la parole s'accomplit sur Nabuchodonosor. Il fut chassé d'entre les humains, il se mit à manger de l'herbe comme les bœufs, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce que ses cheveux poussent comme les plumes des aigles, et ses ongles comme les griffes des oiseaux. Après le temps marqué, moi, Nabuchodonosor, je levai les yeux vers le ciel, et la raison me revint. Je bénis le Très-Haut, je louai et glorifiai celui qui est vivant pour toujours, dont la domination durera toujours et dont le règne subsiste de génération en génération. Tous les habitants de la terre comptent pour rien; il agit comme il lui plaît avec l'armée du ciel et avec les habitants de la terre, et il n'y a personne qui lui résiste et lui dise: Que fais-tu? A ce moment, la raison me revint; l'honneur de ma royauté, ma magnificence et ma splendeur me furent rendus, mes conseillers et mes grands me réclamèrent; je fus rétabli dans ma royauté, et ma grandeur ne fit que s'accroître. Maintenant, moi, Nabuchodonosor, je loue, j'exalte et je glorifie le roi du ciel, dont toutes les œuvres sont vraies et dont les voies sont justes, et qui peut abaisser ceux qui marchent avec orgueil. Le roi Belshatsar donna un grand banquet pour mille de ses grands; devant ces mille-là il but du vin. Sous l'effet du vin, Belshatsar ordonna d'apporter les coupes d'or et d'argent que son père Nabuchodonosor avait enlevées du temple de Jérusalem, afin que le roi y boive, ainsi que ses femmes, ses concubines et ses grands. Alors on apporta les coupes d'or qui avaient été enlevées du temple, de la maison de Dieu à Jérusalem; et le roi, ses grands, ses femmes et ses concubines y burent. Ils burent du vin et ils louèrent les dieux d'or, d'argent, de bronze, de fer, de bois et de pierre. A ce moment-là apparut une main d'homme, dont les doigts se mirent à écrire, en face du porte-lampes, sur le plâtre du mur du palais royal. Le roi vit cette main qui écrivait. Alors le roi pâlit et ses pensées l'épouvantèrent; les jointures de ses reins se relâchèrent, et ses genoux s'entrechoquaient. Le roi cria avec force de faire venir les envoûteurs, les chaldéens et les devins; et le roi dit aux sages de Babylone: Quiconque lira cette inscription et m'en donnera l'interprétation sera revêtu de pourpre rouge, portera un collier d'or à son cou et aura la troisième place dans le gouvernement du royaume. Tous les sages du roi entrèrent; mais ils ne purent pas lire l'inscription, ni en faire connaître l'interprétation au roi. Sur quoi le roi Belshatsar fut tout à fait épouvanté; il pâlit et ses grands furent consternés. La reine, alertée par les paroles du roi et de ses grands, entra dans la salle du banquet et dit: O roi, puisses-tu vivre toujours! Que tes pensées ne t'épouvantent pas, tu n'as pas besoin de pâlir! Il y a dans ton royaume un homme qui a en lui le souffle des dieux saints. Aux jours de ton père, on a trouvé chez lui des lumières, de l'intelligence et une sagesse semblable à la sagesse des dieux. Aussi le roi Nabuchodonosor, ton père, l'a-t-il nommé chef des mages, des envoûteurs, des chaldéens, des devins – c'était le roi, ton père – parce qu'on a trouvé chez ce Daniel, à qui le roi a donné le nom de Belteshatsar, un souffle extraordinaire, de la connaissance et de l'intelligence, la faculté d'interpréter les rêves, de déchiffrer les énigmes et de résoudre les questions difficiles; qu'on appelle donc Daniel, et il donnera l'interprétation. Alors Daniel fut introduit devant le roi. Le roi demanda à Daniel: Es-tu ce Daniel, l'un des exilés de Juda, que le roi, mon père, a amenés de Juda? J'ai appris sur ton compte que tu as en toi le souffle des dieux, et qu'on trouve chez toi des lumières, de l'intelligence et une sagesse extraordinaire. On vient d'amener devant moi les sages et les envoûteurs, afin de lire cette inscription et de m'en faire connaître l'interprétation; mais ils n'ont pas pu donner l'interprétation des mots. J'ai appris que tu peux donner des interprétations et résoudre des questions difficiles; maintenant, si tu peux lire cette inscription et m'en faire connaître l'interprétation, tu seras revêtu de pourpre rouge, tu porteras un collier d'or à ton cou et tu auras la troisième place dans le gouvernement du royaume. Alors Daniel répondit, devant le roi: Garde tes dons pour toi, et accorde à un autre tes présents. Je lirai néanmoins l'inscription au roi et je lui en ferai connaître l'interprétation. O roi, le Dieu Très-Haut avait donné à Nabuchodonosor, ton père, la royauté, la grandeur, l'honneur et la gloire. A cause de la grandeur qu'il lui avait donnée, les gens de tous peuples, nations et langues avaient peur et tremblaient devant lui. Le roi faisait mettre à mort qui il voulait et il laissait la vie à ceux qu'il voulait; il élevait ceux qu'il voulait et il abaissait ceux qu'il voulait. Mais lorsque son cœur s'éleva et que son esprit s'obstina jusqu'à l'arrogance, il fut précipité de son trône royal et dépouillé de son honneur, il fut chassé d'entre les humains, son cœur devint semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages; on lui donna, comme aux bœufs, de l'herbe à manger, et son corps fut trempé de la rosée du ciel, jusqu'à ce qu'il sache que le Dieu Très-Haut est maître de la royauté des hommes et qu'il y place qui il veut. Et toi, Belshatsar, son fils, tu ne t'es pas abaissé, quoique tu aies connu tout cela. Tu t'es élevé contre le Seigneur du ciel; tu as fait apporter devant toi les coupes de sa maison, et vous y avez bu du vin, toi et tes grands, tes femmes et tes concubines; tu as loué les dieux d'argent, d'or, de bronze, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient pas, qui n'entendent pas et qui n'ont pas la connaissance, et tu n'as pas glorifié le Dieu qui a dans sa main ton souffle et toutes tes voies. C'est pourquoi il a envoyé cette main tracer cette inscription. Voici l'inscription qui a été tracée: Mené, mené, teqel, parsîn. Et voici l'interprétation de ces mots. Mené (« Compté »): Dieu a fait le compte de ton règne et il y a mis fin. Teqel (« Pesé »): Tu as été pesé dans la balance et tu as été trouvé insuffisant. Perès (« Divisé »): Ton royaume sera divisé et donné aux Mèdes et aux Perses. Aussitôt Belshatsar ordonna qu'on revête Daniel de pourpre rouge, qu'on lui mette au cou un collier d'or et qu'on fasse publiquement de lui le troisième personnage dans le gouvernement du royaume. Cette même nuit, Belshatsar, roi des Chaldéens, fut tué. Darius, le Mède, reçut la royauté, à l'âge de soixante-deux ans. Darius trouva bon d'établir sur le royaume cent vingt satrapes répartis dans tout le royaume. Il mit à leur tête trois chefs – l'un d'eux était Daniel – à qui ces satrapes devaient rendre compte, afin que le roi ne subisse aucun préjudice. Daniel lui-même surpassait les chefs et les satrapes, parce qu'il y avait en lui un souffle extraordinaire; et le roi projetait de le placer à la tête de tout le royaume. Alors les chefs et les satrapes se mirent en quête d'une affaire d'Etat pour accuser Daniel. Mais ils ne purent trouver aucun motif d'accusation, aucune erreur, parce qu'il était digne de confiance, et qu'on ne trouvait chez lui ni négligence, ni erreur. Alors ces hommes dirent: Nous ne trouverons aucun motif d'accusation contre ce Daniel, à moins que nous n'en trouvions un dans la loi de son Dieu. Puis ces chefs et ces satrapes se précipitèrent chez le roi et lui dirent: Roi Darius, puisses-tu vivre toujours! Tous les chefs du royaume, les intendants, les satrapes, les conseillers et les gouverneurs sont d'avis que soit publié un édit royal mettant en vigueur cette interdiction: « Quiconque, pendant trente jours, adressera des prières à un autre dieu ou à un autre homme que toi, ô roi, sera jeté dans la fosse aux lions. » Maintenant, ô roi, confirme l'interdiction et signe le décret, afin qu'il soit irrévocable, selon la loi des Mèdes et des Perses qui ne peut être abrogée. Là-dessus, le roi Darius signa le décret d'interdiction. Lorsque Daniel sut que le décret était signé, il monta chez lui, dans la chambre à l'étage dont les fenêtres étaient ouvertes dans la direction de Jérusalem; trois fois par jour il se mettait à genoux, il priait et louait son Dieu, comme il le faisait auparavant. Alors ces hommes se précipitèrent et trouvèrent Daniel qui suppliait et invoquait son Dieu. Puis ils allèrent trouver le roi et lui parlèrent de l'interdiction royale: N'as-tu pas signé une interdiction stipulant que quiconque, pendant trente jours, adresserait des prières à un autre dieu ou à un autre homme que toi, ô roi, serait jeté dans la fosse aux lions? Le roi répondit: La chose est certaine, selon la loi des Mèdes et des Perses qui ne peut être abrogée. Ils prirent de nouveau la parole et dirent, devant le roi: Daniel, l'un des exilés de Juda, n'a tenu aucun compte de toi, ô roi, ni de l'interdiction que tu as signée, et il fait sa prière trois fois par jour. Le roi fut très affligé quand il entendit cela; il voulut délivrer Daniel; jusqu'au coucher du soleil il s'efforça de le délivrer. Mais ces hommes se précipitèrent à nouveau chez le roi et dirent au roi: Sache, ô roi, que la loi des Mèdes et des Perses exige que toute interdiction ou tout décret confirmé par le roi soit irrévocable. Alors le roi ordonna d'amener Daniel et de le jeter dans la fosse aux lions. Le roi dit à Daniel: Ton Dieu, que tu sers avec persévérance, te délivrera! On apporta une pierre et on la mit sur l'ouverture de la fosse; le roi la scella de son anneau et de l'anneau de ses grands, afin que rien ne soit changé à l'égard de Daniel. Le roi se rendit ensuite dans son palais; il passa la nuit à jeun et il ne fit pas venir de concubine auprès de lui; le sommeil le fuyait. Le roi se leva au point du jour, avec l'aurore, et il se rendit en toute hâte à la fosse aux lions. En s'approchant de la fosse, il appela Daniel d'une voix triste. Le roi demanda à Daniel: Daniel, serviteur du Dieu vivant, ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a-t-il pu te délivrer des lions? Et Daniel dit au roi: O roi, puisses-tu vivre toujours! Mon Dieu a envoyé son messager pour fermer la gueule des lions; ils ne m'ont fait aucun mal, parce que j'ai été trouvé innocent devant lui; et devant toi non plus, ô roi, je n'ai rien fait de mal. Alors le roi, tout joyeux, ordonna qu'on retire Daniel de la fosse. Daniel fut retiré de la fosse et on le trouva indemne, parce qu'il avait mis sa foi en son Dieu. Le roi ordonna qu'on amène les hommes qui avaient accusé Daniel et qu'on les jette dans la fosse aux lions, eux, leurs enfants et leurs femmes; ils n'étaient pas arrivés au fond de la fosse que les lions s'étaient rués sur eux et leur avaient brisé tous les os. Après cela, le roi Darius écrivit aux gens de tous peuples, nations et langues qui habitaient sur toute la terre: Que votre paix soit grande! Je donne l'ordre que, dans toute l'étendue de mon royaume, on ait de la crainte et du respect devant le Dieu de Daniel. Car il est le Dieu vivant et il subsiste toujours! Son royaume ne sera jamais détruit, et sa domination durera jusqu'à la fin. C'est lui qui délivre et qui sauve, qui produit des signes et des prodiges dans le ciel et sur la terre. C'est lui qui a délivré Daniel de la griffe des lions. Daniel lui-même prospéra sous le règne de Darius et sous le règne de Cyrus le Perse. La première année de Belshatsar, roi de Babylone, Daniel eut un rêve, des visions de son esprit, pendant qu'il était sur son lit. Ensuite il écrivit le rêve. Début du récit: Daniel dit: Dans ma vision nocturne, je vis les quatre vents du ciel agiter la grande mer. Quatre bêtes énormes montèrent de la mer, différentes l'une de l'autre. La première était comme un lion et avait des ailes d'aigle; tandis que je regardais, ses ailes furent arrachées; elle fut soulevée de terre et mise debout sur ses jambes, comme un homme, et un cœur d'homme lui fut donné. Puis il y eut une deuxième bête, semblable à un ours; elle se dressait sur un côté; elle avait trois côtes dans la gueule, entre les dents, et on lui disait: Lève-toi, mange beaucoup de chair. Après cela, j'en vis une autre, comme un léopard, qui avait sur le dos quatre ailes d'oiseau; cette bête avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée. Après cela, dans mes visions nocturnes, je vis une quatrième bête, terrible, effrayante et extraordinairement forte; elle avait de grandes dents de fer; elle dévorait, elle pulvérisait et foulait aux pieds ce qui restait; elle était différente de toutes les bêtes précédentes, et elle avait dix cornes. Je considérais les cornes, quand une autre corne, petite, sortit d'entre elles, et trois des premières cornes furent arrachées devant elle; et sur cette corne, il y avait des yeux comme des yeux d'homme et une bouche qui parlait avec arrogance. Tandis que je regardais, on installa des trônes, et un vieillard s'assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête purs comme de la laine; son trône était comme un feu flamboyant, et ses roues comme un feu ardent. Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, dix mille fois dix mille se tenaient debout devant lui. Les juges s'assirent, et des livres furent ouverts. Je regardais alors, à cause des paroles arrogantes que prononçait la corne; et, tandis que je regardais, la bête fut tuée; son corps périt et fut livré au feu pour y être brûlé. Les autres bêtes furent dépouillées de leur puissance, mais une prolongation de vie leur fut accordée pour un temps déterminé. Dans mes visions nocturnes, je vis alors arriver, avec les nuées du ciel, quelqu'un qui ressemblait à un être humain; il s'avança vers le vieillard, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, l'honneur et la royauté; tous les peuples, les nations et les langues se mirent à le servir. Sa domination durera toujours, elle ne passera pas, et son royaume ne sera jamais détruit. Moi, Daniel, je fus troublé au plus profond de moi; les visions de mon esprit m'épouvantaient. Je m'approchai de l'un de ceux qui étaient là et lui demandai ce qu'il y avait de certain dans tout cela. Il me le dit et m'en fit connaître l'interprétation: Ces quatre bêtes énormes, ce sont quatre rois qui se lèveront sur la terre; mais les saints du Très-Haut recevront la royauté, ils posséderont la royauté pour toujours, à tout jamais. Ensuite je désirai avoir une certitude sur la quatrième bête, qui était différente de toutes les autres, particulièrement terrible, avec des dents de fer et des griffes de bronze, qui mangeait, pulvérisait et foulait aux pieds ce qui restait; et sur les dix cornes qu'elle avait sur la tête, et sur l'autre qui était sortie et devant laquelle trois étaient tombées, cette corne qui avait des yeux et une bouche parlant avec arrogance, et qui paraissait plus forte que les autres. Je regardai cette corne faire la guerre aux saints et l'emporter sur eux, jusqu'à ce que le vieillard vienne rendre justice aux saints du Très-Haut, et que le temps arrive où les saints soient en possession de la royauté. Il me dit: La quatrième bête, c'est un quatrième royaume qui sera sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la pulvérisera. Les dix cornes, ce sont dix rois qui s'élèveront de ce royaume. Un autre s'élèvera après eux, différent des premiers, et il abaissera trois rois. Il prononcera des paroles contre le Très-Haut, il opprimera les saints du Très-Haut, il espérera changer les temps et la loi, et les saints lui seront livrés pendant un temps, des temps et la moitié d'un temps. Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera anéantie et définitivement perdue. La royauté, la domination et la grandeur de tous les royaumes qui sont sous le ciel seront données au peuple des saints du Très-Haut. Son règne durera toujours, et tous les dominateurs le serviront et l'écouteront. C'est ici la fin du message. Moi, Daniel, je fus extrêmement épouvanté par mes pensées, je pâlis et je conservai ces paroles dans mon cœur. La troisième année du règne du roi Belshatsar, moi, Daniel, j'eus une vision, après celle que j'avais eue précédemment. Je regardais, dans cette vision; à ce que je voyais, j'étais à Suse la citadelle, dans la province d'Elam; pendant que je regardais la vision, je me trouvais près de l'Oulaï. Levant les yeux, je vis un bélier qui se tenait devant le canal. Il avait deux cornes; ces cornes étaient hautes, mais l'une était plus haute que l'autre; la plus haute s'éleva la dernière. Je vis le bélier qui frappait de ses cornes à l'ouest, au nord et au sud. Aucun animal ne pouvait lui résister, et personne ne pouvait délivrer de son pouvoir; il faisait ce qu'il voulait et grandissait. Comme je réfléchissais, un bouc arriva de l'ouest, parcourant toute la terre sans la toucher; ce bouc avait une corne imposante entre les yeux. Il arriva jusqu'au bélier qui avait deux cornes et que j'avais vu se tenant devant le canal; il courut sur lui dans l'ardeur de sa force. Je le vis qui s'approchait du bélier et s'exaspérait contre lui; il frappa le bélier et lui brisa les deux cornes, sans que le bélier eût la force de lui résister; il le jeta par terre et le piétina, et il n'y eut personne pour délivrer le bélier de son pouvoir. Le bouc devint très grand; mais lorsqu'il fut puissant, la grande corne se brisa. Quatre cornes imposantes s'élevèrent à sa place, dans les directions des quatre vents du ciel. De l'une d'elles sortit une corne, toute petite, qui s'agrandit beaucoup vers le sud, vers l'est, et vers le plus beau des pays. Elle s'éleva jusqu'à l'armée du ciel, fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les piétina. Elle grandit jusqu'au Prince de l'armée: le sacrifice constant lui fut enlevé, et le lieu de son sanctuaire fut rejeté. L'armée fut livrée, en plus du sacrifice constant, à cause de la transgression; la corne jeta la vérité par terre et réussit dans ses entreprises. J'entendis parler un saint; et un autre saint dit à celui qui parlait: Jusqu'à quand durera la vision sur le sacrifice constant, sur la transgression dévastatrice, sur le sanctuaire et l'armée livrés et piétinés? Et il me dit: Jusqu'à deux mille trois cents soirs et matins; après quoi le sanctuaire sera rétabli. Tandis que moi, Daniel, je regardais cette vision et que je cherchais à la comprendre, apparut quelqu'un qui avait l'aspect d'un homme vaillant; il se tenait debout devant moi. J'entendis la voix d'un être humain au milieu de l'Oulaï; il criait: Gabriel, fais comprendre la vision à celui-ci. Il vint alors près de l'endroit où j'étais. A sa venue, je fus rempli d'effroi et je tombai face contre terre. Il me dit: Comprends, humain, car la vision est pour le temps de la fin. Comme il me parlait, je restai frappé de torpeur, face contre terre. Il me toucha et me fit tenir debout à l'endroit où j'étais. Puis il me dit: Je te fais connaître ce qui arrivera au terme de la fureur, car il y a un temps fixé pour la fin. Le bélier que tu as vu et qui avait deux cornes, ce sont les rois de Médie et de Perse. Le bouc velu, c'est le roi de Grèce. La grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi. Les quatre qui se dressèrent à sa place quand elle fut brisée, ce sont quatre royaumes qui se dresseront à partir de cette nation, mais qui n'auront pas sa force. A la fin de leur règne, lorsque les transgresseurs auront comblé la mesure, un roi insolent et retors se dressera. Sa puissance s'affermira, mais ce ne sera pas par sa propre force; il causera des destructions inouïes, réussira dans ses entreprises et détruira les puissants et le peuple des saints. Par son habileté, la tromperie lui réussira, il aura de l'arrogance dans le cœur, et en pleine paix, il détruira une multitude de gens; il se dressera contre le Prince des princes, mais il sera brisé, sans l'action d'aucune main. Cette vision des soirs et des matins est certaine. Quant à toi, tiens secrète cette vision, car elle se rapporte à des jours lointains. Moi, Daniel, je fus plusieurs jours affaibli et malade; puis je me levai et m'occupai des affaires du roi. J'étais atterré à cause de la vision; je ne la comprenais pas. La première année de Darius, fils de Xerxès, de la dynastie mède, qui était devenu roi du royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi, Daniel, je compris par les livres le nombre d'années qui devait s'accomplir sur les ruines de Jérusalem, d'après la parole du Seigneur qui était parvenue à Jérémie, le prophète: soixante-dix ans. Je me tournai vers le Seigneur Dieu, en quête de prières et de supplications, par le jeûne, le sac et la cendre. Je priai le Seigneur, mon Dieu, et je lui fis cette confession: S'il te plaît, Seigneur, Dieu grand et redoutable, toi qui gardes l'alliance et la fidélité envers ceux qui t'aiment et qui observent tes commandements! Nous avons péché, nous avons commis des fautes, nous avons agi en méchants et en rebelles, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes règles. Nous n'avons pas écouté tes serviteurs, les prophètes, qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos princes, à nos pères et à tout le peuple du pays. A toi, Seigneur, la justice, et à nous la honte – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour – oui, aux hommes de Juda, aux habitants de Jérusalem et à tout Israël, à ceux qui sont proches comme à ceux qui sont loin, dans tous les pays où tu les as chassés à cause des sacrilèges qu'ils ont commis envers toi. Seigneur, à nous la honte, à nos rois, à nos princes et à nos pères, parce que nous avons péché contre toi. Au Seigneur, notre Dieu, la compassion et le pardon, car nous avons été rebelles envers lui. Nous n'avons pas écouté le Seigneur, notre Dieu, pour suivre ses lois qu'il avait mises devant nous par l'intermédiaire de ses serviteurs, les prophètes. Tout Israël a passé outre à ta loi et s'est écarté, sans t'écouter. Alors se sont répandues sur nous les malédictions liées aux serments qui sont écrits dans la loi de Moïse, serviteur de Dieu, parce que nous avons péché contre Dieu. Il a réalisé la parole qu'il avait prononcée contre nous et contre les chefs qui nous ont gouvernés, en faisant venir sur nous un malheur si grand qu'il n'en est jamais arrivé sous le ciel entier de semblable à celui qui est arrivé à Jérusalem. Comme cela est écrit dans la loi de Moïse, tout ce malheur est venu sur nous; et nous n'avons pas cherché à apaiser le Seigneur, notre Dieu, nous ne sommes pas revenus de nos fautes, nous n'avons pas discerné ta vérité. Le Seigneur a veillé sur ce malheur, et il l'a fait venir sur nous; car le Seigneur, notre Dieu, est juste dans toutes les œuvres qu'il a faites, et nous ne l'avons pas écouté. Et maintenant, Seigneur, notre Dieu, toi qui as fait sortir ton peuple d'Egypte d'une main forte et qui t'es fait un nom – voilà pourquoi il en est ainsi en ce jour – nous avons péché, nous avons agi en méchants. Seigneur, s'il te plaît, selon tout ce que tu fais pour la justice, que ta colère et ta fureur se détournent de ta ville, Jérusalem, ta montagne sacrée; car, à cause de nos péchés et des fautes de nos pères, Jérusalem et ton peuple sont exposés aux outrages de tous ceux qui nous entourent. Maintenant donc, notre Dieu, entends ma prière et mes supplications, à moi, ton serviteur! Pour le Seigneur, fais briller ta face sur ton sanctuaire dévasté! Mon Dieu, tends l'oreille et entends! Ouvre les yeux et vois nos lieux dévastés et la ville sur laquelle ton nom est invoqué! Car ce n'est pas à cause de ce que nous avons fait pour la justice que nous te présentons nos supplications, c'est à cause de ta grande compassion. Seigneur, entends! Seigneur, pardonne! Seigneur, sois attentif! Agis, ne tarde pas, pour toi-même, mon Dieu! Car ton nom est invoqué sur ta ville et sur ton peuple. Je parlais encore, je priais, je confessais mon péché et le péché d'Israël, mon peuple, et je présentais ma supplication au Seigneur, mon Dieu, en faveur de la montagne sacrée de mon Dieu; je parlais encore, en prière, quand Gabriel, l'homme que j'avais vu précédemment dans la vision, s'approcha de moi d'un vol rapide, à l'heure de l'offrande du soir. Il m'instruisit en me disant: Daniel, je suis sorti, maintenant, pour te communiquer l'intelligence. Au commencement de tes supplications, une parole a été émise, et je suis venu te l'annoncer; car tu es un bien-aimé. Saisis la parole et comprends la vision. Soixante-dix semaines ont été fixées sur ton peuple et sur ta ville sacrée, pour faire cesser la transgression et mettre fin aux péchés, pour faire l'expiation de la faute et amener la justice pour toujours, pour sceller vision et prophète et pour conférer l'onction à un « très-sacré ». Sache-le donc et comprends! Depuis qu'a été émise la parole disant de rétablir, de rebâtir Jérusalem, jusqu'à un chef ayant reçu l'onction, il y a sept semaines; pendant soixante-deux semaines, places et fossés seront rétablis, rebâtis, mais en des temps d'angoisse. Après les soixante-deux semaines, un homme ayant reçu l'onction sera retranché, et il n'aura personne pour lui. Le peuple d'un chef qui vient détruira la ville et le sanctuaire, et sa fin arrivera dans un déferlement; jusqu'à la fin de la guerre des dévastations sont décidées. Il fera avec la multitude une solide alliance d'une semaine, et durant la moitié de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande; sur l'aile des horreurs, il y aura un dévastateur, jusqu'à ce que la destruction décidée fonde sur le dévastateur. La troisième année de Cyrus, roi de Perse, une parole se révéla à Daniel, celui qu'on nommait Belteshatsar. Cette parole est vraie: il y aura un grand combat. Il saisit cette parole et comprit la vision. En ces jours-là, moi, Daniel, je fus trois semaines dans le deuil. Je ne mangeai aucun mets délicat, il n'entra ni viande ni vin dans ma bouche, et je ne me parfumai pas, jusqu'à ce que les trois semaines soient accomplies. Le vingt-quatrième jour du premier mois, moi, j'étais au bord du grand fleuve, c'est-à-dire le Tigre. Levant les yeux, je vis un homme vêtu de lin avec une ceinture d'or d'Ouphaz autour des reins. Son corps était comme de chrysolithe, son visage comme l'aspect de l'éclair, ses yeux comme un feu flamboyant, ses bras et ses jambes comme l'éclat du bronze poli, et sa voix comme un tumulte. Moi, Daniel, je vis seul la vision; les hommes qui étaient avec moi ne virent pas la vision, mais ils furent saisis d'une grande frayeur et s'enfuirent pour se cacher. Je restai, moi seul, et je vis cette grande vision; les forces me manquèrent, mon visage pâlit et fut décomposé, et je n'eus plus aucune force. J'entendis sa voix; et comme j'entendais sa voix, je fus frappé de torpeur, face contre terre. Alors une main me toucha et me mit, tout tremblant, sur mes genoux et sur mes mains. Puis il me dit: Daniel, bien-aimé, comprends les paroles que je vais te dire, et tiens-toi debout à l'endroit où tu es; car maintenant je suis envoyé vers toi. Lorsqu'il m'eut dit cette parole, je me tins debout en frissonnant. Il me dit: Daniel, n'aie pas peur; dès le premier jour où tu as décidé de comprendre et de t'humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues, et c'est à cause de tes paroles que je suis venu. Le prince du royaume de Perse m'a résisté vingt et un jours; mais Michel, l'un des premiers princes, est venu à mon secours, et je suis resté là, auprès des rois de Perse. Je suis venu maintenant pour te faire comprendre ce qui doit arriver à ton peuple dans la suite des temps; car il y a encore une vision pour ces jours-là. Tandis qu'il me disait cela, je baissais la tête et je gardais le silence. Alors quelqu'un qui ressemblait aux humains toucha mes lèvres. J'ouvris la bouche et je dis à celui qui se tenait debout devant moi: Mon seigneur, à cause de la vision, des douleurs m'ont saisi, et je n'ai plus aucune force. Comment moi, ton serviteur, pourrais-je te parler, à toi, mon seigneur? Maintenant, aucune force ne subsiste en moi, et le souffle me manque. Alors celui qui avait l'aspect d'un homme me toucha de nouveau et me fit reprendre des forces. Puis il me dit: N'aie pas peur, bien-aimé, sois tranquille! Sois fort, sois fort! Et comme il me parlait, je repris des forces et je dis: Parle, mon seigneur, car tu m'as rendu fort. Il me dit: Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi? Maintenant, je retourne combattre le prince de Perse; quand je partirai, c'est le prince de Grèce qui viendra. Mais je t'annonce ce qui est inscrit dans l'écrit de vérité. Personne ne me prête main-forte contre ceux-là, excepté Michel, votre prince. Et moi, la première année de Darius, le Mède, j'étais auprès de lui pour lui prêter main-forte et le soutenir. Maintenant, je t'annonce la vérité. Trois rois se dresseront encore pour la Perse, puis le quatrième amassera plus de richesses que tous les autres; lorsqu'il sera devenu fort grâce à ses richesses, il mettra tout en œuvre contre le royaume de Grèce. Mais un roi vaillant se dressera, dominera avec une grande puissance et fera ce qu'il voudra. Et lorsqu'il se sera dressé, son royaume se brisera et sera divisé aux quatre vents du ciel; il n'appartiendra pas à ses descendants et ne sera pas aussi puissant qu'il était, car son royaume sera déraciné et il passera à d'autres qu'à eux. Le roi du sud deviendra fort. Mais un de ses princes sera plus fort que lui et dominera; sa domination sera puissante. Au bout de quelques années ils deviendront alliés, et la fille du roi du sud viendra vers le roi du nord pour établir la concorde. Mais elle ne conservera pas la force du bras, et lui ne tiendra pas, ni son bras; elle sera livrée avec ceux qui l'auront amenée, avec son père et avec celui qui aura été son soutien en ce temps-là. Un rejeton de ses racines se dressera à sa place; il viendra vers l'armée, il entrera dans la forteresse du roi du nord, il en disposera à son gré et deviendra fort. Il emportera même comme butin en Egypte leurs dieux, leurs statues de métal fondu et leurs objets de valeur en argent et en or. Puis il restera quelques années loin du roi du nord. Et celui-ci reviendra dans le royaume du roi du sud, qui retournera vers sa terre. Ses fils se mettront en campagne et rassembleront des troupes, une grande multitude; alors il s'avancera, déferlera, submergera, puis reviendra; il mènera la campagne jusqu'à sa forteresse. Le roi du sud s'exaspérera, il partira en guerre contre le roi du nord qui lèvera une grande multitude, mais cette multitude lui sera livrée. Cette multitude sera emportée, et le cœur du roi s'élèvera; il fera tomber des dizaines de milliers, mais il ne triomphera pas. Car le roi du nord reviendra et rassemblera une multitude plus nombreuse que la première; au bout de quelque temps, de quelques années, il s'avancera avec une grande armée et de grandes richesses. En ce temps-là, une multitude se dressera contre le roi du sud, et des hommes violents parmi ton peuple se soulèveront pour réaliser la vision, mais ils trébucheront. Le roi du nord s'avancera, élèvera un remblai et prendra une ville fortifiée. Les troupes du sud et l'élite de son peuple ne résisteront pas, elles manqueront de force pour résister. Celui qui s'avancera contre lui fera ce qu'il voudra, et personne ne lui résistera; il s'arrêtera dans le plus beau des pays en exterminant ce qu'il pourra. Il se proposera d'arriver avec la puissance de tout son royaume et d'établir la concorde avec lui; il lui donnera sa fille comme femme, pour sa perte, mais cela n'aura pas lieu et ne lui réussira pas. Il tournera ses vues du côté des îles et il en prendra une multitude; mais un chef mettra fin à ses outrages sans qu'il puisse à son tour l'outrager. Puis il retournera ensuite vers les forteresses de son pays; il trébuchera, il tombera, et on ne le trouvera plus. Celui qui le remplacera fera venir un tyran dans la plus belle partie du royaume, mais en quelques jours il sera brisé, et ce ne sera ni par la colère ni par la guerre. Un homme méprisable se dressera à sa place, sans être investi de la dignité royale; il arrivera au milieu de la tranquillité et s'emparera du royaume par des intrigues. Les troupes qui déferleront seront emportées devant lui par un déferlement et brisées, de même que le chef de l'alliance. Après qu'on se sera joint à lui, il usera de tromperie; il montera et deviendra puissant avec peu de monde. En toute tranquillité il s'avancera dans les lieux les plus fertiles de la province; il fera ce que n'avaient pas fait ses pères, ni les pères de ses pères; il distribuera butin, biens et richesses, il fera des plans contre les forteresses, et cela jusqu'à un certain temps. A la tête d'une grande armée, il emploiera sa force et son ardeur contre le roi du sud. Et le roi du sud se mettra en campagne pour faire la guerre à une grande et très puissante armée; mais il ne résistera pas, car on fera des plans contre lui. Ceux qui mangent des mets de sa table causeront sa perte, son armée sera débordée, et les morts tomberont en grand nombre. Quant aux deux rois, leur cœur cherchera à nuire, et à la même table ils diront des mensonges. Mais cela ne réussira pas, car la fin arrivera au temps fixé. Il retournera dans son pays avec de grandes richesses; son cœur sera contre l'alliance sacrée, il agira, puis il retournera dans son pays. Au temps fixé, il viendra de nouveau contre le sud; mais cette dernière fois les choses ne se passeront pas comme la première fois. Des navires de Chypre s'avanceront contre lui; découragé, il rebroussera chemin. Puis, furieux, il agira contre l'alliance sacrée, et il s'entendra à nouveau avec ceux qui auront abandonné l'alliance sacrée. Des troupes se dresseront sur son ordre; elles profaneront le sanctuaire, la forteresse, elles supprimeront le sacrifice constant et établiront l'horreur dévastatrice. Il fera apostasier, par des paroles enjôleuses, les profanateurs de l'alliance. Mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu sera fort et agira; et ceux qui, parmi le peuple, auront du discernement communiqueront l'intelligence à la multitude. Il en est qui trébucheront pour un temps à cause de l'épée, des flammes, de la captivité et du pillage. Dans le temps où ils trébucheront, ils seront un peu secourus, et une multitude se joindra à eux par des intrigues. Quelques-uns parmi ceux qui auront du discernement trébucheront, afin qu'ils soient épurés, purifiés et blanchis, jusqu'au temps de la fin, car celle-ci est pour le temps fixé. Le roi fera ce qu'il voudra; il s'élèvera, il se glorifiera au-dessus de tous les dieux et il dira des choses inouïes contre le Dieu des dieux; il réussira jusqu'à ce que la fureur arrive à son terme, car ce qui est décidé se fera. Il n'aura d'attention ni pour les dieux de ses pères, ni pour le Bien-Aimé des femmes; il n'aura d'attention pour aucun dieu, car il se glorifiera au-dessus de tous. Toutefois il glorifiera, à la place, le dieu des forteresses; ce dieu que ne connaissaient pas ses pères, il le glorifiera avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses et des objets de valeur. C'est avec un dieu étranger qu'il agira contre les lieux fortifiés; il comblera de gloire ceux qui le reconnaîtront, il les fera dominer sur la multitude, il leur distribuera des terres pour récompense. Au temps de la fin, le roi du sud se heurtera contre lui. Et le roi du nord fondra sur lui comme une tempête, avec chars et attelages, et de nombreux bateaux; il s'avancera dans tous les pays, déferlera et submergera. Il s'avancera dans le plus beau des pays; beaucoup trébucheront, mais Edom, Moab et les principaux des Ammonites lui échapperont. Il étendra sa main sur tous les pays, et l'Egypte n'échappera pas. Il se rendra maître des trésors d'or et d'argent, de tous les objets de valeur de l'Egypte. Les Libyens et les Koushites marcheront sur ses traces. Des nouvelles de l'est et du nord viendront l'épouvanter, et il partira avec une grande fureur pour détruire, pour frapper d'anathème une multitude. Il dressera les tentes de son palais entre les mers, vers la plus belle des montagnes, la montagne sacrée. Puis il arrivera à sa fin, sans que personne ne vienne à son secours. En ce temps-là se dressera Michel, le grand prince, celui qui défend les gens de ton peuple. Ce sera un temps de détresse tel qu'il n'y en a pas eu depuis qu'il existe une nation jusqu'à ce temps-là. En ce temps-là, ton peuple échappera – quiconque sera trouvé inscrit dans le livre. Une multitude, qui dort au pays de la poussière, se réveillera – les uns pour la vie éternelle et les autres pour le déshonneur, pour une horreur éternelle. Ceux qui auront eu du discernement brilleront comme brille la voûte céleste – ceux qui auront amené la multitude à la justice, comme des étoiles, pour toujours, à jamais. Quant à toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles et scelle le livre jusqu'au temps de la fin. Une multitude alors cherchera, et la connaissance augmentera. Et moi, Daniel, je vis deux autres hommes qui se tenaient debout, l'un sur une rive du fleuve, et l'autre sur l'autre rive du fleuve. L'un d'eux dit à l'homme vêtu de lin, qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve: Quand viendra la fin de ces choses inouïes? J'entendis l'homme vêtu de lin qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve; il leva vers le ciel sa main droite et sa main gauche, et il jura par celui qui est vivant pour toujours: Ce sera dans un temps, des temps et la moitié d'un temps; quand la force du peuple saint sera entièrement épuisée, tout cela s'achèvera. J'entendis, mais je ne compris pas; et je dis: Mon seigneur, quelle sera l'issue de ces choses? Il répondit: Va, Daniel, car ces paroles seront tenues secrètes, scellées, jusqu'au temps de la fin. Une multitude sera purifiée, blanchie et épurée; les méchants agiront en méchants, et aucun des méchants ne comprendra, mais ceux qui auront du discernement comprendront. Depuis le temps où le sacrifice constant sera supprimé, pour que soit établie l'horreur dévastatrice, il y aura mille deux cent quatre-vingt-dix jours. Heureux celui qui attendra et qui arrivera jusqu'à mille trois cent trente-cinq jours! Et toi, marche jusqu'à la fin; tu te reposeras et tu te lèveras pour recevoir ton lot à la fin des jours. Parole du Seigneur qui parvint à Osée, fils de Bééri, aux jours d'Ozias, de Jotam, d'Achaz, d'Ezéchias, rois de Juda, et aux jours de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël. Début de ce que le Seigneur a dit par l'entremise d'Osée: Le Seigneur dit à Osée: Va, prends une prostituée et des enfants de la prostitution; car le pays se vautre dans la prostitution, en abandonnant le Seigneur. Il alla et prit Gomer, fille de Diblaïm. Elle fut enceinte et lui donna un fils. Le Seigneur lui dit: Appelle-le du nom de Jizréel; car encore un peu de temps et je ferai rendre des comptes à la maison de Jéhu pour le sang de Jizréel: je mettrai fin à la royauté de la maison d'Israël. En ce jour-là je briserai l'arc d'Israël dans la vallée de Jizréel. Elle fut de nouveau enceinte et mit au monde une fille. Il lui dit: Appelle-la du nom de Lo-Rouhama (« Celle dont on n'a pas compassion »); car je ne continuerai plus à avoir compassion de la maison d'Israël en lui pardonnant indéfiniment. Mais j'aurai compassion de la maison de Juda; je les sauverai par le Seigneur, leur Dieu; je ne les sauverai ni par l'arc, ni par l'épée, ni par la guerre, ni par les chevaux, ni par les chars. Elle sevra Lo-Rouhama; puis elle fut encore enceinte et mit au monde un fils. Il dit: Appelle-le du nom de Lo-Ammi (« Pas mon peuple »); car vous n'êtes pas mon peuple, et moi, je ne serai rien pour vous. Pourtant le nombre des Israélites sera comme le sable de la mer qui ne peut ni se mesurer ni se compter; au lieu même où on leur disait: « Vous n'êtes pas mon peuple! » on leur dira: « Fils du Dieu vivant! » Les Judéens et les Israélites seront rassemblés, ils se donneront un chef unique et sortiront du pays; car grand sera le jour de Jizréel. Dites à vos frères: Ammi! (« Mon peuple! ») Et à vos sœurs: Rouhama! (« Toi dont on a compassion! ») Accusez, accusez votre mère, car elle n'est pas ma femme, et je ne suis pas son mari! Qu'elle ôte de son visage les signes de sa prostitution, et d'entre ses seins les marques de son adultère! Sinon, je la déshabillerai entièrement, je la mettrai comme au jour de sa naissance, je la rendrai semblable au désert, je la ferai devenir comme une terre desséchée, je la ferai mourir de soif; je n'aurai pas compassion de ses fils, car ce sont des fils de la prostitution. Leur mère s'est prostituée, celle qui les a portés s'est couverte de honte, quand elle a dit: « Je suivrai mes amants, qui me donnent du pain et de l'eau, de la laine et du lin, de l'huile et de quoi boire. » C'est pourquoi je ferme ton chemin avec des épines, je le barre d'une barrière. Elle ne trouvera plus ses sentiers. Elle poursuivra ses amants, mais elle ne les atteindra pas; elle les cherchera, mais elle ne les trouvera pas. Puis elle dira: « Je vais revenir à mon premier mari, car alors j'étais plus heureuse que maintenant. » Elle n'avait pas compris, elle, que c'était moi qui lui donnais le blé, le vin et l'huile. Je lui ai prodigué de l'argent et de l'or – et ils en ont fait offrande au Baal! C'est pourquoi je reviendrai prendre mon blé en son temps et mon vin dans sa saison, et je retirerai ma laine et mon lin qui devaient couvrir sa nudité. Maintenant je vais mettre sa honte à découvert sous les yeux de ses amants, et personne ne la délivrera de ma main. Je ferai cesser toute sa gaieté, ses fêtes, ses nouvelles lunes, ses sabbats et toutes ses rencontres festives. Je dévasterai ses vignes et ses figuiers, dont elle disait: c'est le salaire que m'ont donné mes amants! Je les réduirai en broussailles, et les animaux sauvages les dévoreront. Je lui ferai rendre des comptes pour les jours des Baals, auxquels elle offrait de l'encens, parée de son anneau et de son collier. Elle suivait ses amants, et moi, elle m'a oublié – déclaration du Seigneur. Eh bien, moi, je vais la séduire; je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur. De là, je lui donnerai ses vignes et la vallée d'Akor comme une porte d'espoir; elle y répondra comme aux jours de sa jeunesse, comme au jour où elle monta d'Egypte. En ce jour-là – déclaration du Seigneur  – tu m'appelleras « mon Mari », tu ne m'appelleras plus « mon Baal ». J'ôterai de sa bouche les noms des Baals, on n'évoquera plus leurs noms. En ce jour-là, je conclurai pour eux une alliance avec les animaux sauvages, les oiseaux du ciel et les bestioles de la terre. Je briserai l'arc, l'épée et la guerre, je les ferai disparaître du pays, et je ferai en sorte qu'ils puissent se coucher en sécurité. Je te fiancerai à moi pour toujours. Je te fiancerai à moi par la justice et l'équité, par la fidélité et la compassion. Je te fiancerai à moi par la probité, et ainsi tu connaîtras le Seigneur. En ce jour-là je répondrai, – déclaration du Seigneur  – je répondrai au ciel, et il répondra à la terre; la terre répondra au blé, au vin et à l'huile, et ceux-ci répondront à Jizréel. Je répandrai pour moi de la semence dans le pays, et j'aurai compassion de Lo-Rouhama. Je dirai à Lo-Ammi: Tu es mon peuple! Et il dira: Mon Dieu! Le Seigneur me dit: Va encore, aime une femme aimée d'un compagnon, une femme adultère; aime-la comme le Seigneur (YHWH) aime les Israélites! Eux, ils se tournent vers d'autres dieux et ils aiment les gâteaux de raisin! Je l'achetai pour quinze sicles d'argent, un homer d'orge et un létek d'orge; et je lui dis: Reste longtemps à moi, ne te prostitue pas, ne sois à aucun homme, et je ferai de même envers toi. Car les Israélites resteront longtemps sans roi, sans prince, sans sacrifice, sans pierre levée, sans éphod et sans teraphim. Après cela, les Israélites reviendront; ils chercheront le Seigneur, leur Dieu, et David, leur roi; effrayés, ils s'approcheront du Seigneur et de sa bonté, dans la suite des temps. Ecoutez la parole du Seigneur, Israélites! Car le Seigneur a un litige avec les habitants du pays, parce qu'il n'y a ni loyauté, ni fidélité, ni connaissance de Dieu dans le pays. Il n'y a que malédiction et dissimulation, assassinats, vols et adultères; on use de violence, on commet meurtre sur meurtre. C'est pourquoi le pays sera en deuil, tous ceux qui l'habitent dépériront; avec eux les animaux sauvages et les oiseaux du ciel; même les poissons de la mer disparaîtront. Mais que personne n'accuse, que personne ne fasse de reproches; car ton peuple est comme ceux qui accusent les prêtres. Tu trébucheras le jour, le prophète qui est chez toi trébuchera la nuit, et je ferai périr ta mère. Mon peuple périt parce qu'il n'a pas la connaissance. Puisque, toi, tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai de mon sacerdoce; comme tu as oublié la loi de ton Dieu, moi, de même, j'oublierai tes fils. Plus ils se sont multipliés, plus ils ont péché contre moi: je changerai leur gloire en mépris. Ils se repaissent du péché de mon peuple et l'incitent à commettre la même faute qu'eux. Il en sera du prêtre comme du peuple; je lui ferai rendre compte de ses voies, je lui rendrai selon ses agissements. Ils mangeront, mais ils ne seront pas rassasiés; ils se prostitueront, mais ils ne s'accroîtront pas – parce qu'ils ont cessé de prendre garde au Seigneur. La prostitution et le vin, le vin nouveau, font perdre la tête. Mon peuple interroge son morceau de bois, c'est son bâton qui lui parle; parce qu'un souffle de prostitution les égare, ils se prostituent loin de leur Dieu. Ils sacrifient sur le sommet des montagnes, ils offrent de l'encens sur les collines, sous un chêne, un peuplier, un térébinthe, dont l'ombre est plaisante! C'est pourquoi vos filles se prostitueront, et vos belles-filles seront adultères. Je ne ferai pas rendre des comptes à vos filles pour leur prostitution, ni à vos belles-filles pour leurs adultères, puisque eux-mêmes vont à l'écart avec des prostituées et sacrifient avec des prostituées sacrées. Un peuple sans intelligence court à sa perte. Si tu te prostitues, Israël, que Juda ne se mette pas en tort; n'allez pas au Guilgal, ne montez pas à Beth-Aven, tout en jurant: « Par la vie du Seigneur ! » Parce qu'Israël est rétif comme une vache rétive, maintenant le Seigneur le fera paître comme un mouton dans de vastes prés. Ephraïm est associé aux idoles: laisse-le! A peine ont-ils cessé de boire qu'ils se prostituent; leurs chefs aiment le mépris. Le vent les enveloppera de ses ailes, et ils auront honte de leurs sacrifices. Ecoutez, prêtres! Prête attention, maison d'Israël! Prête l'oreille, maison du roi! C'est à vous que le jugement s'adresse, parce que vous avez été un piège à Mitspa, et un filet tendu sur le Tabor. Des dévoyés ont mis le comble au carnage; moi, je suis une leçon pour eux tous. Moi, je connais Ephraïm, et Israël ne m'est pas caché; oui, maintenant, Ephraïm, tu t'es prostitué, et Israël s'est rendu impur. Leurs agissements ne leur permettent pas de revenir à leur Dieu, parce qu'un souffle de prostitution est en eux, et parce qu'ils ne connaissent pas le Seigneur. L'orgueil d'Israël témoigne contre lui; Israël et Ephraïm trébucheront sur leur faute; avec eux Juda aussi trébuchera. Ils iront avec leur petit bétail et leur gros bétail rechercher le Seigneur, mais ils ne le trouveront pas: il s'est éloigné d'eux. Ils ont trahi le Seigneur, car ils ont engendré des enfants illégitimes; maintenant, la nouvelle lune les dévorera avec leurs biens. Sonnez de la trompe à Guibéa, de la trompette à Rama! Lancez des acclamations guerrières à Beth-Aven! Derrière toi, Benjamin! Ephraïm sera dévasté au jour du châtiment. Je fais connaître aux tribus d'Israël une chose certaine. Les princes de Juda sont comme ceux qui déplacent les bornes; je répandrai sur eux ma colère comme un torrent. Ephraïm est opprimé, écrasé par le jugement, car il a voulu suivre le néant. Et moi je serai comme une mite pour Ephraïm, comme une pourriture pour la maison de Juda. Ephraïm voit sa maladie, et Juda sa plaie; Ephraïm se rend en Assyrie et envoie des messagers au roi Yareb, mais ce roi ne pourra ni vous guérir, ni porter remède à votre plaie, car je serai comme un lion pour Ephraïm, comme un jeune lion pour la maison de Juda; moi, moi, je déchirerai, puis je m'en irai, j'emporterai, et personne ne délivrera. Je m'en irai, je reviendrai à mon lieu, jusqu'à ce qu'ils reconnaissent leurs torts et me recherchent; dans la détresse, ils auront recours à moi. – Allez, revenons au Seigneur ! Car il a déchiré, mais il nous guérira; il a frappé, mais il pansera nos plaies. Il nous rendra la vie dans deux jours; le troisième jour, il nous relèvera, et nous vivrons devant lui. Connaissons, cherchons à connaître le Seigneur ; sa venue est aussi certaine que celle de l'aurore. Il viendra pour nous comme une ondée, comme une pluie printanière qui arrose la terre. – Que te ferai-je, Ephraïm? Que te ferai-je, Juda? Votre fidélité est comme la nuée du matin, comme la rosée matinale qui disparaît. C'est pourquoi je les frappe par les prophètes, je les tue par les paroles de ma bouche, tes jugements s'imposent en plein jour, car je ne prends pas plaisir aux sacrifices, mais à la fidélité; je préfère aux holocaustes la connaissance de Dieu. Comme à Adam, ils ont passé outre à l'alliance. C'est là qu'ils m'ont trahi. Galaad est une cité de gens malfaisants à l'affût du sang. Comme des troupes armées qui guettent un homme, telle est la confrérie des prêtres; ils assassinent sur le chemin de Sichem; c'est une infamie! Dans la maison d'Israël j'ai vu des choses horribles: c'est là qu'Ephraïm se prostitue, qu'Israël s'est rendu impur. A toi aussi, Juda, une moisson est préparée, quand je rétablirai la situation de mon peuple. Lorsque je veux guérir Israël, la faute d'Ephraïm et les méfaits de Samarie se mettent à découvert, car ils pratiquent le mensonge; le voleur pénètre dans la maison, la troupe armée se répand au dehors. Ils ne se disent pas, dans leur cœur, que je me souviens de tout le mal qu'ils font; maintenant leurs agissements les entourent, ils sont devant moi. Ils réjouissent le roi par le mal qu'ils font, et les princes par leurs dissimulations. Ils sont tous adultères, semblables à un four chauffé par le boulanger. Il cesse d'attiser le feu depuis qu'il a pétri la pâte jusqu'à ce qu'elle soit levée. Au jour où les princes ont rendu notre roi malade par le poison du vin, il tend la main aux insolents. Ils appliquent à leur embuscade leur cœur pareil à un four; toute la nuit leur boulanger dort, et au matin le four brûle comme un feu flamboyant. Ils sont tous échauffés comme un four, ils dévorent leurs juges; tous leurs rois tombent: aucun d'eux ne m'invoque. Ephraïm se confond avec les peuples, Ephraïm est devenu une galette qui n'a pas été retournée. Des étrangers dévorent sa force, et il ne le sait pas. La vieillesse s'empare de lui, et il ne le sait pas. L'orgueil d'Israël témoigne contre lui; ils ne reviennent pas au Seigneur, leur Dieu, et malgré tout cela, ils ne le cherchent pas. Ephraïm est devenu comme une colombe naïve, sans intelligence; ils ont fait appel à l'Egypte, ils sont allés en Assyrie. Tandis qu'ils y vont, j'étends sur eux mon filet, je les y fais tomber, comme les oiseaux du ciel; je les corrige, comme ils en ont été avertis dans leur communauté. Quel malheur pour eux! Ils ont fui loin de moi! Quel ravage pour eux! Ils se sont révoltés contre moi! Alors que, moi, je les libérais, ils ont proféré des mensonges contre moi. Ils ne crient pas vers moi dans leur cœur; mais ils hurlent sur leur lit, ils s'attroupent pour avoir du blé et du vin, et ils s'éloignent de moi. C'est moi qui les ai instruits, j'ai rendu leurs bras forts; et ils se préparent au mal contre moi. Ils reviennent, mais non pas en haut; ils sont comme un arc faussé, leurs princes tomberont par l'épée, à cause de leur langue furieuse. Voilà qui leur vaudra des moqueries en Egypte. Embouche la trompe! Un aigle fond sur la maison du Seigneur, parce qu'ils ont passé outre à mon alliance et se sont révoltés contre ma loi. Ils crieront vers moi: Mon Dieu! Nous te connaissons, nous, Israël! Israël a rejeté le bien; un ennemi le poursuivra. Ils se sont donné des rois sans mon ordre et des princes à mon insu. Avec leur argent et leur or ils se sont fait des idoles – bon moyen de les perdre! Il a rejeté ton taurillon, Samarie! Je suis en colère contre eux. Jusqu'à quand seront-ils incapables de parvenir à l'innocence? Car il provient d'Israël, un artisan l'a fait, ce n'est pas un dieu! C'est pourquoi le taurillon de Samarie sera mis en pièces. Puisqu'ils ont semé du vent, ils moissonneront l'ouragan; ils n'auront pas une tige de blé; ce qui poussera ne donnera pas de farine, s'il y en avait, des étrangers l'engloutiraient. Israël est englouti! Maintenant ils sont parmi les nations comme un objet dont personne ne veut plus. Car eux, ils sont montés en Assyrie. L'âne sauvage se tient à l'écart, quant à Ephraïm, il paie le prix des amours. Quand bien même ils ont payé le prix parmi les nations, maintenant je vais les rassembler, et bientôt ils souffriront sous le fardeau du roi des princes. Ephraïm a multiplié les autels pour pécher, et les autels sont devenus pour lui une occasion pour pécher. Que j'écrive pour lui tous les détails de ma loi, ils sont considérés comme quelque chose d'étranger. Ils sacrifient des bêtes qu'ils m'offrent, et ils en mangent la viande: le Seigneur ne les agrée pas. Maintenant il se souvient de leurs fautes, et il leur fait rendre des comptes pour leurs péchés: eux, ils retourneront en Egypte. Israël a oublié celui qui le fait et il a bâti des demeures luxueuses – Quant à Juda, il a multiplié les villes fortes. J'enverrai un feu dans leurs villes, et il en dévorera les palais. Ne te réjouis pas, Israël, ne sois pas transporté d'allégresse, comme les peuples, alors que tu t'es prostitué en abandonnant ton Dieu, alors que tu as aimé un salaire impur sur toutes les aires à blé! L'aire et le pressoir ne les repaîtront pas, et le vin sera décevant. Ils ne resteront pas dans le pays du Seigneur ; Ephraïm retournera en Egypte, et ils mangeront en Assyrie des aliments impurs. Ils ne répandront pas de libations de vin pour le Seigneur ; leurs sacrifices ne lui seront pas doux. Ce sera pour eux comme un pain de deuil, tous ceux qui en mangeront se rendront impurs; car leur pain ne sera que pour leur gosier, il n'entrera pas dans la maison de Dieu. Que ferez-vous au jour de la rencontre festive, au jour de la fête du Seigneur ? Car ils partent à cause du ravage; l'Egypte les recueillera, Moph les ensevelira; l'ortie prendra possession de leur argent précieux, et les ajoncs croîtront dans leurs tentes. Ils arrivent, les jours où ils vont rendre des comptes, ils arrivent, les jours de la rétribution: Israël va l'éprouver! Le prophète est un imbécile, l'homme du Souffle délire à cause de la grandeur de ta faute et d'une grande hostilité. Guetteur d'Ephraïm, le prophète est avec mon Dieu; un filet d'oiseleur est sur toutes ses voies, il y a de l'hostilité dans la maison de son Dieu. Ils sont plongés dans la perversité, comme aux jours de Guibéa. Il se souvient de leurs fautes, il leur fait rendre des comptes pour leurs péchés. J'ai trouvé Israël comme des raisins dans le désert. J'ai vu vos pères comme des figues précoces, comme les prémices d'un figuier. Mais ils sont allés vers Baal-Péor, ils se sont voués à la Honte, et ils sont devenus des horreurs comme l'objet de leur amour. Ephraïm? Sa gloire s'envolera comme un oiseau: plus de naissance, plus de grossesse, plus de conception. S'ils élèvent leurs fils, je les leur tuerai avant qu'ils ne soient des hommes. Vraiment, quel malheur pour eux, quand je m'éloignerai d'eux! Ephraïm, quand je l'ai vu, était comme une palmeraie plantée dans une oasis; mais Ephraïm devra faire sortir ses enfants vers le tueur. Donne-leur, Seigneur … Que leur donneras-tu? Donne-leur un ventre qui avorte et des seins desséchés! Tout leur mal se montre au Guilgal; c'est là que je les ai détestés. A cause de leurs agissements mauvais, je les chasserai de ma maison. Je ne continuerai pas à les aimer; tous leurs princes sont des rebelles. Ephraïm est abattu, sa racine s'est desséchée; ils ne porteront plus de fruit; et s'ils ont des enfants, je ferai mourir le fruit chéri du ventre maternel. Mon Dieu les rejettera, parce qu'ils ne l'ont pas écouté; ils seront des fuyards parmi les nations. Israël était une vigne luxuriante, il produisait du fruit. Plus son fruit était abondant, plus il a multiplié les autels; plus son pays était beau, plus il a embelli les pierres levées. Leur cœur est partagé: maintenant ils vont devoir faire réparation. Il va briser leurs autels, saccager leurs pierres levées. Et maintenant ils disent: Nous n'avons pas de roi, car nous n'avons pas craint le Seigneur ; et le roi, que pourrait-il faire pour nous? Ils parlent, parlent, maudissent pour tromper, concluent des alliances, et le jugement bourgeonne comme une plante vénéneuse, dans les sillons des champs. Ceux qui demeurent à Samarie seront consternés au sujet des génisses de Beth-Aven; le peuple mènera deuil sur l'idole, et ses desservants trembleront pour elle, pour sa gloire qui s'en va en exil, loin d'eux. Elle sera offerte à l'Assyrie, en présent au roi Yareb. La honte saisira Ephraïm. Et Israël aura honte de ses projets. Samarie est réduite au silence, son roi périt, comme de l'écume sur les eaux. Les hauts lieux d'Aven, où Israël a péché, seront détruits; les épines et les chardons croîtront sur leurs autels. Ils diront aux montagnes: « Couvrez-nous! » Et aux collines: « Tombez sur nous! » Depuis les jours de Guibéa tu as péché, Israël! Ils en restent là, et la guerre contre les fils pervers ne les atteindrait pas à Guibéa! Je les corrigerai selon mon désir; des peuples se rassembleront contre eux, quand on les enchaînera pour leur double faute. Ephraïm est une génisse dressée, qui aime fouler le grain, mais je fais plier sa belle encolure; j'attellerai Ephraïm, Juda labourera, Jacob hersera. Vous, semez pour vous la justice, moissonnez à la mesure de la fidélité, défrichez-vous un champ nouveau! Il est temps de chercher le Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne et fasse pleuvoir pour vous la justice. Vous avez labouré la méchanceté, moissonné l'injustice, mangé le fruit de la dissimulation. Parce que tu as mis ta confiance dans ta voie, dans le nombre de tes guerriers, un vacarme s'élèvera parmi ton peuple, et toutes tes forteresses seront ravagées, comme Shalmân ravagea Beth-Arbel, au jour de la guerre, lorsque la mère fut écrasée sur les enfants. Voilà ce que vous attirera Beth-El, à cause du mal terrible que vous avez fait. Vienne l'aurore, et le roi d'Israël aura péri. Quand Israël était jeune, je l'aimais: d'Egypte j'ai appelé mon fils. Mais ils se sont éloignés de ceux qui les appelaient; ils ont sacrifié aux Baals et offert de l'encens aux statues. C'est moi qui ai guidé les pas d'Ephraïm, en le soutenant par les bras; mais ils n'ont pas compris que je prenais soin d'eux. Je les ai tirés avec des liens humains, avec des chaînes d'amour. J'ai été pour eux celui qui relâchait leur joug, je leur ai présenté de quoi manger. Ils ne retourneront pas en Egypte; c'est l'Assyrien qui sera leur roi, parce qu'ils ont refusé de revenir. L'épée fondra sur leurs villes, anéantira leurs alentours, elle dévorera, à cause des desseins qu'ils ont eus. Mon peuple est enclin à l'infidélité envers moi; on les appelle en haut, mais aucun d'eux ne se lève. Comment pourrais-je te traiter, Ephraïm? Pourrais-je te livrer, Israël? Comment pourrais-je te traiter comme Adma? Te rendrais-je semblable à Tseboïm? Mon cœur est bouleversé, toute ma pitié s'émeut. Je n'agirai pas selon ma colère ardente, je ne reviendrai pas pour détruire Ephraïm; car je ne suis pas un homme, mais Dieu; en ton sein je suis le Saint: je ne viendrai pas avec fureur. Ils suivront le Seigneur qui rugira comme un lion, car il rugira, et les fils accourront de la mer en tremblant. Ils accourront de l'Egypte en tremblant, comme un oiseau, et de l'Assyrie, comme une colombe. Et je les ferai habiter chez eux – déclaration du Seigneur. Ephraïm m'a entouré de dissimulation, et la maison d'Israël de tromperie; Juda marche encore avec Dieu, et il est fidèle aux saints. Ephraïm se repaît de vent et poursuit le vent d'est; il multiplie sans cesse mensonges et ravages; il conclut une alliance avec l'Assyrie, et on porte de l'huile en Egypte. Le Seigneur a un litige avec Juda, il fera rendre des comptes à Jacob selon ses voies, il lui rendra selon ses agissements. Dans le ventre de sa mère il a saisi son frère par le talon, et dans sa vigueur, il a lutté avec Dieu. Il lutta avec un messager, et il l'emporta, il pleura et le supplia. Il l'avait trouvé à Beth-El, et c'est là qu'il nous a parlé. Le Seigneur (YHWH) est le Dieu des Armées; le Seigneur (YHWH), c'est son nom tel qu'on l'évoque. Quant à toi, tu reviendras à ton Dieu. Garde la fidélité, veille à l'équité, mets constamment ton espérance en ton Dieu! Canaan a dans sa main des balances fausses, il aime à opprimer. Ephraïm dit: A la vérité, je suis devenu riche, j'ai acquis de la fortune, mais ce n'est que le produit de mon travail; on ne trouvera chez moi aucune faute qui soit un péché. Je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu, depuis l'Egypte. Je te ferai encore habiter sous des tentes, comme aux jours de rencontre festive. J'ai parlé aux prophètes, j'ai multiplié les visions, et par l'intermédiaire des prophètes j'ai proposé des paraboles. Si Galaad n'est que malfaisance, à la vérité, ils ne sont qu'illusion. Ils sacrifient des taureaux au Guilgal; aussi leurs autels seront comme des tas de pierres dans les sillons des champs. Jacob s'enfuit au pays d'Aram, Israël servit pour une femme, et pour une femme il garda les troupeaux. Par un prophète le Seigneur fit monter Israël d'Egypte, et par un prophète Israël fut gardé. Ephraïm a causé contrariété et amertume: son Seigneur rejettera sur lui le sang qu'il a versé, il fera retomber sur lui ses outrages. Lorsque Ephraïm parlait, c'était la terreur: il avait la haute main sur Israël. Mais il s'est mis en tort avec le Baal et il est mort. Maintenant ils continuent à pécher, ils se font une image de métal fondu avec leur argent, ils se font des idoles de leur invention; toutes sont l'œuvre d'artisans. On dit à leur sujet: Ceux qui sacrifient des êtres humains peuvent bien embrasser des taurillons! C'est pourquoi ils seront comme la nuée du matin, comme la rosée matinale qui disparaît, comme la menue paille qui s'envole de l'aire, comme la fumée qui sort d'une fenêtre. Je suis le Seigneur (YHWH), ton Dieu, depuis l'Egypte. Tu ne connais pas d'autre Dieu à part moi, et il n'y a pas d'autre sauveur que moi. Moi, je t'ai connu dans le désert, dans un pays torride. Quand ils ont eu des pâturages, ils se sont rassasiés; quand ils ont été rassasiés, leur cœur s'est élevé; c'est pourquoi ils m'ont oublié. Je serai pour eux comme un lion; comme un léopard sur un chemin, je les suivrai des yeux; je les attaquerai comme une ourse privée de ses petits, je déchirerai l'enveloppe de leur cœur; là je les dévorerai, comme une lionne: les animaux sauvages les mettront en pièces. Ce qui te détruit, Israël, c'est que tu as été contre moi, contre celui qui pouvait te secourir. Où donc est ton roi? Qu'il te sauve dans toutes tes villes! Où sont tes juges, au sujet desquels tu disais: Donne-moi un roi et des princes! Je t'ai donné un roi dans ma colère, je te l'ôterai dans ma fureur. La faute d'Ephraïm est gardée, son péché est mis en réserve. Les douleurs de la femme qui accouche viendront pour lui; c'est un fils peu sage: mais, au terme, il ne sort pas du ventre de sa mère. Je les libérerai du séjour des morts, je les reprendrai à la mort. Mort, où sont tes pestes? Séjour des morts, où sont tes épidémies? La pitié est cachée à mes regards! Il a beau être fertile parmi ses frères, le vent d'est viendra, le souffle du Seigneur qui s'élève du désert. Il desséchera sa source, tarira sa fontaine. C'est lui qui saccagera le trésor, tous les objets de valeur. Samarie va devoir faire réparation, parce qu'elle s'est rebellée contre son Dieu. Ils tomberont par l'épée, on écrasera leurs enfants et on éventrera leurs femmes enceintes. Israël, reviens au Seigneur, ton Dieu, car tu as trébuché sur ta faute. Prenez avec vous des paroles, et revenez au Seigneur. Dites-lui: Pardonne toute faute, et prends ce qui est bon! Nous nous acquitterons en t'offrant le fruit de nos lèvres. L'Assyrien ne nous sauvera pas. Nous ne monterons pas sur des chevaux, nous ne dirons plus à l'œuvre de nos mains: « Notre Dieu! » Car c'est auprès de toi que l'orphelin obtient compassion. Je guérirai leur infidélité, je les aimerai d'un amour généreux, car ma colère s'est détournée d'eux. Je serai comme la rosée pour Israël, il fleurira comme le lis, il s'enracinera comme le Liban. Ses rameaux s'étendront; il aura la magnificence de l'olivier et la senteur du Liban. Ils reviendront, ceux qui s'assoient à son ombre, ils redonneront la vie au froment, et ils fleuriront comme la vigne; ils auront la renommée du vin du Liban. Ephraïm, qu'ai-je encore à faire avec les idoles? C'est moi qui lui répondrai, qui le suivrai des yeux. Je serai comme un cyprès verdoyant: c'est de moi que vient ton fruit. Qui est sage? Il aura l'intelligence de ces choses. Celui qui est intelligent les comprendra. Car les voies du Seigneur sont droites: les justes y marcheront, mais les transgresseurs y trébucheront. Parole du Seigneur qui parvint à Joël, fils de Petouel: Ecoutez, anciens! Prêtez l'oreille, vous tous, habitants du pays! Cela s'est-il passé de vos jours, ou même aux jours de vos pères? Racontez-le à vos fils, et que vos fils le racontent à leurs fils, et leurs fils à la génération suivante! Ce qu'a laissé la chenille, la sauterelle l'a dévoré; ce qu'a laissé la sauterelle, le grillon l'a dévoré; ce qu'a laissé le grillon, le criquet l'a dévoré. Réveillez-vous, ivrognes, et pleurez! Vous tous, buveurs de vin, lamentez-vous, parce que le jus du raisin vous est enlevé de la bouche! Car une nation a envahi mon pays, forte et innombrable. Elle a des dents comme celles d'un lion, elle a les mâchoires d'une lionne. Elle a dévasté ma vigne; mon figuier, elle l'a mis en pièces; elle l'a complètement dépouillé, abattu; les pampres de la vigne ont blanchi. Plains-toi, comme la jeune fille qui met un sac pour pagne afin de pleurer l'époux de sa jeunesse! Offrandes et libations ont disparu de la maison du Seigneur ; les prêtres, officiants du Seigneur, sont en deuil. Les champs sont ravagés, la terre est en deuil; car les blés sont ravagés, le vin est épuisé, l'huile dépérit. Les laboureurs sont épuisés, les vignerons hurlent au sujet du froment et de l'orge, parce que la moisson des champs est perdue. La vigne est épuisée, le figuier dépérit; le grenadier, comme le palmier et le pommier, tous les arbres des champs sont secs… La gaieté est tarie pour les humains. Prêtres, mettez des pagnes et lamentez-vous! Hurlez, officiants de l'autel! Venez, passez la nuit dans des sacs, officiants de mon Dieu! Car offrandes et libations font défaut à la maison de votre Dieu. Consacrez un jeûne, proclamez une assemblée solennelle, rassemblez les anciens, tous les habitants du pays, à la maison du Seigneur, votre Dieu, et criez vers le Seigneur ! Ah! quel jour! Car le jour du Seigneur est proche: il vient comme un ravage du Puissant. Devant nos yeux, la nourriture est retranchée de la maison de notre Dieu, la joie et l'allégresse! Les semences ont séché sous les mottes; les granges sont dévastées, les magasins sont rasés, car le blé est épuisé. Comme les bêtes gémissent! Les troupeaux de gros bétail errent en pleine confusion, parce qu'ils n'ont pas de pâture; même les troupeaux de petit bétail en pâtissent. C'est toi, Seigneur, que j'invoque! Car le feu a dévoré les pâturages du désert, et les flammes ont brûlé tous les arbres des champs. Les bêtes de la campagne soupirent aussi vers toi, car le lit des torrents est à sec, et le feu a dévoré les pâturages du désert. Sonnez de la trompe en Sion! Lancez des acclamations dans ma montagne sacrée! Que tous les habitants du pays tremblent! Car le jour du Seigneur vient, il est proche. Jour de ténèbres et d'obscurité, jour de nuée et d'obscurité épaisse, il vient comme l'aurore qui se déploie sur les montagnes. C'est un peuple nombreux et fort, tel qu'il n'y en a jamais eu et qu'il n'y en aura plus dans toutes les générations à venir. Devant lui, un feu dévorant; derrière lui, des flammes brûlantes; le pays est devant lui comme un jardin d'Eden, et derrière lui c'est un désert, un lieu dévasté; rien ne lui échappe! On dirait des chevaux, ils courent comme des attelages. On dirait un bruit de chars qui bondissent sur le sommet des montagnes. On dirait le bruit des flammes qui dévorent le chaume. On dirait un peuple fort rangé en ordre de bataille. A sa vue, les peuples tremblent, tous les visages pâlissent. Ils courent comme des héros, ils escaladent une muraille comme des hommes de guerre; chacun va son chemin, ils ne quittent pas leur route. Personne ne bouscule son voisin, chacun suit sa propre route; ils se ruent au travers des projectiles sans rompre les rangs. Ils fondent sur la ville, courent sur la muraille, escaladent les maisons, entrent par les fenêtres comme un voleur. Devant lui, la terre s'agite, le ciel tremble, le soleil et la lune s'assombrissent, les étoiles perdent leur clarté. Le Seigneur fait retentir sa voix devant son armée: sa troupe est immense, celui qui exécute sa parole est fort; car le jour du Seigneur est grand, il est très redoutable: qui pourra le supporter? Maintenant encore – déclaration du Seigneur  – revenez à moi de tout votre cœur, avec des jeûnes, des pleurs et des lamentations! Ne déchirez pas vos vêtements, mais votre cœur, et revenez au Seigneur, votre Dieu; car il est clément et compatissant, patient et grand par la fidélité, et il regrette le mal qu'il fait. Qui sait s'il ne reviendra pas, s'il n'aura pas de regret, et s'il ne laissera pas derrière lui une bénédiction – des offrandes et des libations pour le Seigneur, votre Dieu? Sonnez de la trompe en Sion! Consacrez un jeûne, proclamez une assemblée solennelle! Réunissez le peuple, consacrez une assemblée! Rassemblez les anciens, réunissez les enfants, même les nourrissons au sein de leur mère! Que le marié sorte de sa chambre, la mariée de sa tente! Qu'entre le vestibule et l'autel pleurent les prêtres, les officiants du Seigneur, et qu'ils disent: Seigneur, épargne ton peuple! Ne livre pas ton patrimoine aux outrages, pour qu'il soit la fable des nations! Pourquoi dirait-on parmi les peuples: « Où est leur Dieu? » Le Seigneur s'est pris d'une passion jalouse pour son pays; il a épargné son peuple. Le Seigneur a répondu; il a dit à son peuple: Je vous envoie le blé, le vin et l'huile, et vous en serez rassasiés; je ne vous livrerai plus aux outrages des nations. J'éloignerai de vous celui qui vient du nord, je le bannirai vers une terre desséchée et dévastée, son avant-garde vers la mer orientale, et son arrière-garde vers la mer occidentale; sa puanteur s'élèvera, son infection s'élèvera, car il fait de grandes choses. Terre, n'aie pas peur, sois dans l'allégresse et réjouis-toi, car le Seigneur fait de grandes choses! Bêtes de la campagne, n'ayez pas peur, car les pâturages du désert reverdissent, car les arbres portent du fruit, le figuier et la vigne donnent leur richesse. Et vous, fils de Sion, soyez dans l'allégresse et réjouissez-vous dans le Seigneur, votre Dieu, car il vous donne la pluie d'automne salutaire, il fait descendre l'averse pour vous: pluie d'automne et pluie de printemps, comme par le passé. Les aires se rempliront de blé, et les cuves regorgeront de vin et d'huile. Je compenserai pour vous les années qu'ont dévorées la sauterelle, le grillon, le criquet et la chenille, ma grande armée que j'avais envoyée contre vous. Vous mangerez, vous serez rassasiés et vous louerez le nom du Seigneur (YHWH), votre Dieu, qui a agi envers vous de façon étonnante: plus jamais mon peuple n'aura honte. Ainsi vous saurez que je suis au sein d'Israël, que je suis le Seigneur (YHWH), votre Dieu, et qu'il n'y en a pas d'autre: plus jamais mon peuple n'aura honte. Après cela, je répandrai mon souffle sur tous: vos fils et vos filles deviendront prophètes, vos anciens auront des rêves, et vos jeunes gens des visions. Même sur les esclaves et sur les servantes, en ces jours-là, je répandrai mon souffle. Je ferai paraître des prodiges dans le ciel et sur la terre: du sang, du feu et des colonnes de fumée; le soleil se changera en ténèbres, la lune en sang, avant que n'arrive le jour du Seigneur, ce jour grand et redoutable. Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur échappera, car au mont Sion, à Jérusalem, il y aura des rescapés, comme l'a dit le Seigneur, et ceux que le Seigneur appelle seront parmi les survivants. Paroles d'Amos, l'un des éleveurs de Teqoa; ce qu'il a vu au sujet d'Israël aux jours d'Ozias, roi de Juda, et aux jours de Jéroboam, fils de Joas, roi d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre. Il dit: De Sion le Seigneur rugit, de Jérusalem il fait retentir sa voix. Les pâturages des bergers sont en deuil, et le sommet du Carmel est desséché. Ainsi parle le Seigneur : A cause de trois transgressions de Damas, à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt: parce qu'ils ont foulé le Galaad avec des herses de fer, j'enverrai le feu contre la maison d'Hazaël, et il dévorera les palais de Ben-Hadad. Je briserai les verrous de Damas, je retrancherai de Biqath-Aven les habitants et de Beth-Eden celui qui tient le sceptre; le peuple d'Aram sera exilé à Qir, dit le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur : A cause de trois transgressions de Gaza, à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt: parce qu'ils ont exilé tout un peuple pour le livrer à Edom, j'enverrai le feu contre la muraille de Gaza, et il dévorera ses palais. Je retrancherai d'Ashdod tout habitant et d'Ashqelôn celui qui tient le sceptre: je tournerai ma main contre Eqrôn et le reste des Philistins disparaîtra, dit le Seigneur Dieu. Ainsi parle le Seigneur : A cause de trois transgressions de Tyr, à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt: parce qu'ils ont livré à Edom tout un peuple d'exilés et qu'ils ne se sont pas souvenus de l'alliance fraternelle, j'enverrai le feu contre la muraille de Tyr, et il dévorera ses palais. Ainsi parle le Seigneur : A cause de trois transgressions d'Edom, à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt: parce qu'il a poursuivi son frère avec l'épée en étouffant sa compassion, parce que sa colère déchire sans cesse et qu'il garde continuellement sa fureur, j'enverrai le feu contre Témân, et il dévorera les palais de Botsra. Ainsi parle le Seigneur : A cause de trois transgressions des Ammonites, à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt: parce qu'ils ont éventré les femmes enceintes du Galaad afin d'agrandir leur territoire, je mettrai le feu à la muraille de Rabba, et il dévorera ses palais. Au milieu des acclamations guerrières, au jour du combat, au milieu de la tempête, au jour de l'ouragan; leur roi s'en ira en exil, lui et ses chefs avec lui, dit le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur : A cause de trois transgressions de Moab, à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt: parce qu'il a brûlé, calciné les os du roi d'Edom, j'enverrai le feu contre Moab. Il dévorera les palais de Qeriyoth; et Moab mourra au milieu du vacarme, au milieu des acclamations guerrières et au son de la trompe. Je retrancherai le juge de chez lui et je tuerai tous ses chefs avec lui, dit le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur : A cause de trois transgressions de Juda, à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt: parce qu'ils ont rejeté la loi du Seigneur et qu'ils n'ont pas observé ses prescriptions, parce qu'ils se sont laissé égarer par leurs mensonges, les mêmes mensonges que leurs pères avaient suivis, j'enverrai le feu contre Juda, et il dévorera les palais de Jérusalem. Ainsi parle le Seigneur : A cause de trois transgressions d'Israël, à cause de quatre, je ne révoquerai pas mon arrêt: parce qu'ils ont vendu le juste pour de l'argent, le pauvre pour une paire de sandales; ils harcèlent jusqu'à la poussière de la terre qui est sur la tête des petites gens, ils font dévier le chemin des pauvres. Un homme et son père vont vers la même fille, profanant ainsi mon nom sacré. Ils s'étendent près de chaque autel sur des vêtements pris en gage et ils boivent dans la maison de leur dieu le vin de ceux qu'ils ont condamnés à l'amende. Moi, pourtant, j'ai détruit devant eux les Amorites, dont la hauteur égalait celle des cèdres, et la force celle des chênes; j'ai détruit leur fruit en haut et leurs racines en bas. Moi, pourtant, je vous ai fait monter d'Egypte et je vous ai conduits quarante ans dans le désert pour que vous preniez possession du pays des Amorites. J'ai suscité des prophètes parmi vos fils et des nazirs parmi vos jeunes gens. N'en est-il pas ainsi, Israélites? – déclaration du Seigneur … Mais vous avez fait boire du vin aux nazirs, et aux prophètes vous avez donné cet ordre: N'agissez pas en prophètes! Eh bien, moi, je vous écrase sur place, comme écrase un chariot chargé de gerbes. Plus de refuge pour l'homme rapide; celui qui est vigoureux ne pourra pas déployer sa force, et le guerrier ne sauvera pas sa vie; celui qui manie l'arc ne résistera pas, celui qui est rapide n'échappera pas, et le cavalier ne sauvera pas sa vie; le plus courageux des guerriers s'enfuira nu en ce jour-là – déclaration du Seigneur. Ecoutez cette parole que le Seigneur prononce sur vous Israélites, sur tout le clan que j'ai fait monter d'Egypte! Je vous ai distingués, vous seuls, parmi tous les clans de la terre; c'est pourquoi je vous ferai rendre des comptes pour toutes vos fautes. Deux hommes marchent-ils ensemble, sans en avoir convenu? Le lion rugit-il dans les broussailles sans avoir une proie? Le jeune lion pousse-t-il des cris du fond de sa tanière sans avoir fait une capture? L'oiseau tombe-t-il dans le filet qui est à terre sans qu'il y ait un piège? Le filet s'élève-t-il du sol sans qu'il y ait rien de pris? Sonne-t-on de la trompe dans une ville sans que le peuple tremble? Arrive-t-il un malheur dans une ville sans que le Seigneur en soit l'auteur? Ainsi le Seigneur Dieu ne fait rien sans avoir révélé ses secrets à ses serviteurs, les prophètes. Le lion rugit: qui n'aurait peur? Le Seigneur Dieu parle: qui n'agirait en prophète? Dans les palais d'Ashdod et dans les palais d'Egypte, proclamez: Rassemblez-vous sur les montagnes de Samarie, et voyez les grands désordres au milieu d'elle, les oppressions en son sein! Ils ne savent pas agir avec droiture, – déclaration du Seigneur  – ils entassent dans leurs palais la violence et le ravage. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur Dieu : Un ennemi, tout autour du pays! Il va te dépouiller de ta force, et tes palais seront pillés. Ainsi parle le Seigneur : Comme le berger sauve de la gueule du lion deux pattes ou un bout d'oreille, ainsi seront sauvés les Israélites qui habitent à Samarie, eux qui sont allongés sur des lits et des tapis de Damas. Ecoutez, et témoignez-en contre la maison de Jacob! – déclaration du Seigneur Dieu, le Dieu des Armées. Le jour où je ferai rendre des comptes à Israël pour ses transgressions, je lui ferai rendre des comptes pour les autels de Beth-El; les cornes de l'autel seront brisées et tomberont à terre. Je démolirai la maison d'hiver sur la maison d'été, les maisons d'ivoire disparaîtront; ce sera la fin de nombreuses maisons – déclaration du Seigneur. Ecoutez cette parole, vaches du Bashân, vous qui êtes dans la montagne de Samarie, vous qui opprimez les petites gens, qui écrasez les pauvres et qui dites à vos maris: Apportez, et buvons! Le Seigneur Dieu l'a juré par sa sainteté: les jours viennent sur vous où on vous enlèvera, vous, avec des crochets, et votre progéniture avec des harpons; vous sortirez par les brèches, chacune de son côté, et vous vous jetterez dans la forteresse, – déclaration du Seigneur. Allez à Beth-El et transgressez! Allez au Guilgal et transgressez davantage! Offrez vos sacrifices le matin et vos dîmes le troisième jour! Faites fumer vos sacrifices de reconnaissance avec du pain levé! Proclamez vos offrandes volontaires, faites-les connaître! Car c'est là ce que vous aimez, Israélites, – déclaration du Seigneur Dieu. Quant à moi, voici ce que je vous ai donné: rien à vous mettre sous la dent dans toutes vos villes, plus de pain dans tous vos lieux. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – déclaration du Seigneur. Quant à moi, je vous ai refusé la pluie, alors qu'il y avait encore trois mois jusqu'à la moisson; j'ai fait pleuvoir sur une ville et sur une autre ville je n'ai pas fait pleuvoir; une parcelle a reçu la pluie, et la parcelle sur laquelle la pluie n'est pas tombée s'est desséchée. Deux villes, trois villes se traînaient vers une autre pour boire de l'eau, et elles n'apaisaient pas leur soif. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – déclaration du Seigneur. Je vous ai frappés par la rouille et par la nielle; vos nombreux jardins, vos vignes, vos figuiers et vos oliviers ont été dévorés par les chenilles. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – déclaration du Seigneur. J'ai envoyé parmi vous la peste, comme en Egypte, j'ai tué vos jeunes gens par l'épée, j'ai laissé prendre vos chevaux; j'ai fait monter à vos narines la puanteur de votre camp. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – déclaration du Seigneur. Je vous ai détruits, comme lors de la destruction divine de Sodome et Gomorrhe, et vous avez été comme un tison arraché à l'incendie. Malgré cela, vous n'êtes pas revenus à moi – déclaration du Seigneur. C'est pourquoi je vais te traiter ainsi, Israël! Et puisque je vais te traiter de la sorte, prépare-toi à la rencontre de ton Dieu, Israël! Car celui qui façonne les montagnes et crée le vent, qui fait connaître à l'homme ses pensées, celui qui change l'aurore en ténèbres et qui marche sur les hauteurs de la terre, son nom, c'est le Seigneur (YHWH), le Dieu des Armées. Ecoutez cette parole, cette complainte que j'entonne sur vous, maison d'Israël! Elle est tombée, elle ne se relèvera plus, Israël la jolie; elle est étendue sur sa propre terre, personne ne la relève. Car ainsi parle le Seigneur Dieu : la ville qui mettait en campagne mille hommes n'en conservera que cent, et celle qui mettait en campagne cent hommes n'en conservera que dix, pour la maison d'Israël. Car voici ce que dit le Seigneur à la maison d'Israël: Cherchez-moi et vivez! Ne cherchez pas à Beth-El, n'allez pas au Guilgal, ne vous rendez pas à Bersabée. Car le Guilgal sera exilé, et Beth-El sera réduit à rien. Cherchez le Seigneur et vivez! Craignez qu'il ne s'empare comme un feu de la maison de Joseph, et que ce feu ne la dévore, sans personne à Beth-El pour l'éteindre – vous qui changez l'équité en absinthe et qui jetez à terre la justice! Il fait les Pléiades et Orion, il change l'ombre de mort en aurore, il obscurcit le jour pour en faire la nuit, il appelle les eaux de la mer et les répand sur la terre: son nom, c'est le Seigneur (YHWH). Il déchaîne le ravage sur le puissant, et le ravage survient sur la place forte. Ils détestent celui qui les accuse à la porte de la ville et ils ont en abomination celui qui parle sincèrement. Aussi, parce que vous avez foulé aux pieds le pauvre, et que vous avez pris de lui du blé en présent, vous avez bâti des maisons en pierres de taille, mais vous ne les habiterez pas; vous avez planté d'excellentes vignes, mais vous n'en boirez pas le vin. Car, je le sais, vos transgressions sont multitude, vos péchés sont nombreux; vous opprimez le juste, vous acceptez des pots-de-vin et à la porte de la ville vous écartez les pauvres. Voilà pourquoi, en des temps comme ceux-ci, l'homme de bon sens se tait, car ces temps sont mauvais. Ne cherchez pas ce qui est mauvais, mais ce qui est bon, afin que vous viviez, et qu'ainsi le Seigneur, le Dieu des Armées, soit avec vous, comme vous le dites. Détestez ce qui est mauvais, aimez ce qui est bon, faites régner l'équité à la porte de la ville; peut-être le Seigneur, le Dieu des Armées, fera-t-il grâce au reste de Joseph. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur (YHWH), le Dieu des Armées, le Seigneur: Sur toutes les places, on se lamentera; dans toutes les rues, on dira: Hélas! hélas! On appellera le laboureur au deuil, et aux lamentations ceux qui s'y connaissent en chants funèbres. Dans toutes les vignes, on se lamentera, lorsque je passerai au milieu de toi, dit le Seigneur. Quel malheur pour ceux qui désirent le jour du Seigneur ! Qu'attendez-vous du jour du Seigneur ? Il ne sera pas lumière, mais ténèbres. Il en sera comme d'un homme qui fuit pour échapper au lion et qui rencontre l'ours; il rentre chez lui, appuie sa main contre le mur – et le serpent le mord. Le jour du Seigneur est-il lumière? N'est-il pas plutôt ténèbres? N'est-il pas obscur, sans clarté? Je déteste vos fêtes, je les rejette, je ne veux plus sentir vos assemblées solennelles. Quand vous me présentez vos holocaustes et vos offrandes, je ne les agrée pas; vos sacrifices de paix et vos bêtes grasses, je ne les regarde pas. Eloigne de moi le tumulte de tes chants! Je n'écoute pas le son de tes luths, mais que l'équité coule comme de l'eau, et la justice comme un torrent intarissable. M'avez-vous fait des sacrifices et des offrandes pendant les quarante années du désert, maison d'Israël? Emportez donc Sikkouth, votre roi, et Kiyoun, vos images, l'étoile de votre dieu, toutes ces choses que vous avez faites! Je vous exilerai au-delà de Damas, dit celui dont le nom est le Seigneur (YHWH), le Dieu des Armées. Quel malheur pour ceux qui sont satisfaits à Sion, ceux qui vivent en toute confiance dans la montagne de Samarie, ces notables de la première des nations, auprès desquels va la maison d'Israël! Passez à Kalné et regardez, de là, allez jusqu'à Hamath la grande, et descendez à Gath des Philistins: valent-elles mieux que ces royaumes-ci, et leur territoire est-il plus grand que le vôtre? Vous croyez éloigner le jour du malheur, et vous faites approcher le règne de la violence. Couchés sur des lits d'ivoire, vautrés sur des divans, ils mangent les jeunes béliers du troupeau, les veaux à l'étable. Ils égrènent les sons du luth, comme David, ils se sont inventé des instruments de musique. Ils boivent du vin dans des calices, ils se confèrent des onctions avec les prémices de l'huile, ils ne souffrent pas du désastre de Joseph! C'est pourquoi maintenant ils vont être exilés en tête des exilés, et les banquets des vautrés prendront fin. Le Seigneur Dieu l'a juré par lui-même – déclaration du Seigneur, le Dieu des Armées: J'ai en horreur l'orgueil de Jacob, et je déteste ses palais; je livrerai la ville, avec tout ce qui s'y trouve. Et s'il reste dix hommes dans une seule maison, ils mourront. Lorsqu'un parent prendra un mort pour le brûler et qu'il enlèvera de la maison les ossements, il dira à celui qui est au fond de la maison: Y a-t-il encore quelqu'un chez toi? Et l'autre répondra: Personne… Alors il dira: Silence! Car il ne faut pas évoquer le nom du Seigneur (YHWH)! Car le Seigneur donne ses ordres de démolition: la grande maison sera réduite en gravats, la petite en débris. Les chevaux courent-ils sur le roc, y laboure-t-on avec des bœufs, pour que vous ayez changé l'équité en poison, et le fruit de la justice en absinthe? Vous vous réjouissez de Lo-Dabar (« Rien »), vous dites: N'est-ce pas par notre force que nous avons pris Qarnaïm (« Les Deux Cornes »)? C'est pourquoi je suscite contre vous, maison d'Israël, – déclaration du Seigneur, le Dieu des Armées – une nation qui vous opprimera depuis l'entrée de Hamath jusqu'à l'oued de la plaine aride. Voici ce que me fit voir le Seigneur Dieu : il façonnait des criquets au moment où le regain commençait à croître; c'était le regain après la coupe du roi. Comme ils dévoraient entièrement l'herbe du pays, je dis: Seigneur Dieu, pardonne, je t'en prie! Comment Jacob subsisterait-il? Il est si petit! Le Seigneur en eut du regret. Cela n'arrivera pas, dit le Seigneur. Voici ce que me fit voir le Seigneur Dieu : le Seigneur Dieu proclamait le jugement par le feu; le feu avait dévoré le grand abîme et dévorait la parcelle. Je dis: Seigneur Dieu, arrête, je t'en prie! Comment Jacob subsisterait-il? Il est si petit! Le Seigneur en eut du regret. Cela non plus n'arrivera pas, dit le Seigneur Dieu. Voici ce qu'il me fit voir: le Seigneur se tenait près d'un mur d'étain, et il avait de l'étain. Le Seigneur me dit: Que vois-tu, Amos? Je répondis: De l'étain. Alors le Seigneur dit: Je mets de l'étain au sein d'Israël, mon peuple: je ne lui passerai plus rien. Les hauts lieux d'Isaac seront dévastés; les sanctuaires d'Israël seront réduits en ruines, et je me dresserai contre la maison de Jéroboam avec l'épée. Alors Amatsia, prêtre de Beth-El, fit dire à Jéroboam, roi d'Israël: Amos conspire contre toi au sein de la maison d'Israël; le pays ne peut supporter toutes ses paroles. Car ainsi parle Amos: Jéroboam mourra par l'épée, et Israël sera exilé loin de sa terre. Amatsia dit à Amos: Va-t'en, visionnaire, va te réfugier au pays de Juda; là-bas, tu pourras manger ton pain et parler en prophète. Mais ne continue pas à parler en prophète à Beth-El, car c'est un sanctuaire de roi, et une maison royale. Amos répondit à Amatsia: Je ne suis ni prophète, ni fils de prophète; je suis éleveur de bovins et cultivateur de sycomores. Le Seigneur m'a pris derrière le troupeau; le Seigneur m'a dit: Va, parle en prophète à Israël, mon peuple. Ecoute maintenant la parole du Seigneur, toi qui dis: « Ne parle pas en prophète sur Israël et ne vaticine pas sur la maison d'Isaac! » A cause de cela, voici ce que dit le Seigneur : Ta femme se prostituera dans la ville, tes fils et tes filles tomberont par l'épée, ta terre sera partagée au cordeau; toi, tu mourras sur une terre impure, et Israël sera exilé loin de sa terre. Voici ce que me fit voir le Seigneur Dieu : une corbeille de fruits d'été. Il dit: Que vois-tu, Amos? Je répondis: Une corbeille de fruits d'été. Et le Seigneur me dit: La fin a mûri pour Israël, mon peuple; je ne lui passerai plus rien. En ce jour-là, les chants du palais seront des gémissements – déclaration du Seigneur Dieu. On jettera partout une multitude de cadavres. Silence! Ecoutez, vous qui harcelez le pauvre et qui supprimez les déshérités du pays! Vous dites: Quand la nouvelle lune sera-t-elle passée, que nous vendions le grain? Quand le sabbat finira-t-il, que nous ouvrions les sacs de blé? Nous diminuerons l'épha, nous augmenterons le prix, nous fausserons les balances pour tromper; nous achèterons les petites gens pour de l'argent, le pauvre pour une paire de sandales, et nous vendrons même le déchet du blé. Le Seigneur l'a juré par l'orgueil de Jacob: je n'oublierai jamais aucune de leurs œuvres. La terre ne tremblera-t-elle pas à cause de cela? Tous ses habitants ne prendront-ils pas le deuil? Elle montera tout entière comme le Nil, elle se soulèvera et s'affaissera comme le Nil d'Egypte. En ce jour-là – déclaration du Seigneur Dieu  – je ferai coucher le soleil à midi et j'obscurcirai la terre en plein jour. Je changerai vos fêtes en deuil et tous vos chants en complainte; je couvrirai tous les reins de sacs et je tondrai toutes les têtes; je mettrai le pays dans le deuil comme pour un fils unique, et son avenir ne sera plus qu'un jour d'amertume. Les jours viennent – déclaration du Seigneur Dieu  – où j'enverrai une famine dans le pays; non pas une faim de pain ni une soif d'eau, mais la faim et la soif d'entendre les paroles du Seigneur. Ils erreront alors d'une mer à l'autre, du nord à l'est; ils rechercheront la parole du Seigneur en titubant, et ils ne la trouveront pas. En ce jour-là, les belles jeunes filles et les jeunes gens s'évanouiront de soif, eux qui jurent par le sacrilège de Samarie, et qui disent: « Par la vie de ton dieu, Dan! » « Par la vie du rite de Bersabée! » Mais ils tomberont et ne se relèveront plus. Je vis le Seigneur posté près de l'autel. Il dit: Frappe le chapiteau, que les seuils tremblent, brise-les sur leurs têtes à tous! Je tuerai leur progéniture par l'épée: parmi eux, pas un fugitif ne parviendra à s'enfuir, pas un rescapé n'échappera. S'ils pénètrent dans le séjour des morts, ma main les en arrachera; s'ils montent au ciel, je les en ferai redescendre. S'ils se cachent au sommet du Carmel, je les y chercherai et je les saisirai; s'ils se dérobent à mes regards dans le fond de la mer, là j'ordonnerai au serpent de les mordre. S'ils vont en captivité devant leurs ennemis, là j'ordonnerai à l'épée de les tuer; je veillerai sur eux, non pas pour leur bonheur, mais pour leur malheur. Le Seigneur Dieu (YHWH) des Armées touche la terre, et elle s'effondre; tous ses habitants prennent le deuil; elle monte tout entière comme le Nil et elle s'affaisse comme le Nil d'Egypte. Il bâtit sa demeure dans le ciel et fonde sa voûte sur la terre; il appelle les eaux de la mer et les répand sur la terre: son nom, c'est le Seigneur (YHWH). N'êtes-vous pas pour moi comme les Koushites, Israélites? – déclaration du Seigneur. N'ai-je pas fait sortir Israël d'Egypte, comme les Philistins de Kaphtor et les Araméens de Qir? Le Seigneur Dieu a les yeux sur le royaume pécheur. Je le détruirai, je le ferai disparaître de la terre; toutefois je n'irai pas jusqu'à détruire totalement la maison de Jacob – déclaration du Seigneur. Car je donne mes ordres: je secouerai la maison d'Israël parmi toutes les nations comme on secoue au crible, sans qu'il en tombe à terre un seul caillou. Tous les pécheurs de mon peuple mourront par l'épée, eux qui disent: Tu ne feras pas approcher le malheur, tu ne le feras pas arriver jusqu'à nous. En ce jour-là, je relèverai la hutte chancelante de David, j'en réparerai les brèches, j'en relèverai les ruines et je la rebâtirai comme elle était autrefois, afin qu'ils prennent possession du reste d'Edom et de toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué – déclaration du Seigneur, qui fait tout cela. Les jours viennent – déclaration du Seigneur  – où le laboureur suivra de près le moissonneur, où celui qui foule le raisin suivra de près celui qui répand la semence, où le jus du raisin ruissellera des montagnes et où toutes les collines s'épancheront. Je rétablirai la situation d'Israël, mon peuple; ils rebâtiront les villes dévastées et ils les habiteront, ils planteront des vignes et ils en boiront le vin, ils feront des jardins et ils en mangeront le fruit. Je les planterai sur leur terre, et ils ne seront plus déracinés de la terre que je leur ai donnée, dit le Seigneur, ton Dieu. Vision d'Abdias. Voici ce que dit le Seigneur Dieu à Edom: Nous avons appris une nouvelle de la part du Seigneur, et un émissaire a été envoyé parmi les nations: Levez-vous! Levons-nous contre elle! Au combat! Je te rends petit parmi les nations, te voilà l'objet du plus grand mépris. L'arrogance de ton cœur t'a trompé, toi qui demeures dans les creux des rochers, toi qui habites la hauteur et qui te dis: Qui me fera descendre à terre? Quand tu prendrais de la hauteur, tel un aigle, quand ton nid serait placé parmi les étoiles, je t'en ferais descendre – déclaration du Seigneur. Si des voleurs, des pillards nocturnes, viennent chez toi, comment restes-tu tranquille? Ne voleront-ils pas ce qui leur est nécessaire? Et si des vendangeurs viennent chez toi, laisseront-ils autre chose que du grappillage? Comment! Esaü est mis à nu! Ses cachettes sont éventrées! On te chasse de ton territoire. Tes alliés te trompent, tes amis te possèdent; ils se servent de ton pain comme d'un piège pour toi, par-dessous. – « Il n'y a plus d'intelligence en lui! » N'est-ce pas en ce jour-là – déclaration du Seigneur  – que je ferai disparaître d'Edom les sages, et de la région montagneuse d'Esaü l'intelligence? Tes guerriers seront terrifiés, Témân, pour que tout homme soit retranché de la région montagneuse d'Esaü par la tuerie! A cause des violences exercées contre Jacob, ton frère, tu seras couvert de honte et tu seras retranché pour toujours. Le jour où tu te tenais en face de lui, le jour où d'autres emportaient ce qui faisait sa force, où des étrangers entraient par ses portes et tiraient Jérusalem au sort, toi aussi tu étais comme l'un d'eux. Ne prends pas plaisir à voir le jour de ton frère, le jour de son infortune, ne te réjouis pas au sujet des fils de Juda au jour de leur ruine, n'ouvre pas tout grand ta bouche au jour de la détresse! N'entre pas dans les villes de mon peuple le jour où la catastrophe s'abat sur lui! Ne prends pas plaisir, toi aussi, à voir son malheur le jour où la catastrophe s'abat sur lui, et ne porte pas la main sur ce qui faisait sa force le jour où la catastrophe s'abat sur lui! Ne te tiens pas au carrefour pour retrancher ses rescapés! Ne livre pas ses survivants au jour de la détresse! Car le jour du Seigneur est proche, pour toutes les nations; il te sera fait comme tu as fait, ce que tu as mérité retombera sur ta tête. En effet, comme vous avez bu sur ma montagne sacrée, ainsi toutes les nations boiront constamment, elles boiront, elles avaleront, et elles seront comme si elles n'avaient jamais existé. Mais au mont Sion il y aura des rescapés; ce sera de nouveau un lieu sacré, et la maison de Jacob reprendra ses possessions. La maison de Jacob sera un feu et la maison de Joseph une flamme; mais la maison d'Esaü sera du chaume, qu'elles allumeront et dévoreront; et il n'y aura aucun survivant pour la maison d'Esaü – c'est le Seigneur qui parle. Le Néguev prendra possession de la région montagneuse d'Esaü, et le Bas-Pays prendra possession du pays des Philistins; ils prendront possession du pays d'Ephraïm et du pays de Samarie; et Benjamin prendra possession du Galaad. Les exilés, cette armée d'Israélites, prendront possession du pays des Cananéens jusqu'à Sarepta, et les exilés de Jérusalem qui sont à Sepharad prendront possession des villes du Néguev. Des sauveurs monteront au mont Sion, pour juger la région montagneuse d'Esaü; et le règne appartiendra au Seigneur. La parole du Seigneur parvint à Jonas, fils d'Amittaï: Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et fais une proclamation contre elle, car le mal qu'elle a fait est monté jusqu'à moi. Alors Jonas voulut s'enfuir à Tarsis pour échapper au Seigneur. Il descendit à Jaffa et trouva un bateau qui allait à Tarsis; il paya le prix du transport et embarqua avec l'équipage pour aller à Tarsis et échapper ainsi au Seigneur. Mais le Seigneur lança un grand vent sur la mer, et il s'éleva sur la mer une grande tempête. Le bateau menaçait de se briser. Les marins eurent peur; chacun d'eux cria vers son dieu, et ils lancèrent à la mer le chargement du bateau, pour l'alléger. Jonas descendit au fond du navire, se coucha et s'endormit profondément. Le chef d'équipage s'approcha de lui et lui dit: Qu'as-tu donc à dormir? Lève-toi, invoque ton dieu! Peut-être ce dieu pensera-t-il à nous, pour que nous ne disparaissions pas. Ils se dirent l'un à l'autre: Venez, tirons au sort, pour savoir qui nous attire ce malheur. Ils tirèrent au sort, et le sort tomba sur Jonas. Alors ils lui dirent: Explique-nous, s'il te plaît, qui nous attire ce malheur. Quelle est ton activité, et d'où viens-tu? Quel est ton pays, et de quel peuple es-tu? Il leur répondit: Je suis hébreu et je crains le Seigneur, le Dieu du ciel, qui a fait la mer et la terre ferme. Les hommes eurent très peur; ils lui dirent: Qu'as-tu fait là! Ils savaient, en effet, qu'il fuyait pour échapper au Seigneur, parce qu'il le leur avait expliqué. Ils lui dirent: Que devons-nous faire de toi, pour que la mer se calme envers nous? – Car la mer se déchaînait de plus en plus. Il leur répondit: Prenez-moi, lancez-moi à la mer et la mer se calmera envers vous: je sais que c'est moi qui attire sur vous cette grande tempête. Les hommes ramaient pour gagner la terre ferme, mais ils n'y parvenaient pas, parce que la mer se déchaînait toujours plus contre eux. Alors ils invoquèrent le Seigneur ; ils dirent: Seigneur, s'il te plaît, fais en sorte que nous ne disparaissions pas à cause de la vie de cet homme, et ne nous charge pas d'un sang innocent! Car c'est toi, Seigneur, qui as agi comme tu l'as voulu. Puis ils prirent Jonas et le lancèrent à la mer, et la fureur de la mer s'arrêta. Les hommes eurent peur, ils furent saisis d'une grande crainte du Seigneur. Ils offrirent un sacrifice au Seigneur et firent des vœux. Le Seigneur fit intervenir un grand poisson qui engloutit Jonas, et Jonas resta dans le ventre du poisson trois jours et trois nuits. Jonas, dans le ventre du poisson, pria le Seigneur, son Dieu. Il dit: De ma détresse, j'ai invoqué le Seigneur, et il m'a répondu; du sein du séjour des morts j'ai appelé au secours, et tu m'as entendu. Tu m'as jeté dans les profondeurs, au cœur des mers, les courants m'entourent; tous tes flots, toutes tes vagues ont passé sur moi. Et moi, je disais: Je suis chassé loin de tes yeux! Mais je verrai encore ton temple sacré. Les eaux m'ont enserré jusqu'à la gorge, l'abîme m'entoure, des joncs se sont noués autour de ma tête. Je suis descendu jusqu'aux ancrages des montagnes, les verrous de la terre m'enfermaient pour toujours; mais tu m'as fait remonter vivant de la fosse, Seigneur, mon Dieu! Alors que je défaillais, je me suis souvenu du Seigneur. Ma prière est parvenue jusqu'à toi, jusqu'à ton temple sacré. Ceux qui s'attachent à des futilités illusoires éloignent d'eux la fidélité. Quant à moi, je t'offrirai des sacrifices en déclarant ma reconnaissance, je m'acquitterai des vœux que j'ai faits. C'est au Seigneur qu'appartient le salut! Le Seigneur parla au poisson, qui vomit Jonas sur la terre ferme. La parole du Seigneur parvint à Jonas une deuxième fois: Lève-toi, va à Ninive, la grande ville, et fais-y la proclamation que je te dis! Alors Jonas se leva et alla à Ninive, selon la parole du Seigneur. Or Ninive était une grande ville devant Dieu; il fallait trois jours de marche pour en faire le tour. Jonas commença par faire dans la ville une journée de marche. Il proclamait: Encore quarante jours, et Ninive est détruite! Les gens de Ninive mirent leur foi en Dieu; ils proclamèrent un jeûne et se revêtirent d'un sac, depuis le plus grand jusqu'au plus petit d'entre eux. La nouvelle parvint au roi de Ninive; il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un sac et s'assit sur la cendre. Il fit crier dans Ninive: Par décision du roi et de ses grands, que les humains et les bêtes, le gros bétail et le petit bétail, ne goûtent de rien, ne paissent pas et ne boivent pas d'eau! Que les humains et les bêtes soient couverts d'un sac, qu'ils invoquent Dieu avec force, et que chacun revienne de sa voie mauvaise et de la violence de ses mains! Qui sait si Dieu ne reviendra pas, s'il ne renoncera pas, s'il ne reviendra pas de sa colère ardente, pour que nous ne disparaissions pas? Dieu vit qu'ils agissaient ainsi et qu'ils revenaient de leur voie mauvaise. Alors Dieu renonça au mal qu'il avait parlé de leur faire; il ne le fit pas. Cela fut très mal pris par Jonas, qui se fâcha. Il pria le Seigneur en disant: S'il te plaît, Seigneur, n'est-ce pas ce que je disais quand j'étais encore dans mon pays? C'est pourquoi j'ai préféré fuir à Tarsis. Car je savais que tu es un Dieu clément et compatissant, patient et grand par la fidélité, qui renonces au mal. Maintenant, Seigneur, prends-moi la vie, je t'en prie, car mieux vaut pour moi mourir que vivre. Le Seigneur répondit: Fais-tu bien de te fâcher? Jonas sortit de la ville et s'assit à l'est de la ville. Là il se fit une hutte et s'assit dessous, à l'ombre, afin de voir ce qui arriverait dans la ville. Le Seigneur Dieu fit intervenir un ricin, qui s'éleva au-dessus de Jonas, pour donner de l'ombre sur sa tête et le délivrer de son mal. Jonas éprouva une grande joie à cause de ce ricin. Mais le lendemain, quand parut l'aurore, Dieu fit intervenir un ver qui s'attaqua au ricin, et le ricin se dessécha. Au lever du soleil, Dieu fit intervenir un vent d'est étouffant, et le soleil frappa la tête de Jonas: il tomba en défaillance. Il demanda à mourir, en disant: Mieux vaut pour moi mourir que vivre. Dieu dit à Jonas: Fais-tu bien de te fâcher à cause du ricin? Il répondit: Je fais bien de me fâcher au point de demander la mort. Le Seigneur dit: Toi, tu as pitié du ricin qui ne t'a coûté aucune peine et que tu n'as pas fait grandir, qui est né en une nuit et qui a disparu en une nuit. Et moi, je n'aurais pas pitié de Ninive, la grande ville, où il y a plus de cent vingt mille humains qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des bêtes en grand nombre! Parole du Seigneur qui parvint à Michée de Morésheth aux jours de Jotam, d'Achaz, d'Ezéchias, rois de Juda; ce qu'il a vu au sujet de Samarie et de Jérusalem. Ecoutez, vous tous, peuples! Prête attention, terre, toi et ce qui te remplit! Que le Seigneur Dieu soit témoin contre vous, le Seigneur, depuis son temple sacré! Car le Seigneur sort de son lieu, il descend, il marche sur les hauteurs de la terre. Sous lui les montagnes fondent, les vallées s'entrouvrent comme la cire devant le feu, comme l'eau qui dévale une pente. Et tout cela à cause de la transgression de Jacob, à cause des péchés de la maison d'Israël! Quelle est la transgression de Jacob? N'est-ce pas Samarie? Quels sont les hauts lieux de Juda? N'est-ce pas Jérusalem? Je ferai de Samarie un monceau de pierres dans les champs pour y planter de la vigne; je précipiterai ses pierres dans la vallée, je mettrai ses fondations à découvert, toutes ses statues seront mises en pièces, tous ses gains seront jetés au feu, et je démolirai toutes ses idoles: recueillies avec le gain de la prostitution, elles redeviendront un gain de prostitution. C'est pourquoi je me lamenterai, je hurlerai, je marcherai déchaussé et nu, je ferai entendre des lamentations comme le chacal et des gémissements comme les autruches. Car sa plaie est incurable, elle s'étend jusqu'à Juda; elle atteint la porte de mon peuple, jusqu'à Jérusalem. Ne l'annoncez pas dans Gath, ne pleurez pas dans Akko! Je me roule dans la poussière à Beth-Léaphra. Passe, habitante de Shaphir, dans la nudité et la honte! L'habitante de Tsaanân n'ose sortir, la lamentation de Beth-Etsel vous prive de son appui. L'habitante de Maroth tremble pour son bonheur, car le malheur est descendu, venant du Seigneur jusqu'à la porte de Jérusalem. Attelle char et chevaux, habitante de Lakish! Tu as été pour Sion la belle le commencement du péché, car en toi se sont trouvées les transgressions d'Israël. C'est pourquoi tu te sépareras de Morésheth-Gath; les maisons d'Akzib seront une tromperie pour les rois d'Israël. Je t'amènerai un nouveau conquérant, habitante de Marésha; la gloire d'Israël s'en ira jusqu'à Adoullam. Rase-toi, coupe ta chevelure, à cause de tes fils chéris! Elargis ta tonsure comme le vautour, car ils s'en vont en exil loin de toi! Quel malheur pour ceux qui préparent des plans malfaisants et qui trament le mal sur leur lit! Dès l'aube ils passent à l'exécution, quand ils ont le pouvoir en main. Ils convoitent des champs et ils s'en emparent, des maisons, et ils s'en saisissent; ils oppriment le citoyen et sa maison, l'homme et son patrimoine. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Je prépare un malheur contre ce clan; vous n'en retirerez pas votre cou, et vous ne marcherez pas la tête haute, car c'est le temps du malheur. En ce jour-là, on fera de vous une fable, on entonnera une complainte, on dira: Nous voilà entièrement ravagés! Il aliène la part de mon peuple! Comment! Il me la retire! Il distribue nos champs au rebelle! C'est pourquoi tu n'auras personne qui tende le cordeau sur un lot dans l'assemblée du Seigneur. « Ne vaticinez pas! » vaticinent-ils. Qu'on ne vaticine pas ainsi! Les insultes n'en finissent pas! Est-ce ainsi que tu parles, maison de Jacob? Le Seigneur a-t-il perdu patience? Est-ce là sa manière d'agir? Mes paroles ne sont-elles pas bonnes pour celui qui marche avec droiture? Hier mon peuple s'est dressé en ennemi; vous enlevez le manteau que portent, sur leurs vêtements, ceux qui passent en toute sécurité en revenant de la guerre. Vous chassez de leurs maisons chéries les femmes de mon peuple, vous ôtez pour toujours à leurs enfants la gloire d'être à moi. Marchez! Car cette terre n'est pas un lieu de repos; à cause de son impureté, elle causera des douleurs, des douleurs violentes. Qu'un homme, au gré du vent, se mette à débiter des mensonges: Je vais vaticiner pour toi sur le vin et l'alcool! Ce sera le vaticinateur qu'il faut à ce peuple! Oui, je te rassemblerai tout entier, Jacob! Oui, je te regrouperai, reste d'Israël! Je le réunirai comme des moutons dans une bergerie, comme un troupeau dans son pâturage; il y aura une foule bruyante d'hommes. Celui qui ouvre la brèche monte devant eux; ils ouvrent la brèche, passent la porte et en sortent; leur roi passe devant eux, et le Seigneur est à leur tête. Je dis: Ecoutez, je vous prie, chefs de Jacob, magistrats de la maison d'Israël! N'est-ce pas à vous de savoir ce qu'est l'équité? Vous détestez ce qui est bon et vous aimez ce qui est mauvais. Vous arrachez la peau de dessus les gens et la chair de dessus leurs os. Ils dévorent la chair de mon peuple, ils lui enlèvent la peau et lui brisent les os. Ils le mettent en morceaux comme ce qu'on cuit dans une marmite, comme de la viande dans un chaudron. Alors ils crieront vers le Seigneur, mais il ne leur répondra pas; il se détournera d'eux en ce temps-là, parce que leurs agissements sont mauvais. Voici ce que dit le Seigneur contre les prophètes qui égarent mon peuple: Quand leurs dents ont quelque chose à mordre, ils proclament la paix; si quelqu'un ne met rien dans leur bouche, ils consacrent une armée pour lui faire la guerre! A cause de cela, vous aurez la nuit… et plus de visions! Vous aurez les ténèbres… et plus de divinations! Le soleil se couchera sur ces prophètes, le jour s'assombrira sur eux. Les visionnaires seront confus, les devins rougiront, tous se couvriront la moustache; car Dieu ne répondra pas. Mais moi, je suis rempli de force, – avec le souffle du Seigneur  – d'équité et de vaillance, pour dire à Jacob sa transgression et à Israël son péché. Ecoutez, je vous prie, chefs de la maison de Jacob, magistrats de la maison d'Israël, vous qui avez l'équité en abomination et qui tordez toute droiture, vous qui bâtissez Sion dans le sang, Jérusalem dans l'injustice. Ses chefs jugent pour des pots-de-vin, ses prêtres enseignent pour un salaire, ses prophètes pratiquent la divination pour de l'argent; et ils s'appuient sur le Seigneur, en disant: Le Seigneur n'est-il pas parmi nous? Aucun malheur ne s'abattra sur nous! C'est donc bien à cause de vous que Sion sera labourée comme un champ, que Jérusalem deviendra un monceau de pierres, et que la montagne de la Maison deviendra une hauteur couverte de broussailles. Dans la suite des temps, la montagne de la maison du Seigneur sera établie au sommet des montagnes; elle s'élèvera au-dessus des collines, et les peuples y afflueront. Une multitude de nations s'y rendra; ils diront: Venez, montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob! Il nous enseignera ses voies, et nous suivrons ses sentiers. Car de Sion sortira la loi, de Jérusalem la parole du Seigneur. Il sera juge entre une multitude de peuples, il sera l'arbitre de nations fortes, même lointaines. De leurs épées ils forgeront des socs de charrue, de leurs lances des serpes: une nation ne lèvera plus l'épée contre une autre, et on n'apprendra plus la guerre. Chacun d'eux habitera sous sa vigne et sous son figuier, et il n'y aura personne pour les troubler – c'est la bouche du Seigneur (YHWH) des Armées qui parle. Tandis que tous les peuples marchent chacun au nom de son dieu, nous marchons, nous, au nom du Seigneur (YHWH), pour toujours, à jamais. En ce jour-là – déclaration du Seigneur  – je recueillerai ce qui boite, je rassemblerai ce qui était banni, ce que j'avais maltraité. De ce qui boite, je ferai un reste; de ce qui était mis à l'écart, une nation forte. Le Seigneur sera roi sur eux, au mont Sion, dès maintenant et pour toujours. Et toi, Tour du troupeau, Ophel de Sion la belle, à toi reviendra la domination première, un royaume pour Jérusalem la belle. Maintenant, pourquoi pousses-tu des cris? N'y a-t-il pas de roi chez toi? Ton conseiller est-il perdu, pour que la douleur te saisisse comme une femme qui accouche? Souffre et gémis, Sion la belle, comme une femme qui accouche! Car maintenant tu sortiras de la ville et tu feras ta demeure dans les champs, tu iras jusqu'à Babylone; et là tu seras délivrée, c'est là que le Seigneur te reprendra à tes ennemis. Maintenant une multitude de nations s'est rassemblée contre toi, tous ceux qui disent: « Qu'elle soit profanée! Que Sion nous soit offerte en spectacle! » Ceux-là ne connaissent pas les pensées du Seigneur, ils ne comprennent pas ses projets: il les a rassemblés comme des gerbes sur l'aire. Lève-toi et piétine, Sion la belle! Je te ferai une corne de fer et je te ferai des sabots de bronze, tu broieras une multitude de peuples, tu frapperas leurs profits d'anathème pour le Seigneur, leurs richesses pour le Seigneur de toute la terre. Maintenant, fille de troupes, fais-toi des incisions! On nous assiège; avec le bâton on frappe sur la joue le juge d'Israël. Quant à toi, Beth-Léhem Ephrata, toi qui es petite parmi les phratries de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera sur Israël; son origine remonte au temps jadis, aux jours d'autrefois. C'est pourquoi il les livrera jusqu'au temps où celle qui doit accoucher accouchera; et le reste de ses frères reviendra auprès des Israélites. Il se dressera et les fera paître avec la force du Seigneur, avec la majesté du nom du Seigneur, son Dieu; et ils s'installeront, car il est dès maintenant glorifié jusqu'aux extrémités de la terre. C'est lui qui sera la paix! Lorsque l'Assyrien viendra dans notre pays et qu'il pénétrera dans nos palais, nous dresserons contre lui sept bergers, huit princes du peuple. Ils feront paître l'Assyrie avec l'épée, et le pays de Nemrod avec le glaive. Il nous délivrera ainsi de l'Assyrien, lorsqu'il viendra dans notre pays et qu'il pénétrera sur notre territoire. Le reste de Jacob sera, au sein de la multitude des peuples, comme une rosée qui vient du Seigneur, comme des ondées sur l'herbe, qui n'espèrent rien de l'homme, qui n'attendent rien des humains. Le reste de Jacob sera parmi les nations, au sein de la multitude des peuples, comme un lion parmi les bêtes de la forêt, comme un jeune lion parmi les troupeaux de petit bétail: lorsqu'il passe, il piétine et déchiquette, et personne ne délivre. Que ta main s'élève au-dessus de tes adversaires, que tous tes ennemis soient retranchés! En ce jour-là – déclaration du Seigneur  – je retrancherai de ton sein tes chevaux et je causerai la perte de tes chars; je retrancherai les villes de ton pays et je raserai toutes tes forteresses; je retrancherai de ta main les sortilèges et tu n'auras plus personne pour chercher des présages; je retrancherai de ton sein tes statues et tes pierres levées, et tu ne te prosterneras plus devant l'œuvre de tes mains; je déracinerai de ton sein tes poteaux cultuels (tes ashéras) et je détruirai tes villes. J'exercerai ma vengeance avec colère, avec fureur, sur les nations qui n'ont pas écouté. Ecoutez, je vous prie, ce que dit le Seigneur : Accuse devant les montagnes, et que les collines entendent ta voix! Ecoutez, montagnes, l'accusation du Seigneur ! Ecoutez, immuables fondations de la terre! Car le Seigneur accuse son peuple, il est en litige avec Israël. – Mon peuple, que t'ai-je fait? En quoi t'ai-je fatigué? Réponds-moi! Car je t'ai fait monter d'Egypte, je t'ai libéré de la maison des esclaves, et j'ai envoyé en avant de toi Moïse, Aaron et Miriam. Mon peuple, souviens-toi, je te prie, de ce que projetait Balaq, roi de Moab, et de ce que lui répondit Balaam, fils de Béor, depuis Shittim jusqu'au Guilgal – afin que tu saches ce que le Seigneur fait pour la justice. – Avec quoi me présenterai-je devant le Seigneur ? Avec quoi m'inclinerai-je devant le Dieu d'en haut? Me présenterai-je avec des holocaustes, avec des taurillons d'un an? Le Seigneur agréera-t-il des milliers de béliers, des dizaines de milliers de torrents d'huile? Donnerai-je mon premier-né pour ma transgression, donnerai-je le fruit de mon ventre pour mon propre péché? – Il t'a fait connaître, ô humain, ce qui est bon; et qu'est-ce que le Seigneur réclame de toi, si ce n'est que tu agisses selon l'équité, que tu aimes la fidélité, et que tu marches modestement avec ton Dieu? Le Seigneur crie vers la ville – et il est raisonnable d'y voir ton nom. Ecoutez l'annonce du châtiment, et celui qui l'a décrété! Y a-t-il encore dans la maison du méchant des trésors mal acquis, et un épha trop petit, qui attire la fureur? Serai-je sans reproche avec des balances fausses, avec des poids trompeurs dans le sac? Ses riches sont pleins de violence, ses habitants profèrent le mensonge, et leur langue n'est que tromperie dans leur bouche. Aussi, moi, je te frapperai par la souffrance, je te dévasterai à cause de tes péchés. Toi, tu mangeras, mais tu ne seras pas rassasié, et la faim restera dans ton ventre; tu mettras en réserve, mais tu ne pourras rien mettre en lieu sûr; ce que tu auras mis en lieu sûr, je le livrerai à l'épée. Toi, tu sèmeras, mais tu ne moissonneras pas; toi, tu presseras l'olive, mais tu ne t'enduiras pas d'huile; tu presseras le raisin, mais tu ne boiras pas le vin. On s'en tient aux prescriptions d'Omri, à toute la manière d'agir de la maison d'Achab, et vous suivez leurs conseils; c'est pourquoi je te livrerai à la dévastation, je ferai de tes habitants un sujet de sifflement d'horreur, et vous porterez le déshonneur de mon peuple. Quel malheur pour moi! Je suis comme à la récolte des fruits d'été, comme au grappillage après la vendange: il n'y a pas une grappe à manger, pas une de ces figues précoces que je désire. Le fidèle a disparu du pays, et il n'y a plus d'homme droit, ils sont tous en embuscade pour verser le sang, chacun tend un piège à son frère. Leurs mains sont habiles pour faire le mal: le prince a des exigences, le juge agit par intérêt, le grand montre son avidité, et ils font ainsi cause commune. Le meilleur d'entre eux est comme une ronce, l'homme droit pire qu'un buisson d'épines. C'est le jour annoncé par tes guetteurs, celui où tu vas rendre des comptes. Maintenant ils seront dans la confusion. Ne vous fiez pas à un ami, ne faites pas confiance à un intime; devant celle qui couche sur ton sein garde les portes de ta bouche. Car le fils rabaisse le père, la fille se dresse contre sa mère, la belle-fille contre sa belle-mère; chacun a pour ennemis les gens de sa propre maison. Quant à moi, je guetterai le Seigneur, j'attendrai le Dieu de mon salut; mon Dieu m'entendra. Ne te réjouis pas à mon sujet, mon ennemie! Car, si je tombe, je me relève; si je suis assise dans les ténèbres, le Seigneur est ma lumière. Je supporterai l'irritation du Seigneur, puisque j'ai péché contre lui, jusqu'à ce qu'il défende ma cause et mon droit; il me fera sortir à la lumière, et je verrai sa justice. Mon ennemie le verra et sera couverte de honte, elle qui me disait: Où est le Seigneur (YHWH), ton Dieu? Elle me sera offerte en spectacle: La voilà foulée aux pieds comme la boue des rues. Le jour où l'on rebâtira tes murs, ce jour-là tes limites seront reculées. En ce jour, on viendra vers toi de l'Assyrie et des villes d'Egypte, de l'Egypte jusqu'au Fleuve, d'une mer à l'autre, et d'une montagne à l'autre. Le pays sera dévasté à cause de ses habitants, à cause du fruit de leurs agissements. Avec ta houlette, fais paître ton peuple, le troupeau qui constitue ton patrimoine! Il demeure solitaire dans la forêt, au milieu des vergers. Qu'ils paissent au Bashân et au Galaad comme aux jours d'autrefois! Comme aux jours où tu sortis d'Egypte, je lui ferai voir des choses étonnantes. Les nations le verront et seront confuses malgré toute leur puissance; elles mettront la main sur leur bouche, leurs oreilles deviendront sourdes. Elles lécheront la poussière comme le serpent, comme les reptiles de la terre; elles sortiront en tremblant de leurs forteresses vers le Seigneur, notre Dieu; elles seront effrayées, elles te craindront. Qui est Dieu comme toi, qui pardonnes la faute et passes sur la transgression en faveur du reste de ton patrimoine? Il n'entretient pas sa colère à jamais, car il prend plaisir à la fidélité. Il aura encore compassion de nous, il piétinera nos fautes; tu jetteras dans les profondeurs de la mer tous leurs péchés, tu témoigneras ta loyauté à Jacob, ta fidélité à Abraham, comme tu l'as juré aux jours de jadis à nos pères. Sentence sur Ninive. Livre de la vision de Nahum, l'Elqoshite. Le Seigneur est un Dieu à la passion jalouse, il se venge; le Seigneur se venge, il est plein de fureur; le Seigneur se venge de ses adversaires, il garde sa rigueur envers ses ennemis. Le Seigneur est patient; sa force est grande; le Seigneur ne tient jamais le coupable pour innocent. Il fait son chemin dans l'ouragan, dans la tempête; il soulève une nuée de poussière. Il rabroue la mer et la dessèche, il fait tarir tous les fleuves; Bashân et Carmel dépérissent, la fleur du Liban dépérit. Il fait trembler les montagnes, et les collines s'effondrent; la terre se soulève devant lui, le monde et tous ses habitants. Qui résistera devant sa fureur? Qui tiendra contre sa colère ardente? Sa fureur se répand comme le feu: il démolit les rochers. Le Seigneur est bon, il est une forteresse au jour de la détresse; il connaît ceux qui trouvent en lui un abri. Mais, dans un déferlement qui emporte tout, il accomplira une extermination en ce lieu et il poursuivra ses ennemis jusque dans les ténèbres. Quels plans préparez-vous contre le Seigneur ? C'est lui qui accomplit l'extermination. La détresse ne paraîtra pas deux fois. Même s'ils sont des épines enchevêtrées, ivres de leurs boissons, ils seront dévorés comme la paille sèche, entièrement. De toi est sorti celui qui se préparait au mal contre le Seigneur, celui qui avait des projets destructeurs. Ainsi parle le Seigneur : S'ils sont au complet, aussi nombreux qu'ils soient, ils seront fauchés, c'en sera fini. Si je t'afflige, c'est pour ne plus avoir à t'affliger. Maintenant je vais briser le joug qu'il fait peser sur toi, et je romprai tes liens. Voici ce qu'a ordonné sur toi le Seigneur : Tu n'auras plus de descendance qui porte ton nom; je retrancherai de la maison de tes dieux statue et idole de métal fondu; je préparerai ta tombe, car tu ne vaux pas grand-chose. Ils arrivent, sur les montagnes, les pas de celui qui porte la bonne nouvelle, qui proclame la paix! Célèbre tes fêtes, Juda, acquitte-toi de tes vœux! Car le destructeur ne passera plus au milieu de toi, il est entièrement retranché… Une troupe d'assaut monte contre toi. Garde la forteresse! Surveille la route! Affermis tes reins, prends courage, sois très fort! Car le Seigneur rétablit l'orgueil de Jacob comme l'orgueil d'Israël, parce que les pillards les ont pillés et ont détruit leurs sarments… Les boucliers de ses guerriers sont rougis, les hommes vaillants sont revêtus d'écarlate; avec le fer qui étincelle apparaissent les chars au jour où on les prépare, et les lances s'agitent. Les chars roulent avec furie dans les rues, ils se précipitent sur les places; on dirait des flambeaux, ils courent comme des éclairs… Il bat le rappel de ses braves, mais ils trébuchent dans leur marche; on se hâte vers la muraille de la ville, la défense est établie. Les portes des fleuves sont ouvertes, et le palais s'écroule. C'en est fait, elle est mise à nu, elle est emmenée; ses servantes geignent comme des colombes, en se frappant la poitrine. Ninive est comme un réservoir d'eau qui fuit… Arrêtez! Arrêtez! Mais personne ne se retourne… Pillez l'argent! Pillez l'or! Il y a des trésors sans fin, des richesses en objets de valeur de toutes sortes. Carnage, saccage et ravage! Les cœurs fondent, les genoux flageolent, tous les reins souffrent, tous les visages pâlissent. Où en est ce repaire de lions, ce domaine des jeunes lions, que parcouraient le lion, la lionne, le petit du lion, sans qu'il y eût personne pour les troubler? Le lion qui déchiquette une proie pour ses petits, qui étrangle pour ses lionnes, remplissait de proies ses antres, de dépouilles ses repaires. Je m'oppose à toi! – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Je réduirai ses chars en fumée. L'épée dévorera tes jeunes lions, je retrancherai ta proie du pays, et on n'entendra plus tes messagers. Quel malheur pour la ville sanguinaire, remplie de dissimulation, pleine de violence! Les proies ne lui font pas défaut… Bruit du fouet, grondement des roues: les chevaux galopent, les chars bondissent. Assaut des chars, flamboiement d'épée, éclairs de lance: multitude de victimes! une masse de cadavres! des morts à l'infini! On trébuche sur les morts… C'est à cause de toute la prostitution de la prostituée, pleine de grâce, maîtresse en sortilèges, elle qui vendait des nations par sa prostitution et des tribus par ses sortilèges. Je m'oppose à toi! – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Je relèverai le bas de ta robe sur ton visage, je montrerai ta nudité aux nations, ton ignominie aux royaumes. Je jetterai sur toi des horreurs, je te rabaisserai et je te donnerai en spectacle. Ainsi, quiconque te verra fuira loin de toi et dira: Ninive est ravagée. Qui la plaindra? Où te chercherai-je des consolateurs? Es-tu en meilleure position que No-Amôn qui était assise entre les canaux, entourée par les eaux? Son rempart était une mer, une mer sa muraille. Koush avait une puissance illimitée, ainsi que l'Egypte. Pouth et les Libyens étaient tes auxiliaires. Et cependant elle aussi est partie en exil, elle s'en est allée captive; on a écrasé ses enfants à tous les coins de rues; on a tiré ses dignitaires au sort, et tous ses grands ont été chargés de chaînes. Toi aussi, tu seras ivre, tu te cacheras; toi aussi, tu chercheras un refuge contre l'ennemi. Toutes tes forteresses sont des figuiers avec des primeurs; quand on les secoue, elles tombent dans la bouche de qui veut les manger. Voici ton peuple: il n'y a plus que des femmes en ton sein; les portes de ton pays s'ouvrent toutes grandes à tes ennemis; un feu dévore tes verrous. Puise de l'eau pour le siège! Répare tes forteresses! Entre dans la boue, foule l'argile! Prends le moule à briques! Là, le feu te dévorera, l'épée te retranchera, te dévorera comme des criquets. Entasse-toi comme les criquets! Entasse-toi comme les sauterelles! Tu as multiplié tes marchands plus que les étoiles du ciel: le criquet ouvre les ailes et s'envole. Tes gardes sont comme les sauterelles, tes officiers comme une nuée de criquets, qui se posent sur les haies au temps de la froidure: le soleil se lève, ils s'envolent, et on ne reconnaît plus le lieu qu'ils habitaient. Tes bergers sommeillent, roi d'Assyrie, tes braves demeurent immobiles: ton peuple est dispersé sur les montagnes, et personne ne le rassemble. Il n'y a pas de soulagement pour ta blessure, ta plaie est mortelle. Tous ceux qui entendront parler de toi battront des mains sur toi; sur qui le mal que tu faisais ne passait-il pas, constamment? Sentence. Ce qu'Habacuc, le prophète, a vu. – Jusqu'à quand, Seigneur, appellerai-je au secours sans que tu entendes? Jusqu'à quand crierai-je vers toi: « Violence! » sans que tu sauves? Pourquoi me fais-tu voir le mal et regardes-tu l'oppression? Ravage et violence sont devant moi, il y a des querelles, et la dispute s'élève. C'est pourquoi la loi est paralysée, et l'équité ne s'impose jamais; parce que le méchant assaille le juste, c'est pour cela que l'équité est pervertie avant de pouvoir s'imposer. – Voyez, regardez parmi les nations, soyez dans la stupéfaction et la stupeur, car une œuvre est en train de s'accomplir que vous ne croiriez pas si on la racontait. Je suscite les Chaldéens, ce peuple impitoyable et impétueux qui traverse de vastes pays pour prendre possession de demeures qui ne lui appartiennent pas. Il est terrible et redoutable, il impose lui-même son droit et sa suprématie. Ses chevaux sont plus rapides que des léopards, plus mordants que les loups du soir. Ses chars se déploient, ses chars viennent de loin, ils volent comme l'aigle qui fond sur sa proie. Tout entier, il arrive pour la violence; le visage tendu vers l'avant, il amasse des captifs comme du sable. Lui, il se moque des rois, il rit des princes. Il se rit de toute forteresse: il amoncelle de la terre, et il la prend. Alors un souffle passe et s'en va; il se met en tort, lui dont la force est pour son dieu! – Mais toi, n'es-tu pas dès le temps jadis, Seigneur, mon Dieu, mon Saint? Tu ne meurs pas! Seigneur, tu l'as établi pour le jugement; mon Rocher, tu l'as institué pour châtier. Tes yeux sont trop purs pour voir ce qui est mauvais, tu ne peux pas regarder l'oppression. Pourquoi donc regardes-tu les traîtres? Pourquoi gardes-tu le silence quand un méchant engloutit plus juste que lui? Tu traites les humains comme les poissons de la mer, comme les bestioles qui n'ont pas de maître. Tous, il les enlève à l'hameçon, il les tire dans son filet, il les recueille dans sa nasse. Alors il se réjouit, il est dans l'allégresse. Alors, il offre un sacrifice à son filet, de l'encens à sa nasse, car par eux sa part est grasse, sa nourriture copieuse. Alors, va-t-il vider son filet, et massacrer des nations constamment, sans épargner personne? Je vais me placer à mon poste de garde, je vais me tenir sur le rempart; je vais guetter pour voir ce qu'il me dira, et ce que je répondrai au sujet de mes doléances. Le Seigneur me répondit: Ecris la vision, grave-la sur les tablettes, afin qu'on puisse la lire couramment. Car c'est encore une vision pour le temps fixé, elle aspire à son terme, elle ne mentira pas. Si elle tarde, attends-la, car elle se réalisera bel et bien, elle ne sera pas différée. Son cœur se gonfle, il n'est pas droit; mais le juste vivra en tenant ferme. Assurément, le vin est traître: l'homme hautain ne reste pas tranquille, il élargit son gosier comme le séjour des morts. Comme la mort, il est insatiable. Il attire à lui toutes les nations, il rassemble auprès de lui tous les peuples. Tous ceux-là ne vont-ils pas faire de lui une fable, un sujet d'énigmes satiriques? On dira: Quel malheur pour celui qui accumule ce qui n'est pas à lui – jusqu'à quand? – et qui alourdit ses dettes! Tes créanciers ne vont-ils pas soudain se lever? Ceux qui te secoueront ne vont-ils pas s'éveiller? Tu deviendras leur butin! Parce que tu as pillé une multitude de nations, tout le reste des peuples te pillera, à cause du sang humain, à cause de la violence faite au pays, à la ville et à tous ses habitants. Quel malheur pour celui qui se fait un profit malhonnête pour sa maison, afin de placer son nid sur la hauteur, pour échapper au malheur! C'est la honte de ta maison que tu as décidée; en abattant une multitude de peuples, c'est contre toi-même que tu pèches. Car depuis le mur la pierre crie, et la poutre lui répond de la charpente. Quel malheur pour celui qui bâtit une ville par le sang, qui fonde une cité par l'injustice! N'est-ce pas du Seigneur (YHWH) des Armées que vient ceci: les peuples se fatiguent pour du feu, les nations s'épuisent pour rien? Car la terre sera remplie de la connaissance de la gloire du Seigneur comme les eaux recouvrent la mer. Quel malheur pour celui qui fait boire son prochain, – toi qui verses ton poison et qui l'enivres – afin de voir sa nudité! Tu t'es rassasié de mépris plutôt que de gloire; bois, toi aussi, et mets-toi à nu! La coupe de la main droite du Seigneur reviendra à toi: mépris sur ta gloire! Car la violence faite au Liban t'étouffera, et ce que tes troupeaux auront ravagé les terrifiera, à cause du sang humain, à cause de la violence faite au pays, à la ville et à ses habitants. A quoi sert une statue, pour que l'artisan la taille? – une idole de métal fondu, qui enseigne le mensonge, pour que l'artisan qui la façonne mette sa confiance en elle, faisant ainsi des faux dieux muets? Quel malheur pour celui qui dit à un morceau de bois: « Lève-toi! », à une pierre silencieuse: « Eveille-toi! » – Va-t-elle enseigner? Elle est plaquée d'or et d'argent, mais, en elle, pas le moindre souffle. Mais le Seigneur est dans son temple sacré. Silence devant lui, toute la terre! Prière d'Habacuc, le prophète, sur le mode des complaintes. Seigneur, j'ai entendu parler de toi: j'ai craint ton action, Seigneur. Dans le cours des années, réalise-la; dans le cours des années, fais-la connaître! Mais, dans ta colère, souviens-toi de ta compassion! Dieu vient de Témân, le Saint vient du mont Parân. Son éclat couvre le ciel, sa louange remplit la terre. C'est comme la clarté de la lumière; des rayons partent de sa main; la voilà, sa force cachée! Devant lui marche la peste, la fièvre sort sur ses pas. Il se dresse et prend la mesure de la terre, il regarde et fait sursauter les nations. Les montagnes d'antan se disloquent; devant lui s'effondrent les collines d'autrefois, les sentiers d'autrefois. Je vois les tentes de Koushân réduites à rien, les toiles du pays de Madiân frémissent. Est-ce contre les fleuves que le Seigneur est fâché? Ta colère est-elle contre les fleuves, ta fureur contre la mer, lorsque tu montes sur tes chevaux, sur tes chars de victoire? Ton arc est mis à nu, tes serments sont les flèches de ta parole. Tu fends la terre par des fleuves. Les montagnes te voient et tremblent, une averse violente passe, l'abîme fait entendre sa voix, il lève ses mains en haut. Le soleil – la lune s'arrête dans sa résidence à la lumière de tes flèches qui partent, à la clarté fulgurante de ta lance. Tu parcours la terre avec fureur, tu piétines les nations avec colère. Tu sors pour le salut de ton peuple, pour le salut de l'homme qui a reçu ton onction. Tu fracasses le faîte de la maison du méchant, tu la détruis de fond en comble. Tu transperces de leurs propres flèches la tête de ses chefs qui se précipitent en tempête pour me mettre en pièces en poussant des cris de joie, comme s'ils dévoraient déjà le pauvre dans leur repaire. Tu as ouvert un chemin à tes chevaux dans la mer, dans un bouillonnement de grandes eaux. J'ai entendu, et mes entrailles ont frémi. A ce bruit mes lèvres balbutient; mes os pourrissent, et sans bouger je frémis d'attendre le jour de la détresse où notre assaillant attaquera le peuple. Car le figuier ne fleurira pas; pas de vendange dans les vignes; la production de l'olivier sera décevante, les champs ne donneront pas de nourriture, le petit bétail disparaîtra de l'enclos; pas de gros bétail dans les étables. Mais moi, j'exulterai dans le Seigneur, je trouverai de l'allégresse dans le Dieu de mon salut. Dieu, le Seigneur, est ma force: il rend mes pieds semblables à ceux des biches et il me fait marcher sur les hauteurs. Du chef de chœur. Avec des instruments à cordes. Parole du Seigneur qui parvint à Sophonie, fils de Koushi, fils de Guedalia, fils d'Amaria, fils d'Ezéchias, aux jours de Josias, fils d'Amôn, roi de Juda: Je faucherai tout ce qui est sur la terre, – déclaration du Seigneur  – je faucherai les humains et les bêtes, je faucherai les oiseaux du ciel et les poissons de la mer, les causes de chute avec les méchants, et je retrancherai les humains de la terre – déclaration du Seigneur. J'étendrai ma main sur Juda et sur tous les habitants de Jérusalem; je retrancherai de ce lieu ce qui reste du Baal, le nom des desservants – les prêtres, ceux qui se prosternent sur les toits en terrasse devant l'armée du ciel, ceux qui se prosternent en se liant par serment au Seigneur (YHWH) tout en prêtant serment par Milkom. Ceux qui se dérobent au Seigneur, ceux qui ne cherchent pas le Seigneur, qui ne le consultent pas. Silence devant le Seigneur Dieu ! Car le jour du Seigneur est proche: le Seigneur a préparé le sacrifice, il a consacré ceux qu'il a convoqués. Or, au jour du sacrifice du Seigneur, je ferai rendre des comptes aux princes et aux fils du roi, à tous ceux qui portent des vêtements étrangers. En ce jour-là, je ferai rendre des comptes à quiconque saute par-dessus le seuil, à ceux qui remplissent de violence et de tromperie la maison de leur Seigneur. En ce jour-là – déclaration du Seigneur  – des cris retentiront depuis la porte des Poissons, des hurlements de la Ville Neuve et un grand fracas des collines. Hurlez, habitants du Maktesh! Car tout le peuple de Canaan est perdu, tous les hommes chargés d'argent sont retranchés. En ce temps-là, je fouillerai Jérusalem avec des lampes, et je ferai rendre des comptes aux hommes qui croupissent sur leur lie, et qui se disent: Le Seigneur ne fait ni bien ni mal. Leurs biens seront saccagés, et leurs maisons seront dévastées; ils bâtissent des maisons, mais ils ne les habiteront pas; ils plantent des vignes, mais ils n'en boiront pas le vin. Il est proche, le grand jour du Seigneur ; il est proche, il arrive très vite; au bruit du jour du Seigneur, le guerrier pousse des cris amers. Ce jour est un jour de colère, un jour de détresse et de désarroi, un jour de tourmente et de ravage, un jour de ténèbres et d'obscurité, un jour de nuée et d'obscurité épaisse, un jour où sonne la trompe, un jour d'acclamations guerrières contre les villes fortes et contre les hautes tours d'angle. Je mettrai les humains dans la détresse: ils marcheront comme des aveugles, parce qu'ils ont péché contre le Seigneur ; leur sang sera répandu comme de la poussière, et leur chair comme des ordures. Ni leur argent ni leur or ne pourront les délivrer au jour de la colère du Seigneur : par le feu de sa passion jalouse toute la terre sera dévorée, quand il accomplira l'extermination – quelle épouvante! – de tous les habitants de la terre. Rassemblez-vous et recueillez-vous, nation sans pudeur, avant que ne survienne le décret et que ce jour ne passe comme de la menue paille, avant que n'arrive sur vous la colère ardente du Seigneur, avant que n'arrive sur vous le jour de la colère du Seigneur ! Cherchez le Seigneur, vous tous, gens humbles du pays, vous qui agissez selon son équité! Cherchez la justice, cherchez l'humilité! Peut-être serez-vous cachés au jour de la colère du Seigneur. Car Gaza sera abandonnée, Ashqelôn sera dévastée, Ashdod sera chassée en plein midi, Eqrôn sera déracinée. Quel malheur pour les habitants du bord de la mer, pour la nation des Kérétites! La parole du Seigneur est contre vous: Canaan, pays des Philistins, je te détruirai, tu n'auras plus d'habitants! Le bord de la mer deviendra des pâturages, des pacages pour les bergers, et des parcs pour les troupeaux. Cette région sera pour le reste de la maison de Juda; c'est là qu'ils feront paître leur bétail; le soir ils se coucheront dans les maisons d'Ashqelôn; car le Seigneur, leur Dieu, interviendra pour eux; il rétablira leur situation. J'ai entendu les outrages de Moab et les injures par lesquelles les Ammonites outrageaient mon peuple et s'élevaient contre ses frontières. C'est pourquoi, par ma vie, – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées, Dieu d'Israël – Moab sera comme Sodome, les Ammonites comme Gomorrhe; ce sera un lieu couvert de mauvaises herbes, une mine de sel, un lieu dévasté pour toujours; le reste de mon peuple les pillera, ce qui subsistera de ma nation s'emparera de leur patrimoine. Cela leur arrivera pour leur orgueil, parce qu'ils ont outragé le peuple du Seigneur (YHWH) des Armées et qu'ils se sont élevés contre lui. Le Seigneur sera redoutable contre eux: il anéantira tous les dieux de la terre; toutes les îles des nations se prosterneront devant lui, chacune en son lieu. Vous aussi, Koushites, vous serez victimes de mon épée. Il étendra sa main vers le nord, et il fera disparaître l'Assyrie; il fera de Ninive un lieu dévasté, une terre desséchée comme le désert. Des troupeaux se coucheront au milieu d'elle, des animaux de toute espèce; aussi bien le pélican que le hérisson passeront la nuit parmi ses chapiteaux; une voix hululera à la fenêtre. La ruine sera sur le seuil, car les lambris de cèdre seront arrachés. Voilà donc cette ville en liesse, qui habite en sécurité et qui se dit: Moi, et rien que moi! Comment! Elle est dévastée, c'est un gîte pour les animaux! Tous ceux qui passent près d'elle sifflent d'horreur et agitent la main. Quel malheur pour la rebelle, la souillée, la ville tyrannique! Elle n'écoute rien, elle ne veut pas recevoir l'instruction, elle ne met pas sa confiance dans le Seigneur, elle ne s'approche pas de son Dieu. Ses princes, en son sein, sont des lions rugissants; ses juges sont des loups du soir qui n'ont plus rien à ronger au matin, ses prophètes sont des aventuriers, des hommes portés à la trahison; ses prêtres profanent ce qui est sacré, ils font violence à la loi. En son sein, le Seigneur est juste, il n'agit pas injustement; chaque matin il fait paraître son équité à la lumière, sans jamais y manquer; mais l'homme injuste ne connaît pas la honte. J'ai retranché des nations; leurs tours d'angle sont dévastées; j'ai fait de leurs rues un champ de ruines: plus de passants! Leurs villes sont ravagées, plus d'hommes, plus d'habitants! Je disais: Si seulement tu me craignais, si tu voulais recevoir l'instruction! – son séjour ne serait pas retranché. Chaque fois que je lui ai fait rendre des comptes, ils se sont hâtés de se pervertir dans tous leurs agissements. Attendez-moi donc – déclaration du Seigneur  – au jour où je me lèverai pour le butin, car j'ai résolu de réunir les nations, pour rassembler à moi les royaumes, pour répandre sur eux ma fureur, ma colère ardente; car par le feu de ma passion jalouse tout le pays sera dévoré. Alors je rendrai pures les lèvres des peuples, pour qu'ils invoquent tous le nom du Seigneur (YHWH) en le servant dans un même effort. D'au-delà des fleuves de Koush mes adorateurs, mes dispersés m'apporteront l'offrande. En ce jour-là, tu n'auras plus honte de tous les agissements par lesquels tu t'es révoltée contre moi; car alors j'écarterai de toi ceux qui exultent de ton triomphe, et tu ne seras plus hautaine dans ma montagne sacrée. Je laisserai en ton sein un peuple pauvre et faible, qui trouvera un abri dans le nom du Seigneur. Le reste d'Israël n'agira plus injustement. Ils ne diront plus de mensonges, et il ne se trouvera plus dans leur bouche une langue trompeuse, quand ils se coucheront dans leur pâturage et qu'il n'y aura personne pour les troubler. Pousse des cris de joie, Sion la belle! Lance des acclamations, Israël! Réjouis-toi, exulte de tout ton cœur, Jérusalem la belle! Le Seigneur a écarté de toi les jugements, il a détourné ton ennemi; le roi d'Israël, le Seigneur, est en ton sein; tu n'as plus de malheur à craindre. En ce jour-là, on dira à Jérusalem: N'aie pas peur, Sion, ne perds pas courage! En ton sein, le Seigneur, ton Dieu, est un héros sauveur; il fera de toi sa plus grande joie; il gardera le silence dans son amour; il poussera des cris d'allégresse à ton sujet. Je recueillerai ceux qui sont dans le chagrin, loin des rencontres festives, ceux qui sont restés loin de toi, sur qui le déshonneur pesait comme un fardeau. En ce temps-là, j'agirai contre tous ceux qui t'affligent; je sauverai ce qui boite, je rassemblerai ce qui était banni. Je ferai d'eux une louange et un nom sur toute la terre où ils ont honte. En ce temps-là, je vous ramènerai, en ce temps je vous rassemblerai; car je ferai de vous un nom et une louange parmi tous les peuples de la terre, lorsque sous vos yeux je rétablirai votre situation, dit le Seigneur. La deuxième année du roi Darius, le premier jour du sixième mois, la parole du Seigneur parvint à Zorobabel, fils de Shéaltiel, gouverneur de Juda, et à Josué, fils de Yehotsadaq, le grand prêtre, par l'intermédiaire d'Aggée, le prophète: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Ce peuple dit: Le temps n'est pas venu, le temps où la maison du Seigneur doit être rebâtie. Alors, la parole du Seigneur leur parvint par l'intermédiaire d'Aggée, le prophète: Est-ce le temps pour vous d'habiter vos maisons lambrissées, quand cette maison est en ruine? Maintenant, ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Réfléchissez à votre situation. Vous avez beaucoup semé, mais cela rapporte peu; vous mangez, mais vous n'êtes pas rassasiés; vous buvez, mais vous n'êtes pas ivres; vous êtes vêtus, mais vous n'avez pas chaud; le salarié reçoit son salaire dans une bourse trouée. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Réfléchissez à votre situation. Montez dans la montagne, apportez du bois et bâtissez la Maison: je l'agréerai et je la glorifierai, dit le Seigneur. On attendait beaucoup, et il y a eu peu; vous l'avez rapporté à la maison, mais j'ai soufflé dessus. Pourquoi? – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. A cause de ma maison, qui est en ruine, tandis que chacun de vous s'affaire pour sa propre maison. C'est pourquoi, au-dessus de vous, le ciel a retenu la rosée, et la terre a retenu ses produits. J'ai appelé la sécheresse sur le pays, sur les montagnes, sur le blé, sur le vin, sur l'huile, sur ce que produit la terre, sur les humains et sur les bêtes, et sur tout le produit du travail. Zorobabel, fils de Shaltiel, Josué, fils de Yehotsadaq, le grand prêtre, et tout le reste du peuple écoutèrent le Seigneur, leur Dieu, d'après les paroles d'Aggée, le prophète, selon la mission que lui avait donnée le Seigneur, leur Dieu; et le peuple fut saisi de crainte devant le Seigneur. Aggée, messager du Seigneur, dit au peuple, comme un message du Seigneur : Je suis avec vous – déclaration du Seigneur. Le Seigneur éveilla l'esprit de Zorobabel, fils de Shaltiel, gouverneur de Juda, l'esprit de Josué, fils de Yehotsadaq, le grand prêtre, et l'esprit de tout le reste du peuple. Ils vinrent se mettre à l'œuvre dans la maison du Seigneur (YHWH) des Armées, leur Dieu. – C'était le vingt-quatrième jour du sixième mois, la deuxième année du roi Darius. Le vingt et unième jour du septième mois, la parole du Seigneur parvint par l'intermédiaire d'Aggée, le prophète: Dis, je te prie, à Zorobabel, fils de Shaltiel, gouverneur de Juda, à Josué, fils de Yehotsadaq, le grand prêtre, et au reste du peuple: Quel est parmi vous le survivant qui a vu cette maison dans sa gloire passée? Et comment la voyez-vous maintenant? Elle n'est rien à vos yeux, n'est-ce pas? Maintenant sois fort, Zorobabel! – déclaration du Seigneur. Sois fort, Josué, fils de Yehotsadaq, grand prêtre! Sois fort, peuple du pays tout entier! – déclaration du Seigneur. Et agissez! Car je suis avec vous – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – avec la parole que je vous ai donnée quand vous êtes sortis d'Egypte, et mon souffle qui se tient au milieu de vous: n'ayez pas peur! Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Encore un peu, très peu, et je ferai trembler le ciel et la terre, la mer et la terre ferme; je ferai trembler toutes les nations; les biens les plus précieux de toutes les nations viendront, et je remplirai cette maison de gloire, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. L'argent m'appartient, l'or m'appartient – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. La gloire à venir pour cette maison sera plus grande que sa gloire passée, dit le Seigneur (YHWH) des Armées, et dans ce lieu je mettrai la paix – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Le vingt-quatrième jour du neuvième mois, la deuxième année de Darius, la parole du Seigneur parvint à Aggée, le prophète: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Demande aux prêtres une loi à ce sujet, je te prie: Si quelqu'un porte dans le pan de son vêtement de la viande sacrée et qu'il touche avec le pan de son vêtement du pain, un plat, du vin, de l'huile, ou un aliment quelconque, celui-ci sera-t-il consacré? Les prêtres répondirent: Non! Et Aggée dit: Si quelqu'un est devenu impur au contact d'un cadavre, et qu'il touche une de ces choses, celle-ci sera-t-elle impure? Les prêtres répondirent: Elle sera impure. Alors Aggée dit: Tel est ce peuple, telle est cette nation devant moi, – déclaration du Seigneur  – tel est tout le travail de leurs mains; ce qu'ils présentent devant moi est impur. Maintenant faites attention, je vous prie, à ce qui va se produire à partir de ce jour et par la suite. Avant qu'on ait mis pierre sur pierre dans le temple du Seigneur, alors, quand on venait à un tas de grain de vingt mesures, il n'y en avait que dix; quand on venait au pressoir pour tirer cinquante mesures d'un foulage, il n'y en avait que vingt. Je vous ai frappés par la rouille, par la nielle et par la grêle, ainsi que tout le travail de vos mains, sans vous ramener à moi, – déclaration du Seigneur. Faites attention, je vous prie, à ce qui va se produire à partir de ce jour et par la suite, depuis le vingt-quatrième jour du neuvième mois, depuis le jour où le temple du Seigneur a été fondé, faites-y attention! Y a-t-il encore de la semence dans la grange? Même la vigne, le figuier, le grenadier et l'olivier n'ont rien rapporté. A partir de ce jour je vais bénir. La parole du Seigneur parvint pour la deuxième fois à Aggée, le vingt-quatrième jour du mois: Dis à Zorobabel, gouverneur de Juda: Je ferai trembler le ciel et la terre; je renverserai le trône des royaumes, je détruirai la force des royaumes des nations, je renverserai le char et ceux qui le montent; les chevaux et ceux qui les montent seront jetés bas, chacun tombera sous l'épée de son frère. En ce jour-là – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – je te prendrai, Zorobabel, fils de Shéaltiel, mon serviteur, – déclaration du Seigneur  – et je te placerai comme un sceau, car c'est toi que j'ai choisi – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Le huitième mois, la deuxième année de Darius, la parole du Seigneur parvint à Zacharie, fils de Bérékia, fils d'Iddo, le prophète: Le Seigneur s'est irrité contre vos pères. Tu leur diras: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Revenez à moi – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – et je reviendrai à vous, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Ne soyez pas comme vos pères, à qui les prophètes d'autrefois proclamaient: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Revenez, je vous prie, de vos voies mauvaises, de vos agissements mauvais! Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas prêté attention à moi – déclaration du Seigneur. Vos pères, où sont-ils? Et les prophètes, vivent-ils à jamais? Pourtant les paroles et les prescriptions que j'avais instituées par mes serviteurs, les prophètes, n'ont-elles pas atteint vos pères? Ils sont revenus et ils ont dit: Le Seigneur (YHWH) des Armées nous a traités comme il avait décidé de le faire, selon nos voies et nos agissements. Le vingt-quatrième jour du onzième mois (le mois de Shebath), la deuxième année de Darius, la parole du Seigneur parvint à Zacharie, fils de Bérékia, fils d'Iddo, le prophète: Voici ce que je vis pendant la nuit: Un homme monté sur un cheval roux se tenait parmi les myrtes dans le gouffre. Il y avait derrière lui des chevaux roux, fauves et blancs. Je dis: Qui sont-ils, mon seigneur? Le messager qui parlait avec moi me dit: Moi, je vais te faire voir qui ils sont. L'homme qui se tenait parmi les myrtes dit: Ce sont ceux que le Seigneur a envoyés parcourir la terre. Ils dirent au messager du Seigneur qui se tenait parmi les myrtes: Nous avons parcouru la terre; toute la terre est en repos et tranquille. Le messager du Seigneur reprit: Seigneur (YHWH) des Armées, jusqu'à quand seras-tu sans compassion pour Jérusalem et pour les villes de Juda, contre lesquelles tu es en fureur depuis soixante-dix ans? Le Seigneur répondit par des paroles bienfaisantes, par des paroles de consolation, au messager qui parlait avec moi. Et le messager qui parlait avec moi me dit: Proclame: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Je suis pris d'une grande passion, d'une passion jalouse, pour Jérusalem et pour Sion, et je suis saisi d'une grande irritation contre les nations satisfaites; car moi, je n'étais qu'un peu irrité, mais elles, elles ont ajouté au malheur. A cause de cela, ainsi parle le Seigneur : Je reviens à Jérusalem avec compassion; ma maison y sera rebâtie – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – et le cordeau sera tendu sur Jérusalem. Proclame encore ceci: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Mes villes déborderont encore de biens; le Seigneur consolera encore Sion; il portera encore son choix sur Jérusalem. Je levai les yeux et je vis quatre cornes. Je dis au messager qui parlait avec moi: Celles-là, que sont-elles? Et il me dit: Ce sont les cornes qui ont disséminé Juda, Israël et Jérusalem. Le Seigneur me fit voir quatre forgerons. Je dis: Que viennent faire ceux-là? Il répondit: Ce sont les cornes qui ont disséminé Juda à tel point que personne ne relève la tête; ceux-là sont venus pour les faire trembler, pour abattre les cornes des nations qui ont levé la corne contre Juda afin de le disséminer. Je levai les yeux et je vis un homme qui tenait à la main un cordeau à mesurer. Je dis: Où vas-tu? Il me dit: Je vais mesurer Jérusalem pour voir quelle est sa largeur et quelle est sa longueur. Alors le messager qui parlait avec moi sortit, et un autre messager sortit à sa rencontre. Il lui dit: Cours dire à ce jeune homme: Jérusalem sera une ville sans murailles, tant les humains et les bêtes y seront nombreux. Je serai moi-même pour elle – déclaration du Seigneur  – une muraille de feu tout autour; et je serai sa gloire au milieu d'elle. Holà! Holà! Fuyez du pays du nord! – déclaration du Seigneur  – puisque je vous ai dispersés aux quatre vents du ciel – déclaration du Seigneur. Holà! Sion, échappe-toi, toi qui habites chez Babylone la belle! Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Il m'a envoyé, en vue de la gloire, vers les nations qui vous ont pris comme butin – car celui qui vous touche touche la prunelle de mon œil. J'agite ma main contre elles: elles deviendront le butin de leurs esclaves; ainsi vous saurez que c'est le Seigneur (YHWH) des Armées qui m'a envoyé. Pousse des cris de joie, réjouis-toi, Sion la belle! Car je viens et je demeurerai au milieu de toi – déclaration du Seigneur. Une multitude de nations s'attachera au Seigneur en ce jour-là et deviendra mon peuple. Je demeurerai au milieu de toi, et ainsi tu sauras que c'est le Seigneur (YHWH) des Armées qui m'a envoyé vers toi. Le Seigneur s'attribuera Juda comme son patrimoine, comme sa part sur la terre sacrée, il portera encore son choix sur Jérusalem. Silence devant le Seigneur, vous tous! Car il s'éveille et sort de son séjour sacré. Il me fit voir Josué, le grand prêtre, debout devant le messager du Seigneur, et l'Adversaire debout à sa droite pour l'accuser. Le Seigneur dit à l'Adversaire: Que le Seigneur te rabroue, Adversaire! Que le Seigneur te rabroue, lui qui porte son choix sur Jérusalem! Cet homme-là n'est-il pas un tison arraché au feu? Or Josué était habillé de vêtements sales, et il se tenait debout devant le messager. Celui-ci dit à ceux qui étaient devant lui: Otez-lui les vêtements sales! Puis il lui dit: Regarde, je t'enlève ta faute pour t'habiller de vêtements de fête. Je dis: Qu'on mette sur sa tête un turban propre! Ils mirent le turban propre sur sa tête et l'habillèrent avec les vêtements. Le messager du Seigneur se tenait là. Le messager du Seigneur apporta ce témoignage à Josué: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Si tu suis mes voies et si tu assures mon service, c'est toi qui gouverneras ma maison; tu garderas aussi les cours de mon temple, et je te donnerai libre accès parmi ceux qui se tiennent ici. Ecoute, je te prie, grand prêtre Josué, toi et tes compagnons qui sont assis devant toi – car ces hommes sont un présage: Je fais venir Germe, mon serviteur. Car voici la pierre que j'ai placée devant Josué: il y a sept yeux sur cette seule pierre. Je grave moi-même ce qui doit y être gravé – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – et je retirerai la faute de ce pays, en un seul jour. En ce jour-là – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – vous vous inviterez les uns les autres sous la vigne et sous le figuier. Le messager qui parlait avec moi revint et me réveilla comme un homme que l'on réveille de son sommeil. Il me dit: Que vois-tu? Je répondis: Je vois un porte-lampes tout en or avec un réservoir à son sommet et sept lampes dessus. Il y a sept becs sur les sept lampes qui sont à son sommet; deux oliviers le surplombent, l'un à la droite du réservoir, et l'autre à sa gauche. Je demandai au messager qui parlait avec moi: Qu'est-ce donc, mon seigneur? Le messager qui parlait avec moi me répondit: Ne sais-tu pas ce que c'est? Je dis: Non, mon seigneur. Alors il me dit: Voici la parole du Seigneur pour Zorobabel: Ce n'est pas par la puissance, ce n'est pas par la force, mais c'est par mon souffle, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Qui es-tu, grande montagne? Devant Zorobabel, tu seras aplanie. Il fera sortir la pierre principale aux cris de: « Grâce, grâce pour elle! » La parole du Seigneur me parvint: Les mains de Zorobabel ont fondé cette maison, ses mains l'achèveront, et ainsi tu sauras que c'est le Seigneur (YHWH) des Armées qui m'a envoyé vers vous. Qui donc a méprisé le jour des petits commencements? On se réjouira en voyant la pierre d'étain dans la main de Zorobabel. Ces sept-là sont les yeux du Seigneur qui parcourent toute la terre. Je lui demandai: Que sont ces deux oliviers, à la droite du porte-lampes et à sa gauche? Je l'interrogeai une deuxième fois: Que sont les deux rameaux d'olivier, qui sont près des deux conduits d'or d'où coule de l'or? Il me répondit: Ne sais-tu pas ce qu'ils sont? Je dis: Non, mon seigneur. Alors il dit: Ce sont les deux hommes de l'huile nouvelle, qui se tiennent debout devant le Seigneur de toute la terre. Je levai de nouveau les yeux et je vis un rouleau qui volait. Le messager me dit: Que vois-tu? Je répondis: Je vois un rouleau qui vole; il a vingt coudées de longueur, et dix coudées de largeur. Et il me dit: C'est la malédiction qui sort sur tout le pays; en effet, d'après elle, tout voleur sera chassé d'ici et, d'après elle, tout parjure sera chassé d'ici. Je la fais sortir – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – afin qu'elle entre dans la maison du voleur et dans la maison de celui qui fait de faux serments par mon nom, afin qu'elle s'y loge et qu'elle la détruise, avec sa charpente et ses pierres. Le messager qui parlait avec moi sortit et me dit: Lève les yeux, je te prie, et regarde ce qui sort là. Je demandai: Qu'est-ce que c'est? Il répondit: C'est l'épha qui sort. Il ajouta: C'est ce que l'on voit d'eux dans tout le pays. Alors un disque de plomb se souleva: il y avait une femme assise dans l'épha. Il dit: C'est la méchanceté. Il la rejeta dans l'épha et jeta la masse de plomb sur son ouverture. Je levai les yeux et je vis deux femmes qui sortaient. Le vent soufflait dans leurs ailes; elles avaient des ailes comme celles de la cigogne. Elles enlevèrent l'épha entre la terre et le ciel. Je dis au messager qui parlait avec moi: Où emportent-elles l'épha? Il me répondit: Elles vont lui bâtir une maison au pays de Shinéar; quand elle sera prête, il sera déposé là à demeure. Je levai de nouveau les yeux et je vis quatre chars qui sortaient d'entre les deux montagnes; ces montagnes étaient des montagnes de bronze. Au premier char il y avait des chevaux roux, au deuxième char des chevaux noirs, au troisième char des chevaux blancs et au quatrième char des chevaux tachetés, vigoureux. Je demandai au messager qui parlait avec moi: Ceux-là, que sont-ils, mon seigneur? Le messager me répondit: Ce sont les quatre vents du ciel qui sortent du lieu où ils se tenaient devant le Seigneur de toute la terre. Les chevaux noirs attelés à l'un des chars sortent vers le pays du nord, et les blancs sortent derrière eux; les tachetés sortent vers le pays du sud. Vigoureux, ils sortent et demandent à aller parcourir la terre. Il leur dit: Allez, parcourez la terre! Et les chars parcoururent la terre. Il m'appela et me dit: Regarde, ceux qui sortent vers le pays du nord font reposer mon souffle dans le pays du nord. La parole du Seigneur me parvint: Tu prendras sur ce qui appartient aux exilés, sur ce qui appartient à Heldaï, à Tobiya et à Yedaya – tu iras toi-même en ce jour, tu iras dans la maison de Josias, fils de Sophonie, où ils se sont rendus en arrivant de Babylone. Tu prendras de l'argent et de l'or. Tu en feras des couronnes et tu les mettras sur la tête de Josué, fils de Yehotsadaq, le grand prêtre. Tu lui diras: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Voici un homme dont le nom est Germe; il germera là où il est et il bâtira le temple du Seigneur. C'est lui qui bâtira le temple du Seigneur ; il portera les insignes de la majesté; il s'assiéra et gouvernera sur son trône. Il y aura aussi un prêtre sur son trône, et il y aura une entente parfaite entre l'un et l'autre. Les couronnes seront une évocation de Hélem, de Tobiya, de Yedaya et de Hen, fils de Sophonie, dans le temple du Seigneur. Ceux qui sont au loin viendront et bâtiront le temple du Seigneur, et ainsi vous saurez que c'est le Seigneur (YHWH) des Armées qui m'a envoyé vers vous. Cela arrivera si vous écoutez vraiment le Seigneur, votre Dieu. La quatrième année du roi Darius, la parole du Seigneur parvint à Zacharie, le quatrième jour du neuvième mois – le mois de Kislev. Beth-El avait envoyé Sarétser et Réguem-Mélek avec ses gens pour essayer d'apaiser le Seigneur et pour dire aux prêtres de la maison du Seigneur (YHWH) des Armées et aux prophètes: Faut-il que je pleure au cinquième mois et que je fasse abstinence, comme je l'ai fait depuis tant d'années? La parole du Seigneur (YHWH) des Armées me parvint: Dis à tout le peuple du pays et aux prêtres: Quand vous avez jeûné, quand vous vous êtes lamentés au cinquième et au septième mois, et cela depuis soixante-dix ans, est-ce vraiment pour moi que vous avez tant jeûné? Quand vous mangez et buvez, n'est-ce pas vous qui mangez et vous qui buvez? N'est-ce pas là ce que le Seigneur a proclamé par l'intermédiaire des prophètes d'autrefois, lorsque Jérusalem était habitée et tranquille, avec les villes des alentours, et que le Néguev et le Bas-pays étaient habités? La parole du Seigneur parvint à Zacharie: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Jugez loyalement, agissez l'un envers l'autre avec fidélité et compassion. N'opprimez pas la veuve et l'orphelin, l'immigré et le pauvre, et ne préparez pas en votre cœur de mal l'un contre l'autre. Mais ils ont refusé de prêter attention, ils se sont montrés rebelles et se sont bouché les oreilles pour ne pas entendre. Ils ont rendu leur cœur dur comme le diamant pour ne pas écouter la loi et les paroles que le Seigneur (YHWH) des Armées leur avait envoyées par son souffle, par l'intermédiaire des prophètes d'autrefois. Cela fut la cause d'une grande irritation de la part du Seigneur (YHWH) des Armées. Quand il appelait, ils n'ont pas écouté; aussi je n'entendrai pas quand ils appelleront, a dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Je les ai dispersés parmi toutes les nations qu'ils ne connaissaient pas; le pays a été dévasté derrière eux, personne n'y passait, personne n'y revenait; d'un pays de délices ils ont fait une dévastation. La parole du Seigneur (YHWH) des Armées parvint: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Je suis pris d'une grande passion, d'une passion jalouse pour Sion, je suis saisi pour elle d'une grande et brûlante ardeur. Ainsi parle le Seigneur : Je reviens à Sion et je demeurerai au milieu de Jérusalem. Jérusalem sera appelée « Ville de la loyauté », et la montagne du Seigneur (YHWH) des Armées, « Montagne sacrée ». Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Des vieillards, hommes et femmes, s'assiéront encore sur les places de Jérusalem, chacun son bâton à la main, à cause du grand nombre de leurs jours. Les places de la ville seront remplies de garçons et de filles jouant sur les places. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Si cela paraît étonnant au reste de ce peuple, en ces jours-là, cela sera-t-il aussi étonnant pour moi? – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Je sauve mon peuple du pays du levant et du pays du soleil couchant. Je les ramènerai, et ils demeureront dans Jérusalem; ils seront mon peuple, et moi, je serai leur Dieu dans la loyauté et la justice. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Prenez courage, vous qui entendez en ces jours-ci ces paroles que les prophètes prononcèrent au temps où furent posées les fondations de la maison du Seigneur (YHWH) des Armées, au temps où le temple allait être bâti. Car avant ces jours-là il n'y avait pas de salaire pour les humains et pas de salaire pour les bêtes; il n'y avait de paix pour personne, à cause de l'ennemi. J'avais lâché tous les humains les uns contre les autres. Maintenant – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – je ne suis pas pour le reste de ce peuple comme j'étais par le passé. Car ce sont des semailles de paix: la vigne donnera son fruit, la terre donnera ses produits et le ciel donnera sa rosée; je donnerai tous ces biens comme patrimoine au reste de ce peuple. Tout comme vous avez été malédiction parmi les nations, maison de Juda et maison d'Israël, de même je vous sauverai, et vous serez bénédiction. N'ayez pas peur, prenez courage! Car ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Tout comme j'avais décidé de vous faire du mal lorsque vos pères provoquaient mon irritation, dit le Seigneur (YHWH) des Armées, et que je ne l'ai pas regretté, de même je suis revenu et j'ai décidé en ces jours-ci de faire du bien à Jérusalem et à la maison de Juda. N'ayez pas peur! Voici ce que vous ferez: Parlez loyalement, chacun à son prochain; avec loyauté, jugez correctement aux portes de vos villes; que personne ne prépare en son cœur du mal contre son prochain. N'aimez pas les faux serments, car tout cela, je le déteste – déclaration du Seigneur. La parole du Seigneur (YHWH) des Armées me parvint: Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Le jeûne du quatrième mois, le jeûne du cinquième mois, le jeûne du septième mois et le jeûne du dixième mois deviendront pour la maison de Juda des jours de gaieté et de joie, d'heureuses rencontres festives. Mais aimez la loyauté et la paix. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Il viendra encore des peuples et des habitants d'un grand nombre de villes. Les habitants d'une ville iront à l'autre, en disant: Allons essayer d'apaiser le Seigneur et chercher le Seigneur (YHWH) des Armées! Moi aussi j'irai! Une multitude de peuples, des nations fortes viendront à Jérusalem pour chercher le Seigneur (YHWH) des Armées, pour essayer d'apaiser le Seigneur. Ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: En ces jours-là, dix hommes de toutes les langues des nations saisiront un Juif, ils le saisiront par le pan de son vêtement et diront: Nous irons avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous. Sentence. Parole du Seigneur sur le pays de Hadrak: elle s'arrête sur Damas. Car c'est au Seigneur qu'appartient l'être humain, comme toutes les tribus d'Israël. Elle s'arrête aussi sur Hamath, sur Tyr et Sidon, avec toute leur sagesse. Tyr s'est bâti une forteresse; elle a amoncelé l'argent comme de la poussière et l'or comme la boue des rues. Le Seigneur la dépossédera, il précipitera son rempart dans la mer, elle sera dévorée par le feu. Ashqelôn le verra et aura peur; Gaza aussi, elle tremblera violemment; Eqrôn aussi, car son espoir la couvrira de honte. Le roi disparaîtra de Gaza, et Ashqelôn ne sera plus habitée. Un bâtard habitera dans Ashdod; ainsi je retrancherai l'orgueil des Philistins. J'ôterai le sang de sa bouche et les horreurs d'entre ses dents; lui aussi sera un reste pour notre Dieu; il sera comme un chef en Juda, Eqrôn sera comme les Jébusites. Je dresserai mon camp auprès de ma maison pour la protéger contre toute armée, contre ceux qui passent et ceux qui reviennent, et aucun oppresseur ne passera plus chez eux; car maintenant j'ai vu de mes yeux. Sois transportée d'allégresse, Sion la belle! Lance des acclamations, Jérusalem la belle! Il est là, ton roi, il vient à toi; il est juste et victorieux, il est pauvre et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse. Je retrancherai d'Ephraïm les chars et de Jérusalem les chevaux; les arcs de guerre seront retranchés. Il parlera pour la paix des nations, et sa domination s'étendra d'une mer à l'autre, depuis le Fleuve jusqu'aux extrémités de la terre. Et pour toi, à cause du sang de ton alliance, j'ai relâché tes prisonniers de la citerne où il n'y a pas d'eau. Revenez à la forteresse, prisonniers pleins d'espoir! Aujourd'hui encore je l'annonce, je te rendrai tout au double. Car je bande mon arc (c'est Juda), je le garnis (c'est Ephraïm); j'éveillerai tes fils, ô Sion, contre tes fils, ô Grèce! Je te rendrai pareille à l'épée d'un héros. Le Seigneur au-dessus d'eux apparaîtra, et sa flèche partira comme l'éclair; le Seigneur Dieu sonnera de la trompe, il s'avancera dans les tempêtes du sud. Le Seigneur (YHWH) des Armées les protégera; ils dévoreront, ils écraseront les pierres de la fronde; ils boiront, ils bouillonneront comme le vin, ils en seront pleins comme un calice, comme les coins de l'autel. Le Seigneur, leur Dieu, les sauvera en ce jour-là, comme le troupeau de son peuple; car ils sont les pierres d'un diadème, scintillantes sur sa terre. Oh! qu'il est bon, qu'il est beau! Le froment fera croître les jeunes gens, et le vin, les jeunes filles. Demandez au Seigneur qu'il pleuve au temps de la pluie printanière! C'est le Seigneur qui produit les orages. Il leur donnera une averse de pluie, il donnera à chacun de l'herbe dans la campagne. Car les paroles des teraphim sont malfaisantes, les devins ont des visions mensongères, les rêves disent l'illusion et leur consolation est futile. C'est pourquoi ils errent comme du petit bétail; ils sont affligés, parce qu'il n'y a pas de berger. Je suis en colère contre les bergers, je ferai rendre des comptes aux boucs; car le Seigneur (YHWH) des Armées est intervenu en faveur de son troupeau, la maison de Juda, il en a fait son cheval d'honneur à la guerre; de lui sortira la pierre angulaire, de lui le piquet, de lui l'arc de guerre; de lui sortiront les chefs, tous ensemble. Ils seront comme des héros à la guerre, foulant la boue des rues; ils combattront, car le Seigneur sera avec eux; et ceux qui sont montés sur des chevaux seront couverts de honte. Je rendrai héroïque la maison de Juda, et je sauverai la maison de Joseph; je les rétablirai, car j'ai de la compassion pour eux, et ils seront comme si je ne les avais pas rejetés; je suis le Seigneur (YHWH), leur Dieu, et je leur répondrai. Ephraïm sera comme un héros; leur cœur aura la joie que donne le vin; leurs fils le verront et se réjouiront, leur cœur sera dans l'allégresse à cause du Seigneur. Je sifflerai pour les rassembler, car je les libère, et ils se multiplieront comme ils se multipliaient. Je les sèmerai parmi les peuples, et au loin ils se souviendront de moi; ils vivront, eux et leurs fils, et ils reviendront. Je les ramènerai d'Egypte et je les rassemblerai de l'Assyrie; je les ferai venir au Galaad et au Liban, et l'espace ne leur suffira pas. Il passera la mer de détresse, il frappera les flots de la mer, et toutes les profondeurs du Nil seront desséchées; l'orgueil de l'Assyrie sera abattu, et le sceptre de l'Egypte sera écarté. J'en ferai des héros par le Seigneur, et ils marcheront en son nom – déclaration du Seigneur. Liban, ouvre tes portes, et qu'un feu dévore tes cèdres! Hurle, cyprès, car le cèdre est tombé, les arbres magnifiques sont ravagés! Hurlez, chênes du Bashân, car la forêt inaccessible est abattue! On entend les hurlements des bergers, car leur magnificence est ravagée; on entend les rugissements des jeunes lions, car les fourrés du Jourdain sont ravagés. Ainsi parle le Seigneur, mon Dieu: Fais paître les bêtes de boucherie! Ceux qui les achètent les tuent impunément; chacun de ceux qui les vendent dit: Béni soit le Seigneur, car je suis riche! Et aucun de leurs bergers ne cherche à les épargner. Non, je n'épargnerai plus les habitants du pays – déclaration du Seigneur. Je livre les humains les uns aux autres, et chacun à son roi; ils saccageront le pays, et je ne délivrerai personne. Alors je fis paître les bêtes de boucherie pour les marchands. Je pris deux bâtons: j'appelai l'un « Douceur », et j'appelai l'autre « Union ». Puis je fis paître les bêtes. Je fis disparaître les trois bergers en un seul mois; les moutons finirent par me faire perdre patience et, de leur côté, ils me prirent en dégoût. Alors je dis: Je ne vous ferai plus paître! Que celle qui doit mourir meure, que celle qui doit disparaître disparaisse, et que celles qui restent se dévorent les unes les autres! Je pris mon bâton « Douceur » et je le brisai, pour rompre l'alliance que j'avais conclue avec tous les peuples. Elle fut rompue ce jour-là; ainsi les marchands qui m'observaient surent que c'était la parole du Seigneur. Je leur dis: Si bon vous semble, donnez-moi mon salaire; sinon, ne le faites pas. Ils pesèrent pour mon salaire trente pièces d'argent. Le Seigneur me dit: Verse-le au trésorier (au « potier »), ce prix magnifique auquel ils m'ont apprécié! Je pris les trente pièces d'argent et je les jetai au « potier », dans la maison du Seigneur. Puis je brisai mon second bâton, « Union », pour rompre la fraternité entre Juda et Israël. Le Seigneur me dit: Prends maintenant l'équipement d'un berger stupide! Car moi, je suscite dans le pays un berger qui ne s'occupera pas des bêtes qui disparaissent; il n'ira pas à la recherche de celle qui s'égare, il ne guérira pas celle qui est blessée, il ne pourvoira pas aux besoins de celle qui est debout; mais il dévorera la viande de celle qui est grasse et il leur arrachera les sabots. Quel malheur pour le faux berger qui abandonne les bêtes! Que l'épée s'abatte sur son bras et sur son œil droit! Que son bras se dessèche, que son œil droit s'affaiblisse! Sentence. Parole du Seigneur sur Israël. Déclaration du Seigneur, qui déploie le ciel et fonde la terre, et qui a façonné le souffle de l'homme au dedans de lui: Je fais de Jérusalem une coupe d'étourdissement pour tous les peuples d'alentour. Il en sera même ainsi pour Juda, pendant le siège de Jérusalem. En ce jour-là, je ferai de Jérusalem une pierre à soulever pour tous les peuples; tous ceux qui voudront la soulever se feront très mal; et toutes les nations de la terre se rassembleront contre elle. En ce jour-là – déclaration du Seigneur  – je frapperai de folie tous les chevaux et de délire ceux qui les montent; mais j'aurai les yeux ouverts sur la maison de Juda, et je frapperai de cécité tous les chevaux des peuples. Les chefs de Juda se diront: Les habitants de Jérusalem sont notre force, par le Seigneur (YHWH) des Armées, leur Dieu. En ce jour-là, je ferai des chefs de Juda comme un foyer ardent dans un tas de bois, comme une torche enflammée dans des gerbes; ils dévoreront à droite et à gauche tous les peuples d'alentour, et Jérusalem restera encore à sa place, à Jérusalem. Le Seigneur sauvera d'abord les tentes de Juda, afin que la splendeur de la maison de David, la splendeur de l'habitant de Jérusalem, ne s'élève pas au-dessus de Juda. En ce jour-là, le Seigneur protégera les habitants de Jérusalem; s'il y en a un qui trébuche parmi eux, il sera en ce jour-là comme David; et la maison de David sera comme Dieu, comme le messager du Seigneur devant eux. En ce jour-là, je m'appliquerai à détruire toutes les nations qui viendront contre Jérusalem. Alors je répandrai sur la maison de David et sur les habitants de Jérusalem un souffle de grâce et de supplication, et ils tourneront les regards vers moi – celui qu'ils ont transpercé. Ils se lamenteront sur lui comme on se lamente sur un fils unique, ils pleureront amèrement sur lui, aussi amèrement que sur un premier-né. En ce jour-là, il y aura de grandes lamentations à Jérusalem, comme les lamentations de Hadad-Rimmôn dans la vallée de Meguiddo. Le pays se lamentera, chaque clan à part: le clan de la maison de David à part, et les femmes à part; le clan de la maison de Nathan à part, et les femmes à part; le clan de la maison de Lévi à part, et les femmes à part; le clan de Shiméi à part, et les femmes à part; tous les autres clans, chaque clan à part, et les femmes à part. En ce jour-là, une source sera ouverte pour la maison de David et les habitants de Jérusalem, pour le péché et pour la souillure. En ce jour-là – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées – je retrancherai du pays les noms des idoles, et on ne s'en souviendra plus; j'ôterai aussi du pays les prophètes et le souffle de l'impureté. Si un homme agit encore en prophète, son père et sa mère, ceux qui l'ont fait naître, lui diront: Tu ne vivras pas, car tu as proféré le mensonge au nom du Seigneur ! Et son père et sa mère, ceux qui l'ont fait naître, le transperceront, s'il agit en prophète. En ce jour-là, chaque prophète aura honte de ses visions, quand il parlera en prophète. Ils ne revêtiront plus un manteau de poil afin de dissimuler. Chacun d'eux dira: Je ne suis pas prophète, je suis cultivateur: depuis ma jeunesse je suis au service de l'homme qui m'a acheté. Mais on lui dira: Qu'est-ce que ces blessures que tu as sur la poitrine? Il répondra: c'est que j'ai été frappé dans la maison de ceux qui m'aiment. Epée, éveille-toi contre mon berger, contre l'homme qui m'est proche! – déclaration du Seigneur (YHWH) des Armées. Frappe le berger, que les bêtes se dispersent! Et je tournerai ma main vers les petits. Alors dans tout le pays – déclaration du Seigneur  – les deux tiers seront retranchés, ils périront, et l'autre tiers subsistera. Je mettrai ce tiers dans le feu et je le ferai fondre comme on fait fondre l'argent, je l'éprouverai comme on éprouve l'or. Il invoquera mon nom, et je lui répondrai; je dirai: C'est lui qui est mon peuple! Et lui dira: C'est le Seigneur (YHWH) qui est mon Dieu! Un jour arrive, pour le Seigneur, où ton butin sera partagé en ton sein. Je rassemblerai toutes les nations à Jérusalem pour le combat; la ville sera prise, les maisons seront mises à sac et les femmes violées; la moitié de la ville partira en exil, mais ce qui subsistera du peuple ne sera pas retranché de la ville. Le Seigneur sortira et combattra ces nations, comme au jour où il combat, au jour de la bataille. Ses pieds se placeront en ce jour-là sur le mont des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, à l'est; le mont des Oliviers se fendra par le milieu, vers l'est et vers l'ouest, en une très grande vallée: une moitié de la montagne se retirera vers le nord et l'autre moitié vers le sud. Vous fuirez alors dans la vallée de mes montagnes, car la vallée des montagnes s'étendra jusqu'à Atsal; vous fuirez comme vous avez fui pour échapper au tremblement de terre, aux jours d'Ozias, roi de Juda. Le Seigneur, mon Dieu, viendra – tous les saints seront avec toi. En ce jour-là, il n'y aura pas de lumière; il y aura du froid et de la glace. Ce sera un jour unique, connu du Seigneur : il ne sera ni jour ni nuit; mais vers le soir la lumière paraîtra. En ce jour-là, des eaux vives sortiront de Jérusalem, moitié vers la mer orientale, moitié vers l'autre mer; il en sera ainsi été comme hiver. Le Seigneur sera roi de toute la terre; en ce jour-là, le Seigneur sera un, et son nom un. Tout le pays se changera en plaine aride, de Guéba à Rimmôn, au sud de Jérusalem; Jérusalem sera élevée et restera à sa place, depuis la porte de Benjamin jusqu'au lieu de l'ancienne porte, jusqu'à la porte des Angles, et depuis la tour de Hananéel jusqu'aux pressoirs du roi. On y habitera, et il n'y aura plus d'anathème; Jérusalem habitera en sécurité. Voici le fléau dont le Seigneur frappera tous les peuples qui auront dirigé leurs armées contre Jérusalem: la chair de chacun pourrira tandis qu'il sera encore debout; ses yeux pourriront dans leurs orbites et sa langue pourrira dans sa bouche. En ce jour-là, ce sera chez eux la grande panique du Seigneur ; chacun empoignera l'autre, chacun lèvera la main sur l'autre. Juda combattra aussi dans Jérusalem, et l'on amassera les richesses de toutes les nations d'alentour, de l'or, de l'argent et des vêtements en très grande quantité. Le fléau frappera de même les chevaux, les mulets, les chameaux, les ânes et toutes les bêtes qui seront dans ces camps: ce fléau sera semblable à l'autre. Alors tous ceux qui seront restés de toutes les nations venues contre Jérusalem monteront chaque année pour se prosterner devant le roi, le Seigneur (YHWH) des Armées, et pour célébrer la fête des Huttes. Quant aux clans de la terre qui ne monteront pas à Jérusalem pour se prosterner devant le roi, le Seigneur (YHWH) des Armées, la pluie ne tombera pas sur eux. Si le clan de l'Egypte ne monte pas, s'il ne vient pas, la pluie ne tombera pas sur lui; ce sera le fléau dont le Seigneur frappera les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des Huttes. Ce sera le châtiment de l'Egypte, le châtiment de toutes les nations qui ne monteront pas pour célébrer la fête des Huttes. En ce jour-là, on mettra sur les clochettes des chevaux: « Consacré au Seigneur ! » Et les marmites dans la maison du Seigneur seront comme les calices devant l'autel. Toute marmite à Jérusalem et dans Juda sera consacrée au Seigneur (YHWH) des Armées; tous ceux qui offriront des sacrifices viendront s'en servir pour la cuisson; et il n'y aura plus de marchand dans la maison du Seigneur (YHWH) des Armées, en ce jour-là. Sentence, parole du Seigneur à Israël, par l'intermédiaire de Malachie. Je vous aime, dit le Seigneur, mais vous dites: « En quoi nous aimes-tu? » Esaü n'est-il pas frère de Jacob? – déclaration du Seigneur. Cependant j'ai aimé Jacob, et j'ai détesté Esaü: j'ai fait de ses montagnes un lieu dévasté, j'ai livré son patrimoine aux chacals du désert. Si Edom dit: « Nous avons été détruits, mais nous rebâtirons les ruines! » – ainsi parle le Seigneur (YHWH) des Armées: Qu'ils bâtissent, je raserai! On les appellera « Territoire de la méchanceté », « Peuple contre lequel le Seigneur est furieux pour toujours ». Vos yeux le verront, et vous direz vous-mêmes: « Le Seigneur est grand au-dessus du territoire d'Israël! » Un fils honore son père, et un serviteur son maître. Si je suis Père, où est l'honneur qui m'est dû? Si je suis Maître, où est la crainte qui m'est due? – dit le Seigneur (YHWH) des Armées, à vous, prêtres, qui méprisez mon nom. Vous dites: « En quoi avons-nous méprisé ton nom? » Vous apportez sur mon autel une nourriture souillée, et vous dites: « En quoi t'avons-nous souillé? » C'est en disant: « La table du Seigneur est chose méprisable. » Quand vous amenez en sacrifice une bête aveugle, n'est-ce pas mal? Quand vous en amenez une boiteuse ou malade, n'est-ce pas mal? Offre-la à ton gouverneur, je te prie: t'agréera-t-il? Te fera-t-il bon accueil? dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Et maintenant, je vous en prie, cherchez à apaiser Dieu, pour qu'il nous fasse grâce! C'est de vous que cela vient: vous fera-t-il bon accueil? dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Qui d'entre vous fermera donc les portes, afin que vous n'allumiez pas pour rien le feu sur mon autel? Je ne prends aucun plaisir en vous, dit le Seigneur (YHWH) des Armées, et je n'agrée pas l'offrande de votre main. Car du soleil levant jusqu'au couchant, mon nom est grand parmi les nations. En tout lieu on offre de l'encens pour mon nom et on apporte une offrande pure; car mon nom est grand parmi les nations, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Mais vous, vous me profanez, en disant: « La table du Seigneur est souillée, et la nourriture qu'elle rapporte est méprisable. » Vous dites: « Quelle fatigue! », et vous faites fi de moi, dit le Seigneur (YHWH) des Armées; et cependant vous amenez ce qui est le produit d'une spoliation, ce qui est boiteux ou infirme: voilà l'offrande que vous amenez! Vais-je l'agréer de votre main? dit le Seigneur. Maudit soit le perfide qui a dans son troupeau un mâle, et qui voue et sacrifie au Seigneur une bête mutilée! Car je suis un grand roi, dit le Seigneur (YHWH) des Armées, et mon nom est redoutable parmi les nations. Maintenant, à vous ce commandement, prêtres! Si vous n'écoutez pas, si vous ne décidez pas de donner gloire à mon nom, dit le Seigneur (YHWH) des Armées, j'enverrai parmi vous la malédiction et je maudirai vos bénédictions; oui, je maudis votre bénédiction, parce que vous ne vous décidez pas. A cause de vous je rabroue votre descendance; je vous jetterai du fumier au visage, le fumier de vos fêtes, et on vous emportera avec lui. Vous saurez alors que je vous ai adressé ce commandement, afin que mon alliance avec Lévi demeure, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Mon alliance demeurait avec lui, c'était la vie et la paix. Je les lui ai données pour qu'il me craigne, et il a eu pour moi de la crainte. Il a eu la terreur de mon nom. Une loi de vérité était dans sa bouche, on ne trouvait pas d'injustice sur ses lèvres; il marchait avec moi dans la paix et dans la droiture, ramenant de la faute une multitude. Car les lèvres du prêtre gardent la connaissance; c'est à sa bouche qu'on demande la loi, parce que c'est un messager du Seigneur (YHWH) des Armées. Mais vous, vous vous êtes écartés de la voie, vous avez fait trébucher une multitude au moyen de la loi. Vous avez violé l'alliance des lévites, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Quant à moi, je vous ai livrés au mépris et à l'abaissement devant tout le peuple, parce que vous ne gardez pas mes voies et que vous faites preuve de favoritisme au moyen de la loi. N'avons-nous pas tous un seul Père? N'est-ce pas un seul Dieu qui nous a créés? Pourquoi donc nous trahissons-nous les uns les autres, en profanant l'alliance de nos pères? Juda a trahi; une abomination a été commise en Israël et à Jérusalem. Car Juda a profané le bien sacré du Seigneur (YHWH), ce qu'il aime: il s'est marié à la fille d'un dieu étranger. Le Seigneur retranchera l'homme qui fait cela – celui qui veille et celui qui répond; il le retranchera des tentes de Jacob, il retranchera celui qui apporte une offrande au Seigneur (YHWH) des Armées. Voici, en deuxième lieu, ce que vous faites: vous couvrez l'autel du Seigneur de larmes, de pleurs et de gémissements, parce qu'il ne se tourne plus vers l'offrande et qu'il n'agrée plus rien de votre main. Et vous dites: « Pourquoi? » Parce que le Seigneur a été témoin entre toi et la femme de ta jeunesse que tu as trahie, bien qu'elle soit ta compagne et la femme de ton alliance. Personne n'a fait cela, avec un reste de bon sens en lui. Un seul l'a fait, et pourquoi? Parce qu'il cherchait la descendance que Dieu lui avait promise. Prenez donc garde à votre esprit. Que personne ne trahisse la femme de sa jeunesse! Car détestable est la répudiation – dit le Seigneur, le Dieu d'Israël – comme celui qui couvre de violence son vêtement – dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Vous prendrez donc garde à votre esprit, et vous ne trahirez pas. Vous fatiguez le Seigneur par vos paroles, et vous dites: « En quoi le fatiguons-nous? » C'est en disant: « Quiconque agit mal plaît au Seigneur, c'est en de telles personnes qu'il prend plaisir! » Ou bien: « Où est le Dieu du jugement? » J'envoie mon messager: il fraiera un chemin devant moi. Il arrivera dans son temple à l'improviste, le Seigneur que vous cherchez; le messager de l'alliance que vous désirez, il arrive, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Qui pourra soutenir le jour de sa venue? Quel est celui qui tiendra debout quand il paraîtra? Car il est comme le feu du fondeur, comme la lessive des blanchisseurs. Il s'assiéra, tel celui qui fond et purifie l'argent, pour purifier les fils de Lévi, il les épurera comme on épure l'or et l'argent, et ils seront pour le Seigneur ceux qui apportent l'offrande selon la justice. Alors l'offrande de Juda et de Jérusalem sera douce au Seigneur, comme aux jours d'autrefois, comme aux années de jadis. Je me présenterai à vous pour le jugement, et je me hâterai de témoigner contre les sorciers et les adultères, contre ceux qui font de faux serments, contre ceux qui oppriment le salarié, la veuve et l'orphelin, qui lèsent l'immigré et ne me craignent pas, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Car moi, le Seigneur (YHWH), je n'ai pas changé; et vous, fils de Jacob, vous n'avez pas été exterminés. Depuis le temps de vos pères, vous vous êtes écartés de mes prescriptions, vous ne les avez pas gardées. Revenez à moi, et je reviendrai à vous, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Et vous dites: « En quoi devons-nous revenir? » Un être humain peut-il frustrer Dieu? Oui, vous me frustrez, et vous dites: « En quoi t'avons-nous frustré? » – C'est sur la dîme et le prélèvement! Vous êtes frappés par la malédiction et vous me frustrez, vous, la nation tout entière! Apportez toute la dîme au Trésor, qu'il y ait de quoi manger dans ma maison; mettez-moi ainsi à l'épreuve, je vous prie, dit le Seigneur (YHWH) des Armées; j'ouvrirai sans faute pour vous les fenêtres du ciel, et je déverserai pour vous la bénédiction au-delà de toute mesure. Pour vous, je rabrouerai celui qui dévore, et il ne vous détruira pas le fruit de la terre, et la vigne ne sera pas stérile dans vos campagnes, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Toutes les nations vous déclareront heureux, car vous serez un pays de délices, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Vos paroles ont été dures contre moi, dit le Seigneur. Et vous avez dit: « En quoi avons-nous parlé entre nous contre toi? » Vous avez dit: « C'est inutilement que l'on sert Dieu: qu'avons-nous gagné à assurer son service et à marcher la mine sombre à cause du Seigneur (YHWH) des Armées? Maintenant nous déclarons heureux les gens arrogants; oui, ceux qui agissent en méchants ont prospéré; oui, ils ont mis Dieu à l'épreuve et ils échappent! » Alors ceux qui craignent le Seigneur se parlèrent l'un à l'autre; le Seigneur fut attentif, il entendit. Un livre d'évocation fut écrit devant lui pour ceux qui craignent le Seigneur et qui respectent son nom. Ils seront à moi, dit le Seigneur (YHWH) des Armées, ils m'appartiendront en propre au jour que je prépare; je les épargnerai, comme un homme épargne son fils qui le sert. Ainsi vous verrez de nouveau la différence entre un juste et un méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui ne le sert pas. Car il arrive, le jour, ardent comme une fournaise. Tous les arrogants et tous ceux qui agissent en méchants seront comme du chaume; ce jour qui vient les embrasera, dit le Seigneur (YHWH) des Armées, il ne leur laissera ni racine ni rameau. Mais pour vous qui craignez mon nom se lèvera le soleil de la justice, et la guérison sera sous ses ailes; vous sortirez et vous sauterez comme des veaux à l'étable. Vous foulerez les méchants, car ils seront comme de la cendre sous vos pieds au jour que je prépare, dit le Seigneur (YHWH) des Armées. Souvenez-vous de la loi de Moïse, mon serviteur; c'est à lui que j'ai donné, à l'Horeb, pour tout Israël, des prescriptions et des règles. Je vous envoie Elie, le prophète, avant que n'arrive le jour du Seigneur, jour grand et redoutable. Il ramènera le cœur des pères vers les fils et le cœur des fils vers leurs pères, de peur que je ne vienne mettre à mal le pays en le frappant d'anathème. Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d'Abraham. Abraham engendra Isaac; Isaac engendra Jacob; Jacob engendra Juda et ses frères; Juda, avec Tamar, engendra Pharès et Zara; Pharès engendra Hesrom; Hesrom engendra Aram; Aram engendra Aminadab; Aminadab engendra Naassôn; Naassôn engendra Salmôn; Salmôn, avec Rahab, engendra Boes; Boes, avec Ruth, engendra Yobed; Yobed engendra Jessé; Jessé engendra David. Le roi David, avec la femme d'Urie, engendra Salomon; Salomon engendra Roboam; Roboam engendra Abiya; Abiya engendra Asaph; Asaph engendra Josaphat; Josaphat engendra Joram; Joram engendra Ozias; Ozias engendra Joatham; Joatham engendra Achaz; Achaz engendra Ezéchias; Ezéchias engendra Manassé; Manassé engendra Amos; Amos engendra Josias; Josias engendra Jékonia et ses frères au temps de l'exil à Babylone. Après l'exil à Babylone, Jékonia engendra Salathiel; Salathiel engendra Zorobabel; Zorobabel engendra Abioud; Abioud engendra Eliakim; Eliakim engendra Azor; Azor engendra Sadok; Sadok engendra Akhim; Akhim engendra Elioud; Elioud engendra Eléazar; Eléazar engendra Matthan; Matthan engendra Jacob; Jacob engendra Joseph, l'époux de Marie, de laquelle est né Jésus, celui qu'on appelle le Christ. Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, quatorze générations depuis David jusqu'à l'exil à Babylone, et quatorze générations depuis l'exil à Babylone jusqu'au Christ. Voici comment arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph; avant leur union, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit saint. Joseph, son mari, qui était juste et qui ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la répudier en secret. Comme il y pensait, l'ange du Seigneur lui apparut en rêve et dit: Joseph, fils de David, n'aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient de l'Esprit saint; elle mettra au monde un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l'entremise du prophète: La vierge sera enceinte; elle mettra au monde un fils et on l'appellera du nom d'Emmanuel, ce qui se traduit: Dieu avec nous. A son réveil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme chez lui. Mais il n'eut pas de relations avec elle jusqu'à ce qu'elle eût mis au monde un fils, qu'il appela du nom de Jésus. Après la naissance de Jésus, à Bethléem de Judée, aux jours du roi Hérode, des mages d'Orient arrivèrent à Jérusalem et dirent: Où est le roi des Juifs qui vient de naître? Car nous avons vu son étoile en Orient, et nous sommes venus nous prosterner devant lui. A cette nouvelle, le roi Hérode fut troublé, et tout Jérusalem avec lui. Il rassembla tous les grands prêtres et les scribes du peuple pour leur demander où devait naître le Christ. Ils lui dirent: A Bethléem de Judée, car voici ce qui a été écrit par l'entremise du prophète: Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n’ es certainement pas la moins importante dans l'assemblée des gouverneurs de Juda; car de toi sortira un dirigeant qui fera paître Israël, mon peuple. Alors Hérode fit appeler en secret les mages et se fit préciser par eux l'époque de l'apparition de l'étoile. Puis il les envoya à Bethléem en disant: Allez prendre des informations précises sur l'enfant; quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que moi aussi je vienne me prosterner devant lui. Après avoir entendu le roi, ils partirent. Or l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait; arrivée au-dessus du lieu où était l'enfant, elle s'arrêta. A la vue de l'étoile, ils éprouvèrent une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison, virent l'enfant avec Marie, sa mère, et tombèrent à ses pieds pour se prosterner devant lui; ils ouvrirent ensuite leurs trésors et lui offrirent en présent de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Puis, divinement avertis en rêve de ne pas retourner chez Hérode, ils regagnèrent leur pays par un autre chemin. Après leur départ, l'ange du Seigneur apparut en rêve à Joseph et dit: Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, fuis en Egypte et restes-y jusqu'à nouvel ordre; car Hérode va rechercher l'enfant pour le faire disparaître. Joseph se leva, prit de nuit l'enfant et sa mère, se retira en Egypte et y resta jusqu'à la mort d'Hérode. Cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l'entremise du prophète: D'Egypte j'ai appelé mon fils. Quand Hérode se vit joué par les mages, sa fureur fut extrême; il fit supprimer tous les enfants de deux ans et au-dessous qui étaient à Bethléem et dans son territoire, d'après l'époque qu'il s'était fait préciser par les mages. Alors s'accomplit ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Jérémie: Une voix s'est fait entendre à Rama, des pleurs et beaucoup de lamentations: c'est Rachel qui pleure ses enfants; elle n'a pas voulu être consolée, parce qu'ils ne sont plus. Après la mort d'Hérode, l'ange du Seigneur apparut en rêve à Joseph, en Egypte, et dit: Lève-toi, prends l'enfant et sa mère, et retourne dans le pays d'Israël, car ceux qui en voulaient à la vie de l'enfant sont morts. Joseph se leva, prit l'enfant et sa mère et rentra au pays d'Israël. Mais quand il apprit qu'Archélaos était devenu roi de Judée à la place d'Hérode, son père, il eut peur de s'y rendre; divinement averti en rêve, il se retira en Galilée et vint demeurer dans une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplisse ce qui avait été dit par l'entremise des prophètes: Il sera appelé nazoréen. En ces jours-là parut Jean le Baptiseur; il proclamait dans le désert de Judée: Changez radicalement, car le règne des cieux s'est approché! C'est de lui qu'il a été dit, par l'entremise du prophète Esaïe: C'est celui qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers! Jean avait un vêtement de poil de chameau et une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de criquets et de miel sauvage. Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région du Jourdain se rendaient auprès de lui et recevaient de lui le baptême dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Comme il voyait beaucoup de pharisiens et de sadducéens venir au baptême, il leur dit: Vipères, qui vous a montré comment fuir la colère à venir? Produisez donc un fruit digne du changement radical; et ne pensez pas pouvoir dire: « Nous avons Abraham pour père! » Car je vous dis que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Déjà la hache est prête à attaquer les arbres à la racine: tout arbre donc qui ne produit pas de beau fruit est coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l'eau, pour un changement radical; mais celui qui vient derrière moi est plus puissant que moi, et ce serait encore trop d'honneur pour moi que de lui ôter ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu. Il a sa fourche à la main, il nettoiera son aire, il recueillera son blé dans la grange, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas. Alors Jésus arrive de Galilée au Jourdain, vers Jean, pour recevoir de lui le baptême. Mais Jean s'y opposait en disant: C'est moi qui ai besoin de recevoir de toi le baptême, et c'est toi qui viens à moi! Jésus lui répondit: Laisse faire maintenant, car il convient qu'ainsi nous accomplissions toute justice. Alors il le laissa faire. Aussitôt baptisé, Jésus remonta de l'eau. Alors les cieux s'ouvrirent pour lui, il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et une voix retentit des cieux: Celui-ci est mon Fils bien-aimé; c'est en lui que j'ai pris plaisir. Alors Jésus fut emmené par l'Esprit au désert, pour être mis à l'épreuve par le diable. Après avoir jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim. Le tentateur vint lui dire: Si tu es Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains. Il répondit: Il est écrit: L'être humain ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Le diable l'emmena dans la ville sainte, le plaça sur le haut du temple et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi en bas, car il est écrit: Il donnera à ses anges des ordres à ton sujet, et ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. Jésus lui dit: Il est aussi écrit: Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton Dieu. Le diable l'emmena encore sur une montagne très haute, lui montra tous les royaumes du monde et leur gloire, et lui dit: Je te donnerai tout cela si tu tombes à mes pieds pour te prosterner devant moi. Jésus lui dit: Va-t'en, Satan! Car il est écrit: C'est devant le Seigneur, ton Dieu, que tu te prosterneras, et c'est à lui seul que tu rendras un culte. Alors le diable le laissa, et des anges vinrent le servir. Lorsqu'il eut appris que Jean avait été livré, Jésus se retira en Galilée. Il quitta Nazareth et vint demeurer à Capharnaüm, près de la mer, dans le territoire de Zabulon et de Nephtali, afin que s'accomplisse ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Esaïe: Terre de Zabulon et terre de Nephtali, route de la mer, au-delà du Jourdain, Galilée des nations, le peuple assis dans les ténèbres a vu une grande lumière, et sur ceux qui étaient assis dans le pays, dans l'ombre de la mort, une lumière s'est levée. Dès lors Jésus commença à proclamer: Changez radicalement, car le règne des cieux s'est approché! Comme il marchait au bord de la mer de Galilée, il vit deux frères, Simon, celui qu'on appelle Pierre, et André, son frère, qui jetaient un filet dans la mer – car ils étaient pêcheurs. Il leur dit: Venez à ma suite, et je vous ferai pêcheurs d'humains. Aussitôt ils laissèrent les filets et le suivirent. En allant plus loin, il vit deux autres frères, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient dans leur bateau avec Zébédée, leur père, à réparer leurs filets. Il les appela: aussitôt ils laissèrent le bateau et leur père, et ils le suivirent. Il parcourait toute la Galilée, enseignant dans leurs synagogues, proclamant la bonne nouvelle du Règne et guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple. Sa renommée se répandit dans toute la Syrie. On lui amenait tous ceux qui souffraient, en proie à toutes sortes de maladies et de tourments – démoniaques, lunatiques, paralytiques – et il les guérit. De grandes foules le suivirent, de la Galilée, de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et de la Transjordanie. Voyant les foules, il monta sur la montagne, il s'assit, et ses disciples vinrent à lui. Puis il prit la parole et se mit à les instruire: Heureux les pauvres en esprit, car le royaume des cieux est à eux! Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés! Heureux ceux qui sont doux, car ils hériteront la terre! Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés! Heureux ceux qui sont compatissants, car ils obtiendront compassion! Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu! Heureux ceux qui sont persécutés à cause de la justice, car le royaume des cieux est à eux! Heureux êtes-vous lorsqu'on vous insulte, qu'on vous persécute et qu'on répand faussement sur vous toutes sortes de méchancetés, à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez transportés d'allégresse, parce que votre récompense est grande dans les cieux; car c'est ainsi qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. C'est vous qui êtes le sel de la terre. Mais si le sel devient fade, avec quoi le salera-t-on? Il n'est plus bon qu'à être jeté dehors et foulé aux pieds par les gens. C'est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville située sur une montagne ne peut être cachée. On n'allume pas une lampe pour la mettre sous le boisseau, mais on la met sur le porte-lampe, et elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. Que votre lumière brille ainsi devant les gens, afin qu'ils voient vos belles œuvres et glorifient votre Père qui est dans les cieux. Ne pensez pas que je sois venu pour abolir la Loi ou les Prophètes. Je ne suis pas venu pour abolir, mais pour accomplir. Amen, je vous le dis, en effet, jusqu'à ce que le ciel et la terre passent, pas un seul iota ou un seul trait de lettre de la Loi ne passera, jusqu'à ce que tout soit arrivé. Celui donc qui violera l'un de ces plus petits commandements et qui enseignera aux gens à faire de même sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux, mais celui qui les mettra en pratique et les enseignera, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. Car, je vous le dis, si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens, vous n'entrerez jamais dans le royaume des cieux. Vous avez entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne commettras pas de meurtre; celui qui commet un meurtre sera passible du jugement. Mais moi, je vous dis: Quiconque se met en colère contre son frère sera passible du jugement. Celui qui traitera son frère de raka sera passible du sanhédrin. Celui qui le traitera de fou sera passible de la géhenne de feu. Si donc tu vas présenter ton offrande sur l'autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande là, devant l'autel, et va d'abord te réconcilier avec ton frère, puis viens présenter ton offrande. Arrange-toi vite avec ton adversaire, pendant que tu es encore en chemin avec lui, de peur que l'adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et que tu ne sois mis en prison. Amen, je te le dis, tu ne sortiras pas de là avant d'avoir payé jusqu'au dernier quadrant. Vous avez entendu qu'il a été dit: Tu ne commettras pas d'adultère. Mais moi, je vous dis: Quiconque regarde une femme de façon à la désirer a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur. Si ton œil droit doit causer ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi. Car il est avantageux pour toi de perdre seulement une partie de ton corps et que celui-ci ne soit pas jeté tout entier dans la géhenne. Si ta main droite doit causer ta chute, coupe-la et jette-la loin de toi, car il est avantageux pour toi de perdre seulement une partie de ton corps et que celui-ci n'aille pas tout entier dans la géhenne. Il a été dit: Que celui qui répudie sa femme lui donne une attestation de rupture. Mais moi, je vous dis: Quiconque répudie sa femme – sauf en cas d'inconduite sexuelle – la rend adultère, et celui qui épouse une femme répudiée commet l'adultère. Vous avez encore entendu qu'il a été dit aux anciens: Tu ne te parjureras pas, mais tu t'acquitteras envers le Seigneur de tes serments. Mais moi, je vous dis de ne pas jurer du tout: ni par le ciel, parce que c'est le trône de Dieu, ni par la terre, parce que c'est son marchepied, ni par Jérusalem, parce que c'est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux en rendre un seul cheveu blanc ou noir. Que votre parole soit « oui, oui », « non, non »; ce qu'on y ajoute vient du Mauvais. Vous avez entendu qu'il a été dit: Œil pour œil, et dent pour dent. Mais moi, je vous dis de ne pas vous opposer au mauvais. Si quelqu'un te frappe sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre. Si quelqu'un veut te faire un procès pour te prendre ta tunique, laisse-lui aussi ton vêtement. Si quelqu'un te réquisitionne pour faire un mille, fais-en deux avec lui. Donne à celui qui te demande, et ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter quelque chose. Vous avez entendu qu'il a été dit: Tu aimeras ton prochain et tu détesteras ton ennemi. Mais moi, je vous dis: Aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. Alors vous serez fils de votre Père qui est dans les cieux, car il fait lever son soleil sur les mauvais et sur les bons, et il fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense aurez-vous? Les collecteurs des taxes eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Et si vous ne saluez que vos frères, que faites-vous d'extraordinaire? Les non-Juifs eux-mêmes n'en font-ils pas autant? Vous serez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait. Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les gens, pour être vus par eux, autrement vous n'aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux. Quand donc tu fais un acte de compassion, ne sonne pas de la trompette devant toi, comme les hypocrites le font dans les synagogues et dans les rues, afin d'être glorifiés par les gens. Amen, je vous le dis, ils tiennent là leur récompense. Mais quand tu fais un acte de compassion, que ta main gauche ne sache pas ce que fait ta main droite, afin que ton acte de compassion se fasse dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui se plaisent à prier debout dans les synagogues et aux coins des grandes rues, pour se montrer aux gens. Amen, je vous le dis, ils tiennent là leur récompense. Mais toi, quand tu pries, entre dans la pièce la plus retirée, ferme la porte et prie ton Père qui est dans le secret; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. En priant, ne multipliez pas les paroles, comme les non-Juifs, qui s'imaginent qu'à force de paroles ils seront exaucés. Ne faites pas comme eux, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant que vous le lui demandiez. Voici donc comment vous devez prier: Notre Père qui es dans les cieux! Que ton nom soit reconnu pour sacré, que ton règne vienne, que ta volonté advienne – sur la terre comme au ciel. Donne-nous, aujourd'hui, notre pain pour ce jour; remets-nous nos dettes, comme nous aussi nous l'avons fait pour nos débiteurs; ne nous fais pas entrer dans l'épreuve, mais délivre-nous du Mauvais. Si vous pardonnez aux gens leurs fautes, votre Père céleste vous pardonnera, à vous aussi, mais si vous ne pardonnez pas aux gens, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. Lorsque vous jeûnez, ne prenez pas un air sombre, comme les hypocrites; ils arborent un visage défait pour montrer aux gens qu'ils jeûnent. Amen, je vous le dis, ils tiennent là leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume-toi la tête et lave-toi le visage, afin de ne pas montrer que tu jeûnes aux gens, mais à ton Père qui est là, dans le secret; et ton Père, qui voit, là, dans le secret, te le rendra. Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs fracturent pour voler. Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, là où ni vers ni rouille ne détruisent et où les voleurs ne fracturent ni ne volent. Car là où est ton trésor, là aussi sera ton cœur. L'œil est la lampe du corps. Si ton œil est bon, tout ton corps sera illuminé, mais si ton œil est mauvais, tout ton corps sera dans les ténèbres. Si donc la lumière qui est en toi est ténèbres, combien sont grandes les ténèbres! Personne ne peut être esclave de deux maîtres; en effet, ou bien on détestera l'un et on aimera l'autre, ou bien on s'attachera à l'un et on méprisera l'autre. Vous ne pouvez être esclaves de Dieu et de Mamon. C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez ou de ce que vous boirez, ni, pour votre corps, de ce dont vous serez vêtus. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement? Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment pas, ils ne moissonnent pas, ils ne recueillent rien dans des granges, et votre Père céleste les nourrit. Ne valez-vous pas beaucoup plus qu'eux? Qui de vous peut, par ses inquiétudes, rallonger tant soit peu la durée de sa vie? Et pourquoi vous inquiéter au sujet du vêtement? Observez comment poussent les lis des champs: ils ne travaillent pas, ils ne filent pas; et pourtant je vous dis que pas même Salomon, dans toute sa gloire, n'a été vêtu comme l'un d'eux. Si Dieu habille ainsi l'herbe des champs qui est là aujourd'hui et demain sera jetée au four, ne le fera-t-il pas à bien plus forte raison pour vous, gens de peu de foi? Ne vous inquiétez donc pas, en disant: « Qu'allons-nous manger? » Ou bien: « Qu'allons-nous boire? » Ou bien: « De quoi allons-nous nous vêtir? » – tout cela, c'est ce que les gens de toutes les nations recherchent sans relâche – car votre Père céleste sait que vous en avez besoin. Cherchez d'abord le règne de Dieu et sa justice, et tout cela vous sera donné par surcroît. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain, car le lendemain s'inquiétera de lui-même. A chaque jour suffit sa peine. Ne jugez pas, afin de ne pas être jugés. Car c'est avec le jugement par lequel vous jugez qu'on vous jugera, et c'est avec la mesure à laquelle vous mesurez qu'on mesurera pour vous. Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil? Ou bien comment peux-tu dire à ton frère: « Laisse-moi ôter la paille de ton œil », alors que dans ton œil il y a une poutre? Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton œil! Alors tu verras comment ôter la paille de l'œil de ton frère. Ne donnez pas ce qui est sacré aux chiens et ne jetez pas vos perles devant les cochons, de peur qu'ils ne les piétinent et ne se retournent contre vous pour vous lacérer. Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira. Si son fils lui demande du pain, quel est parmi vous celui qui lui donnera une pierre? Ou bien, s'il demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent? Si donc vous, tout en étant mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui le lui demandent! Tout ce que vous voulez que les gens fassent pour vous, vous aussi, faites-le de même pour eux: c'est là la Loi et les Prophètes. Entrez par la porte étroite; car large est la porte et spacieux le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là. Mais étroite est la porte et resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent. Gardez-vous des prophètes de mensonge. Ils viennent à vous déguisés en moutons, mais au dedans ce sont des loups voraces. C'est à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Cueille-t-on des raisins sur des épines, ou des figues sur des chardons? Tout bon arbre produit de beaux fruits, tandis que l'arbre malade produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut produire de mauvais fruits, ni un arbre malade produire de beaux fruits. Tout arbre qui ne produit pas de beau fruit est coupé et jeté au feu. C'est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez. Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: « Seigneur! Seigneur! » qui entreront dans le royaume des cieux, mais celui-là seul qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Beaucoup me diront en ce jour-là: « Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas par ton nom que nous avons parlé en prophètes, par ton nom que nous avons chassé des démons, par ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles? » Alors je leur déclarerai: « Je ne vous ai jamais connus; éloignez-vous de moi, vous qui faites le mal!  » Ainsi, quiconque entend de moi ces paroles et les met en pratique sera comme un homme avisé qui a construit sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont précipités sur cette maison: elle n'est pas tombée, car elle était fondée sur le roc. Mais quiconque entend de moi ces paroles et ne les met pas en pratique sera comme un fou qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison: elle est tombée, et sa chute a été grande. Lorsque Jésus eut achevé ces discours, les foules étaient ébahies de son enseignement, car il les instruisait comme quelqu'un qui a de l'autorité, et non pas comme leurs scribes. Lorsqu'il fut descendu de la montagne, de grandes foules le suivirent. Un lépreux survint, qui se prosternait devant lui en disant: Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur. Il tendit la main, le toucha et dit: Je le veux, sois pur. Aussitôt il fut pur de sa lèpre. Puis Jésus lui dit: Garde-toi d'en parler à personne, mais va te montrer au prêtre et présente l'offrande que Moïse a prescrite; ce sera pour eux un témoignage. Comme il était entré dans Capharnaüm, un centurion l'aborda et le supplia: Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, paralysé et violemment tourmenté. Il lui répondit: Moi, je viendrai le guérir. Le centurion répondit: Seigneur, ce serait trop d'honneur pour moi que tu entres sous mon toit; dis seulement une parole, et mon serviteur sera guéri! Car je suis moi-même sous l'autorité de mes supérieurs et j'ai des soldats sous mes ordres; je dis à l'un: « Va! » et il va, à l'autre: « Viens! » et il vient, et à mon esclave: « Fais ceci! » et il le fait. Après l'avoir entendu, Jésus, étonné, dit à ceux qui le suivaient: Amen, je vous le dis, chez personne en Israël je n'ai trouvé une telle foi. Je vous le dis, beaucoup viendront de l'est et de l'ouest pour s'installer à table avec Abraham, Isaac et Jacob dans le royaume des cieux. Mais les fils du Royaume seront chassés dans les ténèbres du dehors; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Puis Jésus dit au centurion: Va, qu'il t'advienne selon ta foi. Et à ce moment même le serviteur fut guéri. Jésus se rendit ensuite chez Pierre, dont il vit la belle-mère couchée; elle avait de la fièvre. Il lui toucha la main, et la fièvre la quitta; elle se leva et se mit à le servir. Le soir venu, on lui amena beaucoup de démoniaques. Il chassa les esprits par sa parole et guérit tous les malades. Ainsi s'accomplit ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Esaïe: Il a pris nos infirmités et il s'est chargé de nos maladies. Jésus, voyant une foule autour de lui, donna l'ordre de passer sur l'autre rive. Un scribe vint lui dire: Maître, je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui dit: Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où poser sa tête. Un autre, parmi ses disciples, lui dit: Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. Mais Jésus lui dit: Suis-moi et laisse les morts ensevelir leurs morts. Il monta dans le bateau, et ses disciples le suivirent. Alors survint sur la mer une tempête si forte que le bateau était recouvert par les vagues. Et lui, il dormait. Les disciples vinrent le réveiller, en disant: Seigneur, sauve-nous, nous sommes perdus! Il leur dit: Pourquoi êtes-vous si peureux, gens de peu de foi? Alors il se leva, rabroua les vents et la mer, et un grand calme se fit. Etonnés, ils se disaient: Quelle sorte d'homme est-il, celui-ci, que même les vents et la mer lui obéissent? Quand il eut abordé sur l'autre rive, dans le pays des Gadaréniens, deux démoniaques, sortant des tombeaux, vinrent au-devant de lui. Ils étaient si redoutables que personne n'osait passer par là. Ils lui crièrent: Pourquoi te mêles-tu de nos affaires, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le temps? Il y avait, loin d'eux, un grand troupeau de cochons en train de paître. Les démons suppliaient Jésus: Si tu nous chasses, envoie-nous dans ce troupeau de cochons. Il leur dit: Allez! Ils sortirent et s'en allèrent dans les cochons. Alors tout le troupeau se précipita dans la mer du haut de l'escarpement, et ils moururent dans les eaux. Ceux qui les faisaient paître s'enfuirent et allèrent raconter dans la ville tout ce qui était arrivé – l'affaire des démoniaques. Alors toute la ville sortit au-devant de Jésus; dès qu'ils le virent, ils le supplièrent de s'éloigner de leur territoire. Il monta dans un bateau, traversa la mer et se rendit dans sa ville. On lui amena un paralytique couché sur un lit. Voyant leur foi, Jésus dit au paralytique: Courage, mon enfant! Tes péchés sont pardonnés. Quelques scribes se dirent alors: Il blasphème. Jésus, qui voyait leurs pensées, dit: Pourquoi avez-vous de mauvaises pensées? Qu'est-ce qui est le plus facile, de dire: « Tes péchés sont pardonnés », ou de dire: « Lève-toi et marche! » Eh bien, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a l'autorité sur la terre pour pardonner les péchés – il dit alors au paralytique: Lève-toi, prends ton lit et retourne chez toi. L'homme se leva et s'en alla chez lui. En voyant cela, les foules, saisies de crainte, glorifièrent Dieu qui a donné aux humains une telle autorité. En passant plus loin, Jésus vit un homme appelé Matthieu assis au bureau des taxes. Il lui dit: Suis-moi. Celui-ci se leva et le suivit. Comme il était à table, dans la maison, beaucoup de collecteurs des taxes et de pécheurs étaient venus prendre place avec Jésus et ses disciples. Voyant cela, les pharisiens disaient à ses disciples: Pourquoi votre maître mange-t-il avec les collecteurs des taxes et les pécheurs? Jésus, qui avait entendu, dit: Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie: Je veux la compassion et non le sacrifice; car je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. Alors les disciples de Jean viennent lui demander: Pourquoi tes disciples ne jeûnent-ils pas, alors que nous et les pharisiens nous jeûnons souvent? Jésus leur répondit: Les amis du marié peuvent-ils être en deuil tant que le marié est avec eux? Les jours viendront où le marié leur sera enlevé; alors ils jeûneront. Personne ne raccommode un vieux vêtement avec un morceau de drap neuf, car la pièce tire sur le vêtement et il en résulte une déchirure pire. On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues; on met le vin nouveau dans des outres neuves, et l'ensemble se conserve. Tandis qu'il leur disait cela, un chef arriva; il se prosternait devant lui et disait: Ma fille est morte il y a un instant, mais viens, pose ta main sur elle, et elle vivra. Jésus se leva et le suivit avec ses disciples. Alors une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans s'approcha par-derrière et toucha la frange de son vêtement, car elle se disait: Si seulement je touche son vêtement, je serai sauvée! Jésus se retourna; la voyant, il dit: Courage, ma fille! Ta foi t'a sauvée. Et la femme fut sauvée dès ce moment même. Lorsque Jésus fut arrivé à la maison du chef et qu'il vit les joueurs de flûte et la foule agitée, il dit: Retirez-vous, car la jeune fille n'est pas morte: elle dort. Eux se moquaient de lui. Quand la foule eut été chassée, il entra, saisit la jeune fille par la main, et la jeune fille se réveilla. Le bruit s'en répandit dans tout ce pays-là. Comme Jésus passait plus loin, deux aveugles le suivirent en criant: Aie compassion de nous, Fils de David! Lorsqu'il arriva à la maison, les aveugles s'approchèrent de lui, et Jésus leur dit: Croyez-vous que je puisse faire cela? – Oui, Seigneur, lui répondirent-ils. Alors il leur toucha les yeux en disant: Qu'il vous advienne selon votre foi! Et leurs yeux s'ouvrirent. Jésus, s'emportant contre eux, leur dit: Prenez garde que personne ne le sache! Mais, à peine sortis, ils se mirent à parler de lui dans tout le pays. Comme ils s'en allaient, on lui amena un démoniaque muet. Le démon chassé, le muet parla. Et les foules, étonnées, disaient: Jamais rien de semblable ne s'est vu en Israël. Mais les pharisiens disaient: C'est par le prince des démons qu'il chasse les démons! Jésus parcourait toutes les villes et les villages, il enseignait dans leurs synagogues, proclamait la bonne nouvelle du Règne et guérissait toute maladie et toute infirmité. A la vue des foules, il fut ému, car elles étaient lassées et abattues, comme des moutons qui n'ont pas de berger. Alors il dit à ses disciples: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. Puis il appela ses douze disciples et leur donna l'autorité pour chasser les esprits impurs et guérir toute maladie et toute infirmité. Voici les noms des douze apôtres: le premier, Simon, celui qu'on appelle Pierre, et André, son frère; Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère; Philippe et Barthélemy; Thomas et Matthieu, le collecteur des taxes; Jacques, fils d'Alphée, et Thaddée; Simon le Cananite et Judas l'Iscariote, celui qui le livra. Tels sont les douze que Jésus envoya, après leur avoir donné les injonctions suivantes: Ne partez pas sur le chemin des non-Juifs, et n'entrez pas dans une ville de Samaritains; allez plutôt vers les moutons perdus de la maison d'Israël. En chemin, proclamez que le règne des cieux s'est approché. Guérissez les malades, réveillez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. N'acquérez ni or, ni argent, ni monnaie de bronze pour l'emporter à la ceinture, ni sac pour la route, ni deux tuniques, ni sandales, ni bâton, car l'ouvrier mérite sa nourriture. Dans toute ville ou tout village où vous entrerez, informez-vous pour savoir s'il s'y trouve quelqu'un qui est digne, et demeurez chez lui jusqu'à ce que vous partiez. En entrant dans la maison, saluez-la; si la maison est digne, que votre paix vienne sur elle; mais si elle n'est pas digne, que votre paix retourne vers vous. Lorsqu'on ne vous accueillera pas et qu'on n'écoutera pas vos paroles, sortez de la maison ou de la ville et secouez la poussière de vos pieds. Amen, je vous le dis: au jour du jugement, ce sera moins dur pour le pays de Sodome et de Gomorrhe que pour cette ville-là. Moi, je vous envoie comme des moutons au milieu des loups. Soyez donc avisés comme les serpents et purs comme les colombes. Gardez-vous des gens, car ils vous livreront aux tribunaux et ils vous fouetteront dans leurs synagogues; vous serez menés, à cause de moi, devant des gouverneurs et devant des rois; ce sera un témoignage pour eux comme pour les non-Juifs. Mais quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz; ce que vous direz vous sera donné à ce moment même; car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit de votre Père qui parlera en vous. Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Quand on vous persécutera dans cette ville-ci, fuyez dans une autre. Amen, je vous le dis, en effet, vous n'aurez pas achevé de parcourir les villes d'Israël avant que vienne le Fils de l'homme. Le disciple n'est pas au-dessus du maître, ni l'esclave au-dessus de son seigneur. Il suffit au disciple de devenir comme son maître, et à l'esclave de devenir comme son seigneur. S'ils ont appelé le maître de maison Béelzéboul, à combien plus forte raison agiront-ils ainsi envers les gens de sa maison! Ne les craignez donc pas, car il n'y a rien de voilé qui ne doive être révélé, rien de caché qui ne doive être connu. Ce que je vous dis dans les ténèbres, dites-le en plein jour; ce qui vous est chuchoté à l'oreille, proclamez-le sur les toits en terrasse. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui ne peuvent tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire disparaître et l'âme et le corps dans la géhenne. Ne vend-on pas deux moineaux pour un as? Cependant il n'en tombe pas un seul à terre indépendamment de votre Père. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. N'ayez donc pas peur: vous valez plus que beaucoup de moineaux. Quiconque donc se reconnaîtra en moi devant les gens, je me reconnaîtrai moi aussi en lui devant mon Père qui est dans les cieux; mais si quelqu'un me renie devant les gens, je le renierai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux. Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre: je ne suis pas venu apporter la paix, mais l'épée. Car je suis venu mettre la division entre l'homme et son père, entre la fille et sa mère, entre la belle-fille et sa belle-mère, et l'homme aura pour ennemis les gens de sa maison. Celui qui me préfère père ou mère n'est pas digne de moi, celui qui me préfère fils ou fille plus que moi n'est pas digne de moi; celui qui ne prend pas sa croix pour me suivre n'est pas digne de moi. Celui qui aura trouvé sa vie la perdra, et celui qui aura perdu sa vie à cause de moi la trouvera. Qui vous accueille m'accueille, et qui m'accueille accueille celui qui m'a envoyé. Qui accueille un prophète en sa qualité de prophète obtiendra une récompense de prophète, et qui accueille un juste en sa qualité de juste obtiendra une récompense de juste. Quiconque donnera à boire ne serait-ce qu'une coupe d'eau fraîche à l'un de ces petits en sa qualité de disciple, amen, je vous le dis, il ne perdra jamais sa récompense. Lorsque Jésus eut achevé de donner ses ordres à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et proclamer le message dans leurs villes. Or Jean, dans sa prison, avait entendu parler des œuvres du Christ. Il envoya ses disciples lui demander: Est-ce toi, celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre? Jésus leur répondit: Allez raconter à Jean ce que vous entendez et voyez: Les aveugles retrouvent la vue, les infirmes marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts se réveillent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une cause de chute! A leur départ, Jésus se mit à dire aux foules, à propos de Jean: Qu'êtes-vous allés voir au désert? Un roseau agité par le vent? Alors, qu'êtes-vous allés voir? Un homme vêtu avec raffinement? Mais ceux qui s'habillent avec raffinement sont dans les maisons des rois! Qu'êtes-vous donc allés voir? Un prophète? Oui, je vous le dis, et plus qu'un prophète. C'est à son sujet qu'il est écrit: Moi, j'envoie devant toi mon messager, pour frayer ton chemin devant toi. Amen, je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il ne s'en est pas levé de plus grand que Jean le Baptiseur. Cependant le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Depuis les jours de Jean le Baptiseur jusqu'à présent, le royaume des cieux est soumis à la violence, et ce sont les violents qui s'en emparent. Car tous les prophètes et la loi ont parlé en prophètes jusqu'à Jean; et, si vous voulez l'admettre, l'Elie qui devait venir, c'est lui. Que celui qui a des oreilles entende! A qui comparerai-je cette génération? Voici à quoi elle est semblable: des enfants assis sur les places publiques, qui appellent les autres en disant: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé. Nous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés. Car Jean est venu: il ne mangeait ni ne buvait, et l'on dit: « Il a un démon! » Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et l'on dit: « C'est un glouton et un buveur, un ami des collecteurs des taxes, des pécheurs! » Mais la sagesse a été justifiée par ses œuvres. Alors il se mit à faire des reproches sévères aux villes dans lesquelles avaient eu lieu la plupart des miracles, parce qu'elles n'avaient pas voulu changer radicalement: Quel malheur pour toi, Chorazin! Quel malheur pour toi, Bethsaïda! Si les miracles qui ont été faits chez vous avaient été faits à Tyr et à Sidon, il y a longtemps qu'elles auraient changé radicalement, en passant par le sac et la cendre! C'est pourquoi, je vous le dis, au jour du jugement, ce sera moins dur pour Tyr et Sidon que pour vous. Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu'au ciel? Tu seras abaissée jusqu'au séjour des morts; car si les miracles qui ont été faits chez toi avaient été faits à Sodome, elle demeurerait encore aujourd'hui! C'est pourquoi, je vous le dis, au jour du jugement, ce sera moins dur pour le pays de Sodome que pour toi. En ce temps-là, Jésus dit: Je te célèbre, Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux gens intelligents, et que tu les as révélées aux tout-petits. Oui, Père, parce que tel a été ton bon plaisir. Tout m'a été remis par mon Père, et personne ne connaît le Fils, sinon le Père, personne non plus ne connaît le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils décide de le révéler. Venez à moi, vous tous qui peinez sous la charge; moi, je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos. Car mon joug est bon, et ma charge légère. En ce temps-là, Jésus traversa des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples, qui avaient faim, se mirent à arracher des épis et à manger. Voyant cela, les pharisiens lui dirent: Tes disciples font ce qu'il n'est pas permis de faire pendant le sabbat. Mais il leur dit: N'avez-vous pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui? – comment il entra dans la maison de Dieu et comment ils mangèrent les pains offerts, alors qu'il n'était permis d'en manger ni à lui, ni à ceux qui étaient avec lui, mais aux prêtres seuls? Ou encore, n'avez-vous pas lu dans la Loi que, les jours de sabbat, les prêtres profanent le sabbat dans le temple sans se rendre coupables? Or, je vous le dis, il y a ici plus grand que le temple. Si vous saviez ce que signifie: Je veux la compassion et non le sacrifice, vous n'auriez pas condamné des innocents. Car le Fils de l'homme est maître du sabbat. Il partit de là et se rendit à leur synagogue. Il se trouvait là un homme qui avait la main paralysée. Ils demandèrent à Jésus: Est-il permis de faire une guérison un jour de sabbat? C'était afin de l'accuser. Il leur répondit: Lequel d'entre vous, s'il n'a qu'un seul mouton et que celui-ci tombe dans une fosse un jour de sabbat, ne le saisira pour l'en retirer? Or un être humain vaut plus qu'un mouton, combien plus! Ainsi il est permis de faire du bien un jour de sabbat. Alors il dit à l'homme: Tends ta main. Il la tendit, et elle redevint saine comme l'autre. Les pharisiens sortirent et tinrent conseil contre lui, sur les moyens de le faire disparaître. Mais Jésus l'apprit et se retira de là. De grandes foules de gens le suivirent; il les guérit tous, en les rabrouant pour qu'ils ne parlent pas de lui, afin que s'accomplisse ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Esaïe: Voici mon serviteur, celui que j'ai choisi, mon bien-aimé, celui en qui j'ai pris plaisir. Je mettrai mon Esprit sur lui et il annoncera la justice aux nations. Il ne cherchera pas la dispute, il ne criera pas, et personne n'entendra sa voix dans les grandes rues. Il ne brisera pas le roseau froissé, et il n'éteindra pas le lumignon qui fume jusqu'à ce qu'il ait porté la justice à la victoire; et les nations mettront leur espérance en son nom. Alors on lui amena un démoniaque aveugle et muet, et il le guérit, de sorte que le muet parlait et voyait. Toutes les foules, stupéfaites, disaient: N'est-ce pas là le Fils de David? L'ayant appris, les pharisiens dirent: Il ne chasse les démons que par Béelzéboul, prince des démons! Connaissant leurs pensées, il leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même va à sa ruine, et toute ville ou maison divisée contre elle-même ne peut tenir. Si le Satan chasse le Satan, il est divisé contre lui-même: comment donc son royaume tiendra-t-il? Et si, moi, je chasse les démons par Béelzéboul, vos fils, par qui les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c'est par l'Esprit de Dieu que, moi, je chasse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est parvenu jusqu'à vous. Comment quelqu'un pourrait-il entrer dans la maison d'un homme fort et s'emparer de ses biens sans avoir d'abord lié cet homme fort? Alors seulement il pillera sa maison. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. C'est pourquoi, je vous le dis, tout péché, tout blasphème sera pardonné aux humains, mais le blasphème contre l'Esprit ne sera pas pardonné. Quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné, mais quiconque parlera contre l'Esprit saint, il ne lui sera pardonné ni dans ce monde-ci, ni dans le monde à venir. Ou bien faites que l'arbre soit bon et que son fruit soit beau, ou bien faites que l'arbre soit malade et que son fruit soit pourri; car on connaît l'arbre à son fruit. Vipères, comment pourriez-vous dire de bonnes choses, mauvais comme vous l'êtes? Car c'est de l'abondance du cœur que la bouche parle. L'homme bon, de son bon trésor, tire du bon; l'homme mauvais, de son mauvais trésor, tire du mauvais. Je vous le dis: au jour du jugement, les humains rendront compte de toutes les paroles inutiles qu'ils auront proférées. Car c'est par tes paroles que tu seras justifié, et c'est par tes paroles que tu seras condamné. Alors quelques-uns des scribes et des pharisiens dirent: Maître, nous voudrions voir un signe de ta part. Il leur répondit: Une génération mauvaise et adultère recherche un signe; il ne lui sera pas donné d'autre signe que le signe du prophète Jonas. En effet, tout comme Jonas fut trois jours et trois nuits dans le ventre du grand poisson, de même le Fils de l'homme sera trois jours et trois nuits dans le cœur de la terre. Les hommes de Ninive se lèveront, lors du jugement, avec cette génération, et ils la condamneront, parce qu'ils ont changé radicalement à la proclamation de Jonas; et pourtant il y a ici plus que Jonas. La reine du Sud se réveillera, lors du jugement, avec cette génération, et elle la condamnera, parce qu'elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon; et pourtant il y a ici plus que Salomon. Lorsque l'esprit impur est sorti de l'être humain, il passe par des lieux arides, cherche du repos et n'en trouve pas. Alors il se dit: « Je vais retourner dans ma maison, celle d'où je suis sorti. » Quand il arrive, il la trouve vide, balayée et ornée. Alors il s'en va chercher sept autres esprits plus mauvais que lui; ils entrent là et s'installent, et la condition dernière de cet homme-là est pire que la première. Il en sera de même pour cette génération mauvaise. Comme il parlait encore aux foules, sa mère et ses frères se tenaient dehors et cherchaient à lui parler. Quelqu'un lui dit: Ta mère et tes frères se tiennent dehors, et ils cherchent à te parler. Mais il répondit à celui qui le lui disait: Qui est ma mère? Qui sont mes frères? Puis il étendit la main sur ses disciples et dit: Voici ma mère et mes frères! En effet, quiconque fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère. Ce jour-là, Jésus sortit de la maison et s'assit au bord de la mer. Il se rassembla auprès de lui de si grandes foules qu'il monta dans un bateau et s'y assit. Toute la foule se tenait sur le rivage. Il leur parla longuement en paraboles; il disait: Le semeur sortit pour semer. Comme il semait, des grains tombèrent le long du chemin; les oiseaux vinrent et les mangèrent. D'autres tombèrent dans les endroits pierreux, où ils n'avaient pas beaucoup de terre: ils levèrent aussitôt, parce que la terre n'était pas profonde; mais quand le soleil se leva, ils furent brûlés et se desséchèrent, faute de racines. D'autres tombèrent parmi les épines: les épines montèrent et les étouffèrent. D'autres tombèrent dans la bonne terre: ils finirent par donner du fruit, l'un cent, l'autre soixante, l'autre trente. Que celui qui a des oreilles entende! Les disciples vinrent lui demander: Pourquoi leur parles-tu en paraboles? Il leur répondit: Parce que, s'il vous a été donné, à vous, de connaître les mystères du règne des cieux, à eux cela n'a pas été donné. Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on enlèvera même ce qu'il a. Voilà pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu'en voyant ils ne voient pas, et qu'en entendant ils n'entendent ni ne comprennent. Et pour eux s'accomplit cette parole du prophète Esaïe: Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez jamais. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez jamais. car le cœur de ce peuple s'est engourdi; ils sont devenus durs d'oreille et ils ont fermé les yeux, de peur de voir avec leurs yeux, d'entendre avec leurs oreilles, de comprendre avec leur cœur et de faire demi-tour; je les aurais guéris! Mais heureux sont vos yeux, parce qu'ils voient, et vos oreilles, parce qu'elles entendent! Amen, je vous le dis, en effet, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous regardez, et ils ne l'ont pas vu; ils ont désiré entendre ce que vous entendez, et ils ne l'ont pas entendu. Vous donc, entendez la parabole du semeur. Lorsque quelqu'un entend la parole du Règne et ne la comprend pas, le Mauvais vient s'emparer de ce qui a été semé dans son cœur: c'est celui qui a été ensemencé le long du chemin. Celui qui a été ensemencé dans les endroits pierreux, c'est celui qui entend la Parole et la reçoit aussitôt avec joie, mais il n'a pas de racine en lui-même, il ne tient qu'un temps; sitôt que survient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, c'est pour lui une cause de chute. Celui qui a été ensemencé parmi les épines, c'est celui qui entend la Parole, mais les inquiétudes du monde et l'attrait trompeur des richesses étouffent la Parole, et elle devient stérile. Celui qui a été ensemencé dans la bonne terre, c'est celui qui entend la Parole et la comprend; il porte du fruit et produit, l'un cent, l'autre soixante, l'autre trente. Il leur proposa cette autre parabole: Il en va du règne des cieux comme d'un homme qui avait semé de la bonne semence dans son champ. Pendant que les gens dormaient, son ennemi vint, sema de la mauvaise herbe au milieu du blé et s'en alla. Lorsque l'herbe eut poussé et produit du fruit, la mauvaise herbe parut aussi. Les esclaves du maître de maison vinrent lui dire: Seigneur, n'as-tu pas semé de la bonne semence dans ton champ? D'où vient donc qu'il y ait de la mauvaise herbe? Il leur répondit: C'est un ennemi qui a fait cela. Les esclaves lui dirent: Veux-tu que nous allions l'arracher? Non, dit-il, de peur qu'en arrachant la mauvaise herbe, vous ne déraciniez le blé en même temps. Laissez croître ensemble l'un et l'autre jusqu'à la moisson; au temps de la moisson, je dirai aux moissonneurs: Arrachez d'abord la mauvaise herbe et liez-la en gerbes pour la brûler, puis recueillez le blé dans ma grange. Il leur proposa cette autre parabole: Voici à quoi le règne des cieux est semblable: une graine de moutarde qu'un homme a prise et semée dans son champ. C'est la plus petite de toutes les semences; mais, quand elle a poussé, elle est plus grande que les plantes potagères et elle devient un arbre, de sorte que les oiseaux du ciel viennent habiter dans ses branches. Il leur dit cette autre parabole: Voici à quoi le règne des cieux est semblable: du levain qu'une femme a pris et introduit dans trois séas de farine, jusqu'à ce que tout ait levé. Tout cela, Jésus le dit aux foules en paraboles; il ne leur disait rien sans parabole, afin que s'accomplisse ce qui avait été dit par l'entremise du prophète: Je prendrai la parole pour dire des paraboles, je proclamerai des choses cachées depuis la fondation du monde. Alors il laissa les foules et entra dans la maison. Ses disciples vinrent lui dire: Explique-nous la parabole de la mauvaise herbe dans le champ. Il leur répondit: Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme; le champ, c'est le monde, la bonne semence, ce sont les fils du Royaume; la mauvaise herbe, ce sont les fils du Mauvais; l'ennemi qui l'a semée, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde; les moissonneurs, ce sont les anges. Ainsi, tout comme on arrache la mauvaise herbe pour la jeter au feu, de même en sera-t-il à la fin du monde. Le Fils de l'homme enverra ses anges, qui arracheront de son royaume toutes les causes de chute et ceux qui font le mal, et ils les jetteront dans la fournaise ardente; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors les justes brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Que celui qui a des oreilles entende! Voici à quoi le règne des cieux est semblable: un trésor caché dans un champ; l'homme qui l'a trouvé le cache et, dans sa joie, il va vendre tout ce qu'il a pour acheter ce champ-là. Voici encore à quoi le règne des cieux est semblable: un marchand qui cherchait de belles perles. Ayant trouvé une perle de grand prix, il est allé vendre tout ce qu'il avait pour l'acheter. Voici encore à quoi le règne des cieux est semblable: un filet jeté dans la mer et qui rassemble des poissons de toute espèce. Quand il est rempli, on le tire sur le rivage, puis on s'assied, on recueille ce qui est bon dans des récipients et on jette ce qui est mauvais. Il en sera de même à la fin du monde. Les anges s'en iront séparer les mauvais du milieu des justes et ils les jetteront dans la fournaise ardente; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Avez-vous compris tout cela? – Oui, répondirent-ils. Il leur dit: C'est pourquoi tout scribe instruit du règne des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. Lorsque Jésus eut achevé ces paraboles, il partit de là. Il vint dans son pays et se mit à enseigner dans leur synagogue; ébahis, les gens se demandaient: D'où lui viennent cette sagesse et ces miracles? N'est-ce pas le fils du charpentier? Sa mère ne s'appelle-t-elle pas Marie, et ses frères Jacques, Joseph, Simon et Judas? Ses sœurs ne sont-elles pas toutes parmi nous? D'où lui vient donc tout cela? Il était pour eux une cause de chute. Mais Jésus leur dit: On ne refuse pas d'honorer un prophète, sinon dans son pays et dans sa maison. Et il ne fit pas, là, beaucoup de miracles, à cause de leur manque de foi. En ce temps-là, Hérode le tétrarque entendit parler de Jésus; il dit aux gens de sa cour: C'est Jean le Baptiseur! Il s'est réveillé d'entre les morts, et c'est pour cela qu'il a le pouvoir de faire des miracles. Car Hérode avait fait arrêter Jean, il l'avait fait lier et mettre en prison, à cause d'Hérodiade, femme de Philippe, son frère. En effet, Jean lui disait: Il ne t'est pas permis de l'avoir pour femme. Hérode voulait le tuer, mais il avait peur de la foule, parce qu'elle tenait Jean pour un prophète. Or, pour l'anniversaire de la naissance d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa au milieu des convives et plut à Hérode, tant et si bien qu'il s'engagea par serment à lui donner ce qu'elle demanderait. A l'instigation de sa mère, elle dit: Donne-moi ici même, sur un plat, la tête de Jean le Baptiseur. Attristé, à cause de ses serments et des convives, le roi commanda de la lui donner et envoya décapiter Jean dans la prison. On apporta sa tête sur un plat et on la donna à la jeune fille, qui la porta à sa mère. Les disciples de Jean vinrent prendre son corps et l'ensevelirent. Et ils allèrent l'annoncer à Jésus. A cette nouvelle, Jésus prit un bateau pour se retirer à l'écart, dans un lieu désert; les foules l'apprirent, quittèrent les villes et le suivirent à pied. Quand il descendit du bateau, il vit une grande foule, et il en fut ému; il guérit leurs malades. Le soir venu, les disciples vinrent lui dire: Ce lieu est désert, et l'heure est déjà avancée; renvoie les foules, pour qu'elles aillent s'acheter des vivres dans les villages. Mais Jésus leur dit: Elles n'ont pas besoin de s'en aller; donnez-leur vous-mêmes à manger. Ils lui disent: Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. Et il dit: Apportez-les-moi ici. Il ordonna aux foules de s'installer sur l'herbe, prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et prononça la bénédiction. Puis il rompit les pains et les donna aux disciples, et les disciples en donnèrent aux foules. Tous mangèrent et furent rassasiés, et on emporta douze paniers pleins des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ cinq mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. Ensuite, il obligea les disciples à monter dans le bateau et à le précéder sur l'autre rive, pendant qu'il renverrait les foules. Après avoir renvoyé les foules, il monta sur la montagne pour prier à l'écart; le soir venu, il était encore là, seul. Le bateau était déjà à plusieurs stades de la terre, malmené par les vagues; car le vent était contraire. A la quatrième veille de la nuit, il vint vers eux en marchant sur la mer. Quand les disciples le virent marcher sur la mer, ils furent troublés et dirent: C'est un fantôme! Et, dans leur crainte, ils poussèrent des cris. Jésus leur dit aussitôt: Courage! C'est moi, n'ayez pas peur! Pierre lui répondit: Si c'est toi, ordonne-moi de venir vers toi sur les eaux. – Viens! dit-il. Pierre descendit du bateau, marcha sur les eaux et vint vers Jésus. Mais en voyant que le vent était fort, il eut peur, et, comme il commençait à couler, il s'écria: Seigneur, sauve-moi! Aussitôt Jésus tendit la main, le saisit et lui dit: Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté? Ils montèrent dans le bateau, et le vent tomba. Ceux qui étaient dans le bateau se prosternèrent devant lui et dirent: Tu es vraiment Fils de Dieu! Ils achevèrent la traversée et arrivèrent à Gennésareth. Les gens de l'endroit le reconnurent et le firent annoncer dans toute la région, et on lui amena tous les malades. On le suppliait de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son vêtement. Et tous ceux qui le touchèrent furent sauvés. Alors des pharisiens et des scribes viennent de Jérusalem auprès de Jésus et disent: Pourquoi tes disciples transgressent-ils la tradition des anciens? Car ils ne se lavent pas les mains quand ils mangent. Il leur répondit: Et vous, pourquoi transgressez-vous le commandement de Dieu au profit de votre tradition? Car Dieu a dit: Honore ton père et ta mère, et: Celui qui parle en mal de son père ou de sa mère sera mis à mort. Mais vous, vous dites: Celui qui dira à son père ou à sa mère: « Ce que j'aurais pu te donner pour t'assister est un présent sacré », celui-là n'a plus à honorer son père ou sa mère. Ainsi vous avez annulé la parole de Dieu à cause de votre tradition. Hypocrites, Esaïe a bien parlé en prophète sur vous, quand il a dit: Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est très éloigné de moi. C'est en vain qu'ils me rendent un culte, eux qui enseignent comme doctrines des commandements humains. Il appela la foule et dit: Ecoutez et comprenez. Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche qui souille l'être humain; c'est ce qui sort de la bouche qui souille l'être humain. Alors ses disciples vinrent lui dire: Sais-tu que cette parole a été une cause de chute pour les pharisiens? Il répondit: Toute plante qui n'a pas été plantée par mon Père céleste sera déracinée. Laissez-les: ce sont des aveugles qui guident des aveugles. Si un aveugle guide un aveugle, ils tomberont tous deux dans une fosse. Pierre lui dit: Explique-nous cette parabole. Il répondit: Etes-vous encore sans intelligence, vous aussi? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche va dans le ventre, avant d'être évacué aux latrines? En revanche, ce qui sort de la bouche provient du cœur, et c'est cela qui souille l'être humain. Car c'est du cœur que viennent raisonnements mauvais, meurtres, adultères, inconduites sexuelles, vols, faux témoignages, calomnies. Voilà ce qui souille l'être humain; mais manger sans s'être lavé les mains ne souille pas l'être humain. Jésus partit de là et se retira vers la région de Tyr et de Sidon. Une Cananéenne venue de ce territoire se mit à crier: Aie compassion de moi, Seigneur, Fils de David! Ma fille est cruellement tourmentée par un démon. Il ne lui répondit pas un mot; ses disciples vinrent lui demander: Renvoie-la, car elle crie derrière nous. Il répondit: Je n'ai été envoyé qu'aux moutons perdus de la maison d'Israël. Mais elle vint se prosterner devant lui en disant: Seigneur, viens à mon secours! Il répondit: Ce n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens. – C'est vrai, Seigneur, dit-elle; d'ailleurs les chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres… Alors Jésus lui dit: O femme, grande est ta foi; qu'il t'advienne ce que tu veux. Et dès ce moment même sa fille fut guérie. Jésus partit de là et longea les rives de la mer de Galilée. Il monta sur la montagne et il s'assit. Alors de grandes foules vinrent à lui, avec des infirmes, des aveugles, des sourds-muets, des estropiés et beaucoup d'autres malades. On les déposa à ses pieds, et il les guérit; et la foule s'étonnait de voir les sourds-muets parler, les estropiés redevenir valides, les infirmes marcher, les aveugles voir; et elle glorifiait le Dieu d'Israël. Jésus appela ses disciples et dit: Je suis ému par cette foule: voilà déjà trois jours qu'ils restent auprès de moi et qu'ils n'ont rien à manger. Je ne veux pas les renvoyer à jeun, de peur qu'ils ne défaillent en chemin. Les disciples lui dirent: Où trouverions-nous, dans ce lieu désert, assez de pains pour rassasier une si grande foule? Jésus leur dit: Combien de pains avez-vous? Sept, répondirent-ils, et quelques petits poissons. Alors il enjoignit à la foule de s'installer par terre et prit les sept pains et les poissons; après avoir rendu grâce, il les rompit et se mit à les donner aux disciples, et les disciples en donnèrent aux foules. Tous mangèrent et furent rassasiés, et on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient quatre mille hommes, sans compter les femmes et les enfants. Ensuite, il renvoya les foules, monta dans le bateau et se rendit dans le territoire de Magadan. Les pharisiens et les sadducéens l'abordèrent et, pour le mettre à l'épreuve, lui demandèrent de leur faire voir un signe venant du ciel. Il leur répondit: Le soir, vous dites: « Il fera beau, car le ciel est rouge. » Et le matin: « Il y aura de l'orage aujourd'hui, car le ciel est d'un rouge sombre. » Vous savez discerner l'aspect du ciel, et vous ne pouvez pas discerner les signes des temps! Une génération mauvaise et adultère recherche un signe; il ne lui sera pas donné d'autre signe que le signe de Jonas. Puis il les laissa et s'en alla. Les disciples, en partant pour l'autre rive, avaient oublié de prendre des pains. Jésus leur dit: Veillez à vous garder du levain des pharisiens et des sadducéens. Les disciples raisonnaient, se disant: C'est parce que nous n'avons pas pris de pains. Jésus s'en rendit compte et dit: Pourquoi raisonnez-vous, gens de peu de foi, en vous disant que vous n'avez pas de pains? Vous ne comprenez pas encore? Vous ne vous rappelez pas les cinq pains des cinq mille et le nombre de paniers que vous avez emportés, ni les sept pains des quatre mille et le nombre de corbeilles que vous avez emportées? Comment pouvez-vous ne pas comprendre que ce n'est pas de pains que je vous parlais? Mais gardez-vous du levain des pharisiens et des sadducéens. Alors ils comprirent qu'il avait dit de se garder non pas du levain des pains, mais de l'enseignement des pharisiens et des sadducéens. Jésus, arrivé dans la région de Césarée de Philippe, se mit à demander à ses disciples: Au dire des gens, qui est le Fils de l'homme? Ils dirent: Pour les uns, Jean le Baptiseur; pour d'autres, Elie; pour d'autres encore, Jérémie, ou l'un des prophètes. – Et pour vous, leur dit-il, qui suis-je? Simon Pierre répondit: Toi, tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant. Jésus lui dit: Heureux es-tu, Simon, fils de Jonas; car ce ne sont pas la chair et le sang qui t'ont révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux! Moi, je te dis que tu es Pierre, et sur cette pierre je construirai mon Eglise, et les portes du séjour des morts ne prévaudront pas contre elle. Je te donnerai les clefs du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. Alors il recommanda aux disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ. Dès lors Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des grands prêtres et des scribes, être tué et se réveiller le troisième jour. Pierre le prit à part et se mit à le rabrouer, en disant: Dieu t'en préserve, Seigneur! Cela ne t'arrivera jamais. Mais lui se retourna et dit à Pierre: Va-t'en derrière moi, Satan! Tu es pour moi une cause de chute, car tu ne penses pas comme Dieu, mais comme les humains. Alors Jésus dit à ses disciples: Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la trouvera. Et à quoi servira-t-il à un être humain de gagner le monde entier, s'il perd sa vie? Ou bien, que donnera un être humain en échange de sa vie? Car le Fils de l'homme va venir dans la gloire de son Père, avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon sa manière d'agir. Amen, je vous le dis, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le Fils de l'homme venant dans sa royauté. Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, son frère, et il les conduit à l'écart sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux: son visage se mit à briller comme le soleil, et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Moïse et Elie leur apparurent, qui s'entretenaient avec lui. Pierre dit à Jésus: Seigneur, il est bon que nous soyons ici; si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. Comme il parlait encore, une nuée lumineuse les couvrit de son ombre. Et une voix retentit de la nuée: Celui-ci est mon Fils bien-aimé; c'est en lui que j'ai pris plaisir. Ecoutez-le! Lorsqu'ils entendirent cela, les disciples tombèrent face contre terre, saisis d'une grande crainte. Mais Jésus s'approcha, les toucha de la main et dit: Levez-vous, n'ayez pas peur! Ils levèrent les yeux et ne virent personne que Jésus, seul. Comme ils descendaient de la montagne, Jésus leur donna cet ordre: Ne parlez à personne de cette vision jusqu'à ce que le Fils de l'homme se soit réveillé d'entre les morts. Les disciples lui posèrent cette question: Pourquoi donc les scribes disent-ils: Il faut qu'Elie vienne d'abord. Il répondit: Il est vrai qu’ Elie vient tout rétablir. Mais je vous dis qu'Elie est déjà venu: ils ne l'ont pas reconnu et ils l'ont traité comme ils ont voulu. De même ils vont faire souffrir le Fils de l'homme. Les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean le Baptiseur. Lorsqu'ils furent arrivés près de la foule, un homme vint se mettre à genoux devant lui en disant: Seigneur, aie compassion de mon fils, qui est lunatique et souffre beaucoup; il tombe souvent dans le feu, souvent dans l'eau. Je l'ai amené à tes disciples, et ils n'ont pas pu le guérir. Jésus dit: Génération sans foi et perverse, jusqu'à quand serai-je avec vous? Jusqu'à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi ici. Jésus rabroua le démon, qui sortit du garçon, et celui-ci fut guéri dès ce moment même. Alors les disciples vinrent demander à Jésus, en privé: Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser nous-mêmes? – C'est parce que vous avez peu de foi, leur dit-il. Amen, je vous le dis, en effet, si vous avez de la foi comme une graine de moutarde, vous direz à cette montagne: « Déplace-toi d'ici à là », et elle se déplacera; rien ne vous sera impossible. [ ] En Galilée, un jour qu'ils étaient réunis, Jésus leur dit: Le Fils de l'homme va être livré aux humains; ils le tueront, et le troisième jour il se réveillera. Ils furent profondément attristés. Lorsque Jésus et ses disciples arrivèrent à Capharnaüm, ceux qui percevaient les didrachmes vinrent demander à Pierre: Votre maître paie-t-il les didrachmes? – Oui, dit-il. Quand il fut entré dans la maison, Jésus, prenant les devants, lui dit: Simon, qu'en penses-tu? Les rois de la terre, de qui perçoivent-ils les taxes ou la capitation? De leurs fils, ou des autres? Il répondit: Des autres. Jésus lui dit: Alors les fils sont exemptés. Mais pour que nous ne causions pas leur chute, va à la mer, jette l'hameçon et tire le premier poisson qui viendra; ouvre-lui la bouche et tu y trouveras un statère. Prends-le et donne-le-leur, pour moi et pour toi. A ce moment même, les disciples vinrent demander à Jésus: Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux? Il appela un enfant, le plaça au milieu d'eux et dit: Amen, je vous le dis, si vous ne faites pas demi-tour pour devenir comme les enfants, vous n'entrerez jamais dans le royaume des cieux. C'est pourquoi quiconque se rendra humble comme cet enfant sera le plus grand dans le royaume des cieux. Et quiconque accueille en mon nom un enfant comme celui-ci m'accueille moi-même. Mais si quelqu'un devait causer la chute de l'un de ces petits qui mettent leur foi en moi, il serait avantageux pour lui qu'on lui suspende une meule de moulin au cou et qu'on le noie au fond de la mer. Quel malheur pour le monde! Il y a tant de causes de chute! Certes, il est nécessaire qu'il y ait des causes de chute, mais quel malheur pour l'homme par qui cela arrive! Si ta main ou ton pied doivent causer ta chute, coupe-les et jette-les loin de toi; mieux vaut pour toi entrer dans la vie manchot ou infirme que d'avoir deux pieds ou deux mains et d'être jeté dans le feu éternel. Et si ton œil doit causer ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi; mieux vaut pour toi entrer borgne dans la vie que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne de feu. Gardez-vous de mépriser un seul de ces petits, car je vous dis que leurs anges dans les cieux voient constamment le visage de mon Père qui est dans les cieux. [ ] Qu'en pensez-vous? Si un homme a cent moutons et que l'un d'eux s'égare, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour aller chercher celui qui s'est égaré? Et s'il parvient à le retrouver, amen, je vous le dis, il s'en réjouit plus que pour les quatre-vingt-dix-neuf qui ne se sont pas égarés. De même, ce n'est pas la volonté de votre Père qui est dans les cieux qu'il se perde un seul de ces petits. Si ton frère a péché contre toi, va et reprends-le seul à seul. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais, s'il ne t'écoute pas, prends avec toi une ou deux personnes, afin que toute affaire se règle sur la parole de deux ou trois témoins. S'il refuse de les écouter, dis-le à l'Eglise; et s'il refuse aussi d'écouter l'Eglise, qu'il soit pour toi comme un non-Juif et un collecteur des taxes. Amen, je vous le dis, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. Amen, je vous dis encore que si deux d'entre vous s'accordent sur la terre pour demander quoi que ce soit, cela leur sera donné par mon Père qui est dans les cieux. Car là où deux ou trois sont rassemblés pour mon nom, je suis au milieu d'eux. Alors Pierre vint lui demander: Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi? Jusqu'à sept fois? Jésus lui dit: Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. C'est pourquoi il en va du règne des cieux comme d'un roi qui voulait faire rendre compte à ses esclaves. Quand il commença à le faire, on lui en amena un qui devait dix mille talents. Comme il n'avait pas de quoi payer, son maître ordonna qu'on le vende, lui, sa femme, ses enfants et tout ce qu'il avait, afin de payer sa dette. L'esclave tomba à ses pieds et se prosterna devant lui en disant: « Prends patience envers moi, et je te paierai tout! » Emu, le maître de cet esclave le laissa aller et lui remit la dette. En sortant, cet esclave trouva un de ses compagnons d'esclavage qui lui devait cent deniers. Il le saisit et se mit à le serrer à la gorge en disant: « Paie ce que tu dois! » Son compagnon, tombé à ses pieds, le suppliait: « Prends patience envers moi, et je te paierai! » Mais lui ne voulait pas; il alla le faire jeter en prison, jusqu'à ce qu'il ait payé ce qu'il devait. En voyant ce qui arrivait, ses compagnons furent profondément attristés; ils allèrent raconter à leur maître tout ce qui s'était passé. Alors le maître le fit appeler et lui dit: « Mauvais esclave, je t'avais remis toute ta dette, parce que tu m'en avais supplié; ne devais-tu pas avoir compassion de ton compagnon comme j'ai eu compassion de toi? » Et son maître, en colère, le livra aux bourreaux jusqu'à ce qu'il ait payé tout ce qu'il devait. C'est ainsi que mon Père céleste vous traitera si chacun de vous ne pardonne pas à son frère de tout son cœur. Lorsque Jésus eut achevé ces discours, il quitta la Galilée pour se rendre dans le territoire de la Judée, de l'autre côté du Jourdain. De grandes foules le suivirent, et là, il les guérit. Des pharisiens vinrent le mettre à l'épreuve en lui demandant: Est-il permis à un homme de répudier sa femme pour n'importe quel motif? Il répondit: N'avez-vous pas lu que le Créateur, dès le commencement, les fit homme et femme et qu'il dit: C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni! Ils lui dirent: Alors pourquoi Moïse a-t-il commandé de donner une attestation de rupture à la femme quand on la répudie? Il leur dit: C'est à cause de votre obstination que Moïse vous a permis de répudier vos femmes; au commencement, il n'en était pas ainsi. Mais, je vous le dis, celui qui répudie sa femme – sauf pour inconduite sexuelle – et en épouse une autre commet l'adultère. Ses disciples lui dirent: Si telle est la condition de l'homme par rapport à la femme, il n'est pas avantageux de se marier. Il leur répondit: Tous ne comprennent pas cette parole, mais seulement ceux à qui cela est donné. Car il y a des eunuques qui le sont depuis le ventre de leur mère, il y en a qui le sont devenus par le fait des gens, et il y en a qui se sont rendus eux-mêmes eunuques à cause du règne des cieux. Que celui qui peut comprendre comprenne! Alors des gens lui amenèrent des enfants, afin qu'il leur impose les mains et prie pour eux. Mais les disciples les rabrouèrent. Alors Jésus dit: Laissez faire les enfants, ne les empêchez pas de venir à moi; car le royaume des cieux est pour ceux qui sont comme eux. Il leur imposa les mains et partit de là. Alors un homme vint lui demander: Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? Il lui répondit: Pourquoi m'interroges-tu sur ce qui est bon? Un seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, observe les commandements. Lesquels? lui dit-il. Jésus répondit: Tu ne commettras pas de meurtre; tu ne commettras pas d'adultère; tu ne feras pas de faux témoignage; tu ne commettras pas de vol; honore ton père et ta mère, et: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Le jeune homme lui dit: J'ai observé tout cela, que me manque-t-il encore? Jésus lui dit: Si tu veux être parfait, va, vends ce que tu possèdes, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens et suis-moi. Après avoir entendu cette parole, le jeune homme s'en alla tout triste; car il avait beaucoup de biens. Jésus dit à ses disciples: Amen, je vous le dis, il est difficile à un riche d'entrer dans le royaume des cieux. Je vous le dis encore, il est plus facile à un chameau de passer par un trou d'aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples, en entendant cela, restèrent complètement ébahis. Ils se demandaient: Qui peut donc être sauvé? Jésus les regarda et leur dit: Pour les humains, c'est impossible, mais pour Dieu tout est possible. Alors Pierre lui dit: Nous, nous avons tout quitté pour te suivre; qu'en sera-t-il pour nous? Jésus leur dit: Amen, je vous le dis, à vous qui m'avez suivi: à la Nouvelle Naissance, lorsque le Fils de l'homme s'assiéra sur son trône de gloire, vous aussi vous serez assis sur douze trônes pour juger les douze tribus d'Israël. Et quiconque aura quitté maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou terres à cause de mon nom recevra cent fois plus et héritera la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers et beaucoup de derniers seront premiers. Voici en effet à quoi le règne des cieux est semblable: un maître de maison qui était sorti de bon matin embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d'accord avec les ouvriers pour un denier par jour et les envoya dans sa vigne. Il sortit vers la troisième heure, en vit d'autres qui étaient sur la place sans rien faire et leur dit: « Allez dans la vigne, vous aussi, et je vous donnerai ce qui est juste. » Ils y allèrent. Il sortit encore vers la sixième, puis vers la neuvième heure, et il fit de même. Vers la onzième heure il sortit encore, en trouva d'autres qui se tenaient là et leur dit: « Pourquoi êtes-vous restés ici toute la journée sans rien faire? » Ils lui répondirent: « C'est que personne ne nous a embauchés. – Allez dans la vigne, vous aussi », leur dit-il. Le soir venu, le maître de la vigne dit à son intendant: « Appelle les ouvriers et paie-leur leur salaire, en allant des derniers aux premiers. » Ceux de la onzième heure vinrent et reçurent chacun un denier. Les premiers vinrent ensuite, pensant recevoir davantage, mais ils reçurent, eux aussi, chacun un denier. En le recevant, ils se mirent à maugréer contre le maître de maison et dirent: « Ces derniers venus n'ont fait qu'une heure, et tu les traites à l'égal de nous, qui avons supporté le poids du jour et la chaleur! » Il répondit à l'un d'eux: « Mon ami, je ne te fais pas de tort; ne t'es-tu pas mis d'accord avec moi pour un denier? Prends ce qui est à toi et va-t'en. Je veux donner à celui qui est le dernier autant qu'à toi. Ne m'est-il pas permis de faire de mes biens ce que je veux? Ou bien verrais-tu d'un mauvais œil que je sois bon? » C'est ainsi que les derniers seront premiers et les premiers derniers. Tandis qu'il montait à Jérusalem, Jésus prit à part les douze disciples et leur dit en chemin: Nous montons à Jérusalem; le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes. Ils le condamneront à mort et le livreront aux non-Juifs, pour qu'ils se moquent de lui, le fouettent et le crucifient; et le troisième jour il se réveillera. Alors la mère des fils de Zébédée s'approcha de lui avec ses fils et se prosterna pour lui faire une demande. Il lui dit: Que veux-tu? – Ordonne, lui dit-elle, que mes deux fils que voici s'assoient l'un à ta droite et l'autre à ta gauche dans ton royaume. Jésus répondit: Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que, moi, je vais boire? – Nous le pouvons, dirent-ils. Il leur répondit: Ma coupe, vous la boirez, mais pour ce qui est de s'asseoir à ma droite et à ma gauche, ce n'est pas à moi de le donner; les places sont à ceux pour qui elles ont été préparées par mon Père. Les dix autres, qui avaient entendu cela, s'indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela et dit: Vous savez que les chefs des nations dominent sur elles en seigneurs, et que les grands leur font sentir leur autorité. Il n'en sera pas de même parmi vous. Au contraire, quiconque veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur et quiconque veut être le premier parmi vous sera votre esclave. C'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. Lorsqu'ils sortirent de Jéricho, une grande foule le suivit. Deux aveugles assis au bord du chemin entendirent que Jésus passait et crièrent: Aie compassion de nous, Seigneur, Fils de David! La foule les rabrouait pour les faire taire, mais ils n'en crièrent que plus fort: Aie compassion de nous, Seigneur, Fils de David! Jésus s'arrêta, les appela et dit: Que voulez-vous que je fasse pour vous? Ils lui dirent: Seigneur, que nos yeux s'ouvrent! Emu, Jésus leur toucha les yeux; aussitôt ils retrouvèrent la vue et le suivirent. Lorsqu'ils approchèrent de Jérusalem et qu'ils furent arrivés à Bethphagé, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux disciples en leur disant: Allez au village qui est devant vous; vous trouverez aussitôt une ânesse attachée, et un ânon avec elle; détachez-les, et amenez-les-moi. Si quelqu'un vous dit quelque chose, vous répondrez: « Le Seigneur en a besoin. » Et il les laissera aller tout de suite. Cela arriva afin que s'accomplisse ce qui avait été dit par l'entremise du prophète: Dites à la fille de Sion: Ton roi vient à toi, plein de douceur, monté sur une ânesse, sur un ânon, le petit d'une bête de somme. Les disciples allèrent faire ce que Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, sur lesquels ils mirent leurs vêtements; il s'assit dessus. La plupart des gens de la foule étendirent leurs vêtements sur le chemin; d'autres coupèrent des branches aux arbres et les étendirent sur le chemin. Les foules le précédaient et le suivaient en criant: Hosanna pour le Fils de David! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna dans les lieux très hauts! Lorsqu'il entra dans Jérusalem, toute la ville fut en émoi. On disait: Qui est-il, celui-ci? Les foules répondaient: C'est le prophète Jésus, de Nazareth de Galilée. Jésus entra dans le temple. Il chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple, il renversa les tables des changeurs et les sièges des vendeurs de colombes. Et il leur dit: Il est écrit: Ma maison sera appelée maison de prière. Mais vous, vous en faites une caverne de bandits. Des aveugles et des infirmes s'approchèrent de lui dans le temple. Il les guérit. Mais les grands prêtres et les scribes s'indignèrent à la vue des choses étonnantes qu'il avait faites et des enfants qui criaient dans le temple: «  Hosanna pour le Fils de David! » Ils lui dirent: Tu entends ce qu'ils disent? Jésus leur répondit: Oui. N'avez-vous jamais lu ces paroles: Par la bouche des tout-petits et des nourrissons tu t'es formé une louange! Il les laissa et sortit de la ville pour aller à Béthanie, où il passa la nuit. Le matin, en retournant à la ville, il eut faim. Il vit un figuier sur le chemin et s'en approcha; mais il n'y trouva que des feuilles; il lui dit: Que plus jamais un fruit ne vienne de toi! Et à l'instant même le figuier se dessécha. En voyant cela, les disciples s'étonnèrent: Comment ce figuier a-t-il pu se dessécher à l'instant même? Jésus leur dit: Amen, je vous le dis, si vous avez de la foi et si vous n'hésitez pas, non seulement vous ferez ce qui a été fait à ce figuier, mais quand vous direz à cette montagne: « Ote-toi de là et jette-toi dans la mer », cela se fera. Tout ce que vous demanderez avec foi par la prière, vous le recevrez. Il se rendit au temple; pendant qu'il enseignait, les grands prêtres et les anciens du peuple vinrent lui demander: De quelle autorité fais-tu cela? Qui t'a donné cette autorité? Jésus leur répondit: Moi aussi, je vais vous poser une question, une seule; si vous me répondez, je vous dirai de quelle autorité je fais cela. Le baptême de Jean, d'où venait-il? Du ciel, ou des humains? Eux raisonnaient, se disant: Si nous répondons: « Du ciel », il nous dira: « Alors pourquoi ne l'avez-vous pas cru? » Et si nous répondons: « Des humains », nous pouvons craindre la foule, car tous tiennent Jean pour un prophète. Ils répondirent donc à Jésus: Nous ne savons pas. Il leur dit à son tour: Moi non plus, je ne vous dis pas de quelle autorité je fais cela. Qu'en pensez-vous? Un homme avait deux fils; il s'adressa au premier et dit: Mon enfant, va travailler dans la vigne aujourd'hui. Celui-ci répondit: « Je ne veux pas. » Plus tard, il fut pris de remords, et il y alla. L'homme s'adressa alors au second et lui dit la même chose. Celui-ci répondit: « Bien sûr, maître. » Mais il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté du père? Ils répondirent: Le premier. Jésus leur dit: Amen, je vous le dis, les collecteurs des taxes et les prostituées vous devancent dans le royaume de Dieu. Car Jean est venu à vous par la voie de la justice, et vous ne l'avez pas cru. Ce sont les collecteurs des taxes et les prostituées qui l'ont cru, et vous qui avez vu cela, vous n'avez pas eu de remords par la suite: vous ne l'avez pas cru davantage. Ecoutez une autre parabole. Il y avait un maître de maison qui planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, y creusa un pressoir et y construisit une tour, puis il la loua à des vignerons et partit en voyage. A l'approche des vendanges, il envoya ses esclaves chez les vignerons, pour recevoir les fruits de la vigne. Les vignerons prirent ses esclaves; l'un, ils le battirent; un autre, ils le tuèrent; un autre encore, ils le lapidèrent. Il envoya encore d'autres esclaves, en plus grand nombre que les premiers; les vignerons les traitèrent de la même manière. Enfin il leur envoya son fils, en disant: « Ils respecteront mon fils! » Mais quand les vignerons virent le fils, ils se dirent: « C'est l'héritier! Venez, tuons-le, et nous aurons son héritage. » Ils le prirent, le chassèrent hors de la vigne et le tuèrent. Lorsque le maître de la vigne viendra, comment traitera-t-il donc ces vignerons? Ils lui répondirent: Ces misérables, il les fera disparaître misérablement, et il louera la vigne à d'autres vignerons qui lui donneront les fruits en leur temps. Jésus leur dit: N'avez-vous jamais lu dans les Ecritures: C'est la pierre que les constructeurs ont rejetée qui est devenue la principale, celle de l'angle; cela est venu du Seigneur, c'est une chose étonnante à nos yeux. C'est pourquoi, je vous le dis, le règne de Dieu vous sera enlevé et sera donné à une nation qui en produira les fruits. Quiconque tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera. Après avoir entendu ses paraboles, les grands prêtres et les pharisiens comprirent que c'était d'eux qu'il parlait; ils cherchaient à le faire arrêter, mais ils eurent peur des foules, parce qu'elles le tenaient pour un prophète. Jésus leur parla encore en paraboles; il dit: Il en va du règne des cieux comme d'un roi qui faisait les noces de son fils. Il envoya ses esclaves appeler ceux qui étaient invités aux noces; mais ils ne voulurent pas venir. Il envoya encore d'autres esclaves en leur disant: Allez dire aux invités: « J'ai préparé mon déjeuner, mes bœufs et mes bêtes grasses ont été abattus, tout est prêt; venez aux noces! » Ils ne s'en soucièrent pas et s'en allèrent, celui-ci à son champ, celui-là à son commerce; les autres se saisirent des esclaves, les outragèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère; il envoya son armée pour faire disparaître ces meurtriers et brûler leur ville. Alors il dit à ses esclaves: Les noces sont prêtes, mais les invités n'en étaient pas dignes. Allez donc aux carrefours, et invitez aux noces tous ceux que vous trouverez. Ces esclaves s'en allèrent par les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, mauvais et bons, et la salle des noces fut remplie de convives. Le roi entra pour voir les convives, et il aperçut là un homme qui n'avait pas revêtu d'habit de noces. Il lui dit: Mon ami, comment as-tu pu entrer ici sans avoir un habit de noces? L'homme resta muet. Alors le roi dit aux serviteurs: Liez-lui les pieds et les mains, et chassez-le dans les ténèbres du dehors; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Car beaucoup sont appelés, mais peu sont choisis. Alors les pharisiens allèrent tenir conseil sur les moyens de le prendre au piège en parole. Ils envoient leurs disciples, avec les hérodiens, pour lui dire: Maître, nous savons que tu es franc et que tu enseignes la voie de Dieu en toute vérité, sans te soucier de personne, car tu ne regardes pas à l'apparence des gens. Dis-nous donc ce que tu en penses: est-il permis ou non de payer la capitation à César? Mais Jésus, qui connaissait leurs mauvaises intentions, répondit: Pourquoi me mettez-vous à l'épreuve, hypocrites? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie la capitation. Ils lui présentèrent un denier. Il leur demande: De qui sont cette image et cette inscription? – De César, lui répondent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Etonnés de ce qu'ils avaient entendu, ils le laissèrent et s'en allèrent. Le même jour, des sadducéens, qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, vinrent l'interroger: Maître, Moïse a dit: Si quelqu'un meurt sans enfants, son frère épousera la veuve et suscitera une descendance au défunt. Or il y avait parmi nous sept frères. Le premier se maria et mourut, et comme il n'avait pas de descendance, il laissa sa femme à son frère. Il en fut de même du deuxième, puis du troisième, jusqu'au septième. Après eux tous, la femme mourut. A la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc la femme? Car tous l'ont eue! Jésus leur répondit: Vous vous égarez, parce que vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu. Car, à la résurrection, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans le ciel. Pour ce qui est de la résurrection des morts, n'avez-vous pas lu ce qui vous a été dit par Dieu: C'est moi qui suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Les foules qui écoutaient étaient ébahies de son enseignement. Les pharisiens apprirent qu'il avait réduit au silence les sadducéens. Ils se rassemblèrent et l'un d'eux, un spécialiste de la loi, lui posa cette question pour le mettre à l'épreuve: Maître, quel est le grand commandement de la loi? Il lui répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ton intelligence. C'est là le grand commandement, le premier. Un second cependant lui est semblable: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la Loi et les Prophètes. Comme les pharisiens étaient rassemblés, Jésus leur posa cette question: Que pensez-vous du Christ? De qui est-il le fils? Ils lui répondirent: De David. Il reprit: Comment donc David, par l'Esprit, peut-il l'appeler Seigneur, lorsqu'il dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds. Si donc David l'appelle Seigneur, comment peut-il être son fils? Personne ne put lui répondre un mot. Et, depuis ce jour-là, personne n'osa plus l'interroger. Alors Jésus dit aux foules et à ses disciples: Les scribes et les pharisiens se sont assis dans la chaire de Moïse. Faites et observez donc tout ce qu'ils vous diront, mais n'agissez pas selon leurs œuvres, car ils disent et ne font pas. Ils lient des charges lourdes, difficiles à porter, pour les mettre sur les épaules des gens, mais eux-mêmes ne veulent pas les remuer du doigt. Toutes leurs œuvres, ils les font pour être vus des gens. Ainsi, ils élargissent leurs phylactères et ils agrandissent les houppes de leurs vêtements; ils se plaisent à avoir la première place dans les dîners et les premiers sièges dans les synagogues, être salués sur les places publiques et être appelés Rabbi par les gens. Mais vous, ne vous faites pas appeler Rabbi; car un seul est votre maître, et vous, vous êtes tous frères. Et n'appelez personne sur la terre « père », car un seul est votre père, le Père céleste. Ne vous faites pas appeler docteurs, car un seul est votre docteur, le Christ. Le plus grand parmi vous sera votre serviteur. Qui s'élèvera sera abaissé, et qui s'abaissera sera élevé. Quel malheur pour vous, scribes et pharisiens, hypocrites! Vous fermez aux gens le royaume des cieux; vous n'y entrez pas vous-mêmes, et vous n'y laissez pas entrer ceux qui le voudraient. [ Quel malheur pour vous, scribes et pharisiens, hypocrites! Vous dévorez les maisons des veuves et, pour l'apparence, vous faites de longues prières; à cause de cela, vous recevrez un jugement plus sévère.] Quel malheur pour vous, scribes et pharisiens, hypocrites! Vous courez la mer et la terre pour faire un prosélyte, et, quand il l'est devenu, vous en faites un fils de la géhenne deux fois pire que vous. Quel malheur pour vous, guides aveugles, qui dites: Si quelqu'un jure par le sanctuaire, cela ne compte pas; mais si quelqu'un jure par l'or du sanctuaire, il est engagé. Fous et aveugles! Qu'est-ce qui est le plus grand, l'or ou le sanctuaire qui consacre l'or? Si quelqu'un, dites-vous encore, jure par l'autel, cela ne compte pas; mais si quelqu'un jure par l'offrande qui est sur l'autel, il est engagé. Aveugles! Qu'est-ce qui est le plus grand, l'offrande ou l'autel qui consacre l'offrande? Celui qui jure par l'autel jure par l'autel et par tout ce qui est dessus; celui qui jure par le sanctuaire jure par le sanctuaire et par celui qui l'habite, et celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis. Quel malheur pour vous, scribes et pharisiens, hypocrites! Vous payez la dîme de la menthe, de l'aneth et du cumin, et vous laissez de côté ce qui est le plus important dans la loi: la justice, la compassion et la foi; c'est cela qu'il fallait pratiquer, sans laisser de côté le reste. Guides aveugles, qui retenez au filtre le moucheron et qui avalez le chameau! Quel malheur pour vous, scribes et pharisiens, hypocrites! Vous purifiez le dehors de la coupe et du plat, alors qu'au dedans ils sont pleins de rapacité et d'excès. Pharisien aveugle! Purifie d'abord l'intérieur de la coupe, afin que l'extérieur aussi devienne pur. Quel malheur pour vous, scribes et pharisiens, hypocrites! Vous ressemblez à des sépulcres blanchis qui paraissent beaux au dehors, et qui au dedans sont pleins d'ossements de morts et de toute espèce d'impureté. Vous de même, au dehors, vous paraissez justes aux gens, mais au dedans vous êtes remplis d'hypocrisie et de mal. Quel malheur pour vous, scribes et pharisiens, hypocrites! Vous construisez les sépulcres des prophètes et ornez les tombeaux des justes, et vous dites: Si nous avions vécu au temps de nos pères, nous n'aurions pas été leurs complices pour répandre le sang des prophètes. Vous témoignez ainsi contre vous-mêmes que vous êtes les fils de ceux qui ont assassiné les prophètes. Mettez donc le comble à la mesure de vos pères! Serpents, vipères! Comment pourrez-vous fuir le jugement de la géhenne? C'est pourquoi, moi, je vous envoie des prophètes, des sages et des scribes. Vous tuerez et crucifierez les uns, vous fouetterez les autres dans vos synagogues et vous les persécuterez de ville en ville, afin que retombe sur vous tout le sang innocent répandu sur la terre, depuis le sang d'Abel le juste jusqu'au sang de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le sanctuaire et l'autel. Amen, je vous le dis, tout cela viendra sur cette génération. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes! Mais vous ne l'avez pas voulu. Eh bien, votre maison vous est laissée déserte. Car, je vous le dis, vous ne me verrez plus désormais, jusqu'à ce que vous disiez: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Comme Jésus s'en allait, au sortir du temple, ses disciples vinrent lui en faire remarquer les constructions. Mais il leur répondit: Vous voyez tout cela? Amen, je vous le dis, il ne restera pas ici pierre sur pierre qui ne soit renversée. Comme il était assis sur le mont des Oliviers, les disciples vinrent lui demander, en privé: Dis-nous, quand cela arrivera-t-il? Quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde? Jésus leur répondit: Prenez garde que personne ne vous égare. Beaucoup, en effet, viendront en se servant de mon nom, en disant: « C'est moi qui suis le Christ! », et ils égareront une multitude de gens. Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres: gardez-vous de vous alarmer; car cela doit arriver, mais ce n'est pas encore la fin. Car nation se dressera contre nation et royaume contre royaume; dans divers lieux il y aura des famines et des tremblements de terre. Mais tout cela ne sera que le commencement des douleurs de l'accouchement. Alors on vous livrera à la détresse et on vous tuera; vous serez détestés de toutes les nations à cause de mon nom. Ce sera pour beaucoup une cause de chute; ils se livreront, ils se détesteront les uns les autres. Beaucoup de prophètes de mensonge se lèveront et égareront une multitude de gens. Parce que le mal se répandra, l'amour de la multitude se refroidira. Mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Cette bonne nouvelle du Règne sera proclamée par toute la terre habitée; ce sera un témoignage pour toutes les nations. Alors viendra la fin. C'est pourquoi, lorsque vous verrez l'abomination dévastatrice, qui a été annoncée par l'entremise du prophète Daniel, installée dans un lieu sacré – que le lecteur comprenne – alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; que celui qui sera sur le toit en terrasse n'en descende pas pour prendre ce qui est chez lui, et que celui qui sera aux champs ne s'en retourne pas pour prendre son vêtement. Quel malheur pour les femmes enceintes et pour celles qui allaiteront en ces jours-là! Priez pour que votre fuite n'arrive pas en hiver, ni un jour de sabbat. Car alors il y aura une grande détresse, telle qu'il n'y en a pas eu depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura jamais plus. Si ces jours-là n'étaient abrégés, personne ne serait sauvé, mais à cause de ceux qui ont été choisis ces jours-là seront abrégés. Si alors quelqu'un vous dit: « Le Christ est ici! » ou: « Il est là! », ne le croyez pas. Car des christs de mensonge et des prophètes de mensonge se lèveront; ils donneront de grands signes et des prodiges de façon à égarer, si possible, même ceux qui ont été choisis. Je vous ai prévenus. Si donc on vous dit: « Il est dans le désert! », n'y allez pas. – « Il est dans les pièces les plus retirées! », ne le croyez pas. En effet, comme l'éclair qui jaillit au levant se voit jusqu'au couchant, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme. Où que soit le cadavre, là se rassembleront les vautours. Aussitôt après ces jours de détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont du ciel et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors le signe du Fils de l'homme paraîtra dans le ciel, toutes les tribus de la terre se lamenteront, et elles verront le Fils de l'homme venant sur les nuées du ciel avec beaucoup de puissance et de gloire. Il enverra ses anges avec une grande trompette, et ils rassembleront des quatre vents, depuis une extrémité des cieux jusqu'à l'autre, ceux qu'il a choisis. Laissez-vous instruire par la parabole tirée du figuier. Dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi, quand vous verrez tout cela, sachez qu'il est proche, aux portes. Amen, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Pour ce qui est du jour et de l'heure, personne ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, mais le Père seul. En effet, comme ont été les jours de Noé, ainsi sera l'avènement du Fils de l'homme. En effet, aux jours qui précédèrent le déluge, les gens mangeaient et buvaient, se mariaient et mariaient leurs enfants, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche; et ils ne se doutèrent de rien jusqu'à ce que le déluge vienne et les emporte tous; il en sera de même à l'avènement du Fils de l'homme. Alors, de deux hommes qui seront aux champs, l'un sera pris et l'autre laissé; de deux femmes qui moudront à la meule, l'une sera prise et l'autre laissée. Veillez donc, puisque vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. Sachez-le bien, si le maître de maison savait à quelle veille de la nuit le voleur doit venir, il veillerait et ne permettrait pas qu'on fracture sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, soyez prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas. Quel est donc l'esclave avisé et digne de confiance que le maître a nommé responsable de ses domestiques, pour leur donner la nourriture en temps voulu? Heureux cet esclave, celui que son maître, à son arrivée, trouvera occupé de la sorte! Amen, je vous le dis, il le nommera responsable de tous ses biens. Mais si c'est un mauvais esclave qui se dit: « Mon maître tarde à venir », qu'il commence à battre ses compagnons d'esclavage, qu'il mange et boive avec les ivrognes, le maître de cet esclave viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces et lui fera partager le sort des hypocrites; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Alors le règne des cieux sera comme ces dix vierges qui avaient pris leurs lampes pour aller au-devant du marié. Cinq d'entre elles étaient folles, et les cinq autres étaient avisées. Les folles, en prenant leur lampe, n'avaient pas pris d'huile avec elles; mais celles qui étaient avisées avaient pris, avec leur lampe, de l'huile dans un récipient. Comme le marié tardait, toutes s'assoupirent et s'endormirent. Au milieu de la nuit, il y eut un cri: « Voici le marié, sortez à sa rencontre! » Alors toutes ces vierges se réveillèrent et préparèrent leurs lampes. Les folles dirent à celles qui étaient avisées: « Donnez-nous de votre huile, nos lampes s'éteignent! » Celles qui étaient avisées répondirent: « Il n'y en aurait jamais assez pour nous et pour vous; allez plutôt vous en acheter chez ceux qui en vendent! » Pendant qu'elles allaient en acheter, le marié arriva; celles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle des noces, et la porte fut fermée. Plus tard, les autres vierges arrivèrent aussi et dirent: « Seigneur, Seigneur, ouvre-nous! » Mais il répondit: «  Amen, je vous le dis, je ne vous connais pas. » Veillez donc, puisque vous ne connaissez ni le jour, ni l'heure. Il en sera comme d'un homme qui, sur le point de partir en voyage, appela ses esclaves et leur confia ses biens. Il donna cinq talents à l'un, deux à l'autre, et un au troisième, à chacun selon ses capacités, et il partit en voyage. Aussitôt celui qui avait reçu les cinq talents s'en alla les faire valoir et en gagna cinq autres. De même, celui qui avait reçu les deux talents en gagna deux autres. Celui qui n'en avait reçu qu'un alla faire un trou dans la terre et cacha l'argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces esclaves arrive et leur fait rendre compte. Celui qui avait reçu les cinq talents vint apporter cinq autres talents et dit: Maître, tu m'avais confié cinq talents; en voici cinq autres que j'ai gagnés. Son maître lui dit: C'est bien! Tu es un bon esclave, digne de confiance! Tu as été digne de confiance pour une petite affaire, je te confierai de grandes responsabilités; entre dans la joie de ton maître. Celui qui avait reçu les deux talents vint aussi et dit: Maître, tu m'avais confié deux talents, en voici deux autres que j'ai gagnés. Son maître lui dit: C'est bien! Tu es un bon esclave, digne de confiance! Tu as été digne de confiance pour une petite affaire, je te confierai de grandes responsabilités; entre dans la joie de ton maître. Celui qui n'avait reçu qu'un talent vint ensuite et dit: Maître, je savais que tu es un homme dur: tu moissonnes où tu n'as pas semé, et tu récoltes où tu n'as pas répandu; j'ai eu peur, et je suis allé cacher ton talent dans la terre: le voici; prends ce qui est à toi. Son maître lui répondit: Esclave mauvais et paresseux, tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé et que je récolte où je n'ai pas répandu? Alors tu aurais dû placer mon argent chez les banquiers, et à mon arrivée j'aurais récupéré ce qui est à moi avec un intérêt. Enlevez-lui donc le talent, et donnez-le à celui qui a les dix talents. – Car on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on enlèvera même ce qu'il a. – Et l'esclave inutile, chassez-le dans les ténèbres du dehors; c'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents. Lorsque le Fils de l'homme viendra dans sa gloire, avec tous les anges, il s'assiéra sur son trône glorieux. Toutes les nations seront rassemblées devant lui. Il séparera les uns des autres comme le berger sépare les moutons des chèvres: il mettra les moutons à sa droite et les chèvres à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père; héritez le royaume qui a été préparé pour vous depuis la fondation du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger et vous m'avez recueilli; j'étais nu et vous m'avez vêtu; j'étais malade et vous m'avez visité; j'étais en prison et vous êtes venus me voir. » Alors les justes lui répondront: « Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim, et t'avons-nous donné à manger? – ou avoir soif, et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger, et t'avons-nous recueilli? – ou nu, et t'avons-nous vêtu? Quand t'avons-nous vu malade, ou en prison, et sommes-nous venus te voir? » Et le roi leur répondra: «  Amen, je vous le dis, dans la mesure où vous avez fait cela pour l'un de ces plus petits, l'un de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait. » Ensuite il dira à ceux qui seront à sa gauche: « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et pour ses anges. Car j'ai eu faim, et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif, et vous ne m'avez pas donné à boire. J'étais étranger, et vous ne m'avez pas recueilli; j'étais nu, et vous ne m'avez pas vêtu; j'étais malade et en prison, et vous ne m'avez pas visité. » Alors ils répondront, eux aussi: « Seigneur, quand t'avons-nous vu avoir faim ou soif, étranger, ou nu, ou malade, ou en prison, sans nous mettre à ton service? Alors il leur répondra: Amen, je vous le dis, dans la mesure où vous n'avez pas fait cela pour l'un de ces plus petits, c'est à moi que vous ne l'avez pas fait. » Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes, à la vie éternelle. Lorsque Jésus eut achevé tous ces discours, il dit à ses disciples: Vous savez que la Pâque a lieu dans deux jours, et que le Fils de l'homme est sur le point d'être livré pour être crucifié. Alors les grands prêtres et les anciens du peuple se rassemblèrent dans le palais du grand prêtre appelé Caïphe et ils résolurent de faire arrêter Jésus par ruse et de le tuer. Toutefois ils disaient: Pas en pleine fête, afin qu'il n'y ait pas d'agitation parmi le peuple. Comme Jésus était à Béthanie, chez Simon le lépreux, une femme s'approcha de lui. Elle tenait un flacon d'albâtre plein d'un parfum de grand prix et, pendant qu'il était à table, elle répandit le parfum sur sa tête. En voyant cela, les disciples s'indignèrent: A quoi bon ce gaspillage? On aurait pu vendre cela très cher et en donner le prix aux pauvres. Jésus s'en aperçut; il leur dit: Pourquoi tracassez-vous cette femme? Elle a accompli une belle œuvre à mon égard; les pauvres, en effet, vous les avez toujours avec vous; mais moi, vous ne m'avez pas toujours. En répandant ce parfum sur mon corps, elle l'a fait pour mon ensevelissement. Amen, je vous le dis, partout où cette bonne nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera aussi, en mémoire de cette femme, ce qu'elle a fait. Alors l'un des Douze, celui qu'on appelle Judas Iscariote, se rendit chez les grands prêtres et dit: Que voulez-vous me donner pour que je vous le livre? Ils le payèrent trente pièces d'argent. A partir de ce moment, il cherchait une occasion pour le livrer. Le premier jour des Pains sans levain, les disciples vinrent dire à Jésus: Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque? Il répondit: Allez à la ville chez Untel, et dites-lui: Le maître dit: « Mon temps est proche, c'est chez toi que je célébrerai la Pâque avec mes disciples. » Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné et ils préparèrent la Pâque. Le soir venu, il était à table avec les Douze. Pendant qu'ils mangeaient, il dit: Amen, je vous le dis, l'un de vous me livrera. Ils furent profondément attristés, et chacun se mit à lui dire: Est-ce moi, Seigneur? Il répondit: Celui qui a mis avec moi la main dans le plat, c'est lui qui me livrera. Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais quel malheur pour cet homme par qui le Fils de l'homme est livré! Il aurait mieux valu pour cet homme ne pas être né. Judas, qui le livrait, demanda: Est-ce moi, Rabbi? Il lui répondit: C'est toi qui l'as dit. Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit et le donna aux disciples en disant: Prenez, mangez; c'est mon corps. Il prit ensuite une coupe; après avoir rendu grâce, il la leur donna en disant: Buvez-en tous: c'est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu en faveur d'une multitude, pour le pardon des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce produit de la vigne jusqu'au jour où je le boirai avec vous, nouveau, dans le royaume de mon Père. Après avoir chanté, ils sortirent vers le mont des Oliviers. Alors Jésus leur dit: Je serai pour vous tous, cette nuit, une cause de chute; car il est écrit: Je frapperai le berger, et les moutons du troupeau seront dispersés. Mais après mon réveil, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit: Quand tu serais pour tous une cause de chute, tu ne le seras jamais pour moi. Jésus lui répondit: Amen, je te le dis, cette nuit même, avant qu'un coq ait chanté, tu m'auras renié par trois fois. Pierre lui dit: Même s'il me fallait mourir avec toi, je ne te renierais pas! Et tous les disciples dirent la même chose. Là-dessus, Jésus arrive avec eux au lieu dit Gethsémani et il dit aux disciples: Asseyez-vous ici, pendant que je m'éloignerai pour prier. Il prit avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée. Il commença alors à éprouver la tristesse et l'angoisse, et il leur dit: Je suis triste à mourir; demeurez ici et veillez avec moi. Puis il s'avança un peu, tomba face contre terre et pria ainsi: Mon Père, si c'est possible, que cette coupe s'éloigne de moi! Toutefois, non pas comme moi, je veux, mais comme toi, tu veux. Il vient vers les disciples, qu'il trouve endormis; il dit alors à Pierre: Vous n'avez donc pas été capables de veiller une heure avec moi! Veillez et priez, afin de ne pas entrer dans l'épreuve; l'esprit est ardent, mais la chair est faible. Il s'éloigna une deuxième fois et pria ainsi: Mon Père, s'il n'est pas possible que cette coupe s'éloigne sans que je la boive, que ta volonté soit faite! Il revint et les trouva encore endormis; car ils avaient les yeux lourds. Il les quitta, s'éloigna de nouveau et pria pour la troisième fois en répétant les mêmes paroles. Puis il vient vers les disciples et leur dit: Vous dormez encore, vous vous reposez! L'heure s'est approchée; le Fils de l'homme est livré aux pécheurs. Levez-vous, allons; celui qui me livre s'est approché. Il parlait encore quand Judas, l'un des Douze, arriva, et avec lui une grande foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres et par les anciens du peuple. Celui qui le livrait leur avait donné ce signe: Celui que j'embrasserai, c'est lui; arrêtez-le. Aussitôt il s'approcha de Jésus et lui dit: Bonjour, Rabbi! Et il l'embrassa. Jésus lui dit: Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le. Alors ces gens s'avancèrent, mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent. Un de ceux qui étaient avec Jésus étendit la main, tira son épée, frappa l'esclave du grand prêtre et lui emporta l'oreille. Alors Jésus lui dit: Remets ton épée à sa place; car tous ceux qui prennent l'épée disparaîtront par l'épée. Penses-tu que je ne puisse pas supplier mon Père, qui me fournirait à l'instant plus de douze légions d'anges? Comment donc s'accompliraient les Ecritures, d'après lesquelles il doit en être ainsi? A ce moment, Jésus dit aux foules: Vous êtes sortis pour vous emparer de moi avec des épées et des bâtons, comme si j'étais un bandit. Tous les jours j'étais assis dans le temple pour enseigner, et vous n'êtes pas venus m'arrêter. Mais tout cela est arrivé pour que soient accomplies les Ecritures des prophètes. Alors tous les disciples l'abandonnèrent et prirent la fuite. Ceux qui avaient arrêté Jésus l'emmenèrent chez le grand prêtre Caïphe; là, les scribes et les anciens se rassemblèrent. Pierre le suivait de loin, jusqu'au palais du grand prêtre; il entra dans la cour et s'assit avec les gardes, pour voir comment cela finirait. Les grands prêtres et tout le sanhédrin cherchaient un faux témoignage contre Jésus, pour le faire mettre à mort. Mais ils n'en trouvèrent pas, quoique beaucoup de faux témoins se soient présentés. Enfin il en vint deux qui dirent: Il a dit: « Je peux détruire le sanctuaire de Dieu et reconstruire en trois jours. » Le grand prêtre se leva et lui dit: Tu ne réponds rien? Que dis-tu des témoignages que ces gens portent contre toi? Jésus gardait le silence. Le grand prêtre lui dit: Je t'adjure par le Dieu vivant de nous dire si c'est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu. Jésus lui répondit: C'est toi qui l'as dit. Mais, je vous le dis, désormais vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel. Alors le grand prêtre déchira ses vêtements en disant: Il a blasphémé. Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Vous venez d'entendre son blasphème. Qu'en pensez-vous? Ils répondirent: Il est passible de mort. Là-dessus, ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des coups de poing; d'autres le giflèrent, en disant: Fais le prophète pour nous, Christ! Dis-nous qui t'a frappé! Pierre, lui, était assis dehors, dans la cour. Une servante s'approcha de lui et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Galiléen. Mais il le nia devant tous, en disant: Je ne sais pas ce que tu veux dire. Comme il se dirigeait vers le porche, une autre le vit et dit à ceux qui se trouvaient là: Il était avec Jésus le Nazoréen. Il le nia encore en jurant: Je ne connais pas cet homme! Peu après, ceux qui étaient là s'approchèrent et dirent à Pierre: Vraiment, toi aussi tu es de ces gens-là, ta façon de parler le montre bien. Alors il se mit à jurer, sous peine de malédiction: Je ne connais pas cet homme! Aussitôt un coq chanta. Pierre se souvint de la parole que Jésus avait dite: Avant qu'un coq ait chanté, tu m'auras renié par trois fois. Il sortit, et dehors il pleura amèrement. Le matin venu, tous les grands prêtres et les anciens du peuple tinrent conseil contre Jésus, pour le faire mettre à mort. Après l'avoir lié, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate, le gouverneur. Voyant qu'il avait été condamné, Judas, qui l'avait livré, fut pris de remords et rapporta les trente pièces d'argent aux grands prêtres et aux anciens, en disant: J'ai péché, en livrant le sang innocent. Ils répondirent: Que nous importe? C'est ton affaire. Judas jeta les pièces d'argent dans le sanctuaire et s'éloigna pour aller se pendre. Les grands prêtres ramassèrent les pièces et dirent: Il n'est pas permis de les remettre dans le korbanas, puisque c'est le prix du sang. Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cet argent le champ du potier, pour y ensevelir les étrangers. C'est pourquoi ce champ a été appelé champ du sang, jusqu'à ce jour. Alors s'accomplit ce qui avait été dit par l'entremise du prophète Jérémie: Ils ont pris les trente pièces d'argent, le prix attribué par les Israélites à celui qu'ils ont apprécié, et ils les ont données pour le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné. Jésus comparut devant le gouverneur. Le gouverneur lui demanda: Es-tu le roi des Juifs, toi? Jésus lui répondit: C'est toi qui le dis. Mais il ne répondit rien aux accusations des grands prêtres et des anciens. Alors Pilate lui dit: Tu n'entends pas tout ce dont ils t'accusent? Mais il ne lui répondit sur aucun point, ce qui étonna beaucoup le gouverneur. A chaque fête, le gouverneur avait coutume de relâcher un prisonnier pour la foule, celui qu'elle voulait. Ils avaient alors un prisonnier fameux, appelé Jésus Barabbas. Comme ils étaient rassemblés, Pilate leur dit: Lequel voulez-vous que je vous relâche, Jésus Barabbas, ou Jésus qu'on appelle le Christ? Car il savait que c'était par envie qu'ils l'avaient livré. Pendant qu'il était assis au tribunal, sa femme lui fit dire: Ne te mêle pas de l'affaire de ce juste, car aujourd'hui j'ai beaucoup souffert en rêve à cause de lui. Les grands prêtres et les anciens persuadèrent les foules de demander Barabbas et de faire disparaître Jésus. Le gouverneur leur demanda: Lequel des deux voulez-vous que je vous relâche? Ils répondirent: Barabbas! Pilate leur dit: Que ferai-je donc de Jésus, celui qu'on appelle le Christ? Tous répondirent: Qu'il soit crucifié! Il reprit: Quel mal a-t-il donc fait? Mais ils crièrent de plus belle: Qu'il soit crucifié! Pilate, voyant que cela ne servait à rien, mais que l'agitation augmentait, prit de l'eau, se lava les mains devant la foule et dit: Je suis innocent du sang de cet homme. C'est votre affaire. Tout le peuple répondit: Que son sang soit sur nous et sur nos enfants! Alors Pilate leur relâcha Barabbas; et après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié. Les soldats du gouverneur conduisirent Jésus dans le prétoire, et ils rassemblèrent autour de lui toute la cohorte. Ils lui ôtèrent ses vêtements et le couvrirent d'un manteau écarlate. Ils tressèrent une couronne d'épines qu'ils lui posèrent sur la tête, et ils lui mirent un roseau dans la main droite; puis ils se mirent à genoux devant lui pour se moquer de lui, en disant: Bonjour, roi des Juifs! Et ils lui crachaient dessus, prenaient le roseau et le frappaient sur la tête. Après s'être ainsi moqués de lui, ils lui ôtèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier. En sortant, ils trouvèrent un homme de Cyrène nommé Simon, et ils le réquisitionnèrent pour porter sa croix. Arrivés au lieu qu'on appelle Golgotha, ce qui signifie « Lieu du Crâne », ils lui donnèrent à boire du vin mêlé de fiel, mais, quand il l'eut goûté, il ne voulut pas boire. Après l'avoir crucifié, ils se partagèrent ses vêtements, en tirant au sort. Puis ils s'assirent pour monter la garde devant lui. On plaça au-dessus de sa tête une inscription indiquant le motif de sa condamnation: « Cet homme est Jésus, le roi des Juifs. » Alors deux bandits sont crucifiés avec lui, l'un à droite, l'autre à gauche. Les passants l'injuriaient en hochant la tête. Ils disaient: Toi qui détruis le sanctuaire et qui le reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même! Si tu es Fils de Dieu, descends de la croix! Les grands prêtres, avec les scribes et les anciens, se moquaient aussi de lui et disaient: Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même! Il est roi d'Israël: qu'il descende de la croix, et nous croirons en lui! Il s'est confié en Dieu; que Dieu le délivre maintenant, s'il l'aime. Car il a dit: « Je suis Fils de Dieu! » Les bandits crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière. Depuis la sixième heure jusqu'à la neuvième heure il y eut des ténèbres sur toute la terre. Et vers la neuvième heure, Jésus cria: Eli, Eli, lema sabachthani? c'est-à-dire: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Quelques-uns de ceux qui étaient là l'entendirent; ils disaient: En voilà un qui appelle Elie. Aussitôt l'un d'eux courut prendre une éponge, qu'il remplit de vin aigre; il la fixa à un roseau pour lui donner à boire. Mais les autres dirent: Laisse, voyons si Elie va venir le sauver. Jésus poussa encore un grand cri et rendit l'esprit. Alors le voile du sanctuaire se déchira en deux, d'en haut jusqu'en bas, la terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s'ouvrirent et les corps de beaucoup de saints endormis se réveillèrent. Sortis des tombeaux après son réveil, ils entrèrent dans la ville sainte et se manifestèrent à beaucoup de gens. Voyant le tremblement de terre et ce qui venait d'arriver, le centurion et ceux qui étaient avec lui pour garder Jésus furent saisis d'une grande crainte et dirent: Celui-ci était vraiment Fils de Dieu. Il y avait là beaucoup de femmes qui regardaient de loin, celles-là même qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée, pour le servir. Parmi elles, il y avait Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. Le soir venu, un homme riche d'Arimathée nommé Joseph, qui était lui aussi disciple de Jésus, arriva. Il se rendit chez Pilate et demanda le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna qu'on le lui remette. Joseph prit le corps, l'enveloppa d'un drap pur et le mit dans un tombeau neuf, qu'il s'était fait tailler dans le roc. Puis il roula une grande pierre à l'entrée du tombeau et s'en alla. Marie-Madeleine et l'autre Marie étaient là, assises en face du sépulcre. Le lendemain, c'est-à-dire le jour après la Préparation, les grands prêtres et les pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate et dirent: Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore: « Après trois jours je me réveillerai. » Ordonne donc qu'on mette le sépulcre sous surveillance jusqu'au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps et dire au peuple: « Il s'est réveillé d'entre les morts. » Cette dernière imposture serait encore pire que la première. Pilate leur dit: Vous avez une garde; eh bien, mettez-le sous surveillance comme vous l'entendez. Ils s'en allèrent donc et mirent le sépulcre sous surveillance, en scellant la pierre et en postant la garde. Après le sabbat, alors que le premier jour de la semaine allait commencer, Marie-Madeleine et l'autre Marie vinrent voir le sépulcre. Soudain, il y eut un grand tremblement de terre; car l'ange du Seigneur, descendu du ciel, vint rouler la pierre et s'asseoir dessus. Son aspect était comme l'éclair et son vêtement blanc comme la neige. Les gardes tremblèrent de peur et devinrent comme morts. Mais l'ange dit aux femmes: Vous, n'ayez pas peur, car je sais que vous cherchez Jésus, le crucifié. Il n'est pas ici; en effet, il s'est réveillé, comme il l'avait dit. Venez, regardez le lieu où il gisait, et allez vite dire à ses disciples qu'il s'est réveillé d'entre les morts. Il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez. Voilà, je vous l'ai dit. Elles s'éloignèrent vite du tombeau, avec crainte et avec une grande joie, et elles coururent porter la nouvelle aux disciples. Mais Jésus vint au-devant d'elles et leur dit: Bonjour! Elles s'approchèrent et lui saisirent les pieds en se prosternant devant lui. Alors Jésus leur dit: N'ayez pas peur; allez dire à mes frères de se rendre en Galilée: c'est là qu'ils me verront. Pendant qu'elles étaient en chemin, quelques hommes de la garde entrèrent dans la ville et racontèrent aux grands prêtres tout ce qui était arrivé. Ceux-ci, après s'être rassemblés avec les anciens et avoir tenu conseil, donnèrent aux soldats une forte somme d'argent en leur ordonnant: Dites: « Ses disciples sont venus de nuit le dérober, pendant que nous étions endormis. » Et si le gouverneur l'apprend, nous userons de persuasion envers lui et nous ferons en sorte que vous ne soyez pas inquiétés. Ils prirent l'argent et agirent selon les instructions qui leur avaient été données. Et cette histoire s'est propagée parmi les Juifs jusqu'à ce jour. Les onze disciples allèrent en Galilée, sur la montagne que Jésus avait désignée. Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais quelques-uns eurent des doutes; Jésus s'approcha et leur dit: Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez, faites des gens de toutes les nations des disciples, baptisez-les pour le nom du Père, du Fils et de l'Esprit saint, et enseignez-leur à garder tout ce que je vous ai commandé. Quant à moi, je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. Commencement de la bonne nouvelle de Jésus-Christ, Fils de Dieu. Selon ce qui est écrit dans le Prophète Esaïe: J'envoie devant toi mon messager pour frayer ton chemin; c'est celui qui crie dans le désert: « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers », survint Jean, celui qui baptisait dans le désert et proclamait un baptême de changement radical, pour le pardon des péchés. Toute la Judée et tous les habitants de Jérusalem se rendaient auprès de lui et recevaient de lui le baptême, dans le Jourdain, en reconnaissant publiquement leurs péchés. Jean était vêtu de poil de chameau, avec une ceinture de cuir autour des reins. Il se nourrissait de criquets et de miel sauvage. Il proclamait: Il vient derrière moi, celui qui est plus puissant que moi, et ce serait encore trop d'honneur pour moi que de me baisser pour délier la lanière de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés d'eau; lui vous baptisera dans l'Esprit saint. En ces jours-là Jésus vint, de Nazareth de Galilée, et il reçut de Jean le baptême dans le Jourdain. Dès qu'il remonta de l'eau, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit descendre vers lui comme une colombe. Et une voix survint des cieux: Tu es mon Fils bien-aimé; c'est en toi que j'ai pris plaisir. Aussitôt l'Esprit le chasse au désert. Il passa quarante jours dans le désert, mis à l'épreuve par le Satan. Il était avec les bêtes sauvages, et les anges le servaient. Après que Jean eut été livré, Jésus vint en Galilée; il proclamait la bonne nouvelle de Dieu et disait: Le temps est accompli et le règne de Dieu s'est approché. Changez radicalement et croyez à la bonne nouvelle. En passant au bord de la mer de Galilée, il vit Simon et André, frère de Simon, qui jetaient leurs filets dans la mer – car ils étaient pêcheurs. Jésus leur dit: Venez à ma suite, et je vous ferai devenir pêcheurs d'humains. Aussitôt ils laissèrent leurs filets et le suivirent. En allant un peu plus loin, il vit Jacques, fils de Zébédée, et Jean, son frère, qui étaient aussi dans leur bateau, à réparer les filets. Aussitôt il les appela; ils laissèrent leur père Zébédée dans le bateau avec les employés, et ils s'en allèrent à sa suite. Ils entrent dans Capharnaüm. S'étant rendu à la synagogue le jour du sabbat, il se mit à enseigner. Ils étaient ébahis de son enseignement; car il enseignait comme quelqu'un qui a de l'autorité, et non pas comme les scribes. Il se trouvait justement dans leur synagogue un homme possédé d'un esprit impur, qui s'écria: Pourquoi te mêles-tu de nos affaires, Jésus le Nazaréen? Es-tu venu pour notre perte? Je sais bien qui tu es: le Saint de Dieu! Jésus le rabroua, en disant: Tais-toi et sors de cet homme. L'esprit impur sortit de lui en le secouant violemment et en poussant un grand cri. Tous furent effrayés; ils débattaient entre eux: Qu'est-ce donc? Un enseignement nouveau, et quelle autorité! Il commande même aux esprits impurs, et ils lui obéissent! Et sa renommée se répandit aussitôt dans toute la Galilée. En sortant de la synagogue, ils se rendirent, avec Jacques et Jean, chez Simon et André. La belle-mère de Simon était alitée, elle avait de la fièvre; aussitôt on lui parle d'elle. Il s'approcha et la fit lever en lui saisissant la main; la fièvre la quitta, et elle se mit à les servir. Le soir venu, après le coucher du soleil, on lui amenait tous les malades et les démoniaques. Toute la ville était rassemblée devant la porte. Il guérit beaucoup de malades qui souffraient de divers maux et chassa beaucoup de démons; il ne laissait pas les démons parler, parce qu'ils le connaissaient. Au matin, alors qu'il faisait encore très sombre, il se leva et sortit pour aller dans un lieu désert où il se mit à prier. Simon et ceux qui étaient avec lui s'empressèrent de le rechercher. Quand ils l'eurent trouvé, ils lui disent: Tous te cherchent. Il leur répond: Allons ailleurs, dans les bourgades voisines, afin que là aussi je proclame le message; car c'est pour cela que je suis sorti. Et il se rendit dans toute la Galilée, proclamant le message dans leurs synagogues et chassant les démons. Un lépreux vient à lui et, se mettant à genoux, il le supplie: Si tu le veux, tu peux me rendre pur. Emu, il tendit la main, le toucha et dit: Je le veux, sois pur. Aussitôt la lèpre le quitta; il était pur. Jésus, s'emportant contre lui, le chassa aussitôt en disant: Garde-toi de rien dire à personne, mais va te montrer au prêtre, et présente pour ta purification ce que Moïse a prescrit; ce sera pour eux un témoignage. Mais lui, une fois parti, se mit à proclamer la chose haut et fort et à répandre la Parole, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville. Il se tenait dehors, dans les lieux déserts, et on venait à lui de toutes parts. Quelques jours après, il revint à Capharnaüm. On apprit qu'il était à la maison, et il se rassembla un si grand nombre de gens qu'il n'y avait plus de place, même devant la porte. Il leur disait la Parole. On vient lui amener un paralytique porté par quatre hommes. Comme ils ne pouvaient pas l'amener jusqu'à lui, à cause de la foule, ils découvrirent le toit en terrasse au-dessus de l'endroit où il se tenait et y firent une ouverture, par laquelle ils descendent le grabat où le paralytique était couché. Voyant leur foi, Jésus dit au paralytique: Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. Il y avait là quelques scribes, assis, qui tenaient ce raisonnement: Pourquoi parle-t-il ainsi? Il blasphème. Qui peut pardonner les péchés, sinon un seul, Dieu? Jésus connut aussitôt, par son esprit, les raisonnements qu'ils tenaient; il leur dit: Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements? Qu'est-ce qui est le plus facile, de dire au paralytique: « Tes péchés sont pardonnés », ou de dire: « Lève-toi, prends ton grabat et marche! » Eh bien, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a l'autorité pour pardonner les péchés sur la terre – il dit au paralytique: Je te le dis, lève-toi, prends ton grabat et retourne chez toi. L'homme se leva, prit aussitôt son grabat et sortit devant tout le monde, de sorte que, stupéfaits, tous glorifiaient Dieu en disant: Nous n'avons jamais rien vu de pareil. Il sortit encore du côté de la mer; toute la foule venait à lui, et il les instruisait. En passant, il vit Lévi, fils d'Alphée, assis au bureau des taxes. Il lui dit: Suis-moi. Celui-ci se leva et le suivit. Comme il était à table chez lui, beaucoup de collecteurs des taxes et de pécheurs avaient pris place avec Jésus et ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre. Les scribes des pharisiens, le voyant manger avec les collecteurs des taxes et les pécheurs, disaient à ses disciples: Pourquoi mange-t-il avec les collecteurs des taxes et les pécheurs? Jésus, qui avait entendu, leur dit: Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs. Les disciples de Jean et les pharisiens jeûnaient. On vient lui dire: Pourquoi tes disciples à toi ne jeûnent-ils pas, alors que les disciples de Jean et les disciples des pharisiens jeûnent? Jésus répondit: Les amis du marié peuvent-ils jeûner pendant que le marié est avec eux? Aussi longtemps qu'ils ont le marié avec eux, ils ne peuvent jeûner. Les jours viendront où le marié leur sera enlevé; alors ils jeûneront, en ce jour-là. Personne ne coud un morceau de drap neuf sur un vieil habit; autrement la pièce tire sur le vêtement, le neuf sur le vieux, et il en résulte une déchirure pire. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement le vin fait éclater les outres, et le vin et les outres sont perdus; à vin nouveau, outres neuves! Comme il traversait des champs de blé un jour de sabbat, ses disciples, chemin faisant, se mirent à arracher des épis. Les pharisiens lui disaient: Pourquoi font-ils ce qui n'est pas permis un jour de sabbat? Il leur dit: N'avez-vous jamais lu ce que fit David, lorsqu'il fut dans le besoin et qu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui? – comment il entra dans la maison de Dieu du temps du grand prêtre Abiathar, mangea les pains offerts, alors qu'il n'est permis qu'aux prêtres d'en manger, et en donna même à ceux qui étaient avec lui? Et il leur disait: Le sabbat a été fait pour l'homme, et non l'homme pour le sabbat, de sorte que le Fils de l'homme est maître même du sabbat. Il retourna à la synagogue. Il se trouvait là un homme qui avait la main paralysée. Ils observaient Jésus pour voir s'il le guérirait un jour de sabbat, afin de l'accuser. Alors il dit à l'homme qui avait la main paralysée: Lève-toi, là, au milieu. Puis il leur dit: Qu'est-ce qui est permis, un jour de sabbat? Est-ce de faire du bien ou de faire du mal, de sauver ou de tuer? Mais ils gardaient le silence. Alors, promenant ses regards sur eux avec colère, navré de les voir si obtus, il dit à l'homme: Tends ta main. Il la tendit, et sa main fut rétablie. A peine sortis, les pharisiens tenaient conseil avec les hérodiens contre lui, sur les moyens de le faire disparaître. Jésus se retira vers la mer avec ses disciples. Une grande multitude le suivit, venue de Galilée, de Judée, de Jérusalem, d'Idumée, de Transjordanie et des environs de Tyr et de Sidon. Une grande multitude, apprenant tout ce qu'il faisait, vint à lui. Il dit à ses disciples de tenir à sa disposition une barque, pour que la foule ne le presse pas. En effet, comme il guérissait beaucoup de gens, tous ceux qui avaient des maladies se jetaient sur lui pour le toucher. Les esprits impurs, quand ils le voyaient, tombaient devant lui et s'écriaient: Toi, tu es le Fils de Dieu! Mais il les rabrouait avec sévérité pour qu'ils ne parlent pas de lui. Il monte ensuite sur la montagne; il appelle ceux qu'il voulait, et ils vinrent à lui. Il en choisit douze, à qui il donna aussi le nom d'apôtres, pour qu'ils soient avec lui et pour les envoyer proclamer, avec l'autorité pour chasser les démons. Il choisit les Douze: Simon, à qui il attribua le nom de Pierre, Jacques, fils de Zébédée, et Jean, frère de Jacques, auxquels il attribua le nom de Boanergès, qui signifie « Fils du tonnerre »; André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d'Alphée, Thaddée, Simon le Cananite et Judas Iscarioth, celui qui le livra. Puis il revient à la maison, et la foule se rassemble encore: ils ne pouvaient pas même manger. A cette nouvelle, les gens de sa parenté sortirent pour se saisir de lui, car ils disaient: Il a perdu la raison. Les scribes qui étaient descendus de Jérusalem disaient: Il a Béelzéboul; c'est par le prince des démons qu'il chasse les démons! Il les appela et se mit à leur dire, en paraboles: Comment Satan peut-il chasser Satan? Si un royaume est divisé contre lui-même, ce royaume ne peut tenir; et si une maison est divisée contre elle-même, cette maison ne peut tenir. Si donc le Satan se dresse contre lui-même, il est divisé et il ne peut tenir: c'en est fini de lui. Personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens sans avoir d'abord lié cet homme fort; alors seulement il pillera sa maison. Amen, je vous le dis, tout sera pardonné aux fils des hommes, péchés et blasphèmes autant qu'ils en auront proférés; mais quiconque blasphème contre l'Esprit saint n'obtiendra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel. C'est qu'ils disaient: Il a un esprit impur. Sa mère et ses frères arrivent; se tenant dehors, ils le firent appeler. La foule était assise autour de lui et on lui dit: Ta mère, tes frères et tes sœurs sont dehors, et ils te cherchent. Il répond: Ma mère et mes frères, qui est-ce? Puis, promenant ses regards sur ceux qui étaient assis tout autour de lui, il dit: Voici ma mère et mes frères! En effet, quiconque fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur et ma mère. Il se remit à enseigner au bord de la mer. Il se rassemble auprès de lui une foule si nombreuse qu'il monte dans un bateau, sur la mer, et s'y assied. Toute la foule était à terre, près de la mer. Il les instruisait longuement en paraboles et leur disait, dans son enseignement: Ecoutez: Le semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: les oiseaux vinrent et la mangèrent. Une autre partie tomba dans un endroit pierreux, où elle n'avait pas beaucoup de terre: elle leva aussitôt, parce que la terre n'était pas profonde; mais quand le soleil se leva, elle fut brûlée et elle se dessécha, faute de racines. Une autre partie tomba parmi les épines: les épines montèrent et l'étouffèrent, et elle ne donna pas de fruit. D'autres grains tombèrent dans la bonne terre: montant et croissant, ils finirent par donner du fruit; l'un rapporta trente, un autre soixante, un autre cent. Et il disait: Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende! Lorsqu'il fut à l'écart, ceux qui l'entouraient, avec les Douze, se mirent à l'interroger sur les paraboles. Il leur disait: A vous, le mystère du règne de Dieu a été donné, mais pour ceux du dehors tout arrive en paraboles, de sorte que, tout en regardant bien, ils ne voient rien et que, tout en entendant bien, ils ne comprennent rien, de peur qu'ils ne fassent demi-tour et qu'il ne leur soit pardonné. Il leur dit encore: Vous ne saisissez pas cette parabole! Comment donc pourrez-vous comprendre toutes les paraboles? Le semeur sème la Parole. Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux en qui la Parole est semée, mais à peine l'ont-ils entendue que le Satan vient enlever la Parole qui a été semée en eux. Quant à ceux qui ont été ensemencés dans les endroits pierreux, ce sont ceux qui, lorsqu'ils entendent la Parole, la reçoivent aussitôt avec joie, mais ils n'ont pas de racine en eux-mêmes; ils ne tiennent qu'un temps; sitôt que survient la détresse ou la persécution à cause de la Parole, c'est pour eux une cause de chute. D'autres ont été ensemencés parmi les épines; ce sont ceux qui entendent la Parole, mais les inquiétudes du monde, l'attrait trompeur des richesses et l'intrusion des autres désirs étouffent la Parole, et elle devient stérile. D'autres ont été ensemencés dans la bonne terre; ce sont ceux qui entendent la Parole, l'accueillent et portent du fruit: l'un trente, un autre soixante, un autre cent. Il leur disait encore: Met-on la lampe sous le boisseau, ou sous le lit? N'est-ce pas plutôt sur le porte-lampe? Car il n'est rien de caché qui ne doive se manifester, rien de secret qui ne doive venir en pleine lumière. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende! Il leur disait encore: Prenez garde à ce que vous entendez. C'est avec la mesure à laquelle vous mesurez qu'on mesurera pour vous, et on y ajoutera encore pour vous. Car on donnera à celui qui a; mais à celui qui n'a pas on enlèvera même ce qu'il a. Il disait encore: Il en est du règne de Dieu comme d'un homme qui jette de la semence sur la terre; qu'il dorme ou qu'il veille, nuit et jour, la semence germe et croît sans qu'il sache comment. D'elle-même la terre porte du fruit: d'abord l'herbe, puis l'épi, enfin le blé bien formé dans l'épi; et sitôt que le fruit est mûr, on y met la faucille, car la moisson est là. Il disait encore: A quoi comparerons-nous le règne de Dieu? Par quelle parabole le représenterons-nous? C'est comme une graine de moutarde qui, lorsqu'on la sème en terre, est la plus petite de toutes les semences de la terre; mais une fois semée, elle monte, devient plus grande que toutes les plantes potagères et donne de grandes branches, de sorte que les oiseaux du ciel peuvent habiter sous son ombre. C'est par beaucoup de paraboles de ce genre qu'il leur disait la Parole, selon ce qu'ils étaient capables d'entendre. Il ne leur parlait pas sans parabole, mais, en privé, il expliquait tout à ses disciples. Le soir de ce même jour, il leur dit: Passons sur l'autre rive. Après avoir renvoyé la foule, ils l'emmènent comme il était, dans le bateau; il y avait aussi d'autres bateaux avec lui. Survient une forte bourrasque: les vagues se jetaient dans le bateau, déjà il se remplissait. Lui dormait à la poupe sur le coussin. Ils le réveillent et lui disent: Maître, nous sommes perdus et tu ne t'en soucies pas? Réveillé, il rabroua le vent et dit à la mer: Silence, tais-toi! Le vent tomba et un grand calme se fit. Puis il leur dit: Pourquoi êtes-vous peureux? N'avez-vous pas encore de foi? Ils furent saisis d'une grande crainte; ils se disaient les uns aux autres: Qui est-il donc, celui-ci, que même le vent et la mer lui obéissent? Ils arrivèrent sur l'autre rive de la mer, dans le pays des Géraséniens. Sitôt qu'il fut descendu du bateau, un homme sortant des tombeaux et possédé d'un esprit impur vint au-devant de lui. Il avait sa demeure dans les tombeaux, et personne ne pouvait plus le lier, même avec une chaîne; car souvent il avait eu les fers aux pieds et avait été lié de chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les fers, et personne n'avait la force de le maîtriser. Il était sans cesse dans les tombeaux et sur les montagnes, nuit et jour, criant et se blessant avec des pierres. Il vit Jésus de loin, accourut, se prosterna devant lui et cria: Pourquoi te mêles-tu de mes affaires, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut? Je t'en conjure au nom de Dieu, ne me tourmente pas! Car Jésus lui disait: Sors de cet homme, esprit impur! Il lui demandait: Quel est ton nom? – Mon nom, lui répond-il, c'est Légion, car nous sommes beaucoup. Et il le suppliait instamment de ne pas les envoyer hors du pays. Or il y avait là, près de la montagne, un vaste troupeau de cochons en train de paître. Les esprits impurs supplièrent Jésus: Envoie-nous dans ces cochons, que nous entrions en eux. Il le leur permit. Les esprits impurs sortirent, entrèrent dans les cochons, et le troupeau se précipita dans la mer du haut de l'escarpement. Il y en avait environ deux mille; ils se noyèrent dans la mer. Ceux qui les faisaient paître s'enfuirent et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les hameaux, et les gens vinrent voir ce qui s'était passé. Ils arrivent auprès de Jésus et voient le démoniaque assis, vêtu et avec toute sa raison – lui qui avait eu Légion – et ils eurent peur. Ceux qui avaient vu ce qui s'était passé leur racontèrent ce qui était arrivé au démoniaque et l'histoire des cochons. Alors ils se mirent à supplier Jésus de s'en aller de leur territoire. Comme il montait dans le bateau, celui qui avait été démoniaque le suppliait de le garder avec lui. Il ne le lui permit pas, mais il lui dit: Va-t'en chez toi, auprès des tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi, comment il a eu compassion de toi. Il s'en alla et se mit à proclamer dans la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui. Et tous étaient étonnés. Jésus regagna l'autre rive en bateau, et une grande foule se rassembla auprès de lui. Il était au bord de la mer. Un des chefs de la synagogue, nommé Jaïros, arrive; le voyant, il tombe à ses pieds et le supplie instamment: Ma fille est sur le point de mourir; viens, impose-lui les mains, afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive. Il s'en alla avec lui. Une grande foule le suivait et le pressait de toutes parts. Or il y avait là une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans. Elle avait beaucoup souffert du fait de nombreux médecins, et elle avait dépensé tout ce qu'elle possédait sans en tirer aucun avantage; au contraire, son état avait plutôt empiré. Ayant entendu parler de Jésus, elle vint dans la foule, par-derrière, et toucha son vêtement. Car elle disait: Si je touche ne serait-ce que ses vêtements, je serai sauvée! Aussitôt sa perte de sang s'arrêta, et elle sut, dans son corps, qu'elle était guérie de son mal. Jésus sut aussitôt, en lui-même, qu'une force était sortie de lui. Il se retourna dans la foule et se mit à dire: Qui a touché mes vêtements? Ses disciples lui disaient: Tu vois la foule qui te presse de toutes parts, et tu dis: « Qui m'a touché? » Mais il regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela. Sachant ce qui lui était arrivé, la femme, tremblant de peur, vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Mais il lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix et sois guérie de ton mal. Il parlait encore lorsque arrivent de chez le chef de la synagogue des gens qui disent: Ta fille est morte; pourquoi importuner encore le maître? Mais Jésus, qui avait surpris ces paroles, dit au chef de la synagogue: N'aie pas peur, crois seulement. Et il ne laissa personne l'accompagner, si ce n'est Pierre, Jacques et Jean, frère de Jacques. Ils arrivent chez le chef de la synagogue; là il voit de l'agitation, des gens qui pleurent et qui poussent de grands cris. Il entre et leur dit: Pourquoi cette agitation et ces pleurs? L'enfant n'est pas morte: elle dort. Eux se moquaient de lui. Mais lui les chasse tous, prend avec lui le père et la mère de l'enfant, ainsi que ceux qui l'accompagnaient, et il entre là où se trouvait l'enfant. Il saisit l'enfant par la main et lui dit: Talitha koum, ce qui se traduit: Jeune fille, je te le dis, réveille-toi! Aussitôt la jeune fille se leva et se mit à marcher – en effet, elle avait douze ans. Ils furent saisis d'une grande stupéfaction. Il leur fit de sévères recommandations pour que personne ne le sache, et il dit de lui donner à manger. Parti de là, il vient dans son pays, et ses disciples le suivent. Quand le sabbat fut venu, il se mit à enseigner dans la synagogue. Une multitude d'auditeurs, ébahis, se demandaient: D'où cela lui vient-il? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée? Et comment de tels miracles se font-ils par ses mains? N'est-ce pas le charpentier, le fils de Marie, le frère de Jacques, de José, de Judas et de Simon? Ses sœurs ne sont-elles pas ici, parmi nous? Il était pour eux une cause de chute. Jésus leur disait: On ne refuse pas d'honorer un prophète, sinon dans son pays, parmi les gens de sa parenté et dans sa maison. Il ne pouvait faire là aucun miracle, sinon qu'il guérit quelques malades en leur imposant les mains. Il s'étonnait de leur manque de foi. Il parcourait les villages d'alentour en enseignant. Ayant appelé les Douze, il se mit à les envoyer deux à deux, en leur donnant autorité sur les esprits impurs. Il leur enjoignit de ne rien prendre pour la route, sinon un bâton seulement; ni pain, ni sac, ni monnaie de bronze à la ceinture, mais – disait-il – chaussez-vous de sandales et ne mettez pas deux tuniques. Il leur disait encore: Lorsque vous serez entrés dans une maison, demeurez-y jusqu'à ce que vous quittiez l'endroit. Et si quelque part les gens ne veulent pas vous accueillir ni vous écouter, en partant de là, secouez la poussière de vos pieds; ce sera pour eux un témoignage. Ils partirent et proclamèrent qu'il fallait changer radicalement. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des applications d'huile à beaucoup de malades et les guérissaient. Le roi Hérode l'apprit; en effet, le nom de Jésus devenait célèbre et l'on disait: Jean, celui qui baptisait, s'est réveillé d'entre les morts; c'est pour cela qu'il a le pouvoir de faire des miracles. D'autres disaient: C'est Elie; d'autres encore disaient: C'est un prophète comme l'un des prophètes. Mais Hérode, en apprenant cela, disait: Ce Jean que, moi, j'ai fait décapiter, c'est lui qui s'est réveillé. Car Hérode lui-même avait fait arrêter Jean et l'avait fait enchaîner en prison, à cause d'Hérodiade, femme de Philippe, son frère, qu'il avait épousée; en effet, Jean disait à Hérode: Il ne t'est pas permis d'avoir la femme de ton frère. Hérodiade avait du ressentiment contre lui et voulait le tuer. Mais elle ne le pouvait pas, car Hérode avait peur de Jean, sachant que c'était un homme juste et saint; il le protégeait. Quand il l'entendait, il était très perplexe; pourtant il l'écoutait avec plaisir. Cependant l'occasion se présenta le jour où Hérode, pour l'anniversaire de sa naissance, donna un dîner pour ses dignitaires, les chefs militaires et les notables de Galilée. Sa fille, Hérodiade, entra et dansa; elle plut à Hérode et à ses convives. Le roi dit à la jeune fille: Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. Il lui fit force serments: Ce que tu me demanderas, je te le donnerai, quand ce serait la moitié de mon royaume. Elle sortit et dit à sa mère: Que demanderai-je? Celle-ci répondit: La tête de Jean, celui qui baptisait. Elle s'empressa alors de rentrer auprès du roi pour lui demander: Je veux que tu me donnes immédiatement, sur un plat, la tête de Jean le Baptiseur. Fort attristé, à cause de ses serments et des convives, le roi ne voulut pas lui opposer un refus. Il envoya aussitôt un garde avec ordre d'apporter la tête de Jean. Le garde alla décapiter Jean dans la prison et apporta sa tête sur un plat. Il la donna à la jeune fille, et la jeune fille la donna à sa mère. A cette nouvelle, les disciples de Jean vinrent prendre son corps et le mirent dans un tombeau. Rassemblés auprès de Jésus, les apôtres lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et tout ce qu'ils avaient enseigné. Il leur dit: Venez à l'écart, dans un lieu désert, et reposez-vous un peu. Car beaucoup venaient et repartaient, et ils n'avaient pas même le temps de manger. Ils partirent donc dans le bateau pour aller à l'écart, dans un lieu désert. Beaucoup les virent s'en aller et les reconnurent; de toutes les villes, à pied, on accourut et on les devança. Quand il descendit du bateau, il vit une grande foule; il en fut ému, parce qu'ils étaient comme des moutons qui n'ont pas de berger; et il se mit à leur enseigner quantité de choses. Comme l'heure était déjà tardive, ses disciples vinrent lui dire: Ce lieu est désert et l'heure est déjà tardive; renvoie-les, pour qu'ils aillent s'acheter de quoi manger dans les hameaux et les villages des environs. Mais il leur répondit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Ils lui disent: Irons-nous acheter deux cents deniers de pains pour leur donner à manger? Il leur demande: Combien de pains avez-vous? Allez voir. Après s'être informés, ils répondent: Cinq, et deux poissons. Alors il leur ordonna de les installer tous en groupes sur l'herbe verte, et ils s'installèrent par rangées de cent et de cinquante. Il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et prononça la bénédiction. Puis il rompit les pains et se mit à les donner à ses disciples, pour qu'ils les distribuent. Il partagea aussi les deux poissons entre tous. Tous mangèrent et furent rassasiés, et on emporta douze paniers de morceaux de pain et de poisson. Ceux qui avaient mangé les pains étaient cinq mille hommes. Aussitôt après, il obligea ses disciples à monter dans le bateau et à le précéder sur l'autre rive, vers Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule. Il prit donc congé et s'en alla sur la montagne pour prier. Le soir venu, le bateau était au milieu de la mer, et lui seul était à terre. Voyant qu'ils avaient beaucoup de peine à ramer, car le vent leur était contraire, vers la quatrième veille de la nuit il vient vers eux en marchant sur la mer, et il allait les dépasser. Quand ils le virent marcher sur la mer, ils pensèrent que c'était un fantôme, et ils poussèrent des cris; car ils le voyaient tous, et ils étaient troublés. Aussitôt il parla avec eux; il leur dit: Courage! C'est moi, n'ayez pas peur! Puis il monta avec eux dans le bateau, et le vent tomba. En eux-mêmes, ils étaient tout stupéfaits; car ils n'avaient rien compris à l'affaire des pains: ils étaient encore obtus. Après avoir achevé leur traversée, ils arrivèrent à Gennésareth et abordèrent. Sitôt qu'ils furent descendus du bateau, on le reconnut; les gens parcoururent toute la région et se mirent à apporter des malades sur des grabats, partout où l'on apprenait qu'il était. Partout où il entrait, villages, villes ou hameaux, on mettait les malades sur les places publiques et on le suppliait de leur laisser toucher ne serait-ce que la frange de son vêtement. Et tous ceux qui la touchaient étaient sauvés. Les pharisiens et quelques scribes venus de Jérusalem se rassemblent autour de lui. Ils voient quelques-uns de ses disciples manger avec des mains souillées, c'est-à-dire non lavées. – Or les pharisiens et tous les Juifs ne mangent pas sans s'être soigneusement lavé les mains, parce qu'ils sont attachés à la tradition des anciens. Et, quand ils reviennent de la place publique, ils ne mangent qu'après avoir fait les ablutions rituelles. Ils sont encore attachés à beaucoup d'autres observances traditionnelles, comme le bain rituel des coupes, des cruches, des vases de bronze et des sièges. – Les pharisiens et les scribes lui demandent: Pourquoi tes disciples mangent-ils avec des mains souillées, au lieu de suivre la tradition des anciens? Il leur dit: Esaïe a bien parlé en prophète sur vous, hypocrites, comme il est écrit: Ce peuple m'honore des lèvres, mais son cœur est très éloigné de moi; c'est en vain qu'ils me rendent un culte, eux qui enseignent comme doctrines des commandements humains. Vous abandonnez le commandement de Dieu, et vous vous attachez à la tradition des humains. Il leur disait: Vous rejetez bel et bien le commandement de Dieu pour établir votre tradition. Car Moïse a dit: Honore ton père et ta mère, et: Celui qui parle en mal de son père ou de sa mère sera mis à mort. Mais vous, vous dites: Si un homme dit à son père ou à sa mère: « Ce que j'aurais pu te donner pour t'assister est korbân  – un présent sacré » – vous ne le laissez plus rien faire pour son père ou pour sa mère; vous annulez ainsi la parole de Dieu par la tradition que vous avez transmise. Et vous faites bien d'autres choses semblables. Il appela encore la foule et se mit à dire: Ecoutez-moi tous et comprenez. Il n'y a rien au dehors de l'être humain qui puisse le souiller en entrant en lui. C'est ce qui sort de l'être humain qui le souille. [ ] Lorsqu'il fut rentré à la maison, loin de la foule, ses disciples l'interrogèrent sur cette parabole. Il leur dit: Etes-vous donc sans intelligence, vous aussi? Ne comprenez-vous pas que rien de ce qui, du dehors, entre dans l'être humain ne peut le souiller? Car cela n'entre pas dans son cœur, mais dans son ventre, avant de s'en aller aux latrines. Ainsi il purifiait tous les aliments. Et il disait: C'est ce qui sort de l'être humain qui le souille. Car c'est du dedans, du cœur des gens, que sortent les raisonnements mauvais: inconduites sexuelles, vols, meurtres, adultères, avidités, méchancetés, ruse, débauche, regard mauvais, calomnie, orgueil, déraison. Toutes ces choses mauvaises sortent du dedans et souillent l'être humain. Il partit de là et s'en alla dans le territoire de Tyr. Il entra dans une maison; il voulait que personne ne le sache, mais il ne put rester caché. Car une femme dont la fille avait un esprit impur entendit aussitôt parler de lui et vint se jeter à ses pieds. Cette femme était grecque, d'origine syro-phénicienne. Elle lui demandait de chasser le démon de sa fille. Il lui disait: Laisse d'abord les enfants se rassasier, car ce n'est pas bien de prendre le pain des enfants pour le jeter aux chiens. Mais elle lui répond: Seigneur, les chiens sous la table mangent bien les miettes des enfants… Il lui dit: A cause de cette parole, va: le démon est sorti de ta fille. Quand elle rentra chez elle, elle trouva l'enfant étendue sur le lit: le démon était sorti. Il sortit du territoire de Tyr et revint par Sidon vers la mer de Galilée, en traversant le territoire de la Décapole. On lui amène un sourd qui a de la difficulté à parler, et on le supplie de poser la main sur lui. Il l'emmena à l'écart de la foule, lui mit les doigts dans les oreilles, cracha et lui toucha la langue avec sa salive; puis il leva les yeux au ciel, soupira et dit: Ephphatha  – Ouvre-toi! Aussitôt ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia; il parlait correctement. Jésus leur recommanda de n'en rien dire à personne, mais plus il le leur recommandait, plus ils proclamaient la nouvelle. En proie à l'ébahissement le plus total, ils disaient: Il fait tout à merveille! Il fait même entendre les sourds et parler les muets. En ces jours-là, comme il y avait encore une grande foule qui n'avait rien à manger, il appelle ses disciples et leur dit: Je suis ému par cette foule: voilà déjà trois jours qu'ils restent auprès de moi et qu'ils n'ont rien à manger. Si je les renvoie chez eux à jeun, ils vont défaillir en chemin, car quelques-uns d'entre eux sont venus de loin. Ses disciples lui répondirent: Où pourrait-on trouver du pain pour les rassasier ici, dans un lieu désert? Il leur demanda: Combien de pains avez-vous? – Sept, dirent-ils. Alors il enjoint à la foule de s'installer par terre. Après avoir pris les sept pains et rendu grâce, il les rompit et se mit à les donner à ses disciples pour qu'ils les distribuent; ils les distribuèrent à la foule. Ils avaient encore quelques petits poissons. Après avoir prononcé la bénédiction sur eux, il dit de les distribuer également. Ils mangèrent et furent rassasiés, et on emporta sept corbeilles de morceaux qui restaient – ils étaient environ quatre mille. Ensuite il les renvoya. Aussitôt il monta dans le bateau avec ses disciples et se rendit dans la région de Dalmanoutha. Les pharisiens survinrent, commencèrent à débattre avec lui et, pour le mettre à l'épreuve, ils lui demandèrent un signe venant du ciel. Il soupira profondément en son esprit et dit: Pourquoi cette génération demande-t-elle un signe? Amen, je vous le dis, il ne sera pas donné de signe à cette génération. Puis il les quitta et reprit le bateau pour regagner l'autre rive. Ils avaient oublié de prendre des pains. Ils n'avaient qu'un seul pain avec eux dans le bateau. Lui leur faisait cette recommandation: Ouvrez l'œil et gardez-vous du levain des pharisiens et du levain d'Hérode. Ils raisonnaient entre eux, parce qu'ils n'avaient pas de pains. Il s'en rendit compte et leur dit: Pourquoi raisonnez-vous en vous disant que vous n'avez pas de pains? Vous ne comprenez pas encore? Vous ne saisissez pas? Etes-vous donc obtus? Vous avez des yeux, et vous ne voyez pas? Vous avez des oreilles, et vous n'entendez pas? Ne vous rappelez-vous pas, lorsque j'ai rompu les cinq pains pour les cinq mille, combien de paniers pleins de morceaux vous avez emportés? – Douze, lui répondent-ils. Et quand j'ai rompu les sept pour les quatre mille, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées? – Sept, lui répondent-ils. Et il leur disait: Vous ne comprenez pas encore? Ils arrivent à Bethsaïda; on lui amène un aveugle, et on le supplie de le toucher de la main. Il prit l'aveugle par la main et le conduisit hors du village; puis il lui cracha sur les yeux et lui imposa les mains, en lui demandant: Vois-tu quelque chose? Il ouvrait les yeux et disait: Je vois des gens; je les vois comme des arbres, mais ils marchent. Il lui remit les mains sur les yeux; quand l'aveugle rouvrit grand les yeux, il était rétabli et voyait tout distinctement. Alors il le renvoya chez lui, en disant: Ne rentre même pas au village. Jésus sortit avec ses disciples vers les villages de Césarée de Philippe. En chemin, il se mit à demander à ses disciples: Au dire des gens, qui suis-je? Ils lui dirent: Pour les uns, Jean le Baptiseur; pour d'autres, Elie; pour d'autres encore, l'un des prophètes. Lui leur demandait: Et pour vous, qui suis-je? Pierre lui dit: Toi, tu es le Christ. Il les rabroua, pour qu'ils ne disent rien à personne à son sujet. Il commença alors à leur apprendre qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué et qu'il se relève trois jours après. Il disait cela ouvertement. Alors Pierre le prit à part et se mit à le rabrouer. Mais lui se retourna, regarda ses disciples et rabroua Pierre: Va-t'en derrière moi, Satan! lui dit-il. Tu ne penses pas comme Dieu, mais comme les humains. Puis il appela la foule avec ses disciples et leur dit: Si quelqu'un veut me suivre, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'il me suive. Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Et à quoi sert-il à un être humain de gagner le monde entier, s'il perd sa vie? Que donnerait un être humain en échange de sa vie? En effet, quiconque aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l'homme aussi aura honte de lui quand il viendra dans la gloire de son Père, avec les saints anges. Il leur disait encore: Amen, je vous le dis, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le règne de Dieu venu avec puissance. Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et il les conduit seuls à l'écart, sur une haute montagne. Il fut transfiguré devant eux: ses vêtements devinrent resplendissants, d'une blancheur telle qu'il n'est pas de teinturier sur terre qui puisse blanchir ainsi. Elie avec Moïse leur apparurent; ils s'entretenaient avec Jésus. Pierre dit à Jésus: Rabbi, il est bon que nous soyons ici; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. Il ne savait que dire, car la peur les avait saisis. Survint une nuée qui les couvrit de son ombre, et de la nuée survint une voix: Celui-ci est mon Fils bien-aimé. Ecoutez-le! Aussitôt ils regardèrent autour d'eux, mais ils ne virent plus personne que Jésus, seul avec eux. Comme ils descendaient de la montagne, il leur recommanda de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu jusqu'à ce que le Fils de l'homme se soit relevé d'entre les morts. Ils retinrent cette parole, tout en débattant entre eux: que signifie « se relever d'entre les morts »? Ils lui demandaient: Pourquoi les scribes disent-ils: Il faut qu'Elie vienne d'abord. Il leur répondit: Elie vient d'abord pour tout rétablir. Comment peut-il être écrit du Fils de l'homme qu'il doit souffrir beaucoup et être méprisé? Mais je vous dis qu'Elie est venu et qu'ils l'ont traité comme ils voulaient, selon ce qui est écrit de lui. Lorsqu'ils furent arrivés près des disciples, ils virent autour d'eux une grande foule de gens, et des scribes qui débattaient avec eux. Sitôt que la foule le vit, elle fut en émoi; on accourait pour le saluer. Il leur demanda: De quoi débattez-vous avec eux? De la foule, quelqu'un lui répondit: Maître, je t'ai amené mon fils, qui a un esprit muet. Où qu'il le saisisse, il le jette à terre; l'enfant écume, grince des dents, et devient tout raide. J'ai prié tes disciples de chasser cet esprit, et ils n'en ont pas été capables. Il leur dit: Génération sans foi, jusqu'à quand serai-je avec vous? Jusqu'à quand vous supporterai-je? Amenez-le-moi. On le lui amena. Aussitôt que l'enfant le vit, l'esprit le secoua violemment; il tomba par terre et se roulait en écumant. Jésus demanda au père: Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il? – Depuis son enfance, répondit-il; souvent l'esprit l'a jeté dans le feu et dans l'eau pour le faire périr. Mais si tu peux faire quelque chose, laisse-toi émouvoir et viens à notre secours! Jésus lui dit: « Si tu peux! » Tout est possible pour celui qui croit. Aussitôt le père de l'enfant s'écria: Je crois! Viens au secours de mon manque de foi! Jésus, voyant accourir la foule, rabroua l'esprit impur en lui disant: Esprit muet et sourd, c'est moi qui te l'ordonne, sors de cet enfant et n'y rentre plus! Il sortit en poussant des cris et en le secouant très violemment. L'enfant devint comme mort, de sorte que la multitude le disait mort. Mais Jésus, le saisissant par la main, le réveilla, et il se releva. Quand il fut rentré à la maison, ses disciples, en privé, se mirent à lui demander: Pourquoi n'avons-nous pas pu le chasser nous-mêmes? Il leur dit: Cette espèce-là ne peut sortir que par la prière. Partis de là, ils traversaient la Galilée, et il ne voulait pas qu'on le sache. Car il instruisait ses disciples et leur disait: Le Fils de l'homme est sur le point d'être livré aux humains; ils le tueront, et, trois jours après sa mort, il se relèvera. Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole, et ils avaient peur de l'interroger. Ils arrivèrent à Capharnaüm. Lorsqu'il fut à la maison, il se mit à leur demander: A propos de quoi raisonniez-vous en chemin? Mais eux gardaient le silence, car, en chemin, ils avaient discuté pour savoir qui était le plus grand. Alors il s'assit, appela les Douze et leur dit: Si quelqu'un veut être le premier, qu'il soit le dernier de tous et le serviteur de tous. Il prit un enfant, le plaça au milieu d'eux et, après l'avoir pris dans ses bras, il leur dit: Quiconque accueille en mon nom un enfant, comme celui-ci, m'accueille moi-même; et quiconque m'accueille, ce n'est pas moi qu'il accueille, mais celui qui m'a envoyé. Jean lui dit: Maître, nous avons vu un homme qui chasse les démons par ton nom et nous avons cherché à l'en empêcher, parce qu'il ne nous suivait pas. Jésus répondit: Ne l'en empêchez pas, car il n'y a personne qui puisse parler en mal de moi tout de suite après avoir fait un miracle en mon nom. En effet, celui qui n'est pas contre nous est pour nous. Et quiconque vous donnera à boire une coupe d'eau parce que vous appartenez au Christ, amen, je vous le dis, il ne perdra jamais sa récompense. Mais si quelqu'un devait causer la chute de l'un de ces petits qui mettent leur foi en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attache autour du cou une meule de moulin et qu'on le lance à la mer. Si ta main doit causer ta chute, coupe-la; mieux vaut pour toi entrer manchot dans la vie que d'avoir tes deux mains et d'aller dans la géhenne, dans le feu qui ne s'éteint pas [ ]. Si ton pied doit causer ta chute, coupe-le; mieux vaut pour toi entrer infirme dans la vie que d'avoir tes deux pieds et d'être jeté dans la géhenne [ ]. Et si ton œil doit causer ta chute, arrache-le; mieux vaut pour toi entrer borgne dans le royaume de Dieu que d'avoir deux yeux et d'être jeté dans la géhenne, où leur ver ne meurt pas, et où le feu ne s'éteint pas. Car chacun sera salé de feu. Le sel est une bonne chose; mais si le sel perd sa saveur, avec quoi l'assaisonnerez-vous? Ayez du sel en vous-mêmes, et soyez en paix les uns avec les autres. Parti de là, il vient dans le territoire de la Judée et de l'autre côté du Jourdain. Les foules se rassemblent encore auprès de lui; selon sa coutume, il se remit à les instruire. Des pharisiens vinrent lui demander, pour le mettre à l'épreuve, s'il est permis à un mari de répudier sa femme. Il leur répondit: Que vous a commandé Moïse? – Moïse, dirent-ils, a permis d'écrire une attestation de rupture et de répudier. Jésus leur dit: C'est à cause de votre obstination qu'il a écrit pour vous ce commandement. Mais au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme; c'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère et s'attachera à sa femme, et les deux seront une seule chair. Ainsi ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Que l'homme ne sépare donc pas ce que Dieu a uni! Lorsqu'ils furent à la maison, les disciples, à leur tour, se mirent à l'interroger à ce sujet. Il leur dit: Celui qui répudie sa femme et en épouse une autre commet l'adultère envers la première, et si une femme répudie son mari et en épouse un autre, elle commet l'adultère. Des gens lui amenaient des enfants pour qu'il les touche de la main. Mais les disciples les rabrouèrent. Voyant cela, Jésus s'indigna; il leur dit: Laissez les enfants venir à moi; ne les en empêchez pas, car le royaume de Dieu est pour ceux qui sont comme eux. Amen, je vous le dis, quiconque n'accueillera pas le royaume de Dieu comme un enfant n'y entrera jamais. Puis il les prit dans ses bras et se mit à les bénir en posant les mains sur eux. Comme il se mettait en chemin, un homme accourut et se mit à genoux devant lui pour lui demander: Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: Pourquoi me dis-tu bon? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements: Ne commets pas de meurtre; ne commets pas d'adultère; ne commets pas de vol; ne fais pas de faux témoignage; ne fais de tort à personne; honore ton père et ta mère. Il lui répondit: Maître, j'ai observé tout cela depuis mon plus jeune âge. Jésus le regarda et l'aima; il lui dit: Il te manque une seule chose: va, vends tout ce que tu as, donne-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans le ciel. Puis viens et suis-moi. Mais lui s'assombrit à cette parole et s'en alla tout triste, car il avait beaucoup de biens. Jésus, regardant autour de lui, dit à ses disciples: Qu'il est difficile à ceux qui ont des biens d'entrer dans le royaume de Dieu! Les disciples étaient effrayés par ses paroles. Mais Jésus reprit: Mes enfants, qu'il est difficile d'entrer dans le royaume de Dieu! Il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. Les disciples, plus ébahis encore, se disaient les uns aux autres: Alors, qui peut être sauvé? Jésus les regarda et dit: C'est impossible pour les humains, mais non pas pour Dieu, car tout est possible pour Dieu. Pierre se mit à lui dire: Nous, nous avons tout quitté pour te suivre. Jésus répondit: Amen, je vous le dis, il n'est personne qui ait quitté, à cause de moi et de la bonne nouvelle, maison, frères, sœurs, mère, père, enfants ou terres, et qui ne reçoive au centuple, dans le temps présent, maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres – avec des persécutions – et, dans le monde qui vient, la vie éternelle. Beaucoup de premiers seront derniers, et les derniers seront premiers. Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem, et Jésus allait devant eux. Les disciples étaient effrayés, et ceux qui suivaient avaient peur. Il prit encore les Douze auprès de lui, et se mit à leur dire ce qui allait lui arriver: Nous montons à Jérusalem; le Fils de l'homme sera livré aux grands prêtres et aux scribes. Ils le condamneront à mort, le livreront aux non-Juifs, se moqueront de lui, lui cracheront dessus, le fouetteront et le tueront; et trois jours après il se relèvera. Les deux fils de Zébédée, Jacques et Jean, viennent lui dire: Maître, nous voudrions que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons. Il leur dit: Que voulez-vous que je fasse pour vous? – Donne-nous, lui dirent-ils, de nous asseoir l'un à ta droite et l'autre à ta gauche dans ta gloire. Jésus leur dit: Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-vous boire la coupe que, moi, je bois, ou recevoir le baptême que, moi, je reçois? Ils lui dirent: Nous le pouvons. Jésus leur répondit: La coupe que, moi, je bois, vous la boirez, et vous recevrez le baptême que je reçois; mais pour ce qui est de s'asseoir à ma droite ou à ma gauche, ce n'est pas à moi de le donner; les places sont à ceux pour qui elles ont été préparées. Les dix autres, qui avaient entendu, commencèrent à s'indigner contre Jacques et Jean. Jésus les appela et leur dit: Vous savez que ceux qui paraissent gouverner les nations dominent sur elles en seigneurs, et que les grands leur font sentir leur autorité. Il n'en est pas de même parmi vous. Au contraire, quiconque veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur; et quiconque veut être le premier parmi vous sera l'esclave de tous. Car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie en rançon pour une multitude. Ils viennent à Jéricho. Et comme il sortait de Jéricho, avec ses disciples et une foule importante, un mendiant aveugle, Bartimée, fils de Timée, était assis au bord du chemin. Il entendit que c'était Jésus le Nazaréen et se mit à crier: Fils de David, Jésus, aie compassion de moi! Beaucoup le rabrouaient pour le faire taire; mais il criait d'autant plus: Fils de David, aie compassion de moi! Jésus s'arrêta et dit: Appelez-le. Ils appelèrent l'aveugle en lui disant: Courage! Lève-toi, il t'appelle! Il jeta son vêtement, se leva d'un bond et vint vers Jésus. Jésus lui demanda: Que veux-tu que je fasse pour toi? – Rabbouni, lui dit l'aveugle, que je retrouve la vue! Jésus lui dit: Va, ta foi t'a sauvé. Aussitôt il retrouva la vue et se mit à le suivre sur le chemin. Alors qu'ils approchent de Jérusalem, vers Bethphagé et Béthanie, près du mont des Oliviers, il envoie deux de ses disciples en leur disant: Allez au village qui est devant vous; sitôt que vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est encore assis; détachez-le et amenez-le. Si quelqu'un vous dit: « Pourquoi faites-vous cela? », répondez: « Le Seigneur en a besoin; il le renverra ici tout de suite. » Ils s'en allèrent et trouvèrent un ânon attaché dehors, près d'une porte, dans la rue; ils le détachent. Quelques-uns de ceux qui étaient là se mirent à leur dire: Qu'est-ce que vous faites? Pourquoi détachez-vous l'ânon? Ils leur répondirent comme Jésus l'avait dit, et on les laissa aller. Ils amènent à Jésus l'ânon, sur lequel ils lancent leurs vêtements; il s'assit dessus. Beaucoup de gens étendirent leurs vêtements sur le chemin, et d'autres des rameaux qu'ils avaient coupés dans la campagne. Ceux qui précédaient et ceux qui suivaient criaient: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Béni soit le règne qui vient, le règne de David, notre père! Hosanna dans les lieux très hauts! Il entra à Jérusalem, dans le temple. Quand il eut tout regardé, comme il était déjà tard, il sortit vers Béthanie avec les Douze. Le lendemain, comme ils sortaient de Béthanie, il eut faim. Apercevant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s'il y trouverait quelque chose; mais, en y arrivant, il n'y trouva que des feuilles – car ce n'était pas la saison des figues. Il lui dit alors: Que plus jamais personne ne mange un fruit de toi! Et ses disciples l'entendirent. Ils arrivent à Jérusalem. Entré dans le temple, il se mit à chasser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs et les sièges des vendeurs de colombes. Et il ne laissait personne transporter un objet à travers le temple. Il les instruisait et disait: N'est-il pas écrit: Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations. Mais vous en avez fait une caverne de bandits. Les grands prêtres et les scribes l'entendirent; ils cherchaient comment le faire disparaître; ils avaient peur de lui, parce que toute la foule était ébahie de son enseignement. Quand le soir fut venu, Jésus et ses disciples sortirent de la ville. Le matin, en passant, les disciples virent le figuier desséché depuis les racines. Pierre, se rappelant ce qui s'était passé, lui dit: Rabbi, regarde, le figuier que tu as maudit s'est desséché. Jésus leur dit: Ayez la foi de Dieu. Amen, je vous le dis, celui qui dira à cette montagne: « Ote-toi de là et jette-toi dans la mer », sans hésiter dans son cœur, mais en croyant que ce qu'il dit arrive, cela lui sera accordé. C'est pourquoi je vous dis: Tout ce que vous demandez en priant, croyez que vous l'avez reçu, et cela vous sera accordé. Et lorsque vous êtes debout en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos fautes. [ ] Ils retournent à Jérusalem; comme il marchait dans le temple, les grands prêtres, les scribes et les anciens viennent le trouver pour lui demander: De quelle autorité fais-tu cela? Qui t'a donné autorité pour le faire? Jésus leur répondit: Je vais vous poser une seule question; répondez-moi, et je vous dirai de quelle autorité je fais cela. Le baptême de Jean venait-il du ciel ou des humains? Répondez-moi. Mais ils raisonnaient ainsi entre eux: Si nous répondons: « Du ciel », il dira: « Alors pourquoi ne l'avez-vous pas cru? » Et si nous répondons: « Des humains »… – ils avaient peur de la foule, car tous tenaient Jean pour un véritable prophète. Ils répondent donc à Jésus: Nous ne savons pas. Alors Jésus leur dit: Moi non plus, je ne vous dis pas de quelle autorité je fais cela. Il se mit à leur parler en paraboles: Un homme planta une vigne. Il l'entoura d'une haie, creusa un pressoir et construisit une tour; puis il la loua à des vignerons et partit en voyage. Le moment venu, il envoya un esclave chez les vignerons pour recevoir de leur part des fruits de la vigne. Ils le prirent, le battirent et le renvoyèrent les mains vides. Il leur envoya encore un autre esclave; ils le frappèrent à la tête et le déshonorèrent. Il en envoya un autre, qu'ils tuèrent; puis beaucoup d'autres qu'ils battirent ou tuèrent. Seul son fils bien-aimé lui restait; il le leur envoya le dernier, en disant: « Ils respecteront mon fils! » Mais ces vignerons se dirent: « C'est l'héritier! Venez, tuons-le, et l'héritage sera à nous. » Ils le prirent, le tuèrent et le jetèrent hors de la vigne. Que fera donc le maître de la vigne? Il viendra, il fera disparaître les vignerons et il donnera la vigne à d'autres. N'avez-vous pas lu cette Ecriture: C'est la pierre que les constructeurs ont rejetée qui est devenue la principale, celle de l'angle; cela est venu du Seigneur, c'est une chose étonnante à nos yeux. Ils cherchaient à le faire arrêter, mais ils eurent peur de la foule. Ils avaient compris que c'était pour eux qu'il avait dit cette parabole. Ils le laissèrent et s'en allèrent. Ils envoient auprès de lui quelques-uns des pharisiens et des hérodiens afin de le prendre au piège en parole. Ceux-ci viennent lui dire: Maître, nous savons que tu es franc et que tu ne te soucies de personne; en effet, tu ne regardes pas à l'apparence des gens, mais tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Est-il permis de payer la capitation à César? Devons-nous payer ou ne pas payer? Connaissant leur hypocrisie, il leur répondit: Pourquoi me mettez-vous à l'épreuve? Apportez-moi un denier, que je le voie. Ils en apportèrent un. Il leur demande: De qui sont cette image et cette inscription? – De César, lui répondirent-ils. Alors Jésus leur dit: Rendez à César ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. Et ils s'étonnaient beaucoup à son sujet. Des sadducéens, qui disent qu'il n'y a pas de résurrection, viennent l'interroger: Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit: Si quelqu'un meurt sans enfant, laissant une femme derrière lui, son frère prendra la femme et suscitera une descendance au défunt. Il y avait sept frères. Le premier prit femme et mourut sans laisser de descendance. Le deuxième prit la femme et mourut sans laisser de descendance. Il en fut ainsi du troisième, et aucun des sept ne laissa de descendance. Après eux tous, la femme mourut aussi. A la résurrection, quand ils se relèveront, duquel sera-t-elle la femme? Car les sept l'ont eue pour femme! Jésus leur dit: Voilà pourquoi vous vous égarez; vous ne comprenez ni les Ecritures, ni la puissance de Dieu. En effet, quand on se relève d'entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme des anges dans les cieux. Quant au fait que les morts se réveillent, n'avez-vous pas lu, dans le livre de Moïse, ce que Dieu lui a dit près du buisson: C'est moi, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob! Il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants. Vous vous égarez complètement. Un des scribes, qui les avait entendus débattre et voyait qu'il leur avait bien répondu, vint lui demander: Quel est le premier de tous les commandements? Jésus répondit: Le premier, c'est: Ecoute, Israël! Le Seigneur, notre Dieu, le Seigneur est un, et tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ton intelligence et de toute ta force. Le second, c'est: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n'y a pas d'autre commandement plus grand que ceux-là. Le scribe lui dit: C'est bien, maître; tu as dit avec vérité qu’ il est un et qu’ il n'y en a pas d'autre que lui, et que l'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force, et aimer son prochain comme soi-même, c'est plus que tous les holocaustes et les sacrifices. Jésus, voyant qu'il avait répondu judicieusement, lui dit: Tu n'es pas loin du royaume de Dieu. Et personne n'osait plus l'interroger. Jésus enseignait dans le temple: Comment les scribes peuvent-ils dire que le Christ est fils de David? David lui-même, par l'Esprit saint, a dit: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds. David lui-même l'appelle Seigneur; d'où peut-il donc être son fils? Et la foule, nombreuse, l'écoutait avec plaisir. Il leur disait, dans son enseignement: Gardez-vous des scribes; ils aiment se promener avec de longues robes, être salués sur les places publiques, avoir les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les dîners; ils dévorent les maisons des veuves et, pour l'apparence, ils font de longues prières. Ils recevront un jugement particulièrement sévère. S'étant assis en face du Trésor, il regardait comment la foule y mettait de la monnaie de bronze. Nombre de riches mettaient beaucoup. Vint aussi une pauvre veuve qui mit deux leptes valant un quadrant. Alors il appela ses disciples et leur dit: Amen, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tous ceux qui ont mis quelque chose dans le Trésor; car tous ont mis de leur abondance, mais elle, elle a mis, de son manque, tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre. Alors qu'il sort du temple, un de ses disciples lui dit: Maître, regarde, quelles pierres, quelles constructions! Jésus lui répondit: Tu vois ces grandes constructions? Il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Comme il était assis sur le mont des Oliviers, en face du temple, Pierre, Jacques, Jean et André se mirent à l'interroger, en privé: Dis-nous, quand cela arrivera-t-il? Quel sera le signe annonçant la fin de toutes ces choses? Jésus se mit alors à leur dire: Prenez garde que personne ne vous égare. Beaucoup viendront en se servant de mon nom, en disant: « C'est moi! », et ils égareront une multitude de gens. Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerres, ne vous alarmez pas: cela doit arriver, mais ce n'est pas encore la fin. Car nation se dressera contre nation et royaume contre royaume; dans divers lieux il y aura des tremblements de terre, il y aura des famines. Ce sera le commencement des douleurs de l'accouchement. Prenez garde à vous-mêmes; on vous livrera aux tribunaux et vous serez battus dans les synagogues; vous comparaîtrez devant des gouverneurs et des rois à cause de moi; ce sera pour eux un témoignage. Il faut d'abord que la bonne nouvelle soit proclamée à toutes les nations. Quand on vous emmènera pour vous livrer, ne vous inquiétez pas à l'avance de ce que vous direz, mais dites ce qui vous sera donné à ce moment même; car ce n'est pas vous qui parlerez, c'est l'Esprit saint. Le frère livrera son frère à la mort, et le père son enfant; les enfants se dresseront contre leurs parents et les feront mettre à mort. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom; mais celui qui persévérera jusqu'à la fin sera sauvé. Lorsque vous verrez l'abominable dévastateur installé là où il ne doit pas être – que le lecteur comprenne – alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; que celui qui sera sur le toit en terrasse n'en descende pas, qu'il ne rentre pas pour prendre quelque chose chez lui; et que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière pour prendre son vêtement. Quel malheur pour les femmes enceintes et pour celles qui allaiteront en ces jours-là! Priez pour que cela n'arrive pas en hiver. Car ces jours-là seront des jours de détresse, d'une détresse telle qu'il n'y en a pas eu de semblable depuis le commencement du monde que Dieu a créé jusqu'à maintenant, et qu'il n'y en aura jamais plus. Si le Seigneur n'avait abrégé ces jours, personne ne serait sauvé; mais il a abrégé ces jours à cause de ceux qu'il a choisis. Si alors quelqu'un vous dit: « Le Christ est ici! », « il est là-bas! », ne le croyez pas. Car des christs de mensonge et des prophètes de mensonge se lèveront; ils donneront des signes et des prodiges pour égarer, si possible, ceux qui ont été choisis. Soyez sur vos gardes; je vous ai bien prévenus. Mais en ces jours-là, après cette détresse-là, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont du ciel, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venant sur les nuées avec beaucoup de puissance, avec gloire. Alors il enverra les anges et rassemblera des quatre vents, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité du ciel, ceux qu'il a choisis. Laissez-vous instruire par la parabole tirée du figuier: dès que ses branches deviennent tendres et que les feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même, vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez qu'il est proche, aux portes. Amen, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, pas même le Fils, mais le Père seul. Prenez garde, restez éveillés, car vous ne savez pas quand ce sera le moment. Il en sera comme d'un homme qui, partant en voyage, laisse sa maison, donne autorité à ses esclaves, à chacun sa tâche, et commande au gardien de la porte de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand viendra le maître de maison: le soir, ou au milieu de la nuit, ou au chant du coq, ou au matin; craignez qu'il n'arrive à l'improviste et ne vous trouve endormis. Ce que je vous dis, je le dis à tous: Veillez. La Pâque et les Pains sans levain devaient avoir lieu deux jours après. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment le faire arrêter par ruse et le tuer. Car ils disaient: Pas en pleine fête, de peur qu'il n'y ait de l'agitation parmi le peuple. Comme il était à Béthanie, chez Simon le lépreux, une femme entra pendant qu'il était à table. Elle tenait un flacon d'albâtre plein d'un parfum de nard pur, de grand prix; elle brisa le flacon et répandit le parfum sur la tête de Jésus. Quelques-uns s'indignaient: A quoi bon gaspiller ce parfum? On aurait pu vendre ce parfum plus de trois cents deniers, et les donner aux pauvres. Et ils s'emportaient contre elle. Mais Jésus dit: Laissez-la. Pourquoi la tracassez-vous? Elle a accompli une belle œuvre à mon égard; les pauvres, en effet, vous les avez toujours avec vous, et vous pouvez leur faire du bien quand vous voulez; mais moi, vous ne m'avez pas toujours. Elle a fait ce qu'elle a pu; elle a d'avance embaumé mon corps pour l'ensevelissement. Amen, je vous le dis, partout où la bonne nouvelle sera proclamée, dans le monde entier, on racontera aussi, en mémoire de cette femme, ce qu'elle a fait. Judas Iscarioth, l'un des Douze, alla trouver les grands prêtres afin de le leur livrer. Quand ils l'entendirent, ils se réjouirent et promirent de lui donner de l'argent. Il cherchait une occasion pour le livrer. Le premier jour des Pains sans levain, le jour où l'on sacrifiait la Pâque, ses disciples lui disent: Où veux-tu que nous allions te préparer le repas de la Pâque? Il envoie deux de ses disciples et leur dit: Allez à la ville; un homme portant une cruche d'eau viendra à votre rencontre; suivez-le, et là où il entrera, dites au maître de maison: Le maître dit: Où est la salle où je mangerai la Pâque avec mes disciples? Il vous montrera une grande chambre à l'étage, aménagée et toute prête: c'est là que vous ferez pour nous les préparatifs. Les disciples partirent, arrivèrent à la ville, trouvèrent les choses comme il leur avait dit et préparèrent la Pâque. Le soir venu, il arrive avec les Douze. Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit: Amen, je vous le dis, l'un de vous, qui mange avec moi, me livrera. Attristés, ils se mirent à lui dire l'un après l'autre: Est-ce moi? Il leur répondit: C'est l'un des Douze, celui qui met avec moi la main dans le plat. Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est écrit de lui. Mais quel malheur pour cet homme par qui le Fils de l'homme est livré! Mieux vaudrait pour cet homme ne pas être né. Pendant qu'ils mangeaient, il prit du pain; après avoir prononcé la bénédiction, il le rompit et le leur donna en disant: Prenez; c'est mon corps. Il prit ensuite une coupe; après avoir rendu grâce, il la leur donna, et ils en burent tous. Il leur dit alors: C'est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour une multitude. Amen, je vous le dis, je ne boirai plus du produit de la vigne jusqu'au jour où je le boirai, nouveau, dans le royaume de Dieu. Après avoir chanté, ils sortirent vers le mont des Oliviers. Jésus leur dit: Il y aura pour vous tous une cause de chute, car il est écrit: Je frapperai le berger, et les moutons seront dispersés. Mais après mon réveil, je vous précéderai en Galilée. Pierre lui dit: Quand cela serait pour tous une cause de chute, cela ne le serait pas pour moi. Jésus lui répond: Amen, je te le dis, aujourd'hui, cette nuit même, avant qu'un coq ait chanté deux fois, toi, tu m'auras renié par trois fois. Mais lui n'en protestait que davantage: Quand il me faudrait mourir avec toi, je ne te renierais pas! Et tous en disaient autant. Ils arrivent au lieu nommé Gethsémani, et il dit à ses disciples: Asseyez-vous ici pendant que je prierai. Il prend avec lui Pierre, Jacques et Jean. Il commença alors à éprouver l'effroi et l'angoisse. Il leur dit: Je suis triste à mourir; demeurez ici et veillez. S'étant avancé un peu, il tombait à terre et priait pour que, s'il était possible, cette heure s'éloigne de lui. Il disait: Abba, Père, tout est possible pour toi; éloigne de moi cette coupe. Toutefois, non pas ce que, moi, je veux, mais ce que, toi, tu veux. Il vient et les trouve endormis; il dit alors à Pierre: Simon, tu dors! Tu n'as pas été capable de veiller une heure! Veillez et priez, afin de ne pas entrer dans l'épreuve; l'esprit est ardent, mais la chair est faible. Il s'éloigna encore et pria en répétant les mêmes paroles. Puis il revint et les trouva endormis, car ils avaient les yeux lourds. Ils ne savaient que lui répondre. Il vient pour la troisième fois et leur dit: Vous dormez encore, vous vous reposez! C'en est fait. L'heure est venue; le Fils de l'homme est livré aux pécheurs. Levez-vous, allons; celui qui me livre s'est approché. Aussitôt, comme il parle encore, survient Judas, l'un des Douze, et avec lui une foule armée d'épées et de bâtons, envoyée par les grands prêtres, les scribes et les anciens. Celui qui le livrait leur avait donné un signal: Celui que j'embrasserai, c'est lui; arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde. Aussitôt arrivé, il s'approche de lui et lui dit: Rabbi! Et il l'embrassa. Alors ils mirent la main sur lui et l'arrêtèrent. Un de ceux qui étaient là tira l'épée, frappa l'esclave du grand prêtre et lui emporta l'oreille. Jésus leur dit: Vous êtes sortis pour vous emparer de moi avec des épées et des bâtons, comme si j'étais un bandit. Tous les jours j'étais parmi vous à enseigner dans le temple, et vous n'êtes pas venus m'arrêter. Mais c'est pour que les Ecritures soient accomplies. Alors tous l'abandonnèrent et prirent la fuite. Un jeune homme le suivait, vêtu seulement d'un drap. On l'arrête, mais lui, lâchant le drap, s'enfuit tout nu. Ils emmenèrent Jésus chez le grand prêtre; tous les grands prêtres, les anciens et les scribes se réunissent. Pierre l'avait suivi de loin, jusqu'à l'intérieur du palais du grand prêtre, dans la cour. Assis avec les gardes, il se chauffait près du feu. Les grands prêtres et tout le sanhédrin cherchaient un témoignage contre Jésus pour le faire mettre à mort, et ils n'en trouvaient pas; car beaucoup portaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne concordaient pas. Quelques-uns se levaient pour porter contre lui ce faux témoignage: Nous l'avons entendu dire: « Je détruirai ce sanctuaire fabriqué par des mains humaines et en trois jours j'en construirai un autre qui ne sera pas fabriqué par des mains humaines. » Et même sur ce point-là, leurs témoignages ne concordaient pas. Alors le grand prêtre se leva au milieu de l'assemblée et demanda à Jésus: Tu ne réponds rien? Que dis-tu des témoignages que ces gens portent contre toi? Il gardait le silence; il ne répondit rien. Le grand prêtre lui demandait encore: Est-ce toi qui es le Christ, le Fils du Béni? Jésus répondit: C'est moi. Et vous verrez le Fils de l'homme assis à la droite de la Puissance et venant avec les nuées du ciel. Alors le grand prêtre déchire ses vêtements et dit: Qu'avons-nous encore besoin de témoins? Vous avez entendu le blasphème. Qu'en pensez-vous? Tous le condamnèrent, le déclarant passible de mort. Quelques-uns se mirent à lui cracher dessus, à lui voiler le visage et à le frapper à coups de poing en lui disant: Fais le prophète! Et les gardes le reçurent avec des gifles. Pendant que Pierre était en bas, dans la cour, une des servantes du grand prêtre arrive. Voyant Pierre qui se chauffait, elle le regarde et dit: Toi aussi, tu étais avec Jésus le Nazaréen. Il le nia, en disant: Je ne sais pas, je ne comprends pas ce que tu veux dire, toi! Puis il sortit pour aller dans le vestibule; alors un coq chanta. La servante le vit et se remit à dire à ceux qui étaient là: C'est l'un d'entre eux. Lui, à nouveau, le niait. Peu après, ceux qui étaient là disaient encore à Pierre: Vraiment, tu es de ces gens-là, car tu es aussi galiléen. Alors il se mit à jurer, sous peine d'anathème: Je ne connais pas l'homme dont vous parlez! Aussitôt un coq chanta pour la seconde fois. Pierre se souvint de la parole que Jésus lui avait dite: Avant qu'un coq ait chanté deux fois, tu m'auras renié par trois fois. Alors il se mit à pleurer. Dès le matin, les grands prêtres tinrent conseil avec les anciens, les scribes et tout le sanhédrin. Après avoir lié Jésus, ils l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Pilate lui demanda: Es-tu le roi des Juifs, toi? Il lui répond: C'est toi qui le dis. Les grands prêtres portaient contre lui beaucoup d'accusations. Pilate lui demandait encore: Tu ne réponds rien? Vois tout ce dont ils t'accusent! Mais Jésus ne répondit plus rien, ce qui étonna Pilate. A chaque fête, il leur relâchait un prisonnier, celui qu'ils réclamaient. Un nommé Barabbas était en prison avec des émeutiers pour avoir, lors d'une émeute, commis un meurtre. La foule monta et se mit à demander qu'il agisse envers eux comme il avait coutume de le faire. Pilate leur répondit: Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? Car il savait que c'était par envie que les grands prêtres l'avaient livré. Mais les grands prêtres soulevèrent la foule, pour qu'il leur relâche plutôt Barabbas. Pilate reprit: Que voulez-vous donc que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs? Ils se remirent à crier: Crucifie-le! Pilate leur disait: Quel mal a-t-il donc fait? Mais ils crièrent de plus belle: Crucifie-le! Pilate décida de satisfaire la foule: il leur relâcha Barabbas; et, après avoir fait flageller Jésus, il le livra pour qu'il soit crucifié. Les soldats l'amenèrent à l'intérieur du palais – le prétoire – et ils appellent toute la cohorte. Ils l'habillent de pourpre et posent sur sa tête une couronne d'épines tressées. Puis ils se mirent à le saluer: Bonjour, roi des Juifs! Ils lui frappaient la tête avec un roseau, lui crachaient dessus et fléchissaient les genoux pour se prosterner devant lui. Après s'être moqués de lui, ils lui ôtèrent la pourpre et lui remirent ses vêtements. Puis ils l'emmènent pour le crucifier. Pour porter sa croix, ils réquisitionnent un passant qui vient de la campagne, Simon de Cyrène, père d'Alexandre et de Rufus. Et ils conduisent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui se traduit « Lieu du Crâne ». Ils voulurent lui donner du vin aromatisé de myrrhe, mais il n'en prit pas. Ils le crucifient et se partagent ses vêtements en tirant au sort ce que chacun emporterait. C'était la troisième heure quand ils le crucifièrent. L'inscription indiquant le motif de sa condamnation portait ces mots: « Le roi des Juifs. » Avec lui ils crucifient deux bandits, l'un à sa droite, l'autre à sa gauche. [ ] Les passants l'injuriaient en hochant la tête. Ils disaient: Hé! toi qui détruis le sanctuaire et reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même et descends de la croix! Les grands prêtres aussi, avec les scribes, se moquaient entre eux et disaient: Il en a sauvé d'autres, et il ne peut pas se sauver lui-même! Que le Christ, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix, afin que nous voyions et que nous croyions! Ceux qui étaient crucifiés avec lui l'insultaient aussi. A la sixième heure, il y eut des ténèbres sur toute la terre, jusqu'à la neuvième heure. A la neuvième heure, Jésus cria: Eloï, Eloï, lema sabachthani? ce qui se traduit: Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Quelques-uns de ceux qui étaient là l'entendirent; ils disaient: Tiens, il appelle Elie. Quelqu'un courut remplir de vin aigre une éponge et la fixa à un roseau pour lui donner à boire, en disant: Laissez, voyons si Elie va venir le descendre de là. Mais Jésus laissa échapper un grand cri et expira. Le voile du sanctuaire se déchira en deux, d'en haut jusqu'en bas. Voyant qu'il avait expiré de la sorte, le centurion qui était là, en face de lui, dit: Cet homme était vraiment Fils de Dieu. Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques le Mineur et de José, et Salomé, qui le suivaient et le servaient lorsqu'il était en Galilée, et beaucoup d'autres qui étaient montées avec lui à Jérusalem. Le soir était déjà là, et comme c'était le jour de la Préparation – la veille du sabbat – Joseph d'Arimathée, un membre honoré du conseil, qui attendait lui aussi le règne de Dieu, arriva. Il osa se rendre chez Pilate pour demander le corps de Jésus. Etonné qu'il soit déjà mort, Pilate fit appeler le centurion et lui demanda s'il était mort depuis longtemps. Renseigné par le centurion, il donna le corps à Joseph. Celui-ci acheta un drap, descendit Jésus de la croix, l'enveloppa avec le drap et le mit dans un tombeau taillé dans le roc, puis il roula une pierre contre l'entrée du tombeau. Marie-Madeleine et Marie, mère de José, regardaient où on l'avait mis. Lorsque le sabbat fut passé, Marie-Madeleine, Marie, mère de Jacques, et Salomé achetèrent des aromates, pour venir l'embaumer. Le premier jour de la semaine, elles viennent au tombeau de bon matin, au lever du soleil. Elles disaient entre elles: Qui roulera pour nous la pierre de l'entrée du tombeau? Levant les yeux, elles voient que la pierre, qui était très grande, a été roulée. En entrant dans le tombeau, elles virent un jeune homme assis à droite, vêtu d'une robe blanche; elles furent effrayées. Il leur dit: Ne vous effrayez pas; vous cherchez Jésus le Nazaréen, le crucifié; il s'est réveillé, il n'est pas ici; voici le lieu où on l'avait mis. Mais allez dire à ses disciples et à Pierre qu'il vous précède en Galilée: c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit. Elles sortirent du tombeau et s'enfuirent tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. [Après s'être relevé, au matin du premier jour de la semaine, il apparut d'abord à Marie-Madeleine, de laquelle il avait chassé sept démons. Elle alla porter la nouvelle à ceux qui avaient été avec lui, alors qu'ils étaient en deuil et qu'ils pleuraient. Quand ils entendirent qu'il était vivant et qu'elle l'avait vu, ils ne le crurent pas. Après cela, il se manifesta, sous une autre apparence, à deux d'entre eux qui allaient à la campagne. Ils revinrent eux aussi l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. Enfin, il se manifesta aux Onze, pendant qu'ils étaient à table, et il leur reprocha sévèrement leur manque de foi et leur obstination, parce qu'ils n'avaient pas cru ceux qui l'avaient vu après son réveil. Puis il leur dit: Allez dans le monde entier et proclamez la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui deviendra croyant et recevra le baptême sera sauvé, mais celui qui ne croira pas sera condamné. Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants: par mon nom, ils chasseront les démons; ils parleront des langues nouvelles; ils saisiront des serpents; s'ils boivent un breuvage mortel, quel qu'il soit, il ne leur fera aucun mal; ils poseront les mains sur les malades et ceux-ci seront guéris. Le Seigneur Jésus, après leur avoir parlé, fut enlevé au ciel et il s'assit à la droite de Dieu. Et ils s'en allèrent proclamer partout le message. Le Seigneur œuvrait avec eux et confirmait la Parole par les signes qui l'accompagnaient.] [Mais elles annoncèrent brièvement aux compagnons de Pierre tout ce qu'on leur avait enjoint de dire. Après cela Jésus lui-même les envoya porter de l'Orient à l'Occident la proclamation sacrée et impérissable du salut éternel. Amen.] Puisque beaucoup ont entrepris de composer un récit des faits qui se sont accomplis parmi nous, tels que nous les ont transmis ceux qui, dès le commencement, en ont été les témoins oculaires et sont devenus serviteurs de la Parole, il m'a semblé bon, à moi aussi, après m'être informé exactement de tout depuis les origines, de te l'exposer par écrit d'une manière suivie, très excellent Théophile, afin que tu connaisses la certitude des enseignements que tu as reçus. Aux jours d'Hérode, roi de Judée, il y eut un prêtre nommé Zacharie, de la classe d'Abiya; sa femme était une descendante d'Aaron, et son nom était Elisabeth. Tous deux étaient justes devant Dieu et suivaient d'une manière irréprochable tous les commandements et les ordonnances du Seigneur. Mais ils n'avaient pas d'enfant, parce qu'Elisabeth était stérile, et ils étaient l'un et l'autre avancés en âge. Or, dans l'exercice de ses fonctions devant Dieu, selon le tour de sa classe, il fut désigné par le sort, suivant la coutume du sacerdoce, pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y offrir l'encens. Toute la multitude du peuple était dehors en prière à l'heure de l'encens. Alors l'ange du Seigneur lui apparut, debout à droite de l'autel de l'encens. Zacharie fut troublé en le voyant; la peur s'empara de lui. Mais l'ange lui dit: N'aie pas peur, Zacharie; car ta prière a été exaucée. Ta femme, Elisabeth, te donnera un fils, et tu l'appelleras du nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur, il ne boira ni vin ni boisson alcoolisée, il sera rempli d'Esprit saint depuis le ventre de sa mère et il ramènera beaucoup d'Israélites au Seigneur, leur Dieu. Il ira devant lui avec l'esprit et la puissance d'Elie, afin de ramener le cœur des pères vers les enfants et les rebelles à l'intelligence des justes, et de former pour le Seigneur un peuple préparé. Zacharie dit à l'ange: A quoi le saurai-je? Car, moi, je suis vieux, et ma femme est avancée en âge. L'ange lui répondit: Je suis Gabriel, celui qui se tient devant Dieu; j'ai été envoyé pour te parler et t'annoncer cette bonne nouvelle. Eh bien, tu seras muet, tu ne pourras plus parler jusqu'au jour où cela se produira, parce que tu n'as pas cru mes paroles, qui s'accompliront en leur temps. Cependant le peuple attendait Zacharie et s'étonnait qu'il s'attarde dans le sanctuaire. A sa sortie, il ne put leur parler, et ils comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire; il se mit à leur faire des signes et demeurait muet. Lorsque ses jours de service furent achevés, il rentra chez lui. Quelque temps après, sa femme, Elisabeth, fut enceinte. Elle se cacha pendant cinq mois; elle disait: Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi au temps où il a décidé de retirer ma honte parmi les humains. Au sixième mois, l'ange Gabriel fut envoyé par Dieu dans une ville de Galilée du nom de Nazareth, chez une vierge fiancée à un homme du nom de Joseph, de la maison de David; le nom de la vierge était Marie. Il entra chez elle et dit: Réjouis-toi, toi qui es comblée par la grâce; le Seigneur est avec toi. Très troublée par cette parole, elle se demandait ce que pouvait bien signifier une telle salutation. L'ange lui dit: N'aie pas peur, Marie; car tu as trouvé grâce auprès de Dieu. Tu vas être enceinte; tu mettras au monde un fils et tu l'appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et sera appelé Fils du Très-Haut, et le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père. Il régnera pour toujours sur la maison de Jacob; son règne n'aura pas de fin. Marie dit à l'ange: Comment cela se produira-t-il, puisque je n'ai pas de relations avec un homme? L'ange lui répondit: L'Esprit saint viendra sur toi, et la puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre. C'est pourquoi l'enfant qui naîtra sera saint; il sera appelé Fils de Dieu. Elisabeth, ta parente, a elle aussi conçu un fils, dans sa vieillesse: celle qu'on appelait femme stérile est dans son sixième mois. Car rien n'est impossible de la part de Dieu. Marie dit: Je suis l'esclave du Seigneur; qu'il m'advienne selon ta parole. Et l'ange s'éloigna d'elle. En ces jours-là, Marie partit en hâte vers la région montagneuse et se rendit dans une ville de Juda. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Elisabeth. Dès qu'Elisabeth entendit la salutation de Marie, l'enfant tressaillit dans son ventre. Elisabeth fut remplie d'Esprit saint et cria: Bénie sois-tu entre les femmes, et béni soit le fruit de ton ventre! Comment m'est-il accordé que la mère de mon Seigneur vienne me voir? Car dès que ta salutation a retenti à mes oreilles, l'enfant a tressailli d'allégresse dans mon ventre. Heureuse celle qui a cru, car ce qui lui a été dit de la part du Seigneur s'accomplira! Et Marie dit: Je magnifie le Seigneur, je suis transportée d'allégresse en Dieu, mon Sauveur, parce qu'il a porté les regards sur l'abaissement de son esclave. Désormais, en effet, chaque génération me dira heureuse, parce que le Puissant a fait pour moi de grandes choses. Son nom est sacré, et sa compassion s'étend de génération en génération sur ceux qui le craignent. Il a déployé le pouvoir de son bras; il a dispersé ceux qui avaient des pensées orgueilleuses, il a fait descendre les puissants de leurs trônes, élevé les humbles, rassasié de biens les affamés, renvoyé les riches les mains vides. Il a secouru Israël, son serviteur, et il s'est souvenu de sa compassion – comme il l'avait dit à nos pères – envers Abraham et sa descendance, pour toujours. Marie demeura avec Elisabeth environ trois mois. Puis elle retourna chez elle. Le temps où Elisabeth devait accoucher arriva, et elle mit au monde un fils. Ses voisins et les gens de sa parenté apprirent que le Seigneur avait fait preuve envers elle d'une grande compassion, et ils se réjouirent avec elle. Le huitième jour, ils vinrent circoncire l'enfant, et ils allaient lui donner le nom de son père, Zacharie. Mais sa mère dit: Non, il sera appelé Jean. Ils lui dirent: Il n'y a dans ta parenté personne qui porte ce nom. Et ils faisaient des signes à son père pour savoir comment il voulait l'appeler. Zacharie demanda une tablette et il écrivit: Son nom est Jean. Et tous s'étonnèrent. A l'instant même, sa bouche s'ouvrit et sa langue se délia; il se mit à parler et à bénir Dieu. Tous les habitants des alentours furent saisis de crainte et, dans toute la région montagneuse de la Judée, on discutait de tous ces événements. Tous ceux qui en entendaient parler se mirent à réfléchir. Ils se demandaient: Que sera donc cet enfant? Car la main du Seigneur était avec lui. Zacharie, son père, fut rempli d'Esprit saint et se mit à parler en prophète, en disant: Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, d'être intervenu en faveur de son peuple, d'avoir assuré sa rédemption et de nous avoir suscité une corne de salut dans la maison de David, son serviteur, – comme il en a parlé par la bouche de ses saints prophètes d'autrefois – un salut qui nous délivre de nos ennemis et de tous ceux qui nous détestent. C'est ainsi qu'il montre sa compassion envers nos pères et qu'il se souvient de son alliance sacrée, selon le serment qu'il a juré à Abraham, notre père; ainsi nous accorde-t-il, après avoir été délivrés des ennemis, de pouvoir sans crainte lui rendre un culte dans la sainteté et la justice, devant lui, tout au long de nos jours. Et toi, mon enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut; car tu iras devant le Seigneur pour préparer ses chemins, pour donner à son peuple la connaissance du salut par le pardon de ses péchés, grâce à la tendre compassion de notre Dieu. C'est par elle que le soleil levant brillera sur nous d'en haut pour éclairer ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort et pour diriger nos pas vers le chemin de la paix. Or l'enfant grandissait et devenait fort par l'Esprit. Il demeurait dans les déserts, jusqu'au jour où il se présenta devant Israël. En ces jours-là parut un décret de César Auguste, en vue du recensement de toute la terre habitée. Ce premier recensement eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Tous allaient se faire recenser, chacun dans sa propre ville. Joseph aussi monta de Galilée, de la ville de Nazareth, pour se rendre en Judée, dans la ville de David appelée Bethléem, parce qu'il était de la maison et de la famille de David, afin de se faire inscrire avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Pendant qu'ils étaient là, le temps où elle devait accoucher arriva, et elle mit au monde son fils premier-né. Elle l'emmaillota et l'installa dans une mangeoire, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle. Il y avait, dans cette même région, des bergers qui passaient dans les champs les veilles de la nuit pour garder leurs troupeaux. L'ange du Seigneur survint devant eux, et la gloire du Seigneur se mit à briller tout autour d'eux. Ils furent saisis d'une grande crainte. Mais l'ange leur dit: N'ayez pas peur, car je vous annonce la bonne nouvelle d'une grande joie qui sera pour tout le peuple: aujourd'hui, dans la ville de David, il vous est né un sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. Et ceci sera pour vous un signe: vous trouverez un nouveau-né emmailloté et couché dans une mangeoire. Et soudain il se joignit à l'ange une multitude de l'armée céleste, qui louait Dieu et disait: Gloire à Dieu dans les lieux très hauts, et, sur la terre, paix parmi les humains en qui il prend plaisir! Lorsque les anges se furent éloignés d'eux vers le ciel, les bergers se dirent les uns aux autres: Allons donc jusqu'à Bethléem, et voyons ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. Ils s'y rendirent en hâte et trouvèrent Marie, Joseph, et le nouveau-né couché dans la mangeoire. Après l'avoir vu, ils firent connaître ce qui leur avait été dit au sujet de cet enfant. Tous ceux qui les entendirent s'étonnèrent de ce que disaient les bergers. Marie retenait toutes ces choses et y réfléchissait. Quant aux bergers, ils s'en retournèrent en glorifiant et louant Dieu pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, conformément à ce qui leur avait été dit. Quand huit jours furent accomplis, il fut circoncis et on lui donna le nom de Jésus, celui que l'ange avait indiqué avant sa conception. Et, quand les jours de leur purification furent accomplis selon la loi de Moïse, ils l'amenèrent à Jérusalem pour le présenter au Seigneur – suivant ce qui est écrit dans la loi du Seigneur: Tout mâle né le premier de sa mère sera consacré au Seigneur  – et pour offrir en sacrifice une paire de tourterelles ou deux jeunes colombes, selon ce qui est dit dans la loi du Seigneur. Or il y avait à Jérusalem un homme du nom de Syméon. Cet homme était juste et pieux; il attendait la consolation d'Israël, et l'Esprit saint était sur lui. Il avait été divinement averti, par l'Esprit saint, qu'il ne verrait pas la mort avant d'avoir vu le Christ du Seigneur. Il vint au temple, poussé par l'Esprit. Et, comme les parents apportaient l'enfant Jésus pour accomplir à son égard ce qui était en usage d'après la loi, il le prit dans ses bras, bénit Dieu et dit: Maintenant, Maître, tu laisses ton esclave s'en aller en paix selon ta parole. Car mes yeux ont vu ton salut, celui que tu as préparé devant tous les peuples, lumière pour la révélation aux nations et gloire de ton peuple, Israël. Son père et sa mère s'étonnaient de ce qu'on disait de lui. Syméon les bénit et dit à Marie, sa mère: Celui-ci est là pour la chute et le relèvement de beaucoup en Israël, et comme un signe qui provoquera la contradiction – et, toi-même, une épée te transpercera – de sorte que soient révélés les raisonnements de beaucoup. Il y avait aussi une prophétesse, Anne, fille de Phanuel, de la tribu d'Aser. Elle était très avancée en âge. Après avoir vécu sept ans avec son mari depuis sa virginité, elle était restée veuve; âgée de quatre-vingt-quatre ans, elle ne s'éloignait pas du temple et prenait part au culte, nuit et jour, par des jeûnes et des prières. Elle aussi survint à ce moment même; elle louait Dieu et parlait de l'enfant à tous ceux qui attendaient la rédemption de Jérusalem. Lorsqu'ils eurent accompli tout ce que prescrivait la loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, à Nazareth, leur ville. Or l'enfant grandissait et devenait fort; il était rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui. Ses parents allaient chaque année à Jérusalem, pour la fête de la Pâque. Lorsqu'il eut douze ans, ils y montèrent selon la coutume de la fête. Puis, quand les jours furent achevés et qu'ils s'en retournèrent, l'enfant Jésus resta à Jérusalem, mais ses parents ne s'en aperçurent pas. Pensant qu'il était avec leurs compagnons de voyage, ils firent une journée de chemin et le cherchèrent parmi les gens de leur parenté et leurs connaissances. Mais ils ne le trouvèrent pas et retournèrent à Jérusalem en le cherchant. Au bout de trois jours, ils le trouvèrent dans le temple, assis au milieu des maîtres, les écoutant et les interrogeant. Tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits de son intelligence et de ses réponses. Quand ils le virent, ils furent ébahis; sa mère lui dit: Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Ton père et moi, nous te cherchions avec angoisse! Il leur répondit: Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que j'ai à faire chez mon Père? Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Puis il descendit avec eux à Nazareth; il leur était soumis. Sa mère retenait toutes ces choses. Et Jésus progressait en sagesse, en stature et en grâce auprès de Dieu et des humains. La quinzième année du gouvernement de Tibère César – alors que Ponce Pilate était gouverneur de la Judée, Hérode tétrarque de la Galilée, Philippe, son frère, tétrarque de l'Iturée et du territoire de la Trachonitide, Lysanias tétrarque de l'Abilène, et du temps des grands prêtres Anne et Caïphe – la parole de Dieu parvint à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Il se rendit dans toute la région du Jourdain, proclamant un baptême de changement radical, pour le pardon des péchés, selon ce qui est écrit dans le livre des paroles du prophète Esaïe: C'est celui qui crie dans le désert: préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers! Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline seront abaissées, les passages tortueux deviendront droits, les chemins raboteux seront nivelés, et tous verront le salut de Dieu. Il disait donc aux foules qui venaient pour recevoir de lui le baptême: Vipères, qui vous a montré comment fuir la colère à venir? Produisez donc des fruits dignes du changement radical, et ne commencez pas à vous dire: « Nous avons Abraham pour père! » Car je vous dis que de ces pierres Dieu peut susciter des enfants à Abraham. Maintenant déjà la hache est prête à attaquer les arbres à la racine: tout arbre donc qui ne produit pas de beau fruit est coupé et jeté au feu. Les foules l'interrogeaient: Que devons-nous donc faire? Il leur répondait: Que celui qui a deux tuniques partage avec celui qui n'en a pas, et que celui qui a de quoi manger fasse de même. Des collecteurs des taxes aussi vinrent pour recevoir le baptême; ils lui demandèrent: Maître, que devons-nous faire? Il leur dit: N'exigez rien au-delà de ce qui vous a été ordonné. Des soldats aussi l'interrogeaient: Et nous, que devons-nous faire? Il leur dit: Ne faites violence à personne, n'accusez personne à tort, et contentez-vous de votre solde. Comme le peuple était dans l'attente, et que tous se demandaient si Jean n'était pas le Christ, il leur répondit à tous: Moi, je vous baptise d'eau, mais il vient, celui qui est plus puissant que moi, et ce serait encore trop d'honneur pour moi que de délier la lanière de ses sandales. Lui vous baptisera dans l'Esprit saint et le feu. Il a sa fourche à la main, il va nettoyer son aire; il recueillera le blé dans sa grange, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint pas. Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple avec beaucoup d'autres encouragements. Mais Hérode le tétrarque, à qui Jean faisait des reproches au sujet d'Hérodiade, femme de son frère, et au sujet de toutes les mauvaises actions qu'Hérode avait commises, ajouta encore à toutes les autres celle d'enfermer Jean en prison. Quand tout le peuple reçut le baptême, Jésus aussi reçut le baptême; et, pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit, et l'Esprit saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et il survint une voix du ciel: Tu es mon Fils bien-aimé; c'est en toi que j'ai pris plaisir. Jésus, à ses débuts, avait environ trente ans. Il était, à ce qu'on pensait, fils de Joseph, fils de Héli, fils de Matthath, fils de Lévi, fils de Melki, fils de Yannaï, fils de Joseph, fils de Mattathias, fils d'Amos, fils de Nahoum, fils de Hesli, fils de Naggaï, fils de Maath, fils de Mattathias, fils de Séméîn, fils de Yosek, fils de Yoda, fils de Yoanân, fils de Rhésa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri, fils de Melki, fils d'Addi, fils de Kosam, fils d'Elmadam, fils d'Er, fils de Jésus, fils d'Eliézer, fils de Yorim, fils de Matthath, fils de Lévi, fils de Syméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Yonam, fils d'Eliakim, fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattata, fils de Natham, fils de David, fils de Jessé, fils de Yobed, fils de Boos, fils de Sala, fils de Naassôn, fils d'Aminadab, fils d'Admîn, fils d'Arni, fils de Hesrom, fils de Pharès, fils de Juda, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fils de Thara, fils de Nahor, fils de Serouk, fils de Ragau, fils de Phalek, fils de Héber, fils de Sala, fils de Kaïnam, fils d'Arphaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lamek, fils de Mathusalem, fils d'Hénoch, fils de Yareth, fils de Maléléel, fils de Kaïnam, fils d'Enos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu. Jésus, rempli d'Esprit saint, revint du Jourdain et fut conduit par l'Esprit au désert, où il fut mis à l'épreuve par le diable pendant quarante jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là et, quand ils furent achevés, il eut faim. Alors le diable lui dit: Si tu es Fils de Dieu, dis à cette pierre de devenir du pain. Jésus lui répondit: Il est écrit: L'être humain ne vivra pas de pain seulement. Le diable le conduisit plus haut, lui montra en un instant tous les royaumes de la terre habitée et lui dit: Je te donnerai toute l'autorité et la gloire de ces royaumes; car elle m'a été livrée, et je la donne à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute à toi. Jésus lui répondit: Il est écrit: C'est devant le Seigneur, ton Dieu, que tu te prosterneras, et c'est à lui seul que tu rendras un culte. Le diable le conduisit encore à Jérusalem, le plaça sur le haut du temple et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas; car il est écrit: Il donnera à ses anges des ordres à ton sujet, afin qu'ils te gardent; et: Ils te porteront sur leurs mains, de peur que ton pied ne heurte une pierre. Jésus lui répondit: Il est dit: Tu ne provoqueras pas le Seigneur, ton Dieu. Après avoir achevé de le mettre à l'épreuve, le diable s'éloigna de lui pour un temps. Jésus retourna en Galilée, avec la puissance de l'Esprit; le bruit s'en répandit dans toute la région. Il enseignait dans leurs synagogues, et il était glorifié par tous. Il vint à Nazareth, où il avait été élevé, et il se rendit à la synagogue, selon sa coutume, le jour du sabbat. Il se leva pour faire la lecture, et on lui remit le livre du prophète Esaïe. Il déroula le livre et trouva le passage où il était écrit: L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a conféré l'onction pour annoncer la bonne nouvelle aux pauvres; il m'a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le retour à la vue, pour renvoyer libres les opprimés, pour proclamer une année d'accueil de la part du Seigneur. Puis il roula le livre, le rendit au servant et s'assit. Les yeux de tous, dans la synagogue, étaient fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire: Aujourd'hui cette Ecriture, que vous venez d'entendre, est accomplie. Tous lui rendaient témoignage, étonnés des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche; ils disaient: N'est-ce pas le fils de Joseph? Il leur dit: Certainement, vous me citerez ce proverbe: Médecin, guéris-toi toi-même; tout ce qui s'est produit à Capharnaüm, selon ce que nous avons appris, fais-le aussi ici, dans ton pays! Il leur dit encore: Amen, je vous le dis, aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays. En vérité, je vous le dis, il y avait beaucoup de veuves en Israël aux jours d'Elie, lorsque le ciel fut fermé trois ans et six mois et qu'il y eut une grande famine sur tout le pays; et cependant Elie ne fut envoyé vers aucune d'elles, mais vers une veuve de Sarepta, dans le pays de Sidon. Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Elisée; et cependant aucun d'eux ne fut purifié, mais Naaman le Syrien. Lorsqu'ils entendirent cela, tous, dans la synagogue, furent remplis de fureur. Ils se levèrent, le chassèrent hors de la ville et le menèrent jusqu'à un escarpement de la montagne sur laquelle leur ville était construite, afin de le précipiter en bas. Mais lui passa au milieu d'eux et s'en alla. Il descendit à Capharnaüm, ville de la Galilée; il enseignait le jour du sabbat. Ils étaient ébahis de son enseignement, car sa parole avait de l'autorité. Il se trouvait dans la synagogue un homme qui avait un esprit de démon impur, et qui cria: Hé! Pourquoi te mêles-tu de nos affaires, Jésus le Nazaréen? Es-tu venu pour notre perte? Je sais bien qui tu es: le Saint de Dieu! Jésus le rabroua, en disant: Tais-toi et sors de cet homme. Le démon jeta l'homme à terre au milieu de l'assemblée et sortit de lui sans lui faire aucun mal. Tous furent saisis d'effroi; ils se disaient les uns aux autres: Quelle est cette parole? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs, et ils sortent! Et la rumeur à son sujet se répandait en tout lieu dans la région. Il partit de la synagogue et se rendit chez Simon. La belle-mère de Simon était en proie à une forte fièvre, et ils le sollicitèrent en sa faveur. Il se pencha sur elle, rabroua la fièvre, et la fièvre la quitta. A l'instant même elle se leva et se mit à les servir. Après le coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de divers maux les lui amenèrent. Il les guérissait en imposant les mains à chacun d'eux. Des démons aussi sortaient de beaucoup de personnes, en criant: Toi, tu es le Fils de Dieu. Il les rabrouait et ne leur permettait pas de parler, parce qu'ils savaient qu'il était le Christ. Lorsque le jour parut, il sortit et alla dans un lieu désert. Les foules se mirent à sa recherche et vinrent jusqu'à lui; elles voulaient le retenir, afin qu'il ne les quitte pas. Mais il leur dit: Il faut aussi que j'annonce aux autres villes la bonne nouvelle du règne de Dieu; car c'est pour cela que j'ai été envoyé. Et il proclamait le message dans les synagogues de la Judée. Comme la foule se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu, et qu'il se tenait près du lac de Gennésareth, il vit au bord du lac deux bateaux d'où les pêcheurs étaient descendus pour laver leurs filets. Il monta dans l'un de ces bateaux, qui était à Simon, et il lui demanda de s'éloigner un peu du rivage. Puis il s'assit, et du bateau il instruisait les foules. Lorsqu'il eut cessé de parler, il dit à Simon: Avance en eau profonde, et jetez vos filets pour pêcher. Simon lui répondit: Maître, nous avons travaillé toute la nuit sans rien prendre. Mais, sur ta parole, je vais jeter les filets. L'ayant fait, ils prirent une grande quantité de poissons: leurs filets se déchiraient. Ils firent signe à leurs associés qui étaient dans l'autre bateau de venir les aider. Ceux-ci vinrent et remplirent les deux bateaux, au point qu'ils enfonçaient. Quand il vit cela, Simon Pierre tomba aux genoux de Jésus et dit: Seigneur, éloigne-toi de moi: je suis un homme pécheur. Car l'effroi l'avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, à cause de la pêche qu'ils avaient faite. Il en était de même de Jacques et de Jean, fils de Zébédée, les compagnons de Simon. Jésus dit à Simon: N'aie pas peur; désormais ce sont des êtres humains que tu prendras. Alors ils ramenèrent les bateaux à terre, laissèrent tout et le suivirent. Il était dans une de ces villes quand un homme couvert de lèpre survint. Voyant Jésus, il tomba face contre terre et lui adressa cette prière: Seigneur, si tu le veux, tu peux me rendre pur. Il tendit la main, le toucha et dit: Je le veux, sois pur. Aussitôt la lèpre le quitta. Puis il lui enjoignit de n'en parler à personne. – Mais, dit-il, va te montrer au prêtre, et fais une offrande pour ta purification comme Moïse l'a prescrit; ce sera pour eux un témoignage. On parlait de lui de plus en plus; de grandes foules de gens se rassemblaient pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies. Mais lui se retirait dans les déserts et priait. Un de ces jours-là, il enseignait. Des pharisiens et des maîtres de la loi étaient assis; ils étaient venus de tous les villages de Galilée et de Judée, et de Jérusalem; et la puissance du Seigneur était là pour qu'il réalise des guérisons. Des hommes arrivèrent, portant sur un lit un homme qui était paralysé; ils cherchaient à le faire entrer et à le placer devant lui. Comme ils ne savaient pas par où le faire entrer, à cause de la foule, ils montèrent sur le toit et le firent descendre au travers des tuiles avec son lit, au milieu de l'assemblée, devant Jésus. Voyant leur foi, il dit: Tes péchés te sont pardonnés. Les scribes et les pharisiens se mirent à raisonner: Qui est-il, celui-ci, qui profère des blasphèmes? Qui peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul? Jésus connut leurs raisonnements; il leur demanda: Pourquoi tenez-vous des raisonnements? Qu'est-ce qui est le plus facile, de dire: « Tes péchés te sont pardonnés », ou de dire: « Lève-toi et marche! » Eh bien, afin que vous sachiez que le Fils de l'homme a l'autorité sur la terre pour pardonner les péchés – il dit au paralysé: Je te le dis, lève-toi, prends ton lit et rentre chez toi. A l'instant même, l'homme se leva devant eux, prit sa couche et s'en alla chez lui en glorifiant Dieu. Tous, stupéfaits, glorifiaient Dieu; remplis de crainte, ils disaient: Nous avons vu des choses étranges aujourd'hui! Après cela, il sortit et aperçut un collecteur des taxes, nommé Lévi, assis au bureau des taxes. Il lui dit: Suis-moi. Celui-ci laissa tout, se leva et se mit à le suivre. Lévi donna pour lui un grand banquet chez lui; il y avait une grande foule de collecteurs des taxes et d'autres personnes à table avec eux. Les pharisiens et leurs scribes maugréaient; ils disaient à ses disciples: Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les collecteurs des taxes et les pécheurs? Jésus leur répondit: Ce ne sont pas ceux qui sont en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades. Ce ne sont pas des justes, mais des pécheurs, que je suis venu appeler à un changement radical. Ils lui dirent: Les disciples de Jean, comme ceux des pharisiens, jeûnent fréquemment et font des prières, alors que les tiens mangent et boivent. Jésus leur dit: Pouvez-vous faire jeûner les amis du marié pendant que le marié est avec eux? Les jours viendront où le marié leur sera enlevé; alors ils jeûneront, en ces jours-là. Il leur disait aussi une parabole: Personne ne déchire une pièce sur un habit neuf pour raccommoder un vieil habit; autrement, il aura déchiré l'habit neuf et la pièce qu'il en aura prise ne sera pas assortie au vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; autrement le vin nouveau fait éclater les outres, il se répand, et les outres sont perdues; il faut mettre le vin nouveau dans des outres neuves! Et personne, après avoir bu du vin vieux, n'en veut du nouveau, car il dit: Le vieux est bon! Comme il traversait des champs un jour de sabbat, ses disciples arrachaient des épis et les mangeaient, après les avoir frottés dans leurs mains. Quelques pharisiens dirent: Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis un jour de sabbat? Jésus leur répondit: N'avez-vous même pas lu ce que fit David, lorsqu'il eut faim, lui et ceux qui étaient avec lui? – comment il entra dans la maison de Dieu, prit les pains offerts, en mangea et en donna à ceux qui étaient avec lui, alors qu'il est permis aux prêtres seuls d'en manger? Et il leur disait: Le Fils de l'homme est maître du sabbat. Un autre jour de sabbat, il se rendit à la synagogue pour enseigner. Il se trouvait là un homme dont la main droite était paralysée. Les scribes et les pharisiens observaient Jésus, pour voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat: c'était afin de trouver un motif de l'accuser. Mais il connaissait leurs raisonnements; il dit à l'homme qui avait la main paralysée: Lève-toi et tiens-toi là au milieu. Il se leva et se tint debout. Et Jésus leur dit: Je vous le demande, qu'est-ce qui est permis le jour du sabbat? Est-ce de faire du bien ou de faire du mal, de sauver une vie ou d'en causer la perte? Alors, promenant ses regards sur eux tous, il dit à l'homme: Tends ta main. Il le fit, et sa main fut rétablie. Remplis de fureur, ils discutaient entre eux sur ce qu'ils pourraient faire contre Jésus. En ces jours-là, Jésus s'en alla prier dans la montagne; il passa toute la nuit à prier Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples et en choisit douze, à qui il donna aussi le nom d'apôtres: Simon, à qui il donna aussi le nom de Pierre, André, son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques, fils d'Alphée, Simon, celui qu'on appelle le Zélote, Judas, fils de Jacques, et Judas Iscarioth, qui devint traître. Il descendit avec eux et s'arrêta sur un endroit tout plat, où se trouvait une grande foule de ses disciples et une grande multitude du peuple de toute la Judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon. Ils étaient venus pour l'entendre et pour être guéris de leurs maladies. Ceux qui étaient perturbés par des esprits impurs étaient guéris. Et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous. Alors, levant les yeux sur ses disciples, il disait: Heureux êtes-vous, vous les pauvres, car le royaume de Dieu est à vous! Heureux êtes-vous, vous qui avez faim maintenant, car vous serez rassasiés! Heureux êtes-vous, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez! Heureux êtes-vous lorsque les gens vous détestent, lorsqu'ils vous excluent, vous insultent et rejettent votre nom comme infâme, à cause du Fils de l'homme. Réjouissez-vous en ce jour-là et tressaillez de joie, parce que votre récompense est grande dans le ciel; car c'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes. Mais quel malheur pour vous, les riches! Vous tenez votre consolation! Quel malheur pour vous qui êtes rassasiés maintenant! Vous aurez faim! Quel malheur pour vous qui riez maintenant! Vous serez dans le deuil et dans les larmes! Quel malheur pour vous, lorsque tout le monde parle en bien de vous! C'est ainsi que leurs pères traitaient les prophètes de mensonge! Mais je vous dis, à vous qui écoutez: aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous détestent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous injurient. Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre. Si quelqu'un te prend ton vêtement, ne l'empêche pas de prendre aussi ta tunique. Donne à quiconque te demande, et ne réclame pas tes biens à celui qui les prend. Ce que vous voulez que les gens fassent pour vous, faites-le pareillement pour eux. Si vous aimez ceux qui vous aiment, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment. Si vous faites du bien à ceux qui vous font du bien, quel gré vous en saura-t-on? Les pécheurs eux-mêmes en font autant. Et si vous prêtez à ceux de qui vous espérez recevoir, quel gré vous en saura-t-on? Même des pécheurs prêtent à des pécheurs afin de recevoir l'équivalent. Mais aimez vos ennemis, faites du bien et prêtez sans rien espérer. Votre récompense sera grande et vous serez fils du Très-Haut, car il est bon pour les ingrats et pour les mauvais. Soyez magnanimes, comme votre Père est magnanime. Ne jugez pas, et vous ne serez jamais jugés; ne condamnez pas, et vous ne serez jamais condamnés; absolvez, et vous serez absous. Donnez, et l'on vous donnera; on versera dans la grande poche de votre vêtement une bonne mesure, serrée, secouée et débordante; car c'est avec la mesure à laquelle vous mesurez qu'on mesurera pour vous en retour. Il leur dit aussi une parabole: Un aveugle peut-il guider un aveugle? Ne tomberont-ils pas tous deux dans une fosse? Le disciple n'est pas au-dessus du maître; mais tout disciple bien formé sera comme son maître. Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l'œil de ton frère, et ne remarques-tu pas la poutre qui est dans ton œil à toi? Comment peux-tu dire à ton frère: « Mon frère, laisse-moi ôter la paille qui est dans ton œil », toi qui ne vois pas la poutre qui est dans ton œil? Hypocrite, ôte d'abord la poutre de ton œil! Alors tu verras comment ôter la paille qui est dans l'œil de ton frère. Il n'y a pas de bon arbre qui produise un fruit pourri, ni d'arbre malade qui produise un beau fruit. Car chaque arbre se connaît à son propre fruit. On ne cueille pas des figues sur des épines, et l'on ne vendange pas des raisins sur des ronces. L'homme bon, du bon trésor de son cœur, fait sortir du bon, et le mauvais, de son mauvais trésor, fait sortir du mauvais; car c'est de l'abondance de son cœur que sa bouche parle. Pourquoi m'appelez-vous « Seigneur! Seigneur! » et ne faites-vous pas ce que je dis? Quiconque vient à moi, entend mes paroles et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il est semblable: il est semblable à un homme qui construit une maison. Il a creusé profondément et posé les fondations sur le roc. Une inondation est venue, et le torrent s'est rué contre cette maison, sans être capable de l'ébranler, parce qu'elle avait été bien construite. Mais celui qui entend et ne met pas en pratique est semblable à un homme qui a construit une maison sur la terre, sans fondations. Le torrent s'est rué contre elle: aussitôt elle s'est écroulée, et la ruine de cette maison a été grande. Après avoir achevé tous ces discours au peuple qui l'écoutait, il entra à Capharnaüm. Un centurion avait un esclave malade qui était sur le point de mourir et qui lui était très cher. Il entendit parler de Jésus et lui envoya quelques anciens des Juifs pour lui demander de venir sauver son esclave. Ils arrivèrent auprès de Jésus et le supplièrent d'une manière pressante en disant: Il est digne que tu lui accordes cela, car il aime notre nation, et c'est lui qui a construit notre synagogue. Jésus s'en alla avec eux. Il n'était plus très loin de la maison quand le centurion envoya des amis lui dire: Seigneur, ne prends pas tant de peine, car ce serait trop d'honneur pour moi que tu entres sous mon toit. C'est aussi pour cela que je ne me suis pas jugé digne de venir en personne vers toi. Mais dis une parole, et que mon serviteur soit guéri! Car je suis moi-même soumis à l'autorité de mes supérieurs et j'ai des soldats sous mes ordres; je dis à l'un: « Va! » et il va, à l'autre: « Viens! » et il vient, et à mon esclave: « Fais ceci! » et il le fait. Lorsque Jésus entendit ces paroles, il s'étonna à son sujet, se tourna vers la foule qui le suivait et dit: Je vous le dis, même en Israël je n'ai pas trouvé une telle foi. De retour à la maison, les envoyés trouvèrent l'esclave en bonne santé. Ensuite il se rendit dans une ville appelée Naïn; ses disciples et une grande foule faisaient route avec lui. Lorsqu'il approcha de la porte de la ville, on portait en terre un mort, fils unique de sa mère, qui était veuve; et il y avait avec elle une importante foule de la ville. Le Seigneur la vit; il fut ému par elle et lui dit: Ne pleure pas! Il s'approcha et toucha le cercueil. Ceux qui le portaient s'arrêtèrent. Il dit: Jeune homme, je te l'ordonne, réveille-toi! Et le mort s'assit et se mit à parler. Il le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte; ils glorifiaient Dieu et disaient: Un grand prophète s'est levé parmi nous, et: Dieu est intervenu en faveur de son peuple. Cette parole se répandit à son sujet dans la Judée tout entière et dans tous les environs. Les disciples de Jean lui racontèrent tout cela. Jean appela deux de ses disciples et les envoya demander au Seigneur: Est-ce toi, celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre? Arrivés auprès de lui, les hommes dirent: Jean le Baptiseur nous a envoyés te demander: « Est-ce toi, celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre? » A ce moment même, il guérit beaucoup de gens de maladies, d'infirmités et d'esprits mauvais, et il rendit la vue à de nombreux aveugles. Et il leur répondit: Allez raconter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles retrouvent la vue, les infirmes marchent, les lépreux sont purifiés, les sourds entendent, les morts se réveillent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui pour qui je ne serai pas une cause de chute! Après le départ des messagers de Jean, il se mit à dire aux foules à propos de Jean: Qu'êtes-vous allés voir au désert? Un roseau agité par le vent? Alors, qu'êtes-vous allés voir? Un homme vêtu avec raffinement? Mais ceux qui portent des vêtements somptueux et qui vivent dans le luxe sont dans les palais royaux! Qu'êtes-vous donc allés voir? Un prophète? Oui, je vous le dis, et plus qu'un prophète. C'est à son sujet qu'il est écrit: J'envoie devant toi mon messager, pour frayer ton chemin devant toi. Je vous le dis, parmi ceux qui sont nés de femmes, il n'y en a pas de plus grand que Jean. Cependant, le plus petit dans le royaume de Dieu est plus grand que lui. Tout le peuple qui l'avait écouté, et les collecteurs des taxes, avaient justifié Dieu en recevant le baptême de Jean; mais les pharisiens et les spécialistes de la loi, en ne recevant pas de lui le baptême, avaient rejeté les décisions de Dieu à leur égard. A qui donc comparerai-je les gens de cette génération? A qui sont-ils semblables? Voici à quoi ils sont semblables: des enfants assis sur la place publique, qui s'appellent les uns les autres pour dire: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; nous avons chanté des complaintes, et vous n'avez pas pleuré. Car Jean le Baptiseur est venu, il ne mangeait pas de pain et ne buvait pas de vin, et vous dites: « Il a un démon! » Le Fils de l'homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites: « C'est un glouton et un buveur, un ami des collecteurs des taxes, des pécheurs! » Mais la sagesse a été justifiée par tous ses enfants. Un des pharisiens l'invita à manger avec lui. Il entra donc chez le pharisien et s'installa à table. Or une femme, une pécheresse de la ville, sut qu'il était à table chez le pharisien; elle apporta un flacon d'albâtre plein de parfum et se tint derrière lui, à ses pieds. Elle pleurait et se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus; elle les essuyait avec ses cheveux, les embrassait et répandait sur eux du parfum. En voyant cela, le pharisien qui l'avait invité se dit: Si cet homme était prophète, il saurait qui est la femme qui le touche et ce qu'elle est: une pécheresse. Jésus lui dit: Simon, j'ai quelque chose à te dire. – Maître, parle, répondit-il. – Un créancier avait deux débiteurs; l'un devait cinq cents deniers et l'autre cinquante. Comme ils n'avaient pas de quoi le rembourser, il leur fit grâce à tous les deux. Lequel des deux l'aimera le plus? Simon répondit: Je suppose que c'est celui à qui il a fait grâce de la plus grosse somme. Il lui dit: Tu as bien jugé. Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon: Tu vois cette femme? Je suis entré chez toi, et tu ne m'as pas donné d'eau pour mes pieds; mais elle, elle a mouillé mes pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas donné de baiser, mais elle, depuis que je suis entré, elle n'a pas cessé de m'embrasser les pieds. Tu n'as pas répandu d'huile sur ma tête; mais elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. C'est pourquoi, je te le dis, ses nombreux péchés sont pardonnés, puisqu'elle a beaucoup aimé. Mais celui à qui l'on pardonne peu aime peu. Et il dit à la femme: Tes péchés sont pardonnés. Ceux qui étaient à table avec lui commencèrent à se dire: Qui est-il, celui-ci, qui va jusqu'à pardonner les péchés? Mais il dit à la femme: Ta foi t'a sauvée; va en paix. Par la suite, il se mit à cheminer de ville en ville et de village en village; il proclamait et annonçait la bonne nouvelle du règne de Dieu. Les Douze étaient avec lui, ainsi que quelques femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies: Marie, celle qu'on appelle Madeleine, de qui étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chuza, intendant d'Hérode, Susanne, et beaucoup d'autres, qui utilisaient leurs biens pour les servir. Une grande foule se réunit auprès de lui, des gens de diverses villes. Il dit cette parabole: Le semeur sortit pour semer sa semence. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin: elle fut piétinée, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur le roc; quand elle poussa, elle se dessécha, parce qu'elle n'avait pas d'humidité. Une autre partie tomba au milieu des épines; les épines poussèrent avec elle et l'étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre; quand elle poussa, elle produisit du fruit au centuple. En disant cela, il s'écriait: Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende! Ses disciples lui demandaient ce que signifiait cette parabole. Il répondit: A vous, il a été donné de connaître les mystères du règne de Dieu; mais pour les autres, cela leur est dit en paraboles, de sorte qu'en voyant ils ne voient rien, et qu'en entendant ils ne comprennent rien. Voici ce que signifie la parabole: La semence, c'est la parole de Dieu. Ceux qui sont le long du chemin, ce sont ceux qui entendent; puis le diable vient enlever de leur cœur la Parole afin qu'ils n'aient pas la foi pour être sauvés. Ceux qui sont sur le roc, ce sont ceux qui, lorsqu'ils entendent, accueillent la Parole avec joie; mais ils n'ont pas de racine, ils ne croient que pour un temps, et au temps de l'épreuve ils s'éloignent. Ce qui est tombé parmi les épines, ce sont ceux qui, après avoir entendu, sont étouffés en cours de route par les inquiétudes, les richesses et les plaisirs de la vie, et ne donnent pas de fruits mûrs. Ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui entendent la Parole avec un cœur noble et bon, la retiennent et portent du fruit avec persévérance. Personne, après avoir allumé une lampe, ne la recouvre d'un vase ni ne la met sous un lit; mais on la met sur un porte-lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. Car il n'est rien de caché qui ne doive devenir manifeste, rien de secret qui ne doive être connu et venir en pleine lumière. Prenez donc garde à la manière dont vous écoutez; car on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas on enlèvera même ce qu'il pense avoir. Sa mère et ses frères se présentèrent, mais ils ne pouvaient l'aborder à cause de la foule. On l'en informa: Ta mère et tes frères se tiennent dehors, et ils veulent te voir. Mais il leur répondit: Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui entendent la parole de Dieu et la mettent en pratique. Un de ces jours-là, il monta dans un bateau avec ses disciples. Il leur dit: Passons sur l'autre rive du lac. Et ils partirent. Pendant qu'ils naviguaient, il s'endormit. Une bourrasque fondit sur le lac: le bateau se remplissait, ils étaient en danger. Ils vinrent le réveiller, en disant: Maître, maître, nous sommes perdus! Réveillé, il rabroua le vent et les flots, qui s'apaisèrent; le calme se fit. Puis il leur dit: Où est votre foi? Saisis de crainte et d'étonnement, ils se disaient les uns aux autres: Qui est-il donc, celui-ci? Il commande même aux vents et à l'eau, et ceux-ci lui obéissent. Ils abordèrent dans le pays des Géraséniens, qui est en face de la Galilée. Lorsqu'il fut descendu à terre, un homme de la ville, qui avait des démons, vint au-devant de lui. Depuis longtemps il ne portait pas de vêtement et il ne demeurait pas dans une maison, mais dans les tombeaux. Voyant Jésus, il poussa un cri, tomba à ses pieds et dit d'une voix forte: Pourquoi te mêles-tu de mes affaires, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut? Je t'en prie, ne me tourmente pas! Car Jésus enjoignait à l'esprit impur de sortir de l'homme, dont il s'était emparé depuis longtemps; on le gardait lié de chaînes, et les fers aux pieds, mais il brisait ses liens et était poussé par le démon dans les déserts. Jésus lui demanda: Quel est ton nom? – Légion, répondit-il. Car beaucoup de démons étaient entrés en lui. Et ils le suppliaient de ne pas leur ordonner de s'en aller dans l'abîme. Il y avait là un important troupeau de cochons en train de paître sur la montagne. Les démons le supplièrent de leur permettre d'entrer en eux. Il le leur permit. Les démons sortirent de l'homme, entrèrent dans les cochons, et le troupeau se précipita dans le lac du haut de l'escarpement et se noya. Voyant ce qui s'était passé, ceux qui les faisaient paître s'enfuirent et répandirent la nouvelle dans la ville et dans les hameaux. Les gens sortirent pour voir ce qui s'était passé. Ils arrivèrent auprès de Jésus et ils trouvèrent l'homme de qui étaient sortis les démons assis aux pieds de Jésus, vêtu et avec toute sa raison; et ils eurent peur. Ceux qui avaient vu ce qui s'était passé leur racontèrent comment le démoniaque avait été sauvé. En foule, tous ceux de la région des Géraséniens demandèrent à Jésus de s'éloigner d'eux, car ils étaient en proie à une grande crainte. Il monta dans le bateau et s'en retourna. L'homme de qui étaient sortis les démons le priait de le garder avec lui. Mais il le renvoya en disant: Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi. Il s'en alla et proclama par toute la ville tout ce que Jésus avait fait pour lui. A son retour, Jésus fut accueilli par la foule, car tous l'attendaient. Un homme du nom de Jaïros arriva; il était chef de la synagogue. Tombant aux pieds de Jésus, il le suppliait de venir chez lui, car il avait une fille unique d'environ douze ans, qui se mourait. Pendant qu'il y allait, les foules le pressaient au point de l'étouffer. Or il y avait là une femme atteinte d'une perte de sang depuis douze ans, qui avait dépensé toutes ses ressources chez les médecins et qui n'avait pu être guérie par personne. Elle s'approcha par-derrière et toucha la frange du vêtement de Jésus. A l'instant même sa perte de sang s'arrêta. Jésus dit: Qui m'a touché? Comme tous s'en défendaient, Pierre dit: Maître, les foules te serrent et te pressent! Mais Jésus répondit: Quelqu'un m'a touché: je sais bien, moi, qu'une force est sortie de moi. La femme, se voyant découverte, vint toute tremblante se jeter à ses pieds et expliqua devant tout le peuple pourquoi elle l'avait touché et comment elle avait été guérie à l'instant même. Mais il lui dit: Ma fille, ta foi t'a sauvée; va en paix. Il parlait encore lorsque arrive de chez le chef de la synagogue quelqu'un qui dit: Ta fille est morte; n'importune plus le maître. Mais Jésus, qui avait entendu cela, dit au chef de la synagogue: N'aie pas peur, crois seulement, et elle sera sauvée. Lorsqu'il fut arrivé à la maison, il ne laissa personne entrer avec lui, si ce n'est Pierre, Jean et Jacques, ainsi que le père et la mère de l'enfant. Tous pleuraient et se lamentaient sur elle. Mais lui dit: Ne pleurez pas; elle n'est pas morte: elle dort. Eux se moquaient de lui, sachant qu'elle était morte. Mais il la saisit par la main et dit d'une voix forte: Mon enfant, réveille-toi! Son esprit revint; à l'instant même elle se leva. Il ordonna qu'on lui donne à manger. Les parents de la jeune fille furent stupéfaits; il leur enjoignit de ne dire à personne ce qui était arrivé. Il appela les Douze et leur donna puissance et autorité sur tous les démons, et pour guérir les maladies. Il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades. Il leur dit: Ne prenez rien pour la route, ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent, et n'ayez pas deux tuniques chacun. Quelle que soit la maison où vous entrerez, demeurez-y, et que ce soit de là que vous partirez. Et partout où les gens ne vous accueillent pas, en sortant de la ville, secouez la poussière de vos pieds en témoignage contre eux. Ils partirent et se mirent à passer de village en village; ils annonçaient la bonne nouvelle et réalisaient partout des guérisons. Hérode le tétrarque apprit tout ce qui se passait, et il était perplexe. Car les uns disaient que Jean s'était réveillé d'entre les morts; d'autres, qu'Elie était apparu; d'autres encore, qu'un des anciens prophètes s'était relevé. Hérode disait: Jean, c'est moi qui l'ai fait décapiter; alors qui est-il, celui-ci, dont j'entends dire de telles choses? Et il cherchait à le voir. Les apôtres, à leur retour, racontèrent à Jésus tout ce qu'ils avaient fait. Il les prit avec lui et se retira à l'écart, du côté d'une ville appelée Bethsaïda. Les foules s'en aperçurent et le suivirent. Il les accueillit; il leur parlait du règne de Dieu; il guérit aussi ceux qui avaient besoin de guérison. Le jour commençait à baisser. Les Douze vinrent donc lui dire: Renvoie la foule, pour qu'elle aille se loger et trouver du ravitaillement dans les villages et les hameaux des environs; car nous sommes ici dans un lieu désert. Mais il leur dit: Donnez-leur vous-mêmes à manger. Ils dirent: Nous n'avons pas plus de cinq pains et deux poissons, à moins que nous n'allions nous-mêmes acheter des vivres pour tout ce peuple. En effet, il y avait environ cinq mille hommes. Il dit à ses disciples: Installez-les par rangées d'une cinquantaine. Ils firent ainsi; ils les installèrent tous. Il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et prononça la bénédiction sur eux. Puis il les rompit et se mit à les donner aux disciples pour qu'ils les distribuent à la foule. Tous mangèrent et furent rassasiés, et on emporta douze paniers de morceaux qui étaient restés. Un jour qu'il priait à l'écart et que les disciples étaient réunis auprès de lui, il leur demanda: Au dire des foules, qui suis-je? Ils répondirent: Pour les uns, Jean le Baptiseur; pour d'autres, Elie; pour d'autres encore, un des anciens prophètes qui s'est relevé. – Et pour vous, leur dit-il, qui suis-je? Pierre répondit: Le Christ de Dieu. Il les rabroua, en leur enjoignant de ne dire cela à personne, ajoutant qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu'il soit tué et qu'il se réveille le troisième jour. Il disait à tous: Si quelqu'un veut venir à ma suite, qu'il se renie lui-même, qu'il se charge chaque jour de sa croix et qu'il me suive. Car quiconque voudra sauver sa vie la perdra, mais quiconque perdra sa vie à cause de moi la sauvera. Et à quoi sert-il à un être humain de gagner le monde entier, s'il se perd ou se ruine lui-même? En effet, quiconque aura honte de moi et de mes paroles, le Fils de l'homme aura honte de lui quand il viendra dans sa gloire, dans la gloire du Père et des saints anges. Et je vous le dis, en vérité, quelques-uns de ceux qui se tiennent ici ne goûteront pas la mort avant d'avoir vu le règne de Dieu. Huit jours environ après ces paroles, il prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur la montagne pour prier. Pendant qu'il priait, l'aspect de son visage changea, et ses vêtements devinrent d'une blancheur éclatante. Il y avait là deux hommes qui s'entretenaient avec lui: c'étaient Moïse et Elie qui, apparaissant dans la gloire, parlaient de son départ, qui allait s'accomplir à Jérusalem. Pierre et ses compagnons étaient accablés de sommeil. Réveillés, ils virent sa gloire et les deux hommes qui se tenaient avec lui. Au moment où ces hommes se séparaient de Jésus, Pierre lui dit: Maître, il est bon que nous soyons ici; dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Elie. Il ne savait pas ce qu'il disait. Comme il parlait ainsi, une nuée survint et les couvrit de son ombre; ils furent saisis de crainte, tandis qu'ils entraient dans la nuée. Et de la nuée survint une voix: Celui-ci est mon Fils, celui qui a été choisi. Ecoutez-le! Quand la voix se fit entendre, Jésus était seul. Les disciples gardèrent le silence et ne racontèrent rien à personne, en ces jours-là, de ce qu'ils avaient vu. Le lendemain, lorsqu'ils furent descendus de la montagne, une grande foule vint à sa rencontre. Du milieu de la foule, un homme s'écria: Maître, je t'en prie, porte les regards sur mon fils, car c'est mon fils unique. Un esprit s'empare de lui, et tout à coup il pousse des cris, il le secoue violemment, le fait écumer et le quitte à grand-peine, après l'avoir tout meurtri. J'ai prié tes disciples de le chasser, et ils n'ont pas pu. Jésus dit: Génération sans foi et perverse, jusqu'à quand serai-je avec vous et vous supporterai-je? Amène ton fils ici. Comme il approchait, le démon le jeta à terre et le secoua violemment. Mais Jésus rabroua l'esprit impur, guérit l'enfant et le rendit à son père. Et tous furent ébahis de la grandeur de Dieu. Tandis que tous s'étonnaient de tout ce qu'il faisait, il dit à ses disciples: Quant à vous, prêtez bien l'oreille à ces paroles: le Fils de l'homme va être livré aux humains. Mais les disciples ne comprenaient pas cette parole; elle était voilée pour eux, afin qu'ils n'en saisissent pas le sens; et ils avaient peur de l'interroger à ce sujet. Ils se mirent à raisonner entre eux pour savoir qui, parmi eux, était le plus grand. Jésus, qui connaissait leur raisonnement, prit un enfant, le plaça près de lui et leur dit: Quiconque accueille cet enfant en mon nom m'accueille moi-même; et quiconque m'accueille accueille celui qui m'a envoyé. En effet, celui qui est le plus petit parmi vous tous, c'est celui-là qui est grand. Jean dit alors: Maître, nous avons vu un homme qui chasse des démons par ton nom; et nous avons cherché à l'en empêcher, parce qu'il ne te suit pas avec nous. Jésus lui répondit: Ne l'en empêchez pas; en effet, celui qui n'est pas contre vous est pour vous. Comme arrivaient les jours où il allait être enlevé, il prit la ferme résolution de se rendre à Jérusalem et il envoya devant lui des messagers. Ceux-ci se mirent en route et entrèrent dans un village de Samaritains, afin de faire des préparatifs pour lui. Mais on ne l'accueillit pas, parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem. Quand ils virent cela, les disciples Jacques et Jean dirent: Seigneur, veux-tu que nous disions au feu de descendre du ciel pour les détruire? Il se tourna vers eux et les rabroua. Et ils allèrent dans un autre village. Pendant qu'ils étaient en chemin, quelqu'un lui dit: Je te suivrai partout où tu iras. Jésus lui dit: Les renards ont des tanières, les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas où poser sa tête. Il dit à un autre: Suis-moi. Celui-ci répondit: Seigneur, permets-moi d'aller d'abord ensevelir mon père. Il lui dit: Laisse les morts ensevelir leurs morts; toi, va-t'en annoncer le règne de Dieu. Un autre dit: Je te suivrai, Seigneur, mais permets-moi d'aller d'abord prendre congé de ceux de ma maison. Jésus lui dit: Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas bon pour le royaume de Dieu. Après cela, le Seigneur en désigna soixante-douze autres et les envoya devant lui, deux à deux, dans toute ville et en tout lieu où lui-même devait se rendre. Il leur disait: La moisson est grande, mais il y a peu d'ouvriers. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. Allez! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne portez ni bourse, ni sac, ni sandales, et ne saluez personne en chemin. Dans toute maison où vous entrerez, dites d'abord: « Que la paix soit sur cette maison! » Et s'il se trouve là un homme de paix, votre paix reposera sur lui; sinon, elle reviendra à vous. Demeurez dans cette maison-là, mangez et buvez ce qu'on vous donnera, car l'ouvrier mérite son salaire. Ne passez pas de maison en maison. Dans toute ville où vous entrerez et où l'on vous accueillera, mangez ce qu'on vous offrira, guérissez les malades qui s'y trouveront, et dites-leur: « Le règne de Dieu s'est approché de vous. » Mais dans toute ville où vous entrerez et où l'on ne vous accueillera pas, allez dans les grandes rues et dites: « Même la poussière de votre ville qui s'est attachée à nos pieds, nous la secouons pour vous la rendre; sachez pourtant que le règne de Dieu s'est approché. » Je vous dis qu'en ce jour-là ce sera moins dur pour Sodome que pour cette ville-là. Quel malheur pour toi, Chorazin! Quel malheur pour toi, Bethsaïda! Si les miracles qui ont été faits chez vous avaient été faits à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient changé radicalement, qu'ils se seraient vêtus de sacs et assis dans la cendre! C'est pourquoi, lors du jugement, ce sera moins dur pour Tyr et Sidon que pour vous. Et toi, Capharnaüm, seras-tu élevée jusqu'au ciel? Tu descendras jusqu'au séjour des morts! Celui qui vous écoute m'écoute, celui qui vous rejette me rejette, et celui qui me rejette rejette celui qui m'a envoyé. Les soixante-douze revinrent avec joie et dirent: Seigneur, même les démons nous sont soumis par ton nom. Il leur dit: Je voyais le Satan tomber du ciel comme un éclair. Je vous ai donné l'autorité pour marcher sur les serpents et les scorpions, et sur toute la puissance de l'ennemi, et rien ne pourra vous faire de mal. Cependant, ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous sont soumis, mais réjouissez-vous de ce que vos noms sont inscrits dans les cieux. A ce moment même, il fut transporté d'allégresse, sous l'action de l'Esprit saint, et il dit: Je te célèbre, Père, Seigneur du ciel et de la terre, parce que tu as caché ces choses aux sages et aux gens intelligents, et que tu les as révélées aux tout-petits. Oui, Père, parce que tel a été ton bon plaisir. Tout m'a été remis par mon Père, et personne ne sait qui est le Fils, sinon le Père, ni qui est le Père, sinon le Fils et celui à qui le Fils décide de le révéler. Se tournant vers les disciples, il leur dit en privé: Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez! Car je vous dis que beaucoup de prophètes et de rois ont voulu voir ce que, vous, vous regardez, et ils ne l'ont pas vu; ils ont voulu entendre ce que vous entendez, et ils ne l'ont pas entendu. Un spécialiste de la loi se leva et lui dit, pour le mettre à l'épreuve: Maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: Qu'est-il écrit dans la Loi? Comment lis-tu? Il répondit: Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain, comme toi-même. Tu as bien répondu, lui dit Jésus; fais cela, et tu vivras. Mais lui voulut se justifier et dit à Jésus: Et qui est mon prochain? Jésus reprit: Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho. Il tomba aux mains de bandits qui le dépouillèrent, le rouèrent de coups et s'en allèrent en le laissant à demi-mort. Par hasard, un prêtre descendait par le même chemin; il le vit et passa à distance. Un lévite arriva de même à cet endroit; il le vit et passa à distance. Mais un Samaritain qui voyageait arriva près de lui et fut ému lorsqu'il le vit. Il s'approcha et banda ses plaies, en y versant de l'huile et du vin; puis il le plaça sur sa propre monture, le conduisit à une hôtellerie et prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux deniers, les donna à l'hôtelier et dit: « Prends soin de lui, et ce que tu dépenseras en plus, je te le paierai moi-même à mon retour. » Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de celui qui était tombé aux mains des bandits? Il répondit: C'est celui qui a montré de la compassion envers lui. Jésus lui dit: Va, et toi aussi, fais de même. Pendant qu'ils étaient en route, il entra dans un village, et une femme nommée Marthe le reçut. Sa sœur, appelée Marie, s'était assise aux pieds du Seigneur et écoutait sa parole. Marthe, qui s'affairait à beaucoup de tâches, survint et dit: Seigneur, tu ne te soucies pas de ce que ma sœur me laisse faire le travail toute seule? Dis-lui donc de m'aider. Le Seigneur lui répondit: Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses. Une seule est nécessaire. Marie a choisi la bonne part: elle ne lui sera pas retirée. Il priait un jour en un certain lieu. Lorsqu'il eut achevé, un de ses disciples lui dit: Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean aussi l'a enseigné à ses disciples. Il leur dit: Quand vous priez, dites: Père, que ton nom soit reconnu pour sacré, que ton règne vienne! Donne-nous, chaque jour, notre pain pour ce jour; pardonne-nous nos péchés, car nous aussi, nous remettons sa dette à quiconque nous doit quelque chose; et ne nous fais pas entrer dans l'épreuve. Il leur dit encore: Qui d'entre vous aura un ami chez qui il se rendra au milieu de la nuit pour lui dire: « Mon ami, prête-moi trois pains, car un de mes amis est arrivé de voyage chez moi, et je n'ai rien à lui offrir. » Si, de l'intérieur, l'autre lui répond: « Cesse de m'importuner; la porte est déjà fermée, mes enfants et moi nous sommes au lit, je ne peux me lever pour te donner des pains », – je vous le dis, même s'il ne se lève pas pour les lui donner parce qu'il est son ami, il se lèvera à cause de son insistance effrontée et il lui donnera tout ce dont il a besoin. Eh bien, moi, je vous dis: Demandez, et l'on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l'on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, qui cherche trouve, et à qui frappe on ouvrira. Quel père parmi vous, si son fils lui demande un poisson, lui donnera un serpent au lieu d'un poisson? Ou bien, s'il demande un œuf, lui donnera-t-il un scorpion? Si donc vous, tout mauvais que vous êtes, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants, à combien plus forte raison le Père céleste donnera-t-il l'Esprit saint à ceux qui le lui demandent! Il chassait un démon qui était muet. Lorsque le démon fut sorti, le muet parla, et les foules furent étonnées. Mais quelques-uns dirent: C'est par Béelzéboul, le prince des démons, qu'il chasse les démons! Et d'autres, pour le mettre à l'épreuve, lui demandaient un signe venant du ciel. Comme il connaissait leurs pensées, il leur dit: Tout royaume divisé contre lui-même va à sa ruine; les maisons y tombent les unes sur les autres. Si donc le Satan est divisé contre lui-même, comment son royaume tiendra-t-il, puisque vous dites que c'est par Béelzéboul que je chasse les démons? Et si, moi, je chasse les démons par Béelzéboul, vos fils, par qui les chassent-ils? C'est pourquoi ils seront eux-mêmes vos juges. Mais si c'est par le doigt de Dieu que, moi, je chasse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est parvenu jusqu'à vous. Lorsqu'un homme fort et bien armé garde sa propriété, ses biens sont en sûreté. Mais si un plus fort que lui survient et le bat, il lui enlève toutes les armes auxquelles il se fiait, et il peut distribuer le butin qu'il lui a pris. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi, et celui qui ne rassemble pas avec moi disperse. Lorsque l'esprit impur est sorti de l'être humain, il passe par des lieux arides, cherche du repos et, comme il n'en trouve pas, il se dit: « Je vais retourner dans ma maison, celle d'où je suis sorti. » Quand il arrive, il la trouve balayée et ornée. Alors il s'en va chercher sept autres esprits plus mauvais que lui; ils entrent là et s'installent, et la condition dernière de cet homme-là est pire que la première. Tandis qu'il parlait ainsi, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit: Heureux le ventre qui t'a porté et les seins qui t'ont allaité! Mais il répondit: Heureux plutôt ceux qui entendent la parole de Dieu et qui l'observent! Comme les foules s'amassaient, il se mit à dire: Cette génération est une génération mauvaise: elle cherche un signe; il ne lui sera pas donné d'autre signe que le signe de Jonas. En effet, de même que Jonas fut un signe pour les Ninivites, de même le Fils de l'homme en sera un pour cette génération. La reine du Sud se réveillera, lors du jugement, avec les hommes de cette génération, et elle les condamnera, parce qu'elle est venue des extrémités de la terre pour entendre la sagesse de Salomon; et pourtant il y a ici plus que Salomon. Les hommes de Ninive se lèveront, lors du jugement, avec cette génération, et ils la condamneront, parce qu'ils ont changé radicalement à la proclamation de Jonas; et pourtant il y a ici plus que Jonas. Personne n'allume une lampe pour la mettre dans une cachette ou sous le boisseau; mais on la met sur le porte-lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. Ton œil est la lampe du corps. Lorsque ton œil est bon, tout ton corps aussi est illuminé; mais s'il est mauvais, ton corps aussi est dans les ténèbres. Prends donc garde que la lumière qui est en toi ne soit ténèbres. Si donc tout ton corps est illuminé, sans avoir aucune partie dans les ténèbres, il sera entièrement illuminé, comme lorsque la lampe t'illumine de son éclat. Tandis qu'il parlait, un pharisien l'invite à déjeuner chez lui. Il entra et se mit à table. Le pharisien vit avec étonnement qu'il n'avait pas fait les ablutions rituelles avant le déjeuner. Mais le Seigneur lui dit: Vous, les pharisiens, vous purifiez le dehors de la coupe et du plat, et à l'intérieur vous êtes pleins de rapacité et de méchanceté. Gens déraisonnables! celui qui a fait le dehors n'a-t-il pas fait aussi le dedans? Donnez plutôt, par des actes de compassion, ce qui est dedans, et tout sera pur pour vous. Mais quel malheur pour vous, les pharisiens! Vous payez la dîme de la menthe, de la rue et de toutes les plantes potagères, et vous négligez la justice et l'amour de Dieu! C'est cela qu'il fallait pratiquer, sans omettre le reste. Quel malheur pour vous, les pharisiens! Vous aimez avoir le premier siège dans les synagogues et être salués sur les places publiques! Quel malheur pour vous! Vous êtes comme les tombeaux que rien ne signale, et sur lesquels on marche sans le savoir! Un des spécialistes de la loi s'écria: Maître, en disant cela, tu nous outrages, nous aussi! Il répondit: Quel malheur pour vous aussi, spécialistes de la loi! Vous chargez les gens de charges difficiles à porter, et vous n'y touchez pas vous-mêmes d'un doigt! Quel malheur pour vous! Vous construisez les tombeaux des prophètes, alors que ce sont vos pères qui les ont tués! Vous êtes donc témoins et vous approuvez les œuvres de vos pères, car eux, ils ont tué les prophètes, et vous, vous construisez! C'est pourquoi la sagesse de Dieu a dit: Je leur enverrai des prophètes et des apôtres; ils en tueront et en persécuteront, afin qu'il soit demandé compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été répandu depuis la fondation du monde, depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie, que l'on a fait périr entre l'autel et la Maison; oui, je vous le dis, il en sera demandé compte à cette génération. Quel malheur pour vous, les spécialistes de la loi! Vous avez enlevé la clef de la connaissance; vous-mêmes n'êtes pas entrés, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés. Quand il fut sorti de là, les scribes et les pharisiens commencèrent à le presser violemment et à le faire parler sur beaucoup de sujets, lui tendant des pièges, pour s'emparer de quelque parole qui sorte de sa bouche. Sur ces entrefaites, la foule s'étant rassemblée par dizaines de milliers, au point que les gens s'écrasaient les uns les autres, il se mit à dire, à ses disciples d'abord: Gardez-vous du levain des pharisiens, qui est l'hypocrisie. Il n'y a rien de voilé qui ne doive être révélé, rien de caché qui ne doive être connu. C'est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans les ténèbres sera entendu en plein jour; ce que vous aurez chuchoté à l'oreille, dans les pièces les plus retirées, sera proclamé sur les toits en terrasse. Je vous le dis, à vous, mes amis: ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, après cela, ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre. Craignez celui qui, après avoir tué, a l'autorité pour jeter dans la géhenne; oui, je vous le dis, c'est lui que vous devez craindre. Ne vend-on pas cinq moineaux pour deux as? Cependant, pas un seul d'entre eux n'est oublié devant Dieu. Même les cheveux de votre tête sont tous comptés. N'ayez donc pas peur; vous valez plus que beaucoup de moineaux. Je vous le dis, quiconque se reconnaît en moi devant les gens, le Fils de l'homme se reconnaîtra aussi en lui devant les anges de Dieu; mais celui qui m'aura renié devant les gens sera renié devant les anges de Dieu. Et quiconque parlera contre le Fils de l'homme, il lui sera pardonné, mais à celui qui blasphémera contre l'Esprit saint, il ne sera pas pardonné. Quand on vous mènera devant les synagogues, les princes et les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous présenterez votre défense, ni de ce que vous direz; car l'Esprit saint vous enseignera au moment même ce qu'il faudra dire. Quelqu'un de la foule lui dit: Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. Il lui répondit: Qui a fait de moi votre juge ou votre arbitre? Puis il leur dit: Veillez à vous garder de toute avidité; car même dans l'abondance, la vie d'un homme ne dépend pas de ses biens. Il leur dit une parabole: La terre d'un homme riche avait beaucoup rapporté. Il raisonnait, se disant: Que vais-je faire? car je n'ai pas assez de place pour recueillir mes récoltes. Voici, dit-il, ce que je vais faire: je vais démolir mes granges, j'en construirai de plus grandes, j'y recueillerai tout mon blé et mes biens, et alors je pourrai me dire: « Tu as beaucoup de biens en réserve, pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois et fais la fête. » Mais Dieu lui dit: Homme déraisonnable, cette nuit même ta vie te sera redemandée! Et ce que tu as préparé, à qui cela ira-t-il? Ainsi en est-il de celui qui amasse des trésors pour lui-même et qui n'est pas riche pour Dieu. Il dit ensuite à ses disciples: C'est pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas, pour votre vie, de ce que vous mangerez ni, pour votre corps, de ce dont vous serez vêtus. Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement. Considérez les corbeaux: ils ne sèment pas, ils ne moissonnent pas, ils n'ont ni cellier, ni grange; et Dieu les nourrit. Or vous valez plus que les oiseaux, combien plus! Qui de vous peut, par ses inquiétudes, rallonger tant soit peu la durée de sa vie? Si donc vous ne pouvez pas même la moindre chose, pourquoi vous inquiétez-vous du reste? Considérez comment poussent les lis: ils ne travaillent pas, ils ne filent pas; cependant je vous dis que pas même Salomon, dans toute sa gloire, n'a été vêtu comme l'un d'eux. Si Dieu habille ainsi l'herbe qui est aujourd'hui dans les champs et qui demain sera jetée au four, à combien plus forte raison le fera-t-il pour vous, gens de peu de foi! Et vous, ne cherchez pas ce que vous allez manger ou ce que vous allez boire, et ne vous tourmentez pas. Tout cela, en effet, c'est ce que les gens de toutes les nations du monde recherchent sans relâche; votre Père sait que vous en avez besoin. Cherchez plutôt son règne, et cela vous sera donné par surcroît. N'aie pas peur, petit troupeau; car il a plu à votre Père de vous donner le Royaume. Vendez vos biens et donnez-les par des actes de compassion. Faites-vous des bourses qui ne s'usent pas, un trésor inépuisable dans les cieux, là où aucun voleur n'approche et où aucune mite ne ronge. Car là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur. Tenez-vous prêts, la ceinture aux reins et les lampes allumées. Vous aussi, soyez semblables à ces hommes qui attendent que leur maître revienne des noces, afin de lui ouvrir sitôt qu'il arrivera et frappera. Heureux ces esclaves que le maître, à son arrivée, trouvera en train de veiller! Amen, je vous le dis, il se mettra à son tour en tenue de travail, il les installera à table et il viendra les servir. Qu'il arrive à la deuxième ou à la troisième veille, s'il les trouve ainsi, heureux sont-ils! Sachez-le bien, si le maître de maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il ne laisserait pas fracturer sa maison. Vous aussi, soyez prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas. Pierre lui dit: Seigneur, est-ce à nous que tu adresses cette parabole, ou aussi à tous? Le Seigneur dit: Quel est donc l'intendant avisé et digne de confiance que le maître nommera responsable de ses gens, pour leur donner leur ration de blé en temps voulu? Heureux cet esclave, celui que son maître, à son arrivée, trouvera occupé de la sorte! En vérité, je vous le dis, il le nommera responsable de tous ses biens. Mais si cet esclave se dit: « Mon maître tarde à venir », qu'il se mette à battre les serviteurs et les servantes, à manger, à boire et à s'enivrer, le maître de cet esclave viendra le jour où il ne s'y attend pas et à l'heure qu'il ne connaît pas, il le mettra en pièces et lui fera partager le sort des infidèles. L'esclave qui aura connu la volonté de son maître, mais qui n'aura rien préparé ni fait en vue de cette volonté sera battu d'un grand nombre de coups. En revanche, celui qui ne l'aura pas connue et aura fait des choses qui méritent un châtiment ne sera battu que de peu de coups. A quiconque il a été beaucoup donné, il sera beaucoup demandé; de celui à qui on a beaucoup confié, on exigera davantage. Je suis venu mettre un feu sur la terre; comme je voudrais qu'il soit déjà allumé! J'ai un baptême à recevoir; comme cela me pèse d'ici qu'il soit accompli! Pensez-vous que je sois venu donner la paix sur la terre? Non, je vous le dis, mais plutôt la division. Car désormais cinq dans une maison seront divisés, trois contre deux et deux contre trois; père contre fils et fils contre père, mère contre fille et fille contre mère, belle-mère contre belle-fille et belle-fille contre belle-mère. Il disait encore aux foules: Quand vous voyez un nuage se lever à l'ouest, vous dites aussitôt: « La pluie vient. » Et cela arrive. Et quand c'est le vent du sud qui souffle, vous dites: « Il va faire chaud. » Et cela arrive. Hypocrites, vous savez apprécier l'aspect de la terre et du ciel; comment pouvez-vous ne pas savoir apprécier ce temps-ci? Et pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes de ce qui est juste? Lorsque tu vas avec ton adversaire devant un chef, tâche en chemin de te dégager de lui, de peur qu'il ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l'huissier, et que l'huissier ne te fasse mettre en prison. Je te le dis, tu n'en sortiras pas que tu n'aies payé jusqu'au dernier lepte. En ce temps-là, quelques personnes vinrent lui raconter ce qui était arrivé à des Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang à celui de leurs sacrifices. Il leur répondit: Pensez-vous que ces Galiléens aient été de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu'ils ont souffert de la sorte? Non, je vous le dis. Mais si vous ne changez pas radicalement, vous disparaîtrez tous de même. Ou encore, ces dix-huit sur qui est tombée la tour de Siloam et qu'elle a tués, pensez-vous qu'ils aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem? Non, je vous le dis. Mais si vous ne changez pas radicalement, vous disparaîtrez tous pareillement. Il disait aussi cette parabole: Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher du fruit et n'en trouva pas. Alors il dit au vigneron: « Voilà trois ans que je viens chercher du fruit sur ce figuier, et je n'en trouve pas. Coupe-le donc: pourquoi occuperait-il la terre inutilement? » Le vigneron lui répondit: « Maître, laisse-le encore cette année, le temps que je creuse tout autour et que j'y mette du fumier. Peut-être produira-t-il du fruit à l'avenir; sinon, tu le couperas! » Il enseignait dans une des synagogues, un jour de sabbat. Or il y avait là une femme rendue infirme par un esprit depuis dix-huit ans; elle était courbée et ne pouvait absolument pas se redresser. Quand il la vit, Jésus l'appela et lui dit: Femme, tu es délivrée de ton infirmité. Et il lui imposa les mains. A l'instant même elle se redressa et se mit à glorifier Dieu. Mais le chef de la synagogue, indigné parce que Jésus avait réalisé cette guérison pendant le sabbat, disait à la foule: Il y a six jours pendant lesquels il faut travailler; venez donc vous faire guérir ces jours-là, et non pas le jour du sabbat! Le Seigneur lui répondit: Hypocrites, chacun de vous, pendant le sabbat, ne détache-t-il pas son bœuf ou son âne de la mangeoire pour le mener boire? Et cette femme, qui est une fille d'Abraham et que le Satan tenait liée depuis dix-huit ans, il n'aurait pas fallu la détacher de ce lien le jour du sabbat? Tandis qu'il disait cela, tous ses adversaires étaient pris de honte, et toute la foule se réjouissait de toutes les choses glorieuses qu'il faisait. Il disait donc: A quoi le règne de Dieu est-il semblable? A quoi le comparerai-je? Voici à quoi il est semblable: une graine de moutarde qu'un homme a prise et jetée dans son jardin; elle pousse, elle devient un arbre, et les oiseaux du ciel habitent dans ses branches. Il dit encore: A quoi comparerai-je le règne de Dieu? Voici à quoi il est semblable: du levain qu'une femme a pris et introduit dans trois séas de farine, jusqu'à ce que tout ait levé. Il traversait les villes et les villages, et il enseignait en faisant route vers Jérusalem. Quelqu'un lui dit: Seigneur, n'y aura-t-il que peu de gens sauvés? Il leur répondit: Efforcez-vous d'entrer par la porte étroite. Car, je vous le dis, beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Dès que le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte, et que, restés dehors, vous commencerez à frapper à la porte et à dire: « Seigneur, ouvre-nous! », il vous répondra: « Vous, je ne sais pas d'où vous êtes. » Alors vous commencerez à dire: « Nous avons mangé et bu devant toi, et tu as enseigné dans nos grandes rues! » Et il vous répondra: « Vous, je ne sais pas d'où vous êtes; éloignez-vous de moi, vous tous qui commettez l'injustice!  » C'est là qu'il y aura des pleurs et des grincements de dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le royaume de Dieu, et que vous serez chassés dehors. On viendra de l'est et de l'ouest, du nord et du sud pour s'installer à table dans le royaume de Dieu. Ainsi, il y a des derniers qui seront premiers et des premiers qui seront derniers. A ce moment même, quelques pharisiens vinrent lui dire: Va-t'en, pars d'ici, car Hérode veut te tuer. Il leur dit: Allez dire à ce renard: Je chasse des démons et j'accomplis des guérisons aujourd'hui et demain; le troisième jour, j'en aurai fini. Mais il faut que je poursuive ma route aujourd'hui, demain et le jour suivant; car il n'est pas possible qu'on fasse périr un prophète hors de Jérusalem. Jérusalem, Jérusalem, toi qui tues les prophètes et qui lapides ceux qui te sont envoyés, combien de fois j'ai voulu rassembler tes enfants comme une poule rassemble sa couvée sous ses ailes! Mais vous ne l'avez pas voulu. Eh bien, votre maison vous est abandonnée. Je vous le dis, vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le moment où vous direz: Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur! Un jour de sabbat, il était venu manger chez l'un des chefs des pharisiens, et ceux-ci l'observaient. Un hydropique était devant lui. Jésus demanda aux spécialistes de la loi et aux pharisiens: Est-il permis ou non d'opérer une guérison pendant le sabbat? Ils gardèrent le silence. Alors il prit le malade, le guérit et le renvoya. Puis il leur dit: Lequel de vous, si son fils ou son bœuf tombe dans un puits, ne l'en retirera pas aussitôt, le jour du sabbat? Et ils ne furent pas capables de répondre à cela. Il adressa une parabole aux invités parce qu'il remarquait comment ceux-ci choisissaient les premières places; il leur disait: Lorsque tu es invité par quelqu'un à des noces, ne va pas t'installer à la première place, de peur qu'une personne plus considérée que toi n'ait été invitée, et que celui qui vous a invités l'un et l'autre ne vienne te dire: « Cède-lui la place. » Tu aurais alors la honte d'aller t'installer à la dernière place. Mais, lorsque tu es invité, va te mettre à la dernière place, afin qu'au moment où viendra celui qui t'a invité, il te dise: « Mon ami, monte plus haut! » Alors ce sera pour toi un honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi. En effet, quiconque s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé. Il disait aussi à celui qui l'avait invité: Lorsque tu donnes un déjeuner ou un dîner, ne convie pas tes amis, ni tes frères, ni les gens de ta parenté, ni des voisins riches, de peur qu'ils ne te rendent ton invitation et qu'ainsi tu sois payé de retour. Mais lorsque tu donnes un banquet, invite des pauvres, des estropiés, des infirmes, des aveugles. Heureux seras-tu, parce qu'ils n'ont pas de quoi te payer de retour! En effet, tu seras payé de retour à la résurrection des justes. Après avoir entendu cela, un de ceux qui étaient à table lui dit: Heureux celui qui mangera dans le royaume de Dieu! Il lui répondit: Un homme donna un grand dîner et invita beaucoup de gens. A l'heure du dîner, il envoya son esclave dire aux invités: « Venez, c'est déjà prêt. » Mais tous, comme un seul homme, se mirent à s'excuser. Le premier lui dit: « J'ai acheté un champ et je suis contraint d'aller le voir; je t'en prie, tiens-moi pour excusé! » Un autre dit: « J'ai acheté cinq paires de bœufs, et je vais les examiner; je t'en prie, tiens-moi pour excusé! » Un autre dit: « Je viens de me marier: je ne peux pas venir! » L'esclave, de retour, rapporta tout cela à son maître. Alors le maître de maison, en colère, dit à son esclave: « Va vite dans les grandes rues de la ville, comme dans les petites, et amène ici les pauvres, les estropiés, les aveugles et les infirmes. » L'esclave dit: « Maître, ce que tu as ordonné a été fait, et il y a encore de la place! » Le maître dit alors à l'esclave: « Va par les chemins et le long des haies, contrains les gens à entrer, afin que ma maison soit remplie. Car, je vous le dis, aucun de ces hommes qui avaient été invités ne goûtera mon dîner. » De grandes foules faisaient route avec lui. Il se retourna et leur dit: Si quelqu'un vient à moi et ne déteste pas son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs et même sa propre vie, il ne peut être mon disciple. Et quiconque ne porte pas sa croix pour venir à ma suite ne peut être mon disciple. En effet, lequel d'entre vous, s'il veut construire une tour, ne s'assied pas d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a de quoi la terminer, de peur qu'après avoir posé les fondations, il ne soit pas capable d'achever, et que tous ceux qui le verront ne se moquent et ne disent: « Cet homme a commencé à construire, et il n'a pas été capable d'achever. » Ou bien quel roi, s'il part en guerre contre un autre roi, ne s'assied pas d'abord pour se demander s'il peut, avec dix mille hommes, affronter celui qui vient au-devant de lui avec vingt mille? Sinon, tandis que l'autre est encore loin, il lui envoie une ambassade pour demander les conditions de paix. Ainsi donc, quiconque d'entre vous ne renonce pas à tous ses biens ne peut être mon disciple. Le sel est une bonne chose; mais si le sel devient fade, avec quoi l'assaisonnera-t-on? Il n'est bon ni pour la terre, ni pour le fumier; on le jette dehors. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende! Tous les collecteurs des taxes et les pécheurs s'approchaient de lui pour l'entendre. Les pharisiens et les scribes maugréaient: Il accueille des pécheurs et il mange avec eux! Mais il leur dit cette parabole: Quel homme d'entre vous, s'il a cent moutons et qu'il en perde un, ne laisse les quatre-vingt-dix-neuf autres dans le désert pour aller après celui qui est perdu, jusqu'à ce qu'il le retrouve? Lorsqu'il l'a retrouvé, il le met sur ses épaules, tout joyeux, et, de retour chez lui, il appelle ses amis et ses voisins pour leur dire: « Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé mon mouton, qui était perdu! » De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui change radicalement que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'ont pas besoin d'un changement radical. Ou bien quelle femme, si elle a dix drachmes et qu'elle perde une drachme, n'allume une lampe, ne balaie la maison et ne cherche avec soin, jusqu'à ce qu'elle la retrouve? Lorsqu'elle l'a retrouvée, elle appelle chez elle ses amies et ses voisines et dit: « Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la drachme que j'avais perdue! » De même, je vous le dis, il y a de la joie devant les anges de Dieu pour un seul pécheur qui change radicalement. Il dit encore: Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: « Père, donne-moi la part de fortune qui doit me revenir. » Le père partagea son bien entre eux. Peu de jours après, le plus jeune fils convertit en argent tout ce qu'il avait et partit pour un pays lointain où il dilapida sa fortune en vivant dans la débauche. Lorsqu'il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à manquer de tout. Il se mit au service d'un des citoyens de ce pays, qui l'envoya dans ses champs pour y faire paître les cochons. Il aurait bien désiré se rassasier des caroubes que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Rentré en lui-même, il se dit: « Combien d'employés, chez mon père, ont du pain de reste, alors que moi, ici, je meurs de faim? Je vais partir, j'irai chez mon père et je lui dirai: “Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi; je ne suis plus digne d'être appelé ton fils; traite-moi comme l'un de tes employés.” » Il partit pour rentrer chez son père. Comme il était encore loin, son père le vit et fut ému; il courut se jeter à son cou et l'embrassa. Le fils lui dit: « Père, j'ai péché contre le ciel et envers toi, je ne suis plus digne d'être appelé ton fils. » Mais le père dit à ses esclaves: « Apportez vite la plus belle robe et mettez-la-lui; mettez-lui une bague au doigt et des sandales aux pieds. Amenez le veau engraissé et abattez-le. Mangeons, faisons la fête, car mon fils que voici était mort, et il a repris vie; il était perdu, et il a été retrouvé! » Et ils commencèrent à faire la fête. Or le fils aîné était aux champs. Lorsqu'il revint et s'approcha de la maison, il entendit de la musique et des danses. Il appela un des serviteurs pour lui demander ce qui se passait. Ce dernier lui dit: « Ton frère est de retour, et parce qu'il lui a été rendu en bonne santé, ton père a abattu le veau engraissé. » Mais il se mit en colère; il ne voulait pas entrer. Son père sortit le supplier. Alors il répondit à son père: « Il y a tant d'années que je travaille pour toi comme un esclave, jamais je n'ai désobéi à tes commandements, et jamais tu ne m'as donné un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis! Mais quand ton fils que voici est arrivé, lui qui a dévoré ton bien avec des prostituées, pour lui tu as abattu le veau engraissé! » Le père lui dit: « Toi, mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi; mais il fallait bien faire la fête et se réjouir, car ton frère que voici était mort, et il a repris vie; il était perdu, et il a été retrouvé! » Il disait aussi aux disciples: Un homme riche avait un intendant; celui-ci fut accusé de dilapider ses biens. Il l'appela et lui dit: Qu'est-ce que j'entends dire de toi? Rends compte de ton intendance, car tu ne pourras plus être mon intendant. L'intendant se dit: Que vais-je faire, puisque mon maître me retire l'intendance? Bêcher? Je n'en aurais pas la force. Mendier? J'aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu'il y ait des gens qui m'accueillent chez eux quand je serai relevé de mon intendance. Alors il fit appeler chacun des débiteurs de son maître; il dit au premier: Combien dois-tu à mon maître? – Cent baths d'huile, répondit-il. Et il lui dit: Prends ton billet, assieds-toi vite, écris: cinquante. Il dit ensuite à un autre: Et toi, combien dois-tu? – Cent kors de blé, répondit-il. Et il lui dit: Prends ton billet et écris: Quatre-vingts. Le maître félicita l'intendant injuste, parce qu'il avait agi en homme avisé. Car les gens de ce monde sont plus avisés dans leurs rapports à leurs semblables que les fils de la lumière. Eh bien, moi, je vous dis: Faites-vous des amis avec le Mamon de l'injustice, pour que, quand il fera défaut, ils vous accueillent dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans une petite affaire est aussi digne de confiance dans une grande, et celui qui est injuste dans une petite affaire est aussi injuste dans une grande. Si donc vous n'avez pas été dignes de confiance avec le Mamon injuste, qui vous confiera le bien véritable? Et si vous n'avez pas été dignes de confiance pour ce qui appartenait à quelqu'un d'autre, qui vous donnera votre propre bien? Aucun domestique ne peut être esclave de deux maîtres. En effet, ou bien il détestera l'un et aimera l'autre, ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez être esclaves de Dieu et de Mamon. Les pharisiens, amis de l'argent, écoutaient tout cela et tournaient Jésus en dérision. Il leur dit: Vous, vous vous faites passer pour justes devant les gens, mais Dieu connaît votre cœur; car ce qui est élevé aux yeux des gens est une abomination devant Dieu. Jusqu'à Jean, c'étaient la Loi et les Prophètes; depuis, le royaume de Dieu est annoncé comme une bonne nouvelle, et chacun use de violence pour y entrer. Or il est plus facile pour le ciel et la terre de passer que pour un seul trait de lettre de la Loi de tomber. Quiconque répudie sa femme et en épouse une autre commet l'adultère, et celui qui épouse une femme répudiée par son mari commet l'adultère. Il y avait un homme riche qui s'habillait de pourpre et de fin lin, et qui chaque jour faisait la fête et menait brillante vie. Un pauvre couvert d'ulcères, nommé Lazare, était couché à son porche; il aurait bien désiré se rassasier de ce qui tombait de la table du riche; au lieu de cela, les chiens venaient lécher ses ulcères. Le pauvre mourut et fut porté par les anges sur le sein d'Abraham. Le riche aussi mourut et fut enseveli. Dans le séjour des morts, il leva les yeux; et, en proie aux tourments, il vit de loin Abraham et Lazare sur son sein. Il s'écria: Abraham, mon père, aie compassion de moi! Envoie Lazare tremper le bout de son doigt dans l'eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre dans ces flammes. Mais Abraham répondit: Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu ton bien durant ta vie et qu'au lieu de cela Lazare, lui, a eu le mal; maintenant, ici, il est consolé, tandis que toi, tu souffres. En plus de tout cela, un grand gouffre a été mis entre nous et vous, afin que ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne puissent le faire, et qu'on ne traverse pas non plus de là-bas vers nous. Le riche dit: Alors, je te demande, père, d'envoyer Lazare dans la maison de mon père; car j'ai cinq frères. Qu'il leur apporte son témoignage, afin qu'ils ne viennent pas, eux aussi, dans ce lieu de tourment! Abraham répondit: Ils ont Moïse et les Prophètes; qu'ils les écoutent! L'autre reprit: Non, Abraham, mon père, mais si quelqu'un de chez les morts va vers eux, ils changeront radicalement. Et Abraham lui dit: S'ils n'écoutent pas Moïse et les Prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un se relevait d'entre les morts. Il dit à ses disciples: Il est impossible qu'il n'y ait pas de causes de chute, mais quel malheur pour celui par qui cela arrive! Il serait avantageux pour lui qu'on lui attache autour du cou une pierre de moulin et qu'on le jette à la mer, s'il doit causer la chute de l'un de ces petits. Prenez garde à vous-mêmes. Si ton frère a péché, reprends-le; s'il change radicalement, pardonne-lui. Et s'il pèche contre toi sept fois par jour, et que sept fois il revienne à toi, en disant: « Je vais changer radicalement », tu lui pardonneras. Les apôtres dirent au Seigneur: Donne-nous plus de foi. Le Seigneur répondit: Si vous aviez de la foi comme une graine de moutarde, vous diriez à ce mûrier: « Déracine-toi et plante-toi dans la mer », et il vous obéirait. Qui de vous, s'il a un esclave qui laboure ou fait paître les troupeaux, lui dira, quand il rentre des champs: « Viens tout de suite te mettre à table! » Ne lui dira-t-il pas au contraire: « Prépare-moi à dîner, mets-toi en tenue pour me servir, jusqu'à ce que j'aie mangé et bu; après cela, toi aussi, tu pourras manger et boire. » Saura-t-il gré à cet esclave d'avoir fait ce qui lui était ordonné? De même, vous aussi, quand vous aurez fait tout ce qui vous a été ordonné, dites: « Nous sommes des esclaves inutiles, nous avons fait ce que nous devions faire. » Au cours de son voyage vers Jérusalem, il passait entre la Samarie et la Galilée. Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance, ils élevèrent la voix et dirent: Jésus, maître, aie compassion de nous! Quand il les vit, il leur dit: Allez vous montrer aux prêtres. Pendant qu'ils y allaient, ils furent purifiés. L'un d'eux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à pleine voix. Il tomba face contre terre aux pieds de Jésus et lui rendit grâce. C'était un Samaritain. Jésus demanda: N'ont-ils pas été purifiés tous les dix? Et les neuf autres, où sont-ils? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir donner gloire à Dieu? Puis il lui dit: Lève-toi et va; ta foi t'a sauvé. Interrogé par les pharisiens pour savoir quand viendrait le règne de Dieu, il leur répondit: Le règne de Dieu ne vient pas de telle sorte qu'on puisse l'observer. On ne dira même pas: « Regardez, il est ici! », ou: « Il est là-bas! » En effet, le règne de Dieu est au milieu de vous. Et il dit aux disciples: Les jours viendront où vous désirerez voir un seul des jours du Fils de l'homme, et vous ne le verrez pas. On vous dira: « Il est là-bas! » ou: « Il est ici! » N'y allez pas, n'y courez pas. En effet, comme l'éclair brille d'une extrémité du ciel à l'autre, ainsi sera le Fils de l'homme en son jour. Mais il faut d'abord qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération. Ce qui arriva aux jours de Noé arrivera de même aux jours du Fils de l'homme. Les gens mangeaient, buvaient, hommes et femmes se mariaient, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche; le déluge vint et les fit tous disparaître. Il en sera aussi comme aux jours de Loth. Les gens mangeaient, buvaient, achetaient, vendaient, plantaient, construisaient, mais le jour où Loth sortit de Sodome, une pluie de feu et de soufre tomba du ciel et les fit tous disparaître. Il en sera de même le jour où le Fils de l'homme sera révélé. En ce jour-là, que celui qui sera sur le toit en terrasse et qui aura ses affaires chez lui ne descende pas pour les prendre; et que celui qui sera aux champs ne retourne pas non plus en arrière. Souvenez-vous de la femme de Loth. Celui qui cherchera à sauvegarder sa vie la perdra, et celui qui la perdra la préservera. Je vous le dis, cette nuit-là, de deux personnes qui seront sur un même lit, l'une sera prise et l'autre laissée; de deux femmes qui moudront ensemble, l'une sera prise et l'autre laissée. [ ] Ils lui dirent: Où donc, Seigneur? Et il répondit: Où sera le corps, là se rassembleront les vautours. Il leur disait une parabole, pour montrer qu'il faut toujours prier, sans se lasser. Il dit: Il y avait dans une ville un juge qui ne craignait pas Dieu et qui n'avait d'égard pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait lui dire: « Rends-moi justice contre mon adversaire! » Pendant longtemps il ne voulut pas. Mais ensuite il se dit: « Bien que je ne craigne pas Dieu et que je n'aie d'égard pour personne, néanmoins, parce que cette veuve m'importune, je vais lui rendre justice, de peur que jusqu'à la fin elle ne vienne me casser la tête. » Le Seigneur ajouta: Entendez ce que dit le juge injuste. Et Dieu ne ferait pas justice à ceux qu'il a choisis, alors qu'ils crient vers lui jour et nuit? Il les ferait attendre? Je vous le dis, il leur fera justice bien vite. Mais quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? Pour certains, qui étaient persuadés d'être des justes et qui méprisaient les autres, il dit encore cette parabole: Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, et l'autre collecteur des taxes. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: « O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes, qui sont rapaces, injustes, adultères, ou encore comme ce collecteur des taxes: je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tous mes revenus. » Le collecteur des taxes, lui, se tenait à distance; il n'osait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine et disait: « O Dieu, prends en pitié le pécheur que je suis! » Eh bien, je vous le dis, c'est celui-ci qui redescendit chez lui justifié, plutôt que celui-là. Car quiconque s'élève sera abaissé, mais celui qui s'abaisse sera élevé. Des gens lui apportaient même les nouveau-nés pour qu'il les touche de la main. Les disciples, en voyant cela, les rabrouaient. Mais Jésus ordonna qu'on les lui apporte et dit: Laissez les enfants venir à moi; ne les en empêchez pas, car le royaume de Dieu est pour ceux qui sont comme eux. Amen, je vous le dis, quiconque n'accueillera pas le royaume de Dieu comme un enfant n'y entrera jamais. Un chef lui demanda: Bon maître, que dois-je faire pour hériter la vie éternelle? Jésus lui dit: Pourquoi me dis-tu bon? Personne n'est bon, sinon Dieu seul. Tu connais les commandements: Ne commets pas d'adultère; ne commets pas de meurtre; ne commets pas de vol; ne fais pas de faux témoignage; honore ton père et ta mère. J'ai observé tout cela depuis le plus jeune âge, répondit-il. Jésus, l'ayant entendu, lui dit: Il te manque encore une seule chose: vends tout ce que tu as, distribue-le aux pauvres, et tu auras un trésor dans les cieux. Puis viens et suis-moi. Lorsqu'il entendit cela, il fut très triste, car il était fort riche. En le voyant si triste, Jésus dit: Qu'il est difficile à ceux qui ont des biens d'entrer dans le royaume de Dieu! Il est plus facile, en effet, à un chameau de passer par un trou d'aiguille à coudre qu'à un riche d'entrer dans le royaume de Dieu. Ceux qui l'écoutaient dirent: Alors, qui peut être sauvé? Il répondit: Ce qui est impossible pour les humains est possible pour Dieu. Pierre dit: Nous, nous avons quitté ce qui nous appartenait pour te suivre. Il leur dit: Amen, je vous le dis, il n'est personne qui, ayant quitté, à cause du règne de Dieu, maison, femme, frères, parents ou enfants, ne reçoive beaucoup plus dans ce temps-ci et, dans le monde qui vient, la vie éternelle. Il prit les Douze auprès de lui et leur dit: Nous montons à Jérusalem; tout ce qui a été écrit par l'entremise des prophètes au sujet du Fils de l'homme s'accomplira. Car il sera livré aux non-Juifs; on se moquera de lui, on le maltraitera, on lui crachera dessus, on le fouettera, puis on le tuera; et le troisième jour il se relèvera. Mais ils n'y comprirent rien; le sens de cette parole leur restait caché; ils ne savaient pas ce que cela voulait dire. Comme il approchait de Jéricho, un aveugle était assis au bord du chemin et mendiait. Il entendit une foule en mouvement et demanda ce qui arrivait. On lui répondit: C'est Jésus le Nazoréen qui passe! Il s'écria: Jésus, Fils de David, aie compassion de moi! Ceux qui marchaient en avant le rabrouaient pour le faire taire, mais il criait d'autant plus: Fils de David, aie compassion de moi! Jésus s'arrêta et ordonna qu'on le lui amène; quand il se fut approché, il lui demanda: Que veux-tu que je fasse pour toi? Il répondit: Seigneur, que je retrouve la vue! Jésus lui dit: Retrouve la vue; ta foi t'a sauvé. A l'instant même il retrouva la vue et se mit à le suivre en glorifiant Dieu. Tout le peuple, en voyant cela, se mit à louer Dieu. Il entra dans Jéricho et passa par la ville. Un nommé Zachée, qui était chef des collecteurs des taxes et qui était riche, cherchait à voir qui était Jésus; mais à cause de la foule, il ne pouvait pas le voir, car il était de petite taille. Il courut en avant et monta sur un sycomore pour le voir, parce qu'il devait passer par là. Lorsque Jésus fut arrivé à cet endroit, il leva les yeux et lui dit: Zachée, descends vite; il faut que je demeure aujourd'hui chez toi. Tout joyeux, Zachée descendit vite pour le recevoir. En voyant cela, tous maugréaient: Il est allé loger chez un pécheur! Mais Zachée, debout, dit au Seigneur: Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et si j'ai extorqué quoi que ce soit à quelqu'un, je lui rends le quadruple. Jésus lui dit: Aujourd'hui le salut est venu pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d'Abraham. Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Comme ils écoutaient cela, il ajouta une parabole, parce qu'il était près de Jérusalem et qu'ils imaginaient que le règne de Dieu allait se manifester à l'instant même. Il dit donc: Un homme de haute naissance s'en alla dans un pays lointain pour se faire investir de la royauté, puis revenir. Il appela dix de ses esclaves, leur donna dix mines et leur dit: Faites des affaires jusqu'à ce que j'arrive. Mais ses concitoyens le détestaient, et ils envoyèrent une ambassade derrière lui pour dire: Nous ne voulons pas que cet individu règne sur nous. Lorsqu'il fut de retour, après avoir été investi de la royauté, il fit appeler auprès de lui les esclaves auxquels il avait donné l'argent, afin de savoir quelles affaires ils avaient faites. Le premier se présenta et dit: Maître, ta mine a rapporté dix mines. Il lui dit: C'est bien! Tu es un bon esclave; puisque tu as été digne de confiance dans une petite affaire, tu auras autorité sur dix villes. Le deuxième vint et dit: Maître, ta mine a produit cinq mines. Il lui dit: Toi, de même, tu seras responsable de cinq villes. Un autre vint et dit: Maître, voici ta mine que j'ai gardée dans un linge; je te craignais, en effet, parce que tu es un homme sévère; tu prends ce que tu n'as pas déposé, et tu moissonnes ce que tu n'as pas semé. Il lui dit: Je te jugerai sur tes paroles, mauvais esclave; tu savais que, moi, je suis un homme sévère, que je prends ce que je n'ai pas déposé et que je moissonne ce que je n'ai pas semé? Alors pourquoi n'as-tu pas placé mon argent dans une banque? A mon arrivée je l'aurais retiré avec un intérêt! Puis il dit à ceux qui étaient là: Enlevez-lui la mine et donnez-la à celui qui a les dix mines. Ils lui dirent: Maître, il a dix mines! – Je vous le dis, on donnera à celui qui a, mais à celui qui n'a pas, on enlèvera même ce qu'il a. – Quant à mes ennemis, qui n'ont pas voulu que je règne sur eux, amenez-les ici et égorgez-les devant moi. Après avoir ainsi parlé, il partit en avant et monta vers Jérusalem. Lorsqu'il approcha de Bethphagé et de Béthanie, près du mont dit des Oliviers, il envoya deux de ses disciples, en disant: Allez au village qui est en face; quand vous y serez entrés, vous trouverez un ânon attaché, sur lequel aucun homme ne s'est jamais assis; détachez-le et amenez-le. Si quelqu'un vous demande: « Pourquoi le détachez-vous? », vous lui direz: « Le Seigneur en a besoin. » Ceux qui avaient été envoyés s'en allèrent et trouvèrent les choses comme il leur avait dit. Comme ils détachaient l'ânon, ses maîtres leur dirent: Pourquoi détachez-vous l'ânon? Ils répondirent: Le Seigneur en a besoin. Et ils l'amenèrent à Jésus; puis ils jetèrent leurs vêtements sur l'ânon et firent monter Jésus. A mesure qu'il avançait, les gens étendaient leurs vêtements sur le chemin. Il approchait déjà de la descente du mont des Oliviers lorsque toute la multitude des disciples, tout joyeux, se mirent à louer Dieu à pleine voix pour tous les miracles qu'ils avaient vus. Ils disaient: Béni soit celui qui vient, le roi, au nom du Seigneur! Paix dans le ciel et gloire dans les lieux très hauts! Quelques pharisiens, du milieu de la foule, lui dirent: Maître, rabroue tes disciples! Il répondit: Je vous le dis, si eux se taisent, ce sont les pierres qui crieront! Quand, approchant, il vit la ville, il pleura sur elle en disant: Si toi aussi tu avais su, en ce jour, comment trouver la paix! Mais maintenant cela t'est caché. Car des jours viendront sur toi où tes ennemis t'entoureront de palissades, t'encercleront et te presseront de toutes parts; ils t'écraseront, toi et tes enfants au milieu de toi, et ils ne laisseront pas en toi pierre sur pierre, parce que tu n'as pas reconnu le temps de l'intervention divine. Entré dans le temple, il se mit à chasser les marchands en leur disant: Il est écrit: Ma maison sera une maison de prière. Mais vous, vous en avez fait une caverne de bandits. Il enseignait tous les jours dans le temple. Et les grands prêtres, les scribes et les notables du peuple cherchaient à le faire disparaître; mais ils ne savaient comment faire, car tout le peuple était suspendu à ses lèvres. Un de ces jours-là, comme il instruisait le peuple dans le temple et annonçait la bonne nouvelle, les grands prêtres et les scribes, avec les anciens, survinrent et lui dirent: Dis-nous de quelle autorité tu fais cela; qui est celui qui t'a donné cette autorité? Il leur répondit: Moi aussi, je vais vous poser une question. Répondez-moi: le baptême de Jean venait-il du ciel ou des humains? Mais ils tinrent entre eux ce raisonnement: Si nous répondons: « Du ciel », il dira: « Pourquoi ne l'avez-vous pas cru? » Et si nous répondons: « Des humains », tout le peuple nous lapidera, car il est persuadé que Jean était un prophète. Ils répondirent donc qu'ils ne savaient pas d'où il venait. Alors Jésus leur dit: Moi non plus, je ne vous dis pas de quelle autorité je fais cela. Il se mit à dire au peuple cette parabole: Un homme planta une vigne, la loua à des vignerons et partit en voyage pour longtemps. Le moment venu, il envoya un esclave chez les vignerons, pour que ceux-ci lui donnent du fruit de la vigne. Les vignerons le battirent et le renvoyèrent les mains vides. Il envoya encore un autre esclave; ils le battirent et le déshonorèrent, puis ils le renvoyèrent les mains vides. Il en envoya encore un troisième; ils le blessèrent et le chassèrent. Le maître de la vigne dit: « Que vais-je faire? Je vais envoyer mon fils bien-aimé; peut-être le respecteront-ils! » Mais quand les vignerons le virent, ils raisonnèrent entre eux: « C'est l'héritier! Tuons-le, afin que l'héritage soit à nous! » Et ils le chassèrent hors de la vigne et le tuèrent. Comment le maître de la vigne les traitera-t-il donc? Il viendra, il fera disparaître ces vignerons et il donnera la vigne à d'autres. En entendant cela, ils s'exclamèrent: Jamais de la vie! Il les regarda et dit: Que signifie donc ce qui est écrit: C'est la pierre que les constructeurs ont rejetée qui est devenue la principale, celle de l'angle. Quiconque tombera sur cette pierre s'y brisera, et celui sur qui elle tombera, elle l'écrasera. A ce moment même, les scribes et les grands prêtres cherchèrent à mettre la main sur lui, mais ils eurent peur du peuple. Ils avaient compris que c'était pour eux qu'il avait dit cette parabole. Ils se mirent à le surveiller; ils envoyèrent des espions qui se donnaient l'allure d'être des justes, pour le prendre à l'une de ses paroles et le livrer au pouvoir du prince, à l'autorité du gouverneur. Ces gens l'interrogèrent: Maître, nous savons que tu parles et que tu enseignes bien; tu n'es pas partial, mais tu enseignes la voie de Dieu selon la vérité. Nous est-il permis ou non de payer l'impôt à César? Comprenant leur ruse, il leur répondit: Montrez-moi un denier. De qui porte-t-il l'image et l'inscription? – De César, répondirent-ils. Alors il leur dit: Rendez donc à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. Ils furent incapables de le prendre à l'une de ses paroles devant le peuple; étonnés de sa réponse, ils gardèrent le silence. Quelques-uns des sadducéens, qui soutiennent qu'il n'y a pas de résurrection, vinrent l'interroger: Maître, voici ce que Moïse nous a prescrit: Si quelqu'un meurt, ayant une femme, mais pas d'enfant, son frère prendra la femme et suscitera une descendance au défunt. Il y avait donc sept frères. Le premier prit femme et mourut sans enfant. Le deuxième, puis le troisième prirent la femme; il en fut ainsi des sept, qui moururent sans laisser d'enfants. Après, la femme mourut aussi. A la résurrection, duquel est-elle donc la femme? Car les sept l'ont eue pour femme! Jésus leur répondit: Dans ce monde-ci, hommes et femmes se marient, mais ceux qui ont été jugés dignes d'accéder à ce monde-là et à la résurrection d'entre les morts ne prennent ni femme ni mari. Ils ne peuvent pas non plus mourir, parce qu'ils sont semblables à des anges et qu'ils sont fils de Dieu, étant fils de la résurrection. Que les morts se réveillent, c'est ce que Moïse a signalé à propos du buisson, quand il appelle le Seigneur Dieu d'Abraham, Dieu d'Isaac et Dieu de Jacob. Or il n'est pas le Dieu des morts, mais des vivants; car pour lui tous sont vivants. Quelques-uns des scribes répondirent: Maître, tu as bien parlé. Et ils n'osaient plus lui poser aucune question. Il leur dit: Comment peut-on dire que le Christ est le fils de David? David lui-même dit, dans le livre des Psaumes: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. David, donc, l'appelle Seigneur; comment peut-il être son fils? Tandis que tout le peuple l'écoutait, il dit à ses disciples: Gardez-vous des scribes; ils aiment se promener avec de longues robes, se plaisent à être salués sur les places publiques, à avoir les premiers sièges dans les synagogues et les premières places dans les dîners. Ils dévorent les maisons des veuves et, pour l'apparence, ils font de longues prières. Ils recevront un jugement particulièrement sévère. Il leva les yeux et vit les riches qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor. Il vit aussi une veuve misérable, qui y mettait deux leptes. Il dit alors: En vérité, je vous le dis, cette pauvre veuve a mis plus que tous; car c'est de leur abondance que tous ceux-là ont mis des offrandes, mais elle, elle a mis, de son manque, tout ce qu'elle avait pour vivre. Comme quelques-uns parlaient du temple en évoquant les belles pierres et les offrandes dont il était orné, il dit: Les jours viendront où, de ce que vous voyez, il ne restera pas pierre sur pierre qui ne soit renversée. Ils l'interrogèrent: Maître, quand donc cela arrivera-t-il? Quel sera le signe annonçant ces événements? Il répondit: Veillez à ne pas vous laisser égarer. Beaucoup, en effet, viendront en se servant de mon nom, en disant: « C'est moi! », et: « Le temps s'est approché! » N'allez pas à leur suite. Quand vous entendrez parler de guerres et de désordres, ne vous effrayez pas, car cela doit arriver d'abord. Mais la fin n'est pas pour tout de suite. Alors il leur disait: Nation se dressera contre nation et royaume contre royaume, il y aura de grands tremblements de terre et, dans divers lieux, des pestes et des famines; il y aura des phénomènes terribles et de grands signes du ciel. Mais, avant tout cela, on mettra la main sur vous et on vous persécutera; on vous livrera aux synagogues, on vous jettera en prison, on vous mènera devant des rois et des gouverneurs à cause de mon nom. Cela vous amènera à rendre témoignage. Sachez bien que vous n'avez pas à préparer votre défense, car moi, je vous donnerai une parole, une sagesse, à laquelle tous vos adversaires ne pourront s'opposer, qu'ils ne pourront contredire. Vous serez livrés même par des parents, des frères, des proches et des amis, et on fera mettre à mort plusieurs d'entre vous. Vous serez détestés de tous à cause de mon nom. Mais pas un seul cheveu de votre tête ne sera perdu; par votre persévérance, acquérez la vie! Lorsque vous verrez Jérusalem investie par des armées, sachez alors que sa dévastation s'est approchée. Alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes, que ceux qui seront au milieu de Jérusalem s'en retirent, et que ceux qui seront dans les campagnes n'entrent pas dans la ville. Car ce seront des jours où justice sera faite, pour que soit accompli tout ce qui est écrit. Quel malheur pour les femmes enceintes et pour celles qui allaiteront en ces jours-là! Il y aura un grand désarroi dans le pays, et de la colère contre ce peuple. Ils tomberont sous le tranchant de l'épée, ils seront emmenés captifs parmi toutes les nations, et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis. Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles, et, sur la terre, une angoisse des nations qui ne sauront que faire au bruit de la mer et des flots; les humains rendront l'âme de terreur dans l'attente de ce qui surviendra pour la terre habitée, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venant sur une nuée avec beaucoup de puissance et de gloire. Quand cela commencera d'arriver, redressez-vous et levez la tête, parce que votre rédemption approche. Il leur dit encore une parabole: Voyez le figuier et tous les arbres. Dès qu'ils bourgeonnent, vous savez de vous-mêmes, en regardant, que déjà l'été est proche. De même, vous aussi, quand vous verrez ces choses arriver, sachez que le règne de Dieu est proche. Amen, je vous le dis, cette génération ne passera pas que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Prenez garde à vous-mêmes, de peur que votre cœur ne s'alourdisse dans les excès, les ivresses et les inquiétudes de la vie, et que ce jour n'arrive sur vous à l'improviste, comme un filet, car il viendra sur tous ceux qui habitent la surface de toute la terre. Restez donc éveillés et priez en tout temps, afin que vous ayez la force d'échapper à tout ce qui va arriver et de vous tenir debout devant le Fils de l'homme. Le jour, il enseignait dans le temple, et il sortait pour passer la nuit au mont dit des Oliviers. Dès le matin, tout le peuple se rendait vers lui dans le temple pour l'écouter. La fête des Pains sans levain, celle qu'on appelle la Pâque, approchait. Les grands prêtres et les scribes cherchaient comment le supprimer; car ils avaient peur du peuple. Alors Satan entra en Judas, celui qu'on appelle Iscariote et qui était du nombre des Douze. Celui-ci alla s'entendre avec les grands prêtres et les chefs des gardes sur la manière de le leur livrer. Ils se réjouirent et convinrent de lui donner de l'argent. Il accepta et se mit à chercher une occasion pour le leur livrer à l'insu de la foule. Le jour des Pains sans levain, où l'on devait sacrifier la Pâque, arriva. Jésus envoya Pierre et Jean, en disant: Allez nous préparer la Pâque, pour que nous la mangions. Ils lui dirent: Où veux-tu que nous la préparions? Il leur répondit: Quand vous serez entrés dans la ville, un homme portant une cruche d'eau viendra à votre rencontre; suivez-le dans la maison où il entrera, et vous direz au maître de maison: Le maître te dit: « Où est la salle où je mangerai la Pâque avec mes disciples? » Il vous montrera une grande chambre à l'étage, aménagée: c'est là que vous ferez les préparatifs. Ils partirent, trouvèrent les choses comme il leur avait dit et préparèrent la Pâque. L'heure venue, il se mit à table, et les apôtres avec lui. Il leur dit: J'ai vivement désiré manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir, car, je vous le dis, je ne la mangerai plus jusqu'à ce qu'elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Il prit une coupe, rendit grâce et dit: Prenez ceci et partagez-le entre vous; car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du produit de la vigne jusqu'à ce que vienne le règne de Dieu. Puis il prit du pain; après avoir rendu grâce, il le rompit et le leur donna en disant: C'est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. Il fit de même avec la coupe, après le dîner, en disant: Cette coupe est l'alliance nouvelle en mon sang, qui est répandu pour vous. Pourtant, celui qui me livre est à cette table, avec moi. Le Fils de l'homme s'en va, selon ce qui est arrêté; mais quel malheur pour cet homme par qui il est livré! Et ils commencèrent à débattre pour savoir lequel d'entre eux pourrait bien faire une chose pareille. Il s'éleva aussi parmi eux une contestation: lequel d'entre eux devait-il être considéré comme le plus grand? Il leur dit: Les rois des nations les dominent en seigneurs et ceux qui exercent l'autorité sur elles se font appeler bienfaiteurs. Chez vous, rien de semblable. Au contraire, que le plus grand parmi vous devienne comme le plus jeune, et celui qui dirige comme celui qui sert. En effet, qui est le plus grand, celui qui est à table, ou celui qui sert? N'est-ce pas celui qui est à table? Et moi, cependant, je suis au milieu de vous comme celui qui sert. Vous, vous êtes ceux qui ont persévéré avec moi dans mes épreuves; c'est pourquoi je dispose du Royaume en votre faveur, comme mon Père en a disposé en ma faveur, afin que vous mangiez et buviez à ma table, dans mon royaume, et que vous soyez assis sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël. Simon, Simon, le Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme le blé. Mais j'ai prié pour toi, afin que ta foi ne disparaisse pas tout à fait; et toi, quand tu seras revenu, affermis tes frères. Pierre lui dit: Seigneur, je suis prêt à aller avec toi et en prison et à la mort. Il lui répondit: Pierre, je te le dis, un coq ne chantera pas aujourd'hui que tu n'aies nié par trois fois me connaître. Il leur dit encore: Quand je vous ai envoyés sans bourse, ni sac, ni sandales, avez-vous manqué de quoi que ce soit? Ils répondirent: De rien. Il leur dit: Maintenant, au contraire, que celui qui a une bourse la prenne, de même celui qui a un sac, et que celui qui n'a pas d'épée vende son vêtement pour en acheter une. Car, je vous le dis, il faut que ce qui est écrit s'accomplisse en moi: Il a même été compté avec les sans-loi. Et, en effet, ce qui me concerne touche à sa fin. Ils dirent: Seigneur, voici deux épées. Et il leur dit: C'est assez. Il sortit et alla, selon sa coutume, au mont des Oliviers. Ses disciples le suivirent. Arrivé à cet endroit, il leur dit: Priez, afin de ne pas entrer dans l'épreuve. Puis il s'écarta d'eux, à la distance d'un jet de pierre environ, et il se mit à genoux pour prier, en disant: Père, si telle est ta décision, éloigne de moi cette coupe. Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui advienne, mais la tienne. [ Alors un ange lui apparut, du ciel, pour lui redonner des forces. En proie à l'angoisse, il priait avec plus de ferveur encore, et sa sueur devint comme des gouttes de sang tombant à terre.] Il se releva de sa prière et vint vers les disciples, qu'il trouva endormis de tristesse; il leur dit alors: Pourquoi dormez-vous? Levez-vous, priez, afin de ne pas entrer dans l'épreuve. Il parlait encore quand une foule arriva; celui qui s'appelait Judas, l'un des Douze, allait devant elle. Il s'approcha de Jésus pour l'embrasser. Jésus lui dit: Judas, c'est par un baiser que tu livres le Fils de l'homme! Voyant ce qui allait arriver, ceux qui étaient avec lui dirent: Seigneur, devons-nous frapper avec l'épée? Et l'un d'eux frappa l'esclave du grand prêtre et lui emporta l'oreille droite. Mais Jésus dit: Laissez, cela suffit! Puis il toucha l'oreille de l'homme et le guérit. Jésus dit alors aux grands prêtres, aux chefs des gardes du temple et aux anciens, qui étaient venus contre lui: Vous êtes sortis avec des épées et des bâtons, comme si j'étais un bandit. Tous les jours, j'étais avec vous dans le temple et vous n'êtes pas venus mettre la main sur moi. Mais c'est bien là votre heure et l'autorité des ténèbres. Après s'être emparés de lui, ils l'emmenèrent et le conduisirent dans la maison du grand prêtre. Pierre suivait de loin. Ils allumèrent du feu au milieu de la cour et s'assirent. Pierre était assis au milieu d'eux. Une servante, qui le vit assis à la lumière du feu, le fixa et dit: Celui-ci aussi était avec lui. Mais il le nia, en disant: Femme, je ne le connais pas. Peu après, un autre le vit et dit: Toi aussi, tu es l'un d'entre eux. Et Pierre dit: Je ne le suis pas. Après un intervalle d'environ une heure, un autre encore insistait: En vérité, celui-ci aussi était avec lui, car il est également galiléen. Pierre répondit: Je ne sais pas ce que tu veux dire. A l'instant même, comme il parlait encore, un coq chanta. Alors le Seigneur se retourna et regarda Pierre. Pierre se souvint de la parole que le Seigneur lui avait dite: Avant qu'un coq ait chanté aujourd'hui, tu m'auras renié par trois fois. Il sortit et, dehors, il pleura amèrement. Les hommes qui tenaient Jésus se moquaient de lui et le battaient. Ils lui voilaient le visage et l'interrogeaient, en disant: Fais le prophète! Dis qui t'a frappé! Et ils l'injuriaient encore de bien d'autres manières. Quand il fit jour, le collège des anciens du peuple – les grands prêtres et les scribes – se rassembla, et on fit amener Jésus devant leur sanhédrin. Ils dirent: Si c'est toi qui es le Christ, dis-le-nous. Il leur répondit: Si je vous le dis, vous ne le croirez jamais, et si je vous interroge, vous ne répondrez jamais. Désormais le Fils de l'homme sera assis à la droite de la puissance de Dieu. Tous dirent: Est-ce donc toi qui es le Fils de Dieu? Il leur répondit: C'est vous qui dites que je le suis. Alors ils dirent: Qu'avons-nous encore besoin de témoignage? Nous l'avons entendu nous-mêmes, de sa propre bouche. Ils se levèrent tous ensemble et le conduisirent devant Pilate. Ils se mirent à l'accuser, en disant: Nous avons trouvé cet individu en train d'inciter notre nation à la révolte; il empêche de payer les impôts à César, et il se dit lui-même Christ, roi. Pilate lui demanda: Es-tu le roi des Juifs, toi? Il lui répondit: C'est toi qui le dis. Pilate dit aux grands prêtres et aux foules: Je ne trouve rien qui mérite condamnation chez cet homme. Mais ils insistèrent et dirent: Il soulève le peuple, en enseignant dans toute la Judée, depuis la Galilée, où il a commencé, jusqu'ici. Quand Pilate entendit cela, il demanda si cet homme était galiléen; ayant appris qu'il relevait de l'autorité d'Hérode, il l'envoya à Hérode qui se trouvait aussi à Jérusalem en ces jours-là. Lorsque Hérode vit Jésus, il se réjouit grandement; depuis longtemps, en effet, il voulait le voir à cause de ce qu'il avait entendu dire de lui, et il espérait le voir produire quelque signe. Il l'interrogea longuement, mais Jésus ne lui répondit rien. Les grands prêtres et les scribes étaient là et l'accusaient avec véhémence. Alors Hérode aussi, avec ses gardes, le traita avec mépris; et après s'être moqué de lui et l'avoir revêtu d'un habit resplendissant, il le renvoya à Pilate. Ce jour même, Pilate et Hérode devinrent amis, d'ennemis qu'ils étaient auparavant. Pilate convoqua les grands prêtres, les chefs et le peuple, et leur dit: Vous m'avez amené cet homme parce qu'il entraînerait le peuple à la révolte. Or moi, je l'ai interrogé devant vous et je n'ai rien trouvé chez lui qui mérite condamnation, rien de ce dont vous l'accusez. Hérode non plus, car il nous l'a renvoyé. Ainsi, rien de ce qu'il a fait ne mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l'avoir fait châtier. [ ] Ils s'écrièrent tous ensemble: Supprime cet individu, et relâche-nous Barabbas! Ce dernier avait été mis en prison pour une émeute qui avait eu lieu dans la ville et pour un meurtre. Pilate leur lança de nouveau le même appel, car il voulait relâcher Jésus. Mais eux criaient: Crucifie-le! crucifie-le! Il leur dit pour la troisième fois: Quel mal a-t-il donc fait? Je n'ai rien trouvé en lui qui mérite la mort. Je le relâcherai donc, après l'avoir fait châtier. Mais ils insistèrent à grands cris, en demandant qu'il soit crucifié. Et leurs cris l'emportèrent. Pilate ordonna qu'advienne ce qu'ils avaient demandé. Il relâcha celui qui avait été jeté en prison pour une émeute et pour un meurtre, celui qu'ils demandaient; quant à Jésus, il le livra à leur volonté. Comme ils l'emmenaient, ils prirent un certain Simon, de Cyrène, qui venait de la campagne, et ils le chargèrent de la croix, pour qu'il la porte derrière Jésus. Une grande multitude du peuple et de femmes le suivait; celles-ci se frappaient la poitrine et se lamentaient sur lui. Jésus se tourna vers elles et dit: Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi; mais pleurez sur vous et sur vos enfants. Car les jours viennent où l'on dira: « Heureuses les femmes stériles, heureux les ventres qui n'ont pas mis au monde et les seins qui n'ont pas allaité! » Alors on se mettra à dire aux montagnes: « Tombez sur nous! » et aux collines: « Recouvrez-nous! » Car si l'on fait cela au bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec? On conduisait en même temps deux autres, des malfaiteurs, qu'on allait exécuter avec lui. Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé le Crâne, ils le crucifièrent là, ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à droite et l'autre à gauche. [Jésus disait: Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font.] Ils se partagèrent ses vêtements en tirant au sort. Le peuple se tenait là et regardait. Quant aux chefs, ils le tournaient en dérision en disant: Il en a sauvé d'autres; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ de Dieu, celui qui a été choisi! Les soldats aussi se moquaient de lui; ils venaient lui présenter du vin aigre en disant: Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même! Il y avait aussi au-dessus de lui cette inscription: « Cet homme est le roi des Juifs. » L'un des malfaiteurs suspendus en croix l'injuriait en disant: N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même et sauve-nous! Mais l'autre le rabroua en disant: N'as-tu donc aucune crainte de Dieu, toi qui subis la même peine? Pour nous, c'est justice, car nous recevons ce qu'ont mérité nos actes; mais celui-ci n'a rien fait de mal. Et il disait: Jésus, souviens-toi de moi quand tu entreras dans ton royaume. Il lui répondit: Amen, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. C'était déjà la sixième heure environ; il y eut des ténèbres sur toute la terre jusqu'à la neuvième heure; le soleil avait disparu. Et le voile du sanctuaire se déchira par le milieu. Jésus cria: Père, je remets mon esprit entre tes mains. Après avoir dit cela, il expira. Voyant ce qui était arrivé, le centurion glorifia Dieu en disant: Cet homme était réellement un juste. Et les foules qui s'étaient rassemblées pour assister à ce spectacle, après avoir vu ce qui était arrivé, s'en retournèrent en se frappant la poitrine. Tous ceux qui le connaissaient, et les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient à distance et regardaient ce qui se passait. Il y avait un membre du conseil nommé Joseph, un homme bon et juste, qui n'avait pas participé aux décisions et aux actes des autres; il était d'Arimathée, ville des Juifs, et il attendait le règne de Dieu. Il se rendit chez Pilate et demanda le corps de Jésus. Il le descendit de la croix, l'enveloppa d'un drap et le mit dans un tombeau taillé dans le roc où personne ne gisait encore. C'était le jour de la Préparation, et le sabbat allait commencer. Les femmes – celles-là même qui étaient venues de Galilée avec lui – suivirent, elles virent le tombeau et la manière dont son corps y fut mis, et elles s'en retournèrent pour préparer des aromates et des parfums. Puis, pendant le sabbat, elles observèrent le repos, selon le commandement. Le premier jour de la semaine, elles vinrent au tombeau de grand matin, en apportant les aromates qu'elles avaient préparés. Elles trouvèrent la pierre roulée de devant le tombeau; elles entrèrent, mais elles ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Comme elles étaient perplexes à ce sujet, deux hommes survinrent devant elles, en habits éclatants. Toutes craintives, elles baissèrent le visage vers la terre; mais ils leur dirent: Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts? Il n'est pas ici, il s'est réveillé. Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu'il était encore en Galilée et qu'il disait: Il faut que le Fils de l'homme soit livré aux pécheurs, qu'il soit crucifié et qu'il se relève le troisième jour. Et elles se souvinrent de ses paroles. Elles s'en retournèrent du tombeau pour raconter tout cela aux Onze et à tous les autres. C'étaient Marie-Madeleine, Jeanne, Marie de Jacques et les autres, avec elles; elles le dirent aux apôtres; mais ces paroles leur parurent une niaiserie et ils ne crurent pas les femmes. Pierre cependant se leva et courut au tombeau. En se baissant il ne vit que les bandelettes qui étaient à terre; puis il s'en alla chez lui, s'étonnant de ce qui était arrivé. Or, ce même jour, deux d'entre eux se rendaient à un village du nom d'Emmaüs, à soixante stades de Jérusalem, et ils s'entretenaient de tout ce qui s'était passé. Pendant qu'ils s'entretenaient et débattaient, Jésus lui-même s'approcha et fit route avec eux. Mais leurs yeux étaient empêchés de le reconnaître. Il leur dit: Quels sont ces propos que vous échangez en marchant? Ils s'arrêtèrent, l'air sombre. L'un d'eux, nommé Cléopas, lui répondit: Es-tu le seul qui, tout en séjournant à Jérusalem, ne sache pas ce qui s'y est produit ces jours-ci? – Quoi? leur dit-il. Ils lui répondirent: Ce qui concerne Jésus le Nazaréen, qui était un prophète puissant en œuvre et en parole devant Dieu et devant tout le peuple, comment nos grands prêtres et nos chefs l'ont livré pour qu'il soit condamné à mort et l'ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui apporterait la rédemption à Israël, mais avec tout cela, c'est aujourd'hui le troisième jour depuis que ces événements se sont produits. Il est vrai que quelques femmes d'entre nous nous ont stupéfiés; elles se sont rendues de bon matin au tombeau et, n'ayant pas trouvé son corps, elles sont venues dire qu'elles avaient eu une vision d'anges qui le disaient vivant. Quelques-uns de ceux qui étaient avec nous sont allés au tombeau, et ils ont trouvé les choses tout comme les femmes l'avaient dit; mais lui, ils ne l'ont pas vu. Alors il leur dit: Que vous êtes stupides! Comme votre cœur est lent à croire tout ce qu'ont dit les prophètes! Le Christ ne devait-il pas souffrir de la sorte pour entrer dans sa gloire? Et, commençant par Moïse et par tous les Prophètes, il leur fit l'interprétation de ce qui, dans toutes les Ecritures, le concernait. Lorsqu'ils approchèrent du village où ils allaient, il parut vouloir aller plus loin. Mais ils le pressèrent, en disant: Reste avec nous, car le soir approche, le jour est déjà sur son déclin. Il entra, pour demeurer avec eux. Une fois installé à table avec eux, il prit le pain et prononça la bénédiction; puis il le rompit et le leur donna. Alors leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux. Et ils se dirent l'un à l'autre: Notre cœur ne brûlait-il pas en nous, lorsqu'il nous parlait en chemin et nous ouvrait le sens des Ecritures? Ils se levèrent à ce moment même, retournèrent à Jérusalem et trouvèrent assemblés les Onze et ceux qui étaient avec eux, qui leur dirent: Le Seigneur s'est réellement réveillé, et il est apparu à Simon! Ils racontèrent ce qui leur était arrivé en chemin, et comment il s'était fait reconnaître d'eux en rompant le pain. Comme ils disaient cela, lui-même se présenta au milieu d'eux et leur dit: Que la paix soit avec vous! Saisis de frayeur et de crainte, ils pensaient voir un esprit. Mais il leur dit: Pourquoi êtes-vous troublés? Pourquoi des doutes vous viennent-ils? Regardez mes mains et mes pieds, c'est bien moi; palpez-moi et regardez; un esprit n'a ni chair ni os, comme vous voyez que j'en ai. Et en disant cela, il leur montra ses mains et ses pieds. Comme, dans leur joie, ils ne croyaient pas encore et qu'ils s'étonnaient, il leur dit: Avez-vous ici quelque chose à manger? Ils lui présentèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux. Puis il leur dit: C'est là ce que je vous disais lorsque j'étais encore avec vous; il fallait que s'accomplisse tout ce qui est écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, dans les Prophètes et dans les Psaumes. Alors il leur ouvrit l'intelligence pour comprendre les Ecritures. Et il leur dit: Ainsi il est écrit que le Christ souffrirait, qu'il se relèverait d'entre les morts le troisième jour et que le changement radical, pour le pardon des péchés, serait proclamé en son nom à toutes les nations, à commencer par Jérusalem. Vous en êtes témoins. Moi, j'envoie sur vous ce que mon Père a promis; vous, restez dans la ville, jusqu'à ce que vous soyez revêtus de la puissance d'en haut. Il les emmena jusque vers Béthanie, puis il leva les mains et les bénit. Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut enlevé au ciel. Quant à eux, après s'être prosternés devant lui, ils retournèrent à Jérusalem avec une grande joie; ils étaient constamment dans le temple et bénissaient Dieu. Au commencement était la Parole; la Parole était auprès de Dieu; la Parole était Dieu. Elle était au commencement auprès de Dieu. Tout est venu à l'existence par elle, et rien n'est venu à l'existence sans elle. Ce qui est venu à l'existence en elle était vie, et la vie était la lumière des humains. La lumière brille dans les ténèbres, et les ténèbres n'ont pas pu la saisir. Survint un homme, envoyé de Dieu, du nom de Jean. Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient par lui. Ce n'est pas lui qui était la lumière; il venait rendre témoignage à la lumière. La Parole était la vraie lumière, celle qui éclaire tout humain; elle venait dans le monde. Elle était dans le monde, et le monde est venu à l'existence par elle, mais le monde ne l'a jamais connue. Elle est venue chez elle, et les siens ne l'ont pas accueillie; mais à tous ceux qui l'ont reçue, elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu — à ceux qui mettent leur foi en son nom. Ceux-là sont nés, non pas du sang, ni d'une volonté de chair, ni d'une volonté d'homme, mais de Dieu. La Parole est devenue chair; elle a fait sa demeure parmi nous, et nous avons vu sa gloire, une gloire de Fils unique issu du Père; elle était pleine de grâce et de vérité. Jean lui rend témoignage, il s'est écrié: C'était de lui que j'ai dit: Celui qui vient derrière moi est passé devant moi, car, avant moi, il était. Nous, en effet, de sa plénitude nous avons tous reçu, et grâce pour grâce; car la loi a été donnée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ. Personne n'a jamais vu Dieu; celui qui l'a annoncé, c'est le Dieu Fils unique qui est sur le sein du Père. Voici le témoignage de Jean, lorsque les Juifs lui envoyèrent de Jérusalem des prêtres et des lévites pour lui demander: Toi, qui es-tu? Il le reconnut, il ne le nia pas, il reconnut: Moi, je ne suis pas le Christ. Ils lui demandèrent: Alors quoi? Toi, es-tu Elie? Il dit: Je ne le suis pas. – Est-ce toi qui es le Prophète? Il répondit: Non. Ils lui dirent alors: Qui es-tu? – que nous puissions donner une réponse à ceux qui nous ont envoyés! Que dis-tu de toi-même? Il dit: Moi, je suis celui qui crie dans le désert: Rendez droit le chemin du Seigneur, comme a dit le prophète Esaïe. Ceux qui avaient été envoyés de chez les pharisiens lui demandèrent: Pourquoi donc baptises-tu, si, toi, tu n'es ni le Christ, ni Elie, ni le Prophète? Jean leur répondit: Moi, je baptise dans l'eau; au milieu de vous, il en est un que vous ne connaissez pas et qui vient derrière moi; moi, je ne suis pas digne de délier la lanière de sa sandale. Cela se passait à Béthanie, de l'autre côté du Jourdain, là où Jean baptisait. Le lendemain, il voit Jésus venir à lui et dit: Voici l'agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde. C'est à son sujet que, moi, j'ai dit: Derrière moi vient un homme qui est passé devant moi, car, avant moi, il était; moi-même, je ne le connaissais pas; mais si je suis venu baptiser dans l'eau, c'est pour qu'il se manifeste à Israël. Jean rendit ce témoignage: J'ai vu l'Esprit descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui; moi-même, je ne le connaissais pas; c'est celui qui m'a envoyé baptiser dans l'eau qui m'a dit: Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit saint. Moi-même, j'ai vu et j'ai témoigné que c'est lui le Fils de Dieu. Le lendemain, Jean était de nouveau là, avec deux de ses disciples; il regarda Jésus qui passait et dit: Voici l'agneau de Dieu. Les deux disciples entendirent ces paroles et suivirent Jésus. Jésus se retourna, vit qu'ils le suivaient et leur dit: Que cherchez-vous? Ils lui dirent: Rabbi  – ce qui se traduit: Maître – où demeures-tu? Il leur dit: Venez et vous verrez. Ils vinrent et virent où il demeurait; ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là. C'était environ la dixième heure. André, frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu Jean et qui avaient suivi Jésus. Il trouve d'abord son propre frère, Simon, et il lui dit: Nous avons trouvé le Messie – ce qui se traduit: le Christ. Il le conduisit vers Jésus. Jésus le regarda et dit: Toi, tu es Simon, fils de Jean; eh bien, tu seras appelé Céphas – ce qui se traduit: Pierre. Le lendemain, il voulut se rendre en Galilée, et il trouve Philippe. Jésus lui dit: Suis-moi. Philippe était de Bethsaïda, la ville d'André et de Pierre. Philippe trouve Nathanaël et lui dit: Celui au sujet duquel ont écrit Moïse, dans la Loi, et les prophètes, nous l'avons trouvé: c'est Jésus de Nazareth, fils de Joseph. Nathanaël lui dit: Quelque chose de bon peut-il venir de Nazareth? Philippe lui dit: Viens voir. Jésus vit Nathanaël venir à lui, et il dit de lui: Voici un véritable Israélite, en qui il n'y a pas de ruse. Nathanaël lui dit: D'où me connais-tu? Jésus lui répondit: Avant que Philippe t'appelle, quand tu étais sous le figuier, je t'ai vu. Nathanaël reprit: Rabbi, c'est toi qui es le Fils de Dieu, c'est toi qui es le roi d'Israël. Jésus lui répondit: Parce que je t'ai dit que je t'ai vu sous le figuier, tu crois? Tu verras des choses plus grandes encore! Et il lui dit: Amen, amen, je vous le dis, vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l'homme. Le troisième jour, il y eut des noces à Cana de Galilée. La mère de Jésus était là. Jésus aussi fut invité aux noces, ainsi que ses disciples. Comme le vin venait à manquer, la mère de Jésus lui dit: Ils n'ont pas de vin. Jésus lui répond: Femme, qu'avons-nous de commun en cette affaire? Mon heure n'est pas encore venue. Sa mère dit aux serviteurs: Faites tout ce qu'il vous dira. Il y avait là six jarres de pierre, destinées aux purifications des Juifs et contenant chacune deux ou trois mesures. Jésus leur dit: Remplissez d'eau ces jarres. Ils les remplirent à ras bord. – Puisez maintenant, leur dit-il, et portez-en à l'organisateur du repas. Ils lui en portèrent. Quand l'organisateur du repas eut goûté l'eau changée en vin – il ne savait pas d'où venait ce vin, tandis que les serviteurs qui avaient puisé l'eau le savaient – il appelle le marié et lui dit: Tout homme sert d'abord le bon vin, puis, quand les gens sont ivres, le moins bon; toi, tu as gardé le bon vin jusqu'à présent. Tel fut le commencement des signes de Jésus, ce qu'il fit à Cana de Galilée. Il manifesta sa gloire, et ses disciples mirent leur foi en lui. Après cela, il descendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples, et ils n'y demeurèrent que peu de jours. La Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Il trouva dans le temple les vendeurs de bovins, de moutons et de colombes, ainsi que les changeurs, assis. Il fit un fouet de cordes et les chassa tous hors du temple, avec les moutons et les bovins; il dispersa la monnaie des changeurs, renversa les tables et dit aux vendeurs de colombes: Enlevez tout cela d'ici! Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce! Ses disciples se souvinrent qu'il est écrit: La passion jalouse de ta maison me dévorera. Les Juifs lui dirent: Quel signe nous montres-tu pour agir de la sorte? Jésus leur répondit: Détruisez ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai. Les Juifs dirent: Il a fallu quarante-six ans pour construire ce sanctuaire, et toi, en trois jours, tu le relèveras! Mais le sanctuaire dont il parlait, lui, c'était son corps. Quand donc il se fut réveillé d'entre les morts, ses disciples se souvinrent qu'il disait cela; ils crurent l'Ecriture et la parole que Jésus avait dite. Pendant qu'il était à Jérusalem, à la fête de la Pâque, beaucoup mirent leur foi en son nom, à la vue des signes qu'il produisait, mais Jésus, lui, ne se fiait pas à eux, parce qu'il les connaissait tous et parce qu'il n'avait pas besoin qu'on lui présente un témoignage sur l'homme: lui-même connaissait ce qui était dans l'homme. Or il y avait parmi les pharisiens un chef des Juifs du nom de Nicodème; celui-ci vint le trouver de nuit et lui dit: Rabbi, nous savons que tu es un maître venu de la part de Dieu; car personne ne peut produire les signes que, toi, tu produis, si Dieu n'est avec lui. Jésus lui répondit: Amen, amen, je te le dis, si quelqu'un ne naît pas de nouveau, il ne peut voir le règne de Dieu. Nicodème lui demanda: Comment un homme peut-il naître, quand il est vieux? Peut-il entrer une seconde fois dans le ventre de sa mère pour naître? Jésus lui répondit: Amen, amen, je te le dis, si quelqu'un ne naît pas d'eau et d'Esprit, il ne peut entrer dans le royaume de Dieu. Ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l'Esprit est esprit. Ne t'étonne pas que je t'aie dit: Il faut que vous naissiez de nouveau – d'en haut. Le vent souffle où il veut; tu l'entends, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va. Il en est ainsi de quiconque est né de l'Esprit. Nicodème reprit: Comment cela peut-il advenir? Jésus lui répondit: C'est toi qui es maître en Israël, et tu ne sais pas cela! Amen, amen, je te le dis, nous disons ce que nous savons, et nous témoignons de ce que nous avons vu; et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas alors que je vous ai parlé des choses terrestres, comment croirez-vous si je vous parle des choses célestes? Personne n'est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l'homme. Et comme Moïse éleva le serpent dans le désert, il faut, de même, que le Fils de l'homme soit élevé, pour que quiconque croit ait en lui la vie éternelle. Car Dieu a tant aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, pour que quiconque met sa foi en lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle. Dieu, en effet, n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que par lui le monde soit sauvé. Celui qui met sa foi en lui n'est pas jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas mis sa foi dans le nom du Fils unique de Dieu. Et voici le jugement: la lumière est venue dans le monde, et les humains ont aimé les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises. Car quiconque pratique le mal déteste la lumière; celui-là ne vient pas à la lumière, de peur que ses œuvres ne soient dévoilées; mais celui qui fait la vérité vient à la lumière, pour qu'il soit manifeste que ses œuvres ont été accomplies en Dieu. Après cela, Jésus vint avec ses disciples en Judée; là, il séjournait avec eux et il baptisait. Jean aussi baptisait à Enon, près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau; les gens s'y rendaient pour recevoir le baptême. Car Jean n'avait pas encore été jeté en prison. Or il y eut un débat entre les disciples de Jean et un Juif au sujet de la purification. Ils vinrent trouver Jean et lui dirent: Rabbi, celui qui était avec toi de l'autre côté du Jourdain et à qui, toi, tu as rendu témoignage, voici qu'il baptise et que tous viennent à lui. Jean répondit: Un homme ne peut recevoir que ce qui lui a été donné du ciel. Vous, vous m'êtes vous-mêmes témoins que j'ai dit: Moi, je ne suis pas le Christ, mais c'est devant lui que je suis envoyé. Celui qui a la mariée, c'est le marié; mais l'ami du marié qui se tient là et qui l'écoute éprouve une grande joie à entendre le marié; cette joie, qui est la mienne, est donc complète. Il faut que lui croisse et que, moi, je diminue. Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous; celui qui est de la terre est de la terre, et sa parole est de la terre. Celui qui vient du ciel est au-dessus de tous, il témoigne de ce qu'il a vu et entendu, et personne ne reçoit son témoignage. Celui qui a reçu son témoignage a certifié que Dieu est vrai; car celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, parce qu'il donne l'Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a tout remis en sa main. Celui qui met sa foi dans le Fils a la vie éternelle; celui qui refuse d'obéir au Fils ne verra pas la vie, mais la colère de Dieu demeure sur lui. Jésus ayant su que les pharisiens avaient entendu dire qu'il faisait et baptisait plus de disciples que Jean, – en fait, ce n'était pas Jésus lui-même qui baptisait, mais ses disciples – il quitta la Judée et retourna en Galilée. Or il fallait qu'il passe par la Samarie. Il arrive donc dans une ville de Samarie nommée Sychar, près du champ que Jacob avait donné à Joseph, son fils. Là se trouvait la source de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s'était assis tel quel au bord de la source. C'était environ la sixième heure. Une femme de Samarie vient puiser de l'eau. Jésus lui dit: Donne-moi à boire. – Ses disciples, en effet, étaient allés à la ville pour acheter des vivres. – La Samaritaine lui dit: Comment toi, qui es juif, peux-tu me demander à boire, à moi qui suis une Samaritaine? – Les Juifs, en effet, ne veulent rien avoir de commun avec les Samaritains. – Jésus lui répondit: Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit: « Donne-moi à boire », c'est toi qui le lui aurais demandé, et il t'aurait donné de l'eau vive. – Seigneur, lui dit la femme, tu n'as rien pour puiser, et le puits est profond; d'où aurais-tu donc cette eau vive? Serais-tu, toi, plus grand que Jacob, notre père, qui nous a donné ce puits et qui en a bu lui-même, ainsi que ses fils et ses troupeaux? Jésus lui répondit: Quiconque boit de cette eau aura encore soif; celui qui boira de l'eau que, moi, je lui donnerai, celui-là n'aura jamais soif: l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira pour la vie éternelle. La femme lui dit: Seigneur, donne-moi cette eau-là, pour que je n'aie plus soif et que je n'aie plus à venir puiser ici. – Va, lui dit-il, appelle ton mari et reviens ici. La femme répondit: Je n'ai pas de mari. Jésus lui dit: Tu as raison de dire: « Je n'ai pas de mari. » Car tu as eu cinq maris, et celui que tu as maintenant n'est pas ton mari. En cela tu as dit vrai. – Seigneur, lui dit la femme, je vois que, toi, tu es prophète. Nos pères ont adoré sur cette montagne; vous, vous dites que le lieu où il faut adorer est à Jérusalem. Jésus lui dit: Femme, crois-moi, l'heure vient où ce ne sera ni sur cette montagne ni à Jérusalem que vous adorerez le Père. Vous, vous adorez ce que vous ne connaissez pas; nous, nous adorons ce que nous connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient – c'est maintenant – où les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité; car tels sont les adorateurs que le Père cherche. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent l'adorent en esprit et en vérité. La femme lui dit: Je sais que le Messie vient – celui qu'on appelle Christ. Quand il viendra, lui, il nous annoncera tout. Jésus lui dit: C'est moi qui te parle. Là-dessus arrivèrent ses disciples, qui s'étonnaient de le voir parler avec une femme. Toutefois aucun ne dit: « Que cherches-tu? » ou: « De quoi parles-tu avec elle? » La femme laissa donc sa jarre, s'en alla dans la ville et dit aux gens: Venez voir! Il y a là un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait! Serait-ce le Christ? Ils sortirent de la ville pour venir à lui. Pendant ce temps, les disciples lui disaient: Rabbi, mange! Mais il leur dit: Moi, j'ai à manger une nourriture que, vous, vous ne connaissez pas. Les disciples se disaient donc les uns aux autres: Quelqu'un lui aurait-il apporté à manger? Jésus leur dit: Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et d'accomplir son œuvre. Ne dites-vous pas, vous, qu'il y a encore quatre mois jusqu'à ce que vienne la moisson? Eh bien, je vous le dis, levez les yeux et regardez les champs: ils sont blancs pour la moisson. Déjà le moissonneur reçoit un salaire et recueille du fruit pour la vie éternelle, pour que le semeur et le moissonneur se réjouissent ensemble. En cela, en effet, ce qu'on dit est vrai: L'un sème, l'autre moissonne. Moi, je vous ai envoyés moissonner ce qui ne vous a coûté, à vous, aucun travail; d'autres ont travaillé, et vous, vous êtes arrivés pour recueillir le fruit de leur travail. Beaucoup de Samaritains de cette ville-là mirent leur foi en lui à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage: Il m'a dit tout ce que j'ai fait. Aussi, quand les Samaritains vinrent à lui, ils lui demandèrent de demeurer auprès d'eux; et il demeura là deux jours. Ils furent encore beaucoup plus nombreux à croire à cause de sa parole; ils disaient à la femme: Ce n'est plus à cause de tes dires que nous croyons; car nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons que c'est vraiment lui le sauveur du monde. Après ces deux jours, il partit de là pour se rendre en Galilée. – Car Jésus lui-même a témoigné qu'un prophète n'est pas honoré dans son propre pays. – Lorsqu'il vint en Galilée, les Galiléens l'accueillirent, parce qu'ils avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête. Car eux aussi étaient allés à la fête. Il retourna donc à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Il y avait à Capharnaüm un officier royal dont le fils était malade. Ayant entendu dire que Jésus était venu de Judée en Galilée, il alla le trouver pour lui demander de descendre guérir son fils, qui était sur le point de mourir. Jésus lui dit: Si vous ne voyez pas des signes et des prodiges, vous ne croirez donc jamais! L'officier royal lui dit: Seigneur, descends avant que mon enfant ne meure. – Va, lui dit Jésus, ton fils vit. L'homme crut la parole que Jésus lui avait dite et il s'en alla. Comme déjà il descendait, ses esclaves vinrent au-devant de lui pour lui dire que son enfant vivait. Il leur demanda à quelle heure il s'était trouvé mieux; ils lui dirent: Hier, à la septième heure, la fièvre l'a quitté. Le père sut donc que c'était au moment même où Jésus lui avait dit: Ton fils vit. Et il devint croyant, lui et toute sa maison. Jésus produisit encore ce deuxième signe après être venu de Judée en Galilée. Après cela, il y avait une fête des Juifs, et Jésus monta à Jérusalem. Or, à Jérusalem, près de la porte des Moutons, il y a un bassin qui s'appelle en hébreu Bethzatha, et qui a cinq portiques. Sous ces portiques étaient couchés une multitude de malades, d'aveugles, d'infirmes, d'estropiés. Là se trouvait un homme malade depuis trente-huit ans. Jésus le vit couché et, sachant qu'il était déjà là depuis longtemps, il lui dit: Veux-tu retrouver la santé? Le malade lui répondit: Seigneur, je n'ai personne pour me mettre dans le bassin quand l'eau est agitée; pendant que, moi, je viens, un autre descend avant moi. Jésus lui dit: Lève-toi, prends ton grabat et marche! Aussitôt l'homme recouvra la santé; il prit son grabat et se mit à marcher. Or c'était le sabbat ce jour-là. Les Juifs disaient donc à celui qui avait été guéri: C'est le sabbat; il ne t'est pas permis de porter ton grabat! Il leur répondit: C'est celui qui m'a rendu la santé qui m'a dit: « Prends ton grabat et marche! » Ils lui demandèrent: Qui est l'homme qui t'a dit: « Prends et marche! » Mais celui qui avait été guéri ne savait pas qui c'était, car Jésus s'était esquivé; en effet, il y avait foule en ce lieu. Après cela, Jésus le trouve dans le temple et lui dit: Eh bien, tu as retrouvé la santé; ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. L'homme s'en alla dire aux Juifs que c'était Jésus qui lui avait rendu la santé. C'est pourquoi les Juifs persécutaient Jésus: parce qu'il faisait cela pendant le sabbat. Jésus leur répondit: Mon Père est à l'œuvre jusqu'à présent, et moi aussi je suis à l'œuvre. C'est pourquoi les Juifs cherchaient d'autant plus à le tuer, non seulement parce qu'il annulait le sabbat, mais parce qu'il disait que Dieu était son propre Père, se faisant ainsi lui-même égal à Dieu. Jésus leur répondit donc: Amen, amen, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même, sinon ce qu'il voit faire au Père; ce que celui-là fait, en effet, le Fils aussi le fait pareillement. Car le Père est ami du Fils, et il lui montre tout ce que lui-même fait; il lui montrera des œuvres plus grandes encore, pour que, vous, vous soyez étonnés. En effet, tout comme le Père réveille les morts et les fait vivre, ainsi le Fils fait vivre qui il veut. De plus, le Père ne juge personne, mais il a remis tout le jugement au Fils, pour que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui n'honore pas le Fils n'honore pas le Père qui l'a envoyé. Amen, amen, je vous le dis, celui qui entend ma parole et qui croit celui qui m'a envoyé a la vie éternelle; il ne vient pas en jugement, il est passé de la mort à la vie. Amen, amen, je vous le dis, l'heure vient – c'est maintenant – où les morts entendront la voix du Fils de Dieu; et ceux qui l'auront entendue vivront. En effet, tout comme le Père a la vie en lui-même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en lui-même, et il lui a donné le pouvoir de faire le jugement, parce qu'il est fils d'homme. Ne vous en étonnez pas, car l'heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix et sortiront, ceux qui auront fait le bien pour une résurrection de vie, ceux qui auront pratiqué le mal pour une résurrection de jugement. Moi, je ne peux rien faire de moi-même: je juge selon ce que j'entends; et mon jugement est juste, parce que je ne cherche pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Si c'est moi qui me rends témoignage à moi-même, mon témoignage n'est pas vrai. C'est un autre qui me rend témoignage, et je sais que le témoignage qu'il me rend est vrai. C'est vous qui avez envoyé des messagers à Jean, et il a rendu témoignage à la vérité. Quant à moi, ce n'est pas d'un homme que je reçois le témoignage; mais je dis cela pour que, vous, vous soyez sauvés. Celui-là était la lampe qui brûle et qui brille, et vous avez bien voulu vous réjouir un moment à sa lumière. Moi, j'ai un témoignage plus grand que celui de Jean; en effet, les œuvres que le Père m'a données à accomplir, ces œuvres mêmes, que je fais, me rendent témoignage, attestant que le Père m'a envoyé. Et le Père qui m'a envoyé m'a lui-même rendu témoignage. Vous n'avez jamais entendu sa voix ni vu son visage, et sa parole ne demeure pas en vous, puisque vous ne croyez pas celui qu'il a envoyé. Vous sondez les Ecritures, parce que, vous, vous pensez avoir en elles la vie éternelle; or ce sont elles-mêmes qui me rendent témoignage. Et vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie! Je ne reçois pas de gloire des humains, mais je vous connais: vous n'avez pas en vous l'amour de Dieu. Moi, je suis venu au nom de mon Père, et vous ne me recevez pas; si un autre vient en son propre nom, celui-là, vous le recevrez! Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et qui ne cherchez pas la gloire qui provient de Dieu seul? Ne pensez pas que ce soit moi qui vous accuserai auprès du Père. Celui qui vous accuse, c'est Moïse, en qui vous, vous avez mis votre espérance. En effet, si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car lui, c'est à mon sujet qu'il a écrit. Mais si vous ne croyez pas ses écrits, comment croirez-vous mes paroles? Après cela, Jésus s'en alla sur l'autre rive de la mer de Galilée, la mer de Tibériade. Une grande foule le suivait, parce qu'elle voyait les signes qu'il produisait sur les malades. Jésus monta sur la montagne; là, il s'assit avec ses disciples. Or la Pâque, la fête des Juifs, était proche. Jésus leva les yeux et vit qu'une grande foule venait à lui; il dit à Philippe: Où achèterons-nous des pains pour que ces gens aient à manger? Il disait cela pour le mettre à l'épreuve, car il savait, lui, ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit: Deux cents deniers de pains ne suffiraient pas pour que chacun en reçoive un peu. Un de ses disciples, André, frère de Simon Pierre, lui dit: Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons; mais qu'est-ce que cela pour tant de gens? Jésus dit: Faites installer ces gens. – Il y avait beaucoup d'herbe en ce lieu. – Ils s'installèrent donc, au nombre d'environ cinq mille hommes. Jésus prit les pains, rendit grâce et les distribua à ceux qui étaient là; il fit de même pour les poissons, autant qu'ils en voulurent. Lorsqu'ils furent rassasiés, il dit à ses disciples: Ramassez les morceaux qui restent, pour que rien ne se perde. Ils les ramassèrent donc; ils remplirent douze paniers avec les morceaux des cinq pains d'orge qui restaient à ceux qui avaient mangé. A la vue du signe qu'il avait produit, les gens disaient: C'est vraiment lui, le Prophète qui vient dans le monde. Jésus, sachant qu'ils allaient venir s'emparer de lui pour le faire roi, se retira de nouveau sur la montagne, seul. Le soir venu, ses disciples descendirent jusqu'à la mer. Ils montèrent dans un bateau pour se rendre à Capharnaüm, sur l'autre rive de la mer. Les ténèbres étaient déjà là, et Jésus n'était pas encore venu à eux. Un vent violent soufflait et la mer se soulevait. Après avoir ramé environ vingt-cinq ou trente stades, ils aperçoivent Jésus qui marche sur la mer et s'approche du bateau; ils eurent peur. Mais il leur dit: C'est moi, n'ayez pas peur! Ils voulaient donc le prendre dans le bateau; aussitôt le bateau toucha la terre, là où ils allaient. Le lendemain, la foule qui était restée sur l'autre rive de la mer vit qu'il n'y avait eu là qu'une seule barque et que Jésus n'était pas monté en bateau avec ses disciples, mais que ses disciples étaient partis seuls. Cependant d'autres barques vinrent de Tibériade, près du lieu où ils avaient mangé le pain, après que le Seigneur eut rendu grâce. Quand la foule vit que ni Jésus, ni ses disciples n'étaient là, les gens montèrent eux-mêmes dans ces barques et vinrent à Capharnaüm, à la recherche de Jésus. Ils le trouvèrent sur l'autre rive de la mer et lui dirent: Rabbi, quand es-tu arrivé ici? Jésus leur répondit: Amen, amen, je vous le dis, vous me cherchez, non parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé des pains et que vous avez été rassasiés. Œuvrez, non pas en vue de la nourriture qui se perd, mais en vue de la nourriture qui demeure pour la vie éternelle, celle que le Fils de l'homme vous donnera; car c'est lui que le Père – Dieu – a marqué de son sceau. Ils lui dirent: Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres de Dieu? Jésus leur répondit: L'œuvre de Dieu, c'est que vous mettiez votre foi en celui qu'il a lui-même envoyé. Ils lui dirent alors: Quel signe produis-tu donc, toi, pour que nous voyions et que nous te croyions? Quelle œuvre fais-tu? Nos pères ont mangé la manne dans le désert, selon ce qui est écrit: Il leur donna à manger du pain venu du ciel. Jésus leur dit: Amen, amen, je vous le dis, ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain du ciel, c'est mon Père qui vous donne le vrai pain du ciel; car le pain de Dieu, c'est celui qui descend du ciel pour donner la vie au monde. Ils lui dirent: Seigneur, donne-nous toujours ce pain-là. Jésus leur dit: C'est moi qui suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui met sa foi en moi n'aura jamais soif. Mais je vous l'ai dit: Vous m'avez vu, et vous ne croyez pas. Tout ce que le Père me donne viendra à moi; et celui qui vient à moi, je ne le chasserai jamais dehors; car je suis descendu du ciel pour faire, non pas ma volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Or, la volonté de celui qui m'a envoyé, c'est que je ne perde rien de tout ce qu'il m'a donné, mais que je le relève au dernier jour. La volonté de mon Père, en effet, c'est que quiconque voit le Fils et met sa foi en lui ait la vie éternelle; et moi, je le relèverai au dernier jour. Les Juifs maugréaient à son sujet, parce qu'il avait dit: C'est moi qui suis le pain descendu du ciel. Ils disaient: N'est-ce pas Jésus, le fils de Joseph, dont nous, nous connaissons le père et la mère? Comment peut-il dire maintenant: « Je suis descendu du ciel! » Jésus leur répondit: Ne maugréez pas entre vous. Personne ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et moi, je le relèverai au dernier jour. Il est écrit dans les Prophètes: Ils seront tous instruits de Dieu. Quiconque a entendu le Père et reçu son enseignement vient à moi. Non pas que quelqu'un ait vu le Père, sinon celui qui est issu de Dieu; lui a vu le Père. Amen, amen, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle. C'est moi qui suis le pain de la vie. Vos pères ont mangé la manne dans le désert, et ils sont morts. Le pain que voici, c'est celui qui descend du ciel, pour que celui qui en mange ne meure pas. C'est moi qui suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra pour toujours; et le pain que, moi, je donnerai, c'est ma chair, pour la vie du monde. Les Juifs se querellaient entre eux; ils disaient: Comment celui-ci peut-il nous donner sa chair à manger? Jésus leur dit: Amen, amen, je vous le dis, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'avez pas de vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi, je le relèverai au dernier jour. Car ma chair est vraie nourriture, et mon sang est vraie boisson. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, comme moi en lui. Comme le Père, qui est vivant, m'a envoyé, et comme moi, je vis par le Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi. Voici le pain descendu du ciel. Il n'est pas comme celui qu'ont mangé les pères: ils sont morts. Celui qui mange ce pain vivra pour toujours. Voilà ce qu'il dit alors qu'il enseignait dans la synagogue, à Capharnaüm. Après l'avoir entendu, beaucoup de ses disciples dirent: Cette parole est dure; qui peut l'entendre? Jésus, sachant que ses disciples maugréaient à ce sujet, leur dit: Est-ce là pour vous une cause de chute? Et si vous voyiez le Fils de l'homme monter où il était auparavant? C'est l'Esprit qui fait vivre. La chair ne sert de rien. Les paroles que, moi, je vous ai dites sont Esprit et sont vie. Mais il en est parmi vous quelques-uns qui ne croient pas. Car Jésus savait depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait. Et il disait: C'est pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi, si cela ne lui est donné par le Père. Dès lors, beaucoup de ses disciples s'en retournèrent; ils ne marchaient plus avec lui. Jésus dit donc aux Douze: Et vous, voulez-vous aussi vous en aller? Simon Pierre lui répondit: Seigneur, à qui irions-nous? Tu as des paroles de vie éternelle. Nous, nous sommes convaincus, nous savons que c'est toi qui es le Saint de Dieu. Jésus leur répondit: N'est-ce pas moi qui vous ai choisis, vous, les Douze? Pourtant l'un de vous est un diable! Il parlait de Judas, fils de Simon Iscariote; car c'était lui qui allait le livrer, lui, l'un des Douze! Après cela, Jésus parcourait la Galilée; en effet, il ne voulait pas parcourir la Judée, parce que les Juifs cherchaient à le tuer. Or la fête juive des Tentes était proche. Ses frères lui dirent: Pars d'ici et va-t'en en Judée, pour que tes disciples aussi voient les œuvres que tu fais. Personne n'agit en secret, s'il cherche à se mettre en évidence; si tu fais ces choses, manifeste-toi au monde. En effet, même ses frères ne mettaient pas leur foi en lui. Jésus leur dit: Mon temps n'est pas encore venu; votre temps à vous est toujours là. Le monde ne peut pas vous détester; moi, il me déteste, parce que je lui rends le témoignage que ses œuvres sont mauvaises. Montez, vous, à la fête. Moi, je ne monte pas à cette fête, parce que mon temps n'est pas encore accompli. Après avoir dit cela, lui, il demeura en Galilée. Mais quand ses frères furent montés à la fête, alors il y monta lui aussi, non pas manifestement, mais comme en secret. Les Juifs le cherchaient pendant la fête et disaient: Où est-il, celui-là? Il y avait dans les foules beaucoup de murmures à son sujet. Les uns disaient: C'est un homme de bien. D'autres disaient: Au contraire, il égare la foule. Personne, toutefois, ne parlait ouvertement de lui, par crainte des Juifs. On était déjà au milieu de la fête quand Jésus monta au temple; là, il enseignait. Les Juifs, étonnés, se demandaient: Comment connaît-il les Ecrits, lui qui n'a pas étudié? Jésus leur répondit: Mon enseignement n'est pas de moi, mais de celui qui m'a envoyé. Si quelqu'un veut faire sa volonté, il saura si cet enseignement vient de Dieu ou si c'est moi qui parle de ma propre initiative. Celui qui parle de sa propre initiative cherche sa propre gloire; mais celui qui cherche la gloire de celui qui l'a envoyé est vrai, et il n'y a pas d'injustice en lui. Moïse ne vous a-t-il pas donné la loi? Pourtant aucun de vous ne met la loi en pratique. Pourquoi cherchez-vous à me tuer? La foule répondit: Tu as un démon! Qui cherche à te tuer? Jésus leur répondit: J'ai fait une seule œuvre et vous en êtes tous étonnés. Moïse vous a donné la circoncision, – non qu'elle vienne de Moïse, puisqu'elle vient des pères – et vous circoncisez un homme pendant le sabbat. Si un homme reçoit la circoncision pendant le sabbat, pour que la loi de Moïse ne soit pas annulée, pourquoi vous irritez-vous contre moi qui ai rendu la santé à un homme tout entier pendant le sabbat? Ne jugez pas selon l'apparence: que votre jugement soit juste! Quelques habitants de Jérusalem disaient: N'est-ce pas celui qu'ils cherchent à tuer? Le voici qui parle ouvertement, et ils ne lui disent rien! Est-ce que les chefs auraient vraiment compris qu'il est le Christ? Cependant, celui-ci, nous savons d'où il est; le Christ, quand il vient, personne ne sait d'où il est! Alors Jésus, qui enseignait dans le temple, s'écria: Vous me connaissez, et vous savez d'où je suis! Pourtant ce n'est pas de moi-même que je suis venu; celui qui m'a envoyé est vrai, et vous, vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais, car je viens de lui et c'est lui qui m'a envoyé. Ils cherchaient donc à l'arrêter, mais personne ne mit la main sur lui, parce que son heure n'était pas encore venue. Parmi la foule, beaucoup mirent leur foi en lui; ils disaient: Le Christ, quand il viendra, produira-t-il plus de signes que celui-ci n'en a produit? Les pharisiens entendirent la foule murmurer à son sujet. Alors les grands prêtres et les pharisiens envoyèrent des gardes pour l'arrêter. Jésus dit: Je suis encore avec vous pour un peu de temps, et je m'en vais vers celui qui m'a envoyé. Vous me chercherez, mais vous ne me trouverez pas; là où, moi, je suis, vous, vous ne pouvez pas venir. Les Juifs se dirent entre eux: Où va-t-il se rendre, pour que, nous, nous ne le trouvions pas? Va-t-il se rendre chez ceux qui sont dispersés parmi les Grecs et instruire les Grecs? Que signifie cette parole qu'il a dite: « Vous me chercherez, mais vous ne me trouverez pas; là où, moi, je suis, vous, vous ne pouvez pas venir. » Le dernier jour, le grand jour de la fête, Jésus, debout, s'écria: Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive! Celui qui met sa foi en moi, – comme dit l'Ecriture – des fleuves d'eau vive couleront de son sein. Il dit cela au sujet de l'Esprit qu'allaient recevoir ceux qui mettraient leur foi en lui; car il n'y avait pas encore d'Esprit, puisque Jésus n'avait pas encore été glorifié. Des gens de la foule, après avoir entendu ces paroles, disaient: Vraiment, c'est lui, le Prophète! D'autres disaient: C'est le Christ! Mais d'autres disaient: Est-ce de Galilée que vient le Christ? L'Ecriture ne dit-elle pas que le Christ vient de la descendance de David et de Bethléem, le village où était David? Il y eut donc, à cause de lui, division parmi la foule. Quelques-uns d'entre eux voulaient l'arrêter, mais personne ne mit la main sur lui. Les gardes revinrent vers les grands prêtres et les pharisiens, qui leur dirent: Pourquoi ne l'avez-vous pas amené? Les gardes répondirent: Jamais un homme n'a parlé ainsi. Les pharisiens leur répliquèrent: Est-ce que, vous aussi, vous vous êtes laissé égarer? Y a-t-il quelqu'un parmi les chefs ou les pharisiens qui ait mis sa foi en lui? Mais cette foule qui ne connaît pas la loi, ce sont des maudits! Nicodème, qui était venu le trouver précédemment et qui était l'un d'entre eux, leur dit: Notre loi juge-t-elle un homme sans qu'on l'ait d'abord entendu et qu'on sache ce qu'il fait? Ils lui répondirent: Serais-tu de Galilée, toi aussi? Cherche bien, et tu verras qu'aucun prophète ne vient de Galilée. [ Et chacun s'en alla chez soi. Jésus se rendit au mont des Oliviers. Mais dès le matin, il retourna au temple, et tout le peuple vint à lui. S'étant assis, il les instruisait. Alors les scribes et les pharisiens amènent une femme surprise en adultère, la placent au milieu et lui disent: Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider de telles femmes: toi, donc, que dis-tu? Ils disaient cela pour le mettre à l'épreuve, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur la terre. Comme ils continuaient à l'interroger, il se redressa et leur dit: Que celui de vous qui est sans péché lui jette le premier une pierre! De nouveau il se baissa et se mit à écrire sur la terre. Quand ils entendirent cela, ils se retirèrent un à un, à commencer par les plus âgés. Et il resta seul avec la femme qui était là, au milieu. Alors Jésus se redressa et lui dit: Eh bien, femme, où sont-ils passés? Personne ne t'a donc condamnée? Elle répondit: Personne, Seigneur. Jésus dit: Moi non plus, je ne te condamne pas; va, et désormais ne pèche plus.] Jésus leur dit encore: C'est moi qui suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera jamais dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. Là-dessus, les pharisiens lui dirent: C'est toi qui te rends témoignage à toi-même, ton témoignage n'est pas vrai. Jésus leur répondit: Même si c'est moi qui me rends témoignage à moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d'où je suis venu et où je vais; vous, vous ne savez ni d'où je viens ni où je vais. Vous, vous jugez selon la chair; moi, je ne juge personne. Et si, moi, je jugeais, mon jugement serait vrai, car je ne suis pas seul: il y a moi et le Père qui m'a envoyé. Dans votre loi, il est écrit que le témoignage de deux hommes est vrai. Moi, je me rends témoignage à moi-même, et le Père qui m'a envoyé me rend témoignage. Ils lui dirent donc: Où est ton Père? Jésus répondit: Vous ne connaissez ni moi, ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Il dit ces paroles dans le Trésor, alors qu'il enseignait dans le temple; et personne ne vint l'arrêter, parce que son heure n'était pas encore venue. Il leur dit encore: Moi, je m'en vais; vous me chercherez, et vous mourrez dans votre péché; là où moi, je vais, vous, vous ne pouvez pas venir. Les Juifs dirent: Va-t-il se tuer lui-même, pour qu'il dise: « Là où, moi, je vais, vous, vous ne pouvez pas venir. » Il leur disait: Vous, vous êtes d'en bas; moi, je suis d'en haut. Vous, vous êtes de ce monde; moi, je ne suis pas de ce monde. C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés; en effet, si vous ne croyez pas que, moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés. Ils lui disaient: Qui es-tu, toi? Jésus leur répondit: Ce que je vous dis depuis le commencement. J'ai à votre sujet beaucoup à dire et à juger; mais celui qui m'a envoyé est vrai, et moi, je dis au monde ce que j'ai entendu de lui. Ils ne surent pas qu'il leur parlait du Père. Alors Jésus leur dit: Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, vous saurez que, moi, je suis, et que je ne fais rien de moi-même, mais que je parle selon ce que le Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que, moi, je fais toujours ce qu'il agrée. Comme il parlait ainsi, beaucoup mirent leur foi en lui. Jésus, donc, disait aux Juifs qui avaient mis leur foi en lui: Si vous demeurez dans ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité, et la vérité vous rendra libres. Ils lui répondirent: Nous sommes la descendance d'Abraham et nous n'avons jamais été esclaves de personne; comment peux-tu dire, toi: « Vous deviendrez libres! » Jésus leur répondit: Amen, amen, je vous le dis, quiconque fait le péché est esclave du péché. Or l'esclave ne demeure pas pour toujours dans la maison; le fils, lui, demeure pour toujours. Si donc le Fils vous rend libres, vous serez réellement libres. Je sais que vous êtes la descendance d'Abraham; mais vous cherchez à me tuer, parce que ma parole ne trouve pas de place en vous. Moi, je dis ce que j'ai vu auprès du Père; vous aussi, faites donc ce que vous avez entendu du Père. Ils lui répondirent: Notre père, c'est Abraham. Jésus leur dit: Si vous étiez enfants d'Abraham, vous feriez les œuvres d'Abraham. Mais maintenant vous cherchez à me tuer, moi, un homme, qui vous ai dit la vérité que j'ai entendue de Dieu. Abraham n'a pas fait cela. Vous, vous faites les œuvres de votre père. Ils lui dirent: Nous, nous ne sommes pas nés de la prostitution; nous avons un seul Père, Dieu. Jésus leur dit: Si Dieu était votre Père, vous m'aimeriez; car, moi, c'est de Dieu que je suis sorti et que je viens; je ne suis pas venu de moi-même, mais c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne connaissez-vous pas mon langage? Parce que vous ne pouvez pas entendre ma parole. Vous, vous êtes de votre père, le diable, et vous voulez faire les désirs de votre père. Lui, il était homicide dès le commencement; il ne se tenait pas dans la vérité, parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Lorsqu'il dit le mensonge, il parle de ce qui lui est propre, car il est à la fois le menteur et son père. Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. Qui de vous me confondra en matière de péché? Si je dis la vérité, pourquoi, vous, ne me croyez-vous pas? Celui qui est de Dieu entend les paroles de Dieu. Si, vous, vous n'entendez pas, c'est parce que vous n'êtes pas de Dieu. Les Juifs lui répondirent: N'est-ce pas nous qui avons raison de dire que, toi, tu es un Samaritain, et que tu as un démon? Jésus répondit: Moi, je n'ai pas de démon, mais j'honore mon Père, et vous, vous me déshonorez. Moi, je ne cherche pas ma gloire; il en est un qui la cherche, et qui juge. Amen, amen, je vous le dis, si quelqu'un garde ma parole, il ne verra jamais la mort. Les Juifs lui dirent donc: Maintenant nous savons que tu as un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi, tu dis: « Si quelqu'un garde ma parole, il ne goûtera jamais la mort! » Serais-tu, toi, plus grand qu'Abraham, notre père, qui est mort? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être? Jésus répondit: Si c'est moi qui me glorifie moi-même, ma gloire n'est rien. C'est mon Père qui me glorifie, lui dont vous, vous dites: « Il est notre Dieu! » Et vous ne le connaissez pas; moi, je le connais. Et si je disais que je ne le connais pas, je serais un menteur comme vous. Mais je le connais et je garde sa parole. Abraham, votre père, a été transporté d'allégresse à la perspective de voir mon jour: il l'a vu, et il s'est réjoui. Les Juifs lui dirent: Tu n'as pas encore cinquante ans, et tu as vu Abraham? Jésus leur dit: Amen, amen, je vous le dis, avant qu'Abraham vienne à l'existence, moi, je suis. Là-dessus, ils prirent des pierres pour les lui jeter; mais Jésus se cacha et sortit du temple. En passant, il vit un homme aveugle de naissance. Ses disciples lui demandèrent: Rabbi, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu'il soit né aveugle? Jésus répondit: Ce n'est pas que lui ou ses parents aient péché; c'est pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui. Tant qu'il fait jour, il faut que nous accomplissions les œuvres de celui qui m'a envoyé; la nuit vient où personne ne peut faire aucune œuvre. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. Après avoir dit cela, il cracha par terre et fit de la boue avec sa salive. Puis il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle et lui dit: Va te laver au bassin de Siloam – ce qui se traduit « Envoyé ». Il y alla et se lava; quand il revint, il voyait. Ses voisins et ceux qui auparavant l'avaient vu mendiant disaient: N'est-ce pas là celui qui était assis à mendier? Les uns disaient: C'est lui! D'autres disaient: Non, il lui ressemble! Lui-même disait: C'est moi! Ils lui disaient donc: Comment tes yeux se sont-ils ouverts? Il répondit: L'homme qu'on appelle Jésus a fait de la boue, il me l'a appliquée sur les yeux et il m'a dit: Va te laver à Siloam. J'y suis donc allé, je me suis lavé et j'ai retrouvé la vue. Ils lui dirent: Où est-il, celui-là? Il répondit: Je ne sais pas. Ils conduisent vers les pharisiens celui qui avait été aveugle. – Or c'était un jour de sabbat que Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux. – A leur tour, les pharisiens lui demandèrent comment il avait retrouvé la vue. Il leur dit: Il a mis de la boue sur mes yeux, je me suis lavé et je vois. Aussi quelques-uns des pharisiens disaient: Cet homme n'est pas issu de Dieu, puisqu'il n'observe pas le sabbat. D'autres disaient: Comment un homme pécheur peut-il produire de tels signes? Et il y avait division parmi eux. Ils disent encore à l'aveugle: Toi, que dis-tu de lui, puisqu'il t'a ouvert les yeux? Il répondit: C'est un prophète. Les Juifs ne crurent pas qu'il avait été aveugle et qu'il avait retrouvé la vue, avant d'avoir appelé ses parents. Ils leur demandèrent: Est-ce là votre fils, dont vous, vous dites qu'il est né aveugle? Comment se fait-il donc qu'il voie maintenant? Ses parents répondirent: Nous savons que c'est notre fils et qu'il est né aveugle; mais comment il se fait qu'il voie maintenant, nous ne le savons pas, et qui lui a ouvert les yeux, nous, nous ne le savons pas non plus. Interrogez-le, il est assez grand pour parler lui-même de ce qui le concerne. Ses parents dirent cela parce qu'ils avaient peur des Juifs; car déjà les Juifs s'étaient mis d'accord: si quelqu'un reconnaissait en lui le Christ, il serait exclu de la synagogue. C'est pourquoi ses parents dirent: Il est assez grand, interrogez-le. Les pharisiens appelèrent une seconde fois l'homme qui avait été aveugle et lui dirent: Donne gloire à Dieu; nous savons, nous, que cet homme est un pécheur. Il répondit: Si c'est un pécheur, je ne sais pas; je sais une chose: j'étais aveugle, maintenant je vois. Ils lui dirent: Que t'a-t-il fait? Comment t'a-t-il ouvert les yeux? Il leur répondit: Je vous l'ai déjà dit, et vous n'avez pas entendu; pourquoi voulez-vous l'entendre à nouveau? Voulez-vous, vous aussi, devenir ses disciples? Ils l'insultèrent et dirent: C'est toi qui es disciple de celui-là; nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous, nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais celui-ci, nous ne savons d'où il est. L'homme leur répondit: Voilà bien ce qui est étonnant, que vous, vous ne sachiez pas d'où il est, alors qu'il m'a ouvert les yeux! Nous savons que Dieu n'entend pas les pécheurs; mais si quelqu'un honore Dieu et fait sa volonté, celui-là, il l'entend. Jamais encore on n'a entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'un aveugle-né. Si celui-ci n'était pas issu de Dieu, il ne pourrait rien faire. Ils lui répondirent: Toi, tu es né tout entier dans le péché, et c'est toi qui nous instruis! Et ils le chassèrent dehors. Jésus entendit dire qu'ils l'avaient chassé dehors. Il le trouva et lui dit: Toi, mets-tu ta foi dans le Fils de l'homme? Il répondit: Qui est-il, Seigneur, pour que je mette ma foi en lui? Jésus lui dit: Tu l'as vu; celui qui parle avec toi, c'est lui. Alors il dit: Je crois, Seigneur. Et il se prosterna devant lui. Et Jésus dit: Moi, je suis venu dans ce monde pour un jugement: afin que ceux qui ne voient pas voient, et que ceux qui voient deviennent aveugles. Après avoir entendu cela, quelques pharisiens qui étaient avec lui lui dirent: Nous aussi, nous sommes aveugles? Jésus leur répondit: Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché. Mais maintenant vous dites: « Nous voyons »; aussi votre péché demeure. Amen, amen, je vous le dis, celui qui n'entre pas dans l'enclos à moutons par la porte, mais qui l'escalade par un autre côté, celui-là est un voleur et un bandit. Mais celui qui entre par la porte est le berger des moutons. C'est pour lui que le gardien ouvre la porte; les moutons entendent sa voix; il appelle ses propres moutons par leur nom et les mène dehors. Lorsqu'il les a tous fait sortir, il marche devant eux; et les moutons le suivent, parce qu'ils connaissent sa voix. Ils ne suivront jamais un étranger; ils le fuiront, parce qu'ils ne connaissent pas la voix des étrangers. Jésus leur tint ce discours figuré, mais eux ne surent pas ce qu'il leur disait. Jésus leur dit encore: Amen, amen, je vous le dis, c'est moi qui suis la porte des moutons. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des bandits; mais les moutons ne les ont pas écoutés. C'est moi qui suis la porte; si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé; il entrera et sortira et trouvera des pâturages. Le voleur ne vient que pour voler, abattre et détruire; moi, je suis venu pour qu'ils aient la vie et l'aient en abondance. C'est moi qui suis le bon berger. Le bon berger se défait de sa vie pour ses moutons. Quand il voit venir le loup, l'employé, celui qui n'est pas berger et pour qui il ne s'agit pas de ses propres moutons, s'enfuit en abandonnant les moutons. Et le loup s'en empare, il les disperse. C'est un employé: il n'a pas le souci des moutons. C'est moi qui suis le bon berger. Je connais mes moutons, et mes moutons me connaissent, comme le Père me connaît et comme, moi, je connais le Père; et je me défais de ma vie pour mes moutons. J'ai encore d'autres moutons qui ne sont pas de cet enclos; ceux-là aussi, il faut que je les amène; ils entendront ma voix, et ils deviendront un seul troupeau, un seul berger. Si le Père m'aime, c'est parce que, moi, je me défais de ma vie pour la reprendre. Personne ne me l'enlève, mais c'est moi qui m'en défais, de moi-même; j'ai le pouvoir de m'en défaire et j'ai le pouvoir de la reprendre; tel est le commandement que j'ai reçu de mon Père. Il y eut encore division parmi les Juifs à cause de ces paroles. Beaucoup d'entre eux disaient: Il a un démon, il est fou; pourquoi l'écoutez-vous? D'autres disaient: Ces paroles ne sont pas celles d'un démoniaque. Un démon peut-il ouvrir les yeux des aveugles? On célébrait alors la Dédicace à Jérusalem. C'était l'hiver. Jésus marchait dans le temple, sous le portique de Salomon. Les Juifs l'entourèrent; ils lui disaient: Jusqu'à quand nous feras-tu languir? Si c'est toi qui es le Christ, dis-le-nous ouvertement. Jésus leur répondit: Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Ce qui me rend témoignage, ce sont les œuvres que, moi, je fais au nom de mon Père. Mais si, vous, vous ne croyez pas, c'est parce que vous n'êtes pas de mes moutons. Mes moutons entendent ma voix. Moi, je les connais, et ils me suivent. Et moi, je leur donne la vie éternelle; ils ne se perdront jamais, et personne ne les arrachera de ma main. Ce que mon Père m'a donné est plus grand que tout – et personne ne peut l'arracher de la main du Père. Moi et le Père, nous sommes un. Les Juifs ramassèrent à nouveau des pierres pour le lapider. Jésus leur dit: Je vous ai montré beaucoup de belles œuvres venant du Père. Pour laquelle de ces œuvres allez-vous me lapider? Les Juifs lui répondirent: Ce n'est pas pour une belle œuvre que nous allons te lapider, mais pour blasphème, parce que, toi qui es un homme, tu te fais Dieu! Jésus leur répondit: N'est-il pas écrit dans votre loi: Moi, j'ai dit: Vous êtes des dieux! Ainsi elle a appelé dieux ceux à qui la parole de Dieu a été adressée, – et l'Ecriture ne peut être annulée – et vous, vous dites à celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde: « Tu blasphèmes! » parce que j'ai dit: « Je suis Fils de Dieu »! Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais si je les fais, quand même vous ne me croiriez pas, croyez les œuvres; sachez et comprenez ainsi que le Père est en moi, comme moi dans le Père. Ils cherchèrent encore à l'arrêter; mais il leur échappa. Il retourna de l'autre côté du Jourdain, au lieu où Jean avait d'abord baptisé, et il y demeura. Beaucoup de gens vinrent à lui; ils disaient: Jean n'a produit aucun signe, mais tout ce que Jean a dit de cet homme était vrai. Et là, beaucoup mirent leur foi en lui. Il y avait un malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur. – C'est Marie qui répandit du parfum sur le Seigneur et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux, et c'est son frère, Lazare, qui était malade. – Les sœurs envoyèrent quelqu'un lui dire: Seigneur, ton ami est malade. Quand il entendit cela, Jésus dit: Cette maladie ne mène pas à la mort; elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. Or Jésus aimait Marthe, sa sœur et Lazare. Quand donc il eut entendu dire que celui-ci était malade, il demeura encore deux jours au lieu où il était, puis il dit aux disciples: Retournons en Judée. Les disciples lui disent: Rabbi, tout récemment les Juifs cherchaient à te lapider, et tu y retournes! Jésus répondit: N'y a-t-il pas douze heures dans le jour? Si quelqu'un marche de jour, il ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde; mais si quelqu'un marche de nuit, il trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. Après avoir dit cela, il ajoute: Lazare, notre ami, s'est endormi, mais je vais le réveiller de son sommeil. Les disciples lui dirent: Seigneur, s'il s'est endormi, il est sauvé! Jésus avait parlé de sa mort, mais eux pensèrent qu'il parlait d'un simple sommeil. Alors Jésus leur dit ouvertement: Lazare est mort. Et, pour vous, je me réjouis de n'avoir pas été là, afin que vous croyiez. Mais allons vers lui. Thomas, celui qu'on appelle le Jumeau, dit alors aux autres disciples: Allons-y, nous aussi, pour que nous mourions avec lui! A son arrivée, Jésus constata que Lazare était déjà dans le tombeau depuis quatre jours. Or Béthanie était proche de Jérusalem, à quinze stades environ. Beaucoup de Juifs étaient venus trouver Marthe et Marie pour les réconforter au sujet de leur frère. Lorsque Marthe eut entendu dire que Jésus arrivait, elle vint au-devant de lui, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit à Jésus: Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort! Mais maintenant même, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. Jésus lui dit: Ton frère se relèvera. Je sais, lui répondit Marthe, qu'il se relèvera à la résurrection, au dernier jour. Jésus lui dit: C'est moi qui suis la résurrection et la vie. Celui qui met sa foi en moi, même s'il meurt, vivra; et quiconque vit et met sa foi en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? Elle lui dit: Oui, Seigneur, moi, je suis convaincue que c'est toi qui es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. Après avoir dit cela, elle s'en alla. Puis elle appela Marie, sa sœur, et lui dit en secret: Le maître est arrivé, il t'appelle. Dès qu'elle entendit cela, celle-ci se leva vite pour venir à lui; car Jésus n'était pas encore entré dans le village; il était encore au lieu où Marthe était venue au-devant de lui. Les Juifs qui étaient dans la maison avec Marie pour la réconforter la virent se lever vite et sortir; ils la suivirent, pensant qu'elle allait pleurer au tombeau. Lorsque Marie fut arrivée là où était Jésus et qu'elle le vit, elle tomba à ses pieds et lui dit: Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort! Quand Jésus la vit pleurer, et qu'il vit pleurer aussi les Juifs qui étaient venus avec elle, son esprit s'emporta et il se troubla. Il dit: Où l'avez-vous mis? – Seigneur, lui répondirent-ils, viens voir! Jésus fondit en larmes. Les Juifs disaient donc: C'était vraiment son ami! Mais quelques-uns d'entre eux dirent: Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas aussi faire en sorte que cet homme ne meure pas? Jésus, s'emportant de nouveau, vint au tombeau. C'était une grotte, et une pierre était placée devant. Jésus dit: Enlevez la pierre. Marthe, la sœur du mort, lui dit: Seigneur, il sent déjà: c'est le quatrième jour! Jésus lui dit: Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? Ils enlevèrent donc la pierre. Jésus leva les yeux et dit: Père, je te rends grâce de ce que tu m'as entendu. Quant à moi, je savais que tu m'entends toujours, mais j'ai parlé à cause de la foule qui se tient ici, pour qu'ils croient que c'est toi qui m'as envoyé. Après avoir dit cela, il cria: Lazare, sors! Et le mort sortit, les pieds et les mains liés de bandelettes, et le visage enveloppé d'un linge. Jésus leur dit: Déliez-le, et laissez-le aller. Beaucoup de Juifs qui étaient venus chez Marie, ayant vu ce qu'il avait fait, mirent leur foi en lui. Mais quelques-uns d'entre eux s'en allèrent trouver les pharisiens pour leur dire ce que Jésus avait fait. Alors les grands prêtres et les pharisiens rassemblèrent le sanhédrin et dirent: Qu'allons-nous faire? Car cet homme produit beaucoup de signes. Si nous le laissons faire, tous mettront leur foi en lui, et les Romains viendront détruire et notre lieu et notre nation. Mais l'un d'eux, Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, leur dit: Vous, vous ne savez rien; vous ne vous rendez pas compte qu'il est avantageux pour vous qu'un seul homme meure pour le peuple et que la nation ne soit pas perdue tout entière. Or il ne dit pas cela de lui-même; mais, comme il était grand prêtre cette année-là, il annonça, en prophète, que Jésus allait mourir pour la nation – et non pas seulement pour la nation, mais aussi pour rassembler dans l'unité les enfants de Dieu dispersés. Dès ce jour-là, ils décidèrent de le tuer. Jésus donc ne circulait plus ouvertement parmi les Juifs; mais il partit de là pour la région proche du désert, dans une ville appelée Ephraïm; il y demeurait avec ses disciples. La Pâque des Juifs était proche; et beaucoup de gens du pays montèrent à Jérusalem avant la Pâque, pour se purifier. Ils cherchaient Jésus et se disaient les uns aux autres, dans le temple: Qu'en pensez-vous? Ne viendra-t-il pas du tout à la fête? Or les grands prêtres et les pharisiens avaient donné des ordres pour que, si quelqu'un savait où il était, il les en informe, afin qu'on l'arrête. Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie, où était Lazare qu'il avait réveillé d'entre les morts. Là, on donna un dîner pour lui; Marthe servait, et Lazare était l'un de ceux qui étaient à table avec lui. Marie, donc, prit une livre d'un parfum de nard pur de grand prix, en répandit sur les pieds de Jésus et lui essuya les pieds avec ses cheveux; la maison fut remplie de l'odeur du parfum. Un de ses disciples, Judas Iscariote, celui qui allait le livrer, dit alors: Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum trois cents deniers pour les donner aux pauvres? Il disait cela, non parce qu'il avait le souci des pauvres, mais parce qu'il était voleur et que, tenant la bourse, il prenait ce qu'on y mettait. Mais Jésus dit: Laisse-la garder cela pour le jour de mon ensevelissement. Les pauvres, en effet, vous les avez toujours avec vous; mais moi, vous ne m'avez pas toujours. La grande foule des Juifs sut qu'il était là; ils vinrent, non pas seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare, qu'il avait réveillé d'entre les morts. Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare, parce que beaucoup de Juifs s'en allaient à cause de lui et mettaient leur foi en Jésus. Le lendemain, la grande foule qui était venue pour la fête entendit dire que Jésus venait à Jérusalem; les gens prirent des branches de palmiers et sortirent au-devant de lui, en criant: Hosanna! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur, le roi d’ Israël. Jésus trouva un ânon et s'assit dessus, selon ce qui est écrit: N'aie pas peur, fille de Sion; ton roi vient, assis sur le petit d'une ânesse. Ses disciples ne comprirent pas cela tout d'abord; mais quand Jésus fut glorifié, alors ils se souvinrent que cela était écrit à son sujet, et qu'ils avaient fait cela pour lui. La foule qui était avec lui quand il avait appelé Lazare du tombeau pour le réveiller d'entre les morts lui rendait témoignage. C'est pourquoi la foule vint au-devant de lui: elle avait entendu dire qu'il avait produit ce signe. Les pharisiens se dirent donc les uns aux autres: Vous voyez que vous n'y pouvez rien: le monde s'en est allé à sa suite! Il y avait quelques Grecs parmi les gens qui étaient montés pour adorer pendant la fête. S'étant approchés de Philippe, qui était de Bethsaïda, en Galilée, ils lui demandaient: Seigneur, nous voudrions voir Jésus. Philippe vient le dire à André; André et Philippe viennent le dire à Jésus. Jésus leur répond: L'heure est venue où le Fils de l'homme doit être glorifié. Amen, amen, je vous le dis, si le grain de blé ne tombe en terre et ne meurt, il demeure seul; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit. Celui qui tient à sa vie la perd, et celui qui déteste sa vie dans ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive, et là où moi, je suis, là aussi sera mon serviteur. Si quelqu'un veut me servir, c'est le Père qui l'honorera. Maintenant je suis troublé. Et que dirai-je? Père, sauve-moi de cette heure? Mais c'est pour cela que je suis venu en cette heure. Père, glorifie ton nom! Une voix vint donc du ciel: Je l'ai glorifié et je le glorifierai encore. La foule qui se tenait là et qui avait entendu disait que c'était le tonnerre. D'autres disaient: Un ange lui a parlé. Jésus reprit: Ce n'est pas à cause de moi que cette voix s'est fait entendre, mais à cause de vous. C'est maintenant le jugement de ce monde; c'est maintenant que le prince de ce monde sera chassé dehors. Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi. Il disait cela pour signifier de quelle mort il allait mourir. La foule lui répondit: Nous, nous avons entendu, de la loi, que le Christ demeure pour toujours; comment donc peux-tu dire, toi: « Il faut que le Fils de l'homme soit élevé. » Qui est ce Fils de l'homme? Jésus leur dit: La lumière est encore parmi vous pour un peu de temps. Marchez pendant que vous avez la lumière, pour que les ténèbres ne vous surprennent pas: celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va. Pendant que vous avez la lumière, mettez votre foi en la lumière, pour devenir fils de la lumière. Jésus dit cela, puis il s'en alla et se cacha d'eux. Malgré tous les signes qu'il avait produits devant eux, ils ne mettaient pas leur foi en lui, de sorte que soit accomplie la parole du prophète Esaïe, qui a dit: Seigneur, qui a cru ce qu'il nous a entendus dire? Et à qui le bras du Seigneur a-t-il été révélé? S'ils ne pouvaient pas croire, c'est qu'Esaïe a encore dit: Il a rendu leurs yeux aveugles et leur cœur obtus, pour qu'ils ne voient pas avec leurs yeux, qu'ils ne comprennent pas avec leur cœur et qu'ils ne fassent pas demi-tour: je les aurais guéris! C'est ce qu'a dit Esaïe, parce qu'il a vu sa gloire et qu'il a parlé de lui. Cependant, même parmi les chefs, beaucoup mirent leur foi en lui; mais à cause des pharisiens, ils ne le reconnaissaient pas publiquement, pour ne pas être exclus de la synagogue. Car ils aimèrent la gloire des humains plus que la gloire de Dieu. Jésus s'écria: Celui qui met sa foi en moi, ce n'est pas en moi qu'il met sa foi, mais en celui qui m'a envoyé; et celui qui me voit voit celui qui m'a envoyé. Moi, la lumière, je suis venu dans le monde, pour que quiconque met sa foi en moi ne demeure pas dans les ténèbres. Si quelqu'un entend mes paroles et ne les garde pas, moi, je ne le juge pas, car je ne suis pas venu pour juger le monde, mais pour sauver le monde. Celui qui me rejette et qui ne reçoit pas mes paroles a bien un juge: c'est la parole que j'ai dite qui le jugera au dernier jour. Car moi, je n'ai pas parlé de ma propre initiative; c'est le Père, qui m'a envoyé, qui m'a donné lui-même un commandement sur ce que je dois dire et ce dont je dois parler. Et je sais que son commandement est vie éternelle. Ainsi, ce dont, moi, je parle, j'en parle comme le Père me l'a dit. Avant la fête de la Pâque, sachant que l'heure était venue pour lui de passer de ce monde au Père, Jésus, qui avait aimé les siens qui étaient dans le monde, les aima jusqu'au bout. Pendant le dîner, alors que le diable a déjà mis au cœur de Judas, fils de Simon Iscariote, de le livrer, Jésus, qui sait que le Père a tout remis entre ses mains, qu'il est sorti de Dieu et qu'il s'en va à Dieu, se lève de table, se défait de ses vêtements et prend un linge qu'il attache comme un tablier. Puis il verse de l'eau dans une cuvette et se met à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qui lui servait de tablier. Il vient donc à Simon Pierre, qui lui dit: Toi, Seigneur, tu me laves les pieds! Jésus lui répondit: Ce que, moi, je suis en train de faire, toi, tu ne le sais pas maintenant; tu le sauras après. Pierre lui dit: Non, jamais tu ne me laveras les pieds. Jésus lui répondit: Si je ne te lave pas, tu n'as pas de part avec moi. Simon Pierre lui dit: Alors, Seigneur, pas seulement mes pieds, mais aussi mes mains et ma tête! Jésus lui dit: Celui qui s'est baigné n'a besoin de se laver que les pieds: il est entièrement pur; or vous, vous êtes purs, mais non pas tous. Il savait en effet qui allait le livrer; c'est pourquoi il dit: Vous n'êtes pas tous purs. Après leur avoir lavé les pieds et avoir repris ses vêtements, il se remit à table et leur dit: Savez-vous ce que j'ai fait pour vous? Vous, vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car je le suis. Si donc je vous ai lavé les pieds, moi, le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres; car je vous ai donné l'exemple, afin que, vous aussi, vous fassiez comme moi j'ai fait pour vous. Amen, amen, je vous le dis, l'esclave n'est pas plus grand que son maître, ni l'apôtre plus grand que celui qui l'a envoyé. Si vous savez cela, heureux êtes-vous, pourvu que vous le fassiez! Ce n'est pas de vous tous que je le dis; moi, je connais ceux que j'ai choisis. Mais il faut que soit accomplie l'Ecriture: Celui qui mange mon pain a levé son talon contre moi. Dès maintenant, je vous le dis, avant que la chose arrive, pour que, lorsqu'elle arrivera, vous croyiez que, moi, je suis. Amen, amen, je vous le dis, qui reçoit celui que j'envoie me reçoit, et qui me reçoit reçoit celui qui m'a envoyé. Lorsque Jésus eut ainsi parlé, son esprit se troubla; il prononça ce témoignage: Amen, amen, je vous le dis, l'un de vous me livrera. Les disciples se regardaient les uns les autres et se demandaient de qui il parlait. Un de ses disciples, celui que Jésus aimait, était placé à table contre le sein de Jésus. Simon Pierre lui fait signe de lui demander de qui il parlait. Ce disciple se penche alors tout contre la poitrine de Jésus et lui dit: Seigneur, qui est-ce? Jésus lui répond: C'est celui pour qui je tremperai moi-même le morceau et à qui je le donnerai. Il trempe le morceau, le prend et le donne à Judas, fils de Simon l'Iscariote. C'est alors, après le morceau, que le Satan entra en lui. Jésus lui dit: Ce que tu fais, fais-le vite. Aucun de ceux qui étaient à table ne sut pourquoi il lui disait cela. En effet, comme Judas tenait la bourse, quelques-uns pensaient que Jésus lui disait: « Achète ce dont nous avons besoin pour la fête », ou: « Va donner quelque chose aux pauvres. » Judas prit donc le morceau et sortit aussitôt. Il faisait nuit. Lorsque Judas fut sorti, Jésus dit: Maintenant le Fils de l'homme a été glorifié, et Dieu a été glorifié en lui. Si Dieu a été glorifié en lui, Dieu aussi le glorifiera en lui, il le glorifiera aussitôt. Mes enfants, je suis avec vous encore un peu. Vous me chercherez; et comme j'ai dit aux Juifs: « Là où, moi, je vais, vous, vous ne pouvez pas venir », à vous aussi je le dis maintenant. Je vous donne un commandement nouveau: que vous vous aimiez les uns les autres; comme je vous ai aimés, que vous aussi, vous vous aimiez les uns les autres. Si vous avez de l'amour les uns pour les autres, tous sauront que vous êtes mes disciples. Simon Pierre lui dit: Seigneur, où vas-tu? Jésus lui répondit: Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant; tu me suivras plus tard. Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je suis prêt à me défaire de ma vie pour toi. Jésus répondit: Tu es prêt à te défaire de ta vie pour moi! Amen, amen, je te le dis, un coq n'aura pas chanté que tu m'auras renié par trois fois. Que votre cœur ne se trouble pas. Mettez votre foi en Dieu, mettez aussi votre foi en moi. Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Sinon, vous aurais-je dit que je vais vous préparer une place? Si donc je m'en vais vous préparer une place, je reviens vous prendre auprès de moi, pour que là où, moi, je suis, vous soyez, vous aussi. Et là où, moi, je vais, vous en savez le chemin. Thomas lui dit: Seigneur, nous ne savons pas où tu vas; comment en saurions-nous le chemin? Jésus lui dit: C'est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. Personne ne vient au Père sinon par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Et, dès maintenant, vous le connaissez et vous l'avez vu. Philippe lui dit: Seigneur, montre-nous le Père, et cela nous suffit. Jésus lui dit: Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas, Philippe? Celui qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire, toi: « Montre-nous le Père! » Ne crois-tu pas que, moi, je suis dans le Père, et que le Père est en moi? Les paroles que, moi, je vous dis, je ne les dis pas de ma propre initiative; c'est le Père qui, demeurant en moi, fait ses œuvres. Croyez-moi: moi, je suis dans le Père, et le Père est en moi. Sinon, croyez à cause des œuvres elles-mêmes. Amen, amen, je vous le dis, celui qui met sa foi en moi fera, lui aussi, les œuvres que, moi, je fais; il en fera même de plus grandes encore, parce que, moi, je vais vers le Père; et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, pour que le Père soit glorifié dans le Fils. Si vous me demandez quelque chose en mon nom, moi, je le ferai. Si vous m'aimez, vous garderez mes commandements. Moi, je demanderai au Père de vous donner un autre défenseur pour qu'il soit avec vous pour toujours, l'Esprit de la vérité, que le monde ne peut pas recevoir, parce qu'il ne le voit pas et qu'il ne le connaît pas; vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure auprès de vous et qu'il sera en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins; je viens à vous. Encore un peu, et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez, parce que, moi, je vis, et que vous aussi, vous vivrez. En ce jour-là, vous saurez que, moi, je suis en mon Père, comme vous en moi et moi en vous. Celui qui m'aime, c'est celui qui a mes commandements et qui les garde. Or celui qui m'aime sera aimé de mon Père; moi aussi je l'aimerai et je me manifesterai à lui. Judas, non pas l'Iscariote, lui dit: Seigneur, comment se fait-il que tu doives te manifester à nous et non pas au monde? Jésus lui répondit: Si quelqu'un m'aime, il gardera ma parole, et mon Père l'aimera; nous viendrons à lui et nous ferons notre demeure auprès de lui. Celui qui ne m'aime pas ne garde pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n'est pas la mienne, mais celle du Père qui m'a envoyé. Je vous ai parlé ainsi pendant que je demeurais auprès de vous. Mais c'est le Défenseur, l'Esprit saint que le Père enverra en mon nom, qui vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que, moi, je vous ai dit. Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne cède pas à la lâcheté! Vous avez entendu que, moi, je vous ai dit: Je m'en vais et je viens à vous. Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père, car le Père est plus grand que moi. Je vous ai dit ces choses maintenant, avant qu'elles n'arrivent, pour que, lorsqu'elles arriveront, vous croyiez. Je ne parlerai plus guère avec vous, car le prince du monde vient. Il n'a rien en moi qui lui appartienne, mais c'est pour que le monde sache que j'aime le Père et que je fais ce que le Père m'a commandé. Levez-vous, partons d'ici. C'est moi qui suis la vraie vigne, et c'est mon Père qui est le vigneron. Tout sarment qui, en moi, ne porte pas de fruit, il l'enlève; tout sarment qui porte du fruit, il le purifie en le taillant, pour qu'il porte encore plus de fruit. Vous, vous êtes déjà purs, à cause de la parole que je vous ai dite. Demeurez en moi, comme moi en vous. Tout comme le sarment ne peut de lui-même porter du fruit, s'il ne demeure dans la vigne, vous non plus, si vous ne demeurez en moi. C'est moi qui suis la vigne; vous, vous êtes les sarments. Celui qui demeure en moi, comme moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit; hors de moi, en effet, vous ne pouvez rien faire. Si quelqu'un ne demeure pas en moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche; on ramasse les sarments, on les jette au feu et ils brûlent. Si vous demeurez en moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et cela vous arrivera. Mon Père est glorifié en ceci: que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez mes disciples. Comme le Père m'a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j'ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour. Je vous ai parlé ainsi pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Voici mon commandement: que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Personne n'a de plus grand amour que celui qui se défait de sa vie pour ses amis. Vous, vous êtes mes amis si vous faites ce que, moi, je vous commande. Je ne vous appelle plus esclaves, parce que l'esclave ne sait pas ce que fait son maître. Je vous ai appelés amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai entendu de mon Père. Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis et institués pour que, vous, vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure; afin que le Père vous donne tout ce que vous lui demanderez en mon nom. Ce que je vous commande, c'est que vous vous aimiez les uns les autres. Si le monde vous déteste, sachez qu'il m'a détesté avant vous. Si vous étiez du monde, le monde serait ami de ce qui lui est propre. Si le monde vous déteste, c'est parce que vous n'êtes pas du monde, alors que, moi, je vous ai choisis du milieu du monde. Souvenez-vous de la parole que, moi, je vous ai dite: L'esclave n'est pas plus grand que son maître. S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont gardé ma parole, ils garderont aussi la vôtre. Mais tout cela, ils vous le feront à cause de mon nom, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé. Si je n'étais pas venu et si je ne leur avais pas parlé, ils n'auraient pas de péché. Maintenant, ils n'ont pas d'excuse pour leur péché. Celui qui me déteste déteste aussi mon Père. Si je n'avais pas fait parmi eux les œuvres que nul autre n'a faites, ils n'auraient pas de péché. Maintenant ils ont vu, et ils ont détesté, et moi et mon Père. Mais c'est pour que soit accomplie cette parole, écrite dans leur loi: Ils m'ont détesté sans raison. Quand viendra le Défenseur, celui que, moi, je vous enverrai du Père, l'Esprit de la vérité, qui provient du Père, c'est lui qui me rendra témoignage; et vous aussi, vous rendrez témoignage, parce que vous êtes avec moi depuis le commencement. Je vous ai parlé ainsi afin qu'il n'y ait pour vous aucune cause de chute. Ils vous excluront des synagogues; l'heure vient même où quiconque vous tuera pensera offrir un culte à Dieu. Et ils feront cela parce qu'ils n'ont jamais connu ni le Père ni moi. Je vous ai parlé ainsi pour que, l'heure venue, vous vous souveniez que, moi, je vous l'ai dit. Je ne vous l'ai pas dit depuis le commencement, parce que j'étais avec vous. Maintenant, je m'en vais vers celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande: « Où vas-tu? » Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. Cependant, moi, je vous dis la vérité: il est avantageux pour vous que, moi, je m'en aille; car si je ne m'en vais pas, le Défenseur ne viendra pas à vous; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. Quand il sera venu, lui, il confondra le monde en matière de péché, de justice et de jugement: en matière de péché, parce qu'ils ne mettent pas leur foi en moi; en matière de justice, parce que je m'en vais vers le Père, et que vous ne me verrez plus; en matière de jugement, parce que le prince de ce monde est jugé. J'ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter maintenant. Quand il viendra, lui, l'Esprit de la vérité, il vous conduira dans toute la vérité; car il ne parlera pas de sa propre initiative, mais il dira tout ce qu'il entendra et il vous annoncera ce qui est à venir. Lui me glorifiera, parce qu'il prendra de ce qui est à moi pour vous l'annoncer. Tout ce qu'a le Père est à moi; c'est pourquoi j'ai dit qu'il prendra de ce qui est à moi pour vous l'annoncer. Encore un peu, et vous ne me verrez plus; puis encore un peu, et vous me verrez. Quelques-uns de ses disciples se dirent donc les uns aux autres: Qu'est-ce qu'il nous dit là? « Encore un peu, et vous ne me verrez plus; puis encore un peu, et vous me verrez », et: « Je m'en vais vers le Père. » Ils disaient donc: Que dit-il là: « un peu »? Nous ne savons pas de quoi il parle. Sachant qu'ils voulaient l'interroger, Jésus leur dit: Vous débattez entre vous de ce que j'ai dit: « Encore un peu, et vous ne me verrez plus; puis encore un peu, et vous me verrez. » Amen, amen, je vous le dis, vous, vous pleurerez et vous vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira: vous, vous serez tristes, mais votre tristesse se changera en joie. La femme, lorsqu'elle accouche, a de la tristesse, parce que son heure est venue; mais quand elle a donné le jour à l'enfant, elle ne se souvient plus de la détresse, tant elle a de joie qu'un homme soit venu au monde. Ainsi, vous, maintenant, vous éprouvez de la tristesse; mais je vous reverrai: votre cœur se réjouira, et personne ne vous enlèvera votre joie. En ce jour-là, vous ne me demanderez plus rien. Amen, amen, je vous le dis, ce que vous demanderez au Père, il vous le donnera en mon nom. Jusqu'à présent, vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, pour que votre joie soit complète. Je vous ai dit tout cela en discours figurés. L'heure vient où je ne vous tiendrai plus de discours figurés, mais où je vous annoncerai ouvertement ce qui concerne le Père. En ce jour-là, vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que c'est moi qui demanderai au Père pour vous; en effet, le Père lui-même est votre ami, parce que, vous, vous avez été mes amis et vous avez acquis la conviction que, moi, je suis sorti de Dieu. Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde; maintenant, je quitte le monde et je vais vers le Père. Ses disciples disent: Maintenant, tu parles ouvertement et tu ne tiens plus de discours figurés. Maintenant, nous savons que tu sais tout et que tu n'as pas besoin que personne t'interroge; c'est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. Jésus leur répondit: Vous croyez, maintenant? L'heure vient – elle est venue – où vous serez dispersés chacun de son côté, et où vous me laisserez seul; mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. Je vous ai parlé ainsi pour que vous ayez la paix en moi. Dans le monde, vous connaissez la détresse, mais courage! Moi, j'ai vaincu le monde. Après avoir parlé ainsi, Jésus leva les yeux au ciel et dit: Père, l'heure est venue. Glorifie ton Fils, pour que le Fils te glorifie, et que, comme tu lui as donné pouvoir sur tous, il donne la vie éternelle à tous ceux que tu lui as donnés. – Or la vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. – Moi, je t'ai glorifié sur la terre; j'ai accompli l'œuvre que tu m'as donnée à faire. Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde soit. J'ai manifesté ton nom aux hommes que tu m'as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés; et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils savent que tout ce que tu m'as donné est issu de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m'as données; ils les ont reçues; ils ont vraiment su que je suis sorti de toi, et ils ont cru que c'est toi qui m'as envoyé. Moi, c'est pour eux que je demande. Je ne demande pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as donnés, parce qu'ils sont à toi, – comme tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi – et je suis glorifié en eux. Je ne suis plus dans le monde; eux sont dans le monde, et moi, je viens à toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m'as donné, pour qu'ils soient un comme nous. Lorsque j'étais avec eux, moi, je les gardais en ton nom, ce nom que tu m'as donné. Je les ai préservés, et aucun d'eux ne s'est perdu, sinon celui qui est voué à la perdition, pour que l'Ecriture soit accomplie. Maintenant, je viens à toi, et je parle ainsi dans le monde pour qu'ils aient en eux ma joie, complète. Moi, je leur ai donné ta parole, et le monde les a détestés, parce qu'ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. Je ne te demande pas de les enlever du monde, mais de les garder du Mauvais. Ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. Consacre-les par la vérité: c'est ta parole qui est la vérité. Comme tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. Et moi, je me consacre moi-même pour eux, pour qu'eux aussi soient consacrés par la vérité. Ce n'est pas seulement pour ceux-ci que je demande, mais encore pour ceux qui, par leur parole, mettront leur foi en moi, afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi, qu'eux aussi soient en nous, pour que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé. Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, pour qu'ils soient un comme nous, nous sommes un, – moi en eux et toi en moi – pour qu'ils soient accomplis dans l'unité et que le monde sache que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. Quant à ce que tu m'as donné, Père, je veux que là où, moi, je suis, eux aussi soient avec moi, pour qu'ils voient ma gloire, celle que tu m'as donnée parce que tu m'as aimé avant la fondation du monde. Père juste, le monde ne t'a jamais connu; mais moi, je t'ai connu, et eux, ils ont su que tu m'as envoyé. Je leur ai fait connaître ton nom et je le leur ferai connaître, pour que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux, comme moi en eux. Après avoir dit cela, Jésus sortit avec ses disciples pour aller de l'autre côté de l'oued Cédron, où se trouvait un jardin dans lequel il entra, lui et ses disciples. Judas, qui le livrait, connaissait le lieu, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis. Judas, donc, qui avait emmené la cohorte et des gardes fournis par les grands prêtres et par les pharisiens, arrive là avec des torches, des lanternes et des armes. Jésus, sachant tout ce qui allait lui arriver, s'avança et leur dit: Qui cherchez-vous? Ils lui répondirent: Jésus le Nazoréen. Il leur dit: C'est moi. Judas, qui le livrait, se tenait avec eux. Lorsqu'il leur dit: « C'est moi », ils reculèrent et tombèrent par terre. Il leur demanda de nouveau: Qui cherchez-vous? Et ils dirent: Jésus le Nazoréen. Jésus répondit: Je vous l'ai dit, c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez-les s'en aller. C'était pour que s'accomplisse la parole qu'il avait dite: « Je n'ai perdu aucun de ceux que tu m'as donnés. » Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa l'esclave du grand prêtre et lui trancha l'oreille droite. Le nom de l'esclave était Malchos. Jésus dit à Pierre: Remets ton épée dans son fourreau. La coupe que le Père m'a donnée, ne la boirai-je pas? La cohorte, le tribun militaire et les gardes des Juifs s'emparèrent alors de Jésus et le lièrent. Ils le conduisirent d'abord à Anne: c'était le beau-père de Caïphe, qui était grand prêtre cette année-là, ce Caïphe qui avait donné aux Juifs le conseil suivant: « Il est avantageux qu'un seul homme meure pour le peuple. » Simon Pierre, ainsi qu'un autre disciple, suivait Jésus. Ce disciple était connu du grand prêtre, et il entra avec Jésus dans le palais du grand prêtre; Pierre, lui, se tenait dehors, près de la porte. L'autre disciple, celui qui était connu du grand prêtre, sortit, parla à la gardienne de la porte et fit entrer Pierre. Alors la servante qui gardait la porte dit à Pierre: N'es-tu pas, toi aussi, l'un des disciples de cet homme? Il dit: Je ne le suis pas. Les esclaves et les gardes se tenaient là; ils avaient fait un feu de braises, car il faisait froid, et ils se chauffaient. Pierre aussi se tenait avec eux et se chauffait. Le grand prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur son enseignement. Jésus lui répondit: Moi, j'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans la synagogue et dans le temple, là où tous les Juifs se rassemblent, et je n'ai rien dit en secret. Pourquoi m'interroges-tu? Ce dont j'ai parlé, demande-le à ceux qui m'ont entendu; ils savent bien, eux, ce que, moi, j'ai dit! A ces mots, un des gardes qui étaient là donna une gifle à Jésus, en disant: Est-ce ainsi que tu réponds au grand prêtre? Jésus lui répondit: Si j'ai mal parlé, prouve-le; et si j'ai bien parlé, pourquoi me bats-tu? Alors Anne l'envoya, lié, à Caïphe, le grand prêtre. Simon Pierre se tenait là et se chauffait. On lui dit: N'es-tu pas, toi aussi, l'un de ses disciples? Il le nia en disant: Je ne le suis pas. Un des esclaves du grand prêtre, qui était parent de celui à qui Pierre avait tranché l'oreille, dit: Ne t'ai-je pas vu, moi, dans le jardin, avec lui? Pierre le nia encore. Et aussitôt un coq chanta. De chez Caïphe, ils emmènent Jésus au prétoire; c'était le matin. Ils n'entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire, afin de ne pas se souiller et de pouvoir manger la Pâque. Pilate sortit vers eux et dit: Quelle accusation portez-vous contre cet homme? Ils lui répondirent: Si cet individu n'était pas malfaisant, nous ne te l'aurions pas livré. Pilate leur dit donc: Prenez-le vous-mêmes, et jugez-le selon votre loi! Les Juifs lui dirent: Il ne nous est pas permis de tuer quelqu'un! – cela afin que s'accomplisse la parole que Jésus avait dite, pour signifier de quelle mort il allait mourir. Pilate rentra dans le prétoire, appela Jésus et lui dit: Es-tu le roi des Juifs, toi? Jésus répondit: Est-ce de toi-même que tu dis cela, ou bien est-ce d'autres qui te l'ont dit de moi? Pilate répondit: Suis-je donc juif, moi? C'est ta nation et les grands prêtres qui t'ont livré à moi! Qu'as-tu fait? Jésus répondit: Ma royauté n'est pas de ce monde. Si ma royauté était de ce monde, mes gens auraient combattu pour que je ne sois pas livré aux Juifs; en fait ma royauté n'est pas d'ici. Pilate lui dit: Toi, tu es donc roi? Jésus répondit: C'est toi qui dis que je suis roi. Moi, si je suis né et si je suis venu dans le monde, c'est pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque est de la vérité entend ma voix. Pilate lui dit: Qu'est-ce que la vérité? Après avoir dit cela, il sortit de nouveau vers les Juifs et leur dit: Moi, je ne trouve aucun motif de condamnation en lui. Comme il est d'usage chez vous que je vous relâche quelqu'un pour la Pâque, décidez donc: vous relâcherai-je le roi des Juifs? Alors ils se remirent à crier: Pas cet individu, mais Barabbas! Or Barabbas était un bandit. Alors Pilate prit Jésus et le fit fouetter. Les soldats tressèrent une couronne d'épines qu'ils lui mirent sur la tête, et ils l'habillèrent d'un vêtement de pourpre; ils venaient à lui en disant: Bonjour, roi des Juifs! et ils lui donnaient des gifles. Pilate sortit de nouveau et dit aux Juifs: Je vous l'amène dehors, pour que vous sachiez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Jésus sortit donc, portant la couronne d'épines et le vêtement de pourpre. Et Pilate leur dit: Voici l'homme! Lorsque les grands prêtres et les gardes le virent, ils crièrent: Crucifie-le! Crucifie-le! Pilate leur dit: Prenez-le vous-mêmes et crucifiez-le; car moi, je ne trouve pas de motif de condamnation en lui. Les Juifs lui répondirent: Nous, nous avons une loi, et selon cette loi, il doit mourir, parce qu'il s'est fait Fils de Dieu. Quand Pilate entendit cette parole, sa crainte augmenta. Il rentra dans le prétoire et dit à Jésus: D'où es-tu, toi? Mais Jésus ne lui donna pas de réponse. Pilate lui dit alors: Tu ne me parles pas, à moi? Ne sais-tu pas que j'ai le pouvoir de te relâcher comme j'ai le pouvoir de te crucifier? Jésus répondit: Tu n'aurais sur moi aucun pouvoir s'il ne t'avait été donné d'en haut. C'est pourquoi celui qui me livre à toi est coupable d'un plus grand péché. Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher. Mais les Juifs crièrent: Si tu le relâches, tu n'es pas ami de César. Quiconque se fait roi se déclare contre César. Après avoir entendu ces paroles, Pilate amena donc Jésus dehors et s'assit au tribunal, au lieu dit le Pavé – en hébreu Gabbatha. C'était le jour de la Préparation de la Pâque, vers la sixième heure. Il dit aux Juifs: Voici votre roi! Mais ils s'écrièrent: A mort! A mort! Crucifie-le! Pilate leur dit: Vais-je crucifier votre roi? Les grands prêtres répondirent: Nous n'avons pas d'autre roi que César. Alors il le leur livra pour qu'il soit crucifié. Ils prirent donc Jésus. Portant lui-même la croix, il sortit vers le lieu qu'on appelle le Crâne, ce qui se dit en hébreu Golgotha. C'est là qu'ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, un de chaque côté et Jésus au milieu. Pilate fit aussi un écriteau qu'il plaça sur la croix. Il y était inscrit: « Jésus le Nazoréen, le roi des Juifs. » Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, parce que le lieu où Jésus fut crucifié était proche de la ville; l'inscription était en hébreu, en latin et en grec. Les grands prêtres des Juifs dirent à Pilate: N'écris pas: « Le roi des Juifs », mais: « Celui-là a dit: Je suis le roi des Juifs. » Pilate répondit: Ce que j'ai écrit, je l'ai écrit. Les soldats, après avoir crucifié Jésus, prirent ses vêtements et en firent quatre parts, une part pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, d'un seul tissu d'en haut jusqu'en bas. Ils se dirent entre eux: Ne la déchirons pas, mais désignons par le sort celui à qui elle appartiendra. C'était pour que soit accomplie l'Ecriture: Ils se sont partagé mes vêtements et ils ont tiré au sort ma robe. Voilà ce que firent les soldats. Auprès de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie-Madeleine. Jésus, voyant sa mère et, près d'elle, le disciple qu'il aimait, dit à sa mère: Femme, voici ton fils. Puis il dit au disciple: Voici ta mère. Et dès cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, pour que l'Ecriture soit accomplie, Jésus, sachant que déjà tout était achevé, dit: J'ai soif. Il y avait là un récipient plein de vin aigre. On fixa à une tige d'hysope une éponge imbibée de vin aigre et on l'approcha de sa bouche. Quand il eut pris le vin aigre, Jésus dit: Tout est achevé. Puis il baissa la tête et rendit l'esprit. C'était le jour de la Préparation et, pour que les corps ne demeurent pas en croix pendant le sabbat – car ce sabbat-là était un grand jour – les Juifs demandèrent à Pilate de les faire enlever après leur avoir brisé les jambes. Les soldats vinrent donc et brisèrent les jambes du premier, puis de l'autre qui avait été crucifié avec lui. Quand ils vinrent à Jésus, ils virent qu'il était déjà mort et ils ne lui brisèrent pas les jambes; mais un des soldats lui transperça le côté avec une lance; aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. Celui qui l'a vu en a témoigné, et son témoignage est vrai; lui, il sait qu'il dit vrai, pour que vous aussi vous croyiez. Cela est arrivé pour que soit accomplie l'Ecriture: Aucun de ses os ne sera brisé. Et une autre Ecriture dit encore: Ils regarderont vers celui qu'ils ont transpercé. Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était disciple de Jésus, mais en secret, par crainte des Juifs, demanda à Pilate la permission d'enlever le corps de Jésus. Pilate le lui permit. Joseph vint donc et enleva le corps. Nicodème, qui était d'abord venu le trouver de nuit, vint aussi en apportant un mélange d'environ cent livres de myrrhe et d'aloès. Ils prirent donc le corps de Jésus et le lièrent de bandelettes, avec les aromates, comme les Juifs ont coutume d'ensevelir. Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié et, dans le jardin, un tombeau neuf où encore personne n'avait été mis. C'est donc là qu'ils mirent Jésus, à cause de la Préparation des Juifs, parce que le tombeau était proche. Le premier jour de la semaine, Marie-Madeleine vient au tombeau dès le matin, alors qu'il fait encore sombre, et elle voit que la pierre a été enlevée du tombeau. Elle court trouver Simon Pierre et l'autre disciple, l'ami de Jésus, et elle leur dit: On a enlevé le Seigneur du tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis! Pierre et l'autre disciple sortirent donc pour venir au tombeau. Ils couraient tous deux ensemble. Mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau; il se baisse, voit les bandelettes qui gisent là; pourtant il n'entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arrive. Entrant dans le tombeau, il voit les bandelettes qui gisent là et le linge qui était sur la tête de Jésus; ce linge ne gisait pas avec les bandelettes, mais il était roulé à part, dans un autre lieu. Alors l'autre disciple, qui était arrivé le premier au tombeau, entra aussi; il vit et il crut. Car ils n'avaient pas encore compris l'Ecriture, selon laquelle il devait se relever d'entre les morts. Les disciples s'en retournèrent donc chez eux. Cependant Marie se tenait dehors, près du tombeau, et elle pleurait. Tout en pleurant, elle se baissa pour regarder dans le tombeau. Elle voit alors deux anges vêtus de blanc, assis là où gisait précédemment le corps de Jésus, l'un à la tête et l'autre aux pieds. Ils lui dirent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur répondit: Parce qu'on a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a mis. Après avoir dit cela, elle se retourna; elle voit Jésus, debout; mais elle ne savait pas que c'était Jésus. Jésus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit: Seigneur, si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et moi, j'irai le prendre. Jésus lui dit: Marie! Elle se retourna et lui dit en hébreu: Rabbouni!  – c'est-à-dire: Maître! Jésus lui dit: Cesse de t'accrocher à moi, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va vers mes frères et dis-leur que je monte vers celui qui est mon Père et votre Père, mon Dieu et votre Dieu. Marie-Madeleine vient annoncer aux disciples qu'elle a vu le Seigneur et qu'il lui a dit cela. Le soir de ce jour-là, qui était le premier de la semaine, alors que les portes de l'endroit où se trouvaient les disciples étaient fermées, par crainte des Juifs, Jésus vint; debout au milieu d'eux, il leur dit: Que la paix soit avec vous! Quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples se réjouirent de voir le Seigneur. Jésus leur dit à nouveau: Que la paix soit avec vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. Après avoir dit cela, il souffla sur eux et leur dit: Recevez l'Esprit saint. A qui vous pardonnerez les péchés, ceux-ci sont pardonnés; à qui vous les retiendrez, ils sont retenus. Thomas, celui qu'on appelle le Jumeau, l'un des Douze, n'était pas avec eux lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc: Nous avons vu le Seigneur. Mais lui leur dit: Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous et ma main dans son côté, je ne le croirai jamais! Huit jours après, ses disciples étaient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. Jésus vient, alors que les portes étaient fermées; debout au milieu d'eux, il leur dit: Que la paix soit avec vous! Puis il dit à Thomas: Avance ici ton doigt, regarde mes mains, avance ta main et mets-la dans mon côté! Ne sois pas un incroyant, deviens un homme de foi! Thomas lui répondit: Mon Seigneur, mon Dieu! Jésus lui dit: Parce que tu m'as vu, tu es convaincu? Heureux ceux qui croient sans avoir vu! Jésus a encore produit, devant ses disciples, beaucoup d'autres signes qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceux-ci sont écrits pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que, par cette foi, vous ayez la vie en son nom. Après cela, Jésus se manifesta encore aux disciples, à la mer de Tibériade. Voici comment il se manifesta. Simon Pierre, Thomas, celui qu'on appelle le Jumeau, Nathanaël, de Cana de Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres de ses disciples étaient ensemble. Simon Pierre leur dit: Je vais pêcher. Ils lui dirent: Nous venons avec toi, nous aussi. Ils sortirent et montèrent dans le bateau; cette nuit-là, ils ne prirent rien. Le matin venu, Jésus se tint debout sur le rivage; mais les disciples ne savaient pas que c'était Jésus. Jésus leur dit: Mes enfants, avez-vous quelque chose à manger? Ils lui répondirent: Non. Il leur dit: Jetez le filet à droite du bateau, et vous trouverez. Ils le jetèrent donc; et ils n'étaient plus capables de le retirer, tant il y avait de poissons. Alors le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: C'est le Seigneur! Quand Simon Pierre eut entendu que c'était le Seigneur, il attacha son vêtement à la ceinture – car il était nu – et il se jeta à la mer. Les autres disciples vinrent avec la barque, en traînant le filet plein de poissons, car ils n'étaient pas loin de la terre, à deux cents coudées environ. Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils voient là un feu de braises, du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit: Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre. Simon Pierre monta dans le bateau et tira à terre le filet, plein de cent cinquante-trois gros poissons; et quoiqu'il y en eût tant, le filet ne se déchira pas. Jésus leur dit: Venez déjeuner. Aucun des disciples n'osait lui demander: Qui es-tu, toi? Car ils savaient que c'était le Seigneur. Jésus vient, prend le pain et le leur donne, ainsi que le poisson. C'était déjà la troisième fois que Jésus se manifestait à ses disciples depuis qu'il s'était réveillé d'entre les morts. Après qu'ils eurent déjeuné, Jésus dit à Simon Pierre: Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci? Il lui répondit: Oui, Seigneur! Tu sais bien, toi, que je suis ton ami! Jésus lui dit: Prends soin de mes agneaux. Il lui dit une deuxième fois: Simon, fils de Jean, m'aimes-tu? Pierre lui répondit: Oui, Seigneur! Tu sais bien, toi, que je suis ton ami! Jésus lui dit: Sois le berger de mes moutons. Il lui dit pour la troisième fois: Simon, fils de Jean, es-tu mon ami? Pierre fut attristé de ce qu'il lui avait dit pour la troisième fois: « Es-tu mon ami? » Il lui répondit: Seigneur, toi, tu sais tout! Tu sais bien, toi, que je suis ton ami! Jésus lui dit: Prends soin de mes moutons. Amen, amen, je te le dis, quand tu étais plus jeune, tu passais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras les mains, et un autre te passera ta ceinture pour te mener où tu ne voudras pas. Il dit cela pour signifier par quelle mort Pierre glorifierait Dieu. Après avoir ainsi parlé, il lui dit: Suis-moi. En se retournant, Pierre voit le disciple que Jésus aimait, celui qui, pendant le dîner, s'était penché tout contre sa poitrine pour lui demander: « Seigneur, qui est celui qui te livre? » Lui aussi suivait. En le voyant, Pierre dit à Jésus: Et celui-ci, Seigneur? Jésus lui dit: Si je veux que lui demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? Toi, suis-moi. Là-dessus, le bruit se répandit parmi les frères que ce disciple-là ne mourrait pas. Pourtant, Jésus ne lui avait pas dit qu'il ne mourrait pas, mais: « Si je veux que lui demeure jusqu'à ce que je vienne, que t'importe? » C'est ce disciple qui témoigne de ces choses et qui les a écrites. Et nous savons que son témoignage est vrai. Jésus a fait encore beaucoup d'autres choses; si on les écrivait en détail, le monde même, j'imagine, ne pourrait contenir les livres qu'on écrirait. Cher Théophile, J'ai parlé, dans mon premier livre, de tout ce que Jésus a commencé de faire et d'enseigner jusqu'au jour où il fut enlevé après avoir donné ses ordres, par l'Esprit saint, aux apôtres qu'il avait choisis. C'est à eux aussi qu'avec beaucoup de preuves il se présenta vivant après avoir souffert; il leur apparut pendant quarante jours, parlant du règne de Dieu. Comme il se trouvait avec eux, il leur enjoignit de ne pas s'éloigner de Jérusalem, mais d'attendre ce que le Père avait promis – ce dont, leur dit-il, vous m'avez entendu parler: Jean a baptisé d'eau, mais vous, c'est un baptême dans l'Esprit saint que vous recevrez d'ici peu de jours. Ceux qui s'étaient réunis lui demandaient: Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu vas rétablir le Royaume pour Israël? Il leur répondit: Il ne vous appartient pas de connaître les temps ou les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez de la puissance quand l'Esprit saint viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et en Samarie, et jusqu'aux extrémités de la terre. Après avoir dit cela, pendant qu'ils regardaient, il fut élevé et une nuée le déroba à leurs yeux. Et comme ils fixaient le ciel, pendant qu'il s'en allait, deux hommes en habits blancs se présentèrent à eux et dirent: Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous là à scruter le ciel? Ce Jésus, qui a été enlevé au ciel du milieu de vous, viendra de la même manière que vous l'avez vu aller au ciel. Alors ils retournèrent à Jérusalem, depuis le mont dit des Oliviers, qui est près de Jérusalem, dans le rayon des déplacements autorisés le jour du sabbat. Quand ils furent rentrés, ils montèrent dans la chambre à l'étage où ils se tenaient d'ordinaire; il y avait Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques, fils d'Alphée, Simon le Zélote et Judas, fils de Jacques. Tous, d'un commun accord, étaient assidus à la prière, avec des femmes, Marie, mère de Jésus, et les frères de celui-ci. En ces jours-là, Pierre se leva au milieu des frères – le nombre des personnes réunies était d'environ cent vingt – et dit: Mes frères, il fallait que soit accomplie l'Ecriture dans laquelle l'Esprit saint, par la bouche de David, a parlé d'avance de Judas, qui a servi de guide à ceux qui se sont emparés de Jésus. Il était compté parmi nous et il avait eu part à ce même ministère. Après avoir acquis un champ avec le salaire de l'injustice, il est tombé en avant et s'est éventré, de sorte que tous ses intestins se sont répandus. La chose a été connue de tous les habitants de Jérusalem, à tel point que ce champ a été appelé dans leur langue Hakeldamah, c'est-à-dire « Champ du sang ». Or il est écrit dans le livre des Psaumes: Que sa demeure devienne déserte, et que personne ne l'habite! Et: Qu'un autre prenne sa charge! Il faut donc que parmi les hommes qui nous ont accompagnés tout le temps que le Seigneur Jésus allait et venait à notre tête, à commencer par le baptême de Jean et jusqu'au jour où il a été enlevé du milieu de nous, l'un de ceux-là devienne avec nous témoin de sa résurrection. Ils en présentèrent deux: Joseph, appelé Barsabbas et surnommé Justus, et Matthias. Puis ils prièrent en ces termes: Seigneur, toi qui connais le cœur de tous, désigne lequel de ces deux tu as choisi, afin qu'il prenne sa place dans ce ministère, cet apostolat, que Judas a quitté pour aller à la place qui lui convenait. Ils tirèrent au sort entre eux, et le sort tomba sur Matthias, qui fut adjoint aux onze apôtres. Lorsque arriva le jour de la Pentecôte, ils étaient tous ensemble en un même lieu. Tout à coup, il vint du ciel un bruit comme celui d'un violent coup de vent, qui remplit toute la maison où ils étaient assis. Des langues leur apparurent, qui semblaient de feu et qui se séparaient les unes des autres; il s'en posa sur chacun d'eux. Ils furent tous remplis d'Esprit saint et se mirent à parler en d'autres langues, selon ce que l'Esprit leur donnait d'énoncer. Or des Juifs pieux de toutes les nations qui sont sous le ciel habitaient Jérusalem. Au bruit qui se produisit, la multitude accourut et fut bouleversée, parce que chacun les entendait parler dans sa propre langue. Etonnés, stupéfaits, ils disaient: Ces gens qui parlent ne sont-ils pas tous Galiléens? Comment se fait-il que chacun de nous les entende dans sa langue maternelle? Parthes, Mèdes, Elamites, habitants de Mésopotamie, de Judée, de Cappadoce, du Pont, d'Asie, de Phrygie, de Pamphylie, d'Egypte, de Libye cyrénaïque, citoyens romains, Juifs et prosélytes, Crétois et Arabes, nous les entendons dire dans notre langue les œuvres grandioses de Dieu! Tous étaient stupéfaits et perplexes; ils se disaient les uns aux autres: Qu'est-ce que cela veut dire? Mais d'autres se moquaient en disant: Ils sont pleins de vin doux! Alors Pierre, debout avec les Onze, éleva la voix et énonça ce qui suit à leur adresse: Hommes de Judée et vous tous qui habitez Jérusalem, prêtez l'oreille à mes paroles! Sachez-le: ces gens ne sont pas ivres comme vous le supposez, car ce n'est que la troisième heure du jour. Mais c'est ce qui a été dit par l'entremise du prophète Joël: Dans les derniers jours, dit Dieu, je répandrai de mon Esprit sur tous; vos fils et vos filles parleront en prophètes, vos jeunes gens auront des visions et vos vieillards auront des rêves. Oui, sur mes esclaves, hommes et femmes, en ces jours-là, je répandrai de mon Esprit, et ils parleront en prophètes. Je donnerai des prodiges en haut dans le ciel et des signes en bas sur la terre, du sang, du feu et une vapeur de fumée; le soleil se changera en ténèbres et la lune en sang, avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et magnifique. Alors quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Hommes d'Israël, écoutez ces paroles! Jésus le Nazoréen, cet homme que Dieu a accrédité auprès de vous par les miracles, les prodiges et les signes qu'il a produits par son entremise au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes, cet homme, livré selon les décisions arrêtées dans la prescience de Dieu, vous l'avez supprimé en le faisant crucifier par des sans-loi. Dieu l'a relevé en le délivrant des douleurs de la mort, parce qu'il n'était pas possible qu'il soit retenu par elle. Car David a dit de lui: Je voyais constamment le Seigneur devant moi, parce qu'il est à ma droite afin que je ne sois pas ébranlé. Voilà pourquoi mon cœur est en fête et ma langue est transportée d'allégresse; ma chair même reposera dans l'espérance; car tu ne m'abandonneras pas au séjour des morts, tu ne laisseras pas ton Saint voir la décomposition. Tu m'as fait connaître les chemins de la vie, tu me rempliras de bonheur par ta présence. Mes frères, qu'il me soit permis de vous dire ceci avec assurance, au sujet du patriarche David: il est mort, il a été enseveli et son tombeau est encore aujourd'hui parmi nous. Comme il était prophète et qu'il savait que Dieu lui avait juré par serment de faire asseoir un de ses descendants sur son trône, il a vu d'avance la résurrection du Christ et il en a parlé, en disant qu'il n'a pas été abandonné au séjour des morts et que sa chair n'a pas vu la décomposition. Ce Jésus, Dieu l'a relevé; nous en sommes tous témoins. Elevé par la droite de Dieu, il a reçu du Père l'Esprit saint qui avait été promis et il a répandu ce que vous voyez et entendez. Ce n'est pas David, en effet, qui est monté aux cieux, mais il dit lui-même: Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. Que toute la maison d'Israël le sache donc bien: Dieu l'a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié! Après avoir entendu cela, ils eurent le cœur transpercé, et ils dirent à Pierre et aux autres apôtres: Frères, que devons-nous faire? Pierre leur dit: Changez radicalement; que chacun de vous reçoive le baptême au nom de Jésus-Christ pour le pardon de ses péchés, et vous recevrez le don de l'Esprit saint. Car la promesse est pour vous, pour vos enfants et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur, notre Dieu, les appellera. Et, par beaucoup d'autres paroles, il rendait témoignage et les encourageait, en disant: Sauvez-vous de cette génération perverse. Ceux qui accueillirent sa parole reçurent le baptême; en ce jour-là, environ trois mille personnes furent ajoutées. Ils étaient assidus à l'enseignement des apôtres, à la communion fraternelle, au partage du pain et aux prières. La crainte s'emparait de chacun, et beaucoup de prodiges et de signes se produisaient par l'entremise des apôtres. Tous les croyants étaient ensemble et avaient tout en commun. Ils vendaient leurs biens et leurs possessions, et ils en partageaient le produit entre tous, selon les besoins de chacun. Chaque jour, ils étaient assidus au temple, d'un commun accord, ils rompaient le pain dans les maisons et ils prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de cœur; ils louaient Dieu et avaient la faveur de tout le peuple. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à la communauté ceux qu'il sauvait. Pierre et Jean montaient au temple à l'heure de la prière (la neuvième heure). Or on portait un homme infirme de naissance, qui était placé tous les jours à la porte du temple appelée la Belle, pour demander un acte de compassion à ceux qui entraient dans le temple. Voyant Pierre et Jean qui allaient entrer dans le temple, il se mit à demander un acte de compassion. Pierre, avec Jean, le fixa et dit: Regarde-nous. Lui les observait, s'attendant à recevoir d'eux quelque chose. Mais Pierre dit: Je ne possède ni argent, ni or; mais ce que j'ai, je te le donne: par le nom de Jésus-Christ le Nazoréen, lève-toi et marche! Le saisissant par la main droite, il le fit lever. A l'instant même, ses pieds et ses chevilles devinrent fermes; d'un bond il fut debout et il se mit à marcher. Il entra avec eux dans le temple, marchant, sautant et louant Dieu. Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu. On le reconnaissait: c'était lui qui était assis à la Belle Porte du temple pour demander des actes de compassion; les gens furent remplis d'émoi et de stupéfaction au sujet de ce qui lui était arrivé. Comme il ne quittait pas Pierre et Jean, tout le peuple, en émoi, accourut vers eux, au portique dit de Salomon. Quand il vit cela, Pierre dit au peuple: Hommes d'Israël, pourquoi vous étonnez-vous de cela? Pourquoi nous fixez-vous, comme si c'était nous qui avions fait marcher cet homme par notre propre puissance ou par notre piété? Le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac, le Dieu de Jacob – le Dieu de nos pères – a glorifié son serviteur Jésus, que vous, vous avez livré et renié devant Pilate, alors que celui-ci avait jugé bon de le relâcher. Vous, vous avez renié le Saint, le Juste, et vous avez demandé qu'on vous accorde la grâce d'un meurtrier. Vous avez tué le pionnier de la vie: Dieu l'a réveillé d'entre les morts; nous, nous en sommes témoins. C'est par la foi de son nom que son nom même a rendu fort cet homme que vous voyez et connaissez; c'est la foi, la foi par Jésus, qui lui a donné ce complet rétablissement devant vous tous. Maintenant, mes frères, je sais que vous avez agi par ignorance, tout comme vos chefs. Dieu a accompli de cette façon ce qu'il avait annoncé d'avance par la bouche de tous les prophètes: que son Christ souffrirait. Changez donc radicalement, faites demi-tour, pour que vos péchés soient effacés; qu'ainsi des temps de réconfort viennent du Seigneur, et qu'il envoie le Christ qui vous a été destiné, Jésus. C'est lui que le ciel devait accueillir jusqu'aux temps du rétablissement de tout ce dont Dieu a parlé par la bouche de ses saints prophètes d'autrefois. Moïse a dit: Le Seigneur, votre Dieu, suscitera pour vous, d'entre vos frères, un prophète comme moi; vous l'écouterez en tout ce qu'il vous dira. Mais quiconque n'écoutera pas ce prophète sera détruit, il disparaîtra du peuple. Tous les prophètes, depuis Samuel et ses successeurs, ont aussi parlé de ces jours-là et les ont annoncés. Vous, vous êtes les fils des prophètes et de l'alliance que Dieu a établie avec vos pères en disant à Abraham: Toutes les familles de la terre seront bénies en ta descendance. C'est à vous d'abord que Dieu, après avoir suscité son serviteur, l'a envoyé pour vous bénir, en détournant chacun de vous de sa méchanceté. Tandis qu'ils parlaient au peuple, les prêtres, le commandant du temple et les sadducéens survinrent, excédés de les voir instruire le peuple et annoncer, en la personne de Jésus, la résurrection d'entre les morts. Ils mirent la main sur eux et les placèrent sous bonne garde jusqu'au lendemain – car c'était déjà le soir. Cependant, beaucoup de ceux qui avaient entendu la parole devinrent croyants, et le nombre des hommes s'éleva à environ cinq mille. Le lendemain, leurs chefs, ainsi que les anciens et les scribes, se rassemblèrent à Jérusalem avec le grand prêtre Anne, Caïphe, Jean, Alexandre, et tous ceux qui étaient de la lignée des grands prêtres. Ils les firent comparaître au milieu d'eux et leur demandèrent: Par quelle puissance ou par quel nom avez-vous fait cela? Alors Pierre, rempli d'Esprit saint, leur dit: Chefs du peuple et anciens, puisque nous sommes interrogés aujourd'hui sur un bienfait accordé à un homme infirme et sur la manière dont il a été sauvé, sachez-le bien, vous tous, ainsi que tout le peuple d'Israël: c'est par le nom de Jésus-Christ le Nazoréen, que vous avez crucifié et que Dieu a réveillé d'entre les morts, c'est par lui que cet homme se présente en bonne santé devant vous. C'est lui, la pierre que vous, les constructeurs, vous avez méprisée, et qui est devenue la principale, celle de l'angle. Le salut ne se trouve en aucun autre, car il n'y a sous le ciel aucun autre nom donné parmi les humains par lequel nous devions être sauvés. En voyant l'assurance de Pierre et de Jean, ils étaient étonnés, car ils se rendaient compte que c'étaient des gens du peuple sans instruction. Ils reconnaissaient en eux ceux qui étaient avec Jésus. Mais comme ils voyaient debout auprès d'eux l'homme guéri, ils n'avaient rien à répliquer. Ils leur ordonnèrent de sortir du sanhédrin et délibérèrent entre eux, en disant: Comment allons-nous traiter ces gens? Il est manifeste, pour tous les habitants de Jérusalem, qu'un signe évident a été accompli par leur entremise; nous ne pouvons pas le nier. Mais, pour que cela ne se répande pas davantage dans le peuple, défendons-leur, avec des menaces, de parler désormais à qui que ce soit en ce nom-là. Alors ils les appelèrent et leur enjoignirent formellement de ne plus parler ni enseigner au nom de Jésus. Pierre et Jean leur répondirent: Est-il juste au regard de Dieu de vous obéir plutôt qu'à Dieu? A vous d'en juger, car nous, nous ne pouvons pas ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu. Ils leur firent de nouvelles menaces et les relâchèrent, sans trouver moyen de les punir, à cause du peuple; tous, en effet, glorifiaient Dieu pour ce qui était arrivé, car l'homme qui avait bénéficié de ce signe, de cette guérison, avait plus de quarante ans. Après avoir été relâchés, ils vinrent raconter aux leurs tout ce que les grands prêtres et les anciens leur avaient dit. Lorsqu'ils eurent entendu cela, tous, d'un commun accord, élevèrent la voix vers Dieu et dirent: Maître, toi qui as fait le ciel, la terre et la mer, ainsi que tout ce qui s'y trouve, c'est toi qui as dit par l'Esprit saint, de la bouche de notre père, ton serviteur David: Pourquoi les nations se sont-elles agitées et les peuples ont-ils eu des pensées creuses? Les rois de la terre se sont présentés et les chefs se sont ligués contre le Seigneur et contre son Christ. Car, en vérité, contre ton saint serviteur Jésus, que tu as fait Christ, Hérode et Ponce Pilate se sont ligués, dans cette ville, avec les nations et les peuples d'Israël, pour faire tout ce que ta main et tes décisions avaient arrêté d'avance. Et maintenant, Seigneur, sois attentif à leurs menaces, et donne à tes esclaves de dire ta parole avec une entière assurance. Etends ta main pour qu'il se produise des guérisons, des signes et des prodiges par le nom de ton saint serviteur Jésus. Quand ils eurent prié, le lieu où ils étaient rassemblés trembla; ils furent tous remplis de l'Esprit saint: ils disaient la parole de Dieu avec assurance. La multitude de ceux qui étaient devenus croyants était un seul cœur et une seule âme. Personne ne disait que ses biens lui appartenaient en propre, mais tout était commun entre eux. Avec une grande puissance, les apôtres rendaient témoignage de la résurrection du Seigneur Jésus, et une grande grâce était sur eux tous. Parmi eux, en effet, personne n'était dans le dénuement; car tous ceux qui possédaient des champs ou des maisons les vendaient, apportaient le prix de ce qu'ils avaient vendu et le déposaient aux pieds des apôtres; et l'on distribuait à chacun selon ses besoins. Ainsi Joseph, surnommé par les apôtres Barnabé (ce qui se traduit « Fils d'encouragement »), un lévite originaire de Chypre, vendit une terre qu'il possédait, apporta l'argent et le déposa aux pieds des apôtres. Or un nommé Ananias, avec Saphira, sa femme, vendit aussi une propriété; avec le consentement de sa femme, il détourna une partie du prix, puis il apporta le reste et le déposa aux pieds des apôtres. Pierre lui dit: Ananias, pourquoi le Satan a-t-il rempli ton cœur, que tu mentes à l'Esprit saint en détournant une partie du prix du champ? Lorsque celui-ci était encore à toi, ne pouvais-tu pas le garder? Et même quand il a été vendu, son prix ne restait-il pas sous ton autorité? Comment as-tu pu envisager pareille action? Ce n'est pas à des humains que tu as menti, mais à Dieu! Quand Ananias entendit cela, il tomba et expira. Une grande crainte saisit tous ceux qui l'apprirent. Les jeunes gens se levèrent, l'enveloppèrent, l'emportèrent et l'ensevelirent. Environ trois heures plus tard, sa femme entra, sans savoir ce qui était arrivé. Pierre lui demanda: Dis-moi, est-ce bien à tel prix que vous avez vendu le champ? Oui, répondit-elle, c'est bien à ce prix-là. Alors Pierre lui dit: Comment avez-vous pu vous accorder pour provoquer l'Esprit du Seigneur? Sache-le: ceux qui ont enseveli ton mari sont à la porte; ils t'emporteront aussi! A l'instant même, elle tomba à ses pieds et expira. Les jeunes gens, à leur entrée, la trouvèrent morte; ils l'emportèrent et l'ensevelirent auprès de son mari. Une grande crainte saisit toute l'Eglise et tous ceux qui apprirent cela. Beaucoup de signes et de prodiges se produisaient dans le peuple par les mains des apôtres. Ils se tenaient tous, d'un commun accord, au portique de Salomon. Parmi les autres, personne n'osait se joindre à eux; mais le peuple les magnifiait. De plus en plus de gens croyaient au Seigneur, une multitude d'hommes et de femmes. On apportait les malades dans les grandes rues et on les plaçait sur des litières et des grabats, pour qu'à la venue de Pierre son ombre au moins puisse couvrir l'un ou l'autre. La multitude accourait aussi des villes voisines de Jérusalem, portant des malades et des gens perturbés par des esprits impurs; et tous étaient guéris. Alors, remplis d'une passion jalouse, le grand prêtre et tous ceux qui étaient avec lui, c'est-à-dire le parti des sadducéens, intervinrent; ils mirent la main sur les apôtres et les jetèrent dans la prison publique. Mais pendant la nuit l'ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison; il les fit sortir et leur dit: Allez, tenez-vous dans le temple, et dites au peuple toutes les paroles de cette vie. Ayant entendu cela, ils se rendirent au temple dès le matin et se mirent à enseigner. Le grand prêtre et ceux qui étaient avec lui arrivèrent; ils convoquèrent le sanhédrin et toute l'assemblée des anciens des Israélites et envoyèrent chercher les apôtres à la prison. Les gardes, à leur arrivée, ne les trouvèrent pas dans la prison. Ils s'en retournèrent et firent leur rapport en disant: Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée, et les gardiens à leur poste devant les portes; mais quand nous avons ouvert, nous n'avons trouvé personne à l'intérieur. Lorsqu'ils eurent entendu cela, le commandant du temple et les grands prêtres, perplexes à leur sujet, se demandaient ce qu'il adviendrait de cette affaire. Quelqu'un vint leur annoncer: Les hommes que vous avez jetés en prison se tiennent dans le temple, et ils instruisent le peuple! Alors le commandant et les gardes allèrent les chercher; ils les amenèrent sans violence, car ils avaient peur d'être lapidés par le peuple. Quand ils les eurent amenés, ils les firent comparaître devant le sanhédrin. Le grand prêtre les interrogea: Ne vous avions-nous pas donné l'injonction formelle de ne plus enseigner en ce nom-là? dit-il. Vous avez rempli Jérusalem de votre enseignement! Vous êtes décidés à faire retomber sur nous le sang de cet homme! Pierre répondit, ainsi que les apôtres: Il faut obéir à Dieu plutôt qu'à des humains. Le Dieu de nos pères a réveillé Jésus, que vous, vous avez éliminé en le pendant au bois. Dieu l'a élevé par sa droite comme pionnier et sauveur, pour donner à Israël un changement radical et le pardon des péchés. Nous, nous sommes témoins de tout cela, avec l'Esprit saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. Exaspérés, ceux qui les écoutaient étaient décidés à les supprimer. Mais un pharisien nommé Gamaliel, maître de la loi estimé de tout le peuple, se leva dans le sanhédrin et donna l'ordre de faire sortir ces gens un instant. Puis il dit: Hommes d'Israël, prenez garde à ce que vous allez faire à l'égard de ces gens-là. Avant ces jours-ci, en effet, s'est levé Theudas, qui se disait quelqu'un, et auquel se sont ralliés environ quatre cents hommes; il a été supprimé, et tous ceux qui s'étaient laissé persuader par lui ont été mis en déroute; il n'en est rien resté. Après lui s'est levé Judas le Galiléen, à l'époque du recensement, et il a entraîné du monde à sa suite: lui aussi a disparu, et tous ceux qui s'étaient laissé persuader par lui ont été dispersés. Maintenant, je vous le dis, ne vous occupez plus de ces gens, et laissez-les aller. S'il s'agit d'une décision ou d'une œuvre humaine, elle disparaîtra; mais si cela vient de Dieu, vous ne pourrez pas les faire disparaître. Prenez garde de ne pas vous trouver en guerre contre Dieu! Ils se laissèrent persuader par lui. Ils appelèrent les apôtres, les firent battre, leur enjoignirent de ne plus parler au nom de Jésus et les relâchèrent. Ceux-ci se retirèrent de devant le sanhédrin, tout joyeux d'avoir été jugés dignes d'être déshonorés pour le Nom. Et chaque jour, au temple et dans les maisons, ils ne cessaient d'enseigner et d'annoncer la bonne nouvelle du Christ, Jésus. En ces jours-là, comme les disciples se multipliaient, les gens de langue grecque se mirent à maugréer contre les gens de langue hébraïque, parce que leurs veuves étaient négligées dans le service quotidien. Les Douze convoquèrent alors la multitude des disciples et dirent: Il ne convient pas que nous délaissions la parole de Dieu pour servir aux tables. Choisissez plutôt parmi vous, frères, sept hommes de qui l'on rende un bon témoignage, remplis d'Esprit et de sagesse, et nous les chargerons de cela. Quant à nous, nous nous consacrerons assidûment à la prière et au service de la Parole. Ce discours plut à toute la multitude. Ils choisirent Etienne, homme plein de foi et d'Esprit saint, Philippe, Prochore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, prosélyte d'Antioche. Ils les présentèrent aux apôtres, qui, après avoir prié, leur imposèrent les mains. La parole de Dieu se répandait, le nombre des disciples se multipliait rapidement à Jérusalem, et une grande foule de prêtres obéissait à la foi. Etienne, plein de grâce et de puissance, produisait des prodiges et des signes grandioses parmi le peuple. Quelques membres de la synagogue dite des Affranchis, des Cyrénéens, des Alexandrins et des gens de Cilicie et d'Asie, engagèrent un débat avec Etienne; mais ils n'étaient pas capables de s'opposer à la sagesse et à l'Esprit par lesquels il parlait. Alors ils soudoyèrent des hommes qui dirent: Nous l'avons entendu proférer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu. Ils ameutèrent le peuple, les anciens et les scribes; puis ils survinrent, s'emparèrent de lui et l'emmenèrent au sanhédrin. Ils produisirent de faux témoins qui disaient: Cet homme ne cesse de proférer des paroles contre ce lieu et contre la loi; car nous l'avons entendu dire que Jésus, ce nazoréen, détruirait ce lieu et changerait les coutumes que Moïse nous a transmises. Alors que tous ceux qui siégeaient au sanhédrin le fixaient, ils virent son visage comme celui d'un ange. Le grand prêtre dit alors: En est-il bien ainsi? Etienne répondit: Mes frères, mes pères, écoutez! Le Dieu glorieux est apparu à Abraham, notre père, lorsqu'il était en Mésopotamie, avant qu'il habite Harrân, et il lui a dit: Sors de ton pays et de ta famille, et va dans le pays que je te montrerai. Il est alors sorti du pays des Chaldéens et il a habité Harrân. De là, après la mort de son père, Dieu l'a fait passer dans ce pays que vous habitez maintenant; il ne lui a donné aucun héritage dans ce pays, pas même de quoi poser un pied, mais il a promis de lui en donner la possession, ainsi qu'à sa descendance après lui  – alors qu'il n'avait pas d'enfant. Dieu a parlé ainsi: Sa descendance sera exilée dans un pays étranger; on la réduira en esclavage et on la maltraitera pendant quatre cents ans. Mais la nation dont ils auront été les esclaves, c'est moi qui la jugerai, dit Dieu; après cela, ils sortiront et me rendront un culte dans ce lieu-ci. Puis Dieu lui a donné l'alliance de la circoncision; ainsi Abraham a engendré Isaac et l'a circoncis le huitième jour; Isaac a fait de même pour Jacob, et Jacob pour les douze patriarches. Les patriarches, jaloux de Joseph, l'ont vendu pour qu'on l'emmène en Egypte. Mais Dieu était avec lui et il l'a délivré de toutes ses détresses; il lui a accordé grâce et sagesse devant le pharaon, le roi d'Egypte, qui l'a nommé dirigeant de l'Egypte et de toute sa maison. Or une famine est survenue dans toute l'Egypte et en Canaan. La détresse était grande, et nos pères ne trouvaient pas de quoi se nourrir. Jacob a appris qu'il y avait du blé en Egypte et il y a envoyé nos pères une première fois. La seconde fois, Joseph s'est fait reconnaître de ses frères, et l'origine de Joseph est devenue manifeste pour le pharaon. Puis Joseph a envoyé chercher Jacob, son père, et toute la famille, composée de soixante-quinze personnes. Jacob est descendu en Egypte, et il est mort, ainsi que nos pères; ils ont été transportés à Sichem et mis dans le tombeau qu'Abraham avait acheté, à prix d'argent, aux fils de Hamor, à Sichem. Comme le temps approchait où devait s'accomplir la promesse par laquelle Dieu s'était engagé envers Abraham, le peuple s'est accru et multiplié en Egypte, jusqu'à ce que se lève sur l'Egypte un autre roi qui n'avait pas connu Joseph. Ce roi s'est joué de notre peuple; il a maltraité nos pères, il leur a fait abandonner leurs nouveau-nés pour que ceux-ci ne restent pas en vie. En ce temps-là est né Moïse, qui était beau aux yeux de Dieu. Il a été élevé trois mois dans la maison de son père; et quand il a été abandonné, la fille du pharaon l'a recueilli et l'a élevé comme son fils. Moïse a été élevé dans toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant dans ses paroles et dans ses œuvres. Lorsqu'il a eu quarante ans révolus, la pensée lui est venue de visiter ses frères, les Israélites. Il en a vu un qu'on maltraitait; il a pris sa défense et il a fait justice à l'opprimé en frappant l'Egyptien. – Ses frères comprendraient, pensait-il, que Dieu leur donnait le salut par son entremise; mais ils ne l'ont pas compris. – Le jour suivant, il leur est apparu alors qu'ils se battaient; il a essayé de les réconcilier, de leur faire faire la paix, en disant: Vous êtes frères! Pourquoi vous maltraitez-vous l'un l'autre? Mais celui qui maltraitait son prochain l'a repoussé en disant: Qui t'a fait chef et juge sur nous? Veux-tu me supprimer, toi, de la même manière que tu as supprimé l'Egyptien hier? A cette parole, Moïse s'est enfui pour s'exiler au pays de Madiân, où il a engendré deux fils. Quarante ans plus tard, un ange lui est apparu au désert du mont Sinaï, dans la flamme d'un buisson en feu. En le voyant, Moïse s'est étonné de cette vision, et comme il s'approchait pour regarder, la voix du Seigneur advint: C'est moi, le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob! Moïse, tout tremblant, n'osait pas regarder. Le Seigneur lui dit: Retire tes sandales de tes pieds, car le lieu où tu te tiens est une terre sacrée. J'ai bien vu le malheur de mon peuple qui est en Egypte, j'ai entendu ses soupirs: je suis descendu pour le délivrer. Maintenant viens: je t'enverrai en Egypte. Ce Moïse qu'ils avaient renié en disant: « Qui t'a fait chef et juge? », c'est lui que Dieu a envoyé comme chef et comme rédempteur, avec l'aide de l'ange qui lui était apparu dans le buisson. C'est lui qui les a fait sortir en produisant des prodiges et des signes en Egypte, à la mer Rouge et au désert, pendant quarante ans. C'est ce Moïse qui a dit aux Israélites: Dieu suscitera pour vous, d'entre vos frères, un prophète comme moi. C'est lui qui, dans l'assemblée au désert, était avec l'ange qui lui parlait sur le mont Sinaï et avec nos pères; il a reçu des paroles vivantes pour nous les donner. Nos pères n'ont pas voulu lui obéir, mais ils l'ont repoussé; dans leur cœur, ils sont retournés en Egypte, en disant à Aaron: Fais-nous des dieux qui aillent devant nous; car ce Moïse qui nous a fait sortir d'Egypte, nous ne savons pas ce qui est advenu de lui. En ces jours-là, ils se sont fabriqué un taurillon; ils ont apporté un sacrifice à l'idole et ils ont fait la fête avec les œuvres de leurs mains. Alors Dieu s'est détourné d'eux et les a livrés au culte de l'armée du ciel, ainsi qu'il est écrit dans le livre des prophètes: Est-ce à moi que vous avez offert des victimes et des sacrifices pendant quarante ans au désert, maison d'Israël? Vous avez porté la tente de Moloch et l'étoile de votre dieu Raiphân, ces figures que vous avez faites pour vous prosterner devant elles! Aussi je vous exilerai au-delà de Babylone. Nos pères avaient au désert la tente du Témoignage, ainsi que celui qui parlait à Moïse avait ordonné de la faire, d'après le modèle qu'il avait vu. Après l'avoir reçue, nos pères l'ont introduite, avec Josué, dans la possession des nations que Dieu a chassées devant eux. Elle y est restée jusqu'aux jours de David, qui a trouvé grâce aux yeux de Dieu et qui a demandé de trouver une demeure pour la maison de Jacob. Mais c'est Salomon qui lui a construit une maison. Cependant le Très-Haut n'habite pas dans ce qui est fabriqué par des mains humaines, comme dit le prophète: Le ciel est mon trône, et la terre mon marchepied. Quelle maison me construirez-vous, dit le Seigneur, quel sera le lieu de mon repos? N'est-ce pas ma main qui a fait tout cela? Hommes rétifs, incirconcis de cœur et d'oreilles, vous vous opposez toujours à l'Esprit saint, vous comme vos pères! Lequel des prophètes vos pères n'ont-ils pas persécuté? Ils ont tué ceux qui annonçaient d'avance la venue du Juste que vous, maintenant, vous avez livré et assassiné, vous qui avez reçu la loi communiquée par des anges et qui ne l'avez pas observée! Ce qu'ils entendaient les exaspérait; ils grinçaient des dents contre lui. Mais Etienne, rempli d'Esprit saint, fixa le ciel et vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. Il dit: Je vois les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu! Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles; tous ensemble ils se précipitèrent sur lui, le chassèrent hors de la ville et le lapidèrent. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d'un jeune homme appelé Saul. Tandis qu'ils le lapidaient, Etienne priait en disant: Seigneur Jésus, reçois mon esprit! Puis il se mit à genoux et cria: Seigneur, ne les charge pas de ce péché! Et, après avoir dit cela, il s'endormit dans la mort. Saul approuvait le meurtre d'Etienne. Ce jour-là, une grande persécution s'abattit sur l'Eglise qui était à Jérusalem. Tous – excepté les apôtres – se dispersèrent en Judée et en Samarie. Mais des hommes pieux ensevelirent Etienne et firent sur lui de grandes lamentations. Saul, lui, ravageait l'Eglise; il pénétrait dans les maisons, en arrachait hommes et femmes et les faisait jeter en prison. Là où ils passaient, ceux qui avaient été dispersés annonçaient la Parole, comme une bonne nouvelle. Philippe, qui était descendu dans la ville de Samarie, y proclama le Christ. Les foules, d'un commun accord, s'attachaient à ce que disait Philippe, en apprenant et en voyant les signes qu'il produisait. Car des esprits impurs sortaient de beaucoup en poussant de grands cris, et beaucoup de paralytiques et d'infirmes furent guéris. Il y eut une grande joie dans cette ville. Un nommé Simon, qui se trouvait déjà auparavant dans la ville, y exerçait la magie; il stupéfiait le peuple de Samarie et se disait quelqu'un de grand. Tous, depuis le plus petit jusqu'au plus grand, s'attachaient à lui et disaient: Cet homme-là est la puissance de Dieu, celle qui s'appelle la Grande. Ils s'attachaient à lui parce qu'il les avait longtemps stupéfiés par sa magie. Mais quand ils eurent cru Philippe, qui leur annonçait la bonne nouvelle du règne de Dieu et du nom de Jésus-Christ, ils reçurent le baptême, hommes et femmes. Simon lui-même devint croyant et reçut le baptême; il était assidu auprès de Philippe et voyait avec stupéfaction les signes et les grands miracles qui se produisaient. Quand les apôtres qui étaient à Jérusalem apprirent que la Samarie avait accueilli la parole de Dieu, ils leur envoyèrent Pierre et Jean. Ceux-ci, une fois descendus chez eux, prièrent pour eux afin qu'ils reçoivent l'Esprit saint. – Car celui-ci n'était encore tombé sur aucun d'eux; ils avaient seulement reçu le baptême pour le nom du Seigneur Jésus. – Alors Pierre et Jean posèrent les mains sur eux, et ils reçurent l'Esprit saint. Lorsque Simon vit que l'Esprit était donné par l'imposition des mains des apôtres, il leur apporta de l'argent et dit: Donnez-moi aussi cette autorité; que celui à qui j'imposerai les mains reçoive l'Esprit saint. Mais Pierre lui dit: Que ton argent se perde avec toi, puisque tu as pensé acquérir le don de Dieu à prix d'argent! Il n'y a pour toi ni part ni lot dans cette affaire, car ton cœur n'est pas droit devant Dieu. Reviens donc de ta pensée mauvaise, et prie le Seigneur pour que l'intention de ton cœur te soit pardonnée, si cela est possible; car je vois que tu es en proie à l'amertume du fiel et aux liens de l'injustice. Simon répondit: Priez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit. Après avoir rendu témoignage et dit la parole du Seigneur, ils retournèrent à Jérusalem, en annonçant la bonne nouvelle dans de nombreux villages des Samaritains. L'ange du Seigneur dit à Philippe: Va vers le sud, sur le chemin qui descend de Jérusalem à Gaza, dans le désert. Il se leva et partit. Or un Ethiopien, un eunuque, haut fonctionnaire de Candace, la reine des Ethiopiens, et responsable de tous ses trésors, était venu à Jérusalem pour adorer, et il s'en retournait, assis sur son char, en lisant à haute voix le Prophète Esaïe. L'Esprit dit à Philippe: Avance et rejoins ce char. Philippe accourut et entendit l'Ethiopien qui lisait le Prophète Esaïe. Il lui dit: Comprends-tu ce que tu lis? Il répondit: Comment le pourrais-je, si personne ne me guide? Et il invita Philippe à monter s'asseoir avec lui. Le passage de l'Ecriture qu'il lisait était celui-ci: Il a été mené comme un mouton à l'abattoir; et, comme un agneau muet devant celui qui le tond, il n'ouvre pas la bouche. Dans son abaissement, son droit a été enlevé; et sa génération, qui la racontera? Car sa vie est enlevée de la terre. L'eunuque demanda à Philippe: Je te prie, de qui le prophète dit-il cela? De lui-même ou de quelqu'un d'autre? Alors Philippe prit la parole et, commençant par cette Ecriture, il lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Comme ils continuaient leur chemin, ils arrivèrent à un point d'eau. L'eunuque dit: Voici de l'eau; qu'est-ce qui m'empêche de recevoir le baptême? [ ] Il ordonna d'arrêter le char; tous deux descendirent dans l'eau, Philippe ainsi que l'eunuque, et il le baptisa. Quand ils furent remontés de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe. L'eunuque ne le vit plus: il poursuivait son chemin, tout joyeux. Quant à Philippe, il se retrouva à Azoth; il annonçait la bonne nouvelle dans toutes les villes où il passait, jusqu'à son arrivée à Césarée. Cependant Saul, qui respirait encore la menace et le meurtre contre les disciples du Seigneur, se rendit chez le grand prêtre et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas; s'il y trouvait quelques-uns, hommes ou femmes, qui étaient de la Voie, il pourrait ainsi les arrêter et les amener à Jérusalem. Il était en chemin et approchait de Damas quand, soudain, une lumière venant du ciel resplendit tout autour de lui. Il tomba à terre et entendit une voix qui lui disait: Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu? Il répondit: Qui es-tu, Seigneur? – Moi, je suis Jésus, celui que, toi, tu persécutes. Mais lève-toi, entre dans la ville, et on te dira ce qu'il faut que tu fasses. Les hommes qui voyageaient avec lui s'étaient arrêtés, muets de stupeur; ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva de terre et, bien qu'il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien; on le prit par la main pour le conduire à Damas. Il resta trois jours sans voir, et sans rien manger ni boire. Or il y avait à Damas un disciple nommé Ananias. Le Seigneur lui dit, dans une vision: Ananias! Celui-ci répondit: Je suis là, Seigneur! Le Seigneur lui dit: Va dans la rue appelée la Droite et cherche, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car il prie et il a vu en vision un nommé Ananias, qui entrait et lui imposait les mains pour qu'il retrouve la vue. Ananias répondit: Seigneur, j'ai entendu dire par beaucoup de gens tout le mal que cet homme a fait à tes saints à Jérusalem; ici même, il a été investi par les grands prêtres de l'autorité pour arrêter tous ceux qui invoquent ton nom. Mais le Seigneur lui dit: Va, car cet homme est l'instrument que j'ai choisi pour porter mon nom devant les nations et les rois, comme devant les Israélites; je lui montrerai moi-même tout ce qu'il lui faudra souffrir pour mon nom. Ananias partit; lorsqu'il fut arrivé dans la maison, il posa les mains sur lui et dit: Saoul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'est apparu sur le chemin par lequel tu venais, m'a envoyé pour que tu retrouves la vue et que tu sois rempli d'Esprit saint. Au même instant, il tomba de ses yeux comme des écailles, et il retrouva la vue. Il se leva et reçut le baptême; et, après avoir pris de la nourriture, il retrouva ses forces. Il resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas, et aussitôt il se mit à proclamer dans les synagogues que Jésus est le Fils de Dieu. Tous ceux qui l'entendaient, stupéfaits, disaient: N'est-ce pas lui qui, à Jérusalem, s'acharnait contre ceux qui invoquent ce nom? N'est-il pas venu ici pour les arrêter et les amener devant les grands prêtres? Cependant Saul était de plus en plus puissant et confondait les Juifs qui habitaient Damas, en démontrant que Jésus est le Christ. Après bien des jours, les Juifs résolurent de le supprimer, et Saul eut connaissance de leur complot. Ils surveillaient même les portes de la ville jour et nuit, pour le supprimer. Mais, de nuit, ses disciples le prirent et le descendirent dans une corbeille le long de la muraille. Arrivé à Jérusalem, Saul tentait de se joindre aux disciples; mais tous avaient peur de lui, ne croyant pas qu'il fût disciple. Alors Barnabé le prit avec lui, l'amena aux apôtres et leur raconta comment, sur le chemin, Saul avait vu le Seigneur, que celui-ci lui avait parlé, et comment à Damas il s'était exprimé avec assurance au nom de Jésus. Il allait et venait avec eux à Jérusalem et s'exprimait avec assurance au nom du Seigneur. Il parlait et débattait aussi avec les gens de langue grecque; mais ceux-ci cherchaient à le supprimer. Les frères en eurent connaissance; ils le firent descendre à Césarée et le firent partir pour Tarse. L'Eglise, dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, était donc en paix; elle se construisait, vivait dans la crainte du Seigneur et se multipliait par l'encouragement de l'Esprit saint. Pierre, qui passait dans toutes ces régions, descendit aussi chez les saints qui habitaient Lydda. Il trouva là un nommé Enée, paralysé, qui était couché sur un grabat depuis huit ans. Pierre lui dit: Enée, Jésus-Christ te guérit; lève-toi et arrange toi-même ton grabat! Aussitôt il se leva. Tous les habitants de Lydda et du Sarôn le virent et se tournèrent vers le Seigneur. Il y avait à Joppé une femme, disciple, nommée Tabitha – ou, selon la traduction, Dorcas. Elle faisait beaucoup d'œuvres bonnes et d'actes de compassion. En ces jours-là, elle tomba malade et mourut. On la lava et on la mit dans une chambre à l'étage. Les disciples ayant appris que Pierre se trouvait à Lydda, qui est près de Joppé, ils envoyèrent deux hommes le supplier: Ne tarde pas à passer chez nous. Pierre se leva et partit avec eux. Lorsqu'il fut arrivé, on le fit monter dans la chambre à l'étage. Toutes les veuves vinrent le trouver en pleurant; elles lui montraient les tuniques et les vêtements que Dorcas avait faits lorsqu'elle était avec elles. Pierre chassa tout le monde dehors, puis il s'agenouilla et pria; après quoi il se tourna vers le corps et dit: Tabitha, lève-toi! Alors elle ouvrit les yeux et, voyant Pierre, elle s'assit. Il lui donna la main et la fit lever. Il appela ensuite les saints et les veuves, et il la leur présenta vivante. Cela fut connu de tout Joppé, et beaucoup se mirent à croire au Seigneur. Il demeura bien des jours à Joppé, chez un certain Simon, qui était tanneur. Il y avait à Césarée un nommé Corneille, centurion de la cohorte appelée italique. Avec toute sa maison, il était pieux et craignait Dieu; il faisait beaucoup d'actes de compassion en faveur du peuple et priait Dieu constamment. Vers la neuvième heure du jour, il vit clairement, en vision, un ange de Dieu entrer chez lui et lui dire: Corneille! Il le fixa et, saisi de crainte, il lui dit: Qu'y a-t-il, Seigneur? L'ange lui dit: Tes prières et tes actes de compassion sont montés devant Dieu, et il s'en est souvenu. Envoie maintenant des hommes à Joppé et fais venir un certain Simon surnommé Pierre; il loge chez un autre Simon, qui est tanneur et dont la maison est au bord de la mer. Dès que l'ange qui lui avait parlé fut parti, Corneille appela deux de ses domestiques et un soldat pieux parmi ceux qui lui étaient attachés; après leur avoir tout raconté, il les envoya à Joppé. Le lendemain, comme ils étaient en route et qu'ils approchaient de la ville, Pierre monta sur le toit en terrasse, vers la sixième heure, pour prier. Il eut faim et voulut manger. Pendant qu'on lui préparait quelque chose, il lui advint une extase. Il voit le ciel ouvert et un objet semblable à une grande toile tenue par les quatre coins, qui descend et s'abaisse jusqu'à la terre; il y avait là tous les quadrupèdes et les reptiles de la terre, ainsi que les oiseaux du ciel. Une voix lui dit: Lève-toi, Pierre, abats et mange. Pierre répondit: En aucun cas, Seigneur! Je n'ai jamais rien mangé de souillé ni d'impur! Pour la deuxième fois la voix lui parle: Ce que Dieu a purifié, toi, ne le souille pas! Cela se produisit trois fois; et aussitôt après l'objet fut enlevé au ciel. Pierre était perplexe sur le sens de la vision qu'il avait eue. C'est alors que les hommes envoyés par Corneille, après s'être renseignés pour trouver la maison de Simon, survinrent à la porte d'entrée; ils appelèrent et demandèrent si c'était là que logeait Simon surnommé Pierre. Comme Pierre réfléchissait à la vision, l'Esprit lui dit: Il y a là trois hommes qui te cherchent; descends et pars avec eux sans la moindre hésitation, car c'est moi qui les ai envoyés. Pierre descendit donc et dit aux hommes: C'est moi que vous cherchez; pour quel motif êtes-vous ici? Ils répondirent: Le centurion Corneille, un homme juste, craignant Dieu et de qui toute la nation des Juifs rend un bon témoignage, a été divinement averti par un saint ange: il doit te faire venir chez lui pour t'entendre. Alors il les fit entrer et les logea. Le lendemain, il se leva et partit avec eux. Quelques frères de Joppé l'accompagnèrent. Il arriva à Césarée le jour suivant. Corneille les attendait et avait appelé chez lui les gens de sa parenté et ses amis intimes. A l'arrivée de Pierre, Corneille, qui était allé à sa rencontre, tomba à ses pieds et se prosterna. Mais Pierre le releva en disant: Lève-toi; moi aussi, je suis un être humain. Tout en conversant avec lui, il entra et trouva beaucoup de gens réunis. Il leur dit: Vous savez qu'il est interdit à un Juif de se lier avec un étranger ou d'entrer chez lui; mais Dieu m'a montré qu'il ne fallait dire d'aucun homme qu'il est souillé ou impur. C'est pourquoi, quand vous avez envoyé quelqu'un me chercher, je suis venu sans aucune objection; je vous demande donc pour quelle raison vous m'avez fait venir. Corneille dit: Il y a maintenant quatre jours, je priais chez moi, à la neuvième heure; soudain un homme en habit resplendissant s'est présenté devant moi et a dit: Corneille, ta prière a été exaucée, et Dieu s'est souvenu de tes actes de compassion. Envoie donc quelqu'un appeler à Joppé Simon surnommé Pierre; il loge dans la maison de Simon, le tanneur, au bord de la mer. Je t'ai immédiatement envoyé quelqu'un, et toi, tu as eu la bonté de venir. Maintenant donc, nous, nous sommes tous ici devant Dieu, pour entendre tout ce que le Seigneur t'a ordonné de dire. Alors Pierre prit la parole: En vérité, dit-il, je comprends que Dieu n'est pas partial, mais qu'en toute nation celui qui le craint et pratique la justice est agréé de lui. Il a envoyé la Parole aux Israélites, en leur annonçant la bonne nouvelle de la paix par Jésus-Christ: c'est lui qui est le Seigneur de tous. Vous, vous savez ce qui est arrivé dans toute la Judée, après avoir commencé en Galilée, à la suite du baptême que Jean a proclamé: comment Dieu a conféré une onction d'Esprit saint et de puissance à Jésus de Nazareth qui, là où il passait, faisait du bien et guérissait tous ceux qui étaient opprimés par le diable; car Dieu était avec lui. Nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. Celui qu'ils ont supprimé en le pendant au bois, Dieu l'a réveillé le troisième jour; il lui a donné de se manifester, non à tout le peuple, mais aux témoins désignés d'avance par Dieu, à nous qui avons mangé et bu avec lui après qu'il s'est relevé d'entre les morts. Et il nous a enjoint de proclamer au peuple et d'attester que c'est lui que Dieu a institué juge des vivants et des morts. Tous les prophètes lui rendent ce témoignage: quiconque met sa foi en lui reçoit par son nom le pardon des péchés. Pierre était encore en train de dire cela quand l'Esprit saint tomba sur tous ceux qui écoutaient la Parole. Tous les croyants circoncis qui étaient venus avec Pierre furent stupéfaits de voir que le don de l'Esprit saint était aussi répandu sur les non-Juifs. Car ils les entendaient parler en langues et magnifier Dieu. Alors Pierre reprit: Peut-on refuser l'eau du baptême à ces gens, qui ont reçu l'Esprit saint tout comme nous? Il ordonna qu'ils reçoivent le baptême au nom de Jésus-Christ. Ils lui demandèrent alors de demeurer là quelques jours. Les apôtres et les frères qui étaient en Judée apprirent que les non-Juifs aussi avaient accueilli la parole de Dieu. Lorsque Pierre fut monté à Jérusalem, les circoncis le prirent à partie en disant: Tu es entré chez des incirconcis et tu as mangé avec eux! Alors Pierre se mit à leur présenter cet exposé suivi: Moi, j'étais dans la ville de Joppé et je priais lorsque, en extase, j'ai eu une vision: un objet descendait, semblable à une toile tenue par les quatre coins, qui s'abaissait depuis le ciel et vint jusqu'à moi. En la fixant avec attention, j'y ai vu les quadrupèdes de la terre, les bêtes sauvages, les reptiles et les oiseaux du ciel. J'ai aussi entendu une voix qui me disait: Lève-toi, Pierre, abats et mange! J'ai répondu: En aucun cas, Seigneur! Jamais rien de souillé ou d'impur n'est entré dans ma bouche! Pour la deuxième fois, depuis le ciel la voix a repris: Ce que Dieu a purifié, toi, ne le souille pas! Cela s'est produit trois fois; puis tout est retourné au ciel. Immédiatement, trois hommes qui m'avaient été envoyés de Césarée sont survenus devant la maison où nous étions. L'Esprit m'a dit de partir avec eux sans la moindre hésitation. Les six frères que voici m'ont accompagné, et nous sommes entrés chez cet homme. Celui-ci nous a raconté comment il avait vu l'ange se présenter chez lui en disant: Envoie quelqu'un à Joppé chercher Simon surnommé Pierre, qui te dira des paroles par lesquelles tu seras sauvé, toi et toute ta maison. Lorsque je me suis mis à parler, l'Esprit saint est tombé sur eux comme il était tombé sur nous au commencement. Alors je me suis souvenu de cette parole du Seigneur, qui disait: Jean a baptisé d'eau, mais vous, vous recevrez le baptême dans l'Esprit saint. Si donc Dieu leur a fait le même don qu'à nous pour avoir cru au Seigneur Jésus-Christ, qui étais-je, moi, pour pouvoir m'opposer à Dieu? Après avoir entendu cela, ils se calmèrent et glorifièrent Dieu, en disant: Dieu a donc donné aussi aux non-Juifs le changement radical qui mène à la vie! Ceux qui avaient été dispersés à cause de la détresse survenue au sujet d'Etienne passèrent donc en Phénicie, à Chypre et à Antioche; ils ne disaient la Parole à personne d'autre qu'aux Juifs. Il y eut cependant parmi eux quelques hommes de Chypre et de Cyrène qui, venus à Antioche, parlèrent aussi aux gens de langue grecque et leur annoncèrent la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. La main du Seigneur était avec eux, et un grand nombre de gens devinrent croyants et se tournèrent vers le Seigneur. La nouvelle parvint aux oreilles de l'Eglise de Jérusalem, et on envoya Barnabé, en lui demandant de passer à Antioche. A son arrivée, lorsqu'il vit la grâce de Dieu, il se réjouit, et il les encouragea tous à rester attachés au Seigneur d'un cœur résolu. Car c'était un homme bon, plein d'Esprit saint et de foi. Et une foule importante se joignit au Seigneur. Il partit ensuite chercher Saul à Tarse. Après l'avoir trouvé, il le conduisit à Antioche. Pendant une année entière, ils participèrent aux rassemblements de l'Eglise et instruisirent une foule importante. Ce fut à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. En ces jours-là, des prophètes descendirent de Jérusalem à Antioche. L'un d'eux, nommé Agabos, se leva et annonça par l'Esprit qu'il y aurait une grande famine sur toute la terre habitée. Elle eut lieu, en effet, sous Claude. Les disciples décidèrent d'envoyer, chacun selon ses moyens, un secours aux frères qui habitaient la Judée. C'est ce qu'ils firent: ils l'envoyèrent aux anciens par l'entremise de Barnabé et de Saul. En ce temps-là, le roi Hérode mit la main sur quelques membres de l'Eglise pour les maltraiter; il supprima même par l'épée Jacques, frère de Jean. Voyant que cela plaisait aux Juifs, il décida de s'emparer aussi de Pierre. C'était pendant les jours des Pains sans levain. Après l'avoir pris et jeté en prison, il le fit garder par quatre escouades de quatre soldats chacune, décidé à le faire comparaître devant le peuple après la Pâque. Pierre était donc gardé dans la prison; mais l'Eglise priait Dieu pour lui avec ferveur. Hérode allait le faire comparaître; cette nuit-là, Pierre, lié de deux chaînes, était endormi entre deux soldats, tandis que, devant la porte, des sentinelles gardaient la prison. Soudain l'ange du Seigneur survint et une lumière brilla dans la cellule. L'ange réveilla Pierre en le frappant au côté et lui dit: Lève-toi vite! Les chaînes tombèrent de ses mains. L'ange lui dit: Mets ta ceinture et attache tes sandales. Il le fit. L'ange lui dit: Mets ton vêtement et suis-moi. Il sortit et le suivit; il ne savait pas que l'intervention de l'ange était réelle: il pensait avoir une vision. Lorsqu'ils eurent passé la première garde, puis la seconde, ils arrivèrent à la porte de fer qui donne sur la ville; elle s'ouvrit d'elle-même devant eux; ils sortirent et s'avancèrent dans une rue, et aussitôt l'ange s'éloigna de lui. Revenu à lui, Pierre dit: Maintenant je sais vraiment que le Seigneur a envoyé son ange et qu'il m'a délivré de la main d'Hérode et de tout ce qu'attendait le peuple juif. Quand il eut compris, il se rendit à la maison de Marie, mère de Jean surnommé Marc, où bon nombre de gens étaient réunis et priaient. Quand il eut frappé à la porte d'entrée, une servante nommée Rhode s'approcha pour écouter. Elle reconnut la voix de Pierre et, dans sa joie, au lieu d'ouvrir, elle courut annoncer que Pierre était là, à la porte d'entrée. Ils lui dirent: Tu es folle! Mais elle soutenait qu'il en était bien ainsi. Eux disaient: C'est son ange! Cependant Pierre continuait à frapper. Ils ouvrirent et furent stupéfaits de le voir. De la main, il leur fit signe de se taire, leur raconta comment le Seigneur l'avait fait sortir de la prison et dit: Annoncez-le à Jacques et aux frères. Puis il sortit et s'en alla dans un autre lieu. Quand il fit jour, grande agitation parmi les soldats: qu'était donc devenu Pierre? Hérode le fit rechercher, mais il ne le trouva pas; il fit interroger les gardes et donna l'ordre de les exécuter. Ensuite il descendit de la Judée à Césarée pour y séjourner. Il était en conflit avec les Tyriens et les Sidoniens. Mais ceux-ci, d'un commun accord, vinrent le trouver; après avoir persuadé Blastos, le chambellan du roi, ils demandèrent la paix, parce que leur pays tirait sa subsistance de celui du roi. Au jour fixé, Hérode, revêtu de ses habits royaux, s'était assis à la tribune et les haranguait, tandis que le peuple criait: Ce n'est pas la voix d'un être humain, mais celle d'un dieu! A l'instant même, l'ange du Seigneur le frappa, parce qu'il n'avait pas donné gloire à Dieu. Et, rongé par des vers, il expira. Cependant la parole du Seigneur se répandait et progressait. Barnabé et Saul, après s'être acquittés de leur service en faveur de Jérusalem, s'en retournèrent en prenant avec eux Jean surnommé Marc. Dans l'Eglise qui était à Antioche, il y avait des prophètes et des maîtres: Barnabé, Syméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaën, qui avait été élevé avec Hérode le tétrarque, et Saul. Pendant qu'ils célébraient le culte du Seigneur et jeûnaient, l'Esprit saint dit: Mettez-moi à part Barnabé et Saul pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. Alors, après avoir jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent partir. Eux donc, envoyés par l'Esprit saint, descendirent à Séleucie, et de là ils embarquèrent pour Chypre. Arrivés à Salamine, ils annoncèrent la parole de Dieu dans les synagogues des Juifs. Ils avaient Jean comme auxiliaire. Ensuite, après avoir traversé toute l'île jusqu'à Paphos, ils trouvèrent un certain mage, un prophète de mensonge, un Juif du nom de Bar-Jésus, qui était auprès du proconsul Sergius Paulus, un homme intelligent. Celui-ci fit appeler Barnabé et Saul, cherchant à entendre la parole de Dieu. Mais Elymas le mage (c'est ainsi que se traduit son nom) s'opposait à eux et cherchait à détourner le proconsul de la foi. Alors Saul (qu'on appelle aussi Paul), rempli d'Esprit saint, le fixa et dit: Toi qui es plein de toute sorte de ruse et de perfidie, fils du diable, ennemi de toute justice, ne cesseras-tu pas de détourner les voies du Seigneur, qui sont droites? Maintenant, la main du Seigneur est sur toi: tu seras aveugle et, pour un temps, tu ne verras plus le soleil. A l'instant même, obscurité et ténèbres tombèrent sur lui; il errait en cherchant une main pour le guider. Quand le proconsul vit ce qui était arrivé, il devint croyant; il était ébahi de l'enseignement du Seigneur. De Paphos, Paul et ses compagnons firent voile vers Pergé de Pamphylie. Jean se sépara d'eux et retourna à Jérusalem. De Pergé, ils poursuivirent leur route et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Ils se rendirent à la synagogue le jour du sabbat et s'assirent. Après la lecture publique de la Loi et des Prophètes, les chefs de la synagogue leur firent dire: Frères, si vous avez une parole d'encouragement pour le peuple, parlez. Paul se leva, fit un signe de la main et dit: Hommes d'Israël et vous autres qui craignez Dieu, écoutez! Le Dieu de ce peuple, le Dieu d'Israël, a choisi nos pères et a fait grandir le peuple pendant son exil en Egypte, puis il l'en a fait sortir le bras levé. Il les a supportés pendant environ quarante ans dans le désert; et, après avoir supprimé sept nations en Canaan, il leur a donné leur pays en héritage; tout cela a duré environ quatre cent cinquante ans. Après quoi il leur a donné des juges, jusqu'au prophète Samuel. Puis ils ont demandé un roi. Dieu leur a donné, pendant quarante ans, Saül, fils de Kis, un homme de la tribu de Benjamin; après l'avoir écarté, il leur a suscité pour roi David, auquel il a rendu ce témoignage: J'ai trouvé David, fils de Jessé, homme selon mon cœur, qui fera toutes mes volontés. C'est de sa descendance que Dieu, selon sa promesse, a fait venir Jésus comme sauveur pour Israël. Avant son arrivée, Jean avait proclamé un baptême de changement radical pour tout le peuple d'Israël. Et lorsque Jean achevait sa course, il disait: A ce que vous supposez, que suis-je? Je ne le suis pas, moi! Mais il vient après moi, celui dont je ne suis pas digne de détacher les sandales. Mes frères, hommes de la lignée d'Abraham et vous autres qui craignez Dieu, c'est à nous que la parole de ce salut a été envoyée. Car les habitants de Jérusalem et leurs chefs n'ont pas reconnu Jésus; ils ont méconnu les paroles des prophètes qui sont lues chaque sabbat; ils les ont accomplies en le jugeant. Sans trouver aucun motif de condamnation à mort, ils ont demandé à Pilate de l'exécuter. Ayant accompli tout ce qui était écrit à son sujet, ils l'ont descendu du bois et l'ont mis dans un tombeau. Mais Dieu l'a réveillé d'entre les morts. Il est apparu pendant de nombreux jours à ceux qui étaient montés avec lui de la Galilée à Jérusalem, et qui sont maintenant ses témoins auprès du peuple. Et nous, nous vous annonçons cette bonne nouvelle: la promesse faite à nos pères, Dieu l'a pleinement accomplie pour nous, leurs enfants, en relevant Jésus, selon ce qui est écrit au Psaume deuxième: Tu es mon Fils, c'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui. Qu'il l'ait relevé d'entre les morts de telle sorte qu'il ne retourne pas à la décomposition, c'est ce qu'il avait dit: Je vous donnerai les choses saintes de David, celles qui sont dignes de foi. C'est pourquoi il dit ailleurs: Tu ne laisseras pas ton Saint voir la décomposition. Or, après avoir servi dans sa génération comme Dieu en avait décidé, David s'est endormi dans la mort, il a été réuni à ses pères et il a vu la décomposition. Mais celui que Dieu a réveillé n'a pas vu la décomposition. Mes frères, sachez-le donc: c'est par lui que le pardon des péchés vous est annoncé; de tout ce dont vous n'avez pas pu être justifiés par la loi de Moïse, de tout cela, en lui, quiconque croit est justifié. Prenez donc garde qu'il n'arrive ce qui est dit dans les Prophètes: Regardez, vous qui êtes pleins de mépris, étonnez-vous et disparaissez, car moi, je vais accomplir une œuvre en vos jours, une œuvre que vous ne croiriez jamais si on vous la racontait. A leur sortie, on les priait de reparler de ce sujet le sabbat suivant; quand l'assemblée se fut dispersée, beaucoup de Juifs et de prosélytes adorateurs suivirent Paul et Barnabé; ceux-ci, dans leurs entretiens avec eux, les persuadaient de rester attachés à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la ville se rassembla pour entendre la parole du Seigneur. Voyant les foules, les Juifs furent remplis d'une passion jalouse; ils contredisaient Paul avec des calomnies. Paul et Barnabé leur dirent alors avec assurance: Il était nécessaire que la parole de Dieu vous soit dite, à vous d'abord; mais puisque vous la repoussez et que vous ne vous jugez pas dignes de la vie éternelle, nous nous tournons vers les non-Juifs. Car le Seigneur nous a donné cet ordre: J'ai fait de toi la lumière des nations, pour porter le salut jusqu'aux extrémités de la terre. En entendant cela, les non-Juifs se réjouissaient; ils glorifiaient la parole du Seigneur, et tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle devinrent croyants. La parole du Seigneur se répandait dans le pays tout entier. Mais les Juifs excitèrent les adoratrices de haut rang et les notables de la ville; ils déclenchèrent une persécution contre Paul et Barnabé et les chassèrent de leur territoire. Ceux-ci secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et se rendirent à Iconium. Les disciples, quant à eux, étaient remplis de joie et d'Esprit saint. A Iconium, ils se rendirent aussi à la synagogue des Juifs et parlèrent de telle sorte qu'une grande multitude de Juifs et de Grecs devinrent croyants. Mais les Juifs réfractaires suscitèrent chez les non-Juifs de la malveillance à l'égard des frères. Cependant ils prolongèrent longtemps leur séjour; ils s'appuyaient avec assurance sur le Seigneur qui rendait témoignage à la parole de sa grâce en donnant des signes et des prodiges par leurs mains. Dans la ville, la multitude se divisa: les uns étaient avec les Juifs, les autres avec les apôtres. Mais comme non-Juifs et Juifs, avec leurs chefs, se préparaient à les maltraiter et à les lapider, eux, l'ayant compris, se réfugièrent dans les villes de la Lycaonie, à Lystres, à Derbé et dans les environs. Là, ils annonçaient la bonne nouvelle. Il y avait à Lystres un homme impotent des pieds, infirme de naissance, qui n'avait jamais marché. Assis, il écoutait parler Paul. Celui-ci le fixa et, voyant qu'il avait la foi pour être sauvé, il dit d'une voix forte: Lève-toi, droit sur tes pieds! Il se leva d'un bond et se mit à marcher. A la vue de ce que Paul avait fait, les foules élevèrent la voix et dirent en lycaonien: Les dieux se sont rendus semblables à des humains et sont descendus chez nous! Ils appelaient Barnabé Zeus et Paul Hermès, parce que c'est lui qui était le porte-parole. Le prêtre du Zeus qui est devant la ville amena des taureaux et des guirlandes aux portes; il voulait, avec les foules, offrir un sacrifice. Quand les apôtres Barnabé et Paul l'apprirent, ils déchirèrent leurs vêtements et se précipitèrent dans la foule en criant: Mes amis, pourquoi faites-vous cela? Nous aussi, nous sommes des êtres humains, de la même nature que vous; si nous vous annonçons la bonne nouvelle, c'est pour que vous vous détourniez de ces futilités en vous tournant vers le Dieu vivant qui a fait le ciel, la terre et la mer, et tout ce qui s'y trouve. Dans les générations passées, il a permis à toutes les nations de suivre leurs propres voies, quoiqu'il ne se soit pas laissé sans témoignage: il a fait le bien, en vous donnant du ciel pluies et saisons fécondes, en vous comblant de nourriture et de bonheur. C'est à peine s'ils réussirent, par ces paroles, à dissuader les foules de leur offrir un sacrifice. Sur ces entrefaites arrivèrent d'Antioche et d'Iconium des Juifs, qui persuadèrent les foules; ils lapidèrent Paul et le traînèrent hors de la ville, pensant qu'il était mort. Mais quand les disciples l'entourèrent, il se releva et rentra dans la ville. Le lendemain, il partit pour Derbé avec Barnabé. Après avoir annoncé la bonne nouvelle dans cette ville et fait bon nombre de disciples, ils retournèrent à Lystres, à Iconium et à Antioche; ils affermissaient les disciples et les encourageaient à demeurer dans la foi, en disant: Il nous faut passer par beaucoup de détresses pour entrer dans le royaume de Dieu. Ils leur désignèrent des anciens dans chaque Eglise et, après avoir prié et jeûné, ils les confièrent au Seigneur en qui ils avaient mis leur foi. Ils passèrent ensuite par la Pisidie et arrivèrent en Pamphylie. Après avoir dit la Parole à Pergé, ils descendirent à Attalie. De là ils embarquèrent pour Antioche, où ils avaient été recommandés à la grâce de Dieu pour l'œuvre qu'ils avaient accomplie. A leur arrivée, ils rassemblèrent l'Eglise et rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux non-Juifs la porte de la foi. Et ils séjournèrent longtemps avec les disciples. Quelques hommes, qui étaient descendus de Judée, enseignaient aux frères: Si vous ne vous faites pas circoncire selon la coutume de Moïse, vous ne pouvez pas être sauvés. Paul et Barnabé ayant eu avec eux une violente dispute au cours du débat qui s'ensuivit, on décida que Paul, Barnabé et quelques autres des leurs monteraient à Jérusalem, devant les apôtres et les anciens, pour parler de cette question. L'Eglise leur fournit ce dont ils avaient besoin pour le voyage. Comme ils passaient par la Phénicie et la Samarie, ils racontaient en détail la conversion des non-Juifs et causaient une grande joie à tous les frères. Arrivés à Jérusalem, ils furent accueillis par l'Eglise, les apôtres et les anciens, et ils rapportèrent tout ce que Dieu avait fait avec eux. Alors quelques membres du parti des pharisiens qui étaient devenus croyants se levèrent pour dire qu'il fallait circoncire les non-Juifs et leur enjoindre d'observer la loi de Moïse. Les apôtres et les anciens se rassemblèrent pour examiner cette affaire. Après un vif débat, Pierre se leva et leur dit: Mes frères, vous le savez: dès les tout premiers jours, Dieu a fait un choix parmi vous pour que, par ma bouche, les non-Juifs entendent la parole de la bonne nouvelle et deviennent croyants. Et Dieu, qui connaît les cœurs, leur a rendu témoignage en leur donnant l'Esprit saint tout comme à nous; il n'a fait aucune différence entre nous et eux, puisqu'il a purifié leur cœur par la foi. Maintenant donc, pourquoi provoquez-vous Dieu en imposant aux disciples un joug que ni nos pères ni nous-mêmes n'avons été capables de porter? En fait, c'est par la grâce du Seigneur Jésus que nous croyons être sauvés, de la même manière qu'eux. Toute la multitude fit silence, et l'on écouta Barnabé et Paul raconter tous les signes et les prodiges que Dieu avait produits, par leur entremise, parmi les non-Juifs. Lorsqu'ils se turent, Jacques dit: Mes frères, écoutez-moi! Syméon a raconté comment, pour la première fois, Dieu est intervenu pour prendre parmi les nations un peuple à son nom. Les paroles des prophètes s'accordent avec cela, comme il est écrit: Après cela, je reviendrai et je relèverai la tente de David qui était tombée, j'en relèverai les ruines et je la redresserai, afin que le reste des humains recherchent le Seigneur, oui, toutes les nations sur lesquelles mon nom a été invoqué, dit le Seigneur, qui fait ces choses connues depuis toujours. C'est pourquoi, moi, je suis d'avis de ne pas créer de difficultés aux non-Juifs qui se tournent vers Dieu, mais de leur écrire qu'ils s'abstiennent des souillures des idoles, de l'inconduite sexuelle, des animaux étouffés et du sang. Depuis les générations anciennes, en effet, Moïse a dans chaque ville des gens qui le proclament, puisqu'on le lit chaque sabbat dans les synagogues. Alors il parut bon aux apôtres et aux anciens, ainsi qu'à toute l'Eglise, de choisir parmi eux des hommes et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabé: Judas, appelé Barsabbas, et Silas, des dirigeants parmi les frères. Ils les chargèrent de cette lettre: Vos frères, les apôtres et les anciens, aux frères non juifs qui sont à Antioche, en Syrie et en Cilicie, bonjour! Nous avons appris que quelques individus sortis de chez nous, auxquels nous n'avions donné aucun ordre, vous ont troublés et inquiétés par leurs discours. Après nous être mis d'accord, il nous a paru bon de choisir des hommes et de vous les envoyer avec nos bien-aimés Barnabé et Paul, eux qui ont livré leur vie pour le nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Nous avons donc envoyé Judas et Silas, qui vous apporteront de vive voix le même message. En effet, il a paru bon à l'Esprit saint et à nous-mêmes de ne pas vous imposer d'autre fardeau que ce qui est indispensable: que vous vous absteniez des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l'inconduite sexuelle; vous ferez bien de vous garder de tout cela. Adieu. Eux donc se retirèrent et descendirent à Antioche, où ils rassemblèrent la multitude et remirent la lettre. Lecture en fut faite, et l'on se réjouit de cet encouragement. Judas et Silas, qui étaient eux-mêmes prophètes, encouragèrent les frères et les affermirent par de nombreux discours. Au bout de quelque temps, les frères les renvoyèrent en paix vers ceux qui les avaient envoyés. [ ] Paul et Barnabé séjournèrent à Antioche, enseignant et annonçant, avec beaucoup d'autres, la bonne nouvelle de la parole du Seigneur. Quelques jours après, Paul dit à Barnabé: Retournons visiter les frères dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir où ils en sont. Barnabé était décidé à prendre aussi avec eux Jean, appelé Marc; mais Paul estimait ne pas devoir prendre avec eux quelqu'un qui les avait quittés depuis la Pamphylie et qui ne les avait pas accompagnés dans leur œuvre. Le conflit devint tel qu'ils finirent par se séparer. Barnabé prit Marc avec lui et embarqua pour Chypre. Paul choisit Silas et partit, recommandé par les frères à la grâce du Seigneur. Il passait par la Syrie et la Cilicie en affermissant les Eglises. Il arriva ensuite à Derbé, puis à Lystres. Or il y avait là un disciple nommé Timothée, fils d'une Juive croyante et d'un Grec. Les frères de Lystres et d'Iconium rendaient de lui un bon témoignage. Paul voulut l'emmener avec lui; il le prit donc et le circoncit, à cause des Juifs de la région; tous savaient en effet que son père était grec. Dans les villes où ils passaient, ils transmettaient les prescriptions décidées par les apôtres et les anciens de Jérusalem, afin qu'on les observe. Les Eglises s'affermissaient dans la foi et augmentaient en nombre de jour en jour. Empêchés par l'Esprit saint de dire la Parole en Asie, ils passèrent par la Phrygie et le pays galate. Arrivés près de la Mysie, ils tentaient d'aller en Bithynie; mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. Ils longèrent alors la Mysie et descendirent à Troas. Pendant la nuit, Paul eut une vision. Un Macédonien était là, debout, qui le suppliait: Passe en Macédoine, viens à notre secours! Dès qu'il a eu cette vision, nous avons cherché à nous rendre en Macédoine, concluant que Dieu nous appelait à y annoncer la bonne nouvelle. De Troas, nous avons fait voile droit sur Samothrace et, le lendemain, sur Néapolis. De là nous sommes allés à Philippes, première ville du district de Macédoine et colonie romaine. Nous avons séjourné quelques jours dans cette ville. Le jour du sabbat, nous sommes sortis à l'extérieur de la porte de la ville, près d'une rivière, dans un endroit où nous pensions trouver un lieu de prière. Nous nous sommes assis pour parler aux femmes qui étaient réunies. Il y avait là une femme nommée Lydie, marchande de pourpre, de la ville de Thyatire, adoratrice de Dieu. Elle écoutait, et le Seigneur lui a ouvert le cœur pour qu'elle s'attache à ce que disait Paul. Après avoir reçu le baptême, avec toute sa maison, elle nous a invités en disant: Si vous jugez que je suis fidèle au Seigneur, venez chez moi et demeurez-y. Et elle nous en a pressés instamment. Comme nous allions au lieu de prière, une servante qui avait un esprit pythique et qui, par ses divinations, procurait un gain important à ses maîtres est venue au-devant de nous. Elle s'est mise à nous suivre, Paul et nous, en criant: Ces gens sont des esclaves du Dieu Très-Haut, ils vous annoncent la voie du salut! Comme elle faisait cela depuis plusieurs jours, Paul, excédé, a fini par se retourner pour dire à l'esprit: Par le nom de Jésus-Christ, je t'enjoins de sortir d'elle! Et il est sorti à ce moment même. Voyant disparaître leurs espoirs de gain, les maîtres de la servante saisirent Paul et Silas et les traînèrent sur la place publique, devant les chefs. Ils les présentèrent aux magistrats en disant: Ces gens jettent le trouble dans notre ville; ce sont des Juifs, qui prônent des coutumes qu'il ne nous est permis ni d'accueillir ni de pratiquer, à nous qui sommes citoyens romains. La foule aussi se dressa contre eux. Alors les magistrats leur firent arracher leurs vêtements et ordonnèrent qu'on les frappe à coups de bâton. Après les avoir roués de coups, ils les jetèrent en prison, enjoignant au geôlier de les tenir sous bonne garde. Ayant reçu cette injonction, celui-ci les jeta dans le cachot central et leur mit des entraves de bois aux pieds. Vers le milieu de la nuit, Paul et Silas priaient et chantaient les louanges de Dieu; les prisonniers les entendaient. Tout à coup il se produisit un grand tremblement de terre: les fondations de la prison furent ébranlées; à l'instant même, toutes les portes s'ouvrirent et tous les liens se détachèrent. Le geôlier se réveilla, et lorsqu'il vit les portes de la prison ouvertes, il tira son épée; il allait se supprimer, pensant que les prisonniers s'étaient enfuis. Mais Paul cria: Ne te fais pas de mal, nous sommes tous ici! Alors le geôlier demanda de la lumière, entra précipitamment et tomba tout tremblant devant Paul et Silas; il les mena dehors et dit: Seigneurs, que faut-il que je fasse pour être sauvé? Ils répondirent: Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et toute ta maison. Ils lui dirent la parole du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui étaient chez lui. A ce moment même, en pleine nuit, il les prit avec lui et lava leurs plaies; aussitôt il reçut le baptême, lui et tous les siens. Il les fit monter chez lui, dressa la table et se réjouit avec toute sa maison d'avoir cru Dieu. Quand il fit jour, les magistrats envoyèrent les licteurs dire au geôlier: Relâche ces gens. Le geôlier rapporta ces paroles à Paul: Les magistrats font dire de vous relâcher; maintenant donc sortez et allez en paix. Mais Paul leur répondit: Après nous avoir fait battre publiquement et sans jugement, nous qui sommes citoyens romains, ils nous ont jetés en prison, et maintenant ils nous chasseraient en secret? Pas question! Qu'ils viennent eux-mêmes nous libérer! Les licteurs rapportèrent ces paroles aux magistrats, qui prirent peur en apprenant qu'ils étaient citoyens romains. Ils vinrent les apaiser et les libérèrent, en leur demandant de quitter la ville. Quand ils furent sortis de la prison, ils allèrent chez Lydie; après avoir vu et encouragé les frères, ils partirent. Après avoir cheminé par Amphipolis et Apollonie, ils arrivèrent à Thessalonique, où les Juifs avaient une synagogue. Paul s'y rendit, selon sa coutume. Pendant trois sabbats il discuta avec eux, à partir des Ecritures, dont il ouvrait le sens pour établir que le Christ devait souffrir et se relever d'entre les morts. Ce Jésus que, moi, je vous annonce, disait-il, c'est lui qui est le Christ! Quelques-uns d'entre eux furent persuadés et se joignirent à Paul et à Silas, ainsi qu'une grande multitude d'adorateurs grecs, et nombre de femmes parmi les notables. Mais les Juifs, animés d'une passion jalouse, prirent avec eux quelques mauvais garçons parmi la populace; ils provoquaient des attroupements et de l'agitation dans la ville. Ils assiégèrent la maison de Jason, en cherchant Paul et Silas pour les amener devant le peuple. Mais ils ne les trouvèrent pas; alors ils traînèrent Jason et quelques frères devant les politarques en criant: Ces gens qui ont bouleversé toute la terre habitée sont maintenant ici, et Jason les a accueillis! Ils agissent tous à l'encontre des décrets de César, en disant qu'il y a un autre roi, Jésus! Ces paroles troublèrent la foule et les politarques, qui ne relâchèrent Jason et les autres qu'après avoir obtenu d'eux une caution. Aussitôt les frères firent partir de nuit Paul et Silas pour Bérée. A leur arrivée, ils se rendirent à la synagogue des Juifs. Ceux-ci avaient de meilleurs sentiments que ceux de Thessalonique; ils accueillirent la Parole avec beaucoup d'ardeur, en examinant chaque jour les Ecritures pour voir si ce qu'on leur disait était exact. Beaucoup d'entre eux devinrent croyants, ainsi que des femmes grecques de haut rang et des hommes en grand nombre. Mais quand les Juifs de Thessalonique surent qu'à Bérée aussi Paul annonçait la parole de Dieu, ils vinrent, là encore, pour soulever et troubler les foules. Alors les frères firent aussitôt partir Paul du côté de la mer; mais Silas et Timothée restèrent là. Ceux qui escortaient Paul le conduisirent jusqu'à Athènes. Puis ils s'en retournèrent, avec l'ordre, pour Silas et Timothée, de le rejoindre au plus tôt. Tandis que Paul les attendait, à Athènes, la vue de cette ville vouée aux idoles l'exaspérait. Il discutait donc avec les Juifs et les adorateurs dans la synagogue, mais aussi, chaque jour, avec ceux qui se trouvaient sur la place publique. Quelques philosophes épicuriens et stoïciens vinrent parler avec lui. Les uns disaient: Que veut dire cette jacasse? D'autres: Ce doit être un prédicateur de divinités étrangères. Cela, parce qu'il annonçait la bonne nouvelle de Jésus et de la résurrection. Alors ils le prirent, le menèrent à l'Aréopage et dirent: Pourrions-nous savoir quel est ce nouvel enseignement dont tu parles? Car tu portes à nos oreilles des choses étranges. Nous souhaiterions donc savoir ce que cela veut dire. De fait, tous les Athéniens et les étrangers venus parmi eux passaient tout leur temps à raconter ou à écouter les dernières nouveautés. Debout au milieu de l'Aréopage, Paul dit: Hommes d'Athènes, je vois que vous êtes à tous égards extrêmement religieux. En passant, en effet, j'ai observé vos objets de culte, et j'ai même trouvé un autel avec cette inscription: « A un dieu inconnu. » Ce que vous vénérez sans le connaître, c'est cela même que, moi, je vous annonce. Le Dieu qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, lui qui est le Seigneur du ciel et de la terre, n'habite pas dans des sanctuaires fabriqués par des mains humaines; il n'est pas servi par des mains humaines, comme s'il avait besoin de quoi que ce soit: c'est lui qui donne à tous la vie, le souffle et toutes choses. D'un seul être il a fait toutes les nations des humains, pour que ceux-ci habitent sur toute la surface de la terre, dans les temps fixés et les limites qu'il a institués, afin qu'ils cherchent Dieu, si tant est qu'on puisse le trouver en tâtonnant. Pourtant il n'est pas loin de chacun de nous, car c'est en lui que nous vivons, que nous nous mouvons et que nous sommes. C'est ce qu'ont également dit quelques-uns de vos poètes: « Nous sommes aussi sa lignée. » Si donc nous sommes la lignée de Dieu, nous ne devons pas penser que la divinité soit semblable à de l'or, à de l'argent ou à de la pierre sculptés par l'art et l'imagination des humains. Sans tenir compte des temps d'ignorance, Dieu enjoint maintenant à tous les humains, en tous lieux, de changer radicalement, parce qu'il a fixé un jour où il va juger toute la terre habitée selon la justice par un homme qu'il a institué, et il en a donné à tous une preuve digne de foi en le relevant d'entre les morts. Lorsqu'ils entendirent parler de résurrection des morts, certains se moquèrent et d'autres dirent: Nous t'entendrons là-dessus une autre fois. Ainsi Paul sortit du milieu d'eux. Quelques-uns néanmoins s'attachèrent à lui et devinrent croyants; parmi eux Denys l'Aréopagite, une femme nommée Damaris, et d'autres encore. Après cela, il quitta Athènes pour se rendre à Corinthe. Il y trouva un Juif nommé Aquilas, originaire du Pont, récemment arrivé d'Italie avec sa femme Priscille, parce que Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome. Il se lia avec eux; comme il avait le même métier, il demeurait chez eux et travaillait: ils étaient, de leur métier, fabricants de tentes. Chaque sabbat, il discutait dans la synagogue et persuadait des Juifs et des Grecs. Mais quand Silas et Timothée furent descendus de Macédoine, Paul se consacra entièrement à la Parole; il attestait aux Juifs que Jésus est le Christ. Mais comme les Juifs s'opposaient à lui avec des calomnies, il secoua ses vêtements et leur dit: Que votre sang soit sur votre tête! Moi, j'en suis pur; dorénavant j'irai vers les non-Juifs. Il partit de là et se rendit chez un nommé Titius Justus, un adorateur de Dieu dont la maison était contiguë à la synagogue. Pourtant Crispos, le chef de la synagogue, crut le Seigneur, avec toute sa maison. Et beaucoup de Corinthiens qui écoutaient devenaient croyants et recevaient le baptême. Pendant la nuit, le Seigneur dit à Paul en vision: N'aie pas peur! Parle, ne te tais pas, car moi, je suis avec toi. Personne ne mettra la main sur toi pour te faire du mal, parce que j'ai un peuple nombreux dans cette ville. Il resta un an et six mois à enseigner parmi eux la parole de Dieu. Alors que Gallion était proconsul de l'Achaïe, les Juifs se dressèrent d'un commun accord contre Paul et le conduisirent devant le tribunal, en disant: Cet individu persuade les gens d'adorer Dieu d'une manière contraire à la loi. Paul allait prendre la parole lorsque Gallion dit aux Juifs: S'il s'agissait d'un forfait ou d'un délit grave, quel qu'il soit, je vous écouterais patiemment, ô Juifs, comme il se doit; mais s'il s'agit de débats sur des mots, sur des noms et sur votre propre loi, cela vous regarde; moi, je ne souhaite pas en être juge. Et il les renvoya du tribunal. Alors tous prirent Sosthène, le chef de la synagogue, et se mirent à le battre devant le tribunal, sans que Gallion s'en soucie le moins du monde. Paul demeura encore là bien des jours. Ensuite il prit congé des frères et embarqua pour la Syrie, avec Priscille et Aquilas. Il s'était fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un vœu. Quand ils arrivèrent à Ephèse, il les laissa. Il se rendit à la synagogue et discuta avec les Juifs, qui lui demandèrent de demeurer là quelque temps. Mais il n'y consentit pas. Il prit congé d'eux en disant: Je reviendrai chez vous, si Dieu le veut. D'Ephèse il fit voile vers Césarée, où il débarqua; il monta saluer l'Eglise, puis il descendit à Antioche. Après quelque temps, il repartit et passa successivement par le pays galate et la Phrygie, en affermissant tous les disciples. Or un Juif nommé Apollos, originaire d'Alexandrie, homme éloquent et versé dans les Ecritures, était arrivé à Ephèse. Il était instruit dans la voie du Seigneur et, fervent d'esprit, il disait et enseignait avec exactitude ce qui concernait Jésus, alors qu'il ne connaissait que le baptême de Jean. Il se mit à parler avec assurance dans la synagogue. Après l'avoir entendu, Priscille et Aquilas le prirent avec eux et lui exposèrent plus exactement la voie de Dieu. Comme il était décidé à passer en Achaïe, les frères l'y encouragèrent et ils écrivirent aux disciples de lui faire bon accueil. Arrivé là, il se rendit très utile à ceux qui, par la grâce, étaient devenus croyants, car, avec vigueur, il réfutait les Juifs publiquement et démontrait par les Ecritures que Jésus est le Christ. Pendant qu'Apollos était à Corinthe, Paul, qui était passé par le haut-pays, descendit à Ephèse. Il y trouva quelques disciples et leur dit: Avez-vous reçu l'Esprit saint quand vous êtes devenus croyants? Ils lui répondirent: Nous n'avons même pas entendu parler d'un Esprit saint. Il dit: Quel baptême avez-vous donc reçu? Ils répondirent: Le baptême de Jean. Alors Paul dit: Jean a baptisé d'un baptême de changement radical; il disait au peuple de mettre sa foi en celui qui venait après lui, c'est-à-dire en Jésus. Sur ces paroles, ils reçurent le baptême pour le nom du Seigneur Jésus. Paul leur imposa les mains, et l'Esprit saint vint sur eux; ils se mirent à parler en langues et à s'exprimer en prophètes. Ces hommes étaient une douzaine en tout. Il se rendit à la synagogue, où il parla avec assurance; pendant trois mois il eut des discussions où il usait de persuasion en ce qui concerne le règne de Dieu. Mais comme quelques-uns, obstinément réfractaires, parlaient en mal de la Voie devant la multitude, il s'éloigna d'eux et prit les disciples à part; il discutait avec eux chaque jour dans l'école de Tyrannos. Cela dura deux ans, de sorte que tous ceux qui habitaient l'Asie, Juifs et Grecs, entendirent la parole du Seigneur. Dieu faisait des miracles extraordinaires par les mains de Paul, au point qu'on appliquait sur les malades des linges ou des étoffes qui avaient touché son corps; alors les maladies les quittaient et les esprits mauvais sortaient. Quelques exorcistes ambulants, des Juifs, entreprirent de prononcer sur ceux qui avaient des esprits mauvais le nom du Seigneur Jésus, en disant: Je vous conjure par Jésus, celui que Paul proclame! Il y avait sept fils d'un certain Scéva, un des grands prêtres juifs, qui faisaient cela. L'esprit mauvais leur répondit: Jésus, je le connais, et je sais bien qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous? Et l'homme dans lequel était l'esprit mauvais se jeta sur eux, prit l'avantage et les battit tous avec une telle force qu'ils s'enfuirent de cette maison nus et blessés. Cela fut connu de tous ceux qui habitaient Ephèse, Juifs et Grecs; la crainte s'empara d'eux tous, et le nom du Seigneur Jésus était magnifié. Beaucoup de ceux qui étaient devenus croyants venaient en reconnaissant publiquement leurs pratiques. Bon nombre de ceux qui avaient pratiqué les sciences occultes apportaient leurs livres et les brûlaient devant tous. On en calcula le prix et on l'estima à cinquante mille pièces d'argent. C'est ainsi que, par le pouvoir du Seigneur, la Parole se répandait et gagnait en force. Après cela, Paul forma le projet d'aller à Jérusalem en passant par la Macédoine et l'Achaïe. Il disait: Quand je m'y serai rendu, il me faudra encore voir Rome. Il envoya en Macédoine deux de ses aides, Timothée et Eraste, mais lui-même resta quelque temps en Asie. En ce temps-là survinrent des troubles graves au sujet de la Voie. Un orfèvre nommé Démétrios fabriquait des sanctuaires d'Artémis en argent et procurait des gains considérables aux artisans. Il rassembla ces derniers, avec tous les ouvriers qui exerçaient le même genre de métier, et dit: Mes amis, vous savez que notre prospérité dépend de cette activité; or vous voyez et entendez que, non seulement à Ephèse, mais dans presque toute l'Asie, ce Paul a persuadé et détourné une foule importante en disant que les dieux faits par la main des hommes ne sont pas des dieux. Cela risque non seulement de jeter le discrédit sur notre profession, mais encore de ruiner toute estime pour le temple de la grande déesse Artémis, et même de dépouiller de son prestige celle qui est adorée de toute l'Asie et de toute la terre habitée! Quand ils entendirent cela, ils furent remplis de fureur et se mirent à crier: Grande est l'Artémis des Ephésiens! La confusion gagna toute la ville. Tous, d'un commun accord, se précipitèrent au théâtre et entraînèrent avec eux les Macédoniens Gaïos et Aristarque, compagnons de voyage de Paul. Paul était décidé à se présenter devant le peuple, mais les disciples ne le lui permirent pas; et même quelques-uns des asiarques, qui étaient de ses amis, lui envoyèrent des messagers pour le supplier de ne pas se rendre au théâtre. Les uns criaient une chose, les autres une autre; en effet, la confusion régnait dans l'assemblée, la plupart des gens ne sachant même pas pourquoi ils s'étaient réunis. Dans la foule, des gens renseignèrent Alexandre, que les Juifs poussaient en avant; Alexandre faisait signe de la main et voulait présenter sa défense devant le peuple. Mais quand ils reconnurent en lui un Juif, tous se mirent à crier d'une seule voix, pendant près de deux heures: Grande est l'Artémis des Ephésiens! Mais le secrétaire parvint à calmer la foule et dit: Hommes d'Ephèse, qui ne sait pas que la ville d'Ephèse est la gardienne du temple de la grande Artémis et de son emblème tombé du ciel? Puisque cela est incontestable, vous devez vous tenir calmes et ne rien faire avec précipitation. En effet, ces hommes que vous avez amenés n'ont commis ni sacrilège ni blasphème envers notre déesse. Si donc Démétrios et les artisans qui sont avec lui ont un grief contre quelqu'un, il y a des jours d'audience et des proconsuls: qu'ils portent plainte! Et si vous avez d'autres réclamations, cela se réglera dans l'assemblée légale. Nous risquons, en effet, d'être accusés de sédition pour ce qui s'est passé aujourd'hui, car il n'existe aucun motif qui nous permette de rendre compte de cet attroupement. Après avoir dit cela, il renvoya l'assemblée. Lorsque l'agitation eut cessé, Paul fit venir les disciples; après les avoir encouragés, il les salua et partit pour la Macédoine. En passant par cette région, il y prodigua de nombreux encouragements, puis il se rendit en Grèce. Il y passa trois mois, et il allait faire voile vers la Syrie; mais, à la suite d'un complot des Juifs contre lui, il préféra retourner par la Macédoine. Il avait pour l'accompagner Sopater, fils de Pyrrhos, de Bérée, Aristarque et Secundus de Thessalonique, Gaïos de Derbé, Timothée, ainsi que Tychique et Trophime, qui étaient originaires d'Asie. Ceux-ci sont partis en avant et nous ont attendus à Troas. Quant à nous, après les jours des Pains sans levain, nous avons embarqué à Philippes; au bout de cinq jours nous les avons rejoints à Troas, où nous avons séjourné sept jours. Le premier jour de la semaine, nous étions rassemblés pour rompre le pain. Paul, qui allait partir le lendemain, discutait avec les assistants, et il a prolongé son discours jusqu'au milieu de la nuit – il y avait beaucoup de lampes dans la chambre à l'étage où nous étions rassemblés. Mais un jeune homme nommé Eutyque, qui était assis sur le bord de la fenêtre, a été pris d'un profond sommeil pendant que Paul prolongeait la discussion; entraîné par le sommeil, il est tombé du troisième étage. Quand on a voulu le relever, il était mort. Alors Paul est descendu, s'est jeté sur lui et l'a pris dans ses bras; puis il a dit: Ne vous agitez pas! Il est vivant. Quand il est remonté, il a rompu le pain pour manger, puis il a poursuivi l'entretien encore longtemps, jusqu'à l'aube. Après quoi il est parti. On a ramené le jeune homme vivant: ce fut un immense encouragement. Quant à nous, nous sommes partis en premier sur le bateau et nous avons fait voile vers Assos, où nous devions reprendre Paul: ainsi en avait-il décidé, parce qu'il voulait passer par la route. Lorsqu'il nous a rejoints à Assos, nous l'avons pris à bord, pour aller à Mitylène. De là, continuant par la mer, nous sommes arrivés le lendemain devant Chio. Le jour suivant, nous touchions Samos, et le jour d'après, nous sommes parvenus à Milet. En effet, Paul avait résolu de passer au large d'Ephèse, afin de ne pas perdre de temps en Asie: il se hâtait pour être à Jérusalem, si possible, le jour de la Pentecôte. Cependant, de Milet, il envoya chercher à Ephèse les anciens de l'Eglise. Lorsqu'ils furent arrivés auprès de lui, il leur dit: Vous savez bien, vous, comment je me suis comporté avec vous tout le temps, depuis le premier jour, quand j'ai mis les pieds en Asie: j'ai servi le Seigneur comme un esclave, en toute humilité, dans les larmes, au milieu des épreuves que me valaient les complots des Juifs. Sans rien dissimuler, je vous ai annoncé et enseigné tout ce qui était utile, publiquement comme dans les maisons, adjurant Juifs et Grecs de changer radicalement, en se tournant vers Dieu, et de mettre leur foi en notre Seigneur Jésus. Moi, maintenant, lié par l'Esprit, je vais à Jérusalem, sans savoir ce qui m'y arrivera, sinon que, d'après ce que l'Esprit saint m'atteste de ville en ville, des liens et des détresses m'y attendent. Pourtant je ne fais aucun cas de ma propre vie, comme si elle m'était chère, pourvu que je mène à bonne fin ma course et le ministère que j'ai reçu du Seigneur Jésus: rendre témoignage à la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. Maintenant je sais bien, moi, que vous ne me reverrez plus, vous tous parmi qui je suis passé en proclamant le Règne. C'est pourquoi je vous l'atteste aujourd'hui: je suis pur de votre sang à tous, car je vous ai annoncé tout ce que Dieu a décidé, sans rien dissimuler. Prenez donc garde à vous-mêmes et à tout le troupeau parmi lequel l'Esprit saint vous a nommés épiscopes; faites paître l'Eglise de Dieu, cette Eglise qu'il s'est acquise par son propre sang. Je sais bien, moi, qu'après mon départ s'introduiront parmi vous des loups féroces qui n'épargneront pas le troupeau, et que d'entre vous-mêmes se lèveront des hommes qui diront des choses perverses pour entraîner les disciples à leur suite. Veillez donc, en vous souvenant que, pendant trois ans, nuit et jour, je n'ai cessé, dans les larmes, d'avertir chacun de vous. Et maintenant, je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, qui a la puissance de construire et d'assurer un héritage parmi tous ceux qui sont consacrés. Je n'ai désiré ni l'argent, ni l'or, ni les vêtements de personne. Vous le savez vous-mêmes: ce sont ces mains-là qui ont pourvu à mes besoins et à ceux de mes compagnons. En tout, je vous l'ai montré, c'est en travaillant ainsi qu'il faut venir en aide aux faibles, en se rappelant les paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même: Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir. Après avoir dit cela, il se mit à genoux pour prier avec eux tous. Tous, avec de grandes lamentations, se jetaient au cou de Paul et l'embrassaient; ils étaient surtout attristés parce qu'il avait dit qu'ils ne le reverraient plus. Puis ils l'accompagnèrent jusqu'au bateau. Après nous être arrachés à eux, nous avons fait voile droit sur Cos, puis, le lendemain, sur Rhodes et, de là, sur Patara. Ayant trouvé un bateau qui faisait la traversée vers la Phénicie, nous avons embarqué et nous avons gagné le large. Arrivés en vue de Chypre, nous l'avons laissée à gauche et nous avons navigué vers la Syrie, pour débarquer à Tyr où le bateau devait décharger sa cargaison. Ayant trouvé les disciples, nous avons demeuré là sept jours. Poussés par l'Esprit, ils disaient à Paul de ne pas monter à Jérusalem. Mais quand le temps de notre escale est arrivé à son terme, nous sommes partis; accompagnés de tous, avec femmes et enfants, nous sommes sortis de la ville et nous nous sommes mis à genoux sur le rivage pour prier. Puis, après avoir pris congé, nous sommes montés sur le bateau; eux, ils sont retournés chez eux. Quant à nous, achevant notre navigation, nous sommes allés de Tyr à Ptolémaïs où nous avons salué les frères, demeurant un jour chez eux. Partis le lendemain, nous sommes arrivés à Césarée. Nous sommes allés dans la maison de Philippe, l'annonciateur de la bonne nouvelle, qui était l'un des Sept, et nous avons demeuré chez lui. Il avait quatre filles vierges qui parlaient en prophétesses. Comme nous demeurions là depuis plusieurs jours, un prophète nommé Agabos est descendu de Judée. Venant vers nous, il a pris la ceinture de Paul et s'est lié les pieds et les mains, puis il a dit: Voici ce que dit l'Esprit saint: L'homme à qui cette ceinture appartient, les Juifs le lieront ainsi à Jérusalem pour le livrer aux non-Juifs. Après avoir entendu cela, nous et ceux de l'endroit, nous l'avons supplié de ne pas monter à Jérusalem. Alors Paul a répondu: Qu'avez-vous à pleurer et à me briser le cœur? Moi, je suis prêt, non seulement à être lié, mais encore à mourir à Jérusalem pour le nom du Seigneur Jésus! Comme il ne se laissait pas persuader, nous n'avons plus insisté et nous avons dit: Que la volonté du Seigneur se fasse! Après ces jours-là, nous avons fait nos préparatifs et nous sommes montés à Jérusalem. Quelques disciples sont aussi venus avec nous de Césarée pour nous conduire là où nous devions loger, chez un certain Mnason, de Chypre, qui était disciple depuis longtemps. A notre arrivée à Jérusalem, les frères nous ont accueillis avec joie. Le lendemain, Paul s'est rendu avec nous chez Jacques; tous les anciens étaient venus aussi. Il les a salués et s'est mis à raconter en détail ce que Dieu avait fait, par son ministère, parmi les non-Juifs. Après l'avoir entendu, ils glorifiaient Dieu. Cependant ils lui ont dit: Tu vois, frère, combien de dizaines de milliers de Juifs sont devenus croyants; tous ont une passion jalouse pour la loi. Or on leur a fait croire que, par ton enseignement, tu incites tous les Juifs qui sont parmi les nations à se détourner de Moïse, en leur disant de ne plus circoncire les enfants et de ne plus suivre les coutumes. Que faire? Ils vont sûrement apprendre que tu es venu. Fais donc ce que nous te disons. Il y a parmi nous quatre hommes qui ont fait un vœu; prends-les, purifie-toi avec eux et charge-toi de la dépense, pour qu'ils se rasent la tête. Alors tous sauront qu'il n'y a rien de vrai dans ce qu'on leur a fait croire sur ton compte, mais que, toi aussi, tu te conduis en pratiquant de la loi. Quant aux non-Juifs qui sont devenus croyants, nous, nous avons jugé bon de leur prescrire qu'ils se gardent des viandes sacrifiées aux idoles, du sang, des animaux étouffés et de l'inconduite sexuelle. Le lendemain, Paul prit ces hommes, se purifia avec eux et entra dans le temple pour annoncer quand les jours de leur purification seraient achevés et quand l'offrande serait présentée pour chacun d'eux. Vers la fin des sept jours, les Juifs d'Asie, qui l'avaient vu dans le temple, soulevèrent toute la foule et mirent la main sur lui, en criant: Hommes d'Israël, à l'aide! C'est l'homme qui enseigne à tous et partout contre le peuple, contre la loi et contre ce lieu! Il a même introduit des Grecs dans le temple et souillé ce lieu sacré! Car auparavant ils avaient vu Trophime l'Ephésien avec lui dans la ville, et ils pensaient que Paul l'avait introduit dans le temple. La ville entière fut en effervescence, et le peuple accourut de toutes parts. Ils se saisirent de Paul et le traînèrent hors du temple, dont les portes furent aussitôt fermées. Comme ils cherchaient à le tuer, la rumeur parvint au tribun militaire de la cohorte que la confusion régnait dans tout Jérusalem. Celui-ci prit immédiatement des soldats et des centurions et descendit en courant. A la vue du tribun et des soldats, ils cessèrent de frapper Paul. Alors le tribun s'approcha, se saisit de lui et donna l'ordre de le lier de deux chaînes, puis il demanda qui il était et ce qu'il avait fait. Dans la foule, les uns criaient une chose, les autres une autre; ne pouvant rien savoir de certain à cause de l'agitation, il ordonna de le mener dans la forteresse. Lorsque Paul fut sur les marches, les soldats durent le porter à cause de la violence de la foule; car la multitude du peuple le suivait en criant: A mort! Au moment où on allait le faire entrer dans la forteresse, Paul dit au tribun militaire: M'est-il permis de te dire quelque chose? Il répondit: Tu sais parler le grec? Tu n'es donc pas, toi, cet Egyptien qui dernièrement a suscité une révolte et emmené au désert une troupe de quatre mille partisans armés? Paul répondit: Moi, je suis un Juif de Tarse de Cilicie, un citoyen d'une ville qui n'est pas sans renom. Permets-moi, je te prie, de parler au peuple. Le tribun le lui permit. Paul, debout sur les marches, fit au peuple un signe de la main. Il se fit un grand silence. Alors il s'adressa à eux en langue hébraïque: Mes frères, mes pères, écoutez ce que j'ai maintenant à vous dire pour ma défense. Lorsqu'ils entendirent qu'il s'adressait à eux en langue hébraïque, le calme se fit plus grand encore. Il dit: Moi, je suis un Juif né à Tarse de Cilicie; mais j'ai été élevé dans cette ville-ci et éduqué, aux pieds de Gamaliel, dans la stricte conformité à la loi de nos pères. J'avais une passion jalouse pour Dieu, comme vous tous aujourd'hui. J'ai persécuté à mort cette voie, liant hommes et femmes pour les mettre en prison. Le grand prêtre et tout le collège des anciens m'en sont témoins. J'ai même reçu d'eux des lettres pour les frères de Damas, où je me suis rendu afin d'arrêter ceux qui s'y trouveraient et de les amener à Jérusalem pour qu'ils soient châtiés. J'étais en chemin et j'approchais de Damas quand, soudain, vers midi, une grande lumière venant du ciel a resplendi tout autour de moi. Je suis tombé par terre et j'ai entendu une voix qui me disait: « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu? » J'ai répondu: « Qui es-tu, Seigneur? » Il m'a dit: « Moi, je suis Jésus le Nazoréen, celui que, toi, tu persécutes. » Ceux qui étaient avec moi ont bien vu la lumière, mais ils n'ont pas entendu celui qui me parlait. Alors j'ai dit: « Que dois-je faire, Seigneur? » Le Seigneur m'a dit: « Lève-toi, va à Damas, et là on te dira tout ce qu'il t'est ordonné de faire. » Comme je ne voyais rien, à cause de l'éclat de cette lumière, ceux qui étaient avec moi m'ont conduit par la main, et je suis arrivé à Damas. Or un certain Ananias, un homme pieux selon la loi, de qui tous les Juifs qui habitaient là rendaient un bon témoignage, est venu à moi et m'a dit: « Saoul, mon frère, retrouve la vue! » A ce moment même j'ai retrouvé la vue, et je l'ai vu. Il a dit: « Le Dieu de nos pères t'a destiné à connaître sa volonté, à voir le Juste et à entendre sa voix; car tu seras pour lui témoin, devant tous, de ce que tu as vu et entendu. Et maintenant, pourquoi tardes-tu? Lève-toi, fais-toi baptiser et laver de tes péchés en invoquant son nom. » De retour à Jérusalem, comme je priais dans le temple, je suis tombé en extase et j'ai vu le Seigneur, qui m'a dit: « Dépêche-toi, quitte vite Jérusalem, car ils n'accueilleront pas le témoignage que tu me rends. » Moi, j'ai dit: « Seigneur, ils savent bien que j'allais de synagogue en synagogue pour faire emprisonner et battre ceux qui croient en toi; et lorsqu'on a répandu le sang d'Etienne, ton témoin, j'étais moi-même présent, je les approuvais, je gardais même les vêtements de ceux qui l'ont supprimé. » Alors il m'a dit: « Va; moi, je t'enverrai au loin, vers les non-Juifs… » Ils l'avaient écouté jusqu'à cette parole, mais alors ils élevèrent la voix et dirent: A mort! Il ne faut pas laisser un tel individu en vie! Ils poussaient des cris, jetaient leurs vêtements et lançaient de la poussière en l'air. Le tribun militaire ordonna de le faire entrer dans la forteresse et de le fouetter pour le faire parler, afin de savoir pour quel motif on criait ainsi contre lui. Comme on l'attachait avec des lanières, Paul dit au centurion qui était là: Vous est-il permis de fouetter un citoyen romain qui n'est pas condamné? Quand il eut entendu cela, le centurion alla l'annoncer au tribun, en disant: Que vas-tu faire? Cet homme est un citoyen romain! Le tribun vint donc et lui dit: Dis-moi, toi, tu es citoyen romain? – Oui, répondit-il. Le tribun reprit: Moi, c'est avec beaucoup d'argent que j'ai acquis ce droit de citoyen! – Moi, dit Paul, je l'ai de naissance. Aussitôt, ceux qui devaient le faire parler s'éloignèrent, et le tribun prit peur, comprenant que c'était bien un citoyen romain qu'il avait fait lier. Le lendemain, souhaitant savoir au juste de quoi les Juifs l'accusaient, il le fit délier et donna l'ordre aux grands prêtres et à tout le sanhédrin de se réunir; puis il fit descendre Paul et le plaça devant eux. Fixant le sanhédrin, Paul dit: Mes frères, quant à moi, c'est en toute bonne conscience que je me suis conduit, devant Dieu, jusqu'à ce jour. Le grand prêtre Ananias donna à ceux qui étaient près de lui l'ordre de le frapper sur la bouche. Alors Paul lui dit: C'est Dieu qui va te frapper, muraille blanchie! Toi, tu es assis là pour me juger selon la loi et, contre la loi, tu ordonnes qu'on me frappe! Ceux qui étaient là dirent: Tu insultes le grand prêtre de Dieu! Paul répondit: Je ne savais pas, mes frères, que c'était le grand prêtre; en effet, il est écrit: Tu ne diras pas de mal d'un chef de ton peuple. Sachant que l'assemblée était composée en partie de sadducéens et en partie de pharisiens, Paul se mit à crier dans le sanhédrin: Mes frères, moi je suis pharisien, fils de pharisiens! Si, moi, je suis mis en jugement, c'est à cause de l'espérance, de la résurrection des morts! Quand il eut dit cela, il se produisit une dispute entre les pharisiens et les sadducéens, et la multitude se divisa. Les sadducéens, en effet, disent qu'il n'y a ni résurrection, ni ange, ni esprit, tandis que les pharisiens croient à tout cela. Il y eut une grande clameur, et quelques scribes du parti des pharisiens se levèrent et protestèrent vivement, en disant: Nous ne trouvons aucun mal en cet homme; et si un esprit ou un ange lui avait parlé? Comme la dispute allait croissant, le tribun militaire, craignant qu'ils ne mettent Paul en pièces, donna à la troupe l'ordre de descendre pour l'enlever du milieu d'eux et l'amener à la forteresse. La nuit suivante, le Seigneur survint devant lui et dit: Courage! De même que tu m'as rendu témoignage à Jérusalem, de même il faut que tu portes ce témoignage à Rome. Quand le jour fut venu, les Juifs montèrent un complot et s'engagèrent, sous peine d'anathème, à ne pas manger ni boire avant d'avoir tué Paul. Les conjurés étaient plus de quarante. Ils allèrent trouver les grands prêtres et les anciens pour leur dire: Nous nous sommes engagés, sous peine d'anathème, à ne rien manger avant d'avoir tué Paul. Vous donc, maintenant, avec l'accord du sanhédrin, faites au tribun militaire un rapport qui l'incite à le faire descendre devant vous, comme si vous deviez examiner son cas de plus près; quant à nous, nous nous tenons prêts à le supprimer avant qu'il arrive. Le fils de la sœur de Paul entendit parler du guet-apens et se rendit à la forteresse, où il entra pour informer Paul. Paul appela un des centurions et lui dit: Conduis ce jeune homme au tribun, car il a une information à lui donner. Le centurion le prit donc avec lui, l'amena au tribun et dit: Le prisonnier Paul m'a appelé et il m'a demandé de t'amener ce jeune homme, qui a quelque chose à te dire. Le tribun le prit par la main, se retira à l'écart et lui demanda: Quelle information as-tu à me donner? Il répondit: Les Juifs se sont mis d'accord pour te demander, demain, de faire descendre Paul devant le sanhédrin, comme si celui-ci devait se renseigner plus exactement sur son cas. Toi, donc, ne te fie pas à eux, car plus de quarante hommes parmi eux préparent un guet-apens contre lui; ils se sont engagés, sous peine d'anathème, à ne pas manger ni boire avant de l'avoir supprimé; dès maintenant ils se tiennent prêts et n'attendent que ton consentement. Le tribun renvoya le jeune homme, après lui avoir enjoint de ne parler à personne de ce qu'il lui avait fait savoir. Il appela ensuite deux des centurions et leur dit: Prenez deux cents soldats, soixante-dix cavaliers et deux cents lanciers; qu'ils se tiennent prêts à partir pour Césarée dès la troisième heure de la nuit. Préparez aussi des montures, afin de mener Paul sain et sauf au gouverneur Félix. Il écrivit une lettre ainsi conçue: Claude Lysias, au très excellent gouverneur Félix, bonjour! Cet homme, les Juifs s'en étaient emparés, et ils allaient le supprimer lorsque je suis intervenu avec la troupe pour le délivrer – j'avais appris qu'il était citoyen romain. Souhaitant savoir pour quel motif ils l'accusaient, je l'ai fait descendre devant leur sanhédrin. J'ai constaté que, s'il était accusé, c'était dans le cadre de débats relatifs à leur loi, mais qu'il n'y avait rien dans l'accusation portée contre lui qui mérite la mort ou la prison. Avisé d'un complot contre cet homme, je te l'ai envoyé immédiatement, en enjoignant à ses accusateurs d'aller plaider contre lui devant toi. Les soldats, selon l'ordre qu'ils avaient reçu, prirent Paul et le conduisirent pendant la nuit jusqu'à Antipatris. Le lendemain, ils retournèrent à la forteresse en laissant les cavaliers partir avec lui. Arrivés à Césarée, ceux-ci remirent la lettre au gouverneur et lui présentèrent Paul. Après avoir lu la lettre, le gouverneur demanda de quelle province il était. Apprenant qu'il était de Cilicie: Je t'entendrai, dit-il, quand tes accusateurs aussi seront arrivés. Et il donna l'ordre de le garder dans le prétoire d'Hérode. Cinq jours après, le grand prêtre Ananias descendit, avec quelques anciens et un avocat, un certain Tertullus. Ils portèrent plainte auprès du gouverneur contre Paul. Celui-ci fut appelé, et Tertullus commença son réquisitoire par ces mots: La paix profonde dont nous jouissons grâce à toi et les réformes apportées à cette nation par ta prévoyance, très excellent Félix, nous les accueillons toujours et partout avec une entière gratitude. Mais, pour ne pas t'importuner davantage, je te prie de nous écouter un moment dans ta bienveillance. En effet, nous avons constaté que cet homme est une peste; il provoque des disputes parmi tous les Juifs, sur toute la terre habitée; c'est un dirigeant du parti des nazoréens. Il a même tenté de profaner le temple, et nous l'avons arrêté. [ ] Tu pourras toi-même l'interroger pour vérifier tout ce dont nous l'accusons. Les Juifs l'approuvèrent, prétendant qu'il en était bien ainsi. Après que le gouverneur lui eut fait signe de parler, Paul dit: Je sais que depuis bien des années tu es juge de cette nation; c'est donc avec confiance que je présenterai ma défense. Il n'y a pas plus de douze jours – tu peux t'en assurer – je suis monté à Jérusalem pour adorer. On ne m'a trouvé ni dans le temple, ni dans les synagogues, ni dans la ville en train de discuter avec quelqu'un ou de provoquer un soulèvement de la foule. Ils ne peuvent pas non plus te prouver ce dont ils m'accusent maintenant. Cependant, je le reconnais devant toi, c'est selon cette voie, qu'ils appellent un parti, que je rends un culte au Dieu de mes pères; je crois tout ce qui est écrit dans la Loi et les Prophètes, et j'ai en Dieu l'espérance – eux-mêmes, d'ailleurs, partagent cette attente – qu'il y aura une résurrection des justes et des injustes. C'est pourquoi, moi aussi, je m'exerce à avoir constamment une conscience irréprochable devant Dieu et les humains. Après bien des années, je suis venu faire des actes de compassion en faveur de ma nation et présenter des offrandes. C'est alors qu'ils m'ont trouvé, purifié, dans le temple, sans attroupement ni agitation. Seulement, quelques Juifs d'Asie… ce serait plutôt à eux de se présenter devant toi pour m'accuser, s'ils ont quelque chose contre moi. Ou bien, que ceux-ci disent quel forfait ils ont trouvé lorsque j'ai comparu devant le sanhédrin, à moins que ce ne soit uniquement cette parole que j'ai criée, debout au milieu d'eux: « C'est à cause de la résurrection des morts que, moi, je suis aujourd'hui mis en jugement devant vous! » Félix, qui était bien informé de tout ce qui concernait la Voie, les renvoya à plus tard en disant: Quand le tribun militaire Lysias viendra, j'examinerai votre affaire. Il donna l'ordre au centurion de le garder tout en lui laissant une certaine liberté, sans empêcher aucun des siens de s'occuper de lui. Quelques jours après, Félix vint avec Drusille, sa femme, qui était juive, et il envoya chercher Paul. Il l'écouta parler de la foi en Jésus-Christ. Mais, comme il faisait porter la discussion sur la justice, la maîtrise de soi et le jugement à venir, Félix, saisi de crainte, lui dit: Pour le moment, va-t'en; quand j'en trouverai le temps, je te rappellerai. Il espérait, par ailleurs, que Paul lui donnerait de l'argent; c'est pour cela aussi qu'il l'envoyait chercher assez fréquemment pour s'entretenir avec lui. Deux années s'écoulèrent ainsi, puis Félix eut pour successeur Porcius Festus. Voulant accorder une faveur aux Juifs, Félix laissa Paul en prison. Trois jours après son arrivée dans la province, Festus monta de Césarée à Jérusalem. Les grands prêtres et les notables des Juifs portèrent plainte auprès de lui contre Paul. Ils le sollicitaient en demandant, comme une faveur, qu'on le fasse venir à Jérusalem; ils préparaient un guet-apens pour le supprimer en chemin. Festus répondit que Paul était gardé à Césarée et que lui-même allait partir sous peu. Que ceux d'entre vous qui sont qualifiés descendent avec moi, dit-il; et si cet homme a fait quelque chose de mal, qu'ils l'accusent! Festus ne séjourna pas plus de huit à dix jours parmi eux, puis il redescendit à Césarée. Le lendemain, il s'assit au tribunal et donna l'ordre d'amener Paul. Quand celui-ci fut arrivé, les Juifs descendus de Jérusalem l'entourèrent et portèrent contre lui des accusations nombreuses et graves, qu'ils n'étaient pas capables de prouver. Paul disait pour sa défense: Je n'ai péché en rien, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre César. Festus, qui voulait accorder une faveur aux Juifs, répondit à Paul: Veux-tu monter à Jérusalem pour y être jugé là-dessus devant moi? Paul dit: Je me tiens devant le tribunal de César et c'est là que je dois être jugé. Je n'ai fait aucun tort aux Juifs, comme tu le sais fort bien toi-même. Si j'ai fait du tort et si j'ai commis quoi que ce soit qui mérite la mort, je ne demande pas que la mort me soit épargnée; mais s'il n'y a rien de vrai dans les accusations qu'ils portent contre moi, personne n'a le droit de me livrer à eux. J'en appelle à César! Alors Festus, après avoir délibéré avec le conseil, répondit: Tu en as appelé à César: tu iras devant César! Quelques jours après, le roi Agrippa et Bérénice arrivèrent à Césarée et vinrent saluer Festus. Comme ils passaient là plusieurs jours, Festus exposa au roi le cas de Paul, en disant: Félix a laissé prisonnier un homme contre qui, lorsque j'étais à Jérusalem, les grands prêtres et les anciens des Juifs ont porté plainte, pour demander sa condamnation. Je leur ai répondu que les Romains n'ont pas coutume de livrer un homme avant que l'accusé soit confronté avec ses accusateurs et qu'il ait l'occasion de se défendre des charges qui pèsent sur lui. Ils sont alors venus ici; sans aucun délai, le lendemain même, je me suis assis au tribunal et j'ai donné l'ordre d'amener cet homme. Quand ses accusateurs se sont présentés, ils n'ont mis à sa charge aucune des mauvaises actions dont, moi, je le soupçonnais; ils avaient seulement avec lui des débats relatifs à leur propre religion et à un certain Jésus, qui est mort et que Paul prétendait vivant. Quant à moi, perplexe devant un débat de cette sorte, je lui ai demandé s'il souhaitait aller à Jérusalem pour y être jugé là-dessus. Mais Paul a fait appel, pour que son cas soit réservé à la compétence de l'Auguste; j'ai donc donné l'ordre qu'on le garde jusqu'à ce que je l'envoie à César. Agrippa dit à Festus: Moi aussi, je souhaiterais entendre cet homme. – Demain, répondit-il, tu l'entendras. Le lendemain, donc, Agrippa et Bérénice arrivèrent en grande pompe et entrèrent dans la salle d'audience avec les tribuns militaires et les hommes de marque de la ville. Sur l'ordre de Festus, Paul fut amené. Alors Festus dit: Roi Agrippa, et vous tous qui êtes présents avec nous, vous voyez cet homme au sujet de qui toute la multitude des Juifs est intervenue auprès de moi, à Jérusalem comme ici, en clamant qu'il ne devait plus vivre. Quant à moi, j'ai compris qu'il n'avait rien fait qui mérite la mort; mais comme lui-même en a appelé à l'Auguste, j'ai jugé bon de le lui envoyer. N'ayant rien de précis à écrire au souverain sur son compte, je l'ai fait comparaître devant vous, et en particulier devant toi, roi Agrippa, afin d'avoir, après l'interrogatoire, quelque chose à écrire. Car il me semble absurde d'envoyer un prisonnier sans signifier les motifs de son inculpation. Agrippa dit à Paul: Il t'est permis de plaider ta cause. Alors Paul étendit la main et présenta ainsi sa défense: Je m'estime heureux, roi Agrippa, d'avoir aujourd'hui à présenter ma défense devant toi au sujet de toutes les accusations que les Juifs portent contre moi, car tu connais particulièrement bien toutes les coutumes des Juifs et leurs débats. Je te prie donc de m'écouter patiemment. Ce qu'a été ma vie depuis le plus jeune âge, dès le commencement au milieu de ma nation, à Jérusalem, tous les Juifs le savent. Ils me connaissent depuis longtemps et ils peuvent témoigner, s'ils le veulent, que j'ai vécu en pharisien, selon le parti le plus strict de notre religion. Et maintenant je suis mis en jugement parce que je mets mon espérance en la promesse que Dieu a faite à nos pères, promesse dont nos douze tribus, qui célèbrent le culte avec ferveur, nuit et jour, espèrent atteindre l'accomplissement. C'est au sujet de cette espérance, ô roi, que je suis accusé par des Juifs! Pourquoi juge-t-on incroyable, parmi vous, que Dieu réveille des morts? Pour ma part, donc, j'avais d'abord pensé devoir m'opposer très activement au nom de Jésus le Nazoréen. C'est ce que j'ai fait à Jérusalem: j'ai moi-même fait enfermer en prison beaucoup de saints, selon l'autorité dont j'avais été investi par les grands prêtres; et, quand on décidait de les supprimer, j'apportais mon suffrage. Dans toutes les synagogues, j'usais de maints sévices pour les forcer à blasphémer. Dans l'excès de ma fureur contre eux, je les persécutais jusque dans les villes étrangères. C'est ainsi que je me rendais à Damas, avec l'autorité et le mandat dont j'avais été investi par les grands prêtres, quand, vers le milieu du jour, ô roi, j'ai vu en chemin briller tout autour de moi et de mes compagnons de route une lumière venant du ciel, plus resplendissante que le soleil. Nous sommes tous tombés à terre, et j'ai entendu une voix qui me disait en langue hébraïque: « Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu? Il est dur pour toi de regimber contre l'aiguillon! » J'ai répondu: « Qui es-tu, Seigneur? » Le Seigneur a dit: « Moi, je suis Jésus, celui que, toi, tu persécutes. Mais lève-toi, tiens-toi sur tes pieds. Voici en effet pourquoi je te suis apparu: je te destine à être serviteur et témoin de ce que tu as vu de moi et de ce pour quoi je t'apparaîtrai encore. Je te délivrerai de ce peuple et des non-Juifs, vers qui, moi, je t'envoie, pour leur ouvrir les yeux, afin qu'ils se tournent des ténèbres vers la lumière et de l'autorité du Satan vers Dieu, et qu'ils reçoivent le pardon des péchés et une part d'héritage parmi ceux qui ont été consacrés par la foi en moi. » En conséquence, roi Agrippa, je n'ai pas été réfractaire à la vision céleste. Mais à ceux de Damas d'abord, puis à Jérusalem, dans toute la Judée, et aux non-Juifs, j'ai annoncé qu'ils doivent changer radicalement et se tourner vers Dieu, avec des œuvres dignes de ce changement radical. Voilà pourquoi les Juifs se sont emparés de moi dans le temple, tentant de m'éliminer. Mais, grâce à la protection de Dieu, j'ai subsisté jusqu'à ce jour et je rends témoignage devant petits et grands, sans rien dire en dehors de ce que les prophètes et Moïse ont annoncé, à savoir que le Christ souffrirait et que, relevé le premier d'entre les morts, il annoncerait la lumière au peuple et aux non-Juifs. Comme il présentait ainsi sa défense, Festus s'écria: Tu es fou, Paul! Ta grande érudition te pousse à la folie! Paul répliqua: Je ne suis pas fou, très excellent Festus; ce sont, au contraire, des paroles de vérité et de bon sens que j'énonce. Le roi est instruit de tout cela, et je lui en parle avec assurance, car je suis persuadé qu'il n'en ignore rien; en effet, ce n'est pas en cachette que tout cela s'est passé. Crois-tu aux prophètes, roi Agrippa? Je sais bien que tu y crois! Agrippa dit à Paul: Encore un peu, tu m'auras persuadé, tu auras fait de moi un chrétien! Paul répondit: Que ce soit pour un peu ou pour beaucoup, je souhaiterais, s'il plaît à Dieu, que non seulement toi, mais encore tous ceux qui m'écoutent aujourd'hui, vous deveniez tels que, moi, je suis – à l'exception toutefois de ces liens! Alors le roi, le gouverneur, Bérénice et tous ceux qui étaient assis avec eux se levèrent; en se retirant, ils se disaient les uns aux autres: Cet homme ne fait rien qui mérite la mort ou la prison. Agrippa, de son côté, dit à Festus: On aurait pu relâcher cet homme, s'il n'en avait pas appelé à César. Lorsqu'il a été décidé que nous embarquerions pour l'Italie, on a remis Paul et quelques autres prisonniers à un centurion nommé Julius, de la cohorte Auguste. Montés sur un bateau d'Adramytte en partance pour les côtes de l'Asie, nous avons gagné le large; avec nous se trouvait Aristarque, un Macédonien de Thessalonique. Le jour suivant, nous avons abordé à Sidon; Julius, qui traitait Paul avec humanité, lui a permis d'aller chez ses amis pour bénéficier de leurs soins. Partis de là, nous avons longé la côte de Chypre, parce que les vents étaient contraires. Après avoir traversé la mer qui baigne la Cilicie et la Pamphylie, nous avons débarqué à Myra, en Lycie. Là, le centurion a trouvé un bateau d'Alexandrie à destination de l'Italie, et il nous y a fait monter. Pendant bien des jours, nous avons navigué lentement. Nous avons atteint à grand-peine les parages de Cnide, et comme le vent ne nous permettait pas d'aborder, nous avons longé la Crète, en doublant Salmoné. En la bordant à grand-peine, nous sommes arrivés à un lieu appelé Beaux-Ports, près de la ville de Lasée. Comme beaucoup de temps s'était écoulé et que la navigation devenait dangereuse – le jeûne était déjà passé – Paul les avertissait: Mes amis, je vois que la navigation ne se fera pas sans péril et sans beaucoup de dommage, non seulement pour la cargaison et pour le bateau, mais encore pour nous-mêmes. Mais le centurion se fiait au timonier et au capitaine du navire plutôt qu'aux paroles de Paul. Comme le port se prêtait mal à l'hivernage, la majorité décida de remettre la voile pour tâcher d'atteindre Phénix, un port de Crète tourné vers le sud-ouest et le nord-ouest, afin d'y passer l'hiver. Un léger vent du sud s'était levé; pensant être en mesure d'exécuter leur projet, ils ont levé l'ancre et se sont mis à longer de près la Crète. Mais peu après, venant de l'île, un vent de tempête appelé euraquilon s'est déchaîné. Le bateau a été entraîné, sans pouvoir tenir contre le vent, et nous nous sommes laissé porter à la dérive. Tandis que nous passions au-dessous d'une petite île appelée Cauda, nous avons réussi, à grand-peine, à nous rendre maîtres de la chaloupe; après l'avoir hissée, ils se sont servis des moyens de secours pour ceinturer le bateau et, de crainte d'échouer sur la Syrte, ils ont descendu l'ancre flottante, continuant à la dérive. Comme nous étions fortement secoués par la tempête, ils se sont débarrassés le lendemain d'une partie de la cargaison. Le troisième jour, ils ont jeté de leurs propres mains les agrès du bateau. Ni le soleil, ni les étoiles n'avaient paru pendant plusieurs jours, et la tempête restait si forte que nous avions finalement perdu toute espérance d'être sauvés. Ils n'avaient pas mangé depuis longtemps. Alors Paul, debout au milieu d'eux, leur a dit: Mes amis, vous auriez dû m'écouter et ne pas repartir de Crète; vous auriez évité ce péril et ce dommage. Mais maintenant, je vous exhorte à prendre courage; car aucun de vous ne périra, mais seulement le bateau. En effet, un ange du Dieu auquel j'appartiens et à qui je rends un culte s'est présenté à moi cette nuit et m'a dit: N'aie pas peur, Paul; il faut que tu comparaisses devant César, et Dieu t'accorde la grâce de tous ceux qui naviguent avec toi. Prenez donc courage, mes amis, car j'ai cette foi en Dieu qu'il en sera comme il m'a été dit. Nous devons échouer sur une certaine île. C'était la quatorzième nuit que nous étions ainsi ballottés sur l'Adriatique, quand les matelots, vers le milieu de la nuit, ont soupçonné l'approche d'une terre. Ils ont jeté la sonde et trouvé vingt brasses; après avoir couvert une courte distance, ils l'ont jetée à nouveau et trouvé quinze brasses. Craignant d'échouer sur des récifs, ils ont jeté quatre ancres de la poupe, en souhaitant que le jour se lève. Mais, comme les matelots cherchaient à s'enfuir du bateau et faisaient descendre la chaloupe à la mer sous prétexte d'aller, depuis la proue, fixer plus loin des ancres, Paul a dit au centurion et aux soldats: Si ces hommes ne demeurent pas dans le bateau, vous ne pouvez pas être sauvés! Alors les soldats ont coupé les cordes de la chaloupe et l'ont laissée tomber. En attendant que le jour se lève, Paul a invité tout le monde à prendre de la nourriture, en disant: C'est aujourd'hui le quatorzième jour que vous êtes dans l'attente et que vous restez à jeun, sans rien prendre. Je vous invite donc à prendre de la nourriture, car il y va de votre salut: aucun d'entre vous ne perdra un seul cheveu de sa tête! Après avoir dit cela, il a pris du pain, il a rendu grâce à Dieu devant tous, puis il l'a rompu et s'est mis à manger. Alors, reprenant courage, tous ont pris de la nourriture. Nous étions, dans le bateau, deux cent soixante-seize personnes en tout. Quand tous ont eu assez mangé, ils ont allégé le bateau en jetant le blé à la mer. Lorsque le jour s'est levé, ils n'ont pas reconnu la terre, mais ils ont aperçu un golfe et ils ont décidé de pousser le bateau, si possible, jusqu'au rivage. Ils ont détaché les ancres pour les laisser aller à la mer et ils ont relâché en même temps les attaches des gouvernails; puis ils ont mis au vent la voile d'artimon et se sont dirigés vers le rivage. Mais ils sont tombés sur un banc de sable entre deux courants, et ils y ont échoué le navire. La proue, bien engagée, demeurait immobile, tandis que la poupe se disloquait sous la violence des vagues. Les soldats avaient décidé de tuer les prisonniers, de peur que l'un d'eux ne s'échappe à la nage. Mais le centurion, qui était décidé à sauver Paul, les a empêchés de mettre leur décision à exécution. Il a donné l'ordre à ceux qui savaient nager de se jeter les premiers à l'eau pour gagner la terre. Les autres les rejoindraient sur des planches ou sur des débris du bateau. Ainsi tous sont parvenus à terre sains et saufs. Une fois arrivés sains et saufs, nous avons appris que l'île s'appelait Malte. Les barbares nous ont témoigné une humanité extraordinaire; ils nous ont tous accueillis près d'un grand feu, qu'ils avaient allumé à cause de la pluie qui s'était mise à tomber et du froid. Paul avait ramassé une brassée de bois mort pour la mettre dans le feu, mais, par l'effet de la chaleur, une vipère en est sortie et s'est attachée à sa main. Quand les barbares ont vu la bête suspendue à sa main, ils se sont dit les uns aux autres: Cet homme est sûrement un meurtrier, puisque, à peine sauvé de la mer, la Justice ne lui permet pas de vivre. Mais il a secoué la bête dans le feu et n'en a éprouvé aucun mal. Les gens s'attendaient à le voir enfler ou tomber mort tout à coup; mais, après avoir attendu longtemps, voyant qu'il ne lui arrivait rien de mal, ils ont changé d'avis et se sont mis à dire que c'était un dieu. Il y avait, dans les environs, une propriété appartenant au premier personnage de l'île, un nommé Publius, qui nous a accueillis et logés amicalement pendant trois jours. Le père de Publius était alité, en proie à la fièvre et à la dysenterie; Paul est entré chez lui, il a prié, il lui a imposé les mains et il l'a guéri. Là-dessus, les autres malades de l'île sont venus aussi, et ils ont été guéris. On nous a rendu de grands honneurs et, à notre départ, on nous a fourni ce dont nous avions besoin. Après un séjour de trois mois, nous avons gagné le large sur un bateau d'Alexandrie qui avait hiverné dans l'île et qui portait pour enseigne les Dioscures. Ayant abordé à Syracuse, nous y avons demeuré trois jours. De là, en suivant la côte, nous avons atteint Reggio; le vent du sud s'étant levé le lendemain, en deux jours nous sommes parvenus à Pouzzoles, où nous avons trouvé des frères qui nous ont prié de demeurer sept jours avec eux. C'est ainsi que nous sommes arrivés à Rome. Les frères de cette ville, qui avaient eu de nos nouvelles, sont venus à notre rencontre jusqu'au Forum d'Appius et aux Trois-Tavernes. En les voyant, Paul a rendu grâce à Dieu et il a pris courage. Après notre arrivée à Rome, on a permis à Paul de demeurer à part avec le soldat qui le gardait. Au bout de trois jours, il convoqua les notables des Juifs; quand ils furent réunis, il se mit à leur dire: Mes frères, sans avoir rien fait contre le peuple ni contre les coutumes de nos pères, moi, je suis prisonnier depuis qu'à Jérusalem j'ai été livré aux Romains. Après m'avoir interrogé, ceux-ci étaient décidés à me relâcher, parce qu'il n'y avait en moi rien qui mérite la mort. Mais les Juifs s'y sont opposés et j'ai été forcé d'en appeler à César, sans avoir pour autant l'intention d'accuser ma nation. C'est pour ce motif que j'ai demandé à vous voir et à vous parler, car c'est à cause de l'espérance d'Israël que je porte ces chaînes. Ils lui répondirent: Nous n'avons reçu de Judée aucun écrit à ton sujet, et aucun frère n'est venu pour rapporter ou dire du mal de toi. Mais nous voudrions t'entendre parler toi-même de ce que tu penses, car nous savons que ce parti rencontre partout la contradiction. Ils lui fixèrent un jour et revinrent le trouver en plus grand nombre dans son logis. Dans son exposé, il rendait témoignage au règne de Dieu et s'efforçait, par la loi de Moïse et les Prophètes, de les persuader de tout ce qui concerne Jésus, et cela depuis le matin jusqu'au soir. Les uns furent persuadés par ce qu'il disait, et les autres ne crurent pas. Comme ils se retiraient, en désaccord les uns avec les autres, Paul n'ajouta que ceci: L'Esprit saint a bien parlé à vos pères, par l'entremise du prophète Esaïe, quand il a dit: Va vers ce peuple, et dis: Vous aurez beau entendre, vous ne comprendrez jamais; vous aurez beau regarder, vous ne verrez jamais; car le cœur de ce peuple s'est engourdi; ils sont devenus durs d'oreille et ils ont fermé les yeux, de peur de voir avec leurs yeux, d'entendre avec leurs oreilles, de comprendre avec leur cœur et de faire demi-tour; je les aurais guéris! Sachez donc que ce salut de Dieu a été envoyé aux non-Juifs: eux, ils écouteront. [ ] Il demeura deux années entières au domicile qu'il avait loué. Il accueillait tous ceux qui venaient le voir; il proclamait le règne de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus-Christ avec une entière assurance, sans empêchement. Paul, esclave de Jésus-Christ, apôtre par appel, mis à part pour la bonne nouvelle de Dieu – cette bonne nouvelle, Dieu l'avait promise par ses prophètes dans les Ecritures saintes; elle concerne son Fils, issu de la descendance de David selon la chair, institué Fils de Dieu avec puissance, selon l'Esprit de sainteté, du fait de sa résurrection d'entre les morts, Jésus-Christ, notre Seigneur; c'est par lui que nous avons reçu la grâce et l'apostolat afin de susciter, pour son nom, l'obéissance de la foi dans toutes les nations, nations dont vous aussi vous faites partie, vous qui avez reçu l'appel de Jésus-Christ – à tous ceux qui, à Rome, sont bien-aimés de Dieu et saints par appel: Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ! Je rends d'abord grâce à mon Dieu pour vous tous, par Jésus-Christ, parce qu'on parle de votre foi dans le monde entier. Dieu, à qui je rends un culte en mon esprit, par la bonne nouvelle de son Fils, m'est témoin que je fais continuellement mention de vous; je demande toujours, dans mes prières, d'avoir enfin, par la volonté de Dieu, une occasion favorable pour venir vous voir. Car je souhaite vivement vous voir, pour vous communiquer quelque don de la grâce, quelque don spirituel, afin que vous soyez affermis; ou plutôt pour que, chez vous, nous soyons tous encouragés, chacun par la foi de l'autre, par la vôtre comme par la mienne. Je ne veux pas que vous ignoriez, mes frères, que je me suis souvent proposé de venir vous voir, pour avoir quelque fruit parmi vous, comme parmi les autres nations; mais j'en ai été empêché jusqu'ici. Je suis débiteur envers les Grecs comme envers les barbares, envers les sages comme envers les gens stupides: de là mon ardent désir de vous annoncer la bonne nouvelle, à vous aussi qui êtes à Rome. Car je n'ai pas honte de la bonne nouvelle; elle est en effet puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit, du Juif d'abord, mais aussi du Grec. Car en elle la justice de Dieu se révèle, en vertu de la foi et pour la foi, ainsi qu'il est écrit: Celui qui est juste en vertu de la foi vivra. La colère de Dieu, en effet, se révèle depuis le ciel contre toute l'impiété et l'injustice des gens qui tiennent la vérité captive dans l'injustice; car ce qu'on peut connaître de Dieu est manifeste parmi eux: c'est Dieu qui, pour eux, l'a rendu manifeste. En effet, ce qui chez lui est invisible – sa puissance éternelle et sa divinité – se voit fort bien depuis la création du monde, quand l'intelligence le discerne par ses ouvrages. Ils sont donc inexcusables, puisque, tout en ayant connu Dieu, ils ne l'ont pas glorifié comme Dieu et ne lui ont pas rendu grâce; mais ils se sont égarés dans des raisonnements futiles, et leur cœur sans intelligence a été plongé dans les ténèbres. Se prétendant sages, ils sont devenus fous et ils ont changé la gloire du Dieu impérissable en des images représentant l'être humain périssable, des oiseaux, des quadrupèdes et des reptiles. C'est pourquoi Dieu les a livrés à l'impureté, par les désirs de leur cœur, de sorte qu'entre eux ils déshonorent leur propre corps, eux qui ont changé la vérité de Dieu pour le mensonge et qui ont adoré la création, en lui rendant un culte, au lieu du Créateur, qui est béni pour toujours! Amen! C'est pour cela que Dieu les a livrés à des passions déshonorantes. Ainsi, en effet, leurs femmes ont changé les relations naturelles pour des actes contre nature; de même les hommes, abandonnant les relations naturelles avec la femme, se sont enflammés dans leur appétit les uns pour les autres; ils se livrent, entre hommes, à des actes honteux et reçoivent en eux-mêmes le salaire que mérite leur égarement. Comme ils n'ont pas jugé bon de reconnaître Dieu, Dieu les a livrés à leur manque de jugement, de sorte qu'ils font des choses indignes; ils sont remplis de toute espèce d'injustice, de méchanceté, d'avidité, de malfaisance; pleins d'envie, de meurtre, de disputes, de ruses, de vices; diffamateurs, médisants, ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, fanfarons, ingénieux pour le mal, rebelles envers leurs parents, sans intelligence, sans loyauté, insensibles, sans compassion. Et bien qu'ils connaissent le juste décret de Dieu selon lequel ceux qui pratiquent de telles choses méritent la mort, non seulement ils les font eux-mêmes, mais encore ils approuvent ceux qui les pratiquent. Tu es donc inexcusable, toi qui juges, qui que tu sois; en jugeant l'autre, en effet, tu te condamnes toi-même, puisque, toi qui juges, tu pratiques les mêmes choses. Or nous savons que le jugement de Dieu contre ceux qui pratiquent de telles choses est conforme à la vérité. Comptes-tu donc, toi qui juges ceux qui pratiquent de telles choses et qui les fais toi-même, échapper au jugement de Dieu? Ou bien méprises-tu la richesse de sa bonté, de sa tolérance et de sa patience, faute de reconnaître que la bonté de Dieu doit te conduire à un changement radical? Par ton obstination, parce que ton cœur se refuse à changer radicalement, tu t'amasses un trésor de colère pour le jour de la colère et de la révélation du juste jugement de Dieu, qui rendra à chacun selon ses œuvres: vie éternelle à ceux qui, par leur persévérance dans une œuvre bonne, cherchent la gloire, l'honneur et l'impérissable; colère et fureur à ceux qui, par ambition personnelle, sont réfractaires à la vérité et se laissent persuader par l'injustice. Détresse et angoisse pour tout homme qui produit le mal, pour le Juif d'abord, mais aussi pour le Grec! Gloire, honneur et paix pour quiconque œuvre au bien, pour le Juif d'abord, mais aussi pour le Grec! Car il n'y a pas de partialité chez Dieu. Tous ceux qui ont péché sans loi iront aussi à leur perte sans loi, et tous ceux qui ont péché sous la loi seront jugés au moyen de la loi. En effet, ce ne sont pas ceux qui entendent la loi qui sont justes devant Dieu; ce sont ceux qui mettent la loi en pratique qui seront justifiés. Quand des non-Juifs, qui n'ont pas la loi, font naturellement ce que prescrit la loi, ceux-là, qui n'ont pas la loi, sont une loi pour eux-mêmes; ils montrent que l'œuvre de la loi est écrite dans leur cœur; leur conscience aussi en rend témoignage, ainsi que leurs raisonnements qui les accusent ou les défendent tour à tour – au jour où Dieu, selon ma bonne nouvelle, juge les secrets des humains par Jésus-Christ. Toi qui te donnes le nom de Juif, qui te reposes sur la loi, qui mets ta fierté en Dieu, qui connais sa volonté et qui, instruit par la loi, sais discerner ce qui est important, toi qui es persuadé d'être le guide des aveugles, la lumière de ceux qui sont dans les ténèbres, l'éducateur apte à corriger les gens déraisonnables, à instruire les tout-petits, parce que tu as dans la loi l'essence même de la connaissance et de la vérité… – Toi donc qui instruis les autres, tu ne t'instruis pas toi-même! Toi qui proclames qu'il ne faut pas voler, tu voles! Toi qui dis qu'il ne faut pas commettre d'adultère, tu commets l'adultère! Toi qui as les idoles en abomination, tu commets des sacrilèges! Toi qui mets ta fierté dans la loi, tu déshonores Dieu par la transgression de la loi! Car c'est à cause de vous qu'on calomnie le nom de Dieu parmi les nations, comme il est écrit. Certes, la circoncision est utile, si tu mets la loi en pratique; mais si tu es un transgresseur de la loi, ta circoncision devient incirconcision. Si donc l'incirconcis observe les justes ordonnances de la loi, son incirconcision ne sera-t-elle pas comptée comme circoncision? L'incirconcis de nature qui accomplit la loi ne te jugera-t-il pas, toi qui la transgresses tout en ayant la lettre de la loi et la circoncision? Le vrai Juif, ce n'est pas celui qui en a les apparences; et la vraie circoncision, ce n'est pas celle qui est apparente, dans la chair. Est vraiment juif celui qui l'est dans le secret; sa circoncision, c'est celle du cœur, qui relève, non pas de la lettre, mais de l'Esprit; celui-là ne reçoit pas sa louange des humains, mais de Dieu. Quel est donc l'avantage du Juif, ou quelle est l'utilité de la circoncision? Ils sont considérables, de toute manière. Tout d'abord, c'est à eux que les paroles de Dieu ont été confiées. Eh quoi! si quelques-uns ont manqué de foi, leur manque de foi réduira-t-il à rien la foi de Dieu? Jamais de la vie! Plutôt, que Dieu soit vrai et tout être humain menteur, ainsi qu'il est écrit: Afin que tu sois trouvé juste dans tes paroles et que tu triomphes dans ton procès. Mais si notre injustice met en évidence la justice de Dieu, que dirons-nous? Dieu est-il injuste quand il donne cours à la colère? – Je parle en termes humains. – Jamais de la vie! Autrement, comment Dieu jugerait-il le monde? Mais si par mon mensonge la vérité de Dieu abonde, pour sa gloire, pourquoi, moi, serais-je encore jugé comme pécheur? Et pourquoi ne pas dire, comme certains calomniateurs prétendent que nous le disons: « Faisons le mal, pour qu'il en résulte du bien! » Ces gens-là méritent d'être condamnés. Quoi donc? Sommes-nous supérieurs? Pas en tous points. Car nous avons déjà porté cette accusation: tous, Juifs et Grecs, sont sous le péché, ainsi qu'il est écrit: Il n'y a pas de juste, pas même un seul; il n'y en a pas un qui soit intelligent, il n'y en a pas un qui recherche Dieu. Tous se sont égarés, ensemble ils se sont pervertis, il n'y en a pas un qui fasse le bien, il n'y en a pas même un seul. Leur gosier est un sépulcre ouvert, ils rusent avec leur langue, ils ont sous leurs lèvres un venin d'aspic, leur bouche est pleine de malédiction et d'amertume. Ils ont les pieds agiles pour répandre le sang, la destruction et le malheur sont sur leur chemin, ils n'ont jamais connu le chemin de la paix, il n'y a pas de crainte de Dieu devant leurs yeux. Or nous savons que tout ce que dit la loi, elle le dit à ceux qui sont sous la loi, afin que toute bouche soit fermée et que le monde entier soit coupable devant Dieu. Personne, en effet, ne sera justifié devant lui en vertu des œuvres de la loi, car ce qui advient au moyen de la loi, c'est la connaissance du péché. Mais maintenant, en dehors de la loi, la justice de Dieu attestée par la loi et les prophètes s'est manifestée, justice de Dieu, par la foi de Jésus-Christ, pour tous ceux qui croient. Car il n'y a pas de distinction: tous, en effet, ont péché et sont privés de la gloire de Dieu; et c'est gratuitement qu'ils sont justifiés par sa grâce, au moyen de la rédemption qui est en Jésus-Christ. C'est lui que Dieu s'est proposé de constituer en expiation, au moyen de la foi, par son sang, pour montrer sa justice; parce qu'il avait laissé impunis les péchés commis auparavant, dans sa tolérance, Dieu a voulu montrer sa justice dans le temps présent, pour être juste tout en justifiant celui qui relève de la foi de Jésus. Où donc est la fierté? Elle est exclue. Par quelle loi? Celle des œuvres? Non, mais par la loi de la foi. Car nous estimons que l'être humain est justifié par la foi, en dehors des œuvres de la loi. Ou bien Dieu est-il seulement le Dieu des Juifs? N'est-il pas aussi celui des non-Juifs? Oui, il est aussi le Dieu des non-Juifs, s'il est vrai qu'il y a un seul Dieu: c'est lui qui justifiera les circoncis en vertu de la foi, et les incirconcis au moyen de la foi. Alors, au moyen de la foi, réduisons-nous à rien la loi? Jamais de la vie! Au contraire, nous confirmons la loi. Que dirons-nous donc d'Abraham, notre ancêtre selon la chair? Qu'a-t-il obtenu? Si en effet Abraham a été justifié en vertu des œuvres, il a de quoi être fier. Mais devant Dieu il n'en est pas ainsi; en effet, que dit l'Ecriture? Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté comme justice. Or, à celui qui fait œuvre, le salaire est compté non comme une grâce, mais comme un dû. Quant à celui qui ne fait pas œuvre, mais qui croit en celui qui justifie l'impie, sa foi lui est comptée comme justice. De même, David dit le bonheur de l'être humain à qui Dieu compte la justice en dehors des œuvres: Heureux ceux dont les désordres sont pardonnés et dont les péchés sont recouverts! Heureux l'homme à qui le Seigneur ne tient aucun compte du péché! Ce bonheur n'est-il que pour les circoncis, ou également pour les incirconcis? En effet, nous disons: Pour Abraham la foi fut comptée comme justice. Comment donc était-il lorsqu'elle lui fut comptée? Etait-il circoncis ou incirconcis? Il n'était pas circoncis, mais incirconcis. Il reçut le signe de la circoncision comme sceau de la justice qu'il avait obtenue par la foi quand il était incirconcis. Il est ainsi le père de tous ceux qui croient, tout en étant incirconcis, pour que la justice leur soit comptée à eux aussi. Il est également le père des circoncis – non pas de ceux qui relèvent seulement de la circoncision, mais de ceux qui marchent sur les traces de la foi qu'avait Abraham, notre père, quand il était incirconcis. En effet, ce n'est pas au moyen de la loi que la promesse d'être héritier du monde a été faite à Abraham ou à sa descendance, c'est par la justice de la foi. Car si les héritiers sont ceux qui relèvent de la loi, la foi est vidée de son sens et la promesse est réduite à rien. En effet, la loi produit la colère; et là où il n'y a pas de loi, il n'y a pas non plus de transgression. Donc c'est en vertu de la foi, pour qu'il s'agisse d'une grâce, afin que la promesse se confirme pour toute la descendance, non seulement pour ceux qui relèvent de la loi, mais aussi pour ceux qui relèvent de la foi d'Abraham – lequel est notre père à tous, ainsi qu'il est écrit: J'ai fait de toi le père d'une multitude de nations. Il l'est devant le Dieu qu'il a cru, celui qui fait vivre les morts et qui appelle à l'existence ce qui n'existe pas. Espérant contre toute espérance, il a cru et il est ainsi devenu le père d'une multitude de nations, selon ce qui avait été dit: Telle sera ta descendance. Sans faiblir dans la foi, il considéra son propre corps déjà atteint par la mort – il avait près de cent ans – et le ventre mort de Sara. Mais face à la promesse de Dieu il n'hésita pas, dans un manque de foi; au contraire, rendu puissant dans la foi, il donna gloire à Dieu, pleinement convaincu de ceci: ce que Dieu a promis, il a aussi le pouvoir de le faire. C'est aussi pourquoi cela lui fut compté comme justice. Mais ce n'est pas à cause de lui seul qu'il est écrit: Cela lui fut compté, c'est aussi à cause de nous, à qui cela va être compté, nous qui croyons en celui qui a réveillé d'entre les morts Jésus, notre Seigneur, qui a été livré pour nos fautes et réveillé pour notre justification. Etant donc justifiés en vertu de la foi, nous sommes en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ; c'est par son entremise que nous avons eu, par la foi, accès à cette grâce dans laquelle nous nous tenons, et que nous mettons notre fierté dans l'espérance de la gloire de Dieu. Bien plus, nous mettons notre fierté dans les détresses, sachant que la détresse produit l'endurance, l'endurance une fidélité éprouvée, et une fidélité éprouvée l'espérance. Or l'espérance ne rend pas honteux, puisque l'amour de Dieu a été répandu dans notre cœur par l'Esprit saint qui nous a été donné. En effet, lorsque nous étions encore sans force, le Christ, en son temps, est mort pour des impies. A peine mourrait-on pour un juste; peut-être quelqu'un aurait-il le courage de mourir pour un homme bon. Or voici comment Dieu, lui, met en évidence son amour pour nous: le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. A bien plus forte raison, maintenant que nous sommes justifiés par son sang, serons-nous donc sauvés de la colère par son entremise! Car si, lorsque nous étions ennemis, nous avons été réconciliés avec Dieu au moyen de la mort de son Fils, à bien plus forte raison, une fois réconciliés, serons-nous sauvés par sa vie. Bien plus, nous mettons notre fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus-Christ, par qui maintenant nous avons obtenu la réconciliation. C'est pourquoi, de même que par un seul homme le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort, et qu'ainsi la mort est passée à tous les humains, parce que tous ont péché… – car, jusqu'à la loi, le péché était bien dans le monde, mais le péché n'est pas mis en compte quand il n'y a pas de loi. Pourtant la mort a régné depuis Adam jusqu'à Moïse, même sur ceux qui n'avaient pas péché par une transgression semblable à celle d'Adam, lequel est la figure de celui qui allait venir. Mais il n'en est pas du don de la grâce comme de la faute; car si, par la faute d'un seul, la multitude a connu la mort, à bien plus forte raison la grâce de Dieu et le don de grâce d'un seul être humain, Jésus-Christ, ont-ils abondé pour la multitude. Et il n'en va pas de ce don comme du péché d'un seul homme. En effet, le jugement, à partir d'un seul, aboutit à la condamnation, tandis que le don de la grâce, à partir d'une multitude de fautes, aboutit à la pleine justice. Car si, par la faute d'un seul, la mort a régné par lui seul, à bien plus forte raison ceux qui reçoivent l'abondance de la grâce et du don de la justice régneront-ils dans la vie par le seul Jésus-Christ. Ainsi donc, comme par une seule faute la condamnation s'étend à tous les humains, de même, par un seul accomplissement de la justice, la justification qui donne la vie s'étend à tous les humains. En effet, tout comme par la désobéissance d'un seul être humain la multitude a été rendue pécheresse, de même, par l'obéissance d'un seul, la multitude sera rendue juste. Or la loi est intervenue pour que la faute foisonne; mais là où le péché a foisonné, la grâce a surabondé. Afin que, tout comme le péché a régné dans la mort, de même la grâce règne par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Que dirons-nous donc? Demeurerions-nous dans le péché, pour que la grâce foisonne? Jamais de la vie! Nous qui sommes morts pour le péché, comment vivrions-nous encore en lui? Ignorez-vous que nous tous qui avons reçu le baptême de Jésus-Christ, c'est le baptême de sa mort que nous avons reçu? Par ce baptême de la mort, nous avons donc été ensevelis avec lui afin que, tout comme le Christ s'est réveillé d'entre les morts, par la gloire du Père, de même nous aussi nous marchions sous le régime nouveau de la vie. En effet, si nous avons été assimilés à lui par une mort semblable à la sienne, nous le serons aussi par une résurrection semblable. Nous savons qu'en nous l'homme ancien a été crucifié avec lui, pour que le corps du péché soit réduit à rien et que nous ne soyons plus esclaves du péché; car celui qui est mort est justifié, il est quitte du péché. Or si nous sommes morts avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui, sachant que le Christ réveillé d'entre les morts ne meurt plus; la mort n'exerce plus sur lui sa maîtrise. S'il est mort, en effet, c'est pour le péché qu'il est mort, une fois pour toutes; et s'il vit, il vit pour Dieu. Ainsi vous-mêmes, estimez-vous morts pour le péché et vivants pour Dieu, en Jésus-Christ. Que le péché ne règne donc pas dans votre corps mortel: n'obéissez pas à ses désirs. Ne mettez aucune partie de votre corps à la disposition du péché comme une arme pour l'injustice; mais mettez-vous vous-mêmes au service de Dieu, comme des vivants revenus d'entre les morts, et mettez votre corps tout entier au service de Dieu, comme une arme pour la justice. Le péché, en effet, n'exercera pas sur vous sa maîtrise, car vous n'êtes pas sous la loi, mais sous la grâce. Quoi donc? Pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce? Jamais de la vie! Ne savez-vous pas que si vous vous mettez à la disposition de quelqu'un comme des esclaves, pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance qui conduit à la justice? Mais, grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi, de cœur, au modèle d'enseignement auquel vous avez été confiés. Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. Je parle de manière humaine à cause de la faiblesse de votre chair: de même, en effet, que vous avez mis votre corps tout entier, comme un esclave, à la disposition de l'impureté et du mal, pour aboutir au mal, ainsi maintenant mettez votre corps tout entier, comme un esclave, à la disposition de la justice, pour aboutir à une consécration. Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l'égard de la justice. Quel fruit portiez-vous alors? Des choses dont vous avez honte maintenant, car leur fin, c'est la mort. Mais maintenant, libérés du péché et devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit une consécration et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché, c'est la mort; mais le don de la grâce, le don de Dieu, c'est la vie éternelle en Jésus-Christ, notre Seigneur. Ignorez-vous, mes frères – je parle à des gens qui connaissent la loi – que la loi exerce sa maîtrise sur l'être humain aussi longtemps qu'il vit? Ainsi, une femme mariée est liée par la loi à son mari tant qu'il est vivant; mais si son mari meurt, elle est dégagée de la loi qui la liait à son mari. Si donc, du vivant de son mari, elle devient la femme d'un autre homme, on la dira adultère, mais si son mari meurt, elle est libérée de la loi: elle n'est donc pas adultère si elle devient la femme d'un autre homme. Par conséquent, mes frères, vous aussi vous avez été mis à mort pour la loi, au moyen du corps du Christ, pour être à un autre, celui qui s'est réveillé d'entre les morts, afin que nous portions du fruit pour Dieu. Car, lorsque nous étions sous l'empire de la chair, les passions des péchés, par la loi, étaient à l'œuvre dans notre corps tout entier et nous faisaient porter du fruit pour la mort. Mais maintenant, nous sommes dégagés de la loi, car nous sommes morts à ce qui nous tenait captifs, de sorte que si nous sommes esclaves, ce n'est plus sous le régime ancien de la lettre, mais sous le régime nouveau de l'Esprit. Que dirons-nous donc? La loi est-elle péché? Jamais de la vie! Mais je n'ai connu le péché que par la loi. Ainsi, je n'aurais pas su ce qu'était le désir si la loi n'avait pas dit: Tu ne désireras pas. Alors le péché, profitant de l'occasion, a produit en moi, par le commandement, toutes sortes de désirs; en effet, en dehors de la loi, le péché est mort. Moi, autrefois, en dehors de la loi, je vivais; mais quand le commandement est venu, le péché a pris vie, et moi, je suis mort. Ainsi, le commandement qui mène à la vie s'est trouvé, pour moi, mener à la mort. Car le péché, profitant de l'occasion, m'a trompé par le commandement et, par lui, il m'a tué. Certes, donc, la loi est sainte; le commandement est saint, juste et bon. Est-ce donc le bien qui est devenu pour moi la mort? Jamais de la vie! C'est le péché qui, pour se manifester comme tel, a produit en moi la mort par le bien, afin que, par le commandement, le péché apparaisse dans toute sa puissance de péché. Nous savons, en effet, que la loi est spirituelle; mais moi, je suis un être de chair, vendu au péché. Car ce que je produis, je ne le comprends pas. Ce que je veux, je ne le pratique pas, mais ce que je fais, c'est ce que je déteste. Si ce que je fais, c'est ce que je ne veux pas, je suis d'accord avec la loi pour dire qu'elle est bonne. Maintenant, ce n'est plus moi qui produis cela, c'est le péché qui habite en moi. Je le sais, rien de bon n'habite en moi, c'est-à-dire dans ma chair. Car il est à ma portée de vouloir, mais non pas de produire le bien. Je ne fais pas le bien que je veux, mais je pratique le mal que je ne veux pas. Si je fais ce que, moi, je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le produis, c'est le péché qui habite en moi. Je trouve donc cette loi, pour moi qui veux faire le bien: ce qui est à ma portée, c'est le mal. Car, pour ce qui est de l'homme que je suis intérieurement, je prends plaisir à la loi de Dieu, mais je vois dans mon corps tout entier une autre loi qui lutte contre la loi de mon intelligence et qui me rend captif – captif de la loi du péché qui est dans tout mon corps. Misérable que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? Grâce soit rendue à Dieu par Jésus-Christ, notre Seigneur! Ainsi donc, moi, par mon intelligence, je suis esclave de la loi de Dieu, tandis que, par ma chair, je suis esclave de la loi du péché. Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ. En effet, la loi de l'Esprit de la vie en Jésus-Christ t'a libéré de la loi du péché et de la mort. Car – chose impossible à la loi, parce que la chair la rendait sans force – Dieu, en envoyant son propre Fils dans une condition semblable à la chair du péché, en rapport avec le péché, a condamné le péché dans la chair, pour que la justice requise par la loi soit accomplie en nous qui marchons, non selon la chair, mais selon l'Esprit. En effet, ceux qui sont sous l'emprise de la chair s'accordent aux tendances de la chair, tandis que ceux qui sont sous l'emprise de l'Esprit s'accordent aux tendances de l'Esprit. Or la chair tend à la mort; l'Esprit, lui, tend à la vie et à la paix. Car la chair tend à s'ériger en ennemie de Dieu, parce qu'elle ne se soumet pas à la loi de Dieu: elle en est même incapable. Ceux qui sont sous l'empire de la chair ne peuvent plaire à Dieu. Quant à vous, vous n'êtes pas sous l'empire de la chair, mais sous celui de l'Esprit, s'il est vrai que l'Esprit de Dieu habite en vous. Et si quelqu'un n'a pas l'Esprit du Christ, il ne lui appartient pas. Or si le Christ est en vous, le corps, il est vrai, est mort à cause du péché, mais l'Esprit est vie à cause de la justice. Et si l'Esprit de celui qui a réveillé Jésus d'entre les morts habite en vous, celui qui a réveillé le Christ d'entre les morts fera aussi vivre vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, mes frères, nous sommes bien débiteurs, mais non pas envers la chair – pas pour vivre selon la chair. En effet, si vous vivez selon la chair, vous allez mourir; mais si par l'Esprit vous faites mourir les agissements du corps, vous vivrez. Car tous ceux qui sont conduits par l'Esprit de Dieu sont fils de Dieu. En effet, vous n'avez pas reçu un esprit d'esclavage, qui ramène à la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d'adoption filiale, par lequel nous crions: Abba!  – Père! L'Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Or si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu, et cohéritiers du Christ, s'il est vrai que nous souffrons avec lui pour être aussi glorifiés avec lui. J'estime en effet qu'il n'y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la gloire qui va être révélée en nous. Car la création attend avec impatience la révélation des fils de Dieu. En effet, la création a été soumise à la futilité – non pas de son propre gré, mais à cause de celui qui l'y a soumise – avec une espérance: cette même création sera libérée de l'esclavage du périssable pour avoir part à la liberté glorieuse des enfants de Dieu. Or nous savons que, jusqu'à ce jour, la création tout entière soupire et souffre les douleurs de l'accouchement. Bien plus, nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous aussi nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption filiale, la rédemption de notre corps. Car c'est dans l'espérance que nous avons été sauvés. Or l'espérance qu'on voit n'est plus une espérance: ce qu'on voit, peut-on l'espérer encore? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance. De même aussi l'Esprit vient au secours de notre faiblesse, car nous ne savons pas ce qu'il convient de demander dans nos prières. Mais l'Esprit lui-même intercède par des soupirs inexprimables; et celui qui sonde les cœurs sait à quoi tend l'Esprit: c'est selon Dieu qu'il intercède en faveur des saints. Nous savons, du reste, que tout coopère pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son projet. Car ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi destinés d'avance à être configurés à l'image de son Fils, pour qu'il soit le premier-né d'une multitude de frères. Et ceux qu'il a destinés d'avance, il les a aussi appelés; ceux qu'il a appelés, il les a aussi justifiés; et ceux qu'il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Que dirons-nous donc à ce sujet? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec lui, par grâce? Qui accusera ceux que Dieu a choisis? C'est Dieu qui justifie! Qui condamnera? C'est Jésus-Christ qui est mort! Bien plus, il s'est réveillé, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous! Qui nous séparera de l'amour du Christ? La détresse, l'angoisse, la persécution, la faim, le dénuement, le péril, ou l'épée? Ainsi qu'il est écrit: A cause de toi, on nous met à mort constamment. On nous considère comme des moutons qu'on égorge. Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis persuadé que ni mort, ni vie, ni anges, ni principats, ni présent, ni avenir, ni puissances, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre création ne pourra nous séparer de l'amour de Dieu en Jésus-Christ, notre Seigneur. Je dis la vérité dans le Christ, je ne mens pas, ma conscience m'en rend témoignage par l'Esprit saint: j'ai une grande tristesse et un tourment continuel dans le cœur. Car je souhaiterais être moi-même anathème, séparé du Christ, pour mes frères, les gens de ma parenté selon la chair, eux qui sont les Israélites, à qui appartiennent l'adoption filiale, la gloire, les alliances, la loi, le culte, les promesses, les pères, et de qui est issu, selon la chair, le Christ, qui est au-dessus de tout, Dieu béni pour toujours! Amen! Ce n'est pas que la parole de Dieu soit devenue caduque. Car tous ceux qui sont issus d'Israël ne sont pas Israël. Pour être les enfants d'Abraham, tous ne sont pas sa descendance; mais: C'est en Isaac que tu auras ce qui sera appelé ta descendance; – c'est-à-dire: ce ne sont pas les enfants de la chair qui sont enfants de Dieu, mais ce sont les enfants de la promesse qui sont comptés comme descendance. Voici, en effet, la parole de la promesse: A cette même époque, je viendrai et Sara aura un fils. Bien plus, il en fut ainsi de Rébecca, qui conçut d'un seul homme, Isaac, notre père; les enfants, en effet, n'étaient pas encore nés et ils n'avaient encore fait ni bien ni mal, et pourtant – afin que demeure le projet de Dieu qui est selon son choix, relevant, non pas des œuvres, mais de celui qui appelle – il fut dit à Rébecca: Le plus grand sera l'esclave du plus petit, ainsi qu'il est écrit: J'ai aimé Jacob et j'ai détesté Esaü. Que dirons-nous donc? Y a-t-il en Dieu de l'injustice? Jamais de la vie! Car il dit à Moïse: J'aurai compassion de qui j'aurai compassion, et je serai magnanime envers qui je serai magnanime. Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu, qui a compassion. Car l'Ecriture dit au pharaon: Je t'ai suscité tout exprès pour montrer en toi ma puissance et pour que mon nom soit annoncé par toute la terre. Ainsi donc, il a compassion de qui il veut, et il fait s'obstiner qui il veut. Alors, diras-tu, comment peut-il encore faire des reproches? En effet, qui peut s'opposer à sa décision? Mais toi, humain, qui es-tu donc pour discuter avec Dieu? L'objet façonné dira-t-il à celui qui l'a façonné: Pourquoi m'as-tu fait ainsi? Le potier n'a-t-il pas autorité sur l'argile, pour faire avec la même pâte un objet pour un usage noble et un objet pour un usage vil? Et si Dieu, voulant montrer sa colère et faire connaître son pouvoir, a supporté avec une grande patience des objets de colère formés pour la perdition, afin de faire connaître la richesse de sa gloire à des objets de compassion qu'il avait d'avance préparés pour la gloire – c'est-à-dire à nous qu'il a appelés, non seulement d'entre les Juifs, mais encore d'entre les non-Juifs, comme il le dit dans Osée: Celui qui n'était pas mon peuple, je l'appellerai mon peuple, et celle qui n'était pas la bien-aimée, je l'appellerai bien-aimée; et là même où on leur disait: « Vous n'êtes pas mon peuple! » ils seront appelés fils du Dieu vivant. Esaïe, de son côté, s'écrie au sujet d'Israël: Quand le nombre des Israélites serait comme le sable de la mer, c'est un reste qui sera sauvé; car le Seigneur exécutera pleinement et rapidement sa parole sur la terre. Et, comme Esaïe l'a dit d'avance: Si le Seigneur Sabaoth ne nous avait pas laissé une descendance, nous serions devenus comme Sodome, nous aurions été semblables à Gomorrhe. Que dirons-nous donc? Des non-Juifs, qui ne poursuivaient pas la justice, ont obtenu une justice – celle qui relève de la foi – tandis qu'Israël, qui poursuivait une loi de justice, est passé à côté de cette loi. Pourquoi? Parce qu'il l'a poursuivie, non pas en vertu de la foi, mais comme si elle relevait des œuvres. Ils se sont achoppés à la pierre d'achoppement, ainsi qu'il est écrit: Je mets en Sion une pierre d'achoppement, un rocher qui cause la chute, et celui qui croit en lui ne sera pas pris de honte. Mes frères, le vœu de mon cœur et ma prière à Dieu pour eux, c'est qu'ils soient sauvés. Car je leur rends témoignage qu'ils ont une passion jalouse pour Dieu, mais non pas selon la connaissance. En effet, en méconnaissant la justice de Dieu et en cherchant à établir leur propre justice, ils ne se sont pas soumis à la justice de Dieu; car le Christ est la fin de la loi, pour que la justice soit à quiconque croit. En effet, Moïse écrit à propos de la justice qui vient de la loi: L'homme qui fera ces choses vivra par elles. Mais voici comment parle la justice qui relève de la foi: Ne dis pas en ton cœur: Qui montera au ciel?  – c'est-à-dire: pour en faire descendre le Christ – ou: Qui descendra dans l'abîme?  – c'est-à-dire: pour faire remonter le Christ d'entre les morts. Que dit-elle donc? La Parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur  – c'est là la parole de la foi, que nous proclamons. En effet, si, avec ta bouche, tu reconnais en Jésus le Seigneur, et si, avec ton cœur, tu crois que Dieu l'a réveillé d'entre les morts, tu seras sauvé. Car c'est avec le cœur qu'on a la foi qui mène à la justice, et c'est avec la bouche qu'on fait l'acte de reconnaissance qui mène au salut. L'Ecriture dit en effet: Quiconque croit en lui ne sera pas pris de honte. Il n'y a pas de distinction, en effet, entre Juif et Grec: ils ont tous le même Seigneur, qui est riche pour tous ceux qui l'invoquent. Car quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé. Comment donc invoqueraient-ils celui en qui ils n'ont pas mis leur foi? Et comment croiraient-ils en celui qu'ils n'ont pas entendu proclamer? Et comment entendraient-ils, s'il n'y a personne pour proclamer? Et comment proclamerait-on, si l'on n'est pas envoyé? Ainsi qu'il est écrit: Qu'ils sont beaux, les pas de ceux qui annoncent de bonnes nouvelles! Mais tous n'ont pas obéi à la bonne nouvelle. En effet, Esaïe dit: Seigneur, qui a cru ce qu'il nous a entendus dire? Ainsi la foi vient de ce qu'on entend, et ce qu'on entend par la parole du Christ. Mais je demande: N'ont-ils pas entendu? Au contraire, leur voix a retenti par toute la terre, leurs paroles jusqu'aux extrémités de la terre habitée. Mais je demande: Israël ne l'a-t-il pas su? Le premier, Moïse dit: Je vous rendrai jaloux de ce qui n'est pas une nation; par une nation sans intelligence, je provoquerai votre irritation. Et Esaïe pousse l'audace jusqu'à dire: J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, je me suis manifesté à ceux qui ne m'interrogeaient pas. Mais au sujet d'Israël il dit: Constamment j'ai tendu les mains vers un peuple qui refuse d'obéir et qui conteste. Je demande donc: Dieu a-t-il rejeté son peuple? Jamais de la vie! Car je suis moi-même Israélite, de la descendance d'Abraham, de la tribu de Benjamin. Dieu n'a pas rejeté son peuple, ce peuple qu'il a connu d'avance. Ne savez-vous pas ce que dit l'Ecriture dans le passage où Elie adresse à Dieu cette plainte contre Israël: Seigneur, ils ont tué tes prophètes, ils ont démoli tes autels; je suis resté, moi seul, et ils en veulent à ma vie. Mais quelle est la réponse divine? Je me suis réservé sept mille hommes, qui n'ont pas fléchi le genou devant Baal. De même aussi, dans le temps présent, il y a un reste selon le choix de la grâce. Or si c'est par grâce, ce n'est plus en vertu des œuvres; autrement la grâce n'est plus une grâce. Quoi donc? Ce qu'Israël recherche, il ne l'a pas obtenu: ce sont ceux qui ont été choisis qui l'ont obtenu. Les autres sont devenus obtus, ainsi qu'il est écrit: Dieu leur a donné un esprit de torpeur, des yeux pour ne rien voir, des oreilles pour ne rien entendre, jusqu'à ce jour. Et David dit: Que leur table soit pour eux un piège, un filet, une cause de chute, un juste châtiment! Que leurs yeux soient obscurcis, pour qu'ils ne voient rien! Fais-leur toujours courber le dos! Je demande donc: ont-ils trébuché pour tomber tout à fait? Jamais de la vie! Mais, du fait de leur faute, le salut a été donné aux non-Juifs, afin de provoquer leur jalousie. Or si leur faute a fait la richesse du monde, et leur défaite la richesse des non-Juifs, à combien plus forte raison en sera-t-il ainsi de leur complet relèvement! Je vous le dis, à vous, les non-Juifs: pour autant que je suis l'apôtre des non-Juifs, moi, je glorifie mon ministère, afin, si possible, de provoquer de la jalousie parmi les gens de ma propre chair et d'en sauver quelques-uns. Car si leur mise à l'écart a été la réconciliation du monde, que sera leur réintégration, sinon une vie d'entre les morts? Or si les prémices sont saintes, toute la pâte l'est aussi; et si la racine est sainte, les branches le sont aussi. Mais si quelques-unes des branches ont été retranchées, et si toi, olivier sauvage, tu as été greffé parmi eux, si tu as eu part à la racine, à la sève de l'olivier, ne fais pas le fier aux dépens des branches. Si tu fais le fier, n'oublie pas que ce n'est pas toi qui portes la racine, mais que c'est la racine qui te porte. Tu diras donc: des branches ont été retranchées pour que, moi, je sois greffé. Fort bien; elles ont été retranchées du fait de leur manque de foi, et toi, c'est par la foi que tu tiens. N'en tire pas orgueil, aie plutôt de la crainte; car si Dieu n'a pas épargné les branches naturelles, prends garde qu'il ne t'épargne pas non plus. Considère donc la bonté et la sévérité de Dieu: sévérité envers ceux qui sont tombés, et bonté de Dieu envers toi, si tu demeures dans cette bonté; autrement, toi aussi tu seras retranché. Eux, de même, s'ils ne demeurent pas dans leur manque de foi, ils seront greffés; car Dieu a le pouvoir de les greffer à nouveau. En effet, si toi tu as été retranché de l'olivier naturellement sauvage et, contrairement à la nature, greffé sur l'olivier franc, à plus forte raison eux seront-ils greffés selon leur nature sur leur propre olivier. Car je ne veux pas, mes frères, que vous ignoriez ce mystère, afin que vous ne vous croyiez pas trop avisés: Israël est devenu obtus, en partie, jusqu'à ce que la totalité des non-Juifs soit entrée. Et c'est ainsi que tout Israël sera sauvé, comme il est écrit: Le libérateur viendra de Sion, il détournera de Jacob les impiétés; et telle sera mon alliance avec eux, lorsque j'ôterai leurs péchés. Du point de vue de la bonne nouvelle, certes, ils sont ennemis, à cause de vous, mais du point de vue du choix de Dieu, ils sont aimés à cause de leurs pères. Car les dons de la grâce et l'appel de Dieu sont irrévocables. En effet, tout comme vous, autrefois, vous avez refusé d'obéir à Dieu et maintenant, pourtant, vous avez obtenu compassion, du fait de leur refus d'obéir, de même eux aussi, maintenant, ont refusé d'obéir, du fait de la compassion dont vous bénéficiez, pour qu'eux aussi puissent maintenant obtenir compassion. Car Dieu a enfermé tous les humains dans leur refus d'obéir, pour avoir compassion de tous. O profondeur de la richesse, de la sagesse et de la connaissance de Dieu! Que ses jugements sont insondables et ses voies incompréhensibles! En effet, qui a connu la pensée du Seigneur? Qui a été son conseiller? Qui lui a donné le premier, pour devoir être payé de retour? Tout est de lui, par lui et pour lui. A lui la gloire pour toujours! Amen! Je vous encourage donc, mes frères, au nom de toute la magnanimité de Dieu, à offrir votre corps comme un sacrifice vivant, saint et agréé de Dieu; voilà quel sera pour vous le culte conforme à la Parole. Ne vous conformez pas à ce monde-ci, mais soyez transfigurés par le renouvellement de votre intelligence, pour discerner quelle est la volonté de Dieu: ce qui est bon, agréé et parfait. Par la grâce qui m'a été accordée, je dis à chacun d'entre vous de ne pas entretenir de prétentions excessives, mais de tendre à vivre avec pondération, chacun selon la mesure de la foi que Dieu lui a donnée en partage. En effet, tout comme il y a une multitude de parties dans notre corps, qui est un seul, et que toutes les parties de ce corps n'ont pas la même fonction, ainsi, nous, la multitude, nous sommes un seul corps dans le Christ et nous faisons tous partie les uns des autres. Mais nous avons des dons différents de la grâce, selon la grâce qui nous a été accordée: si c'est de parler en prophètes, que ce soit dans la logique de la foi; si c'est de servir, qu'on se consacre au service; que celui qui enseigne se consacre à l'enseignement; celui qui encourage, à l'encouragement; que celui qui donne le fasse avec générosité; celui qui dirige, avec empressement; celui qui exerce la compassion, avec joie. Que l'amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur; attachez-vous au bien. Quant à l'affection fraternelle, soyez pleins de tendresse les uns pour les autres. Soyez les premiers à honorer les autres. Ne soyez pas paresseux, mais empressés. Soyez fervents d'esprit. Servez le Seigneur, comme des esclaves. Réjouissez-vous dans l'espérance. Endurez dans la détresse. Consacrez-vous assidûment à la prière. Soyez solidaires des saints qui sont dans le besoin. Poursuivez l'hospitalité. Bénissez ceux qui vous persécutent, bénissez et ne maudissez pas. Réjouissez-vous avec ceux qui se réjouissent; pleurez avec ceux qui pleurent. Soyez bien d'accord entre vous. Ne soyez pas orgueilleux, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous croyez pas trop avisés. Ne rendez à personne le mal pour le mal. Efforcez-vous de faire ce qui est bien devant tous. S'il est possible, pour autant que cela dépende de vous, soyez en paix avec tous. Ne vous faites pas justice vous-mêmes, bien-aimés, mais laissez place à la colère, car il est écrit: C'est moi qui fais justice! C'est moi qui paierai de retour, dit le Seigneur. Mais si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire; car en agissant ainsi, ce sont des braises que tu amasseras sur sa tête. Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien. Que chacun soit soumis aux autorités établies; car il n'y a pas d'autorité qui ne vienne de Dieu, et celles qui existent ont été instituées par Dieu. C'est pourquoi celui qui résiste à l'autorité s'oppose à l'ordre de Dieu; ceux qui s'opposent attireront un jugement sur eux-mêmes. Les chefs, en effet, ne sont pas à craindre quand on fait le bien, mais quand on fait le mal. Veux-tu ne pas craindre l'autorité? Fais le bien, et tu auras son approbation, car elle est au service de Dieu pour ton bien. Mais si tu fais le mal, crains, car ce n'est pas pour rien qu'elle porte l'épée: elle est en effet au service de Dieu pour faire justice, pour la colère, contre celui qui pratique le mal. C'est pourquoi il est nécessaire d'être soumis – non seulement à cause de la colère, mais encore par motif de conscience. C'est aussi pour cela que vous payez des impôts. Car les gouvernants sont attachés au service de Dieu pour cette fonction même. Rendez à chacun ce qui lui est dû – l'impôt à qui vous devez l'impôt, la taxe à qui vous devez la taxe, la crainte à qui vous devez la crainte, l'honneur à qui vous devez l'honneur. Ne devez rien à personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres; car celui qui aime l'autre a accompli la loi. En effet, les commandements: Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas de vol, tu ne désireras pas, et tout autre commandement se résument dans cette parole: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. L'amour ne fait pas de mal au prochain: l'amour est donc l'accomplissement de la loi. D'autant que vous savez en quel temps nous sommes: c'est bien l'heure de vous réveiller du sommeil, car maintenant le salut est plus proche de nous que lorsque nous sommes venus à la foi. La nuit est avancée, le jour s'est approché. Rejetons donc les œuvres des ténèbres et revêtons les armes de la lumière. Comportons-nous convenablement, comme en plein jour, sans orgies ni beuveries, sans luxure ni débauche, sans dispute ni passion jalouse. Mais revêtez le Seigneur Jésus-Christ, et ne vous préoccupez pas de la chair pour en satisfaire les désirs. Accueillez celui qui est faible dans la foi, sans discrimination d'opinions. Tel a la foi pour manger de tout; tel autre, qui est faible, ne mange que des légumes. Que celui qui mange ne méprise pas celui qui ne mange pas, et que celui qui ne mange pas ne juge pas celui qui mange, car Dieu l'a accueilli. Qui es-tu, toi, pour juger le domestique d'autrui? Qu'il tienne debout ou qu'il tombe, cela regarde son maître. Et il tiendra, car le Seigneur a le pouvoir de le faire tenir. Tel juge, en effet, un jour supérieur à un autre; tel autre les juge tous égaux. Que chacun, dans sa propre intelligence, soit animé d'une pleine conviction! Celui qui tient compte des jours en tient compte pour le Seigneur. Celui qui mange, c'est pour le Seigneur qu'il mange, car il rend grâce à Dieu; celui qui ne mange pas, c'est pour le Seigneur qu'il ne mange pas: il rend aussi grâce à Dieu. En effet, aucun de nous ne vit pour lui-même, et aucun ne meurt pour lui-même. Car si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur; et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous appartenons donc au Seigneur. Car si le Christ est mort et a repris vie, c'est pour être le Seigneur des morts et des vivants. Dès lors, toi, pourquoi juges-tu ton frère? Ou bien, toi, pourquoi méprises-tu ton frère? Tous, en effet, nous comparaîtrons devant le tribunal de Dieu. Car il est écrit: Par ma vie, dit le Seigneur, tout genou fléchira devant moi et toute langue reconnaîtra Dieu! Ainsi donc, chacun de nous rendra compte à Dieu pour lui-même. Ne nous jugeons donc plus les uns les autres; usez plutôt de votre jugement pour ne pas mettre devant votre frère une pierre d'achoppement ou une cause de chute. Je le sais bien, j'en suis persuadé, dans le Seigneur Jésus, rien n'est souillé en soi; mais si quelqu'un estime qu'une chose est souillée, alors elle est souillée pour lui. Si, pour un aliment, ton frère est attristé, tu ne marches plus selon l'amour. Ne va pas, par ton aliment, causer la perte de celui pour qui le Christ est mort. Que personne, donc, ne puisse calomnier ce qui pour vous est bon. En effet, le règne de Dieu, ce n'est pas le manger et le boire, mais la justice, la paix et la joie, par l'Esprit saint. Car celui qui, en tout cela, sert le Christ comme un esclave est agréé de Dieu et apprécié des humains. Ainsi donc, poursuivons ce qui contribue à la paix et ce qui est constructif pour autrui. Ne va pas détruire l'œuvre de Dieu pour un aliment. Certes, tout est pur; mais il est mauvais de faire de sa nourriture une pierre d'achoppement. Il est beau de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, de s'abstenir de tout ce qui est pour ton frère une cause d'achoppement. La foi que tu as, toi, garde-la pour toi devant Dieu. Heureux celui qui ne se juge pas lui-même en exerçant son discernement! Mais celui qui hésite est condamné s'il mange, parce que ce qu'il fait ne relève pas de la foi. Or tout ce qui ne relève pas de la foi est péché. Si nous sommes forts, nous devons porter les faiblesses de ceux qui ne sont pas forts, au lieu de faire ce qui nous plaît. Que chacun de nous fasse ce qui plaît à son prochain, en vue de ce qui est bon et constructif. Le Christ, en effet, n'a pas fait ce qui lui plaisait; mais, ainsi qu'il est écrit, les insultes de ceux qui t'insultent sont retombées sur moi. Car tout ce qui a été écrit autrefois a été écrit pour notre instruction, afin que, par la persévérance et par l'encouragement des Ecritures, nous ayons l'espérance. Que le Dieu de la persévérance et de l'encouragement vous donne d'être bien d'accord entre vous, selon Jésus-Christ, pour que, d'un commun accord, d'une seule voix, vous glorifiiez le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ! Aussi accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ lui-même vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. Car je dis que le Christ est devenu serviteur des circoncis pour la vérité de Dieu, en confirmant les promesses faites aux pères, tandis que les non-Juifs glorifient Dieu pour sa compassion, ainsi qu'il est écrit: C'est pourquoi je te reconnaîtrai parmi les nations et je chanterai ton nom. Il dit encore: Nations, soyez en fête avec son peuple! Et encore: Louez le Seigneur, vous toutes, nations, que tous les peuples le louent! Esaïe dit encore: Il paraîtra, le rejeton de Jessé, celui qui se lèvera pour commander aux nations; les nations espéreront en lui. Que le Dieu de l'espérance vous remplisse de toute joie et de toute paix dans la foi, pour que vous abondiez en espérance par la puissance de l'Esprit saint! Pour ce qui vous concerne, mes frères, je suis moi-même persuadé que vous êtes pleins de bonté, remplis de toute la connaissance et capables de vous avertir les uns les autres. Cependant, à certains égards, je vous ai écrit avec une certaine audace, comme pour réveiller vos souvenirs, à cause de la grâce que Dieu m'a accordée d'être au service de Jésus-Christ pour les non-Juifs; je m'acquitte du service sacré de la bonne nouvelle de Dieu, afin que les non-Juifs soient une offrande agréée, consacrée par l'Esprit saint. J'ai donc ma fierté en Jésus-Christ pour ce qui est du service de Dieu. Car je n'oserais rien mentionner que le Christ n'ait accompli par moi pour amener les non-Juifs à l'obéissance: en parole et en œuvre, par la puissance de signes et de prodiges, par la puissance de l'Esprit de Dieu. Ainsi, depuis Jérusalem et en rayonnant jusqu'en Illyrie, j'ai annoncé partout la bonne nouvelle du Christ. J'ai mis un point d'honneur à annoncer la bonne nouvelle là où le Christ n'avait pas été nommé, pour ne pas construire sur les fondations d'autrui; mais, ainsi qu'il est écrit, ceux à qui il n'avait pas été annoncé verront, et ceux qui n'en avaient pas entendu parler comprendront. C'est ce qui m'a souvent empêché de venir vous voir. Mais maintenant, je n'ai plus de champ d'action dans ces contrées, et depuis de nombreuses années je souhaite vivement venir vous voir, quand j'irai en Espagne; j'espère vous voir en passant et recevoir de vous ce dont j'aurai besoin pour le voyage, non sans m'être d'abord rassasié, au moins en partie, de votre compagnie. Mais maintenant je vais à Jérusalem, pour le service des saints. Car la Macédoine et l'Achaïe ont bien voulu faire une collecte de solidarité en faveur de ceux qui sont pauvres parmi les saints de Jérusalem. Elles l'ont bien voulu, et elles le leur doivent; car si les non-Juifs ont eu part à leurs biens spirituels, ils doivent aussi se mettre à leur service en ce qui concerne les biens matériels. Lorsque j'en aurai terminé et que je leur aurai remis officiellement le produit de la collecte, je partirai pour l'Espagne en passant par chez vous. Je sais qu'en venant vous voir, c'est avec une pleine bénédiction du Christ que je viendrai. Cependant je vous encourage, mes frères, par notre Seigneur Jésus-Christ et par l'amour de l'Esprit, à combattre avec moi en adressant à Dieu des prières en ma faveur, pour que je sois délivré des réfractaires de Judée et que mon service en faveur de Jérusalem soit bien accueilli par les saints; ainsi je viendrai vous voir avec joie, par la volonté de Dieu, et je jouirai auprès de vous de quelque repos. Que le Dieu de la paix soit avec vous tous! Amen! Je vous recommande Phœbé, notre sœur, qui est ministre de l'Eglise de Cenchrées, afin que vous la receviez dans le Seigneur d'une manière digne des saints. Mettez-vous à sa disposition pour toute affaire où elle pourrait avoir besoin de vous, car elle a été une protectrice pour beaucoup, y compris pour moi-même. Saluez Prisca et Aquilas, mes collaborateurs en Jésus-Christ, qui ont risqué leur tête pour sauver ma vie; ce n'est pas moi seul qui leur rends grâce, ce sont encore toutes les Eglises des non-Juifs; saluez aussi l'Eglise qui est dans leur maison. Saluez Epaïnète, mon bien-aimé, qui est les prémices de l'Asie pour le Christ. Saluez Marie, qui s'est donné beaucoup de peine pour vous. Saluez Andronicos et Junias, qui sont de ma parenté et qui sont aussi mes compagnons de captivité; ils sont très estimés parmi les apôtres, ils étaient même dans le Christ avant moi. Saluez Ampliatus, mon bien-aimé dans le Seigneur. Saluez Urbain, notre collaborateur dans le Christ, et Stachys, mon bien-aimé. Saluez Apellès, qui a fait ses preuves dans le Christ. Saluez ceux de la maison d'Aristobule. Saluez Hérodion, qui est de ma parenté. Saluez ceux de la maison de Narcisse qui sont dans le Seigneur. Saluez Tryphène et Tryphose, elles qui se sont donné de la peine dans le Seigneur. Saluez Perside, la bien-aimée, qui s'est donné beaucoup de peine dans le Seigneur. Saluez Rufus, celui qui, dans le Seigneur, a été choisi, et sa mère, qui est aussi la mienne. Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas, et les frères qui sont avec eux. Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, ainsi qu'Olympas et tous les saints qui sont avec eux. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Toutes les Eglises du Christ vous saluent. Je vous encourage, mes frères, à prendre garde à ceux qui causent des divisions et des chutes, contrairement à l'enseignement que vous avez reçu. Eloignez-vous d'eux. Car de tels individus ne sont pas esclaves du Christ, notre Seigneur, mais de leur propre ventre; par de bonnes paroles et par des éloges, ils trompent le cœur des gens sans malice. Quant à vous, votre obéissance est connue de tous; je me réjouis donc à votre sujet, mais je veux que vous soyez sages en ce qui concerne le bien comme vous êtes purs en ce qui concerne le mal. Le Dieu de la paix écrasera bientôt le Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous! Timothée, mon collaborateur, vous salue, ainsi que Lucius, Jason et Sosipater, qui sont de ma parenté. Je vous salue, moi, Tertius, qui ai écrit cette lettre, dans le Seigneur. Gaïos, mon hôte et celui de toute l'Eglise, vous salue. Eraste, l'intendant de la ville, vous salue, ainsi que le frère Quartus. [ ] A celui qui a le pouvoir de vous affermir selon ma bonne nouvelle et la proclamation de Jésus-Christ – conformément à la révélation du mystère qui était tenu secret depuis toujours, mais qui s'est maintenant manifesté par les Ecritures prophétiques, d'après l'ordre du Dieu éternel, et qui a été porté à la connaissance de toutes les nations en vue de l'obéissance de la foi – à Dieu, seul sage, la gloire, par Jésus-Christ, pour toujours! Amen! Paul, apôtre de Jésus-Christ par appel, par la volonté de Dieu, et le frère Sosthène, à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui ont été consacrés en Jésus-Christ et qui sont saints par appel, avec tous ceux qui, en tout lieu, invoquent le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, qui est leur Seigneur comme le nôtre: Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ! Je rends toujours grâce à mon Dieu, à votre sujet, pour la grâce de Dieu qui vous a été accordée en Jésus-Christ; car en lui vous êtes devenus riches de tout, de toute parole et de toute connaissance, puisque le témoignage du Christ a été confirmé en vous. Dès lors, il ne vous manque aucun don de la grâce, en attendant la révélation de notre Seigneur Jésus-Christ. C'est lui qui vous affermira aussi jusqu'à la fin, pour que vous soyez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus-Christ. Dieu est digne de confiance, lui par qui vous avez été appelés à la communion de son Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur. Je vous encourage, mes frères, par le nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à tenir tous le même langage: qu'il n'y ait pas de divisions parmi vous; soyez bien unis, dans la même pensée et dans le même dessein. En effet, mes frères, les gens de Chloé m'ont appris qu'il y a des disputes parmi vous. J'entends par là que chacun de vous dit: « Moi, j'appartiens à Paul! » – « Et moi, à Apollos! » – « Et moi, à Céphas! » – « Et moi, au Christ! » Le Christ est-il divisé? Est-ce Paul qui a été crucifié pour vous, ou bien est-ce pour le nom de Paul que vous avez reçu le baptême? Je rends grâce à Dieu de ce que je n'ai baptisé aucun de vous, excepté Crispos et Gaïos. Ainsi personne ne peut dire que vous avez reçu le baptême pour mon nom. – Si, j'ai encore baptisé la maison de Stéphanas; au reste, je ne sais pas si j'ai baptisé quelqu'un d'autre. – Car le Christ ne m'a pas envoyé pour baptiser, mais pour annoncer la bonne nouvelle; non pas dans la sagesse du langage, afin que la croix du Christ ne soit pas vidée de son sens. En effet, la parole de la croix est folie pour ceux qui vont à leur perte, mais pour nous qui sommes sur la voie du salut, elle est puissance de Dieu. Car il est écrit: Je détruirai la sagesse des sages, j'anéantirai l'intelligence des intelligents. Où est le sage? Où est le scribe? Où est le débatteur de ce monde? Dieu n'a-t-il pas frappé de folie la sagesse du monde? En effet, puisque le monde, par la sagesse, n'a pas connu Dieu dans la sagesse de Dieu, c'est par la folie de la proclamation qu'il a plu à Dieu de sauver ceux qui croient. Les Juifs, en effet, demandent des signes, et les Grecs cherchent la sagesse. Or nous, nous proclamons un Christ crucifié, cause de chute pour les Juifs et folie pour les non-Juifs; mais pour ceux qui sont appelés, Juifs et Grecs, un Christ qui est la puissance de Dieu et la sagesse de Dieu. Car la folie de Dieu est plus sage que les humains, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les humains. Regardez, mes frères, comment vous avez été appelés: il n'y a pas parmi vous beaucoup de sages selon la chair, ni beaucoup de puissants, ni beaucoup de nobles. Dieu a choisi ce qui est fou dans le monde pour faire honte aux sages; Dieu a choisi ce qui est faible dans le monde pour faire honte à ce qui est fort; Dieu a choisi ce qui est vil dans le monde, ce qu'on méprise, ce qui n'est pas, pour réduire à rien ce qui est, de sorte que personne ne puisse faire le fier devant Dieu. Or c'est grâce à lui que vous êtes en Jésus-Christ, qui a été fait pour nous sagesse venant de Dieu – mais aussi justice, consécration et rédemption, afin, comme il est écrit, que le fier mette sa fierté dans le Seigneur. Pour ma part, mes frères, lorsque je suis venu chez vous, ce n'est pas avec une supériorité de langage ou de sagesse que je suis venu vous annoncer le mystère de Dieu. Car j'ai jugé bon, parmi vous, de ne rien savoir d'autre que Jésus-Christ – Jésus-Christ crucifié. Moi-même, j'étais chez vous dans un état de faiblesse, de crainte et de grand tremblement; ma parole et ma proclamation n'avaient rien des discours persuasifs de la sagesse; c'était une démonstration d'Esprit, de puissance, pour que votre foi ne soit pas en la sagesse des humains, mais en la puissance de Dieu. Cependant, c'est bien une sagesse que nous énonçons parmi les gens « accomplis »: une sagesse qui n'est pas de ce monde ni des princes de ce monde, qui doivent être réduits à rien; nous énonçons la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée, celle que Dieu a destinée d'avance, depuis toujours, à notre gloire; aucun des princes de ce monde ne l'a connue, car s'ils l'avaient connue, ils n'auraient pas crucifié le Seigneur glorieux. Mais c'est, comme il est écrit, ce que l'œil n'a pas vu, ce que l'oreille n'a pas entendu, et ce qui n'est pas venu au cœur de l'homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l'aiment. Or c'est à nous que Dieu l'a révélé par l'Esprit. Car l'Esprit sonde tout, même les profondeurs de Dieu. Qui donc, parmi les humains, sait ce qui relève de l'humain, sinon l'esprit de l'humain qui est en lui? De même, personne ne connaît ce qui relève de Dieu, sinon l'Esprit de Dieu. Or nous, ce n'est pas l'esprit du monde que nous avons reçu, mais l'Esprit qui vient de Dieu, pour que nous sachions ce que Dieu nous a donné par grâce. Et nous en parlons, non avec les discours qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec ceux qu'enseigne l'Esprit, en associant le spirituel au spirituel. Mais l'homme naturel n'accueille pas ce qui relève de l'Esprit de Dieu, car c'est une folie pour lui; il ne peut pas connaître cela, parce que c'est spirituellement qu'on en juge. L'être spirituel, lui, juge de tout, tandis que lui-même n'est jugé par personne. En effet, qui a connu la pensée du Seigneur, pour l'instruire? Or nous, nous avons la pensée du Christ. Quant à moi, mes frères, ce n'est pas comme à des êtres spirituels que j'ai pu vous parler, mais comme à des êtres charnels, comme à des tout-petits dans le Christ. Je vous ai donné du lait; non pas de la nourriture solide, car vous n'auriez pas pu la supporter; d'ailleurs, maintenant même vous ne le pourriez pas, parce que vous êtes encore charnels. En effet, pour autant qu'il y a parmi vous des passions jalouses et des disputes, n'êtes-vous pas charnels? Ne vous comportez-vous pas d'une manière tout humaine? Quand l'un dit: « Moi, j'appartiens à Paul! » et un autre: « Moi, à Apollos! », êtes-vous autre chose que des humains? Qu'est-ce donc qu'Apollos? Qu'est-ce que Paul? Des serviteurs, par l'entremise desquels vous êtes venus à la foi, selon ce que le Seigneur a accordé à chacun. Moi, j'ai planté, Apollos a arrosé, mais c'est Dieu qui faisait croître. Ainsi, ce n'est pas celui qui plante qui importe, ni celui qui arrose, mais Dieu, qui fait croître. Celui qui plante et celui qui arrose ne sont qu'un, mais chacun recevra son propre salaire selon son propre travail. Car nous sommes des collaborateurs de Dieu. Vous êtes le champ de Dieu, la construction de Dieu. Selon la grâce de Dieu qui m'a été accordée, comme un sage maître d'œuvre, j'ai posé les fondations, et quelqu'un d'autre construit dessus. Mais que chacun prenne garde à la façon dont il construit. Personne, en effet, ne peut poser d'autre fondation que celle qui est en place, à savoir Jésus-Christ. Que l'on construise sur ces fondations avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses, du bois, du foin ou du chaume, l'œuvre de chacun deviendra manifeste, car le jour la mettra en évidence; en effet, c'est dans le feu qu'il se révélera, et l'épreuve du feu montrera ce que vaut l'œuvre de chacun. Si l'œuvre que quelqu'un a construite demeure, il recevra un salaire. Si l'œuvre de quelqu'un est brûlée, il en subira la perte; lui, certes, il sera sauvé, mais comme au travers du feu. Ne savez-vous pas que vous êtes le sanctuaire de Dieu, et que l'Esprit de Dieu habite en vous? Si quelqu'un détruit le sanctuaire de Dieu, Dieu le détruira; car le sanctuaire de Dieu est saint – c'est là ce que, vous, vous êtes. Que personne ne se trompe lui-même: si quelqu'un parmi vous se considère comme sage selon ce monde, qu'il devienne fou pour devenir sage. En effet, la sagesse de ce monde est folie devant Dieu. Car il est écrit: Il prend les sages à leur propre ruse. Et encore: Le Seigneur connaît les raisonnements des sages, il sait qu'ils sont futiles. Que personne ne mette donc sa fierté dans des hommes; car tout vous appartient, soit Paul, soit Apollos, soit Céphas, soit le monde, soit la vie, soit la mort, soit le présent, soit l'avenir. Tout vous appartient; mais vous, vous appartenez au Christ, et le Christ appartient à Dieu. Ainsi, qu'on nous considère comme des serviteurs du Christ et des intendants des mystères de Dieu. Du reste, ce qu'on demande d'un intendant, c'est qu'il soit digne de confiance. Quant à moi, il m'importe fort peu d'être jugé par vous ou par une juridiction humaine. Je ne me juge pas non plus moi-même; car je n'ai rien sur la conscience, mais je n'en suis pas justifié pour autant: celui qui me juge, c'est le Seigneur. Ne portez donc aucun jugement avant le temps fixé, avant la venue du Seigneur qui mettra en lumière les secrets des ténèbres et qui rendra manifestes les décisions des cœurs. Alors chacun recevra de Dieu sa louange. Mes frères, c'est à cause de vous que j'ai usé de ces images à propos de moi-même et d'Apollos. Vous apprendrez ainsi, à notre exemple, à ne pas aller au-delà de ce qui est écrit, afin qu'aucun de vous ne se gonfle d'orgueil en prenant parti pour l'un contre l'autre. En effet, qui est-ce qui te distingue? Qu'as-tu que tu n'aies reçu? Et si tu l'as reçu, pourquoi fais-tu le fier, comme si tu ne l'avais pas reçu? Déjà vous êtes rassasiés, déjà vous êtes riches, vous avez commencé à régner sans nous! Si seulement vous régniez vraiment! Alors nous aussi nous régnerions avec vous! Car Dieu, il me semble, nous a exhibés, nous, les apôtres, à la dernière place, comme des condamnés à mort: nous avons été offerts en spectacle au monde, aux anges et aux humains. Nous, nous sommes fous à cause du Christ, mais vous, vous êtes avisés dans le Christ; nous, nous sommes faibles, mais vous, vous êtes forts. Vous, vous êtes glorieux, mais nous, nous sommes déshonorés! Jusqu'à l'heure présente, nous sommes exposés à la faim, à la soif, au dénuement, aux coups, à une vie errante; nous nous donnons de la peine en travaillant de nos propres mains; insultés, nous bénissons; persécutés, nous supportons; diffamés, nous encourageons; nous sommes devenus les déchets du monde, le rebut de tous, jusqu'à maintenant. Ce n'est pas pour vous faire honte que j'écris cela; mais je vous avertis comme mes enfants bien-aimés. En effet, quand vous auriez dix mille surveillants dans le Christ, vous n'avez pas plusieurs pères: c'est moi qui vous ai engendrés en Jésus-Christ par la bonne nouvelle. Je vous y encourage donc, imitez-moi. A cet effet, je vous ai envoyé Timothée, qui, dans le Seigneur, est mon enfant bien-aimé et digne de confiance; il vous rappellera mes voies en Jésus-Christ, telles que je les enseigne partout, dans toutes les Eglises. En pensant que je ne viendrais pas vous voir, quelques-uns se sont gonflés d'orgueil. Or je viendrai vous voir bientôt, si telle est la volonté du Seigneur, et je connaîtrai, non pas la parole, mais la puissance de ceux qui se sont gonflés d'orgueil. Car le règne de Dieu ne consiste pas en parole, mais en puissance. Que voulez-vous? Que je vienne vous voir avec un bâton, ou avec amour et dans un esprit de douceur? Partout on entend parler de l'inconduite sexuelle qui a cours parmi vous, une inconduite telle qu'on ne la rencontre même pas ailleurs dans les nations; c'est au point que l'un de vous a la femme de son père. Et vous êtes gonflés d'orgueil! N'auriez-vous pas plutôt dû en être désolés, jusqu'à ce que celui qui a fait une chose pareille soit enlevé du milieu de vous? Quant à moi, absent de corps, mais présent d'esprit, j'ai déjà jugé, comme si j'étais présent, celui qui a agi de la sorte. Quand vous serez rassemblés au nom de notre Seigneur Jésus, vous et mon esprit, avec la puissance de notre Seigneur Jésus, qu'on livre un tel homme au Satan pour la destruction de la chair, afin que l'esprit soit sauvé au jour du Seigneur! Il n'y a pas de quoi être fiers! Ne savez-vous pas qu'un peu de levain fait lever toute la pâte? Purifiez-vous du vieux levain pour être une pâte nouvelle, puisque vous êtes sans levain; car le Christ, notre Pâque, a été sacrifié. Célébrons donc la fête, non pas avec du vieux levain, ni avec un levain de malfaisance et de méchanceté, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité. Je vous ai écrit dans ma lettre de ne pas avoir de relations avec ceux qui se livrent à l'inconduite sexuelle. Ce n'est pas d'une manière absolue avec tous ceux qui s'y livrent en ce monde, ni avec tous les gens avides, rapaces ou idolâtres; autrement, vous devriez bel et bien sortir du monde. Maintenant, ce que je vous ai écrit, c'est de ne pas avoir de relations avec quelqu'un qui, tout en se nommant frère, se livrerait à l'inconduite sexuelle, à l'avidité, à l'idolâtrie, aux insultes, à l'ivrognerie ou à la rapacité – et même de ne pas manger avec un tel homme. Est-ce à moi, en effet, de juger ceux du dehors? Et ceux du dedans, n'est-ce pas vous qui en êtes juges? Ceux du dehors, c'est Dieu qui les jugera. Expulsez le mauvais du milieu de vous. Lorsque l'un de vous a un différend avec un autre, comment ose-t-il faire un procès devant les « injustes », et non pas devant les saints? Ne savez-vous pas que ce sont les saints qui jugeront le monde? Et si c'est par vous que le monde est jugé, seriez-vous indignes de juger les affaires de moindre importance? Ne savez-vous pas que nous jugerons des anges? Pourquoi pas, à plus forte raison, des affaires de la vie? Si donc vous avez des différends concernant des affaires de la vie, ce sont des gens dont l'Eglise ne fait aucun cas que vous faites juges! Je le dis à votre honte. Ainsi, parmi vous, il n'y a pas un seul sage qui puisse prononcer un jugement entre ses frères! Mais un frère fait un procès à un autre frère, et cela devant des non-croyants! Pour vous, c'est déjà une défaite que d'avoir des procès entre vous. Pourquoi ne souffrez-vous pas plutôt une injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller? C'est vous qui pratiquez l'injustice et qui dépouillez les autres – et ce sont vos frères! Ne savez-vous pas que les injustes n'hériteront pas le royaume de Dieu? Ne vous égarez pas: ce ne sont pas ceux qui se livrent à l'inconduite sexuelle, à l'idolâtrie, à l'adultère, les hommes qui couchent avec des hommes, les voleurs, les gens avides, les ivrognes, ceux qui s'adonnent aux insultes ou à la rapacité qui hériteront le royaume de Dieu. Et pourtant c'est là ce que vous étiez – quelques-uns d'entre vous. Mais vous avez été lavés, vous avez été consacrés, vous avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus-Christ et par l'Esprit de notre Dieu. Tout m'est permis, mais tout n'est pas utile; tout m'est permis, mais moi, je ne permettrai à rien d'avoir autorité sur moi. Les aliments sont pour le ventre, comme le ventre pour les aliments; Dieu réduira à rien celui-ci comme ceux-là. Mais le corps n'est pas pour l'inconduite sexuelle: il est pour le Seigneur, comme le Seigneur pour le corps. Or Dieu, qui a réveillé le Seigneur, nous éveillera aussi par sa puissance. Ne savez-vous pas que votre corps fait partie du corps du Christ? Prendrai-je donc des parties du corps du Christ pour en faire des parties d'un corps de prostituée? Jamais de la vie! Ne savez-vous pas que celui qui s'attache à la prostituée est un seul corps avec elle? En effet, il dit: Les deux seront une seule chair. Mais celui qui s'attache au Seigneur est avec lui un seul Esprit. Fuyez l'inconduite sexuelle. Tout autre péché qu'un homme commet est extérieur au corps; mais celui qui se livre à l'inconduite sexuelle pèche contre son propre corps. Ne le savez-vous pas? Votre corps est le sanctuaire de l'Esprit saint qui est en vous et que vous tenez de Dieu; vous ne vous appartenez pas à vous-mêmes, car vous avez été achetés à un prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps. Pour ce qui concerne ce que vous avez écrit, il est bien pour l'homme de ne pas toucher de femme. Toutefois, à cause des risques d'inconduite sexuelle, que chacun ait sa femme, que chacune ait son mari. Que le mari rende à sa femme ce qu'il lui doit; de même la femme à son mari. Ce n'est pas la femme qui a autorité sur son propre corps, c'est son mari; de même, ce n'est pas le mari qui a autorité sur son propre corps, c'est sa femme. Ne vous privez pas l'un de l'autre, sinon pour un temps et d'un commun accord, afin de vous consacrer à la prière; puis reprenez votre vie conjugale, de peur que le Satan vous mette à l'épreuve, parce que vous ne sauriez pas vous maîtriser. Je dis cela comme une concession, non comme un ordre. Je voudrais bien que tous soient comme moi; mais chacun tient de Dieu un don particulier de la grâce, l'un d'une manière, l'autre d'une autre. A ceux qui ne sont pas mariés et aux veuves, je dis qu'il est bien pour eux de demeurer comme moi. Mais s'ils ne peuvent pas se maîtriser, qu'ils se marient; car il vaut mieux se marier que de brûler. A ceux qui sont mariés, j'adresse – non pas moi, mais le Seigneur – cette injonction: que la femme ne se sépare pas de son mari; si elle s'est séparée, qu'elle demeure sans mari ou qu'elle se réconcilie avec son mari; et que le mari n'abandonne pas sa femme. Aux autres, je dis – non pas le Seigneur, mais moi: si un frère a une femme non croyante, et qu'elle consente à habiter avec lui, qu'il ne l'abandonne pas; si une femme a un mari non croyant, et qu'il consente à habiter avec elle, qu'elle n'abandonne pas son mari. Car le mari non croyant est consacré par la femme, et la femme non croyante est consacrée par le frère; autrement, vos enfants seraient impurs; or ils sont saints. Mais si le non-croyant veut se séparer, qu'il se sépare; le frère ou la sœur n'est pas esclave en pareil cas. C'est dans la paix que Dieu vous a appelés. En effet, comment savoir, femme, si tu sauveras ton mari? Ou bien comment savoir, mari, si tu sauveras ta femme? Autrement, que chacun vive selon la condition que le Seigneur lui a donnée en partage, tel qu'il était quand Dieu l'a appelé. C'est ce que je prescris dans toutes les Eglises. Quelqu'un était-il circoncis quand il a été appelé? Qu'il demeure circoncis. Quelqu'un était-il incirconcis quand il a été appelé? Qu'il ne se fasse pas circoncire. La circoncision n'est rien, l'incirconcision n'est rien; ce qui importe, c'est d'observer les commandements de Dieu. Que chacun demeure dans la condition où il était lorsqu'il a été appelé. Tu étais esclave quand tu as été appelé? Ne t'en soucie pas; même si tu peux devenir libre, mets plutôt à profit ta condition. En effet, l'esclave qui a été appelé, dans le Seigneur, est un affranchi du Seigneur; de même, l'homme libre qui a été appelé est un esclave du Christ. Vous avez été achetés à un prix; ne devenez pas esclaves des humains. Que chacun, mes frères, demeure devant Dieu dans la condition où il était lorsqu'il a été appelé. Pour ce qui concerne les vierges, je n'ai pas d'ordre du Seigneur; mais je donne un avis en homme qui, grâce à la compassion du Seigneur, est digne de confiance. Voici donc ce qui me paraît bien, à cause de la nécessité présente; il est bien pour chacun d'être ainsi. Tu es lié à une femme? Ne cherche pas à rompre. Tu n'es pas lié à une femme? Ne cherche pas de femme. Si toutefois tu te mariais, tu ne pécherais pas; et si la vierge se mariait, elle ne pécherait pas; mais les gens mariés connaîtront la détresse, et moi, je voudrais vous épargner. Voici ce que je dis, mes frères: le temps se fait court; désormais, que ceux qui ont une femme soient comme s'ils n'en avaient pas, ceux qui pleurent comme s'ils ne pleuraient pas, ceux qui se réjouissent comme s'ils ne se réjouissaient pas, ceux qui achètent comme s'ils ne possédaient pas, et ceux qui usent du monde comme s'ils n'en usaient pas réellement, car ce monde, tel qu'il est formé, passe. Or je voudrais que vous soyez sans inquiétude. Celui qui n'est pas marié s'inquiète des choses du Seigneur, il se demande comment plaire au Seigneur. Celui qui est marié s'inquiète des choses du monde, il se demande comment plaire à sa femme – et il est partagé. De même la femme sans mari, comme la vierge, s'inquiète des choses du Seigneur, pour être sainte de corps et d'esprit. Celle qui est mariée s'inquiète des choses du monde, elle se demande comment plaire à son mari. Je dis cela dans votre intérêt; ce n'est pas pour vous tendre un piège, c'est pour que vous fassiez ce qui est convenable et que vous vous attachiez au Seigneur sans distraction. Mais si quelqu'un estime qu'il agit de façon inconvenante envers sa vierge, s'il déborde de passion et qu'il doive en être ainsi, qu'il fasse ce qu'il veut, il ne pèche pas; qu'ils se marient. Mais celui qui est bien résolu dans son cœur, sans contrainte et en pleine possession de sa volonté, et qui a décidé en son cœur de respecter sa vierge, celui-là fera bien. Ainsi, celui qui épouse sa vierge fait bien, celui qui ne l'épouse pas fera mieux. Une femme est liée aussi longtemps que son mari est vivant; mais si le mari vient à s'endormir dans la mort, elle est libre de se marier à qui elle veut; seulement, que ce soit dans le Seigneur. Cependant, elle sera plus heureuse, à mon avis, si elle demeure comme elle est. Or moi aussi je pense avoir l'Esprit de Dieu. Pour ce qui concerne les viandes sacrifiées aux idoles, nous savons que tous, nous avons de la connaissance. La connaissance gonfle d'orgueil, mais l'amour construit. Si quelqu'un pense connaître quelque chose, il ne connaît pas encore comme il faut connaître. Mais si quelqu'un aime Dieu, celui-là est connu de lui. Donc, pour ce qui concerne la consommation des viandes sacrifiées aux idoles, nous savons qu'il n'y a pas d'idole dans le monde et qu'il n'y a de Dieu qu'un seul. Car s'il est vrai qu'il y a ce qu'on appelle des dieux, soit dans le ciel, soit sur la terre, – et de fait il y a beaucoup de dieux et beaucoup de seigneurs – néanmoins, pour nous, il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, de qui tout vient et pour qui nous sommes, et un seul Seigneur, Jésus-Christ, par qui tout existe et par qui nous sommes. Mais tous n'ont pas cette connaissance. En effet, quelques-uns, encore tenus par l'habitude des idoles, mangent de ces viandes en les considérant comme sacrifiées aux idoles; et leur conscience, qui est faible, en est souillée. Or ce n'est pas un aliment qui nous rapprochera de Dieu: si nous n'en mangeons pas, nous n'avons rien de moins; si nous en mangeons, nous n'avons rien de plus. Prenez garde cependant que votre droit ne devienne pas une pierre d'achoppement pour les faibles. Car si quelqu'un te voit, toi qui as de la connaissance, à table dans un temple d'idoles, la construction de sa conscience ne va-t-elle pas l'amener, lui qui est faible, à manger des viandes sacrifiées aux idoles? Ainsi le faible se perd à cause de ta connaissance, lui, ce frère pour qui le Christ est mort! En péchant de la sorte contre les frères et en heurtant leur conscience, qui est faible, c'est contre le Christ que vous péchez. C'est pourquoi, si un aliment doit causer la chute de mon frère, jamais plus je ne mangerai de viande, afin de ne pas causer la chute de mon frère. Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apôtre? N'ai-je pas vu Jésus, notre Seigneur? N'êtes-vous pas vous-mêmes mon œuvre, dans le Seigneur? Si pour d'autres je ne suis pas apôtre, je le suis au moins pour vous; car c'est vous qui êtes le sceau de mon apostolat dans le Seigneur. Voici ma défense devant ceux qui me jugent. N'avons-nous pas le droit de manger et de boire? N'avons-nous pas le droit d'emmener avec nous une sœur en tant qu'épouse, comme le font les autres apôtres, les frères du Seigneur et Céphas? Ou bien sommes-nous les seuls, Barnabé et moi, à ne pas avoir le droit de ne pas travailler? Qui combat jamais dans une armée à ses propres frais? Qui plante une vigne sans en manger le fruit? Qui fait paître un troupeau sans se nourrir du lait du troupeau? Est-ce en humain que je parle ainsi? La loi ne le dit-elle pas aussi? En effet, il est écrit dans la loi de Moïse: Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain. Dieu a-t-il souci des bœufs? En réalité, n'est-ce pas à cause de nous qu'il parle ainsi? Oui, c'est à cause de nous que cela a été écrit; car celui qui laboure doit labourer dans l'espérance, et celui qui foule le grain doit le faire dans l'espérance d'en avoir sa part. Si nous avons semé pour vous les biens spirituels, serait-il excessif que nous moissonnions chez vous les biens matériels? Si d'autres jouissent de ce droit sur vous, ne devrions-nous pas en jouir à plus forte raison? Pourtant nous n'avons pas usé de ce droit; au contraire, nous supportons tout, pour ne pas créer d'obstacle à la bonne nouvelle du Christ. Ne savez-vous pas que ceux qui assurent le service du temple sont nourris par le temple, que ceux qui servent l'autel ont part à ce qui est offert sur l'autel? De même aussi le Seigneur a prescrit que ceux qui annoncent la bonne nouvelle vivent de la bonne nouvelle. Quant à moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits, et je n'ai pas écrit cela pour qu'ils me soient attribués: j'aimerais mieux mourir…! Personne ne réduira à néant mon motif de fierté! En effet, annoncer la bonne nouvelle n'est pas pour moi un motif de fierté, car la nécessité m'en est imposée; quel malheur pour moi, en effet, si je n'annonçais pas la bonne nouvelle! Si je le faisais de mon propre gré, j'aurais un salaire; mais si je le fais malgré moi, c'est une intendance qui m'est confiée. Quel est donc mon salaire? C'est d'offrir gratuitement la bonne nouvelle que j'annonce, sans user réellement du droit que cette bonne nouvelle me donne. Car, bien que je sois libre à l'égard de tous, je me suis fait l'esclave de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Avec les Juifs, j'ai été comme un Juif, afin de gagner les Juifs; avec ceux qui sont sous la loi, comme quelqu'un qui est sous la loi, afin de gagner ceux qui sont sous la loi – et pourtant moi-même je ne suis pas sous la loi; avec les sans-loi, comme un sans-loi, afin de gagner les sans-loi – et pourtant je ne suis pas un sans-loi pour Dieu, je suis lié par la loi du Christ. J'ai été faible avec les faibles, afin de gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous, afin d'en sauver de toute manière quelques-uns. Et tout cela, je le fais à cause de la bonne nouvelle, afin d'y avoir part. Ne savez-vous pas que ceux qui courent dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix? Courez de manière à remporter. Or tout lutteur se maîtrise en tout; ceux-là le font pour remporter une couronne périssable; nous, pour une couronne impérissable. Moi, donc, je cours, mais non pas à l'aventure; je donne des coups de poing, mais non pas pour battre l'air. Au contraire, je malmène mon corps, je le traite comme un esclave, de peur qu'après avoir fait la proclamation pour les autres, je ne sois moi-même disqualifié. Mes frères, je ne veux pas que vous l'ignoriez: nos pères ont tous été sous la nuée, ils sont tous passés au travers de la mer, ils ont tous reçu le baptême de Moïse, dans la nuée et dans la mer, ils ont tous mangé la même nourriture spirituelle et ils ont tous bu le même breuvage spirituel – ils buvaient en effet à un rocher spirituel qui les suivait, et ce rocher, c'était le Christ. Pourtant, la plupart d'entre eux n'ont pas été agréés par Dieu, puisqu'ils ont été abattus dans le désert. Ce sont là des exemples pour nous, afin que nous n'ayons pas de mauvais désirs, comme ils en ont eu. Ne devenez pas idolâtres, comme certains d'entre eux, ainsi qu'il est écrit: Le peuple s'assit pour manger et pour boire; puis ils se levèrent pour s'amuser. Ne nous livrons pas à l'inconduite sexuelle, comme certains d'entre eux s'y livrèrent: il en tomba vingt-trois mille en un seul jour. Ne provoquons pas le Christ, comme certains d'entre eux le firent: les serpents les firent disparaître. Ne maugréez pas, comme certains d'entre eux maugréèrent: le destructeur les fit disparaître. Or tout cela leur est arrivé à titre d'exemple et a été écrit pour nous avertir, nous sur qui la fin des temps est arrivée. Ainsi donc, que celui qui pense être debout prenne garde de tomber! Aucune épreuve ne vous est survenue qui n'ait été humaine; or Dieu est digne de confiance: il ne permettra pas que vous soyez mis à l'épreuve au-delà de vos forces; avec l'épreuve il ménagera aussi une issue, pour que vous puissiez la supporter. Aussi, mes bien-aimés, fuyez l'idolâtrie. Je vous parle comme à des gens avisés; jugez vous-mêmes de ce que je dis. La coupe de bénédiction, sur laquelle nous prononçons la bénédiction, n'est-ce pas une communion au sang du Christ? Le pain que nous rompons, n'est-ce pas une communion au corps du Christ? Puisqu'il y a un seul pain, nous, la multitude, nous sommes un seul corps; car nous partageons tous le même pain. Voyez l'Israël selon la chair: ceux qui mangent des animaux offerts en sacrifice ne sont-ils pas en communion avec l'autel? Que dis-je alors? Que la viande sacrifiée aux idoles aurait de l'importance? Qu'une idole aurait de l'importance? Non, mais ce qu'on sacrifie, on le sacrifie à des démons et non à Dieu; or je ne veux pas que vous soyez en communion avec les démons. Vous ne pouvez pas boire à la coupe du Seigneur et à la coupe des démons; vous ne pouvez pas partager la table du Seigneur et la table des démons. Ou bien voulons-nous provoquer la jalousie du Seigneur? Sommes-nous plus forts que lui? Tout est permis, mais tout n'est pas utile; tout est permis, mais tout n'est pas constructif. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais celui de l'autre! Mangez de tout ce qui se vend au marché, sans poser aucune question par motif de conscience; car c'est au Seigneur qu'appartient la terre et tout ce qui s'y trouve. Si un non-croyant vous invite et que vous vouliez y aller, mangez de tout ce qu'on vous offrira, sans poser aucune question par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit: Ceci a été offert en sacrifice, n'en mangez pas, à cause de celui qui vous a informés, et par motif de conscience. Quand je dis « par motif de conscience », je ne parle pas de votre conscience à vous, mais de celle de l'autre. Pourquoi, en effet, ma liberté serait-elle jugée par la conscience d'un autre? Si, moi, je prends ma part avec gratitude, pourquoi serais-je calomnié pour ce dont, moi, je rends grâce? Ainsi, soit que vous mangiez, soit que vous buviez, ou quoi que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez une pierre d'achoppement ni pour les Grecs, ni pour les Juifs, ni pour l'Eglise de Dieu, comme moi aussi, en tout, je veux faire ce qui plaît à chacun, cherchant, non pas mon propre intérêt, mais celui de la multitude, afin qu'elle soit sauvée. Imitez-moi, comme moi-même j'imite le Christ. Je vous félicite de ce que vous vous souvenez de moi à tous égards, en retenant les traditions telles que je vous les ai transmises. Je veux cependant que vous le sachiez: la tête de tout homme, c'est le Christ; la tête de la femme, c'est l'homme; et la tête du Christ, c'est Dieu. Tout homme qui prie ou qui parle en prophète la tête couverte fait honte à sa tête. Mais toute femme qui prie ou qui parle en prophétesse la tête non couverte d'un voile fait honte à sa tête: c'est comme si elle était rasée. Si une femme ne se couvre pas d'un voile, qu'elle se coupe aussi les cheveux! Et s'il est choquant qu'une femme ait les cheveux coupés ou rasés, qu'elle se couvre d'un voile! Un homme ne doit pas se couvrir la tête d'un voile, puisqu'il est l'image et la gloire de Dieu; la femme, elle, est la gloire de l'homme. En effet, ce n'est pas l'homme qui a été tiré de la femme, mais la femme de l'homme; et ce n'est pas l'homme qui a été créé à cause de la femme, mais la femme à cause de l'homme. C'est pourquoi la femme doit avoir sur la tête une marque d'autorité, à cause des anges. Toutefois, dans le Seigneur, la femme n'est pas sans l'homme, ni l'homme sans la femme. En effet, tout comme la femme a été tirée de l'homme, de même l'homme naît par la femme; et tout vient de Dieu. Jugez-en par vous-mêmes: convient-il qu'une femme prie Dieu sans être couverte d'un voile? La nature elle-même ne vous enseigne-t-elle pas qu'il est déshonorant pour l'homme de porter des cheveux longs, alors que pour la femme c'est une gloire? Car déjà sa chevelure l'habille. Mais si quelqu'un se plaît à contester, nous n'avons pas une telle habitude, et les Eglises de Dieu non plus. Si je ne vous félicite pas en formulant cette injonction, c'est que vous vous réunissez, non pas pour le meilleur, mais pour le pire. D'abord, j'apprends que lorsque vous vous réunissez en Eglise, il y a parmi vous des divisions – et je le crois en partie. Il faut bien qu'il y ait aussi des dissensions entre vous, pour que ceux d'entre vous qui résistent à l'épreuve puissent se manifester. Donc, lorsque vous vous réunissez, ce n'est pas pour prendre part au dîner du Seigneur; car au moment de manger, chacun se hâte de prendre son propre dîner, de sorte que l'un a faim tandis que l'autre est ivre. N'avez-vous pas des maisons pour manger et boire? Ou bien méprisez-vous l'Eglise de Dieu en faisant honte à ceux qui n'ont rien? Que dois-je vous dire? Dois-je vous féliciter? Sur ce point, je ne vous félicite pas. Car moi, j'ai reçu du Seigneur ce que je vous ai transmis: le Seigneur Jésus, dans la nuit où il allait être livré, prit du pain; après avoir rendu grâce, il le rompit et dit: « C'est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en mémoire de moi. » Il fit de même avec la coupe, après le dîner, en disant: « Cette coupe est l'alliance nouvelle en mon sang; faites ceci en mémoire de moi, toutes les fois que vous en boirez. » Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez cette coupe, c'est la mort du Seigneur que vous annoncez, jusqu'à ce qu'il vienne. C'est pourquoi celui qui mange le pain ou boit la coupe du Seigneur indignement sera coupable envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun s'examine plutôt lui-même, et qu'ainsi il mange du pain et boive de la coupe; car celui qui mange et boit sans discerner le corps mange et boit un jugement contre lui-même. C'est pour cela qu'il y a parmi vous beaucoup de malades et d'infirmes, et qu'un assez grand nombre se sont endormis dans la mort. Si nous nous jugions nous-mêmes, nous ne serions pas jugés. Mais par ses jugements le Seigneur nous corrige, afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. Ainsi, mes frères, lorsque vous vous réunissez pour le repas, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous ne vous réunissiez pas pour votre propre jugement. Quant aux autres questions, je les réglerai quand je viendrai. Pour ce qui concerne les pratiques spirituelles, je ne veux pas, mes frères, que vous soyez dans l'ignorance. Vous savez comment, quand vous étiez des non-Juifs comme les autres, vous étiez entraînés et dévoyés vers les idoles muettes. C'est pourquoi je vous certifie que personne, en parlant par l'Esprit de Dieu, ne dit: « Anathème à Jésus! », et que personne ne peut dire: « Jésus est le Seigneur! », sinon par l'Esprit saint. Or il y a diversité de dons de la grâce, mais c'est le même Esprit; diversité de services, mais c'est le même Seigneur; diversité d'opérations, mais c'est le même Dieu qui opère tout en tous. Or à chacun la manifestation de l'Esprit est donnée pour l'utilité commune. En effet, à l'un est donnée par l'Esprit une parole de sagesse; à un autre, une parole de connaissance, selon le même Esprit; à un autre, de la foi, par le même Esprit; à un autre, des dons de guérison, par l'unique Esprit; à un autre, la capacité d'opérer des miracles; à un autre, celle de parler en prophète; à un autre, le discernement des esprits; à un autre, diverses langues; à un autre, l'interprétation des langues. Mais c'est un seul et même Esprit qui opère toutes ces choses, distribuant à chacun en particulier comme il le décide. En effet, comme le corps est un, tout en ayant une multitude de parties, et comme toutes les parties du corps, en dépit de leur multitude, ne sont qu'un seul corps, ainsi en est-il du Christ. Car c'est dans un seul Esprit que nous tous – soit Juifs, soit Grecs, soit esclaves, soit hommes libres – nous avons reçu le baptême pour appartenir à un seul corps; et nous avons tous été abreuvés d'un seul Esprit. Ainsi le corps n'est pas une seule partie, mais une multitude. Si le pied disait: « Parce que je ne suis pas une main, je ne fais pas partie du corps », il n'en ferait pas moins partie du corps. Et si l'oreille disait: « Parce que je ne suis pas un œil, je ne fais pas partie du corps », elle n'en ferait pas moins partie du corps. Si tout le corps était œil, où serait l'ouïe? S'il était tout ouïe, où serait l'odorat? En fait, Dieu a placé chacune des parties dans le corps comme il l'a voulu. Si tous étaient une seule partie, où serait le corps? Maintenant donc il y a une multitude de parties et un seul corps. L'œil ne peut pas dire à la main: « Je n'ai pas besoin de toi », ni la tête dire aux pieds: « Je n'ai pas besoin de vous. » Bien au contraire, les parties du corps qui paraissent les plus faibles sont nécessaires; et celles que nous estimons être les moins honorables du corps, nous les entourons d'un plus grand honneur. Ainsi ce sont nos parties les moins décentes qui sont traitées avec le plus de décence, tandis que celles qui sont décentes n'en ont pas besoin. En fait, Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d'honneur à ce qui en manquait, pour qu'il n'y ait pas de division dans le corps, mais que toutes les parties du corps s'inquiètent de la même façon les unes des autres. Et si une partie du corps souffre, toutes les autres souffrent avec elle; si une partie du corps est glorifiée, toutes les autres se réjouissent avec elle. Vous êtes le corps du Christ, vous en faites partie, chacun pour sa part. Or Dieu a placé dans l'Eglise premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes, troisièmement des maîtres; ensuite il y a des miracles, ensuite des dons de guérison, des aptitudes à secourir, à gouverner, diverses langues. Tous sont-ils apôtres? Tous sont-ils prophètes? Tous sont-ils maîtres? Tous font-ils des miracles? Tous ont-ils des dons de guérison? Tous parlent-ils en langues? Tous interprètent-ils? Passionnez-vous pour les meilleurs dons de la grâce. Et je vais vous montrer la voie qui surpasse tout. Quand je parlerais les langues des humains et des anges, si je n'ai pas l'amour, je suis une pièce de bronze qui résonne ou une cymbale qui retentit. Quand j'aurais la capacité de parler en prophète, la science de tous les mystères et toute la connaissance, quand j'aurais même toute la foi qui transporte des montagnes, si je n'ai pas l'amour, je ne suis rien. Quand je distribuerais tous mes biens, quand même je livrerais mon corps pour en tirer fierté, si je n'ai pas l'amour, cela ne me sert à rien. L'amour est patient, l'amour est bon, il n'a pas de passion jalouse; l'amour ne se vante pas, il ne se gonfle pas d'orgueil, il ne fait rien d'inconvenant, il ne cherche pas son propre intérêt, il ne s'irrite pas, il ne tient pas compte du mal; il ne se réjouit pas de l'injustice, mais il se réjouit avec la vérité; il pardonne tout, il croit tout, il espère tout, il endure tout. L'amour ne succombe jamais. Les messages de prophètes? ils seront abolis; les langues? elles cesseront; la connaissance? elle sera abolie. Car c'est partiellement que nous connaissons, c'est partiellement que nous parlons en prophètes; mais quand viendra l'accomplissement, ce qui est partiel sera aboli. Lorsque j'étais tout petit, je parlais comme un tout-petit, je pensais comme un tout-petit, je raisonnais comme un tout-petit; lorsque je suis devenu un homme, j'ai aboli ce qui était propre au tout-petit. Aujourd'hui nous voyons au moyen d'un miroir, d'une manière confuse, mais alors ce sera face à face. Aujourd'hui je connais partiellement, mais alors je connaîtrai comme je suis connu. Or maintenant trois choses demeurent: la foi, l'espérance, l'amour; mais c'est l'amour qui est le plus grand. Poursuivez l'amour. Aspirez aussi aux pratiques spirituelles, surtout à celle qui consiste à parler en prophètes. En effet, celui qui parle en langue ne parle pas aux humains, mais à Dieu, car personne ne le comprend, et c'est en esprit qu'il dit des mystères. Celui qui parle en prophète, au contraire, parle aux humains: il construit, il encourage, il réconforte. Celui qui parle en langue se construit lui-même; celui qui parle en prophète construit l'Eglise. Je veux bien que vous parliez tous en langues, mais je préfère encore que vous parliez en prophètes. Celui qui parle en prophète est plus grand que celui qui parle en langues, à moins que ce dernier n'interprète, pour que cela contribue à la construction de l'Eglise. Et maintenant, mes frères, de quelle utilité vous serais-je si je venais à vous en parlant en langues au lieu de vous apporter une parole de révélation, de connaissance, de prophétie ou d'enseignement? Si des objets inanimés qui produisent un son, comme la flûte ou la lyre, ne produisent pas des sons distincts, comment reconnaîtra-t-on ce que joue la flûte ou la lyre? Et si la trompette produit un son incertain, qui se préparera au combat? De même, vous aussi, si par la langue vous ne produisez pas une parole significative, comment saura-t-on ce qui est dit? Vous parlerez en l'air! Si nombreux que soient les divers langages du monde, aucun n'est dépourvu de sens; si donc je ne connais pas le sens d'un langage, je serai un barbare pour celui qui le parle, et celui qui le parle sera un barbare pour moi. De même, vous aussi, puisque vous aspirez aux manifestations de l'Esprit, cherchez à y exceller, mais pour la construction de l'Eglise. Que celui qui parle en langue prie donc pour qu'il lui soit donné d'interpréter. Car si je prie en langue, mon esprit est en prière, mais mon intelligence demeure stérile. Que faire alors? Je prierai par l'Esprit, mais je prierai aussi de façon intelligible; je chanterai par l'Esprit, mais je chanterai aussi de façon intelligible. En effet, si c'est par l'Esprit seulement que tu prononces la bénédiction, comment celui qui est assis parmi les simples auditeurs répondra-t-il «  Amen!  » à ton action de grâces, puisqu'il ne sait pas ce que tu dis? Toi, certes, tu prononces de belles actions de grâces, mais cela n'est pas constructif pour l'autre. Je rends grâce à Dieu de ce que je parle en langues plus que vous tous; mais, dans l'Eglise, je préfère dire cinq paroles avec mon intelligence, pour instruire les autres, plutôt que dix mille paroles en langue. Mes frères, ne soyez pas des enfants pour ce qui est du jugement; pour ce qui est du mal, soyez des enfants, mais pour ce qui est du jugement, soyez des adultes. Il est écrit dans la loi: C'est par des gens d'une autre langue et par des lèvres d'étrangers que je parlerai à ce peuple, et même ainsi ils ne m’ écouteront pas, dit le Seigneur. Par conséquent, les langues sont un signe, non pas pour les croyants, mais pour les non-croyants; le message de prophète, au contraire, est un signe, non pas pour les non-croyants, mais pour les croyants. Admettons que l'Eglise entière se rassemble et que tous parlent en langues; s'il survient de simples auditeurs ou des non-croyants, ne diront-ils pas que vous êtes fous? En revanche, si tous parlent en prophètes et qu'il survienne un non-croyant ou un simple auditeur, il est confondu par tous, il est jugé par tous; les secrets de son cœur deviennent manifestes. Alors, tombant face contre terre, il adorera Dieu en déclarant: Dieu est réellement parmi vous! Que faire alors, mes frères? Lorsque vous vous réunissez, chacun ayant un cantique, un enseignement, une révélation, une langue, une interprétation, que tout soit constructif. Si l'on parle en langue – deux ou trois fois tout au plus, et à la suite – qu'il y ait aussi quelqu'un qui interprète. S'il n'y a pas d'interprète, qu'on se taise dans l'Eglise, qu'on parle pour soi-même et pour Dieu. Quant aux prophètes, que deux ou trois parlent, et que les autres jugent. Si un autre assistant a une révélation, que le premier se taise. En effet, vous pouvez tous parler en prophètes, un par un, pour que tous soient instruits et encouragés. Les esprits des prophètes sont soumis aux prophètes, car Dieu n'est pas un Dieu de désordre, mais un Dieu de paix. Comme dans toutes les Eglises des saints, que les femmes se taisent dans les Eglises, car il ne leur est pas permis d'y parler; qu'elles soient soumises, comme le dit aussi la loi. Si elles veulent apprendre quelque chose, qu'elles interrogent leur mari à la maison; car il est choquant qu'une femme parle dans l'Eglise. Est-ce de chez vous que la parole de Dieu est sortie? Ou bien est-ce à vous seuls qu'elle est parvenue? Si quelqu'un se considère comme un prophète ou un être spirituel, qu'il reconnaisse dans ce que je vous écris un commandement du Seigneur. Et si quelqu'un ne le reconnaît pas, c'est qu'il n'est pas reconnu. Ainsi donc, mes frères, aspirez à parler en prophètes, sans empêcher qu'on parle en langues, mais que tout se fasse convenablement et dans l'ordre. Je vous confirme, mes frères, la bonne nouvelle que je vous ai annoncée, celle que vous avez reçue, dans laquelle vous vous tenez et par laquelle aussi vous êtes sur la voie du salut, si vous la retenez dans les termes où je vous l'ai annoncée; autrement, c'est pour rien que vous seriez venus à la foi. Je vous ai transmis, avant tout, ce que j'avais moi-même reçu: le Christ est mort pour nos péchés, selon les Ecritures. Il a été enseveli, il s'est réveillé le troisième jour, selon les Ecritures. Il est apparu à Céphas, puis aux Douze. Ensuite, il est apparu à plus de cinq cents frères à la fois: la plupart d'entre eux sont demeurés en vie, quelques-uns se sont endormis dans la mort. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Après eux tous, il m'est apparu, à moi aussi, comme à un avorton. Moi, en effet, je suis le moindre des apôtres; c'est même trop d'honneur pour moi que d'être appelé apôtre, puisque j'ai persécuté l'Eglise de Dieu. Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et sa grâce envers moi n'a pas été inutile; au contraire, j'ai travaillé plus qu'eux tous; non pas moi toutefois, mais la grâce de Dieu qui est avec moi. Ainsi donc, que ce soit moi, que ce soient eux, telle est notre proclamation et telle est la foi à laquelle vous êtes venus. Or si l'on proclame que le Christ s'est réveillé d'entre les morts, comment quelques-uns d'entre vous peuvent-ils dire qu'il n'y a pas de résurrection des morts? S'il n'y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus ne s'est pas réveillé. Et si le Christ ne s'est pas réveillé, alors notre proclamation est inutile, et votre foi aussi est inutile. Nous apparaissons même comme de faux témoins de Dieu, puisque nous avons témoigné contre Dieu qu'il a réveillé le Christ, alors qu'il ne l'a pas réveillé, s'il est vrai que les morts ne se réveillent pas. En effet, si les morts ne se réveillent pas, le Christ non plus ne s'est pas réveillé. Et si le Christ ne s'est pas réveillé, votre foi est futile, vous êtes encore dans vos péchés et ceux qui se sont endormis dans le Christ sont perdus. Si c'est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espérance dans le Christ, nous sommes les plus pitoyables de tous. Mais le Christ s'est bel et bien réveillé d'entre les morts: il est les prémices de ceux qui se sont endormis. Car, puisque la mort est venue par un homme, c'est aussi par un homme qu'est venue la résurrection des morts. En effet, comme tous meurent en Adam, de même aussi tous seront rendus vivants dans le Christ, mais chacun en son rang: le Christ comme prémices, puis, à son avènement, ceux qui appartiennent au Christ. Ensuite viendra la fin, quand il remettra la royauté à celui qui est Dieu et Père, après avoir réduit à rien tout principat, toute autorité, toute puissance. Car il faut qu'il règne jusqu'à ce qu’ il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera réduit à rien, c'est la mort. En effet, il a tout mis sous ses pieds. Mais lorsqu'il dit que tout lui a été soumis, il est évident que c'est à l'exception de celui qui lui a tout soumis. Et lorsque tout lui sera soumis, alors le Fils lui-même se soumettra à celui qui lui a tout soumis, pour que Dieu soit tout en tous. Autrement, que feront ceux qui reçoivent le baptême pour les morts? S'il n'est pas question que les morts se réveillent, pourquoi recevraient-ils le baptême pour eux? Et nous, pourquoi sommes-nous à toute heure en péril? Chaque jour je meurs, mes frères, aussi vrai que vous êtes ma fierté en Jésus-Christ, notre Seigneur. Si c'est pour des vues humaines que j'ai combattu contre les bêtes à Ephèse, quel avantage m'en revient-il? Si les morts ne se réveillent pas, mangeons et buvons, car demain nous mourrons! Ne vous égarez pas: les mauvaises compagnies pourrissent les bonnes mœurs. Ressaisissez-vous sérieusement et cessez de pécher; quelques-uns, en effet, méconnaissent Dieu – je le dis à votre honte. Mais quelqu'un dira: Comment les morts se réveillent-ils? Avec quel corps reviennent-ils? Homme déraisonnable! Ce que tu sèmes toi-même n'est pas rendu vivant sans mourir. Et ce que tu sèmes, ce n'est pas le corps à venir, c'est une simple graine, un grain de blé peut-être, ou une autre semence; puis Dieu lui donne un corps comme il le veut; à chaque semence il donne un corps qui lui est propre. Toute chair n'est pas la même chair; mais autre est celle des humains, autre la chair des animaux, autre la chair des oiseaux, autre celle des poissons. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres; mais autre est la gloire des corps célestes, autre celle des corps terrestres. Autre est la gloire du soleil, autre la gloire de la lune, et autre la gloire des étoiles; même une étoile diffère en gloire d'une autre étoile. Ainsi en est-il de la résurrection des morts. Semé périssable, on se réveille impérissable. Semé dans le déshonneur, on se réveille dans la gloire. Semé dans la faiblesse, on se réveille dans la puissance. Semé corps naturel, on se réveille corps spirituel. S'il y a un corps naturel, il y a aussi un corps spirituel. C'est pourquoi il est écrit: Le premier homme, Adam, devint un être vivant, naturel. Le dernier Adam, lui, est devenu un esprit qui fait vivre. Ce n'est pas le spirituel qui est premier, c'est le naturel; le spirituel vient ensuite. Le premier homme, tiré de la terre, est fait de poussière. Le deuxième homme vient du ciel. Tel est celui qui est fait de poussière, tels sont aussi ceux qui sont faits de poussière; et tel est le céleste, tels sont aussi les célestes. Et de même que nous avons porté l'image de celui qui est fait de poussière, nous porterons aussi l'image du céleste. Ce que je dis, mes frères, c'est que la chair et le sang ne peuvent hériter le royaume de Dieu, et que le périssable n'hérite pas l'impérissable. Je vais vous dire un mystère: nous ne nous endormirons pas tous; mais tous, nous serons changés, en un instant, en un clin d'œil, à la dernière trompette. Car elle sonnera, et les morts se réveilleront impérissables, et nous, nous serons changés. Il faut en effet que le périssable revête l'impérissable, et que le mortel revête l'immortalité. Lorsque le périssable aura revêtu l'impérissable, et que le mortel aura revêtu l'immortalité, alors se sera accomplie la parole qui est écrite: La mort a été engloutie dans la victoire. Mort, où est ta victoire? Mort, où est ton aiguillon? L'aiguillon de la mort, c'est le péché; et la puissance du péché, c'est la loi. Mais grâce soit rendue à Dieu, qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus-Christ! Ainsi, mes frères bien-aimés, soyez fermes, inébranlables, progressez toujours dans l'œuvre du Seigneur, sachant que votre travail, dans le Seigneur, n'est pas inutile. Pour ce qui concerne la collecte en faveur des saints, faites, vous aussi, comme je l'ai prescrit aux Eglises de Galatie. Que chacun de vous, le premier jour de la semaine, mette à part chez lui ce qu'il pourra, selon ses moyens, afin qu'on n'attende pas mon arrivée pour faire les collectes. Quand je serai là, j'enverrai avec des lettres ceux que vous aurez choisis pour porter vos dons à Jérusalem; s'il vaut la peine que j'y aille moi-même, ils feront le voyage avec moi. Je viendrai vous voir quand je serai passé par la Macédoine – je passe en effet par la Macédoine. Peut-être demeurerai-je chez vous, ou même y passerai-je l'hiver, afin que vous me fournissiez vous-mêmes ce dont j'aurai besoin pour poursuivre mon voyage. Je ne veux pas, cette fois-ci, vous voir en passant: j'espère demeurer quelque temps chez vous, si le Seigneur le permet. Je demeurerai néanmoins à Ephèse jusqu'à la Pentecôte; car une porte s'est ouverte toute grande, prometteuse, et les adversaires sont nombreux. Si Timothée arrive, faites en sorte qu'il soit sans crainte chez vous, car il travaille comme moi à l'œuvre du Seigneur. Donc, que personne ne le méprise! Fournissez-lui ce dont il aura besoin pour faire un bon voyage jusqu'à moi, car je l'attends avec les frères. Pour ce qui concerne le frère Apollos, je l'ai beaucoup encouragé à venir vous voir avec les frères, mais ce n'était décidément pas sa volonté de le faire maintenant; il viendra quand il en aura l'occasion. Veillez, tenez-vous dans la foi, comportez-vous en hommes, soyez forts. Que parmi vous tout se fasse avec amour! Je vous fais encore une recommandation, mes frères. Vous savez que la maison de Stéphanas est les prémices de l'Achaïe, et qu'elle s'est mise au service des saints. Soumettez-vous, vous aussi, à de telles personnes, ainsi qu'à tous ceux qui collaborent et qui se donnent de la peine. Je me réjouis de la présence de Stéphanas, de Fortunatus et d'Achaïcos; ils ont suppléé à votre absence, car ils ont tranquillisé mon esprit et le vôtre. Sachez donc apprécier de telles personnes. Les Eglises d'Asie vous saluent. Aquilas et Prisca, avec l'Eglise qui est dans leur maison, vous saluent bien dans le Seigneur. Tous les frères vous saluent. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. La salutation est de ma main à moi, Paul. Si quelqu'un n'est pas l'ami du Seigneur, qu'il soit anathème! Marana tha! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous! Mon amour est avec vous tous en Jésus-Christ. Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, à l'Eglise de Dieu qui est à Corinthe, et à tous les saints qui sont dans l'ensemble de l'Achaïe: Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ! Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père de toute magnanimité et le Dieu de tout encouragement, lui qui nous encourage dans toutes nos détresses, afin que, par l'encouragement que nous recevons nous-mêmes de Dieu, nous puissions encourager ceux qui sont dans toutes sortes de détresses! De même, en effet, que les souffrances du Christ abondent pour nous, de même aussi notre encouragement abonde par le Christ. Si nous sommes dans la détresse, c'est pour votre encouragement et pour votre salut; si nous sommes encouragés, c'est pour votre encouragement, pour que vous ayez la force d'endurer les mêmes souffrances que nous. Et notre espérance à votre égard est ferme, car nous le savons: comme vous avez part aux souffrances, vous avez part aussi à l'encouragement. En effet, frères, nous ne voulons pas que vous ignoriez la détresse que nous avons connue en Asie: nous avons été accablés à l'extrême, au-delà de nos forces; nous désespérions même de rester en vie. En nous-mêmes, nous avions accepté notre arrêt de mort; c'était pour que nous ne mettions pas notre confiance en nous-mêmes, mais dans le Dieu qui réveille les morts. C'est lui qui nous a délivrés et nous délivrera d'une telle mort. Oui, nous avons mis en lui notre espérance, et nous espérons qu'il nous délivrera encore. Vous y contribuerez vous-mêmes en priant pour nous; ainsi beaucoup auront obtenu ce don de la grâce en notre faveur, et beaucoup en rendront grâce pour nous. Car notre fierté, c'est le témoignage de notre conscience: nous nous sommes conduits dans le monde, et surtout à votre égard, avec une simplicité et une sincérité qui viennent de Dieu; non pas avec la sagesse de la chair, mais avec la grâce de Dieu. Nous ne vous écrivons pas autre chose que ce que vous lisez et comprenez. J'espère que vous comprendrez pleinement, comme vous l'avez déjà compris en partie, que nous sommes votre motif de fierté, et vous le nôtre, au jour de notre Seigneur Jésus. C'est avec cette confiance que j'avais d'abord décidé de venir vous voir, pour que vous ayez une seconde grâce, pensant ensuite passer de chez vous en Macédoine, puis revenir de Macédoine chez vous et recevoir de vous ce dont j'aurais eu besoin pour me rendre en Judée. En décidant cela, ai-je donc fait preuve de légèreté? Est-ce que je prends mes décisions selon la chair, de sorte qu'il y aurait toujours en moi le « oui » et le « non »? Dieu est digne de confiance: la parole que nous vous avons adressée n'a pas été « oui » et « non ». Car le Fils de Dieu, Jésus-Christ, que nous avons proclamé parmi vous, moi, Silvain et Timothée, n'a pas été « oui » et « non »: en lui il n'y a que « oui ». Si nombreuses que soient les promesses de Dieu, c'est en lui qu'elles sont « oui ». Voilà pourquoi c'est aussi par lui que nous disons à Dieu l’ amen, pour sa gloire. Or celui qui nous affermit avec vous dans le Christ et qui nous a conféré l'onction, c'est Dieu. Il nous a aussi marqués de son sceau, et il a déposé dans notre cœur les arrhes de l'Esprit. Moi, j'en prends Dieu à témoin, sur ma vie: c'est pour vous ménager que je ne suis plus venu à Corinthe; non pas que nous voulions exercer une maîtrise sur votre foi: nous sommes plutôt des collaborateurs pour votre joie, puisque c'est par la foi que vous tenez. Quant à moi, j'ai jugé bon de ne pas revenir vous voir dans la tristesse. Car si moi-même je vous attriste, pour qui vais-je faire la fête, sinon pour celui que j'ai attristé? J'ai écrit comme je l'ai fait pour ne pas être attristé, à mon arrivée, par ceux qui devraient me réjouir. J'ai en vous tous cette confiance: ma joie est la vôtre, à vous tous. C'est dans une grande détresse, le cœur serré, avec beaucoup de larmes, que je vous ai écrit; non pas pour vous attrister, mais pour que vous connaissiez l'amour débordant que j'ai pour vous. Si quelqu'un a été une cause de tristesse, ce n'est pas moi qu'il a attristé, c'est vous tous – du moins en partie, pour ne rien exagérer. Il suffit pour un tel homme du blâme qui lui a été infligé par le plus grand nombre, de sorte que vous devez bien plutôt lui faire grâce et l'encourager, de peur qu'il ne soit accablé par une tristesse excessive. Je vous encourage donc à faire prévaloir l'amour envers lui; car je vous ai écrit aussi pour savoir, à l'épreuve, si vous êtes obéissants en tout. Mais à qui vous faites grâce, moi aussi je fais grâce; et, pour ma part, ce dont j'ai fait grâce, – si j'ai fait grâce de quoi que ce soit – c'est à cause de vous, en présence du Christ, pour ne pas laisser au Satan l'avantage sur nous, car nous n'ignorons pas ses desseins. Lorsque je suis arrivé à Troas pour la bonne nouvelle du Christ, bien qu'une porte m'y ait été ouverte, dans le Seigneur, mon esprit n'a pas eu de repos, parce que je n'ai pas trouvé Tite, mon frère; alors j'ai pris congé et je suis parti pour la Macédoine. Grâce soit rendue à Dieu, qui nous entraîne toujours dans son triomphe, dans le Christ, et qui, par nous, répand en tout lieu l'odeur de sa connaissance! Nous sommes en effet, pour Dieu, le parfum du Christ parmi ceux qui sont sur la voie du salut comme parmi ceux qui vont à leur perte: pour les uns, une odeur de mort, qui mène à la mort; pour les autres, une odeur de vie, qui mène à la vie. Et qui est capable d'une telle mission? C'est que nous ne sommes pas comme tant d'autres qui font de la parole de Dieu leur petit commerce; c'est avec sincérité, c'est de la part de Dieu, devant Dieu et dans le Christ que nous parlons. Recommençons-nous à nous recommander nous-mêmes? Ou bien aurions-nous besoin, comme quelques-uns, de lettres de recommandation pour vous, ou encore de vous? C'est vous qui êtes notre lettre, écrite dans notre cœur, connue et lue de tous. Il est manifeste que vous êtes une lettre du Christ confiée à notre ministère: une lettre écrite, non pas avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant; non pas sur des tablettes de pierre, mais sur des tablettes de chair, sur des cœurs. Telle est la confiance que, par le Christ, nous avons en Dieu. Non pas que de nous-mêmes nous soyons capables de considérer quoi que ce soit comme venant de nous-mêmes: notre capacité vient de Dieu. C'est lui aussi qui nous a rendus capables d'être ministres d'une alliance nouvelle, non pas de la lettre, mais de l'Esprit; car la lettre tue, mais l'Esprit fait vivre. Or si le ministère de la mort, gravé avec des lettres sur des pierres, s'est trouvé entouré de gloire, au point que les Israélites ne pouvaient pas fixer le visage de Moïse, à cause de la gloire, pourtant passagère, de son visage, comment le ministère de l'Esprit ne le sera-t-il pas à plus forte raison? Si le ministère de la condamnation a eu de la gloire, à bien plus forte raison le ministère de la justice abonde-t-il en gloire. – Et, sous ce rapport, ce qui a été glorifié n'a pas été glorifié, à cause de cette gloire plus éminente. – En effet, si ce qui était passager a été marqué par la gloire, à bien plus forte raison ce qui demeure est-il entouré de gloire. Ayant donc une telle espérance, nous montrons d'autant plus d'assurance. Nous ne faisons pas comme Moïse, qui mettait un voile sur son visage, pour que les Israélites ne voient pas la fin de ce qui était passager. Mais leur intelligence est devenue obtuse. En effet, jusqu'à ce jour, quand ils font la lecture publique de l'ancienne alliance, le même voile demeure; il n'est pas enlevé, parce qu'il ne disparaît que dans le Christ. Jusqu'à ce jour, quand on lit Moïse, il y a un voile sur leur cœur; mais lorsqu'on se tourne vers le Seigneur, le voile est enlevé. Or le Seigneur, c'est l'Esprit; et là où est l'Esprit du Seigneur, là est la liberté. Nous tous qui, le visage dévoilé, contemplons comme dans un miroir la gloire du Seigneur, nous sommes transfigurés en cette même image, de gloire en gloire; telle est l'œuvre du Seigneur, qui est l'Esprit. Dès lors, puisque nous avons ce ministère, selon la compassion dont nous avons été l'objet, nous ne perdons pas courage. Nous refusons les secrets de la honte; nous ne nous comportons pas avec ruse et nous n'altérons pas la parole de Dieu. Au contraire, en rendant la vérité manifeste, nous nous recommandons nous-mêmes à toute conscience humaine devant Dieu. Si cependant notre bonne nouvelle est encore voilée, elle est voilée pour ceux qui vont à leur perte – pour les gens sans foi dont l'intelligence a été aveuglée par le dieu de ce monde, de sorte qu'ils ne voient pas resplendir la bonne nouvelle de la gloire du Christ, qui est l'image de Dieu. En effet, ce n'est pas sur nous-mêmes que porte notre proclamation: nous proclamons que Jésus-Christ est le Seigneur, et que nous-mêmes sommes vos esclaves à cause de Jésus. Car le Dieu qui a dit: « Du sein des ténèbres brillera la lumière » a brillé dans notre cœur, pour que resplendisse la connaissance de la gloire de Dieu sur le visage du Christ. Mais nous portons ce trésor dans des vases de terre, pour que cette puissance supérieure soit celle de Dieu et non la nôtre. Nous sommes pressés de toute manière, mais non pas écrasés; désemparés, mais non pas désespérés; persécutés, mais non pas abandonnés; abattus, mais non pas perdus; nous portons toujours avec nous, dans notre corps, la mort de Jésus, pour que la vie de Jésus aussi se manifeste dans notre corps. Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, pour que la vie de Jésus aussi se manifeste dans notre chair mortelle. Ainsi, en nous, c'est la mort qui est à l'œuvre, mais en vous, c'est la vie. Et comme nous avons le même Esprit, celui de la foi, ainsi qu'il est écrit: J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé  – nous aussi nous croyons, c'est pourquoi nous parlons, sachant que celui qui a réveillé le Seigneur Jésus nous réveillera aussi avec Jésus et nous fera paraître avec vous en sa présence. Car tout cela arrive à cause de vous, pour que la grâce, en foisonnant, fasse abonder, à la gloire de Dieu, les actions de grâces d'un plus grand nombre. C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Et même si chez nous l'homme extérieur dépérit, l'homme intérieur se renouvelle de jour en jour. Car un moment de détresse insignifiant produit pour nous, au-delà de toute mesure, un poids éternel de gloire. Aussi nous regardons, non pas à ce qui se voit, mais à ce qui ne se voit pas; car ce qui se voit est éphémère, mais ce qui ne se voit pas est éternel. Nous savons, en effet, que si notre demeure terrestre, qui n'est qu'une tente, est détruite, nous avons dans les cieux une construction qui est l'ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n'a pas été fabriquée par des mains humaines. Aussi nous soupirons dans cette condition; nous souhaitons vivement revêtir notre domicile céleste par-dessus l'autre, s'il est vrai qu'une fois vêtus nous ne serons pas trouvés nus. Car, tandis que nous sommes dans cette tente, nous soupirons, accablés, parce que nous voulons, non pas nous dévêtir, mais nous revêtir, pour que le mortel soit englouti par la vie. Et c'est Dieu qui nous a produits à cette fin même, lui qui nous a donné les arrhes de l'Esprit. Nous sommes donc toujours pleins de courage, sachant que tant que nous sommes chez nous, dans le corps, nous sommes en exil loin du Seigneur – car nous marchons par la foi et non par la vue. Nous sommes cependant pleins de courage et nous aimons mieux être en exil loin du corps pour être chez nous auprès du Seigneur. C'est pour cela aussi que nous mettons un point d'honneur à être agréés par lui, que nous soyons chez nous ou en exil. Car il nous faudra tous comparaître en pleine lumière devant le tribunal du Christ, pour que chacun recueille selon ce qu'il aura pratiqué avec son corps: soit du bien, soit du mal. Connaissant donc la crainte du Seigneur, nous cherchons à persuader les humains; nous sommes en pleine lumière devant Dieu, et j'espère être aussi en pleine lumière dans votre conscience. Nous n'allons pas nous remettre à nous recommander nous-mêmes à vous; mais nous vous donnons une occasion d'être fiers de nous, pour que vous ayez de quoi répondre à ceux qui mettent leur fierté non pas dans le cœur, mais dans les apparences. En effet, si nous avons perdu la raison, c'est pour Dieu; si nous sommes raisonnables, c'est pour vous. Car l'amour du Christ nous presse, nous qui avons discerné ceci: un seul est mort pour tous, donc tous sont morts; et s'il est mort pour tous, c'est afin que les vivants ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et s'est réveillé pour eux. Ainsi, nous, dès maintenant, nous ne connaissons personne selon la chair; même si nous avons connu le Christ selon la chair, maintenant nous ne le connaissons plus de cette manière. Si quelqu'un est dans le Christ, c'est une création nouvelle. Ce qui est ancien est passé: il y a là du nouveau. Et tout vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ, et qui nous a donné le ministère de la réconciliation. Car Dieu était dans le Christ, réconciliant le monde avec lui-même, sans tenir compte aux humains de leurs fautes, et mettant en nous la parole de la réconciliation. Nous sommes donc ambassadeurs pour le Christ; c'est Dieu qui encourage par notre entremise; au nom du Christ, nous supplions: Laissez-vous réconcilier avec Dieu! Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait pour nous péché, afin qu'en lui nous devenions justice de Dieu. Puisque nous sommes ses collaborateurs, nous vous encourageons à ne pas accueillir la grâce de Dieu en vain. Car il dit: Au temps favorable je t'ai exaucé, au jour du salut je t'ai secouru. Eh bien, c'est maintenant le temps vraiment favorable; c'est maintenant le jour du salut. Nous ne donnons aucun sujet d'achoppement à personne, pour que le ministère ne soit pas pris en défaut. Mais nous nous recommandons nous-mêmes, à tous égards, comme ministres de Dieu: par beaucoup d'endurance dans les détresses, dans les désarrois, dans les angoisses, sous les coups, dans les prisons, dans les désordres, dans les travaux pénibles, dans les veilles, dans les jeûnes; dans la pureté, dans la connaissance, dans la patience, dans la bonté, dans l'Esprit saint, dans un amour sans hypocrisie, dans la parole de vérité, dans la puissance de Dieu; par les armes offensives et défensives de la justice; par la gloire et le déshonneur, par la mauvaise et la bonne réputation; regardés comme imposteurs, quoique vrais; comme inconnus, quoique bien connus; comme mourants, et pourtant nous vivons; comme châtiés, quoique non mis à mort; comme attristés, quoique toujours joyeux; comme pauvres, alors que nous faisons beaucoup de riches; comme n'ayant rien, quoique possédant tout. Nous vous avons parlé librement, Corinthiens, notre cœur s'est largement ouvert. Vous n'êtes pas à l'étroit en nous, mais c'est dans vos propres sentiments que vous êtes à l'étroit. En contrepartie – je vous parle comme à mes enfants – ouvrez-vous largement, vous aussi! Ne formez pas avec les non-croyants un attelage disparate. En effet, quelle association peut-il y avoir entre la justice et le mal? Quelle communion entre la lumière et les ténèbres? Quel accord entre le Christ et Bélial? Quelle part, pour le croyant, avec le non-croyant? Quel contrat, pour le sanctuaire de Dieu, avec les idoles? En effet, nous sommes, nous, le sanctuaire du Dieu vivant, ainsi que Dieu l'a dit: J'habiterai et je marcherai au milieu d'eux; je serai leur Dieu, et eux, ils seront mon peuple. Aussi sortez du milieu d'eux et séparez-vous, dit le Seigneur; ne touchez pas ce qui est impur, et moi, je vous accueillerai. Je serai pour vous un père, et vous, vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur tout-puissant. Puisque nous avons de telles promesses, bien-aimés, purifions-nous de toute souillure de la chair et de l'esprit, en portant la sainteté à son achèvement dans la crainte de Dieu. Faites-nous une place! Nous n'avons fait de tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons exploité personne. Ce n'est pas pour vous condamner que je dis cela, car je l'ai déjà dit: vous êtes dans notre cœur pour la mort et pour la vie. J'ai une grande assurance à votre égard, je suis très fier de vous, je suis comblé d'encouragements, je déborde de joie au milieu de toute notre détresse. En effet, depuis notre arrivée en Macédoine, nous n'avons pas eu le moindre repos; nous étions pressés de toute manière: luttes au dehors, craintes au dedans. Mais Dieu, qui encourage les humbles, nous a encouragés par l'arrivée de Tite, et non seulement par son arrivée, mais encore par l'encouragement qu'il avait reçu de vous: il nous a raconté votre vive affection, vos pleurs, votre passion jalouse pour moi: ma joie n'en a été que plus grande. Même si je vous ai attristés par ma lettre, je ne le regrette pas. Même si je l'ai regretté – car je vois que cette lettre vous a attristés momentanément – maintenant je me réjouis, non pas de ce que vous ayez été attristés, mais de ce que votre tristesse vous a portés à un changement radical; car vous avez été attristés selon Dieu, si bien que vous n'avez subi de notre part aucun dommage. En effet, la tristesse selon Dieu produit un changement radical qui mène au salut et que l'on ne regrette pas, tandis que la tristesse du monde produit la mort. Voyez donc ce que cette même tristesse selon Dieu a produit en vous: quel empressement! Bien plus, quelle défense, quelle indignation, quelle crainte, quelle vive affection, quelle passion jalouse, quelle juste punition! Vous avez montré à tous égards que vous étiez purs dans cette affaire. Si donc je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de l'offenseur, ni à cause de l'offensé, mais pour rendre manifeste à vos propres yeux, devant Dieu, votre empressement pour nous. C'est pourquoi nous avons été encouragés. Outre cet encouragement, nous avons été beaucoup plus réjouis encore par la joie de Tite, dont l'esprit a été tranquillisé par vous tous. Si devant lui j'ai montré quelque fierté à votre sujet, je n'ai pas eu lieu d'en avoir honte; comme nous vous avons toujours parlé selon la vérité, ce dont nous étions fiers en présence de Tite est aussi apparu comme la vérité; et sa tendresse pour vous n'en est que plus grande, au souvenir de votre obéissance à tous, car vous l'avez accueilli avec crainte et tremblement. Je me réjouis de pouvoir vous faire confiance en tout. Nous vous faisons connaître, frères, la grâce de Dieu qui s'est manifestée dans les Eglises de Macédoine. Bien qu'ils aient été très éprouvés par leur détresse, leur joie débordante et leur profonde pauvreté ont fait abonder la richesse de leur générosité: selon leurs possibilités, je l'atteste, et même au-delà de leurs possibilités, de leur plein gré, ils nous ont demandé avec beaucoup d'insistance la grâce de prendre part à ce ministère de solidarité en faveur des saints. C'était plus que nous n'avions espéré: ils se sont donnés eux-mêmes, d'abord au Seigneur, puis à nous, par la volonté de Dieu. C'est pourquoi nous avons encouragé Tite à achever chez vous cette œuvre de grâce, comme il l'avait commencée. De même que vous avez tout en abondance, foi, parole, connaissance, empressement de toute sorte, outre l'amour que nous vous portons, abondez aussi dans cette œuvre de grâce. Ce n'est pas un ordre que je vous donne; je dis cela pour éprouver, par l'empressement des autres, la sincérité de votre amour. Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ: lui qui était riche, il s'est fait pauvre à cause de vous, pour que, vous, par sa pauvreté, vous deveniez riches. C'est un avis que je donne là-dessus: c'est votre avantage, à vous qui, dès l'année dernière, avez été les premiers non seulement à faire cette collecte, mais encore à la vouloir. Maintenant donc, achevez de la faire, pour que la réalisation corresponde, selon les moyens que vous avez, à l'ardeur de votre vouloir. En effet, quand l'ardeur existe, elle n'est pas agréée en fonction de ce qu'on n'a pas, mais en fonction de ce qu'on a. Car il ne s'agit pas de vous exposer à la détresse pour le soulagement des autres, mais de suivre une règle d'égalité: dans la circonstance présente, votre abondance suppléera à ce qui leur manque, pour que leur abondance aussi supplée à ce qui vous manque; de sorte qu'il y aura égalité, ainsi qu'il est écrit: Celui qui avait beaucoup n'avait rien de trop, et celui qui avait peu ne manquait de rien. Grâce soit rendue à Dieu de ce qu'il a mis dans le cœur de Tite le même empressement pour vous. Car il a accueilli notre encouragement avec plus d'empressement que jamais; c'est de son plein gré qu'il part pour aller chez vous. Nous envoyons avec lui le frère dont la louange, à cause de ce qu'il a fait pour la bonne nouvelle, est répandue dans toutes les Eglises; bien plus, il a été désigné par les Eglises pour être notre compagnon de voyage dans cette œuvre de grâce, qui a été confiée à notre ministère pour la gloire du Seigneur lui-même et en témoignage de notre ardeur. Nous ne voulons pas qu'on nous prenne en défaut au sujet de cette abondante collecte confiée à notre ministère; car nous nous préoccupons de ce qui est bien, non seulement aux yeux du Seigneur, mais aussi aux yeux des humains. Nous envoyons avec eux notre frère, dont nous avons éprouvé l'empressement bien souvent, en bien des occasions, et qui en montre plus encore cette fois à cause de sa grande confiance en vous. Ainsi, pour ce qui est de Tite, il est mon compagnon et mon collaborateur auprès de vous; quant à nos frères, ils sont les apôtres des Eglises, la gloire du Christ. Donnez donc, à la face des Eglises, la preuve de votre amour; prouvez-leur que nous avions raison de nous montrer fiers de vous devant eux. Au sujet du ministère en faveur des saints, il est superflu que je vous écrive. Je connais en effet votre ardeur, dont je fais ma fierté devant les Macédoniens: l'Achaïe est prête depuis l'année dernière, et votre passion a stimulé la plupart. J'envoie les frères, pour que la fierté que nous avons montrée à votre sujet ne soit pas réduite à néant sur ce point-là, et que vous soyez prêts, comme je l'ai dit; de peur que, si les Macédoniens m'accompagnent et ne vous trouvent pas prêts, la situation ne tourne à notre honte – pour ne pas dire à la vôtre. J'ai donc estimé nécessaire d'encourager les frères à me devancer chez vous pour s'occuper de la largesse que vous avez promise, afin qu'elle soit prête comme une largesse et non comme un geste d'avarice. En fait, celui qui sème peu moissonnera peu, et celui qui sème largement moissonnera largement. Que chacun donne comme il l'a résolu en son cœur, sans tristesse ni contrainte; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de grâces, afin que, disposant toujours, à tous égards, de tout le nécessaire, vous ayez encore en abondance pour toute œuvre bonne, ainsi qu'il est écrit: Il a répandu ses bienfaits, il a donné aux pauvres; sa justice demeure pour toujours. Or celui qui fournit de la semence au semeur et du pain pour la nourriture vous fournira la semence, la multipliera et fera croître le produit de votre justice. Vous serez ainsi riches de tout, pour toute la générosité qui produira, par notre entremise, des actions de grâces envers Dieu. Car le ministère de cette offrande, non seulement supplée à ce qui manque aux saints, mais encore fait abonder les actions de grâces envers Dieu. Du fait de la valeur éprouvée de ce ministère, ils glorifient Dieu pour l'obéissance avec laquelle vous reconnaissez publiquement la bonne nouvelle du Christ et pour la générosité de votre solidarité avec eux et avec tous. C'est avec une vive affection qu'ils prient pour vous à cause de la grâce surabondante que Dieu vous a faite. Grâce soit rendue à Dieu pour son don ineffable! Moi, Paul, je vous y encourage par la douceur et la bienveillance du Christ, – moi qui suis humble en face de vous et qui, de loin, suis plein de hardiesse à votre égard – je vous en prie: que je n'aie pas, une fois présent, à montrer ma confiance sous forme de hardiesse, comme je compte bien oser le faire à l'encontre de ceux qui estiment que nous vivons selon la chair. En effet, si c'est bien dans la chair que nous vivons, ce n'est pas selon la chair que nous combattons. Car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas celles de la chair; cependant elles ont le pouvoir, du fait de Dieu, de démolir des forteresses. Nous démolissons les raisonnements et toute hauteur qui s'élève contre la connaissance de Dieu, et nous nous emparons de toute pensée pour l'amener, captive, à l'obéissance du Christ. Nous sommes prêts aussi à faire justice de toute désobéissance, lorsque votre obéissance à vous sera complète. Regardez les choses en face! Si quelqu'un est persuadé qu'il appartient au Christ, qu'il tienne également compte de ceci: s'il appartient au Christ, nous aussi! Et quand même je serais un peu trop fier de l'autorité que le Seigneur nous a donnée, pour vous construire et non pour vous démolir, je n'en aurais pas honte; mais je ne veux pas paraître vous intimider par mes lettres. « Car ses lettres, dit-on, sont sévères et fortes; mais, lorsqu'il est présent en personne, il est faible, et sa parole est méprisable. » Qu'il tienne compte de ceci, celui qui parle de la sorte: tels nous sommes en parole dans nos lettres, étant absents, tels aussi nous serons en œuvre, une fois présents. Nous n'oserions pas nous égaler ou nous comparer à quelques-uns de ceux qui se recommandent eux-mêmes. D'ailleurs, en se mesurant à leur propre mesure et en se comparant à eux-mêmes, ceux-là manquent d'intelligence. Quant à nous, nous ne voudrions pas faire les fiers hors de toute mesure; nous prendrons au contraire pour mesure le domaine que Dieu nous a départi en nous faisant parvenir aussi jusqu'à vous. Nous ne dépassons pas nos limites, comme si nous n'étions pas parvenus jusqu'à vous; car c'est bien jusqu'à vous que nous sommes arrivés avec la bonne nouvelle du Christ. Nous ne mettons pas, hors de toute mesure, notre fierté dans les travaux d'autrui. Mais nous avons l'espérance, si votre foi augmente, de devenir encore plus grands parmi vous, dans notre propre domaine, en annonçant la bonne nouvelle dans les régions situées au-delà de chez vous, au lieu de mettre notre fierté en ce qui a déjà été fait dans le domaine d'autrui. Que le fier mette sa fierté dans le Seigneur! Car ce n'est pas celui qui se recommande lui-même qui est approuvé, c'est celui que le Seigneur recommande. Si seulement vous pouviez supporter de ma part un peu de déraison… mais vous me supportez bien! Car j'ai une passion jalouse pour vous, la passion jalouse de Dieu lui-même, parce que je vous ai fiancés à un seul homme, pour vous présenter au Christ comme une vierge pure. Toutefois, de même que le serpent a trompé Eve par sa ruse, je crains que votre intelligence ne se pervertisse et ne s'écarte de la simplicité et de la pureté à l'égard du Christ. En effet, si le premier venu proclame un autre Jésus que celui que nous avons proclamé, ou si vous recevez un autre esprit que celui que vous avez reçu ou une autre « bonne nouvelle » que celle que vous avez accueillie, vous le supportez fort bien. Or j'estime n'avoir été inférieur en rien à ces super-apôtres. Si je suis profane pour ce qui est de l'éloquence, je ne le suis pas pour ce qui est de la connaissance; nous vous l'avons clairement montré, de toute manière et à tous égards. Ou bien ai-je commis un péché en m'abaissant moi-même pour vous élever, lorsque je vous ai annoncé gratuitement la bonne nouvelle de Dieu? J'ai dépouillé d'autres Eglises, en recevant d'elles un salaire pour vous servir. Et lorsque chez vous j'ai manqué de tout, je n'ai été à charge à personne, car les frères venus de Macédoine ont suppléé à ce qui me manquait. En tout, je me suis gardé d'être un fardeau pour vous, et je m'en garderai. Par la vérité du Christ qui est en moi, personne ne m'interdira cette fierté dans les contrées d'Achaïe! Pourquoi? Parce que je ne vous aime pas? Dieu le sait! Ce que je fais, je le ferai encore, afin d'ôter tout prétexte à ceux qui en voudraient un pour être considérés comme nos égaux en ce qui fait leur fierté. De tels individus sont des apôtres de mensonge, des ouvriers trompeurs, qui se transforment en apôtres du Christ. Et ce n'est pas étonnant, car le Satan lui-même se transforme en ange de lumière. Il n'est donc pas étrange que ses ministres se transforment aussi en ministres de justice. Leur fin sera selon leurs œuvres. Je le répète, que personne ne me croie déraisonnable – ou plutôt acceptez-moi comme un homme déraisonnable, pour que, moi aussi, je puisse un peu faire le fier! Ce que je dis, je ne le dis pas selon le Seigneur, mais comme par déraison, puisqu'il s'agit d'être fier. Puisque beaucoup font les fiers selon la chair, moi aussi je vais faire le fier. Vous supportez si volontiers les gens déraisonnables, vous qui êtes raisonnables! Vous supportez en effet qu'on vous asservisse, qu'on vous dévore, qu'on vous gruge, qu'on vous traite avec arrogance, qu'on vous frappe au visage! Je le dis, c'est un déshonneur: il semble que nous ayons montré de la faiblesse. Cependant, tout ce que peut oser quelqu'un – je parle en homme déraisonnable – moi aussi, je l'ose! Ils sont hébreux? Moi aussi. Ils sont israélites? Moi aussi. Ils sont de la descendance d'Abraham? Moi aussi. Ils sont ministres du Christ? – je déraisonne – je le suis plus encore: par les travaux pénibles, bien plus; par les emprisonnements, bien plus; par les coups, bien davantage. Souvent en danger de mort: cinq fois j'ai reçu des Juifs quarante coups moins un, trois fois j'ai été frappé à coups de bâton, une fois j'ai été lapidé, trois fois j'ai fait naufrage; j'ai passé un jour et une nuit dans les abysses. Voyageant à pied, souvent; exposé aux dangers des fleuves, aux dangers des bandits, aux dangers de la part de mes compatriotes, aux dangers de la part des non-Juifs, aux dangers de la ville, aux dangers du désert, aux dangers de la mer, aux dangers parmi les faux frères, au travail et à la peine; souvent dans les veilles, dans la faim et la soif; souvent dans les jeûnes, dans le froid et le dénuement. Sans parler du reste, ma préoccupation quotidienne, l'inquiétude au sujet de toutes les Eglises! Qui est faible sans que je sois faible? De qui cause-t-on la chute, sans que moi-même je brûle? S'il faut faire le fier, c'est de ma faiblesse que je ferai ma fierté. Dieu, qui est le Père du Seigneur Jésus et qui est béni pour toujours, sait que je ne mens pas. A Damas, le gouverneur du roi Arétas faisait garder la ville des Damascéniens, pour se saisir de moi, mais on m'a descendu par une fenêtre, dans une corbeille, le long de la muraille, et je lui ai échappé. Il faut faire le fier… certes, c'est inutile, mais j'en viendrai aux visions et aux révélations du Seigneur. Je connais un homme dans le Christ… voici quatorze ans – était-ce dans son corps? je ne sais pas; était-ce hors de son corps? je ne sais pas, Dieu le sait – un tel homme fut enlevé jusqu'au troisième ciel. Et je sais qu'un tel homme – était-ce dans son corps ou sans son corps? je ne sais pas, Dieu le sait – fut enlevé au paradis et qu'il entendit des paroles ineffables, qu'il n'est pas permis à un homme d'énoncer. Je serai fier d'un tel homme, mais de moi-même je ne serai pas fier – sinon de mes faiblesses. Si je voulais faire le fier, je ne serais pas déraisonnable, car je dirais la vérité; mais je m'en abstiens, de peur que quelqu'un ne m'estime au-dessus de ce qu'il voit ou entend de moi, à cause de l'excellence de ces révélations. Aussi, pour que je ne sois pas trop orgueilleux, il m'a été donné une écharde dans la chair, un ange de Satan pour me frapper – pour que je ne sois pas trop orgueilleux. Trois fois j'ai supplié le Seigneur de l'éloigner de moi, et il m'a dit: « Ma grâce te suffit, car ma puissance s'accomplit dans la faiblesse. » Je mettrai donc bien plus volontiers ma fierté dans mes faiblesses, pour que la puissance du Christ repose sur moi. Aussi je me plais dans les faiblesses, dans les outrages, dans les désarrois, dans les persécutions et les angoisses, pour le Christ; en effet, c'est quand je suis faible que je suis fort. J'ai été déraisonnable: vous m'y avez contraint. En effet, c'est moi qui aurais dû être recommandé par vous. Car je n'ai été en rien inférieur à ces super-apôtres, bien que je ne sois rien. Les signes distinctifs de l'apôtre ont été produits parmi vous, avec une persévérance à toute épreuve, par des signes, des prodiges et des miracles. Qu'avez-vous eu de moins que les autres Eglises, sinon que, moi, je ne vous ai pas été à charge? Faites-moi grâce de cette injustice-là! Me voici prêt à venir vous voir pour la troisième fois, et je ne vous serai pas à charge; car c'est vous que je cherche, et non pas ce qui est à vous. Ce n'est pas, en effet, aux enfants à mettre de côté pour les parents, mais aux parents pour les enfants. Quant à moi, je ferai très volontiers des dépenses, et je me dépenserai moi-même pour vous. Si je vous aime davantage, serai-je moins aimé de vous? Soit! Moi-même, je n'ai pas été un fardeau pour vous; mais, en homme perfide, je vous aurais pris par ruse! Vous ai-je exploité par quelqu'un de ceux que je vous ai envoyés? J'ai encouragé Tite à aller chez vous, et avec lui j'ai envoyé le frère: Tite vous a-t-il exploités? N'avons-nous pas marché avec le même esprit, sur les mêmes traces? Vous vous imaginez depuis longtemps que nous sommes en train de présenter notre défense devant vous. C'est devant Dieu, dans le Christ, que nous parlons; et tout cela, bien-aimés, nous le faisons pour vous construire. Car je crains de ne pas vous trouver, à mon arrivée, tels que je voudrais, et que vous ne me trouviez pas non plus tel que vous voudriez. Je crains qu'il n'y ait des disputes, des passions jalouses, des animosités, des ambitions personnelles, des médisances, des racontars, de l'orgueil, des désordres. Je crains qu'à mon arrivée, mon Dieu ne m'humilie encore à votre sujet, et que je n'aie à pleurer sur beaucoup de ceux qui ont péché précédemment et qui ne sont pas revenus de tout ce qu'ils ont pratiqué, impureté, inconduite sexuelle et autres débauches. C'est la troisième fois que je viens vous voir. Toute affaire se réglera sur la parole de deux ou de trois témoins. Lorsque j'étais présent pour la deuxième fois, je l'ai déjà dit, et, aujourd'hui que je suis absent, je le dis encore d'avance à ceux qui ont péché précédemment, comme à tous les autres: si je reviens vous voir, je ne ménagerai personne, puisque vous cherchez une preuve que le Christ parle en moi, lui qui n'est pas faible à votre égard, mais qui est puissant parmi vous. Car il a été crucifié dans la faiblesse, mais il vit en vertu de la puissance de Dieu; nous aussi, nous sommes faibles en lui, mais nous vivrons avec lui, pour vous, en vertu de la puissance de Dieu. Mettez-vous vous-mêmes à l'épreuve, pour voir si vous êtes dans la foi; examinez-vous vous-mêmes. Ne reconnaissez-vous pas que Jésus-Christ est en vous? A moins, peut-être, que l'examen ne soit un échec en ce qui vous concerne. J'espère en tout cas que vous reconnaîtrez que l'examen n'est pas un échec en ce qui nous concerne. Cependant nous souhaitons, devant Dieu, que vous ne fassiez rien de mal; non pas pour que l'examen paraisse un succès en ce qui nous concerne, mais pour que, vous, vous fassiez le bien, même si l'examen semblait être un échec en ce qui nous concerne. Car nous n'avons pas de puissance contre la vérité; nous n'en avons que pour la vérité. Nous nous réjouissons lorsque, nous, nous sommes faibles, tandis que vous, vous êtes forts: ce que nous souhaitons, c'est votre épanouissement. C'est pourquoi, absent, j'écris cela; afin que je n'aie pas, une fois présent, à user de sévérité selon l'autorité que le Seigneur m'a donnée pour construire et non pour démolir. Au reste, mes frères, réjouissez-vous, tendez à l'épanouissement, encouragez-vous, soyez bien d'accord, vivez en paix, et le Dieu de l'amour et de la paix sera avec vous. Saluez-vous les uns les autres par un saint baiser. Tous les saints vous saluent. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l'amour de Dieu et la communion de l'Esprit saint soient avec vous tous! Paul, apôtre, – envoyé, non par des humains, ni par l'entremise d'un être humain, mais par Jésus-Christ et Dieu, le Père, qui l'a réveillé d'entre les morts – et tous les frères qui sont avec moi, aux Eglises de Galatie: Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même pour nos péchés, afin de nous délivrer du présent monde mauvais, selon la volonté de notre Dieu et Père, à qui soit la gloire à tout jamais! Amen! Je m'étonne que vous vous détourniez si vite de celui qui vous a appelés par la grâce du Christ, pour passer à une autre « bonne nouvelle », qui d'ailleurs n'en est pas une: il y a seulement des gens qui vous troublent et qui veulent pervertir la bonne nouvelle du Christ. Mais si nous-mêmes, ou si un ange du ciel vous annonçait une bonne nouvelle différente de celle que nous vous avons annoncée, qu'il soit anathème! Nous l'avons déjà dit, et je le répète maintenant: si quelqu'un vous annonce une bonne nouvelle différente de celle que vous avez reçue, qu'il soit anathème! Et maintenant, vais-je essayer de persuader des humains, ou bien Dieu? Est-ce à des humains que je cherche à plaire? Si je voulais encore plaire à des humains, je ne serais pas un esclave du Christ. Je vous le certifie, mes frères, la bonne nouvelle que j'ai annoncée pour ma part n'est pas simplement humaine, car moi-même je ne l'ai pas reçue ni apprise d'un homme, mais par une révélation de Jésus-Christ. Vous avez en effet entendu parler de la façon dont je me conduisais autrefois, dans le judaïsme: je persécutais alors à outrance l'Eglise de Dieu et je m'acharnais contre elle; dans le judaïsme, je progressais mieux que beaucoup de Juifs de mon âge, car je débordais d'une passion jalouse pour les traditions de mes pères. Mais quand il a plu à Dieu, qui m'a mis à part depuis le ventre de ma mère et qui m'a appelé par sa grâce, de révéler en moi son Fils pour que je l'annonce comme une bonne nouvelle parmi les non-Juifs, aussitôt, sans consulter personne, sans même monter à Jérusalem pour voir ceux qui étaient apôtres avant moi, je suis parti pour l'Arabie, puis je suis retourné à Damas. Trois ans plus tard, je suis monté à Jérusalem pour faire la connaissance de Céphas, et j'ai demeuré quinze jours chez lui. Mais je n'ai vu aucun autre des apôtres, sinon Jacques, le frère du Seigneur. En vous écrivant cela, je le dis devant Dieu, je ne mens pas. Je me suis ensuite rendu dans les contrées de Syrie et de Cilicie. Quant aux Eglises de Judée, – celles qui sont dans le Christ – elles ne me connaissaient pas personnellement. Elles avaient seulement entendu dire: « Celui qui autrefois nous persécutait annonce maintenant comme une bonne nouvelle la foi contre laquelle il s'acharnait. » Et elles glorifiaient Dieu à mon sujet. Ensuite, quatorze ans plus tard, je suis remonté à Jérusalem avec Barnabé, et j'ai aussi pris Tite avec moi. J'y suis monté par suite d'une révélation. Je leur ai exposé la bonne nouvelle que je proclame parmi les non-Juifs; je l'ai exposée en privé aux gens les plus considérés, de peur de courir ou d'avoir couru en vain. Mais Tite, qui était avec moi, et qui était grec, n'a même pas été contraint de se faire circoncire. – Tout cela à cause des faux frères, des intrus qui s'étaient introduits parmi nous pour épier la liberté que nous avons en Jésus-Christ, avec l'intention de nous asservir; à ceux-là nous n'avons pas cédé un seul instant, nous ne nous sommes pas soumis, afin que la vérité de la bonne nouvelle demeure pour vous. Quant à ceux qui étaient considérés comme des gens importants – ce qu'ils étaient autrefois m'est bien égal: Dieu n'est pas partial! – ces gens considérés ne m'ont rien imposé. Au contraire, lorsqu'ils ont vu que la bonne nouvelle m'avait été confiée pour les incirconcis, comme à Pierre pour les circoncis – car celui qui avait été à l'œuvre en Pierre pour l'apostolat auprès des circoncis avait aussi été à l'œuvre en moi auprès des non-Juifs – et lorsqu'ils ont reconnu la grâce qui m'avait été accordée, alors Jacques, Céphas et Jean, qui étaient considérés comme des colonnes, nous ont donné la main droite, à Barnabé et à moi, en signe de communion: nous irions, nous, vers les non-Juifs, et eux vers les circoncis; nous devions seulement nous souvenir des pauvres, ce que j'ai fait avec empressement. Mais lorsque Céphas est venu à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu'il avait tort. En effet, avant la venue de quelques personnes de chez Jacques, il mangeait avec les non-Juifs; mais après leur venue il s'est esquivé et s'est tenu à l'écart, par crainte des circoncis. Les autres Juifs aussi sont entrés dans ce jeu, au point que Barnabé lui-même s'est laissé entraîner par leur double jeu. Quand j'ai vu qu'ils ne marchaient pas droit au regard de la vérité de la bonne nouvelle, j'ai dit à Céphas, devant tout le monde: « Si toi, qui es juif, tu vis à la manière des non-Juifs et non à la manière des Juifs, comment peux-tu contraindre les non-Juifs à adopter les coutumes juives? » Nous, nous sommes juifs de naissance, nous ne sommes pas de ces pécheurs de non-Juifs. Sachant que l'être humain n'est pas justifié en vertu des œuvres de la loi, mais au moyen de la foi de Jésus-Christ, nous aussi nous avons mis notre foi en Jésus-Christ, afin d'être justifiés en vertu de la foi du Christ et non pas des œuvres de la loi – car personne ne sera justifié en vertu des œuvres de la loi. Mais si, en cherchant à être justifiés dans le Christ, nous étions nous aussi trouvés pécheurs, le Christ serait alors serviteur du péché? Jamais de la vie! Si je reconstruis ce que j'ai détruit, je montre que je suis un transgresseur; en effet, par la loi, je suis moi-même mort pour la loi, afin de vivre pour Dieu. Je suis crucifié avec le Christ: ce n'est plus moi qui vis, c'est le Christ qui vit en moi; ma vie présente dans la chair, je la vis dans la foi du Fils de Dieu, qui m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour moi. Je ne rejette pas la grâce de Dieu; car si la justice est par la loi, alors le Christ est mort pour rien. Galates stupides, qui a pu vous fasciner, alors que sous vos yeux Jésus-Christ a été dépeint crucifié? Voici seulement ce que je veux apprendre de vous: est-ce en vertu des œuvres de la loi que vous avez reçu l'Esprit, ou parce que vous avez entendu le message de la foi? Etes-vous donc stupides à ce point? Après avoir commencé par l'Esprit, allez-vous maintenant achever par la chair? Avez-vous fait tant d'expériences pour rien? Si du moins c'est pour rien! Celui qui vous accorde l'Esprit et qui opère des miracles parmi vous, le fait-il donc en vertu des œuvres de la loi, ou parce que vous avez entendu le message de la foi? Ainsi, Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté comme justice. Reconnaissez-le donc: ce sont ceux qui relèvent de la foi qui sont fils d'Abraham. Aussi l'Ecriture, voyant d'avance que Dieu justifierait les non-Juifs en vertu de la foi, a d'avance annoncé cette bonne nouvelle à Abraham: Toutes les nations seront bénies en toi; de sorte que ceux qui relèvent de la foi sont bénis avec Abraham, l'homme de foi. Tous ceux en effet qui relèvent des œuvres de la loi sont sous la malédiction, car il est écrit: Maudit soit quiconque ne persévère pas en tout ce qui est écrit dans le livre de la loi, pour le faire! Et que personne ne soit justifié devant Dieu par la loi, c'est évident, puisque celui qui est juste en vertu de la foi vivra. Or la loi ne relève pas de la foi; mais elle dit: Celui qui fera ces choses vivra par elles. Le Christ nous a rachetés de la malédiction de la loi en devenant malédiction pour nous – car il est écrit: Maudit soit quiconque est pendu au bois  – afin que, pour les non-Juifs, la bénédiction d'Abraham soit en Jésus-Christ et que, par la foi, nous recevions l'Esprit promis. Mes frères, je parle en termes humains: quand un homme a fait son testament en bonne et due forme, personne ne peut l'abolir ni y faire une adjonction. Or les promesses ont été faites à Abraham et à sa descendance. Il n'est pas dit: et aux descendances, comme s'il s'agissait de beaucoup; mais il s'agit d'un seul: et à ta descendance, qui est le Christ. Voici ce que je veux dire: un testament déjà fait en bonne et due forme par Dieu ne peut pas être annulé par la loi survenue quatre cent trente ans plus tard, ce qui réduirait à rien la promesse. Car si l'héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse; or c'est par la promesse que Dieu a accordé sa grâce à Abraham. Alors pourquoi la loi? Elle a été ajoutée à cause des transgressions, jusqu'à ce que vienne la descendance à qui la promesse avait été faite; elle a été promulguée par l'intermédiaire d'anges et au moyen d'un médiateur. Or ce médiateur n'est pas médiateur d'un seul, tandis que Dieu est un. La loi est-elle donc contre les promesses de Dieu? Jamais de la vie! Si une loi avait été donnée qui puisse faire vivre, la justice viendrait réellement de la loi. Mais l'Ecriture a tout enfermé sous le péché, pour que la promesse soit donnée, en vertu de la foi de Jésus-Christ, à ceux qui croient. Avant que la foi vienne, nous étions gardés sous la loi, enfermés, en vue de la foi qui allait être révélée. Ainsi la loi a été notre surveillant jusqu'au Christ, pour que nous soyons justifiés en vertu de la foi. La foi étant venue, nous ne sommes plus soumis à un surveillant. Car vous êtes tous, par la foi, fils de Dieu en Jésus-Christ. En effet, vous tous qui avez reçu le baptême du Christ, vous avez revêtu le Christ. Il n'y a plus ni Juif ni Grec, il n'y a plus ni esclave ni homme libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous tous, vous êtes un en Jésus-Christ. Et si vous appartenez au Christ, alors vous êtes la descendance d'Abraham, héritiers selon la promesse. Or je le dis: aussi longtemps que l'héritier est tout petit, il ne diffère en rien d'un esclave, alors qu'il est le maître de tout; il est soumis à des tuteurs et à des intendants jusqu'au temps marqué par le père. Nous aussi, lorsque nous étions des tout-petits, nous étions esclaves des éléments du monde; mais lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé son Fils, né d'une femme et sous la loi, afin de racheter ceux qui étaient sous la loi, pour que nous recevions l'adoption filiale. Et parce que vous êtes des fils, Dieu a envoyé dans notre cœur l'Esprit de son Fils, qui crie: «  Abba! Père! » Ainsi tu n'es plus esclave, mais fils; et si tu es fils, tu es aussi héritier, du fait de Dieu. Autrefois vous ne connaissiez pas Dieu et vous étiez esclaves de dieux qui, par nature, n'en sont pas. Mais maintenant que vous connaissez Dieu – ou, plutôt, que vous êtes connus de Dieu – comment pouvez-vous retourner à ces éléments impuissants et misérables, et vouloir à nouveau en être esclaves? Vous observez scrupuleusement les jours, les mois, les saisons et les années! Je crains de m'être donné de la peine pour rien en ce qui vous concerne. Soyez comme moi, puisque moi aussi je suis comme vous. Je vous en supplie, mes frères. Vous ne m'avez fait aucun tort. Vous le savez, c'est à cause d'une maladie que je vous ai annoncé la bonne nouvelle pour la première fois. Et, si éprouvante qu'ait pu être pour vous ma chair, vous ne m'avez témoigné ni mépris ni dégoût; vous m'avez, au contraire, accueilli comme un ange de Dieu, comme Jésus-Christ. Où donc est votre bonheur? Car je vous rends ce témoignage que, si cela avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner. Suis-je donc devenu votre ennemi parce que je vous dis la vérité? La passion qu'ils ont pour vous n'est pas bonne; ils veulent seulement vous détacher de nous, afin que vous vous preniez de passion pour eux. Il est bien d'être l'objet d'une passion bonne en tout temps – pas seulement quand je suis présent parmi vous, mes enfants, pour qui j'éprouve de nouveau les douleurs de l'accouchement, jusqu'à ce que le Christ soit formé en vous… Je voudrais être maintenant présent parmi vous et trouver le ton qui convient, car je suis dans l'embarras à votre sujet. Dites-moi, vous qui voulez être sous la loi, n'entendez-vous pas la loi? Car il est écrit qu'Abraham eut deux fils, un de la servante et un de la femme libre. Mais celui de la servante est né selon la chair, et celui de la femme libre du fait de la promesse. Il y a là une allégorie; car ces femmes sont deux alliances. L'une, celle du mont Sinaï, fait naître pour l'esclavage: c'est Hagar – or Hagar, c'est le mont Sinaï en Arabie – et elle correspond à la Jérusalem de maintenant, car elle est dans l'esclavage avec ses enfants. Mais la Jérusalem d'en haut est libre, et c'est elle qui est notre mère. En effet, il est écrit: Sois en fête, femme stérile, toi qui n'as pas d'enfants! Eclate en cris de joie, toi qui n'as pas éprouvé les douleurs de l'accouchement! Car les enfants de la délaissée sont plus nombreux que ceux de la femme qui a son mari. Quant à vous, mes frères, comme Isaac, vous êtes enfants de la promesse. Mais tout comme autrefois celui qui était né selon la chair persécutait celui qui l'était selon l'Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. Or que dit l'Ecriture? Chasse la servante et son fils, car le fils de la servante n'héritera pas avec le fils de la femme libre. Ainsi, mes frères, nous ne sommes pas les enfants de la servante, mais ceux de la femme libre. C'est pour la liberté que le Christ nous a libérés. Tenez donc ferme, et ne vous remettez pas sous le joug de l'esclavage. Moi, Paul, je vous dis que si vous vous faites circoncire, le Christ ne vous servira de rien. Et je l'atteste encore une fois à tout homme qui se fait circoncire: il est tenu de mettre en pratique la loi tout entière. Vous êtes séparés du Christ, vous qui cherchez la justification dans la loi; vous êtes déchus de la grâce. Quant à nous, c'est par l'Esprit que nous attendons de la foi la justice espérée. Car, en Jésus-Christ, ce qui a de la valeur, ce n'est ni la circoncision ni l'incirconcision, mais la foi qui opère par l'amour. Vous couriez bien! Qui vous a arrêtés, en vous empêchant d'obéir à la vérité? Cette persuasion-là ne vient pas de celui qui vous appelle. Un peu de levain fait lever toute la pâte. Moi, j'ai confiance en vous, dans le Seigneur: je sais que vous ne penserez pas autrement. Mais celui qui vous trouble, quel qu'il soit, en subira la peine. Quant à moi, mes frères, si je proclamais encore la circoncision, pourquoi serais-je encore persécuté? La cause de chute, la croix, serait donc réduite à rien? – Qu'ils aillent donc jusqu'à se mutiler, ceux qui sèment le trouble parmi vous! Mes frères, vous avez été appelés à la liberté; seulement, que cette liberté ne devienne pas un prétexte pour la chair; par amour, faites-vous plutôt esclaves les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais si vous vous mordez, si vous vous dévorez les uns les autres, prenez garde de ne pas être détruits les uns par les autres. Je dis plutôt: marchez par l'Esprit, et vous n'accomplirez jamais ce que la chair désire. Car la chair a des désirs contraires à l'Esprit, et l'Esprit en a de contraires à la chair; ils sont opposés l'un à l'autre, de sorte que vous ne faites pas ce que vous voudriez. Mais si vous êtes conduits par l'Esprit, vous n'êtes pas sous la loi. Or les œuvres de la chair sont manifestes: inconduite sexuelle, impureté, débauche, idolâtrie, sorcellerie, hostilités, disputes, passions jalouses, fureurs, ambitions personnelles, divisions, dissensions, envie, beuveries, orgies et autres choses semblables. Je vous préviens, comme je l'ai déjà fait: ceux qui pratiquent de telles choses n'hériteront pas le royaume de Dieu. Quant au fruit de l'Esprit, c'est: amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, douceur, maîtrise de soi; aucune loi n'est contre de telles choses. Mais ceux qui appartiennent à Jésus-Christ ont crucifié la chair avec ses passions et ses désirs. Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi par l'Esprit. Ne devenons pas vaniteux; cessons de nous provoquer les uns les autres, de nous porter envie les uns aux autres. Mes frères, si quelqu'un vient à être surpris en une faute, quelle qu'elle soit, vous, les spirituels, aidez-le à se rétablir avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que, toi aussi, tu ne sois mis à l'épreuve. Portez les fardeaux les uns des autres, et vous accomplirez ainsi la loi du Christ. Celui qui se considère comme quelqu'un d'important, alors qu'il n'est rien, s'illusionne lui-même. Que chacun examine son œuvre propre, et alors il aura de quoi être fier par rapport à lui-même, et non par rapport à quelqu'un d'autre; car chacun portera sa propre charge. Que celui à qui l'on enseigne la Parole fasse participer à tous ses biens celui qui l'enseigne. Ne vous égarez pas: on ne se moque pas de Dieu. Ce qu'un homme aura semé, c'est aussi ce qu'il moissonnera. Celui qui sème pour sa propre chair récoltera la moisson de la chair: la pourriture; mais celui qui sème pour l'Esprit récoltera la moisson de l'Esprit: la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire ce qui est bien, car nous moissonnerons en temps voulu, si nous ne nous relâchons pas. Ainsi donc, pendant que nous en avons l'occasion, œuvrons pour le bien de tous, en particulier pour la maison de la foi. Voyez les grandes lettres avec lesquelles je vous écris de ma propre main. Tous ceux qui, dans la chair, veulent se faire bien voir, voilà ceux qui vous contraignent à vous faire circoncire, à seule fin de n'être pas persécutés pour la croix du Christ. Car eux-mêmes, qui se font circoncire, n'observent pas la loi; mais ils veulent que vous vous fassiez circoncire pour pouvoir mettre leur fierté dans votre chair. Quant à moi, jamais je ne mettrai ma fierté en rien d'autre que dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ, par qui le monde est crucifié pour moi, comme je le suis pour le monde! Car ce qui importe, ce n'est ni la circoncision ni l'incirconcision, c'est une création nouvelle. Sur tous ceux qui suivront cette règle, paix et compassion, comme sur l'Israël de Dieu! Désormais, que personne ne me tracasse; car moi, je porte sur mon corps les marques de Jésus. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit, mes frères! Amen! Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, à ceux qui, à Ephèse, sont saints et dignes de confiance en Jésus-Christ: Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ! Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes, dans le Christ. En lui, il nous a choisis avant la fondation du monde, pour que nous soyons saints et sans défaut devant lui. Dans son amour, il nous a destinés d'avance, par Jésus-Christ, à l'adoption filiale, pour lui, selon sa volonté bienveillante, afin de célébrer la gloire de sa grâce, dont il nous a comblés en son bien-aimé. En lui, nous avons la rédemption par son sang, le pardon des fautes selon la richesse de sa grâce, qu'il nous a octroyée abondamment, en toute sagesse et intelligence. Il nous a fait connaître le mystère de sa volonté, le projet bienveillant qu'il s'était proposé en lui, pour le réaliser quand les temps seraient accomplis: récapituler tout dans le Christ, ce qui est dans les cieux comme ce qui est sur la terre. En lui, nous avons aussi reçu notre part d'héritage, nous qui avons été destinés d'avance, selon le projet de celui qui opère en tout selon les décisions de sa volonté, à célébrer sa gloire, nous qui, d'avance, avons mis notre espérance dans le Christ. En lui, vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, la bonne nouvelle de votre salut, en lui, vous êtes venus à la foi et vous avez été scellés de l'Esprit saint qui avait été promis et qui constitue les arrhes de notre héritage, pour la rédemption de ce qu'il s'est acquis, afin de célébrer sa gloire. C'est pourquoi moi aussi, ayant entendu parler de votre foi dans le Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les saints, je ne cesse de rendre grâce pour vous: je fais mention de vous dans mes prières, afin que le Dieu de notre Seigneur Jésus-Christ, le Père glorieux, vous donne un esprit de sagesse et de révélation qui vous le fasse connaître; qu'il illumine les yeux de votre cœur, pour que vous sachiez quelle est l'espérance qui s'attache à son appel, quelle est la glorieuse richesse de son héritage au milieu des saints, et quelle est la grandeur surabondante de sa puissance envers nous qui croyons, selon l'opération souveraine de sa force. Il l'a mise en œuvre dans le Christ, en le réveillant d'entre les morts et en le faisant asseoir à sa droite dans les lieux célestes, au-dessus de tout principat, de toute autorité, de toute puissance, de toute seigneurie, de tout nom qui puisse se prononcer, non seulement dans ce monde-ci, mais encore dans le monde à venir. Il a tout mis sous ses pieds et l'a donné comme tête, au-dessus de tout, à l'Eglise qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous. Quant à vous, vous étiez morts du fait de vos fautes, des péchés auxquels vous vous adonniez autrefois sous l'empire de ce monde, le prince de l'autorité de l'air, cet esprit qui est maintenant à l'œuvre chez les rebelles. Nous tous aussi, nous étions de leur nombre et nous nous conduisions autrefois selon les désirs de notre chair, nous faisions les volontés de notre chair et de nos pensées, et nous étions par nature voués à la colère, comme les autres. Mais Dieu est riche de compassion et, à cause du grand amour dont il nous a aimés, nous qui étions morts du fait de nos fautes, il nous a rendus vivants avec le Christ – c'est par grâce que vous êtes sauvés. Il nous a réveillés ensemble et fait asseoir ensemble dans les lieux célestes, en Jésus-Christ, pour montrer dans les temps à venir la richesse surabondante de sa grâce par sa bonté envers nous en Jésus-Christ. C'est par la grâce, en effet, que vous êtes sauvés au moyen de la foi. Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu. Ce n'est pas en vertu des œuvres, pour que personne ne puisse faire le fier. Car nous sommes son ouvrage, nous avons été créés en Jésus-Christ pour des œuvres bonnes que Dieu a préparées d'avance, afin que nous nous y adonnions. Souvenez-vous donc de ceci: vous qui étiez autrefois les non-Juifs dans la chair, qui étiez traités d'incirconcis par ceux qui se disent circoncis et qui le sont dans la chair et par des mains humaines, vous étiez en ce temps-là sans Christ, privés du droit de cité en Israël, étrangers aux alliances de la promesse, sans espérance et sans Dieu dans le monde. Mais maintenant, en Jésus-Christ, vous qui autrefois étiez loin, vous êtes devenus proches, par le sang du Christ. Car c'est lui qui est notre paix, lui qui a fait que les deux soient un, en détruisant le mur de séparation, l'hostilité. Il a, dans sa chair, réduit à rien la loi avec ses commandements et leurs prescriptions, pour créer en lui, avec les deux, un seul homme nouveau, en faisant la paix, et pour réconcilier avec Dieu les deux en un seul corps, par la croix, en tuant par elle l'hostilité. Il est venu annoncer, comme une bonne nouvelle, la paix à vous qui étiez loin et la paix à ceux qui étaient proches; par lui, en effet, nous avons les uns et les autres accès auprès du Père, dans un même Esprit. Ainsi donc, vous n'êtes plus des étrangers ni des exilés; mais vous êtes concitoyens des saints, membres de la maison de Dieu. Vous avez été construits sur les fondations constituées par les apôtres et prophètes, Jésus-Christ lui-même étant la pierre de l'angle. C'est en lui que toute construction bien coordonnée s'élève pour être, dans le Seigneur, un sanctuaire saint. C'est en lui que, vous aussi, vous êtes construits ensemble pour être une habitation de Dieu, dans l'Esprit. A cause de cela, moi, Paul, le prisonnier de Jésus-Christ pour vous, les non-Juifs… si du moins vous avez entendu parler de l'intendance de la grâce de Dieu qui m'a été accordée pour vous. C'est par révélation que le mystère a été porté à ma connaissance, comme je viens de l'écrire en quelques mots. En lisant cela, vous pouvez comprendre l'intelligence que j'ai du mystère du Christ. Ce mystère n'avait pas été porté à la connaissance des fils des hommes dans les autres générations comme il a été révélé maintenant par l'Esprit à ses saints apôtres et prophètes: à savoir que les non-Juifs ont un même héritage, sont un même corps et participent à la même promesse, en Jésus-Christ, par la bonne nouvelle dont je suis devenu ministre, selon le don de la grâce de Dieu qui m'a été accordée par l'opération de sa puissance. A moi, le moindre de tous les saints, cette grâce a été accordée d'annoncer aux non-Juifs, comme une bonne nouvelle, la richesse insondable du Christ et de mettre en lumière pour tous la réalisation du mystère caché de tout temps en Dieu, le créateur de tout; afin que la sagesse de Dieu, dans sa grande diversité, soit maintenant portée, par l'Eglise, à la connaissance des principats et des autorités dans les lieux célestes selon le projet éternel qu'il a réalisé en Jésus-Christ, notre Seigneur. C'est en lui, par sa foi, que nous avons l'assurance nécessaire pour nous approcher de Dieu avec confiance. Je vous demande donc de ne pas perdre courage à cause des détresses que j'endure pour vous: elles sont votre gloire. C'est pourquoi je fléchis les genoux devant le Père, de qui toute famille dans les cieux et sur la terre tient son nom, afin qu'il vous donne, selon la richesse de sa gloire, d'être rendus forts et puissants par son Esprit, au profit de l'homme intérieur; que le Christ habite dans votre cœur par la foi et que vous soyez enracinés et fondés dans l'amour, pour être capables de comprendre, avec tous les saints, quelle est la largeur, la longueur, la profondeur et la hauteur, et de connaître l'amour du Christ qui surpasse la connaissance, de sorte que vous soyez remplis jusqu'à toute la plénitude de Dieu. A celui qui peut, par la puissance qui est à l'œuvre en nous, faire infiniment au-delà de tout ce que nous demandons ou pensons, à lui la gloire dans l'Eglise et en Jésus-Christ, dans toutes les générations, à tout jamais. Amen! Je vous encourage donc, moi, le prisonnier dans le Seigneur, à vous comporter d'une manière digne de l'appel que vous avez reçu, en toute humilité et douceur, avec patience. Supportez-vous les uns les autres, dans l'amour, en vous efforçant de conserver l'unité de l'Esprit par le lien de la paix. Il y a un seul corps et un seul Esprit, tout comme vous avez aussi été appelés dans une seule espérance, celle de votre appel; il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême, un seul Dieu et Père de tous, qui est au-dessus de tous, par tous et en tous. Mais à chacun de nous la grâce a été accordée selon la mesure du don du Christ. C'est pourquoi il dit: Il est monté dans la hauteur, il a emmené des captifs, il a fait des dons aux humains. Or, que signifie: il est monté, sinon qu'il est aussi descendu dans les régions inférieures, sur la terre? Celui qui est descendu, c'est le même qui est monté au-dessus de tous les cieux, afin de remplir tout. C'est lui qui a donné les uns comme apôtres, d'autres comme prophètes, d'autres comme annonciateurs de la bonne nouvelle, d'autres comme bergers et maîtres, afin de former les saints pour l'œuvre du ministère, pour la construction du corps du Christ, jusqu'à ce que nous soyons tous parvenus à l'unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l'état de l'homme adulte, à la mesure de la stature parfaite du Christ. Ainsi nous ne serons plus des tout-petits ballottés par les flots et entraînés à tout vent d'enseignement, joués et égarés par la ruse et les manœuvres des gens; en disant la vérité, dans l'amour, nous croîtrons à tous égards en celui qui est la tête, le Christ. C'est par lui que le corps tout entier, bien coordonné et uni grâce à toutes les jointures qui le desservent, met en œuvre sa croissance dans la mesure qui convient à chaque partie, pour se construire lui-même dans l'amour. Voici donc ce que je dis et ce que j'atteste dans le Seigneur: c'est que vous ne devez plus vous comporter comme les gens des nations se comportent, dans la futilité de leur jugement. Ils ont l'intelligence obscurcie, ils sont étrangers à la vie de Dieu à cause de l'ignorance qui est en eux, parce que leur cœur est obtus. Ayant perdu tout sens moral, ils se sont livrés à la débauche, pour commettre avec avidité toute sorte d'impureté. Mais vous, ce n'est pas ainsi que vous avez appris le Christ, si du moins c'est bien lui que vous avez entendu et si c'est en lui que vous avez été instruits, conformément à la vérité qui est en Jésus: il s'agit de vous défaire de l'homme ancien qui correspond à votre conduite passée et qui périt sous l'effet des désirs trompeurs, d'être renouvelés par l'Esprit dans votre intelligence et de revêtir l'homme nouveau, qui a été créé selon Dieu dans la justice et la sainteté que produit la vérité. Rejetez donc le mensonge, et que chacun de vous parle avec vérité à son prochain; car nous faisons partie les uns des autres. Si vous vous mettez en colère, ne péchez pas; que le soleil ne se couche pas sur votre irritation; ne laissez pas de place au diable. Que le voleur ne vole plus; qu'il se donne plutôt de la peine à travailler honnêtement de ses propres mains, pour avoir de quoi donner à celui qui est dans le besoin. Qu'il ne sorte de votre bouche aucune parole malsaine mais, s'il en est besoin, une bonne parole qui soit constructive et communique une grâce à ceux qui l'entendent. N'attristez pas l'Esprit saint de Dieu, par lequel vous avez été scellés pour un jour de rédemption. Que toute amertume, animosité, colère, clameur, calomnie, ainsi que toute malfaisance, soient enlevées du milieu de vous. Soyez bons les uns envers les autres, pleins d'une tendre bienveillance; faites-vous grâce, comme Dieu vous a fait grâce dans le Christ. Imitez donc Dieu, comme des enfants bien-aimés, et vivez dans l'amour, tout comme le Christ aussi nous a aimés et s'est livré lui-même à Dieu pour nous en offrande et en sacrifice, comme un parfum de bonne odeur. Que l'inconduite sexuelle, l'impureté sous toutes ses formes ou l'avidité ne soient pas même mentionnées parmi vous, comme il convient à des saints; pas de choses choquantes, pas de propos extravagants, pas de bouffonneries, cela est malséant; mais plutôt des actions de grâces. Car, sachez-le bien, aucun de ceux qui se livrent à l'inconduite sexuelle, à l'impureté ou à l'avidité – c'est-à-dire à l'idolâtrie – n'a d'héritage dans le royaume du Christ et de Dieu. Que personne ne vous trompe par des discours vides; car c'est pour cela que la colère de Dieu vient sur les rebelles. N'ayez donc aucune part avec eux. Autrefois, en effet, vous étiez ténèbres, mais maintenant vous êtes lumière dans le Seigneur. Vivez comme des enfants de lumière; car le fruit de la lumière consiste en toute sorte de bonté, de justice et de vérité. Sachez discerner ce qui est agréé du Seigneur; et ne vous associez pas aux œuvres stériles des ténèbres, mais plutôt dévoilez-les. En effet, ce qu'ils font en secret, il est choquant même d'en parler. Mais tout cela, une fois dévoilé, est rendu manifeste par la lumière, car tout ce qui devient manifeste est lumière. C'est pourquoi il dit: Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera. Veillez donc avec soin à la façon dont vous vous comportez: que ce ne soit pas comme des fous, mais comme des sages. Rachetez le temps, car les jours sont mauvais. Ne soyez donc pas sans intelligence, mais comprenez quelle est la volonté du Seigneur. Ne vous enivrez pas de vin: il mène à la débauche. Au contraire, soyez remplis par l'Esprit; parlez-vous par des cantiques, des hymnes et des chants spirituels; chantez et célébrez le Seigneur de tout votre cœur; rendez toujours grâce pour tout, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, à celui qui est Dieu et Père. Soumettez-vous les uns aux autres dans la crainte du Christ; ainsi les femmes à leur mari, comme au Seigneur; car l'homme est la tête de la femme, comme le Christ est la tête de l'Eglise, qui est son corps et dont il est le Sauveur; en tout cas, comme l'Eglise se soumet au Christ, qu'ainsi les femmes se soumettent en tout à leur mari. Maris, aimez votre femme comme le Christ a aimé l'Eglise: il s'est livré lui-même pour elle, afin de la consacrer en la purifiant par le bain d'eau et la Parole, pour faire paraître devant lui cette Eglise glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. Jamais personne, en effet, n'a détesté sa propre chair; au contraire, il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l'Eglise, parce que nous faisons partie de son corps. C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux seront une seule chair. Il y a là un grand mystère; je dis, moi, qu'il se rapporte au Christ et à l'Eglise. Quoi qu'il en soit, que chacun de vous aime sa femme comme lui-même, et que la femme respecte son mari. Enfants, obéissez à vos parents dans le Seigneur, car cela est juste: Honore ton père et ta mère  – c'est le premier commandement accompagné d'une promesse – pour que tu sois heureux et que tu vives longtemps sur la terre. Et vous, pères, n'irritez pas vos enfants, mais élevez-les par l'éducation et les avertissements du Seigneur. Esclaves, obéissez à vos maîtres selon la chair avec crainte et tremblement, dans la simplicité de votre cœur, comme au Christ; non pas seulement sous leurs yeux, comme s'il s'agissait de plaire à des humains, mais comme des esclaves du Christ, qui font de toute leur âme la volonté de Dieu. Servez de bon gré, comme des esclaves du Seigneur et non comme ceux des humains, sachant que chacun, esclave ou homme libre, recueillera du Seigneur le bien qu'il aura lui-même fait. Quant à vous, maîtres, agissez de même à l'égard de vos esclaves; abstenez-vous de menaces, sachant que leur Maître et le vôtre est dans les cieux et qu'il n'y a pas de partialité chez lui. Au reste, soyez puissants dans le Seigneur, par sa force souveraine. Revêtez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir tenir bon devant les manœuvres du diable. En effet, ce n'est pas contre le sang et la chair que nous luttons, mais contre les principats, contre les autorités, contre les pouvoirs de ce monde de ténèbres, contre les puissances spirituelles mauvaises qui sont dans les lieux célestes. Prenez donc toutes les armes de Dieu, afin que vous puissiez résister dans le jour mauvais et, après avoir tout mis en œuvre, tenir bon. Oui, tenez bon: ceignez vos reins de vérité et revêtez la cuirasse de la justice; mettez pour chaussures à vos pieds les bonnes dispositions que donne la bonne nouvelle de la paix; prenez, en toutes circonstances, le bouclier de la foi, avec lequel vous pourrez éteindre tous les traits enflammés du Mauvais; prenez aussi le casque du salut et l'épée de l'Esprit, qui est la Parole de Dieu. Priez en tout temps par l'Esprit, avec toutes sortes de prières et de supplications. Pour ce faire, restez éveillés et consacrez-vous toujours assidûment à supplier pour tous les saints; pour moi aussi, afin que la parole, quand j'ouvre la bouche, me soit donnée pour que je fasse connaître, avec assurance, le mystère de la bonne nouvelle, pour lequel je suis ambassadeur dans les chaînes; que j'en parle avec assurance comme je dois en parler. Pour que vous sachiez, vous aussi, quelle est ma situation et ce que je fais, Tychique qui est, dans le Seigneur, le frère bien-aimé et le ministre digne de confiance, vous mettra au courant de tout. Je vous l'envoie tout exprès, pour que vous connaissiez notre situation et qu'il vous encourage. Que la paix et l'amour soient accordés aux frères avec la foi, de la part de Dieu, le Père, et du Seigneur Jésus-Christ! Que la grâce soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus-Christ dans l'impérissable! Paul et Timothée, esclaves de Jésus-Christ, à tous ceux qui, à Philippes, sont saints en Jésus-Christ, aux épiscopes et aux ministres: Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ! Je rends grâce à mon Dieu toutes les fois que je me souviens de vous; je ne cesse, dans toutes mes prières pour vous tous, de prier avec joie, à cause de la part que vous prenez à la bonne nouvelle, depuis le premier jour jusqu'à maintenant. Je suis persuadé que celui qui a commencé en vous une œuvre bonne en poursuivra l'achèvement jusqu'au jour de Jésus-Christ. Il est juste que j'aie pour vous tous de telles pensées, parce que je vous porte dans mon cœur et que, dans ma condition de prisonnier comme dans la défense et la confirmation de la bonne nouvelle, vous avez tous part à la même grâce que moi. Dieu m'est témoin, en effet, que j'ai une vive affection pour vous tous, la tendresse même de Jésus-Christ. Ce que je demande dans mes prières, c'est que votre amour abonde de plus en plus en connaissance et en vraie sensibilité; qu'ainsi vous sachiez discerner ce qui est important, afin que vous soyez sincères et irréprochables pour le jour du Christ et que vous soyez remplis du fruit de justice qui vient par Jésus-Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. Je souhaite que vous le sachiez, mes frères: ce qui m'est arrivé a plutôt contribué aux progrès de la bonne nouvelle. En effet, dans tout le prétoire, comme partout ailleurs, il est devenu manifeste que c'est pour le Christ que je suis prisonnier, et ma condition de prisonnier a donné confiance à la plupart des frères, dans le Seigneur: ils ont d'autant plus d'audace pour dire la Parole sans crainte. Certains, il est vrai, proclament le Christ par envie et par goût des disputes, mais d'autres le font dans de bonnes intentions. Ceux-ci agissent par amour, sachant que je suis là pour la défense de la bonne nouvelle, tandis que ceux-là annoncent le Christ par ambition personnelle; leurs intentions ne sont pas pures: ils s'imaginent ajouter de la détresse à ma condition de prisonnier. Qu'importe! De toute manière, prétexte ou vérité, le Christ est annoncé, et je m'en réjouis. Je m'en réjouirai encore, car je sais que cela tournera à mon salut, grâce à vos prières et à l'assistance de l'Esprit de Jésus-Christ; selon ce que j'attends avec impatience, ce que j'espère, je n'aurai honte de rien. Avec une entière assurance, maintenant comme toujours, le Christ sera magnifié dans mon corps, soit par ma vie, soit par ma mort. Car, pour moi, la vie, c'est le Christ, et la mort est un gain. Toutefois, s'il est utile pour mon œuvre que je continue à vivre dans la chair, je ne sais que préférer. Je suis enfermé dans ce dilemme: j'ai le désir de m'en aller et d'être avec le Christ, ce qui serait, de beaucoup, le meilleur; mais, à cause de vous, il est plus nécessaire que je demeure dans la chair. J'en suis persuadé, je le sais, je demeurerai auprès de vous tous encore et encore, en vue de vos progrès et de votre joie dans la foi, pour que vous soyez toujours plus fiers de Jésus-Christ en moi, grâce à mon retour auprès de vous. Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de la bonne nouvelle du Christ, afin que, soit que je vienne vous voir, soit que je reste absent, j'entende dire que vous tenez ferme dans un même esprit, combattant d'une même âme pour la foi de la bonne nouvelle, sans vous laisser aucunement intimider par les adversaires. Pour eux, c'est un indice de perdition, mais pour vous c'est un indice de salut, de la part de Dieu; en effet, pour ce qui est du Christ, la grâce vous a été accordée non seulement de mettre votre foi en lui, mais encore de souffrir pour lui, en soutenant ce même combat que vous avez vu chez moi et dont, maintenant, vous entendez encore parler en ce qui me concerne. S'il y a donc quelque encouragement dans le Christ, s'il y a quelque réconfort de l'amour, s'il y a quelque communion de l'Esprit, s'il y a quelque tendresse et quelque magnanimité, comblez ma joie en étant bien d'accord; ayez un même amour, une même âme, une seule pensée; ne faites rien par ambition personnelle ni par vanité; avec humilité, au contraire, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun, au lieu de regarder à ce qui lui est propre, s'intéresse plutôt aux autres. Ayez entre vous les dispositions qui sont en Jésus-Christ: lui qui était vraiment divin, il ne s'est pas prévalu d'un rang d'égalité avec Dieu, mais il s'est vidé de lui-même en se faisant vraiment esclave, en devenant semblable aux humains; reconnu à son aspect comme humain, il s'est abaissé lui-même en devenant obéissant jusqu'à la mort – la mort sur la croix. C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé et lui a accordé le nom qui est au-dessus de tout nom, pour qu'au nom de Jésus tout genou fléchisse dans les cieux, sur la terre et sous la terre, et que toute langue reconnaisse que Jésus-Christ est le Seigneur à la gloire de Dieu, le Père. Ainsi, mes bien-aimés, comme vous avez toujours obéi, non pas seulement en fonction de ma présence mais d'autant plus maintenant, en mon absence, mettez en œuvre votre salut avec crainte et tremblement. Car c'est Dieu qui opère en vous le vouloir et le faire pour son bon plaisir. Faites tout sans maugréer ni discuter, pour être irréprochables et purs, enfants de Dieu sans défaut au milieu d'une génération perverse et dévoyée, dans laquelle vous brillez comme les lumières du monde, en portant la parole de la vie. Ce sera ma fierté, au jour du Christ: ainsi je n'aurai pas couru en vain, je ne me serai pas donné de la peine en vain. Mais même si je dois être répandu comme une libation sur le sacrifice qu'est le service de votre foi, je m'en réjouis, et je me réjouis avec vous tous; vous aussi, réjouissez-vous-en; réjouissez-vous avec moi! J'espère, dans le Seigneur Jésus, vous envoyer bientôt Timothée, pour être moi-même rasséréné par les nouvelles que j'aurai de vous; car je n'ai personne d'autre qui partage mes sentiments, pour s'inquiéter sincèrement de votre situation; tous les autres, en effet, cherchent leurs propres intérêts et non pas ceux de Jésus-Christ. Mais lui, vous savez qu'il a fait ses preuves: tel un enfant auprès de son père, il a travaillé avec moi, comme un esclave, pour la bonne nouvelle. J'espère donc vous l'envoyer dès que je verrai clair dans ma situation; je suis d'ailleurs persuadé, dans le Seigneur, que je viendrai bientôt moi-même. J'ai estimé nécessaire de vous renvoyer Epaphrodite, mon frère, mon collaborateur et mon compagnon d'armes, l'apôtre que vous m'aviez envoyé en le chargeant de pourvoir à mes besoins; comme il a une vive affection pour vous tous, il était fort peiné que vous ayez appris sa maladie. Il a été malade, en effet, et tout près de la mort; mais Dieu a eu compassion de lui – et non pas seulement de lui, mais aussi de moi, pour que je n'aie pas tristesse sur tristesse. Je l'ai donc envoyé avec beaucoup d'empressement, pour que vous vous réjouissiez de le revoir, et que je sois moi-même moins triste. Accueillez-le, dans le Seigneur, avec une joie entière; honorez de telles personnes; car c'est pour l'œuvre du Christ qu'il a été près de mourir; il a risqué sa vie afin de suppléer à votre absence dans votre service pour moi. Au reste, mes frères, réjouissez-vous dans le Seigneur. Je n'éprouve aucun ennui à vous écrire les mêmes choses, et pour vous, c'est une sécurité. Prenez garde aux chiens, prenez garde aux mauvais ouvriers, prenez garde aux partisans de la mutilation. Car c'est nous qui sommes les vrais circoncis, nous qui célébrons le culte par l'Esprit de Dieu, qui mettons notre fierté en Jésus-Christ et qui ne mettons pas notre confiance dans la chair. Moi, pourtant, j'aurais des raisons de mettre ma confiance dans la chair. Si d'autres considèrent qu'ils peuvent mettre leur confiance dans la chair, à plus forte raison moi: circoncis le huitième jour, de la lignée d'Israël, de la tribu de Benjamin, Hébreu né d'Hébreux; quant à la loi, pharisien; quant à la passion, persécuteur de l'Eglise; quant à la justice de la loi, irréprochable. Mais ce qui était pour moi un gain, je l'ai considéré comme une perte à cause du Christ. En fait, je considère tout comme une perte à cause de la supériorité de la connaissance de Jésus-Christ, mon Seigneur. A cause de lui, j'ai accepté de tout perdre, et je considère tout comme des ordures, afin de gagner le Christ et d'être trouvé en lui, non pas avec ma propre justice, qui viendrait de la loi, mais avec celle qui est par la foi du Christ, une justice venant de Dieu et fondée sur la foi. Il s'agit maintenant de le connaître, lui, ainsi que la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en étant configurés à lui dans la mort, pour parvenir, si possible, à la résurrection d'entre les morts. Ce n'est pas que j'aie déjà obtenu tout cela ni que je sois déjà parvenu à l'accomplissement; mais je le poursuis, tâchant de le saisir, pour autant que moi-même j'ai été saisi par Jésus-Christ. En ce qui me concerne, mes frères, je n'estime pas moi-même l'avoir déjà saisi; mais une seule chose compte: oubliant ce qui est en arrière et tendant vers ce qui est en avant, je cours vers le but pour obtenir le prix de l'appel céleste de Dieu en Jésus-Christ. Si donc nous sommes des gens « accomplis », tenons-nous-en à cette pensée; et si sur quelque point vous pensez différemment, Dieu vous révélera aussi ce qu'il en est. Seulement, au point où nous sommes parvenus, avançons ensemble. Mes frères, imitez-moi, et portez les regards sur ceux qui suivent le modèle que vous avez en nous. Car il en est beaucoup qui se comportent en ennemis de la croix du Christ; je vous en ai souvent parlé, mais maintenant j'en parle en pleurant: leur fin, c'est la perdition; leur dieu, c'est leur ventre, ils mettent leur gloire dans ce qui fait leur honte; ils ne pensent qu'aux choses de la terre. Quant à nous, notre citoyenneté est dans les cieux; de là nous attendons comme sauveur le Seigneur Jésus-Christ, qui transformera notre corps humilié, en le configurant à son corps glorieux par l'opération qui le rend capable de tout s'assujettir. C'est pourquoi, mes frères bien-aimés, vous pour qui j'ai une vive affection, vous qui êtes ma joie et ma couronne, tenez ferme dans le Seigneur, mes bien-aimés! J'encourage Evodie et j'encourage Syntyque à être bien d'accord dans le Seigneur. Oui, toi aussi, fidèle collègue, je te demande de les aider, elles qui ont combattu côte à côte avec moi pour la bonne nouvelle, avec Clément et mes autres collaborateurs, dont les noms sont dans le livre de vie. Réjouissez-vous toujours dans le Seigneur; je le répète, réjouissez-vous! Que votre attitude conciliante soit connue de tous. Le Seigneur est proche. Ne vous inquiétez de rien; mais, en tout, par la prière et la supplication, avec des actions de grâces, faites connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui surpasse toute pensée, gardera votre cœur et votre intelligence en Jésus-Christ. Au reste, mes frères, que tout ce qui est vrai, tout ce qui est digne, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l'approbation, ce qui est moralement bon et digne de louange soit l'objet de vos pensées; ce que vous avez appris, reçu, entendu et vu en moi, mettez-le en pratique. Et le Dieu de la paix sera avec vous. Je me suis grandement réjoui, dans le Seigneur, de voir enfin refleurir votre intérêt pour moi. Cet intérêt, vous l'aviez bien, mais l'occasion vous manquait. Je ne dis pas cela en raison d'un manque; moi, en effet, j'ai appris à me contenter de l'état où je me trouve. Je sais vivre humblement comme je sais vivre dans l'abondance. En tout et partout, j'ai appris à être rassasié et à avoir faim, à être dans l'abondance et à être dans le manque. Je peux tout en celui qui me rend puissant. Cependant vous avez bien fait de prendre part à ma détresse. Vous le savez vous-mêmes, Philippiens, au commencement de la bonne nouvelle, quand j'ai quitté la Macédoine, aucune Eglise ne m'a témoigné sa solidarité en se mettant en compte avec moi; vous avez été les seuls à le faire, car à Thessalonique déjà, plus d'une fois, vous m'avez envoyé ce dont j'avais besoin. Ce n'est pas que je recherche les dons; ce que je recherche, c'est que foisonne le fruit porté à votre compte. J'ai tout ce qu'il me faut et je suis dans l'abondance; je suis comblé, ayant reçu par Epaphrodite ce qui vient de vous comme un parfum de bonne odeur, un sacrifice que Dieu accepte et qui est agréé de lui. Mon Dieu comblera tous vos besoins selon sa richesse, dans la gloire, en Jésus-Christ. A notre Dieu et Père la gloire à tout jamais! Amen! Saluez tous les saints en Jésus-Christ. Les frères qui sont avec moi vous saluent. Tous les saints vous saluent, principalement ceux de la maison de César. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit! Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, et le frère Timothée, aux frères qui, à Colosses, sont saints et dignes de confiance dans le Christ: Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père! Nous rendons grâce à Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus-Christ, et nous prions sans cesse pour vous; nous avons en effet entendu parler de votre foi en Jésus-Christ et de l'amour que vous avez pour tous les saints, à cause de l'espérance qui vous est réservée dans les cieux, espérance dont vous avez entendu parler précédemment par la parole de la vérité, la bonne nouvelle. Cette bonne nouvelle est parvenue chez vous, tout comme elle porte du fruit et croît dans le monde entier; il en est de même chez vous, depuis le jour où vous avez entendu et connu la grâce de Dieu en vérité, d'après les instructions que vous avez reçues d'Epaphras, notre compagnon d'esclavage bien-aimé; il est pour vous un ministre du Christ digne de confiance, et il nous a appris de quel amour l'Esprit vous anime. C'est pourquoi, nous aussi, depuis le jour où nous l'avons appris, nous ne cessons de prier Dieu pour vous et de demander que vous soyez remplis de la connaissance de sa volonté, en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour que vous vous comportiez d'une manière digne du Seigneur, afin de lui plaire à tous points de vue, que vous portiez du fruit par toutes sortes d'œuvres bonnes, que vous croissiez dans la connaissance de Dieu et que vous deveniez puissants à tous égards par sa force glorieuse, en vue d'une persévérance et d'une patience à toute épreuve. Avec joie, rendez grâce au Père qui vous a rendus capables d'accéder à la part d'héritage des saints dans la lumière. Il nous a délivrés de l'autorité des ténèbres pour nous transporter dans le royaume de son Fils bien-aimé, en qui nous avons la rédemption, le pardon des péchés. Il est l'image du Dieu invisible, le premier-né de toute création; car c'est en lui que tout a été créé dans les cieux et sur la terre, le visible et l'invisible, trônes, seigneuries, principats, autorités; tout a été créé par lui et pour lui; lui, il est avant tout, et c'est en lui que tout se tient; lui, il est la tête du corps – qui est l'Eglise. Il est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin d'être en tout le premier. Car il a plu à Dieu de faire habiter en lui toute plénitude et, par lui, de tout réconcilier avec lui-même, aussi bien ce qui est sur la terre que ce qui est dans les cieux, en faisant la paix par lui, par le sang de sa croix. Quant à vous qui étiez autrefois étrangers et ennemis, dans votre façon de penser et par vos œuvres mauvaises, il vous a maintenant réconciliés, par la mort, dans son corps de chair, pour vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et sans reproche – si vraiment vous demeurez, dans la foi, fondés et fermement établis, sans vous laisser emporter loin de l'espérance de la bonne nouvelle que vous avez entendue, qui a été proclamée à toute création sous le ciel et dont moi, Paul, je suis devenu ministre. Je me réjouis maintenant dans mes souffrances pour vous et je supplée à ce qui manque aux détresses du Christ dans ma chair pour son corps, qui est l'Eglise. C'est d'elle que, moi, je suis devenu ministre, selon l'intendance de Dieu qui m'a été accordée pour vous, afin d'accomplir la parole de Dieu, ce mystère qui a été caché de tout temps et à toutes les générations, mais qui s'est maintenant manifesté à ses saints, à qui Dieu a voulu faire connaître quelle est, parmi les non-Juifs, la glorieuse richesse de ce mystère: le Christ en vous, l'espérance de la gloire. C'est lui que nous annonçons, en avertissant tout être humain et en instruisant tout être humain en toute sagesse, afin de porter tout être humain à son accomplissement dans le Christ. C'est pour cela que je me donne de la peine, en combattant par son action qui, avec puissance, est à l'œuvre en moi. Je veux, en effet, que vous sachiez quel grand combat je soutiens pour vous, pour ceux de Laodicée et pour tous ceux qui ne m'ont jamais vu, afin qu'ils soient encouragés, qu'ils soient bien unis dans l'amour et riches d'une pleine conviction de l'intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, le Christ, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance. Je dis cela pour que personne ne vous abuse par de beaux discours. Car si je suis absent de corps, je suis avec vous en esprit, voyant avec joie le bon ordre qui règne parmi vous et la solidité de votre foi dans le Christ. Ainsi, comme vous avez reçu Jésus-Christ, le Seigneur, vivez en lui; enracinez-vous et construisez-vous en lui, affermissez-vous dans la foi, conformément à ce qui vous a été enseigné, et abondez en actions de grâces. Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie au moyen d'une philosophie trompeuse et vide, selon la tradition des humains, selon les éléments du monde, et non pas selon le Christ. Car c'est en lui qu'habite corporellement toute la plénitude de la divinité, et vous êtes comblés en lui, qui est la tête de tout principat et de toute autorité. En lui vous avez aussi été circoncis d'une circoncision qui n'est pas faite par des mains humaines: par le dépouillement du corps de la chair, par la circoncision du Christ. Ensevelis avec lui par le baptême, vous vous êtes aussi réveillés ensemble en lui, par la foi de l'action de Dieu qui l'a réveillé d'entre les morts. Vous qui étiez morts du fait de vos fautes et par l'incirconcision de votre chair, il vous a rendus vivants avec lui, en nous faisant grâce pour toutes nos fautes; il a effacé l'acte rédigé contre nous en vertu des prescriptions légales, acte qui nous était contraire; il l'a enlevé en le clouant à la croix; il a dépouillé les principats et les autorités, et il les a publiquement livrés en spectacle, en les entraînant dans son triomphe. Dès lors, que personne ne vous juge à propos de ce que vous mangez ou buvez, pour une question de fête, de nouvelle lune ou de sabbat: tout cela n'est qu'une ombre de ce qui est à venir, mais la réalité, c'est le corps du Christ. Ne vous laissez pas frustrer par les gens qui se complaisent dans « l'humilité » et le « culte des anges » au gré de leurs visions; ils sont gonflés de vanité par la pensée de leur chair, et ils ne s'attachent pas à la tête par laquelle tout le corps, bien uni grâce aux jointures et aux articulations qui le desservent, grandit d'une croissance qui vient de Dieu. Si vous êtes morts avec le Christ aux éléments du monde, pourquoi, comme si vous viviez dans le monde, vous replacez-vous sous des prescriptions légales: « Ne prends pas, ne goûte pas, ne touche pas… » toutes choses destinées à périr par l'usage qu'on en fait! Il s'agit de commandements et d'enseignements humains qui ont, il est vrai, une apparence de sagesse – culte volontaire, humilité et rigueur pour le corps – mais qui n'ont en fait aucune valeur et ne contribuent qu'à la satisfaction de la chair. Si donc vous vous êtes réveillés avec le Christ, cherchez les choses d'en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu. Pensez à ce qui est en haut, et non pas à ce qui est sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Quand le Christ, votre vie, se manifestera, alors vous aussi vous vous manifesterez avec lui, dans la gloire. Faites donc mourir ce qui n'est que terrestre: l'inconduite sexuelle, l'impureté, les passions, les mauvais désirs et l'avidité, qui est idolâtrie. C'est pour cela que la colère de Dieu vient sur les rebelles. C'est à cela que vous vous adonniez autrefois, lorsque vous viviez ainsi. Mais maintenant, vous aussi, rejetez tout cela: colère, animosité, malfaisance, calomnie, paroles choquantes sortant de votre bouche. Ne vous mentez pas les uns aux autres: vous vous êtes dépouillés de l'homme ancien, avec ses agissements, et vous avez revêtu le nouveau, qui se renouvelle en vue de la connaissance, selon l'image de celui qui l'a créé. Il n'y a là ni Grec ni Juif, ni circoncis ni incirconcis, ni barbare ni Scythe, ni esclave ni homme libre; mais le Christ est tout et en tous. Ainsi donc, vous qui êtes choisis par Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous d'une tendresse magnanime, de bonté, d'humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres et faites-vous grâce, si quelqu'un a à se plaindre d'un autre; comme le Seigneur vous a fait grâce, vous aussi, faites de même. Mais par-dessus tout, revêtez-vous de l'amour, qui est le lien parfait. Que la paix du Christ, à laquelle vous avez été appelés en un seul corps, règne dans votre cœur. Soyez reconnaissants! Que la parole du Christ habite en vous avec toute sa richesse; instruisez-vous et avertissez-vous en toute sagesse, par des cantiques, des hymnes, des chants spirituels; dans la grâce, chantez à Dieu de tout votre cœur. Quoi que vous fassiez, en parole ou en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus, en rendant grâce par lui à Dieu, le Père. Femmes, soyez soumises à votre mari, comme il convient dans le Seigneur. Maris, aimez votre femme, et ne vous aigrissez pas contre elle. Enfants, obéissez en tout à vos parents, car cela est agréé dans le Seigneur. Pères, n'exaspérez pas vos enfants, de peur qu'ils ne se découragent. Esclaves, obéissez en tout à vos maîtres selon la chair; non pas seulement sous leurs yeux, comme s'il s'agissait de plaire à des humains, mais avec simplicité de cœur, dans la crainte du Seigneur. Quoi que vous fassiez, travaillez-y de toute votre âme, comme pour le Seigneur, et non pour des humains, sachant que vous recevrez du Seigneur l'héritage en récompense. Servez comme des esclaves du vrai Seigneur, le Christ. Car celui qui agit injustement recueillera l'injustice qu'il a faite: il n'y a pas de partialité. Maîtres, accordez à vos esclaves ce qui est juste et équitable, sachant que, vous aussi, vous avez un Maître dans le ciel. Consacrez-vous assidûment à la prière; par elle, veillez, dans l'action de grâces. Priez également pour nous, afin que Dieu nous ouvre une porte pour la Parole et que se dise le mystère du Christ, pour lequel je suis en prison; que j'en parle clairement comme je dois en parler. Comportez-vous avec sagesse envers ceux du dehors. Rachetez le temps. Que votre parole soit toujours accompagnée de grâce, assaisonnée de sel, pour que vous sachiez comment vous devez répondre à chacun. En ce qui me concerne, Tychique, qui est, dans le Seigneur, le frère bien-aimé, le ministre digne de confiance et le compagnon d'esclavage, vous mettra au courant de tout. Je vous l'envoie tout exprès pour que vous connaissiez notre situation, et pour qu'il vous encourage. Je l'envoie avec Onésime, le frère bien-aimé et digne de confiance, qui est des vôtres. Ils vous mettront au courant de tout ce qui se passe ici. Aristarque, mon compagnon de captivité, vous salue, ainsi que Marc, le cousin de Barnabé – au sujet duquel vous avez reçu des instructions: s'il vient vous voir, faites-lui bon accueil. Aussi Jésus, qu'on appelle Justus. Parmi les circoncis ce sont les seuls qui collaborent avec moi pour le royaume de Dieu; ils ont été pour moi un réconfort. Epaphras, qui est des vôtres, vous salue: esclave de Jésus-Christ, il ne cesse de combattre pour vous dans ses prières, afin que, parvenus à l'accomplissement et pleinement convaincus de la volonté de Dieu, vous teniez bon. Je lui rends ce témoignage qu'il se donne beaucoup de mal pour vous, pour ceux de Laodicée et pour ceux de Hiérapolis. Luc, le médecin bien-aimé, vous salue, ainsi que Démas. Saluez les frères qui sont à Laodicée, ainsi que Nympha et l'Eglise qui est dans sa maison. Quand cette lettre aura été lue chez vous, faites en sorte qu'elle soit aussi lue dans l'Eglise des Laodicéens, et que, vous, vous lisiez également celle qui vous arrivera de Laodicée. Dites à Archippe: Prends garde au ministère que tu as reçu dans le Seigneur, afin de bien le remplir. Je vous salue, moi, Paul, de ma propre main. Souvenez-vous de ma condition de prisonnier. Que la grâce soit avec vous! Paul, Silvain et Timothée, à l'Eglise des Thessaloniciens qui est en Dieu, le Père, et dans le Seigneur Jésus-Christ: Grâce et paix à vous! Nous rendons toujours grâce à Dieu pour vous tous, et nous faisons mention de vous dans nos prières. Continuellement, nous nous souvenons de tout ce qui vous caractérise: l'œuvre de la foi, le travail de l'amour et la persévérance de l'espérance de notre Seigneur Jésus-Christ, devant notre Dieu et Père. Nous savons, frères aimés de Dieu, que vous avez été choisis, car notre bonne nouvelle ne vous est pas arrivée en parole seulement, mais aussi avec puissance, avec l'Esprit saint et avec une pleine conviction. De fait, vous savez comment nous avons été parmi vous, pour votre bien. Et vous-mêmes, vous nous avez imités, nous et le Seigneur, en accueillant la Parole, au milieu de beaucoup de détresse, avec la joie de l'Esprit saint. Ainsi vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants en Macédoine et en Achaïe. Car la parole du Seigneur a retenti de chez vous, et pas seulement en Macédoine et en Achaïe: votre foi en Dieu s'est fait connaître en tout lieu, à tel point que nous n'avons pas besoin d'en dire quoi que ce soit. On raconte, à notre sujet, quel accueil nous avons trouvé chez vous et comment vous vous êtes tournés vers Dieu, en vous détournant des idoles, pour servir, comme des esclaves, un Dieu vivant et vrai et pour attendre des cieux son Fils qu'il a réveillé d'entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère à venir. En effet, vous le savez vous-mêmes, frères, l'accueil que nous avons trouvé chez vous n'a pas été inutile. Après avoir souffert et avoir été maltraités à Philippes, comme vous le savez, nous avons puisé en notre Dieu l'assurance nécessaire pour vous dire la bonne nouvelle de Dieu au milieu de bien des combats. Nos encouragements ne relevaient ni de l'égarement, ni de l'impureté, ni de la ruse; mais comme c'est Dieu qui nous a éprouvés et approuvés pour nous confier la bonne nouvelle, nous parlons, non pas pour plaire à des humains, mais pour plaire à Dieu qui éprouve les cœurs. Jamais, en effet, vous le savez, nous n'avons usé de paroles flatteuses; jamais nous n'avons eu l'avidité pour mobile, Dieu en est témoin. Nous n'avons pas cherché la gloire qui vient des humains, ni auprès de vous ni auprès des autres; et pourtant, comme apôtres du Christ, nous aurions pu nous imposer. Mais nous nous sommes faits tout petits au milieu de vous; comme une mère prend soin des enfants qu'elle nourrit, nous aurions voulu, dans notre tendresse pour vous, vous donner non seulement la bonne nouvelle de Dieu, mais encore notre propre vie, tant vous nous étiez devenus chers. Vous vous rappelez en effet, frères, notre travail et notre peine: c'est en œuvrant nuit et jour, pour n'être à charge à aucun de vous, que nous vous avons proclamé la bonne nouvelle de Dieu. Vous êtes témoins, et Dieu aussi, que nous nous sommes comportés d'une manière sainte, juste et irréprochable envers vous qui croyez. Vous savez aussi que nous avons été pour chacun de vous ce qu'un père est pour ses enfants; nous vous avons encouragés, réconfortés, adjurés de vous comporter d'une manière digne de Dieu qui vous appelle à son royaume et à sa gloire. C'est pourquoi, nous aussi, nous rendons continuellement grâce à Dieu de ce qu'en recevant la parole de Dieu que nous vous avons fait entendre, vous l'avez accueillie, non pas comme une parole humaine, mais comme ce qu'elle est vraiment: une parole de Dieu, qui est aussi à l'œuvre en vous qui croyez. En effet, frères, vous avez vous-mêmes imité les Eglises de Dieu en Jésus-Christ qui sont en Judée: vous avez souffert de la part de vos propres compatriotes ce qu'elles ont souffert de la part des Juifs. Ce sont eux qui ont tué le Seigneur Jésus et les prophètes, ce sont eux qui nous ont persécutés; ils ne plaisent pas à Dieu et ils sont hostiles à tous les humains; ils nous empêchent de parler aux non-Juifs pour qu'ils soient sauvés, et ils ne cessent ainsi de mettre le comble à leurs péchés. Mais la colère a fini par les atteindre. Quant à nous, frères, séparés de vous pour un temps, – loin des yeux mais non pas du cœur – nous avons cherché avec d'autant plus d'empressement à vous revoir, car nous en avions un vif désir. Plus d'une fois nous avons voulu venir vous voir, en tout cas moi, Paul, mais le Satan nous en a empêchés. Qui donc est en effet notre espérance, notre joie, notre couronne de fierté? N'est-ce pas vous aussi, devant notre Seigneur Jésus, à son avènement? Oui, c'est vous qui êtes notre gloire et notre joie. Aussi, n'y tenant plus, nous avons décidé de rester seuls à Athènes, et nous avons envoyé Timothée, notre frère, collaborateur de Dieu pour la bonne nouvelle du Christ, afin de vous affermir et de vous encourager dans l'intérêt de votre foi, pour que personne ne soit ébranlé dans les détresses présentes. En effet, vous le savez vous-mêmes, c'est pour cela que nous sommes là. Lorsque nous étions chez vous, nous vous disions d'avance que nous allions connaître la détresse; c'est ce qui est arrivé, vous le savez. C'est pourquoi, n'y tenant plus, j'ai envoyé Timothée s'informer de votre foi, de peur que le tentateur ne vous ait mis à l'épreuve et que notre travail n'ait été inutile. Mais Timothée vient de nous arriver de chez vous; il nous a donné de bonnes nouvelles de votre foi, de votre amour et du bon souvenir que vous gardez toujours de nous; il nous a annoncé que vous souhaitiez vivement nous revoir, ce que nous souhaitons tout aussi vivement. Ainsi, au milieu de tout notre désarroi et de notre détresse, frères, nous avons puisé de l'encouragement en vous, grâce à votre foi. Maintenant, nous vivons, puisque vous tenez ferme dans le Seigneur. Comment pouvons-nous rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour toute la joie dont nous nous réjouissons à cause de vous devant notre Dieu? Nuit et jour, nous lui adressons de très instantes supplications, pour qu'il nous soit donné de vous revoir et de suppléer ce qui manque à votre foi. Que notre Dieu et Père lui-même, et notre Seigneur Jésus, aplanissent notre chemin jusqu'à vous! Que le Seigneur fasse foisonner et abonder votre amour les uns pour les autres et pour tous, à l'exemple de celui que nous avons pour vous! Qu'il affermisse votre cœur, pour qu'il soit irréprochable dans la sainteté devant notre Dieu et Père, à l'avènement de notre Seigneur Jésus, avec tous ses saints! Amen! Au reste, frères, nous vous le demandons et nous vous y encourageons dans le Seigneur Jésus: vous avez appris de nous comment vous devez vous comporter pour plaire à Dieu; c'est bien ce que vous faites, mais progressez encore. Vous savez en effet quelles injonctions nous vous avons données par le Seigneur Jésus. La volonté de Dieu, c'est votre consécration: abstenez-vous de l'inconduite sexuelle; que chacun de vous sache prendre femme dans la consécration et l'honneur, sans se livrer aux passions du désir, comme le font les gens des nations qui ne connaissent pas Dieu; que personne, en cette affaire, ne lèse son frère ni ne lui cause du tort: le Seigneur fait justice de tout cela, nous vous l'avons déjà dit et attesté. Car ce n'est pas pour l'impureté que Dieu nous a appelés, mais dans la consécration. Ainsi celui qui rejette ces préceptes ne rejette pas un homme, mais Dieu, celui-là même qui vous donne son Esprit saint. Pour ce qui concerne l'affection fraternelle, vous n'avez pas besoin qu'on vous écrive, car vous êtes vous-mêmes instruits par Dieu de façon à vous aimer les uns les autres; c'est ainsi que vous agissez aussi envers tous les frères dans l'ensemble de la Macédoine. Mais nous vous encourageons, frères, à progresser encore, à mettre un point d'honneur à vivre en paix, à vous occuper de vos propres affaires et à travailler de vos mains, comme nous vous en avons donné l'injonction, afin que vous vous comportiez convenablement envers ceux du dehors et que vous n'ayez besoin de personne. Nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l'ignorance au sujet de ceux qui se sont endormis dans la mort, afin que vous ne vous attristiez pas comme les autres, qui n'ont pas d'espérance. En effet, si, comme nous le croyons, Jésus est mort et s'est relevé, alors, par Jésus, Dieu réunira aussi avec lui ceux qui se sont endormis. Voici en effet ce que nous vous disons – c'est une parole du Seigneur: nous, les vivants qui restons jusqu'à l'avènement du Seigneur, nous ne devancerons en aucun cas ceux qui se sont endormis. Car le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec la voix d'un archange, avec le son de la trompette de Dieu, descendra du ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ se relèveront d'abord. Ensuite, nous, les vivants qui restons, nous serons enlevés ensemble avec eux, dans les nuées, à la rencontre du Seigneur, dans les airs; et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur. Encouragez-vous donc les uns les autres par ces paroles. Pour ce qui concerne les temps et les moments, vous n'avez pas besoin, frères, qu'on vous écrive. En effet, vous savez vous-mêmes parfaitement que le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit. Quand ils diront: « Paix et sécurité! », alors la destruction arrivera sur eux à l'improviste, comme les douleurs de l'accouchement sur la femme enceinte, et ils n'échapperont en aucun cas. Mais vous, frères, vous n'êtes pas dans les ténèbres, pour que ce jour, tel un voleur, vous surprenne; car vous êtes tous fils de la lumière et fils du jour. Nous n'appartenons pas à la nuit ni aux ténèbres. Ainsi donc, ne dormons pas comme les autres, mais veillons et soyons sobres. Car ceux qui dorment dorment la nuit, et ceux qui s'enivrent sont ivres la nuit. Mais nous qui sommes du jour, soyons sobres: revêtons pour cuirasse la foi et l'amour, et pour casque l'espérance du salut. Car Dieu ne nous a pas destinés à la colère, mais à l'acquisition du salut – par notre Seigneur Jésus-Christ, qui est mort pour nous, afin que, soit que nous veillions, soit que nous dormions, nous vivions ensemble avec lui. Ainsi donc, encouragez-vous mutuellement et contribuez à la construction de l'autre, comme vous le faites déjà. Nous vous demandons, frères, d'avoir de la considération pour ceux qui se donnent de la peine parmi vous, qui vous dirigent dans le Seigneur et qui vous avertissent. Ayez-les en très haute estime et aimez-les, à cause de leur œuvre. Soyez en paix entre vous. Nous vous y encourageons, frères: avertissez les indisciplinés, réconfortez ceux qui sont abattus, soutenez les faibles, soyez patients envers tous. Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal; mais poursuivez toujours le bien, les uns envers les autres comme envers tous. Réjouissez-vous toujours, priez continuellement, rendez grâce en toute circonstance: telle est, à votre égard, la volonté de Dieu en Jésus-Christ. N'éteignez pas l'Esprit, ne méprisez pas les messages de prophètes, examinez tout, retenez ce qui est bien; abstenez-vous du mal sous toutes ses formes. Que le Dieu de la paix vous consacre lui-même tout entiers; que tout votre être, l'esprit, l'âme et le corps, soit gardé irréprochable pour l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ! Celui qui vous appelle est digne de confiance: c'est lui qui le fera. Frères, priez aussi pour nous. Saluez tous les frères par un saint baiser. Je vous en conjure par le Seigneur, que cette lettre soit lue à tous les frères! Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous! Paul, Silvain et Timothée, à l'Eglise des Thessaloniciens qui est en Dieu, notre Père, et dans le Seigneur Jésus-Christ: Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ! Nous devons, frères, rendre toujours grâce à Dieu à votre sujet, et ce n'est que juste, puisque votre foi est en pleine croissance et que l'amour que vous avez tous les uns pour les autres foisonne. Ainsi nous sommes fiers de vous dans les Eglises de Dieu, à cause de votre persévérance et de votre foi dans toutes vos persécutions et dans les détresses que vous supportez. Il y a là un indice du juste jugement de Dieu; c'est afin que vous soyez jugés dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez – s'il est vrai qu'il est juste, de la part de Dieu, de rendre de la détresse à ceux qui vous causent de la détresse, et de vous donner, à vous qui êtes dans la détresse, du repos avec nous, lorsque le Seigneur Jésus se révélera du ciel avec ses anges puissants, dans un feu flamboyant, pour faire justice contre ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n'obéissent pas à la bonne nouvelle de notre Seigneur Jésus. Ceux-là auront pour juste châtiment une destruction éternelle, loin du Seigneur et de sa force glorieuse quand il viendra pour être glorifié dans ses saints et reconnu avec étonnement dans tous ceux qui auront cru – or vous avez cru notre témoignage – oui, en ce jour-là. C'est pourquoi nous prions toujours pour vous, afin que notre Dieu vous juge dignes de son appel et qu'il accomplisse, avec puissance, toute intention bonne et toute œuvre de foi, de sorte que le nom de notre Seigneur Jésus soit glorifié en vous, et vous en lui, selon la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus-Christ. Nous vous le demandons, frères, en ce qui concerne l'avènement du Seigneur Jésus-Christ et notre rassemblement auprès de lui, ne vous laissez pas trop vite ébranler dans votre bon sens ni alarmer par un message inspiré, par une parole ou par une lettre venant prétendument de nous, comme quoi le jour du Seigneur serait déjà là. Que personne ne vous trompe d'aucune manière: il faut d'abord que vienne l'apostasie et que se révèle la personnification du mal, celui qui est voué à la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle dieu, de tout ce qu'on adore, et qui va jusqu'à s'asseoir dans le sanctuaire de Dieu et à se présenter lui-même comme Dieu. Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais cela lorsque j'étais encore chez vous? Or maintenant vous savez bien ce qui retient, pour qu'il se révèle en son temps. Car déjà le mystère du mal est à l'œuvre; il faut seulement que celui qui retient maintenant ait disparu. Alors se révélera le Sans-loi, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, qu'il réduira à rien par la manifestation de son avènement. L'avènement du Sans-loi se produira par l'opération du Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les tromperies de l'injustice pour ceux qui vont à leur perte, parce qu'ils n'ont pas accueilli l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu envoie sur eux une opération d'égarement, pour qu'ils croient le mensonge, pour que soient jugés tous ceux qui n'ont pas cru la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice. Quant à nous, frères aimés du Seigneur, nous devons toujours rendre grâce à Dieu à votre sujet, car Dieu vous a choisis comme prémices pour le salut, dans la consécration de l'Esprit et dans la foi de la vérité. C'est à cela aussi qu'il vous a appelés par notre bonne nouvelle, pour que vous acquériez la gloire de notre Seigneur Jésus-Christ. Ainsi donc, frères, tenez ferme et restez attachés aux traditions que nous vous avons enseignées, soit de vive voix, soit par lettre. Que notre Seigneur Jésus-Christ lui-même et Dieu, notre Père, qui nous a aimés et nous a donné, par grâce, un encouragement éternel et une bonne espérance, vous encouragent et vous affermissent en toute œuvre bonne comme en toute bonne parole! Au reste, frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur poursuive sa course et soit glorifiée comme elle l'est chez vous, et que nous soyons délivrés des gens méchants et mauvais; car tous n'ont pas la foi. Mais le Seigneur est digne de confiance: il vous affermira et vous gardera du Mauvais. Nous sommes persuadés, dans le Seigneur, que vous faites et que vous ferez encore ce que nous vous enjoignons de faire. Que le Seigneur dirige votre cœur vers l'amour de Dieu et la persévérance du Christ! Nous vous enjoignons, frères, au nom de notre Seigneur Jésus-Christ, de vous éloigner de tout frère qui vit dans l'indiscipline et non pas selon la tradition reçue de nous. Vous savez vous-mêmes comment il faut nous imiter, car nous n'avons pas vécu parmi vous dans l'indiscipline; nous n'avons mangé gratuitement le pain de personne; au contraire, dans le travail et la peine, nous avons œuvré nuit et jour pour n'être à charge à aucun de vous. Ce n'est pas que nous n'en ayons pas le droit, mais nous avons voulu vous donner en nous-mêmes un modèle à imiter. En effet, lorsque nous étions chez vous, nous vous donnions cette injonction: si quelqu'un ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus! Or nous apprenons que certains d'entre vous vivent dans l'indiscipline et qu'au lieu d'agir ils s'agitent. Nous enjoignons à de telles gens – nous les y encourageons dans le Seigneur Jésus-Christ – de travailler paisiblement et de manger leur propre pain. Quant à vous, frères, ne vous lassez pas de faire le bien. Si quelqu'un n'obéit pas à ce que nous disons dans cette lettre, repérez-le bien et n'ayez avec lui aucune relation, pour qu'il ait honte. Ne le considérez cependant pas comme un ennemi, mais avertissez-le comme un frère. Que le Seigneur de la paix vous donne lui-même la paix en tout temps, de toute manière! Que le Seigneur soit avec vous tous! La salutation est de ma main, à moi, Paul. C'est ma signature dans toutes mes lettres; voilà mon écriture. Que la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ soit avec vous tous! Paul, apôtre de Jésus-Christ par ordre de Dieu, notre Sauveur, et de Jésus-Christ, notre espérance, à Timothée, mon enfant véritable dans la foi: Grâce, compassion et paix de la part de Dieu, le Père, et de Jésus-Christ, notre Seigneur! Comme je t'y ai encouragé en partant pour la Macédoine, demeure à Ephèse, afin d'enjoindre à quelques-uns de ne pas propager d'autres enseignements et de ne pas s'attacher à des fables ni à des généalogies sans fin qui favorisent les débats plutôt que l'intendance de Dieu, qui s'exerce dans la foi. Le but de cette injonction, c'est l'amour qui vient d'un cœur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sans hypocrisie. Quelques-uns, étant passés à côté de tout cela, ont dévié vers des discours futiles. Ils veulent être des maîtres de la loi et ils ne comprennent pas ce qu'ils disent, pas même ce qu'ils affirment catégoriquement. Nous savons bien que la loi est bonne, pourvu qu'on en fasse un usage légitime; sachant que la loi n'est pas faite pour le juste, mais pour les sans-loi et les insoumis, les impies et les pécheurs, les sacrilèges et les profanateurs, les parricides et les matricides, les meurtriers, les gens qui se livrent à l'inconduite sexuelle, les hommes qui couchent avec des hommes, les trafiquants d'esclaves, les menteurs, les parjures, et tout ce qui peut encore s'opposer à l'enseignement sain, d'après la bonne nouvelle de la gloire du Dieu bienheureux, bonne nouvelle qui m'a été confiée. Je suis plein de gratitude envers celui qui m'a rendu puissant, Jésus-Christ, notre Seigneur, parce qu'il m'a estimé digne de confiance quand il m'a institué dans un ministère, moi qui étais auparavant un blasphémateur, un persécuteur, un insolent. J'ai cependant été traité avec compassion, parce que j'agissais dans l'ignorance, par manque de foi. Et la grâce de notre Seigneur a surabondé, avec la foi et l'amour qui est en Jésus-Christ. C'est une parole certaine et digne d'être pleinement accueillie: Jésus-Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs; je suis, moi, le premier d'entre eux. Mais j'ai été traité avec compassion, afin qu'en moi, le premier, Jésus-Christ montre toute sa patience, comme un exemple pour ceux qui allaient croire en lui, en vue de la vie éternelle. Au Roi de tous les temps, impérissable, invisible, seul Dieu, honneur et gloire à tout jamais! Amen! L'injonction que je te confie, Timothée, mon enfant, selon les messages de prophètes énoncés précédemment à ton intention, c'est que, t'appuyant sur eux, tu mènes le beau combat, en gardant la foi et une bonne conscience. Cette conscience, quelques-uns l'ont répudiée et ont ainsi fait naufrage en ce qui concerne la foi. Hyménée et Alexandre sont de ce nombre; je les ai livrés au Satan afin qu'ils apprennent à ne pas blasphémer. J'encourage donc, en tout premier lieu, à faire des requêtes, des prières, des supplications et des actions de grâces pour tous les humains, pour les rois et pour tous ceux qui occupent une position d'autorité, afin que nous menions une vie paisible et tranquille, en toute piété et en toute dignité. Cela est beau et agréé de Dieu, notre Sauveur, qui veut que tous les humains soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité. Car il y a un seul Dieu, et aussi un seul médiateur entre Dieu et les humains, l'humain Jésus-Christ, qui s'est donné lui-même en rançon pour tous: c'est le témoignage rendu en son temps, en vue duquel, moi, j'ai été institué héraut, apôtre (je dis la vérité, je ne mens pas) et maître pour les non-Juifs, dans la foi et la vérité. Je souhaite donc que les hommes prient en tout lieu, en élevant des mains saintes, sans colère ni discussions. De même aussi, que les femmes, vêtues d'une manière décente, avec pudeur et discrétion, se parent, non pas de tresses, d'or, de perles ou de toilettes somptueuses, mais d'œuvres bonnes, comme il convient à des femmes qui se prétendent pieuses. Que la femme s'instruise en silence, avec une entière soumission. Je ne permets pas à la femme d'enseigner, ni de dominer l'homme; qu'elle demeure dans le silence. En effet, Adam a été façonné le premier, Eve ensuite; et ce n'est pas Adam qui a été trompé, c'est la femme qui, trompée, s'est rendue coupable de transgression. Elle sera néanmoins sauvée en devenant mère, si elle demeure dans la foi, l'amour et la consécration, avec pondération. Cette parole est certaine. Si quelqu'un aspire à la charge d'épiscope, il désire une belle œuvre. Il faut donc que l'épiscope soit irrépréhensible, qu'il soit l'homme d'une seule femme, qu'il soit sobre, pondéré, décent, hospitalier, apte à l'enseignement, qu'il ne soit pas adonné au vin, ni violent, mais conciliant, pacifique, désintéressé; qu'il dirige bien sa propre maison et qu'il tienne ses enfants dans la soumission, en toute dignité. En effet, si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l'Eglise de Dieu? Que ce ne soit pas un nouveau converti, de peur qu'il ne soit aveuglé par l'orgueil et ne tombe dans le jugement du diable. Il faut aussi que ceux du dehors lui rendent un beau témoignage, pour qu'il ne tombe pas dans le discrédit et dans les pièges du diable. Les ministres, pareillement, doivent être dignes, exempts de duplicité, d'excès de vin et de gains honteux; ils doivent conserver le mystère de la foi dans une conscience pure. Qu'on les mette d'abord à l'épreuve et qu'ils exercent ensuite le ministère, s'ils sont sans reproche. Que les femmes, de même, soient dignes, non médisantes, sobres, dignes de confiance en tout. Les ministres doivent être hommes d'une seule femme et bien diriger leurs enfants et leur propre maison. Car ceux qui ont bien exercé le ministère s'acquièrent un beau rang et une grande assurance par la foi qui est en Jésus-Christ. Je t'écris cela avec l'espoir que je viendrai bientôt te voir; mais si je tarde, tu sauras ainsi comment il faut se conduire dans la maison de Dieu, qui est l'Eglise du Dieu vivant, la colonne et l'appui de la vérité. Et, il faut le reconnaître, le mystère de la piété est grand: Il s'est manifesté dans la chair, il a été justifié dans l'Esprit, il est apparu aux anges, il a été proclamé parmi les nations, il a été cru dans le monde, il a été enlevé dans la gloire. Pourtant l'Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques-uns s'éloigneront de la foi pour s'attacher à des esprits d'égarement et à des enseignements de démons, par l'hypocrisie de discoureurs de mensonge marqués au fer rouge dans leur propre conscience. Ils interdisent de se marier et prescrivent de s'abstenir d'aliments que Dieu a créés pour qu'ils soient pris avec actions de grâces par ceux qui sont croyants et qui connaissent la vérité. Or tout ce que Dieu a créé est bon, et rien n'est à rejeter, pourvu qu'on le prenne avec actions de grâces, car tout est consacré par la parole de Dieu et la prière. En exposant cela aux frères, tu seras un bon ministre de Jésus-Christ, nourri des paroles de la foi et du bel enseignement que tu as toujours bien suivi. Mais repousse les fables profanatrices, les contes de vieilles femmes. Exerce-toi plutôt à la piété; l'exercice corporel, en effet, est utile à peu de chose, tandis que la piété est utile à tout: elle a la promesse de la vie, pour le présent et l'avenir. C'est une parole certaine et digne d'être pleinement accueillie: si nous nous donnons de la peine et si nous luttons, c'est parce que nous avons mis notre espérance dans un Dieu vivant, qui est le sauveur de tous les humains, et en particulier des croyants. Voilà ce que tu dois enjoindre et enseigner. Que personne ne méprise ta jeunesse! Sois pour les croyants un modèle en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté. Jusqu'à ce que je vienne, applique-toi à la lecture publique des Ecritures, à l'encouragement, à l'enseignement. Ne néglige pas le don de la grâce qui est en toi et qui t'a été accordé par un message de prophète, avec l'imposition des mains du collège des anciens. Prends cela à cœur, sois tout entier à la tâche, afin que tes progrès soient manifestes pour tous. Veille sur toi-même et sur ton enseignement; demeure dans tout cela. Car en agissant ainsi, tu sauveras et toi-même et ceux qui t'écoutent. Ne réprimande pas rudement le vieillard, mais encourage-le comme un père – les jeunes gens comme des frères, les femmes âgées comme des mères, les jeunes femmes comme des sœurs, en toute pureté. Honore les veuves, les vraies veuves. Si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, qu'ils apprennent d'abord à exercer la piété dans leur propre maison et à payer de retour leurs parents, car c'est cela qui est agréé de Dieu. La vraie veuve, celle qui est restée seule, a mis son espérance en Dieu; elle persévère nuit et jour dans les requêtes et les prières. Mais celle qui vit dans les plaisirs est morte, quoique vivante. Voilà ce que tu dois enjoindre, pour qu'elles soient irrépréhensibles. Et si quelqu'un n'a pas soin des siens, surtout de ceux de sa maison, il a renié la foi et il est pire qu'un non-croyant. Qu'une veuve, pour être inscrite sur la liste, n'ait pas moins de soixante ans, qu'elle ait été la femme d'un seul homme; qu'elle ait le témoignage de ses belles œuvres: pour avoir élevé des enfants, exercé l'hospitalité, lavé les pieds des saints, pour être venue en aide à ceux qui sont dans la détresse et s'être attachée à toute œuvre bonne. En revanche, refuse les jeunes veuves; car lorsque leurs désirs les détachent du Christ, elles veulent se marier et s'exposent à un jugement pour avoir rompu leur premier engagement. Avec cela, comme elles sont oisives, elles cherchent à s'instruire en courant les maisons; non contentes d'être oisives, elles sont bavardes et se mêlent de tout, parlant de ce dont il ne faudrait pas parler. Je souhaite donc que les jeunes veuves se marient, qu'elles aient des enfants, qu'elles soient de bonnes maîtresses de maison, de façon à ne donner à l'adversaire aucune occasion de médire. Car déjà quelques-unes ont dévié pour suivre le Satan. Si une croyante a des veuves, qu'elle leur vienne en aide et que l'Eglise n'en ait pas la charge, pour que celle-ci puisse venir en aide à celles qui sont de vraies veuves. Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d'un double honneur, surtout ceux qui se donnent de la peine dans la Parole et l'enseignement. Car l'Ecriture dit: Tu ne muselleras pas le bœuf qui foule le grain, et: L'ouvrier mérite son salaire. Ne reçois pas d'accusation contre un ancien, sinon sur la déposition de deux ou trois témoins. Ceux qui pèchent, reprends-les devant tout le monde, pour que les autres aussi aient de la crainte. Je t'adjure devant Dieu, devant Jésus-Christ et devant les anges choisis, d'observer ces règles sans préjugé et de ne rien faire par favoritisme. N'impose hâtivement les mains à personne, ne te rends pas complice des péchés d'autrui; toi-même, garde-toi pur. Cesse de boire uniquement de l'eau; fais usage d'un peu de vin, à cause de ton estomac et de tes fréquentes indispositions. Les péchés de certains sont d'emblée notoires et les précèdent dans le jugement; chez d'autres, ils le deviennent ensuite. De même, les belles œuvres sont notoires: même celles qui ne le sont pas ne peuvent rester cachées. Que tous ceux qui sont sous le joug de l'esclavage estiment leur maître digne de tout honneur, pour qu'on ne calomnie pas le nom de Dieu et l'enseignement. Et que ceux qui ont des maîtres croyants ne les respectent pas moins sous prétexte que ce sont des frères, mais qu'ils servent d'autant mieux que ce sont des croyants et des bien-aimés qui bénéficient de leurs bons services. Voilà ce que tu dois enseigner et recommander. Si quelqu'un propage d'autres enseignements et ne suit pas les saines paroles de notre Seigneur Jésus-Christ et l'enseignement conforme à la piété, il est aveuglé par l'orgueil, il ne sait rien; il a la maladie des débats et des querelles de mots. De là naissent l'envie, les disputes, les calomnies, les mauvais soupçons, les contestations interminables de gens à l'intelligence pervertie, privés de la vérité, qui considèrent la piété comme une source de profit. Certes, c'est une grande source de profit que la piété, si l'on se contente de ce qu'on a. Car nous n'avons rien apporté dans le monde, comme d'ailleurs nous n'en pouvons rien emporter. Si donc nous avons la nourriture et le vêtement, cela nous suffira. Mais ceux qui sont décidés à devenir riches tombent dans l'épreuve, dans un piège et dans beaucoup de désirs stupides et pernicieux, qui plongent les gens dans la destruction et la perdition. Car l'amour de l'argent est la racine de tous les maux, et quelques-uns, pour s'y être adonnés, se sont égarés loin de la foi et se sont infligé à eux-mêmes bien des tourments. Quant à toi, homme de Dieu, fuis ces choses; poursuis plutôt la justice, la piété, la foi, l'amour, la persévérance, la douceur. Mène le beau combat de la foi, saisis la vie éternelle, à laquelle tu as été appelé et pour laquelle tu as fait le bel acte de reconnaissance devant beaucoup de témoins. Je t'enjoins devant Dieu, qui donne la vie à tous les êtres, et devant Jésus-Christ, qui a rendu témoignage par son bel acte de reconnaissance devant Ponce Pilate, de garder le commandement sans tache, sans reproche, jusqu'à la manifestation de notre Seigneur Jésus-Christ, que produira en son temps le bienheureux et seul Souverain, le Roi de ceux qui règnent en rois et le Seigneur de ceux qui dominent en seigneurs, lui qui seul possède l'immortalité, qui habite une lumière inaccessible, qu'aucun homme n'a vu ni ne peut voir; à lui, honneur et pouvoir éternel! Amen! Enjoins à ceux qui sont riches dans le monde présent de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais en Dieu qui nous donne tout largement, pour que nous en jouissions. Qu'ils fassent le bien, qu'ils soient riches de belles œuvres, disposés à partager, solidaires, s'amassant ainsi comme trésor un beau fonds pour l'avenir, afin de saisir la vraie vie. O Timothée, garde ce qui t'a été confié, en évitant les discours vides et profanateurs, et les contradictions de la pseudo-connaissance. Quelques-uns, pour y avoir prétendu, sont passés à côté de la foi. Que la grâce soit avec vous! Paul, apôtre de Jésus-Christ par la volonté de Dieu, selon la promesse de la vie qui est en Jésus-Christ, à Timothée, mon enfant bien-aimé: Grâce, compassion et paix de la part de Dieu, le Père, et de Jésus-Christ, notre Seigneur! Je suis plein de gratitude envers Dieu à qui, à la suite de mes ancêtres, je rends un culte avec une conscience pure, et je fais continuellement mention de toi dans mes prières, nuit et jour; je souhaite vivement te voir – je me souviens de tes larmes – pour être rempli de joie; je me remémore aussi la foi sans hypocrisie qui est en toi: comme elle a d'abord habité en ta grand-mère, Loïs, et en ta mère, Eunice, j'en suis persuadé, elle habite aussi en toi. C'est pourquoi je t'exhorte à ranimer la flamme du don de la grâce, du don de Dieu, que tu as reçu par l'imposition de mes mains. En effet, ce n'est pas un esprit de lâcheté que Dieu nous a donné, mais un esprit de force, d'amour et de pondération. N'aie donc pas honte du témoignage de notre Seigneur, ni de moi, son prisonnier. Mais souffre avec moi pour la bonne nouvelle, par la puissance de Dieu, qui nous a sauvés et nous a adressé un saint appel, non pas selon nos œuvres, mais selon son propre projet, selon la grâce qui nous a été accordée en Jésus-Christ avant les temps éternels – cette grâce qui s'est maintenant manifestée par la manifestation de notre Sauveur, Jésus-Christ, qui a réduit à rien la mort et mis en lumière la vie et l'impérissable par la bonne nouvelle. C'est pour cette bonne nouvelle que, moi, j'ai été institué héraut, apôtre et maître. C'est aussi pour cette cause que j'endure ces souffrances; mais je n'en ai pas honte, car je sais bien en qui j'ai placé ma foi, et je suis persuadé que celui-là a le pouvoir de garder ce qui m'a été confié jusqu'à ce jour-là. Retiens, dans la foi et dans l'amour qui est en Jésus-Christ, le modèle des saines paroles que tu as entendues de moi. Garde toutes les belles choses qui t'ont été confiées au moyen de l'Esprit saint qui habite en nous. Tu sais que tous ceux qui sont en Asie m'ont abandonné; Phygèle et Hermogène sont de ce nombre. Que le Seigneur accorde sa compassion à la maison d'Onésiphore, car il m'a souvent réconforté et il n'a pas eu honte de mes chaînes; au contraire, lorsqu'il est venu à Rome, il m'a cherché avec empressement et il m'a trouvé. Que le Seigneur lui accorde de trouver compassion auprès du Seigneur en ce jour-là. Toi-même tu sais mieux que personne combien, à Ephèse, il a rendu de services. Toi donc, mon enfant, sois puissant dans la grâce qui est en Jésus-Christ. Et ce que tu as entendu de moi en présence de beaucoup de témoins, confie-le à des gens dignes de confiance qui seront capables, à leur tour, de l'enseigner à d'autres. Souffre avec moi comme un bon soldat de Jésus-Christ. Aucun combattant, dans une armée, ne s'embarrasse des affaires de la vie, s'il veut plaire à celui qui l'a enrôlé. L'athlète n'est pas couronné s'il n'a pas combattu selon les règles. Le cultivateur qui se donne de la peine doit être le premier à recevoir sa part des fruits. Comprends ce que je dis: le Seigneur te donnera de l'intelligence en tout. Souviens-toi de Jésus-Christ, qui s'est réveillé d'entre les morts, et qui est issu de la descendance de David, selon ma bonne nouvelle, pour laquelle je supporte les souffrances, même celle d'être prisonnier comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n'est pas prisonnière. C'est pourquoi j'endure tout à cause de ceux qui ont été choisis, afin qu'eux aussi accèdent au salut qui est en Jésus-Christ, avec une gloire éternelle. Cette parole est certaine: si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous persévérons, nous régnerons aussi avec lui; si nous le renions, lui aussi nous reniera; si nous manquons de foi, lui demeure digne de foi, car il ne peut se renier lui-même. Voilà ce que tu dois rappeler, en adjurant devant Dieu qu'on évite les querelles de mots qui ne servent à rien, sinon à la ruine de ceux qui les écoutent. Efforce-toi de te présenter devant Dieu comme un homme qui a fait ses preuves, un ouvrier qui n'a pas à avoir honte, qui dispense avec droiture la parole de la vérité. Evite les discours vides et profanateurs: ceux qui les tiennent progresseront toujours plus dans l'impiété. Leur parole rongera comme la gangrène. Hyménée et Philète sont de ce nombre. Ils sont passés à côté de la vérité, en disant que la résurrection a déjà eu lieu, et ils renversent la foi de quelques-uns. Pourtant, les fondations solides que Dieu a posées tiennent bon, scellées de ces paroles: Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent, et: Que quiconque prononce le nom du Seigneur s'éloigne de l'injustice! Or, dans une grande maison, il n'y a pas seulement des objets d'or et d'argent, mais il y en a aussi de bois et de terre; les uns sont pour un usage noble, les autres pour un usage vil. Si donc quelqu'un se purifie en se séparant de ces derniers, il sera un objet pour un usage noble, consacré, utile à son maître, propre à toute œuvre bonne. Fuis les désirs de la jeunesse; poursuis plutôt la justice, la foi, l'amour, la paix, avec ceux qui invoquent le Seigneur d'un cœur pur. Repousse les débats extravagants et ineptes, sachant qu'ils font naître des querelles. Or un esclave du Seigneur ne doit pas se quereller. Il doit au contraire être affable envers tous, apte à enseigner, prêt à supporter le mal; qu'il corrige avec douceur les contradicteurs, au cas où Dieu leur donnerait de changer radicalement pour parvenir à la connaissance de la vérité, de revenir à leur bon sens et de se dégager des pièges du diable, qui les a pris pour les soumettre à sa volonté. Sache que dans les derniers jours surgiront des temps difficiles. Car les gens seront égoïstes, amis de l'argent, fanfarons, orgueilleux, blasphémateurs, rebelles envers leurs parents, ingrats, sacrilèges, insensibles, implacables, médisants, sans maîtrise de soi, cruels, ennemis du bien, traîtres, emportés, aveuglés par l'orgueil, amis du plaisir plus que de Dieu; ils garderont la forme extérieure de la piété, mais ils en renieront la puissance. Eloigne-toi de ces gens-là. Il en est parmi eux qui s'introduisent dans les maisons pour prendre à leurs filets des écervelées chargées de péchés et agitées par toutes sortes de désirs, toujours en train d'apprendre sans jamais pouvoir arriver à la connaissance de la vérité. De même que Jannès et Jambrès s'opposèrent à Moïse, de même ceux-là s'opposent à la vérité; ce sont des gens à l'intelligence pervertie, inaptes à l'épreuve de la foi. Mais ils ne feront plus de progrès, car leur stupidité sera évidente pour tous, comme le fut celle de ces deux hommes. Quant à toi, tu m'as bien suivi dans l'enseignement, la conduite, les projets, la foi, la patience, l'amour, la persévérance, les persécutions, les souffrances que j'ai subies à Antioche, à Iconium, à Lystres. Quelles persécutions n'ai-je pas supportées! Et de toutes le Seigneur m'a délivré. D'ailleurs, tous ceux qui veulent vivre pieusement en Jésus-Christ seront persécutés. Mais les mauvais et les imposteurs progresseront toujours plus dans le mal, égarant les autres et s'égarant eux-mêmes. Quant à toi, demeure en ce que tu as appris, en ce dont tu as acquis la conviction; tu sais de qui tu l'as appris: depuis ta plus tendre enfance, tu connais les Ecrits sacrés; ils peuvent te donner la sagesse en vue du salut par la foi qui est en Jésus-Christ. Toute Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, pour réfuter, pour redresser, pour éduquer dans la justice, afin que l'homme de Dieu soit à la hauteur, parfaitement équipé pour toute œuvre bonne. Je t'adjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui va juger les vivants et les morts, et au nom de sa manifestation et de son royaume: proclame la Parole, interviens en toute occasion, favorable ou non, réfute, reprends, encourage, en te montrant toujours patient dans ton enseignement. Car il viendra un temps où ils ne supporteront plus l'enseignement sain; mais au gré de leurs propres désirs, avec une démangeaison d'entendre, ils se donneront maîtres sur maîtres; ils détourneront leurs oreilles de la vérité et dévieront vers les fables. Mais toi, sois sobre en tout, supporte les souffrances, annonce la bonne nouvelle, assure pleinement ton ministère. Quant à moi, en effet, je suis déjà répandu en libation, et le temps de mon départ est arrivé. J'ai mené le beau combat, j'ai achevé la course, j'ai gardé la foi. Désormais la couronne de justice m'est réservée; le Seigneur, le juge juste, me la donnera en ce jour-là, et non pas seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront aimé sa manifestation. Tâche de venir me rejoindre au plus tôt. En effet, Démas m'a abandonné, par amour pour le monde présent, et il est parti pour Thessalonique; Crescens est allé en Galatie, Tite en Dalmatie. Luc seul est avec moi. Prends Marc et amène-le avec toi, car il m'est bien utile pour le ministère. J'ai envoyé Tychique à Ephèse. Quand tu viendras, apporte le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpos, et les livres, surtout les parchemins. Alexandre, le forgeron, m'a fait beaucoup de mal. Le Seigneur lui rendra selon ses œuvres. Garde-toi de lui, toi aussi, car il s'est violemment opposé à nos paroles. Lors de ma première défense, personne ne m'a assisté: tous m'ont abandonné. Qu'il ne leur en soit pas tenu compte! C'est le Seigneur qui m'a assisté et qui m'a rendu puissant, pour que, par moi, la proclamation soit pleinement assurée et que toutes les nations l'entendent. Et j'ai été délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise et me sauvera pour son royaume céleste. A lui la gloire à tout jamais! Amen! Salue Prisca et Aquilas, ainsi que la maison d'Onésiphore. Eraste est demeuré à Corinthe, et j'ai laissé Trophime malade à Milet. Tâche de venir avant l'hiver. Euboulos, Pudens, Linus, Claudia et tous les frères te saluent. Que le Seigneur soit avec ton esprit! Que la grâce soit avec vous! Paul, esclave de Dieu, apôtre de Jésus-Christ selon la foi de ceux qui ont été choisis par Dieu et selon la connaissance de la vérité qui est conforme à la piété, dans l'espérance de la vie éternelle, – cette vie, Dieu, qui ne ment pas, l'a promise avant les temps éternels, et en son temps il a manifesté sa parole dans la proclamation qui m'a été confiée, à moi, par ordre de Dieu, notre Sauveur – à Tite, mon enfant véritable selon notre commune foi: Grâce et paix de la part de Dieu, le Père, et de Jésus-Christ, notre Sauveur! Si je t'ai laissé en Crète, c'est pour que tu mettes bon ordre à ce qui restait à régler et que tu nommes des anciens dans chaque ville, selon ce que je t'ai moi-même prescrit: s'il s'y trouve quelqu'un qui soit sans reproche, homme d'une seule femme, ayant des enfants croyants qui ne soient ni accusés de débauche ni insoumis. Il faut en effet que l'épiscope soit sans reproche, puisqu'il est un intendant de Dieu; qu'il ne soit ni arrogant, ni coléreux, ni adonné au vin, ni violent, ni porté aux gains honteux; mais qu'il soit hospitalier, ami du bien, pondéré, juste, saint, maître de soi, attaché à la parole authentique telle qu'elle a été enseignée, pour pouvoir encourager par l'enseignement sain et réfuter les contradicteurs. Il y a en effet beaucoup d'insoumis, de discoureurs futiles et de marchands d'illusion, surtout parmi les circoncis; il faut leur fermer la bouche. Ils bouleversent des maisons entières, en enseignant ce qu'il ne faut pas, pour des gains honteux. L'un d'eux, leur propre prophète, a dit: Crétois toujours menteurs, méchantes bêtes, gloutons paresseux. Ce témoignage est vrai. Aussi reprends-les sévèrement, afin qu'ils soient sains dans la foi, au lieu de s'attacher à des fables juives et à des commandements d'humains qui se détournent de la vérité. Tout est pur pour ceux qui sont purs, mais rien n'est pur pour ceux qui sont souillés et sans foi: leur intelligence comme leur conscience sont souillées. Ils déclarent connaître Dieu, mais ils le renient par leurs œuvres. Ils sont abominables, rebelles et inaptes à toute œuvre bonne. Quant à toi, dis ce qui convient à l'enseignement sain. Que les vieillards soient sobres, dignes, pondérés, sains dans la foi, l'amour et la persévérance. Que les femmes âgées, de même, aient un comportement qui convienne à des personnes consacrées; qu'elles ne soient ni médisantes, ni esclaves des excès de vin; qu'elles enseignent le bien, afin d'apprendre aux jeunes femmes à aimer mari et enfants, à être pondérées, chastes, occupées aux travaux domestiques, bonnes, soumises à leur mari, pour qu'on ne calomnie pas la parole de Dieu. Encourage de même les jeunes gens à être pondérés à tous égards, en te montrant toi-même un modèle de belles œuvres, avec un enseignement pur, digne, une parole saine, inattaquable, pour que l'adversaire soit confus et n'ait rien de mal à dire de nous. Que les esclaves soient soumis en tout à leurs maîtres, qu'ils s'efforcent de leur être agréables, qu'ils ne les contredisent pas, ne détournent rien, mais qu'ils se montrent toujours entièrement dignes de confiance, pour faire honneur en tout à l'enseignement de Dieu, notre Sauveur. Car elle s'est manifestée, la grâce de Dieu, source de salut pour tous les humains. Elle nous apprend à renier l'impiété et les désirs de ce monde, et à vivre dans le temps présent d'une manière pondérée, juste et pieuse, en attendant la bienheureuse espérance et la manifestation de la gloire de notre grand Dieu et Sauveur, Jésus-Christ. Il s'est donné lui-même pour nous, afin de nous rédimer de tout mal et de purifier un peuple qui soit son bien propre et qui se passionne pour les belles œuvres. C'est ainsi que tu dois parler, encourager et reprendre, avec une pleine autorité. Que personne ne te méprise! Rappelle-leur d'être soumis aux princes, aux autorités; d'obéir, d'être prêts à toute œuvre bonne, de ne calomnier personne, d'être pacifiques, conciliants, et de faire toujours preuve de douceur envers tous les humains. Nous aussi, en effet, nous étions autrefois stupides, rebelles, égarés, esclaves de toutes sortes de désirs et de plaisirs; nous vivions dans la malfaisance et dans l'envie, nous étions odieux et nous nous détestions les uns les autres. Mais lorsque la bonté de Dieu, notre Sauveur, et son amour pour les humains se sont manifestés – non pas parce que nous aurions fait des œuvres de justice, mais en vertu de sa propre compassion – il nous a sauvés par le bain de la nouvelle naissance et du renouvellement procédant de l'Esprit saint; il l'a répandu sur nous largement par Jésus-Christ, notre Sauveur, afin que, justifiés par sa grâce, nous devenions héritiers, selon l'espérance de la vie éternelle. Cette parole est certaine, et je souhaite que tu l'affirmes catégoriquement, afin que ceux qui ont placé leur foi en Dieu s'appliquent à exceller dans les belles œuvres. Voilà qui est beau et utile aux humains! Mais évite les débats extravagants, les généalogies, les disputes, les querelles relatives à la loi, car tout cela est inutile et futile. Celui qui cause des dissensions, éloigne-le après un premier et un second avertissement, sachant qu'un tel individu est dévoyé et qu'il pèche: il se condamne lui-même. Lorsque je t'enverrai Artémas ou Tychique, tâche de venir me rejoindre à Nicopolis, car c'est là que j'ai résolu de passer l'hiver. Aie soin de fournir à Zénas, le spécialiste de la loi, et à Apollos ce dont ils ont besoin pour leur voyage, afin que rien ne leur manque. Il faut que les nôtres aussi apprennent à exceller dans les belles œuvres, pour subvenir aux nécessités urgentes, afin de ne pas être sans fruit. Tous ceux qui sont avec moi te saluent. Salue ceux qui sont nos amis dans la foi. Que la grâce soit avec vous tous! Paul, prisonnier de Jésus-Christ, et le frère Timothée, à Philémon, notre collaborateur bien-aimé, à Appia, notre sœur, à Archippe, notre compagnon d'armes, et à l'Eglise qui est dans ta maison: Grâce et paix à vous de la part de Dieu, notre Père, et du Seigneur Jésus-Christ! Je rends toujours grâce à mon Dieu en faisant mention de toi dans mes prières, car j'entends parler de l'amour et de la foi dont tu fais preuve envers le Seigneur Jésus et pour tous les saints. Que ta participation à la foi soit agissante par la connaissance de tout ce qui est bon en nous, pour le Christ! J'ai eu, en effet, beaucoup de joie et d'encouragement à cause de ton amour, car par toi, mon frère, le cœur des saints a été tranquillisé. C'est pourquoi, bien que j'aie dans le Christ une grande assurance pour te prescrire ce qui convient, j'aime mieux te supplier au nom de l'amour; tel que je suis, moi, Paul, un vieillard, et de plus maintenant prisonnier de Jésus-Christ, je te supplie pour mon enfant, celui que j'ai engendré en prison, Onésime: autrefois il t'a été inutile, mais maintenant il est bien utile, et à toi et à moi; je te le renvoie, lui qui est une partie de moi-même. Moi, j'aurais souhaité le retenir auprès de moi, pour qu'il me serve à ta place, tant que je suis en prison pour la bonne nouvelle. Mais je n'ai rien voulu faire sans ton avis, pour que ton bienfait n'ait pas l'air forcé, mais qu'il soit volontaire. Peut-être, en effet, a-t-il été séparé de toi pour un temps, afin que tu le retrouves pour toujours, non plus comme un esclave, mais, ce qui est mieux qu'un esclave, comme un frère bien-aimé: il l'est tout particulièrement pour moi, combien plus le sera-t-il pour toi, et dans la chair et dans le Seigneur! Si donc tu me tiens pour ton compagnon, accueille-le comme si c'était moi. S'il t'a fait du tort ou s'il te doit quelque chose, mets-le sur mon compte. Moi, Paul, je l'écris de ma propre main: je te rembourserai moi-même – pour ne pas te dire que tu te dois toi-même à moi. Oui, mon frère, rends-moi ce service, à moi, dans le Seigneur; tranquillise mon cœur dans le Christ. C'est en me fiant à ton obéissance que je t'écris, sachant que tu feras encore au-delà de ce que je dis. En même temps, prépare-moi un logement, car j'espère vous être rendu, grâce à vos prières. Epaphras, mon compagnon de captivité en Jésus-Christ, te salue, ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs. Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ soit avec votre esprit! Après avoir autrefois, à bien des reprises et de bien des manières, parlé aux pères par les prophètes, Dieu nous a parlé, en ces jours qui sont les derniers, par un Fils qu'il a constitué héritier de tout et par qui il a fait les mondes. Ce Fils, qui est le rayonnement de sa gloire et l'expression de sa réalité même, soutient tout par sa parole puissante; après avoir fait la purification des péchés, il s'est assis à la droite de la majesté dans les hauteurs, devenu d'autant supérieur aux anges qu'il a hérité un nom plus remarquable que le leur. Auquel des anges, en effet, Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils, c'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui. Et encore: Moi, je serai pour lui un Père, et lui sera pour moi un Fils. Et encore, quand il introduit le premier-né dans le monde, il dit: Que tous les anges de Dieu se prosternent devant lui! Pour les anges, il dit: Il fait de ses anges des esprits, de ses serviteurs un feu flamboyant. Mais pour le Fils: Ton trône, ô Dieu, est établi pour toujours, le sceptre de ton règne est un sceptre d'équité. Tu as aimé la justice et tu as détesté le mal; c'est pourquoi, ô Dieu, ton Dieu t'a conféré une onction d'huile d'allégresse, à toi plus qu'à tes compagnons. Et encore: C'est toi, Seigneur, qui as fondé la terre au commencement, et les cieux sont l'ouvrage de tes mains; Ils disparaîtront, mais toi, tu demeures; ils s'useront tous comme un vêtement; Tu les rouleras comme un habit, et ils seront changés comme un vêtement, mais toi, tu es le même, et tes années ne finiront pas. Et pour lequel des anges a-t-il jamais dit: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied. Ne sont-ils pas tous des esprits serviteurs, envoyés pour exercer leur ministère en faveur de ceux qui vont hériter le salut? C'est pourquoi nous devons prêter une attention d'autant plus vive à ce que nous avons entendu, de peur d'aller à la dérive. En effet, si la parole prononcée par des anges s'est confirmée, si toute transgression et toute désobéissance ont reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut, qui a commencé à être annoncé par l'entremise du Seigneur et qui nous a été confirmé par ceux qui l'ont entendu, Dieu appuyant leur témoignage par des signes, des prodiges, des miracles de toutes sortes et des communications d'Esprit saint selon sa volonté? Car ce n'est pas à des anges qu'il a soumis le monde à venir dont nous parlons. Mais quelqu'un a rendu quelque part ce témoignage: Qu'est-ce que l'homme, pour que tu te souviennes de lui? Qu'est-ce que le fils d'homme, pour que tu t'occupes de lui? Tu l'as fait un peu inférieur aux anges, tu l'as couronné de gloire et d'honneur, tu as tout mis sous ses pieds. En lui soumettant tout, en effet, il n'a rien laissé qui ne lui soit soumis. Maintenant, certes, nous ne voyons pas encore que tout lui soit soumis, cependant nous voyons celui qui a été fait un peu inférieur aux anges, Jésus, couronné de gloire et d'honneur, à cause de la mort qu'il a soufferte; ainsi, par la grâce de Dieu, il a goûté la mort pour tous. En effet, puisque celui pour qui et par qui tout existe voulait conduire beaucoup de fils à la gloire, il convenait qu'il porte à son accomplissement, par des souffrances, le pionnier de leur salut. Car celui qui consacre et ceux qui sont consacrés sont tous issus d'un seul. C'est la raison pour laquelle il n'a pas honte de les appeler frères, lorsqu'il dit: J'annoncerai ton nom à mes frères, je te louerai au milieu de l'assemblée. Et encore: Moi, je mettrai ma confiance en lui. Et encore: Me voici, moi et les enfants que Dieu m'a donnés. Ainsi donc, puisque ces enfants ont en commun le sang et la chair, lui aussi, pareillement, a partagé la même condition, pour réduire à rien, par sa mort, celui qui détenait le pouvoir de la mort, c'est-à-dire le diable, et délivrer tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient retenus dans l'esclavage toute leur vie. Assurément, en effet, ce n'est pas à des anges qu'il vient en aide, mais c'est à la descendance d'Abraham qu'il vient en aide. Aussi devait-il devenir en tout semblable à ses frères, afin d'être un grand prêtre compatissant et digne de confiance dans le service de Dieu, pour faire l'expiation des péchés du peuple. Car du fait qu'il a souffert lui-même quand il a été mis à l'épreuve, il peut secourir ceux qui sont mis à l'épreuve. Aussi, frères saints qui avez part à un appel céleste, considérez Jésus, celui que nous reconnaissons publiquement comme apôtre et grand prêtre. Il a été digne de la confiance de celui qui l'a nommé, comme Moïse l'a été dans toute sa maison. En fait, il a été jugé digne d'une gloire plus grande que celle de Moïse, dans la mesure où celui qui bâtit une maison a plus d'honneur que la maison elle-même. Toute maison, en effet, est bâtie par quelqu'un; or celui qui a tout bâti, c'est Dieu. Pour ce qui est de Moïse, il a été digne de confiance dans toute sa maison comme serviteur, pour rendre témoignage à ce qui allait être dit. Mais le Christ l'est comme Fils, sur sa maison. Or sa maison, c'est nous, si nous conservons l'assurance et l'espérance dont nous sommes fiers. Aussi, comme dit l'Esprit saint: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, ne vous obstinez pas, comme lors de la révolte, au jour de l'épreuve dans le désert, où vos pères me provoquèrent dans une épreuve — et ils virent mes œuvres pendant quarante ans. C'est pourquoi je fus indigné contre cette génération et je dis: Leur cœur s'égare toujours, et ils ne connaissent pas mes voies. J'ai donc juré dans ma colère: En aucun cas ils n'entreront dans mon repos! Prenez donc garde, frères, que personne parmi vous n'ait un cœur mauvais qui manque de foi et s'éloigne du Dieu vivant. Au contraire, encouragez-vous mutuellement chaque jour, aussi longtemps qu'on peut dire « Aujourd'hui », pour qu'aucun de vous ne s'obstine à cause de l'attrait trompeur du péché. Car nous avons part au Christ, si du moins nous restons fermement attachés, jusqu'à la fin, à la réalité du commencement, pendant qu'il est dit: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, ne vous obstinez pas, comme lors de la révolte. Qui, en effet, provoqua l'amertume après avoir entendu? N'est-ce pas tous ceux qui étaient sortis d'Egypte sous la conduite de Moïse? Et contre qui fut-il indigné quarante ans durant? N'est-ce pas contre ceux qui péchèrent et dont les cadavres tombèrent dans le désert? Et à qui jura-t-il qu'ils n'entreraient pas dans son repos? N'est-ce pas à ceux qui avaient refusé d'obéir? Nous voyons bien qu'ils ne purent entrer à cause de leur manque de foi. Craignons donc, tant que subsiste la promesse d'entrer dans son repos, que l'un de vous ne semble l'avoir manquée. Car la bonne nouvelle nous a été annoncée tout aussi bien qu'à eux. Mais la parole qu'ils ont entendue ne leur a servi de rien, car ils n'étaient pas unis par la foi à ceux qui l'ont entendue. En effet, nous qui sommes venus à la foi, nous entrons dans le repos dont il a dit: J'ai donc juré dans ma colère: En aucun cas ils n'entreront dans mon repos! Ses œuvres étaient cependant faites depuis la fondation du monde; en effet, il a dit quelque part, à propos du septième jour: Et Dieu se reposa de toutes ses œuvres le septième jour. Et encore dans ce passage: En aucun cas ils n'entreront dans mon repos! Ainsi, puisqu'il est réservé à certains d'y entrer, et que ceux qui avaient reçu les premiers cette bonne nouvelle n'y entrèrent pas, à cause de leur refus d'obéir, il institue encore un jour – « aujourd'hui » – en disant bien longtemps après, par David, comme il a été dit plus haut: Aujourd'hui, si vous entendez sa voix, ne vous obstinez pas. En effet, si Josué leur avait donné le repos, il n'aurait pas, après, parlé d'un autre jour. Il reste donc un repos sabbatique pour le peuple de Dieu. Car celui qui est entré dans son repos se repose aussi de ses œuvres, comme Dieu des siennes. Empressons-nous donc d'entrer dans ce repos-là, pour que personne ne tombe de la même manière, en refusant d'obéir. Car la parole de Dieu est vivante, agissante, plus acérée qu'aucune épée à deux tranchants; elle pénètre jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles; elle est juge des sentiments et des pensées du cœur. Il n'est pas de création qui échappe à son regard: tout est mis à nu et offert aux yeux de celui à qui nous devons rendre compte. Puisque nous avons un grand prêtre qui a traversé les cieux, Jésus, le Fils de Dieu, restons attachés à ce que nous reconnaissons publiquement. Car nous n'avons pas un grand prêtre insensible à nos faiblesses; il a été soumis, sans péché, à des épreuves en tous points semblables. Approchons-nous donc avec assurance du trône de la grâce, pour obtenir compassion et trouver grâce, en vue d'un secours opportun. En effet, tout grand prêtre, pris parmi les humains, est institué pour les humains dans le service de Dieu, afin de présenter des offrandes et des sacrifices pour les péchés. Il peut avoir de la compréhension pour les ignorants et les égarés, puisque lui-même est sujet à la faiblesse. Et c'est à cause de cette faiblesse qu'il doit offrir, pour lui-même aussi bien que pour le peuple, des sacrifices pour les péchés. Or personne ne s'attribue à soi-même cet honneur; on y est appelé par Dieu, comme Aaron lui-même. De même, le Christ ne s'est pas octroyé à lui-même la gloire de devenir grand prêtre; il l'a reçue de celui qui lui a dit: Tu es mon fils, c'est moi qui t'ai engendré aujourd'hui; tout comme il dit encore ailleurs: Tu es prêtre pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek. Aux jours de sa chair il a offert, à grands cris et dans les larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort, et il a été exaucé en raison de sa piété. Tout Fils qu'il était, il a appris l'obéissance par ce qu'il a souffert. Une fois porté à son accomplissement, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent l'auteur d'un salut éternel, Dieu l'ayant déclaré grand prêtre selon l'ordre de Melchisédek. A ce sujet, nous avons beaucoup à dire, et des choses difficiles à expliquer, d'autant que vous êtes devenus lents à comprendre. Alors que vous devriez, depuis le temps, être des maîtres, vous avez de nouveau besoin qu'on vous enseigne les premiers éléments des paroles de Dieu: vous en êtes venus à avoir besoin, non pas de nourriture solide, mais de lait. Or quiconque en est au lait n'a pas l'expérience de la parole de justice: c'est un tout-petit. Mais la nourriture solide est pour les adultes, pour ceux qui, par l'usage, ont le sens exercé au discernement du bien et du mal. Aussi, laissant le commencement de la parole du Christ, tendons vers l'accomplissement, sans poser de nouveau les fondations: changement radical et abandon des œuvres mortes, foi en Dieu, enseignement sur les bains rituels, imposition des mains, résurrection des morts et jugement éternel. C'est ce que nous allons faire, si Dieu le permet. Quant à ceux qui ont été une fois éclairés, qui ont goûté le don céleste et ont eu part à l'Esprit saint, qui ont goûté la bonne parole de Dieu et les puissances du monde à venir et qui sont tombés, il est impossible de les amener à un nouveau changement radical. Car, pour leur propre compte, ils crucifient à nouveau le Fils de Dieu et le déshonorent publiquement. En effet, lorsqu'une terre abreuvée de pluies fréquentes produit des plantes utiles à ceux pour qui elle est cultivée, elle a part à la bénédiction de Dieu. Mais si elle produit des épines et des chardons, elle s'avère sans valeur; elle est en passe d'être maudite, et elle finit par être brûlée. Quoique nous parlions ainsi, bien-aimés, nous sommes persuadés que quelque chose de meilleur vous attend, à savoir le salut. En effet, Dieu n'est pas injuste pour oublier votre œuvre, ni l'amour que vous avez montré pour son nom en vous mettant au service des saints et en continuant à les servir. Mais nous désirons que chacun de vous montre jusqu'à la fin le même empressement en vue d'une pleine espérance, pour que vous ne soyez pas nonchalants, mais que vous imitiez ceux qui, par la foi et la patience, reçoivent l'héritage promis. En effet, comme Dieu, en faisant la promesse à Abraham, ne pouvait jurer par un plus grand que lui, il jura par lui-même, en disant: A coup sûr, je te comblerai de bénédictions et je te multiplierai. C'est ainsi qu'après s'être montré patient Abraham obtint ce qui avait été promis. En effet, les humains jurent par ce qui est plus grand qu'eux, et le serment, en confirmant leur parole, met un terme à toute contestation. En ce sens, Dieu, décidé à donner aux héritiers de la promesse une preuve supplémentaire du caractère immuable de ses décisions, intervint par un serment, afin que, par deux choses immuables, dans lesquelles il est impossible que Dieu mente, nous ayons un puissant encouragement, nous dont le refuge a été de nous attacher à l'espérance qui nous était proposée. Cette espérance, nous l'avons comme une ancre solide et ferme pour l'âme; elle pénètre au-delà du voile, là où Jésus est entré pour nous comme un précurseur, devenu grand prêtre pour toujours, selon l'ordre de Melchisédek. Ce Melchisédek était roi de Salem, prêtre du Dieu Très-Haut; il alla à la rencontre d'Abraham qui revenait de la défaite des rois, et il le bénit; c'est à lui qu'Abraham donna la dîme de tout. Or, si l'on interprète son nom, il est tout d'abord « roi de justice »; puis il est aussi roi de Salem, c'est-à-dire « roi de paix ». Il est sans père, sans mère, sans généalogie; il n'a ni commencement de jours, ni fin de vie. Rendu semblable au Fils de Dieu, il demeure prêtre à perpétuité. Voyez combien il est grand, celui à qui Abraham, le patriarche, donna même la dîme du butin! Ceux des fils de Lévi qui reçoivent le sacerdoce ont, d'après la loi, le commandement de prélever la dîme sur le peuple, c'est-à-dire sur leurs frères, qui sont pourtant issus des reins d'Abraham. Mais lui, qui ne figure pas dans leur généalogie, il préleva la dîme sur Abraham! Il bénit celui qui avait reçu les promesses! Or c'est sans contredit l'inférieur qui est béni par le supérieur. Et tandis qu'ici ce sont des humains mortels qui reçoivent les dîmes, là c'est quelqu'un dont on atteste qu'il est vivant. Enfin Lévi, qui reçoit la dîme, l'a pour ainsi dire payée par Abraham: car il était encore dans les reins de son père quand Melchisédek alla à la rencontre d'Abraham. Si donc l'accomplissement avait été par le sacerdoce lévitique, – car c'est sur lui que repose la loi donnée au peuple – quel besoin y aurait-il eu encore que se lève un autre prêtre selon l'ordre de Melchisédek, et non pas selon l'ordre d'Aaron? En effet, lorsque le sacerdoce est changé, il y a nécessairement aussi un changement de loi. Car celui à qui s'appliquent ces paroles appartient à une autre tribu, dont personne n'a été attaché au service de l'autel. En effet, il est notoire que notre Seigneur est issu de Juda, tribu dont Moïse n'a rien dit concernant les prêtres. Cela devient plus évident encore quand se lève, à la ressemblance de Melchisédek, un autre prêtre qui l'est devenu, non par la loi d'un commandement relatif à la chair, mais par la puissance d'une vie indestructible. Car ce témoignage lui est rendu: Tu es prêtre pour toujours selon l'ordre de Melchisédek. En effet, il y a, d'une part, suppression d'un commandement antérieur à cause de sa faiblesse et de son inutilité – car la loi n'a rien porté à son accomplissement – et, d'autre part, introduction d'une espérance supérieure, par laquelle nous nous approchons de Dieu. Et cela ne s'est pas fait sans serment. Les autres, en effet, sont devenus prêtres sans serment; mais lui l'est devenu avec un serment, par celui qui lui a dit: Le Seigneur l'a juré, il ne le regrettera pas: tu es prêtre pour toujours. Jésus est devenu par cela même le garant d'une alliance supérieure. De plus, les prêtres se sont succédé en grand nombre, parce que la mort les empêchait de demeurer; mais lui, parce qu'il demeure pour toujours, il possède un sacerdoce inaliénable. C'est pour cela aussi qu'il peut sauver parfaitement ceux qui s'approchent de Dieu par lui, puisqu'il est toujours vivant pour intercéder en leur faveur. Pour nous, c'est bien un tel grand prêtre qui convenait: saint, innocent, sans souillure, séparé des pécheurs, et élevé plus haut que les cieux; il n'a pas besoin, comme les grands prêtres, d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple – cela, il l'a fait une fois pour toutes, en s'offrant lui-même. La loi en effet institue grands prêtres des humains sujets à la faiblesse; mais la parole du serment postérieur à la loi institue le Fils qui a été porté pour toujours à son accomplissement. Or voici le point capital de ce que nous disons: nous avons un tel grand prêtre, qui s'est assis à la droite du trône de la majesté dans les cieux; il est au service du sanctuaire et de la tente véritable, celle qui a été dressée par le Seigneur et non pas par un être humain. En effet, tout grand prêtre est institué pour présenter des offrandes et des sacrifices; d'où la nécessité, pour lui aussi, d'avoir quelque chose à présenter. Or s'il était sur la terre, il ne serait même pas prêtre, puisqu'il y en a d'autres qui présentent des offrandes selon la loi. Ceux-ci célèbrent le culte dans une copie et une ombre des choses célestes, ainsi que Moïse en fut divinement averti alors qu'il allait réaliser la tente: Regarde, dit-il, tu feras tout d'après le modèle qui t'a été montré sur la montagne. Mais maintenant, il a accédé à un service d'autant plus remarquable qu'il est médiateur d'une alliance supérieure, fondée sur des promesses supérieures. Si, en effet, la première alliance avait été irréprochable, il n'y aurait pas eu lieu d'en chercher une seconde. C'est bien en effet comme un reproche à leur adresse qu'il dit: Les jours viennent, dit le Seigneur, où je conclurai avec la maison d'Israël et la maison de Juda une alliance nouvelle. Ce ne sera pas comme l'alliance que j'ai faite avec leurs pères, le jour où je les ai pris par la main pour les faire sortir d'Egypte. Puisque eux-mêmes ne sont pas demeurés dans mon alliance, moi non plus je ne me suis pas soucié d'eux, dit le Seigneur. Or voici l'alliance que j'établirai avec la maison d'Israël après ces jours-là, dit le Seigneur: je mettrai mes lois dans leur intelligence, je les inscrirai dans leur cœur; je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. Personne n'instruira plus jamais son concitoyen, ni personne son frère, en disant: « Connais le Seigneur! » En effet, tous me connaîtront, depuis le plus petit jusqu'au plus grand d'entre eux. Car je leur ferai grâce de leurs injustices, et je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés. En l'appelant « nouvelle », il a rendu ancienne la première. Or ce qui est ancien et vieilli est en passe de disparaître. La première alliance avait, elle aussi, ses ordonnances relatives au culte et son sanctuaire terrestre. En effet, une première tente avait été installée, qu'on appelle le Sacré, où se trouvaient le porte-lampes, la table et les pains offerts. Puis, derrière le second voile, se trouvait la tente appelée le Très-Sacré. Elle contenait un autel à encens en or et le coffre de l'alliance, entièrement recouvert d'or, dans lequel il y avait une urne d'or contenant la manne, le bâton d'Aaron qui avait fleuri et les tablettes de l'alliance. Au-dessus du coffre se tenaient les keroubim glorieux qui couvraient de leur ombre l'expiatoire – il n'y a pas lieu d'en parler maintenant en détail. Tout cela étant ainsi installé, les prêtres entrent en tout temps dans la première tente, lorsqu'ils accomplissent le rituel du culte. Mais, dans la seconde, seul le grand prêtre pénètre, une fois par an, non sans y présenter du sang pour lui-même et pour les fautes du peuple. L'Esprit saint montre bien par là que le chemin du sanctuaire ne s'est pas encore manifesté tant que la première tente subsiste. C'est une parabole pour le temps présent: il en résulte que les dons et sacrifices présentés ne peuvent porter à son accomplissement, sous le rapport de la conscience, celui qui prend part à ce culte. Ce ne sont là que des ordonnances relatives à la chair, portant sur des aliments, des boissons et différents bains rituels, et imposées jusqu'à un temps de réforme. Mais le Christ a paru comme grand prêtre des biens qui sont apparus; il a traversé la tente plus grande et plus accomplie, qui n'est pas fabriquée par des mains humaines, c'est-à-dire qui n'est pas de cette création; il est entré une fois pour toutes dans le sanctuaire, non pas avec du sang de boucs ou de taurillons, mais avec son propre sang. C'est ainsi qu'il a obtenu une rédemption éternelle. En effet, si le sang de boucs et de taureaux, ou la cendre d'une génisse qu'on répand sur ceux qui ont été souillés, consacrent de manière à purifier la chair, combien plus le sang du Christ – qui par l'Esprit éternel s'est offert lui-même à Dieu, sans défaut – purifiera-t-il notre conscience des œuvres mortes, pour que nous rendions un culte au Dieu vivant! Voilà pourquoi il est le médiateur d'une alliance nouvelle: une mort ayant eu lieu pour la rédemption des transgressions commises sous la première alliance, ceux qui sont appelés peuvent recevoir l'héritage éternel qui a été promis. Car là où il y a testament, il est nécessaire que la mort du testateur soit constatée. Un testament, en effet, n'est vraiment ferme qu'en cas de décès, puisqu'il n'a jamais de validité tant que le testateur est en vie. C'est pourquoi la première alliance elle-même n'a pas été inaugurée sans effusion de sang. Car Moïse, après avoir énoncé pour tout le peuple chaque commandement selon la loi, prit le sang des taurillons et des boucs avec de l'eau, de la laine écarlate et de l'hysope, et il aspergea le livre lui-même, ainsi que tout le peuple, en disant: Voici le sang de l'alliance que Dieu a instituée pour vous. De même, il aspergea de sang la tente et tous les objets du service. D'ailleurs, selon la loi, presque tout est purifié avec du sang, et sans effusion de sang il n'y a pas de pardon. Il était donc nécessaire, d'une part, que les copies des choses célestes soient purifiées de la sorte et, d'autre part, que les choses célestes elles-mêmes le soient par des sacrifices supérieurs. En effet, ce n'est pas dans un sanctuaire fabriqué par des mains humaines, imitation du véritable, que le Christ est entré, mais dans le ciel même, afin de paraître maintenant pour nous devant Dieu. Ce n'est pas non plus pour s'offrir maintes fois, comme le grand prêtre entre année après année dans le sanctuaire avec du sang qui n'est pas le sien – sans quoi il aurait dû souffrir maintes fois depuis la fondation du monde. Mais maintenant, à la fin des temps, il s'est manifesté, une seule fois, pour abolir le péché par son sacrifice. Et tout comme il est réservé aux humains de mourir une seule fois – après quoi vient le jugement – de même aussi le Christ, qui s'est offert une seule fois pour porter les péchés d'une multitude, apparaîtra une seconde fois, en dehors du péché, pour ceux qui l'attendent en vue du salut. La loi, en effet, possède une ombre des biens à venir et non pas l'image même de ces choses; c'est pourquoi elle ne peut jamais, par les mêmes sacrifices qu'on présente perpétuellement, année après année, porter à leur accomplissement ceux qui s'en approchent. Sinon, n'aurait-on pas cessé d'en présenter, puisque ceux qui prennent part à ce culte auraient été purifiés une fois pour toutes et n'auraient plus eu aucune conscience des péchés? Au contraire, par ces sacrifices, on rappelle année après année le souvenir des péchés. Car il est impossible que du sang de taureaux et de boucs ôte les péchés. C'est pourquoi, en entrant dans le monde, il dit: Tu n'as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m'as formé un corps; tu n'as agréé ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché. Alors j'ai dit: Je viens — dans le livre-rouleau c'est écrit à mon sujet — pour faire, ô Dieu, ta volonté. Il dit d'abord: Tu n'as voulu et tu n'as agréé ni sacrifices, ni offrandes, ni holocaustes, ni sacrifices pour le péché qui pourtant sont offerts selon la loi. Puis il dit: Je viens pour faire ta volonté. Il supprime donc le premier pour établir le second. C'est en vertu de cette volonté que nous sommes consacrés par l'offrande du corps de Jésus-Christ, une fois pour toutes. Tout prêtre se tient à son poste chaque jour pour faire son service et offrir maintes fois les mêmes sacrifices, qui ne peuvent jamais ôter les péchés. Mais lui, après avoir présenté un seul sacrifice pour les péchés, il s'est assis pour rester à perpétuité à la droite de Dieu, et il attend désormais que ses ennemis lui soient donnés pour marchepied. Par une seule offrande, en effet, il a porté à leur accomplissement, à perpétuité, ceux qui sont consacrés. C'est ce que l'Esprit saint nous atteste également. Car après avoir dit: Voici l'alliance que j'établirai avec eux après ces jours-là, dit le Seigneur: je mettrai mes lois dans leur cœur et je les inscrirai dans leur intelligence; je ne me souviendrai plus jamais de leurs péchés ni de leurs désordres. Or là où il y a pardon des péchés, il n'y a plus d'offrande pour le péché. Ainsi donc, frères, nous avons l'assurance d'un libre accès au sanctuaire par le sang de Jésus, accès qu'il a inauguré pour nous comme un chemin nouveau et vivant au travers du voile, c'est-à-dire de sa chair, et nous avons un grand prêtre institué sur la maison de Dieu. Approchons-nous donc d'un cœur sincère, avec une pleine foi, le cœur purifié d'une mauvaise conscience et le corps lavé d'une eau pure. Continuons à reconnaître publiquement notre espérance, sans fléchir, car celui qui a fait la promesse est digne de confiance. Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l'amour et aux belles œuvres. N'abandonnons pas notre assemblée, comme quelques-uns en ont coutume, mais encourageons-nous mutuellement, et cela d'autant plus que vous voyez le jour s'approcher. En effet, si nous péchons volontairement après avoir reçu la connaissance de la vérité, il ne reste plus de sacrifice pour les péchés, mais une attente terrifiante du jugement, l'ardeur du feu qui va dévorer les rebelles. Si quelqu'un a violé la loi de Moïse, il est mis à mort sans pitié, sur la déposition de deux ou trois témoins. Combien pire, ne le pensez-vous pas, sera le châtiment mérité par celui qui aura piétiné le Fils de Dieu, qui aura tenu pour profane le sang de l'alliance par lequel il a été consacré, qui aura outragé l'Esprit de la grâce! Car nous connaissons celui qui a dit: C'est moi qui fais justice! C'est moi qui paierai de retour! Et encore: Le Seigneur jugera son peuple. Il est terrible de tomber aux mains du Dieu vivant. Souvenez-vous plutôt de ces premiers jours où, après avoir été éclairés, vous avez soutenu un grand et douloureux combat: tantôt vous étiez livrés en spectacle, exposés aux insultes et aux détresses, tantôt vous vous rendiez solidaires de ceux qui subissaient pareil traitement. En effet, vous avez été sensibles au sort des prisonniers, et vous avez accepté avec joie qu'on vous arrache vos biens, sachant que vous aviez des possessions supérieures, qui demeurent. N'abandonnez donc pas votre assurance, qui comporte une grande récompense! Vous avez en effet besoin de persévérance, pour qu'après avoir fait la volonté de Dieu vous obteniez ce qui a été promis. Car encore un peu – bien peu! – et celui qui doit venir viendra: il ne tardera pas. Or mon juste vivra en vertu de la foi. Mais s'il se retire, mon âme ne prend pas plaisir en lui. Quant à nous, nous ne sommes pas de ceux qui se retirent pour se perdre, mais de ceux qui ont la foi pour sauvegarder l'âme. Or la foi, c'est la réalité de ce qu'on espère, l'attestation de choses qu'on ne voit pas. C'est par elle que les anciens ont reçu un bon témoignage. Par la foi, nous comprenons que les mondes ont été formés par une parole de Dieu, de sorte que ce qu'on voit ne provient pas de ce qui est manifeste. C'est par la foi qu'Abel offrit à Dieu un sacrifice de plus grande valeur que celui de Caïn; par elle, il lui fut rendu le témoignage qu'il était juste, Dieu lui-même rendant témoignage à ses offrandes; par elle, quoique mort, il parle encore. C'est par la foi qu'Hénoch fut transporté, de sorte qu'il ne vit pas la mort; on ne le trouva plus, parce que Dieu l'avait transporté. En effet, avant d'être transporté, il avait reçu le témoignage qu'il plaisait à Dieu. Or, sans la foi, il est impossible de lui plaire, car celui qui s'approche de Dieu doit croire que celui-ci est et qu'il récompense ceux qui le recherchent. C'est par la foi que Noé, divinement averti de ce qu'on ne voyait pas encore et animé par sa piété, bâtit une arche pour le salut de sa maison; c'est par elle qu'il condamna le monde et devint héritier de la justice qui répond à la foi. C'est par la foi qu'Abraham obéit à un appel en partant vers un lieu qu'il allait recevoir en héritage: il partit sans savoir où il allait. C'est par la foi qu'il vint s'exiler sur la terre promise comme dans un pays étranger, habitant sous des tentes avec Isaac et Jacob, héritiers avec lui de la même promesse. Car il attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur. C'est par la foi aussi que Sara elle-même, malgré sa stérilité et son âge avancé, fut rendue capable d'avoir une descendance, parce qu'elle tint pour digne de confiance celui qui avait fait la promesse. C'est pourquoi d'un seul homme – et d'un homme déjà atteint par la mort – sont nés des descendants aussi nombreux que les étoiles du ciel et que le sable qui est au bord de la mer, qu'on ne peut compter. C'est selon la foi que tous ceux-là sont morts, sans avoir obtenu les choses promises; cependant ils les ont vues et saluées de loin, en reconnaissant publiquement qu'ils étaient étrangers et résidents temporaires sur la terre. En effet, ceux qui parlent ainsi montrent clairement qu'ils cherchent une patrie. S'ils avaient eu la nostalgie de celle qu'ils avaient quittée, ils auraient eu le temps d'y retourner. Mais en fait ils aspirent à une patrie supérieure, c'est-à-dire céleste. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu; car il leur a préparé une cité. C'est par la foi qu'Abraham, mis à l'épreuve, a offert Isaac. C'est son fils unique qu'il offrait, lui qui avait accueilli les promesses et à qui il avait été dit: C'est par Isaac que tu auras ce qui sera appelé ta descendance. Il estimait que Dieu avait même le pouvoir de réveiller un mort. C'est pourquoi son fils lui fut rendu: il y a là une parabole. C'est par la foi qu'Isaac bénit Jacob et Esaü en vue de l'avenir. C'est par la foi que Jacob, au moment de mourir, bénit chacun des fils de Joseph, et qu’ il se prosterna en s'appuyant sur l'extrémité de son bâton. C'est par la foi que Joseph, mourant, fit mention de l'exode des Israélites et donna des ordres au sujet de ses ossements. C'est par la foi que Moïse, à sa naissance, fut caché pendant trois mois par ses parents: ils avaient vu que l'enfant était beau, et ils ne craignirent pas l'édit du roi. C'est par la foi que, devenu grand, Moïse renonça à être appelé fils de la fille du pharaon, préférant être maltraité avec le peuple de Dieu que d'avoir la jouissance éphémère du péché. Il tenait en effet l'humiliation du Christ pour une richesse plus grande que les trésors de l'Egypte; car il regardait plus loin, vers la récompense. C'est par la foi qu'il quitta l'Egypte, sans craindre la fureur du roi; car il tint ferme comme quelqu'un qui voit celui qui est invisible. C'est par la foi qu'il fit la Pâque et l'aspersion du sang, pour que le destructeur ne touche pas aux premiers-nés des Israélites. C'est par la foi qu'ils traversèrent la mer Rouge comme une terre sèche, tandis que les Egyptiens qui tentèrent d'en faire autant furent engloutis. C'est par la foi que les murailles de Jéricho tombèrent, après qu'on en eut fait le tour pendant sept jours. C'est par la foi que Rahab la prostituée ne fut pas perdue avec les réfractaires, parce qu'elle avait accueilli pacifiquement les espions. Que dirais-je encore? Le temps me manquerait, en effet, pour passer en revue Gédéon, Barak, Samson, Jephté, David, Samuel et les prophètes, eux qui, par la foi, vainquirent des royaumes, exercèrent la justice, obtinrent la réalisation de promesses, fermèrent la gueule des lions, éteignirent la puissance du feu, échappèrent au tranchant de l'épée, furent rendus puissants par-delà leur faiblesse, se montrèrent vaillants à la guerre et mirent en fuite des armées étrangères. Des femmes retrouvèrent leurs morts par une résurrection. Mais d'autres furent torturés et n'acceptèrent pas de rédemption, afin d'accéder à une résurrection supérieure. D'autres subirent l'épreuve des moqueries et du fouet, ainsi que les liens et la prison. Ils furent lapidés, sciés, tués par l'épée; ils menèrent une vie errante, vêtus de peaux de moutons et de peaux de chèvres, manquant de tout, opprimés, maltraités, – eux dont le monde n'était pas digne! – errant dans les déserts, les montagnes, les cavernes et les antres de la terre. Et tous ceux-là, qui avaient reçu par leur foi un bon témoignage, n'ont pas obtenu ce qui avait été promis. Dieu, en effet, avait en vue quelque chose de supérieur pour nous, afin qu'ils ne soient pas portés à leur accomplissement sans nous. Nous donc aussi, puisque nous sommes entourés d'une si grande nuée de témoins, rejetons tout fardeau et le péché qui nous enlace si facilement, et courons avec persévérance l'épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus, qui est le pionnier de la foi et qui la porte à son accomplissement. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a enduré la croix, méprisant la honte, et il s'est assis à la droite du trône de Dieu. Considérez en effet celui qui a enduré une telle opposition de la part des pécheurs, pour que vous ne vous lassiez pas, par découragement. Vous n'avez pas encore résisté jusqu'au sang dans votre combat contre le péché, et vous avez oublié l'encouragement qui vous est adressé comme à des fils: Mon fils, ne prends pas à la légère la correction du Seigneur, et ne te décourage pas lorsqu'il te reprend. Car le Seigneur corrige celui qu'il aime, il donne des coups de fouet à tout fils qu'il agrée. C'est pour votre correction que vous endurez; Dieu vous traite comme des fils. Quel est en effet le fils que le père ne corrige pas? Si vous êtes exempts de la correction à laquelle tous ont part, c'est que vous n'êtes pas des fils, mais des bâtards. Puisque nous avons tous eu un père de notre chair qui nous corrigeait et que nous respections, ne devons-nous pas à plus forte raison nous soumettre au Père des esprits, pour que nous vivions? Celui-là, en effet, nous corrigeait pour peu de temps, comme il lui semblait bon; celui-ci nous corrige pour notre véritable intérêt, afin que nous ayons part à sa sainteté. Toute correction, il est vrai, ne semble pas être au premier abord un sujet de joie, mais un sujet de tristesse; plus tard, toutefois, elle procure à ceux qu'elle a formés un fruit de paix, la justice. Redressez donc les mains qui retombent et les genoux qui flageolent. Préparez pour vos pieds des pistes droites, afin que ce qui est boiteux ne se torde pas davantage, mais plutôt guérisse. Poursuivez la paix avec tous, ainsi que la consécration sans laquelle personne ne verra le Seigneur. Veillez à ce que personne ne se prive de la grâce de Dieu; à ce qu'aucune racine d'amertume, en produisant des rejetons, ne cause des perturbations, et qu'une multitude n'en soit souillée. Veillez à ce que personne ne se livre à l'inconduite sexuelle ou n'agisse en profanateur, comme Esaü, qui pour un seul plat vendit son droit d'aînesse. Vous savez que, plus tard, quand il voulut hériter la bénédiction, il fut rejeté; en effet, il ne trouva aucune possibilité de changement, bien qu'il l'ait recherché dans les larmes. Vous ne vous êtes pas approchés, en effet, de choses palpables: ni d'un feu ardent, ni d'une obscurité, ni de ténèbres, ni d'une tempête, ni d'un son de trompette, ni d'une clameur de paroles telle que ceux qui l'entendirent demandèrent qu'on ne leur adresse pas un mot de plus. Car ils ne supportaient pas cette injonction: « Qui touche la montagne – même une bête – sera lapidé. » Le spectacle était si terrifiant que Moïse dit: «  Je suis épouvanté et tout tremblant. » Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste; de dizaines de milliers d'anges; de la réunion et de l'assemblée des premiers-nés inscrits dans les cieux; de Dieu, juge de tous; des esprits des justes portés à leur accomplissement; de Jésus, le médiateur d'une alliance neuve; et du sang de l'aspersion qui parle mieux que celui d'Abel. Prenez garde de ne pas repousser celui qui parle. En effet, si ceux-là n'ont pas échappé qui ont repoussé celui qui les avertissait sur la terre, à bien plus forte raison n'échapperons-nous pas si nous nous détournons de celui qui nous avertit depuis les cieux. Sa voix ébranla alors la terre, et maintenant il a fait cette promesse: Une fois encore, je ferai moi-même trembler non seulement la terre, mais aussi le ciel. Ce «  une fois encore  » montre bien que doit être mis à l'écart ce qui, ayant été fait, peut être ébranlé, pour que demeure ce qui ne peut être ébranlé. Aussi, puisque nous recevons un royaume inébranlable, montrons notre gratitude en rendant à Dieu un culte qui soit agréé de lui, avec piété et avec crainte. Car notre Dieu est aussi un feu dévorant. Que l'affection fraternelle demeure. N'oubliez pas l'hospitalité: il en est qui, en l'exerçant, ont à leur insu logé des anges. Souvenez-vous des prisonniers, comme si vous étiez en prison avec eux, et de ceux qui sont maltraités, puisque vous aussi, vous êtes dans un corps. Que le mariage soit honoré de tous, et le lit conjugal exempt de souillure: Dieu jugera ceux qui se livrent à l'inconduite sexuelle et à l'adultère. Que votre conduite ne soit pas inspirée par l'amour de l'argent; contentez-vous de ce que vous avez, car il a dit lui-même: Je ne te délaisserai jamais, je ne t'abandonnerai jamais. C'est pourquoi nous pouvons dire avec courage: Le Seigneur est mon secours; je n'aurai pas peur. Que peut me faire un être humain? Souvenez-vous de ceux qui vous dirigent, qui vous ont dit la parole de Dieu; regardez l'issue de leur vie et imitez leur foi. Jésus-Christ est le même hier, aujourd'hui et pour toujours. Ne vous laissez pas entraîner par toutes sortes d'enseignements étrangers. Il est bien, en effet, que le cœur soit affermi par la grâce, et non pas par des aliments qui n'ont servi de rien à ceux qui en font une question d'observance. Nous avons un autel dont ils n'ont pas le droit de tirer leur nourriture, ceux qui célèbrent le culte dans la tente. En effet, les corps des animaux dont le sang a été apporté par le grand prêtre dans le sanctuaire, pour le péché, sont brûlés hors du camp. C'est pourquoi Jésus aussi, pour consacrer le peuple par son propre sang, a souffert hors de la porte de la ville. Sortons donc hors du camp pour aller à lui, en portant son humiliation. Car nous n'avons pas ici de cité qui demeure, mais nous cherchons celle qui est à venir. Par lui, offrons donc sans cesse à Dieu un sacrifice de louange, c'est-à-dire le fruit de lèvres qui reconnaissent publiquement son nom. Cependant, n'oubliez pas la bienfaisance et la solidarité, car c'est à de tels sacrifices que Dieu prend plaisir. Obéissez à ceux qui vous dirigent et soyez-leur soumis: ils veillent sur vous, sachant qu'ils auront des comptes à rendre. Qu'ils puissent le faire, non pas en soupirant, ce qui ne serait pas à votre avantage, mais avec joie. Priez pour nous; nous sommes en effet persuadés d'avoir une bonne conscience, avec la volonté de nous bien conduire à tous égards. Je vous encourage instamment à le faire, pour que je vous sois rendu plus tôt. Que le Dieu de la paix – qui a ramené d'entre les morts le grand berger, par le sang d'une alliance éternelle, notre Seigneur Jésus – vous forme en tout ce qui est bon pour faire sa volonté; qu'il fasse en nous ce qui lui est agréable par Jésus-Christ, à qui soit la gloire à tout jamais! Amen! Je vous demande, mes frères, de supporter cette parole d'encouragement; car je vous ai écrit brièvement. Sachez que notre frère Timothée a été relâché. S'il arrive assez tôt, j'irai vous voir avec lui. Saluez tous ceux qui vous dirigent, ainsi que tous les saints. Ceux d'Italie vous saluent. Que la grâce soit avec vous tous! Jacques, esclave de Dieu et du Seigneur Jésus-Christ, aux douze tribus dans la dispersion, bonjour! Mes frères, considérez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves que vous pouvez rencontrer, sachant que l'épreuve de votre foi produit l'endurance. Or il faut que l'endurance accomplisse son œuvre pour que vous soyez accomplis et parfaits à tous égards, et qu'il ne vous manque rien. Si l'un d'entre vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu qui donne à tous généreusement et sans faire de reproche, et elle lui sera donnée. Mais qu'il la demande avec foi, sans la moindre hésitation; car celui qui hésite est semblable au flot de la mer que le vent agite et soulève. Qu'un tel homme ne s'imagine pas recevoir quoi que ce soit du Seigneur: c'est un homme à l'âme partagée, inconstant dans toutes ses voies. Que le frère de basse condition mette sa fierté dans son élévation, et le riche, au contraire, dans son abaissement, car il passera comme la fleur de l'herbe. Le soleil s'est levé avec sa chaleur ardente; il a desséché l'herbe, sa fleur est tombée et la beauté de son aspect a disparu. Ainsi le riche se flétrira dans ses entreprises. Heureux l'homme qui endure l'épreuve! En effet, après avoir été éprouvé, celui-là recevra la couronne de la vie qu'il a promise à ceux qui l'aiment. Que personne, lorsqu'il est mis à l'épreuve, ne dise: « C'est Dieu qui me met à l'épreuve. » Car Dieu ne peut être mis à l'épreuve par le mal, et lui-même ne met personne à l'épreuve. Mais chacun est mis à l'épreuve par son propre désir, qui l'attire et le séduit. Puis le désir, lorsqu'il a conçu, met au monde le péché; et le péché, parvenu à son terme, fait naître la mort. Ne vous égarez pas, mes frères bien-aimés: tout don excellent, tout présent parfait, vient d'en haut; il descend du Père des lumières, chez qui il n'y a ni changement ni éclipse. Parce qu'il en a décidé ainsi, il nous a fait naître par une parole de vérité, pour que nous soyons en quelque sorte les prémices de ses créatures. Sachez-le, mes frères bien-aimés: que chacun soit prompt à écouter, lent à parler, lent à la colère, car la colère de l'homme n'accomplit pas la justice de Dieu. Aussi, rejetant toute saleté et tout débordement de malfaisance, accueillez avec douceur la Parole, qui a été plantée en vous et qui peut vous sauver. Mettez la Parole en pratique; ne vous contentez pas de l'écouter, en vous abusant vous-mêmes. En effet, si quelqu'un écoute la Parole et ne la met pas en pratique, il est semblable à un homme qui regarde dans un miroir son visage naturel et qui, après s'être regardé, s'en va et oublie aussitôt comment il était. Mais celui qui a plongé les regards dans la loi parfaite, la loi de la liberté, et qui y demeure, non pas en écoutant pour oublier, mais en mettant en pratique, – en faisant œuvre – celui-là sera heureux dans sa pratique même. Si quelqu'un se considère comme un homme religieux alors qu'il ne tient pas sa langue en bride, mais qu'il se trompe lui-même, sa religion est futile. La religion pure et sans souillure devant celui qui est Dieu et Père consiste à prendre soin des orphelins et des veuves dans leur détresse, et à se garder de toute tache du monde. Mes frères, ne mêlez pas de partialité à la foi de notre Seigneur glorieux, Jésus-Christ. Supposons en effet qu'il entre dans votre assemblée un homme avec un anneau d'or et des habits resplendissants, et qu'il y entre aussi un pauvre avec des habits sales; si, pleins d'attention pour celui qui porte les habits resplendissants, vous lui dites: « Toi, assieds-toi ici à cette place d'honneur! » tandis que vous dites au pauvre: « Toi, tiens-toi debout là-bas! » ou bien: « Assieds-toi au bas de mon marchepied! », ne faites-vous pas en vous-mêmes une discrimination, et n'êtes-vous pas des juges aux raisonnements mauvais? Ecoutez, mes frères bien-aimés: Dieu n'a-t-il pas choisi ceux qui sont pauvres, du point de vue du monde, pour qu'ils soient riches de foi et héritiers du royaume qu'il a promis à ceux qui l'aiment? Et vous, vous avez déshonoré le pauvre! Pourtant, ce sont bien les riches qui vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux, n'est-ce pas? N'est-ce pas eux qui calomnient le beau nom qui est invoqué sur vous? Sans doute, si vous accomplissez la loi royale, selon l'Ecriture: Tu aimeras ton prochain comme toi-même, vous faites bien. Mais si vous montrez de la partialité, vous commettez un péché, et vous êtes convaincus de transgression par la loi. En effet, quiconque observe toute la loi mais trébuche sur un seul point devient entièrement coupable. Car celui qui a dit: Ne commets pas d'adultère a dit aussi: Ne commets pas de meurtre. Si donc tu ne commets pas d'adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu deviens transgresseur de la loi. Parlez et agissez comme des gens qui vont être jugés d'après une loi de liberté, car le jugement est sans compassion pour qui ne montre pas de compassion. La compassion triomphe du jugement. Mes frères, à quoi servirait-il que quelqu'un dise avoir de la foi, s'il n'a pas d'œuvres? La foi pourrait-elle le sauver? Si un frère ou une sœur n'avaient pas de quoi se vêtir et manquaient de la nourriture de chaque jour, et que l'un de vous leur dise: « Allez en paix, tenez-vous au chaud et mangez à votre faim! » sans leur donner ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela servirait-il? Il en est ainsi de la foi: si elle n'a pas d'œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu'un dira: Toi, tu as de la foi; moi, j'ai des œuvres. Montre-moi ta foi en dehors des œuvres; moi, par mes œuvres, je te montrerai la foi. Toi, tu crois que Dieu est un? Tu fais bien: les démons le croient aussi, et ils tremblent. Veux-tu donc savoir, tête creuse, que la foi en dehors des œuvres est stérile? Abraham, notre père, ne fut-il pas justifié en vertu des œuvres, pour avoir offert son fils Isaac sur l'autel? Tu vois que la foi agissait avec ses œuvres, et que c'est en vertu de ces œuvres que la foi fut portée à son accomplissement. C'est ainsi que fut accomplie l'Ecriture qui dit: Abraham crut Dieu, et cela lui fut compté comme justice, et qu'il fut appelé ami de Dieu. Vous le voyez, c'est en vertu des œuvres que l'être humain est justifié, et non pas seulement en vertu d'une foi. Rahab la prostituée ne fut-elle pas également justifiée en vertu des œuvres, pour avoir accueilli les messagers et les avoir renvoyés par un autre chemin? Tout comme le corps sans esprit est mort, de même la foi sans œuvres est morte. Ne soyez pas nombreux à devenir des maîtres, mes frères: vous le savez, nous recevrons un jugement plus sévère. Nous trébuchons tous à maintes reprises. Si quelqu'un ne trébuche pas en parole, c'est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride. Si nous mettons le mors dans la bouche des chevaux pour qu'ils nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier. Voyez encore les bateaux: si grands qu'ils soient, et poussés par des vents impétueux, ils sont dirigés par un tout petit gouvernail, au gré des décisions du pilote. De même, la langue est une petite partie du corps, mais elle a de grandes prétentions. Voyez comme un petit feu peut embraser une grande forêt! Or la langue aussi est un feu, elle est le monde de l'injustice: la langue a sa place dans notre corps, elle tache tout le corps et elle embrase tout le cours de l'existence, étant elle-même embrasée par la géhenne. Toutes les espèces de bêtes sauvages, d'oiseaux, de reptiles, d'animaux marins peuvent être domptées et ont été domptées par l'espèce humaine; mais la langue, aucun homme ne peut la dompter: c'est un fléau incontrôlable; elle est pleine d'un venin mortel. Par elle nous bénissons celui qui est Seigneur et Père, et par elle nous maudissons les humains qui sont à la ressemblance de Dieu. De la même bouche sortent la bénédiction et la malédiction. Il ne faut pas, mes frères, qu'il en soit ainsi. La source fait-elle jaillir par le même orifice l'eau douce et l'eau amère? Mes frères, un figuier peut-il produire des olives, ou une vigne des figues? Une source salée ne peut pas non plus produire de l'eau douce. Qui est sage et intelligent parmi vous? Que celui-là montre ses œuvres par sa belle conduite, avec douceur et sagesse. Mais si vous avez au cœur une passion jalouse et amère ou une ambition personnelle, n'en soyez pas fiers et ne mentez pas contre la vérité. Cette sagesse-là n'est pas celle qui descend d'en haut: elle est terrestre, animale, démoniaque. En effet, là où il y a passion jalouse et ambition personnelle, il y a du désordre et toutes sortes de pratiques mauvaises. La sagesse d'en haut, elle, est d'abord pure, ensuite pacifique, conciliante, raisonnable, pleine de compassion et de bons fruits, sans parti pris, sans hypocrisie. Or le fruit de la justice est semé dans la paix par les artisans de paix. D'où viennent les conflits, d'où viennent les querelles parmi vous, sinon de vos plaisirs qui combattent dans votre corps tout entier? Vous désirez et vous ne possédez pas; remplis de passion jalouse, vous assassinez, et vous ne pouvez rien obtenir; vous multipliez les querelles et les conflits, mais vous ne possédez pas, parce que vous ne demandez pas. Si vous demandez, vous ne recevez pas, parce que vous demandez mal, afin de pouvoir dépenser pour vos plaisirs. Adultères! Ne savez-vous pas que l'amour du monde est hostilité à l'égard de Dieu? Celui qui est décidé à être ami du monde se rend donc ennemi de Dieu. Croyez-vous que l'Ecriture parle en vain lorsqu'elle dit: Il désire jusqu'à l'envie l'Esprit qu'il a fait habiter en nous. Mais la grâce qu'il accorde est supérieure, puisqu'elle dit: Dieu résiste aux orgueilleux, mais il accorde sa grâce aux humbles. Soumettez-vous donc à Dieu; opposez-vous au diable, et il vous fuira. Approchez-vous de Dieu, et il s'approchera de vous. Purifiez vos mains, pécheurs, et nettoyez votre cœur, âmes partagées! Reconnaissez votre misère, menez deuil, pleurez! Que votre rire se change en deuil et votre joie en tristesse! Abaissez-vous devant le Seigneur, et il vous élèvera. Ne vous accusez pas les uns les autres, mes frères. Celui qui accuse un frère ou qui juge son frère accuse la loi et juge la loi. Or si tu juges la loi, tu n'es pas quelqu'un qui la met en pratique, mais un juge. Un seul est législateur et juge, celui qui peut sauver et perdre; mais toi, qui es-tu pour juger ton prochain? A vous maintenant qui dites: « Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous y ferons des affaires et nous réaliserons des gains » – vous qui ne savez pas ce que votre vie sera demain! Vous êtes en effet une vapeur qui paraît pour un peu de temps et qui ensuite disparaît. Vous devriez dire, au contraire: « Si le Seigneur le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela. » Mais maintenant vous mettez votre fierté dans votre présomption. Toute fierté de ce genre est mauvaise. Si donc quelqu'un sait faire le bien et ne le fait pas, c'est un péché pour lui. A vous maintenant, les riches: Pleurez, hurlez à cause des misères qui viennent sur vous! Votre richesse est pourrie, vos vêtements sont mités, votre or et votre argent sont rouillés; leur rouille sera pour vous un témoignage, elle dévorera votre chair comme un feu. Dans les derniers jours, vous avez amassé des trésors! Il crie, le salaire dont vous avez frustré les ouvriers qui ont moissonné vos champs; et les clameurs des moissonneurs sont parvenues jusqu'aux oreilles du Seigneur Sabaoth. Vous avez vécu sur la terre dans le confort et le luxe, vous vous êtes repus au jour de la tuerie. Vous avez condamné, vous avez assassiné le juste; il ne vous résiste pas. Prenez donc patience, mes frères, jusqu'à l'avènement du Seigneur. Le cultivateur attend le précieux fruit de la terre, plein de patience à son égard, jusqu'à ce qu'il en ait reçu les produits précoces et tardifs. Vous aussi, prenez patience, affermissez votre cœur, car l'avènement du Seigneur s'est approché. Ne soupirez pas les uns contre les autres, mes frères, pour que vous ne soyez pas jugés: le juge se tient aux portes. En matière de souffrance et de patience, mes frères, prenez pour exemples les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Nous disons bienheureux ceux qui ont enduré. Vous avez entendu parler de l'endurance de Job, et vous avez vu la fin que le Seigneur lui a accordée, car le Seigneur est plein de tendresse et de magnanimité. Avant tout, mes frères, ne jurez ni par le ciel, ni par la terre, ni par aucune autre forme de serment. Mais que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement. Quelqu'un parmi vous est-il dans la souffrance? Qu'il prie. Quelqu'un est-il dans la joie? Qu'il chante. Quelqu'un parmi vous est-il malade? Qu'il appelle les anciens de l'Eglise, et que ceux-ci prient pour lui en faisant sur lui une application d'huile au nom du Seigneur. Le souhait de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le relèvera; s'il a commis des péchés, il lui sera pardonné. Reconnaissez donc vos péchés les uns devant les autres et souhaitez-vous du bien les uns aux autres, pour que vous soyez guéris. La prière du juste, mise en œuvre, a beaucoup de force. Elie était un être humain, de la même nature que nous: il pria avec instance pour qu'il ne pleuve pas, et il ne tomba pas de pluie sur la terre pendant trois ans et six mois. Puis il pria de nouveau; alors le ciel donna de la pluie et la terre produisit son fruit. Mes frères, si quelqu'un parmi vous s'est égaré loin de la vérité et qu'un autre l'y ramène, qu'il sache que celui qui ramène un pécheur de la voie où il s'était égaré sauvera sa vie de la mort et couvrira une multitude de péchés. Pierre, apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont été choisis et qui vivent en étrangers dans la dispersion – dans le Pont, en Galatie, en Cappadoce, en Asie et en Bithynie – tels qu'ils ont été désignés d'avance par Dieu, le Père, dans la consécration de l'Esprit, pour l'obéissance et l'aspersion du sang de Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient multipliées! Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ qui, selon sa grande compassion, nous a fait naître de nouveau, par la résurrection de Jésus-Christ d'entre les morts, pour une espérance vivante, pour un héritage impérissable, sans souillure, inaltérable, qui vous est réservé dans les cieux, à vous qui êtes gardés par la puissance de Dieu, au moyen de la foi, pour un salut prêt à être révélé dans les derniers temps. Ainsi vous êtes transportés d'allégresse, quoique vous soyez maintenant, pour un peu de temps, puisqu'il le faut, attristés par diverses épreuves, afin que la qualité éprouvée de votre foi – bien plus précieuse que l'or périssable, quoique éprouvé par le feu – se trouve être un sujet de louange, de gloire et d'honneur à la révélation de Jésus-Christ. Vous ne l'avez pas vu, mais vous l'aimez. Maintenant même vous ne le voyez pas, mais vous mettez votre foi en lui et vous êtes transportés d'une joie indicible et glorieuse, tandis que vous obtenez le salut comme aboutissement de votre foi. Ce salut, les prophètes qui ont parlé de la grâce qui vous était destinée en ont fait l'objet de leurs recherches et de leurs investigations. Ils se sont appliqués à découvrir quelle époque et quelles circonstances désignait l'Esprit du Christ qui était en eux, Esprit qui, d'avance, attestait les souffrances du Christ et la gloire qui s'ensuivrait. Il leur fut révélé que ce n'était pas pour eux-mêmes, mais pour vous, qu'ils étaient ministres de ces choses, qui maintenant vous ont été annoncées par l'entremise de ceux qui vous ont communiqué la bonne nouvelle, avec l'Esprit saint envoyé du ciel; c'est en ces mêmes choses que les anges désirent plonger leurs regards. Aussi mobilisez vos facultés mentales, soyez sobres, mettez toute votre espérance dans la grâce apportée par la révélation de Jésus-Christ. Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux désirs que vous aviez auparavant, dans votre ignorance; mais, de même que celui qui vous a appelés est saint, vous aussi devenez saints dans toute votre conduite, puisqu'il est écrit: Vous serez saints, car, moi, je suis saint. Et si vous invoquez comme Père celui qui, impartialement, juge chacun selon ses œuvres, conduisez-vous avec crainte pendant le temps de votre exil. Vous savez en effet que ce n'est pas par des choses périssables – argent ou or – que vous avez été rédimés de votre conduite futile, celle que vous teniez de vos pères, mais par le sang précieux du Christ, comme par celui d'un agneau sans défaut et sans tache. Il a été désigné d'avance, avant la fondation du monde, et il s'est manifesté à la fin des temps, à cause de vous qui, par lui, mettez votre foi en Dieu, celui qui l'a réveillé d'entre les morts et lui a donné la gloire – de sorte que votre foi et votre espérance sont en Dieu. Comme vous vous êtes purifiés, par l'obéissance à la vérité, en vue d'une affection fraternelle sans hypocrisie, aimez-vous les uns les autres avec ferveur, d'un cœur pur. Vous êtes en effet nés de nouveau, non pas d'une semence périssable, mais d'une semence impérissable, par la parole vivante et permanente de Dieu; car tout être qui vit est comme l'herbe, toute sa gloire comme la fleur de l'herbe; l'herbe se dessèche et la fleur tombe, mais la parole du Seigneur demeure pour toujours. Cette parole, c'est la bonne nouvelle qui vous a été annoncée. Rejetez donc toute malfaisance et toute ruse, l'hypocrisie, l'envie et toute médisance; comme des enfants nouveau-nés, aspirez au lait non frelaté de la Parole, afin que, par lui, vous croissiez pour le salut, si vous avez goûté la bonté du Seigneur. Approchez-vous de lui, pierre vivante, rejetée par les humains, certes, mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu. Vous-mêmes, comme des pierres vivantes, construisez-vous pour former une maison spirituelle, un saint sacerdoce, afin d'offrir des sacrifices spirituels, agréés de Dieu, par Jésus-Christ; car voici ce qu'on trouve dans l'Ecriture: Je vais poser en Sion une pierre angulaire, choisie, précieuse, et celui qui croit en elle ne sera jamais pris de honte. L'honneur est donc pour vous qui croyez. Mais, pour les gens sans foi: C'est la pierre que les constructeurs ont rejetée qui est devenue la principale, celle de l'angle, et: une pierre d'achoppement, un rocher qui cause la chute. Ils s'y achoppent en refusant d'obéir à la Parole; c'est aussi à cela qu'ils ont été destinés. Vous, par contre, vous êtes une lignée choisie, un sacerdoce royal, une nation sainte, un peuple que Dieu s'est acquis, pour que vous annonciez les hauts faits de celui qui vous a appelés des ténèbres à son étonnante lumière; vous qui, autrefois, n'étiez pas un peuple, vous êtes maintenant le peuple de Dieu; vous qui n'aviez pas obtenu compassion, vous avez maintenant obtenu compassion. Bien-aimés, je vous encourage, comme des exilés et des étrangers, à vous abstenir des désirs de la chair qui font la guerre à l'âme. Ayez une belle conduite parmi les gens des nations, pour que, sur le point même où ils vous accusent de faire le mal, ils voient vos belles œuvres et glorifient Dieu au jour de son intervention. A cause du Seigneur, soyez soumis à toute institution humaine; au roi, qui est souverain, comme aux gouverneurs qui sont envoyés par lui pour faire justice contre ceux qui font le mal, mais pour louer ceux qui font le bien; la volonté de Dieu, en effet, c'est qu'en faisant le bien vous réduisiez au silence l'ignorance des gens déraisonnables; soyez des hommes libres, sans faire de la liberté un voile pour couvrir la malfaisance: soyez des esclaves de Dieu. Honorez tout le monde, aimez vos frères, craignez Dieu, honorez le roi. Domestiques, soyez, en toute crainte, soumis à vos maîtres; non pas seulement à ceux qui sont bons et conciliants, mais aussi à ceux qui sont difficiles; car c'est une grâce que de supporter des peines par conscience de Dieu, quand on souffre injustement. Quelle gloire y a-t-il, en effet, à endurer de mauvais traitements lorsqu'on a péché? En revanche, si vous endurez la souffrance tout en faisant le bien, c'est une grâce devant Dieu. C'est à cela, en effet, que vous avez été appelés, parce que le Christ lui-même a souffert pour vous, vous laissant un exemple, afin que vous suiviez ses traces: il n'a pas commis de péché, et on n'a pas trouvé de ruse dans sa bouche; quand il était insulté, il ne rendait pas l'insulte; quand il souffrait, il ne proférait pas de menaces, mais il s'en remettait à celui qui juge justement; il a lui-même porté nos péchés en son corps, sur le bois, afin que, morts aux péchés, nous vivions pour la justice; et c'est par ses meurtrissures que vous avez été guéris. Car vous étiez comme des moutons qui s'égaraient, mais maintenant vous êtes retournés vers celui qui est votre berger et votre gardien. Vous de même, femmes, soyez soumises à votre mari; afin que, s'il en est qui refusent d'obéir à la Parole, ils soient gagnés, sans parole, par la conduite de leur femme, en voyant votre conduite pure et respectueuse. Que votre parure ne soit pas ce qui est extérieur – cheveux tressés, ornements d'or, vêtements élégants – mais plutôt celle du cœur, l'être secret, la parure impérissable d'un esprit doux et paisible; voilà qui est d'un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les femmes saintes qui espéraient en Dieu, soumises à leur mari, telle Sara qui obéissait à Abraham et l'appelait seigneur. C'est d'elle que vous êtes devenues les filles en faisant le bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte. Vous de même, maris, menez la vie commune avec compréhension, en tenant compte de la plus grande faiblesse du sexe féminin. Honorez votre femme puisque, avec vous, elle hérite la grâce de la vie, pour que rien ne fasse obstacle à vos prières. Enfin, soyez tous en parfait accord, sensibles aux autres, pleins d'affection fraternelle, d'une tendre bienveillance, d'humilité. Ne rendez pas mal pour mal, ni insulte pour insulte; au contraire, bénissez, car c'est à cela que vous avez été appelés, afin d'hériter une bénédiction. Si, en effet, quelqu'un veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu'il préserve sa langue du mal et ses lèvres de la ruse; qu'il s'éloigne du mal et fasse le bien, qu'il cherche la paix et la poursuive; car le Seigneur a les yeux sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leur prière; mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal. Qui donc pourra vous faire du mal, si vous vous passionnez pour le bien? D'ailleurs, quand vous souffririez pour la justice, heureux seriez-vous! Ne craignez pas ce qu'ils craignent, et ne soyez pas troublés. Mais, dans votre cœur, consacrez le Christ comme Seigneur; soyez toujours prêts à présenter votre défense devant quiconque vous demande de rendre compte de l'espérance qui est en vous, mais faites-le avec douceur et respect, en ayant une bonne conscience; afin que, sur le point même où l'on vous accuse, ceux qui injurient votre bonne conduite dans le Christ soient pris de honte. Mieux vaut en effet souffrir en faisant le bien, si telle est la volonté de Dieu, qu'en faisant le mal. Car le Christ lui-même a souffert une fois pour toutes en rapport avec les péchés, lui, juste, pour des injustes, afin de vous amener à Dieu. Mis à mort quant à la chair, il a été rendu vivant quant à l'Esprit. C'est ainsi qu'il est aussi allé faire la proclamation aux esprits en prison, à ceux qui avaient refusé d'obéir autrefois, lorsque la patience de Dieu attendait – aux jours où Noé bâtissait l'arche dans laquelle un petit nombre de personnes, huit, furent sauvées à travers l'eau. C'était une figure du baptême qui vous sauve à présent – baptême qui n'ôte pas la saleté de la chair, mais qui est l'engagement envers Dieu d'une bonne conscience – par la résurrection de Jésus-Christ qui s'en est allé au ciel, qui est à la droite de Dieu et à qui anges, autorités et puissances ont été soumis. Ainsi donc, puisque le Christ a souffert dans la chair, vous aussi, armez-vous de la même pensée; car celui qui a souffert dans la chair en a fini avec le péché, afin de vivre, non plus selon des désirs humains, mais selon la volonté de Dieu pendant le temps qui lui reste à vivre dans la chair. En effet, vous avez suffisamment accompli, dans le passé, la volonté des gens des nations, en vous livrant à la débauche, aux désirs, à l'ivrognerie, aux orgies, aux beuveries et à des idolâtries infâmes. Ils sont surpris que vous ne couriez pas avec eux vers ce débordement de débauche, et ils calomnient: ils en rendront compte à celui qui est prêt à juger les vivants et les morts. C'est pour cela, en effet, que même aux morts la bonne nouvelle a été annoncée, afin qu'après avoir été jugés humainement, quant à la chair, ils vivent selon Dieu quant à l'Esprit. La fin de tout s'est approchée; soyez donc pondérés et sobres en vue de la prière. Avant tout, ayez les uns pour les autres un amour fervent, car l'amour couvre une multitude de péchés. Exercez l'hospitalité les uns envers les autres, sans maugréer. Que chacun mette au service des autres le don qu'il a reçu de la grâce; vous serez ainsi de bons intendants de la grâce si diverse de Dieu. Si quelqu'un parle, qu'il parle de façon à communiquer les paroles de Dieu; si quelqu'un sert, qu'il serve par la force que Dieu lui accorde, afin qu'en tout Dieu soit glorifié par Jésus-Christ, à qui sont la gloire et le pouvoir à tout jamais. Amen! Bien-aimés, ne soyez pas surpris de l'embrasement qui sévit parmi vous pour vous mettre à l'épreuve, comme s'il vous arrivait quelque chose d'étrange. Au contraire, réjouissez-vous d'avoir part aux souffrances du Christ, afin qu'aussi vous vous réjouissiez et soyez transportés d'allégresse à la révélation de sa gloire. Si vous êtes insultés pour le nom du Christ, heureux êtes-vous, car l'Esprit glorieux, l'Esprit de Dieu, repose sur vous! Cependant, qu'aucun de vous ne souffre comme meurtrier, comme voleur, parce qu'il fait le mal ou parce qu'il se mêle des affaires d'autrui; mais si c'est comme chrétien, qu'il n'en ait pas honte; qu'il glorifie plutôt Dieu en ce nom. Car c'est le moment où le jugement commence par la maison de Dieu. Or si c'est par nous qu'il débute, quelle sera la fin de ceux qui refusent d'obéir à la bonne nouvelle de Dieu? Et si le juste n'est sauvé que difficilement, que deviendra celui qui est impie et pécheur? Ainsi, qu'en faisant le bien ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu s'en remettent au Créateur, qui est digne de confiance. J'encourage donc les anciens qui sont parmi vous, moi qui suis un ancien comme eux, un témoin des souffrances du Christ ayant part à la gloire qui va être révélée: faites paître le troupeau de Dieu qui est chez vous; veillez sur lui, non pas par contrainte, mais volontairement, selon Dieu; non pas pour des gains honteux, mais avec ardeur; non pas en dominant comme des seigneurs sur ceux qui vous ont été confiés, mais en étant des modèles pour le troupeau; et, lorsque le maître berger se manifestera, vous obtiendrez la couronne inaltérable de la gloire. De même, jeunes gens, soyez soumis aux anciens. Tous, revêtez-vous de l'humilité dans vos rapports mutuels, car Dieu résiste aux orgueilleux, mais il accorde sa grâce aux humbles. Abaissez-vous donc sous la main puissante de Dieu, pour qu'il vous élève en temps voulu. Déchargez-vous sur lui de toutes vos inquiétudes, car il prend soin de vous. Soyez sobres, veillez. Votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer; opposez-vous à lui, fermes dans la foi, sachant que les mêmes souffrances sont imposées à vos frères dans le monde. Quand vous aurez souffert un peu de temps, le Dieu de toute grâce, qui, en Jésus-Christ, vous a appelés à sa gloire éternelle, vous formera lui-même, vous affermira, vous rendra forts et inébranlables. A lui le pouvoir pour toujours! Amen! C'est par Silvain, que je considère comme un frère digne de confiance, que je vous écris ces quelques mots, pour vous encourager et pour témoigner que c'est bien dans la vraie grâce de Dieu que vous vous tenez. Celle qui, à Babylone, a été choisie comme vous vous salue, de même que mon fils Marc. Saluez-vous les uns les autres par le baiser de l'amour. Paix à vous tous qui êtes dans le Christ! Syméon Pierre, esclave et apôtre de Jésus-Christ, à ceux qui ont reçu en partage une foi de même prix que la nôtre, par la justice de notre Dieu et Sauveur Jésus-Christ: Que la grâce et la paix vous soient multipliées par la connaissance de Dieu et de Jésus, notre Seigneur! Sa divine puissance nous a donné tout ce qui contribue à la vie et à la piété, en nous faisant connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et sa propre force. Par celles-ci, les promesses les plus précieuses et les plus grandes nous ont été données, afin que par elles vous échappiez à la pourriture que le désir entretient dans le monde et que vous ayez part à la nature divine. Pour cette raison même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la force morale, à la force morale la connaissance, à la connaissance la maîtrise de soi, à la maîtrise de soi la persévérance, à la persévérance la piété, à la piété l'affection fraternelle, à l'affection fraternelle l'amour. En effet, si ces qualités sont en vous et y foisonnent, elles ne vous laissent pas sans activité ni sans fruit pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ; mais celui chez qui elles ne sont pas présentes est un aveugle; il a les yeux fermés, il oublie la purification de ses péchés d'autrefois. Aussi, mes frères, efforcez-vous d'autant plus de confirmer l'appel qui vous a été adressé et le choix dont vous avez été l'objet. Si vous faites cela, vous ne trébucherez jamais. C'est ainsi que vous sera largement accordée l'entrée dans le royaume éternel de Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur. Voilà pourquoi je vais toujours vous rappeler ces choses, bien que vous les sachiez et que vous soyez affermis dans la vérité présente. J'estime juste, aussi longtemps que je suis dans cette tente, de vous tenir en éveil par ces rappels, car je sais bien, comme notre Seigneur Jésus-Christ me l'a lui-même appris, que le moment où je vais me défaire de cette tente est imminent. Mais je m'efforcerai de faire en sorte qu'après mon départ vous puissiez en toute occasion vous souvenir de tout cela. Ce n'est pas, en effet, en suivant des fables habilement conçues que nous vous avons fait connaître la puissance et l'avènement de notre Seigneur Jésus-Christ, mais parce que nous avons été témoins oculaires de sa grandeur; car il a reçu honneur et gloire de Dieu, le Père, quand la voix vint à lui de la gloire magnifique: « Mon Fils bien-aimé, c'est lui; c'est en lui que, moi, j'ai pris plaisir. » Nous avons nous-mêmes entendu cette voix venue du ciel lorsque nous étions avec lui sur la montagne sacrée. Et nous estimons d'autant plus ferme la parole prophétique, à laquelle vous faites bien de prêter attention comme à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour commence à poindre et que l'étoile du matin se lève dans votre cœur. Vous savez, avant tout, qu'aucun message de prophète, dans l'Ecriture, ne relève d'une interprétation particulière. En effet, aucun message de prophète n'a jamais été apporté par une volonté humaine: c'est portés par l'Esprit saint que des humains ont parlé de la part de Dieu. Cependant il y a eu des prophètes de mensonge parmi le peuple; de même, il y aura parmi vous des maîtres de mensonge qui introduiront insidieusement des doctrines de perdition, allant jusqu'à renier le Maître qui les a achetés. Ils attireront sur eux une perdition soudaine. Beaucoup les suivront dans leurs débauches et, à cause d'eux, on calomniera la voie de la vérité. Par avidité, ils vous exploiteront au moyen de paroles artificieuses. Pour eux, depuis longtemps, le jugement n'est pas inactif: leur perdition n'est pas en sommeil. Si Dieu, en effet, n'a pas épargné les anges qui avaient péché, mais s'il les a livrés et précipités dans des chaînes de ténèbres où ils sont gardés en vue du jugement; s'il n'a pas épargné le monde ancien, mais s'il a gardé le huitième homme, Noé, héraut de la justice, lorsqu'il a fait venir le déluge sur un monde d'impies; s'il a condamné à la destruction et réduit en cendres les villes de Sodome et Gomorrhe, les donnant aux impies comme exemple de ce qui les attend, mais s'il a délivré Loth le juste, profondément affligé par la conduite débauchée de ces criminels – car ce juste, qui habitait au milieu d'eux, tourmentait jour après jour son âme de juste à cause du mal qu'il voyait et entendait – c'est donc que le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les gens pieux et réserver les injustes pour les châtier au jour du jugement, surtout ceux qui, dans un appétit de souillure, courent après la chair et méprisent la seigneurie. Présomptueux, arrogants, ils n'ont pas peur d'injurier les gloires, alors que des anges, supérieurs en force et en puissance, ne portent pas contre elles de jugement injurieux devant le Seigneur! Mais eux, semblables à des animaux dépourvus de raison et destinés par nature à être capturés et à tomber en pourriture, ils injurient ce qu'ils ne connaissent pas; ils pourriront comme pourrissent les bêtes, recueillant l'injustice en salaire de l'injustice. Ils trouvent leur plaisir à se livrer à la volupté en plein jour. Ils ne sont que taches et défauts, ils se délectent de leurs tromperies tout en festoyant avec vous, ils ont les yeux pleins d'adultère et, insatiables de péché, ils séduisent les gens mal affermis; ils ont le cœur exercé à l'avidité; ce sont des enfants maudits. Après avoir quitté la voie droite, ils se sont égarés en suivant la voie de Balaam de Bosor, qui aima le salaire de l'injustice, mais qui fut repris pour sa propre transgression: une bête de somme dépourvue de langage fit entendre un langage humain et arrêta la démence du prophète. Ce sont des fontaines sans eau, des nuages que chasse la tempête; l'obscurité des ténèbres leur est réservée. Avec des discours creux, d'une monstrueuse insolence, ils séduisent, par les désirs de débauche de la chair, ceux qui viennent à peine d'échapper aux gens qui vivent dans l'égarement; ils leur promettent la liberté, alors qu'ils sont eux-mêmes esclaves de la pourriture – car chacun est l'esclave de ce qui le domine. En effet, si après avoir échappé aux souillures du monde par la connaissance de Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur, ils se laissent de nouveau prendre et dominer par elles, leur condition dernière est pire que la première. Car il aurait mieux valu pour eux ne pas avoir connu la voie de la justice que de l'avoir connue et de se détourner du saint commandement qui leur avait été transmis. Il leur est arrivé ce que dit le proverbe véridique: Le chien est retourné à son vomissement, et la truie à peine lavée va se vautrer dans le bourbier. Bien-aimés, c'est déjà la seconde lettre que je vous écris. En toutes deux, je fais appel à des souvenirs, pour éveiller en vous une claire intelligence, pour que vous vous souveniez des paroles dites à l'avance par les saints prophètes et du commandement de vos apôtres, commandement de celui qui est Seigneur et Sauveur. Vous savez, avant tout, que dans les derniers jours il viendra des moqueurs pleins de moqueries, qui iront au gré de leurs propres désirs et diront: « Où est la promesse de son avènement? Car, depuis que les pères se sont endormis dans la mort, tout demeure comme depuis le commencement de la création. » En effet, ils oublient volontairement qu'il y eut, autrefois, des cieux et une terre qui surgit de l'eau et se tint au milieu de l'eau par la parole de Dieu, et que par cela même le monde d'alors disparut, submergé par l'eau; or c'est par la même parole que les cieux et la terre de maintenant sont gardés en réserve pour le feu, en vue du jour du jugement et de la perdition des impies. Il est cependant un point que vous ne devez pas oublier, bien-aimés: c'est que pour le Seigneur un jour est comme mille ans et mille ans comme un jour. Le Seigneur ne retarde pas l'accomplissement de la promesse, comme quelques-uns le pensent. Il est patient envers vous: il ne souhaite pas que quelqu'un se perde, mais que tous accèdent à un changement radical. Cependant le jour du Seigneur viendra, comme un voleur. En ce jour-là, les cieux passeront avec fracas, les éléments embrasés se dissoudront et la terre, avec ses œuvres, sera mise à découvert. Puisque tout cela est appelé à se dissoudre ainsi, comment ne devriez-vous pas vivre! C'est avec une conduite sainte et avec piété qu'il vous faut attendre et hâter l'avènement du jour de Dieu, où les cieux enflammés se dissoudront et où les éléments embrasés se fondront. Or nous attendons, selon sa promesse, des cieux nouveaux et une terre nouvelle, où la justice habite. Aussi, bien-aimés, dans cette attente, efforcez-vous d'être trouvés par lui sans tache et sans défaut dans la paix. Considérez que la patience de notre Seigneur est votre salut, comme Paul, notre frère bien-aimé, vous l'a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée. C'est ce qu'il fait dans toutes les lettres où il parle de ces sujets; il s'y trouve des passages difficiles à comprendre, dont les gens ignorants et mal affermis tordent le sens, comme ils le font aussi avec les autres Ecritures, pour leur propre perdition. Puisque vous êtes prévenus, bien-aimés, soyez sur vos gardes, de peur qu'entraînés par l'égarement des impies vous ne veniez à déchoir de votre fermeté; croissez plutôt dans la grâce et la connaissance de Jésus-Christ, notre Seigneur et Sauveur. A lui la gloire, maintenant et jusqu'au jour de l'éternité! Amen! Ce qui était dès le commencement, ce que nous avons entendu, ce que nous avons vu de nos yeux, ce que nous avons contemplé et que nos mains ont palpé, – il s'agit de la parole de la vie (car la vie s'est manifestée, nous avons vu, nous rendons témoignage et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui s'est manifestée à nous) – ce que nous avons vu et entendu, nous vous l'annonçons, à vous aussi, pour que vous aussi vous soyez en communion avec nous. Or notre communion est avec le Père et avec son Fils, Jésus-Christ. Cela, nous, nous l'écrivons, pour que notre joie soit complète. Le message que nous avons entendu de lui et que nous vous annonçons, c'est que Dieu est lumière, et qu'il n'y a pas en lui de ténèbres. Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, et que nous marchions dans les ténèbres, nous mentons et nous ne faisons pas la vérité. Mais si nous marchons dans la lumière, comme lui-même est dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus, son Fils, nous purifie de tout péché. Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes, et la vérité n'est pas en nous. Si nous reconnaissons nos péchés, il est juste et digne de confiance: il nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de toute injustice. Si nous disons que nous n'avons pas péché, nous faisons de lui un menteur, et sa parole n'est pas en nous. Mes enfants, je vous écris cela pour que vous ne péchiez pas. Mais si quelqu'un vient à pécher, nous avons un défenseur auprès du Père, Jésus-Christ, qui est juste. Il est lui-même l'expiation pour nos péchés; non pas seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier. A ceci nous savons que nous le connaissons: si nous gardons ses commandements. Celui qui dit: « Je le connais » et qui ne garde pas ses commandements est un menteur, et la vérité n'est pas en lui. Mais celui qui garde sa parole, l'amour de Dieu est vraiment accompli en lui. A ceci nous savons que nous sommes en lui: celui qui dit demeurer en lui doit marcher aussi comme lui a marché. Bien-aimés, ce n'est pas un commandement nouveau que je vous écris, mais un commandement ancien, que vous aviez dès le commencement; ce commandement ancien, c'est la parole que vous avez entendue. D'autre part, c'est un commandement nouveau que je vous écris; ce qui est vrai en lui et en vous, car les ténèbres passent, et la vraie lumière brille déjà. Celui qui dit être dans la lumière, tout en détestant son frère, est encore dans les ténèbres. Celui qui aime son frère demeure dans la lumière, et en lui il n'y a pas de cause de chute. Mais celui qui déteste son frère est dans les ténèbres; il marche dans les ténèbres et ne sait pas où il va, parce que les ténèbres ont rendu ses yeux aveugles. Je vous écris, mes enfants, parce que vos péchés vous sont pardonnés à cause de son nom. Je vous écris, pères, parce que vous connaissez celui qui est dès le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le Mauvais. Je vous ai écrit, mes enfants, parce que vous connaissez le Père. Je vous ai écrit, pères, parce que vous connaissez celui qui est dès le commencement. Je vous ai écrit, jeunes gens, parce que vous êtes forts, que la parole de Dieu demeure en vous et que vous avez vaincu le Mauvais. N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde. Si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui; car tout ce qui est dans le monde, le désir de la chair, le désir des yeux et la confiance présomptueuse en ses ressources, tout cela n'est pas du Père, mais du monde. Or le monde passe, et son désir aussi; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure pour toujours. Mes enfants, c'est la dernière heure; vous avez entendu dire qu'un antichrist vient, et il y a maintenant beaucoup d'antichrists: de là nous savons que c'est la dernière heure. Ils sont sortis de chez nous, mais ils n'étaient pas des nôtres; car, s'ils avaient été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous; mais ainsi, il est manifeste qu'aucun d'eux n'est des nôtres. Quant à vous, vous avez une onction de celui qui est saint, et tous, vous savez. Je vous ai écrit, non parce que vous ne sauriez pas la vérité, mais parce que vous la savez, et parce qu'aucun mensonge n'est de la vérité. Qui est le menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ? Le voilà, l'antichrist, celui qui renie le Père et le Fils. Quiconque renie le Fils n'a pas non plus le Père; celui qui reconnaît le Fils a aussi le Père. Quant à vous, que demeure en vous ce que vous avez entendu dès le commencement. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez, vous aussi, dans le Fils et dans le Père. La promesse qu'il nous a faite, lui, c'est la vie éternelle. Je vous ai écrit cela au sujet de ceux qui vous égarent. Quant à vous, l'onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n'avez pas besoin que quelqu'un vous instruise; mais comme son onction vous instruit sur tout, qu'elle est vraie et qu'elle n'est pas mensonge, demeurez en lui comme elle vous y a instruits. Et maintenant, mes enfants, demeurez en lui, pour que, quel que soit le moment de sa manifestation, nous ayons de l'assurance, et qu'aucune honte ne nous fasse nous éloigner de lui à son avènement. Si vous savez qu'il est juste, sachez que quiconque fait la justice est né de lui. Voyez quel amour le Père nous a donné, pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes! Si le monde ne nous connaît pas, c'est qu'il ne l'a jamais connu. Bien-aimés, maintenant nous sommes enfants de Dieu, et ce que nous serons ne s'est pas encore manifesté; mais nous savons que, quel que soit le moment de sa manifestation, nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur. Quiconque fait le péché fait aussi le mal; c'est le péché qui est le mal. Or, vous le savez, il s'est manifesté, lui, pour enlever les péchés; et il n'y a pas de péché en lui. Quiconque demeure en lui ne pèche pas; quiconque pèche ne le connaît pas, il ne l'a jamais vu. Mes enfants, que personne ne vous égare. Celui qui fait la justice est juste, comme lui est juste. Celui qui fait le péché est du diable, car le diable pèche dès le commencement. Si le Fils de Dieu s'est manifesté, c'est pour détruire les œuvres du diable. Quiconque est né de Dieu ne fait pas de péché, parce que la semence de Dieu demeure en lui; il ne peut pas pécher, puisqu'il est né de Dieu. C'est en cela que les enfants de Dieu et les enfants du diable sont manifestes: quiconque ne fait pas la justice n'est pas de Dieu, tout comme celui qui n'aime pas son frère. Voici le message que vous avez entendu dès le commencement: aimons-nous les uns les autres; ne faisons pas comme Caïn, qui était du Mauvais et qui tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il? Parce que ses œuvres étaient mauvaises, et que celles de son frère étaient justes. Ne vous étonnez pas, frères, si le monde vous déteste. Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères. Celui qui n'aime pas demeure dans la mort. Quiconque déteste son frère est homicide, et vous savez qu'aucun homicide n'a la vie éternelle demeurant en lui. A ceci nous connaissons l'amour: c'est que lui s'est défait de sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons nous défaire de notre vie pour les frères. Mais si quelqu'un possède les ressources du monde, qu'il voie son frère dans le besoin et qu'il lui ferme son cœur, comment l'amour de Dieu demeure-t-il en lui? Mes enfants, n'aimons pas en parole, avec la langue, mais en œuvre et en vérité. A cela nous saurons que nous sommes de la vérité, et nous apaiserons notre cœur devant lui; car si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur et il connaît tout. Bien-aimés, si notre cœur ne nous condamne pas, nous avons de l'assurance auprès de Dieu. Quoi que nous demandions, nous le recevons de lui, parce que nous gardons ses commandements et que nous faisons ce qui est agréé de lui. Voici son commandement: que nous croyions au nom de son Fils Jésus-Christ, et que nous nous aimions les uns les autres, selon le commandement qu'il nous a donné. Celui qui garde ses commandements demeure en Dieu, comme Dieu en lui; à ceci nous savons qu'il demeure en nous: par l'Esprit qu'il nous a donné. Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit; examinez plutôt les esprits pour savoir s'ils sont de Dieu, car beaucoup de prophètes de mensonge sont sortis dans le monde. A ceci vous connaissez l'Esprit de Dieu: tout esprit qui reconnaît Jésus-Christ venu en chair est de Dieu; et tout esprit qui ne reconnaît pas Jésus n'est pas de Dieu; c'est celui de l'antichrist, dont vous avez entendu dire qu'il vient, et qui maintenant est déjà dans le monde. Vous, mes enfants, vous êtes de Dieu, et vous les avez vaincus, car celui qui est en vous est plus grand que celui qui est dans le monde. Eux, ils sont du monde; c'est pourquoi leur parole est du monde, et le monde les écoute. Nous, nous sommes de Dieu; celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute pas: c'est à cela que nous connaissons l'Esprit de la vérité et l'esprit de l'égarement. Bien-aimés, aimons-nous les uns les autres; car l'amour est de Dieu, et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas n'a jamais connu Dieu, car Dieu est amour. C'est en ceci que l'amour de Dieu s'est manifesté parmi nous: Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Et cet amour, ce n'est pas que, nous, nous ayons aimé Dieu, mais que lui nous a aimés et qu'il a envoyé son Fils comme l'expiation pour nos péchés. Bien-aimés, si Dieu nous a tant aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres. Personne n'a jamais vu Dieu. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, et son amour est accompli en nous. A ceci nous savons que nous demeurons en lui, comme lui en nous: c'est qu'il nous a donné de son Esprit. Et nous, nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé le Fils comme sauveur du monde. Celui qui reconnaît que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui, comme lui en Dieu. Et nous, nous connaissons l'amour que Dieu a pour nous, et nous l'avons cru. Dieu est amour; celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui. C'est en cela que l'amour est accompli parmi nous, pour que nous ayons de l'assurance au jour du jugement: tel il est, lui, tels nous sommes aussi dans ce monde. Il n'y a pas de crainte dans l'amour, mais l'amour accompli bannit la crainte, car la crainte suppose un châtiment, et celui qui craint n'est pas accompli dans l'amour. Quant à nous, nous aimons, parce que lui nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit: « J'aime Dieu », et qu'il déteste son frère, c'est un menteur, car celui qui n'aime pas son frère, qu'il voit, ne peut aimer Dieu, qu'il ne voit pas. Et nous avons de lui ce commandement: que celui qui aime Dieu aime aussi son frère. Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu, et quiconque aime celui qui fait naître aime aussi celui qui est né de lui. A ceci nous savons que nous aimons les enfants de Dieu: quand nous aimons Dieu et que nous agissons selon ses commandements. Car l'amour de Dieu, c'est que nous gardions ses commandements. Et ses commandements ne sont pas un fardeau, parce que tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde; et la victoire qui a vaincu le monde, c'est notre foi. Qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu? C'est lui, Jésus-Christ, qui est venu par l'eau et le sang; non pas avec l'eau seulement, mais avec l'eau et avec le sang; et c'est l'Esprit qui rend témoignage, parce que l'Esprit est la vérité. Car il y en a trois qui rendent témoignage: l'Esprit, l'eau et le sang, et les trois sont d'accord. Si nous recevons le témoignage des humains, le témoignage de Dieu est plus grand; car le témoignage de Dieu, c'est qu'il rend témoignage à son Fils. Celui qui met sa foi dans le Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même; celui qui n'a pas foi en Dieu fait de lui un menteur, puisqu'il n'a pas mis sa foi dans le témoignage que Dieu a rendu à son Fils. Ce témoignage, c'est que Dieu nous a donné la vie éternelle; et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils a la vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Cela, je vous l'ai écrit pour que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui mettez votre foi dans le nom du Fils de Dieu. L'assurance que nous avons auprès de lui, c'est que, si nous demandons quoi que ce soit selon sa volonté, il nous entend. Et si nous savons qu'il nous entend, quoi que nous demandions, nous savons que nous avons ce que nous lui avons demandé. Si quelqu'un voit son frère commettre un péché qui ne mène pas à la mort, qu'il demande, et il lui donnera la vie; il s'agit de ceux qui commettent un péché qui ne mène pas à la mort. Il y a un péché qui mène à la mort, ce n'est pas pour celui-là que je dis de demander. Toute injustice est péché – et il y a un péché qui ne mène pas à la mort. Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche pas; mais celui qui naît de Dieu le garde, et le Mauvais ne le touche pas. Nous savons que nous sommes de Dieu, et que le monde entier gît au pouvoir du Mauvais. Mais nous savons aussi que le Fils de Dieu est venu, et qu'il nous a donné l'intelligence pour que nous connaissions celui qui est le Vrai; et nous sommes dans le Vrai, en son Fils Jésus-Christ. C'est lui le vrai Dieu et la vie éternelle. Mes enfants, gardez-vous des idoles. L'ancien, à la Dame choisie et à ses enfants que, moi, j'aime dans la vérité – et non pas moi seulement, mais aussi tous ceux qui connaissent la vérité – à cause de la vérité qui demeure en nous et qui sera avec nous pour toujours: La grâce, la compassion et la paix de Dieu, le Père, et de Jésus-Christ, le Fils du Père, seront avec nous dans la vérité et l'amour. Je me suis beaucoup réjoui de trouver quelques-uns de tes enfants vivant dans la vérité, selon le commandement que nous avons reçu du Père. Et maintenant, chère Dame, je te demande – ce que je t'écris n'est pas un commandement nouveau, mais seulement celui que nous avons eu dès le commencement – que nous nous aimions les uns les autres. Et l'amour consiste à vivre selon ses commandements. C'est là le commandement dans lequel vous devez vivre, comme vous l'avez entendu dès le commencement. En effet, beaucoup d'imposteurs sont sortis dans le monde, qui ne reconnaissent pas Jésus-Christ venant en chair. Voilà l'imposteur et l'antichrist. Prenez garde à vous-mêmes, afin de ne pas perdre le fruit de notre travail, mais de recevoir une pleine récompense. Quiconque va plus loin et ne demeure pas dans l'enseignement du Christ n'a pas Dieu; celui qui demeure dans cet enseignement a le Père et le Fils. Si quelqu'un vient vous voir sans apporter cet enseignement, ne le recevez pas chez vous et ne lui dites même pas bonjour. Car celui qui lui dit bonjour se rend complice de ses œuvres mauvaises. Quoique j'aie beaucoup à vous écrire, je n'ai pas souhaité le faire avec le papier et l'encre; mais j'espère aller vous voir et vous parler de vive voix, pour que notre joie soit complète. Les enfants de ta sœur choisie te saluent. L'ancien, à Gaïos, le bien-aimé, que, moi, j'aime dans la vérité. Bien-aimé, je souhaite que tu prospères à tous égards et que tu sois en bonne santé, tout comme ton âme prospère. Je me suis beaucoup réjoui, en effet, lorsque des frères sont venus, et qu'ils ont rendu témoignage à la vérité qui est en toi et à la manière dont, toi, tu vis dans la vérité. Je n'ai pas de plus grande joie que d'entendre dire que mes enfants vivent dans la vérité. Bien-aimé, tu agis selon la foi dans tout ce que tu fais pour les frères, même étrangers; ils ont rendu témoignage à ton amour devant l'Eglise. Tu feras bien de leur fournir, d'une manière digne de Dieu, ce dont ils ont besoin pour leur voyage. Car c'est pour le Nom qu'ils sont sortis, sans rien recevoir des gens des nations. Nous, donc, nous devons accueillir de telles personnes, pour être des collaborateurs de la vérité. J'ai écrit quelque chose à l'Eglise; mais Diotrèphe, qui se plaît à être le premier parmi eux, ne nous accueille pas. C'est pourquoi, si je viens, je rappellerai les œuvres qu'il fait, en répandant contre nous des paroles mauvaises; non content de cela, lui-même n'accueille pas les frères, et ceux qui souhaitent le faire, il les en empêche et il les chasse de l'Eglise. Bien-aimé, n'imite pas le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien est de Dieu; celui qui fait le mal n'a pas vu Dieu. Tous, et la vérité elle-même, rendent témoignage à Démétrios; nous aussi, nous lui rendons témoignage, et tu sais que notre témoignage est vrai. J'aurais beaucoup à t'écrire, mais je ne veux pas le faire avec l'encre et la plume. J'espère te voir bientôt, et nous parlerons de vive voix. Que la paix soit avec toi! Les amis te saluent. Salue les amis, chacun par son nom. Judas, esclave de Jésus-Christ et frère de Jacques, à ceux qui sont appelés, aimés de Dieu, le Père, et gardés pour Jésus-Christ: Que la compassion, la paix et l'amour vous soient multipliés! Bien-aimés, comme je consacrais tous mes efforts à vous écrire au sujet de notre salut commun, j'ai été contraint de le faire afin de vous encourager à combattre pour la foi qui a été transmise aux saints une fois pour toutes. Car il s'est glissé certains hommes, dont le jugement est écrit depuis longtemps, des impies qui changent en débauche la grâce de notre Dieu et qui renient Jésus-Christ, notre seul Maître et Seigneur. A vous qui savez tout cela, je souhaite rappeler que le Seigneur, après avoir sauvé un peuple de l'Egypte, a fait ensuite disparaître ceux qui avaient refusé de croire; les anges qui n'avaient pas gardé la dignité de leur rang, mais qui avaient quitté leur propre demeure, il les garde dans des liens éternels, au fond des ténèbres, en vue du jugement du grand jour. De même, Sodome et Gomorrhe et les villes voisines – qui, d'une manière semblable, se sont livrées à l'inconduite sexuelle et ont couru après des êtres d'une autre nature – sont données en exemple, soumises à la peine d'un feu éternel. D'une façon semblable, eux aussi, au gré de leurs rêves, souillent la chair, méprisent la seigneurie et injurient les gloires. Or, lorsqu'il contestait avec le diable et discutait au sujet du corps de Moïse, l'archange Michel n'osa pas porter un jugement injurieux, mais il dit: Que le Seigneur te rabroue! Eux, au contraire, ils injurient ce qu'ils ne connaissent pas; et ce qu'ils savent par instinct, comme des animaux dépourvus de raison, c'est cela même qui les pourrit. Malheureux sont-ils! Car ils ont suivi la voie de Caïn; c'est dans l'égarement de Balaam que, pour un salaire, ils se sont jetés; et c'est dans la révolte de Coré qu'ils ont disparu! Ces gens-là sont les écueils de vos repas fraternels, où ils festoient et se repaissent sans crainte, nuées sans eau emportées par les vents, arbres de fin d'automne sans fruits, deux fois morts, déracinés, vagues sauvages de la mer rejetant l'écume de leurs turpitudes, astres errants auxquels l'obscurité des ténèbres est réservée pour toujours! C'est aussi à leur sujet qu'Hénoch, le septième depuis Adam, a dit en prophète: « Le Seigneur est venu avec ses saints par dizaines de milliers, afin d'exercer le jugement contre tous et de les confondre pour toutes leurs œuvres d'impiété et pour toutes les paroles dures qu'ont proférées contre lui les pécheurs impies. » Ce sont des gens qui maugréent, qui se plaignent de leur sort et qui vont au gré de leurs propres désirs; leur bouche parle avec une monstrueuse insolence, alors qu'ils flattent les gens par intérêt. Mais vous, bien-aimés, souvenez-vous des paroles dites à l'avance par les apôtres de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils vous disaient: « Dans les derniers temps, il y aura des moqueurs qui iront au gré de leurs propres désirs, en impies. » Les voilà, les fauteurs de divisions, les êtres animaux, ceux qui n'ont pas l'Esprit. Mais vous, bien-aimés, construisez-vous sur votre très sainte foi, priez par l'Esprit saint, gardez-vous dans l'amour de Dieu, en attendant la compassion de notre Seigneur Jésus-Christ pour la vie éternelle. Ayez compassion de ceux qui hésitent; d'autres, sauvez-les en les arrachant au feu; pour d'autres enfin, ayez une compassion mêlée de crainte, détestant jusqu'à la tunique tachée par la chair. A celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire tenir devant sa gloire, sans défaut, dans l'allégresse, à Dieu seul, notre Sauveur, par Jésus-Christ, notre Seigneur, soient gloire, majesté, pouvoir et autorité dès avant tous les temps, maintenant et pour tous les temps! Amen! Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses esclaves ce qui doit arriver bientôt; il l'a signifiée en envoyant son ange à son esclave Jean, qui a témoigné de tout ce qu'il a vu: la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ. Heureux celui qui lit à haute voix les paroles de la prophétie, comme ceux qui les entendent et qui gardent ce qui y est écrit! Car le temps est proche. Jean, aux sept Eglises qui sont en Asie: Grâce et paix à vous de la part de celui qui est, qui était et qui vient, de la part des sept esprits qui sont devant son trône et de la part de Jésus-Christ, le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts et le chef des rois de la terre! A celui qui nous aime, qui nous a délivrés de nos péchés par son sang et qui a fait de nous un royaume, des prêtres pour son Dieu et Père, à lui la gloire et le pouvoir à tout jamais! Amen! Il vient avec les nuées: tous le verront, même ceux qui l'ont transpercé, et toutes les tribus de la terre se lamenteront à son sujet. Oui, amen! C'est moi qui suis l'alpha et l'oméga, dit le Seigneur Dieu, celui qui est, qui était et qui vient, le Tout-Puissant. Moi, Jean, votre frère, qui prends part à la détresse, à la royauté et à la persévérance en Jésus, j'étais dans l'île appelée Patmos à cause de la parole de Dieu et du témoignage de Jésus quand je fus saisi par l'Esprit, au jour du Seigneur; j'entendis derrière moi une voix, forte comme le son d'une trompette, qui disait: Ce que tu vois, écris-le dans un livre, et envoie-le aux sept Eglises: à Ephèse, à Smyrne, à Pergame, à Thyatire, à Sardes, à Philadelphie et à Laodicée. Je me retournai pour voir celui qui parlait avec moi. Quand je me fus retourné, je vis sept porte-lampes d'or et, au milieu des porte-lampes, quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme. Il était vêtu d'une longue robe et portait une ceinture d'or à la poitrine. Sa tête et ses cheveux étaient blancs comme laine blanche, comme neige. Ses yeux étaient comme un feu flamboyant, ses pieds ressemblaient à du bronze incandescent, et sa voix était comme le bruit de grandes eaux. Il avait dans sa main droite sept étoiles; de sa bouche sortait une épée acérée, à deux tranchants, et son visage était comme le soleil lorsqu'il brille dans toute sa puissance. Quand je le vis, je tombai à ses pieds, comme mort. Alors il posa sur moi sa main droite, en disant: N'aie pas peur! C'est moi qui suis le premier et le dernier, le vivant. Je suis mort, mais je suis vivant à tout jamais, et j'ai les clefs de la mort et du séjour des morts. Ecris donc ce que tu as vu, ce qui est et ce qui va arriver après. Quant au mystère des sept étoiles que tu as vues dans ma main droite, et aux sept porte-lampes d'or, les sept étoiles sont les anges des sept Eglises, et les sept porte-lampes sont les sept Eglises. A l'ange de l'Eglise d'Ephèse, écris: Voici ce que dit celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite, celui qui marche au milieu des sept porte-lampes d'or: Je connais tes œuvres, ton travail et ta persévérance; je sais bien que tu ne peux pas supporter les méchants: tu as mis à l'épreuve ceux qui se disent apôtres et ne le sont pas, et tu les as trouvés menteurs. Tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de mon nom et tu ne t'es pas lassé. Mais j'ai ceci contre toi: tu as abandonné ton amour premier. Souviens-toi donc d'où tu es tombé, change radicalement et reviens à tes œuvres premières; sinon, si tu ne changes pas radicalement, je viendrai à toi et j'enlèverai ton porte-lampes de sa place. Cependant, tu as ceci pour toi: tu détestes les œuvres des Nicolaïtes, œuvres que moi-même je déteste. Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises! Au vainqueur, je donnerai de manger de l'arbre de la vie qui est dans le paradis de Dieu. A l'ange de l'Eglise de Smyrne, écris: Voici ce que dit le premier et le dernier, celui qui est mort et qui a repris vie: Je connais ta détresse, ta pauvreté – pourtant tu es riche – et les calomnies de ceux qui se disent juifs et ne le sont pas: ils sont une synagogue du Satan. N'aie aucune peur de ce que tu vas souffrir. Le diable va jeter quelques-uns d'entre vous en prison, pour que vous soyez mis à l'épreuve: vous connaîtrez la détresse pendant dix jours. Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de la vie. Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises! Le vainqueur n'a rien à craindre de la seconde mort. A l'ange de l'Eglise de Pergame, écris: Voici ce que dit celui qui a l'épée acérée à deux tranchants: Je sais bien où tu habites; c'est là que se trouve le trône du Satan. Tu es attaché à mon nom, et tu n'as pas renié ma foi, même aux jours où Antipas, mon témoin fidèle, a été tué chez vous, là où le Satan habite. Mais j'ai contre toi certains griefs: tu as là des gens attachés à l'enseignement de Balaam, qui enseignait à Balaq comment causer la chute des Israélites en les incitant à manger des viandes sacrifiées aux idoles et à se prostituer. De même, tu as, toi aussi, des gens qui sont pareillement attachés à l'enseignement des Nicolaïtes. Change donc radicalement; sinon je viendrai à toi bientôt, et je leur ferai la guerre avec l'épée de ma bouche. Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises! Au vainqueur, je donnerai de la manne cachée et un caillou blanc; sur ce caillou est écrit un nom nouveau que personne ne connaît, sinon celui qui le reçoit. A l'ange de l'Eglise de Thyatire, écris: Voici ce que dit le Fils de Dieu, celui qui a les yeux comme un feu flamboyant et dont les pieds ressemblent à du bronze: Je connais tes œuvres, ton amour, ta foi, ton service et ta persévérance; je sais bien que tes dernières œuvres sont plus nombreuses que les premières. Cependant, j'ai ceci contre toi: tu laisses cette Jézabel, qui se dit prophétesse, égarer mes esclaves en leur enseignant à se prostituer et à manger des viandes sacrifiées aux idoles. Je lui ai donné du temps pour qu'elle change radicalement, mais elle ne veut pas revenir de sa prostitution. Je vais la jeter sur un lit et dans une grande détresse, elle et ceux qui commettent l'adultère avec elle, à moins qu'ils ne reviennent de ses œuvres. Je ferai mourir ses enfants; toutes les Eglises sauront que c'est moi qui sonde les reins et les cœurs, et je vous rendrai, à chacun de vous, selon ses œuvres. Mais à vous, à tous les autres de Thyatire, qui n'ont pas cet enseignement et qui n'ont jamais connu les « profondeurs » du Satan, comme ils disent, je dis: je ne mets pas sur vous d'autre fardeau. Seulement, ce que vous avez, restez-y attachés jusqu'à ce que je vienne. Au vainqueur, à celui qui garde mes œuvres jusqu'à la fin, je donnerai pouvoir sur les nations. Avec un sceptre de fer il les fera paître – comme on brise les vases d'argile, ainsi que j'en ai moi-même reçu le pouvoir de mon Père. Et je lui donnerai l'étoile du matin. Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises! A l'ange de l'Eglise de Sardes, écris: Voici ce que dit celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles: Je connais tes œuvres; je sais bien que tu es réputé vivant, mais tu es mort. Sois vigilant et affermis le reste qui est sur le point de mourir, car je n'ai pas trouvé tes œuvres pleinement accomplies devant mon Dieu. Rappelle-toi donc ce que tu as reçu et entendu, garde-le et change radicalement. Si tu ne veilles pas, je viendrai comme un voleur et tu ne sauras pas du tout à quelle heure je viendrai te surprendre. Cependant, tu en as quelques-uns, à Sardes, qui n'ont pas souillé leurs vêtements; ils marcheront avec moi en vêtements blancs, parce qu'ils en sont dignes. Ainsi le vainqueur sera habillé de vêtements blancs; je n'effacerai jamais son nom du livre de la vie, je reconnaîtrai son nom devant mon Père et devant ses anges. Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises! A l'ange de l'Eglise de Philadelphie, écris: Voici ce que dit le Saint, le Vrai, celui qui a la clef de David, celui qui ouvre de telle sorte que personne ne ferme, celui qui ferme de telle sorte que personne n'ouvre: Je connais tes œuvres; j'ai mis devant toi une porte ouverte que personne ne peut fermer, parce que tu as peu de puissance, que tu as gardé ma parole et que tu n'as pas renié mon nom. Je te donnerai des gens de la synagogue du Satan, qui se disent juifs et ne le sont pas: ils mentent. Je ferai en sorte qu'ils viennent se prosterner à tes pieds et qu'ils sachent que, moi, je t'ai aimé. Parce que tu as gardé la parole de ma persévérance, je te garderai moi-même de l'heure de l'épreuve qui va venir sur toute la terre habitée, pour mettre à l'épreuve les habitants de la terre. Je viens bientôt. Reste attaché à ce que tu as, pour que personne ne prenne ta couronne. Le vainqueur, j'en ferai une colonne dans le sanctuaire de mon Dieu, et il n'en sortira jamais plus. J'écrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu, la Jérusalem nouvelle qui descend du ciel d'auprès de mon Dieu, ainsi que mon nom nouveau. Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises! A l'ange de l'Eglise de Laodicée, écris: Voici ce que dit l’ amen, le témoin fidèle et vrai, le commencement même de la création de Dieu: Je connais tes œuvres; je sais bien que tu n'es ni froid ni bouillant. Si seulement tu étais froid ou bouillant! Ainsi, parce que tu es tiède et que tu n'es ni bouillant ni froid, je vais te vomir de ma bouche. Parce que tu dis: « Je suis riche, je suis devenu riche, je n'ai besoin de rien », sans savoir que, toi-même, tu es misérable, pitoyable, pauvre, aveugle et nu, je te conseille de m'acheter de l'or purifié par le feu, afin que tu deviennes riche, des vêtements blancs, afin que tu sois habillé et que la honte de ta nudité ne devienne pas manifeste, et un collyre pour t'en oindre les yeux, afin que tu voies. Tous mes amis, moi, je les reprends et je les corrige. Passionne-toi donc, change radicalement! Je me tiens à la porte et je frappe. Si quelqu'un m'entend et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je dînerai avec lui et lui avec moi. Le vainqueur, je lui donnerai de s'asseoir avec moi sur mon trône, comme moi-même j'ai été vainqueur et je me suis assis avec mon Père sur son trône. Que celui qui a des oreilles entende ce que l'Esprit dit aux Eglises! Après cela, je vis une porte ouverte dans le ciel. Telle une trompette, la première voix que j'avais entendue parler avec moi dit: Monte ici, et je te ferai voir ce qui doit arriver après. Aussitôt je fus saisi par l'Esprit. Il y avait un trône dans le ciel, et sur ce trône quelqu'un était assis. Celui qui était assis avait l'aspect d'une pierre de jaspe et de sardoine, et le trône était entouré d'un halo qui avait l'aspect de l'émeraude. Autour du trône, vingt-quatre trônes; sur ces trônes, vingt-quatre anciens assis, habillés de vêtements blancs; sur leurs têtes, des couronnes d'or. Du trône sortent des éclairs, des voix et des tonnerres. Devant le trône brûlent sept lampes ardentes, qui sont les sept esprits de Dieu. Devant le trône, comme une mer de verre, semblable à du cristal. Au milieu du trône et tout autour du trône, quatre êtres vivants pleins d'yeux devant et derrière. Le premier être vivant ressemble à un lion, le deuxième être vivant ressemble à un taurillon, le troisième être vivant a comme un visage humain, et le quatrième être vivant ressemble à un aigle en plein vol. Les quatre êtres vivants ont chacun six ailes, et ils sont pleins d'yeux tout autour et au dedans. Jour et nuit, ils ne cessent de dire: Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, celui qui était, qui est et qui vient! Et chaque fois que les êtres vivants donnent gloire, honneur et actions de grâces à celui qui est assis sur le trône, à celui qui vit à tout jamais, les vingt-quatre anciens tombent aux pieds de celui qui est assis sur le trône, se prosternent devant celui qui vit à tout jamais et jettent leurs couronnes devant le trône, en disant: Tu es digne, notre Seigneur, notre Dieu, de recevoir la gloire, l'honneur et la puissance, car c'est toi qui as tout créé, c'est par ta volonté que tout était et que tout a été créé. Alors je vis dans la main droite de celui qui était assis sur le trône un livre écrit au dedans et au dos, scellé de sept sceaux. Je vis aussi un ange puissant qui proclamait d'une voix forte: Qui est digne d'ouvrir le livre et d'en rompre les sceaux? Mais personne, ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le regarder. Je pleurais beaucoup, parce que personne n'avait été trouvé digne d'ouvrir le livre ni de le regarder. Mais l'un des anciens me dit: Ne pleure pas; le lion de la tribu de Juda, le rejeton de David, a été vainqueur: il peut ouvrir le livre et ses sept sceaux! Alors je vis, au milieu du trône et des quatre êtres vivants et au milieu des anciens, un agneau debout, qui semblait immolé. Il avait sept cornes et sept yeux, qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. Il vint recevoir le livre de la main droite de celui qui était assis sur le trône. Quand il eut reçu le livre, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre anciens tombèrent devant l'agneau, tenant chacun une lyre et des coupes d'or pleines d'encens, qui sont les prières des saints. Ils chantent un chant nouveau, en disant: Tu es digne de recevoir le livre et d'en ouvrir les sceaux, car tu as été immolé et tu as acheté pour Dieu, par ton sang, des gens de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation; tu as fait d'eux, pour notre Dieu, un royaume et des prêtres et ils régneront sur la terre. Je regardai et j'entendis la voix de beaucoup d'anges autour du trône avec celle des êtres vivants et des anciens – leur nombre était des dizaines de milliers de fois dix mille, des milliers de milliers. Ils disaient d'une voix forte: L'agneau qui a été immolé est digne de recevoir puissance, richesse, sagesse, force, honneur, gloire et bénédiction. Et toutes les créatures dans le ciel, sur la terre, sous la terre et sur la mer, tout ce qui s'y trouve, je les entendis qui disaient: A celui qui est assis sur le trône et à l'agneau, la bénédiction, l'honneur, la gloire et le pouvoir à tout jamais! Et les quatre êtres vivants disaient: Amen! Et les anciens tombèrent pour se prosterner. Je regardai quand l'agneau ouvrit un des sept sceaux, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants dire d'une voix de tonnerre: Viens! Alors je vis un cheval blanc. Celui qui le montait tenait un arc; une couronne lui fut donnée, et il partit en vainqueur et pour vaincre. Quand il ouvrit le deuxième sceau, j'entendis le deuxième être vivant dire: Viens! Et un autre cheval, rouge feu, sortit. A celui qui le montait il fut donné d'ôter la paix de la terre, pour que les gens s'entre-égorgent; et une grande épée lui fut donnée. Quand il ouvrit le troisième sceau, j'entendis le troisième être vivant dire: Viens! Alors je vis un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance à la main. Et j'entendis comme une voix au milieu des quatre êtres vivants; elle disait: Une mesure de blé pour un denier, et trois mesures d'orge pour un denier; quant à l'huile et au vin, ne leur fais pas de mal! Quand il ouvrit le quatrième sceau, j'entendis la voix du quatrième être vivant dire: Viens! Alors je vis un cheval verdâtre. Celui qui le montait avait pour nom la Mort, et le séjour des morts l'accompagnait. Pouvoir leur fut donné sur le quart de la terre, pour tuer par l'épée, par la famine, par la peste et par les bêtes sauvages de la terre. Quand il ouvrit le cinquième sceau, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été immolés à cause de la parole de Dieu et du témoignage qu'ils avaient porté. Ils crièrent: Jusqu'à quand, Maître saint et vrai, tardes-tu à juger, à venger notre sang en le faisant payer aux habitants de la terre? Une robe blanche fut donnée à chacun d'eux, et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu'à ce que soient au complet leurs compagnons d'esclavage et leurs frères qui allaient être tués comme eux. Voici ce que je vis quand il ouvrit le sixième sceau: il y eut un grand tremblement de terre; le soleil devint noir comme un sac de crin; la lune entière devint comme du sang, et les étoiles du ciel tombèrent sur la terre, comme lorsqu'un figuier secoué par un grand vent laisse tomber ses figues. Le ciel se retira tel un livre qu'on roule, et toutes les montagnes et les îles furent enlevées de leur place. Les rois de la terre, les dignitaires, les chefs militaires, les riches, les puissants, tous, esclaves et hommes libres, allèrent se cacher dans les cavernes et dans les rochers des montagnes. Et ils disaient aux montagnes et aux rochers: Tombez sur nous, cachez-nous de celui qui est assis sur le trône et de la colère de l'agneau, car le grand jour de leur colère est venu, et qui pourrait tenir debout? Après cela, je vis quatre anges debout aux quatre coins de la terre. Ils retenaient les quatre vents de la terre, pour qu'aucun vent ne souffle, ni sur la terre, ni sur la mer, ni sur aucun arbre. Et je vis un autre ange qui montait du côté du soleil levant et qui tenait le sceau du Dieu vivant. Il cria aux quatre anges à qui il avait été donné de faire du mal à la terre et à la mer: Ne faites pas de mal à la terre, ni à la mer, ni aux arbres, jusqu'à ce que nous ayons marqué du sceau le front des esclaves de notre Dieu. Et j'entendis le nombre de ceux qui avaient été marqués du sceau: cent quarante-quatre mille, de toutes les tribus des Israélites: de la tribu de Juda, douze mille, marqués du sceau; de la tribu de Ruben, douze mille; de la tribu de Gad, douze mille; de la tribu d'Aser, douze mille; de la tribu de Nephtali, douze mille; de la tribu de Manassé, douze mille; de la tribu de Syméon, douze mille; de la tribu de Lévi, douze mille; de la tribu d'Issacar, douze mille; de la tribu de Zabulon, douze mille; de la tribu de Joseph, douze mille; de la tribu de Benjamin, douze mille, marqués du sceau. Après cela, je vis une grande foule, que personne ne pouvait compter, de toute nation, de toutes tribus, de tous peuples et de toutes langues. Ils se tenaient devant le trône et devant l'agneau, vêtus de robes blanches, et des branches de palmiers à la main, et ils criaient: Le salut est à notre Dieu, qui est assis sur le trône, et à l'agneau! Et tous les anges se tenaient autour du trône, des anciens et des quatre êtres vivants; ils tombèrent face contre terre, devant le trône, prosternés devant Dieu, en disant: Amen! La bénédiction, la gloire, la sagesse, l'action de grâces, l'honneur, la puissance et la force à notre Dieu, à tout jamais! Amen! Alors l'un des anciens me demanda: Ceux qui sont vêtus de robes blanches, qui sont-ils? D'où sont-ils venus? Je lui répondis: Mon seigneur, c'est toi qui le sais! Et il me dit: Ce sont ceux qui viennent de la grande détresse. Ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies dans le sang de l'agneau. C'est pourquoi ils sont devant le trône de Dieu; ils lui rendent un culte, jour et nuit, dans son sanctuaire. Celui qui est assis sur le trône les abritera dans sa demeure; ils n'auront plus faim, ils n'auront plus soif; le soleil ne les frappera plus, ni aucune chaleur. Car l'agneau qui est au milieu du trône les fera paître et les conduira aux sources des eaux de la vie, et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. Quand il ouvrit le septième sceau, il y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure. Je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu; sept trompettes leur furent données. Un autre ange vint se placer sur l'autel; il tenait un encensoir d'or. On lui donna beaucoup d'encens pour qu'il l'offre avec les prières de tous les saints sur l'autel d'or, devant le trône. La fumée de l'encens monta de la main de l'ange avec les prières des saints, devant Dieu. L'ange prit ensuite l'encensoir, le remplit du feu de l'autel et le jeta sur la terre; il y eut des tonnerres, des voix, des éclairs et un tremblement de terre. Alors les sept anges qui tenaient les sept trompettes se préparèrent à en sonner. Le premier sonna de la trompette. Il y eut de la grêle et du feu mêlés de sang, qui furent jetés sur la terre. Le tiers de la terre fut brûlé, le tiers des arbres fut brûlé, et toute herbe verte fut brûlée. Le deuxième ange sonna de la trompette. Une sorte de grande montagne embrasée fut jetée dans la mer. Le tiers de la mer devint du sang, le tiers des créatures qui étaient dans la mer et qui avaient souffle de vie mourut, et le tiers des bateaux périt. Le troisième ange sonna de la trompette. Une grande étoile tomba du ciel, brûlant comme un flambeau. Elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources des eaux. Le nom de cette étoile est Absinthe; le tiers des eaux fut changé en absinthe et beaucoup d'humains moururent de ces eaux devenues amères. Le quatrième ange sonna de la trompette. Le tiers du soleil fut frappé, ainsi que le tiers de la lune et le tiers des étoiles, pour que le tiers en soit obscurci, et que le jour perde un tiers de sa clarté, et la nuit de même. Je regardai, et j'entendis un aigle qui volait au milieu du ciel et qui disait d'une voix forte: Quel malheur, quel malheur, quel malheur pour les habitants de la terre, à cause des autres sons de trompette que les trois anges vont faire retentir! Le cinquième ange sonna de la trompette. Je vis une étoile qui était tombée du ciel sur la terre. La clef du puits de l'abîme lui fut donnée. Elle ouvrit le puits de l'abîme. Il monta du puits une fumée comme la fumée d'une grande fournaise; le soleil et l'air furent obscurcis par la fumée du puits. De la fumée, des criquets sortirent sur la terre, et il leur fut donné un pouvoir pareil au pouvoir des scorpions de la terre. Il leur fut dit de ne pas faire de mal à l'herbe de la terre, ni à aucune verdure, ni à aucun arbre, mais seulement aux humains qui n'ont pas sur le front le sceau de Dieu. Il leur fut donné, non pas de les tuer, mais de les tourmenter pendant cinq mois: le tourment qu'ils causaient était comme le tourment causé par un scorpion lorsqu'il pique un être humain. En ces jours-là, les humains chercheront la mort, mais ils ne la trouveront pas. Ils désireront mourir, et la mort les fuira. Ces criquets ressemblaient à des chevaux équipés pour le combat. Il y avait sur leurs têtes comme des couronnes semblables à de l'or, et leurs visages étaient comme des visages humains. Ils avaient des cheveux comme les cheveux des femmes, et leurs dents étaient comme celles des lions. Ils avaient des poitrails comme des cuirasses de fer, et le bruit de leurs ailes était comme le bruit de chars à plusieurs chevaux qui courent au combat. Ils ont des queues semblables à celles des scorpions, avec des aiguillons; c'est dans leurs queues qu'est leur pouvoir de faire du mal aux humains pendant cinq mois. Ils ont comme roi sur eux l'ange de l'abîme, dont le nom est Abaddon en hébreu, et qui en grec a pour nom Apollyon (« Destructeur »). Le premier « malheur » est passé. Deux « malheurs » viennent encore après. Le sixième ange sonna de la trompette. Alors j'entendis une voix venant des quatre cornes de l'autel d'or qui est devant Dieu; elle disait au sixième ange qui avait la trompette: Détache les quatre anges qui sont liés sur le grand fleuve, l'Euphrate. Alors les quatre anges qui étaient prêts pour l'heure, le jour, le mois et l'année, furent déliés pour tuer le tiers des humains. Le nombre des combattants de la cavalerie était de vingt mille fois dix mille. J'en entendis le nombre. C'est ainsi que, dans la vision, je vis les chevaux et ceux qui les montaient; ils avaient des cuirasses de feu, d'hyacinthe et de soufre. Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions; de leurs bouches sortaient du feu, de la fumée et du soufre. Le tiers des humains fut tué par ces trois fléaux: par le feu, par la fumée et par le soufre qui sortaient de leurs bouches. Car le pouvoir des chevaux est dans leurs bouches et dans leurs queues; leurs queues ressemblent à des serpents; elles ont des têtes, et c'est par elles qu'elles font du mal. Les autres humains, qui ne furent pas tués par ces fléaux, ne revinrent pas des œuvres de leurs mains; ils ne cessèrent pas de se prosterner devant les démons et les idoles d'or, d'argent, de bronze, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher; ils ne revinrent pas de leurs meurtres, ni de leurs sortilèges, ni de leur prostitution, ni de leurs vols. Je vis un autre ange puissant qui descendait du ciel, vêtu d'une nuée, un halo autour de la tête; son visage était comme le soleil et ses jambes comme des colonnes de feu. Il tenait à la main un petit livre ouvert. Il posa le pied droit sur la mer et le pied gauche sur la terre, et il cria comme un lion qui rugit. A son cri, les sept tonnerres firent entendre leurs voix. Quand les sept tonnerres eurent parlé, j'allais écrire, mais j'entendis du ciel une voix qui disait: Tiens secret ce qu'ont dit les sept tonnerres; ne l'écris pas. Alors l'ange que j'avais vu debout sur la mer et sur la terre leva la main droite vers le ciel et jura par celui qui vit à tout jamais, qui a créé le ciel et ce qui s'y trouve, la terre et ce qui s'y trouve, la mer et ce qui s'y trouve: Il n'y aura plus de délai! Mais aux jours où le septième ange va sonner de la trompette, alors le mystère de Dieu s'accomplira, selon la bonne nouvelle qu'il a annoncée à ses esclaves, les prophètes. La voix que j'avais entendue venir du ciel parla encore avec moi. Elle me dit: Va prendre le petit livre ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. J'allai vers l'ange et je lui dis de me donner le petit livre. Il me dit: Prends-le et avale-le; il remplira ton ventre d'amertume, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. Je pris le petit livre de la main de l'ange et je l'avalai: il fut doux comme du miel dans ma bouche, mais quand je l'eus mangé mon ventre fut rempli d'amertume. Alors on me dit: Il faut encore que tu parles en prophète sur beaucoup de peuples, de nations, de langues, de rois. On me donna un roseau semblable à une baguette, en disant: Lève-toi et mesure le sanctuaire de Dieu, l'autel et ceux qui y adorent. Mais la cour extérieure du sanctuaire, laisse-la de côté et ne la mesure pas, car elle a été donnée aux nations; celles-ci fouleront aux pieds la ville sainte pendant quarante-deux mois. Je donnerai à mes deux témoins de parler en prophètes, vêtus de sacs, pendant mille deux cent soixante jours. Ce sont là les deux oliviers et les deux porte-lampes qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. Si quelqu'un veut leur faire du mal, du feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis. Oui, si quelqu'un voulait leur faire du mal, il faudrait qu'il soit tué de cette manière. Ils ont le pouvoir de fermer le ciel pour qu'il ne tombe pas de pluie pendant les jours de leur ministère de prophètes, et ils ont le pouvoir de changer les eaux en sang et de frapper la terre de toutes sortes de fléaux, chaque fois qu'ils le veulent. Quand ils auront achevé leur témoignage, la bête qui monte de l'abîme leur fera la guerre, les vaincra et les tuera. Leurs cadavres seront dans la grande rue de la grande ville qui est appelée, dans un sens spirituel, Sodome et Egypte, là même où leur Seigneur a été crucifié. Des gens de tout peuple, tribu, langue et nation verront leurs cadavres pendant trois jours et demi, et ils ne permettront pas qu'on mette leurs cadavres dans un tombeau. Les habitants de la terre se réjouiront à leur sujet, ils feront la fête, ils s'enverront des présents les uns aux autres, parce que ces deux prophètes avaient tourmenté les habitants de la terre. Après les trois jours et demi, un esprit de vie venant de Dieu entra en eux, et ils se tinrent sur leurs pieds; une grande crainte s'empara de ceux qui les voyaient. Ils entendirent du ciel une voix forte qui leur disait: Montez ici! Ils montèrent au ciel dans la nuée, et leurs ennemis les virent. A cette heure-là, il y eut un grand tremblement de terre, et le dixième de la ville s'écroula. Sept mille humains furent tués dans ce tremblement de terre; les autres furent effrayés et donnèrent gloire au Dieu du ciel. Le deuxième « malheur » est passé. Le troisième « malheur » vient bientôt. Alors le septième ange sonna de la trompette. De grandes voix retentirent dans le ciel, qui disaient: Le royaume du monde est passé à notre Seigneur et à son Christ; il régnera à tout jamais! Les vingt-quatre anciens qui étaient assis devant Dieu sur leurs trônes tombèrent face contre terre, prosternés devant Dieu, en disant: Nous te rendons grâce, Seigneur Dieu, Tout-Puissant, toi qui es et qui étais, d'avoir saisi ta grande puissance et d'avoir instauré ton règne. Les nations se sont mises en colère, mais ta colère est venue, ainsi que le temps de juger les morts, de récompenser tes esclaves, les prophètes, les saints et ceux qui craignent ton nom, les petits et les grands, et de ruiner ceux qui ruinent la terre! Le sanctuaire de Dieu qui est dans le ciel fut ouvert, et le coffre de son alliance apparut dans son sanctuaire. Il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres, un tremblement de terre et une forte grêle. Un grand signe apparut dans le ciel: une femme vêtue du soleil, qui avait la lune sous ses pieds et une couronne de douze étoiles sur sa tête. Elle était enceinte et elle criait dans les douleurs et les tourments de l'accouchement. Un autre signe apparut dans le ciel: un grand dragon rouge feu qui avait sept têtes et dix cornes, et sur ses têtes sept diadèmes. Sa queue entraînait le tiers des étoiles du ciel; il les jeta sur la terre. Le dragon se posta devant la femme qui allait accoucher, pour dévorer son enfant dès qu'elle accoucherait. Elle mit au monde un fils, un mâle, qui va faire paître toutes les nations avec un sceptre de fer. Son enfant fut enlevé auprès de Dieu et de son trône. Quant à la femme, elle s'enfuit au désert, où Dieu lui avait préparé un lieu pour qu'elle y soit nourrie pendant mille deux cent soixante jours. Il y eut alors une guerre dans le ciel. Michel et ses anges combattirent le dragon. Le dragon combattit, lui et ses anges, mais il ne fut pas le plus fort, et il ne se trouva plus de place pour eux dans le ciel. Il fut jeté à bas, le grand dragon, le serpent d'autrefois, celui qui est appelé le diable et le Satan, celui qui égare toute la terre habitée; il fut jeté sur la terre, et ses anges y furent jetés avec lui. Alors j'entendis dans le ciel une voix forte qui disait: Maintenant sont arrivés le salut, la puissance, le règne de notre Dieu et le pouvoir de son Christ. Car il a été jeté à bas, l'accusateur de nos frères, celui qui les accusait devant notre Dieu jour et nuit. Mais eux, ils l'ont vaincu à cause du sang de l'agneau et à cause de la parole de leur témoignage; ils n'ont pas aimé leur vie, même face à la mort. Aussi soyez en fête, cieux, et vous qui y avez votre demeure! Mais quel malheur pour vous, terre et mer, car le diable est descendu vers vous en grande fureur, sachant qu'il a peu de temps! Quand le dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre, il poursuivit la femme qui avait mis au monde l'enfant mâle. Alors les deux ailes du grand aigle furent données à la femme pour qu'elle s'envole au désert, vers son lieu, où elle devait être nourrie un temps, des temps et la moitié d'un temps, loin du serpent. De sa bouche, le serpent vomit de l'eau comme un fleuve derrière la femme pour que le fleuve l'emporte. Mais la terre secourut la femme, elle ouvrit sa bouche et engloutit le fleuve que le dragon avait vomi de sa bouche. En colère contre la femme, le dragon s'en alla faire la guerre au reste de sa descendance, à ceux qui gardent les commandements de Dieu et qui portent le témoignage de Jésus. Et il se posta sur le sable de la mer. Alors je vis monter de la mer une bête qui avait dix cornes et sept têtes; sur ses cornes, dix diadèmes, sur ses têtes des noms blasphématoires. La bête que je vis était semblable à un léopard, ses pattes étaient comme celles d'un ours et sa bouche comme la bouche d'un lion. Le dragon lui donna sa puissance, son trône et un grand pouvoir. L'une de ses têtes était comme égorgée, mais sa blessure mortelle fut guérie. Etonnée, toute la terre suivit la bête. On se prosterna devant le dragon, parce qu'il avait donné le pouvoir à la bête; on se prosterna devant la bête, en disant: Qui est semblable à la bête et qui peut lui faire la guerre? Il lui fut donné une bouche qui proférait des paroles arrogantes et des blasphèmes, et il lui fut donné le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour calomnier son nom et sa demeure, ceux qui ont leur demeure au ciel. Il lui fut donné de faire la guerre aux saints et de les vaincre. Il lui fut donné pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et toute nation. Tous les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été inscrit sur le livre de la vie de l'agneau immolé depuis la fondation du monde, se prosterneront devant elle. Si quelqu'un a des oreilles, qu'il entende! Si quelqu'un doit aller en captivité, il ira en captivité; si quelqu'un doit être tué par l'épée, il sera tué par l'épée. C'est ici la persévérance et la foi des saints. Alors je vis monter de la terre une autre bête. Elle avait deux cornes semblables à celles d'un agneau, et elle parlait comme un dragon. Elle exerce tout le pouvoir de la première bête devant elle, et elle fait que la terre et ses habitants se prosternent devant la première bête, dont la blessure mortelle a été guérie. Elle produit de grands signes, jusqu'à faire descendre le feu du ciel sur la terre, à la vue des humains. Elle égare les habitants de la terre par les signes qu'il lui a été donné de produire devant la bête, en disant aux habitants de la terre de faire une image de la bête qui a été blessée par l'épée et qui a repris vie. Il lui fut donné d'animer l'image de la bête, pour que l'image de la bête parle et fasse tuer tous ceux qui ne se prosterneraient pas devant l'image de la bête. Elle fait qu'on impose à tous, petits et grands, riches et pauvres, hommes libres et esclaves, une marque sur la main droite ou sur le front, et que personne ne puisse acheter ni vendre sans avoir la marque, le nom de la bête ou le chiffre de son nom. C'est ici qu'intervient la sagesse. Que celui qui a de l'intelligence calcule le chiffre de la bête. Car c'est un chiffre humain: son chiffre est six cent soixante-six. Je vis l'agneau debout sur la montagne de Sion, et avec lui cent quarante-quatre mille, qui avaient son nom et le nom de son Père écrits sur leur front. J'entendis du ciel une voix comme le bruit de grandes eaux, comme le bruit d'un fort tonnerre; et le son que j'entendis était comme celui de joueurs de lyre jouant de leurs instruments. Ils chantent comme un chant nouveau devant le trône et devant les quatre êtres vivants et les anciens. Personne ne pouvait apprendre ce chant, sinon les cent quarante-quatre mille, qui ont été achetés de la terre. Ce sont ceux qui ne se sont pas souillés avec des femmes – ils sont vierges. Ils suivent l'agneau partout où il va. Ils ont été achetés d'entre les humains comme prémices pour Dieu et pour l'agneau, et dans leur bouche il ne s'est pas trouvé de mensonge; ils sont sans défaut. Je vis un autre ange qui volait au milieu du ciel; il avait une bonne nouvelle éternelle à annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, tribu, langue et peuple. Il disait d'une voix forte: Craignez Dieu et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue, et prosternez-vous devant celui qui a fait le ciel, la terre, la mer et les sources d'eaux! Suivit un autre ange, un deuxième, qui disait: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la Grande, elle qui a fait boire à toutes les nations du vin de la fureur de sa prostitution! Un autre ange, un troisième, les suivit, qui disait d'une voix forte: Si quelqu'un se prosterne devant la bête et son image et reçoit une marque sur le front ou sur la main, il boira, lui aussi, du vin de la fureur de Dieu, versé sans mélange dans la coupe de sa colère, et il sera tourmenté dans le feu et le soufre, devant les saints anges et devant l'agneau! La fumée de leur tourment monte à tout jamais, et ils n'ont de repos ni le jour ni la nuit, ceux qui se prosternent devant la bête et devant son image, et quiconque reçoit la marque de son nom. C'est ici la persévérance des saints, qui gardent les commandements de Dieu et la foi de Jésus. J'entendis du ciel une voix qui disait: Ecris: Heureux les morts, ceux qui meurent dans le Seigneur, dès maintenant! Oui, dit l'Esprit, qu'ils se reposent de leurs travaux, car leurs œuvres les suivent. Je vis une nuée blanche, et sur la nuée était assis quelqu'un qui ressemblait à un fils d'homme. Il avait une couronne d'or sur la tête et une faucille acérée à la main. Un autre ange sortit du sanctuaire, en criant à celui qui était assis sur la nuée: Lance ta faucille et moissonne! L'heure est venue de moissonner, car la moisson de la terre est mûre. Celui qui était assis sur la nuée jeta sa faucille sur la terre, et la terre fut moissonnée. Un autre ange sortit du sanctuaire qui est dans le ciel; il avait lui aussi une faucille acérée. Un autre ange, celui qui avait pouvoir sur le feu, sortit de l'autel et cria à celui qui avait la faucille acérée: Lance ta faucille acérée et vendange les grappes de la vigne de la terre, car ses raisins sont mûrs. L'ange jeta sa faucille sur la terre. Il vendangea la vigne de la terre et jeta la vendange dans la grande cuve de la fureur de Dieu. La cuve fut foulée hors de la ville; du sang sortit de la cuve, jusqu'aux mors des chevaux, sur une étendue de mille six cents stades. Alors je vis dans le ciel un autre signe, grand et étonnant; sept anges qui tenaient sept fléaux, les derniers, car c'est par eux que s'accomplit la colère de Dieu. Je vis comme une mer de cristal, mêlée de feu, et les vainqueurs de la bête, de son image et du chiffre de son nom, debout sur la mer de cristal et tenant les lyres de Dieu. Ils chantent le chant de Moïse, l'esclave de Dieu, et le chant de l'agneau: Tes œuvres sont grandes et étonnantes, Seigneur Dieu, Tout-Puissant! Tes voies sont justes et vraies, Roi des nations! Qui ne craindrait et ne glorifierait ton nom, Seigneur? Toi seul es saint. En effet, toutes les nations viendront et se prosterneront devant toi, parce que ta justice s'est manifestée. Après cela, je regardai: le sanctuaire de la tente du Témoignage fut ouvert dans le ciel. Les sept anges qui tenaient les sept fléaux sortirent du sanctuaire; ils étaient revêtus d'un lin pur, resplendissant, et ils portaient une ceinture d'or autour de la poitrine. L'un des quatre êtres vivants donna aux sept anges sept coupes d'or, pleines de la fureur de Dieu qui vit à tout jamais. Le sanctuaire fut rempli de fumée, à cause de la gloire de Dieu et de sa puissance, et personne ne pouvait entrer dans le sanctuaire, jusqu'à ce que les sept fléaux des sept anges soient achevés. J'entendis du sanctuaire une voix forte qui disait aux sept anges: Allez, répandez sur la terre les sept coupes de la fureur de Dieu! Le premier partit et répandit sa coupe sur la terre. Un ulcère malin et douloureux atteignit les humains qui avaient la marque de la bête et qui se prosternaient devant son image. Le deuxième répandit sa coupe dans la mer; celle-ci devint du sang, comme celui d'un mort, et tous les êtres vivants qui étaient dans la mer moururent. Le troisième répandit sa coupe dans les fleuves et les sources des eaux; tout devint du sang. J'entendis l'ange des eaux dire: Tu es juste, toi qui es et qui étais, toi, le Saint, puisque tu as jugé ainsi. En effet, ils ont répandu le sang des saints et des prophètes, et tu leur as donné du sang à boire; ils le méritent. J'entendis l'autel dire: Oui, Seigneur Dieu, Tout-Puissant, tes jugements sont vrais et justes. Le quatrième répandit sa coupe sur le soleil. Il lui fut donné de brûler les humains par le feu, et les humains furent brûlés par une chaleur torride. Ils blasphémèrent le nom du Dieu qui a le pouvoir sur ces fléaux, et ils ne revinrent pas pour lui donner gloire. Le cinquième répandit sa coupe sur le trône de la bête. Son royaume fut obscurci; les gens se mordaient la langue de douleur; ils blasphémèrent le Dieu du ciel à cause de leurs douleurs et de leurs ulcères, et ils ne revinrent pas de leurs œuvres. Le sixième répandit sa coupe sur le grand fleuve, l'Euphrate. L'eau en tarit pour préparer le chemin aux rois qui viennent de l'Orient. Je vis sortir de la bouche du dragon, de la bouche de la bête et de la bouche du prophète de mensonge trois esprits impurs, semblables à des grenouilles. Ce sont des esprits de démons qui produisent des signes et qui s'en vont vers les rois de toute la terre habitée afin de les rassembler pour la guerre du grand jour de Dieu, le Tout-Puissant. – Je viens comme un voleur. Heureux celui qui veille et garde ses vêtements, pour ne pas marcher nu, pour qu'on ne voie pas sa honte! – Ils les rassemblèrent au lieu appelé en hébreu Harmaguédon. Le septième répandit sa coupe dans l'air. Il sortit du sanctuaire une voix forte venant du trône, qui disait: C'est fait! Il y eut des éclairs, des voix, des tonnerres et un grand tremblement de terre, tel qu'il n'y en a pas eu depuis qu'il y a des humains sur la terre. La grande ville fut divisée en trois parties. Les villes des nations tombèrent, et Dieu se souvint de Babylone la Grande, pour lui donner la coupe du vin de sa colère ardente. Toutes les îles s'enfuirent, et les montagnes ne furent pas retrouvées. Une grosse grêle, dont les grêlons pesaient environ un talent, tomba du ciel sur les humains; les humains blasphémèrent Dieu à cause du fléau de la grêle, parce que c'était un très grand fléau. Alors l'un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint parler avec moi. Il me dit: Viens, je te montrerai le jugement de la grande prostituée qui est assise sur de grandes eaux. C'est avec elle que les rois de la terre se sont prostitués, et les habitants de la terre sont ivres du vin de sa prostitution. Il me transporta, par l'Esprit, dans un désert. Je vis alors une femme assise sur une bête écarlate, pleine de noms blasphématoires, qui avait sept têtes et dix cornes. Cette femme était vêtue de pourpre et d'écarlate, parée d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait à la main une coupe d'or, pleine d'abominations et des impuretés de sa prostitution. Sur son front était écrit un nom, un mystère: Babylone la Grande, la mère des prostituées et des abominations de la terre. Je vis cette femme ivre du sang des saints et du sang des témoins de Jésus. A sa vue, je fus frappé d'un grand étonnement. L'ange me dit: Pourquoi t'étonner? Moi, je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, celle qui a les sept têtes et les dix cornes. La bête que tu as vue était, et elle n'est plus. Elle va monter de l'abîme et s'en aller à la perdition. Les habitants de la terre, ceux dont le nom n'a pas été inscrit dans le livre de la vie depuis la fondation du monde, seront étonnés à la vue de la bête, parce qu'elle était, qu'elle n'est plus et qu'elle reparaîtra. C'est ici qu'intervient l'intelligence qui a de la sagesse. Les sept têtes sont sept montagnes, sur lesquelles la femme est assise. Ce sont aussi sept rois: cinq sont tombés, l'un est, l'autre n'est pas encore venu; quand il viendra, il doit demeurer peu. La bête qui était et qui n'est plus est elle-même un huitième roi; elle est aussi l'un des sept, et elle s'en va à la perdition. Les dix cornes que tu as vues sont dix rois, qui n'ont pas encore reçu de royaume, mais qui reçoivent le pouvoir comme rois pendant une seule heure avec la bête. Ils ont un même dessein et donnent leur puissance et leur pouvoir à la bête. Ils feront la guerre à l'agneau, et l'agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneurs et le Roi des rois. Vaincront également ceux qui, avec lui, sont appelés, choisis et fidèles. Il me dit: Les eaux que tu as vues, sur lesquelles la prostituée est assise, ce sont des peuples, des foules, des nations et des langues. Quant aux dix cornes que tu as vues et à la bête, elles se mettront à détester la prostituée, elles la dépouilleront et la mettront à nu, elles mangeront ses chairs et la brûleront complètement par le feu. Car Dieu leur a mis au cœur d'exécuter son dessein, d'exécuter un même dessein et de donner leur royauté à la bête, jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient accomplies. La femme que tu as vue, c'est la grande ville qui a la royauté sur les rois de la terre. Après cela, je vis descendre du ciel un autre ange qui avait un grand pouvoir; la terre fut illuminée de sa gloire. Il cria: Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la Grande! Elle est devenue une habitation de démons, un repaire de tout esprit impur et un repaire de tout oiseau impur, un repaire de tout animal impur et détesté, parce que toutes les nations ont bu du vin de la fureur de sa prostitution; parce que les rois de la terre se sont prostitués avec elle, et que les marchands de la terre se sont enrichis par la puissance de son luxe. J'entendis du ciel une autre voix qui disait: Sortez du milieu d'elle, mon peuple, afin que vous ne soyez pas associés à ses péchés et que vous ne receviez pas une part de ses fléaux. Car ses péchés se sont accumulés jusqu'au ciel, et Dieu s'est souvenu de ses forfaits. Payez-la comme elle a payé, et rendez-lui au double de ses œuvres! Dans la coupe où elle a versé, versez-lui au double. Autant elle s'est complu dans la gloire et le luxe, autant donnez-lui de tourment et de deuil! Parce qu'elle se dit: Je suis assise en reine, je ne suis pas veuve, jamais je ne verrai le deuil, à cause de cela, en un seul jour ses fléaux viendront, mort, deuil et famine, et elle sera jetée au feu. Car il est fort, le Seigneur Dieu qui l'a jugée. Tous les rois de la terre qui se sont prostitués et qui se sont complu dans le luxe avec elle pleureront et se lamenteront à son sujet, quand ils verront la fumée de son embrasement. Se tenant à distance par crainte de son tourment, ils diront: Quel malheur! Quel malheur! La grande ville, Babylone, la ville forte! En une seule heure est venu ton jugement! De même, les marchands de la terre pleurent et mènent deuil sur elle, parce que personne n'achète plus leur cargaison, cargaison d'or, d'argent, de pierres précieuses, de perles, de fin lin, de pourpre, de soie, d'écarlate, de tout bois de senteur, de tout objet d'ivoire, de tout objet de bois précieux, de bronze, de fer et de marbre; cannelle, aromates, parfums, myrrhe, encens, vin, huile, fleur de farine, blé, bœufs, moutons, chevaux, chars, corps et âmes d'humains. Le fruit mûr que tu désirais s'en est allé loin de toi; toutes ces choses délicates et splendides sont perdues pour toi, et on ne les retrouvera plus jamais. Les marchands qui se sont enrichis grâce à elle se tiendront à distance par crainte de son tourment; ils pleureront et mèneront deuil, en disant: Quel malheur! Quel malheur! La grande ville, vêtue de fin lin, de pourpre et d'écarlate, parée d'or, de pierres précieuses et de perles! En une seule heure, tant de richesses ont été détruites! Tous les pilotes, tous les caboteurs, les marins et tous les travailleurs de la mer se tinrent à distance; ils s'écriaient, en voyant la fumée de son embrasement: Qui était semblable à la grande ville? Ils se jetaient de la poussière sur la tête, ils pleuraient, ils menaient deuil et criaient: Quel malheur! Quel malheur! La grande ville, dont l'opulence a enrichi tous ceux qui ont des bateaux sur la mer! En une seule heure, elle est devenue un désert! Sois en fête sur elle, ciel! Vous aussi, saints, apôtres et prophètes! Car Dieu vous a fait justice en la jugeant. Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule et il la jeta à la mer, en disant: Avec la même violence Babylone, la grande ville, sera jetée à bas, et on ne la trouvera plus jamais. On n'entendra plus jamais chez toi les joueurs de lyre, les musiciens, les joueurs de flûte ou de trompette. On ne trouvera plus jamais chez toi aucun artisan d'aucune sorte, on n'entendra plus jamais chez toi le bruit de la meule; la lumière de la lampe ne brillera plus jamais chez toi, et on n'entendra plus jamais chez toi la voix du marié et de la mariée – parce que tes marchands étaient les dignitaires de la terre, parce que toutes les nations ont été égarées par ta sorcellerie – chez elle on a trouvé le sang des prophètes, des saints et de tous ceux qui ont été immolés sur la terre. Après cela, j'entendis comme la voix forte d'une grande foule dans le ciel, qui disait: Alléluia! Le salut, la gloire et la puissance sont à notre Dieu, parce que ses jugements sont vrais et justes. Il a jugé la grande prostituée qui ruinait la terre par sa prostitution, et il a vengé le sang de ses esclaves en le lui réclamant. Ils dirent une seconde fois: Alléluia! Sa fumée monte à tout jamais! Les vingt-quatre anciens et les quatre êtres vivants tombèrent et se prosternèrent devant Dieu qui est assis sur le trône, en disant: Amen! Alléluia! Du trône sortit une voix qui disait: Louez notre Dieu, vous tous, ses esclaves, vous qui le craignez, petits et grands! Et j'entendis comme la voix d'une grande foule, comme le bruit de grandes eaux et comme le bruit de forts tonnerres, qui disait: Alléluia! Car le Seigneur, notre Dieu, le Tout-Puissant, a instauré son règne. Réjouissons-nous, soyons transportés d'allégresse et donnons-lui gloire, car les noces de l'agneau sont venues, et son épouse s'est préparée. Il lui a été donné d'être vêtue de fin lin, resplendissant et pur. – Le fin lin, c'est la justice des saints. Il me dit: Ecris: Heureux ceux qui sont invités au dîner des noces de l'agneau! Puis il me dit: Ce sont là les vraies paroles de Dieu. Je tombai à ses pieds pour me prosterner devant lui, mais il me dit: Garde-toi de faire cela! Je ne suis que ton compagnon d'esclavage et celui de tes frères qui portent le témoignage de Jésus. Prosterne-toi devant Dieu! Car c'est le témoignage de Jésus qui est l'esprit de la prophétie. Alors je vis le ciel ouvert, et un cheval blanc apparut. Celui qui le monte s'appelle Fidèle et Vrai, il juge et fait la guerre avec justice. Ses yeux sont comme un feu flamboyant; sur sa tête il y a beaucoup de diadèmes; il porte un nom écrit que personne ne connaît, sinon lui, et il est habillé d'un vêtement trempé de sang. Son nom est La Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues de fin lin, blanc et pur. De sa bouche sort une épée acérée avec laquelle il doit frapper les nations; c'est lui qui les fera paître avec un sceptre de fer; c'est lui qui foule la cuve du vin de la colère ardente de Dieu, le Tout-Puissant. Il a sur son vêtement et sur sa cuisse un nom écrit: Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Je vis un ange debout dans le soleil. Il cria à tous les oiseaux qui volaient au milieu du ciel: Venez, rassemblez-vous pour le grand dîner de Dieu, afin de manger les chairs des rois, les chairs des chefs militaires, les chairs des puissants, les chairs des chevaux et de ceux qui les montent, les chairs de tous, hommes libres et esclaves, petits et grands. Je vis la bête, les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à celui qui monte le cheval et à son armée. La bête fut prise, et avec elle le prophète de mensonge qui avait produit devant elle les signes par lesquels il avait égaré ceux qui avaient reçu la marque de la bête et qui se prosternaient devant son image. Tous deux furent jetés vivants dans l'étang de feu où brûle le soufre. Les autres furent tués par l'épée qui sortait de la bouche de celui qui montait le cheval, et tous les oiseaux se rassasièrent de leurs chairs. Alors je vis descendre du ciel un ange qui tenait la clef de l'abîme et une grande chaîne à la main. Il saisit le dragon, le serpent d'autrefois, qui est le diable et le Satan, et il le lia pour mille ans. Il le jeta dans l'abîme, qu'il ferma et scella au-dessus de lui, pour qu'il n'égare plus les nations jusqu'à ce que les mille ans soient achevés. Après cela, il faut qu'il soit relâché pour un peu de temps. Je vis des trônes. A ceux qui s'y assirent fut donné le pouvoir de juger. Je vis aussi les âmes de ceux qui avaient été décapités à la hache à cause du témoignage de Jésus et de la parole de Dieu, et ceux qui ne s'étaient pas prosternés devant la bête ni devant son image et qui n'avaient pas reçu la marque sur le front ni sur la main. Ils reprirent vie et ils régnèrent avec le Christ pendant mille ans. Les autres morts ne reprirent pas vie jusqu'à ce que les mille ans soient achevés. C'est la première résurrection. Heureux et saint qui a part à la première résurrection! Sur ceux-là la seconde mort n'a pas de pouvoir, mais ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec lui pendant les mille ans. Quand les mille ans seront achevés, le Satan sera relâché de sa prison, et il sortira pour égarer les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre. Leur nombre est comme le sable de la mer. Ils montèrent sur toute la surface de la terre et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel et les dévora. Le diable qui les égarait fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le prophète de mensonge. Ils seront tourmentés jour et nuit, à tout jamais. Alors je vis un grand trône blanc et celui qui y était assis. La terre et le ciel s'enfuirent devant lui, et il ne se trouva plus de place pour eux. Alors je vis les morts, les grands et les petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts, et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de la vie. Les morts furent jugés d'après ce qui était écrit dans les livres, selon leurs œuvres. La mer rendit les morts qui étaient en elle, la mort et le séjour des morts rendirent les morts qui étaient en eux, et ils furent jugés, chacun selon ses œuvres. La mort et le séjour des morts furent jetés dans l'étang de feu. L'étang de feu, c'est la seconde mort. Quiconque ne fut pas trouvé inscrit dans le livre de la vie fut jeté dans l'étang de feu. Alors je vis un ciel nouveau et une terre nouvelle; car le premier ciel et la première terre avaient disparu, et la mer n'était plus. Et je vis descendre du ciel, d'auprès de Dieu, la ville sainte, la Jérusalem nouvelle, prête comme une mariée qui s'est parée pour son mari. J'entendis du trône une voix forte qui disait: La demeure de Dieu est avec les humains! Il aura sa demeure avec eux, ils seront ses peuples, et lui-même, qui est Dieu avec eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux, la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur, car les premières choses ont disparu. Celui qui était assis sur le trône dit: De tout je fais du nouveau. Et il dit: Ecris, car ces paroles sont certaines et vraies. Il me dit: C'est fait! C'est moi qui suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. A celui qui a soif, je donnerai de la source de l'eau de la vie, gratuitement. Tel sera l'héritage du vainqueur; je serai son Dieu, et lui sera mon fils. Mais pour les lâches, les infidèles, les êtres abominables, les meurtriers, les prostitués, les sorciers, les idolâtres et tous les menteurs, leur part sera dans l'étang brûlant de feu et de soufre: c'est la seconde mort. Puis un des sept anges qui tenaient les sept coupes pleines des sept derniers fléaux vint parler avec moi. Il me dit: Viens, je te montrerai la mariée, l'épouse de l'agneau. Il me transporta, par l'Esprit, sur une grande et haute montagne, et il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, d'auprès de Dieu. Elle avait la gloire de Dieu; son éclat ressemblait à celui d'une pierre précieuse, une pierre de jaspe transparente comme du cristal. Elle avait une grande et haute muraille. Elle avait douze portes, et sur les portes douze anges. Des noms y étaient inscrits, ceux des douze tribus des Israélites: à l'est trois portes, au nord trois portes, au sud trois portes et à l'ouest trois portes. La muraille de la ville avait douze fondations; elles portaient les douze noms des douze apôtres de l'agneau. Celui qui parlait avec moi avait une mesure, un roseau d'or, pour mesurer la ville, ses portes et sa muraille. La ville avait la forme d'un carré, sa longueur était égale à sa largeur. Il mesura la ville avec le roseau: douze mille stades; la longueur, la largeur et la hauteur en étaient égales. Il mesura la muraille: cent quarante-quatre coudées, d'une mesure humaine qui était celle de l'ange. La muraille était construite en jaspe, et la ville était d'or pur, semblable à du verre pur. Les fondations de la muraille de la ville étaient ornées de toutes sortes de pierres précieuses: la première fondation était de jaspe, la deuxième de saphir, la troisième de calcédoine, la quatrième d'émeraude, la cinquième de sardonyx, la sixième de sardoine, la septième de chrysolithe, la huitième de béryl, la neuvième de topaze, la dixième de chrysoprase, la onzième d'hyacinthe, la douzième d'améthyste. Les douze portes étaient douze perles; chacune des portes était d'une seule perle. La grande rue de la ville était d'or pur, comme du verre transparent. Je n'y vis pas de sanctuaire, car le Seigneur Dieu, le Tout-Puissant, est son sanctuaire, ainsi que l'agneau. La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour y briller, car la gloire de Dieu l'éclaire, et sa lampe, c'est l'agneau. Les nations marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leur gloire. Ses portes ne se fermeront jamais pendant le jour – or là il n'y aura pas de nuit. On y apportera la gloire et l'honneur des nations. Il n'y entrera jamais rien de souillé, ni faiseur d'abomination ou de mensonge, mais ceux-là seuls qui sont inscrits dans le livre de la vie de l'agneau. Il me montra un fleuve d'eau de la vie, limpide comme du cristal, sortant du trône de Dieu et de l'agneau. Au milieu de la grande rue de la ville et sur les deux bords du fleuve, un arbre de vie produisant douze récoltes et donnant son fruit chaque mois. Les feuilles de l'arbre sont pour la guérison des nations. Il n'y aura plus de malédiction. Le trône de Dieu et de l'agneau sera dans la ville. Ses esclaves lui rendront un culte; ils verront son visage, et son nom sera sur leur front. La nuit ne sera plus, et ils n'auront besoin ni de la lumière d'une lampe, ni de la lumière du soleil, car c'est le Seigneur Dieu qui les éclairera. Et ils régneront à tout jamais. Il me dit: Ces paroles sont certaines et vraies; le Seigneur, le Dieu des esprits des prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses esclaves ce qui doit arriver bientôt. Je viens bientôt. Heureux celui qui garde les paroles de la prophétie de ce livre! C'est moi, Jean, qui ai entendu et vu ces choses. Quand j'ai entendu et vu, je suis tombé aux pieds de l'ange qui me les montrait, pour me prosterner devant lui. Mais il me dit: Garde-toi de faire cela! Je ne suis que ton compagnon d'esclavage et celui de tes frères, les prophètes, et de ceux qui gardent les paroles de ce livre. Prosterne-toi devant Dieu! Puis il me dit: Ne tiens pas secrètes les paroles de la prophétie de ce livre, car le temps est proche. Que celui qui est injuste soit encore injuste, que celui qui est sale se salisse encore, que le juste fasse encore la justice, et que celui qui est saint soit encore consacré! Je viens bientôt, et j'apporte avec moi ma récompense, pour rendre à chacun selon son œuvre. L'alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin, c'est moi. Heureux ceux qui lavent leurs robes pour avoir droit à l'arbre de la vie et pour entrer par les portes dans la ville! Dehors les chiens, les sorciers, les prostitués, les meurtriers, les idolâtres et quiconque aime et fait le mensonge! Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous apporter ce témoignage au sujet des Eglises. C'est moi qui suis le rejeton et la postérité de David, l'étoile resplendissante du matin. L'Esprit et la mariée disent: Viens! Que celui qui entend dise: Viens! Que celui qui a soif vienne; que celui qui veut prenne de l'eau de la vie, gratuitement! Moi, je l'atteste à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu lui ajoutera les fléaux décrits dans ce livre; et si quelqu'un retranche des paroles du livre de cette prophétie, Dieu retranchera sa part de l'arbre de la vie et de la ville sainte décrits dans ce livre. Celui qui atteste ces choses dit: Oui, je viens bientôt. Amen! Viens, Seigneur Jésus! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous!