Au commencement Dieu créa les cieux et la terre. La terre était sans forme et vide, et l'obscurité couvrait la surface de l'abîme. Le souffle de Dieu planait à la surface des eaux. Alors Dieu dit: « Que la lumière paraisse! » et la lumière parut. Dieu vit que la lumière était une bonne chose, et il sépara la lumière de l'obscurité. Dieu nomma la lumière jour et l'obscurité nuit. Le soir vint, puis le matin; ce fut la première journée. Dieu dit encore: « Qu'il y ait une voûte, et qu'elle sépare les eaux en deux masses! » Dieu fit alors la voûte qui sépare les eaux d'en bas de celles d'en haut. Et il en fut ainsi. Il nomma cette voûte ciel. Le soir vint, puis le matin; ce fut la seconde journée. Dieu dit encore: « Que les eaux qui sont au-dessous des cieux se rassemblent en un seul lieu et que le continent apparaisse! » Et il en fut ainsi. Dieu nomma le continent terre et la masse des eaux mer, et Dieu vit que c'était une bonne chose. Dieu dit alors: « Que la terre fasse pousser de la végétation: des plantes produisant leur semence, et des arbres fruitiers dont chaque espèce porte ses propres graines! » Et il en fut ainsi. La terre fit pousser de la végétation: des plantes produisant leur semence espèce par espèce, et des arbres dont chaque variété porte des fruits avec pépins ou noyaux. Dieu vit que c'était une bonne chose. Le soir vint, puis le matin; ce fut la troisième journée. Dieu dit encore: « Qu'il y ait des lumières dans les cieux pour séparer le jour de la nuit; qu'elles servent à fixer les fêtes, ainsi que les jours et les années du calendrier; et que du haut des cieux elles éclairent la terre! » Et il en fut ainsi. Dieu fit les deux principales sources de lumière: la grande, pour présider au jour, et la petite, pour présider à la nuit; et il ajouta les étoiles. Il les plaça dans les cieux pour éclairer la terre, pour présider au jour et à la nuit, et pour séparer la lumière de l'obscurité. Dieu vit que c'était une bonne chose. Le soir vint, puis le matin; ce fut la quatrième journée. Dieu dit encore: « Que les eaux grouillent d'une foule d'êtres vivants, et que les oiseaux s'envolent dans les cieux au-dessus de la terre! » Dieu créa les grands monstres marins et toutes les espèces d'animaux qui se faufilent et grouillent dans l'eau, de même que toutes les espèces d'oiseaux. Et Dieu vit que c'était une bonne chose. Dieu les bénit en disant: « Que tout ce qui vit dans l'eau soit fécond, devienne nombreux et peuple les mers; et que les oiseaux deviennent nombreux sur la terre! » Le soir vint, puis le matin; ce fut la cinquième journée. Dieu dit encore: « Que la terre produise toutes les espèces de bêtes: animaux domestiques, petites bêtes et animaux sauvages de chaque espèce! » Et il en fut ainsi. Dieu fit les diverses espèces d'animaux sauvages, d'animaux domestiques et de petites bêtes. Et Dieu vit que c'était une bonne chose. Dieu dit enfin: « Faisons l'être humain; qu'il soit comme une image de nous, une image vraiment ressemblante! Qu'il soit maître des poissons dans la mer, des oiseaux dans les cieux et sur la terre, des gros animaux et des petites bêtes qui vont et viennent au ras du sol! » Dieu créa l'être humain comme une image de lui-même; il le créa à l'image de Dieu, il les créa homme et femme. Puis il les bénit en leur disant: « Ayez des enfants, devenez nombreux, peuplez toute la terre et dominez-la; soyez les maîtres des poissons dans la mer, des oiseaux dans les cieux et de tous les animaux qui vont et viennent sur la terre. » Et il ajouta: « Sur toute la surface de la terre, je vous donne les plantes produisant des graines et les arbres qui portent des fruits avec pépins ou noyaux. Leurs graines ou leurs fruits vous serviront de nourriture. De même, je donne l'herbe verte comme nourriture à tous les animaux terrestres, à tous les oiseaux, à toutes les bêtes qui vont et viennent au ras du sol, bref à tout ce qui vit. » Et il en fut ainsi. Dieu vit que tout ce qu'il avait fait était une très bonne chose. Le soir vint, puis le matin; ce fut la sixième journée. Ainsi furent achevés les cieux, la terre et tout ce qu'ils contiennent. Dieu, après avoir achevé son œuvre, se reposa le septième jour de tout le travail accompli. Il fit de ce septième jour un jour béni, un jour mis à part, car il s'y reposa de tout son travail de créateur. Voilà l'histoire de la création des cieux et de la terre. Quand le Seigneur Dieu fit la terre et les cieux, il n'y avait encore aucun buisson sur la terre, et aucune herbe n'avait encore germé, car le Seigneur Dieu n'avait pas encore envoyé de pluie sur la terre, et il n'y avait pas d'être humain pour cultiver le sol. Un flot montait de la terre et arrosait la surface du sol. Le Seigneur Dieu prit de la poussière du sol et en façonna un être humain. Puis il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et cet être humain devint vivant. Ensuite le Seigneur Dieu planta un jardin au pays d'Éden, à l'orient, pour y mettre l'être humain qu'il avait façonné. Il fit pousser du sol toutes sortes d'arbres à l'aspect agréable et bons pour se nourrir. Il mit au centre du jardin l'arbre de la vie, et l'arbre qui donne la connaissance de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. Un fleuve sortait du pays d'Éden et irriguait le jardin. De là, il se divisait en quatre bras. Le premier était le Pichon; il fait le tour du pays de Havila. Dans ce pays, on trouve de l'or, un or de qualité, ainsi que la résine parfumée de bdellium et la pierre précieuse de cornaline. Le second bras du fleuve était le Guihon, qui fait le tour du pays de Kouch. Le troisième était le Tigre, qui coule à l'est de la ville d'Assour. Enfin le quatrième était l'Euphrate. Le Seigneur Dieu prit l'homme et le plaça dans le jardin d'Éden pour qu'il cultive la terre et la garde. Il lui ordonna: « Tu te nourriras des fruits de n'importe quel arbre du jardin, sauf de l'arbre qui donne la connaissance de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. Le jour où tu en mangeras, tu mourras. » Le Seigneur Dieu se dit: « Il n'est pas bon que l'être humain soit seul. Je vais lui faire un vis-à-vis qui lui corresponde, capable de le secourir. » Avec de la terre, le Seigneur façonna quantité d'animaux sauvages et d'oiseaux, et il les conduisit à l'être humain pour voir comment celui-ci les nommerait. Chacun de ces animaux devait porter le nom que l'être humain lui donnerait. Celui-ci donna donc un nom aux animaux domestiques, aux animaux sauvages et aux oiseaux. Mais il ne trouva pas de vis-à-vis qui lui corresponde, capable de le secourir. Alors le Seigneur Dieu fit tomber l'homme dans un profond sommeil. Il lui prit un de ses côtés et referma la chair à sa place. Avec ce côté, le Seigneur fit une femme et la conduisit à l'homme. Celui-ci s'écria: « Ah! Cette fois, voici quelqu'un qui est plus que tout autre du même sang que moi! On la nommera compagne de l'homme, car c'est de son compagnon qu'elle fut tirée. » C'est pourquoi l'homme quittera père et mère pour s'attacher à sa femme, et ils deviendront tous deux une seule chair. L'homme et sa femme étaient tous deux nus, mais sans éprouver aucune gêne l'un devant l'autre. Le serpent était le plus rusé de tous les animaux sauvages que le Seigneur avait faits. Il demanda à la femme: « Est-ce vrai que Dieu vous a dit: “Vous ne mangerez d'aucun fruit du jardin ”? » La femme répondit au serpent: « Nous pouvons manger les fruits du jardin. Mais pour les fruits de l'arbre qui est au centre du jardin, Dieu nous a dit: “Vous n'en mangerez pas, vous n'y toucherez pas, de peur d'en mourir.” » Le serpent répliqua: « Pas du tout, vous ne mourrez pas! Mais Dieu le sait bien: dès que vous en aurez mangé, vous verrez les choses telles qu'elles sont, vous serez comme lui, capables de savoir ce qui est bon et ce qui est mauvais. » La femme vit que les fruits de l'arbre étaient agréables à regarder, qu'ils devaient être bons et qu'ils donnaient envie d'en manger pour devenir plus intelligent. Elle en prit un et en mangea. Puis elle en donna à son mari, qui était avec elle, et il en mangea, lui aussi. Alors ils se virent tous deux tels qu'ils étaient, ils se rendirent compte qu'ils étaient nus. Ils attachèrent ensemble des feuilles de figuier, et ils s'en firent chacun une sorte de pagne. Le soir, quand souffle la brise, l'homme et la femme entendirent le Seigneur se promener dans le jardin. Ils se cachèrent de lui au milieu des arbres. Le Seigneur Dieu appela l'homme et lui demanda: « Où es-tu? » L'homme répondit: « Je t'ai entendu dans le jardin. J'ai eu peur, car je suis nu, et je me suis caché. » – « Qui t'a appris que tu étais nu, demanda le Seigneur Dieu; aurais-tu mangé du fruit de l'arbre que je t'avais défendu de manger? » L'homme répliqua: « C'est la femme que tu m'as donnée pour compagne; c'est elle qui m'a donné ce fruit, et j'en ai mangé. » Le Seigneur Dieu dit alors à la femme: « Pourquoi as-tu fait cela? » Elle répondit: « Le serpent m'a trompée, et j'ai mangé du fruit. » Alors le Seigneur Dieu dit au serpent: « Puisque tu as fait cela, je te maudis. Seul de tous les animaux tu devras ramper sur ton ventre et manger de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai l'hostilité entre la femme et toi, entre sa descendance et la tienne. La sienne t'écrasera la tête, tandis que tu lui détruiras le talon. » Le Seigneur dit ensuite à la femme: « Je rendrai tes grossesses pénibles, tu souffriras pour mettre au monde tes enfants. Tu te sentiras attirée par ton mari, mais il dominera sur toi. » Il dit enfin à l'homme: « Tu as écouté la voix de ta femme et tu as mangé le fruit que je t'avais défendu. Eh bien, à cause de toi, le sol est maintenant maudit. Tu auras beaucoup de peine à en tirer ta nourriture pendant toute ta vie; il produira pour toi des épines et des ronces. Tu devras manger ce qui pousse dans les champs; tu gagneras ton pain à la sueur de ton front, jusqu'à ce que tu retournes à la terre d'où tu as été tiré. Car tu es poussière, et tu retourneras à la poussière. » L'homme, Adam, nomma sa femme Ève, c'est-à-dire “vivante”, car elle est la mère de tous les vivants. Le Seigneur fit à l'homme et à sa femme des vêtements de peaux de bête et les en habilla. Puis il se dit: « Voilà que l'être humain est devenu comme un dieu, pour ce qui est de savoir ce qui est bon et ce qui est mauvais. Il faut l'empêcher maintenant d'atteindre aussi l'arbre de la vie; s'il en mangeait les fruits, il vivrait pour toujours. » Le Seigneur Dieu renvoya donc l'être humain du jardin d'Éden, pour qu'il cultive le sol dont il avait été tiré. Puis, après l'en avoir expulsé, le Seigneur plaça des chérubins à l'est du jardin d'Éden avec une épée flamboyante et tourbillonnante pour garder l'accès de l'arbre de la vie. De son union avec Adam, Ève, sa femme, devint enceinte. Elle mit au monde Caïn et dit alors: « J'ai conçu un homme grâce au Seigneur. » Elle donna aussi le jour au frère de Caïn, Abel. Abel fut berger de petit bétail, et Caïn cultivait le sol. Au bout d'un certain temps, Caïn apporta des produits de la terre en offrande pour le Seigneur. Abel, de son côté, apporta des agneaux premiers-nés de son petit bétail, dont il offrit au Seigneur de très beaux morceaux. Le Seigneur accueillit favorablement Abel et son offrande, mais non pas Caïn et son offrande. Caïn en éprouva une profonde irritation; il en fut abattu. Le Seigneur lui dit: « À quoi bon te fâcher et être abattu? Si tu agis comme il faut, tu reprendras le dessus; sinon, le péché est à ta porte, comme un monstre à l'affût. Il désire te dominer, mais c'est à toi d'en être le maître. » Cependant Caïn s'adressa à son frère. Quand ils furent aux champs, Caïn se jeta sur son frère Abel et le tua. Le Seigneur demanda à Caïn: « Où est ton frère Abel? » Caïn répondit: « Je n'en sais rien. Est-ce à moi de veiller sur mon frère? » Le Seigneur répliqua: « Pourquoi as-tu fait cela? J'entends le sang de ton frère crier du sol vers moi. Tu es désormais un maudit, chassé du sol qui s'est ouvert pour recueillir le sang de ton frère, ta victime. C'est pourquoi, tu auras beau cultiver le sol, il ne te donnera plus sa vitalité. Tu seras un déraciné, toujours vagabond sur la terre. » Caïn dit au Seigneur: « Ma peine est trop lourde à porter. Tu me chasses aujourd'hui du sol cultivable, et je vais devoir me cacher loin de toi; je serai un déraciné, toujours vagabond sur la terre. Quiconque me trouvera pourra me tuer. » Mais le Seigneur lui répondit: « Non, car si quelqu'un te tue, il faudra sept meurtres pour que tu sois vengé. » Le Seigneur mit alors sur Caïn un signe distinctif, pour empêcher qu'il soit frappé par ceux qui le rencontreraient. Alors Caïn partit habiter au pays de Nod, loin de la présence du Seigneur, à l'est d'Éden. De son union avec son mari, la femme de Caïn devint enceinte. Elle mit au monde Hénok. Caïn se mit à construire une ville, qu'il appela du nom de son fils, Hénok. Hénok fut le père d'Irad, Irad le père de Mehouyaël, Mehouyaël le père de Metouchaël, Metouchaël le père de Lémek. Lémek épousa deux femmes, la première nommée Ada et la seconde Silla. Ada mit au monde Yabal, l'ancêtre de ceux qui habitent sous des tentes et élèvent des troupeaux. Yabal eut un frère, Youbal, l'ancêtre de tous ceux qui jouent de la guitare et de la flûte. Silla, elle aussi, eut un fils, Toubal-Caïn, le forgeron qui fabriquait tous les outils tranchants de bronze ou de fer. La sœur de Toubal-Caïn était Naama. Lémek dit à ses femmes: « Ada et Silla, écoutez-moi, femmes de Lémek, soyez attentives! Lorsque l'on me blesse, je tue un homme, lorsque l'on me donne un coup, je tue un enfant. Car s'il faut tuer sept hommes pour venger Caïn, il en faudra soixante-dix-sept pour que je sois vengé. » Adam s'unit encore à sa femme et ils eurent un fils. Ève l'appela Seth; elle disait en effet: « Dieu m'a accordé un autre fils à la place d'Abel, que Caïn a tué. » Seth à son tour eut un fils; il l'appela Énos. C'est alors qu'on commença à prier le Seigneur en l'appelant par son nom. Voici la liste des descendants d'Adam: Le jour où Dieu créa l'être humain, il le fit à sa ressemblance. Il les créa homme et femme, il les bénit et leur donna le nom d'être humain au jour même de leur création. À l'âge de 130 ans, Adam eut un fils qui lui ressemblait tout à fait. Il l'appela Seth. Après la naissance de Seth, Adam vécut encore 800 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Après avoir vécu en tout 930 ans, il mourut. À l'âge de 105 ans, Seth eut un fils, Énos. Après la naissance d'Énos, Seth vécut encore 807 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Après avoir vécu en tout 912 ans, il mourut. À l'âge de 90 ans, Énos eut un fils, Quénan. Après la naissance de Quénan, Énos vécut encore 815 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Après avoir vécu en tout 905 ans, il mourut. À l'âge de 70 ans, Quénan eut un fils, Malaléel. Après la naissance de Malaléel, Quénan vécut encore 840 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Après avoir vécu en tout 910 ans, il mourut. À l'âge de 65 ans, Malaléel eut un fils, Yéred. Après la naissance de Yéred, Malaléel vécut encore 830 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Après avoir vécu en tout 895 ans, il mourut. À l'âge de 162 ans, Yéred eut un fils, Hénok. Après la naissance d'Hénok, Yéred vécut encore 800 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Après avoir vécu en tout 962 ans, il mourut. À l'âge de 65 ans, Hénok eut un fils, Matusalem. Après la naissance de Matusalem, Hénok marcha aux côtés de Dieu pendant 300 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Sa vie dura 365 ans. Il marcha aux côtés de Dieu, puis il disparut, car Dieu l'enleva auprès de lui. À l'âge de 187 ans, Matusalem eut un fils, Lémek. Après la naissance de Lémek, Matusalem vécut encore 782 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Après avoir vécu en tout 969 ans, il mourut. À l'âge de 182 ans, Lémek eut un fils. Il l'appela Noé. Il disait en effet: « Celui-ci nous consolera de nos travaux et de la peine de nos mains parce que le Seigneur a maudit le sol. » Après la naissance de Noé, Lémek vécut encore 595 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Après avoir vécu en tout 777 ans, il mourut. Noé avait atteint l'âge de 500 ans quand il eut trois fils, Sem, Cham et Japhet. Quand les êtres humains commencèrent à se multiplier sur la terre et que des filles leur naquirent, les fils des dieux constatèrent que ces filles étaient bien jolies, et ils en choisirent pour les épouser. Alors le Seigneur se dit: « Je ne peux pas laisser indéfiniment mon souffle de vie aux humains; ils ne sont après tout que des êtres mortels. Désormais ils ne vivront pas plus de 120 ans. » C'était l'époque où il y avait des géants sur la terre – il en resta même plus tard. Ceux-ci étaient les héros de l'Antiquité, aux noms célèbres; ils étaient nés de l'union des fils des dieux avec les filles des êtres humains. Le Seigneur vit que les humains étaient de plus en plus malfaisants dans le monde, et que les penchants de leur cœur les portaient de façon constante et radicale vers le mal. Il en fut attristé et regretta d'avoir fait l'être humain sur la terre. Il se dit: « Il faut que je balaye de la terre l'humanité que j'ai créée, et même les animaux, grands ou petits, et les oiseaux. Je regrette vraiment de les avoir faits. » Mais Noé bénéficiait de la bienveillance du Seigneur. Mais aux yeux de Dieu, l'humanité était corrompue: partout ce n'était que violence. Quand il regardait la terre, il constatait que tous les êtres humains étaient corrompus. Il dit alors à Noé: « J'ai décidé d'en finir avec tous les humains. Par leur faute, le monde est en effet rempli de violence; je vais les supprimer de la terre. Construis-toi une arche, une sorte de grand bateau en bois de cyprès; tu l'aménageras en nombreux compartiments, et tu la couvriras d'enduit à l'intérieur et à l'extérieur. Voici comment tu la feras: elle devra avoir 150 mètres de long, 25 de large et 15 de haut. Tu la muniras d'un toit, et tu laisseras l'espace d'un avant-bras entre le toit et le haut des côtés. Sur un côté tu mettras une porte. Enfin tu disposeras l'arche en trois étages. Quant à moi, je vais faire venir le déluge sur la terre, pour anéantir tout ce qui vit. Tout ce qui se trouve sur la terre périra. Mais j'établirai mon alliance avec toi. Tu vas entrer dans l'arche, avec ta femme, tes fils et tes belles-filles. Tu devras y faire entrer aussi un couple de chaque espèce vivante, un mâle et une femelle, pour les conserver en vie avec toi. Un couple de chaque espèce animale, oiseaux, grands ou petits animaux, arrivera auprès de toi pour avoir la vie sauve. Procure-toi donc toutes sortes de vivres, fais-en des provisions, pour que vous ayez de quoi manger, eux et toi. » C'est ce que fit Noé; il exécuta tout ce que le Seigneur lui avait ordonné. Le Seigneur dit à Noé: « Entre dans l'arche, toi et ta famille, car j'ai constaté que tu es le seul parmi tes contemporains à être juste. Prends avec toi sept couples de chaque sorte d'animaux purs, mais un couple seulement de chaque sorte d'animaux impurs. Pour les oiseaux, prends aussi sept couples de chaque sorte, afin de sauver leur espèce sur la terre. Encore une semaine, et je ferai tomber la pluie pendant quarante jours et quarante nuits; je balayerai ainsi de la surface de la terre tous les êtres que j'ai faits. » Noé exécuta tout ce que le Seigneur lui avait ordonné. Noé avait 600 ans quand le déluge survint sur la terre. Il entra dans l'arche avec sa femme, ses fils et ses belles-filles, pour échapper au déluge. Les animaux purs, les animaux impurs, les oiseaux et les petites bêtes qui vont et viennent au ras du sol, tous arrivèrent jusqu'à l'arche de Noé, deux par deux, un mâle et une femelle, comme Dieu l'avait ordonné. Au bout de la semaine, le déluge submergea la terre. L'année où Noé eut 600 ans, le dix-septième jour du deuxième mois, les eaux du grand abîme jaillirent avec force, et les vannes des cieux s'ouvrirent en grand. Il se mit à pleuvoir sur la terre; la pluie allait durer quarante jours et quarante nuits. C'est ce jour-là que Noé entra dans l'arche avec sa femme, ses fils Sem, Cham et Japhet et ses trois belles-filles, et avec toutes les espèces d'animaux sauvages ou domestiques, de petites bêtes, d'oiseaux et d'insectes. Des couples de toutes les espèces vivantes arrivèrent ainsi à l'arche auprès de Noé. Un mâle et une femelle de chaque espèce y entrèrent, comme Dieu l'avait ordonné à Noé. Puis le Seigneur ferma la porte derrière Noé. Le déluge dura quarante jours sur la terre. Quand le niveau de l'eau monta, l'arche fut soulevée au-dessus du sol et se mit à flotter. Puis le niveau monta de plus en plus et l'arche s'en alla au fil de l'eau. Le niveau monta toujours plus, jusqu'à ce que les plus hautes montagnes qui existent soient entièrement recouvertes. L'eau monta finalement jusqu'à plus de sept mètres au-dessus des sommets. Tout ce qui vivait et se mouvait sur la terre périt: les oiseaux, le bétail, les animaux sauvages, les bestioles qui grouillent sur la terre, et aussi tout le genre humain. Sur l'ensemble de la terre ferme, tout ce qui possédait un souffle de vie mourut. Le Seigneur balaya ainsi de la terre tout ce qui vivait, depuis les êtres humains jusqu'aux grands animaux, aux petites bêtes et aux oiseaux. Ils furent éliminés de la terre. Seul Noé survécut et, avec lui, ceux qui étaient dans l'arche. Le niveau de l'eau resta haut pendant 150 jours sur la terre. Puis Dieu pensa à Noé et à tous les animaux, sauvages et domestiques, qui se trouvaient avec lui dans l'arche. Il fit souffler un vent sur la terre, et le niveau de l'eau cessa de monter. Les sources des eaux de l'abîme et les vannes des cieux se fermèrent. La pluie cessa de tomber. Les eaux se retirèrent progressivement de la terre. Ainsi, 150 jours après le début de l'inondation, le niveau de l'eau se mit à baisser. Le dix-septième jour du septième mois, l'arche se posa sur le massif de l'Ararat. Les eaux continuèrent à se retirer jusqu'au dixième mois. Le premier jour de ce mois, on vit apparaître le sommet des montagnes. Au bout de quarante jours, Noé ouvrit la fenêtre qu'il avait faite dans l'arche. Il laissa partir un corbeau. Celui-ci sortit et s'en revint à plusieurs reprises, aussi longtemps que les eaux ne s'étaient pas asséchées sur la terre. Puis Noé laissa partir une colombe, pour voir si le niveau de l'eau avait baissé. Mais elle ne trouva aucun endroit où se percher, car l'eau couvrait encore toute la terre; elle revint donc à l'arche, auprès de Noé. Celui-ci tendit la main, prit la colombe et la ramena dans l'arche. Il attendit une semaine et la laissa de nouveau partir. La colombe revint auprès de lui vers le soir; elle tenait dans son bec une jeune feuille d'olivier. Alors Noé sut que les eaux s'étaient retirées de la terre. Il attendit encore une semaine et laissa partir la colombe, mais celle-ci ne revint pas. Dès le premier jour de l'année où Noé eut 601 ans, l'eau s'était asséchée sur la terre. Noé ôta le toit de l'arche, il regarda dehors et constata que toute la surface de la terre était sèche. Le vingt-septième jour du second mois le continent apparut. Alors Dieu dit à Noé: « Sors de l'arche, ainsi que ta femme, tes fils et tes belles-filles. Fais sortir aussi toutes les bêtes qui sont avec toi, toutes les espèces d'oiseaux, de grands et de petits animaux; qu'ils se répandent sur la terre, qu'ils soient féconds et qu'ils y deviennent nombreux. » Noé sortit de l'arche, avec sa femme, ses fils et ses belles-filles. Puis sortirent aussi, par familles, tous les animaux, avec les oiseaux et les petites bêtes qui vont et viennent au ras du sol. Noé bâtit un autel pour le Seigneur. Parmi les grands animaux et les oiseaux, il prit une bête de chaque espèce considérée comme pure et il les offrit au Seigneur sur l'autel en sacrifice entièrement consumé par le feu. Le Seigneur respira l'odeur agréable de ce sacrifice et il se dit: « Désormais je renonce à maudire le sol à cause des êtres humains. C'est vrai, dès leur jeunesse ils n'ont au cœur que de mauvais penchants. Mais je renonce désormais à détruire tout ce qui vit comme je viens de le faire. Tant que la terre durera, les semailles et les moissons, la chaleur et le froid, l'été et l'hiver, le jour et la nuit ne cesseront jamais. » Dieu bénit Noé et ses fils en leur disant: « Ayez des enfants, devenez nombreux et peuplez toute la terre. Vous inspirerez désormais frayeur et crainte à toutes les bêtes de la terre, aux oiseaux, aux petits animaux et aux poissons; ils sont à votre entière disposition. Tout ce qui remue et qui vit vous servira de nourriture; comme je vous avais donné l'herbe verte, je vous donne maintenant tout cela. Cependant vous ne devez pas manger la viande qui contient encore la vie, c'est-à-dire le sang. Votre sang aussi, qui est votre vie, j'en demanderai compte; j'en demanderai compte à tout animal qui aura tué un être humain, comme à tout être humain qui aura tué son semblable; je demanderai compte de la vie de l'humain. Celui qui répand le sang de l'être humain, c'est par un être humain que son sang sera répandu, car Dieu a fait l'être humain à son image. Et vous, ayez des enfants, devenez nombreux et répandez-vous en grand nombre sur la terre. » Dieu dit encore à Noé et à ses fils: « J'établis mon alliance avec vous, ainsi qu'avec vos descendants et avec tout ce qui vit autour de vous: les oiseaux, les animaux domestiques ou sauvages, ceux qui sont sortis de l'arche et tous ceux qui vivront à l'avenir sur la terre. Voici à quoi je m'engage: jamais plus le déluge ne supprimera la vie sur terre; il n'y aura plus de déluge pour ravager la terre. » Et Dieu ajouta: « Voici le signe de l'alliance établie entre moi, vous et tout être vivant, pour toutes les générations à venir: je place mon arc dans les nuages; il sera un signe qui rappellera l'engagement que j'ai pris à l'égard de la terre. Chaque fois que j'accumulerai des nuages au-dessus de la terre et que l'arc-en-ciel apparaîtra, je penserai à l'alliance établie entre moi, vous et toutes les espèces d'animaux: il n'y aura jamais plus de déluge pour anéantir la vie. Je verrai paraître l'arc-en-ciel, et je penserai à l'alliance éternelle établie entre moi et toutes les espèces vivantes de la terre. » Et Dieu le répéta à Noé: « L'arc-en-ciel est le signe de l'alliance que j'ai établie entre moi et tous les êtres qui vivent sur la terre. » Les fils de Noé qui sortirent de l'arche étaient Sem, Cham et Japhet. Cham fut le père de Canaan. C'est à partir de ces trois fils de Noé que toute la terre fut peuplée. Noé fut le premier cultivateur, il planta de la vigne. Il but du vin, s'enivra et se mit complètement nu à l'intérieur de sa tente. Cham, père de Canaan, vit son père tout nu et en avertit ses deux frères, qui étaient dehors. Alors Sem et Japhet prirent un manteau, le placèrent sur leurs épaules, entrèrent à reculons dans la tente et couvrirent leur père. Ils regardaient dans la direction opposée, pour ne pas voir leur père tout nu. Quand Noé fut sorti de son ivresse, il apprit ce que lui avait fait son plus jeune fils. Alors il déclara: « Maudit soit Canaan! Qu'il soit pour ses frères le dernier des esclaves! » Puis il ajouta: « Béni soit le Seigneur, le Dieu de Sem! Que Canaan soit l'esclave de Sem! Que Dieu élargisse les frontières de Japhet, mais qu'il ait sa demeure chez Sem, et que Canaan soit l'esclave de Japhet! » Après le déluge, Noé vécut encore 350 ans. Il mourut à l'âge de 950 ans. Après le déluge, les fils de Noé, Sem, Cham et Japhet, eurent des fils. Voici la liste de leurs descendants: Les fils de Japhet furent Gomer, Magog, Madaï, Yavan, Toubal, Méchek et Tiras. Les fils de Gomer furent Achekénaz, Rifath et Togarma. Les fils de Yavan furent Élicha, Tarsis, Kittim et Rodanim. D'eux sont issues les populations dispersées le long des côtes, réparties par pays selon la langue et par clans dans chaque peuple. Les fils de Cham furent Kouch et Misraïm, Pouth et Canaan. Les fils de Kouch furent Séba, Havila, Sabta, Ragma et Sabteka. Les fils de Ragma furent Saba et Dédan. Kouch fut aussi le père de Nemrod qui a été le premier homme puissant sur la terre. Nemrod fut un homme puissant aux yeux du Seigneur; c'est pourquoi on dit: « Puissant aux yeux du Seigneur, comme Nemrod. » Les premières villes de son royaume furent Babel, Érek, Accad et Kalné, en Mésopotamie. Nemrod quitta ce pays pour l'Assyrie. Il construisit Ninive, Rehoboth-Ir, Kéla et Ressen entre Ninive et la grande ville de Kéla. Misraïm fut l'ancêtre des gens de Loud, Anem, Lehab, Naftou, Patros, Kaslou, d'où sont issus les Philistins, et Kaftor. Canaan fut le père de Sidon, son aîné, ainsi que de Heth, et il fut l'ancêtre des Jébusites, des Amorites, des Guirgachites, des Hivites, des Arquites, des Sinites, des Arvadites, des Semarites et des Hamatites. Par la suite les clans cananéens se répandirent, et leur territoire s'étendit de Sidon en direction de Guérar jusqu'à Gaza, et en direction de Sodome, Gomorrhe, Adma et Seboïm jusqu'à Lécha. Tels sont les descendants de Cham, répartis d'après leurs clans et leurs langues, dans leurs pays et dans leurs peuples. Sem, le frère aîné de Japhet, eut aussi des fils. Il est l'ancêtre d'Éber et de tous ses descendants. Les fils de Sem furent Élam, Assour, Arpaxad, Loud et Aram. Les fils d'Aram furent Ous, Houl, Guéter et Mach. Arpaxad fut le père de Chéla; Chéla fut le père d'Éber. Éber eut deux fils: le premier s'appelait Péleg, “Division”, parce que, à l'époque où il vécut, la population de la terre se divisa; son frère s'appelait Yoctan. Yoctan fut le père d'Almodad, Chélef, Hassarmaveth, Yéra, Hadoram, Ouzal, Dicla, Obal, Abimaël, Saba, Ofir, Havila, Yobab; tous ceux-là furent les fils de Yoctan. Ils habitaient entre Mécha et la région montagneuse de Sefar à l'est. Tels furent les descendants de Sem, répartis d'après leurs clans et leurs langues, dans leurs pays et dans leurs peuples. Tels furent les clans issus des fils de Noé selon leurs listes de descendance, peuple par peuple. C'est d'eux que descendent tous les peuples dispersés sur la terre après le déluge. Tout le monde parlait alors la même langue et se servait des mêmes mots. Partis de l'est, les humains trouvèrent une large vallée en Mésopotamie et s'y installèrent. Ils se dirent les uns aux autres: « Au travail pour fabriquer des briques! Au travail pour les cuire au four! » Ils utilisèrent les briques comme pierres de construction et du goudron comme mortier. Puis ils se dirent: « Au travail pour bâtir une ville, avec une tour dont le sommet touche les cieux! Ainsi nous rendrons notre nom célèbre, et nous éviterons d'être dispersés sur toute la surface de la terre. » Le Seigneur descendit des cieux pour voir la ville et la tour que les êtres humains bâtissaient. Après quoi il se dit: « Eh bien, les voilà tous qui forment un peuple unique et parlent la même langue! S'ils commencent ainsi, rien désormais ne les empêchera de réaliser tout ce qu'ils projettent. Allons! Descendons, embrouillons leur langage, et qu'ils ne se comprennent plus les uns les autres. » Le Seigneur les dispersa de là sur l'ensemble de la terre, et ils durent abandonner la construction de la ville. Voilà pourquoi celle-ci porte le nom de Babel. C'est là, en effet, que le Seigneur a embrouillé le langage des hommes, et c'est à partir de là qu'il a dispersé les humains sur la terre entière. Voici la liste des descendants de Sem. Sem avait 100 ans quand il eut un fils, Arpaxad, deux ans après le déluge. Après la naissance d'Arpaxad, Sem vécut encore 500 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Arpaxad vécut 35 ans et il eut un fils, Chéla. Après la naissance de Chéla, Arpaxad vécut encore 403 ans. Il eut d'autres fils et des filles. À l'âge de 30 ans, Chéla eut un fils, Éber. Après la naissance d'Éber, Chéla vécut encore 403 ans. Il eut d'autres fils et des filles. À l'âge de 34 ans, Éber eut un fils, Péleg. Après la naissance de Péleg, Éber vécut encore 430 ans. Il eut d'autres fils et des filles. À l'âge de 30 ans, Péleg eut un fils, Réou. Après la naissance de Réou, Péleg vécut encore 209 ans. Il eut d'autres fils et des filles. À l'âge de 32 ans, Réou eut un fils, Seroug. Après la naissance de Seroug, Réou vécut encore 207 ans. Il eut d'autres fils et des filles. À l'âge de 30 ans, Seroug eut un fils, Nahor. Après la naissance de Nahor, Seroug vécut encore 200 ans. Il eut d'autres fils et des filles. À l'âge de 29 ans, Nahor eut un fils, Téra. Après la naissance de Téra, Nahor vécut encore 119 ans. Il eut d'autres fils et des filles. Après avoir atteint l'âge de 70 ans, Téra eut trois fils, Abram, Nahor et Haran. Voici la liste des descendants de Téra, père d'Abram, Nahor et Haran. Haran eut un fils, Loth. Haran mourut du vivant de son père Téra, au pays où il était né, Our en Chaldée. Abram épousa Saraï et Nahor épousa Milka, fille de Haran. Haran était aussi le père d'Iska. Saraï n'avait pas d'enfant, elle était stérile. Téra emmena son fils Abram et son petit-fils Loth, fils de Haran. Il emmena aussi sa belle-fille Saraï, femme d'Abram. Il quitta avec eux Our en Chaldée pour aller au pays de Canaan. Ils voyagèrent jusqu'à Charan et s'y installèrent. Après avoir vécu 205 ans, Téra mourut à Charan. Le Seigneur dit à Abram: « Quitte ton pays, ta parenté et la maison de ton père et va dans le pays que je te montrerai. Je ferai naître de toi un grand peuple; je te bénirai et je rendrai ton nom célèbre. Tu seras une bénédiction pour les autres. Je bénirai ceux qui te béniront, mais je maudirai ceux qui te maudiront. À travers toi, toutes les familles de la terre seront bénies. » Abram, qui était âgé de soixante-quinze ans, sortit de Charan comme le lui avait dit le Seigneur et Loth partit avec lui. Abram prit donc avec lui sa femme Saraï et son neveu Loth; ils emportaient toutes leurs richesses et ceux qui travaillaient avec lui à Charan. Ils se dirigèrent vers le pays de Canaan. Lorsqu'ils arrivèrent au pays de Canaan, ils le traversèrent jusqu'au chêne de Moré, à Sichem. – À cette époque, les Cananéens habitaient la région. – Le Seigneur apparut à Abram et lui dit: « Je donnerai ce pays à ta descendance. » Abram construisit un autel pour le Seigneur à l'endroit où il lui était apparu. De là, il passa dans la région montagneuse, à l'est de Béthel; il installa son camp entre la ville de Béthel, à l'ouest, et celle d'Aï, à l'est. Il y construisit un autre autel et il pria le Seigneur en l'appelant par son nom. Puis de campement en campement, Abram prit la direction du Néguev. Il y eut une famine dans le pays; elle devint si grave qu'Abram descendit en Égypte, afin d'y séjourner. Au moment de pénétrer dans ce pays, il dit à sa femme Saraï: « Écoute, je sais que tu es belle. Quand les Égyptiens te verront, ils se diront que tu es ma femme; ils me tueront et te garderont en vie. Dis-leur donc que tu es ma sœur, afin qu'on me traite bien à cause de toi; ainsi j'aurai la vie sauve grâce à toi. » Lorsque Abram arriva en Égypte, les Égyptiens remarquèrent que sa femme était très belle. Des officiers du pharaon la virent et firent son éloge à leur maître. La femme fut prise dans le palais du roi. À cause d'elle, le pharaon se montra bienveillant envers Abram. Il lui donna des moutons, des chèvres et des bœufs, des serviteurs et des servantes, des ânes, des ânesses et des chameaux. Mais le Seigneur frappa le pharaon et sa maisonnée de grands malheurs à cause de Saraï, la femme d'Abram. Le pharaon convoqua Abram et lui demanda: « Pourquoi m'as-tu fait cela? Pourquoi ne m'as-tu pas averti que c'était ta femme? Pourquoi as-tu dit que c'était ta sœur, si bien que je l'ai prise pour femme? Maintenant, voilà ta femme; prends-la et pars! » Le pharaon donna alors à ses serviteurs l'ordre de le raccompagner avec sa femme et tout ce qui lui appartenait. D'Égypte, Abram retourna au Néguev avec sa femme et tout ce qui lui appartenait. Loth l'accompagnait. Abram était très riche. Il possédait de grands troupeaux ainsi que beaucoup d'argent et d'or. Il alla par étapes du Néguev jusqu'à Béthel, là où il avait déjà campé, entre Béthel et Aï, à l'endroit où il avait construit un autel. Abram y pria le Seigneur en l'appelant par son nom. Loth, qui l'accompagnait, possédait lui aussi des troupeaux de moutons, de chèvres et de bœufs; il avait ses propres tentes. Alors Abram dit à Loth: « Il ne doit pas y avoir de dispute entre nous, ni entre nos bergers, car nous sommes de la même famille. Tu as tout le pays devant toi. Séparons-nous: si tu vas vers le nord, j'irai vers le sud; et si tu vas vers le sud, j'irai vers le nord. » Loth regarda; il vit que toute la région du Jourdain était bien arrosée. Jusqu'à Soar, avant que le Seigneur détruise Sodome et Gomorrhe, elle était comme un paradis, comme le pays d'Égypte. Loth choisit pour lui la région du Jourdain et déplaça son campement vers l'est; c'est ainsi qu'ils se séparèrent en frères. Abram resta dans le pays de Canaan. Loth campa près des villes de la région du Jourdain et alla planter ses tentes jusqu'à Sodome. Les habitants de cette ville étaient méchants et offensaient gravement le Seigneur. Après que Loth se fut séparé d'Abram, le Seigneur dit à Abram: « Porte ton regard depuis l'endroit où tu es, vers le nord et le sud, vers l'est et l'ouest. Tout le pays que tu vois, je le donnerai à toi et à tes descendants pour toujours. Je rendrai tes descendants si nombreux que personne ne pourra les compter, pas plus qu'on ne peut compter les grains de poussière de la terre. Lève-toi, parcours le pays en long et en large, car c'est à toi que je le donnerai. » Abram déplaça son camp et vint s'installer aux chênes de Mamré, près d'Hébron; il y construisit un autel pour le Seigneur. À cette époque, les rois Amrafel de Mésopotamie, Ariok d'Ellasar, Kedor-Laomer d'Élam et Tidal de Goïm firent la guerre aux rois Béra de Sodome, Bircha de Gomorrhe, Chinab d'Adma, Chéméber de Seboïm et au roi de Béla, c'est-à-dire de Soar. Ces derniers se rassemblèrent dans la vallée de Siddim, recouverte aujourd'hui par la mer Morte. Pendant douze ans, ils avaient été soumis à Kedor-Laomer mais, la treizième année, ils s'étaient révoltés. La quatorzième année, Kedor-Laomer sortit pour le combat avec les rois ses alliés. Ils battirent les Refaïtes à Achetaroth-Carnaïm, les Zouzites à Ham, les Émites dans la plaine de Quiriataïm. Quant aux Horites, ils les battirent chez eux, dans leurs montagnes, au pays de Séir, les poursuivant jusqu'à El-Paran qui est près du désert. Puis ils revinrent vers En-Michepath, c'est-à-dire Cadesh. Ils ravagèrent toute la campagne amalécite et battirent aussi les Amorites qui habitaient Hassasson-Tamar. Les rois des villes de Sodome, Gomorrhe, Adma, Seboïm et de Béla, c'est-à-dire de Soar, firent sortir leurs troupes; ils livrèrent bataille dans la vallée de Siddim aux rois Kedor-Laomer d'Élam, Tidal de Goïm, Amrafel de Mésopotamie, Ariok d'Ellasar, cinq rois contre quatre. Il y avait de nombreux puits de goudron dans la vallée de Siddim. Les rois de Sodome et Gomorrhe s'enfuirent et ils y tombèrent; le reste des survivants se réfugia dans la montagne. Les vainqueurs s'emparèrent de tous les biens de Sodome et Gomorrhe et de toutes les réserves de nourriture, puis ils s'en allèrent. Loth, le neveu d'Abram, habitait Sodome; ils l'emmenèrent aussi avec tous ses biens. Un fuyard vint annoncer cette nouvelle à Abram l'Hébreu qui s'était installé aux chênes de l'Amorite Mamré. Mamré était frère d'Èchekol et d'Aner; tous trois étaient les alliés d'Abram. Quand Abram apprit que son neveu avait été fait prisonnier, il mobilisa des gens entraînés, 318 hommes de son clan, et se lança à la poursuite de l'ennemi jusqu'à Dan. Abram répartit ses serviteurs en plusieurs groupes et attaqua de nuit. Il battit les rois et les poursuivit jusqu'à Hoba, au nord de Damas. Il récupéra tous leurs biens, ainsi que Loth son neveu avec ses biens, les femmes et les autres prisonniers. Quand Abram revint après sa victoire sur Kedor-Laomer et les rois ses alliés, le roi de Sodome sortit à sa rencontre dans la vallée de Chavé, c'est-à-dire la vallée du Roi. Melkisédec, qui était roi de Salem et prêtre du Dieu très-haut, fit apporter du pain et du vin. Il bénit Abram en disant: « Béni soit Abram par le Dieu très-haut qui a créé les cieux et la terre! Merci au Dieu très-haut qui a livré tes ennemis en ton pouvoir! » Alors Abram lui donna un dixième de tout ce qui lui appartenait. Le roi de Sodome dit à Abram: « Donne-moi les gens et garde les biens matériels. » Abram lui répondit: « Je lève ma main vers le Seigneur, le Dieu très-haut qui a créé les cieux et la terre. Je fais le serment que je ne prendrai rien de ce qui t'appartient, pas même un fil ou une lanière de sandale. Ainsi tu ne pourras pas dire: “J'ai enrichi Abram.” Je ne garderai rien pour moi. J'accepte seulement ce que mes jeunes gens ont mangé et la part de mes alliés, Aner, Èchekol et Mamré, qui ont droit à cette part. » Le Seigneur apparut à Abram et lui dit: « N'aie pas peur, Abram! Je suis ton bouclier et je te donnerai une grande récompense. » « Non, dit le Seigneur, ce n'est pas lui qui sera ton héritier, mais un fils qui sera né de toi. » Puis il fit sortir Abram de sa tente et lui dit: « Observe les cieux et compte les étoiles si tu y arrives. » Et il ajouta: « Comme elles, tes descendants seront innombrables. » Abram eut confiance dans le Seigneur. C'est pourquoi le Seigneur le considéra comme juste. Il lui dit: « Je suis le Seigneur qui t'ai fait sortir d'Our en Chaldée pour te donner en héritage ce pays où tu es. » – « Seigneur Dieu, demanda Abram, comment être sûr que je le posséderai? » Le Seigneur lui dit: « Amène-moi une jeune vache, une chèvre et un bélier de trois ans chacun, une tourterelle et une colombe. » Abram amena ces animaux. Il les trancha par le milieu, à l'exception des oiseaux, et plaça chaque moitié vis-à-vis de l'autre. Des vautours s'abattirent sur les cadavres, mais Abram les chassa. Au coucher du soleil, Abram tomba dans un profond sommeil; une grande et sombre terreur s'empara de lui. Le Seigneur lui dit: « Sache bien que tes descendants séjourneront dans un pays étranger; ils y seront esclaves et on les opprimera pendant 400 ans. Mais après que j'aurai jugé le peuple dont ils seront les esclaves, ils partiront en emportant de grands biens. Toi, tu mourras en paix et tu seras enterré après une heureuse vieillesse. Tes descendants ne reviendront ici qu'à la quatrième génération, car la faute des Amorites n'a pas encore atteint son comble. » Quand le soleil fut couché et que l'obscurité fut complète, soudain un brasier d'où s'échappaient des flammes et de la fumée passa entre les moitiés d'animaux. Ce jour-là, le Seigneur conclut une alliance avec Abram. Il lui dit: « À tes descendants je donne ce pays, depuis le fleuve d'Égypte jusqu'à l'Euphrate, le grand fleuve: c'est le territoire des Quénites, des Quenizites, des Quadmonites, des Hittites, des Perizites, des Refaïtes, des Amorites, des Cananéens, des Guirgachites et des Jébusites. » Saraï, la femme d'Abram, ne lui avait pas donné d'enfant. Mais elle avait une servante égyptienne nommée Agar. Saraï dit à son mari: « Tu vois: le Seigneur m'a empêchée de concevoir des enfants. Je pourrai peut-être avoir un fils grâce à ma servante. Passe la nuit avec elle. » Abram accepta la proposition de Saraï. Saraï prit sa servante Agar et la donna comme femme à Abram son mari. Il y avait dix ans qu'Abram habitait le pays de Canaan. Abram passa la nuit avec Agar, qui devint enceinte. Quand elle sut qu'elle attendait un enfant, elle regarda sa maîtresse avec mépris. Saraï dit à Abram: « À toi de supporter les conséquences de l'injure qui m'est faite! C'est bien moi qui ai mis ma servante dans tes bras, mais depuis qu'elle s'est vue enceinte, elle s'est mise à me mépriser. Que le Seigneur soit juge entre toi et moi! » Abram lui répondit: « C'est ta servante, elle est en ton pouvoir. Fais-lui ce qui te plaît. » Saraï maltraita tellement Agar que celle-ci s'enfuit dans le désert. L'ange du Seigneur la trouva près de la source qui est sur la route de Chour et lui demanda: « Agar, servante de Saraï, d'où viens-tu et où vas-tu? » Elle répondit: « Je me suis enfuie de chez ma maîtresse. » – « Retourne auprès de ta maîtresse, reprit l'ange, et obéis à ses ordres. Le Seigneur te donnera des descendants en si grand nombre qu'on ne pourra pas les compter. Tu vas avoir un fils. Tu l'appelleras Ismaël, car le Seigneur a entendu ton cri de détresse. Ton fils sera comme un âne sauvage. Il combattra contre tous et tous combattront contre lui. Il vivra seul, à l'écart de tous ses semblables. » Agar se demandait: « Ai-je réellement vu Celui qui me voit? » et elle donna ce nom au Seigneur qui lui avait parlé: “Tu es El-Roï, le Dieu qui me voit.” C'est pourquoi le puits qui se trouve entre Cadesh et Béred est appelé puits de Lahaï-Roï, ou puits du Vivant qui me voit. Agar mit au monde un fils que son père Abram nomma Ismaël. Abram avait quatre-vingt-six ans lorsque Agar lui donna ce fils. Quand Abram eut quatre-vingt-dix-neuf ans, le Seigneur lui apparut et lui déclara: « Je suis le Dieu souverain. Vis toujours en ma présence et sois intègre. Je vais établir mon alliance entre toi et moi et te donner un très grand nombre de descendants. » Abram se jeta face contre terre et Dieu reprit: « Voici à quoi je m'engage envers toi: tu deviendras l'ancêtre d'une multitude de peuples. On ne t'appellera plus Abram, mais Abraham, car je ferai de toi l'ancêtre d'une multitude de peuples. Je t'accorderai un si grand nombre de descendants qu'ils constitueront des peuples entiers; il y aura même des rois dans ta postérité. Je maintiendrai mon alliance avec toi, puis, après toi, avec tes descendants, de génération en génération, pour toujours: ainsi je serai ton Dieu et celui de tes descendants après toi. À toi et à tes descendants, je donnerai le pays où tu séjournes en étranger, tout le pays de Canaan. Il sera leur propriété pour toujours et je serai leur Dieu. » Dieu dit encore à Abraham: « Toi et tes descendants, de génération en génération, vous respecterez mon alliance. Voici l'obligation que vous respecterez, toi et tes descendants: Quiconque est parmi vous de sexe masculin sera circoncis. La circoncision de votre chair sera le signe de l'alliance établie entre vous et moi. De génération en génération, tous vos garçons seront circoncis quand ils auront huit jours. Il en sera de même pour les esclaves nés chez toi ou pour les esclaves étrangers que tu as achetés et qui ne sont donc pas membres de ton clan. Ainsi l'esclave né chez toi et celui que tu auras acheté seront circoncis, afin que mon alliance soit inscrite dans votre chair comme une alliance éternelle. Quant à l'homme non circoncis, il sera exclu du peuple pour n'avoir pas respecté les obligations de mon alliance. » Ensuite Dieu dit à Abraham: « Ne donne plus à ta femme le nom de Saraï, car désormais son nom est Sara. Je vais la bénir et te donner par elle un fils. Je la bénirai et elle deviendra l'ancêtre de peuples entiers; il y aura des rois de divers pays dans sa descendance. » Abraham se jeta face contre terre et il rit, car il se disait: « Comment aurai-je un enfant, moi qui ai cent ans, et comment Sara qui en a quatre-vingt-dix deviendrait-elle mère? » Il dit alors à Dieu: « Accorde-moi seulement qu'Ismaël vive devant toi. » Dieu dit: « En fait, ta femme Sara te donnera un fils que tu appelleras Isaac. Je maintiendrai mon alliance avec lui et avec ses descendants après lui. Ce sera une alliance pour toujours. De plus, j'ai entendu ta demande en faveur d'Ismaël: je le bénirai, je le rendrai fécond, je lui donnerai un très grand nombre de descendants. Il sera le père de douze chefs et l'ancêtre d'un grand peuple. Et mon alliance, je la conclurai avec Isaac, le fils que Sara te donnera à cette époque l'an prochain. » Quand Dieu eut fini de parler avec Abraham, il s'éloigna. Abraham prit alors son fils Ismaël ainsi que tous ses esclaves, ceux nés chez lui et ceux qu'il avait achetés, c'est-à-dire tous les hommes de sa maison. Il les circoncit le jour même, comme Dieu le lui avait ordonné. Ils furent circoncis le même jour, avec tous les hommes de la maison d'Abraham, esclaves nés chez lui ou achetés à des étrangers. Le Seigneur apparut à Abraham près des chênes de Mamré. Abraham était assis à l'entrée de sa tente à l'heure la plus chaude de la journée. Soudain il vit trois hommes qui se tenaient non loin de lui. De l'entrée de la tente, il se précipita à leur rencontre et s'inclina jusqu'à terre. Il dit à l'un d'eux: « Je t'en prie, fais-moi la faveur de t'arrêter chez moi, ton serviteur. On va apporter un peu d'eau pour vous laver les pieds et vous vous reposerez sous cet arbre. Je vous servirai quelque chose à manger pour que vous repreniez des forces, puis vous continuerez votre chemin. Ainsi vous ne serez pas passés pour rien près de chez moi. » Les visiteurs répondirent: « Bien! Fais ce que tu viens de dire. » Abraham retourna en toute hâte dans la tente pour dire à Sara: « Vite! Prends trois grandes mesures de fine farine et fais des galettes. » Ensuite il courut vers le troupeau, choisit un veau tendre et gras. Il le remit à son serviteur, qui se dépêcha de le préparer. Quand la viande fut prête, Abraham la plaça devant ses visiteurs avec du lait caillé et du lait frais. Ils mangèrent tandis qu'Abraham se tenait debout près d'eux sous l'arbre. Ils lui demandèrent: « Où est ta femme Sara? » – « Dans la tente », répondit-il. L'un des visiteurs déclara: « Je reviendrai chez toi l'an prochain à la même époque, et ta femme Sara aura un fils. » Sara se trouvait à l'entrée de la tente, derrière Abraham et elle écoutait. Le Seigneur demanda alors à Abraham: « Pourquoi Sara a-t-elle ri? Pourquoi se dit-elle: “C'est impossible, je suis trop vieille pour avoir un enfant”? Le Seigneur n'est-il pas capable de réaliser un prodige? Quand je reviendrai chez toi l'an prochain à la même époque, Sara aura un fils. » Effrayée, Sara nia: « Je n'ai pas ri », dit-elle. « Si, tu as ri! » répliqua le Seigneur. Les hommes se mirent en route et regardèrent en direction de Sodome. Abraham marchait avec eux pour les reconduire. Le Seigneur se dit: « Je ne veux pas cacher à Abraham ce que je vais faire. Il doit devenir l'ancêtre d'un peuple grand et puissant. À travers lui, seront bénis tous les peuples de la terre. J'ai voulu le connaître pour qu'il ordonne à ses fils et à ses descendants d'observer mes commandements, en agissant selon le droit et la justice. Ainsi le Seigneur accordera à Abraham ce qu'il lui a promis. » Le Seigneur dit alors à Abraham: « Les cris contre les populations de Sodome et Gomorrhe sont montés jusqu'à moi, leurs péchés sont énormes. Je vais descendre pour vérifier s'ils ont fait tout ce dont on les accuse auprès de moi: alors, je saurai! » Deux des visiteurs quittèrent cet endroit et se dirigèrent vers Sodome, tandis que le Seigneur restait avec Abraham. Abraham se rapprocha et dit: « Seigneur, vas-tu vraiment faire périr ensemble l'innocent et le coupable? Il y a peut-être cinquante justes à Sodome. Vas-tu quand même détruire cette ville? Ne veux-tu pas lui pardonner à cause des cinquante justes qui s'y trouvent? Loin de toi cela: tu ne peux pas agir ainsi! Tu ne feras pas mourir l'innocent avec le coupable, de sorte que l'innocent ait le même sort que le coupable. Il n'est pas possible que le juge de toute la terre ne respecte pas la justice. » Le Seigneur répondit: « Si je trouve à Sodome cinquante justes, je pardonnerai à toute la ville à cause d'eux. » Abraham reprit: « Excuse-moi d'oser te parler, Seigneur, moi qui ne suis qu'un peu de poussière et de cendre. Au lieu des cinquante justes, il n'y en aura peut-être que quarante-cinq. Pour les cinq qui manquent détruiras-tu toute la ville? » Dieu dit: « Je ne la détruirai pas si j'y trouve quarante-cinq justes. » Abraham insista: « On n'en trouvera peut-être que quarante. » – « Je n'interviendrai pas à cause des quarante », déclara Dieu. Abraham dit alors: « Je t'en prie, Seigneur, ne te fâche pas si je parle encore. On n'en trouvera peut-être que trente. » – « Je n'interviendrai pas si je trouve trente justes dans la ville », répondit Dieu. Abraham dit: « Seigneur, excuse mon audace. On n'en trouvera peut-être que vingt. » – « Je ne détruirai pas la ville à cause de ces vingt », répondit Dieu. Alors Abraham dit: « Je t'en prie, Seigneur, ne te fâche pas. C'est la dernière fois que je parle. On n'en trouvera peut-être que dix. » – « Je ne détruirai pas la ville à cause de ces dix », dit Dieu. Lorsqu'il eut achevé de parler avec Abraham, le Seigneur s'en alla et Abraham retourna chez lui. Vers le soir, les deux anges arrivèrent à Sodome. Loth était assis à la porte de la ville. Dès qu'il les vit, il se leva pour aller à leur rencontre et s'inclina jusqu'à terre devant eux. « Je vous en prie, dit-il, faites-moi l'honneur de venir chez moi. Vous pourrez vous y laver les pieds et y passer la nuit. Demain matin, vous continuerez votre chemin. » – « Non, répondirent-ils, nous passerons la nuit sur la place. » Mais Loth insista tellement qu'ils finirent par aller chez lui. Il leur prépara un repas et fit cuire des pains sans levain, puis ils mangèrent. Ils n'étaient pas encore couchés lorsque les hommes de Sodome encerclèrent la maison; des jeunes gens aux vieillards, tous étaient là, sans exception. Ils appelèrent Loth et lui dirent: « Où sont les gens qui sont venus chez toi ce soir? Fais-les sortir. Nous voulons prendre notre plaisir avec eux. » Loth sortit sur le seuil de la maison, ferma la porte derrière lui et leur dit: « Non, mes amis, ne commettez pas ce crime. J'ai deux filles qui n'ont pas encore couché avec un homme; je vous les amènerai et vous les traiterez comme vous voudrez. Mais ne faites rien à ces gens; ce sont mes hôtes, ils sont sous ma protection. » – « Ôte-toi de là, répondirent-ils! Tu n'es qu'un immigré et tu voudrais faire la loi chez nous? Eh bien, nous te traiterons encore plus mal qu'eux! » Ils bousculèrent Loth avec violence et s'approchèrent de la porte pour l'enfoncer. Alors les deux anges saisirent Loth, le ramenèrent à l'intérieur et refermèrent la porte. Quant aux hommes qui se trouvaient devant l'entrée de la maison, ils les frappèrent tous d'aveuglement du plus petit jusqu'au plus grand, si bien qu'ils ne trouvaient plus la porte. Les deux anges dirent à Loth: « Y a-t-il encore ici d'autres membres de ta famille, un gendre, des fils, des filles, n'importe quel parent? Emmène-les hors de la ville, car nous allons la détruire. Le Seigneur a reçu en effet tant de cris contre ses habitants qu'il nous a chargés de la détruire. » Loth alla trouver ses gendres, ceux qui devaient épouser ses filles, pour leur dire: « Vite! Partez d'ici, car le Seigneur va détruire la ville. » Mais ils s'imaginèrent qu'il plaisantait. Aux premières lueurs du jour, les anges pressèrent Loth de partir: « En route! disaient-ils. Prends ta femme et tes deux filles, sinon vous perdrez la vie quand la ville paiera ses crimes. » Loth hésitait encore. Les anges le prirent par la main, ainsi que sa femme et ses deux filles, et le conduisirent hors de la ville, car le Seigneur voulait le sauver. Lorsqu'ils les eurent fait sortir de la ville, l'un des anges dit à Loth: « Fuis pour sauver ta vie; ne regarde pas en arrière; ne t'attarde nulle part dans la région; réfugie-toi dans la montagne si tu veux rester en vie. » Loth répondit: « Non, mon seigneur, ce n'est pas possible. Bien sûr, j'ai bénéficié de ta bienveillance et tu m'as fait une grande faveur en me sauvant la vie. Mais moi je n'aurai pas le temps de fuir jusque dans la montagne: le malheur va m'atteindre, et je mourrai. Tu vois cette petite ville? Elle est assez proche pour que je puisse courir jusque-là. Laisse-moi m'y réfugier puisqu'elle est si petite, et j'aurai la vie sauve. » – « Eh bien, dit l'ange, je t'accorde encore cette faveur de laisser intacte la ville dont tu parles. Va vite t'y réfugier, car je ne puis rien faire avant que tu y sois arrivé. » – C'est pourquoi on a appelé cette ville Soar. – Le soleil se levait quand Loth arriva à Soar. C'est alors que le Seigneur fit tomber des cieux sur Sodome et sur Gomorrhe une pluie de soufre enflammé. Il soumit à un total bouleversement ces deux villes et leur population, ainsi que toute la région et sa végétation. La femme de Loth regarda en arrière et fut changée en statue de sel. Tôt le lendemain matin, Abraham se rendit à l'endroit où il s'était tenu en présence du Seigneur. Quand il regarda en direction de Sodome, de Gomorrhe et de toute la région environnante, il vit monter de la plaine une fumée semblable à celle d'un incendie. Quand Dieu détruisit les villes de cette région où habitait Loth, il pensa à Abraham et il permit à Loth d'échapper à ce bouleversement. Loth avait peur de rester à Soar; il quitta la ville et alla vivre dans la montagne. Ses deux filles l'accompagnèrent; il s'installa avec elles dans une grotte. Un jour l'aînée dit à sa sœur: « Notre père est vieux et il n'y a pas d'homme dans la région pour nous épouser, comme cela se fait partout. Viens, faisons boire du vin à notre père, puis nous passerons la nuit avec lui, pour lui donner des descendants. » Elles firent donc boire du vin à leur père ce soir-là et l'aînée passa la nuit avec lui. Il ne s'aperçut de rien, ni quand elle se coucha, ni quand elle se releva. Le lendemain, l'aînée dit à sa sœur: « Ça y est, j'ai passé la nuit avec notre père. Enivrons-le encore ce soir, ce sera ton tour. Ainsi nous lui donnerons des descendants. » Elles firent encore boire du vin à leur père ce soir-là et la cadette passa la nuit avec lui. Il ne s'aperçut de rien, ni quand elle se coucha, ni quand elle se releva. Les deux filles de Loth devinrent enceintes de leur père. L'aînée mit au monde un fils qu'elle appela Moab. Il est l'ancêtre des Moabites d'aujourd'hui. La cadette, elle aussi, mit au monde un fils; elle l'appela Ben-Ammi. Il est l'ancêtre des Ammonites d'aujourd'hui. Abraham partit pour la région du Néguev. Il s'établit entre Cadesh et Chour, puis alla séjourner à Guérar. Abraham disait de sa femme Sara qu'elle était sa sœur. Abimélek, roi de Guérar, la fit enlever. Pendant la nuit, Dieu apparut en rêve à Abimélek et lui dit: « Tu vas mourir à cause de la femme que tu as enlevée, car elle est mariée. » Abimélek, qui ne s'était pas encore approché d'elle, répondit: « Seigneur, mon peuple et moi sommes innocents! Nous feras-tu mourir quand même? Abraham m'a dit lui-même qu'elle était sa sœur et elle a affirmé de son côté qu'il était son frère. J'ai agi en toute bonne conscience et je n'ai rien fait de mal. » Dans ce même rêve, Dieu reprit: « Moi aussi, je sais que ton cœur est intègre. C'est moi qui t'ai retenu de te rendre coupable envers moi et voilà pourquoi je ne t'ai pas laissé la toucher. Maintenant rends cette femme à son mari. C'est un prophète; il priera pour que tu aies la vie sauve. Mais si tu ne la rends pas, sache que tu mourras certainement avec tous les tiens. » Abimélek se leva de bon matin, appela les gens de son entourage et leur raconta cette affaire. Ils eurent très peur. Abimélek convoqua Abraham et lui demanda: « Que nous as-tu fait là? De quoi me suis-je rendu coupable envers toi pour que tu nous exposes, moi et mon royaume, à commettre une faute aussi grave? On ne doit pas se comporter comme tu l'as fait avec moi. Qu'est-ce qui t'a pris d'agir ainsi? » Abraham répondit: « Je me suis dit que les gens d'ici n'avaient aucun respect pour Dieu et qu'ils allaient me tuer à cause de ma femme. D'ailleurs il est vrai qu'elle est ma sœur: elle a le même père que moi, mais non la même mère, c'est pourquoi elle a pu devenir ma femme. Lorsque Dieu m'a fait quitter la maison de mon père, j'ai dit à ma femme: “Partout où nous irons, fais-moi la faveur de dire que je suis ton frère.” » Abimélek prit des moutons, des chèvres et des bœufs, des esclaves hommes et femmes, et les donna à Abraham en lui rendant sa femme Sara. Il lui dit: « Mon pays t'est ouvert. Installe-toi au meilleur endroit. » Puis il dit à Sara: « Tu vois, je donne mille pièces d'argent à ton frère: c'est le signe qui prouvera à tous tes proches que tu es innocente en cette affaire. » Le Seigneur intervint en faveur de Sara, en faisant pour elle ce qu'il avait dit. Elle devint enceinte, alors qu' Abraham était déjà un vieillard, et elle mit au monde un fils à l'époque que Dieu avait annoncée. Abraham nomma Isaac ce fils que Sara lui avait donné. Il le circoncit à l'âge de huit jours, comme Dieu le lui avait ordonné. Abraham avait cent ans à la naissance d'Isaac. Sara déclara: « Dieu m'a fait rire de joie. Tous ceux qui entendront parler d'Isaac riront avec moi. » Et elle ajouta: « Qui aurait pu dire à Abraham qu'un jour Sara allaiterait des enfants? Pourtant je lui ai donné un fils dans sa vieillesse! » L'enfant grandit. Quand Sara cessa de l'allaiter, Abraham fit un grand banquet. Un jour Ismaël, l'enfant que l'Égyptienne Agar avait donné à Abraham, était en train de jouer. Sara le vit et dit à Abraham: « Chasse cette esclave et son fils. Celui-ci ne doit pas hériter avec mon fils Isaac. » Ces paroles firent beaucoup de peine à Abraham, parce qu'Ismaël était son fils. Mais Dieu lui dit: « Ne sois pas contrarié au sujet de ta servante et de son enfant. Accepte de faire tout ce que Sara t'a dit. En effet, c'est par Isaac qu'une descendance portera ton nom. Quant au fils de ta servante, je ferai aussi naître de lui un peuple, car il est ton fils. » Tôt le lendemain matin, Abraham prit du pain et une outre remplie d'eau, les donna à Agar, lui mit l'enfant sur le dos et la renvoya. Elle erra dans le désert de Berchéba. Quand il n'y eut plus d'eau dans l'outre, elle abandonna l'enfant sous un arbuste; puis elle s'assit à l'écart, à la distance d'un jet de flèche, car elle se disait: « Je ne veux pas voir mourir mon enfant. » Elle s'assit donc à l'écart, et elle se mit à pleurer de façon bruyante. Dieu entendit la voix de l'enfant, et des cieux l'ange de Dieu appela Agar: « Qu'as-tu, Agar? lui demanda-t-il. N'aie pas peur. Dieu a entendu la voix de l'enfant là-bas. Debout! Prends ton fils et tiens-le d'une main ferme, car je ferai naître de lui un grand peuple. » Dieu ouvrit les yeux d'Agar et elle aperçut un puits. Elle y remplit l'outre et donna à boire à son fils. À cette époque, Abimélek vint avec Pikol, le chef de son armée, dire à Abraham: « Dieu te protège en tout ce que tu entreprends. Maintenant donc, jure-moi par Dieu, ici même, que tu ne trahiras ni moi ni mes enfants ni mes descendants. Tout comme j'ai agi envers toi, agis avec bienveillance envers moi et envers ce pays où tu séjournes. » – « Je le jure », dit Abraham. Abraham se plaignit auprès d'Abimélek à propos d'un puits que des serviteurs d'Abimélek avaient accaparé. Abimélek lui répondit: « Je ne sais pas qui a fait cela. Jusqu'à aujourd'hui toi-même ne m'en avais rien dit, et je n'en avais pas entendu parler. » Abraham prit des moutons, des chèvres et des bœufs, les donna à Abimélek, et ils conclurent tous deux une alliance. Abraham mit à part sept brebis. Abimélek lui demanda: « Pourquoi mets-tu ces sept brebis à part? » Abraham répondit: « Ces sept brebis, reçois-les de ma part pour qu'elles soient un témoignage en ma faveur que c'est bien moi qui ai creusé ce puits. » C'est ainsi qu'on appela ce lieu Berchéba, car tous deux y firent un serment. Ils conclurent donc une alliance à Berchéba. Puis Abimélek se mit en route avec Pikol, chef de son armée, pour retourner au pays des Philistins. Abraham planta un arbre, un tamaris, à Berchéba et il pria le Seigneur, Dieu éternel, en l'appelant par son nom. Abraham séjourna longtemps dans le pays des Philistins. Par la suite, Dieu mit Abraham à l'épreuve. Il l'appela et Abraham répondit: « Me voici. » Dieu reprit: « Prends ton fils Isaac, ton fils unique que tu aimes tant, va dans le pays de Moria, sur une montagne que je t'indiquerai, et là offre-le-moi en sacrifice. » Le lendemain Abraham se leva tôt. Il fendit le bois pour le sacrifice, sella son âne et se mit en route vers le lieu que Dieu lui avait indiqué. Il emmenait avec lui deux serviteurs, ainsi que son fils Isaac. Le surlendemain, il aperçut l'endroit de loin. Il dit alors aux serviteurs: « Restez ici avec l'âne. Mon fils et moi nous irons là-haut pour adorer Dieu, puis nous reviendrons vers vous. » Abraham chargea sur son fils Isaac le bois du sacrifice. Lui-même portait des braises pour le feu et un couteau. Tandis qu'ils marchaient tous deux ensemble, Isaac s'adressa à son père, Abraham: « Mon père! » dit-il. Celui-ci lui répondit: « Oui, je t'écoute, mon enfant. » – « Nous avons le feu et le bois, dit Isaac, mais où est l'agneau pour le sacrifice? » Abraham répondit: « Mon fils, Dieu veillera lui-même à procurer l'agneau. » Ils continuèrent leur route tous deux ensemble. Quand ils arrivèrent au lieu que Dieu lui avait indiqué, Abraham construisit un autel et y déposa le bois. Puis il lia Isaac, son propre fils, et le plaça sur l'autel, par-dessus le bois. Alors il tendit la main et saisit le couteau pour égorger son fils. Mais des cieux l'ange du Seigneur l'interpella: « Abraham, Abraham! » – « Oui, répondit Abraham, me voici. » L'ange lui ordonna: « Ne porte pas la main sur l'enfant, ne lui fais aucun mal. Je sais maintenant que tu reconnais l'autorité de Dieu, puisque tu ne lui as pas refusé ton fils, ton fils unique. » Relevant la tête, Abraham aperçut un bélier retenu par les cornes dans un buisson. Il alla le prendre et l'offrit en sacrifice à la place de son fils. Abraham nomma ce lieu “Le Seigneur y veillera”. C'est pourquoi on dit encore aujourd'hui: « Sur la montagne, le Seigneur y veillera ». Des cieux, l'ange du Seigneur appela Abraham une seconde fois et lui dit: « Voici ce que déclare le Seigneur: Parce que tu as agi ainsi, que tu ne m'as pas refusé ton fils, ton fils unique, aussi vrai que je suis Dieu, je jure de te bénir abondamment en rendant tes descendants aussi nombreux que les étoiles dans les cieux ou les grains de sable au bord de la mer. Tes descendants s'empareront des cités de leurs ennemis. À travers eux, je bénirai tous les peuples de la terre parce que tu as écouté ma voix. » Abraham retourna auprès de ses serviteurs; ils se mirent en route ensemble et regagnèrent Berchéba, où Abraham s'installa. Après ces événements, Abraham apprit que Milka avait aussi donné des fils à son frère Nahor: Ous l'aîné, son frère Bouz, Quemouel, le père d'Aram, Kessed, Hazo, Pildach, Idlaf et Betouel. Tels sont les huit fils que Milka donna à Nahor, frère d'Abraham. Betouel fut le père de Rébecca. Nahor prit une seconde épouse, nommée Réouma, qui eut aussi des enfants: Téba, Gaham, Tahach et Maaka. Sara vécut 127 ans. Elle mourut à Quiriath-Arba, c'est-à-dire Hébron, au pays de Canaan. Abraham prit le deuil de sa femme et la pleura. Puis il quitta le lieu où était le corps de sa femme et alla parler aux descendants de Heth: « Je ne suis qu'un immigré, un hôte de passage parmi vous. Accordez-moi la propriété d'un tombeau chez vous pour que j'y enterre ma femme. » Les descendants de Heth lui répondirent: « Fais-nous l'honneur de nous écouter! Dieu a fait de toi un chef parmi nous. Enterre ta femme dans le meilleur de nos tombeaux. Aucun de nous ne voudra te refuser son tombeau pour l'y enterrer. » Abraham se leva et s'inclina profondément devant les descendants de Heth qui habitaient cette région, et leur dit: « Si vous acceptez vraiment que j'enterre ma femme ici, veuillez intervenir en ma faveur auprès d'Éfron, fils de Sohar, pour qu'il me cède la grotte de Makpéla, qui lui appartient et qui se trouve à l'extrémité de son champ. Qu'il me la cède à sa vraie valeur, en votre présence, afin que ce tombeau soit ma propriété. » Éfron le Hittite se trouvait là au milieu de son peuple. Il répondit à Abraham de manière à être entendu par tous les Hittites venus siéger à la porte de la ville: « Fais-moi l'honneur de m'écouter, dit-il. Il n'est pas question de vendre le champ et la grotte qui s'y trouve. Je te les donne, en présence des membres de mon peuple, oui, je t'en fais cadeau. Tu peux y enterrer ta femme. » De nouveau Abraham s'inclina profondément devant les gens de la région, puis il s'adressa à Éfron de manière à être entendu de tous: « Je t'en prie, dit-il, écoute-moi! Je t'ai offert le prix du champ. Accepte cet argent pour que j'y enterre ma femme. » Éfron reprit: « Fais-moi l'honneur de m'écouter. Un terrain qui vaut 400 pièces d'argent, entre toi et moi, c'est sans importance. Enterre donc ta femme. » Abraham s'entendit avec Éfron et lui compta la somme dont il avait parlé devant les membres de son peuple, 400 pièces d'argent ayant cours chez les marchands. Dès lors, le champ d'Éfron, situé à Makpéla, à l'est de Mamré, la grotte qui s'y trouve et tous les arbres situés à l'intérieur de ses limites devinrent la propriété d'Abraham. Tous les Hittites qui étaient venus à la porte de la ville en furent témoins. Après quoi Abraham enterra sa femme Sara dans la grotte du champ de Makpéla, près de Mamré, c'est-à-dire Hébron, au pays de Canaan. Le champ et la grotte qui s'y trouve cessèrent d'appartenir aux Hittites et devinrent avec leur accord la propriété d'Abraham, pour qu'il y enterre ses morts. Abraham était devenu très vieux. Le Seigneur l'avait béni en toute chose. Un jour, Abraham dit au plus âgé de ses serviteurs qui administrait tous ses biens: « Mets ta main sous ma cuisse et jure-moi par le Seigneur, le Dieu des cieux et de la terre, que tu ne prendras pas pour mon fils une femme de ce pays de Canaan où j'habite. Jure-moi que tu iras dans mon pays d'origine et que tu choisiras dans ma parenté une femme pour mon fils Isaac. » Le serviteur lui répondit: « La femme refusera peut-être de me suivre dans ce pays-ci. Devrai-je alors ramener ton fils dans le pays que tu as quitté? » – « Non, répondit Abraham. Garde-toi bien de ramener mon fils là-bas. Le Seigneur, le Dieu des cieux, m'a fait quitter la maison de mon père et mon pays d'origine. Il m'a parlé et m'a juré de donner ce pays-ci à mes descendants. Il enverra son ange devant toi pour que tu ramènes de là-bas une femme pour mon fils. Si la femme ne veut pas te suivre, tu seras dégagé du serment que tu m'auras fait; mais en aucun cas ne ramène mon fils là-bas. » Le serviteur mit alors sa main sous la cuisse de son maître Abraham et lui jura d'exécuter ses ordres. Il prit dix des chameaux de son maître et emporta tout ce que celui-ci avait de meilleur. Il se mit en route vers la ville de Nahor en Haute-Mésopotamie. Arrivé près du puits qui se trouve en dehors de cette ville, il fit agenouiller les chameaux. C'était le soir, à l'heure où les femmes venaient puiser de l'eau. Il pria ainsi: « Seigneur, Dieu de mon maître Abraham, accorde-moi de faire une heureuse rencontre aujourd'hui. Manifeste ainsi ta bonté pour mon maître Abraham. Me voici près du puits, et les filles des habitants de la ville vont venir y puiser de l'eau. Je demanderai à l'une d'elles de pencher sa cruche pour que je puisse boire. Si elle me répond: “Bois, et je ferai boire aussi tes chameaux”, je saurai que c'est elle que tu destines à ton serviteur Isaac. De cette manière, je reconnaîtrai que tu as agi avec bonté pour mon maître. » Avant qu'il ait fini de parler arriva Rébecca, fille de Betouel, lui-même fils de Milka et de Nahor, le frère d'Abraham. Elle portait sa cruche sur l'épaule. C'était une très belle jeune fille; elle était en âge d'être mariée et n'avait pas encore couché avec un homme. Elle descendit au puits, remplit sa cruche et remonta. Le serviteur d'Abraham courut à sa rencontre et lui dit: « Laisse-moi, s'il te plaît, boire un peu d'eau de ta cruche. » – « Je t'en prie, répondit-elle, bois. » Vite elle fit descendre sa cruche sur son bras et lui donna à boire. Quand elle eut fini, elle reprit: « Je puiserai aussi de l'eau pour les chameaux jusqu'à ce qu'ils aient tous bu. » Elle vida rapidement sa cruche dans l'abreuvoir, puis elle courut de nouveau chercher de l'eau. Elle en puisa pour tous les chameaux. L'homme l'observait en silence, se demandant si le Seigneur avait ou non fait réussir son voyage. Lorsque les chameaux eurent fini de boire, l'homme donna à la jeune fille un anneau d'or pesant environ six grammes ainsi que deux bracelets d'or pesant chacun plus de cent grammes. Il lui demanda: « De qui es-tu la fille? Dis-le-moi, s'il te plaît. Y a-t-il assez de place dans la maison de ton père pour nous loger cette nuit? » Elle lui répondit: « Je suis la fille de Betouel et la petite-fille de Milka et de Nahor. Il y a chez nous, ajouta-t-elle, de la paille et du fourrage en quantité, ainsi que de la place pour vous loger. » L'homme remercia le Seigneur en s'inclinant jusqu'à terre; il dit: « Béni soit le Seigneur, le Dieu de mon maître Abraham, qui a manifesté une si réelle bonté envers mon maître: durant ce voyage, le Seigneur m'a conduit chez des parents de mon maître. » La jeune fille courut pour annoncer cette nouvelle chez sa mère. Or Rébecca avait un frère nommé Laban. Laban sortit en hâte pour rejoindre l'homme près du puits. Il avait aperçu l'anneau et les bracelets aux poignets de sa sœur et il l'avait entendue raconter ce que l'homme lui avait dit. Il trouva celui-ci avec ses chameaux près du puits. « Viens chez nous, lui dit-il, toi que le Seigneur a béni. Pourquoi restes-tu dehors? J'ai moi-même préparé la maison et aménagé une place pour tes chameaux. » Le serviteur d'Abraham vint donc chez Laban. On déchargea les chameaux et on leur donna de la paille et du fourrage. On apporta aussi de l'eau pour que le serviteur et ceux qui l'accompagnaient se lavent les pieds. On lui présenta de la nourriture, mais il déclara: « Je ne mangerai pas avant d'avoir dit ce que j'ai à dire. » – « Eh bien, parle! » lui dit Laban. « Je suis un serviteur d'Abraham, dit-il. Le Seigneur a comblé mon maître de bénédictions; il est devenu très riche, car le Seigneur lui a accordé des moutons, des chèvres et des bœufs, de l'argent et de l'or, des serviteurs et des servantes, des chameaux et des ânes. Sa femme Sara, malgré son âge, lui a donné un fils à qui il a transmis tout ce qui lui appartenait. Mon maître m'a fait jurer de ne pas prendre pour son fils une femme du pays de Canaan où il habite. Il m'a dit: “Jure-moi d'aller dans la famille de mon père, dans mon clan, afin d'y prendre une femme pour mon fils.” Alors je lui ai demandé: “Et si la femme refuse de me suivre?” Il m'a répondu: “Le Seigneur, devant qui j'ai toujours vécu, enverra son ange avec toi, il fera réussir ton entreprise et tu ramèneras pour mon fils une femme de mon clan, de la famille de mon père. Du moment que tu seras allé dans mon clan, même si tu n'obtiens rien, tu seras dégagé de ton serment.” En arrivant aujourd'hui près du puits, j'ai fait cette prière: “Seigneur, Dieu de mon maître Abraham, veuille faire réussir le voyage que j'ai entrepris. Maintenant que je suis près de ce puits, je demanderai à une jeune fille qui viendra y puiser de me faire boire un peu d'eau de sa cruche. Si elle me répond: ‘Bois, je t'en prie, et je puiserai aussi pour tes chameaux’, je saurai qu'elle est la femme que tu destines au fils de mon maître.” Avant que j'aie fini de parler en moi-même, Rébecca est arrivée, la cruche sur l'épaule; elle est descendue au puits et elle a puisé de l'eau. Je lui ai demandé: “Donne-moi à boire, s'il te plaît.” Elle a rapidement descendu sa cruche de son épaule et m'a dit: “Bois, après quoi je ferai boire aussi tes chameaux.” J'ai bu et elle a fait boire les chameaux. Quand je lui ai demandé de qui elle était la fille, elle m'a répondu: “Je suis la fille de Betouel et la petite-fille de Nahor et de Milka.” J'ai alors mis l'anneau à son nez et les bracelets à ses poignets. Je me suis incliné profondément pour adorer le Seigneur, le Dieu de mon maître Abraham; je l'ai béni de m'avoir conduit avec fidélité chez la petite-nièce de mon maître pour la prendre comme épouse pour son fils. Maintenant, dites-moi si vous êtes disposés à agir avec bonté et fidélité envers mon maître. Sinon je m'en irai ailleurs. » Laban et Betouel répondirent: « C'est le Seigneur qui a dirigé ces événements. Nous n'avons rien à en dire, ni en mal ni en bien. Rébecca est là, devant toi. Emmène-la avec toi. Qu'elle devienne la femme du fils de ton maître, comme le Seigneur l'a dit. » Quand le serviteur d'Abraham entendit ces paroles, il remercia le Seigneur en s'inclinant jusqu'à terre. Ensuite il sortit de ses bagages des bijoux d'argent et d'or et des vêtements qu'il donna à Rébecca; il offrit aussi de riches présents au frère et à la mère de la jeune fille. Le serviteur d'Abraham et ceux qui l'accompagnaient mangèrent et burent, puis ils allèrent se coucher. Le lendemain matin, quand ils furent levés, le serviteur d'Abraham dit au frère et à la mère de Rébecca: « Laissez-moi retourner chez mon maître. » – « Que la jeune fille reste encore quelque temps avec nous, une dizaine de jours, répondirent-ils; ensuite elle partira. » Le serviteur reprit: « Ne me retenez pas, maintenant que le Seigneur a fait réussir mon voyage. Laissez-moi m'en aller chez mon maître. » – « Appelons la jeune fille, lui dirent-ils, et demandons-lui son avis. » Ils appelèrent donc Rébecca et l'interrogèrent: « Veux-tu partir avec cet homme? » – « Oui », répondit-elle, « j'irai. » Ils laissèrent alors leur sœur Rébecca et sa nourrice partir avec le serviteur d'Abraham et ses hommes. Ils donnèrent à Rébecca leur bénédiction en ces termes: « Deviens, toi notre sœur, ancêtre de millions d'êtres humains. Et que tes descendants s'emparent des cités de ceux qui te haïssent! » Rébecca et ses servantes se levèrent et montèrent sur les chameaux pour suivre le serviteur et ils s'en allèrent ensemble. Isaac avait quitté le puits de Lahaï-Roï. Il habitait la région du Néguev. Un soir qu'il était sorti se promener dans la campagne, il leva les yeux et vit arriver des chameaux. Quand Rébecca aperçut Isaac, elle sauta à bas du chameau et demanda au serviteur: « Qui est cet homme qui vient à notre rencontre dans la campagne? » – « C'est mon maître », répondit le serviteur. Aussitôt elle se couvrit le visage de son voile. Le serviteur raconta à Isaac tout ce qu'il avait fait. Ensuite Isaac emmena Rébecca dans la tente où avait vécu sa mère Sara, et elle devint sa femme; il l'aima et fut consolé ainsi de sa mère. Abraham prit une autre femme, nommée Quetoura. Elle lui donna pour fils Zimran, Yoxan, Medan, Madian, Ichebac, Choua. Yoxan fut père de Saba et de Dédan. Les descendants de Dédan furent les Achourites, les Letouchites et les Leoumites. Les fils de Madian furent Éfa, Éfer, Hanok, Abida et Elda. Tous ceux-là furent les descendants de Quetoura. Abraham laissa à Isaac tout ce qui lui appartenait. De son vivant, il avait fait des cadeaux aux fils de ses épouses de second rang avant de les envoyer loin de son fils Isaac, dans un pays d'orient. Abraham avait 175 ans quand il mourut. C'est donc après une longue et heureuse vieillesse qu'il rejoignit ses ancêtres dans la mort. Ses fils Isaac et Ismaël l'enterrèrent dans la grotte de Makpéla, qui se trouve dans le champ d'Éfron, fils de Sohar le Hittite, près de Mamré. Abraham avait acheté ce champ aux descendants de Heth. Il y fut enterré avec sa femme Sara. Après la mort d'Abraham, Dieu bénit son fils Isaac, qui habitait près du puits de Lahaï-Roï. Voici la liste des descendants d'Ismaël, le fils que l'Égyptienne Agar, l'esclave de Sara, donna à Abraham. Les fils d'Ismaël, d'après leur ordre de naissance, se nommaient Nebayoth l'aîné, Quédar, Adbéel, Mibsam, Michema, Douma, Massa, Hadad, Téma, Yetour, Nafich, Quedma. Tels furent les douze fils d'Ismaël. Chacun était chef d'un clan; ils donnèrent leurs noms à leurs villages et leurs lieux de campement. Ismaël avait 137 ans quand il rejoignit ses ancêtres dans la mort. Les descendants d'Ismaël occupaient la région située entre Havila et Chour. Chour est près de l'Égypte, en direction d'Achour. Ils s'établirent donc à l'écart des autres descendants d'Abraham. Voici l'histoire d'Isaac: Isaac était fils d'Abraham. À l'âge de quarante ans, il avait épousé Rébecca, sœur de Laban et fille de Betouel, un Araméen de Haute-Mésopotamie. Mais Rébecca ne lui donnait pas d'enfant; alors Isaac supplia le Seigneur en faveur de sa femme. Le Seigneur écouta sa prière, et Rébecca devint enceinte. Elle attendait des jumeaux. Or les enfants se donnaient des coups dans le ventre de leur mère. Elle s'écria: « S'il en est ainsi, que m'arrivera-t-il? » Elle alla consulter le Seigneur. Le Seigneur lui dit: « Il y a deux peuples dans ton ventre, deux peuples distincts naîtront de toi. L'un sera plus fort que l'autre, l'aîné servira le plus jeune. » Lorsque fut arrivé le moment de l'accouchement, Rébecca mit au monde des jumeaux. Le premier qui sortit était roux. Il était couvert de poils, comme d'un manteau, et on l'appela Ésaü. Après lui sortit son frère. Sa main tenait le talon d'Ésaü et on l'appela Jacob. Isaac avait soixante ans à leur naissance. Les garçons grandirent. Ésaü devint un excellent chasseur qui aimait courir la campagne. Quant à Jacob, c'était un homme tranquille qui restait sous la tente. Isaac préférait Ésaü, car il appréciait le gibier, tandis que Rébecca préférait Jacob. Un jour que Jacob préparait un potage, Ésaü revint de la chasse, très fatigué, et lui dit: « Je n'en peux plus. Laisse-moi vite avaler de ce potage roux. » – C'est pourquoi on l'a surnommé Édom, c'est-à-dire “le roux.” – Jacob répondit: « Vends-moi d'abord tes droits de fils aîné. » Ésaü déclara: « Je vais mourir de faim. À quoi me serviront mes droits de fils aîné? » Jacob reprit: « Jure d'abord. » Alors Ésaü jura, et il lui vendit ses droits de fils aîné. Et Jacob lui donna du pain et du potage aux lentilles. Ésaü mangea et but, puis s'en alla. Il n'accorda aucune importance à ses droits de fils aîné. Il y eut une famine dans le pays – il ne s'agit pas de celle qui eut lieu du temps d'Abraham. Isaac partit pour Guérar chez Abimélek, roi des Philistins. Le Seigneur apparut à Isaac et lui dit: « Ne descends pas en Égypte, mais installe-toi dans le pays que je t'indiquerai. Séjournes-y. Je serai avec toi et je te bénirai, car c'est à toi et à tes descendants que je donne tous ces territoires. J'accomplirai ainsi la promesse que j'ai faite à ton père Abraham. Je rendrai tes descendants aussi nombreux que les étoiles dans les cieux, et je leur donnerai tous ces territoires. À travers eux seront bénis tous les peuples de la terre, parce qu'Abraham a écouté ma voix, observé mes règles, mes commandements, mes décrets et mes enseignements. » Isaac s'établit à Guérar. Les gens de l'endroit l'interrogèrent sur sa femme. Il répondit qu'elle était sa sœur: il n'osait pas dire que Rébecca était sa femme, car il craignait d'être tué par ces gens à cause d'elle, tellement elle était belle. Isaac était là depuis longtemps. Un jour qu'Abimélek, roi des Philistins, regardait par la fenêtre, il vit Isaac qui plaisantait tendrement avec sa femme Rébecca. Il le convoqua et lui dit: « Elle est certainement ta femme. Pourquoi as-tu prétendu que c'était ta sœur? » – « Je l'ai dit de peur qu'on me tue à cause d'elle », répondit Isaac. Abimélek reprit: « Que nous as-tu fait là? Un peu plus, quelqu'un de mon peuple aurait pris ta femme, et tu nous aurais ainsi rendus coupables. » Abimélek ordonna à tout le peuple: « Celui qui osera toucher à cet homme ou à sa femme sera mis à mort. » Cette année-là, Isaac fit des semailles dans le pays et il récolta cent fois ce qu'il avait semé, car le Seigneur le bénissait. Il devint un homme riche, il s'enrichissait de plus en plus, jusqu'à devenir vraiment riche. Il possédait des troupeaux de moutons, de chèvres et de bœufs, et un grand nombre de serviteurs. Les Philistins furent jaloux d'Isaac. Ils comblèrent avec de la terre tous les puits que les serviteurs de son père Abraham avaient creusés du vivant de celui-ci. Abimélek dit à Isaac: « Tu es devenu beaucoup trop puissant pour nous; va-t'en d'ici! » Isaac partit de là; il campa dans la vallée de Guérar et s'y installa. Il fit déboucher les puits qu'on avait creusés du vivant de son père Abraham et que les Philistins avaient comblés après sa mort. Il leur redonna les noms que son père leur avait donnés. Un jour, les serviteurs d'Isaac creusèrent un puits dans la vallée et ils y découvrirent une source. Les bergers de Guérar se disputèrent avec ceux d'Isaac: « L'eau est à nous », prétendaient-ils. Isaac appela ce puits Essec, ce qui veut dire “querelle”, parce qu'ils lui avaient cherché querelle. Les serviteurs d'Isaac creusèrent un autre puits, et il y eut encore une dispute à son sujet. Isaac appela ce puits Sitna, “contestation”. Il partit de là et fit creuser un troisième puits; celui-ci ne provoqua pas de dispute. Il l'appela Rehoboth, “élargissement”. Il disait en effet: « Le Seigneur nous a mis au large, pour que nous prospérions dans le pays. » Il partit de là pour Berchéba. Le Seigneur lui apparut la nuit suivante et lui dit: « Je suis le Dieu de ton père Abraham. Ne crains rien, car je suis avec toi et je te bénirai. Je multiplierai tes descendants à cause de mon serviteur Abraham. » Isaac construisit un autel à cet endroit et il pria le Seigneur en l'appelant par son nom. Il y dressa ses tentes, et ses serviteurs creusèrent un autre puits. Abimélek vint de Guérar pour le voir, en compagnie de son ami Ahouzath et de Pikol, le chef de son armée. Isaac leur demanda: « Pourquoi êtes-vous venus me voir, alors que vous me détestez et que vous m'avez chassé de chez vous? » Ils lui répondirent: « Nous avons constaté que le Seigneur est avec toi. Qu'il y ait entre toi et nous un accord garanti par serment. Concluons une alliance! Fais-nous le serment que tu ne nous feras pas de mal, puisque nous ne t'avons pas maltraité; nous ne t'avons fait que du bien, et nous t'avons laissé partir en paix. Et maintenant, tu es un homme béni du Seigneur. » Isaac leur offrit un banquet. Ils mangèrent et ils burent. Le lendemain matin ils se levèrent de bonne heure et ils échangèrent des serments. Isaac leur fit ses adieux et ils se quittèrent en paix. Ce même jour, les serviteurs d'Isaac vinrent lui apporter des nouvelles d'un puits qu'ils creusaient: « Nous avons trouvé de l'eau », lui dirent-ils. Isaac appela ce puits Chiba, ce qui veut dire “serment”. C'est pourquoi, aujourd'hui encore, la ville s'appelle Berchéba, “puits du serment ”. Ésaü avait quarante ans quand il épousa deux femmes hittites, Yehoudith, fille de Béri, et Basmath, fille d'Élon. Elles rendirent la vie amère à Isaac et Rébecca. Isaac était devenu vieux. Sa vue avait tellement baissé qu'il n'y voyait plus. Il appela son fils aîné: « Ésaü! » – « Oui, répondit-il, je t'écoute. » Isaac reprit: « Tu le vois, je suis vieux et je ne sais pas combien de temps j'ai encore à vivre. Prends ton arc et tes flèches et va à la chasse. Tu me ramèneras du gibier, tu me prépareras un de ces plats appétissants, comme je les aime, et tu me l'apporteras. J'en mangerai, puis je te donnerai ma bénédiction avant de mourir. » Or Rébecca écoutait pendant qu'Isaac parlait à Ésaü. Dès que celui-ci fut parti dans la campagne afin d'en rapporter du gibier, Rébecca dit à son fils Jacob: « J'ai entendu ton père dire à Ésaü: “Apporte-moi du gibier et prépare-moi un plat appétissant. Quand j'en aurai mangé, je te donnerai ma bénédiction devant le Seigneur avant de mourir.” Maintenant, mon fils, écoute-moi bien et fais ce que je te recommande. Va au troupeau et rapporte-moi deux beaux chevreaux. Je préparerai pour ton père un de ces plats appétissants, comme il les aime. Tu le porteras à ton père pour qu'il en mange et qu'il te donne sa bénédiction avant de mourir. » Jacob répondit à sa mère: « Ésaü est couvert de poils, mais pas moi. Si mon père me touche, il découvrira que je le trompe et j'attirerai sur moi non pas sa bénédiction mais sa malédiction. » Sa mère répliqua: « Je prends sur moi cette malédiction, mon fils. De toute façon, écoute-moi et va me chercher ces chevreaux. » Jacob alla les chercher et les apporta à sa mère. Elle en fit un de ces plats appétissants qu'Isaac aimait. Ensuite elle prit des vêtements de son fils aîné, les plus beaux qu'elle avait à la maison, et en habilla Jacob, son fils cadet. Avec la peau des chevreaux, elle lui recouvrit les bras et la partie lisse du cou et elle lui mit entre les mains le plat appétissant et le pain qu'elle avait préparés. Il alla trouver son père et lui dit: « Mon père! » – « Je t'écoute, mon fils, dit-il; mais dis-moi qui tu es. » Jacob reprit: « Je suis Ésaü, ton fils aîné. J'ai fait ce que tu m'as demandé. Viens donc t'asseoir pour manger de mon gibier; ensuite tu me donneras ta bénédiction. » – « Comment as-tu trouvé si vite du gibier, mon fils? » demanda Isaac. Il répondit: « Le Seigneur ton Dieu l'a mis sur mon chemin. » Isaac dit à Jacob: « Approche-toi. Je veux te toucher, mon fils, es-tu bien mon fils Ésaü, ou non? » Jacob s'approcha de son père; Isaac le toucha et dit: « La voix est celle de Jacob, mais les bras sont ceux d'Ésaü. » Il ne reconnut pas Jacob, parce que ses bras étaient couverts de poils comme les bras d'Ésaü. Et il le bénit. Il lui demanda encore: « Tu es bien mon fils Ésaü? » – « Oui », répondit Jacob. Isaac reprit: « Sers-moi, mon fils, pour que je mange de ton gibier et que je te donne ma bénédiction. » Jacob servit son père, qui mangea, et il lui offrit du vin, qu'il but. Ensuite Isaac lui dit: « Approche-toi et embrasse-moi, mon fils! » Jacob s'approcha donc et l'embrassa. Isaac sentit l'odeur de ses vêtements et lui donna sa bénédiction: « Vraiment, dit-il, l'odeur de mon fils est comme celle d'un champ que le Seigneur a béni. Que Dieu te donne la rosée qui tombe des cieux, les riches produits de la terre, du blé et du vin en abondance. Que des populations entières soient à ton service, que des peuples se prosternent devant toi. Sois le maître de tes frères, qu'ils s'inclinent devant toi! Maudit soit celui qui te maudira, béni soit celui qui te bénira! » Lorsque Isaac eut achevé la bénédiction qu'il donnait à Jacob, celui-ci sortit. Il avait à peine quitté son père qu'Ésaü revint de la chasse. Il prépara lui aussi un plat appétissant, l'apporta à son père et lui dit: « Installe-toi, père, pour manger du gibier que je t'ai rapporté; ensuite tu me donneras ta bénédiction. » – « Qui es-tu? » demanda Isaac. « Je suis Ésaü, ton fils aîné », répondit-il. Dans son émotion, Isaac se mit à trembler violemment et demanda: « Mais alors, qui est celui qui a chassé du gibier, me l'a apporté et m'a fait manger de tout avant ton arrivée? C'est à lui que j'ai donné ma bénédiction, et elle lui restera acquise. » Quand Ésaü entendit les paroles de son père, son cœur déborda d'amertume et il se mit à pousser de grands cris. Il supplia son père: « Bénis-moi aussi, père! » Isaac répondit: « Ton frère est venu et m'a trompé. Il a emporté la bénédiction qui te revenait. » Ésaü déclara: « Il porte bien son nom de Jacob – “celui qui dupe” –, puisqu'il m'a dupé deux fois! Il s'est emparé de mes droits de fils aîné et maintenant voilà qu'il s'empare de la bénédiction qui me revenait! » Ésaü ajouta: « Ne te reste-t-il pas une bénédiction pour moi? » Isaac lui répondit: « J'ai fait de lui ton maître et je lui ai donné tous ses frères pour serviteurs. Je lui ai accordé le blé et le vin. Je ne peux rien faire pour toi, mon fils! » Ésaü insista: « N'as-tu qu'une seule bénédiction? Bénis-moi aussi, mon père! » Et il ne put retenir ses larmes. Son père lui dit: « Loin des terres fertiles sera ta demeure, loin de la rosée qui descend des cieux. Tu vivras grâce à ton épée, et tu serviras ton frère. Mais tu te libéreras, tu arracheras le joug qu'il t'aura imposé et tu le rejetteras de ton cou. » Ésaü se mit à haïr Jacob d'avoir reçu la bénédiction de leur père. Il se dit: « Le moment du deuil de mon père approche; alors, je tuerai Jacob. » Quand Rébecca apprit les intentions de son fils, elle fit appeler Jacob et lui dit: « Attention, ton frère Ésaü a l'intention de te tuer. Maintenant, écoute-moi bien, mon fils! Pars d'ici, fuis chez mon frère Laban, à Charan. Tu resteras chez lui quelque temps, jusqu'à ce que la colère de ton frère se calme, qu'elle se détourne de toi et qu'il oublie ce que tu as fait. Alors je t'enverrai chercher là-bas. Je ne veux pas vous perdre tous les deux le même jour. » Rébecca dit à Isaac: « Je suis déjà assez dégoûtée de la vie à cause de mes belles-filles hittites. Si Jacob épouse à son tour une hittite parmi les filles de ce pays, je perdrai ma dernière raison de vivre! » Isaac appela Jacob, lui fit ses adieux et lui donna cet ordre: « N'épouse pas une fille du pays de Canaan. Rends-toi en Haute-Mésopotamie, chez Betouel, ton grand-père maternel. Épouse une femme de là-bas, une fille de Laban, le frère de ta mère. Que le Dieu souverain te bénisse, qu'il te donne de nombreux enfants, pour que tu deviennes l'ancêtre d'un ensemble de peuples! Qu'il t'accorde, ainsi qu'à tes descendants, la même bénédiction qu'à Abraham, afin que tu possèdes le pays où tu séjournes en immigré, le pays que Dieu a donné à Abraham! » Isaac fit partir Jacob pour la Haute-Mésopotamie, chez Laban, fils de Betouel l'Araméen et frère de Rébecca, la mère de Jacob et d'Ésaü. Ésaü apprit qu'Isaac avait fait ses adieux à Jacob et l'avait envoyé se marier en Haute-Mésopotamie. Il apprit aussi qu'au moment des adieux Isaac avait ordonné à Jacob de ne pas épouser une fille du pays de Canaan, et que Jacob, écoutant son père et à sa mère, était parti pour la Mésopotamie. Ésaü comprit que les filles du pays de Canaan déplaisaient à son père Isaac. Il prit une autre femme. Il alla trouver Ismaël, fils d'Abraham, et il épousa sa fille Mahalath, la sœur de Nebayoth. Jacob quitta Berchéba pour se rendre à Charan. Il s'installa pour la nuit, là où le coucher du soleil l'avait surpris. Il prit une pierre pour la mettre sous sa tête et se coucha en ce lieu. Il fit un rêve: une échelle était dressée sur la terre et son sommet atteignait les cieux. Des anges de Dieu y montaient et y descendaient. Le Seigneur se tenait devant elle et disait à Jacob: « Je suis le Seigneur, le Dieu de ton grand-père Abraham et le Dieu d'Isaac. La terre où tu es couché, je la donnerai à toi et à tes descendants. Tes descendants seront aussi nombreux que les grains de poussière du sol. Vous étendrez votre territoire vers l'ouest et vers l'est, vers le nord et vers le sud. À travers toi et tous tes descendants, toutes les familles de la terre seront bénies. Je suis avec toi, je te protégerai partout où tu iras et je te ramènerai dans ce pays. Je ne t'abandonnerai pas, je ferai tout ce que je t'ai promis. » Jacob s'éveilla et dit: « Vraiment le Seigneur est dans ce lieu-ci, mais je ne le savais pas! » Il eut peur et déclara: « Comme ce lieu est redoutable! C'est vraiment la maison de Dieu et la porte des cieux! » Il se leva tôt. Il prit la pierre qui avait été sous sa tête, la dressa comme une stèle et versa de l'huile en onction sur son sommet. Il appela ce lieu Béthel, ce qui veut dire “maison de Dieu” – auparavant le nom de la localité était Louz. Jacob prononça ce vœu: « Si le Seigneur est avec moi et me protège sur ma route, s'il me donne de quoi manger et m'habiller, si je reviens sain et sauf chez mon père, alors le Seigneur sera mon Dieu. Cette pierre que j'ai dressée comme une stèle sera une maison de Dieu; et c'est à lui que je donnerai le dixième de tout ce qu'il m'accordera. » Jacob se mit en route et prit la direction des pays de l'orient. Un jour, il vit un puits dans la campagne. Il y avait là trois troupeaux de moutons et de chèvres au repos, car c'est à ce puits qu'on abreuvait le bétail. Une grande pierre en fermait l'ouverture. Quand tous les troupeaux étaient rassemblés, on faisait rouler la pierre et on abreuvait le bétail, puis on remettait la pierre en place. Jacob demanda aux bergers: « Mes amis, d'où venez-vous? » – « De Charan. » – « Connaissez-vous Laban, le fils de Nahor? » – « Oui. » – « Comment va-t-il? » – « Il va bien, et voici justement sa fille Rachel qui vient avec son troupeau. » – « Il fait encore grand jour, reprit Jacob; ce n'est pas le moment de rassembler le bétail. Faites boire les bêtes et repartez au pâturage. » – « Nous ne pouvons pas le faire avant que tous les troupeaux soient rassemblés. Alors on enlèvera la pierre qui ferme le puits et nous abreuverons les bêtes. » Jacob parlait encore avec eux quand Rachel arriva avec le troupeau qui appartenait à son père, car elle était bergère. Lorsque Jacob vit sa cousine Rachel et le troupeau de son oncle Laban, il s'approcha du puits, fit rouler la pierre qui le fermait et abreuva le troupeau de son oncle. Jacob embrassa Rachel sans pouvoir retenir ses larmes. Il apprit à Rachel qu'il était un parent de son père et le fils de Rébecca. Elle courut aussitôt l'annoncer à son père. Lorsque Laban entendit parler de Jacob, le fils de sa sœur, il courut à sa rencontre, le serra dans ses bras, lui donna des baisers, puis l'amena à la maison. Jacob raconta à Laban tout ce qui lui était arrivé. Laban lui dit: « Tu es vraiment de ma famille, du même sang que moi. » Jacob passa un mois entier chez Laban. Un jour, Laban dit à Jacob: « Tu es mon parent, mais ce n'est pas une raison pour que tu travailles gratuitement à mon service. Dis-moi quel doit être ton salaire. » Or Laban avait deux filles. L'aînée s'appelait Léa et la plus jeune Rachel. Léa avait le regard terne, tandis que Rachel était bien faite et ravissante. Jacob était amoureux de Rachel et il dit à Laban: « Je travaillerai sept ans à ton service pour épouser Rachel, ta fille cadette. » Laban donna son accord: « J'aime mieux la donner à toi qu'à un autre. Reste chez moi. » Pour obtenir Rachel, Jacob resta sept ans au service de Laban. Mais ces années lui semblèrent passer aussi vite que quelques jours, tant il l'aimait. Puis Jacob dit à Laban: « Le délai est écoulé. Donne-moi ma femme. Je veux m'unir à elle. » Laban invita tous les gens du lieu au repas de noces. Mais le soir il prit sa fille Léa et la conduisit à Jacob, qui passa la nuit avec elle. Laban avait donné Zilpa comme servante à sa fille. Le matin Jacob s'aperçut que c'était Léa! Il alla dire à Laban: « Que m'as-tu fait là? N'est-ce pas pour épouser Rachel que j'ai travaillé à ton service? Pourquoi m'as-tu trompé? » Laban lui répondit: « Ce n'est pas la coutume dans notre région de marier la cadette avant sa sœur aînée. Finis la semaine de noces avec l'aînée. Nous te donnerons aussi la plus jeune si tu travailles encore sept ans pour moi. » Jacob donna son accord: il acheva la semaine de noces avec Léa, puis Laban lui accorda Rachel. À Rachel, il donna Bila comme servante. Jacob passa la nuit avec Rachel et il l'aima plus que Léa. Il continua de travailler pour Laban pendant sept ans de plus. Quand le Seigneur vit que Léa était moins aimée que Rachel, il la rendit féconde, alors que Rachel restait stérile. Léa devint enceinte, et mit au monde un fils qu'elle appela Ruben. Elle expliqua en effet: « Le Seigneur a vu mon humiliation; maintenant mon mari m'aimera. » Elle fut de nouveau enceinte et mit au monde un deuxième fils. Elle déclara: « Le Seigneur a entendu que je n'étais pas aimée, et il m'a donné un autre fils. » Elle appela ce fils Siméon. Elle fut de nouveau enceinte et mit au monde un troisième fils. Elle déclara: « Cette fois-ci mon mari s'attachera à moi, car je lui ai donné trois fils. » Et Jacob appela ce fils Lévi. Elle fut de nouveau enceinte et mit au monde un quatrième fils. Elle déclara: « Cette fois, je louerai le Seigneur. » Et elle appela ce fils Juda. Elle cessa alors d'avoir des enfants. Quand Rachel s'aperçut qu'elle ne pouvait pas avoir d'enfants, elle devint jalouse de sa sœur. Elle dit à Jacob: « Donne-moi des enfants, sinon je mourrai. » Jacob se mit en colère contre elle: « Me prends-tu pour Dieu lui-même? C'est lui qui t'empêche d'en avoir. » Elle répondit: « Prends ma servante Bila, pour qu'elle mette au monde des enfants; je les adopterai. Ainsi, grâce à elle, j'aurai moi aussi un fils. » Elle donna donc à Jacob sa servante, qui passa la nuit avec lui. Bila devint enceinte et donna un fils à Jacob. Rachel déclara: « Dieu a jugé en ma faveur. Il a entendu ma voix et m'a accordé un fils, à moi aussi. » Et elle l'appela Dan. Bila, servante de Rachel, fut de nouveau enceinte et donna un second fils à Jacob. Rachel déclara: « J'ai livré un dur combat à ma sœur et j'ai gagné. » Elle appela son fils Neftali. Quand Léa vit qu'elle avait cessé d'avoir des enfants, elle prit sa servante Zilpa et la donna pour femme à Jacob. Zilpa donna un fils à Jacob, et Léa s'écria: « Quelle chance! » Et elle l'appela Gad. Zilpa donna un second fils à Jacob. Léa s'écria: « Quel bonheur! Maintenant les femmes diront que je suis heureuse. » Et elle l'appela Asser. Un jour, à l'époque de la moisson du blé, Ruben se rendit aux champs et trouva des pommes d'amour. Il les apporta à sa mère Léa. Alors Rachel dit à Léa: « S'il te plaît, donne-moi quelques-unes des pommes d'amour de ton fils. » Léa répondit: « Il ne te suffit pas d'avoir pris mon mari? Tu veux encore prendre les pommes d'amour de mon fils! » Rachel reprit: « Eh bien, Jacob passera la nuit prochaine avec toi en échange des pommes d'amour de ton fils! » Le soir, quand Jacob revint des champs, Léa sortit à sa rencontre et lui déclara: « Tu dois passer la nuit avec moi: j'ai payé le droit de t'avoir contre les pommes d'amour de mon fils. » Jacob passa donc avec elle cette nuit-là. Dieu exauça la prière de Léa. Elle devint enceinte et donna un cinquième fils à Jacob. Elle proclama: « Dieu m'a payé un salaire pour avoir donné ma servante à mon mari. » Et elle appela son fils Issakar. Léa fut de nouveau enceinte et donna un sixième fils à Jacob. Elle proclama: « Dieu m'a fait un beau cadeau. Cette fois mon mari m'honorera, puisque je lui ai donné six fils. » Et elle appela son fils Zabulon. Par la suite elle mit au monde une fille, qu'elle appela Dina. Alors Dieu pensa à Rachel. Il l'exauça et la rendit féconde. Elle devint enceinte et mit au monde un fils. Elle déclara: « Dieu m'a délivrée de ma honte. » Elle appela son fils Joseph, en exprimant ce souhait: « Que le Seigneur m'ajoute encore un fils! » Après la naissance de Joseph, Jacob dit à Laban: « Laisse-moi retourner chez moi, dans mon pays. Permets-moi d'emmener mes femmes et mes enfants; c'est pour elles que j'ai travaillé à ton service, et tu sais bien tout le travail que j'ai fait chez toi. » Laban lui répondit: « Écoute-moi, s'il te plaît. J'ai appris par un présage que le Seigneur m'a béni à cause de toi. Dis-moi le salaire que tu désires, et je te le paierai. » Jacob lui dit: « Tu sais comment je t'ai servi et ce qu'est devenu ton bétail grâce à moi. Le peu que tu possédais avant mon arrivée s'est considérablement développé. Le Seigneur t'a béni depuis que je suis entré chez toi. Ne serait-il pas temps que je travaille aussi pour ma propre famille? » – « Que dois-je te payer? » reprit Laban. Jacob répondit: « Tu n'auras rien à me payer. Si tu m'accordes ce que je vais te proposer, je suis prêt à soigner et à garder ton bétail comme avant. Je vais passer en revue aujourd'hui tout ton troupeau et je mettrai à part tout mouton qui a des taches de couleur, petites ou grandes, tout mouton à la laine foncée et toute chèvre qui a des taches, petites ou grandes: ce sera mon salaire. Plus tard tu t'assureras de mon honnêteté en venant contrôler mon salaire. Toutes les chèvres qui n'auront pas de taches, petites ou grandes, et tous les moutons qui n'auront pas la laine foncée seront des bêtes que j'aurai volées. » – « D'accord, répondit Laban. J'accepte ta proposition. » Ce jour même, Laban mit à part les boucs et les chèvres qui avaient des rayures ou des taches, petites ou grandes, de couleur blanche, et les moutons à la laine foncée. Il confia ce troupeau à ses fils et mit un intervalle de trois jours de marche entre lui et Jacob. Quant à Jacob, il s'occupa du reste du troupeau de Laban. Jacob se procura des tiges fraîches de peuplier, d'amandier et de platane. Il y enleva de petites bandes d'écorce pour y faire apparaître des rayures blanches. Il disposa les tiges rayées dans les abreuvoirs, sous les yeux des bêtes, car elles s'accouplent volontiers quand elles viennent boire. Les bêtes s'accouplèrent donc devant les tiges, si bien que les chèvres donnèrent naissance à des chevreaux qui avaient des rayures et de petites ou de grandes taches. Quant aux moutons, Jacob les sépara des chèvres, il leur fit regarder les bêtes du troupeau de Laban qui avaient des rayures ou la laine foncée. Il se constitua ainsi des troupeaux personnels et ne mélangea pas ses bêtes avec celles de Laban. Chaque fois que des bêtes robustes s'accouplaient, Jacob plaçait les tiges sous leurs yeux dans les abreuvoirs, pour qu'elles s'accouplent devant ces tiges. Mais quand les bêtes étaient maladives, il ne mettait pas de tiges: ainsi les bêtes maladives étaient pour Laban et les robustes pour Jacob. Jacob s'enrichit de façon considérable et devint propriétaire d'un grand nombre de moutons et de chèvres, de servantes et de serviteurs, de chameaux et d'ânes. Or il apprit que les fils de Laban disaient: « Jacob s'est emparé de tout ce qui appartenait à notre père; c'est de cette façon qu'il s'est constitué toute sa richesse. » Il s'aperçut aussi que Laban n'avait plus à son égard la même attitude qu'auparavant. C'est alors que le Seigneur dit à Jacob: « Retourne au pays de tes ancêtres, auprès de ta famille. Je serai avec toi. » Jacob fit appeler Rachel et Léa des champs, où étaient ses troupeaux, pour leur dire: « Je m'aperçois que votre père n'a plus à mon égard la même attitude qu'auparavant, mais le Dieu de mon père a été avec moi. Vous savez bien que j'ai servi votre père de toutes mes forces; pourtant il m'a trompé en changeant dix fois mon salaire. Mais Dieu ne l'a pas laissé me faire du tort. Si votre père déclarait: “Les animaux qui ont de petites taches seront ton salaire”, toutes les femelles avaient des petits avec des taches. Ou bien s'il déclarait: “Les animaux rayés seront ton salaire”, toutes les femelles avaient des petits rayés. C'est Dieu qui a enlevé à votre père son bétail pour me le donner. À l'époque où les bêtes s'accouplent, voici ce que j'ai vu dans un rêve: les mâles qui s'accouplaient avec les brebis ou les chèvres avaient des rayures, de petites taches ou des points de couleur. Dans ce rêve, l'ange de Dieu m'appela: “Jacob!” – “Me voici”, répondis-je. “Regarde, me dit-il. Tous les mâles qui s'accouplent avec les brebis ou les chèvres ont des rayures, des taches ou des points de couleur. Il en est ainsi parce que j'ai vu comment Laban t'a traité. Je suis le Dieu qui t'est apparu à Béthel, là où tu as dressé une pierre et me l'as dédiée par une onction, là où tu t'es engagé envers moi par un vœu. Maintenant mets-toi en route, quitte ce pays et retourne dans celui de ta famille.” » Rachel et Léa répondirent à Jacob: « Nous n'avons plus de part d'héritage dans la maison de notre père. Ne nous a-t-il pas considérées comme des étrangères, puisqu'il nous a vendues et qu'il a ensuite dépensé l'argent qui devait nous revenir? Par conséquent, toute la prospérité que Dieu a enlevée à notre père nous appartient, à nous et à nos enfants. Fais donc tout ce que Dieu t'a dit. » Alors Jacob partit et installa ses enfants et ses femmes sur des chameaux. Il emmenait tout le bétail et tous les biens qu'il avait acquis en Haute-Mésopotamie, pour retourner chez son père Isaac, au pays de Canaan. Quant à Laban, il était allé tondre ses moutons. Rachel en profita pour voler les statuettes de divinités de son père. Jacob trompa Laban l'Araméen en partant sans rien lui dire. Il s'enfuit avec tout ce qui lui appartenait et traversa l'Euphrate; puis il se dirigea vers les monts de Galaad. Le surlendemain, quelqu'un informa Laban de la fuite de Jacob. Laban emmena avec lui des gens de sa maison et poursuivit Jacob pendant sept jours. Il le rattrapa dans les monts de Galaad. Mais, pendant la nuit, Dieu apparut à Laban l'Araméen dans un rêve et lui dit: « Garde-toi de faire quoi que ce soit à Jacob. » Quand Laban rejoignit Jacob, celui-ci avait planté sa tente dans les monts de Galaad. Laban et son entourage firent de même. Laban interpella Jacob: « Qu'as-tu fait là? Tu m'as trompé en emmenant mes filles comme des prisonnières de guerre! Pourquoi t'es-tu enfui en cachette et m'as-tu ainsi trompé? Si tu m'avais prévenu, je t'aurais accompagné au milieu de chants joyeux, au son du tambourin et de la lyre. Mais tu ne m'as même pas laissé embrasser mes filles et mes petits-enfants. Vraiment tu as agi comme un insensé. Il est en mon pouvoir de vous faire du mal, mais le Dieu de ton père m'a dit la nuit dernière: “Garde-toi de faire quoi que ce soit à Jacob.” Maintenant, va, puisque tu désires tellement rentrer chez ton père. Mais pourquoi m'as-tu volé mes dieux? » Jacob répondit à Laban: « J'ai eu peur et je me suis dit: “Il ne faut pas qu'il m'enlève ses filles.” Maintenant, si tu trouves tes dieux chez l'un des miens, celui-ci ne restera pas en vie. En présence de nos proches, reconnais tout ce qui, chez moi, est à toi et emporte ce qui t'appartient. » En effet, Jacob ignorait que Rachel avait volé les statuettes des divinités. Laban fouilla les tentes de Jacob, de Léa et des deux servantes, mais il ne trouva rien. En sortant de la tente de Léa, il entra dans celle de Rachel. Or c'était Rachel qui avait pris les statuettes de divinités; elle les avait placées dans une grande selle de chameau et elle s'était assise dessus. Laban fouillait toute la tente sans rien trouver. Rachel dit à son père: « Mon père, ne te fâche pas si je ne me lève pas devant toi; je suis indisposée. » Laban fouilla intensément, mais il ne trouva pas les statuettes. Jacob se mit en colère et adressa des reproches à Laban. Il lui dit: « Quelle faute, quel crime ai-je commis pour que tu me poursuives si ardemment? Tu as examiné toutes mes affaires. As-tu trouvé un seul objet venant de chez toi? Montre-le à mes proches et aux tiens, et qu'ils tranchent entre nous deux. J'ai passé vingt ans chez toi; jamais tes brebis ou tes chèvres n'ont avorté, et jamais je n'ai mangé les béliers de ton troupeau. Jamais je ne t'ai rapporté une bête tuée par les animaux sauvages, j'en ai supporté moi-même la perte. Tu me réclamais les bêtes volées, qu'elles aient été dérobées le jour ou la nuit. Le jour je souffrais de la chaleur et la nuit du froid, au point de ne pas trouver le sommeil. J'ai accepté de passer vingt ans chez toi: j'ai travaillé chez toi quatorze ans pour épouser tes deux filles et six ans pour acquérir du bétail, mais toi, tu as changé dix fois mon salaire. Si le Dieu de mon grand-père Abraham, le Dieu qui faisait trembler mon père Isaac, ne m'avait pas aidé, tu m'aurais laissé repartir les mains vides. Mais Dieu a vu mon humiliation et le dur travail que j'ai accompli; la nuit dernière il s'est prononcé en ma faveur. » Laban répondit à Jacob: « Ces filles sont les miennes, leurs enfants sont les miens, ces troupeaux sont à moi et tout ce que tu vois m'appartient. Mais, à partir d'aujourd'hui, je ne pourrai plus rien faire pour mes filles ou pour les enfants qu'elles ont mis au monde. Allons, concluons maintenant tous les deux une alliance, et qu'il y ait un témoin entre nous. » Jacob prit alors une pierre et la dressa en stèle. Ensuite il dit à ses proches de ramasser des pierres. Ils en ramassèrent et en firent un tas. Puis tous mangèrent là, aux abords de ce tas. Laban appela cet endroit Yegar Sahadouta, tandis que Jacob le nomma Galed. Laban déclara: « Ce tas est aujourd'hui un témoin entre toi et moi. » C'est la raison pour laquelle on l'appela Galed, c'est-à-dire “tas du témoin”. On l'appela aussi Mispa, c'est-à-dire “poste de surveillance”, parce que Laban déclara encore: « Que le Seigneur nous surveille quand nous serons hors de vue l'un de l'autre. Si tu maltraites mes filles, si tu prends d'autres femmes pour épouses, fais bien attention, ce n'est pas un homme qui est témoin entre nous, mais Dieu lui-même. » Puis Laban dit à Jacob: « Regarde ce tas de pierres que j'ai placé entre nous, regarde cette pierre dressée. Ce tas et cette stèle sont pour nous des témoins: je ne dois pas les dépasser dans ta direction avec de mauvaises intentions, ni toi non plus dans ma direction. Que le Dieu d'Abraham et le Dieu de Nahor soient juges entre nous: c'était le Dieu de leur père. » Alors Jacob prêta serment par le Dieu qui faisait trembler son père Isaac. Ensuite il offrit un sacrifice sur la montagne, et il invita ses proches à un repas. Après avoir mangé, ils passèrent la nuit sur la montagne. Le lendemain Laban se leva tôt, embrassa ses filles et ses petits-enfants, il les bénit et retourna chez lui. Jacob poursuivit sa route. Des anges de Dieu vinrent à sa rencontre. Quand il les vit, Jacob s'écria: « C'est un camp de Dieu! » Et il appela ce lieu Mahanaïm. Jacob envoya devant lui des messagers à son frère Ésaü, dans la campagne d'Édom, au pays de Séir. Il leur donna cet ordre: « Vous parlerez ainsi à Ésaü, mon seigneur: “Ton serviteur Jacob te fait dire ceci: j'ai émigré chez Laban et j'y ai prolongé mon séjour jusqu'à maintenant. Je possède des bœufs et des ânes, des moutons et des chèvres, des serviteurs et des servantes. J'envoie des messagers te l'annoncer, mon seigneur, pour que je bénéficie de ta bienveillance.” » Les messagers revinrent dire à Jacob: « Nous sommes allés trouver ton frère Ésaü. Il marche à ta rencontre avec 400 hommes. » Jacob fut saisi d'une très grande peur et l'angoisse le saisit. Il divisa en deux camps les gens qui étaient avec lui, ainsi que les moutons et les chèvres, les bœufs et les chameaux. Il se disait: « Si Ésaü s'attaque à un camp, l'autre camp pourra s'échapper. » Ensuite Jacob pria: « Ô Seigneur, Dieu de mon grand-père Abraham, Dieu de mon père Isaac, Seigneur, tu m'as dit: “Retourne dans ton pays, auprès de ta famille. J'agirai et tout ira bien pour toi.” Seigneur, je ne suis pas digne des bontés et de la fidélité que tu m'as accordées, à moi ton serviteur. Je n'avais que mon bâton quand j'ai traversé ce Jourdain, et maintenant je reviens avec deux camps. Délivre-moi de mon frère Ésaü, car je le crains, de peur qu'il ne vienne me frapper ainsi que les femmes et les enfants. Pourtant toi tu m'as dit: “J'agirai et tout ira très bien pour toi. Je rendrai tes descendants innombrables, comme les grains de sable au bord de la mer.” » Jacob s'installa pour passer la nuit à cet endroit. Dans ce qu'il possédait, il choisit un cadeau pour son frère Ésaü: deux cents chèvres et vingt boucs, deux cents brebis et vingt béliers, trente chamelles qui allaitaient et leurs petits, quarante vaches et dix taureaux, vingt ânesses et dix ânes. Il confia chaque troupeau séparément à ses serviteurs en leur disant: « Précédez-moi, et laissez un intervalle entre les troupeaux. » Puis il donna cet ordre au premier serviteur: « Quand mon frère Ésaü te rencontrera et te demandera: “À qui appartiens-tu? Où vas-tu? À qui appartient ce troupeau qui marche devant toi?”, tu répondras: “C'est à ton serviteur Jacob. C'est un cadeau qu'il t'envoie, mon seigneur Ésaü, et lui-même arrive derrière nous.” » Il donna le même ordre au deuxième, au troisième et à tous ceux qui suivaient les troupeaux: « Voilà ce que vous direz à Ésaü quand vous le rencontrerez, et vous ajouterez: “Ton serviteur Jacob arrive derrière nous.” » Jacob se disait en effet: « Je l'apaiserai par les cadeaux qui me précéderont, et ensuite je me présenterai devant lui. Peut-être alors qu'il me fera bon accueil. » Les troupeaux partirent donc en avant, tandis que lui-même restait cette nuit-là dans le camp. Il resta seul, et quelqu'un lutta avec lui jusqu'à l'aurore. Quand ce dernier vit qu'il ne pouvait pas avoir l'avantage sur Jacob dans cette lutte, il le frappa à l'articulation de la hanche, et celle-ci se déboîta. Il dit alors: « Laisse-moi partir, car voici l'aurore. » – « Je ne te laisserai pas partir si tu ne me bénis pas », répliqua Jacob. L'autre demanda: « Comment t'appelles-tu? » – « Jacob », répondit-il. L'autre reprit: « On ne t'appellera plus Jacob mais Israël, car tu as lutté avec Dieu et avec des hommes, et tu as eu l'avantage. » Jacob demanda: « Dis-moi donc quel est ton nom. » – « Pourquoi me demandes-tu mon nom? » répondit-il. Là même, il bénit Jacob. Celui-ci déclara: « J'ai vu Dieu face à face et j'ai eu la vie sauve. » C'est pourquoi il nomma cet endroit Penouel – ce qui veut dire “face de Dieu”. Le soleil se levait quand Jacob traversa le torrent de Penouel. Il boitait à cause de sa hanche. Aujourd'hui encore les Israélites ne mangent pas le muscle de la cuisse qui est à l'articulation de la hanche, parce que Jacob a été blessé à ce muscle. Jacob leva son regard et vit Ésaü qui arrivait avec 400 hommes. Il répartit les enfants entre Léa, Rachel et les deux servantes. Il plaça en tête les deux servantes avec leurs enfants, puis derrière eux Léa et ses enfants, enfin Rachel et Joseph. Lui-même s'avança le premier. Il s'inclina sept fois jusqu'à terre avant d'arriver près de son frère. Alors Ésaü courut à sa rencontre, se jeta à son cou et l'embrassa. Ils se mirent tous deux à pleurer. Levant son regard, Ésaü vit les femmes et les enfants; il demanda: « Qui sont ces gens qui t'accompagnent? » – « Ce sont les enfants que Dieu m'a accordés », répondit Jacob. Les servantes s'approchèrent avec leurs enfants et s'inclinèrent profondément. À leur tour, Léa et ses enfants s'approchèrent et firent de même, puis Joseph et Rachel. Ésaü demanda: « Que comptais-tu faire avec tout ce camp que j'ai rencontré? » – « Je désirais bénéficier de ta bienveillance », répondit Jacob. « J'ai suffisamment de richesses, mon frère, reprit Ésaü. Garde ce qui t'appartient. » – « Non, je t'en prie, dit Jacob. Puisque j'ai trouvé grâce à tes yeux, accepte le cadeau que je t'offre. Ma rencontre avec toi a été comme une rencontre avec Dieu, tellement tu as été bienveillant pour moi. Accepte donc, je t'en prie, le cadeau que je t'ai envoyé, car Dieu m'a été favorable, et j'ai tout ce qu'il me faut. » Jacob insista. Ésaü finit par accepter et dit: « Allons, en route! Je vais t'accompagner. » Mais Jacob répliqua: « Tu sais que les enfants sont délicats, et qu'il faut ménager les brebis et les vaches qui allaitent. Si l'on presse l'allure un seul jour, toutes ces bêtes mourront. Que mon seigneur passe devant son serviteur; et moi, je continuerai lentement ma route au pas de mon troupeau et au pas des enfants, jusqu'à mon arrivée près de toi au pays de Séir. » Ésaü dit: « Je vais laisser avec toi une partie des gens qui m'accompagnent. » – « Pour quoi faire? répondit Jacob. Il me suffit que tu m'accordes ta bienveillance, mon seigneur. » Ce jour-là, Ésaü reprit le chemin de Séir. Quant à Jacob, il partit pour Soukoth. Il y construisit une maison pour lui et des tentes pour ses troupeaux. C'est pourquoi on appelle cet endroit Soukoth, c'est-à-dire “les tentes”. À son retour de Haute-Mésopotamie, Jacob arriva sain et sauf à la ville de Sichem en Canaan. Il campa près de la ville. Il acheta aux descendants de Hamor, fondateur de Sichem, la parcelle de terrain où il avait planté sa tente. Il la paya cent pièces d'argent. Il dressa un autel à cet endroit et l'appela “El, le Dieu d'Israël ”. Un jour Dina, la fille de Jacob et de Léa, sortit pour rencontrer les filles du pays. Sichem, fils de Hamor, le chef hivite de la région, l'aperçut. Il la prit, coucha avec elle et l'humilia. Mais il s'attacha à Dina, en devint amoureux et il parla au cœur de la jeune femme. Il dit à son père Hamor: « Demande pour moi cette jeune fille, afin qu'elle soit ma femme. » – Jacob apprit que sa fille avait été déshonorée par Sichem. Ses fils étaient aux champs avec ses troupeaux, il garda le silence jusqu'à ce qu'ils arrivent. – Hamor, le père de Sichem, se rendit chez Jacob pour lui parler. Quand les fils de Jacob revinrent des champs, ils apprirent ce qui s'était passé. Ils se sentirent insultés et entrèrent dans une grande colère, car Sichem avait fait quelque chose d'inadmissible en Israël: il avait couché avec la fille de Jacob; on ne doit pas agir ainsi. Hamor leur dit: « Mon fils Sichem est amoureux de cette jeune fille. Donnez-la-lui pour femme. Alliez-vous avec nous: donnez-nous vos jeunes filles en mariage et épousez les nôtres. Vous habiterez avec nous. La région vous sera ouverte: vous pourrez vous y installer, vous y traiterez vos affaires, vous y aurez des propriétés. » Sichem lui-même vint dire au père et aux frères de la jeune fille: « Faites-moi cette faveur et je vous donnerai ce que vous voudrez. Exigez beaucoup de moi: une dot et de nombreux cadeaux. Je donnerai tout ce que vous demanderez, pourvu que vous m'accordiez cette jeune fille pour épouse. » Les fils de Jacob répondirent avec ruse à Sichem et à son père Hamor, parce que Sichem avait déshonoré leur sœur Dina. Ils leur parlèrent ainsi: « Nous ne pouvons pas donner notre sœur en mariage à un homme incirconcis; ce serait un déshonneur pour nous. Nous ne vous donnerons notre accord qu'à une condition: comme nous, tous les hommes de chez vous doivent être circoncis. Alors nous vous accorderons nos filles en mariage et nous épouserons les vôtres. Nous habiterons près de vous et nous formerons ensemble un seul peuple. Mais si vous n'acceptez pas d'être circoncis, nous reprendrons notre sœur et nous repartirons. » Hamor et son fils Sichem donnèrent leur accord à cette proposition. Sans tarder le jeune homme entreprit de la réaliser, tant il aimait la fille de Jacob. Or il était le plus influent dans la maison de son père. Hamor et Sichem se rendirent sur la place, à la porte de la ville, et ils dirent aux habitants: « Ces gens sont bien intentionnés à notre égard. Qu'ils s'installent dans notre région et y fassent leurs affaires, que le pays leur soit largement ouvert! Nous épouserons leurs filles et nous leur donnerons les nôtres en mariage. Ils accepteront d'habiter près de nous et de former un seul peuple avec nous, mais à une condition: tous les hommes de chez nous doivent être circoncis comme eux. Si nous leur donnons notre accord, ils viendront habiter près de nous; alors tout leur bétail et leurs biens seront à notre disposition. » Tous ceux qui étaient présents à la porte de la ville acceptèrent la proposition de Hamor et de son fils Sichem, et tous les hommes de la ville se firent circoncire. Deux jours plus tard, alors que ces hommes étaient encore souffrants, deux des fils de Jacob, Siméon et Lévi, frères de Dina, prirent leur épée, entrèrent dans la ville sans éveiller de soupçons et massacrèrent tous les hommes, y compris Hamor et son fils Sichem. Dans la maison de Sichem, ils prirent Dina et sortirent. Les autres fils de Jacob vinrent dépouiller les cadavres et pillèrent la ville, parce qu'on avait déshonoré leur sœur. Ils s'emparèrent des moutons et des chèvres, des bœufs et des ânes, bref, de tout ce qui était dans la ville et dans la campagne. Ils emportèrent toutes les richesses, emmenèrent tous les enfants et les femmes, et ils pillèrent complètement les maisons. Alors Jacob dit à Siméon et à Lévi: « Vous êtes la cause de mon malheur en me rendant odieux aux habitants de la région, les Cananéens et les Perizites. Ces gens-là vont se rassembler contre moi. Ils me vaincront, car je n'ai que peu d'hommes, et je serai exterminé avec ma famille. » Les deux frères répondirent: « Cet individu n'avait pas le droit de traiter notre sœur comme une prostituée. » Un jour Dieu dit à Jacob: « En route! Va t'installer à Béthel, où tu me construiras un autel. Là, Dieu t'est apparu lorsque tu fuyais pour échapper à ton frère Ésaü. » Jacob dit à sa famille et à tous ceux qui étaient avec lui: « Débarrassez-vous des dieux étrangers qui se trouvent au milieu de vous. Purifiez -vous et changez de vêtements. Préparez-vous, nous allons à Béthel. J'y ferai un autel au Dieu qui m'a répondu le jour où j'étais dans une situation difficile, et qui fut avec moi partout où je suis allé. » Alors ils remirent à Jacob toutes les statuettes de dieux étrangers qu'ils possédaient, ainsi que les anneaux qu'ils portaient aux oreilles. Jacob cacha le tout sous le chêne qui est près de Sichem. Lorsque Jacob et ses fils levèrent le camp, Dieu inspira une telle peur aux habitants des villes voisines, que personne n'osa les poursuivre. Jacob et tous ceux qui l'accompagnaient arrivèrent à Louz, c'est-à-dire Béthel, au pays de Canaan. Il y construisit un autel et appela ce lieu “Dieu de Béthel”, parce que Dieu s'y était révélé à lui lorsqu'il fuyait pour échapper à son frère. Débora, la nourrice de Rébecca, mourut et fut enterrée près de Béthel, sous le chêne qu'on appela depuis lors “le Chêne des pleurs”. Dieu apparut de nouveau à Jacob, à son retour de Mésopotamie et il le bénit. Il lui dit: « Ton nom était Jacob, mais on ne t'appellera plus ainsi. Désormais ton nom sera Israël. » Dieu l'appela donc Israël. Il lui dit encore: « Je suis le Dieu souverain. Je te donnerai de nombreux enfants, pour que tu deviennes l'ancêtre d'un peuple et même d'un ensemble de peuples. Il y aura des rois parmi tes descendants. Le pays que j'ai donné à Abraham et à Isaac, je te le donne, et plus tard je le donnerai à tes descendants. » Puis Dieu s'éloigna du lieu où il avait parlé avec Jacob. Jacob dressa là une pierre, il versa de l'huile et une offrande de vin sur cette stèle. Il appela Béthel – ce qui veut dire “maison de Dieu” – ce lieu où Dieu avait parlé avec lui. Jacob et sa famille quittèrent Béthel. Ils étaient encore à une certaine distance avant d'arriver à Éfrata quand Rachel mit un enfant au monde. La naissance fut difficile. Tandis que Rachel accouchait avec peine, la sage-femme lui dit: « N'aie pas peur, c'est encore un fils. » Rachel était mourante. Au moment de mourir, elle appela l'enfant Ben-Oni – ce qui veut dire “fils de mon malheur” –, mais son père l'appela Benjamin – “fils de la main droite ”. Rachel mourut, et elle fut enterrée au bord de la route d'Éfrata, appelée maintenant Bethléem. Jacob dressa une pierre sur sa tombe: aujourd'hui encore on la nomme “la pierre de la tombe de Rachel”. Israël se mit en route et alla installer son campement au-delà de Migdal-Éder. Pendant qu'Israël habitait cette région, Ruben alla passer la nuit avec Bila, la seconde épouse de son père. Israël l'apprit. Jacob eut douze fils: Léa lui donna Ruben, l'aîné, puis Siméon, Lévi, Juda, Issakar et Zabulon. Rachel lui donna Joseph et Benjamin. Bila, la servante de Rachel, lui donna Dan et Neftali. Zilpa, la servante de Léa, lui donna Gad et Asser. Tels sont les fils de Jacob, qui naquirent en Mésopotamie. Jacob se rendit chez son père Isaac à Mamré, près de Quiriath-Arba, qui s'appelle maintenant Hébron. Abraham et Isaac y avaient séjourné. Isaac avait 180 ans quand il mourut. C'est donc après une longue vieillesse qu'il rejoignit ses ancêtres dans la mort. Ses fils Ésaü et Jacob l'enterrèrent. Voici la liste des descendants d'Ésaü, autrement dit Édom. Ésaü épousa des Cananéennes: Ada, fille d'Élon le Hittite, et Oholibama, fille d'Ana et petite-fille de Sibéon le Hivite. Il épousa aussi Basmath, fille d'Ismaël et sœur de Nebayoth. Ada fut la mère d'Élifaz, Basmath celle de Réouel, et Oholibama celle de Yéouch, Yalam et Cora. Tels sont les fils d'Ésaü, qui naquirent au pays de Canaan. Ésaü emmena ses femmes, ses fils, ses filles et tous ses serviteurs, ses troupeaux et toutes ses bêtes; il emporta aussi toutes les richesses qu'il avait acquises au pays de Canaan. Il s'en alla dans une autre région, loin de son frère Jacob. En effet, leurs biens étaient trop importants pour qu'ils habitent côte à côte. La région où ils se trouvaient n'aurait pas suffi à nourrir leurs troupeaux. C'est ainsi qu'Ésaü, autrement dit Édom, habita la montagne de Séir. Voici la liste des descendants d'Ésaü, l'ancêtre des Édomites, qui habitaient la montagne de Séir. Voici les noms des fils d'Ésaü: Élifaz, fils de sa femme Ada; Réouel, fils de sa femme Basmath. Les fils d'Élifaz furent Téman, Omar, Sefo, Gatam et Quenaz. Élifaz avait aussi une femme de second rang, Timna, qui lui donna un autre fils: Amalec. Tels furent les petits-fils d'Ésaü et de sa femme Ada. Les fils de Réouel furent Nahath, Zéra, Chamma et Miza. Tels furent les petits-fils d'Ésaü et de sa femme Basmath. Quant à Oholibama, fille d'Ana et petite-fille de Sibéon, elle donna à Ésaü Yéouch, Yalam et Cora. Les chefs Nahath, Zéra, Chamma et Miza, qui vivaient en Édom, étaient les fils de Réouel et les petits-fils de Basmath, femme d'Ésaü. Les chefs Yéouch, Yalam et Cora étaient les fils d'Ésaü et de sa femme Oholibama, fille d'Ana. Tels étaient les chefs des Édomites, descendants d'Ésaü. Les fils de Lotan furent Hori et Hémam. Lotan avait une sœur, Timna. Les fils de Chobal furent Alvan, Manahath, Ébal, Chefo et Onam. Les fils de Sibéon furent Aya et Ana. C'est Ana qui découvrit de l'eau dans le désert, quand il gardait les ânes de son père Sibéon. Les enfants d'Ana furent son fils Dichon et sa fille Oholibama. Les fils de Dichon furent Hemdan, Echeban, Itran et Keran. Les fils de Esser furent Bilehan, Zavan et Acan. Les fils de Dichan furent Ous et Aran. Voici la liste des rois qui régnèrent sur le pays d'Édom avant que des rois règnent en Israël: Béla, fils de Béor, de la ville de Dinaba. À sa mort Yobab, fils de Zéra, de la ville de Bosra, lui succéda. Jacob s'installa au pays de Canaan, dans la région où son père avait séjourné. Voici l'histoire des fils de Jacob. Joseph, âgé de dix-sept ans, gardait les moutons et les chèvres en compagnie de ses frères, les fils de Bila et de Zilpa, femmes de son père. Il rapportait à son père leurs mauvais propos. Israël aimait Joseph plus que ses autres fils, car il l'avait eu dans sa vieillesse. Il lui avait donné une tunique princière. Les frères de Joseph virent que leur père l'aimait plus qu'eux tous. Ils en vinrent à le détester tellement qu'ils ne parvenaient plus à lui parler sans hostilité. Une fois, Joseph fit un rêve. Il le raconta à ses frères, qui le détestèrent encore davantage. « Écoutez mon rêve, leur avait-il dit: nous étions tous à la moisson, en train de lier des gerbes de blé. Soudain ma gerbe se dressa et resta debout; toutes vos gerbes vinrent alors l'entourer et se prosterner devant elle. » – « Est-ce que tu prétendrais régner sur nous en roi et dominer sur nous? » lui demandèrent ses frères. Ils le détestèrent davantage, à cause de ses rêves et de ses paroles. Joseph fit un autre rêve et le raconta également à ses frères. « J'ai de nouveau rêvé, dit-il: le soleil, la lune et onze étoiles venaient se prosterner devant moi. » Il raconta aussi ce rêve à son père. Celui-ci le réprimanda en lui disant: « Qu'as-tu rêvé là? Devrons-nous, tes frères, ta mère et moi-même, venir nous incliner jusqu'à terre devant toi? » Ses frères étaient exaspérés par lui, mais son père gardait en lui ces paroles. Les frères de Joseph se rendirent dans la région de Sichem, pour y faire paître les moutons et les chèvres de leur père. Un jour Israël dit à Joseph: « Tes frères gardent le troupeau près de Sichem. Va, je t'envoie vers eux. » – « Oui, père », répondit Joseph. Jacob reprit: « Va voir s'ils vont bien, ainsi que le troupeau. Puis tu m'en rapporteras des nouvelles. » Jacob l'envoya donc depuis la vallée d'Hébron. Quand Joseph arriva près de Sichem, un homme le trouva tandis qu'il errait dans la campagne; il l'interrogea: « Que cherches-tu? » – « Je cherche mes frères, répondit Joseph; dis-moi, je te prie, où ils sont avec leur troupeau? » L'homme déclara: « Ils sont partis d'ici. Je les ai entendus dire qu'ils allaient du côté de Dotan. » Joseph partit à la recherche de ses frères et les trouva à Dotan. Ceux-ci le virent de loin. Avant qu'il les ait rejoints, ils complotèrent de le faire mourir, se disant les uns aux autres: « Hé! voici le maître des rêves qui arrive! Profitons-en pour le tuer. Nous jetterons son cadavre dans une citerne et nous dirons qu'une bête féroce l'a dévoré. On verra bien alors si ses rêves se réalisent. » Ruben les entendit et décida de sauver Joseph. « Ne le tuons pas! » dit-il. Puis il ajouta: « Ne commettez pas un meurtre; jetez-le simplement dans cette citerne du désert, mais ne le tuez pas. » Il leur parlait ainsi afin de le sauver et le ramener à son père. Puis ils s'assirent pour manger. Ils virent passer une caravane d'Ismaélites, qui venaient du pays de Galaad et se dirigeaient vers l'Égypte. Leurs chameaux transportaient des aromates, du baume et de la myrrhe. Juda dit à ses frères: « Quel profit avons-nous à tuer notre frère et à cacher sa mort? Vendons-le plutôt à ces Ismaélites, mais ne touchons pas à sa vie. Malgré tout, il est de notre famille, il est notre frère. » Ils donnèrent leur accord. Mais des marchands madianites, qui passaient par là, tirèrent Joseph de la citerne. Ils le vendirent pour vingt pièces d'argent aux Ismaélites, qui l'emmenèrent en Égypte. Lorsque Ruben revint regarder dans la citerne, Joseph n'y était plus. Ruben, désespéré, déchira ses vêtements, retourna vers ses frères et s'écria: « Joseph n'est plus là! Que vais-je faire maintenant? » Les frères égorgèrent un bouc, prirent la tunique de Joseph et la trempèrent dans le sang. Ensuite ils l'envoyèrent à leur père avec ce message: « Nous avons trouvé ceci. Examine donc si ce n'est pas la tunique de ton fils. » Jacob la reconnut et s'écria: « C'est bien la tunique de mon fils! Une bête féroce a déchiqueté Joseph, il a été dévoré! » Alors il déchira ses vêtements, prit la tenue de deuil et pleura son fils pendant longtemps. Tous ses fils et toutes ses filles tentèrent de le consoler, mais il refusa de se laisser consoler; il disait: « Je serai encore en deuil quand je rejoindrai mon fils dans le monde des morts. » Et il continua de le pleurer. Les Madianites vendirent Joseph en Égypte à Potifar, homme de confiance du pharaon et chef de la garde royale. À cette époque, Juda quitta ses frères et se rendit à Adoullam, chez un nommé Hira. Là il aperçut la fille d'un certain Choua, un Cananéen. Il en fit sa femme. De son union avec lui, elle devint enceinte et mit au monde un fils, que Juda appela Er. Cette femme eut un autre fils; elle l'appela Onan; puis un autre encore, qu'elle appela Chéla. Juda était à Kezib au moment de cette naissance. Juda maria son fils aîné Er à une femme nommée Tamar. Er se comporta tellement mal devant le Seigneur que celui-ci le fit mourir. Alors Juda dit à Onan: « Va vers la femme de ton frère et remplis ton devoir de proche parent envers elle: épouse-la afin de donner une descendance à ton frère. » Mais Onan savait que l'enfant ne serait pas considéré comme le sien. C'est pourquoi chaque fois qu'il avait des relations sexuelles avec sa belle-sœur, il laissait tomber sa semence à terre, pour ne pas donner de descendance à son frère. Cette conduite déplut au Seigneur qui le fit mourir lui aussi. Juda dit alors à sa belle-fille Tamar: « Puisque tu es veuve, va habiter chez ton père en attendant que mon fils Chéla soit devenu adulte. » Il se disait en effet: « Il ne faut pas que Chéla meure lui aussi comme ses frères. » Tamar s'en alla donc habiter chez son père. Après un certain temps, la fille de Choua, femme de Juda, mourut. Quand la période du deuil fut terminée, Juda se rendit à Timna, avec son ami Hira d'Adoullam, pour voir ceux qui tondaient ses moutons. Lorsque Tamar apprit que son beau-père allait à Timna pour tondre ses moutons, elle quitta ses habits de veuve, se couvrit le visage d'un voile et alla s'asseoir à l'entrée d'Énaïm qui est sur le chemin de Timna. En effet, elle s'était rendu compte que Chéla était devenu adulte, mais qu'elle ne lui avait pas été donnée pour femme. Juda vit Tamar et la prit pour une prostituée, parce qu'elle avait voilé son visage. Ne sachant pas que c'était sa belle-fille, il se dirigea vers elle au bord du chemin et lui dit: « Laisse-moi venir avec toi. » – « Que me donneras-tu pour cela? » répondit-elle. « Je t'enverrai un chevreau de mon troupeau », dit-il. Elle répliqua: « Oui, mais donne-moi une garantie en attendant. » – « Quelle garantie veux-tu? » demanda-t-il. Elle répondit: « Ton cachet personnel avec son cordon, et le bâton que tu tiens. » Il les lui donna et alla avec elle. Elle devint enceinte de lui. Elle rentra chez elle, enleva son voile et reprit ses habits de veuve. Juda envoya son ami d'Adoullam porter le chevreau promis et récupérer les objets donnés en garantie à cette femme. Son ami ne la trouva pas; il demanda aux gens d'Énaïm: « Où est cette prostituée qui était au bord du chemin, près d'ici? » – « Il n'y a jamais eu ici de prostituée », répondirent-ils. L'ami revint dire à Juda: « Je ne l'ai pas trouvée et les gens de l'endroit m'ont même affirmé qu'il n'y avait jamais eu là de prostituée. » Juda lui répondit: « Qu'elle garde ces objets! Ne nous rendons pas ridicules. En tout cas, j'ai envoyé le chevreau, et toi, tu n'as pas retrouvé cette femme. » Environ trois mois plus tard, quelqu'un vint dire à Juda: « Ta belle-fille Tamar s'est prostituée; et la voilà enceinte! » – « Qu'on l'amène dehors, ordonna Juda, et qu'on la brûle vive! » Pendant qu'on l'emmenait dehors, elle fit dire à son beau-père: « Regarde ces objets. Ce cachet personnel, ce cordon et ce bâton appartiennent à l'homme dont je suis enceinte. » Juda reconnut les objets et déclara: « Elle est plus juste que moi. C'est vrai! J'aurais dû la donner pour femme à mon fils Chéla et je ne l'ai pas fait. » Juda n'eut jamais plus de relations sexuelles avec elle. Au moment de l'accouchement on s'aperçut qu'elle avait des jumeaux. L'un d'eux sortit alors sa main. La sage-femme la saisit et y attacha un fil rouge. « Celui-ci est le premier-né », dit-elle. Mais l'enfant retira sa main et son frère vint au monde. La sage-femme s'exclama: « Quelle brèche tu as ouverte! » Juda l'appela donc Pérès – ce qui veut dire “brèche”. Puis son frère vint au monde, avec le fil rouge au bras, et Juda l'appela Zéra. Les Ismaélites qui avaient emmené Joseph en Égypte le vendirent à un Égyptien nommé Potifar. Ce Potifar était l'homme de confiance du pharaon et le chef de la garde royale. Le Seigneur était avec Joseph, si bien que tout lui réussissait. Joseph vint habiter la maison même de son maître égyptien. Celui-ci se rendit compte que le Seigneur était avec Joseph et faisait réussir tout ce qu'il entreprenait. Potifar fut si content de lui qu'il le prit à son service particulier; il lui confia la responsabilité de sa maisonnée et l'administration de tous ses biens. Dès lors, à cause de Joseph, le Seigneur fit prospérer les affaires de l'Égyptien; cette prospérité s'étendit à tous ses biens, dans sa maison comme dans ses champs. C'est pourquoi Potifar remit tout ce qu'il possédait aux soins de Joseph et ne s'occupa plus de rien, excepté de sa propre nourriture. Joseph était un jeune homme beau et charmant. Au bout de quelque temps, la femme de son maître le remarqua et lui dit: « Couche avec moi! » – « Jamais, répondit Joseph. Mon maître m'a remis l'administration de tous ses biens, il me fait confiance et dans sa maison, il ne s'occupe de rien. Dans cette maison, il n'a pas plus d'autorité que moi. Il ne m'interdit rien, sauf toi, parce que tu es sa femme. Alors comment pourrais-je commettre un acte aussi abominable et pécher contre Dieu lui-même? » Elle continuait quand même à lui faire tous les jours des avances, mais il n'accepta jamais de lui céder pour coucher avec elle. Un jour Joseph entra dans la maison pour son travail; tous les serviteurs étaient absents. La femme de Potifar le saisit par sa tunique en lui disant: « Couche avec moi! » Mais Joseph lui abandonna sa tunique entre les mains et s'enfuit dehors. Lorsque la femme se rendit compte qu'il était parti en lui laissant sa tunique entre les mains, elle cria pour appeler ses serviteurs: « Venez voir: cet Hébreu qu'on a fait venir a voulu se jouer de nous! Il est venu ici pour coucher avec moi, mais j'ai poussé de grands cris. Dès qu'il m'a entendue crier et appeler, il s'est enfui dehors, en abandonnant sa tunique à côté de moi. » Elle garda la tunique de Joseph près d'elle jusqu'au retour de son mari. Elle lui raconta la même histoire: « L'esclave hébreu que tu nous as amené s'est approché de moi pour me déshonorer. Mais dès que j'ai crié et appelé, il s'est enfui en abandonnant sa tunique à côté de moi. » Lorsque le maître entendit sa femme lui dire ce que Joseph avait fait, il se mit en colère. Il fit arrêter et enfermer Joseph dans la prison, où étaient détenus les prisonniers du roi. Joseph se retrouva donc en prison. Pourtant, là aussi, le Seigneur fut avec lui et lui montra sa bienveillance en lui obtenant la faveur du commandant de la prison. Celui-ci confia à Joseph tous les autres prisonniers qui étaient là. C'était lui qui devait diriger tous les travaux effectués par les détenus. Le commandant de la prison ne s'occupait plus de rien, parce que le Seigneur était avec Joseph et faisait réussir tout ce qu'il entreprenait. et les fit enfermer dans la prison du chef de la garde royale, là même où Joseph était détenu. Le chef de la garde les confia aux soins de Joseph, et ils furent maintenus quelque temps en prison. Une nuit, le responsable des boissons et le chef des boulangers du roi d'Égypte firent tous deux un rêve dans leur prison. Chacun de ces rêves avait sa propre interprétation. Le matin, quand Joseph vint les voir, ils étaient troublés. Il leur demanda: « Pourquoi avez-vous l'air si triste aujourd'hui? » – « Chacun de nous a fait un rêve, répondirent-ils, et il n'y a personne ici pour l'interpréter. » Joseph leur dit: « Les interprétations n'appartiennent-elles pas à Dieu? Racontez-moi donc ce que vous avez rêvé. » Le responsable des boissons du roi raconta son rêve: « Dans mon rêve, dit-il, il y avait un plant de vigne devant moi. Ce plant portait trois rameaux. Dès qu'il eut bourgeonné, il se couvrit de fleurs, puis de grappes mûres. J'avais en main la coupe du pharaon. Je cueillis alors des grappes, j'en pressai le jus dans la coupe et je la lui tendis. » Joseph lui dit: « Voici ce que signifie ton rêve: les trois rameaux représentent trois jours. Dans trois jours, le pharaon t'offrira une haute situation: il te rétablira dans tes fonctions. Tu lui tendras de nouveau la coupe, comme tu le faisais précédemment. Essaie de ne pas m'oublier, quand tout ira bien pour toi; sois assez bon pour parler de moi auprès du pharaon et me faire sortir de cette prison. J'ai été amené de force du pays des Hébreux, et ici je n'ai rien fait qui mérite la prison. » Lorsque le chef des boulangers vit que Joseph avait donné une interprétation favorable du rêve, il lui dit: « Moi aussi j'ai fait un rêve. Dans ce rêve, je portais sur la tête trois corbeilles de gâteaux. La corbeille supérieure était pleine des pâtisseries préférées du pharaon, mais des oiseaux venaient les picorer dans la corbeille, sur ma tête. » Joseph lui dit: « Voici ce que signifie ton rêve: les trois corbeilles représentent trois jours. Dans trois jours le pharaon t'offrira une haute situation, plus haute que tu ne voudrais: on te pendra à un arbre, et les oiseaux viendront picorer ta chair. » Trois jours après, le pharaon fêtait son anniversaire; il offrit un banquet à toutes les personnes de son entourage. En leur présence, il offrit une haute situation au responsable des boissons et au chef des boulangers: il rétablit le premier dans ses fonctions, pour qu'il lui tende de nouveau la coupe, mais il fit pendre le second, selon l'interprétation que Joseph leur avait donnée. Pourtant le responsable des boissons ne se souvint plus de Joseph et l'oublia. Deux ans plus tard, le pharaon fit un rêve: il se trouvait au bord du Nil; il vit sortir du fleuve sept belles vaches bien grasses, qui se mirent à brouter l'herbe de la rive. Puis sept autres vaches affreusement laides et maigres sortirent à leur tour du fleuve et rejoignirent les premières sur la rive; les vaches laides et maigres dévorèrent les vaches belles et bien grasses. À ce moment, le pharaon se réveilla. Il se rendormit et fit un second rêve: il voyait sept beaux et gros épis de blé qui poussaient sur la même tige. Ensuite poussèrent sept autres épis, tout rabougris et desséchés par le vent du désert. Les épis rabougris engloutirent les épis beaux et bien remplis. Alors le pharaon se réveilla et se rendit compte qu'il avait rêvé. Dès qu'il fit jour, le pharaon, l'esprit troublé, fit appeler tous les devins et les sages d'Égypte. Il leur raconta ce qu'il avait rêvé, mais personne ne sut interpréter son rêve. Alors le responsable des boissons du roi déclara: « Mon roi, je me souviens de mes fautes passées. Un jour, le pharaon s'était mis en colère contre le chef des boulangers et contre moi, et il nous avait enfermés dans la prison du chef de la garde royale. Nous avons fait tous les deux un rêve la même nuit; chaque rêve avait sa propre interprétation. Dans la prison se trouvait avec nous un jeune esclave hébreu, qui était au service du chef de la garde. Nous lui avons raconté nos rêves, et il nous les a interprétés, en expliquant à chacun son propre rêve. Eh bien, les choses se sont passées exactement comme il l'avait interprété: on m'a rétabli dans mes fonctions, et le chef des boulangers a été pendu. » Le pharaon donna l'ordre d'aller chercher Joseph. On courut donc le tirer de sa prison, on le rasa, puis il changea de vêtements et vint se présenter devant le roi. Celui-ci lui dit: « J'ai fait des rêves, et personne ne sait les interpréter. Mais j'ai entendu dire que tu es capable d'expliquer les rêves qu'on te raconte. » – « Ce n'est pas moi, c'est Dieu qui donnera au pharaon une explication satisfaisante », répondit Joseph. Le pharaon reprit alors: « Dans mon rêve, je me trouvais au bord du Nil. Je vis sortir du fleuve sept belles vaches bien grasses qui se mirent à brouter l'herbe de la rive. Puis sept autres vaches, laides et affreusement maigres, sortirent du fleuve à leur tour. – Jamais dans toute l'Égypte je n'ai vu de bêtes en aussi piteux état. – Elles dévorèrent les sept premières vaches, les vaches grasses. Pourtant on ne l'aurait pas cru, à les voir aussi maigres qu'auparavant. À ce moment-là, je me suis réveillé. Puis j'ai fait un autre rêve: je voyais sept beaux épis bien remplis qui poussaient sur la même tige. Ensuite sept autres épis poussèrent, mais ils étaient durs et rabougris, desséchés par le vent du désert. Les épis rabougris engloutirent les sept beaux épis. Voilà, j'ai déjà raconté ces rêves aux devins, mais aucun d'eux n'a su me les expliquer. » Joseph dit au pharaon: « Les deux rêves du pharaon n'en sont qu'un. Dieu révèle au pharaon ce qu'il va faire. Les sept belles vaches et les sept beaux épis représentent sept années. C'est donc un seul rêve. Les sept autres vaches, maigres et affreuses, et les sept épis rabougris, desséchés par le vent, représentent aussi sept années, mais des années de famine. C'est bien ce que je disais au pharaon: Dieu a montré au pharaon ce qu'il va faire. Ces sept prochaines années seront des années de grande abondance dans toute l'Égypte. Ensuite, il y aura sept années de famine, qui feront oublier l'abondance précédente. La famine épuisera le pays. Elle sera si grave qu'on ne saura plus ce qu'est l'abondance. Le rêve de pharaon s'est répété sous deux formes semblables pour montrer que la décision de Dieu est définitive et qu'il ne va pas tarder à l'exécuter. Alors, que le pharaon cherche un homme intelligent et sage, et lui donne autorité sur l'Égypte. Que le pharaon nomme aussi des commissaires chargés de prélever un cinquième des récoltes du pays pendant les sept années d'abondance. Qu'ils accumulent des vivres pendant les bonnes années qui viennent, qu'ils entreposent sous le contrôle du pharaon du blé dans les villes, pour en faire des réserves. L'Égypte aura ainsi une réserve de vivres pour les sept années de famine, et le pays ne périra pas à cause de la famine. » La proposition de Joseph parut bonne au pharaon et aux personnes de son entourage; le pharaon leur dit: « Cet homme est rempli de l'Esprit de Dieu. Pourrions-nous trouver quelqu'un de plus compétent que lui? » Puis il dit à Joseph: « Puisque Dieu t'a révélé tout cela, personne n'est aussi intelligent et sage que toi. Tu seras donc l'administrateur de mon royaume, et tout mon peuple se soumettra à tes ordres. Seul mon titre de roi me rendra supérieur à toi. Je te donne maintenant autorité sur toute l'Égypte. » Le pharaon retira de son doigt l'anneau royal et le passa au doigt de Joseph; il le fit habiller de fins vêtements de lin et lui passa un collier d'or autour du cou. Il le fit monter sur le char réservé à son plus proche collaborateur, et les coureurs qui le précédaient criaient: « Laissez passer! » C'est ainsi que le pharaon lui donna autorité sur toute l'Égypte. Le pharaon dit encore à Joseph: « Je suis et je reste le pharaon! Pourtant dans toute l'Égypte, personne ne bougera le petit doigt sans ton autorisation. » Enfin il donna à Joseph le nom égyptien de Safnath-Panéa, et lui accorda comme femme Asnath, fille du prêtre Potiféra, de la ville d'On. Dès lors Joseph sortit dans toute l'Égypte. Il avait trente ans lorsqu'il avait été amené devant le pharaon, roi d'Égypte. Joseph quitta le pharaon et se mit à parcourir l'Égypte. Pendant les sept années d'abondance, la terre produisit des récoltes exceptionnelles. Joseph accumula des réserves de vivres en Égypte durant ces années-là. Il entreposait dans les villes les provisions récoltées dans les campagnes environnantes. Il entreposa de très grandes quantités de blé; il y en avait autant que de sable au bord de la mer, si bien qu'il devint impossible d'en tenir le compte. Avant le début de la famine, Asnath, la femme de Joseph, fille du prêtre Potiféra, de la ville d'On, mit au monde deux fils. Joseph appela l'aîné Manassé, et il déclara: « Dieu m'a permis d'oublier toutes mes souffrances et la séparation d'avec les miens. » Il appela le cadet Éfraïm, et il expliqua: « Dieu m'a rendu prospère dans ce pays où j'ai été si malheureux. » En Égypte les sept années d'abondance prirent fin. Alors commencèrent les sept années de famine, comme Joseph l'avait annoncé. La famine s'étendit à tous les pays, mais en Égypte il y avait des réserves de vivres. Quand les Égyptiens commencèrent à souffrir de la faim, le peuple cria au pharaon pour obtenir de la nourriture. Celui-ci répondit à tous les Égyptiens: « Adressez-vous à Joseph et faites ce qu'il vous dira. » La famine devint générale sur toute la terre. Joseph fit alors ouvrir les entrepôts et vendre du blé aux Égyptiens. Puis la famine s'aggrava encore en Égypte. On venait aussi de tous les pays pour acheter du blé à Joseph, car la famine sévissait durement partout. Jacob apprit qu'il y avait du blé en Égypte; il dit alors à ses fils: « Pourquoi restez-vous là à vous regarder les uns les autres? J'ai entendu dire qu'il y a du blé en Égypte. Descendez là-bas pour nous en acheter, afin que nous survivions. Nous ne tenons pas à mourir. » Alors les dix frères aînés de Joseph descendirent en Égypte pour y acheter du blé. – Jacob n'avait pas laissé partir avec eux Benjamin, le jeune frère de Joseph; il disait en effet: « J'ai peur qu'un malheur lui arrive. » – Les fils d'Israël parvinrent en Égypte en même temps que d'autres acheteurs de blé, car la famine régnait dans le pays de Canaan. Joseph était l'administrateur du pays; c'est lui qui vendait du blé à tous les étrangers. Ses frères vinrent s'incliner devant lui, face contre terre. Dès qu'il les vit, il les reconnut, mais il ne se fit pas reconnaître d'eux. Il leur demanda avec dureté: « D'où venez-vous? » – « Du pays de Canaan, répondirent-ils. Nous désirons acheter des vivres. » Ainsi Joseph les reconnut, mais eux ne le reconnurent pas. Joseph se souvint alors des rêves qu'il avait faits à leur sujet. Il reprit: « Vous êtes des espions! C'est pour repérer les points faibles du pays que vous êtes venus ici. » – « Non, mon seigneur, répondirent-ils. Nous sommes simplement venus acheter des vivres. Nous sommes tous fils d'un même homme. Nous sommes des gens honnêtes, pas des espions. » – « Ce n'est pas vrai, répliqua Joseph, vous êtes venus repérer les points faibles du pays. » – « Pas du tout, insistèrent-ils. Nous sommes fils d'un même père, et nous venons du pays de Canaan. Nous étions douze frères, mais le plus jeune est resté auprès de notre père, et un autre a disparu. » – « C'est bien ce que je vous disais, déclara Joseph, vous êtes des espions. À cause de cela, vous serez mis à l'épreuve: par la vie du pharaon, je vous l'affirme: vous ne quitterez pas ce pays avant que votre plus jeune frère soit venu ici. Envoyez l'un de vous le chercher, tandis que les autres resteront en prison. Je vérifierai ainsi si vous m'avez dit la vérité. Si tel n'est pas le cas, par la vie du pharaon je vous l'affirme, cela signifie que vous êtes vraiment des espions. » Joseph les mit tous en prison pour trois jours. Le troisième jour il leur dit: « Voici ce que je vous propose de faire, et vous aurez la vie sauve, car moi je reconnais l'autorité de Dieu. Si vous êtes honnêtes, acceptez que l'un de vous reste dans la prison où vous vous trouvez. Quant aux autres, qu'ils aillent rapporter du blé à vos familles affamées. Ensuite vous me ramènerez votre plus jeune frère. Vos paroles seront ainsi vérifiées, et vous éviterez la mort. » Les frères acceptèrent cette proposition. Mais, entre eux, ils se disaient: « Ah! nous sommes bien punis à cause de notre frère: nous avons vu son angoisse quand il nous implorait, et nous ne l'avons pas écouté. Maintenant nous connaissons la même angoisse. » Et Ruben ajouta: « Je vous l'avais bien dit: “Ne commettez pas ce crime à l'égard de Joseph.” Mais vous n'avez pas voulu m'écouter. Eh bien, nous devons maintenant payer le prix de sa mort! » Les frères ne se doutaient pas que Joseph comprenait ce qu'ils disaient, parce qu'il se servait d'un interprète pour parler avec eux. Joseph s'éloigna d'eux pour pleurer. Lorsque Joseph revint, il prit parmi eux Siméon et le fit enchaîner sous leurs yeux. Ensuite il ordonna de remplir leurs sacs de blé, de replacer l'argent de chacun dans son sac, puis de leur fournir des provisions de voyage; ce qui fut fait. Les frères chargèrent leurs sacs de blé sur leurs ânes et s'en allèrent. Lorsqu'ils s'arrêtèrent pour la nuit, l'un d'eux ouvrit son sac pour donner à manger à son âne et trouva son argent déposé à l'entrée du sac. Il cria à ses frères: « On m'a rendu mon argent! Il est ici, dans mon sac! » Déconcertés et effrayés, ils se demandaient l'un à l'autre: « Qu'est-ce que Dieu nous a fait là? » Lorsqu'ils arrivèrent en Canaan auprès de leur père Jacob, ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé: « L'homme qui est le maître du pays nous a parlé durement, dirent-ils. Il nous a traités comme des espions. Nous lui avons répondu: “Nous ne sommes pas des espions, mais d'honnêtes gens. Nous étions douze fils d'un même père, mais l'un de nos frères n'est plus, et le plus jeune est resté au pays de Canaan avec notre père.” Cet homme, le maître du pays, nous a répondu qu'il voulait savoir si nous étions vraiment honnêtes. “Laissez-moi l'un de vous ici, a-t-il dit, et allez porter ce qu'il faut à vos familles affamées. Ensuite vous me ramènerez votre plus jeune frère. Je saurai ainsi que vous n'êtes pas des espions mais d'honnêtes gens. Alors je vous rendrai votre frère Siméon, et je vous laisserai circuler dans le pays pour vos affaires.” » Ils vidèrent ensuite leurs sacs, et chacun trouva dans le sien une bourse avec son argent. Lorsqu'ils virent les bourses avec leur argent, ils eurent tous peur, même Jacob, leur père. Celui-ci leur dit: « Vous m'avez déjà privé de deux enfants: je n'ai plus Joseph et je n'ai plus Siméon. Et vous voudriez me prendre Benjamin! C'est sur moi que tout cela retombe! » Ruben lui dit: « Si je ne te ramène pas Benjamin, tu feras mourir mes deux fils. Confie-le-moi, je te le ramènerai. » – « Non, répondit Jacob, mon fils ne partira pas avec vous. Son frère est mort, lui seul me reste. Si un malheur lui arrivait au cours de votre voyage, âgé comme je suis, je mourrais de douleur par votre faute. » La famine continuait à peser sur la terre. Lorsque la famille de Jacob eut mangé tout le blé rapporté d'Égypte, Jacob dit à ses fils: « Repartez là-bas nous acheter quelques vivres. » Juda lui répondit: « Cet homme nous a clairement avertis qu'il ne nous recevrait pas si notre frère n'était pas avec nous. Si donc tu laisses Benjamin nous accompagner, nous irons t'acheter des vivres. Mais si tu refuses, nous ne partirons pas, car l'homme nous a bien dit: “Si votre frère n'est pas avec vous, je ne vous recevrai pas!” » – « Pourquoi avoir fait mon malheur en révélant à cet homme que vous aviez un autre frère? » reprit Israël. – « C'est lui qui nous a posé de nombreuses questions sur nous et notre famille, répondirent-ils. “Votre père est-il encore en vie? a-t-il demandé. Avez-vous un autre frère?” Nous avons seulement répondu à ses questions. Comment deviner qu'il nous dirait d'amener notre frère? » Juda ajouta: « Père, laisse Benjamin venir avec moi. Il faut que nous partions, si nous voulons survivre, toi, nous et nos familles. Nous ne tenons pas à mourir. Je me déclare responsable de lui; tu pourras me le réclamer. Si je ne te le ramène pas, j'en porterai pour toujours la faute devant toi. Et maintenant, si nous n'avions pas tellement tardé, nous aurions déjà fait deux fois le voyage aller et retour. » Leur père Israël reprit: « Eh bien, puisqu'il le faut, faites donc ceci: emportez dans vos sacs quelques bons produits de notre pays, pour en faire cadeau à cet Égyptien. Prenez des aromates, du baume et de la myrrhe, un peu de miel, des pistaches et des amandes. Rapportez l'argent que vous avez trouvé en ouvrant vos sacs – il s'agit sans doute d'une erreur – et prenez avec vous une seconde somme d'argent. Maintenant emmenez votre frère et retournez chez cet homme. Que le Dieu souverain le dispose à avoir pitié de vous et qu'il laisse Benjamin et Siméon revenir avec vous! Quant à moi, j'ai déjà perdu un fils et c'est comme si je les avais tous perdus. » Les frères préparèrent les cadeaux et la double somme d'argent. Ils descendirent avec Benjamin en Égypte et vinrent se présenter devant Joseph. Lorsque Joseph vit que Benjamin était avec eux, il dit à son intendant: « Conduis ces gens chez moi. Fais abattre une bête et préparer le repas. Ils mangeront à midi avec moi. » L'intendant exécuta les ordres de Joseph et conduisit ces hommes dans la maison de Joseph. Lorsqu'on les invita à entrer, ils furent pris de peur. Ils se disaient: « C'est à cause de l'argent remis dans nos sacs lors du premier voyage. On nous fait entrer ici pour nous tomber dessus et nous maltraiter; on va prendre nos ânes et faire de nous des esclaves. » Au moment d'entrer dans la maison, ils s'approchèrent de l'intendant et lui dirent: « Pardon, mon seigneur, nous sommes déjà venus une première fois pour acheter des vivres. Or, lorsque nous nous sommes arrêtés pour la nuit et que nous avons ouvert nos sacs, chacun de nous a retrouvé l'argent à l'entrée de son sac, exactement la somme que nous avions payée. Mais nous l'avons rapportée maintenant, et nous avons amené une autre somme d'argent pour acheter d'autres vivres. Nous ignorons qui avait remis l'argent dans nos sacs. » L'homme répondit: « Soyez tranquilles, ne vous inquiétez de rien! C'est votre Dieu, le Dieu de votre père, qui a déposé un trésor dans vos sacs. Quant à votre argent, je l'ai encaissé. » L'intendant libéra Siméon et fit entrer tous les frères chez Joseph. On leur apporta de l'eau pour se laver les pieds et on donna du fourrage à leurs ânes. Ils préparèrent les cadeaux, en attendant l'arrivée de Joseph à midi. Ils avaient appris en effet qu'ils mangeraient là avec lui. Dès que Joseph entra chez lui, ils lui offrirent leurs cadeaux, puis s'inclinèrent jusqu'à terre devant lui. Joseph leur demanda comment ils allaient, puis il ajouta: « Et comment va votre vieux père, dont vous m'aviez parlé? Est-il toujours en vie? » – « Oui, répondirent-ils, ton humble serviteur, notre père, se porte bien. Il est encore en vie. » Ils s'inclinèrent à nouveau profondément. Joseph aperçut Benjamin, son propre frère, le fils de sa mère, et dit: « C'est donc là le jeune frère dont vous m'avez parlé. » Et il ajouta: « Que Dieu te soit favorable, mon fils! » Joseph était si ému de voir son frère que les larmes lui vinrent aux yeux. Il se retira précipitamment dans sa chambre pour y pleurer. Après s'être lavé le visage, il revint. Il domina son émotion et ordonna de servir le repas. Joseph fut servi seul à une table, tandis que ses frères l'étaient à une autre. Les Égyptiens invités chez lui mangèrent aussi à part, car ils ne pouvaient pas partager un repas avec des Hébreux: c'est une pratique qu'ils considèrent comme abominable. Les frères, installés en face de Joseph, avaient été placés par rang d'âge, de l'aîné au plus jeune. Ils se regardaient les uns les autres avec stupeur. Joseph leur fit servir les plats qui étaient sur sa table. À Benjamin, il fit porter une ration cinq fois plus copieuse que celles de tous ses frères. Ils burent du vin ensemble jusqu'à être ivres avec lui. Plus tard Joseph donna cet ordre à son intendant: « Remplis les sacs de ces gens, donne-leur autant de vivres qu'ils peuvent en emporter. Remets aussi l'argent de chacun à l'entrée de son sac. Dans le sac du plus jeune tu placeras non seulement la somme qu'il voulait payer mais aussi ma propre coupe d'argent. » L'homme exécuta les ordres de Joseph. Le lendemain, dès qu'il fit jour, on laissa les fils de Jacob partir avec leurs ânes. Ils quittèrent la ville, mais ils n'étaient pas encore bien loin quand Joseph dit à son intendant: « Poursuis ces gens, rattrape-les. Tu leur demanderas: “Pourquoi avez-vous rendu le mal pour le bien? Pourquoi avez-vous volé la coupe que mon maître utilise pour boire et pratiquer la divination? C'est mal, ce que vous avez fait là!” » L'intendant rattrapa les frères et leur répéta ces paroles. Les frères répondirent: « Pourquoi mon seigneur dit-il de telles paroles? Jamais nous n'aurions osé faire une chose pareille! Nous avions rapporté de Canaan l'argent retrouvé dans nos sacs. Pourquoi aurions-nous volé de l'argent ou de l'or dans la maison de ton maître? Si l'on trouve cette coupe dans les bagages de l'un d'entre nous, qu'on le mette à mort! Et nous deviendrons nous-mêmes tes esclaves. » L'intendant répondit: « Eh bien, je vous prends au mot. Toutefois, seul celui chez qui on trouvera l'objet deviendra mon esclave; les autres seront innocentés. » Les frères déchargèrent rapidement leurs sacs et ouvrirent chacun le sien. L'intendant fouilla tous les sacs, en commençant par celui de l'aîné et en finissant par celui du plus jeune. Et la coupe fut trouvée dans le sac de Benjamin. Les frères, consternés, déchirèrent leurs vêtements. Chacun rechargea son âne, et ils retournèrent à la ville. Juda et ses frères arrivèrent chez Joseph; il était encore là. Ils se jetèrent à terre devant lui. Joseph leur dit: « Pourquoi avez-vous fait cela? Ne savez-vous pas qu'un homme tel que moi a le pouvoir de tout deviner? » – « Que dire à notre maître? répondit Juda. Que dire pour prouver notre innocence? Dieu nous a démasqués: nous sommes coupables. Nous serons donc tes esclaves, avec celui qui avait la coupe dans son sac. » Joseph reprit: « Non, il n'est pas question que j'agisse ainsi. Je ne prendrai pour esclave que celui qui avait la coupe. Quant à vous, rentrez tranquillement chez votre père. » Juda s'avança vers Joseph et dit: « Qu'il me soit permis de dire encore quelques mots à l'adresse de mon maître, sans provoquer sa colère, alors même qu'il est l'égal du pharaon. La première fois, tu nous as demandé si nous avions encore notre père, ou un autre frère. Nous avons répondu: “Nous avons encore notre vieux père, ainsi qu'un jeune frère, qui lui est né dans sa vieillesse. Notre père l'aime particulièrement, car c'est le seul enfant qui lui reste de son épouse préférée; l'autre fils est mort.” Tu nous as dit: “Amenez-le-moi, je désire le voir.” Nous t'avons expliqué alors que le jeune homme ne pouvait pas quitter son père; que, s'il le quittait, le père en mourrait. Mais tu nous as déclaré que tu ne nous recevrais plus si notre jeune frère ne venait pas avec nous. Nous sommes donc retournés auprès de notre père, ton serviteur, et nous lui avons rapporté ce que tu avais dit. Lorsqu'il nous a chargés de revenir acheter quelques vivres, nous lui avons dit: “Nous n'irons pas, à moins que notre jeune frère nous accompagne. S'il n'est pas avec nous, le maître du pays ne nous recevra pas.” Notre père, ton serviteur, nous a répondu: “Vous le savez bien, mon épouse Rachel ne m'a donné que deux fils. L'un d'eux a disparu; je pense qu'il a certainement été dévoré par une bête sauvage, je ne l'ai jamais revu. Et vous voulez me prendre aussi l'autre! Si un malheur lui arrive, âgé comme je suis, je mourrai de tristesse par votre faute.” Maintenant, comment retourner auprès de mon père sans que l'enfant soit avec nous? La vie de mon père dépend tellement de celle du jeune homme qu'il mourra s'il ne le voit pas revenir. Nous serons alors coupables de l'avoir fait mourir de douleur dans sa vieillesse. De plus, je me suis déclaré garant du jeune homme devant mon père; je lui ai dit: “Si je ne te le ramène pas, j'en porterai toujours la faute devant toi.” Je t'en supplie, permets-moi donc de rester ici comme esclave à ton service, à la place de l'enfant, et laisse-le repartir avec ses autres frères. Je ne pourrais jamais retourner chez mon père sans être accompagné de l'enfant. Je ne supporterais pas de voir le malheur qui atteindrait mon père. » Alors Joseph, incapable de contenir son émotion devant les gens de son entourage, leur ordonna à tous de sortir. Ainsi était-il seul avec ses frères quand il se fit reconnaître d'eux. Mais il pleurait si fort que les Égyptiens l'entendirent, et que la nouvelle en parvint au palais du pharaon. Joseph dit à ses frères: « C'est moi Joseph! Mon père est-il encore en vie? » Mais ses frères étaient tellement effrayés qu'ils furent incapables de lui répondre. « Approchez-vous de moi », leur dit-il. Ils s'approchèrent. Joseph reprit: « C'est moi Joseph, votre frère, que vous avez vendu en Égypte. Ne vous tourmentez pas et ne vous faites pas de reproches pour m'avoir vendu ainsi. C'est Dieu qui m'a envoyé ici avant vous, pour que je vous sauve la vie. Il y a déjà eu deux années de famine dans le pays, mais pendant cinq années encore on ne pourra ni labourer la terre ni récolter les moissons. Dieu m'a envoyé dans ce pays avant vous, pour que vous y ayez des descendants et que vous y surviviez; c'est une grande délivrance! En fait, ce n'est pas vous qui m'avez envoyé ici, mais Dieu. Et c'est encore lui qui a fait de moi le conseiller le plus puissant du pharaon, le maître du palais royal et le gouverneur de toute l'Égypte. Maintenant dépêchez-vous d'aller dire à mon père: “Voici le message que t'adresse ton fils Joseph: Dieu a fait de moi le maître de toute l'Égypte. Viens chez moi sans tarder. Tu t'installeras dans la région de Gochen avec tes enfants, tes petits-enfants, ton bétail, moutons, chèvres et bœufs, et tous tes biens. Tu seras ainsi tout près de moi. Ici je te fournirai des vivres, pour toi, ta famille et tes troupeaux, afin que vous ne manquiez de rien, car il y aura encore cinq années de famine.” » Et Joseph ajouta: « Vous voyez bien, et toi en particulier, Benjamin, que c'est moi qui vous parle. Allez dire à mon père quelle importante situation j'occupe en Égypte, et racontez-lui tout ce que vous avez vu. Ensuite dépêchez-vous de l'amener ici. » Joseph se jeta au cou de Benjamin, et tous deux s'embrassèrent en pleurant. Joseph pleurait aussi en embrassant ses autres frères. Alors seulement ils osèrent lui parler. Au palais royal on apprit que les frères de Joseph étaient arrivés en Égypte. Le pharaon fut heureux de cette nouvelle, ainsi que son entourage. Il dit à Joseph: « Dis à tes frères de charger leurs bêtes et de repartir au pays de Canaan, pour aller y chercher leur père et leurs familles et pour les ramener ici. Je les installerai dans la région la plus prospère d'Égypte, où ils disposeront des meilleurs produits du pays. Tu diras aussi à tes frères de se procurer ici des chariots pour ramener leurs femmes et leurs enfants, ainsi que leur père. Ils ne doivent pas regretter ce qu'ils laisseront là-bas, car ils viendront s'installer dans la région la plus prospère de l'Égypte. » Les fils d'Israël firent ce qu'on leur proposait. Joseph leur fournit des chariots, selon l'ordre du pharaon, ainsi que des provisions de voyage. Il fit cadeau d'un habit de fête à chacun d'eux, mais à Benjamin il en donna cinq, ainsi que 300 pièces d'argent. En outre il envoya à son père, pour le voyage, dix ânes chargés des meilleurs produits d'Égypte et dix ânesses chargées de blé, de pain et d'autre nourriture. Il recommanda à ses frères de ne pas se disputer en cours de route, puis il les laissa partir. Ceux-ci quittèrent l'Égypte, gagnèrent le pays de Canaan et arrivèrent auprès de leur père Jacob. Ils lui annoncèrent: « Joseph est toujours en vie! C'est lui qui gouverne toute l'Égypte! » Le cœur de Jacob demeura indifférent, car il ne les croyait pas. Mais ils lui rapportèrent tout ce que Joseph leur avait dit, ils lui montrèrent les chariots que son fils avait envoyés pour le voyage. Alors l'esprit de Jacob se mit à revivre. Il déclara: « Je n'en demande pas plus. Mon fils Joseph est toujours en vie! Je veux aller le revoir avant de mourir! » Israël se mit en route avec tout ce qui lui appartenait. Lorsqu'il arriva à Berchéba, il offrit des sacrifices au Dieu de son père Isaac. Cette nuit-là, Dieu lui parla dans des visions. Il l'appela: « Jacob! Jacob! » – « Me voici », répondit Jacob. Dieu reprit: « Je suis Dieu, le Dieu de ton père. N'aie pas peur de descendre en Égypte, car c'est là que je ferai de tes descendants un peuple nombreux. Je t'y accompagnerai moi-même, et je t'en ferai aussi revenir. À ta mort, c'est Joseph qui te fermera les yeux. » Jacob quitta Berchéba. Ses fils l'installèrent, avec leurs femmes et leurs enfants, dans les chariots que le pharaon avait fournis pour le voyage. Voici les noms des Israélites venus en Égypte, à savoir Jacob, ses fils et ses petits-fils: Ruben, fils aîné de Jacob, et ses fils Hanok, Pallou, Hesron et Karmi. Siméon et ses fils Yemouel, Yamin, Ohad, Yakin, Sohar et Chaoul, lequel était fils d'une Cananéenne. Lévi et ses fils Guerchon, Quéhath et Merari. Juda et ses fils Chéla, Pérès et Zéra. Les autres fils de Juda, Er et Onan, étaient morts au pays de Canaan. Pérès avait deux fils, Hesron et Hamoul. Issakar et ses fils Tola, Pouva, Yachoub et Chimron. Zabulon et ses fils Séred, Élon et Yaléel. Ce sont là les fils de Léa et de Jacob, nés en Mésopotamie. Il faut y ajouter leur sœur Dina. Avec leurs propres enfants, ils étaient trente-trois en tout. Gad et ses fils Sefon, Hagui, Chouni, Esbon, Éri, Arodi et Aréli. Asser et ses fils Imna, Icheva, Ichevi et Beria, ainsi que leur sœur Séra. Beria avait deux fils, Héber et Malkiel. Ce sont là les seize descendants de Jacob et de Zilpa. Laban avait donné celle-ci comme servante à sa fille Léa. Rachel, femme de Jacob, lui donna deux fils: Joseph et Benjamin. En Égypte, Joseph eut deux fils de son épouse Asnath, fille de Potiféra, prêtre de la ville d'On: Manassé et Éfraïm. Benjamin eut dix fils: Béla, Béker, Achebel, Guéra, Naaman, Éhi, Rôch, Mouppim, Houppim et Arde. Ce sont là les quatorze descendants de Jacob et de Rachel. Dan et son fils Houchim. Neftali et ses fils Yassiel, Gouni, Yesser et Chillem. Ce sont là les sept descendants de Jacob et de Bila. Laban avait donné celle-ci comme servante à sa fille Rachel. Les membres de la famille de Jacob, ses descendants directs qui se rendirent en Égypte, étaient soixante-six en tout. Il y avait en plus les femmes de ses fils. Avec les deux fils de Joseph nés en Égypte, le total des membres de la famille de Jacob qui s'installèrent dans ce pays était de soixante-dix. Jacob envoya Juda en avant pour qu'il amène Joseph dans la région de Gochen. Quand Jacob et les siens furent sur le point d'arriver à Gochen, Joseph fit atteler son char et partit à la rencontre d'Israël son père. Dès qu'il fut en sa présence, il se jeta à son cou et pleura longtemps en le tenant embrassé. Israël lui dit: « Maintenant je peux mourir, puisque tu es toujours en vie et que je t'ai revu! » Joseph dit à ses frères et aux autres membres de la famille de son père: « Je vais annoncer au pharaon que mes frères et toute la famille de mon père, qui étaient au pays de Canaan, sont venus me rejoindre. Je l'informerai que vous êtes éleveurs de petit bétail, que vous vous occupez de troupeaux, et que vous avez amené vos moutons, vos chèvres, vos bœufs et tout ce que vous possédez. Si le pharaon vous convoque et vous demande quel est votre métier, vous lui répondrez: “Tes serviteurs sont éleveurs de troupeaux depuis leur jeunesse jusqu'à maintenant, comme le faisaient nos ancêtres.” Ainsi vous serez autorisés à habiter la région de Gochen, parce que les Égyptiens ont en horreur tous les éleveurs de petit bétail. » Joseph alla informer le pharaon: « Mon père et mes frères, dit-il, sont arrivés du pays de Canaan, avec leurs moutons, leurs chèvres, leurs bœufs et tous leurs biens. Ils se trouvent actuellement dans la région de Gochen. » Puis Joseph prit cinq de ses frères et il les présenta au pharaon. Celui-ci leur demanda: « Quel métier faites-vous? » Ils répondirent au pharaon: « Tes serviteurs sont éleveurs de petit bétail, comme l'étaient nos ancêtres. La famine pèse si lourdement sur le pays de Canaan qu'il n'y a plus de pâturages pour nos troupeaux. Nous sommes venus ici comme immigrés. Veuille nous accorder le droit de nous installer dans la région de Gochen. » Le pharaon dit à Joseph: « Maintenant que ton père et tes frères sont venus te rejoindre, toute l'Égypte est à ta disposition. Choisis le meilleur endroit du pays pour les y installer. Ils peuvent très bien séjourner dans la région de Gochen. Et si tu estimes qu'il y a parmi eux des hommes compétents, désigne-les comme chefs de mes propres troupeaux. » Joseph amena son père chez le pharaon et le lui présenta. Jacob bénit le pharaon, et le roi lui demanda: « Quel est ton âge? » – « Il y a cent trente ans que je vais d'un pays à l'autre comme un migrant, répondit Jacob. Ma vie a passé vite, avec des années malheureuses. Je n'ai pas atteint l'âge de mes ancêtres, qui menaient pourtant la même vie de migration que moi. » Jacob bénit de nouveau le pharaon et sortit du palais royal. Joseph installa son père et ses frères dans le meilleur endroit d'Égypte, dans les environs de Ramsès, conformément à l'ordre du pharaon. Il leur donna des terres en propriété. Il fournit des vivres à son père, à ses frères et à toutes leurs familles, selon le nombre des bouches à nourrir. La famine était si grave qu'il n'y avait plus rien à manger dans tout le pays. En Égypte, comme en Canaan, la population dépérissait à cause de cette famine. Joseph amassa tout l'argent d'Égypte et de Canaan avec lequel les gens lui achetaient du blé et il le fit déposer dans le palais du pharaon. Lorsqu'il n'y eut plus d'argent, ni en Égypte ni en Canaan, les Égyptiens vinrent dire à Joseph: « Donne-nous à manger. Faudrait-il que nous mourions sous tes yeux, parce que nous n'avons plus d'argent? » – « Si vous n'avez plus d'argent, donnez-moi vos troupeaux, répondit Joseph, et moi, en échange, je vous donnerai à manger. » Ils amenèrent donc leurs troupeaux à Joseph qui leur procura de la nourriture en échange de leurs chevaux, moutons, chèvres, bœufs et ânes. Cette année-là il leur assura de quoi manger en échange de tout leur bétail. Au bout d'une année, ils revinrent et dirent à Joseph: « Nous ne pouvons pas cacher à notre maître que nous n'avons plus d'argent et que nos troupeaux et nos bêtes t'appartiennent déjà. Nous n'avons plus rien d'autre à te proposer que nos personnes et nos terres. Faudrait-il que nous mourions sous tes yeux et que nos terres soient abandonnées? Achète-nous avec nos terres, et fournis-nous de quoi nous nourrir. Nous serons, nous et nos terres, esclaves du pharaon. Nous ne tenons pas à mourir. Procure-nous des semences pour que nous restions en vie et que nos terres ne soient pas réduites en désert. » Joseph acheta toutes les terres d'Égypte pour le compte du pharaon, parce que la famine s'était aggravée et que chaque Égyptien vendait son champ. De cette manière, le pays tout entier devint la propriété du pharaon et Joseph réduisit le peuple en esclavage d'un bout à l'autre du pays. Les seules terres que Joseph n'acheta pas furent celles des prêtres, parce qu'il existait un décret du pharaon en leur faveur. En effet, ils vivaient de ce que le pharaon leur attribuait, c'est pourquoi ils n'eurent pas à vendre leurs terres. Joseph s'adressa au peuple: « Maintenant que je vous ai achetés, vous et vos terres, pour le compte du pharaon, je vais vous procurer du blé à semer dans les champs. Mais au moment de la moisson, vous donnerez un cinquième des récoltes au pharaon. Les quatre autres cinquièmes vous appartiendront. Vous vous en servirez pour semer dans les champs et pour vous nourrir, vous, vos enfants et tous ceux qui habitent dans vos maisons. » Ils répondirent: « Tu nous sauves la vie! Puisque tu nous manifestes ta bienveillance, maître, nous acceptons d'être les esclaves du pharaon. » C'est ainsi que Joseph promulgua une loi qui est encore en vigueur aujourd'hui: en Égypte, un cinquième des récoltes revient au pharaon. Seules les terres des prêtres ne devinrent pas la propriété du pharaon. Les Israélites s'étaient établis en Égypte, dans la région de Gochen. Ils y acquirent des propriétés, ils eurent des enfants et devinrent très nombreux. Jacob vécut dix-sept ans en Égypte. La durée de sa vie fut de 147 ans. Lorsque Israël sentit la mort venir, il appela son fils Joseph et lui dit: « Si je puis bénéficier de ta bienveillance, montre-moi ta bonté et ta fidélité: ne m'enterre pas en Égypte. Promets-le-moi en mettant ta main sous ma cuisse. Quand je serai mort, tu emporteras mon corps d'Égypte et tu iras le déposer dans le tombeau de mes ancêtres. » – « Je ferai ce que tu m'as demandé », répondit Joseph. Jacob insista: « Jure-le-moi. » Joseph le lui jura. Alors Israël le remercia en s'inclinant profondément à la tête de son lit. Après ces événements, on avertit Joseph que son père était malade. Il partit avec ses deux fils, Manassé et Éfraïm. Lorsqu'on annonça à Jacob que son fils Joseph venait lui rendre visite, Israël fit un effort et s'assit sur son lit. Il dit à Joseph: « Le Dieu souverain m'est apparu à Louz, au pays de Canaan et il m'a béni. Il m'a dit: “Je te donnerai de nombreux enfants pour faire de toi l'ancêtre d'un ensemble de peuples. J'accorderai ce pays à tes descendants en propriété définitive.” » Jacob ajouta: « Tes deux fils, nés en Égypte avant que je vienne t'y rejoindre, je les considère comme mes fils. Éfraïm et Manassé sont miens, comme Ruben et Siméon. Mais les fils qui te naîtront après eux resteront les tiens. C'est dans le territoire de leurs frères aînés qu'ils recevront leur part d'héritage. Lorsque je revenais de Mésopotamie, peu avant d'arriver à Éfrata, au pays de Canaan, ta mère Rachel est morte près de moi en cours de route. Je l'ai enterrée là, au bord de la route. » – Éfrata s'appelle maintenant Bethléem. – À ce moment-là, Israël aperçut les fils de Joseph et demanda: « Qui est-ce? » – « Ce sont les fils que Dieu m'a donnés ici, en Égypte », répondit Joseph. Son père reprit: « Amène-les près de moi pour que je les bénisse. » Israël était si vieux que sa vue avait beaucoup baissé: il ne voyait plus grand-chose. Joseph fit approcher ses fils. Israël les serra contre lui et les embrassa. Puis il dit à Joseph: « Je n'espérais plus revoir ton visage et voilà que Dieu me permet de voir même tes enfants! » Alors Joseph retira ses fils qui étaient sur les genoux de son père et il s'inclina jusqu'à terre. Ensuite il prit ses deux fils par la main: Éfraïm, qu'il tenait à sa droite, se trouva à gauche d'Israël et Manassé, qu'il tenait à sa gauche, se trouva à droite d'Israël. Il les fit de nouveau approcher de leur grand-père. Mais Israël croisa ses mains: il posa sa main droite sur la tête d'Éfraïm, bien qu'il fût le plus jeune, et sa main gauche sur la tête de Manassé, qui était l'aîné. Et voici la bénédiction qu'il donna à Joseph: « Je prie le Dieu devant qui mon grand-père Abraham et mon père Isaac ont toujours vécu, le Dieu qui a pris soin de moi depuis toujours, l'ange qui m'a délivré de tout mal: je lui demande de bénir ces garçons. Que grâce à eux, mon nom survive, comme ceux de mon grand-père Abraham et de mon père Isaac! Qu'ils aient de très nombreux descendants partout dans le pays! » Joseph vit que son père posait sa main droite sur la tête d'Éfraïm et cela lui déplut; il lui saisit la main pour la déplacer de la tête d'Éfraïm sur celle de Manassé, en disant: « Non, mon père, tu te trompes. C'est celui-ci l'aîné. Mets ta main droite sur sa tête. » Mais son père refusa et lui dit: « Je sais, mon fils, je sais. Les descendants de Manassé aussi deviendront un grand peuple. Pourtant son frère cadet sera plus grand que lui et ses descendants formeront une multitude de peuples. » Ce jour-là, il leur donna sa bénédiction en ces termes: « Les Israélites se serviront de vos noms pour prononcer des bénédictions. Ils diront: “Que Dieu te traite avec la bonté qu'il a montrée à Éfraïm et Manassé!” » Ainsi, Jacob plaça Éfraïm avant Manassé. Il dit ensuite à Joseph: « Je vais bientôt mourir, mais Dieu sera avec vous et il vous ramènera dans le pays de vos ancêtres. Quant à moi, je t'attribue une part plus importante qu'à tes frères, je te donne la région de Sichem que j'ai conquise sur les Amorites grâce à mon épée et à mon arc. » Jacob convoqua ses fils et leur dit: « Réunissez-vous. Je vais vous annoncer ce qui vous arrivera dans l'avenir. Rassemblez-vous et écoutez, fils de Jacob, écoutez votre père Israël. Toi, Ruben, tu es mon fils aîné, le premier que j'ai engendré quand j'étais plein de force. Tu surpasses tes frères en dignité et en puissance. Tu es un torrent impétueux. Pourtant tu ne seras plus le premier, car tu es entré dans le lit de ton père: tu as profané mon lit! Siméon et Lévi sont frères: ils s'accordent pour agir avec violence, mais je ne participerai pas à leur complot, je ne me joindrai pas à leur compagnie, car dans leur colère ils ont tué des hommes et par plaisir ils ont mutilé des taureaux. Je maudis leur ardente colère et leur fureur impitoyable. Je disperserai leurs descendants en Israël, je les éparpillerai dans tout le pays. Juda, tes frères chanteront tes louanges. Tu forceras tes ennemis à courber la nuque, et tes propres frères se prosterneront devant toi. Juda, mon fils, tu es comme un jeune lion qui a dévoré sa proie et regagne son repaire. Le lion s'accroupit, se couche. Qui le forcera à se lever? Le sceptre royal demeurera dans la famille de Juda, le bâton des chefs restera aux mains de ses descendants, jusqu'à ce que vienne son vrai possesseur celui à qui les peuples seront soumis. La vigne alors sera si répandue qu'il se permettra d'y attacher son âne. Il lavera son vêtement dans le vin, son manteau dans le sang des raisins. Le vin avivera l'éclat de ses yeux et le lait la blancheur de ses dents. Zabulon demeurera au bord de la mer, là où les bateaux trouveront un port. Son territoire s'étendra jusqu'à Sidon. Issakar est un âne robuste, se reposant dans un solide enclos. Il a vu que l'emplacement était bon, que le pays était agréable. Il a tendu son épaule pour porter des charges, il est fait pour un travail de serviteur. Dan aura son peuple à gouverner, comme les autres tribus d'Israël. Dan est comme un serpent sur la route, une vipère au bord du chemin: le serpent mord les jarrets du cheval et le cavalier tombe à la renverse. Seigneur, j'espère que tu me sauveras! Gad, attaqué par des pillards, contre-attaque et les poursuit. Le pays d'Asser donnera d'abondantes récoltes, sa terre fournira des produits dignes d'un roi. Neftali est une gazelle en liberté qui met au monde de beaux petits. Joseph: quelle plante fertile! Une plante fertile qui pousse près d'une source. Ses branches passent par-dessus le mur. Des tireurs à l'arc l'ont exaspéré, ils ont lancé leurs flèches, ils l'ont harcelé. Mais il a tenu fermement son arc, ses bras et ses mains ont gardé leur agilité. Par la puissance du Dieu fort de Jacob, tu es devenu le berger, la pierre d'Israël. Par le Dieu de ton père, qui est ton secours, par le Dieu souverain qui te bénit, reçois les bienfaits de la pluie qui descend des cieux, les bienfaits de l'eau qui monte des profondeurs de l'abîme, les bienfaits de la fécondité des femmes et du bétail. Les bénédictions données par ton père surpassent les bienfaits des montagnes éternelles, les produits désirables des collines antiques. Que les bénédictions de son père descendent sur la tête de Joseph, sur celui qui est le chef de ses frères! Benjamin est un loup féroce. Le matin il dévore une proie et le soir il partage le butin. » À eux tous ils forment les douze tribus d'Israël. Telles sont les paroles que leur adressa leur père, quand il les bénit. À chacun il accorda une bénédiction particulière. Jacob donna ensuite ces instructions à ses enfants: « Quand je serai mort, enterrez-moi dans le tombeau de mes ancêtres. C'est la grotte située dans le champ d'Éfron le Hittite, à Makpéla, près de Mamré, au pays de Canaan. Abraham a acheté ce champ à Éfron pour que le tombeau soit sa propriété. C'est là qu'on l'a enterré, ainsi que sa femme Sara, puis Isaac et sa femme Rébecca. J'y ai moi-même enterré Léa. Le champ et la grotte qui s'y trouve ont été achetés aux Hittites. » Quand Jacob eut achevé de donner ses dernières recommandations à ses fils, il se recoucha: il expira et rejoignit ses ancêtres dans la mort. Joseph se précipita vers son père, dont il couvrit le visage de larmes et de baisers. Puis il ordonna aux médecins qui étaient à son service d'embaumer son père. Et les médecins embaumèrent Israël. Selon la coutume, cela prit quarante jours. Les Égyptiens prirent le deuil de Jacob pendant soixante-dix jours. Quand ce temps de deuil de Jacob eut pris fin, Joseph dit aux proches du pharaon: « Si je bénéficie de votre bienveillance, veuillez transmettre de ma part ces paroles au pharaon: “Avant de mourir, mon père m'a fait jurer de l'enterrer au pays de Canaan, dans le tombeau qu'il s'est préparé. Autorise-moi donc à aller l'enterrer maintenant, puis je reviendrai.” » Le pharaon permit à Joseph d'aller enterrer son père et de tenir ainsi sa promesse. Joseph se mit en route; il était accompagné de tous les dignitaires du palais au service du pharaon, des anciens de toute l'Égypte, de toute sa famille, de ses frères et des autres membres de la famille de son père. On ne laissa dans la région de Gochen que les petits enfants et le bétail. Le convoi comprenait aussi une escorte de chars et de cavaliers; il était particulièrement imposant. Ils arrivèrent à Goren-Atad – “l'Aire de l'Épine” –, au-delà du Jourdain. Là, ils célébrèrent solennellement une cérémonie funèbre, très impressionnante. Durant sept jours, Joseph observa le deuil de son père. Les Cananéens qui vivaient dans cette région virent la cérémonie funèbre de Goren-Atad et firent cette réflexion: « C'est un deuil cruel pour l'Égypte! » C'est pourquoi cet endroit, situé au-delà du Jourdain, reçut le nom d'Abel-Misraïm, ce qui veut dire “deuil de l'Égypte”. Les fils de Jacob accomplirent ensuite ce que leur père leur avait ordonné: ils transportèrent son corps au pays de Canaan et l'enterrèrent dans la grotte du champ de Makpéla, près de Mamré. Abraham avait acheté ce champ à Éfron le Hittite pour que le tombeau soit sa propriété. Après avoir déposé le corps de son père dans le tombeau, Joseph regagna l'Égypte avec ses frères et tous ceux qui les avaient accompagnés pour l'enterrement. Les frères de Joseph se dirent: « Maintenant que notre père est mort, Joseph pourrait bien se tourner contre nous et nous rendre tout le mal que nous lui avons fait! » Ils firent donc parvenir à Joseph ce message: « Avant de mourir, ton père a exprimé cette dernière volonté: “Dites de ma part à Joseph: Par pitié, pardonne à tes frères la terrible faute qu'ils ont commise, tout le mal qu'ils t'ont fait.” Eh bien, veuille nous pardonner cette faute, à nous qui adorons le même Dieu que ton père. » Joseph se mit à pleurer lorsqu'on lui rapporta ce message. Puis ses frères vinrent eux-mêmes le trouver, se jetèrent à ses pieds et lui dirent: « Nous sommes tes esclaves. » Mais Joseph leur répondit: « N'ayez pas peur. Puis-je me mettre à la place de Dieu? Vous projetiez de me faire du mal, mais Dieu a voulu qu'il en résulte du bien, en vue de sauver la vie d'un peuple nombreux, comme vous le voyez aujourd'hui. N'ayez donc aucune crainte: je prendrai soin de vous et de vos familles. » Par ces paroles affectueuses, il parla à leur cœur et il les réconforta. Ainsi Joseph et la famille de son père demeurèrent en Égypte. Joseph vécut 110 ans. Il vit naître les enfants et les petits-enfants de son fils Éfraïm, et il adopta les enfants de son petit-fils Makir, fils de Manassé. Un jour Joseph dit à ses frères: « Je vais bientôt mourir. Mais Dieu vous viendra certainement en aide. Il vous fera quitter l'Égypte pour vous conduire dans le pays qu'il a promis à Abraham, Isaac et Jacob. Jurez-moi donc d'emporter mes ossements avec vous, lorsque Dieu interviendra ainsi pour vous. » Joseph mourut à l'âge de 110 ans. On l'embauma, et on le déposa dans un cercueil en Égypte. En tout, les descendants de Jacob étaient alors au nombre de soixante-dix. Joseph, son autre fils, était déjà en Égypte. Joseph mourut ainsi que ses frères et toute cette génération. Mais les Israélites étaient féconds, ils eurent beaucoup d'enfants et devinrent extrêmement nombreux et vraiment puissants. Le pays en fut rempli. Un nouveau roi commença à régner sur l'Égypte; il ne connaissait pas Joseph. Il dit aux Égyptiens: « Voyez, les Israélites forment un peuple plus nombreux et plus fort que nous. Il faut trouver un moyen pour limiter leur nombre. En cas de guerre, ils se joindraient à nos ennemis pour nous combattre et quitter le pays. » Les Égyptiens désignèrent alors des chefs de corvées pour accabler le peuple d'Israël en lui imposant de rudes travaux. C'est ainsi que les Israélites durent construire les villes de Pitom et Ramsès pour y entreposer les réserves du pharaon. Mais plus on les opprimait, plus ils devenaient nombreux et plus ils prenaient de place, si bien qu'on les détestait. Alors les Égyptiens les traitèrent avec violence, comme des esclaves; ils leur rendirent la vie insupportable par un travail pénible: préparer l'argile, faire des briques, exécuter tous les travaux des champs. Bref, ils leur imposèrent sans pitié toutes sortes de corvées. Le roi d'Égypte dit aux sages-femmes des Hébreux, dont l'une s'appelait Chifra et l'autre Poua: « Quand vous aiderez les femmes des Hébreux à accoucher, regardez bien l'enfant qui naît: si c'est un garçon, tuez-le, si c'est une fille, laissez-la vivre. » Mais les sages-femmes respectaient Dieu; elles n'obéirent pas au roi d'Égypte et laissèrent vivre les garçons. Le roi les convoqua et leur dit: « Pourquoi agissez-vous ainsi? Pourquoi laissez-vous vivre les garçons? » Les sages-femmes dirent au pharaon: « Les femmes des Hébreux ne sont pas comme les Égyptiennes. Elles sont vigoureuses et mettent leurs enfants au monde avant l'arrivée de la sage-femme. » Dieu fit que les sages-femmes soient habiles. Ainsi les Israélites devinrent de plus en plus nombreux et vraiment puissants. Et parce que les sages-femmes avaient reconnu l'autorité de Dieu, il leur donna une descendance. Alors le pharaon ordonna à tout son peuple: « Jetez dans le Nil tout garçon hébreu nouveau-né! Ne laissez en vie que les filles! » Un homme de la tribu de Lévi épousa une femme de la même tribu. La femme devint enceinte, et mit au monde un garçon. Elle vit que l'enfant était beau et le cacha durant trois mois. Ensuite, ne pouvant plus le tenir caché, elle prit une corbeille en tiges de papyrus, la rendit imperméable avec du goudron et de l'enduit, y déposa l'enfant et alla placer la corbeille parmi les roseaux au bord du Nil. La sœur de l'enfant se tint à quelque distance pour voir ce qui lui arriverait. Or la fille du pharaon descendit au Nil pour s'y baigner, tandis que ses servantes se promenaient le long du fleuve. Elle aperçut la corbeille au milieu des roseaux et envoya sa servante la prendre. Puis elle l'ouvrit et vit un petit garçon qui pleurait. Elle en eut pitié et s'écria: « C'est un enfant des Hébreux! » La sœur de l'enfant demanda à la fille du pharaon: « Veux-tu que j'aille chercher une nourrice chez les Hébreux pour qu'elle allaite l'enfant pour toi? – Oui », lui répondit la fille du pharaon. La fillette alla chercher la propre mère de l'enfant. La fille du pharaon dit à la femme: « Emmène cet enfant et allaite-le pour moi. Je te payerai pour cela. » La mère prit l'enfant et l'allaita. Lorsque l'enfant fut assez grand, la mère l'amena à la fille de pharaon; celle-ci l'adopta et déclara: « Puisque je l'ai tiré de l'eau, je lui donne le nom de Moïse. » Un jour Moïse, devenu adulte, alla voir ses frères, les Hébreux. Il fut témoin des travaux forcés qui leur étaient imposés. Il aperçut un Égyptien en train de frapper un de ses frères hébreux. Moïse regarda tout autour de lui et ne vit personne; alors il tua l'Égyptien et cacha le corps dans le sable. Il revint le lendemain et trouva deux Hébreux en train de se battre. Il demanda à celui qui avait tort: « Pourquoi frappes-tu ton semblable? – Qui t'a nommé chef pour juger nos querelles? répliqua l'homme. As-tu l'intention de me tuer comme tu as tué l'Égyptien? » Moïse eut peur et se dit: « L'affaire est certainement connue. » Le pharaon lui-même en entendit parler et chercha à le faire mourir. Moïse s'enfuit et alla se réfugier dans le pays de Madian. Là, il s'assit près d'un puits. Le prêtre de Madian, Jéthro, avait sept filles. Elles vinrent puiser de l'eau et remplir les abreuvoirs pour donner à boire aux moutons et aux chèvres de leur père. Mais des bergers arrivèrent et chassèrent les jeunes filles. Alors Moïse se leva, prit leur défense et donna à boire à leur troupeau. Elles retournèrent chez leur père, qui leur demanda: « Pourquoi rentrez-vous si tôt aujourd'hui? – Un Égyptien nous a protégées contre les bergers, répondirent-elles, et il a même puisé de l'eau pour donner à boire à notre troupeau. – Où est donc cet homme? leur demanda le père. Pourquoi ne l'avez-vous pas amené ici? Allez le chercher pour qu'il mange avec nous. » Moïse accepta de s'installer chez Jéthro, qui lui donna pour épouse sa fille Séfora. Celle-ci mit au monde un fils; alors Moïse déclara: « Puisque je suis devenu un immigré dans un pays étranger, je lui donne le nom de Guerchom – “Immigré-là” –. » Longtemps après, le roi d'Égypte mourut. Les Israélites, du fond de leur esclavage, se mirent à gémir et à crier, et leur appel au secours monta jusqu'à Dieu. Dieu entendit leur plainte et se souvint de son alliance avec Abraham, Isaac et Jacob. Il regarda les Israélites et se rendit compte de leur situation. Moïse s'occupait des moutons et des chèvres de Jéthro, son beau-père, le prêtre de Madian. Un jour, après avoir conduit le troupeau au-delà du désert, il arriva à l'Horeb, la montagne de Dieu. L'ange du Seigneur lui apparut dans une flamme, au milieu d'un buisson. Moïse constata que le buisson était en feu et pourtant le buisson lui-même ne brûlait pas. Moïse se dit: « Je vais faire un détour pour voir ce phénomène étonnant et découvrir pourquoi le buisson ne brûle pas. » Lorsque le Seigneur le vit faire ce détour, il l'appela du milieu du buisson: « Moïse, Moïse! – Me voici! » répondit-il. « Ne t'approche pas d'ici, dit le Seigneur. Enlève tes sandales, car l'endroit où tu te tiens est une terre qui m'appartient. Je suis le Dieu de ton père, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. » Moïse se couvrit le visage parce qu'il avait peur de regarder Dieu. Le Seigneur reprit: « J'ai vu comment on maltraite mon peuple en Égypte; j'ai entendu les Israélites crier sous les coups de leurs oppresseurs. Oui, je connais leurs souffrances. Je suis venu pour les délivrer du pouvoir des Égyptiens, et pour les conduire de ce pays, l'Égypte, vers un pays beau et vaste, vers un pays qui ruisselle de lait et de miel, où habitent les Cananéens, les Hittites, les Amorites, les Perizites, les Hivites et les Jébusites. Puisque les cris des Israélites sont montés jusqu'à moi et que j'ai aussi vu de quelle manière les Égyptiens les oppriment, je t'envoie maintenant vers le pharaon. Va, et fais sortir d'Égypte Israël, mon peuple. » Moïse répondit à Dieu: « Qui suis-je pour aller trouver le pharaon et faire sortir les Israélites d'Égypte? – Je serai avec toi, reprit Dieu. Et pour te prouver que c'est bien moi qui t'envoie, je te donne ce signe: quand tu auras fait sortir les Israélites d'Égypte, tous ensemble vous me rendrez un culte sur cette montagne-ci. » – « Bien! dit Moïse. Je vais donc aller trouver les Israélites et leur dire: “Le Dieu de vos ancêtres m'envoie vers vous”. Mais ils me demanderont ton nom. Que leur répondrai-je? » Dieu déclara à Moïse: « “Je serai qui je serai.” Voici donc ce que tu diras aux Israélites: “‘Je serai’ m'a envoyé vers vous ”. Puis tu ajouteras: “C'est le Seigneur qui m'a envoyé vers vous, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob.” Tel est mon nom pour toujours, le nom par lequel les êtres humains de tous les temps pourront m'invoquer. Maintenant, va rassembler les anciens d'Israël et dis-leur: “Le Seigneur, le Dieu de vos ancêtres, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob, m'est apparu. Il m'a dit qu'il s'est penché sur votre situation en Égypte et qu'il sait bien comment on vous y traite. Il a décidé de vous arracher à ce pays où l'on vous maltraite pour vous conduire dans le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Perizites, des Hivites et des Jébusites, ce pays qui ruisselle de lait et de miel.” Les Israélites t'écouteront. Tu iras avec leurs anciens trouver le roi d'Égypte et vous lui direz: “Le Seigneur, le Dieu des Hébreux, notre Dieu, s'est manifesté à nous. Permets-nous d'aller à trois jours de marche dans le désert, pour lui offrir des sacrifices.” Je sais bien que le roi ne vous laissera pas partir, à moins d'y être forcé par une main puissante. C'est pourquoi j'interviendrai avec puissance contre son pays par toutes sortes d'actions extraordinaires; après quoi il vous laissera partir. J'amènerai même les Égyptiens à considérer votre peuple avec faveur, de telle sorte que, lorsque vous partirez, vous n'aurez pas les mains vides. Chaque femme israélite demandera à toute Égyptienne habitant chez elle, ou dans le voisinage, des objets d'argent et d'or, ainsi que des vêtements; vous en chargerez vos fils et vos filles, et vous dépouillerez ainsi les Égyptiens. » Moïse répondit au Seigneur: « Mais les Israélites ne voudront pas me croire ni écouter ma voix. Ils me diront: “Le Seigneur ne t'est pas apparu!” » Le Seigneur lui demanda: « Que tiens-tu à la main? » – « Un bâton. » – « Jette-le à terre! » Il le jeta à terre, et le bâton se transforma en serpent. Moïse s'en écarta vivement, mais le Seigneur lui dit: « Avance ta main et saisis-le par la queue. » Moïse avança la main et l'empoigna. Le serpent redevint un bâton dans sa main. Le Seigneur dit: « Voilà de quoi convaincre les Israélites que je te suis apparu, moi, le Dieu de leurs ancêtres, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob. Et maintenant, continua-t-il, mets ta main sur ta poitrine. » Moïse mit sa main sur sa poitrine; quand il retira sa main, elle était blanche comme la neige, couverte de lèpre. « Remets-la sur ta poitrine », dit le Seigneur. Il remit sa main sur sa poitrine; et quand il retira sa main, elle était redevenue comme avant. Le Seigneur lui déclara: « Si les Israélites ne te croient pas et n'écoutent pas malgré le premier prodige, ils croiront à cause du second. Et s'ils persistent à ne pas croire et à ne pas t'écouter, malgré ces deux prodiges, tu prendras de l'eau du Nil et tu la verseras sur le sol: cette eau se transformera en sang sur le sol. » Moïse dit au Seigneur: « Ce n'est pas possible, Seigneur, je n'ai pas la parole facile. Je ne l'ai jamais eue, et je ne l'ai pas davantage depuis que tu me parles. J'ai beaucoup trop de peine à m'exprimer. » Le Seigneur lui répliqua: « Qui a donné une bouche à l'être humain? Qui peut le rendre muet ou sourd, voyant ou aveugle? N'est-ce pas moi, le Seigneur? Eh bien maintenant, va. Je serai avec toi quand tu parleras, je t'indiquerai ce que tu devras dire. » – « Je t'en supplie, Seigneur, reprit Moïse, envoie quelqu'un d'autre! » Le Seigneur se mit en colère contre Moïse et lui dit: « Tu as un frère, Aaron le lévite. Je sais qu'il est éloquent, lui, n'est-ce pas? D'ailleurs, il est déjà en route pour venir te trouver. Dès qu'il te verra, il sera plein de joie. Tu lui parleras, tu lui communiqueras ce qu'il devra dire. Moi-même je serai avec chacun de vous deux quand vous parlerez et je vous indiquerai ce que vous aurez à faire. C'est lui qui s'adressera au peuple à ta place: il sera ton porte-parole, et toi tu seras comme le dieu qui l'inspire. De plus, tu tiendras à la main ce bâton, qui te servira à faire des prodiges. » Moïse retourna vers Jéthro, son beau-père, et lui dit: « Il faut que je retourne vers mes frères les Hébreux en Égypte, pour voir s'ils sont encore en vie. » – « Va en paix », répondit Jéthro. Le Seigneur dit alors à Moïse, dans le pays de Madian: « Retourne en Égypte, car tous ceux qui en voulaient à ta vie sont morts. » Moïse prit sa femme et ses fils, les installa sur des ânes et partit pour l'Égypte; il tenait en main le bâton que Dieu lui avait dit de prendre. Le Seigneur lui dit encore: « Je t'ai rendu capable de faire toutes sortes de prodiges. Quand tu seras de retour en Égypte, tu les réaliseras devant le pharaon. Moi, je le pousserai à s'obstiner et à ne pas laisser partir les Israélites. Tu lui diras: Voici ce que déclare le Seigneur: “Le peuple d'Israël est mon fils, mon fils aîné. Je t'avais dit de le laisser partir pour qu'il puisse me rendre un culte, mais tu as refusé. C'est pourquoi je ferai mourir ton propre fils aîné.” » Pendant le voyage, au campement pour la nuit, le Seigneur s'approcha de Moïse et chercha à le faire mourir. Alors Séfora prit un caillou tranchant, coupa le prépuce de son fils et en toucha le sexe de Moïse, en lui disant: “Ainsi tu es pour moi un époux de sang.” Alors le Seigneur s'éloigna de Moïse. Séfora avait dit “époux de sang” à cause de la circoncision. Le Seigneur dit à Aaron: « Va dans le désert, à la rencontre de Moïse. » Aaron partit, trouva son frère à la montagne de Dieu et l'embrassa. Moïse lui communiqua le message dont le Seigneur l'avait chargé et lui décrivit tous les prodiges qu'il lui avait ordonné de faire. Ensuite ils allèrent ensemble réunir tous les anciens d'Israël. Aaron leur transmit le message que le Seigneur avait confié à Moïse, et il accomplit les prodiges devant les Israélites. Ceux-ci furent convaincus, ils comprirent que le Seigneur avait vu comment on les maltraitait et qu'il intervenait pour les sauver. Alors ils s'inclinèrent jusqu'à terre pour l'adorer. Après ces événements, Moïse et Aaron allèrent trouver le pharaon et lui dirent: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Laisse partir mon peuple, pour qu'il aille célébrer une fête en mon honneur dans le désert.” » Le pharaon répondit: « Qui est ce Seigneur pour que j'écoute sa voix et laisse partir les Israélites? Je ne le connais pas et je ne vous laisserai pas partir! » Moïse et Aaron reprirent: « Le Dieu des Hébreux s'est manifesté à nous. Permets-nous d'aller à trois jours de marche dans le désert pour offrir des sacrifices au Seigneur notre Dieu. Sinon il pourrait nous faire mourir par la peste ou par la guerre. – Moïse et Aaron, déclara le roi d'Égypte, pourquoi poussez-vous les Israélites à négliger leur ouvrage? Retournez à vos corvées! Maintenant que ces gens sont nombreux, vous voudriez leur faire interrompre leurs travaux forcés? » Ce même jour, le pharaon donna l'ordre suivant aux Égyptiens, chefs de corvées, et aux contremaîtres israélites: « Contrairement à ce que vous faisiez précédemment, ne fournissez plus de paille aux Israélites pour la fabrication des briques. Ils iront eux-mêmes en chercher. Mais vous exigerez qu'ils fabriquent autant de briques qu'auparavant; vous n'admettrez pas de réduction sur le nombre. Ce sont des paresseux! C'est pour cela qu'ils crient: “Laissez-nous aller offrir des sacrifices à notre Dieu.” Dès qu'ils seront surchargés de travail, ils seront trop occupés pour penser à ces histoires mensongères. » Les chefs de corvées et les contremaîtres sortirent du palais et allèrent dire aux Israélites: « Voici ce que déclare le pharaon: On ne vous fournira plus de paille. Allez vous-mêmes en chercher où vous pourrez en trouver. Et sachez qu'il n'y aura pas de réduction sur le nombre exigé de briques. » Les Israélites se dispersèrent dans toute l'Égypte pour ramasser la paille dont ils avaient besoin. Les chefs de corvées les harcelaient en disant: « Achevez votre ouvrage! Vous produirez chaque jour la quantité exigée, comme quand on vous fournissait la paille! » Ils frappaient même les contremaîtres israélites qu'ils avaient désignés, et leur disaient: « Pourquoi, ces derniers jours, n'avez-vous pas fourni le nombre exigé de briques comme auparavant? » Les contremaîtres vinrent se plaindre au pharaon: « Pourquoi le pharaon traite-t-il ainsi ses esclaves? lui demandèrent-ils. On ne nous fournit plus de paille et on nous ordonne pourtant de faire des briques. On nous frappe même. Ton peuple a tort! – Vous n'êtes que des paresseux, oui, des paresseux, répliqua le pharaon. C'est pour cela que vous dites: “Allons offrir des sacrifices au Seigneur!” Eh bien maintenant, allez travailler! On ne vous fournira plus de paille, mais vous fournirez la même quantité de briques. » Les contremaîtres des Israélites virent qu'ils se trouvaient dans une situation difficile, puisqu'on leur disait: « Pas de réduction du nombre de briques! Vous produirez chaque jour la quantité exigée! » Au moment où ils sortaient de chez le pharaon, ils interpellèrent Moïse et Aaron, qui les attendaient, en leur disant: « Que le Seigneur constate ce que vous avez fait et qu'il vous condamne! À cause de vous, le pharaon et son entourage nous détestent. Vous leur avez fourni une arme pour nous tuer! » Une fois encore, Moïse s'adressa au Seigneur: « Ô Seigneur, dit-il, pourquoi as-tu fait du mal à ce peuple? Pourquoi m'as-tu envoyé ici? Depuis que je suis allé parler au pharaon de ta part, il maltraite les Israélites, et toi tu ne fais rien pour sauver ton peuple! » Le Seigneur lui répondit: « C'est maintenant que tu vas voir ce que je ferai au pharaon! Contraint par ma main puissante, il laissera partir les Israélites; contraint par ma main puissante, il va même les chasser de son pays! » Dieu parla encore à Moïse: « Je suis “le Seigneur”. Je me suis révélé autrefois à Abraham, à Isaac et à Jacob comme le “ Dieu souverain ”, mais ils ne savaient pas que je m'appelle aussi “le Seigneur”. J'ai aussi conclu une alliance avec eux, j'ai promis de leur donner le pays de Canaan dans lequel ils séjournaient comme immigrés. Maintenant j'ai entendu les Israélites gémir sous le poids de l'esclavage que les Égyptiens leur imposent, et je me suis souvenu de mon alliance avec eux. C'est pourquoi dis-leur ceci de ma part: “Je suis le Seigneur! Je vous ferai sortir des travaux forcés et je vous délivrerai de l'esclavage auquel les Égyptiens vous ont soumis. Grâce à ma puissance irrésistible, je les punirai de manière exemplaire et je vous libérerai. Je ferai de vous mon peuple, et je serai votre Dieu. Vous saurez que c'est moi, le Seigneur votre Dieu, qui vous délivre des travaux forcés d'Égypte. Je vous conduirai ensuite dans le pays que j'ai solennellement promis à Abraham, à Isaac et à Jacob, et je vous le donnerai en possession. C'est moi, le Seigneur, qui vous l'affirme.” » Moïse rapporta ces paroles aux Israélites, mais ils ne l'écoutèrent pas, tant ils étaient accablés par leur dur esclavage. Le Seigneur s'adressa de nouveau à Moïse: « Va parler au pharaon, le roi d'Égypte, lui dit-il, pour qu'il laisse partir les Israélites de son pays. » Moïse lui répondit: « Même les Israélites ne m'ont pas écouté! Pourquoi le pharaon m'écouterait-il, moi qui sais si mal m'exprimer? » Le Seigneur ordonna à Moïse et à Aaron d'aller ensemble trouver les Israélites et le pharaon, pour que les Israélites puissent quitter l'Égypte. Voici une liste des chefs de familles israélites: Fils de Ruben, le premier des fils de Jacob: Hanok, Pallou, Hesron et Karmi; ils furent les ancêtres des clans de Ruben. Fils de Siméon: Yemouel, Yamin, Ohad, Yakin, Sohar et Chaoul, ce dernier étant fils d'une épouse cananéenne; ils furent les ancêtres des clans de Siméon. Et voici les noms des descendants de Lévi, à diverses générations: Lévi eut trois fils, Guerchon, Quéhath et Merari; il vécut 137 ans. Fils de Guerchon: Libni et Chiméi, ancêtres de leurs clans respectifs. Fils de Quéhath: Amram, Issar, Hébron et Ouziel; Quéhath vécut 133 ans. Fils de Merari: Mali et Mouchi. Tels furent les ancêtres des clans de Lévi, suivant l'époque où ils vécurent. Amram épousa sa tante Yokébed, qui lui donna deux fils, Aaron et Moïse; il vécut 137 ans. Fils d'Issar: Coré, Néfeg et Zikri. Fils d'Ouziel: Michaël, Élissafan et Sitri. Aaron épousa Élichéba, fille d'Amminadab et sœur de Nachon, qui lui donna quatre fils, Nadab, Abihou, Éléazar et Itamar. Fils de Coré: Assir, Elcana et Abiassaf, qui furent les ancêtres des clans issus de Coré. Éléazar, fils d'Aaron, épousa une fille de Poutiel, qui lui donna un fils, Pinhas. Ceux qui viennent d'être nommés furent des chefs de familles dans les clans issus de Lévi. C'est à Aaron et à Moïse que le Seigneur dit: « Faites sortir les Israélites d'Égypte, en bon ordre. » Moïse et Aaron s'adressèrent au pharaon, roi d'Égypte, pour qu'il laisse sortir les Israélites de son pays. Le jour où le Seigneur adressa la parole à Moïse, en Égypte, il lui dit: « Je suis le Seigneur! Va rapporter au pharaon, roi d'Égypte, tout ce que je te dis moi-même. » Mais Moïse lui répondit: « Je sais si mal m'exprimer! Jamais le pharaon ne m'écoutera! » Alors le Seigneur lui déclara: « Écoute, je t'investis d'une autorité divine vis-à-vis du pharaon; et ton frère Aaron sera ton porte-parole. Tu transmettras à ton frère ce que je t'indiquerai; c'est lui qui parlera au pharaon, afin qu'il laisse partir les Israélites de son pays. Cependant, je rendrai le roi inflexible; malgré les nombreux signes impressionnants et prodiges que je réaliserai dans son pays, il ne vous écoutera pas. Alors je ferai sentir ma puissance à l'Égypte par des châtiments exemplaires, et je conduirai mon peuple, les Israélites, hors de ce pays, comme une armée en bon ordre. Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, lorsque j'étendrai mon bras contre eux pour faire sortir les Israélites de leur pays. » Moïse et Aaron agirent exactement comme le Seigneur le leur avait ordonné. Moïse avait quatre-vingts ans et Aaron quatre-vingt-trois ans lorsqu'ils allèrent parler au pharaon. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Si le pharaon vous demande de réaliser un prodige, toi, Moïse, tu diras à Aaron de prendre son bâton et de le jeter à terre devant le roi. Le bâton se transformera alors en serpent. » Moïse et Aaron allèrent trouver le pharaon et agirent selon les ordres du Seigneur: Aaron jeta son bâton à terre devant le pharaon et son entourage, et le bâton se transforma en serpent. Le roi fit venir les sages et les sorciers d'Égypte; grâce à leur pouvoir magique, ils réalisèrent la même chose: chacun d'eux jeta son bâton à terre, et les bâtons se changèrent en serpents. Toutefois, le bâton d'Aaron engloutit les leurs. Pourtant, comme le Seigneur l'avait annoncé, le pharaon, entêté, ne tint pas compte de la requête de Moïse et d'Aaron. Le Seigneur dit à Moïse: « Le pharaon s'entête et refuse de laisser partir les Israélites. Va le trouver au petit matin, au moment où il descend au bord du fleuve. Tu te tiendras devant lui sur la rive du Nil; tu auras dans ta main le bâton qui a été transformé en serpent. Tu déclareras au roi: “Le Seigneur, le Dieu des Hébreux, m'a envoyé te dire: ‘Laisse partir mon peuple pour qu'il puisse me rendre un culte dans le désert’. Mais toi, jusqu'à présent, tu n'as rien voulu entendre. C'est pourquoi le Seigneur déclare: ‘Cette fois-ci, tu sauras que je suis le Seigneur. Au moyen de ce bâton, je vais frapper l'eau du Nil, et elle se transformera en sang. Les poissons crèveront et le fleuve deviendra si infect que les Égyptiens ne pourront plus en boire l'eau.’ ” » Le Seigneur dit encore à Moïse: « Ordonne à Aaron de prendre son bâton et d'étendre le bras en direction de tous les cours d'eau d'Égypte, les rivières, les canaux, et même les étangs, afin que leur eau devienne du sang. Il y aura ainsi du sang dans tout le pays, jusque dans les récipients de bois ou de pierre. » Moïse et Aaron firent ce que le Seigneur leur avait ordonné: en présence du pharaon et de son entourage, Aaron leva son bâton et frappa l'eau du Nil, et toute cette eau fut transformée en sang. Les poissons crevèrent et le fleuve devint si infect que les Égyptiens ne purent plus en boire l'eau. Partout dans le pays, il y avait du sang. Or, les magiciens égyptiens accomplirent le même prodige grâce à leur pouvoir. Alors, comme le Seigneur l'avait annoncé, le pharaon, entêté, ne tint pas compte de la requête de Moïse et d'Aaron. Il leur tourna le dos et rentra chez lui sans se préoccuper davantage de cette affaire. Tous les Égyptiens se mirent à creuser des trous aux abords du Nil pour trouver de l'eau potable, car l'eau du fleuve était imbuvable. Sept jours s'écoulèrent après que le Seigneur eut frappé le Nil de ce fléau. Ensuite le Seigneur dit à Moïse: « Va trouver le pharaon et déclare-lui: “Le Seigneur t'ordonne ceci: ‘Laisse partir mon peuple pour qu'il puisse me rendre un culte. Si tu refuses, je provoquerai une invasion de grenouilles dans tout ton territoire: elles pulluleront dans le Nil, elles le quitteront pour entrer dans ton palais, dans ta chambre à coucher, dans ton lit même; elles pénétreront chez les gens de ton entourage et chez tout ton peuple, elles envahiront les fours et les pétrins, elles iront jusqu'à grimper sur toi-même, sur les gens de ton entourage et sur tous les Égyptiens.’ ” » Le Seigneur dit encore à Moïse: « Ordonne à Aaron de tendre le bras et de diriger son bâton vers les rivières, les canaux et les étangs, afin que les grenouilles envahissent l'Égypte. » Aaron tendit son bras en direction des cours d'eau d'Égypte. Des grenouilles en sortirent et recouvrirent le pays. Mais les magiciens égyptiens accomplirent le même prodige grâce à leur pouvoir: eux aussi firent sortir des grenouilles partout dans le pays. Le pharaon convoqua Moïse et Aaron et leur dit: « Implorez le Seigneur pour qu'il nous débarrasse de ces grenouilles, moi et mon peuple. Je laisserai ensuite les Israélites aller lui offrir des sacrifices. » Moïse lui répondit: « À toi l'honneur de fixer le moment où je dois prier Dieu pour toi, pour ton entourage et pour ton peuple; je lui demanderai de vous débarrasser des grenouilles qui sont chez toi et dans tes palais. Il n'en restera dès lors que dans le Nil. – Fais-le demain », demanda le roi. « Bien! dit Moïse. Je ferai comme tu le demandes, afin que tu saches que personne n'est comparable au Seigneur notre Dieu. Les grenouilles se retireront de chez toi, vous en serez débarrassés, toi, ton entourage et ton peuple. Il n'en restera que dans le Nil. » Moïse et Aaron quittèrent le pharaon. Moïse pria le Seigneur de délivrer le pharaon de l'invasion de grenouilles qu'il lui avait infligée. Le Seigneur fit ce que Moïse lui demandait: les grenouilles moururent dans les maisons, dans les cours et dans les champs. On en fit des tas innombrables, et le pays fut infecté de puanteur. Lorsque le pharaon vit qu'il y avait un temps de répit, il s'entêta, comme le Seigneur l'avait annoncé, et ne tint pas compte de la requête de Moïse et d'Aaron. Le Seigneur dit à Moïse: « Ordonne à Aaron d'étendre son bâton et de frapper la poussière du sol, afin qu'elle se transforme en moustiques dans toute l'Égypte. » Moïse et Aaron obéirent: Aaron étendit le bras et, de son bâton, frappa la poussière du sol; celle-ci se changea en moustiques qui couvrirent les êtres humains et les bêtes. Partout dans le pays, la poussière fut transformée en moustiques. Les magiciens égyptiens recoururent à leur pouvoir pour chasser les moustiques, mais ils ne réussirent pas; les moustiques continuèrent de s'attaquer aux êtres humains et aux bêtes. Alors les magiciens dirent au pharaon: « C'est la puissance de Dieu qui est à l'œuvre! » Pourtant, comme le Seigneur l'avait annoncé, le pharaon, entêté, ne tint pas compte de la requête de Moïse et d'Aaron. Le Seigneur dit à Moïse: « Demain, lève-toi de bon matin et va te présenter devant le pharaon au moment où il descend au bord du fleuve. Tu lui diras: “Le Seigneur t'ordonne ceci: Laisse partir mon peuple, pour qu'il puisse me rendre un culte. Si tu ne le laisses pas partir, je provoquerai une invasion de mouches piquantes sur toi, sur ton entourage, sur ton peuple et dans tes palais. Elles rempliront les maisons d'Égypte et couvriront le sol du pays. Cependant, ce jour-là, je ferai une exception pour la région de Gochen où habite mon peuple: on n'y trouvera aucune de ces mouches piquantes. Ainsi tu sauras que moi, le Seigneur, je suis présent même dans ton pays. Je préserverai mon peuple du malheur qui frappera le tien. Ce prodige se réalisera demain.” » Le Seigneur agit comme il l'avait annoncé: des mouches piquantes envahirent en masse le palais du pharaon, les maisons des gens de son entourage et toute l'Égypte. Le pays en fut ravagé. Le pharaon convoqua Moïse et Aaron et leur dit: « Allez offrir des sacrifices à votre Dieu, mais faites-le dans le pays! – Non, répondit Moïse, il ne convient pas que nous agissions ainsi, car les sacrifices que nous offrons au Seigneur notre Dieu inspirent de l'horreur aux Égyptiens. S'ils nous voyaient offrir de tels sacrifices, à coup sûr ils nous lanceraient des pierres. Nous devons aller à trois jours de marche dans le désert, et là nous offrirons au Seigneur notre Dieu les sacrifices qu'il nous indiquera. – Bon, répliqua le pharaon, je vous laisserai aller offrir vos sacrifices au Seigneur votre Dieu dans le désert. Mais n'allez pas trop loin, et priez pour moi. » Moïse reprit: « Dès que je t'aurai quitté, j'implorerai le Seigneur. Demain il vous débarrassera de ces mouches, toi, ton entourage et ton peuple. Seulement il ne faudra pas que tu te moques de nous et que tu empêches de nouveau les Israélites d'aller lui offrir des sacrifices. » Moïse quitta le pharaon et implora le Seigneur. Le Seigneur fit ce que Moïse lui demandait: il débarrassa le pharaon, son entourage et son peuple de toutes les mouches; il n'en resta plus une seule. Mais une fois de plus, le pharaon s'entêta et refusa de laisser partir les Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: « Va trouver le pharaon et dis-lui: “Le Seigneur, le Dieu des Hébreux, t'ordonne ceci: ‘Laisse partir mon peuple pour qu'il puisse me rendre un culte.’ Si tu refuses, si tu persistes à le retenir, le Seigneur interviendra contre tes troupeaux qui sont dans la campagne: une violente épidémie de peste s'abattra sur tes chevaux, tes ânes, tes chameaux, tes bœufs, tes moutons et tes chèvres. Mais le Seigneur saura distinguer entre les troupeaux des Israélites et ceux des Égyptiens; aucune des bêtes appartenant aux Israélites ne mourra!” » De plus le Seigneur indiqua le moment fixé en disant: « C'est demain que je réaliserai ce prodige en Égypte. » Le lendemain, le Seigneur accomplit ce qu'il avait annoncé: tous les troupeaux des Égyptiens furent anéantis, mais aucune bête des Israélites ne mourut. Le pharaon s'informa et apprit qu'il n'y avait pas une seule bête morte dans les troupeaux des Israélites. Malgré cela, il s'entêta et ne laissa pas partir les Israélites. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Prenez quelques poignées de suie d'un fourneau. Moïse la lancera en l'air en présence du pharaon. Cette suie retombera en poussière sur l'Égypte. Partout dans le pays, elle produira sur les êtres humains et sur les bêtes des furoncles qui évolueront en ulcères. » Moïse et Aaron prirent de la suie et allèrent trouver le pharaon. Moïse la lança en l'air. Elle provoqua sur les êtres humains et sur les bêtes des furoncles qui évoluaient en ulcères. Les magiciens égyptiens ne purent pas se présenter devant Moïse à cause de ces furoncles; en effet, ils en étaient couverts, comme les autres Égyptiens. Le Seigneur poussa le pharaon à s'entêter; comme le Seigneur l'avait annoncé à Moïse, le pharaon ne tint pas compte de la requête de Moïse et d'Aaron. Le Seigneur dit à Moïse: « Demain, lève-toi de bon matin, va te présenter devant le pharaon et dis-lui: “Le Seigneur, le Dieu des Hébreux, t'ordonne ceci: Laisse partir mon peuple pour qu'il puisse me rendre un culte. En effet, cette fois-ci, je suis décidé à infliger toutes sortes de fléaux à toi, à ton entourage et à ton peuple, afin que tu saches que personne sur terre n'est comparable à moi. Si j'avais tendu le bras pour vous frapper de la peste, toi et ton peuple, vous auriez disparu de la surface de la terre. Mais je t'ai laissé subsister afin de te montrer ma puissance et pour que ma renommée se répande sur toute la terre. Malgré cela, tu continues de traiter mon peuple avec mépris, en refusant de le laisser partir. C'est pourquoi demain à pareille heure, je ferai éclater un violent orage de grêle, tel qu'il n'y en a encore jamais eu depuis que l'Égypte existe. Fais donc mettre à l'abri tes troupeaux et tout ce qui t'appartient dans la campagne. Si des gens ou des bêtes ne se mettent pas à l'abri, mais restent aux champs, ils mourront sous l'averse de grêle.” » Certaines personnes de l'entourage du roi prirent au sérieux l'avertissement du Seigneur et ordonnèrent à leurs serviteurs de se réfugier en lieu sûr avec les troupeaux. D'autres, au contraire, ne se soucièrent pas de cet avertissement et laissèrent leurs serviteurs dans les champs avec les troupeaux. Le Seigneur dit à Moïse: « Lève ton bras vers les cieux! Que la grêle s'abatte sur toute l'Égypte, sur les êtres humains, sur les bêtes et sur toutes les cultures du pays! » Moïse leva son bâton vers les cieux. Le Seigneur déchaîna le tonnerre et la grêle: la foudre s'abattit d'abord sur le sol, puis le Seigneur envoya la grêle sur le pays. Dans toute leur histoire, les Égyptiens n'avaient jamais vu un si violent orage de grêle, accompagné d'une telle foudre. La grêle frappa dans tout le pays tous ceux qui se trouvaient dans les champs, les êtres humains ou les bêtes; elle détruisit les cultures et brisa les arbres. Seule la région de Gochen où habitaient les Israélites fut épargnée. Le pharaon convoqua Moïse et Aaron et leur dit: « Cette fois, j'ai eu tort. Le Seigneur est juste. Moi et mon peuple, nous sommes coupables. Implorez-le en ma faveur, pour que cessent le tonnerre et la grêle. Je vous laisserai partir, je ne vous retiendrai plus. » Moïse lui répondit: « Dès que je serai sorti de la ville, je lèverai les mains vers le Seigneur pour le prier. Le tonnerre et la grêle cesseront, afin que tu saches que la terre appartient au Seigneur. Pourtant je sais que toi et ton entourage, vous ne reconnaîtrez pas encore l'autorité du Seigneur Dieu. » Le lin et l'orge avaient été anéantis, car l'orge était en épis et le lin en fleur. Par contre le blé et l'épeautre, céréales plus tardives, n'avaient pas subi de dommages. Moïse quitta le pharaon et sortit de la ville. Il leva les mains vers le Seigneur et le pria. Alors le tonnerre se tut, la grêle et la pluie cessèrent de tomber. Le pharaon, voyant que la pluie, la grêle et le tonnerre avaient cessé, commit la même faute qu'auparavant: lui et son entourage s'entêtèrent de nouveau. Comme le Seigneur l'avait annoncé par l'intermédiaire de Moïse, le pharaon refusa obstinément de laisser partir les Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: « Va chez le pharaon. C'est moi qui ai rendu le roi et son entourage entêtés à ce point, afin de réaliser toutes ces interventions spectaculaires au milieu d'eux. Ainsi tu raconteras à tes enfants et à tes petits-enfants comment j'ai traité les Égyptiens en accomplissant toutes ces interventions dans leur pays. Vous saurez de cette manière que je suis le Seigneur. » Moïse et Aaron allèrent trouver le pharaon et lui dirent: « Le Seigneur, le Dieu des Hébreux, te demande: “Vas-tu longtemps encore refuser de te soumettre à moi? Laisse partir mon peuple, afin qu'il puisse me rendre un culte! Si tu refuses, j'enverrai demain les sauterelles dans ton territoire: elles recouvriront complètement le sol, de sorte qu'on ne le verra plus; elles dévoreront le peu de cultures que la grêle n'a pas anéanties, elles ne laisseront rien sur les arbres qui poussent dans la campagne. Elles rempliront tes palais, les maisons des gens de ton entourage et celles de tous les Égyptiens. Ce sera un fléau tel qu'on n'en a jamais vu depuis le temps de vos ancêtres jusqu'à ce jour.” » Moïse quitta le pharaon et s'en alla. L'entourage du roi lui dit: « Jusqu'à quand cet individu nous causera-t-il des malheurs? Laisse partir ces gens pour qu'ils aillent rendre un culte au Seigneur leur Dieu! Ne comprends-tu pas encore que l'Égypte court à sa perte? » On rappela Moïse et Aaron auprès du pharaon, qui leur dit: « Allez rendre un culte au Seigneur votre Dieu. Mais qui sont ceux qui partiront? » Moïse déclara: « Nous partirons tous, jeunes gens et personnes âgées, hommes et femmes, avec nos moutons, nos chèvres et nos bœufs, car nous allons célébrer une fête en l'honneur du Seigneur. » Le pharaon répliqua avec ironie: « Que le Seigneur soit avec vous! Vous croyez vraiment que je vais vous autoriser à partir avec vos familles! Il est clair que vous avez de mauvaises intentions. Ce que vous proposez est inadmissible. Seuls les hommes iront rendre un culte au Seigneur, c'est tout ce que vous pouvez demander. » Et on les expulsa de chez le pharaon. Le Seigneur dit alors à Moïse: « Étends ton bras sur l'Égypte pour y faire venir les sauterelles; elles dévoreront toutes les plantes que la grêle a épargnées! » Moïse étendit son bâton sur l'Égypte, et le Seigneur envoya sur le pays un vent d'est qui souffla tout le jour et toute la nuit. Au matin, le vent avait amené les sauterelles. Elles se répandirent dans toute l'Égypte et se posèrent partout. Elles étaient innombrables: jamais auparavant on n'en avait vu autant et jamais dans la suite on n'en reverra pareille quantité. Elles couvraient le pays entier, qui paraissait tout sombre. Elles dévorèrent l'herbe et les fruits que la grêle avait épargnés, de sorte que dans tout le pays il ne resta aucune verdure, ni sur les arbres ni dans les champs. En toute hâte, le pharaon convoqua Moïse et Aaron, et dit: « Je suis coupable envers le Seigneur votre Dieu et envers vous! Pardonnez ma faute cette fois-ci encore, et priez le Seigneur votre Dieu qu'il détourne de moi cette mort. » Moïse quitta le pharaon et pria le Seigneur. Le Seigneur fit souffler un violent vent d'ouest qui emporta les sauterelles et les jeta dans la mer des Roseaux. Il n'en resta pas une seule dans tout le territoire d'Égypte. Pourtant le Seigneur poussa le pharaon à s'entêter, de sorte qu'il ne laissa pas partir les Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: « Lève ton bras vers les cieux! Que l'obscurité se répande sur l'Égypte, une obscurité si épaisse qu'on puisse la toucher. » Moïse leva son bras vers les cieux. Alors une obscurité totale régna pendant trois jours sur l'Égypte. Durant ces trois jours, les Égyptiens furent incapables de se voir les uns les autres, si bien que personne ne bougea de chez soi. Par contre, il faisait clair dans la région où les Israélites habitaient. Le pharaon convoqua Moïse et lui dit: « Allez! Rendez un culte au Seigneur. Vous pouvez même emmener vos familles. Seuls vos moutons, vos chèvres et vos bœufs demeureront ici. – Pas du tout, déclara Moïse. Tu nous remettras toi-même des bêtes que nous offrirons au Seigneur notre Dieu en sacrifices de paix et en sacrifices complets. En plus, nous emmènerons nos troupeaux; pas une seule de nos bêtes ne restera ici. Nous en offrirons un certain nombre au Seigneur notre Dieu, mais nous ne saurons pas lesquelles avant d'être arrivés sur place. » Le Seigneur poussa le pharaon à s'entêter, de sorte qu'il ne voulut pas les laisser partir. Il dit à Moïse: « Sors d'ici! Prends garde de ne plus reparaître devant moi! Si jamais tu reviens chez moi, tu mourras! – Bien! répondit Moïse. Comme tu l'as dit, je ne reparaîtrai plus devant toi. » Le Seigneur dit à Moïse: « J'infligerai un dernier fléau au pharaon et aux Égyptiens. Après cela, il vous laissera partir, il vous chassera même définitivement d'ici. Parle aux Israélites, que chaque homme demande à son voisin, et chaque femme à sa voisine, des objets d'or ou d'argent. » Le Seigneur amena les Égyptiens à considérer les Israélites avec faveur. D'ailleurs, Moïse lui-même était quelqu'un de très respecté en Égypte, tant par l'entourage du pharaon que par la population. Moïse dit au pharaon: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Vers minuit, je passerai à travers l'Égypte. Tous les premiers-nés de ce pays mourront, aussi bien ton fils aîné, à toi qui règnes, que le fils aîné de la servante qui travaille au moulin, et que les premiers-nés du bétail. Alors dans toute l'Égypte retentiront de grands cris, tels qu'on n'en a jamais entendu et qu'on n'en entendra plus jamais. Mais chez les Israélites on n'entendra même pas un chien gronder contre un être humain ni contre une bête. Ainsi vous saurez que moi, le Seigneur, je fais la différence entre les Égyptiens et les Israélites.” Alors, continua Moïse, tous les gens de ton entourage, que voici, viendront se jeter à genoux devant moi et me diront: “Allez-vous-en, toi et ton peuple!” Je m'en irai aussitôt. » Et Moïse, très en colère, sortit de chez le pharaon. Le Seigneur lui dit encore: « Si le pharaon ne veut pas vous écouter, c'est pour que je multiplie mes prodiges dans son pays. » Or Moïse et Aaron avaient déjà accompli un grand nombre de prodiges sous les yeux du pharaon, mais le Seigneur l'avait rendu si entêté qu'il n'avait pas laissé partir les Israélites de son pays. Le Seigneur dit à Moïse et Aaron, en Égypte: « Ce mois-ci marquera pour vous le début de l'année, ce sera le premier mois. Dites à toute la communauté d'Israël: Le dixième jour de ce mois, procurez-vous un agneau ou un chevreau par famille ou par maison. Si une famille est trop petite pour consommer toute une bête, on s'entendra avec une famille voisine, selon le nombre de personnes qu'elle compte; puis on choisira la bête d'après ce que chacun peut manger. L'agneau ou le chevreau qu'on prendra sera un mâle d'un an, sans défaut. On le gardera jusqu'au quatorzième jour du mois; le soir de ce jour, dans l'ensemble de la communauté d'Israël, on égorgera la bête choisie. On prendra de son sang pour en mettre sur les deux montants et sur la poutre supérieure de la porte d'entrée, dans chaque maison où l'un de ces animaux sera mangé. On rôtira cette viande puis, pendant la nuit, on la mangera avec des pains sans levain et des herbes amères. On ne mangera pas de viande crue ou bouillie, seulement de la viande d'un animal rôti tout entier, avec la tête, les pattes et les abats. On n'en gardera rien pour le lendemain. S'il en reste quelque chose le matin, on le brûlera. Voici dans quelle tenue on mangera ce repas: les vêtements serrés à la ceinture, les sandales aux pieds et le bâton à la main. On mangera rapidement. Telle sera la Pâque, célébrée pour moi, le Seigneur. Pendant cette nuit, je traverserai l'Égypte et je ferai mourir tous les premiers-nés du pays, ceux des êtres humains comme ceux des bêtes. J'exécuterai ainsi ma sentence contre les dieux de l'Égypte, moi qui suis le Seigneur. Mais sur les maisons où vous vous tiendrez, le sang sera pour vous un signe protecteur; je le verrai et je passerai sans m'arrêter chez vous. Ainsi vous échapperez au fléau destructeur, lorsque je punirai l'Égypte. De génération en génération vous vous souviendrez de cet événement par une fête solennelle pour m'honorer, moi, le Seigneur; et vous observerez cette prescription en tout temps. » « Pendant sept jours, vous mangerez du pain sans levain. Dès le premier jour, il ne doit plus y avoir de levain dans vos maisons. Si, du premier au septième jour, quelqu'un mange du pain qui a levé, il sera exclu du peuple d'Israël. Le premier et le septième jour, vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur; vous ne ferez alors aucun travail, vous préparerez seulement le repas de chacun de vous. Vous célébrerez cette fête des Pains sans levain, car c'est le rappel du jour précis où j'ai fait sortir votre peuple d'Égypte. Vous célébrerez cet événement de génération en génération; vous observerez cette prescription en tout temps. Dès le quatorzième jour du premier mois au soir, et jusqu'au soir du vingt et unième jour, vous mangerez des pains sans levain. Pendant sept jours, il ne se trouvera pas de levain dans vos maisons. Si quelqu'un, un immigré ou un membre du peuple, mange un aliment contenant du levain, il sera exclu de la communauté d'Israël. Vous ne mangerez rien qui contienne du levain. Où que vous habitiez, vous mangerez du pain sans levain. » Moïse convoqua tous les anciens d'Israël et leur dit: « Allez vous procurer des agneaux ou des chevreaux pour vos familles et égorgez-les pour la fête de la Pâque. Prenez un bouquet de branches d'hysope, trempez-le dans le récipient contenant le sang de la victime, et mettez-en sur les deux montants et sur la poutre supérieure de la porte d'entrée. Dès lors, et jusqu'au matin, que personne ne sorte de sa maison. Le Seigneur va passer pour punir les Égyptiens, mais lorsqu'il verra le sang sur les montants et sur la poutre, il passera sans permettre au fléau destructeur de pénétrer dans vos maisons. Vous et vos descendants, vous observerez toujours ces prescriptions. Quand vous serez entrés dans le pays que le Seigneur a promis de vous donner, vous accomplirez cette cérémonie. Si vos enfants vous demandent ce qu'elle signifie, vous leur répondrez: “Il s'agit du sacrifice à l'occasion de la Pâque pour le Seigneur, lui qui a passé au-dessus des maisons des Israélites en Égypte, lorsqu'il punit les Égyptiens, mais qu'il épargna nos familles.” » Alors les Israélites s'inclinèrent jusqu'à terre pour adorer le Seigneur. Puis ils firent tout ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse et à Aaron. Au milieu de la nuit, le Seigneur fit mourir tous les premiers-nés d'Égypte, aussi bien le fils aîné du pharaon, roi d'Égypte, que le fils aîné du captif enfermé dans la prison et que les premiers-nés du bétail. En cette nuit-là, le pharaon, son entourage et tous les Égyptiens se levèrent, et il y eut de grands cris dans tout le pays, car il n'y avait pas une seule maison sans un mort. Le pharaon, en pleine nuit, convoqua Moïse et Aaron et leur dit: « Quittez mon pays! Partez, vous et vos Israélites; allez rendre un culte au Seigneur, comme vous l'avez demandé. Prenez même tout votre bétail, comme vous l'avez dit, et allez-vous-en! Et puis demandez à votre Dieu de me bénir. » Les Égyptiens, croyant qu'ils allaient tous mourir, poussèrent les Israélites à quitter rapidement leur pays. C'est pour cette raison que les Israélites emportèrent leur pâte à pain avant qu'elle ait levé; ils tenaient leur pétrin sur l'épaule, enveloppé dans leur manteau. Les Israélites avaient fait ce que Moïse leur avait dit: ils avaient demandé aux Égyptiens des objets d'or et d'argent et des vêtements. Le Seigneur avait amené les Égyptiens à les considérer avec faveur et à leur accorder ce qu'ils demandaient. C'est ainsi que les Israélites dépouillèrent les Égyptiens. Ensuite, de la ville de Ramsès, les Israélites se mirent en route pour Soukoth; ils étaient environ 600 000 hommes, sans compter leur famille. Une foule de gens d'origines diverses partirent en même temps qu'eux. Les moutons, chèvres et bœufs formaient des troupeaux considérables. Pour cuire la pâte à pain qu'ils avaient emportée d'Égypte, ils confectionnèrent des galettes plates; en effet, ils avaient été expulsés d'Égypte sans attendre que la pâte lève et sans prendre de provisions de voyage. Le peuple d'Israël avait séjourné 430 ans en Égypte. Au bout de ces 430 ans, en ce jour mémorable, le peuple du Seigneur sortit d'Égypte en bon ordre. De même que le Seigneur veilla cette nuit-là pour faire sortir son peuple d'Égypte, de même, de génération en génération, les Israélites veillent cette nuit-là, car elle est pour le Seigneur. Le Seigneur dit encore à Moïse et à Aaron: « Voici les instructions pour la fête de la Pâque: Aucun étranger ne participera au repas. Un esclave qu'on a acheté ne pourra participer au repas qu'après avoir été circoncis. Un résident étranger ou un ouvrier salarié ne participeront pas au repas. On mangera la viande à l'intérieur de la maison; tu ne l'emporteras pas à l'extérieur. On ne brisera pas les os de l'animal. Tous les membres de la communauté d'Israël célèbreront cette fête. Si un immigré installé chez vous désire célébrer la Pâque en l'honneur du Seigneur, la condition sera que tous les hommes et les garçons de sa famille soient circoncis. Ensuite il participera à la célébration, comme un membre du peuple. Aucun individu incirconcis ne participera au repas. Les mêmes instructions s'appliqueront aux membres du peuple et aux immigrés installés dans votre pays. » Tous les Israélites firent ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse et à Aaron. En ce jour précis, le Seigneur fit sortir les Israélites d'Égypte en bon ordre. Le Seigneur adressa la parole à Moïse et lui dit: « Réserve-moi tout premier-né en Israël, car le premier garçon d'une femme et le premier petit d'un animal m'appartiennent. » Moïse dit au peuple: « Souvenez-vous de ce jour-ci! Grâce à sa puissance irrésistible, le Seigneur vous a fait sortir d'Égypte où vous étiez esclaves. Lorsque vous célébrerez cet événement, vous ne mangerez pas de pain qui a levé. Vous vous êtes mis en route un jour du mois d'Abib. Vous accomplirez donc tout ceci au même mois, chaque année, quand le Seigneur vous aura fait entrer dans le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Hivites et des Jébusites. C'est le pays qu'il a juré à vos ancêtres de vous donner, une contrée qui ruisselle de lait et de miel. Pendant sept jours, tu mangeras du pain sans levain, et le septième jour, ce sera une fête en l'honneur du Seigneur. Durant ces jours-là, on ne mangera pas de pain contenant du levain; dans tout ton territoire on ne devra trouver chez vous ni pain qui a levé, ni levain. Au cours de cette fête, tu donneras cette explication à tes enfants: “C'est à cause de ce que le Seigneur a fait pour moi, lorsque j'ai quitté l'Égypte.” Cette célébration sera pour toi un rappel, comme une marque sur ton bras ou sur ton front. Elle te rappellera de proclamer l'enseignement du Seigneur, car c'est lui qui t'a fait sortir d'Égypte grâce à sa puissance irrésistible. D'année en année, tu observeras cette réglementation, à la date fixée. » Moïse poursuivit: « Lorsque le Seigneur t'aura conduit dans le pays de Canaan et qu'il te l'aura donné, comme il l'a promis à tes ancêtres et à toi-même, tu lui offriras tous les fils premiers-nés. Tout premier-né mâle de tes bêtes lui appartient. Toutefois s'il s'agit du premier petit d'une ânesse, tu le remplaceras par un agneau ou un chevreau, ou bien tu le tueras en lui brisant la nuque. Quant aux garçons premiers-nés de ton peuple, tu les rachèteras. Lorsque tes enfants, dans l'avenir, te demanderont: “Pourquoi fait-on cela?”, tu leur répondras: “Grâce à sa puissance irrésistible, le Seigneur nous a fait sortir d'Égypte où nous étions esclaves. Le pharaon refusait obstinément de nous laisser partir; alors le Seigneur fit mourir tous les premiers-nés d'Égypte, aussi bien chez les êtres humains que chez les animaux. Voilà pourquoi j'offre en sacrifice au Seigneur tout premier-né mâle d'une bête, mais je rachète tout garçon premier-né.” Ces sacrifices seront pour toi un rappel, comme une marque sur ton bras ou sur ton front. Ils vous rappelleront que le Seigneur nous a fait sortir d'Égypte grâce à sa puissance irrésistible. » Lorsque le pharaon laissa partir les Israélites, Dieu ne leur fit pas prendre le chemin du pays des Philistins, bien que ce soit le plus direct. Il craignait en effet que le peuple, effrayé par les combats à livrer, ne change d'avis et revienne en Égypte. Il leur fit faire un détour à travers le désert, vers la mer des Roseaux. Les Israélites quittèrent l'Égypte bien équipés. Moïse emportait les ossements de Joseph, car celui-ci avait dit à ses frères: « Dieu vous viendra certainement en aide. Jurez-moi d'emporter alors mes ossements avec vous. » Les Israélites quittèrent Soukoth et installèrent leur camp à Étam, en bordure du désert. Le Seigneur les précédait, de jour dans une colonne de nuée pour les guider le long du chemin, et de nuit dans une colonne de feu pour les éclairer; les Israélites pouvaient ainsi marcher jour et nuit. La colonne de nuée, pendant le jour, et la colonne de feu, pendant la nuit, ne cessèrent jamais de les précéder. Le Seigneur dit à Moïse: « Ordonne aux Israélites de revenir camper près de Pi-Hahiroth, entre Migdol et la mer. C'est là que vous installerez votre camp, en face de Baal-Sefon, près de la mer. Le pharaon pensera que vous errez tout affolés dans cette région, prisonniers du désert. Je le pousserai à s'entêter et il vous poursuivra. Alors je manifesterai ma gloire en l'écrasant, lui et toutes ses troupes. Ainsi les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur. » Les Israélites agirent selon ces instructions. Lorsqu'on annonça au pharaon et à son entourage que les Israélites avaient quitté le pays, ils changèrent d'idée à leur sujet et se dirent: « Qu'avons-nous fait là? Pourquoi avons-nous laissé les Israélites s'en aller, au lieu de les garder comme esclaves? » Le pharaon fit atteler son char et partit avec son armée; il avait avec lui tous les chars d'Égypte, dont les 600 meilleurs, chacun avec son équipage complet. Le Seigneur poussa le pharaon, roi d'Égypte, à poursuivre avec obstination les Israélites, au moment où ceux-ci quittaient le pays comme s'ils étaient déjà libres. L'armée égyptienne, avec tous ses chevaux, ses chars et ses cavaliers, poursuivit donc les Israélites et les rattrapa près de Pi-Hahiroth, en face de Baal-Sefon, là où ils campaient près de la mer. Les Israélites virent que les Égyptiens s'étaient mis en route pour les poursuivre et que, déjà, le pharaon arrivait. Ils eurent très peur, ils se mirent à appeler le Seigneur à grands cris et dirent à Moïse: « N'y avait-il pas assez de tombeaux en Égypte? Pourquoi nous as-tu emmenés mourir dans le désert? Pourquoi nous as-tu fait quitter l'Égypte? N'est-ce pas ce que nous te disions, quand nous étions encore là-bas: “Laisse-nous tranquilles; nous voulons servir les Égyptiens. Cela vaut mieux pour nous que de mourir dans le désert.” – N'ayez pas peur, répondit Moïse. Tenez bon et vous verrez comment le Seigneur interviendra aujourd'hui pour vous sauver. En effet, ces Égyptiens que vous voyez aujourd'hui, vous ne les reverrez plus jamais. Le Seigneur combattra à votre place. Vous n'aurez pas à intervenir. » Le Seigneur dit à Moïse: « Pourquoi m'appelles-tu à l'aide? Dis aux Israélites de se mettre en route. Prends ton bâton en main et élève-le au-dessus de la mer; ouvre ainsi un passage dans la mer afin que les Israélites la traversent à pied sec. Quant à moi, je pousse les Égyptiens à s'entêter et à y pénétrer derrière vous. Je manifesterai alors ma gloire en écrasant le pharaon avec toutes ses troupes, ses chars et ses cavaliers. Les Égyptiens sauront que je suis le Seigneur, lorsque j'aurai manifesté ma gloire de cette manière. » L'ange de Dieu, qui auparavant précédait les Israélites, alla se placer derrière leur camp. De même, la colonne de nuée qui était devant eux passa derrière eux; elle se plaça entre le camp des Égyptiens et celui des Israélites. Cette nuée était obscure d'un côté, tandis que de l'autre elle éclairait la nuit. Ainsi les adversaires ne s'approchèrent pas les uns des autres de toute la nuit. Moïse étendit le bras au-dessus de la mer. Le Seigneur fit alors souffler un fort vent d'est durant toute la nuit pour refouler la mer et la mettre à sec. Les eaux se séparèrent et les Israélites traversèrent la mer à pied sec: de chaque côté d'eux, l'eau formait comme une muraille. Les Égyptiens les poursuivirent; tous les chevaux du pharaon, avec chars et cavaliers, pénétrèrent derrière eux dans la mer. Vers la fin de la nuit, le Seigneur, du milieu de la colonne de feu et de nuée, regarda l'armée égyptienne et la désorganisa. Il bloqua les roues des chars, qui n'avancèrent plus que difficilement. Alors les Égyptiens s'écrièrent: « Fuyons loin des Israélites, car le Seigneur combat avec eux contre nous! » Le Seigneur dit à Moïse: « Étends ton bras au-dessus de la mer, pour faire revenir l'eau sur les chars et les cavaliers égyptiens. » Moïse étendit son bras au-dessus de la mer et à l'aube, la mer reprit sa place habituelle. Les Égyptiens qui s'enfuyaient se trouvèrent soudain face à l'eau, et le Seigneur les y précipita. L'eau recouvrit tous les chars et les cavaliers des troupes du pharaon qui avaient poursuivi les Israélites dans la mer. Personne n'échappa. Quant aux Israélites, ils avaient traversé la mer à pied sec, l'eau formant comme une muraille de chaque côté d'eux. Ainsi, ce jour-là, le Seigneur délivra les Israélites du pouvoir des Égyptiens, et les Israélites purent voir les cadavres des Égyptiens sur le rivage de la mer. Les Israélites virent avec quelle puissance le Seigneur était intervenu contre l'Égypte. C'est pourquoi ils reconnurent son autorité; ils mirent leur confiance en lui et en son serviteur Moïse. Moïse et les Israélites chantèrent en l'honneur du Seigneur le cantique que voici: Je veux chanter en l'honneur du Seigneur: il a remporté une victoire éclatante, il a jeté à la mer chevaux et cavaliers! Ma force et mon chant, c'est le Seigneur, il est venu à mon secours. Il est mon Dieu, je le louerai; il est le Dieu de mon père, je proclamerai sa grandeur. Le Seigneur est le héros des combats; le Seigneur, c'est son nom! Il a jeté à la mer les chars et les troupes du pharaon; les meilleurs officiers égyptiens se sont noyés dans la mer des Roseaux. Les flots les ont recouverts et ils ont coulé au fond comme des pierres. Seigneur, quelle force dans ta main droite! C'est elle qui met tes ennemis en pièces. Que ta grandeur est impressionnante! Elle renverse tes adversaires. Si tu déchaînes le feu de ta colère, ils sont brûlés comme un tas de paille. Sous la violence de ton souffle les masses d'eau se sont amoncelées, les vagues se sont dressées comme un mur, les flots se sont figés au fond de la mer. L'ennemi avait dit: « Je les poursuivrai, je les rattraperai; je prendrai ma part de butin, plus que j'en désire. Je tirerai mon épée, je mettrai la main sur eux. » Mais toi, Seigneur, tu as soufflé, les flots les ont recouverts! Comme un bloc de plomb, ils ont coulé à pic au fond de la mer déchaînée. Seigneur, qui parmi les dieux est comparable à toi? Qui est comme toi, éclatant de sainteté, redoutable, digne de louanges, capable d'accomplir des prodiges? Un seul geste de ta main droite, et la terre a englouti nos poursuivants. Dans ta bonté, tu as conduit ce peuple que tu as délivré. Avec puissance, tu le conduis vers la demeure de ta sainteté. Les peuples voisins tremblent à cette nouvelle: les Philistins sont saisis d'angoisse, les chefs d'Édom sont plongés dans la crainte, les princes de Moab sont remplis d'effroi, les Cananéens perdent tout courage. Une terreur panique s'abat sur eux. Devant la puissance de ton intervention, ils demeurent paralysés, Seigneur, jusqu'à ce que ton peuple ait passé, ce peuple que tu as acquis. Maintenant tu le conduis sur ta montagne pour l'y installer, Seigneur. C'est le lieu que tu as préparé pour y habiter et y fonder toi-même ton sanctuaire. Seigneur, tu règneras pour toujours! Lorsque les chevaux, les chars et les cavaliers du pharaon avaient pénétré dans la mer, le Seigneur avait ramené les flots sur eux. Mais les Israélites, eux, avaient traversé la mer à pied sec. La prophétesse Miriam, sœur d'Aaron, prit son tambourin. Toutes les femmes d'Israël la suivirent en dansant au son des tambourins. Miriam reprenait devant elles le refrain: Chantez en l'honneur du Seigneur: il a remporté une victoire éclatante, il a jeté à la mer les chevaux et les cavaliers! Les Israélites, conduits par Moïse, quittèrent la mer des Roseaux et se dirigèrent vers le désert de Chour. Ils marchèrent trois jours dans le désert sans trouver d'eau. Lorsqu'ils arrivèrent à Mara, ils ne purent pas y boire l'eau qui s'y trouvait, car elle était amère. – De là vient le nom de Mara, qui signifie “amertume”. – Le peuple se mit à protester contre Moïse et à dire: « Qu'allons-nous boire? » Moïse implora le Seigneur, qui lui montra un morceau de bois. Moïse le jeta dans l'eau et l'eau devint buvable. C'est là que le Seigneur donna aux Israélites des lois et des règles de conduite, là aussi qu'il les mit à l'épreuve. Il leur dit: « Si tu écoutes vraiment ma voix, à moi, le Seigneur ton Dieu, en faisant ce que je considère comme juste, si tu écoutes mes commandements et si tu mets en pratique toutes mes lois, alors je ne t'infligerai aucune des maladies que j'ai infligées aux Égyptiens. En effet, je suis le Seigneur, celui qui te guérit. » Les Israélites arrivèrent ensuite à Élim. Il s'y trouvait douze sources d'eau et soixante-dix palmiers. Ils campèrent là, près de l'eau. Toute la communauté d'Israël quitta Élim; le quinzième jour du deuxième mois après la sortie d'Égypte, ils arrivèrent au désert de Sin, situé entre Élim et le mont Sinaï. Là, dans le désert, les Israélites se remirent à protester contre Moïse et Aaron. Ils disaient: « Si seulement le Seigneur nous avait fait mourir en Égypte, quand nous nous réunissions autour des marmites de viande et que nous avions assez à manger! Mais vous nous avez conduits dans ce désert pour nous y laisser tous mourir de faim! » Le Seigneur dit à Moïse: « Du haut des cieux, je ferai pleuvoir du pain sur vous. Chaque jour les gens iront ramasser leur ration de la journée. Je vous mettrai ainsi à l'épreuve pour savoir si vous marchez ou non selon mon enseignement. Le sixième jour, quand ils prépareront ce qu'ils auront ramassé, ils trouveront le double des autres jours. » Moïse et Aaron dirent à tous les Israélites: « Ce soir, vous saurez que c'est le Seigneur qui vous a fait sortir du pays d'Égypte. Au matin, vous verrez la gloire du Seigneur, car il vous a entendus protester contre lui; en effet qui sommes-nous pour que vous protestiez contre nous? » Moïse dit: « Si c'est le Seigneur qui vous donne de la viande le soir et qui vous rassasie de pain au matin, c'est donc lui qui entend vos protestations et en réalité, ce n'est pas nous que vous attaquez mais le Seigneur! » Puis Moïse ordonna à Aaron: « Dis à toute la communauté d'Israël de venir se présenter devant le Seigneur, car il les a entendus protester contre lui. » Pendant qu'Aaron parlait à la communauté, ils se tournèrent du côté du désert et, soudain, la gloire du Seigneur se manifesta dans la nuée. Le Seigneur dit à Moïse: « J'ai entendu les protestations des Israélites. Dis-leur ceci de ma part: “Ce soir vous mangerez de la viande, et demain matin vous aurez du pain en suffisance; ainsi vous saurez que moi, je suis le Seigneur votre Dieu.” » En effet, le soir, des cailles arrivèrent et se posèrent sur tout le camp; et le matin, tout autour du camp, il y avait une couche de rosée. Lorsque la rosée s'évapora, quelque chose de granuleux, fin comme du givre, restait par terre. Les Israélites le virent, mais ne savaient pas ce que c'était, et ils se demandèrent les uns aux autres: « Qu'est-ce que c'est? » Moïse leur répondit: « C'est le pain que le Seigneur vous donne à manger. Et voici ce que le Seigneur a ordonné: “Que chacun en ramasse la ration qui lui est nécessaire; vous en ramasserez environ quatre litres par personne, d'après le nombre de personnes vivant sous la même tente.” » Les Israélites agirent ainsi; ils en ramassèrent, les uns beaucoup, les autres peu. Mais lorsqu'ils en mesurèrent la quantité, ceux qui en avaient beaucoup n'en avaient pas trop, et ceux qui en avaient peu n'en manquaient pas. Chacun en avait la ration nécessaire. Moïse leur dit encore: « Que personne n'en mette de côté pour demain matin. » Mais certains n'écoutèrent pas et en conservèrent jusqu'au matin; la vermine s'y mit et rendit le tout infect. Moïse se mit en colère contre eux. Dès lors, chaque matin, ils en ramassèrent leur ration quotidienne. Quand le soleil devenait chaud, le reste fondait. Le sixième jour, ils en ramassèrent une double ration, environ huit litres par personne. Les chefs de la communauté allèrent l'annoncer à Moïse, qui leur dit: « C'est bien ce que le Seigneur a ordonné. Demain, c'est le sabbat, le jour de repos réservé pour le Seigneur. Cuisez ce que vous voulez cuire, faites bouillir ce que vous voulez bouillir, et gardez le surplus jusqu'à demain matin. » Ils en mirent donc de côté pour le lendemain, selon les instructions de Moïse, et il n'y eut ni puanteur ni vermine. « Mangez cela aujourd'hui, leur dit alors Moïse. Car aujourd'hui, c'est le sabbat en l'honneur du Seigneur; vous ne trouveriez rien dehors. En effet, pendant six jours, vous ramasserez de cette nourriture, mais le septième jour, le jour du sabbat, il n'y en aura pas. » Pourtant, le septième jour, certains Israélites sortirent du camp pour aller en ramasser, mais sans rien trouver. Le Seigneur dit à Moïse: « Allez-vous encore longtemps refuser d'obéir à mes commandements et à mes enseignements? Sachez-le bien, je vous ai donné le sabbat pour vous reposer, et voilà pourquoi je vous donne, le sixième jour, une ration de nourriture pour deux jours. Le septième jour, que chacun reste chez soi, que personne n'en sorte. » Ainsi le peuple d'Israël se reposa le septième jour. Les Israélites donnèrent à cette nourriture le nom de manne. Elle ressemblait à des graines de coriandre; elle était blanche et avait un goût de gâteau au miel. Moïse dit: « Voici ce qu'ordonne le Seigneur: “Remplissez de manne un récipient, afin d'en conserver pour vos descendants. Ainsi ils verront de quel pain je vous nourrissais dans le désert, quand je vous ai fait sortir d'Égypte.” » Puis Moïse dit à Aaron: « Prends donc une jarre à provision et mets-y une ration de manne. Puis dépose la jarre devant le Seigneur, afin de conserver un peu de manne pour vos descendants. » Comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse, Aaron déposa la jarre devant le document de l'alliance, pour qu'on l'y conserve. Les Israélites mangèrent de la manne pendant quarante ans, jusqu'à leur arrivée dans un pays habité, c'est-à-dire jusqu'à ce qu'ils aient franchi la frontière du pays de Canaan. – La ration de manne, quatre litres environ, représentait le dixième de l'unité de mesure habituelle. – Sur l'ordre du Seigneur, toute la communauté d'Israël quitta le désert de Sin et se rendit par étapes à Refidim, où ils installèrent leur camp. Ils n'y trouvèrent pas d'eau à boire, de sorte qu'ils cherchèrent querelle à Moïse et dirent: « Donnez-nous de l'eau à boire! » Moïse leur demanda: « Pourquoi me cherchez-vous querelle? Pourquoi mettez-vous ainsi le Seigneur à l'épreuve? » Assoiffés, les gens se mirent à protester contre Moïse en disant: « Pourquoi nous as-tu fait quitter l'Égypte? Est-ce pour nous faire mourir de soif ici, avec nos enfants et nos troupeaux? » Moïse implora le secours du Seigneur: « Que dois-je faire pour ce peuple? demanda-t-il. Encore un peu et ils me lanceront des pierres! » Le Seigneur lui répondit: « Passe devant le peuple, accompagné de quelques-uns des anciens d'Israël. Tu t'avanceras en tenant à la main le bâton avec lequel tu as frappé le Nil. Moi, je me tiendrai là, devant toi, sur un rocher du mont Horeb; tu frapperas ce rocher, il en sortira de l'eau et les gens pourront boire. » Moïse obéit à cet ordre, sous le regard des anciens. On a appelé cet endroit Massa et Meriba – ce qui signifie “épreuve” et “querelle” – parce que les Israélites avaient cherché querelle à Moïse et avaient mis le Seigneur à l'épreuve, en demandant: “Le Seigneur est-il parmi nous, oui ou non?” Les Amalécites vinrent attaquer les Israélites à Refidim. Moïse dit à Josué: « Choisis des hommes capables de nous défendre et combats les Amalécites. Demain je me tiendrai au sommet de la colline, avec le bâton de Dieu à la main. » Josué partit combattre les Amalécites, comme Moïse le lui avait ordonné, tandis que Moïse, Aaron et Hour se postaient au sommet de la colline. Tant que Moïse tenait un bras levé, les Israélites étaient les plus forts, mais quand il le laissait retomber, les Amalécites l'emportaient. Lorsque les deux bras de Moïse furent lourds de fatigue, Aaron et Hour prirent une pierre et la placèrent près de Moïse. Moïse s'y assit. Aaron et Hour, chacun d'un côté, lui soutinrent les bras, qui restèrent ainsi fermement levés jusqu'au coucher du soleil. Josué remporta une victoire complète sur l'armée amalécite. Le Seigneur dit à Moïse: « Mets tout cela par écrit, pour qu'on s'en souvienne. Et dis à Josué que j'exterminerai les Amalécites, de telle sorte que personne sur terre ne se souviendra d'eux. » Moïse construisit un autel, auquel il donna un nom signifiant “Le Seigneur est mon étendard”. Il déclara: « Puisque les Amalécites ont osé lever la main contre le trône du Seigneur, le Seigneur sera toujours en guerre contre eux. » Jéthro, prêtre de Madian et beau-père de Moïse, entendit parler de tout ce que le Seigneur Dieu avait fait pour Moïse et pour Israël, son peuple; il apprit comment le Seigneur les avait fait sortir d'Égypte. Jéthro avait avec lui sa fille Séfora, femme de Moïse, que celui-ci lui avait renvoyée précédemment, ainsi que les deux fils de Séfora. Moïse avait appelé l'aîné Guerchom – ce qui signifie “immigré-là” – en disant: « Je suis devenu un immigré dans un pays étranger »; quant au cadet, il l'avait nommé Éliézer – “mon Dieu me secourt” – en disant: « Le Dieu de mon père m'a secouru en me protégeant des attaques du pharaon. » Jéthro partit avec les fils et la femme de Moïse et rejoignit celui-ci dans le désert proche de la montagne de Dieu, là où il avait installé son camp. Jéthro se fit annoncer à Moïse en ces termes: « Je suis ton beau-père; je viens te trouver, accompagné de ta femme et de ses deux fils. » Moïse vint à sa rencontre, s'inclina profondément devant lui, puis l'embrassa. Après avoir échangé des nouvelles de leur santé, ils entrèrent dans la tente de Moïse. Moïse raconta à son beau-père comment le Seigneur avait traité le pharaon et les Égyptiens, à cause d'Israël, et comment il avait délivré le peuple des difficultés rencontrées en chemin. Jéthro se réjouit de tout le bien que le Seigneur avait fait aux Israélites en les libérant de la domination des Égyptiens, et il s'écria: « Béni soit le Seigneur, qui vous a délivrés de la domination du pharaon et des Égyptiens! Je reconnais maintenant que le Seigneur est plus grand que tous les autres dieux: il l'a montré lorsque les Égyptiens tyrannisaient les Israélites. » Jéthro offrit à Dieu un sacrifice complet et des sacrifices de paix. Alors Aaron et tous les anciens d'Israël vinrent en compagnie du beau-père de Moïse prendre part au repas, en présence de Dieu. Le lendemain, Moïse prit place pour juger les querelles du peuple. Du matin au soir des gens attendirent pour se présenter devant lui. Lorsque son beau-père vit tout ce qu'il avait à faire pour le peuple, il lui dit: « Pourquoi procèdes-tu ainsi? Pourquoi fais-tu ce travail tout seul, en obligeant les gens à attendre debout, du matin au soir, le moment de se présenter devant toi? – Ces gens viennent à moi pour consulter Dieu, répondit Moïse. Lorsqu'ils ont une dispute à régler, ils viennent me trouver: je tranche le cas qui les oppose et je leur fais connaître les décrets et les enseignements de Dieu. » Son beau-père reprit: « Ta façon de faire n'est pas la bonne! Tu vas t'épuiser complètement, toi et ceux qui viennent te consulter. Cette tâche est vraiment trop lourde pour toi, tu ne peux pas l'accomplir seul! Écoute donc ce que je te conseille, et que Dieu soit avec toi: Ton rôle consiste à représenter le peuple devant Dieu pour lui présenter les affaires difficiles; Explique-leur les décrets et les enseignements de Dieu, indique-leur la conduite à tenir, comment agir. Pour le reste, choisis parmi le peuple des hommes de valeur, pleins de respect pour Dieu, aimant la vérité et incorruptibles; tu les désigneras comme responsables, à la tête de groupes de mille, de cent, de cinquante ou de dix personnes. Ce sont eux qui siégeront chaque jour pour juger les querelles du peuple; ils te soumettront les affaires importantes, mais ils régleront eux-mêmes les causes mineures. De cette manière tu allègeras ta tâche, puisqu'ils en partageront la responsabilité avec toi. Si tu fais cela – et si c'est bien ce que Dieu t'ordonne –, tu ne t'épuiseras pas; et de leur côté tous ces gens rentreront chez eux en paix. » Moïse suivit les conseils de son beau-père: il choisit parmi les Israélites des hommes de valeur et les désigna comme responsables du peuple, à la tête de groupes de mille, de cent, de cinquante ou de dix personnes. Ils devaient siéger chaque jour pour juger les querelles du peuple; ils soumettaient à Moïse les affaires difficiles, mais réglaient eux-mêmes les causes mineures. Moïse prit congé de son beau-père, qui s'en retourna dans son pays. Moïse gravit la montagne pour rencontrer Dieu. Du sommet, le Seigneur appela Moïse et lui dit: « Voici ce que tu déclareras aux descendants de Jacob, les Israélites: “Vous avez vu comment j'ai traité les Égyptiens; vous avez vu comment je vous ai amenés ici, près de moi; je vous ai portés comme un aigle porte ses petits sur son dos. Maintenant, si vous écoutez bien ce que je vous dis et si vous respectez mon alliance, vous serez pour moi un peuple particulièrement précieux parmi tous les peuples. En effet toute la terre m'appartient, et vous serez pour moi un royaume de prêtres, un peuple qui m'appartient.” Voilà ce que tu diras aux Israélites. » Moïse revint au camp, convoqua les anciens d'Israël et leur communiqua tout ce que le Seigneur lui avait ordonné. Tout le peuple, unanime, s'écria: « Nous ferons tout ce qu'ordonne le Seigneur. » Moïse rapporta leur réponse au Seigneur. Alors le Seigneur lui déclara: « Je vais venir jusqu'à toi, caché dans une épaisse nuée, afin que les Israélites m'entendent parler avec toi et qu'ils aient confiance en toi pour toujours. » Moïse répéta au Seigneur la réponse du peuple. Le Seigneur dit encore à Moïse: « Retourne vers le peuple et dis-leur de se purifier aujourd'hui et demain. Qu'ils lavent aussi leurs vêtements. Qu'ils se tiennent prêts pour le troisième jour, car ce jour-là, je descendrai sur le mont Sinaï à la vue de tous. Tu fixeras des limites au peuple, autour de la montagne et tu leur diras: “Gardez-vous de gravir cette montagne ou même de vous en approcher. Toute personne qui s'en approchera sera mise à mort. Qu'il s'agisse d'un être humain ou d'un animal, on ne le laissera pas vivre. On ne le touchera pas, mais on le tuera en lui lançant des pierres ou des flèches. C'est seulement quand la trompette sonnera que certains pourront monter sur la montagne.” » Moïse redescendit vers le peuple. Il les fit se purifier et ils lavèrent leurs vêtements. Puis il leur dit: « Tenez-vous prêts pour après-demain. Abstenez-vous de relations sexuelles avec vos femmes. » Le troisième jour, dès l'aube, il y eut sur la montagne des coups de tonnerre, des éclairs et une épaisse nuée. On entendit aussi un puissant son de trompette. Dans le camp, tout le monde tremblait de peur. Moïse les fit sortir du camp pour s'approcher de Dieu. Ils s'arrêtèrent au pied de la montagne. Le Sinaï était tout fumant, parce que le Seigneur y était descendu dans le feu; la nuée s'élevait comme celle d'une fournaise, et toute la montagne tremblait. Le son de la trompette devint de plus en plus puissant. Quand Moïse parlait, Dieu lui répondait dans le tonnerre. Le Seigneur descendit au sommet du Sinaï, d'où il appela Moïse, et Moïse y monta. Le Seigneur lui dit: « Avertis le peuple de ne pas se précipiter pour me voir. Sinon beaucoup d'entre eux mourraient. Même les prêtres, qui peuvent pourtant s'approcher de moi, doivent se purifier, de peur que je n'intervienne contre eux. » Moïse lui répondit: « Le peuple ne peut pas monter sur le Sinaï; toi-même tu nous as ordonné de fixer des limites autour de la montagne et d'en tenir tout le monde à distance. » Alors le Seigneur ordonna à Moïse: « Retourne au camp, puis tu remonteras avec Aaron. Mais que les prêtres et le peuple ne se précipitent pas pour monter vers moi, de peur que je n'intervienne contre eux. » Moïse redescendit donc vers le peuple et leur parla. Voici les paroles que Dieu adressa à Israël: « Je suis le Seigneur ton Dieu, c'est moi qui t'ai fait sortir d'Égypte où tu étais esclave. Tu n'adoreras pas d'autres dieux que moi. Tu ne te fabriqueras aucune idole, aucune représentation de ce qui est dans les cieux, sur la terre ou dans l'eau sous la terre; tu ne te prosterneras pas devant des statues de ce genre, tu ne les adoreras pas. En effet, je suis le Seigneur ton Dieu, un Dieu exclusif. Je punis la faute de ceux qui me détestent, j'interviens contre eux et leurs descendants, jusqu'à la troisième ou la quatrième génération; mais je traite avec bonté pendant mille générations ceux qui m'aiment et obéissent à mes commandements. Tu ne prononceras pas mon nom de manière abusive, car moi, le Seigneur ton Dieu, je tiens pour coupable celui qui agit ainsi. Souviens-toi du jour du sabbat pour me le réserver. Tu as six jours pour travailler et faire tout ton ouvrage. Le septième jour, c'est le sabbat qui m'est réservé, à moi, le Seigneur ton Dieu; tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni tes serviteurs ou servantes, ni ton bétail, ni l'immigré qui réside chez toi. Car en six jours j'ai créé les cieux, la terre, la mer et tout ce qu'ils contiennent, puis je me suis reposé le septième jour. C'est pourquoi moi, le Seigneur, j'ai béni le jour du sabbat et je veux qu'il me soit réservé. Respecte ton père et ta mère, afin de jouir d'une longue vie dans le pays que moi, le Seigneur ton Dieu, je te donne. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne prononceras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras rien de ce qui appartient à ton prochain, ni sa maison, ni sa femme, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne. » Tout le peuple entendit les coups de tonnerre et le son de la trompette, tous virent les éclairs et la montagne fumante; ils se mirent à trembler de peur et se tinrent à distance. Ils dirent à Moïse: « Parle-nous toi-même, et nous t'écouterons; mais que Dieu ne nous parle pas directement, sinon nous mourrons! » Moïse leur répondit: « Ne craignez rien! Si Dieu s'est approché de vous, c'est pour vous mettre à l'épreuve; il veut que vous reconnaissiez son autorité et que vous ne commettiez pas de péché. » Le peuple resta donc à distance, tandis que Moïse s'approchait de l'épaisse nuée où se tenait Dieu. Le Seigneur dit à Moïse: « Voici ce que tu transmettras de ma part aux Israélites: Vous l'avez vu, c'est du haut des cieux que je me suis adressé à vous. Vous ne vous fabriquerez pas d'idoles en argent ou en or, pour adorer d'autres dieux à côté de moi. Tu me construiras un autel de terre, sur lequel tu m'offriras tes moutons, tes chèvres et tes bœufs en sacrifices complets ou en sacrifices de paix. Et en tout lieu où je manifesterai ma présence, je viendrai te bénir. Si tu me construis un autel de pierres, ne le fais pas en pierres de taille, car en taillant les pierres au ciseau, tu les rendrais impropres à un usage pour Dieu. Tu ne me construiras pas un autel auquel on accède par des marches, afin que l'on n'aperçoive pas d'en bas la nudité de celui qui y monterait. » Le Seigneur ajouta: « Voici d'autres règles que tu exposeras aux Israélites: Quand tu achèteras un esclave hébreu, il sera esclave pour six ans; la septième année il pourra s'en aller librement sans rien devoir à personne. S'il était célibataire quand il est devenu esclave, il s'en ira seul; s'il était marié, sa femme s'en ira avec lui. Si c'est son maître qui lui donne une femme, et que celle-ci mette au monde des enfants, garçons ou filles, la femme et les enfants resteront propriété du maître, et l'homme s'en ira seul. Si par contre l'homme déclare aimer son maître, sa femme et ses enfants, et ne désire pas les quitter pour être libre, le maître en prendra Dieu à témoin; il placera l'homme contre la porte ou contre le montant de porte de sa maison, et là, il lui percera l'oreille au moyen d'un poinçon. Dès lors l'homme sera pour toujours à son service. Quand un homme vendra sa fille comme esclave, celle-ci ne retrouvera pas sa liberté dans les mêmes conditions que les hommes esclaves. Si son maître l'a achetée pour en faire une de ses femmes, puis s'en désintéresse, il doit laisser le père la racheter; il n'a pas le droit de la vendre à des étrangers: ce serait une trahison. S'il l'a achetée pour la donner à son fils, il la traitera selon le droit applicable aux filles. Si le maître prend une autre femme, il ne diminuera en rien ce qu'il doit à la première, en matière de nourriture, de vêtements ou de relations conjugales. S'il ne lui donne pas satisfaction dans ces trois domaines, elle reprendra sa liberté sans rien devoir à personne. Celui qui frappe et tue un être humain sera mis à mort. Toutefois si ce n'était pas planifié, il s'agit d'un accident que Dieu n'a pas empêché; l'auteur de l'accident se réfugiera dans un endroit que je vous indiquerai. Par contre, si dans un geste de haine un homme en tue un autre, par ruse, vous l'arrêterez pour le mettre à mort, même s'il s'est réfugié près de mon autel. Celui qui frappe son père ou sa mère sera mis à mort. Celui qui enlève une personne sera mis à mort, qu'il ait vendu sa victime ou qu'on la trouve encore chez lui. Celui qui maudit son père ou sa mère sera mis à mort. Supposons que, au cours d'une dispute, un homme en frappe un autre du poing ou avec une pierre, et que la victime ne meure pas mais qu'elle soit dans l'obligation de garder le lit; si elle est de nouveau capable de se lever et de se promener dehors, avec une canne, celui qui a frappé ne sera pas condamné, à condition de dédommager la victime pour son temps d'immobilisation et de payer les frais pour sa guérison. Si quelqu'un, à coups de bâton, bat à mort son esclave, homme ou femme, il sera puni. Toutefois si la victime survit un jour ou deux, il ne sera pas puni, car elle était sa propriété. Si, au cours d'une dispute entre hommes, une femme enceinte est heurtée et que cela provoque un accouchement prématuré, mais sans conséquence grave pour la femme, le coupable devra payer, après arbitrage, l'indemnité réclamée par le mari. Mais s'il en résulte une conséquence grave pour la femme, le coupable sera puni: vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied, brûlure pour brûlure, blessure pour blessure, coup pour coup. Si quelqu'un frappe son esclave, homme ou femme, et lui crève un œil, il accordera la liberté à la victime, en compensation de son œil. S'il lui casse une dent, il lui accordera de même la liberté, en compensation de sa dent. Si un taureau tue à coups de cornes un homme ou une femme, on le mettra à mort en lui jetant des pierres. On n'en mangera pas la viande. Quant au propriétaire, il ne sera pas tenu pour responsable. Toutefois si le taureau avait déjà l'habitude de donner des coups de cornes et que le propriétaire, averti, ne l'ait pas surveillé, si l'animal cause la mort de quelqu'un, il sera tué à coups de pierres, et son propriétaire aussi sera mis à mort. Si l'on admet que le propriétaire puisse verser une rançon pour sauver sa vie, il paiera à titre de compensation la somme qu'on lui imposera. Si le taureau tue à coups de cornes un enfant, garçon ou fille, les mêmes mesures seront applicables. Si le taureau tue un esclave, homme ou femme, le propriétaire de l'animal versera trente pièces d'argent au maître de la victime, et le taureau sera tué à coups de pierres. Si un homme ouvre ou creuse une citerne, néglige de la recouvrir, et qu'un bœuf ou un âne tombe dedans, le propriétaire de la citerne versera une compensation en argent au propriétaire de l'animal. Mais dans ce cas, le cadavre de l'animal lui reviendra. Si le taureau de quelqu'un blesse à mort le taureau d'un autre homme, on vendra le taureau vivant, puis les deux propriétaires se partageront l'argent et l'animal mort. Toutefois si le taureau était déjà connu pour donner des coups de cornes et que le propriétaire ne l'ait pas surveillé, celui-ci remplacera le taureau mort par un vivant. Mais dans ce cas, le cadavre de l'animal lui reviendra en entier. Si un homme vole un bœuf, un mouton ou une chèvre, puis qu'il tue ou vende l'animal, il donnera cinq bœufs, ou quatre moutons, ou quatre chèvres comme compensation au propriétaire. Si un voleur est surpris la nuit en flagrant délit d'effraction et qu'il reçoive un coup mortel, on ne considérera pas cela comme un meurtre; mais si la chose arrive alors que le soleil est levé, c'est un meurtre. Si un voleur n'a pas les moyens d'indemniser sa victime, il sera vendu comme esclave. Si une bête volée, bœuf, âne, mouton ou chèvre, est retrouvée vivante chez le voleur, il restituera alors cette bête-là, plus une autre. Si un homme laisse son bétail brouter le champ ou la vigne d'un autre propriétaire, il donnera comme compensation les produits de son meilleur champ ou de sa meilleure vigne. Si un homme brûle des buissons épineux et que le feu s'étende à des gerbes de blé, à des épis mûrs ou même à du blé encore en herbe, en tant que responsable de l'incendie, il indemnisera le propriétaire. Si un homme reçoit en dépôt d'un autre de l'argent ou des objets de valeur, et qu'un voleur s'en empare dans sa maison, le voleur, s'il est retrouvé, remboursera le double. Si le voleur n'est pas retrouvé, celui qui a reçu le dépôt prendra Dieu à témoin et jurera qu'il ne s'est pas emparé lui-même des biens de l'autre. Dans tout conflit concernant un bœuf, un âne, un mouton ou une chèvre, un manteau ou n'importe quel objet perdu, les deux personnes revendiquant la propriété de l'animal ou de l'objet se présenteront devant Dieu: celle que Dieu déclarera coupable restituera le double à l'autre. Supposons qu'un homme confie à la garde de son voisin un âne, un bœuf, un mouton, une chèvre ou toute autre bête, et que la bête meure, se blesse ou soit enlevée par des pillards sans que personne en soit témoin; le voisin prêtera alors serment au nom du Seigneur et jurera qu'il ne s'est pas emparé lui-même du bien de l'autre. Le propriétaire de l'animal acceptera ce serment et le voisin n'aura pas de compensation à verser. Par contre, si le voisin s'est fait voler l'animal chez lui, il indemnisera le propriétaire. Si l'animal a été tué par une bête sauvage, le voisin en apportera les restes comme preuve, et dès lors, il n'aura rien à rembourser. Si un homme emprunte une bête à son voisin et que la bête se blesse ou meure en l'absence du propriétaire, l'emprunteur la remboursera. Par contre, si le propriétaire était présent, l'emprunteur n'aura rien à rembourser. Si la bête était prise en location, le prix de location sera considéré comme remboursement. Si un homme séduit une jeune fille vierge qui n'est pas encore fiancée et qu'il couche avec elle, il devra l'épouser, en remettant au père le cadeau traditionnel. Si le père refuse de la lui accorder, le séducteur lui versera quand même l'équivalent en argent du cadeau traditionnel remis quand on épouse une jeune fille. Tu ne laisseras pas vivre une femme qui pratique la sorcellerie. Celui qui s'accouple à un animal sera mis à mort. Celui qui offre des sacrifices à d'autres dieux au lieu d'en offrir seulement au Seigneur sera mis à mort. Tu ne maltraiteras pas et tu n'exploiteras pas les immigrés installés chez vous; rappelez-vous que vous étiez aussi des immigrés en Égypte. N'opprimez pas non plus les veuves ni les orphelins. Si tu les opprimes, ils m'appelleront à leur secours, et je t'assure que j'entendrai leur appel. Je me mettrai en colère et je vous ferai mourir par l'épée; alors ce seront vos femmes qui deviendront veuves et vos enfants orphelins. Si tu prêtes de l'argent à un autre Israélite pauvre, n'agis pas comme les autres créanciers, ne lui réclame pas d'intérêts. Si tu prends en gage le manteau de quelqu'un, rends-le-lui avant le coucher du soleil, car il n'a que cela pour se couvrir et protéger son corps. S'il en est privé, dans quoi s'enveloppera-t-il pour se coucher? Il m'appellera au secours et je l'écouterai, car je suis un Dieu bienveillant. Tu n'insulteras pas Dieu, et tu ne maudiras pas le chef de votre peuple. Tu m'apporteras sans retard la part qui me revient de tes moissons et de tes vendanges. Tu mettras à part pour moi l'aîné de tes fils. En ce qui concerne le premier petit d'une vache, d'une brebis ou d'une chèvre, tu le laisseras pendant sept jours auprès de sa mère; le huitième jour, offre-le-moi en sacrifice. Vous m'appartiendrez sans restriction. Ne consommez pas la viande d'un animal qui a été déchiré par des bêtes sauvages; jetez-la aux chiens. Tu ne propageras pas de fausses rumeurs, et tu ne porteras pas de faux témoignage en faveur de malfaiteurs. Ne te laisse pas entraîner par une majorité à faire ce qui est mal; dans un procès, ne témoigne pas sous l'influence de la majorité, si elle cherche à fausser le cours de la justice. Ne favorise personne lors d'un procès, même pas un pauvre. Si tu rencontres le bœuf ou l'âne égaré de ton ennemi, ramène-le-lui. Si tu aperçois son âne effondré sous la charge qu'il porte, ne l'abandonne pas; aide plutôt ton ennemi à remettre la bête sur ses pattes. Ne fausse pas le cours de la justice, même si c'est un pauvre qui s'adresse à toi lors d'un procès. Ne prête pas l'oreille à des propos mensongers. Ne condamne pas à mort quelqu'un d'innocent ou d'honnête, car je ne tiens pas pour innocent celui qui commet une telle injustice. Ne te laisse pas corrompre par des cadeaux, car les cadeaux rendent aveugles même les plus clairvoyants et pervertissent les décisions des gens honnêtes. N'opprime pas les immigrés installés chez toi. Vous savez bien ce qu'ils éprouvent, puisque vous avez été vous-mêmes des immigrés en Égypte. Pendant six années successives, tu sèmeras dans tes terres et tu en récolteras les produits; mais la septième année, tu laisseras le sol complètement en repos. Les membres du peuple qui sont dans le besoin y trouveront de quoi se nourrir, puis les animaux sauvages mangeront le reste. Tu agiras de même avec tes vignes et tes oliviers. Tu as six jours dans la semaine pour accomplir ton ouvrage, mais le septième jour, tu cesseras toute activité, afin que ton bœuf et ton âne se reposent, et que les serviteurs et les immigrés reprennent leur souffle. Observez exactement ce que je vous ai ordonné. Veillez particulièrement à ne jamais invoquer d'autres dieux; on ne vous entendra même pas mentionner leurs noms. Chaque année tu célébreras trois fêtes en mon honneur. La première fête que tu célébreras sera celle des Pains sans levain: durant les sept jours fixés du mois d'Abib, tu mangeras du pain sans levain, comme je te l'ai ordonné. C'est en effet au cours de ce mois-là que tu as quitté l'Égypte. Tu ne viendras pas devant moi les mains vides. Tu célébreras ensuite la fête des Moissons, au moment où vous moissonnez les premiers produits des champs que vous cultivez. Et en automne, à la fin de l'année, tu célébreras la fête de la Récolte, lorsque tu auras fini de récolter les produits de tes plantations. Ainsi chaque année, tous les hommes de ton peuple viendront se présenter trois fois devant moi, le maître, le Seigneur. Tu ne m'apporteras pas d'offrande contenant du levain pour accompagner des sacrifices d'animaux. Tu ne garderas pas la graisse des sacrifices du soir jusqu'au lendemain matin. Tu apporteras les premiers produits de votre terre à la maison du Seigneur ton Dieu. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. Je vais envoyer un ange qui te précédera et te protégera le long du chemin; il te conduira dans le pays que je t'ai préparé. Prends bien soin d'écouter sa voix, de ne pas te montrer insoumis; il ne supporterait pas ta révolte, car il agit en mon nom. Si tu écoutes vraiment ma voix, si tu accomplis avec exactitude ce que je t'ordonne, je serai l'ennemi de tes ennemis et l'adversaire de tes adversaires. Lorsque mon ange te précédera pour te conduire chez les Amorites, les Hittites, les Perizites, les Cananéens, les Hivites et les Jébusites, je détruirai ces peuples. Mais tu ne te prosterneras pas devant leurs dieux pour les adorer, ni imiter leurs cérémonies. Au contraire tu détruiras les statues de ces dieux et tu briseras leurs pierres dressées; et c'est moi seul, le Seigneur votre Dieu, que vous adorerez. Alors je vous bénirai en t'accordant la nourriture et la boisson, et en te préservant des maladies. Dans ton pays, il n'y aura plus de fausse couche ou de femme souffrant de stérilité, et je t'accorderai de vivre longtemps. À la nouvelle de ton approche, les populations seront terrifiées; tous les peuples chez qui tu pénétreras seront mis en déroute et tes ennemis tourneront tous le dos pour s'enfuir. J'enverrai aussi devant toi des frelons qui mettront en fuite les Hivites, les Cananéens et les Hittites, avant même ton arrivée. Cependant je ne ferai pas fuir tous ces peuples devant toi la même année; s'il en était ainsi, le pays deviendrait un désert où les bêtes sauvages se multiplieraient à tes dépens. Je chasserai tes ennemis peu à peu, au fur et à mesure que tu deviendras plus nombreux et que tu occuperas le pays. Finalement ton territoire s'étendra de la mer des Roseaux à la mer Méditerranée et du désert du Sinaï à l'Euphrate, car je livrerai en ton pouvoir les habitants de ces régions, afin que tu les chasses. Tu ne concluras aucune alliance avec eux ou avec leurs dieux. Tu ne leur permettras pas de demeurer dans ton pays de peur qu'ils ne t'entraînent à commettre des fautes contre moi. En effet, si tu adorais leurs dieux, tu serais pris au piège de l'idolâtrie. » Le Seigneur dit à Moïse: « Monte vers moi sur la montagne avec Aaron, Nadab, Abihou et soixante-dix des anciens d'Israël. Lorsque vous serez encore à bonne distance, vous vous inclinerez jusqu'à terre. Moïse seul s'approchera du Seigneur. Les autres ne s'approcheront pas et le peuple ne montera pas sur la montagne avec vous. » Moïse alla rapporter aux Israélites tout ce que le Seigneur lui avait dit et ordonné. Ils répondirent d'une seule voix: « Nous mettrons en pratique toutes les paroles du Seigneur. » Moïse écrivit tout ce que le Seigneur lui avait communiqué. Le lendemain, il se leva de bonne heure, construisit un autel au pied de la montagne et dressa douze pierres, une pour chaque tribu d'Israël. Il chargea des jeunes Israélites de présenter au Seigneur des sacrifices complets et de lui offrir des taureaux en sacrifices de paix. Il mit la moitié du sang des victimes dans des vases et répandit l'autre moitié sur l'autel. Il prit ensuite le livre de l'alliance et le lut à haute voix devant le peuple. Les Israélites dirent: « Nous mettrons en pratique et nous écouterons tout ce que le Seigneur a dit. » Moïse prit alors le sang des vases, en aspergea les Israélites et dit: « Ce sang confirme l'alliance que le Seigneur a conclue avec vous, en vous donnant tous ces commandements. » Après cela, Moïse monta sur la montagne avec Aaron, Nadab, Abihou et les soixante-dix anciens d'Israël. Ils virent le Dieu d'Israël. Sous ses pieds, il y avait une sorte de plate-forme de saphir, d'un bleu pur comme les cieux. Dieu ne fit aucun mal à ces notables israélites; ils le contemplèrent, puis ils mangèrent et burent. Le Seigneur dit à Moïse: « Monte auprès de moi sur la montagne, et tiens-toi là. Je veux te donner les tablettes de pierre sur lesquelles j'ai écrit l'enseignement et la Loi, pour que tu les enseignes aux Israélites. » Moïse, accompagné de son lieutenant Josué, monta sur la montagne de Dieu, après avoir dit aux anciens: « Attendez-nous ici jusqu'à notre retour. Aaron et Hour restent avec vous; si quelqu'un a un problème à régler, qu'il s'adresse à eux. » Pendant que Moïse gravissait la montagne, la nuée la recouvrit. La gloire du Seigneur se posa sur le Sinaï et une nuée couvrit la montagne pendant six jours. Le septième jour, le Seigneur appela Moïse du milieu de la nuée. Aux yeux des Israélites, la vision de la gloire de Dieu apparaissait comme un feu qui dévorait le haut de la montagne. Mais Moïse pénétra dans la nuée, continua à monter et resta sur la montagne quarante jours et quarante nuits. Le Seigneur dit à Moïse: « Dis aux Israélites de recueillir pour moi une contribution: on la recueillera auprès de tous ceux qui l'offriront de bon cœur. Voici en quoi consisteront les dons: de l'or, de l'argent, du bronze, de la laine teinte en violet, rouge ou écarlate, du lin fin, de la laine de chèvre, des peaux de béliers teintes en rouge, du cuir solide, du bois d'acacia, de l'huile d'éclairage, des essences aromatiques pour l'huile d'onction et le parfum à brûler, des pierres de cornaline, et d'autres pierres précieuses pour l'éfod et le pectoral du grand-prêtre. Les Israélites me confectionneront un sanctuaire pour que j'habite au milieu d'eux. Vous fabriquerez la demeure et tous les objets qu'elle contient conformément au plan et aux modèles que je te montrerai. On fabriquera un coffre, en bois d'acacia. Il mesurera cent vingt-cinq centimètres de long, soixante-quinze centimètres de large et soixante-quinze centimètres de haut. Tu le recouvriras d'or pur, à l'intérieur comme à l'extérieur, et tu appliqueras tout autour une bordure d'or. Tu façonneras quatre anneaux d'or que tu fixeras aux quatre angles du coffre, deux anneaux d'un côté, deux de l'autre. Tu tailleras deux barres en bois d'acacia et tu les recouvriras d'or. Tu les introduiras dans les anneaux sur les côtés du coffre pour le transporter. Lorsqu'elles seront en place, on ne les retirera plus. Dans ce coffre tu déposeras le document de l'alliance que je te donnerai. On fabriquera le couvercle du coffre, en or pur. Il aura cent vingt-cinq centimètres de long et soixante-quinze centimètres de large. Tu façonneras deux chérubins en or martelé, aux deux extrémités du couvercle. Ces deux chérubins feront corps avec le couvercle, à chacune de ses extrémités. Ils se feront face, le visage dirigé vers le couvercle qu'ils protégeront de leurs ailes déployées. Tu placeras le couvercle sur le coffre, après avoir déposé à l'intérieur le document de l'alliance que je te donnerai. C'est là que je me manifesterai à toi, sur le couvercle du coffre, entre les deux chérubins; c'est de là que je te donnerai tous les ordres concernant les Israélites. Tu fabriqueras une table en bois d'acacia. Elle mesurera un mètre de long, cinquante centimètres de large et soixante-quinze centimètres de haut. Tu la recouvriras d'or pur, et tu appliqueras tout autour une bordure d'or. Tu adapteras sur les quatre côtés un cadre de huit centimètres de large, auquel tu appliqueras aussi une bordure d'or. Tu façonneras quatre anneaux d'or que tu fixeras aux quatre angles, près des quatre pieds. Les anneaux seront proches du cadre; tu y introduiras des barres pour transporter la table. Tu tailleras deux barres en bois d'acacia et tu les recouvriras d'or; elles serviront à transporter la table. Tu façonneras la vaisselle nécessaire: les plats, les coupes, les flacons, et les bols pour les offrandes de vin, le tout en or pur. C'est sur cette table que tu placeras les pains qui me sont offerts; il y en aura continuellement devant moi. Tu fabriqueras un porte-lampes en or pur martelé; il sera d'une seule pièce, le pied, les branches, les calices, les boutons et les fleurs. Six branches partiront de la tige centrale, trois de chaque côté. Sur chacune des six branches, il y aura trois calices en forme d'amande, avec les boutons et les fleurs correspondants. Sur la tige centrale, il y aura quatre calices en forme d'amande, avec les boutons et les fleurs correspondants. Sous chacune des trois paires de branches partant de la tige, il y aura aussi un renflement. Les boutons et les branches formeront une seule pièce avec le reste, et le tout sera en or pur martelé. Tu façonneras les sept lampes nécessaires et tu les placeras sur le porte-lampes de telle manière qu'elles éclairent en avant. Les accessoires tels que les pincettes et les cendriers seront aussi en or pur. Pour fabriquer le porte-lampes et ses accessoires, on utilisera trente-cinq kilos d'or pur. Toi, Moïse, tu veilleras à ce que le travail soit conforme au modèle que je te montre ici, sur la montagne. Pour la demeure, tu confectionneras dix bandes d'étoffe, en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate; elles seront ornées de chérubins brodés. Toutes les bandes auront les mêmes dimensions, quatorze mètres sur deux mètres. Tu assembleras d'abord cinq bandes côte à côte, puis tu feras de même avec les cinq autres. Tu fixeras des lacets de laine violette sur le bord de la dernière bande du premier assemblage, et tu en mettras aussi à la première bande du second assemblage. Il y aura cinquante de ces lacets à l'extrémité de chaque assemblage, et les deux séries se correspondront. Tu façonneras cinquante crochets en or pour réunir les deux assemblages, de telle sorte que la tente forme un tout. Puis tu confectionneras onze bandes d'étoffe, en laine de chèvre, pour la tente destinée à protéger la demeure. Toutes les bandes auront les mêmes dimensions, quinze mètres sur deux mètres. Tu assembleras d'abord cinq bandes, puis tu feras de même avec les six autres; la sixième bande se rabattra sur le devant de la tente. Tu fixeras cinquante lacets sur le bord de la dernière bande du premier assemblage, et tu en mettras cinquante aussi au bord du second assemblage. Tu façonneras cinquante crochets en bronze, que tu introduiras dans les lacets pour que la tente forme un tout. Dans le sens de la largeur des bandes, la moitié du surplus d'étoffe de la tente se rabattra sur l'arrière de la demeure. Dans le sens de la longueur des bandes, le mètre supplémentaire d'étoffe sera réparti par moitié de chaque côté de la demeure. De cette façon, la demeure sera bien recouverte. Pour protéger la tente, tu utiliseras des peaux de béliers teintes en rouge et une solide couverture de cuir, placées par-dessus. Tu fabriqueras des cadres en bois d'acacia, que l'on dressera pour soutenir la demeure. Tu fabriqueras vingt cadres pour le côté sud de la demeure, et quarante socles en argent destinés à les porter: deux socles par cadre, correspondant aux deux tenons. Pour le côté nord de la demeure, tu feras aussi vingt cadres avec quarante socles en argent, soit deux socles par cadre. Pour l'arrière de la demeure, à l'ouest, tu feras six cadres, plus deux cadres spéciaux pour les angles du fond. Ces deux cadres auront un écartement normal à la base, mais les montants se rejoindront au sommet, près d'un anneau. Tous les deux seront semblables et serviront de cadres d'angle. L'arrière de la demeure comportera donc huit cadres et seize socles d'argent, soit deux socles par cadre. Tu tailleras des traverses en bois d'acacia: cinq pour tenir les cadres sur un côté de la demeure, cinq pour les cadres de l'autre côté, et cinq pour ceux de l'arrière, à l'ouest. La traverse centrale passera à mi-hauteur des cadres, d'une extrémité à l'autre de la demeure. Tu recouvriras d'or aussi bien les cadres que les traverses, et tu façonneras des anneaux d'or dans lesquels passeront les traverses. Ainsi, tu feras édifier la demeure, conformément au modèle que je t'ai montré ici, sur la montagne. Tu confectionneras un rideau en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate; il sera orné de chérubins brodés. Il sera fixé, au moyen d'agrafes en or, à quatre colonnes en bois d'acacia recouvertes d'or et reposant sur quatre socles d'argent. Le rideau sera placé au-dessous des crochets. C'est derrière ce rideau que tu déposeras le coffre contenant le document de l'alliance. Le rideau servira ainsi de séparation entre le lieu saint et le lieu très saint. Tu poseras ensuite le couvercle sur le coffre, dans le lieu très saint. Tu placeras la table dans le lieu saint, du côté nord de la demeure, et le porte-lampes en face de la table, du côté sud. Pour l'entrée de la tente, tu confectionneras un autre rideau en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate. Tu tailleras cinq colonnes en bois d'acacia, que tu recouvriras d'or et auxquelles tu fixeras le rideau au moyen d'agrafes en or. Tu couleras cinq socles de bronze pour les colonnes. Tu fabriqueras un autel en bois d'acacia. Il sera carré, il mesurera deux mètres et demi de côté, et aura un mètre et demi de haut. Les quatre angles supérieurs seront relevés, tout en faisant corps avec l'autel. Tu le recouvriras de bronze. Tu façonneras, en bronze, tous les ustensiles de l'autel: les récipients pour les cendres grasses, les pelles, les bols à aspersion, les fourchettes à viande et les brûle-parfums. Tu confectionneras un grillage en bronze avec un anneau de bronze à chacun des quatre angles. Tu fixeras ce grillage autour de la moitié inférieure de l'autel, au-dessous d'une moulure. Tu tailleras deux barres en bois d'acacia et on les recouvrira de bronze; on les introduira dans les anneaux, sur les côtés de l'autel, pour le transporter. Cet autel, fait de planches, sera vide à l'intérieur, conformément au modèle que je t'ai montré ici, sur la montagne. La demeure sera entourée d'une cour, limitée par des tentures en fils de lin résistants. Du côté sud, les tentures s'étendront sur une longueur de cinquante mètres; elles seront fixées, au moyen de crochets et de tringles en argent, à vingt colonnes de bronze reposant sur vingt socles de bronze. Du côté nord, les tentures s'étendront sur la même longueur et seront fixées de la même façon. Du côté ouest, dans le sens de la largeur de la cour, les tentures s'étendront sur vingt-cinq mètres et seront fixées à dix colonnes reposant sur dix socles. Du côté de l'entrée, à l'est, la cour aura également vingt-cinq mètres de large; À l'entrée de la cour on tendra un rideau de dix mètres; des brodeurs le confectionneront en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate, et on le fixera à quatre colonnes reposant sur quatre socles. Des tringles d'argent relieront toutes les colonnes qui délimitent la cour; les crochets seront également en argent, mais les socles seront en bronze. La cour aura donc cinquante mètres de long sur vingt-cinq mètres de large; la hauteur des tentures de lin sera de deux mètres et demi. Les socles des colonnes seront en bronze. Tous les accessoires de la demeure, quel qu'en soit l'usage, les piquets de la demeure elle-même et ceux de la clôture de la cour seront en bronze. Toi, Moïse, tu ordonneras aux Israélites de te fournir de l'huile d'olive de la meilleure qualité, afin que tous les soirs les lampes soient allumées. Aaron et ses fils placeront le porte-lampes dans la tente de la rencontre, devant le rideau qui cache le coffre de l'alliance; les lampes brûleront du soir au matin devant moi. Les Israélites observeront cette prescription en tout temps, de génération en génération. Et toi, Moïse, fais venir auprès de toi ton frère Aaron et ses fils Nadab, Abihou, Éléazar et Itamar. Tu les sépareras des autres Israélites pour qu'ils me servent en tant que prêtres. Tu confectionneras pour Aaron de majestueux vêtements de prêtre. En vue de cela, tu donneras des instructions à tous les artisans que j'ai remplis d'habileté, et ils confectionneront les vêtements d'Aaron pour qu'il soit mis à part en tant que prêtre à mon service. Ces vêtements seront le pectoral, l'éfod, le manteau, la tunique brodée, le turban et la ceinture. Ils feront ces vêtements pour Aaron ton frère et pour ses fils qui les revêtiront pour exercer leur fonction. Les brodeurs utiliseront de l'or, de la laine violette, rouge et écarlate, du lin fin. Des artisans tisseront l'éfod en fils de couleur or, violette, rouge et écarlate, et le broderont de fils d'or. On portera l'éfod au moyen de deux bretelles, cousues sur ses bords. Les attaches de l'éfod, faites de fils semblables, seront d'une seule pièce avec lui. Puis tu prendras deux pierres de cornaline, sur lesquelles tu graveras les noms des fils d'Israël: six noms sur la première pierre et les six autres sur la seconde, dans l'ordre de leur naissance. Tu graveras les noms sur les deux pierres, comme un ciseleur de pierres grave un cachet personnel, et tu les fixeras ensuite dans deux montures en or. Tu placeras les deux pierres sur les bretelles de l'éfod, pour symboliser les douze tribus d'Israël. Ainsi Aaron portera leurs noms sur ses épaules, dans le sanctuaire, et moi, le Seigneur, je me souviendrai de vous. Les deux montures seront en or, et tu y fixeras deux chaînettes en or pur, façonnées comme des cordes tressées. Tu confectionneras le pectoral du jugement, en fils de couleur or, violette, rouge et écarlate, comme tu as fait pour l'éfod. Ce sera une poche carrée, de vingt-cinq centimètres de côté. Tu le décoreras de quatre rangées de pierres précieuses: la première rangée comprendra un rubis, une topaze et une émeraude, la deuxième rangée un grenat, un saphir et un diamant, la troisième rangée une hyacinthe, une agate et une améthyste, et la quatrième rangée une chrysolithe, une cornaline et un jaspe. Chaque pierre sera fixée dans une monture en or. Et sur chaque pierre sera gravé le nom d'un des douze fils d'Israël, comme on grave un cachet personnel; elles symboliseront les douze tribus d'Israël. Pour le pectoral, tu façonneras deux chaînettes en or pur, tressées comme des cordes, ainsi que deux anneaux d'or que tu fixeras aux angles supérieurs du pectoral. Tu attacheras chacune des chaînettes à l'un des anneaux du pectoral; tu fixeras leur autre extrémité aux deux montures d'or placées sur les bretelles de l'éfod, de telle manière que le pectoral se trouve sur le devant. Tu façonneras deux autres anneaux d'or que tu fixeras aux angles inférieurs du pectoral, du côté qui touche l'éfod. Tu façonneras encore deux autres anneaux d'or qu'on fixera au bas des bretelles de l'éfod, devant, à l'endroit où elles sont cousues; ces anneaux seront placés par-dessus les attaches de l'éfod. Les anneaux du pectoral seront reliés à ceux de l'éfod au moyen d'un cordon violet, pour que le pectoral reste par-dessus les attaches de l'éfod et qu'il ne se déplace pas sur l'éfod. Ainsi, lorsque Aaron entrera dans le lieu saint, il portera sur sa poitrine le pectoral du jugement avec les noms des fils d'Israël; de cette manière, moi, le Seigneur, je me souviendrai toujours de vous. Toi, Moïse, tu déposeras dans le pectoral du jugement l'Ourim et le Toummim, afin qu'Aaron les ait sur sa poitrine lorsqu'il se présentera devant moi; en effet Aaron les portera toujours sur lui en de telles occasions, afin de pouvoir connaître ma volonté à l'égard des Israélites. Le manteau sur lequel Aaron portera l'éfod sera entièrement violet. Pour passer la tête, il y aura en son centre une ouverture dont le bord sera tissé et renforcé, afin d'éviter toute déchirure. Tu décoreras le bas du manteau, tout autour, de fruits du grenadier avec de la laine violette, rouge et écarlate; tu y mettras aussi des clochettes en or. Les grenades alterneront avec les clochettes. Aaron portera ce manteau pour accomplir ses fonctions de prêtre: quand il viendra se présenter devant moi dans le lieu saint ou qu'il en sortira, on entendra le bruit des clochettes et il ne risquera donc pas de mourir. Tu façonneras un bijou d'or pur, en forme de fleur, sur lequel tu graveras l'inscription « Mis à part pour le Seigneur » comme on grave un cachet personnel. Tu le fixeras au moyen d'un cordon violet sur le devant du turban. Aaron portera toujours ce bijou sur son front lorsqu'il se présentera devant moi, le Seigneur; grâce à cela, j'accepterai les offrandes que les Israélites mettront à part pour moi, même s'ils commettent des erreurs en me les apportant. Pour Aaron, tu tisseras enfin la tunique de lin, et tu confectionneras un turban de lin et une ceinture brodée. Pour les fils d'Aaron également, tu confectionneras de majestueux vêtements, des tuniques, des ceintures et des tiares. Toi, Moïse, tu revêtiras ton frère Aaron et ses fils de ces habits, tu verseras de l'huile sur leur tête et tu leur confieras leur charge; ils seront ainsi mis à part pour me servir en tant que prêtres. Pour cacher leur nudité, tu leur confectionneras des sous-vêtements de lin qui les couvriront des reins aux cuisses. Aaron et ses fils les porteront pour pénétrer dans la tente de la rencontre ou pour accéder à l'autel, lorsqu'ils accompliront leurs fonctions de prêtres au lieu saint. De cette manière ils ne risqueront pas de mourir pour avoir montré leur nudité. C'est une prescription qu'observeront Aaron et ses descendants en tout temps. Voici comment tu procéderas pour mettre à part Aaron et ses fils comme prêtres à mon service: Tu choisiras un taureau et deux béliers sans défaut. Avec de la farine de blé, tu confectionneras des pains sans levain, des gâteaux à l'huile sans levain, et des galettes sans levain arrosées d'huile. Tu les placeras dans une corbeille que tu présenteras en même temps que le taureau et les deux béliers. Tu conduiras Aaron et ses fils à l'entrée de la tente de la rencontre et tu les laveras avec de l'eau. Puis tu revêtiras Aaron de ses habits de prêtre: la tunique, le manteau, l'éfod et le pectoral, et tu noueras les attaches de l'éfod. Tu poseras le turban sur sa tête et tu fixeras le diadème sacré sur le turban. Tu prendras alors l'huile d'onction et tu en verseras sur sa tête. Tu demanderas ensuite aux fils d'Aaron de s'approcher; tu les revêtiras de leur tunique, puis tu leur attacheras leur ceinture, à Aaron et ses fils, et tu leur mettras leur tiare. Dès lors et en vertu d'une prescription à observer en tout temps, ils seront prêtres. Et voici comment tu marqueras l'entrée en fonction d'Aaron et de ses fils: Tu amèneras le taureau devant la tente de la rencontre; Aaron et ses fils poseront la main sur sa tête. Tu égorgeras le taureau en présence du Seigneur, près de l'entrée de la tente. Tu prendras de son sang et tu en déposeras avec un doigt sur les angles de l'autel, puis tu verseras le reste du sang à la base de l'autel. Tu prendras toute la graisse qui recouvre les entrailles de l'animal, de même que le lobe du foie et les deux rognons avec la graisse qui les entoure, et tu brûleras le tout sur l'autel. Mais le reste de l'animal, viande, peau et boyaux, tu le brûleras hors du camp. Ce sera un sacrifice pour que les péchés des prêtres soient pardonnés. Tu amèneras ensuite le premier bélier; Aaron et ses fils poseront la main sur sa tête. Tu égorgeras le bélier, tu recueilleras son sang et tu en aspergeras les côtés de l'autel. Tu découperas l'animal en morceaux; tu laveras les entrailles et les pattes, et tu les déposeras sur l'autel, par-dessus les morceaux et la tête. Tu brûleras alors tout l'animal sur l'autel pour l'offrir au Seigneur en sacrifice complet: ce sera un sacrifice dont moi, le Seigneur, j'apprécierai l'odeur agréable. Tu amèneras enfin le second bélier; Aaron et ses fils poseront la main sur sa tête. Tu égorgeras le bélier, tu prendras de son sang et tu en déposeras sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron et de ses fils, de même que sur le pouce de leur main droite et sur le gros orteil de leur pied droit; ensuite tu aspergeras les parois de l'autel avec le reste du sang. Tu prendras un peu de sang sur l'autel et de l'huile d'onction, et tu en aspergeras Aaron et ses vêtements, puis ses fils et leurs vêtements; dès lors Aaron et ses fils appartiendront à Dieu, de même que leurs vêtements. L'offrande du second bélier marquera l'entrée en fonction des prêtres. Tu prendras la queue de cet animal, la graisse qui recouvre les entrailles, le lobe du foie, les deux rognons avec la graisse qui les entoure, et le gigot droit. Tu prélèveras, dans la corbeille des pains sans levain déposée devant le Seigneur, un pain rond, un gâteau à l'huile et une galette. Tu placeras le tout sur les mains d'Aaron et de ses fils, et tu leur diras de l'offrir avec le geste rituel de présentation devant le Seigneur. Ensuite tu reprendras ces offrandes de leurs mains et tu les brûleras sur l'autel, par-dessus le sacrifice complet: c'est un sacrifice qui me sera offert, à moi, le Seigneur, et dont j'apprécierai l'odeur agréable. Tu prendras la poitrine de ce second bélier et tu la présenteras au Seigneur avec le geste rituel; cette part du sacrifice te reviendra. Tu mettras à part la poitrine et le gigot prélevés sur ce bélier et présentés avec le geste rituel pour Aaron et ses fils. C'est pourquoi les Israélites prélèveront en tout temps ces morceaux sur les animaux qu'ils offrent en sacrifices de paix au Seigneur, et ils les remettront à Aaron et à ses descendants. Après la mort d'Aaron, ses vêtements de prêtres seront transmis à ses descendants, afin qu'ils les portent quand ils reçoivent l'onction, le jour de leur entrée en fonction. Le prêtre qui succédera à Aaron les portera pendant sept jours, lorsqu'il pénétrera dans la tente de la rencontre pour y accomplir son service dans le lieu saint. Tu prendras le second bélier, celui dont l'offrande marque l'entrée en fonction des prêtres, et tu en cuiras la viande dans un endroit réservé du lieu saint. Aaron et ses fils la mangeront, avec les pains qui restent dans la corbeille, à l'entrée de la tente de la rencontre. Eux seuls pourront manger de ce qui aura été ainsi utilisé pour obtenir le pardon de Dieu dans les cérémonies d'entrée en fonction, quand ils sont mis à part. Personne d'autre n'aura le droit d'en manger, car ce sont des aliments réservés. Si le lendemain matin, il y a des restes de viande ou de pain, tu les brûleras; tu n'en mangeras pas, car ce sont des aliments réservés. Tu agiras envers Aaron et ses fils en te conformant exactement aux instructions que je t'ai données. La cérémonie d'entrée en fonction durera sept jours. Chaque jour tu offriras un taureau en sacrifice pour obtenir le pardon. Tu purifieras ainsi l'autel, puis tu verseras de l'huile dessus. Par cette onction il sera réservé à mon service. Cette cérémonie durera également sept jours. Après quoi l'autel sera strictement réservé à mon service, de sorte que toute personne ou tout objet qui entrerait en contact avec lui serait considéré comme réservé pour moi. Chaque jour, tu offriras sur l'autel deux agneaux d'un an, et cela pour toujours. Le premier sera offert le matin, le second le soir. Dans l'avenir, on ne cessera jamais d'offrir au Seigneur des sacrifices complets à l'entrée de la tente de la rencontre; c'est là en effet que je vous donnerai rendez-vous et que je te parlerai. Je rencontrerai les Israélites à cet endroit, qui me sera donc réservé par ma présence glorieuse. Je mettrai à part pour le Seigneur la tente de la rencontre et l'autel, tout comme je mettrai à part Aaron et ses fils pour qu'ils me servent en tant que prêtres. Je serai présent parmi les Israélites, je serai leur Dieu. Ils reconnaîtront alors que je suis le Seigneur leur Dieu, moi qui les ai fait sortir d'Égypte pour que j'habite au milieu d'eux. Je suis le Seigneur leur Dieu. Pour brûler le parfum, tu fabriqueras un autel en bois d'acacia. Il sera carré, il mesurera cinquante centimètres de côté et aura un mètre de haut. Ses angles supérieurs seront relevés, tout en faisant corps avec lui. Tu le recouvriras entièrement d'or pur, aussi bien le dessus avec ses angles relevés que les quatre parois, et tu appliqueras une bordure d'or tout autour. Tu façonneras deux anneaux d'or qu'on fixera de part et d'autre de l'autel, au-dessous de la bordure; tu y introduiras des barres pour le transporter. Tu tailleras les deux barres en bois d'acacia et on les recouvrira d'or. Tu déposeras cet autel devant le rideau qui cache le coffre du document de l'alliance, là où je te donnerai rendez-vous. Chaque matin, Aaron y fera brûler une offrande de parfum, au moment où il nettoiera les lampes; et, chaque soir, il en fera brûler au moment où il allumera les lampes. On ne cessera jamais d'y brûler du parfum en mon honneur. Vous n'y offrirez pas de parfum non conforme, ni de sacrifices complets, ni d'offrandes végétales; vous ne verserez pas d'offrande de vin sur cet autel. Une fois par an, Aaron le purifiera; il déposera sur ses angles relevés le sang de l'animal sacrifié pour obtenir le pardon des péchés. La cérémonie se renouvellera chaque année, de génération en génération. Cet autel sera mis à part et strictement réservé au service du Seigneur. » Le Seigneur dit encore à Moïse: « Lorsque tu feras le recensement des Israélites, chacun d'eux me payera une taxe destinée à préserver sa vie, afin qu'aucun fléau ne vous atteigne pendant le dénombrement. Chaque Israélite astreint au recensement donnera une pièce de cinq grammes d'argent, selon la moitié de l'unité de poids en vigueur au lieu saint. Cet argent sera prélevé pour le Seigneur sur tous les Israélites recensés, de vingt ans et plus. Un riche ne versera pas davantage, ni un pauvre moins que cinq grammes d'argent; chacun versera pour le Seigneur le montant indiqué, afin de préserver sa vie. Quand tu auras recueilli tout cet argent des mains des Israélites, tu l'utiliseras pour l'entretien de la tente de la rencontre. Ce sera pour les Israélites un rappel devant le Seigneur du prix payé pour leur vie. » Le Seigneur dit encore à Moïse: « Pour les purifications, tu fabriqueras un bassin de bronze, monté sur un support de bronze; tu le placeras entre la tente de la rencontre et l'autel, et tu le rempliras d'eau. Aaron et ses fils utiliseront cette eau pour se laver les mains et les pieds, avant d'entrer dans la tente de la rencontre ou de s'approcher de l'autel pour y accomplir leur service en m'y offrant un sacrifice. Ainsi ils ne perdront pas la vie. En effet, ils se laveront les mains et les pieds, afin de ne pas mourir. Cette loi est valable définitivement, pour eux et leurs descendants. » Le Seigneur dit encore à Moïse: « Procure-toi des parfums de première qualité: cinq kilos de myrrhe liquide, deux kilos et demi de cinnamome odorant, deux kilos et demi de cannelle odorante et cinq kilos de casse – selon l'unité de poids en vigueur au lieu saint – ainsi que six litres d'huile d'olive. Un parfumeur les mélangera pour en faire l'huile d'onction réservée à Dieu. Tu t'en serviras pour mettre à part pour le Seigneur la tente de la rencontre, le coffre du document de l'alliance, la table et le porte-lampes avec tous leurs accessoires, l'autel du parfum, l'autel des sacrifices avec ses accessoires, et le bassin avec son support. Lorsque tu les auras mis à part, ils seront strictement réservés à mon service, de sorte que toute personne ou tout objet qui entrerait en contact avec eux serait considéré comme mis à part pour moi. Tu verseras de cette même huile d'onction sur Aaron et sur ses fils pour les mettre à part pour me servir en tant que prêtres. Après cela tu diras aux Israélites: “Voilà l'huile d'onction réservée pour Dieu. En tout temps on l'emploiera exclusivement au service du Seigneur. Personne ne l'utilisera pour s'en frotter le corps, et personne ne fabriquera un mélange de même composition. Elle est réservée pour Dieu et elle le restera. Si quelqu'un prépare un mélange semblable et en met sur le corps de quelqu'un qui n'est pas prêtre, il sera exclu de la communauté.” » Le Seigneur dit encore à Moïse: « Procure-toi des substances odorantes: du storax, de l'onyx et du galbanum. Ajoutes-y une quantité égale d'encens pur. Un parfumeur les mélangera avec du sel, pour en faire un produit pur, réservé à mon service. Tu en réduiras une partie en poudre fine, que tu utiliseras dans la tente de la rencontre, devant le coffre de l'alliance, à l'endroit où je te donnerai rendez-vous. Vous respecterez le caractère strictement réservé de ce produit. Vous ne fabriquerez pas de parfum de même composition, pour un usage non religieux. Vous le considérerez comme étant réservé exclusivement à mon usage. Si quelqu'un prépare un parfum semblable pour en respirer l'odeur, il sera exclu de la communauté. » Le Seigneur dit encore à Moïse: « Écoute, j'ai choisi Bessalel, fils d'Ouri et petit-fils de Hour, de la tribu de Juda, et je l'ai rempli de l'Esprit de Dieu, pour le rendre très habile et intelligent. Il connaît toutes sortes de techniques: il sait élaborer des projets, travailler l'or, l'argent et le bronze, ciseler les pierres précieuses et les monter, sculpter le bois, en un mot, il sait tout faire. Je lui donne comme adjoint Oholiab, fils d'Ahissamak, de la tribu de Dan, et j'accorde également une grande habileté à d'autres artisans; ensemble ils réaliseront tout ce que je t'ai ordonné de faire: la tente de la rencontre, le coffre du document de l'alliance, le couvercle du coffre, tous les accessoires de la tente, la table et le porte-lampes d'or pur, avec tous leurs accessoires, l'autel du parfum, l'autel des sacrifices avec tous ses accessoires, le bassin avec son support, les vêtements de cérémonie, les vêtements de prêtres qu' Aaron et ses fils revêtiront pour exercer leur ministère, l'huile d'onction réservée à Dieu, et le parfum à brûler pour le lieu saint. Pour exécuter tout cela, les artisans suivront exactement les instructions que je t'ai données. » Le Seigneur dit à Moïse: « Toi, parle aux Israélites et communique-leur les prescriptions suivantes: vous observerez les jours de sabbat; en effet c'est un signe entre moi et vous pour vos descendants: il vous rappellera que je suis le Seigneur et que vous m'appartenez. Observez donc le sabbat, ne le considérez pas comme un jour ordinaire. Celui qui n'en respectera pas le caractère réservé à Dieu et qui travaillera ce jour-là sera exclu de la communauté et mis à mort. Il y a six jours dans la semaine pour travailler; le septième jour est le sabbat, le jour de repos qui est réservé pour le Seigneur. Toute personne qui travaillera un jour de sabbat sera mise à mort. Les Israélites observeront pleinement le sabbat, de génération en génération, car il s'agit d'une alliance éternelle. Ce jour sera à jamais un signe de la relation qui unit les Israélites à moi-même; en effet le Seigneur a créé les cieux et la terre en six jours, mais le septième il s'est arrêté pour se reposer. » Lorsque Dieu eut terminé de s'entretenir avec Moïse sur le mont Sinaï, il lui remit les deux tablettes de pierre sur lesquelles il avait écrit lui-même les commandements. Lorsque les Israélites virent que Moïse tardait à redescendre de la montagne, ils se réunirent auprès d'Aaron et lui dirent: « Allons, fabrique-nous un dieu qui marche devant nous, car nous ne savons pas ce qui est arrivé à ce Moïse, l'homme qui nous a fait sortir d'Égypte. » Aaron leur répondit: « Arrachez les boucles d'or qui ornent les oreilles de vos femmes, de vos fils et de vos filles, et apportez-les-moi. » Tous les Israélites arrachèrent leurs boucles d'oreilles en or et les remirent à Aaron. Celui-ci les prit, les fit fondre, versa l'or dans un moule et fabriqua une statue de veau. Alors les Israélites s'écrièrent: « Voici ton Dieu, Israël, celui qui t'a fait sortir d'Égypte! » Voyant cela, Aaron construisit un autel devant la statue; puis il proclama: « Demain, il y aura une fête en l'honneur du Seigneur! » Tôt le lendemain matin, le peuple offrit sur l'autel des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Les gens s'assirent pour manger et pour boire, puis se levèrent pour se divertir. Alors le Seigneur dit à Moïse: « Redescends tout de suite, car ton peuple, que tu as fait sortir d'Égypte, a commis un grave péché. Ils se sont bien vite détournés du chemin que je leur avais indiqué: ils se sont fabriqué un veau en métal fondu, ils se sont prosternés devant lui et lui ont offert des sacrifices. Ils ont même dit: “Voici ton Dieu, Israël, celui qui t'a fait sortir d'Égypte!” Eh bien, j'ai vu ce que vaut ce peuple; ce sont tous des rebelles. Alors laisse-moi intervenir: dans ma colère je les exterminerai, puis je ferai naître de toi un grand peuple. » Mais Moïse supplia le Seigneur son Dieu de s'apaiser, en disant: « Seigneur, pourquoi déchaîner ta colère contre ton peuple, après avoir déployé ta force, ta puissance irrésistible pour le faire sortir d'Égypte? Si tu agis ainsi, les Égyptiens diront: “C'est par méchanceté que le Seigneur a fait sortir les Israélites de notre pays; c'était pour les massacrer dans la région des montagnes et les faire disparaître de la terre.” Apaise ta colère, renonce à faire du mal à ton peuple. Souviens-toi d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, tes serviteurs à qui tu as fait ce serment solennel: “Je rendrai vos descendants aussi nombreux que les étoiles. Je leur donnerai le pays que j'ai promis et ils le posséderont pour toujours.” » Alors le Seigneur renonça à faire à son peuple le mal dont il l'avait menacé. Moïse redescendit de la montagne. Il tenait les deux tablettes de pierre, gravées de chaque côté, où étaient inscrits les commandements de Dieu. Ces tablettes étaient l'œuvre de Dieu, écrites de la main même de Dieu. Lorsque Josué entendit les cris que poussait le peuple, il dit à Moïse: « On entend des bruits de bataille dans le camp. – Non, répondit Moïse. Ce ne sont ni des cris de victoire, ni des cris de défaite. Ce sont des chants de fête que j'entends! » Dès qu'ils arrivèrent près du camp, Moïse aperçut le veau et des gens qui dansaient. Il se mit en colère, il jeta les tablettes de pierre qu'il tenait et les fracassa au pied de la montagne. Il s'empara de la statue qu'ils avaient faite et la jeta dans le feu. Puis il réduisit en poudre fine ce qui restait, et mit cette poudre dans de l'eau qu'il fit boire aux Israélites. Il demanda ensuite à Aaron: « Qu'est-ce que ce peuple t'a fait, pour que tu l'entraînes dans un si grave péché? – Je t'en prie, mon seigneur, ne te mets pas en colère, répondit Aaron. Tu sais toi-même combien ce peuple a tendance à mal faire. Ils sont venus me dire: “Fabrique-nous un dieu qui nous conduise, car nous ne savons pas ce qui est arrivé à ce Moïse, l'homme qui nous a fait sortir d'Égypte.” Je leur ai alors demandé: “Qui de vous possède de l'or?” Ils ont aussitôt arraché leurs bijoux et me les ont donnés. Je les ai fait fondre au feu, et voilà le veau qui en est sorti. » Moïse se rendit compte qu' Aaron avait laissé le peuple faire ce qu'il voulait, l'exposant ainsi aux moqueries de ses adversaires. Il se plaça à l'entrée du camp et s'écria: « Ceux qui aiment le Seigneur, venez auprès de moi! » Les membres de la tribu de Lévi se rassemblèrent autour de lui. Il leur dit: « Voici ce qu'ordonne le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Que chacun de vous prenne son épée; passez et repassez d'un bout à l'autre du camp et tuez vos frères, vos amis, vos voisins!” » Les lévites obéirent à Moïse, si bien que 3 000 Israélites environ moururent ce jour-là. Alors Moïse dit aux lévites: « Aujourd'hui, vous avez été mis à part au service du Seigneur, puisque vous n'avez pas hésité à tuer même vos fils ou vos frères. Que le Seigneur vous accorde donc sa bénédiction en ce jour. » Le lendemain, Moïse dit au peuple: « Vous avez commis un grave péché. Je vais maintenant remonter sur la montagne, vers le Seigneur. J'obtiendrai peut-être qu'il vous pardonne. » Moïse retourna vers le Seigneur et lui dit: « Ah, Seigneur! Ce peuple a commis un grave péché, ils se sont fait un dieu en or. Pardonne-leur, je t'en supplie! Sinon, efface mon nom du livre de vie que tu as écrit. – Celui que j'effacerai de mon livre, répondit le Seigneur, c'est celui qui a péché contre moi. Maintenant va, conduis le peuple à l'endroit que je t'ai indiqué; mon ange ira devant toi. Pour ma part, j'interviendrai un jour et je les punirai de leur péché. » Le Seigneur frappa les Israélites, parce qu'ils avaient demandé à Aaron de leur faire une statue de veau. Le Seigneur ordonna à Moïse: « Va! Pars d'ici, toi et le peuple que tu as fait sortir d'Égypte, et allez dans le pays que j'ai juré à Abraham, à Isaac et à Jacob de donner à leurs descendants. J'enverrai devant toi un ange et je chasserai les Cananéens, les Amorites, les Hittites, les Perizites, les Hivites et les Jébusites. Vous pénétrerez alors dans ce pays, qui ruisselle de lait et de miel. Mais je ne t'accompagnerai pas moi-même; peuple rebelle comme tu es, je risquerais de t'exterminer en chemin. » Lorsque le peuple entendit ce message menaçant, il s'en affligea comme pour un deuil. Plus personne n'osa porter ses bijoux; le Seigneur avait en effet ordonné à Moïse de dire aux Israélites de sa part: « Vous êtes un peuple de rebelles! Si je t'accompagnais un seul instant, je risquerais de t'exterminer. Dépouille-toi donc de tous tes bijoux, je verrai ensuite comment te traiter. » Dès qu'ils quittèrent le mont Horeb, les Israélites cessèrent de porter leurs bijoux. Lorsqu'on établissait le camp, Moïse prenait la tente et la dressait à l'extérieur de celui-ci, à bonne distance. On l'appelait la tente de la rencontre. Tous ceux qui désiraient consulter le Seigneur sortaient du camp et se rendaient à cette tente. Lorsque c'était Moïse qui s'y rendait, tout le monde se levait, chacun se tenait à l'entrée de sa propre tente et regardait Moïse jusqu'à ce qu'il pénètre dans la tente de la rencontre. Après quoi la colonne de nuée descendait se placer à l'entrée de la tente, et le Seigneur s'entretenait avec Moïse. Dès que les Israélites voyaient la colonne, chacun d'eux s'inclinait respectueusement jusqu'à terre, à l'entrée de sa propre tente. Le Seigneur parlait avec Moïse, face à face, comme un homme parle avec son semblable. Puis Moïse regagnait le camp, tandis que son jeune lieutenant Josué, fils de Noun, demeurait dans la tente de la rencontre. Moïse dit au Seigneur: « Écoute, Seigneur! Tu m'as ordonné de conduire ce peuple, mais tu ne m'as pas indiqué qui tu veux envoyer pour m'aider. Pourtant tu m'avais dit: “Je te connais personnellement; je t'ai accordé ma faveur.” Eh bien, si j'ai ta faveur, fais-moi connaître tes intentions. Ainsi je te connaîtrai vraiment et je bénéficierai pleinement de ta faveur. N'oublie pas que ce peuple, c'est le tien. » Le Seigneur lui répondit: « Je viendrai en personne! Tu n'auras pas à t'inquiéter. » Moïse reprit: « Si tu renonces à venir en personne avec nous, ne nous demande pas de partir d'ici. En effet, si tu ne nous accompagnes pas, comment saura-t-on que tu nous accordes ta faveur, à ton peuple et à moi? Seule ta présence nous distingue des autres peuples de la terre. » Le Seigneur répondit à Moïse: « Je réaliserai cela même que tu viens de dire. Car je t'ai accordé ma faveur, et je te connais personnellement. » Moïse lui demanda: « Permets-moi de contempler ta gloire! » Le Seigneur dit alors: « Je passerai devant toi en te montrant toute ma bonté et en proclamant mon nom: “Le Seigneur”. J'aurai pitié de qui je veux avoir pitié et j'aurai compassion de qui je veux avoir compassion. Cependant, ajouta-t-il, tu ne pourras pas me contempler de face, car aucun être humain ne peut me voir de face et rester en vie. Il y a ici, tout près de moi, un emplacement, un rocher, où tu te tiendras. Quand je passerai en manifestant ma gloire, je te cacherai dans un creux du rocher en te couvrant de ma main, jusqu'à ce que je sois passé. Ensuite, je retirerai ma main et tu me verras de dos, puisque l'on ne doit pas me voir de face. » Le Seigneur donna cet ordre à Moïse: « Taille deux tablettes de pierre, semblables aux précédentes, que tu as fracassées; j'y inscrirai les commandements qui figuraient sur les premières. Sois prêt pour demain matin. À l'aube, tu monteras au sommet du mont Sinaï et tu m'y attendras. Que personne ne t'accompagne! Que personne non plus ne se montre ailleurs sur la montagne; que même aucun animal – mouton, chèvre ou vache – ne vienne paître à proximité! » Moïse tailla deux tablettes de pierre, semblables aux précédentes. Tôt le lendemain matin, il monta sur le Sinaï, conformément à l'ordre du Seigneur; il emportait les deux tablettes. Le Seigneur descendit dans la colonne de nuée et se tint là, à côté de Moïse. Il proclama son nom: « Le Seigneur ». Puis il passa devant Moïse en proclamant encore: « Je suis le Seigneur! Je suis un Dieu plein de tendresse et de bienveillance, lent à la colère, riche en bonté et en vérité. Je manifeste ma bonté envers les êtres humains jusqu'à mille générations, en supportant les péchés, les désobéissances et les fautes; mais je ne tiens pas le coupable pour innocent, j'interviens contre celui qui a péché, contre ses enfants et ses descendants jusqu'à la troisième ou la quatrième génération. » En toute hâte, Moïse se jeta à terre pour adorer le Seigneur, puis il s'écria: « Seigneur, puisque tu m'accordes ta faveur, je t'en supplie, accompagne-nous. Je sais bien que ces gens sont rebelles, mais pardonne nos péchés et nos fautes, et considère-nous comme ton peuple. » Le Seigneur déclara à Moïse: « Je vais conclure une alliance avec vous. En présence de tout ton peuple, je réaliserai des actions extraordinaires telles qu'on n'en a jamais vu de pareilles, nulle part sur terre, dans aucun pays; les Israélites qui t'entourent verront alors combien sont impressionnantes les œuvres que j'accomplirai par ton intermédiaire. Observe soigneusement ce que je t'ordonne en ce jour, et moi je chasserai devant toi les Amorites, les Cananéens, les Hittites, les Perizites, les Hivites et les Jébusites. Garde-toi bien de conclure une alliance avec les habitants du pays dans lequel tu pénétreras; ce serait un piège pour toi. Au contraire, vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs pierres dressées et vous couperez leurs poteaux sacrés de la déesse Achéra. Tu n'adoreras aucun dieu étranger, car le nom du Seigneur est “l'exclusif”, c'est un Dieu à l'amour exclusif. Ne conclus aucune alliance avec les habitants de ce pays. Lorsqu'ils célèbrent leurs cultes idolâtres, ils t'inviteraient à y participer et tu mangerais de ce qu'ils offrent en sacrifice à leurs dieux. Tu prendrais parmi eux des femmes pour tes fils, et celles-ci les entraîneraient à leur tour dans leurs cultes idolâtres. Ne te fabrique pas de dieux en métal fondu. Tu célébreras la fête des Pains sans levain: durant les sept jours fixés du mois d'Abib, tu mangeras du pain sans levain, comme je te l'ai ordonné. C'est en effet au cours de ce mois-là que tu as quitté l'Égypte. Tout premier-né m'appartient, y compris ceux de tes bêtes; le premier-né mâle d'une vache, d'une brebis ou d'une chèvre me sera offert. Toutefois, s'il s'agit du premier petit d'une ânesse, tu le remplaceras par un agneau ou un chevreau, ou bien tu le tueras en lui brisant la nuque. Quant aux garçons premiers-nés de ton peuple, tu les rachèteras. Vous ne viendrez pas devant moi les mains vides. Tu as six jours dans la semaine pour travailler, mais le septième jour tu cesseras toute activité, même au moment des labours ou des moissons. Tu célébreras la fête de la Pentecôte, au moment où tu moissonnes les premiers épis de blé; et en automne tu célébreras la fête de la Récolte. Trois fois par an, tous les hommes de votre peuple viendront se présenter devant moi, le Seigneur, le Dieu d'Israël. Je déposséderai des peuples pour agrandir ton territoire, et personne ne tentera de s'emparer de ton pays pendant les trois périodes de l'année où tu te rendras devant le Seigneur ton Dieu. Tu ne m'apporteras pas d'offrande contenant du levain pour accompagner des sacrifices d'animaux. Tu ne garderas pas la viande du sacrifice de la Pâque du soir jusqu'au lendemain matin. Tu apporteras les premiers produits de ta terre à la maison du Seigneur ton Dieu. Tu ne feras pas cuire un chevreau dans le lait de sa mère. » Le Seigneur dit encore à Moïse: « Écris ces commandements, car ils constituent la base de l'alliance que je conclus avec toi et avec le peuple d'Israël. » Moïse resta là avec le Seigneur quarante jours et quarante nuits, sans rien manger ni boire. Il écrivit sur les tablettes de pierre les dix paroles, fondement de l'alliance. Moïse redescendit du mont Sinaï, en tenant les deux tablettes de pierre qui constituaient le document de l'alliance; il ignorait que la peau de son visage rayonnait parce qu'il avait parlé avec Dieu. Quand Aaron et les Israélites virent que son visage rayonnait, ils eurent peur de s'approcher de lui. Moïse les appela; alors Aaron et les chefs de la communauté vinrent auprès de lui et il leur parla. Ensuite, tous les autres Israélites s'approchèrent, et il leur communiqua les ordres que Dieu lui avait donnés sur le mont Sinaï. Quand Moïse eut fini de leur parler, il plaça un voile sur son visage. Dès lors, chaque fois qu'il se présentait devant le Seigneur pour s'entretenir avec lui, il ôtait le voile. Lorsqu'il ressortait et transmettait aux Israélites les ordres reçus, les Israélites voyaient son visage rayonner. Ensuite, Moïse remettait le voile sur son visage et le gardait jusqu'au moment où il retournait s'entretenir avec Dieu. Moïse rassembla toute la communauté d'Israël et leur dit: « Voici ce que le Seigneur a ordonné de faire: “Il y a six jours dans la semaine pour travailler; le septième jour est le sabbat, le jour du repos, que vous réserverez au Seigneur. Toute personne qui travaillera ce jour-là sera mise à mort. Où que vous habitiez, vous n'allumerez même pas un feu le jour du sabbat.” » Moïse continua de transmettre à la communauté d'Israël les ordres du Seigneur: « Recueillez parmi vous une contribution pour le Seigneur; toute personne qui le fera de bon cœur apportera au Seigneur des dons de toutes sortes: de l'or, de l'argent, du bronze, de la laine teinte en violet, rouge ou écarlate, du lin fin, de la laine de chèvre, des peaux de béliers teintes en rouge, du cuir solide, du bois d'acacia, de l'huile d'éclairage, des essences aromatiques pour l'huile d'onction et le parfum à brûler, des pierres de cornaline et d'autres pierres précieuses pour l'éfod et le pectoral du grand-prêtre. Tous les artisans habiles parmi vous se réuniront pour réaliser ce que le Seigneur a ordonné de faire: la demeure avec la tente et la couverture qui la protégeront, les crochets, les cadres, les traverses, les colonnes avec leurs socles; le coffre de l'alliance avec ses barres et son couvercle; le rideau de séparation; la table pour les pains offerts à Dieu, avec ses barres et ses accessoires; le porte-lampes avec ses accessoires, ses lampes et l'huile d'éclairage; l'autel du parfum avec ses barres, l'huile d'onction, le parfum à brûler, le rideau pour l'entrée de la demeure; l'autel des sacrifices avec son grillage de bronze, ses barres et tous ses accessoires; le bassin pour les purifications avec son support; les tentures de la cour avec leurs colonnes et leurs socles, le rideau pour l'entrée de la cour; les piquets de la demeure et ceux de la clôture de la cour avec les cordes correspondantes; les vêtements de cérémonie destinés au service dans le lieu saint et les vêtements de prêtres qu' Aaron et ses fils revêtiront pour leur ministère. » Les Israélites quittèrent Moïse. Ensuite tous les gens au cœur bien disposé et à l'esprit généreux apportèrent au Seigneur leur contribution pour l'édification de la tente de la rencontre, pour la célébration du culte et pour la confection des vêtements réservés aux prêtres. Les hommes et les femmes généreux vinrent avec toutes sortes de bijoux d'or, des broches, des boucles, des anneaux ou des colliers, et ils les offrirent au Seigneur avec le geste rituel de présentation. Ceux qui possédaient de la laine violette, rouge ou écarlate, du lin fin, de la laine de chèvre, des peaux de béliers teintes en rouge ou du cuir solide, les apportèrent. Ceux qui avaient mis de côté pour le Seigneur de l'argent ou du bronze l'apportèrent; ceux qui possédaient du bois d'acacia utilisable pour la réalisation des travaux l'apportèrent. Des femmes habiles apportèrent du lin fin et de la laine violette, rouge ou écarlate qu'elles avaient filés de leurs propres mains. D'autres femmes habiles et qui avaient du goût pour cela filèrent de la laine de chèvre. Les chefs de la communauté apportèrent les pierres de cornaline et les autres pierres précieuses pour l'éfod et le pectoral du grand-prêtre, ainsi que les essences aromatiques et l'huile, pour les lampes, pour l'huile d'onction et pour le parfum à brûler. Tous les Israélites au cœur généreux, hommes ou femmes, apportèrent ainsi leur contribution volontaire au Seigneur, pour la réalisation des travaux que le Seigneur avait ordonnés à Moïse. Moïse dit aux Israélites: « Voyez, le Seigneur a choisi Bessalel, fils d'Ouri et petit-fils de Hour, de la tribu de Juda, et il l'a rempli de l'Esprit de Dieu pour le rendre très habile et intelligent. Bessalel connaît toutes sortes de techniques: il sait élaborer des projets, travailler l'or, l'argent et le bronze, ciseler les pierres précieuses et les monter, sculpter le bois, en un mot, il peut réaliser n'importe quel objet. Le Seigneur lui a aussi accordé, de même qu'à Oholiab, fils d'Ahissamak, de la tribu de Dan, le don d'enseigner. Il leur a donné le talent d'exécuter tous les travaux du ciseleur de pierres précieuses, du dessinateur, du brodeur de laine violette, rouge ou écarlate, du brodeur de lin, du tisseur, et de tout autre spécialiste ou artisan inventif. Bessalel, Oholiab et les autres artisans à qui le Seigneur a accordé l'habileté et l'intelligence nécessaires pour exécuter les travaux, fabriqueront tout ce qui servira au culte dans le lieu saint, conformément aux ordres du Seigneur. » Moïse convoqua Bessalel, Oholiab et les autres artisans à qui le Seigneur avait accordé une grande habileté et qui étaient disposés à exécuter les travaux. Moïse leur confia les contributions apportées par les Israélites pour la construction du lieu saint. Cependant chaque matin, des gens continuaient de présenter à Moïse des dons volontaires. Alors tous les artisans engagés dans la construction du lieu saint interrompirent leur travail pour dire à Moïse: « Les gens ont apporté plus de matériaux qu'il n'en faut pour fabriquer ce que le Seigneur a commandé. » Aussitôt Moïse donna l'ordre de proclamer à travers tout le camp: « Que plus personne, ni homme ni femme, ne prépare de dons pour le lieu saint! » On cessa donc d'apporter des dons, puisque les contributions reçues étaient suffisantes pour les travaux à accomplir. Il y avait même des surplus. Les artisans les plus compétents fabriquèrent la demeure: ils confectionnèrent dix bandes d'étoffe, en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate; elles étaient ornées de chérubins brodés. Toutes les bandes avaient les mêmes dimensions, quatorze mètres sur deux mètres. Ils assemblèrent d'abord cinq bandes côte à côte, puis ils firent de même avec les cinq autres. Ils fixèrent des lacets de laine violette sur le bord de la dernière bande du premier assemblage, et ils en mirent aussi à la première bande du second assemblage. Il y avait cinquante de ces lacets à l'extrémité de chaque assemblage, et les deux séries se correspondaient. Ils façonnèrent cinquante crochets en or pour réunir les deux assemblages, de telle sorte que la tente forme un tout. Puis ils confectionnèrent onze bandes d'étoffe, en laine de chèvre, pour la tente, destinées à protéger la demeure. Toutes les bandes avaient les mêmes dimensions, quinze mètres sur deux mètres. Ils assemblèrent d'abord cinq bandes, puis ils firent de même avec les six autres. Ils fixèrent cinquante lacets sur le bord de la dernière bande du premier assemblage, et ils en mirent cinquante aussi sur le bord du second assemblage. Ils façonnèrent cinquante crochets en bronze et réunirent les deux assemblages pour que la tente forme un tout. Pour protéger la tente, ils utilisèrent des peaux de béliers teintes en rouge et une solide couverture de cuir, qu'ils placèrent par-dessus. Ils fabriquèrent des cadres en bois d'acacia, qu'ils dressèrent pour soutenir la demeure. Ils fabriquèrent vingt cadres pour le côté sud de la demeure, et quarante socles en argent destinés à les porter: deux socles par cadre, correspondant aux deux tenons. Pour le côté nord de la demeure, ils firent aussi vingt cadres avec quarante socles en argent, soit deux socles par cadre. Pour l'arrière de la demeure, à l'ouest, ils firent six cadres, plus deux cadres spéciaux pour les angles du fond. Ces deux cadres avaient un écartement normal à la base, mais les montants se rejoignaient au sommet, près d'un anneau. Ils les firent tous les deux semblables, pour servir de cadres d'angle. L'arrière de la demeure comportait donc huit cadres et seize socles d'argent, soit deux socles par cadre. Ils taillèrent des traverses en bois d'acacia: cinq pour tenir les cadres sur un côté de la demeure, cinq pour les cadres de l'autre côté et cinq pour ceux de l'arrière, à l'ouest. La traverse centrale qu'ils firent, passait à mi-hauteur des cadres, d'une extrémité à l'autre de la demeure. Ils recouvrirent d'or aussi bien les cadres que les traverses, et façonnèrent des anneaux d'or dans lesquels passaient les traverses. Des artisans confectionnèrent un rideau en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate; il était orné de chérubins brodés. Ils taillèrent quatre colonnes en bois d'acacia qu'ils recouvrirent d'or et qu'ils munirent d'agrafes en or. Ils coulèrent quatre socles d'argent pour les colonnes. Pour l'entrée de la tente de la rencontre, des brodeurs confectionnèrent un autre rideau en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate; on fabriqua en outre les cinq colonnes nécessaires pour porter le rideau, les agrafes pour le fixer, les chapiteaux et les tringles recouverts d'or et les cinq socles de bronze. Bessalel fabriqua le coffre de l'alliance, en bois d'acacia. Il mesurait 125 centimètres de long, 75 centimètres de large et 75 centimètres de haut. Bessalel le recouvrit d'or pur, à l'intérieur comme à l'extérieur, et appliqua tout autour une bordure d'or. Il façonna quatre anneaux d'or qu'il fixa aux quatre angles du coffre, deux anneaux d'un côté, deux de l'autre. Il tailla deux barres en bois d'acacia et les recouvrit d'or. On les introduisait dans les anneaux sur les côtés du coffre pour le transporter. Il fabriqua le couvercle du coffre, en or pur. Ce couvercle avait cent vingt-cinq centimètres de long et soixante-quinze centimètres de large. Il façonna deux chérubins en or martelé, aux deux extrémités du couvercle. Ces deux chérubins faisaient corps avec le couvercle, à chacune de ses extrémités. Ils se faisaient face, le visage dirigé vers le couvercle, qu'ils protégeaient de leurs ailes déployées. Il fabriqua la table en bois d'acacia. Elle mesurait un mètre de long, cinquante centimètres de large et soixante-quinze centimètres de haut. Il la recouvrit d'or pur et il appliqua tout autour une bordure d'or. Il adapta sur les quatre côtés un cadre de huit centimètres de large, auquel on appliqua aussi une bordure d'or. Il façonna quatre anneaux d'or qu'on fixa aux quatre angles, près des quatre pieds. Les anneaux étaient proches du cadre; on y introduisait des barres pour transporter la table. Il tailla deux barres en bois d'acacia et il les recouvrit d'or; elles servaient à transporter la table. Il façonna la vaisselle qu'on dépose sur la table: les plats, les coupes, les bols, les flacons pour les offrandes de vin, le tout en or pur. Il fabriqua le porte-lampes en or pur martelé; il était d'une seule pièce, le pied, les branches, les calices, les boutons et les fleurs. Six branches partaient de la tige centrale, trois de chaque côté. Sur chacune des six branches, il y avait trois calices en forme d'amande, avec les boutons et les fleurs correspondants. Sur la tige centrale, il y avait quatre calices en forme d'amande, avec les boutons et les fleurs correspondants. Sous chacune des trois paires de branches partant de la tige, il y avait aussi un renflement. Les boutons et les branches formaient une seule pièce avec le reste, et le tout était en or pur martelé. Il façonna les sept lampes nécessaires ainsi que les accessoires tels que les pincettes et les cendriers en or pur. Pour fabriquer le porte-lampes et ses accessoires, on utilisa trente-cinq kilos d'or pur. Pour brûler le parfum, il fabriqua un autel en bois d'acacia. Il était carré, il mesurait cinquante centimètres de côté et avait un mètre de haut. Ses angles supérieurs étaient relevés, tout en faisant corps avec lui. Il le recouvrit entièrement d'or pur, aussi bien le dessus avec ses angles relevés que les quatre parois, et il appliqua une bordure d'or tout autour. Il façonna deux anneaux d'or qu'on fixa de part et d'autre de l'autel, au-dessous de la bordure; on y introduisait des barres pour le transporter. Il tailla les deux barres en bois d'acacia et il les recouvrit d'or. Un parfumeur prépara l'huile d'onction réservée à Dieu, de même que le parfum à brûler sur l'autel. Pour les sacrifices, il fabriqua un autel en bois d'acacia. Il était carré, il mesurait deux mètres et demi de côté et avait un mètre et demi de haut. Les quatre angles supérieurs étaient relevés, tout en faisant corps avec l'autel. Il le recouvrit de bronze. Il façonna, en bronze, tous les ustensiles de l'autel: les récipients pour les cendres, les pelles, les bols à aspersion, les fourchettes à viande et les brûle-parfums. Il confectionna un grillage de bronze qu'il fixa autour de la moitié inférieure de l'autel, au-dessous d'une moulure. Il façonna quatre anneaux à fixer aux quatre angles du grillage de bronze, pour y faire passer des barres. Il tailla deux barres en bois d'acacia et il les recouvrit de bronze; on les introduisait dans les anneaux, sur les côtés de l'autel, pour le transporter. Cet autel, fait de planches, était vide à l'intérieur. Il fabriqua le bassin de bronze, monté sur un support de bronze; on utilisa pour cela les miroirs de bronze des femmes qui étaient de service à l'entrée de la tente de la rencontre. La demeure était entourée d'une cour, limitée par des tentures en fils de lin résistants. Du côté sud, les tentures s'étendaient sur une longueur de cinquante mètres; elles étaient fixées, au moyen de crochets et de tringles en argent, à vingt colonnes de bronze reposant sur vingt socles de bronze. Du côté nord, les tentures s'étendaient sur la même longueur et étaient fixées de la même façon. Du côté ouest, les tentures s'étendaient sur vingt-cinq mètres et étaient fixées de la même façon à dix colonnes reposant sur dix socles. Du côté de l'entrée, à l'est, la cour avait également vingt-cinq mètres de large; Toutes les tentures entourant la cour étaient en solide étoffe de lin. Les socles des colonnes étaient en bronze, les crochets et les tringles en argent; les chapiteaux des colonnes étaient recouverts d'argent; toutes les colonnes étaient reliées par des tringles d'argent. Des brodeurs avaient confectionné le rideau pour l'entrée de la cour, en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate; ce rideau mesurait dix mètres de long et avait deux mètres et demi de haut, comme les tentures de la cour. Il était fixé à quatre colonnes reposant sur quatre socles de bronze; les crochets étaient en argent, de même que le revêtement des chapiteaux et les tringles. Tous les piquets de la demeure et de la clôture de la cour étaient en bronze. Voici quelles furent les quantités de métaux utilisés pour la demeure qui abriterait le document de l'alliance. Selon l'ordre de Moïse, le compte en fut établi par les lévites sous la direction d'Itamar, fils du prêtre Aaron. Bessalel, fils d'Ouri et petit-fils de Hour, de la tribu de Juda, avait exécuté tout ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse; il avait été aidé par Oholiab, fils d'Ahissamak, de la tribu de Dan, ciseleur, dessinateur, brodeur de laine violette, rouge et écarlate, et brodeur de lin. Total de l'or qui provenait de la contribution des Israélites et fut utilisé dans la construction du lieu saint: plus d'une tonne, selon l'unité de poids en vigueur au sanctuaire. Total de l'argent versé lors du recensement de la communauté: 3 017 kilos et 750 grammes, selon l'unité de poids du lieu saint. Cette quantité correspond au versement de cinq grammes d'argent par chacun des 603 550 hommes de vingt ans et plus, soumis au recensement. On utilisa 3 000 kilos d'argent pour couler les 100 socles de colonnes du lieu saint et du rideau intérieur, soit 30 kilos par socle. Avec les 17 kilos et 750 grammes restants, on fit les crochets des colonnes, les revêtements des chapiteaux et les tringles reliant les colonnes. Total du bronze provenant de la contribution des Israélites: 2 124 kilos. On l'utilisa pour faire les socles à l'entrée de la tente de la rencontre, l'autel de bronze avec son grillage de bronze, tous les ustensiles de l'autel, les socles de la clôture et de l'entrée de la cour, ainsi que les piquets de la demeure et de la clôture de la cour. Avec de la laine violette, rouge et écarlate, on confectionna les vêtements de cérémonie destinés au service dans le lieu saint, ainsi que les vêtements de prêtre d'Aaron, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On confectionna l'éfod, en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate, et on le broda de fils d'or. On avait découpé dans des feuilles d'or martelé de fines bandes que des brodeurs mêlaient à la laine violette, rouge ou écarlate, et aux fils de lin. On portait l'éfod au moyen de deux bretelles, cousues sur ses bords. Les attaches de l'éfod, faites de fils semblables, étaient d'une seule pièce avec lui, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On prépara les deux pierres de cornaline fixées dans des montures en or; on y avait gravé les noms des fils d'Israël, comme on grave un cachet personnel. On les plaça sur les bretelles de l'éfod, pour symboliser les douze tribus d'Israël, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On confectionna le pectoral, en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate, et on le broda de fils d'or, comme l'éfod. C'était une poche carrée, de vingt-cinq centimètres de côté. On le décora de quatre rangées de pierres précieuses: la première rangée comprenait un rubis, une topaze et une émeraude, la deuxième rangée un grenat, un saphir et un diamant, la troisième rangée une hyacinthe, une agate et une améthyste, et la quatrième rangée une chrysolithe, une cornaline et un jaspe. Chaque pierre était fixée dans une monture en or. On avait gravé sur chaque pierre le nom d'un des douze fils d'Israël, comme on grave un cachet personnel; elles symbolisaient les douze tribus d'Israël. Pour le pectoral, on façonna deux chaînettes en or pur, tressées comme des cordes, deux montures en or et deux anneaux d'or qu'on fixa aux angles supérieurs du pectoral. On attacha chacune des chaînettes à l'un des anneaux du pectoral; on fixa leur autre extrémité aux deux montures d'or placées sur les bretelles de l'éfod, de telle manière que le pectoral se trouve sur le devant. On façonna deux autres anneaux d'or qu'on fixa aux angles inférieurs du pectoral, du côté qui touche l'éfod. On façonna encore deux autres anneaux d'or qu'on fixa au bas des bretelles de l'éfod, devant, à l'endroit où elles sont cousues; ces anneaux étaient placés par-dessus les attaches de l'éfod. On relia les anneaux du pectoral à ceux de l'éfod au moyen d'un cordon violet, pour que le pectoral reste par-dessus les attaches de l'éfod et qu'il ne se déplace pas sur l'éfod, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Le manteau sur lequel Aaron portait l'éfod fut entièrement tissé en laine violette. Pour passer la tête, il y avait en son centre une ouverture dont le bord était tissé et renforcé, afin d'éviter toute déchirure. On décora le bas du manteau, tout autour, de fruits du grenadier en laine violette, rouge et écarlate, et en fils de lin résistants. On façonna des clochettes en or pur, qu'on plaça également au bas du manteau, tout autour, entre les grenades. Les grenades alternaient avec les clochettes, au bas de ce manteau de cérémonie, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On tissa encore les tuniques de lin, pour Aaron et ses fils, de même que le turban de lin, les étoffes de lin pour les tiares, les sous-vêtements de lin et la ceinture brodée, en fils de lin résistants, mêlés de laine violette, rouge et écarlate, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. On façonna enfin le diadème sacré, le bijou d'or pur, en forme de fleur, sur lequel on grava l'inscription « Mis à part pour le Seigneur » comme on grave un cachet personnel. On le fixa au moyen d'un cordon violet au haut du turban, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Ainsi furent achevés les travaux concernant la demeure de la tente de la rencontre. Les Israélites avaient accompli exactement ce que le Seigneur avait ordonné à Moïse. Les Israélites apportèrent à Moïse tous les éléments de la demeure: la tente avec ses accessoires: ses crochets, ses cadres, ses traverses, ses colonnes et ses socles; la couverture en peaux de béliers teintes en rouge, la couverture de cuir et le rideau de séparation; le coffre du document de l'alliance, avec ses barres et son couvercle; la table pour les pains offerts à Dieu, avec ses accessoires; le porte-lampes en or pur, avec sa série de lampes, ses accessoires, et l'huile d'éclairage; l'autel d'or, l'huile d'onction, le parfum à brûler; le rideau pour l'entrée de la tente; l'autel de bronze avec son grillage de bronze, ses barres et ses accessoires; le bassin pour les purifications, avec son support; les tentures de la cour, avec leurs colonnes et leurs socles, ainsi que le rideau pour l'entrée de la cour, avec ses cordes et ses piquets; tous les objets utilisés dans le service de la tente de la rencontre, la demeure; les vêtements de cérémonie destinés au service dans le lieu saint; les vêtements du grand-prêtre Aaron et les vêtements que ses fils devaient porter pour exercer leur ministère. Les Israélites avaient exécuté tout ce travail conformément aux ordres que le Seigneur avait donnés à Moïse. Lorsque Moïse vit que tout avait été fait selon les ordres du Seigneur, il bénit les Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: « Le premier jour du premier mois, tu feras dresser la demeure de la tente de la rencontre. Tu y déposeras le coffre contenant le document de l'alliance, derrière le rideau de séparation, à l'abri des regards. Tu apporteras la table et tu y arrangeras les pains qui me sont offerts; tu apporteras le porte-lampes et tu en allumeras les lampes; tu placeras l'autel d'or pour le parfum devant le coffre de l'alliance; tu fixeras le rideau d'entrée de la demeure. Tu installeras l'autel des sacrifices devant l'entrée de la demeure de la tente de la rencontre; tu placeras le bassin des purifications entre la tente et l'autel, et tu le rempliras d'eau. Tu aménageras la cour tout autour, et tu mettras le rideau à l'entrée de la cour. Tu prendras l'huile d'onction et tu en verseras sur la demeure et sur tout ce qu'elle contient; ainsi tu la mettras à part pour le Seigneur avec tous ses accessoires. Dès lors elle sera réservée à mon service. Tu verseras aussi de l'huile sur l'autel des sacrifices et sur tous ses accessoires; ainsi tu le mettras à part pour le Seigneur, afin qu'il soit strictement réservé à mon service. Avec de l'huile également, tu signifieras que le bassin et son support me sont réservés. Tu conduiras Aaron et ses fils à l'entrée de la tente de la rencontre et tu les laveras avec de l'eau. Puis tu revêtiras Aaron de ses habits de prêtre, et tu verseras de l'huile sur lui pour le mettre à part comme prêtre à mon service. Tu diras aux fils d'Aaron de s'approcher et tu les revêtiras de leur tunique; tu verseras sur eux de l'huile, tout comme sur leur père, pour qu'ils me servent en tant que prêtres. Par cette huile d'onction, ils me serviront comme prêtres, eux et leurs descendants pour toujours. » Moïse exécuta scrupuleusement les ordres du Seigneur: le premier jour du premier mois, une année après le départ d'Égypte, on édifia la demeure. Moïse fit dresser la demeure: il mit en place les socles, les cadres et les traverses, de même que les colonnes. Il déploya les toiles de tente sur la demeure, puis il plaça la couverture protectrice par-dessus, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Moïse prit les tablettes de pierre des dix paroles et les déposa dans le coffre; il mit en place les barres du coffre et il recouvrit celui-ci de son couvercle. Il l'introduisit dans la demeure, puis il suspendit le rideau de séparation pour cacher le coffre, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il plaça la table dans la tente, du côté nord, devant le rideau de séparation; il y arrangea les pains offerts au Seigneur, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il plaça le porte-lampes dans la tente, du côté sud, en face de la table; il en alluma les lampes, devant le Seigneur, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il plaça l'autel d'or dans la tente, devant le rideau de séparation; il fit brûler dessus le parfum, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il fixa le rideau d'entrée de la demeure, puis il plaça l'autel des sacrifices près de l'entrée de la demeure de la tente de la rencontre; il y fit brûler un sacrifice complet et une offrande végétale, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Il plaça le bassin entre la tente et l'autel, et il le remplit d'eau, pour les purifications. Moïse, Aaron et ses fils utilisaient cette eau pour se laver les mains et les pieds. Ils se purifiaient de cette manière chaque fois qu'ils pénétraient dans la tente de la rencontre ou qu'ils s'approchaient de l'autel, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Moïse fit dresser les tentures de la cour, tout autour de la demeure et de l'autel, et il fit suspendre le rideau à l'entrée de la cour. Il mit ainsi un terme aux travaux. Alors la nuée vint recouvrir la tente de la rencontre et la gloire du Seigneur remplit la demeure. Moïse ne pouvait plus pénétrer dans la tente, car la nuée y demeurait et la gloire du Seigneur remplissait la demeure. Pour leurs déplacements successifs, les Israélites ne se mettaient en route que si la nuée s'élevait au-dessus de la demeure. Si la nuée ne bougeait pas, ils ne partaient pas; ils attendaient le jour où elle s'élevait. Le Seigneur manifesta sa présence aux Israélites par la nuée qui enveloppait la demeure pendant le jour ou par le feu qui y brillait pendant la nuit, et cela tout au long de leur voyage. Le Seigneur appela Moïse et depuis la tente de la rencontre, il lui dit: « Communique ceci aux Israélites: Quand l'un de vous veut offrir un animal en sacrifice au Seigneur, il peut le choisir dans un troupeau de gros ou de petit bétail. S'il offre en sacrifice complet une tête de gros bétail, il prend un taureau sans défaut: il le conduit à l'entrée de la tente de la rencontre, afin d'obtenir la faveur du Seigneur; il pose la main sur la tête de l'animal, qui est ainsi accepté comme offrande pour obtenir le pardon; il égorge l'animal devant le Seigneur. Les prêtres, fils d'Aaron, présentent son sang, puis en aspergent les côtés de l'autel dressé à l'entrée de la tente de la rencontre. La personne ôte la peau du taureau et le découpe en morceaux. Les prêtres, fils d'Aaron, allument du feu sur l'autel et y disposent des bûches; au-dessus ils placent les morceaux de viande, avec la tête et les parties grasses. Les entrailles et les pattes de l'animal sont lavées, puis un des prêtres brûle le tout sur l'autel. C'est un sacrifice entièrement consumé, dont l'odeur est agréable au Seigneur. Si quelqu'un offre en sacrifice complet une tête de petit bétail, il prend un bélier ou un bouc sans défaut: il l'égorge devant le Seigneur, au nord de l'autel. Les prêtres, fils d'Aaron, aspergent de son sang les côtés de l'autel. On découpe l'animal en morceaux, en détachant la tête et les parties grasses. Un des prêtres place tous ces morceaux sur les bûches enflammées de l'autel. Les entrailles et les pattes sont lavées. Le prêtre les présente puis brûle le tout sur l'autel. C'est un sacrifice entièrement consumé, dont l'odeur est agréable au Seigneur. Si quelqu'un offre un oiseau en sacrifice complet au Seigneur, il prend une tourterelle ou une colombe. Le prêtre apporte l'oiseau devant l'autel, coupe sa tête et la brûle sur l'autel; ensuite il fait couler son sang le long des côtés de l'autel. Il arrache le jabot avec son contenu et le jette à l'est de l'autel, là où sont déposées les cendres grasses. Après avoir fendu l'oiseau en deux, entre les ailes, mais sans séparer les deux moitiés, il le brûle sur les bûches enflammées de l'autel. C'est un sacrifice entièrement consumé, dont l'odeur est agréable au Seigneur. Si quelqu'un veut apporter au Seigneur une offrande végétale, il prend de la farine sur laquelle il verse de l'huile et dépose de l'encens; il l'apporte aux prêtres, fils d'Aaron. On y prélève une poignée de farine mêlée d'huile, avec tout l'encens. L'un des prêtres brûle sur l'autel cette partie de l'offrande appelée “mémorial”. C'est une offrande consumée dont l'odeur est agréable au Seigneur. Le reste de l'offrande revient à Aaron et à ses fils: c'est une part strictement réservée, parce qu'elle provient d'une offrande consumée qui a été offerte au Seigneur. S'il s'agit d'une offrande cuite au four, tu n'apporteras que des gâteaux à l'huile sans levain ou des galettes sans levain arrosées d'huile. S'il s'agit d'une offrande cuite sur la plaque, elle consiste en farine pétrie avec de l'huile, mais sans levain; tu la partageras en morceaux sur lesquels tu verseras encore de l'huile. C'est une offrande végétale. S'il s'agit d'une offrande cuite dans la poêle, elle est composée de farine et d'huile. On amène l'offrande ainsi préparée pour le Seigneur, et on la remet au prêtre, qui l'apporte à l'autel. Il en prélève la part appelée “mémorial” et la brûle sur l'autel. C'est une offrande consumée dont l'odeur est agréable au Seigneur. Le reste de l'offrande revient à Aaron et à ses fils: c'est une part strictement réservée, parce qu'elle provient d'une offrande consumée qui a été offerte au Seigneur. Aucune offrande destinée au Seigneur ne contiendra de levain. Vous n'utiliserez jamais de levain ou de miel dans la préparation d'une offrande qui sera consumée pour le Seigneur. Vous pouvez lui en offrir lorsque vous lui apportez les premiers produits de la nature, mais n'en brûlez pas sur l'autel dans une offrande à l'odeur agréable. Tu déposeras du sel sur chaque offrande végétale. Jamais tu ne négligeras d'en mettre, car le sel symbolise l'alliance que Dieu a conclue avec toi. C'est pourquoi une offrande de sel sera jointe à tout sacrifice. Lorsque tu apporteras au Seigneur une offrande des premiers produits de tes terres, il s'agira des épis nouveaux, grillés au feu et écrasés. Voilà ce que tu offriras comme offrande des premiers produits. Tu verseras de l'huile et déposeras de l'encens dessus. Ce sera une offrande végétale. Le prêtre en brûlera la part appelée “mémorial”, c'est-à-dire une partie du grain et de l'huile, avec tout l'encens. C'est une offrande consumée pour le Seigneur. Si quelqu'un offre en sacrifice de paix une tête de gros bétail, il amène devant le Seigneur un taureau ou une vache sans défaut. Il pose la main sur la tête de l'animal et l'égorge à l'entrée de la tente de la rencontre. Les prêtres, fils d'Aaron, aspergent de son sang les côtés de l'autel. De ce sacrifice de paix, on offre au Seigneur les morceaux suivants, qui lui sont réservés: toute la graisse qui recouvre les entrailles, les deux rognons avec la graisse qui les entoure, celle qui couvre les flancs, et le lobe du foie qu'on détache en même temps que les rognons. Les fils d'Aaron brûlent tous ces morceaux sur l'autel, avec le sacrifice complet placé sur les bûches enflammées. C'est un sacrifice consumé dont l'odeur est agréable au Seigneur. Si quelqu'un offre au Seigneur en sacrifice de paix une tête de petit bétail, il prend une bête sans défaut, mâle ou femelle. Si c'est un mouton, il le conduit devant le Seigneur; il pose la main sur sa tête et l'égorge devant la tente de la rencontre. Les fils d'Aaron aspergent de son sang les côtés de l'autel. De ce sacrifice de paix, on offre au Seigneur les morceaux suivants, qui lui sont réservés: la graisse, la queue tout entière, qu'on détache de la colonne vertébrale, toute la graisse qui recouvre les entrailles, les deux rognons avec la graisse qui les entoure ainsi qu'aux flancs, et le lobe du foie qu'on détache en même temps que les rognons. Le prêtre brûle tous ces morceaux sur l'autel. C'est une nourriture consumée pour le Seigneur. Si quelqu'un offre un bouc ou une chèvre, il conduit l'animal devant le Seigneur; il pose la main sur sa tête et l'égorge devant la tente de la rencontre. Les fils d'Aaron aspergent de son sang les côtés de l'autel. De ce sacrifice, on offre au Seigneur les morceaux suivants, qui lui sont réservés: toute la graisse qui recouvre les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, celle qui couvre les flancs, et le lobe du foie qu'on détache en même temps que les rognons. Le prêtre brûle tous ces morceaux sur l'autel. C'est une nourriture consumée dont l'odeur est agréable. Toute la graisse est réservée au Seigneur. C'est pourquoi, en tout temps et quel que soit l'endroit où vous habiterez, vous observerez la prescription suivante: vous ne consommerez ni la graisse, ni le sang d'un animal. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Quand quelqu'un a péché sans le faire exprès en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur, procédez comme ceci: Si c'est le grand-prêtre qui pèche et transmet sa culpabilité à tout le peuple, il offre en sacrifice au Seigneur un taureau sans défaut pour obtenir le pardon des péchés. Il conduit le taureau devant le Seigneur, à l'entrée de la tente de la rencontre; il pose la main sur la tête de l'animal et l'égorge là, devant le Seigneur. Il prend de son sang et l'emporte dans la tente de la rencontre; il trempe un doigt dans le sang et fait sept aspersions, devant le Seigneur, contre le côté visible du rideau du lieu saint. Il met également du sang sur les angles relevés de l'autel situé dans la tente où l'on brûle le parfum, devant le Seigneur; puis il verse le reste du sang à la base de l'autel des sacrifices qui se dresse à l'entrée de la tente de la rencontre. Il prélève toute la graisse de l'animal, c'est-à-dire celle qui recouvre les entrailles, les deux rognons et la graisse qui les entoure, celle qui couvre les flancs, et le lobe du foie qu'il détache en même temps que les rognons – ce sont les mêmes parties que celles prélevées sur un animal offert en sacrifice de paix. Le grand-prêtre les brûle sur l'autel des sacrifices. Si c'est la communauté d'Israël tout entière qui pèche sans le faire exprès en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur, les Israélites se rendent ainsi coupables. Dès qu'ils découvrent la faute commise, ils offrent un taureau pour obtenir le pardon de Dieu. Ils conduisent le taureau devant la tente de la rencontre; les anciens de la communauté posent la main sur la tête de l'animal, et l'un d'entre eux l'égorge là, devant le Seigneur. Le grand-prêtre emporte un peu de son sang dans la tente de la rencontre; il trempe un doigt dans le sang et fait sept aspersions, devant le Seigneur, contre le côté visible du rideau du lieu saint. Il met également du sang sur les angles relevés de l'autel qui se trouve devant le Seigneur dans la tente de la rencontre; puis il verse le reste du sang à la base de l'autel des sacrifices, qui se dresse à l'entrée de cette tente. Il prélève toute la graisse de l'animal et la brûle sur l'autel, en procédant exactement de la même manière qu'avec le taureau offert pour son propre péché. Il effectue sur les Israélites le geste rituel du pardon des péchés, et ils obtiennent le pardon de Dieu. Ensuite il fait porter ce qui reste de l'animal hors du camp, et on le jette au feu, comme dans le cas du premier taureau. C'est un sacrifice pour obtenir le pardon des péchés en faveur de la communauté. Si c'est un chef du peuple qui pèche sans le faire exprès en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur son Dieu, il se rend ainsi coupable. Dès qu'il découvre la faute commise, il offre un bouc sans défaut. Il pose la main sur la tête de l'animal et l'égorge devant le Seigneur, à l'endroit où l'on égorge les animaux offerts en sacrifices complets. C'est un sacrifice pour obtenir le pardon des péchés. Le prêtre trempe un doigt dans le sang de l'animal et en met sur les angles relevés de l'autel des sacrifices; puis il verse le reste du sang à la base de ce même autel. Il brûle sur l'autel toute la graisse de l'animal, comme dans le cas du sacrifice de paix. Il effectue sur le chef le geste rituel du pardon des péchés, et celui-ci obtient le pardon de Dieu. Si c'est une seule personne qui pèche sans le faire exprès en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur, elle se rend ainsi coupable. Dès que cette personne découvre la faute commise, elle offre une chèvre sans défaut, en raison du péché qu'elle a commis. Elle pose la main sur la tête de l'animal et l'égorge à l'endroit où l'on égorge les animaux offerts en sacrifices complets. Le prêtre trempe un doigt dans le sang de l'animal et en met sur les angles relevés de l'autel des sacrifices; puis il verse le reste du sang à la base de ce même autel. Il détache toute la graisse de l'animal, comme dans le cas du sacrifice de paix. Le prêtre la brûle sur l'autel pour que le Seigneur en apprécie l'odeur agréable. Il effectue sur la personne coupable le geste rituel du pardon des péchés, et celle-ci obtient le pardon de Dieu. Si la personne coupable préfère offrir un mouton, elle amène une femelle sans défaut pour obtenir le pardon de Dieu. Elle pose la main sur la tête de l'animal et l'égorge à l'endroit où l'on égorge les animaux offerts en sacrifices complets. Le prêtre trempe un doigt dans le sang de l'animal et en met sur les angles relevés de l'autel des sacrifices; puis il verse le reste du sang à la base de ce même autel. Il détache toute la graisse de l'animal, comme dans le cas d'un mouton offert en sacrifice de paix. Le prêtre la brûle sur l'autel, avec les autres sacrifices consumés pour le Seigneur. Il effectue sur la personne coupable le geste rituel du pardon des péchés, et celle-ci obtient le pardon de Dieu. Supposons que quelqu'un entende un appel solennel adressé à ceux qui ont été témoins d'un fait; s'il refuse de dire ce qu'il a vu ou appris, c'est un péché dont il porte la responsabilité. Autre exemple: quelqu'un entre en contact avec quoi que ce soit d'impur, un cadavre d'une bête impure, qu'elle soit sauvage ou domestique, ou un cadavre d'une bestiole impure; même s'il ne s'en est pas rendu compte, il est devenu impur et il en porte la responsabilité. Autre exemple: quelqu'un entre en contact avec une personne atteinte d'une impureté, quelle qu'elle soit; il ne s'en est peut-être pas rendu compte sur le moment, mais dès qu'il l'apprend, il en porte la responsabilité. Autre exemple: quelqu'un se laisse aller à prononcer un serment inconsidéré dans n'importe quel domaine, que ce soit à l'avantage ou au détriment de quelqu'un; lorsqu'il s'en rend compte, il porte la responsabilité de ce genre de faute. Celui qui est responsable d'une faute du genre de celles qui viennent d'être décrites confesse en quoi il a péché. Ensuite, pour obtenir le pardon de la faute commise, il amène une brebis ou une chèvre qu'on offre en sacrifice au Seigneur à titre de réparation. Alors le prêtre effectue sur lui le geste rituel du pardon de son péché. Si quelqu'un n'a pas les moyens de fournir une brebis ou une chèvre à titre de réparation pour le péché commis, il apporte au Seigneur deux tourterelles ou deux colombes; l'un des oiseaux est destiné à un sacrifice pour obtenir le pardon, l'autre à un sacrifice complet. La personne les remet au prêtre, qui offre au Seigneur d'abord l'oiseau offert pour le pardon: il lui rompt la nuque, mais sans détacher la tête; il fait couler une partie du sang le long du côté de l'autel, et répand le reste à la base de l'autel. C'est un sacrifice pour obtenir le pardon d'un péché. Ensuite le prêtre offre le second oiseau en sacrifice complet, selon la règle. Alors il effectue sur le coupable le geste rituel du pardon des péchés, et celui-ci obtient le pardon de Dieu. Si quelqu'un n'a pas à sa disposition les deux tourterelles ou colombes exigées, il apporte trois kilos de farine comme offrande pour obtenir le pardon de son péché; mais il ne verse pas d'huile ni ne dépose d'encens dessus, puisque c'est un sacrifice pour obtenir le pardon. Il apporte la farine au prêtre, qui en prélève une poignée, appelée “mémorial”, et la brûle sur l'autel avec les autres sacrifices consumés pour le Seigneur. C'est un sacrifice pour obtenir le pardon. Alors le prêtre effectue sur le coupable le geste rituel du pardon pour le péché commis, et il obtient le pardon de Dieu. Le prêtre accomplit cette cérémonie comme dans le cas d'une offrande végétale. » Le Seigneur dit à Moïse: « Si quelqu'un, sans le faire exprès, commet une faute grave à l'égard des offrandes mises à part pour le Seigneur, il procède comme ceci: il amène pour le Seigneur, à titre de réparation, un bélier sans défaut, dont la valeur correspond au tarif en vigueur au sanctuaire; cet animal est destiné à un sacrifice de réparation. La personne compense en outre le préjudice subi par le sanctuaire et ajoute à cette compensation un cinquième de sa valeur, et remet le tout au prêtre. Après avoir offert l'animal en sacrifice, le prêtre effectue sur la personne coupable le geste rituel du pardon des péchés, et celle-ci obtient le pardon de Dieu. Si quelqu'un pèche en commettant un acte interdit par un commandement du Seigneur, il est coupable, même s'il l'a fait sans s'en rendre compte, et il en porte la responsabilité. Il amène alors au prêtre un bélier sans défaut, de la valeur réglementaire, pour un sacrifice de réparation; le prêtre effectue sur le coupable le geste rituel du pardon pour le péché qu'il a commis par erreur ou par ignorance, et il obtient le pardon de Dieu. C'est un sacrifice de réparation, car il était effectivement coupable envers le Seigneur. » Le Seigneur dit à Moïse: « Supposons que quelqu'un commette une faute grave envers le Seigneur en faisant du tort à un autre Israélite: par exemple il ment au sujet d'un objet qu'il a reçu en dépôt, qu'il a emprunté, volé ou extorqué; ou bien il a trouvé un objet perdu et il le nie; ou encore il prononce un serment mensonger pour camoufler n'importe quel méfait du même genre. Il a donc commis une faute et il est coupable; il doit restituer l'objet qu'il a volé, extorqué, trouvé, ou qu'on lui a confié, ou l'objet au sujet duquel il a prononcé un faux serment. Non seulement il restitue intégralement l'objet, mais il y ajoute encore un cinquième de sa valeur; il le remet au propriétaire légitime dès qu'il se reconnaît coupable. Il amène ensuite au prêtre un bélier sans défaut, de la valeur réglementaire, pour un sacrifice de réparation offert au Seigneur. Alors, devant le Seigneur, le prêtre effectue sur l'homme le geste rituel du pardon pour le péché dont il s'est rendu coupable, et il obtient le pardon de Dieu. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique les ordres suivants à Aaron et à ses fils: Voici les instructions concernant le sacrifice complet: ce sacrifice brûlera durant toute la nuit sur l'autel, où l'on entretiendra le feu. Ensuite le prêtre, vêtu d'une tunique de lin et d'un caleçon de lin, enlève de l'autel les cendres grasses du sacrifice consumé et les dépose à côté de l'autel. Puis il change de vêtements et emporte les cendres dans un endroit pur hors du camp. Le feu qui brûle sur l'autel ne doit pas s'éteindre: chaque matin le prêtre y remet des bûches sur lesquelles il dispose le sacrifice complet, avant d'y brûler la graisse des sacrifices de paix. Un feu perpétuel doit brûler sur l'autel, sans jamais s'éteindre. Voici les instructions concernant l'offrande végétale: ce sont les fils d'Aaron qui la présentent au Seigneur devant l'autel. L'un des prêtres y prélève une poignée de farine mêlée d'huile et tout l'encens, et brûle sur l'autel cette partie d'offrande appelée “mémorial”. Le Seigneur en apprécie l'odeur agréable. Ce qui reste est consommé par Aaron et ses fils, mais ils le mangent, sans y ajouter de levain, dans un endroit réservé: la cour de la tente de la rencontre. On ne le cuit donc pas avec du levain. En effet, la part que le Seigneur leur attribue ainsi provient des offrandes qui lui sont destinées; c'est une part qui lui est strictement réservée, tout comme celle qui provient d'un sacrifice pour obtenir le pardon ou d'un sacrifice de réparation. Seuls les hommes de la descendance d'Aaron peuvent en consommer, car cette partie des offrandes consumées apportées au Seigneur leur est réservée pour toujours. À cause de cela, toute autre personne qui entrerait en contact avec elle serait considérée comme réservée pour Dieu. » Le Seigneur dit à Moïse: « Dès qu'ils auront reçu l'onction, Aaron et ses fils offriront au Seigneur trois kilos de farine par jour, la moitié le matin, l'autre moitié le soir. La farine sera pétrie avec de l'huile et la pâte obtenue cuite sur la plaque. Puis cette galette sera brisée en morceaux avant d'être offerte au Seigneur. Le Seigneur en appréciera l'odeur agréable. Lorsqu'un descendant d'Aaron sera mis à part comme grand-prêtre avec l'huile d'onction, il observera la même pratique: c'est une offrande perpétuelle, qui est intégralement brûlée pour le Seigneur. En effet, toute offrande végétale faite par un prêtre est totale: on n'en mangera rien. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci à Aaron et à ses fils: Voici les instructions concernant le sacrifice pour obtenir le pardon: on égorge l'animal devant le Seigneur, à l'endroit où l'on égorge les animaux offerts en sacrifices complets. C'est une offrande strictement réservée, et le prêtre officiant ne la mangera que dans un endroit réservé: la cour de la tente de la rencontre. Tout ce qui entrerait en contact avec la viande d'un tel sacrifice serait considéré comme réservé: si du sang de la victime gicle sur un vêtement, la partie tachée est lavée dans un endroit réservé; si on cuit la viande dans un récipient en terre, il faut ensuite briser le récipient; si on la cuit dans un récipient de bronze, on le nettoie et on le rince à grande eau. Seuls ceux des familles des prêtres peuvent manger de cette viande, puisqu'elle est strictement réservée. Toutefois, si le sang d'un animal sacrifié a été porté à l'intérieur de la tente de la rencontre et utilisé dans le sanctuaire pour une cérémonie de pardon, la viande de cet animal ne sera pas mangée, mais jetée au feu. Voici les instructions concernant le sacrifice de réparation: il s'agit d'une offrande strictement réservée à Dieu. On égorge l'animal à l'endroit où l'on égorge les animaux offerts en sacrifices complets, puis on asperge de son sang les côtés de l'autel. On offre au Seigneur les morceaux gras suivants: la queue, la graisse qui recouvre les entrailles, les deux rognons avec la graisse qui les entoure, celle qui couvre les flancs, et le lobe du foie qu'on détache en même temps que les rognons. Le prêtre brûle le tout sur l'autel. C'est un sacrifice de réparation, consumé pour le Seigneur. Seuls ceux des familles des prêtres peuvent manger de la viande de cet animal; on la consommera dans un endroit réservé du sanctuaire, puisqu'elle est strictement réservée. Ces instructions concernant le sacrifice de réparation sont identiques à celles concernant le sacrifice pour obtenir le pardon. La viande de l'animal revient au prêtre qui a présidé la cérémonie de pardon. Lorsque quelqu'un offre un sacrifice complet, la peau de l'animal revient au prêtre qui préside la cérémonie. Les offrandes végétales, qu'elles soient cuites au four, dans la poêle ou sur la plaque, reviennent au prêtre qui préside la cérémonie. Par contre les offrandes non cuites sont partagées à égalité entre les prêtres, aussi bien celles qui sont préparées avec de l'huile que les autres. Voici les instructions concernant le sacrifice de paix offert au Seigneur: quand un sacrifice est offert pour accompagner un chant de louange, on apporte, en plus de l'animal à sacrifier, des gâteaux à l'huile cuits sans levain, des galettes sans levain arrosées d'huile et des gâteaux faits de farine pétrie avec de l'huile. On apporte en outre une offrande de pain qui a levé pour accompagner le sacrifice de paix offert en louange. On prélève sur ces offrandes une pièce de chaque espèce, pour le Seigneur; ces gâteaux-là reviennent ensuite au prêtre qui a aspergé de sang les côtés de l'autel. Quant à la viande de l'animal sacrifié, elle est consommée le jour même. On n'en garde pas pour le lendemain. Quand un sacrifice de paix est offert de manière spontanée ou pour accomplir un vœu, on mange une partie de la viande le jour même du sacrifice et une autre partie le lendemain. S'il en reste le surlendemain, on la jette au feu. Si, le troisième jour, quelqu'un mange quand même de la viande provenant du sacrifice, celui qui a offert le sacrifice n'obtiendra pas la faveur du Seigneur: son sacrifice est tenu pour nul, car la viande est devenue impropre à tout usage religieux. Celui qui en mange se rend coupable d'une faute. Si la viande est entrée en contact avec quelque chose d'impur, on ne la consommera pas, mais on la jette au feu. Il faut être en état de pureté pour manger la viande du sacrifice. Si quelqu'un est en état d'impureté personnelle et mange de la viande d'un sacrifice de paix offert au Seigneur, il sera exclu de son peuple; et il en ira de même pour quiconque en consomme après avoir été en contact avec un être humain impur, un animal impur ou une bestiole impure. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Vous ne consommerez aucune graisse d'un animal, bœuf, mouton ou chèvre. La graisse d'une bête crevée ou tuée par des animaux sauvages ne sera pas mangée, mais peut servir à n'importe quel autre usage. Si quelqu'un mange la graisse d'un animal destiné à être consumé en sacrifice pour le Seigneur, il sera exclu de son peuple. Vous ne consommerez jamais non plus le sang d'un oiseau ou d'une bête, quel que soit l'endroit où vous habitez. Si quelqu'un consomme du sang, il sera également exclu de son peuple. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Lorsque quelqu'un offre un sacrifice de paix, il donne au Seigneur la part qui lui revient; il apporte lui-même ce qui est réservé au Seigneur, c'est-à-dire la graisse et la poitrine de l'animal. La poitrine lui est offerte avec le geste rituel de présentation. Le prêtre brûle alors la graisse sur l'autel. Quant à la poitrine, elle revient à Aaron et à ses fils. Vous prélèverez également le gigot droit de l'animal sacrifié et vous le remettrez au prêtre. En effet le gigot droit constitue la part attribuée à celui des fils d'Aaron qui apporte à l'autel le sang et la graisse de l'animal. Car moi le Seigneur, j'ai réservé pour toujours au prêtre Aaron et à ses descendants la poitrine et le gigot des animaux offerts en sacrifices de paix par les Israélites. » Ces parts prélevées sur les sacrifices consumés offerts au Seigneur revinrent à Aaron et à ses fils, dès qu'ils furent installés dans leur ministère de prêtres du Seigneur. Le Seigneur ordonna aux Israélites de les leur remettre, le jour où ils reçurent l'onction. Cette prescription sera observée en tout temps, pour toutes les générations. Telles sont les instructions concernant les sacrifices complets, les offrandes végétales, les sacrifices pour obtenir le pardon, les sacrifices de réparation, les sacrifices d'entrée en fonction et les sacrifices de paix. Le Seigneur les a transmises à Moïse sur le mont Sinaï, dans le désert, le jour même où il a ordonné aux Israélites de lui offrir des sacrifices. Le Seigneur dit à Moïse: « Convoque Aaron et ses fils à l'entrée de la tente de la rencontre. Apporte les vêtements et l'huile d'onction, et amène le taureau du sacrifice pour obtenir le pardon, les deux béliers et la corbeille contenant les pains sans levain. Rassemble aussi toute la communauté d'Israël à cet endroit. » Moïse obéit au Seigneur: il rassembla les Israélites à l'entrée de la tente et il leur dit: « C'est ce que le Seigneur a ordonné de faire. » Puis il alla chercher Aaron et ses fils et les lava avec de l'eau. Il revêtit Aaron de la tunique, lui attacha la ceinture, lui mit le manteau avec l'éfod par-dessus et noua dans son dos les attaches de l'éfod; il plaça sur sa poitrine le pectoral, dans lequel il déposa les objets sacrés, l'Ourim et le Toummim. Il posa le turban sur sa tête et fixa le diadème sacré, le bijou d'or en forme de fleur, sur le devant du turban, conformément aux ordres du Seigneur. Moïse prit ensuite de l'huile d'onction et s'en servit pour mettre à part pour le Seigneur la demeure et tout ce qu'elle contenait. Il fit sept aspersions d'huile pour mettre à part pour le Seigneur l'autel, ses accessoires, le bassin des purifications et son support. Il mit à part pour le Seigneur également Aaron en versant de l'huile sur sa tête. Il demanda enfin aux fils d'Aaron de s'approcher: il les revêtit de leur tunique, puis leur mit leur ceinture et leur tiare, conformément aux ordres du Seigneur. Il fit amener le taureau destiné au sacrifice pour obtenir le pardon; Aaron et ses fils posèrent la main sur sa tête. Moïse l'égorgea, prit de son sang et en déposa avec un doigt sur les angles relevés de l'autel, pour le purifier. Ensuite il versa le reste du sang à la base de l'autel. C'est ainsi que l'autel fut mis à part pour Dieu et libéré de ses impuretés. Moïse prit toute la graisse qui recouvrait les entrailles de l'animal, le lobe du foie et les deux rognons avec la graisse qui les entoure, et il brûla le tout sur l'autel. Le reste de l'animal, peau, viande et boyaux, fut jeté au feu en dehors du camp, conformément aux ordres du Seigneur. Il fit amener ensuite le bélier destiné au sacrifice complet; Aaron et ses fils posèrent la main sur sa tête. Moïse égorgea le bélier et aspergea de son sang les côtés de l'autel. Il découpa l'animal en morceaux et les brûla avec la tête et les parties grasses. Il lava les entrailles et les pattes, et les brûla sur l'autel avec le reste du bélier, en sacrifice complet, conformément aux ordres du Seigneur; ce fut un sacrifice consumé dont le Seigneur apprécia l'odeur agréable. Il fit amener enfin le second bélier, dont le sacrifice allait marquer l'entrée en fonction des prêtres; Aaron et ses fils posèrent la main sur sa tête. Moïse égorgea le bélier, prit de son sang et en déposa sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron, de même que sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. Puis il fit approcher les fils d'Aaron et déposa également du sang sur le lobe de leur oreille droite, de même que sur le pouce de leur main droite et sur leur gros orteil droit; ensuite il aspergea les côtés de l'autel avec le reste du sang. Moïse prit la graisse du bélier, la queue, la graisse qui recouvre les entrailles, le lobe du foie, les deux rognons avec la graisse qui les entoure, ainsi que le gigot droit. Dans la corbeille des pains sans levain déposée devant le Seigneur, il préleva un gâteau sans levain, un gâteau à l'huile et une galette, et il les disposa sur les morceaux gras et le gigot droit. Il plaça le tout dans les mains d'Aaron et de ses fils, et leur dit de l'offrir au Seigneur avec le geste rituel de présentation. Ensuite, il reprit ces offrandes de leurs mains et les brûla sur l'autel, par-dessus le sacrifice complet. Ainsi se déroula le sacrifice marquant l'entrée en fonction des prêtres; le Seigneur apprécia l'odeur agréable de ce sacrifice consumé. Moïse prit la poitrine de l'animal et la présenta devant le Seigneur avec le geste rituel; cette part du bélier lui revint, conformément aux ordres du Seigneur. Moïse prit de l'huile d'onction et un peu du sang qui était sur l'autel, et il en aspergea Aaron et ses vêtements, puis ses fils et leurs vêtements. Voilà comment Aaron et ses fils furent mis à part pour le Seigneur, de même que leurs vêtements. Moïse dit à Aaron et à ses fils: « Faites cuire la viande du second bélier à l'entrée de la tente de la rencontre. Vous la mangerez vous-mêmes à cet endroit, avec le pain confectionné pour la cérémonie, conformément à l'ordre que je vous ai transmis. S'il y a des restes de viande ou de pain, vous les jetterez au feu. Vous demeurerez pendant sept jours à l'entrée de la tente; vous ne la quitterez pas avant que soient achevés les sept jours de la cérémonie de votre entrée en fonction. Le Seigneur lui-même a ordonné de procéder comme on l'a fait aujourd'hui, afin que vous obteniez le pardon de vos péchés. Restez à l'entrée de la tente jour et nuit, durant toute cette semaine. Ensuite vous accomplirez le service prescrit par le Seigneur sans risquer la mort. Tels sont les ordres que j'ai reçus de Dieu. » Aaron et ses fils exécutèrent tous les ordres que le Seigneur leur avait transmis par l'intermédiaire de Moïse. Le huitième jour, Moïse convoqua Aaron, ses fils et les anciens d'Israël. Il dit à Aaron: « Procure-toi un veau destiné à un sacrifice pour obtenir le pardon, et un bélier destiné à un sacrifice complet, tous les deux sans défaut. Tu les offriras au Seigneur. Puis tu ordonneras aux Israélites d'amener un bouc destiné à un sacrifice pour le pardon, un veau et un agneau d'un an sans défaut destinés à des sacrifices complets, ainsi qu'un taureau et un bélier qui seront offerts au Seigneur en sacrifice de paix, accompagnés d'une offrande de farine pétrie avec de l'huile. En effet, aujourd'hui même, le Seigneur se montrera à vous. » Lorsqu'on amena devant la tente de la rencontre ce que Moïse avait énuméré, toute la communauté d'Israël s'approcha et se tint devant le Seigneur. Moïse déclara: « Voici ce que le Seigneur vous ordonne de faire, afin que sa gloire se manifeste à vous. » Il dit à Aaron: « Approche de l'autel, offres-y ton sacrifice pour obtenir le pardon et ton sacrifice complet; puis effectue le geste rituel du pardon des péchés, en ta faveur et en faveur du peuple. Offre ensuite les sacrifices du peuple et effectue de nouveau le geste rituel en leur faveur, conformément aux ordres du Seigneur. » Aaron s'approcha de l'autel et égorgea le veau qu'il offrait pour son propre pardon. Ses fils lui présentèrent le sang de l'animal; il y trempa un doigt et en déposa sur les angles relevés de l'autel, puis il versa le reste du sang à la base de l'autel. Il brûla sur l'autel la graisse, les rognons et le lobe du foie de l'animal, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Quant à la viande et à la peau, on les jeta au feu, hors du camp. Aaron égorgea l'animal du sacrifice complet. Ses fils lui remirent le sang de l'animal et il en aspergea les côtés de l'autel. Ils lui remirent également la tête et le corps découpé en morceaux, et il les brûla sur l'autel; il lava les entrailles et les pattes, et les brûla sur l'autel, par-dessus les autres morceaux. Puis Aaron offrit au Seigneur les sacrifices du peuple. Il prit le bouc que le peuple avait amené pour obtenir le pardon de ses péchés, il l'égorgea et l'offrit en sacrifice, comme il l'avait fait pour le veau. Il présenta le sacrifice complet et l'offrit selon la règle. Il présenta l'offrande végétale, en prit une poignée et la brûla sur l'autel, en plus du sacrifice complet de chaque matin. Il égorgea le taureau et le bélier que le peuple avait amenés pour un sacrifice de paix. Ses fils lui remirent le sang de ces animaux et il en aspergea les côtés de l'autel. Ils lui remirent également la graisse du taureau et du bélier, de même que la queue, la graisse qui recouvre les entrailles, les rognons et le lobe du foie; ils placèrent ces morceaux-là par-dessus les poitrines des deux animaux, puis Aaron les brûla sur l'autel. Conformément aux ordres de Moïse, il offrit aussi au Seigneur les poitrines et le gigot droit avec le geste rituel de présentation. Lorsque Aaron eut fini d'offrir les sacrifices pour obtenir le pardon, les sacrifices complets et les sacrifices de paix, il leva les mains et bénit le peuple, puis il redescendit de l'autel. Moïse et Aaron pénétrèrent dans la tente de la rencontre; quand ils en ressortirent, ils bénirent le peuple. Alors la gloire du Seigneur se manifesta aux Israélites; une flamme en jaillit et consuma sur l'autel les sacrifices complets et les graisses des autres sacrifices. Tous les Israélites virent cela; ils poussèrent des cris de joie, puis se jetèrent face contre terre. Nadab et Abihou, deux des fils d'Aaron, prirent chacun son brûle-parfums et y mirent des braises sur lesquelles ils répandirent de l'encens. Ils offrirent ainsi au Seigneur une offrande de parfum non conforme à ce qui leur était prescrit. Une flamme jaillit alors, devant le Seigneur, et les brûla vifs sur place. Moïse dit à Aaron: « Le Seigneur vous a avertis de cela, lorsqu'il a déclaré: “Je veux que ceux qui m'approchent reconnaissent que je suis vraiment Dieu et qu'ils me rendent gloire en présence de tout le peuple.” » Aaron resta silencieux. Moïse appela Michaël et Élissafan, fils d'Ouziel, l'oncle d'Aaron; il leur dit: « Allez prendre les cadavres de vos frères, qui sont devant le lieu saint, pour les emporter hors du camp. » Ils exécutèrent l'ordre de Moïse et transportèrent les corps, avec leur tunique, hors du camp. Moïse s'adressa à Aaron et à ses deux autres fils, Éléazar et Itamar: « Ne laissez pas votre chevelure en désordre et ne déchirez pas vos vêtements en signe de deuil; vous attireriez la mort sur vous et la colère du Seigneur sur toute la communauté d'Israël. Laissez à tous vos frères israélites le soin de se lamenter sur ceux que le Seigneur a fait mourir par le feu. Vous-mêmes, ne quittez pas l'entrée de la tente de la rencontre, si vous ne tenez pas à mourir; en effet l'huile d'onction que vous avez reçue vous a mis à part au service du Seigneur. » Aaron et ses fils obéirent à l'ordre de Moïse. Le Seigneur dit à Aaron: « Toi et tes fils, ne buvez ni vin ni autre boisson alcoolisée, avant d'entrer dans la tente de la rencontre; vous attireriez la mort sur vous. C'est une prescription que vous et vos descendants observerez en tout temps. N'en buvez pas non plus lorsque vous déciderez si une chose est sainte ou profane, pure ou impure, ou encore lorsque vous enseignerez aux Israélites les décrets que je leur ai transmis par l'intermédiaire de Moïse. » Moïse dit à Aaron, ainsi qu'à ses deux fils survivants, Éléazar et Itamar: « Prenez ce qui reste de l'offrande de farine, après qu'on en a retiré ce qui est réservé au Seigneur, faites-en des pains sans levain et mangez-les à proximité de l'autel; puisqu'il s'agit d'aliments strictement réservés, vous ne pouvez les manger que dans un endroit réservé. Cette part des offrandes consumées pour le Seigneur vous revient, à toi, Aaron, et à tes fils, selon les ordres que j'ai reçus de Dieu. La poitrine et le gigot des animaux offerts en sacrifices de paix par les Israélites, et qui ont été présentés au Seigneur avec le geste rituel, seront consommés dans un endroit pur; vous mangerez ces morceaux, toi, tes fils et tes filles, car ils vous reviennent. Les Israélites apporteront le gigot et la poitrine en plus des parties grasses que l'on brûle sur l'autel; après le geste rituel de présentation devant le Seigneur, ces morceaux vous reviennent car, conformément aux ordres du Seigneur, c'est la part qui vous est réservée pour toujours. » Moïse s'informa au sujet du bouc offert pour obtenir le pardon; il apprit qu'on l'avait brûlé. Il se mit en colère contre Éléazar et Itamar, les deux fils encore vivants d'Aaron, et leur demanda: « Pourquoi n'avez-vous pas mangé la viande de ce sacrifice dans un endroit réservé, puisqu'il s'agit d'un aliment strictement réservé? Le Seigneur vous avait donné cet animal afin de délivrer la communauté d'Israël de ses fautes et d'effectuer sur elle le geste rituel du pardon des péchés. Le sang de l'animal n'avait pas été porté à l'intérieur du lieu saint, vous auriez donc dû en manger la viande dans un endroit réservé, comme je vous l'avais ordonné. » Aaron répondit à Moïse: « Écoute, en ce jour où mes fils ont offert au Seigneur leur sacrifice pour obtenir le pardon et leur sacrifice complet, tu sais bien ce qui m'est arrivé. Pouvais-je, en ce jour, manger la viande d'un tel sacrifice pour le pardon? Cela n'aurait certainement pas plu au Seigneur! » Moïse trouva cette réponse satisfaisante. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Communiquez ceci aux Israélites: Parmi tous les animaux terrestres, vous pouvez manger ceux qui ont des sabots fendus et qui ruminent. Mais vous ne devez pas manger ceux qui ont seulement des sabots fendus ou ceux qui ruminent seulement; ainsi vous considérerez comme impurs les animaux suivants: le chameau, car il rumine, mais n'a pas de sabots; le daman, car il rumine, mais n'a pas de sabots; le lièvre, car il rumine, mais n'a pas de sabots; le porc, car il a des sabots fendus, mais il ne rumine pas. Ne consommez pas la viande de ces animaux-là et ne touchez même pas leur cadavre; considérez-les comme impurs. Parmi tous les animaux vivant dans l'eau, dans les lacs, les mers ou les rivières, vous pouvez manger ceux qui ont à la fois des nageoires et des écailles. Mais ne mangez pas ceux qui n'ont pas de nageoires ou pas d'écailles, que ce soient des bestioles qui grouillent dans l'eau ou d'autres animaux aquatiques; ayez-les en horreur: n'en consommez pas la chair et évitez tout contact avec leur cadavre. Abstenez-vous donc de manger tout animal aquatique dépourvu de nageoires ou d'écailles. Parmi les oiseaux, voici ceux que vous aurez en horreur et que vous ne mangerez pas: les aigles, les vautours, les aigles marins, les milans, les diverses espèces de faucons et de corbeaux, les autruches, les chouettes, les mouettes, les diverses espèces d'éperviers, les hiboux, les cormorans, les hulottes, les effraies, les chouettes chevêches, les charognards, les cigognes, les diverses espèces de hérons, les huppes et les chauves-souris. Ayez en horreur les bestioles pourvues d'ailes et qui marchent sur quatre pattes. Toutefois, vous pouvez manger celles qui ont des pattes leur permettant de sauter sur le sol, c'est-à-dire les diverses espèces de sauterelles et de criquets. Tous les autres insectes pourvus d'ailes et de pattes, ayez-les en horreur. Le contact avec certaines bêtes rend impur: celui qui touche leur cadavre est impur jusqu'au soir; celui qui transporte leur cadavre doit laver ses vêtements, il reste également impur jusqu'au soir. Parmi les bêtes qui pullulent sur le sol, voici celles que vous devez considérer comme impures: les taupes, les souris, les diverses espèces de lézards, les geckos, les lézards aux taches rondes, les lézards verts, les lézards des sables et les caméléons. Tenez ces bêtes pour impures: celui qui les touche quand elles sont mortes est impur jusqu'au soir. Si l'une d'elles crève et tombe sur un objet quelconque, ustensile en bois, vêtement, peau ou sac, cet objet sera lavé, quel que soit son usage; il restera impur jusqu'au soir, après quoi il redeviendra pur. Si une de ces bêtes tombe dans un récipient en terre, ce qu'il contient devient impur et le récipient sera brisé. Si l'on verse de l'eau provenant de ce récipient sur un aliment qu'il est normalement permis de manger, celui-ci devient impur à son tour; s'il s'agit d'un liquide qu'il est normalement permis de boire, il devient également impur, quel que soit le récipient. Tout objet sur lequel tombe le cadavre d'une de ces bêtes devient impur: s'il s'agit d'un four ou d'un foyer, démolissez celui-ci, considérez-le comme impur. Toutefois, si le cadavre tombe dans une source ou une citerne, l'eau reste pure, mais celui qui en retire le cadavre devient impur. Si le cadavre tombe sur des graines destinées à être semées, les graines restent pures. Mais s'il tombe sur des graines mises à tremper pour être consommées, considérez-les comme impures. Si une bête qu'il est normalement permis de manger vient à crever, quiconque touche son cadavre est impur jusqu'au soir: celui qui mange de cette viande lavera ses vêtements, mais il restera impur jusqu'au soir; de même celui qui transporte le cadavre de la bête lavera ses vêtements, et il restera également impur jusqu'au soir. Vous vous abstiendrez de manger les bestioles qui pullulent sur le sol. Ne mangez ni celles qui rampent, ni celles qui marchent sur quatre pattes ou plus. Ne vous mettez pas en situation de vous contaminer en touchant ces bestioles; ne vous laissez pas contaminer par elles, car vous deviendriez impurs. Moi, je suis le Seigneur votre Dieu: comportez-vous comme des êtres saints, car je suis saint. Ne vous rendez donc pas impurs en touchant les bestioles qui se déplacent au ras du sol. C'est moi, le Seigneur, qui vous ai fait sortir d'Égypte afin de devenir votre Dieu; soyez saints, car je suis saint. » Telles sont les instructions concernant les animaux, les oiseaux, les bêtes vivant dans l'eau et les bestioles pullulant sur le sol. Elles permettent de distinguer les animaux purs des animaux impurs, ceux qui se mangent et ceux qui ne se mangent pas. Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Si une femme accouche d'un garçon, elle est impure pendant sept jours, comme au moment de ses règles. Le huitième jour, on circoncit l'enfant. Ensuite il se passe encore trente-trois jours avant que la mère soit purifiée de l'écoulement de son sang; elle ne doit toucher aucun objet mis à part pour le Seigneur, et elle ne se rend pas au sanctuaire, tant que cette période de purification n'est pas terminée. Si une femme accouche d'une fille, elle est impure comme lors de ses règles, mais cela pendant deux semaines; ensuite il se passe encore soixante-six jours avant qu'elle soit purifiée de l'écoulement de son sang. Lorsque la période de purification est terminée après la naissance d'un garçon ou d'une fille, la femme va trouver le prêtre, à l'entrée de la tente de la rencontre. Elle lui amène un agneau d'un an destiné à un sacrifice complet, ainsi qu'une colombe ou une tourterelle destinée à un sacrifice offert pour obtenir le pardon. Le prêtre offre ces sacrifices au Seigneur, puis effectue sur la femme le geste rituel de la purification. Dès lors elle est purifiée du sang écoulé pendant son accouchement. » Telles sont les instructions concernant les femmes qui accouchent soit d'un garçon, soit d'une fille. Si une femme n'a pas les moyens de fournir un agneau, elle apporte deux tourterelles ou deux colombes; l'un des oiseaux est offert en sacrifice complet et l'autre en sacrifice pour obtenir le pardon. Après que le prêtre a effectué sur la femme le geste rituel de la purification, elle est purifiée. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Quand une boursouflure, une tache blanchâtre ou luisante apparaît sur la peau de quelqu'un et prend l'aspect d'une forme de lèpre, on l'amène chez le prêtre Aaron ou chez l'un de ses descendants. Le prêtre examine la partie malade: si les poils y sont devenus blancs et qu'une cavité se forme dans la peau, c'est un cas de lèpre; sitôt après l'examen, le prêtre déclare la personne impure. S'il s'agit d'une tache luisante et blanche, sans cavité dans la peau et sans poil blanc, le prêtre met le malade à l'isolement pour une semaine. Le septième jour, il refait un examen: s'il constate que la tache n'a pas changé et ne s'est pas étendue sur la peau, il met le malade à l'isolement pour une deuxième semaine. À la fin de celle-ci, il procède à un nouvel examen: si la tache est devenue pâle et ne s'est pas étendue sur la peau, le prêtre déclare la personne pure; c'est une simple tache blanchâtre. La personne doit seulement laver ses vêtements pour être pure. Mais si la tache blanchâtre prend de l'extension après que le prêtre a examiné la personne et l'a déclarée pure, celle-ci retourne chez le prêtre. Le prêtre l'examine une nouvelle fois: lorsqu'il constate que la tache blanchâtre s'est étendue sur la peau, il déclare la personne impure; c'est une forme de lèpre. Quand une personne est atteinte d'une forme de lèpre, on l'amène chez le prêtre. Le prêtre l'examine: s'il y a une boursouflure blanche sur la peau, avec des poils blancs et de la chair à vif, il s'agit d'un cas de lèpre chronique; le prêtre déclare la personne impure. Il est inutile de la mettre en observation à l'isolement, car elle est manifestement impure. Par contre si le prêtre a l'impression qu'une éruption de boutons recouvre tout le corps, de la tête aux pieds, il procède à un examen approfondi. S'il constate que les boutons s'étendent effectivement sur tout le corps, il déclare que ce mal ne rend pas impur; la personne est pure puisque tout son corps est devenu blanc. Mais le jour où apparaît sur elle de la chair vive, elle devient impure: le prêtre examine l'endroit où la chair est à vif et la déclare impure. La chair vive est impure, elle résulte d'une forme de lèpre. Si l'endroit où la chair est à vif redevient blanc, la personne retourne chez le prêtre; celui-ci l'examine et s'il constate que la plaie est effectivement redevenue blanche, il déclare qu'elle ne rend plus impur et que la personne est donc pure. Quand quelqu'un a eu un ulcère qui a guéri, si une boursouflure blanche ou une tache d'un blanc rougeâtre apparaît à l'emplacement de l'ulcère, il va trouver le prêtre. Celui-ci examine la partie malade: si une cavité se forme dans la peau et que les poils y deviennent blancs, le prêtre le déclare impur; c'est une forme de lèpre qui se développe sur la cicatrice de l'ulcère. Mais si, lors de l'examen, le prêtre ne trouve pas de poil blanc, si la cicatrice ne forme pas de cavité dans la peau et qu'elle est devenue pâle, il met le malade à l'isolement pour une semaine. Après quoi, si le mal s'est étendu sur la peau, le prêtre déclare la personne impure; c'est une forme de lèpre. Mais si la tache n'a pas changé et ne s'est pas étendue, c'est alors simplement la cicatrice de l'ulcère, et le prêtre la déclare pure. Quand quelqu'un a été brûlé et qu'une tache luisante et blanche ou d'un blanc rougeâtre se forme à l'endroit de la brûlure, le prêtre examine la partie malade: si les poils y sont devenus blancs et qu'une cavité apparaît dans la peau, c'est une forme de lèpre qui se développe à l'emplacement de la brûlure et, par conséquent, le prêtre déclare la personne impure. Mais si, lors de l'examen, le prêtre ne trouve pas de poil blanc, si la tache ne forme pas de cavité dans la peau et qu'elle est devenue pâle, il met le malade à l'isolement pour une semaine. Si, le septième jour, le prêtre constate que le mal s'est étendu sur la peau, il déclare la personne impure; c'est une forme de lèpre. Par contre si la tache n'a pas changé, si elle ne s'est pas étendue mais qu'elle est devenue pâle, c'est une simple boursouflure due à la brûlure. Le prêtre déclare la personne pure, car il s'agit seulement de la cicatrice de la brûlure. Quand un homme ou une femme est atteint d'une maladie de la peau sur la tête ou au menton, le prêtre examine la partie malade: si une cavité apparaît dans la peau, avec du poil jaunâtre et clairsemé, le prêtre déclare la personne impure; c'est la teigne, qui attaque la peau sur la tête ou au menton. Mais si, lors de l'examen, le prêtre remarque qu'il n'y a pas de cavité dans la peau, et qu'il n'y a cependant pas de poil foncé, il met le malade à l'isolement pour une semaine. Si, le septième jour, le prêtre constate par un nouvel examen que le mal ne s'est pas étendu, qu'il n'y a pas de poil jaunâtre ni de cavité dans la peau, le malade se rase la tête, sauf la partie atteinte, puis le prêtre le met à l'isolement pour une deuxième semaine. À la fin de celle-ci, il procède à un nouvel examen de la partie atteinte: si la teigne ne s'est pas étendue sur la peau et ne forme pas de cavité, le prêtre déclare la personne pure. Elle doit seulement laver ses vêtements pour être pure. Mais si la teigne prend de l'extension après que le prêtre l'a déclarée pure, le prêtre refait un examen: si la teigne s'est effectivement étendue sur la peau, le prêtre n'a pas besoin de rechercher s'il y a des poils jaunâtres, car elle est manifestement impure. Si par contre la partie atteinte n'a visiblement pas changé d'aspect et si des poils foncés y repoussent, cela signifie que le mal est guéri et que la personne est pure. Alors le prêtre la déclare pure. Quand un homme ou une femme voit apparaître sur sa peau des taches blanches, le prêtre l'examine: si les taches sont d'un blanc terne, la maladie qui s'est développée n'est pas grave et la personne reste pure. Quand un homme perd ses cheveux et devient chauve, il reste pur. S'il perd ses cheveux sur le devant et a le front dégarni, il reste également pur. Mais si dans la partie chauve au sommet du crâne ou sur le front, apparaît une affection de la peau d'un blanc rougeâtre, c'est une forme de lèpre qui s'y développe. Le prêtre l'examine: s'il trouve dans la partie chauve des boursouflures d'un blanc rougeâtre, ressemblant à la lèpre, l'homme est atteint d'une forme de lèpre et il est impur; le prêtre le déclare impur, à cause du mal dont il est atteint à la tête. Celui qui est atteint de cette lèpre portera des vêtements déchirés, il ne se coiffera pas et se couvrira le bas du visage; il criera: “Impur! Impur!” Il est impur aussi longtemps qu'il est atteint de son mal; c'est pourquoi il aura sa demeure à l'écart des autres gens, en dehors du camp. Quand des taches de moisissures apparaissent sur des vêtements de laine ou de lin, sur des étoffes ou des tricots de laine ou de lin, sur des peaux ou des objets en cuir, si ces taches sont verdâtres ou rougeâtres, il s'agit de moisissures à faire examiner par un prêtre. Le prêtre, après examen, garde l'objet taché sous clé pendant une semaine. Le septième jour, il refait un examen: si la tache s'est étendue sur l'objet, il s'agit d'une moisissure impossible à éliminer; l'objet est impur. Le prêtre brûle alors le vêtement, l'étoffe, le tricot, en laine ou en lin, ou l'objet en cuir. Puisqu'il est impossible d'éliminer la moisissure, l'objet sera détruit par le feu. Mais si, lors de l'examen, le prêtre constate que la tache ne s'est pas étendue sur l'objet, il ordonne qu'on lave celui-ci, puis il le remet sous clé une deuxième semaine. Lorsqu'il l'examine de nouveau, après lavage, s'il constate que la tache n'a pas changé d'aspect, même si elle ne s'est pas étendue, l'objet est tenu pour impur; on le brûlera, que la moisissure le ronge à l'endroit ou à l'envers. Mais si, lors de l'examen, le prêtre constate que la tache est devenue pâle après avoir été lavée, il se borne à découper la partie tachée du vêtement, de la peau, de l'étoffe ou du tricot. Si plus tard la tache reparaît sur le vêtement, l'étoffe, le tricot ou l'objet en cuir, cela signifie que la moisissure s'y développe de nouveau. On brûle alors l'objet taché. Lorsqu'on a lavé un objet atteint de moisissure, vêtement, étoffe, tricot ou objet en cuir, et que la tache a disparu, il faut le laver une seconde fois pour qu'il soit pur. » Telles sont les instructions concernant les taches de moisissure qui apparaissent sur des vêtements de laine ou de lin, sur des étoffes, des tricots, ou des objets en cuir; ces instructions permettent de déclarer si l'objet atteint est pur ou impur. Le Seigneur dit à Moïse: « Voici comment se déroule la cérémonie de purification d'un lépreux: lorsqu'on le présente au prêtre, celui-ci sort du camp pour l'examiner. S'il est guéri de sa lèpre, le prêtre ordonne qu'on apporte pour lui deux oiseaux vivants et purs, du bois de cèdre, de la laine de couleur écarlate et une branche d'hysope. Il fait égorger l'un des oiseaux au-dessus d'un récipient en terre contenant de l'eau de source. Il prend l'autre oiseau et le plonge, avec le bois de cèdre, la laine écarlate et la branche d'hysope, dans le sang de l'oiseau qu'on a égorgé; il fait alors sept aspersions sur celui qui se purifie de la lèpre. Il le déclare pur, puis il laisse l'oiseau vivant s'envoler vers la pleine campagne. Celui qui se purifie lave ses vêtements, rase tous ses poils et se lave avec de l'eau: alors il est pur. Il regagne le camp, mais demeure hors de sa tente pendant une semaine. Le septième jour, il rase de nouveau ses cheveux, sa barbe, ses sourcils et tous ses autres poils, puis il lave ses vêtements et se lave dans l'eau. Alors il est purifié. Le huitième jour, il prend deux agneaux sans défaut, une brebis d'un an, sans défaut, une offrande de neuf kilos de farine pétrie avec de l'huile, et un demi-litre d'huile. Le prêtre qui préside la cérémonie place l'homme, avec ses présents, devant le Seigneur, à l'entrée de la tente de la rencontre. Il prend celui des agneaux qui est destiné à un sacrifice de réparation, de même que le demi-litre d'huile, et il les présente au Seigneur avec le geste rituel. Il égorge l'agneau à l'endroit où l'on égorge un animal offert en sacrifice pour obtenir le pardon ou en sacrifice complet, c'est-à-dire dans un endroit réservé; en effet, le sacrifice de réparation, comme le sacrifice pour obtenir le pardon, est une offrande strictement réservée et qui revient au prêtre. Le prêtre prend du sang de l'animal et en dépose sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, ainsi que sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. Il prend l'huile et en verse dans sa main gauche: il y trempe son index droit et fait sept aspersions devant le Seigneur; puis il en dépose un peu sur le lobe de l'oreille droite de celui qui se purifie, ainsi que sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit, là où il a déjà déposé du sang du sacrifice de réparation. Il verse l'huile qui reste dans sa main sur la tête de celui qui se purifie et effectue sur lui le geste rituel de la purification, devant le Seigneur. Le prêtre offre le sacrifice pour obtenir le pardon et il effectue de nouveau sur la personne le geste qui la libère de son impureté. Après quoi il égorge l'animal destiné au sacrifice complet et le brûle en entier sur l'autel avec l'offrande de farine. Alors, une dernière fois, il effectue sur la personne qui se purifie le geste rituel qui la rend pure. Si le lépreux est pauvre et n'a pas à sa disposition les offrandes nécessaires, il prend un seul agneau, destiné au sacrifice de réparation et qui sera offert au Seigneur pour obtenir la purification, ainsi qu'une offrande de trois kilos de farine pétrie avec de l'huile, et un demi-litre d'huile. Il prend aussi deux tourterelles ou deux colombes, suivant ce qu'il possède: un oiseau est destiné à un sacrifice pour obtenir le pardon et l'autre à un sacrifice complet. Le huitième jour, il apporte ces présents au prêtre, à l'entrée de la tente de la rencontre, devant le Seigneur, pour la cérémonie de purification. Le prêtre prend l'agneau et l'huile, et les présente au Seigneur avec le geste rituel. Il égorge l'agneau, prend de son sang et en dépose sur le lobe de l'oreille droite de l'homme, ainsi que sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit. Il verse de l'huile dans sa main gauche: avec son index droit, il en fait sept aspersions devant le Seigneur; puis il en dépose un peu sur le lobe de l'oreille droite de la personne, ainsi que sur le pouce de sa main droite et sur le gros orteil de son pied droit, là où il a déjà déposé du sang du sacrifice de réparation. Il verse l'huile qui reste dans sa main sur la tête de la personne, et effectue sur lui le geste rituel de la purification, devant le Seigneur. Le prêtre prend une des tourterelles ou une des colombes – suivant ce que la personne possède – et il l'offre en sacrifice pour obtenir le pardon; puis il offre l'autre oiseau en sacrifice complet, accompagné de l'offrande de farine. Il effectue alors sur la personne le geste rituel de la purification, devant le Seigneur. » Telles sont les instructions concernant une personne atteinte de la lèpre qui n'a pas à sa disposition ce qui est normalement nécessaire pour la cérémonie de purification. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Quand vous serez entrés dans le pays de Canaan, que je vous donne en propriété, si je fais apparaître une tache de moisissure dans une maison de votre nouveau pays, le propriétaire de la maison ira annoncer au prêtre: “J'ai aperçu une sorte de tache dans ma maison.” Le prêtre ordonnera de vider la maison avant de s'y rendre lui-même pour examiner la tache; de cette manière, rien de ce qui se trouvait dans la maison ne sera tenu pour impur. Le prêtre entrera dans la maison pour y examiner la tache: si celle-ci comporte des cavités verdâtres ou rougeâtres, si elle forme comme un creux dans le mur de la maison, le prêtre sortira sur le pas de la porte et il fera fermer la maison pour une semaine. Le septième jour, le prêtre reviendra pour un nouvel examen: si la tache s'est étendue sur les murs de la maison, le prêtre ordonnera d'arracher les pierres atteintes de moisissure et de les jeter dans un lieu impur, hors de la ville. Il fera gratter le crépi de tous les murs intérieurs de la maison et on déversera les déchets dans un lieu impur, hors de la ville. Puis on prendra d'autres pierres pour remplacer les premières et un autre enduit pour crépir à nouveau la maison. Si la tache de moisissure se manifeste de nouveau dans la maison, après qu'on a ôté les pierres endommagées, puis gratté et recrépi les murs, le prêtre procède à un nouvel examen: si la tache a effectivement reparu, c'est qu'il est impossible d'éliminer la moisissure de la maison; celle-ci est impure. On démolira la maison, aussi bien les parties en pierres que celles en bois, et on transportera les décombres, avec le crépi, dans un lieu impur, hors de la ville. Celui qui pénètre dans la maison pendant les jours où elle doit être fermée, devient impur et le reste jusqu'au soir. Celui qui couche dans cette maison, ou y mange, doit laver ses vêtements. Si le prêtre, lors de l'examen, constate que la tache n'a pas reparu après qu'on a crépi à nouveau la maison, il déclarera que celle-ci est pure, puisque la moisissure a été éliminée. Pour la cérémonie de purification de la maison, le prêtre prendra deux oiseaux, du bois de cèdre, de la laine de couleur écarlate et une branche d'hysope. Il égorgera l'un des oiseaux au-dessus d'un récipient en terre contenant de l'eau de source. Il prendra le bois de cèdre, la branche d'hysope, la laine écarlate et l'oiseau vivant, il les plongera dans le sang de l'oiseau qu'il a égorgé et dans l'eau de source et fera sept aspersions sur la maison. – Il éliminera ainsi l'impureté de la maison, au moyen du sang de l'oiseau, de l'eau de source, de l'oiseau vivant, du bois de cèdre, de la branche d'hysope et de la laine de couleur écarlate. – Il laissera l'oiseau vivant s'envoler hors de la ville, vers la pleine campagne. Il effectuera sur la maison le geste rituel qui la rend pure. Alors elle sera pure. » Telles sont les instructions concernant les diverses formes de lèpre, de teigne, de moisissures qui apparaissent sur les vêtements ou dans les maisons, de boursouflures, de taches blanchâtres et de taches luisantes. Ces instructions permettent de déterminer dans quels cas les personnes ou les objets sont impurs et dans quels cas ils sont purs. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Communiquez ceci aux Israélites: Quand un homme est atteint d'une infection de ses organes sexuels, l'écoulement qui en résulte est impur. Cet écoulement peut s'échapper de ses organes ou les obstruer, de toute façon l'homme est impur. Par conséquent, tout lit où il se couche et tout siège sur lequel il s'assied devient impur. Celui qui touche ce lit lavera ses vêtements et se lavera lui-même; il reste impur jusqu'au soir. Celui qui prend place sur un siège où le malade s'est assis, doit laver ses vêtements et se laver lui-même; il reste impur jusqu'au soir. Celui qui touche le malade doit laver ses vêtements et se laver lui-même; il reste impur jusqu'au soir. Si le malade crache sur quelqu'un en état de pureté, ce dernier doit laver ses vêtements et se laver lui-même; il reste impur jusqu'au soir. Toute selle sur laquelle le malade a voyagé devient impure. Si l'on touche un objet qui a été placé sous le malade, on est impur jusqu'au soir. Celui qui transporte un tel objet doit laver ses vêtements et se laver lui-même; il reste impur jusqu'au soir. Si le malade touche quelqu'un sans s'être lavé les mains, cette personne doit laver ses vêtements et se laver elle-même; elle reste impure jusqu'au soir. Tout récipient en terre que le malade touche sera brisé; tout récipient en bois sera rincé à grande eau. Quand l'écoulement qui rendait l'homme impur prend fin, il doit attendre une semaine avant d'être à nouveau en état de pureté; il lave ses vêtements et se lave lui-même à l'eau de source, après quoi il est purifié. Le huitième jour, il prend deux tourterelles ou deux colombes et les remet au prêtre, devant le Seigneur, à l'entrée de la tente de la rencontre. Le prêtre offre l'un des oiseaux en sacrifice pour obtenir le pardon et l'autre en sacrifice complet. Et il effectue sur l'homme, devant le Seigneur, le geste rituel qui le purifie de son écoulement. Quand un homme a eu des pertes séminales, il se lave entièrement; il reste impur jusqu'au soir. Tout vêtement ou toute couverture de peau tachés par le sperme sont lavés et restent impurs jusqu'au soir. Quand un homme et une femme ont eu des relations sexuelles, ils se lavent tous les deux; ils restent impurs jusqu'au soir. Quand une femme a du sang qui s'écoule de son corps au moment de ses règles, elle est tenue pour impure pendant une semaine. Celui qui la touche devient impur et le reste jusqu'au soir. Pendant ses règles, tout lit où elle se couche et tout siège sur lequel elle s'assied devient impur. Si un objet se trouvait sur le lit ou le siège où elle a pris place, celui qui touche cet objet est impur jusqu'au soir. Si, au moment où un homme couche avec elle, le sang de ses règles s'écoule et l'atteint, il devient impur pour une semaine aussi, et tout lit sur lequel il se couche devient impur. Quand une femme a des pertes de sang pendant plusieurs jours en dehors de ses règles ou que ses règles se prolongent au-delà du temps normal, elle est impure aussi longtemps que dure l'écoulement, comme pendant ses règles. Tout lit sur lequel elle se couche ou tout siège sur lequel elle s'assied est impur, comme pendant ses règles. Celui qui touche ce lit ou ce siège, qu'il lave ses vêtements et se lave lui-même; il reste impur jusqu'au soir. Quand l'écoulement prend fin, la femme attend une semaine pour être de nouveau pure. Le huitième jour, elle prend deux tourterelles ou deux colombes et les apporte au prêtre, à l'entrée de la tente de la rencontre. Le prêtre offre l'un des oiseaux en sacrifice pour obtenir le pardon et l'autre en sacrifice complet. Il effectue sur la femme, devant le Seigneur, le geste rituel qui la purifie de son écoulement. Vous demanderez aux Israélites de se tenir à l'écart du sanctuaire quand ils sont en état d'impureté; ainsi ils ne risqueront pas de mourir pour avoir rendu impure la tente où je demeure au milieu d'eux. » Telles sont les instructions concernant l'homme atteint d'un écoulement ou de pertes séminales qui le rendent impur, la femme au moment de ses règles – bref celui ou celle qui est atteint d'un écoulement –, ainsi que l'homme qui couche avec une femme en état d'impureté. Après la mort des deux fils d'Aaron, survenue au moment où ils se présentaient devant le Seigneur, le Seigneur dit à Moïse: « Ordonne à ton frère Aaron de ne pas franchir à n'importe quel moment le rideau de séparation pour pénétrer dans le lieu très saint, où se trouvent le coffre de l'alliance et son couvercle; s'il le faisait, il risquerait de mourir lorsque j'apparais dans la nuée, au-dessus du couvercle du coffre. Voici comment Aaron entre dans le lieu saint: il prend avec lui un taureau destiné à un sacrifice pour obtenir le pardon, et un bélier destiné à un sacrifice complet. Il se couvre le corps d'une tunique de lin et d'un caleçon de lin, et porte une ceinture de lin et un turban de lin; toutefois, comme ces habits sont réservés aux prêtres, il se lave avec de l'eau avant de les revêtir. La communauté d'Israël lui remet deux boucs destinés au sacrifice pour obtenir le pardon et un bélier destiné à un sacrifice complet. Aaron offre le taureau destiné au sacrifice pour son propre péché, puis il effectue le geste rituel du pardon en faveur de lui-même et de sa famille. Il amène ensuite les deux boucs devant le Seigneur, à l'entrée de la tente de la rencontre, et il tire au sort pour déterminer lequel revient au Seigneur et lequel revient à Azazel. Il présente le bouc attribué par le sort au Seigneur et l'offre en sacrifice pour obtenir le pardon. Quant au bouc attribué à Azazel, il sert au rituel du pardon des péchés: on le place vivant devant le Seigneur, avant de l'envoyer à Azazel dans le désert. Aaron commence par offrir le taureau destiné au sacrifice pour son propre péché, puis il effectue le geste rituel du pardon en faveur de lui-même et de sa famille. Après avoir égorgé ce taureau, il prend un brûle-parfums rempli de braises prélevées sur l'autel qui se trouve devant le Seigneur, prend deux poignées de parfum en poudre, et emporte le tout au-delà du rideau de séparation. Là, devant le Seigneur, il dépose le parfum sur les braises; la nuée qui s'en dégage enveloppe le coffre du document de l'alliance avec son couvercle, et ainsi Aaron ne s'expose pas à mourir. Il trempe un doigt dans le sang du taureau et fait une aspersion sur le côté oriental du couvercle du coffre, puis sept autres aspersions devant le coffre. Il égorge le bouc destiné au sacrifice pour le pardon des péchés du peuple, il en emporte le sang au-delà du rideau de séparation et il l'utilise comme celui du taureau, pour faire des aspersions sur le couvercle et devant le coffre. Il effectue le geste rituel qui purifie le lieu très saint de l'état d'impureté causé par les désobéissances et les fautes des Israélites; puis il agit de la même façon dans le reste de la tente de la rencontre, car elle se dresse au milieu de gens impurs. Personne ne doit se trouver dans la tente à partir du moment où Aaron entre dans le lieu très saint pour la cérémonie de purification et jusqu'à ce qu'il en ressorte. Après qu'Aaron a effectué le geste rituel du pardon en faveur de lui-même, de sa famille et de l'ensemble d'Israël, il quitte la tente et s'avance vers l'autel qui est devant le Seigneur; il effectue sur celui-ci le geste rituel de la purification, puis il prend un peu de sang du taureau et du bouc et en dépose sur chacun des angles relevés de l'autel. Il trempe un doigt dans le sang et fait sept aspersions sur l'autel; il le purifie ainsi de l'état d'impureté causé par les péchés des Israélites et lui rend son caractère réservé à Dieu. Quand Aaron a terminé la cérémonie de purification du lieu très saint, du reste de la tente de la rencontre, et de l'autel, il fait amener le bouc encore vivant. Il pose les deux mains sur la tête de l'animal et énumère sur lui tous les péchés, les désobéissances et les fautes des Israélites, afin d'en charger la tête du bouc. Ensuite il l'envoie en plein désert, sous la conduite d'un homme désigné à cet effet. Le bouc emporte ainsi tous les péchés d'Israël dans un lieu aride. Dès que le bouc a été envoyé dans le désert, Aaron regagne la tente de la rencontre, où il ôte et dépose les vêtements de lin qu'il portait pour pénétrer dans le lieu très saint. Il se lave avec de l'eau dans un endroit réservé, revêt ses autres habits et offre les deux sacrifices complets, pour lui-même et pour le peuple; après quoi il effectue le geste rituel du pardon des péchés, en faveur de lui-même et du peuple. Puis il brûle sur l'autel la graisse des animaux offerts en sacrifices pour obtenir le pardon. Celui qui a conduit au désert le bouc attribué à Azazel, lave ses vêtements et se lave avant de regagner le camp. Le taureau et le bouc offerts pour obtenir le pardon, et dont le sang a été utilisé dans le lieu très saint pour la cérémonie de purification, sont transportés hors du camp, où l'on jette au feu leur peau, leur viande et leurs excréments. Celui qui s'en est occupé lave ses vêtements et se lave avant de regagner le camp. Et voici une prescription à observer en tout temps: le dixième jour du septième mois, jeûnez et cessez toute activité, aussi bien vous, les membres du peuple, que les immigrés installés chez vous. En effet, c'est le jour où l'on effectue sur vous le geste rituel du pardon des péchés et de la purification et où vous êtes ainsi purifiés de toutes vos fautes devant le Seigneur. Faites-en un jour de repos complet et de privation. Vous observerez cette prescription en tout temps. Plus tard, les gestes rituels du pardon et de la purification seront effectués par le prêtre qui aura été mis à part pour le Seigneur grâce à l'huile d'onction et installé pour succéder à son père comme grand-prêtre. Il revêtira les habits de prêtre qui sont en lin, pour présider la cérémonie de purification du lieu très saint, du reste de la tente de la rencontre et de l'autel, et la cérémonie du pardon en faveur des prêtres et de l'ensemble d'Israël. C'est une prescription valable en tout temps; observez-la afin d'obtenir, une fois par année, le pardon de tous les péchés des Israélites. » Aaron exécuta tous les ordres que le Seigneur avait donnés à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci à Aaron, à ses fils et à tous les Israélites: Lorsqu'un Israélite veut abattre un bœuf, un mouton ou une chèvre, dans le camp ou hors du camp, qu'il amène d'abord cette bête à l'entrée de la tente de la rencontre, pour la présenter en offrande au Seigneur, devant sa demeure. S'il ne le fait pas, il sera considéré comme coupable d'avoir répandu le sang d'un être vivant, et il sera exclu du peuple d'Israël. Cette règle oblige les Israélites à ne plus abattre des animaux en pleine campagne, mais à les amener au prêtre, devant le Seigneur, à l'entrée de la tente, pour les offrir au Seigneur en sacrifice de paix. Le prêtre asperge alors du sang de l'animal l'autel situé devant la tente, puis il brûle sur cet autel la graisse dont le Seigneur apprécie l'odeur agréable. Ainsi les Israélites cesseront d'offrir des sacrifices aux faux dieux représentés sous forme de boucs, auxquels ils rendent un culte idolâtre. De génération en génération les Israélites observeront cette prescription en tout temps. Quand un Israélite ou un immigré vivant parmi les Israélites veut offrir un sacrifice complet ou un autre sacrifice, qu'il amène l'animal à l'entrée de la tente de la rencontre pour l'offrir au Seigneur; s'il ne le fait pas, il sera exclu du peuple d'Israël. Si un Israélite ou un immigré vivant parmi les Israélites consomme du sang, sous quelque forme que ce soit, j'interviendrai contre lui et je l'exclurai du peuple d'Israël. C'est en effet dans le sang que réside la vie d'une créature. Je vous autorise à utiliser le sang sur l'autel pour obtenir le pardon en votre faveur; en effet le sang permet d'obtenir le pardon parce qu'il est porteur de vie. Voilà pourquoi j'ai déclaré aux Israélites: “Aucun d'entre vous et aucun immigré installé en Israël n'a le droit de consommer du sang.” Si un Israélite ou un immigré vivant parmi les Israélites prend à la chasse un animal ou un oiseau qui se mange, il en fera couler le sang sur le sol et le recouvrira de terre. En effet, tant qu'une créature est vivante, sa vie est dans son sang; c'est pourquoi j'ai déclaré aux Israélites: “Vous ne consommerez le sang d'aucune créature, car la vie de toute créature réside dans son sang. Si quelqu'un en consomme, il sera exclu du peuple d'Israël.” Si un Israélite ou un immigré mange de la viande d'une bête qui a crevé ou qui a été tuée par un animal sauvage, il lavera ses vêtements et se lavera lui-même; il reste impur jusqu'au soir, ensuite il sera de nouveau pur. S'il ne lave ni ses vêtements ni son corps, il se rend coupable d'une faute. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Je suis le Seigneur votre Dieu! N'imitez pas les pratiques observées en Égypte, où vous avez habité, ni celles du pays de Canaan, où je vais vous faire entrer; n'observez pas les lois de ces peuples. Mettez en pratique les règles qui viennent de moi et prenez soin d'observer mes lois, car c'est moi qui suis le Seigneur votre Dieu. Observez mes lois et mes règles; celui qui les met en pratique vivra par elles. Je suis le Seigneur. Aucun Israélite n'aura de relations sexuelles avec une femme de sa proche parenté. Je suis le Seigneur. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec ton père ni ta mère; c'est ta mère, tu ne la déshonoreras pas en couchant avec elle. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec une autre femme de ton père; c'est ton père, tu ne le déshonoreras pas. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec ta demi-sœur, fille de ton père ou de ta mère, même si elle n'a pas été élevée dans le même foyer que toi. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec ta petite-fille, fille de ton fils ou de ta fille; ce serait une atteinte à ton propre honneur. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec la fille d'une femme de ton père; elle est apparentée à ton père, elle est donc ta sœur. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec une sœur de ton père, car elle est sa proche parente. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec une sœur de ta mère, car elle est sa proche parente. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec la femme d'un frère de ton père, car elle est ta tante. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec ta belle-fille, femme de ton fils. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec la femme de ton frère, c'est ton frère, tu ne le déshonoreras pas. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec une femme et avec sa fille ou sa petite-fille, fille de son fils ou de sa fille, car elles sont proches parentes et ce serait une pratique immorale. Tu ne dois pas épouser une sœur de ta femme, tant que celle-ci est en vie. Cela risquerait de provoquer des rivalités. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec une femme au moment de ses règles, car elle est impure. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec la femme d'un autre Israélite, car cela te rendrait impur. Tu ne dois offrir aucun de tes enfants en sacrifice au dieu Molek; en faisant cela, tu déshonorerais qui je suis: je suis le Seigneur. Tu ne dois pas coucher avec un homme comme on couche avec une femme; c'est une pratique abominable. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec une bête, car cela te rendrait impur; de même aucune femme ne doit s'accoupler à un animal; c'est de la perversion. Ne vous rendez impurs par aucune de ces pratiques. Les populations que je chasse devant vous sont devenues impures en faisant ces choses-là. Le pays lui-même en est devenu impur, j'ai dû intervenir contre lui, et il a rejeté ses habitants. Vous donc, Israélites ou immigrés vivant parmi les Israélites, observez les lois et les règles qui viennent de moi et refusez toutes ces actions abominables. Les gens qui ont habité le pays avant vous les ont commises et le pays en est devenu impur. Ne le rendez pas impur de nouveau, afin qu'il ne vous rejette pas comme il a rejeté vos prédécesseurs. En effet, tous ceux qui se livrent à ces pratiques abominables seront exclus du peuple d'Israël. Accomplissez fidèlement ce que je vous ordonne; ne suivez pas les pratiques abominables qui avaient cours avant votre arrivée, afin que celles-ci ne vous rendent pas impurs. Je suis le Seigneur votre Dieu. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci à toute la communauté d'Israël: Soyez saints, car je suis saint, moi, le Seigneur votre Dieu! Chacun de vous respectera son père et sa mère, chacun observera le repos du sabbat. Je suis le Seigneur votre Dieu. Ne vous adressez pas à de faux dieux; ne vous fabriquez pas de dieux en métal fondu. Je suis le Seigneur votre Dieu. Quand vous m'offrez un sacrifice de paix, faites-le selon la règle, de manière à obtenir ma faveur. Mangez la viande de l'animal le jour du sacrifice et le lendemain; mais s'il en reste le surlendemain, jetez-la au feu. Si, le troisième jour, quelqu'un en mange, il n'obtiendra pas ma faveur, car la viande est devenue impropre à tout usage religieux. Celui qui en mange profane une chose qui m'appartient et se rend coupable d'une faute; il sera exclu de la communauté d'Israël. Quand tu moissonnes, ne coupe pas les épis qui ont poussé en bordure de tes champs, et ne retourne pas ramasser les épis oubliés; ne repasse pas non plus dans tes vignes pour ramasser les grappes oubliées ou les grains tombés à terre. Laisse-les pour les pauvres et pour les immigrés. Je suis le Seigneur votre Dieu. Ne commets pas de vol, ne mens pas. Ne trompe pas les autres Israélites. Ne prononce pas de faux serments en te servant de mon nom; en faisant cela, tu déshonorerais qui je suis: je suis le Seigneur ton Dieu. N'exploite personne et ne détourne rien; ne garde pas jusqu'au lendemain le salaire dû à un ouvrier. N'insulte pas un sourd, et ne mets pas d'obstacle devant un aveugle. Montre par ton comportement que tu me respectes. Je suis le Seigneur. Ne commets pas d'injustice dans tes jugements: n'avantage pas un faible, ne favorise pas un puissant, mais rends la justice de façon équitable envers les autres Israélites. Ne répands pas de calomnies sur les membres de ton peuple. Ne porte pas contre ton prochain des accusations qui le fassent condamner à mort. Je suis le Seigneur. N'aie aucune pensée de haine contre un autre Israélite, mais n'hésite pas à le réprimander, afin de ne pas te charger d'un péché à son égard. Ne te venge pas et ne garde pas de rancune contre les membres de ton peuple. Chacun de vous aimera son prochain comme lui-même. Je suis le Seigneur. Observe également ces lois-ci: n'accouple pas, dans tes troupeaux, deux bêtes d'espèces différentes; ne sème pas dans tes champs deux semences différentes; ne porte pas de vêtements tissés de deux sortes de fils. Si quelqu'un couche avec une servante fiancée à un autre homme, mais qui n'a été ni rachetée, ni libérée, il paiera une indemnité. Mais on ne mettra pas à mort les coupables, car la femme était encore servante. L'homme conduira à l'entrée de la tente de la rencontre un bélier qu'il m'offrira en sacrifice de réparation; le prêtre effectuera sur le coupable, devant moi, le geste rituel du pardon, et il obtiendra le pardon du péché commis. Quand vous serez entrés dans le pays de Canaan et que vous aurez planté toutes sortes d'arbres fruitiers, vous en considérerez les fruits comme impurs pendant trois ans; vous n'en mangerez donc pas. Tous les fruits qu'ils produiront la quatrième année me seront dédiés au cours d'une fête de louange. Dès la cinquième année, vous en consommerez les fruits. Si vous agissez ainsi, vos récoltes iront en augmentant. Je suis le Seigneur votre Dieu. Ne mangez pas la viande d'un animal à l'endroit même où vous l'avez saigné. Ne pratiquez pas la magie, ni la divination. Ne taillez pas en rond le bord de votre chevelure et ne vous rasez pas la barbe sur les côtés. Ne vous faites pas d'incisions sur le corps en signe de deuil; ne dessinez pas de tatouages sur votre peau. Je suis le Seigneur. Ne déshonore pas tes filles en les poussant à la prostitution sacrée, afin que les habitants ne se livrent pas à ces pratiques immorales dans tout le pays. Observez le repos du sabbat, et traitez mon sanctuaire avec respect. Je suis le Seigneur. Ne cherchez d'aucune manière à entrer en contact avec les esprits des morts, car cela vous rendrait impurs. Je suis le Seigneur votre Dieu. Lève-toi devant la personne âgée, traite-la avec considération. Montre par ton comportement que tu me respectes. Je suis le Seigneur. Quand un immigré viendra s'installer dans ton pays, ne l'exploitez pas; au contraire, traitez-le comme s'il était un membre de votre peuple: tu l'aimeras comme toi-même. Rappelez-vous que vous avez aussi été immigrés en Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu. Ne commettez pas d'injustice quand vous utilisez des mesures de longueur, de poids ou de capacité; servez-vous de balances justes, de poids justes et de mesures justes. Je suis le Seigneur votre Dieu, qui vous ai fait sortir d'Égypte. Prenez bien soin de mettre en pratique toutes mes lois et mes règles. Je suis le Seigneur. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Si un Israélite ou un immigré vivant en Israël offre un de ses enfants en sacrifice au dieu Molek, il doit être mis à mort. Les habitants du pays le tueront en lui jetant des pierres, car moi-même j'interviendrai contre cet homme; je l'exclurai du peuple d'Israël, pour avoir offert un de ses enfants à Molek, ce qui rend impur mon sanctuaire et déshonore mon nom qui est saint. Si les habitants du pays se bouchent les yeux devant de tels agissements pour éviter de mettre à mort cet individu, j'interviendrai personnellement contre lui et contre sa famille; je les exclurai du peuple d'Israël, lui et tous ceux qui se joindront à lui dans le culte idolâtre rendu à Molek. Si quelqu'un consulte d'une manière ou d'une autre les esprits des morts, ce qui est une forme d'idolâtrie, j'interviendrai contre lui en l'excluant du peuple d'Israël. Comportez-vous comme des êtres saints, car je suis le Seigneur votre Dieu. Prenez bien soin de mettre en pratique toutes mes lois. Je suis le Seigneur, à qui vous appartenez. Si un homme maudit son père ou sa mère, il doit être mis à mort. Il est seul responsable de sa mort, puisqu'il a maudit son père et sa mère. Si un homme commet l'adultère avec la femme de son prochain, les deux coupables doivent être mis à mort. Si un homme couche avec une femme de son père, il déshonore son père; les deux coupables doivent être mis à mort. Ils sont seuls responsables de leur mort. Si un homme couche avec sa belle-fille, les deux coupables doivent être mis à mort, car ils ont commis un inceste. Ils sont seuls responsables de leur mort. Si un homme couche avec un autre homme comme on couche avec une femme, ils se rendent tous les deux coupables d'une action abominable et doivent être mis à mort. Ils sont seuls responsables de leur mort. Si un homme prend pour épouses une femme et sa mère, il agit d'une façon immorale; l'homme et les deux femmes seront brûlés vifs. On évitera ainsi que de telles pratiques aient cours chez vous. Si un homme a des relations sexuelles avec une bête, il doit être mis à mort, et on abattra la bête. Si une femme s'accouple à un animal, on tuera la femme et l'animal. Ils doivent être mis à mort et en seront seuls responsables. Si un homme prend pour épouse sa demi-sœur, fille de son père ou de sa mère, et qu'ils ont des relations sexuelles, ils agissent de manière honteuse et ils en seront punis sous les yeux des autres Israélites. Il a eu des relations avec sa demi-sœur, il en portera la responsabilité. Si un homme couche avec une femme pendant ses règles, ils seront tous les deux exclus du peuple d'Israël pour avoir, d'un commun accord, exposé la source de son sang. Tu ne dois pas avoir de relations sexuelles avec une sœur de ta mère ou avec une sœur de ton père. Si un homme couche avec une proche parente, ils en porteront ensemble la responsabilité. Si un homme couche avec la femme de son oncle, il déshonore celui-ci. Les deux coupables porteront la responsabilité de ce péché et ils mourront sans enfants. Si un homme prend pour épouse la femme de son frère, il agit de façon répugnante. Le couple n'aura pas d'enfants, puisque l'homme a déshonoré son frère. Prenez bien soin de mettre en pratique toutes les lois et les règles qui viennent de moi. Alors le pays dans lequel je vous conduis pour que vous vous y installiez ne vous rejettera pas. N'observez pas les pratiques des populations que je chasse devant vous; elles ont si mal agi que je les ai prises en dégoût et que je vous ai déclaré: “C'est vous qui posséderez leur sol, c'est moi qui vous le donne en possession, ce pays qui ruisselle de lait et de miel!” Je suis le Seigneur votre Dieu, qui vous ai séparés des autres peuples. C'est pourquoi vous respecterez la distinction entre animaux purs et impurs, entre oiseaux purs et impurs; vous ne vous rendrez pas impurs vous-mêmes en touchant ceux qui sont impurs, les animaux, les oiseaux ou les bestioles qui se déplacent au ras du sol. J'ai établi cette distinction pour que vous sachiez reconnaître ceux qui sont impurs. Soyez saints, mis à part pour moi, car je suis saint, moi, le Seigneur; je vous ai séparés des autres peuples pour que vous m'apparteniez. Si un homme ou une femme consultent pour les autres les esprits des morts, ils doivent être mis à mort: on les tuera en leur jetant des pierres. Ils seront seuls responsables de leur mort. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux prêtres, fils d'Aaron: Aucun prêtre ne se rendra impur en s'approchant du cadavre d'un membre de sa parenté, sauf s'il s'agit d'un très proche parent, c'est-à-dire sa mère, son père, son fils, sa fille ou son frère. Dans le cas d'une sœur qui est vierge, il peut se rendre impur; elle appartient à sa famille, puisqu'elle n'est pas entrée dans la famille d'un autre homme. Parmi les gens de sa parenté, le prêtre a une fonction de chef; qu'il ne se rende donc pas impur, car il en serait déshonoré. En cas de deuil, les prêtres ne se raseront pas la tête, ils ne se raseront pas la barbe sur les côtés, et ils ne se feront pas d'incisions sur le corps. Ils se mettront à part pour mon service et éviteront de déshonorer qui je suis; ils sont chargés de me présenter les sacrifices consumés, ma nourriture, à moi, le Seigneur leur Dieu, et par conséquent ils se mettront à part. Il n'est pas permis à un prêtre de prendre pour épouse une femme qui s'est prostituée ou qui a été séduite par un homme, ni une femme divorcée, car tout prêtre est mis à part pour mon service. Tu considéreras les prêtres comme saints, car ceux-ci présentent la nourriture que tu offres à ton Dieu. Considère-les comme saints, car je suis saint, moi, le Seigneur, à qui Israël appartient. Si la fille d'un prêtre se déshonore en se prostituant, c'est son père lui-même qu'elle déshonore: elle sera brûlée vive. Le grand-prêtre est le chef des prêtres; il a été mis à part pour le Seigneur au moyen de l'huile d'onction le jour de son entrée en fonction, et il revêt les habits réservés aux prêtres. C'est pourquoi il n'est pas autorisé à défaire sa chevelure, à déchirer ses vêtements ni à s'approcher d'un mort; il ne se rendra pas impur, même lors du décès de son père ou de sa mère. Il lui est interdit de quitter les lieux dédiés à Dieu, de peur qu'il ne profane mon sanctuaire; en effet, il a été, avec l'huile d'onction, mis à part pour mon service. Je suis le Seigneur. Le grand-prêtre prendra pour épouse une femme encore vierge. Il n'épousera ni une veuve, ni une femme divorcée, ni une femme qui s'est déshonorée en se prostituant. Il choisira pour femme une jeune fille vierge de sa parenté, afin de ne pas introduire une descendance non conforme dans sa famille. Je suis le Seigneur qui le met à part pour mon service. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci à Aaron: Dans les générations à venir, aucun de tes descendants atteint d'un défaut physique ne sera autorisé à s'approcher de l'autel pour m'y offrir ma nourriture. Aucun infirme n'est admis à ce service, qu'il soit aveugle, boiteux, défiguré ou difforme, atteint d'une fracture de la jambe ou du bras, bossu ou un gringalet, affligé d'une tache à l'œil ou souffrant d'une maladie de la peau, ou encore s'il est eunuque. Aucun de tes descendants atteint d'un défaut physique ne s'approchera donc de l'autel pour m'y offrir un sacrifice consumé. À cause de son infirmité, il ne m'offrira pas ma nourriture. Il mangera de ce qui m'est offert en sacrifice, aussi bien les aliments qui sont strictement réservés que les autres; mais à cause de son infirmité, il ne s'approchera pas du rideau du sanctuaire ni s'avancera jusqu'à l'autel. Il ne faut pas qu'il profane mon sanctuaire, car je suis le Seigneur, et c'est moi qui mets à part les prêtres pour mon service. » Moïse transmit ces prescriptions à Aaron, à ses fils et à tous les Israélites. Le Seigneur dit à Moïse: « Afin qu'ils ne déshonorent pas mon nom qui est saint, présente à Aaron et ses fils les cas où ils doivent se tenir à l'écart des offrandes que les Israélites mettent à part pour moi, le Seigneur. Dis-leur ceci: Dans les générations à venir, si l'un de vos descendants s'approche, en état d'impureté, des offrandes que les Israélites me réservent, à moi, le Seigneur, on lui interdira de rester à mon service. Je suis le Seigneur. Aucun prêtre, de la descendance d'Aaron, atteint de lèpre ou d'une infection sexuelle ne consommera d'offrande réservée avant d'être purifié. Il en va de même pour celui qui touche une personne rendue impure par le contact d'un cadavre, pour celui qui a eu des pertes séminales, pour celui qui touche une bestiole ou un homme dont le contact rend impur, quelle que soit l'impureté en cause. Celui qui a eu de tels contacts reste impur jusqu'au soir et ne mangera des offrandes réservées à Dieu qu'après s'être lavé entièrement. Dès le coucher du soleil, il est purifié et il mangera de nouveau de ces offrandes réservées, car c'est une nourriture qui lui est destinée. Un prêtre ne se rendra pas non plus impur en mangeant de la viande d'une bête qui a crevé ou qui a été tuée par un animal sauvage. Je suis le Seigneur. Les prêtres accompliront fidèlement ce que je leur ordonne, afin de ne pas se rendre coupables pour des questions de nourriture. S'ils profanaient de la nourriture réservée, ils mourraient. Je suis le Seigneur, et c'est moi qui les mets à part pour mon service. Une personne qui n'est pas prêtre ne mangera pas de nourriture mise à part pour le Seigneur: même l'invité ou l'ouvrier salarié d'un prêtre n'y est pas autorisé. Mais si un prêtre a acquis un serviteur à prix d'argent, celui-ci mangera de la nourriture destinée au prêtre, tout comme un serviteur né dans la maison. Si la fille d'un prêtre a épousé quelqu'un qui n'est pas prêtre, elle n'a pas le droit de consommer ce qui est prélevé sur les offrandes réservées à Dieu. Mais la fille d'un prêtre, veuve ou divorcée, qui n'a pas d'enfants et qui est revenue habiter chez son père comme avant son mariage, mangera la même nourriture que lui. En dehors de ces cas, une personne qui n'est pas prêtre ne mangera pas de nourriture mise à part pour le Seigneur. Si quelqu'un en mange par erreur, il rendra au prêtre l'équivalent de ce qu'il a pris, avec un supplément d'un cinquième. Les prêtres ne profaneront pas ce que les Israélites ont prélevé sur les offrandes mises à part pour le Seigneur: s'ils en mangent lorsqu'ils ne sont pas en état de le faire, ils chargent les Israélites d'une faute qui exige réparation. Je suis le Seigneur, et c'est moi qui mets à part les prêtres pour mon service. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci à Aaron, à ses fils et à tous les Israélites: Supposons que quelqu'un parmi vous, un Israélite ou un immigré vivant en Israël, veuille m'offrir un sacrifice complet, de manière spontanée ou pour accomplir un vœu: s'il désire obtenir ma faveur, il doit amener un mâle sans défaut, taureau, bélier ou bouc. Il n'amènera pas un animal présentant un défaut, je ne l'accepterais pas de votre part. S'il s'agit d'un sacrifice de paix qui m'est offert de manière spontanée ou pour accomplir un vœu, j'accepterai un bœuf, un mouton ou une chèvre, pourvu que l'animal ne présente aucun défaut. N'amenez donc aucun animal aveugle, estropié, mutilé, atteint de verrues ou d'une maladie de la peau pour l'offrir en sacrifice consumé sur mon autel. Si une bête, bœuf, mouton ou chèvre, est difforme ou mal développée, on peut l'offrir comme sacrifice spontané, mais elle ne convient pas pour accomplir un vœu. Ne m'amenez jamais un animal dont les testicules ont été écrasés, broyés, arrachés ou coupés. Ne procédez pas à de telles mutilations quand vous serez dans votre pays, et n'achetez pas à un étranger des animaux ainsi mutilés, pour me les offrir en sacrifices, à moi votre Dieu. La mutilation qu'ils ont subie est l'équivalent d'un défaut, de sorte que je ne les accepterai pas de votre part. » Le Seigneur dit encore à Moïse: « Après sa naissance, un veau, un agneau ou un chevreau sera laissé auprès de sa mère pendant une semaine. À partir du huitième jour, j'accepte qu'on me l'offre en sacrifice consumé. Mais n'abattez pas une vache, une brebis ou une chèvre le même jour que son petit. Quand vous m'offrez un sacrifice accompagnant un chant de louange, faites-le selon la règle, de manière à obtenir ma faveur: mangez-en la viande le jour même, sans rien en laisser pour le lendemain. Je suis le Seigneur. Prenez bien soin de mettre en pratique mes commandements. Je suis le Seigneur. Ne déshonorez pas mon nom qui est saint; au contraire, vous les Israélites, vous manifesterez que je suis le Dieu saint. C'est à moi, le Seigneur, que vous appartenez; je vous ai fait sortir d'Égypte afin de devenir votre Dieu. Je suis le Seigneur. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Lors des fêtes célébrées en mon honneur, vous vous réunirez en assemblée solennelle, selon le calendrier que j'ai fixé. Il y a six jours dans la semaine pour travailler; le septième jour est le sabbat, le jour du repos qui m'est réservé pour vous réunir en assemblée solennelle. Vous ne ferez aucun travail pendant le sabbat, mais vous me réserverez ce jour, quel que soit l'endroit où vous habitez. Les autres fêtes lors desquelles vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur seront célébrées aux dates suivantes: Le quatorzième jour du premier mois de l'année, dès le soir, célébrez en mon honneur la fête de la Pâque. Le quinzième jour du même mois commencera en mon honneur la fête des Pains sans levain. Pendant sept jours, le pain que vous mangerez sera sans levain. Le premier jour de cette semaine, vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur. Ce jour-là, vous n'accomplirez pas votre travail ordinaire. Chaque jour de la semaine, vous m'offrirez un sacrifice consumé. Le septième jour, vous vous réunirez également en assemblée solennelle pour le Seigneur. Ce jour-là non plus, vous n'accomplirez pas votre travail ordinaire. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous y ferez la moisson, vous apporterez au prêtre la première gerbe que vous récolterez. Le prêtre me l'offrira solennellement le lendemain du sabbat, afin que vous obteniez ma faveur. Le même jour, vous m'offrirez un agneau d'un an, sans défaut, en sacrifice complet; il sera accompagné d'une offrande consumée de six kilos de farine pétrie avec de l'huile, dont j'apprécierai l'odeur agréable, et d'une offrande d'un litre et demi de vin. Vous ne mangerez aucun produit de cette récolte, ni pain, ni épis grillés, ni grain nouveau, avant le jour où vous m'apporterez la gerbe en offrande. Vous observerez cette prescription en tout temps et quel que soit l'endroit où vous habiterez. Vous compterez sept semaines complètes à partir du lendemain du sabbat où vous aurez offert solennellement la première gerbe. Cette période de cinquante jours s'étendra donc jusqu'au lendemain du septième sabbat, jour où vous me présenterez une nouvelle offrande: vous apporterez de chez vous deux pains pour me les offrir solennellement; chaque pain sera préparé avec trois kilos de farine et cuit avec du levain. Cette offrande me sera faite sur les premières céréales récoltées. Vous amènerez, en plus de cette offrande de pains, sept agneaux d'un an sans défaut, un taureau et deux béliers, destinés à m'être offerts en sacrifices complets, avec les offrandes de farine et de vin correspondantes. Ce sont des sacrifices consumés dont j'apprécierai l'odeur agréable. Vous offrirez en outre un bouc en sacrifice pour obtenir le pardon, et deux agneaux d'un an en sacrifice de paix. En même temps que les pains, le prêtre m'offrira ces animaux, y compris les deux agneaux, avec le geste de présentation; toutes ces offrandes reviendront au prêtre, puisqu'elles ont été mises à part pour moi. Le même jour, vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur, et vous n'accomplirez pas votre travail ordinaire. Vous observerez cette prescription en tout temps et quel que soit l'endroit où vous habiterez. Quand vous moissonnez, ne coupe pas les épis qui ont poussé en bordure de vos champs, et ne retourne pas ramasser les épis oubliés. Laisse-les pour les pauvres et pour les immigrés. Je suis le Seigneur votre Dieu. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Le premier jour du septième mois, vous observerez un jour de repos, un jour de souvenir et de cris de joie, marqué par une assemblée solennelle pour le Seigneur. Vous n'accomplirez pas votre travail ordinaire, et vous m'offrirez un sacrifice consumé. » Le Seigneur dit à Moïse: « Le dixième jour du septième mois sera le jour du Grand pardon. Vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur, vous jeûnerez et vous m'offrirez un sacrifice consumé. Vous ne ferez aucun travail, parce que c'est le jour solennel où l'on effectuera sur vous le geste rituel du pardon, devant moi, le Seigneur votre Dieu. Toute personne qui négligera de se priver ce jour-là sera exclue de la communauté d'Israël. Et j'éliminerai moi-même du peuple d'Israël toute personne qui accomplira un travail quelconque en ce jour où tout travail vous est interdit. Vous observerez cette prescription en tout temps et quel que soit l'endroit où vous habiterez. Vous en ferez un jour de repos, semblable au sabbat, et vous jeûnerez. Vous observerez ce repos sabbatique, du neuvième jour du mois au soir jusqu'au lendemain soir. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: À partir du quinzième jour du septième mois, on célébrera pendant une semaine la fête des Tentes en mon honneur. Le premier jour, réunissez-vous en assemblée solennelle pour le Seigneur, et n'accomplissez pas votre travail ordinaire. Chaque jour de la semaine, offrez-moi un sacrifice consumé. Le huitième jour, réunissez-vous de nouveau en assemblée solennelle pour le Seigneur et offrez-moi également un sacrifice consumé. Le jour de ce rassemblement final, n'accomplissez pas votre travail ordinaire. À l'occasion de ces fêtes célébrées en mon honneur, vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur et pour m'offrir des sacrifices complets avec des offrandes végétales ou des sacrifices de paix avec des offrandes de vin, selon le rituel propre à chaque fête. Ces sacrifices s'ajoutent à ceux qui me sont offerts les jours de sabbat, comme à tous les dons et sacrifices que vous m'offrirez de manière spontanée ou pour accomplir des vœux. Le quinzième jour du septième mois, après avoir récolté les produits de la terre, vous commencerez à célébrer une fête d'une semaine en mon honneur. Le premier et le huitième jours seront des jours de repos. Dès le premier jour, vous prendrez des beaux fruits, des feuilles de palmiers, des rameaux d'arbres touffus ou de saules des torrents, et vous manifesterez votre joie devant moi pendant toute la semaine. Chaque année vous célébrerez cette fête en mon honneur, pendant une semaine au cours du septième mois. Vous observerez cette prescription en tout temps. Durant cette semaine, vous, les Israélites, vous vous installerez tous dans des tentes, afin que vos descendants sachent que j'ai fait habiter leurs ancêtres dans des tentes, lorsque je les ai conduits hors d'Égypte. Je suis le Seigneur votre Dieu. » C'est ainsi que Moïse communiqua aux Israélites la liste des fêtes à célébrer en l'honneur du Seigneur. Le Seigneur dit à Moïse: « Ordonne aux Israélites de te fournir de l'huile d'olive de la meilleure qualité, afin que les lampes soient allumées continuellement. Aaron placera le porte-lampes dans la tente de la rencontre, devant le rideau qui cache le coffre de l'alliance; les lampes brûleront du soir au matin devant moi. Vous observerez cette prescription en tous temps, de génération en génération. Aaron placera les lampes devant moi, sur le porte-lampes d'or pur, pour qu'elles brûlent toutes les nuits. Prends de la farine et fais cuire douze galettes de pain, de six kilos chacune. Tu les placeras devant moi, sur la table d'or pur, en deux piles de six galettes. Sur chaque pile tu déposeras de l'encens pur, qui sera ensuite brûlé en mon honneur, à la place du pain, en tant que “mémorial”. Chaque jour de sabbat, et pour toujours, on disposera devant moi de telles galettes. Les Israélites seront tenus pour toujours par cet engagement. Les galettes reviendront à Aaron et à ses descendants, qui les mangeront dans un endroit réservé. Puisqu'elles m'ont été offertes, elles sont strictement réservées pour toujours, comme une part des offrandes consumées. » et on le mit sous bonne garde, en attendant que Dieu prononce lui-même la sentence. Le Seigneur dit alors à Moïse: « Emmenez cet homme hors du camp! Tous ceux qui l'ont entendu insulter mon nom poseront leurs mains sur sa tête, puis toute la communauté d'Israël le tuera en lui jetant des pierres. Et voici ce que tu diras aux Israélites: Si quelqu'un injurie son Dieu, il en portera la responsabilité. Celui qui insulte le nom du Seigneur doit être mis à mort: toute la communauté d'Israël le tuera en lui jetant des pierres. Qu'il s'agisse d'un immigré ou d'un membre du peuple, il doit être mis à mort pour avoir insulté le nom de Dieu. Si quelqu'un tue un autre être humain, il doit être mis à mort. S'il tue un animal appartenant à quelqu'un d'autre, il le remplacera par un animal vivant. Si quelqu'un blesse une autre personne, on lui infligera la même blessure: fracture pour fracture, œil pour œil, dent pour dent; on lui rendra le mal qu'il a fait à l'autre. Celui qui tue un animal le remplacera; celui qui tue un être humain sera mis à mort. Vous aurez une seule et même législation pour les immigrés et pour les membres du peuple, car je suis le Seigneur votre Dieu. » Moïse transmit ces paroles aux Israélites. Ceux-ci emmenèrent celui qui avait insulté Dieu à l'extérieur du camp et le tuèrent en lui jetant des pierres. Ils exécutèrent ainsi la sentence que le Seigneur avait communiquée à Moïse. Sur le mont Sinaï, le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne, vous laisserez périodiquement le sol se reposer en mon honneur. Pendant six ans tu sèmeras dans tes champs, tu tailleras tes vignes et tu en récolteras les produits; mais la septième année sera mise à part pour moi, ce sera une année de repos complet pour le sol: tu ne devras pas semer dans tes champs ou tailler tes vignes; tu ne devras même pas moissonner ce qui aura poussé tout seul depuis l'année précédente ou vendanger les grappes qui auront mûri dans les vignes non taillées, car ce sera une année de repos complet pour le sol. Toutefois, vous pourrez consommer ce qui aura poussé naturellement pendant l'année de repos complet, toi, tes serviteurs et tes servantes, de même que les ouvriers salariés et les immigrés résidant chez toi. Tous ces produits serviront également à nourrir ton bétail et même les bêtes sauvages de ton pays. Tu laisseras s'écouler sept périodes de sept ans, soit quarante-neuf ans. Ensuite, le dixième jour du septième mois, le jour du Grand pardon, tu feras retentir dans tout le pays le son de la trompette accompagné de cris de joie. De cette manière vous manifesterez que la cinquantième année est mise à part pour Dieu, et vous proclamerez la libération pour tous les habitants du pays. Cette année portera le nom de Jubilé. À cette occasion, chacun d'entre vous rentrera en possession de ses terres et regagnera sa famille. C'est ainsi que vous célébrerez tous les cinquante ans l'année du Jubilé. Vous ne devrez pas semer dans vos champs, ni moissonner les épis qui auront poussé tout seuls, ni vendanger les grappes qui auront mûri dans les vignes non taillées, car c'est l'année du Jubilé: elle est réservée à Dieu, vous la respecterez. Par contre vous consommerez ce que les champs produisent d'eux-mêmes. Lors de l'année du Jubilé, chacun de vous rentrera en possession de ses terres. Si vous achetez ou vendez du terrain à un autre Israélite, ne lui causez pas du tort. Achète ou vends en tenant compte des années écoulées depuis le dernier Jubilé, et par conséquent aussi des années de récolte qui restent jusqu'au suivant. Plus il restera d'années, plus le prix d'achat sera élevé, et moins il restera d'années, moins le prix sera élevé; en effet, c'est un certain nombre de récoltes que l'on vend. Manifestez votre respect envers moi, le Seigneur votre Dieu, en ne causant aucun tort aux autres Israélites. Mettez en pratique mes lois et prenez bien soin d'observer les règles qui viennent de moi; alors vous habiterez en sécurité dans ce pays. La terre donnera des récoltes assez abondantes pour vous nourrir, et vous y vivrez sans soucis. Vous allez peut-être vous demander: “Que mangerons-nous la septième année, puisque nous n'aurons pas le droit de semer nos champs ni de récolter ce qu'ils produisent?” Eh bien, moi, le Seigneur, je vous comblerai de biens au cours de la sixième année, j'ordonnerai à la terre de produire des récoltes pour trois ans. La huitième année, vous sèmerez de nouveau dans vos champs, mais en attendant la nouvelle récolte, vous vivrez encore de l'ancienne. Une terre ne sera jamais vendue de manière définitive, car la terre m'appartient, à moi, le Seigneur, et vous serez comme des immigrés ou des hôtes résidant dans mon pays. C'est pourquoi, dans tout le pays que je vous donnerai, vous fixerez les règles permettant à quelqu'un de racheter une de ses terres. Quand un de vos frères tombé dans la misère sera obligé de vendre une de ses terres, un de ses proches parents possédant le droit de rachat la rachètera. Si l'homme n'a pas de parent ayant un tel droit, mais qu'il trouve les moyens de racheter lui-même sa terre, il calculera le montant dû à l'acheteur d'après le nombre d'années qui restent jusqu'au Jubilé; il le paiera et reprendra possession de sa terre. S'il ne trouve pas de quoi faire ce remboursement, le terrain restera la propriété de l'acheteur jusqu'à l'année du Jubilé. À ce moment-là, le premier propriétaire en reprendra possession. Si quelqu'un vend une maison d'habitation située dans une ville fortifiée, le droit de rachat sera temporaire: il ne s'étendra pas au-delà d'une année à partir de la vente. Si la maison n'est pas rachetée dans le délai d'un an, elle restera définitivement la propriété de l'acheteur et de ses descendants. Ils n'auront pas à la restituer lors de l'année du Jubilé. Par contre les maisons situées dans les localités non fortifiées seront soumises aux mêmes règles que les terres du pays: il y aura un droit de rachat permanent pour une telle maison, et de toute façon elle reviendra au premier propriétaire lors de l'année du Jubilé. Quant aux lévites, ils auront en tout temps un droit de rachat sur leurs maisons situées dans les villes des lévites. Même si une de ces maisons a été achetée par un autre lévite, elle reviendra au premier propriétaire lors de l'année du Jubilé. En effet, ces maisons-là constituent l'unique propriété des lévites dans le pays d'Israël. Mais les champs situés dans les alentours de leurs villes ne seront pas vendus, car ils seront la propriété définitive des lévites. Quand un de tes frères tombé dans la misère n'est plus en mesure de tenir ses engagements à ton égard, tu lui viendras en aide, afin qu'il continue à vivre à tes côtés. Tu agiras de cette manière même envers un immigré ou un hôte résidant dans ton pays. Tu ne lui demanderas pas d'intérêts, sous quelque forme que ce soit. Montre par ton comportement que tu me respectes, et permets-lui ainsi de vivre à tes côtés. Si tu lui prêtes de l'argent, n'exige pas d'intérêts; si tu lui fournis de la nourriture, ne lui demande pas de t'en rendre avec un supplément. Je suis le Seigneur ton Dieu; je t'ai fait sortir d'Égypte pour te donner le pays de Canaan et devenir ton Dieu. Quand un de tes frères tombé dans la misère est obligé de se vendre à toi comme serviteur, ne lui impose pas une tâche d'esclave, mais traite-le comme un ouvrier salarié ou un hôte résidant chez toi. Il sera à ton service jusqu'à l'année du Jubilé. À ce moment-là, la liberté lui sera rendue, ainsi qu'à ses enfants; il regagnera sa famille et rentrera en possession de la terre de ses ancêtres. En effet, les Israélites sont à mon service, eux que j'ai délivrés de l'Égypte; c'est pourquoi ils ne seront pas vendus comme on vend des esclaves. Ne les traite pas avec brutalité. C'est ainsi que tu reconnaîtras mon autorité, moi ton Dieu. Si vous avez besoin d'esclaves, hommes ou femmes, vous vous en procurerez auprès des populations qui vous entourent. Vous pourrez également en acquérir parmi les enfants des immigrés venus résider dans votre pays ou parmi les membres de leurs clans nés sur place. Ils vous appartiendront. Plus tard vous les laisserez en héritage à vos fils, afin qu'ils en aient la propriété à leur tour. Vous les garderez comme esclaves pour toujours. Par contre, que jamais personne parmi vous ne traite avec brutalité un de ses frères israélites. Si un immigré ou un hôte résidant dans votre pays s'enrichit et qu'un de vos frères tombé dans la misère se vende à lui, ou à un autre membre d'un clan d'étrangers, votre frère bénéficiera d'un droit de rachat: un de ses frères a le droit de le racheter; à défaut de frère, un oncle, ou un cousin, ou encore un autre parent de son clan en a aussi le droit. Ou bien qu'il se rachète lui-même s'il en trouve les moyens. En ce cas, il comptera avec l'acheteur le nombre d'années comprises entre celle où il s'est vendu et celle du Jubilé; il calculera le rapport entre le prix de vente et ce nombre d'années, et évaluera le travail fourni d'après le tarif d'un salarié à la journée. Si les années jusqu'au Jubilé sont encore nombreuses, il restituera pour son rachat une part importante du prix de vente. Si au contraire les années restantes sont peu nombreuses, il en fera le compte et remboursera son maître en tenant compte de ces années restantes. Tant qu'il reste chez son maître, il sera considéré comme un salarié à l'année; vous veillerez à ce que le maître ne le traite pas avec brutalité. Si votre frère n'est pas racheté d'une manière ou d'une autre, la liberté lui sera rendue, de même qu'à ses enfants, lors de l'année du Jubilé. Oui, les Israélites sont mes serviteurs! Ils le sont, puisque c'est moi qui les ai fait sortir d'Égypte! Je suis le Seigneur votre Dieu. Ne vous fabriquez pas de faux dieux, n'élevez pas d'idoles ou de pierres dressées, ne placez pas dans votre pays de pierres décorées pour les adorer. En effet, je suis le Seigneur votre Dieu. Observez le repos du sabbat, et traitez mon sanctuaire avec respect. Je suis le Seigneur. Si vous observez mes lois, si vous prenez soin de mettre en pratique mes commandements, j'enverrai en temps voulu les pluies dont vous avez besoin, afin que la terre produise des récoltes et les arbres des fruits. Alors chez vous le battage des céréales durera jusqu'aux vendanges et les vendanges dureront jusqu'aux semailles. Vous aurez de la nourriture en abondance, et vous habiterez en sécurité dans votre pays. J'y ferai régner la tranquillité: quand vous vous coucherez, rien ne viendra vous troubler. J'éliminerai du pays les bêtes malfaisantes. On ne vous fera pas la guerre; vous mettrez en fuite vos ennemis, ils tomberont sous vos attaques. Cinq d'entre vous suffiront à mettre en fuite cent ennemis, cent d'entre vous en chasseront dix mille, qui tomberont sous vos attaques. J'interviendrai en votre faveur, je vous accorderai de nombreux enfants et je maintiendrai mon alliance avec vous. Vos récoltes seront si abondantes que vous vivrez longtemps des réserves accumulées, vous devrez même vous débarrasser du reste pour faire place à de nouvelles récoltes. J'établirai ma demeure au milieu de vous et je ne me détournerai pas de vous. Je marcherai à vos côtés; je serai votre Dieu et vous serez mon peuple. Je suis le Seigneur votre Dieu, qui vous ai fait sortir du pays des Égyptiens afin que vous ne soyez plus leurs esclaves. Depuis que j'ai brisé la domination égyptienne qui pesait sur vous, vous marchez la tête haute! Mais si vous ne m'écoutez pas, si vous ne mettez pas en pratique tous ces commandements, si vous rompez mon alliance en rejetant mes lois et en vous détournant des règles qui viennent de moi, voici comment moi je vous traiterai: Je mobiliserai contre vous l'épouvante, avec le dépérissement et la fièvre, ces malheurs qui épuisent les regards et rongent la vie. Vous sèmerez dans vos champs, mais en vain, car ce sont vos ennemis qui s'empareront des récoltes. J'interviendrai contre vous: vous serez battus par vos adversaires, vous tomberez sous la domination de vos ennemis; vous fuirez, même si personne ne vous poursuit. Si cela ne vous amène pas à m'obéir, je multiplierai par sept le châtiment de vos fautes: pour briser votre orgueilleuse assurance, je rendrai les cieux au-dessus de vous durs comme du fer, et vos terres, privées de pluie, deviendront dures comme du bronze. Vous épuiserez vos forces sans résultat: la terre ne produira rien et les arbres ne donneront aucun fruit. Si vous vous opposez à moi en refusant de m'écouter, je multiplierai encore par sept le châtiment de vos fautes: j'enverrai dans votre pays des bêtes sauvages qui tueront vos enfants, extermineront votre bétail et vous réduiront à un tout petit nombre, au point que vos chemins deviendront déserts. Si cela ne suffit pas encore à vous corriger, si vous continuez à vous opposer à moi, à mon tour je m'opposerai à vous, et une fois encore je multiplierai par sept le châtiment de vos fautes: je déclencherai une guerre contre vous, pour avoir rompu mon alliance; vous vous réfugierez dans les villes, mais j'y provoquerai une épidémie de peste et vous tomberez sous la domination de vos ennemis. Je vous priverai de nourriture; dix femmes feront cuire votre pain dans un seul four et elles vous en ramèneront de si petites rations que vous mangerez sans arriver à calmer votre faim. Si tout cela ne vous conduit pas à m'écouter, si vous persistez à vous opposer à moi, à mon tour, dans ma fureur, je m'opposerai à vous et une fois de plus je multiplierai par sept le châtiment de vos fautes. Vous devrez manger la chair de vos propres fils et filles. Je vous aurai en horreur, je détruirai les lieux consacrés à vos divinités, j'abattrai vos autels à parfums, j'entasserai vos cadavres sur les débris de vos idoles. Je réduirai vos villes en ruine et vos sanctuaires en lieux déserts; je ne me laisserai plus apaiser par vos sacrifices à l'odeur agréable. Je ravagerai tellement votre pays que vos ennemis venus l'occuper en seront stupéfaits. Je déclencherai des attaques contre vous et je vous disperserai parmi les populations étrangères; votre pays sera réduit en désert et vos villes en ruine. Alors, durant toutes les années où vous serez exilés chez vos ennemis, votre pays abandonné jouira d'un temps de repos en compensation des périodes de repos qui n'auront pas été observées. Oui, le sol se reposera pour compenser toutes les périodes de repos que vous ne lui aurez pas accordées, lorsque vous y habitiez. Quant à ceux d'entre vous qui subsisteront dans les pays de leurs ennemis, je les remplirai d'angoisse: le simple bruit d'une feuille agitée par le vent les mettra en fuite; ils fuiront comme devant un ennemi en armes et ils tomberont, même si personne ne les poursuit. Ils trébucheront les uns sur les autres comme lorsqu'on fuit devant l'ennemi, alors même que personne ne les poursuivra. Vous serez incapables de résister à vos ennemis. Finalement vous mourrez en exil, dévorés par ces pays étrangers. Si quelques-uns d'entre vous survivent dans les pays de vos ennemis, ils y dépériront à cause de leurs propres péchés, et à cause aussi des péchés de leurs ancêtres. Mais ces survivants finiront par reconnaître qu'eux et leurs ancêtres ont péché en commettant des fautes graves envers moi et en s'opposant à moi; ils comprendront que je me suis opposé à eux et que je les ai conduits en exil dans le pays de leurs ennemis. Ils s'humilieront de leur infidélité et accepteront le châtiment de leur faute. Alors je me souviendrai de mon alliance avec Jacob, et de mon alliance avec Isaac et de mon alliance avec Abraham. Et je me souviendrai aussi de ma promesse concernant le pays. Tant qu'ils en seront absents, le pays, abandonné, jouira d'une période de repos. Pendant ce temps, ils subiront leur châtiment pour s'être détournés de mes lois et avoir rejeté les règles qui viennent de moi. Pourtant, même durant leur exil dans le pays de leurs ennemis, je ne les rejetterai pas complètement, je ne me détournerai pas d'eux, je ne les exterminerai pas, je ne romprai pas mon alliance, car je suis le Seigneur leur Dieu. Oui, je me souviendrai, pour leur salut, de l'alliance conclue avec leurs ancêtres, que j'ai fait sortir d'Égypte, sous les yeux des autres peuples, pour devenir leur Dieu. Je suis le Seigneur. » Telles sont les décrets, les règles de conduite et les enseignements qui fixent les rapports entre le Seigneur et les Israélites; le Seigneur les leur a communiqués par l'intermédiaire de Moïse, sur le mont Sinaï. Le Seigneur dit à Moïse: « Communique ceci aux Israélites: Si quelqu'un a fait vœu d'offrir une personne au Seigneur, il s'acquittera de son vœu en payant une somme d'argent, d'après le tarif que voici: Pour une personne de 20 à 60 ans: cinquante pièces d'argent – en monnaie du sanctuaire – pour un homme, trente pièces pour une femme. Pour quelqu'un de 5 à 20 ans: vingt pièces pour un garçon, dix pièces pour une fille. Pour un enfant de 1 mois à 5 ans: cinq pièces pour un garçon, trois pièces pour une fille. Pour une personne de plus de 60 ans: quinze pièces pour un homme, dix pièces pour une femme. Si quelqu'un est trop pauvre pour payer le montant prévu, il amènera la personne concernée devant le prêtre; celui-ci estimera le prix à payer en fonction des moyens de celui qui a prononcé le vœu. Si le vœu porte sur une bête d'une espèce qui convient pour un sacrifice destiné au Seigneur, la bête concernée est mise à part pour lui: on n'a pas le droit de la remplacer par une autre, qu'elle soit de meilleure ou de moins bonne qualité. Si quelqu'un fait tout de même un échange, les deux bêtes seront tenues pour mises à part pour Dieu. Si le vœu porte sur une bête d'une espèce impure, qui ne convient pas pour un sacrifice destiné au Seigneur, le propriétaire amènera la bête concernée devant le prêtre: le prêtre en fera l'estimation, en tenant compte de ses qualités ou de ses défauts; on se conformera à cette estimation. Si le propriétaire désire racheter la bête, il paiera un cinquième de plus que le montant fixé par le prêtre. Si quelqu'un met à part sa maison pour le Seigneur, le prêtre en fera l'estimation, en tenant compte de son état bon ou mauvais; on se conformera à cette estimation. Si le propriétaire désire racheter sa maison, il paiera un cinquième de plus que le montant fixé par le prêtre, pour en reprendre possession. Si quelqu'un met à part pour le Seigneur un de ses champs, sa valeur sera fixée d'après la quantité de grain qu'il est possible d'y récolter: cinquante pièces d'argent pour 300 kilos d'orge. Si le champ est mis à part pour le Seigneur dès l'année dite du Jubilé, le tarif sera appliqué tel quel. Si le champ est mis à part après l'année du Jubilé, le prêtre calculera un prix réduit en fonction du nombre d'années qui restent jusqu'au prochain Jubilé. Si le propriétaire désire racheter son champ, il paiera un cinquième de plus que le montant fixé par le prêtre, pour en reprendre possession. S'il ne rachète pas son champ, mais qu'il le vende à quelqu'un d'autre, il n'aura plus le droit de le racheter lui-même: lors de l'année du Jubilé, ce champ reviendra au Seigneur et deviendra propriété des prêtres, comme un champ qui a été mis à part pour le Seigneur de manière irrévocable. Si quelqu'un met à part pour le Seigneur un champ qu'il a acheté et non hérité, le prêtre en calculera la valeur en fonction du nombre d'années qui restent jusqu'au prochain Jubilé, et le donateur versera le jour même le montant fixé. L'argent sera mis à part pour le Seigneur. Mais lors du Jubilé, le champ reviendra au premier propriétaire, c'est-à-dire à celui qui l'avait hérité. Toute estimation sera faite en monnaie du sanctuaire, dont la pièce de base pèse dix grammes. Personne n'a le droit de mettre à part pour le Seigneur, à titre privé, un animal premier-né, car tout premier-né, veau, chevreau ou agneau, est déjà réservé au Seigneur. S'il s'agit du premier petit d'un animal impur, le propriétaire a le droit de le racheter en payant un cinquième de plus que le montant fixé. S'il ne le rachète pas, le prêtre le vendra à quelqu'un d'autre à la valeur fixée. De plus, rien de ce que quelqu'un met à part pour le Seigneur de manière irrévocable ne sera vendu ou racheté; que ce soit un être humain, un animal, ou encore un champ hérité, tout ce qui est consacré de cette manière-là devient strictement réservé pour le Seigneur. Même s'il s'agit d'un être humain, il est impossible de le racheter: il doit être mis à mort. On mettra à part pour le Seigneur un dixième des produits de la terre et des fruits des arbres; c'est la part qui lui est réservée. Si quelqu'un veut en racheter une partie, il paiera aux prêtres le prix normal augmenté d'un cinquième. En ce qui concerne les bœufs, les moutons et les chèvres, une bête sur dix est marquée pour être mise à part pour le Seigneur. Le propriétaire ne fera pas de choix entre les bêtes, bonnes ou mauvaises; s'il remplace tout de même une bête par une autre, les deux seront tenues pour mises à part pour le Seigneur, et il n'aura le droit de racheter ni l'une ni l'autre. » Tels sont les commandements que le Seigneur a communiqués à Moïse, sur le mont Sinaï, à l'intention des Israélites. Au désert du Sinaï, le Seigneur adressa la parole à Moïse dans la tente de la rencontre; c'était le premier jour du deuxième mois, l'année après celle où les Israélites quittèrent l'Égypte. Le Seigneur lui dit: « Effectuez, Aaron et toi, le recensement de la communauté d'Israël, en dressant la liste des noms de tous les hommes, d'après leur clan et leur famille. Recensez tous les hommes de vingt ans et plus, aptes au service militaire, selon leur appartenance aux diverses troupes de l'armée d'Israël. Un chef de famille par tribu vous secondera; en voici la liste: tribu de Ruben: Élissour, fils de Chedéour; tribu de Siméon: Cheloumiel, fils de Sourichaddaï; tribu de Juda: Nachon, fils d'Amminadab; tribu d'Issakar: Netanéel, fils de Souar; tribu de Zabulon: Éliab, fils de Hélon; tribu d'Éfraïm, fils de Joseph: Élichama, fils d'Ammihoud; tribu de Manassé, fils de Joseph: Gamliel, fils de Pedassour; tribu de Benjamin: Abidan, fils de Guidoni; tribu de Dan: Ahiézer, fils d'Ammichaddaï; tribu d'Asser: Paguiel, fils d'Okran; tribu de Gad: Éliassaf, fils de Déouel; tribu de Neftali: Ahira, fils d'Énan. » Les chefs de famille de la communauté qui furent choisis étaient également des chefs militaires d'Israël. Moïse et Aaron prirent ces douze hommes, personnellement désignés à cet effet, et ils rassemblèrent toute la communauté le premier jour du deuxième mois. Tous les Israélites âgés de vingt ans et plus se firent inscrire sur la liste des noms, un par un, selon leur clan et leur famille, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Le recensement eut lieu dans le désert du Sinaï. Tels sont les résultats du recensement effectué par Moïse, Aaron et les douze chefs de famille représentant les tribus d'Israël. Le total des Israélites recensés, âgés de vingt ans et plus, et aptes au service militaire, s'élevait ainsi à 603 550. Les membres de la tribu de Lévi ne furent pas recensés en même temps que les autres Israélites. En effet, le Seigneur avait dit à Moïse: « Ne recense pas les descendants de Lévi en même temps que les autres Israélites. Tu leur confieras la responsabilité de la demeure où est déposé le document de l'alliance, et celle de tous les accessoires et du matériel qui s'y trouvent. Ils transporteront la demeure et ses accessoires, assureront le service à l'intérieur de la demeure et camperont tout autour d'elle. Lorsque vous lèverez le camp, ce sont eux qui la démonteront; ils la remonteront lorsque vous installerez de nouveau votre camp. Si quelqu'un d'autre s'approche de la demeure, il sera mis à mort. Les Israélites camperont dans le secteur de leur unité d'armée, près de leur étendard; seuls les descendants de Lévi camperont autour de la demeure, et ils y accompliront leur service. De cette manière les Israélites ne risqueront pas de provoquer ma colère contre eux. » Les Israélites agirent exactement comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Chaque Israélite doit camper près de l'étendard de son unité d'armée et de la bannière de sa famille. Le camp sera installé autour de la tente de la rencontre, mais à une certaine distance. L'unité d'armée de Juda comptera donc 186 400 hommes. Ce sont eux qui partiront en tête du peuple d'Israël. L'unité d'armée de Ruben comptera donc 151 450 hommes. Ce sont eux qui partiront en second. Ensuite les descendants de Lévi partiront, avec la tente de la rencontre. Ils se trouveront donc entre les deux premières et les deux dernières unités. Ils partiront eux aussi dans l'ordre où ils campent, chaque homme à sa place, suivant l'étendard de son clan. L'unité d'armée d'Éfraïm comptera donc 108 100 hommes. Cette troisième unité d'armée partira après les descendants de Lévi. L'unité d'armée de Dan comptera donc 157 600 hommes. Ce sont eux qui partiront en dernier. Tous resteront groupés autour de leurs étendards. » Le total des Israélites recensés, par famille et par unité d'armée, s'élevait à 603 550. Les descendants de Lévi ne furent pas recensés en même temps que les autres Israélites, conformément à l'ordre que le Seigneur avait donné à Moïse. Les Israélites agissaient exactement comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse: ils campaient près de leurs étendards, et partaient dans l'ordre indiqué, par clans et par familles. Voici quels étaient les membres de la famille d'Aaron et Moïse, à l'époque où le Seigneur parla à Moïse sur le mont Sinaï: Aaron avait quatre fils, dont l'aîné s'appelait Nadab et les autres Abihou, Éléazar et Itamar. Ils avaient été mis à part comme prêtres avec l'huile d'onction et ils étaient entrés en fonction. Mais Nadab et Abihou moururent devant le Seigneur, dans le désert du Sinaï, lorsqu'ils présentèrent au Seigneur une offrande de parfum non conforme. Ils n'avaient pas de fils. Seuls Éléazar et Itamar restèrent alors pour exercer le ministère de prêtres aux côtés de leur père Aaron. Le Seigneur dit à Moïse: « Fais venir les descendants de Lévi et mets-les à la disposition du prêtre Aaron pour qu'ils le secondent. Ils exerceront leur ministère devant la tente de la rencontre au service d'Aaron et de toute la communauté d'Israël, et ils accompliront les tâches relatives à la demeure. Ils s'occuperont des accessoires de la tente et accompliront, au service des Israélites, les tâches relatives à la demeure. Tu mettras donc les lévites à la disposition d'Aaron et de ses fils; ce sont les lévites qui leur seront assignés, ils leur seront donnés au nom des autres Israélites. Mais tu veilleras à ce que seuls Aaron et ses fils exercent le ministère de prêtres. Si quelqu'un y prend part sans être prêtre, il sera mis à mort. » Puis le Seigneur dit encore à Moïse: « C'est moi-même qui ai choisi les lévites parmi tous les autres Israélites. Ils remplacent les premiers-nés du peuple d'Israël. En effet, le jour où j'ai fait mourir tous les premiers-nés des Égyptiens, je me suis réservé les fils aînés des Israélites et les premiers petits de leurs animaux: ils m'appartiennent. Je suis le Seigneur. » Dans le désert du Sinaï, le Seigneur dit à Moïse: « Effectue le recensement de la tribu de Lévi, par familles et par clans; enregistre tous les hommes et les garçons âgés d'un mois et plus. » Moïse obéit à l'ordre donné par le Seigneur. Les fils de Lévi s'appelaient Guerchon, Quéhath et Merari. Libni et Chiméi, les fils de Guerchon, furent les ancêtres des clans qui portent leur nom. Amram, Issar, Hébron et Ouziel, les fils de Quéhath, furent aussi les ancêtres de leurs clans. Mali et Mouchi, les fils de Merari, furent également les ancêtres de leurs clans. Tous ces hommes ont donné leur nom aux clans de la tribu de Lévi. Guerchon fut l'ancêtre des Guerchonites, répartis en deux clans, ceux des Libnites et des Chiméites. Lors du recensement, ils étaient 7 500 hommes et garçons âgés d'un mois et plus. Les clans des Guerchonites campaient derrière la demeure, à l'ouest. Ils avaient pour chef Éliassaf, fils de Laël. Les Guerchonites s'occupaient des parties suivantes de la tente de la rencontre: la tente intérieure, la tente extérieure, la couverture protectrice, le rideau d'entrée de la tente, les tentures et le rideau d'entrée de la cour située autour de la demeure et de l'autel, et les cordes de la tente. Ils étaient responsables de l'entretien de ces éléments. Quéhath fut l'ancêtre des Quéhatites, répartis en quatre clans, ceux des Amramites, des Issarites, des Hébronites et des Ouziélites. Ils étaient 8 300 hommes et garçons âgés d'un mois et plus. Ils étaient chargés de prendre soin des objets réservés à Dieu. Les clans des Quéhatites campaient du côté sud de la demeure. Ils avaient pour chef Élissafan, fils d'Ouziel. Les Quéhatites s'occupaient du coffre de l'alliance, de la table, du porte-lampes, des autels, des ustensiles utilisés dans le lieu saint, et du rideau intérieur de la demeure. Ils étaient responsables de l'entretien de ces éléments. Le responsable en chef des lévites était Éléazar, fils du prêtre Aaron; il exerçait la surveillance sur les hommes chargés du service du lieu saint. Merari fut l'ancêtre des Merarites, répartis en deux clans, ceux des Malites et des Mouchites. Lors du recensement, ils étaient 6 200 hommes et garçons âgés d'un mois et plus. Ils avaient pour chef Souriel, fils d'Abihaïl. Ils campaient du côté nord de la demeure. Les Merarites s'occupaient des cadres de la demeure, des traverses, des colonnes, des socles et de tous les autres accessoires. Ils étaient responsables de l'entretien de ces éléments. Ils s'occupaient aussi des colonnes et des socles placés autour de la cour, ainsi que des piquets et des cordes. Moïse, Aaron et ses fils campaient devant l'entrée de la tente de la rencontre, à l'est. Ils étaient chargés du service du sanctuaire, au nom des Israélites. Si quelqu'un avait voulu s'en approcher sans être prêtre, il aurait été mis à mort. Le recensement avait été fait par Moïse et Aaron, sur l'ordre de Dieu, d'après les clans respectifs. Le total des lévites, hommes et garçons âgés d'un mois et plus, s'élevait à 22 000. Le Seigneur dit à Moïse: « Effectue le recensement de tous les fils aînés des Israélites, âgés d'un mois et plus, en dressant la liste de leurs noms. Ensuite tu mettras à part les lévites pour qu'ils m'appartiennent, à moi le Seigneur, à la place des fils aînés des Israélites; tu me réserveras de même le bétail des lévites à la place de tous les animaux premiers-nés du bétail des Israélites. » Comme le Seigneur le lui avait ordonné, Moïse recensa tous les fils aînés des Israélites, âgés d'un mois et plus. Leur total, d'après les listes de leurs noms, s'élevait à 22 273. Le Seigneur dit à Moïse: « Mets à part les lévites pour qu'ils m'appartiennent, à moi le Seigneur, à la place des fils aînés des Israélites. Attribue-moi de même le bétail des lévites à la place des animaux premiers-nés des Israélites. Il restera cependant à racheter 273 fils aînés des Israélites, qui sont en surnombre par rapport aux lévites. Pour chacun d'eux tu fixeras un tarif de cinq pièces d'argent – en monnaie du lieu saint, dont la pièce de base pèse dix grammes –, et tu remettras cet argent à Aaron et à ses fils; c'est ainsi qu'on rachètera les fils aînés en surnombre. » Moïse recueillit l'argent destiné au rachat de ceux qui n'étaient pas remplacés par des lévites. Il recueillit en tout auprès des fils aînés des Israélites 1 365 pièces d'argent – en monnaie du lieu saint –, et il les remit à Aaron et à ses fils, conformément à l'ordre donné par le Seigneur. Le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: Ils seront responsables des objets réservés exclusivement au service de Dieu. Lorsque les Israélites devront se mettre en route, Aaron et ses fils viendront d'abord décrocher le rideau de séparation et ils en couvriront le coffre contenant le document de l'alliance; ils poseront par-dessus une solide housse de cuir, ils étendront sur l'ensemble une étoffe tout en laine violette, et ils mettront en place les barres servant à transporter le coffre de l'alliance. Ils étendront une autre étoffe de laine violette sur la table pour les pains et ils y placeront la vaisselle: les plats, les coupes, les bols et les flacons pour les offrandes de vin; ils y mettront aussi les pains qu'on doit m'y offrir sans cesse. Ils étendront par-dessus une étoffe de laine de couleur écarlate, ils poseront sur le tout une solide housse de cuir, et ils mettront en place les barres servant à transporter la table. Ils couvriront d'une étoffe violette le porte-lampes avec ses lampes et tous ses accessoires, les pincettes, les cendriers et les flacons d'huile. Ils placeront le tout dans une solide housse de cuir qu'ils poseront sur un brancard. Ils étendront sur l'autel d'or une étoffe violette, ils poseront par-dessus une solide housse de cuir, et ils mettront en place les barres pour le transport. Ils réuniront tous les objets liturgiques utilisés dans le lieu saint, ils les envelopperont dans une étoffe violette, ils les couvriront d'une solide housse de cuir et les poseront sur un brancard. Ils enlèveront les cendres de l'autre autel, ils étendront par-dessus une étoffe rouge et ils y placeront tous les accessoires utilisés lors des sacrifices, les brûle-parfums, les fourchettes à viande, les pelles et les bols à aspersion; ils déploieront sur le tout une solide housse de cuir et ils mettront en place les barres pour le transport. Au moment d'un départ, les descendants de Quéhath ne viendront prendre les objets réservés à Dieu et leurs accessoires que lorsque Aaron et ses fils auront fini de les envelopper. Ainsi les Quéhatites ne toucheront directement aucun objet réservé à Dieu et ils ne risqueront donc pas de mourir. En ce qui concerne la tente de la rencontre, les descendants de Quéhath sont en effet chargés de transporter les objets réservés à Dieu. Quant à Éléazar, fils du prêtre Aaron, il s'occupera de l'huile d'éclairage, du parfum à brûler, des offrandes végétales quotidiennes et de l'huile d'onction; il veillera sur la demeure et sur tout ce qu'elle contient, aussi bien les objets réservés à Dieu que les accessoires. » Le Seigneur dit encore à Moïse et à Aaron: « Veillez à ce que les clans des Quéhatites ne soient pas retranchés des autres lévites. Pour qu'ils ne risquent pas la mort en s'occupant des objets réservés exclusivement au service de Dieu, agissez ainsi: toi, Aaron, avec ses fils, vous conduirez chacun d'eux personnellement à sa place en lui indiquant ce qu'il doit faire ou l'objet qu'il doit porter. Ainsi ils n'iront pas regarder, ne serait-ce qu'un instant, les objets réservés à Dieu; cela entraînerait leur mort. » Le Seigneur dit à Moïse: « Dresse aussi la liste des descendants de Guerchon, par familles et par clans. Tu recenseras les hommes âgés de trente à cinquante ans, et ils seront enrôlés pour accomplir certains services à la tente de la rencontre. Voici les travaux dont ils seront chargés: ils porteront l'étoffe qui recouvre la demeure ainsi que la tente, sa couverture en peaux de béliers et la couverture de cuir qui protège le tout, le rideau placé à l'entrée de la tente; ils porteront les tentures et le rideau d'entrée qui délimitent la cour située autour de la demeure et de l'autel, les cordes de la clôture de la cour, ainsi que les accessoires et ustensiles utilisés dans leur service. Les Guerchonites accompliront leur service sous la direction d'Aaron et de ses fils, aussi bien pour les objets à transporter que pour les travaux à exécuter. Ceux-ci leur diront ce qu'ils ont à faire et à porter. Telles sont les tâches confiées aux descendants de Guerchon, à accomplir dans la tente de la rencontre. Itamar, fils du prêtre Aaron, surveillera leur travail. Effectue également le recensement des descendants de Merari, par clans et par familles. Tu recenseras les hommes âgés de trente à cinquante ans, et ils seront enrôlés pour accomplir certains services à la tente de la rencontre. Voici les travaux dont ils seront chargés: ils porteront les cadres de la demeure, les traverses, les colonnes, les socles; ils porteront les colonnes de la clôture de la cour avec les socles, les piquets et les cordes, ainsi que tous les accessoires qu'ils utilisent. Les prêtres dresseront la liste des objets que chacun sera chargé personnellement de transporter. Telles sont les tâches confiées aux descendants de Merari, à accomplir dans la tente de la rencontre. Itamar, fils du prêtre Aaron, surveillera également leur travail. » Le Seigneur dit à Moïse: « Ordonne aux Israélites d'exclure du camp tous ceux qui sont impurs par suite d'une forme de lèpre, d'une infection des organes sexuels ou d'un contact avec un cadavre. Vous devez les renvoyer, aussi bien les femmes que les hommes, afin qu'ils ne rendent pas impur le camp où je suis présent au milieu d'eux. » Les Israélites obéirent à l'ordre que le Seigneur avait donné à Moïse: ils renvoyèrent du camp tous ceux qui étaient impurs. Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes: « Si un homme ou une femme cause du tort à quelqu'un d'autre, il se rend coupable d'une faute grave envers le Seigneur. Il doit confesser la faute commise, et rendre l'objet du délit au propriétaire légitime, en y ajoutant un cinquième de sa valeur. Si le propriétaire est mort et n'a aucun proche parent que l'on puisse dédommager, l'objet doit être donné au Seigneur, c'est-à-dire remis au prêtre. Le coupable offrira en outre un bélier en sacrifice de réparation, afin que le prêtre effectue en sa faveur le geste rituel du pardon des péchés. Toute part prélevée sur une offrande apportée à Dieu par des Israélites appartient au prêtre. Ce que chacun met à part pour le Seigneur ne lui appartient plus; ce qui est donné à un prêtre, celui-ci peut le garder. » Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes: « Supposons qu'une femme mariée se soit mal conduite en étant infidèle à son mari: elle s'est déshonorée en couchant en secret avec un autre homme; son mari n'en a pas la preuve, car il n'y avait aucun témoin et elle n'a pas été prise sur le fait, mais il la soupçonne d'infidélité. Il peut aussi arriver qu'un homme soupçonne sa femme de s'être déshonorée alors qu'il n'en est rien. Dans les deux cas, le mari conduira sa femme auprès du prêtre et il apportera l'offrande qui la concerne: trois kilos de farine d'orge. Il ne versera pas d'huile sur cette farine et n'y déposera pas non plus d'encens, car il s'agit d'une offrande faite à cause d'un soupçon, à l'occasion d'une faute qu'on veut dénoncer. Le prêtre fera approcher la femme pour qu'elle comparaisse devant le Seigneur. Il prendra de l'eau sainte dans un récipient en terre et il y mélangera de la poussière ramassée sur le sol de la demeure. Il dénouera les cheveux de la femme qui comparaît devant le Seigneur, puis il lui mettra dans les mains l'offrande de dénonciation, faite à cause du soupçon du mari. Lui-même tiendra dans ses mains l'eau amère, qui apporte la malédiction. Il exigera de la femme qu'elle s'associe par un serment à ses paroles et lui dira: “S'il n'est pas vrai qu'un homme ait couché avec toi et que tu te sois déshonorée en trompant ton mari, sois préservée de la malédiction qu'apporte cette eau amère. Mais si tu t'es effectivement déshonorée en trompant ton mari, si un autre homme que lui a couché avec toi, que le Seigneur te rende stérile et fasse gonfler ton ventre, de telle sorte que les gens de ton peuple te citent en exemple quand ils prononceront une malédiction solennelle; que cette eau qui apporte la malédiction pénètre dans tes entrailles, pour faire gonfler ton ventre et te rendre stérile.” La femme répondra: “ Amen! Oui, qu'il en soit ainsi!” Le prêtre mettra par écrit les paroles de malédiction, puis il trempera le document dans l'eau amère pour les y effacer. Avant de donner cette eau amère à la femme, afin qu'elle pénètre dans ses entrailles, le prêtre lui reprendra des mains l'offrande de dénonciation, il la présentera au Seigneur avec le geste rituel et l'apportera à l'autel. Il en prélèvera une poignée, appelée “mémorial” et la brûlera sur l'autel. Après cela, il ordonnera à la femme de boire l'eau. Quand elle la boira, il se passera ceci: si elle s'est effectivement déshonorée en étant infidèle à son mari, l'eau amère qui apporte la malédiction pénétrera dans ses entrailles, fera gonfler son ventre et la rendra stérile. Dès lors, les gens de son peuple la citeront en exemple quand ils prononceront une malédiction. Mais si la femme ne s'est pas déshonorée, si elle n'est pas coupable, elle sera préservée de la malédiction et pourra encore avoir des enfants. Telle est la loi relative aux soupçons d'infidélité. Elle concerne la femme qui se conduit mal et se déshonore en étant infidèle à son mari, ou celle qui est simplement soupçonnée d'infidélité par son mari. Le mari fait comparaître sa femme devant le Seigneur, et le prêtre accomplit tout ce rituel. Alors on n'aura rien à reprocher au mari; mais la femme, si elle est coupable, en subira les conséquences. » Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes: « Si quelqu'un, homme ou femme, prononce un vœu d'abstinence et s'engage comme nazir au service du Seigneur, il doit renoncer au vin et à toute autre boisson alcoolisée, au vinaigre de vin et à tout autre vinaigre d'alcool, de même qu'à toute boisson à base de raisin; il ne doit manger ni raisins frais ni raisins secs. Tant que dure son engagement, il ne doit rien manger qui provienne d'une plante de vigne, même pas les pépins ou la peau des raisins. Il ne doit pas non plus se couper les cheveux ou la barbe: il est mis à part au service du Seigneur et doit donc laisser sa chevelure et sa barbe pousser librement jusqu'à la fin de la période qu'il a fixée. Durant tout ce temps également, il ne doit pas s'approcher du corps d'un défunt; il n'est même pas autorisé à se rendre impur en s'approchant du cadavre de son père, de sa mère, de son frère ou de sa sœur; en effet il est mis à part au service du Seigneur, comme l'indiquent ses cheveux non coupés. Pendant toute la durée de son vœu, cette personne est donc mise à part pour le Seigneur. Si quelqu'un vient à mourir subitement à ses côtés, le temps où cette personne est mise à part pour Dieu est interrompu par ce contact impur. Au bout d'une semaine elle est de nouveau pure et elle se rase alors la tête. Le jour suivant, elle apporte deux tourterelles ou deux colombes au prêtre, à l'entrée de la tente de la rencontre. Le prêtre offre l'un des oiseaux en sacrifice pour obtenir le pardon, et l'autre en sacrifice complet. Ensuite il effectue sur cette personne le geste rituel qui la purifie du contact avec le cadavre. Le jour même il la déclare en état de se mettre de nouveau à part pour le Seigneur. Alors cette personne reprend au début le temps où elle se met à part pour Dieu en offrant un agneau d'un an en sacrifice de réparation. La période précédente ne compte pas, puisqu'elle a été interrompue. Voici le rituel concernant la personne qui s'est engagée au service du Seigneur: lorsqu'elle arrive au terme de la période fixée, on la conduit à l'entrée de la tente de la rencontre. Elle amène en présent au Seigneur trois animaux sans défaut: un agneau d'un an destiné à un sacrifice complet, une brebis d'un an destinée à un sacrifice pour le pardon, et un bélier destiné à un sacrifice de paix. Cette personne apporte également une corbeille de gâteaux sans levain préparés avec de l'huile, et de galettes sans levain arrosées d'huile, ainsi que les offrandes habituelles de farine et de vin accompagnant les sacrifices. Le prêtre présente ces offrandes devant le Seigneur, puis il offre le sacrifice pour le pardon et le sacrifice complet; il offre ensuite le bélier du sacrifice de paix, avec la corbeille de gâteaux sans levain, puis les offrandes de farine et de vin. À ce moment-là, la personne qui s'était engagée au service du Seigneur se rase la tête à l'entrée de la tente de la rencontre, et elle dépose ses cheveux sur le feu où l'on brûle le sacrifice de paix. Le prêtre prend l'épaule du bélier, qu'on a fait cuire, et il prélève dans la corbeille un gâteau sans levain et une galette; il les dépose sur les mains de cette personne, après que celle-ci s'est rasé la tête. Le prêtre les offre ensuite lui-même au Seigneur, avec le geste rituel de présentation. Ces offrandes-là reviennent au prêtre, en plus de la poitrine et du gigot de l'animal qui lui sont normalement réservés. Dès lors la personne qui s'était engagée au service du Seigneur peut de nouveau boire du vin. Tel est le rituel concernant la personne qui s'est engagée au service du Seigneur par un vœu; et tels sont les présents qu'elle doit offrir au Seigneur à cette occasion. Si elle a les moyens d'ajouter d'autres dons, elle le peut; mais elle doit en tout cas offrir ce qu'elle a promis, conformément au rituel du vœu où l'on s'engage pour Dieu. » Le Seigneur dit à Moïse: « Communique à Aaron et à ses fils les paroles qu'ils devront prononcer pour bénir les Israélites. Ils diront: “Que le Seigneur vous bénisse et vous protège! Que le Seigneur fasse briller sur vous la lumière de sa face et vous manifeste sa grâce! Que le Seigneur vous montre sa bienveillance et vous accorde la paix!” Lorsque les prêtres prononceront ainsi mon nom pour bénir les Israélites, je leur accorderai moi-même ma bénédiction. » Le jour où Moïse eut terminé de dresser la demeure, il la mit à part pour le Seigneur, avec tout son mobilier, en versant de l'huile d'onction sur elle, puis il mit à part pour le Seigneur de la même façon l'autel et tous ses accessoires. Alors s'avancèrent les chefs de familles représentant les tribus d'Israël, ceux-là même qui avaient collaboré au recensement. Ils amenaient comme présents pour le Seigneur six chars à bœufs et douze bœufs. Chaque char à bœuf constituait l'offrande commune de deux chefs, et chaque bœuf celle d'un chef. Ils les amenèrent devant la demeure. Le Seigneur dit à Moïse: « Accepte leurs présents! Ces chars et ces bœufs seront utilisés pour le service de la tente de la rencontre. Tu les confieras aux lévites, en fonction de leurs tâches respectives. » Moïse accepta donc les chars et les bœufs, et il les répartit entre les lévites: il donna deux chars et quatre bœufs aux Guerchonites, pour faciliter leur tâche, et les quatre chars et huit bœufs restants aux Merarites, pour faciliter la leur, qu'ils accomplissaient sous la direction d'Itamar, fils du prêtre Aaron. Il ne remit ni chars ni bœufs aux Quéhatites, car ils étaient responsables des objets réservés à Dieu, et ils devaient les porter sur leurs propres épaules. Le jour de l'inauguration de l'autel, jour où il a reçu l'huile d'onction, les chefs de familles amenèrent également des présents. Mais le Seigneur dit à Moïse: « Que les chefs viennent à tour de rôle, un par jour, offrir leurs présents pour l'inauguration. » Au total, les présents offerts par les chefs de familles d'Israël, à l'occasion de l'inauguration de l'autel lorsqu'il a reçu l'huile d'onction, furent les suivants: douze plats en argent, douze bols à aspersion, en argent, et douze coupes en or. Chaque plat pesait 1 300 grammes, et chaque bol 700 grammes; cela représentait en tout 24 kilos d'argent, selon l'unité de poids du lieu saint. Chaque coupe en or pesait 100 grammes; les douze ensemble pesaient donc 1 200 grammes; elles étaient remplies de parfum à brûler. Il y avait en outre douze taureaux, douze béliers et douze agneaux d'un an, destinés aux sacrifices complets, avec les offrandes végétales correspondantes, douze boucs destinés aux sacrifices pour le pardon, vingt-quatre taureaux, soixante béliers, soixante boucs et soixante agneaux d'un an, destinés aux sacrifices de paix. Tels furent les présents offerts pour l'inauguration de l'autel, après qu'il ait reçu l'onction. Lorsque Moïse entrait dans la tente de la rencontre pour s'entretenir avec le Seigneur, il entendait la voix du Seigneur: elle venait d'un endroit situé entre les deux chérubins, sur le couvercle du coffre contenant le document de l'alliance. Alors il parlait avec lui. Le Seigneur dit à Moïse de communiquer à Aaron la prescription suivante: « Quand tu mettras en place les sept lampes, veille à ce qu'elles éclairent en avant du porte-lampes. » Aaron obéit à l'ordre du Seigneur, transmis par Moïse: il plaça les lampes en prenant soin qu'elles éclairent vers l'avant. Le porte-lampes était entièrement en or martelé, du pied jusqu'au dernier ornement en fleurs; il correspondait au modèle que le Seigneur avait montré à Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: « Sépare les lévites des autres Israélites, afin de les purifier. La cérémonie de purification se déroulera ainsi: tu les aspergeras avec de l'eau de purification, puis ils se raseront les poils sur le corps entier et ils laveront leurs vêtements; après quoi ils seront purifiés. Ils prendront avec eux un taureau, accompagné d'une offrande de farine pétrie avec de l'huile, et tu prendras toi-même un second taureau, destiné à un sacrifice pour obtenir le pardon. Aaron me remettra solennellement les lévites de la part des Israélites, afin qu'ils soient employés à mon service. Ensuite les lévites poseront leur main sur la tête des deux taureaux; Aaron m'offrira l'un en sacrifice pour le pardon et l'autre en sacrifice complet, avant d'effectuer sur les lévites le geste rituel du pardon des péchés. Tu placeras les lévites devant Aaron et ses fils, et tu me les remettras solennellement. De cette façon tu mettras à part les lévites des autres Israélites, et les lévites m'appartiendront. À partir de ce moment-là, les lévites viendront exercer leur ministère dans la tente de la rencontre. Tu devras purifier les lévites et me les remettre solennellement, car ils sont à ma disposition, en tant que délégués des autres Israélites. Je me les réserve pour remplacer les premiers-nés du peuple d'Israël. En effet, tous les premiers-nés en Israël m'appartiennent, aussi bien ceux des humains que ceux des animaux. Depuis le jour où j'ai fait mourir tous les premiers-nés du pays d'Égypte, les premiers-nés israélites me sont réservés. Aussi je me suis réservé les lévites pour remplacer les premiers-nés israélites, et je les mets à la disposition d'Aaron et de ses fils, en tant que délégués des autres Israélites. Ils exerceront leur ministère au service des autres Israélites dans le lieu saint, et ils obtiendront ainsi le pardon en leur faveur; de cette manière je n'aurai pas à sévir contre ceux qui viendraient trop près du sanctuaire. » Moïse, Aaron et toute la communauté d'Israël exécutèrent scrupuleusement les ordres que le Seigneur avait donnés à Moïse au sujet des lévites: ceux-ci se purifièrent et lavèrent leurs vêtements, puis Aaron les remit solennellement au Seigneur et effectua sur eux les gestes rituels du pardon et de la purification. Après quoi les lévites commencèrent à exercer leur ministère dans la tente de la rencontre, sous la direction d'Aaron et de ses fils. On exécuta ainsi les ordres que le Seigneur avait donnés à Moïse au sujet des lévites. Le Seigneur dit encore à Moïse: « Les lévites seront enrôlés dès l'âge de vingt-cinq ans pour exercer leur ministère dans la tente de la rencontre. À partir de cinquante ans, ils en seront dispensés et n'auront plus de travaux à exécuter. Ils aideront les lévites en activité pour les services à accomplir dans la tente, mais ils n'auront plus de charges propres. Voilà les dispositions que tu prendras en ce qui concerne le service des lévites. » Le Seigneur adressa la parole à Moïse dans le désert du Sinaï; c'était durant le premier mois de l'année après celle où les Israélites quittèrent l'Égypte. Le Seigneur lui dit: « Les Israélites doivent célébrer la fête de la Pâque à la date fixée. Célébrez-la donc le quatorzième jour de ce mois-ci, le soir, conformément aux lois et aux règles qui la concernent. » Moïse transmit cet ordre aux Israélites. Ceux-ci célébrèrent la fête le soir du quatorzième jour du premier mois, dans le désert du Sinaï; ils se conformèrent avec exactitude aux indications que le Seigneur avait données à Moïse. Pourtant certains hommes, qui avaient été en contact avec un cadavre, se trouvaient en état d'impureté ce jour-là; à cause de cela, ils ne pouvaient pas célébrer la Pâque. Ils allèrent trouver Moïse et Aaron; ils dirent à Moïse: « Nous avons été rendus impurs par un cadavre. Faut-il que nous soyons empêchés d'apporter notre offrande au Seigneur comme les autres Israélites, parce qu'il y a une date fixe pour cela? » – « Attendez jusqu'à ce que j'aie appris ce que le Seigneur ordonne à votre sujet », répondit Moïse. Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les instructions suivantes: « Si, aujourd'hui ou dans des générations à venir, des Israélites sont impurs pour avoir touché un cadavre, ou s'ils se trouvent en voyage lointain, au moment de la célébration de la Pâque en mon honneur, ils célébreront quand même la fête, mais au soir du quatorzième jour du deuxième mois; ils mangeront l'agneau pascal avec des pains sans levain et des herbes amères. Ils ne laisseront aucun reste pour le lendemain, et ils ne briseront pas les os de l'animal. Ils suivront exactement les instructions pour la fête de la Pâque. Mais si quelqu'un néglige de célébrer la Pâque à la date normale, alors qu'il n'est ni en état d'impureté ni en voyage, il sera exclu de la communauté d'Israël; en ne m'apportant pas son offrande au moment voulu, il se rend coupable d'une faute. Enfin, si des immigrés installés dans votre pays désirent célébrer la Pâque en mon honneur, ils devront le faire conformément au rituel et aux règles qui la concernent. Le rituel est le même pour tous, membres du peuple et immigrés. » Le jour où l'on dressa la demeure, la nuée vint recouvrir la tente qui abritait le document de l'alliance. Le soir, cette nuée devint lumineuse, et elle le resta jusqu'au matin. Dès lors il en fut toujours ainsi: la nuée recouvrait la demeure et devenait lumineuse la nuit. Chaque fois que la nuée s'élevait au-dessus de la tente, les Israélites levaient le camp, pour aller s'installer à l'endroit où la nuée venait se poser. De cette manière, les Israélites levaient le camp sur l'ordre du Seigneur, et ils le réinstallaient également sur son ordre; ils ne déplaçaient pas le camp tant que la nuée restait sur la demeure. Si la nuée restait longtemps sur la demeure, les Israélites obéissaient au Seigneur et ne partaient pas. Si elle ne restait que peu de jours, on installait et on levait le camp selon les ordres du Seigneur. Parfois la nuée restait à un endroit seulement du soir au lendemain matin, ou bien un jour et une nuit; dès qu'elle s'élevait, les Israélites levaient le camp. Mais si elle restait sur la demeure deux jours, un mois, ou plus longtemps encore, les Israélites ne déplaçaient pas leur camp avant que la nuée s'élève. Les Israélites n'installaient et ne levaient le camp que sur l'ordre du Seigneur. Ils agissaient conformément aux ordres que le Seigneur avait donnés par l'intermédiaire de Moïse. Le Seigneur dit à Moïse: « Fais fabriquer deux trompettes en argent martelé; on s'en servira pour rassembler la communauté ou pour donner le signal du départ aux différents camps. Quand on sonnera des deux trompettes simultanément, toute la communauté se réunira autour de toi, à l'entrée de la tente de la rencontre. Si on ne sonne que d'une trompette, seuls les responsables, les chefs militaires d'Israël, se réuniront autour de toi. Mais pour les rassemblements, on sonnera de la trompette sans l'accompagner de cris de joie. Seuls les prêtres, descendants d'Aaron, sont autorisés à sonner de la trompette. C'est une prescription que vous et vos descendants devrez observer en tout temps. Lorsque, dans votre pays, vous partirez en guerre contre des adversaires qui vous attaquent, vous pousserez le cri de guerre en l'accompagnant de sonneries de trompettes, afin que je me souvienne de vous; alors moi, le Seigneur votre Dieu, je vous délivrerai de vos ennemis. Aux jours de joie, le premier jour de chaque mois et à l'occasion des fêtes, vous sonnerez de la trompette au moment où vous offrez les sacrifices complets et les sacrifices de paix; grâce à cela aussi, je me souviendrai de vous. Je suis le Seigneur votre Dieu. » Le vingtième jour du deuxième mois, durant la deuxième année après la sortie d'Égypte, la nuée s'éleva au-dessus de la tente qui abritait le document de l'alliance. Les Israélites se mirent en route et quittèrent le désert du Sinaï. La nuée alla se poser dans le désert de Paran. C'était la première fois que les Israélites levaient le camp conformément à l'ordre du Seigneur transmis par Moïse. L'unité d'armée groupée autour de l'étendard de Juda fut la première à se mettre en route. Les troupes de la tribu de Juda étaient commandées par Nachon, fils d'Amminadab; celles de la tribu d'Issakar par Netanéel, fils de Souar; et celles de la tribu de Zabulon par Éliab, fils de Hélon. La demeure fut démontée; les descendants lévites de Guerchon et de Merari partirent alors en l'emportant. L'unité d'armée groupée autour de l'étendard de Ruben se mit en route après eux. Les troupes de la tribu de Ruben étaient commandées par Élissour, fils de Chedéour; celles de la tribu de Siméon par Cheloumiel, fils de Sourichaddaï; et celles de la tribu de Gad par Éliassaf, fils de Déouel. Les lévites descendant de Quéhath, qui portaient les objets réservés à Dieu, partirent ensuite. Les autres lévites devaient dresser le sanctuaire en attendant l'arrivée des Quéhatites. L'unité d'armée groupée autour de l'étendard d'Éfraïm se mit en route à son tour. Les troupes de la tribu d'Éfraïm étaient commandées par Élichama, fils d'Ammihoud; celles de la tribu de Manassé par Gamliel, fils de Pedassour; et celles de la tribu de Benjamin par Abidan, fils de Guidoni. Enfin l'unité d'armée groupée autour de l'étendard de Dan, qui constituait l'arrière-garde, se mit en route. Les troupes de la tribu de Dan étaient commandées par Ahiézer, fils d'Ammichaddaï; celles de la tribu d'Asser par Paguiel, fils d'Okran; et celles de la tribu de Neftali par Ahira, fils d'Énan. C'est dans cet ordre que les troupes israélites se mirent en route. Moïse dit à Hobab, fils de son beau-père madianite Réouel: « Nous partons pour le pays que le Seigneur a promis de nous donner. Viens avec nous, nous te ferons participer aux bienfaits que le Seigneur veut accorder à Israël. » – « Non! répondit Hobab. Je préfère retourner dans mon pays et ma famille. » – « Je t'en prie, reprit Moïse, ne nous abandonne pas. Tu connais les endroits du désert où nous pourrons installer notre camp; tu seras notre guide. Si tu nous accompagnes, nous te ferons participer aux bienfaits que le Seigneur va nous accorder. » Les Israélites quittèrent la montagne du Seigneur pour une marche de trois jours. Le coffre de l'alliance du Seigneur les précédait pour leur trouver un lieu de repos. De jour, la nuée du Seigneur se plaçait au-dessus d'eux, lorsqu'ils levaient le camp. Au moment du départ du coffre de l'alliance, Moïse s'écriait: « Dresse-toi, Seigneur, afin que tes ennemis soient dispersés et que tes adversaires s'enfuient devant toi! » Et lorsque l'on déposait le coffre, Moïse s'écriait: « Seigneur, reviens prendre place au milieu des familles innombrables d'Israël! » Un jour, les Israélites adressèrent au Seigneur des plaintes amères. Lorsque le Seigneur entendit cela, il se mit en colère; il envoya contre eux un feu qui ravagea l'extrémité du camp. Le peuple supplia Moïse à grands cris; celui-ci intercéda auprès du Seigneur, et le feu s'éteignit. On donna à cet endroit le nom de Tabéra, ce qui signifie “incendie”, car c'est là que le Seigneur avait incendié leur camp. Un autre jour, les étrangers d'origines diverses qui se trouvaient parmi les Israélites furent obsédés par l'envie de manger de la viande; les Israélites eux-mêmes recommencèrent à se plaindre en disant: « Si seulement nous avions de la viande à manger! Ah! nos repas en Égypte, quel souvenir! Le poisson gratuit, les concombres, les melons, les poireaux, les oignons et l'ail. Ici, rien de tout cela; nous dépérissons à force de ne voir que de la manne! » – La manne avait la forme des graines de coriandre et elle était blanchâtre comme la résine du bdellium. Moïse entendit les Israélites se plaindre, groupés par familles à l'entrée de leurs tentes. Le Seigneur fut saisi d'une ardente colère, et Moïse, très affligé, lui demanda: « Pourquoi me traites-tu de la sorte, Seigneur? Pourquoi me refuses-tu ta bienveillance? Pourquoi m'imposes-tu le fardeau de diriger tout ce peuple? Ce n'est pas moi qui ai porté ce peuple et qui l'ai mis au monde, et pourtant tu m'ordonnes de le prendre dans mes bras comme une nourrice prend un nouveau-né, pour le conduire dans le pays que tu as promis à ses ancêtres. Où pourrais-je trouver de la viande pour tous ces gens qui pleurent et qui exigent que je leur en donne à manger? Je ne peux pas, tout seul, supporter le fardeau que représente ce peuple. C'est trop pour moi! Si tu veux me traiter de cette manière, tue-moi plutôt! Tu me manifesteras ainsi ta bienveillance, et je ne serai pas témoin de mon propre malheur. » Le Seigneur répondit à Moïse: « Rassemble soixante-dix hommes respectables, que tu connais comme anciens et responsables du peuple. Tu les amèneras à la tente de la rencontre; ils se tiendront avec toi, là, devant moi. Je descendrai m'entretenir avec toi à cet endroit. Je prélèverai un peu de l'Esprit que je t'ai donné, pour en répandre sur eux; ils t'aideront dès lors à porter la charge que représente ce peuple, et tu ne seras plus seul pour cela. Quant au peuple, dis-leur: “Demain, préparez-vous pour être entièrement à moi! Vous aurez de la viande à manger, car le Seigneur a entendu vos plaintes. Il sait que vous avez grande envie de viande, au point de prétendre que vous étiez bien en Égypte; c'est pourquoi il va vous en donner à manger. Vous n'en aurez pas seulement pour un jour ou deux, ni même pour cinq, dix ou vingt jours. Vous mangerez de la viande pendant tout un mois, jusqu'à en être dégoûtés, jusqu'à ce qu'elle vous ressorte par le nez. Ce sera votre punition pour avoir rejeté le Seigneur qui demeure au milieu de vous, en vous plaignant devant lui et en disant: Pourquoi donc sommes-nous sortis d'Égypte!” » Moïse s'exclama: « Ce peuple qui m'entoure ne compte pas moins de 600 000 hommes. Et tu prétends leur donner de la viande à manger pour tout un mois! Si nous abattions tous nos moutons, nos chèvres et nos bœufs, cela ne suffirait pas; si nous pêchions tous les poissons de la mer, même cela ne suffirait pas! » Le Seigneur lui répondit: « Et ma puissance, n'est-elle pas suffisante? Tu verras sous peu si ce que je t'ai dit se réalise ou non. » Moïse se retira et alla rapporter au peuple ce que le Seigneur avait dit. Ensuite il rassembla soixante-dix anciens d'Israël et il les plaça autour de la tente. Le Seigneur descendit dans la colonne de nuée et s'entretint avec Moïse. Il préleva un peu de l'Esprit qu'il avait donné à Moïse, pour en répandre sur les soixante-dix anciens. Dès que l'Esprit fut sur eux, ils commencèrent à parler comme des prophètes, mais ils ne continuèrent pas. Deux hommes, Eldad et Médad, qui figuraient sur la liste des soixante-dix anciens, étaient restés dans le camp au lieu de se rendre à la tente. L'Esprit se posa aussi sur eux et ils se mirent à parler comme des prophètes, en plein camp. Un jeune homme courut avertir Moïse: « Eldad et Médad sont en train de prophétiser dans le camp! » lui dit-il. Josué, fils de Noun, qui était lieutenant de Moïse depuis sa jeunesse, s'écria: « Moïse, mon maître, fais-les cesser! » Moïse lui répondit: « Crois-tu que je sois jaloux d'eux? Si seulement le Seigneur répandait son Esprit sur tous les Israélites, pour qu'ils deviennent tous des prophètes! » Alors Moïse et les soixante-dix anciens d'Israël regagnèrent le camp. Le Seigneur fit souffler de la mer un vent qui amena des cailles et les rabattit sur le camp. Il y en avait tout autour du camp, sur une distance d'une journée de marche et sur une épaisseur d'un mètre environ. Le peuple passa ce jour-là, la nuit suivante et le lendemain à ramasser des cailles. Celui qui en ramassa le moins en avait plusieurs milliers de kilos. Ils les étalèrent autour du camp pour les faire sécher. Mais dès que les Israélites eurent planté les dents dans cette viande, le Seigneur se mit en colère contre eux et les frappa d'un terrible fléau. On appela cet endroit Quibroth-Taava, ce qui signifie “tombes de l'envie”, car c'est là qu'on enterra ceux du peuple qui avaient été obsédés par l'envie de manger de la viande. De Quibroth-Taava, les Israélites se rendirent à Hasséroth, où ils installèrent leur camp. Moïse avait épousé une femme éthiopienne. Miriam et Aaron le critiquèrent à propos de ce mariage. Ils dirent: « Le Seigneur n'a-t-il parlé qu'à Moïse? Ne nous a-t-il pas parlé, à nous aussi? » Le Seigneur les entendit. Or Moïse était très humble, plus humble que tout autre être humain sur la terre. Le Seigneur appela aussitôt Moïse, Aaron et Miriam et leur ordonna: « Rendez-vous tous les trois à la tente de la rencontre! » Ils s'y rendirent. Le Seigneur descendit dans la colonne de nuée, se tint à l'entrée de la tente et appela Aaron et Miriam. Ils s'avancèrent tous les deux. Le Seigneur leur dit: « Écoutez bien ce que j'ai à vous déclarer: Quand il y a parmi vous un prophète, moi, le Seigneur, je me fais connaître à lui et je lui parle au moyen de visions et de rêves. Mais ce n'est pas le cas avec mon serviteur Moïse, lui qui s'occupe fidèlement de tout mon peuple. Je lui parle directement, en langage clair; je me montre à lui, il me voit apparaître devant lui. Alors pourquoi n'avez-vous pas craint de critiquer mon serviteur Moïse? » Rempli de colère, le Seigneur s'en alla. Lorsque la nuée s'éleva au-dessus de la tente, Miriam était couverte de taches blanches comme la neige, des taches de lèpre. Aaron la regarda: elle était lépreuse! Il s'adressa à Moïse: « Nous sommes coupables! lui dit-il. Mais je t'en prie, ne nous inflige pas la punition que nous méritons à cause de notre conduite insensée. Que Miriam ne devienne pas comme ces enfants mort-nés qui dès leur naissance ont la chair à moitié rongée! » Alors Moïse supplia le Seigneur en ces mots: « Je t'en supplie, mon Dieu, guéris-la! » Le Seigneur lui répondit: « Si son père lui avait craché au visage, ne serait-elle pas couverte de honte pour une semaine? Eh bien, qu'elle soit exclue du camp pour une semaine aussi! Ensuite seulement elle sera autorisée à y rentrer. » On exclut donc Miriam du camp pour une semaine. Les Israélites ne se mirent pas en route avant qu'elle y soit réadmise. Ensuite ils quittèrent Hasséroth pour aller installer leur camp dans le désert de Paran. Le Seigneur dit à Moïse: « Envoie des gens explorer le pays de Canaan que je donne aux Israélites. De chaque tribu on enverra un homme choisi parmi les chefs. » Moïse obéit à l'ordre du Seigneur; il envoya du désert de Paran des gens qui étaient tous des chefs israélites. En voici la liste: Chammoua, fils de Zakour, de la tribu de Ruben; Chafath, fils de Hori, de la tribu de Siméon; Caleb, fils de Yefounné, de la tribu de Juda; Igal, fils de Joseph, de la tribu d'Issakar; Hosée, fils de Noun, de la tribu d'Éfraïm; Palti, fils de Rafou, de la tribu de Benjamin; Gaddiel, fils de Sodi, de la tribu de Zabulon; Gaddi, fils de Soussi, de la tribu de Manassé, fils de Joseph; Ammiel, fils de Guemali, de la tribu de Dan; Setour, fils de Mikaël, de la tribu d'Asser; Nabi, fils de Vofsi, de la tribu de Neftali; Gouel, fils de Maki, de la tribu de Gad. Telle est donc la liste de ceux que Moïse envoya explorer le pays de Canaan. Moïse donna à Hosée, fils de Noun, le nom de Josué. Au moment d'envoyer ces hommes, Moïse leur dit: « Pénétrez en Canaan par le sud, puis gagnez la région montagneuse et examinez la situation de la contrée. Voyez si les habitants sont forts ou faibles, nombreux ou pas. Voyez si le pays est bon ou mauvais, si les villes sont des forteresses ou de simples campements. Voyez si le sol est riche ou pauvre, et si des arbres y poussent ou non. Allez-y courageusement et rapportez-en des fruits. » – C'était en effet la saison des premiers raisins. – Ces hommes partirent donc du désert de Tsin pour aller explorer le pays de Canaan jusqu'à Rehob, près de Lebo-Hamath. Ils pénétrèrent dans le pays par le sud et ils arrivèrent près d'Hébron, où habitaient les clans d'Ahiman, de Chéchaï et de Talmaï, descendants du géant Anac. – La ville d'Hébron fut fondée sept ans avant celle de Soan en Égypte. – Ils se rendirent ensuite dans le vallon d'Èchekol, où ils coupèrent une branche de vigne portant une grappe de raisin. Ils la placèrent, avec des grenades et des figues, sur une sorte de perche qu'ils portaient à deux. On a donné à cet endroit le nom de vallon d'Èchekol – “vallon de la grappe” – à cause de la grappe de raisin que les Israélites y avaient cueillie. Après avoir exploré le pays pendant quarante jours, les envoyés firent demi-tour. Ils revinrent auprès de Moïse, d'Aaron et de la communauté d'Israël, à Cadesh dans le désert de Paran. Ils les informèrent tous de ce qu'ils avaient vu et ils leur montrèrent les fruits du pays. Voici ce qu'ils racontèrent à Moïse: « Nous sommes allés dans le pays où tu nous as envoyés. C'est vraiment un pays qui ruisselle de lait et de miel. En voici quelques fruits. Seulement ceux qui l'habitent sont puissants, et les villes sont très grandes et bien fortifiées. Nous y avons même vu les descendants du géant Anac. Les Amalécites habitent la partie sud du pays, les Hittites, les Jébusites et les Amorites la région montagneuse, et les Cananéens la côte méditerranéenne ainsi que la rive du Jourdain. » Caleb fit taire ceux qui se mettaient à critiquer Moïse, puis il s'écria: « Allons-y! Nous nous emparerons de ce pays. Nous en sommes capables! » Mais les compagnons de Caleb déclarèrent: « Nous ne pouvons pas attaquer ces gens, ils sont bien plus forts que nous! » Et ils commencèrent à dénigrer devant les Israélites le pays qu'ils avaient exploré. Ils disaient: « Le pays que nous avons exploré est un pays qui fait mourir ceux qui viennent y habiter. Les gens que nous y avons vus sont tous de grande taille. Nous avons même vu des géants, les descendants d'Anac; par rapport à eux, nous nous sentions comme des fourmis, et c'est bien l'impression qu'ils devaient avoir eux-mêmes de nous. » Toute la nuit les Israélites crièrent et pleurèrent. Ils protestaient contre Moïse et Aaron, leur disant: « Ah, si seulement nous étions morts en Égypte, ou dans ce désert! Pourquoi le Seigneur nous conduit-il dans un tel pays? Nous y mourrons dans des combats, nos femmes et nos enfants feront partie du butin des vainqueurs. Ne vaudrait-il pas mieux pour nous retourner en Égypte? » Ils se dirent alors les uns aux autres: « Nommons un chef et retournons en Égypte! » Moïse et Aaron se jetèrent face contre terre, devant l'ensemble de la communauté d'Israël. Quant à Josué, fils de Noun, et Caleb, fils de Yefounné, deux de ceux qui avaient exploré le pays, profondément bouleversés, ils déchirèrent leurs vêtements, et dirent à la communauté: « Le pays que nous avons exploré est un excellent pays, qui ruisselle de lait et de miel. Si le Seigneur nous est favorable, il nous conduira dans ce pays et nous le donnera. Seulement, ne vous révoltez pas contre le Seigneur. Et n'ayez pas peur des habitants de ce pays: nous n'en ferons qu'une bouchée. En effet leurs dieux protecteurs les ont abandonnés, tandis que le Seigneur est avec nous. Ne les craignez donc pas. » Tout le peuple parlait de leur lancer des pierres pour les tuer, mais soudain la gloire du Seigneur se manifesta aux yeux des Israélites, sur la tente de la rencontre. Le Seigneur dit à Moïse: « Ce peuple cessera-t-il un jour de me rejeter? Refusera-t-il toujours de me faire confiance, malgré tous les signes que je lui ai donnés de ma puissance? Je vais le frapper de la peste et l'exterminer, puis je ferai naître de toi un peuple plus puissant et plus nombreux qu'Israël. » Moïse répondit au Seigneur: « Les Égyptiens ont su que, par ta force, tu avais fait sortir ce peuple de chez eux. Ils l'ont raconté aux habitants de ce pays. Ceux-ci ont donc appris que toi, le Seigneur, tu accompagnes ton peuple, que tu te manifestes à lui face à face; ils ont appris que c'est toi qui le protèges, puisque tu marches devant lui, le jour dans une colonne de nuée, la nuit dans une colonne de feu. Si maintenant tu extermines ton peuple d'un seul coup, les populations qui ont entendu parler de tout ce que tu as fait vont dire: “Le Seigneur n'a pas été capable de conduire ce peuple dans le pays qu'il lui avait promis; c'est pourquoi il l'a massacré dans le désert.” Alors je t'en supplie, Seigneur, déploie ta puissance. Agis selon ce que tu nous as affirmé: “Je suis le Seigneur, lent à la colère et d'une immense bonté; je supporte les péchés, les désobéissances. Mais je ne tiens pas le coupable pour innocent. J'interviens contre celui qui a péché et contre ses descendants, jusqu'à la troisième ou la quatrième génération.” Seigneur, puisque tu es si bon, pardonne encore le péché de ton peuple, comme tu n'as cessé de lui pardonner depuis qu'il est sorti d'Égypte. » Le Seigneur répondit: « Je lui pardonne, comme tu le demandes. Cependant, aussi vrai que je suis vivant et que ma gloire remplit toute la terre, j'affirme Mais mon serviteur Caleb a été animé d'un autre esprit et m'est resté fidèle; je le ferai entrer dans le pays qu'il a exploré, et je donnerai cette région à ses descendants. – Les Amalécites et les Cananéens occupent actuellement les vallées de cette région. – Demain donc, vous ferez demi-tour et vous repartirez par le désert dans la direction de la mer des Roseaux. » Le Seigneur dit encore à Moïse et à Aaron: « J'ai entendu les Israélites protester contre moi. Cette communauté insupportable cessera-t-elle un jour de le faire? Allez leur dire ceci: “Aussi vrai que je suis vivant, moi, le Seigneur, je déclare que je vous traiterai selon les paroles que j'ai entendues de vous: vous mourrez dans ce désert. Vous tous qui avez été recensés, dénombrés, et qui avez vingt ans et plus, vous mourrez puisque vous avez protesté contre moi. Je le jure, vous n'entrerez pas dans le pays où j'avais pourtant promis de vous faire habiter. Seuls y entreront Caleb, fils de Yefounné, et Josué, fils de Noun. Quant à vos jeunes enfants, dont vous disiez qu'ils deviendraient le butin des vainqueurs, je les ferai entrer dans le pays que vous avez méprisé, et ils le connaîtront. Vous mourrez donc dans ce désert, tandis que vos enfants y garderont leurs troupeaux pendant quarante ans. Ils supporteront ainsi les conséquences de votre infidélité, jusqu'à ce que vous soyez tous morts dans le désert. Il vous a fallu quarante jours pour explorer le pays; eh bien, c'est pendant quarante ans que vous subirez les conséquences de vos péchés. À chaque jour correspondra une année. Ainsi vous saurez ce qu'il en coûte de s'opposer à moi. Voilà ce que j'avais à vous dire, moi, le Seigneur. Et je vous assure que je vais vous traiter ainsi, communauté insupportable liguée contre moi: jusqu'au dernier vous mourrez dans le désert.” » Ceux que Moïse avait envoyés explorer le pays et qui, au retour, avaient dénigré ce pays et avaient incité la communauté d'Israël à protester contre Moïse, ceux-là moururent; ils furent frappés par le Seigneur, pour avoir calomnié le pays. Parmi ces envoyés, seuls Josué et Caleb restèrent en vie. Moïse rapporta toutes les paroles du Seigneur aux Israélites. Très affligés, ils portèrent le deuil. C'est pourquoi, tôt le lendemain matin, ils se mirent en route vers la région des montagnes en disant: « Nous avons été coupables! Mais maintenant nous voici prêts à nous rendre à l'endroit que le Seigneur a désigné. » – « Qu'allez-vous faire là? demanda Moïse. Vous désobéissez à l'ordre du Seigneur. Vous ne réussirez pas! Le Seigneur n'est pas avec vous; n'allez donc pas vous faire battre par vos ennemis. Les Amalécites et les Cananéens sont là, devant vous; vous serez exterminés dans la bataille. Puisque vous vous êtes détournés du Seigneur, celui-ci ne sera pas avec vous. » Les Israélites s'obstinèrent et voulurent quand même monter dans la région des montagnes. Mais Moïse resta au camp, ainsi que le coffre, symbole de l'alliance du Seigneur. Les Amalécites et les Cananéens descendirent des hauteurs où ils habitaient; ils battirent les Israélites et les poursuivirent jusqu'à Horma. Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes: « Quand vous serez entrés dans le pays que je vous donne et que vous y habiterez, vous m'offrirez des sacrifices entièrement consumés ou des sacrifices de paix, soit pour accomplir des vœux, soit de manière spontanée, soit encore à l'occasion de fêtes. Vous choisirez pour un tel sacrifice un bœuf, un mouton ou une chèvre, et j'en apprécierai l'odeur agréable. Celui qui me présentera l'animal l'accompagnera d'offrandes végétales: il joindra trois kilos de farine pétrie avec un litre et demi d'huile, et un litre et demi de vin à tout agneau offert en sacrifice complet ou en sacrifice de paix. S'il s'agit d'un bélier, on y joindra six kilos de farine pétrie avec deux litres d'huile, ainsi que deux litres de vin; j'en apprécierai l'odeur agréable. Si c'est un bœuf que l'on m'offre en sacrifice complet ou en sacrifice de paix, soit pour accomplir un vœu, soit comme sacrifice ordinaire, on joindra à l'animal une offrande de neuf kilos de farine pétrie avec trois litres d'huile, ainsi que trois litres de vin; j'en apprécierai l'odeur agréable. On devra procéder de cette manière-là lors du sacrifice d'un bœuf, d'un bélier, d'un agneau ou d'un chevreau. Si vous offrez plusieurs animaux, les quantités d'offrandes végétales seront multipliées d'autant. Tous les membres du peuple suivront ces prescriptions lorsqu'ils m'offriront des sacrifices à l'odeur agréable. Les immigrés séjournant temporairement dans votre pays, ou ceux dont la famille y est installée depuis plusieurs générations, suivront les mêmes prescriptions que vous s'ils veulent m'offrir des sacrifices à l'odeur agréable. Les règles seront donc les mêmes pour tous les membres de l'assemblée, pour vous les Israélites comme pour les immigrés, et vous les observerez en tout temps, pour toutes les générations. Moi, le Seigneur, je ne traite pas les Israélites différemment des étrangers qui résident parmi vous: les lois et les règles sont identiques pour vous et pour eux. » Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes: « Quand vous serez entrés dans le pays où je vous conduis et que vous mangerez du pain cuit sur place, vous en prélèverez une partie pour me l'offrir. Avec de la pâte fraîchement pétrie, vous préparerez une galette d'offrande, que vous me présenterez comme on me présente une offrande de grains après le battage des céréales. Ainsi vous m'offrirez la première galette que vous aurez cuite. Cette règle est valable également pour les générations à venir. Si la faute a été commise par la communauté sans qu'elle s'en rende compte, c'est elle qui m'offrira un taureau en sacrifice complet dont j'apprécierai l'odeur agréable; elle y joindra les offrandes réglementaires de farine et de vin, ainsi qu'un bouc en sacrifice pour obtenir le pardon. Le prêtre effectuera ensuite le geste rituel du pardon des péchés sur toute la communauté d'Israël, et ceux-ci obtiendront le pardon; en effet il s'agira d'une faute involontaire pour laquelle vous m'aurez apporté une offrande consumée et un sacrifice pour le pardon. Le pardon sera accordé à l'ensemble de la communauté israélite et aux immigrés vivant parmi eux, car tout le monde aura été impliqué dans cette affaire. Si c'est une seule personne qui a commis une faute sans le faire exprès, elle devra offrir une chèvre d'une année en sacrifice pour le pardon. Devant moi, le prêtre effectuera ensuite sur la personne coupable le geste rituel du pardon, et celle-ci obtiendra le pardon. La règle sera la même pour tous ceux qui auront péché sans le faire exprès, membres du peuple ou immigrés vivant parmi eux. Mais si un membre du peuple ou un immigré commet délibérément un péché, il m'offense et il sera exclu du peuple. Il sera responsable de son exclusion, parce qu'il a méprisé ma parole et n'a pas respecté mes commandements. » Pendant le séjour au désert, des Israélites surprirent un homme qui ramassait du bois un jour de sabbat. Ils l'amenèrent devant Moïse, Aaron et toute la communauté. On le mit sous bonne garde, dans l'attente d'une prescription sur la peine à lui infliger. Le Seigneur dit alors à Moïse: « Cet homme doit être mis à mort! Que toute la communauté le tue en lui jetant des pierres, à l'extérieur du camp. » On obéit à l'ordre du Seigneur: on emmena l'homme hors du camp, on lui jeta des pierres, et il mourut. Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes: « Vous et vos descendants, vous ferez des franges au bord de vos vêtements, et vous y mettrez un fil violet. Vous porterez donc des vêtements à franges, et quand vous verrez celles-ci, vous vous rappellerez mes commandements et les mettrez en pratique. Ainsi vous ne vous laisserez pas entraîner dans des cultes idolâtres par vos penchants et vos désirs. Vous penserez à mettre en pratique tous mes commandements, et vous manifesterez ainsi que vous m'appartenez. Je suis le Seigneur votre Dieu; je vous ai fait sortir d'Égypte pour devenir votre Dieu. Oui, je suis le Seigneur votre Dieu. » Un lévite nommé Coré, fils d'Issar, de la famille des Quéhatites, entraîna trois membres de la tribu de Ruben, Datan et Abiram, fils d'Éliab, et On, fils de Péleth, à s'opposer à Moïse. Ils étaient appuyés par 250 autres Israélites, des chefs de la communauté et des notables participant aux assemblées. Ils s'attroupèrent autour de Moïse et d'Aaron et leur déclarèrent: « Vraiment, vous exagérez! Tous les membres de la communauté d'Israël appartiennent au Seigneur, et le Seigneur est au milieu de nous tous. Pourquoi donc vous croyez-vous supérieurs au reste du peuple du Seigneur? » Lorsque Moïse entendit ces reproches, il se jeta face contre terre, puis il dit à Coré et à ses partisans: « Demain matin, le Seigneur fera connaître celui qui est à lui, qui lui appartient et qui est autorisé à s'approcher. Il laissera venir auprès de lui celui qu'il a choisi. Vous donc, Coré et tes partisans, faites ceci: prenez des brûle-parfums, demain vous y mettrez des braises et vous répandrez de l'encens par-dessus, en présence du Seigneur. On verra bien alors qui le Seigneur désignera et, par conséquent, qui lui appartient. C'est vous, les lévites, qui exagérez! » Puis Moïse dit encore à Coré: « Écoutez donc, vous, les lévites! Cela ne vous suffit-il pas que le Dieu d'Israël vous ait choisis parmi les autres Israélites pour vous permettre de l'approcher, pour vous occuper de sa demeure et pour vous tenir au service de la communauté d'Israël? Il vous a admis, toi, Coré, et tous tes frères lévites, à vous approcher de lui, et vous exigez en plus les fonctions de prêtres! De cette manière, toi et tes partisans, vous vous révoltez contre le Seigneur, car, au fond, ce n'est pas contre Aaron que vous protestez. » Ensuite Moïse envoya quelqu'un appeler Datan et Abiram, les fils d'Éliab, mais ils lui firent répondre: « Nous ne voulons pas venir! Tu nous as déjà fait quitter un pays qui ruisselait de lait et de miel pour nous emmener mourir dans le désert. Pourtant cela ne te suffit pas, tu voudrais encore t'imposer comme notre chef! Non vraiment, tu ne nous as pas conduits dans un pays qui ruisselle de lait et de miel, tu ne nous as pas donné en partage des champs et des vignes! Imagines-tu avoir affaire à des aveugles? Nous refusons de venir! » Moïse fut très irrité de cette réponse et il dit au Seigneur: « N'accepte pas leur offrande! Je ne leur ai jamais rien pris, même pas un âne, je n'ai jamais fait du tort à aucun d'eux. » Moïse dit à Coré: « Toi et tes partisans, venez demain vous présenter devant le Seigneur. Aaron aussi sera là. Chacun de tes 250 partisans prendra son brûle-parfums, il y mettra de l'encens et il l'apportera devant le Seigneur. Toi et Aaron, vous agirez de même. » Coré et ses partisans obéirent: chacun prit son brûle-parfums, il y mit des braises, il répandit de l'encens par-dessus et vint se placer à l'entrée de la tente de la rencontre. Moïse et Aaron s'y présentèrent aussi, et Coré réunit en face d'eux toute la communauté d'Israël, près de l'entrée de la tente. Alors la gloire du Seigneur se manifesta à toute la communauté, et le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Écartez-vous de ces gens, car je vais les détruire en un instant! » Moïse et Aaron se jetèrent face contre terre et s'écrièrent: « Dieu, toi qui as donné la vie à toutes les créatures, vas-tu te mettre en colère contre toute la communauté, alors qu'un seul homme a péché? » Le Seigneur répondit à Moïse: « Ordonne au peuple de s'éloigner de l'endroit où habitent Coré, Datan et Abiram. » Moïse se releva et s'avança vers Datan et Abiram, suivi des anciens d'Israël. Il dit au peuple: « Écartez-vous des tentes de ces pécheurs. Ne touchez rien de ce qui leur appartient, car vous mourriez vous aussi à cause de tous leurs péchés. » Le peuple s'éloigna alors de l'endroit où habitaient Coré, Datan et Abiram. Datan et Abiram étaient sortis de leurs tentes et se tenaient devant elles, en compagnie de leurs femmes, de leurs enfants et des autres membres de leur famille. Moïse déclara: « Vous allez avoir la preuve que c'est bien le Seigneur qui m'a envoyé pour accomplir tout cela, que je n'agis pas de ma propre autorité: si ces gens meurent de mort naturelle, atteints par le sort commun à tous, alors le Seigneur ne m'a pas envoyé. Mais si le Seigneur réalise un acte extraordinaire, si la terre s'ouvre pour les engloutir, eux et tout ce qui leur appartient, s'ils descendent vivants dans le monde des morts, vous aurez la preuve qu'ils se sont moqués du Seigneur. » À peine Moïse avait-il fini de parler que le sol se fendit sous les pieds de Datan et d'Abiram. La terre s'ouvrit et les engloutit avec leurs familles, de même que les partisans de Coré et tous leurs biens. Ils descendirent vivants dans le monde des morts avec tout ce qui leur appartenait, la terre les recouvrit et ils disparurent du milieu de l'assemblée d'Israël. Tous les Israélites qui se trouvaient à proximité d'eux s'enfuirent lorsqu'ils entendirent leurs cris, car ils craignaient que la terre ne les engloutisse eux aussi. Une flamme envoyée par le Seigneur jaillit alors; elle brûla vifs les 250 hommes qui présentaient leur parfum. Le Seigneur dit à Moïse: « Ordonne au prêtre Éléazar, fils d'Aaron, de récupérer les brûle-parfums au milieu du feu, et de disperser les braises au loin. Ces brûle-parfums m'appartiennent, car ils m'ont été présentés, même s'ils appartenaient à des hommes qui ont péché et en sont morts. On les martèlera pour en faire des feuilles métalliques dont on recouvrira l'autel; cela servira d'avertissement pour les Israélites. » Le prêtre Éléazar prit les brûle-parfums de bronze de ceux qui avaient été brûlés vifs et on les martela pour en recouvrir l'autel. Ce revêtement rappelait aux Israélites que personne d'autre que les descendants d'Aaron n'a le droit de brûler du parfum devant le Seigneur. Quiconque le ferait s'exposerait au même sort que Coré et ses partisans, comme le Seigneur en avait prévenu Aaron par l'intermédiaire de Moïse. Le lendemain, toute la communauté d'Israël se mit à protester contre Moïse et Aaron. Ils disaient: « Vous avez fait mourir le peuple du Seigneur! » Les Israélites s'attroupèrent autour de Moïse et d'Aaron. Mais au moment où ils regardèrent du côté de la tente de la rencontre, ils la virent enveloppée de la nuée où se manifestait la gloire du Seigneur. Moïse et Aaron se rendirent devant la tente, et le Seigneur dit à Moïse: « Éloignez-vous de ces gens. Je vais les exterminer en un instant. » Moïse et Aaron se jetèrent face contre terre, puis Moïse donna cet ordre à Aaron: « Prends ton brûle-parfums, mets-y des braises provenant de l'autel et répands de l'encens par-dessus. Hâte-toi d'aller effectuer sur la communauté le geste rituel du pardon des péchés. En effet, le Seigneur s'est mis en colère et le fléau destructeur a déjà commencé. » Aaron fit ce que Moïse lui disait; il courut au milieu du rassemblement, là où le fléau avait déjà commencé, il brûla de l'encens et effectua sur les Israélites le geste rituel du pardon. Il se plaça entre ceux qui étaient déjà morts et ceux qui étaient encore vivants. Alors le fléau prit fin. Le nombre des victimes fut de 14 700, sans compter les partisans de Coré qui étaient morts auparavant. Aaron rejoignit Moïse, à l'entrée de la tente, dès que le fléau eut pris fin. Le Seigneur dit à Moïse: « Ordonne aux Israélites que le chef de chaque tribu te remette un bâton. Tu recevras donc douze bâtons et sur chacun d'eux tu graveras le nom de la tribu correspondante, sauf sur celui de la tribu de Lévi, où tu graveras le nom d'Aaron. Il y aura ainsi un bâton par chef de tribu. Tu déposeras ces bâtons dans la tente de la rencontre, devant le coffre contenant le document de l'alliance, là où je me manifeste à vous. Et voici ce qui se passera: le bâton de celui que j'ai choisi produira des bourgeons! Ainsi je mettrai fin aux protestations dont vous êtes l'objet de la part des Israélites, et qui m'atteignent aussi. » Moïse transmit ces ordres aux Israélites. Alors les chefs des tribus lui remirent chacun un bâton, un par tribu; il en reçut douze en tout, y compris celui d'Aaron. Moïse les déposa devant le coffre du Seigneur, dans la tente. Le lendemain, lorsqu'il se rendit dans la tente, il constata que le bâton d'Aaron, de la tribu de Lévi, avait produit non seulement des bourgeons, mais aussi des fleurs et même des amandes mûres. Moïse prit tous les bâtons dans la tente et alla les montrer aux Israélites. Tout le monde les vit, et chacun des chefs reprit le sien. Le Seigneur dit encore à Moïse: « Rapporte le bâton d'Aaron devant le coffre de l'alliance; on le conservera là pour rappeler aux Israélites qu'ils sont un peuple rebelle. De cette manière tu mettras fin aux protestations dont je suis l'objet de leur part, et ils ne s'exposeront plus à la mort. » Moïse exécuta scrupuleusement l'ordre du Seigneur. Les Israélites dirent à Moïse: « Ne vois-tu pas que nous allons mourir, que nous courons tous à notre perte? Toute personne qui s'approche de la demeure du Seigneur est frappée par la mort! Est-ce que nous allons tous, sans exception, finir de cette manière? » Alors le Seigneur dit à Aaron: « Toi, tes descendants et tes frères de la tribu de Lévi, vous serez désormais tenus pour responsables des fautes commises contre le sanctuaire. C'est seulement toi et tes descendants qui serez responsables des fautes commises dans l'exercice de votre ministère. Tu feras venir tes frères lévites auprès de toi. Lorsque toi et tes descendants, vous vous rendrez devant la tente du document de l'alliance, ils seront vos adjoints et vos serviteurs; ils seront à votre service et au service de la tente, mais ils ne devront pas s'approcher des objets réservés à Dieu ni de l'autel; de cette manière ils n'exposeront personne à la mort, ni eux ni vous. Ils seront vos adjoints pour tous les services et travaux à accomplir dans la tente de la rencontre. Personne d'autre ne s'approchera de vous. Vous-mêmes, vous accomplirez votre ministère dans le lieu saint et à l'autel; vous éviterez ainsi une nouvelle manifestation de ma colère contre les Israélites. Voyez, j'ai choisi vos frères lévites parmi les autres Israélites, ils m'appartiennent, et je vous les ai attribués pour accomplir des travaux à la tente de la rencontre. Mais toi, Aaron, et tes descendants, vous accomplirez votre ministère de prêtres à l'autel et dans le lieu très saint derrière le rideau de séparation. C'est moi qui vous fais don de ce ministère; si quelqu'un d'autre s'approche du sanctuaire, il sera mis à mort. » Le Seigneur dit à Aaron: « Écoute, je te confie la responsabilité de toutes les offrandes que les Israélites mettent à part pour moi. Je te les donne; c'est la part qui te revient et qui ensuite reviendra pour toujours à tes descendants. Voici donc ce qui vous revient des offrandes qui me sont strictement réservées, après qu'on aura brûlé la part qui m'est destinée: tout ce que les Israélites me présentent comme offrandes végétales, sacrifices pour obtenir le pardon et sacrifices de réparation. Ces parts-là vous reviendront, à toi et à tes descendants, et vous les mangerez dans le lieu très saint. Mais, dans vos familles, seuls les hommes et les garçons pourront en manger, car il s'agit de nourriture réservée. Vous reviennent de même la poitrine et le gigot droit des animaux que les Israélites offrent en sacrifice de paix; ce sera pour toujours la part que je vous donne, à toi et à tes descendants, et tous ceux et toutes celles de ta famille qui seront en état de pureté pourront en manger. Je vous donne également les premiers produits du sol, le meilleur de l'huile, du vin nouveau et des céréales, que les Israélites me réservent; tout ce qu'ils m'apportent ainsi sera pour vous, et tous les membres de vos familles qui sont en état de pureté pourront en manger. Tout ce que les Israélites mettent à part pour moi de manière irrévocable vous revient aussi. Enfin, tous les premiers-nés qui me sont offerts, tant ceux des êtres humains que ceux des animaux, vous appartiendront; toutefois, vous ferez racheter tout garçon premier-né, de même que le premier-né mâle d'une bête impure. Le prix de rachat d'un garçon, payable à l'âge d'un mois, est fixé à cinq pièces d'argent, en monnaie du lieu saint, dont la pièce de base pèse dix grammes. Un veau, un agneau ou un chevreau premier-né ne peut pas être racheté: ces animaux-là me sont réservés de manière exclusive. Vous répandrez leur sang sur l'autel et vous y offrirez les parties grasses en sacrifice consumé, pour que j'en apprécie l'odeur agréable. Par contre, la viande de ces animaux vous reviendra, tout comme vous reviennent la poitrine et le gigot droit d'un animal offert solennellement en sacrifice de paix. Ainsi je vous donne tout ce que les Israélites me présentent comme offrandes pour moi; ce sera pour toujours votre part, à toi, à tes fils et à tes filles, en vertu de l'alliance irrévocable que j'ai conclue avec toi et tes descendants. » Et le Seigneur dit encore à Aaron: « Tu n'auras pas de territoire ni de possession dans le pays que je donnerai en héritage aux Israélites. C'est moi qui serai ton héritage, ta richesse au milieu des autres Israélites. » Le Seigneur continua: « Et voici le salaire que j'accorde aux lévites, pour le service qu'ils accomplissent à la tente de la rencontre: je leur donne en partage la dîme, c'est-à-dire un dixième de tout ce qui est produit en Israël. Les autres Israélites ne s'approcheront plus de la tente de la rencontre, pour ne pas se rendre coupables et en mourir. Seuls les lévites accompliront le service à la tente et seront responsables des fautes qu'ils y commettront. Vous observerez cette prescription en tout temps, de génération en génération. Les lévites ne posséderont pas de territoire comme les autres tribus d'Israël, mais je leur donnerai en partage les dîmes que les Israélites doivent m'offrir. C'est pourquoi je leur ai dit qu'ils ne posséderaient pas de territoire comme les autres tribus. » Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aussi les prescriptions suivantes aux lévites: « Lorsque les Israélites vous apporteront la dîme que je vous donne en partage, vous prélèverez vous-mêmes le dixième de cette dîme pour me l'offrir. Cela correspondra, de votre part, à ce que les Israélites prélèvent sur leurs céréales ou sur leur vin nouveau pour me l'offrir. De cette manière, vous aussi, vous m'apporterez votre contribution; vous la prélèverez sur la dîme que vous recevrez des Israélites et vous me l'offrirez en la remettant au prêtre Aaron. Sur tous les dons que vous recevrez, vous prélèverez intégralement la meilleure part, qui me sera réservée. Lorsque vous l'aurez prélevée, vous garderez le reste pour vous, comme les autres Israélites gardent le reste de leurs céréales, de leur vin et de leur huile. Vous pourrez consommer ces produits en n'importe quel endroit, avec tous les membres de vos familles, car c'est votre salaire pour le service accompli à la tente de la rencontre. Dès le moment où vous aurez prélevé pour moi la meilleure part, vous ne commettrez pas de faute en consommant ce qui reste; vous ne risquerez donc pas de profaner les offrandes que les Israélites mettent à part pour moi, et de vous exposer ainsi à la mort. » Le Seigneur communiqua à Moïse et à Aaron les prescriptions rituelles suivantes: « Ordonnez aux Israélites, leur dit-il, de vous procurer une vache rousse, qui ne présente absolument aucun défaut et qui n'ait jamais porté le joug. Vous la remettrez au prêtre Éléazar. Celui-ci la conduira hors du camp et on l'égorgera en sa présence. Éléazar prendra un peu de son sang et, d'un doigt, il en fera sept aspersions en direction de l'entrée de la tente de la rencontre. On brûlera sous ses yeux la vache tout entière: la peau, la viande, le sang et les boyaux. Le prêtre prendra du bois de cèdre, une branche d'hysope et de la laine de couleur écarlate, qu'il jettera sur le foyer où se consume la vache. Ensuite le prêtre lavera ses vêtements et se lavera dans l'eau avant de regagner le camp; il restera cependant impur jusqu'au soir. Celui qui brûlera la vache devra aussi laver ses vêtements et se laver dans l'eau; il restera impur jusqu'au soir. Un homme en état de pureté recueillera les cendres de la vache et les déposera dans un endroit pur hors du camp. La communauté d'Israël les conservera pour préparer l'eau de purification. – Ce rituel équivaut à un sacrifice pour obtenir le pardon des péchés. – Celui qui recueillera les cendres de la vache devra également laver ses vêtements; il restera impur jusqu'au soir. Les Israélites et les immigrés vivant parmi eux observeront en tout temps ce rituel. » Celui qui touche un cadavre humain est impur pour une semaine. Le troisième et le septième jour, il doit s'asperger avec l'eau de purification, et il sera pur; mais s'il néglige de se purifier le troisième et le septième jour, il restera impur. Celui qui touche un cadavre humain et néglige de se purifier profane la demeure du Seigneur; il sera exclu du peuple d'Israël. Puisqu'il n'a pas été aspergé avec l'eau de purification, son impureté demeure. Autre règle: si une personne meurt dans une tente, tous ceux qui y pénètrent seront impurs pour une semaine, tout comme ceux qui s'y trouvent déjà. S'il y a là un récipient non fermé par un couvercle solidement fixé, son contenu devient impur. Si quelqu'un, en pleine campagne, bute sur le cadavre d'une personne assassinée ou morte de mort naturelle, il est impur pour une semaine, de même que celui qui bute sur des ossements humains ou sur un tombeau. Pour purifier une personne impure, on prend des cendres de la vache offerte en sacrifice de purification, on les met dans un récipient et on ajoute de l'eau de source. Un homme en état de pureté prend une branche d'hysope, la plonge dans l'eau du récipient et selon le cas en asperge la tente où quelqu'un est mort, tout son contenu, et les gens qui s'y trouvaient ou la personne qui a touché des ossements, un cadavre ou une tombe. Cette aspersion de la personne impure a lieu le troisième et le septième jour; après l'aspersion du septième jour, elle lave ses vêtements, se lave dans l'eau, et dès le soir elle est pure. Mais si une personne devenue impure ne se purifie pas, elle sera exclue de l'assemblée d'Israël, car elle rend impur le sanctuaire du Seigneur. Puisqu'elle n'a pas été aspergée d'eau de purification, elle reste impure. Les Israélites observeront en tout temps ce rituel. Celui qui procède à une aspersion avec de l'eau de purification doit laver ses vêtements, et celui qui touche à cette eau est impur jusqu'au soir. Tout ce qu'une personne impure touche devient impur, et celui qui touche une personne impure est lui-même impur jusqu'au soir. » Toute la communauté d'Israël arriva dans le désert de Tsin au cours du premier mois et s'installa à Cadesh. C'est là que Miriam mourut et qu'elle fut enterrée. Comme le peuple manquait d'eau, ils s'attroupèrent autour de Moïse et d'Aaron. Ils cherchèrent querelle à Moïse et lui dirent: « Si seulement nous étions morts sous les coups du Seigneur en même temps que nos frères! Pourquoi nous avez-vous conduits dans ce désert, nous, le peuple du Seigneur? Pour que nous y mourions avec nos troupeaux? Pourquoi nous avoir fait quitter l'Égypte? Pour nous amener dans cet endroit horrible? On ne peut rien y semer, on n'y trouve ni figuiers, ni vignes, ni grenadiers, ni même d'eau à boire. » Moïse et Aaron s'éloignèrent de cet attroupement, se rendirent à l'entrée de la tente de la rencontre et s'y jetèrent face contre terre. Alors la gloire du Seigneur se manifesta à eux, et le Seigneur dit à Moïse: « Prends ton bâton, puis, avec ton frère Aaron, rassemble la communauté d'Israël. Sous leurs yeux, vous vous adresserez à ce rocher, là-bas, et il donnera de l'eau; oui, tu feras jaillir de l'eau de ce rocher, pour donner à boire aux Israélites et à leurs troupeaux! » Moïse alla chercher son bâton dans la demeure du Seigneur, selon l'ordre reçu. Aaron et lui convoquèrent l'ensemble des Israélites devant le rocher désigné, et ils leur dirent: « Écoutez donc, vous, les rebelles! Serons-nous capables de faire jaillir pour vous de l'eau de ce rocher? » Moïse leva le bras et frappa à deux reprises le rocher avec son bâton. Aussitôt de grandes quantités d'eau en jaillirent, et les Israélites s'y désaltérèrent, de même que leurs troupeaux. Mais le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Vous n'avez pas eu confiance en moi, vous n'avez pas manifesté aux yeux des Israélites que je suis vraiment Dieu! Pour cette raison, ce n'est pas vous qui conduirez ce peuple dans le pays que je leur donne. » À propos de cet événement, on parle de l'eau de Meriba – l'eau de la “Querelle” –, car les Israélites avaient cherché querelle au Seigneur; mais le Seigneur leur manifesta qu'il est vraiment Dieu. De Cadesh, Moïse envoya des messagers au roi d'Édom. Ils lui dirent: « Écoute le message de tes frères israélites! Tu sais toutes les difficultés que nous avons rencontrées. Nos ancêtres sont descendus autrefois en Égypte, et notre peuple y a longtemps séjourné. Les Égyptiens nous ont maltraités, nos ancêtres et nous. Nous avons appelé le Seigneur à l'aide, il a entendu nos cris et il a envoyé son ange pour nous faire sortir d'Égypte. Nous voici maintenant à Cadesh, la ville située à la limite de ton territoire. Veuille nous autoriser à traverser ton pays. Nous ne passerons ni dans les champs cultivés ni dans les vignes, nous ne boirons pas l'eau des puits; nous suivrons la grand-route sans nous en écarter ni à droite ni à gauche, jusqu'à ce que nous ayons traversé tout ton territoire. » – « Vous ne traverserez pas mon pays! répondit le roi d'Édom. Si vous essayez, je vous ferai la guerre! » Les Israélites insistèrent: « Nous resterons sur la route! Si nous avons besoin d'eau pour nous-mêmes et nos troupeaux, nous te la payerons. Nous te demandons simplement de traverser ton pays. » – « Vous ne le traverserez pas! » répéta le roi. Et les Édomites vinrent à la rencontre des Israélites avec une nombreuse et puissante armée pour les empêcher de traverser leur territoire; alors les Israélites prirent une autre direction. Toute la communauté d'Israël quitta Cadesh et se rendit à la montagne de Hor, à la frontière d'Édom. Là, le Seigneur dit à Moïse et à Aaron: « Aaron va bientôt mourir. En effet, il n'entrera pas dans le pays que je donne aux Israélites, puisque vous avez désobéi à mes ordres, à la source de Meriba. Toi donc, Moïse, emmène Aaron et son fils Éléazar au sommet de la montagne de Hor. Après avoir ôté à Aaron ses vêtements de grand-prêtre, tu en revêtiras Éléazar. Aaron mourra à cet endroit. » Moïse suivit les instructions du Seigneur: sous les yeux de la communauté, ils montèrent tous les trois sur la montagne de Hor. Moïse prit les habits d'Aaron et il en revêtit Éléazar. Aaron mourut là, au sommet; puis Moïse et Éléazar redescendirent de la montagne. Lorsque les Israélites comprirent qu'Aaron était mort, ils prirent tous son deuil, et cela pendant trente jours. Le roi d'Arad, un Cananéen habitant le sud du pays, apprit que les Israélites arrivaient par le chemin d'Atarim; il les attaqua et il fit parmi eux quelques prisonniers. Alors les Israélites promirent ceci au Seigneur: « Si tu livres ce peuple en notre pouvoir, nous détruirons complètement ses villes. » Le Seigneur accepta la promesse des Israélites et il leur livra ces Cananéens. Les Israélites les exterminèrent, détruisirent leurs villes et ils appelèrent cette région Horma: “la Ruine”. Les Israélites quittèrent la montagne de Hor et ils prirent la direction de la mer des Roseaux afin de contourner le pays d'Édom. Mais, en cours de route, le peuple perdit patience. Les gens se mirent à critiquer Dieu et Moïse: « Pourquoi nous avez-vous fait quitter l'Égypte? disaient-ils. Pour nous faire mourir dans le désert? Il n'y a ici ni pain ni eau, et nous sommes dégoûtés de la manne, cette nourriture de misère! » Alors le Seigneur envoya contre eux des serpents venimeux; ils mordirent un grand nombre d'Israélites qui en moururent. Le reste du peuple se rendit auprès de Moïse pour lui dire: « Nous avons péché en vous critiquant, le Seigneur et toi! Supplie donc le Seigneur d'éloigner ces serpents de nous. » Moïse se mit à prier le Seigneur en faveur du peuple. Le Seigneur lui répondit: « Façonne un serpent de métal et fixe-le sur une perche. Toute personne qui aura été mordue et le regardera aura la vie sauve. » Moïse façonna donc un serpent de bronze et le fixa sur une perche. Dès lors, toute personne qui avait été mordue par un serpent et qui regardait le serpent de bronze avait la vie sauve. Les Israélites se mirent en route et se rendirent à Oboth. L'étape suivante les conduisit d'Oboth à Yé-Abarim, dans le désert situé à l'est de Moab. Celle d'après les conduisit au bord du torrent de Zéred. La quatrième étape les conduisit au-delà de l'Arnon, la rivière qui prend naissance chez les Amorites et qui traverse une région désertique avant de servir de frontière entre le pays de Moab et celui des Amorites. Il en est question dans le Livre des guerres du Seigneur, là où il est dit: « …Vaheb en Soufa, avec ses affluents, l'Arnon avec ses affluents, dont la rive située du côté d'Ar constitue la frontière de Moab… » L'étape suivante les conduisit au lieu dit Le Puits, où le Seigneur donna cet ordre à Moïse: « Rassemble le peuple pour que je lui donne de l'eau. » C'est alors que les Israélites chantèrent le chant que voici: « Que l'eau jaillisse du puits, sous les acclamations! Les chefs l'ont creusé, les nobles l'ont foré, avec leurs bâtons de commandement et leurs sceptres! » Du désert, les étapes suivantes les conduisirent à Mattana, puis à Nahaliel, puis à Bamoth, et enfin dans la vallée qui traverse le pays de Moab, en direction de la crête du mont Pisga d'où l'on domine le désert. Les Israélites envoyèrent des messagers dire à Sihon, roi des Amorites: « Nous désirons traverser ton pays. Nous ne nous écarterons pas du chemin pour passer dans les champs cultivés ou dans les vignes, nous ne boirons pas l'eau des puits; nous suivrons la grand-route jusqu'à ce que nous ayons traversé tout ton territoire. » Cependant Sihon ne voulut pas les laisser passer; il rassembla toute son armée, vint à la rencontre des Israélites jusqu'à Yahas, dans le désert, et les attaqua. Les Israélites le battirent et ils occupèrent tout son pays, entre l'Arnon au sud, le Yabboc au nord et la frontière fortifiée des Ammonites à l'est. Ils s'emparèrent de toutes les villes des Amorites, y compris Hèchebon et les villages voisins, et ils s'y installèrent. Hèchebon était la capitale de Sihon, roi des Amorites, depuis qu'il avait fait la guerre au précédent roi de Moab et lui avait pris toute la région s'étendant jusqu'à l'Arnon. Les poètes en ont parlé ainsi: « Essayez de reconstruire Hèchebon, venez rebâtir la ville de Sihon! Un feu a jailli de Hèchebon, de la cité de Sihon s'est échappée une flamme; elle a dévoré Ar au pays de Moab et les seigneurs des hauteurs de l'Arnon. Quel malheur pour toi, Moab! Vous voilà perdus, adorateurs de Kemoch! Les hommes qui ont survécu, les femmes, tous ont été livrés prisonniers à Sihon, roi des Amorites. Mais nous avons lancé nos flèches sur les Amorites. Maintenant Hèchebon est détruite, et tout le pays dévasté jusqu'à Dibon. Nous avons tout ravagé, tandis que le feu se répandait jusqu'à Mèdeba. » C'est ainsi que les Israélites s'établirent dans le pays des Amorites. Moïse envoya des espions explorer la ville de Yazer; puis les Israélites s'emparèrent des villages voisins, et ils en délogèrent les Amorites. Ensuite ils changèrent de direction et prirent la route du Bachan. Aussitôt Og, roi du Bachan, et toute son armée vinrent à la rencontre des Israélites pour les combattre, à Édréi. Le Seigneur dit à Moïse: « N'aie pas peur de lui! Je vais le livrer en ton pouvoir, avec toute son armée et tout son pays. Tu le traiteras comme tu as traité Sihon, le roi des Amorites, qui résidait à Hèchebon. » Les Israélites battirent Og, ses fils et toute son armée, sans laisser le moindre survivant, et ils occupèrent son pays. Une nouvelle étape conduisit les Israélites dans les plaines de Moab, sur la rive orientale du Jourdain, en face de Jéricho. Le roi envoya une délégation à Balaam, fils de Béor, qui habitait Petor sur l'Euphrate, dans le pays des Ammavites. Il lui adressait ce message: « Il y a ici un peuple venu d'Égypte, qui couvre toute la surface du pays. Il s'est installé non loin de chez moi. Viens donc à mon aide, je t'en prie, et maudis-le, car il est plus puissant que mon propre peuple. Si tu acceptes, je pourrai peut-être le vaincre et le chasser de la région. Je sais en effet que les bénédictions et les malédictions que tu prononces sont efficaces. » Les messagers, des notables moabites et madianites, emportèrent de quoi payer le devin Balaam et se rendirent chez lui. Ils lui transmirent la requête de Balac. Balaam leur dit: « Passez la nuit ici. Demain je vous donnerai la réponse que le Seigneur m'aura communiquée. » Les chefs de Moab demeurèrent donc chez Balaam. Alors Dieu vint demander à Balaam: « Qui sont ces gens que tu as reçus chez toi? » Balaam lui répondit: « Balac, fils de Sippor et roi de Moab, a envoyé ces hommes me dire: “Le peuple qui a quitté l'Égypte couvre toute la surface du pays. Viens donc à mon aide, je te prie, et maudis-le. Si tu acceptes, je pourrai peut-être le combattre et le chasser.” » – « Tu n'iras pas avec eux! lui dit Dieu. Tu ne maudiras pas ce peuple, car je l'ai béni. » Le lendemain, dès qu'il fut debout, Balaam dit aux notables envoyés par Balac: « Retournez dans votre pays. Le Seigneur m'interdit de partir avec vous. » Les notables moabites revinrent dire à Balac que Balaam avait refusé de les accompagner. Balac envoya une nouvelle délégation, composée de chefs plus nombreux et plus importants que la première fois. Ils allèrent transmettre à Balaam cette requête de Balac: « Moi, Balac, fils de Sippor, je t'en supplie, ne refuse pas de venir chez moi. Je te comblerai d'honneurs, je ferai tout ce que tu me demanderas! Viens donc à mon aide et maudis ce peuple. » Mais Balaam répondit aux envoyés de Balac: « Même si Balac me donnait tout l'argent et l'or dont son palais est plein, je ne pourrais en rien désobéir aux ordres du Seigneur mon Dieu. Pourtant, restez ici cette nuit, vous aussi, et je saurai ce que le Seigneur veut encore me communiquer. » Durant la nuit, Dieu vint dire à Balaam: « Si ces hommes sont venus t'inviter à les accompagner, pars avec eux. Cependant tu devras faire uniquement ce que je t'indiquerai. » Au matin, Balaam sella son ânesse et partit avec les chefs moabites. Le départ de Balaam provoqua la colère de Dieu. Tandis que Balaam cheminait, monté sur son ânesse et accompagné de deux serviteurs, l'ange du Seigneur alla se placer sur la route pour lui barrer le passage. L'ânesse vit l'ange debout au milieu de la route, tenant à la main son épée dégainée; elle s'en écarta et passa à travers champs. Balaam la battit pour la ramener sur le chemin. L'ange alla se poster plus loin dans un chemin encaissé, qui traversait des vignes entre deux murs. L'ânesse le vit, elle se serra contre le mur et y meurtrit le pied de Balaam. Celui-ci se remit à la battre. Une fois encore l'ange les devança; il se posta dans un endroit si resserré qu'il n'y avait moyen de passer ni à sa droite ni à sa gauche. Lorsque l'ânesse le vit, elle se coucha sous son maître. Balaam se mit en colère et la roua de coups de bâton. Alors le Seigneur donna à l'ânesse la possibilité de parler, et elle dit à Balaam: « Que t'ai-je fait, pour que tu me battes à trois reprises? » – « Tu t'es moquée de moi! lui répondit-il. Si j'avais une épée sur moi, je t'aurais déjà tuée! » – « Pourtant je suis ton ânesse, celle que tu as toujours montée! reprit-elle. Ai-je l'habitude de me comporter ainsi avec toi? » – « Non! » reconnut-il. À cet instant, le Seigneur ouvrit les yeux de Balaam, et celui-ci aperçut l'ange debout au milieu de la route, tenant à la main son épée dégainée. Aussitôt il se jeta face contre terre. L'ange lui demanda: « Pourquoi as-tu battu ton ânesse à trois reprises? Je suis venu pour te barrer le passage, car ce voyage me déplaît. L'ânesse m'a vu, et à trois reprises elle s'est écartée de moi. Si elle ne l'avait pas fait, je t'aurais tué, mais elle, je l'aurais laissée en vie. » Balaam dit à l'ange: « J'ai commis une faute! J'ignorais que tu te tenais devant moi sur la route. Mais maintenant, si ce voyage te déplaît, je suis prêt à rentrer chez moi. » – « Non! répondit l'ange. Accompagne ces gens. Mais tu prononceras uniquement les paroles que je t'indiquerai. » Alors Balaam continua la route avec les envoyés de Balac. Lorsque Balac apprit que Balaam arrivait, il alla à sa rencontre jusqu'à Ar en Moab, qui se trouve tout près de la frontière du pays, sur le cours de l'Arnon. Balac lui demanda: « Pourquoi n'as-tu pas accepté de venir la première fois que j'ai envoyé une délégation pour t'inviter? Pensais-tu que je ne suis pas capable de te combler d'honneurs? » – « Eh bien, me voici! répondit Balaam. Mais que pourrais-je dire? Je suis autorisé à prononcer uniquement les messages que Dieu placera dans ma bouche. » Balaam partit avec Balac et ils se rendirent à Quiriath-Houssoth. Balac offrit des bœufs et des moutons en sacrifices et il en remit des parts à Balaam et aux chefs qui l'accompagnaient. Le lendemain matin, Balac monta avec Balaam à Bamoth-Baal, d'où l'on voyait une partie du peuple d'Israël. Balaam demanda à Balac de lui construire à cet endroit sept autels, et de lui fournir sept taureaux et sept béliers. Balac exécuta cet ordre. Après quoi, ils offrirent ensemble un taureau et un bélier sur chaque autel. Balaam dit à Balac: « Reste ici, près des sacrifices que tu as offerts, pendant que je m'en irai à l'écart. Le Seigneur se manifestera peut-être à moi. Je te communiquerai alors ce qu'il m'aura fait connaître. » Il monta sur une colline dénudée. Là, Dieu se manifesta à Balaam, qui lui dit: « J'ai fait dresser sept autels et j'ai offert un taureau et un bélier sur chacun d'eux. » Le Seigneur indiqua à Balaam le message qu'il devait prononcer, puis il lui ordonna de retourner auprès de Balac. Balaam rejoignit donc Balac, qui se tenait toujours près de ses sacrifices en compagnie des chefs moabites. Balaam prononça ces paroles: « Balac, le roi de Moab, m'a fait venir des montagnes orientales de Syrie: “Viens, m'a-t-il demandé, viens maudire et menacer les Israélites, les descendants de Jacob!” Mais comment pourrais-je maudire celui que Dieu ne maudit pas lui-même? Comment menacer un peuple que le Seigneur ne menace pas? Je regarde ce peuple du haut des rochers, je l'observe du sommet des collines; c'est un peuple qui habite à part, il se sait différent des autres. Qui comptera la multitude des Israélites, qui dénombrera la foule des descendants de Jacob? Je souhaite avoir la même mort que ces justes, partager le sort du peuple d'Israël. » Balac dit à Balaam: « Que m'as-tu fait là? Je t'amène ici pour maudire mes ennemis et tu les couvres de bénédictions! » Balaam répondit: « Mon rôle n'est-il pas de transmettre seulement ce que le Seigneur me communique? » Balac reprit: « Viens avec moi à un autre endroit d'où tu verras tous les Israélites. D'ici tu n'en voyais qu'une partie. De là, tu les maudiras pour moi. » Il emmena Balaam jusqu'à un poste de guetteurs, au sommet du mont Pisga; là aussi il construisit sept autels et offrit un taureau et un bélier sur chaque autel. Balaam dit à Balac: « Reste ici près des sacrifices que tu as offerts, pendant que j'irai là-bas attendre un message. » Le Seigneur se manifesta à Balaam, lui indiqua le message qu'il devait prononcer, puis il lui ordonna de retourner auprès de Balac. Balaam rejoignit donc Balac, qui se tenait toujours près de ses sacrifices en compagnie des chefs moabites. Balac lui demanda: « Qu'a déclaré le Seigneur? » Alors Balaam prononça ces paroles: « Lève-toi, Balac, fils de Sippor, écoute-moi attentivement! Dieu n'est pas un homme pour mentir, il n'est pas un être humain pour changer d'opinion. Il n'affirme jamais rien sans tenir parole, ce qu'il promet, il le réalise. Moi, j'ai accepté de bénir ce peuple, le Seigneur l'a béni, je n'y changerai rien! Le Seigneur ne discerne aucun mal, aucune injustice dans le peuple d'Israël. Il est leur Dieu, il habite au milieu d'eux, il reçoit leur acclamation royale. C'est lui qui les a fait sortir d'Égypte avec une force irrésistible, comme celle du buffle. La divination et ses pratiques ne sont pas en usage parmi les Israélites; en temps voulu, ils apprennent tout ce que Dieu accomplit. Ce peuple se lève comme un lion: il dévore la chair de sa proie, il boit le sang de sa victime, et ensuite seulement il se recouche. » Balac dit à Balaam: « Si tu ne veux pas les maudire, abstiens-toi au moins de les bénir! » Balaam lui répondit: « Je t'ai pourtant bien prévenu que j'exécutais scrupuleusement les ordres du Seigneur! » Balac reprit: « Viens donc, que je t'emmène encore à un autre endroit. Dieu acceptera peut-être que là, tu maudisses ce peuple pour moi. » Il emmena Balaam au sommet du mont Péor, d'où l'on domine le désert. Balaam lui demanda de construire à cet endroit sept autels, et de lui fournir sept taureaux et sept béliers. Balac exécuta cet ordre, puis il offrit un taureau et un bélier sur chaque autel. Balaam comprit que le Seigneur tenait à bénir Israël; il n'alla donc pas à la recherche d'une révélation divine comme les fois précédentes, mais il se tourna tout de suite vers le désert. Lorsqu'il leva les yeux et vit les tribus d'Israël installées dans leur camp, l'Esprit de Dieu s'empara de lui et il prononça ces paroles: « Voici ce que je proclame, moi, Balaam, fils de Béor, moi, l'homme au regard pénétrant; voici ce que je déclare, moi qui entends les paroles de Dieu et contemple les visions envoyées par celui qui est souverain, car il se révèle à moi lorsque je l'adore. Peuple d'Israël, vous les descendants de Jacob, combien sont belles les tentes que vous habitez! On dirait des torrents qui coulent, des jardins sur les rives d'un fleuve; on dirait des aloès ou des cèdres plantés par le Seigneur au bord d'un ruisseau; on dirait de l'eau qui déborde d'un réservoir et irrigue abondamment les plantations. Le roi des Israélites l'emportera sur Agag, leur royaume gagnera en puissance. Dieu les a fait sortir d'Égypte avec une force irrésistible, comme celle du buffle. Ils ne font qu'une bouchée de leurs adversaires, ils brisent les os de leurs adversaires, ils les criblent de flèches. Comme des lions, ils s'accroupissent, se couchent… Qui pourrait les forcer à se lever? Israël, béni soit celui qui te bénira, et maudit soit celui qui te maudira! » Balac se mit en colère contre Balaam et, avec des gestes de menaces, il lui dit: « Je t'amène ici pour maudire mes ennemis, et, pour la troisième fois, tu les couvres de bénédictions! Maintenant va-t'en, retourne chez toi. Je t'avais promis de te combler d'honneurs, mais le Seigneur t'en a privé! » Balaam répondit à Balac: « J'avais pourtant bien dit aux messagers que tu m'as envoyés: “Même si Balac me donnait tout l'argent et l'or dont son palais est plein, je ne pourrais en rien désobéir aux ordres du Seigneur. Je prononce uniquement les paroles que le Seigneur m'indique.” Eh bien, maintenant, je vais rejoindre mon peuple. Mais auparavant, viens, je veux t'avertir de ce que les Israélites feront subir un jour à ton peuple! » Et Balaam prononça ces paroles: « Voici ce que je proclame, moi, Balaam, fils de Béor, moi, l'homme au regard pénétrant; voici ce que je déclare, moi qui entends les paroles de Dieu, qui pénètre les secrets du Très-Haut et contemple les visions envoyées par celui qui est souverain, car il se révèle à moi lorsque je l'adore. Je vois ce qui arrivera, mais ce n'est pas pour aujourd'hui, je discerne un événement, mais il se produira plus tard: Un astre apparaît parmi les descendants de Jacob, un souverain surgit au milieu du peuple d'Israël; de son sceptre, il frappe les Moabites à la tempe, le crâne de tous les nomades du pays. Il s'empare aussi de Séir, le pays de ses ennemis édomites, et les Israélites triomphent. Le descendant de Jacob domine ses adversaires, il extermine les derniers habitants de leurs villes. » Ensuite Balaam vit les Amalécites et prononça ces mots: « Voici Amalec, peuple le plus puissant. Mais son avenir, c'est la ruine totale. » Il vit également les Quénites et déclara: « Quénites, vous êtes en sécurité dans votre pays, comme dans un nid accroché au rocher. Pourtant vos demeures seront la proie des flammes, et les Assyriens vous emmèneront en captivité. » Balaam ajouta encore ces mots: « Hélas! Qui survivra à l'intervention de Dieu? De la côte de Chypre arrivent des navires, l'envahisseur opprime les Assyriens et même les descendants d'Éber; mais lui aussi court à la ruine. » Après ces paroles, Balaam se mit en route pour regagner son pays, tandis que Balac s'en allait de son côté. Les Israélites s'installèrent à Chittim. Là ils commencèrent à se livrer à la débauche avec des femmes moabites. Elles les entraînèrent à offrir des sacrifices à leurs dieux. Les Israélites partagèrent leurs repas idolâtres et ils adorèrent leurs dieux. Ils s'associèrent en particulier au culte du dieu Baal, de Péor, ce qui provoqua la colère du Seigneur contre eux. Le Seigneur dit à Moïse: « Prends les chefs du peuple et fais-les pendre en ma présence, face au soleil; alors l'ardente colère que je ressens envers vous s'apaisera. » Moïse donna cet ordre aux responsables israélites: « Que chacun de vous tue ceux de ses hommes qui se livrent au culte du Baal de Péor! » À ce moment-là un Israélite arriva parmi les siens, accompagné d'une Madianite. Moïse et toute la communauté d'Israël, qui pleuraient à l'entrée de la tente de la rencontre, les virent. Le prêtre Pinhas, fils d'Éléazar et petit-fils d'Aaron, se leva alors du milieu de la communauté et saisit une lance; il pénétra derrière l'homme dans la tente où il se rendait avec la Madianite et il les tua tous les deux d'un coup en plein ventre. Aussitôt le fléau qui s'était abattu sur les Israélites prit fin. Le nombre des victimes s'élevait déjà à 24 000. Le Seigneur dit à Moïse: « Le prêtre Pinhas, fils d'Éléazar et petit-fils d'Aaron, a détourné ma colère des Israélites en se montrant aussi exclusif que moi à leur égard. C'est pourquoi, bien que j'exige d'être leur seul Dieu, je ne les ai pas exterminés. Maintenant, déclare-lui que je conclus avec lui une alliance qui sera source de paix; cette alliance, valable pour lui et pour ses descendants, fait d'eux des prêtres pour toujours. Il a en effet montré son attachement exclusif pour moi, son Dieu, et il a obtenu ainsi le pardon en faveur des Israélites. » L'Israélite tué en même temps que la Madianite s'appelait Zimri, fils de Salou; il était un des dirigeants de la tribu de Siméon. Quant à la Madianite, elle s'appelait Kozbi; son père, nommé Sour, était chef de plusieurs clans d'une tribu madianite. Le Seigneur dit à Moïse: « Attaquez les Madianites et exterminez-les! Ils ont été pour vous des ennemis pleins de perfidie, dans l'affaire de Péor et dans celle de Kozbi, la fille d'un de leurs princes, qui fut tuée lors du fléau de Péor. » Après ce fléau, le Seigneur dit à Moïse et au prêtre Éléazar, fils d'Aaron: « Effectuez le recensement de la communauté d'Israël, en comptant, d'après leur famille, tous les hommes de vingt ans et plus, aptes au service militaire. » Moïse et Éléazar s'adressèrent alors aux Israélites dans les plaines de Moab, près du Jourdain et en face de Jéricho. Ils leur annoncèrent que le Seigneur avait ordonné à Moïse de recenser tous les hommes de vingt ans et plus. Les tribus d'Israël qui avaient quitté l'Égypte étaient les suivantes: Il y avait tout d'abord la tribu de Ruben, fils aîné de Jacob. Elle se composait des clans issus de ses fils: les Hanokites, descendants de Hanok; les Pallouites, descendants de Pallou; les Hesronites, descendants de Hesron; les Karmites, descendants de Karmi. Tels étaient les clans de Ruben, qui comptaient 43 730 hommes. Un fils de Pallou, Éliab, fut le père de Nemouel, Datan et Abiram. Datan et Abiram étaient ces notables de la communauté qui s'opposèrent à Moïse et à Aaron, aux côtés des partisans de Coré, lorsque ceux-ci se révoltèrent contre le Seigneur. La terre s'ouvrit alors et les engloutit en même temps que Coré, le jour où tous les partisans de celui-ci moururent et où le feu brûla vifs 250 autres hommes. Ce fut un avertissement pour le reste du peuple. Par contre les fils de Coré ne moururent pas à cette occasion. La tribu de Siméon se composait des clans suivants: les Nemouélites, descendants de Nemouel; les Yaminites, descendants de Yamin; les Yakinites, descendants de Yakin; les Zéraïtes, descendants de Zéra; les Chaoulites, descendants de Chaoul. Tels étaient les clans de Siméon, qui comptaient 22 200 hommes. La tribu de Gad se composait des clans suivants: les Sefonites, descendants de Sefon; les Haguites, descendants de Hagui; les Chounites, descendants de Chouni; les Oznites, descendants d'Ozni; les Érites, descendants d'Éri; les Arodites, descendants d'Arod; les Arélites, descendants d'Aréli. Tels étaient les clans de Gad, qui comptaient 40 500 hommes. Tels étaient les clans de Juda, qui comptaient 76 500 hommes. La tribu d'Issakar se composait des clans suivants: les Tolaïtes, descendants de Tola; les Pouvites, descendants de Pouva; les Yachoubites, descendants de Yachoub; les Chimronites, descendants de Chimron. Tels étaient les clans d'Issakar, qui comptaient 64 300 hommes. La tribu de Zabulon se composait des clans suivants: les Sérédites, descendants de Séred; les Élonites, descendants d'Élon; les Yalélites, descendants de Yaléel. Tels étaient les clans de Zabulon, qui comptaient 60 500 hommes. Les tribus de Manassé et d'Éfraïm comprenaient tous les descendants de Joseph. La tribu de Manassé se composait des clans suivants: les Makirites, descendants de Makir, et les Galaadites, descendants de Galaad, fils de Makir. Le clan des Galaadites regroupait les Yézérites, descendants de Yézer; les Héléquites, descendants de Hélec; les Asriélites, descendants d'Asriel; les Chékémites, descendants de Chékem; les Chemidaïtes, descendants de Chemida; les Héférites, descendants de Héfer. Selofad, fils de Héfer, n'eut pas de fils, mais seulement des filles, qui s'appelaient Mala, Noa, Hogla, Milka et Tirsa. Tels étaient les clans de Manassé, qui comptaient 52 700 hommes. La tribu d'Éfraïm se composait des clans suivants: les Choutélaïtes, descendants de Choutéla; les Békérites, descendants de Béker; les Tahanites, descendants de Tahan. Les Éranites étaient les descendants d'Éran, fils de Choutéla. Tels étaient les clans d'Éfraïm, qui comptaient 32 500 hommes. Les clans de ces deux tribus comprenaient tous les descendants de Joseph. La tribu de Benjamin se composait des clans suivants: les Bélaïtes, descendants de Béla; les Achebélites, descendants d'Achebel; les Ahiramites, descendants d'Ahiram; les Choufamites, descendants de Choufam; les Houfamites, descendants de Houfam. Le clan des Bélaïtes regroupait les Ardites, descendants d'Arde, et les Naamanites, descendants de Naaman. Tels étaient les clans de Benjamin, qui comptaient 45 600 hommes. La tribu de Dan se composait d'un seul clan, celui des Chouhamites, descendants de Chouham. Ce clan comptait 64 400 hommes. La tribu d'Asser se composait des clans suivants: les Imnaïtes, descendants d'Imna; les Ichevites, descendants d'Ichevi; les Beriaïtes, descendants de Beria. Le clan des Beriaïtes regroupait les Hébérites, descendants de Héber, et les Malkiélites, descendants de Malkiel. Asser avait une fille qui s'appelait Séra. Tels étaient les clans d'Asser, qui comptaient 53 400 hommes. La tribu de Neftali se composait des clans suivants: les Yassiélites, descendants de Yassiel; les Gounites, descendants de Gouni; les Yessérites, descendants de Yesser; les Chillémites, descendants de Chillem. Tels étaient les clans de Neftali, qui comptaient 45 400 hommes. Le total des Israélites recensés s'éleva ainsi à 601 730 hommes. Le Seigneur dit à Moïse: « Il faudra partager le pays entre les tribus, en tenant compte de leur importance: chacune recevra un territoire proportionné au nombre des personnes recensées; une tribu nombreuse obtiendra un territoire plus vaste qu'une petite tribu. Cependant, tout en tenant compte du nombre de personnes de chaque tribu, on recourra au tirage au sort pour le partage du pays. C'est par le tirage au sort qu'on décidera des régions attribuées aux tribus importantes et aux tribus plus petites. » Dans la tribu de Lévi, on recensa les clans suivants: les Guerchonites, descendants de Guerchon; les Quéhatites, descendants de Quéhath; les Merarites, descendants de Merari. Ils comprenaient les sous-clans des Libnites, des Hébronites, des Malites, des Mouchites et des Coréites. Quéhath fut le père d'Amram, qui épousa Yokébed, la fille de Lévi née en Égypte. Celle-ci donna trois enfants à Amram: Aaron, Moïse et leur sœur Miriam. Aaron eut lui-même quatre fils, Nadab, Abihou, Éléazar et Itamar. Mais Nadab et Abihou moururent lorsqu'ils présentèrent au Seigneur une offrande de parfum non conforme. Le total des hommes et des garçons âgés d'un mois et plus fut de 23 000. Ils n'avaient pas été recensés avec les autres Israélites, car ils ne devaient pas recevoir comme eux de territoire. Tels furent les résultats du recensement des Israélites, effectué par Moïse et le prêtre Éléazar dans les plaines de Moab, près du Jourdain et en face de Jéricho. Parmi ces Israélites, on ne trouvait plus aucun de ceux qui avaient été recensés par Moïse et le prêtre Aaron dans le désert du Sinaï, car le Seigneur les avait avertis qu'ils mourraient dans le désert. Il n'en restait donc pas un seul, à part Caleb, fils de Yefounné, et Josué, fils de Noun. Mala, Noa, Hogla, Milka et Tirsa étaient les filles de Selofad, membre d'un clan de Manassé, qui descendait de Joseph par Manassé, Makir, Galaad et Héfer. Ces cinq femmes vinrent se présenter devant Moïse, le prêtre Éléazar, les notables et toute la communauté, à l'entrée de la tente de la rencontre, et elles déclarèrent: « Notre père est mort dans le désert, bien qu'il n'ait pas fait partie du groupe qui s'est ligué avec Coré contre le Seigneur; il est mort à cause de ses propres fautes. Mais il n'avait pas de fils. Serait-il normal que la famille de notre père ne soit plus représentée dans son clan, simplement parce qu'il n'a pas eu de fils? Accorde-nous donc une part d'héritage en même temps qu'aux frères de notre père! » Moïse présenta leur requête au Seigneur, qui lui répondit: « Les filles de Selofad ont raison! Donne-leur une part d'héritage en même temps qu'aux frères de leur père, que la part de leur père leur revienne. Ensuite voici ce que tu diras aux Israélites: “Si un homme meurt sans avoir de fils, vous transmettrez ses biens à sa fille. S'il n'avait pas de fille, vous transmettrez ses biens à ses frères. S'il n'avait pas de frères, vous transmettrez ses biens à ses oncles paternels. Si son père n'avait pas non plus de frères, vous transmettrez ses biens à son plus proche parent; c'est lui qui en héritera.” Les Israélites respecteront cette règle de droit, conformément à l'ordre que je te donne. » Le Seigneur dit à Moïse: « Monte sur ce sommet de la chaîne des Abarim; de là tu regarderas le pays que je vais donner aux Israélites. Tu le contempleras, après quoi tu mourras, de la même manière que ton frère Aaron. En effet, vous avez désobéi à mes ordres dans le désert de Tsin, lorsque la communauté me cherchait querelle; vous n'avez pas manifesté aux yeux des Israélites que j'étais vraiment Dieu, quand ils réclamaient de l'eau. » Il évoquait l'épisode de l'eau de Meriba – l'eau de la “Querelle” – à Cadesh, dans le désert de Tsin. Moïse dit au Seigneur: « Seigneur Dieu, toi qui as donné la vie à toutes les créatures, place à la tête du peuple un homme, un chef capable de le diriger en toutes circonstances, afin que ton peuple ne soit pas comme un troupeau sans berger. » Le Seigneur répondit à Moïse: « Josué, fils de Noun, est un homme animé de mon Esprit. Appelle-le auprès de toi et pose ta main sur lui. Tu le présenteras devant le prêtre Éléazar, en face de toute la communauté, et tu en feras ton successeur, sous leurs yeux. Tu lui communiqueras une partie de ton autorité, afin que tous les Israélites l'écoutent. Mais lui-même devra s'en référer au prêtre Éléazar: c'est le prêtre qui me consultera pour lui au moyen des objets sacrés, l'Ourim. Josué et la communauté d'Israël se conformeront en toutes circonstances à ses ordres. » Moïse obéit au Seigneur: il fit venir Josué, il le plaça devant le prêtre Éléazar, en face de toute la communauté, il posa ses mains sur lui et il en fit son successeur, comme le Seigneur le lui avait ordonné. Le Seigneur dit à Moïse de transmettre aux Israélites les ordres suivants: « Vous veillerez à me présenter, aux moments fixés, les offrandes qui me sont dues, mon aliment consumé dont j'apprécie l'odeur agréable. Chaque jour vous apporterez au Seigneur deux agneaux d'un an, sans défaut, qu'on brûlera entièrement. C'est un sacrifice complet qu'on ne cessera jamais de lui offrir. On offrira le premier agneau le matin, le second le soir, en même temps que trois kilos de farine pétrie avec un litre et demi d'huile fine. Ce sacrifice quotidien sera identique à celui qui a été présenté au Seigneur sur le mont Sinaï, en offrande consumée à l'odeur agréable. L'agneau du matin sera accompagné d'une offrande d'un litre et demi de vin, que l'on présentera au Seigneur dans le lieu saint. On offrira le second agneau au Seigneur le soir, et on l'accompagnera des mêmes offrandes que celui du matin; ce sera un sacrifice consumé à l'odeur agréable. Le jour du sabbat, on offrira deux agneaux d'un an, sans défaut, en même temps qu'une offrande de six kilos de farine pétrie avec de l'huile et qu'une offrande de vin. Ce sacrifice complet s'ajoutera chaque sabbat au sacrifice quotidien et à l'offrande de vin qui l'accompagne. Le premier jour de chaque mois, vous offrirez au Seigneur, en sacrifices complets, deux taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an, tous sans défaut. Chaque animal sera accompagné d'une offrande de farine pétrie avec de l'huile: une offrande de neuf kilos pour chaque taureau, de six kilos pour le bélier, et de trois kilos pour chaque agneau. Le Seigneur appréciera l'odeur agréable de ces sacrifices consumés. L'offrande de vin sera de trois litres par taureau, de deux litres pour le bélier et d'un litre et demi par agneau. Tels sont les sacrifices qu'on offrira au début de chaque mois de l'année. Vous offrirez également au Seigneur un bouc en sacrifice pour obtenir le pardon, en plus du sacrifice complet quotidien et de son offrande de vin. Le quatorzième jour du premier mois de l'année, célébrez la fête de la Pâque en l'honneur du Seigneur. Le quinzième jour du même mois commencera la fête de sept jours au cours de laquelle le pain que vous mangerez sera sans levain. Le premier jour de la fête, vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur et vous n'accomplirez pas votre travail ordinaire. Vous offrirez au Seigneur, en sacrifices entièrement consumés, deux taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an, tous sans défaut. Chaque animal sera accompagné d'une offrande de farine pétrie avec de l'huile: une offrande de neuf kilos pour chaque taureau, de six kilos pour le bélier, et de trois kilos pour chacun des sept agneaux. Vous offrirez également un bouc en sacrifice pour obtenir le pardon: on effectuera alors sur vous le geste rituel du pardon des péchés. Tous ces sacrifices s'ajouteront au sacrifice complet de chaque matin. Durant la semaine de fête, le Seigneur appréciera chaque jour l'odeur agréable des aliments consumés qui accompagnent le sacrifice quotidien et son offrande de vin. Le septième jour, vous vous réunirez encore en assemblée solennelle pour le Seigneur et vous n'accomplirez pas non plus votre travail ordinaire. Le jour de la Pentecôte, lorsque vous apporterez au Seigneur une offrande de céréales nouvellement récoltées, vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur et vous n'accomplirez pas votre travail ordinaire. Vous offrirez au Seigneur, en sacrifices complets à l'odeur agréable, deux taureaux, un bélier et sept agneaux d'un an. Chaque animal sera accompagné d'une offrande de farine pétrie avec de l'huile: une offrande de neuf kilos pour chaque taureau, de six kilos pour le bélier, et de trois kilos pour chacun des sept agneaux. Vous offrirez également un bouc, afin qu'on effectue sur vous le geste rituel du pardon des péchés. Tous ces sacrifices s'ajouteront au sacrifice complet quotidien et à son offrande végétale. Vous offrirez des animaux sans défaut, avec les offrandes de vin prévues. Le premier jour du septième mois, vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur. Vous n'accomplirez pas votre travail ordinaire, car c'est le jour des Cris de joie. Vous offrirez au Seigneur, en sacrifices complets à l'odeur agréable, un taureau, un bélier et sept agneaux d'un an, tous sans défaut. Chaque animal sera accompagné d'une offrande de farine pétrie avec de l'huile: une offrande de neuf kilos pour le taureau, de six kilos pour le bélier, et de trois kilos pour chacun des sept agneaux. Vous m'offrirez également un bouc en sacrifice pour obtenir le pardon: on effectuera alors sur vous le geste rituel du pardon des péchés. Tous ces sacrifices s'ajouteront au sacrifice complet quotidien et aux sacrifices complets du premier jour du mois, accompagnés des offrandes de farine et de vin habituelles. Le Seigneur appréciera l'odeur agréable de ces sacrifices consumés. Le dixième jour du septième mois, vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur. Vous ne devrez faire aucun travail et vous vous priverez. Vous offrirez au Seigneur, en sacrifices complets à l'odeur agréable, un taureau, un bélier et sept agneaux d'un an, tous sans défaut. Chaque animal sera accompagné d'une offrande de farine pétrie avec de l'huile: une offrande de neuf kilos pour le taureau, de six kilos pour le bélier, et de trois kilos pour chacun des sept agneaux. Vous offrirez également un bouc en sacrifice pour obtenir le pardon. Tous ces sacrifices s'ajouteront au sacrifice pour le pardon, offert selon le rituel spécial de ce jour-là, le jour du Grand pardon, et au sacrifice complet quotidien, accompagné de ses offrandes de farine et de vin. Le quinzième jour du septième mois, vous vous réunirez en assemblée solennelle pour le Seigneur et vous n'accomplirez pas votre travail ordinaire. Célébrez, durant sept jours, une fête en l'honneur du Seigneur. Le premier jour, vous lui offrirez, en sacrifices entièrement consumés à l'odeur agréable, treize taureaux, deux béliers et quatorze agneaux d'un an, tous sans défaut. Chaque animal sera accompagné d'une offrande de farine pétrie avec de l'huile: une offrande de neuf kilos pour chacun des treize taureaux, de six kilos pour chacun des deux béliers, et de trois kilos pour chacun des quatorze agneaux. Vous offrirez également un bouc en sacrifice pour obtenir le pardon. Tous ces sacrifices s'ajouteront au sacrifice complet quotidien, accompagné de ses offrandes de farine et de vin. Le huitième jour de la fête, le jour du rassemblement final, vous n'accomplirez pas votre travail ordinaire. Vous offrirez au Seigneur, en sacrifices entièrement consumés à l'odeur agréable, un taureau, un bélier et sept agneaux d'un an, tous sans défaut. Chaque animal sera accompagné des offrandes de farine et de vin habituelles. Vous offrirez également un bouc en sacrifice pour obtenir le pardon. Tous ces sacrifices s'ajouteront au sacrifice complet quotidien, accompagné de ses offrandes de farine et de vin. Tels sont les sacrifices que vous devrez offrir au Seigneur à l'occasion des jours de fête; ils s'ajouteront aux sacrifices complets, aux offrandes de farine et de vin, et aux sacrifices de paix que vous lui présenterez de manière spontanée ou pour accomplir un vœu. » Moïse communiqua aux Israélites tous les ordres qu'il avait reçus du Seigneur. Ensuite Moïse communiqua aux chefs des tribus d'Israël d'autres ordres du Seigneur: « Quand une personne fait un vœu ou s'engage par un serment à s'abstenir de quelque chose, elle ne doit pas manquer à sa parole, mais elle doit agir exactement comme elle l'a promis. Cependant, supposons qu'une jeune fille vivant encore chez son père s'engage envers le Seigneur par un vœu ou un serment. Si son père ne lui dit rien au moment où il l'apprend, elle doit tenir ses engagements. Si au contraire le père s'y oppose le jour même où il l'apprend, elle n'a pas à tenir ses engagements. Le Seigneur lui pardonnera, car son père l'a empêchée de tenir sa promesse. Supposons maintenant qu'une jeune fille prononce un vœu ou un serment inconsidéré. Ensuite elle se marie. Si son mari ne lui dit rien le jour où il l'apprend, elle doit tenir ses engagements. Si au contraire le mari s'y oppose le jour même où il l'apprend, il annule ainsi la promesse faite, et le Seigneur pardonnera à la femme de ne pas la tenir. Quand une veuve ou une divorcée fait un vœu, elle doit tenir son engagement. Par contre, supposons qu'une femme mariée fasse un vœu ou s'engage par un serment. Si son mari ne formule pas d'opposition quand il l'apprend, elle doit tenir ses engagements. Si au contraire le mari les annule le jour même où il l'apprend, elle n'a pas à tenir ses engagements. Le Seigneur lui pardonnera, car son mari a annulé la promesse faite. Ainsi lorsqu'une femme fait un vœu ou s'engage à s'abstenir de quelque chose, le mari peut confirmer ou annuler ce qu'elle a promis. Si le mari, un jour après l'avoir appris, n'a toujours rien dit à sa femme, il confirme par son silence les engagements qu'elle a pris. Mais s'il décide de les annuler plus tard, il sera lui-même coupable de ce que sa femme ne tienne pas sa promesse. » Tels sont les décrets que le Seigneur a communiqués à Moïse au sujet des vœux prononcés par une femme mariée ou par une jeune fille célibataire habitant chez son père. Le Seigneur donna cet ordre à Moïse: « Va punir les Madianites pour le mal qu'ils ont fait aux Israélites. C'est après cela que tu quitteras ce monde. » Alors Moïse dit au peuple: « Il faut que certains d'entre vous prennent leurs armes et aillent attaquer les Madianites, afin de leur infliger la punition décidée par le Seigneur. Désignez à cet effet 1 000 combattants dans chaque tribu. » On choisit dans les troupes d'Israël 1 000 hommes par tribu, soit un total de 12 000 soldats. Moïse les envoya tous au combat, accompagnés du prêtre Pinhas, fils d'Éléazar. Celui-ci emportait les objets réservés à Dieu, ainsi que les trompettes pour donner le signal du cri de guerre. Ils attaquèrent le pays de Madian, comme le Seigneur en avait donné l'ordre par l'intermédiaire de Moïse, et ils y massacrèrent tous les hommes. Ils tuèrent aussi les cinq rois de Madian: Évi, Réquem, Sour, Hour et Réba, de même que Balaam, fils de Béor. Ils firent prisonniers les femmes et les enfants des Madianites, et ils s'approprièrent leurs bêtes, leurs troupeaux et tous leurs biens. Ils incendièrent leurs villes et leurs campements, puis ils s'en allèrent avec le butin, les gens et les bêtes dont ils s'étaient emparés. Ils amenèrent le tout au camp situé dans les plaines de Moab, près du Jourdain et en face de Jéricho, pour le présenter à Moïse, au prêtre Éléazar et à toute la communauté d'Israël. Moïse, Éléazar et les autres chefs de la communauté sortirent du camp pour les accueillir. Moïse se mit en colère contre les commandants de régiments et de compagnies qui revenaient de cette expédition. Il leur dit: « Quoi! vous avez laissé la vie aux femmes! Vous le savez bien, pourtant, ce sont des femmes madianites qui, sur les conseils de Balaam, ont poussé les Israélites à commettre des fautes graves envers le Seigneur, lors de l'affaire de Péor; et à la suite de cela un fléau s'est abattu sur le peuple du Seigneur. Eh bien maintenant, tuez tous les garçons, de même que toutes les femmes qui ont été mariées. Mais vous garderez pour vous toutes les filles qui n'ont pas encore couché avec un homme. Tous ceux d'entre vous qui ont tué quelqu'un ou touché un cadavre doivent demeurer sept jours hors du camp; ils devront se purifier le troisième et le septième jour. Cet ordre concerne aussi vos prisonnières. Vous purifierez également les vêtements, et tous les objets en peau, en poil de chèvre ou en bois. » Puis le prêtre Éléazar dit aux hommes qui avaient participé au combat: « Voici les règles que le Seigneur a communiquées à Moïse: “Les objets en or, en argent, en cuivre, en fer, en étain ou en plomb, c'est-à-dire les objets qui ne brûlent pas, vous les purifierez par le feu, puis vous les tremperez dans l'eau de purification. Ce qui brûle, vous vous contenterez de le tremper dans l'eau de purification. Après avoir lavé vos vêtements le septième jour, vous serez purs et vous pourrez regagner le camp.” » Le Seigneur dit à Moïse: « Éléazar et toi, avec l'aide des chefs de famille de la communauté, vous allez faire le compte de tout ce qui a été capturé, gens et bêtes. Tu en feras ensuite deux parts égales, l'une pour ceux qui ont été mobilisés et qui ont pris part au combat, l'autre pour le reste de la communauté. Sur la part attribuée aux combattants, tu retiendras pour moi une taxe qui s'élèvera à un être humain sur cinq cents, et à un animal sur cinq cents, en ce qui concerne les bœufs, les ânes, les moutons et les chèvres. Tu remettras au prêtre Éléazar la taxe ainsi prélevée pour moi. Sur la part attribuée au reste des Israélites, tu retiendras un être humain sur cinquante, et un animal sur cinquante, en ce qui concerne les bœufs, les ânes, les moutons, les chèvres et les autres bêtes; et tu remettras cette taxe aux lévites, qui s'occupent de ma demeure. » Moïse et Éléazar exécutèrent l'ordre donné par le Seigneur à Moïse. Du butin pris à l'ennemi par les combattants, il restait 675 000 moutons et chèvres, 72 000 bœufs, 61 000 ânes et 32 000 filles qui n'avaient pas encore couché avec un homme. La part attribuée aux combattants fut la suivante: 337 500 moutons et chèvres, dont 675 furent prélevés pour le Seigneur; 36 000 bœufs, dont 72 pour le Seigneur; 30 500 ânes, dont 61 pour le Seigneur; 16 000 êtres humains, dont 32 pour le Seigneur. Moïse remit au prêtre Éléazar la taxe destinée au Seigneur, selon l'ordre reçu. 36 000 bœufs, 30 500 ânes et 16 000 êtres humains. Sur la part attribuée aux Israélites, Moïse préleva une taxe d'un être humain sur cinquante, et d'une bête sur cinquante; et, selon l'ordre qu'il avait reçu du Seigneur, il la remit aux lévites, qui s'occupent de la demeure du Seigneur. Les chefs militaires, commandants de régiments et de compagnies, se réunirent auprès de Moïse et ils lui dirent: « Nous avons fait le compte des combattants placés sous nos ordres: il n'en manque aucun. C'est pourquoi nous apportons des offrandes pour le Seigneur, afin que nos vies soient préservées; chacun de nous offre les objets d'or qu'il a trouvés: les chaînettes, les bracelets, les anneaux, les boucles d'oreille et les colliers. » Moïse et le prêtre Éléazar acceptèrent tous les objets d'or ouvragés qu'ils apportèrent. Le poids total des objets offerts au Seigneur par les officiers fut d'environ 170 kilos. Quant aux simples soldats, chacun garda pour lui-même le butin qu'il avait ramassé. Moïse et Éléazar déposèrent tous les objets d'or offerts par les officiers dans la tente de la rencontre, afin que le Seigneur n'oublie pas les Israélites. Les descendants de Ruben et de Gad possédaient des troupeaux nombreux et importants. Ils constatèrent que la région de Yazer et le pays de Galaad convenaient bien à l'élevage du bétail. C'est pourquoi ils allèrent trouver Moïse, le prêtre Éléazar et les chefs de la communauté; ils leur dirent: « Les villes d'Ataroth, Dibon, Yazer, Nimra, Hèchebon, Élalé, Sebam, Nébo et Béon font partie du territoire que les Israélites ont conquis avec l'aide du Seigneur. La région convient à l'élevage du bétail, et nous avons justement des troupeaux. » Et ils ajoutèrent: « Si tu es d'accord avec notre suggestion, Moïse, permets qu'on nous donne en partage cette région; ne nous emmène pas de l'autre côté du Jourdain. » Moïse leur répondit: « Comment? Vos frères iraient se battre tandis que vous resteriez tranquillement ici? Pourquoi voulez-vous décourager les Israélites de se rendre dans le pays que le Seigneur leur a donné? Vos pères ont commis la même faute autrefois, lorsque, de Cadesh-Barnéa, je les ai envoyés explorer le pays de Canaan. Ils se sont rendus dans le vallon d'Èchekol, ils ont exploré la région, et au retour ils ont découragé les autres Israélites de se rendre dans le pays que le Seigneur leur avait par avance donné. Ce jour-là le Seigneur s'est mis en colère et a déclaré solennellement: “Aucun des hommes qui sont sortis d'Égypte et qui sont âgés de vingt ans et plus ne verra la terre que j'ai promise à Abraham, à Isaac et à Jacob, car ils ne m'ont pas obéi fidèlement. Seuls Caleb, fils de Yefounné, du clan de Quenaz, et Josué, fils de Noun, y entreront, car ils me sont restés fidèles.” Ainsi, continua Moïse, le Seigneur s'est mis en colère contre les Israélites et il les a obligés à passer quarante ans dans le désert, jusqu'à la disparition de toute la génération dont la conduite lui avait déplu. Et maintenant, bande de pécheurs, vous voulez suivre les traces de vos pères et raviver la colère du Seigneur envers Israël! Si vous, hommes de Ruben et de Gad, vous êtes infidèles au Seigneur, il prolongera le séjour du peuple d'Israël dans le désert; vous aurez ainsi causé sa perte. » Ces hommes s'approchèrent encore de Moïse et lui dirent: « Non! Nous allons construire ici des enclos pour nos troupeaux et des villes fortifiées pour nos familles. Ensuite nous nous empresserons de prendre les armes et nous passerons en tête des autres Israélites pour les mener dans le pays qui leur est attribué. Pendant ce temps, nos familles seront dans des villes fortifiées, à l'abri des habitants de ce pays. Nous reviendrons chez nous seulement quand chaque Israélite sera installé sur ses terres. Nous renonçons à posséder comme eux des terres de l'autre côté du Jourdain, si nous recevons notre territoire de ce côté, à l'est de la rivière. » – « Eh bien, tenez votre promesse! leur dit Moïse. Prenez vos armes pour aller combattre sous les ordres du Seigneur; que tous les hommes ainsi équipés passent de l'autre côté du Jourdain, comme il le veut; qu'ils y restent jusqu'à ce que le Seigneur ait dépossédé ses ennemis et que le pays soit soumis à son autorité. Après quoi vous pourrez rentrer chez vous, car vous serez sans reproches envers le Seigneur et envers les autres Israélites. Alors le pays situé de ce côté-ci du Jourdain vous appartiendra, avec l'accord du Seigneur. Mais si vous n'agissez pas ainsi, vous commettrez un péché envers le Seigneur, et vous en subirez les conséquences, sachez-le bien. Construisez des villes pour vos familles et des enclos pour vos moutons et vos chèvres, mais n'oubliez pas de tenir votre promesse. » – « Nous ferons ce que tu viens de nous ordonner, répondirent les hommes de Ruben et de Gad. Nous laisserons nos enfants, nos femmes, nos troupeaux et nos bêtes ici dans les villes de Galaad; de notre côté, nous prendrons les armes et nous marcherons au combat sous les ordres du Seigneur, comme tu l'as dit. » Moïse donna des ordres à leur sujet au prêtre Éléazar, à Josué, fils de Noun, et aux chefs de familles des diverses tribus d'Israël. Voici ce qu'il leur dit: « Si les hommes de Gad et de Ruben prennent leurs armes, s'ils passent le Jourdain en même temps que vous et marchent au combat sous les ordres du Seigneur, s'ils vous aident à soumettre le pays, vous leur accorderez comme territoire le pays de Galaad. Mais s'ils ne le font pas, ils devront recevoir des terres avec vous dans le pays de Canaan. » Les hommes de Gad et de Ruben affirmèrent encore une fois: « Nous ferons ce que le Seigneur nous a dit! Nous prendrons les armes et nous pénétrerons dans le pays de Canaan sous les ordres du Seigneur, afin de recevoir notre part de territoire de ce côté-ci du Jourdain. » Moïse accorda aux tribus de Gad et de Ruben, et à la moitié de la tribu de Manassé, fils de Joseph, le territoire de Sihon, roi des Amorites, et d'Og, roi du Bachan, y compris les villes avec les terres voisines. Les descendants de Gad rebâtirent les villes de Dibon, Ataroth, Aroër, Atroth-Chofan, Yazer, Yogboha, Beth-Nimra et Beth-Haran; ils en firent des villes fortifiées. Ils construisirent aussi des enclos pour leurs troupeaux. Les descendants de Ruben rebâtirent Hèchebon, Élalé, Quiriataïm, Nébo, Baal-Méon et Sibma, et ils donnèrent de nouveaux noms à certaines des villes qu'ils avaient rebâties. Les descendants de Makir, fils de Manassé, gagnèrent la région de Galaad et s'en emparèrent. Ils en chassèrent les Amorites qui l'habitaient. Alors Moïse leur accorda ce territoire pour qu'ils s'y installent. Les descendants de Yaïr, un autre fils de Manassé, s'emparèrent des villages des Amorites, et ils les appelèrent “campements de Yaïr”. Enfin Noba un autre de ses fils s'empara de Quenath et des villages voisins; et il donna à la ville son propre nom, Noba. Voici les étapes que parcoururent les Israélites, lorsqu'ils quittèrent l'Égypte en bon ordre, sous la conduite de Moïse et d'Aaron. Moïse avait noté les endroits où ils s'arrêtaient, sur l'ordre du Seigneur, et d'où ils repartaient. En voici la liste: Le quinzième jour du premier mois de l'année, le lendemain de la première Pâque, les Israélites quittèrent Ramsès; ils partirent sous les yeux des Égyptiens, comme s'ils étaient déjà libres. Les Égyptiens enterraient alors leurs premiers-nés, qui étaient tous morts frappés par le Seigneur. En effet, le Seigneur avait exécuté ainsi sa sentence contre les dieux de l'Égypte. De Ramsès, les Israélites se rendirent à Soukoth. De Soukoth, ils gagnèrent Étam, en bordure du désert. D'Étam, ils revinrent jusqu'à Pi-Hahiroth, qui se trouve en face de Baal-Sefon, et ils installèrent leur camp en dessous de Migdol. De Pi-Hahiroth, ils traversèrent la mer et gagnèrent le désert; ils firent trois jours de marche dans le désert d'Étam et ils arrivèrent à Mara. De Mara, ils gagnèrent Élim, où se trouvent douze sources et soixante-dix palmiers, et ils y installèrent leur camp. D'Élim, ils allèrent camper près de la mer des Roseaux. De la mer des Roseaux, ils gagnèrent le désert de Sin. Du désert de Sin, ils se rendirent à Dofca, de Dofca à Alouch, et d'Alouch à Refidim, où le peuple ne trouva pas d'eau à boire. De Refidim, ils se rendirent dans le désert du Sinaï, du désert à Quibroth-Taava, de Quibroth-Taava à Hasséroth, de Hasséroth à Ritma, de Ritma à Rimmon-Pérès, de Rimmon-Pérès à Libna, de Libna à Rissa, de Rissa à Quehélata, de Quehélata au mont Chéfer, du mont Chéfer à Harada, de Harada à Maquéloth, de Maquéloth à Tahath, de Tahath à Téra, de Téra à Mitca, de Mitca à Hachemona, de Hachemona à Mosséroth, de Mosséroth à Bené-Yacan, de Bené-Yacan à Hor-Guidgad, de Hor-Guidgad à Yotbata, de Yotbata à Abrona, d'Abrona à Ession-Guéber, d'Ession-Guéber à Cadesh, dans le désert de Tsin, et de Cadesh à la montagne de Hor, près de la frontière d'Édom. C'est alors que le roi d'Arad, un Cananéen habitant le sud du pays, apprit l'arrivée des Israélites. De la montagne de Hor, les Israélites se rendirent à Salmona, de Salmona à Pounon, de Pounon à Oboth, d'Oboth à Yé-Abarim, à la frontière de Moab, de Yé-Abarim à Dibon-Gad, de Dibon-Gad à Almon-Diblataïm, d'Almon-Diblataïm aux monts Abarim, en face du mont Nébo, et des monts Abarim aux plaines de Moab, près du Jourdain et en face de Jéricho. Ils installèrent leur camp dans les plaines de Moab, près du Jourdain, entre Beth-Yechimoth et Abel-Chittim. Dans les plaines de Moab, près du Jourdain et en face de Jéricho, le Seigneur ordonna à Moïse de dire ceci aux Israélites: « Quand vous aurez traversé le Jourdain et pénétré dans le pays de Canaan, vous chasserez devant vous tous les habitants du pays, vous détruirez toutes les statues de pierre ou de métal représentant leurs dieux, et vous démolirez les lieux consacrés à leurs divinités. Vous prendrez possession de leur territoire et vous vous y installerez, car je vous l'ai donné, il vous appartient. Vous tirerez au sort pour le répartir entre vos tribus et vos clans; vous assignerez aux clans des territoires plus ou moins vastes, selon leur importance, et chaque clan acceptera la part que le sort lui aura attribuée. Mais si vous ne chassez pas devant vous tous les habitants du pays, ceux que vous aurez laissés subsister vous feront souffrir comme des ronces aveuglant les yeux ou des épines déchirant le dos. Ils vous opprimeront dans le pays même où vous serez installés. Et c'est vous que je traiterai comme j'avais résolu de les traiter. » Le Seigneur ordonna à Moïse de transmettre aux Israélites les directives suivantes: « Vous allez pénétrer dans le pays de Canaan. C'est le pays qui vous est attribué en possession à l'intérieur des frontières que voici: Au sud, votre territoire sera limité par le désert de Tsin et le pays d'Édom. La frontière partira, à l'est, de l'extrémité sud de la mer Morte. Elle tournera au sud de la montée des Scorpions, se dirigera vers Tsin, passera au sud de Cadesh-Barnéa, puis par Hassar-Addar et Asmon. À Asmon, elle tournera de nouveau pour rejoindre le torrent d'Égypte et aboutir à la mer Méditerranée. À l'ouest, la frontière sera constituée par la mer Méditerranée. Au nord, vous tracerez la frontière entre la mer Méditerranée et la montagne de Hor. De la montagne de Hor, vous la ferez passer par Lebo-Hamath et Sedad. Elle continuera par Zifron pour aboutir à Hassar-Énan. Telle sera votre frontière nord. À l'est, vous tracerez la frontière en partant de Hassar-Énan en direction de Chefam. De là, elle se dirigera sur Harbéla, à l'est de Aïn, puis, plus loin, elle ira toucher les pentes situées à l'est du lac de Génésareth, et elle rejoindra le cours du Jourdain pour aboutir à la mer Morte. Telles seront les limites de votre pays. » Moïse transmit ces directives aux Israélites. Il leur dit ensuite: « Voilà le pays que le Seigneur a ordonné de répartir par tirage au sort entre les neuf tribus et demie. En effet, les tribus de Ruben et de Gad, et la moitié de la tribu de Manassé ont déjà reçu leur territoire: la part attribuée à ces deux tribus et demie se trouve en face de Jéricho, sur la rive opposée du Jourdain, à l'est. » Le Seigneur dit à Moïse: « Le prêtre Éléazar, et Josué fils de Noun, procéderont au partage du pays. Pour les aider dans ce travail, vous prendrez un chef de chaque tribu. En voici la liste: tribu de Juda: Caleb, fils de Yefounné; tribu de Siméon: Chemouel, fils d'Ammihoud; tribu de Benjamin: Élidad, fils de Kislon; tribu de Dan: Bouqui, fils de Yogli; tribu de Manassé, fils de Joseph: Hanniel, fils d'Éfod; tribu d'Éfraïm, fils de Joseph: Quemouel, fils de Chiftan; tribu de Zabulon: Élissafan, fils de Parnak; tribu d'Issakar: Paltiel, fils d'Azan; tribu d'Asser: Ahihoud, fils de Chelomi; tribu de Neftali: Pedahel, fils d'Ammihoud. » Tels furent ceux que le Seigneur désigna pour procéder au partage du pays de Canaan entre les tribus d'Israël. Le Seigneur parla à Moïse, dans les plaines de Moab, près du Jourdain et en face de Jéricho. Voici ce qu'il lui dit: « Ordonne aux Israélites de donner aux lévites des villes choisies dans leur territoire, afin que ceux-ci puissent y habiter. Qu'ils leur donnent également les pâturages voisins. Les lévites s'installeront dans les villes, et ils disposeront des terres d'alentour pour le bétail et toutes les autres bêtes qu'ils possèdent. On donnera aux lévites les six villes de refuge où peut s'enfuir la personne qui a tué quelqu'un sans le vouloir et quarante-deux autres villes. Cela fera en tout quarante-huit villes, avec les pâturages voisins. Chaque tribu leur fournira un nombre de villes proportionnel à l'importance de son territoire: une grande tribu en fournira plus, une petite moins. » Le Seigneur dit à Moïse de communiquer aux Israélites les prescriptions suivantes: « Lorsque vous aurez passé le Jourdain et que vous serez entrés dans le pays de Canaan, vous choisirez certaines villes comme villes de refuge. Là pourra s'enfuir celui qui aura tué une personne accidentellement; il échappera ainsi à l'homme chargé de venger la victime, et il ne sera pas mis à mort avant d'avoir été jugé par la communauté. Il y aura six villes de refuge, trois à l'est du Jourdain et trois dans le pays de Canaan. Toute personne, Israélite, immigré, ou hôte de passage parmi les Israélites, qui a tué involontairement quelqu'un pourra se réfugier dans l'une de ces six villes. Si un meurtre a été commis au moyen d'un objet en métal, l'auteur est un assassin et il sera mis à mort. Si le coup a été porté au moyen d'une pierre propre à causer la mort, l'auteur du meurtre est un assassin et il sera mis à mort. Si le coup a été porté au moyen d'un objet en bois propre à causer la mort, l'auteur du meurtre est un assassin et il sera mis à mort. C'est l'homme chargé de venger la victime qui tuera l'assassin, dès qu'il le trouvera. Si le meurtrier a tué sa victime en la bousculant avec haine, en lui lançant un projectile avec de mauvaises intentions, ou en la frappant méchamment d'un coup de poing, c'est un assassin et il sera mis à mort; l'homme chargé de venger la victime le tuera dès qu'il le trouvera. Cependant, il peut arriver qu'une personne cause la mort de quelqu'un en le bousculant, mais sans préméditation et sans hostilité, ou en l'atteignant avec un projectile, mais sans mauvaises intentions. Cette personne peut également laisser tomber sur quelqu'un qu'elle n'a pas vu une pierre propre à le tuer, sans être l'ennemi de la victime et sans lui vouloir du mal. La communauté suivra les règles relatives à ces cas-là pour prononcer un jugement dans l'affaire qui oppose l'auteur de l'accident mortel et le vengeur de la victime. Elle protégera l'auteur de l'accident contre le vengeur en le ramenant dans la ville où il s'était réfugié. L'auteur de l'accident mortel devra rester dans la ville de refuge jusqu'à la mort du grand-prêtre, qui a été mis à part pour le Seigneur au moyen de l'huile d'onction. Mais s'il vient à quitter les limites de la ville de refuge et que l'homme chargé de venger la victime le trouve, celui-ci pourra le tuer sans se rendre coupable d'un assassinat. En effet l'auteur de l'accident doit demeurer dans la ville de refuge jusqu'à la mort du grand-prêtre. C'est seulement après celle-ci qu'il peut regagner ses terres. Vous appliquerez cette règle de droit en tout temps et quel que soit l'endroit où vous habiterez. Dans toute affaire de meurtre, le meurtrier ne sera condamné à mort que sur la déposition de plusieurs témoins. Un seul témoin ne suffira pas. Vous n'accepterez pas d'argent en échange de la vie d'un meurtrier qui mérite la mort: il doit mourir. Vous n'accepterez pas non plus d'argent pour laisser quelqu'un s'enfuir dans une ville de refuge, et retourner ensuite s'établir dans ses terres, avant la mort du grand-prêtre. Vous ne devrez pas souiller le pays que vous habiterez: or un meurtre souille le pays, et lorsqu'une personne a été assassinée, le pays ne sera purifié que par la mort de l'assassin. Vous veillerez donc à ne pas rendre impur le pays que vous habiterez et dans lequel je demeurerai moi-même au milieu de vous. Oui, moi, le Seigneur, je demeure au milieu des Israélites. » Des descendants de Joseph, les chefs de famille du clan de Galaad, fils de Makir et petits-fils de Manassé, vinrent trouver Moïse et les chefs de tribus d'Israël. Ils dirent: « Moïse, lorsque le Seigneur t'a ordonné de partager le pays entre les tribus d'Israël par tirage au sort, il t'a ordonné également d'accorder la part de territoire de notre frère Selofad à ses filles. Si maintenant elles épousent des hommes d'une autre tribu d'Israël, leur part sera retranchée de celle de notre tribu et s'ajoutera au territoire de leur nouvelle tribu. Ainsi la part qui nous a été attribuée par le sort sera diminuée. Et lors de l'année du Jubilé, leur part passera définitivement de notre tribu à leur nouvelle tribu. » Sur l'ordre du Seigneur, Moïse communiqua aux Israélites les prescriptions suivantes: « Ces descendants de Joseph ont raison. Voici donc ce que le Seigneur ordonne concernant les filles de Selofad: elles épouseront qui bon leur semblera, à condition que ce soit quelqu'un d'un clan de leur tribu paternelle. Ainsi les terres d'Israël ne passeront pas d'une tribu à une autre; chaque Israélite restera fermement attaché au territoire de sa tribu. Si, dans l'une des tribus, une femme reçoit des terres en héritage, elle devra épouser quelqu'un d'un clan de sa tribu paternelle, afin que chaque tribu israélite conserve le territoire reçu de ses ancêtres. De cette manière les terres ne passeront pas d'une tribu à une autre; chaque tribu d'Israël restera fermement attachée à son territoire. » Les filles de Selofad obéirent à l'ordre que le Seigneur avait donné à Moïse: Mala, Tirsa, Hogla, Milka et Noa épousèrent des fils de leurs oncles paternels, donc des descendants de Manassé, fils de Joseph; de cette façon les terres dont elles avaient hérité restèrent dans la tribu de leur père. Tels sont les commandements et les règles que le Seigneur communiqua aux Israélites, par l'intermédiaire de Moïse, dans les plaines de Moab, sur la rive du Jourdain, en face de Jéricho. Voici les paroles que Moïse adressa à tous les Israélites à l'est du Jourdain, dans la plaine désertique située près de Souf, entre Paran et Tofel, Laban, Hasséroth et Di-Zahab d'autre part. Du mont Horeb à Cadesh-Barnéa, il y a onze jours de marche en suivant la route qui mène à la montagne de Séir. Dans la quarantième année après la sortie d'Égypte, le premier jour du onzième mois, Moïse parla aux Israélites de tout ce que le Seigneur lui avait ordonné. C'était après qu'il avait battu Sihon, roi des Amorites qui habitait à Hèchebon, et Og, roi du Bachan qui habitait à Achetaroth, à Édréi. À l'est du Jourdain, au pays de Moab, Moïse commença donc à enseigner. Voici ses paroles: Au mont Horeb, le Seigneur notre Dieu nous a parlé ainsi: « Vous êtes restés assez longtemps au pied de cette montagne. Remettez-vous en route; gagnez la région montagneuse où demeurent les Amorites et tous leurs voisins, la plaine du Jourdain, la région des collines, le Bas-Pays, la partie méridionale et la région côtière, le pays des Cananéens et le Liban et jusqu'à l'Euphrate, le grand fleuve. Voyez, je vous accorde ce pays. Allez en prendre possession, car c'est le pays que moi, le Seigneur, j'ai promis de donner à vos ancêtres Abraham, Isaac et Jacob, et à leurs descendants. » Moïse continua: Je vous ai alors déclaré: « Je ne peux plus porter seul la responsabilité de vous diriger. Le Seigneur votre Dieu vous a multipliés, et vous voici maintenant aussi nombreux que les étoiles des cieux. Que le Seigneur, le Dieu de vos pères, vous rende encore mille fois plus nombreux et vous bénisse comme il vous l'a dit! Comprenez bien qu'il m'est impossible de régler seul vos problèmes, vos fardeaux et vos disputes. Choisissez donc parmi vous, dans chaque tribu, des hommes sages, compétents et de bonne réputation, et j'en ferai des responsables du peuple. » Vous m'avez répondu que cette proposition était bonne. Pour vous diriger, j'ai alors rassemblé les hommes sages et de bonne réputation qui avaient déjà des responsabilités dans vos tribus; j'ai désigné les uns comme chefs de groupes de mille, de cent, de cinquante ou de dix personnes. J'ai confié aux autres des tâches de surveillance dans chaque tribu. Par la même occasion, j'ai donné les directives suivantes à ceux qui devaient rendre la justice parmi vous: « Examinez les causes que vos frères vous soumettent, et rendez des jugements équitables dans les affaires opposant un Israélite à son frère ou à l'immigré qui réside chez vous. Ne favorisez personne dans un jugement; écoutez sans prendre parti les gens simples et les notables. Ne vous laissez impressionner par personne, car le jugement appartient à Dieu. Si une affaire est trop difficile pour vous, venez me la présenter et je l'examinerai. » Je vous ai indiqué alors tout ce que vous devez faire. Ensuite, sur l'ordre du Seigneur notre Dieu, nous avons quitté le mont Horeb et nous avons traversé l'immense et redoutable désert que vous connaissez, en suivant la route qui conduit à la région montagneuse habitée par les Amorites. Lorsque nous avons atteint Cadesh-Barnéa, je vous ai dit: « Nous voici arrivés à la montagne des Amorites, que le Seigneur notre Dieu nous donne. Regarde, le Seigneur ton Dieu déploie ce pays devant toi. Va le conquérir, comme le Seigneur, le Dieu de tes pères, l'a ordonné. Sois courageux et fort! » Alors vous êtes tous venus me trouver en disant: « Envoyons des hommes en exploration pour espionner le pays. Ils auront pour mission de nous faire un rapport sur les chemins à suivre et sur les villes où nous arriverons. » Votre proposition m'a paru bonne; c'est pourquoi j'ai désigné douze hommes parmi vous, un de chaque tribu. Ils sont montés dans la montagne et ils ont gagné le vallon d'Èchekol, qu'ils ont parcouru. Ils y ont cueilli des fruits du pays et nous les ont rapportés. Ils nous ont fait le rapport suivant: « Le pays que le Seigneur notre Dieu nous donne est un bon pays. » Hélas, vous n'y êtes pas montés. Vous avez désobéi aux ordres du Seigneur votre Dieu. Vous avez protesté sous vos tentes en déclarant: « C'est par haine envers nous que le Seigneur nous a fait sortir d'Égypte. Il veut nous livrer au pouvoir des Amorites pour nous exterminer! Pourquoi irions-nous là-bas? Nous n'en avons pas le courage, car nos frères nous ont affirmé que les habitants de ce pays sont plus forts et plus nombreux que nous, et que les villes sont imposantes, avec des murailles qui s'élèvent jusqu'aux cieux. Ils y ont même vu des fils du géant Anac! » Alors je vous ai répondu: « Ne tremblez pas, ne les craignez pas! Le Seigneur votre Dieu, qui marche devant vous, combattra pour vous, comme il l'a déjà fait sous vos yeux, autant en Égypte que dans le désert. Tu as bien vu que le Seigneur ton Dieu t'a porté, comme un homme porte son enfant, tout au long du voyage qui t'a amené en ce lieu. » Mais, à ce moment-là, vous n'avez pas fait confiance au Seigneur votre Dieu. Pourtant c'est lui qui vous précédait sur la route, pour vous chercher un emplacement de camp. La nuit il était présent dans la colonne de feu qui éclairait le chemin à suivre, et le jour dans la colonne de nuée. Alors le Seigneur a entendu vos plaintes. Dans sa colère, il déclara: « Je jure qu'aucun des hommes de cette génération mauvaise n'entrera dans le bon pays que j'ai promis de donner à leurs pères. Seul Caleb, fils de Yefounné, le verra. À lui et ses fils j'accorderai la région qu'il a parcourue, parce qu'il a suivi fidèlement le Seigneur. » À cause de vous, le Seigneur s'est même mis en colère contre moi. « Toi non plus, m'a-t-il dit, tu n'entreras pas dans ce pays. Par contre, ton serviteur Josué, fils de Noun, y entrera. Affermis son courage, car c'est lui qui amènera Israël à posséder la terre. » Puis le Seigneur s'est adressé à vous tous: « Vous disiez que vos enfants allaient devenir le butin des vainqueurs. Eh bien, eux qui, aujourd'hui, ne savent pas encore distinguer le bien du mal, ils entreront dans le pays avec Josué. C'est à eux que je le donnerai en possession. Quant à vous, faites demi-tour et repartez par le désert en direction de la mer des Roseaux. » En réponse à cela, continua Moïse, vous m'avez affirmé: « Nous avons été coupables envers le Seigneur. Mais maintenant, nous voulons partir au combat, comme le Seigneur notre Dieu nous l'a ordonné. » Chacun de vous s'est équipé pour le combat et vous étiez sur le point de monter à l'assaut de la montagne. Mais le Seigneur m'a dit: « Ordonne-leur de ne pas partir au combat, car je ne suis pas avec eux; qu'ils n'aillent donc pas se faire battre par leurs ennemis. » Je vous ai transmis cet avertissement, mais vous n'avez pas voulu m'écouter. Vous avez désobéi aux ordres du Seigneur et, pleins d'arrogance, vous avez gravi la montagne. Des hauteurs où ils habitaient, les Amorites sont descendus contre vous, ils vous ont battus dans la région de Séir et, comme un essaim d'abeilles, ils vous ont poursuivis jusqu'à Horma. À votre retour, vous vous êtes lamentés devant le Seigneur, mais il n'a rien voulu entendre, il n'a pas prêté attention à vous. Alors vous êtes demeurés longtemps, très longtemps, à Cadesh-Barnéa. Ensuite nous avons fait demi-tour et nous sommes repartis par le désert en direction de la mer des Roseaux, comme le Seigneur me l'avait ordonné. Nous avons passé beaucoup de temps aux alentours de la région montagneuse de Séir. Finalement, le Seigneur m'a dit de prendre la direction du nord, car nous avions perdu assez de temps. Il m'a demandé de vous donner les instructions suivantes: « Vous allez traverser la région de Séir, où demeurent vos frères, les descendants d'Ésaü. Ils auront peur de vous; pourtant gardez-vous de les attaquer, car je ne vous attribuerai rien dans leur territoire, pas même un endroit pour y poser le pied. En effet, c'est aux descendants d'Ésaü que j'ai donné en partage la montagne de Séir. Vous leur payerez en argent la nourriture et même l'eau dont vous aurez besoin. » Le Seigneur ton Dieu t'a béni dans tout ce que tu as entrepris, et il a veillé sur toi lors de la traversée de ce grand désert. Durant quarante ans, il a été avec toi, et tu n'as manqué de rien. Nous avons renoncé à passer par la région de Séir, où demeurent nos frères, les descendants d'Ésaü. Nous avons aussi évité la route du fond de la vallée et les localités d'Élath et d'Ession-Guéber. Nous avons changé de direction pour traverser le désert de Moab. Le Seigneur m'a dit: « Ne provoquez pas les Moabites, n'engagez pas de combat contre eux, car je ne vous attribuerai rien dans leur territoire. En effet, c'est à eux, descendants de Loth, que j'ai donné en partage le pays d'Ar. » Auparavant le pays d'Ar était habité par les Émites, un peuple puissant, nombreux et d'aussi grande taille que les descendants d'Anac. Certains les prenaient pour des Refaïtes, comme les Anaquites, mais les Moabites les appelaient Émites. Quant à la région de Séir, elle était peuplée auparavant de Horites, que les descendants d'Ésaü dépossédèrent et tuèrent jusqu'au dernier pour s'installer à leur place. Les Israélites agirent de la même façon dans le pays que le Seigneur leur donna. Puis le Seigneur nous ordonna de traverser le torrent du Zéred. C'est ce que nous avons fait. Trente-huit ans s'étaient écoulés entre le départ de Cadesh-Barnéa et le passage du Zéred. Et donc, toute la génération de ceux qui étaient aptes à combattre au moment du départ avait disparu, comme le Seigneur l'avait juré. Le Seigneur lui-même intervint contre eux pour les supprimer jusqu'au dernier. Lorsque toute cette génération du peuple fut morte, le Seigneur m'a dit ceci: « Tu vas maintenant traverser le territoire de Moab par le pays d'Ar. Tu approcheras les Ammonites. Ne les provoque pas! Ne les attaque pas, car je ne vous attribuerai rien dans leur territoire. En effet, ils sont aussi des descendants de Loth, et c'est à eux que j'ai attribué ce territoire. » On considérait que cette région appartenait aux Refaïtes. Auparavant, en effet, elle était peuplée de Refaïtes que les Ammonites appelaient Zamzoumites. C'était un peuple puissant, nombreux et d'aussi grande taille que les descendants d'Anac. Mais le Seigneur les extermina à l'arrivée des Ammonites, qui les dépossédèrent et s'installèrent à leur place. Le Seigneur agit de la même façon en faveur des Édomites, descendants d'Ésaü, qui habitent la région de Séir: il tua jusqu'au dernier les Horites à l'arrivée des Édomites qui les dépossédèrent et s'installèrent à leur place; et ils y sont encore aujourd'hui. Quant aux Avites, qui demeuraient dans les localités de la région de Gaza, les gens venus de Kaftor les détruisirent complètement et s'installèrent à leur place. Ensuite le Seigneur a ordonné: « Mettez-vous en route et traversez l'Arnon. Je vais livrer en votre pouvoir le roi amorite Sihon, de Hèchebon, et son pays. Commencez la conquête, déclarez-lui la guerre! Dès aujourd'hui, je vais faire en sorte que tous les peuples du monde vivent dans la crainte, et même la frayeur à ton égard. Aussitôt qu'elles entendront parler de toi, elles trembleront d'angoisse. » Du désert de Quedémoth, j'ai envoyé des messagers au roi Sihon, de Hèchebon, avec cette proposition pacifique: « Nous désirons traverser ton pays. Nous nous déplacerons uniquement sur la route, sans nous en écarter ni à droite ni à gauche. Nous te payerons en argent la nourriture et l'eau dont nous aurons besoin. Laisse-nous simplement traverser ton pays; les descendants d'Ésaü, qui habitent la région de Séir, et les Moabites, qui habitent le pays d'Ar, nous ont bien autorisés à traverser leur pays. Nous franchirons ensuite le Jourdain pour gagner le pays que le Seigneur notre Dieu nous donne. » Mais le roi Sihon nous a refusé l'autorisation de passer chez lui; en effet, le Seigneur votre Dieu l'avait rendu totalement inflexible, pour vous permettre de vous emparer de son pays, que vous occupez encore aujourd'hui. Le Seigneur m'a dit: « Écoute, dès maintenant je livre Sihon et son pays en ton pouvoir. Commencez la conquête par ce territoire. » Sihon et toute son armée ont marché contre nous et sont venus nous combattre à Yahas. Le Seigneur notre Dieu nous a donné la victoire: nous les avons battus, lui, ses fils et toute son armée. Aussitôt après, nous nous sommes emparés de toutes ses villes; nous les avons complètement détruites, et nous y avons tué les hommes, les femmes et les enfants; nous n'avons laissé aucun survivant. Nous nous sommes contentés de prendre comme butin le bétail, ainsi que les biens trouvés dans les villes conquises. Depuis la ville d'Aroër sur l'Arnon et depuis l'autre ville située dans la même vallée, jusqu'au pays de Galaad, aucune ville ne fut assez forte pour nous résister. Le Seigneur notre Dieu les a toutes livrées en notre pouvoir. Mais nous n'avons pas touché au territoire des Ammonites: nous avons respecté toute la région située le long du torrent du Yabboc, de même que les villes dans la montagne, et les endroits que le Seigneur notre Dieu avait ordonné d'épargner. Nous nous sommes dirigés ensuite vers le haut-plateau du Bachan. Og, le roi du Bachan, et toute son armée ont marché contre nous et sont venus nous combattre à Édréi. Alors le Seigneur m'a dit: « N'aie pas peur de lui! Je vais le livrer en ton pouvoir, avec toute son armée et son pays. Tu le traiteras comme tu as traité Sihon, le roi des Amorites, qui habitait à Hèchebon. » Le Seigneur notre Dieu nous a donc aussi donné la victoire sur Og et son armée: nous les avons battus sans laisser aucun survivant. Aussitôt après, nous nous sommes emparés de toutes ses villes; aucune n'a pu nous résister. Il s'agissait des soixante villes du territoire d'Argob, dans le Bachan, sur lesquelles Og régnait. Ces villes étaient fortifiées, entourées de hautes murailles et fermées par des portes à verrous. Il y avait en outre un très grand nombre de villages non fortifiés. Nous avons complètement détruit toutes ces localités et nous y avons tué les hommes, les femmes et les enfants, comme nous l'avions fait dans le pays du roi Sihon, de Hèchebon. Mais nous avons gardé comme butin le bétail, ainsi que les biens trouvés dans les villes. Ainsi, nous nous sommes emparés à cette époque-là du territoire des deux rois amorites installés à l'est du Jourdain, entre le torrent de l'Arnon et le mont Hermon. Les Sidoniens appellent cette montagne Sirion, et les Amorites Senir. Nous avons conquis toutes les villes du plateau, et même tout le territoire de Galaad et du Bachan jusqu'à Salka et Édréi, villes du royaume d'Og, dans le Bachan. Le roi Og, du Bachan, était le dernier survivant des Refaïtes. À Rabba, la capitale des Ammonites, on peut encore voir son cercueil; il est taillé dans de la pierre de basalte, et il mesure plus de quatre mètres de long et environ deux mètres de large. Nous avons donc conquis à cette époque-là tout le pays qui s'étend au nord d'Aroër sur l'Arnon. J'ai attribué aux descendants de Ruben et de Gad la moitié de la montagne de Galaad, avec les villes qui s'y trouvaient; et j'ai attribué à la demi-tribu orientale de Manassé le reste de Galaad et tout le Bachan, c'est-à-dire l'ancien royaume d'Og. L'ensemble du territoire d'Argob et du Bachan est aussi connu sous le nom de pays des Refaïtes. Les descendants de Yaïr, fils de Manassé, se sont emparés du territoire d'Argob, dans le Bachan, jusqu'à la frontière des Guéchourites et des Maakatites; ils ont appelé les localités de ce territoire “villages de Yaïr”, nom qu'elles portent encore aujourd'hui. Aux descendants de Makir, fils de Manassé, j'ai attribué le Galaad. Quant aux descendants de Ruben et de Gad, je leur ai attribué le territoire situé entre la région de Galaad et l'Arnon. Le torrent de l'Arnon en constitue la limite sud et celui du Yabboc la limite avec le pays des Ammonites. La limite occidentale suit la vallée du Jourdain, entre le lac de Génésareth et la mer Morte, jusqu'au pied du mont Pisga, qui se dresse à l'est. Alors je leur ai ordonné ceci: « Maintenant que le Seigneur votre Dieu vous a attribué ce territoire situé à l'est du Jourdain, il faut que tous les combattants parmi vous prennent leurs armes et traversent le Jourdain à la tête des autres Israélites, vos frères. Seuls vos femmes et vos enfants, et vos troupeaux qui sont nombreux, je le sais, demeureront ici, dans les villes que je vous ai attribuées. Aidez vos frères jusqu'à ce que le Seigneur leur permette d'être installés, comme vous-mêmes ici. Ils doivent d'abord posséder, eux aussi, le territoire que le Seigneur votre Dieu leur donnera, à l'ouest du Jourdain. À ce moment-là, chacun d'entre vous pourra revenir sur ses terres dans le pays que je vous ai accordé. » À cette occasion, j'ai également donné mes ordres à Josué; je lui ai dit: « Tu as vu de tes propres yeux comment le Seigneur votre Dieu a traité les deux rois amorites. Il traitera de la même manière les rois des territoires que tu trouveras après la traversée du Jourdain. N'ayez pas peur d'eux, car le Seigneur votre Dieu combattra pour vous. » Alors j'ai supplié le Seigneur en ces termes: « Seigneur mon Dieu, tu m'as montré les premiers signes de ta grandeur et de ta puissance irrésistible. Il n'y a aucun autre dieu, ni dans les cieux ni sur la terre, qui soit capable d'accomplir des actions ou des exploits tels que les tiens! Laisse-moi donc franchir le Jourdain pour voir le bon pays qui s'étend de l'autre côté, cette belle montagne et le Liban. » Mais à cause de vous, le Seigneur s'est mis en colère contre moi et a rejeté ma requête; il m'a dit: « Cela suffit! Cesse de me parler de cette affaire. Monte au sommet du mont Pisga, ouvre tout grand les yeux et regarde vers le nord, vers le sud, vers l'ouest et vers l'est. Mais sache bien que tu ne franchiras pas le Jourdain! Donne tes instructions à Josué. Affermis son courage et sa détermination, car c'est lui qui traversera le Jourdain à la tête du peuple et donnera comme possession aux Israélites le pays que tu vas voir. » Depuis lors, nous sommes restés ici, dans cette vallée, en face de Beth-Péor. Moïse continua: Et maintenant Israël, obéis aux décrets et aux règles que je vous enseigne à mettre en pratique. Elles vous permettront de vivre et de prendre possession du pays que le Seigneur, Dieu de vos pères, vous donne. N'ajoutez rien aux paroles que je vous transmets de la part du Seigneur votre Dieu, n'en retranchez rien non plus: mettez-les toutes en pratique. Vous avez vu de vos propres yeux comment le Seigneur votre Dieu a agi dans l'affaire du dieu Baal de Péor: il a tué jusqu'au dernier tous ceux de votre peuple qui avaient rendu un culte à ce dieu; mais vous qui êtes restés fidèles au Seigneur votre Dieu, vous êtes tous encore en vie aujourd'hui. Vous le savez, je vous ai enseigné des décrets et des règles, comme le Seigneur mon Dieu me l'a ordonné; vous les mettrez en pratique dès que vous serez dans le pays dont vous allez prendre possession. Si vous les mettez soigneusement en pratique, les autres peuples qui auront connaissance de ces lois vous considéreront comme sages et intelligents; on dira de vous: « Quelle sagesse, quelle intelligence il y a dans ce grand peuple! » En effet, existe-t-il un autre peuple, même parmi les plus grands, qui ait des dieux aussi proches de lui que le Seigneur notre Dieu l'est pour nous chaque fois que nous l'appelons à l'aide? Existe-t-il un autre peuple, même parmi les plus grands, qui possède des décrets et des règles aussi justes que ceux contenus dans l'enseignement que je vous présente aujourd'hui? Seulement prenez bien garde, veillez à n'oublier aucun des événements dont vous avez été témoins. Qu'à aucun moment ces événements ne s'effacent de votre mémoire: au contraire, racontez-les à vos enfants et à vos petits-enfants. Souvenez-vous du jour où vous vous êtes présentés devant le Seigneur votre Dieu, au mont Horeb! Le Seigneur m'a dit: « Rassemble tout le peuple, je veux leur communiquer mes paroles. Ils apprendront ainsi à reconnaître mon autorité, aussi longtemps qu'ils seront sur terre. Qu'ils l'enseignent à leurs descendants. » Vous vous êtes alors avancés pour vous tenir au pied de la montagne; de celle-ci jaillissaient des flammes qui montaient jusqu'aux cieux, au cœur d'une sombre nuée et d'épais nuages. Le Seigneur vous a parlé du milieu du feu; vous l'avez entendu parler, mais sans le voir; vous ne perceviez que sa voix. Il vous a révélé son alliance avec vous, il vous a ordonné de la respecter en obéissant aux dix paroles qu'il a écrites sur deux tablettes de pierre. À la même époque, j'ai reçu du Seigneur l'ordre de vous enseigner tous les décrets et les règles que vous devez mettre en pratique dans le pays dont vous allez vous emparer. Surtout, gardez-vous d'oublier ceci: le jour où le Seigneur vous a parlé sur le mont Horeb, du milieu du feu, vous ne l'avez pas vu lui-même. Ne tombez donc pas dans le péché en vous fabriquant des idoles, des sculptures représentant des divinités, des hommes ou des femmes, du bétail, des oiseaux, des insectes ou des poissons. Ne levez pas les yeux vers les cieux pour contempler le soleil, la lune, les étoiles, toute la multitude des astres. Ne vous laissez pas entraîner à les adorer et à les servir! Le Seigneur votre Dieu a réservé ces pratiques à tous les autres peuples du monde; mais vous, il est allé vous chercher et vous a fait sortir de la fournaise de l'Égypte pour que vous deveniez le peuple qui lui appartient, comme vous l'êtes aujourd'hui. Pourtant, à cause de vous, le Seigneur votre Dieu s'est mis en colère contre moi, il a juré que je ne franchirai pas le Jourdain et que je n'entrerai pas dans le bon pays qu'il va vous donner en possession. En effet, je vais mourir dans ce pays-ci, je ne franchirai jamais le Jourdain; mais vous, vous allez le traverser pour prendre possession du bon pays qui est de l'autre côté. Prenez donc bien garde de ne pas oublier l'alliance que le Seigneur votre Dieu a conclue avec vous. Ne vous fabriquez pas des idoles, des images de ce qu'il vous a interdit de représenter, car le Seigneur votre Dieu est un feu qui dévore, il est un Dieu exclusif. Quand vous aurez eu des enfants et des petits-enfants et que vous serez installés dans le pays, vous tomberez dans le péché en vous fabriquant des idoles et des images idolâtres, vous ferez ce qui est mal aux yeux du Seigneur votre Dieu et qui l'offense. Je vous avertis solennellement aujourd'hui, les cieux et la terre m'en sont témoins, que vous ne tarderez pas à disparaître du pays dont vous allez prendre possession au-delà du Jourdain; vous n'y resterez pas longtemps, car vous en serez complètement balayés. Le Seigneur vous dispersera parmi les peuples; on ne retrouvera qu'un petit nombre d'entre vous dans les pays où il vous aura menés. Là vous adorerez des dieux taillés par des êtres humains dans du bois ou de la pierre, des dieux qui ne peuvent ni voir ni entendre, ni manger, ni sentir. Alors, dans ces pays, vous rechercherez le Seigneur votre Dieu. Et vous le trouverez, si vous le cherchez de tout votre cœur et de tout votre être. Finalement, quand tout cela sera arrivé, enfin vous reviendrez au Seigneur votre Dieu et vous l'écouterez de nouveau. En effet le Seigneur votre Dieu est un Dieu plein de tendresse, qui ne vous abandonnera pas, ne vous supprimera pas et n'oubliera jamais l'alliance qu'il a conclue avec vos ancêtres. Interrogez donc le passé, ce qui est arrivé longtemps avant vous, depuis que Dieu a créé l'humanité sur la terre. Méditez sur tout ce qui s'est passé d'un bout à l'autre du monde. Un fait aussi extraordinaire s'est-il déjà produit? A-t-on déjà entendu raconter une chose pareille? Existe-t-il un autre peuple qui ait entendu un dieu lui parler du milieu du feu et qui ait survécu, comme cela vous est arrivé? Ou bien un autre dieu que le vôtre a-t-il essayé un jour d'arracher son peuple à la domination d'un peuple ennemi en recourant à des signes impressionnants et des prodiges, des exploits irrésistibles et terrifiants? Non, mais le Seigneur votre Dieu vous a arrachés de cette manière de l'Égypte, comme vous l'avez vu de vos propres yeux! Vous avez vu pour comprendre que le Seigneur est ce Dieu-là, qu'il n'y en a pas d'autre égal à lui. Des cieux, il vous a fait entendre sa voix pour vous enseigner à être obéissants; sur terre, il vous a fait voir un grand feu, et vous l'avez entendu parler du milieu de ce feu. Parce qu'il aimait vos ancêtres et qu'il vous a choisis, vous, leurs descendants, il vous a fait sortir d'Égypte lui-même, grâce à sa force immense. Il va maintenant mettre en fuite, à votre approche, des peuples plus nombreux et plus puissants que vous, et vous conduire dans leur pays pour vous le donner en possession dès aujourd'hui. Reconnaissez donc aujourd'hui, et réfléchissez-y sans cesse, que le Seigneur est ce Dieu-là, aussi bien dans les cieux que sur la terre, et qu'il n'y en a point comme lui. Mets en pratique ses lois et ses commandements, que je te transmets aujourd'hui. Toi et tes descendants par la suite, tu y trouveras le bonheur, et tu vivras ainsi longtemps dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donne pour toujours. C'est alors que Moïse choisit trois villes à l'est du Jourdain comme villes de refuge pour celui qui aurait tué une personne involontairement et sans avoir jamais eu de haine contre sa victime. Dans ce cas, cette personne pourrait se réfugier dans l'une de ces villes et y avoir la vie sauve. Ces villes furent Besser, sur le plateau désertique, pour les gens de Ruben, ainsi que Ramoth, en Galaad, pour les gens de Gad, et Golan, dans le Bachan, pour les gens de Manassé. Voici l'enseignement que Moïse transmit aux Israélites. Il leur en expliqua les termes, les décrets et les règles, après qu'ils eurent quitté l'Égypte. Ils se trouvaient alors à l'est du Jourdain, dans la vallée située en face de Beth-Péor, au pays de Sihon, roi des Amorites. Sihon résidait à Hèchebon, mais Moïse et les Israélites l'avaient vaincu, après leur sortie d'Égypte, et s'étaient emparés de son pays, de même que du pays d'Og, roi du Bachan. Ces deux rois amorites régnaient à l'est du Jourdain. Les Israélites s'emparèrent ainsi de la région qui s'étend d'Aroër sur l'Arnon au mont Hermon, appelé aussi Cion, région qui comprend la partie orientale de la vallée du Jourdain, jusqu'à la mer Morte, au pied du mont Pisga. Moïse convoqua tout le peuple d'Israël et leur dit: Israël, écoute les décrets et les règles que je prononce aujourd'hui devant vous pour que vous les appreniez et les mettiez en pratique. Le Seigneur notre Dieu a conclu une alliance avec nous au mont Horeb. Il ne l'a pas conclue avec nos pères seulement, mais avec nous tous qui sommes encore vivants, ici aujourd'hui. Sur la montagne, le Seigneur vous a parlé face à face, du milieu du feu. À ce moment-là, je me tenais entre le Seigneur et vous, et je vous ai transmis ce qu'il disait, car vous aviez peur de ce feu et vous n'êtes pas montés sur la montagne. Le Seigneur vous a déclaré: « Je suis le Seigneur ton Dieu, c'est moi qui t'ai fait sortir d'Égypte où tu étais esclave. Tu n'adoreras pas d'autres dieux que moi. Tu ne te fabriqueras aucune idole, aucune représentation de ce qui est dans les cieux, sur la terre ou dans l'eau sous la terre; tu ne te prosterneras pas devant des statues de ce genre, tu ne les adoreras pas. En effet, je suis le Seigneur ton Dieu, un Dieu exclusif. Je punis la faute de ceux qui me détestent, j'interviens contre eux et leurs descendants, jusqu'à la troisième ou la quatrième génération; mais je traite avec bonté pendant mille générations ceux qui m'aiment et obéissent à mes commandements. Tu ne prononceras pas mon nom de manière abusive, car moi, le Seigneur ton Dieu, je tiens pour coupable celui qui agit ainsi. Prends soin de me réserver le jour du sabbat, comme le Seigneur ton Dieu l'a ordonné. Tu as six jours pour travailler et faire tout ton ouvrage. Le septième jour, c'est le sabbat qui m'est réservé, à moi, le Seigneur ton Dieu. Tu ne feras aucun travail ce jour-là, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni tes serviteurs ou servantes, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune autre de tes bêtes, ni l'immigré qui réside chez toi; tes serviteurs et servantes doivent pouvoir se reposer comme toi. Ainsi tu te souviendras que tu as été esclave en Égypte, et que je t'en ai fait sortir grâce à ma puissance irrésistible. C'est pourquoi moi, le Seigneur ton Dieu, je t'ai ordonné de faire ainsi le jour du sabbat. Respecte ton père et ta mère, comme je te l'ai ordonné, afin de jouir d'une vie longue et heureuse dans le pays que moi, le Seigneur ton Dieu, je te donne. Tu ne commettras pas de meurtre. Tu ne commettras pas d'adultère. Tu ne commettras pas de vol. Tu ne prononceras pas de faux témoignage contre ton prochain. Tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain; tu n'envieras rien de ce qui appartient à ton prochain, ni sa maison, ni son champ, ni son serviteur, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne. » Telles sont les paroles que le Seigneur vous a communiquées d'une voix puissante, du milieu du feu, de la nuée et de l'épais nuage. Il s'adressait à vous tous, qui étiez rassemblés au pied de la montagne, et il n'a pas ajouté d'autres instructions. Ensuite, il a écrit celles-ci sur deux tablettes de pierre qu'il m'a données. Lorsque vous avez entendu une voix venant du milieu de l'obscurité, sur la montagne en feu, les chefs et les anciens de vos tribus se sont avancés jusqu'à moi. Ils ont dit: « Le Seigneur notre Dieu a manifesté devant nous sa grandeur et sa gloire. Nous l'avons entendu parler du milieu du feu. Nous constatons donc aujourd'hui que Dieu peut parler aux êtres humains sans que ceux-ci perdent la vie. Mais pourquoi nous exposer à mourir dévorés par ce grand feu? Si nous écoutons encore la voix du Seigneur notre Dieu, nous mourrons certainement. Jamais en effet un être humain n'est resté en vie après avoir entendu, comme nous, le Dieu vivant lui parler du milieu du feu. Toi, Moïse, approche-toi du Seigneur notre Dieu et écoute ce qu'il dit; tu nous transmettras ensuite ses paroles, nous les écouterons et nous les mettrons en pratique. » Le Seigneur a entendu vos propos et il m'a déclaré: « J'ai entendu ce que le peuple a dit. Il a eu raison de parler ainsi. Si seulement ils étaient toujours disposés à me respecter en mettant en pratique tous mes commandements! Eux et leurs descendants y trouveraient le bonheur en tout temps! Va leur ordonner maintenant de regagner leurs tentes. Toi par contre, reste ici auprès de moi: je vais te transmettre tous les commandements, les décrets et les règles que tu devras leur enseigner, pour qu'ils les mettent en pratique dans le pays que je leur donnerai en héritage. » Ainsi, continua Moïse, veillez à mettre en pratique tout ce que le Seigneur votre Dieu vous a ordonné, sans jamais vous en écarter. Vous suivrez soigneusement le chemin que le Seigneur votre Dieu vous a tracé, afin que vous viviez et que votre vie soit longue et heureuse dans le pays que vous allez conquérir. Voici les commandements, les décrets et les règles que le Seigneur votre Dieu m'a ordonné de vous enseigner, pour que vous les mettiez en pratique dans le pays dont vous allez bientôt vous emparer. Tu apprendras ainsi, tout au long de ton existence, à reconnaître l'autorité du Seigneur ton Dieu et à obéir aux décrets et aux commandements que je t'ai donnés, pour toi et pour tes descendants, afin que tu jouisses d'une longue vie. Tiens-en compte, Israël, et veille à les mettre en pratique. Tu y trouveras le bonheur et tu deviendras un peuple nombreux dans ce pays qui ruisselle de lait et de miel, comme l'a promis le Seigneur, Dieu de tes pères. Écoute, Israël: Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être et de toute ta force. Les paroles que je te donne aujourd'hui demeureront sur ton cœur. Tu les répèteras à tes enfants; tu en parleras quand tu seras assis chez toi ou quand tu seras en route, quand tu te coucheras ou quand tu te lèveras. Tu les attacheras sur ton bras et sur ton front, tu les écriras sur les montants de porte de ta maison et sur les portes de tes villes. Le Seigneur ton Dieu va te faire entrer dans le pays qu'il te donne, comme il l'a promis à tes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob. Il y aura de grandes et belles villes que tu n'as pas bâties, des maisons pleines de toutes sortes de richesses que tu n'as pas amassées. Il y aura des puits que tu n'as pas creusés, des vignes et des oliviers que tu n'as pas plantés. Tu auras de quoi te nourrir abondamment. Prends bien garde alors de ne pas oublier le Seigneur, qui t'a fait sortir de l'esclavage d'Égypte. Reconnais l'autorité du Seigneur ton Dieu et adore-le lui seul! Ne prête serment qu'en son nom. Vous ne rendrez pas de culte à d'autres dieux, les dieux des peuples alentour, car le Seigneur ton Dieu, qui est présent avec toi, est un Dieu exclusif. Prends garde à ne pas provoquer sa colère, parce qu'il pourrait te faire disparaître de la surface de la terre. Ne mettez pas le Seigneur votre Dieu à l'épreuve, comme vous l'avez fait à Massa. Obéissez fidèlement aux commandements, aux instructions et aux lois qu'il t'a donnés. Agis avec droiture, fais ce qui est bien aux yeux du Seigneur. Alors tu trouveras le bonheur et tu prendras possession du bon pays que le Seigneur a promis à tes ancêtres; tu en chasseras tes ennemis, comme l'a déclaré le Seigneur. Lorsque, dans l'avenir, ton fils te demandera: « Pourquoi le Seigneur notre Dieu vous a-t-il donné ces instructions, ces décrets et ces règles? », tu lui répondras: « Nous étions esclaves du pharaon en Égypte, et le Seigneur nous a fait sortir de ce pays grâce à sa puissance irrésistible. Nous avons vu les signes impressionnants et les prodiges par lesquels il a infligé le malheur au pharaon, à sa famille et à tout son peuple. Il nous a fait sortir d'Égypte pour nous conduire dans le pays qu'il veut nous donner, comme il l'a promis à nos ancêtres. Alors il nous a ordonné de mettre en pratique toutes ces lois. Nous trouverons en tout temps le bonheur si nous reconnaissons l'autorité du Seigneur notre Dieu; il nous maintiendra en vie, comme c'est le cas aujourd'hui. Oui, si nous mettons soigneusement en pratique tous les commandements que le Seigneur nous a donnés, notre conduite sera conforme à ce qu'il veut. » Le Seigneur ton Dieu va te conduire dans le pays dont tu vas hériter. À ton approche, il en chassera des populations nombreuses: les Hittites, les Guirgachites, les Amorites, les Cananéens, les Perizites, les Hivites et les Jébusites, sept populations plus importantes et plus puissantes que toi. Il les livrera en ton pouvoir. Tu les vaincras. Tu les tueras jusqu'au dernier. Ne conclus aucun traité avec eux et ne leur fais pas grâce. Ne t'allie pas à eux par mariage: ne donne pas ta fille à son fils, ne prends pas sa fille pour ton fils. Sinon ces gens entraîneront tes descendants à se détourner du Seigneur pour adorer d'autres dieux. Le Seigneur se mettra en colère contre vous et te détruira sans tarder. Voici au contraire comment vous devez agir à l'égard de ces populations: vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs pierres dressées, vous couperez leurs poteaux sacrés de la déesse Achéra et vous brûlerez leurs idoles. Vous êtes en effet un peuple qui appartient au Seigneur votre Dieu. C'est vous que le Seigneur s'est choisi pour être son bien le plus précieux parmi tous les autres peuples de la terre. Si le Seigneur s'est attaché à vous et vous a choisis, ce n'est pas parce que vous étiez un peuple plus nombreux que les autres. En fait vous êtes un peuple peu nombreux par rapport aux autres, mais le Seigneur vous aime, et il a accompli ce qu'il a promis à vos ancêtres: grâce à sa puissance irrésistible, il t'a racheté de l'esclavage du pharaon, le roi d'Égypte. Reconnais que le Seigneur ton Dieu est ce Dieu-là, le Dieu fiable qui maintient pour mille générations son alliance avec ceux qui obéissent à ce qu'il ordonne, il reste fidèle envers ceux qui l'aiment; mais il se dresse sans tarder face à ceux qui le haïssent, et il les fait mourir. Prends donc au sérieux les commandements, les décrets et les règles que je t'ordonne aujourd'hui de mettre en pratique. Si vous êtes attentifs à ces règles, si vous veillez à les mettre en pratique, le Seigneur ton Dieu maintiendra fidèlement en ta faveur l'alliance qu'il a conclue avec tes ancêtres. Dans son amour, il te bénira et il t'accordera de nombreux enfants. Il bénira le fruit de ton corps, le fruit de ta terre – blé, vin et huile –, il augmentera tes troupeaux lorsque tu entreras dans le pays qu'il t'attribue, comme il l'a promis à tes ancêtres. Tu seras béni plus que les autres peuples. Aucun homme, aucune femme et aucune de vos bêtes ne souffrira de stérilité. Le Seigneur te préservera de toutes les maladies, de tous les terribles fléaux qui, comme tu le sais, ont frappé l'Égypte; il ne te les infligera pas, il les réservera à ceux qui te haïssent. Tu élimineras sans pitié tous les peuples que le Seigneur ton Dieu livrera en ton pouvoir. Tu n'adoreras pas leurs dieux, car ils seraient pour toi un piège. Tu penseras peut-être: « Ces peuples sont plus puissants que moi! Comment pourrais-je les déposséder? » N'aie pas peur! Souviens-toi de ce que le Seigneur ton Dieu a fait au pharaon et à toute l'Égypte: tu as vu les dures épreuves qu'il leur a infligées, les signes impressionnants et les prodiges qu'il a accomplis, la puissance irrésistible par laquelle il t'a fait sortir de ce pays. Eh bien, le Seigneur ton Dieu agira de la même façon à l'égard de tous les peuples dont tu as peur! Il enverra même des frelons contre eux, jusqu'à ce que soient supprimés tous les survivants qui chercheront à t'échapper en se cachant. Ne tremble pas devant ces peuples: le Seigneur votre Dieu est avec vous, et c'est un Dieu grand et redoutable. À ton approche, il chassera peu à peu ces populations. Tu ne pourras pas les exterminer d'un seul coup, sinon les bêtes sauvages se multiplieraient à tes dépens. Mais finalement le Seigneur ton Dieu te livrera ces peuples; une grande panique les saisira et les conduira à leur perte. Il livrera leurs rois en ton pouvoir et tu effaceras jusqu'à leur nom sur la terre; aucun d'entre eux ne tiendra devant toi, tu finiras par les supprimer tous. Alors vous brûlerez les statues de leurs dieux. Ne te laisse pas tenter par leur revêtement d'or ou d'argent, ne les prends pas pour toi, car le Seigneur ton Dieu juge cela abominable; ce butin ferait ton malheur. Qu'aucune idole de ce genre ne soit introduite dans ta maison. Si c'était le cas, tu mériterais d'être détruit avec elle. En effet, de tels objets doivent être complètement détruits, tu dois les détester, les avoir en horreur. Veille à mettre en pratique tous les commandements que je te transmets aujourd'hui; ils vous permettront de vivre et de devenir un peuple nombreux. Vous pourrez alors prendre possession du pays que le Seigneur a promis à vos ancêtres. Souviens-toi de la longue marche que le Seigneur ton Dieu t'a imposée à travers le désert, pendant quarante ans; il t'a ainsi fait rencontrer des difficultés pour te mettre à l'épreuve, afin de découvrir ce que tu avais au fond de ton cœur et de savoir si, oui ou non, tu voulais observer ses commandements. Après ces difficultés, après t'avoir fait souffrir de la faim, il t'a donné la manne, une nourriture inconnue de toi et de tes pères. De cette manière, il t'a montré que l'être humain ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. Tes vêtements ne se sont pas usés, tes pieds n'ont pas enflé durant ces quarante ans. Comprends donc bien que le Seigneur ton Dieu veut t'éduquer comme un père éduque son fils. Observe les commandements du Seigneur ton Dieu, conduis-toi comme il le désire et reconnais son autorité. Le Seigneur ton Dieu va te faire entrer dans un bon pays: il sera arrosé par des torrents et par l'eau de nombreuses sources qui jaillissent des profondeurs dans la plaine ou dans la montagne. C'est un pays où poussent le blé et l'orge, la vigne, le figuier et le grenadier, un pays qui abonde en huile d'olive et en miel; le pain ne te sera pas compté et tu n'y manqueras de rien. De ses roches on extrait du fer, et de ses montagnes du cuivre. Tu auras de quoi te nourrir en abondance, et tu remercieras le Seigneur ton Dieu de t'avoir donné ce bon pays. Prends bien garde ensuite de ne pas oublier le Seigneur ton Dieu en négligeant d'obéir à ses commandements, à ses règles et à ses décrets que je te communique aujourd'hui. Tu auras de quoi te nourrir abondamment, tu construiras et habiteras de belles maisons. Toutes tes possessions – troupeaux, argent, or – augmenteront. Alors tu deviendras orgueilleux, au point d'oublier que le Seigneur ton Dieu t'a fait sortir de l'esclavage d'Égypte. Il t'a conduit à travers l'immense et redoutable désert peuplé de serpents venimeux et de scorpions; dans cette terre complètement aride, il a fait jaillir pour toi de l'eau du rocher le plus dur. Dans ce désert, il t'a nourri de manne, une nourriture inconnue de tes pères; il t'a fait rencontrer des difficultés pour te mettre à l'épreuve, tout en te préparant un avenir heureux. Tu penseras alors que tu as atteint la prospérité par toi-même, par tes propres forces. Souviens-toi que c'est le Seigneur ton Dieu qui te donne les forces nécessaires pour atteindre cette prospérité, et il confirme ainsi, aujourd'hui encore, l'alliance qu'il a conclue avec tes ancêtres. Si tu oublies le Seigneur ton Dieu, si tu rends un culte à d'autres dieux et que vous les adoriez et les serviez, je vous avertis solennellement aujourd'hui que vous disparaîtrez complètement. Oui, si vous n'obéissez pas au Seigneur votre Dieu, vous disparaîtrez comme les peuples que le Seigneur va éliminer à votre approche. Écoute Israël! Tu es sur le point de traverser le Jourdain. Tu vas mettre en fuite des peuples plus nombreux et plus puissants que toi, et tu t'empareras de villes imposantes, dont les murailles s'élèvent jusqu'aux cieux. Tu vas déposséder en particulier les Anaquites, gens puissants et de haute taille, dont on dit, comme tu le sais: « Qui peut résister devant les descendants d'Anac? » Tu vas constater sous peu que le Seigneur ton Dieu marche devant toi, comme un feu qui dévore tout; il les écrasera, les obligera à céder devant toi. Tu les déposséderas et les anéantiras sans tarder, comme le Seigneur l'a promis. Alors, ne vas pas te vanter en disant: « Le Seigneur me permet de prendre possession de ce pays parce que je l'ai mérité! » En réalité, c'est à cause de la mauvaise conduite de ces peuples que le Seigneur les mettra en fuite à ton approche et que tu pourras prendre possession de leur pays. Ce n'est vraiment pas parce que tu le mériterais par ta loyauté! Le Seigneur chassera ces peuples à cause de leur mauvaise conduite, et pour réaliser la promesse faite à tes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob. Sache-le donc, le Seigneur ton Dieu te laissera t'emparer de ce bon pays, mais non parce que tu le mériterais. En fait, tu es un peuple de rebelles! Souvenez-vous comment vous avez provoqué la colère du Seigneur votre Dieu dans le désert! Ne l'oubliez jamais! Depuis le jour où vous avez quitté l'Égypte jusqu'à votre arrivée ici, vous n'avez pas cessé d'être en révolte contre lui. Au mont Horeb en particulier, vous avez mis le Seigneur dans une si grande colère qu'il voulait vous supprimer entièrement. J'étais monté sur la montagne pour y recevoir les tablettes de pierre, les tablettes de l'alliance que le Seigneur avait conclue avec vous. Je suis resté quarante jours et quarante nuits sur la montagne, sans rien manger ni boire. Le Seigneur Dieu m'a remis les deux tablettes de pierre sur lesquelles il avait écrit lui-même toutes les paroles qu'il vous avait communiquées du milieu du feu, le jour où vous étiez rassemblés au pied de la montagne. Au bout des quarante jours et quarante nuits, après m'avoir remis les tablettes de l'alliance, le Seigneur m'a dit: « Redescends tout de suite d'ici, car le peuple que tu as fait sortir d'Égypte a commis un grave péché. Ils n'ont pas tardé à s'écarter du chemin que je leur avais indiqué et ont fondu une statue. » Et le Seigneur a ajouté: « Eh bien, je l'ai constaté, ce peuple est un peuple de rebelles! Laisse-moi intervenir: je vais les détruire, je vais effacer tout souvenir d'eux sur la terre. Ensuite je ferai naître de toi un peuple plus puissant et plus nombreux qu'eux. » Je suis redescendu de la montagne d'où jaillissaient des flammes. Je tenais des deux mains les tablettes de pierre, les tablettes de l'alliance. J'ai vu alors que vous aviez effectivement péché contre le Seigneur votre Dieu: vous aviez fabriqué un veau en métal fondu! Vous n'aviez pas tardé à vous écarter du chemin indiqué par le Seigneur. C'est pourquoi j'ai jeté les deux tablettes de pierre que je tenais et je les ai fracassées sous vos yeux. Ensuite je suis tombé à terre devant le Seigneur, et je suis resté là de nouveau quarante jours et quarante nuits, sans rien manger ni boire. J'ai agi ainsi à cause du péché que vous aviez commis: vous aviez fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur et qui l'offense. Je redoutais la colère que le Seigneur ressentait contre vous, colère si ardente qu'il voulait vous anéantir. Pourtant, cette fois-là encore, le Seigneur a entendu ma prière. Sa colère était particulièrement vive à l'égard d'Aaron et il voulait le faire mourir, mais j'ai prié pour lui aussi ce jour-là. J'ai pris le veau que vous aviez fabriqué, l'œuvre de votre péché, et je l'ai jeté dans le feu. Puis j'ai écrasé ce qui restait, je l'ai réduit en fine poussière, et j'ai jeté cette poussière dans le torrent qui descend de la montagne. À Tabéra, à Massa, à Quibroth-Taava, vous avez aussi provoqué la colère du Seigneur. Et à Cadesh-Barnéa, quand il voulut vous envoyer en expédition en vous disant: « Allez vous emparer du pays que je vous donne », vous avez désobéi aux ordres du Seigneur votre Dieu. Vous n'avez pas eu confiance en lui et vous n'avez pas tenu compte de ce qu'il vous disait. Depuis qu'il vous connaît, vous avez toujours été rebelles à l'égard du Seigneur. Lorsque le Seigneur a menacé de vous supprimer entièrement, je suis tombé à terre devant lui et je suis resté ainsi quarante jours et quarante nuits. Je lui ai adressé cette prière: « Seigneur Dieu, ne détruis pas le peuple qui t'appartient, le peuple que tu as libéré et fait sortir d'Égypte, grâce à ta grandeur et à ta puissance irrésistible. Souviens-toi de tes serviteurs Abraham, Isaac et Jacob! Ne prête pas attention à l'insoumission, à la méchanceté et aux péchés de ce peuple. Il ne faut pas qu'on dise, dans le pays d'où tu nous as fait sortir: “Le Seigneur n'était pas capable d'amener ces gens dans le pays qu'il leur avait promis”, ou encore: “Il ne les aimait pas, et il les a délivrés seulement pour les laisser mourir dans le désert.” Seigneur, ils sont ton peuple, ils t'appartiennent, eux que tu as libérés en déployant ta force et ta puissance irrésistibles. » Alors le Seigneur m'a donné cet ordre: « Taille deux tablettes de pierre, semblables aux précédentes; fabrique aussi un coffre en bois. Ensuite monte vers moi sur la montagne. J'inscrirai sur les tablettes les paroles qui figuraient sur celles que tu as fracassées, et tu les déposeras dans le coffre. » J'ai donc fabriqué un coffre en bois d'acacia, j'ai sculpté deux tablettes de pierre semblables aux précédentes, et je les ai emportées sur la montagne. Le Seigneur a écrit sur les nouvelles tablettes, comme sur les premières, les dix paroles qu'il vous avait transmises, du milieu du feu, le jour où vous étiez rassemblés au pied de la montagne. Puis il me les a remises. Je suis redescendu de la montagne et je les ai déposées dans le coffre que j'avais fabriqué. Elles y sont restées, comme le Seigneur me l'avait ordonné. Les Israélites quittèrent les puits de Bené-Yacan pour Mosséra. C'est là qu' Aaron mourut et fut enterré; son fils Éléazar lui succéda comme prêtre. De là, les Israélites se rendirent à Goudgoda, et de Goudgoda à Yotbata, endroit où l'on trouve plusieurs cours d'eau. À cette époque, le Seigneur confia à la tribu de Lévi les tâches particulières suivantes: porter le coffre de l'alliance du Seigneur, se tenir à la disposition du Seigneur pour le servir, et prononcer la bénédiction en son nom. Ces tâches sont encore les siennes aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle cette tribu ne reçoit pas de part de territoire en héritage contrairement aux autres. Son héritage, c'est le Seigneur, comme le Seigneur ton Dieu le lui a dit. Je suis resté sur la montagne quarante jours et quarante nuits, comme la fois précédente. Cette fois-ci encore, le Seigneur a entendu ma prière et il a renoncé à vous exterminer. Il m'a ordonné: « En route, va te mettre à la tête du peuple; qu'ils aillent conquérir le pays que j'ai juré à leurs ancêtres de leur donner! » Et maintenant, Israël, qu'est-ce que le Seigneur ton Dieu attend de toi? Il désire que tu obéisses à sa volonté, en l'aimant et en le servant de tout ton cœur et de tout ton être. Il désire que tu mettes en pratique ses commandements et les décrets que je te transmets aujourd'hui pour votre bien. Au Seigneur ton Dieu appartiennent les cieux immenses, la terre et tout ce qu'elle abrite. Autrefois, pourtant, le Seigneur ne s'est attaché qu'à tes ancêtres, ce sont eux qu'il a aimés. Il les a choisis parmi tous les peuples. Soyez donc entièrement au Seigneur votre Dieu, ne vous révoltez plus contre lui. En effet, il est le Dieu des dieux, le Seigneur des seigneurs, le Dieu grand, puissant et redoutable, qui n'avantage personne et ne se laisse pas corrompre par des cadeaux. Il prend la défense des orphelins et des veuves. Il manifeste son amour pour l'immigré installé chez vous en lui donnant de la nourriture et des vêtements. Vous donc aussi, aimez l'immigré car vous avez été immigrés en Égypte. Reconnais l'autorité du Seigneur ton Dieu! Adore-le lui seul! Attache-toi à lui, et ne prête serment qu'en son nom. Adresse-lui tes louanges! C'est lui qui a accompli en ta faveur les actes grandioses et redoutables dont tu as été témoin. Tes ancêtres n'étaient pas plus de soixante-dix lorsqu'ils sont arrivés en Égypte; maintenant le Seigneur ton Dieu t'a rendu aussi nombreux que les étoiles. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu. Mets chaque jour en pratique ses décrets, ses règles et ses commandements. Je ne m'adresse pas à vos enfants, qui n'ont ni vu ni expérimenté la façon dont le Seigneur votre Dieu a fait sentir sa puissance. C'est vous qui avez été témoins de sa grandeur, de sa puissance irrésistible et de ses interventions spectaculaires. Le Seigneur est intervenu en Égypte, contre le pharaon, roi des Égyptiens, et contre son pays; il est intervenu contre son armée, ses chevaux et ses chars, en ramenant sur eux l'eau de la mer des Roseaux, quand ils vous poursuivaient, et il les a fait disparaître pour toujours; il est intervenu en votre faveur dans le désert, pour vous permettre d'arriver ici; il a agi contre Datan et Abiram, les fils d'Éliab, de la tribu de Ruben: devant tout Israël, la terre s'est ouverte et les a engloutis avec leurs familles, leurs tentes et tous ceux qui avaient pris leur parti. Oui, vous avez été témoins des interventions grandioses du Seigneur. Mettez donc en pratique tous les commandements que je vous communique aujourd'hui. Vous y trouverez les forces nécessaires pour prendre possession du territoire dans lequel vous allez entrer, et vous vivrez alors longtemps dans le pays que le Seigneur a juré d'attribuer à vos ancêtres et à leurs descendants, ce pays qui ruisselle de lait et de miel. Le pays dont tu vas hériter n'est pas comme l'Égypte que vous avez quittée. Là-bas, après les semailles, il fallait arroser les champs, comme on le fait pour un jardin potager. Par contre, le pays que vous allez recevoir en héritage est un pays de montagnes et de vallées, qui est arrosé par les pluies; c'est un pays dont le Seigneur ton Dieu prend soin et sur lequel il garde les yeux fixés du début à la fin de l'année. Si vous obéissez fidèlement à ce que je vous ordonne aujourd'hui, si vous aimez et servez le Seigneur votre Dieu de tout votre cœur et de tout votre être, je ferai tomber la pluie sur vos terres en temps voulu, en automne et au printemps, pour que vous ayez de bonnes récoltes, du blé, du vin et de l'huile. Je ferai aussi pousser l'herbe des prés pour ton bétail. Tu auras de quoi te nourrir abondamment. Prenez donc bien garde de ne pas vous laisser détourner du droit chemin, de ne pas vous prosterner devant d'autres dieux pour les adorer. Cela mettrait le Seigneur en colère contre vous, et il fermerait les cieux pour qu'il ne tombe plus de pluie; la terre ne produirait plus de récoltes, et vous ne tarderiez pas à disparaître du bon pays que le Seigneur vous donne. Placez sur votre cœur et dans votre être les paroles que je vous donne. Pour ne pas les oublier, vous les attacherez sur votre bras et sur votre front. Vous les enseignerez à vos enfants; vous leur en parlerez quand vous serez assis chez vous ou quand vous serez en route, quand vous vous coucherez et quand vous vous lèverez. Vous les écrirez sur les montants de porte de vos maisons et sur les portes de vos villes. Grâce à cela, tant que les cieux seront au-dessus de la terre, vous et vos descendants, vous demeurerez dans le pays que le Seigneur a promis d'accorder à vos ancêtres. Oui, mettez vraiment en pratique tous les commandements que je vous donne, aimez le Seigneur votre Dieu, obéissez à sa volonté et restez-lui fidèlement attachés; alors il mettra en fuite à votre approche les peuples, plus nombreux et plus puissants que vous, dont vous occuperez le territoire. Tous les endroits où vous poserez le pied seront à vous: votre pays s'étendra du désert au Liban, de l'Euphrate à la Méditerranée. Personne ne pourra vous résister. Partout où vous irez dans le pays, le Seigneur votre Dieu fera en sorte que les habitants vivent dans la crainte et même la frayeur à votre égard, comme il vous l'a promis. Vois! Je vous donne à choisir aujourd'hui entre la bénédiction et la malédiction: vous serez bénis si vous obéissez aux commandements que je vous transmets aujourd'hui de la part du Seigneur votre Dieu; mais vous serez maudits si vous n'obéissez pas à ses commandements, si vous vous détournez du chemin que je vous trace, pour rendre un culte à d'autres dieux que vous ne connaissez pas maintenant. Lorsque le Seigneur ton Dieu t'aura installé dans le pays que tu vas conquérir, tu prononceras la bénédiction du haut du mont Garizim et la malédiction du haut du mont Ébal. Ces montagnes se trouvent au-delà du Jourdain, de l'autre côté de la route occidentale, dans le pays des Cananéens qui habitent la vallée du Jourdain; elles sont à proximité des chênes de Moré, en face de Guilgal. Vous êtes sur le point de traverser le Jourdain pour gagner le pays que le Seigneur votre Dieu vous donne. Vous vous en emparerez pour vous y installer. Vous veillerez alors à mettre en pratique tous les décrets et les règles que je vous transmets aujourd'hui. Voici les décrets et les règles que vous mettrez en pratique tant que vous serez dans le pays que le Seigneur, le Dieu de vos pères, vous donnera en possession. Vous détruirez complètement les lieux où les peuples que vous allez déposséder adorent leurs dieux: sur les sommets des montagnes et des collines ou parmi les arbres verdoyants. Vous démolirez leurs autels, vous briserez leurs pierres dressées, vous brûlerez leurs poteaux sacrés de la déesse Achéra, vous abattrez les statues de leurs dieux; vous effacerez de l'endroit le nom de ces divinités. Pour rendre un culte au Seigneur votre Dieu, vous n'imiterez pas les pratiques de ces peuples; vous irez l'adorer seulement dans le lieu qu'il choisira, dans le territoire de vos tribus, pour y faire demeurer son nom. C'est là que vous apporterez vos sacrifices complets et vos autres sacrifices, la partie réservée de vos récoltes, vos dons volontaires, les offrandes présentées de manière spontanée ou pour accomplir un vœu, ainsi que les premiers-nés de vos troupeaux de bœufs, de moutons et de chèvres. C'est là que vous et vos familles mangerez devant le Seigneur votre Dieu. Vous ferez la fête avec tout ce que vous aurez apporté, toi et les enfants avec lesquels le Seigneur ton Dieu t'aura béni. Vous ne ferez plus comme nous le faisons ici aujourd'hui, où chacun agit selon ce qui lui semble bon. Pour l'instant, vous n'avez pas encore pris possession du lieu de repos que le Seigneur votre Dieu vous accorde en héritage. Mais vous allez traverser le Jourdain et vous installer dans le pays qu'il vous attribue; il vous mettra à l'abri de tous les ennemis qui vous entourent et vous y habiterez en sécurité. Alors vous apporterez au Seigneur votre Dieu, dans le lieu qu'il aura choisi pour y faire résider son nom, tout ce que je vous ai dit: sacrifices complets, autres sacrifices, partie réservée de vos récoltes, dons volontaires, et tout ce que vous aurez décidé d'offrir au Seigneur pour accomplir vos vœux. Là, vous ferez la fête devant le Seigneur votre Dieu, vous, vos fils, vos filles, vos serviteurs et vos servantes, ainsi que les lévites qui demeurent dans vos villes parce qu'ils ne reçoivent pas de territoire en héritage comme vous. Attention! N'offrez pas vos sacrifices complets n'importe où. Offrez-les uniquement dans le lieu que le Seigneur aura choisi dans l'une de vos tribus. C'est là seulement que vous accomplirez tout ce que je vous ai ordonné. Cependant, selon les biens que le Seigneur votre Dieu vous aura accordés là où vous habiterez, toutes les fois que vous le désirerez, vous pourrez tuer un animal pour en consommer la viande; chacun, qu'il soit ou non en état de pureté, pourra en manger, comme si c'était de la gazelle ou du cerf. Toutefois, vous ne consommerez pas le sang de l'animal; vous le verserez sur le sol, comme de l'eau. La part annuelle de ton blé, de ton vin et de ton huile qui doit être offerte à Dieu, tu ne la mangeras pas à la maison. Tu la mangeras avec les premiers-nés de tes troupeaux et avec tes dons volontaires et les offrandes présentées de manière spontanée ou pour accomplir un vœu dans le lieu que le Seigneur ton Dieu aura choisi. C'est là que tu mangeras ces produits devant le Seigneur ton Dieu, pendant la fête, avec ton fils, ta fille, tes serviteurs et tes servantes, ainsi qu'avec le lévite qui demeure dans ton village. Prenez bien garde de ne jamais négliger le lévite, aussi longtemps que tu vivras sur la terre. Lorsque le Seigneur ton Dieu aura agrandi ton territoire, comme il a promis, si tu as envie de viande, tu pourras en manger autant que tu veux. Quand le lieu choisi par le Seigneur ton Dieu pour faire résider son nom sera trop loin de ton village, tu pourras égorger un animal de ton troupeau que le Seigneur t'aura accordé. Tu mangeras alors autant de viande que tu le voudras. Chacun, qu'il soit ou non en état de pureté, pourra participer à ce repas, comme lorsqu'on mange de la gazelle ou du cerf. Toutefois, évite à tout prix de consommer le sang de l'animal, car le sang, c'est la vie. Ne consomme donc pas l'élément vital en même temps que la viande; ne mange pas le sang, mais verse-le sur le sol, comme de l'eau. Ne le consomme jamais, et tu trouveras ainsi le bonheur, toi et tes descendants, car tu auras fait ce qui est droit aux yeux du Seigneur. Cependant tes animaux mis à part ou offerts pour accomplir un vœu, tu les amèneras au lieu choisi par le Seigneur. S'il s'agit de sacrifices complets, tu offriras la viande et le sang sur l'autel du Seigneur ton Dieu; s'il s'agit d'autres sacrifices, tu verseras le sang sur l'autel du Seigneur et tu mangeras la viande. Mets en pratique toutes les paroles que je vous ai communiquées: tu y trouveras en tout temps le bonheur, toi et tes descendants, car tu auras fait ce qui est bien, ce qui est droit aux yeux du Seigneur ton Dieu. Le Seigneur ton Dieu éliminera, à ton approche, les peuples établis là où tu arriveras; tu les déposséderas et tu t'installeras dans leur pays. Lorsqu'ils auront été exterminés devant vous, ne te laisse pas prendre au piège de leur exemple. Ne t'intéresse pas à leurs dieux, ne te préoccupe pas de la façon dont ils les adoraient. Ne les imite pas pour adorer le Seigneur ton Dieu; en effet, dans leurs cultes, ces peuples commettent toutes sortes d'actes que le Seigneur déteste et condamne: les gens vont même jusqu'à brûler leurs fils et leurs filles pour leurs dieux! Veillez plutôt à mettre en pratique toutes les paroles que je vous communique, sans rien y ajouter et sans rien en retrancher. Imagine qu'un prophète ou un visionnaire t'annonce un signe ou un prodige; si le signe ou le prodige se réalise comme annoncé mais que l'homme t'invite alors à adorer d'autres dieux que vous ne connaissez pas, n'écoute pas ce prophète. En effet, c'est le Seigneur votre Dieu qui vous teste pour savoir si vous l'aimez de tout votre cœur et de tout votre être. Ne rendez de culte qu'au Seigneur votre Dieu, reconnaissez son autorité, prenez au sérieux ce qu'il commande, écoutez sa voix, servez-le et demeurez attachés à lui seul. Mettez à mort tout prophète ou visionnaire qui vous détournerait du Seigneur votre Dieu qui vous a libérés de l'esclavage et vous a fait sortir d'Égypte. Tu élimineras ainsi le mal du milieu de toi. Imagine que ton frère, même celui qui est fils de la même mère que toi, ou ton fils, ou ta fille, ou ton épouse chérie, ou ton ami le plus cher, t'incite en cachette à rendre un culte à d'autres dieux, que ni toi ni tes pères n'ont connus. Qu'il s'agisse de dieux que les peuples autour de vous, proches ou lointains, adorent, surtout ne te laisse pas persuader. N'aie aucune pitié pour le coupable. Ne prends pas sa défense. Tue-le de ta propre main. Jette-lui la première pierre et que tout le peuple fasse de même ensuite. Le coupable sera exécuté à coups de pierres pour avoir tenté de te détourner du Seigneur ton Dieu qui t'a fait sortir de l'esclavage d'Égypte. Ce sera un exemple pour tout Israël, afin qu'un tel crime ne soit plus commis au milieu de toi. Imagine que dans l'une des villes où le Seigneur ton Dieu t'aura permis d'habiter, des voyous malfaisants parmi vous entraînent les habitants à rendre un culte à d'autres dieux que vous ne connaissez pas. Après une enquête minutieuse, si l'on découvre que cet acte abominable a réellement été commis, tu massacreras les habitants de cette ville ainsi que tout ce qui s'y trouve, bétail compris. Tu rassembleras le butin sur la place centrale et tu le brûleras avec la ville entière, pour le Seigneur ton Dieu. L'endroit restera pour toujours un tas de ruines, car la ville ne sera jamais rebâtie. Surtout ne prends rien pour toi. Tout doit être détruit pour que la colère du Seigneur s'apaise. C'est à ce prix qu'il te sera de nouveau favorable et te manifestera son amour et te multipliera, comme il l'a promis à tes ancêtres. C'est ainsi que tu mettras en pratique tout ce que je vous ordonne aujourd'hui, en faisant ce qui est droit à ses yeux. Vous êtes les enfants du Seigneur votre Dieu! Alors, en cas de deuil, ne vous faites pas d'incisions sur le corps, et ne rasez pas vos cheveux sur le devant de la tête. En effet tu es un peuple qui appartient au Seigneur ton Dieu. C'est toi qu'il s'est choisi, parmi tous les autres peuples de la terre, pour être son bien le plus précieux. Ne mange rien qui soit une abomination. Voici les bêtes que vous mangerez: le bœuf, le mouton, la chèvre, le cerf, la gazelle, le daim, le bouquetin, le mouflon, l'antilope, la chèvre sauvage et toutes les autres bêtes qui ont des sabots fendus et qui ruminent. Mais ne mangez pas les bêtes qui ont seulement des sabots fendus ou qui ruminent seulement, c'est-à-dire: le chameau, le lièvre et le daman qui ruminent mais n'ont pas de sabots, ainsi que le porc, car il a des sabots, mais il ne rumine pas. Ne consommez pas la viande de ces animaux-là. Ne touchez pas leurs cadavres. Parmi les animaux vivant dans l'eau, vous pouvez manger ceux qui ont à la fois des nageoires et des écailles. Mais vous ne devez pas manger ceux qui n'ont pas de nageoires ou pas d'écailles: considérez-les comme impurs. Vous pouvez manger des oiseaux purs. Mais voici ceux que vous ne devez pas manger: les aigles, les vautours, les aigles marins, les milans, les faucons, les busards ou buses et les divers espèces de corbeaux, les autruches, les chouettes, les mouettes, les diverses espèces d'éperviers, les hiboux, les hulottes, les effraies, les chouettes chevêches, les charognards, les cormorans, les cigognes, les diverses espèces de hérons, les huppes et les chauves-souris. Considérez comme impurs tous les insectes ailés; n'en mangez pas. Toutefois, vous pouvez manger les bestioles qui sont pures. Ne consommez pas la viande d'un animal qui a crevé. Donne-la à manger à l'immigré qui réside chez toi, ou vends-la à l'étranger. Tu es le peuple qui appartient au Seigneur ton Dieu. Ne cuis pas le chevreau dans le lait de sa mère. Chaque année, tu mettras à part dix pour cent de toutes tes récoltes. C'est devant le Seigneur ton Dieu, au lieu qu'il aura choisi pour y faire résider son nom que tu consommeras cette part de ton blé, de ton vin et de ton huile, ainsi que les premiers-nés de tes troupeaux. Tu apprendras ainsi à reconnaître tous les jours l'autorité du Seigneur ton Dieu. Or, quand le Seigneur ton Dieu t'aura fait croître, il te sera peut-être difficile de transporter les dix pour cent de tes récoltes jusqu'au lieu qu'il aura choisi pour y faire résider son nom, parce que la route sera trop longue. Dans ce cas, tu changeras ces quantités en argent que tu serreras dans ta main puis tu iras au lieu que le Seigneur ton Dieu aura choisi. Là, tu achèteras tout ce dont tu auras envie, bœufs, moutons ou chèvres, vin et autres boissons alcoolisées, et tu feras la fête devant le Seigneur ton Dieu avec toute ta famille. À cette occasion, ne néglige pas le lévite qui demeure dans ton village, car contrairement à toi, il ne reçoit aucun territoire en héritage. Au bout de chaque cycle de trois ans, tu prélèveras en plus la part triennale réservée de tes récoltes annuelles que tu livreras à la porte de ton village. Le lévite, qui contrairement à toi ne reçoit aucun territoire en héritage, viendra, avec l'immigré, l'orphelin et la veuve du village. Il y trouvera de quoi se rassasier. Alors le Seigneur ton Dieu te bénira dans tout ce que tu feras. Au bout de chaque cycle de sept ans, tu effaceras toutes les dettes. Voici les modalités de la remise de dettes: celui qui aura accordé un crédit à son prochain renoncera à forcer son prochain et son frère à le rembourser. En effet la remise de dette aura été proclamée en l'honneur du Seigneur. L'étranger, tu le presseras à te rembourser mais la dette que ton frère te doit, tu l'effaceras. Ainsi aucun frère ne sera dans la pauvreté, car le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays qu'il te donne en héritage, à condition que tu obéisses à ses ordres, en mettant fidèlement en pratique tout ce que je vous commande aujourd'hui. Puisque le Seigneur ton Dieu te comblera de biens comme il l'a promis, tu n'auras pas besoin d'emprunter de l'argent; au contraire, c'est toi qui en prêteras à de nombreux peuples. Ainsi tu domineras de nombreux peuples mais aucun ne te dominera. Quand, dans un de tes villages que le Seigneur ton Dieu te donne, un de tes frères pauvre aura quand même besoin d'un prêt, ne refuse pas de lui tendre la main. Au contraire, ouvre ta main toute grande et prête-lui ce dont il a besoin. Ne te laisse pas gagner par de mauvaises pensées en te disant que l'effacement des dettes de la septième année approche et que pour cette raison, il vaut mieux ne pas accorder de prêt à ton frère. Il adresserait alors au Seigneur une accusation contre toi et tu serais coupable. Accorde-lui donc un prêt de bon cœur. Grâce à cette générosité, le Seigneur ton Dieu te bénira dans tout ce que tu entreprendras. Il y aura toujours dans le pays des personnes pauvres, c'est pourquoi je t'ordonne d'ouvrir ta main à ton frère, le pauvre et le malheureux dans ton pays. Si ton frère hébreu, homme ou femme, rembourse le prêt que tu lui as accordé en travaillant pour toi, il te servira au maximum pendant six ans. La septième année, tu lui rendras la liberté. Mais ne le laisse pas s'en aller les mains vides. Donne-lui un cadeau pris sur ce que le Seigneur ton Dieu t'a donné généreusement en bénédiction, mouton, blé et vin. Souviens-toi que tu as été esclave en Égypte et que le Seigneur ton Dieu t'a libéré. C'est pour cela que je te donne ce commandement aujourd'hui. Si ce frère déclare qu'il ne veut pas te quitter, parce qu'il t'aime, toi et ta famille, et qu'il s'entend bien avec toi, alors prends un poinçon et perce-lui l'oreille contre la porte de la maison; il sera ainsi à ton service pour toujours. S'il s'agit d'une servante, tu feras de même. Mais s'il ne désire pas rester avec toi, ne regrette pas de le renvoyer libre car comparé à un autre salarié, il t'aura fait gagner deux fois plus en six ans de travail. Laisse-le donc partir. Le Seigneur ton Dieu te bénira dans tout ce que tu feras. Tout premier-né mâle de vos vaches, brebis ou chèvres doit être mis à part pour le Seigneur ton Dieu; tu ne feras donc pas travailler un taureau premier-né, et tu ne tondras pas un mouton premier-né. Chaque année, vous les mangerez en famille, au lieu choisi par le Seigneur ton Dieu. Si l'un d'eux a un défaut, s'il est boiteux ou aveugle, ou s'il a n'importe quel autre défaut grave, tu ne l'offriras pas en sacrifice au Seigneur ton Dieu. Tu le mangeras à la maison; et chacun, qu'il soit ou non en état de pureté, pourra participer à ce repas, comme lorsqu'on mange de la gazelle ou du cerf. Toutefois, tu ne consommeras pas le sang de l'animal; tu le verseras sur le sol, comme de l'eau. Au mois d'Abib, célèbre la fête de la Pâque en l'honneur du Seigneur ton Dieu. En effet, c'est durant une nuit de ce mois-là que le Seigneur t'a fait sortir d'Égypte. Tu sacrifieras un mouton ou un bœuf lors de la Pâque du Seigneur ton Dieu. La cérémonie se déroulera dans le lieu que le Seigneur aura choisi pour y faire résider son nom. Au repas de la fête, tu ne mangeras pas de pain qui a levé. Pendant sept jours, tu mangeras du pain sans levain, car c'est précipitamment que tu as dû quitter l'Égypte. En consommant ce pain de misère, tu te souviendras à jamais du jour où tu es sorti d'Égypte. Durant ces sept jours, on ne trouvera aucune pâte levée chez toi, dans tout ton territoire. Quant à la viande de l'animal sacrifié le soir du premier jour, elle ne devra pas être gardée jusqu'au lendemain matin. Tu ne devras pas sacrifier la Pâque dans n'importe lequel des villages où le Seigneur ton Dieu t'aura permis d'habiter. Tu le feras uniquement au lieu qu'il aura choisi pour y faire résider son nom. Le sacrifice aura lieu le soir au coucher du soleil, c'est-à-dire quand tu es sorti d'Égypte. Tu bouilliras la viande et tu la mangeras dans le lieu choisi par le Seigneur. Le lendemain matin, tu t'en retourneras dans tes tentes. Pendant six jours tu mangeras du pain sans levain; le septième jour, tu auras une assemblée solennelle en l'honneur du Seigneur ton Dieu. Tu ne feras alors aucun travail. À partir du début de la moisson, tu compteras sept semaines, puis tu célébreras la fête de la Pentecôte en l'honneur du Seigneur ton Dieu. Tu prépareras des offrandes, à la mesure des bienfaits que le Seigneur t'aura accordés. Avec ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante, le lévite de ton village ainsi que l'immigré, l'orphelin et la veuve, tu feras la fête devant le Seigneur ton Dieu au lieu que le Seigneur aura choisi pour y faire résider son nom. Souviens-toi que tu as été esclave en Égypte. Alors veille à mettre en pratique toutes ces lois. Pendant sept jours, quand tu auras terminé de battre les céréales et de presser le raisin, tu célébreras la fête des Tentes. Tu la fêteras avec ton fils, ta fille, ton serviteur, ta servante ainsi qu'avec le lévite, l'immigré, l'orphelin et la veuve de ton village. Cette fête en l'honneur du Seigneur ton Dieu durera sept jours, dans le lieu qu'il aura choisi. Tu seras dans une grande joie car le Seigneur t'aura béni avec d'abondantes récoltes et du succès dans tout ce que tu auras fait. Donc chacun des hommes de ton peuple sera présent trois fois par an devant le Seigneur ton Dieu dans le lieu qu'il aura choisi: lors des fêtes des Pains sans levain, de la Pentecôte et des Tentes. On ne paraîtra pas devant le Seigneur les mains vides. Chacun apportera une offrande en fonction de ses moyens et à la mesure des bienfaits que le Seigneur ton Dieu lui aura accordés. Dans chaque village que le Seigneur ton Dieu te donnera, tu désigneras des juges et des magistrats chargés de juger sans prendre parti les membres de tes tribus. Ne fausse pas le cours de la justice; dans un jugement, ne favorise personne. N'accepte aucun cadeau, car les cadeaux rendent aveugles les plus sages et pervertissent les décisions des justes. Exerce sans te lasser la justice de manière objective. Ainsi, tu vivras et tu prendras possession du pays que le Seigneur ton Dieu t'attribue. Tu ne planteras ni poteau sacré de la déesse Achéra ni arbre sacré à côté de l'autel que tu feras pour le Seigneur ton Dieu. Tu n'élèveras pas non plus de pierre dressée, pratique que le Seigneur déteste. Tu n'offriras pas en sacrifice au Seigneur ton Dieu un animal, bœuf ou mouton, ayant une malformation ou un défaut grave, car le Seigneur ton Dieu juge ce procédé abominable. Imagine que dans un de tes villages que le Seigneur ton Dieu te donne, un homme ou une femme fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur ton Dieu et se montre infidèle à l'alliance conclue avec Dieu: il adore d'autres dieux comme le soleil, la lune ou la multitude des astres. Jamais le Seigneur n'a ordonné d'agir ainsi! Si tu entends parler d'un cas de ce genre, tu mèneras une enquête minutieuse; si l'on découvre que cette chose abominable s'est réellement produite en Israël, tu conduiras le coupable, homme ou femme, à la porte du village et tu l'exécuteras à coups de pierres. Un accusé ne pourra être condamné à mort que sur le témoignage de deux ou trois personnes; le témoignage d'une seule personne ne suffira pas. Les témoins seront les premiers à lui jeter des pierres pour le faire mourir. Tu feras ainsi disparaître le mal du milieu de toi. Si une affaire de meurtre, de coups et blessures, ou autre conflit est trop difficile pour ton village, tu la présenteras au lieu que le Seigneur aura choisi. Les prêtres-lévites et le juge en fonction à ce moment-là t'indiqueront comment juger l'affaire. Tu appliqueras la sentence qu'ils te communiqueront, en suivant exactement les directives reçues. Tu ne t'écarteras pas des directives et des instructions qui te seront transmises. Si quelqu'un, dans son orgueil, agit sans tenir compte des directives du prêtre qui y sert le Seigneur ton Dieu, ou de celles du juge, il sera mis à mort. Tu feras ainsi disparaître le mal du milieu d'Israël. Tout le peuple sera dans la crainte en apprenant ce qui s'est passé, et plus personne n'osera agir avec un tel orgueil. Quand tu seras dans le pays que le Seigneur ton Dieu t'accordera, si tu désires avoir un roi pour être comme tous les peuples alentour. tu prendras comme roi celui que le Seigneur ton Dieu aura désigné. Ce sera un de tes frères. Tu ne pourras pas te donner comme roi un étranger, un homme qui ne serait pas ton frère. Ce roi ne devra pas posséder un grand nombre de chevaux, ni envoyer des gens en acheter en Égypte, car le Seigneur vous a dit de ne plus continuer à retourner sur ce chemin. Il ne devra pas avoir de nombreuses épouses, ce qui détournerait son cœur de Dieu, ni accumuler beaucoup d'argent et d'or. Quand le roi aura pris place sur le trône, on lui écrira dans un livre un double de cet enseignement sous le contrôle des prêtres-lévites. Il le gardera auprès de lui et le lira tous les jours de sa vie, afin d'apprendre à reconnaître l'autorité du Seigneur son Dieu en veillant à toujours mettre en pratique les exigences et les obligations qu'il contient. Cela lui évitera de se croire supérieur à ses frères et de désobéir aux commandements. Alors lui-même et ses descendants auront un long règne en Israël. Les prêtres-lévites, la tribu de Lévi tout entière, ne recevront pas de territoire en héritage comme les autres Israélites. Pour se nourrir, ils disposeront des sacrifices offerts au Seigneur. Ils n'auront pas de territoire en héritage car leur héritage, c'est de servir le Seigneur, comme il le leur a dit. Les prêtres ont droit à une partie des animaux, bœufs, moutons ou chèvres, que les Israélites sacrifient. Ils ont droit à l'épaule, les joues et l'estomac. Tu leur remettras également les premiers produits du sol, blé, vin nouveau et huile, ainsi que la première tonte des moutons. Le Seigneur ton Dieu a, en effet, choisi les descendants de Lévi parmi toutes les tribus, afin qu'ils exercent pour toujours leur ministère à son service. Quand n'importe où en Israël un lévite désire quitter le village où il réside pour venir au lieu que le Seigneur aura choisi, il pourra exercer là son ministère au service du Seigneur son Dieu, au même titre que ses frères lévites qui s'y tiennent devant le Seigneur. Il aura droit à la même part de nourriture, en plus de ce que lui aura rapporté la vente de ses biens de famille. Lorsque tu seras entré dans le pays que le Seigneur ton Dieu t'accorde, tu n'imiteras pas les pratiques abominables de ses habitants actuels. On ne trouvera personne chez toi qui brûle son fils ou sa fille en sacrifice, ni personne qui s'adonne à la magie ou à la sorcellerie, qui observe les présages et écoute les réponses des divinités, qui jette des sorts ou qui interroge d'une manière ou d'une autre les esprits des morts. Le Seigneur ton Dieu a en horreur ceux qui agissent ainsi, et c'est pour cela qu'il va déposséder les habitants de ce pays. Tu seras tout entier à l'égard du Seigneur ton Dieu. Les peuples que tu vas déposséder écoutent ceux qui pratiquent la magie et la sorcellerie. Le Seigneur ton Dieu vous interdit d'agir ainsi. Il fera lever parmi tes frères un prophète comme moi, Moïse: c'est lui que vous écouterez. C'est bien ce que tu avais demandé au Seigneur ton Dieu, le jour de l'assemblée au mont Horeb. Tu avais dit: « Je ne peux plus entendre le Seigneur mon Dieu nous parler directement, ni voir ce feu ardent! Je ne veux pas mourir! » Le Seigneur m'a alors déclaré: « Très bien. Parmi leurs frères, je vais faire lever un prophète comme toi. Je lui communiquerai mes messages, et il leur transmettra tout ce que je lui ordonnerai. Celui qui ne tiendra pas compte des paroles que le prophète prononcera en mon nom, je le punirai moi-même. Mais si le prophète a l'audace de prononcer en mon nom un message que je ne lui ai pas communiqué, ou s'il parle au nom d'autres divinités, il sera mis à mort. » Tu te demanderas comment reconnaître qu'un message ne vient pas du Seigneur. Eh bien, si le prophète annonce quelque chose au nom du Seigneur et que cela ne se réalise pas, cela veut dire que son message ne vient pas du Seigneur. Le prophète a eu l'audace de le prononcer lui-même. Ne te laisse pas impressionner par lui. Le Seigneur ton Dieu éliminera certains peuples pour te donner leur pays; tu pourras ainsi les déposséder et t'installer dans leurs villes et dans leurs maisons. Seul celui qui aura tué involontairement et sans avoir jamais eu de haine pour sa victime pourra se réfugier dans l'une de ces villes et y avoir la vie sauve. C'est le cas, par exemple, d'un homme qui se rend dans la forêt avec un autre pour couper du bois: il brandit sa hache pour abattre un arbre, le fer se détache du manche et atteint l'autre, qui en meurt. L'auteur de l'accident peut alors trouver refuge dans l'une de ces villes et avoir la vie sauve. Il ne faudrait pas que l'homme chargé de venger la victime se mette, dans sa colère, à le poursuivre, le rattrape si la route est longue, et le tue. En effet, l'auteur de l'accident ne doit pas être mis à mort, puisqu'il n'a jamais eu de haine pour sa victime. C'est pourquoi je t'ordonne de désigner trois villes comme villes de refuge. De cette manière, dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donnera en possession, on évitera qu'un homme innocent soit mis à mort. Sinon, tu seras responsable de cette mort. Mais si un homme éprouve de la haine pour un autre, le guette, lui tombe dessus et le frappe à mort, puis va se réfugier dans l'une de ces villes, les anciens de sa ville enverront des gens l'arrêter; on le livrera ensuite entre les mains de celui qui est chargé de venger la victime, pour qu'il le mette à mort. Tu n'auras aucune pitié. Tu feras ainsi disparaître du milieu d'Israël l'assassin d'un innocent, et tu t'en trouveras bien. Quand tu seras installé dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donne en possession, ne déplace pas les marques qui délimitent le domaine de ton voisin. Le témoignage d'une seule personne ne suffit pas pour condamner un homme soupçonné d'avoir commis un crime, un délit ou toute autre faute. Les faits ne seront établis que sur le témoignage de deux ou trois personnes. Si un faux témoin accuse quelqu'un d'un méfait, les deux adversaires se présenteront devant le Seigneur et devant les prêtres et les juges en fonction à ce moment-là. Les juges mèneront une enquête minutieuse: lorsqu'ils auront démontré que le témoin a menti, qu'il a faussement accusé son frère, tu lui infligeras la peine qu'il espérait voir appliquée à celui-ci. Tu feras ainsi disparaître le mal du milieu de toi. Les autres gens apprendront ce qui s'est passé, ils en éprouveront de la crainte et ils ne commettront plus un tel méfait. Tu n'auras aucune pitié à l'égard du coupable; il doit être puni: vie pour vie, œil pour œil, dent pour dent, main pour main, pied pour pied. Quand tu partiras en guerre contre tes ennemis, si tu vois de la cavalerie, des chars de combat et une armée plus nombreuse que la tienne, n'aie pas peur. En effet, le Seigneur ton Dieu, qui t'a fait sortir d'Égypte, est avec toi. Au moment où vous vous préparerez à combattre, le prêtre s'avancera devant l'armée et dira: « Écoute, Israël! Aujourd'hui, vous êtes sur le point de combattre vos ennemis. Face à eux, ne perdez pas courage, n'ayez pas peur, ne vous affolez pas, ne tremblez pas. Le Seigneur votre Dieu vous accompagne pour combattre avec vous contre vos ennemis et vous sauver. » Ensuite les officiers diront aux soldats: « Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui vient de construire une maison et n'a pas encore pu y habiter? Qu'il retourne chez lui. Sinon il risque de mourir à la guerre et un autre ira habiter sa maison. Y a-t-il quelqu'un qui vient de planter une vigne et n'en a pas encore cueilli les premiers raisins? Qu'il retourne chez lui. Sinon il risque de mourir à la guerre, et un autre cueillera ses raisins. Y a-t-il quelqu'un qui vient de se fiancer et n'a pas encore pu se marier? Qu'il retourne chez lui. Sinon il risque de mourir à la guerre, et un autre épousera sa fiancée. » Les officiers ajouteront ceci: « Y a-t-il parmi vous quelqu'un qui a perdu courage et a peur? Qu'il retourne chez lui, afin de ne pas démoraliser les autres. » Quand les officiers auront fini de parler, on désignera les chefs d'unité pour commander l'armée. Quand tu iras attaquer une ville, tu proposeras d'abord aux habitants de se rendre sans combat. S'ils acceptent et ouvrent les portes de la ville, ils devront travailler pour toi, tu leur imposeras des travaux forcés. Mais s'ils n'acceptent pas et préfèrent se battre, tu assiégeras la ville. Quand le Seigneur ton Dieu te la livrera, tue tous les hommes; tu garderas comme butin les femmes, les enfants, le bétail et tout ce que tu trouveras dans la ville. Tu profiteras du butin, puisque le Seigneur ton Dieu te l'a donné. Tu agiras ainsi envers les villes très éloignées, hors de ce pays. Quant aux villes du pays que le Seigneur ton Dieu t'attribue, tu n'y laisseras personne en vie. Vous détruirez totalement les Hittites, les Amorites, les Cananéens, les Perizites, les Hivites et les Jébusites, comme l'a ordonné le Seigneur ton Dieu. Il ne faut pas qu'ils vous enseignent à imiter les actions abominables qu'ils commettent pour plaire à leurs dieux. Cela serait pécher contre le Seigneur votre Dieu. Lorsque tu attaqueras une ville et que tu l'assiégeras longtemps avant de la prendre, tu ne détruiras pas les arbres fruitiers des environs. Tu en mangeras les fruits, mais tu ne couperas pas les arbres. Un arbre dans la campagne n'est pas un homme contre lequel on part en guerre! Par contre tu couperas les arbres qui ne portent pas de fruits, et tu les utiliseras pour assiéger la ville qui est en guerre contre toi, jusqu'à ce qu'elle se rende. Quand tu commenceras à t'installer dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donne en possession, supposons qu'on trouve dans les champs le cadavre d'un homme assassiné et que l'on ne connaisse pas l'auteur du meurtre. Dans ce cas, tes anciens et tes juges iront mesurer la distance entre le lieu où se trouve la victime et les villes voisines, pour déterminer quelle est la ville la plus proche. Les anciens de cette ville prendront alors une jeune vache qu'on n'a pas encore fait travailler. Ils l'amèneront près d'un torrent où il y a toujours de l'eau et sur les bords duquel on n'a jamais labouré ni semé; là, près du torrent, ils briseront la nuque de la vache. À ce moment s'avanceront les prêtres, descendants de Lévi, que le Seigneur ton Dieu a choisis pour le servir et prononcer la bénédiction en son nom. Ce sont eux en effet qui doivent régler les disputes et les affaires de coups et blessures. Tous les anciens de la ville qui se sont approchés du cadavre se laveront les mains au-dessus de la vache dont on a brisé la nuque, et ils déclareront: « Nous ne sommes pas les auteurs de ce meurtre, et nous n'avons pas vu ce qui s'est passé. Seigneur, pardonne au peuple que tu as libéré, ne tiens pas Israël pour responsable du meurtre d'un innocent. » Et ce crime de sang leur sera pardonné. Tu agiras ainsi d'une façon qui est droite aux yeux du Seigneur et tu ne seras pas responsable d'un tel meurtre. Si tu pars en guerre contre tes ennemis, et que le Seigneur ton Dieu les livre en ton pouvoir, tu feras des prisonniers. Si parmi eux, tu vois une jolie femme que tu désires épouser, emmène-la à la maison. Elle se rasera la tête, se coupera les ongles, et changera de vêtement. Alors elle restera dans ta maison et pleurera son père et sa mère pendant un mois. Ensuite seulement, tu la prendras pour femme. Si plus tard tu ne la désires plus, tu lui rendras sa liberté. Puisque tu l'auras forcée à être ta femme, tu n'auras pas le droit de la vendre, ni de la traiter de manière tyrannique. Supposons qu'un homme ait deux femmes, et qu'il préfère l'une à l'autre. Chacune d'elle lui donne un fils, mais le premier-né est le fils de la femme qu'il aime le moins. Quand il voudra répartir ses biens entre ses enfants, il n'aura pas le droit d'accorder au fils de sa femme préférée la part qui revient à un aîné, au détriment du fils de l'autre, qui est le véritable aîné. Au contraire, il devra admettre que le fils de la femme qu'il aime le moins est l'aîné, et lui accorder une double part de tous ses biens. En effet, c'est lui qui est son premier enfant et qui possède les droits du fils aîné. Supposons qu'un homme ait un fils indiscipliné et rebelle, qui ne prête pas attention à ce que lui disent son père et sa mère, même quand ceux-ci le punissent. Le père et la mère se saisiront de lui et l'amèneront à la porte de la localité, devant les anciens de sa ville; ils leur déclareront: « Notre fils que voici est indiscipliné et rebelle, il ne prête pas attention à ce que nous lui disons, il ne se plaît que dans la débauche et les beuveries. » Alors tous les hommes de la ville lui jetteront des pierres jusqu'à ce qu'il meure. Tu feras ainsi disparaître le mal du milieu de toi. Tous les Israélites apprendront cela et ils en éprouveront de la crainte. Supposons qu'un homme, coupable d'un crime méritant la mort, soit exécuté et qu'ensuite tu pendes son cadavre à un arbre. Le corps ne devra pas demeurer sur l'arbre pendant la nuit; il faudra l'enterrer le jour même, car un cadavre ainsi pendu attire la malédiction de Dieu. Veille donc à ne pas rendre impur le pays que le Seigneur ton Dieu te donne en possession. Si tu aperçois un bœuf ou un mouton échappés qui appartiennent à ton frère, ramène-les à ton frère. Si ton frère habite trop loin, ou si tu ne le connais pas, prends l'animal chez toi et garde-le jusqu'à ce que ton frère vienne le chercher; alors tu le lui rendras. Tu agiras de même avec l'âne, un manteau ou tout autre objet égaré par ton frère. Tu ne dois pas cacher ses biens. Si tu rencontres un âne de ton frère ou son bœuf tombé en chemin, ne laisse pas ton frère s'en occuper seul; aide-le à relever l'animal. Une femme ne doit pas porter des vêtements d'homme, ni un homme des vêtements de femme. Le Seigneur ton Dieu a horreur de ceux qui agissent ainsi. Quand tu trouves en chemin, sur un arbre ou par terre, un nid avec la mère couvant ses œufs ou protégeant ses petits, ne prends pas la mère en même temps que les petits; laisse la mère s'en aller et prends seulement les petits. Tu jouiras ainsi d'une vie longue et heureuse. Quand tu bâtiras une nouvelle maison, construis une balustrade autour du toit en terrasse, afin de ne pas être tenu pour responsable si quelqu'un se tue en tombant du toit. Ne sème pas dans ta vigne d'autres sortes de plantes. Sinon toute la récolte devrait être mise à part pour Dieu, aussi bien les raisins que les autres plantes. Ne laboure pas avec un bœuf et un âne attelés ensemble. Ne porte pas de vêtements faits de laine et de lin tissés ensemble. Mets des pompons aux quatre coins de l'étoffe dont tu te couvres. Supposons qu'un homme épouse une femme, s'unisse à elle, puis se mette à la haïr. Il répand des rumeurs à son sujet et l'accuse de mauvaise conduite en disant: « J'ai épousé cette femme, mais quand je me suis approché d'elle, je ne l'ai pas trouvée vierge. » Dans ce cas, le père et la mère de la jeune femme confirment devant les anciens du village la virginité de leur fille. Le père leur déclarera: « J'ai donné ma fille pour épouse à cet homme, mais il s'est mis à la détester, il l'accuse de mauvaise conduite en me disant qu'il ne l'a pas trouvée vierge. Voici pourtant la preuve qu'elle l'était. » Et les parents étendront devant les anciens le drap. Les anciens de la ville infligeront une correction à l'homme. Ils le condamneront en plus à payer au père de la jeune femme une indemnité de cent pièces d'argent, pour avoir répandu de faux bruits au sujet d'une Israélite. Enfin il devra la garder pour femme, et durant toute sa vie il n'aura pas le droit de divorcer d'elle. Si au contraire l'accusation se révèle juste, s'il n'y a pas de preuve que la jeune fille était vierge, on amènera celle-ci à l'entrée de la maison de son père, et les hommes de la ville l'exécuteront à coups de pierres; elle s'est en effet mal conduite en Israël, en salissant la réputation de la maison de son père. Tu feras ainsi disparaître le mal du milieu de toi. Si l'on surprend un homme en train de coucher avec une femme mariée, les deux complices seront mis à mort, l'homme aussi bien que la femme. Tu feras ainsi disparaître le mal d'Israël. Si, dans une ville, un homme rencontre une jeune fille vierge fiancée à quelqu'un d'autre, et couche avec elle, vous les conduirez tous les deux à la porte de la ville et vous les exécuterez à coups de pierres. La jeune fille sera exécutée parce qu'elle n'a pas crié au secours, bien que l'affaire se soit déroulée à l'intérieur d'une ville; et l'homme, parce qu'il a couché avec une femme promise à quelqu'un d'autre. Tu feras ainsi disparaître le mal du milieu de toi. Mais si c'est dans la campagne qu'un homme rencontre une jeune fille fiancée et qu'il la viole, lui seul sera exécuté. Ne fais rien à la jeune fille, car elle n'a pas commis de faute méritant la mort. Ce cas est semblable à celui d'un homme qui se jette sur un autre et le tue. La rencontre ayant eu lieu dans la campagne, même si la jeune fiancée a crié au secours, il n'y avait personne pour la sauver. Si un homme rencontre une jeune fille vierge qui n'est pas encore fiancée, qu'il l'oblige à coucher avec lui et qu'on les prenne sur le fait, l'homme versera au père de la jeune fille cinquante pièces d'argent, et il devra épouser celle-ci, puisqu'il a abusé d'elle. Durant toute sa vie, il n'aura plus le droit de la renvoyer. Personne ne doit avoir de relations sexuelles avec une des femmes de son père; ce serait porter atteinte aux droits de son père. Un homme dont les testicules ont été écrasés ou dont le membre viril a été mutilé, ne doit pas être admis dans l'assemblée du Seigneur. Un homme né d'une union interdite ne doit pas être admis dans l'assemblée du Seigneur. Même ses descendants de la dixième génération n'y seront pas admis. Les Ammonites et les Moabites ne seront jamais admis dans l'assemblée du Seigneur. Même leurs descendants de la dixième génération n'y seront pas admis. En effet ces peuples ne sont pas venus vous accueillir avec du pain et de l'eau lorsque vous étiez en route, après la sortie d'Égypte; au contraire ils ont fait venir de Petor, en Haute-Mésopotamie, le devin Balaam, fils de Béor, et ils l'ont payé pour qu'il te maudisse. Mais le Seigneur ton Dieu n'a pas voulu écouter Balaam; pour toi il a changé la malédiction en bénédiction, parce qu'il t'aime. Donc, ne te préoccupe jamais du bien-être et du bonheur de ces deux peuples. Par contre, ne traite jamais un Édomite avec mépris, car il est ton frère. Ne traite pas non plus un Égyptien avec mépris, car tu as été un immigré dans son pays. Les fils qui leur naîtront seront admis dès la troisième génération dans l'assemblée du Seigneur. Lorsque tu dresseras le camp contre tes ennemis, tu éviteras tout ce qui est mal. Si par exemple un de tes hommes devient impur à cause d'une perte séminale la nuit, il devra sortir du camp et ne pas y rentrer de la journée. Dans l'après-midi, il se lavera, et au coucher du soleil il pourra regagner le camp. Tu réserveras hors du camp un endroit où tu pourras aller pour tes besoins naturels. Tu auras un outil dans ton équipement pour creuser le sol, puis pour recouvrir tes excréments. Car pour que le Seigneur ton Dieu reste avec toi pour te protéger et te livrer tes ennemis, ton camp doit rester un endroit qui lui appartient, sans qu'il y trouve quelque chose de honteux. Tu ne ramèneras pas à son maître un esclave qui s'est enfui de chez son maître. Qu'il s'installe dans un de tes villages, celui qu'il choisira. Tu ne l'exploiteras pas. Aucun Israélite, homme ou femme, ne doit se livrer à la prostitution sacrée. Tu n'apporteras pas, comme don, à la maison du Seigneur ton Dieu le salaire de la prostitution ni celui du chien car il juge ces pratiques abominables. Sur les prêts en argent ou en nature accordés à ton frère, ne prélève aucun intérêt. Exige des intérêts d'un étranger, mais pas de ton frère afin que le Seigneur ton Dieu bénisse toutes tes entreprises dans le pays dont tu vas prendre possession. Quand tu fais un vœu au Seigneur ton Dieu, ne tarde pas à l'accomplir, sinon le Seigneur te le réclamera et tu seras coupable d'un péché. Ne pas faire de vœux, ce n'est pas un péché. Mais si tu en fais un, accomplis ce que tu as librement promis au Seigneur ton Dieu. Quand tu entres dans la vigne de ton voisin, tu peux manger autant de raisin que tu le désires, mais n'emporte pas de panier. De même, quand tu entres dans le champ de ton voisin, tu peux cueillir à la main quelques épis, mais tu ne faucheras pas son champ. Supposons qu'un homme épouse une femme, mais qu'un jour elle cesse de lui plaire, car il a quelque chose à lui reprocher. Il rédige alors une attestation de rupture, il la lui remet et la renvoie de chez lui. Après l'avoir quitté, la femme épouse un autre homme. Supposons qu'à son tour, le second mari cesse de l'aimer, rédige une attestation de rupture qu'il lui remet, et la renvoie de chez lui, ou bien encore qu'il meure. Dans l'un ou l'autre cas, le premier mari n'a pas le droit de reprendre pour femme celle qu'il a renvoyée, car elle est devenue impure pour lui; le Seigneur jugerait cela abominable. Ne souille pas par de telles pratiques le pays que le Seigneur ton Dieu va te donner en possession. Le jeune marié est dispensé de partir à l'armée et de toutes autres obligations pendant un an, pour se consacrer à sa maison et rendre heureuse la femme qu'il a épousée. On ne doit pas exiger en gage de quelqu'un sa meule à blé, même pas la pierre supérieure de la meule, car ce serait le priver de ses moyens d'existence. Si on découvre qu'un homme kidnappe quelqu'un appartenant à son frère israélite pour le traiter tyranniquement ou le vendre, que le voleur soit mis à mort. Tu feras ainsi disparaître le mal du milieu de toi. Prends bien garde aux cas de lèpre: veille soigneusement à mettre en pratique toutes les instructions que j'ai communiquées aux prêtres-lévites et qu'ils te transmettront. Souviens-toi de ce que le Seigneur ton Dieu a fait à Miriam, lorsque vous étiez en route, après la sortie d'Égypte. Quand tu prêtes à ton frère, n'entre pas chez lui pour y prendre un gage. Reste dehors, attends qu'il t'apporte l'objet servant de gage. Ne profite pas de la vulnérabilité de l'ouvrier de ton frère ou de l'immigré vivant dans une ville de ton pays. Quand tu l'embauches, verse-lui chaque soir son salaire; qu'il le reçoive avant le coucher du soleil. En effet, il a besoin de sa paie. S'il en appelait au Seigneur contre toi, tu serais coupable d'un péché. On ne doit pas mettre à mort des parents pour des péchés commis par leurs enfants, ni des enfants pour des péchés commis par leurs parents; chacun sera mis à mort pour ses propres péchés. Ne fausse pas le cours de la justice vis-à-vis de l'orphelin et de l'immigré. Ne prends pas en gage les vêtements d'une veuve. Souviens-toi que tu as été esclave en Égypte et que le Seigneur ton Dieu t'a libéré. C'est pour cela que je t'ordonne d'agir selon cette parole. Quand tu moissonneras ton champ et que tu y oublies une gerbe, ne retourne pas la prendre. Laisse-la pour l'immigré, l'orphelin et la veuve. Alors le Seigneur ton Dieu te bénira dans tout ce que tu entreprendras. De même, lorsque tu récoltes les olives, ne passe pas une seconde fois pour recueillir les fruits oubliés. Laisse-les pour l'immigré, l'orphelin et la veuve. Enfin, lorsque tu vendangeras, ne repasse pas dans la vigne pour ramasser les grappes oubliées. Laisse-les pour l'immigré, l'orphelin et la veuve. Souviens-toi que tu as été esclave en Égypte. C'est pour cela que je t'ordonne d'agir selon cette parole. Supposons que deux hommes, à la suite d'une querelle, demandent un jugement; l'un est déclaré innocent et l'autre coupable. Si le coupable est condamné à recevoir un certain nombre de coups, le juge le fera étendre par terre en sa présence, et on lui donnera le nombre de coups proportionné à la gravité de sa faute. Toutefois, on ne dépassera pas quarante coups pour ne pas déshonorer ton frère publiquement. Ne mets pas de muselière au bœuf qui foule le blé. Si deux frères vivent ensemble sur le même domaine et que l'un meurt sans avoir de fils, alors sa veuve ne doit pas épouser quelqu'un d'extérieur. C'est son beau-frère qui la prendra comme épouse. Le premier fils qu'elle mettra au monde sera alors considéré comme le fils de celui qui est mort, afin que son nom continue d'être porté en Israël. Si l'homme n'est pas d'accord d'épouser sa belle-sœur, celle-ci se rendra devant les anciens et expliquera: « Mon beau-frère n'a pas voulu exercer son devoir envers moi, il a refusé de donner à son frère un fils qui continue de porter son nom en Israël. » Les anciens de la ville convoqueront l'homme et l'interrogeront. S'il maintient son refus d'épouser la veuve de son frère, celle-ci s'avancera jusqu'à lui en présence des anciens, elle lui retirera sa sandale du pied, lui crachera au visage et déclarera: « Voilà comment on traite un homme qui refuse de donner une descendance à son frère! » Dès lors, en Israël, on surnommera la famille de cet homme “la famille du déchaussé”. Supposons que deux hommes soient en train de se battre et que la femme de l'un d'eux s'approche pour arracher son mari aux coups de l'adversaire. Si elle saisit l'adversaire par ses organes sexuels, tu lui couperas sans pitié la main. Il n'y aura pas dans ton sac des poids lourds et des poids légers. Tu n'utiliseras pas non plus des mesures grandes et d'autres petites. N'utilise qu'un type de poids et de mesures. Ainsi tu vivras longtemps dans le pays que le Seigneur ton Dieu te donne. En effet, le Seigneur ton Dieu a en horreur ceux qui commettent des injustices de ce genre. Souviens-toi de ce qu'Amalec t'a fait, lorsque vous étiez en route, après la sortie d'Égypte. Ils n'avaient aucune crainte de Dieu, si bien qu'ils t'ont attendu le long du chemin, alors que tu étais complètement épuisé. Ils ont attaqué les retardataires à l'arrière. Dès que le Seigneur ton Dieu t'aura installé à l'abri de tous les ennemis qui t'entourent, dans le pays qu'il te donne en héritage, tu effaceras tout souvenir d'Amalec sur la terre. N'oublie pas cela! Tu vas entrer dans le pays que le Seigneur ton Dieu t'accorde. Tu vas en prendre possession. Une fois installé, chacun prélèvera une partie des premiers produits du sol qu'il aura fait pousser dans le pays; il la déposera dans une corbeille et l'apportera au lieu choisi par le Seigneur votre Dieu pour y faire résider son nom. Il ira trouver le prêtre en fonction à ce moment-là et lui dira: « Je proclame aujourd'hui devant le Seigneur ton Dieu que je suis arrivé dans le pays qu'il avait promis à nos ancêtres. » Le prêtre prendra la corbeille apportée et la placera devant l'autel du Seigneur ton Dieu. Tu déclareras alors devant le Seigneur: « Mon ancêtre était un Araméen errant; il est descendu en Égypte et y a d'abord séjourné avec le petit groupe de gens qui l'accompagnaient. Ceux-ci ont formé par la suite un grand peuple, puissant et nombreux. Alors les Égyptiens nous ont maltraités et opprimés, en nous imposant un dur esclavage. Nous avons appelé à l'aide le Seigneur, Dieu de nos pères; il a entendu nos cris et il a vu combien nous étions maltraités, brutalisés et opprimés. Il nous a fait sortir d'Égypte, en recourant à des exploits irrésistibles et terrifiants, à des signes impressionnants et des prodiges. Il nous a conduits jusqu'ici pour nous donner ce pays, qui ruisselle de lait et de miel. C'est pourquoi maintenant j'apporte au Seigneur les premiers produits de la terre qu'il m'a accordée. » Tu feras alors déposer la corbeille devant le Seigneur ton Dieu et tu t'inclineras jusqu'à terre devant le Seigneur ton Dieu. Ensuite, avec le lévite et l'immigré dans ton pays, toi et ta famille vous vous réjouirez de tous les bienfaits que le Seigneur ton Dieu t'a accordés. Tous les trois ans, ce sera “l'année du prélèvement”. Tu livreras la part triennale réservée de tes récoltes pour le lévite, l'immigré, l'orphelin et la veuve. Ceux-ci trouveront ainsi dans ton village de quoi se nourrir abondamment. Alors tu déclareras devant le Seigneur ton Dieu: « Seigneur, je n'ai rien gardé chez moi de tout ce qui t'est réservé. J'ai donné ce que tu exiges pour le lévite, l'immigré, l'orphelin et la veuve. Je n'ai rien caché. Je n'ai rien mangé de cette part réservée quand j'étais en deuil, je ne l'ai pas livrée alors que j'étais en état d'impureté, je n'en ai rien donné en offrande pour un mort. J'ai écouté tes instructions, Seigneur mon Dieu, et j'ai obéi à tes ordres. Regarde donc du haut des cieux, là où tu demeures, et répands tes bienfaits sur Israël, ton peuple, et sur le pays que tu nous as donné selon la promesse faite à nos ancêtres, ce pays qui ruisselle de lait et de miel. » En ce jour, le Seigneur ton Dieu t'ordonne de mettre en pratique ces décrets et les règles qui en découlent. Veille à les pratiquer de tout ton cœur et de tout ton être. En ce jour, tu as obtenu une promesse du Seigneur: il sera ton Dieu. Tu t'engages à suivre ses chemins, à obéir à ses décrets, commandements et règles, et à écouter sa voix. En ce jour, il a obtenu de toi cette promesse: tu es son bien le plus précieux, et tu garderas tous ses commandements. Oui, le Seigneur ton Dieu te place très haut au-dessus de tous les peuples qu'il a créés, pour l'honneur, la renommée et la dignité; tu es le peuple qu'il a mis à part pour lui, comme il l'a déclaré. Moïse, accompagné des anciens du peuple, donna cet ordre au peuple: Vous obéirez à tous les commandements que je vous donne aujourd'hui. Le jour où vous traverserez le Jourdain pour entrer dans le pays que le Seigneur ton Dieu t'attribue, tu dresseras de grandes pierres que tu peindras en blanc; sur ces pierres, tu écriras dès ton arrivée toutes les paroles de cet enseignement. Ainsi tu pourras entrer dans le pays qui ruisselle de lait et de miel que le Seigneur, le Dieu de tes pères, te donne. Oui, quand vous aurez traversé le Jourdain, vous dresserez sur le mont Ébal les pierres dont je viens de vous parler, et vous les peindrez en blanc. Ensuite tu construiras au même endroit un autel pour le Seigneur ton Dieu, au moyen de pierres qu'aucun outil de fer n'a touchées. N'utilise que des pierres non taillées pour le construire. Sur cet autel, offre au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de paix que tu mangeras dans la joie devant le Seigneur ton Dieu. Quant aux pierres que tu auras dressées, tu écriras dessus toutes les paroles de cet enseignement, de manière bien lisible. Ensuite Moïse, accompagné des prêtres-lévites, s'adressa encore au peuple: Israël, fais silence et écoute! Aujourd'hui tu es devenu le peuple du Seigneur ton Dieu. Écoute-le donc, mets en pratique ses commandements et ses lois, que je te transmets en ce moment. Le même jour, Moïse donna aussi au peuple l'ordre suivant: Quand vous aurez traversé le Jourdain, les tribus de Siméon, Lévi, Juda, Issakar, Joseph et Benjamin se tiendront sur le mont Garizim pour prononcer les bénédictions en faveur du peuple, tandis que les tribus de Ruben, Gad, Asser, Zabulon, Dan et Neftali se tiendront sur le mont Ébal pour prononcer les malédictions. Les lévites s'adresseront à tous les Israélites et ils leur diront d'une voix puissante: « Maudit soit celui qui se fabrique une idole taillée ou une statue en métal fondu pour l'adorer en secret. Le Seigneur déteste ce genre d'objet fabriqué par des mains humaines. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui méprise son père et sa mère. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui déplace les marques du domaine de son voisin. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui indique la mauvaise route à un aveugle. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui fausse le cours de la justice à l'égard de l'orphelin, de l'immigré et de la veuve. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui couche avec une des femmes de son père, car il porte ainsi atteinte aux droits de son père. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui s'accouple avec un animal. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui couche avec sa demi-sœur, fille de son père ou de sa mère. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui couche avec la mère de sa femme. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui assassine quelqu'un en cachette. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui accepte de l'argent pour assassiner un innocent. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » « Maudit soit celui qui ne respecte pas les paroles de cet enseignement et qui ne les met pas en pratique. » Et tout le peuple répondra: « Amen! » Tu seras béni à la ville et aux champs. Tu seras béni par de nombreux enfants et d'abondantes récoltes. Tu seras béni par des troupeaux nombreux. Tu seras béni par des corbeilles et des paniers à pain bien remplis. Tu seras béni quand tu entres et tu seras béni quand tu sors aussi. Le Seigneur te donnera la victoire sur les ennemis qui t'attaqueront. S'ils arrivent par un seul chemin, ils s'enfuiront par sept chemins différents. Le Seigneur ton Dieu protégera tout ce que tu auras amassé dans tes greniers, il fera prospérer tout ce que tu entreprendras. Oui, il te comblera de bienfaits dans le pays qu'il t'accordera. Si tu mets en pratique les commandements du Seigneur ton Dieu et si tu obéis à sa volonté, il fera de toi le peuple qui lui appartient, comme promis. Tous les autres peuples de la terre verront alors que le nom du Seigneur est lié à toi, et ils seront remplis de crainte à ton égard. Le Seigneur accroîtra tes biens dans le pays qu'il a promis à tes ancêtres de te donner: tu auras de nombreux enfants, tes bêtes auront de nombreux petits et tes récoltes seront abondantes. Pour toi, le Seigneur ouvrira les cieux, où il garde l'eau comme un trésor, afin de faire pleuvoir sur vos terres en temps voulu et de faire prospérer tout ce que tu entreprendras. Tu n'auras pas besoin d'emprunter de l'argent; au contraire, c'est toi qui en prêteras à de nombreux peuples. Le Seigneur te mettra au premier rang et non au dernier, tu seras toujours en haut et jamais en bas, si tu mets en pratique tout ce que je te commande aujourd'hui de la part du Seigneur ton Dieu. Ne t'écarte en aucune façon des paroles que je te transmets, pour rendre un culte à d'autres dieux. Par contre, si tu n'obéis pas au Seigneur ton Dieu, si tu ne mets pas en pratique tous ses commandements et ses lois que je te communique aujourd'hui de sa part, alors il t'infligera les malheurs que voici: Tu seras maudit à la ville et aux champs. Maudits seront tes corbeilles et tes paniers à pain. Maudits seront ta descendance, tes récoltes, tes troupeaux. Tu seras maudit quand tu entres et quand tu sors. Dans tout ce que tu entreprendras, le Seigneur t'enverra la malédiction, la terreur et les tracas, et tu seras bientôt exterminé à cause du mal que tu auras fait en l'abandonnant. Il propagera une épidémie de peste jusqu'à ce que tu sois éliminé du pays dont tu vas prendre possession. Il t'affaiblira et te frappera d'inflammations, de fièvres. Il provoquera la sécheresse. Les céréales sécheront sur pied, ou bien elles pourriront. Tu seras atteint de tous ces malheurs jusqu'à ce que tu disparaisses. Les cieux seront durs comme du bronze au-dessus de ta tête, et la terre dure comme du fer sous tes pieds. Au lieu de pluie, le Seigneur enverra des cieux sur ton pays de la poussière et du sable, jusqu'à ce que tu sois exterminé. Le Seigneur donnera à tes ennemis la victoire sur toi. Si tu les attaques par un seul chemin, tu t'enfuiras devant eux par sept chemins. Tous les royaumes du monde seront épouvantés en voyant ce qui t'arrive. Ton cadavre sera dévoré par les charognards des cieux et de la terre. Personne ne viendra les en empêcher. Le Seigneur te frappera d'ulcères, comme ceux des Égyptiens, d'hémorroïdes, de démangeaisons dues à la gale, de petites pustules qui ne guérissent pas. Il vous frappera de folie, d'aveuglement et de délire. En plein midi, tu avanceras en tâtonnant, comme un aveugle. Aucune de tes entreprises ne réussira, tu seras sans cesse exploité et dépouillé. Personne ne viendra à ton secours. Tu choisiras une fiancée, mais ta fiancée sera violée. Tu construiras une maison, mais tu ne l'habiteras pas. Tu planteras une vigne, mais tu n'en verras pas les premiers raisins. Ton bœuf sera abattu devant tes yeux, mais tu n'en mangeras pas. Ton âne sera volé devant toi et tu ne le récupéreras pas. Ton mouton sera donné à ton ennemi et tu ne pourras rien y faire. Ton fils et ta fille seront donnés à un autre peuple. Tes yeux guetteront leur retour à longueur de journée, mais rien n'y fera. Un peuple inconnu mangera le fruit de ta terre. Tu seras sans cesse exploité et maltraité. Le spectacle que tu auras sous les yeux te fera sombrer dans la folie. Le Seigneur t'infligera de terribles ulcères qui ne guérissent pas et qui se développeront sur les genoux et les cuisses, avant de s'étendre partout, de la tête aux pieds. Le Seigneur t'enverra, avec le roi que tu te seras donné, dans un pays que ni toi ni tes ancêtres n'aurez connu, et là tu adoreras d'autres dieux qui ne sont que des statues de bois ou de pierre. Tous les peuples chez qui le Seigneur t'aura conduit seront stupéfaits de ce qui t'arrive; ils ricaneront à ton sujet. Tu sèmeras beaucoup et tu récolteras peu, car les sauterelles auront tout dévasté. Tu planteras des vignes. Tu les soigneras, mais tu n'en boiras pas le vin; tu n'auras même pas à vendanger, car les chenilles auront tout dévoré. Tu auras des oliviers dans tout ton territoire mais tu n'auras pas d'huile, car les olives seront tombées avant d'être mûres. Tu auras des fils et des filles, mais ils seront emmenés en exil. Tous les arbres et tous les produits de ta terre seront la proie des criquets. L'immigré s'élèvera de plus en plus au-dessus de toi tandis que tu t'abaisseras de plus en plus. C'est lui qui te prêtera de l'argent, et non plus toi qui lui en prêtera. Il sera la tête; tu seras la queue. Tous ces malheurs s'abattront sur toi et s'acharneront contre toi jusqu'à ce que tu sois exterminé, parce que tu auras refusé d'obéir au Seigneur ton Dieu et d'observer les commandements et les lois qu'il t'ordonne de mettre en pratique. Que cela te serve d'avertissement solennel, pour toujours. Au lieu de servir le Seigneur ton Dieu avec joie et de tout ton cœur dans l'abondance, tu serviras ton ennemi que le Seigneur aura envoyé contre toi. Tu auras faim et soif, tu seras nu et privé de tout. Il mettra un joug de fer sur tes épaules, jusqu'à ce que tu sois exterminé. De très loin, du bout du monde, le Seigneur fera venir un peuple dont tu ne connaîtras pas la langue. Il le lancera contre toi, comme un aigle qui fond sur sa proie. Ce sera un peuple au visage dur, sans respect ni pour les vieux, ni pour les enfants. Il mangera tes bêtes et tes récoltes, et tu mourras de faim; il ne te laissera ni blé, ni vin, ni huile, ni les petits de tes troupeaux, et tu finiras par disparaître. Il t'assiégera dans tous tes villages jusqu'à ce que s'écroulent les hautes murailles fortifiées derrière lesquelles tu te seras mis à l'abri dans le pays que le Seigneur ton Dieu t'aura donné. Pendant qu'ils t'encercleront, tes ennemis te réduiront à une telle détresse que tu en viendras à manger ton fils et ta fille, ceux que le Seigneur ton Dieu t'aura accordés. Alors l'homme le plus raffiné et le plus sensible regardera de travers son frère, sa propre femme et les enfants qui lui resteront: il craindra en effet d'avoir à partager avec l'un d'eux la chair de ses enfants, sa seule nourriture; il n'aura rien d'autre à manger durant cet encerclement, à cause de la détresse à laquelle tes ennemis t'auront réduit dans tous tes villages. La femme la plus raffinée et la plus sensible agira de même: elle qui était si délicate qu'elle ne daignait pas poser la pointe de son pied sur le sol, elle regardera de travers son propre mari, son fils et sa fille. Son nouveau-né et même le placenta dont elle viendra d'être délivrée, elle les mangera en cachette tant le siège imposé par tes ennemis sera implacable. Veille à mettre en pratique toutes les paroles de l'enseignement de ce livre, et respecte celui qui porte le titre glorieux et redoutable de “Seigneur votre Dieu”. Sinon, le Seigneur lui-même vous infligera toutes sortes de blessures et de maladies, plus graves et plus tenaces les unes que les autres. Il fera revenir sur toi tous les fléaux que tu as tant redoutés en Égypte, et même des maladies qui ne sont pas mentionnées dans ce livre, jusqu'à ce que tu sois exterminé. Après avoir été aussi nombreux que les étoiles, il ne restera de vous qu'une poignée, parce que tu auras désobéi au Seigneur ton Dieu. Autant le Seigneur s'est plu à vous faire du bien et à vous rendre nombreux, autant il se plaira à vous conduire à votre perte et à vous exterminer. Il vous arrachera à la terre dont tu vas prendre possession. Il te dispersera parmi les peuples, d'un bout du monde à l'autre. Là-bas tu adoreras d'autres dieux, que ni toi ni tes ancêtres n'aurez connus, des statues de bois ou de pierre. Au milieu de ces peuples, tu ne connaîtras aucune tranquillité, tu n'auras pas de lieu où te reposer. Tout ce que le Seigneur te donnera, ce sera un cœur inquiet, des yeux vitreux et un découragement de tout l'être. Ta vie ne tiendra qu'à un fil prêt à rompre. Nuit et jour tu trembleras de peur. Ta situation sera tellement désespérée que le matin tu te demanderas s'il y aura un soir et le soir s'il y aura un matin. Le Seigneur te ramènera par bateaux entiers en Égypte alors que je vous avais dit que vous ne la reverriez plus. Là-bas, hommes et femmes, vous essayerez de vous vendre à tes ennemis comme esclaves, mais il n'y aura pas d'acheteur. Voici comment Moïse conclut une alliance avec les Israélites, au nom du Seigneur et sur son ordre, au pays de Moab. Cette alliance est distincte de celle qui avait été conclue au mont Horeb. Moïse convoqua tout Israël et dit: Lorsque vous étiez en Égypte, vous avez vu de vos propres yeux comment le Seigneur a traité le pharaon, ses ministres et tout son pays: vous avez vu les dures épreuves qu'il leur a infligées et les signes impressionnants, les prodiges qu'il a accomplis. Mais le Seigneur ne vous a pas encore accordé un esprit capable de comprendre ce qui se passait: vos yeux et vos oreilles n'ont pas vraiment vu et entendu. Pendant quarante ans je vous ai conduits à travers le désert; ni tes vêtements ni tes sandales ne se sont usés. Vous n'avez eu ni pain, ni vin ni boissons alcoolisées pour que vous puissiez reconnaître que le Seigneur est votre Dieu. À notre arrivée ici, les rois Sihon, de Hèchebon, et Og, du Bachan, sont venus nous attaquer, mais nous les avons battus; nous nous sommes emparés de leur territoire et nous l'avons donné en partage aux tribus de Ruben, de Gad, et à la moitié de la tribu de Manassé. C'est pourquoi veillez à mettre en pratique les dispositions de l'alliance que Dieu a conclue avec vous. Ainsi vous réussirez dans tout ce que vous entreprendrez. Vous voici réunis aujourd'hui devant le Seigneur votre Dieu; tout le monde est là, vos chefs et vos dirigeants, vos anciens et vos responsables, vos femmes et vos enfants, et même l'immigré au sein de ton camp, tous, du coupeur de bois au puiseur d'eau. Pour te faire passer dans l'alliance que le Seigneur ton Dieu conclut maintenant avec toi aujourd'hui, il t'invite à la confirmer par un serment solennel. Ainsi tu seras son peuple et il sera ton Dieu, comme il l'a juré à tes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob. Cette alliance n'est pas valable pour vous uniquement; elle concerne autant ceux qui sont présents en ce moment même devant le Seigneur notre Dieu que nos descendants qui ne sont pas encore nés. Vous savez ce qui s'est passé lors de notre séjour en Égypte et de notre passage parmi les peuples dont nous avons traversé le territoire. Vous avez vu tous les abominables objets que ces peuples adorent, sculptures en bois ou en pierre, en argent ou en or. Que personne parmi vous, homme ou femme, qu'aucune tribu, aucun clan, ne se détourne maintenant du Seigneur notre Dieu pour rendre un culte aux dieux de ces peuples; que personne parmi vous ne devienne comme une plante produisant un poison amer. Et si l'un de vous, après avoir entendu ces paroles solennelles, se félicite intérieurement de ce qu'il est en se disant: « Tout ira bien pour moi, même si je persiste dans ma conduite! » puisque le terrain arrosé fait disparaître le desséché, le Seigneur ne consentira pas à lui pardonner. Il ne tolérera pas l'infidélité de cet homme, il laissera éclater sa colère contre lui, il le frappera de toutes les malédictions contenues dans ce livre et effacera tout souvenir de lui sur la terre. Le Seigneur le livrera au malheur en l'excluant tout à fait du peuple d'Israël, conformément aux malédictions que comporte l'alliance écrite dans le livre de cet enseignement. Lorsque la génération de vos enfants, et les étrangers venus de pays lointains, verront les catastrophes et les désastres que le Seigneur aura infligés à ce pays, ils diront: « Tout ce pays est brûlé par le soufre et le sel; on ne peut rien y semer, rien y faire pousser, aucune herbe même n'y pousserait. Son sort est identique à celui de Sodome et de Gomorrhe, d'Adma et de Seboïm, les villes que le Seigneur a détruites dans son ardente colère. » Alors tous les autres peuples demanderont: « Pourquoi le Seigneur a-t-il traité ainsi ce pays? Pourquoi sa colère a-t-elle été si grande? » Et l'on répondra: « Cela est arrivé parce que ce peuple a rompu l'alliance que le Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres, avait conclue avec eux, lorsqu'il les a fait sortir d'Égypte. Ils se sont mis à servir et adorer d'autres dieux qu'ils ne connaissaient pas auparavant et que le Seigneur ne leur permet pas d'adorer. C'est pourquoi le Seigneur, plein de colère, a déchaîné contre ce pays tous les malheurs décrits dans le présent livre; il a déversé son ardente et terrible colère sur son peuple, il l'a arraché à sa terre et l'a chassé dans un pays étranger, où il se trouve encore aujourd'hui. » Ce qui est caché, seul le Seigneur notre Dieu le connaît. Mais nous connaissons ce qui nous a été révélé pour toujours, à nous et à nos descendants, c'est-à-dire mettre en pratique les paroles de cet enseignement. Tout ce que je vous ai décrit, les promesses de bonheur et les menaces de malheur, s'accomplira. Lorsque le Seigneur ton Dieu t'aura dispersé parmi tous les peuples, tu méditeras sur ces événements. Tu reviendras à lui et tu écouteras de nouveau sa voix. Toi et tes descendants, vous obéirez de tout votre cœur et de tout votre être à ce que je vous commande aujourd'hui. Alors le Seigneur ton Dieu changera ton sort, il te manifestera sa tendresse et te fera revenir de tous les pays où il t'aura dispersé. Même si tu es exilé aux extrémités de la terre, le Seigneur ira te chercher et il te rassemblera pour te ramener dans le pays de tes ancêtres. Tu en reprendras possession, et le Seigneur t'y traitera mieux que tes ancêtres, il t'y rendra plus nombreux qu'eux. Le Seigneur ton Dieu lui-même purifiera ton cœur et celui de tes descendants, pour que tu l'aimes de tout ton cœur et de tout ton être, et qu'ainsi tu vives. Tous les malheurs que j'ai décrits, il les infligera à tes ennemis et à ceux qui te haïssent. Mais toi, tu écouteras de nouveau sa voix, en accomplissant tout ce que je t'ordonne de sa part aujourd'hui. Le Seigneur ton Dieu t'accordera le succès dans tout ce que tu entreprendras. Tu auras de nombreux enfants, tes bêtes auront de nombreux petits et tes récoltes seront abondantes. En effet, autant le Seigneur s'est plu à faire du bien à tes ancêtres, autant il se plaira à t'en faire. Mais tu dois écouter sa voix pour mettre en pratique ses commandements et ses lois tels qu'ils sont inscrits dans le livre de cet enseignement et revenir à lui de tout ton cœur et de tout ton être. Les commandements que je te donne aujourd'hui ne sont ni trop difficiles ni au-dessus de tes capacités. Ils ne sont pas dans les cieux, pour qu'on dise: « Qui montera dans les cieux pour aller nous les chercher et nous les faire entendre, afin que nous les mettions en pratique? » Ils ne sont pas non plus au-delà des mers, pour qu'on dise: « Qui traversera les mers pour aller nous les chercher et nous les faire entendre, afin que nous les mettions en pratique? » Non, cette parole du Seigneur est tout près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur, pour que tu la mettes en pratique. Regarde: aujourd'hui je place devant toi la vie et le bonheur d'une part, la mort et le malheur d'autre part. Mets en pratique ce que je t'ordonne aujourd'hui. Aime le Seigneur ton Dieu. Suis le chemin qu'il te trace. Obéis à ses commandements, à ses lois et à ses règles. Ainsi tu vivras, tu te multiplieras. Le Seigneur ton Dieu te bénira dans le pays dont tu vas prendre possession. Mais si tu te détournes de lui, si tu lui désobéis, si tu adores d'autres dieux, alors tu disparaîtras complètement. Je vous préviens dès aujourd'hui; vous ne resterez pas longtemps dans le pays dont tu vas prendre possession au-delà du Jourdain. Oui, je vous avertis solennellement aujourd'hui, les cieux et la terre m'en sont témoins: je place devant toi la vie et la bénédiction d'une part, la mort et la malédiction d'autre part. Choisis donc la vie et tu vivras, toi et ta descendance. Aime le Seigneur ton Dieu! Écoute sa voix! Reste-lui fidèlement attaché. Alors tu vivras et passeras de longues années dans le pays que le Seigneur a promis de donner à tes ancêtres Abraham, Isaac et Jacob. Moïse dit encore à tout Israël: J'ai maintenant 120 ans; je ne peux plus vous diriger. D'ailleurs le Seigneur m'a dit que je ne franchirai pas ce Jourdain. Le Seigneur ton Dieu lui-même marchera devant toi; il exterminera ceux qui habitent de l'autre côté, pour que tu puisses t'emparer de leur pays. C'est Josué qui sera ton chef, comme le Seigneur l'a dit. Le Seigneur détruira ces peuples comme il a détruit Sihon et Og, rois des Amorites, et leur pays. Il les livrera en votre pouvoir et vous les traiterez exactement comme je vous l'ai ordonné. Soyez courageux et forts, ne tremblez pas de peur devant eux, car le Seigneur ton Dieu marchera avec toi, sans t'abandonner. Puis Moïse appela Josué et lui dit devant tout Israël: Sois courageux et fort! C'est toi qui conduiras ce peuple dans le pays que le Seigneur a promis à leurs ancêtres, c'est toi qui le leur donneras en héritage. Le Seigneur marchera devant toi, il sera avec toi, sans jamais t'abandonner. N'aie donc pas peur et ne te laisse pas abattre. Moïse mit par écrit cet enseignement et le confia aux prêtres, descendants de Lévi, chargés de porter le coffre de l'alliance, ainsi qu'aux anciens d'Israël. L'assemblée sera composée des hommes, des femmes et des enfants, ainsi que de l'immigré qui réside chez toi. Qu'ils écoutent pour qu'ils apprennent à reconnaître l'autorité du Seigneur leur Dieu et à mettre en pratique toutes les paroles de cet enseignement. Les enfants qui ne la connaîtront pas encore l'entendront aussi et apprendront à reconnaître l'autorité du Seigneur Dieu, tant que vous vivrez dans le pays dont vous allez prendre possession de l'autre côté du Jourdain. Le Seigneur dit à Moïse: « Le moment où tu vas mourir approche. Appelle Josué et venez vous présenter ensemble devant la tente de la rencontre; là, je lui donnerai mes ordres. » Moïse et Josué se rendirent donc à la tente de la rencontre. Le Seigneur leur apparut dans une colonne de nuée, qui se dressa à l'entrée de la tente; il déclara d'abord à Moïse: « Tu vas bientôt mourir. Après ta mort, ce peuple se mettra à rendre un culte aux dieux étrangers qui sont adorés dans le pays où il va entrer. Il m'abandonnera, rompant ainsi l'alliance que j'ai conclue avec lui. À cause de cela, je serai rempli de colère contre lui, je l'abandonnerai, je me détournerai de lui. Il deviendra la proie des autres peuples; les malheurs et la détresse s'acharneront sur lui. Alors ce peuple comprendra que ces malheurs l'atteignent parce que son Dieu n'est plus au milieu de lui. Mais je resterai caché, à cause de tout le mal qu'il aura commis en adorant d'autres dieux. Et maintenant, qu'on note les paroles du cantique que je vais vous dicter. Toi, Moïse, tu les enseigneras aux Israélites, tu veilleras à ce qu'ils les apprennent, afin que ce cantique puisse me servir de témoin contre eux. En effet, je vais conduire ce peuple sur la terre ruisselant de lait et de miel que j'ai promise à ses ancêtres. Il aura de quoi se nourrir abondamment et vivre dans l'aisance. Par conséquent, il se mettra à adorer et à servir d'autres dieux, il n'aura que mépris pour moi et il rompra mon alliance. Les malheurs et la détresse s'acharneront alors sur eux, et ce cantique servira de témoin qui les accusera, car même leurs descendants ne cesseront jamais de le chanter. Dès aujourd'hui, avant même de les conduire dans le pays que je leur ai promis, je sais ce qu'ils ont dans l'esprit. » Ce jour-là, Moïse écrivit les paroles de ce cantique et les enseigna aux Israélites. Ensuite, le Seigneur donna ses ordres à Josué, fils de Noun, et il lui dit: « Sois courageux et fort! C'est toi qui conduiras les Israélites dans le pays que je leur ai promis. Et moi, je serai avec toi! » Enfin, Moïse termina d'inscrire exactement dans un livre les paroles de cet enseignement. Moïse s'adressa alors aux lévites chargés de porter le coffre de l'alliance du Seigneur et leur donna l'ordre suivant: Prenez le livre de cet enseignement, et placez-le à côté du coffre de l'alliance du Seigneur votre Dieu. Il y servira de témoignage contre toi. En effet, je connais bien ton entêtement. Je sais que tu es rebelle. Puisque vous vous êtes déjà révoltés contre le Seigneur alors que je vivais encore parmi vous, vous le ferez encore plus après ma mort. Maintenant, rassemblez auprès de moi tous les anciens et les responsables de vos tribus. Je vais leur transmettre de vive voix ces paroles. Je prends à témoin les cieux et la terre. Je sais, en effet, qu'après ma mort, vous tomberez dans le péché. Vous vous détournerez du chemin que je vous ai indiqué. Finalement le malheur vous atteindra car vous aurez mal agi et que vous aurez offensé le Seigneur. Paroles intégrales du cantique que Moïse prononça de vive voix devant toute l'assemblée d'Israël: Cieux, prêtez l'oreille à mes paroles, terre, écoute mes déclarations. Que mes instructions ruissellent comme une pluie bienfaisante, que mes enseignements perlent comme la rosée sur l'herbe des champs. Je vais proclamer le nom du Seigneur; Israélites, célébrez aussi la grandeur de notre Dieu! Le Seigneur est un rocher protecteur. Il agit de manière parfaite, toutes ses décisions sont légitimes; toujours fidèle, jamais injuste, il est plein de droiture et de vérité. Mais vous, peuple mauvais et déraisonnable, vous avez offensé le Seigneur. Honte à vous! Vous n'êtes plus ses enfants! Peuple abruti, peuple insensé, peut-on se conduire ainsi envers lui? N'est-il pas ton père, ton créateur, celui qui a fait de toi son peuple? Souviens-toi des jours d'autrefois, remonte le cours des années; demande aux anciens de raconter le passé. Lorsque le Très-Haut a réparti les pays entre les êtres humains, il en a fixé les frontières; il a placé chaque peuple selon le nombre des fils d'Israël. Car la part du Seigneur, c'est son peuple; Jacob est son patrimoine. Le Seigneur a trouvé Israël au désert, au milieu des hurlements des chacals. Il a pris soin de lui, il l'a instruit, il a veillé sur lui comme sur la prunelle de ses yeux. Il fut pour lui semblable à un aigle qui plane au-dessus de son nid et invite ses petits à s'envoler, ou qui étend ses ailes au-dessous d'eux et les retient s'ils tombent. Oui, le Seigneur seul a conduit son peuple qui n'appartient à aucun autre dieu. Il les a fait chevaucher sur les hauteurs du pays et les a nourris du produit des champs: le miel de la falaise, l'huile du rocher, la crème et le lait des troupeaux, les agneaux, les béliers gras et les boucs, le meilleur du blé et le vin de leurs vignobles. Israël a mangé et s'est rassasié; Yechouroun, le ventre plein, s'est révolté; devenu gras et bouffi, il a délaissé Dieu, son créateur, il a déshonoré son protecteur et sauveur. Les Israélites excitaient la colère du Seigneur par des pratiques abominables, ils provoquaient sa jalousie. Ils offraient des sacrifices à des êtres qui n'étaient même pas des dieux et qu'ils n'avaient jamais connus, à des divinités nouvelles que leurs ancêtres ignoraient. Tu oublies le rocher qui t'a enfanté, tu négliges le Dieu qui t'a donné la vie! Lorsque le Seigneur a vu comment ses enfants se moquaient de lui, il a été rempli de mépris. Alors il a déclaré: « Je cacherai ma face! Je vais cesser de les protéger et je verrai bien ce qui leur arrivera. Ils m'ont rendu jaloux avec des faux dieux, ils ont excité ma colère avec des idoles; eh bien, moi, je vais les rendre jaloux avec des gens qui ne sont pas un vrai peuple, j'exciterai leur colère avec un peuple sans intelligence. Oui, ma colère s'est enflammée: elle pénètre même les profondeurs du monde des morts; comme un feu elle ravage tous les produits de la terre, elle brûle jusqu'aux racines des montagnes. Je vais accumuler des malheurs sur eux, je vais tirer contre eux toutes mes flèches: lorsqu'ils seront affaiblis par la faim, rongés par la fièvre ou les épidémies j'enverrai contre eux des bêtes féroces et des serpents venimeux. Dans les rues, on mourra par l'épée, et dans les maisons, on mourra de frayeur. La mort frappera tout le monde, les jeunes gens et les jeunes filles, les vieillards et les enfants. J'avais l'intention de les détruire complètement et d'effacer tout souvenir d'eux sur la terre. Mais j'ai eu peur que leurs ennemis se moquent de moi, en imaginant avoir accompli eux-mêmes cet exploit, en pensant que je n'y suis pour rien. Israël est un peuple privé de bon sens; ils sont dépourvus d'intelligence. Avec un peu de sagesse ils comprendraient où tout cela les mène. Un ennemi tout seul peut-il mettre en fuite mille Israélites? et deux ennemis en poursuivre dix mille? Oui, si moi, le Seigneur, leur rocher protecteur, je les livre au pouvoir de leurs adversaires. Mais leurs ennemis savent que leur dieu protecteur ne vaut pas le Dieu d'Israël. Pour leur part, ils ne valent pas mieux que les gens de Sodome et Gomorrhe; tous pareils à une vigne qui produirait des raisins amers et empoisonnés, leur vin est comme un poison terrible. Voici ce que moi, le Seigneur, j'ai préparé en secret, ce que je tiens en réserve contre eux, pour le jour de la vengeance où je leur donnerai ce qu'ils méritent, quand viendra le moment de leur chute. Ce jour de malheur ne tardera pas, le moment de leur déchéance est proche. » En effet, le Seigneur rendra justice à son peuple, il sera sensible au sort de ceux qui le servent quand il les verra sans force, privés de tout appui, de tout soutien. Il leur demandera: « Où sont les dieux auprès desquels vous cherchiez refuge? Vous les nourrissiez de sacrifices d'animaux, vous leur offriez du vin à boire! Eh bien, qu'ils se manifestent pour vous sauver et vous protéger! Reconnaissez-le maintenant, moi seul je suis capable de sauver. Il n'existe pas d'autre dieu que moi. C'est moi qui fais mourir et qui fais vivre, c'est moi qui blesse et qui guéris! Qui pourrait arracher quelqu'un de ma main? Le bras dressé vers les cieux, je prononce le serment que voici: “Aussi vrai que je suis vivant pour toujours, j'aiguise et je polis mon épée, je brandis déjà la punition, je vais tirer vengeance de mes adversaires et payer de retour ceux qui me haïssent. Mes flèches seront ivres de sang, mon épée se rassasiera de mes adversaires. Aucun des guerriers ennemis n'en réchappera; blessés ou captifs, tous en seront victimes.” » Que les cieux se réjouissent avec le peuple du Seigneur, que toutes les divinités se prosternent devant Dieu. Le Seigneur va venger la mort de ses enfants. Il fera retomber sur ses adversaires le châtiment qu'ils méritent, il se vengera de ses ennemis, mais il purifiera la terre de son peuple. Moïse et Josué, fils de Noun, vinrent se présenter devant le peuple et leur récitèrent à haute voix toutes les paroles de ce cantique. Après avoir terminé de faire connaître cet enseignement à tout Israël, Moïse leur dit: Prenez à cœur les paroles par lesquelles je témoigne aujourd'hui contre vous. Transmettez-les à vos descendants, pour qu'ils les mettent en pratique. En effet, il ne s'agit pas de paroles en l'air. Elles vous permettront de vivre et de passer de nombreuses années dans le pays dont vous allez prendre possession au-delà du Jourdain. Le même jour, le Seigneur dit à Moïse: « Rends-toi vers les sommets des Abarim, dans le pays de Moab, en face de Jéricho, et monte au sommet du mont Nébo. De là, tu regarderas le pays de Canaan que je vais donner en possession aux Israélites. Ensuite, sur cette montagne que tu auras gravie, tu mourras pour rejoindre tes pères, tout comme ton frère Aaron est mort sur la montagne de Hor et a rejoint ses pères. Aaron et toi, vous avez commis une faute grave envers moi, en présence des Israélites, lors de l'affaire de l'eau de Meriba, à Cadesh, dans le désert de Tsin; à cette occasion, vous n'avez pas manifesté au milieu du peuple que j'étais vraiment Dieu. C'est pourquoi tu pourras seulement voir de loin le pays que je donne aux Israélites, mais tu n'y entreras pas toi-même. » Avant de mourir, Moïse, l'homme proche de Dieu, prononça sur les Israélites les bénédictions que voici: Le Seigneur est venu du mont Sinaï. Comme le soleil, il s'est levé du pays de Séir, des monts de Paran, il a éclairé son peuple. Il est venu vers les siens, accompagné de milliers d'anges, et tenant dans sa main la Loi flamboyante. Le Seigneur aime les peuples, tous les hommes qui lui appartiennent, et qui se rassemblent à tes pieds pour recevoir tes instructions. L'enseignement que Moïse nous a donné est le précieux trésor de l'assemblée de Jacob! Il y eut un roi en Yechouroun lorsque les chefs du peuple se sont réunis avec toutes les tribus d'Israël. Et Moïse ajouta: Vive Ruben! Qu'il ne meure pas, bien qu'il soit peu nombreux. Et pour Juda, il déclara: Seigneur, écoute l'appel de Juda, ramène-le vers son peuple! Que ses mains prennent sa propre défense. Sois un soutien face à ses ennemis. Pour Lévi, Moïse déclara: Seigneur, tu as confié les objets sacrés, l'Ourim et le Toummim à ton homme de confiance après l'avoir mis à l'épreuve à Massa et l'avoir testé dans l'affaire de Meriba. Il a préféré obéir à ton ordre et n'a pas fait d'exception pour son père, sa mère, son frère et son fils; il a ainsi respecté ton alliance. Apprenant à Jacob tes règles, à Israël ton enseignement, il brûle des parfums pour toi et offre des sacrifices complets sur ton autel. Seigneur, renouvelle ses forces et bénis le travail de ses mains. Brise la résistance de ses adversaires pour qu'ils ne se redressent plus jamais. Pour Benjamin, Moïse déclara: Toi que le Seigneur aime, demeure en sécurité auprès de lui; protège-le jour après jour, habite avec lui. Pour Joseph, Moïse déclara: Son pays est béni par le Seigneur: arosé de la rosée des cieux et de l'eau qui monte des profondeurs de la terre; pays de fruits mûris au soleil, où chaque mois mûrissent de nouvelles récoltes. Pays couvert de montagnes et de collines, de tout temps fertiles, pays si prospère. Que la faveur du Dieu présent dans le buisson se répande sur la tête de Joseph, lui qui fut chef de ses frères. Honneur à Joseph! Il est fort comme un taureau. Comme le buffle antique, il est armé de deux puissantes cornes avec lesquelles il frappe les peuples et les repousse jusqu'aux extrémités de la terre. L'une des cornes, c'est la multitude d'Éfraïm, l'autre, les troupes nombreuses de Manassé. Pour Zabulon et Issakar, Moïse déclara: Zabulon, réjouis-toi dans tes expéditions, et toi, Issakar, dans tes tentes! Invitez vos voisins sur la montagne pour y offrir des sacrifices justes, car vous tirez votre richesse de la mer et de trésors cachés dans le sable. Pour Gad, Moïse déclara: Je bénis le Seigneur, qui donne à Gad un vaste territoire! Comme un lion, Gad s'est couché, prêt à déchirer sa proie des pattes jusqu'à la tête. Gad s'est attribué la meilleure part du pays, il s'est réservé une part digne d'un commandant. il a rejoint ensuite les chefs du peuple, il a accompli la volonté du Seigneur et ses ordres en faveur d'Israël. Pour Dan, Moïse déclara: Dan est comme un jeune lion qui bondit du Bachan. Pour Neftali, Moïse déclara: Neftali est comblé de faveurs, rassasié de bienfaits par le Seigneur. Qu'il étende son territoire vers l'ouest et vers le sud! Pour Asser, Moïse déclara: Béni soit Asser, parmi les fils de Jacob! Que ses frères lui témoignent leur affection! L'huile de ses olives est si abondante qu'il pourrait y baigner ses pieds. Il est à l'abri derrière ses portes aux verrous de fer ou de bronze. Que sa force dure autant que sa vie! Puis Moïse dit encore: Yechouroun, aucun dieu n'est semblable à ton Dieu! Plein de majesté, il chevauche les nuages et traverse les cieux pour venir à ton aide. Depuis toujours, il est ton refuge; depuis toujours, sa puissance est grande ici-bas. C'est lui qui chasse tes ennemis devant toi et qui t'ordonne de les exterminer. Israël est en sécurité, Jacob est à l'abri dans un pays de blé et de vigne, grâce à l'abondante rosée des cieux. Heureux es-tu, Israël! Qui comme toi a été sauvé par le Seigneur? Le Seigneur est pour toi un bouclier protecteur, une épée qui te donne la victoire. Quand tes ennemis viendront demander grâce, tu piétineras leurs hauteurs. Des plaines de Moab, Moïse monta sur le mont Nébo, au sommet de la Pisga, qui est à l'est de Jéricho. Le Seigneur lui montra tout le pays: la région de Galaad jusqu'à Dan, les régions de Neftali, d'Éfraïm, de Manassé, et celle de Juda jusqu'à la Méditerranée, la région du Néguev, et enfin, dans la vallée du Jourdain, la région de Jéricho – la ville des Palmiers – jusqu'à Soar. Alors le Seigneur lui dit: « Regarde le pays que j'ai promis à Abraham, à Isaac et à Jacob, lorsque je leur ai dit: “Je donnerai ce pays à ta descendance.” Je te le montre, mais tu n'y entreras pas. » Moïse, le serviteur du Seigneur, mourut là, dans le pays de Moab, comme le Seigneur l'avait annoncé. Dieu lui-même l'enterra dans une vallée de Moab, en face de Beth-Péor, et jusqu'à ce jour, personne ne sait où se trouve sa tombe. Moïse avait 120 ans quand il mourut. Pourtant sa vue n'avait pas baissé et il était encore plein de vitalité. Les Israélites pleurèrent Moïse dans les plaines de Moab pendant les trente jours que dura son deuil. Josué, fils de Noun, était rempli d'un esprit de sagesse, parce que Moïse avait posé les mains sur lui. C'est lui que les Israélites écoutèrent dès lors, en suivant les ordres que le Seigneur leur avait transmis par Moïse. En Israël, il n'y a plus jamais eu de prophète semblable à Moïse: le Seigneur s'entretenait face à face avec lui; il l'a envoyé accomplir des signes impressionnants et des prodiges en Égypte, devant le pharaon, ses ministres et tout son peuple. Et sous les yeux de tous les Israélites, Moïse a agi avec une puissance redoutable. Après la mort de Moïse, serviteur du Seigneur, le Seigneur dit à Josué, fils de Noun et lieutenant de Moïse: « Puisque mon serviteur Moïse est mort, lève-toi! Traverse ce Jourdain avec tout ce peuple, pour pénétrer dans le pays que je donne aux Israélites. Comme je l'ai promis à Moïse, je vous accorde la propriété de tout endroit où vous poserez le pied. Du sud au nord votre territoire s'étendra du désert aux montagnes du Liban. D'est en ouest il ira de l'Euphrate, le grand fleuve, à la mer Méditerranée, en incluant le pays des Hittites. Durant toute ta vie personne ne te résistera. Je serai avec toi comme j'ai été avec Moïse et jamais je ne t'abandonnerai, jamais je ne te laisserai sans secours. Sois courageux et fort, car c'est toi qui donneras en héritage à ce peuple le pays que j'ai promis à ses ancêtres. Il te suffira d'être courageux et fort pour observer l'enseignement que mon serviteur Moïse t'a transmis: ne t'en écarte jamais et ainsi tu réussiras dans tout ce que tu entreprendras. Que ce livre de l'enseignement ne s'éloigne pas de toi. Médite-le jour et nuit de façon à observer tout ce qui y est écrit. Alors tu mèneras à bien tes projets et tu réussiras. N'oublie pas que je t'ai recommandé d'être courageux et fort. Ne tremble pas, ne te laisse pas abattre, car moi, le Seigneur ton Dieu, je serai avec toi partout où tu iras. » Josué donna cet ordre aux responsables du peuple: « Parcourez le camp pour transmettre les instructions suivantes aux Israélites: “Préparez des provisions, car dans trois jours, vous allez traverser ce Jourdain pour prendre possession du pays que le Seigneur votre Dieu vous donne.” » Puis Josué s'adressa aux hommes des tribus de Ruben et de Gad ainsi que de la demi-tribu de Manassé; il leur dit: « Souvenez-vous de l'ordre que Moïse, le serviteur du Seigneur, vous a adressé quand il a déclaré: “Le Seigneur votre Dieu vous accorde le repos dans ce territoire qu'il vous donne à l'est du Jourdain.” Vos femmes, vos enfants et vos troupeaux resteront dans cette région, à l'est du Jourdain, où Moïse vous a amenés. Quant à vous, les hommes en état de combattre, munis de vos armes, vous traverserez la rivière à la tête de vos frères. Vous les aiderez jusqu'à ce que le Seigneur votre Dieu leur accorde le repos, comme il l'a fait pour vous, et qu'eux aussi prennent possession du territoire qu'il leur attribue. Ensuite vous reviendrez occuper la région que Moïse, le serviteur du Seigneur, vous a donnée en partage à l'est du Jourdain. » Ils répondirent à Josué: « Nous ferons tout ce que tu nous ordonnes, nous irons partout où tu nous enverras. Nous t'obéirons exactement comme nous avons obéi à Moïse. Seulement, que le Seigneur ton Dieu soit avec toi comme il a été avec Moïse. Quiconque s'opposera à toi et refusera d'obéir à tes ordres sera mis à mort. Pour ta part, sois courageux et fort! » Du camp de Chittim, Josué, fils de Noun, envoya secrètement deux hommes avec l'ordre suivant: « Partez! Observez le pays et la ville de Jéricho. » Ils partirent. Arrivés à Jéricho, les deux espions allèrent passer la nuit dans la maison d'une prostituée nommée Rahab. On dit au roi de Jéricho: « Des Israélites sont arrivés dans la ville durant la nuit pour explorer attentivement le pays. » Alors le roi de Jéricho fit dire à Rahab: « Les hommes qui sont venus chez toi ont pour mission d'explorer attentivement tout le pays. Livre-les nous. » Rahab emmena les deux hommes et les cacha, puis elle répondit: « Des hommes sont effectivement venus chez moi, mais je ne savais pas d'où ils étaient. Ils sont repartis à la tombée de la nuit au moment où on allait fermer la porte de la ville. J'ignore où ils sont allés. Si vous vous dépêchez, vous les rattraperez. » En réalité, elle avait fait monter les espions sur le toit en terrasse de sa maison et les avait cachés au milieu de tiges de lin qu'elle y avait déposées. Les envoyés du roi partirent à leur poursuite et, dès qu'ils eurent quitté la ville, on referma la porte. Ils recherchèrent les espions en suivant la route qui mène jusqu'aux passages des gués du Jourdain. De son côté, Rahab monta sur le toit de sa maison avant que les deux hommes soient endormis. Elle leur dit: « Je sais que le Seigneur vous a donné ce pays. Vous nous inspirez une si grande terreur que chacun ici a perdu tout courage à cause de vous. Nous avons appris, en effet, que le Seigneur a asséché la mer des Roseaux pour vous permettre de la traverser, lorsque vous êtes sortis d'Égypte. Nous avons appris aussi que vous avez tué les deux rois amorites, Sihon et Og, à l'est du Jourdain, et que vous avez détruit tout ce qui leur appartenait. À ces nouvelles, le cœur nous a manqué et personne ne se sent plus le courage de vous résister. En effet, le Seigneur, votre Dieu, est Dieu en haut dans les cieux et ici-bas sur la terre. Maintenant, jurez-moi par le Seigneur que vous traiterez ma famille avec une bonté semblable à celle que j'ai eue à votre égard et donnez-moi un signe que vous dites vrai. Promettez-moi de laisser la vie sauve à mon père et à ma mère, à mes frères et sœurs, et à tous les membres de leur famille; vous ne permettrez pas que nous soyons tués. » Ils lui répondirent: « Nous te le jurons sur notre vie, à condition que tu ne racontes rien de notre visite. Nous serons loyaux envers toi et nous te traiterons avec bonté lorsque le Seigneur nous donnera le pays. » La maison où vivait Rahab était aménagée dans la muraille même de la ville. Elle put ainsi les faire descendre par la fenêtre au moyen d'une corde. « Allez vous cacher dans les collines pour échapper à ceux qui vous recherchent, leur recommanda-t-elle. Restez-y trois jours, jusqu'à ce qu'ils soient revenus. Ensuite vous reprendrez votre route. » Les hommes lui dirent: « Nous tiendrons ce serment que tu nous as demandé de te prêter. Voici ce que tu feras: quand nous envahirons le pays, fixe ce cordon rouge à la fenêtre par laquelle tu nous fais descendre, puis rassemble dans ta maison ton père et ta mère, tes frères et sœurs et toute ta famille. Si quelqu'un sort de chez toi, il sera seul responsable de sa mort et nous en serons innocents. Par contre, si l'on s'attaque à quelqu'un qui se trouve avec toi dans ta maison, c'est nous qui serons responsables de sa mort. Toutefois, si tu racontes notre visite, nous ne serons plus liés par notre serment. » – « D'accord », répondit-elle. Puis elle les renvoya. Dès qu'ils furent partis, elle fixa le cordon rouge à sa fenêtre. Les espions gagnèrent les collines; ils s'y cachèrent pendant trois jours jusqu'au retour à Jéricho de leurs poursuivants, qui les avaient cherchés en vain partout. Les deux hommes quittèrent leur cachette, descendirent des collines, traversèrent le Jourdain et revinrent auprès de Josué. Ils lui racontèrent tout ce qui leur était arrivé. « Certainement, lui dirent-ils, le Seigneur nous a livré tout le pays. Tous les habitants ont même perdu le courage de nous résister. » Tôt le lendemain matin, Josué et tous les Israélites quittèrent Chittim et descendirent au bord du Jourdain. Ils s'installèrent là en attendant le moment de le traverser. Au bout de trois jours, les responsables du peuple parcoururent le camp et donnèrent les instructions suivantes aux Israélites: « Dès que vous verrez les prêtres-lévites emporter le coffre de l'alliance du Seigneur votre Dieu, quittez cet endroit et suivez-le. Toutefois, n'allez pas trop près du coffre, tenez-vous toujours à une distance d'environ un kilomètre de lui; de cette façon vous saurez quel chemin prendre, car vous n'êtes jamais passés par là auparavant. » Josué dit au peuple: « Préparez-vous pour être entièrement au Seigneur, car demain il va accomplir des actions extraordinaires au milieu de vous. » Le jour suivant, Josué donna cet ordre aux prêtres: « Portez le coffre de l'alliance et marchez à la tête du peuple. » C'est ce qu'ils firent. Le Seigneur dit à Josué: « À partir d'aujourd'hui, je vais affermir ton autorité aux yeux de tous les Israélites! Ils sauront que je suis avec toi comme j'ai été avec Moïse. Pour ta part, ordonne ceci aux prêtres qui portent le coffre de l'alliance: “Arrêtez-vous dans l'eau du Jourdain, dès que vous y aurez pénétré.” » Alors Josué s'adressa aux Israélites: « Approchez-vous, leur dit-il, et écoutez ce que déclare le Seigneur votre Dieu. Vous allez être convaincus que le Dieu vivant est au milieu de vous et qu'il dépossédera devant vous les Cananéens, les Hittites, les Hivites, les Perizites, les Guirgachites, les Amorites et les Jébusites. En effet, le coffre de l'alliance du Seigneur de toute la terre traversera le Jourdain devant vous. Choisissez parmi vous douze hommes des tribus d'Israël, un par tribu. Dès que les prêtres qui portent le coffre du Seigneur de toute la terre poseront les pieds dans le Jourdain, le cours de la rivière sera coupé: en amont, l'eau sera arrêtée comme par une digue. » Le peuple quitta le camp pour traverser le Jourdain. Les prêtres qui portaient le coffre de l'alliance marchaient devant le peuple. C'était l'époque de la moisson pendant laquelle le Jourdain déborde et inonde continuellement ses rives. Dès que les prêtres y arrivèrent et posèrent les pieds dans l'eau, la rivière cessa de couler, l'eau fut arrêtée comme par une digue, loin en amont, à Adam, ville des environs de Sartan; en aval, l'eau qui s'écoule vers la mer Morte disparut complètement. Le peuple traversa alors le Jourdain en face de Jéricho. Les prêtres qui portaient le coffre de l'alliance du Seigneur restèrent dans le lit asséché de la rivière pendant que tout le peuple d'Israël passait à pied sec, jusqu'à ce que tout le monde ait atteint l'autre rive. Lorsque tout le peuple eut fini de traverser le Jourdain, le Seigneur donna les instructions suivantes à Josué: « Choisissez parmi le peuple douze hommes, un par tribu, et ordonnez-leur d'aller chercher douze pierres dans le lit du Jourdain, à l'endroit exact où les prêtres ont posé leurs pieds. Ils devront emporter ces pierres et les déposer dans le lieu où vous passerez la nuit. » Josué appela les douze Israélites qu'il avait fait choisir et leur dit: « Passez devant le coffre du Seigneur votre Dieu et allez au milieu du Jourdain. Là, que chacun de vous charge une pierre sur son épaule, afin qu'il y en ait une pour chaque tribu d'Israël. Ces pierres vous rappelleront ce qui s'est passé ici. Lorsque, dans l'avenir, vos enfants vous demanderont ce qu'elles signifient pour vous, vous leur répondrez: “Le cours du Jourdain s'est arrêté au passage du coffre de l'alliance du Seigneur. Oui, lorsque le coffre a traversé le Jourdain, le cours du fleuve s'est arrêté, et ces pierres doivent rappeler pour toujours aux Israélites le souvenir de ce prodige.” » Les hommes désignés obéirent aux ordres de Josué. Ils prirent douze pierres au milieu du Jourdain, une pour chaque tribu d'Israël, comme le Seigneur lui-même l'avait ordonné à Josué. Ils les emportèrent et les déposèrent là où ils passèrent la nuit. Josué fit également dresser douze pierres dans le lit du Jourdain, à l'endroit où les prêtres porteurs du coffre de l'alliance avaient posé les pieds. Elles s'y trouvent encore aujourd'hui. Les prêtres qui portaient le coffre de l'alliance restèrent debout dans le lit du Jourdain jusqu'à ce que le peuple ait exécuté toutes les instructions que le Seigneur lui avait transmises par l'intermédiaire de Josué. Ainsi Josué se conforma à tout ce que Moïse lui avait ordonné. Le peuple se dépêcha de traverser et, lorsque tout le monde fut sur l'autre rive, les prêtres allèrent se remettre en tête avec le coffre. Les hommes en armes des tribus de Ruben et de Gad, ainsi que ceux de la demi-tribu de Manassé, traversèrent à la tête des autres Israélites, comme Moïse le leur avait ordonné. En présence du Seigneur, environ 40 000 soldats, prêts à combattre, franchirent le Jourdain en direction de la plaine de Jéricho. Ce jour-là, le Seigneur affermit l'autorité de Josué aux yeux de tous les Israélites et, durant toute sa vie, ils le respectèrent comme ils avaient respecté Moïse. Ensuite, le Seigneur dit à Josué: « Ordonne aux prêtres qui portent le coffre contenant le document de l'alliance de sortir du Jourdain. » Josué leur donna l'ordre: « Sortez du Jourdain. » Les prêtres obéirent. Dès qu'ils eurent posé les pieds sur le bord, la rivière se remit à couler et à inonder ses rives comme auparavant. C'est le dixième jour du premier mois que le peuple franchit le Jourdain. Il établit le camp à Guilgal, à l'est de Jéricho. Josué fit dresser à Guilgal les douze pierres prises dans le Jourdain. Puis il dit aux Israélites: « Lorsque, dans l'avenir, vos enfants vous demanderont ce que signifient ces pierres, vous leur expliquerez comment le peuple d'Israël a traversé le Jourdain que voici à pied sec. En effet, le Seigneur votre Dieu a asséché le Jourdain pour vous permettre de le franchir, tout comme il avait asséché pour nous la mer des Roseaux. Il a agi ainsi pour que tous les peuples de la terre sachent combien la puissance du Seigneur est grande, et pour que vous vous soumettiez toujours à l'autorité du Seigneur votre Dieu. » Tous les rois des Amorites vivant à l'ouest du Jourdain et les rois des Cananéens établis au bord de la mer Méditerranée apprirent que le Seigneur avait asséché le Jourdain pour permettre aux Israélites de le franchir. Alors le cœur leur manqua et ils ne se sentirent plus le courage de résister aux Israélites. En ce temps-là, le Seigneur dit à Josué: « Fais-toi des couteaux de pierre et circoncis cette nouvelle génération d'Israélites. » Josué se fit des couteaux de pierre et circoncit les Israélites. Cela se passa à l'endroit qu'on a appelé la colline de la Circoncision. Les Israélites avaient marché pendant quarante années dans le désert. À la fin de cette période, les hommes en âge de combattre à la sortie d'Égypte étaient tous morts pour n'avoir pas écouté ce que dit le Seigneur; le Seigneur avait juré de ne pas leur laisser voir le pays qu'il avait promis à leurs ancêtres de donner à notre peuple, pays qui ruisselle de lait et de miel. À leur place, le Seigneur y fit entrer leurs fils, et ce sont eux que Josué circoncit puisqu'ils ne l'avaient pas encore été. Lorsqu'ils eurent tous subi cette opération, ils restèrent au camp jusqu'à leur guérison. Puis le Seigneur dit à Josué: « Aujourd'hui, je vous ai débarrassés de la honte que vous aviez ramenée d'Égypte. » C'est pourquoi on donna à l'endroit le nom de Guilgal, qu'il porte encore maintenant. Les Israélites campèrent à Guilgal. Ils célébrèrent la fête de la Pâque le quatorzième jour du mois, au soir, dans la plaine proche de Jéricho. Le lendemain, ils mangèrent des pains sans levain et des épis grillés; ils les préparèrent avec les produits du pays. Dès lors, ils ne reçurent plus de manne; cette année-là, ils se nourrirent de ce qui poussait dans le pays de Canaan. Un jour où Josué se trouvait près de Jéricho, il vit soudain un homme debout en face de lui, une épée dégainée à la main. Josué s'approcha de lui et lui demanda: « Es-tu de notre côté ou du côté de nos ennemis? » – « Ni l'un ni l'autre, répondit l'homme. Je suis le chef de l'armée du Seigneur et je viens d'arriver. » Alors Josué se jeta face contre terre et lui dit: « Je suis ton serviteur, que m'ordonnes-tu? » Le chef de l'armée du Seigneur lui répondit: « Enlève tes sandales, car tu te trouves dans un endroit saint. » Et Josué obéit. Les portes de la ville de Jéricho étaient toutes soigneusement barricadées contre les Israélites. Personne n'entrait, personne ne sortait. Le Seigneur dit alors à Josué: « Regarde, je te livre Jéricho avec son roi et ses vaillants guerriers. Toi et tous tes soldats, vous marcherez autour de la ville, vous en ferez le tour une fois par jour, durant six jours. Sept prêtres précéderont le coffre de l'alliance en portant chacun une trompette. Le septième jour, vous ferez sept fois le tour de la ville pendant que les prêtres sonneront de la trompette. Lorsqu'ils feront entendre une note prolongée, le peuple poussera un formidable cri de guerre et les murailles de la ville s'écrouleront. Alors les Israélites monteront tous à l'assaut, chacun droit devant soi. » Josué, fils de Noun, appela les prêtres et leur dit: « Chargez sur vos épaules le coffre de l'alliance du Seigneur et que sept d'entre vous le précèdent avec des trompettes. » Puis il donna cet ordre au peuple: « En route! Faites le tour de la ville. Que l'avant-garde passe devant le coffre du Seigneur. » Tout se déroula comme Josué l'avait ordonné. Les sept prêtres porteurs de trompettes avançaient en sonnant de leur instrument devant le coffre de l'alliance. L'avant-garde les précédait et l'arrière-garde suivait le coffre de l'alliance. Pendant qu'ils marchaient, le son des trompettes ne cessait de retentir. Mais Josué commanda au peuple: « Restez parfaitement silencieux et ne poussez le cri de guerre qu'au moment où je vous en donnerai l'ordre. » Il leur fit faire une fois le tour de la ville avec le coffre, puis ils retournèrent au camp pour y passer la nuit. Josué se leva tôt le lendemain matin et les prêtres chargèrent de nouveau le coffre de l'alliance sur leurs épaules. Les sept prêtres porteurs de trompettes se remirent en marche devant le coffre de l'alliance en sonnant de leur instrument. L'avant-garde les précédait et l'arrière-garde suivait le coffre. Pendant qu'ils marchaient, le son des trompettes ne cessait de retentir. En ce deuxième jour, ils tournèrent également une fois autour de la ville, puis ils revinrent au camp. Ils agirent ainsi pendant six jours. Le septième jour, ils se levèrent à l'aurore et firent sept fois le tour de la ville, de la même manière. C'est le seul jour où ils en firent sept fois le tour. La septième fois, quand les prêtres eurent sonné de la trompette, Josué dit au peuple: « Poussez le cri de guerre! Le Seigneur vous a livré la ville! Elle sera détruite avec tout ce qui s'y trouve, car elle est réservée au Seigneur. On laissera la vie sauve uniquement à Rahab, la prostituée, et à tous ceux qui se trouvent dans sa maison, car elle a caché nos espions. Mais attention! Ne prenez rien de ce qui doit être détruit, sinon vous attirerez le malheur et la destruction sur le camp d'Israël. Tout l'argent et l'or, tous les objets de bronze ou de fer seront mis à part pour le Seigneur et mis dans son trésor. » On sonna de la trompette; dès que le peuple l'entendit, il poussa un formidable cri de guerre et les murailles s'écroulèrent. Aussitôt, les Israélites montèrent à l'assaut de la ville, chacun droit devant soi, et ils s'en emparèrent. Ils exterminèrent la population de la ville, hommes et femmes, jeunes et vieux. Ils tuèrent même les bœufs, les moutons et les ânes. Josué dit aux deux hommes qui avaient exploré la région: « Allez dans la maison de Rahab la prostituée et faites-la sortir avec toute sa famille, comme vous le lui avez juré. » Ils s'y rendirent et emmenèrent Rahab, son père, sa mère, ses frères et sœurs et tous les autres membres de sa famille. Ils les installèrent en sûreté à l'extérieur du camp israélite. Puis on livra aux flammes la ville et tout ce qu'elle contenait, à l'exception de l'argent, de l'or et des objets de bronze ou de fer, qu'on plaça dans le trésor de la maison du Seigneur. Josué laissa la vie sauve à Rahab, la prostituée, ainsi qu'à tous les membres de sa famille, parce qu'elle avait caché les espions chargés d'explorer Jéricho. Elle habita au milieu des Israélites, et ses descendants y vivent encore maintenant. En ce temps-là Josué prononça cet avertissement solennel au sujet de Jéricho: « Maudit soit-il par le Seigneur, l'homme qui tentera de reconstruire cette ville. Il en creusera les fondations au prix de son fils aîné; il en posera les portes au prix de son fils cadet. » Le Seigneur fut avec Josué et sa renommée se répandit dans tout le pays. Les Israélites commirent une faute grave à propos des biens que le Seigneur avait interdit de prendre: un membre de la tribu de Juda, Akan, fils de Karmi, lui-même fils de Zabdi et petit-fils de Zéra, s'empara de certains d'entre eux. C'est pourquoi le Seigneur fut pris de colère contre les Israélites. De Jéricho, Josué envoya des hommes vers Aï, une ville située à l'est de Béthel, près de Beth-Aven. Il leur dit: « Montez espionner le pays », ce qu'ils firent. Ils revinrent dire à Josué: « Il est inutile d'envoyer l'armée entière attaquer Aï. 2 000 ou 3 000 hommes suffiront. La population de la ville est trop peu nombreuse pour qu'on dérange tout notre peuple. » 3 000 hommes environ partirent donc à l'attaque, mais ils durent s'enfuir devant les habitants d'Aï. Ceux-ci tuèrent environ trente-six d'entre eux, poursuivirent les autres depuis la porte de la ville jusqu'à Chébarim et, dans la descente, ils les mirent en déroute. Alors le peuple perdit tout courage, le cœur lui manqua. Josué et les anciens d'Israël déchirèrent leurs vêtements, se couvrirent la tête de poussière et se jetèrent face contre terre devant le coffre du Seigneur; ils restèrent ainsi jusqu'au soir. Josué s'exclama: « Ah, Seigneur Dieu! Pourquoi nous as-tu fait traverser le Jourdain? Est-ce pour nous livrer ensuite aux Amorites et nous laisser mourir? Si seulement nous étions restés de l'autre côté de la rivière! Que puis-je dire, Seigneur, maintenant que les Israélites ont pris la fuite devant leurs ennemis? Les Cananéens et les autres habitants du pays vont l'apprendre, ils se coaliseront contre nous et nous extermineront. Comment feras-tu reconnaître alors ta grandeur? » Le Seigneur répondit à Josué: « Relève-toi! Pourquoi t'es-tu jeté ainsi face contre terre? Les Israélites ont péché. Ils ont rompu mon alliance, celle-là même que je leur avais ordonné de respecter; ils se sont emparés des biens que je leur avais interdit de prendre. Ils les ont volés et les ont cachés en les mettant parmi leurs propres affaires. Dans ces conditions, ils ne pourront plus résister à leurs ennemis, ils prendront la fuite devant eux, ils sont condamnés à la destruction. Je ne serai plus de votre côté si vous ne détruisez pas les biens que je vous avais interdit de prendre. Maintenant, que le peuple se prépare à me rencontrer demain. Tu leur diras: “Préparez-vous pour être entièrement au Seigneur ”, car voici ce que moi, le Seigneur, le Dieu d'Israël, je déclare aux Israélites: Vous avez en votre possession des biens que je vous avais interdit de prendre. Vous ne pourrez pas résister à vos ennemis tant que vous n'aurez pas éliminé ces biens et celui qui les a pris. Demain matin, vous vous présenterez devant moi tribu par tribu. La tribu que je désignerai s'avancera clan par clan, et le clan désigné s'avancera famille par famille. Les hommes de la famille désignée s'avanceront alors un par un. Je désignerai alors parmi eux celui qui est en possession des biens interdits. Il sera jeté au feu, avec tout ce qui lui appartient, pour avoir rompu l'alliance du Seigneur et s'être conduit de façon inadmissible en Israël. » Tôt le lendemain matin, Josué fit avancer les Israélites tribu par tribu. La tribu de Juda fut désignée. Il la fit alors avancer clan par clan, et celui de Zéra fut désigné. Il fit avancer ce clan famille par famille, et celle de Zabdi fut désignée. Il fit avancer un par un les hommes de cette famille, et Akan, fils de Karmi, petit-fils de Zabdi et arrière-petit-fils de Zéra, de la tribu de Juda, fut désigné. Josué lui dit: « Mon fils, reconnais la grandeur du Seigneur, le Dieu d'Israël, et rends-lui hommage: avoue ce que tu as fait, sans rien me cacher. » Akan lui répondit: « Oui, c'est moi qui ai péché contre le Seigneur, le Dieu d'Israël. Voici ce que j'ai fait: j'ai vu dans le butin un magnifique manteau de Mésopotamie, 200 pièces d'argent et un lingot d'or d'un demi-kilo. J'en ai eu tellement envie que je les ai pris. Vous les trouverez enterrés à l'intérieur de ma tente, l'argent est dessous. » Josué envoya des hommes à la tente d'Akan. Ils se dépêchèrent d'y aller et trouvèrent les objets enterrés à l'intérieur, avec l'argent en dessous. Ils les sortirent de la tente et les apportèrent à Josué et aux Israélites. On les déposa devant le Seigneur. Josué et tous les Israélites s'emparèrent d'Akan, fils de Zérah, avec l'argent, le manteau et le lingot d'or. Ils prirent aussi les fils et les filles d'Akan, son bœuf, son âne, ses moutons et ses chèvres, sa tente et toutes ses autres possessions. Ils les emmenèrent dans la vallée d'Akor. Josué dit à Akan: « Pourquoi as-tu causé notre malheur? Eh bien, maintenant, le Seigneur va causer ton malheur. » Alors les Israélites le tuèrent en lui jetant des pierres. Ils tuèrent de la même façon tous les siens et brûlèrent tous ses biens. Puis on éleva sur lui un grand tas de pierres qui existe toujours. C'est pourquoi, maintenant encore, ce lieu porte le nom de vallée d'Akor. Après cela, la colère du Seigneur s'apaisa. Le Seigneur dit à Josué: « N'aie pas peur et ne te laisse pas abattre. Prends toute ton armée et pars à l'attaque de la ville d'Aï. Regarde, je te livre le roi d'Aï ainsi que son peuple, sa ville et son territoire. Tu traiteras cette ville et son roi comme tu as traité Jéricho et son roi. Cependant, toi et tes soldats, vous pourrez prendre comme butin les richesses et le bétail que vous y trouverez. Organise une attaque surprise contre la ville depuis l'arrière. » Josué et toute son armée se levèrent pour monter contre Aï. Josué choisit 30 000 vaillants combattants et les envoya de nuit. Il leur commanda ceci: « Allez vous dissimuler à l'arrière de la ville. Ne vous éloignez pas trop de la ville, et soyez prêts à intervenir. De mon côté, j'avancerai vers Aï avec mes hommes. Lorsque les habitants sortiront de la ville pour nous combattre comme la première fois, nous fuirons devant eux. Ils se lanceront à notre poursuite et nous les entraînerons loin de la ville. Ils se diront: “Ils fuient devant nous comme la première fois.” Vous surgirez alors de vos positions pour vous emparer de la ville; le Seigneur votre Dieu vous la livrera. Dès que vous aurez pris la ville, vous y mettrez le feu suivant l'ordre du Seigneur. Observez soigneusement mes instructions. » Josué envoya les soldats au lieu choisi pour l'attaque surprise. Ils s'installèrent à l'ouest d'Aï, entre Béthel et Aï, tandis que Josué passait la nuit avec le reste de l'armée. Tôt le lendemain matin, Josué inspecta ses troupes puis, avec les anciens d'Israël, il les conduisit à l'attaque d'Aï. Tous les soldats avancèrent avec lui et arrivèrent en face de la ville. Ils prirent position du côté nord; ils étaient séparés de la ville par une vallée. Josué choisit environ 5 000 hommes et les plaça en embuscade à l'ouest de la ville, entre Béthel et Aï. L'armée établit son camp principal au nord de la ville tandis qu'une partie des troupes était postée à l'ouest. Josué passa cette nuit-là dans la vallée. Au matin, lorsque le roi d'Aï vit les Israélites, il se dépêcha de sortir de la ville avec tous ses soldats pour aller les combattre au même lieu que précédemment, en direction de la vallée du Jourdain. Il ignorait qu'une embuscade était préparée sur ses arrières. Josué et les Israélites se laissèrent mettre en déroute et s'enfuirent en direction du désert. Tous les hommes d'Aï reçurent l'ordre de les poursuivre et ils furent ainsi entraînés loin de la ville. Pas un homme ne resta dans Aï, ils poursuivirent les Israélites en laissant la ville sans défense. Alors le Seigneur dit à Josué: « Tends ta lance en direction d'Aï, car je vais te livrer la ville. » Josué tendit la lance qu'il avait à la main vers Aï. Les Israélites qui étaient cachés sortirent alors en toute hâte de leurs positions: ils coururent jusqu'à la ville, y pénétrèrent, s'en emparèrent et y mirent aussitôt le feu. Les hommes d'Aï regardèrent en arrière et aperçurent la fumée qui s'élevait de leur ville. Toute retraite leur était coupée, car les Israélites qui fuyaient vers le désert se retournèrent contre leurs poursuivants. En effet, quand Josué et ses hommes virent que l'embuscade postée à l'arrière de la ville avait pris celle-ci et qu'elle était en flammes, ils firent demi-tour et attaquèrent les gens d'Aï. Les autres Israélites quittèrent la ville pour les combattre à leur tour, si bien que les gens d'Aï se trouvèrent pris en tenailles et furent tous tués. Personne ne parvint à s'enfuir; il n'y eut pas de survivant, à l'exception du roi d'Aï qui fut capturé et amené à Josué. Les Israélites massacrèrent leurs ennemis en pleine campagne, là où ceux-ci les avaient poursuivis; lorsqu'il n'en resta plus un seul en vie, ils regagnèrent la ville où ils exterminèrent le reste de la population. Tous les habitants d'Aï, 12 000 hommes et femmes, furent tués ce jour-là. Josué garda son sabre tendu en direction d'Aï jusqu'à ce que la population entière soit détruite. Selon l'ordre donné par le Seigneur à Josué, les Israélites se contentèrent de prendre comme butin les biens et le bétail qui se trouvaient dans la ville. Josué brûla la ville d'Aï; il en fit pour toujours un monceau de ruines, un lieu désert, ce qu'elle est encore aujourd'hui. On pendit le roi d'Aï à un arbre où son corps resta jusqu'au soir. Au coucher du soleil, Josué ordonna de descendre le cadavre. On le jeta près de la porte de la ville et on éleva sur lui un grand tas de pierres qui existe toujours. Sur le mont Ébal, Josué fit un autel pour le Seigneur, le Dieu d'Israël. Il le construisit selon les instructions que Moïse, le serviteur du Seigneur, avait données aux Israélites, instructions écrites dans le livre de l'enseignement de Moïse: un autel en pierres brutes, non taillées avec un outil de fer. On y offrit au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Là, sous le regard des Israélites, Josué grava sur des pierres une copie de l'enseignement que Moïse avait écrit. Les Israélites avec leurs anciens, leurs responsables et leurs juges, de même que les immigrés vivant parmi eux, se tenaient de part et d'autre du coffre de l'alliance du Seigneur, en face des prêtres-lévites qui le portaient. La moitié d'entre eux était placée du côté du mont Garizim, et l'autre moitié du côté du mont Ébal. Moïse avait ordonné autrefois de procéder ainsi pour bénir le peuple d'Israël. Josué lut alors toutes les instructions écrites dans le livre de l'enseignement, avec les paroles de bénédiction et de malédiction. Josué lut tous les commandements de Moïse, sans en omettre un seul, devant l'ensemble du peuple, y compris les femmes, les enfants et les immigrés vivant parmi les Israélites. La nouvelle de la destruction d'Aï parvint aux rois de toutes les régions situées à l'ouest du Jourdain: dans la région montagneuse, le Bas-Pays et la plaine côtière qui s'étend, le long de la Méditerranée, jusqu'au Liban. Alors Hittites, Amorites, Cananéens, Perizites, Hivites et Jébusites se liguèrent pour combattre Josué et les Israélites. Les habitants de Gabaon, des Hivites, apprirent eux aussi comment Josué avait traité les villes de Jéricho et d'Aï; mais, pour leur part, ils décidèrent d'avoir recours à la ruse. Ils préparèrent des provisions, chargèrent leurs ânes de sacs usés et de vieilles outres à vin déchirées et rapiécées; ils mirent des vêtements en lambeaux, des sandales usées et raccommodées et prirent avec eux du pain sec et réduit en miettes. Ils se rendirent au camp de Guilgal et s'adressèrent à Josué et aux Israélites: « Nous venons d'un pays lointain vous demander de conclure une alliance avec nous. » Les Israélites leur répondirent: « Peut-être vivez-vous tout près de nous? Dans ce cas, il ne nous est pas possible de conclure une alliance avec vous! » Ils déclarèrent à Josué: « Nous sommes prêts à nous mettre à ton service. » – « Mais qui êtes-vous et d'où venez-vous? » leur demanda Josué. Ils répondirent: « Nous, tes serviteurs, sommes venus d'un pays très lointain parce que nous avons entendu parler du Seigneur ton Dieu. Nous savons les prodiges qu'il a accomplis en Égypte et le traitement qu'il a infligé aux deux rois amorites qui vivaient de l'autre côté du Jourdain: Sihon, le roi de Hèchebon et Og, le roi du Bachan qui résidait à Achetaroth. Nos anciens et tous les habitants de notre pays nous ont conseillé de prendre des provisions de route et de venir vous trouver. Ils nous ont dit de nous mettre à votre service en vous demandant de conclure une alliance avec nous. Regardez notre pain! Lorsque nous l'avons pris avec nous en quittant nos maisons pour venir ici, il était encore chaud, maintenant le voilà tout sec et réduit en miettes! Et ces outres! Lorsque nous les avons remplies de vin, elles étaient neuves, maintenant les voilà toutes déchirées! Nos vêtements et nos sandales sont de même complètement usés à cause du long voyage que nous avons fait. » Les Israélites acceptèrent de manger une part de leurs provisions, mais ils négligèrent de consulter le Seigneur à leur sujet. Josué conclut avec eux une alliance de paix qui leur garantissait la vie. Les chefs de la communauté la confirmèrent par un serment solennel. Trois jours après avoir conclu l'alliance avec eux, les Israélites apprirent qu'ils étaient en réalité leurs voisins. Ils se mirent en route et, au bout de trois jours, ils arrivèrent dans les villes où ces gens vivaient: Gabaon, Kefira, Beéroth et Quiriath-Yéarim. Cependant ils ne les tuèrent pas, car les chefs de la communauté d'Israël leur avaient fait un serment solennel au nom du Seigneur, le Dieu d'Israël. Toute la communauté se mit à protester contre ses chefs, mais ceux-ci leur répondirent: « Nous ne pouvons pas maltraiter ces gens puisque nous leur avons fait un serment solennel au nom du Seigneur, le Dieu d'Israël. Nous devons les laisser en vie à cause de notre serment, sinon nous attirerions la colère du Seigneur sur nous. Mais voici comment nous les traiterons: tout en leur accordant la vie sauve, nous les chargerons de couper du bois et de puiser de l'eau pour toute la communauté. » Telle fut la proposition des chefs. Josué convoqua alors les Gabaonites et leur dit: « Pourquoi nous avez-vous trompés en affirmant que vous veniez de très loin, alors que vous vivez tout près de nous? Maintenant vous êtes maudits, vous ne cesserez jamais d'être tous des esclaves, vous couperez du bois et vous puiserez de l'eau pour la maison de mon Dieu. » Les Gabaonites répondirent: « Voici pourquoi nous avons agi ainsi: nous avons appris que le Seigneur ton Dieu a ordonné à son serviteur Moïse de vous donner tout ce pays, et que vous deviez exterminer ses habitants. Nous avons eu très peur de vous et nous avons craint pour nos vies. Maintenant, nous sommes en ton pouvoir, traite-nous comme tu le jugeras bon. » Voici ce que leur fit Josué: après avoir empêché les Israélites de les tuer, il leur imposa la charge de couper du bois et de puiser de l'eau pour la communauté d'Israël et pour l'autel du Seigneur, à l'endroit que le Seigneur choisirait. Aujourd'hui encore, leurs descendants exercent ces fonctions. Adoni-Sédec, roi de Jérusalem, apprit que Josué s'était emparé d'Aï et avait complètement détruit la ville, en agissant envers elle et son roi comme il avait agi envers Jéricho et son roi. Il apprit aussi que les Gabaonites avaient passé un accord de paix avec les Israélites et vivaient parmi eux. Ces nouvelles causèrent une grande terreur à Jérusalem, car la ville de Gabaon, plus grande que celle d'Aï, était aussi importante que les villes royales et ne comptait que de vaillants soldats. C'est pourquoi Adoni-Sédec envoya des messagers à Hoham, roi d'Hébron, à Piram, roi de Yarmouth, à Yafia, roi de Lakich, et à Debir, roi d'Églon, pour leur demander ceci: « Venez m'aider à combattre Gabaon, car ses habitants ont conclu un accord avec Josué et les Israélites. » C'est ainsi que cinq rois amorites, ceux de Jérusalem, Hébron, Yarmouth, Lakich et Églon, s'allièrent pour partir en expédition avec toutes leurs troupes; ils assiégèrent Gabaon et l'attaquèrent. Les Gabaonites firent dire à Josué, au camp de Guilgal: « Ne refuse pas ton aide à tes serviteurs, viens vite à notre secours et délivre-nous car tous les rois amorites de la région montagneuse se sont ligués contre nous! » Aussitôt Josué quitta Guilgal avec ses soldats d'élite et toute l'armée. Le Seigneur lui déclara: « N'aie pas peur d'eux! Je vais les livrer en ton pouvoir, aucun d'eux ne te résistera. » Après avoir marché toute la nuit depuis Guilgal, Josué et ses troupes lancèrent l'attaque contre les Amorites à l'improviste. Le Seigneur mit les Amorites en déroute devant les Israélites: ceux-ci leur infligèrent une terrible défaite près de Gabaon; ils les poursuivirent sur la montée de Beth-Horon, puis continuèrent à les harceler jusqu'à Azéca et Maquéda. Lorsque les Amorites, en fuite devant les Israélites, descendirent de l'autre côté de Beth-Horon, le Seigneur fit tomber d'énormes grêlons sur eux. Ils en reçurent jusqu'à Azéca, et il y eut plus d'hommes tués par les grêlons que par les épées des Israélites. Le jour où le Seigneur livra les Amorites à l'armée d'Israël, Josué adressa une demande au Seigneur en présence de tous les Israélites. Il s'écria: « Soleil, arrête-toi au-dessus de Gabaon! Lune, immobilise-toi sur le val d'Ayalon! » Le soleil s'arrêta et la lune s'immobilisa jusqu'à ce que le peuple d'Israël ait pris le dessus sur ses ennemis. Comme il est écrit dans le Livre du Juste: Le soleil s'arrêta au milieu des cieux, il interrompit sa course vers le couchant pendant presque un jour entier. Jamais auparavant et jamais depuis, il n'y eut de jour semblable à celui-là, où le Seigneur agit comme le lui demandait un homme: le Seigneur lui-même combattait aux côtés d'Israël! Ensuite Josué et tous les Israélites retournèrent au camp de Guilgal. Les cinq rois amorites s'étaient enfuis et réfugiés dans la grotte de Maquéda. On vint en informer Josué en ces termes: « Les cinq rois ont été trouvés, ils sont cachés dans la grotte de Maquéda. » Josué répondit: « Roulez de grosses pierres à l'entrée de la grotte et postez-y des gardes. Mais ne vous attardez pas là, poursuivez vos ennemis et coupez-leur la retraite pour les empêcher de rejoindre leurs villes. En effet, le Seigneur votre Dieu vous les a livrés. » Josué et les Israélites finirent par infliger aux Amorites une très grande défaite, une défaite totale. Seuls quelques fuyards purent échapper au massacre et regagnèrent leurs villes fortifiées. Après quoi tous les Israélites retournèrent sains et saufs auprès de Josué, au campement établi près de Maquéda. Plus personne dans le pays n'osait prononcer un mot contre eux. Ensuite, Josué ordonna: « Dégagez l'entrée de la grotte et faites-en sortir les cinq rois amorites pour me les amener. » Son ordre fut exécuté et on conduisit auprès de lui ces cinq rois, les rois de Jérusalem, d'Hébron, de Yarmouth, de Lakich et d'Églon. Dès que ceux-ci furent devant lui, Josué convoqua les Israélites et dit aux chefs des troupes qui s'étaient battus à ses côtés: « Approchez! Venez poser le pied sur le cou de ces rois. » Les chefs obéirent et Josué leur déclara: « N'ayez aucune crainte et ne vous laissez pas abattre! Soyez courageux et forts! Le Seigneur traitera de la même manière tous les ennemis que vous aurez à combattre. » Après quoi Josué exécuta les rois et les fit pendre à cinq arbres, où leurs corps restèrent jusqu'au soir. Au coucher du soleil, il ordonna de descendre les cadavres. On les jeta dans la grotte où les rois s'étaient cachés, et on boucha l'entrée avec de grosses pierres qui s'y trouvent encore aujourd'hui. Le même jour, Josué s'empara de la ville de Maquéda, il fit mourir son roi et tous ses habitants; il n'y laissa aucun survivant. Il traita le roi de Maquéda comme il avait traité celui de Jéricho. De Maquéda, Josué et les Israélites traversèrent à Libna, qu'ils attaquèrent. Le Seigneur leur livra également cette ville et son roi; ils en tuèrent les habitants sans laisser aucun survivant. Ils traitèrent son roi de la même manière que celui de Jéricho. De Libna, Josué et les Israélites se rendirent à Lakich, prirent position près de la ville et l'attaquèrent. Le Seigneur livra Lakich aux Israélites le second jour du combat; ceux-ci en tuèrent les habitants, sans laisser aucun survivant, comme ils l'avaient fait à Libna. Alors Horam, roi de Guézer, se porta au secours de Lakich, mais Josué le battit, lui et son armée, et ne laissa aucun survivant. De Lakich, Josué et les Israélites se rendirent à Églon, prirent position près de la ville et l'attaquèrent. Ils s'en emparèrent le jour même et, comme à Lakich, ils en exterminèrent les habitants. D'Églon, Josué et les Israélites montèrent jusqu'à Hébron et attaquèrent la ville. Ils s'en emparèrent, firent mourir son roi et ses habitants. Ils prirent également les villes des environs et en tuèrent les habitants. Comme à Églon, Josué détruisit entièrement la ville et extermina la population sans laisser de survivant. Ensuite, Josué et les Israélites firent demi-tour pour se rendre à Debir qu'ils attaquèrent. Ils s'emparèrent de la ville et de son roi, ainsi que des villes des environs. Ils massacrèrent les habitants sans laisser de survivant. Josué traita Debir et son roi comme il avait traité Hébron ainsi que Libna et son roi. Josué conquit tout le pays: la région montagneuse, la région méridionale, le Bas-Pays et la région des coteaux, et il battit tous leurs rois. Il n'épargna personne, il extermina tous les êtres vivants, selon les ordres du Seigneur, le Dieu d'Israël. Josué mena sa conquête de Cadesh-Barnéa et Gaza, au sud, jusqu'à la région de Gochen et à Gabaon, au nord. Il s'empara de ces territoires, il vainquit leurs rois en une seule fois, car le Seigneur, le Dieu d'Israël, combattait lui-même aux côtés de son peuple. Ensuite il regagna le camp de Guilgal avec tous les Israélites. Lorsque Yabin, roi de Hassor, apprit les victoires de Josué, il envoya des messagers à Yobab, roi de Madon, au roi de Chimron et au roi d'Akechaf. Il en envoya également aux rois établis dans la région montagneuse du nord, dans la vallée du Jourdain au sud du lac de Génésareth, dans le Bas-Pays et sur la côte près de Dor, à l'ouest. Les Cananéens se trouvaient à l'est et à l'ouest du Jourdain; les Amorites, les Hittites, les Perizites, les Jébusites habitaient dans la région montagneuse; les Hivites vivaient au pied de l'Hermon, dans la région de Mispa. Tous les rois se mirent en route avec des soldats innombrables, comme les grains de sable au bord de la mer, et un grand nombre de chevaux et de chars. Ils joignirent leurs forces et allèrent prendre position près des sources de Mérom pour attaquer les Israélites. Le Seigneur dit à Josué: « N'aie pas peur d'eux, car demain, à cette heure-ci, je les livrerai tous, blessés à mort, au peuple d'Israël. Tu couperas les jarrets de leurs chevaux et tu mettras le feu à leurs chars. » Josué et ses soldats allèrent attaquer leurs ennemis à l'improviste aux sources de Mérom. Le Seigneur les livra aux Israélites qui les battirent et les poursuivirent au nord jusqu'à Sidon, la grande ville, et Misrefoth-Maïm et, à l'est, jusqu'à la vallée de Mispé. Ils leur infligèrent une complète défaite et ne leur laissèrent aucun survivant. Josué agit comme le Seigneur le lui avait ordonné: il coupa les jarrets de leurs chevaux et mit le feu à leurs chars. En ce temps-là, Josué s'empara de Hassor, qui était autrefois la capitale des royaumes du nord. Il tua son roi et fit massacrer tous ses habitants; il n'y resta aucun être vivant et on brûla la ville. Josué l'emporta sur tous les rois de la coalition et s'empara de leurs villes. Il massacra les rois et la population des villes, comme Moïse, le serviteur du Seigneur, l'avait ordonné. Cependant les Israélites ne mirent pas le feu aux villes situées sur les collines, à l'exception de Hassor, la seule que Josué fit incendier. Les Israélites prirent pour eux les biens et le bétail qu'ils trouvèrent dans ces villes; mais ils en exterminèrent la population, ils n'y laissèrent aucun être vivant. Moïse avait transmis à Josué les ordres que le Seigneur lui avait donnés à ce sujet, et Josué s'y conforma entièrement. Josué conquit tout le pays: la région montagneuse, la région méridionale, la région de Gochen, le Bas-Pays, la vallée du Jourdain ainsi que la région de montagnes et de plaines du nord. Il vainquit et tua les rois des territoires situés entre la montagne dénudée proche de Séir, au sud, et Baal-Gad dans la vallée du Liban, au pied du mont Hermon, au nord. La guerre qu'il leur livra dura longtemps. Seuls les Hivites résidant à Gabaon firent la paix avec les Israélites. Toutes les autres villes furent conquises par les armes. En effet, le Seigneur avait incité les habitants du pays à faire obstinément la guerre aux Israélites. Il fallait que ceux-ci les tuent sans pitié et les exterminent complètement, comme le Seigneur lui-même l'avait ordonné à Moïse. En ce temps-là, Josué alla combattre les Anaquites qui vivaient dans les montagnes, à Hébron, Debir, Anab, et dans toutes les régions montagneuses de Juda et d'Israël. Il les tua jusqu'au dernier et détruisit entièrement leurs villes. Il ne resta plus d'Anaquites dans le pays d'Israël, il en subsista seulement à Gaza, Gath et Asdod. Ainsi Josué conquit tout le pays, comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse, puis il l'attribua aux Israélites en le partageant entre les différentes tribus. Alors le peuple se reposa de la guerre. Les Israélites avaient déjà vaincu deux rois à l'est du Jourdain, et conquis leurs territoires qui s'étendaient depuis le torrent de l'Arnon jusqu'au mont Hermon, et comprenaient la partie orientale de la vallée du Jourdain. Le premier était Sihon, le roi amorite résidant à Hèchebon. Il régnait sur la moitié de la vallée de l'Arnon à partir d'Aroër, et sur la moitié du territoire de Galaad jusqu'au torrent du Yabboc, qui sert de frontière avec le pays des Ammonites. Il possédait aussi la partie orientale de la vallée du Jourdain, du lac de Génésareth, au nord, jusqu'à la mer Morte, près de Beth-Yechimoth, et, plus au sud, la région située au pied du mont Pisga. L'autre roi était Og, un des derniers Refaïtes, qui régnait sur le Bachan et résidait à Achetaroth et à Édréi. Son royaume comprenait le mont Hermon, Salka, tout le Bachan jusqu'à la frontière des Guéchourites et des Maakatites, ainsi que la moitié du territoire de Galaad jusqu'au royaume de Sihon, roi de Hèchebon. Moïse et les Israélites avaient vaincu ces deux rois, et Moïse, le serviteur du Seigneur, avait donné leurs territoires aux tribus de Ruben et de Gad ainsi qu'à la demi-tribu de Manassé. Josué et les Israélites vainquirent ensuite les rois établis à l'ouest du Jourdain, dont les territoires s'étendaient de Baal-Gad dans la vallée du Liban, au nord, jusqu'à la montagne dénudée proche de Séir, au sud. Josué donna ces territoires aux Israélites en les répartissant entre tribus. Il s'agissait de la région montagneuse, du Bas-Pays, de la vallée du Jourdain, de la région des coteaux, du désert et de la région méridionale. C'étaient les territoires où vivaient les Hittites, les Amorites, les Cananéens, les Perizites, les Hivites et les Jébusites. Les rois vaincus étaient ceux des villes suivantes: Jéricho, Aï, près de Béthel, Jérusalem, Hébron, Yarmouth, Lakich, Églon, Guézer, Debir, Guéder, Horma, Arad, Libna, Adoullam, Maquéda, Béthel, Tappoua, Héfer, Afec, Saron, Madon, Hassor, Chimron-Meron, Akechaf, Taanak, Méguiddo, Quédech, Yocnéam du Carmel, Dor sur la côte, Goïm en Galilée, et Tirsa. Cela faisait un total de trente et un rois. Josué était devenu très vieux. Le Seigneur lui dit: « Te voilà devenu très vieux et pourtant il reste une part considérable de pays à conquérir: les territoires des Philistins et des Guéchourites, c'est-à-dire la contrée, considérée comme cananéenne, qui s'étend du torrent du Chihor, à la frontière égyptienne, jusqu'à la région d'Écron, au nord. Là se trouvent les cinq chefs philistins qui dominent sur Gaza, Asdod, Ascalon, Gath et Écron, ainsi que le territoire des Avites, au sud. Il faudra conquérir également le pays des Cananéens, depuis Ara, possession des Sidoniens, jusqu'à Afec, à la frontière amorite; de même, la région de Guébal et le Liban oriental de Baal-Gad, au pied du mont Hermon, jusqu'à Lebo-Hamath, ainsi que la région montagneuse située entre le Liban et Misrefoth-Maïm dont les habitants sont tous sidoniens. Au fur et à mesure que les Israélites avanceront, je chasserai devant eux les populations de ces régions. Tu attribueras aux Israélites les différentes parties du pays, en les tirant au sort, comme je te l'ai ordonné. Répartis donc ces territoires entre les neuf tribus et la demi-tribu de Manassé qui n'ont encore rien. » Les tribus de Ruben, de Gad et la première moitié de la tribu de Manassé avaient déjà reçu des terres en partage, à l'est du Jourdain. C'est Moïse, le serviteur du Seigneur, qui les leur avait attribuées. Leurs territoires étaient limités au sud par la ville d'Aroër sur l'Arnon et par la ville située au milieu de la même vallée. Ils comprenaient tout le plateau, de Mèdeba à Dibon, ainsi que les villes du roi amorite, Sihon, qui avait régné à Hèchebon sur la contrée allant jusqu'à la frontière ammonite. Ils comprenaient aussi le pays de Galaad, la région de Guéchour et de Maaka, le mont Hermon et tout le Bachan jusqu'à Salka. Le royaume d'Og, un des derniers Refaïtes, qui avait régné à Achetaroth et Édréi, au Bachan, était inclus dans leurs parts. Moïse avait vaincu et dépossédé les peuples de ces régions. Cependant les Israélites ne chassèrent pas les Guéchourites ni les Maakatites de sorte que, maintenant encore, ceux-ci vivent au milieu d'Israël. La tribu de Lévi fut la seule à ne pas recevoir de terres en partage. En effet, la part qui revient aux descendants de Lévi est prise sur les sacrifices consumés pour le Seigneur, le Dieu d'Israël, comme le Seigneur lui-même le leur a promis. Le territoire que Moïse avait attribué aux clans de la tribu de Ruben était limité au sud par la ville d'Aroër sur l'Arnon et par la ville située au milieu de la même vallée. Il comprenait le plateau autour de Mèdeba. Il comprenait également Hèchebon et toutes les villes du plateau: Dibon, Bamoth-Baal, Beth-Baal-Méon, Yahas, Quedémoth, Méfaath, Quiriataïm, Sibma, Séreth-Chahar sur la colline qui domine la vallée, Beth-Péor, les versants du mont Pisga et Beth-Yechimoth. Outre les villes du plateau, tout le royaume de Sihon, le souverain amorite qui avait régné à Hèchebon, était inclus dans leur part. Moïse avait vaincu Sihon ainsi que les chefs de Madian qui lui étaient soumis et qui vivaient dans le pays: Évi, Réquem, Sour, Hour et Réba. Le devin Balaam, fils de Béor, fut un de ceux que les Israélites tuèrent par l'épée à ce moment-là. Le territoire des membres de la tribu de Ruben avait le Jourdain pour limite ouest. Les villes et les localités nommées ci-dessus constituèrent la part donnée aux clans de la tribu de Ruben. Le territoire que Moïse avait attribué aux clans de la tribu de Gad comprenait Yazer, toutes les villes de Galaad, la moitié du pays des Ammonites jusqu'à Aroër, près de Rabba. Il s'étendait de Hèchebon à Ramath-Mispé et Betonim, et de Mahanaïm à la région de Lo-Dabar. Dans la vallée du Jourdain, il comprenait Beth-Haram, Beth-Nimra, Soukoth et Safon, localités du royaume de Sihon, qui avait régné à Hèchebon. Ce territoire était situé à l'est du Jourdain qui en formait la frontière jusqu'au lac de Génésareth, au nord. Toutes les villes et localités nommées ci-dessus constituèrent la part donnée aux clans de la tribu de Gad. Le territoire que Moïse avait attribué aux clans de la demi-tribu de Manassé était limité au sud par Mahanaïm. Il comprenait tout le Bachan, tout le pays d'Og, roi du Bachan, ainsi que les soixante villages de Yaïr situés dans cette région. Il englobait également la moitié du pays de Galaad ainsi que les villes d'Achetaroth et d'Édréi, les anciennes capitales d'Og, roi du Bachan. Tout ce territoire fut donné à la moitié des clans descendant de Makir, fils de Manassé. Moïse avait attribué ces différentes parts dans la région située à l'est de Jéricho et du Jourdain, lorsqu'il se trouvait dans les plaines de Moab. Il ne donna aucune terre en héritage aux membres de la tribu de Lévi. En effet, leur héritage est de servir le Seigneur, le Dieu d'Israël, comme celui-ci l'a dit. Voici les territoires qui furent attribués au peuple d'Israël dans le pays de Canaan. Le prêtre Éléazar, Josué, fils de Noun, et les chefs de famille des différentes tribus les répartirent entre les Israélites. Comme le Seigneur l'avait ordonné à Moïse, on tira au sort les terres attribuées aux neuf tribus et demie qui n'en avaient pas encore. Moïse avait déjà distribué les terres situées à l'est du Jourdain à deux tribus et demie, mais il n'en avait pas donné aux descendants de Lévi, qui ne devaient recevoir aucun territoire. En effet, les descendants de Joseph formaient deux tribus, celles de Manassé et d'Éfraïm. Quant aux lévites, ils reçurent uniquement des villes pour y habiter, avec les terrains des alentours pour leurs troupeaux et leurs autres biens. Ainsi les Israélites partagèrent le pays conformément aux ordres que le Seigneur avait donnés à Moïse. Un jour, des gens de la tribu de Juda vinrent trouver Josué à Guilgal. Caleb, fils de Yefounné, du clan de Quenaz, lui dit: « À Cadesh-Barnéa, tu t'en souviens, le Seigneur a parlé de toi et de moi à Moïse, l'homme proche de Dieu. J'avais quarante ans lorsque Moïse, le serviteur du Seigneur, m'envoya de Cadesh-Barnéa explorer ce pays-ci. À mon retour, je lui fis un rapport sincère; tandis que les hommes qui m'avaient accompagné décourageaient le peuple, je manifestai ma fidélité au Seigneur mon Dieu. Ce jour-là, Moïse promit solennellement ceci: “Tu recevras en partage le pays que tu as parcouru, et celui-ci t'appartiendra ainsi qu'à tes descendants pour toujours, à cause de ta fidélité au Seigneur Dieu.” Il y a maintenant quarante-cinq ans que le Seigneur a donné cet ordre à Moïse, à l'époque où les Israélites traversaient le désert. Depuis ce temps-là, le Seigneur m'a gardé en vie selon sa promesse, et me voici âgé de quatre-vingt-cinq ans. Pourtant, je suis toujours aussi vigoureux que lorsque Moïse m'a envoyé en exploration. J'ai autant de forces qu'alors, que ce soit pour la guerre ou pour toute autre activité. Maintenant donc, attribue-moi cette région montagneuse que le Seigneur m'a promise en ce temps-là. Je t'avais alors indiqué que les descendants d'Anac y vivent dans des villes grandes et bien fortifiées. Si le Seigneur est avec moi, je les en chasserai comme il l'a lui-même annoncé. » Josué bénit Caleb, fils de Yefounné, et lui donna la ville d'Hébron. Cette ville appartient maintenant encore aux descendants de Caleb, fils de Yefounné, du clan de Quenaz, parce que Caleb avait manifesté sa fidélité au Seigneur, le Dieu d'Israël. Hébron s'appelait autrefois Quiriath-Arba, ou ville d'Arba, nom du plus célèbre des Anaquites. Alors le peuple se reposa de la guerre. Le territoire attribué par tirage au sort aux clans de Juda s'étendait au sud-est jusqu'à la frontière d'Édom. Le désert de Tsin en constituait la partie la plus méridionale. La frontière sud partait de la baie qui se trouve à l'extrémité méridionale de la mer Morte. Elle passait au sud de la montée des Scorpions et de Tsin. Au sud de Cadesh-Barnéa, elle remontait par Hesron jusqu'à Addar, puis tournait en direction de Carca. Elle continuait par Asmon et rejoignait le torrent d'Égypte pour aboutir à la mer Méditerranée. Voilà où passait la limite sud de Juda. À l'est, la frontière était constituée par la mer Morte jusqu'à l'endroit où le Jourdain s'y jette. C'est du même endroit que partait la limite nord. Elle montait ensuite à Beth-Hogla, passait au nord de Beth-Araba, puis continuait jusqu'à la pierre dite de Bohan, un des fils de Ruben. Elle montait encore à Debir en passant par la vallée d'Akor, puis plus au nord elle tournait vers Guilgal, en face de la montée d'Adoumim, qui est au sud du ravin. Elle passait ensuite près des sources d'En-Chémech et rejoignait En-Roguel. La limite remontait alors la vallée de Hinnom, sur le versant sud de la colline des Jébusites, où se trouve Jérusalem, puis vers le sommet montagneux situé à l'ouest de la vallée de Hinnom et à l'extrémité nord de la vallée des Refaïtes. De là, elle tournait vers les sources de Neftoa et rejoignait les villes situées près du mont Éfron, avant de se diriger vers Baala, appelée aussi Quiriath-Yéarim. La frontière tournait à l'ouest de Baala vers la montagne de Séir, passait sur le versant nord de la montagne des Forêts, ou mont Kessalon, redescendait à Beth-Chémech et dépassait Timna. Elle continuait en direction du versant nord de la ville d'Écron, tournait vers Chikaron, et se dirigeait vers Yabné en passant par le mont Baala. Elle aboutissait à la mer Méditerranée. La limite ouest était constituée par la mer Méditerranée. Voilà comment était délimité le territoire attribué aux clans de la tribu de Juda. Caleb, fils de Yefounné, reçut une partie du territoire de Juda, comme le Seigneur l'avait ordonné à Josué. On lui donna Quiriath-Arba, ou ville d'Arba, nom de l'ancêtre des Anaquites. Cette ville s'appelle maintenant Hébron. Caleb en chassa les trois clans anaquites: celui de Chéchaï, celui d'Ahiman et celui de Talmaï. D'Hébron, il partit attaquer les habitants de Debir, ville qui s'appelait alors Quiriath-Séfer. Caleb annonça: « Je donnerai ma fille Aksa en mariage à celui qui réussira à s'emparer de Quiriath-Séfer. » Otniel, fils de Quenaz et neveu de Caleb, s'empara de la ville et Caleb lui donna sa fille en mariage. Lorsqu'elle arriva près d'Otniel, elle lui suggéra de demander un champ à son père Caleb. Elle descendit ensuite de son âne. Caleb lui demanda: « Que désires-tu? » Elle répondit: « Accorde-moi une faveur. Donne-moi des points d'eau, car la région que tu m'as attribuée, au sud, est aride. » Caleb lui donna les sources d'en haut et les sources d'en bas. Tel était le territoire que les clans de la tribu de Juda reçurent en partage. Les villes situées dans la partie méridionale du territoire de Juda, près de la frontière d'Édom, étaient Cabséel, Éder, Yagour, Quina, Dimona, Adéada, Quédech, Hassor, Itnan, Zif, Télem, Béaloth, Hassor-Hadatta, Querioth-Hesron, appelée aussi Hassor, Amam, Chema, Molada, Hassar-Gadda, Hèchemon, Beth-Péleth, Hassar-Choual, Berchéba et les localités voisines, Baala, Iyim, Essem, Eltolad, Kessil, Horma, Siclag, Madmanna, Sanesanna, Lebaoth, Chilim et En-Rimmon, soit vingt-neuf villes et les villages voisins. Les villes situées dans le Bas-Pays étaient Èchetaol, Sora, Achena, Zanoa, En-Gannim, Tappoua, Énam, Yarmouth, Adoullam, Soko, Azéca, Chaaraïm, Aditaïm, Guedéra et Guedérotaïm, soit quatorze villes et les villages voisins. Il y avait également Senan, Hadacha, Migdal-Gad, Dilan, Mispé, Yoctéel, Lakich, Boscath, Églon, Kabbon, Lahémas, Kitlich, Guedéroth, Beth-Dagon, Naama et Maquéda, soit seize villes et les villages voisins. Il y avait en outre Libna, Éter, Achan, Ifta, Achena, Nessib, Quéila, Akzib et Marécha, soit neuf villes et les villages voisins. On y trouvait encore Écron, avec les localités et villages voisins, toutes les villes et les villages situés aux alentours d'Asdod entre Écron et la mer Méditerranée, Asdod et Gaza avec les localités et villages voisins, jusqu'au torrent d'Égypte et jusqu'à la côte de la Méditerranée. Les villes situées dans la région montagneuse étaient Chamir, Yattir, Soko, Danna, Quiriath-Sanna, appelée aussi Debir, Anab, Echtemoa, Anim, Gochen, Holon et Guilo, soit onze villes et les villages voisins. Il y avait également Arab, Rouma, Échan, Yanoum, Beth-Tappoua, Aféca, Houmeta, Quiriath-Arba, appelée aussi Hébron, et Sior, soit neuf villes et les villages voisins. Il y avait en outre Maon, Karmel, Zif, Youtta, Jizréel, Yocdéam, Zanoa, Caïn, Guibéa et Timna, soit dix villes et les villages voisins. On y trouvait enfin Haloul, Beth-Sour, Guedor, Maarath, Beth-Anoth et Eltecône, soit six villes et les villages voisins, ainsi que Quiriath-Baal, appelée aussi Quiriath-Yéarim, et Rabba, soit deux villes et les villages voisins. Les villes situées dans le désert étaient Beth-Araba, Middin, Sekaka, Nibechan, Ir-Méla et En-Guédi, soit six villes et les villages voisins. Les descendants de Juda ne réussirent pas à chasser les Jébusites, qui habitaient Jérusalem, et ceux-ci vivent maintenant encore dans cette ville avec les gens de Juda. Aux descendants de Joseph fut attribué, par tirage au sort, un territoire dont la frontière sud partait du Jourdain, près de Jéricho, à l'est de la source alimentant la ville. De Jéricho, la limite traversait le désert pour s'élever dans la région montagneuse de Béthel. De là, elle se dirigeait vers Louz, passait par Ataroth, où vivent les Arkites, puis descendait à l'ouest dans la contrée des Yaflétites. Après avoir traversé Beth-Horon le Bas et Guézer, elle aboutissait à la mer Méditerranée. Les descendants de Joseph, c'est-à-dire les tribus de Manassé et d'Éfraïm, partagèrent cette région entre eux. Les clans de la tribu d'Éfraïm reçurent une partie du territoire dont la frontière allait d'Atroth-Addar, au sud-est, jusqu'à Beth-Horon le Haut et, de là, jusqu'à la mer Méditerranée. Au nord, elle passait près de Mikmétath. À l'est de Mikmétath, elle se dirigeait vers Taanath-Silo, qu'elle traversait pour aller à Yanoa. De là, elle descendait à Ataroth et Naara, rejoignait Jéricho et aboutissait au Jourdain. À l'ouest de Mikmétath, la limite allait de Tappoua jusqu'au torrent de Cana pour rejoindre la mer Méditerranée. Tel fut le territoire attribué aux clans de la tribu d'Éfraïm, auquel on ajouta des villes et les villages voisins, situés dans le territoire de la tribu de Manassé. Les gens d'Éfraïm ne chassèrent point les Cananéens qui habitaient Guézer. Ceux-ci y vivent maintenant encore parmi ceux d'Éfraïm qui leur ont imposé certains travaux forcés. Les descendants de Manassé, fils aîné de Joseph, reçurent également leur part. Un territoire avait déjà été attribué aux descendants de Makir, le vaillant guerrier, fils aîné de Manassé et père de Galaad: ils avaient reçu la région de Galaad et du Bachan, à l'est du Jourdain. On attribua des terres aux autres clans descendant de Manassé. Ces clans étaient ceux d'Abiézer, de Hélec, d'Asriel, de Chékem, d'Héfer et de Chemida, descendant tous de Manassé, fils de Joseph. Selofad, fils de Héfer et petit-fils de Galaad, lui-même fils de Makir et petit-fils de Manassé, n'avait pas eu de fils mais seulement des filles. Ces filles s'appelaient Mala, Noa, Hogla, Milka et Tirsa. Elles vinrent trouver le prêtre Éléazar, Josué, fils de Noun, et les chefs du peuple. Elles leur dirent: « Le Seigneur a ordonné à Moïse de nous attribuer des terres tout comme aux hommes de notre tribu. » Conformément à l'ordre du Seigneur, elles reçurent des terres tout comme les hommes de leur tribu. La tribu de Manassé eut donc dix parts en plus de Galaad et du Bachan, situés à l'est du Jourdain. On donna en effet des terres non seulement aux hommes descendant de Manassé, mais également à des femmes de la même tribu. – La région de Galaad appartenait aux autres descendants de Manassé. – Le territoire de Manassé s'étendait d'Asser à Mikmétath, à l'est de Sichem. De Mikmétath, la frontière descendait vers le sud jusque chez les habitants d'En-Tappoua. La région appartenait à Manassé, mais la ville de Tappoua elle-même, à la frontière, fut attribuée aux gens d'Éfraïm. Ensuite, la limite rejoignait la rive sud du torrent de Cana. Cependant, les villes situées au sud du torrent revinrent aux gens d'Éfraïm, bien qu'elles se trouvent dans le territoire de Manassé. La frontière passait de là au nord du torrent avant d'aboutir à la mer Méditerranée. Ainsi la tribu d'Éfraïm s'étendait vers le sud et celle de Manassé vers le nord. La mer Méditerranée constituait la limite occidentale. La tribu d'Asser se trouvait au nord-ouest de Manassé et celle d'Issakar au nord-est. Dans les territoires d'Issakar et d'Asser, la tribu de Manassé reçut Beth-Chéan et Ibléam avec les localités voisines, ainsi que Dor, En-Dor, Taanak, Méguiddo, avec leurs habitants, et les localités voisines, c'est-à-dire le district de Dor. Cependant, les gens de Manassé ne réussirent pas à chasser les habitants de ces villes et les Cananéens continuèrent à y vivre. Même lorsque les Israélites furent devenus plus puissants, ils ne parvinrent pas à les chasser, mais leur imposèrent certains travaux forcés. Les descendants de Joseph vinrent dire à Josué: « Pourquoi nous as-tu attribué une seule part du pays, à nous que le Seigneur a bénis au point de nous rendre très nombreux? » Josué répondit: « Si vous êtes si nombreux et que la région montagneuse d'Éfraïm ne vous suffit pas, allez donc vous défricher du terrain dans les forêts qui appartiennent aux Perizites et aux Refaïtes. » Les descendants de Joseph répliquèrent: « La région montagneuse ne nous suffit pas, il est vrai, toutefois les Cananéens qui habitent dans les plaines possèdent des chars de fer, aussi bien ceux de Beth-Chéan et des localités voisines que ceux de la vallée de Jizréel. » Alors Josué déclara aux descendants de Joseph, membres de la tribu d'Éfraïm et de la demi-tribu occidentale de Manassé: « Vous êtes nombreux et très forts, en effet. C'est pourquoi vous ne recevrez pas seulement une part dans le pays: toute la région montagneuse couverte de forêts sera à vous; vous la défricherez et vous l'occuperez entièrement. Vous parviendrez à en chasser les Cananéens, bien qu'ils aient des chars de fer et qu'ils soient puissants. » Après que toute la communauté des Israélites eut soumis le pays, ils se rassemblèrent à Silo et y installèrent la tente de la rencontre. Il restait parmi eux sept tribus qui n'avaient pas encore reçu de terres en partage. Josué leur dit alors: « Jusqu'à quand attendrez-vous pour aller occuper le pays que le Seigneur, le Dieu de vos ancêtres, vous a donné? Désignez trois hommes par tribu. Je les enverrai parcourir le pays, ils examineront en détail les parts de leurs tribus, et reviendront m'en faire la description. Ils répartiront le pays en sept parts. Les descendants de Juda resteront dans leur territoire du sud, et ceux de Joseph dans le leur, plus au nord. Préparez donc une description de ces sept parts et venez me la présenter. Alors, en présence du Seigneur notre Dieu, je tirerai au sort la part de chacune de vos tribus. Les descendants de Lévi ne recevront aucun territoire en partage, car leur part consiste à être prêtres au service du Seigneur. De leur côté, les tribus de Gad et de Ruben, ainsi qu'une moitié de la tribu de Manassé, ont déjà reçu leurs territoires à l'est du Jourdain. C'est Moïse lui-même, le serviteur du Seigneur, qui les leur a donnés. » Les hommes désignés pour explorer le pays se préparèrent à partir. Avant qu'ils s'en aillent, Josué leur donna les instructions suivantes: « Allez parcourir le pays, examinez-le soigneusement et revenez me le décrire. Ici même, à Silo, je tirerai au sort, en présence du Seigneur, les différentes parts qui vous reviennent. » Les hommes parcoururent tout le pays. Ils rédigèrent une description détaillée des sept parts qu'ils avaient délimitées, avec une liste des villes, puis ils retournèrent auprès de Josué au camp de Silo. Josué tira ces parts au sort en présence du Seigneur et les répartit entre les Israélites; il donna à chaque tribu le territoire qui lui revenait dans le pays. La première part attribuée par le sort fut celle des clans de la tribu de Benjamin. Leur territoire était situé entre celui de Juda et celui des descendants de Joseph. La frontière nord partait du Jourdain, montait du côté nord de Jéricho, continuait vers l'ouest à travers la région montagneuse jusqu'au désert de Beth-Aven. De là, elle se dirigeait vers Louz, passait du côté sud de Louz, appelée aussi Béthel, puis descendait à Atroth-Addar à travers la montagne située au sud de Beth-Horon le Bas. À l'ouest de cette montagne, la frontière changeait de direction: elle tournait vers le sud pour aboutir à Quiriath-Baal, appelée aussi Quiriath-Yéarim, qui appartenait à la tribu de Juda. Voilà où passait la limite ouest. La frontière sud partait de Quiriath-Yéarim, allait vers Gasin et aboutissait aux sources de Neftoa. De là, elle descendait au pied de la montagne qui domine la vallée de Hinnom, au nord de la vallée des Refaïtes. Elle longeait la vallée de Hinnom, sur le versant sud de la colline jébusite, et continuait à descendre jusqu'à En-Roguel. Elle tournait alors vers le nord en direction d'En-Chémech, puis de Gueliloth, en face de la montée d'Adoumim. De là, elle descendait vers la pierre dite de Bohan, un des fils de Ruben, puis dans la vallée du Jourdain en passant au nord de la hauteur qui domine cette vallée. Elle se prolongeait ensuite du côté nord de Beth-Hogla et aboutissait à l'extrémité nord de la mer Morte, à l'endroit où le Jourdain s'y jette. Voilà où passait la frontière sud. Le Jourdain constituait la limite orientale. Ainsi était délimité le territoire attribué aux clans de la tribu de Benjamin. Les villes appartenant aux clans de Benjamin étaient Jéricho, Beth-Hogla, Émec-Quessis, Beth-Araba, Semaraïm, Béthel, Avim, Para, Ofra, Kefar-Ammona, Ofni et Guéba, soit douze villes et les villages voisins. Il y avait aussi Gabaon, Rama, Beéroth, Mispé, Kefira, Mossa, Réquem, Irpéel, Tarala, Séla, Élef, la ville jébusite, c'est-à-dire Jérusalem, Guibéa et Quiriath, soit quatorze villes et les villages voisins. Tout cela constituait la part des clans de Benjamin. La deuxième part attribuée par le sort fut celle des clans de la tribu de Siméon. Leur territoire était entouré par celui de la tribu de Juda. Il comprenait les villes de Berchéba, Chéba, Molada, Hassar-Choual, Baala, Essem, Eltolad, Betoul, Horma, Siclag, Beth-Markaboth, Hassar-Soussa, Beth-Lebaoth et Charouen, soit treize villes et les villages voisins. Il y avait aussi Aïn, Rimmon, Éter et Achan, soit quatre villes et les villages voisins, auxquels s'ajoutaient toutes les localités environnantes jusqu'à Baalath-Ber et Ramath-Néguev. Tout cela constituait la part des clans de Siméon. Le territoire de la tribu de Siméon avait été pris dans celui de Juda, car les descendants de Juda avaient reçu un territoire trop grand pour eux. C'est pourquoi la tribu de Siméon se trouva entourée par le territoire attribué à Juda. La troisième part attribuée par le sort fut celle des clans de la tribu de Zabulon. Leur territoire s'étendait au sud jusqu'à Sarid. De là, la frontière remontait vers l'ouest jusqu'à Marala, puis jusqu'à Dabbécheth et au torrent qui coule à l'est de Yocnéam. De l'autre côté de Sarid, la frontière se dirigeait vers l'est, touchait le territoire de Kisloth-Tabor, passait par Dabrath et montait jusqu'à Yafia. Ensuite, elle continuait plus à l'est jusqu'à Gath-Héfer et Eth-Cassin, rejoignait Rimmon et tournait vers Néa. Au nord, la limite contournait Hannaton et aboutissait dans la vallée de Ifta-El. Le territoire comprenait douze villes avec les villages voisins, en particulier les villes de Cattath, Nahalal, Chimron, Idala et Bethléem. Toutes ces localités se trouvaient dans la part attribuée aux clans de la tribu de Zabulon. La quatrième part attribuée par le sort fut celle des clans de la tribu d'Issakar. Leur territoire comprenait Jizréel, Kessouloth, Chounem, Hafaraïm, Cion, Anaharath, Rabbith, Quichion, Ébès, Rémeth, En-Gannim, En-Hadda et Beth-Passès. La frontière touchait à Tabor, Chassaïm, Beth-Chémech et aboutissait au Jourdain. Le territoire comprenait seize villes avec les villages voisins. Toutes ces localités se trouvaient dans la part attribuée aux clans de la tribu d'Issakar. La cinquième part attribuée par le sort fut celle des clans de la tribu d'Asser. Leur territoire comprenait Helcath, Hali, Béten, Akechaf, Alamélek, Amad et Michal. À l'ouest, la frontière touchait au mont Carmel en suivant le torrent du Chihor-Libnath. À l'est, elle remontait vers Beth-Dagon, touchait le territoire de Zabulon et la vallée de Ifta-El, puis se dirigeait vers le nord pour atteindre Beth-Émec et Néiel. La limite continuait ensuite dans la même direction, passait à Caboul, Abdon, Rehob, Hammon et Cana pour aboutir près de Sidon, la grande ville. Elle tournait alors vers Rama et la forteresse de Tyr, puis elle se dirigeait vers Hossa et aboutissait à la mer Méditerranée en passant par Mahaleb, Akzib, Oum, Afec et Rehob. En tout, le territoire comprenait vingt-deux villes et les villages voisins. Toutes ces localités se trouvaient dans la part attribuée aux clans de la tribu d'Asser. La sixième part attribuée par le sort fut celle des clans de la tribu de Neftali. La limite sud partait de Hélef et du chêne de Saananim, passait par Adami-Nékeb et Yabnéel, atteignait Laccoum et aboutissait au Jourdain. À l'ouest, la frontière tournait vers Aznoth-Tabor, rejoignait Houcoc, longeait le territoire de Zabulon au sud, puis celui d'Asser à l'ouest. À l'est, elle était formée par le Jourdain. Les villes fortifiées étaient Siddim, Ser, Hammath, Raccath, Kinnéreth, Adama, Rama, Hassor, Quédech, Édréi, En-Hassor, Iron, Migdal-El, Horem, Beth-Anath et Beth-Chémech: en tout dix-neuf villes avec les villages voisins. Toutes ces localités se trouvaient dans la part attribuée aux clans de la tribu de Neftali. La septième part attribuée par le sort fut celle des clans de la tribu de Dan. Leur territoire comprenait Sora, Èchetaol, Ir-Chémech, Chaalabin, Ayalon, Itla, Élon, Timna, Écron, Eltequé, Guibeton, Baalath, Yehoud, Bené-Berac, Gath-Rimmon, le cours du Yarcon, Raccon, et le territoire autour de Jaffa. Lorsque les membres de la tribu de Dan perdirent leur territoire, ils allèrent attaquer Léchem. Ils s'emparèrent de la ville et tuèrent ses habitants; ils l'occupèrent complètement et s'y installèrent. Ils donnèrent alors à Léchem le nom de leur ancêtre, Dan. Toutes les villes nommées ci-dessus et les villages voisins faisaient partie du territoire attribué aux clans de la tribu de Dan. Quand les Israélites eurent fini de répartir le pays entre eux, ils donnèrent une part de leur territoire à Josué, fils de Noun. Conformément à l'ordre du Seigneur, ils attribuèrent à Josué la ville qu'il demanda: Timnath-Séra dans la région montagneuse d'Éfraïm. Josué rebâtit la ville et s'y installa. Le prêtre Éléazar, Josué, fils de Noun, et les chefs de famille des tribus d'Israël répartirent ces différents territoires par tirage au sort. Ils le firent à Silo, en présence du Seigneur, à l'entrée de la tente de la rencontre. Ils achevèrent ainsi de partager le pays. Le Seigneur parla à Josué et lui dit de transmettre aux Israélites les instructions suivantes: « Donnez-vous des villes de refuge dont je vous ai parlé par l'intermédiaire de Moïse. Si quelqu'un parmi vous tue une personne accidentellement, sans l'avoir voulu, il pourra se réfugier dans l'une de ces villes et échapper ainsi à celui qui est chargé de venger la victime. En arrivant à l'une de ces villes de refuge, l'auteur de l'accident mortel s'arrêtera à l'entrée, là où l'on traite les affaires publiques, et expliquera aux anciens du lieu ce qui est arrivé. Ceux-ci le laisseront alors entrer dans la ville et lui indiqueront un endroit où il habitera. Si l'homme chargé de venger la victime poursuit l'auteur de l'accident jusque-là, les habitants de la ville ne livreront pas celui-ci; en effet, c'est accidentellement qu'il a tué une personne pour qui il n'avait jamais eu de haine. Il restera dans cette ville jusqu'à ce qu'il ait été jugé par la communauté et jusqu'à la mort du grand-prêtre en fonction à ce moment-là. Après quoi, il pourra retourner chez lui, dans la ville d'où il s'était enfui. » Les Israélites mirent à part les villes de Quédech en Galilée, dans la région montagneuse de Neftali, de Sichem, dans la région montagneuse d'Éfraïm, et de Quiriath-Arba, appelée aussi Hébron, dans la région montagneuse de Juda. De l'autre côté du Jourdain, à l'est de Jéricho, ils choisirent Besser, sur le plateau désertique appartenant à la tribu de Ruben, Ramoth, en Galaad, appartenant à la tribu de Gad, et Golan dans le Bachan, appartenant à la tribu de Manassé. Ces villes furent choisies pour servir de refuge aux Israélites et aux immigrés installés chez eux. De cette façon, si quelqu'un tuait accidentellement une personne, il pouvait échapper à l'homme chargé de venger la victime et n'était pas mis à mort avant d'avoir été jugé par la communauté. Les chefs des familles de la tribu de Lévi vinrent trouver le prêtre Éléazar, Josué, fils de Noun, et les chefs de famille des autres tribus d'Israël à Silo, dans le pays de Canaan. Ils leur dirent: « Le Seigneur a ordonné par l'intermédiaire de Moïse de nous donner des villes où nous puissions habiter, ainsi que les pâturages voisins pour notre bétail. » Les Israélites choisirent donc dans leurs territoires un certain nombre de villes avec leurs pâturages pour les donner aux lévites, conformément à l'ordre du Seigneur. Les clans de la tribu de Lévi descendant de Quéhath furent désignés les premiers par le sort. Parmi eux, les descendants du prêtre Aaron reçurent par tirage au sort treize villes situées dans les territoires de Juda, de Siméon et de Benjamin. Les autres descendants de Quéhath reçurent dix villes situées dans les territoires d'Éfraïm, de Dan et de la demi-tribu occidentale de Manassé. Les clans descendant de Guerchon reçurent treize villes situées dans les territoires d'Issakar, d'Asser, de Neftali et de la demi-tribu de Manassé établie dans le Bachan. Les clans descendant de Merari reçurent douze villes situées dans les territoires de Ruben, de Gad et de Zabulon. Les Israélites attribuèrent aux descendants de Lévi, par tirage au sort, toutes ces villes avec leurs pâturages; ils se conformèrent ainsi à l'ordre que le Seigneur avait donné par l'intermédiaire de Moïse. Voici les noms des villes de Juda et de Siméon attribuées aux descendants d'Aaron, du clan de Quéhath, fils de Lévi. Ce sont eux, en effet, qui avaient été désignés les premiers par le sort. On leur donna Quiriath-Arba, ou ville d'Arba, nom de l'ancêtre des Anaquites. Cette ville, qui s'appelle maintenant Hébron, était située dans la région montagneuse de Juda. Elle leur fut donnée avec les pâturages voisins. Par contre, les champs et les villages qui dépendaient de la ville, avaient déjà été attribués à Caleb, fils de Yefounné. Avec Hébron, qui était une des villes de refuge, les descendants du prêtre Aaron reçurent Libna, Yattir, Echtemoa, Holon, Debir, Achan, Youtta, Beth-Chémech, soit neuf villes avec leurs pâturages, toutes situées dans le territoire de Juda et de Siméon. Dans le territoire de Benjamin, ils reçurent Gabaon, Guéba, Anatoth, Alémeth, soit quatre villes avec leurs pâturages. Au total, les prêtres descendant d'Aaron reçurent treize villes et leurs pâturages. Les clans des autres descendants de Quéhath reçurent par tirage au sort des villes situées dans le territoire d'Éfraïm: Sichem, une des villes de refuge, dans la région montagneuse, Guézer, Quibsaïm et Beth-Horon, soit quatre villes avec les pâturages voisins. Dans le territoire de Dan, ils reçurent également quatre villes avec leurs pâturages: Eltequé, Guibeton, Ayalon et Gath-Rimmon. Dans celui de la demi-tribu occidentale de Manassé, ils reçurent les deux villes de Taanak et Ibléam, avec leurs pâturages. Ils eurent donc en tout dix villes avec leurs pâturages. Les clans de la tribu de Lévi, descendant de Guerchon, reçurent deux villes et leurs pâturages dans le territoire de la demi-tribu orientale de Manassé: Golan dans le Bachan, une des villes de refuge, et Bèchetera. Dans le territoire d'Issakar, ils reçurent quatre villes avec leurs pâturages: Quichion, Dabrath, Yarmouth et En-Gannim. Dans celui d'Asser, ils reçurent également quatre villes avec les pâturages des alentours: Michal, Abdon, Helcath et Rehob. Dans le territoire de Neftali, ils reçurent trois villes avec leurs pâturages: Quédech, en Galilée, une des villes de refuge, Hammoth-Dor et Cartan. Les clans de Guerchon reçurent donc en tout treize villes et leurs pâturages. Les autres clans de la tribu de Lévi, ceux des descendants de Merari, reçurent quatre villes avec leurs pâturages dans le territoire de Zabulon: Yocnéam, Carta, Dimna et Nahalal. Dans le territoire de Ruben situé à l'est du Jourdain, en face de Jéricho, ils reçurent également quatre villes avec leurs pâturages: Besser dans la région désertique, une des villes de refuge, Yahas, Quedémoth et Méfaath. Dans celui de Gad, ils reçurent aussi quatre villes avec leurs pâturages: Ramoth, en Galaad, une des villes de refuge, Mahanaïm, Hèchebon et Yazer. Les clans de la tribu de Lévi, descendant de Merari reçurent donc en tout douze villes par tirage au sort. Au total, les descendants de Lévi reçurent quarante-huit villes prises sur les territoires des autres Israélites. Chacune de ces villes leur fut attribuée avec ses pâturages. Le Seigneur donna aux Israélites tout le pays qu'il avait promis à leurs ancêtres. Ils l'occupèrent et s'y installèrent. Le Seigneur leur assura la paix sur toutes les frontières, comme il l'avait aussi promis à leurs ancêtres. Il leur accorda la victoire sur tous leurs ennemis, aucun d'entre eux ne pouvait leur résister. Ainsi toutes les promesses que le Seigneur avait faites au peuple d'Israël se réalisèrent; pas une seule ne resta sans effet. Alors Josué convoqua les membres des tribus de Ruben et de Gad, ainsi que ceux de la demi-tribu orientale de Manassé. Il leur dit: « Vous avez obéi à tous les ordres de Moïse, le serviteur du Seigneur, et vous avez agi exactement comme je vous l'ai commandé. Pendant la longue période qui s'achève aujourd'hui, vous n'avez jamais abandonné vos frères israélites et vous avez ainsi obéi aux ordres du Seigneur votre Dieu. Maintenant que le Seigneur votre Dieu a accordé le repos aux Israélites, comme il le leur avait promis, retournez chez vous. Vous irez habiter dans la région que Moïse, le serviteur du Seigneur, vous a donnée en partage à l'est du Jourdain. Cependant observez soigneusement tout l'enseignement que Moïse, le serviteur du Seigneur, vous a transmis: aimez le Seigneur votre Dieu, obéissez à sa volonté, mettez en pratique ses commandements, attachez-vous à lui et servez-le de tout votre cœur et de tout votre être. » Puis Josué les bénit et les invita à retourner chez eux Les descendants de Ruben et de Gad, ainsi que les membres de la demi-tribu orientale de Manassé, retournèrent chez eux. Ils quittèrent les autres Israélites à Silo, dans le pays de Canaan; ils se rendirent dans le pays de Galaad, région qu'ils avaient reçue en partage, conformément aux ordres que le Seigneur avait donnés par l'intermédiaire de Moïse. À leur arrivée en bordure du Jourdain, alors qu'ils étaient encore dans le pays de Canaan, ils construisirent un autel d'aspect impressionnant près de la rivière. On vint l'annoncer aux autres Israélites: « Écoutez, les tribus de Ruben et de Gad, ainsi que la demi-tribu orientale de Manassé, ont construit un autel en bordure du Jourdain, de notre côté, dans le pays de Canaan. » À cette nouvelle, toute la communauté des Israélites se rassembla à Silo pour aller attaquer les tribus orientales. Ils envoyèrent Pinhas, fils du prêtre Éléazar, dans le pays de Galaad pour qu'il parle aux tribus de Ruben et de Gad, ainsi qu'à la demi-tribu orientale de Manassé. Dix chefs du peuple l'accompagnaient, un par tribu; c'étaient tous des chefs de famille dans les clans d'Israël. Ils se rendirent dans le pays de Galaad auprès des tribus orientales, et leur parlèrent ainsi au nom de toute la communauté du Seigneur: « Pourquoi avez-vous commis une faute aussi grave à l'égard du Dieu d'Israël? Pourquoi cessez-vous maintenant d'obéir au Seigneur? En construisant votre propre autel vous vous révoltez contre lui. À Péor, nous avons déjà commis une faute dont nous subissons encore les conséquences, malgré le fléau infligé alors à toute la communauté du Seigneur! N'est-ce pas suffisant? Voilà que vous cessez maintenant d'obéir au Seigneur! Si vous vous révoltez contre lui aujourd'hui, demain c'est sur toute la communauté d'Israël qu'il fera tomber sa colère! Si vous considérez que votre territoire est indigne du Seigneur, revenez dans le pays qui lui appartient, là où se trouve sa demeure sainte, et occupez des terres au milieu des nôtres. Mais surtout ne vous révoltez pas contre lui et contre nous, en vous construisant un autel rival de celui du Seigneur notre Dieu. Lorsque Akan, descendant de Zéra, commit une faute grave à propos des biens qu'il était interdit de prendre, c'est toute la communauté d'Israël qui subit la colère du Seigneur, vous le savez bien! Et Akan ne fut pas seul à mourir à cause de sa faute! » Les membres des tribus de Ruben et de Gad, ainsi que ceux de la demi-tribu orientale de Manassé, répondirent aux chefs de clans des autres tribus: « Le Seigneur est le Dieu des dieux, oui, il est le Dieu des dieux, et il sait pourquoi nous avons agi ainsi. Tous les Israélites le sauront également! Si c'est une révolte, une faute grave commise contre le Seigneur, qu'il ne nous laisse pas en vie plus longtemps! Si nous avons construit notre propre autel pour désobéir au Seigneur en y offrant des sacrifices complets, des offrandes végétales ou des sacrifices de paix, que le Seigneur lui-même nous en punisse! Mais tel n'est pas le cas! Au contraire, nous avons agi ainsi, car nous avions peur que, dans l'avenir, vos descendants disent aux nôtres: “Quel lien y a-t-il entre vous et le Seigneur, le Dieu d'Israël? Le Seigneur lui-même a placé le Jourdain comme frontière entre nous et vous, gens de Ruben et de Gad. Non, vous n'avez aucun droit à l'égard du Seigneur!” Ainsi vos descendants risqueraient d'inciter les nôtres à ne plus adorer le Seigneur. C'est pourquoi nous avons décidé de construire cet autel, mais non pour y offrir des sacrifices complets ou d'autres sacrifices. Nous voulons seulement que, pour nous et pour vous, puis pour les générations futures, cet autel témoigne du droit que nous avons de rendre un culte au Seigneur par nos sacrifices complets, nos sacrifices de paix et nos autres sacrifices. De cette manière, vos descendants ne pourront pas affirmer aux nôtres qu'ils n'ont aucun droit à l'égard du Seigneur. Nous nous sommes dit que si, plus tard, ils l'affirmaient tout de même à nous ou à nos descendants, nous répondrions alors: “Regardez, nos ancêtres ont donné à cet autel la forme même de l'autel du Seigneur. Cependant, ils ne l'ont pas construit pour y offrir des sacrifices complets ou d'autres sacrifices, mais pour qu'il soit un témoin entre nous et vous!” Il n'est pas question de nous révolter maintenant contre le Seigneur ou de lui être infidèles en construisant un autel pour offrir des sacrifices complets, des offrandes végétales ou d'autres sacrifices. Nous n'en offrirons pas en dehors de l'autel du Seigneur notre Dieu, qui se trouve devant la demeure qui lui est réservée. » Le prêtre Pinhas, les chefs de la communauté et les chefs des clans israélites furent satisfaits par les explications des gens de Ruben, de Gad et de Manassé. Pinhas, fils du prêtre Éléazar, leur déclara: « Maintenant nous savons que le Seigneur est avec nous, puisque vous n'avez pas commis à son égard la faute grave que nous craignions. Ainsi vous n'exposez pas les Israélites à subir le châtiment du Seigneur. » Ensuite Pinhas, fils du prêtre Éléazar, et les chefs prirent congé des tribus de Ruben et de Gad. Ils quittèrent le pays de Galaad pour regagner celui de Canaan et y faire leur rapport aux autres Israélites. Ceux-ci se déclarèrent satisfaits et remercièrent Dieu. Ils abandonnèrent l'idée d'aller attaquer les tribus de Ruben et de Gad et de dévaster leurs territoires. Les gens de Ruben et de Gad s'exclamèrent alors: « Cet autel témoigne pour nous tous que le Seigneur est le seul Dieu! » Et ils donnèrent à l'autel le nom de “Témoin”. Une longue période s'écoula après que le Seigneur eut assuré la paix au peuple d'Israël en le délivrant de tous les ennemis qui l'entouraient. Josué était devenu très vieux; il convoqua tous les Israélites, y compris leurs anciens, leurs chefs, leurs juges et leurs responsables. Il leur dit: « Me voici devenu très vieux. Vous avez constaté comment le Seigneur votre Dieu a traité les peuples de ces régions à cause de vous. Il a combattu lui-même à vos côtés. Voyez, j'ai réparti maintenant entre vos tribus, par tirage au sort, les territoires des peuples que j'ai déjà vaincus et ceux des peuples qui restent à soumettre entre le Jourdain, à l'est, et la mer Méditerranée, à l'ouest. Le Seigneur votre Dieu les chassera lui-même devant vous, il les mettra en fuite à votre approche et vous occuperez leur pays selon sa promesse. Cependant, soyez fermement résolus à observer et à mettre en pratique ce qui est écrit dans le livre de l'enseignement de Moïse, sans jamais vous en écarter. Ne vous mêlez pas aux peuples qui restent encore parmi vous; n'invoquez pas leurs dieux et n'utilisez pas le nom de ces dieux dans vos serments, ne vous prosternez pas devant eux pour les adorer. Attachez-vous uniquement au Seigneur votre Dieu, comme vous l'avez fait jusqu'à maintenant. Le Seigneur a mis en fuite devant vous des peuples importants et puissants et, jusqu'à présent, personne ne vous a résisté. Un seul d'entre vous est capable de mettre en fuite mille ennemis, car le Seigneur votre Dieu combat à vos côtés comme il vous l'a promis. Prenez donc bien garde à vous: aimez le Seigneur votre Dieu! Si vous vous détournez de lui pour vous associer aux peuples qui restent encore parmi vous, si vous épousez leurs filles, si vous vous mêlez à eux et eux à vous, sachez bien que le Seigneur ne continuera pas à les mettre en fuite devant vous. Ils deviendront alors pour vous des pièges, des filets, ils vous feront souffrir comme des fouets frappant le dos ou des épines aveuglant les yeux. Vous finirez par disparaître de ce bon pays que le Seigneur votre Dieu vous a donné. Pour ma part, je vais bientôt quitter ce monde. Maintenant, reconnaissez-le de tout votre cœur, de tout votre être: pas une seule des promesses que le Seigneur votre Dieu vous a faites n'est restée sans effet; elles se sont toutes entièrement réalisées. Eh bien, de la même manière qu'il a tenu ses promesses, le Seigneur votre Dieu mettra à exécution ses menaces contre vous. Il ira jusqu'à vous exterminer dans ce bon pays qu'il vous a donné. Si vous rompez l'alliance qu'il vous a ordonné de respecter, si vous vous prosternez devant d'autres dieux pour les adorer, le Seigneur se mettra en colère contre vous et il ne tardera pas à vous faire disparaître de ce bon pays qu'il vous a donné. » Josué réunit à Sichem toutes les tribus d'Israël. Il convoqua les anciens, les chefs, les juges et les responsables d'Israël, et ils vinrent se présenter devant Dieu. Alors Josué dit à tout le peuple: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Autrefois, vos ancêtres étaient établis de l'autre côté de l'Euphrate, le grand fleuve, et ils adoraient d'autres dieux. C'était la famille de Téra, le père d'Abraham et de Nahor. J'ai fait sortir votre ancêtre Abraham du pays situé de l'autre côté de l'Euphrate; je l'ai conduit à travers tout le pays de Canaan et je lui ai accordé une nombreuse descendance. Je lui ai donné Isaac, et à Isaac j'ai donné Jacob et Ésaü. J'ai attribué la région montagneuse de Séir à Ésaü pour qu'il s'y installe, mais Jacob et ses fils descendirent en Égypte. Plus tard, j'ai envoyé Moïse et Aaron et j'ai infligé divers fléaux à l'Égypte avant de vous en faire sortir. Une fois partis d'Égypte, vos ancêtres arrivèrent à la mer des Roseaux, mais les Égyptiens les poursuivirent jusque-là avec des chars et des cavaliers. Alors ils m'appelèrent à l'aide et je plaçai une colonne de nuée entre vous et les Égyptiens. Puis je rabattis sur ceux-ci l'eau de la mer et elle les recouvrit. Vous savez bien comment j'ai traité les Égyptiens! Après cela, vous avez vécu pendant très longtemps dans le désert. Ensuite je vous ai conduits dans le pays des Amorites, installés à l'est du Jourdain. Ils vous ont attaqués mais je les ai livrés en votre pouvoir; vous avez pu conquérir leur pays, car je les ai exterminés à votre approche. Le roi de Moab, Balac, fils de Sippor, vous a également attaqués. Il fit même appeler Balaam, fils de Béor, pour qu'il vienne vous maudire. Mais j'ai refusé d'écouter Balaam, qui fut obligé de vous bénir et je vous ai délivrés ainsi du pouvoir de Balac. Vous avez traversé le Jourdain et vous êtes parvenus à Jéricho. Les habitants de Jéricho combattirent contre vous, de même que les Amorites, les Perizites, les Cananéens, les Hittites, les Guirgachites, les Hivites et les Jébusites. Je les ai tous livrés en votre pouvoir. J'ai envoyé devant vous des frelons qui mirent en fuite les deux rois amorites. Vos épées et vos arcs ne furent pour rien dans tout cela! Ainsi je vous ai donné un pays que vous n'aviez pas eu la peine de cultiver, des villes que vous n'aviez pas bâties mais que vous occupez, des vignes et des oliviers que vous n'aviez pas plantés mais dont vous mangez les fruits.” En conséquence, poursuivit Josué, reconnaissez l'autorité du Seigneur, servez-le sans réserve, avec fidélité. Débarrassez-vous des dieux que vos ancêtres adoraient quand ils étaient de l'autre côté de l'Euphrate ou en Égypte, et mettez-vous au service du Seigneur. Si cela ne vous convient pas de servir le Seigneur, alors choisissez aujourd'hui les dieux auxquels vous rendrez votre culte: par exemple ceux que vos ancêtres adoraient de l'autre côté de l'Euphrate, ou ceux des Amorites dont vous habitez le pays. Mais ma famille et moi, nous servirons le Seigneur. » Le peuple répondit: « Il n'est pas question que nous abandonnions le Seigneur pour nous mettre au service d'autres dieux! Car c'est le Seigneur notre Dieu qui nous a libérés, nos pères et nous, de l'esclavage d'Égypte, et nous savons les grands prodiges qu'il a accomplis alors. C'est lui qui nous a protégés tout le long du chemin que nous avons parcouru et au milieu de tous les peuples dont nous avons traversé le territoire. C'est lui qui a repoussé devant nous tant de peuples, en particulier les Amorites qui vivaient dans ce pays. Nous donc aussi nous servirons le Seigneur, car c'est lui qui est notre Dieu. » Alors Josué dit au peuple: « Vous ne serez pas capables de servir le Seigneur car c'est un Dieu saint et il exige d'être votre seul Dieu. Il ne supportera ni vos révoltes ni vos fautes. Si vous l'abandonnez pour adorer des dieux étrangers, il se retournera contre vous, vous fera du mal et vous exterminera, après vous avoir fait tant de bien. » – « Mais non, répondit le peuple, c'est bien le Seigneur que nous servirons. » Josué reprit: « Vous êtes donc vos propres témoins: vous avez choisi vous-mêmes de servir le Seigneur. » – « Oui, déclarèrent-ils, nous en sommes témoins. » – « Alors, dit Josué, débarrassez-vous des dieux étrangers qui se trouvent chez vous et attachez-vous de tout votre cœur au Seigneur, le Dieu d'Israël. » Le peuple lui répondit: « Oui, nous voulons servir le Seigneur notre Dieu et écouter sa voix! » Ce jour-là, à Sichem, Josué lia le peuple par un engagement solennel. Il établit pour le peuple des lois et des règles de conduite, et les inscrivit dans le livre de l'enseignement de Dieu. Puis il prit une grande pierre et la dressa sous le chêne, au sanctuaire du Seigneur. Il dit ensuite aux Israélites: « Regardez bien cette pierre: elle servira de témoin à notre sujet, car elle a entendu toutes les paroles que le Seigneur nous a dites. Oui, elle sera un témoin contre vous pour vous empêcher d'être infidèles à votre Dieu. » Alors Josué renvoya le peuple et chacun retourna dans la part de terre qui lui revenait. Après cela Josué, fils de Noun et serviteur du Seigneur, mourut à l'âge de 110 ans. On l'enterra dans la propriété qui lui avait été attribuée à Timnath-Séra, dans la région montagneuse d'Éfraïm, au nord du mont Gaach. Les Israélites servirent le Seigneur durant toute la vie de Josué et, après sa mort, tant que vécurent les anciens qui avaient vu les œuvres accomplies par le Seigneur en faveur d'Israël. Les Israélites enterrèrent à Sichem les ossements de Joseph qu'ils avaient ramenés d'Égypte. Ils les mirent dans la parcelle de terrain que Jacob avait achetée pour cent pièces d'argent aux descendants de Hamor, le fondateur de Sichem, et qui était devenue la propriété des descendants de Joseph. Éléazar, fils d'Aaron, mourut également. On l'enterra sur la colline qui avait été donnée à son fils Pinhas, dans la région montagneuse d'Éfraïm. Après la mort de Josué, les Israélites consultèrent le Seigneur: « Qui de nous attaquera les Cananéens en premier? » Le Seigneur répondit: « C'est la tribu de Juda qui ira; je lui livre le pays. » Les hommes de Juda dirent alors à ceux de la tribu de Siméon, frère de Juda: « Venez avec nous conquérir le territoire qui nous a été attribué, attaquons ensemble les Cananéens! Ensuite nous irons conquérir votre territoire avec vous. » Les gens de la tribu de Siméon se joignirent à ceux de la tribu de Juda et ils partirent en guerre. Le Seigneur leur livra les Cananéens et les Perizites, et ils en tuèrent 10 000 à Bézec. Dans cette ville, ils trouvèrent Adoni-Bézec, lui livrèrent bataille et remportèrent la victoire sur les Cananéens et les Perizites. Adoni-Bézec s'enfuit, ils le poursuivirent, se saisirent de lui et lui coupèrent les pouces des mains et des pieds. Alors il s'exclama: « Soixante-dix rois, dont on avait coupé les pouces des mains et des pieds, ramassaient les miettes tombant de ma table. Dieu m'a bien rendu ce que j'ai fait! » On emmena Adoni-Bézec à Jérusalem où il mourut. Les combattants de Juda attaquèrent Jérusalem et s'en emparèrent; ils massacrèrent les habitants et brûlèrent la ville. Ensuite ils partirent combattre les Cananéens qui vivaient dans la région montagneuse, la région méridionale et le Bas-Pays. Ils attaquèrent les Cananéens qui habitaient Hébron, appelée à ce moment-là Quiriath-Arba. Ils battirent Chéchaï, Ahiman et Talmaï. De là, ils marchèrent contre les habitants de Debir, auparavant appelée Quiriath-Séfer. Caleb annonça qu'il donnerait sa fille Aksa en mariage à celui qui prendrait Quiriath-Séfer. Otniel, fils de Quenaz, le frère cadet de Caleb, s'empara de la ville et Caleb lui donna sa fille en mariage. Lorsqu'elle arriva auprès d'Otniel, elle lui suggéra de demander un champ à son père Caleb. Elle descendit ensuite de son âne, Caleb lui demanda ce qu'elle désirait et elle répondit: « Fais-moi une faveur! Donne-moi des points d'eau, car la région que tu m'as attribuée, au sud, est aride. » Et Caleb lui donna les sources d'en haut et les sources d'en bas. Les Quénites, descendants du beau-père de Moïse, montèrent de la ville des Palmiers, avec les gens de Juda et s'installèrent dans la partie méridionale du territoire de Juda, au sud d'Arad. Ils vinrent habiter parmi les Amalécites. Les combattants de Juda se mirent en marche avec ceux de la tribu de Siméon, frère de Juda, et ils frappèrent les Cananéens habitant à Sefath. Ils détruisirent entièrement cette ville qu'on appela désormais Horma, « la ruine ». Les gens de Juda prirent ensuite possession des villes de Gaza, d'Ascalon et d'Écron, ainsi que des territoires voisins. Le Seigneur était avec Juda qui conquit la région montagneuse. Cependant il ne parvint pas à chasser les habitants de la plaine qui avaient des chars de fer. On attribua Hébron à Caleb, comme Moïse l'avait ordonné, et Caleb prit la ville aux trois clans anaquites qui l'habitaient. Pour ce qui est des Jébusites qui habitaient Jérusalem, les combattants de Benjamin ne réussirent pas à les chasser. Les Jébusites vivent encore aujourd'hui à Jérusalem avec les membres de la tribu de Benjamin. Les descendants de Joseph, eux, montèrent contre Béthel et le Seigneur fut avec eux. Ils envoyèrent explorer la ville, appelée alors Louz. Ceux qui étaient envoyés en reconnaissance virent un habitant sortir de la ville. Ils lui dirent: « Montre-nous comment on entre dans la ville et nous te traiterons avec bonté. » Il leur montra l'entrée de la cité. Les descendants de la tribu de Joseph massacrèrent les personnes qui habitaient là. Toutefois, ils laissèrent partir cet habitant-là avec toute sa famille. L'homme se rendit dans le pays des Hittites; il y construisit une ville qu'il appela Louz, nom qu'elle porte encore maintenant. Les combattants de la tribu de Manassé ne réussirent pas à s'emparer ni de Beth-Chéan, ni de Taanak, ni de Dor, ni d'Ibléam, ni de Méguiddo, ni des localités qui en dépendaient, et les Cananéens continuèrent à vivre dans cette région. Lorsque Israël fut devenu plus puissant, il ne parvint pas à les chasser, mais il leur imposa des travaux forcés. Les gens d'Éfraïm ne réussirent pas à chasser les Cananéens qui habitaient Guézer et ceux-ci y vécurent avec eux à Guézer. Les gens de Zabulon ne réussirent pas à chasser les Cananéens habitant Quitron et Nahalal. Ceux-ci y vécurent avec la tribu de Zabulon qui leur imposa certains travaux forcés. Les gens d'Asser ne réussirent pas à chasser les habitants d'Akko et de Sidon, ni ceux d'Alab, d'Akzib, de Helba, d'Afic et de Rehob; c'est pourquoi ils durent s'installer parmi les Cananéens du pays. Les gens de Neftali ne réussirent pas à chasser les Cananéens habitant Beth-Chémech et Beth-Anath; ils s'installèrent parmi eux et leur imposèrent certains travaux forcés. Les Amorites refoulèrent les descendants de Dan dans la région montagneuse; ils ne les laissèrent pas descendre dans la plaine. Les Amorites continuèrent donc à habiter Har-Hérès, Ayalon et Chaalbim. Mais plus tard, les descendants de Joseph établirent leur domination sur eux et leur imposèrent certains travaux forcés. La frontière méridionale des Amorites longeait le territoire des Édomites, en partant, à l'est, de la montée des Scorpions. L'ange du Seigneur monta de Guilgal à Bokim. Il déclara aux Israélites: « Je vous ai fait sortir d'Égypte et je vous ai conduits dans le pays que j'ai solennellement promis à vos ancêtres. J'ai annoncé que je ne romprais jamais mon alliance avec vous. Par contre, je vous ai ordonné de ne pas conclure d'alliance avec les personnes qui habitent ce pays et de démolir leurs autels. Or vous n'avez pas écouté ma voix! Qu'avez-vous fait là! Eh bien, je l'affirme, je ne chasserai pas devant vous les habitants du pays. Ceux-ci vous attireront dans un piège, vous y tomberez en adorant leurs dieux. » Lorsque l'ange du Seigneur eut adressé ces paroles à tous les Israélites, ceux-ci pleurèrent de façon bruyante. Ils appelèrent l'endroit Bokim, « les pleureurs ». Ils y offrirent des sacrifices au Seigneur. Après que Josué eut renvoyé l'assemblée, les Israélites se rendirent chacun dans la part de terre qui lui revenait et ils occupèrent ainsi le pays. Ils servirent le Seigneur durant toute la vie de Josué et, après sa mort, tant que vécurent les anciens qui avaient vu les grandes œuvres accomplies par le Seigneur en faveur d'Israël. Josué, fils de Noun et serviteur du Seigneur, mourut à l'âge de 110 ans. On l'enterra dans la propriété qui lui avait été attribuée, à Timnath-Hérès, dans la région montagneuse d'Éfraïm, au nord du mont Gaach. Puis les personnes de sa génération moururent à leur tour. La génération suivante ne connaissait plus le Seigneur ni les œuvres qu'il avait accomplies en faveur d'Israël. Les Israélites firent alors ce qui est mal aux yeux du Seigneur et adorèrent les dieux Baals. Ils abandonnèrent le Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres, qui les avait fait sortir d'Égypte, et ils rendirent un culte à d'autres dieux, ceux des populations qui vivaient autour d'eux. Ils se prosternèrent devant ces dieux et ils offensèrent ainsi le Seigneur. Ils abandonnèrent le Seigneur pour adorer les Baals et les Astartés. Le Seigneur se mit en colère contre les Israélites. Il les laissa sans défense devant des bandes de pillards qui les dépouillèrent; il les livra aux ennemis qui les entouraient, si bien qu'ils ne furent plus capables de leur résister. Chaque fois qu'ils allaient au combat, le Seigneur faisait échouer leur expédition, comme il le leur avait annoncé, comme il le leur avait juré. Et ils tombèrent dans une profonde détresse. Puis le Seigneur suscita des juges et ceux-ci les délivrèrent de la main des pillards. Mais les Israélites n'écoutèrent pas leurs juges, ils rendirent un culte idolâtre à d'autres dieux en se prosternant devant eux. Ils s'écartèrent ainsi rapidement du chemin suivi par leurs ancêtres qui obéissaient aux commandements du Seigneur; ils ne les imitèrent pas. Chaque fois que le Seigneur suscitait un juge, le Seigneur était à ses côtés et il les sauvait du pouvoir de leurs ennemis durant toute la vie de ce juge. En effet, le Seigneur se laissait émouvoir par eux quand ils gémissaient sous les mauvais traitements de ceux qui les opprimaient. Mais, à la mort du juge, ils retombaient dans une infidélité pire que celle de leurs ancêtres; ils rendaient un culte à d'autres dieux et se prosternaient devant eux pour les adorer. Ils ne renonçaient ni à leurs mauvaises actions ni à leur attitude rebelle. Le Seigneur se mit en colère contre les Israélites et déclara: « Les gens de ce peuple ont rompu l'alliance que j'avais ordonnée à leurs ancêtres de respecter; ils ne m'ont pas écouté. Eh bien, moi, je ne mettrai plus en fuite devant eux une seule des populations que Josué avait laissées subsister à sa mort! Je me servirai d'elles pour savoir si, oui ou non, les Israélites veulent écouter et suivre ma voix comme leurs ancêtres l'ont fait. » Ainsi le Seigneur laissa subsister les populations qu'il n'avait pas livrées à Josué; il ne se pressa pas de les chasser. Le Seigneur laissa subsister des populations dans le pays pour mettre à l'épreuve les Israélites qui n'avaient pas participé aux guerres de Canaan. Il voulait que les nouvelles générations, du moins celles qui ne s'étaient pas encore battues, apprennent à faire la guerre. Voici ceux qu'il laissa dans le pays: les cinq chefs qui dominaient sur les Philistins, tous les Cananéens, les Sidoniens et les Hivites installés dans les montagnes du Liban, depuis le mont Baal-Hermon jusqu'à Lebo-Hamath. Le Seigneur désirait se servir d'eux pour savoir si les Israélites obéiraient aux commandements qu'il avait donnés à leurs ancêtres par l'intermédiaire de Moïse. C'est ainsi que les Israélites habitèrent parmi les Cananéens, les Hittites, les Amorites, les Perizites, les Hivites et les Jébusites. Ils prirent leur femme chez eux, ils leur donnèrent leurs filles en mariage, et ils servirent leurs dieux. Les Israélites firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur leur Dieu, ils l'oublièrent pour adorer les Baals et les Achéras. Le Seigneur se mit en colère contre eux et il les livra entre les mains de Kouchan-Richataïm, roi de Mésopotamie; ils lui furent soumis pendant huit ans. Ils appelèrent alors le Seigneur au secours et celui-ci leur envoya un sauveur qui les délivra, Otniel, fils de Quenaz, le frère cadet de Caleb. L'Esprit du Seigneur s'empara d'Otniel, qui devint le chef du peuple d'Israël. Otniel partit en guerre et le Seigneur lui accorda une pleine victoire sur le roi Kouchan-Richataïm. Le pays connut le repos que procure la paix pendant quarante ans. Puis Otniel, fils de Quenaz, mourut. Les Israélites firent de nouveau ce qui est mal aux yeux du Seigneur. C'est pourquoi le Seigneur dressa contre eux Églon, roi de Moab. Églon s'allia aux Ammonites et aux Amalécites pour faire la guerre à Israël; ils prirent possession de la ville des Palmiers. Les Israélites furent soumis au roi Églon pendant dix-huit ans. Ils appelèrent alors le Seigneur au secours et celui-ci leur envoya un sauveur, Éhoud, un gaucher, qui était fils de Guéra, de la tribu de Benjamin. Les Israélites envoyèrent Éhoud présenter des cadeaux à Églon, roi de Moab. Éhoud se fabriqua une épée à deux tranchants, de cinquante centimètres environ, et il la mit sous ses vêtements, contre sa cuisse droite. Puis il offrit les cadeaux à Églon, qui était un homme très gros. Après les avoir offerts, il partit avec les gens qui les avaient portés. Arrivé aux idoles de pierre qui se trouvent près de Guilgal, Éhoud retourna sur ses pas et dit au roi: « J'ai un message secret pour le roi. » Le roi ordonna à ses serviteurs de le laisser tranquille et tous sortirent. Il était assis dans la chambre fraîche qui lui était réservée sur la terrasse. Éhoud s'avança vers lui et déclara: « Le message que j'ai pour toi vient de Dieu. » Le roi se leva de son siège. De sa main gauche, Éhoud saisit l'épée qu'il portait sur la cuisse droite et la plongea dans le ventre du roi. Elle s'y enfonça tout entière, y compris la poignée, et la graisse se referma sur la lame, car Éhoud ne retira pas l'épée du ventre. Ensuite Éhoud sortit par-derrière après avoir fermé les portes de la chambre et tiré le verrou. Quand il fut parti, les serviteurs arrivèrent et constatèrent que les portes étaient fermées. Ils pensèrent que le roi était en train de satisfaire un besoin naturel à l'intérieur. Ils attendirent jusqu'à en perdre patience, mais le roi n'ouvrait toujours pas les portes de la chambre. Ils prirent la clé, ouvrirent eux-mêmes et découvrirent leur maître étendu par terre, mort! Pendant qu'ils perdaient du temps, Éhoud s'était enfui. Il dépassa les idoles de pierre et se mit en sûreté à Séira. Une fois arrivé, il sonna de la trompette dans la région montagneuse d'Éfraïm, pour rassembler les Israélites; puis il se mit à leur tête et ils descendirent de la montagne. « Suivez-moi, leur dit-il, car le Seigneur vous a livré vos ennemis moabites. » Ils suivirent Éhoud, prirent aux Moabites les passages des gués du Jourdain et ils ne laissèrent personne traverser la rivière. Ce jour-là, ils tuèrent environ 10 000 Moabites, tous des hommes robustes et courageux. Il n'y eut aucun survivant. À partir de ce moment, les Moabites durent se soumettre aux Israélites et le pays connut le repos que procure la paix pendant quatre-vingts ans. Après Éhoud, il y eut Chamgar, fils d'Anath. Il tua 600 Philistins avec un aiguillon à bœufs et sauva lui aussi le peuple d'Israël. Après la mort d'Éhoud, les Israélites firent de nouveau ce qui est mal aux yeux du Seigneur. Le Seigneur les livra à Yabin, un roi cananéen qui résidait dans la ville de Hassor. Le chef de son armée était Sisra, qui habitait Harocheth-Goïm. Yabin possédait 900 chars de fer et il opprima durement les Israélites pendant vingt ans. Ceux-ci appelèrent le Seigneur au secours. À cette époque, Débora, femme de Lapidoth, qui était prophétesse, rendait la justice en Israël. Elle siégeait sous le palmier de Débora, entre Rama et Béthel, dans la région montagneuse d'Éfraïm. C'est là que les Israélites venaient la consulter. Un jour, Débora convoqua Barac, fils d'Abinoam, de Quédech dans le territoire de Neftali. Elle lui dit: « Le Seigneur, le Dieu d'Israël, n'a-t-il pas donné cet ordre: “Recrute 10 000 hommes dans les tribus de Neftali et de Zabulon et conduis-les sur le mont Tabor. J'inciterai Sisra, chef de l'armée de Yabin, à venir au torrent de Quichon pour te combattre avec ses chars et ses troupes, et je le livrerai entre tes mains”? » Barac répondit à Débora: « Si tu viens avec moi, j'irai, mais si tu ne viens pas, je refuse de m'y rendre. » – « Je t'accompagnerai donc, déclara-t-elle, cependant tu ne tireras aucune gloire de cette expédition, car c'est à une femme que le Seigneur livrera Sisra! » Débora se rendit à Quédech avec Barac. Celui-ci y rassembla les tribus de Neftali et de Zabulon. 10 000 combattants décidèrent de le suivre, et Débora elle-même partit avec lui. Près de Quédech se trouvait Héber, le Quénite. Il s'était séparé des autres Quénites descendant de Hobab, le beau-frère de Moïse, et il avait planté sa tente à côté du chêne de Saananim. Sisra apprit que Barac, fils d'Abinoam, était monté sur le Tabor. Il rassembla ses 900 chars de fer et tous ses hommes à Harocheth-Goïm, puis, de là, ils se rendirent au torrent de Quichon. Débora dit à Barac: « En route! C'est aujourd'hui que le Seigneur va te livrer Sisra. Le Seigneur lui-même marche devant toi! » Barac descendit du mont Tabor à la tête de ses 10 000 combattants. Il se lança dans la bataille et le Seigneur mit en déroute devant lui Sisra, tous ses chars et toutes ses troupes. Sisra abandonna son char et s'enfuit à pied. Barac poursuivit les chars et l'armée de l'ennemi jusqu'à Harocheth-Goïm. Les troupes de combattants de Sisra furent massacrées: il n'en resta pas un seul. Sisra s'enfuit en courant jusqu'à la tente de Yaël, femme de Héber le Quénite, parce que la paix régnait entre la famille de Héber et le roi Yabin de Hassor. Yaël sortit au-devant de Sisra et lui dit: « Entre ici, mon général, entre chez moi. N'aie pas peur! » Il entra dans sa tente et elle le cacha sous une couverture. Il lui dit: « S'il te plaît, donne-moi un peu d'eau à boire, j'ai soif! » Elle ouvrit l'outre contenant du lait et lui donna à boire, puis elle remit la couverture sur lui. Il ajouta: « Reste à l'entrée de la tente et si on te demande: “Y a-t-il quelqu'un ici?”, tu répondras: “Non!” » Sisra, épuisé de fatigue, s'endormit profondément. Yaël, femme de Héber, prit un marteau et un piquet de la tente, et s'approcha doucement de lui. Elle lui transperça la tête avec le piquet qui s'enfonça dans le sol. Sisra en mourut. Là-dessus, Barac, qui était à la poursuite de Sisra, arriva. Yaël sortit au-devant de lui et lui dit: « Viens, je te ferai voir celui que tu cherches. » Il entra dans la tente et découvrit Sisra étendu mort sur le sol, la tête transpercée par le piquet de la tente. Ce jour-là, Dieu permit aux Israélites de remporter la victoire sur Yabin, roi de Canaan. Ils s'acharnèrent de plus en plus contre lui et réussirent finalement à tuer Yabin. Ce jour-là, Débora et Barac, fils d'Abinoam, chantèrent le cantique que voici: « En Israël, chacun est prêt pour la guerre, le peuple s'est offert à combattre: Bénissez le Seigneur! Vous, les rois, vous, les souverains, prêtez une oreille attentive! Moi, je chanterai pour le Seigneur, Moi je célébrerai le Seigneur, le Dieu d'Israël. Seigneur, quand tu es venu du pays d'Édom, quand tu es descendu des monts de Séir, la terre s'est mise à trembler; les nuages ont déversé leur eau, des cieux a ruisselé une pluie abondante; les montagnes ont vacillé devant toi, le Seigneur du Sinaï, le Dieu d'Israël! À l'époque de Chamgar, fils d'Anath, à l'époque de Yaël, les caravanes désertaient le pays, les voyageurs devaient faire de longs détours. Il n'y avait plus de chefs, plus de chefs dans le pays d'Israël, jusqu'à ce que j'apparaisse, moi, Débora, et que je sois comme une mère pour Israël! On choisissait des dieux nouveaux et aussitôt la guerre éclatait. Mais à peine trouvait-on un bouclier ou une lance pour 40 000 combattants en Israël. Mon cœur est avec les commandants d'Israël et avec les engagés volontaires du peuple. Bénissez le Seigneur! Vous qui montez de blanches ânesses, vous qui êtes assis sur des tapis, vous qui cheminez sur les routes, proclamez-le! Près des abreuvoirs, ceux qui distribuent l'eau célèbrent les bienfaits du Seigneur, ses bienfaits envers les chefs d'Israël, lorsque le peuple a pris position aux portes de la ville. Réveille-toi, réveille-toi Débora! Réveille-toi! réveille-toi, entonne un chant de guerre! Debout, Barac, fils d'Abinoam, ramène tes prisonniers! Les survivants ont rejoint les chefs, le peuple du Seigneur s'est rassemblé auprès de lui, comme des héros. Les vainqueurs des Amalécites sont venus d'Éfraïm. Benjamin les a suivis et s'est mêlé à leurs troupes. Le clan de Makir a fourni des chefs et la tribu de Zabulon des officiers. Les chefs d'Issakar ont rejoint Débora; Issakar, fidèle à Barac, s'est précipité à sa suite dans la plaine. Mais dans les clans de Ruben on a discuté sans fin. Pourquoi êtes-vous restés près des enclos à écouter les bergers appeler leurs troupeaux? Oui, dans les clans de Ruben on a discuté sans fin. Galaad, à l'est du Jourdain, n'a pas bougé. Et Dan, pourquoi circule-t-il sur des navires? Asser est resté au bord de la mer, près de ses ports. Les gens de Zabulon, eux, tout comme ceux de Neftali, ont accepté d'affronter la mort sur les champs de bataille. Les rois ennemis, les rois de Canaan, ont lancé l'offensive contre Taanak, près des sources de Méguiddo, mais ils n'ont obtenu ni butin ni argent! Du haut des cieux, les astres ont pris part à la bataille, en suivant leur chemin, ils ont combattu Sisra. Le torrent qui coule depuis si longtemps, le torrent de Quichon a balayé les ennemis. Marchons avec hardiesse au combat! Alors les chevaux ont passé au galop, martelant le sol de leurs sabots, au galop. Maudissez la ville de Méroz, proclame l'ange du Seigneur, maudissez-la, maudissez ses habitants; car ils ne sont pas venus à l'aide du Seigneur, ils n'ont pas combattu avec ses vaillants guerriers. Bénie soit, parmi toutes les femmes, Yaël, femme de Héber le Quénite, oui, bénie soit-elle, parmi toutes les femmes qui habitent sous la tente. Sisra lui demanda de l'eau, elle lui donna du lait, du lait crémeux dans une coupe magnifique. Puis d'une main elle empoigna un piquet, de l'autre elle saisit le marteau de l'ouvrier. Elle frappa Sisra, elle lui fendit le crâne, elle lui a fracassé et transpercé la tête! Il s'affaisse devant elle, il s'écroule, il reste étendu à ses pieds sur le sol; il s'affaisse, il s'écroule, il est mort! La mère de Sisra regarde par la fenêtre, à travers le treillis, elle se lamente: “Pourquoi son char se fait-il attendre? Pourquoi tarde-t-il à venir?” Elle se répète sans cesse la réponse des dames de sa suite les plus sages: “Les soldats amassent le butin, sûrement, ils sont en train de le partager: une jeune fille ou deux pour chaque guerrier, des étoffes teintes et brodées pour Sisra, oui, une étoffe à double broderie pour entourer le cou du vainqueur.” Que tous tes ennemis, Seigneur, meurent comme est mort Sisra, mais que ceux qui t'aiment soient comme le soleil quand il se lève dans tout son éclat! » Et le pays connut le repos que procure la paix pendant quarante ans. Les Israélites firent de nouveau ce qui est mal aux yeux du Seigneur. C'est pourquoi le Seigneur les livra aux Madianites pendant sept ans. Les Madianites opprimaient durement Israël. Pour leur échapper, les Israélites aménagèrent les failles, les cavernes et les endroits escarpés des montagnes. Chaque fois que les Israélites avaient semé dans leurs champs, les Madianites venaient les attaquer, avec les Amalécites et des nomades de l'orient. Ils campaient sur leurs terres et détruisaient les produits du sol jusqu'à proximité de Gaza. Ils ne laissaient rien à manger aux Israélites, ils ne leur laissaient ni moutons, ni bœufs, ni ânes. En effet, ils se déplaçaient avec leurs troupeaux et leurs tentes, ils arrivaient en masse comme les sauterelles; ils étaient si nombreux, eux et leurs chameaux, qu'on ne pouvait pas les compter. Ils envahissaient le pays et le dévastaient. Ainsi, les Israélites furent plongés dans une telle misère par les Madianites qu'ils appelèrent le Seigneur à leur secours. Lorsque les Israélites supplièrent le Seigneur de les libérer des Madianites, celui-ci leur envoya un prophète qui leur dit: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “C'est moi qui vous ai fait sortir d'Égypte, le pays où vous étiez esclaves. Je vous ai délivrés des Égyptiens et de tous ceux qui vous opprimaient. J'ai chassé vos ennemis au fur et à mesure que vous avanciez et je vous ai donné leur territoire. Je vous ai rappelé que j'étais le Seigneur votre Dieu et que vous ne deviez pas adorer les dieux des Amorites dont vous habitez le pays. Mais vous ne m'avez pas écouté!” » L'ange du Seigneur vint au village d'Ofra. Il s'assit sous le chêne de Yoach, un homme du clan d'Abiézer. Gédéon, fils de Yoach, était en train de battre le blé dans le pressoir à raisin, pour ne pas être vu des Madianites. L'ange du Seigneur lui apparut et lui dit: « Le Seigneur est avec toi, vaillant combattant! » Gédéon répondit: « Pardon, mon seigneur! Si le Seigneur est avec nous, pourquoi tous ces malheurs nous sont-ils arrivés? Où sont donc toutes ces actions extraordinaires dont nous parlaient nos pères quand ils nous racontaient que le Seigneur les avait fait sortir d'Égypte? En réalité, le Seigneur nous a abandonnés, il nous a livrés aux Madianites! » Le Seigneur se tourna vers lui et lui dit: « Avec la force que tu as, va sauver Israël des Madianites. C'est moi qui t'envoie. » – « Je t'en prie, Seigneur, répondit Gédéon, comment pourrais-je sauver Israël? Mon clan est le plus faible de la tribu de Manassé et moi, je suis le plus jeune de ma famille. » Le Seigneur déclara: « Je serai avec toi, c'est pourquoi tu battras les Madianites tous ensemble. » Gédéon reprit: « Si tu m'accordes ta faveur, donne-moi un signe que c'est bien toi, le Seigneur, qui me parles. Ne t'en va pas avant que je sois revenu avec l'offrande que je désire te présenter. » Le Seigneur répondit: « Je resterai ici jusqu'à ton retour. » Gédéon alla préparer un chevreau ainsi que des pains sans levain confectionnés avec trente kilos de farine. Il mit la viande dans une corbeille et le jus dans un pot, il les apporta sous le chêne et les présenta à l'ange de Dieu. L'ange lui dit: « Pose la viande et les pains sur ce rocher, puis verse le jus par-dessus. » Gédéon obéit. L'ange du Seigneur étendit la main et, avec l'extrémité du bâton qu'il tenait, il toucha la viande et les pains. Le feu jaillit du rocher et brûla totalement la viande et les pains. Puis l'ange disparut. Gédéon comprit alors que c'était l'ange du Seigneur et il s'écria: « Ah, Seigneur Dieu! J'ai vraiment vu ton ange face à face! » Mais le Seigneur lui dit: « Sois en paix, n'aie pas peur, tu ne mourras pas. » À cet endroit Gédéon construisit un autel pour le Seigneur, et il l'appela « Le Seigneur de la paix ». Cet autel se trouve maintenant encore à Ofra, village du clan d'Abiézer. Cette nuit-là, le Seigneur ordonna à Gédéon: « Prends le taureau de ton père, le second, celui qui a sept ans. Démolis l'autel de Baal que possède ton père et coupe le poteau sacré de la déesse Achéra dressé à côté. Au sommet de cette colline, construis ensuite pour le Seigneur ton Dieu un autel bien aménagé. Tu prendras le taureau et tu l'offriras en sacrifice complet, en utilisant pour le feu le bois du poteau sacré de la déesse Achéra que tu auras coupé. » Gédéon choisit dix de ses serviteurs pour faire ce que le Seigneur lui avait ordonné. Mais il le fit de nuit, car il avait peur d'agir en plein jour à cause de sa famille et des habitants du village. Le matin, à leur réveil, les gens du village constatèrent que l'autel de Baal avait été démoli, que le poteau sacré dressé à côté avait été coupé, et que le second taureau avait été offert en sacrifice complet sur l'autel nouvellement construit. « Qui a fait cela? », se demandèrent-ils les uns aux autres. Ils se renseignèrent, firent des recherches et découvrirent que c'était Gédéon, fils de Yoach. Ils dirent à Yoach: « Amène-nous ton fils pour que nous le mettions à mort, car il a détruit l'autel de Baal et coupé le poteau sacré de la déesse Achéra dressé à côté. » Yoach répondit à tous ceux qui faisaient front contre lui: « Est-ce à vous de défendre la cause de Baal et de venir à son secours? Celui qui défendra sa cause sera mis à mort avant demain matin. Si Baal est Dieu, qu'il se défende lui-même, car c'est son autel qui a été détruit! » À partir de ce moment-là, on appela Gédéon Yeroubaal, c'est-à-dire “que Baal se défende”, à cause de la parole de Yoach: « Que Baal se défende lui-même, car c'est son autel qui a été détruit! » Les Madianites, les Amalécites et les nomades de l'orient se rassemblèrent, traversèrent le Jourdain et installèrent leur camp dans la plaine de Jizréel. Mais l'Esprit du Seigneur revêtit Gédéon. Celui-ci sonna de la trompette pour appeler les guerriers du clan d'Abiézer à le suivre. Il envoya des messagers dans tout le territoire de Manassé pour appeler les hommes de la tribu à le suivre également. Il envoya encore des messagers dans les tribus d'Asser, de Zabulon et de Neftali, dont les combattants vinrent se joindre à lui. Gédéon dit à Dieu: « Si tu veux te servir de moi pour délivrer Israël comme tu l'as dit, eh bien, j'étendrai une toison de laine à l'endroit où l'on bat le blé. Si, durant la nuit, la rosée se dépose seulement sur la toison et que le sol tout autour reste sec, je saurai que tu te serviras de moi pour délivrer Israël comme tu l'as affirmé. » Et c'est ce qui arriva. Le lendemain matin, Gédéon pressa la toison et il en fit sortir assez de rosée pour remplir d'eau un bol. Il dit à Dieu: « Ne te mets pas en colère contre moi, si je te demande encore quelque chose. Je voudrais faire un dernier test avec la toison: il faudrait, cette fois, que la toison seule soit sèche et qu'il y ait de la rosée sur le sol tout autour! » C'est ce que Dieu fit cette nuit-là: seule la toison resta sèche et le sol tout autour se couvrit de rosée. Tôt le matin, Gédéon, appelé aussi Yeroubaal, se mit en route avec ses troupes et ils installèrent leur camp près de la source de Harod. Le camp madianite se trouvait plus au nord, dans la plaine, du côté de la colline de Moré. Le Seigneur dit à Gédéon: « Tes troupes sont trop nombreuses pour que je leur accorde la victoire sur les Madianites. Les Israélites se vanteraient d'avoir vaincu par leur propre force. Tu annonceras donc ceci devant tes troupes: “Que tous ceux qui tremblent de peur s'éloignent du mont Galaad et retournent chez eux.” » 22 000 d'entre eux s'en retournèrent et il en resta 10 000. Le Seigneur dit à Gédéon: « L'armée est encore trop nombreuse. Fais-la descendre au bord du torrent et là je ferai un tri pour toi. Je te dirai qui doit aller avec toi et qui ne le doit pas. » Gédéon fit descendre ses troupes au bord du torrent. Puis le Seigneur lui dit: « Ceux qui laperont l'eau avec la langue comme le font les chiens, tu les sépareras de ceux qui s'agenouilleront pour boire. » Il y eut 300 hommes qui prirent de l'eau dans leur main pour la porter à la bouche et la laper; tous les autres s'agenouillèrent pour boire. Le Seigneur dit à Gédéon: « Avec les 300 combattants qui ont lapé l'eau, je vous sauverai en te livrant les Madianites. Tous les autres, qu'ils retournent chez eux. » Gédéon retint avec lui les 300 combattants et renvoya les autres Israélites chez eux, mais on garda leurs provisions et leurs trompettes. Le camp des Madianites se trouvait plus bas dans la plaine. Cette nuit-là, le Seigneur dit à Gédéon: « Debout! Descends au camp madianite, car je le livrerai entre tes mains. Si tu as peur de descendre, va d'abord au camp avec Poura, ton serviteur. Tu entendras ce que l'on dit là-bas, et ensuite, tu auras le courage de partir à l'attaque. » Gédéon descendit avec son serviteur jusqu'aux avant-postes du camp. Les Madianites, les Amalécites et les nomades de l'orient étaient répandus dans la plaine, en aussi grand nombre que des sauterelles; leurs chameaux étaient innombrables, comme les grains de sable au bord de la mer. Au moment où Gédéon arriva, un homme était en train de raconter un rêve à un camarade: « J'ai fait un rêve, lui disait-il. Je voyais un pain d'orge rouler à travers notre camp: il vint heurter une tente, la renversa et la mit sens dessus dessous. » Son camarade répondit: « Ce ne peut être que l'épée de Gédéon l'Israélite, le fils de Yoach. Dieu a décidé de nous livrer à lui avec tout le camp. » Quand Gédéon eut entendu le récit du rêve et son interprétation, il s'inclina jusqu'à terre pour remercier Dieu. Puis il retourna au camp israélite et cria: « Debout! le Seigneur vous a livré le camp madianite! » Gédéon divisa les 300 combattants en trois groupes. Il remit à chacun une trompette, une cruche vide et une torche à placer dans la cruche. Ensuite, il leur donna cet ordre: « Vous agirez exactement comme vous me verrez faire dès que je serai arrivé à la limite du camp. Quand je sonnerai de la trompette, moi ainsi que ceux qui m'accompagnent, vous sonnerez également de la trompette tout autour du camp et vous crierez: “Pour le Seigneur et pour Gédéon!” » Peu avant minuit, Gédéon et le groupe de 100 qui étaient avec lui arrivèrent à la limite du camp ennemi. On venait de remplacer les sentinelles. Ils sonnèrent de la trompette et brisèrent les cruches qu'ils portaient. Les trois groupes saisirent tous les torches de la main gauche et les trompettes de la main droite, et ils crièrent: « À l'assaut, pour le Seigneur et pour Gédéon! » Ils se tenaient autour du camp, chacun à sa place. Dans le camp ennemi, tout le monde se mit à courir, à pousser des hurlements, à prendre la fuite. Pendant que les 300 combattants sonnaient de la trompette, le Seigneur fit en sorte que les Madianites se tuèrent les uns les autres dans tout le camp. Finalement, ceux qui restaient s'enfuirent jusqu'à Beth-Chitta en direction de Seréda et jusqu'à la ville d'Abel-Mehola, près de Tabbath. On fit appeler les Israélites des tribus de Neftali, d'Asser et de tout Manassé, et ils poursuivirent les Madianites. Gédéon envoya aussi des messagers proclamer dans la région montagneuse d'Éfraïm: « Descendez tous bloquer le passage aux Madianites en occupant les gués le long du Jourdain jusqu'à Beth-Bara. » On appela donc les hommes d'Éfraïm qui descendirent occuper les gués le long du Jourdain jusqu'à Beth-Bara. Ils capturèrent les deux chefs madianites, Oreb et Zeb; ils tuèrent Oreb au rocher d'Oreb et Zeb au pressoir de Zeb. Ils continuèrent ensuite à poursuivre les Madianites. Ils apportèrent à Gédéon, de l'autre côté du Jourdain, les têtes d'Oreb et de Zeb. Les hommes d'Éfraïm dirent à Gédéon: « Pourquoi nous as-tu traités de la sorte? Pourquoi ne nous as-tu pas appelés en renfort lorsque tu es allé combattre les Madianites? » Et ils s'en prirent violemment à lui. Mais Gédéon leur répondit: « Que représentent mes exploits en comparaison du vôtre? Votre intervention, gens d'Éfraïm, même limitée, n'a-t-elle pas plus de valeur que les succès obtenus par mon propre clan, le clan d'Abiézer? C'est à vous que Dieu a livré les chefs madianites Oreb et Zeb. Je n'ai rien réussi de comparable. » Cette réponse de Gédéon calma la colère des gens d'Éfraïm. Gédéon et ses 300 combattants atteignirent le Jourdain et le traversèrent. Ils étaient épuisés, mais ils continuèrent à poursuivre leurs ennemis. Ils arrivèrent à la ville de Soukoth et Gédéon dit aux habitants: « Distribuez des galettes de pain à ceux qui m'accompagnent, car ils sont épuisés. Je suis à la poursuite des rois madianites Zéba et Salmounna. » Les chefs de la ville lui répondirent: « Pourquoi devrions-nous donner à manger à ta troupe? Tiens-tu déjà Zéba et Salmounna en ton pouvoir? » – « Eh bien, riposta Gédéon, quand le Seigneur m'aura livré Zéba et Salmounna, je vous déchirerai la peau avec des épines et des chardons du désert. » De là, Gédéon se rendit à Penouel où il présenta la même demande aux habitants. Ceux-ci lui répondirent de la même manière que les gens de Soukoth. Gédéon leur déclara: « Quand je reviendrai après ma victoire, je démolirai la tour de votre ville. » Zéba et Salmounna étaient à Carcor avec leurs troupes qui ne comptaient plus que 15 000 hommes. C'était tout ce qui restait de l'armée des nomades de l'orient, car 120 000 soldats avaient été tués. Gédéon prit la route que suivent les nomades, à l'est de Noba et de Yogboha, et il fondit sur le camp ennemi qui se croyait en sécurité. Les deux rois madianites Zéba et Salmounna s'enfuirent, mais il les poursuivit, les captura et sema la panique dans toutes leurs troupes. En revenant de la bataille par la montée de Hérès, Gédéon captura un jeune homme de Soukoth et l'interrogea. Celui-ci lui donna par écrit les noms des chefs et des anciens de la ville, en tout soixante-dix-sept hommes. Gédéon alla ensuite trouver les habitants de Soukoth et leur déclara: « Rappelez-vous comment vous m'avez insulté en disant: “Pourquoi devrions-nous donner à manger à tes hommes épuisés? Tiens-tu déjà Zéba et Salmounna en ton pouvoir?” Eh bien, je vous amène Zéba et Salmounna. » Il prit des épines et des chardons du désert avec lesquels il donna une bonne leçon aux anciens de Soukoth. Il démolit aussi la tour de Penouel et tua les habitants de la ville. Gédéon demanda ensuite à Zéba et Salmounna: « Comment étaient les combattants que vous avez tués au Tabor? » – « Ils te ressemblaient, répondirent-ils. Chacun d'eux avait l'air d'un fils de roi! » – « C'étaient mes frères, les fils de ma propre mère, s'écria Gédéon. Aussi vrai que le Seigneur est vivant, je l'affirme: si vous ne les aviez pas tués, je ne vous tuerais pas non plus! » Il ordonna alors à Yéter, son fils aîné: « Vas-y, tue-les! » Mais le garçon n'osa pas tirer son épée: il était encore jeune et il avait peur. Zéba et Salmounna dirent à Gédéon: « Frappe-nous toi-même, car c'est à un homme fort de le faire! » Gédéon tua les deux rois et prit les ornements qui pendaient au cou de leurs chameaux. Après cela les Israélites dirent à Gédéon: « Sois notre chef et que ton fils puis ton petit-fils te succèdent, car tu nous as délivrés des Madianites. » – « Non, répondit-il, je ne serai pas votre chef et mon fils pas davantage. C'est le Seigneur qui sera votre chef. » Et il ajouta: « J'aimerais pourtant vous demander quelque chose: que chacun de vous me donne un anneau pris sur son butin. » Les Madianites portaient en effet des anneaux d'or, comme tous les nomades du désert. « Nous te les donnons bien volontiers » répondirent les Israélites. Ils étendirent un manteau par terre et chacun y jeta un anneau de son butin. Les anneaux d'or demandés par Gédéon pesaient près de vingt kilos au total. Il reçut également les ornements, les boucles d'oreilles et les magnifiques habits rouges que portaient les rois madianites, ainsi que les colliers qui ornaient le cou de leurs chameaux. Avec l'or, Gédéon fabriqua un objet de culte qu'il plaça à Ofra, son village. Tous les Israélites rendirent un culte à cette idole, qui devint ainsi un piège pour Gédéon et pour sa famille. Dès lors, les Madianites furent soumis aux Israélites; jamais plus ils ne se relevèrent de leur défaite. Le pays connut le repos que procure la paix pendant quarante ans, aussi longtemps que vécut Gédéon. Yeroubaal, c'est-à-dire Gédéon, fils de Yoach, retourna habiter dans sa maison. Il eut soixante-dix fils, car il avait de nombreuses femmes. Une épouse de second rang, qu'il avait à Sichem, lui donna un fils; il l'appela Abimélek. Gédéon mourut après une heureuse vieillesse; on l'enterra à Ofra, village du clan d'Abiézer, dans le tombeau de Yoach, son père. Dès la mort de Gédéon, les Israélites rendirent de nouveau un culte idolâtre aux Baals. Ils prirent Baal-Berith pour dieu et ils oublièrent le Seigneur leur Dieu, qui les avait délivrés de tous les ennemis d'alentour. Ils ne montrèrent aucun attachement à la famille de Gédéon, appelé aussi Yeroubaal, en reconnaissance de tout le bien qu'il avait accompli en faveur d'Israël. Abimélek, fils de Yeroubaal, c'est-à-dire Gédéon, se rendit à Sichem pour parler avec ses oncles maternels et toute la famille de sa mère. Il leur dit: « Allez demander aux maîtres de la ville s'ils préfèrent être gouvernés par les soixante-dix fils de Yeroubaal ou par un seul homme. Et rappelez-vous que je suis de votre sang. » Les oncles d'Abimélek répétèrent ses paroles aux maîtres de Sichem. Ceux-ci décidèrent de prendre parti pour lui parce qu'il était un des leurs. Ils lui donnèrent soixante-dix pièces d'argent provenant du temple de Baal -Berith. Avec cet argent, Abimélek paya des vauriens et des aventuriers pour qu'ils le suivent. Il alla dans la maison de son père à Ofra et, là, il tua ses frères, les soixante-dix fils de Yeroubaal, sur le même rocher. Seul Yotam, le plus jeune d'entre eux, en réchappa, car il s'était caché. Les maîtres de Sichem et toute la population de Beth-Millo se rassemblèrent. Ils allèrent au chêne de Sichem, à côté de la pierre dressée, et proclamèrent Abimélek roi. Yotam en fut informé. Il monta au sommet du mont Garizim et s'écria de toutes ses forces: « Écoutez-moi, maîtres de Sichem, et Dieu vous écoutera! Un jour, les arbres décidèrent de se choisir un roi. Ils dirent à l'olivier: “Règne sur nous!” Mais l'olivier répondit: “Vais-je renoncer à produire mon huile, appréciée par les dieux et par les êtres humains, pour aller m'agiter au-dessus des autres arbres?” Les arbres dirent alors au figuier: “Toi, viens régner sur nous!” Mais le figuier répondit: “Vais-je renoncer à produire mes fruits sucrés et délicieux pour aller m'agiter au-dessus des autres arbres?” Les arbres dirent ensuite à la vigne: “Toi, viens régner sur nous!” Mais la vigne répondit: “Vais-je renoncer à produire mon vin, qui remplit de joie les dieux et les êtres humains, pour aller m'agiter au-dessus des autres arbres?” Finalement tous les arbres s'adressèrent au buisson d'épines: “Toi, viens régner sur nous!”, lui dirent-ils. Et le buisson d'épines leur répondit: “Si vraiment vous voulez me choisir comme roi, venez vous placer sous mon ombre! Si vous ne le faites pas, qu'un feu jaillisse de mes épines et brûle même les cèdres du Liban!” » Yotam continua: « Et vous, avez-vous agi de façon droite et loyale lorsque vous avez proclamé Abimélek roi? Vous êtes-vous conduits correctement envers Yeroubaal et sa famille? Lui avez-vous été reconnaissants des services qu'il vous a rendus? Mon père a combattu pour vous, il a risqué sa vie pour vous délivrer des Madianites. Et voilà qu'aujourd'hui vous vous êtes soulevés contre sa famille; vous avez tué ses fils, soixante-dix hommes, sur un même rocher. Mais Abimélek, le fils qu'il a eu de sa servante, vous l'avez proclamé roi sur les maîtres de Sichem parce qu'il est votre frère! Si aujourd'hui vous avez agi de façon droite et loyale envers Yeroubaal et sa famille, qu'Abimélek fasse votre bonheur et vous le sien. Sinon, qu'un feu sorte d'Abimélek pour brûler les maîtres de Sichem et de Beth-Millo, et qu'un feu sorte des habitants de Sichem et de Beth-Millo pour brûler Abimélek! » Puis Yotam s'enfuit et alla se réfugier à Beéra, où il résida loin de son frère Abimélek. Abimélek exerça le pouvoir sur Israël pendant trois ans. Après quoi Dieu envoya un esprit mauvais entre Abimélek et les maîtres de Sichem, et ceux-ci se révoltèrent contre Abimélek. De cette manière, ils payaient tous pour leurs crimes: Abimélek, parce qu'il avait tué ses frères, les soixante-dix fils de Yeroubaal, et les maîtres de Sichem parce qu'ils s'étaient faits les complices de ce massacre. Pour faire du tort à Abimélek, les maîtres de Sichem postèrent des hommes en embuscade sur les hauteurs proches de la ville; ces hommes dévalisaient les voyageurs passant à leur portée. Abimélek en fut informé. Un jour, Gaal, fils d'Ébed, arriva à Sichem avec ses frères; les maîtres de la cité lui firent confiance. Ils allèrent dans leurs vignes, récoltèrent les raisins et les pressèrent, puis ils célébrèrent la fête des vendanges. Ils se rendirent au temple de leur dieu, firent un banquet et prononcèrent des malédictions contre Abimélek. Gaal leur demanda: « Qui sommes-nous à Sichem pour nous laisser dominer par Abimélek et qui est-il, lui? C'est un fils de Yeroubaal et il fait gouverner la ville par Zéboul, n'est-ce pas? Vous donc, soyez loyaux envers Hamor, le fondateur de Sichem! Nous n'avons aucune raison d'être soumis à Abimélek. Si on me confiait le sort des gens de Sichem, je renverserais Abimélek. » Puis Gaal s'écria: « Abimélek, renforce ton armée et viens me combattre! » Lorsque Zéboul, gouverneur de la ville, apprit les paroles que Gaal avait prononcées, il se mit en colère. Il envoya secrètement des messagers dire à Abimélek: « Gaal, fils d'Ébed, et ses frères viennent d'arriver à Sichem et sont en train de soulever la cité contre toi. Il faut donc que, cette nuit, toi et tes hommes vous alliez vous cacher dans la campagne. Tôt demain matin, au lever du soleil, tu lanceras un assaut contre la ville et, lorsque Gaal et ses partisans sortiront à ta rencontre, tu sauras les traiter comme il convient. » La nuit suivante, Abimélek et toute sa troupe se répartirent en quatre groupes et se mirent en embuscade près de Sichem. Lorsque Gaal sortit de la ville et se tint près de la porte, Abimélek et sa troupe surgirent de leur cachette. Gaal les vit et dit à Zéboul: « Regarde la troupe qui descend du haut des collines! » – « Mais non, lui répondit Zéboul, c'est l'ombre des collines que tu prends pour des hommes! » Gaal insista: « Regarde! Ce sont bien des gens qui descendent de la colline située au centre, et un autre groupe vient par la route du chêne des Devins. » Zéboul répliqua: « Où sont donc tes beaux discours? Tu nous as dit: “Qui est Abimélek pour que nous nous laissions dominer par lui?” Eh bien, voilà les gens que tu as traités avec mépris. Maintenant, va te battre contre eux! » Gaal sortit alors de la ville à la tête des maîtres de Sichem, et il livra bataille à Abimélek. Abimélek le força à s'enfuir et le poursuivit. Beaucoup de personnes furent mortellement blessées avant même d'atteindre la porte de la ville. Abimélek s'installa à Arouma tandis que Zéboul chassait Gaal et ses frères de Sichem, en leur interdisant d'y revenir. Le jour suivant, les gens de Sichem sortirent dans les champs, et Abimélek en fut informé. Il prit sa troupe, les répartit en trois groupes et se plaça en embuscade dans la campagne. Lorsqu'il vit les gens de Sichem sortir de la ville, il se précipita et fondit sur eux pour les combattre. Abimélek et son groupe se hâtèrent de se déployer à la porte de la cité, pendant que les deux autres groupes se jetaient sur les gens dans la campagne et les massacraient. Abimélek poursuivit l'offensive durant toute la journée et s'empara de la ville; il en tua les habitants, la détruisit entièrement et répandit du sel sur son emplacement. Lorsque les habitants de Migdal-Sichem l'apprirent, ils s'abritèrent tous dans la salle souterraine du temple de Baal -Berith. On informa Abimélek qu'ils s'étaient réfugiés à cet endroit. Il partit alors sur le mont Salmon avec toute sa troupe. Il prit une hache, coupa une branche d'arbre et la mit sur son épaule. Il ordonna à la troupe qui était avec lui de se dépêcher d'en faire autant. Chacun d'eux coupa une branche, puis ils suivirent Abimélek. Ils entassèrent les branches contre la salle souterraine du temple, les enflammèrent et incendièrent la salle avec tous ceux qui se trouvaient à l'intérieur. C'est ainsi que moururent tous les habitants de Migdal-Sichem, un millier d'hommes et de femmes environ. De là, Abimélek marcha contre Tébès. Il assiégea la ville et s'en empara. Or il y avait au milieu de la cité une tour fortifiée. Toute la population, hommes et femmes, ainsi que les maîtres de la ville s'y réfugièrent. Ils fermèrent les portes derrière eux et montèrent sur le toit en terrasse. Abimélek vint attaquer la tour et s'approcha de la porte d'entrée pour mettre le feu au bâtiment. Mais une femme lui jeta une grosse pierre sur la tête et lui fracassa le crâne. Aussitôt Abimélek appela le jeune homme qui portait ses armes et lui ordonna: « Prends ton épée et achève-moi pour qu'on ne raconte pas que c'est une femme qui m'a tué! » Le jeune homme lui passa l'épée à travers le corps et Abimélek mourut. Lorsque les Israélites virent qu'il était mort, ils s'en retournèrent chacun chez soi. C'est de cette manière que Dieu fit retomber sur Abimélek le mal qu'il avait commis à l'égard de son père en tuant ses soixante-dix frères. Dieu fit également subir aux gens de Sichem les conséquences de leur grande méchanceté. Ainsi se réalisèrent les malédictions que Yotam, fils de Yeroubaal, avait prononcées contre eux tous. Après la mort d'Abimélek, Tola, fils de Pouva et petit-fils de Dodo, vint délivrer Israël. Il était de la tribu d'Issakar et habitait Chamir, dans la région montagneuse d'Éfraïm. Il dirigea les Israélites pendant vingt-trois ans, puis il mourut et fut enterré à Chamir. Yaïr, originaire de Galaad, lui succéda et il fut le chef des Israélites pendant vingt-deux ans. Il avait trente fils qui montaient trente ânes et possédaient trente localités dans le pays de Galaad. Maintenant encore ces localités sont appelées les villages de Yaïr. À sa mort, Yaïr fut enterré à Camon. Les Israélites firent de nouveau ce qui est mal aux yeux du Seigneur: ils adorèrent les dieux Baals et les déesses Astartés, ainsi que les dieux des Syriens, des Sidoniens, des Moabites, des Ammonites et des Philistins. Ils abandonnèrent le Seigneur et ne lui rendirent plus de culte. Alors le Seigneur se mit en colère contre les Israélites et les livra aux Philistins et aux Ammonites. Dès lors et pendant dix-huit ans, ceux-ci opprimèrent et persécutèrent les Israélites qui vivaient en Galaad, au pays amorite situé à l'est du Jourdain. Les Ammonites traversèrent même le Jourdain pour combattre les tribus de Juda, de Benjamin et d'Éfraïm. Et les Israélites tombèrent dans une profonde détresse. Ils appelèrent le Seigneur au secours et lui dirent: « Nous avons péché contre toi, car nous t'avons abandonné toi, notre Dieu, pour adorer les dieux Baals! » Le Seigneur leur répondit: « Quand les Égyptiens, les Amorites, les Ammonites, les Philistins, les Sidoniens, les Amalécites et les Maonites vous ont opprimés, vous m'avez appelé au secours. Ne vous ai-je pas sauvés de leur domination? Mais vous, vous m'avez abandonné pour adorer d'autres dieux! C'est pourquoi je refuse de vous délivrer encore. Appelez donc au secours les dieux que vous avez choisis. C'est à eux de vous délivrer lorsque vous êtes dans la détresse! » Les Israélites reprirent: « Seigneur, nous avons péché. Traite-nous comme tu le juges bon, mais délivre-nous encore aujourd'hui! » Puis ils se détournèrent des dieux étrangers qu'ils avaient adoptés et rendirent de nouveau un culte au Seigneur. Et le Seigneur ne put supporter plus longtemps la souffrance d'Israël. Les Ammonites se rassemblèrent et prirent position dans la région de Galaad, tandis que les Israélites faisaient de même à Mispa. Les gens de Galaad, ainsi que leurs chefs, se dirent les uns aux autres: « Qui engagera le combat contre les Ammonites? Celui qui le fera deviendra le chef de toute la population de Galaad. » Il y avait en Galaad un vaillant combattant, Jefté, le fils d'une prostituée et d'un homme appelé Galaad. La femme de Galaad lui avait aussi donné des fils. Lorsqu'ils furent devenus grands, ceux-ci chassèrent Jefté en lui déclarant: « Tu n'as aucun droit sur l'héritage de notre père, car tu es le fils d'une autre femme. » Jefté s'enfuit loin de ses frères et s'installa au pays de Tob. Des vauriens se groupèrent autour de lui et le suivirent dans ses expéditions. Quelque temps plus tard, les Ammonites attaquèrent les Israélites. Quand les hostilités éclatèrent, les anciens de Galaad allèrent chercher Jefté au pays de Tob. « Viens prendre le commandement de nos troupes, lui proposèrent-ils, pour que nous puissions lutter contre les Ammonites. » Mais Jefté leur répondit: « N'êtes-vous pas mes ennemis, vous qui m'avez chassé de la maison de mon père? Pourquoi faites-vous appel à moi maintenant que vous êtes dans la détresse? » Les anciens reprirent: « Eh bien, nous nous tournons vers toi maintenant, pour que tu combattes avec nous contre les Ammonites et que tu sois notre chef ainsi que celui de toute la population de Galaad. » Jefté leur dit: « Si vous me ramenez avec vous pour faire la guerre aux Ammonites et que le Seigneur me les livre, je serai votre chef. » Les anciens de Galaad déclarèrent à Jefté: « Le Seigneur en est témoin, nous promettons de faire ce que tu dis. » Jefté partit avec les anciens de Galaad, le peuple le prit pour chef et lui donna le commandement des troupes. À Mispa, en présence du Seigneur, Jefté confirma l'accord conclu avec les anciens. Jefté envoya des messagers demander au roi des Ammonites: « Que se passe-t-il entre toi et moi pour que tu viennes faire la guerre à mon pays? » Le roi des Ammonites fit répondre à Jefté: « Lorsque les Israélites sont sortis d'Égypte, ils se sont emparés de mon pays depuis la vallée de l'Arnon jusqu'au torrent du Yabboc et au Jourdain. Rends-nous maintenant ces territoires de ton plein gré. » Jefté envoya de nouveau des messagers au roi des Ammonites pour lui dire: « Les Israélites ne se sont pas emparés du territoire des Moabites ni de celui des Ammonites. En effet, lorsqu'ils quittèrent l'Égypte, ils traversèrent le désert jusqu'à la mer des Roseaux, puis ils allèrent à Cadesh. De là, ils envoyèrent des messagers demander au roi d'Édom l'autorisation de traverser son pays. Mais celui-ci refusa. Les Israélites adressèrent la même demande au roi de Moab qui refusa également. Ils restèrent donc à Cadesh. Par la suite, ils reprirent leur route dans le désert, contournèrent les pays d'Édom et de Moab, et ils arrivèrent à l'est de Moab. Ils établirent leur camp de l'autre côté du torrent de l'Arnon, sans entrer en territoire moabite dont l'Arnon constitue la frontière. De là, ils envoyèrent des messagers à Sihon, le roi amorite qui régnait à Hèchebon; ils lui demandèrent l'autorisation de traverser son pays pour atteindre leur destination. Mais Sihon n'accepta pas: il rassembla toutes ses troupes, prit position à Yahas et combattit les Israélites. Le Seigneur, le Dieu d'Israël, livra Sihon et toutes ses troupes aux Israélites et ceux-ci remportèrent la victoire. Les Israélites prirent possession de tout ce territoire habité par les Amorites, depuis la vallée de l'Arnon jusqu'au torrent du Yabboc, et depuis le désert oriental jusqu'au Jourdain. C'est le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui nous a permis à nous, son peuple, de prendre le territoire des Amorites; et toi, tu voudrais nous le prendre? Ne possèdes-tu pas ce que ton dieu Kemoch t'a accordé? Eh bien, nous avons aussi le droit de posséder ce que le Seigneur nous a permis de prendre. Te crois-tu plus fort que Balac, fils de Sippor, roi de Moab? Lui pourtant n'a pas cherché querelle au peuple d'Israël, et il ne l'a pas combattu. Depuis 300 ans, les Israélites sont installés à Hèchebon et Aroër, et dans les localités voisines, ainsi que dans toutes les villes situées sur les bords de l'Arnon. Pourquoi ne leur avez-vous pas repris ce territoire pendant tout ce temps-là? Pour ma part, je ne t'ai pas causé de tort, c'est toi qui agis mal à mon égard en me faisant la guerre. Que le Seigneur, lui qui est juge, rende aujourd'hui son jugement entre les Israélites et les Ammonites! » Mais le roi des Ammonites ne tint pas compte du message de Jefté. L'Esprit du Seigneur s'empara de Jefté. Il parcourut la région de Galaad et le territoire de Manassé, puis il se rendit à Mispé en Galaad, pour passer dans la région des Ammonites. Il fit cette promesse solennelle au Seigneur: « Si tu livres les Ammonites en mon pouvoir, la première personne qui sortira de ma maison pour venir à ma rencontre sera pour le Seigneur; lorsque je reviendrai victorieux de chez les Ammonites, je te l'offrirai en sacrifice complet! » Jefté franchit la frontière pour combattre les Ammonites et le Seigneur les lui livra. Jefté remporta une éclatante victoire, il s'empara de vingt localités situées entre Aroër, les alentours de Minnith et Abel-Keramim. Les Ammonites durent dès lors se soumettre aux Israélites. Lorsque Jefté revint chez lui à Mispa, ce fut sa fille qui sortit à sa rencontre, en dansant au rythme des tambourins. Elle était sa fille unique, il n'avait pas d'autre enfant. Dès qu'il la vit, il déchira ses vêtements et s'écria: « Ah! ma fille, tu me plonges dans le malheur, tu es toi-même la cause de mon désespoir! J'ai pris un engagement envers le Seigneur et je ne peux pas revenir sur ma promesse. » Elle lui répondit: « Si tu as pris un engagement envers le Seigneur, agis à mon égard comme tu le lui as promis puisqu'il t'a permis de te venger de tes ennemis ammonites. Cependant, ajouta-t-elle, accorde-moi un délai de deux mois; je me rendrai dans les montagnes avec mes amies et je me lamenterai de devoir mourir avant d'avoir été mariée. » Jefté la laissa partir pendant deux mois. Elle alla dans les montagnes avec ses amies et se lamenta de devoir mourir avant d'avoir été mariée. Au bout des deux mois, elle retourna auprès de son père qui accomplit à son égard ce qu'il avait promis. Elle mourut avant d'avoir été mariée. Dès lors, la coutume suivante s'est établie en Israël: chaque année, les femmes israélites vont pleurer pendant quatre jours la fille de Jefté, le Galaadite. Les gens d'Éfraïm se rassemblèrent, traversèrent le Jourdain et se rendirent à Safon. Ils dirent à Jefté: « Pourquoi as-tu fait la guerre contre les Ammonites sans nous appeler en renfort? Nous incendierons ta maison et nous te brûlerons avec elle. » Jefté leur répondit: « Mon peuple et moi, nous avons eu de graves conflits avec les Ammonites. J'ai fait appel à vous, mais vous ne m'avez pas délivré de leur main. Quand j'ai vu que vous ne veniez pas à mon secours, j'ai risqué ma vie en allant attaquer les Ammonites, et le Seigneur me les a livrés. Alors pourquoi venez-vous me faire la guerre maintenant? » Jefté rassembla tous les hommes de Galaad. Il livra bataille aux gens d'Éfraïm et les battit. Ce sont eux, ceux d'Éfraïm qui avaient affirmé: « Vous, les gens de Galaad, vous n'êtes que des fugitifs d'Éfraïm, au milieu d'Éfraïm, au milieu de Manassé. » Puis les Galaadites occupèrent les passages des gués du Jourdain pour couper la route aux gens d'Éfraïm. Chaque fois qu'un fugitif se présentait pour passer, on lui demandait: « Es-tu d'Éfraïm? » S'il répondait « non », on lui ordonnait de prononcer le mot “Shiboleth”. L'homme disait “Siboleth”, car il ne réussissait pas à prononcer le terme correctement. Alors on s'emparait de lui et on le tuait près des gués du Jourdain. 42 000 hommes d'Éfraïm perdirent la vie en ce temps-là. Jefté, le Galaadite, fut le chef des Israélites pendant six ans, puis il mourut et on l'enterra en Galaad, dans sa ville natale. Après Jefté, ce fut Ibsan de Bethléem qui devint le chef des Israélites. Il eut trente fils et trente filles. Il donna ses filles en mariage en dehors de sa tribu et il fit venir des femmes d'autres tribus pour ses fils. Il dirigea le peuple d'Israël pendant sept ans, puis il mourut et fut enterré à Bethléem. Après Ibsan, Élon, de la tribu de Zabulon, devint le chef des Israélites pendant dix ans. Puis il mourut et fut enterré à Ayalon, dans le territoire de Zabulon. Après Élon, Abdon, fils de Hillel de Piraton, devint le chef des Israélites. Il eut quarante fils et trente petits-fils qui montaient soixante-dix ânes. Abdon dirigea le peuple d'Israël pendant huit ans. Puis il mourut et fut enterré à Piraton, dans le territoire d'Éfraïm, au mont de l'Amalécite. Les Israélites firent de nouveau ce qui est mal aux yeux du Seigneur. C'est pourquoi le Seigneur les livra aux Philistins pendant quarante ans. Dans la localité de Sora, il y avait un homme appelé Manoa qui appartenait à un clan de la tribu de Dan. Sa femme n'avait jamais pu avoir d'enfant. Un jour, l'ange du Seigneur apparut à cette femme et lui dit: « Tu es stérile et tu n'as pas eu d'enfant. Pourtant, tu seras enceinte et tu donneras naissance à un fils. À partir de maintenant, garde-toi bien de boire du vin ou de toute autre boisson alcoolisée et ne mange aucune nourriture impure, car tu seras enceinte et tu auras un fils. On ne coupera pas les cheveux du garçon, car il sera dédié par un vœu au service de Dieu dès le ventre de sa mère. C'est lui qui commencera à délivrer les Israélites de la domination des Philistins. » La femme rentra chez elle et dit à son mari: « Un messager de Dieu s'est présenté à moi. On aurait dit l'ange de Dieu, tant il était impressionnant à voir. Je ne lui ai pas demandé d'où il venait et il ne m'a pas dit son nom. Il m'a annoncé que je serais enceinte et que je donnerais naissance à un fils. Il m'a ordonné de ne boire désormais ni vin ni boisson alcoolisée et de ne manger aucune nourriture impure, parce que le garçon doit être dédié par un vœu au service de Dieu dès le ventre de sa mère et pour toute sa vie. » Manoa adressa cette prière au Seigneur: « Seigneur, je t'en supplie, fais revenir le messager de Dieu que tu nous as déjà envoyé, pour qu'il nous enseigne la conduite à suivre envers le garçon qui naîtra. » Dieu exauça la demande de Manoa: l'ange de Dieu revint se présenter à la femme pendant qu'elle était aux champs. Son mari n'était pas avec elle; elle courut le lui annoncer: « Écoute, dit-elle, l'homme qui était venu me trouver l'autre jour m'est de nouveau apparu. » Manoa accompagna immédiatement sa femme, s'approcha de l'homme et lui demanda: « Est-ce toi qui as parlé à ma femme? » – « Oui, c'est moi », répondit-il. Manoa reprit: « Eh bien, quand tes paroles se réaliseront, quelles règles faudra-t-il suivre à l'égard du garçon? Que devrons-nous faire pour lui? » L'ange du Seigneur dit à Manoa: « Ta femme s'abstiendra de tout ce que je lui ai mentionné: elle ne goûtera d'aucun produit de la vigne, elle ne boira ni vin ni boisson alcoolisée, elle ne mangera d'aucune nourriture impure. Qu'elle observe soigneusement mes ordres. » Manoa dit à l'ange du Seigneur: « Laisse-nous t'inviter. Nous te préparerons un chevreau. » L'ange répondit: « Même si je reste, je ne mangerai pas la nourriture que tu me présenteras. Mais, si tu le veux, prépare un sacrifice complet et offre-le au Seigneur. » Manoa n'avait pas compris qu'il s'agissait de l'ange du Seigneur. Il lui demanda: « Dis-nous ton nom pour que nous t'honorions lorsque tes paroles se réaliseront. » L'ange répliqua: « Pourquoi veux-tu connaître mon nom? C'est un nom admirable. » Manoa prépara un chevreau et une offrande et il les plaça sur un rocher pour les offrir au Seigneur, à celui qui accomplit des merveilles. Pendant que Manoa et sa femme regardaient les flammes du sacrifice monter de l'autel vers les cieux, ils virent l'ange du Seigneur s'élever au milieu des flammes. Alors ils se jetèrent face contre terre. Manoa comprit qu'il s'agissait de l'ange du Seigneur. L'ange ne leur apparut plus jamais. Manoa dit à sa femme: « À coup sûr nous allons mourir, car nous avons vu Dieu. » Sa femme lui répondit: « Si le Seigneur voulait nous faire mourir, il n'aurait pas accepté notre sacrifice complet ni notre offrande; il ne nous aurait pas montré ce que nous avons vu ni communiqué les instructions que nous avons entendues. » La femme de Manoa donna naissance à un fils qu'elle appela Samson. Le garçon grandit et le Seigneur le bénit. Il se trouvait au camp de Dan, entre Sora et Èchetaol, lorsque l'Esprit du Seigneur le poussa à l'action pour la première fois. Un jour, Samson se rendit à Timna où il remarqua une jeune fille philistine. À son retour, il en parla à ses parents: « À Timna, leur dit-il, j'ai remarqué une jeune fille philistine. Demandez-la en mariage pour moi! » Son père et sa mère lui répondirent: « Ne trouves-tu pas de jeune fille dans ta tribu ou dans notre peuple, pour que tu en choisisses une chez ces Philistins incirconcis? » Mais Samson dit à son père: « C'est celle-là qui me plaît, demande-la en mariage pour moi. » Le père et la mère de Samson ne savaient pas que le Seigneur lui-même avait inspiré ce désir à leur fils pour avoir une occasion de s'en prendre aux Philistins. En effet, à cette époque, les Philistins dominaient sur les Israélites. Samson et ses parents partirent pour Timna. Lorsqu'ils arrivèrent aux vignes proches de la localité, un jeune lion bondit en rugissant vers Samson. L'Esprit du Seigneur se saisit de Samson et, de ses mains nues, il mit le lion en pièces comme s'il s'agissait d'un simple chevreau. Il ne raconta son exploit ni à son père, ni à sa mère. Il continua son chemin et parla avec la jeune fille philistine. Elle lui plaisait beaucoup. Quelques jours plus tard, il retourna à Timna pour l'épouser. En route, il fit un détour pour voir le cadavre du lion; il trouva, dans la carcasse de l'animal, un essaim d'abeilles et du miel. Il recueillit le miel dans ses mains et en mangea tout en continuant sa route. Puis il rejoignit son père et sa mère et leur en donna à manger, mais il ne leur raconta pas qu'il avait pris ce miel dans le cadavre du lion. Le père de Samson se rendit chez la jeune fille; là, Samson offrit un festin de mariage comme les jeunes gens ont l'habitude de le faire. Quand les Philistins le virent, ils choisirent trente jeunes gens pour être avec lui. Samson leur déclara: « Je vous propose une devinette. Si vous en trouvez la réponse et me l'expliquez avant la fin des sept journées de festin, je vous donnerai trente chemises fines et trente habits de fête. Sinon, c'est vous qui me donnerez trente chemises fines et trente habits de fête. » – « Propose ta devinette, répondirent-ils, nous écoutons. » Samson leur dit: « De celui qui mange, est sorti ce qui se mange. De celui qui est fort, est sorti ce qui est doux. Qu'est-ce que c'est? » Au bout de trois jours les jeunes gens n'avaient pas encore trouvé la réponse. Le septième jour, ils déclarèrent à la femme de Samson: « Persuade ton mari de nous donner la solution de la devinette, sinon nous vous brûlerons, toi et toute ta famille. Est-ce pour nous dépouiller que vous nous avez invités? » La femme de Samson ne cessait de pleurer auprès de son mari en disant: « Tu ne m'aimes pas du tout, tu me détestes! Tu as proposé une devinette aux gens de mon peuple sans me l'avoir expliquée. » – « Je ne l'ai expliquée ni à mon père, ni à ma mère, répondit Samson. Pourquoi te l'expliquerais-je à toi? » La femme de Samson le harcela de ses pleurs pendant les sept jours du festin. Le dernier jour, Samson lui donna la solution de la devinette, car il était excédé. Elle communiqua aussitôt l'explication aux gens de son peuple. Le septième jour, avant le coucher du soleil, les habitants de la ville dirent à Samson: « Qu'y a-t-il de plus doux que le miel? Qu'y a-t-il de plus fort qu'un lion? » Il leur répondit: « Si vous n'aviez pas labouré avec ma jeune vache, vous n'auriez pas trouvé la réponse. » Alors l'Esprit du Seigneur se saisit de Samson qui se rendit à Ascalon. Il y tua trente hommes, prit leurs vêtements et les donna comme habits de fête à ceux qui avaient trouvé la solution de la devinette. Puis, rempli de colère, il retourna chez son père. On donna sa femme au jeune homme qui avait été son garçon d'honneur. Quelque temps après, à l'époque où l'on moissonnait le blé, Samson rendit visite à sa femme; il lui apportait un chevreau. Il demanda à entrer dans la chambre de sa femme, mais son beau-père lui en refusa l'accès. « J'ai pensé, lui dit-il, que tu ne l'aimais plus et je l'ai donnée à ton garçon d'honneur. Mais sa jeune sœur est plus jolie qu'elle, ne trouves-tu pas? Prends-la à sa place! » Samson déclara: « Cette fois-ci, personne ne me reprochera rien si je fais du mal aux Philistins. » Il partit et captura 300 renards. Il se procura des torches, attacha les renards deux à deux par la queue et fixa une torche à chaque paire de queues. Il alluma les torches, lâcha les bêtes dans les champs de blé des Philistins et mit ainsi le feu aux gerbes de blé, aux épis encore sur pied et même aux plantations de vignes et d'oliviers. Les Philistins demandèrent qui avait fait cela et on leur répondit: « C'est Samson! Il a agi ainsi parce que son beau-père, un habitant de Timna, a repris sa femme et l'a donnée au garçon d'honneur. » Alors les Philistins allèrent brûler vifs la femme et son père. Samson leur dit: « Puisque vous vous conduisez de la sorte, je ne me tiendrai pas tranquille tant que je ne me serai pas vengé de vous. » Il fondit sur eux et leur infligea une défaite complète. Puis il partit vivre dans une grotte du rocher d'Étam. Les Philistins prirent position dans le territoire de Juda et déployèrent leurs troupes contre la localité de Léhi. Les gens de Juda leur demandèrent: « Pourquoi venez-vous nous attaquer? » Ils répondirent: « C'est pour capturer Samson et le traiter comme il nous a traités. » Alors 3 000 combattants de Juda descendirent à la grotte du rocher d'Étam. Ils dirent à Samson: « Tu sais bien que les Philistins dominent sur nous. Ne vois-tu pas le tort que tu nous causes? » – « Je les ai traités comme ils m'ont traité », répondit Samson. Ils reprirent: « Nous sommes venus ici pour te ligoter et te livrer aux Philistins. » – « Jurez-moi que vous ne me tuerez pas vous-mêmes », leur demanda Samson. Ils lui répondirent: « Non, nous n'avons pas l'intention de te mettre à mort. Nous voulons seulement te ligoter et te livrer à eux. » Ils le ligotèrent avec deux cordes neuves et le firent remonter de la grotte. Quand il arriva à Léhi, les Philistins vinrent à sa rencontre avec des cris de triomphe. Alors l'Esprit du Seigneur se saisit de Samson: les cordes qui liaient ses bras et ses mains cédèrent aussi facilement que du fil de lin brûlé. Samson trouva la mâchoire d'un âne récemment tué, il la ramassa et s'en servit pour massacrer 1 000 hommes. Puis il s'écria: « Avec une mâchoire d'âne, j'ai tué mille hommes, avec une mâchoire d'âne, j'ai entassé des cadavres. » Après quoi il jeta la mâchoire au loin; c'est pourquoi on appela l'endroit Ramath-Léhi: « colline de la mâchoire ». Samson eut soudain très soif, il appela le Seigneur au secours et lui dit: « Mon Dieu, c'est toi qui m'as accordé cette grande victoire. Est-ce que maintenant je vais mourir de soif et tomber entre les mains de ces incirconcis? » Dieu fendit le rocher creux qui se trouve à Léhi et il en sortit de l'eau. Samson but et retrouva ainsi ses forces. On donna à cette source le nom de source de Coré, c'est-à-dire “source de celui qui appelle”. Elle existe encore aujourd'hui. Samson fut le chef des Israélites pendant vingt ans à l'époque des Philistins. Un jour, Samson se rendit à Gaza. Il y rencontra une prostituée et coucha avec elle. Les habitants de la ville apprirent que Samson se trouvait à cet endroit. Ils organisèrent des rondes et firent le guet toute la nuit à la porte de la ville. Mais ils n'entreprirent rien contre Samson pendant la nuit, pensant attendre le matin pour le tuer. Mais Samson ne resta couché que la première partie de la nuit. À minuit il se leva, il saisit les battants de la porte de la ville et les arracha avec les deux montants et le verrou de bois. Il chargea le tout sur ses épaules et le déposa au sommet de la montagne située en face de la cité d'Hébron. Après cela, Samson aima une femme nommée Dalila, qui habitait dans la vallée du Sorec. Les cinq chefs philistins vinrent dire à Dalila: « Persuade Samson de te faire savoir d'où lui vient sa force extraordinaire et comment on peut le vaincre. Ainsi nous le ligoterons et nous nous rendrons maîtres de lui. Chacun de nous te donnera 1 100 pièces d'argent. » Dalila demanda à Samson: « Je t'en prie, dis-moi d'où te vient ta force extraordinaire. Avec quoi faudrait-il te lier pour se rendre maître de toi? » Samson lui répondit: « Si on me liait avec sept cordes d'arc neuves, qui ne sont pas encore sèches, je deviendrais aussi faible que n'importe qui. » Les chefs philistins apportèrent à Dalila sept cordes d'arc neuves, pas encore sèches, et elle s'en servit pour ligoter Samson. Elle avait caché des gens à l'intérieur de la maison. Soudain elle cria: « Samson, les Philistins t'attaquent! » Samson déchira les cordes comme si c'était un cordon rongé par le feu. Ainsi on ne découvrit pas le secret de sa force. Dalila dit à Samson: « Tu t'es moqué de moi en me racontant des mensonges! Apprends-moi maintenant comment tu devrais être lié. » – « Si on me liait avec des cordes neuves, qui n'ont pas encore servi, je deviendrais aussi faible que n'importe qui », lui répondit-il. Dalila se procura des cordes neuves qu'elle utilisa pour ligoter Samson, puis elle cria: « Samson, les Philistins t'attaquent! » Des gens étaient de nouveau cachés à l'intérieur de la maison. Cependant Samson déchira les cordes qui lui liaient les bras comme si c'était du fil. Dalila dit à Samson: « Tu t'es encore moqué de moi en me racontant des mensonges! Cette fois, apprends-moi vraiment comment tu devrais être lié. » Samson lui répondit: « Si tu tissais les sept tresses de ma tête avec le tissu d'un métier à tisser et si tu les fixais avec le peigne de celui qui tisse, je deviendrais aussi faible que n'importe qui. » Dalila endormit Samson, tissa les sept tresses de sa tête avec le tissu du métier à tisser et les fixa à l'aide du peigne, puis elle cria: « Samson, les Philistins t'attaquent! » Samson se réveilla et arracha le tissu et le peigne du métier à tisser. Dalila lui dit: « Tu affirmes que tu m'aimes mais tu ne m'ouvres pas ton cœur! Voilà trois fois que tu te moques de moi et que tu refuses de m'apprendre d'où provient ta force extraordinaire. » Dalila harcela Samson en répétant tous les jours les mêmes reproches, au point que, fatigué à en mourir, il perdit patience et lui révéla son secret: « Mes cheveux n'ont jamais été coupés, lui confia-t-il, car j'ai été dédié par un vœu au service de Dieu dès le ventre de ma mère. Si on me coupait les cheveux, je perdrais ma force et je deviendrais aussi faible que n'importe qui. » Dalila comprit qu'il lui avait révélé son secret et elle fit dire aux chefs philistins: « Cette fois-ci vous pouvez venir, car Samson m'a révélé son secret. » Ils se rendirent chez elle avec l'argent qu'ils avaient promis. Dalila endormit Samson sur ses genoux. Puis, ayant appelé un homme, elle fit raser les sept tresses de sa tête. Elle commença ainsi à se rendre maître de lui car sa force le quitta. Alors elle cria: « Samson, les Philistins t'attaquent! » Il se réveilla et pensa qu'il s'en sortirait et se libérerait comme les autres fois, mais il ne savait pas que le Seigneur s'était détourné de lui. Les Philistins s'emparèrent de lui et lui crevèrent les yeux. Ils l'emmenèrent à Gaza, l'attachèrent avec des chaînes de bronze et l'obligèrent à tourner la meule pour écraser du grain dans la prison. Cependant ses cheveux, qui avaient été coupés, commencèrent à repousser. Un jour, les chefs philistins se rassemblèrent pour fêter leur victoire et offrir un grand sacrifice à leur dieu Dagon. Ils chantaient: « Notre dieu a livré entre nos mains Samson, notre ennemi! » En le voyant, le peuple acclamait son dieu en ces termes: « Notre dieu a livré entre nos mains Samson notre ennemi, le fléau de notre pays, qui multipliait les morts parmi nous. » Comme ils étaient d'humeur joyeuse, ils réclamèrent qu'on fasse venir Samson pour les amuser. On tira Samson de la prison et les gens se divertirent en le voyant. Lorsqu'on le plaça entre les colonnes du temple, il demanda au garçon qui le conduisait par la main: « Guide-moi pour que je touche les colonnes qui soutiennent le temple. Je veux m'y appuyer. » Or le temple était rempli d'hommes et de femmes. Les cinq chefs philistins étaient là et environ 3 000 personnes se tenaient sur la terrasse pour se divertir en regardant Samson. Alors Samson adressa cette prière au Seigneur: « Seigneur Dieu, souviens-toi de moi! Redonne-moi de la force, rien que cette fois, mon Dieu, afin que d'un seul coup, je me venge des Philistins pour la perte de mes deux yeux. » Samson palpa ensuite les deux colonnes centrales sur lesquelles reposait le temple; il appuya sa main droite contre l'une des colonnes et sa main gauche contre l'autre. Il s'écria: « Que je meure en même temps que les Philistins! » Il poussa de toutes ses forces et le temple s'effondra sur les chefs et sur toutes les personnes qui s'y trouvaient. Ceux qu'il entraîna avec lui dans la mort furent plus nombreux que ceux qu'il avait tués pendant toute sa vie. Ses frères et toute sa famille vinrent chercher son corps. Ils l'emportèrent et le déposèrent dans le tombeau de son père Manoa, entre Sora et Èchetaol. Samson avait été à la tête des Israélites pendant vingt ans. Il y avait dans la région montagneuse d'Éfraïm un homme appelé Mika. Un jour, il déclara à sa mère: « Tu te rappelles que, lorsqu'on t'a dérobé 1 100 pièces d'argent, tu as maudit le voleur en ma présence. Eh bien, j'ai cet argent, c'est moi qui l'avais pris! » Sa mère dit: « Sois béni par le Seigneur, mon fils! » Mika rendit les 1 100 pièces d'argent à sa mère et elle lui dit: « J'ai décidé de remettre solennellement cet argent au Seigneur, en ta faveur, mon fils; il servira à fabriquer une statue, une image de métal fondu. Je te le remets donc maintenant. » Il rendit les pièces d'argent à sa mère; elle en prit 200 qu'elle donna au fondeur. Celui-ci fabriqua une statue, une image recouverte de métal fondu, qu'on plaça dans la maison de Mika. Or cet homme, Mika, avait chez lui un lieu de culte. Il fit fabriquer un objet de culte ainsi que des statuettes de divinités, puis il installa un de ses fils comme prêtre. À cette époque, il n'y avait pas de roi en Israël et chacun agissait comme il lui semblait bon. Un jeune homme de Bethléem de Juda, de la famille de Juda, était lévite, et il séjournait là. Il quitta Bethléem de Juda pour chercher un autre lieu de résidence. En cours de route, il arriva à la maison de Mika, dans la région montagneuse d'Éfraïm. Mika lui demanda: « D'où viens-tu? » – « Je suis un lévite de Bethléem, en Juda, lui répondit-il, et je suis à la recherche d'un lieu pour m'établir. » Mika lui dit: « Reste chez moi, tu seras pour moi un prêtre, un membre de la famille. Je te donnerai dix pièces d'argent par an, ainsi que les vêtements et la nourriture qui te seront nécessaires. » Le lévite entra et il accepta de rester chez Mika, qui le traita comme son fils. Mika l'installa comme prêtre à son service et le logea chez lui. Mika se dit: « Je suis certain maintenant que le Seigneur me fera du bien puisque j'ai ce lévite comme prêtre. » À cette époque, il n'y avait pas de roi en Israël. La tribu de Dan cherchait un territoire où s'installer, car, à la différence des autres tribus d'Israël, elle n'en possédait pas encore. Les membres de la tribu de Dan choisirent parmi eux cinq hommes très courageux; ils les envoyèrent des localités de Sora et Èchetaol avec l'ordre d'explorer le pays et de l'examiner en profondeur. Ces cinq hommes arrivèrent dans la région montagneuse d'Éfraïm et ils s'arrêtèrent dans la maison de Mika. Pendant qu'ils étaient là, ils entendirent le jeune lévite et reconnurent son accent. Ils lui dirent: « Qui t'a demandé de venir à cet endroit? Que fais-tu ici? Qu'est-ce qui t'y retient? » Il répondit: « Mika m'a offert une situation: il me paie un salaire et je suis son prêtre. » – « Eh bien, reprirent-ils, consulte Dieu. Nous désirons savoir si le voyage que nous avons entrepris réussira. » Le prêtre leur déclara: « Soyez sans crainte! Le Seigneur vous accompagne dans votre voyage. » Les cinq hommes se remirent en route et allèrent jusqu'à Laïch. Ils y trouvèrent des gens tranquilles, qui vivaient dans la paix et la sécurité, à la manière des Sidoniens. Personne n'avait rien à reprocher à celui qui exerçait le pouvoir dans la région. Ces gens vivaient loin des Sidoniens et ne dépendaient de personne. Les envoyés de la tribu de Dan retournèrent à Sora et Èchetaol, et les autres membres de la tribu leur demandèrent ce qu'ils avaient découvert. Ils leur déclarèrent: « Venez! Marchons contre les gens de Laïch. Nous avons constaté que la région est excellente. Ne restez pas là sans rien faire, dépêchez-vous de partir à la conquête de ce pays! Quand vous y arriverez, vous trouverez une population sans méfiance, établie dans un vaste territoire. Dieu vous livrera ce territoire fertile qui ne manque de rien. » Alors 600 guerriers des familles de Dan, équipés pour le combat, quittèrent Sora et Èchetaol. Ils installèrent leur camp à l'ouest de Quiriath-Yéarim, en Juda. C'est pourquoi cet endroit a reçu le nom de Mahané-Dan, c'est-à-dire “camp de Dan”, qu'il porte encore maintenant. De là, ils passèrent dans la région montagneuse d'Éfraïm et arrivèrent près de la maison de Mika. Les cinq qui avaient exploré la région de Laïch, dirent à leurs camarades: « Savez-vous que, dans l'une de ces maisons, il y a un objet de culte et des statuettes de divinités, ainsi qu'une statue, une image de métal fondu? À vous de décider ce que vous devez faire. » Ensuite les cinq hommes se dirigèrent vers la maison de Mika, ils y entrèrent et demandèrent au jeune lévite qui habitait là comment il allait. Pendant ce temps, les 600 guerriers de la tribu de Dan, équipés pour le combat, se tenaient à l'entrée de la maison. Les cinq hommes qui avaient exploré le pays, ayant pénétré dans la maison, s'emparèrent de l'objet de culte, des statuettes de divinités, ainsi que de la statue, l'image recouverte de métal fondu. Le prêtre se tenait à l'entrée avec les 600 guerriers. En voyant les autres pénétrer dans la maison de Mika et enlever les objets sacrés, le prêtre leur demanda: « Que faites-vous là? » – « Silence! lui répondirent-ils, ne dis pas un mot! Viens avec nous, deviens le prêtre de notre tribu, pour nous un père. Que préfères-tu: être prêtre pour la famille d'un seul homme ou pour toute une tribu en Israël? » Le prêtre fut heureux de la proposition, il prit l'objet de culte, les différentes statues et statuettes et se joignit à la troupe. Les membres de la tribu de Dan se remirent en route, en se faisant précéder par les familles, le bétail et les bagages. Ils étaient déjà loin de la maison de Mika lorsque celui-ci et les voisins se rassemblèrent et se lancèrent à leur poursuite. Aux cris qu'ils poussaient contre les membres de la tribu de Dan, ceux-ci se retournèrent et demandèrent à Mika: « Qu'est-ce qui te prend? Pourquoi cet attroupement? » Il leur répondit: « Vous vous êtes emparés des dieux que je m'étais fabriqués et vous avez emmené mon prêtre. Que me reste-t-il? Et vous osez me demander ce que j'ai? » Ils lui répliquèrent: « Ne nous fais plus entendre ta voix! Sinon certains d'entre nous risquent d'en être exaspérés; tu perdrais alors ta vie et celle de ta famille. » Puis ils reprirent leur marche. Mika, voyant qu'ils étaient les plus forts, fit demi-tour et rentra chez lui. Les membres de la tribu de Dan emportèrent les objets que Mika avait faits et emmenèrent le prêtre qu'il avait eu à son service. Ils attaquèrent Laïch, massacrèrent la population paisible et confiante qui y vivait et brûlèrent la ville. Laïch, située dans la vallée de Beth-Rehob, était loin de Sidon et ses habitants ne dépendaient de personne. C'est pourquoi personne ne vint à leur secours. Les membres de la tribu de Dan reconstruisirent la ville et s'y installèrent. Ils changèrent le nom qu'on lui donnait auparavant, Laïch, et l'appelèrent Dan, comme leur ancêtre, le fils de Jacob. Ils installèrent la statue de Mika pour qu'elle serve à leur culte. Yonatan, fils de Guerchom et petit-fils de Moïse, ainsi que ses descendants furent prêtres de la tribu de Dan jusqu'au moment où la population partit en exil. Ils conservèrent la statue de Mika pendant tout le temps qu'il y eut une maison de Dieu à Silo. À l'époque où il n'y avait pas de roi en Israël, un lévite séjournait dans un endroit reculé de la région montagneuse d'Éfraïm. Il avait pris comme épouse de second rang une femme de Bethléem, en Juda. Celle-ci se fâcha avec lui; elle le quitta et retourna chez son père, à Bethléem, où elle resta quatre mois. Son mari se mit en route pour la rejoindre et la convaincre de revenir. Il emmena avec lui son serviteur et deux ânes. La jeune femme fit entrer son mari dans la maison de son père; celui-ci, dès qu'il le vit, l'accueillit avec joie. Le beau-père retint son gendre qui resta trois jours chez lui: le lévite et son serviteur mangèrent, burent et dormirent là. Le quatrième jour, ils se levèrent de bonne heure. Lorsque le lévite fut sur le point de partir, son beau-père lui dit: « Mange quelque chose pour prendre des forces, vous vous en irez ensuite. » Tous deux se mirent à table; ils mangèrent et ils burent ensemble. Le beau-père dit au lévite: « Accorde-toi un peu de bon temps, accepte de passer encore la nuit ici. » Le lévite voulait partir, mais son beau-père insista tellement qu'il y renonça et resta une nuit de plus chez lui. Le cinquième jour, il se leva de bonne heure pour partir. Son beau-père lui dit: « Restaure-toi d'abord, remettez votre départ à cet après-midi. » Et ils mangèrent ensemble. Lorsque le lévite voulut s'en aller avec sa femme et son serviteur, son beau-père lui dit: « Écoute, il se fait tard, l'obscurité arrive, dormez ici! Accorde-toi un peu de bon temps et reste encore cette nuit. Demain vous vous lèverez tôt pour rentrer chez toi. » Cette fois-ci le lévite refusa de rester et il se mit en route avec sa femme, ses deux ânes et leurs sacs. Ils arrivèrent en vue de Jébus, c'est-à-dire Jérusalem. Lorsqu'ils furent près de la ville, le jour avait beaucoup baissé, et le serviteur dit à son maître: « Dirigeons-nous vers la cité des Jébusites, passons-y la nuit. » – « Non, répondit son maître, nous n'irons pas dans une ville étrangère, où il n'y a pas d'Israélites. Continuons jusqu'à Guibéa. » Il ajouta: « Tâchons d'atteindre Guibéa ou Rama; nous passerons la nuit dans une de ces deux localités. » Ils continuèrent leur route. Le soleil se couchait lorsqu'ils arrivèrent près de Guibéa, dans le territoire de Benjamin. Ils gagnèrent cette localité dans l'intention d'y dormir. Ils y entrèrent et s'assirent sur la place publique, mais personne ne les invita à loger dans sa maison. Ce même soir, un vieil homme, qui revenait de son travail aux champs, entra dans la localité. Il était originaire de la région montagneuse d'Éfraïm, mais il vivait à Guibéa, dont les habitants étaient membres de la tribu de Benjamin. Il remarqua le voyageur qui attendait sur la place. « D'où viens-tu et où vas-tu? » lui demanda-t-il. Le lévite lui répondit: « Nous venons de Bethléem, en Juda, et nous regagnons un endroit reculé de la région montagneuse d'Éfraïm. C'est là que j'habite, et je retourne chez moi après un voyage à Bethléem. Personne ne m'a invité dans sa maison, et pourtant nous avons de la paille et du fourrage pour nos ânes, ainsi que du pain et du vin pour moi, ma femme et mon serviteur. Nous ne manquons de rien. » Le vieil homme lui dit: « Sois le bienvenu! je vais m'occuper de ce qui pourrait te manquer; tu ne passeras pas la nuit sur la place! » Il le fit entrer chez lui et donna du fourrage aux ânes. Les voyageurs se lavèrent les pieds, puis ils mangèrent et burent. Pendant qu'ils se régalaient, des hommes de la localité, une bande de voyous malfaisants, encerclèrent la maison et frappèrent violemment contre la porte. Ils dirent au vieux maître de maison: « Fais sortir l'homme que tu as reçu chez toi. Nous voulons prendre du plaisir avec lui. » Le vieillard sortit et leur dit: « Mes amis, je vous en supplie, ne commettez pas ce crime alors que ce voyageur est mon hôte. Ne vous conduisez pas de manière infâme! Écoutez, j'ai une fille qui est encore vierge et cet homme a avec lui une épouse de second rang. Je vais vous les amener: abusez d'elles, faites ce que vous avez envie, mais ne vous conduisez pas de façon infâme envers ce voyageur. » Cependant ces hommes ne voulurent rien entendre. Alors le lévite saisit sa femme et la leur amena dehors. Ils la violèrent, abusèrent d'elle toute la nuit et ne la laissèrent qu'à l'aube. À l'approche du matin, la femme vint tomber à l'entrée de la maison du vieil homme chez qui son mari se trouvait. Elle resta là jusqu'à ce qu'il fasse jour. Le matin venu, son mari se leva, ouvrit la porte de la maison et sortit pour reprendre sa route. Et voici, sa femme, son épouse de second rang, était étendue à l'entrée de la maison, les mains sur le seuil. « Lève-toi, dit-il, nous partons. » Mais il n'y eut pas de réponse! Alors il la chargea sur son âne, et il retourna chez lui. Arrivé dans sa maison, il prit un couteau, et découpa son épouse de second rang membre après membre en douze morceaux. Il envoya un morceau d'elle à chacune des tribus d'Israël. Il chargea ses envoyés de dire à tous les Israélites: « Une telle chose est-elle déjà arrivée depuis que les Israélites sont sortis d'Égypte? Réfléchissez à cette affaire, consultez-vous et prenez une décision. » Toutes les personnes qui voyaient cela s'exclamaient: « On n'a jamais rien vu ni fait de semblable depuis que les Israélites sont sortis d'Égypte! » Tous les Israélites se rassemblèrent d'un commun accord à Mispa, en présence du Seigneur. Ils vinrent de partout, depuis Dan, au nord, jusqu'à Berchéba, au sud, ainsi que depuis le pays de Galaad, à l'est. Les chefs de tout le peuple et de toutes les tribus d'Israël étaient présents à cette assemblée du peuple de Dieu: il y avait 400 000 soldats à pied, habiles à manier l'épée. Et les gens de la tribu de Benjamin apprirent que les autres Israélites s'étaient rendus à Mispa. Les Israélites demandèrent: « Racontez-nous comment ce crime a été commis. » Le lévite dont la femme avait été tuée, répondit: « J'étais entré avec mon épouse de second rang à Guibéa sur le territoire de Benjamin, pour y passer la nuit. Les maîtres de la ville sont venus pour me faire du mal et ont encerclé, de nuit, la maison où je me trouvais. Ils ont voulu me tuer, ils ont abusé de ma femme et elle en est morte. Alors j'ai pris son cadavre et je l'ai découpé en morceaux que j'ai envoyés dans toutes les tribus d'Israël. En effet un crime odieux, infâme, avait été commis en Israël. Maintenant que vous voici tous réunis, Israélites, discutez-en ensemble et prenez une décision. » D'un commun accord le peuple se leva pour déclarer: « Aucun d'entre nous ne regagnera sa tente, aucun d'entre nous ne retournera dans sa maison. Voici ce que nous ferons à l'égard de Guibéa: nous tirerons au sort pour choisir un dixième des hommes appartenant à chaque tribu d'Israël; ils seront chargés d'approvisionner les troupes qui iront attaquer Guibéa de Benjamin pour punir cet acte infâme qui a été commis en Israël. » Ainsi, tous les Israélites furent d'accord de s'associer pour marcher contre Guibéa. Les tribus d'Israël envoyèrent des messagers dans tout le territoire de Benjamin pour dire: « Comment un crime aussi odieux a-t-il pu être commis chez vous? Livrez-nous maintenant les coupables, les voyous malfaisants de Guibéa, nous les mettrons à mort et nous ferons ainsi disparaître le mal du peuple d'Israël. » Mais les membres de la tribu de Benjamin ne voulurent pas écouter leurs frères israélites. Ils quittèrent leurs villes et se rassemblèrent à Guibéa pour combattre les Israélites. Ce jour-là, on enrôla 26 000 soldats venus de toutes leurs localités, sans compter les habitants de Guibéa qui enrôlèrent 700 combattants d'élite. Dans cette armée, 700 combattants d'élite étaient gauchers. Chacun d'eux pouvait, avec sa fronde, lancer une pierre sur un cheveu sans le manquer. De leur côté, les autres tribus d'Israël rassemblèrent 400 000 soldats entraînés à la guerre. Les Israélites se rendirent à Béthel et consultèrent Dieu pour savoir qui d'entre eux monterait en premier pour attaquer les gens de la tribu de Benjamin. Le Seigneur désigna la tribu de Juda. Dès le lendemain matin, les Israélites se mirent en marche et installèrent leur camp près de Guibéa. Puis ils s'avancèrent pour combattre l'armée de Benjamin et se rangèrent en ordre de bataille en face de Guibéa. Pendant ce temps-là, les combattants de Benjamin sortirent de la localité et, ce jour-là, ils massacrèrent 22 000 Israélites. Mais les troupes israélites reprirent courage et se rangèrent en ordre de bataille au même endroit que le jour précédent. Les Israélites se lamentèrent jusqu'au soir devant le Seigneur. Ils le consultèrent pour savoir s'ils devaient engager un autre combat contre leurs frères de Benjamin. Le Seigneur leur répondit: « Oui, montez contre eux! » Les Israélites s'approchèrent des combattants de Benjamin le second jour. En ce deuxième jour de combat, ceux-ci sortirent de Guibéa et massacrèrent 18 000 soldats israélites bien entraînés. Alors tous les Israélites et toute l'armée se rendirent à Béthel. Ils s'assirent en présence du Seigneur pour se lamenter et, ce jour-là, ils jeûnèrent jusqu'au soir. Ils présentèrent au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Les Israélites cachèrent des soldats tout autour de Guibéa. Au troisième jour, ils marchèrent contre les hommes de Benjamin et, comme les fois précédentes, ils se rangèrent en ordre de bataille en face de la localité. Les combattants de Benjamin sortirent pour les combattre et se laissèrent entraîner loin de Guibéa. Comme les autres fois, ils se mirent à tuer des soldats israélites et firent une trentaine de victimes, en pleine campagne, sur le chemin de Béthel et sur celui de Guibéa. Ils pensaient avoir battu les Israélites comme ils l'avaient fait précédemment. Mais les Israélites avaient décidé de fuir et d'attirer ceux de Benjamin sur des chemins de campagne, loin de Guibéa. Les troupes israélites quittèrent ensuite les différentes positions où elles se trouvaient pour se regrouper à Baal-Tamar; pendant ce temps les combattants postés près de la ville surgissaient soudain de leurs cachettes, du côté de la plaine de Guéba. Ainsi 10 000 soldats d'élite, de tout Israël, arrivèrent en face de Guibéa. La bataille fut acharnée, mais les gens de Benjamin ne se rendaient pas encore compte du désastre qui allait les frapper. Le Seigneur les mit en déroute devant les Israélites qui tuèrent ce jour-là 25 100 de leurs soldats. Les gens de Benjamin comprirent alors qu'ils étaient perdus. Les Israélites avaient cédé du terrain à l'armée de Benjamin parce qu'ils comptaient sur l'intervention des soldats cachés autour de Guibéa. Ces derniers s'avancèrent rapidement vers la localité, ils l'envahirent et massacrèrent les habitants. Ils avaient convenu d'un signal avec le reste des Israélites: ils devaient faire monter un nuage de fumée au-dessus de la localité. Lorsque les troupes israélites reculèrent durant la bataille, les combattants de Benjamin tuèrent environ trente de leurs soldats et ils pensèrent les avoir battus comme la fois précédente. Mais, à ce moment-là, le nuage de fumée qui servait de signal commença à s'élever au-dessus de Guibéa. Les combattants de Benjamin regardèrent en arrière et aperçurent la fumée qui s'élevait de leur ville entièrement en flammes. Les Israélites se retournèrent contre ceux de la tribu de Benjamin, et ceux-ci furent épouvantés, car ils avaient vu le désastre qui les frappait. Ils s'enfuirent devant les Israélites et se dirigèrent vers le désert, mais ils furent pris entre le gros des troupes et les soldats qui venaient de la localité et les massacraient. Les Israélites encerclèrent les combattants de Benjamin ou les poursuivirent, en les mettant à mort en chemin et sans leur laisser de répit, jusqu'à un endroit situé à l'est de Guibéa. Ainsi moururent 18 000 soldats de Benjamin, tous des hommes courageux. Les autres membres de la tribu de Benjamin s'enfuirent en direction du désert, vers le rocher de Rimmon. 5 000 d'entre eux furent tués le long des chemins, on poursuivit le reste jusqu'à Guidom et on en massacra encore 2 000. Le total des gens de Benjamin tués ce jour-là fut de 25 000 soldats, tous des hommes courageux. Toutefois, 600 de ceux qui s'étaient enfuis en direction du désert parvinrent à s'échapper et arrivèrent au rocher de Rimmon, où ils demeurèrent quatre mois. Les Israélites se retournèrent contre ceux de la tribu de Benjamin qui restaient; passant d'une ville à l'autre, ils massacrèrent tout ce qui s'y trouvait, les hommes aussi bien que le bétail, puis ils mirent le feu à toutes les localités qui se trouvèrent sur leur chemin. Lorsque les hommes d'Israël s'étaient réunis à Mispa, ils avaient fait le serment qu'aucun d'entre eux ne donnerait sa fille en mariage à un homme de la tribu de Benjamin. Cette fois-ci, le peuple se rendit à Béthel, et les gens restèrent assis jusqu'au soir devant Dieu. Ils se lamentèrent et pleurèrent abondamment. Ils disaient: « Pourquoi ce malheur, Seigneur, Dieu d'Israël? Pourquoi se fait-il qu'aujourd'hui il manque à Israël une de ses tribus? » Tôt le lendemain matin, le peuple construisit un autel à cet endroit et offrit des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Puis les Israélites se demandèrent les uns aux autres: « Parmi toutes les tribus d'Israël, y en a-t-il une qui ne soit pas venue à l'assemblée tenue devant le Seigneur à Mispa? » En effet, ils avaient fait le serment solennel de mettre à mort celui qui ne se rendrait pas à Mispa. Et ils se laissèrent émouvoir au sujet de leurs frères de Benjamin et disaient: « Aujourd'hui une tribu est en train de disparaître d'Israël. Que ferons-nous pour procurer des femmes à ceux de Benjamin qui ont survécu, puisque nous avons promis solennellement devant le Seigneur de ne pas leur donner nos filles en mariage? » Ils s'informèrent pour savoir s'il y avait un groupe, parmi les tribus d'Israël, qui n'était pas venu à Mispa se présenter devant le Seigneur. Et l'on découvrit que personne de Yabech, en Galaad, ne s'était rendu au camp où avait lieu l'assemblée. En effet, lorsqu'on recensa les participants, aucun habitant de Yabech ne répondit. Les membres de l'assemblée envoyèrent à Yabech 12 000 hommes parmi les plus courageux avec les ordres suivants: « Allez massacrer les habitants de Yabech, en Galaad, y compris les femmes et les enfants. Vous tuerez les hommes dans leur totalité et les femmes qui ont déjà couché avec un homme. Voilà ce que vous ferez. » Dans la population de Yabech, ils trouvèrent 400 jeunes filles encore vierges qui n'avaient couché avec aucun homme. Ils les amenèrent au camp de Silo, au pays de Canaan. Ensuite, les membres de l'assemblée envoyèrent des messagers parler aux combattants de la tribu de Benjamin qui étaient réfugiés au rocher de Rimmon, pour leur offrir la paix. Ceux-ci retournèrent aussitôt chez eux. On leur donna les femmes qui n'avaient pas été tuées à Yabech, mais il n'y en eut pas assez pour tous. Les Israélites se laissèrent émouvoir à propos des gens de Benjamin, parce que le Seigneur avait créé un vide parmi les tribus d'Israël. Les anciens de la communauté dirent: « Il n'y a plus de femmes dans la tribu de Benjamin. Que ferons-nous pour en procurer aux hommes qui ont survécu? Il faut assurer une descendance aux survivants de Benjamin pour ne pas laisser mourir une tribu d'Israël. Mais nous ne pouvons pas leur permettre d'épouser nos filles, puisque nous avons fait le serment de maudire tout Israélite qui donnerait sa fille en mariage à un homme de Benjamin. » Ils se rappelèrent alors qu'on célébrerait bientôt la fête annuelle du Seigneur, à Silo. Cette localité est située au nord de Béthel, au sud de Lebona, et à l'est de la route qui relie Béthel à Sichem. Ils donnèrent cet ordre aux hommes de Benjamin: « Allez vous cacher dans les vignes et faites le guet. Quand les filles de Silo sortiront pour danser leurs rondes, vous surgirez des vignes. Chacun de vous enlèvera une des jeunes filles, puis il l'emmènera avec lui dans le territoire de Benjamin pour en faire sa femme. Si leurs pères ou leurs frères viennent se plaindre à nous, nous leur répondrons: “Nous vous prions d'être compréhensifs envers les combattants de Benjamin, car nous n'avons pas pu prendre de femme pour chacun d'eux lors de la bataille de Yabech. Puisque ce n'est pas vous qui leur avez accordé vos filles, on ne vous accusera pas d'avoir rompu votre serment.” » Les hommes de Benjamin suivirent ce conseil: ils enlevèrent autant de femmes qu'il leur en fallait parmi les jeunes filles qui dansaient à Silo, et ils les emmenèrent. Ils s'en retournèrent dans leur territoire, reconstruisirent leurs villes et s'y installèrent. Les autres Israélites quittèrent l'assemblée; chacun rejoignit sa tribu et son clan et regagna sa part de territoire. À cette époque, il n'y avait pas de roi en Israël et chacun agissait comme il lui semblait bon. À l'époque où gouvernaient les juges, il y eut une famine dans le pays. Alors un homme de Bethléem en Juda partit avec sa femme et ses deux fils; ils immigrèrent pour un temps dans le pays de Moab. L'homme s'appelait Élimélek, sa femme Noémi et ses deux fils Malon et Kilion; ils appartenaient au clan d'Éfrata. Au cours de leur séjour en Moab, Élimélek, le mari de Noémi, mourut et elle resta seule avec ses deux fils. Ceux-ci épousèrent des Moabites; l'une d'elles s'appelait Orpa, l'autre Ruth. Ils habitèrent là-bas pendant dix ans. Malon et Kilion moururent à leur tour. Noémi resta seule, privée de ses deux enfants et de son mari. Alors Noémi se leva, elle et ses deux belles-filles, et quitta le pays de Moab pour revenir chez elle. Elle avait en effet appris que le Seigneur était intervenu en faveur de son peuple et lui avait donné de bonnes récoltes. Elle partit de l'endroit où elle se trouvait, accompagnée de ses deux belles-filles, et elles allèrent sur le chemin du retour vers le pays de Juda. Noémi dit à ses deux belles-filles: « Allez, rentrez chez vous maintenant, chacune dans la maison de sa mère. Que le Seigneur soit bon pour vous comme vous l'avez été pour ceux qui sont morts et pour moi-même! Que le Seigneur permette à chacune de vous de trouver la sécurité, celle d'une femme dans la maison de son mari! » Puis elle les embrassa. Elles élevèrent leur voix et se mirent à pleurer abondamment et lui dirent: « Non! nous t'accompagnons. Avec toi, nous retournerons auprès de ton peuple. » Noémi reprit: « Rentrez chez vous, mes filles! Pourquoi voulez-vous venir avec moi? Je ne suis plus en âge d'avoir des fils qui pourraient vous épouser. Rentrez chez vous mes filles, allez! Je suis trop vieille pour me remarier. Et même si je disais: “Il y a encore de l'espoir pour moi, cette nuit même je serai à un homme qui me donnera des fils”, attendriez-vous qu'ils aient grandi? Renonceriez-vous à épouser quelqu'un d'autre? Non, mes filles! ma situation est plus amère que la vôtre, car la main de Dieu s'est abattue sur moi. » Les deux belles-filles élevèrent la voix et pleurèrent de plus belle. Finalement Orpa embrassa sa belle-mère avant de la quitter, mais Ruth s'attacha à elle. Noémi dit à Ruth: « Regarde, ta belle-sœur est retournée vers son peuple et vers ses dieux. Retourne chez toi, prends exemple sur ta belle-sœur. » Mais Ruth répondit: « N'insiste pas pour que je t'abandonne et que je retourne chez moi. Là où tu iras, j'irai; là où tu t'installeras, je m'installerai. Ton peuple sera mon peuple; ton Dieu sera mon Dieu. Là où tu mourras, je mourrai et c'est là que je serai enterrée. Je le jure par le nom du Seigneur, seule la mort me séparera de toi! » Quand Noémi vit que Ruth était résolue à l'accompagner, elle cessa d'insister et elles allèrent ensemble jusqu'à Bethléem. Leur arrivée suscita de l'émotion dans toute la localité. Les femmes s'exclamaient: « Est-ce vraiment Noémi? » Elle leur déclara: « Ne m'appelez plus Noémi, “l'heureuse”, mais appelez-moi Mara, “l'affligée”, car le Dieu souverain m'a durement affligée. Je suis partie d'ici les mains pleines et le Seigneur m'a fait revenir les mains vides. Pourquoi m'appelleriez-vous encore Noémi, alors que le Seigneur s'est tourné contre moi et que le Dieu souverain a causé mon malheur? » C'est ainsi que Noémi revint du pays de Moab avec Ruth, sa belle-fille moabite. Et elles arrivèrent à Bethléem au début de la récolte de l'orge. Noémi avait un parent du côté d'Élimélek, son mari. C'était un homme riche et considéré, appelé Booz. Ruth la Moabite dit à Noémi: « Permets-moi d'aller dans un champ ramasser les épis que les moissonneurs laissent derrière eux. J'irai derrière celui aux yeux duquel je trouverai grâce. » – « Vas-y, ma fille », répondit Noémi. Ruth partit et alla glaner dans un champ, derrière les moissonneurs. Or il se trouva, vraiment par hasard, que ce champ appartenait à Booz, de la famille d'Élimélek. Et voici que Booz arriva de Bethléem. Il salua les moissonneurs en disant: « Que le Seigneur soit avec vous! » – « Que le Seigneur te bénisse! » répondirent-ils. Booz demanda au jeune homme responsable des moissonneurs: « À qui est cette jeune femme? » Celui-ci répondit: « C'est la jeune Moabite, celle qui est revenue avec Noémi de Moab. Elle a dit: “Permettez-moi de glaner et de récolter entre les gerbes derrière les moissonneurs.” Elle est venue ce matin et jusqu'à maintenant c'est à peine si elle s'est reposée. » Alors Booz dit à Ruth: « Écoute bien, ma fille. Ne va pas glaner dans un autre champ; le mieux est de rester ici et de travailler avec mes servantes. Observe bien à quel endroit le champ est moissonné et suis-les pour glaner. J'ai ordonné à mes serviteurs de te laisser tranquille. Si tu as soif, va boire de l'eau dans les jarres qu'ils ont remplies. » Ruth se jeta face contre terre, se prosterna et dit à Booz: « Pourquoi ai-je trouvé grâce à tes yeux, et t'intéresses-tu à moi qui suis une étrangère? » Booz répondit: « On m'a raconté plusieurs fois comment tu as agi à l'égard de ta belle-mère après la mort de ton mari. Tu as quitté ton père, ta mère et le pays où tu es née pour aller vers un peuple que tu ne connaissais pas auparavant. Que le Seigneur te récompense pour ton action! Oui, que le Seigneur, le Dieu d'Israël, te récompense abondamment, puisque c'est sous ses ailes que tu es venue chercher refuge. » Ruth répondit: « Je trouverai grâce à tes yeux, maître! Car tu m'as consolée, oui tu as parlé au cœur de ta servante et je ne serai pas comme l'une de tes servantes. » À l'heure du repas, Booz dit à Ruth: « Approche-toi d'ici, mange du pain, prends un morceau et trempe-le dans la vinaigrette. » Ruth s'assit à côté des moissonneurs et Booz lui offrit des grains grillés. Elle en mangea autant qu'elle voulut et il lui en resta. Puis elle se leva pour glaner. Booz donna cet ordre à ses serviteurs: « Laissez-la glaner également entre les gerbes sans lui adresser de remarques. Retirez même quelques épis des gerbes et abandonnez-les par terre pour qu'elle les ramasse, sans lui faire de reproches. » Ruth glana dans le champ jusqu'au soir, puis elle battit les épis qu'elle avait ramassés et elle remplit un grand sac de grains d'orge. Elle porta le sac jusqu'à la ville et sa belle-mère vit tout ce qu'elle avait récolté. Elle ramena également ce qui était resté de son repas et le lui donna. Sa belle-mère lui demanda: « Où as-tu glané aujourd'hui? Dans quel champ as-tu travaillé? Que Dieu bénisse celui qui s'est intéressé à toi! » Ruth raconta à sa belle-mère qu'elle avait travaillé dans le champ d'un homme appelé Booz. Noémi déclara: « Qu'il soit béni par le Seigneur qui garde sa bonté pour nous les vivants, comme pour ceux qui sont morts! » Elle ajouta: « Cet homme, Booz, est notre proche parent, un de ceux qui peuvent exercer le droit de rachat envers nous. » Ruth la Moabite reprit: « Il m'a même dit: “Travaille avec mes serviteurs jusqu'à la fin de la récolte de tous mes champs”. » Noémi dit à Ruth, sa belle-fille: « Très bien, ma fille, continue de travailler avec les servantes de Booz. Si tu allais dans le champ de quelqu'un d'autre, tu risquerais d'être maltraitée. » Ruth resta ainsi avec les servantes de Booz jusqu'à ce que toute l'orge et tout le blé aient été récoltés. Elle continua à habiter avec sa belle-mère. Noémi, sa belle-mère, dit à Ruth: « Ma fille, je dois chercher à assurer ta sécurité pour que tu sois heureuse. Voici ce que nous allons faire. Booz notre parent, dont tu as fréquenté les servantes, ira ce soir battre l'orge sur son aire. Lave-toi, parfume-toi et recouvre-toi d'un manteau. Ensuite, rends-toi sur l'aire de battage, mais ne te montre à personne avant qu'il ait fini de manger et de boire. Lorsqu'il ira se coucher, observe la place où il s'installe. Approche-toi ensuite, écarte un peu sa couverture et allonge-toi à ses pieds. Après cela, il t'indiquera lui-même comment tu dois agir. » – « Je ferai tout ce que tu m'as dit », répondit Ruth. Ruth se rendit à l'aire de battage et fit tout ce que sa belle-mère lui avait recommandé. Booz mangea et but, ce qui le mit d'excellente humeur, puis il alla se coucher à l'écart de son tas de gerbes. Ruth s'approcha sans bruit, écarta la couverture et s'allongea à ses pieds. Au milieu de la nuit, Booz se réveilla en sursaut, il se pencha en avant et voici qu'une femme était couchée à ses pieds! « Qui es-tu? » demanda-t-il. Elle répondit: « C'est moi, Ruth, ta servante. Veuille me prendre sous ta protection, car tu as à mon égard la responsabilité du proche parent qui a droit de rachat. » Booz lui déclara: « Que le Seigneur te bénisse, ma fille! Cette preuve de fidélité que tu viens de montrer est encore plus grande que la précédente. En effet, tu n'es pas allée après les jeunes gens, riches ou pauvres. Et maintenant, ne crains rien ma fille! Je ferai pour toi tout ce que tu me diras, car toute la population sait que tu es une femme de grande valeur. Il est exact que j'ai à ton égard la responsabilité du proche parent qui a le droit de rachat, mais il existe un homme dont le degré de parenté avec ta famille est plus proche que le mien. Passe ici la nuit; attendons demain matin. Nous verrons s'il veut exercer son droit de rachat à ton égard. Si oui, qu'il le fasse. S'il ne le désire pas, je l'affirme: aussi vrai que le Seigneur est vivant, j'exercerai mon droit de rachat à ton égard. En attendant, reste couchée jusqu'au matin. » Ruth resta couchée aux pieds de Booz, mais elle se leva avant l'heure où l'on peut reconnaître quelqu'un. Booz se disait: « Il vaut mieux qu'on n'apprenne pas que cette femme est venue à cet endroit. » Il lui dit: « Enlève le foulard que tu portes et tiens-le bien. » Elle le tint et il y versa six mesures d'orge qu'il l'aida à charger. Ensuite, il retourna à la ville. Ruth revint chez sa belle-mère. Celle-ci lui demanda: « Comment cela s'est-il passé, ma fille? » Ruth lui raconta tout ce que Booz avait fait pour elle. Elle ajouta: « Il m'a donné ces six mesures d'orge en disant: “Ne retourne pas chez ta belle-mère les mains vides.” » Noémi lui dit: « Reste ici, ma fille, jusqu'à ce que tu saches comment l'affaire tournera. Booz ne sera satisfait que s'il la règle aujourd'hui même! » Booz monta à la porte de la ville et s'y assit. Le parent dont Booz avait parlé à Ruth vint à passer. Booz l'appela: « Viens par ici et assieds-toi », lui dit-il. C'est ce qu'il fit. Booz prit dix hommes parmi les anciens de la ville et dit: « Venez vous asseoir ici pour siéger. » Et ils prirent place. Il déclara alors au parent d'Élimélek: « Tu sais que Noémi est revenue du pays de Moab. Eh bien, elle met en vente le champ qui appartenait à Élimélek, notre parent. J'ai décidé de t'en informer et de te dire: Fais-en l'acquisition, devant les anciens et les autres personnes qui siègent ici. Si tu veux exercer ton droit de rachat, fais-le, sinon déclare-le-moi et que je le sache, car c'est à moi que ce droit revient tout de suite après toi. » L'homme dit: « Je veux bien acheter le champ. » Booz reprit: « Si tu achètes le champ à Noémi, tu devras en même temps prendre pour femme Ruth, la Moabite, la femme de celui qui est mort, afin de maintenir le nom du mari décédé sur son patrimoine. » Le proche parent répondit: « Je ne peux exercer mon droit de rachat, de peur de ruiner mes propres biens. Exerce donc toi-même mon droit de rachat, car je ne peux vraiment pas l'exercer moi-même. » Or il y avait une coutume autrefois en Israël, en cas de rachat et d'échange: l'une des personnes ôtait sa sandale et la donnait à l'autre afin de valider toute affaire. Ce geste prouvait que le marché était conclu. Le proche parent dit à Booz: « Fais-en l'acquisition » et il ôta sa sandale. Booz déclara alors aux anciens et à tous ceux qui étaient là: « Vous êtes témoins aujourd'hui que j'ai acheté à Noémi tout ce qui appartenait à Élimélek et à ses fils, Kilion et Malon. En même temps, je prends pour femme Ruth la Moabite, la veuve de Malon. De cette façon la propriété gardera le nom du mari décédé et son nom ne sera ni effacé dans son entourage ni dans les affaires de sa localité. En êtes-vous témoins aujourd'hui? » Les anciens et tous ceux qui étaient présents répondirent: « Oui, nous en sommes témoins! Que le Seigneur accorde à la femme qui entre dans ta maison d'être comme Rachel et comme Léa qui ont donné naissance, à elles deux, au peuple d'Israël! Que ta richesse soit grande dans le clan d'Éfrata et que ton nom soit célèbre à Bethléem! Que le Seigneur t'accorde de nombreux enfants par cette jeune femme et qu'ainsi ta famille soit semblable à celle de Pérès, le fils que Tamar donna à Juda! » Alors Booz prit Ruth comme épouse, elle devint sa femme. Il s'unit à elle et le Seigneur lui accorda de concevoir et elle donna naissance à un fils. Les femmes de Bethléem dirent à Noémi: « Béni soit le Seigneur! Aujourd'hui il ne t'a pas laissée sans quelqu'un pour te délivrer. Que son nom soit proclamé en Israël! Il te redonne la force de vivre, il est le soutien de ta vieillesse. Car ta belle-fille qui t'aime l'a enfanté: elle vaut mieux pour toi que sept fils. » Noémi prit l'enfant et le tint serré contre elle, puis elle se chargea de l'élever. Les femmes du voisinage lui donnèrent son nom. Elles disaient: « Noémi a un fils! » et elles l'appelèrent Obed. Obed fut le père de Jessé, père de David. Voici la descendance de Pérès: Pérès eut un fils Hesron, Hesron eut un fils Ram, Ram eut un fils Amminadab, Amminadab eut un fils Nachon, Nachon eut un fils Salma, Salma eut un fils Booz, Booz eut un fils Obed, Obed eut un fils Jessé et Jessé eut un fils, David. À Rama, dans la région montagneuse d'Éfraïm, vivait un membre de la tribu d'Éfraïm, du clan de Souf, appelé Elcana; il était fils de Yeroam, fils d'Élihou, fils de Tohou, fils de Souf. Il avait épousé deux femmes, Anne et Peninna; Peninna avait des enfants, mais Anne n'en avait pas. Chaque année, Elcana se rendait de Rama à Silo pour y adorer le Seigneur, le Dieu de l'univers, et lui offrir un sacrifice. Les deux fils d'Héli, Hofni et Pinhas, étaient prêtres du Seigneur à Silo. Elcana avait l'habitude de donner à Peninna et à chacun de ses enfants un morceau de l'animal sacrifié; mais à Anne, il donnait une part de choix, car il l'aimait beaucoup, bien que le Seigneur ne lui ait pas accordé d'enfants. Quant à Peninna, l'autre femme, elle cherchait sans cesse à vexer Anne, pour l'humilier de n'avoir pas d'enfant. Et chaque année, lorsque Anne se rendait au sanctuaire du Seigneur, la même scène se répétait. Une année, comme Anne pleurait et ne voulait rien manger, son mari lui demanda: « Anne, pourquoi pleures-tu? Pourquoi ne veux-tu rien manger? Pourquoi ton cœur est-il si triste? Est-ce que je ne vaux pas mieux pour toi que dix fils? » Après que l'on eut mangé et bu à Silo, Anne se leva. Le prêtre Héli était assis près du montant de la porte du sanctuaire du Seigneur. Anne était très affligée. Tout en pleurs, elle pria le Seigneur en prononçant cette promesse: « Seigneur, Dieu de l'univers, vois combien je suis malheureuse! Ne m'oublie pas, souviens-toi de moi! Donne-moi un fils, je m'engage à le donner au Seigneur pour tous les jours de sa vie; ses cheveux ne seront jamais coupés. » Anne pria longtemps devant le Seigneur. Héli l'observait, il voyait ses lèvres remuer, mais n'entendait aucun son, car elle priait intérieurement. Héli pensa qu'elle était ivre et il lui dit: « Resteras-tu encore longtemps dans cet état? Va faire passer ton ivresse ailleurs! » – « Non, je ne suis pas ivre, répondit Anne. Je suis une femme malheureuse, mais je n'ai pas bu. Je suis ici pour confier ma peine au Seigneur. Ne me considère pas comme une femme de rien. Si j'ai prié aussi longtemps, c'est parce que mon cœur débordait de chagrin et d'humiliation. » Alors Héli déclara: « Va en paix. Et que le Dieu d'Israël t'accorde ce que tu lui as demandé. » – « Et toi, répondit-elle, garde-moi ta bienveillance. » Anne s'en alla et accepta de manger. La tristesse avait disparu de son visage. Tôt le lendemain matin, Elcana et sa famille allèrent se prosterner devant le Seigneur, puis ils retournèrent chez eux, à Rama. Elcana s'unit à sa femme Anne, et le Seigneur exauça la prière de celle-ci. Anne devint enceinte, puis elle mit au monde un fils. Alors elle déclara: « Puisque je l'ai demandé au Seigneur, je lui donne le nom de Samuel. » Par la suite, Elcana se rendit de nouveau à Silo avec sa famille pour y offrir au Seigneur le sacrifice annuel et un sacrifice particulier qu'il avait promis. Mais cette fois, Anne n'alla pas avec son mari. Voici ce qu'elle lui avait expliqué: « J'attends que l'enfant soit sevré; alors je l'amènerai à Silo, je le présenterai devant le Seigneur, et il restera là pour toujours. » Elcana avait répondu: « C'est bien! Puisque tu le juges bon, reste ici avec lui jusqu'à ce qu'il soit sevré. Que le Seigneur réalise sa promesse. » Anne était donc restée à Rama pour allaiter son fils. Après son sevrage, et bien qu'il soit encore tout jeune, elle l'emmena au sanctuaire du Seigneur à Silo. Elle et son mari avaient pris un taureau de trois ans, un sac de farine et une outre de vin. Ils offrirent le taureau en sacrifice, puis ils conduisirent l'enfant auprès d'Héli. Anne dit à Héli: « Te souviens-tu de cette femme qui se tenait un jour ici, non loin de toi, pour prier le Seigneur? Aussi vrai que tu es vivant, c'était moi. C'est pour obtenir cet enfant que je priais. Le Seigneur me l'a donné. À mon tour, je veux le donner au Seigneur; pour toute sa vie, il appartiendra au Seigneur. » Alors Samuel se prosterna devant le Seigneur. Ensuite Anne prononça cette prière: « Grâce au Seigneur, j'ai de la joie plein le cœur. Grâce au Seigneur, j'ai la tête haute, je peux rire de mes ennemis. Je me réjouis: Dieu m'a secourue! Seul le Seigneur est vraiment Dieu, il n'y en a pas d'autre comme lui, notre Dieu seul est un rocher. Ne multipliez pas les paroles hautaines, ne prononcez plus de propos insolents, car le Seigneur est un Dieu qui sait tout, il juge toutes les actions de chacun. Les guerriers puissants voient leurs arcs se briser, mais ceux qui étaient faibles retrouvent de la force. Ceux qui étaient rassasiés cherchent un gagne-pain, mais ceux qui étaient affamés n'ont plus besoin de travailler. La femme stérile met au monde sept enfants, mais celle qui en avait beaucoup cesse d'en avoir. Le Seigneur fait mourir et il fait vivre, il fait descendre dans le monde des morts ou il en fait remonter. Le Seigneur appauvrit et il enrichit, il abaisse, mais il élève aussi. Il remet debout le misérable tombé à terre et le malheureux abandonné sur un tas d'ordures, pour leur donner les places d'honneur en compagnie des gens importants. Au Seigneur appartient toute la terre, c'est lui qui l'a posée sur ses colonnes. Il veille sur l'existence de ceux qui le respectent, mais ceux qui le renient meurent dans les ténèbres. Car personne ne peut triompher par sa propre force. Du haut des cieux, le Seigneur fait gronder le tonnerre pour écraser ses adversaires, car il est le souverain juge de la terre. Il rend puissant le roi de son peuple, il augmente le pouvoir du roi qu'il a choisi. » Après cela, Elcana retourna chez lui à Rama; mais le jeune Samuel demeura à Silo pour servir le Seigneur, sous la surveillance du prêtre Héli. Les fils d'Héli étaient des individus malfaisants, qui ne se préoccupaient pas du Seigneur. Bien qu'ils soient prêtres, voici comment ils se comportaient à l'égard des gens: par exemple, lorsque quelqu'un offrait un sacrifice, le serviteur du prêtre s'approchait de la viande en train de cuire, tenant en main une fourchette à trois dents; il la plongeait dans le récipient – marmite, chaudron ou terrine – et il s'emparait pour le prêtre de tout ce que la fourchette ramenait. C'est ainsi que les fils d'Héli agissaient à l'égard de tous les Israélites venant à Silo. Parfois même, avant que l'on ait fait brûler la graisse de la victime, le serviteur du prêtre arrivait et disait à celui qui offrait un sacrifice: « Donne-moi, pour le prêtre, de la viande à rôtir; il n'acceptera pas de toi de la viande cuite, seulement de la viande crue. » Si l'autre lui disait: « Que l'on fasse d'abord brûler la graisse; ensuite tu prendras ce que tu désires », le serviteur lui répondait: « Non, c'est maintenant que tu m'en donnes, sinon j'en prendrai de force! » Ainsi les fils d'Héli offensaient gravement le Seigneur, car ils traitaient sans respect les sacrifices qu'on lui offrait. Le jeune Samuel, vêtu du pagne de lin des prêtres, accomplissait son service en présence du Seigneur. Chaque année, la mère de Samuel confectionnait un petit manteau et elle l'apportait à son fils, quand elle se rendait avec son mari à Silo pour offrir le sacrifice annuel. Héli bénissait Elcana et sa femme, et il disait à Elcana: « Que le Seigneur t'accorde d'avoir d'autres enfants de cette femme, pour remplacer celui qu'elle lui a donné! » Ensuite ils retournaient chez eux. Le Seigneur intervint en faveur d'Anne: elle mit au monde encore trois fils et deux filles. Quant au jeune Samuel, il grandissait devant le Seigneur. Le prêtre Héli était devenu très vieux. Lorsqu'il apprit comment ses fils agissaient envers les Israélites, et que même ils couchaient avec les femmes qui étaient de service à l'entrée de la tente de la rencontre, il leur dit: « Qu'est-ce que j'apprends? Tout le monde parle de votre mauvaise conduite! Pourquoi agissez-vous ainsi? Arrêtez, mes enfants! Ce que j'entends raconter de vous dans le peuple du Seigneur est horrible! Si quelqu'un commet une faute contre quelqu'un, Dieu peut arbitrer; mais si une personne commet une faute contre le Seigneur, qui pourrait arbitrer? » Mais ils n'écoutèrent pas ce que disait leur père. En effet le Seigneur avait décidé qu'ils devaient mourir. Quant au jeune Samuel, il continuait de grandir et d'être apprécié, tant par le Seigneur que par les hommes. Un prophète vint trouver Héli et lui dit: « Voici ce que déclare le Seigneur: Quand tes ancêtres étaient en Égypte au service du pharaon, tu sais bien que je me suis fait connaître à eux: parmi toutes les tribus d'Israël, c'est ton ancêtre Aaron que j'ai choisi pour qu'il devienne mon prêtre, chargé d'offrir les sacrifices sur mon autel, de brûler le parfum et de me consulter. Je lui ai même attribué, ainsi qu'à ses descendants, une part des sacrifices offerts par les Israélites. Alors, pourquoi traitez-vous sans respect les sacrifices et les offrandes que j'ai ordonné de me présenter? Pourquoi vous engraissez-vous des meilleurs morceaux de ce que mon peuple d'Israël m'apporte en offrande? Pourquoi honores-tu tes fils plus que moi-même? Puisqu'il en est ainsi, voici ce que je t'annonce, moi, le Seigneur, le Dieu d'Israël: J'avais promis à ta famille, à ton clan même, que pour toujours vous seriez mes prêtres; mais maintenant, j'affirme solennellement qu'il n'en est plus question! En effet, j'honore ceux qui m'honorent, mais ceux qui me méprisent seront méprisés à leur tour. Le jour vient où je retrancherai de ta famille et de ton clan tous ceux qui sont dans la force de l'âge, afin qu'on n'y trouve plus de vieillards. En tout temps, tes regards seront pleins d'angoisse. Tout ira bien pour le peuple d'Israël, tandis que dans ta famille, il n'y aura plus jamais de vieillards. Je maintiendrai pourtant un de tes descendants à proximité de mon autel, pour que tu en sois rongé de jalousie et de désespoir. Mais les autres mourront dans la force de l'âge. Ce qui arrivera à tes deux fils, Hofni et Pinhas, te prouvera que ce que j'affirme se réalisera: ils mourront tous les deux le même jour. Ensuite, je me choisirai un prêtre fidèle, qui agira selon ce que je désire; je lui accorderai des descendants qui seront prêtres sans interruption, aux côtés du roi que j'aurai désigné avec l'huile d'onction. Alors, le survivant de ta famille ira se jeter à genoux devant le prêtre pour obtenir une pièce d'argent ou une miche de pain, et il lui dira: “Je t'en supplie, accorde-moi n'importe quelle occupation aux côtés des prêtres, afin que j'aie de quoi manger!” » Le jeune Samuel servait le Seigneur, sous la surveillance d'Héli. En ce temps-là, il était rare que le Seigneur parle directement à un être humain ou qu'il lui accorde une vision. Une nuit, le prêtre Héli, qui était devenu presque aveugle, dormait à sa place habituelle. Samuel aussi dormait. Il était dans le sanctuaire du Seigneur, près du coffre de l'alliance. Avant l'aube, alors que la lampe du sanctuaire brûlait encore, le Seigneur appela Samuel. Celui-ci répondit: « Oui, maître! », puis il accourut auprès d'Héli et lui dit: « Tu m'as appelé; me voici! » – « Je ne t'ai pas appelé, dit Héli; retourne te coucher. » Samuel alla se recoucher. Une seconde fois le Seigneur appela: « Samuel! » L'enfant se leva et revint dire à Héli: « Tu m'as appelé; me voici! » – « Non, mon enfant! répondit Héli, je ne t'ai pas appelé; retourne te coucher. » Samuel ne connaissait pas encore personnellement le Seigneur, car celui-ci ne lui avait jamais parlé directement jusqu'alors. Pour la troisième fois, le Seigneur appela: « Samuel! » Samuel se leva, revint trouver Héli et lui dit: « Tu m'as appelé; me voici! » Cette fois, Héli comprit que c'était le Seigneur qui appelait l'enfant. Il lui dit alors: « Va te recoucher. Et si on t'appelle de nouveau, tu répondras: “Parle, Seigneur, ton serviteur écoute!” » Samuel alla donc se recoucher à sa place. Le Seigneur vint et se tint là; comme les autres fois, il appela: « Samuel, Samuel! » L'enfant répondit: « Parle, ton serviteur écoute! » Le Seigneur déclara à Samuel: « Je vais frapper Israël d'un malheur tel qu'il fera l'effet d'un coup de tonnerre sur ceux qui l'apprendront. Ce jour-là, je réaliserai à l'égard d'Héli et de sa famille tous les malheurs dont je les ai menacés, sans rien négliger. Je l'ai averti que je condamnais sa famille pour toujours; en effet, ses fils ont péché en me traitant avec mépris, et lui, qui savait cela, les a laissés faire. C'est pourquoi j'ai juré à la famille d'Héli que ni les sacrifices ni les offrandes ne pourront jamais effacer son péché. » Samuel resta couché jusqu'au matin. Puis il ouvrit les portes du sanctuaire. Il craignait de raconter sa vision à Héli; mais Héli l'appela: « Samuel, mon enfant! » – « Oui, maître! », répondit-il. « Que t'a dit le Seigneur? demanda Héli; ne me cache rien. Si tu me caches un seul mot de ce que Dieu t'a dit, je veux qu'il t'inflige la plus terrible des punitions. » Alors Samuel lui raconta tout, sans rien cacher. Héli déclara: « C'est le Seigneur! Qu'il fasse ce qu'il juge bon. » Samuel devint grand. Le Seigneur était avec lui, si bien qu'aucune des paroles que Samuel prononçait de sa part ne restait sans effet. C'est ainsi que dans tout le pays d'Israël, de Dan, au nord, jusqu'à Berchéba, au sud, on sut que Samuel était un vrai prophète du Seigneur. Le Seigneur continua de se manifester à Silo: en effet, c'est là qu'il se révélait à Samuel pour lui faire connaître sa parole. Ainsi Samuel transmettait cette parole à tout le peuple d'Israël. Un jour, les Israélites partirent en guerre pour combattre les Philistins. Ils établirent leur camp à la Pierre-du-secours, tandis que les Philistins établissaient le leur à Afec. Les Philistins se mirent en ordre de bataille contre les Israélites. Le combat fut acharné. Les Philistins écrasèrent les Israélites et leur tuèrent environ 4 000 hommes dans cette bataille. Lorsque les survivants arrivèrent au camp, les anciens d'Israël se dirent: « Pourquoi le Seigneur a-t-il laissé les Philistins nous écraser aujourd'hui? Allons chercher à Silo le coffre de l'alliance du Seigneur. Quand le Seigneur sera au milieu de nous, il nous sauvera de nos ennemis. » On envoya alors des gens à Silo pour en ramener le coffre de l'alliance du Seigneur, le Dieu de l'univers, qui siège au-dessus des chérubins. Les deux fils du prêtre Héli, Hofni et Pinhas, accompagnèrent le coffre de l'alliance. Dès qu'il arriva au camp, les soldats israélites lancèrent une acclamation si grande que la terre en trembla. Les Philistins entendirent cela et s'écrièrent: « Que signifient cette bruyante acclamation dans le camp des Hébreux? » Lorsqu'ils surent que le coffre du Seigneur était arrivé au camp d'Israël, ils prirent peur; ils se disaient en effet: « Dieu est arrivé dans leur camp; précédemment il n'y était pas, mais maintenant, quel malheur pour nous! Oui, quel malheur pour nous! Qui nous sauvera du pouvoir de ce Dieu si puissant, qui a infligé aux Égyptiens toutes sortes de fléaux dans le désert? Allons, Philistins, montrons-nous courageux et soyons des hommes! Nous risquons de devenir les esclaves des Hébreux, tout comme ils ont été les nôtres; soyons des hommes et combattons-les! » Les Philistins engagèrent alors le combat; les Israélites furent battus et s'enfuirent chez eux. Ce fut une très lourde défaite: 30 000 soldats israélites furent tués, le coffre de Dieu fut pris par les Philistins, et les deux fils d'Héli, Hofni et Pinhas, moururent. Le même jour, un homme de la tribu de Benjamin s'échappa du champ de bataille et courut jusqu'à Silo; en signe de tristesse, il avait déchiré ses vêtements et mis de la poussière sur sa tête. Héli était au bord de la route, assis sur son siège; il attendait avec impatience, car il était très inquiet au sujet du coffre de l'alliance. L'homme entra dans la ville et annonça la nouvelle. Alors tous les habitants se lamentèrent à grands cris. Héli entendit ces cris et demanda ce que cela signifiait; l'homme vint en hâte lui apporter la nouvelle. Héli avait alors quatre-vingt-dix-huit ans, et il était totalement aveugle. L'homme lui dit: « J'arrive du combat. Je me suis enfui aujourd'hui même. » – « Que s'est-il passé, mon garçon? » demanda Héli. « Les Israélites ont pris la fuite devant les Philistins, répondit le messager; ce fut une lourde défaite pour notre armée. De plus, tes deux fils, Hofni et Pinhas, sont morts, et le coffre de Dieu a été emporté par les Philistins! » Au moment où le messager mentionna le coffre de l'alliance, Héli, qui était sur son siège, tomba à la renverse en travers de la porte du sanctuaire; il se brisa la nuque et mourut, car il était lourd et âgé. Il avait été à la tête du peuple d'Israël pendant quarante ans. La belle-fille d'Héli, la femme de Pinhas, était enceinte et près d'accoucher. Lorsqu'elle apprit que les Philistins s'étaient emparés du coffre de Dieu, et que son beau-père et son mari étaient morts, elle s'accroupit car les douleurs l'avaient saisie, et elle accoucha. Puis, comme elle était sur le point de mourir, les femmes qui se tenaient près d'elle lui dirent: « N'aie pas peur! Tu as donné naissance à un fils! » Mais elle ne répondit rien; elle ne fit même pas attention. Par la suite, elle déclara: « Puisque la gloire de Dieu a quitté Israël, je donne à l'enfant le nom d'Ikabod. » Ce nom, qui signifie “il n'y a plus de gloire”, était une allusion à la prise du coffre de l'alliance, et à la mort de son beau-père et de son mari. Elle affirma ainsi que la gloire avait quitté Israël, parce que le coffre de Dieu avait été emporté par les ennemis. Les Philistins s'étaient donc emparés du coffre de l'alliance de Dieu; ils l'emmenèrent de la Pierre-du-secours à Asdod, l'introduisirent dans le temple de leur dieu Dagon et le placèrent à côté de la statue de Dagon. Le lendemain, lorsque les gens d'Asdod se levèrent, ils trouvèrent la statue de Dagon par terre, étendue devant le coffre de Dieu; ils la remirent en place. Le matin suivant, ils virent que la statue était de nouveau par terre, devant le coffre de l'alliance; il n'en restait d'ailleurs que le corps, car la tête et les mains, brisées, se trouvaient à terre, sur le seuil du temple. C'est la raison pour laquelle les prêtres de Dagon, et tous ceux qui entrent dans son temple, à Asdod, évitent encore aujourd'hui de poser le pied sur le seuil. Le Seigneur fit sentir encore plus sévèrement sa puissance aux gens d'Asdod: il les épouvanta et leur infligea des hémorroïdes, à eux et aux habitants des environs. Quand ils virent ce qui leur arrivait, ils déclarèrent: « Nous ne voulons pas que le coffre du Dieu d'Israël reste chez nous; ce Dieu nous a trop fait sentir sa puissance, à nous et à notre dieu Dagon. » Ils convoquèrent chez eux tous les chefs des Philistins et leur demandèrent: « Que devons-nous faire du coffre du Dieu d'Israël? » – « Transportez-le à Gath », répondirent-ils. On le transporta donc à Gath, mais dès qu'il y arriva, le Seigneur fit sentir sa puissance aux habitants de la ville. Il y eut une terrible panique; tous les habitants, du plus petit au plus grand, furent frappés d'hémorroïdes. Aussitôt, ils firent porter le coffre de Dieu à Écron; mais dès qu'il y arriva, les gens d'Écron poussèrent de grands cris et dirent: « On a transporté le coffre du Dieu d'Israël chez nous pour nous faire tous mourir! » Ils convoquèrent à leur tour les chefs des Philistins et leur dirent: « Renvoyez le coffre du Dieu d'Israël dans son pays, sinon nous allons tous mourir! » En effet, une panique effroyable régnait dans la ville, car le Seigneur y avait aussi fait sentir très fortement sa puissance; les personnes qui ne mouraient pas étaient frappées d'hémorroïdes, et leurs cris de détresse montaient jusqu'aux cieux. Le coffre du Seigneur demeura sept mois dans le pays des Philistins. Finalement, ceux-ci demandèrent à leurs prêtres et à leurs devins: « Que ferons-nous du coffre du Seigneur? Dites-nous de quelle manière nous devons le renvoyer dans son pays. » – « Si vous voulez renvoyer le coffre du Dieu d'Israël, répondirent les prêtres et les devins, ne le renvoyez surtout pas sans rien. Au contraire, offrez quelque chose au Dieu d'Israël, à titre de compensation. Alors vous guérirez et vous saurez pour quelle raison ce Dieu ne cessait pas de vous faire sentir sa puissance. » – « Mais quel genre de compensation devrons-nous lui offrir? » demandèrent les Philistins. Les prêtres et les devins répondirent: « D'après le nombre des chefs des Philistins, offrez-lui cinq objets d'or représentant des hémorroïdes et cinq souris en or. En effet, c'est un seul et même fléau qui vous a atteints, vous et vos chefs. Faites donc des représentations de vos hémorroïdes, ainsi que des souris qui dévastent votre pays, et reconnaissez la gloire du Dieu d'Israël. Il renoncera peut-être à manifester sa puissance contre vous, vos dieux et votre pays. Ne vous entêtez pas comme le pharaon et les Égyptiens l'ont fait. Souvenez-vous comment ce Dieu les a traités, jusqu'à ce qu'ils laissent partir les Israélites. Alors maintenant, construisez un char neuf et prenez deux vaches qui allaitent leurs veaux et qui n'ont jamais porté le joug. Vous les attellerez au char, mais vous ramènerez leurs veaux à l'étable. Vous prendrez le coffre du Seigneur et vous le déposerez sur le char; vous placerez dans une caissette, à côté du coffre, les objets d'or que vous offrez à Dieu, à titre de compensation. Ensuite, vous laisserez partir le char. Et vous verrez: si les vaches prennent le chemin du pays d'Israël, en direction de Beth-Chémech, cela veut dire que c'est bien le Dieu d'Israël qui nous a fait tout ce mal; si elles ne prennent pas cette direction, nous saurons que ce n'est pas lui qui nous a infligé ces malheurs, mais qu'ils nous sont arrivés par hasard. » Les Philistins firent ce qu'on leur avait conseillé. Ils prirent deux vaches qui allaitaient et ils les attelèrent au char, mais ils enfermèrent leurs veaux à l'étable. Ils placèrent sur le char le coffre de l'alliance, ainsi que la caissette contenant les souris d'or et les représentations des hémorroïdes. Les vaches prirent tout droit le chemin de Beth-Chémech. Elles le suivirent sans cesser de meugler; elles ne se détournèrent ni à droite ni à gauche. Les chefs des Philistins marchèrent derrière le char jusqu'au territoire de Beth-Chémech. Les habitants de cette ville étaient dans la plaine, en train de moissonner le blé. Ils aperçurent le coffre de l'alliance et en furent pleins de joie. Le char arriva au champ de Yochoua, de Beth-Chémech, et il s'arrêta là, près d'une grosse pierre. On découpa le bois du char en morceaux, puis on offrit les vaches en sacrifice complet au Seigneur. Les lévites avaient enlevé du char le coffre du Seigneur et la caissette qui contenait les objets d'or, et ils avaient déposé le tout sur la grande pierre. Puis, le même jour, les gens de Beth-Chémech offrirent au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Le même jour aussi, les cinq chefs des Philistins, après avoir vu cela, retournèrent à Écron. Voici le compte des hémorroïdes d'or que les Philistins offrirent au Seigneur à titre de compensation: une pour la ville d'Asdod, une pour Gaza, une pour Ascalon, une pour Gath et une pour Écron. Quant aux souris d'or, leur nombre correspondait à celui des localités, villes fortifiées ou villages de campagne, du territoire des cinq chefs philistins. Leur territoire s'étend jusqu'à la grande pierre du champ de Yochoua, de Beth-Chémech, sur laquelle on avait déposé le coffre du Seigneur. Le Seigneur punit les habitants de Beth-Chémech, parce qu'ils avaient regardé dans le coffre de l'alliance; il fit mourir soixante-dix hommes sur 50 000. Alors tous les survivants prirent le deuil, parce que le Seigneur les avait très durement punis. Puis ils déclarèrent: « Personne ne pourrait subsister en présence du Seigneur, ce Dieu qui est saint. Où allons-nous donc faire transporter, loin de chez nous, son coffre de l'alliance? » Ils envoyèrent des messagers aux habitants de Quiriath-Yéarim pour leur dire: « Les Philistins ont rapporté le coffre du Seigneur. Venez donc le chercher et emportez-le chez vous. » Les gens de Quiriath-Yéarim vinrent donc le chercher et le transportèrent dans la maison d'Abinadab, qui se trouve sur une colline. Ensuite ils mirent à part pour le Seigneur Éléazar, fils d'Abinadab, comme gardien du coffre du Seigneur. Après que le coffre du Seigneur a été déposé à Quiriath-Yéarim, beaucoup de temps s'écoula, une vingtaine d'années. Les Israélites aspiraient à se rapprocher du Seigneur. Alors Samuel leur dit: « Si c'est de tout votre cœur que vous revenez au Seigneur, cessez d'adorer les idoles d'Astarté et de tous les autres dieux étrangers; attachez-vous au Seigneur et servez-le, lui seul; alors il vous sauvera du pouvoir des Philistins. » Les Israélites rejetèrent donc les idoles des dieux Baals et de la déesse Astarté, et ils adorèrent le Seigneur seul. Samuel ordonna ensuite: « Que tout le peuple se rassemble à Mispa; là je prierai le Seigneur pour vous. » Les Israélites se rassemblèrent à Mispa. Ils puisèrent de l'eau, la répandirent sur le sol devant le Seigneur et jeûnèrent ce jour-là. Enfin ils confessèrent qu'ils étaient coupables envers le Seigneur. C'est là, à Mispa, que Samuel devint le chef du peuple d'Israël. Lorsque les Philistins apprirent que les Israélites étaient rassemblés à Mispa, leurs chefs décidèrent d'aller les attaquer. À cette nouvelle, les Israélites furent effrayés, et ils dirent à Samuel: « Ne nous abandonne pas! Ne cesse pas de prier le Seigneur notre Dieu, pour qu'il nous sauve du pouvoir des Philistins! » Samuel prit un tout jeune agneau et l'offrit en sacrifice au Seigneur en le brûlant complètement; puis il supplia le Seigneur en faveur des Israélites et le Seigneur l'exauça. En effet, tandis que Samuel offrait le sacrifice, les Philistins s'étaient avancés pour attaquer Israël; mais alors le Seigneur fit retentir le tonnerre à grand fracas, frappant de panique l'armée des Philistins, qui furent battus par les Israélites. L'armée d'Israël sortit de Mispa, poursuivit les Philistins jusqu'au-dessous de Beth-Kar, et elle les battit complètement. Samuel s'écria: « Jusqu'ici le Seigneur nous a secourus! » Il prit alors une pierre, la dressa entre Mispa et La Dent et l'appela “pierre-du-secours”. Les Philistins furent humiliés par cette défaite. Le Seigneur leur fit sentir sa puissance tant que vécut Samuel, et ils ne recommencèrent plus à envahir le territoire d'Israël. Les localités que les Philistins avaient prises aux Israélites, dans la région située entre Écron et Gath, furent rendues aux Israélites; cette région fut ainsi libérée de la domination des Philistins. La paix régna également entre les Israélites et les Amorites. Samuel fut le chef du peuple d'Israël jusqu'à sa mort. Chaque année, il se mettait en route et passait par Béthel, Guilgal et Mispa, pour rendre la justice dans ces trois villes. Puis il rentrait chez lui, à Rama, où il rendait aussi la justice pour les Israélites. C'est là qu'il construisit un autel pour le Seigneur. Quand Samuel fut devenu vieux, il plaça ses fils à la tête du peuple d'Israël. Son fils aîné s'appelait Joël et le second Abia. Ils étaient juges à Berchéba pour y rendre la justice. Mais ils ne suivirent pas l'exemple de leur père. Attirés par l'argent, ils acceptaient des cadeaux et prononçaient des jugements injustes. C'est pourquoi les anciens d'Israël se réunirent et se rendirent chez Samuel à Rama; ils lui déclarèrent: « Samuel, te voilà devenu vieux, et tes fils ne suivent pas ton exemple. Désigne donc un roi pour nous gouverner, comme le font tous les peuples. » Samuel fut très mécontent qu'ils aient demandé un roi et il se mit à prier le Seigneur. Le Seigneur lui répondit: « Accepte toutes les demandes du peuple. En effet, ce n'est pas toi qu'ils rejettent, c'est moi! Ils ne veulent plus que je sois leur roi. Depuis le jour où je les ai fait sortir d'Égypte jusqu'à aujourd'hui, ils n'ont pas cessé de m'abandonner pour adorer d'autres dieux; ce qu'ils ont ainsi fait avec moi, ils le feront maintenant avec toi aussi. Accepte donc leurs demandes; seulement, avertis-les solennellement et indique-leur quels seront les droits du roi qui régnera sur eux. » Samuel rapporta les paroles du Seigneur à ceux qui lui avaient demandé un roi: « Sachez, leur dit-il, quels seront les droits du roi qui régnera sur vous: Il prendra parmi vos fils des soldats pour conduire ses chars de guerre, pour monter ses chevaux, ou pour courir devant son propre char; certains auront à commander un régiment ou une compagnie. Il en prendra d'autres pour labourer ses champs et rentrer ses moissons, ou pour lui fabriquer des armes et des équipements de chars. Il prendra aussi vos filles comme parfumeuses, cuisinières ou boulangères. Il prendra les meilleurs de vos champs, de vos vignes ou de vos plantations d'oliviers et il les donnera à ses officiers; il prélèvera, sur les produits de vos champs et de vos vignes une taxe de dix pour cent, qu'il donnera à ses fonctionnaires et à ses officiers. Il prendra vos serviteurs et vos servantes, les plus forts de vos jeunes gens, et même vos ânes, pour travailler à son service. Il prélèvera une bête sur dix dans vos troupeaux de moutons et de chèvres. Et vous, vous serez ses esclaves. Alors vous vous plaindrez au Seigneur à cause du roi que vous vous serez choisi, mais il ne vous répondra pas. » Le peuple refusa d'écouter les paroles de Samuel et déclarèrent: « Tant pis, nous voulons quand même un roi, pour être comme tous les autres peuples! Nous voulons un roi qui rende la justice parmi nous, qui marche à la tête de notre armée et qui combatte avec nous. » Samuel écouta tout ce que disaient les Israélites et le rapporta au Seigneur. Le Seigneur lui répondit: « Accepte leur demande: donne-leur un roi! » Après cela, Samuel invita les Israélites à retourner chez eux. Dans le pays de Benjamin vivait alors un homme riche; il s'appelait Quich et était fils d'Abiel, fils de Seror, fils de Bekorath et fils d'Afia, membre de la tribu de Benjamin. Quich avait un fils nommé Saül, un beau jeune homme: personne en Israël n'avait plus belle allure que lui; il dépassait tout le monde d'une tête. Un jour, les ânesses de Quich s'égarèrent. Quich donna cet ordre à son fils Saül: « Prends avec toi un serviteur et pars à la recherche des ânesses. » Ils traversèrent d'abord la région montagneuse d'Éfraïm, puis le territoire de Chalicha, mais ils ne trouvèrent rien; ils passèrent par celui de Chaalim, en vain, puis par celui de Benjamin, mais ils ne trouvèrent toujours rien. Quand ils arrivèrent dans la région de Souf, Saül dit à son serviteur: « Rentrons à la maison, sinon mon père ne s'inquiètera plus des ânesses, mais de nous. » Le serviteur répondit: « Je sais que dans cette ville, là, devant nous, il y a un prophète, qui est réputé: tout ce qu'il annonce arrive à coup sûr. Allons le voir maintenant; il nous indiquera peut-être où continuer nos recherches. » – « Mais, si nous y allons, dit Saül, qu'apporterons-nous à ce prophète? Nous n'avons plus de pain dans nos sacs, nous n'avons aucun cadeau à lui offrir, il ne nous reste rien. » – « J'ai avec moi une petite pièce d'argent, reprit le serviteur, nous la lui donnerons pour qu'il nous indique le chemin à prendre. » Les jeunes filles leur répondirent: « Oui, il est arrivé juste avant vous; il est venu dans notre ville aujourd'hui, car c'est le jour où la population offre un sacrifice sur le lieu consacré à la divinité. Dépêchez-vous, et vous le trouverez dès que vous entrerez en ville, avant qu'il monte au lieu consacré à la divinité pour le repas. Personne ne mangera avant qu'il arrive, car c'est lui qui doit bénir le sacrifice; les invités ne mangeront qu'ensuite. Allez-y maintenant, vous le trouverez tout de suite. » Ils montèrent à la ville. Ils arrivaient à la porte de la ville, quand Samuel, qui en sortait pour se rendre au lieu consacré à la divinité, arriva près d'eux. Or le jour précédent, le Seigneur avait averti Samuel de cette rencontre en disant: « Demain à la même heure, je te ferai rencontrer un homme de la tribu de Benjamin; tu le choisiras avec l'huile d'onction comme chef de mon peuple Israël, pour qu'il le délivre du pouvoir des Philistins. En effet, mon peuple m'a appelé au secours, et j'ai vu dans quelle misère il se trouve. » Ainsi, dès que Samuel aperçut Saül, le Seigneur lui dit: « Voici l'homme dont je t'ai parlé; c'est lui qui gouvernera mon peuple. » Saül s'approcha de Samuel et, à la porte de la ville, lui demanda: « Indique-moi, s'il te plaît, où loge le voyant. » – « C'est moi, le voyant, répondit Samuel. Veuille passer devant moi et montons au lieu consacré à la divinité. Pour aujourd'hui, vous mangerez avec moi; demain matin, quand j'aurai répondu à toutes les questions que tu te poses, je te laisserai aller. Et les ânesses disparues depuis trois jours, ne t'en inquiète plus: on les a retrouvées. Mais sais-tu vers qui se porte l'attente du peuple d'Israël? C'est vers toi, vers la famille de ton père! » Saül répondit: « Comment? Je ne suis qu'un membre de la plus petite des tribus d'Israël, celle de Benjamin, et mon clan est le moins nombreux de cette tribu! Pourquoi me dis-tu une telle chose? » Cependant Samuel emmena Saül et son serviteur et il les conduisit dans la salle du repas; il les installa à la place d'honneur, en compagnie d'une trentaine d'invités. Il ordonna ensuite au cuisinier d'apporter le morceau de viande qu'il lui avait remis et fait mettre de côté. Celui-ci alla chercher le gigot, avec le morceau qui est au-dessus, et il les déposa devant Saül. Samuel dit alors à Saül: « Voici devant toi les morceaux qu'on t'a réservés pour cette occasion. Mange, en compagnie de ceux que j'ai invités. » Ainsi Saül mangea, ce jour-là, avec Samuel. Puis ils redescendirent du lieu consacré à la divinité jusqu'à la ville, et Samuel s'entretint avec Saül, sur le toit en terrasse de la maison. Le lendemain, Saül et son serviteur se réveillèrent de bon matin. Lorsque l'aurore se leva, Samuel appela Saül sur la terrasse: « En route, lui dit-il, je vais te raccompagner. » Et Saül partit en compagnie de Samuel. Quand ils arrivèrent à la limite de la ville, Samuel dit à Saül: « Ordonne à ton serviteur de passer devant. » Le serviteur s'éloigna. Samuel reprit: « Et toi, maintenant, reste ici et je te ferai connaître la parole de Dieu. » Samuel prit alors le flacon d'huile qu'il avait emporté et il le versa sur la tête de Saül. Puis il embrassa Saül et lui dit: « Le Seigneur lui-même t'a choisi avec l'huile d'onction comme chef de son peuple. Tout à l'heure tu vas me quitter. À Selsa, dans le territoire de Benjamin, tu rencontreras deux hommes, près de la tombe de Rachel, et ils te diront: “Les ânesses que tu cherches sont retrouvées; ton père ne s'en soucie donc plus, mais il s'inquiète de vous et il se demande ce qu'il doit faire pour retrouver son fils.” Tu continueras ton chemin et tu arriveras près du chêne de Tabor. Là, tu rencontreras trois hommes qui se rendent à Béthel, l'un portant trois chevreaux, le deuxième trois galettes de pain, et le troisième une outre de vin. Ils te demanderont si tout va bien, et ils t'offriront deux pains réservés pour Dieu que tu accepteras. Ensuite, tu te rendras à Guibéa-Élohim, où se trouvent les gouverneurs philistins. Lorsque tu arriveras près de la ville, tu rencontreras un groupe de prophètes qui descendent du lieu consacré à la divinité, précédés de joueurs de harpes, de tambourins, de flûtes et de lyres; eux-mêmes seront en pleine inspiration prophétique. Alors l'Esprit du Seigneur s'emparera de toi; tu seras saisi de la même inspiration qu'eux et tu deviendras un autre homme. Quand tous ces événements se seront produits, tu sauras que Dieu est vraiment avec toi. Dès lors, agis selon les circonstances. Tu devras encore descendre à Guilgal avant moi; je t'y rejoindrai plus tard, pour offrir des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Tu m'y attendras sept jours; quand je serai là, je te communiquerai ce que tu devras faire. » Dès que Saül eut quitté Samuel, Dieu le transforma profondément. Et tous les événements annoncés par Samuel s'accomplirent ce même jour. Ainsi, lorsque Saül et son serviteur arrivèrent à Guibéa, ils rencontrèrent un groupe de prophètes; l'Esprit de Dieu se saisit de Saül, qui se joignit à eux et fut saisi de la même inspiration prophétique. Toutes les personnes qui le connaissaient de longue date et qui le virent aussi inspiré que les prophètes, se demandèrent les unes aux autres: « Qu'est-il arrivé au fils de Quich? Est-ce que Saül, lui aussi, est devenu prophète? » L'une d'elles ajouta: « Et les autres, qui est leur maître? » De là est né le proverbe qui dit: « Est-ce que Saül, lui aussi, est devenu prophète? » Quand l'inspiration prophétique l'eut quitté, Saül se rendit au lieu consacré à la divinité. Son oncle lui demanda: « Où êtes-vous allés, toi et ton serviteur? » – « À la recherche des ânesses, répondit Saül. Mais nous ne les avons pas retrouvées, et nous sommes allés consulter Samuel. » L'oncle reprit: « Raconte-moi donc ce que Samuel vous a dit. » – « Il nous a simplement annoncé que les ânesses étaient retrouvées », affirma Saül. Mais il ne lui raconta rien de ce que Samuel lui avait dit au sujet de la royauté. Samuel convoqua les Israélites à Mispa. Il leur dit: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “C'est moi qui vous ai fait sortir d'Égypte, vous, le peuple d'Israël; c'est moi qui vous ai délivrés de la domination des Égyptiens et de celle des autres royaumes qui vous ont opprimés.” Or vous, maintenant, continua Samuel, vous avez rejeté votre Dieu, qui pourtant vous a sauvés aux jours de malheur et d'angoisse, et vous lui avez dit: “Donne-nous un roi! ” Eh bien, venez donc vous présenter devant le Seigneur, par tribus, puis par clans. » Samuel fit avancer chaque tribu d'Israël et tira au sort: le Seigneur désigna la tribu de Benjamin. Il fit alors avancer chaque clan de la tribu de Benjamin, et le clan de Matri fut désigné. Enfin, dans ce clan, Saül, fils de Quich, fut désigné. On le chercha, mais sans réussir à le trouver. On interrogea de nouveau le Seigneur: « Cet homme est-il venu ici? » – « Allez voir parmi les bagages, répondit le Seigneur; il y est caché. » On y courut, on l'en ramena, et il se présenta au milieu du peuple: il dépassait tout le monde d'une tête! Samuel dit au peuple: « Regardez! Voici celui que le Seigneur a choisi. Il n'a pas son pareil dans tout le peuple. » Alors tous l'acclamèrent en criant: « Vive le roi! » Ensuite, Samuel énuméra devant eux les droits et devoirs du roi, puis il les écrivit dans un livre qu'il déposa dans le sanctuaire. Enfin il renvoya les Israélites chez eux. De son côté, Saül rentra chez lui à Guibéa, accompagné d'une troupe de partisans que Dieu lui avait suscités. Mais il y eut aussi des vauriens pour dire: « Quoi? C'est cet individu qui nous sauvera? » En effet, ils le méprisaient et ne lui apportèrent pas de cadeaux. Environ un mois plus tard, Nahach, le roi des Ammonites, vint assiéger la ville de Yabech, en Galaad. Les habitants de Yabech lui dirent: « Fais alliance avec nous. Nous sommes prêts à nous soumettre. » – « Bien, répondit le roi, j'accepte de conclure une alliance avec vous, mais à cette condition: je crèverai l'œil droit à chacun de vous, pour humilier tout le peuple d'Israël. » Les anciens de la ville reprirent: « Accorde-nous un délai de sept jours. Nous enverrons des messagers dans tout le territoire d'Israël. Si personne ne vient à notre secours, nous nous rendrons à toi. » Les messagers se rendirent à Guibéa, la ville de Saül, et ils racontèrent aux gens ce qui se passait. Tous les habitants pleurèrent abondamment. Saül, qui revenait justement des champs avec ses bœufs, demanda pourquoi tout le monde pleurait. On lui rapporta les paroles des gens de Yabech. Quand Saül entendit cela, l'Esprit de Dieu se saisit de lui et il entra dans une vive colère. Il prit deux bœufs, les découpa en morceaux, puis il envoya des messagers porter ces morceaux dans tout le territoire d'Israël, avec l'avertissement suivant: « Ainsi seront traités les bœufs de quiconque ne suivra pas Saül et Samuel au combat! » Les Israélites furent terrifiés et ils se rassemblèrent tous ensemble. Saül les passa en revue à Bézec: ils étaient 300 000 des tribus du nord et 30 000 de la tribu de Juda. En ce qui concerne les messagers venus de Yabech, on les chargea d'aller dire aux habitants: « Demain vers midi, vous serez délivrés. » Les messagers allèrent transmettre cette nouvelle aux habitants de Yabech. Ceux-ci en furent remplis de joie et dirent aux Ammonites: « Demain, nous nous rendrons à vous, et vous nous traiterez comme il vous plaira. » Le lendemain, Saül répartit son armée en trois groupes, qui pénétrèrent en plein camp ennemi avant la fin de la nuit. Ils tuèrent des Ammonites jusque vers midi. Les survivants se dispersèrent au point qu'il n'en resta pas deux ensemble. Alors les Israélites dirent à Samuel: « Où sont donc ceux qui ne voulaient pas que Saül règne sur nous? Livrez-les nous, afin que nous les fassions mourir! » Mais Saül déclara: « Personne ne sera mis à mort en un tel jour, car aujourd'hui, le Seigneur a donné la victoire à Israël. » Ensuite, Samuel dit aux Israélites: « Venez, allons à Guilgal pour y confirmer la royauté de Saül! » Tout le peuple se rendit à Guilgal. Et là, devant le Seigneur, Saül fut à nouveau proclamé roi, puis on offrit des sacrifices de paix au Seigneur. Saül et tous les habitants d'Israël se livrèrent à de grandes réjouissances. Samuel dit aux Israélites: « Eh bien, je vous ai accordé tout ce que vous m'avez demandé: j'ai établi un roi sur vous. Désormais c'est lui qui vous dirigera, car moi, je suis maintenant vieux, usé, et mes fils sont avec vous. Je vous ai dirigés depuis ma jeunesse jusqu'à ce jour. C'est pourquoi je me tiens devant vous: en présence du Seigneur et du roi qu'il a choisi, portez vos accusations contre moi, si vous en avez. Ai-je volé le bœuf de quelqu'un? ou l'âne de quelqu'un? Ai-je exploité une personne? ou causé du tort à une autre? Ai-je accepté un cadeau de quelqu'un, pour fermer les yeux sur ses agissements? Si c'est le cas, je vous rendrai ce que je vous ai pris. » Les Israélites répondirent: « Tu ne nous as ni exploités, ni causé du tort, et tu ne t'es jamais laissé acheter par un cadeau. » Samuel reprit: « Le Seigneur et le roi sont donc témoins aujourd'hui que vous n'avez rien à me reprocher. » – « C'est exact », répondirent-ils. Samuel leur dit encore: « Le Seigneur en est témoin, lui qui s'est servi de Moïse et d'Aaron pour faire sortir d'Égypte vos ancêtres. Maintenant donc, comparaissez en justice avec moi devant le Seigneur. Je vous rappellerai d'abord tous les bienfaits qu'il vous a accordés, à vous et à vos ancêtres. Après que Jacob et les siens se furent rendus en Égypte, vos ancêtres, persécutés, ont appelé le Seigneur à l'aide; le Seigneur a envoyé Moïse et Aaron pour les faire sortir d'Égypte et les installer dans ce pays-ci. Mais vos ancêtres ont ensuite oublié le Seigneur leur Dieu. C'est pourquoi il a permis à Sisra, général de l'armée de Hassor, aux Philistins et au roi de Moab, de les combattre et de les vaincre. Vos ancêtres ont de nouveau appelé le Seigneur à l'aide; ils ont déclaré: “Seigneur, nous sommes coupables, car nous t'avons abandonné pour adorer les idoles des dieux Baals et de la déesse Astarté. Mais maintenant, délivre-nous de nos ennemis et nous te servirons!” Alors le Seigneur a envoyé Gédéon, Bédan, Jefté, et finalement moi, Samuel, pour vous délivrer des ennemis qui vous entouraient. Ainsi vous avez pu habiter en sécurité dans le pays. Mais quand vous avez vu Nahach, roi des Ammonites, venir vous attaquer, vous m'avez dit: “Nous voulons un roi!” comme si le Seigneur n'était pas votre roi. Eh bien, vous l'avez, le roi que vous avez choisi, vous l'avez demandé et le Seigneur vous l'a accordé. Si désormais vous reconnaissez l'autorité du Seigneur votre Dieu, si vous le servez, si vous lui obéissez sans vous révolter contre ses commandements, si vous le suivez, vous et votre roi, tout ira bien. Mais si vous n'écoutez pas ce que dit le Seigneur, si vous vous révoltez contre ses paroles, le Seigneur vous fera sentir sa puissance, à vous et à vos ancêtres. Et maintenant, tenez-vous prêts à regarder le grand prodige que le Seigneur va accomplir sous vos yeux! C'est l'époque de la moisson du blé, n'est-ce pas? Je vais prier le Seigneur, et il fera gronder le tonnerre et tomber la pluie. Ainsi vous découvrirez la grandeur de la faute que vous avez commise envers le Seigneur en demandant un roi. » Samuel pria le Seigneur, qui, le jour même, fit gronder le tonnerre et tomber la pluie. Alors tout le peuple fut rempli d'une grande crainte à l'égard du Seigneur et de Samuel, et ils dirent à Samuel: « Prie le Seigneur ton Dieu pour nous, afin que nous ne mourions pas, car à tous nos péchés, nous avons ajouté celui de demander un roi. » – « N'ayez pas peur, répondit Samuel. Certes, vous avez commis cette faute grave. Mais ne vous détournez plus du Seigneur, servez-le de tout votre cœur. Si vous vous détourniez de lui, ce serait pour servir des faux dieux, incapables de secourir ou de sauver quelqu'un, puisqu'ils sont des faux dieux. Le Seigneur ne vous abandonnera pas, car c'est lui-même qui a voulu faire de vous son peuple, et il tient à préserver son renom. Et moi, je me garderai bien de pécher contre le Seigneur en cessant de prier pour vous! Je continuerai de vous indiquer le bon et droit chemin. De votre côté, reconnaissez l'autorité du Seigneur, servez-le sincèrement, de tout votre cœur, et regardez ce qu'il a fait de grand parmi vous. Mais si vous faites le mal, vous serez détruits, vous et votre roi. » Saül choisit parmi les Israélites 3 000 soldats, dont 2 000 restèrent avec lui à Mikmas et dans la région montagneuse de Béthel, tandis que les 1 000 autres s'installèrent avec son fils Jonatan à Guibéa de Benjamin. Saül renvoya les autres Israélites chez eux. Un jour, Jonatan tua le gouverneur philistin établi à Guéba. Les Philistins l'apprirent. Saül fit sonner de la trompette dans tout le pays, car il se disait: « Il faut que les Hébreux le sachent ». Les Israélites apprirent que Saül avait tué un gouverneur philistin et provoqué ainsi la colère des Philistins à l'égard d'Israël. Alors toute l'armée se rassembla auprès de Saül à Guilgal. Les Philistins, de leur côté, s'étaient rassemblés pour combattre Israël: ils avaient 30 000 chars, 6 000 cavaliers, et des soldats aussi nombreux que des grains de sable au bord de la mer. Ils vinrent camper à Mikmas, à l'est de Beth-Aven. Lorsque la population israélite se vit menacée de si près, les gens allèrent se cacher dans des cavernes, des trous, des failles de rocher, des souterrains et des citernes. Certaines personnes franchirent le Jourdain pour se réfugier dans les territoires de Gad et de Galaad. Pendant ce temps, Saül était encore à Guilgal et toute son armée tremblait de peur. Durant sept jours, on attendit le moment du rendez-vous que Samuel avait fixé, mais Samuel n'arriva pas à Guilgal. Les soldats commencèrent à abandonner Saül et à se disperser. Alors Saül ordonna de préparer les animaux pour le sacrifice complet et les sacrifices de paix, puis il offrit lui-même le sacrifice complet. Il achevait cette cérémonie, lorsque Samuel arriva. Saül alla au-devant de lui pour le saluer. « Qu'as-tu fait là? » lui demanda Samuel. Saül répondit: « J'ai vu que les soldats m'abandonnaient et que tu n'étais pas venu au rendez-vous; de plus, je savais que les Philistins étaient rassemblés à Mikmas. J'ai alors pensé qu'ils allaient venir nous attaquer à Guilgal, avant que nous ayons pu nous rendre le Seigneur favorable. C'est pourquoi j'ai pris la responsabilité d'offrir moi-même le sacrifice complet. » – « Tu as agi comme un insensé! lui dit Samuel. Tu n'as pas tenu compte de l'ordre que tu as reçu du Seigneur ton Dieu. Si tu l'avais fait, le Seigneur aurait permis que ta famille règne pour toujours sur Israël. Mais maintenant, ton règne ne durera pas. Le Seigneur s'est choisi un homme qui correspond à son désir, et il l'a désigné comme chef de son peuple, puisque tu n'as pas obéi à ses ordres. » Samuel quitta Guilgal et s'en alla de son côté. Le reste de la troupe accompagna Saül lorsqu'il partit de Guilgal pour rejoindre ses autres soldats à Guibéa de Benjamin. Saül passa en revue les soldats qui se trouvaient encore auprès de lui: ils étaient environ six cents. Saül s'installa à Guéba de Benjamin, avec son fils Jonatan et la troupe qui lui restait, tandis que les Philistins campaient à Mikmas. Un jour, une troupe de choc sortit du camp philistin et se divisa en trois sections. La première section prit la direction d'Ofra, dans le territoire de Choual, la seconde, celle de Beth-Horon, et la troisième, celle de la frontière, par le chemin qui domine la vallée des Hyènes, côté désert. À cette époque, on ne trouvait aucun forgeron dans tout le territoire d'Israël, car les Philistins ne voulaient pas que les Hébreux se fabriquent des épées ou des lances. Chaque Israélite devait se rendre chez un forgeron philistin pour faire aiguiser son soc de charrue, sa pioche, sa hache ou son pic. Aiguiser un soc de charrue, une pioche, une fourche, une hache, ou redresser un aiguillon à bétail coûtait les deux tiers d'une pièce d'argent. Au jour du combat, la troupe de Saül et Jonatan se trouvait donc dépourvue d'épées et de lances. Seuls le roi et son fils en possédaient. Un groupe de soldats philistins alla prendre position au col de Mikmas. Un jour Jonatan, fils de Saül, dit au jeune serviteur qui portait ses armes: « Viens, allons jusqu'au groupe de soldats philistins postés là-bas, en face. » Mais Jonatan n'en informa pas son père. Celui-ci se trouvait alors à la limite de Guibéa, assis sous le grenadier de Migron, avec environ 600 soldats. Le prêtre qui se tenait là, avec les objets qui servent à consulter Dieu, était Ahia, fils d'Ahitoub et neveu d'Ikabod. Ikabod était fils de Pinhas et petit-fils d'Héli, lequel avait été prêtre du Seigneur à Silo. Personne parmi les soldats ne savait que Jonatan était parti. Pour essayer d'atteindre le groupe de soldats philistins, Jonatan s'engagea dans un passage, entre deux pointes rocheuses appelées respectivement Bossès et Senné; la première se dresse du côté nord, en face de Mikmas, la seconde du côté sud, en face de Guéba. Jonatan dit à son porteur d'armes: « Viens, allons jusqu'à ce groupe de Philistins païens. Peut-être que le Seigneur agira en notre faveur. En effet rien ne l'empêche de nous donner la victoire, que nous soyons nombreux ou non. » – « Fais tout ce qui te plaît, répondit le serviteur. Allons-y, je te suis comme il te plaît! » – « Eh bien, reprit Jonatan, dirigeons-nous vers ces gens et montrons-nous à eux. S'ils nous disent: “Arrêtez-vous jusqu'à ce que nous soyons venus vers vous”, nous resterons sur place, nous ne monterons pas vers eux. Si au contraire ils nous disent: “Montez vers nous”, nous monterons, car ce sera pour nous le signe que le Seigneur les livre en notre pouvoir. » Tous deux se montrèrent donc aux Philistins. Ceux-ci se dirent entre eux: « Tiens! Voilà des Hébreux qui sortent des trous où ils s'étaient cachés. » Ils interpellèrent Jonatan et son porteur d'armes: « Montez vers nous! leur crièrent-ils. Nous voulons vous raconter quelque chose. » Alors Jonatan dit au serviteur: « Monte derrière moi, le Seigneur les a livrés à Israël. » Jonatan monta en s'aidant des mains et des pieds, suivi de son serviteur. Les Philistins tombaient sous les coups de Jonatan, et le serviteur, derrière lui, les achevait. Cette première défaite, infligée par Jonatan et son porteur d'armes, causa la mort d'une vingtaine de Philistins, tués sur un espace restreint. Les Philistins restés dans le camp ainsi que toute la population des environs en furent terrifiés; la terreur s'empara même des postes de gardes et des troupes de choc des Philistins. En plus, la terre se mit à trembler; ce fut alors une immense panique. De Guibéa de Benjamin, les sentinelles de Saül virent cette foule de Philistins qui couraient dans toutes les directions. Saül ordonna à ses soldats: « Faites l'appel! Voyez qui est parti de chez nous. » On fit l'appel et l'on constata que Jonatan et son porteur d'armes manquaient. Saül dit au prêtre Ahia: « Apporte ici le coffre de Dieu. » Ce jour-là en effet, le coffre de Dieu se trouvait au camp des Israélites. Pendant que Saül parlait au prêtre, le tumulte allait en augmentant dans le camp philistin. Saül dit alors à Ahia: « Inutile de consulter Dieu! » Saül rassembla sa troupe et ils partirent au combat. Ils trouvèrent leurs ennemis qui se battaient entre eux, en pleine panique. Des Hébreux, qui précédemment s'étaient soumis aux Philistins et qui participaient à leur expédition militaire, se rallièrent à Israël, aux côtés de Saül et de Jonatan. Tous les autres Israélites qui s'étaient cachés dans la région montagneuse d'Éfraïm apprirent que les Philistins avaient pris la fuite. Ils se mirent, eux aussi, à les poursuivre et à les combattre. C'est ainsi que, ce jour-là, le Seigneur accorda la victoire à Israël. La bataille se déroula jusqu'au-delà de Beth-Aven. Ce jour-là, les Israélites avaient souffert, car Saül les avait placés sous la menace de cette malédiction: « Si quelqu'un prend de la nourriture avant le soir, avant que je me sois vengé de mes ennemis, qu'il soit maudit! » Personne n'avait donc mangé quoi que ce soit. Ils arrivèrent tous dans une forêt où il y avait du miel jusque par terre. En pénétrant dans la forêt, les soldats virent ce miel qui s'écoulait; toutefois, aucun d'eux n'en prit pour en manger, car tous avaient peur de la malédiction. Mais Jonatan ignorait que son père avait imposé un serment à tout le monde. Il étendit le bâton qu'il tenait, en trempa l'extrémité dans un rayon de miel, et le ramena à sa bouche. Alors son visage s'éclaira. Un des soldats lui dit: « Ton père nous a imposé un serment, avec cette menace: “Si quelqu'un prend de la nourriture aujourd'hui, qu'il soit maudit!” C'est pourquoi tout le monde est épuisé. » Jonatan déclara: « Mon père a fait le malheur du pays! Regarde donc comme j'ai repris des forces depuis que j'ai mangé un peu de ce miel. Si tous les soldats avaient pu, aujourd'hui, se nourrir grâce au butin pris à leurs ennemis, la défaite des Philistins en serait maintenant beaucoup plus grande. » Ce jour-là, les Israélites battirent et poursuivirent les Philistins de Mikmas jusqu'à Ayalon. Ils en furent si épuisés qu'ils se précipitèrent sur le butin, prirent des moutons, des bœufs et des veaux, les égorgèrent sur place et les mangèrent à l'endroit même où le sang avait coulé. On avertit Saül que le peuple commettait une faute à l'égard du Seigneur en mangeant les bêtes là où on les avait saignées. Saül s'écria: « Vous avez trahi le Seigneur! Roulez immédiatement une grosse pierre jusqu'ici. Ensuite, passez parmi les gens et dites-leur de venir à moi, chacun avec son bœuf ou son mouton. C'est ici qu'ils égorgeront leurs bêtes, puis ils pourront les manger; de cette façon, ils ne commettront pas de faute à l'égard du Seigneur en les mangeant là où elles ont été saignées. » Ce soir-là, chacun amena donc sa bête et l'égorgea à cet endroit. C'est ainsi que Saül construisit un autel pour le Seigneur. Ce fut le premier autel qu'il lui construisit. Puis Saül donna l'ordre suivant: « Descendons pendant la nuit à la poursuite des Philistins, pillons-les jusqu'à ce que le jour se lève, et ne leur laissons aucun survivant. » – « Fais tout ce que tu juges bon », répondirent ses soldats. Mais le prêtre proposa: « Consultons d'abord Dieu. » Saül demanda donc à Dieu: « Dois-je descendre à la poursuite des Philistins? Les livreras-tu en notre pouvoir? » Mais Dieu ne lui donna pas de réponse ce jour-là. Alors Saül convoqua tous les chefs du peuple auprès de lui et leur dit: « Examinez attentivement quel péché a été commis aujourd'hui. Aussi vrai que le Seigneur est vivant, le Sauveur d'Israël, je l'affirme: le fautif mourra, même s'il s'agit de mon fils Jonatan! » Dans toute la troupe, personne ne répondit. Saül reprit: « Vous, tous les Israélites, mettez-vous d'un côté, tandis que mon fils Jonatan et moi-même nous tiendrons de l'autre côté. » – « Fais comme tu l'entends », lui répondirent les soldats. Saül pria le Seigneur: « Dieu d'Israël, pourquoi ne m'as-tu pas donné de réponse aujourd'hui? Seigneur, réponds-moi par les sorts sacrés: si la faute vient de Jonatan ou de moi-même, réponds par l'Ourim; si la faute vient de l'armée, réponds par le Toummim. » Jonatan et Saül furent désignés, et l'armée fut mise hors de cause. Saül ordonna: « Tirez au sort entre Jonatan et moi! » Jonatan fut désigné. Alors Saül lui dit: « Révèle-moi ce que tu as fait. » Jonatan répondit: « Avec l'extrémité de mon bâton, j'ai pris un peu de miel et je l'ai mangé. Voilà, je suis prêt à mourir. » – « Que Dieu m'inflige la plus terrible des punitions si tu ne meurs pas, Jonatan! » s'écria Saül. Mais les soldats dirent à Saül: « Jonatan devrait-il mourir, lui qui a procuré cette grande victoire à Israël? C'est inconcevable! Aussi vrai que le Seigneur est vivant, nous ne permettrons pas qu'un seul cheveu tombe de sa tête, car c'est avec l'aide de Dieu qu'il a agi en ce jour! » Ainsi l'armée obtint que Jonatan échappe à la peine de mort. Saül cessa de poursuivre les Philistins, et ceux-ci retournèrent chez eux. Dès que Saül fut devenu roi d'Israël, il combattit tous ses ennemis d'alentour: les Moabites, les Ammonites, les Édomites, les royaumes de Soba et les Philistins. Dans chaque cas, il remporta la victoire. Un jour, il montra toute sa vaillance en battant les Amalécites et en délivrant ainsi Israël de ceux qui pillaient le pays. Saül eut des fils, Jonatan, Ichevi et Malkichoua, ainsi que des filles, Mérab, l'aînée, et Mikal, la cadette. Sa femme s'appelait Ahinoam et elle était fille d'Ahimaas. Son général en chef s'appelait Abner et il était fils de Ner, l'oncle de Saül. En effet Quich, le père de Saül, et Ner, le père d'Abner, étaient fils d'Abiel. Durant tout son règne, Saül fit une guerre acharnée contre les Philistins. C'est pourquoi, dès qu'il remarquait un homme courageux ou vigoureux, il l'enrôlait dans son armée. Samuel dit à Saül: « C'est moi que le Seigneur a envoyé autrefois pour te choisir, avec l'huile d'onction, comme roi d'Israël, son peuple; écoute les paroles du Seigneur. Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu de l'univers: “Je me souviens de ce que les Amalécites ont fait au peuple d'Israël, lorsqu'il est sorti d'Égypte: ils lui ont barré le passage. Eh bien, va les attaquer maintenant, détruis complètement tout ce qui leur appartient, sans pitié. Mets à mort tous les êtres vivants, hommes et femmes, enfants et nourrissons, bœufs et moutons, chameaux et ânes.” » Saül mobilisa l'armée et la passa en revue à Télem. Il y avait 200 000 soldats à pied, et, en plus, 10 000 hommes de Juda. Saül les conduisit près de la ville des Amalécites et prépara une attaque surprise dans le ravin. Puis il fit dire aux Quénites: « Ne restez pas parmi les Amalécites, éloignez-vous-en. Je ne veux pas vous faire subir le même sort qu'à eux, car vous avez été bons envers les Israélites quand ils sont sortis d'Égypte. » Les Quénites se séparèrent donc des Amalécites. Alors Saül battit les Amalécites de Havila jusqu'à Chour, à l'est de l'Égypte. Il massacra toute la population, sauf Agag, leur roi, qu'il fit prisonnier. Saül et ses soldats épargnèrent Agag, ainsi que tout ce qu'il y avait de meilleur dans le bétail, les bœufs et les moutons, les bêtes vigoureuses et les agneaux, en somme toutes les bêtes de valeur. Ils ne détruisirent que ce qui était sans valeur et sans intérêt. Alors la parole du Seigneur fut adressée à Samuel: « Je regrette d'avoir choisi Saül comme roi, lui dit-il, car il s'est détourné de moi et n'a pas exécuté mes ordres. » Samuel fut bouleversé, et pendant toute la nuit il implora le Seigneur. Tôt le lendemain matin, il partit trouver Saül. On l'informa que Saül s'était rendu à Karmel pour s'y dresser un monument, puis il avait repris la route et était descendu à Guilgal. Lorsque Samuel arriva auprès de lui, Saül lui dit: « Que le Seigneur te bénisse! J'ai exécuté l'ordre du Seigneur. » – « D'où viennent donc ces bêlements de moutons et ces mugissements de bœufs que j'entends? » demanda Samuel. Saül répondit: « Les soldats ont épargné les meilleures bêtes des Amalécites, et ils les ont amenées ici, pour les offrir en sacrifice au Seigneur ton Dieu. Tout le reste, nous l'avons détruit. » – « Cela suffit, interrompit Samuel. Je vais t'annoncer ce que le Seigneur m'a dit cette nuit. » – « Parle », dit Saül. Samuel déclara: « Autrefois tu te croyais peu important, mais tu es maintenant le chef des tribus d'Israël: c'est le Seigneur qui t'a choisi comme roi d'Israël avec l'huile d'onction. Or le Seigneur t'a indiqué ce que tu devais faire: il t'a envoyé détruire ces Amalécites pécheurs en les combattant jusqu'à l'extermination totale. Pourquoi donc n'as-tu pas obéi à ce qu'il a dit? Pourquoi t'es-tu jeté sur le butin, faisant ainsi ce qui est mal aux yeux du Seigneur? » – « J'ai pourtant obéi à ce que le Seigneur a dit, répliqua Saül, et j'ai suivi ce qu'il m'avait ordonné. J'ai fait mourir tous les Amalécites, sauf Agag, leur roi, que j'ai ramené ici. Et mes soldats, s'ils ont prélevé les plus belles têtes du bétail qui devait être détruit, c'était pour les offrir en sacrifices au Seigneur ton Dieu, ici à Guilgal. » Samuel reprit: « Le Seigneur aime-t-il autant des sacrifices d'animaux que l'obéissance à ses paroles? Non! Pour lui, l'obéissance docile est préférable aux sacrifices des bêtes les plus grasses. En effet, la désobéissance est aussi grave que la divination, et l'insoumission aussi grave que l'idolâtrie. Ainsi, puisque tu as rejeté les ordres du Seigneur, le Seigneur te rejette aussi: tu ne seras plus roi de son peuple! » – « Je suis coupable! s'écria Saül. J'ai désobéi à l'ordre du Seigneur, et à tes instructions. En effet, j'ai eu peur des soldats et j'ai fait ce qu'ils demandaient. Maintenant, je t'en prie, pardonne-moi ce péché et reviens avec moi, pour que je puisse aller adorer le Seigneur. » – « Non, lui répondit Samuel, je n'irai pas avec toi, car tu as rejeté les ordres du Seigneur, et le Seigneur t'a rejeté aussi: tu ne seras plus roi d'Israël! » Samuel se tourna pour s'en aller, mais Saül le saisit par le pan de son manteau, qui fut arraché. Alors Samuel lui dit: « C'est ainsi que le Seigneur t'arrache aujourd'hui la royauté d'Israël, pour la donner à un autre, meilleur que toi. Le Seigneur, qui est la gloire d'Israël, ne ment pas et il ne change pas d'avis comme un être humain. » – « Je suis coupable! répéta Saül. Mais je t'en supplie, traite-moi avec respect devant les anciens et le peuple d'Israël; reviens avec moi, pour que je puisse aller adorer le Seigneur ton Dieu. » Samuel l'accompagna, et Saül alla adorer le Seigneur. Ensuite Samuel ordonna qu'on lui amène Agag, le roi des Amalécites. Celui-ci arriva, plein d'assurance, car il pensait: « Je n'ai certainement plus à craindre la mort! » Mais Samuel lui dit: « Par ton épée, des femmes ont été privées de leurs enfants. Eh bien, ta mère aussi sera privée de son enfant. » Et Samuel l'exécuta devant le sanctuaire à Guilgal. Samuel retourna à Rama, tandis que Saül rentrait chez lui à Guibéa. Samuel ne revit plus Saül avant de mourir. Il était très affligé à son sujet, alors que le Seigneur lui-même regrettait d'avoir choisi Saül comme roi d'Israël. Le Seigneur dit à Samuel: « Seras-tu encore longtemps en deuil au sujet de Saül, alors que moi-même je l'ai rejeté, et qu'il ne sera plus roi d'Israël? Prends de l'huile et mets-toi en route. Je t'envoie chez Jessé, à Bethléem, car j'ai choisi parmi ses fils le roi qu'il me faut. » – « Comment faire? demanda Samuel. Si j'y vais, Saül l'apprendra et il me tuera. » – « Prends avec toi un veau, dit le Seigneur. Tu diras que tu viens m'offrir un sacrifice, et tu inviteras Jessé à la cérémonie. Je t'apprendrai ce que tu auras à faire: tu choisiras avec l'huile d'onction celui que je t'indiquerai comme roi à mon service. » Samuel obéit et se rendit à Bethléem. Les anciens de la ville, tout tremblants, vinrent au-devant de lui et demandèrent: « Ta venue annonce-t-elle quelque chose d'heureux? » – « Oui, répondit-il. Je suis venu offrir un sacrifice au Seigneur. Préparez-vous pour être saints, en vue de la cérémonie, et venez ensuite avec moi. » Samuel invita aussi Jessé et ses fils à se purifier et à participer au sacrifice. Lorsque ceux-ci arrivèrent, Samuel aperçut Éliab et se dit: « C'est certainement lui que le Seigneur a choisi. » Mais le Seigneur lui dit: « Ne te laisse pas impressionner par sa belle apparence et par sa taille imposante, car je ne l'ai pas choisi. Je ne juge pas de la même manière que les êtres humains; ceux-ci s'arrêtent aux apparences, mais moi je vois jusqu'au fond du cœur. » Jessé appela ensuite Abinadab et le fit passer devant Samuel, qui déclara: « Le Seigneur n'a pas non plus choisi celui-ci. » Jessé fit passer Chamma, mais Samuel répéta: « Le Seigneur n'a pas non plus choisi celui-ci. » Jessé fit ainsi passer sept de ses fils devant Samuel, mais Samuel lui dit: « Le Seigneur n'a choisi aucun d'eux. » Puis il ajouta: « Sont-ils tous là? » – « Non, répondit Jessé; il y a encore le plus jeune, David, qui garde les moutons. » – « Envoie-le chercher, ordonna Samuel. Nous ne commencerons pas le repas sacrificiel avant qu'il soit là. » Jessé le fit donc venir. Le jeune homme avait le teint clair, un regard franc et une mine agréable. Le Seigneur dit alors à Samuel: « C'est lui, choisis-le comme roi avec l'huile d'onction. » Samuel prit l'huile et en versa sur la tête de David, en présence de ses frères. L'Esprit du Seigneur se saisit de David et fut avec lui dès ce jour-là. Ensuite Samuel s'en retourna à Rama. L'Esprit du Seigneur avait quitté Saül, et un esprit mauvais, envoyé par le Seigneur, le tourmentait. Les serviteurs de Saül lui dirent: « Nous savons qu'un esprit mauvais, envoyé par Dieu, te tourmente. Il te suffit de donner un ordre; nous sommes à ta disposition. Nous te trouverons quelqu'un qui sache jouer de la lyre. Ainsi, lorsque l'esprit mauvais envoyé par Dieu s'abattra sur toi, le musicien jouera, et cela te soulagera. » – « D'accord, répondit Saül, cherchez-moi un bon musicien et amenez-le-moi. » Un des serviteurs dit: « Je connais justement quelqu'un, un fils de Jessé, de Bethléem; c'est un bon musicien, un homme de valeur, et un soldat. Il s'exprime avec intelligence et il a belle apparence. De plus, le Seigneur est avec lui. » Saül envoya des messagers dire à Jessé: « Envoie-moi ton fils David, le gardien de moutons. » Jessé prit un âne, le chargea de pain, d'une outre de vin et d'un chevreau, et il remit le tout à David pour Saül. Dès que David arriva chez Saül, il entra à son service. Saül éprouva une si vive affection pour lui qu'il lui confia le soin de porter ses armes. Puis Saül fit dire à Jessé: « Je désire que David demeure à mon service, car je l'apprécie beaucoup. » Dès lors, quand l'esprit mauvais envoyé par Dieu s'abattait sur Saül, David prenait sa lyre et en jouait. Cela soulageait Saül, il se calmait et l'esprit mauvais le quittait. Les Philistins réunirent leurs armées pour une expédition; ils se rassemblèrent à Soko en Juda, et ils établirent leur camp à Éfès-Dammim, entre Soko et Azéca. De leur côté, Saül et l'armée d'Israël se rassemblèrent et campèrent dans la vallée du Térébinthe; puis ils se rangèrent en ordre de bataille face aux Philistins. Ainsi les Philistins et les Israélites se trouvaient sur des hauteurs, de part et d'autre de la vallée. Un soldat philistin s'avança hors des rangs, pour lancer un défi aux Israélites. Il était de la ville de Gath et s'appelait Goliath. Il mesurait près de trois mètres; Il avait aussi une lance, dont le bois était gros comme le cylindre d'un métier à tisser, et dont la pointe de fer pesait plus de sept kilos. Devant lui, marchait son porteur de bouclier. Goliath s'arrêta et cria aux soldats israélites: « Pourquoi vous êtes-vous mis en ordre de bataille? Je suis le Philistin et vous, des serviteurs de Saül. Choisissez parmi vous un homme qui vienne me combattre. S'il réussit à me vaincre et à me tuer, nous serons vos esclaves; mais si c'est moi qui réussis à le vaincre et à le tuer, c'est vous qui serez nos esclaves. Aujourd'hui, je lance un défi à votre armée! ajouta-t-il. Envoyez-moi donc un homme, pour que nous nous battions! » Lorsque Saül et toute son armée entendirent ces paroles du Philistin, ils furent écrasés de terreur. David était fils de Jessé, du clan d'Éfrata, qui habitait Bethléem de Juda; Jessé avait huit fils, et, à l'époque de Saül, il était très âgé. il allait servir Saül et revenait régulièrement s'occuper des moutons de son père, à Bethléem. Pendant quarante jours, Goliath le Philistin se présenta, matin et soir, en face de l'armée d'Israël. Un de ces jours-là, Jessé dit à David: « Prends ce sac de grains grillés et ces dix pains, et apporte-les rapidement au camp pour tes frères. Prends également ces dix fromages, que tu offriras au commandant de l'unité. Tu verras si tes frères sont en bonne santé, et tu me rapporteras d'eux un signe prouvant que tout va bien. Tu les trouveras avec Saül, et toute l'armée d'Israël, dans la vallée du Térébinthe, où ils affrontent les Philistins. » Tôt le lendemain matin, David confia ses moutons à un gardien, prit ce qu'il devait emporter et s'en alla, comme Jessé le lui avait ordonné. Il arriva au camp à l'heure où l'armée allait prendre position et poussait le cri de guerre. Israélites et Philistins se mirent en ordre de bataille, face à face. David laissa ses affaires entre les mains du gardien des bagages et se rendit en hâte là où se trouvait l'armée. Il y rejoignit ses frères et leur demanda comment ils allaient. Il était en train de parler avec eux, lorsque Goliath, le Philistin de Gath, sortit des rangs et répéta son défi habituel. David l'entendit. Tous les Israélites reculèrent quand ils virent Goliath, car ils avaient très peur; on disait: « Vous voyez cet homme! C'est pour nous provoquer qu'il s'avance ainsi. Eh bien, celui qui réussira à le tuer, le roi le comblera de richesses, lui donnera sa propre fille en mariage et accordera des privilèges à sa famille en Israël. » David demanda aux soldats qui étaient près de lui: « Quelle récompense recevra celui qui tuera ce Philistin et qui vengera ainsi l'insulte infligée à Israël? Et qui est donc ce Philistin païen qui ose insulter l'armée du Dieu vivant? » On répondit à David en lui répétant ce qui était promis au vainqueur. Mais son frère aîné, Éliab, l'entendit discuter avec les soldats et se fâcha: « Pourquoi es-tu venu ici? lui dit-il. À qui as-tu laissé ton petit troupeau, dans le désert? Je te connais bien, petit prétentieux, espèce de vaurien! C'est pour assister au combat que tu es venu! » – « Qu'ai-je fait de mal? demanda David. J'ai simplement posé une question. » Il tourna le dos à son frère et s'adressa à un autre soldat. Il continua de poser la même question, et chacun lui donna la même réponse. Les soldats entendirent les paroles de David et les rapportèrent à Saül. Il fit aussitôt venir David, qui lui dit: « Personne ne doit perdre courage à cause de ce Philistin. J'irai, moi, me battre contre lui! » – « Non, répondit Saül, tu ne peux pas aller le combattre. Tu n'es qu'un enfant, alors qu'il est soldat depuis sa jeunesse. » – David reprit: « Quand je garde les moutons de mon père, si un lion ou un ours vient et emporte un mouton du troupeau, je le poursuis, je le frappe et j'arrache la victime de sa gueule. S'il se dresse contre moi, je le saisis à la gorge et je le frappe à mort. C'est ainsi que j'ai tué des lions et des ours. Eh bien, je ferai subir le même sort à ce Philistin païen, puisqu'il a insulté l'armée du Dieu vivant! Le Seigneur, qui m'a protégé des griffes du lion et de l'ours, saura aussi me protéger des attaques de ce Philistin. » – « Vas-y donc, répondit Saül, et que le Seigneur soit avec toi. » Saül prêta son équipement militaire à David: il lui mit son casque de bronze sur la tête et le revêtit de sa cuirasse. David fixa encore l'épée de Saül par-dessus la cuirasse, puis il essaya d'avancer, mais il en fut incapable, car il n'était pas entraîné. Alors il déclara qu'il ne pouvait pas marcher avec cet équipement, sans entraînement, et il s'en débarrassa. Il prit son bâton et alla choisir cinq pierres bien lisses au bord du torrent; il les mit dans son sac de berger, sa besace, puis, la fronde à la main, il se dirigea vers Goliath. De son côté, Goliath, précédé de son porteur de bouclier, s'approchait de plus en plus de David. Il examina David et n'eut que du mépris pour lui, car David, jeune encore, avait le teint clair et une jolie figure. Goliath lui cria: « Me prends-tu pour un chien, toi qui viens contre moi avec des bâtons? Maudit sois-tu, par tous les dieux des Philistins! Viens ici, que je donne ta chair en nourriture aux oiseaux et aux bêtes sauvages! » – « Toi, répondit David, tu viens contre moi avec une épée, une lance et un sabre; moi, je viens armé du nom du Seigneur de l'univers, le Dieu des troupes d'Israël, que tu as insulté! Aujourd'hui même, le Seigneur te livrera en mon pouvoir; je te tuerai et te couperai la tête. Aujourd'hui même, je donnerai les cadavres des soldats philistins en nourriture aux oiseaux et aux bêtes sauvages. Alors tous les peuples sauront qu'Israël a un Dieu, et tous les Israélites ici rassemblés sauront que le Seigneur n'a pas besoin d'épée, ni de lance, pour donner la victoire. Il est le maître de cette guerre et il va vous livrer en notre pouvoir! » Goliath se remit à marcher en direction de David. Celui-ci courut rapidement à la rencontre du Philistin, prit une pierre dans son sac, la lança avec sa fronde, et l'atteignit en plein front. La pierre s'y enfonça et l'homme s'écroula, face contre terre. Ainsi David triompha de Goliath et le tua, sans épée, grâce à sa fronde et à une pierre. Il courut jusqu'à Goliath, lui tira son épée du fourreau et lui coupa la tête. Alors les Philistins, voyant que leur héros était mort, s'enfuirent. Les soldats d'Israël et de Juda poussèrent leur cri de guerre et les poursuivirent jusqu'à l'entrée de la vallée, et jusqu'aux portes d'Écron. Des cadavres de Philistins jonchaient la route, de Chaaraïm jusqu'à Gath et Écron. Les Israélites abandonnèrent la poursuite et revinrent piller le camp philistin. David prit la tête de Goliath pour l'apporter à Jérusalem; quant aux armes du géant, il les garda dans sa propre tente. Lorsque Saül avait vu David partir à la rencontre de Goliath, il avait demandé au général Abner: « De qui ce garçon est-il le fils, Abner? » – « Aussi vrai que tu es vivant, mon roi, je n'en sais absolument rien », répondit le général. « Alors, demande de qui ce jeune homme est le fils », ordonna le roi. C'est pourquoi, lorsque David revint au camp après avoir tué Goliath, Abner alla le chercher et l'amena devant Saül. David avait encore à la main la tête du Philistin. « De qui es-tu le fils, mon garçon? » lui demanda Saül. David répondit: « Je suis le fils de ton serviteur Jessé, de Bethléem. » Pendant que David achevait de parler avec Saül, Jonatan, le fils de Saül, se prit d'affection pour David et se mit à l'aimer comme lui-même. Ce jour-là, Saül garda David auprès de lui, il ne le laissa pas retourner chez son père. Et Jonatan conclut un pacte d'amitié avec lui, car il l'aimait comme lui-même. Il ôta le manteau qu'il portait et le lui donna; il lui offrit également ses habits militaires, et même son épée, son arc et son ceinturon. Chaque fois que Saül l'envoyait en expédition militaire, David remportait des succès; c'est pourquoi Saül lui confia le commandement de ses troupes de choc, ce qui plut autant aux soldats qu'aux officiers du roi. Au retour de l'armée, après que David eut tué le Philistin Goliath, des femmes de toutes les villes israélites vinrent à la rencontre du roi Saül; elles chantaient et dansaient, au son des tambourins, des cymbales, en poussant des cris de joie. En chœurs alternés, elles proclamaient joyeusement: « Saül a battu des milliers d'ennemis, David en a battu des dizaines de milliers! » Saül fut agacé, irrité même par ce chant. Il se disait: « On lui en accorde dix fois plus qu'à moi! Pour peu, on lui donnerait encore la royauté! » Dès ce moment, il regarda David avec jalousie. Le lendemain, un esprit mauvais envoyé par Dieu se saisit de Saül, qui fut pris d'exaltation dans sa propre maison. David lui jouait de la lyre, comme les autres jours, et Saül tenait sa lance à la main. Soudain, il brandit sa lance en se disant: « Je vais le clouer au mur! » Mais par deux fois, David évita le coup. Saül eut peur de David, car il comprit que le Seigneur l'avait abandonné pour être avec David. C'est pourquoi il éloigna David de lui, en le désignant comme chef d'un de ses régiments. Dès lors, David participa aux expéditions à la tête de sa troupe, et à chaque fois, il rencontrait le succès, car le Seigneur était avec lui. Saül était effrayé, lorsqu'il apprenait les grands succès de David. Par contre, les gens d'Israël et de Juda aimaient tous David, car c'était lui qui les commandait dans leurs expéditions. Saül se dit: « Je ne veux pas me débarrasser moi-même de David; ce sont les Philistins qui s'en chargeront. » Il s'adressa donc à David et lui dit: « Voici ma fille aînée, Mérab; je te la donnerai pour épouse, si tu te montres vaillant à mon service, en participant aux guerres du Seigneur. » – « Mais je ne suis rien, répondit David; ma famille, le clan de mon père, n'est rien en Israël! Comment pourrais-je devenir le gendre du roi? » Mais au moment où Saül devait donner Mérab pour épouse à David, il l'accorda au contraire à Adriel, d'Abel-Mehola. Cependant Mikal, l'autre fille de Saül, tomba amoureuse de David. Lorsqu'on annonça cette nouvelle à Saül, il en fut satisfait; il se dit en effet: « Je lui accorderai Mikal comme épouse, et elle sera un piège pour le faire tomber entre les mains des Philistins. » Ainsi, à deux reprises, Saül proposa à David de devenir son gendre. Saül donna cet ordre à ses ministres: « Parlez discrètement à David; dites-lui: “Le roi t'apprécie et nous, ses ministres, nous t'aimons. Accepte donc maintenant de devenir le gendre du roi.” » Les ministres rapportèrent ces paroles à David. Celui-ci leur dit: « Croyez-vous que ce soit une petite affaire pour moi de devenir le gendre du roi, alors que je ne suis qu'un homme pauvre et insignifiant? » Les ministres rapportèrent au roi ce que David avait répondu. « Eh bien, déclara Saül, dites-lui ceci: “Le roi ne désire comme cadeau de mariage que cent prépuces de Philistins, pour tirer vengeance de ses ennemis.” » Saül comptait bien que David tomberait ainsi entre les mains des Philistins. Les ministres rapportèrent ces paroles à David. Celui-ci accepta la condition pour devenir le gendre du roi. Avant la fin du délai fixé par le roi, David et ses hommes étaient partis au combat et avaient tué 200 Philistins. David rapporta leurs prépuces et les fit compter en présence de Saül, afin de devenir son gendre. Alors le roi lui accorda sa fille Mikal en mariage. Lorsque Saül comprit que le Seigneur était avec David et que Mikal, sa propre fille, l'aimait, sa crainte à l'égard de David augmenta encore et sa haine envers lui devint définitive. À cette époque, les chefs philistins partirent au combat contre les Israélites. Or dans chaque combat, David remportait plus de succès que tous les autres officiers de Saül, de sorte qu'il jouissait d'un très grand prestige. Saül informa son fils Jonatan et tous ses ministres de son intention de faire mourir David. Mais Jonatan, qui avait beaucoup d'affection pour David, l'en avertit: « Saül, mon père, a l'intention de te faire mourir, dit-il. Sois sur tes gardes demain matin, trouve-toi une bonne cachette et restes-y. Je sortirai avec mon père et je l'accompagnerai dans le champ où tu te seras caché. Je lui parlerai de toi, je verrai comment il réagit et je te le ferai savoir. » Jonatan vanta à son père les qualités de David, puis il ajouta: « Toi, le roi, tu ne dois pas commettre une faute à l'égard de ton serviteur David. Il n'en a pas commis à ton égard; au contraire il a toujours agi pour ton profit. Il a risqué sa vie pour tuer le Philistin Goliath, et ce jour-là, le Seigneur a accordé une grande victoire à Israël; tu l'as vu et tu t'en es réjoui. Pourquoi donc te rendrais-tu coupable de verser le sang d'un innocent, en faisant mourir David sans raison? » Saül se laissa convaincre par les propos de Jonatan et il déclara: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, je l'affirme: il ne sera pas mis à mort. » Alors Jonatan alla chercher David, lui rapporta toute la conversation et le ramena vers Saül. David reprit son service auprès du roi, comme par le passé. La guerre reprit. David partit combattre les Philistins et leur infligea une telle défaite qu'ils s'enfuirent devant lui. Un jour, l'esprit mauvais envoyé par le Seigneur s'empara de Saül, alors qu'il était chez lui, sa lance à la main. David était en train de jouer de la lyre. D'un coup de lance, Saül tenta de clouer David au mur, mais David s'écarta, et la lance se planta dans le mur. David put s'échapper sain et sauf cette nuit-là. Saül envoya des gens surveiller la maison de David, afin de le mettre à mort au matin. Mais Mikal, la femme de David, l'en informa et lui dit: « Si tu ne te sauves pas cette nuit, demain tu es un homme mort! » Elle le fit descendre par la fenêtre, et il s'enfuit pour sauver sa vie. Ensuite, elle prit les statuettes de divinités et les plaça dans le lit de David; elle mit une étoffe noire en poil de chèvre à la tête du lit et couvrit les statuettes avec une couverture. Lorsque les envoyés de Saül vinrent arrêter David, Mikal leur dit: « Il est malade. » Saül les renvoya voir David et leur dit: « Ramenez-le-moi dans son lit, afin que je le mette à mort! » Les envoyés du roi y retournèrent: ils ne trouvèrent que les statuettes dans le lit, et l'étoffe noire à la tête du lit. Saül questionna Mikal: « Pourquoi m'as-tu trompé de cette manière? Pourquoi as-tu laissé mon ennemi s'échapper? » Mikal répondit: « Il m'a menacée de me tuer, si je ne le laissais pas partir. » Pendant ce temps, David avait réussi à s'échapper. Il se rendit chez Samuel, à Rama, et lui raconta tout ce que Saül lui avait fait. Alors ils allèrent ensemble s'installer à Nayoth. On informa Saül que David se trouvait à Nayoth, près de Rama. Saül envoya de nouveau des gens pour l'arrêter. Quand ceux-ci virent la troupe de prophètes, avec leur chef Samuel, en pleine inspiration prophétique, l'Esprit de Dieu s'empara d'eux et ils furent saisis de la même inspiration. Dès que Saül apprit cette nouvelle, il envoya d'autres personnes, mais elles aussi furent saisies de cette inspiration prophétique. Saül envoya un troisième groupe, et la même chose se reproduisit. Alors il partit en personne pour Rama. Arrivé à la grande citerne de Sékou, il demanda: « Où se trouvent Samuel et David? » – « À Nayoth, près de Rama », lui répondit-on. Il s'y rendit. En cours de route, l'Esprit de Dieu s'empara de lui aussi; il fut saisi par l'inspiration prophétique jusqu'à son arrivée à Nayoth. Comme les autres, il ôta ses vêtements, il prophétisa en présence de Samuel, puis s'effondra nu, et il resta ainsi tout le jour et toute la nuit suivante. C'est pourquoi on dit: « Est-ce que Saül, lui aussi, est devenu prophète? » David quitta Nayoth près de Rama et vint trouver Jonatan, fils de Saül. Il lui demanda: « Quelle faute, ou quel crime, ai-je commis envers ton père? Il cherche à me faire mourir! » – « C'est invraisemblable, répondit Jonatan. Il n'est pas question que tu meures. Mon père n'a jamais fait quoi que ce soit sans m'en parler d'abord. Pourquoi m'aurait-il caché ce projet-là? C'est impossible! » – « Je te jure pourtant que c'est bien le cas, reprit David. Seulement ton père sait très bien que je suis ton ami; il s'est donc dit: “Il ne faut pas que Jonatan l'apprenne, il en aurait trop de chagrin.” Mais, aussi vrai que le Seigneur est vivant et que toi tu es vivant, je t'assure qu'il n'y a qu'un pas entre la mort et moi. » – « Alors, que veux-tu que je fasse pour toi? » demanda Jonatan. « Eh bien, dit David, demain, c'est la fête de la nouvelle lune; je devrais normalement participer au repas du roi. Mais autorise-moi à partir, et j'irai me cacher dans la campagne jusqu'au soir. Ton père remarquera certainement mon absence; tu lui expliqueras que je t'ai demandé l'autorisation d'aller rapidement à Bethléem, ma ville d'origine, pour participer au sacrifice annuel avec toute ma famille. S'il déclare que c'est bien, je ne risque rien. Mais s'il se met en colère, tu auras la preuve qu'il a décidé ma mort. Tu pourras alors manifester ta fidélité envers moi, puisque nous sommes liés par un pacte d'amitié au nom du Seigneur. D'ailleurs, si je suis coupable de quoi que ce soit, tue-moi toi-même, plutôt que de me livrer à ton père. » Jonatan s'écria: « Jamais de la vie! Et si j'apprends que mon père a décidé de te faire du mal, je te jure de t'en informer! » – « Et par qui m'informeras-tu, si ton père te donne une réponse menaçante? » demanda David. « Viens, allons dehors », répondit Jonatan. Et ils sortirent ensemble dans la campagne. Jonatan reprit: « Par le Seigneur, le Dieu d'Israël, je te promets qu'à cette heure-ci, après-demain, j'aurai interrogé mon père sur ses intentions. Si elles te sont favorables, je ne te ferai rien dire. Mais au cas où mon père aurait l'idée de te faire du mal, je veux que le Seigneur m'inflige la plus terrible des punitions si je ne t'en informe pas. Alors je te laisserai partir, et tu t'en iras sans être inquiété. Je souhaite que le Seigneur soit avec toi, comme il a été avec mon père. Plus tard, si je suis encore vivant, agis envers moi avec la bonté du Seigneur, pour que je ne meure pas. Puis continue toujours d'agir avec bonté envers mes descendants, même lorsque le Seigneur fera disparaître tes ennemis, un à un, de la surface de la terre. » Jonatan conclut donc un pacte d'amitié avec David et sa famille, en disant: « Que le Seigneur tire vengeance des ennemis de David. » Il demanda encore à David de prononcer un serment, au nom de son amitié pour lui; David, en effet, aimait Jonatan de tout son cœur. Jonatan reprit: « Demain, on remarquera ton absence à la fête de la nouvelle lune, car ta place à table restera inoccupée. Après-demain, tu descendras vite à l'endroit où tu t'es caché l'autre jour, et tu te tiendras près de la pierre Ézel. Et moi, je tirerai trois flèches dans cette direction, comme sur une cible, puis j'enverrai un jeune serviteur les chercher. Si je lui crie: “Regarde, les flèches ne sont pas si loin, reviens les ramasser”, c'est que tout va bien pour toi et que tu peux revenir. Il n'y aura aucun danger, je te l'affirme, aussi vrai que le Seigneur est vivant! Mais si je lui crie: “Les flèches sont encore plus loin”, alors va-t'en, car le Seigneur veut que tu partes. Et ce pacte d'amitié que nous avons conclu, toi et moi, le Seigneur en est témoin entre nous pour toujours! » David alla donc se cacher dans la campagne. Au jour de la nouvelle lune, le roi Saül prit place à table pour le repas. Comme d'habitude, il s'assit sur le siège qui lui était réservé, contre le mur; le général Abner s'assit à côté de lui et Jonatan en face, mais la place de David resta inoccupée. Ce jour-là, Saül ne dit rien; il pensa que David n'avait pas pu venir, à cause d'une affaire d'impureté rituelle. Mais le lendemain, deuxième jour de la fête, lorsque Saül vit la place de David de nouveau inoccupée, il demanda à Jonatan: « Pourquoi David n'est-il pas venu au repas, ni hier, ni aujourd'hui? » Jonatan répondit: « David m'a demandé avec insistance de pouvoir se rendre à Bethléem. “Laisse-moi partir, m'a-t-il dit; nous avons un sacrifice de famille là-bas, et mon frère m'ordonne d'y assister. Si je suis ton ami, permets-moi d'y aller pour voir les miens.” Voilà pourquoi David n'a pas participé aux repas de fête chez toi. » Saül se mit en colère contre Jonatan et lui dit: « Fils de chienne! Je sais que tu as pris parti pour ce fils de Jessé, à ta honte et à celle de ta mère! Mais écoute bien ceci: Tant que cet individu sera en vie, tu ne seras jamais sûr de pouvoir régner. C'est pourquoi fais-le arrêter et qu'on l'amène ici, car il mérite la mort. » – « Pourquoi devrait-il mourir? répliqua Jonatan. Qu'a-t-il fait de mal? » Saül brandit sa lance contre Jonatan pour le frapper. Alors Jonatan comprit que son père était fermement décidé à faire mourir David. Fort en colère, il quitta la table et refusa de manger quoi que ce soit en ce deuxième jour de la fête. En effet, il était très inquiet au sujet de David, que son père avait outragé. Le lendemain matin, Jonatan sortit dans la campagne, pour aller à l'endroit convenu avec David. Il était accompagné d'un jeune serviteur. Il lui dit: « Cours en avant! Tu ramasseras les flèches que je vais tirer. » Le serviteur partit, et Jonatan tira une flèche de manière à le dépasser. Tandis que le serviteur approchait de l'endroit où la flèche s'était plantée, Jonatan lui cria: « La flèche n'est-elle pas encore plus loin? Allons, dépêche-toi, ne t'arrête pas! » Le serviteur ramassa la flèche et revint vers son maître. Il ignorait tout du rendez-vous; seuls Jonatan et David étaient au courant. Jonatan remit son arc et ses flèches au serviteur et lui ordonna de les rapporter en ville. Le serviteur s'en alla, et David sortit de sa cachette, au sud de la pierre. Trois fois, il s'inclina jusqu'à terre devant Jonatan, puis ils s'embrassèrent, tout en pleurant abondamment. Ensuite Jonatan dit à David: « Va en paix! Et souviens-toi du pacte d'amitié que nous avons conclu au nom du Seigneur, en disant: “Que le Seigneur soit toujours témoin entre toi et moi, et entre nos descendants après nous!” » Alors David s'en alla, et Jonatan retourna en ville. David se rendit à Nob, chez le prêtre Ahimélek. Celui-ci vint tout inquiet à sa rencontre et il lui demanda: « Pourquoi es-tu seul, sans personne avec toi? » David lui répondit: « Le roi m'a donné un ordre, puis m'a dit: “Personne ne doit connaître la mission que je te confie!” C'est pourquoi j'ai donné rendez-vous à mes compagnons d'arme à un certain endroit. Pour l'instant, si tu as cinq pains sous la main, donne-les moi, ou ce que tu peux trouver d'autre. » – « Je n'ai pas de pain ordinaire, déclara le prêtre, il n'y a ici que du pain offert à Dieu. Mais je peux t'en donner, pour autant que tes compagnons d'arme n'aient pas eu récemment de relations sexuelles avec des femmes! » David lui dit: « Bien sûr, de telles relations nous ont été interdites, comme toujours en pareil cas. De plus, quand je pars en expédition, les armes de mes compagnons sont réservées pour servir Dieu; et même si la présente expédition a un caractère non religieux, elle est aujourd'hui réservée pour servir Dieu, puisque les armes le sont. » Alors le prêtre remit à David des pains réservés pour Dieu, car il n'en avait pas d'autres. Ces pains avaient été offerts au Seigneur, puis retirés du sanctuaire, pour être remplacés par des pains frais. Ce jour-là, un serviteur de Saül se trouvait au même endroit. C'était un Édomite, nommé Doëg, le plus robuste des bergers de Saül. David dit encore à Ahimélek: « N'aurais-tu pas ici une lance ou une épée? La mission du roi était si urgente, que je n'ai eu le temps de prendre ni mon épée, ni aucune autre arme. » – « Il y a l'épée de Goliath, le Philistin que tu as vaincu dans la vallée du Térébinthe, répondit le prêtre. Elle se trouve derrière les vêtements du grand-prêtre, enveloppée dans un manteau. Prends-la si tu veux; c'est la seule arme que nous avons ici. » – « Donne-la-moi, répondit David, je n'en trouverais pas de meilleure. » Ce même jour, David continua de fuir Saül et se rendit chez Akich, le roi de Gath. Les ministres d'Akich dirent à leur maître: « N'est-ce pas là David, le roi du pays d'Israël? C'est pour lui que les femmes chantaient en dansant: “Saül a battu des milliers d'ennemis, David en a battu des dizaines de milliers!” » David ressentit la gravité de ces propos et il eut très peur du roi Akich. Il fit semblant de perdre la raison devant les Philistins: il se mit à divaguer parmi eux, à tracer des signes sur les battants des portes et à baver dans sa barbe. Akich dit à ses ministres: « Vous voyez bien que cet individu a perdu la raison! Pourquoi me l'amenez-vous? Est-ce que je manque de fous que vous m'ameniez encore celui-ci pour faire le fou chez moi? Non, il n'entrera pas chez moi! » Là-dessus, David quitta Gath et il se réfugia dans la caverne d'Adoullam. Lorsque ses frères et tous les siens l'apprirent, ils vinrent l'y rejoindre. De plus, des personnes en difficulté, des gens qui avaient des dettes, des mécontents, en tout 400 hommes environ, se rassemblèrent auprès de lui. Il devint leur chef. D'Adoullam, David se rendit à Mispé, en Moab, et il dit au roi de Moab: « Permets que mon père et ma mère viennent s'installer chez vous, jusqu'à ce que je sache ce que Dieu veut faire de moi. » David les conduisit à la cour du roi de Moab, où ils demeurèrent pendant tout le temps que David resta dans son refuge. Un jour, le prophète Gad dit à David: « Ne reste pas dans ce refuge, rentre au pays de Juda. » David partit donc et se rendit dans la forêt de Héreth. Saül apprit qu'on avait repéré David et ses compagnons d'arme. Le roi était alors à Guibéa, installé sur la colline, à l'ombre d'un tamaris, sa lance à la main. Tous ses serviteurs se tenaient près de lui, et il leur dit: « Écoutez donc, vous les membres de la tribu de Benjamin! Est-ce que le fils de Jessé vous donnera à tous, comme moi, des champs et des vignes? Est-ce à vous que David confiera le commandement de ses régiments et de ses compagnies? Non! Alors pourquoi complotez-vous tous contre moi? Personne ne m'informe que mon fils a conclu un pacte d'amitié avec David. Aucun de vous ne s'inquiète de m'informer, quand mon fils incite cet individu à me tendre des pièges, comme c'est le cas aujourd'hui! » Doëg l'Édomite, qui se trouvait parmi les serviteurs de Saül, lui dit: « Un jour j'ai vu le fils de Jessé arriver à Nob auprès d'Ahimélek, fils d'Ahitoub. Ahimélek a consulté le Seigneur pour lui, il l'a ravitaillé et lui a donné l'épée de Goliath, le Philistin. » Le roi envoya des gens chercher le prêtre Ahimélek, ainsi que tous les membres de sa famille qui étaient prêtres à Nob. Ils vinrent tous se présenter devant le roi. Saül dit à Ahimélek: « Écoute donc, fils d'Ahitoub. » – « Oui, mon roi », répondit le prêtre. « Pourquoi avez-vous comploté contre moi, toi et le fils de Jessé? reprit le roi. Tu lui as donné de la nourriture et une épée, et tu as consulté Dieu pour lui, afin qu'il se révolte contre moi, et qu'il me tende des pièges, comme c'est le cas aujourd'hui. » Ahimélek lui dit: « Mais y a-t-il, parmi tous tes serviteurs, quelqu'un d'aussi fidèle que David? Il est ton gendre et le chef de ta garde personnelle, il est très honoré au palais. Ce n'était pas la première fois, ce jour-là, que je consultais Dieu pour lui. Loin de moi l'idée de comploter contre toi! Ne nous soupçonne pas, ni moi, ni personne de ma famille. En effet, j'ignorais absolument tout de cette affaire. » – « Ahimélek, déclara le roi, tu mourras, toi et toute ta famille. » Puis le roi s'adressa à ses gardes du corps, qui se trouvaient à ses côtés: « Allez-y, leur dit-il, mettez à mort les prêtres du Seigneur, puisque eux aussi ont aidé David; ils savaient que David était en fuite, et ils ne m'en ont pas informé. » Mais aucun des gardes de Saül ne voulut porter la main sur les prêtres du Seigneur pour les tuer. Le roi dit alors à Doëg l'Édomite: « Vas-y, toi, tue ces prêtres. » Doëg s'avança, et de sa propre main il tua les prêtres. Ce jour-là, il fit mourir quatre-vingt-cinq hommes qui avaient le droit de porter les habits de prêtre. Et dans la ville de ces prêtres, Nob, Saül fit massacrer les hommes, les femmes, les enfants et les nourrissons, de même que les bœufs, les ânes, les moutons et les chèvres. Seul un certain Abiatar, fils d'Ahimélek et petit-fils d'Ahitoub, réussit à s'échapper et s'enfuit auprès de David. Il informa David que Saül avait massacré les prêtres du Seigneur. David lui dit: « L'autre jour, j'ai bien vu que Doëg l'Édomite était aussi à Nob. Je savais qu'il raconterait tout à Saül. C'est donc moi qui suis responsable de la mort de tous les tiens. Mais maintenant reste avec moi, et ne crains plus rien! C'est le même ennemi, Saül, qui en veut à ma vie et à la tienne; auprès de moi, tu es en sécurité. » Un jour, quelqu'un informa David que les Philistins assiégeaient la ville de Quéila et qu'ils pillaient les réserves de céréales. David consulta le Seigneur: « Dois-je aller attaquer ces Philistins? » demanda-t-il. « Va les attaquer, répondit le Seigneur; tu délivreras ainsi Quéila. » Les compagnons d'arme de David lui dirent alors: « Vois-tu, ici en Juda, nous avons déjà peur! Ce sera pire encore, si nous allons à Quéila nous battre contre les troupes des Philistins! » David consulta une nouvelle fois le Seigneur, qui lui répondit: « Debout, va à Quéila! Je livrerai les Philistins en ton pouvoir. » David et ses compagnons se rendirent donc à Quéila et ils attaquèrent les Philistins. Ils s'emparèrent de leurs troupeaux et leur infligèrent une lourde défaite. David délivra ainsi les habitants de Quéila. Lorsque Abiatar, fils d'Ahimélek, était venu se réfugier auprès de David, à Quéila, il avait emporté les objets servant à consulter le Seigneur. Saül apprit que David était entré à Quéila; alors il déclara: « Dieu l'a livré en mon pouvoir, puisqu'il s'est laissé prendre au piège, en entrant dans une ville aux portes verrouillées. » Saül mobilisa toute l'armée pour aller assiéger David et ses compagnons dans Quéila. David se rendit compte que Saül préparait un mauvais coup contre lui; il ordonna donc au prêtre Abiatar d'apporter les objets qui servent à consulter Dieu. Puis il dit: « Seigneur, Dieu d'Israël, j'ai entendu dire que Saül s'apprête à venir à Quéila, pour détruire la ville à cause de moi. Les gens de Quéila me livreront-ils à Saül, s'il vient assiéger la ville comme je l'ai appris? Seigneur, Dieu d'Israël, je t'en prie, réponds-moi! » – « Saül va venir », répondit le Seigneur. David reprit: « Alors, les gens de Quéila nous livreront-ils à Saül, moi et mes compagnons? » – « Oui, ils le feront », déclara le Seigneur. Aussitôt, David et ses compagnons, au nombre de 600 environ, quittèrent Quéila et ils s'en allèrent à l'aventure. Saül, apprenant que David s'était échappé de la ville, renonça à l'expédition. David gagna le désert de Zif et il s'installa dans des endroits escarpés de la région montagneuse. Jour après jour, Saül le recherchait, mais Dieu ne permit pas que David tombe entre ses mains. David voyait bien que Saül partait en expédition pour le faire mourir, mais il restait à Horcha, dans le désert de Zif. Un jour, Jonatan, fils de Saül, se rendit auprès de David à Horcha et il fortifia la confiance en Dieu de celui-ci. Il lui dit: « Ne crains rien! Saül, mon père, ne réussira pas à mettre la main sur toi. C'est toi qui seras roi d'Israël, moi, je ne serai que ton second: mon père lui-même le sait bien! » Tous deux conclurent un pacte d'amitié au nom du Seigneur. Puis Jonatan retourna chez lui, tandis que David demeurait à Horcha. Des habitants de Zif allèrent trouver Saül à Guibéa et lui dirent: « Ne sais-tu pas que David se cache dans notre région, dans les endroits escarpés proches de Horcha, dans les collines de Hakila, au sud de la plaine inculte? Si donc tu désires le surprendre, tu n'as qu'à venir, nous nous chargeons de te le livrer. » – « Que le Seigneur vous bénisse, s'écria Saül; vous avez été bon envers moi. Maintenant, allez encore vérifier vos informations, découvrez exactement l'endroit où il se tient, et qui l'y a vu. On m'a dit en effet qu'il est très rusé. Repérez toutes les cachettes où il pourrait se réfugier, puis revenez vers moi avec des indications précises. Alors j'irai avec vous; s'il est dans le pays, je fouillerai chaque portion du territoire de Juda pour le trouver. » Les gens de Zif quittèrent Saül et retournèrent chez eux. À ce moment-là, David se trouvait dans la partie basse du désert de Maon, au sud de la plaine inculte. Saül et ses soldats partirent à la recherche de David. Celui-ci en fut informé; il alla s'installer dans un massif rocheux du désert de Maon. Quand Saül l'apprit, il se mit à le pourchasser dans cette région. Saül et ses soldats avançaient sur le flanc d'une colline, tandis que David et ses compagnons progressaient sur l'autre flanc. Ceux-ci se hâtaient pour échapper à Saül, car, avec sa troupe, il essayait de les encercler afin de les capturer. Mais un messager arriva et dit à Saül: « Viens vite, les Philistins attaquent le pays! » Saül cessa aussitôt de poursuivre David et il marcha contre les Philistins. C'est pourquoi on a appelé cet endroit “le Rocher de la Séparation”. David quitta cette région et il alla s'installer près d'En-Guédi, dans un endroit difficilement accessible. Lorsque Saül revint de sa campagne militaire contre les Philistins, il apprit que David était dans la région désertique d'En-Guédi. Il rassembla 3 000 soldats choisis dans l'armée d'Israël et il partit à la recherche de David et de ses compagnons d'arme, qui se trouvaient en face de la Roche-aux-Bouquetins. En passant près des enclos à moutons qui bordaient la route, Saül vit une caverne et il y entra pour satisfaire un besoin naturel. Or David était caché au fond de cette caverne avec ses compagnons. Ceux-ci lui chuchotèrent: « Voici le moment annoncé par le Seigneur, lorsqu'il t'a dit: “Un jour, je te livrerai ton ennemi, pour que tu le traites comme il te plaira.” » Alors David s'avança et il coupa discrètement un pan du manteau de Saül. Mais dès qu'il eut fait cela, son cœur se mit à battre très fort. Il dit à ses compagnons: « Que le Seigneur me préserve d'attenter à la vie de mon maître, comme vous le suggérez! En effet, c'est le Seigneur lui-même qui l'a choisi comme roi, il a été choisi avec l'huile d'onction. » Par ces paroles, David réussit à empêcher ses compagnons de se jeter sur Saül. Saül quitta la caverne et reprit sa route. David sortit peu après lui et cria: « Mon roi! » Saül se retourna pour regarder. David s'inclina respectueusement jusqu'à terre, puis lui demanda: « Pourquoi écoutes-tu ceux qui prétendent que je cherche à te nuire? Tu peux constater qu'aujourd'hui même, le Seigneur t'avait livré en mon pouvoir dans cette caverne. On me conseillait de te tuer, mais je t'ai épargné! Je n'ai pas voulu attenter à ta vie, car c'est le Seigneur qui t'a choisi comme roi. Regarde, ô mon roi, regarde ce que je tiens: un pan de ton manteau! Je n'ai fait que couper le pan de ton manteau; je ne t'ai pas tué. Tu vois donc bien que je n'ai pas l'intention de te nuire ou de me révolter contre toi! Tu vois que je n'ai commis aucune faute envers toi. C'est toi qui me poursuis pour m'ôter la vie. Que le Seigneur soit l'arbitre entre nous deux; qu'il me venge du mal que tu m'as fait, mais moi-même, je ne te ferai rien. Tu connais le proverbe d'autrefois qui dit: “Des méchants, il ne peut sortir que la méchanceté ”, mais moi, je ne te ferai aucun mal. Contre qui le roi d'Israël est-il parti à la guerre? Contre moi! Tu me pourchasses, moi qui ne suis qu'un chien crevé, qu'une misérable puce! Eh bien, le Seigneur sera l'arbitre entre nous; qu'il examine et qu'il défende ma cause, qu'il me rende justice et me délivre de tes attaques! » Lorsque David eut achevé de parler, Saül demanda: « David, mon fils, est-ce bien toi qui me parles? » Et il versa des larmes abondantes. Puis il reprit: « C'est toi qui as raison et moi qui ai tort. Tu m'as fait du bien alors que je t'ai fait du mal. Tu m'as révélé aujourd'hui ta bonté pour moi. Le Seigneur m'avait en effet livré en ton pouvoir, mais tu ne m'as pas tué! D'habitude, quand quelqu'un surprend son ennemi, le laisse-t-il s'en aller sain et sauf? Jamais! Que le Seigneur te récompense donc pour le bien que tu m'as fait aujourd'hui! Par ailleurs, je sais que tu seras roi un jour et que, sous ton autorité, le royaume d'Israël sera stable. Alors jure-moi, au nom du Seigneur, qu'après ma mort, tu n'effaceras pas tout souvenir de moi et de ma famille en exterminant mes descendants. » David le lui jura. Puis Saül retourna chez lui, tandis que David et ses compagnons regagnaient leur refuge dans la montagne. À cette époque, Samuel mourut. Tous les Israélites se rassemblèrent pour prendre part aux cérémonies de deuil; on l'enterra chez lui à Rama. Ensuite, David se rendit au désert de Paran. Dans la localité de Maon habitait un important propriétaire qui possédait 3 000 moutons et 1 000 chèvres. Ses domaines se trouvaient à Karmel et il y était alors pour la tonte de ses troupeaux. Il s'appelait Nabal, et sa femme Abigaïl. Celle-ci était intelligente et belle, tandis que son mari était dur et méchant. Il était du clan de Caleb. Dans le désert, David apprit que Nabal procédait à la tonte de ses bêtes. Il décida de lui envoyer dix de ses compagnons d'arme auxquels il dit: « Allez à Karmel, chez Nabal, et demandez-lui de ma part si tout va bien. Vous lui direz: “Que l'année te soit favorable! Que tout aille bien pour toi, pour ta famille et pour tout ce qui t'appartient. David a appris que les tondeurs sont chez toi. Or, pendant tout le temps où tes bergers étaient à Karmel avec nous, nous ne leur avons fait aucun mal et ils n'ont rien perdu. Interroge-les, ils te le confirmeront. David te prie donc d'être bienveillant envers nous, en ce jour de fête où nous venons à toi; donne-nous, pour nous et ton serviteur David, ce dont tu peux disposer.” » Les compagnons de David allèrent porter ce message à Nabal, de la part de David, puis ils attendirent. Mais Nabal leur répondit: « David, le fils de Jessé, qui est-ce? Aujourd'hui, il y a bien trop d'esclaves qui s'évadent de chez leurs maîtres. Et moi, je devrais prendre de mon pain, de mon eau, de la viande que j'ai préparée pour mes tondeurs, et les donner à des gens dont je ne sais même pas d'où ils viennent! » Les compagnons de David s'en retournèrent et ils vinrent lui rapporter la réponse de Nabal. David leur ordonna: « Que chacun prenne son épée! » Chacun passa son épée dans sa ceinture; David prit aussi la sienne. 400 hommes environ partirent avec lui, tandis que 200 autres restaient auprès des bagages. Un des serviteurs de Nabal avertit Abigaïl, la femme de son maître, en ces termes: « Depuis le désert, David a envoyé des messagers saluer notre maître, mais celui-ci les a mal reçus. Pourtant, ces gens ont été très bons pour nous, ils ne nous ont fait aucun mal et nous n'avons rien perdu pendant tout le temps que nous les avons côtoyés dans les campagnes. Jour et nuit, ils ont été comme une muraille protectrice autour de nous, aussi longtemps que nous avons gardé les troupeaux dans la région où ils étaient. Maintenant donc, réfléchis bien à ce que tu dois faire, car, sans aucun doute, le malheur va s'abattre sur notre maître et sur sa famille. Il a lui-même si mauvais caractère qu'on ne peut rien lui dire! » Abigaïl se hâta de prendre deux cents pains, deux outres de vin, cinq moutons tout apprêtés, cinq mesures de grains grillés, cent grappes de raisins secs et deux cents gâteaux de figues. Elle chargea le tout sur des ânes, puis ordonna à ses serviteurs: « Passez devant, je vous suis. » Abigaïl n'avait rien dit à Nabal, son mari. Installée sur son âne, elle descendait, cachée par la colline. Pendant ce temps, David et ses compagnons avançaient dans sa direction. Soudain, elle se trouva en face d'eux. David venait justement de se dire: « Voilà ce que j'ai gagné à protéger, dans le désert, tous les biens de cet individu, afin qu'il ne subisse aucune perte: il me rend le mal pour le bien! Alors, que Dieu m'inflige la plus terrible des punitions si jusqu'à demain matin je laisse un seul homme en vie dans la famille de Nabal! » Dès qu'Abigaïl aperçut David, elle descendit en hâte de son âne; elle s'inclina devant David, se jeta face contre terre à ses pieds et lui dit: « À moi la faute, mon seigneur, à moi seule! Permets-moi toutefois de te parler, écoute ce que j'ai à te dire. Ne t'occupe pas de Nabal, c'est un individu malfaisant qui mérite bien son nom: il s'appelle Nabal “l'abruti”, et c'est vraiment une brute! Moi, je n'avais pas vu que tu nous avais envoyé quelques-uns de tes compagnons. Mais maintenant, aussi vrai que le Seigneur est vivant, et que tu es vivant, le Seigneur lui-même te retient d'en venir au meurtre et de te faire justice toi-même. Que tes ennemis et ceux qui te veulent du mal subissent le même sort que Nabal. Accepte les cadeaux que je t'apporte, qu'ils soient répartis entre les jeunes hommes qui t'accompagnent. Veuille aussi me pardonner ma faute. En effet, je suis sûre que le Seigneur accordera pour toujours le règne à ta famille, car tu participes aux guerres du Seigneur, et on ne pourrait trouver aucun mal en toi tout au long de ton existence. Un homme s'est mis en tête de te poursuivre, il veut ta mort; mais le Seigneur ton Dieu protégera toujours ta vie, en la gardant auprès de lui, tandis qu'il rejettera au loin la vie de tes ennemis, comme avec une fronde. Lorsque le Seigneur accomplira tous les bienfaits qu'il t'a promis et qu'il fera de toi le chef d'Israël, il ne faudrait pas que tu aies la conscience tourmentée par le remords d'avoir tué inutilement quelqu'un et de t'être fait justice toi-même. Et quand le Seigneur t'aura accordé le bonheur, souviens-toi de moi! » David répondit à Abigaïl: « Je bénis le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui t'a envoyée en ce moment à ma rencontre. Je te bénis aussi, toi qui, avec bon sens, m'as empêché d'en venir au meurtre et de me faire justice moi-même. Vraiment, aussi vrai que le Seigneur est vivant, le Dieu d'Israël qui m'a retenu de te faire du mal, je te l'affirme: si tu n'étais pas venue aussi rapidement à ma rencontre, demain à l'aube il ne serait plus resté un seul homme vivant dans la famille de Nabal! » David accepta ce qu'Abigaïl lui avait apporté, puis il reprit: « Retourne en paix chez toi. Tu vois, j'ai entendu ta supplication et je l'accueille favorablement. » Lorsque Abigaïl arriva à la maison, elle y trouva Nabal qui donnait un festin: c'était un vrai festin de roi. Nabal était si joyeux et tellement ivre qu'elle ne lui dit pas un mot avant l'aube. Elle attendit que son ivresse soit dissipée, au matin, pour lui raconter ce qui s'était passé. Nabal en reçut un tel choc qu'il resta paralysé. Une dizaine de jours plus tard, le Seigneur le frappa d'une nouvelle attaque et il mourut. Quand David apprit la mort de Nabal, il s'écria: « Je bénis le Seigneur, qui a pris ma défense au moment où j'étais insulté par l'attitude de Nabal. Je le remercie de m'avoir retenu de faire le mal et d'avoir fait retomber sur la tête de Nabal sa propre méchanceté! » Puis David envoya des messagers proposer à Abigaïl de devenir sa femme. Les messagers arrivèrent chez elle à Karmel et ils lui dirent: « David nous envoie te chercher pour que tu deviennes sa femme. » Abigaïl s'inclina devant eux, face contre terre, et elle répondit: « Je deviendrai l'esclave de mon seigneur; je suis prête à laver les pieds de ses serviteurs. » Elle se releva en hâte, monta sur son âne et, accompagnée de cinq servantes, partit à la suite des messagers de David; et elle devint sa femme. Précédemment, David avait déjà épousé Ahinoam, de Jizréel; Ahinoam et Abigaïl furent donc toutes deux ses épouses. Pour ce qui est de la première femme de David, Mikal, fille de Saül, son père l'avait donnée en mariage à Palti, fils de Laïch, de Gallim. Les habitants de Zif allèrent trouver Saül à Guibéa et ils lui dirent: « Ne sais-tu pas que David se cache dans les collines de Hakila, près de la plaine inculte? » Saül se mit donc en route pour le désert de Zif afin d'y chercher David. Il était accompagné de 3 000 des meilleurs soldats d'Israël. Il établit son camp dans les collines de Hakila, au bord de la route. David, qui se tenait dans le désert, apprit que Saül venait l'y pourchasser. Il envoya des gens s'informer, et il eut ainsi la certitude que Saül était arrivé. Il se rendit à l'emplacement du camp de Saül et il repéra l'endroit précis où dormaient Saül et Abner, fils de Ner, le chef de l'armée; Saül dormait au centre du camp, et toute la troupe campait autour de lui. David appela Ahimélek le Hittite et Abichaï, frère de Joab, dont la mère s'appelait Serouia; il leur demanda: « L'un de vous viendrait-il avec moi jusqu'au camp de Saül? » – « J'irai avec toi », répondit Abichaï. Pendant la nuit, David et Abichaï se rendirent au camp de l'armée: Saül, couché, dormait au centre du camp, sa lance plantée en terre près de sa tête. Abner et la troupe dormaient tout autour de lui. Abichaï dit à David: « Cette nuit, Dieu livre ton ennemi en ton pouvoir. Permets-moi de le clouer au sol avec sa lance. Un coup suffira, je n'aurai pas besoin de lui en donner un deuxième. » – « Non, répondit David, ne le tue pas! Penses-tu que l'on puisse rester impuni, après avoir attenté à la vie du roi que le Seigneur a choisi? Aussi vrai que le Seigneur est vivant, je te l'affirme: le Seigneur lui-même mettra fin à sa vie, soit qu'il meure de mort naturelle, soit qu'il succombe au cours d'un combat. Mais que le Seigneur me préserve d'attenter à la vie du roi qu'il s'est choisi. Contentons-nous de prendre la lance, qui est près de son chevet, et la gourde d'eau, et allons-nous-en. » David prit la lance et la gourde près de la tête de Saül et ils s'en allèrent. Personne ne se réveilla, personne ne vit ni ne sut quoi que ce soit; tout le monde dormait, car le Seigneur avait fait tomber sur eux un profond sommeil. David passa de l'autre côté de la vallée et il se tint sur une hauteur, à bonne distance du camp de Saül. Il cria en direction de l'armée pour appeler Abner, fils de Ner: « Eh, Abner! Réponds donc! » – « Qui ose déranger ainsi le roi? » demanda Abner. David reprit: « Abner, tu es un homme, n'est-ce pas? Il n'y a pas de meilleur soldat que toi en Israël! Alors pourquoi n'as-tu pas mieux protégé le roi, ton maître? Quelqu'un est venu pour le tuer. Aussi vrai que le Seigneur est vivant, je te l'affirme: ce n'est pas beau de négliger ainsi ton devoir! Vous mériteriez tous la mort pour n'avoir pas protégé votre maître, le roi choisi par le Seigneur avec l'huile d'onction! Regarde donc au chevet du roi: où sont sa lance et sa gourde d'eau? » Saül reconnut la voix de David et demanda: « David, mon fils, est-ce bien toi qui me parles? » – « C'est bien moi, mon roi », répondit David. Et il ajouta: « Pourquoi le roi me poursuit-il? Que lui ai-je fait? Quel mal ai-je commis? Que le roi veuille bien écouter ce que j'ai à lui dire: Si c'est le Seigneur qui t'a poussé à agir ainsi contre moi, qu'il se laisse apaiser par un sacrifice. Mais si ce sont des êtres humains, que le Seigneur les maudisse. En effet, on me chasse aujourd'hui, on m'empêche de résider dans le pays que le Seigneur a accordé à son peuple, et c'est comme si on me disait: “Va adorer d'autres dieux!” Mais moi, je ne veux pas mourir loin de la présence du Seigneur. Pourquoi le roi est-il parti en guerre contre moi, une simple puce? Pourquoi me pourchasse-t-il, comme on chasse une perdrix dans les montagnes? » Saül s'écria: « Je suis coupable! Reviens, David, mon fils, je ne te ferai plus de mal, puisque cette nuit tu as respecté ma vie. Je me suis conduit comme un insensé, je me suis lourdement trompé! » David répondit: « La lance du roi est ici; que l'un de ses jeunes soldats vienne la récupérer. Que le Seigneur récompense chacun de nous pour son respect du droit et de sa fidélité. Aujourd'hui le Seigneur t'avait livré en mon pouvoir, mais je n'ai pas voulu attenter à ta vie, car tu es le roi choisi par le Seigneur. De même que ta vie a eu un grand prix pour moi, que ma vie ait un grand prix pour le Seigneur, et qu'il me délivre de toute détresse. » Alors Saül déclara: « Que le Seigneur te bénisse, David, mon fils! Tu feras de grandes choses, tu réussiras certainement! » David s'en alla de son côté, tandis que Saül retournait chez lui. David réfléchit et se dit: « Un jour ou l'autre, Saül parviendra à m'éliminer. Je n'ai pas de meilleure solution que de m'enfuir dans le pays des Philistins. Saül cessera de me pourchasser dans tout le territoire d'Israël, et ainsi je lui aurai échappé. » Alors David partit avec ses 600 compagnons d'arme et se rendit chez Akich, fils de Maok et roi de Gath. Ils s'installèrent tous à Gath, auprès d'Akich, chacun avec sa famille; David avait avec lui ses deux femmes, Ahinoam, de Jizréel, et Abigaïl, veuve de Nabal, de Karmel. Lorsque Saül apprit que David s'était réfugié à Gath, il cessa de le pourchasser. Un jour, David dit à Akich: « Si le roi considère que je suis digne de sa confiance, qu'il m'autorise à m'installer dans l'une des localités de la campagne. Pourquoi moi qui suis ton serviteur, devrais-je résider avec lui dans la ville royale? » Le jour même, Akich lui donna la ville de Siclag. Voilà pourquoi cette ville a fait partie, jusqu'à maintenant, du territoire des rois de Juda. Le séjour de David dans le pays des Philistins dura un an et quatre mois. De Siclag, David et ses compagnons lançaient des attaques contre les Guéchourites, les Guirzites ou les Amalécites. Ce sont les populations qui habitaient entre Télem et Chour et jusqu'à la frontière de l'Égypte. Ils dévastaient leur pays et ils ne laissaient en vie ni homme ni femme; ils emmenaient les moutons et les bœufs, les ânes et les chameaux, ainsi que les vêtements, et ils revenaient auprès d'Akich. Quand Akich demandait à David: « Contre qui avez-vous lancé une attaque aujourd'hui? », David lui répondait: « Contre la partie sud du territoire de Juda », ou bien « Contre la partie sud du territoire des Yeramélites », ou encore « Contre la partie sud du territoire des Quénites ». David ne laissait ramener vivant à Gath ni homme ni femme, qui auraient pu, craignait-il, le dénoncer, en disant: « Voilà ce que David a fait. » David agit de cette manière pendant tout le temps qu'il résida dans le pays des Philistins. C'est pourquoi Akich avait pleine confiance en lui, car il pensait: « David s'est rendu absolument odieux aux membres de son peuple. Il sera donc pour toujours à mon service. » À cette époque-là, les Philistins rassemblèrent leurs troupes en une seule armée, pour aller combattre Israël. Akich dit à David: « Il est entendu que, toi et tes compagnons d'arme, vous participerez avec moi à cette expédition. » – « Très bien, répondit David. Tu verras toi-même ce que je vais faire. » – « Dans ces conditions, reprit Akich, je te prends comme garde du corps pour toujours. » À la mort de Samuel, tous les Israélites avaient pris part aux cérémonies de deuil, puis on l'avait enterré dans sa ville de Rama. Par ailleurs, Saül avait interdit dans son royaume les pratiques consistant à invoquer et à interroger les morts. Un jour, les Philistins rassemblèrent leurs troupes et ils vinrent camper près de Chounem. Saül mobilisa l'armée d'Israël, qui campa près du mont Guilboa. Lorsque Saül vit le camp des Philistins, il eut très peur et se mit à trembler comme une feuille. Il voulut consulter le Seigneur, mais celui-ci ne lui répondit ni par un rêve, ni par l'Ourim, un des objets sacrés du prêtre, ni par un prophète. Alors Saül donna cet ordre à ses officiers: « Cherchez-moi une femme capable d'interroger les morts, pour que j'aille la consulter. » – « Il y en a une à En-Dor », lui répondit-on. Saül se déguisa et il partit pour En-Dor avec deux compagnons; il arriva de nuit chez la femme et lui dit: « Je désire que tu interroges un mort pour moi. Fais apparaître celui que je t'indiquerai. » – « Mais, répondit la femme, tu sais bien que Saül a éliminé du pays les pratiques consistant à évoquer et interroger les morts. Cherches-tu à me tendre un piège pour me faire mourir? » – « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, déclara Saül, je te fais le serment que tu ne risques rien dans cette affaire. » – « Qui dois-je faire apparaître pour toi? » demanda la femme. Il répondit: « Samuel. » Lorsque la femme vit Samuel, elle poussa un grand cri, puis elle interpella Saül en ces mots: « Mais tu es Saül! Pourquoi m'as-tu trompée? » – « Ne crains rien, répondit le roi. Dis-moi plutôt ce que tu as vu. » – « J'ai vu une sorte de fantôme qui montait des profondeurs de la terre », dit-elle. Le roi reprit: « Comment est-il? » – « C'est un homme âgé, enveloppé d'un manteau », dit-elle. Saül comprit qu'il s'agissait bien de Samuel et il s'inclina jusqu'à terre en signe de respect. Samuel lui demanda: « Pourquoi as-tu troublé mon repos? Pourquoi m'as-tu fait appeler? » – « Je suis tellement angoissé!, répondit Saül. Les Philistins m'ont déclaré la guerre et Dieu s'est détourné de moi. Il ne me répond plus, ni par un prophète, ni par un rêve. Alors je t'ai fait appeler: viens me dire ce que je dois faire! » – « Pourquoi m'interroger, moi? dit Samuel. Tu vois bien que le Seigneur lui-même s'est détourné de toi et qu'il est devenu ton ennemi. Il a accompli ce que j'avais annoncé de sa part: il t'a repris la royauté, pour la donner à un autre, à David. Tu n'as pas écouté ce que disait le Seigneur, puisque tu n'as pas exterminé complètement les Amalécites. C'est pourquoi le Seigneur te traite aujourd'hui de cette manière. Il te livrera, ainsi que ton peuple, au pouvoir des Philistins. Demain, toi et tes fils, vous serez avec moi dans le monde des morts, et le Seigneur livrera ton armée au pouvoir des Philistins. » Dès qu'il eut entendu ces paroles de Samuel, Saül s'écroula de tout son long, saisi d'une peur épouvantable. De plus, il était sans force, n'ayant rien mangé depuis le jour précédent. La femme s'approcha de lui et elle vit combien il était épouvanté. Alors elle lui dit: « J'ai obéi à tes ordres. Au risque de ma vie, j'ai fait ce que tu m'ordonnais. Maintenant, écoute-moi à ton tour: je vais t'apporter un peu de nourriture; tu mangeras pour reprendre des forces, avant de te remettre en route. » Saül refusa de manger quoi que ce soit, mais ses compagnons et la femme insistèrent, si bien qu'il finit par accepter; il se releva de terre et s'assit sur le lit. Sans tarder, la femme tua un veau qu'elle engraissait, puis elle prit de la farine, fit de la pâte et cuisit des pains sans levain. Elle servit ce repas à Saül et à ses compagnons. Après avoir mangé, ils se mirent en route, alors qu'il faisait encore nuit. Les Philistins rassemblèrent toutes leurs troupes à Afec, tandis que les Israélites campaient à la source proche de Jizréel. Les chefs des Philistins défilèrent à la tête des compagnies et des régiments; David et ses hommes, qui accompagnaient le roi Akich, ne défilèrent qu'en dernier. Les officiers philistins demandèrent: « Qui sont ces Hébreux? » Akich leur répondit: « Ne reconnaissez-vous pas David, qui fut au service de Saül, roi d'Israël, mais qui est avec moi depuis un ou deux ans? Du jour où il m'a rejoint jusqu'à présent, je n'ai aucun reproche à lui adresser. » Les officiers philistins se groupèrent contre Akich et lui dirent: « Renvoie cet homme! qu'il retourne à la ville où tu lui as permis de résider. Il ne doit pas participer à notre expédition, car il pourrait se retourner contre nous au cours du combat. En effet, comment regagnerait-il le mieux la faveur de son ancien maître, sinon en lui livrant nos hommes? N'oublions pas que c'est ce David dont les femmes disaient, en chantant et en dansant: “Saül a battu des milliers d'ennemis, David en a battu des dizaines de milliers!” » Akich appela donc David et il lui dit: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, je l'affirme: tu es quelqu'un de loyal. Il me plaît que tu participes avec moi à cette expédition militaire, car, du jour où tu es arrivé chez moi jusqu'à présent, je ne t'ai jamais vu mal agir. Mais tu ne plais pas aux autres chefs philistins. Par conséquent, retourne en paix chez toi, afin de ne pas les indisposer. » David lui demanda: « Mais qu'ai-je donc fait? Qu'as-tu à me reprocher, depuis le jour où je suis entré à ton service jusqu'à présent, pour que je n'aille pas combattre tes ennemis? » – « Rien, je le sais, répondit Akich. Tu m'es aussi agréable qu'un ange de Dieu. Seulement, les officiers philistins m'ont dit: “Il ne doit pas participer à notre expédition!” Tu devras donc te lever tôt demain matin, de même que les hommes qui t'ont accompagné, et vous irez à l'endroit où je vous ai permis de résider. Ne garde pas de rancune en ton cœur, car tu m'es agréable; levez-vous tôt et partez dès qu'il fera jour. » Le lendemain matin, David et ses compagnons d'arme se levèrent tôt pour retourner au pays des Philistins. Et les Philistins se rendirent à Jizréel. Le surlendemain, David et ses compagnons d'arme arrivèrent à Siclag. Or, les Amalécites avaient lancé une attaque au sud de Juda et contre Siclag; ils avaient détruit et incendié la ville. Ils avaient fait prisonniers les femmes et les autres habitants, petits et grands; ils n'avaient tué personne, mais ils les avaient emmenés et ils avaient continué leur chemin. Ainsi, lorsque David et ses compagnons arrivèrent à la ville, ils découvrirent qu'elle avait été incendiée, et que leurs femmes, leurs fils et leurs filles avaient été enlevés. Alors David et toute sa troupe se mirent à se lamenter et ils pleurèrent jusqu'à en être épuisés. On avait même emmené les deux femmes de David, Ahinoam, de Jizréel, et Abigaïl, veuve de Nabal, de Karmel. Finalement, David se vit dans une situation très angoissante, car ses compagnons parlaient de le tuer à coups de pierres; chacun d'eux était plein d'amertume, en pensant à ses fils et à ses filles. Cependant, grâce au Seigneur son Dieu, David reprit courage. Il dit au prêtre Abiatar, fils d'Ahimélek: « Apporte-moi les objets qui servent à consulter le Seigneur. » Abiatar les apporta. David interrogea le Seigneur: « Si je poursuis cette bande de pillards, est-ce que je les rattraperai? » – « Poursuis-les, répondit le Seigneur. Tu les rattraperas et tu délivreras les prisonniers. » David et ses 600 compagnons se mirent en route. Lorsqu'ils arrivèrent au torrent du Bessor, 200 d'entre eux, trop fatigués pour traverser le torrent, s'arrêtèrent à cet endroit. David continua la poursuite avec les 400 autres. Dans la campagne, les soldats trouvèrent un jeune Égyptien qu'ils amenèrent à David. On lui donna du pain à manger et de l'eau à boire, puis une tranche de gâteau de figues et deux grappes de raisins secs. Quand il eut mangé cela, il retrouva des forces, car il n'avait rien mangé ni bu depuis trois jours et trois nuits. David l'interrogea: « À qui appartiens-tu et d'où viens-tu? » – « Je suis un Égyptien, esclave d'un Amalécite, répondit-il. Mon maître m'a abandonné il y a trois jours parce que j'étais tombé malade. Auparavant, nous avions lancé des attaques contre le sud des territoires des Crétois, des territoires des membres de la tribu de Juda et des Calébites, et nous avions incendié la ville de Siclag. » – « Veux-tu me conduire jusqu'à cette bande de pillards? » lui demanda David. L'Égyptien répondit: « Si tu me jures devant Dieu que tu ne me mettras pas à mort, ou que tu ne me livreras pas à mon maître, je te conduirai jusqu'à eux. » Il conduisit David jusqu'aux Amalécites, qu'ils trouvèrent éparpillés dans toute la région; ils mangeaient, buvaient, faisaient la fête avec le riche butin emporté du pays des Philistins et du pays de Juda. David les combattit victorieusement, de l'aube jusqu'au soir du lendemain. Personne n'en réchappa, sauf 400 jeunes gens qui réussirent à s'enfuir à dos de chameaux. David sauva tout ce que les Amalécites avaient pris; il délivra en particulier ses deux femmes. Personne ne manquait des petits et des grands, des fils et des filles, et le butin était intact. Tout ce que les ennemis avaient emporté, David le récupéra. Il s'empara aussi des troupeaux de moutons et de bœufs des Amalécites; ceux qui conduisaient ce bétail disaient: « Voici le butin de David! » David retourna auprès des 200 hommes, qui avaient été trop fatigués pour le suivre, et qu'on avait laissés près du torrent du Bessor. Ils vinrent au-devant de David et de ceux qui l'accompagnaient. David s'avança avec sa troupe et les salua. À ce moment-là, parmi les soldats qui avaient accompagné David, un groupe de vauriens et de méchants déclarèrent: « Puisqu'ils ne sont pas venus avec nous, on ne leur donnera rien du butin récupéré; on rendra seulement à chacun sa femme et ses enfants. Qu'ils les emmènent et s'en aillent. » Mais David dit: « Mes amis, n'agissez pas ainsi avec ce que le Seigneur nous a donné. Il nous a protégés, il nous a même livré la bande de pillards qui avaient attaqué Siclag. Personne ne peut approuver votre proposition. En effet, “À chacun sa part de butin, à celui qui marche au combat comme à celui qui garde le camp: entre eux, ils partageront.” » Ce jour-là David établit cette décision en règle légale pour Israël; et cette règle est encore valable aujourd'hui. De retour à Siclag, David envoya des parts de butin à ceux des anciens de Juda qui étaient ses amis. Il leur faisait dire: « Voici pour vous un cadeau, tiré du butin pris aux ennemis du Seigneur. » Il en envoya aux anciens de Béthel, de Ramoth dans le Néguev, de Yattir, à ceux d'Aroër, de Sifmoth, d'Echtemoa, de Rakal, à ceux des villes des Yeramélites et des Quénites; il en evoya à ceux de Horma, de Bor-Achan, d'Atak, d'Hébron, et à ceux de toutes les localités où il était passé précédemment avec ses compagnons. Sur le mont Guilboa, les Philistins attaquèrent les Israélites. Ceux-ci s'enfuirent et beaucoup furent tués. Les Philistins s'acharnèrent alors contre Saül et ses fils. Ils réussirent à tuer Jonatan, Abinadab et Malkichoua, les fils du roi. Dès lors, tout le poids du combat se porta contre Saül. Des tireurs à l'arc le découvrirent, et Saül en fut terrifié. Il dit à celui qui portait ses armes: « Prends ton épée et tue-moi, car je ne veux pas que ces Philistins païens me tuent eux-mêmes et se moquent de moi. » Mais son porteur d'armes refusa, tellement il avait peur. Alors Saül prit son épée et il se jeta dessus. Lorsque le porteur d'armes vit que son maître était mort, il se jeta aussi sur son épée et mourut. C'est ainsi que Saül, ses trois fils, son porteur d'armes et ses soldats moururent tous le même jour. Les Israélites qui habitaient l'autre côté de la vallée et l'autre rive du Jourdain apprirent que l'armée d'Israël avait fui, et que Saül et ses fils étaient morts; ils abandonnèrent alors leurs villes pour s'enfuir, et les Philistins vinrent s'y installer. Le lendemain, les Philistins, venus pour dépouiller les morts, trouvèrent les cadavres de Saül et de ses trois fils sur le mont Guilboa. Ils coupèrent la tête de Saül, lui enlevèrent ses armes, et ils firent circuler ces trophées dans leur pays, afin de répandre cette bonne nouvelle dans les temples de leurs idoles et parmi le peuple. Ensuite ils déposèrent ses armes dans le temple d'Astarté, et ils attachèrent son cadavre à la muraille de Beth-Chéan. Les habitants de Yabech, en Galaad, apprirent ce que les Philistins avaient fait à Saül. Les hommes les plus courageux de la ville se mirent en route et marchèrent durant toute la nuit jusqu'à Beth-Chéan; ils détachèrent le cadavre de Saül et ceux de ses fils de la muraille de la ville, puis ils rentrèrent à Yabech. Là, ils les brûlèrent. Ils rassemblèrent ensuite leurs ossements, les enterrèrent sous un arbre, le tamaris de Yabech, et ils jeûnèrent pendant sept jours. Saül était déjà mort quand David revint s'installer à Siclag après avoir battu les Amalécites. Il y passa deux jours. Le troisième jour, un homme venant du camp de Saül arriva. Il avait les vêtements déchirés et de la poussière sur la tête, en signe de deuil. Dès qu'il fut près de David, il s'inclina jusqu'à terre. « D'où viens-tu? », lui demanda David. « Je me suis enfui du camp d'Israël », répondit-il. « Raconte-moi donc ce qui s'est passé », dit David. « L'armée d'Israël a pris la fuite au cours du combat, dit l'homme; un grand nombre de soldats ont été tués. Même Saül et son fils Jonatan sont morts. » – « Comment sais-tu que Saül et Jonatan sont morts? » lui demanda encore David. « Je me trouvais par hasard sur le mont Guilboa, raconta le messager. J'ai vu Saül qui s'appuyait sur sa lance; il était serré de près par les chars et les cavaliers ennemis. Il s'est retourné, m'a aperçu et il m'a appelé. “Oui, mon roi”, ai-je répondu. Il m'a demandé qui j'étais. Je lui ai répondu que j'étais un Amalécite. Alors il m'a dit de venir lui donner la mort, car il se sentait mal, bien qu'il eût encore tous ses esprits. Je me suis donc approché et je lui ai donné la mort, car je savais qu'il ne survivrait pas à sa défaite. Ensuite, mon seigneur, j'ai pris la couronne et le bracelet qu'il portait et je te les ai apportés ici. » David déchira ses vêtements, et tous ceux qui étaient près de lui firent de même. Jusqu'au soir, ils pleurèrent et jeûnèrent, prenant ainsi le deuil de Saül, de Jonatan et de tous les Israélites, membres du peuple du Seigneur, qui étaient morts au combat. Ensuite David dit au jeune messager: « Qui es-tu? » – « Je suis le fils d'un Amalécite immigré dans ce pays », répondit-il. « Et tu n'as pas craint de faire mourir le roi que le Seigneur avait choisi! » s'écria David. Il appela un de ses jeunes soldats et il lui ordonna: « Vas-y, tue-le! » Le soldat frappa à mort l'Amalécite, tandis que David lui déclarait: « C'est par ta faute que tu meurs; tu t'es condamné toi-même en disant: “C'est moi qui ai donné la mort au roi choisi par le Seigneur.” » Alors David composa une complainte, à l'occasion de la mort de Saül et de Jonatan. Il ordonna de l'enseigner aux habitants de Juda. C'est la « Complainte de l'arc ». La voici, telle qu'on la trouve dans le Livre du Juste: Israël, pourquoi sont-ils morts, tes vaillants guerriers, tes glorieux combattants gisant sur les hauteurs? Ne publiez pas cette nouvelle dans la ville de Gath, ne la propagez pas dans les rues d'Ascalon. Que les femmes des Philistins n'aient pas cette joie, que les filles de ces païens ne triomphent pas. Montagnes de Guilboa, soyez privées de rosée et de pluie, qu'on ne voie plus de champs fertiles sur vos pentes. C'est là qu'ont été déshonorés les boucliers des guerriers, le bouclier de Saül, qui ne sera plus jamais frotté d'huile. Devant les ennemis à tuer, devant la vigueur des adversaires, l'arc de Jonatan ne reculait pas et l'épée de Saül accomplissait toujours sa tâche. Toute leur vie, Saül et Jonatan se sont aimés tendrement, dans leur mort même ils n'ont pas été séparés, eux qui étaient plus rapides que des aigles, plus courageux que des lions. Femmes du pays d'Israël, pleurez sur Saül! Il vous revêtait de beaux habits précieux, il ornait vos robes de bijoux d'or. Pourquoi sont-ils morts en plein combat, les vaillants guerriers, pourquoi Jonatan a-t-il succombé sur les hauteurs? Mon cœur souffre à cause de toi, Jonatan, mon frère, mon meilleur ami! Ton amitié pour moi était une merveille, bien plus encore que l'amour des femmes! Pourquoi sont-ils morts, ces vaillants guerriers, pourquoi ont-ils péri, ces illustres soldats? Après ces événements, David consulta le Seigneur: « Dois-je me rendre dans une des villes de Juda? » demanda-t-il. « Oui », répondit le Seigneur. « Dans laquelle? » demanda encore David. « À Hébron », dit le Seigneur. David s'y rendit, accompagné de ses deux femmes, Ahinoam, de Jizréel, et Abigaïl, veuve de Nabal, de Karmel. Il emmena également ses compagnons d'arme et leurs familles, qui s'installèrent dans les localités voisines d'Hébron. Alors les gens de Juda vinrent à Hébron pour y choisir David avec l'huile d'onction comme roi de Juda. Lorsqu'on informa David que les habitants de Yabech, en Galaad, avaient enterré Saül, il envoya des messagers leur dire: « Que le Seigneur vous bénisse d'avoir enterré Saül votre maître et d'avoir montré un tel attachement à son égard. Que le Seigneur à son tour vous traite avec bonté et vérité. Moi aussi, je vous ferai du bien, puisque vous avez agi ainsi. Et maintenant, reprenez courage, soyez des hommes résolus. Votre maître Saül est mort, et c'est moi que les gens de Juda ont choisi avec l'huile d'onction, pour que je règne sur eux. » Abner, fils de Ner, le général en chef de Saül, avait emmené Ichebocheth, fils de Saül, à Mahanaïm. Là, il l'avait proclamé roi pour les régions de Galaad, d'Asser, de Jizréel, d'Éfraïm et de Benjamin, bref pour tout Israël. Ichebocheth avait quarante ans lorsqu'il devint roi d'Israël, et il régna deux ans. Seule la tribu de Juda reconnut l'autorité de David. Celui-ci régna sur Juda, à Hébron, durant sept ans et demi. Abner, fils de Ner, et la garde d'Ichebocheth, fils de Saül, quittèrent Mahanaïm et ils prirent la direction de Gabaon. Joab, dont la mère s'appelait Serouia, et la garde de David se mirent aussi en route. Les deux troupes se rencontrèrent près du réservoir de Gabaon et elles prirent position de part et d'autre de ce réservoir. Abner dit à Joab: « Je propose que nos jeunes soldats luttent en combat singulier devant nous. » – « D'accord », répondit Joab. Des soldats s'avancèrent; on en compta douze de la tribu de Benjamin, représentant Ichebocheth, et douze de la garde de David. Chaque soldat saisit son adversaire par la tête et lui planta son épée dans le côté, de sorte qu'ils tombèrent tous ensemble. On appela cet endroit de Gabaon “le champ des rochers ”. Le même jour, un combat extrêmement violent éclata. Abner et ses hommes furent battus par la garde de David. Joab, Abichaï et Assaël, dont la mère s'appelait Serouia, étaient présents. Assaël, qui était aussi léger et rapide qu'une gazelle sauvage, se mit à poursuivre Abner, sans dévier ni à droite ni à gauche. Abner, tournant la tête, demanda: « Est-ce bien toi, Assaël? » – « Oui, c'est bien moi », répondit-il. « Poursuis quelqu'un d'autre, à droite ou à gauche, lui dit Abner. Essaie d'attraper l'un des jeunes soldats et de t'emparer de son équipement. » Mais Assaël ne voulut pas cesser de poursuivre Abner. Celui-ci reprit: « Assaël, cesse de me poursuivre! Pourquoi m'obliger à te tuer? Ensuite je ne pourrai plus regarder ton frère Joab en face. » Assaël refusa pourtant de changer de direction. Alors Abner le frappa en plein ventre avec l'extrémité de sa lance; celle-ci ressortit dans le dos d'Assaël, qui s'affaissa et mourut sur place. Tous ceux qui arrivèrent à l'endroit où gisait Assaël s'arrêtèrent. Joab et Abichaï se lancèrent à la poursuite d'Abner. Le soleil se couchait lorsqu'ils arrivèrent à Guibéa-Amma, à l'est de Guia sur le chemin du désert de Gabaon. Les soldats de la tribu de Benjamin se groupèrent en rangs serrés auprès d'Abner, et ils occupèrent le sommet d'une colline. Abner interpella Joab: « Brandirons-nous sans fin l'épée pour nous exterminer? Ne comprends-tu pas que cette affaire finira tristement? Qu'attends-tu donc pour ordonner à tes soldats d'arrêter cette poursuite fratricide? » – « Par le Dieu vivant, s'écria Joab, je t'assure que si tu n'avais pas demandé cet arrêt, mes hommes n'auraient pas cessé de vous poursuivre avant demain matin. » Joab fit sonner de la trompette. Ses soldats cessèrent de poursuivre les Israélites et mirent fin au combat. Abner et ses hommes cheminèrent toute cette nuit-là dans la vallée du Jourdain, puis ils franchirent le fleuve, traversèrent tout le Bitron et ils arrivèrent à Mahanaïm. Joab, ayant cessé de poursuivre Abner, rassembla sa troupe. Seuls dix-neuf soldats de la garde de David manquaient à l'appel, en plus d'Assaël. Par contre, la garde de David avait frappé à mort 360 hommes de la tribu de Benjamin et autres soldats d'Abner. On emporta le corps d'Assaël et on le déposa dans le tombeau de son père, à Bethléem. Ensuite Joab et ses hommes marchèrent toute la nuit et ils atteignirent Hébron au lever du jour. La guerre dura longtemps entre les partisans de Saül et ceux de David. Mais David consolidait de plus en plus sa position, tandis que les descendants de Saül perdaient progressivement leur pouvoir. À Hébron, David eut plusieurs fils. Il eut Amnon, l'aîné, d'Ahinoam, de Jizréel; Kilab, le second, d'Abigaïl, veuve de Nabal, de Karmel; Absalom, le troisième, de Maaka, fille de Talmaï, roi de Guéchour; Adonia, le quatrième, de Haguite; Chefatia, le cinquième, d'Abital; Itréam, le sixième, d'Égla, elle aussi femme du roi. Tels furent les fils de David qui naquirent à Hébron. Tant que la guerre dura entre partisans de Saül et partisans de David, Abner renforça son pouvoir dans le parti de Saül. Saül avait eu une épouse de second rang, du nom de Rispa, fille d'Aya. À son sujet, Ichebocheth dit un jour à Abner: « Pourquoi as-tu couché avec une épouse de mon père? » Abner fut pris d'une grande colère en entendant ces mots et déclara: « Suis-je un chien, à la solde des membres de la tribu de Juda? Jusqu'à présent, j'ai prouvé mon attachement à l'égard de la famille de ton père Saül, de ses frères et de ses amis; j'ai tout fait pour que tu ne tombes pas entre les mains de David, et toi, aujourd'hui, tu me reproches un écart avec cette femme! Que le Seigneur m'inflige la plus terrible des punitions si je ne réalise pas pour David ce que le Seigneur lui a promis. Car il a juré de retirer la royauté à la famille de Saül afin d'étendre l'autorité royale de David sur Israël comme sur Juda, de Dan, au nord, jusqu'à Berchéba, au sud du pays. » Ichebocheth fut incapable de lui répondre un seul mot, tellement il avait peur de lui. Là-dessus, Abner envoya des messagers à David pour lui dire: « À qui appartient le pays? Conclus une alliance avec moi, et je t'aiderai à rallier tout Israël autour de toi. » David lui répondit: « Bien, je suis d'accord de conclure une alliance avec toi! Je ne te demande qu'une chose: Ne viens pas me trouver sans te faire précéder par ma femme Mikal, fille de Saül. À cette condition, tu pourras te présenter devant moi. » Puis David envoya des messagers à Ichebocheth, fils de Saül, pour lui dire: « Rends-moi ma femme Mikal, que j'ai épousée au prix de cent prépuces de Philistins. » Alors Ichebocheth fit venir Mikal de chez son mari Paltiel, fils de Laïch. Paltiel l'accompagna. Tout en pleurs, il marcha derrière elle jusqu'à Bahourim. Là, Abner lui ordonna de retourner chez lui et il obéit. Abner eut un entretien avec les anciens d'Israël; il leur dit: « Depuis longtemps, vous désirez que David soit votre roi. Eh bien, c'est le moment d'agir! En effet, le Seigneur a déclaré au sujet de David: “C'est par l'intermédiaire de mon serviteur David que je veux délivrer Israël, mon peuple, de la domination des Philistins et de tous ses autres ennemis.” » Abner parla aussi avec les membres de la tribu de Benjamin. Ensuite, il partit pour Hébron, afin d'exposer à David lui-même le projet qui avait reçu le plein accord des membres de la tribu de Benjamin et des autres Israélites. Il arriva chez David, à Hébron, avec vingt hommes. David leur offrit un banquet. Abner dit à David: « Je suis prêt à repartir et à rassembler tous les Israélites autour de toi, mon roi. Ils concluront une alliance avec toi, et tu régneras alors sur tout le pays, comme tu le désires. » David autorisa Abner à s'en aller, et celui-ci partit en paix. Peu après, Joab arriva avec la garde de David; il revenait d'une expédition et il rapportait un butin important. Abner n'était plus chez David à Hébron, car le roi l'avait laissé repartir en paix. Dès que Joab fut là avec toute sa troupe, quelqu'un l'informa qu'Abner, fils de Ner, était venu trouver le roi, et que celui-ci l'avait laissé repartir en paix. Joab entra chez le roi et lui dit: « Qu'as-tu fait là? Abner vient chez toi, et tu le laisses repartir! Tu connais pourtant bien Abner, fil de Ner! S'il est venu, c'est pour te tromper, pour espionner tes allées et venues et pour savoir tout ce que tu fais! » Joab sortit de chez le roi et il chargea des messagers de rattraper Abner. À l'insu de David, ils le firent revenir de la citerne de Sira. Quand Abner fut de retour à Hébron, Joab l'attira à l'écart, à l'intérieur de la porte de la ville, comme pour lui parler tranquillement. Et là, il le poignarda en plein ventre, le tuant pour venger la mort de son frère Assaël. Dès que David apprit ce qui s'était passé, il s'écria: « Le Seigneur le sait, moi et mon royaume, nous sommes à jamais innocents du meurtre d'Abner, fils de Ner. Que seuls Joab et toute sa famille en subissent les conséquences! Qu'il y ait toujours dans cette famille des hommes atteints d'écoulements impurs ou de lèpre, des hommes réduits à des occupations féminines, qui meurent de mort violente, ou qui manquent de nourriture! » C'est ainsi que Joab et son frère Abichaï assassinèrent Abner, parce que celui-ci avait tué leur frère Assaël lors du combat de Gabaon. David dit à Joab et à tous ceux qui l'accompagnaient: « Déchirez vos vêtements, revêtez-vous d'étoffes grossières, et prenez part à la cérémonie funèbre en l'honneur d'Abner. » Le roi David lui-même marcha derrière le corps du défunt. On enterra Abner à Hébron. Le roi éclata en sanglots sur sa tombe, et toute la foule pleura aussi. Puis le roi prononça la complainte suivante, au sujet d'Abner: Pourquoi es-tu mort, Abner, d'une mort digne d'un insensé? Tu n'avais pas les mains liées, ni les pieds enchaînés. Pourtant tu es tombé mort, comme on est surpris par des criminels. Tous les assistants continuèrent de pleurer. Ensuite ils s'approchèrent de David pour lui offrir de la nourriture, alors qu'il faisait encore jour, mais le roi fit ce serment: « Que Dieu m'inflige la plus terrible des punitions si je mange un morceau de pain, ou quoi que ce soit, avant le coucher du soleil! » Le peuple entier en eut connaissance et l'approuva. D'ailleurs le peuple approuvait toujours ce que faisait le roi. Ainsi toute la population de Juda, et tous les Israélites, surent ce jour-là que ce n'était pas le roi qui avait donné l'ordre d'assassiner Abner, fils de Ner. David dit encore à ses ministres: « Vous rendez-vous compte qu'aujourd'hui un chef, un grand chef d'Israël, est mort? Moi, malgré mon titre de roi, je me sens actuellement faible, par rapport à la violence de ces hommes, dont la mère s'appelle Serouia. Que le Seigneur veuille les punir lui-même d'avoir commis ce crime! » Ichebocheth, fils de Saül, apprit qu'Abner était mort à Hébron; il en fut consterné, et tous les Israélites furent épouvantés. Ichebocheth avait sous ses ordres deux chefs de bandes, nommés Baana et Rékab; c'étaient les fils de Rimmon, un membre de la tribu de Benjamin de Beéroth. Beéroth est considéré comme faisant partie du territoire de Benjamin, depuis que ses anciens habitants se sont enfuis et qu'ils ont immigré à Guittaïm, où leurs descendants se trouvent encore aujourd'hui. D'autre part Jonatan, lui aussi fils de Saül, avait laissé un fils, Mefibochète, qui était estropié des deux jambes. Mefibochète avait cinq ans, lorsque arriva de Jizréel la nouvelle de la mort de Saül et de Jonatan; sa nourrice voulut le prendre pour fuir, mais dans sa hâte, elle le laissa tomber et l'enfant en demeura estropié. Rékab et Baana, les fils de Rimmon, de Beéroth, se rendirent chez Ichebocheth; ils y arrivèrent à l'heure la plus chaude de la journée, alors qu'il faisait la sieste. Ils apportèrent la tête d'Ichebocheth au roi David, à Hébron, et ils lui dirent: « Voici la tête d'Ichebocheth, le fils de ton ennemi Saül, qui voulait ta mort. En ce jour, le Seigneur a vengé mon roi de Saül et de ses descendants. » – « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, c'est lui qui m'a délivré de toute détresse! s'exclama David. Celui qui m'a annoncé la mort de Saül croyait m'apporter une bonne nouvelle, mais je l'ai fait arrêter et exécuter à Siclag. C'est ainsi que je l'ai récompensé pour sa bonne nouvelle. Comment donc récompenserai-je des individus malfaisants qui ont assassiné un innocent, dans sa maison, sur son lit? Je vous punirai du meurtre que vous avez commis et je vous éliminerai de la surface de la terre. » David donna un ordre à ses jeunes soldats, qui exécutèrent Rékab et Baana. Ensuite, on leur coupa les mains et les pieds, que l'on suspendit près du réservoir d'Hébron. Quant à la tête d'Ichebocheth, on la déposa dans le tombeau d'Abner à Hébron. Toutes les tribus d'Israël vinrent trouver David à Hébron et lui dirent: « Nous sommes de ta famille, du même sang que toi. Autrefois, lorsque Saül était encore notre roi, tu étais déjà à la tête des expéditions militaires d'Israël. Et le Seigneur t'avait déjà dit: “C'est toi qui gouverneras Israël, mon peuple, c'est toi qui en seras le chef.” » Tous les anciens d'Israël vinrent également trouver le roi David à Hébron. Celui-ci y conclut une alliance avec eux devant le Seigneur, et ils le choisirent comme roi d'Israël avec l'huile d'onction. David avait trente ans lorsqu'il devint roi, et il régna quarante ans. À Hébron, il régna sept ans et demi sur la tribu de Juda, puis à Jérusalem, il régna trente-trois ans sur l'ensemble d'Israël et de Juda. Le roi David et ses compagnons d'arme marchèrent contre Jérusalem. Les Jébusites, qui habitaient cette région, dirent à David: « Vous n'entrerez pas dans notre ville! Même des aveugles et des boiteux seraient assez forts pour vous repousser! » C'était leur façon d'affirmer que David ne prendrait jamais la ville. David s'empara pourtant de la forteresse de Sion, nommée par la suite cité de David. Ce jour-là, David avait dit: « Si quelqu'un veut battre les Jébusites, il n'a qu'à attaquer par le canal souterrain pour les atteindre. Je les déteste cordialement, ces boiteux et ces aveugles! » C'est pourquoi l'on dit: « Les aveugles et les boiteux ne sont pas admis dans le temple. » David s'installa dans la forteresse; c'est lui qui la nomma “cité de David”. Ensuite il fit construire d'autres ouvrages défensifs, entre la terrasse appelée Millo et sa résidence. Ainsi David devint de plus en plus puissant, car le Seigneur, le Dieu de l'univers, était avec lui. Hiram, roi de Tyr, envoya une délégation à David. Il lui fit livrer du bois de cèdre et il lui envoya aussi des charpentiers et des tailleurs de pierres, pour lui construire un palais. David reconnut que le Seigneur lui-même l'avait établi roi d'Israël et qu'il avait donné de l'éclat à son règne, à cause d'Israël, son peuple. Après avoir quitté Hébron pour Jérusalem, David épousa encore d'autres femmes, de rang principal et de second rang, qui lui donnèrent d'autres fils et filles. Voici la liste de ses fils nés à Jérusalem: Chammoua, Chobab, Natan, Salomon, Ibar, Élichoua, Néfeg, Yafia, Élichama, Éliada et Éliféleth. Les Philistins apprirent que l'on avait choisi David comme roi d'Israël; ils partirent tous au combat pour s'emparer de lui. David en fut informé et il se rendit dans un refuge fortifié. Les Philistins arrivèrent et ils se déployèrent dans la vallée des Refaïtes. David consulta le Seigneur: « Dois-je aller attaquer les Philistins? demanda-t-il. Les livreras-tu en mon pouvoir? » – « Attaque-les! répondit le Seigneur. Certainement je te les livrerai! » David se rendit donc à Baal-Perassim, où il battit les Philistins. Il déclara: « Le Seigneur a fait devant moi une brèche dans les rangs de mes ennemis, comme un torrent dans une digue. » De là vient le nom donné à cet endroit, Baal-Perassim, “le maître des brèches”. Les Philistins avaient abandonné sur place leurs idoles; David et ses hommes les emportèrent. Une nouvelle fois, les Philistins partirent au combat et ils se déployèrent dans la vallée des Refaïtes. David consulta de nouveau le Seigneur, qui lui dit: « Ne les attaque pas d'ici! Place-toi sur leurs arrières, et approche-toi d'eux aux abords de la forêt de micocouliers. Lorsque tu entendras un bruit de pas à la cime des arbres, interviens avec rapidité, car c'est à ce moment-là que je me serai avancé devant toi pour battre l'armée philistine. » David agit selon les ordres du Seigneur. Il battit ainsi les Philistins et il les poursuivit de Guéba jusqu'à l'entrée de Guézer. David rassembla de nouveau tous les soldats d'élite d'Israël, au nombre de 30 000. Accompagné de cette armée, il se rendit à Baala, en Juda, pour y reprendre le coffre de Dieu; ce coffre porte le nom du Dieu de l'univers, qui siège au-dessus des chérubins. Il se trouvait dans la maison d'Abinadab, sur la colline. On le déposa sur un char neuf et on l'emporta. Ouza et Ahio, fils d'Abinadab, conduisaient le char où reposait le coffre de l'alliance; Ahio marchait devant. David, et tous les Israélites, exprimaient leur joie devant le Seigneur en jouant de toutes sortes d'instruments en bois de pin, tels que des lyres et des harpes, avec un accompagnement de tambourins, de sistres et de cymbales. Lorsqu'on arriva près de l'aire de Nakon, les bœufs faillirent faire tomber le coffre de Dieu. Ouza, de la main, essaya de le retenir. Le Seigneur se mit en colère contre lui; il le frappa sur place à cause de ce geste irréfléchi. Ouza mourut là, à côté du coffre de Dieu. David fut bouleversé de voir que le Seigneur avait porté ce coup mortel à Ouza; il appela l'endroit Pérès-Ouza, nom qui a subsisté jusqu'à maintenant. Ce jour-là, il eut peur du Seigneur et il déclara: « Je ne peux pas accueillir chez moi le coffre du Seigneur! » Il renonça à transférer le coffre chez lui, dans la cité de David, mais il le fit déposer dans la maison d'Obed-Édom, un homme originaire de Gath. Le coffre y demeura trois mois, et le Seigneur bénit Obed-Édom et tous les siens. On informa le roi David que le Seigneur avait béni la famille d'Obed-Édom, en faisant prospérer toutes ses affaires, à cause du coffre de l'alliance. Alors David se rendit chez Obed-Édom pour en faire apporter le coffre de Dieu à la cité de David, dans un joyeux cortège. Lorsque les porteurs du coffre eurent avancé de six pas, David sacrifia un taureau et un veau gras. Puis il se mit à danser de toutes ses forces, en l'honneur du Seigneur, vêtu seulement du pagne de lin des prêtres. David et les Israélites emportèrent le coffre du Seigneur à Jérusalem, au milieu des cris de joie et des sons de trompettes. Au moment où le coffre arriva dans la cité de David, Mikal, fille de Saül, regarda par la fenêtre et elle vit le roi David danser et tournoyer devant le Seigneur. Elle éprouva un profond mépris pour lui. On vint déposer le coffre à la place qui lui était réservée, dans la tente que David avait fait dresser pour lui. Ensuite, David offrit au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Quand il eut achevé de les offrir, il bénit le peuple au nom du Seigneur, le Dieu de l'univers. Il fit distribuer des vivres à toute la foule des Israélites; chaque homme et chaque femme reçut une galette de pain, un gâteau de dattes et un gâteau de raisins secs. Ensuite chacun retourna chez soi. David rentra chez lui pour bénir les siens. Mais Mikal sortit au-devant de lui et lui dit: « Qu'il était glorieux, aujourd'hui, le roi d'Israël, lorsqu'il s'est donné en spectacle, devant les servantes de ses serviteurs, à moitié nu comme le ferait un homme de rien! » David lui répondit: « C'est en l'honneur du Seigneur que j'ai agi ainsi, lui qui m'a choisi, de préférence à ton père et à toute sa famille, pour faire de moi le chef d'Israël son peuple; et je manifesterai encore ma joie en son honneur! Je m'abaisserai, je m'humilierai encore plus à mes propres yeux, mais c'est ainsi que je serai glorieux, même pour les servantes dont tu parlais. » Mikal, fille de Saül, n'eut pas d'enfant jusqu'à sa mort. Le roi David s'installa dans son palais. Le Seigneur le protégeait de tous les ennemis qui entouraient son royaume. Un jour, le roi dit au prophète Natan: « J'habite une maison en bois de cèdre et le coffre de Dieu n'a pour abri qu'une tente de toile. Qu'en penses-tu? » – « Tu as certainement une idée à ce sujet, répondit Natan. Vas-y, réalise-la, car le Seigneur est avec toi. » Mais la nuit suivante, la parole du Seigneur fut adressée à Natan: « Va trouver David, mon serviteur. Tu lui diras: Voici ce que te déclare le Seigneur: “Ce n'est pas toi qui me construiras un temple où je puisse habiter. C'est pourquoi tu diras encore à David: Voici ce que te déclare le Seigneur, le Dieu de l'univers: “Lorsque tu n'étais qu'un gardien de moutons, je t'ai pris au pâturage pour faire de toi le chef d'Israël, mon peuple. Je t'ai soutenu dans toutes tes entreprises, j'ai exterminé tes ennemis devant toi. Grâce à moi, tu obtiendras un renom semblable à celui des plus grands rois de la terre. Je donnerai à Israël, mon peuple, un lieu où je l'installerai pour qu'il y demeure sans rien avoir à craindre. Aucune population malveillante ne recommencera à l'opprimer comme autrefois, à l'époque où j'ai confié à des juges le soin de gouverner Israël, mon peuple. Je te protégerai toi-même de tous tes ennemis. Enfin, je t'annonce que moi, le Seigneur, je t'accorderai des descendants. Lorsque sera venu pour toi le moment de mourir, je désignerai l'un de tes propres enfants pour te succéder comme roi, et j'établirai fermement son autorité. C'est lui qui me construira un temple, et moi je l'installerai sur un trône inébranlable. Je serai un père pour lui et il sera un fils pour moi. S'il agit mal, je le punirai comme un père punit son fils. Cependant je ne lui retirerai pas mon appui, comme je l'ai fait pour Saül lorsque je l'ai rejeté, et que je l'ai remplacé par toi. Un de tes descendants régnera toujours après toi, car le pouvoir royal de ta famille sera inébranlable.” » Natan rapporta à David tout ce que Dieu lui avait dit dans cette vision. Alors le roi David se présenta devant le Seigneur et dit: « Seigneur mon Dieu, je sais que ni moi, ni ma famille, n'avons mérité tout ce que tu nous as déjà accordé. Mais pour toi, Seigneur, ce n'est pas encore suffisant! Voilà que tu fais des promesses pour l'avenir de ma famille; de plus tu m'en informes, moi qui ne suis qu'un être humain, Seigneur Dieu! Seigneur, que pourrais-je ajouter, puisque tu me connais, moi, ton serviteur? Parce que tu l'as promis et que tu m'aimes, tu as accompli toutes ces choses admirables et tu me les as révélées! Seigneur mon Dieu, comme tu es grand! Personne n'est semblable à toi. Il n'existe vraiment pas d'autre Dieu que toi, comme nous l'avons toujours entendu dire. De même, aucun peuple sur terre n'est semblable à Israël. Tu es venu le libérer, lui seul, de l'oppression des Égyptiens et de leurs dieux, pour en faire ton peuple. Tu l'as rendu célèbre, en accomplissant pour lui des choses grandioses ou redoutables dans ton pays. Tu en as fait ton peuple pour toujours, Seigneur, et tu es devenu son Dieu. Maintenant, Seigneur mon Dieu, accomplis ce que tu as dit, réalise en tout temps ce que tu as promis à mon sujet et au sujet de mes descendants! Ainsi ta renommée sera établie pour toujours; on dira: “Le Dieu d'Israël, c'est le Seigneur de l'univers!” Assure la durée de ma dynastie. En effet, Seigneur de l'univers et Dieu d'Israël, tu m'as révélé ton intention de m'accorder des descendants qui régneront après moi. C'est pourquoi j'ai trouvé le courage de t'adresser cette prière. Seigneur Dieu, c'est toi qui es Dieu, ce que tu dis se réalise! Et tu me promets maintenant ce bonheur! Veuille donc bénir ma famille afin que mes descendants règnent toujours devant toi. Comme tu l'as promis, Seigneur mon Dieu, que ta bénédiction repose toujours sur ma famille! » Par la suite, David battit les Philistins et il les humilia en les privant de leur domination sur la région. Il battit aussi les Moabites. Il les obligea à s'étendre par terre et il fit mourir les deux tiers d'entre eux, ne laissant en vie qu'un homme sur trois. Dès lors, les Moabites devinrent les serviteurs de David et ils furent soumis au paiement d'un tribut. Il battit encore Hadadézer, fils de Rehob et roi de Soba, au moment où Hadadézer tentait de reprendre la région de l'Euphrate. Il fit prisonniers 1 700 cavaliers et 20 000 soldats à pied de son armée; il garda pour lui une centaine d'attelages, mais il fit couper les jarrets de tous les autres chevaux. Là-dessus, les Syriens de Damas vinrent au secours de Hadadézer; David les battit également et il tua 22 000 d'entre eux. Il leur imposa des gouverneurs, et les Syriens devinrent les serviteurs de David; ils furent soumis au paiement d'un tribut. Ainsi le Seigneur donna la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires. David s'empara des boucliers d'or que portaient les gardes de Hadadézer et il les emporta à Jérusalem. Il s'empara aussi de grandes quantités de bronze qui se trouvaient à Bétah et à Bérotaï, deux villes du royaume de Hadadézer. Toou, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée de Hadadézer. Il envoya son fils Yoram saluer le roi David et le féliciter de sa campagne victorieuse contre Hadadézer. En effet, Hadadézer était un adversaire de Toou. Yoram apporta à David des objets d'or, d'argent et de bronze. Le roi les réserva au Seigneur, comme l'argent et l'or provenant des peuples qu'il avait déjà soumis – Édomites, Moabites, Ammonites, Philistins et Amalécites –, ainsi que du butin pris à Hadadézer. C'est de cette manière que David acquit sa réputation. Après avoir battu les Syriens, David revint et il battit encore les Édomites dans la vallée du Sel, tuant 18 000 d'entre eux. Il leur imposa des gouverneurs, et les Édomites devinrent les serviteurs de David. Ainsi le Seigneur donna la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires. David régna sur l'ensemble d'Israël. Il rendait le droit et la justice à l'égard de tout le peuple. Joab, dont la mère s'appelait Serouia, était chef de l'armée; Yochafath, fils d'Ahiloud, était porte-parole du roi; Sadoc, fils d'Ahitoub, et Ahimélek, fils d'Abiatar, étaient prêtres; Seraya était secrétaire; Benaya, fils de Yoyada, commandait les Crétois et les Pélétiens de la garde royale; les fils de David étaient aussi des prêtres. Un jour, David demanda: « Reste-t-il un survivant de la famille de Saül? J'aimerais le traiter avec bonté, à cause de Jonatan. » Or la famille de Saül avait eu un serviteur nommé Siba; on le fit venir devant le roi. David lui demanda: « Es-tu bien Siba? » – « Oui, mon roi », répondit-il. « Ne reste-t-il plus personne de la famille de Saül que je puisse traiter avec la bonté de Dieu? » reprit le roi. « Il reste un fils de Jonatan, déclara Siba; il a les jambes estropiées. » – « Où est-il? » demanda le roi. « Il se trouve chez Makir, fils d'Ammiel, à Lo-Dabar », répondit Siba. David envoya quelqu'un le chercher à Lo-Dabar. Lorsque Mefibochète, fils de Jonatan et petit-fils de Saül, arriva chez David, il se jeta face contre terre devant le roi. David l'interrogea: « Es-tu bien Mefibochète? » – « C'est bien moi, mon roi », répondit-il. « N'aie pas peur! lui dit David. À cause de ton père Jonatan, je veux te traiter avec bonté. Je te rendrai toutes les terres qui appartenaient à ton grand-père Saül et de plus, tu mangeras tous les jours à ma table. » Mefibochète se prosterna et dit: « Pourquoi le roi se préoccupe-t-il de moi, un pauvre chien crevé? » Cependant le roi fit venir Siba, serviteur de Saül, et lui dit: « J'ai donné à Mefibochète, le petit-fils de ton maître, tout ce qui appartenait à Saül et à sa famille. Toi, tes fils et tes serviteurs, vous travaillerez la terre pour lui, afin de fournir à sa famille ce qui leur servira de nourriture. Quant à Mefibochète, il mangera tous les jours à ma table. » Siba, qui avait quinze fils et vingt serviteurs, dit au roi: « Tout ce que le roi m'a ordonné, je le ferai, moi son serviteur. Toutefois, Mefibochète a l'habitude de manger à ma table, puisqu'il est l'un des descendants de Saül. » Mefibochète avait un jeune fils, Mika, et il disposait, pour son service personnel, de tous ceux qui habitaient la maison de Siba. Du fait qu'il boitait des deux pieds, il s'installa à Jérusalem, pour aller chaque jour manger à la table du roi. Quelque temps après, le roi des Ammonites mourut, et son fils Hanoun lui succéda. David se dit: « Je veux traiter Hanoun, fils de Nahach, avec bonté, tout comme son père l'a fait à mon égard. » Il envoya donc quelques-uns de ses ministres présenter ses condoléances à Hanoun, à l'occasion de la mort de son père. Lorsque les ministres de David arrivèrent dans le pays des Ammonites, les princes ammonites dirent à leur maître Hanoun: « T'imagines-tu que c'est seulement pour honorer la mémoire de ton père que David envoie des ministres t'apporter ses condoléances? N'est-ce pas plutôt pour qu'ils jouent les espions, en parcourant la ville, afin de s'en emparer un jour? » Alors Hanoun fit arrêter les ministres de David: on leur rasa la moitié de la barbe, on leur coupa les vêtements à mi-hauteur, au niveau des fesses, et on les renvoya. David en fut informé. Il envoya des messagers à la rencontre de ses ministres, qui étaient écrasés de honte. Le roi leur faisait dire: « Restez à Jéricho jusqu'à ce que vos barbes aient repoussé. Puis vous reviendrez ici. » Les Ammonites comprirent qu'ils s'étaient rendus odieux à David. Ils prirent donc à leur solde 20 000 soldats des États syriens de Beth-Rehob et de Soba, 1 000 hommes de l'armée du roi de Maaka et 12 000 de Tob. Dès que David l'apprit, il dépêcha sur les lieux le général Joab, avec toute l'armée de métier. Les Ammonites se rangèrent en ordre de bataille près de la porte de leur capitale. Les Syriens de Soba et de Beth-Rehob, ainsi que les soldats de Tob et de Maaka, occupaient une autre position dans la campagne. Joab constata qu'il devait faire front par devant et par derrière. Il choisit les meilleurs soldats d'Israël et il les plaça en face des Syriens. Il confia le reste de l'armée à son frère Abichaï et il le plaça en face des Ammonites. Il dit à son frère: « Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours. Si au contraire les Ammonites sont plus forts que toi, c'est moi qui viendrai à ton secours. Montre-toi courageux, combattons avec vaillance pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu. Et que le Seigneur agisse comme il le jugera bon. » Joab et sa troupe s'avancèrent pour combattre les Syriens; ceux-ci s'enfuirent devant lui. Quand les Ammonites virent les Syriens en fuite, ils s'enfuirent eux-mêmes devant Abichaï et ils rentrèrent dans leur ville. Joab mit fin à la campagne militaire contre les Ammonites et il regagna Jérusalem. Les Syriens, constatant qu'ils avaient été battus par les Israélites, rassemblèrent toutes leurs troupes. Hadadézer envoya des messagers mobiliser les Syriens habitant au-delà de l'Euphrate. Ceux-ci arrivèrent à Hélam; à leur tête se trouvait Chobak, commandant en chef de l'armée de Hadadézer. David en fut informé; il rassembla toute l'armée israélite, passa le Jourdain et se rendit à Hélam. Les Syriens se placèrent en ordre de bataille, face à David. Ils attaquèrent, mais ils furent mis en fuite par les Israélites. David et ses troupes tuèrent 700 attelages de chevaux et 40 000 cavaliers; ils blessèrent le général Chobak lui-même, qui mourut là. Lorsque tous les rois soumis à Hadadézer virent qu'ils avaient été battus par les Israélites, ils firent la paix avec eux et ils se soumirent à eux. Et les Syriens n'osèrent plus porter secours aux Ammonites. Au printemps suivant – c'est la saison où, d'habitude, les rois partent pour la guerre –, le roi David envoya le général Joab, à la tête de l'armée d'Israël et de ses officiers, combattre les Ammonites; ils ravagèrent leur pays et ils assiégèrent la capitale Rabba. David, lui, était resté à Jérusalem. Or un après-midi, après s'être reposé, David se leva et alla se promener sur le toit en terrasse du palais. De là, il aperçut une femme qui se baignait. Elle était très belle. Il fit prendre des renseignements sur elle; on lui dit: « C'est Batchéba, la fille d'Éliam et la femme d'Urie le Hittite. » David envoya des messagers pour se saisir d'elle. Elle vint chez lui, il coucha avec elle, puis elle retourna chez elle. Or elle venait de se purifier, à la suite de ses règles. Batchéba devint enceinte. Elle en avertit David: « J'attends un enfant », lui fit-elle dire. Aussitôt, David adressa l'ordre suivant au général Joab: « Envoie-moi Urie le Hittite. » Joab l'envoya. Urie vint se présenter devant le roi, qui lui demanda des nouvelles de Joab et de l'armée, ainsi que du déroulement de la guerre. Puis il lui dit: « Va chez toi, et prends un peu de repos. » Urie quitta le palais et le roi lui fit envoyer un cadeau. Mais Urie ne se rendit pas chez lui; il alla dormir en compagnie des soldats de la garde royale, près de l'entrée du palais. Lorsque David en fut informé, il interrogea Urie: « Voyons, tu viens d'arriver après un long trajet! Pourquoi ne vas-tu pas chez toi? » – « Mon roi, répondit Urie, le coffre du Seigneur, ainsi que l'armée d'Israël et de Juda, n'ont pour abris que des tentes; le général Joab et tes officiers campent en rase campagne. Et pendant ce temps, moi, j'irais à la maison pour manger, boire et dormir avec ma femme? Jamais de la vie je ne ferai une chose pareille, je te le jure! » – « Bon, répondit le roi, reste encore ici aujourd'hui. Je te laisserai repartir demain. » Urie resta donc à Jérusalem jusqu'au lendemain. David l'invita à manger et à boire à sa table, et il l'enivra. Mais le soir, Urie alla quand même dormir avec les soldats de la garde royale, plutôt que de rentrer chez lui. Le lendemain matin, David écrivit une lettre à Joab et la confia à Urie. Il y disait: « Placez Urie en première ligne, là où le combat est le plus violent, puis retirez-vous en le laissant seul, afin qu'il soit atteint par l'ennemi et qu'il meure. » Joab, qui surveillait la ville assiégée, plaça donc Urie à l'endroit qu'il savait gardé par de vaillants soldats ennemis. Les défenseurs de la ville firent une sortie contre les assiégeants. Ils tuèrent quelques soldats et officiers de l'armée de David. Urie lui-même fut tué. Joab envoya alors à David un rapport sur le déroulement du combat, en donnant au messager les instructions suivantes: « Quand tu auras terminé le récit du combat, le roi sera peut-être fâché et il te dira: “Pourquoi vous êtes-vous tellement approchés de la ville lors de ce combat? Ne savez-vous pas que l'on tire du haut de la muraille? Qui a tué Abimélek, le fils de Yeroubaal, à Tébès? C'est une femme! elle a lancé sur lui une grosse pierre, du haut de la muraille, et il est mort! Pourquoi vous êtes-vous tellement approchés de la muraille?” Si le roi te parle ainsi, tu lui annonceras: “L'officier Urie, le Hittite, est mort lui aussi.” » Le messager partit et il alla présenter à David le rapport dont Joab l'avait chargé: « Les défenseurs de la ville, raconta-t-il, étaient plus forts que nous. Ils ont fait une sortie contre nous en rase campagne. Nous les avons quand même repoussés jusqu'à la porte de la ville. Mais les tireurs à l'arc ont tiré sur nous, du haut de la muraille. C'est ainsi que quelques-uns de tes officiers sont morts, entre autres Urie le Hittite. » Le roi répondit au messager: « Redonne du courage à Joab en lui disant: “Ne prends pas cette affaire au tragique. Dans une guerre, il y a toujours des morts de part et d'autre. Mène fermement l'attaque de la ville et détruis-la.” » Lorsque Batchéba apprit que son mari était mort, elle prit le deuil. Mais quand le temps du deuil fut passé, David la fit venir chez lui. Il l'épousa et elle lui donna un fils. Le Seigneur envoya le prophète Natan auprès de David. Natan entra chez le roi et lui dit: « Dans une ville, il y avait deux hommes, l'un riche et l'autre pauvre. Le riche avait de grands troupeaux de bœufs et de moutons. Le pauvre ne possédait qu'une seule petite brebis qu'il avait achetée. Il la nourrissait et elle grandissait chez lui, en même temps que ses enfants. Elle mangeait la même nourriture et elle buvait le même lait que lui, elle dormait tout près de lui. Elle était comme sa fille. Un jour, un visiteur arriva chez le riche. Celui-ci évita de prendre une bête de ses troupeaux pour le repas; au contraire, il prit la brebis du pauvre et il l'apprêta pour son visiteur. » David fut pris d'une grande colère à cause de l'attitude du riche; il dit à Natan: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, celui qui a fait cela mérite la mort! Puisqu'il a agi ainsi, sans aucune pitié, il remplacera la brebis volée par quatre autres brebis! » – « Celui qui a fait cela, c'est toi! répliqua Natan. Et voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Je t'ai choisi comme roi d'Israël. Je t'ai sauvé des attaques de Saül. J'ai livré en ton pouvoir la famille de ton maître Saül. J'ai mis dans tes bras les femmes de ton maître. J'ai placé sous ton autorité les peuples d'Israël et de Juda. N'est-ce pas assez? Je pourrais encore en faire bien plus pour toi. Alors pourquoi m'as-tu méprisé, en faisant ce qui me déplaît? Tu as assassiné Urie le Hittite, oui, tu as tout organisé pour qu'il soit tué par les Ammonites, puis tu as pris sa femme et tu l'as épousée! Eh bien, dès maintenant, la violence ne cessera jamais de régner dans ta famille, puisque tu t'es moqué de moi en prenant et en épousant la femme d'Urie. Écoute bien ce que je te déclare: Je ferai venir le malheur sur toi, du milieu de ta propre famille. Sous tes yeux, je prendrai tes femmes, et je les donnerai à l'un de tes proches, qui couchera avec elles au grand jour. Car ce que tu as fait en cachette, je le ferai arriver en plein jour, à la vue de tout ton peuple.” » David répondit à Natan: « Je suis coupable envers le Seigneur, je le reconnais! » – « Puisqu'il en est ainsi, dit Natan, le Seigneur te pardonne; tu ne mourras pas! Seulement, dans cette affaire, tu as gravement offensé le Seigneur. C'est pourquoi ton enfant, qui vient de naître, mourra. » Puis Natan retourna chez lui. Le Seigneur frappa d'une maladie l'enfant que Batchéba, la veuve d'Urie, avait donné à David. David supplia Dieu en faveur de l'enfant; il se mit à jeûner et, quand il rentrait chez lui, il passait la nuit couché à même le sol. Les plus respectés de ses serviteurs vinrent auprès de lui et ils l'invitèrent à se relever, mais il ne le voulut pas et il refusa même de manger quoi que ce soit avec eux. Au bout d'une semaine, l'enfant mourut. Les serviteurs redoutaient d'annoncer cette nouvelle à David, car ils se disaient: « Tant que l'enfant était en vie, le roi ne voulait pas tenir compte de ce que nous lui disions. Comment lui annoncer maintenant que l'enfant est mort? Il pourrait commettre un acte désespéré! » David, les voyant chuchoter entre eux, comprit ce qui était arrivé. Il leur demanda: « Est-ce que mon fils est mort? » – « Oui, il est mort », répondirent-ils. Alors David se releva de terre, se baigna, se parfuma et changea de vêtements; puis il se rendit au sanctuaire pour y adorer le Seigneur. À son retour chez lui, il ordonna qu'on lui serve un repas et il mangea. Ses serviteurs l'interrogèrent: « Que signifie cette façon d'agir? Lorsque ton fils était encore vivant, tu jeûnais et tu pleurais, et maintenant qu'il est mort, tu te relèves et tu te remets à manger! » – « Mais oui, répondit David, tant que mon fils était vivant, j'ai jeûné et pleuré, me disant: “Qui sait? Le Seigneur se montrera peut-être indulgent à mon égard, et il permettra que l'enfant survive.” Maintenant qu'il est mort, pourquoi jeûnerais-je? Jamais je ne pourrai le faire revenir à la vie! C'est moi qui irai le rejoindre, ce n'est pas lui qui reviendra vers moi. » David consola sa femme Batchéba et il passa la nuit avec elle. Elle mit au monde un fils, qu'il appela Salomon. Le Seigneur l'aima et il le fit savoir à David par l'intermédiaire du prophète Natan. À cause de cet amour, Natan donna à l'enfant le nom de Yedidia, ce qui signifie “aimé du Seigneur”. Pendant ce temps, le général Joab avait attaqué Rabba, la capitale des Ammonites, et il s'était emparé du quartier royal. Il envoya des messagers dire à David: « J'ai attaqué Rabba. Je me suis même emparé du quartier où se trouve la réserve d'eau. Maintenant, mobilise le reste de l'armée et assiège la ville pour la prendre toi-même. Je ne voudrais pas m'en emparer, et que tout l'honneur m'en revienne. » David mobilisa le reste de l'armée, il vint attaquer Rabba et il s'en empara. Il prit la couronne qui se trouvait sur la tête de la statue du dieu ammonite Milkom. Cette couronne d'or pesait plus de trente-cinq kilos et portait une pierre précieuse, qui fut placée sur la couronne royale de David. En outre, on emporta de la ville un très abondant butin. David emmena les habitants et il les affecta à des travaux forcés, en tant que scieurs et tailleurs de pierres, bûcherons, ou mouleurs de briques. Il fit de même pour toutes les autres villes des Ammonites. Ensuite il rentra à Jérusalem avec toute son armée. Voici ce qui se passa par la suite. Absalom, fils de David, avait une sœur ravissante, qui s'appelait Tamar. Amnon, un autre fils de David, en tomba amoureux. Amnon était si tourmenté par son amour pour sa demi-sœur Tamar qu'il en devint malade. En effet, il lui semblait impossible de l'approcher, car elle était encore vierge. Mais il avait un ami très avisé, Yonadab, fils de Chamma et neveu de David. Yonadab lui demanda: « Prince, pourquoi donc es-tu si déprimé chaque matin? Ne veux-tu pas me le dire? » – « C'est que je suis amoureux de Tamar, la sœur de mon demi-frère Absalom », répondit Amnon. « Eh bien, suggéra Yonadab, couche-toi sur ton lit et fais semblant d'être malade. Lorsque ton père viendra te rendre visite, tu lui diras: “Permets que ma sœur Tamar vienne me faire à manger. Elle préparera la nourriture devant moi, sous mes yeux, elle me la présentera elle-même et j'en mangerai.” » Amnon se coucha et fit semblant d'être malade. Le roi vint lui rendre visite et Amnon lui dit: « Permets que ma sœur Tamar vienne confectionner devant moi deux petits gâteaux; elle me les servira elle-même et je les mangerai. » David fit dire à Tamar, chez elle: « Va chez ton frère Amnon et prépare-lui à manger. » Tamar se rendit auprès d'Amnon et le trouva au lit. Elle prépara de la pâte, la pétrit, confectionna des gâteaux sous ses yeux, et les fit cuire. Prenant ensuite la poêle, elle les disposa pour qu'il mange, mais il refusa. Il ordonna de faire sortir tout le monde, et tous obéirent. Il dit alors à Tamar: « Apporte-moi ces gâteaux jusqu'à mon lit; c'est là que tu me les serviras toi-même et que je les mangerai. » Tamar prit les gâteaux qu'elle avait faits et les apporta jusqu'au lit d'Amnon. Au moment où elle les lui présenta pour qu'il les mange, il la saisit en lui disant: « Viens au lit avec moi, Tamar! » – « Non, Amnon! s'écria-t-elle. Ne me fais pas violence! On n'agit pas ainsi en Israël. Ne commets pas cet acte infâme! Où irais-je ensuite traîner ma honte? Et toi, tu passeras pour un ignoble individu en Israël. Voyons, parles-en plutôt au roi, il ne refusera pas de me donner à toi. » Amnon ne voulut rien entendre. Étant plus fort qu'elle, il la maîtrisa et la viola. Là-dessus, il se mit à la haïr profondément. Il la détesta avec plus de passion qu'il l'avait aimée précédemment. Il lui ordonna: « Va-t'en! » – « Non! cria-t-elle. Me renvoyer ainsi serait un crime encore plus grand que celui que tu viens de commettre! » Mais Amnon ne voulut de nouveau rien entendre. Il appela son jeune serviteur et il lui dit: « Expulse cette fille de chez moi. Verrouille bien la porte derrière elle! » Le serviteur l'expulsa et il verrouilla la porte. Tamar portait une tunique princière, comme en portaient habituellement les princesses quand elles étaient vierges. Elle répandit des cendres sur sa tête et elle déchira sa belle tunique. Elle mit sa main sur son visage et elle s'en alla en poussant des cris. Son frère Absalom lui demanda: « Est-ce qu'Amnon t'a fait violence, petite sœur? N'en parle pas, car c'est ton frère. Et n'y attache pas trop d'importance! » Dès lors, Tamar demeura chez son frère Absalom, comme une femme abandonnée. Le roi David fut très irrité quand il apprit ce qui s'était passé; pourtant il ne reprocha rien à Amnon, car c'était son fils aîné et il l'aimait beaucoup. Quant à Absalom, il n'adressa plus du tout la parole à Amnon, tellement il le haïssait d'avoir violé sa sœur Tamar. Deux ans s'écoulèrent. Un jour Absalom, qui avait les tondeurs de moutons chez lui, à Baal-Hassor près d'Éfraïm, invita tous les fils du roi. Il alla trouver David et lui dit: « J'ai chez moi les tondeurs de moutons. Fais-moi l'honneur de venir à cette fête avec tes ministres. » – « Non, mon fils! répondit le roi. Ce serait une trop grande charge pour toi, si nous y allions tous. » Absalom insista, mais le roi refusa d'y aller; il lui donna simplement sa bénédiction. Absalom reprit: « Puisque tu refuses de venir, permets au moins à mon frère Amnon de nous accompagner. » – « Pourquoi cela? » demanda le roi. De nouveau, Absalom insista, et finalement, le roi laissa Amnon et ses autres fils partir avec lui. Absalom prépara un festin, un vrai festin de roi. Ensuite, il donna des ordres à ses serviteurs: « Surveillez Amnon, leur dit-il. Quand le vin l'aura rendu bien joyeux et que je vous dirai: “Frappez Amnon!”, tuez-le. Allez-y sans crainte, j'en prends la responsabilité. Courage, montrez-vous vaillants! » Les serviteurs exécutèrent l'ordre d'Absalom et ils tuèrent Amnon. Aussitôt, les autres fils du roi se levèrent de table, montèrent chacun sur son mulet et ils s'enfuirent. Ils étaient encore en route, lorsque David reçut cette nouvelle: « Absalom a tué tous tes fils. Il n'en reste pas un seul en vie. » Le roi déchira ses vêtements et il se coucha à même le sol. Tous ses ministres, les habits déchirés, se tenaient autour de lui. Mais Yonadab, fils de Chamma et neveu de David, prit la parole et déclara: « Que le roi ne s'imagine pas qu'on a fait mourir tous ses fils. Seul Amnon est mort. Absalom s'était promis cela, depuis le jour où Amnon avait violé sa sœur Tamar. Que le roi ne se mette pas dans l'idée que tous ses fils sont morts. Non, Amnon seul est mort, et Absalom s'est enfui. » Le jeune homme placé en sentinelle aperçut soudain une troupe nombreuse qui descendait par la route de Horonaïm, au flanc de la colline. Il en avertit le roi en ces termes: « J'ai vu des gens arriver par la route de Horonaïm, au flanc de la colline. » Yonadab dit alors au roi: « Ce sont les fils du roi qui arrivent! Tout s'est passé comme je te l'ai dit. » Yonadab finissait à peine de parler, lorsque les fils du roi arrivèrent. Ils éclatèrent en sanglots. Le roi lui-même et tous ses ministres versèrent d'abondantes larmes. Mais son ressentiment à l'égard d'Absalom finit par s'apaiser, lorsqu'il fut consolé de la mort d'Amnon. Joab, dont la mère s'appelait Serouia, constata que le roi David était mieux disposé envers Absalom. Il fit alors venir de Técoa une femme habile et il lui dit: « Fais semblant d'être en deuil: mets des vêtements de deuil, ne te parfume pas, et comporte-toi comme une femme qui pleure un mort depuis longtemps. Tu iras trouver le roi, et tu lui diras ce que je vais t'indiquer. » Et Joab lui indiqua ce qu'elle devait dire. La femme s'adressa au roi; se jetant face contre terre devant lui, elle s'écria: « Il faut que le roi vienne à mon secours! » – « Que veux-tu? » demanda le roi. « Hélas, répondit-elle, je suis veuve, mon mari est mort. J'avais deux fils; ils se sont battus dans les champs, et l'un a tué l'autre, car il n'y avait personne pour les séparer. Alors tous les membres du clan se sont dressés contre moi; ils m'ont dit: “Livre-nous le meurtrier. Nous le ferons mourir pour venger le meurtre de son frère. –Et du même coup, nous supprimerons l'héritier.–” De cette manière, ils veulent anéantir le peu d'espérance qui me reste, et priver mon mari d'une descendance qui continue de porter son nom sur terre. » Le roi lui dit: « Rentre chez toi. Je donnerai des ordres à ton sujet. » – « Mon roi, reprit la femme, quoi qu'il arrive, nous sommes prêts, ma famille et moi-même, à porter la responsabilité de cette affaire. Que cela ne retombe ni sur toi ni sur la royauté. » – « Si quelqu'un te fait des remarques, affirma le roi, tu n'as qu'à me l'amener! Il ne recommencera plus à s'en prendre à toi! » La femme lui dit encore: « Que le roi veuille me faire une promesse au nom du Seigneur son Dieu, afin que l'homme chargé de venger la mort de mon fils ne redouble pas le massacre, en faisant mourir celui qui me reste! » – « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, déclara le roi, je te l'affirme: pas un cheveu de ton fils ne tombera à terre. » La femme reprit: « Que le roi me permette de dire encore quelque chose. » – « Parle! » lui dit-il. « Pourquoi as-tu agi ainsi contre l'intérêt du peuple de Dieu? dit-elle. En parlant comme tu l'as fait tout à l'heure, tu t'es en quelque sorte déclaré coupable, puisque tu ne fais pas revenir Absalom du pays où il est exilé. Nous devons tous mourir un jour, et nous sommes alors comme de l'eau qu'on répand par terre et qu'on ne peut plus recueillir. Mais ce n'est pas le sort que Dieu envisage maintenant pour Absalom; au contraire, il a pris des dispositions pour que celui-ci ne reste pas banni loin de lui. Si je suis venue maintenant dire tout cela au roi, c'est que l'on m'avait fait peur. Je me suis dit: “Je parlerai au roi; il fera peut-être ce que je lui propose, il acceptera de m'arracher à celui qui veut nous éliminer, mon fils et moi-même, du peuple que Dieu s'est choisi.” En effet, mon roi, je pensais ceci: “Ce que le roi dira contribuera certainement à calmer les esprits. Car le roi est comme un ange de Dieu, il sait discerner le bien et le mal.” Que le Seigneur ton Dieu soit avec toi! » Le roi dit à la femme: « Je vais te poser une question et tu me répondras sans rien cacher. » – « Que mon roi parle! » répondit la femme. Le roi demanda: « N'est-ce pas Joab qui a combiné tout cela avec toi? » – « Aussi vrai que le roi est vivant, c'est la vérité même! Ton serviteur Joab m'a effectivement dicté toutes les paroles que je devais dire. Il a agi pour retourner la situation. Mais toi, tu comprends tout ce qui se passe sur terre, car tu es aussi sage que l'ange de Dieu. » Le roi parla à Joab: « J'ai décidé d'agir selon ta suggestion, dit-il. Va chercher le jeune Absalom et ramène-le ici. » Joab se jeta face contre terre devant le roi et il le bénit; Il lui dit: « Je sais maintenant que le roi m'a conservé sa bienveillance, puisqu'il accepte de faire ce que j'ai proposé. » Joab se releva et partit pour Guéchour. Il ramena Absalom à Jérusalem. Le roi déclara: « Qu'il retourne chez lui! Qu'il ne se présente pas devant moi! » Alors Absalom se rendit chez lui, sans avoir vu le roi. Dans tout Israël, il n'y avait personne d'aussi beau, d'aussi admiré qu'Absalom: de la plante des pieds au sommet de la tête, on ne trouvait aucun défaut en lui. À la fin de chaque année, il se coupait les cheveux, parce qu'ils devenaient trop lourds. Il pesait alors sa chevelure: elle faisait plus de deux kilos, selon les poids officiels du roi. Absalom eut trois fils et une fille. La fille s'appelait Tamar, et elle était d'une grande beauté. Absalom demeura deux ans à Jérusalem, sans être admis chez le roi. Un jour, il fit appeler Joab, pour l'envoyer auprès du roi, mais Joab refusa de venir chez lui. Une seconde fois, Absalom lui envoya quelqu'un, mais de nouveau Joab refusa. Absalom dit à ses serviteurs: « Vous voyez le champ d'orge qui appartient à Joab, à côté du mien? Allez y mettre le feu! » Les serviteurs exécutèrent son ordre. Aussitôt, Joab se rendit chez Absalom et il lui demanda: « Pourquoi tes serviteurs ont-ils mis le feu à mon champ? » – « Parce que je t'avais demandé de venir ici et que tu as refusé, dit Absalom. Je voulais t'envoyer chez le roi avec le message suivant: “À quoi bon être revenu de Guéchour? Il vaudrait mieux pour moi y être encore!” Maintenant, je veux être admis chez le roi. Et si je suis coupable, qu'il me fasse mourir! » Joab alla communiquer au roi le message d'Absalom. Le roi fit appeler Absalom, qui accourut et se jeta face contre terre devant lui. Et le roi embrassa Absalom. Par la suite, Absalom se procura un char et des chevaux, ainsi qu'une troupe de cinquante hommes qui couraient devant son char. Tôt le matin, il se postait au bord de la route à l'entrée de la ville. Chaque fois que passait une personne se rendant chez le roi, pour demander justice à propos d'un procès, Absalom l'interpellait et lui demandait: « D'où viens-tu? » – « Prince, je viens de telle tribu d'Israël. » – « Bien, disait Absalom. Ton affaire est bonne et tu es dans ton droit; seulement vois-tu, il n'y aura personne pour t'écouter de la part du roi. » Et il ajoutait: « Ah, si j'étais juge dans ce pays! Tous ceux qui ont des querelles, ou des procès à régler, viendraient me trouver, et moi je leur rendrais justice. » Si l'homme approchait alors pour s'incliner jusqu'à terre devant lui, Absalom le retenait et l'embrassait. Absalom agissait de cette manière à l'égard de toutes les personnes qui venaient demander justice au roi, et il gagnait insidieusement l'affection des Israélites. Au bout de quatre ans, Absalom dit un jour au roi: « Permets-moi d'aller à Hébron, pour y accomplir la promesse que j'ai faite au Seigneur. En effet, quand je séjournais à Guéchour, en Syrie, j'ai promis au Seigneur que, s'il me ramenait à Jérusalem, je lui offrirais des sacrifices. » – « Va en paix », répondit le roi. Alors Absalom se rendit à Hébron. De là, il envoya discrètement ses partisans dans toutes les tribus d'Israël, avec la consigne suivante: « Quand vous entendrez un certain son de la trompette, vous annoncerez qu'Absalom est devenu roi, à Hébron. » 200 hommes, invités par Absalom, étaient venus avec lui de Jérusalem. Mais ils l'avaient accompagné en toute innocence, ignorant tout de cette conspiration. Pendant qu'il offrait les sacrifices, Absalom fit encore chercher Ahitofel, conseiller de David, dans la ville de Guilo où il résidait. Ainsi, le nombre des partisans d'Absalom augmentait, et la conspiration devint de plus en plus forte. David fut informé de l'affaire: « Les Israélites ont pris le parti d'Absalom », lui dit-on. Aussitôt, David dit à tous ceux de ses ministres qui étaient avec lui à Jérusalem: « Fuyons, sans quoi Absalom ne nous laissera pas en vie. Et dépêchons-nous, sinon il ne tardera pas à venir nous attaquer et il répandra le malheur dans la ville en massacrant toute la population. » – « Quelle que soit la décision du roi, répondirent les ministres, nous sommes à ta disposition. » Le roi et tous ses proches s'en allèrent à pied. Le roi ne laissa que dix de ses épouses de second rang pour occuper le palais. Au moment où le roi, et tous ceux qui l'accompagnaient, sortaient de la ville, ils firent halte près de la dernière maison. Toutes les troupes de David se mirent à défiler: les Crétois et les Pélétiens de la garde royale, puis les 600 soldats de Gath qui avaient suivi David, tous défilèrent devant le roi. Celui-ci dit à Ittaï, chef des soldats de Gath: « Pourquoi veux-tu venir avec nous? Retourne en ville, et demeure avec le nouveau roi. Après tout, tu es un étranger, un expatrié. Il n'y a pas longtemps que tu es arrivé auprès de moi, et aujourd'hui déjà je t'entraînerais avec nous, alors que je ne sais même pas où aller? Non, retourne en ville et ramènes-y les habitants de ta ville. Et que le Seigneur agisse envers toi avec bonté et fidélité! » Mais Ittaï répondit: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, et que le roi est vivant aussi, je l'affirme: là où sera le roi, je serai, pour y vivre ou y mourir avec lui. » – « Bien, dit David, passe devant. » Ittaï passa donc devant, avec ses soldats et leurs familles. Tout le monde pleurait et poussait des cris, tandis que la troupe défilait devant David. Le roi lui-même traversa le ravin du Cédron avec sa suite, par la route qui conduit au désert. Le prêtre Sadoc était aussi là, avec les lévites portant le coffre de l'alliance. Ceux-ci déposèrent le coffre de Dieu, et le prêtre Abiatar offrit des sacrifices, jusqu'à ce que tous ceux qui venaient de la ville aient fini de passer. Le roi dit alors à Sadoc: « Ramène le coffre de Dieu en ville. Si le Seigneur me veut du bien, il me fera revenir et me permettra de revoir le coffre et sa demeure. Si au contraire il décide de me retirer sa faveur, eh bien, qu'il me traite comme il le jugera bon. » Puis le roi ajouta: « Vois-tu, retourne tranquillement en ville, avec ton fils Ahimaas ainsi qu'avec Abiatar et son fils Yonatan. Pour ma part, j'attendrai dans la région désertique proche des passages des gués du Jourdain, jusqu'à ce que je reçoive des nouvelles de vous. » Sadoc et Abiatar ramenèrent donc le coffre de Dieu à Jérusalem et ils y demeurèrent. David gravissait le mont des Oliviers tout en pleurant. Il s'était voilé le visage et il marchait nu-pieds. Tous ceux qui montaient avec lui avaient aussi le visage voilé et pleuraient. On informa David qu'Ahitofel se trouvait parmi les conspirateurs, aux côtés d'Absalom; alors David s'écria: « Seigneur, je t'en prie, rends stupides les conseils d'Ahitofel! » Or, au moment où David atteignait le sommet de la colline, là où l'on adore Dieu, il vit venir à sa rencontre son conseiller personnel Houchaï, l'Arkite, la tunique déchirée et de la poussière sur la tête. David lui dit: « Ne viens pas avec moi, tu serais une charge pour moi. Retourne plutôt en ville et dis à Absalom: “Je me mets à ton service, mon roi! Précédemment j'ai servi ton père, mais maintenant c'est toi-même que je veux servir!” De cette manière, tu m'aideras en faisant obstacle aux conseils d'Ahitofel. De plus, tu auras l'appui des prêtres Sadoc et Abiatar. Tu les informeras de tout ce que tu apprendras dans le palais royal. Ahimaas, fils de Sadoc, et Yonatan, fils d'Abiatar, sont tous deux avec eux; vous les enverrez m'apporter toutes les nouvelles que vous aurez apprises. » Ainsi Houchaï, conseiller de David, rentra à Jérusalem, au moment où Absalom lui-même y arrivait. David venait de dépasser le sommet de la colline, lorsque Siba, le serviteur de Mefibochète, arriva à sa rencontre. Il conduisait deux ânes sellés, qui portaient deux cents pains, cent grappes de raisins secs, une corbeille de fruits de saison et une outre de vin. Le roi lui demanda: « Que veux-tu faire de cela? » – « Mon roi, répondit Siba, les ânes serviront de montures pour ta famille, les pains et les fruits serviront de nourriture pour tes soldats, et le vin servira de boisson pour ceux qui seront fatigués dans le désert. » Le roi reprit: « Où est Mefibochète, le petit-fils de ton maître Saül? » – « Il est resté à Jérusalem, dit Siba, car il a pensé que maintenant les Israélites lui rendraient la royauté de son grand-père. » – « Eh bien, dit le roi, je te donne tout ce qui appartenait à Mefibochète. » Alors Siba s'inclina jusqu'à terre et dit: « Merci, mon roi, de m'accorder ta faveur! » Lorsque le roi David arriva près de Bahourim, Chiméi, fils de Guéra, qui était du même clan que Saül, sortit de ce village et se mit à le maudire. Il lui lançait des pierres, ainsi qu'à ses ministres, malgré la foule et les soldats qui marchaient à droite et à gauche du roi. Il le maudissait en criant: « Va-t'en, va-t'en, tu n'es qu'un malfaisant, un assassin! Le Seigneur te punit de tous les meurtres que tu as commis à l'égard de la famille de Saül. Tu as volé la royauté à Saül, et c'est pour cela que le Seigneur l'a donnée à ton fils Absalom. Et toi, maintenant, tu es dans le malheur, car tu es un assassin! » Abichaï, dont la mère s'appelait Serouia, dit au roi: « Mon roi, ce chien crevé ne te maudira pas plus longtemps. Laisse-moi lui couper la tête. » – « Abichaï, répondit le roi, de quoi vous mêlez-vous, toi et ton frère Joab? Si cet homme me maudit, parce que le Seigneur lui a ordonné de me maudire, personne ne le lui reprochera! D'ailleurs, ajouta David à l'intention d'Abichaï et de tous ses ministres, lorsque mon fils, mon propre fils, cherche à me faire mourir, il n'est pas étonnant que cet homme de la tribu de Benjamin, lui aussi, agisse ainsi. Laissez-le tranquille! Qu'il me maudisse, si le Seigneur le lui a ordonné. Peut-être que le Seigneur verra mon malheur et changera sa malédiction en bénédiction. » Tandis que David et ses compagnons d'arme poursuivaient leur marche sur la route, Chiméi avançait non loin d'eux, sur le flanc de la montagne; il continuait à prononcer des malédictions et à leur lancer des pierres et de la terre. Enfin, le roi et ses compagnons arrivèrent au bord du Jourdain. Ils étaient exténués et ils se reposèrent là. Absalom était entré à Jérusalem avec toute une foule d'Israélites; Ahitofel aussi était avec lui. Lorsque Houchaï l'Arkite, conseiller personnel de David, arriva près d'Absalom, il s'écria: « Vive le roi! Vive le roi! » Absalom lui demanda: « Est-ce là toute ta fidélité à l'égard de ton ami David? Pourquoi ne l'as-tu pas accompagné? » – « Je ne l'ai pas voulu, répondit Houchaï, car je suis du côté de celui que le Seigneur, et tout le peuple d'Israël, ont choisi comme roi; je resterai donc avec toi! D'ailleurs, je n'entre pas ainsi au service de n'importe qui. N'es-tu pas le fils de mon ami? Tout comme j'ai servi ton père jusqu'à présent, c'est toi que je servirai désormais. » Absalom dit à Ahitofel: « Discutez entre vous de ce que nous devons faire. » Ahitofel répondit tout de suite à Absalom: « Va coucher avec les épouses que ton père a laissées pour occuper le palais. Tu te rendras ainsi odieux à ton père, tous les Israélites l'apprendront, et tes partisans en seront encouragés. » On dressa pour Absalom une tente sur le toit en terrasse du palais, et Absalom y coucha avec les épouses de son père, à la vue de tout Israël. En ce temps-là, un conseil donné par Ahitofel était aussi écouté qu'une parole de Dieu lui-même. Autant David qu'Absalom se conformaient à tous ses conseils. Peu après, Ahitofel dit à Absalom: « Permets-moi de choisir 12 000 guerriers et de me lancer à la poursuite de David cette nuit même. Je le surprendrai au moment où il sera fatigué et démoralisé, et je l'épouvanterai; tous ceux qui l'accompagnent s'enfuiront, et à ce moment-là je le tuerai, lui seul. Ensuite je ramènerai à toi tout le peuple. En effet, dès que l'homme dont tu veux te débarrasser sera mort, tout le peuple reviendra à toi et vivra en paix. » Cette proposition parut bonne à Absalom et à tous les anciens d'Israël. Cependant Absalom ordonna: « Appellez également Houchaï l'Arkite, et qu'il nous donne son avis. » Quand Houchaï arriva, Absalom lui dit ce qu'Ahitofel avait proposé. Puis il lui demanda: « Devons-nous exécuter son plan? Sinon, fais-nous une autre proposition. » Houchaï répondit à Absalom: « Cette fois-ci, le conseil donné par Ahitofel n'est pas le meilleur. Tu connais bien ton père et ses hommes: ce sont tous de vaillants soldats, et ils sont exaspérés, comme une ourse qui aurait perdu son petit dans la campagne. Par ailleurs, ton père, qui est un guerrier, ne passera pas la nuit avec les autres. Actuellement, il est certainement caché dans une grotte, ou en quelque autre endroit. Si dès le début, il y a des tués dans nos rangs, la nouvelle se répandra que l'armée d'Absalom a subi une défaite. Même les plus braves, ceux qui ont un cœur de lion, perdront courage, car tous les Israélites savent que ton père est un vaillant combattant et que ses compagnons d'arme sont pleins de bravoure. Voici donc ce que je propose: mobilise tous les soldats israélites, en aussi grand nombre que les grains de sable au bord de la mer, depuis Dan, au nord, jusqu'à Berchéba, au sud du pays; ensuite combats personnellement avec eux. Nous atteindrons David où qu'il se trouve, nous lui tomberons dessus comme la rosée sur le sol. De lui et de ses hommes, pas un seul n'en réchappera. S'ils se réfugient dans une ville, tous nos soldats amèneront des cordes, et nous traînerons cette ville dans le torrent voisin, jusqu'à ce qu'il n'en reste plus le moindre caillou. » Absalom et les Israélites déclarèrent: « Le conseil de Houchaï est meilleur que celui d'Ahitofel! » En effet le Seigneur avait décidé de faire échouer le conseil, pourtant valable, d'Ahitofel, afin d'amener le malheur sur Absalom. Houchaï rapporta aux prêtres Sadoc et Abiatar ce qu'Ahitofel avait proposé à Absalom et aux anciens d'Israël, et ce que lui-même avait ensuite proposé. Puis il ajouta: « Maintenant, dépêchez-vous d'envoyer un message à David. Faites-lui dire de ne pas passer la nuit dans la plaine du Jourdain. Il doit absolument traverser le fleuve, afin de ne pas se faire exterminer avec tous ses compagnons. » Yonatan, fils d'Abiatar, et Ahimaas, fils de Sadoc, étaient postés près de la source des Blanchisseurs; une servante était chargée de leur porter les messages qu'eux-mêmes devaient transmettre au roi David. En effet, ils ne devaient pas entrer dans la ville, de peur d'être vus. Pourtant un jeune homme les vit, et en informa Absalom. Les deux messagers se hâtèrent alors de partir. Ils se rendirent chez un habitant de Bahourim; dans la cour de sa maison, il y avait un puits où ils descendirent se cacher. La maîtresse de maison prit une bâche, l'étendit sur l'ouverture du puits et elle y répandit du grain, de sorte qu'on ne remarquait rien. Des envoyés d'Absalom arrivèrent chez cette femme, et lui demandèrent: « Où sont Ahimaas et Yonatan? » – « Ils sont passés par le réservoir d'eau », leur dit-elle. Les envoyés les cherchèrent, mais ils ne les trouvèrent pas; alors ils rentrèrent à Jérusalem. Après leur départ, Ahimaas et Yonatan sortirent du puits et allèrent avertir le roi David; ils lui racontèrent ce qu'Ahitofel avait proposé et lui dirent en conclusion: « Hâtez-vous de traverser le fleuve. » Aussitôt David et ceux qui l'accompagnaient traversèrent le Jourdain. À l'aube, ils avaient tous passé, sans exception. Quand Ahitofel vit que son conseil n'avait pas été suivi, il sella son âne et il retourna dans la ville qu'il habitait; il donna des ordres à sa famille, puis il se pendit. On l'enterra dans le tombeau de son père. David était arrivé à Mahanaïm, pendant qu'Absalom passait le Jourdain avec toutes les troupes israélites. Absalom avait désigné Amassa comme chef de l'armée à la place de Joab. Amassa était le fils d'un Israélite nommé Yéter, qui avait épousé Abigal, fille de Nahach et sœur de Serouia, mère de Joab. Absalom et les Israélites établirent leur camp dans le pays de Galaad. À son arrivée à Mahanaïm, David fut rejoint par Chobi, fils de Nahach, de Rabba, capitale des Ammonites, par Makir, fils d'Ammiel, de Lo-Dabar, et par Barzillaï, de Roguelim, en Galaad. David passa en revue les troupes qui l'accompagnaient, et désigna des commandants de régiments et de compagnies; il confia un tiers de l'armée à Joab, dont la mère s'appelait Serouia, un autre tiers à Abichaï, frère de Joab, et le troisième tiers à Ittaï, de Gath. Puis il annonça aux soldats son intention de partir en guerre avec eux. Mais les soldats s'écrièrent: « Non, tu ne dois pas venir avec nous! En effet, si nous sommes mis en fuite, nous, les ennemis n'y attacheront pas d'importance. Même si la moitié d'entre nous étaient tués, ils n'y attacheraient pas d'importance. Mais toi, tu vaux 10 000 soldats comme nous! Par conséquent, il est préférable que tu restes dans la ville, d'où tu pourras nous envoyer du secours. » – « Bien, répondit le roi; je ferai ce que vous jugez préférable. » Le roi se plaça près de la porte de la ville, tandis que l'armée sortait, rangée par compagnies et par régiments. Le roi dit encore à Joab, à Abichaï et à Ittaï: « Je vous en supplie, ne faites pas de mal à mon fils Absalom! » Tous les soldats l'entendirent donner cette consigne aux chefs. L'armée de David se mit en route pour combattre les troupes d'Absalom, et la bataille eut lieu dans la région des forêts d'Éfraïm. Les troupes d'Absalom furent battues par celles de David. Leur défaite fut lourde ce jour-là, avec des pertes s'élevant à 20 000 soldats. La bataille s'étendit à toute la région, et ceux qui perdirent la vie dans la forêt furent plus nombreux que ceux qui moururent au combat. À un certain moment, Absalom, monté sur un mulet, se trouva face à des soldats de David. Le mulet s'engagea sous les branches enchevêtrées d'un grand chêne. La tête d'Absalom se prit dans les branches et, le mulet continuant sa route, Absalom resta suspendu entre ciel et terre. Un soldat de David le vit et alla dire à Joab: « J'ai vu Absalom, pris dans les branches d'un chêne. » – « Comment, dit Joab, tu l'as vu? Pourquoi ne l'as-tu pas frappé et abattu sur place? Je t'aurais donné dix pièces d'argent et une ceinture! » Mais le soldat répondit à Joab: « Même si tu m'offrais 1 000 pièces d'argent, je refuserais de faire du mal au fils du roi. Nous avons tous entendu le roi vous dire, à toi, à Abichaï et à Ittaï: “Veillez à ce que personne ne fasse du mal au jeune Absalom.” Si je l'avais tué, prétendant n'avoir rien entendu, le roi aurait fini par découvrir mon mensonge, car il découvre tout, et toi-même, tu te serais bien gardé de prendre ma défense. » Joab s'écria: « Je ne perdrai pas mon temps avec toi! » Il prit trois bâtons pointus et les planta dans le cœur d'Absalom qui, pris dans le chêne, était encore vivant. Les dix jeunes soldats qui portaient les armes de Joab entourèrent aussitôt Absalom et ils l'achevèrent. Ensuite Joab fit sonner de la trompette pour arrêter le combat. Les soldats de David cessèrent de poursuivre l'armée d'Absalom. On prit le corps d'Absalom, on le jeta dans une grande fosse en pleine forêt, et on éleva sur lui un gros tas de cailloux. Pendant ce temps, les soldats d'Absalom fuyaient, chacun rentrant chez soi. Quand il était encore en vie, Absalom avait fait dresser la grande pierre qui se trouve dans la vallée du Roi, car il s'était dit: « Je n'ai pas de fils pour perpétuer mon nom. » Il avait donc donné son nom à cette pierre, qu'aujourd'hui encore on appelle “monument d'Absalom”. Ahimaas, fils de Sadoc, dit à Joab: « Permets-moi de courir porter au roi la nouvelle que le Seigneur lui a rendu justice en le délivrant de ses ennemis. » – « Non, répondit Joab, car aujourd'hui tu ne serais pas un messager de bonne nouvelle. Tu porteras des nouvelles un autre jour, mais aujourd'hui ne le fais pas, car il s'agit de la mort du fils du roi. » Puis Joab adressa cet ordre à un esclave éthiopien: « Va, toi, raconter au roi ce que tu as vu! » L'esclave se prosterna devant Joab et partit en courant. Cependant Ahimaas insista auprès de Joab en disant: « Peu importe, je veux y courir aussi, à la suite de cet Éthiopien. » – « Mais pourquoi donc, mon ami? demanda Joab. Pareille nouvelle ne te vaudra aucune récompense! » – « Peu importe, répéta Ahimaas, je veux y aller. » – « Bon, vas-y », lui dit Joab. Ahimaas partit en courant par la route de la plaine du Jourdain, et il dépassa l'Éthiopien. À ce moment-là, David était installé entre la porte extérieure et la porte intérieure de la ville. Un guetteur, monté sur la plate-forme dominant la porte, au sommet de la muraille, scrutait l'horizon. Soudain il aperçut un homme isolé qui courait. Il cria pour en informer le roi. Celui-ci déclara: « S'il est seul, il apporte de bonnes nouvelles. » Le messager se rapprochait, lorsque le guetteur aperçut un autre homme qui courait. Il cria au portier: « Voici encore un homme isolé, qui arrive en courant. » – « Celui-là également apporte de bonnes nouvelles », dit le roi. Le guetteur continua: « D'après sa façon de courir, je reconnais le premier: c'est Ahimaas, fils de Sadoc. » – « C'est un garçon de valeur, dit le roi; il apporte certainement une bonne nouvelle. » En arrivant, Ahimaas cria au roi: « Tout va bien! » Il se jeta face contre terre devant lui et ajouta: « Je bénis le Seigneur ton Dieu, qui a livré en ton pouvoir ceux qui s'étaient révoltés contre toi. » – « Et le jeune Absalom, va-t-il bien? » demanda le roi. Ahimaas répondit: « Au moment où Joab nous a envoyés, cet autre serviteur et moi-même, j'ai remarqué une grande agitation, mais je ne sais pas de quoi il s'agissait. » – « Bien! dit le roi. Retire-toi, mais reste à proximité. » Ahimaas se retira de devant le roi et attendit. À cet instant l'Éthiopien arriva; il dit au roi: « Voici une bonne nouvelle pour mon seigneur, le roi: Aujourd'hui, le Seigneur lui a rendu justice, en le délivrant de tous ses adversaires! » – « Et le jeune Absalom, va-t-il bien? » lui demanda le roi. « Mon roi, répondit-il, souhaitons que ce qui est arrivé à ce jeune homme arrive également à tes ennemis et à tous ceux qui se révoltent contre toi! » Alors le roi David fut accablé. Il se rendit dans la pièce située au-dessus de la porte de la ville pour pleurer. Et tout en marchant, il criait: « Oh, mon fils Absalom, mon fils, mon fils, oh, mon Absalom! Pourquoi ne suis-je pas mort à ta place? Oh, Absalom, mon fils, mon fils! » On annonça à Joab que le roi pleurait et qu'il portait le deuil d'Absalom. Et ce jour-là, les soldats, au lieu de célébrer la victoire, furent accablés de tristesse. En effet, ils avaient appris, eux aussi, combien le roi était éprouvé par la mort de son fils. Ils rentrèrent en ville furtivement, comme des soldats honteux d'avoir abandonné une bataille. Quant au roi, le visage voilé, il continuait de crier: « Oh, mon fils Absalom, oh, Absalom, mon fils, mon fils! » Joab vint trouver le roi et il lui dit: « En agissant ainsi aujourd'hui, tu couvres de honte tes soldats, qui t'ont sauvé la vie, ainsi qu'à tes fils, tes filles et toutes tes épouses. En effet, ton affection va à ceux qui te détestent, et ta haine à ceux qui t'aiment. Tu montres que les chefs de ton armée, et tous ceux qui te servent fidèlement, ne comptent pas pour toi. Oui, je vois: Si aujourd'hui nous étions tous morts, mais qu'Absalom soit encore en vie, tu trouverais cela très bien. Allons, ressaisis-toi maintenant, et va dire à tes soldats quelques mots d'encouragement. Si tu n'y vas pas, je te jure au nom du Seigneur qu'aucun d'eux ne restera un jour de plus à ton service. Ce serait là pour toi un malheur plus grand que tous ceux qui t'ont atteint depuis ta jeunesse. » Alors le roi s'installa près de la porte de la ville. On l'annonça aux soldats, qui vinrent tous se rassembler auprès de lui. Les soldats d'Absalom s'étaient enfuis, et chacun d'eux était rentré chez lui. Dans toutes les tribus d'Israël, on se mit à discuter âprement; on disait: « Le roi David nous avait délivrés de nos ennemis, en particulier des Philistins, et il a dû fuir le pays à cause d'Absalom. Mais cet Absalom, que nous nous étions donné comme roi, est mort à la guerre. Alors qu'attendons-nous pour faire revenir le roi David? » De son côté, David envoya ce message aux prêtres Sadoc et Abiatar: « Adressez-vous aux anciens de Juda et demandez-leur: “Pourquoi seriez-vous les derniers à entreprendre de ramener le roi chez lui, alors qu'il est lui-même au courant des intentions des autres Israélites? Vous êtes les frères du roi, ses plus proches parents. Ne soyez donc pas les derniers à le faire revenir.” Puis vous direz de ma part à Amassa: “N'es-tu pas de ma parenté? Que Dieu m'inflige donc la plus terrible des punitions, si je ne te donne pas pour toujours la place de Joab à la tête de mon armée!” » Les paroles de David convainquirent les gens de Juda. D'un commun accord, ils firent dire au roi: « Reviens ici, avec tous tes serviteurs! » À ce moment, le roi prit le chemin du retour et descendit jusqu'au bord du Jourdain. Les gens de Juda étaient venus à Guilgal, à la rencontre du roi, pour l'aider à traverser le fleuve. Chiméi de Bahourim, fils de Guéra, de la tribu de Benjamin s'était hâté de descendre avec eux pour se présenter devant le roi David. Il était accompagné de 1 000 hommes de la tribu de Benjamin, ainsi que de Siba, le serviteur de la famille de Saül, avec ses quinze fils et ses vingt serviteurs. Ceux-ci devaient accourir au Jourdain à la rencontre du roi, au moment où le radeau transportant la famille royale traverserait la rivière, et ils devaient exécuter ce que le roi jugerait bon. Lorsque le roi eut traversé la rivière, Chiméi se jeta à terre devant lui et il lui dit: « Que le roi ne me tienne pas pour coupable! Qu'il oublie la faute que j'ai commise, le jour où il quittait Jérusalem; qu'il ne m'en garde pas rancune. Je sais bien que j'ai commis une faute, mais aujourd'hui, je suis descendu à la rencontre du roi avant tous les autres Israélites du Nord. » Abichaï, dont la mère s'appelait Serouia, intervint et il dit au roi: « Est-ce une raison suffisante pour ne pas mettre à mort Chiméi, alors qu'il a maudit le roi choisi par le Seigneur avec l'huile d'onction? » Mais David dit à Abichaï et à son frère Joab: « De quoi vous mêlez-vous, fils de Serouia? Pourquoi en cet instant vous opposez-vous à mes intentions? Je ne veux pas qu'on mette à mort quelqu'un d'Israël aujourd'hui. Maintenant, je suis certain d'être vraiment le roi de ce peuple! » Et le roi déclara à Chiméi: « Tu ne seras pas mis à mort, je te le jure! » Mefibochète, le petit-fils de Saül, était aussi venu à la rencontre du roi. Entre le jour où le roi était parti et celui où il revenait sain et sauf à Jérusalem, Mefibochète n'avait ni taillé sa moustache, ni lavé ses pieds ou ses vêtements. Lorsqu'il se trouva devant le roi, celui-ci lui demanda: « Mefibochète, pourquoi n'es-tu pas parti avec moi? » – « Mon roi, répondit-il, j'ai été trompé par mon serviteur! Je m'étais pourtant dit: “Puisque je marche difficilement, je ferai seller mon ânesse, je la monterai et j'accompagnerai ainsi le roi.” Et mon serviteur t'a raconté des mensonges à mon sujet. Cependant, toi, tu es comme un ange de Dieu, tu peux faire ce qui te plaît. Il n'y avait, dans toute la famille de mon grand-père Saül, que des gens dignes de mort à tes yeux; malgré cela, tu m'as accueilli parmi ceux qui mangent à ta table. Je n'ai aucun droit de te demander une autre faveur. » – « Bon, dit le roi, assez parlé de cela! Je décide que Siba et toi, vous vous partagerez les terres de Saül. » – « Siba peut même tout prendre pour lui, déclara Mefibochète. L'essentiel, c'est que le roi rentre sain et sauf chez lui. » Barzillaï, de Roguelim, en Galaad, était également descendu au Jourdain; il l'avait passé avec le roi, avant de prendre congé de lui sur la rive. C'était un vieillard de quatre-vingts ans; étant très riche, il avait ravitaillé le roi lorsque ce dernier se trouvait à Mahanaïm. Le roi lui dit: « Barzillaï, viens avec moi à Jérusalem, et j'y assurerai ton entretien. » – « Mon roi, répondit-il, combien de temps me reste-t-il à vivre? Trop peu pour que je monte avec toi à Jérusalem! J'ai actuellement quatre-vingts ans et je ne suis plus en état de distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais; je n'apprécie plus le goût de ce que je mange et bois, ni les voix des chanteurs et chanteuses. Pourquoi serais-je une charge pour toi mon roi? C'est tout juste si je parviens à traverser le Jourdain avec toi. D'ailleurs je ne mérite pas une telle récompense! Laisse-moi retourner dans ma ville; j'y mourrai près du tombeau de mon père et de ma mère. Mais voici mon fils Kimham: c'est lui qui ira avec toi, mon roi, et tu le traiteras comme tu le jugeras bon. » – « D'accord, dit le roi, Kimham m'accompagnera, et je le traiterai comme tu le désires. Tout ce que tu solliciteras de moi, je te l'accorderai. » Toute la foule passa le Jourdain, que le roi avait traversé auparavant. David embrassa Barzillaï et le bénit, puis celui-ci s'en retourna chez lui. Le roi se rendit à Guilgal, accompagné de Kimham. Tous les membres de la tribu de Juda, et la moitié des Israélites du Nord, accompagnèrent le roi. Les gens du Nord s'approchèrent de lui et lui demandèrent: « Pourquoi nos frères, les membres de la tribu de Juda, t'ont-ils accaparé pour te faire traverser le Jourdain, avec ta famille, alors que tous tes soldats t'accompagnaient? » Les membres de la tribu de Juda leur répliquèrent: « C'est parce que nous sommes plus proches parents du roi que vous! Pourquoi vous fâcher à ce sujet? Avons-nous vécu aux dépens du roi? ou avons-nous reçu des cadeaux de lui? » Aussitôt les Israélites s'écrièrent: « Mais nous avons dix fois plus de droits que vous sur le roi; oui, même sur David, nous avons plus de droits que vous! Pourquoi donc nous traitez-vous avec un tel dédain? C'est pourtant bien nous qui, les premiers, avons parlé de faire revenir notre roi! » Mais les membres de la tribu de Juda se montrèrent plus durs dans la discussion que les Israélites. Il y avait là, à Guilgal, un vaurien, un membre de la tribu de Benjamin nommé Chéba, fils de Bikri. Il sonna de la trompette et cria: « Nous n'avons rien à faire avec David, nous n'avons rien de commun avec ce fils de Jessé! Gens d'Israël, que chacun retourne chez soi! » Alors les Israélites quittèrent David pour suivre Chéba, et seuls les membres de la tribu de Juda restèrent avec leur roi, pour l'accompagner du Jourdain à Jérusalem. Dès son arrivée au palais, le roi fit chercher les dix épouses de second rang qu'il y avait laissées pour l'occuper. Il les plaça dans une maison bien gardée et il pourvut à leur entretien, mais il n'eut plus de relations sexuelles avec elles. Dès lors, elles furent séquestrées jusqu'au jour de leur mort; elles étaient comme veuves d'un vivant. Ensuite le roi dit à Amassa: « Mobilise l'armée de Juda! Je te donne trois jours pour te présenter ici avec eux. » Amassa exécuta cet ordre, mais il dépassa le délai fixé par le roi. David dit à Abichaï: « À présent, Chéba est plus dangereux pour nous que ne l'était Absalom. Pars à la tête de ma garde personnelle, et poursuis-le avant qu'il trouve abri dans des villes fortifiées et qu'il nous échappe. » La troupe commandée par Joab, ainsi que les Crétois et les Pélétiens de la garde royale, c'est-à-dire tous les soldats de métier, partirent au combat avec Abichaï; ils quittèrent Jérusalem et ils poursuivirent Chéba. Ils se trouvaient près de la grande pierre de Gabaon, lorsque Amassa les rejoignit. Joab était vêtu de son équipement militaire, avec un ceinturon auquel était fixée l'épée dans son fourreau. Au moment où Joab s'avança, l'épée tomba. Joab dit à Amassa: « Comment vas-tu, mon frère? » Et de la main droite, il saisit la barbe d'Amassa pour l'embrasser. Amassa ne prit pas garde à l'épée que Joab avait ramassée de la main gauche. Celui-ci la lui planta en plein ventre. Les intestins d'Amassa se répandirent à terre et il mourut, sans que Joab ait à lui donner un second coup. Ensuite Joab et son frère Abichaï reprirent la poursuite de Chéba. Un soldat de Joab était resté près du corps d'Amassa et disait: « Que les amis de Joab et les partisans de David suivent Joab! » Cependant Amassa s'était roulé dans son sang au milieu du chemin, et le soldat remarqua que tout le monde s'arrêtait. Alors il tira le cadavre à l'écart du chemin, dans le champ voisin, et jeta sur lui un manteau. Dès qu'il eut fait cela, les soldats passèrent tout droit et continuèrent, derrière Joab, à poursuivre Chéba. Joab traversa toutes les tribus d'Israël et il atteignit la ville d'Abel-Beth-Maaka; tous les Bérites se réunirent pour le rejoindre eux aussi. Joab et ses troupes assiégèrent la ville, car Chéba s'y trouvait; ils élevèrent un remblai de terre jusqu'au niveau de l'avant-mur de la ville, puis ils se mirent à saper la muraille pour la faire s'écrouler. De la ville, une femme avisée cria: « Écoutez, écoutez donc! Demandez à Joab de venir jusqu'ici, j'ai à lui parler. » Joab s'approcha. La femme lui demanda: « Es-tu bien Joab? » – « Oui, c'est bien moi! » répondit-il. Elle reprit: « Écoute, je t'en prie, ce que j'ai à te dire. » – « J'écoute », dit Joab. La femme poursuivit: « On avait coutume de dire autrefois: “Que l'on procède à une consultation à Abel-Beth-Maaka, et l'affaire sera réglée!” Notre ville est l'une des plus paisibles et des plus fidèles d'Israël. Mais toi, tu cherches à anéantir cette ville, qui est parmi les principales d'Israël! Pourquoi veux-tu ainsi détruire ce qui appartient au Seigneur? » – « Jamais de la vie! s'écria Joab. Je n'ai aucune intention de saccager ou de détruire quoi que ce soit! Il n'est pas question de cela. Il s'agit seulement d'un individu de la région montagneuse d'Éfraïm, Chéba, fils de Bikri, qui s'est révolté contre le roi David. Livrez-le-moi, lui seul, et je lèverai le siège. » – « Bien, dit la femme, nous te lancerons sa tête par-dessus la muraille! » La femme rejoignit les habitants de la ville et elle leur donna ce sage conseil. On coupa la tête de Chéba et on la lança à Joab. Celui-ci fit sonner de la trompette; aussitôt ses soldats levèrent le siège, puis ils rentrèrent chez eux. Joab lui-même retourna auprès du roi à Jérusalem. Joab était chef de toute l'armée d'Israël; Benaya, fils de Yoyada, commandait les Crétois et les Pélétiens de la garde royale; Adoram était responsable des travaux forcés; Yochafath, fils d'Ahiloud, était porte-parole du roi; Cheva était secrétaire; Sadoc et Abiatar étaient prêtres; Ira, descendant de Yaïr, était aussi prêtre au service de David. Pendant le règne de David, il y eut une famine qui dura trois années. David consulta le Seigneur, qui lui répondit: « Cela arrive à cause des meurtres que Saül et les siens ont commis, lorsque Saül a fait mourir les Gabaonites. » Le roi convoqua les Gabaonites pour leur parler. Ceux-ci n'étaient pas des Israélites, mais des survivants des Amorites, à qui les Israélites avaient promis la vie sauve; cependant Saül, dans son zèle pour Israël et Juda, avait cherché à les exterminer. David leur demanda: « Que dois-je faire pour vous? Comment réparer le mal que vous avez subi, afin que vous bénissiez le peuple du Seigneur? » Les Gabaonites répondirent: « Notre différend avec Saül et sa famille ne peut pas se régler avec de l'argent ou de l'or, ni en mettant à mort un Israélite. » – « Alors dites-moi ce que vous désirez, reprit David. Je vous l'accorderai! » Les Gabaonites lui dirent: « Saül avait l'intention d'en finir avec nous, de nous exterminer, de ne laisser subsister aucun de nous dans tout le territoire d'Israël. Livrez-nous sept hommes parmi ses descendants, et nous les pendrons en présence du Seigneur, à Guibéa, la ville où résidait Saül, le roi choisi par le Seigneur. » – « Je vous les livrerai », déclara le roi. David épargna Mefibochète, fils de Jonatan et petit-fils de Saül, à cause du pacte d'amitié qu'il avait conclu avec Jonatan, au nom du Seigneur. Mais il fit chercher Armoni et Mefibocheth, les deux fils que Rispa, fille d'Aya, avait donnés à Saül, et les cinq fils que Mikal, fille de Saül, avait donnés à Adriel, fils de Barzillaï, d'Abel-Mehola. Il les livra aux Gabaonites qui les pendirent sur une colline, devant le Seigneur. Tous les sept succombèrent ensemble. Cette exécution eut lieu dans les tout premiers jours de la moisson de l'orge. Rispa, veuve de Saül, prit l'étoffe grossière qu'elle portait, l'étendit sur le rocher, et demeura là depuis le début de la moisson, jusqu'au moment où il se mit à pleuvoir sur les corps. De jour, elle empêchait les oiseaux de se poser sur eux, et de nuit, elle éloignait les bêtes sauvages. On informa David de ce qu'avait fait Rispa. Alors il alla reprendre les ossements de Saül et de son fils Jonatan aux habitants de Yabech, en Galaad. En effet, après avoir vaincu Saül à Guilboa, les Philistins avaient pendu les corps de Saül et de Jonatan sur l'esplanade de Beth-Chéan, où les gens de Yabech étaient venus les dérober. David emporta de Yabech les ossements de Saül et de Jonatan. Puis on rassembla les ossements des sept pendus et on les déposa, avec ceux de Saül et de Jonatan, dans le tombeau de Quich, père de Saül, à Séla, dans le territoire de Benjamin. Après qu'on eut exécuté tous les ordres du roi, Dieu se montra propice au pays. Une nouvelle bataille éclata entre Philistins et Israélites. David et ses soldats descendirent attaquer les Philistins. Soudain David ressentit de la fatigue. Ichebi-Benob, un descendant de Harafa, résolut de tuer David. Il était équipé de neuf et la pointe de bronze de sa lance pesait plus de trois kilos. Mais Abichaï, dont la mère s'appelait Serouia, se porta au secours du roi et il frappa à mort le Philistin. Alors les soldats firent promettre à David de ne plus participer avec eux aux combats, afin que la royauté ne s'éteigne pas en Israël. Plus tard, il y eut encore un combat contre les Philistins, à Gob; à cette occasion-là, Sibkaï, de Houcha, tua Saf, un autre descendant de Harafa. Au cours d'un autre combat contre les Philistins, également à Gob, Élanan, fils de Yari, de Bethléem, tua Goliath, de Gath, dont le bois de la lance était gros comme le cylindre d'un métier à tisser. Un autre combat encore eut lieu, à Gath. Il y avait là un soldat ennemi, qui avait six doigts à chaque main et à chaque pied, soit un total de vingt-quatre; il était lui aussi un descendant de Harafa. Comme il provoquait les Israélites, Yonatan, fils de Chamma et neveu de David, le tua. Ces quatre soldats philistins, descendants de Harafa, de Gath, tombèrent sous les coups de David et de ses soldats. David adressa ce cantique au Seigneur quand celui-ci le délivra de tous ses ennemis, en particulier de Saül: Le Seigneur est pour moi un roc, un refuge où je suis en sûreté. Mon Dieu est pour moi un rocher où je suis à l'abri du danger, un bouclier qui me protège, une forteresse où je suis sauvé. Je cherche asile auprès de lui pour être délivré des violents. Louange à Dieu! Dès que je l'appelle au secours, je suis délivré de mes ennemis. La mort faisait déferler ses vagues sur moi, elle m'effrayait comme un torrent destructeur; j'étais prisonnier du monde des morts, son piège se refermait sur moi. Dans ma détresse, j'ai appelé le Seigneur, j'ai lancé mes appels vers mon Dieu. De son temple, il a entendu ma voix, il a écouté mon cri. Alors la terre fut prise de tremblements, les cieux vacillèrent sur leurs bases; la terre et les cieux chancelèrent devant la colère du Seigneur. Une fumée montait de ses narines, un feu dévorant sortait de sa bouche, accompagné d'étincelles brûlantes. Le Seigneur inclina les cieux et descendit, avec une épaisse nuée sous les pieds. Monté sur un chérubin, il prit son envol, il apparut sur les ailes du vent. Il s'enveloppa d'obscurité, se dissimula dans d'épaisses nuées, dans des nuages gonflés d'eau. Devant lui une vive lumière, d'où jaillissaient des étincelles de feu. Des cieux, le Seigneur fit gronder le tonnerre, le Dieu très-haut fit retentir sa voix. Il lança des éclairs en tous sens, il tira des flèches dans toutes les directions. Devant ces menaces du Seigneur, devant la tempête de sa colère, le fond des océans fut dévoilé, les fondations du monde apparurent. Alors, du haut des cieux, il étendit la main et il me saisit, il m'arracha au danger qui me submergeait, il me délivra de mes puissants ennemis, de mes adversaires trop forts pour moi. Au jour du désastre, ils m'avaient assailli, mais le Seigneur est venu me soutenir, il m'a dégagé, m'a rendu la liberté. Il m'a délivré car il m'aime! Le Seigneur me traite ainsi parce que je lui reste fidèle; il me récompense d'avoir toujours agi honnêtement. J'observe les recommandations du Seigneur, je ne me rends pas coupable envers mon Dieu. Oui, j'observe les règles qu'il a prescrites, je ne m'écarte pas de ce qu'il a ordonné. Je veux qu'il n'ait rien à me reprocher, je me garde d'être en faute. Le Seigneur m'a récompensé de lui être resté fidèle et d'avoir fait ce qu'il jugeait honnête. Seigneur, tu te montres fidèle envers la personne qui t'est fidèle, intègre avec celle qui est intègre. Tu te montres pur avec celui qui est pur, mais habile avec celui qui a l'esprit tortueux. Tu viens au secours du peuple accablé, mais tu regardes avec mépris les orgueilleux. Seigneur, tu es pour moi une lampe, oui, Seigneur, tu éclaires la nuit où je suis. Avec toi, je prends d'assaut une muraille, grâce à toi, mon Dieu, je franchis un rempart. Dieu est un guide parfait, les avis qu'il donne sont sûrs; il est comme un bouclier pour tous ceux qui se réfugient auprès de lui. Un seul est Dieu, c'est le Seigneur; un seul est un rocher pour nous, c'est notre Dieu! C'est lui, mon puissant protecteur, qui dégage la route devant moi, qui me donne l'agilité de la gazelle et qui me maintient debout sur les hauteurs. C'est lui qui m'entraîne au combat et qui m'aide à tendre l'arc le plus puissant. Seigneur, comme un bouclier, tu me protèges et tu me sauves, tu réponds à mes appels et tu me rends fort. Grâce à toi, je cours plus vite sans faire de faux pas. Je poursuis mes ennemis et je les extermine, je ne reviens pas avant d'en avoir fini avec eux. Je les taille en pièces, je les achève, ils ne se relèveront plus; ils sont à terre, je mets le pied sur eux. Tu me donnes la force de combattre, tu fais plier sous moi mes agresseurs. Devant moi tu mets en fuite mes ennemis, je réduis à rien mes adversaires. Ils ne voient personne leur venir en aide; ils s'adressent au Seigneur, mais il ne leur répond pas. Je les broie, je les réduis en poussière, je les piétine comme la boue des rues. Tu me mets à l'abri de mon peuple révolté, tu me places à la tête des pays. Des gens inconnus se soumettent à moi, des étrangers viennent me flatter, au moindre mot ils m'obéissent, des étrangers s'effondrent, ils trébuchent, à cause de leurs chaînes. Le Seigneur est vivant! Béni soit celui qui est mon rocher! Dieu est grand, il est mon rocher et mon sauveur! C'est le Dieu qui me donne ma revanche et qui me soumet des peuples. Seigneur, tu me soustrais à mes ennemis, tu me rends victorieux de mes agresseurs, tu me délivres des hommes violents. C'est pourquoi je te loue parmi les peuples, je te célèbre par mes chants. Le Seigneur fait de grandes choses pour secourir le roi qu'il a choisi, il traite avec bonté celui qu'il a mis à part, David, et ses descendants, pour toujours! Voici les dernières déclarations de David: Écoutez les paroles de David, fils de Jessé, les paroles de l'homme souverainement élevé, que le Dieu de Jacob a choisi comme roi et que le peuple d'Israël se plaît à chanter: L'Esprit du Seigneur s'exprime par moi, il place sa parole sur ma langue. Le Dieu d'Israël a parlé, le protecteur d'Israël m'a déclaré: « Le roi qui gouverne les êtres humains avec justice et qui se soumet à Dieu pour les diriger est pareil au soleil qui se lève, lumineux, dans un ciel matinal sans nuage. À la chaleur de ses rayons, après la pluie, la verdure sort de terre. » Voici comment Dieu agit avec ma famille: il a conclu avec moi une alliance éternelle, fixée par des règles qui la préservent. En toute occasion, il m'assure la victoire, il réalise mes désirs. Mais tous ceux qui méprisent Dieu sont comme des branches épineuses qu'on élimine. On ne les empoigne pas à main nue; celui qui veut y toucher s'arme d'un crochet de fer ou d'un bois de lance, et il brûle tout sur place. Voici la liste des plus vaillants guerriers de David: Ichebocheth, le Hakmonite, le chef du “groupe des Trois” et c'est lui qui fit 800 victimes en une seule fois. Vient ensuite Éléazar, fils de Dodo et petit-fils d'un homme d'Ahoa. Il était l'un des trois guerriers accompagnant David, lorsqu'ils défièrent les Philistins rassemblés pour le combat; l'armée d'Israël battit en retraite, mais Éléazar tint ferme et il tua des Philistins jusqu'à ce que sa main se crispe de fatigue sur la poignée de son épée. Le Seigneur accorda ce jour-là une éclatante victoire à Israël; l'armée ne revint auprès d'Éléazar que pour dépouiller les victimes. Vient ensuite Chamma, fils d'Agué, de Harar. Lorsque les Philistins se rassemblèrent à Léhi, où se trouvait un champ de lentilles, l'armée d'Israël prit la fuite devant eux; mais Chamma se posta au milieu du champ, le dégagea et battit les Philistins. Le Seigneur accorda ainsi une éclatante victoire à Israël. Un jour, au temps de la moisson, trois membres de l'élite de la garde vinrent trouver David à la caverne d'Adoullam, car une troupe de Philistins campait dans la vallée des Refaïtes. David était dans son refuge fortifié, et un groupe de Philistins occupait Bethléem. David, pris d'un désir soudain, demanda: « Qui m'apportera à boire de l'eau de la citerne située à la porte de Bethléem? » Les trois guerriers firent irruption dans le camp philistin, puisèrent de l'eau dans la citerne, l'emportèrent et ils la présentèrent à David. Mais lui ne voulut pas la boire; il l'offrit au Seigneur en la versant sur le sol, et il déclara: « Je n'ai pas le droit, Seigneur, de boire cette eau! N'est-elle pas comme le sang même des hommes qui sont allés la chercher, au péril de leur vie? » Et il refusa de la boire. Tel fut l'exploit de ces trois guerriers. Abichaï, frère de Joab, dont la mère s'appelait Serouia, appartenait à l'élite de la garde. C'est lui qui, un jour, brandit sa lance contre 300 adversaires et les tua. Il acquit une renommée semblable à celle du “groupe des Trois”; il fut l'un des plus célèbres du “groupe des Trente”, et devint même leur chef, mais il ne fit pas partie du “groupe des Trois”. Benaya, de Cabséel, fils de Yoyada, lequel était un vaillant soldat, accomplit de nombreux exploits. C'est lui qui tua les deux Ariel de Moab; lui aussi qui, un jour où il neigeait, descendit dans une citerne pour y tuer un lion. C'est lui encore qui tua un imposant Égyptien, armé d'une lance: il l'attaqua avec un bâton, lui arracha la lance de la main et s'en servit pour le tuer. Tels furent les exploits de Benaya, qui acquit une renommée semblable à celle du groupe des trois guerriers. Il fut l'un des plus célèbres du “groupe des Trente”, mais il ne fit pas partie du “groupe des Trois”. David lui confia le commandement de la garde royale. Le “groupe des Trente” comprenait aussi: Assaël, frère de Joab, Élanan, fils de Dodo, de Bethléem, Chamma, de Harod, Élica, de Harod, Hélès, de Péleth, Ira, fils d'Iquèch, de Técoa, Abiézer, d'Anatoth, Mebounnaï, de Houcha, Salmon, d'Ahoa, Maraï, de Netofa, Héleb, fils de Baana, de Netofa, Ittaï, fils de Ribaï, de Guibéa, dans le territoire de Benjamin, Benaya, de Piraton, Hiddaï, des torrents de Gaach, Abialbon, de Beth-Araba, Azmaveth, de Bahourim, Éliaba, de Chaalbon, un des fils de Yachen, Yonatan, Chamma, de Harar, Ahiam, fils de Charar, de Harar, Éliféleth, fils d'Ahasbaï et petit-fils d'un homme de Maaka, Éliam, fils d'Ahitofel, de Guilo, Hesraï, de Karmel, Paaraï, d'Arab, Igal, fils de Natan, de Soba, Bani, de la tribu de Gad, Sélec, l'Ammonite, Naraï, de Beéroth, porteur d'armes de Joab, dont la mère s'appelait Serouia, Ira, de la famille de Yéter, Gareb, de la même famille, et Urie, le Hittite. Au total, ils étaient trente-sept. Un jour, le Seigneur se mit de nouveau en colère contre les Israélites. Il poussa David à agir contre leur intérêt en lui suggérant de dénombrer les Israélites et les membres de la tribu de Juda. Le roi dit à Joab, chef de l'armée, qui accompagnait le roi: « Parcours tout le territoire d'Israël, du nord au sud, et que l'on recense le peuple, car je veux connaître le chiffre de la population. » Joab répondit au roi: « Mon roi, je souhaite que le Seigneur ton Dieu rende le peuple cent fois plus nombreux, et que tu le voies de tes propres yeux! Mais toi, pourquoi désires-tu faire une chose pareille? » Cependant l'ordre du roi était catégorique, de sorte que Joab et les officiers supérieurs durent l'exécuter. Ils sortirent de chez le roi pour recenser le peuple d'Israël. Ils passèrent le Jourdain et ils commencèrent par la ville d'Aroër et la ville qui se trouve au fond de la vallée. Ils traversèrent la tribu de Gad en direction de Yazer, pénétrèrent dans le territoire de Galaad, ils se rendirent dans le pays des Hittites, à Cadesh, à Dan-Yaan et aux alentours, puis à Sidon. Ils continuèrent par la ville fortifiée de Tyr et par toutes les villes qui avaient appartenu aux Hivites et aux Cananéens pour gagner Berchéba, dans le sud du territoire de Juda. Après avoir parcouru tout le pays, ils regagnèrent Jérusalem, au bout de neuf mois et vingt jours. Joab communiqua au roi le résultat du recensement: Israël comptait 800 000 soldats en état de se battre, et Juda 500 000. Soudain, David se sentit coupable d'avoir fait ce recensement, et il dit au Seigneur: « En agissant ainsi, j'ai commis une faute grave! Je reconnais que je me suis conduit comme un insensé! Seigneur, pardonne-moi ce péché! » Gad se rendit chez lui et il lui communiqua le message de Dieu, puis il lui demanda: « Préfères-tu que ton pays passe par sept années de famine, ou bien que tu aies à fuir pendant trois mois devant l'ennemi lancé à ta poursuite, ou encore que la peste s'abatte pour trois jours sur ton pays? Réfléchis, et dis-moi ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. » David répondit: « Je suis dans une grande angoisse… Mais je préfère tomber entre les mains du Seigneur, plutôt qu'entre celles des êtres humains, car le Seigneur sait se montrer bienveillant! » Le Seigneur envoya donc une épidémie de peste sur Israël, dès ce matin-là et pour la durée annoncée. Depuis Dan, au nord, jusqu'à Berchéba, au sud du pays, 70 000 hommes moururent. Lorsque l'ange du Seigneur, la main dirigée contre Jérusalem, fut sur le point d'y répandre le fléau, le Seigneur renonça à sévir davantage. Il dit à l'ange exterminateur: « Cela suffit; maintenant abaisse ta main! » À ce moment-là, l'ange du Seigneur se trouvait près de l'endroit où le Jébusite Aravna battait son blé. David, après avoir vu l'ange qui exterminait le peuple, dit au Seigneur: « Je suis le coupable. C'est moi, le roi, qui ai péché; eux, les gens de mon peuple, n'ont rien fait de mal. C'est donc moi et ma famille qu'il faut punir. » Le même jour, Gad vint trouver David et il lui dit: « Monte sur l'aire où Aravna bat son blé et construis là un autel pour le Seigneur. » David s'y rendit comme le Seigneur le lui avait ordonné par l'intermédiaire de Gad. D'en haut, Aravna vit le roi et ses ministres qui venaient vers lui. Il s'avança, se jeta face contre terre devant le roi et demanda: « Comment se fait-il que le roi vienne chez moi? » – « Je désire t'acheter cet emplacement-ci, répondit David. Je veux y construire un autel pour le Seigneur afin que le fléau qui s'est abattu sur le peuple prenne fin. » Aravna déclara alors: « Que mon roi prenne tout ce qu'il désire pour faire une offrande à Dieu. Voici mes bœufs pour le sacrifice, ainsi que les chariots et les harnais comme combustible. Je donne tout au roi! J'espère que le Seigneur son Dieu accueillera cette offrande avec faveur. » Mais le roi lui dit: « Tu ne me donneras rien! Je veux acheter cela, te le payer. Je ne vais quand même pas offrir au Seigneur mon Dieu des sacrifices qui ne me coûtent rien! » David lui paya cinquante pièces d'argent pour l'aire et pour les bœufs. Il construisit à cet endroit un autel et il offrit au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Alors le Seigneur se montra propice au pays et le fléau qui s'était abattu sur Israël prit fin. Le roi David était devenu vieux. Même quand on le couvrait de vêtements, il ne parvenait pas à se réchauffer. Alors les personnes de son entourage lui dirent: « Nous chercherons pour le roi une jeune fille vierge qui sera à son service, qui le soignera et qui couchera auprès de lui pour le réchauffer. » À cette même époque, Adonia, fils de David et de Haguite, se vantait en disant: « C'est moi qui serai le roi! » Il s'était procuré des chars et des chevaux, ainsi qu'une troupe de cinquante hommes qui couraient devant son char. Jamais durant sa vie son père ne l'avait contrarié en disant par exemple: « Pourquoi as-tu agi ainsi? » Il était lui aussi très beau, et il était né après Absalom. Adonia se mit à comploter avec le général Joab, fils de Serouia, et avec le prêtre Abiatar, qui devinrent ses partisans. En revanche, le prêtre Sadoc, Benaya, fils de Yoyada, le prophète Natan, ainsi que Chiméi, Réi et les soldats de la garde personnelle de David ne prirent pas parti pour Adonia. Un jour, Adonia organisa une grande fête à la Pierre-qui-glisse, près de la source des Blanchisseurs; il y sacrifia des moutons, des taureaux et des bêtes grasses. Il y avait invité les fils du roi David, ses frères, et tous les hommes importants de la région de Juda qui étaient au service du roi, à l'exception du prophète Natan, de Benaya, des soldats de la garde et de son frère Salomon. Alors Natan vint trouver Batchéba, la mère de Salomon: « Tu as certainement appris, lui dit-il, qu'Adonia, le fils de Haguite, a commencé à régner; mais le roi David n'en sait rien. Je vais te donner un conseil afin que tu sauves ta vie et celle de ton fils Salomon. Va trouver le roi David et dis-lui ceci: “Mon roi, mon seigneur, tu m'avais bien juré que mon fils Salomon deviendrait roi après toi et qu'il prendrait place sur ton trône. Alors pourquoi est-ce Adonia qui est devenu roi?” » Et Natan continua: « Alors même que tu seras encore en train de parler avec le roi, j'entrerai à mon tour et je confirmerai ce que tu auras dit. » Batchéba se rendit donc chez le roi, qui était dans sa chambre à cause de son grand âge. Abichag de Chounem était là pour le servir. Batchéba s'agenouilla et s'inclina profondément devant le roi, qui lui demanda: « Que désires-tu? » Elle répondit: « Le roi mon seigneur m'avait juré, devant le Seigneur son Dieu, que mon fils Salomon deviendrait roi après lui et qu'il prendrait place sur son trône. Mais je viens d'apprendre que c'est Adonia qui est devenu roi, sans que tu n'en saches rien. En effet, Adonia a organisé une grande fête au cours de laquelle il a sacrifié des quantités de taureaux, de bêtes grasses et de moutons; il y a invité tous tes fils ainsi que le prêtre Abiatar et le général Joab, mais pas ton fils Salomon. Maintenant, mon roi, tout le peuple d'Israël attend avec impatience que tu proclames publiquement le nom de celui qui doit te succéder sur le trône. Sinon, quand tu ne seras plus là, on nous traitera, moi et mon fils Salomon, comme des coupables. » Batchéba n'avait pas encore fini de parler avec le roi que le prophète Natan arriva au palais. On annonça au roi son arrivée, puis Natan entra et s'inclina devant le roi, face contre terre. Ensuite il dit: « Est-ce bien mon roi qui a décidé qu'Adonia deviendrait roi après lui et qu'il prendrait place sur son trône? En effet, Adonia est descendu aujourd'hui à la Pierre-qui-glisse, il a organisé une grande fête, au cours de laquelle il a sacrifié des quantités de taureaux, de bêtes grasses et de moutons. Il y a invité tes fils, ainsi que les chefs de l'armée et le prêtre Abiatar; tous ceux-là sont en train de manger et de boire avec lui, et ils crient: “Vive le roi Adonia!” Mais il n'a invité ni le prêtre Sadoc, ni Benaya, fils de Yoyada, ni ton fils Salomon, ni moi-même. Est-il possible que le roi ait ainsi décidé de se choisir un successeur sans nous en informer, nous, ses fidèles serviteurs? » Alors le roi David ordonna: « Rappelez Batchéba! » Quand Batchéba fut de nouveau devant lui, il lui fit ce serment: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, lui qui m'a toujours secouru quand j'étais dans des situations difficiles, je te l'affirme: je vais réaliser aujourd'hui même ce que je t'avais déjà promis devant le Seigneur, le Dieu d'Israël, lorsque je t'ai dit: “Ton fils Salomon deviendra roi après moi et prendra place sur mon trône.” » Batchéba s'agenouilla, s'inclina jusqu'à terre devant le roi, puis elle s'écria: « Que le roi David, mon seigneur, vive pour toujours! » Ensuite David fit appeler le prêtre Sadoc, le prophète Natan et Benaya, fils de Yoyada; lorsqu'ils furent devant lui, il leur ordonna: « Rassemblez les personnes de mon entourage; puis faites monter mon fils Salomon sur ma mule royale et conduisez-le à la source de Guihon. Là, le prêtre Sadoc et le prophète Natan verseront de l'huile d'onction sur sa tête pour le choisir comme roi d'Israël. Vous sonnerez de la trompette et vous crierez: “Vive le roi Salomon!” Ensuite vous remonterez à la ville en marchant derrière lui; Salomon viendra prendre place sur mon trône et il me succédera comme roi, car c'est lui que j'ai désigné comme chef à la tête d'Israël et de Juda. » Benaya répondit au roi: « Qu'il en soit ainsi! C'est le Seigneur Dieu lui-même qui a parlé par la bouche du roi mon seigneur. Qu'il soit avec Salomon comme il a été avec toi, et qu'il rende le règne de Salomon encore plus glorieux que le tien! » Le prêtre Sadoc, le prophète Natan et Benaya, fils de Yoyada, avec les Crétois et les Pélétiens de la garde royale, se rendirent auprès de Salomon; ils le firent monter sur la mule royale de David et ils le conduisirent à la source de Guihon. Le prêtre Sadoc avait pris, dans la tente du Seigneur, la corne remplie de l'huile de l'onction; il en versa sur la tête de Salomon pour le choisir comme roi. On sonna de la trompette et tous ceux qui étaient là se mirent à crier: « Vive le roi Salomon! » Puis tout le monde remonta à la ville en marchant derrière lui; les gens jouaient de la flûte et manifestaient une si grande joie que la terre était secouée par leurs cris. Adonia et tous ses invités, qui avaient fini de manger, entendirent du bruit; Joab distingua même le son de la trompette et il demanda: « Que signifie cette agitation bruyante dans la ville? » Il finissait de poser cette question quand Yonatan, le fils du prêtre Abiatar, arriva. « Entre, lui dit Adonia, car tu es un homme d'honneur, et tu apportes certainement de bonnes nouvelles. » – « Hélas non! répondit Yonatan. Notre roi David a fait de Salomon son successeur. David a ordonné au prêtre Sadoc, au prophète Natan et à Benaya, fils de Yoyada, avec les Crétois et les Pélétiens de la garde, d'accompagner Salomon; alors ceux-ci l'ont fait monter sur la mule royale, puis le prêtre Sadoc et le prophète Natan l'ont choisi comme roi avec l'huile d'onction, près de la source de Guihon. Ensuite tout le monde est remonté de là en manifestant sa joie, et la population de la ville est tout excitée; voilà d'où venait le bruit que vous avez entendu. De plus, continua Yonatan, Salomon a pris place sur le trône royal, et les ministres sont venus féliciter notre roi David, en disant: “Nous souhaitons que ton Dieu rende la renommée de Salomon encore plus grande que la tienne, et qu'il rende son règne encore plus glorieux que le tien.” Le roi, sur son lit, s'est incliné profondément et il a déclaré: “ Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui m'a donné aujourd'hui un successeur, et qui m'a permis de vivre ces événements!” » Tous les invités d'Adonia furent effrayés par ces paroles; ils se levèrent et s'en allèrent chacun de son côté. Adonia lui-même eut tellement peur de Salomon qu'il alla trouver refuge à l'autel des sacrifices en saisissant les angles relevés de l'autel. Quelqu'un vint l'annoncer à Salomon en ces termes: « Adonia a tellement peur de toi qu'il est allé saisir les angles de l'autel; là, il a dit: “Que le roi Salomon me promette, aujourd'hui même, de ne pas me faire mourir!” » Salomon répondit: « S'il se conduit avec honnêteté, je ne lui ferai aucun mal; mais s'il commet la moindre faute, il devra mourir. » Le roi Salomon envoya quelqu'un faire descendre Adonia de l'autel et Adonia vint s'incliner jusqu'à terre devant le roi. Alors Salomon lui dit: « Tu peux retourner chez toi! » Lorsque David sentit que la mort était proche, il donna ses instructions à son fils Salomon. « Je vais bientôt quitter ce monde, lui dit-il; montre-toi courageux et conduis-toi en homme! Sois fidèle au Seigneur ton Dieu; fais toujours ce qu'il veut, et obéis à ses lois, à ses commandements, à ses ordres et à ses enseignements, selon tout ce qui est écrit dans la loi de Moïse. Agis ainsi, afin de réussir dans tout ce que tu entreprendras, et pour que le Seigneur accomplisse ce qu'il m'avait promis en disant: “Si tes descendants font fidèlement ce que je veux, s'ils se conduisent à mon égard avec une entière honnêteté et avec un engagement total, il y aura toujours après toi l'un d'entre eux qui régnera sur le peuple d'Israël.” Par ailleurs, continua David, tu te souviens de tout ce que m'a fait Joab, fils de Serouia; il a assassiné les deux chefs des armées d'Israël, Abner fils de Ner et Amassa fils de Yéter; lorsqu'il a fait cela, il a commis un crime de guerre en temps de paix et il en est totalement responsable. C'est pourquoi tu agiras avec sagesse en ne le laissant pas mourir tranquillement de vieillesse. Tu te souviens aussi des fils de Barzillaï, de Galaad, qui sont venus me secourir le jour où je m'enfuyais devant ton frère Absalom; à cause de cela, tu les traiteras avec bonté et ils mangeront tous les jours à ta table. Enfin, il y a avec toi Chiméi, fils de Guéra, du village de Bahourim dans le territoire de Benjamin. Il a prononcé contre moi une terrible malédiction le jour où je fuyais à Mahanaïm; mais quand j'ai pris le chemin du retour, il est descendu au bord du Jourdain pour m'accueillir; alors je lui ai promis, devant le Seigneur, de ne pas le faire mourir. Mais maintenant, toi qui es quelqu'un de sage, tu ne le tiendras pas pour innocent. Tu sais comment le traiter: malgré son grand âge, tu veilleras à ce qu'il soit mis à mort. » Lorsque David mourut, on l'enterra dans la cité de David. Il avait régné quarante ans sur le peuple d'Israël, à savoir sept ans à Hébron et trente-trois ans à Jérusalem. Son fils Salomon lui succéda. Dès lors, l'autorité royale de Salomon s'affermit. Un jour, Adonia, le fils de David et de Haguite, alla trouver Batchéba, la mère de Salomon; celle-ci lui demanda: « Viens-tu me voir avec de bonnes intentions? » – « Oui, répondit-il, et il ajouta: J'aimerais te parler. » – « Parle! » lui dit-elle. Il reprit: « Tu sais que la royauté aurait dû me revenir; d'ailleurs tout le peuple d'Israël s'attendait à ce que je devienne roi. Mais les choses se sont passées autrement: c'est mon frère Salomon qui est devenu roi plutôt que moi, car le Seigneur l'a voulu ainsi. Maintenant, j'ai juste une chose à te demander; ne me la refuse pas. » – « Parle donc », lui dit-elle. « Je t'en prie, reprit Adonia, demande au roi Salomon de me donner Abichag, de Chounem, pour qu'elle devienne ma femme; il ne te refusera certainement pas cela. » – « Bien, dit Batchéba, j'irai en parler au roi pour toi. » Elle alla se présenter devant Salomon pour lui parler d'Adonia. Le roi se leva de son trône, s'avança vers elle et s'inclina profondément; puis il se rassit, fit mettre un trône à sa droite, et sa mère y prit place. Batchéba lui dit: « J'ai juste une petite chose à te demander; ne me la refuse pas. » – « Ma mère, lui répondit le roi, demande ce que tu veux, je ne te le refuserai pas. » – « Eh bien! reprit-elle, ne pourrait-on pas donner Abichag, de Chounem, à ton frère Adonia, pour qu'elle devienne sa femme? » Salomon répondit à sa mère: « Pourquoi demandes-tu Abichag de Chounem pour Adonia? Mais demande tout de suite la royauté pour lui, puisqu'il est mon frère aîné! Demande-la pour lui et ses partisans, le prêtre Abiatar et le général Joab! » Ensuite Salomon prononça ce serment devant le Seigneur: « Que Dieu m'inflige la plus terrible des punitions si Adonia ne paie pas de sa vie une pareille demande! Aussi vrai que le Seigneur est vivant, lui qui m'a installé fermement sur le trône de mon père David et qui m'a promis la royauté pour moi et mes descendants, je l'affirme: Adonia mourra aujourd'hui même! » Et Salomon envoya Benaya, fils de Yoyada, l'exécuter. C'est ainsi qu'Adonia mourut. Le roi dit ensuite au prêtre Abiatar: « Retire-toi à Anatoth, dans ta propriété, car tu mérites la mort; mais je ne veux pas te faire mourir aujourd'hui, parce qu'autrefois, tu as porté le coffre de l'alliance du Seigneur Dieu en présence de mon père David, et tu as participé à toutes ses épreuves. » Salomon écarta donc Abiatar de la fonction de prêtre du Seigneur. Ainsi se réalisa ce que le Seigneur avait dit contre la famille du grand-prêtre Héli, à Silo. Lorsque Joab apprit ce qui était arrivé à Adonia et à Abiatar, il s'enfuit à la tente du Seigneur et trouva refuge à l'autel des sacrifices en saisissant les angles relevés de l'autel. En effet, il avait pris parti pour Adonia, bien qu'il n'eût pas pris parti précédemment pour Absalom. Quelqu'un vint annoncer la nouvelle à Salomon en ces termes: « Joab s'est enfui à la tente du Seigneur et s'est réfugié près de l'autel. » Salomon envoya quelqu'un demander à Joab: « Pourquoi t'es-tu réfugié près de l'autel? » – « J'ai eu peur de toi, répondit Joab, et je me suis réfugié auprès du Seigneur. » Salomon ordonna à Benaya, fils de Yoyada, d'aller le tuer. Benaya se rendit à la tente et dit à Joab: « Le roi t'ordonne de sortir de là. » – « Non! répondit Joab. Je veux mourir ici. » Benaya revint chez le roi et lui répéta ce qu'avait répondu Joab. « Fais comme il a dit, répondit le roi. Tue-le, puis enterre-le; ainsi la famille de mon père et moi-même, nous serons dégagés de toute responsabilité en ce qui concerne la mort des deux innocents que Joab a assassinés. En effet, Abner fils de Ner, chef de l'armée d'Israël, et Amassa fils de Yéter, chef de l'armée de Juda, étaient plus justes et meilleurs que Joab; pourtant ce dernier les a assassinés sans que mon père en sache rien. Eh bien, que le Seigneur fasse subir à Joab les conséquences de ce double meurtre! Oui, c'est Joab et ses descendants qui en subiront les conséquences pour toujours, tandis que David et ses descendants, sa famille et les rois qui lui succéderont jouiront d'un bonheur sans fin, accordé par le Seigneur. » Benaya retourna vers Joab et le tua; puis il le fit enterrer dans sa propriété, située dans une région peu habitée. Le roi remplaça Joab par Benaya à la tête de l'armée, et Abiatar par Sadoc comme prêtre. Salomon fit venir Chiméi et lui dit: « Construis-toi une maison à Jérusalem; je veux que tu habites là et je t'interdis de sortir de la ville. Si un jour tu sors de la ville et traverses le ravin du Cédron, tu mourras; tu subiras ainsi la peine de ton crime. » – « Très bien, mon roi! répondit Chiméi. Je ferai ce que tu as dit. » Chiméi demeura longtemps à Jérusalem. Mais environ trois ans plus tard, deux de ses esclaves s'enfuirent chez Akich, fils de Maaka et roi de la ville de Gath. Lorsque Chiméi apprit que ses esclaves étaient à Gath, il sella son âne et s'y rendit pour réclamer ses esclaves à Akich, puis il rentra avec eux à Jérusalem. On annonça à Salomon que Chiméi était allé à Gath, puis était rentré à Jérusalem. Le roi le fit venir et lui dit: « Je t'avais fait promettre devant le Seigneur de ne pas sortir de la ville, et je t'avais prévenu que si tu en sortais pour aller où que ce soit, tu mourrais. Tu m'avais répondu: “Bien! J'ai compris.” Pourquoi donc n'as-tu pas tenu la promesse faite devant le Seigneur? Pourquoi as-tu désobéi à l'ordre que je t'avais donné? Et tu te souviens aussi, ajouta le roi, de tout le mal que tu as fait à mon père David; tu en es parfaitement conscient! Eh bien, le Seigneur lui-même te fera subir les conséquences du mal que tu as fait. Mais le Seigneur me bénira et il affermira pour toujours la royauté dans la famille de David. » Sur l'ordre du roi, Benaya, fils de Yoyada, sortit du palais avec Chiméi et le tua. Dès lors, l'autorité royale de Salomon fut fermement établie. Le roi Salomon épousa une fille du pharaon, roi d'Égypte, et, par ce mariage, il s'allia avec le pharaon. Il amena sa femme dans la cité de David, en attendant d'avoir fini de bâtir son propre palais, ainsi que la maison du Seigneur et les murailles qui entourent Jérusalem. À cette époque, les gens offraient les sacrifices dans les lieux du pays consacrés à la divinité, car on n'avait pas encore construit de temple en l'honneur du Seigneur. Salomon manifesta son amour pour le Seigneur en faisant ce que son père David lui avait ordonné; seulement, lui aussi offrait des sacrifices d'animaux et brûlait du parfum dans les lieux consacrés à la divinité. Un jour, le roi se rendit à Gabaon pour y offrir des sacrifices. C'était là en effet le plus important lieu consacré à la divinité; Salomon offrit des centaines de sacrifices complets sur l'autel de ce lieu. Pendant que Salomon était à Gabaon, le Seigneur Dieu lui apparut durant la nuit dans un rêve et lui dit: « Que pourrais-je te donner? Demande-le-moi! » Salomon répondit: « Seigneur, tu as manifesté une grande bonté envers ton serviteur David mon père, tout comme lui-même s'est conduit comme une personne digne de confiance, juste et loyale envers toi; tu lui as conservé ta bonté en lui donnant un fils pour lui succéder comme roi, ainsi qu'on le voit aujourd'hui. Oui, Seigneur mon Dieu, c'est toi qui m'as fait roi pour succéder à mon père David. Mais moi, je suis encore trop jeune pour savoir comment je dois remplir cette tâche. Et je me trouve soudain à la tête du peuple que tu as choisi, ce peuple si nombreux qu'on ne peut pas le compter exactement. Veuille donc, Seigneur, me donner l'intelligence nécessaire pour gouverner ton peuple et pour reconnaître ce qui est bon ou mauvais pour lui. Sans cela, personne ne serait capable de gouverner ton peuple, qui est considérable. » Cette demande de Salomon plut au Seigneur. Il répondit donc au roi: « Tu n'as demandé pour toi-même ni de vivre longtemps, ni de devenir riche, ni que tes ennemis meurent; tu as demandé de savoir gouverner mon peuple avec intelligence et justice. C'est pourquoi, conformément à ce que tu as demandé, je te donnerai de la sagesse et de l'intelligence; tu en auras plus que n'importe qui, avant toi ou après toi. Et je te donnerai même ce que tu n'as pas demandé, la richesse et la gloire; pendant toute ta vie, tu en auras plus qu'aucun autre roi. Enfin, si tu fais ce que je désire, si tu obéis à mes lois et à mes commandements comme ton père David, je prolongerai ta vie. » Quand Salomon se réveilla, il se rendit compte qu'il avait rêvé. Il revint à Jérusalem et il se présenta devant le coffre de l'alliance du Seigneur. Il offrit à Dieu des sacrifices complets, puis des sacrifices de paix, et enfin il donna un banquet à toutes les personnes de son entourage. Un jour, deux prostituées vinrent se présenter devant le roi Salomon. La première dit: « Que mon roi veuille bien m'écouter! Moi et cette femme, nous habitons la même maison. J'ai mis au monde un fils, dans la maison, à un moment où elle était là. Deux jours plus tard, elle aussi a mis au monde un fils. Nous vivons seules dans cette maison, il n'y a personne d'autre que nous deux. Or cette nuit, le fils de cette femme est mort, parce qu'elle s'était couchée sur lui. Elle s'est levée au milieu de la nuit, et pendant que je dormais, elle a pris mon fils qui était à côté de moi et elle l'a couché dans son lit; puis elle a placé son fils, qui était mort, contre moi. Ce matin, quand je me suis levée pour allaiter mon fils, je l'ai trouvé mort; je l'ai regardé attentivement à la lumière, et j'ai vu que ce n'était pas mon fils… » À ce moment, l'autre femme s'écria: « Ce n'est pas vrai! C'est mon fils qui est vivant et c'est le tien qui est mort! » Mais la première reprit: « Non! C'est ton fils qui est mort et le mien qui est vivant! » C'est ainsi qu'elles se disputaient devant le roi. Salomon prit la parole et déclara: « L'une d'entre vous dit: “L'enfant qui est vivant, c'est mon fils, et c'est ton fils qui est mort!” L'autre répond: “Non! C'est ton fils qui est mort et c'est le mien qui est vivant!” Eh bien! voici ce que j'ordonne: “Apportez-moi une épée.” » Dès qu'on l'eut apportée, le roi ajouta: « Coupez l'enfant vivant en deux et donnez-en la moitié à chacune des femmes! » La mère de l'enfant vivant, poussée par son profond amour pour son fils, s'écria: « Mon roi, qu'on donne plutôt l'enfant vivant à cette femme, mais surtout qu'on ne le fasse pas mourir! » L'autre femme, elle, disait: « Coupez l'enfant en deux; il ne sera ni à moi, ni à elle! » Alors le roi déclara: « Ne tuez pas l'enfant; remettez-le à la première des deux femmes, car c'est elle qui est la mère de l'enfant vivant! » Tous les Israélites apprirent comment Salomon avait rendu la justice à cette occasion, et ils furent remplis d'un profond respect envers le roi. En effet ils avaient compris que Dieu lui-même l'avait rempli de sagesse pour rendre la justice. Salomon fut roi de l'ensemble du peuple d'Israël. Voici les noms de ses hauts fonctionnaires: Azaria, fils de Sadoc, prêtre; Élihoref et Ahia, les fils de Chicha, secrétaires; Yochafath, fils d'Ahiloud, porte-parole du roi; Benaya, fils de Yoyada, chef de l'armée; Sadoc et Abiatar, prêtres; Azaria, fils de Natan, chef des gouverneurs; Zaboud, fils de Natan, prêtre et conseiller personnel du roi; Ahichar, chef du palais royal; Adoniram, fils d'Abda, responsable des travaux forcés. Salomon avait aussi douze gouverneurs répartis dans tout le pays d'Israël, qui devaient fournir la nourriture pour le roi et pour tout le personnel du palais. Chacun d'eux, à tour de rôle, était responsable de cette tâche pendant un mois de l'année. Voici qui étaient ces gouverneurs: le fils de Hour, pour la région montagneuse d'Éfraïm; le fils de Déquer, pour la région de Macas, Chaalbim, Beth-Chémech et Élon-Beth-Hanan; le fils de Hessed, à Arouboth, pour la région de Soko et tout le pays de Héfer; le fils d'Abinadab, pour toute la région des collines de Dor – il avait épousé Tafath, une fille de Salomon –; Baana, fils d'Ahiloud, pour la région de Taanak et Méguiddo, et toute la région de Beth-Chéan – la région de Beth-Chéan touche à Sartan au-dessous de Jizréel; elle s'étend de Beth-Chéan à Abel-Mehola et jusqu'au-delà de Yocméam –; le fils de Guéber, à Ramoth, en Galaad, pour la région des villages de Yaïr, fils de Manassé, en Galaad, et le territoire d'Argob, sur le plateau du Bachan; toute cette région comptait soixante grandes villes, entourées de murailles et fermées par des portes avec des verrous de bronze; Ahinadab, fils d'Iddo, pour la région de Mahanaïm; Ahimaas, pour la région de Neftali – lui aussi avait épousé une fille de Salomon, qui s'appelait Basmath –; Baana, fils de Houchaï, pour la région d'Asser et de Béaloth; Yochafath, fils de Paroua, pour la région d'Issakar; Chiméi, fils d'Éla, pour la région de Benjamin; Guéber, fils d'Ouri, pour le pays de Galaad, ainsi que les pays de Sihon, roi des Amorites, et d'Og, roi du Bachan. En plus de ces douze, il y avait aussi un gouverneur dans le pays de Juda. Les habitants de Juda et d'Israël étaient très nombreux, aussi nombreux que les grains de sable au bord de la mer. Ayant suffisamment à manger et à boire, ils menaient une vie heureuse. Salomon dominait tous les petits royaumes qui s'étendaient depuis l'Euphrate, le grand fleuve, jusqu'au pays des Philistins et même jusqu'à la frontière de l'Égypte. Tous les rois de ces royaumes furent ainsi soumis à Salomon et ils lui versèrent un tribut tant qu'il vécut. Chaque jour, Salomon avait besoin des vivres suivants pour lui-même et pour tout son personnel: neuf tonnes de farine grossièrement moulue, dix-huit tonnes de farine finement moulue, dix bœufs spécialement engraissés, vingt bœufs pris au pâturage et cent moutons, sans compter les cerfs, les gazelles, les daims et les volailles engraissées. Salomon dominait tout le territoire situé au sud-ouest de l'Euphrate, depuis Tifsa jusqu'à Gaza, de sorte que tous les rois de cette région lui étaient soumis. Il vivait ainsi en paix avec tous ses voisins. Les habitants de Juda et d'Israël bénéficiaient de cette sécurité; depuis Dan, au nord, jusqu'à Berchéba, au sud du pays, chacun vivait tranquillement au milieu de ses vignes et de ses figuiers, tant que régna Salomon. Salomon avait aussi 12 000 chevaux, ainsi que des écuries pouvant recevoir 40 000 chevaux pour ses chars. Les douze gouverneurs désignés par le roi fournissaient tous les vivres nécessaires pour Salomon et pour ses invités; chacun d'eux était responsable de cette tâche pendant un mois de l'année et il faisait attention que rien ne manque. Quant à l'orge et à la paille nécessaires pour les chevaux et les bêtes de trait, les gouverneurs les faisaient livrer, selon les ordres reçus, à l'endroit où se trouvait le roi. Dieu avait donné à Salomon une sagesse et une intelligence immenses. Ainsi les questions auxquelles Salomon s'intéressa furent aussi nombreuses que les grains de sable au bord de la mer. Salomon dépassa en sagesse tous les sages de l'Orient et de l'Égypte. Il surpassait n'importe qui, même Étan l'Ezrahite, même Héman, Kalkol et Darda, les fils de Mahol; sa réputation se répandit chez tous les peuples voisins. Il a prononcé 3 000 proverbes et composé plus de 1 000 chants. Il a parlé de toutes sortes de plantes, depuis le cèdre du Liban jusqu'à la branche d'hysope qui pousse au pied d'un mur; il a parlé aussi des animaux, des oiseaux, des reptiles et des poissons. On venait de tous les pays pour entendre Salomon s'exprimer avec sagesse; on venait de la part de tous les rois de la terre, qui avaient entendu parler de cette sagesse. Hiram, roi de la ville de Tyr, avait toujours été un ami de David. Quand il apprit que Salomon avait été choisi comme roi avec l'huile d'onction pour succéder à son père David, il envoya une délégation lui présenter ses vœux. Salomon à son tour lui envoya des messagers pour lui dire: « Tu sais que mon père David n'a pas pu construire un temple en l'honneur du Seigneur son Dieu, parce que ses ennemis ne cessaient pas de l'attaquer d'un côté ou d'un autre. Mais le Seigneur a fini par lui donner la victoire sur eux; et maintenant le Seigneur mon Dieu m'a accordé la paix sur toutes mes frontières, de sorte que je n'ai à redouter ni adversaire ni malheur. Je me suis donc décidé à construire un temple en l'honneur du Seigneur mon Dieu. En effet, le Seigneur avait déclaré ceci à mon père David: “C'est ton fils, celui que je désignerai pour te succéder comme roi, qui construira le temple où l'on viendra m'adorer.” Eh bien, je t'en prie, ordonne maintenant à tes bûcherons d'aller sur le mont Liban couper les cèdres dont j'aurai besoin; car, tu le sais, il n'y a chez nous personne d'aussi compétent que vous, les Phéniciens, pour abattre les arbres. Mes propres ouvriers aideront les tiens. Ensuite je te payerai le salaire que tu m'indiqueras pour tes bûcherons. » Lorsque le roi Hiram reçut ce message de Salomon, il en fut très heureux et il s'écria: « Béni soit le Seigneur en ce jour, car il a donné à David un fils sage pour régner sur le grand peuple d'Israël! » Puis il envoya cette réponse à Salomon: « J'ai bien reçu la demande que tu m'as adressée. J'accepte de te fournir tout le bois de cèdre et de pin que tu désires. Mes ouvriers transporteront les troncs d'arbres, des hauteurs du Liban jusqu'à la côte. Ils les assembleront en grands radeaux pour les faire flotter par mer jusqu'à l'endroit que tu m'indiqueras. Là, ils déferont les radeaux, et tes ouvriers viendront y chercher les troncs. Pour ta part, tu me fourniras les provisions que je désire pour nourrir le personnel de mon palais. » Hiram livra à Salomon tout le bois de cèdre et de pin qu'il désirait; de son côté, Salomon lui fournissait chaque année 6 000 tonnes de blé et 8 000 litres d'huile d'olive de première qualité, pour approvisionner son palais. Le Seigneur avait donné de la sagesse à Salomon, comme il le lui avait promis. Salomon put ainsi vivre en bonne entente avec Hiram et conclure une alliance avec lui. Le roi Salomon imposa des travaux forcés, auxquels 30 000 Israélites venant de l'ensemble du pays durent participer. Chaque mois, 10 000 d'entre eux étaient envoyés sur le mont Liban, où ils dépendaient d'Adoniram, le responsable des travaux forcés; ils y travaillaient pendant un mois, puis revenaient passer deux mois chez eux. Il y avait aussi 70 000 porteurs et 80 000 tailleurs de pierre qui travaillaient pour Salomon dans la montagne, sans compter les 3 300 contremaîtres, soumis aux gouverneurs de Salomon, et qui surveillaient l'ouvrage de cette foule de travailleurs. Conformément aux ordres du roi, ils extrayaient et taillaient de belles grandes pierres pour les fondations du temple. Les ouvriers de Salomon et de Hiram, avec l'aide de gens de la ville de Byblos, finissaient de les tailler. C'est ainsi que l'on prépara le bois et les pierres nécessaires pour construire le temple. Le roi Salomon commença la construction du temple du Seigneur 480 ans après que les Israélites furent sortis d'Égypte. Salomon régnait depuis quatre ans sur le peuple d'Israël, lorsque les travaux débutèrent, pendant le mois de Ziv, c'est-à-dire le deuxième mois de l'année. Le temple que Salomon fit construire pour le Seigneur mesurait trente mètres de long, dix mètres de large et quinze mètres de haut. Devant la grande salle du temple, il y avait un vestibule d'entrée, de dix mètres de large, comme le temple, et de cinq mètres de profondeur. Dans les murs du temple, Salomon fit faire des fenêtres à cadre, recouvertes d'un grillage. Il fit construire une annexe de trois étages qui s'appuyait contre les murs extérieurs de la grande salle et de la salle du fond. Le rez-de-chaussée de l'annexe avait deux mètres et demi de large, l'étage intermédiaire avait trois mètres et l'étage supérieur avait trois mètres et demi. En effet, le mur extérieur du temple n'avait pas la même épaisseur sur toute sa hauteur; il était moins épais à chaque niveau, de sorte que la charpente ne pénétrait pas dans les murs du temple. Pour construire le temple, on utilisa les pierres telles qu'elles provenaient de la carrière; ainsi, pendant tout le temps de la construction, on n'entendit pas un seul coup de marteau, ni de pic, ni d'aucun autre outil de fer. La porte de l'étage intermédiaire se trouvait sur le côté sud du temple; on y accédait par un escalier tournant, de même qu'à l'étage supérieur. Pour finir la construction du temple, Salomon fit faire un plafond au moyen de poutres et de planches de cèdre. Pour ce qui est de l'annexe construite sur le pourtour du temple, elle avait deux mètres et demi de haut par étage, et elle était liée au temple par des poutres de cèdre. La parole du Seigneur fut adressée à Salomon: « Tu es en train de construire ce temple pour moi. Eh bien, si tu te conduis conformément à mes lois, si tu agis selon mes règles, si tu t'appliques à obéir à tous mes commandements, alors je réaliserai la promesse que j'ai faite à ton sujet, lorsque j'ai parlé à ton père David; je viendrai demeurer parmi les Israélites et je n'abandonnerai jamais Israël, mon peuple. » Salomon poursuivit et il acheva la construction du temple comme suit. Il fit recouvrir les murs intérieurs de boiseries de cèdre, de bas en haut, et il fit poser un plancher en bois de pin. Il fit aussi recouvrir de boiseries de cèdre les murs de la pièce du fond, dix mètres de boiserie de bas en haut; puis il fit aménager l'intérieur de cette pièce pour en faire la salle du coffre de l'alliance, appelée lieu très saint. Le reste du temple, c'est-à-dire la grande salle qui précède la salle du coffre, avait vingt mètres de long. Les boiseries intérieures du temple étaient décorées de sculptures représentant des fruits de coloquintes et des fleurs épanouies. Tout était recouvert de boiseries de cèdre, de sorte qu'on ne voyait aucune pierre. Salomon fit arranger l'intérieur de la salle du fond, la pièce importante du temple, pour y déposer le coffre de l'alliance du Seigneur. Ainsi le temple entier était recouvert d'or, le temple tout entier, de même que l'autel placé près de l'entrée de la salle du coffre. Salomon fit placer les chérubins au milieu de la salle du coffre; ils avaient les ailes étendues, de telle manière qu'une aile du premier chérubin touchait un mur de la salle, et une aile du second chérubin touchait l'autre mur, tandis que les deux autres ailes se touchaient au milieu de la pièce. Il avait fait recouvrir d'or les deux chérubins. Sur tous les murs du temple, dans les deux salles, il fit graver des motifs en relief, des chérubins, des branches de palmiers et des fleurs épanouies. Et il fit recouvrir d'or le plancher du temple, également dans les deux salles. Pour fermer la salle du coffre, il fit fabriquer une porte à deux battants, en bois d'olivier sauvage; le linteau et les montants de la porte avaient cinq moulures. Il fit sculpter sur les deux battants des chérubins, des branches de palmiers et des fleurs épanouies, qu'il fit recouvrir d'or; l'or fut martelé sur les chérubins et sur les branches de palmiers. Il fit de même une porte pour fermer la grande salle; mais là, les montants en bois d'olivier sauvage avaient quatre moulures, les deux battants étaient en bois de pin, et chaque battant était décoré de deux anneaux sculptés. Il y fit sculpter aussi des chérubins, des branches de palmiers et des fleurs épanouies, et il fit recouvrir d'or les parties sculptées. Puis il fit entourer la cour intérieure d'un mur comportant trois rangées superposées de pierres de taille et une rangée de poutres de cèdre. Ainsi, on posa les fondations de la maison du Seigneur pendant la quatrième année du règne de Salomon, au mois de Ziv. Salomon termina de le construire, dans tous ses détails et conformément à tous ses plans, pendant la onzième année de son règne, au mois de Boul, c'est-à-dire le huitième mois. Il fallut donc sept ans pour le bâtir. Salomon fit aussi construire son palais royal; il lui fallut treize ans pour en terminer tous les bâtiments. Il fit construire le bâtiment appelé “la forêt du Liban”, qui avait cinquante mètres de long, vingt-cinq mètres de large et quinze mètres de haut. Il comprenait quatre rangées de colonnes en bois de cèdre, sur lesquelles reposaient les poutres du plafond, également en cèdre. Le plafond, en bois de cèdre lui aussi, était fixé sur les quarante-cinq poutres transversales – trois rangées de quinze – qui reposaient sur les colonnes. Sur chaque côté du bâtiment, il y avait trois rangées de fenêtres à cadre; les fenêtres se faisaient vis-à-vis, sur trois niveaux. Toutes les portes avec leurs montants avaient des encadrements rectangulaires, et elles se faisaient également vis-à-vis, en trois endroits. Salomon fit aussi construire la “salle des colonnes”, qui avait vingt-cinq mètres de long et quinze mètres de large. Elle servait de vestibule, avec ses colonnes et son auvent placés en avant de “la forêt du Liban”. Salomon fit construire encore la “salle du trône”, appelée aussi “salle du jugement”, car c'était là qu'il rendait la justice; elle était recouverte de boiseries de cèdre, de bas en haut. Le bâtiment dans lequel Salomon habitait se trouvait dans une autre cour, mais il était construit de la même manière. Enfin le bâtiment destiné à la fille du pharaon, que Salomon avait épousée, était construit de la même manière que le vestibule de “la forêt du Liban”. Tous ces bâtiments furent construits avec des pierres soigneusement choisies; elles avaient les dimensions des pierres de taille, et on en avait découpé à la scie les deux côtés apparents. On les utilisa depuis les fondations jusqu'au bord du toit, et dans les constructions extérieures, pour les murs de la grande cour. Pour les fondations elles-mêmes, on employa aussi des belles pierres de grandes dimensions, à savoir quatre et cinq mètres de long, et c'est là-dessus qu'on posa les pierres taillées et les poutres de cèdre. Autour de la grande cour, le mur comportait trois rangées superposées de pierres de taille et une rangée de poutres de cèdre, comme c'était le cas pour la cour intérieure de la maison du Seigneur et pour son vestibule. Hiram fabriqua deux colonnes de bronze; elles avaient neuf mètres de haut et six mètres de tour. Il fit aussi deux chapiteaux, à placer sur le sommet des colonnes; ils étaient coulés en bronze, et avaient chacun deux mètres et demi de haut. Il fit encore des sortes de tresses et de chaînettes à pompons, pour les chapiteaux; il y en avait sept à chacun des chapiteaux. Il fit également une décoration représentant des fruits de grenadiers; il y en avait deux rangs sur les tresses recouvrant les chapiteaux. Sur chaque colonne, il y avait un second chapiteau, de deux mètres de haut, en forme de fleur de lys. Immédiatement au-dessus des chapiteaux, il y avait une partie renflée; ce renflement se trouvait donc au-delà de la tresse et des deux cents grenades placées en rangs autour de chaque chapiteau. On dressa les deux colonnes devant le vestibule du temple, l'une à droite, qu'on appela Yakin – ce qui signifie “Dieu affermit” –, et l'autre à gauche, qu'on appela Boaz – “en Dieu est la force”. Ainsi Hiram termina la fabrication des colonnes. Hiram fit alors une grande cuve ronde en bronze; elle mesurait cinq mètres de diamètre, deux mètres et demi de haut et quinze mètres de tour. Au-dessous du bord de la cuve, sur tout le pourtour, se trouvait une décoration de fruits de coloquintes; il y en avait vingt par mètre, sur deux rangées. Cette décoration avait été coulée en même temps que la cuve. La cuve reposait sur douze taureaux de bronze; trois regardaient vers le nord, trois vers l'ouest, trois vers le sud et trois vers l'est, tandis que leurs arrière-trains étaient tous tournés vers l'intérieur, sous la cuve. La paroi de la cuve avait huit centimètres d'épaisseur; son rebord était travaillé comme le bord d'une coupe, en forme de pétale de lys. La cuve contenait environ 80 000 litres. Puis Hiram fit dix chariots de bronze; chacun mesurait deux mètres de long, deux mètres de large et un mètre et demi de haut. Voici comment ils étaient construits: des plaques de bronze, étroites, formaient le cadre; des plaques semblables étaient aussi fixées entre les montants. Elles étaient décorées de lions, de taureaux et de chérubins, de même que le haut des montants; au-dessous des lions et des taureaux, il y avait des sortes de guirlandes qui pendaient. Chaque chariot avait quatre roues de bronze, tournant sur des axes de bronze. Les axes eux-mêmes étaient fixés dans des sortes de pieds, aux quatre angles. Ces pièces en forme de pied avaient été coulées en même temps que le cadre, mais elles ne dépassaient pas les guirlandes. Dans la partie supérieure du chariot, il y avait une ouverture ronde, surélevée de cinquante centimètres, qui servait de support pour le bassin; cette ouverture mesurait soixante-quinze centimètres de diamètre. La partie qui dépassait du cadre était carrée et non pas ronde, et elle était aussi décorée de motifs gravés sur des plaques de bronze. Les quatre roues étaient donc fixées au-dessous du bord du cadre, et les axes des roues passaient au travers du chariot. Les roues avaient soixante-quinze centimètres de diamètre; elles étaient faites de la même manière que des roues de char: les axes, les jantes, les rayons, les moyeux, tout était en bronze coulé. Les quatre pièces en forme de pied, aux quatre angles d'un chariot, faisaient corps avec le cadre du chariot. La surface supérieure de chaque chariot était décorée d'une couronne de vingt-cinq centimètres de large, tout autour de l'ouverture. Sur cette partie supérieure se trouvaient des poignées et des plaques de bronze, faisant également corps avec le reste du chariot. Hiram grava des chérubins, des lions et des branches de palmiers sur les surfaces planes et non encore décorées des poignées et des plaques; et tout autour on grava des guirlandes. Les dix chariots furent fabriqués de la même manière, chacun d'une seule pièce, tous de mêmes dimensions et de même forme. Hiram fit encore dix bassins de bronze, à placer sur les dix chariots. Chaque bassin mesurait deux mètres de haut et contenait environ 1 600 litres. On plaça cinq des chariots avec bassins à droite du temple, et les cinq autres à gauche. La grande cuve ronde fut placée sur le côté droit du temple, près de l'angle sud-est. Lorsque Hiram eut fait les bassins, les pelles et les bols à aspersion, il eut terminé de fabriquer tout ce que le roi Salomon lui avait commandé pour la maison du Seigneur, à savoir: deux colonnes, deux chapiteaux ronds, à placer au sommet des colonnes, deux sortes de tresses pour recouvrir les chapiteaux ronds au sommet des colonnes, quatre cents grenades accrochées aux deux tresses, à savoir deux rangs de grenades à chaque tresse recouvrant ces chapiteaux, dix chariots, dix bassins placés sur les chariots, une grande cuve ronde, douze taureaux portant cette cuve, des récipients pour les cendres, des pelles et des bols à aspersion. Tous ces objets que Hiram fabriqua pour la maison du Seigneur, sur l'ordre du roi Salomon, étaient en bronze poli. Le roi les fit couler en pleine terre, dans la vallée du Jourdain, entre les villages de Soukoth et de Sartan. Puis Salomon les fit installer dans le temple du Seigneur; mais il y en avait une telle quantité que l'on ne chercha même pas à connaître le poids du bronze utilisé. Salomon fit également fabriquer tous les objets d'or nécessaires à la maison du Seigneur, à savoir: l'autel des parfums, en or, la table où l'on dépose les pains offerts à Dieu, en or, les porte-lampes placés devant le lieu très saint, cinq à droite et cinq à gauche, en or fin, les ornements en fleurs, les lampes et les pincettes pour les porte-lampes, en or, les bassines, les couteaux pour les mèches de lampe, les bols à aspersion, les coupes, les brûle-parfums, en or fin, les gonds des portes du lieu très saint, et ceux des portes de la grande salle, en or. Lorsque le roi Salomon eut terminé tous les travaux de construction de la maison du Seigneur, il fit amener ce que son père David avait offert au Seigneur, argent, or et objets de toutes sortes, et il déposa le tout dans la chambre du trésor de la maison du Seigneur. Alors le roi Salomon invita les anciens du peuple, les chefs des tribus et les représentants des Israëlites à se rassembler auprès de lui à Jérusalem, pour transporter le coffre de l'alliance du Seigneur depuis la cité de David, qu'on appelle également Sion, jusqu'au temple. Tous les Israélites se rassemblèrent aussi auprès du roi pour la fête du mois d'Étanim, qui est le septième mois. Tous les anciens du peuple d'Israël arrivèrent et les prêtres portèrent le coffre de l'alliance. Les prêtres et les lévites transportèrent ainsi le coffre de l'alliance du Seigneur, de même que la tente de la rencontre et les objets appartenant à Dieu qui s'y trouvaient. Le roi Salomon, et toute la communauté d'Israël réunie avec lui devant le coffre, offrirent en sacrifices un si grand nombre de moutons et de bœufs qu'on ne pouvait pas les compter. Ensuite les prêtres introduisirent le coffre de l'alliance à la place prévue pour lui, dans la salle appelée lieu très saint, sous les ailes des chérubins. En effet, les chérubins avaient les ailes étendues au-dessus de l'endroit prévu pour le coffre, afin d'abriter le coffre et les barres qui servaient à le porter. Ces barres étaient assez longues; on voyait leurs extrémités depuis la grande salle qui précède la salle du coffre, mais pas depuis l'extérieur; elles sont restées en place jusqu'à ce jour. Le coffre contenait seulement les deux tablettes de pierre que Moïse y avait déposées au mont Horeb, lorsque le Seigneur conclut une alliance avec les Israélites, après les avoir fait sortir d'Égypte. Quand les prêtres ressortirent du lieu saint, une nuée remplit la maison du Seigneur. Les prêtres ne purent pas reprendre leur service à cause de cette nuée, car la gloire du Seigneur remplissait la maison du Seigneur. Alors Salomon dit: « Seigneur, tu avais décidé d'habiter dans une épaisse nuée. Mais moi, je t'ai construit un temple majestueux, où tu habiteras pour toujours! » Tous les Israélites étaient rassemblés, debout; Salomon se tourna vers eux et il les bénit. Puis il dit: « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël! Il a lui-même accompli ce qu'il avait promis à mon père David en ces termes: “Depuis le jour où j'ai fait sortir d'Égypte Israël, mon peuple, je n'ai jamais choisi une ville particulière, parmi toutes les villes d'Israël, pour qu'on y construise un temple où je puisse manifester ma présence, mais je t'ai choisi, toi, David, pour être le chef de mon peuple Israël.” Or, poursuivit Salomon, mon père David projetait de construire un temple en l'honneur du Seigneur, le Dieu d'Israël. Mais le Seigneur lui a dit: “Tu as eu l'excellente intention de construire un temple pour moi. Seulement, ce n'est pas toi qui le feras construire, mais ton fils. Oui, c'est ton propre fils qui fera construire ce temple pour moi!” Ainsi, continua Salomon, le Seigneur a tenu sa promesse: j'ai succédé à mon père David, en prenant place sur le trône d'Israël, comme le Seigneur l'avait annoncé, et j'ai construit ce temple en l'honneur du Seigneur, le Dieu d'Israël. J'y ai même préparé une place pour le coffre contenant le document de l'alliance, l'alliance que le Seigneur a conclue avec nos ancêtres, lorsqu'il les a fait sortir d'Égypte. » Ensuite Salomon se tint devant l'autel du Seigneur, en face de tous les Israélites assemblés; il leva les mains vers les cieux et dit: « Seigneur, Dieu d'Israël, il n'y a pas de Dieu comme toi, ni là-haut dans les cieux, ni ici-bas sur la terre! Tu maintiens ton alliance avec tes serviteurs, et tu restes bon envers eux, quand ils se conduisent eux-mêmes devant toi avec une entière loyauté. Tu as de fait agi envers ton serviteur David, mon père, comme tu lui avais promis. Oui, ce que tu lui avais dit, tu l'as accompli toi-même aujourd'hui. Eh bien, maintenant, Seigneur, Dieu d'Israël, accomplis également ce que tu avais promis à ton serviteur David mon père, lorsque tu lui as dit: “Si tes descendants se conduisent loyalement à mon égard comme tu l'as fait toi-même, je t'assure qu'il y aura toujours, devant moi, l'un d'entre eux qui régnera après toi sur le peuple d'Israël.” Ainsi, Dieu d'Israël, réalise maintenant, je t'en supplie, cette promesse faite à ton serviteur David, mon père! Mais Dieu pourrait-il vraiment habiter sur la terre? Les cieux, malgré leur immensité, ne peuvent déjà pas le contenir! Encore moins ce temple que j'ai construit. Pourtant, Seigneur mon Dieu, tourne-toi vers moi, entends ma prière suppliante, oui, écoute l'appel pressant que je t'adresse aujourd'hui. Veille sur ce temple nuit et jour, puisque c'est le lieu dont tu as dit: “J'y manifesterai ma présence.” Écoute les prières que je t'adresserai d'ici. Écoute-moi lorsque je te lancerai un appel, ainsi que le peuple lorsqu'il t'en lancera un, tourné vers ce lieu. Écoute-nous, Seigneur, dans les cieux, là où tu habites; écoute-nous et pardonne-nous! Quand un homme est accusé d'avoir fait du tort à son prochain, on peut exiger de lui un serment lié à une malédiction; s'il vient alors prêter serment devant ton autel dans ton temple, toi, Seigneur, dans les cieux, écoute, interviens, et prononce le jugement sur tes serviteurs, afin que le coupable soit puni et que le juste soit reconnu innocent. Quand les Israélites seront battus par leurs ennemis, parce qu'ils auront péché contre toi, s'ils te demandent pardon, s'ils te louent, s'ils te prient et s'ils te supplient dans ce temple, toi, Seigneur, dans les cieux, écoute, pardonne leurs péchés et rends-leur les terres que tu as données autrefois à leurs ancêtres, à eux qui sont ton peuple. Ou encore, quand les cieux se fermeront et qu'il n'y aura plus de pluie parce que les Israélites auront péché contre toi, s'ils se tournent vers ce lieu pour te prier, s'ils te louent et si, faisant preuve d'humilité, ils cessent de pécher, toi, Seigneur, dans les cieux, sois attentif et pardonne leurs péchés, à eux qui sont tes serviteurs et ton peuple; bien plus, enseigne-leur à bien se conduire, et fais tomber la pluie sur cette terre qui t'appartient et que tu leur as donnée en propriété. Quand le pays sera frappé par la famine ou la peste, quand les céréales sécheront ou pourriront sur pied, quand les sauterelles et les criquets arriveront en masse, quand des ennemis opprimeront les Israélites jusque dans leurs villes fortifiées, quand se produira n'importe quelle catastrophe ou n'importe quelle épidémie, si les Israélites, ton peuple, frappés du plus profond remords, t'adressent des prières suppliantes, s'ils se tournent vers ce temple et s'ils lèvent les mains pour te prier, toi, Seigneur, dans les cieux où tu habites, écoute, pardonne-leur, interviens et traite chacun selon sa conduite, puisque tu connais son cœur. En effet, toi seul tu connais le cœur de tous les êtres humains. Agis de cette manière, afin que les Israélites reconnaissent ton autorité pour toujours, tout le temps qu'ils vivront sur cette terre que tu as donnée à nos ancêtres. toi, Seigneur, dans les cieux où tu habites, écoute et accorde-lui ce qu'il demande. De cette manière, tous les peuples de la terre te connaîtront, ils apprendront à reconnaître ton autorité comme Israël, ton peuple, la reconnaît, et ils sauront que c'est en ton honneur que j'ai construit ce temple. Quand, sur ton ordre, les Israélites iront combattre leurs ennemis, s'ils se tournent vers cette ville que tu as choisie et vers le temple que j'ai construit pour toi, s'ils te prient, toi, le Seigneur, dans les cieux écoute leur prière suppliante, et viens à leur aide! Quand les Israélites pècheront contre toi – car il n'y a personne qui ne pèche jamais –, tu leur montreras peut-être ton irritation en les livrant à leurs ennemis et en permettant à ces derniers de les emmener en captivité dans leur pays proche ou lointain. Si alors, dans le pays où ils sont captifs, ils réfléchissent, s'ils recommencent à te supplier en disant: “Nous avons péché, nous avons commis le mal, nous sommes coupables!”, s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de tout leur être dans la contrée ennemie où ils sont captifs, s'ils se tournent vers le pays que tu as donné à leurs ancêtres, vers cette ville que tu as choisie et vers le temple que j'ai construit pour toi, et s'ils te prient, toi alors, dans les cieux où tu habites, écoute leur prière suppliante et viens à leur aide; pardonne-leur d'avoir péché contre toi et d'avoir commis le mal, et permets que leurs ennemis les traitent avec bonté. En effet, ils sont ton peuple, ils t'appartiennent depuis que tu les as fait sortir de la fournaise de l'Égypte. Sois attentif, Seigneur Dieu aux supplications que nous t'adresserons, ton peuple et moi-même, toutes les fois que nous crierons vers toi! En effet, c'est toi qui nous as choisis d'entre tous les peuples de la terre pour que nous t'appartenions. Toi-même, tu l'as déclaré par l'intermédiaire de ton serviteur Moïse, lorsque tu as fait sortir d'Égypte nos ancêtres. » Durant cette solennelle prière de supplication adressée au Seigneur, Salomon s'était tenu à genoux devant l'autel, les mains levées vers les cieux. Lorsqu'il eut terminé de prier, il se releva et, debout, il bénit à haute voix toute l'assemblée d'Israël. Il dit: « Béni soit le Seigneur qui a donné la paix à Israël, son peuple, tout comme il l'avait promis; en effet, il a réalisé en tous ses détails la promesse admirable qu'il avait faite par l'intermédiaire de son serviteur Moïse. Que le Seigneur notre Dieu soit avec nous comme il a été avec nos ancêtres; qu'il ne nous abandonne pas, qu'il ne nous délaisse pas; qu'il attire nos pensées vers lui afin que nous nous conduisions comme il le veut, en obéissant aux commandements, aux lois et aux règles qu'il a donnés à nos ancêtres. Que le Seigneur notre Dieu se souvienne, jour et nuit, des supplications que je lui ai adressées, afin que jour après jour il vienne à notre aide, à nous qui sommes son peuple! Ainsi, tous les peuples de la terre sauront que le Seigneur seul est Dieu, et qu'il n'y en a pas d'autre. Et alors votre cœur appartiendra sans réserve au Seigneur notre Dieu, pour obéir à ses lois et à ses commandements comme aujourd'hui! » Le roi Salomon, et tous les Israélites qui étaient présents, offrirent des sacrifices en l'honneur du Seigneur. Salomon offrit 22 000 bœufs et 120 000 moutons et chèvres en sacrifices de paix. Le roi, et tous les Israélites, inaugurèrent ainsi la maison du Seigneur. Ce même jour, le roi mit à part pour le Seigneur tout le centre de la cour qui s'étend devant la maison du Seigneur; en effet, l'autel de bronze qui se trouve près de l'entrée était trop petit pour recevoir tous les sacrifices, et Salomon dut utiliser la cour pour faire brûler les sacrifices complets, les offrandes végétales et les parties grasses des sacrifices de paix. À cette même occasion, Salomon célébra la fête des Tentes en compagnie des Israélites assemblés en grand nombre; ils étaient venus de tout le pays, depuis Lebo-Hamath, jusqu'au torrent d'Égypte. Ils célébrèrent donc la fête en présence du Seigneur Dieu pendant sept jours, puis encore pendant sept jours, soit quatorze jours. Le lendemain, le roi renvoya les Israélites chez eux. Ceux-ci vinrent saluer le roi, puis ils s'en allèrent tout joyeux et le cœur content, parce que le Seigneur s'était montré plein de bienveillance envers son serviteur David et envers Israël, son peuple. Lorsque le roi Salomon eut fini de construire la maison du Seigneur, ainsi que son propre palais et tout ce qu'il avait eu envie de construire, le Seigneur lui apparut une seconde fois, de la même manière qu'il lui était apparu à Gabaon. Le Seigneur lui dit: « J'ai entendu la prière suppliante que tu m'as adressée; j'ai consacré ce temple que tu as construit, en acceptant d'y manifester pour toujours ma présence; je veillerai sur lui! Et toi, si tu te conduis envers moi comme ton père David, en toute sincérité et avec droiture, si tu fais tout ce que je t'ai ordonné, si tu obéis à mes lois et à mes règles, sache que j'affermirai pour toujours l'autorité du roi sur le peuple d'Israël. C'est ce que j'ai promis à ton père David en lui disant qu'il y aurait toujours l'un de ses descendants qui régnerait, après lui, sur le peuple d'Israël. Mais si toi et ton peuple, ainsi que vos descendants, vous vous détournez de moi, si vous désobéissez aux commandements et aux lois que je vous ai donnés, si vous servez d'autres dieux, et si vous vous inclinez devant eux pour les adorer, je vous arracherai, vous, les Israélites, de la terre que je vous ai donnée; et je rejetterai loin de moi le temple que j'ai consacré en mon honneur. Alors tous les peuples ricaneront au sujet d'Israël et se moqueront de lui. Quand les gens passeront près de ce temple en ruine, ils seront stupéfaits, ils siffleront d'horreur et demanderont: “Pourquoi le Seigneur a-t-il traité ce pays et ce temple d'une telle manière?” Et on leur répondra: “C'est parce que les Israélites ont abandonné le Seigneur leur Dieu, qui avait fait sortir d'Égypte leurs ancêtres; le Seigneur leur a infligé tous ces malheurs, parce qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, ils se sont inclinés pour les adorer et les ont servis.” » Hiram vint de Tyr pour inspecter ces villes, mais il n'en fut pas satisfait et il s'exclama: « Mon frère Salomon, qu'est-ce que c'est que ces villes que tu m'as données! » C'est pourquoi, encore aujourd'hui, on appelle cette région “pays de Kaboul” – c'est-à-dire “pays de rien”. Pourtant, Hiram fit livrer à Salomon plus de quatre tonnes d'or. Le roi Salomon avait imposé des travaux forcés pour édifier la maison du Seigneur, le palais royal, la terrasse appelée Millo et les murailles de Jérusalem, ainsi que pour faire des travaux de construction dans les villes de Hassor, de Méguiddo et de Guézer. Le pharaon, roi d'Égypte, avait attaqué Guézer; il avait pris la ville et l'avait incendiée, après avoir massacré les Cananéens qui l'habitaient, puis il l'avait donnée comme cadeau de noces à sa fille, lorsqu'elle épousa Salomon; c'est pourquoi Salomon dut reconstruire Guézer. Salomon fit également des travaux dans les villes de Beth-Horon-le-Bas, Baalath, Tamar dans la région désertique du pays, de même que toutes les villes où il faisait entreposer ses provisions, celles où il garait ses chars de guerre et celles où il logeait ses chevaux. Il bâtit tout ce qu'il désira dans la ville même de Jérusalem, sur le mont Liban et dans tout le pays soumis à son autorité. Voici comment Salomon avait organisé les travaux forcés: il y avait encore dans le pays un certain nombre d'Amorites, de Hittites, de Perizites, de Hivites et de Jébusites, c'est-à-dire des gens qui n'étaient pas israélites. En effet, le peuple d'Israël n'avait pas pu exterminer leurs ancêtres. C'est à eux que Salomon imposa ces travaux, et ils y sont soumis aujourd'hui encore. Mais Salomon en dispensa les Israélites: au contraire, il les enrôla dans l'armée, comme soldats, officiers, capitaines, adjudants, conducteurs de chars ou cavaliers. Cinq cent cinquante contremaîtres furent désignés pour surveiller l'ouvrage de toute la foule des travailleurs qui exécutaient les travaux de Salomon. Après que la fille du pharaon eut déménagé de la cité de David dans le palais construit pour elle, Salomon fit aménager la terrasse appelée Millo. Trois fois par an, Salomon offrait des sacrifices complets et des sacrifices de paix; il les faisait brûler, en l'honneur du Seigneur, sur l'autel qu'il avait fait construire pour lui. Le temple était ainsi utilisé conformément à son but. Le roi Salomon fit construire des bateaux à Ession-Guéber près d'Élath, au bord de la mer des Roseaux, dans le pays d'Édom. Le roi Hiram envoya à Salomon des marins phéniciens expérimentés pour accompagner les siens. Tous ces marins se rendirent ensemble dans le pays d'Ofir, d'où ils rapportèrent plus de quatorze tonnes d'or pour le roi Salomon. La reine du pays de Saba entendit parler de Salomon. Elle vint lui rendre visite pour éprouver sa sagesse en lui posant des questions difficiles. Elle arriva à Jérusalem avec une suite très imposante, et avec des chameaux portant des parfums, de l'or en grande quantité et des pierres précieuses. Elle se présenta devant Salomon et l'interrogea sur tous les sujets qu'elle avait préparés. Salomon répondit à toutes ses questions; il n'y en eut pas une seule à laquelle le roi ne parvint pas à répondre. La reine de Saba constata l'ampleur de la sagesse de Salomon, elle vit le palais qu'il s'était fait construire, la nourriture qu'on apportait sur les tables, la façon dont les personnes de son entourage étaient placées; elle vit le costume de ceux qui servaient à manger et à boire, les sacrifices complets qu'il offrait au Seigneur dans la maison du Seigneur: elle en eut le souffle coupé! Quel privilège pour tes femmes et pour tous les gens de ton palais! Ils se trouvent toujours en ta présence et ils entendent tes paroles pleines de sagesse. Béni soit le Seigneur ton Dieu qui t'a choisi pour régner sur Israël! C'est parce qu'il aime ce peuple pour toujours que le Seigneur t'en a fait le roi et qu'il t'a chargé d'y exercer le droit et la justice. » Ensuite la reine de Saba donna au roi Salomon plus de quatre tonnes d'or, une grande quantité de parfums, ainsi que des pierres précieuses. Depuis ce jour-là, on n'a plus jamais vu arriver une telle quantité de parfums dans le pays d'Israël. Les bateaux du roi Hiram, qui étaient allés à Ofir, en avaient rapporté de l'or, ainsi qu'une grande quantité de bois de santal et de pierres précieuses. Le roi Salomon avait utilisé le bois de santal pour faire une balustrade dans la maison du Seigneur, une autre dans le palais royal, ainsi que des lyres et des harpes pour les chanteurs. Jusqu'à maintenant, on n'a plus jamais vu arriver en Israël une telle quantité de bois de santal. De son côté, le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle désirait et demandait, en plus des cadeaux qu'il lui offrit de lui-même avec une générosité digne de lui. Puis la reine et son entourage retournèrent dans leur pays. En une seule année, le roi Salomon vit arriver à Jérusalem un total de plus de vingt-trois tonnes d'or; il faut y ajouter ce qui venait des importations et du commerce, ainsi que des rois d'Arabie et des gouverneurs du pays. Le roi Salomon fit fabriquer deux cents grands boucliers en alliage d'or – pour chacun, il fallait six kilos d'or –, et trois cents petits boucliers du même alliage – pour chacun, il fallait un kilo et demi d'or –, et il les fit déposer dans le bâtiment appelé “la forêt du Liban”. Le roi fit encore fabriquer un grand trône décoré d'ivoire et recouvert d'or pur. Ce trône se trouvait sur une estrade à six marches, il avait un dossier au sommet arrondi et des accoudoirs de chaque côté du siège; deux lions sculptés étaient placés de part et d'autre du trône, et douze autres lions répartis sur les marches, six à gauche et six à droite. On n'a rien fait de pareil dans aucun autre royaume. Toutes les coupes du roi Salomon étaient en or, et toute la vaisselle de “la forêt du Liban” en or fin. On ne faisait rien en argent, car à l'époque de Salomon, on considérait ce métal comme sans grande valeur. De fait, le roi avait des bateaux qu'il envoyait à Tarshish avec ceux du roi Hiram; tous les trois ans, ces bateaux revenaient chargés d'or, d'argent, d'ivoire, de singes et d'oiseaux exotiques. Le roi Salomon surpassait tous les autres rois de la terre par ses richesses et par sa sagesse. En effet, Dieu lui avait accordé une telle sagesse que des gens venaient de partout le consulter. Année après année, toutes ces personnes lui apportaient en cadeau des objets d'argent et d'or, des vêtements, des armes, des parfums, des chevaux ou des mulets. Salomon rassembla des chars et des chevaux: il eut 1 400 chars et 12 000 chevaux, dont il garda un certain nombre auprès de lui à Jérusalem, alors que les autres étaient répartis dans les villes aménagées à cet effet. Grâce au roi, il y avait autant d'argent que de cailloux à Jérusalem, et les cèdres étaient aussi nombreux que les sycomores qui poussent dans le Bas-Pays. Les chevaux de Salomon provenaient d'Égypte et de Cilicie, où des marchands du roi allaient les acheter. Un char importé d'Égypte coûtait 600 pièces d'argent, et un cheval 150 pièces. Ces mêmes marchands en importaient aussi pour les rois des Hittites et pour les rois de Syrie. Le roi Salomon, qui avait épousé la fille du roi d'Égypte, aima aussi beaucoup d'autres femmes étrangères, à savoir des Moabites, des Ammonites, des Édomites, des Sidoniennes et des Hittites. Pourtant le Seigneur avait dit aux Israélites, au sujet de ces populations païennes: « Ne vous mêlez pas aux gens de ces pays, et ne les laissez pas se mêler à vous; car ils vous entraîneraient à adorer leurs dieux. » Mais, par amour, Salomon s'attacha à ces femmes étrangères; il eut ainsi 700 épouses de rang princier, 300 épouses de second rang, et elles eurent de l'influence sur lui. En effet, quand Salomon fut devenu vieux, ses épouses l'entraînèrent à adorer d'autres dieux, de sorte qu'il cessa d'aimer le Seigneur son Dieu de tout son cœur, à la différence de son père David. Il adora Astarté, la déesse des Sidoniens, et Milkom, l'ignoble dieu des Ammonites. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur; il ne lui obéit pas fidèlement comme son père David. À cette époque, Salomon aménagea, sur la colline en face de Jérusalem, un lieu consacré à Kemoch, l'ignoble dieu des Moabites; il en fit aussi aménager un pour Milkom, l'ignoble dieu des Ammonites. Il fit la même chose pour les dieux de toutes ses épouses païennes, afin qu'elles puissent leur présenter des offrandes de parfums ou des sacrifices d'animaux. et il lui dit: « Puisque tu t'es conduit ainsi, puisque tu n'as respecté ni l'alliance conclue entre nous, ni les ordres que je t'avais donnés, je vais t'arracher la royauté et la donner à l'un des membres de ton peuple. Toutefois, à cause de ton père David, je n'accomplirai pas cette menace durant ta vie: j'arracherai la royauté à ton fils; d'ailleurs, je ne lui reprendrai pas tout le royaume, mais je lui laisserai une tribu, à cause de mon serviteur David, et à cause de Jérusalem, la ville que j'ai choisie. » Le Seigneur suscita un adversaire à Salomon: c'était un Édomite, nommé Hadad, descendant de la famille royale d'Édom. À l'époque où David avait combattu le royaume d'Édom, le chef de son armée, Joab, était allé enterrer les soldats israélites morts au combat, puis il avait fait mourir tous les garçons et tous les hommes édomites. En effet, Joab et toute sa troupe étaient restés six mois en Édom, pour y massacrer les garçons et les hommes. Cependant Hadad, qui était encore un tout jeune homme, réussit à s'enfuir en Égypte avec quelques Édomites qui avaient été au service de son père. Ils quittèrent la région de Madian, traversèrent le désert de Paran d'où ils entraînèrent avec eux quelques hommes, et ils se rendirent en Égypte auprès du roi de ce pays, le pharaon. Ce dernier fournit à Hadad une maison et des terres, et lui promit de le nourrir. Il fut même si bienveillant à l'égard du jeune Hadad, qu'il lui donna pour épouse une sœur de la “grande dame” Tapenès, sa femme. La sœur de Tapenès donna un fils à Hadad, qui l'appela Guenoubath; Tapenès le fit élever dans le palais du pharaon, avec les propres enfants du roi. Lorsque Hadad, qui était encore en Égypte, apprit que David était mort, de même que le général Joab, il dit au pharaon: « Laisse-moi retourner dans mon pays! » Le pharaon lui demanda: « Te manque-t-il quelque chose auprès de moi, pour que tu cherches à retourner dans ton pays? » – « Il ne me manque rien, répondit-il, mais laisse-moi partir quand même! » Dieu suscita un autre adversaire à Salomon: Rezon, fils d'Éliada, qui s'était enfui de chez son maître Hadadézer, roi de Soba. À l'époque où David avait massacré l'armée de Hadadézer, Rezon avait rassemblé des gens autour de lui et il était devenu chef de bande. Ils s'étaient alors rendus à Damas, s'y étaient installés et ils avaient fini par y prendre le pouvoir. Rezon fut un adversaire du peuple d'Israël pendant tout le règne de Salomon, à côté de tout le mal que fit aussi Hadad; il détesta Israël tant qu'il fut roi de Syrie. Jéroboam, fils de Nebath, se révolta contre Salomon alors qu'il était à son service. C'était un membre de la tribu d'Éfraïm de la localité de Seréda; sa mère, veuve, s'appelait Seroua. Voici le récit de cette révolte. À l'époque où Salomon faisait construire la terrasse appelée Millo et réparer une brèche dans la muraille de la cité de David, ce Jéroboam était un jeune homme de valeur; Salomon remarqua qu'il faisait bien son travail et il le désigna comme surveillant des ouvriers venant des descendants de Joseph. Un jour que Jéroboam était sorti de Jérusalem, le prophète Ahia, de Silo, le rencontra en chemin. Ils étaient tous deux seuls en pleine campagne. Ahia avait un manteau neuf sur les épaules; il le prit et il le déchira en douze morceaux, puis il dit à Jéroboam: « Prends dix de ces morceaux! Voici en effet ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Je suis en train d'arracher le royaume à Salomon, et je te confierai dix tribus; une seule tribu lui restera, à cause de mon serviteur David et à cause de Jérusalem, la seule ville que j'ai choisie dans tout le territoire d'Israël. Je ferai cela parce que les Israélites m'ont abandonné: ils se sont mis à adorer Astarté, déesse des Sidoniens, Kemoch, dieu des Moabites, et Milkom, dieu des Ammonites; ils n'ont pas agi comme je le voulais, ils n'ont pas fait ce qui est droit à mes yeux; ils n'ont pas obéi aux lois et aux règles que je leur avais données, contrairement à ce que faisait David, le père de Salomon. Pourtant ce n'est pas à Salomon que j'arracherai tout le royaume: je le maintiendrai comme chef de mon peuple pendant toute sa vie, à cause de mon serviteur David que j'ai choisi et qui a obéi à mes commandements et à mes lois. C'est au fils de Salomon que j'enlèverai le royaume, et à toi, Jéroboam, je donnerai dix de ces tribus. Mais je laisserai quand même une tribu à son fils, afin que mon serviteur David ait toujours un de ses descendants qui règne devant moi à Jérusalem, la ville que j'ai choisie pour y manifester ma présence. Et toi, Jéroboam, je t'ai choisi: tu régneras sur tout ce que tu désires; tu seras roi sur les dix tribus d'Israël. Si tu écoutes tout ce que je te dirai, si tu agis comme je le veux, si tu fais ce qui est droit à mes yeux, si tu obéis à mes lois et à mes commandements, comme le faisait mon serviteur David; dans ce cas je serai avec toi, et je te promets que tes descendants régneront pour toujours, comme ceux de David. Je te donnerai les dix tribus d'Israël pour accabler les descendants de David, mais je ne les accablerai pas pour toujours.” » Salomon chercha à faire mourir Jéroboam; mais ce dernier s'enfuit en Égypte et il se réfugia auprès de Chichac, le roi de ce pays; il y resta jusqu'à la mort de Salomon. Le reste de l'histoire de Salomon est écrit dans le livre intitulé Les actes de Salomon; on y parle de tout ce qu'il a fait et de la sagesse qui était la sienne. Salomon régna pendant quarante ans à Jérusalem sur l'ensemble du peuple d'Israël. Lorsqu'il mourut, on l'enterra près de son père, dans la cité de David; son fils Roboam lui succéda. Roboam se rendit à Sichem, car les Israélites s'y étaient rendus pour le proclamer roi. Jéroboam, fils de Nebath, se trouvait toujours en Égypte où il s'était enfui pour échapper au roi Salomon. Lorsqu'il entendit parler de cette assemblée de Sichem, il décida de rester en Égypte, mais on envoya des gens l'y chercher; alors Jéroboam revint. Avec toute l'assemblée d'Israël, ils s'adressèrent à Roboam en ces termes: « Ton père nous a traités comme des esclaves. Si toi, maintenant, tu allèges ce lourd fardeau qui pèse comme un joug sur nos épaules, nous sommes prêts à te servir. » – « Laissez-moi y réfléchir, leur répondit Roboam. Dans trois jours, revenez me trouver. » Ils s'en allèrent donc. Le roi Roboam demanda conseil aux anciens qui avaient entouré son père Salomon lorsqu'il vivait encore; il leur posa la question suivante: « Quelle réponse me conseillez-vous de donner à ces gens? » Les anciens lui dirent: « Si aujourd'hui tu te mets au service du peuple, si tu réponds par des paroles positives, ils seront pour toujours à ton service. » Mais le roi négligea le conseil donné par les anciens. Il interrogea les jeunes gens qui l'entouraient et qui avaient grandi avec lui. Il leur dit: « Ces gens me demandent de les soulager un peu du fardeau que mon père leur a imposé comme un joug. Quelle réponse me conseillez-vous de leur donner? » Les jeunes qui avaient grandi avec lui répondirent: « Ces gens se plaignent de ce que ton père les a traités comme des esclaves, et ils te demandent de les soulager un peu de ce fardeau. Eh bien, voici ce que tu dois leur répondre: “Mon petit doigt est plus gros que le bras de mon père. Mon père vous a chargés d'un joug pesant, moi je vous chargerai d'un joug encore plus pesant; mon père vous a fait marcher à coups de fouet, moi je vous ferai marcher à coups de fouet redoublés!” » Le troisième jour, Jéroboam et tout le peuple vinrent trouver Roboam, comme il le leur avait dit. Le roi négligea le conseil que les anciens lui avaient donné; il répondit au peuple avec dureté, suivant le conseil de ses compagnons de jeunesse. Il dit: « Mon père vous a imposé un joug pesant, moi je vous imposerai un joug encore plus pesant; mon père vous a fait marcher à coups de fouet, moi je vous ferai marcher à coups de fouet redoublés! » Ainsi, le roi n'accepta pas les revendications du peuple. Le Seigneur Dieu dirigea les événements de cette manière pour réaliser la promesse qu'il avait faite à Jéroboam, fils de Nebath, par l'intermédiaire du prophète Ahia, de Silo. Lorsque les Israélites du Nord comprirent que le roi n'acceptait pas leurs revendications, ils déclarèrent: « Nous n'avons rien à faire avec David, nous n'avons rien de commun avec ce fils de Jessé! Gens d'Israël, retournons chez nous; et toi, descendant de David, occupe-toi maintenant de ton royaume! » Et ils rentrèrent chacun chez soi. Roboam ne fut reconnu comme roi que par les habitants du territoire de Juda. Pourtant il envoya Adoram, le responsable des travaux forcés, auprès des tribus israélites du Nord; mais ceux-ci le tuèrent à coups de pierres. Roboam réussit tout juste à monter sur son char, pour fuir à Jérusalem. C'est ainsi que les tribus israélites du Nord rejetèrent l'autorité de la famille de David; et telle est encore la situation aujourd'hui. Lorsque tous les Israélites du Nord apprirent que Jéroboam était de retour, ils convoquèrent leur propre assemblée, ils le firent venir et ils le désignèrent comme leur roi; ainsi, seule la tribu de Juda resta fidèle à la famille de David. Une fois arrivé à Jérusalem, Roboam rassembla 180 000 soldats d'élite, des tribus de Juda et de Benjamin, afin d'aller combattre le royaume d'Israël et de les ramener sous son autorité, celle du fils de Salomon. Mais la parole de Dieu fut adressée au prophète Chemaya pour lire dire: « Parle à Roboam, fils de Salomon et roi de Juda, ainsi qu'aux tribus de Juda et de Benjamin, ainsi qu'au reste du peuple; dis-leur: Voici ce que déclare le Seigneur: “N'allez pas combattre contre les gens d'Israël, qui sont vos propres frères; que chacun d'entre vous retourne chez soi! En effet, c'est moi qui ai décidé tout ce qui s'est passé.” » Lorsqu'ils entendirent l'ordre du Seigneur, ils obéirent et retournèrent chez eux. Jéroboam lança des travaux de construction dans la ville de Sichem, dans la région montagneuse d'Éfraïm, pour s'y installer. Plus tard, il quitta Sichem et fit faire des travaux de construction dans la ville de Penouel. Jéroboam se dit en lui-même: « Dans les circonstances présentes, les gens de mon royaume risquent de retourner à la famille de David. En effet, s'ils doivent aller à Jérusalem pour offrir des sacrifices dans le temple du Seigneur leur cœur s'attachera à leur ancien maître Roboam, roi de Juda; ils me tueront, et se soumettront à nouveau à Roboam. » Après avoir pris conseil, le roi fit fabriquer deux veaux en or, puis il dit au peuple: « Vous êtes montés assez souvent à Jérusalem. Gens d'Israël, voici votre Dieu qui vous a fait sortir d'Égypte. » Jéroboam fit dresser l'une des statues d'or à Béthel, et l'autre à Dan. Toute cette entreprise constitua une faute. Un grand nombre de personnes accompagnèrent la seconde statue jusqu'à Dan. Jéroboam fit construire des temples pour les lieux consacrés à la divinité, et il désigna comme prêtres des gens pris parmi tout le peuple, mais qui ne faisaient pas partie de la tribu de Lévi. Il fixa une fête le quinzième jour du huitième mois, fête semblable à celle qui se déroulait en Juda, et il monta lui-même à l'autel. Voilà ce qu'il fit à Béthel, offrant des sacrifices aux veaux qu'il avait fabriqués; il y installa aussi les prêtres qu'il avait désignés pour les lieux consacrés à la divinité. Le quinzième jour du huitième mois – il avait lui-même choisi cette date –, Jéroboam célébra à Béthel une fête pour le peuple d'Israël. Au cours de cette fête, il monta à l'autel pour faire brûler des sacrifices. Or un prophète avait reçu l'ordre du Seigneur de se rendre du pays de Juda à Béthel; il y arriva alors que Jéroboam était occupé à faire brûler un sacrifice sur l'autel. Il prononça cette parole du Seigneur contre l'autel: « Autel! Autel! Écoute ce que déclare le Seigneur! Un garçon naîtra dans la famille de David; il s'appellera Josias. Sur toi, il sacrifiera les prêtres des lieux consacrés à la divinité, chargés de faire brûler des sacrifices sur toi. Sur toi, on brûlera même des ossements humains! » Le prophète annonça encore ceci: « L'autel se fendra, et les cendres grasses qui s'y trouvent se répandront par terre. Vous aurez ainsi la preuve que c'est bien le Seigneur qui a parlé. » Lorsque le roi Jéroboam entendit ce que le prophète disait contre l'autel de Béthel, il tendit le bras par-dessus l'autel et cria: « Arrêtez cet homme! » Mais son bras se paralysa: il ne pouvait plus le ramener à lui. L'autel se fendit, et les cendres grasses qui étaient dessus se répandirent par terre, conformément à ce que le prophète avait annoncé de la part du Seigneur. Le roi dit au prophète: « Je t'en prie, supplie le Seigneur ton Dieu de guérir mon bras. » Le prophète pria le Seigneur, et le bras du roi fut complètement rétabli. Le roi invita le prophète en ces termes: « Viens avec moi dans la maison, mangeons quelque chose. Ensuite je te ferai un cadeau. » Mais le prophète répondit au roi: « Même si tu me donnais la moitié de ta fortune, je n'irais pas chez toi. Je ne mangerai pas de pain et je ne boirai pas d'eau en ce lieu. En effet, le Seigneur m'a ordonné ceci: “Tu ne mangeras rien, tu ne boiras rien, et pour rentrer chez toi, tu passeras par un autre chemin que celui que tu auras suivi pour aller à Béthel.” » Il repartit par un autre chemin que celui par lequel il était venu. Or il y avait un vieux prophète qui vivait à Béthel. Ses fils vinrent lui raconter tout ce que le prophète venu de Juda avait fait ce jour-là à Béthel, et ce qu'il avait dit au roi. Le père leur demanda: « Par où est-il reparti? » Les fils allèrent voir par où il était parti. Puis le père leur dit: « Préparez-moi mon âne! » Ses fils sellèrent l'âne, et le père y monta. Il suivit le même chemin que le prophète; il le trouva assis à l'ombre d'un chêne, et il lui demanda: « Es-tu bien le prophète venu de Juda? » – « Oui! C'est moi », répondit l'autre. Le premier reprit: « Viens chez moi, pour manger quelque chose. » – « Non, dit l'autre, je ne peux pas faire demi-tour et t'accompagner, je ne dois rien manger ni boire avec toi en cet endroit-là. En effet, le Seigneur m'a bien dit: “Tu ne mangeras ni ne boiras rien là-bas; et pour rentrer chez toi, tu passeras par un autre chemin que celui que tu auras suivi pour aller.” » Mais le vieux prophète insista: « Moi aussi, je suis prophète comme toi, dit-il. Or un ange m'a parlé de la part du Seigneur et il m'a ordonné de te ramener chez moi, pour que tu puisses manger et boire quelque chose. » Il lui mentait. Le prophète de Juda l'accompagna dans sa maison, où il mangea et but. Or, pendant qu'ils étaient tous deux à table, la parole du Seigneur fut adressée au vieux prophète de Béthel, qui dit à l'homme venu de Juda: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Tu as désobéi au Seigneur, tu n'as pas respecté l'ordre que le Seigneur ton Dieu t'avait donné; tu es revenu en cet endroit, tu as mangé et bu, alors que le Seigneur te l'avait interdit; eh bien, à cause de cela, ton corps ne sera pas déposé dans le tombeau de tes ancêtres.” » Après qu'ils eurent mangé et bu, l'homme de Juda prépara l'âne que le vieux prophète avait mis à sa disposition, et il s'en alla. En cours de route, il rencontra un lion qui le tua; son cadavre resta étendu en travers du chemin, tandis que l'âne et le lion restaient à côté de lui. Des gens qui passaient virent ce cadavre sur le chemin, et le lion à côté. Ils allèrent raconter cela dans la ville où habitait le vieux prophète. Quand celui-ci l'apprit – c'était lui qui avait fait revenir l'autre à Béthel, alors qu'il était déjà en chemin –, il déclara: « C'est le prophète venant de Juda, celui qui a désobéi à l'ordre du Seigneur. Le Seigneur l'a livré à un lion, qui l'a mis en pièces, conformément à ce que le Seigneur lui avait dit. » Puis il ordonna à ses fils: « Préparez-moi mon âne! » Lorsqu'ils eurent sellé l'âne, le vieux prophète partit. Il trouva le cadavre en travers du chemin, ainsi que l'âne et le lion à côté; pourtant le lion n'avait pas mangé le cadavre et il n'avait fait aucun mal à l'âne! Le vieux prophète ramassa le cadavre, le chargea sur l'âne et le ramena à Béthel, pour y organiser la cérémonie funèbre et l'enterrer. Il le déposa dans son propre tombeau, tandis que les gens chantaient à son sujet cette lamentation: « Quel malheur, mon frère! » Après l'enterrement, le vieux prophète dit à ses fils: « Lorsque je mourrai, vous m'enterrerez dans le même tombeau que ce prophète; vous déposerez mes ossements à côté des siens. Car elle se réalisera, l'annonce qu'il a faite de la part du Seigneur, au sujet de l'autel de Béthel et de tous les temples des lieux consacrés à la divinité, qui se trouvent dans les villes de la Samarie. » Malgré l'avertissement qu'il avait reçu, le roi Jéroboam ne modifia pas sa mauvaise conduite; il continua de désigner des gens du peuple comme prêtres des lieux consacrés à la divinité: si quelqu'un avait envie de ce titre, il l'instituait prêtre des lieux consacrés à la divinité. Cette conduite entraîna toute la famille de Jéroboam dans le péché, et c'est à cause de cela que cette famille fut éliminée et qu'elle disparut complètement de la surface de la terre. À cette même époque, Abia, fils de Jéroboam, tomba malade. Jéroboam dit à sa femme: « Déguise-toi, pour qu'on ne reconnaisse pas que tu es ma femme, puis va à Silo. C'est là qu'habite le prophète Ahia, celui qui m'a annoncé que je régnerais sur le peuple d'Israël. Tu emporteras dix pains, des gâteaux et un pot de miel, et tu iras le trouver. Il t'annoncera ce qui doit arriver à notre garçon. » C'est ce qu'elle fit: elle se rendit à Silo et elle alla chez le prophète Ahia. Or celui-ci était tellement âgé qu'il était devenu aveugle, mais le Seigneur l'avait prévenu en ces termes: « La femme de Jéroboam va venir. Elle sera déguisée, et elle t'interrogera au sujet de son fils qui est malade. Tu lui donneras telle et telle réponse. » Ainsi, dès qu'Ahia entendit le bruit des pas de celle qui arrivait devant sa porte, il cria: « Entre, femme de Jéroboam! Pourquoi fais-tu semblant d'être quelqu'un d'autre? J'ai pour toi une mauvaise nouvelle! Retourne dire à Jéroboam: Voici ce que te déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Je t'ai pris parmi le peuple pour t'élever au rang de chef d'Israël, mon peuple; j'ai arraché la royauté à la famille de David pour te la donner; mais toi, tu n'as pas imité mon serviteur David, qui obéissait à mes commandements et qui me servait de tout son cœur, sans rien faire qui soit mal à mes yeux. Tu as agi plus mal encore que tous tes prédécesseurs: tu m'as offensé en te fabriquant des statues d'autres dieux, tu m'as rejeté. C'est pourquoi j'enverrai le malheur sur ta famille, j'exterminerai tous les hommes de ta parenté, sans exception, je ferai totalement disparaître ta famille, comme on fait disparaître les ordures d'un coup de balai. Tout membre de ta famille qui mourra dans la ville sera dévoré par les chiens, et celui qui mourra dans la campagne sera déchiqueté par les vautours.” Voilà ce qu'a déclaré le Seigneur. » Le prophète Ahia continua: « En ce qui te concerne, femme de Jéroboam, retourne chez toi; mais dès que tu poseras le pied dans la ville, ton enfant mourra. Alors tout le peuple d'Israël participera à la cérémonie funèbre et on l'enterrera. Lui seul, en effet, parmi tous les descendants de Jéroboam, sera enterré dans un tombeau, parce qu'il est le seul, dans toute cette famille, en qui le Seigneur, le Dieu d'Israël a trouvé quelque chose qui lui a plu. Par la suite, le Seigneur désignera un nouveau roi d'Israël; et celui-ci exterminera la famille de Jéroboam. – C'est pour aujourd'hui; que dis-je, pour tout de suite! – Puis le Seigneur frappera les gens d'Israël, qui trembleront comme les roseaux au bord de l'eau; le Seigneur les arrachera de cette bonne terre qu'il avait donnée à leurs ancêtres, et il les dispersera de l'autre côté de l'Euphrate. Voilà ce qui leur arrivera, pour avoir offensé le Seigneur en fabriquant des poteaux sacrés de la déesse Achéra. Il les abandonnera, à cause des péchés que Jéroboam a commis, et de ceux qu'il a fait commettre au peuple d'Israël. » La femme de Jéroboam s'en alla et rentra à Tirsa. Au moment où elle passa le seuil de sa maison, son enfant mourut. On l'enterra, et tout le peuple d'Israël participa à la cérémonie funèbre, conformément à ce que le Seigneur avait dit par l'intermédiaire du prophète Ahia, son serviteur. Le reste de l'histoire de Jéroboam est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte les guerres qu'il a livrées et la façon dont il a régné. Lorsqu'il mourut après avoir régné vingt-deux ans, son fils Nadab lui succéda. Lorsque Roboam, fils de Salomon et de Naama l'Ammonite, était devenu roi de Juda, il avait quarante et un ans; il régna dix-sept ans à Jérusalem. C'est en effet la ville que le Seigneur a choisie dans tout le territoire d'Israël pour y manifester sa présence au milieu de son peuple. Les gens de la tribu de Juda firent ce qui est mal aux yeux du Seigneur. Ils provoquèrent sa colère par leurs péchés, encore plus que ne l'avaient fait leurs ancêtres. Eux aussi aménagèrent des lieux consacrés aux divinités et ils dressèrent des pierres et des poteaux sacrés de la déesse Achéra au sommet de toutes les collines et sous tous les arbres verdoyants. Il y eut même des cas de prostitution sacrée dans le pays. Ils imitèrent toutes les pratiques abominables des populations que le Seigneur avait chassées pour faire place au peuple d'Israël. Pendant la cinquième année du règne de Roboam, le roi d'Égypte Chichac vint attaquer Jérusalem. Il emporta les trésors de la maison du Seigneur et ceux du palais royal; il prit absolument tout, en particulier tous les boucliers d'or que Salomon avait faits. Alors, pour les remplacer, le roi Roboam fit fabriquer des boucliers en bronze, et il les confia aux chefs des soldats qui gardaient l'entrée du palais royal. Ainsi, toutes les fois que le roi se rendait à la maison du Seigneur, les gardes portaient les boucliers, puis ils les ramenaient dans le local de garde. Tout le reste de l'histoire de Roboam est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. Il fut constamment en guerre contre Jéroboam. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans le même tombeau que ses ancêtres, dans la cité de David. Sa mère était Ammonite et s'appelait Naama. Son fils Abiam lui succéda. Pendant la dix-huitième année du règne de Jéroboam, fils de Nebath, sur Israël, Abiam devint roi de Juda, et il régna trois ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Maaka, et elle était fille d'Abichalom. Abiam commit les mêmes péchés que son père avant lui, et son cœur ne fut pas tout entier au Seigneur son Dieu, comme l'avait été celui de son ancêtre David. Le Seigneur son Dieu lui accorda quand même un fils pour lui succéder, afin que la famille royale ne s'éteigne pas et que Jérusalem reste la capitale du royaume; mais ce fut à cause de David, qui avait fait ce qui est droit aux yeux du Seigneur, sans jamais désobéir à aucun de ses commandements, excepté dans l'affaire d'Urie le Hittite. Roboam avait été constamment en guerre contre Jéroboam. Tout le reste de l'histoire d'Abiam est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. Lui aussi fut en guerre contre Jéroboam. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans la cité de David; son fils Asa lui succéda. Pendant la vingtième année du règne de Jéroboam sur Israël, Asa devint roi de Juda, et il régna quarante et un ans à Jérusalem. Sa grand-mère s'appelait Maaka, et elle était fille d'Abichalom. Asa fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, comme son ancêtre David. Il expulsa du pays les personnes qui pratiquaient la prostitution sacrée et il supprima toutes les idoles que ses ancêtres avaient fabriquées. Il retira même à sa grand-mère Maaka le titre de “grande dame”, parce qu'elle avait fait une horrible idole pour la déesse Achéra. Asa ordonna de détruire cette idole et de la brûler au bord du ravin du Cédron. Pourtant il ne supprima pas les lieux consacrés aux divinités, bien qu'il eût toujours aimé le Seigneur de tout son cœur. Il fit aussi apporter dans la maison du Seigneur les offrandes réservées à Dieu faites par son père et par lui-même, à savoir de l'argent, de l'or et divers objets. Asa fut constamment en guerre contre Bacha, roi d'Israël. Celui-ci vint un jour attaquer le pays de Juda; il fortifia le village de Rama, pour empêcher Asa et les membres de la tribu de Juda de circuler librement de ce côté-là. Asa confia à ses ministres tout ce qui restait d'argent et d'or dans le trésor de la maison du Seigneur, ainsi que le trésor du palais royal; il les chargea de porter tout cela à Damas, au roi de Syrie Ben-Hadad, fils de Tabrimmon et petit-fils de Hézion, et de lui transmettre le message suivant: « Faisons alliance, toi et moi, comme nos pères respectifs. Tu vois, je t'envoie de l'argent et de l'or en cadeau. Va rompre ton alliance avec Bacha, roi d'Israël, afin qu'il retire ses troupes de mon territoire. » Ben-Hadad accepta la proposition d'Asa et il envoya les chefs de ses forces armées attaquer les villes d'Israël. Ils prirent Yon, Dan, Abel-Beth-Maaka, la région de Kinnéreth et tout le reste du territoire de Neftali. Quand Bacha apprit cette nouvelle, il cessa de fortifier Rama et il retourna s'installer à Tirsa. Le roi Asa fit convoquer tous les membres de la tribu de Juda sans exception; ceux-ci emportèrent les pierres et les poutres que Bacha avait utilisées pour fortifier Rama, et ils s'en servirent pour fortifier les localités de Guéba-de-Benjamin et de Mispa, comme l'ordonna le roi Asa. Tout le reste de l'histoire d'Asa est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda; on y rapporte le courage qu'il a montré, tout ce qu'il a fait, et les travaux qu'il a fait effectuer dans des villes. À la fin de sa vie, il eut une maladie des pieds. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans le même tombeau que ses ancêtres dans la cité de David; son fils Josaphat lui succéda. Pendant la deuxième année du règne d'Asa sur Juda, Nadab, fils de Jéroboam, devint roi d'Israël, et il régna deux ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, il se conduisit comme son père, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher, et il commit les mêmes péchés que lui. Bacha, fils d'Ahia, de la tribu d'Issakar, forma un complot contre le roi. Tandis que Nadab et l'armée d'Israël assiégeaient la ville de Guibeton, occupée par les Philistins, Bacha assassina le roi Nadab; cela se passa pendant la troisième année du règne d'Asa sur Juda. Bacha s'empara du pouvoir et lorsqu'il fut roi, il fit massacrer toute la famille de Jéroboam et il n'en laissa subsister aucun membre; il extermina tout le monde, conformément à ce que le Seigneur avait dit par l'intermédiaire du prophète Ahia de Silo son serviteur. Tout cela arriva à cause des péchés que Jéroboam avait commis et fait commettre au peuple d'Israël, ce qui avait grandement irrité le Seigneur, le Dieu d'Israël. Tout le reste de l'histoire de Nadab est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël. Asa fut constamment en guerre contre Bacha, roi d'Israël. Pendant la troisième année du règne d'Asa sur Juda, Bacha, fils d'Ahia, devint roi de tout Israël; il régna à Tirsa pendant vingt-quatre ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur: il se conduisit comme Jéroboam, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher, et il commit les mêmes péchés que lui. La parole du Seigneur fut adressée au prophète Yéhou, fils de Hanani, pour qu'il transmette à Bacha le message suivant: « Tu n'étais rien, et je t'ai pris pour t'élever au rang de chef d'Israël, mon peuple. Mais tu t'es conduit comme Jéroboam, tu as poussé Israël mon peuple à pécher, et celui-ci m'a irrité par ses péchés. C'est pourquoi je vous ferai disparaître, toi et ta famille, je la traiterai comme la famille de Jéroboam, fils de Nebath. Tout membre de ta famille qui mourra dans la ville sera dévoré par les chiens, et celui qui mourra dans la campagne sera déchiqueté par les vautours! » Le reste de l'histoire de Bacha est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte ce qu'il a fait et le courage qu'il a montré. Lorsqu'il mourut, on l'enterra à Tirsa; son fils Éla lui succéda. Quand le Seigneur s'était adressé à Bacha et à sa famille par l'intermédiaire du prophète Yéhou, fils de Hanani, ce fut pour deux raisons: premièrement, parce que Bacha et les siens avaient fait ce qui est mal aux yeux du Seigneur et l'avaient personnellement offensé par leurs actions, tout comme Jéroboam et sa famille; et deuxièmement, parce que Bacha avait fait massacrer la famille de Jéroboam. Pendant la vingt-sixième année du règne d'Asa sur Juda, Éla, fils de Bacha, devint roi d'Israël; il régna à Tirsa pendant deux ans. Un de ses officiers, Zimri, commandant de la moitié des unités de chars, forma un complot contre lui. Tandis que le roi était à Tirsa, chez Arsa, le chef du palais royal, en train de boire et de s'enivrer, Zimri vint et l'assassina; cela se passa pendant la vingt-septième année du règne d'Asa sur Juda. Zimri s'empara du pouvoir et, une fois installé sur le trône royal, il fit massacrer toute la famille de Bacha: il ne laissa subsister aucun homme, sans exception, ni dans sa parenté ni parmi ses partisans. Zimri extermina toute la famille de Bacha, conformément à ce que le Seigneur avait dit à Bacha par l'intermédiaire du prophète Yéhou. Tout cela arriva à cause des péchés que Bacha et son fils Éla avaient commis et qu'ils avaient poussé le peuple d'Israël à commettre, irritant ainsi le Seigneur, le Dieu d'Israël, par leur idolâtrie. Tout le reste de l'histoire d'Éla est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël. Pendant la vingt-septième année du règne d'Asa sur Juda, Zimri devint roi d'Israël; il régna à Tirsa pendant sept jours. L'armée d'Israël était alors en position contre la ville de Guibeton, occupée par les Philistins. Les soldats apprirent que Zimri avait comploté contre le roi et l'avait même assassiné. Ce jour-là, d'un commun accord et dans le camp même, ils désignèrent le général Omri comme roi d'Israël. Alors Omri quitta Guibeton avec toute son armée et ils allèrent assiéger Tirsa. Lorsque Zimri vit que la ville était prise, il se retira dans le donjon du palais royal, il y mit le feu et mourut dans l'incendie. Tout cela arriva parce que Zimri avait péché en faisant ce qui est mal aux yeux du Seigneur et en se conduisant comme Jéroboam, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher. Le reste de l'histoire de Zimri est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte le complot qu'il forma. Après la mort de Zimri, le peuple d'Israël se divisa: une moitié voulait désigner comme roi Tibni, fils de Guinath; l'autre moitié voulait désigner Omri. Finalement, les partisans d'Omri l'emportèrent sur ceux de Tibni, fils de Guinath; Tibni mourut, Omri devint roi. Pendant la trente et unième année du règne d'Asa sur Juda, Omri devint roi d'Israël pour douze ans. Il régna d'abord six ans à Tirsa. Ensuite il acheta à Sémer la colline de Samarie pour 6 000 pièces d'argent; il construisit une ville sur cette colline, et l'appela Samarie, d'après le nom de Sémer, l'ancien propriétaire. Mais Omri fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur; il fut même pire que tous les rois qui l'avaient précédé: il se conduisit aussi mal que Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé les gens d'Israël à pécher et à offenser le Seigneur, le Dieu d'Israël, par leur idolâtrie. Le reste de l'histoire d'Omri est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte ce qu'il a fait et le courage qu'il a montré. Lorsqu'il mourut, on l'enterra à Samarie; son fils Achab lui succéda. Pendant la trente-huitième année du règne d'Asa sur Juda, Achab, fils d'Omri, devint roi d'Israël, et il régna vingt-deux ans à Samarie. Mais il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, encore bien plus que tous les rois qui l'avaient précédé. Non content d'imiter les péchés de Jéroboam, fils de Nebath, il alla jusqu'à épouser Jézabel, fille d'Etbaal, roi des Sidoniens, et il s'inclina devant le dieu Baal pour lui rendre un culte. À Samarie même, il construisit un temple pour Baal, y fit dresser un autel pour les sacrifices et y plaça un poteau sacré de la déesse Achéra. Par toutes ses actions, il offensa le Seigneur, le Dieu d'Israël, plus encore que tous les rois d'Israël qui l'avaient précédé. C'est à cette même époque que Hiel, de Béthel, reconstruisit la ville de Jéricho. Mais ce que le Seigneur avait dit par l'intermédiaire de Josué, fils de Noun se réalisa: Hiel perdit son fils aîné Abiram lorsqu'on creusa les fondations de la ville, et son fils cadet Segoub, lorsqu'on en posa les portes. Élie, un habitant du village de Tichebé, en Galaad, dit au roi Achab: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, lui le Dieu d'Israël dont je suis le serviteur, voici ce que je te déclare: “Il n'y aura ces prochaines années ni rosée ni pluie, sauf si je le demande!” » Puis la parole du Seigneur fut adressée à Élie: « Pars d'ici, lui dit-il, va vers l'orient, et cache-toi près du torrent de Kerith, près du Jourdain. Là, tu trouveras à boire au torrent, et je donnerai l'ordre aux corbeaux de t'apporter de la nourriture. » Élie fit ce que le Seigneur lui avait dit; il alla s'installer près du torrent de Kerith. Les corbeaux lui apportaient du pain et de la viande matin et soir, et il buvait l'eau du torrent. Mais au bout d'un certain temps, le torrent fut à sec, parce qu'il n'avait pas plu dans le pays. Alors la parole du Seigneur fut adressée à Élie: « En route, lui dit-il, va dans la ville de Sarepta, qui appartient à Sidon, pour y habiter. J'ai commandé à une veuve de là-bas de te donner à manger. » Élie se mit en route pour Sarepta. Lorsqu'il arriva à l'entrée de la ville, il vit une veuve en train de ramasser du bois. Il l'appela et lui dit: « Apporte-moi, je te prie, un peu d'eau à boire dans une cruche. » Elle partit en chercher, mais il la rappela et lui dit: « Apporte-moi aussi un morceau de pain. » – « Aussi vrai que le Seigneur ton Dieu est vivant, je te l'affirme: je n'ai pas de pain! répondit-elle; il ne me reste qu'une poignée de farine dans une jarre et un peu d'huile dans un pot. Je suis venue ramasser quelques bouts de bois; je préparerai ce qui nous reste pour mon fils et pour moi; et quand nous l'aurons mangé, nous n'aurons plus qu'à mourir. » – « N'aie pas peur! lui dit Élie. Va et fais comme tu l'as dit. Seulement, tu me prépareras d'abord une petite galette de pain que tu m'apporteras; ensuite tu en feras pour toi et pour ton fils. En effet, voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “La farine ne manquera pas dans la jarre, l'huile ne manquera pas dans le pot, jusqu'au jour où le Seigneur fera tomber la pluie sur la terre!” » La femme alla faire ce qu'Élie lui avait dit; et ils eurent à manger pendant longtemps, elle et son fils, ainsi que le prophète. La farine ne manqua pas dans le bol, ni l'huile dans le pot, conformément à ce que le Seigneur avait dit par l'intermédiaire du prophète Élie. Quelque temps après, le fils de la veuve qui avait accueilli le prophète chez elle tomba malade. Il fut même si malade qu'il finit par mourir. Sa mère dit à Élie: « Prophète, pourquoi m'as-tu fait cela? Es-tu venu pour rappeler mes fautes et provoquer la mort de mon fils? » Il lui répondit: « Donne-moi ton fils! » Elle le tenait dans ses bras; il le prit, le porta à l'étage supérieur, dans la chambre où il logeait, et le coucha sur son lit. Puis il pria le Seigneur en ces termes: « Seigneur mon Dieu, cette veuve m'a accueilli chez elle: veux-tu vraiment la rendre malheureuse en faisant mourir son fils? » Élie s'étendit trois fois sur l'enfant, en adressant au Seigneur cette prière: « Seigneur mon Dieu, je t'en supplie, rends la vie à cet enfant! » Le Seigneur exauça la prière d'Élie: il rendit la vie à l'enfant, qui se remit à respirer. Élie prit l'enfant, le ramena à l'étage inférieur et il le rendit à sa mère en disant: « Regarde, ton fils est vivant! » La femme lui déclara: « Cette fois-ci, je reconnais que tu es un prophète et que tu parles vraiment de la part du Seigneur! » Après un temps assez long, durant la troisième année de la sécheresse, la parole du Seigneur fut adressée à Élie: « Va te présenter devant le roi Achab, lui dit-il, car je ferai tomber la pluie sur la surface du sol. » Élie s'en alla pour se présenter devant Achab. À Samarie, la famine s'était aggravée; Achab avait appelé Obadia, le chef du palais royal. – Obadia était un adorateur très fidèle du Seigneur: lorsque la reine Jézabel avait fait mettre à mort les prophètes du Seigneur, Obadia avait caché cent de ces prophètes, par groupes de cinquante, dans des cavernes où il les avait ravitaillés en nourriture et en eau. – Achab dit à Obadia: « Viens, parcourons le pays et visitons toutes les sources et tous les torrents. Nous découvrirons peut-être de l'herbe pour nourrir les chevaux et les mulets, et ainsi nous n'aurons pas à abattre des bêtes. » Ils déterminèrent les régions du pays que chacun devait parcourir; ainsi Achab partit de son côté pendant qu'Obadia partait du sien. Tandis qu'Obadia était en route, il rencontra soudain Élie. Il le reconnut, s'inclina profondément devant lui et dit: « Est-ce bien toi, mon seigneur Élie? » – « C'est bien moi! répondit Élie. Va dire à ton maître Achab: “Élie arrive!” » – « Qu'ai-je fait de mal, demanda Obadia, pour que tu me livres au pouvoir d'Achab? Tu m'envoies à la mort! Aussi vrai que le Seigneur est vivant, je t'assure que mon maître a envoyé des gens dans tous les pays, et dans tous les royaumes pour te rechercher! Quand les représentants d'un de ces pays disaient: “Il n'est pas chez nous”, ils devaient encore jurer qu'on ne t'avait pas trouvé. Et maintenant, tu m'ordonnes d'aller annoncer à mon maître: “Élie arrive!” Mais dès que je me serai éloigné de toi, l'Esprit du Seigneur t'emportera je ne sais où; j'irai faire mon rapport à Achab, on ne te retrouvera pas et on me tuera! Pourtant je suis un adorateur fidèle du Seigneur depuis ma jeunesse. Est-ce qu'on ne t'a pas raconté, mon seigneur, comment j'ai agi, quand Jézabel faisait massacrer les prophètes du Seigneur? comment j'ai caché cent de ces prophètes, par groupes de cinquante, dans des cavernes où je les ravitaillais en nourriture et en eau? Et maintenant, tu m'ordonnes d'aller annoncer à mon maître: “Élie arrive!” Il me tuera! » Mais Élie lui répondit: « Aussi vrai que le Seigneur de l'univers, dont je suis le serviteur, est vivant, je te l'assure: aujourd'hui même je me présenterai devant Achab. » Obadia alla retrouver Achab et il lui fit son rapport; Achab vint à la rencontre d'Élie, et dès qu'il le vit, il lui dit: « Te voilà, toi qui amènes le malheur sur le peuple d'Israël! » Élie répondit: « Ce n'est pas moi qui ai amené le malheur sur Israël; c'est toi et ta famille, parce que vous avez refusé d'obéir aux commandements du Seigneur et que vous avez adoré les dieux Baals. Mais maintenant, envoie des messagers. Qu'ils rassemblent tout le peuple d'Israël autour de moi, sur le mont Carmel, avec les 450 prophètes du dieu Baal et les 400 prophètes de la déesse Achéra, qui sont les protégés de la reine Jézabel. » Achab fit convoquer toutes les tribus d'Israël, de même que les prophètes, sur le mont Carmel. Quand ils furent rassemblés, Élie s'avança devant tout le peuple et dit: « Quand cesserez-vous de sautiller tantôt sur un pied, tantôt sur l'autre? Ou bien c'est le Seigneur qui est Dieu, alors rendez un culte au Seigneur! Ou bien c'est Baal qui est le vrai Dieu, alors rendez un culte à Baal! » Mais personne dans le peuple ne répondit. Élie reprit: « Moi je reste seul comme prophète du Seigneur, tandis que les prophètes de Baal sont au nombre de 450. Donnez-nous deux taureaux: les prophètes de Baal en choisiront un, qu'ils découperont et placeront sur du bois pour l'offrir en sacrifice, mais sans allumer le feu. Je préparerai l'autre, et je le placerai sur du bois, mais je n'allumerai pas non plus le feu. Ils prieront leur dieu, et moi je prierai le Seigneur. Le dieu qui répondra en allumant le feu, c'est lui qui est Dieu! » Tout le peuple répondit: « Nous sommes d'accord! » Élie dit aux prophètes de Baal: « Choisissez l'un des taureaux et préparez-le, vous les premiers, puisque vous êtes les plus nombreux; ensuite priez votre dieu, mais n'allumez pas le feu. » Ils prirent le taureau qu'on leur présenta, ils le préparèrent, puis ils prièrent Baal depuis le matin jusqu'à midi: « Baal, réponds-nous! » disaient-ils, et ils dansaient en sautillant autour de l'autel qu'ils avaient construit; mais ils ne reçurent pas un mot de réponse. Vers midi, Élie se moqua d'eux, en disant: « Criez plus fort! Puisqu'il est un dieu, il est très occupé; ou bien il a une obligation urgente, ou encore il est en voyage; peut-être qu'il dort, et il faut le réveiller! » Ils crièrent plus fort; selon leur coutume, ils se firent des entailles avec des épées et des lances, jusqu'à ce que le sang coule sur leur corps. Quand midi fut passé, ils appelèrent Baal avec encore plus d'excitation, jusqu'à l'heure où l'on offre le sacrifice de l'après-midi, mais ils ne reçurent aucune réponse: ni un mot ni un signe! Alors Élie invita tout le peuple à s'approcher de lui; quand ils se furent approchés, Élie se mit à réparer l'autel du Seigneur, qui avait été renversé. Il prit douze pierres, nombre correspondant aux douze tribus des descendants de Jacob – à qui le Seigneur avait déclaré: « Tu t'appelleras désormais Israël ». Avec ces pierres, il reconstruisit l'autel appartenant au Seigneur. Il creusa, tout autour de l'autel, un fossé pouvant contenir une trentaine de litres; il disposa du bois sur l'autel, puis découpa le taureau et plaça les morceaux sur le bois. Il ordonna ensuite à ceux qui étaient là: « Remplissez quatre cruches d'eau, et versez-les sur le sacrifice et sur le bois. » Ils le firent. Élie reprit: « Faites-le une deuxième fois. » Ils le firent. « Faites-le une troisième fois », ajouta-t-il. Et ils le firent. L'eau coula tout autour de l'autel et remplit même le fossé. À l'heure où l'on présente à Dieu le sacrifice de l'après-midi, le prophète Élie s'avança et dit: « Seigneur, Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, montre aujourd'hui que c'est toi qui es Dieu en Israël, que je suis ton serviteur, et que c'est sur ton ordre que j'ai fait tout cela. Réponds-moi, Seigneur, réponds-moi, afin que ce peuple sache que c'est toi, Seigneur, qui es Dieu, et tu le ramèneras ainsi à sa fidélité d'autrefois! » Le Seigneur fit alors descendre du feu, qui brûla le sacrifice, le bois, les pierres et la poussière, et qui fit évaporer l'eau du fossé. Lorsque les Israélites virent cela, ils s'inclinèrent tous jusqu'à terre, puis ils se dirent: « C'est le Seigneur qui est Dieu! C'est le Seigneur qui est Dieu! » Élie leur dit: « Saisissez les prophètes de Baal, qu'aucun d'entre eux ne s'échappe! » Ils les saisirent tous, Élie les fit descendre jusqu'au bord du torrent de Quichon, et là, il les fit égorger. Ensuite Élie dit à Achab: « Va manger et boire, car j'entends le bruit de la pluie. » Achab alla manger et boire; mais Élie se rendit vers le sommet du mont Carmel, où il s'inclina jusqu'à terre, le visage entre les genoux. Il dit à son serviteur: « Monte regarder du côté de la mer. » Le serviteur monta, regarda et revint dire: « Il n'y a rien du tout. » À sept reprises, Élie l'envoya regarder. La septième fois, le serviteur déclara: « Il y a un petit nuage qui monte de la mer. Il n'est pas plus grand que la main! » Alors Élie lui ordonna: « Va dire à Achab d'atteler ses chevaux, et de redescendre, avant que la pluie le retienne. » Les cieux devinrent de plus en plus sombres à cause des nuages, le vent se leva, et une forte pluie se mit à tomber, tandis que le roi Achab, sur son char, rentrait à Jizréel. Élie attacha sa ceinture pour partir, et, rempli de force par le Seigneur, il courut devant le char d'Achab, jusqu'à l'entrée de Jizréel. Le roi Achab raconta à Jézabel, sa femme, tout ce qu' Élie avait fait, en particulier qu'il avait mis à mort par l'épée tous les prophètes de Baal. Jézabel envoya un messager pour dire à Élie: « Si demain, à pareille heure, je ne t'ai pas traité comme tu as traité ces prophètes, que les dieux m'infligent la plus terrible des punitions! » Élie prit peur et il s'enfuit pour sauver sa vie. Il se rendit à Berchéba, dans le pays de Juda; là, il laissa son serviteur, puis il marcha pendant une journée dans le désert et il s'assit sous un genêt. Il souhaitait mourir et il dit: « Maintenant, Seigneur, j'en ai assez! Reprends ma vie, car je ne suis pas meilleur que mes prédécesseurs! » Il se coucha et s'endormit sous le genêt; mais un ange le toucha et lui dit: « Lève-toi et mange! » Il vit en effet, posée près de sa tête, une de ces galettes que l'on cuit sur des pierres chauffées, et un pot d'eau. Après avoir mangé et bu, il se recoucha; mais l'ange du Seigneur revint le toucher et lui dit: « Lève-toi et mange, car tu devras faire un long voyage! » Élie se leva pour manger et boire, puis avec les forces trouvées dans ce repas, il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu'à l'Horeb, la montagne de Dieu. Arrivé à l'Horeb, Élie entra dans une caverne, où il passa la nuit. Alors la parole du Seigneur lui fut adressée: « Pourquoi es-tu ici, Élie? » Il répondit: « Seigneur, Dieu de l'univers, j'ai tant de zèle pour toi que je ne supporte plus la façon d'agir des Israélites! En effet, ils ont rompu ton alliance, ils ont démoli tes autels, ils ont tué tes prophètes par l'épée; je suis resté moi seul, et ils cherchent à m'ôter la vie! » – « Sors, lui dit le Seigneur; tu te tiendras sur la montagne, devant moi; je vais passer. » Aussitôt un grand vent souffla, avec une violence telle qu'il fendait les montagnes et brisait les rochers devant le Seigneur; mais le Seigneur n'était pas présent dans ce vent. Après le vent, il y eut un tremblement de terre; mais le Seigneur n'était pas présent dans le tremblement de terre. Après le tremblement de terre, il y eut un feu; mais le Seigneur n'était pas présent dans le feu. Après le feu, il y eut le bruit d'un souffle léger. Dès qu'Élie l'entendit, il se couvrit le visage avec son manteau, il sortit de la caverne et il se tint devant l'entrée. Il entendit de nouveau une voix qui disait: « Pourquoi es-tu ici, Élie? » Il répondit: « Seigneur, Dieu de l'univers, j'ai tant de zèle pour toi que je ne peux plus supporter la façon d'agir des Israélites! En effet, ils ont rompu ton alliance, ils ont démoli tes autels, ils ont tué tes prophètes; je suis resté moi seul et ils cherchent à m'ôter la vie. » Mais le Seigneur lui dit: « Va, retourne par le même chemin à travers le désert, et rends-toi à Damas. Tu y choisiras de ma part avec l'huile d'onction Hazaël comme roi de Syrie. Puis tu choisiras comme roi d'Israël avec l'huile d'onction, Jéhu, fils de Nimchi, et tu choisiras Élisée, fils de Chafath, d'Abel-Mehola, pour te succéder comme prophète. Ceux qui échapperont à l'épée d'Hazaël seront mis à mort par Jéhu, et ceux qui échapperont à l'épée de Jéhu seront mis à mort par Élisée. Mais je laisserai survivre 7 000 hommes du peuple d'Israël, à savoir tous ceux qui ne se seront pas mis à genoux devant le dieu Baal et qui n'auront pas donné de baisers à ses statues. » Élie partit de là. Il trouva Élisée, fils de Chafath, en train de labourer un champ avec douze paires de bœufs; Élisée conduisait lui-même la douzième paire. Élie, en passant près d'Élisée, jeta son manteau sur lui. Élisée abandonna ses bêtes et il courut dire à Élie: « Laisse-moi aller embrasser mon père et ma mère, après quoi je te suivrai! » – « Mais tu peux retourner à ton travail, répondit Élie. T'ai-je demandé quelque chose? » Élisée retourna à son champ. Là il prit ses deux bœufs et il les sacrifia. Avec la charrue, il fit du feu pour cuire la viande; il la donna ensuite aux gens qui étaient présents, et ils la mangèrent. Puis il suivit Élie et entra à son service. Ben-Hadad, le roi de Syrie, rassembla toute son armée et une coalition de trente-deux rois alliés, avec des chevaux et des chars, pour assiéger et attaquer la ville de Samarie. Il y envoya des messagers dire à Achab, roi d'Israël: « Voici un message de la part du roi Ben-Hadad: “Livre-moi ton argent et ton or, ainsi que tes femmes et tes enfants les plus beaux!” » Le roi d'Israël lui fit répondre: « J'obéis aux ordres de mon roi! Je me livre moi-même à lui, avec tout ce qui m'appartient. » Mais les messagers vinrent le trouver une seconde fois, et lui transmirent ce nouveau message de la part de Ben-Hadad: « Je t'ai envoyé l'ordre de me donner ton argent et ton or, tes femmes et tes fils. Eh bien, sache que demain, à pareille heure, j'enverrai mes serviteurs chez toi. Ils fouilleront ton palais et les maisons de tes ministres, et ils prendront et emporteront tout ce qui est précieux à tes yeux. » Le roi d'Israël convoqua tous les anciens du pays et leur dit: « Constatez vous-mêmes clairement que celui-là nous veut du mal; en effet, quand il a envoyé ses messagers pour me réclamer mes femmes et mes enfants, ainsi que mon argent et mon or, je ne lui ai rien refusé! » Tous les anciens, et tout le peuple, lui dirent: « Ne l'écoute pas, n'accepte pas! » Il donna la réponse suivante aux messagers de Ben-Hadad: « Dites à mon roi: “Tout ce que le roi m'a demandé la première fois, je l'aurais fait; mais ce qu'il exige maintenant, je ne peux pas l'admettre.” » Les messagers allèrent porter cette réponse à Ben-Hadad. Celui-ci envoya un troisième message au roi Achab: « Que les dieux m'infligent la plus terrible des punitions si je laisse subsister de Samarie assez de décombres pour remplir les mains de tous ceux qui m'accompagnent! » Le roi d'Israël répondit: « Dites à Ben-Hadad: “Celui qui part au combat ne doit pas se vanter comme s'il en revenait vainqueur.” » Ben-Hadad était en train de boire avec les autres rois dans les tentes quand il reçut cette réponse; il donna aussitôt aux officiers l'ordre de préparer l'attaque. Ses officiers s'y préparèrent. Alors un prophète vint trouver Achab, roi d'Israël, et lui dit: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Tu as vu cette grande foule de soldats! Eh bien, je les livrerai en ton pouvoir aujourd'hui même, pour que tu saches que je suis le Seigneur!” » Achab demanda: « Par le moyen de qui seront-ils livrés en mon pouvoir? » – « Voici ce que déclare le Seigneur, répondit le prophète: “Par le moyen des jeunes soldats recrutés par les chefs de provinces.” » Achab reprit: « Qui engagera le combat? » – « Toi! » répondit-il. Achab passa en revue les jeunes soldats recrutés par les chefs de provinces, au nombre de 232, puis il passa aussi en revue toute l'armée d'Israël, au nombre de 7 000 combattants. Ils lancèrent une attaque à midi, tandis que Ben-Hadad et les trente-deux autres rois, ses alliés, continuaient de s'enivrer dans les tentes. Les jeunes soldats recrutés par les chefs des provinces passèrent les premiers à l'attaque. Ben-Hadad envoya une patrouille voir ce qui se passait. On lui rapporta que des hommes étaient sortis de Samarie. « S'ils viennent demander la paix, dit-il, prenez-les vivants; mais s'ils viennent attaquer… prenez-les aussi vivants! » Cependant les jeunes soldats, et l'armée qui les suivait, étaient sortis de la ville; ils frappèrent chacun un adversaire, si bien que les Syriens s'enfuirent, et que les Israélites se mirent à les poursuivre. Ben-Hadad, lui, parvint à se sauver à cheval avec d'autres cavaliers. C'est ainsi que le roi d'Israël attaqua: il extermina les chevaux, détruisit les chars, et infligea une lourde défaite à l'armée des Syriens. Le prophète vint alors trouver le roi d'Israël pour lui dire: « Prends courage, et réfléchis bien à ce que tu dois faire, car l'an prochain à la même époque, le roi de Syrie reviendra t'attaquer. » Les personnes de son entourage dirent au roi de Syrie: « Le Dieu d'Israël est un Dieu des montagnes: voilà pourquoi les Israélites ont été plus forts que nous; mais combattons-les dans la plaine: il est certain que là nous serons plus forts qu'eux. Maintenant, fais donc ceci: Destitue tous les rois, tes alliés, et remplace-les par des gouverneurs. Et toi, recrute une armée aussi nombreuse que celle que tu as perdue, ainsi que des chevaux et des chars, en aussi grand nombre qu'avant; puis nous combattrons l'armée d'Israël dans la plaine; il est certain que nous serons plus forts qu'eux. » Ben-Hadad accepta de suivre leur conseil. L'année suivante à la même époque, il passa en revue l'armée syrienne, puis il la conduisit jusqu'à la ville d'Afec, pour engager le combat contre Israël. Les soldats d'Israël aussi furent passés en revue par Achab et ravitaillés, puis ils marchèrent à la rencontre de leurs adversaires. Ils campèrent en deux groupes, face aux Syriens. Ils ressemblaient à deux petits troupeaux de chèvres, tandis que les Syriens couvraient le pays. De nouveau, le prophète vint trouver le roi d'Israël et lui dit: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Puisque les Syriens ont dit que moi, le Seigneur, j'étais un Dieu des montagnes et non pas des plaines, je livrerai toute leur nombreuse armée en ton pouvoir. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur!” » Pendant sept jours, ils campèrent les uns en face des autres. Le septième jour, ils engagèrent le combat; les Israélites battirent les Syriens et ils tuèrent 100 000 soldats à pied en un seul jour. Ceux qui restaient, 27 000 hommes, s'enfuirent dans la ville d'Afec, mais la muraille de la ville s'écroula sur eux. Cependant Ben-Hadad, qui avait réussi à fuir, se réfugia en ville dans la pièce la plus retirée d'une maison. Les personnes de son entourage lui dirent: « Écoute, nous avons appris que les rois d'Israël sont des rois pleins de bonté. Nous nous habillerons d'étoffes grossières, nous passerons des cordes autour du cou, et nous irons trouver le roi d'Israël. Peut-être qu'il ne te fera pas mourir. » Ils se vêtirent d'étoffes grossières, se passèrent des cordes autour du cou, se rendirent chez le roi d'Israël et ils lui dirent: « Ton esclave Ben-Hadad te supplie d'épargner sa vie! » – « Il est encore en vie? demanda Achab. Eh bien, il est mon frère! » Les envoyés de Ben-Hadad trouvèrent que c'était bon signe et ils se hâtèrent d'en profiter, en s'écriant: « Ben-Hadad est ton frère! » – « Allez le chercher », reprit Achab. Ben-Hadad vint vers Achab, qui le fit monter sur son char. Ben-Hadad dit à Achab: « Je te rendrai les villes que mon père avait prises à ton père. Tu installeras des comptoirs commerciaux à Damas, comme mon père l'avait fait à Samarie. » – « Et moi, dit Achab, je conclurai une alliance avec toi, puis je te renverrai libre. » Après avoir conclu cette alliance, il le renvoya libre. À ce moment-là, le Seigneur ordonna à un membre d'un groupe de prophètes de dire à l'un de ses compagnons: « Frappe-moi! », mais l'autre refusa. Alors le premier lui dit: « Puisque tu n'as pas écouté ce que dit le Seigneur, dès que tu m'auras quitté, un lion te tuera. » L'autre s'en alla et rencontra un lion qui le tua. Le premier alla trouver un autre homme et lui dit: « Frappe-moi! » Celui-ci le frappa et le blessa. Alors le prophète se déguisa, en plaçant un bandeau au-dessus de ses yeux et se posta au bord de la route où devait passer le roi Achab. Lorsque le roi passa, le prophète lui cria: « J'étais en plein combat, lorsque quelqu'un est sorti des rangs et m'a amené un prisonnier, en disant: “Garde-moi cet homme! S'il s'échappe, tu payeras cela de ta vie, ou bien tu me verseras trente kilos d'argent.” Et voilà, tandis que j'étais occupé de-ci de-là, le prisonnier s'est échappé! » – « Eh bien, tu as prononcé toi-même ta condamnation », lui répondit le roi d'Israël. Aussitôt l'homme enleva le bandeau qu'il avait au-dessus des yeux et le roi d'Israël reconnut qu'il était membre d'une communauté de prophètes. Le prophète lui dit alors: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Puisque tu as laissé échapper celui que j'avais condamné à mort, tu payeras cela de ta vie, et ton peuple mourra à la place de son peuple.” » Le roi d'Israël s'en retourna chez lui, à Samarie, amer et furieux. Après ces événements, voici ce qui arriva: Il y avait à Jizréel un homme appelé Naboth; il possédait dans cette ville une vigne, tout près d'un palais appartenant à Achab, roi de Samarie. Un jour, Achab dit à Naboth: « Cède-moi ta vigne, pour que je m'en fasse un jardin potager, puisqu'elle est juste à côté de mon palais; en échange, je te donnerai une vigne meilleure, ou si tu préfères, je t'en payerai le prix. » Mais Naboth lui répondit: « Je n'ai pas le droit devant le Seigneur de te céder la vigne que j'ai héritée de mes ancêtres! » Achab s'en retourna chez lui, amer et furieux à cause de cette réponse de Naboth: « Je ne te céderai pas ce que j'ai hérité de mes ancêtres. » Il se coucha sur son lit, se tourna contre le mur et ne voulut plus rien manger. Sa femme Jézabel vint le trouver et lui demanda: « Pourquoi es-tu de mauvaise humeur? Pourquoi ne veux-tu rien manger? » – « J'ai parlé à Naboth, de Jizréel, répondit-il; je lui ai dit: “Cède-moi ta vigne contre de l'argent, ou si tu préfères, je te donnerai une autre vigne en échange”, mais il m'a répondu: “Je ne te céderai pas ma vigne.” » Jézabel lui dit alors: « Vraiment, tu oublies que tu es le roi d'Israël! Relève-toi! Mange et réjouis-toi! C'est moi qui te donnerai la vigne de Naboth, de Jizréel. » Elle écrivit des lettres au nom du roi Achab, elle les marqua avec le cachet royal, et elle les fit porter aux anciens et aux autorités de la ville où habitait Naboth. Dans ces lettres, elle avait écrit ceci: « Convoquez la population à une cérémonie de jeûne, et demandez à Naboth de présider cette assemblée. En face de lui, placez deux vauriens, qui l'accuseront d'avoir maudit Dieu et le roi. Ensuite conduisez-le hors de la ville, et qu'on lui jette des pierres jusqu'à ce qu'il meure! » Les anciens et les autorités de la ville de Naboth firent ce que Jézabel leur avait ordonné dans ses lettres. Ils convoquèrent la population à une cérémonie de jeûne et ils demandèrent à Naboth de présider cette assemblée. Les deux vauriens vinrent se placer en face de Naboth et ils se mirent à l'accuser devant tout le monde en disant: « Naboth a maudit Dieu et le roi! » On le conduisit hors de la ville, et on lui jeta des pierres jusqu'à ce qu'il meure. On envoya un messager informer Jézabel que Naboth avait été exécuté et qu'il était mort. Lorsque Jézabel apprit cela, elle dit à Achab: « Va prendre possession de la vigne que Naboth, de Jizréel, refusait de te vendre: il est mort! » À cette nouvelle, Achab se rendit à la vigne de Naboth et il en prit possession. Alors la parole du Seigneur fut adressée au prophète Élie, de Tichebé: « Rends-toi auprès d'Achab, le roi d'Israël qui réside à Samarie, lui dit-il. Il se trouve dans la vigne de Naboth, où il est allé pour en prendre possession. Va lui dire: Voici ce que déclare le Seigneur: “Ainsi, tu as assassiné quelqu'un, et tu viens maintenant prendre possession de ses biens!” Puis tu ajouteras: Voici ce que déclare encore le Seigneur: “À l'endroit même où les chiens ont léché le sang de Naboth, les chiens lécheront aussi ton propre sang!” » Élie alla porter ce message à Achab, qui lui dit: « Eh bien, mon ennemi, tu m'as retrouvé! » – « Oui, je t'ai retrouvé, dit Élie. Et puisque tu consacres ton énergie à faire ce qui est mal aux yeux du Seigneur, voici ce qu'il déclare: “Je vais envoyer le malheur sur toi; je te ferai disparaître, j'exterminerai d'Israël tous les hommes de ta parenté, sans exception. Je traiterai ta famille comme j'ai traité celle de Jéroboam, fils de Nebath, et celle de Bacha, fils d'Ahia, parce que tu m'as grandement offensé, et que tu as poussé le peuple d'Israël à pécher.” Et, ajouta Élie, le Seigneur a aussi parlé contre Jézabel en déclarant: “Les chiens dévoreront Jézabel au pied de la muraille de Jizréel.” De plus, roi Achab, tout membre de ta famille qui mourra dans la ville sera dévoré par les chiens, et celui qui mourra dans la campagne sera déchiqueté par les vautours. » On n'a certainement jamais vu personne consacrer autant d'énergie que le roi Achab à faire ce qui est mal aux yeux du Seigneur; c'est qu'il y était poussé par sa femme Jézabel. Il a agi d'une façon particulièrement abominable lorsqu'il adorait des idoles, tout comme les Amorites que le Seigneur avait chassés pour faire place au peuple d'Israël. Lorsque le roi Achab eut entendu le message du Seigneur, il déchira ses vêtements, en portant une étoffe grossière directement sur la peau et en jeûnant; il gardait sur lui cette étoffe grossière même pour dormir, et il marchait à pas lents. La parole du Seigneur fut adressée à Élie, de Tichebé: « Regarde comment Achab s'est humilié devant moi, dit-il. Dans ces conditions, je n'enverrai pas le malheur sur sa famille pendant son règne, mais pendant celui de son fils. » Deux années passèrent, sans guerre entre la Syrie et Israël. Dans le courant de la troisième année, Josaphat, roi de Juda, vint voir Achab, roi d'Israël. Or Achab avait dit à son entourage: « Vous savez bien que la ville de Ramoth, en Galaad, est à nous. Pourquoi hésitons-nous à aller la reprendre au roi de Syrie? » Il demanda au roi Josaphat: « Viendrais-tu combattre avec moi pour reprendre Ramoth de Galaad? » Josaphat lui répondit: « Je m'engage à tes côtés: il en sera de moi comme de toi, de mon peuple comme du tien, de mes chevaux comme des tiens. » Josaphat ajouta: « Consulte à présent le Seigneur. » Le roi d'Israël rassembla ses prophètes, au nombre de 400 environ, et il leur demanda: « Dois-je aller combattre pour reprendre Ramoth de Galaad, ou dois-je y renoncer? » – « Vas-y, répondirent les prophètes, le Seigneur te livrera la ville. » Mais Josaphat demanda: « N'y a-t-il ici aucun autre prophète par qui nous puissions consulter le Seigneur? » – « Il y en a bien encore un, répondit le roi d'Israël, mais je ne l'aime pas, car il m'annonce toujours du mal, jamais rien de bon. C'est Michée, fils d'Imla. » Josaphat répliqua: « Ne parle pas ainsi! » Le roi d'Israël appela un fonctionnaire du palais et lui ordonna d'aller rapidement chercher Michée, fils d'Imla. Le roi d'Israël et le roi de Juda étaient assis chacun sur son trône, revêtus de leurs habits royaux, sur la place située près de la porte de la ville de Samarie, pendant que les prophètes proclamaient leur message devant eux. Sidequia, fils de Kenaana, s'était fabriqué des cornes de fer, et il disait: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Ces cornes sont le signe de la puissance avec laquelle tu écraseras l'armée syrienne.” » Et tous les autres prophètes confirmaient ce message en disant: « Attaque Ramoth de Galaad! Tu réussiras, le Seigneur te livrera la ville! » Le messager qui était allé chercher Michée lui dit: « Écoute, tous les prophètes sont unanimes à prédire au roi le succès; arrange-toi pour parler comme eux: toi aussi, prédis le succès. » Mais Michée lui répondit: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, je proclamerai ce que le Seigneur m'aura dit! » Il se présenta devant le roi, qui lui posa cette question: « Michée, devons-nous aller combattre pour reprendre Ramoth de Galaad, ou devons-nous y renoncer? » – « Vas-y, répondit Michée; tu réussiras, le Seigneur te livrera la ville! » Mais le roi reprit: « Combien de fois faudra-t-il que je t'adjure de me dire seulement la vérité de la part du Seigneur? » Alors Michée déclara: « J'ai vu tout le peuple d'Israël dispersé sur les montagnes comme un troupeau sans berger. Et le Seigneur a dit: “Ils n'ont plus de chef. Que chacun retourne tranquillement chez soi.” » Le roi d'Israël dit à Josaphat: « Je te l'avais bien dit! Il m'annonce toujours du mal, jamais rien de bon! » Mais Michée reprit: « Écoute plutôt ce que dit le Seigneur. J'ai vu, en effet, le Seigneur assis sur son trône, avec tous ses serviteurs célestes debout à sa droite et à sa gauche; il a demandé: “Qui veut induire en erreur Achab afin qu'il attaque Ramoth de Galaad et qu'il y soit tué?” Quelqu'un a proposé ceci, un autre cela. Alors un esprit s'est avancé devant le Seigneur et a dit: “Moi, j'irai l'induire en erreur!” – “Comment?” a demandé le Seigneur. “J'irai, a-t-il dit, et je ferai prononcer des mensonges par tous les prophètes du roi.” Le Seigneur lui a répondu: “C'est un excellent moyen pour l'induire en erreur; vas-y et fais cela!” Eh bien, ajouta Michée, maintenant, c'est fait! Le Seigneur a laissé un esprit inspirer des mensonges à tous tes prophètes; mais en réalité, le Seigneur a décidé de t'envoyer le malheur! » Aussitôt Sidequia, fils de Kenaana, s'approcha de Michée et il lui donna une gifle en disant: « Est-ce que l'Esprit du Seigneur est sorti de moi pour aller te parler? » Michée répondit: « Tu le constateras bien toi-même, le jour où tu iras te cacher dans le recoin le plus secret de ta maison. » Alors le roi d'Israël donna l'ordre suivant à un serviteur: « Saisis Michée, et confie-le au gouverneur de la ville Amon et au prince Yoach. Tu leur ordonneras de ma part de mettre cet individu en prison et de ne lui donner qu'une misérable ration de pain et d'eau, jusqu'à ce que je revienne sain et sauf de cette expédition. » Michée lui répondit: « Si tu reviens sain et sauf, cela signifie que le Seigneur n'a pas parlé par mon intermédiaire. » Le roi d'Israël et Josaphat, roi de Juda, attaquèrent Ramoth de Galaad. Le roi d'Israël dit à Josaphat: « Je vais me déguiser pour aller au combat, mais toi, mets tes habits royaux. » Ainsi le roi d'Israël se déguisa pour aller au combat. Or, le roi de Syrie avait ordonné aux trente-deux chefs de ses chars de guerre de n'attaquer ni les simples soldats, ni les officiers, mais seulement le roi d'Israël. C'est pourquoi, lorsque les chefs des chars virent Josaphat, ils se dirent que c'était le roi d'Israël et ils se tournèrent contre lui pour l'attaquer. Mais Josaphat poussa un cri, et les chefs des chars se rendirent compte que ce n'était pas le roi d'Israël; alors ils cessèrent de le poursuivre. Or un soldat syrien tira avec son arc au hasard, et la flèche atteignit le roi d'Israël entre les plaques protectrices de sa cuirasse. Le roi dit au conducteur de son char: « Fais demi-tour! Fais-moi sortir de la bataille, car je me sens très mal! » Mais ce jour-là, le combat fut si violent que le roi dut rester debout face à l'armée syrienne, soutenu par quelqu'un sur son char; et le soir, il mourut. Le sang de sa blessure avait coulé au fond du char. Au coucher du soleil, on cria dans le camp: « Que chacun retourne dans sa ville, chacun chez soi: le roi est mort! » On ramena le corps à Samarie et on l'y enterra. Et tandis qu'on lavait le char d'Achab à l'étang de Samarie, les chiens vinrent lécher son sang et les prostituées se baignèrent là, selon ce que le Seigneur avait annoncé. Le reste de l'histoire d'Achab est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte tout ce qu'il a fait, et on y évoque le palais décoré d'ivoire et toutes les villes qu'il a fait construire. Lorsqu'il mourut, son fils Ahazia lui succéda. Josaphat, fils d'Asa, devint roi de Juda pendant la quatrième année du règne d'Achab, roi d'Israël. Il avait alors trente-cinq ans, et il régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Azouba, et elle était fille de Chili. Il se conduisit comme son père Asa, sans dévier de son modèle et faisant ce qui est droit aux yeux du Seigneur. Toutefois, les lieux consacrés à la divinité ne disparurent pas; le peuple continuait d'y offrir des sacrifices et d'y brûler des parfums. Josaphat vécut en paix avec le roi d'Israël. Le reste de l'histoire de Josaphat est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda; on y raconte le courage qu'il a montré, les guerres qu'il a livrées et comment il a éliminé du pays toutes les personnes qui pratiquaient la prostitution sacrée et qui avaient subsisté du temps de son père Asa. Par ailleurs, à cette époque, il n'y avait pas de roi dans le pays d'Édom, mais seulement un préfet nommé par le roi de Juda. Josaphat fit construire de grands bateaux de Tarsis pour aller chercher de l'or dans le pays d'Ofir, mais l'expédition ne réussit pas, car les bateaux firent naufrage à Ession-Guéber. Alors Ahazia, fils d'Achab, proposa à Josaphat que des gens à son service accompagnent ceux de Josaphat sur les bateaux, mais Josaphat n'accepta pas. Lorsque Josaphat mourut, on l'enterra dans le même tombeau que ses ancêtres dans la cité de David; son fils Joram lui succéda. Ahazia, fils d'Achab, devint roi d'Israël à Samarie pendant la dix-septième année du règne de Josaphat, roi de Juda, et il régna deux ans sur le peuple d'Israël. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur; il se conduisit comme son père, sa mère, et comme le roi Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher. Il s'inclina devant le dieu Baal pour lui rendre un culte, offensant ainsi le Seigneur, le Dieu d'Israël, tout comme l'avait fait son père. Après la mort du roi Achab, les Moabites se révoltèrent contre Israël. Un jour, à Samarie, le roi Ahazia tomba depuis le balcon de sa chambre à l'étage supérieur, et il se blessa gravement. Il envoya des messagers en leur disant: « Allez consulter Baal Zeboub, le dieu de la ville d'Écron, pour savoir si je me rétablirai de cet accident. » Mais un ange du Seigneur parla à Élie, de Tichebé: « Lève-toi, monte à la rencontre des messagers du roi de Samarie, et dis-leur: “N'y a-t-il pas de Dieu en Israël pour que vous alliez consulter Baal Zeboub, le dieu d'Écron? Voici donc ce que le Seigneur déclare: Tu ne descendras plus du lit où tu es couché; c'est certain, tu vas mourir!” » Élie s'y rendit. Les messagers retournèrent vers le roi, qui leur demanda: « Pourquoi donc êtes-vous revenus? » – « Un homme est monté à notre rencontre, répondirent-ils, et il nous a dit: “Retournez vers le roi qui vous a envoyés et dites-lui: Voici ce que déclare le Seigneur: N'y a-t-il pas de Dieu en Israël pour que tu envoies consulter Baal Zeboub, le dieu d'Écron? À cause de cela, tu ne descendras plus du lit où tu es couché; c'est certain, tu mourras!” » Le roi leur demanda: « Comment était l'homme qui est monté à votre rencontre et qui vous a dit ces paroles? » Ils répondirent: « Il portait un vêtement fait de poils, avec une ceinture de cuir autour de la taille. » Le roi déclara: « C'est Élie, de Tichebé! » Le roi envoya vers Élie un officier avec ses cinquante soldats. Cet officier monta vers Élie et il le trouva assis au sommet de la montagne. Il lui dit: « Prophète, descends! C'est un ordre du roi! » Élie répondit à l'officier: « Si je suis un prophète, qu'un feu descende des cieux et vous extermine, toi et tes cinquante soldats! » Aussitôt, un feu descendit des cieux et extermina l'officier et ses cinquante soldats. Le roi envoya de nouveau auprès d'Élie un autre officier, avec cinquante soldats; l'officier dit à Élie: « Prophète, dépêche-toi de descendre! C'est un ordre du roi! » Élie répondit: « Si je suis un prophète, qu'un feu descende des cieux et vous extermine, toi et tes cinquante hommes! » Aussitôt, le feu de Dieu descendit des cieux et extermina l'officier ainsi que ses cinquante soldats. Une troisième fois, le roi envoya un officier avec cinquante soldats. L'officier monta sur la montagne et il se mit à genoux devant Élie et le supplia en ces termes: « Prophète, que ma vie et celle de tes serviteurs, ces cinquante hommes, soient précieuses à tes yeux, épargne-nous! Voici qu'un feu est descendu des cieux et a exterminé les deux premiers officiers et leurs cinquante hommes. Je t'en supplie, que ma vie soit précieuse à tes yeux, épargne-nous! » Un ange du Seigneur dit à Élie: « Descends avec lui sans crainte. » Élie se leva et descendit avec l'officier vers le roi et il lui dit: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Puisque tu as envoyé des messagers consulter Baal Zeboub, le dieu d'Écron, comme s'il n'y avait pas de Dieu qu'on puisse consulter en Israël, eh bien, tu ne descendras plus du lit où tu es couché, c'est certain, tu mourras!” » Ahazia mourut en effet conformément à la parole du Seigneur transmise par Élie. Il n'avait pas de fils; ce fut son frère Joram qui lui succéda, pendant la deuxième année du règne de Joram, fils de Josaphat et roi de Juda. Le reste de l'histoire d'Ahazia, ce qu'il a fait, est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël. Voici comment le Seigneur fit monter Élie au ciel dans un tourbillon de vent: Élie et Élisée étaient partis de Guilgal. Élie dit à Élisée: « Reste ici; le Seigneur m'envoie à Béthel. » Mais Élisée lui répondit: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant et que tu es vivant, je te l'affirme: je ne te quitterai pas! » Et ils se rendirent ensemble à Béthel. Les membres du groupe de prophètes qui habitaient Béthel sortirent vers Élisée et lui dirent: « Sais-tu qu'aujourd'hui le Seigneur va enlever ton maître dans les cieux? » – « Oui, je le sais aussi, répondit Élisée; taisez-vous! » Élie dit de nouveau à Élisée: « Reste ici, Élisée! Le Seigneur m'envoie à Jéricho. » Mais Élisée lui répondit: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant et que tu es vivant, je te l'affirme: je ne te quitterai pas! » Ils se rendirent ensemble à Jéricho. Les membres du groupe de prophètes qui habitaient Jéricho s'approchèrent d'Élisée et lui dirent: « Sais-tu qu'aujourd'hui le Seigneur va enlever ton maître dans les cieux? » – « Oui, je le sais aussi, répondit Élisée; taisez-vous! » Élie dit encore à Élisée: « Reste ici; le Seigneur m'envoie au bord du Jourdain. » Élisée lui répondit: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant et que tu es vivant, je te l'affirme: je ne te quitterai pas! » Ils se mirent en route ensemble. Cinquante membres du groupe de prophètes les suivirent, mais ils s'arrêtèrent à distance, tandis que Élie et Élisée se tenaient sur la rive du Jourdain. Élie prit son manteau, le roula et en frappa les eaux du fleuve qui se séparèrent de part et d'autre, et ils traversèrent tous deux à pied sec. Quand ils eurent traversé, Élie dit à Élisée: « Demande ce que tu désires que je fasse pour toi, avant que le Seigneur m'enlève d'auprès de toi. » Élisée répondit: « Que je reçoive une double part de ton esprit prophétique! » – « Tu demandes une chose difficile, reprit Élie. Si tu me vois, au moment où le Seigneur me prendra d'auprès de toi, ta demande se réalisera; si tu ne me vois pas, elle ne se réalisera pas. » Pendant qu'ils marchaient et s'entretenaient, un char de feu, avec des chevaux de feu, les sépara; et aussitôt, Élie monta dans les cieux dans un tourbillon de vent. Lorsque Élisée vit cela, il se mit à crier: « Mon père! Mon père! Tu valais tous les chars et tous les cavaliers d'Israël! » Quand il ne vit plus Élie, il saisit ses vêtements et les déchira en deux. Ensuite, il ramassa le manteau d'Élie qui était tombé de ses épaules et il retourna sur la rive du Jourdain où il s'arrêta. Il prit le manteau d'Élie et frappa les eaux du fleuve, en s'écriant: « Où est le Seigneur, le Dieu d'Élie? Oui! Où est-il? » Il frappa les eaux du fleuve, qui se séparèrent de part et d'autre, et Élisée traversa. Les membres du groupe de prophètes de Jéricho le virent à distance et ils dirent: « L'esprit prophétique d'Élie repose sur Élisée! » Ils vinrent à sa rencontre, s'inclinèrent jusqu'à terre devant lui et ils lui dirent: « Vois-tu, il y a avec nous cinquante hommes courageux, tes serviteurs. Permets qu'ils aillent rechercher ton maître, car l'Esprit du Seigneur, après l'avoir enlevé, l'a peut-être jeté sur une montagne ou dans une vallée. » Mais Élisée leur dit: « Ne les envoyez pas! » Cependant, ils insistèrent tellement qu'Élisée finit par dire: « Envoyez-les donc! » Et ils envoyèrent les cinquante hommes, qui cherchèrent Élie pendant trois jours, sans le trouver. Quand ils revinrent vers Élisée, qui était encore à Jéricho, il leur déclara: « Je vous avais bien dit de ne pas y aller! » Les habitants de Jéricho dirent à Élisée: « Comme tu le vois, mon seigneur, notre ville est bien située, mais l'eau est malsaine et la terre ne produit rien. » – « Apportez-moi du sel dans un plat neuf », dit Élisée. Ils lui en apportèrent. Élisée se rendit à la source et il y jeta le sel en disant: « Voici ce que déclare le Seigneur: “J'ai rendu cette eau saine; elle ne causera plus la mort des êtres vivants, ni la stérilité de la terre.” » En effet, l'eau devint saine, et elle l'est encore aujourd'hui, conformément à ce qu'Élisée avait dit. De Jéricho, Élisée partit pour Béthel. En cours de route, des gamins venus de la ville se moquèrent de lui en disant: « Monte, le tondu! Monte, le tondu! » Il se retourna, les regarda avec sévérité et les maudit au nom du Seigneur. Alors deux ourses sortirent de la forêt et mirent en pièces quarante-deux de ces enfants. Ensuite Élisée se rendit au mont Carmel, puis du Carmel il revint à Samarie. Joram, fils d'Achab, devint roi d'Israël à Samarie pendant la dix-huitième année du règne de Josaphat, roi de Juda; il régna douze ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, toutefois, pas autant que son père et sa mère, car il supprima la pierre dressée que son père avait élevée en l'honneur du dieu Baal. Cependant il imita Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher; il ne cessa pas de commettre les mêmes péchés que lui. Le roi de Moab, Mécha, était éleveur de troupeaux; il livrait au roi d'Israël 100 000 agneaux et 100 000 moutons avec leur laine. Mais lorsque le roi Achab mourut, Mécha se révolta contre son successeur Joram. Ce jour-là, celui-ci quitta Samarie pour passer en revue toute l'armée d'Israël, puis il se mit en marche et il envoya des messagers dire à Josaphat, roi de Juda: « Le roi de Moab s'est révolté contre moi. Veux-tu venir avec moi pour faire la guerre en Moab? » – « D'accord, lui fit répondre le roi de Juda; nous ne faisons qu'un, toi et moi, ton peuple et le mien, tes chevaux et les miens. Mais, ajoutait-il, par où passerons-nous? » – « Par le désert d'Édom », lui fit dire Joram. Les rois d'Israël, de Juda et d'Édom se mirent en route. Après avoir marché pendant sept jours, ils ne trouvèrent plus d'eau, ni pour les troupes, ni pour les bêtes qui les suivaient. Alors le roi d'Israël s'écria: « Malheur! C'est le Seigneur qui nous a attirés ici, nous les trois rois, pour nous livrer au pouvoir des Moabites! » Mais Josaphat demanda: « N'y a-t-il pas ici un prophète par qui nous puissions consulter le Seigneur? » Un des serviteurs du roi d'Israël répondit: « Nous avons avec nous Élisée, fils de Chafath, qui était un collaborateur intime du prophète Élie. » – « Bien! reprit Josaphat. Il saura nous annoncer ce que le Seigneur veut nous dire. » Aussitôt, les rois d'Israël, de Juda et d'Édom allèrent trouver Élisée. Le prophète s'adressa au roi d'Israël et lui dit: « Que me veux-tu? Va plutôt vers les prophètes de ton père ou ceux de ta mère! » – « Non! répondit le roi. C'est le Seigneur qui nous a attirés ici, nous les trois rois, pour nous livrer au pouvoir des Moabites. » Élisée reprit: « Aussi vrai que le Seigneur de l'univers dont je suis le serviteur est vivant, je réponds uniquement parce que je respecte Josaphat, roi de Juda; autrement, je ne ferais pas attention à toi, je ne te regarderais même pas. Maintenant, qu'on m'amène un musicien. » Tandis que le musicien jouait de son instrument, la puissance du Seigneur s'empara d'Élisée; il se mit à parler: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Creusez un grand nombre de fosses dans le lit desséché de ce torrent; car moi, le Seigneur, je déclare que vous ne verrez pas de vent, vous ne verrez pas de pluie, et pourtant ce vallon se remplira d'eau et vous aurez de l'eau à boire, pour vous-mêmes, pour vos troupeaux et pour vos bêtes.” Mais, continua Élisée, c'est encore peu de chose pour le Seigneur; il va livrer le pays de Moab en votre pouvoir! Vous détruirez toutes les villes fortifiées, toutes les villes importantes; vous abattrez tous les bons arbres, vous boucherez toutes les sources d'eau, et vous jetterez des pierres dans tous les champs cultivés pour les ravager. » Or le lendemain, à l'heure où l'on offre le sacrifice matinal, on vit de l'eau descendre du pays d'Édom et recouvrir le sol. Lorsqu'on avait appris, en Moab, que ces trois rois venaient attaquer le pays, on avait mobilisé tous ceux en âge de porter les armes, et tous ceux qui en avaient passé l'âge, on les avait placés sur la frontière. Au matin, quand les soldats moabites se réveillèrent, le soleil se reflétait à la surface de l'eau. Ils virent cette eau qui, de loin, leur apparaissait rouge comme du sang et ils s'écrièrent: « C'est du sang! Les rois se sont sûrement querellés et entre-tués. Maintenant, gens de Moab, au pillage! » Mais lorsqu'ils approchèrent du camp d'Israël, les soldats israélites surgirent et les battirent; alors les Moabites s'enfuirent. Les Israélites les poursuivirent, pénétrèrent dans leur territoire et ils leur infligèrent une sévère défaite. Ils détruisirent les villes, ils lancèrent chacun une pierre dans tous les champs cultivés jusqu'à ce qu'ils soient recouverts; ils bouchèrent toutes les sources et abattirent tous les bons arbres. Finalement, seule la ville de Quir-Hérès était encore intacte, mais les soldats armés de lance-pierres vinrent aussi l'encercler et l'attaquer. Le roi de Moab comprit qu'il ne résisterait pas à cette attaque; il rassembla 700 soldats porteurs d'épée pour faire une percée en direction du roi de Syrie, mais cela ne réussit pas. Alors il prit son fils aîné, qui devait lui succéder comme roi, et il l'offrit en sacrifice sur la muraille de la ville; les Israélites éprouvèrent une telle indignation qu'ils levèrent le siège et retournèrent chez eux. Un jour, une veuve, dont le mari avait été membre d'un groupe de prophètes, vint trouver Élisée et elle le supplia de l'aider en disant: « Ton serviteur, mon mari est mort, et toi, tu sais combien il reconnaissait l'autorité du Seigneur. Or, celui à qui nous avions emprunté de l'argent est venu pour prendre mes deux enfants afin d'en faire ses esclaves. » Élisée lui dit: « Que puis-je faire pour toi? Dis-moi ce que tu possèdes chez toi. » – « Ta servante ne possède rien du tout, répondit-elle; il ne me reste qu'un peu d'huile pour me parfumer. » – « Eh bien! reprit Élisée, va chez tes voisins et emprunte-leur des récipients, des récipients vides. Et pas en petit nombre! Puis rentre chez toi et ferme bien la porte derrière toi et tes enfants. Alors tu verseras l'huile dans tous ces récipients, et tu les mettras de côté, au fur et à mesure qu'ils seront pleins. » La femme s'en alla. Elle ferma la porte derrière elle et ses enfants; ceux-ci lui passaient les récipients, et elle les remplissait. Quand les récipients furent pleins, elle dit à son fils: « Passe-moi encore un récipient. » Mais il lui dit: « Il n'y a plus de récipient vide! » Et l'huile s'arrêta de couler. La femme alla raconter au prophète ce qui venait d'arriver; celui-ci lui dit: « Va vendre cette huile et rembourse ta dette; ce qui te restera d'argent vous permettra ensuite de vivre, toi et tes enfants. » Une autre fois, Élisée était passé par le village de Chounem. Il y avait là une femme riche qui avait insisté pour qu'il vienne prendre un repas chez elle. C'est pourquoi, depuis ce jour, Élisée allait toujours manger chez elle quand il passait dans cette région. Cette femme dit à son mari: « Je sais que celui qui passe toujours chez nous est un prophète de Dieu. Construisons une petite chambre à l'étage supérieur de la maison et mettons-y pour lui un lit, une table, un siège et une lampe. Il pourra s'y retirer quand il passera chez nous. » C'est ainsi qu'un jour Élisée vint chez ces gens et monta dans la petite chambre pour y passer la nuit. Il dit à son serviteur Guéhazi d'aller chercher la maîtresse de maison. Lorsque celle-ci se présenta devant la chambre, Élisée chargea Guéhazi de lui dire: « Tu t'es donné beaucoup de peine pour nous. Que pouvons-nous faire pour toi? Intervenir en ta faveur auprès du roi ou du chef de l'armée? » – « Non! merci, répondit-elle. Au milieu de mon peuple, je ne manque de rien. » Élisée dit alors à Guéhazi: « Que faire pour elle? » – « Eh bien! répondit Guéhazi, elle n'a pas de fils, et son mari est âgé. » – « Rappelle-la! » dit Élisée. Lorsqu'elle se présenta sur le pas de la porte, Élisée lui déclara: « L'an prochain, à la même époque, tu tiendras un fils dans tes bras. » Mais elle s'écria: « C'est impossible! Toi qui es un prophète, ne me mens pas! » Cependant cette femme devint enceinte, et à la même époque, l'année suivante, elle mit au monde un fils, conformément à ce qu'Élisée lui avait annoncé. L'enfant grandit. Un jour, il alla trouver son père qui travaillait avec les moissonneurs. Soudain il s'écria: « Papa! ma tête! ma tête! » Le père dit à un serviteur: « Porte-le à sa mère! » Le serviteur le porta et l'amena à sa mère. Il resta sur les genoux de sa mère, mais vers midi il mourut. Alors elle monta dans la chambre d'Élisée, elle étendit l'enfant sur le lit, puis ferma la porte et sortit. Elle appela son mari et lui dit: « Envoie-moi, je te prie, un des serviteurs avec une ânesse; je me rends vite chez le prophète et je reviens. » Son mari lui demanda: « Pourquoi vas-tu chez lui aujourd'hui? Ce n'est pas la fête de la nouvelle lune, même pas un jour de sabbat. » – « Ne t'inquiète pas! » répondit-elle. Elle sella l'ânesse et dit à son serviteur: « Conduis l'ânesse, allons-y! Ne m'arrête que si je te l'ordonne. » Elle partit en direction du mont Carmel pour aller trouver le prophète. Lorsque Élisée la vit de loin, il dit à son serviteur Guéhazi: « Regarde, c'est la femme qui me reçoit à Chounem. Maintenant, cours à sa rencontre et demande-lui si tout va bien pour elle-même, pour son mari et pour leur enfant. » La femme répondit à Guéhazi que tout allait bien. Cependant, quand elle arriva près d'Élisée sur la montagne, elle se jeta à ses pieds; Guéhazi voulut la repousser, mais Élisée lui dit: « Laisse-la tranquille! Elle est dans une grande détresse, mais le Seigneur me l'a caché, il ne m'a pas prévenu. » La femme s'écria: « T'avais-je demandé un fils? Non! Je t'avais même dit: “Ne me donne pas un faux espoir!” » Élisée dit à Guéhazi: « Tiens-toi prêt! Prends mon bâton et va à Chounem. Si tu rencontres quelqu'un en chemin, ne t'arrête pas pour le saluer; et si quelqu'un veut te saluer, ne perds pas de temps à lui répondre. Là-bas, tu poseras mon bâton sur le visage de l'enfant. » Mais la mère de l'enfant dit à Élisée: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, et que tu es vivant, je te l'affirme: je ne m'en irai pas sans toi! » Alors Élisée se leva et partit avec elle. Cependant Guéhazi était arrivé avant eux; il posa le bâton d'Élisée sur le visage de l'enfant, mais il n'y eut pas un bruit, pas un mouvement. Il revint vers le prophète et lui annonça: « L'enfant ne s'est pas réveillé. » Lorsque Élisée parvint à la maison, l'enfant était étendu sur le lit, mort. Élisée entra dans la chambre, ferma la porte derrière eux deux et se mit à prier le Seigneur. Puis il se plaça sur l'enfant, sa bouche contre sa bouche, ses yeux en face des yeux de l'enfant, et ses mains contre ses mains; et tandis qu'il était ainsi étendu sur lui, le corps de l'enfant se réchauffa. Élisée se releva, et il se mit à marcher de long en large dans la maison, puis il remonta et s'étendit de nouveau sur lui. Soudain, l'enfant éternua sept fois et ouvrit les yeux. Élisée appela Guéhazi et lui dit: « Appelle la mère de l'enfant! » Guéhazi descendit la chercher; lorsqu'elle arriva, Élisée lui dit: « Prends ton fils! » Elle s'avança, se jeta aux pieds du prophète et elle s'inclina jusqu'à terre. Puis elle prit son fils et elle s'en alla. Élisée revint à Guilgal; or, la famine régnait dans le pays. Le groupe de prophètes était réuni avec lui. Il ordonna à son serviteur: « Mets la grande marmite sur le feu et prépare une soupe pour tous les prophètes. » Un membre du groupe s'en alla dans les champs pour chercher des herbes; il trouva une sorte de vigne sauvage, sur laquelle il cueillit des fruits ressemblant à de petites courges; il en remplit la poche de son vêtement et, à son retour, il les coupa en morceaux et il les mit dans la marmite; personne ne savait ce que c'était. Lorsqu'on servit cette soupe aux membres du groupe, ils se mirent aussitôt à crier: « La soupe est empoisonnée, prophète! » En effet, personne ne pouvait la manger. Élisée ordonna d'apporter de la farine; il en mit dans la soupe, puis dit à son serviteur: « Sers-en à ces gens et qu'ils mangent! » Et le contenu de la marmite était devenu tout à fait bon à manger. À cette même époque, un homme arriva de Baal-Chalicha; il apportait au prophète vingt pains d'orge, faits de farine nouvelle, et un sac de grain qu'il venait de récolter. Élisée dit à son serviteur: « Partage ces vivres à tous ces gens pour qu'ils mangent. » Mais le serviteur répondit: « Comment nourrir cent personnes avec cela? » – « Partage ces vivres à tous ces gens pour qu'ils mangent, reprit Élisée, car voici ce que déclare le Seigneur: “Chacun aura assez à manger, et il y aura même des restes.” » Le serviteur répartit les vivres; chacun en mangea et il y eut des restes, comme le Seigneur l'avait annoncé. Le général en chef du roi de Syrie s'appelait Naaman. Son maître l'appréciait beaucoup et il le traitait avec faveur; en effet, c'était par lui que le Seigneur avait donné la victoire aux Syriens. Mais ce vaillant guerrier était lépreux. Or des pillards syriens, qui avaient pénétré en bandes dans le territoire d'Israël, en avaient ramené prisonnière une fillette, qui devint la servante de la femme de Naaman. La fillette dit un jour à sa maîtresse: « Ah! si seulement mon maître se présentait au prophète qui est à Samarie. Celui-ci le guérirait de sa lèpre. » Naaman alla parler au roi et lui dit: « Voilà ce qu'a dit la fillette qui vient du pays d'Israël. » – « Bien, dit le roi de Syrie, va trouver le roi d'Israël avec la lettre que je te remettrai pour lui. » Naaman partit donc, en emportant environ trois cents kilos d'argent, soixante kilos d'or et dix habits de fête. Il remit au roi d'Israël la lettre où le roi de Syrie avait écrit: « En même temps que te parvient cette lettre, je t'envoie mon général Naaman, pour que tu le guérisses de sa lèpre. » Dès que le roi d'Israël eut fini de lire la lettre, il déchira ses vêtements et s'écria: « Suis-je Dieu, moi, avec le pouvoir de faire mourir et de faire revivre? Voilà le roi de Syrie qui m'envoie quelqu'un pour que je le guérisse de la lèpre! Vous voyez bien: il cherche à me provoquer! » Lorsque Élisée le prophète apprit que le roi d'Israël avait déchiré ses vêtements, il lui fit dire: « Pourquoi es-tu bouleversé à ce point? Que cet homme vienne vers moi, et il saura qu'il y a un prophète en Israël. » Naaman vint avec son char et ses chevaux, et il se tenait devant la porte de la maison d'Élisée. Élisée envoya un messager lui dire: « Va te plonger sept fois dans l'eau du Jourdain. Alors tu seras guéri et purifié. » Naaman se mit en colère et il s'en alla en disant: « Je pensais que le prophète sortirait de chez lui, qu'il se tiendrait debout et prierait le Seigneur son Dieu; je pensais qu'il passerait sa main sur l'endroit malade et que ma lèpre serait guérie. D'ailleurs les rivières de Damas, l'Abana et le Parpar ne valent-elles pas mieux que tous les cours d'eau du pays d'Israël! Ne pourrais-je pas m'y plonger pour être purifié? » Naaman fit demi-tour et il s'en alla furieux. Mais ses serviteurs vinrent lui dire: « Maître, si le prophète t'avait ordonné quelque chose de difficile, ne l'aurais-tu pas fait? Alors pourquoi ne pas faire ce qu'il te dit: te plonger simplement dans l'eau pour être purifié? » Naaman descendit au bord du Jourdain et il se trempa sept fois, comme Élisée l'avait dit, et il fut purifié: sa peau redevint semblable à celle d'un petit enfant. Aussitôt, il revint chez le prophète avec tous ceux qui l'accompagnaient; il se présenta devant lui et dit: « Maintenant je sais que sur toute la terre, il n'y a pas d'autre Dieu que celui d'Israël! Veuille accepter le cadeau que je t'offre. » Mais Élisée répondit: « Aussi vrai que le Seigneur dont je suis le serviteur est vivant, je te l'assure: je n'accepterai rien. » Naaman insista, mais Élisée refusa. Naaman reprit: « Puisque tu refuses tout cadeau, permets-moi au moins d'emporter un peu de terre de ton pays, de quoi charger deux mulets; car ton serviteur ne veut plus offrir de sacrifices complets ou de sacrifices de paix à d'autres dieux qu'au Seigneur. Seulement, que le Seigneur me pardonne pour ceci: quand mon maître, le roi de Syrie, entre dans le temple de son dieu Rimmon pour prier, je dois m'incliner jusqu'à terre en même temps que lui, car il s'appuie sur mon bras. Que le Seigneur veuille bien me pardonner ce geste. » Élisée lui répondit: « Va en paix. » Et Naaman partit. Naaman n'était pas encore bien loin lorsque Guéhazi, le serviteur d'Élisée, se dit: « Mon maître a ménagé Naaman ce Syrien en refusant ce qu'il lui offrait. Eh bien, moi, aussi vrai que le Seigneur est vivant, je vais le rattraper et j'obtiendrai quelque chose de lui! » Et Guéhazi courut pour le rattraper; quand Naaman le vit accourir, il sauta de son char et se précipita vers lui en demandant: « Tout va bien? » – « Tout va bien! répondit Guéhazi. Mon maître m'a simplement envoyé te dire que deux membres d'un groupe de prophètes viennent d'arriver chez lui, venant de la région montagneuse d'Éfraïm. Il te prie de donner pour eux trente kilos d'argent et deux habits de fête. » – « Accepte de prendre soixante kilos d'argent », lui dit Naaman. Il insista et mit l'argent dans deux sacs; il prépara aussi deux habits, et fit porter le tout par deux de ses serviteurs, qui accompagnèrent Guéhazi. Lorsqu'ils arrivèrent à l'endroit appelé Ofel, Guéhazi reprit les sacs et les habits, il les déposa chez lui, puis il renvoya les serviteurs de Naaman. Guéhazi retourna auprès de son maître, qui lui demanda: « D'où viens-tu, Guéhazi? » – « Je ne suis allé nulle part, maître », répondit-il. Élisée reprit: « Crois-tu que je n'ai pas vu en esprit cet homme qui sautait de son char et qui venait à toi? Est-ce le moment d'accepter de l'argent ou de beaux habits, des oliviers et des vignes, du petit et du gros bétail, des esclaves et des servantes? La lèpre de Naaman va s'attacher à toi et à tes descendants pour toujours! » Quand Guéhazi quitta Élisée, son corps, couvert de lèpre, était devenu blanc comme la neige. Un jour, les membres du groupe de prophètes dirent à Élisée: « Regarde, le local où nous nous réunissons avec toi est trop petit pour nous. Permets-nous de descendre au bord du Jourdain: chacun de nous prendra une poutre, et nous construirons là un nouveau local pour y habiter. » – « Allez-y! », dit Élisée. L'un des prophètes reprit: « Accepte de venir avec nous! » – « D'accord, je viens », répondit Élisée. Il alla avec eux au bord du Jourdain, où ils abattirent des arbres. Tandis que l'un d'eux taillait sa poutre, le fer de sa hache se détacha du manche et tomba à l'eau; l'homme s'écria: « Quel malheur, maître! C'est une hache que j'avais empruntée! » Élisée lui demanda: « Où le fer est-il tombé? » L'homme lui montra l'emplacement; Élisée coupa un morceau de bois et le lança à cet endroit. Aussitôt, le fer de hache revint à la surface. « Récupère-le », lui dit Élisée. Et l'homme étendit la main et le prit. À l'époque où le roi de Syrie était en guerre contre Israël, il consulta ses officiers, puis leur dit où il voulait que son armée campe. Mais Élisée le prophète fit dire au roi d'Israël: « Évitez de passer à tel endroit, car l'armée syrienne s'y installe. » Le roi d'Israël envoya des soldats à l'endroit que lui avait indiqué le prophète. Il se tint sur ses gardes. Cela arriva plusieurs fois: Élisée avertissait le roi d'Israël, et celui-ci pouvait prendre ses précautions. Le roi de Syrie fut profondément troublé par ces événements; il convoqua ses officiers et leur dit: « Il y a parmi nous un traître qui travaille pour le roi d'Israël! Ne voulez-vous pas me le dénoncer? » L'un des officiers lui répondit: « Il n'y a pas de traître parmi nous, mon roi! Mais Élisée, le prophète qui se trouve en Israël, est capable de révéler à son roi les mots que tu dis dans ta chambre à coucher. » Alors le roi de Syrie ordonna: « Allez voir où il se trouve et j'enverrai le capturer. » Quand on l'avertit qu'Élisée se trouvait à Dotan, le roi y envoya une forte troupe de soldats, avec des chars et des chevaux, qui arrivèrent de nuit et encerclèrent la ville. Le lendemain matin, le serviteur d'Élisée se leva de bonne heure et sortit de la ville; il vit la troupe, les chevaux et les chars qui entouraient la ville. « Malheur, maître! s'écria-t-il. Comment allons-nous faire? » – « N'aie pas peur! répondit Élisée. Ceux qui se trouvent avec nous sont plus nombreux que ceux qui sont avec eux. » Ensuite il pria en ces termes: « Seigneur, ouvre ses yeux, je te prie, pour qu'il puisse voir. » Le Seigneur ouvrit les yeux du serviteur, et celui-ci vit la montagne pleine de chevaux et de chars de feu, tout autour d'Élisée. Cependant les soldats syriens se mirent en marche vers le prophète; Élisée pria de nouveau: « Seigneur, frappe tous ces soldats d'aveuglement! » Et Dieu les frappa d'aveuglement, comme Élisée l'avait demandé. Alors Élisée dit aux soldats: « Vous êtes sur le mauvais chemin, ce n'est pas la ville qu'on vous a indiquée; suivez-moi, et je vous conduirai vers celui que vous recherchez. » En fait, Élisée les conduisit à Samarie. Lorsqu'ils y entrèrent, Élisée pria encore: « Seigneur, demanda-t-il, ouvre leurs yeux pour qu'ils voient maintenant. » Le Seigneur ouvrit leurs yeux, et ils virent qu'ils se trouvaient en pleine ville de Samarie. Dès que le roi d'Israël vit tous ces soldats, il demanda à Élisée: « Mon père, faut-il les tuer? » – « Non! répondit Élisée, ne les tue pas. Habituellement, tu ne mets pas à mort ceux que ton armée fait prisonniers au combat. Alors, à ceux-ci, donne plutôt à manger et à boire, puis laisse-les retourner vers leur roi. » Le roi d'Israël leur fit servir un grand festin; après qu'ils eurent mangé et bu, il les renvoya et ils retournèrent vers leur maître. Depuis lors, les bandes de pillards syriens cessèrent de pénétrer dans le territoire d'Israël. À une autre époque, le roi de Syrie, Ben-Hadad, rassembla toute son armée et il alla assiéger Samarie. Il y eut une grande famine dans la ville: les assiégeants bloquaient si bien la ville qu'une simple tête d'âne coûtait quatre-vingts pièces d'argent et un bol de crottes de pigeon cinq pièces d'argent. Un jour, le roi d'Israël passait sur la muraille; une femme lui cria: « Au secours, mon roi! » Le roi lui répondit: « Si le Seigneur ne te secourt pas, moi non plus je ne peux pas te secourir! Il n'y a plus de réserve, ni de blé, ni de vin! » Pourtant il ajouta: « Que veux-tu? » Elle répondit: « Tu vois cette femme! L'autre jour, elle m'a dit: “Donne ton fils, nous le mangerons aujourd'hui et demain nous mangerons le mien.” Nous avons donc cuit et mangé mon fils; mais le lendemain, quand je lui ai dit d'amener son fils pour que nous le mangions, elle l'a caché. » Quand le roi entendit la femme lui raconter cela, il déchira ses vêtements; il était alors sur la muraille, de sorte que tous les gens de la ville virent que, par-dessous, il portait une étoffe grossière directement sur la peau. Le roi s'écria: « Que Dieu m'inflige le plus terrible des malheurs si ce soir Élisée, fils de Chafath, a encore la tête sur les épaules! » Cependant Élisée tenait une réunion chez lui, avec les anciens de la ville. Le roi lui envoya quelqu'un. Mais avant même que cet envoyé arrive, Élisée dit aux anciens: « Voyez-vous cela! Ce fils d'assassin envoie quelqu'un pour me couper la tête. Faites attention: quand le messager arrivera, fermez la porte et empêchez-le d'entrer! D'ailleurs, on entend déjà son maître qui arrive derrière lui. » Élisée parlait encore, lorsque le messager arriva et déclara: « Ce malheur vient du Seigneur! Que puis-je encore espérer de lui? » Élisée répondit: « Écoutez tous ce que déclare le Seigneur: “Demain à la même heure, on ne payera qu'une pièce d'argent pour douze kilos de farine ou vingt-quatre kilos d'orge, à la porte de Samarie.” » Le porteur d'armes du roi, celui qui l'accompagnait toujours, répliqua au prophète: « Même si le Seigneur ouvrait des fenêtres dans les cieux, ce que tu viens de dire se réaliserait-il? » – « Eh bien, répondit Élisée, tu le verras de tes yeux, mais tu n'en profiteras pas. » Il y avait quatre lépreux, installés hors de la ville, près de la grande porte. Ils se dirent l'un à l'autre: « Pourquoi restons-nous ici en attendant la mort? Si nous décidons d'entrer dans la ville, nous y mourrons, parce que la famine est dans la ville; si nous restons ici, nous mourrons également! Descendons vers le camp des Syriens et rendons-nous à eux; s'ils nous épargnent, tant mieux, nous vivrons; et s'ils nous font mourir, nous mourrons! » Au crépuscule, ils se levèrent pour aller au camp des Syriens. Ils arrivèrent à la limite du camp, mais ils ne trouvèrent personne. En effet, dans le camp des Syriens, le Seigneur avait fait entendre le bruit d'une puissante armée, équipée de chevaux et de chars. Les Syriens s'étaient dit les uns aux autres: « Le roi d'Israël a payé les rois des Hittites et les rois des Égyptiens pour qu'ils envoient leurs armées contre nous! » À la nuit tombée, ils s'étaient donc enfuis pour sauver leur vie; ils avaient abandonné leur camp tel qu'il était, laissant sur place leurs tentes, leurs chevaux et leurs ânes. Les quatre lépreux arrivèrent à la limite du camp. Ils entrèrent dans une tente, où ils mangèrent et burent ce qu'ils y trouvèrent; puis ils emportèrent de l'argent, de l'or et des vêtements qu'ils allèrent cacher; ensuite ils revinrent et entrèrent dans une autre tente et ils emportèrent divers objets qu'ils allèrent aussi cacher. Mais ils se dirent alors l'un à l'autre: « Ce que nous faisons là n'est pas bien: ce jour est un jour de bonne nouvelle et nous la gardons pour nous. Si nous attendons qu'il fasse jour pour la publier, nous serons certainement punis. Allons! Nous devons porter cette nouvelle au palais royal. » Ils retournèrent à la ville, appelèrent les sentinelles de la grande porte et les informèrent: « Nous sommes allés vers le camp des Syriens, et il n'y a plus personne! Nous n'avons entendu aucune voix humaine. Il ne reste que les chevaux et les ânes attachés, et les tentes sont abandonnées. » Les sentinelles appelèrent aussitôt quelqu'un pour transmettre ce message à l'intérieur du palais royal. Le roi se leva, en pleine nuit, puis il dit à son entourage: « Je vais vous expliquer ce que les Syriens sont en train de nous préparer! Ils savent que nous sommes affamés: ils ont quitté leur camp et ils se sont cachés dans la campagne. Ils se disent que nous sortirons de Samarie, et qu'alors ils nous captureront vivants et qu'ils pénétreront dans la ville. » Un des officiers proposa au roi: « Prenons cinq des chevaux qui restent dans la ville – de toute façon, ils sont sur le point de mourir comme tous les habitants de la ville – et envoyons-les, et nous verrons ce qui se passe. » On fit donc atteler deux chars avec les chevaux et le roi les envoya en patrouille pour rechercher l'armée syrienne et voir ce qui se passait. La patrouille suivit les traces de l'armée jusqu'au Jourdain. Or tout le long du chemin, il y avait des quantités de vêtements et d'objets que les Syriens avaient jetés pour fuir plus vite. Alors les envoyés revinrent en informer le roi. Aussitôt, les habitants de Samarie descendirent vers le camp des Syriens et ils le pillèrent. Et, comme le Seigneur l'avait annoncé, on ne paya qu'une pièce d'argent pour douze kilos de farine ou vingt-quatre kilos d'orge. Le roi avait ordonné à son serviteur qui portait ses armes, celui qui l'accompagnait toujours, de surveiller ce qui se passait à la porte de la ville; mais la foule massée à cet endroit le piétina et il mourut, comme Élisée, le prophète l'avait annoncé, lorsque le roi d'Israël était venu le trouver. En effet, Élisée avait annoncé au roi: « Demain à la même heure, on ne payera qu'une pièce d'argent pour vingt-quatre kilos d'orge ou douze kilos de farine, à la porte de Samarie. » Le porteur d'armes du roi avait répliqué: « Même si le Seigneur ouvrait des fenêtres dans les cieux, ce que tu viens de dire se réaliserait-il? », et Élisée lui avait répondu: « Tu le verras de tes yeux, mais tu n'en profiteras pas! » C'est bien ce qui arriva: la foule massée à la porte de la ville piétina l'aide de camp, et il mourut. Un jour, Élisée parla à la femme dont il avait ramené le fils de la mort à la vie; il lui avait dit: « Lève-toi et pars, toi et ta famille, et installez-vous comme immigrés là où vous pourrez; en effet, le Seigneur a décidé d'envoyer la famine dans le pays d'Israël; elle va commencer et elle durera sept ans. » La femme fit ce que le prophète lui recommandait: elle partit aussitôt avec sa famille et elle s'installa comme immigrée pendant sept ans dans le pays des Philistins. Au bout de ces sept ans, elle revint avec les siens de chez les Philistins, et elle se rendit chez le roi pour réclamer sa maison et son champ. À ce moment-là, le roi était en train de parler avec Guéhazi, le serviteur d'Élisée. Il lui avait demandé de raconter toutes les choses extraordinaires que le prophète avait faites. Guéhazi lui racontait justement comment Élisée avait ramené un mort à la vie, lorsque la mère de cet enfant qu'il avait fait revivre arriva auprès du roi pour réclamer sa maison et son champ. Alors Guéhazi s'exclama: « Mon roi, voici précisément cette femme, avec son fils qu'Élisée a ramené à la vie! » Le roi questionna la femme, qui lui raconta toute l'histoire. Aussitôt, le roi ordonna à l'un de ses hommes de confiance de s'occuper de cette affaire: « Je veux, dit-il, qu'on lui rende tout ce qui lui appartient et qu'on l'indemnise pour tout ce que son champ a produit, depuis le jour où elle a quitté le pays jusqu'à maintenant. » Une autre fois, Élisée se rendit à Damas. Or le roi de Syrie, Ben-Hadad, était malade. On lui déclara: « Le prophète est en ville. » Le roi dit à Hazaël: « Va porter un cadeau à Élisée, le prophète. Tu lui demanderas ensuite de consulter le Seigneur pour savoir si je sortirai vivant de cette maladie. » Hazaël partit trouver le prophète: il emmenait avec lui en cadeau, sur quarante chameaux, les meilleurs produits de Damas. Il se présenta devant le prophète et lui dit: « Le roi de Syrie, Ben-Hadad, m'a chargé de te demander s'il sortirait vivant de sa maladie. » Élisée répondit: « Va lui dire: “Tu vivras sûrement!” Mais en réalité, le Seigneur m'a révélé qu'il allait mourir. » Soudain le regard du prophète devint fixe et son visage absolument rigide, puis il se mit à pleurer. « Pourquoi pleures-tu, prophète? » demanda Hazaël. Élisée répondit: « Parce que je sais déjà le mal que tu feras aux Israélites: tu incendieras leurs villes fortifiées, tu égorgeras les jeunes gens, tu écraseras les petits enfants et tu éventreras les femmes enceintes. » – « Comment commettrais-je de telles atrocités, moi qui ne suis rien? » reprit Hazaël. « Le Seigneur m'a révélé que tu deviendras roi de Syrie », répliqua Élisée. Hazaël quitta Élisée et il retourna vers son maître; celui-ci lui demanda: « Que t'a dit le prophète? » – « Il m'a dit que tu vivras sûrement », répondit Hazaël. Mais le lendemain, Hazaël prit une couverture, la trempa dans l'eau et il l'appliqua sur le visage du roi pour l'étouffer. Le roi mourut, et Hazaël régna à sa place. Pendant la cinquième année du règne de Joram, fils d'Achab et roi d'Israël, Joram, fils de Josaphat, devint roi de Juda; il avait trente-deux ans et il régna huit ans à Jérusalem. Il épousa une fille d'Achab. Il se conduisit aussi mal que les rois d'Israël et que la famille d'Achab, faisant ce qui est mal aux yeux du Seigneur. Pourtant, le Seigneur ne voulut pas anéantir le royaume de Juda; en effet, il avait promis à son serviteur David que ses descendants régneraient toujours à Jérusalem. Ce fut pendant le règne de Joram que le peuple d'Édom se révolta contre la domination de Juda, et se donna un roi. Joram se rendit à Saïr avec tous ses chars de guerre: il se leva en pleine nuit et il battit les gens d'Édom qui l'encerclaient, ainsi que les commandants de chars, et les gens s'enfuirent chez eux. Depuis ce moment-là, le peuple d'Édom resta en révolte contre Juda. La ville de Libna se révolta aussi à la même époque. Tout le reste de l'histoire de Joram est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans le même tombeau que ses ancêtres dans la cité de David; son fils Ahazia lui succéda. Pendant la douzième année du règne de Joram, fils d'Achab et roi d'Israël, Ahazia, fils de Joram, devint roi de Juda; il avait vingt-deux ans, et il régna un an à Jérusalem. Sa mère s'appelait Athalie, et elle était la fille d'Omri, roi d'Israël. Ahazia se conduisit aussi mal que la famille d'Achab, faisant ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme cette famille à laquelle il était allié par mariage. Avec Joram, fils d'Achab, Ahazia alla combattre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth, en Galaad. Au cours du combat, les Syriens blessèrent le roi Joram; celui-ci retourna à Jizréel pour soigner ses blessures. Alors Ahazia, roi de Juda, se rendit à Jizréel pour le voir, puisqu'il était souffrant. Un jour, le prophète Élisée appela un jeune membre d'un groupe de prophètes et lui dit: « Prépare-toi à partir. Tu emporteras ce flacon d'huile, et tu te rendras à Ramoth, en Galaad. Là-bas, tu iras trouver Jéhu, fils de Yochafath et petit-fils de Nimchi; tu l'appelleras, et tu l'emmèneras à l'écart de ses compagnons, dans une pièce retirée. Tu prendras le flacon et tu verseras l'huile d'onction sur sa tête en lui disant: Voici ce que déclare le Seigneur: “Avec cette onction, je te choisis comme roi sur Israël!” Puis, ajouta Élisée, tu ouvriras la porte et tu t'enfuiras sans tarder. » Le jeune prophète se rendit à Ramoth de Galaad. Lorsqu'il y arriva, les chefs de l'armée d'Israël étaient réunis; le jeune prophète déclara: « J'ai quelque chose à te dire, chef! » – « Auquel d'entre nous tous veux-tu parler? » demanda Jéhu. « À toi-même, chef! » répondit le prophète. Jéhu se leva et l'emmena dans la maison; le prophète versa l'huile sur sa tête en lui disant: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Avec cette onction, je te choisis comme roi sur le peuple du Seigneur, sur Israël. C'est toi qui feras mourir les descendants d'Achab, ton ancien maître. Ainsi, je vengerai la mort de mes serviteurs les prophètes et de tous les serviteurs du Seigneur que Jézabel a fait assassiner. Oui, toute la famille d'Achab mourra, j'exterminerai tous les hommes de sa parenté, sans exception. Je traiterai sa famille comme j'ai traité celle de Jéroboam, fils de Nebath, et celle de Bacha, fils d'Ahia. Quant à Jézabel, les chiens la dévoreront dans le champ de Jizréel et personne ne l'enterrera.” » Après avoir dit cela, le prophète ouvrit la porte et s'enfuit. Jéhu sortit et retourna auprès des autres officiers du roi, qui lui demandèrent: « Tout va bien? Que te voulait cette espèce de fou? » – « Oh! rien, répondit Jéhu. Vous connaissez ce genre de prophètes, et ce qu'ils peuvent vous raconter. » – « Tu mens, reprirent les autres. Raconte-nous ce qui s'est passé. » – « Eh bien! dit Jéhu, il m'a parlé de choses et d'autres; puis il m'a dit: Voici ce que déclare le Seigneur: “Avec cette onction, je te choisis comme roi sur Israël!” » Aussitôt, tous les officiers enlevèrent leurs manteaux et ils les étendirent en haut des marches sous Jéhu; les musiciens sonnèrent de la trompette et tout le monde se mit à crier: « Vive le roi Jéhu! » Puis Jéhu monta sur son char et partit pour Jizréel, où se trouvait Joram, alité, ainsi qu'Ahazia, roi de Juda, qui était venu lui rendre visite. La sentinelle qui se tenait sur la tour de Jizréel vit arriver la troupe de Jéhu et fit dire au roi: « Je vois venir toute une troupe! » – « Envoie un cavalier au-devant d'eux pour demander si tout va bien », ordonna Joram. Le cavalier partit à leur rencontre et leur dit: « Le roi demande si tout va bien. » – « Que t'importe, si tout va bien? répondit Jéhu. Passe derrière moi. » Alors la sentinelle annonça: « Le messager est arrivé jusqu'à eux, mais il ne revient pas. » Joram fit envoyer un second cavalier, qui, arrivé près d'eux, leur dit: « Le roi demande si tout va bien. » – « Que t'importe, si tout va bien? répondit Jéhu. Passe derrière moi. » La sentinelle annonça: « Le second messager est arrivé près d'eux, mais il ne revient pas non plus. Cependant, je reconnais Jéhu, petit-fils de Nimchi, d'après sa façon de conduire: il conduit comme un fou! » Le roi Joram ordonna qu'on attelle son char, puis il y monta; Ahazia, roi de Juda, monta également sur le sien. Ils allèrent à la rencontre de Jéhu et ils le rejoignirent près du champ qui avait appartenu à Naboth, de Jizréel. Dès que Joram vit Jéhu, il lui demanda: « Tout va-t-il bien, Jéhu? » – « Comment cela irait-il bien, répondit Jéhu, alors que ta mère Jézabel continue d'adorer les faux dieux et de pratiquer la sorcellerie! » Joram fit demi-tour et s'enfuit, en criant à Ahazia: « Ahazia, c'est une trahison! » Jéhu saisit son arc et tira; la flèche atteignit Joram entre les épaules et ressortit après avoir traversé le cœur; Joram s'écroula mort dans son char. Jéhu dit à Bidcar, celui qui portait ses armes: « Prends son cadavre, et jette-le dans le champ de Naboth, de Jizréel. Souviens-toi en effet de ce que le Seigneur a prédit à son père, le roi Achab, le jour où nous deux, avec d'autres conducteurs de chars, nous l'avions accompagné: “Moi, le Seigneur, lui a-t-il dit, j'ai tout vu, hier, quand tu as fait mourir Naboth et ses fils. Eh bien, moi, le Seigneur, je déclare solennellement que je te ferai payer cela, précisément dans ce champ.” Ainsi donc, ajouta Jéhu, prends le cadavre de Joram, et jette-le dans ce champ, conformément à ce que le Seigneur a annoncé. » Lorsque Ahazia, roi de Juda, vit cela, il s'enfuit sur la route de Beth-Gan, mais Jéhu le poursuivit et dit: « Lui aussi, frappez-le! » Ils le frappèrent alors qu'il conduisait son char sur la montée de Gour, non loin d'Ibléam. Ahazia parvint à fuir jusqu'à Méguiddo, où il mourut. Ses serviteurs l'emmenèrent sur son char à Jérusalem, où on l'enterra dans le même tombeau que ses ancêtres dans la cité de David. C'est pendant la onzième année du règne de Joram, fils d'Achab, qu'Ahazia était devenu roi de Juda. Jézabel apprit tout ce qui s'était passé; elle se maquilla les yeux, se fit toute belle, et lorsque Jéhu revint à Jizréel, elle se mit à la fenêtre. Dès qu'il eut passé la porte de la ville, elle lui dit: « Comment vas-tu, Zimri, toi qui as assassiné ton roi? » Jéhu leva la tête vers la fenêtre et s'écria: « Qui est avec moi? Qui? » Deux ou trois hommes de confiance du palais royal se penchèrent aux fenêtres. « Jetez-la en bas! » leur ordonna-t-il. Alors ils la jetèrent en bas, son sang éclaboussa la muraille et les chevaux, et Jéhu la piétina. Jéhu entra dans le palais, il mangea et but, puis il dit à ses compagnons: « Occupez-vous d'enterrer cette femme maudite, car elle était fille de roi. » Ils sortirent pour l'enterrer, mais ils ne retrouvèrent d'elle que le crâne, les mains et les pieds. Ils retournèrent l'annoncer à Jéhu, qui s'exclama: « C'est bien là ce que le Seigneur avait dit par l'intermédiaire d'Élie, le prophète de Tichebé: “Les chiens dévoreront le corps de Jézabel dans le champ de Jizréel. Et le cadavre de Jézabel sera dispersé dans ce champ, comme du fumier étendu sur le sol, de sorte qu'on ne pourra même pas dire: C'est Jézabel.” » Il y avait soixante-dix fils et petit-fils d'Achab qui habitaient Samarie. Jéhu envoya des lettres à Samarie, aux “princes de Jizréel ”, aux anciens et aux personnes chargées d'éduquer ces descendants d'Achab; il leur écrivait ceci: « Vous vous occupez des enfants de la famille royale; vous disposez de chars, de chevaux et d'armes, et vous habitez une ville fortifiée. Dès que vous aurez reçu cette lettre, voyez parmi les descendants du roi lequel est le plus capable et le plus loyal pour être roi, installez-le sur le trône de son père et préparez-vous à combattre pour la famille royale. » Toutes ces personnes eurent très peur; elles se dirent les unes aux autres: « Comment pourrions-nous résister à Jéhu, nous, alors que deux rois ne l'ont pas pu? » Aussitôt, le chef du palais royal, le gouverneur de la ville, les anciens et les éducateurs firent porter cette réponse à Jéhu: « Nous sommes à ton service; nous ferons tout ce que tu nous ordonneras; mais nous ne désignerons pas de roi. Fais ce que tu jugeras bon. » Jéhu leur écrivit une seconde lettre en ces termes: « Si vous êtes pour moi, si vous voulez obéir à mes ordres, coupez la tête à tous les descendants du roi et apportez-les-moi à Jizréel, demain à la même heure. » Les soixante-dix descendants de la famille royale logeaient chez les habitants influents de Samarie, qui assuraient leur éducation. Quand la lettre leur parvint, ils prirent les soixante-dix descendants du roi et ils les égorgèrent; puis ils entassèrent leurs têtes dans des corbeilles et ils les envoyèrent vers Jéhu, à Jizréel. Un messager vint et lui déclara: « Ils ont apporté les têtes des fils du roi! » Jéhu ordonna qu'on les mette en deux tas, à l'entrée de la porte de la ville, jusqu'au matin. Le lendemain matin, il sortit de la ville, se tint debout et dit à tout le peuple: « Vous, vous êtes innocents! Moi, j'ai comploté contre mon maître, le roi Joram et je l'ai tué. Mais tous ceux-ci, qui les a assassinés? Sachez donc qu'aucune des paroles que le Seigneur avait prononcées contre la famille d'Achab ne restera sans effet! Le Seigneur a accompli tout ce qu'il avait dit par l'intermédiaire de son serviteur le prophète Élie. » Ensuite Jéhu tua tous les survivants de la famille d'Achab qui habitaient Jizréel, de même que tous ses partisans influents, ses familiers et ses prêtres; il n'en laissa échapper aucun. Puis Jéhu se mit en route pour Samarie. Sur la route de Beth-Équed-des-Bergers, il rencontra des proches parents d'Ahazia, roi de Juda. « Qui êtes-vous? » leur demanda-t-il. « Nous sommes des proches parents d'Ahazia, répondirent-ils. Nous sommes venus saluer les enfants du roi et ceux de la reine mère, Jézabel. » – « Prenez-les vivants! » s'écria Jéhu. On les prit vivants et on les égorgea au puits de Beth-Équed. Ces gens étaient au nombre de quarante-deux, et aucun d'entre eux n'échappa. Un peu plus loin, Jéhu trouva Yonadab, fils de Rékab, qui venait à sa rencontre. Jéhu le salua et lui dit: « Es-tu loyal envers moi, comme je le suis envers toi? » – « Oui! » répondit Yonadab. « Eh bien, serrons-nous la main! » déclara Jéhu. Ils se serrèrent la main, puis Jéhu le fit monter près de lui sur son char: « Viens avec moi, dit-il, et tu verras avec quel zèle je sers le Seigneur. » Et il l'emmena sur son char. Dès son arrivée à Samarie, Jéhu tua tous les survivants de la famille d'Achab qui habitaient là, et il extermina cette famille, conformément à ce que le Seigneur avait annoncé au prophète Élie. Jéhu rassembla tout le peuple et leur déclara: « Le roi Achab a trop peu adoré le dieu Baal; moi, Jéhu, je l'adorerai bien davantage! Convoquez auprès de moi tous les prophètes de Baal, ses adorateurs et ses prêtres. Aucun d'eux ne doit manquer, car je veux offrir un grand sacrifice en l'honneur de Baal. Tous les absents seront mis à mort! » Jéhu agissait ainsi par ruse, pour anéantir les adorateurs de Baal. C'est pourquoi il ordonna de convoquer une assemblée solennelle en l'honneur de Baal. On la convoqua. Jéhu envoya des messagers dans tout le pays d'Israël. Tous les adorateurs de Baal vinrent, aucun n'osa être absent; ils entrèrent dans le temple de Baal qui fut entièrement rempli. Alors Jéhu ordonna au responsable des vêtements pour le culte: « Sors les vêtements pour tous les adorateurs. » Il sortit pour eux les vêtements. Jéhu et Yonadab, fils de Rékab, entrèrent dans le temple et ils dirent aux adorateurs de Baal: « Assurez-vous qu'il n'y a parmi vous aucun adorateur du Seigneur, mais seulement des adorateurs de Baal. » Jéhu avait fait placer à l'extérieur du temple quatre-vingts hommes, à qui il avait dit: « Je vais livrer tous ces gens en votre pouvoir; celui qui laissera échapper un seul d'entre eux vivant, il mourra à sa place. » Jéhu et Yonadab entrèrent pour offrir des sacrifices de paix et des sacrifices complets. Quand Jéhu eut terminé, il ordonna aux gardes et à leurs chefs: « Entrez et massacrez ces gens! Qu'aucun d'eux ne sorte vivant d'ici! » Ils les massacrèrent avec leur épée, jetèrent les cadavres dehors, puis pénétrèrent dans le sanctuaire du temple de Baal. Ils portèrent dehors les pierres dressées qui avaient été érigées dans le temple et ils les brûlèrent, puis ils fracassèrent l'autel de Baal. Enfin, ils démolirent le temple lui-même, et ils en firent des toilettes publiques, qui existent encore aujourd'hui. C'est ainsi que Jéhu fit disparaître d'Israël le culte de Baal. Toutefois, il ne cessa pas de commettre les mêmes péchés que Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher, en adorant les veaux d'or qui étaient à Béthel et à Dan. Le Seigneur dit à Jéhu: « Tu as fait ce qui est juste à mes yeux; tu as réalisé ce que j'avais décidé pour punir la famille d'Achab; c'est pourquoi tes descendants, jusqu'à la quatrième génération, te succéderont comme rois d'Israël. » Pourtant, Jéhu n'obéit pas de tout son cœur à l'enseignement du Seigneur, le Dieu d'Israël, et il ne cessa pas de commettre les mêmes péchés que Jéroboam, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher. À cette même époque, le Seigneur commença à laisser le territoire d'Israël être diminué; Hazaël, roi de Syrie, battit les Israélites dans tout leur pays. Ils perdirent ainsi toute la région située à l'est du Jourdain, tout le pays de Galaad, occupé par les tribus de Gad, de Ruben et de Manassé, depuis Aroër sur la valléee de l'Arnon et jusqu'à Galaad et Bachan. Le reste de l'histoire de Jéhu est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte tout ce qu'il a fait et le courage qu'il a montré. Lorsque Jéhu mourut, on l'enterra à Samarie; son fils Joachaz lui succéda. Jéhu avait régné vingt-huit ans sur Israël à Samarie. Lorsque Athalie, la mère du roi Ahazia, apprit que son fils était mort, elle décida de faire mourir tous les descendants de la famille royale. Mais au moment du massacre, Yochéba, fille du roi Joram de Juda et sœur d'Ahazia, parvint à emmener un fils de son frère, nommé Joas. Elle le cacha, avec sa nourrice, dans une chambre à coucher de la maison du Seigneur; Athalie n'en sut rien, de telle sorte que l'enfant échappa au massacre. Pendant six ans, il resta caché avec sa nourrice dans la maison du Seigneur, tandis qu'Athalie régnait sur le pays. Au cours de la septième année, le prêtre Yoyada fit venir les capitaines des Cariens et des gardes; il les emmena dans la maison du Seigneur, conclut une alliance avec eux, en leur faisant prêter serment dans la maison du Seigneur; puis il leur montra le fils du roi. Ensuite il leur donna les ordres suivants: « Voici ce que vous ferez: parmi vous, soldats de la garde qui entrez en service le jour du sabbat, un tiers d'entre vous gardera le palais royal, un tiers gardera la porte de Sour, et un tiers gardera la porte qui se trouve derrière le corps de garde; vous monterez à tour de rôle la garde du palais pour en contrôler l'accès. Vos deux autres compagnies, qui normalement ne sont pas en service le jour du sabbat, viendront garder la maison du Seigneur, où se trouve le jeune roi. Vous ferez cercle autour du roi, armes à la main. Toute personne qui s'approchera de vos rangs sera mise à mort! Soyez auprès du roi dans tous ses déplacements. » Les capitaines agirent comme le prêtre Yoyada le leur avait ordonné: ils prirent chacun leurs soldats, aussi bien ceux qui prenaient leur tour de garde le jour du sabbat que ceux qui terminaient leur service ce jour-là, et ils se rendirent auprès du prêtre Yoyada. Celui-ci confia aux capitaines les lances et les boucliers qui avaient appartenu au roi David, et qui étaient déposés dans la maison du Seigneur. Les gardes se placèrent les armes à la main, du côté sud-est et du côté nord de la maison du Seigneur, devant celle-ci et devant l'autel, de manière à entourer le roi. Alors Yoyada fit sortir Joas, le fils du roi: il lui remit la couronne royale et le document de l'alliance. Il fut désigné comme roi avec l'huile d'onction; aussitôt, tout le monde se mit à applaudir et à crier: « Vive le roi! » Lorsque Athalie entendit le bruit des gardes et du peuple, elle rejoignit la foule à la maison du Seigneur. Elle aperçut le nouveau roi, debout sur l'estrade, selon la coutume; les officiers et les joueurs de trompettes se tenaient près de lui. Toute la population manifestait sa joie, tandis que les musiciens sonnaient de la trompette. Alors Athalie déchira ses vêtements et cria: « Trahison! Trahison! » Le prêtre Yoyada ne voulait pas qu'on la tue dans la maison du Seigneur. C'est pourquoi il s'adressa aux capitaines qui commandaient les soldats de la garde et il leur donna l'ordre suivant: « Faites-la sortir entre les rangs; si quelqu'un la suit, mettez-le à mort! » On mit la main sur elle, et elle arriva au palais du roi par le chemin de la porte des Chevaux; là, on l'exécuta. Yoyada conclut, entre le Seigneur d'une part, le roi et le peuple d'autre part, une alliance qui engageait ceux-ci à être le peuple du Seigneur; il conclut aussi une alliance entre le roi et son peuple. Alors, les gens du pays se rendirent au temple de Baal et le démolirent; on fracassa entièrement les autels et les statues, et on tua Mattan, prêtre de Baal, devant les autels. Ensuite, le prêtre Yoyada organisa des équipes chargées de veiller sur la maison du Seigneur. Yoyada rassembla encore les capitaines, les Cariens et les gardes, avec tous les gens du pays. Ils conduisirent le roi depuis la maison du Seigneur jusqu'au palais, en passant par la porte des gardes. Joas s'assit sur le trône royal. Tous manifestèrent leur joie, et la ville fut tranquille. Pour ce qui est d'Athalie, on l'avait mise à mort par l'épée au palais royal. Joas fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur durant toute sa vie, parce que le prêtre Yoyada l'avait bien instruit. Toutefois, les lieux consacrés aux divinités ne disparurent pas; le peuple continuait d'y aller pour offrir des sacrifices et brûler des parfums. Joas dit un jour aux prêtres: « Tout l'argent pour le Seigneur, apporté à la maison du Seigneur, cet argent qui sert à payer diverses taxes personnelles, ou l'argent offert librement, les prêtres le recevront chacun, de la part des receveurs attitrés, et ils s'en serviront pour réparer la maison du Seigneur, là où on le jugera nécessaire. » Mais la vingt-troisième année de son règne, les prêtres n'avaient pas encore réparé la maison du Seigneur. Le roi Joas interpella le prêtre Yoyada et les autres prêtres et leur demanda: « Pourquoi ne faites-vous pas réparer la maison du Seigneur? Puisqu'il en est ainsi, vous ne prendrez désormais plus d'argent de la part de vos receveurs attitrés; vous en donnerez pour réparer la maison du Seigneur. » Les prêtres consentirent à ne plus recevoir d'argent de la part du peuple et à ne plus s'occuper de réparer la maison du Seigneur. Le prêtre Yoyada prit un coffre, perça un trou dans le couvercle, puis il plaça ce coffre à côté de l'autel, à droite de l'entrée de la maison du Seigneur. Les prêtres gardiens de l'entrée déposèrent là tout l'argent apporté dans la maison du Seigneur. Lorsqu'ils voyaient qu'il y avait beaucoup d'argent dans le coffre, le secrétaire du roi venait avec le grand-prêtre; ils ramassaient et comptaient l'argent qui se trouvait dans la maison du Seigneur. L'argent, une fois comptabilisé, était remis aux responsables des travaux, et à ceux qui les surveillaient; ils le dépensaient pour les charpentiers et les ouvriers qui travaillaient à la maison du Seigneur, et pour les maçons et les tailleurs de pierre. Ils pouvaient également acheter du bois et des pierres de taille, pour réparer la maison du Seigneur, et régler toutes les autres dépenses nécessitées par les réparations. Seulement, on n'utilisa pas ces dons apportés à la maison du Seigneur pour fabriquer des bassines, des ciseaux pour les mèches de lampe, des bols à aspersion, des trompettes, ou tout autre objet d'or ou d'argent. On remettait tout l'argent aux responsables des travaux, qui l'employaient aux réparations nécessaires. On ne contrôlait d'ailleurs pas les personnes chargées de payer les ouvriers, car elles agissaient honnêtement. Pour ce qui est de l'argent des sacrifices de réparation et des sacrifices pour obtenir le pardon, il n'était pas apporté dans la maison du Seigneur, mais il revenait aux prêtres. À cette époque, le roi de Syrie, Hazaël, vint attaquer la ville de Gath; après l'avoir prise, il décida d'attaquer Jérusalem. Joas, roi de Juda, prit tous les objets de valeur que ses ancêtres, les rois de Juda, Josaphat, Joram et Ahazia, et lui-même avaient offerts au Seigneur; il prit aussi tout l'or déposé dans la chambre du trésor de la maison du Seigneur et dans celle du palais royal; il fit porter tout cela au roi Hazaël, qui renonça à venir attaquer Jérusalem. Tout le reste de l'histoire de Joas est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. Pendant la vingt-troisième année du règne de Joas, fils d'Ahazia, sur le royaume de Juda, Joachaz, fils de Jéhu, devint roi d'Israël à Samarie; il y régna dix-sept ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur; il ne cessa pas d'imiter les péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher. Le Seigneur se mit en colère contre les Israélites, et il les livra sans cesse au pouvoir d'Hazaël, roi de Syrie, puis au pouvoir de son fils Ben-Hadad. Cela dura longtemps. Mais Joachaz supplia le Seigneur de s'apaiser; celui-ci l'entendit, parce qu'il avait vu comment le roi de Syrie opprimait Israël. Le Seigneur donna à Israël un sauveur; ils se libérèrent de la domination des Syriens. Dès lors, les Israélites vécurent en paix comme précédemment. Pourtant, ils ne cessèrent pas d'imiter les péchés de Jéroboam et de sa famille, car Jéroboam avait poussé le peuple d'Israël à pécher; ils y persistèrent, et même le poteau sacré de la déesse Achéra resta dressé à Samarie. Finalement, il ne resta à Joachaz, pour toute armée, que cinquante cavaliers, dix chars et 10 000 soldats à pied; en effet, le roi de Syrie avait fait périr les autres et les avait rendus comme la poussière que l'on piétine. Le reste de l'histoire de Joachaz est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte tout ce qu'il a fait et le courage qu'il a montré. Lorsqu'il mourut, on l'enterra à Samarie; son fils Joas lui succéda. Pendant la trente-septième année du règne de Joas sur Juda, Joas, fils de Joachaz, devint roi d'Israël à Samarie; il y régna seize ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur et il ne cessa pas d'imiter tous les péchés de Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher; il y persista. Le reste de l'histoire de Joas est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte tout ce qu'il a fait et le courage qu'il a montré en combattant contre Amassia, roi de Juda. Lorsqu'il mourut, on l'enterra à Samarie dans le tombeau des rois d'Israël; ce fut alors Jéroboam qui devint roi. Lorsque Élisée fut frappé de la maladie dont il allait mourir, Joas, roi d'Israël, se rendit auprès de lui; penché sur lui, il se mit à pleurer et s'écria: « Mon père! Mon père! Tu vaux tous les chars et tous les cavaliers d'Israël! » Élisée lui dit: « Procure-toi un arc et des flèches. » Le roi prit un arc et des flèches. Le prophète dit au roi d'Israël: « Tends l'arc avec ta main! » Le roi le tendit avec sa main. Élisée plaça ses mains sur les mains du roi et il lui dit: « Ouvre la fenêtre du côté est ». Et il l'ouvrit. Élisée lui dit: « Tire! » Et il tira. Le prophète s'écria alors: « C'est une flèche de victoire donnée par le Seigneur, une flèche de victoire contre l'armée syrienne! Oui, tu battras les Syriens à Afec et tu les extermineras! » Ensuite Élisée lui ordonna: « Prends les autres flèches. » Le roi les prit. « Frappe le sol! » lui dit le prophète. Le roi frappa trois fois, puis s'arrêta. Le prophète, irrité, lui déclara: « Il fallait frapper cinq ou six fois, alors tu aurais battu les Syriens définitivement; mais maintenant, tu ne les battras que trois fois! » Élisée mourut et on l'enterra. Chaque année, des bandes de pillards venant de Moab pénétraient dans le territoire d'Israël. Un jour, des gens qui allaient enterrer un mort, virent une de ces bandes. Ils jetèrent le corps dans le tombeau d'Élisée et partirent. Le mort toucha les ossements d'Élisée: il reprit vie et se dressa sur ses pieds. Hazaël, roi de Syrie, avait opprimé les Israélites durant tout le règne de Joachaz. Mais le Seigneur leur accorda sa bienveillance, et il leur montra son amour: il leur pardonna, à cause de l'alliance qu'il avait conclue avec Abraham, Isaac et Jacob, et il renonça à les détruire. Il ne les avait pas encore rejetés loin de lui. Lorsque Hazaël mourut, son fils Ben-Hadad lui succéda comme roi de Syrie. Joas lui reprit les villes israélites qui avait été arrachées au royaume de son père Joachaz par Hazaël. À trois reprises, Joas battit Ben-Hadad, et il récupéra les villes d'Israël. Pendant la deuxième année du règne de Joas, fils de Joachaz, sur le royaume d'Israël, Amassia succéda comme roi de Juda à son père Joas; il avait vingt-cinq ans quand il devint roi, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère, qui était de Jérusalem, s'appelait Yoaddan. Amassia fit ce qui plaît au Seigneur, mais pourtant pas comme son ancêtre David; il agit exactement comme son père Joas; les lieux consacrés aux divinités ne disparurent pas; le peuple continuait d'y aller pour offrir des sacrifices et brûler des parfums. Lorsque Amassia eut solidement établi son autorité royale, il fit mettre à mort les officiers qui avaient assassiné son père, le roi Joas. Mais il épargna les enfants des assassins, pour respecter ce qui est écrit dans le livre de l'enseignement de Moïse. En effet le Seigneur y a donné cet ordre: « On ne doit pas mettre à mort des parents pour des péchés commis par leurs enfants, ni des enfants pour des péchés commis par leurs parents; chacun sera mis à mort pour ses propres péchés. » Ce fut aussi Amassia qui battit 10 000 soldats édomites dans la vallée du Sel; au cours du combat, il s'empara de la ville de Séla, à laquelle il donna le nom de Yoctéel, nom qu'elle porte encore aujourd'hui. Là-dessus, Amassia envoya des messagers auprès du roi d'Israël, Joas, fils de Joachaz et petit-fils de Jéhu. Il lui faisait dire: « Viens! Affrontons-nous! » Joas, roi d'Israël, adressa cette réponse à Amassia roi de Juda: « Il y avait une fois un buisson épineux du Liban qui demanda au cèdre du Liban: “Donne ta fille comme épouse à mon fils!” Mais une bête sauvage du Liban passa, et piétina le buisson. » Et Joas ajoutait: « Parce que tu as battu les Édomites, tu fais le fier! Contente-toi de cette gloire et reste chez toi! Pourquoi veux-tu provoquer le malheur, et tomber, toi et tout Juda avec toi? » Mais Amassia ne voulut rien entendre. Alors Joas, roi d'Israël, partit à la guerre; son armée et celle d'Amassia s'affrontèrent à Beth-Chémech, au pays de Juda. L'armée de Juda fut battue par celle d'Israël, et tous les soldats de Juda s'enfuirent chez eux. À Beth-Chémech, Joas, roi d'Israël, fit prisonnier le roi de Juda, Amassia, fils de Joas et petit-fils d'Ahazia; de là, il se rendit à Jérusalem, et il fit une brèche sur la muraille de la ville, sur une longueur de près de deux cents mètres, entre la porte d'Éfraïm et la porte de l'Angle. Il prit l'or, l'argent, et tous les objets qui se trouvaient dans la maison du Seigneur et dans les trésors du palais royal; il prit également des otages, et il retourna à Samarie. Le reste de l'histoire de Joas est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte ce qu'il a fait, le courage qu'il a montré, et la guerre qu'il a faite à Amassia, roi de Juda. Lorsqu'il mourut, on l'enterra à Samarie dans le tombeau des rois d'Israël; son fils Jéroboam lui succéda. Amassia, roi de Juda, vécut quinze ans après la mort de Joas, roi d'Israël. Le reste de l'histoire d'Amassia est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. À Jérusalem, des gens complotèrent contre Amassia; celui-ci s'enfuit à Lakich, mais on le fit poursuivre, et mettre à mort à cet endroit. On le transporta sur des chevaux et on le mit dans le même tombeau que ses ancêtres dans la cité de David. Tout le peuple de Juda désigna Azaria, âgé de seize ans, comme roi pour succéder à son père Amassia. C'est lui qui, après la mort de son père, reconquit la ville d'Élath et qui la reconstruisit. Pendant la quinzième année du règne d'Amassia, fils de Joas, sur le royaume de Juda, Jéroboam, fils de Joas d'Israël, devint roi à Samarie; il y régna quarante et un ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, et il ne cessa pas de commettre les mêmes péchés que Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher. C'est lui qui reconquit tous les territoires qui avaient appartenu à Israël, depuis Lebo-Hamath au nord, jusqu'à la mer Morte au sud. C'est ce que le Seigneur le Dieu d'Israël avait dit par le prophète Jonas, fils d'Amittaï, qui était de Gath-Héfer. En effet, le Seigneur avait vu la misère très amère d'Israël: il n'y avait personne, vraiment plus personne, pour secourir Israël. Mais le Seigneur n'avait pas décidé d'effacer tout souvenir d'Israël sur la terre; c'est pourquoi il le sauva par le moyen de Jéroboam, fils de Joas. Le reste de l'histoire de Jéroboam est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte tout ce qu'il a fait, le courage qu'il a montré dans les combats, et la manière dont il a rendu à Israël les villes de Damas et de Hamath, qui avaient appartenu au royaume de David. Lorsque Jéroboam mourut, on l'enterra à Samarie dans le tombeau des rois d'Israël; son fils Zacharie lui succéda. Pendant la vingt-septième année du règne de Jéroboam sur Israël, Azaria, fils d'Amassia, devint roi de Juda; il avait seize ans et il régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Sa mère, qui était de Jérusalem, s'appelait Yekolia. Azaria fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, tout comme son père Amassia. Toutefois, les lieux consacrés aux divinités ne disparurent pas; le peuple continuait d'y aller pour offrir des sacrifices et brûler des parfums. Le Seigneur frappa le roi Azaria qui fut lépreux jusqu'à sa mort; il dut habiter à l'écart des autres gens. Son fils Yotam, le chef du palais royal, fut chargé de gouverner le royaume. Tout le reste de l'histoire d'Azaria est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans le même tombeau que ses ancêtres dans la cité de David; son fils Yotam lui succéda. Pendant la trente-huitième année du règne d'Azaria sur Juda, Zacharie, fils de Jéroboam, devint roi d'Israël à Samarie; il y régna six mois. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, comme ses ancêtres; il ne cessa pas de commettre les mêmes péchés que Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher. Challoum, fils de Yabech, complota contre lui, l'assassina en public et régna à sa place. Le reste de l'histoire de Zacharie est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël. Ainsi s'accomplit ce que le Seigneur avait annoncé à Jéhu: « Tes descendants, jusqu'à la quatrième génération, te succéderont comme rois d'Israël. » Challoum, fils de Yabech, devint roi d'Israël pendant la trente-neuvième année du règne d'Azaria sur Juda; mais il ne régna qu'un mois à Samarie. Menahem, fils de Gadi, vint de Tirsa, entra dans Samarie et il y assassina Challoum; puis il régna à sa place. Le reste de l'histoire de Challoum est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël; on y raconte aussi comment il complota contre Zacharie. C'est alors que Menahem attaqua la ville de Tifsa; il en massacra les habitants et ravagea la région qui s'étend de Tirsa à Tifsa. Il attaqua cette ville parce qu'on ne lui en avait pas ouvert les portes, et il éventra toutes les femmes enceintes. Pendant la trente-neuvième année du règne d'Azaria sur Juda, Menahem, fils de Gadi, devint roi d'Israël; il régna dix ans à Samarie. Durant toute sa vie, il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, et il ne cessa pas de commettre les mêmes péchés que Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher. Poul, roi d'Assyrie, envahit le territoire d'Israël; alors Menahem lui donna trente tonnes d'argent, afin qu'il lui prête main forte pour établir solidement son autorité royale. Pour rassembler tout cet argent, Menahem préleva un impôt en Israël sur les personnes riches: chacune dut payer cinquante pièces d'argent. Le roi d'Assyrie quitta le pays d'Israël et il retourna chez lui. Tout le reste de l'histoire de Menahem est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël. Lorsque Menahem mourut, son fils Pecahia lui succéda. Pendant la cinquantième année du règne d'Azaria sur Juda, Pecahia, fils de Menahem, devint roi d'Israël à Samarie; il y régna deux ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, et il ne cessa pas de commettre les mêmes péchés que Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher. Péca, fils de Remalia, qui était son porteur d'armes, complota contre lui. Avec une troupe de cinquante hommes de Galaad, il l'attaqua dans le donjon du palais royal; après l'avoir assassiné, il régna à sa place. Tout le reste de l'histoire de Pecahia est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël. Pendant la cinquante-deuxième année du règne d'Azaria sur Juda, Péca, fils de Remalia, devint roi d'Israël à Samarie; il y régna vingt ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, et il ne cessa pas de commettre les mêmes péchés que Jéroboam, fils de Nebath, qui avait poussé le peuple d'Israël à pécher. À l'époque où Péca régnait sur Israël, Téglath-Phalasar, roi d'Assyrie, s'empara des villes d'Yon, d'Abel-Beth-Maaka, de Yanoa, de Quédech et de Hassor. Il occupa le territoire de Galaad, celui de la Galilée, et de tout le pays de Neftali; il en déporta les habitants en Assyrie. Osée, fils d'Éla, complota contre le roi Péca, fils de Remalia; il l'assassina et régna à sa place. C'était la vingtième année du règne de Yotam, fils d'Azaria et roi de Juda. Tout le reste de l'histoire de Péca est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois d'Israël. Pendant la deuxième année du règne de Péca, fils de Remalia, sur le royaume d'Israël, Yotam, fils d'Azaria, devint roi de Juda; il avait vingt-cinq ans, et il régna seize ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Yeroucha, et elle était fille de Sadoc. Yotam fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, agissant tout comme son père Azaria. Toutefois, les lieux consacrés aux divinités ne disparurent pas; le peuple continuait d'y aller pour offrir des sacrifices et brûler des parfums. C'est Yotam qui construisit la porte supérieure de la maison du Seigneur. Tout le reste de l'histoire de Yotam est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. C'est pendant le règne de Yotam que le Seigneur commença d'envoyer Ressin, roi de Syrie, et Péca, roi d'Israël, contre le pays de Juda. Lorsque Yotam mourut, on l'enterra dans le même tombeau que ses ancêtres dans la cité de David; son fils Acaz lui succéda. Pendant la dix-septième année du règne de Péca, fils de Remalia, sur le royaume d'Israël, Acaz, fils de Yotam, devint roi de Juda; il avait vingt ans, et il régna seize ans à Jérusalem, mais il ne fit pas ce qui est droit aux yeux du Seigneur son Dieu, contrairement à son ancêtre David. Il imita plutôt la conduite des rois d'Israël; il alla même jusqu'à brûler son fils en sacrifice, selon l'abominable pratique des populations que le Seigneur avait chassées du pays pour faire place au peuple d'Israël. Il offrit des sacrifices et brûla des parfums dans les lieux consacrés aux divinités, sur les collines et sous tout arbre verdoyant. Alors Ressin, roi de Syrie, et Péca, fils de Remalia, roi d'Israël, vinrent faire la guerre à Acaz en l'assiégeant dans Jérusalem, mais ils ne réussirent pas à le vaincre. À la même époque, Ressin, roi de Syrie, soumit la ville d'Élath au contrôle des Syriens. Il en expulsa les gens de Juda; les Édomites vinrent s'y installer et ils y habitent depuis lors. Acaz envoya des messagers à Téglath-Phalasar, roi d'Assyrie pour lui dire: « Je suis ton serviteur, ton fils. Viens me délivrer des rois de Syrie et d'Israël qui se dressent contre moi! » Acaz prit l'or et l'argent qui se trouvaient dans la maison du Seigneur et dans les trésors du palais royal, et il les envoya en cadeau au roi d'Assyrie. Le roi d'Assyrie l'écouta, et il partit attaquer la ville de Damas; il s'en empara et il emmena les habitants en captivité à Quir; quant à Ressin, il le fit mourir. Le roi Acaz se rendit à Damas pour y rencontrer Téglath-Phalasar, roi d'Assyrie. Lorsqu'il vit l'autel du temple de Damas, il envoya au prêtre Ouria à Jérusalem le plan de l'autel, son modèle et tous les détails de sa structure. Et le prêtre Ouria bâtit un nouvel autel, selon les instructions qu'Acaz lui avait envoyées depuis Damas; et il l'acheva avant même qu'Acaz soit rentré de Damas. Quand le roi fut de retour, il vit l'autel, s'en approcha et y monta: il y offrit lui-même un sacrifice complet, accompagné d'une offrande de farine et de vin, ainsi qu'un sacrifice de paix, dont il répandit le sang sur l'autel. Puis il fit déplacer l'autel de bronze réservé pour le Seigneur: cet autel se trouvait devant l'entrée de la maison du Seigneur, entre le nouvel autel et la maison du Seigneur; et il le fit mettre derrière le nouvel autel, au nord. Enfin, le roi Acaz donna l'ordre suivant au prêtre Ouria: « Désormais, tu utiliseras le grand autel: tu y feras brûler le sacrifice complet de chaque matin, et l'offrande de farine de chaque après-midi. Tu présenteras aussi les sacrifices complets du roi, accompagnés des offrandes de farine, et ceux du peuple, accompagnés des offrandes de farine et de vin; tu y répandras également le sang des animaux offerts en sacrifices. Au sujet de l'autel de bronze, ce sera à moi de prendre une décision. » Le prêtre Ouria exécuta tous les ordres du roi Acaz. Celui-ci fit encore découper les plaques de bronze des chariots de la maison du Seigneur et enlever les bassins qui étaient sur ces chariots; il ôta la grande cuve ronde, qui reposait sur les douze taureaux de bronze, et il la posa directement sur le sol pavé de pierres. Enfin, à cause du roi d'Assyrie, il déplaça hors de la maison du Seigneur la “galerie du sabbat ”, construite à l'intérieur du temple, et “l'entrée du roi”, située à l'extérieur. Tout le reste de l'histoire d'Acaz est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans le même tombeau que ses ancêtres dans la cité de David; son fils Ézékias lui succéda. Pendant la douzième année du règne d'Acaz sur Juda, Osée, fils d'Éla, devint roi d'Israël à Samarie; il y régna neuf ans. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, toutefois pas autant que les rois d'Israël qui l'avaient précédé. Salmanasar, roi d'Assyrie, vint l'attaquer; Osée dut se soumettre à lui, et lui payer une somme d'argent annuelle. Mais plus tard, Osée complota contre lui: il envoya des messagers à Saïs, vers le roi d'Égypte, et il refusa de payer cette somme d'argent comme chaque année au roi d'Assyrie. Lorsque Salmanasar découvrit ce complot, il fit arrêter Osée et l'enchaîna dans une prison. Puis le roi d'Assyrie envahit le pays et il vint assiéger Samarie. Au bout de trois ans, c'est-à-dire neuf ans après le début du règne d'Osée, le roi d'Assyrie s'empara de la ville. Il déporta la population d'Israël en Assyrie et il les fit habiter dans la région de Hala, sur le Habor, fleuve de Gozan, et dans les villes de Médie. Ces événements arrivèrent parce que les Israélites avaient péché contre le Seigneur, leur Dieu, qui les avait délivrés du pouvoir du pharaon, roi d'Égypte, et les avait fait sortir de ce pays. En effet, ils adorèrent d'autres dieux, ils adoptèrent les coutumes des populations que le Seigneur avait chassées du pays pour faire place au peuple d'Israël, ainsi que les coutumes introduites par les rois d'Israël. Ils prononcèrent contre le Seigneur leur Dieu des paroles inadmissibles. Ils se bâtirent des lieux consacrés aux divinités dans toutes leurs localités, aussi bien dans les simples postes de sentinelles que dans les villes fortifiées. Ils dressèrent des pierres et des poteaux sacrés de la déesse Achéra au sommet de toutes les collines et sous tout arbre verdoyant. Et là, ils brûlèrent des parfums dans tous les lieux consacrés aux divinités, comme les populations que le Seigneur avait exilées pour leur faire place; ils y commirent de si mauvaises actions qu'ils offensèrent le Seigneur. Enfin ils adorèrent les idoles, alors que le Seigneur leur avait dit: « Vous ne ferez pas cela! » Le Seigneur adressa des avertissements aux gens d'Israël et de Juda, par l'intermédiaire de tous ses prophètes: « Renoncez à votre mauvaise conduite, obéissez à mes commandements et à mes lois en accord avec tout l'enseignement que j'ai transmis à vos ancêtres, et que je vous ai communiqué par l'intermédiaire de mes serviteurs les prophètes. » Mais ces gens refusèrent d'écouter ce qu'on leur disait. Ils se montrèrent aussi rebelles que leurs ancêtres, qui n'avaient pas cru au Seigneur leur Dieu. Ils rejetèrent ses lois, l'alliance qu'il avait conclue avec leurs ancêtres et les avertissements qu'il leur avait adressés. Ils s'attachèrent à des dieux inconsistants et ils devinrent eux-mêmes tout aussi inconsistants; ils suivirent l'exemple des populations voisines que le Seigneur leur avait interdit d'imiter. Ils négligèrent tous les commandements du Seigneur leur Dieu, ils se fabriquèrent des idoles de métal fondu, deux statues de veaux et un poteau sacré de la déesse Achéra. Ils adorèrent les astres, ils servirent le dieu Baal; ils brûlèrent leurs fils et leurs filles en sacrifices, ils recoururent à diverses formes de divination, ils consacrèrent leur énergie à faire ce qui est mal aux yeux du Seigneur, et ils l'offensèrent. Alors le Seigneur laissa éclater sa colère contre le peuple d'Israël; il ne voulut plus le voir devant lui, de sorte que seule la tribu de Juda subsista. Mais les gens de Juda aussi désobéirent aux commandements du Seigneur leur Dieu et ils adoptèrent les coutumes que le peuple d'Israël avait établies. C'est pourquoi le Seigneur rejeta tous les descendants d'Israël; il les accabla et les livra au pouvoir de peuples pillards, et il finit par les exiler loin de lui. Lorsque le Seigneur avait arraché le territoire d'Israël du royaume constitué par David, les gens d'Israël s'étaient donné comme roi Jéroboam, fils de Nebath; celui-ci les avait alors détournés du Seigneur, et les avait entraînés dans de graves péchés. Les gens d'Israël ne cessèrent pas d'imiter tous les péchés que Jéroboam avait commis. Finalement, le Seigneur ne voulut plus les voir devant lui et il les fit déporter loin de leur terre en Assyrie, où ils se trouvent encore. C'est ainsi que le Seigneur réalisa ce qu'il avait annoncé par ses serviteurs les prophètes. Le roi d'Assyrie fit venir des populations de Babylone, de Kouta, d'Ava, de Hamath et de Sefarvaïm et il les établit dans les localités de la Samarie, à la place des Israélites qui avaient été exilés; ces populations prirent possession de la Samarie et elles habitèrent dans ses localités. Toutefois, au début de leur installation, elles ne respectaient pas l'autorité du Seigneur; c'est pourquoi le Seigneur envoya contre elles des lions qui les tuaient. On dit alors au roi d'Assyrie: « Les populations que tu as déportées et établies dans les localités de la Samarie ne connaissaient pas les exigences du dieu de ce pays, de sorte qu'il a envoyé contre elles des lions pour les faire mourir, parce qu'elles ne connaissaient pas les exigences du dieu de ce pays. » Le roi d'Assyrie ordonna: « Faites partir là-bas un des prêtres que vous avez déportés de Samarie. Qu'il aille habiter là-bas, et qu'il leur enseigne les exigences du dieu de ce pays. » C'est ainsi qu'un des prêtres qu'ils avaient déportés de Samarie revint s'installer à Béthel, et il enseignait aux habitants comment reconnaître l'autorité du Seigneur. Toutefois, ces populations étrangères se fabriquèrent des statues de leurs dieux et elles les dressèrent dans les temples des hauts-lieux consacrés aux divinités qu'avaient construits les habitants de la Samarie. Chaque population fit cela dans la ville où elle habitait: les exilés venus de Babylone se firent une statue de Soukoth-Benoth, ceux venus de Kouta une statue de Nergal; ceux venus de Hamath se firent une statue d'Achima, et ceux venus d'Ava, des statues de Nibaz et de Tartac. Les gens de Sefarvaïm brûlèrent même leurs enfants en sacrifice à leurs dieux Adrammélek et Anammélek. En même temps, ils adoraient le Seigneur. Ils désignèrent aussi parmi eux des prêtres pour les lieux consacrés aux divinités afin qu'ils président leurs cérémonies. D'un côté donc, ils adoraient le Seigneur, et de l'autre, ils servaient leurs dieux, selon les coutumes de leurs pays d'origine. Aujourd'hui encore, leurs descendants suivent ces anciennes coutumes. Cependant, ils ne respectent pas vraiment l'autorité du Seigneur; ils n'observent exactement ni leurs lois et pratiques traditionnelles, ni l'enseignement et les commandements que le Seigneur a communiqués aux descendants de Jacob – c'est à ce Jacob que le Seigneur avait donné le nom d'Israël. Pourtant, le Seigneur avait conclu une alliance avec les descendants de Jacob, et il leur avait donné ce commandement: « Ne reconnaissez pas l'autorité d'autres dieux; ne vous inclinez pas devant eux; ne les adorez pas et ne leur offrez aucun sacrifice. Le seul dont vous reconnaîtrez l'autorité, c'est moi, le Seigneur, qui vous ai fait sortir d'Égypte grâce à ma puissance irrésistible; c'est devant moi que vous vous inclinerez et c'est à moi que vous offrirez des sacrifices. Vous mettrez en pratique tous les jours les lois, les règles et les commandements, en un mot tout l'enseignement que j'ai écrit pour vous; en particulier, vous ne reconnaîtrez pas l'autorité d'autres dieux. N'oubliez pas l'alliance que j'ai conclue avec vous et ne reconnaissez pas l'autorité d'autres dieux. C'est l'autorité du Seigneur votre Dieu que vous devez reconnaître, car c'est lui seul qui vous délivrera de tous vos ennemis! » Mais ces gens refusèrent d'écouter; ils continuèrent d'agir selon leurs anciennes coutumes. Ainsi, d'un côté, ils adoraient le Seigneur, et de l'autre, ils servaient leurs idoles; et après eux, leurs enfants et tous leurs descendants ont continué de faire la même chose jusqu'à maintenant. Pendant la troisième année du règne d'Osée, fils d'Éla, sur le royaume d'Israël, Ézékias, fils d'Acaz, devint roi de Juda; il avait vingt-cinq ans, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Abi, et elle était fille de Zacharie. Ézékias fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, tout comme son ancêtre David. C'est lui qui supprima les lieux consacrés aux divinités, qui brisa les pierres dressées et qui coupa les poteaux sacrés de la déesse Achéra. Il mit aussi en pièces le serpent de bronze que Moïse avait fabriqué: en effet, jusqu'à cette époque-là, les Israélites brûlaient des parfums pour ce serpent qu'on appelait Nehouchtan. Ézékias eut confiance dans le Seigneur, le Dieu d'Israël; il n'y eut personne de semblable à lui parmi les rois de Juda qui l'avaient précédé ou qui lui succédèrent. Il demeura attaché au Seigneur, sans jamais se détourner de lui; il obéit fidèlement aux commandements que le Seigneur avait donnés à Moïse. Le Seigneur était avec lui; Ézékias agit avec intelligence dans tout ce qu'il entreprenait. Il se révolta contre le roi d'Assyrie et il ne lui fut plus soumis. C'est lui qui battit les Philistins, jusque dans le territoire de Gaza; il prit aussi bien les villes fortifiées que les simples postes de sentinelles. Pendant la quatrième année du règne d'Ézékias, qui correspond à la septième année du règne d'Osée, fils d'Éla, sur le royaume d'Israël, le roi d'Assyrie, Salmanasar, vint assiéger Samarie; la ville fut prise au bout de trois ans, c'est-à-dire pendant la sixième année du règne d'Ézékias, ou la neuvième année du règne d'Osée. Le roi d'Assyrie déporta la population d'Israël en Assyrie et la conduisit dans la région de Hala et sur le Habor, fleuve de Gozan, et dans les villes de Médie. Tout cela arriva parce que les Israélites n'avaient pas écouté ce que commandait le Seigneur leur Dieu, et parce qu'ils avaient été infidèles à son alliance; ils n'avaient ni écouté, ni mis en pratique tout ce qu'avait ordonné Moïse, le serviteur du Seigneur. Pendant la quatorzième année du règne d'Ézékias, le roi d'Assyrie Sennakérib vint attaquer toutes les villes fortifiées du royaume de Juda, et il s'en empara. Ézékias, le roi de Juda, fit porter ce message au roi d'Assyrie, qui se trouvait à Lakich: « J'ai commis une faute! Renonce à m'attaquer ici. Je suis prêt à payer la somme que tu m'imposeras! » Le roi d'Assyrie exigea d'Ézékias, roi de Juda, 9 000 kilos d'argent et une tonne d'or. Ézékias donna tout l'argent qui se trouvait dans la maison du Seigneur et dans le trésor du palais royal. Il dut même arracher des portes de la maison du Seigneur et de leurs montants le métal dont lui-même les avait recouverts, et il livra le tout au roi d'Assyrie. Cependant le roi d'Assyrie, qui se trouvait à Lakich, envoya au roi Ézékias, à Jérusalem, le général en chef, le chef d'état-major, ainsi que son propre aide de camp, à la tête d'une grande armée. Ils se placèrent près du canal du réservoir supérieur, sur la route qui mène au champ des Blanchisseurs, et ils demandèrent à parler au roi. Éliaquim, fils de Hilquia et chef du palais royal, sortit vers eux, accompagné du secrétaire Chebna et de Yoa, fils d'Assaf, archiviste du roi. L'aide de camp assyrien leur dit: « Allez transmettre à Ézékias ce message: “Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie: Quelle belle confiance tu as là! Tu t'imagines que de simples paroles valent plan de bataille et vaillance pour la guerre! En qui as-tu donc mis ta confiance pour te révolter contre moi? Maintenant, voici que tu as mis ta confiance en l'Égypte, ce roseau cassé qui pénètre et transperce la main de celui qui s'appuie sur lui! Tel est le pharaon, roi d'Égypte, pour tous ceux qui mettent leur confiance en lui! Vous me direz peut-être: C'est dans le Seigneur notre Dieu que nous mettons notre confiance. Mais n'est-ce pas lui dont Ézékias a supprimé les lieux qui lui étaient consacrés et ses autels, en ordonnant aux gens de Jérusalem et de Juda de ne rendre leur culte que devant l'autel de Jérusalem? Eh bien, passe un accord avec mon maître le roi d'Assyrie, et je te donnerai 2 000 chevaux… si tu trouves des cavaliers pour les monter! Mais comment mettrais-tu en fuite un seul officier, le moindre des serviteurs de mon maître? Et tu mets ta confiance dans l'Égypte pour obtenir des chars et des chevaux! D'ailleurs, est-ce sans l'accord du Seigneur que je suis venu attaquer ce pays et le dévaster? C'est le Seigneur lui-même qui m'en a donné l'ordre!” » Alors Éliaquim, fils de Hilquia, Chebna et Yoa dirent à l'aide de camp assyrien: « Parle-nous en araméen, s'il te plaît, nous le comprenons. Évite de t'adresser à nous en hébreu, à cause de tous les gens qui sont sur la muraille en train de nous écouter. » Mais l'aide de camp leur répondit: « Croyez-vous que le message de mon maître soit destiné seulement à votre maître et à vous? Il concerne aussi tous ces gens qui se tiennent sur la muraille et qui, comme vous, n'auront bientôt plus que leurs excréments à manger et leur urine à boire! » Puis l'aide de camp se dressa, et cria d'une voix forte en hébreu: « Écoutez le message du grand roi, le roi d'Assyrie: “Ainsi parle le roi, ne vous laissez pas tromper par Ézékias: il est incapable de vous délivrer de ma main! Qu'il ne vous incite pas à faire confiance au Seigneur en disant: Sûrement le Seigneur nous délivrera, et cette ville ne sera pas livrée aux mains du roi assyrien! N'écoutez pas Ézékias, car ainsi parle le roi d'Assyrie: faites la paix avec moi, et rendez-vous à moi. Alors chacun profitera de sa vigne, de son figuier et de l'eau de sa citerne… jusqu'à ce que je vienne pour vous emmener dans un pays comme le vôtre, un pays de blé, et de vin nouveau, un pays de pain et de vignes, d'oliviers, d'huile fraîche et de miel. Ainsi vous vivrez et vous ne mourrez pas. N'écoutez pas Ézékias, car il vous égare lorsqu'il prétend que le Seigneur vous délivrera. Les dieux des autres peuples m'ont-ils empêché de mettre la main sur leur pays? Qu'ont-ils fait, les dieux de Hamath et d'Arpad? Et ceux de Sefarvaïm, de Héna et d'Ava? Ont-ils délivré Samarie de ma main? Parmi tous ces dieux, lesquels ont délivré leur pays de ma main? Comment le Seigneur délivrerait-il Jérusalem de ma main?” » Tous ceux qui étaient là gardaient le silence; ils ne répondirent pas un mot, car tel était l'ordre du roi Ézékias: « Vous ne lui répondrez pas! » Puis Éliaquim, fils de Hilquia et chef du palais royal, le secrétaire Chebna et Yoa, fils d'Assaf et archiviste du roi, après avoir déchiré leurs vêtements, revinrent auprès d'Ézékias et lui rapportèrent les paroles de l'aide de camp assyrien. Dès que le roi Ézékias eut entendu leur rapport, il déchira ses vêtements, prit la tenue de deuil, et il se rendit dans la maison du Seigneur. En même temps, il envoya le chef du palais Éliaquim, le secrétaire Chebna et les anciens parmi les prêtres chez le prophète Ésaïe, fils d'Amots. Ces hommes étaient eux aussi en tenue de deuil. Ils lui dirent: « Voici un message d'Ézékias: “Ce jour est un jour de détresse, de punition, d'humiliation! Comme on dit, l'enfant est prêt de naître, mais la mère manque de force pour le mettre au monde. Peut-être le Seigneur ton Dieu entendra-t-il toutes les paroles de l'aide de camp, lui que le roi d'Assyrie son maître a envoyé pour insulter le Dieu vivant? Peut-être le punira-t-il pour les paroles qu'a entendues le Seigneur ton Dieu? Fais monter une prière en faveur de ce qui reste de son peuple!” » Quand les envoyés du roi Ézékias eurent accompli leur démarche auprès d'Ésaïe, celui-ci leur dit: « Vous parlerez ainsi à votre maître: voici ce que déclare le Seigneur: “Tu as entendu les officiers du roi d'Assyrie m'insulter. N'aie pas peur de ce qu'ils ont dit! Le roi recevra une nouvelle; je lui inspirerai alors l'idée de retourner dans son pays. Et là, je le ferai mourir assassiné.” » L'aide de camp assyrien apprit que son maître avait quitté Lakich pour assiéger Libna; c'est donc là qu'il vint le trouver. Le roi d'Assyrie fut informé que Tiraca, le roi des Éthiopiens, venait l'attaquer. Il fit porter ce nouveau message à Ézékias, le roi de Juda: « Tu comptes trop sur ton Dieu, en prétendant que Jérusalem ne sera pas livrée entre les mains du roi d'Assyrie; ne te laisse pas tromper par lui! Tu as bien appris comment les rois d'Assyrie ont traité tous les autres pays et les ont dévastés. Et toi, tu serais épargné? Quand mes prédécesseurs ont détruit Gozan, Charan, Ressef et les Édénites qui sont à Telassar, les dieux de ces peuples n'ont pas pu délivrer ces villes. Réfléchis au sort des rois de Hamath, Arpad, Laïr, Sefarvaïm, Héna et Ava! » Ézékias prit la lettre de la main des messagers assyriens et la lut. Puis il monta à la maison du Seigneur, et il la déroula devant celui-ci. Ensuite il prononça cette prière: « Seigneur, Dieu d'Israël, toi qui sièges au-dessus des chérubins, c'est toi qui es le seul Dieu pour tous les royaumes du monde, c'est toi qui as fait les cieux et la terre. Seigneur, écoute bien, regarde attentivement, remarque les insultes que les messagers de Sennakérib ont prononcées contre toi, le Dieu vivant! Il est vrai, Seigneur, que les rois d'Assyrie ont dévasté les populations et leurs territoires. Ils ont brûlé leurs dieux, ils les ont fait disparaître, parce que ce n'étaient pas de vrais dieux, mais seulement des statues de bois ou de pierre, fabriquées par des mains humaines. Maintenant, Seigneur notre Dieu, sauve-nous des griffes de Sennakérib! Alors tous les royaumes du monde sauront que toi, Seigneur, tu es Dieu, toi seul! » Alors Ésaïe, fils d'Amots, fit porter ce message à Ézékias: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: J'ai entendu la prière que tu m'as adressée au sujet du roi d'Assyrie, Sennakérib. Écoute les paroles que je prononce contre lui: La ville de Sion te méprise, elle se moque de toi! Jérusalem rit de toi en secouant la tête. Qui as-tu insulté et outragé? Contre qui as-tu élevé la voix et jeté un regard insolent? C'est contre moi, le Dieu d'Israël qui est saint! Par l'intermédiaire de tes messagers, tu as insulté le Seigneur. Tu as dit: “Moi, Sennakérib, avec mes nombreux chars, j'ai gravi le sommet des montagnes, jusqu'aux endroits inaccessibles du Liban. J'ai abattu ses cèdres les plus hauts et ses plus beaux cyprès. J'ai atteint son refuge le plus reculé, sa forêt la plus dense. Moi, j'ai creusé et j'ai bu l'eau des autres peuples. J'ai asséché tous les canaux du Nil rien qu'en posant les pieds sur le sol égyptien!” Eh bien, Sennakérib, ne le sais-tu pas? Depuis longtemps, j'ai préparé ces événements, depuis les temps anciens, j'y ai travaillé, et maintenant je les réalise. Toi, tu n'as plus qu'à réduire en tas de ruines les villes fortifiées. Leurs habitants, les bras sans force, sont paralysés de peur et sont confus. Ils font penser à l'herbe des champs, à la verdure des prés, à l'herbe sur les toits, ou au blé desséché avant d'avoir mûri. Et je sais tout de toi: je sais quand tu t'assieds, quand tu sors ou quand tu entres, et quand tu t'emportes contre moi. Parce que tu t'es emporté contre moi, et que j'ai entendu ton insolence, je te maîtriserai par un crochet dans le nez, un mors à tes lèvres. Je te ramènerai chez toi par le chemin par lequel tu es venu. Pour toi, Ézékias, ceci te servira de signe: cette année, on consommera ce qui aura repoussé; et la deuxième année, ce qui poussera tout seul. Mais la troisième année, vous pourrez semer et moissonner, vous cultiverez vos vignes et vous profiterez de la vendange. Les rescapés du royaume de Juda, ce qui restera, seront de nouveau comme un arbre qui fait des racines dans le sol et qui porte des fruits. Oui, de Jérusalem surgira un peuple de survivants, sur la montagne de Sion se lèveront des rescapés! » Ésaïe ajouta: « Voilà ce que fera le Seigneur de l'univers dans son amour exclusif. Et maintenant, voici ce qu'il déclare au sujet du roi d'Assyrie: “Il n'entrera pas dans cette ville, il ne tirera pas une flèche contre elle, il ne l'affrontera pas avec des boucliers, il n'élèvera pas de remblai contre elle. Il repartira par le chemin d'où il est venu. Dans cette ville, il n'entrera pas, je le déclare, moi le Seigneur! Je protégerai Jérusalem, et je la sauverai, parce que je suis Dieu, et par fidélité à David mon serviteur.” » Cette nuit-là, l'ange du Seigneur intervint dans le camp assyrien, et il y fit mourir 185 000 hommes. Le matin les survivants, à leur réveil, découvrirent tous ces cadavres. Alors Sennakérib, le roi d'Assyrie, leva le camp et repartit pour Ninive, sa capitale, où il resta. Un jour qu'il était prosterné dans le temple de Nisrok, son dieu, deux de ses fils, Adrammélek et Saresser, l'assassinèrent de leur épée; puis ils s'enfuirent au pays d'Ararat. Un autre de ses fils, Assarhaddon, lui succéda. À cette époque, le roi Ézékias fut atteint d'une maladie mortelle. Le prophète Ésaïe, fils d'Amots, vint le voir et lui dit: « Voici ce que le Seigneur déclare: Mets de l'ordre dans tes affaires, car tu vas mourir, tu ne survivras pas à ta maladie! » Ézékias se tourna contre le mur et il adressa au Seigneur cette prière: « Ah! Seigneur, souviens-toi, je te prie, que je me suis conduit envers toi avec loyauté et avec un cœur sans partage. Ce qui est bien à tes yeux, je l'ai fait! » Puis Ézékias pleura et versa d'abondantes larmes. Cependant Ésaïe n'était pas encore sorti de la cour du milieu, quand la parole du Seigneur lui fut adressée: « Retourne auprès d'Ézékias, le chef de mon peuple, et tu lui diras: “Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu de ton ancêtre David: J'ai entendu ta prière, et j'ai vu tes larmes. Eh bien, je vais te guérir; dans trois jours, tu pourras de nouveau te rendre à la maison du Seigneur. Je prolongerai même ta vie de quinze ans! Je vous arracherai, toi et Jérusalem, aux griffes du roi d'Assyrie. Je protégerai cette ville, parce que je suis Dieu, et par fidélité à David mon serviteur.” » Puis Ésaïe dit: « Prenez un gâteau de figues. » Ils en prirent un, ils le mirent sur l'ulcère, et le roi resta en vie. Ézékias demanda au prophète: « Quel signe m'assurera que le Seigneur me guérira, et que dans trois jours, je monterai à la maison du Seigneur? » Ésaïe lui dit: « Voici pour toi, de la part du Seigneur, le signe que le Seigneur réalisera ce qu'il a promis: faut-il que l'ombre avance de dix degrés sur le cadran solaire d'Acaz, ou qu'elle recule de dix degrés? » – « Il est facile que l'ombre avance de dix degrés, répondit Ézékias; que l'ombre recule de dix degrés! » Le prophète Ésaïe pria le Seigneur, et celui-ci fit reculer l'ombre de dix degrés sur le cadran solaire d'Acaz. À cette époque, le roi de Babylone, Mérodak-Baladan, fils de Baladan, apprit qu'Ézékias avait été malade. Il lui envoya des ambassadeurs, porteurs de lettres et d'un cadeau. Ézékias les accueillit, puis il leur fit voir l'endroit où il gardait son trésor, l'argent, l'or, les parfums et les huiles précieuses, les objets de valeur, et tout ce qui se trouvait dans son trésor. Il n'y eut rien qu'Ézékias ne leur fit voir, ni dans son palais, ni dans l'ensemble de son domaine. Après cela, le prophète Ésaïe vint trouver le roi Ézékias et lui demanda: « Que t'ont dit ces gens? Et d'où venaient-ils? » – « Ils venaient d'un pays lointain, de Babylone », répondit Ézékias. Ésaïe reprit: « Et qu'ont-ils vu dans ton palais? » – « Ils ont vu tout ce qui s'y trouve, dit Ézékias; il n'y a rien que je ne leur aie montré de mes trésors. » Alors Ésaïe dit à Ézékias: « Écoute ce qu'annonce le Seigneur: “Les jours viennent, où tout ce qui se trouve dans ton palais, tout ce que tes prédécesseurs ont amassé jusqu'à ce jour, sera emporté à Babylone. Il n'en restera rien ici, déclare le Seigneur. On emmènera même certains de tes propres fils, que toi tu as engendrés, pour être eunuques dans le palais du roi de Babylone.” » Ézékias dit à Ésaïe: « La parole du Seigneur que tu m'as adressée est une bonne chose. » Et il se disait: « Pourvu qu'il y ait la paix et la sécurité tant que je serai en vie! » Le reste de l'histoire d'Ézékias est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda; on y raconte le courage qu'il a montré, et comment il a fait construire un réservoir et creuser un canal pour amener l'eau dans la ville de Jérusalem. Lorsqu'il mourut, son fils Manassé lui succéda. Manassé avait douze ans lorsqu'il devint roi; il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Hefsi-Ba. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, en imitant toutes les pratiques abominables des populations que le Seigneur avait chassées du pays pour faire place au peuple d'Israël. Il rétablit les lieux consacrés aux divinités, que son père Ézékias avait détruits, et il dressa des autels en l'honneur du dieu Baal; il fabriqua un poteau sacré de la déesse Achéra, comme l'avait fait Achab, roi d'Israël, et il rendit un culte aux astres. Il dressa d'autres autels dans la maison du Seigneur, dont le Seigneur avait dit: « C'est à Jérusalem que je manifesterai ma présence. » Dans les deux cours de la maison du Seigneur aussi, il dressa des autels en l'honneur des astres. Il brûla son fils en sacrifice, il pratiqua diverses formes de divination et il institua des gens qui interrogent les esprits des morts et qui prédisent l'avenir; il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux du Seigneur et il l'offensa. Il plaça une statue de la déesse Achéra dans la maison du Seigneur, dont celui-ci avait déclaré à David et à son fils Salomon: « Ici, dans cette maison et à Jérusalem, que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël, je manifesterai pour toujours ma présence. Si le peuple d'Israël observe tous mes commandements et tout l'enseignement que mon serviteur Moïse lui a transmis, je ne l'obligerai plus à errer loin du pays que j'ai donné à ses ancêtres. » Mais les gens de Juda n'obéirent pas au Seigneur; et Manassé les incita à se conduire encore plus mal que les anciens habitants du pays que le Seigneur avait anéantis pour faire place à son peuple. Alors le Seigneur s'exprima par l'intermédiaire de ses serviteurs les prophètes et dit: « Le roi Manassé a commis tous ces actes abominables; il s'est conduit encore plus mal que les Amorites avant lui; par ses idoles, il a même poussé la population de Juda à pécher; voici donc ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Je frapperai Jérusalem et tout Juda d'un malheur tel qu'il fera l'effet d'un coup de tonnerre sur les personnes qui l'apprendront. Je détruirai Jérusalem, comme j'ai détruit Samarie et la famille d'Achab; je nettoierai Jérusalem, comme on nettoie un plat: on le nettoie et on le tourne à l'envers. J'abandonnerai ceux de mon peuple qui auront survécu; je les livrerai au pouvoir de leurs ennemis: ils seront pillés et dépouillés par leurs ennemis. J'agirai ainsi parce que mon peuple n'a pas cessé de faire ce qui est mal à mes yeux et de m'offenser, depuis le jour où ses ancêtres sont sortis d'Égypte jusqu'à aujourd'hui.” » Le roi Manassé fit périr de si nombreuses personnes innocentes que la ville de Jérusalem fut remplie de sang d'un bout à l'autre de la ville; ces crimes s'ajoutaient à tous les péchés dans lesquels il entraîna la population de Juda, en la poussant à faire ce qui est mal aux yeux du Seigneur. Le reste de l'histoire de Manassé est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda; on y raconte tout ce qu'il a fait et les péchés qu'il a commis. Lorsque Manassé mourut, on l'enterra dans le jardin du palais, dans le jardin d'Ouza; son fils Amon lui succéda. Amon avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi; il régna deux ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Mechoullémeth, et elle était fille de Harous, de Yotba. Amon fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, comme son père Manassé. Il se conduisit aussi mal que lui; il adora les idoles que son père avait adorées. Il ne se conduisit pas comme le Seigneur le demande; au contraire, il abandonna le Seigneur, le Dieu de ses ancêtres. Les officiers d'Amon complotèrent contre lui et ils l'assassinèrent dans son palais. Mais la population de Juda fit mourir tous ceux qui avaient comploté contre le roi Amon et ils désignèrent son fils Josias pour lui succéder. Le reste de l'histoire d'Amon est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. On l'enterra dans son tombeau, au jardin d'Ouza, et son fils Josias lui succéda. Josias avait huit ans lorsqu'il devint roi; il régna trente et un ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Yedida, et elle était fille d'Adaya, originaire de Boscath. Josias fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur; il se conduisit exactement comme son ancêtre David, il ne s'écarta jamais de ce modèle. La dix-huitième année de son règne, Josias envoya le secrétaire Chafan, fils d'Assalia et petit-fils de Mechoullam, à la maison du Seigneur. « Va trouver Hilquia le grand-prêtre, lui dit-il; demande-lui de compter l'argent qui a été apporté pour la maison du Seigneur et que les prêtres gardiens de l'entrée de la maison du Seigneur ont récolté de la part du peuple. Mais qu'on ne leur demande pas de comptes au sujet de l'argent remis entre leurs mains, car ils agissent honnêtement. » Après avoir reçu ce message, le grand-prêtre annonça à Chafan le secrétaire: « J'ai trouvé le livre de l'enseignement dans la maison du Seigneur! » Hilquia donna le livre à Chafan qui le lut, puis il retourna faire son rapport au roi: « Les prêtres, dit-il, ont remis l'argent qui se trouvait dans la maison du Seigneur aux responsables des travaux, chargés des réparations. » Puis il ajouta: « Le grand-prêtre Hilquia m'a donné un livre. » Et Chafan le lut devant le roi. Lorsque le roi Josias entendit les paroles du livre de l'enseignement, il déchira ses vêtements. Il ordonna au grand-prêtre, Hilquia, à Ahicam, fils de Chafan, à Akbor, fils de Mikaya, et au secrétaire Chafan ainsi qu'à Assaya, un de ceux qui étaient à son service: « Allez consulter le Seigneur pour moi et pour le peuple de Juda au sujet des paroles de ce livre qu'on vient de trouver. En effet, la colère du Seigneur contre nous est grande, parce que nos ancêtres n'ont pas obéi aux paroles de ce livre, pour mettre en pratique tout ce qui y est écrit. » Hilquia le grand-prêtre, Ahicam, Akbor, Chafan et Assaya se rendirent donc chez la prophétesse Houlda, femme de Challoum, fils de Ticva et petit-fils de Haras, responsable des vêtements du culte; elle habitait à Jérusalem dans la ville neuve. Ils lui parlèrent, et Houlda leur dit: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Dites à l'homme qui vous a envoyé vers moi: Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: Je frapperai d'un malheur Jérusalem et ses habitants, comme cela est écrit dans le livre que le roi de Juda a lu. Les gens de Jérusalem m'ont abandonné, ils ont offert des sacrifices à d'autres dieux; tout ce qu'ils ont fait m'a offensé. C'est pourquoi ma colère contre cette ville est grande, et elle ne s'éteindra pas! Mais au roi de Juda, qui vous envoie consulter le Seigneur, voici ce que vous lui direz: Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: Tu as entendu les paroles de ce livre. Tu t'es laissé toucher et tu t'es humilié devant le Seigneur en entendant ce que j'ai dit au sujet de Jérusalem et de ses habitants, à savoir que leur dévastation sera si terrible que leur nom servira pour prononcer des malédictions. Tu as aussi déchiré tes vêtements et tu as versé des larmes: à cause de tout cela, je te l'affirme, moi aussi je t'ai entendu! C'est pourquoi je te laisserai mourir en paix; tu seras déposé dans ta tombe, sans avoir vu tous les malheurs dont je frapperai Jérusalem.” » Ils rapportèrent ces paroles au roi Josias. Aussitôt, le roi fit convoquer auprès de lui tous les anciens de Juda et de Jérusalem. Le roi monta à la maison du Seigneur, et avec lui, tous les gens de Juda, toute la population de Jérusalem, les prêtres, les prophètes et tout le peuple, du plus petit au plus grand. Puis le roi leur lut à tous le livre de l'alliance trouvé dans la maison du Seigneur. Il était debout sur l'estrade et il conclut l'alliance en présence du Seigneur. Chacun s'engageait à rester fidèle au Seigneur, à obéir de tout son cœur et de tout son être à ses commandements, ses enseignements et ses lois, et à mettre en pratique tout ce qui est écrit dans le livre de l'alliance. Tout le peuple s'engagea dans l'alliance. Ensuite le roi ordonna au grand-prêtre Hilquia, aux prêtres en second, et aux prêtres gardiens de l'entrée de la maison du Seigneur, de débarrasser celle-ci de tous les objets qui avaient été faits pour Baal, pour Achéra et pour tous les astres; il fit brûler ces objets en dehors de Jérusalem, dans les champs du Cédron, et on en porta les cendres à Béthel. Josias supprima les faux prêtres que les rois de Juda avaient établis, pour faire brûler des parfums dans les lieux consacrés aux divinités dans les villes de Juda et dans les environs de Jérusalem. Il les renvoya, parce qu'ils faisaient brûler des parfums pour Baal, pour le soleil, pour la lune, pour les constellations et pour tous les autres astres. Il fit sortir de la maison du Seigneur le poteau sacré d'Achéra; on le porta en dehors de Jérusalem, dans le ravin du Cédron, et il le fit brûler dans le ravin du Cédron; on le réduisit en cendres, et l'on répandit celles-ci sur le terrain servant de cimetière populaire. Josias fit encore démolir les lieux dans la maison du Seigneur où l'on pratiquait la prostitution sacrée et où des femmes tissaient des vêtements pour Achéra. Ensuite, Josias fit venir à Jérusalem tous les prêtres de Juda et il rendit impurs les lieux consacrés aux divinités où ils faisaient brûler des parfums, depuis Guéba jusqu'à Berchéba. À Jérusalem, il fit démolir les lieux consacrés aux divinités situés près des portes de la ville, entre autres celui qui se trouvait à la porte de Yochoua, gouverneur de la ville, à gauche en entrant. Cependant, les prêtres qui avaient officié dans les lieux consacrés aux divinités ne furent pas autorisés à offrir des sacrifices sur l'autel du Seigneur, à Jérusalem; mais ils pouvaient manger des pains sans levain, tout comme les autres prêtres. Josias rendit impur le Tofeth, dans la vallée de Hinnom, afin que personne ne brûle son fils ou sa fille en sacrifice au dieu Molek. Il supprima les chevaux que les rois de Juda avaient installés en l'honneur du soleil, à l'entrée de la maison du Seigneur, dans les annexes, près de la chambre du fonctionnaire Netan-Mélek. Josias fit brûler les chars du soleil. Il démolit les autels que les rois de Juda avaient dressés sur la terrasse des appartements d'Acaz à l'étage supérieur. Il démolit aussi les autels dressés par Manassé dans les deux cours de la maison du Seigneur; il les fit mettre en pièces sur place et il jeta les débris dans le ravin du Cédron. Il rendit inutilisables les lieux consacrés aux divinités que Salomon, roi d'Israël avait installés en face de Jérusalem, au sud du mont de la Destruction: ces divinités étaient Astarté, l'ignoble déesse des Sidoniens, Kemoch, l'ignoble dieu des Moabites, et Milkom, l'abominable dieu des Ammonites. Josias fit briser les pierres dressées, couper les poteaux sacrés de la déesse Achéra et recouvrir leurs emplacements avec des ossements humains. Josias démolit aussi l'autel de Béthel, le lieu consacré aux divinités que Jéroboam, fils de Nebath, avait installé pour entraîner le peuple d'Israël dans le péché; il incendia le lieu, démolit l'autel, brûla le poteau sacré de la déesse Achéra et réduisit le tout en poussière. À cette occasion, Josias, s'étant retourné, vit les tombeaux qui se trouvaient sur la montagne. Il envoya prendre des ossements des tombeaux, il les brûla sur l'autel, et le rendit ainsi inutilisable, conformément à ce qu'avait dit le prophète, lorsque le roi Jéroboam se tenait devant l'autel, au cours de la fête. Puis Josias se retourna et vit le tombeau de ce prophète et il demanda: « Quel est ce monument que je vois là-bas? » Des habitants de la ville lui répondirent: « C'est le tombeau du prophète qui est venu de Juda, celui qui avait annoncé tout ce que tu viens de faire contre cet autel de Béthel. » Alors Josias ordonna: « Laissez ce tombeau! Que personne ne touche aux ossements de ce prophète! » Et l'on épargna ses ossements, tout comme ceux du prophète qui était venu de Samarie. Les rois d'Israël avaient offensé le Seigneur en construisant des lieux consacrés aux divinités dans les villes de la Samarie. Josias en détruisit tous les temples, exactement comme il l'avait fait à Béthel. Sur les autels, il égorgea tous les prêtres des lieux consacrés aux divinités, et il y brûla des ossements humains. Ensuite Josias retourna à Jérusalem. Le roi Josias ordonna au peuple tout entier: « Célébrez la fête de la Pâque en l'honneur du Seigneur votre Dieu, selon ce qui est écrit dans ce livre de l'alliance. » Car depuis l'époque où Israël était gouverné par les Juges, et pendant tout le temps où des rois régnaient sur Israël et sur Juda, on n'avait pas célébré de Pâque comme celle-ci. C'est seulement la dix-huitième année du règne de Josias que l'on célébra cette Pâque à Jérusalem, en l'honneur du Seigneur. De plus, Josias élimina les gens qui interrogeaient les esprits des morts et qui prédisaient l'avenir; il fit disparaître les statuettes de divinités, les idoles, et toutes les horreurs qu'on voyait à Jérusalem et dans le pays de Juda. Il fit tout cela, afin de réaliser les paroles de l'enseignement écrites dans le livre trouvé par le grand-prêtre Hilquia dans la maison du Seigneur. Avant lui, il n'y avait pas eu de roi comme Josias, qui soit revenu au Seigneur de tout son cœur, de tout son être et de toute sa force, conformément à tout l'enseignement de Moïse; et après lui, il n'y en a pas eu non plus. Cependant, la colère du Seigneur qui s'était enflammée contre le royaume de Juda était si grande qu'il refusa de se laisser apaiser, tant le roi Manassé l'avait offensé. Et c'est pourquoi il déclara: « De même qu'autrefois je n'ai plus voulu voir devant moi les gens du royaume d'Israël, de même je ne veux plus voir ceux du royaume de Juda. Je rejetterai Jérusalem, cette ville que j'avais choisie, et la maison où j'avais promis de manifester ma présence. » Tout le reste de l'histoire de Josias est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. C'est pendant son règne que le pharaon Néco, roi d'Égypte, conduisit son armée vers le roi d'Assyrie près de l'Euphrate; le roi Josias alla à sa rencontre, mais Néco le fit mourir, à Méguiddo, dès qu'il le vit. Ses serviteurs le transportèrent sur un char, mort, de Méguiddo à Jérusalem, où on l'enterra dans son tombeau. Ensuite, la population de Juda choisit Joachaz, fils de Josias, et le fit roi avec l'huile d'onction pour succéder à son père. Joachaz avait vingt-trois ans lorsqu'il devint roi; il ne régna que trois mois à Jérusalem. Sa mère s'appelait Hamoutal, et elle était fille d'Irméya, de Libna. Joachaz fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme ses ancêtres. Le pharaon Néco l'emmena prisonnier à Ribla, au pays de Hamath, et il mit ainsi fin à son règne à Jérusalem; en même temps, Néco exigea du pays de Juda une taxe de 3 000 kilos d'argent et trente-cinq kilos d'or. Ensuite, le pharaon Néco désigna Éliaquim, fils de Josias, comme roi pour succéder à son père, et il changea son nom en Joaquim. Quant à Joachaz, il l'emmena en Égypte où il mourut. Joaquim dut prélever des impôts dans son royaume, afin de verser au pharaon ce qu'il exigeait; il préleva de l'or et de l'argent à chaque habitant selon sa fortune, pour le donner au pharaon. Joaquim avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Zéboudda, et elle était fille de Pedaya, de Rouma. Joaquim fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme ses ancêtres. C'est pendant son règne que Nabucodonosor, roi de Babylone, envahit le pays de Juda; Joaquim lui fut soumis pendant trois ans, puis il changea d'attitude et se révolta contre lui. Alors le Seigneur envoya contre Joaquim des bandes de pillards venant de Babylone, de Syrie, de Moab et d'Ammon. Ils dévastèrent le royaume de Juda, conformément à ce que le Seigneur avait dit par l'intermédiaire de ses serviteurs les prophètes. C'est uniquement sur l'ordre du Seigneur que tout cela arriva aux gens de Juda, parce qu'il ne voulait plus les voir devant lui. En effet, le roi Manassé avait tellement péché, il avait fait mourir de si nombreuses personnes innocentes et il avait rempli la ville de Jérusalem de tant de sang innocent que le Seigneur ne voulut pas pardonner. Tout le reste de l'histoire de Joaquim est écrit dans le livre intitulé Les actes des rois de Juda. Lorsque Joaquim mourut, son fils Joakin lui succéda. Le roi d'Égypte n'osa plus à nouveau sortir de son pays, car le roi de Babylone s'était emparé de tous les territoires auparavant soumis à la domination égyptienne, entre la frontière nord de l'Égypte et l'Euphrate. Joakin avait dix-huit ans lorsqu'il devint roi; il ne régna que trois mois à Jérusalem. Sa mère s'appelait Nehoucheta, et elle était fille d'Elnatan, de Jérusalem. Joakin fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme son père. À cette époque-là, l'armée babylonienne, commandée par les officiers du roi Nabucodonosor, vint assiéger Jérusalem. Pendant le siège, Nabucodonosor vint lui-même sur place. Joakin, roi de Juda, sortit de la ville avec sa mère, ses officiers, ses hauts fonctionnaires et ses hommes de confiance, et il se rendit au roi de Babylone. Celui-ci les fit prisonniers. C'était la huitième année du règne de Nabucodonosor. Conformément à ce que le Seigneur avait annoncé, Nabucodonosor emporta tous les trésors de la maison du Seigneur, et tous les trésors du palais, et il mit en pièces tous les objets d'or que le roi Salomon avait fait fabriquer dans la maison du Seigneur. Il déporta toute la population de Jérusalem, les hauts fonctionnaires, les gens influents, en tout 10 000 personnes, sans compter les forgerons et les serruriers. Il ne resta que les habitants les plus pauvres. Il déporta à Babylone le roi Joakin, sa mère, ses épouses et ses hommes de confiance, avec les notables. Il emmena en captivité à Babylone tous les gens importants, au nombre de 7 000, ainsi que les forgerons et les serruriers, au nombre de 1 000, et tous ceux en état de porter les armes. Ensuite, Nabucodonosor désigna Mattania, oncle de Joakin, comme roi, et il changea son nom en Sédécias. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi de Juda; il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Hamoutal; elle était fille d'Irméya, de Libna. Sédécias fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme Joaquim. C'est à cause de la colère du Seigneur qu'il en fut ainsi à Jérusalem et dans le royaume de Juda, jusqu'à ce qu'il rejette son peuple loin de lui. Mais Sédécias se révolta contre Nabucodonosor, roi de Babylone. La neuvième année du règne de Sédécias, le dixième jour du dixième mois, Nabucodonosor, roi de Babylone, vint attaquer Jérusalem, lui et toute son armée. Il installa son camp devant la ville pour l'assiéger, et les Babyloniens construisirent des terrassements d'assaut autour de la ville. La ville resta assiégée jusqu'à la onzième année de son règne. La famine était devenue terrible dans la ville; il n'y avait plus de quoi nourrir la population. Le neuvième jour du quatrième mois, les Babyloniens ouvrirent une brèche dans la muraille de la ville. À la nuit tombée, tous les combattants de Juda s'enfuirent. Malgré les Babyloniens qui encerclaient la ville, ils quittèrent Jérusalem par une porte située entre les deux murailles, près du jardin du roi. Le roi Sédécias prit le chemin qui mène à la vallée du Jourdain. Mais les troupes babyloniennes se lancèrent à sa poursuite et ils le rattrapèrent dans la plaine de Jéricho; toute son armée se dispersa loin de lui. Les Babyloniens le firent prisonnier et ils le conduisirent au roi de Babylone, qui se trouvait à Ribla. C'est là que les Babyloniens rendirent leur jugement contre Sédécias. Ils égorgèrent les fils de Sédécias sous ses yeux. Et l'on creva les yeux de Sédécias, on le lia par une double chaîne de bronze, et on l'emmena à Babylone. La dix-neuvième année du règne de Nabucodonosor, roi de Babylone, le septième jour du cinquième mois, Nebouzaradan, chef des gardes au service du roi de Babylone, fit son entrée à Jérusalem. Il brûla la maison du Seigneur, le palais royal et les maisons de Jérusalem, toutes celles des personnes de haut rang. Les troupes babyloniennes, qui accompagnaient le chef des gardes, démolirent les murailles qui entouraient Jérusalem. Ensuite, Nebouzaradan exila à Babylone les habitants qui étaient restés dans la ville, autant ceux qui s'étaient rendus aux Babyloniens que le reste de la population. Mais il laissa une partie de la population pauvre du pays, pour cultiver les vignes et les champs. Les Babyloniens mirent en pièces les colonnes de bronze qui étaient dans la maison du Seigneur, ainsi que les chariots et la grande cuve de bronze placés dans la cour. Ils emportèrent le bronze à Babylone. Ils prirent aussi les récipients pour les cendres, les pelles, les couteaux pour les mèches de lampe et les coupes, ainsi que tous les objets de bronze qui servaient pour le culte. Le chef des gardes prit encore tous les objets d'or et d'argent, tels que les brûle-parfums et les bols à aspersion. Il fut impossible d'évaluer le poids de bronze des objets que le roi Salomon avait fait fabriquer pour la maison du Seigneur: les deux colonnes, la grande cuve, qui était unique, et les chariots. Les colonnes avaient chacune neuf mètres de haut; elles étaient surmontées chacune d'un chapiteau de bronze, haut d'un mètre et demi, et décoré tout autour d'une sorte de tresse de bronze et de fruits de grenadiers, également en bronze. Les deux colonnes étaient identiques, ainsi que les tresses. Le chef des gardes fit arrêter le grand-prêtre Seraya, le prêtre en second Sefania et les trois prêtres gardiens de l'entrée du temple. Il fit arrêter également un fonctionnaire responsable des hommes de guerre, puis cinq personnes de la cour du roi, le secrétaire chargé du recrutement des soldats – c'était un chef de l'armée –, et soixante habitants de Juda pris au hasard dans la ville. Nebouzaradan, chef des gardes, les prit et les fit marcher jusque vers le roi de Babylone, à Ribla. Celui-ci les fit exécuter sur place, au pays de Hamath. C'est ainsi que le peuple de Juda fut emmené en exil loin de son pays. Nabucodonosor, roi de Babylone, avait laissé une partie de la population dans le pays de Juda. Il établit comme gouverneur sur ces gens Guedalia, fils d'Ahicam et petit-fils de Chafan. Lorsque les officiers et les soldats de la tribu de Juda qui ne s'étaient pas rendus aux Babyloniens apprirent cette décision de Nabucodonosor, ils allèrent trouver Guedalia à Mispa. Les officiers étaient Ismaël, fils de Netania, Yohanan, fils de Caréa, Seraya, fils de Tanehoumeth, de Netofa, et Yazania, de Maaka. Guedalia leur fit un serment, à eux et à leurs hommes, et leur dit: « N'ayez pas peur des Babyloniens; restez dans le pays et servez le roi de Babylone; et tout ira bien pour vous! » Mais à la fin de l'été, au septième mois de cette année-là, Ismaël, fils de Netania et petit-fils d'Élichama, qui était de la famille royale, vint à Mispa avec dix hommes; ils frappèrent à mort Guedalia, de même que les membres de la tribu de Juda, et les Babyloniens qui étaient avec lui. Alors toute la population, du plus petit au plus grand, et les officiers partirent en Égypte, car ils avaient peur des Babyloniens. Trente-sept ans après l'exil de Joakin, roi de Juda, Évil-Mérodak devint roi de Babylone. Le vingt-septième jour du douzième mois de cette année-là, il accorda sa grâce à Joakin et il le fit sortir de prison. Il lui parla avec bonté et il lui attribua un rang supérieur à celui des autres rois qui se trouvaient avec lui à Babylone. Joakin fut autorisé à ne plus porter ses vêtements de prisonnier et il prit ses repas à la table du roi de Babylone, tous les jours de sa vie. C'est ainsi que chaque jour jusqu'à sa mort, Joakin reçut du roi de Babylone ce qui était nécessaire pour vivre. Adam fut le père de Seth, Seth celui d'Énos, Énos de Quénan, Quénan de Malaléel, Malaléel de Yéred, Yéred de Hénok, Hénok de Matusalem, Matusalem de Lémek, et Lémek de Noé. Noé fut le père de Sem, Cham et Japhet. Fils de Japhet: Gomer, Magog, Madaï, Yavan, Toubal, Méchek et Tiras. Fils de Gomer: Achekénaz, Difath et Togarma. Fils de Yavan: Élicha, Tarsis, Kittim et Rodanim. Fils de Cham: Kouch, Misraïm, Pouth et Canaan. Fils de Kouch: Séba, Havila, Sabta, Ragma et Sabteka; fils de Ragma: Saba et Dédan. Kouch fut aussi le père de Nemrod, qui a été le premier homme puissant sur la terre. Misraïm fut l'ancêtre des gens de Loud, Anem, Lehab, Naftou, Patros, Kaslou – d'où sont issus les Philistins – et Kaftor. Canaan fut le père de Sidon, son fils aîné, et de Heth, et l'ancêtre des Jébusites, Amorites, Guirgachites, Hivites, Arquites, Sinites, Arvadites, Semarites et Hamatites. Fils de Sem: Élam, Assour, Arpaxad, Loud, Aram, Ous, Houl, Guéter et Méchek. Arpaxad fut le père de Chéla, et Chéla celui d'Éber. Éber eut deux fils: le premier s'appelait Péleg, ce qui signifie “division”, parce qu'à l'époque où il vécut, la population de la terre se divisa; son frère s'appelait Yoctan. Yoctan fut le père d'Almodad, Chélef, Hassarmaveth, Yéra, Hadoram, Ouzal, Dicla, Ébal, Abimaël, Saba, Ofir, Havila et Yobab; tous ceux-là furent les fils de Yoctan. Sem fut le père d'Arpaxad, Arpaxad celui de Chéla, Chéla d'Éber, Éber de Péleg, Péleg de Réou, Réou de Seroug, Seroug de Nahor, Nahor de Téra, Téra d'Abram, lequel reçut plus tard le nom d'Abraham. Fils d'Abraham: Isaac et Ismaël. Voici la liste de leurs descendants: D'Ismaël sont nés Nebayoth, l'aîné, Quédar, Adbéel, Mibsam, Michema, Douma, Massa, Hadad, Téma, Yetour, Nafich et Quedma; tels furent les fils d'Ismaël. Quetoura, épouse de second rang d'Abraham, mit au monde Zimran, Yoxan, Medan, Madian, Ichebac et Choua. Fils de Yoxan: Saba et Dédan. Fils de Madian: Éfa, Éfer, Hanok, Abida et Elda. Tous ceux-là furent les descendants de Quetoura. Abraham fut le père d'Isaac. Fils d'Isaac: Ésaü et Israël. Fils d'Ésaü: Élifaz, Réouel, Yéouch, Yalam et Cora. Fils d'Élifaz: Téman, Omar, Sefi, Gatam, Quenaz, Timna et Amalec. Fils de Réouel: Nahath, Zéra, Chamma et Miza. Fils de Séir: Lotan, Chobal, Sibéon – qui fut le père d'Ana et le grand-père de Dichon –, Esser et Dichan. Fils de Lotan: Hori et Homam – Lotan avait une sœur, Timna. Fils de Chobal: Alian, Manahath, Ébal, Chefi et Onam. Fils de Sibéon: Aya et Ana. Fils d'Ana: Dichon; fils de Dichon: Hamran, Ècheban, Itran et Keran. Fils d'Esser: Bilehan, Zavan et Yakan. Fils de Dichan: Ous et Aran. Après la mort du roi Hadad, Édom fut gouverné par des chefs de clans. En voici la liste: Timna, Alva, Yéteth, Oholibama, Éla, Pinon, Quenaz, Téman, Mibsar, Magdiel et Iram. Tels furent les chefs de clans d'Édom. Voici la liste des fils de Jacob – appelé aussi Israël –: Ruben, Siméon, Lévi, Juda, Issakar, Zabulon, Dan, Joseph, Benjamin, Neftali, Gad et Asser. Juda eut trois fils de son épouse cananéenne, la fille de Choua. Ce furent Er, Onan et Chéla. Er, l'aîné, se comporta tellement mal devant le Seigneur qu'il le fit mourir. Plus tard, Juda eut de sa belle-fille Tamar deux autres fils, Pérès et Zéra. Il eut donc cinq fils en tout. Fils de Pérès: Hesron et Hamoul. Fils de Zéra: Zimri, Étan, Héman, Kalkol et Dara, cinq en tout. Fils de Karmi: Akar. C'est lui qui attira le malheur sur Israël en gardant pour lui une partie du butin réservé à Dieu. Fils d'Étan: Azaria. Fils de Hesron: Yeraméel, Ram et Caleb, appelé aussi Keloubaï. Ram fut le père d'Amminadab, Amminadab celui de Nachon, chef de la tribu de Juda; Nachon fut le père de Salma, Salma celui de Booz, Booz d'Obed et Obed de Jessé. Jessé fut le père de sept fils. Ce furent, dans l'ordre, Éliab, Abinadab, Chamma, Netanéel, Raddaï, Ossem et David; leurs sœurs étaient Serouia et Abigal. Fils de Serouia: Abichaï, Joab et Assaël, trois en tout. Abigal eut un fils, Amassa, dont le père était Yéter l'Ismaélite. Caleb, fils de Hesron, eut trois fils de ses femmes Azouba et Yerioth: Yécher, Chobab et Ardon. Après la mort d'Azouba, Caleb prit pour femme Éfrata, qui lui donna un fils, Hour. Hour fut le père d'Ouri, et Ouri celui de Bessalel. À l'âge de soixante ans, Hesron épousa la fille de Makir, père de Galaad; il en eut un fils, Segoub. Segoub fut le père de Yaïr, qui posséda vingt-trois localités du territoire de Galaad. Mais les rois de Guéchour et d'Aram s'emparèrent des villages de Yaïr, ainsi que de la ville de Quenath et des villages voisins, au total soixante localités. Tous ceux qui y habitaient étaient les descendants de Makir, père de Galaad. Après la mort de Hesron, dont la femme était Abia, Caleb s'unit de nouveau à Éfrata, qui lui donna un fils, Achehour; celui-ci fut le fondateur de Técoa. Le fils aîné de Hesron, Yeraméel, eut plusieurs fils: Ram, le premier-né, puis Bouna, Oren, Ossem et Ahia. Yeraméel eut une autre épouse, Atara, qui fut la mère d'Onam. Fils de Ram, l'aîné de Yeraméel: Maas, Yamin et Équer. Fils d'Onam: Chammaï et Yada. Fils de Chammaï: Nadab et Abichour. Abichour épousa Abihaïl qui lui donna Aban et Molid. Fils de Nadab: Séled et Appaïm. Séled mourut sans enfant. Fils d'Appaïm: Ichéi; fils d'Ichéi: Chéchan; fils de Chéchan: Alaï. Fils de Yada, le frère de Chammaï: Yéter et Yonatan. Yéter mourut sans enfant. Fils de Yonatan: Péleth et Zaza. Tels furent les descendants de Yeraméel. Chéchan n'eut pas de fils. Il n'eut que des filles. Il avait un serviteur égyptien, Yara, à qui il donna une de ses filles en mariage. Celle-ci mit au monde un fils, Attaï. Attaï fut le père de Natan, Natan celui de Zabad, Zabad d'Éflal, Éflal d'Obed, Obed de Yéhou, Yéhou d'Azaria, Azaria de Hélès, Hélès d'Élassa, Élassa de Sismaï, Sismaï de Challoum, Challoum de Yecamia, et Yecamia d'Élichama. Fils de Caleb, le frère de Yeraméel: Mécha, l'aîné, qui fut père de Zif; quant aux descendants de Marécha, ce sont eux qui peuplèrent Hébron. Fils d'Hébron: Cora, Tappoua, Réquem et Chéma. Chéma fut le père de Raham, et Raham celui de Yorcoam. Réquem fut le père de Chammaï, Chammaï celui de Maon, et Maon celui de Beth-Sour. Caleb eut une épouse de second rang, Éfa, qui lui donna Charan, Mossa et Gazez. Charan eut un fils qu'il appela aussi Gazez. Fils de Yadaï: Réguem, Yotam, Guéchan, Péleth, Éfa et Chaaf. Caleb eut une autre épouse de second rang, Maaka, qui lui donna Chéber et Tirana. Plus tard elle mit encore au monde Chaaf, qui fut le père de Madmanna, et Cheva, qui fut le père de Makbéna et de Guibéa. En outre, Caleb eut une fille nommée Axa. Voici encore d'autres descendants de Caleb: Hour, fils aîné de son épouse Éfrata, eut trois fils: Chobal, qui fut le fondateur de Quiriath-Yéarim, Salma, qui fut celui de Bethléem, et Haref, qui fut celui de Beth-Guéder. Chobal, fondateur de Quiriath-Yéarim, eut des descendants: les habitants de Haroé, la moitié de ceux de Menouhoth, et les clans de Quiriath-Yéarim, à savoir les Itrites, les Poutites, les Choumatites et les Micheraïtes, qui peuplèrent les localités de Sora et d'Èchetaol. Descendants de Salma: les gens de Bethléem, de Netofa, d'Atroth-Beth-Yoab, la moitié de ceux de Manahath, ceux de Sora, ainsi que les clans des lettrés habitant Yabès, à savoir les Tiratites, les Chimatites et les Soukatites: ceux-ci sont des Quénites descendant de Hammath, l'ancêtre de la famille des Rékabites. Voici la liste des fils de David qui naquirent à Hébron: Amnon, le premier-né, fils d'Ahinoam, de Jizréel; Daniel, le second, fils d'Abigaïl, de Karmel; Absalom, le troisième, fils de Maaka, elle-même fille de Talmaï, roi de Guéchour; Adonia, le quatrième, fils de Haguite; Chefatia, le cinquième, fils d'Abital; Itréam, le sixième, fils d'Égla, elle aussi femme du roi. Ces six fils naquirent pendant les sept ans et demi que David régna à Hébron. Ensuite David régna trente-trois ans à Jérusalem, où il eut encore des enfants. Batchéba, fille d'Ammiel, lui donna quatre fils: Chima, Chobab, Natan et Salomon. En outre ses épouses de second rang lui donnèrent aussi des fils. Il eut également une fille, Tamar. Les descendants de Salomon, en ligne directe, furent Roboam, Abia, Asa, Josaphat, Joram, Ahazia, Joas, Amassia, Azaria, Yotam, Acaz, Ézékias, Manassé, Amon et Josias. Fils de Josias: Yohanan, l'aîné, Joaquim, le second, Sédécias, le troisième, et Challoum, le quatrième. Fils de Joaquim: Yekonia et Sédécias. Fils de Yekonia, lequel fut emmené captif à Babylone: Chéaltiel, Malkiram, Pedaya, Chénassar, Yecamia, Hochama et Nedabia. Fils de Pedaya: Zorobabel et Chiméi. Zorobabel eut deux fils, Mechoullam et Hanania, ainsi qu'une fille, Chelomith, puis encore cinq fils, Hachouba, Ohel, Bérékia, Hassadia et Youchab-Hessed. Descendants de Hanania: Pelatia et Yechaya, ainsi que les fils de Refaya, d'Arnan, d'Obadia et de Chekania. Chekania eut six fils, Chemaya, Hattouch, Igal, Baria, Néaria et Chafath. Néaria eut trois fils, Éliohénaï, Hizquia et Azricam. Éliohénaï eut sept fils, Hodavia, Éliachib, Pelaya, Accoub, Yohanan, Delaya et Anani. Descendants de Juda: Pérès, Hesron, Karmi, Hour et Chobal. Réaya, fils de Chobal, fut le père de Yahath, et Yahath celui d'Ahoumaï et de Lahad. Ces derniers furent les ancêtres des clans de Sora. Les fondateurs d'Étam furent Jizréel, Ichema et Idbach; ils avaient une sœur, Haslelponi. Penouel, fondateur de Guedor, et Ézer, fondateur de Houcha, étaient fils de Hour, le fils aîné d'Éfrata et fondateur de Bethléem. Achehour, fondateur de Técoa, eut deux femmes, Héla et Naara. Naara lui donna quatre fils, Ahouzam, Héfer, Temni et Ahachetari. Héla lui en donna trois, Séreth, Sohar et Etnan. Cos fut le père d'Anoub et de Sobéba, et l'ancêtre des clans d'Aharéhel, fils de Haroum. Yabès était un homme plus considéré que ses frères; sa mère lui avait donné le nom de Yabès parce qu'elle avait beaucoup souffert en le mettant au monde. Yabès prononça cette prière: « Dieu d'Israël, accorde-moi ta bénédiction; augmente mes possessions, étends sur moi ta main protectrice et éloigne de moi le malheur et la souffrance! » Dieu lui accorda ce qu'il avait demandé. Keloub, frère de Chouha, fut le père de Méhir, Méhir celui d'Ècheton, Ècheton de Beth-Rafa, Passéa et Tehinna; Tehinna fut le fondateur de la ville de Nahach. Leurs descendants habitèrent Réka. Fils de Quenaz: Otniel et Seraya. Fils d'Otniel: Hatath et Méonotaï. Méonotaï fut le père d'Ofra. Seraya fut le père de Yoab, l'ancêtre des artisans qui habitaient la vallée des Artisans. Caleb, fils de Yefounné, eut trois fils, Irou, Éla et Naam. Éla fut le père de Quenaz. Fils de Yehallélel: Zif, Zifa, Tiria et Assarel. Hodia épousa une sœur de Naham; leurs descendants furent les Garmites, qui peuplèrent Quéila, et les Maakatites, qui peuplèrent Echtemoa. Fils de Chimon: Amnon, Rinna, Ben-Hanan et Tilon. Descendants d'Ichéi: Zoheth et son fils. Descendants de Chéla, fils de Juda: Er, fondateur de Léka, Lada, fondateur de Marécha, ainsi que les clans qui travaillent les étoffes de lin fin, à Beth-Achebéa. Chéla fut aussi l'ancêtre de Yoquim, des habitants de Kozéba, et de Yoach et Saraf, qui dominèrent sur Moab et sur Yachubi léhem … ces choses-là sont anciennes. Leurs descendants furent potiers; ils habitaient Netaïm et Guedéra, où ils travaillaient au service du roi. Fils de Siméon: Nemouel, Yamin, Yarib, Zéra et Chaoul. Les descendants de Chaoul, en ligne directe, furent Challoum, Mibsam et Michema. Ceux de Michema furent Hammouel, Zakour et Chiméi. Chiméi eut seize fils et six filles, mais les autres chefs de familles n'eurent que peu d'enfants. C'est pourquoi les clans de la tribu de Siméon ne furent jamais aussi nombreux que ceux de Juda. de même que les villages des alentours, jusqu'à Baalath. Telles sont les localités où ils habitèrent. La liste de leurs familles figure dans les registres. qu'elles se dispersèrent jusqu'aux abords de Guedor, à l'est de la vallée, pour chercher des pâturages à moutons. Ils y trouvèrent de bons et riches pâturages, dans une région vaste et très paisible, où avaient habité autrefois des descendants de Cham. En effet, à l'époque d'Ézékias, roi de Juda, les chefs qui viennent d'être mentionnés arrivèrent dans cette région, détruisirent les tentes et les abris où demeuraient les descendants de Cham et exterminèrent la population, dont on ne trouve plus trace aujourd'hui. Ensuite ils s'installèrent à leur place, puisqu'il y avait là des pâturages pour leurs moutons. Certains membres de la tribu de Siméon, au nombre de cinq cents, gagnèrent la région montagneuse d'Édom sous la conduite des quatre fils d'Ichéi, Pelatia, Néaria, Refaya et Ouziel. Ils tuèrent les survivants amalécites qui s'étaient enfuis là-bas et s'y installèrent. Et leurs descendants y sont encore aujourd'hui. Les descendants de Joël, en ligne directe, furent Chemaya, Gog, Chiméi, Mika, Réaya, Baal et Beéra; ce dernier était un chef de la tribu de Ruben que le roi d'Assyrie Téglath-Phalasar emmena en exil. Les cousins de Beéra, chefs de clans ou de familles, figuraient dans les registres; le premier était Yéiel, ensuite Zacharie et enfin Béla, fils d'Azaz, petit-fils de Chéma et arrière-petit-fils de Joël. Les membres de la tribu de Ruben vivaient dans le territoire situé entre Aroër au sud, le mont Nébo et la ville de Baal-Méon au nord. À l'est, ils étaient installés jusqu'au bord du désert qui séparait leur territoire de l'Euphrate, le fleuve de Babylone, car ils possédaient de nombreux troupeaux dans cette région appelée Galaad. À l'époque de Saül, ils avaient fait la guerre aux Hagrites et les avaient soumis; ensuite ils s'étaient installés dans toutes les régions de l'est de Galaad. Les descendants de Gad vivaient au nord de la tribu de Ruben, sur le plateau du Bachan, et jusqu'à Salka à l'est. On y trouvait les clans de Joël, le principal, de Chafan, le second, de Yanaï et de Chafath. En outre, il y avait sept autres clans: ceux de Mikaël, Mechoullam, Chéba, Yoraï, Yakan, Zia et Éber. Les fondateurs de ces clans étaient fils d'Abihaïl, dont les ancêtres en ligne directe étaient Houri, Yaroa, Galaad, Mikaël, Yechichaï, Yado et Bouz. Ahi, fils d'Abdiel et petit-fils de Gouni, était le chef de ces clans-là. Les descendants de Gad habitaient donc les territoires de Galaad et du Bachan, ainsi que les régions qui en dépendaient, y compris les pâturages de Saron, jusqu'à leur extrême limite. Les membres de cette tribu furent inscrits dans les registres à l'époque des rois Yotam, de Juda, et Jéroboam, d'Israël. Les tribus de Ruben et Gad, et la demi-tribu de Manassé pouvaient fournir un contingent de 44 760 vaillants soldats bien instruits, capables de manier bouclier, épée ou arc, et prêts à partir au combat. Ils firent la guerre aux Hagrites, ainsi qu'aux descendants de Yetour, Nafich et Nodab. Au cours de cette guerre, ils implorèrent l'aide de Dieu; puisqu'ils avaient confiance en lui, Dieu accueillit favorablement leur prière et les secourut. Ils purent ainsi soumettre les Hagrites et leurs alliés. Ils s'emparèrent de leur bétail, à savoir 50 000 chameaux, 250 000 moutons et chèvres et 2 000 ânes; de plus ils firent 100 000 prisonniers. Ils avaient aussi tué de nombreux ennemis. Cela arriva parce que cette guerre dépendait de Dieu. Ils s'installèrent alors dans le territoire des Hagrites et y demeurèrent jusqu'à l'exil. Une moitié de la tribu de Manassé était venue s'installer dans le territoire qui s'étend entre le Bachan au sud, et Baal-Hermon, Senir et l'Hermon au nord. Sa population devint nombreuse. Voici les noms des chefs de familles: Éfer, Ichéi, Éliel, Azriel, Irméya, Hodavia et Yadiel. Ils étaient tous des gens de valeur et de renom. Fils de Lévi: Guerchon, Quéhath et Merari. Fils de Quéhath: Amram, Issar, Hébron et Ouziel. Amram eut deux fils, Aaron et Moïse, et une fille, Miriam. Fils d'Aaron: Nadab, Abihou, Éléazar et Itamar. Éléazar fut le père de Pinhas, Pinhas celui d'Abichoua, Abichoua de Bouqui, Bouqui d'Ouzi, Ouzi de Zéraya, Zéraya de Merayoth, Merayoth d'Amaria, Amaria d'Ahitoub, Ahitoub de Sadoc, Sadoc d'Ahimaas, Ahimaas d'Azaria, Azaria de Yohanan, et Yohanan d'Azaria. Cet Azaria fut prêtre dans le temple que Salomon fit construire à Jérusalem. Azaria fut le père d'Amaria, Amaria celui d'Ahitoub, Ahitoub de Sadoc, Sadoc de Challoum, Challoum de Hilquia, Hilquia d'Azaria, Azaria de Seraya, et Seraya de Yossadac. Yossadac fut emmené en captivité par Nabucodonosor, lorsque le Seigneur envoya en exil la population de Jérusalem et du royaume de Juda. Fils de Lévi: Guerchom, Quéhath et Merari. Fils de Guerchom: Libni et Chiméi. Fils de Quéhath: Amram, Issar, Hébron et Ouziel. Fils de Merari: Mali et Mouchi. Tels sont les ancêtres qui ont donné leur nom aux clans de la tribu de Lévi. Les descendants de Guerchom, en ligne directe, furent Libni, Yahath, Zimma, Yoa, Iddo, Zéra et Yéatraï. Ceux de Quéhath furent Amminadab, Coré, Assir, Elcana, Abiassaf, Assir, Tahath, Ouriel, Ozias et Chaoul. Elcana eut d'autres fils, Amassaï, Ahimoth et Elcana. Les descendants d'Elcana furent Sofaï, Nahath, Éliab, Yeroam et Elcana. Fils de Samuel: Joël, l'aîné, et Abia, le second. Les descendants de Merari, en ligne directe, furent Mali, Libni, Chiméi, Ouza, Chima, Haguia et Assaya. David confia à des descendants de Lévi la fonction de chanteurs à la maison du Seigneur, dès que le coffre de l'alliance y fut déposé. Avant que Salomon ait construit la maison du Seigneur à Jérusalem, ces hommes exerçaient leur service musical devant la demeure, la tente de la rencontre, selon les règles fixées. Voici ceux qui accomplissaient ce service, en compagnie des membres de leurs chorales: Du clan de Quéhath, Héman le chantre, dont les ancêtres en ligne directe étaient Joël, Samuel, Elcana, Yeroam, Éliel, Toa, Souf, Elcana, Mahath, Amassaï, Elcana, Joël, Azaria, Sefania, Tahath, Assir, Abiassaf, Coré, Issar, Quéhath, Lévi et Jacob. À droite de Héman se tenait son collègue Assaf, dont les ancêtres en ligne directe étaient Bérékia, Chima, Mikaël, Baasséya, Malkia, Etni, Zéra, Adaya, Étan, Zimma, Chiméi, Yahath, Guerchom et Lévi. Les membres de la chorale du clan de Merari se tenaient à leur gauche. Ils étaient dirigés par Étan, dont les ancêtres en ligne directe étaient Quichi, Abdi, Mallouk, Hachabia, Amassia, Hilquia, Amsi, Bani, Chémer, Mali, Mouchi, Merari et Lévi. Les autres membres de la tribu de Lévi accomplissaient toutes les autres tâches concernant la demeure, la maison de Dieu. Aaron et ses descendants étaient chargés de présenter les sacrifices d'animaux et les offrandes de parfum sur les autels correspondants. Ils s'occupaient ainsi de tout ce qui était strictement réservé à Dieu. C'étaient eux aussi qui présidaient les cérémonies de pardon en faveur du peuple d'Israël, conformément à tous les ordres transmis par Moïse, le serviteur de Dieu. Voici la liste des descendants d'Aaron, en ligne directe: Éléazar, Pinhas, Abichoua, Bouqui, Ouzi, Zéraya, Merayoth, Amaria, Ahitoub, Sadoc et Ahimaas. Voici la liste des endroits du pays où habitèrent les descendants d'Aaron, du clan de Quéhath. Ils furent les premiers à recevoir leur territoire par tirage au sort: ils reçurent la ville d'Hébron, en Juda, avec les pâturages des alentours; mais les champs et les villages qui dépendaient de la ville avaient déjà été attribués à Caleb, fils de Yefounné. Les familles des autres descendants de Quéhath reçurent par tirage au sort dix villes situées dans les territoires d'Éfraïm, de Dan, et de la demi-tribu occidentale de Manassé. Les familles des descendants de Guerchom reçurent treize villes situées dans les territoires d'Issakar, d'Asser, de Neftali, et de la demi-tribu de Manassé établie dans le Bachan. Les familles des descendants de Merari reçurent par tirage au sort douze villes situées dans les territoires de Ruben, de Gad et de Zabulon. Les Israélites donnèrent ces villes avec leurs pâturages aux descendants de Lévi. Les villes situées dans les territoires de Juda, de Siméon et de Benjamin, et qui ont été mentionnées plus haut, furent aussi attribuées par tirage au sort. Issakar eut quatre fils, Tola, Pouva, Yachoub et Chimron. Descendants de Tola: Ouzi, Refaya, Yeriel, Yamaï, Ibsam et Chemouel. Ceux-là furent les chefs des familles issues de Tola. Ils étaient des hommes de valeur dans leurs familles. À l'époque de David le nombre des descendants de Tola était de 22 600. Ouzi eut pour fils Izrahia. Izrahia et ses fils Mikaël, Obadia, Joël et Issia furent tous les cinq des chefs de familles. Leurs familles comptaient un si grand nombre de femmes et de fils qu'elles devaient fournir 36 000 hommes aptes à combattre. Tous les autres membres des clans d'Issakar, hommes de valeur figurant dans les registres, étaient au nombre de 87 000. Benjamin eut trois fils, Béla, Béker et Yediaël. Béla eut cinq descendants, Esbon, Ouzi, Ouziel, Yerimoth et Iri, hommes de valeur qui furent chefs de leurs familles respectives. Ces familles figuraient dans les registres pour un total de 22 034 hommes. Descendants de Béker: Zémira, Yoach, Éliézer, Éliohénaï, Omri, Yerémoth, Abia, Anatoth et Alémeth. Tous ces descendants de Béker, hommes de valeur, furent chefs de leurs familles respectives. Ces familles figuraient dans les registres pour un total de 20 200 hommes. Descendants de Yediaël: Bilehan, qui eut pour fils Yéouch, Benjamin, Éhoud, Kenaana, Zétan, Tarsis et Ahichahar. Tous ces descendants de Yediaël, hommes de valeur, furent chefs de leurs familles respectives, lesquelles comptaient 17 200 hommes aptes à combattre. Chouppim et Houppim étaient fils d'Ir. Houchim était fils d'Aher. Fils de Neftali: Yassiel, Gouni, Yesser et Challoum; la mère de Neftali était Bila. Descendants de Manassé: Asriel et Makir, que lui donna une épouse de second rang, syrienne; Makir fut le père de Galaad. Makir trouva une épouse pour Houppim et une pour Chouppim. Il avait une sœur nommée Maaka. Il eut un second fils, Selofad, qui n'eut lui-même que des filles. La femme de Makir, Maaka, lui donna encore un fils, qu'elle appela Pérech, puis un autre, qu'elle appela Chérech. Chérech fut le père d'Oulam et Réquem, et Oulam celui de Bédan. Tels sont les descendants de Galaad, fils de Makir et petit-fils de Manassé. La sœur de Galaad, Hammoléketh, mit au monde Ichod, Abiézer et Mala. Les fils de Chemida furent Ahian, Chékem, Liqui et Aniam. Les descendants d'Éfraïm, en ligne directe, furent Choutéla, Béred, Tahath, Élada, Tahath, Zabad et Choutéla. Ézer et Élad, deux autres fils d'Éfraïm, tentèrent de s'emparer des troupeaux appartenant aux habitants de la région de Gath, mais ceux-ci les tuèrent. Éfraïm porta le deuil pendant longtemps. Ses proches parents vinrent le consoler. Plus tard Éfraïm passa encore la nuit avec sa femme, et elle lui donna un fils. Il l'appela Beria, car sa maison était dans le malheur. Éfraïm eut aussi une fille, Chéra, qui construisit Beth-Horon-le-Bas, Beth-Horon-le-Haut et Ouzen-Chéra. Les descendants de Beria, en ligne directe, furent Réfa, Réchef, Téla, Tahan, Ladan, Ammihoud, Élichama, Noun et Josué. Le territoire que les gens d'Éfraïm reçurent pour y habiter comprenait Béthel et les villages voisins, Naaran à l'est, Guézer et les villages voisins à l'ouest, ainsi que la région située entre Sichem et Aya, avec les villages voisins. Les descendants de Manassé possédaient les villes de Beth-Chéan, Taanak, Méguiddo et Dor, chacune avec les villages voisins. Telles furent les villes où habitaient les descendants de Joseph, fils de Jacob. Fils d'Asser: Imna, Icheva, Ichevi et Beria; leur sœur était Séra. Fils de Beria: Héber et Malkiel; Malkiel fut le fondateur de Birzaïth. Héber fut le père de Yafleth, Chémer et Hotam, ainsi que de leur sœur Choua. Fils de Yafleth: Passak, Bimal et Assevath. Fils de Chémer: Ahi, Roga, Houbba et Aram. Fils de Hotam, son frère: Sofa, Imna, Chélech et Amal. Fils de Sofa: Soua, Harnéfer, Choual, Béri, Imra, Besser, Hod, Chamma, Chilecha, Itran et Beéra. Fils d'Itran: Yefounné, Pichepa et Éra. Fils d'Oulla: Ara, Hanniel et Rissia. Tous ces gens-là étaient des descendants d'Asser. Ils étaient d'excellents chefs de familles, des hommes de valeur et des dirigeants remarquables. Selon le registre des hommes aptes à combattre, la tribu pouvait fournir 26 000 hommes. Benjamin fut le père de cinq fils. Ce furent, dans l'ordre, Béla, Achebel, Ara, Noha et Rafa. Béla eut pour fils Addar, Guéra, Abihoud, Abichoua, Naaman, Ahoa, Guéra, Chefoufan et Houram. Les fils d'Éhoud, chefs de familles des habitants de Guéba, les firent émigrer à Manahath. Voici leurs noms: Naaman, Ahia et Guéra. C'est Guéra, père d'Ouza et d'Ahihoud, qui dirigea l'émigration. Charaïm renvoya ses deux femmes Houchim et Baara; plus tard, dans le pays de Moab, il prit une autre femme, Hodech, et devint père de Yobab, Sibia, Mécha, Malkam, Yéous, Sakia et Mirma. Ses fils devinrent des chefs de familles. Auparavant Charaïm avait eu deux fils de son épouse Houchim, Abitoub et Elpaal. Fils d'Elpaal: Éber, Micham et Chémed. Chémed construisit la ville d'Ono, ainsi que celle de Lod avec les villages voisins. Beria et Chéma, chefs de familles des habitants d'Ayalon, mirent en fuite les habitants de Gath. Tels furent les chefs de familles, dans leurs générations respectives. Ils habitaient Jérusalem. Le fondateur de Gabaon habitait cette ville, avec sa femme Maaka, son fils aîné Abdon et ses autres fils Sour, Quich, Baal, Ner, Nadab, Guedor, Ahio, Zéker et Micloth, qui fut le père de Chima. Ces derniers, contrairement à leur famille, habitaient Jérusalem avec d'autres membres de leur clan. Ner fut le père de Quich, Quich celui de Saül, et Saül de Jonatan, Malkichoua, Abinadab et Ichebocheth. Fils de Jonatan: Meribaal; Meribaal fut le père de Mika. Fils de Mika: Piton, Mélek, Taréa et Acaz. Acaz fut le père de Yoadda, Yoadda celui d'Alémeth, Azmaveth et Zimri, Zimri de Mossa, Mossa de Binéa, Binéa de Rafa, Rafa d'Élassa, et Élassa d'Assel. Assel eut six fils, dont voici les noms: Azricam, Bokrou, Ismaël, Chéaria, Obadia et Hanan. Assel avait un frère, Échec, qui fut le père d'Oulam, le premier-né, Yéouch, le second, et Éliféleth, le troisième. Les fils d'Oulam furent des hommes de valeur, et des tireurs à l'arc. Ils eurent beaucoup de fils et de petits-fils, 150 en tout. Tous ceux qui précèdent faisaient partie de la tribu de Benjamin. Tous les Israélites furent inscrits, familles par familles, dans le registre des rois d'Israël. Les membres de la tribu de Juda avaient été exilés à Babylone, à cause de leur infidélité envers Dieu. Les premiers à regagner leur ville pour reprendre possession de leurs biens furent des membres du peuple israélite, puis les prêtres, les lévites et les employés au service du temple. À Jérusalem vinrent s'installer des gens de Juda, de Benjamin, d'Éfraïm et de Manassé. De la tribu de Juda, il y avait Outaï, fils d'Ammihoud, lui-même fils d'Omri, petit-fils d'Imri et arrière-petit-fils de Bani, membre du clan de Pérès. Du clan de Chéla, il y avait Assaya, l'aîné de sa famille, avec ses fils. Du clan de Zéra, il y avait Yéouel. Les membres de la tribu de Juda installés à Jérusalem étaient au nombre de 690. De la tribu de Benjamin, il y avait Sallou, fils de Mechoullam, petit-fils de Hodavia et arrière-petit-fils de Hassenoua; Ibnéya, fils de Yeroam; Éla, fils d'Ouzi et petit-fils de Mikri; Mechoullam, fils de Chefatia, petit-fils de Réouel et arrière-petit-fils d'Ibnia. Tous ces hommes étaient des chefs dans leurs familles respectives. Les membres de la tribu de Benjamin installés à Jérusalem étaient au nombre de 956. De la classe des prêtres, il y avait Yedaya, Yoyarib, Yakin, et Azaria, dont les ancêtres en ligne directe étaient Hilquia, Mechoullam, Sadoc, Merayoth et Ahitoub, le responsable de la maison de Dieu; il y avait aussi Adaya, dont les ancêtres étaient Yeroam, Pachehour et Malkia; il y avait encore Massaï, dont les ancêtres étaient Adiel, Yazéra, Mechoullam, Mechillémith et Immer. Avec les autres prêtres, ces chefs de familles étaient au nombre de 1 760, tous hommes de valeur s'occupant du service de la maison de Dieu. De la classe des lévites, il y avait Chemaya, dont les ancêtres en ligne directe étaient Hachoub, Azricam et Hachabia, du clan de Merari; il y avait aussi Bacbaccar, Hérech, Galal et Mattania, dont les ancêtres étaient Mika, Zikri et Assaf; il y avait encore Obadia, dont les ancêtres étaient Chemaya, Galal et Yedoutoun, et enfin Bérékia, fils d'Assa et petit-fils d'Elcana, qui habitait dans les environs de la ville de Netofa. Parmi les portiers, il y avait Challoum, le responsable, et ses frères Accoub, Talmon et Ahiman. Ce sont leurs descendants qui sont encore aujourd'hui en fonction à la porte orientale, la porte du roi. Leurs ancêtres avaient été portiers du camp des lévites. Challoum, fils de Coré, petit-fils d'Abiassaf et arrière-petit-fils de Coré, ainsi que les autres membres de la famille de Coré, étaient chargés de surveiller l'entrée de la tente de la rencontre, comme leurs ancêtres l'avaient été dans le camp du peuple du Seigneur. Pinhas, fils d'Éléazar, avait été leur chef auparavant, car le Seigneur était avec lui. Zacharie, fils de Mechélémia, était aussi un des portiers de la tente de la rencontre. Au total, ceux qui avaient été choisis comme portiers étaient au nombre de 212. Ils étaient enregistrés dans leurs villages d'origine. C'est David et le prophète Samuel qui avaient attribué à leurs ancêtres ces postes de confiance; ils conservèrent donc de génération en génération les fonctions de portiers et de gardiens de la maison du Seigneur. Il y avait des portiers attitrés à chacune des quatre portes, à l'est, à l'ouest, au nord et au sud. D'autres portiers, vivant dans leurs villages respectifs, venaient à intervalles réguliers accomplir avec eux le service de garde pendant une semaine. En effet, il y avait quatre chefs portiers permanents. C'étaient des lévites, qui avaient la responsabilité des salles et des trésors de la maison de Dieu. Ils passaient la nuit dans les parages de la maison de Dieu, puisqu'ils devaient la surveiller et en ouvrir les portes chaque matin. Certains des portiers avaient la charge de compter les objets de culte qu'on emportait et qu'on rapportait. D'autres s'occupaient du reste des ustensiles et des objets qui appartiennent à Dieu, ainsi que de la farine, du vin, de l'huile, de l'encens et du parfum. Cependant le soin de préparer le mélange du parfum était réservé à des prêtres. Un lévite, Mattitia, fils aîné de Challoum, du clan de Coré, était responsable de la fabrication des galettes d'offrande. Quelques autres lévites, du clan de Quéhath, étaient chargés de confectionner les pains qu'on offre à Dieu chaque jour de sabbat. Les chefs de familles de la tribu de Lévi responsables du chant habitaient dans leurs propres salles; ils étaient dispensés de toute autre charge, car ils étaient de service jour et nuit. Tels furent les chefs de familles de la tribu de Lévi, dans leurs générations respectives. Ils habitaient Jérusalem. Le fondateur de Gabaon, Yéiel, habitait cette ville, avec sa femme Maaka, son fils aîné Abdon et ses autres fils, Sour, Quich, Baal, Ner, Nadab, Guedor, Ahio, Zacharie et Micloth. Micloth fut le père de Chimam; contrairement à leur famille, ils habitaient Jérusalem, avec d'autres membres de leur clan. Ner fut le père de Quich, Quich celui de Saül, et Saül de Jonatan, Malkichoua, Abinadab et Ichebocheth. Fils de Jonatan: Meribaal; Meribaal fut le père de Mika. Fils de Mika: Piton, Mélek et Taréa. Acaz fut le père de Yara, Yara celui d'Alémeth, Azmaveth et Zimri, Zimri de Mossa, Mossa de Binéa, Binéa de Refaya, Refaya d'Élassa, et Élassa d'Assel. Assel eut six fils, dont voici les noms: Azricam, Bokrou, Ismaël, Chéaria, Obadia et Hanan. Un jour les Philistins attaquèrent les Israélites, sur le mont Guilboa. Les Israélites s'enfuirent et beaucoup furent tués. Les Philistins s'acharnèrent alors contre Saül et ses fils. Ils réussirent à tuer Jonatan, Abinadab et Malkichoua, les fils du roi. Dès lors tout le poids du combat se porta contre Saül. Des tireurs à l'arc le découvrirent, et Saül en fut effrayé. Il dit à celui qui portait ses armes: « Prends ton épée et tue-moi, car je ne veux pas que ces Philistins païens me tuent eux-mêmes et se moquent de moi. » Mais son porteur d'armes refusa, tellement il avait peur. Alors Saül prit son épée et se jeta dessus. Lorsque le porteur d'armes vit que son maître était mort, il se jeta aussi sur son épée et mourut. C'est ainsi que Saül et ses trois fils moururent; ce fut la fin de la famille royale. Tous les Israélites qui habitaient la vallée apprirent que l'armée d'Israël avait fui, et que Saül et ses fils étaient morts; ils abandonnèrent alors leurs villes pour s'enfuir, et les Philistins vinrent s'y installer. Le lendemain les Philistins, venus pour dépouiller les morts, trouvèrent les cadavres de Saül et de ses fils sur le mont Guilboa. Ils dépouillèrent Saül, emportèrent sa tête et ses armes, et firent circuler ces trophées dans leur pays, afin de répandre cette bonne nouvelle parmi leurs idoles et leur peuple. Ensuite ils déposèrent ses armes dans le temple d'un de leurs dieux, et clouèrent son crâne dans le temple de Dagon. Les gens de Yabech, en Galaad, apprirent tout ce que les Philistins avaient fait à Saül. Les hommes les plus courageux de la ville se mirent en route et allèrent reprendre les cadavres de Saül et de ses fils pour les ramener à Yabech. Ils enterrèrent leurs ossements sous un arbre, le chêne de Yabech, et jeûnèrent pendant sept jours. Saül mourut parce qu'il avait été infidèle envers le Seigneur: il avait négligé d'obéir à ses commandements, et il avait même évoqué l'esprit d'un mort pour le consulter, au lieu de consulter le Seigneur. Ce dernier le fit donc mourir et confia la royauté à David, fils de Jessé. Tout le peuple d'Israël se rassembla auprès de David à Hébron et lui dit: « Nous sommes de ta famille, du même sang que toi. Autrefois, lorsque Saül était encore roi, tu étais déjà à la tête des expéditions militaires d'Israël. Et le Seigneur ton Dieu t'avait déjà dit: “C'est toi qui gouverneras Israël, mon peuple, c'est toi qui en seras le chef.” » Tous les anciens d'Israël vinrent également trouver le roi David à Hébron. Celui-ci y conclut une alliance avec eux devant le Seigneur, et ils le choisirent comme roi d'Israël avec l'huile d'onction, conformément à ce que le Seigneur avait annoncé par l'intermédiaire de Samuel. David et tous les Israélites allèrent assiéger Jérusalem. La ville s'appelait aussi Jébus, car les Jébusites, qui habitaient cette région, y étaient installés. Les Jébusites dirent à David: « Vous n'entrerez pas dans notre ville! » David s'empara pourtant de la forteresse de Sion, nommée par la suite cité de David. Il avait dit: « Le premier qui tuera un Jébusite deviendra commandant en chef de l'armée. » Joab, dont la mère s'appelait Serouia, attaqua le premier, et ce fut donc lui qui devint chef de l'armée. David s'installa dans la forteresse, qu'on appela pour cette raison “cité de David”. Puis il édifia de nouveaux quartiers tout autour de la terrasse appelée Millo, tandis que Joab restaurait le reste de la ville. Ainsi David devint de plus en plus puissant, car le Seigneur, le Dieu de l'univers, était avec lui. Voici la liste des principaux guerriers de David. Avec tout Israël, ils avaient proclamé David roi, selon l'ordre du Seigneur concernant son peuple; ils lui demeurèrent fidèles tout au long de son règne. Ces guerriers étaient: Ichebocheth, fils d'un Hakmonite et commandant des gardes; c'est lui qui, un jour, brandit sa lance contre 300 adversaires et les tua tous, au cours d'un seul combat. Vient ensuite Éléazar, fils de Dodo, d'Ahoa, qui faisait partie du “groupe des Trois”. Il était auprès de David, à Pas-Dammim, lorsque les Philistins se rassemblèrent pour le combat; l'armée d'Israël se mit à fuir devant eux. Il y avait là un champ d'orge; Éléazar et ses hommes se postèrent au milieu du champ, le dégagèrent et battirent les Philistins. Le Seigneur accorda ainsi une éclatante victoire à Israël. Un jour, trois membres de l'élite de la garde vinrent trouver David au rocher proche de la caverne d'Adoullam, car des Philistins campaient dans la vallée des Refaïtes. David était dans son refuge fortifié, tandis que le gouverneur philistin se trouvait à Bethléem. David, pris d'un désir soudain, demanda: « Qui m'apportera à boire de l'eau de la citerne située à la porte de Bethléem? » Alors les trois guerriers firent irruption dans le camp philistin, puisèrent de l'eau dans la citerne, l'emportèrent et ils la présentèrent à David. Mais lui ne voulut pas la boire; il l'offrit au Seigneur en la versant sur le sol, et il déclara: « Je n'ai pas le droit, mon Dieu, de boire cette eau! Cela équivaudrait à boire le sang des hommes qui sont allés la chercher, au péril de leur vie. » Et il refusa de la boire. Tel fut l'exploit de ces trois guerriers. Abichaï, frère de Joab, fut le chef du “groupe des Trois”. C'est lui qui, un jour, brandit sa lance contre 300 adversaires et les tua. Il acquit sa renommée dans le “groupe des Trois”. Il fut plus célèbre que les deux autres et devint même leur chef. Il était insurpassable dans le “groupe des Trois”. Benaya, de Cabséel, fils de Yoyada, lequel était un vaillant soldat, accomplit de nombreux exploits. C'est lui qui tua les deux Ariel de Moab; lui aussi qui, un jour où il neigeait, descendit dans une citerne pour y tuer un lion. C'est lui encore qui tua un Égyptien mesurant près de deux mètres et demi et armé d'une lance grosse comme le cylindre d'un métier à tisser; il l'attaqua avec un bâton, lui arracha la lance de la main et s'en servit pour le tuer. Tels furent les exploits de Benaya, qui acquit une renommée semblable à celle du groupe des trois guerriers. Il fut l'un des plus célèbres du “groupe des Trente”, mais il ne fit pas partie du “groupe des Trois”. David lui confia le commandement de la garde royale. Quant aux autres guerriers, c'étaient: Assaël, frère de Joab, Élanan, fils de Dodo, de Bethléem, Chammoth, de Haror, Hélès, de Palon, Ira, fils d'Iquèch, de Técoa, Abiézer, d'Anatoth, Sibkaï, de Houcha, Ilaï, d'Ahoa, Maraï, de Netofa, Héled, fils de Baana, de Netofa, Ittaï, fils de Ribaï, de Guibéa, dans le territoire de Benjamin, Benaya, de Piraton, Houraï, des torrents de Gaach, Abiel, de Beth-Araba, Azmaveth, de Bahourim, Éliaba, de Chaalbon, les fils de Hachem, de Guizon, Yonatan, fils de Chagué, de Harar, Ahiam, fils de Sakar, de Harar, Élifal, fils d'Our, Héfer, de Mekéra, Ahia, de Palon, Hesro, de Karmel, Naaraï, fils d'Ezbaï, Joël, frère de Natan, Mibar, fils d'un Hagrite, Sélec, l'Ammonite, Naraï, de Beéroth, porteur d'armes de Joab, dont la mère s'appelait Serouia, Ira, de la famille de Yéter, Gareb, de la même famille, Urie, le Hittite, Zabad, fils d'Alaï, Adina, fils de Chiza, un des chefs de la tribu de Ruben, accompagné de trente soldats, Hanan, fils de Maaka, Yochafath, de Méten, Ouzia, d'Achetaroth, Chama et Yéiel, fils de Hotam, d'Aroër, Yediaël, fils de Chimri, et Yoha, son frère, de Tis, Éliel, de Mahava, Yeribaï et Yochavia, fils d'Elnam, Itma, du pays de Moab, ainsi qu' Éliel, Obed et Yassiel, de Soba. À l'époque où David se cachait à Siclag pour échapper à Saül, fils de Quich, des hommes vinrent l'y rejoindre. C'étaient de vaillants soldats, prêts à combattre avec lui; équipés d'arcs et de frondes, ils étaient capables de lancer des pierres ou de tirer des flèches aussi bien de la main gauche que de la droite. Voici ceux qui arrivèrent de la tribu de Benjamin, la propre tribu de Saül: Ahiézer, le chef, et son frère Yoach, fils de Chema, de Guibéa, Yeziel et Péleth, fils d'Azmaveth, Beraka et Yéhou, d'Anatoth, Ichemaya, de Gabaon, l'un des chefs du groupe des trente guerriers, Irméya, Yaziel, Yohanan et Yozabad, de Guedéra, Élouzaï, Yerimoth, Béalia, Chemaria et Chefatia, de Harouf, Elcana, Issia, Azarel, Yoézer et Yachobam, descendants de Cora, ainsi que Yoéla et Zébadia, fils de Yeroam, de Guedor. D'autres hommes quittèrent la tribu de Gad pour rejoindre David dans son refuge du désert. C'étaient de vaillants guerriers, bien exercés au combat et sachant manier le bouclier et la lance. Ils étaient aussi redoutables que des lions, et aussi rapides que des gazelles dans les montagnes. Ces membres de la tribu de Gad étaient des chefs militaires; le moindre d'entre eux valait cent soldats et le meilleur mille. Ce sont eux qui franchirent le Jourdain au premier mois de l'année, à l'époque où il inonde ses rives, et qui mirent en fuite tous les habitants des vallées latérales, à l'est comme à l'ouest. Un groupe d'hommes de la tribu de Benjamin et de celle de Juda alla trouver David dans son refuge. David vint au-devant d'eux et leur déclara: « Si vous venez me trouver dans un esprit de paix et pour m'aider, je vous accueille de tout cœur. Mais si c'est pour me trahir et me livrer à mes adversaires, bien que je n'aie rien fait de mal, que le Dieu de nos ancêtres en soit témoin et qu'il vous punisse. » Alors l'Esprit de Dieu revêtit Amassaï, chef des gardes, qui s'écria: « Nous sommes avec toi, nous sommes de ton côté, David, fils de Jessé! La paix est pour toi et pour ceux qui t'aident, car le Seigneur t'a secouru. » David les accueillit et leur confia des postes de chefs dans sa troupe. Des hommes de la tribu de Manassé se rallièrent à David lorsqu'il se joignit aux Philistins pour une expédition contre Saül. À vrai dire, David et ses compagnons d'arme ne combattirent pas aux côtés des Philistins, car les chefs de ceux-ci les renvoyèrent; ils se disaient en effet: « David se ralliera à son ancien maître Saül, en nous livrant à lui ». Et c'est au moment où David regagnait Siclag que les hommes de Manassé le rejoignirent; c'étaient Adna, Yozabad, Yediaël, Mikaël, Yozabad, Élihou et Silletaï, commandants des régiments de Manassé. Ils étaient tous de vaillants guerriers et apportaient leur aide à la troupe de David. Ils devinrent des chefs de son armée. Jour après jour, des hommes se joignaient à la troupe de David pour le soutenir, à tel point que son armée devint immense. Voici le nombre des hommes aptes à combattre qui rejoignirent David à Hébron pour lui transmettre la royauté de Saül, selon l'ordre du Seigneur: De la tribu de Juda, 6 800 soldats armés de boucliers et de lances. De la tribu de Siméon, 7 100 vaillants soldats. De la tribu de Lévi, 4 600 hommes, ainsi que Yoyada, chef du clan d'Aaron, accompagné de 3 700 hommes; il y avait aussi le jeune Sadoc, un vaillant soldat, avec vingt-deux chefs de sa propre famille. De la tribu de Benjamin, la propre tribu de Saül, 3 000 hommes dont la plupart avaient été jusqu'alors au service de la famille de Saül. De la tribu d'Éfraïm, 20 800 vaillants soldats, tous hommes de renom dans leur famille. De la demi-tribu occidentale de Manassé, 18 000 hommes, qui avaient été spécialement désignés pour aller proclamer David roi. De la tribu d'Issakar, 200 officiers avec ceux qui étaient sous leurs ordres, des hommes sachant tous discerner quand et comment les Israélites devaient agir. De la tribu de Zabulon, 50 000 soldats bien entraînés, prêts à se mettre en ligne de bataille, équipés de toutes sortes d'armes et agissant avec un ensemble parfait. De la tribu de Neftali, 1 000 officiers avec 37 000 soldats armés de boucliers et de lances. De la tribu de Dan, 28 600 soldats prêts à se mettre en ligne de bataille. De la tribu d'Asser, 40 000 soldats bien entraînés et prêts, eux aussi, à se mettre en ligne de bataille. Des tribus installées à l'est du Jourdain, Ruben, Gad et la moitié de Manassé, 120 000 hommes équipés de toutes sortes d'armes. Tous ces soldats, prêts à se ranger en bataille, vinrent à Hébron et de tout cœur proclamèrent David roi sur l'ensemble d'Israël. Les autres Israélites étaient tous d'accord pour lui conférer cette royauté. Ils restèrent là trois jours avec David, mangeant et buvant ce que les membres du peuple avaient préparé pour eux. De plus des gens des régions voisines, et même d'Issakar, de Zabulon et de Neftali, apportaient des quantités de vivres, à dos d'ânes, de chameaux, de mulets et de bœufs: de la farine, des gâteaux de figues, des grappes de raisins secs, du vin, de l'huile; on amenait même des bœufs et des moutons. Tout le pays en effet vivait dans la joie. David tint conseil avec les commandants de régiments et de compagnies, ainsi qu'avec les autres notables. Ensuite il dit à tous les Israélites rassemblés: « Si vous le jugez bon, et si le Seigneur notre Dieu l'approuve, hâtons-nous d'envoyer des messagers aux membres de notre peuple restés dans tout le territoire d'Israël, en particulier aux prêtres et aux lévites dans les villes et régions avoisinantes qu'ils habitent. Invitons-les à nous rejoindre. Nous ramènerons alors le coffre de l'alliance de notre Dieu chez nous, puisque nous ne nous en sommes pas préoccupés du temps de Saül. » Toute l'assemblée trouva que c'était une bonne idée et décida qu'il fallait le réaliser. David convoqua donc les Israélites de tout le pays, depuis la frontière d'Égypte au sud, jusqu'à Lebo-Hamath au nord, pour aller chercher le coffre de Dieu à Quiriath-Yéarim. Avec eux il se rendit à Baala, c'est-à-dire Quiriath-Yéarim, en Juda, pour y reprendre le coffre de Dieu, “le coffre du Seigneur qui siège au-dessus des chérubins ”, comme on l'appelle. Il se trouvait dans la maison d'Abinadab. On le déposa sur un char neuf, que conduisirent Ouza et Ahio. David et tous les Israélites exprimaient leur joie devant Dieu de toute leur force: ils chantaient avec accompagnement de lyres, de harpes, de tambourins, de cymbales et de trompettes. Lorsqu'on arriva près de l'aire de Kidon, les bœufs faillirent faire tomber le coffre de l'alliance. Ouza essaya, de la main, de le retenir. Alors le Seigneur se mit en colère contre lui et le punit d'avoir osé toucher le coffre. Ouza mourut là, en présence du Seigneur. David fut bouleversé de voir que le Seigneur avait porté ce coup mortel à Ouza; il appela l'endroit Pérès-Ouza, nom qui a subsisté jusqu'à maintenant. Ce jour-là, il eut peur de Dieu et déclara: « Je ne peux pas faire venir chez moi le coffre de Dieu! » Il ne transféra donc pas le coffre chez lui, dans la cité de David, mais le fit déposer dans la maison d'Obed-Édom, un homme originaire de Gath. Le coffre de Dieu demeura trois mois dans la famille d'Obed-Édom, et le Seigneur bénit sa famille et tous ses biens. Hiram, roi de Tyr, envoya une délégation à David. Il lui fit livrer du bois de cèdre et il lui envoya aussi des tailleurs de pierres et des charpentiers pour lui construire un palais. David reconnut alors que le Seigneur lui-même l'avait établi roi d'Israël et que sa royauté rayonnait d'un éclat souverain, à cause d'Israël, le peuple de Dieu. À Jérusalem, David épousa encore d'autres femmes dont il eut d'autres fils et filles. Voici la liste de ses fils nés à Jérusalem: Chammoua, Chobab, Natan, Salomon, Ibar, Élichoua, Elpéleth, Noga, Néfeg, Yafia, Élichama, Beéliada et Éliféleth. Les Philistins apprirent que David avait été choisi comme roi de l'ensemble d'Israël; alors ils partirent tous au combat pour s'emparer de lui. David en fut informé et il marcha à leur rencontre. Les Philistins arrivèrent et ils ravagèrent la vallée des Refaïtes. David consulta Dieu: « Dois-je aller attaquer les Philistins? demanda-t-il. Les livreras-tu en mon pouvoir? » – « Attaque-les! répondit le Seigneur. Je te les livrerai. » Les Philistins s'avancèrent jusqu'à Baal-Perassim, où David les battit. David déclara: « Par ma main, Dieu a fait une brèche dans les rangs de mes ennemis, comme un torrent dans une digue. » De là vient le nom donné à cet endroit, Baal-Perassim, “le maître des brèches”. – Les Philistins, en fuyant, avaient abandonné sur place les statues de leurs dieux; David ordonna qu'on les brûle. Les Philistins recommencèrent à ravager la vallée des Refaïtes. David consulta de nouveau Dieu, qui lui dit: « Ne les attaque pas par derrière, fais un détour à bonne distance et approche-toi d'eux aux abords de la forêt de micocouliers. Lorsque tu entendras un bruit de pas à la cime des arbres, lance une attaque, car c'est à ce moment-là que je me serai avancé devant toi pour battre l'armée philistine. » David agit selon les ordres du Seigneur. Les Israélites purent ainsi battre les Philistins et les poursuivre de Gabaon à Guézer. Dès lors la renommée de David se répandit dans tous les pays, et le Seigneur le rendit redoutable à tous les autres peuples. David se fit construire des maisons dans la cité de David. Il prépara un emplacement et y dressa une tente pour abriter le coffre de Dieu. Alors il déclara: « Seuls les lévites ont le droit de porter le coffre de Dieu; ce sont eux en effet que Dieu a choisis à titre définitif pour le porter et pour s'en occuper. » David convoqua tout Israël à Jérusalem, afin d'amener le coffre à l'emplacement préparé pour lui. Il rassembla les prêtres, descendants d'Aaron, ainsi que les lévites. Parmi ces derniers, il y avait: le chef Ouriel, avec 120 autres membres du clan de Quéhath; le chef Assaya et 220 autres membres du clan de Merari; le chef Joël et 130 autres membres du clan de Guerchom; le chef Chemaya et 200 autres membres du clan d'Élissafan; le chef Éliel et 80 autres membres du clan d'Hébron; le chef Amminadab et 112 autres membres du clan d'Ouziel. David appela les prêtres Sadoc et Abiatar, et les lévites Ouriel, Assaya, Joël, Chemaya, Éliel et Amminadab. Il leur dit: « Vous qui êtes des chefs de familles de la tribu de Lévi, préparez-vous pour être entièrement au Seigneur, vous et les membres de vos familles, puis allez chercher le coffre du Seigneur, du Dieu d'Israël, pour l'amener à l'endroit que j'ai préparé pour lui. La première fois, vous n'étiez pas là, et à cause de cela le Seigneur notre Dieu nous a porté un coup mortel. En effet, nous ne l'avions pas consulté selon les règles. » Les prêtres et les lévites se purifièrent en vue du transport du coffre de l'alliance. Les lévites chargèrent ensuite le coffre de Dieu sur leurs épaules, au moyen des barres, conformément aux instructions que Moïse avait données de la part du Seigneur. David ordonna aux chefs des lévites de placer les membres de leurs familles qui devaient chanter en s'accompagnant de harpes, de lyres et de cymbales, et qui devaient manifester leur joie par une musique éclatante. On donna donc leur place à Héman, fils de Joël, à son collègue Assaf, fils de Bérékia, ainsi qu'à leur collègue Étan, fils de Couchaya, du clan de Merari. Auprès d'eux et sous leurs ordres se trouvaient d'autres lévites, les portiers Zacharie, Ben, Yaziel, Chemiramoth, Yéhiel, Ounni, Éliab, Benaya, Maasséya, Mattitia, Élifléhou, Micnéya, Obed-Édom et Yéiel. Les chanteurs Héman, Assaf et Étan jouaient des cymbales de bronze retentissantes; Zacharie, Aziel, Chemiramoth, Yéhiel, Ounni, Éliab, Maasséya et Benaya jouaient sur des harpes les notes aiguës; Mattitia, Élifléhou, Micnéya, Obed-Édom, Yéiel et Azazia jouaient sur des lyres les notes graves, pour entraîner le chant. Kenania, chef des lévites chargés de porter le coffre de l'alliance, devait surveiller ce transport, à cause de sa compétence. Les portiers Bérékia et Elcana devaient se tenir près du coffre, de même que les portiers Obed-Édom et Yéhia. Quant aux prêtres Chebania, Yochafath, Netanéel, Amassaï, Zacharie, Benaya et Éliézer, ils devaient sonner de la trompette devant le coffre de Dieu. David, les anciens d'Israël et les commandants militaires qui étaient allés chercher le coffre de l'alliance du Seigneur chez Obed-Édom étaient dans la joie. Dieu accorda sa protection aux lévites qui portaient le coffre; alors on lui offrit en sacrifices sept taureaux et sept béliers. David était vêtu d'un manteau de lin fin, de même que les lévites qui portaient le coffre, les musiciens et Kenania, le responsable du transport. En outre, David portait le pagne de lin des prêtres. Tous les Israélites emmenèrent le coffre de l'alliance à Jérusalem, avec des acclamations, des sonneries de cors et de trompettes et de la musique des cymbales, des harpes et des lyres. Au moment où le coffre arriva dans la cité de David, Mikal, fille de Saül, regarda par la fenêtre et elle vit le roi David danser de joie. Alors elle éprouva un profond mépris pour lui. On vint déposer le coffre de Dieu à l'intérieur de la tente que David avait fait dresser pour lui. Ensuite on offrit à Dieu des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Quand David eut achevé d'offrir ces sacrifices, il bénit le peuple au nom du Seigneur. Il fit distribuer des vivres aux Israélites: chaque homme et chaque femme reçut un pain rond, un gâteau de dattes et un gâteau de raisins secs. David plaça devant le coffre du Seigneur quelques-uns des lévites de service, pour célébrer, louer et acclamer le Seigneur, le Dieu d'Israël. Assaf les dirigeait et Zacharie le secondait. Yéiel, Chemiramoth, Yéhiel, Mattitia, Éliab, Benaya, Obed-Édom et Yéiel jouaient de la harpe et de la lyre, tandis qu'Assaf faisait retentir des cymbales. Les prêtres Benaya et Yaziel sonnaient continuellement de la trompette devant le coffre de l'alliance. Pour la première fois ce jour-là, David chargea Assaf et ses collègues de louer le Seigneur. Louez le Seigneur, dites bien haut qui est Dieu, annoncez aux autres peuples ses exploits. Chantez pour lui, célébrez-le en musique, parlez de toutes ses actions extraordinaires. Soyez fiers de lui, il est vraiment Dieu, ayez le cœur en joie, vous qui cherchez le Seigneur. Recherchez le Seigneur et sa force, cherchez continuellement sa présence. Notre Dieu, c'est lui, le Seigneur; ses décisions concernent la terre entière. Souvenez-vous de son alliance pour toujours, il a donné sa parole pour mille générations. C'est la promesse qu'il a faite à Abraham, c'est son serment en faveur d'Isaac; c'est le décret qu'il a confirmé à Jacob, son alliance éternelle en faveur d'Israël, quand il lui a dit: « Je te donne le pays de Canaan, c'est la part qui vous est attribuée, à toi et à tes descendants. » Ceux-ci n'étaient alors qu'en petit nombre, tout juste quelques immigrés dans le pays. Ils allaient d'un pays à un autre, d'un royaume à un autre. Mais Dieu ne laissa personne les maltraiter, à cause d'eux il avertit des rois: « Ne touchez pas à ceux que j'ai choisis avec l'huile d'onction, disait-il; ne faites pas de mal à mes prophètes! » Gens du monde entier, chantez pour le Seigneur, jour après jour annoncez qu'il est le sauveur. Parlez de sa gloire à tous les êtres humains, racontez ses merveilles parmi tous les peuples. Le Seigneur est grand et mérite qu'on l'acclame. Il est plus redoutable que tous les dieux. Tous les dieux des autres peuples sont des faux dieux, alors que le Seigneur a fait les cieux. Il rayonne de grandeur et de majesté, le lieu où il se trouve est rempli de puissance et d'allégresse. Familles de toute la terre, venez honorer le Seigneur, en proclamant sa gloire et sa puissance. Venez proclamer sa gloire, apportez vos dons devant lui. Courbez-vous jusqu'à terre devant le Seigneur, quand il manifeste qu'il est Dieu. Tremblez devant lui, gens du monde entier, la terre est ferme, elle tiendra bon. Que les cieux se réjouissent, que la terre crie de joie! Que l'on dise à tous les êtres humains: « Le Seigneur est roi! » Que la mer mugisse avec ce qu'elle contient! Que la campagne soit en fête avec tout ce qui la peuple! Que les arbres des forêts poussent des cris de joie devant le Seigneur, car il vient pour rendre la justice sur terre. Louez le Seigneur, car il est bon, car son amour dure toujours. Criez vers lui: « Dieu notre sauveur, sauve-nous, délivre-nous des autres peuples et rassemble-nous. Alors, en te louant, nous prononcerons ton nom qui est saint, nous nous réjouirons de t'acclamer. » Que le Seigneur, le Dieu d'Israël, soit béni depuis toujours et pour toujours! Et toute l'assemblée s'écria: « Amen! Acclamez le Seigneur! » David ordonna ensuite à Assaf et à ses collègues de rester auprès du coffre de l'alliance du Seigneur, pour y accomplir leur service, sans interruption, selon l'ordre prévu pour chaque jour. Et il désigna comme portiers Obed-Édom et soixante-huit hommes de sa parenté, ainsi qu'Obed-Édom, fils de Yedoutoun, et Hossa. David confia au prêtre Sadoc et aux prêtres de sa parenté le service de la demeure du Seigneur qui se trouvait sur le lieu sacré de Gabaon. Ils devaient y présenter sur l'autel les sacrifices complets offerts au Seigneur chaque matin et chaque soir, et accomplir toutes les tâches inscrites dans l'enseignement que le Seigneur a donné à Israël. Ils étaient en compagnie de Héman, de Yedoutoun et des autres hommes spécialement désignés pour louer le Seigneur, à cause de son amour sans fin. Héman et Yedoutoun s'occupaient des trompettes et des cymbales des musiciens, ainsi que des autres instruments utilisés afin d'accompagner les chants pour Dieu. Les fils de Yedoutoun étaient portiers. Ensuite chacun retourna chez soi. David rentra aussi chez lui bénir les siens. Lorsque David s'installa dans son palais, il dit au prophète Natan: « J'habite une maison en bois de cèdre et le coffre de l'alliance du Seigneur n'a pour abri que les toiles d'une tente. Qu'en penses-tu? » – « Tu as certainement une idée à ce sujet, répondit Natan. Réalise-la, car Dieu est avec toi. » Mais la nuit suivante, la parole de Dieu fut adressée à Natan: « Va trouver David mon serviteur. Tu lui diras: Voici ce que te déclare le Seigneur: “Ce n'est pas toi qui me construiras un temple où je puisse habiter. Je n'ai d'ailleurs jamais habité dans un temple, depuis le jour où j'ai fait sortir Israël d'Égypte et jusqu'à présent. Au contraire, je me suis abrité sous des tentes, en me déplaçant d'un endroit à un autre. De plus, durant tout le temps où j'accompagnais Israël, j'ai confié à plusieurs juges le soin de gouverner mon peuple, mais je n'ai reproché à aucun d'entre eux de ne pas m'avoir construit un temple en bois de cèdre.” C'est pourquoi tu diras encore à David: Voici ce que te déclare le Seigneur, le Dieu de l'univers: “Lorsque tu n'étais qu'un gardien de moutons, je t'ai pris au pâturage pour faire de toi le chef d'Israël, mon peuple. Je t'ai soutenu dans toutes tes entreprises, j'ai exterminé tes ennemis devant toi. Grâce à moi tu obtiendras un renom semblable à celui des plus grands rois de la terre. Je donnerai à Israël, mon peuple, un lieu où je l'installerai pour qu'il y demeure sans rien avoir à craindre. Aucune population malveillante ne recommencera à l'opprimer comme autrefois, à l'époque où j'ai confié à des juges le soin de gouverner Israël, mon peuple; je ferai plier tous tes ennemis. Et je t'annonce que moi, le Seigneur, je t'accorderai des descendants. Lorsque sera venu pour toi le moment de mourir, je désignerai l'un de tes propres enfants pour te succéder comme roi, et j'établirai fermement son autorité. C'est lui qui me construira un temple, et moi je l'installerai sur un trône inébranlable. Je serai un père pour lui et il sera un fils pour moi. Je ne lui retirerai pas mon appui, comme je l'ai fait pour le roi qui t'a précédé. Je le maintiendrai comme roi à la tête de mon peuple, pour toujours, car le pouvoir royal de sa famille sera inébranlable.” » Natan rapporta à David tout ce que Dieu lui avait dit dans cette vision. Alors le roi David se présenta devant le Seigneur et dit: « Seigneur mon Dieu, je sais que ni moi ni ma famille n'avons mérité tout ce que tu nous as déjà accordé. Mais pour toi, Seigneur, ce n'est pas suffisant. Voilà que tu fais des promesses pour l'avenir de ma famille; tu me traites comme si j'étais une personne de haut rang. Seigneur mon Dieu, que pourrais-je ajouter au sujet de la gloire que tu m'accordes, puisque tu me connais, moi, ton serviteur? Seigneur, parce que tu m'aimes, tu as accompli toutes ces choses admirables, pour manifester ton infinie grandeur. Seigneur, personne n'est semblable à toi. Il n'existe vraiment pas d'autre Dieu que toi, comme nous l'avons toujours entendu dire. De même, aucun peuple sur terre n'est semblable à Israël. Tu es venu le libérer, lui seul, de l'oppression des Égyptiens, pour en faire ton peuple. Tu t'es rendu célèbre en recourant à des actions grandioses ou redoutables pour chasser d'autres populations devant ton peuple. Tu en as fait ton peuple pour toujours, Seigneur, et tu es devenu son Dieu. Maintenant, Seigneur, accomplis ce que tu as dit, et que la promesse que tu as faite à mon sujet et au sujet de mes descendants se réalise en tout temps. Oui, qu'elle se réalise, et ainsi ta renommée sera établie pour toujours; on dira: “Le Dieu d'Israël, le Dieu qui est pour Israël, c'est le Seigneur de l'univers.” Assure la durée de ma dynastie. En effet, mon Dieu, tu m'as révélé ton intention de m'accorder des descendants qui régneront après moi. C'est pourquoi je me trouve ici, devant toi, en train de prier. Seigneur, c'est toi qui es Dieu, et tu me promets maintenant ce bonheur! Tu as décidé de bénir ma famille afin que mes descendants règnent toujours devant toi. Seigneur, puisque c'est toi qui la bénis, elle sera bénie pour toujours. » Par la suite, David battit les Philistins et il les humilia en leur prenant la ville de Gath et les villages voisins. Il battit aussi les Moabites, qui devinrent alors ses serviteurs, soumis au paiement d'un tribut. Il battit encore Hadadézer, roi de l'État syrien de Soba, dont le royaume s'étendait en direction de Hamath, au moment où Hadadézer tentait d'établir sa domination sur la région de l'Euphrate. Il s'empara de 1 000 chars, et il fit prisonniers 7 000 cavaliers et 20 000 soldats à pied de son armée; il garda pour lui une centaine d'attelages, mais il fit couper les jarrets de tous les autres chevaux. Là-dessus les Syriens de Damas vinrent au secours de Hadadézer; David les battit également et il tua 22 000 d'entre eux. Il leur imposa des gouverneurs, et les Syriens devinrent ses serviteurs, soumis au paiement d'un tribut. Ainsi le Seigneur donna la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires. David s'empara des boucliers d'or que portaient les gardes de Hadadézer, et il les emporta à Jérusalem. Il s'empara aussi de grandes quantités de bronze qui se trouvaient à Tibath et à Koun, deux villes du royaume de Hadadézer. Plus tard Salomon utilisa ce métal pour fabriquer la grande cuve ronde, les colonnes et les ustensiles de bronze du temple. Toou, roi de Hamath, apprit que David avait battu toute l'armée de Hadadézer, roi de Soba. Il envoya son fils Hadoram saluer le roi David et le féliciter de sa campagne victorieuse contre Hadadézer. En effet, Hadadézer était un adversaire de Toou. Hadoram apporta à David toutes sortes d'objets d'or, d'argent et de bronze. Le roi les réserva au Seigneur, comme l'argent et l'or pris aux autres peuples, Édomites, Moabites, Ammonites, Philistins et Amalécites. Abichaï, dont la mère s'appelait Serouia, battit les Édomites dans la vallée du Sel, tuant 18 000 d'entre eux. Il leur imposa des gouverneurs, et les Édomites devinrent les serviteurs de David. Ainsi le Seigneur donna la victoire à David dans toutes ses campagnes militaires. David régna sur l'ensemble d'Israël. Il rendait le droit et la justice à l'égard de tout le peuple. Joab, dont la mère s'appelait Serouia, était chef de l'armée; Yochafath, fils d'Ahiloud, était porte-parole du roi; Sadoc, fils d'Ahitoub, et Abimélek, fils d'Abiatar, étaient prêtres; Chavecha était secrétaire; Benaya, fils de Yoyada, commandait les Crétois et les Pélétiens de la garde royale. Les fils de David étaient ses principaux collaborateurs. Quelque temps après, Nahach, roi des Ammonites, mourut et son fils lui succéda. David se dit: « Je veux traiter Hanoun, fils de Nahach, avec bonté, puisque son père l'a fait à mon égard. » Il envoya donc une délégation présenter ses condoléances à Hanoun, à l'occasion de la mort de son père. Lorsque les ministres de David chargés de cette mission arrivèrent dans le pays des Ammonites, les princes ammonites dirent à Hanoun: « T'imagines-tu que c'est seulement pour honorer la mémoire de ton père que David envoie des ministres t'apporter ses condoléances? N'est-ce pas plutôt pour qu'ils jouent les espions en parcourant le pays, afin de pouvoir un jour s'en emparer? » Alors Hanoun fit arrêter les ministres de David: on leur rasa la barbe, on leur coupa les vêtements à mi-hauteur, au niveau des fesses, et on les renvoya. Ils s'en allèrent. David fut informé de ce qui était arrivé à ses ministres. Il envoya des messagers à leur rencontre, car ils étaient écrasés de honte. Le roi leur faisait dire: « Restez à Jéricho jusqu'à ce que vos barbes aient repoussé. Alors seulement vous reviendrez ici. » Hanoun et les Ammonites comprirent qu'ils s'étaient rendus odieux à David. Ils prirent donc à leur solde des Syriens de Haute-Mésopotamie, de Maaka et de Soba, avec chars et cavaliers, au prix de trente tonnes d'argent. Ils se procurèrent 32 000 chars de guerre, et ils louèrent les services du roi de Maaka avec son armée. Ceux-ci vinrent camper dans les environs de Mèdeba, tandis que les Ammonites, sortant de leurs villes, se rassemblaient pour le combat. Dès que David l'apprit, il dépêcha sur les lieux le général Joab avec toute l'armée de métier. Les Ammonites se rangèrent en ordre de bataille près de la porte de leur capitale. Les rois venus à leur aide occupaient une autre position dans la campagne. Joab constata qu'il devait faire front par devant et par derrière. Il choisit les meilleurs soldats d'Israël et il les plaça en face des Syriens. Il confia le reste de l'armée à son frère Abichaï; ces troupes-là furent placées en face des Ammonites. Joab dit à son frère: « Si les Syriens sont plus forts que moi, tu viendras à mon secours. Si au contraire les Ammonites sont plus forts que toi, c'est moi qui te secourrai. Montre-toi courageux, combattons avec vaillance pour notre peuple et pour les villes de notre Dieu. Et que le Seigneur agisse comme il le jugera bon. » Joab et sa troupe s'avancèrent pour combattre les Syriens; ceux-ci s'enfuirent devant lui. Quand les Ammonites virent les Syriens en fuite, ils s'enfuirent eux-mêmes devant Abichaï, le frère de Joab, et ils rentrèrent dans la ville. Alors Joab regagna Jérusalem. Les Syriens, constatant qu'ils avaient été battus par les Israélites, envoyèrent des messagers mobiliser les membres de leur peuple habitant au-delà de l'Euphrate. À leur tête se trouvait Chofak, commandant en chef de l'armée de Hadadézer. David en fut informé; il rassembla toute l'armée israélite, passa le Jourdain, fonça vers eux et prit position à proximité de leurs lignes. Il plaça ses troupes en ordre de bataille, face aux Syriens. Les Syriens attaquèrent, mais ils furent mis en fuite par les Israélites. David et ses troupes tuèrent 7 000 attelages de chevaux et 40 000 soldats à pied; ils tuèrent même le général Chofak. Lorsque les rois soumis à Hadadézer virent qu'ils avaient été battus par les Israélites, ils firent la paix avec David et se soumirent à lui. Dès lors les Syriens ne voulurent plus porter secours aux Ammonites. Au printemps suivant – c'est la saison où, d'habitude, les rois partent pour la guerre –, Joab partit à la tête de l'armée, ravagea le territoire des Ammonites et alla assiéger la capitale Rabba. David, lui, était resté à Jérusalem. Lorsque Joab se fut emparé de Rabba et l'eut détruite, David prit la couronne qui se trouvait sur la tête de la statue du dieu ammonite Milkom. Cette couronne d'or pesait plus de trente-cinq kilos et elle portait une pierre précieuse qui fut placée sur la couronne royale de David. En outre, on emporta de la ville un très abondant butin. David emmena les habitants et il les affecta à des travaux forcés, en tant que scieurs et tailleurs de pierres ou bûcherons. Il fit de même pour toutes les autres villes des Ammonites. Ensuite il rentra à Jérusalem avec toute son armée. Plus tard, Israël engagea un combat contre les Philistins, à Guézer; à cette occasion-là, Sibkaï, de Houcha, tua Sippaï, un descendant des Refaïtes. Les Philistins en furent humiliés. Au cours d'un autre combat contre les Philistins, Élanan, fils de Yaïr, tua Lami, frère de Goliath, de Gath, dont le bois de la lance était gros comme le cylindre d'un métier à tisser. Un autre combat encore eut lieu, à Gath. Il y avait là un soldat ennemi de haute taille, qui avait six doigts à chaque extrémité, soit vingt-quatre doigts; il était, comme les autres, un descendant de Harafa. Il insulta les Israélites. Alors Yonatan, fils de Chamma et neveu de David, le tua. Ces soldats philistins, descendants de Harafa, de Gath, tombèrent donc sous les coups de David et de ses soldats. Un jour, Satan décida de nuire à Israël en poussant David à dénombrer les Israélites. David dit à Joab et aux autres chefs de l'armée: « Allez recenser les Israélites, du sud au nord du pays, puis venez me faire votre rapport, car je veux connaître le chiffre de la population. » Joab lui répondit: « Mon roi, je souhaite que le Seigneur rende les Israélites cent fois plus nombreux! Aujourd'hui ils sont déjà tous à ton service. Mais pourquoi donc désires-tu connaître leur nombre et entraîner Israël dans la désobéissance? » Cependant l'ordre du roi était catégorique, de sorte que Joab dut l'exécuter. Il partit, parcourut tout Israël, puis regagna Jérusalem. Il communiqua à David le résultat du recensement: Israël comptait 1 100 000 hommes en état de se battre, et Juda 470 000. Joab n'avait pas recensé les tribus de Lévi et de Benjamin avec les autres, car l'ordre du roi l'avait profondément choqué. Cette entreprise déplut à Dieu, qui punit Israël. David dit à Dieu: « En agissant ainsi, j'ai commis une faute grave. Je reconnais que je me suis conduit comme un insensé! Pardonne-moi ce péché. » La parole du Seigneur fut adressée au prophète Gad, conseiller de David: « Va trouver David! Tu lui diras: “Voici ce que déclare le Seigneur: Je te propose trois châtiments; je t'infligerai celui que tu choisiras.” » Gad se rendit chez David et lui dit: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Que choisis-tu? Trois années de famine? ou trois mois de défaite, pendant lesquels tu seras harcelé par l'épée de tes ennemis? ou trois jours pendant lesquels le Seigneur frappera le pays de son épée en envoyant son ange exterminateur répandre la peste dans tout le territoire d'Israël?” Réfléchis et dis-moi ce que je dois répondre à celui qui m'envoie. » David répondit: « Je suis dans une grande angoisse… Mais je préfère tomber entre les mains du Seigneur plutôt qu'entre celles des êtres humains, car le Seigneur sait se montrer bienveillant. » Le Seigneur envoya donc une épidémie de peste sur Israël; 70 000 Israélites en moururent. Le Seigneur conduisit l'ange à Jérusalem, pour y répandre le fléau. Mais lorsqu'il vit l'ange exterminateur accomplir sa tâche, le Seigneur renonça à sévir davantage et il lui dit: « Cela suffit; abaisse ta main! » À ce moment-là, l'ange du Seigneur se tenait près de l'endroit où le Jébusite Ornan battait son blé. David leva les yeux et il vit l'ange qui se tenait entre les cieux et la terre, brandissant son épée dégainée en direction de Jérusalem. David et les anciens, qui étaient vêtus d'habits de deuil, se jetèrent face contre terre. David dit à Dieu: « N'est-ce pas moi qui ai ordonné de dénombrer la population? C'est donc moi qui suis coupable, c'est moi qui ai commis une faute! Eux, les gens de mon peuple, n'ont rien fait de mal. Seigneur mon Dieu, c'est moi et ma famille qu'il faut punir, sans infliger ce fléau à ton peuple. » L'ange du Seigneur dit à Gad: « Ordonne à David de monter sur l'aire où Ornan bat son blé, et d'y construire un autel pour le Seigneur. » David s'y rendit comme Gad le lui avait ordonné de la part du Seigneur. Ornan était en train de battre son blé. Il se retourna et aperçut l'ange; ses quatre fils, qui étaient avec lui, allèrent se cacher. David monta vers Ornan. Dès que celui-ci vit le roi, il quitta l'aire et vint se jeter face contre terre devant lui. David lui dit: « Cède-moi l'emplacement de ton aire. Je veux y construire un autel pour le Seigneur, afin que le fléau qui s'est abattu sur le peuple prenne fin. Cède-le-moi donc, je te le payerai à sa pleine valeur. » Ornan répondit: « Que le roi prenne ce dont il a besoin et qu'il fasse ce qu'il désire. Voici mes bœufs, je les donne pour le sacrifice, et voici les chariots comme combustible et le blé pour l'offrande végétale. Je donne tout. » Mais le roi lui dit: « Tu ne me donneras rien! Je veux acheter cela, te le payer à sa pleine valeur. Je ne vais quand même pas offrir au Seigneur ce qui t'appartient, lui faire des sacrifices qui ne me coûtent rien! » David remit à Ornan 600 pièces d'or, pour l'achat de cet emplacement. Il construisit à cet endroit un autel et il offrit au Seigneur des sacrifices complets et des sacrifices de paix. Il pria ensuite le Seigneur, qui lui répondit en envoyant des cieux le feu destiné à brûler les sacrifices sur l'autel. Alors le Seigneur ordonna à l'ange de remettre l'épée dans son fourreau. David constata que le Seigneur avait répondu à sa prière, sur l'aire d'Ornan, le Jébusite; dès lors, il y offrit régulièrement des sacrifices. À cette époque, la demeure que Moïse avait fabriquée dans le désert se trouvait, avec l'autel des sacrifices, sur le lieu sacré de Gabaon. Mais David ne pouvait pas s'y rendre pour consulter Dieu, parce qu'il avait été effrayé par l'épée de l'ange du Seigneur. C'est pourquoi il disait: « La maison du Seigneur Dieu se trouve ici, et voici l'autel où les Israélites doivent offrir leurs sacrifices. » David ordonna de rassembler les immigrés habitant le pays d'Israël; il leur imposa la tâche de façonner des pierres de taille pour la construction de la maison de Dieu. Il prépara une grande quantité de fer, destiné à la fabrication des clous pour les battants des portes, ainsi que des crochets; il accumula une masse incalculable de bronze, de même qu'une quantité considérable de bois de cèdre, que les Sidoniens et les Tyriens lui fournissaient en abondance. En effet, David se disait: « Mon fils Salomon est jeune et sans expérience. Or le temple à construire pour le Seigneur devra être renommé dans tous les pays pour sa grandeur insurpassable et sa splendeur. Je veux donc faire des préparatifs en vue de cette construction. » Ainsi David fit de nombreux préparatifs avant sa mort. David convoqua son fils Salomon et lui ordonna de construire un temple pour le Seigneur, le Dieu d'Israël. Il lui dit: « Mon fils, j'avais moi-même l'intention de construire un temple en l'honneur du Seigneur mon Dieu. Cependant le Seigneur m'a déclaré: “Tu as fait couler beaucoup de sang au cours des grandes guerres que tu as menées. À cause de tout ce sang répandu à terre devant moi, ce n'est pas toi qui construiras un temple où l'on viendra m'adorer. Mais un fils va naître de toi: ce sera un homme de paix et je ne permettrai pas aux ennemis qui l'entourent de troubler sa tranquillité. Il portera le nom de Salomon, – ce qui signifie “le pacifique” –, car durant son règne j'accorderai à Israël paix et sécurité. C'est lui qui me construira un temple. Il sera un fils pour moi et je serai un père pour lui. Je rendrai inébranlable sa royauté sur Israël.” Eh bien, mon fils, continua David, que le Seigneur soit avec toi, afin que tu réussisses à construire la maison du Seigneur ton Dieu, comme il l'a promis à ton sujet. Qu'il t'accorde du discernement et de l'intelligence lorsqu'il te donnera l'autorité sur Israël, pour que tu puisses obéir à son enseignement. Si tu respectes et accomplis les prescriptions et les règles qu'il a données à Moïse pour Israël, alors tu réussiras en tout. Sois courageux et fort; ne crains rien, ne t'effraie pas. J'ai pris la peine d'accumuler, pour la maison du Seigneur, plus de 3 500 tonnes d'or, plus de 30 000 tonnes d'argent, ainsi qu'une quantité incalculable de bronze et de fer. J'ai aussi préparé du bois et des pierres. Tu pourras en ajouter encore. Tu auras à ton service des ouvriers, artisans spécialisés dans le travail de la pierre et du bois, ou experts en tout autre ouvrage. Tu disposes d'une quantité inépuisable d'or, d'argent, de bronze et de fer. Eh bien, mets-toi à l'ouvrage, et que le Seigneur soit avec toi. » Ensuite David ordonna à tous les chefs d'Israël de venir en aide à son fils Salomon: « Le Seigneur votre Dieu n'est-il pas avec vous? leur dit-il. Il vous a accordé la tranquillité de tous les côtés, depuis qu'il a livré les anciens habitants du pays à mon pouvoir. Les voici maintenant soumis au Seigneur et à son peuple. Alors appliquez-vous de tout votre cœur et de tout votre être à connaître la volonté du Seigneur votre Dieu. Mettez-vous à l'ouvrage et construisez le sanctuaire du Seigneur Dieu; vous pourrez ainsi déposer dans le temple que vous aurez construit en son honneur le coffre de l'alliance du Seigneur et les objets qui appartiennent à Dieu. » David, devenu vieux, désigna son fils Salomon comme roi d'Israël. Puis il fit venir tous les chefs d'Israël, ainsi que les prêtres et les lévites. On compta un à un les lévites adultes, âgés de trente ans et plus; leur nombre s'éleva à 38 000. David en désigna 24 000 pour surveiller la construction de la maison du Seigneur, 6 000 comme administrateurs et juges, 4 000 comme portiers et les 4 000 autres pour acclamer le Seigneur avec les instruments de musique qu'il avait fait fabriquer pour cet usage. Il répartit les lévites en différents groupes, selon qu'ils appartenaient aux clans de Guerchon, Quéhath ou Merari, les fils de Lévi. Guerchon eut pour fils Ladan et Chiméi. Ladan eut trois fils: Yéhiel, le premier, puis Zétam et Joël. Chiméi eut trois fils: Chelomith, Haziel et Haran, qui furent les chefs des familles issues de Ladan. Chiméi eut encore quatre fils: Yahath, Ziza, Yéouch et Beria. Yahath était le premier, Ziza le second; Yéouch et Beria eurent peu de fils, si bien qu'ils furent enregistrés comme une seule famille. Quéhath eut quatre fils: Amram, Issar, Hébron et Ouziel. Fils d'Amram: Aaron et Moïse. Aaron fut mis à part à titre définitif, de même que ses descendants, pour s'occuper du lieu très saint; ils devaient présenter au Seigneur les offrandes de parfum, accomplir le service divin et prononcer la bénédiction au nom du Seigneur. Quant à Moïse, il fut l'homme proche de Dieu; cependant ses fils furent considérés comme de simples membres de la tribu de Lévi. Fils de Moïse: Guerchom et Éliézer. Fils de Guerchom: Chebouel, le premier. Éliézer eut un fils, Rehabia; il n'en eut pas d'autres, mais Rehabia eut de très nombreux descendants. Fils d'Issar: Chelomith, le premier. Fils d'Hébron: Yeria, le premier, Amaria, le second, Yaziel, le troisième, et Yecamam, le quatrième. Fils d'Ouziel: Mika, le premier, et Issia, le second. Fils de Merari: Mali et Mouchi. Mali eut deux fils, Éléazar et Quich. Éléazar mourut sans avoir eu de fils. Il ne laissait que des filles et ce furent leurs cousins, les fils de Quich, qui les épousèrent. Mouchi eut trois fils, Mali, Éder et Yerémoth. Tels furent les descendants de Lévi, chefs de leurs familles respectives, enregistrés un à un dans les listes de leur nom. Ils étaient chargés, dès l'âge de vingt ans, de s'occuper du service dans la maison du Seigneur. En effet, David avait déclaré: « Le Seigneur, le Dieu d'Israël, a accordé la paix à son peuple; lui-même demeure pour toujours à Jérusalem. Ainsi les lévites n'ont plus à transporter la tente de la rencontre et tous les objets du culte. » Selon la décision finale de David, les lévites sont inscrits sur les listes dès l'âge de vingt ans. Ils sont aux ordres des descendants d'Aaron pour le service dans la maison du Seigneur, dans les cours et dans les salles adjacentes; ils purifient les objets qui appartiennent à Dieu et accomplissent des tâches particulières dans la maison de Dieu: confectionner les pains offerts à Dieu, préparer la farine destinée aux offrandes végétales – galettes sans levain, gâteaux cuits sur une plaque et autres pâtisseries –, et contrôler les mesures de capacité et de longueur. Ils doivent être présents matin et soir pour louer et acclamer le Seigneur, ainsi que chaque fois qu'on lui offre des sacrifices complets, le jour du sabbat, le premier jour du mois ou les autres jours de fête. En tout temps, ils accompliront, en nombre réglementaire, leur tâche devant le Seigneur. Ils prendront soin de la tente de la rencontre et du lieu saint, et collaboreront avec les descendants d'Aaron, leurs frères, au service dans la maison du Seigneur. Les descendants d'Aaron furent répartis en groupes. Aaron avait eu quatre fils, Nadab, Abihou, Éléazar et Itamar. Nadab et Abihou moururent avant leur père, sans avoir de fils, si bien que seuls Éléazar et Itamar exercèrent le ministère de prêtres. Plus tard David, secondé par Sadoc, descendant d'Éléazar, et par Ahimélek, descendant d'Itamar, répartit les prêtres en groupes, selon les devoirs de leur service. On constata qu'il y avait plus d'hommes parmi les descendants d'Éléazar que parmi ceux d'Itamar. C'est pourquoi on répartit les descendants d'Éléazar en seize groupes familiaux et ceux d'Itamar en huit groupes, avec leurs chefs respectifs. La répartition des uns et des autres se fit par tirage au sort, car il y avait des chefs du lieu saint et des chefs du service pour Dieu aussi bien parmi les descendants d'Éléazar que parmi ceux d'Itamar. Le secrétaire Chemaya, fils de Netanéel, de la tribu de Lévi, inscrivit leurs noms en présence du roi, des chefs, du prêtre Sadoc, d'Ahimélek, fils d'Abiatar, et des chefs de familles de prêtres et de lévites. Pour le clan d'Éléazar, on tirait au sort deux fois consécutives, pour celui d'Itamar, une seule fois. Les groupes se conformaient à cet ordre pour leur service dans la maison du Seigneur; ils y accomplissaient leur tâche selon les directives transmises par leur ancêtre Aaron, qui les avait reçues du Seigneur, le Dieu d'Israël lui-même. Voici d'autres descendants de Lévi: Parmi les descendants d'Amram, il y eut Choubaël, et parmi ceux de Choubaël, Yédia. Parmi les descendants de Rehabia, il y eut Issia, le premier de sa famille. Parmi les descendants d'Issar, il y eut Chelomoth, et parmi ceux de Chelomoth, Yahath. Fils d'Hébron: Yeria, le premier, Amaria, le second, Yaziel, le troisième, et Yecamam, le quatrième. Fils d'Ouziel: Mika. Parmi les descendants de Mika, il y eut Chamir. Parmi les descendants d'Issia, frère de Mika, il y eut Zacharie. Fils de Merari: Mali, Mouchi et Yazia; descendants de Merari, par son fils Yazia: Choham, Zakour et Ibri. Fils de Mali: Éléazar, qui n'eut pas de fils, et Quich, dont Yeraméel fut un fils. Fils de Mouchi: Mali, Éder et Yerimoth. Tels furent les descendants des lévites, selon leurs familles respectives. Eux aussi, tout comme leurs frères, les descendants d'Aaron, tirèrent au sort l'ordre de leur service, en présence du roi David, de Sadoc et Ahimélek, et des chefs de familles de prêtres et de lévites. Ainsi la famille d'un aîné fut traitée de la même façon que celle d'un frère plus jeune. David, secondé par les chefs des équipes responsables du culte, mit à part les descendants d'Assaf, de Héman et de Yedoutoun; ils chantaient les messages de Dieu en s'accompagnant de lyres, de harpes et de cymbales. Voici la liste des hommes effectuant ce service: Les fils d'Assaf: Zakour, Joseph, Netania et Assaréla; ils étaient dirigés par leur père, qui chantait les messages de Dieu selon les instructions du roi. Les fils de Yedoutoun: Guedalia, Seri, Yechaya, Chiméi, Hachabia et Mattitia; tous les six étaient dirigés par leur père, qui chantait les messages de Dieu en s'accompagnant de la lyre pour louer et acclamer le Seigneur. Les fils de Héman: Bouquia, Mattania, Ouziel, Chebouel, Yerimoth, Hanania, Hanani, Éliata, Guidalti, Romameti-Ézer, Yochebécacha, Malloti, Hotir et Mahazioth. C'étaient là tous les fils de Héman, conseiller du roi qui lui annonçait les messages de Dieu, pour exalter sa puissance. Dieu avait accordé à Héman quatorze fils et trois filles. Tous ces gens chantaient dans la maison du Seigneur sous la direction de leur père, en s'accompagnant de cymbales, de harpes et de lyres; ils exerçaient leur ministère au service du roi, sous la direction d'Assaf, Yedoutoun et Héman. Ces chanteurs expérimentés et les membres de leurs groupes, également formés pour louer le Seigneur par le chant, étaient 288 au total. On tira au sort pour déterminer l'ordre des services, sans faire de différence entre les jeunes et les vieux, ni entre les chanteurs expérimentés et les débutants. Les portiers formaient aussi des groupes. Mechélémia, fils de Coré et petit-fils d'Abiassaf, du clan de Coré, eut sept fils: ce furent, dans l'ordre, Zacharie, Yediaël, Zébadia, Yatniel, Élam, Yohanan et Éliohénaï. Obed-Édom eut huit fils: ce furent, dans l'ordre, Chemaya, Yozabad, Yoa, Sakar, Netanéel, Ammiel, Issakar et Péoultaï. En effet, Dieu avait béni Obed-Édom. Son aîné Chemaya eut des fils qui occupèrent des positions dominantes dans la famille, car c'étaient des hommes de valeur. Les fils de Chemaya furent Otni, Refaël, Obed et Elzabad, ainsi que leurs frères Élihou et Semakia, tous deux particulièrement estimés. Ces descendants d'Obed-Édom, avec leurs propres fils et d'autres parents, étaient tous des hommes de valeur, pleins d'énergie dans leur service. Ils étaient au nombre de soixante-deux. Le groupe de Mechélémia, constitué par ses fils et ses frères, comptait dix-huit hommes de valeur. Hossa, du clan de Merari, eut quatre fils: Chimri, le premier de la famille, – son père lui attribua cette position, bien qu'il ne fût pas l'aîné –, Hilquia, le second, Tebalia, le troisième, et Zacharie, le quatrième; le groupe de Hossa, constitué par tous ses fils et ses frères, comptait treize hommes. Les chefs et les membres de ces groupes de portiers accomplissaient ensemble leur tâche dans la maison du Seigneur. Ils se répartirent les portes à garder en tirant au sort d'après leurs familles, jeunes et vieux sur pied d'égalité. Le sort attribua la porte orientale à Chélémia. Son fils Zacharie, dont les avis étaient remplis de bon sens, se vit confier par le sort la porte nord. Obed-Édom eut la garde de la porte sud, et ses fils la surveillance des entrepôts. Chouppim et Hossa se partagèrent la garde de la porte ouest et de la porte de Challéketh, qui s'ouvre sur le chemin montant. Les équipes respectives de garde étaient réparties de la manière suivante: à la porte orientale, six lévites par jour; à la porte nord, quatre par jour; à la porte sud, quatre par jour; aux entrepôts, deux équipes de deux; pour le bâtiment annexe situé à l'ouest, quatre hommes sur la route et deux dans le bâtiment. Tels étaient les groupes de portiers, recrutés dans les clans de Coré et de Merari. D'autres lévites avaient la responsabilité des trésors de la maison de Dieu et des objets offerts à Dieu. Les descendants de Ladan, du clan de Guerchon, chefs de leurs familles respectives, étaient Yéhiéli, ainsi que les fils de Yéhiéli, Zétam et son frère Joël; ils avaient la responsabilité des trésors de la maison du Seigneur. Pour les clans d'Amram, d'Issar, d'Hébron et d'Ouziel, Chebouel, descendant de Guerchom, lui-même fils de Moïse, était le surveillant général des trésors. Dans sa parenté se trouvait la lignée des descendants d'Éliézer, frère de Guerchom: Rehabia, fils d'Éliézer, puis Yechaya, Yoram, Zikri et Chelomith. Chelomith, avec ses frères, était responsable des objets qui avaient été réservés à Dieu par le roi David, par les chefs de familles, par les commandants de régiments et de compagnies, et par les autres chefs militaires. Ces hommes avaient réservé à Dieu une part du butin pris lors des guerres, en vue d'entretenir la maison du Seigneur. Tout ce que le prophète Samuel, Saül, fils de Quich, Abner, fils de Ner, et Joab, dont la mère s'appelait Serouia, avaient réservé à Dieu se trouvait aussi sous la responsabilité de Chelomith et de ses frères. Kenania et ses fils, du clan d'Issar, s'occupaient des affaires civiles d'Israël, en tant qu'administrateurs et juges. Hachabia et 1 700 autres hommes de valeur du clan d'Hébron veillaient sur le territoire d'Israël situé à l'ouest du Jourdain; ils étaient chargés de toutes les affaires, tant religieuses que civiles. Yeria était le chef du clan d'Hébron. Pendant la quarantième année du règne de David, on fit des recherches généalogiques relatives à ce clan, et on trouva à Yazer, en Galaad, des hommes de valeur qui en étaient membres. Le roi David désigna, à côté de Yeria, 2 700 membres de ce clan, tous chefs de familles, pour s'occuper de l'ensemble des affaires religieuses et civiles, dans la région habitée par les tribus de Ruben et de Gad, et la demi-tribu orientale de Manassé. Voici une liste d'Israélites au service du roi: chefs de familles, commandants de régiments ou de compagnies, et administrateurs. Leur activité concernait les divisions militaires qui, tout au long de l'année, étaient de service à tour de rôle pour un mois. Chaque division comptait 24 000 hommes; À la tête des tribus d'Israël se trouvaient les chefs suivants: Tribu de Ruben: Éliézer, fils de Zikri. Tribu de Siméon: Chefatia, fils de Maaka. Tribu de Lévi: Hachabia, fils de Quemouel. Descendant d'Aaron: Sadoc. Tribu de Juda: Élihou, un des frères de David. Tribu d'Issakar: Omri, fils de Mikaël. Tribu de Zabulon: Ichemaya, fils d'Obadia. Tribu de Neftali: Yerimoth, fils d'Azriel. Tribu d'Éfraïm: Osée, fils d'Azazia. Demi-tribu occidentale de Manassé: Joël, fils de Pedaya. Demi-tribu orientale de Manassé, installée en Galaad: Iddo, fils de Zacharie. Tribu de Benjamin: Yassiel, fils d'Abner. Tribu de Dan: Azarel, fils de Yeroam. Tels étaient les chefs des tribus d'Israël. David ne fit pas dénombrer les jeunes de vingt ans et au-dessous, car le Seigneur avait annoncé qu'il rendrait les Israélites aussi nombreux que les étoiles des cieux. Joab, dont la mère s'appelait Serouia, avait commencé le dénombrement, mais il ne l'acheva pas, car Dieu se mit en colère contre Israël à cause de cette entreprise. C'est pourquoi le chiffre total de la population ne figure pas dans le livre intitulé Les actes du roi David. Azmaveth, fils d'Adiel, était intendant du trésor royal. Yonatan, fils d'Ozias, était intendant des réserves entreposées dans le pays, tant dans les villes que dans les villages et les postes de garde. Ezri, fils de Keloub, était responsable des ouvriers agricoles travaillant dans le pays. Chiméi, de Rama, était intendant des vignobles. Zabdi, de Chefam, était intendant des réserves de vin provenant de ces vignobles. Baal-Hanan, de Beth-Guéder, était intendant des plantations d'oliviers et de sycomores dans le Bas-Pays. Yoach était intendant des réserves d'huile. Chitraï, de Saron, était responsable des troupeaux de bœufs paissant dans les pâturages de Saron. Chafath, fils d'Adlaï, était responsable de ceux paissant ailleurs dans les plaines. Obil, l'Ismaélite, était responsable des chameaux. Yédia, de Méronoth, était responsable des ânesses. Yaziz, le Hagrite, était responsable des moutons et des chèvres. Telle est la liste des gens qui administraient les biens appartenant au roi David. Yonatan, oncle de David, homme intelligent et instruit, était conseiller du roi. Yéhiel, fils d'un Hakmonite, était chargé de l'éducation des enfants du roi. Ahitofel était aussi conseiller du roi. Houchaï, l'Arkite, était le confident du roi. Ahitofel eut pour successeurs Yoyada, fils de Benaya, et Abiatar. Quant au commandant en chef de l'armée royale, c'était Joab. Le roi David réunit à Jérusalem tous les chefs d'Israël: chefs de tribus, chefs de divisions militaires au service du roi, commandants de régiments ou de compagnies, administrateurs des biens et des troupeaux appartenant au roi et à ses fils, de même que les hommes de confiance du palais, les soldats les plus vaillants et tous les hommes de valeur. Le roi se leva et leur dit: « Gens de mon peuple, mes amis, écoutez-moi. J'avais l'intention de construire un temple pour y déposer le coffre de l'alliance du Seigneur, le marchepied de notre Dieu. J'avais donc tout préparé à cet effet, mais Dieu m'a dit: “Ce n'est pas toi qui construiras un temple où l'on viendra m'adorer, car tu es un homme de guerre, qui as fait couler beaucoup de sang.” Cependant c'est moi que le Seigneur, le Dieu d'Israël, a choisi parmi toute la famille de mon père, afin que moi et mes descendants nous régnions pour toujours sur Israël. Autrefois il a choisi Juda comme prince, puis, dans la tribu de Juda, il a choisi la famille de mon père, et ensuite, parmi les fils de mon père, il lui a plu de me faire roi de l'ensemble d'Israël. Maintenant, entre les nombreux fils qu'il m'a accordés, il a choisi Salomon pour qu'il prenne place sur le trône d'Israël et y exerce la royauté de la part du Seigneur. Il m'a déclaré: “C'est ton fils Salomon qui me construira un temple avec ses cours, car c'est lui que j'ai choisi; il sera un fils pour moi et je serai un père pour lui. Je lui prépare un règne qui durera éternellement, si, comme aujourd'hui, il met fermement en pratique mes commandements et mes règles”. Eh bien maintenant, mes amis, face à tout Israël, le peuple du Seigneur, et en présence de notre Dieu qui nous entend, engagez-vous à étudier et à observer tous les commandements du Seigneur notre Dieu. Ainsi vous continuerez à posséder le bon pays où vous êtes et vous pourrez le laisser en héritage pour toujours à vos descendants. – Et toi, mon fils Salomon, apprends à bien connaître le Dieu que j'ai servi, adore-le avec un cœur sans partage et un esprit bien disposé. En effet, le Seigneur regarde jusqu'au fond des cœurs, et discerne toutes les pensées humaines. Si tu le recherches, il se laissera trouver par toi; mais si tu l'abandonnes, il te rejettera définitivement. À présent, tu peux constater que le Seigneur t'a choisi pour construire le temple qui sera son sanctuaire. Sois fort et mets-toi à l'œuvre. » David remit à Salomon le plan de la maison du Seigneur, avec ses salles annexes – chambres à trésor, chambres supérieures ou intérieures –, et la salle du coffre de l'alliance. Il lui remit aussi les plans de tout ce qu'il avait prévu de construire, les cours du temple, les salles autour des cours, les salles destinées aux trésors du temple et aux objets offerts à Dieu. Il lui confia la liste des groupes de prêtres et de lévites, celle des services à accomplir dans la maison du Seigneur, celle des objets de culte du temple. Il lui indiqua le poids d'or nécessaire pour chaque objet d'or, et le poids d'argent pour chaque objet d'argent, selon l'utilisation respective, ainsi que le poids des porte-lampes et des lampes d'or, des porte-lampes et des lampes d'argent, selon leur utilisation respective, le poids de chacune des tables d'or destinées aux pains offerts à Dieu, celui des tables d'argent, le poids des fourchettes à viande, des bols à aspersion et des flacons d'or pur, celui des bassines d'or et d'argent, selon leur utilisation respective, et le poids de l'autel du parfum, en or fin. Il lui donna enfin le modèle du char, en particulier des chérubins d'or qui couvrent de leurs ailes déployées le coffre de l'alliance du Seigneur. Alors David déclara: « Tout cela figure dans le document que j'ai reçu de la part du Seigneur; ce document explique en détail la façon d'exécuter les plans. » Puis il ajouta: « Mon fils, sois courageux et fort; mets-toi à l'œuvre sans crainte ni frayeur! Le Seigneur mon Dieu ne t'abandonnera pas; il est avec toi et te soutiendra jusqu'à ce que soit achevé le travail à accomplir pour son temple. Les prêtres et lévites, organisés en groupes pour célébrer le culte de la maison de Dieu, sont aussi à tes côtés; de même, tu peux compter pour le travail à faire sur des gens pleins de bonne volonté et de compétence, parmi les chefs et l'ensemble du peuple. » Le roi David dit à toute l'assemblée présente: « Mon fils Salomon, que le Seigneur a choisi, est jeune et sans expérience. Or le travail à accomplir est considérable, car il ne s'agit pas de construire un palais pour un être humain, mais le temple du Seigneur Dieu. J'ai consacré tous mes efforts à faire des préparatifs pour le temple de Dieu: j'ai amassé de l'or, de l'argent, du bronze, du fer, du bois, pour tous les objets à fabriquer avec ces divers matériaux; j'ai préparé des quantités de pierres de cornaline et d'autres pierres décoratives, des pierres noires et de diverses couleurs, toutes sortes de pierres précieuses, ainsi que des blocs d'albâtre. Quant à ma fortune personnelle, en or et en argent, je la donne pour la maison de mon Dieu, je l'ajoute à tout ce que j'ai déjà préparé pour ce temple que j'aime tant. Je donne plus de 100 tonnes d'or d'Ofir et 240 tonnes d'argent fin destiné à recouvrir les parois du temple. Et maintenant, qui de vous s'engage librement à offrir au Seigneur de l'or ou de l'argent, pour que les artisans puissent fabriquer tous les objets d'or et d'argent nécessaires? » Alors les chefs de familles, les chefs des tribus d'Israël, les commandants de régiments ou de compagnies, et les responsables des équipes travaillant pour le roi s'engagèrent librement à donner pour le service de la maison de Dieu 175 tonnes d'or, 10 000 pièces d'or, plus de 300 tonnes d'argent, environ 600 tonnes de bronze et plus de 3 000 tonnes de fer. Ceux qui possédaient des pierres précieuses les confièrent à Yéhiel, du clan de Guerchon, pour le trésor de la maison du Seigneur. Tous ces gens avaient offert de bon cœur leurs biens pour le Seigneur, et ils en étaient joyeux. Le roi David aussi était rempli d'une grande joie. David bénit le Seigneur en présence de toute l'assemblée: « Sois béni en tout temps, Seigneur, Dieu de notre ancêtre Jacob! s'écria-t-il. C'est à toi, Seigneur, qu'appartiennent la grandeur, la puissance, la splendeur, l'éclat et la majesté! Oui, dans les cieux et sur la terre, tout t'appartient, Seigneur, car tu es le roi, le souverain maître de tous les êtres. La richesse et la gloire viennent de toi, qui domines sur toute chose. Tu possèdes la force et la puissance, tu détiens le pouvoir d'élever et de fortifier qui tu veux. C'est pourquoi, notre Dieu, nous te louons et nous proclamons ton nom qui est admirable. Je ne suis rien, mon peuple n'est rien, ce n'est pas par nous-mêmes que nous avons le pouvoir de t'offrir ces dons. Nous avons tout reçu de toi, et nous ne pouvons t'offrir que ce qui nous vient de toi. Devant toi nous n'avons pas plus de droits que des immigrés ou des hôtes de passage, comme tous nos ancêtres. Notre vie sur terre, aussi éphémère qu'une ombre, s'écoule sans sécurité. Seigneur notre Dieu, nous avons accumulé des quantités de matériaux pour te construire le temple où nous irons t'adorer, toi le Dieu saint; or tout cela vient de toi, tout t'appartient. Mon Dieu, je sais que tu examines nos pensées secrètes et que tu apprécies la droiture; eh bien, c'est d'un cœur droit que j'ai offert volontairement mes richesses, et aujourd'hui j'ai vu ton peuple ici rassemblé faire de même avec joie. Seigneur, Dieu de nos ancêtres Abraham, Isaac et Jacob, permets que ton peuple conserve toujours ces mêmes dispositions d'esprit, que ses pensées soient fermement tournées vers toi. Et accorde à mon fils Salomon un cœur entièrement disposé à observer tes commandements, tes enseignements et tes lois, à les mettre tous en pratique, et à construire le temple pour lequel j'ai fait tous ces préparatifs. » David dit ensuite à toute l'assemblée: « Bénissez le Seigneur votre Dieu. » Tous bénirent donc le Seigneur, Dieu de leurs ancêtres; ils s'agenouillèrent et s'inclinèrent jusqu'à terre pour rendre hommage au Seigneur et au roi. Le lendemain, on présenta au Seigneur des sacrifices de paix et des sacrifices complets; on lui offrit 1 000 taureaux, 1 000 béliers et 1 000 agneaux, accompagnés des offrandes de vin nécessaires. Le nombre des sacrifices de paix fut suffisant pour nourrir tous les Israélites présents. Ce jour-là, on mangea et on but en présence du Seigneur, dans une ambiance de grande joie. Pour la seconde fois on désigna Salomon, fils de David, comme roi; avec l'huile d'onction on le choisit pour servir le Seigneur, de même que Sadoc pour servir comme grand-prêtre. Salomon prit place sur le trône royal du Seigneur, où il succéda à son père David. Il y montra si bien ses qualités que tout Israël lui obéit. Toutes les autorités, les soldats, et même les autres fils de David, reconnurent la souveraineté du roi Salomon. Le Seigneur éleva au plus haut point le prestige de Salomon, aux yeux de tout Israël. Il accorda à son règne une splendeur qui dépassait celle de ses prédécesseurs sur le trône d'Israël. David, fils de Jessé, avait régné sur l'ensemble d'Israël. Son règne dura quarante ans, dont sept à Hébron et trente-trois à Jérusalem. Il mourut au terme d'une longue et heureuse vieillesse, couvert de richesse et de gloire; son fils Salomon lui succéda. L'histoire du roi David, du début à la fin, est écrite dans les livres intitulés Les actes du voyant Samuel, Les actes du prophète Natan et Les actes du prophète Gad; on y raconte son règne, ses actes de bravoure, ainsi que les événements survenus dans sa vie privée, dans la politique d'Israël et dans celle des autres royaumes. Salomon, fils de David, affermit son autorité royale. Le Seigneur son Dieu fut avec lui et fit de lui un roi prestigieux. Salomon convoqua tous les Israélites, en particulier les commandants de régiments et de compagnies, les juges et tous les chefs de famille, qui étaient des notables israélites. Avec tous ceux qui se rassemblèrent auprès de lui, il se rendit à Gabaon, au lieu consacré à la divinité; là, en effet, se dressait la tente de la rencontre avec Dieu, que Moïse, le serviteur du Seigneur, avait fabriquée dans le désert. David avait ramené le coffre de Dieu de Quiriath-Yéarim à Jérusalem, et l'avait déposé à l'endroit préparé à cet effet, sous une tente. Mais il avait placé l'autel de bronze fabriqué par Bessalel, fils d'Ouri et petit-fils de Hour, devant la tente du Seigneur à Gabaon. C'est là que Salomon et tous ceux qui l'accompagnaient vinrent consulter le Seigneur. Salomon s'avança devant le Seigneur et offrit 1 000 sacrifices complets sur l'autel de bronze proche de la tente de la rencontre. Durant la nuit suivante, Dieu lui apparut et lui dit: « Que pourrais-je te donner? Demande-le-moi. » Salomon lui répondit: « Seigneur, tu as manifesté une grande bonté envers mon père David, et maintenant tu m'as désigné comme roi pour lui succéder. Alors, Seigneur Dieu, réalise la promesse que tu as faite à mon père. Tu m'as établi roi d'un peuple aussi nombreux que les grains de poussière de la terre. Veuille donc me donner sagesse et discernement pour que je sache remplir cette tâche à la tête de ce peuple. Sans cela, personne ne pourrait gouverner ton peuple, qui est si grand. » Dieu dit à Salomon: « Tu n'as demandé ni de devenir très riche, ni d'être couvert de gloire, ni que tes adversaires meurent, ni même de vivre longtemps; selon ton désir profond, tu as demandé sagesse et discernement, afin de pouvoir gouverner mon peuple, dont je t'ai fait roi. C'est pourquoi tu recevras la sagesse et le discernement. Et en plus je te donnerai de grandes richesses et de la gloire; tu en auras plus que n'importe quel autre roi, avant toi ou après toi. » Salomon quitta alors le lieu sacré de Gabaon où se trouvait la tente de la rencontre, et regagna Jérusalem pour y remplir sa tâche de roi d'Israël. Salomon rassembla des chars et des chevaux: il eut 1 400 chars et 12 000 chevaux, dont il garda un certain nombre auprès de lui à Jérusalem, alors que les autres étaient répartis dans les villes aménagées à cet effet. Grâce au roi, il y avait autant d'argent et d'or que de cailloux à Jérusalem, et les cèdres étaient aussi nombreux que les sycomores qui poussent dans le Bas-Pays. Les chevaux de Salomon provenaient d'Égypte et de Cilicie, où des marchands du roi allaient les acheter. Ces marchands importaient d'Égypte un char pour 600 pièces d'argent, et un cheval pour 150 pièces. Ils en importaient aussi pour les rois des Hittites et pour les rois de Syrie. Salomon décida de construire un temple en l'honneur du Seigneur, ainsi qu'un palais royal pour lui-même. Il enrôla 70 000 porteurs et 80 000 tailleurs de pierre pour travailler dans la montagne, sous les ordres de 3 600 surveillants. Salomon envoya à Hiram, roi de la ville de Tyr, le message suivant: « Tu as fourni du bois de cèdre à mon père David pour qu'il puisse se construire sa résidence. Agis de même envers moi. Je suis en effet sur le point de construire, en l'honneur du Seigneur mon Dieu, un temple qui lui sera consacré. On y brûlera pour lui les offrandes de parfum, on y exposera sans interruption les pains réservés à Dieu et l'on y offrira les sacrifices complets, matin et soir, ainsi que les jours de sabbat, le premier jour de chaque mois et les autres jours de fête du Seigneur notre Dieu. Ces règles, données aux Israélites, sont valables pour toujours. Or le temple que je veux construire doit être grandiose, car notre Dieu est plus grand que n'importe quel dieu. En fait, personne ne pourrait lui construire une maison, puisque les cieux, malgré leur immensité, ne peuvent déjà pas le contenir. Moi-même, je ne prétends pas lui construire une demeure, mais seulement un lieu de culte où on lui offrira des sacrifices. Eh bien donc, envoie-moi un spécialiste du travail de l'or, de l'argent, du bronze et du fer, qui sache aussi apprêter les étoffes teintes en rouge, en écarlate ou en violet, et qui connaisse l'art de la gravure. Il travaillera avec mes propres spécialistes, ceux que mon père David a désignés et qui habitent Jérusalem ou ailleurs dans le pays de Juda. Fournis-moi aussi du bois de cèdre, de pin et de santal, en provenance du mont Liban. Je sais que tes bûcherons sont compétents pour couper les arbres du Liban; mes ouvriers iront aider les tiens, et ils me prépareront ensemble une grande quantité de bois, car le temple que je veux construire sera particulièrement majestueux. De mon côté, je fournirai, pour tes bûcherons occupés à couper les arbres, 6 000 tonnes de semoule de blé, 6 000 tonnes d'orge, 800 000 litres de vin et 800 000 litres d'huile. » Hiram, roi de Tyr, répondit par écrit à Salomon: « C'est parce que le Seigneur aime son peuple qu'il t'en a fait le roi. Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, qui a créé les cieux et la terre, car il a donné à David un fils plein de sagesse, de bon sens et d'intelligence, capable de construire un temple pour le Seigneur, ainsi qu'un palais royal pour lui-même. Eh bien, maintenant, je t'envoie un spécialiste particulièrement doué, Houram-Abi. Il est tyrien par son père, mais originaire de la tribu de Dan par sa mère. Il sait travailler l'or, l'argent, le bronze, le fer, la pierre, le bois, et apprêter les étoffes teintes en rouge, en violet ou en écarlate et celles de lin fin; il connaît aussi l'art de la gravure; il saura même élaborer n'importe quel projet qu'on lui confiera. Il travaillera avec tes propres spécialistes et avec ceux que ton père, le roi David, avait désignés. De ton côté, envoie-nous le blé, l'orge, l'huile et le vin dont tu as parlé. Nous irons couper sur le mont Liban tous les arbres dont tu as besoin, et nous te les amènerons par mer, assemblés en grands radeaux, jusqu'à Jaffa. De là tu pourras les faire transporter à Jérusalem. » Salomon enrôla tous les immigrés qui résidaient en Israël, d'après le dénombrement effectué par son père David: ils étaient 153 600 hommes. Il en désigna 70 000 comme porteurs, 80 000 comme tailleurs de pierre dans la montagne, et 3 600 comme surveillants, pour organiser le travail de tout ce monde. Salomon entreprit de construire la maison du Seigneur à Jérusalem, sur le mont Moria, là où le Seigneur était apparu à son père David. David y avait préparé un emplacement sur l'aire du Jébusite Ornan. Salomon régnait depuis quatre ans lorsque les travaux débutèrent, pendant le second mois de l'année. Voici les dimensions fixées par Salomon pour la construction de la maison de Dieu: trente mètres de long et dix mètres de large. Le vestibule d'entrée, par-devant, avait dix mètres de large, comme le temple, et soixante mètres de haut; Salomon en fit recouvrir tout l'intérieur d'or pur. Sur les murs de la grande salle, il fit appliquer des planches de pin, recouvertes d'or fin, où l'on représenta des branches de palmiers et des chaînettes. Il fit décorer encore cette salle au moyen de pierres précieuses. Quant à l'or qu'on employait, il provenait de Parvaïm. Il fit recouvrir d'or même les poutres, les seuils, les murs et les portes de la salle, et il fit graver des chérubins sur les murs. Salomon fit construire également la salle appelée lieu très saint: elle avait dix mètres de large, comme le temple, et dix mètres de profondeur; on utilisa vingt-et-une tonnes d'or fin pour en revêtir l'intérieur. Les clous d'or utilisés pesaient cinq cents grammes. Même les chambres supérieures furent recouvertes d'or. Il fit façonner ensuite deux chérubins en métal fondu; on les recouvrit d'or et on les plaça dans le lieu très saint. Salomon fit tisser aussi un rideau de lin fin, teint en violet, rouge et écarlate, sur lequel on broda des chérubins. On fit deux colonnes hautes de dix-sept mètres, à placer devant le temple; au sommet de chacune se trouvait un chapiteau de deux mètres et demi de haut. On fit des chaînettes qu'on plaça au sommet des colonnes, puis on fit des décorations représentant des fruits de grenadiers, une centaine, qu'on suspendit aux chaînettes. On dressa les colonnes devant le temple, l'une à droite et l'autre à gauche de l'entrée; on appela celle de droite Yakin – ce qui signifie “Dieu affermit” –, et celle de gauche Boaz – “en Dieu est la force”. Salomon fit faire un autel de bronze, de dix mètres sur dix, et cinq mètres de haut. On fit une grande cuve ronde en bronze; elle mesurait cinq mètres de diamètre, deux mètres et demi de haut et quinze mètres de tour. Au-dessous du bord de la cuve, sur tout le pourtour, se trouvait une décoration représentant des taureaux; il y en avait vingt par mètre, sur deux rangées. Cette décoration avait été coulée en même temps que la cuve. La cuve reposait sur douze taureaux de bronze; trois regardaient vers le nord, trois vers l'ouest, trois vers le sud et trois vers l'est, tandis que leurs arrière-trains étaient tous tournés vers l'intérieur, sous la cuve. La paroi de la cuve avait huit centimètres d'épaisseur; son rebord était travaillé comme le bord d'une coupe, en forme de pétale de lys. Sa capacité était d'environ 120 000 litres. On fit dix bassins de bronze; on en plaça cinq à droite du temple et les cinq autres à gauche, pour les purifications: on y lavait les victimes offertes en sacrifices complets. L'eau de la grande cuve était destinée aux purifications des prêtres. Salomon fit fabriquer dix porte-lampes en or, selon le modèle prescrit, et on les plaça dans la grande salle du temple, cinq à droite et cinq à gauche. On fit dix tables, qu'on disposa aussi dans la grande salle, cinq à droite et cinq à gauche. On fit cent bols à aspersion, en or. On fit une cour pour les prêtres, ainsi qu'une autre cour, plus grande, avec des portes; les portes étaient recouvertes de bronze. La grande cuve ronde avait été placée sur le côté droit du temple, près de l'angle sud-est. Lorsque Houram eut fait les récipients pour les cendres, les pelles et les bols à aspersion, il eut terminé de fabriquer tout ce que le roi Salomon lui avait commandé pour la maison de Dieu: deux colonnes, deux chapiteaux ronds, à placer au sommet des colonnes, deux sortes de tresses pour recouvrir les chapiteaux ronds au sommet des colonnes, quatre cents grenades accrochées aux deux tresses, à savoir deux rangs de grenades à chaque tresse recouvrant ces chapiteaux; il avait aussi fait des chariots et des bassins qu'on pose dessus, une grande cuve ronde, douze taureaux portant cette cuve, des récipients pour les cendres, des pelles et des fourchettes à viande. Tous ces objets que Houram-Abi fabriqua pour la maison du Seigneur, sur l'ordre du roi Salomon, étaient en bronze poli. Le roi les fit couler en pleine terre dans la vallée du Jourdain, entre les villages de Soukoth et de Serédata. Salomon fit faire une telle quantité d'objets que l'on ne chercha même pas à connaître le poids du bronze utilisé. Salomon fit également fabriquer tous les objets d'or nécessaires à la maison de Dieu: l'autel des parfums, en or, les tables où l'on dépose les pains offerts à Dieu, les porte-lampes, avec leurs lampes qui doivent brûler devant le lieu très saint selon la règle établie, en or fin, les ornements en fleurs, les lampes et les pincettes pour les porte-lampes, en or de la meilleure qualité, les couteaux pour les mèches de lampe, les bols à aspersion, les coupes, les brûle-parfums, en or fin, les portes du temple, aussi bien les portes intérieures donnant sur le lieu très saint que les portes de la grande salle, en or. Lorsque Salomon eut terminé tous les travaux de construction de la maison du Seigneur, il fit amener ce que son père David avait offert au Seigneur, argent, or et objets de toutes sortes, et il déposa le tout dans la chambre du trésor de la maison de Dieu. Alors, le roi Salomon invita les anciens du peuple, les chefs des tribus et les représentants des Israélites à se rassembler à Jérusalem pour transporter le coffre de l'alliance du Seigneur depuis la cité de David, qu'on appelle également Sion, jusqu'au temple. Alors tous les Israélites se rassemblèrent aussi auprès du roi pour la fête du septième mois. Tous les anciens du peuple d'Israël arrivèrent et les lévites portèrent le coffre de l'alliance. Les prêtres-lévites transportèrent ainsi le coffre de l'alliance, de même que la tente de la rencontre et les objets appartenant à Dieu qui s'y trouvaient. Le roi Salomon et toute la communauté d'Israël réunie avec lui devant le coffre offrirent en sacrifices un si grand nombre de moutons et de bœufs qu'on ne pouvait pas les compter. Ensuite les prêtres introduisirent le coffre de l'alliance à la place prévue pour lui, dans la salle appelée lieu très saint, sous les ailes des chérubins. Les chérubins avaient les ailes étendues au-dessus de l'endroit prévu pour le coffre, afin de couvrir le coffre et les barres qui servaient à le porter. Ces barres étaient assez longues; on ne voyait leurs extrémités que si l'on se trouvait entre le coffre et l'entrée de la salle, mais pas depuis l'extérieur; elles sont restées en place jusqu'à ce jour. Le coffre contenait seulement les deux tablettes de pierre que Moïse y avait placées au mont Horeb, lorsque le Seigneur conclut une alliance avec les Israélites après les avoir fait sortir d'Égypte. Les prêtres ressortirent du lieu saint. Tous les prêtres présents s'étaient préparés pour être entièrement au Seigneur, sans observer l'ordre des groupes. Les lévites musiciens, Assaf, Héman, Yedoutoun, ainsi que leurs fils et les autres membres de leurs clans, étaient revêtus de lin fin; ils se tenaient avec des cymbales, des harpes et des lyres à l'est de l'autel. Près d'eux se trouvaient 120 prêtres sachant jouer de la trompette. Tous ensemble, les joueurs de trompette et les autres musiciens se firent entendre à l'unisson, pour acclamer et louer le Seigneur. Lorsque s'éleva ce chant accompagné par les trompettes, les cymbales et les autres instruments: « Acclamez le Seigneur, car il est bon, car son amour dure toujours », une nuée remplit le temple, la maison du Seigneur. Les prêtres ne purent pas reprendre leur service à cause de cette nuée, car c'était la gloire du Seigneur qui remplissait la maison de Dieu. Alors Salomon dit: « Seigneur, tu avais décidé d'habiter dans une épaisse nuée. Mais moi, je t'ai construit un temple majestueux, où tu habiteras pour toujours! » Tous les Israélites étaient rassemblés, debout; Salomon se tourna vers eux et les bénit. Puis il dit: « Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël! Il a lui-même accompli ce qu'il avait promis à mon père David en ces termes: “Depuis le jour où j'ai fait sortir d'Égypte mon peuple, je n'ai jamais choisi une ville particulière parmi toutes les villes d'Israël pour qu'on y construise un temple où je puisse manifester ma présence, et je n'ai pas non plus choisi un homme particulier pour être le chef d'Israël, mon peuple. Mais j'ai choisi Jérusalem pour y manifester ma présence, et je t'ai choisi, toi, David, pour gouverner mon peuple.” Or, poursuivit Salomon, mon père David projetait de construire un temple en l'honneur du Seigneur, le Dieu d'Israël. Mais le Seigneur lui a dit: “Tu as eu l'excellente intention de construire un temple pour moi. Seulement ce n'est pas toi qui le feras construire, mais ton fils. Oui, c'est ton propre fils qui fera construire ce temple pour moi!” Ainsi, continua Salomon, le Seigneur a tenu sa promesse: j'ai succédé à mon père David en prenant place sur le trône d'Israël, comme le Seigneur l'avait annoncé, et j'ai construit ce temple en l'honneur du Seigneur, le Dieu d'Israël. J'y ai même déposé le coffre contenant le document de l'alliance que le Seigneur a conclue avec les Israélites. » Ensuite le roi se tint devant l'autel du Seigneur, en face de tous les Israélites assemblés, et il leva les mains vers les cieux. Salomon avait fait faire un socle de bronze qu'on avait placé au milieu de la cour; ce socle mesurait deux mètres et demi sur deux mètres et demi, et un mètre et demi de haut. Salomon y monta donc et s'agenouilla, en face de tous les Israélites assemblés; il leva les mains vers les cieux pour prier et dit: « Seigneur, Dieu d'Israël, il n'y a pas de Dieu comme toi, ni dans les cieux ni sur la terre. Tu maintiens ton alliance avec tes serviteurs, et tu restes bon envers eux, quand ils se conduisent eux-mêmes devant toi avec une entière loyauté. Tu as de fait agi envers ton serviteur David, mon père, comme tu lui avais promis. Oui, ce que tu lui avais dit, tu l'as accompli toi-même aujourd'hui. Eh bien, maintenant, Seigneur, Dieu d'Israël, accomplis également ce que tu avais promis à ton serviteur David, mon père, lorsque tu lui as dit: “Si tes descendants veillent sur leur conduite en respectant mon enseignement, comme tu l'as fait toi-même, je t'assure qu'il y aura toujours devant moi l'un d'entre eux qui régnera après toi sur le peuple d'Israël ”. Ainsi Seigneur, Dieu d'Israël, réalise maintenant cette promesse faite à ton serviteur David! Mais Dieu pourrait-il vraiment habiter avec les êtres humains sur la terre? Les cieux, malgré leur immensité, ne peuvent déjà pas le contenir! Encore moins ce temple que j'ai construit. Pourtant, Seigneur mon Dieu, tourne-toi vers moi, entends ma prière suppliante, oui, écoute l'appel pressant que je t'adresse. Veille sur ce temple jour et nuit, puisque c'est le lieu dont tu as dit que tu y manifesterais ta présence. Écoute les prières que je t'adresserai d'ici. Écoute-moi lorsque je te lancerai un appel, ainsi qu'Israël, ton peuple, lorsqu'il t'en lancera un, tourné vers ce lieu. Écoute-nous, Seigneur, dans les cieux, là où tu habites; écoute-nous et pardonne-nous. Quand un homme est accusé d'avoir fait du tort à son prochain, on peut exiger de lui un serment lié à une malédiction; s'il vient alors prêter serment devant ton autel dans ton temple, toi, Seigneur, dans les cieux, écoute, interviens, et prononce le jugement sur tes serviteurs, afin que le coupable soit puni et que le juste soit reconnu innocent. Quand les Israélites seront battus par leurs ennemis parce qu'ils auront péché contre toi, s'ils demandent pardon, s'ils te louent, s'ils te prient et s'ils te supplient dans ce temple, toi, Seigneur, dans les cieux, écoute, pardonne leurs péchés et rends-leur les terres que tu as données autrefois à leurs ancêtres, à eux qui sont ton peuple. Ou encore, quand les cieux se fermeront et qu'il n'y aura plus de pluie parce que les Israélites auront péché contre toi, s'ils se tournent vers ce lieu pour te prier, s'ils te louent et si, faisant preuve d'humilité, ils cessent de pécher, toi, Seigneur, dans les cieux, sois attentif et pardonne leurs péchés, à eux qui sont tes serviteurs et ton peuple; bien plus, enseigne-leur à se bien conduire, et fais tomber la pluie sur cette terre qui t'appartient et que tu leur as donnée en propriété. Quand le pays sera frappé par la famine ou la peste, quand les céréales sécheront ou pourriront sur pied, quand les sauterelles et les criquets arriveront en masse, quand des ennemis opprimeront les Israélites jusque dans leurs villes fortifiées, quand se produira n'importe quelle catastrophe ou n'importe quelle épidémie, si les Israélites, ton peuple, douloureusement frappés de remords, t'adressent des prières suppliantes, s'ils se tournent vers ce temple et s'ils lèvent les mains pour te prier, toi, Seigneur, dans les cieux où tu habites, écoute, pardonne-leur et traite chacun selon sa conduite, puisque tu connais son cœur. En effet, toi seul, tu connais le cœur des êtres humains. Agis de cette manière afin que les Israélites se conduisent comme tu le désires et qu'ainsi ils reconnaissent ton autorité pour toujours, tout le temps qu'ils vivront sur cette terre que tu as donnée à nos ancêtres. Si un étranger, quelqu'un qui ne fait pas partie d'Israël, ton peuple, vient d'un pays éloigné pour te prier dans ce temple, après avoir entendu parler de ton nom glorieux et de la puissance irrésistible avec laquelle tu agis, toi, Seigneur, dans les cieux où tu habites, écoute et accorde-lui ce qu'il te demande. De cette manière, tous les peuples de la terre te connaîtront, ils apprendront à reconnaître ton autorité comme Israël, ton peuple, la reconnaît et ils sauront que c'est en ton honneur que j'ai construit ce temple. Quand, sur ton ordre, les Israélites iront combattre leurs ennemis, s'ils se tournent vers cette ville que tu as choisie et vers le temple que j'ai construit pour toi, s'ils te prient, dans les cieux, écoute leur prière suppliante et viens à leur aide. Quand les Israélites pècheront contre toi – car il n'y a personne qui ne pèche jamais –, tu leur montreras peut-être ton irritation en les livrant à leurs ennemis et en permettant à ces derniers de les emmener en captivité dans leur pays proche ou lointain; si alors, dans le pays où ils sont captifs, ils réfléchissent, s'ils recommencent à te supplier en disant: “Nous avons péché, nous avons commis le mal, nous sommes coupables!”, s'ils reviennent à toi de tout leur cœur et de tout leur être dans la contrée où ils sont captifs, s'ils se tournent vers le pays que tu as donné à leurs ancêtres, vers cette ville que tu as choisie et vers le temple que j'ai construit pour toi, s'ils te prient, toi alors, dans les cieux où tu habites, écoute leur prière suppliante, viens à leur aide et pardonne-leur d'avoir péché contre toi. Mon Dieu, ouvre tes yeux! Sois attentif à la prière que je t'adresse en cet instant et en ce lieu. Et maintenant, Seigneur Dieu, accompagne le coffre de l'alliance où réside ta puissance, et viens en ce lieu destiné à ton repos. Que tes prêtres, Seigneur Dieu, portent avec eux le salut comme ils portent leurs vêtements; que tes fidèles laissent éclater leur joie et leur bonheur. Seigneur Dieu, ne repousse pas le roi que tu as choisi avec l'huile d'onction, souviens-toi de tous les bienfaits que tu as accordés à ton serviteur David. » Lorsque Salomon eut terminé cette prière, un feu descendit des cieux et brûla les sacrifices complets et les sacrifices de paix, et la gloire du Seigneur remplit le temple. Les prêtres ne purent pas pénétrer dans la maison du Seigneur, car cette présence glorieuse la remplissait. Tous les Israélites présents virent le feu descendre des cieux et la gloire du Seigneur rayonner dans le temple; aussitôt ils se jetèrent à genoux sur le dallage, face contre terre, pour adorer et louer le Seigneur à cause de sa bonté et de son amour sans fin. Le roi Salomon et tout le peuple offrirent ces sacrifices en l'honneur du Seigneur. Ils offrirent 22 000 bœufs et 120 000 moutons et chèvres, pour inaugurer la maison de Dieu. Les prêtres étaient à leurs postes. Les lévites jouaient des instruments de musique réservés pour Dieu, ceux que le roi David avait fait fabriquer; ils louaient le Seigneur pour son amour sans fin, selon le cantique que David leur avait transmis. En face d'eux, des prêtres sonnaient de la trompette. Tout le peuple était debout. Alors Salomon mit à part pour le Seigneur tout le centre de la cour qui s'étend devant la maison du Seigneur; en effet l'autel de bronze que Salomon avait dressé ne pouvait recevoir tous les sacrifices, et le roi dut utiliser la cour pour faire brûler les sacrifices complets, les offrandes végétales et les parties grasses des sacrifices de paix. À cette même occasion, Salomon célébra pendant sept jours la fête des Tentes en compagnie des Israélites assemblés en très grand nombre: ils étaient venus de tout le pays, depuis Lebo-Hamath jusqu'au torrent d'Égypte. Une assemblée solennelle eut lieu au huitième jour de la fête. Ainsi on célébra la consécration de l'autel pendant sept jours, puis la fête elle-même dura sept autres jours. Après quoi, le vingt-troisième jour du septième mois, le roi renvoya les Israélites chez eux. Ils s'en allèrent tout joyeux et le cœur content parce que le Seigneur s'était montré plein de bienveillance envers David, envers Salomon et envers Israël, son peuple. Lorsque le roi Salomon eut fini la maison du Seigneur et son propre palais, lorsqu'il eut mené à bien tout ce qu'il avait eu l'intention de faire dans ces deux bâtiments, le Seigneur lui apparut pendant la nuit et lui dit: « J'ai entendu ta prière; j'ai accepté de choisir ce lieu pour qu'on m'y offre des sacrifices. Supposons qu'un jour je ferme les cieux et qu'il n'y ait plus de pluie, ou que j'ordonne aux sauterelles de ravager le pays, ou encore que j'envoie une épidémie de peste sur mon peuple: si alors mon peuple, le peuple qui porte mon nom, fait preuve d'humilité et prie, si les Israélites me recherchent en renonçant à leur mauvaise conduite, moi, dans les cieux, je serai attentif, je pardonnerai leur péché et je guérirai leur pays. Dès maintenant, j'ouvre mes yeux; je serai attentif à toute prière qu'on m'adressera dans ce temple. Je l'ai choisi, je l'ai consacré en acceptant d'y manifester pour toujours ma présence; je veillerai sur lui, toujours plein de bonté envers vous. Et toi, si tu te conduis envers moi comme ton père David, si tu fais tout ce que je t'ai ordonné, si tu obéis à mes lois et à mes règles, sache que j'affermirai ton autorité de roi, conformément à l'alliance que j'ai conclue avec ton père David en lui disant qu'il y aurait toujours l'un de ses descendants qui, après lui, gouvernerait le peuple d'Israël. Mais si vous vous détournez de moi, si vous négligez d'obéir aux lois et aux commandements que je vous ai donnés, si vous servez d'autres dieux et si vous vous inclinez devant eux pour les adorer, je vous arracherai de la terre que je vous ai donnée, et je rejetterai loin de moi le temple que j'ai consacré en mon honneur. Alors tous les peuples ricaneront au sujet d'Israël et se moqueront de lui. Quand les gens passeront près de ce temple auparavant si grandiose, ils seront stupéfaits et demanderont: “Pourquoi le Seigneur a-t-il traité ce pays et ce temple d'une telle manière?”, et on leur répondra: “C'est parce que les Israélites ont abandonné le Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres, qui les avait fait sortir d'Égypte; le Seigneur leur a infligé tous ces malheurs parce qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, ils se sont inclinés pour les adorer et les ont servis.” » Au bout de vingt ans, Salomon eut fini de construire la maison du Seigneur et son propre palais; il reconstruisit alors les villes que le roi Hiram, de Tyr, lui avait données, et les peupla d'Israélites. Ensuite il alla attaquer Hamath-Soba et s'en empara. Il reconstruisit Tadmor, dans la région désertique, de même que toutes les villes qu'il avait bâties dans la région de Hamath pour y entreposer ses provisions. Il reconstruisit également Beth-Horon-le-Haut et Beth-Horon-le-Bas, villes fortifiées, entourées de murailles et fermées par des portes à verrous, ainsi que Baalath et toutes les villes où il faisait entreposer ses provisions, celles où il garait ses chars de guerre et celles où il logeait ses chevaux. Il bâtit tout ce qu'il désira dans la ville même de Jérusalem, sur le mont Liban et dans tout le pays soumis à son autorité. Il y avait encore dans le pays un certain nombre de Hittites, d'Amorites, de Perizites, de Hivites et de Jébusites, c'est-à-dire des gens qui n'étaient pas israélites. Ils avaient subsisté parce que le peuple d'Israël n'avait pas exterminé leurs ancêtres. C'est à eux que Salomon imposa certains travaux forcés, et ils y sont soumis aujourd'hui encore. Mais Salomon en dispensa les Israélites; au contraire il les enrôla dans l'armée comme officiers supérieurs, conducteurs de chars ou cavaliers. 250 contremaîtres furent désignés pour surveiller la foule des travailleurs au service du roi Salomon. Sur l'ordre de Salomon, sa femme, la fille du pharaon, quitta la cité de David et s'installa dans le palais construit pour elle. Le roi se disait en effet: « Même ma femme ne doit pas demeurer dans le palais de David, roi d'Israël, car des bâtiments où l'on a déposé le coffre du Seigneur sont eux-mêmes réservés pour Dieu. » Dès lors Salomon offrit des sacrifices complets au Seigneur sur l'autel qu'il avait fait construire pour lui devant le temple. Conformément aux règles fixées par Moïse pour chaque jour particulier, il offrait des sacrifices le jour du sabbat, le premier jour du mois, et lors des trois grandes fêtes annuelles, celle des Pains sans levain, celle de la Pentecôte et celle des Tentes. Salomon, appliquant les décisions de son père David, installa dans leurs fonctions respectives les groupes de prêtres, puis les lévites chargés d'acclamer jour après jour le Seigneur ou de seconder les prêtres dans leur service, et enfin les portiers, selon les équipes attribuées à telle ou telle porte. C'est ce que David, l'homme proche de Dieu, avait ordonné. On ne s'écarta des directives de David relatives aux prêtres et aux lévites sur aucun point, même pas en ce qui concernait les trésors. Tous les projets de Salomon furent ainsi réalisés, depuis les préparatifs pour la fondation de la maison du Seigneur jusqu'aux travaux menant à son achèvement: la maison du Seigneur était parfaite. Alors Salomon alla à Ession-Guéber et à Élath, ports sur la mer des Roseaux dans le pays d'Édom. Le roi Hiram lui envoya des bateaux conduits par des marins phéniciens expérimentés. Ces marins se rendirent avec ceux de Salomon dans le pays d'Ofir, d'où ils rapportèrent plus de quinze tonnes d'or pour le roi Salomon. La reine du pays de Saba entendit parler de Salomon. Elle vint à Jérusalem pour éprouver sa sagesse en lui posant des questions difficiles. Elle avait emmené une suite très imposante, ainsi que des chameaux portant des parfums, de l'or en quantité et des pierres précieuses. Elle se présenta devant Salomon et aborda avec lui tous les sujets qu'elle avait préparés. Salomon répondit à toutes ses questions; il n'y en eut pas une seule à laquelle le roi ne parvint pas à répondre. La reine de Saba constata l'ampleur de la sagesse de Salomon, elle vit le palais qu'il s'était fait construire, la nourriture qu'on apportait sur les tables, la façon dont les personnes de son entourage étaient placées; elle vit le costume de ceux qui servaient à manger et à boire, les sacrifices complets qu'il offrait au Seigneur dans la maison du Seigneur: elle en eut le souffle coupé! Quel privilège pour tes serviteurs, pour tous les gens de ton palais! Ils se trouvent toujours en ta présence et ils entendent tes paroles pleines de sagesse. Béni soit le Seigneur ton Dieu, qui t'a choisi comme roi pour régner en son nom sur Israël! C'est parce qu'il aime ce peuple et qu'il veut le faire subsister pour toujours, que ton Dieu t'en a fait le roi et t'a chargé d'y exercer le droit et la justice. » Ensuite la reine de Saba donna au roi Salomon plus de quatre tonnes d'or, une grande quantité de parfums, ainsi que des pierres précieuses. On n'avait jamais vu des parfums tels que ceux-là. Les serviteurs du roi Hiram et ceux de Salomon, qui étaient allés à Ofir, en avaient rapporté de l'or, ainsi que du bois de santal et des pierres précieuses. Le roi Salomon avait utilisé le bois de santal pour faire des parquets dans la maison du Seigneur et dans le palais royal, ainsi que des lyres et des harpes pour les chanteurs. On n'avait jamais rien vu de pareil dans le pays de Juda. De son côté, le roi Salomon donna à la reine de Saba tout ce qu'elle désirait et demandait, bien plus qu'elle ne lui en avait elle-même apporté. Puis la reine et son entourage retournèrent dans leur pays. En une seule année, le roi Salomon vit arriver à Jérusalem un total de vingt-trois tonnes d'or; il faut y ajouter ce qui venait des importations et du commerce, ainsi que l'or et l'argent que les rois d'Arabie et les gouverneurs du pays apportaient à Salomon. Le roi Salomon fit fabriquer deux cents grands boucliers en alliage d'or – pour chacun il fallait six kilos d'alliage d'or –, et trois cents petits boucliers du même alliage – pour chacun il fallait trois kilos de métal –, et il les fit déposer dans le bâtiment appelé “la forêt du Liban”. Le roi fit encore fabriquer un grand trône décoré d'ivoire et recouvert d'or pur. Ce trône se trouvait sur une estrade à six marches, il avait un marchepied en or, qui lui était fixé, et des accoudoirs de chaque côté du siège; deux lions sculptés étaient placés de part et d'autre du trône, et douze autres lions répartis sur les marches, six à gauche et six à droite. On n'a rien fait de pareil dans aucun autre royaume. Toutes les coupes du roi Salomon étaient en or, et toute la vaisselle de “la forêt du Liban” en or fin. On ne faisait rien en argent, car à l'époque de Salomon on considérait ce métal comme sans grande valeur. De fait, le roi avait des bateaux qu'il envoyait à Tarshish, conduits par des marins du roi Hiram; tous les trois ans ces bateaux revenaient chargés d'or, d'argent, d'ivoire, de singes et d'oiseaux exotiques. Le roi Salomon surpassait tous les autres rois de la terre par ses richesses et par sa sagesse. En effet, Dieu lui avait accordé une telle sagesse que, de partout, des rois venaient le consulter. Année après année, toutes ces personnes lui apportaient en cadeau des objets d'argent et d'or, des vêtements, des armes, des parfums, des chevaux ou des mulets. Salomon avait des écuries pouvant abriter 4 000 chevaux et chars; il avait 12 000, dont il garda un certain nombre auprès de lui à Jérusalem, alors que les autres étaient répartis dans les villes aménagées à cet effet. Il dominait tous les rois dont les territoires s'étendaient depuis l'Euphrate, le grand fleuve, jusqu'au pays des Philistins et même jusqu'à la frontière de l'Égypte. Grâce au roi, il y avait autant d'argent que de cailloux à Jérusalem, et les cèdres étaient aussi nombreux que les sycomores qui poussent dans le Bas-Pays. Quant aux chevaux de Salomon, on les importait d'Égypte et de bien d'autres pays. Le reste de l'histoire de Salomon, du début à la fin, est écrit dans les livres intitulés Les actes du prophète Natan, Prophétie d'Ahia, de Silo et Vision du prophète Yédo. – Ce dernier livre traite de l'histoire de Jéroboam, fils de Nebath. – Salomon régna pendant quarante ans à Jérusalem sur l'ensemble du peuple d'Israël. Lorsqu'il mourut, on l'enterra près de son père, dans la cité de David; son fils Roboam lui succéda. Roboam se rendit à Sichem, car les Israélites s'y étaient rendus pour le proclamer roi. Jéroboam, fils de Nebath, se trouvait en Égypte où il s'était enfui pour échapper au roi Salomon. Lorsqu'il entendit parler de cette assemblée de Sichem, il rentra d'Égypte. On envoya des gens le chercher, et il rejoignit l'assemblée d'Israël. Ils s'adressèrent à Roboam en ces termes: « Ton père nous a traités comme des esclaves. Si maintenant tu allèges ce lourd fardeau qui pèse comme un joug sur nos épaules, nous sommes prêts à te servir. » – « Revenez me trouver dans trois jours », leur répondit Roboam. Ils s'en allèrent donc. Le roi Roboam demanda conseil aux anciens qui avaient entouré son père Salomon lorsqu'il vivait encore; il leur posa la question suivante: « Quelle réponse me conseillez-vous de donner à ces gens? » Les anciens lui dirent: « Si aujourd'hui tu te mets au service du peuple, si tu satisfais ses revendications, si tu réponds par des paroles positives, ces gens seront pour toujours à ton service. » Mais le roi négligea le conseil donné par les anciens. Il interrogea les jeunes gens qui l'entouraient et qui avaient grandi avec lui. Il leur dit: « Ces gens me demandent de les soulager un peu du fardeau que mon père leur a imposé comme un joug. Quelle réponse me conseillez-vous de leur donner? » Les jeunes qui avaient grandi avec lui répondirent: « Ces gens se plaignent de ce que ton père les a traités comme des esclaves, et ils te demandent de les soulager un peu de ce fardeau. Eh bien, voici ce que tu dois leur répondre: “Mon petit doigt est plus gros que le bras de mon père. Mon père vous a chargés d'un joug pesant, moi je vous chargerai d'un joug encore plus pesant; mon père vous a fait marcher à coups de fouet, moi je vous ferai marcher à coups de fouet redoublés.” » Le troisième jour, Jéroboam et tout le peuple vinrent trouver Roboam, comme il le leur avait dit. Le roi négligea le conseil que les anciens lui avaient donné; il répondit au peuple avec dureté, suivant le conseil de ses compagnons de jeunesse. Il dit: « Je vous imposerai un joug pesant, et je le rendrai de plus en plus pesant; mon père vous a fait marcher à coups de fouet, moi je vous ferai marcher à coups de fouet redoublés. » Ainsi le roi n'accepta pas les revendications du peuple. Le Seigneur Dieu dirigea les événements de cette manière pour réaliser la promesse qu'il avait faite à Jéroboam, fils de Nebath, par l'intermédiaire du prophète Ahia, de Silo. Lorsque les Israélites du Nord comprirent que le roi n'acceptait pas leurs revendications, ils lui déclarèrent: « Nous n'avons rien à faire avec David, nous n'avons rien de commun avec ce fils de Jessé! Gens d'Israël, que chacun retourne chez soi; et toi, descendant de David, occupe-toi maintenant de ton royaume! » Et ils rentrèrent chacun chez soi. Roboam ne fut reconnu comme roi que par les habitants du territoire de Juda. Pourtant il envoya Hadoram, le responsable des travaux forcés, auprès des tribus israélites du Nord; mais ceux-ci le tuèrent à coups de pierres. Alors Roboam réussit tout juste à monter sur son char pour fuir à Jérusalem. C'est ainsi que les tribus israélites du Nord rejetèrent l'autorité de la famille de David; et telle est encore la situation aujourd'hui. Une fois arrivé à Jérusalem, Roboam rassembla 180 000 soldats d'élite, des tribus de Juda et de Benjamin, afin d'aller combattre les Israélites du Nord et de les ramener sous son autorité. Mais la parole du Seigneur fut adressée au prophète Chemaya et lui dit: « Parle à Roboam, fils de Salomon et roi de Juda, ainsi qu'à tous les Israélites de Juda et de Benjamin; dis-leur: Voici ce que déclare le Seigneur: “N'allez pas combattre contre vos propres frères; que chacun d'entre vous retourne chez soi. En effet, c'est moi qui ai décidé tout ce qui s'est passé.” » Lorsqu'ils entendirent ces paroles du Seigneur, ils renoncèrent à marcher contre Jéroboam. Après s'être établi à Jérusalem, Roboam fit fortifier plusieurs villes du royaume de Juda: Bethléem, Étam, Técoa, Beth-Sour, Soko, Adoullam, Gath, Marécha, Zif, Adoraïm, Lakich, Azéca, Sora, Ayalon et Hébron. Ces villes fortifiées font partie des territoires de Juda et de Benjamin. Roboam les entoura de solides fortifications, y installa des gouverneurs et y entreposa des vivres, de l'huile et du vin. Dans chacune de ces villes se trouvaient aussi des boucliers et des lances. Grâce à ces localités très fortifiées, il maintint sa domination sur Juda et Benjamin. Les prêtres et les lévites vinrent de tout le territoire d'Israël pour se rallier à Roboam. Les lévites avaient quitté leurs propriétés dans les alentours des villes pour gagner Jérusalem et le royaume de Juda, car Jéroboam et ses fils les empêchaient d'exercer leur ministère de prêtres du Seigneur. Jéroboam en effet avait désigné lui-même des hommes comme prêtres des faux dieux qu'on adorait dans les lieux consacrés aux divinités, sous forme de boucs ou de veaux. Des gens de toutes les tribus du Nord, qui avaient à cœur d'adorer le Seigneur, le Dieu d'Israël, gagnèrent Jérusalem à la suite des lévites pour pouvoir y offrir des sacrifices au Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres. Ils contribuèrent ainsi à la puissance du royaume de Juda et affermirent le pouvoir de Roboam, fils de Salomon; cela dura trois ans, temps pendant lequel on se conduisit comme sous les règnes de David et de Salomon. Roboam épousa Mahalath, dont le père, Yerimoth, était fils de David, et la mère, Abihaïl, était fille d'Éliab et petite-fille de Jessé. Mahalath lui donna trois fils, Yéouch, Chemaria et Zaham. Plus tard, Roboam épousa Maaka, fille d'Abichalom; elle lui donna quatre fils, Abia, Attaï, Ziza et Chelomith. Roboam préférait Maaka, fille d'Abichalom, à toutes ses autres épouses. Il avait en effet dix-huit épouses principales et soixante épouses de second rang; il en eut vingt-huit fils et soixante filles. Roboam attribua à Abia, fils de Maaka, la première place dans la famille; il en fit le chef de ses frères, car il désirait qu'il devienne roi. Il fut aussi assez avisé pour disperser tous ses autres fils dans les villes fortifiées de Juda et de Benjamin; il leur fournit des vivres en abondance et leur procura une multitude de femmes. Lorsque Roboam eut rendu son royaume stable et affermi son pouvoir, il cessa d'obéir à l'enseignement du Seigneur, et tout son peuple fit de même. Pendant la cinquième année du règne de Roboam, le roi d'Égypte Chichac vint attaquer Jérusalem: ce fut la conséquence de leur infidélité envers le Seigneur. Chichac était à la tête d'une armée qui comptait 1 200 chars de guerre, 60 000 cavaliers et un nombre incalculable de soldats libyens, soukites et éthiopiens. Il s'empara des villes fortifiées de Juda et s'avança jusqu'à Jérusalem. Le prophète Chemaya vint trouver Roboam et les chefs de Juda, qui s'étaient rassemblés à Jérusalem à l'approche de Chichac, et leur dit: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Vous m'avez abandonné! Eh bien, moi aussi, je vous abandonne au pouvoir de Chichac.” » Le roi et les chefs du peuple reconnurent leur faute et déclarèrent: « Le Seigneur a raison! » Dès que le Seigneur vit cela, il adressa de nouveau la parole à Chemaya: « Puisqu'ils ont reconnu leur faute, dit-il, je ne vais pas les exterminer. Sous peu je leur accorderai une délivrance, car je renonce à déverser ma colère sur Jérusalem au point de laisser Chichac détruire cette ville. Toutefois, ils seront soumis à Chichac, et ils apprendront ainsi quelle différence il y a entre se soumettre à moi et être soumis à des rois terrestres. » Chichac, le roi d'Égypte, attaqua Jérusalem. Il emporta les trésors de la maison du Seigneur et ceux du palais royal; il prit absolument tout, en particulier les boucliers d'or que Salomon avait faits. Alors, pour les remplacer, le roi Roboam fit fabriquer des boucliers en bronze, et il les confia aux chefs des soldats qui gardaient l'entrée du palais royal. Ainsi, toutes les fois que le roi se rendait à la maison du Seigneur, les gardes allaient chercher les boucliers, puis ils les ramenaient dans le local de garde. Le Seigneur ne laissa pas éclater sa colère contre Roboam et renonça à une extermination complète, car Roboam avait reconnu sa faute. De plus, on trouvait encore du bon dans le royaume de Juda. Le roi Roboam, dont la mère était Naama l'Ammonite, régna à Jérusalem et affermit son pouvoir. Il avait quarante et un ans lorsqu'il était devenu roi; il régna dix-sept ans à Jérusalem. C'est en effet la ville que le Seigneur a choisie dans tout le territoire d'Israël pour y manifester sa présence au milieu de son peuple. Roboam agit mal, il ne s'appliqua pas de tout son cœur à connaître la volonté du Seigneur. L'histoire de Roboam, du début à la fin, est écrite dans le livre intitulé Les actes du prophète Chemaya et du voyant Iddo, où figurent les listes généalogiques. Roboam fut constamment en guerre contre Jéroboam. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans la cité de David. Son fils Abia lui succéda. Pendant la dix-huitième année du règne de Jéroboam, Abia devint roi de Juda, et il régna trois ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Mikaya, et elle était fille d'Ouriel, de Guibéa. Abia et Jéroboam se firent la guerre. Abia engagea le combat avec une armée de 400 000 guerriers d'élite; Jéroboam aligna contre lui une armée de 800 000 vaillants soldats d'élite. Abia gravit le sommet du Semaraïm, dans la région montagneuse d'Éfraïm, et cria à Jéroboam et aux Israélites: « Écoutez-moi donc! Ignorez-vous que le Seigneur, le Dieu d'Israël, a donné pour toujours la royauté sur Israël à David et à ses descendants, par une alliance irrévocable! Or Jéroboam, fils de Nebath, qui était au service de Salomon, fils de David, s'est révolté contre son maître. Autour de lui se sont groupés des gens peu recommandables, des gens malfaisants. Ils l'ont emporté sur Roboam, fils de Salomon, jeune homme sans expérience qui n'a pas pu leur résister. Et maintenant vous prétendez vous opposer à la royauté que le Seigneur a confiée aux descendants de David. Vous formez une armée nombreuse, et vous avez avec vous les veaux d'or que Jéroboam a fait fabriquer pour vous servir de dieux. Vous avez expulsé les vrais prêtres du Seigneur, les descendants d'Aaron, ainsi que les lévites, et vous vous êtes choisi des prêtres comme ceux des autres pays: il suffisait de se présenter avec un taureau et sept béliers pour se faire désigner comme prêtre au service de dieux qui n'en sont pas. Nous, au contraire, nous avons pour Dieu le Seigneur, et nous ne l'avons pas renié; chez nous, les prêtres au service du Seigneur sont des descendants d'Aaron, et les lévites accomplissent leurs tâches. Matin et soir ils font brûler pour le Seigneur des sacrifices complets et des offrandes de parfum, les pains offerts à Dieu sont déposés sur la table pure, et chaque soir ils allument les lampes du porte-lampes d'or. Nous accomplissons en effet fidèlement le service du Seigneur, tandis que vous, vous l'avez renié! Maintenant, Dieu lui-même est à notre tête; ses prêtres sont là, prêts à sonner de la trompette pour donner le signal du cri de guerre contre vous. Alors, Israélites, ne combattez pas contre le Seigneur, le Dieu de vos ancêtres, car vous ne remporteriez pas la victoire. » Pendant ce temps, Jéroboam avait envoyé un détachement de soldats se placer en embuscade derrière les soldats de la tribu de Juda, de sorte que ceux-ci se trouvaient pris entre l'armée d'Israël devant eux et l'embuscade derrière eux. Les soldats de la tribu de Juda, s'étant retournés, découvrirent qu'ils devaient se battre sur deux fronts, et ils implorèrent le secours du Seigneur. Lorsque les prêtres sonnèrent de la trompette, l'armée de Juda poussa le cri de guerre. Aussitôt, Dieu fit reculer Jéroboam et les Israélites devant Abia et les soldats de la tribu de Juda. Les Israélites perdirent pied devant eux et Dieu les livra au pouvoir de la tribu de Juda. Abia et son armée infligèrent une lourde défaite aux troupes d'Israël, tuant 500 000 de leurs soldats d'élite. À cette occasion-là, les Israélites furent humiliés, tandis que les membres de la tribu de Juda triomphèrent parce qu'ils s'étaient appuyés sur le Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres. Abia poursuivit Jéroboam; il lui prit les localités de Béthel, Yechana et Éfron, avec les villages voisins. Durant le règne d'Abia, Jéroboam ne retrouva jamais son ancienne puissance; finalement le Seigneur le frappa et il mourut. Par contre Abia affermit son pouvoir. Il épousa quatorze femmes et en eut vingt-deux fils et seize filles. Le reste de l'histoire d'Abia est écrit dans le livre intitulé Souvenirs du prophète Iddo; on y raconte ses faits et gestes. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans la cité de David; son fils Asa lui succéda. Sous le règne d'Asa, le pays fut tranquille pendant dix ans. Asa agit bien, faisant ce qui est droit aux yeux du Seigneur son Dieu. Il supprima les autels d'origine étrangère et les lieux consacrés aux divinités, il brisa les pierres dressées et coupa les poteaux sacrés de la déesse Achéra. Il ordonna aux membres de la tribu de Juda d'adorer le Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres, et d'obéir à son enseignement et à ses commandements. Asa avait détruit dans toutes les villes de Juda les lieux consacrés aux divinités et les autels à parfums, de sorte que le royaume fut tranquille pendant son règne. Personne ne lui fit la guerre durant ces années-là, car le Seigneur lui-même lui assurait la paix. Il profita de cette période de tranquillité dans le pays pour fortifier plusieurs villes de Juda. Il dit aux membres de la tribu de Juda: « Fortifions ces villes en les entourant de murailles avec des tours et des portes à verrous, pendant que le pays est encore à nous. En effet, nous avons été fidèles au Seigneur notre Dieu et, à cause de notre fidélité, il nous a accordé la paix de tous côtés. » Ils se mirent alors au travail et réussirent à fortifier ces villes. Asa avait une armée de 300 000 hommes de la tribu de Juda, portant le grand bouclier et la lance, et de 280 000 hommes de la tribu de Benjamin, portant le petit bouclier et sachant manier l'arc. Ils étaient tous de vaillants guerriers. Zéra l'Éthiopien vint les attaquer avec une armée d'un million d'hommes et 300 chars de guerre; il arriva jusqu'à Marécha. Asa sortit à sa rencontre: ils se mirent en ordre de bataille dans la vallée de Sefata, près de Marécha. Asa implora le secours du Seigneur son Dieu en ces mots: « Seigneur, il n'est pas plus difficile pour toi de secourir le faible plutôt que le fort. Viens donc à notre aide, Seigneur notre Dieu, car nous nous appuyons sur toi; c'est en ton nom que nous nous sommes avancés contre cette immense armée. Tu es le Seigneur notre Dieu, ne permets pas qu'un homme l'emporte sur toi. » Le Seigneur fit reculer les Éthiopiens devant Asa et l'armée de la tribu de Juda; ils s'enfuirent et furent poursuivis par Asa et ses troupes jusqu'à Guérar. Ils tombèrent en masse, et finalement aucun d'eux n'en réchappa, car leur armée se brisa contre le Seigneur et contre son peuple. Les membres de la tribu de Juda emportèrent un très abondant butin. Ils réussirent ensuite à conquérir toutes les villes des environs de Guérar, car leurs habitants étaient sous l'effet de la crainte du Seigneur. Ils pillèrent ces villes et y trouvèrent un butin considérable. Ils attaquèrent même les campements des gardiens de troupeaux et s'emparèrent d'un grand nombre de moutons et de chameaux. Après quoi, ils regagnèrent Jérusalem. L'Esprit de Dieu s'empara d'Azaria, fils d'Oded; il s'en alla trouver Asa pour lui dire: « Roi Asa, et vous tous, membres des tribus de Juda et de Benjamin, écoutez-moi! Le Seigneur est avec vous tant que vous êtes avec lui. Si vous le recherchez, il se laissera trouver par vous; si vous l'abandonnez, il vous abandonnera aussi. Pendant longtemps les Israélites ont vécu sans le vrai Dieu, sans prêtre pour les instruire et sans enseignement. Mais dans leur détresse, ils sont revenus au Seigneur, le Dieu d'Israël; ils l'ont recherché, et lui s'est laissé trouver par eux. À cette époque-là, on ne pouvait pas aller et venir en sécurité; c'était une période pleine de troubles pour les habitants de toutes ces régions. Un pays écrasait un autre pays, une ville une autre ville, car Dieu les secouait par toutes sortes de calamités. Mais vous, maintenant, soyez forts, ne vous laissez pas décourager. Votre œuvre sera récompensée. » Lorsque le roi Asa entendit ce message prononcé par le prophète Azaria, fils d'Oded, il prit courage et fit disparaître de tout le territoire de Juda et de Benjamin les idoles qui s'y trouvaient; il agit de même dans les villes dont il s'était emparé dans la région montagneuse d'Éfraïm. Ensuite il répara l'autel du Seigneur, qui se dressait devant le temple. De nombreux Israélites des tribus d'Éfraïm, Manassé et Siméon s'étaient ralliés au roi Asa et vivaient dans son royaume depuis qu'ils avaient vu que le Seigneur son Dieu était avec lui. Le roi les convoqua, avec tous les habitants de Juda et de Benjamin. Ils se rassemblèrent à Jérusalem, pendant le troisième mois de la quinzième année du règne d'Asa. Le jour de leur arrivée, ils offrirent en sacrifices au Seigneur des bêtes qu'ils avaient prises aux ennemis: 700 bœufs et 7 000 moutons. Ils s'engagèrent par une alliance à s'appliquer de tout leur cœur et de tout leur être à connaître la volonté du Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres. Si quelqu'un, jeune ou âgé, homme ou femme, ne s'appliquait pas à connaître ainsi le Seigneur, le Dieu d'Israël, il devait être mis à mort. Ils accompagnèrent leur serment envers le Seigneur de grands cris, d'acclamations, et de sonneries de cors et de trompettes. Le royaume de Juda fut dans la joie à cause de cet engagement pris de tout cœur. Tout le monde se plut à rechercher le Seigneur, qui se laissa trouver par eux, et qui leur accorda la paix sur toutes leurs frontières. Le roi Asa retira même à sa grand-mère Maaka le titre de “grande dame”, parce qu'elle avait fait une horrible idole pour la déesse Achéra. Il ordonna de détruire cette idole, de la réduire en miettes et de la brûler au bord du ravin du Cédron. Pourtant il ne supprima pas les lieux en Israël consacrés aux divinités, bien qu'il eût toujours aimé le Seigneur de tout son cœur. Il fit aussi apporter dans la maison de Dieu les offrandes par son père et par lui-même réservées à Dieu, à savoir de l'argent, de l'or et divers objets. Il n'y eut plus de guerre jusqu'à la trente-cinquième année du règne d'Asa. Pendant la trente-sixième année du règne d'Asa, Bacha, roi d'Israël, vint un jour attaquer le pays de Juda; il se mit à fortifier le village de Rama, pour empêcher Asa et les membres de la tribu de Juda de circuler librement de ce côté-là. Asa préleva une certaine quantité d'argent et d'or dans le trésor de la maison du Seigneur et dans le trésor du palais royal, et il l'envoya à Damas, au roi de Syrie Ben-Hadad, avec le message suivant: « Faisons alliance, toi et moi, comme nos pères respectifs. Tu vois, je t'envoie de l'argent et de l'or en cadeau. Va rompre ton alliance avec Bacha, roi d'Israël, afin qu'il retire ses troupes de mon territoire. » Ben-Hadad accepta la proposition d'Asa et il envoya les chefs de ses forces armées attaquer les villes d'Israël. Ils prirent Yon, Dan et Abel-Maïm, ainsi que toutes les villes de Neftali où l'on entreposait des réserves. Quand Bacha apprit cette nouvelle, il interrompit les travaux et il cessa de fortifier Rama. Le roi Asa emmena tous les membres de la tribu de Juda: ils emportèrent les pierres et les poutres que Bacha avait utilisées pour fortifier Rama, et ils s'en servirent pour fortifier les localités de Guéba et Mispa. À cette époque-là, le prophète Hanani vint trouver Asa, roi de Juda, et lui dit: « Tu n'as pas recherché l'appui du Seigneur ton Dieu; tu as préféré t'appuyer sur le roi de Syrie! En agissant ainsi tu as permis à l'armée du roi de Syrie d'échapper à ton pouvoir. Les Éthiopiens et les Libyens ne formaient-ils pas une puissante armée, comprenant un nombre incalculable de chars et de cavaliers? Pourtant le Seigneur les a livrés en ton pouvoir, parce que tu t'es alors appuyé sur lui. En effet, le Seigneur promène ses regards sur toute la terre, afin de soutenir ceux qui l'aiment de tout leur cœur. Eh bien, cette fois-ci, tu as agi comme un insensé, et désormais tu devras affronter des guerres. » Asa s'irrita contre le prophète; il le fit jeter en prison, tant ses paroles avaient excité sa colère. À cette même époque, Asa se mit à opprimer une partie du peuple. L'histoire d'Asa, du début à la fin, est écrite dans le Livre des rois de Juda et d'Israël. Durant la trente-neuvième année de son règne, Asa fut atteint d'une très grave maladie des pieds, mais au lieu de rechercher le secours du Seigneur, il consulta des guérisseurs. Lorsque Asa mourut, durant la quarante et unième année de son règne, on l'enterra dans un des tombeaux qu'il avait fait creuser dans la cité de David; on déposa le corps à un endroit où l'on avait rassemblé beaucoup de parfums divers, préparés selon l'art des parfumeurs, et on en brûla une très grande quantité en son honneur. Josaphat, fils d'Asa, succéda à son père. Il consolida sa position face au royaume d'Israël. Il plaça des troupes dans toutes les villes fortifiées de Juda, et installa des gouverneurs dans son royaume, ainsi que dans les villes que son père Asa avait prises aux gens d'Éfraïm. Le Seigneur fut avec Josaphat, car celui-ci se conduisit comme son ancêtre David s'était conduit au début de son règne. Il ne consulta pas les dieux Baals, mais s'efforça de connaître la volonté du Dieu de son ancêtre et d'obéir à ses commandements, contrairement à ce que l'on faisait dans le royaume du Nord. Le Seigneur affermit son pouvoir royal. Tous les membres de la tribu de Juda offraient des cadeaux à Josaphat, de sorte que celui-ci fut couvert de richesse et de gloire. Il se fit un point d'honneur de suivre la volonté du Seigneur, et supprima du royaume de Juda les lieux consacrés aux divinités et les poteaux sacrés de la déesse Achéra. Durant la troisième année de son règne, il envoya quelques-uns de ses hauts fonctionnaires enseigner les habitants des villes de Juda: c'étaient Ben-Haïl, Obadia, Zacharie, Netanéel et Mikaya. Ils étaient accompagnés de neuf lévites, Chemaya, Netania, Zébadia, Assaël, Chemiramoth, Yonatan, Adonia, Tobia et Tob-Adonia, ainsi que de deux prêtres, Élichama et Yoram. Ils emportèrent avec eux le livre de l'enseignement du Seigneur, et ils firent le tour des villes de Juda, pour y enseigner toute la population. Tous les royaumes voisins furent frappés de crainte à l'égard du Seigneur, et personne n'osa engager une guerre contre Josaphat. On vit même des Philistins apporter à Josaphat des cadeaux ou des tributs en argent, et des Arabes lui amener 7 700 béliers et autant de boucs. La puissance de Josaphat grandissait de plus en plus. Il construisit en Juda des forteresses et des villes pour y entreposer des réserves. Il disposait ainsi de provisions importantes dans les villes du royaume. Les guerriers les plus vaillants de son armée étaient stationnés à Jérusalem. Ces soldats étaient groupés selon leur origine familiale. De la tribu de Juda, on trouvait les commandants de régiments suivants: le commandant Adna, à la tête de 300 000 vaillants guerriers; à ses côtés, le commandant Yohanan, à la tête de 280 000 soldats, et Amassia, fils de Zikri, engagé volontaire au service du Seigneur, à la tête de 200 000 vaillants guerriers. De la tribu de Benjamin, on trouvait un vaillant guerrier, Éliada, à la tête de 200 000 équipés d'arcs et de boucliers, et à ses côtés, Yozabad, à la tête de 180 000 hommes aptes à combattre. Tels étaient les soldats au service du roi à Jérusalem. Il faut y ajouter ceux qu'il avait établis dans les villes fortifiées de tout son royaume. Le roi Josaphat était couvert de richesse et de gloire. Il arrangea un mariage entre sa famille et celle du roi Achab, d'Israël. Quelques années plus tard, Josaphat se rendit chez Achab, à Samarie. Pour l'accueillir, lui et sa suite, Achab fit abattre une grande quantité de moutons et de bœufs. Puis il suggéra à Josaphat d'aller ensemble attaquer la ville de Ramoth, en Galaad; il lui demanda: « Viendrais-tu avec moi attaquer Ramoth de Galaad? » Josaphat lui répondit: « Je m'engage à tes côtés: il en sera de moi comme de toi, de mon peuple comme du tien. Je pars en guerre avec toi. » Josaphat ajouta: « Consulte à présent le Seigneur. » Le roi d'Israël rassembla alors ses 400 prophètes et leur demanda: « Devons-nous aller combattre pour reprendre Ramoth de Galaad, ou dois-je y renoncer? » – « Vas-y, répondirent les prophètes, Dieu te livrera la ville. » Mais Josaphat demanda: « N'y a-t-il ici aucun autre prophète par qui nous puissions consulter le Seigneur? » – « Il y en a bien encore un, répondit le roi d'Israël, mais je ne l'aime pas, car il m'annonce toujours du mal, jamais rien de bon. C'est Michée, fils d'Imla. » Josaphat répliqua: « Ne parle pas ainsi! » Alors le roi d'Israël appela un fonctionnaire du palais et lui ordonna d'aller rapidement chercher Michée, fils d'Imla. Le roi d'Israël et le roi de Juda étaient assis chacun sur son trône, revêtus de leurs habits royaux, sur la place située près de la porte de la ville de Samarie, pendant que les prophètes proclamaient leur message devant eux. Sidequia, fils de Kenaana, s'était fabriqué des cornes de fer, et il disait: « Voici ce que déclare le Seigneur: “Ces cornes sont le signe de la puissance avec laquelle tu écraseras l'armée syrienne.” » Et tous les autres prophètes confirmaient ce message en disant: « Tu peux aller attaquer Ramoth de Galaad. Tu réussiras, le Seigneur te livrera la ville. » Le messager qui était allé chercher Michée lui dit: « Écoute, tous les prophètes sont unanimes à prédire au roi le succès; arrange-toi donc pour parler comme eux: prédis toi aussi le succès. » Mais Michée lui répondit: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, je proclamerai ce que mon Dieu aura dit. » Il vint se présenter devant le roi, qui lui posa cette question: « Michée, devons-nous aller combattre pour reprendre Ramoth de Galaad, ou dois-je y renoncer? » – « Allez-y, répondit Michée; vous réussirez, le Seigneur vous livrera la ville. » Mais le roi reprit: « Combien de fois faudra-t-il que je t'adjure de me dire seulement la vérité de la part du Seigneur? » Alors Michée déclara: « J'ai vu tout le peuple d'Israël dispersé sur les montagnes comme un troupeau sans berger. Et le Seigneur a dit: “Ils n'ont plus de chef. Que chacun retourne tranquillement chez soi.” » Le roi d'Israël dit à Josaphat: « Je te l'avais bien dit! Il m'annonce toujours du mal, jamais rien de bon! » Mais Michée reprit: « Écoutez plutôt ce que dit le Seigneur. J'ai vu, en effet, le Seigneur assis sur son trône, avec tous ses serviteurs célestes debout à sa droite et à sa gauche; il a demandé: “Qui veut induire en erreur Achab, roi d'Israël, afin qu'il attaque Ramoth de Galaad et qu'il y soit tué?” Quelqu'un a proposé ceci, un autre cela. Alors un esprit s'est avancé devant le Seigneur et a dit: “Moi, j'irai l'induire en erreur!” – “Comment?” a demandé le Seigneur. “J'irai, a-t-il dit, et je ferai prononcer des mensonges par tous les prophètes du roi.” Le Seigneur lui a répondu: “C'est un excellent moyen pour l'induire en erreur; vas-y et fais cela!” Eh bien, ajouta Michée, maintenant c'est fait. Le Seigneur a laissé un esprit inspirer des mensonges à tes prophètes; mais en réalité le Seigneur a décidé de t'envoyer le malheur. » Aussitôt Sidequia, fils de Kenaana, s'approcha de Michée et il lui donna une gifle en disant: « Est-ce que l'Esprit du Seigneur est sorti de moi pour aller te parler? » Michée répondit: « Tu le constateras bien toi-même le jour où tu iras te cacher dans le recoin le plus secret de ta maison. » Alors le roi d'Israël donna l'ordre suivant à des serviteurs: « Saisissez Michée et confiez-le au gouverneur de la ville Amon et au prince Yoach. Vous leur ordonnerez de ma part de mettre cet individu en prison et de ne lui donner qu'une misérable ration de pain et d'eau, jusqu'à ce que je revienne sain et sauf de cette expédition. » Michée lui répondit: « Si tu reviens sain et sauf, cela signifie que le Seigneur n'a pas parlé par mon intermédiaire ». Achab, roi d'Israël, et Josaphat, roi de Juda, attaquèrent Ramoth de Galaad. Achab dit à Josaphat: « Je vais me déguiser pour aller au combat, mais toi, mets tes habits royaux. » Ainsi le roi d'Israël se déguisa, et ils partirent au combat. Or le roi de Syrie avait ordonné aux chefs de ses chars de guerre de n'attaquer ni les simples soldats, ni les officiers, mais seulement le roi d'Israël. C'est pourquoi, lorsque les chefs des chars virent Josaphat, ils se dirent que c'était le roi d'Israël et ils l'encerclèrent pour l'attaquer. Mais Josaphat implora l'aide du Seigneur Dieu, qui le secourut en repoussant ses ennemis. Quand les chefs des chars se rendirent compte que ce n'était pas le roi d'Israël, ils cessèrent de le poursuivre. Or un soldat syrien tira avec son arc au hasard, et la flèche atteignit le roi d'Israël entre les plaques protectrices de sa cuirasse. Le roi dit au conducteur de son char: « Fais demi-tour! Fais-moi sortir de la bataille, car je me sens très mal. » Mais ce jour-là, le combat fut si violent que le roi d'Israël dut rester jusqu'au soir debout sur son char, face à l'armée syrienne. Au moment où le soleil se couchait, il mourut. Josaphat, roi de Juda, rentra sain et sauf chez lui, à Jérusalem. Le prophète Yéhou, fils de Hanani, vint à sa rencontre et lui dit: « Pourquoi as-tu porté secours à quelqu'un de malfaisant? Peut-on aimer ceux qui haïssent le Seigneur? À cause de ce que tu as fait, le Seigneur est en colère contre toi. Pourtant il y a encore du bon en toi, car tu as brûlé, dans ton pays, les poteaux sacrés de la déesse Achéra, et tu t'es appliqué de tout ton cœur à obéir à Dieu. » Josaphat résidait à Jérusalem. Cependant il se remit à parcourir le pays, de Berchéba à la région montagneuse d'Éfraïm, pour inviter les Israélites à revenir au Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres. Il établit des juges dans chacune des villes fortifiées du royaume de Juda et leur dit: « Soyez attentifs à ce que vous ferez. En effet, vous n'avez pas à juger au nom des êtres humains, mais au nom du Seigneur. Il sera lui-même avec vous quand vous prononcerez un jugement. Ayez donc un grand respect pour le Seigneur et prenez garde à ce que vous faites, car le Seigneur notre Dieu ne tolère ni l'injustice, ni le favoritisme, ni la corruption par des cadeaux. » À Jérusalem également, Josaphat désigna des lévites, des prêtres et des chefs de famille israélites pour rendre la justice au nom du Seigneur et régler les querelles entre habitants de la ville. Il leur donna les ordres suivants: « Vous devez vous laisser inspirer par le respect du Seigneur, afin d'agir consciencieusement et avec une profonde intégrité. Toutes les fois que des membres de notre peuple, venus des villes où ils habitent, soumettront à votre jugement une affaire de meurtre ou une querelle relative à un enseignement, à un commandement, à des décrets ou à des réglementations, vous les éclairerez. Ainsi ils ne se rendront pas coupables envers le Seigneur, et le Seigneur n'aura pas à se mettre en colère contre vous et contre les membres de votre peuple. Agissez de cette manière, afin de n'être pas vous-mêmes coupables. Le grand-prêtre Amaria vous supervisera dans toutes les affaires religieuses, et le ministre du royaume, Zébadia, fils d'Ismaël, dans toutes les affaires civiles. Quant aux lévites, ils exerceront les fonctions d'administrateurs à vos côtés. Mettez-vous courageusement au travail, et que le Seigneur soit avec ceux qui font le bien. » Par la suite, les Moabites et les Ammonites, renforcés par des Méounites, entrèrent en guerre contre Josaphat. On vint l'annoncer au roi: « Une armée nombreuse marche contre toi, lui dit-on. Elle est venue depuis l'autre côté de la mer Morte, du pays d'Édom, et se trouve maintenant à Hassasson-Tamar, c'est-à-dire En-Guédi. » Pris de peur, Josaphat décida de consulter le Seigneur et imposa un jeûne à tout le royaume de Juda. Les membres de la tribu de Juda vinrent de toutes les villes du pays et se rassemblèrent pour implorer l'aide du Seigneur. Josaphat, entouré des habitants de Jérusalem et de tous les autres membres de la tribu de Juda, se plaça face à la cour neuve de la maison du Seigneur, et il pria ainsi: « Seigneur, Dieu de nos ancêtres, c'est toi qui règnes dans les cieux et qui domines tous les peuples! Tu possèdes la force et la puissance, de sorte que personne ne peut tenir devant toi. N'est-ce pas toi, notre Dieu, qui as dépossédé les habitants de ce pays, lorsque Israël, ton peuple, y arrivait, et qui as donné ce territoire pour toujours aux descendants de ton ami Abraham? Ils s'y sont installés et y ont construit un sanctuaire qui t'est consacré. Puis ils ont dit: “Si un malheur nous atteint, une guerre, un châtiment, une épidémie de peste ou une famine, nous viendrons nous placer devant ce temple – c'est-à-dire devant toi, puisque tu y manifestes ta présence – et nous t'appellerons au secours du fond de notre détresse. Toi alors, tu nous écouteras et nous sauveras.” Maintenant, regarde: Voici les Ammonites, les Moabites et les Édomites qui nous attaquent. Quand nos ancêtres quittèrent l'Égypte, tu ne leur as pas permis de traverser les territoires de ces peuples. Nos ancêtres ont donc fait un détour et ne les ont pas exterminés. Mais eux nous récompensent aujourd'hui en venant nous chasser de la terre que tu nous as donnée! Notre Dieu, ne vas-tu pas leur infliger un juste châtiment? Nous sommes sans force devant cette armée nombreuse qui marche contre nous, et nous ne savons que faire. C'est pourquoi nous tournons nos visages suppliants vers toi. » Tous les membres de la tribu de Juda, y compris les femmes et les enfants, se tenaient là, debout devant le Seigneur. En pleine assemblée, l'Esprit du Seigneur s'empara de Yaziel, un lévite, fils de Zacharie et petit-fils de Benaya, lui-même fils de Yéiel, petit-fils de Mattania et descendant d'Assaf. Yaziel s'écria: « Écoutez attentivement, vous tous, habitants de Jérusalem, membres de la tribu de Juda, et toi en particulier, roi Josaphat. Voici ce que vous déclare le Seigneur: “Ne craignez rien, n'ayez pas peur de cette armée nombreuse! L'issue de ce combat ne dépend pas de vous, mais de moi, votre Dieu. Demain vous descendrez dans la direction de vos ennemis, qui sont en train de monter par la côte des Fleurs. Vous les rencontrerez à l'extrémité du ravin, en face du désert de Yerouel. Vous n'aurez pas besoin de les y combattre. Gens de Jérusalem et de Juda, contentez-vous de vous arrêter là, de rester sur place, et de regarder comment je vous délivrerai. Ne craignez rien, ne vous effrayez pas! Demain, allez à leur rencontre, et je serai avec vous.” » Josaphat s'inclina jusqu'à terre devant le Seigneur. Tous les habitants de Jérusalem et les membres de la tribu de Juda se prosternèrent aussi pour adorer le Seigneur. Ensuite les lévites des clans de Quéhath et de Coré se relevèrent et acclamèrent à pleine voix le Seigneur, le Dieu d'Israël. Tôt le lendemain matin, ils se mirent tous en route pour le désert de Técoa. Au moment du départ, Josaphat leur adressa la parole: « Écoutez-moi, gens de Jérusalem et de Juda! Ayez confiance dans le Seigneur votre Dieu, et vous serez fortifiés; ayez confiance en ses prophètes, et vous triompherez! » D'entente avec le peuple, Josaphat plaça, en tête de l'armée des chanteurs qui célèbreraient le Seigneur, afin de manifester qu'il est Dieu en chantant: « Louez le Seigneur, car son amour dure toujours. » Au moment où ils entonnèrent cette joyeuse louange, le Seigneur jeta la confusion dans les rangs des Ammonites, des Moabites et des Édomites qui marchaient contre les membres de la tribu de Juda, et ils se battirent entre eux. Les Ammonites et les Moabites commencèrent par attaquer les Édomites et ils les massacrèrent jusqu'au dernier. Après quoi ils s'exterminèrent les uns les autres. Lorsque les membres de la tribu de Juda arrivèrent à l'endroit d'où l'on peut observer le désert, ils portèrent leurs regards vers l'armée ennemie, mais ne virent que des cadavres gisant à terre: il n'y avait pas un seul rescapé. Josaphat et son peuple se mirent à piller le champ de bataille; ils y trouvèrent une grande quantité de bétail, des richesses, des vêtements et des objets précieux. Il y en avait tant qu'ils passèrent trois jours à amasser du butin, et ils ne purent même pas tout emporter. Le quatrième jour ils se réunirent dans la vallée de la Beraka. Cet endroit porte aujourd'hui encore le nom de “vallée de la Beraka”, car c'est là qu'ils bénirent le Seigneur. – Tous les habitants de Jérusalem et les autres membres de la tribu de Juda, avec Josaphat à leur tête, se mirent ensuite en route pour regagner Jérusalem, le cœur en joie. Le Seigneur leur avait en effet donné une grande joie en les délivrant de leurs ennemis. Ils entrèrent dans la ville au son des harpes, des lyres et des trompettes, et se dirigèrent vers la maison du Seigneur. Lorsque, dans les royaumes étrangers, on apprit que le Seigneur Dieu avait combattu contre les ennemis d'Israël, tout le monde fut frappé de crainte à son égard. Ainsi le règne de Josaphat se déroula dans la tranquillité, car son Dieu lui assurait la paix de tous côtés. Josaphat devint roi de Juda à l'âge de trente-cinq ans, et il régna vingt-cinq ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Azouba, et elle était fille de Chili. Il se conduisit comme son père Asa, sans dévier de son modèle et faisant ce qui est droit aux yeux du Seigneur. Toutefois les lieux consacrés à la divinité ne disparurent pas; le peuple n'était pas attaché de tout son cœur au Dieu de ses ancêtres. Le reste de l'histoire de Josaphat, du début à la fin, est écrit dans les Les actes de Yéhou, fils de Hanani, ouvrage inséré dans le Livre des rois d'Israël. Par ailleurs, Josaphat, roi de Juda, s'associa avec Ahazia, roi d'Israël, dont la conduite était mauvaise. Ensemble ils décidèrent de construire des bateaux pour des expéditions lointaines. La construction eut lieu dans le port d'Ession-Guéber. Mais le prophète Éliézer, fils de Dodava, de Marécha, déclara à Josaphat: « Tu t'es associé avec Ahazia. Eh bien, le Seigneur va détruire ce que tu as construit. » Effectivement, les bateaux ne purent pas partir en expédition, car ils firent naufrage. Lorsque Josaphat mourut, on l'enterra dans le même tombeau que ses ancêtres dans la cité de David; son fils Joram lui succéda. Joram avait plusieurs frères, tous fils du roi Josaphat: c'étaient Azaria, Yéhiel, Zacharie, Azariahou, Mikaël et Chefatia. Josaphat, leur père, leur avait fait des cadeaux importants en argent, en or et en objets de valeur, et il leur avait confié le commandement de villes fortifiées en Juda; mais c'est Joram qu'il avait désigné pour lui succéder, car il était l'aîné. Joram accéda donc à la royauté à la suite de son père et il affermit sa position. Il fit alors assassiner tous ses frères, de même que quelques ministres du royaume. Joram avait trente-deux ans lorsqu'il devint roi, et il régna huit ans à Jérusalem. Il épousa une fille d'Achab. Il se conduisit aussi mal que les rois d'Israël et que la famille d'Achab, faisant ce qui est mal aux yeux du Seigneur. Pourtant le Seigneur ne voulut pas anéantir la dynastie de David, à cause de l'alliance conclue avec ce roi; en effet, il lui avait promis que ses descendants régneraient toujours à Jérusalem. Ce fut pendant le règne de Joram que le peuple d'Édom se révolta contre la domination de Juda et se donna un roi. Joram se mit en route avec ses officiers et tous ses chars de guerre; mais en pleine nuit le roi et les commandants des chars durent forcer la ligne des Édomites qui les avaient encerclés. Depuis ce moment-là, le peuple d'Édom est resté indépendant de Juda. La ville de Libna se révolta aussi à la même époque et échappa à la domination de Joram, parce que celui-ci avait cessé d'obéir au Seigneur, le Dieu de ses ancêtres. Joram avait même installé des lieux consacrés aux divinités sur les montagnes de Juda, incitant de cette manière les gens de Jérusalem et de Juda à se montrer infidèles à Dieu. Joram reçut un jour une lettre provenant du prophète Élie et disant: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu de ton ancêtre David: Tu n'as pas suivi l'exemple de ton père Josaphat ni celui de ton grand-père Asa, roi de Juda. Au contraire, tu as pris exemple sur les rois d'Israël, tu as incité les gens de Jérusalem et de Juda à se tourner vers les faux dieux, comme avait fait la famille d'Achab; tu as même assassiné tes propres frères, qui valaient pourtant mieux que toi. C'est pourquoi le Seigneur va frapper d'un terrible fléau ton peuple, tes fils, tes femmes et toutes tes possessions. Toi-même tu seras atteint de diverses maladies, dont l'une empirera de jour en jour, jusqu'à ce que tes intestins se répandent hors de ton corps. » Le Seigneur incita les Philistins et des Arabes voisins des Éthiopiens à faire la guerre à Joram. Ils vinrent attaquer le royaume de Juda et y pénétrèrent; ils s'emparèrent de tous les biens qui se trouvaient dans le palais royal, et ils emmenèrent captifs les enfants et les épouses du roi. Seul le plus jeune de ses fils, Ahazia, lui resta. Après tout cela, le Seigneur frappa encore Joram d'une maladie incurable des intestins. Les jours passèrent; au bout de deux ans environ, sous l'effet de la maladie, ses intestins se répandirent hors de son corps, et il mourut dans de cruelles souffrances. Toutefois, son peuple n'alluma pas un grand feu en son honneur, comme on l'avait fait pour ses ancêtres. Joram devint roi à l'âge de trente-deux ans, et il régna huit ans à Jérusalem. Lorsqu'il mourut, personne ne le regretta. On l'enterra dans la cité de David, mais pas dans les tombes royales. Les habitants de Jérusalem désignèrent Ahazia, le plus jeune fils du roi Joram, pour lui succéder. En effet, tous les fils aînés avaient été tués par une troupe venue avec les Arabes qui avaient pénétré dans le camp militaire de Juda. C'est ainsi qu'Ahazia, fils de Joram, devint roi de Juda; il avait vingt ans et il régna un an à Jérusalem. Sa mère s'appelait Athalie, et elle était de la famille d'Omri. À son tour, Ahazia se conduisit aussi mal que la famille d'Achab, car sa mère lui donnait de mauvais conseils; il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme les descendants d'Achab, qui, après la mort de son père, étaient devenus ses conseillers pour sa perte. Sur leur conseil précisément, Ahazia partit avec Joram, fils d'Achab et roi d'Israël, pour aller combattre Hazaël, roi de Syrie, à Ramoth, en Galaad. Au cours du combat, les Syriens blessèrent Joram; celui-ci retourna à Jizréel pour soigner ses blessures. Alors Ahazia se rendit à Jizréel pour le voir, puisqu'il était souffrant. Dieu se servit de cette visite à Joram pour provoquer la perte d'Ahazia. En effet, dès son arrivée, Ahazia partit avec Joram à la rencontre de Jéhu, fils de Nimchi. Or le Seigneur avait accordé à Jéhu d'être choisi comme roi avec l'huile d'onction pour qu'il extermine la famille d'Achab. Jéhu exécuta le jugement de Dieu sur la famille d'Achab. Ayant rencontré des chefs de Juda et les neveux d'Ahazia, tous gens au service du roi, il les massacra. Il fit ensuite rechercher Ahazia; on le captura à Samarie où il se cachait, on l'amena devant Jéhu et on le mit à mort. Mais on l'enterra quand même, car on se disait qu'il était un descendant de Josaphat, le roi qui avait sincèrement cherché à obéir au Seigneur. Dans la famille d'Ahazia, personne n'était en état de régner. Lorsque Athalie, la mère d'Ahazia, apprit que son fils était mort, elle décida d'exterminer tous les descendants de la famille royale de Juda. Mais au moment du massacre, Yochéba, fille du roi parvint à emmener un fils d'Ahazia, nommé Joas, et elle le cacha avec sa nourrice dans une chambre à coucher du temple, de sorte qu'Athalie ne parvint pas à le faire mourir. – Yochéba, femme du prêtre Yoyada, était fille du roi Joram de Juda et donc sœur d'Ahazia. – Pendant six ans, Joas resta caché avec ses protecteurs dans la maison de Dieu, tandis qu'Athalie régnait sur le pays. Au cours de la septième année, le prêtre Yoyada prit une décision courageuse: il conclut un accord avec les capitaines Azaria, fils de Yeroam, Ismaël, fils de Yohanan, Azaria, fils d'Obed, Maasséya, fils d'Adaya, et Élichafath, fils de Zikri. Ceux-ci parcoururent le royaume de Juda; dans toutes les villes, ils convoquèrent les lévites et les chefs de familles israélites, puis ils regagnèrent avec eux Jérusalem. Tous ces gens, rassemblés dans la maison de Dieu, conclurent un pacte au sujet du roi. Yoyada leur dit: « Voici Joas, le fils du roi! C'est lui qui doit régner, conformément à ce que le Seigneur a promis au sujet des descendants de David. Procédez donc de la manière suivante: Lorsque les prêtres et les lévites entreront en service le jour du sabbat, un premier groupe gardera les entrées du temple, un deuxième groupe gardera le palais royal et le troisième groupe gardera la porte de la Fondation. Tout le peuple se tiendra dans les cours de la maison du Seigneur. Que personne ne pénètre dans la maison du Seigneur, sauf les prêtres et les lévites de service qui en ont le droit, car ils sont mis à part pour le Seigneur; les membres du peuple eux, doivent respecter l'interdiction qui vient du Seigneur. Les autres lévites auront leur arme à la main; ils entoureront le roi et l'accompagneront lorsqu'il se déplacera. Toute personne qui tentera de pénétrer dans le temple sera mise à mort. » Les lévites et tous les membres de la tribu de Juda agirent comme le prêtre Yoyada le leur avait ordonné; chaque chef rassembla ses hommes, aussi bien ceux qui commençaient leur service le jour du sabbat que ceux qui le terminaient ce jour-là, car Yoyada n'avait accordé de congé à aucun groupe. Yoyada confia aux capitaines les lances et les différentes sortes de boucliers qui avaient appartenu au roi David et qui étaient déposés dans la maison de Dieu. Il plaça tous les hommes en demi-cercle, chacun avec son javelot à la main, de l'angle sud-est à l'angle nord-est du temple, devant le bâtiment et l'autel, prêts à entourer le roi. Alors on amena Joas le fils du roi: on lui remit la couronne royale et le document de l'alliance, puis Yoyada et ses fils le désignèrent comme roi avec l'huile d'onction; aussitôt tout le monde se mit à crier: « Vive le roi! » Lorsque Athalie entendit le bruit du peuple qui courait et acclamait le roi, elle rejoignit la foule à la maison du Seigneur. Elle aperçut le nouveau roi, debout sur l'estrade, à côté de l'entrée; les officiers et les joueurs de trompettes se tenaient près de lui. Toute la population manifestait sa joie, tandis que les musiciens sonnaient de la trompette et que les chanteurs, avec leurs instruments de musique, dirigeaient les acclamations. Alors Athalie déchira ses vêtements en criant: « Trahison! Trahison! » Yoyada ne voulait pas qu'on la tue dans la maison du Seigneur. C'est pourquoi il fit approcher les capitaines qui commandaient les soldats de la garde et il leur dit: « Faites-la sortir entre vos rangs; si quelqu'un la suit, qu'il soit mis à mort. » On l'entraîna vers le palais royal et, quand elle arriva à la porte des Chevaux, on l'exécuta. Yoyada conclut une alliance qui engageait la population, le roi et lui-même à être le peuple du Seigneur. Alors la foule se rendit au temple de Baal et le démolit; on brisa les autels et les idoles, et on tua Mattan, prêtre de Baal, devant les autels. Ensuite Yoyada confia la surveillance de la maison du Seigneur aux prêtres-lévites. David les avait répartis en groupes pour offrir les sacrifices complets dans la maison du Seigneur, selon ce qui figure dans l'enseignement de Moïse; il leur avait prescrit d'accomplir ce service avec des chants joyeux. Yoyada plaça aussi des gardiens aux portes de la maison du Seigneur, afin qu'aucune personne en état d'impureté n'y pénètre. Yoyada rassembla encore les capitaines, les notables et les dirigeants, avec tout le peuple; il conduisit le roi de la maison du Seigneur au palais, en passant par la porte supérieure. Lorsqu'on installa Joas sur le trône royal, tous manifestèrent leur joie. La ville fut tranquille après qu'Athalie eut été mise à mort par l'épée. Joas avait sept ans lorsqu'il devint roi, et il régna quarante ans à Jérusalem. Sa mère, qui était de Berchéba, s'appelait Sibia. Joas fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur aussi longtemps que le prêtre Yoyada vécut. Celui-ci lui fit épouser deux femmes, dont il eut plusieurs fils et filles. Après un certain temps, Joas décida de restaurer la maison du Seigneur. Il réunit les prêtres et les lévites et leur dit: « Allez dans les villes de Juda et récoltez de l'argent auprès de tous les Israélites, afin que vous puissiez effectuer chaque année des réparations dans le temple de votre Dieu. Hâtez-vous de le faire. » Mais les lévites laissèrent traîner les choses. Le roi convoqua alors le grand-prêtre Yoyada et lui dit: « Pourquoi n'as-tu pas exigé des lévites qu'ils perçoivent auprès des habitants de Jérusalem et de Juda l'impôt fixé par Moïse, le serviteur du Seigneur, et par l'assemblée d'Israël, en faveur du temple où se trouve le document de l'alliance? Car les partisans de la perfide Athalie ont laissé la maison de Dieu se dégrader, et ils ont même utilisé les objets du temple appartenant à Dieu pour le culte des dieux Baals. » Sur l'ordre du roi, on fabriqua un coffre et on le plaça près de l'entrée de la maison du Seigneur, à l'extérieur. Ensuite on fit proclamer à Jérusalem et dans tout le royaume que chacun devait apporter au Seigneur l'impôt exigé des Israélites par Moïse, serviteur de Dieu, lors de la traversée du désert. Les chefs et le peuple tout entier vinrent déposer avec joie ce qu'ils devaient dans le coffre, au point de le remplir. Quand on apporta le coffre aux lévites pour qu'ils en contrôlent le contenu au nom du roi, ils y trouvèrent beaucoup d'argent, si bien que le secrétaire du roi et l'administrateur du grand-prêtre vinrent le vider. Ensuite ils le firent remettre à sa place. Dès lors, on procéda chaque jour de cette façon-là et on recueillit ainsi des sommes importantes. Le roi et Yoyada remirent l'argent aux responsables des travaux; ceux-ci embauchèrent des tailleurs de pierre et des charpentiers, ainsi que des spécialistes du travail du fer et du bronze, pour restaurer et consolider la maison du Seigneur. Les ouvriers se mirent à l'ouvrage; grâce à leur savoir-faire, les réparations progressèrent et la maison de Dieu retrouva son allure et sa solidité antérieures. Quand les travaux furent achevés, les responsables des travaux apportèrent le reste de l'argent au roi et à Yoyada. On l'utilisa pour fabriquer des ustensiles pour la maison du Seigneur: objets de culte, instruments pour les sacrifices, coupes et récipients d'or et d'argent. Durant toute la vie de Yoyada, on offrit régulièrement des sacrifices complets dans la maison du Seigneur. Yoyada devint très vieux, et mourut à l'âge de 130 ans. On l'enterra dans les tombes royales de la cité de David, car il avait toujours agi pour le bien d'Israël, et pour l'honneur de Dieu et de son temple. Après la mort de Yoyada, les chefs de Juda vinrent trouver Joas et lui rendirent hommage. Le roi prêta l'oreille à leurs suggestions, et c'est ainsi que les Israélites délaissèrent la maison du Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres, pour adorer les poteaux sacrés de la déesse Achéra et autres idoles. Cette faute provoqua la colère de Dieu contre Jérusalem et contre tout le royaume de Juda. Ensuite Dieu leur envoya des prophètes pour les persuader de revenir à lui, mais personne ne les écouta. Alors l'Esprit de Dieu revêtit le prêtre Zacharie, fils de Yoyada. Zacharie se dressa face à la foule et proclama: « Écoutez ce que Dieu déclare: “Pourquoi désobéissez-vous à mes commandements? Vous n'en tirerez aucun profit! Vous m'avez abandonné: eh bien, je vous abandonnerai, moi aussi!” » Le peuple complota contre Zacharie et, sur l'ordre du roi, se mit à lui lancer des pierres, dans la cour même de la maison du Seigneur. Le roi Joas, oubliant la bonté que lui avait manifestée Yoyada, le père de Zacharie, fit mourir celui-ci. Avant d'expirer, Zacharie s'écria encore: « Que le Seigneur voie ce qui se passe et qu'il t'en punisse! » Au printemps suivant, l'armée syrienne vint attaquer Joas. Elle envahit le royaume de Juda et la ville de Jérusalem, extermina les chefs du peuple et envoya tout le butin à son roi, à Damas. Cette armée n'était pas considérable, mais le Seigneur livra en son pouvoir l'armée très nombreuse de Juda, parce que ceux-ci l'avaient abandonné, lui, le Dieu de leurs ancêtres. Tel fut le châtiment infligé à Joas. Puis les Syriens s'en allèrent, le laissant en proie à de cruelles souffrances. Alors les officiers de Joas complotèrent contre lui, pour venger la mort du fils du prêtre Yoyada, et ils l'assassinèrent dans son lit. On l'enterra dans la cité de David, mais pas dans les tombes royales. – Les auteurs du complot contre Joas étaient Zabad, fils d'une Ammonite nommée Chiméath, et Yozabad, fils d'une Moabite nommée Chimrith. – La liste des fils de Joas, le texte des nombreux messages prophétiques prononcés contre lui et le récit de la restauration de la maison de Dieu figurent dans le livre intitulé Commentaire du livre des Rois. Son fils Amassia lui succéda. Amassia devint roi à l'âge de vingt-cinq ans, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère, qui était de Jérusalem, s'appelait Yoaddan. Amassia fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, mais sans grand enthousiasme. Lorsque Amassia eut solidement établi son autorité royale, il fit mourir les officiers qui avaient assassiné son père, le roi Joas. Mais il épargna leurs enfants, pour respecter ce qui est écrit dans le livre de la Loi, le livre de Moïse; en effet, le Seigneur y a donné cet ordre: « On ne doit pas mettre à mort des parents pour des péchés commis par leurs enfants, ni des enfants pour des péchés commis par leurs parents; chacun sera mis à mort pour ses propres péchés. » Amassia rassembla les hommes de son royaume, membres des tribus de Juda et de Benjamin, et il désigna, selon les clans, des commandants de régiments et de compagnies. On dénombra les hommes de vingt ans et plus, et on en trouva 300 000, aptes au service et sachant manier la lance et le bouclier. Pour le prix de trois tonnes d'argent environ, Amassia recruta en plus 100 000 vaillants soldats du royaume d'Israël. Mais un prophète vint lui dire: « Mon roi, il ne faut pas que des soldats d'Israël partent avec toi, car le Seigneur ne soutient pas les gens du royaume du Nord. S'ils t'accompagnent, tu auras beau combattre avec toute ton énergie, Dieu te fera lâcher pied devant tes ennemis. En effet, Dieu seul peut accorder la victoire ou infliger la défaite. » Amassia demanda au prophète: « Et qu'adviendra-t-il de tout l'argent que j'ai versé à ces soldats? » – « Le Seigneur a les moyens de t'en redonner bien davantage! » répondit-il. Amassia renvoya chez eux les soldats venus du royaume du Nord. Ils s'en retournèrent, mais ils étaient fort en colère à l'égard du royaume de Juda. Amassia, rempli de courage, partit à la tête de son armée pour la vallée du Sel, où il tua 10 000 soldats édomites. Les membres de la tribu de Juda firent prisonniers 10 000 autres soldats; ils les conduisirent au sommet d'une falaise d'où ils les précipitèrent dans le vide, de sorte que tous s'écrasèrent au sol. Quant aux soldats israélites qu'Amassia avait renvoyés, les empêchant de participer à son expédition, ils envahirent les villes de Juda situées entre Samarie et Beth-Horon, tuèrent 3 000 habitants et emportèrent une grande quantité de butin. Lorsque Amassia revint de sa campagne victorieuse contre les Édomites, il rapporta des statues des dieux d'Édom et il en fit ses dieux; il les adorait et leur offrait des sacrifices. Le Seigneur se mit en colère contre lui; il lui envoya un prophète qui lui dit: « Pourquoi te tournes-tu vers des dieux qui n'ont même pas pu délivrer leur peuple de ta main? » Mais le roi lui coupa la parole pour lui demander: « Est-ce que je t'ai désigné comme conseiller royal? N'insiste pas, si tu ne veux pas qu'on te maltraite. » Le prophète s'interrompit, puis reprit: « Je sais que Dieu a décidé de te faire mourir, parce que tu as agi de la sorte et que tu as refusé d'écouter mon avis. » Amassia, roi de Juda, préféra d'autres avis et envoya des messagers auprès du roi d'Israël, Joas, fils de Joachaz et petit-fils de Jéhu. Il lui faisait dire: « Viens! Affrontons-nous dans un combat! » Joas adressa cette réponse à Amassia: « Il y avait une fois un buisson épineux du Liban qui demanda au cèdre du Liban: “Donne ta fille comme épouse à mon fils!” Mais une bête sauvage du Liban passa et piétina le buisson. » Et Joas ajoutait: « Tu te vantes d'avoir battu les Édomites. Tu fais le fier, mais tu n'es qu'un vaniteux! Tu ferais mieux de rester chez toi! Pourquoi veux-tu commencer une guerre qui finira mal pour toi, et où tu seras battu avec toute l'armée de Juda? » Mais Amassia ne voulut rien entendre; Dieu voulait en effet causer la perte d'Amassia et de son armée, parce qu'ils s'étaient tournés vers les dieux d'Édom. Alors Joas, roi d'Israël, partit au combat; son armée et celle d'Amassia s'affrontèrent à Beth-Chémech, au pays de Juda. L'armée de Juda fut battue par celle d'Israël, et tous les soldats de Juda s'enfuirent chez eux. À Beth-Chémech, Joas, roi d'Israël, fit prisonnier le roi de Juda Amassia, fils de Joas et petit-fils d'Ahazia; de là il l'emmena à Jérusalem et il démolit la muraille de la ville sur une longueur de près de deux cents mètres, entre la porte d'Éfraïm et la porte de l'Angle. Il prit l'or, l'argent et tous les objets précieux qui se trouvaient dans la maison de Dieu, sous la garde d'Obed-Édom, et dans le trésor du palais royal; il prit également des otages et retourna à Samarie. Après la mort de Joas, fils de Joachaz et roi d'Israël, Amassia, roi de Juda, vécut encore quinze ans. Le reste de l'histoire d'Amassia, du début à la fin, est écrit dans le Livre des rois de Juda et d'Israël. Dès l'époque où Amassia s'était détourné du Seigneur, des gens s'étaient mis à comploter contre lui, à Jérusalem. Un jour, il s'enfuit à Lakich, mais on le fit poursuivre et on le mit à mort à cet endroit. Ensuite on le transporta dans la capitale du royaume, sur des chevaux, et on le mit dans le même tombeau que ses ancêtres. Ozias, fils d'Amassia, était âgé de seize ans lorsque le peuple de Juda le désigna comme roi pour succéder à son père. C'est lui qui, après la mort de son père, reconquit la ville d'Élath et la rebâtit. Ozias, devenu roi à l'âge de seize ans, régna cinquante-deux ans à Jérusalem. Sa mère, qui était de Jérusalem, s'appelait Yekolia. Ozias fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, tout comme son père Amassia. Tant que vécut Zacharie, qui était capable de comprendre les visions envoyées par Dieu, Ozias s'efforça de connaître la volonté du Seigneur Dieu, et tant qu'il le chercha, celui-ci lui accorda le succès. Ozias partit en guerre contre les Philistins: il démolit les murailles de Gath, de Yabné et d'Asdod, puis fortifia des villes aux environs d'Asdod et dans le reste du territoire philistin. Dieu lui vint en aide dans ses campagnes militaires contre les Philistins, les Arabes habitant Gour-Baal, et les Méounites. Même ces derniers lui payèrent un tribut de guerre. Ozias devint si puissant que sa renommée se répandit jusqu'aux frontières de l'Égypte. Il construisit des tours fortifiées à Jérusalem, au-dessus de la porte de l'Angle, de la porte de la Vallée, et à un endroit où la muraille s'avance en saillie. Il construisit aussi des tours de garde dans les régions désertiques, et il creusa de nombreuses citernes, car il avait de vastes troupeaux dans le Bas-Pays et dans la plaine; il avait également des laboureurs et des vignerons à son service dans les collines et les vignobles, car il aimait le travail de la terre. Ozias entretenait une armée apte à combattre; elle était répartie en troupes selon le résultat du recensement effectué par le secrétaire Yéiel et l'administrateur Maasséya, sous la direction de Hanania, l'un des officiers du roi. Ces vaillants soldats, placés sous les ordres de 2 600 chefs de familles, étaient au nombre de 307 500; ils étaient pleins de force et prêts à se battre contre les ennemis du roi. Lors de chaque expédition, le roi leur fournissait des boucliers, des lances, des casques, des cuirasses, des arcs et des pierres de frondes. À Jérusalem, Ozias fabriqua des engins inventés par un ingénieur; ces engins, placés sur les tours et les angles des murailles, permettaient de lancer des flèches ou de grosses pierres. Ozias fut si admirablement aidé par Dieu qu'il devint de plus en plus puissant et que sa renommée s'étendit au loin. Mais sa puissance le rendit orgueilleux, ce qui causa sa perte, et il cessa d'être fidèle au Seigneur son Dieu: un jour, il pénétra à l'intérieur même du temple pour faire brûler de l'encens sur l'autel du parfum. Le grand-prêtre Azaria, accompagné de quatre-vingts prêtres du Seigneur, tous très courageux, y pénétra derrière lui. Ils se placèrent en face du roi Ozias et lui dirent: « Le roi n'a pas le droit de présenter lui-même les offrandes de parfum au Seigneur. C'est le privilège des prêtres, les descendants d'Aaron, qui ont été mis à part pour ce service. Sors de ce sanctuaire, car tu es en train de te rendre coupable d'une faute grave, qui ne sera pas un acte de gloire pour toi devant le Seigneur Dieu. » Ozias, qui s'apprêtait à faire brûler l'encens, se mit en colère contre les prêtres. Aussitôt la lèpre apparut sur son front, là, dans la maison du Seigneur, près de l'autel du parfum et en présence des prêtres. Le grand-prêtre Azaria et tous les autres prêtres, qui le regardaient, virent la lèpre apparaître sur son front; ils l'expulsèrent immédiatement, et lui-même, se sentant frappé par le Seigneur, se hâta de sortir de la maison du Seigneur. Le roi Ozias resta lépreux jusqu'à sa mort; à cause de cette maladie, il dut résider à l'écart des autres gens, sans avoir le droit de retourner à la maison du Seigneur. Son fils Yotam, le chef du palais royal, fut chargé de gouverner le royaume. Le reste de l'histoire d'Ozias, du début à la fin, a été rédigé par le prophète Ésaïe, fils d'Amots. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans le cimetière royal mais, parce qu'il était lépreux, on ne l'enterra pas dans le même tombeau que ses ancêtres. Son fils Yotam lui succéda. Yotam devint roi à l'âge de vingt-cinq ans, et il régna seize ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Yeroucha, et elle était fille de Sadoc. Yotam fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, agissant tout comme son père Ozias, sans toutefois commettre la faute de pénétrer dans le temple du Seigneur. Cependant le peuple n'améliorait pas sa conduite. C'est Yotam qui construisit la porte supérieure de la maison du Seigneur et qui fortifia en plusieurs endroits la muraille du quartier de l'Ofel. Il édifia aussi des villes dans la région montagneuse de Juda, de même que des fortins et des tours dans les forêts. Yotam partit en guerre contre le roi des Ammonites et remporta la victoire. Cette année-là, les Ammonites lui payèrent un tribut de trois tonnes d'argent, 3 000 tonnes de blé et 3 000 tonnes d'orge; les deux années suivantes, ils lui fournirent un tribut équivalent. Yotam devint de plus en plus puissant, parce qu'il se conduisait de manière droite devant le Seigneur son Dieu. Le reste de l'histoire de Yotam est écrit dans le Livre des rois d'Israël et de Juda; on y raconte ses guerres et ses actions. Yotam devint roi à l'âge de vingt-cinq ans, et il régna seize ans à Jérusalem. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans la cité de David; son fils Acaz lui succéda. Acaz devint roi à l'âge de vingt ans, et il régna seize ans à Jérusalem. Il ne fit pas ce qui est droit aux yeux du Seigneur, contrairement à son ancêtre David. Il imita plutôt la conduite des rois d'Israël; il alla même jusqu'à fabriquer des statues de métal fondu pour le culte des dieux Baals. Il présenta des offrandes de parfums dans la vallée de Hinnom et il brûla ses fils en sacrifices, selon l'abominable pratique des populations que le Seigneur avait chassées du pays pour faire place au peuple d'Israël. Il offrit des sacrifices et brûla des parfums dans les lieux consacrés aux divinités, sur les collines et sous tout arbre verdoyant. Le Seigneur son Dieu le livra au pouvoir du roi de Syrie: les Syriens le battirent et ils firent un grand nombre de prisonniers qui furent conduits à Damas. Acaz fut aussi livré au pouvoir de Péca, fils de Remalia et roi d'Israël, qui lui infligea une lourde défaite: en un seul jour, Péca fit mourir 120 000 vaillants soldats de l'armée de Juda; cela arriva parce qu'ils avaient abandonné le Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres. Quant au guerrier appelé Zikri de la tribu d'Éfraïm, il tua Maasséya, un des fils du roi, Azricam, chef du palais, et Elcana, le plus proche collaborateur du roi. Enfin les soldats du royaume du Nord firent prisonniers 200 000 femmes et enfants de Juda; ils s'emparèrent également d'un butin considérable qu'ils emportèrent à Samarie. Il y avait à Samarie un prophète du Seigneur, nommé Oded; il sortit à la rencontre de l'armée d'Israël qui arrivait en ville, et dit aux soldats: « Le Seigneur, le Dieu de vos ancêtres, était en colère contre les membres de la tribu de Juda. C'est pourquoi il les a livrés en votre pouvoir. Or vous en avez massacré un certain nombre avec une rage telle que l'écho en est monté jusque dans les cieux. De plus, vous avez maintenant l'intention de réduire en esclavage ces hommes et ces femmes de Jérusalem et de Juda. N'est-ce pas vous rendre vous-mêmes coupables envers le Seigneur votre Dieu? Écoutez-moi donc et rendez la liberté aux prisonniers de Juda que vous avez faits, car c'est contre vous que le Seigneur est actuellement en colère. » Alors quelques-uns des chefs d'Éfraïm prirent parti contre ceux qui revenaient de l'expédition; c'étaient Azaria, fils de Yohanan, Bérékia, fils de Mechillémoth, Yehizquia, fils de Challoum, et Amassa, fils de Hadlaï. Ils leur dirent: « N'amenez pas ces prisonniers ici! Vous nous rendriez responsables d'une faute grave envers le Seigneur. Avez-vous l'intention d'augmenter le poids de notre culpabilité, alors qu'elle est déjà bien lourde et que le Seigneur est déjà très en colère contre Israël? » En présence des chefs et de toute la foule, la troupe libéra aussitôt les prisonniers et renonça même au butin. Des hommes, qu'on désigna personnellement pour cette tâche, réconfortèrent les prisonniers: ils prirent dans le butin des vêtements et des chaussures pour les remettre à ceux qui en étaient dépourvus; à tous ils donnèrent à manger et à boire, ils soignèrent les blessés, puis chargeant les éclopés sur des ânes, ils reconduisirent tous ces gens auprès de leurs semblables à Jéricho, la ville des Palmiers. Ensuite ils regagnèrent Samarie. À cette époque-là, le roi Acaz fit demander au roi d'Assyrie de venir à son secours. En effet, les Édomites étaient de nouveau venus attaquer le royaume de Juda et avaient fait des prisonniers. De leur côté, les Philistins avaient envahi les villes du Bas-Pays et la région méridionale de Juda; ils s'étaient emparés de Beth-Chémech, Ayalon et Guedéroth, ainsi que de Soko, Timna, Guimzo et des villages voisins, et ils s'y étaient installés. Le Seigneur accablait ainsi le royaume de Juda, à cause du roi Acaz qui avait poussé son peuple à négliger le Seigneur et qui lui avait été personnellement infidèle. Téglath-Phalasar, roi d'Assyrie, vint attaquer Acaz et le mit dans une situation désespérée, au lieu de lui venir en aide. Acaz prit une partie des richesses de la maison du Seigneur, du palais et de ses dignitaires, et remit le tout au roi d'Assyrie, mais il n'en retira aucun profit. Même dans une situation aussi désespérée, Acaz ne cessa pas d'être infidèle au Seigneur: il offrit des sacrifices aux dieux de Damas, qui pourtant avaient provoqué sa défaite; il se disait en effet: « Les rois de Syrie sont secourus par leurs dieux; je vais donc leur offrir des sacrifices, afin qu'ils me secourent aussi. » Mais ce furent justement ces dieux qui causèrent sa perte et celle de tout son peuple. Acaz rassembla tous les objets du temple appartenant à Dieu, les brisa, puis il verrouilla les portes de la maison du Seigneur. Ensuite il fit dresser des autels à tous les carrefours de Jérusalem. Dans chaque ville de son royaume, il installa des lieux consacrés aux divinités pour y offrir des sacrifices aux autres dieux, offensant ainsi le Seigneur, le Dieu de ses ancêtres. Le reste de l'histoire d'Acaz, du début à la fin, est écrit dans le Livre des rois de Juda et d'Israël; on y raconte tous ses faits et gestes. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans la ville de Jérusalem, mais pas dans les tombes royales; son fils Ézékias lui succéda. Ézékias devint roi à l'âge de vingt-cinq ans, et il régna vingt-neuf ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Abi, et elle était fille de Zacharie. Ézékias fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur, tout comme son ancêtre David. La première année de son règne, durant le premier mois, il rouvrit les portes de la maison du Seigneur et les répara. Il convoqua les prêtres et les lévites, les rassembla sur la place de l'Orient et leur dit: « Descendants de Lévi, écoutez-moi! Préparez-vous maintenant pour être entièrement au Seigneur, puis préparez la maison du Seigneur, le Dieu de vos ancêtres, en la vidant de tous les objets impurs qui s'y trouvent. Nos ancêtres ont été infidèles envers le Seigneur notre Dieu, ils ont fait ce qui est mal à ses yeux, ils l'ont renié! Ils ont détourné leurs regards de sa demeure, ils lui ont tourné le dos. Ils ont même verrouillé les portes du temple, laissé les lampes s'éteindre, et négligé de présenter les offrandes de parfum et les sacrifices d'animaux dans le temple du Dieu d'Israël. Alors le Seigneur s'est mis en colère contre Jérusalem et Juda: il a abandonné son peuple à l'angoisse, il en a fait un objet d'horreur et d'épouvante, comme vous pouvez encore le constater de vos propres yeux. C'est pourquoi les hommes de notre peuple sont morts à la guerre, les femmes et les enfants ont été faits prisonniers. Eh bien moi, j'ai l'intention de conclure une alliance avec le Seigneur, le Dieu d'Israël, afin que l'ardente colère qu'il ressent contre nous s'apaise. Quant à vous, mes amis, ne vous montrez pas négligents, car c'est vous que le Seigneur a choisis pour vous tenir devant lui, prêts à célébrer le culte et à brûler l'encens en son honneur. » Voici les lévites qui s'avancèrent: Mahath, fils d'Amassaï, et Joël, fils d'Azaria, du clan de Quéhath; Quich, fils d'Abdi, et Azaria, fils de Yehallélel, du clan de Merari; Yoa, fils de Zimma, et Éden, fils de Yoa, du clan de Guerchon; Chimri et Yéiel, du clan d'Élissafan; Zacharie et Mattania, du clan d'Assaf; Yéhiel et Chiméi, du clan de Héman; Chemaya et Ouziel, du clan de Yedoutoun. Ils réunirent les membres de leurs clans respectifs et ils se purifièrent tous. Puis, selon l'ordre du roi, conforme à la volonté du Seigneur, ils se rendirent à la maison du Seigneur pour la purifier. Les prêtres pénétrèrent dans le bâtiment pour en purifier l'intérieur: ils transportèrent dans la cour de la maison du Seigneur tous les objets impurs qu'ils trouvèrent dans la grande salle; les lévites les ramassèrent et allèrent les déposer hors de la ville, dans le ravin du Cédron. On avait commencé la purification le premier jour du mois; le huitième jour, on était parvenu au vestibule de la maison du Seigneur. La purification du bâtiment ayant duré huit jours également, le seizième jour du mois le travail était achevé. Les descendants de Lévi se rendirent ensuite chez le roi Ézékias et lui dirent: « Nous avons purifié toute la maison du Seigneur, y compris l'autel des sacrifices et la table où l'on dépose les pains offerts à Dieu, avec tous leurs accessoires. Quant aux objets que le roi Acaz avait profanés durant son règne, nous les avons tous remis en état et ils peuvent de nouveau servir pour le culte du Seigneur. Les voici déposés devant l'autel. » Tôt le lendemain, le roi Ézékias réunit les dignitaires de la ville et monta à la maison du Seigneur avec eux. Ils firent amener sept taureaux, sept béliers et sept agneaux, ainsi que sept boucs à offrir en sacrifices pour obtenir le pardon de Dieu; ces sacrifices devaient être faits en faveur de la famille royale, du sanctuaire et du peuple de Juda. Le roi ordonna aux prêtres, descendants d'Aaron, d'offrir les sacrifices sur l'autel du Seigneur. On égorgea donc les taureaux; les prêtres en recueillirent le sang et le répandirent sur l'autel. On égorgea ensuite les béliers, et enfin les agneaux: chaque fois les prêtres en répandirent le sang sur l'autel. Quant aux boucs du sacrifice pour obtenir le pardon, on les conduisit devant le roi et l'assemblée; le roi et les autres gens posèrent la main sur eux. Les prêtres les égorgèrent et en versèrent le sang sur l'autel, pour obtenir le pardon en faveur de tout Israël. En effet, le roi avait précisé que les deux sortes de sacrifices étaient offerts en faveur de tout le peuple. Le roi plaça ensuite les lévites dans la cour de la maison du Seigneur avec des cymbales, des harpes et des lyres, selon la règle fixée par David et par Gad, son conseiller ainsi que Natan, prophète du roi; l'ordre venait en effet du Seigneur, par l'intermédiaire de ses prophètes. Les lévites prirent place avec les instruments de musique que David avait fait fabriquer, et les prêtres, de leur côté, avec des trompettes. Ézékias ordonna de faire brûler les sacrifices complets sur l'autel. Au moment où commençait la cérémonie, on entonna les chants en l'honneur du Seigneur, accompagnés par les trompettes et les instruments de David, roi d'Israël. Toute l'assemblée se tint profondément inclinée, tandis que les musiciens chantaient ou jouaient de la trompette jusqu'à la fin du sacrifice. Quand ce fut terminé, le roi et tous ceux qui se trouvaient avec lui s'agenouillèrent et s'inclinèrent jusqu'à terre. Le roi et les dignitaires dirent aux lévites d'acclamer encore le Seigneur par les chants que David et le prophète Assaf avaient composés. Les lévites chantèrent donc avec joie, puis s'inclinèrent jusqu'à terre pour adorer le Seigneur. Le roi Ézékias reprit la parole et dit au peuple: « Maintenant, vous qui avez les mains pleines d'offrandes pour le Seigneur, apportez à la maison du Seigneur vos sacrifices de paix et de louange! » Les gens amenèrent les animaux pour ces sacrifices; ceux qui étaient particulièrement généreux offrirent également des sacrifices complets. Au total, on offrit au Seigneur 70 taureaux, 100 béliers et 200 agneaux en sacrifices complets, ainsi que 600 bœufs et 3 000 moutons et chèvres pour les autres sacrifices. Les prêtres présents, trop peu nombreux, ne parvenaient pas à ôter la peau à tous les animaux des sacrifices complets; c'est pourquoi leurs frères lévites les aidèrent à terminer le travail, en attendant que les autres prêtres se soient purifiés. En effet, les lévites avaient manifesté plus d'empressement que les prêtres pour se purifier. De plus, à côté des nombreux sacrifices complets, accompagnés des offrandes de vin nécessaires, il fallait encore présenter sur l'autel les parties grasses des sacrifices de paix. C'est ainsi que le culte fut rétabli dans la maison du Seigneur. Ézékias et tout le peuple furent très heureux de ce que Dieu leur avait permis de réaliser, car les choses n'avaient pas traîné. Le roi Ézékias envoya des messagers dans tout le territoire d'Israël et de Juda pour engager la population à venir à la maison du Seigneur à Jérusalem pour célébrer la fête de la Pâque en l'honneur du Seigneur, le Dieu d'Israël. Ézékias avait même rédigé des lettres d'invitation pour les tribus du Nord. Le roi s'était entretenu avec ses dignitaires et toute l'assemblée de Jérusalem de la possibilité de célébrer cette fête durant le deuxième mois de l'année; en effet, on n'avait pas pu la célébrer à la date habituelle, car le nombre de prêtres qui s'étaient entièrement préparés pour le Seigneur n'était pas suffisant et le peuple ne s'était pas réuni à Jérusalem. Cette idée avait plu au roi et à l'assemblée, et on avait décidé d'inviter tout Israël, du sud au nord du pays, à venir à Jérusalem célébrer la Pâque à Jérusalem en l'honneur du Seigneur, Dieu d'Israël, puisque si peu de gens l'avaient fait conformément à ce qui est prescrit. Les messagers parcoururent les territoires d'Israël et de Juda, avec les lettres signées par le roi et ses dignitaires; selon l'ordre du roi, ils proclamaient: « Israélites, vous qui avez pu échapper à l'invasion assyrienne, revenez au Seigneur, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, et il reviendra à vous. N'imitez pas vos pères et vos frères, qui ont été infidèles envers le Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres; Dieu les a livrés à la ruine, ainsi que vous pouvez le constater. Ne vous montrez pas aussi rebelles que vos ancêtres: soumettez-vous au Seigneur, revenez à son sanctuaire, qu'il a consacré pour toujours, et soyez les serviteurs du Seigneur votre Dieu. Alors l'ardente colère qu'il ressent contre vous s'apaisera. Si vous revenez au Seigneur, ceux qui ont exilé les membres de votre peuple et les membres de vos familles useront de bienveillance à leur égard et les laisseront revenir dans ce pays. En effet, le Seigneur votre Dieu ne se détournera pas de vous si vous revenez à lui, car il est bienveillant et plein de tendresse. » Les messagers parcoururent les territoires d'Éfraïm et de Manassé, passant de ville en ville, puis se rendirent jusque dans la tribu de Zabulon, mais les gens se moquaient d'eux et les tournaient en ridicule. Toutefois, quelques personnes des tribus d'Asser, de Manassé et de Zabulon reconnurent leurs fautes et gagnèrent Jérusalem. Dans le royaume de Juda, le Seigneur agit sur la population qui accepta dans son ensemble d'exécuter l'ordre que le roi et les dignitaires transmettaient de sa part. Une foule de gens se réunirent à Jérusalem, durant le deuxième mois de l'année, pour célébrer la fête des Pains sans levain. Ce fut une assemblée vraiment très nombreuse. On commença par enlever les autels qui se trouvaient dans la ville, y compris les autels à parfums, et on les jeta dans le ravin du Cédron. Le quatorzième jour du même mois, on égorgea les animaux de la Pâque. Les prêtres et les lévites, pris de honte, s'étaient purifiés pour pouvoir apporter les sacrifices complets à la maison du Seigneur. Ils occupaient leurs postes habituels, conformément à l'enseignement de Moïse, l'homme proche de Dieu: les lévites remettaient aux prêtres le sang des animaux offerts en sacrifices, et les prêtres le répandaient sur l'autel. En effet, beaucoup de personnes dans l'assemblée ne s'étaient pas préparées pour être entièrement au Seigneur, et les lévites s'occupèrent d'égorger les animaux à la place de ceux qui n'étaient pas purs afin que tout soit entièrement pour le Seigneur comme il le fallait. La plupart des gens, surtout ceux des tribus d'Éfraïm, de Manassé, d'Issakar et de Zabulon, n'étaient pas en état de pureté, mais ils mangèrent quand même le repas de la Pâque, en contradiction avec les prescriptions de l'Écriture. Mais Ézékias pria pour eux: « Seigneur, Dieu de nos ancêtres, dit-il, pardonne dans ta bonté à ceux qui s'efforcent de tout leur cœur de connaître ta volonté, même s'ils ne sont pas en état de pureté et entièrement préparés pour toi. » Le Seigneur exauça la prière d'Ézékias et renonça à les punir. Les Israélites présents à Jérusalem célébrèrent durant sept jours la fête des Pains sans levain, dans une grande joie. Chaque jour, les lévites et les prêtres acclamaient le Seigneur au moyen des puissants instruments de musique réservés à cet usage. Ézékias adressa des encouragements à tous les lévites si bien disposés envers le Seigneur. Pendant toute la semaine, les gens participèrent aux repas de la fête, offrant les sacrifices de paix et chantant les louanges du Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres. L'assemblée fut ensuite d'avis de prolonger la fête durant sept autres jours. Cette deuxième semaine se déroula dans la joie, car le roi Ézékias fournit à l'assemblée 1 000 taureaux et 7 000 moutons, et les dignitaires 1 000 taureaux et 10 000 moutons. De plus les prêtres s'étaient purifiés en grand nombre. Tout le monde était joyeux: les Judéens, les prêtres et les lévites, ainsi que les gens du royaume du Nord et les immigrés venus du pays d'Israël et ceux séjournant en Juda. Cette joie était particulièrement grande pour les habitants de Jérusalem, car depuis l'époque de Salomon, fils de David et roi d'Israël, on n'avait plus célébré une telle fête dans la ville. À la fin, les prêtres-lévites se levèrent et demandèrent à Dieu de bénir le peuple. Leur prière monta jusque dans les cieux, la demeure de Dieu, et elle fut exaucée. Lorsque la fête fut terminée, tous les Israélites présents se rendirent dans les villes de Juda, où ils brisèrent les pierres dressées, coupèrent les poteaux sacrés de la déesse Achéra et démolirent les lieux consacrés aux divinités avec leurs autels. Ils agirent ainsi dans tout le royaume de Juda, dans les tribus de Benjamin, d'Éfraïm et de Manassé, puis chacun rentra chez soi, dans sa ville. Ézékias rétablit les groupes de prêtres et de lévites, et attribua à chacun une fonction à l'intérieur de son groupe; dans l'enceinte du temple du Seigneur, prêtres et lévites devaient s'occuper soit des sacrifices complets et des sacrifices de paix, soit du service liturgique, consistant à louer et acclamer le Seigneur. Le roi utilisa une part de ses biens pour payer les sacrifices complets offerts matin et soir, de même que ceux offerts le jour du sabbat, le premier jour du mois et lors des autres fêtes, comme le prescrit l'enseignement du Seigneur. Le roi ordonna à tous les habitants de Jérusalem de donner aux prêtres et aux lévites ce qui leur est dû, afin qu'ils puissent se consacrer entièrement aux tâches définies selon ce que le Seigneur enseigne. Dès que cet ordre fut connu partout, les Israélites apportèrent en masse les premiers produits de leurs cultures, blé, vin, huile, miel et autres denrées, ainsi que la dixième partie de leurs récoltes. Les habitants des villes de Juda, Israélites du Nord ou Judéens, amenèrent eux aussi la dixième partie de leur bétail, bœufs et moutons, ainsi que les offrandes réservées pour le Seigneur leur Dieu. On fit des tas considérables des divers produits. On commença à former des tas au troisième mois et on ne termina qu'au septième. Lorsque Ézékias et les dignitaires vinrent voir tout ce qui avait été apporté, ils bénirent le Seigneur et Israël, son peuple. Le roi interrogea les prêtres et les lévites au sujet de ces dons. Le grand-prêtre Azaria, du clan de Sadoc, lui répondit: « Depuis que les gens ont commencé à apporter à la maison du Seigneur ce qu'ils prélèvent de leurs récoltes, nous avons pu être rassasiés, et nous avons même eu des excédents considérables, car le Seigneur a béni son peuple. Ce qui est entassé ici, ce sont les excédents. » Le roi ordonna donc d'aménager des entrepôts près de la maison du Seigneur. Dès qu'ils furent prêts, on put y apporter en permanence les produits prélevés sur les récoltes et les autres offrandes réservées à Dieu. Le lévite Konania en fut nommé intendant, avec son frère Chiméi comme adjoint. Par décision du roi Ézékias et du grand-prêtre Azaria, responsable de la maison de Dieu, Konania et Chiméi avaient sous leurs ordres les surveillants suivants: Yéhiel, Azazia, Nahath, Assaël, Yerimoth, Yozabad, Éliel, Ismakia, Mahath et Benaya. Le lévite Coré, fils d'Imna et gardien de la porte orientale, fut chargé de recevoir les dons volontaires faits à Dieu. Il devait également procéder à la répartition, tant des offrandes strictement réservées à Dieu que des autres. Il avait en permanence sous ses ordres, dans les villes des lévites, Éden, Miniamin, Yéchoua, Chemaya, Amaria et Chekania; ces hommes étaient responsables de la répartition de la nourriture entre leurs compagnons, adultes ou enfants, selon les groupes de fonction. Ils accordaient des parts non seulement à tous les hommes enregistrés, y compris les garçons dès l'âge de trois ans, mais aussi à ceux qui, jour après jour et selon leur groupe, venaient accomplir leur service liturgique dans la maison du Seigneur. Les prêtres étaient enregistrés d'après leur famille, tandis que les lévites, à partir de l'âge de vingt ans, l'étaient d'après leur fonction et leur groupe. Ils étaient enregistrés avec tous les membres de leurs familles, femmes, fils et filles, et avec tous ceux de leur entourage qui pouvaient en tout temps consommer des offrandes réservées à Dieu. Quant aux prêtres, descendants d'Aaron, qui habitaient les campagnes aux alentours des villes des lévites, il y avait dans chaque ville des hommes spécialement désignés pour leur distribuer leur part, ainsi qu'aux lévites inscrits dans les registres. En agissant ainsi dans tout son royaume, Ézékias fit ce qui est bien et juste, ce qu'approuve le Seigneur son Dieu. Quand il entreprit de réparer la maison de Dieu et de faire respecter son enseignement et ses commandements, il s'efforça de connaître la volonté de Dieu; il agit ainsi de tout son cœur, et Dieu lui accorda le succès. Après qu'Ézékias eut ainsi montré sa fidélité envers Dieu, le roi d'Assyrie, Sennakérib, envahit le royaume de Juda; il assiégea les villes fortifiées, dans l'idée de s'en emparer. Quand Ézékias vit que Sennakérib s'approchait de Jérusalem avec l'intention de l'attaquer, il proposa aux chefs et aux soldats de sa garde personnelle de boucher les sources situées en dehors de la ville; ceux-ci approuvèrent son idée. Ils se rassemblèrent donc en grand nombre et bouchèrent toutes les sources, ainsi que l'accès à celle qui s'écoulait dans un canal souterrain. Ils se disaient en effet: « Il ne faut pas que les Assyriens, en arrivant ici, trouvent de l'eau en abondance. » Ézékias, plein de courage, fit ensuite reconstruire la muraille de la ville là où elle était détruite, il suréleva les tours, puis fit construire une autre muraille à l'extérieur; il fortifia le Millo, dans la cité de David, et fit fabriquer un grand nombre de javelots et de boucliers. Enfin il désigna des chefs militaires pour commander la population de la ville. Il rassembla tout le monde sur la place située près de la porte de la ville et les encouragea en ces termes: « Soyez courageux et forts; ne craignez rien, n'ayez pas peur du roi d'Assyrie et des troupes nombreuses qui l'accompagnent. En effet il y a plus de puissance de notre côté que du sien. Avec lui, il n'y a qu'une armée humaine, mais avec nous, il y a le Seigneur notre Dieu qui nous secourra en combattant pour nous. » Ces paroles d'Ézékias, roi de Juda, réconfortèrent toute la population de la ville. Quelque temps après, le roi d'Assyrie, Sennakérib, avec toute son armée, assiégeait la ville de Lakich. De là, il envoya quelques officiers au roi Ézékias et à tous les habitants de Juda qui se trouvaient avec lui à Jérusalem. Ils leur apportaient ce message: « Voici ce que déclare Sennakérib, le roi d'Assyrie: “Sur qui comptez-vous donc pour rester dans Jérusalem assiégée? Ézékias vous assure que le Seigneur votre Dieu vous arrachera à mon pouvoir; mais il vous trompe, et vous allez tous mourir de faim et de soif. N'est-ce pas précisément Ézékias qui a supprimé les lieux qui lui étaient consacrés et ses autels, en ordonnant aux gens de Juda et de Jérusalem de ne rendre leur culte que devant un seul autel et d'offrir leurs sacrifices uniquement là? Et ne savez-vous pas ce que mes ancêtres et moi-même avons fait à tous les autres peuples de la terre? Les dieux de ces peuples m'ont-ils empêché de mettre la main sur leur pays? Parmi tous les dieux des pays dévastés par mes ancêtres, aucun n'a pu sauver son peuple. Comment votre Dieu vous délivrera-t-il de ma main? Allons! ne laissez pas Ézékias vous mentir et vous tromper ainsi, ne le croyez pas! Encore une fois, aucun dieu d'aucun peuple ni d'aucun royaume n'a pu arracher son pays au pouvoir de mes ancêtres ou au mien; donc vos dieux ne vous délivreront pas non plus de ma main.” » Les envoyés du roi d'Assyrie continuèrent de médire du Seigneur Dieu et de son serviteur Ézékias. Le roi d'Assyrie avait aussi écrit une lettre pour insulter le Seigneur, le Dieu d'Israël. Il y disait: « Les dieux des autres peuples de la terre n'ont pas pu arracher leurs peuples à mon pouvoir; le Dieu d'Ézékias ne pourra pas non plus en arracher son peuple. » Les envoyés de Sennakérib s'adressaient d'une voix forte, en hébreu, aux gens qui étaient sur la muraille de Jérusalem; ils cherchaient à les effrayer et à les décourager afin de pouvoir s'emparer plus facilement de la ville. Ils parlaient du Dieu de Jérusalem comme ils le faisaient pour les dieux des autres peuples, qui ne sont que des statues fabriquées par les mains humaines. Alors le roi Ézékias et le prophète Ésaïe, fils d'Amots, prièrent Dieu pour lui demander son secours. Le Seigneur envoya dans le camp assyrien un ange qui fit mourir tous les vaillants soldats et tous les officiers de l'armée. Le roi d'Assyrie, couvert de honte, retourna dans son pays. Et un jour qu'il était entré dans le temple de son dieu, il fut assassiné par ses propres enfants. C'est ainsi que le Seigneur arracha Ézékias et la population de Jérusalem au pouvoir de Sennakérib, roi d'Assyrie, et de leurs autres ennemis. Il leur accorda la paix de tous côtés. Beaucoup de gens apportèrent à Jérusalem des offrandes pour le Seigneur et des cadeaux pour Ézékias, roi de Juda, qui dès lors fut respecté par tous les peuples voisins. À cette époque, le roi Ézékias fut atteint d'une maladie mortelle. Il pria le Seigneur, qui lui donna un signe l'assurant de sa guérison. Mais Ézékias ne fut pas reconnaissant pour le bienfait reçu de Dieu; au contraire, il se montra si orgueilleux que le Seigneur se mit en colère contre lui, contre Jérusalem et contre le royaume de Juda. Cependant Ézékias et les gens de Jérusalem reconnurent leurs fautes, de sorte que le Seigneur ne laissa pas éclater sa colère contre eux pendant le règne d'Ézékias. Ézékias possédait de très grandes richesses et jouissait d'un immense prestige. Il se fit construire des salles pour déposer l'argent, l'or, les pierres précieuses, les huiles parfumées, les boucliers et tous ses autres objets de valeur. Il fit construire aussi des entrepôts pour les récoltes de céréales, pour le vin et l'huile, ainsi que des étables pour son bétail et des enclos pour ses troupeaux. Il fit même construire des villes et se procura des troupeaux innombrables de moutons, de chèvres et de bœufs, car Dieu lui avait donné d'immenses richesses. C'est Ézékias aussi qui détourna la source de Guihon pour en diriger l'eau plus bas, vers l'ouest, dans la cité de David. Ézékias réussissait dans tout ce qu'il entreprenait; c'est pourquoi, lorsque les autorités babyloniennes lui envoyèrent des ambassadeurs pour s'informer au sujet de l'événement extraordinaire survenu dans son pays, Dieu le laissa agir par lui-même, afin de le mettre à l'épreuve et de voir ainsi son caractère. Le reste de l'histoire d'Ézékias est écrit dans le recueil intitulé Révélation du prophète Ésaïe, fils d'Amots, et dans le Livre des rois de Juda et d'Israël; on y raconte combien il se montra fidèle envers Dieu. Lorsqu'il mourut, on l'enterra dans la partie supérieure du tombeau des descendants de David; à cette occasion, les habitants de Jérusalem et tous les autres Judéens célébrèrent sa gloire. Son fils Manassé lui succéda. Manassé avait douze ans lorsqu'il devint roi; il régna cinquante-cinq ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, en imitant toutes les pratiques abominables des populations que le Seigneur avait chassées du pays pour faire place au peuple d'Israël. Il rétablit les lieux consacrés aux divinités que son père Ézékias avait détruits; il dressa des autels en l'honneur des dieux Baals, fabriqua des poteaux sacrés de la déesse Achéra et il rendit un culte aux astres. Il dressa d'autres autels dans la maison du Seigneur à Jérusalem, au sujet de laquelle le Seigneur avait déclaré: « C'est à Jérusalem que je manifesterai pour toujours ma présence. » Dans les deux cours de la maison du Seigneur aussi, il dressa des autels en l'honneur des astres. Il alla même jusqu'à brûler ses fils en sacrifices dans la vallée de Hinnom, à pratiquer diverses formes de divination et de sorcellerie, et il institua des gens qui interrogent les esprits des morts et qui prédisent l'avenir; il fit de plus en plus ce qui est mal aux yeux du Seigneur et il l'offensa. Il fit en outre sculpter une idole et la plaça dans la maison de Dieu. Pourtant Dieu avait déclaré à David et à son fils Salomon: « Ici, dans cette maison et à Jérusalem, que j'ai choisie parmi toutes les tribus d'Israël, je manifesterai pour toujours ma présence. Si le peuple d'Israël observe tous mes commandements, tout l'enseignement, les lois que je lui ai donnés par l'intermédiaire de Moïse, je ne l'obligerai plus à errer loin du pays que j'ai donné à ses ancêtres. » Mais Manassé incita les gens de Jérusalem et de Juda à se conduire encore plus mal que les anciens habitants du pays que le Seigneur avait anéantis pour faire place à son peuple. Le Seigneur s'adressa au roi Manassé et à son peuple, mais personne n'y prêta attention. Alors le Seigneur fit venir contre eux les chefs de l'armée du roi d'Assyrie; ils s'emparèrent de Manassé, lui plantèrent des crochets dans la mâchoire, l'enchaînèrent solidement et ils l'emmenèrent à Babylone. Du fond de sa détresse, Manassé implora le Seigneur son Dieu: il reconnut toutes ses fautes devant le Dieu de ses ancêtres et il le supplia. Dieu se laissa fléchir: il exauça sa requête, le ramena à Jérusalem et il le rétablit dans sa royauté. Dès lors Manassé reconnut que le Seigneur est Dieu. Après ces événements, Manassé construisit à l'extérieur de la cité de David une muraille très élevée; elle passait à l'ouest de la source de Guihon et longeait le ravin du Cédron jusqu'à la porte des Poissons, après avoir contourné l'Ofel. Il installa des commandants militaires dans toutes les villes fortifiées de Juda. Il fit retirer de la maison du Seigneur les dieux étrangers et l'idole sculptée qu'il y avait mis; il fit démolir tous les autels qu'il avait dressés sur la colline de la maison du Seigneur et dans Jérusalem, et en jeta les débris hors de la ville. Il rétablit l'autel du Seigneur, y offrit des sacrifices de paix et de louange, et ordonna aux habitants de Juda d'adorer le Seigneur, le Dieu d'Israël. À vrai dire, les gens offraient encore des sacrifices dans les autres lieux du pays consacrés aux divinités, mais seulement en l'honneur du Seigneur leur Dieu. Le reste de l'histoire de Manassé est écrit dans Les actes des rois d'Israël; on y trouve en particulier la prière qu'il a faite à son Dieu, et les messages que les prophètes lui ont adressés de la part du Seigneur, le Dieu d'Israël. Sa prière et la manière dont Dieu l'exauça, le récit de ses fautes et de ses infidélités envers Dieu, la liste des endroits où il aménagea des lieux consacrés aux divinités et dressa des poteaux sacrés de la déesse Achéra et des statues, avant de reconnaître ses fautes devant Dieu, tout cela figure dans les Les actes de Hozaï. Lorsque Manassé mourut, on l'enterra dans sa propriété; son fils Amon lui succéda. Amon avait vingt-deux ans lorsqu'il devint roi; il régna deux ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, comme son père Manassé: il offrit des sacrifices aux idoles faites par son père et il les adora. Mais il ne reconnut pas ses fautes devant le Seigneur, comme l'avait fait Manassé; au contraire, il commit encore plus de péchés que lui. Ses officiers complotèrent contre lui et ils l'assassinèrent dans son palais. Mais la population de Juda fit mourir ceux qui avaient comploté contre le roi Amon et ils désignèrent son fils Josias pour lui succéder. Josias avait huit ans lorsqu'il devint roi; il régna trente et un ans à Jérusalem. Josias fit ce qui est droit aux yeux du Seigneur; il se conduisit comme son ancêtre David, il ne s'écarta jamais de ce modèle. Au cours de la huitième année de son règne, alors qu'il était encore un jeune homme, il se mit à chercher le Dieu de son ancêtre David. La douzième année de son règne, il entreprit de débarrasser Jérusalem et le royaume de Juda des lieux consacrés aux divinités, des poteaux sacrés de la déesse Achéra et des idoles de toutes sortes. Sur son ordre, on démolit en sa présence les autels des dieux Baals, il fit aussi abattre les brûle-parfums qui les surmontaient, couper les poteaux sacrés de la déesse Achéra et briser les diverses idoles; il fit réduire le tout en poussière, que l'on dispersa sur les tombes de ceux qui avaient offert des sacrifices aux faux dieux. Enfin il fit brûler des ossements de prêtres idolâtres sur leurs propres autels. C'est de cette manière que Josias purifia la ville de Jérusalem et le royaume de Juda. Puis il poursuivit son action dans les villes de Manassé, d'Éfraïm, de Siméon, jusqu'à celles de Neftali ainsi que dans les ruines des alentours: il démolit les autels et les poteaux sacrés de la déesse Achéra, ainsi que les idoles. Il mit en pièces tous les brûle-parfums. Il le fit dans tout le pays d'Israël. Ensuite il revint à Jérusalem. La dix-huitième année de son règne, alors qu'il était encore en train de purifier le pays et le temple, Josias donna l'ordre à Chafan, fils d'Assalia, à Maasséya, gouverneur de la ville, et à Yoa, fils de Joachaz et porte-parole du roi, d'aller réparer la maison du Seigneur son Dieu. Ces hommes vinrent chez le grand-prêtre Hilquia. Ils donnèrent l'argent que les lévites gardiens de l'entrée du temple avaient reçu, comme dons pour la maison de Dieu, de la part des gens de Manassé, d'Éfraïm et des autres tribus du Nord, ainsi que de tous les habitants de Juda, de Benjamin. Et ils revinrent à Jérusalem. Les ouvriers accomplissaient leur travail avec honnêteté sous la direction des lévites Yahath et Obadia, du clan de Merari, et Zacharie et Mechoullam, du clan de Quéhath. D'autres lévites, sachant tous jouer d'un instrument de musique, avaient sous leur direction les porteurs et tous les ouvriers, quelle que soit leur profession. Les fonctions de secrétaires, administrateurs et portiers étaient également remplies par des lévites. Au moment où l'on faisait sortir du coffre l'argent qui avait été déposé dans la maison du Seigneur, le grand-prêtre Hilquia trouva le livre de l'enseignement du Seigneur, transmis par Moïse. Hilquia annonça au secrétaire Chafan qu'il avait trouvé le livre de l'enseignement dans la maison du Seigneur, et il le lui donna. Chafan apporta le livre au roi. Au même moment il lui fit son rapport: « Tes serviteurs sont en train d'accomplir toutes les tâches que tu leur as confiées, dit-il. Ils ont pris l'argent trouvé dans la maison du Seigneur et l'ont remis aux responsables des travaux et aux ouvriers. » Chafan ajouta: « Le grand-prêtre Hilquia m'a donné un livre. » Et il se mit à le lire devant le roi. Lorsque le roi Josias entendit les paroles de l'enseignement du Seigneur, il déchira ses vêtements. Il donna cet ordre à Hilquia, Ahicam, fils de Chafan, Abdon, fils de Mika, et au secrétaire Chafan ainsi qu'à Assaya, un de ceux qui étaient à son service: « Allez consulter le Seigneur pour moi, et pour ce qui reste de la population d'Israël et de Juda, au sujet des paroles de ce livre qu'on vient de trouver. En effet, la colère du Seigneur contre nous est grande parce que nos ancêtres n'ont pas obéi aux paroles du Seigneur pour mettre en pratique tout ce qui est écrit dans ce livre. » Hilquia et les autres délégués du roi se rendirent donc chez la prophétesse Houlda, femme de Challoum, fils de Toquehath et petit-fils de Hasraqui, responsable des vêtements du culte; elle habitait à Jérusalem dans la ville neuve. Ils lui parlèrent et Houlda leur dit: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: “Je frapperai d'un malheur Jérusalem et ses habitants, en réalisant toutes les malédictions inscrites dans le livre qui a été lu devant le roi de Juda. Les gens de Jérusalem m'ont abandonné, ils ont offert des sacrifices à d'autres dieux; tout ce qu'ils ont fait m'a offensé. C'est pourquoi ma colère contre cette ville est grande, et elle ne s'éteindra pas. Mais au roi de Juda, qui vous envoie consulter le Seigneur, voici ce que vous direz: Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: Tu as entendu les paroles de ce livre. Tu t'es laissé toucher et tu t'es humilié devant Dieu en entendant ce que j'ai dit au sujet de Jérusalem et de ses habitants. Tu t'es alors repenti, tu as reconnu tes fautes devant moi, tu as déchiré tes vêtements et versé des larmes. Eh bien, je te l'affirme, moi aussi je t'ai entendu! Je te laisserai donc mourir en paix; tu seras déposé dans ta tombe sans avoir vu tous les malheurs dont je frapperai Jérusalem et ses habitants.” » Ils rapportèrent ces paroles au roi Josias. Aussitôt le roi fit convoquer tous les anciens de Jérusalem et de Juda. Puis le roi monta à la maison du Seigneur, et avec lui, tous les gens de Juda et la population de Jérusalem, les prêtres, les lévites et tout le peuple, du plus grand au plus petit. Puis le roi leur lut à tous le livre de l'alliance trouvé dans la maison du Seigneur. Il était debout sur l'estrade et il conclut l'alliance en présence du Seigneur. Chacun s'engageait à rester fidèle au Seigneur, à obéir de tout son cœur et de tout son être à ses commandements, à ses enseignements et à ses lois, et à mettre en pratique tout ce qui est écrit dans le livre de l'alliance. Le roi fit prendre cet engagement à toutes les personnes qui se trouvaient à Jérusalem, ainsi qu'aux membres de la tribu de Benjamin. Dès lors les habitants de Jérusalem se conformèrent à l'alliance conclue avec le Dieu de leurs ancêtres. Josias mit fin à toutes les pratiques abominables qui avaient cours dans le territoire d'Israël et obligea tous les habitants à adorer le Seigneur leur Dieu. Ainsi, tant qu'il était encore en vie, aucun d'eux ne se détourna du Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres. Josias célébra la fête de la Pâque à Jérusalem, en l'honneur du Seigneur; le quatorzième jour du premier mois de l'année, on égorgea les animaux de la fête. Josias rétablit les prêtres dans leurs fonctions et les encouragea à s'occuper de la maison du Seigneur. Il s'adressa ensuite aux lévites, qui sont chargés d'enseigner le peuple et qui se réservent entièrement pour le service du Seigneur; il leur dit: « Placez le coffre du Seigneur dans le temple que Salomon, fils de David et roi d'Israël, a construit; vous n'avez plus à le transporter sur vos épaules. Maintenant soyez au service du Seigneur votre Dieu et d'Israël, son peuple. Répartissez-vous selon vos clans familiaux et vos groupes de service, conformément aux instructions écrites de David, roi d'Israël, et de son fils Salomon. Que chaque groupe familial de lévites se tienne dans le temple, à la disposition des autres Israélites, d'après les subdivisions de leurs clans. Vous devez offrir le sacrifice de la Pâque, purifiez -vous donc et mettez-vous à la disposition de vos frères israélites pour que la cérémonie se déroule selon les ordres du Seigneur transmis par Moïse. » Josias préleva sur ses propres troupeaux 30 000 agneaux et chevreaux dont les Israélites présents avaient besoin pour le sacrifice pascal, ainsi que 3 000 bœufs. Ses ministres, de leur propre initiative, fournirent également des bêtes pour le peuple, pour les prêtres et pour les lévites. Hilquia, Zacharie et Yéhiel, responsables de la maison de Dieu, donnèrent aux prêtres 2 600 agneaux et chevreaux pour le sacrifice pascal, ainsi que 300 bœufs; et les chefs des lévites, Konania, avec ses frères Chemaya et Netanéel, Hachabia, Yéiel et Yozabad fournirent aux lévites 5 000 agneaux et chevreaux et 500 bœufs. Voici comment la cérémonie fut organisée: les prêtres se tinrent à leurs postes et les lévites dans leurs groupes, selon l'ordre du roi. Les gens se mirent à égorger les agneaux et les chevreaux; ils remettaient aux prêtres le sang de ces animaux, et les prêtres le répandaient sur l'autel; quant aux lévites, ils ôtaient la peau des victimes. On mit de côté les animaux, en particulier les taureaux, qui devaient être offerts en sacrifices complets au Seigneur, d'après les subdivisions des clans israélites, conformément à ce qui figure dans le livre transmis par Moïse. Selon la coutume on fit rôtir l'agneau pascal sur le feu, tandis qu'on cuisait les offrandes réservées à Dieu dans des marmites, des chaudrons ou d'autres récipients. On se hâta ensuite d'en porter à tous les Israélites. Après cela les lévites apprêtèrent ce qui revenait aux prêtres et à eux-mêmes. En effet les prêtres, descendants d'Aaron, furent occupés jusqu'au soir à faire brûler les sacrifices complets et les parties grasses des autres sacrifices, et c'est pourquoi les lévites préparèrent le repas. Les chanteurs, descendants d'Assaf, purent rester à leurs postes, selon les instructions de David et d'Assaf, Héman et Yedoutoun, les conseillers du roi; les portiers demeurèrent également à leurs postes. Aucun d'eux n'eut à quitter son service, puisque d'autres lévites préparaient aussi le repas pour eux. C'est ainsi que toute la cérémonie de ce jour-là fut organisée en l'honneur du Seigneur, la célébration de la Pâque aussi bien que l'offrande des sacrifices sur l'autel du Seigneur, conformément aux ordres du roi Josias. À la suite de la fête de la Pâque, les Israélites présents célébrèrent, pendant sept jours, la fête des Pains sans levain. En Israël, on n'avait plus célébré une Pâque semblable depuis l'époque du prophète Samuel; aucun roi d'Israël n'avait organisé une cérémonie pareille à celle préparée par Josias avec l'aide des prêtres, des lévites, des habitants de Jérusalem, des Judéens et des autres Israélites présents. Cette Pâque fut célébrée durant la dix-huitième année du règne de Josias. Un jour, après que Josias eut restauré le temple, le roi d'Égypte Néco conduisit son armée vers Karkémich, sur l'Euphrate, pour aller y combattre. Josias voulut s'opposer au passage des Égyptiens, mais Néco envoya des messagers lui dire: « Roi de Juda, pourquoi veux-tu me faire obstacle? Ce n'est pas contre toi que je suis parti en guerre aujourd'hui, mais contre un autre ennemi, et Dieu m'a dit de me hâter. Dieu est avec moi, cesse donc de t'opposer à lui, sinon il va te faire mourir. » Cependant Josias ne renonça pas à affronter Néco; il refusa d'écouter son message, qui pourtant venait de Dieu lui-même. Il se déguisa et se rendit dans la plaine de Méguiddo pour y combattre. Au cours de la bataille, il fut atteint par des tireurs à l'arc et il dit à ses serviteurs: « Emmenez-moi, car je me sens très mal. » Ses serviteurs le descendirent de son char de combat, le transportèrent sur son autre char et ils le ramenèrent à Jérusalem. Il y mourut, et lorsqu'on l'enterra dans le tombeau de ses ancêtres, tous les habitants de Jérusalem et de Juda le pleurèrent. Le prophète Jérémie composa une complainte sur la mort de Josias. Depuis lors et jusqu'à aujourd'hui, tous les chanteurs et chanteuses parlent de Josias dans leurs complaintes, car c'est devenu une coutume en Israël. On trouve leurs textes dans le livre des complaintes. À Jérusalem, les habitants de Juda choisirent Joachaz, fils de Josias, pour en faire le successeur de son père. Joachaz avait vingt-trois ans lorsqu'il devint roi; il ne régna que trois mois à Jérusalem. Néco, roi d'Égypte, le destitua, à Jérusalem, et exigea du pays de Juda une taxe de 3 000 kilos d'argent et trente-cinq kilos d'or. Ensuite il désigna Éliaquim, frère de Joachaz, comme roi de Jérusalem et de Juda, et changea son nom en Joaquim. Quant à son frère Joachaz, il l'emmena en Égypte. Joaquim avait vingt-cinq ans lorsqu'il devint roi; il régna onze ans à Jérusalem et fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur son Dieu. Nabucodonosor, roi de Babylone, envahit son pays. Il fit enchaîner solidement Joaquim et l'emmena à Babylone. Il emporta également à Babylone divers objets de la maison du Seigneur et les plaça dans son palais. Le reste de l'histoire de Joaquim est écrit dans le Livre des rois d'Israël et de Juda; on y raconte les pratiques abominables auxquelles il s'est livré et tout ce qui lui est arrivé. Son fils Joakin lui succéda. Joakin avait huit ans lorsqu'il devint roi; il ne régna que trois mois et dix jours à Jérusalem et il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur. Au début du printemps, Nabucodonosor le fit amener à Babylone, avec des objets précieux de la maison du Seigneur, et il désigna Sédécias, un proche parent de Joakin, comme roi de Jérusalem et de Juda. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi de Juda; il régna onze ans à Jérusalem. Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur son Dieu et il refusa même de reconnaître ses fautes devant le prophète Jérémie qui lui parlait de la part du Seigneur. Le roi Nabucodonosor lui avait fait prêter serment au nom du Seigneur Dieu, mais malgré cela Sédécias se révolta contre lui. Il s'entêta, refusant catégoriquement de revenir au Seigneur, le Dieu d'Israël. De même, les grands-prêtres et les chefs du peuple, tous plus infidèles les uns que les autres envers Dieu, se livrèrent aux pratiques abominables des populations païennes et profanèrent le temple que le Seigneur s'était consacré à Jérusalem. Le Seigneur, le Dieu de leurs ancêtres, plein d'amour envers son peuple et son temple, envoya à de nombreuses reprises des messagers leur parler de sa part, mais les Israélites bafouèrent les messagers, se moquèrent des prophètes et négligèrent les paroles de Dieu. Alors le Seigneur finit par laisser éclater sa colère contre eux au point qu'ils ne purent rien faire pour y échapper. Il fit envahir le pays par le roi de Babylone et livra tout à son pouvoir. Ce roi massacra les soldats jusque dans le sanctuaire; il n'épargna ni les jeunes gens, ni les jeunes filles, ni les adultes, ni les personnes âgées. Il prit tous les objets de la maison du Seigneur, grands ou petits, ainsi que les trésors de la maison de Dieu, du roi et des ministres, et il emporta le tout à Babylone. Les Babyloniens incendièrent la maison de Dieu, démolirent la muraille de Jérusalem, mirent le feu aux belles maisons et détruisirent tous les objets précieux de la ville. Leur roi exila à Babylone ceux qui avaient survécu aux massacres: ils devinrent ses esclaves, puis ceux de ses descendants, jusqu'à l'avènement de l'empire perse. Ainsi se réalisa la parole que le Seigneur avait prononcée par la bouche du prophète Jérémie: « Le pays sera abandonné pendant soixante-dix ans, jusqu'à ce que soit achevé son temps de repos, pour compenser les périodes de repos qui n'ont pas été observées. » Durant la première année du règne de Cyrus, roi de Perse, le Seigneur décida d'accomplir la parole qu'il avait prononcée par la bouche du prophète Jérémie. Il fit naître dans l'esprit de Cyrus l'idée de publier dans tout son empire, de vive voix et par écrit, le texte suivant: « Voici ce que proclame Cyrus, roi de Perse: Le Seigneur, le Dieu des cieux, a soumis à mon autorité tous les royaumes de la terre. Il m'a chargé de lui reconstruire un temple à Jérusalem, dans la province de Juda. Tous ceux d'entre vous qui appartiennent à son peuple sont invités à regagner Jérusalem. Que le Seigneur leur Dieu soit avec eux! » Durant la première année du règne de Cyrus, roi de Perse, le Seigneur décida d'accomplir la parole qu'il avait prononcée par la bouche du prophète Jérémie. Il fit naître dans l'esprit de Cyrus l'idée de publier dans tout son empire, de vive voix et par écrit, le texte suivant: « Voici ce que proclame Cyrus, roi de Perse: Le Seigneur, le Dieu des cieux, a soumis à mon autorité tous les royaumes de la terre. Il m'a chargé de lui reconstruire un temple à Jérusalem, dans la province de Juda. Tous ceux d'entre vous qui appartiennent à son peuple sont invités à regagner Jérusalem, en Juda. Là, qu'ils rebâtissent la maison du Seigneur, le Dieu d'Israël, le Dieu qu'on adore à Jérusalem. Et que leur Dieu soit avec eux! Partout où résident des Israélites, la population locale doit leur apporter de l'aide par des dons en argent et en or; elle doit leur fournir d'autres biens et du bétail, et leur remettre des offrandes volontaires pour la maison de Dieu qui est à Jérusalem. » Les chefs de famille des tribus de Juda et de Benjamin, les prêtres et les lévites, et toutes les personnes à qui Dieu avait inspiré le désir d'aller reconstruire la maison du Seigneur à Jérusalem se préparèrent à partir. Leurs voisins les aidèrent en leur donnant des ustensiles en argent et en or, d'autres biens, toutes sortes d'objets de valeur, et du bétail, sans compter les offrandes volontaires pour le temple. Le roi Cyrus lui-même fit rassembler les objets précieux que Nabucodonosor avait pris dans la maison du Seigneur à Jérusalem et qu'il avait déposés dans le temple de ses propres dieux. Sur l'ordre du roi, Mitrédath, responsable des trésors, confia ces objets à Chèchebassar, prince de Juda. En voici la liste: 30 plats en or, 1 000 plats en argent, 29 couteaux, 30 bassines d'or, 410 bassines d'argent de second ordre et 1 000 autres objets. Au total, il y avait 5 400 objets d'or et d'argent. Chèchebassar les emporta tous lorsqu'il quitta la Babylonie, avec les autres exilés, et qu'il regagna Jérusalem. Parmi les familles que le roi de Babylone, Nabucodonosor, avait emmenées en exil en Babylonie, voici ceux qui regagnèrent Jérusalem et la province de Juda. Chacun retourna dans sa propre ville. Ils revinrent sous la conduite de Zorobabel, Yéchoua, Nehémia, Seraya, Rélaya, Mordokaï, Bilechan, Mispar, Bigvaï, Rehoum et Baana. En voici la liste, avec le nombre d'hommes israélites formant chaque groupe: du clan de Paroch: 2 172 du clan de Chefatia: 372 du clan d'Ara: 775 du clan de Pahath-Moab, descendants de Yéchoua et de Yoab: 2 812 du clan d'Élam: 1 254 du clan de Zattou: 945 du clan de Zakaï: 760 du clan de Bani: 642 du clan de Bébaï: 623 du clan d'Azgad: 1 222 du clan d'Adonicam: 666 du clan de Bigvaï: 2 056 du clan d'Adin: 454 du clan d'Ater, descendants de Yehizquia: 98 du clan de Bessaï: 323 du clan de Yora: 112 du clan de Hachoum: 223 du clan de Guibbar: 95 du village de Bethléem: 123 du village de Netofa: 56 du village d'Anatoth: 128 du village d'Azmaveth: 42 des villages de Quiriath-Yéarim, Kefira et Beéroth: 743 des villages de Rama et Guéba: 621 du village de Mikmas: 122 des villages de Béthel et Aï: 223 du village de Nébo: 52 du village de Magbich: 156 du clan d'un autre Élam: 1 254 du clan de Harim: 320 des villages de Lod, Hadid et Ono: 725 de la ville de Jéricho: 345 de la ville de Senaa: 3 630. Les groupes des prêtres comprenaient: du clan de Yedaya, descendants de Yéchoua: 973 du clan d'Immer: 1 052 du clan de Pachehour: 1 247 du clan de Harim: 1 017. Le groupe des lévites comprenait: des clans de Yéchoua, Cadmiel, Binnoui et Hodavia: 74. Le groupe des chanteurs du temple comprenait: du clan d'Assaf: 128. Le groupe des portiers comprenait: des clans de Challoum, Ater, Talmon, Accoub, Hatita et Chobaï: 139. Le groupe des employés au service du temple comprenait les descendants de Siha, Hassoufa, Tabbaoth, Quéros, Siaha, Padon, Lebana, Hagaba, Accoub, Hagab, Chamlaï, Hanan, Guiddel, Gahar, Réaya, Ressin, Necoda, Gazam, Ouza, Passéa, Bésaï, Asna, Meounim, Nefoussim, Bacbouc, Hacoufa, Harour, Baslouth, Méhida, Harcha, Barcos, Sisra, Téma, Nessia et Hatifa. Le groupe des descendants des serviteurs de Salomon comprenait les descendants de Sotaï, Soféreth, Perouda, Yala, Darcon, Guiddel, Chefatia, Hattil, Pokéreth-Hassebaïm et Ami. Ensemble, les groupes des employés au service du temple et des descendants des serviteurs de Salomon comprenaient 392 hommes. Ceux qui revinrent d'exil de Tel-Méla, Tel-Harcha, Keroub, Addan et Immer, ne réussirent pas à fournir les renseignements nécessaires sur les familles de leurs ancêtres, pour prouver qu'ils étaient israélites: ils étaient en tout 652 et descendaient de Delaya, Tobia et Necoda. Certains prêtres se trouvèrent dans une situation analogue: c'étaient les descendants de Hobaya, Haccos et Barzillaï. Ce dernier était appelé ainsi parce qu'il avait épousé une des filles de Barzillaï, de Galaad. Ils avaient cherché sans succès les registres où leurs ancêtres étaient inscrits. On les considéra donc comme impurs et on leur interdit d'exercer un ministère de prêtres. Le gouverneur lui-même leur ordonna de ne pas manger des offrandes strictement réservées à Dieu jusqu'à ce qu'un prêtre prenne une décision au moyen des objets sacrés, l'Ourim et le Toummim. Le nombre total des Israélites revenus d'exil s'élevait à 42 360 personnes. Ils avaient avec eux 7 337 serviteurs et servantes, 200 chanteurs et chanteuses, ainsi que 736 chevaux, 245 mulets, 435 chameaux et 6 720 ânes. Lorsqu'ils arrivèrent à Jérusalem, la ville de la maison du Seigneur, certains chefs de famille firent des dons volontaires pour que la maison de Dieu soit rebâtie sur son emplacement primitif. Ils versèrent tout ce qu'ils purent pour financer cette construction, soit au total 61 000 pièces d'or et 2 500 kilos d'argent; ils donnèrent également 100 tuniques de prêtres. Les prêtres, les lévites et une partie du peuple, les chanteurs, les portiers et les employés au service du temple, s'établirent dans les villes qui leur furent attribuées. Les autres Israélites s'installèrent dans leurs villes d'origine. Quand arriva le septième mois de l'année, tous les Israélites, qui étaient installés dans leurs villes, se rassemblèrent d'un commun accord à Jérusalem. Le prêtre Yéchoua, fils de Yossadac, accompagné de ses frères les autres prêtres, ainsi que Zorobabel, fils de Chéaltiel, avec les gens de sa parenté, se mirent à reconstruire l'autel du Dieu d'Israël; ils voulaient y offrir des sacrifices complets, comme l'exige l'enseignement de Moïse, l'homme proche de Dieu. Malgré la peur que leur inspiraient les autres habitants du pays, ils rebâtirent cet autel sur ses anciennes fondations; puis ils offrirent au Seigneur les sacrifices complets du matin et du soir. Ensuite les Israélites célébrèrent la fête des Tentes, comme cela est prescrit, en offrant chaque jour le nombre réglementaire de sacrifices complets. Depuis lors, ils offrirent régulièrement les sacrifices quotidiens, les sacrifices prescrits pour le premier jour de chaque mois et pour les fêtes solennelles célébrées en l'honneur du Seigneur, et ceux qui sont apportés spontanément au Seigneur. C'est ainsi que, dès le premier jour du septième mois, ils recommencèrent à offrir des sacrifices complets au Seigneur, alors même que les fondations de son nouveau temple n'avaient pas encore été posées. Par la suite, ils payèrent des ouvriers pour tailler des pierres et des poutres; de plus, ils fournirent des vivres, des boissons et de l'huile aux Sidoniens et aux Tyriens, afin que ceux-ci leur livrent du bois de cèdre du Liban, par mer, jusqu'à Jaffa. Ils agirent ainsi avec l'autorisation de Cyrus, le roi de Perse. L'année qui suivit leur retour à Jérusalem, à la ville de la maison de Dieu, au cours du deuxième mois, Zorobabel, fils de Chéaltiel, Yéchoua, fils de Yossadac, leurs frères les autres prêtres, les lévites et toutes les personnes qui étaient revenues d'exil se mirent au travail; ils désignèrent les lévites de vingt ans et plus pour diriger la construction de la maison du Seigneur. Les lévites Yéchoua, avec ses fils et ses frères, et Cadmiel, avec ses fils, du clan de Hodavia, prirent en commun la direction des ouvriers travaillant à la maison de Dieu. Ils furent aidés par les lévites du clan de Hénadad. Lorsque les constructeurs posèrent les fondations du temple du Seigneur, on fit avancer les prêtres, en vêtements de cérémonie, avec des trompettes, et les lévites, descendants d'Assaf, avec des cymbales, pour louer le Seigneur selon les prescriptions de David, roi d'Israël. Ils célébrèrent et louèrent le Seigneur en chantant à tour de rôle ce refrain: « Le Seigneur est bon, car son amour pour Israël dure toujours! » Et tout le peuple lança une grande acclamation en louant le Seigneur, parce que l'on posait les fondations de la maison du Seigneur. Un grand nombre de prêtres, de lévites et de chefs de famille, assez âgés pour avoir connu le temple d'autrefois, pleuraient bruyamment pendant qu'on posait sous leurs yeux les fondations du nouveau temple; mais beaucoup d'autres personnes manifestaient leur joie par des cris. Ainsi on ne pouvait pas distinguer entre les acclamations joyeuses des uns et les pleurs des autres, car tout le monde poussait de grands cris qu'on entendait de très loin. Ceux qui s'opposaient aux gens de Juda et Benjamin apprirent que ceux-ci, depuis leur retour d'exil, reconstruisaient un temple pour le Seigneur, le Dieu d'Israël. Ils vinrent trouver Zorobabel et les chefs de famille, et leur dirent: « Nous désirons vous aider à bâtir ce temple. En effet, nous adorons le même Dieu que vous et nous lui offrons des sacrifices, depuis que le roi d'Assyrie, Assarhaddon, nous a déportés ici. » Mais Zorobabel, Yéchoua et les autres chefs de famille israélites leur répondirent: « Il ne convient pas que vous nous aidiez à construire un temple pour notre Dieu. Nous seuls devons le faire, car ce sera le temple du Seigneur, le Dieu d'Israël. Cyrus lui-même, le roi de Perse, en a décidé ainsi. » Les habitants du pays entreprirent alors de décourager le peuple de Juda et de les effrayer pour qu'ils renoncent à édifier le temple. Pendant tout le règne de Cyrus, roi de Perse, et jusqu'à celui de Darius, ils donnèrent de l'argent à des conseillers du roi pour qu'ils fassent échouer les projets des Juifs. Au début du règne du roi Xerxès, ceux qui s'opposaient aux Juifs lui envoyèrent une lettre formulant des accusations contre les habitants de Juda et de Jérusalem. Sous le règne d'Artaxerxès, roi de Perse, Bichelam, Mitrédath, Tabéel et leurs collègues écrivirent aussi au roi. La lettre était écrite en caractères araméens et traduite. Rehoum, gouverneur de la région, et Chimechaï, son adjoint, écrivirent également au roi Artaxerxès une lettre au sujet de Jérusalem. Cette lettre commençait ainsi: « De la part de Rehoum, gouverneur de la région, de Chimechaï, son adjoint, de leurs collègues des régions de Din, Afarsatak, Tarpel, Afaras, Érek, Babylone, Suse, Déha et Élam, et au nom des autres populations forcées à l'exil par le grand et illustre Asnappar, installées dans les villes de la Samarie et dans le reste de la province située à l'ouest de l'Euphrate, etc. » Voici le texte de leur lettre: « Au roi Artaxerxès, de la part de ses serviteurs, les gens de la province située à l'ouest de l'Euphrate, etc. Nous informons le roi que les Juifs revenus de chez lui jusque chez nous sont arrivés à Jérusalem, avec l'intention de rebâtir cette cité rebelle et mauvaise. Ils relèvent les murailles après en avoir réparé les fondations. Il faut que le roi sache que, si cette ville est rebâtie et ses murailles relevées, les habitants cesseront de payer les taxes, les impôts et les droits de passage; cela portera préjudice au trésor royal. C'est pourquoi, nous qui avons le privilège d'être au service du roi et qui ne supporterions pas de voir qu'on le déshonore, nous lui suggérons de faire des recherches dans les documents d'archives de ses prédécesseurs. Tu y trouveras la confirmation que cette cité a toujours été rebelle: elle n'a jamais cessé de causer des dommages aux rois et aux gouverneurs de provinces, et depuis toujours elle est secouée par des mouvements de révolte. C'est d'ailleurs pour ces raisons que la ville a été détruite. Nous tenons à en avertir le roi: si la ville est rebâtie et ses murailles relevées, tu ne seras plus le maître de ce côté-ci de l'Euphrate. » Le roi envoya la réponse suivante: « Au gouverneur Rehoum, à son adjoint Chimechaï et à leurs collègues établis en Samarie et dans le reste de la province située à l'ouest de l'Euphrate. Je vous salue, etc. La lettre que vous m'avez envoyée m'a été lue après avoir été traduite. J'ai donné l'ordre de faire des recherches. On a effectivement trouvé que, depuis toujours, la ville de Jérusalem se soulève contre les rois et qu'elle est secouée par des insurrections et des révoltes. Il y a eu autrefois dans cette cité de puissants rois qui dominaient toute la région située à l'ouest de l'Euphrate. Ils prélevaient des taxes, des impôts et des droits de passage. Maintenant, ordonnez aux Juifs de cesser leurs travaux: la ville ne doit pas être rebâtie, tant que je n'en aurai pas moi-même donné l'ordre. Veillez à ne rien négliger dans cette affaire, afin que le gouvernement royal ne subisse pas des préjudices encore plus grands. » Aussitôt que le contenu de la lettre du roi Artaxerxès fut connu de Rehoum, de son adjoint Chimechaï et de leurs collègues, ils se rendirent en toute hâte à Jérusalem et utilisèrent la force pour obliger les Juifs à cesser la reconstruction. À Jérusalem, les travaux de reconstruction de la maison de Dieu avaient cessé; l'interruption dura jusqu'à la deuxième année du règne du roi de Perse, Darius. Mais un jour, le prophète Aggée et le prophète Zacharie, fils d'Iddo, parlèrent aux Juifs de Jérusalem et de Juda, de la part du Dieu d'Israël, leur Dieu. Alors Zorobabel, fils de Chéaltiel, et Yéchoua, fils de Yossadac, se mirent au travail pour reconstruire la maison de Dieu à Jérusalem, avec l'appui des prophètes de Dieu. À ce moment-là Tattenaï, gouverneur de la province située à l'ouest de l'Euphrate, accompagné de Chetar-Boznaï et de leurs collègues, vinrent les trouver et leur demandèrent: « Qui vous a donné l'ordre de rebâtir le temple et d'en relever les murailles? Nous exigeons que vous nous donniez les noms de ceux qui participent à cette reconstruction! » Mais Dieu veillait sur les responsables juifs, de sorte qu'on ne les empêcha pas de continuer, en attendant qu'un rapport parvienne à Darius et qu'on reçoive sa réponse à ce sujet. Voici le texte de la lettre envoyée au roi Darius par le gouverneur Tattenaï, par Chetar-Boznaï et ses collègues les préfets de la province située à l'ouest de l'Euphrate. Elle était rédigée en ces termes: « Au roi Darius, tous nos vœux de prospérité! Nous informons le roi que nous nous sommes rendus dans la province de Juda, au temple du grand Dieu. On est en train de reconstruire ce temple en pierres de taille, avec des poutres de bois placées dans les murs. Le travail est fait soigneusement et progresse rapidement. Nous avons interrogé les responsables; nous leur avons demandé qui leur avait donné l'ordre de rebâtir le temple et d'en relever les murailles. Nous leur avons également demandé leurs noms, afin de communiquer au roi la liste écrite de ceux qui dirigent les travaux. Ils nous ont répondu: “Nous sommes les serviteurs du Dieu des cieux et de la terre; nous rebâtissons le temple qu'un grand roi d'Israël avait construit et achevé il y a fort longtemps. Mais nos ancêtres ont provoqué la colère du Dieu des cieux; il les a alors livrés au pouvoir du Chaldéen Nabucodonosor, roi de Babylone. C'est ce roi qui a détruit le temple et emmené le peuple en exil à Babylone. Toutefois, la première année de son règne sur la Babylonie, le roi Cyrus a donné l'ordre de rebâtir la maison de Dieu. Le roi Nabucodonosor avait emporté les ustensiles d'or et d'argent qui se trouvaient dans la maison de Dieu à Jérusalem, et il les avait déposés dans le temple de Babylone. Le roi Cyrus les a repris du temple de Babylone et les a confiés au nommé Chèchebassar qu'il avait désigné comme gouverneur de Juda. Il lui a ordonné de les emporter pour aller les remettre dans la maison de Dieu à Jérusalem, lorsque celle-ci serait rebâtie sur son ancien emplacement. C'est alors que Chèchebassar est venu ici, à Jérusalem, et qu'il a posé les nouvelles fondations de la maison de Dieu. Depuis lors, les travaux ont continué, mais ils ne sont pas encore terminés.” Maintenant, si le roi le veut bien, que l'on fasse des recherches dans les archives royales de Babylone, pour savoir si le roi Cyrus a vraiment donné l'ordre de rebâtir la maison de Dieu à Jérusalem. Et que l'on nous communique ensuite la décision du roi à ce sujet. » Le roi Darius ordonna de faire des recherches à Babylone, dans les lieux où l'on déposait les archives et les objets précieux. Mais c'est à Ecbatane, ville fortifiée de la province de Médie, que l'on trouva un rouleau de parchemin portant le texte que voici: « Procès-verbal. Durant la première année de son règne, le roi Cyrus a publié ce décret: La maison de Dieu, à Jérusalem, doit être rebâtie pour servir de lieu où l'on offre des sacrifices; on utilisera ses anciennes fondations; elle aura trente mètres de haut et trente mètres de large. On alternera trois rangées de pierres de taille et une rangée de poutres de bois. Les dépenses seront couvertes par la trésorerie royale. De plus les ustensiles d'or et d'argent provenant de la maison de Dieu, à Jérusalem, et déposés à Babylone par le roi Nabucodonosor, seront rendus; ils seront rapportés à la maison de Dieu à Jérusalem et chaque ustensile sera remis à sa place. » En conséquence, Darius écrivit la lettre suivante à Tattenaï, gouverneur de la province située à l'ouest de l'Euphrate, à Chetar-Boznaï et à leurs collègues, les préfets de la province: « Cessez de vous occuper de cette affaire! Laissez les Juifs libres de reconstruire la maison de Dieu: le gouverneur et les responsables juifs la rebâtiront sur son ancien emplacement. Je vous ordonne donc d'aider les responsables juifs dans la reconstruction de la maison de Dieu; veillez à ce que les dépenses soient couvertes en tout temps et exactement par la trésorerie royale, qui est alimentée par les impôts prélevés dans la province. Vous prendrez soin de fournir jour après jour aux prêtres de Jérusalem ce dont ils ont besoin, d'après leurs indications: les taureaux, les béliers et les agneaux pour les sacrifices complets offerts au Dieu des cieux, de même que le blé, le sel, le vin et l'huile. Ils pourront ainsi présenter au Dieu des cieux des offrandes à l'odeur agréable, et ils prieront pour la vie du roi et de ses fils. Si quelqu'un désobéit à ces décisions, j'ordonne qu'on arrache une poutre de sa maison, qu'on la dresse pour l'empaler dessus, et qu'on transforme ensuite sa maison en un tas de décombres. Que le Dieu qui manifeste sa présence à Jérusalem punisse lui-même tout roi ou tout peuple qui tenterait d'y détruire son temple, au mépris de mes décisions. C'est moi, Darius, qui donne ces ordres: qu'ils soient exécutés soigneusement! » Tattenaï, gouverneur de la province située à l'ouest de l'Euphrate, Chetar-Boznaï et leurs collègues exécutèrent soigneusement les ordres donnés par le roi Darius. Les responsables juifs, encouragés par les messages du prophète Aggée et du prophète Zacharie fils d'Iddo, continuèrent avec succès la construction; ils l'achevèrent conformément à l'ordre du Dieu d'Israël et aux décrets des rois de Perse, Cyrus, Darius et Artaxerxès. Le temple fut terminé le vingt-troisième jour du mois nommé Adar, durant la sixième année du règne du roi Darius. Les Juifs, les prêtres, les lévites et les autres personnes revenues d'exil, célébrèrent dans la joie l'inauguration de la maison de Dieu. À cette occasion, on offrit en sacrifice 100 taureaux, 200 béliers et 400 agneaux, ainsi que douze boucs, un par tribu, pour obtenir le pardon de Dieu en faveur de tout le peuple d'Israël. On répartit aussi les prêtres et les lévites en groupes, selon leurs tâches respectives au service du Dieu de Jérusalem, conformément à ce qui figure dans le livre de Moïse. Toutes les personnes qui étaient revenues d'exil célébrèrent la Pâque le quatorzième jour du premier mois de l'année suivante. Les prêtres et les lévites s'étaient purifiés ensemble, tous sans exception; ce furent eux qui égorgèrent selon le rite les agneaux de la Pâque, pour le peuple, pour leurs frères les prêtres et pour eux-mêmes. Tous les Israélites mangèrent le repas de la Pâque, aussi bien ceux qui étaient revenus d'exil que ceux qui avaient rompu avec les coutumes des païens impurs du pays; ceux-là s'associèrent aux autres Israélites dans le culte rendu au Seigneur, le Dieu d'Israël. Ils célébrèrent ensuite dans la joie les sept jours de la fête des Pains sans levain. Le Seigneur les avait remplis de joie parce qu'il avait inspiré au roi une attitude bienveillante envers eux; cela les avait encouragés à reprendre le travail pour reconstruire la maison du Dieu d'Israël. Lorsque des Israélites, des prêtres, des lévites, des chanteurs, des portiers et des employés au service du sanctuaire revinrent à Jérusalem, la septième année du règne d'Artaxerxès, Esdras arriva avec eux, au cours du cinquième mois. Il avait fixé le départ de Babylone au premier jour du premier mois, et il arriva à Jérusalem le premier jour du cinquième mois, grâce à la protection bienveillante que son Dieu lui accordait. En effet, Esdras s'appliquait de tout son cœur à étudier l'enseignement du Seigneur, à le mettre en pratique et à enseigner aux Israélites les lois et les règles de conduite. Voici le texte de la lettre que le roi Artaxerxès remit au prêtre Esdras, spécialiste de la Loi, connaisseur de l'enseignement et des décrets donnés par le Seigneur à Israël: « Artaxerxès, le roi des rois, au prêtre Esdras, spécialiste de l'enseignement du Dieu des cieux, etc. J'ordonne qu'on laisse partir toute personne de mon royaume qui appartient au peuple d'Israël, à ses prêtres ou à ses lévites, et qui désire aller à Jérusalem avec toi. Moi-même et mes sept conseillers, nous t'envoyons à Jérusalem et dans la province de Juda, pour voir comment l'enseignement de ton Dieu, dont tu emportes le texte avec toi, y est mis en œuvre; par la même occasion, tu emporteras l'argent et l'or que moi et mes conseillers désirons offrir au Dieu d'Israël qui a sa demeure à Jérusalem. Tu emporteras également tous les dons en argent et en or que tu auras recueillis dans la province babylonienne; ces dons ont été offerts généreusement par les membres de ton peuple et par les prêtres, pour le temple de leur Dieu à Jérusalem. Là-bas, tu auras soin d'acheter avec cet argent des taureaux, des béliers, des agneaux, et tout ce qu'il faut pour les offrandes végétales et les offrandes de vin; tu offriras le tout en sacrifices sur l'autel du temple de votre Dieu, à Jérusalem. Ensuite, toi et tes compagnons, vous utiliserez le reste de l'argent et de l'or comme bon vous semblera, en suivant toutefois les directives de votre Dieu. Tu déposeras dans le temple de ton Dieu à Jérusalem les ustensiles du culte qui t'ont été remis. Si tu dois fournir d'autres choses pour ce temple, tu les feras payer par la trésorerie royale. Moi, le roi Artaxerxès, je donne l'ordre à tous les trésoriers de la région située à l'ouest de l'Euphrate de faire exactement tout ce que leur demandera le prêtre Esdras, spécialiste de l'enseignement du Dieu des cieux. Ils lui remettront jusqu'à 3 000 kilos d'argent, 30 000 kilos de blé, 4 000 litres de vin, 4 000 litres d'huile, et du sel à volonté. Tous les ordres donnés de la part du Dieu des cieux au sujet de son temple devront être exécutés avec empressement; ainsi ce Dieu ne laissera pas éclater sa colère contre mon empire et contre mes descendants. De plus, nous informons les trésoriers de ceci: il n'est pas permis de prélever des taxes, des impôts et des droits de passage sur les prêtres, les lévites, les chanteurs, les portiers, les employés au service du temple ou sur toute autre personne servant dans le temple. Et toi, Esdras, conformément aux sages instructions de l'enseignement de Dieu, dont tu emportes le texte avec toi, établis des juges et des magistrats. Ils seront chargés de rendre la justice à tous ceux qui, dans la population de cette province, connaissent les lois de ton Dieu; à ceux qui ne les connaissent pas, vous les enseignerez. Après cela, si quelqu'un refuse d'obéir à la loi de Dieu ou à la loi du roi, qu'on ait soin de lui infliger la condamnation qu'il mérite: soit la mort, soit l'expulsion, soit la confiscation de ses biens, soit encore l'emprisonnement. » « Que le Seigneur, le Dieu de nos ancêtres, soit béni! s'écria Esdras. Il a inspiré au roi le désir d'honorer la maison du Seigneur à Jérusalem. Sous les yeux du roi, de ses conseillers et de toutes les personnes puissantes de son entourage, le Seigneur m'a manifesté sa bonté. Et moi, encouragé par sa protection, j'ai rassemblé des chefs israélites pour revenir avec moi. » Voici, d'après les registres généalogiques, la liste des chefs de famille qui revinrent de Babylone à Jérusalem avec moi, Esdras, pendant le règne du roi Artaxerxès: Guerchom, du clan de Pinhas; Daniel, du clan d'Itamar; Hattouch, du clan de David; un des fils de Chekania; Zacharie, du clan de Paroch, accompagné de 150 hommes de sa famille; Éliohénaï, fils de Zéraya, du clan de Pahath-Moab, accompagné de 200 hommes; Chekania, fils de Yaziel, du clan de Zattou, accompagné de 300 hommes; Ébed, fils de Yonatan, du clan d'Adin, accompagné de 50 hommes; Yechaya, fils d'Atalia, du clan d'Élam, accompagné de 70 hommes; Zébadia, fils de Mikaël, du clan de Chefatia, accompagné de 80 hommes; Obadia, fils de Yéhiel, du clan de Yoab, accompagné de 218 hommes; Chelomith, fils de Yossifia, du clan de Bani, accompagné de 160 hommes; Zacharie, fils de Bébaï, du clan de Bébaï, accompagné de 28 hommes; Yohanan, fils de Haccatan, du clan d'Azgad, accompagné de 110 hommes; Éliféleth, Yéiel et Chemaya, les trois plus jeunes descendants du clan d'Adonicam, accompagnés de 60 hommes; Outaï et Zakour, du clan de Bigvaï, accompagnés de 70 hommes. J'ai rassemblé tous ces gens près du canal qui passe par Ahava, et nous avons campé là durant trois jours. J'ai constaté qu'il y avait parmi eux des membres du peuple, des prêtres, mais aucun lévite; j'ai alors chargé d'une mission les chefs Éliézer, Ariel, Chemaya, Elnatan, Yarib, Elnatan, Natan, Zacharie, Mechoullam, et les deux instructeurs de la Loi, Yoyarib et Elnatan; je leur ai ordonné de se rendre chez Iddo, le chef de la localité de Kassifia. Je leur ai indiqué ce qu'ils devaient dire à Iddo et à ses frères, les employés au service du sanctuaire, qui résidaient à Kassifia; ainsi ils pourraient nous ramener des gens pour le service du temple de notre Dieu. Grâce à la protection que notre Dieu nous accordait, ils ont ramené Chérébia, un homme avisé, du clan de Mali et descendant de Lévi, fils de Jacob; il est venu avec ses fils et ses frères, soit 18 hommes; il a aussi amené Hachabia, accompagné de Yechaya, du clan de Merari, avec ses frères et leurs fils, soit 20 hommes. Ils ont également fait venir 220 hommes spécialement désignés parmi les employés au service du sanctuaire, des serviteurs que David et ses chefs avaient mis à la disposition des lévites. Là, au bord du canal d'Ahava, j'ai décidé que nous devions tous jeûner et manifester ainsi notre humble soumission à notre Dieu, afin qu'il nous accorde un voyage paisible, à nous et à nos familles, avec nos biens. J'aurais eu honte de demander au roi de nous fournir une escorte de soldats et de cavaliers pour nous protéger en cours de route contre nos ennemis; en effet, nous lui avions affirmé: « Notre Dieu étend sa main protectrice sur tous ceux qui le cherchent, mais sa colère éclate avec force contre tous ceux qui l'abandonnent. » Nous avons donc jeûné, nous avons demandé à notre Dieu de nous protéger, et il a exaucé notre prière. Ensuite j'ai pris à part douze des principaux prêtres, ainsi que Chérébia, Hachabia et dix de leurs compagnons. Devant eux j'ai pesé l'argent, l'or et les objets de valeur que le roi, ses conseillers, ses ministres et les Israélites du pays avaient offerts pour le temple de notre Dieu. Je leur ai confié ainsi vingt tonnes d'argent, trois tonnes d'objets précieux en argent, trois tonnes d'or, vingt bassines d'or valant mille pièces d'or, et deux splendides vases de bronze brillant, aussi précieux que des vases en or. Je leur ai dit: « De même que vous appartenez au Seigneur, de même ces objets lui appartiennent. Cet argent et cet or sont des offrandes volontaires en faveur du Seigneur, le Dieu de vos ancêtres. Veillez soigneusement sur ces trésors jusqu'à l'arrivée à Jérusalem. Là vous les pèserez devant les principaux prêtres et les lévites et devant les chefs de famille, dans les salles annexes de la maison du Seigneur. » Alors les prêtres et les lévites ont pris en charge tout ce qui avait été pesé, l'argent, l'or et les objets de valeur, pour les apporter à Jérusalem, au temple de notre Dieu. Le douzième jour du premier mois, nous avons quitté le canal d'Ahava pour Jérusalem. Tout au long du voyage, notre Dieu a étendu sa main sur nous et nous a protégés des ennemis ou des pillards qui nous menaçaient. À notre arrivée à Jérusalem, nous nous sommes reposés trois jours. Le quatrième jour, nous avons pesé l'argent, l'or et les objets de valeur dans le temple de notre Dieu; puis nous les avons remis au prêtre Merémoth, fils d'Ouria. Il était accompagné d'Éléazar, fils de Pinhas, des lévites Yozabad, fils de Yéchoua, et de Noadia, fils de Binnoui. Tout fut compté et pesé, et le poids total fut aussitôt consigné par écrit. Tous ceux qui avaient vécu en exil et en étaient revenus ont offert des sacrifices au Dieu d'Israël: ils lui ont présenté, au nom de tout Israël, douze taureaux, quatre-vingt-seize béliers et soixante-dix-sept agneaux en sacrifices complets; ils ont aussi offert douze boucs en sacrifices pour obtenir son pardon. Tous ces animaux furent entièrement consumés pour le Seigneur. Ensuite ils ont communiqué les décrets royaux aux représentants du roi et aux gouverneurs de la région située à l'ouest de l'Euphrate. Ceux-ci ont alors apporté leur appui aux Israélites en ce qui concerne la maison de Dieu. Après ces événements, quelques chefs du peuple sont venus me dire: « Ni les membres du peuple d'Israël, ni les prêtres, ni les lévites ne se sont séparés des autres habitants du pays. Ils ont imité les pratiques abominables des Cananéens, des Hittites, des Perizites, des Jébusites, des Ammonites, des Moabites, des Égyptiens et des Amorites. Ils ont pris pour eux-mêmes et pour leurs fils des épouses dans ces peuples; ainsi le peuple de Dieu a été mélangé à la population du pays. Les chefs et les notables ont été les premiers à commettre cette faute grave. » Lorsque j'ai entendu ces paroles, j'ai déchiré mon manteau et mes vêtements, je me suis arraché les cheveux et la barbe et je me suis assis, complètement accablé. Je suis demeuré ainsi jusqu'à l'heure où l'on offre le sacrifice du soir. Tous ceux qui redoutaient le jugement du Dieu d'Israël à l'égard de la faute grave commise par les Juifs revenus d'exil se sont rassemblés autour de moi. À l'heure du sacrifice du soir, je suis sorti de mon accablement. Je portais encore mon manteau et mes vêtements déchirés; je me suis jeté à genoux et, les mains tendues vers le Seigneur mon Dieu, je lui ai adressé cette prière: « Mon Dieu, quelle humiliation! Mon Dieu, j'éprouve trop de honte pour oser lever mon visage vers toi! Nos fautes sont trop nombreuses, elles s'élèvent plus haut que nos têtes, elles s'accumulent jusqu'aux cieux. Depuis l'époque où vivaient nos ancêtres jusqu'à ce jour, notre peuple a commis de grandes fautes. À cause de cela, nous, nos rois et nos prêtres, avons eu à subir la domination de rois étrangers; nous avons subi la guerre, l'exil, le pillage et l'humiliation, comme c'est le cas aujourd'hui encore. Mais maintenant, pour un peu de temps, Seigneur notre Dieu, tu nous as manifesté ta grâce: tu as permis que quelques survivants de notre peuple reviennent s'installer dans le lieu qui t'appartient; ainsi toi, notre Dieu, tu as fait briller nos yeux à nouveau, tu nous as rendu un peu de vie, au cœur de notre esclavage. Oui, notre Dieu, nous étions esclaves, et toi tu ne nous as pas abandonnés dans cet état. Tu as rendu les rois de Perse bienveillants à notre égard; ils nous ont permis de revivre, de rebâtir ton temple en le relevant de ses ruines, et de trouver un abri sûr à Jérusalem et en Juda. Et maintenant, notre Dieu, que dirons-nous, après ce qui est arrivé? Oui, nous avons désobéi aux commandements que tu nous avais communiqués par l'intermédiaire de tes serviteurs les prophètes! Tu nous avais prévenus: “Le pays dans lequel vous allez entrer pour en prendre possession est impur; en effet les populations qui l'occupent sont impures et elles l'ont rempli d'un bout à l'autre de leurs pratiques abominables. Ne donnez donc pas vos filles en mariage aux fils de ces étrangers. Ne choisissez pas parmi eux des épouses pour vos propres fils. Ne vous préoccupez jamais du bien-être ou du bonheur de ces populations païennes. C'est ainsi que vous deviendrez un peuple fort et que vous jouirez des biens de ce pays. Et vous le transmettrez pour toujours en héritage à vos descendants.” Notre Dieu, c'est à cause de nos mauvaises actions et de nos grandes fautes que tous nos malheurs nous sont arrivés. Pourtant tu ne nous as pas punis autant que nos péchés le méritaient et tu nous as permis de survivre, à nous qui sommes ici. Alors recommencerions-nous à désobéir à tes commandements, en nous alliant par des mariages avec ces populations aux pratiques abominables? Ne vas-tu pas te mettre en colère contre nous et nous exterminer tous sans exception? Aujourd'hui, Seigneur, Dieu d'Israël, dans ta juste bonté, tu as permis à quelques-uns d'entre nous de survivre. Nous voici en effet devant toi, chargés de fautes, alors que, dans une telle situation, personne ne devrait subsister en ta présence. » Esdras, agenouillé en pleurs devant la maison de Dieu, priait et demandait pardon à Dieu. Pendant ce temps, un très grand nombre d'Israélites, hommes, femmes et enfants, s'étaient rassemblés autour de lui; et ils pleuraient tous abondamment. Alors Chekania, fils de Yéhiel et descendant d'Élam, déclara à Esdras: « Nous avons commis une faute grave envers Dieu, en épousant des femmes étrangères, appartenant aux populations de ce pays. Mais malgré cela il reste un espoir pour Israël: Nous allons prendre l'engagement devant notre Dieu de renvoyer toutes ces femmes ainsi que leurs enfants. Nous suivrons ainsi la suggestion que vous avez faite, toi et tous ceux qui redoutent les commandements de notre Dieu. Que l'on agisse selon son enseignement! Relève-toi, et prends cette affaire en main. Nous sommes prêts à te seconder. Sois fort et agis! » Esdras se releva. Il exigea que les chefs des prêtres-lévites et tous les chefs d'Israël jurent de se soumettre à la proposition de Chekania. Ils en firent tous le serment. Alors Esdras quitta la cour de la maison de Dieu, se rendit au domicile de Yohanan, fils d'Éliachib, et s'y installa. Mais il refusa de manger ou de boire, tellement il était affligé par la faute grave des membres de son peuple. On fit ensuite circuler à Jérusalem et dans la province de Juda une proclamation ordonnant à tous les anciens exilés de se réunir à Jérusalem. Celui qui ne se présenterait pas dans un délai de trois jours, selon la décision des chefs et des notables, aurait tous ses biens confisqués et serait exclu de la communauté. Tous les hommes de Juda et de Benjamin vinrent donc à Jérusalem trois jours plus tard, à savoir le vingtième jour du neuvième mois, et ils se rassemblèrent sur la place de la maison de Dieu. Tout le monde tremblait, à cause de cette affaire et parce qu'il pleuvait. Le prêtre Esdras se leva et leur dit: « Israélites, vous avez commis une faute grave en épousant des femmes étrangères. C'est un péché que vous ajoutez à tous ceux de notre peuple. Maintenant reconnaissez vos torts devant le Seigneur, le Dieu de vos ancêtres, et obéissez à sa volonté; renoncez à tout contact avec les populations de ce pays et séparez-vous de vos femmes d'origine étrangère. » Tous les participants à l'assemblée s'écrièrent: « Tu as raison! Nous devons faire ce que tu nous dis. Pourtant nous sommes nombreux et c'est la saison des pluies; il est impossible de rester ici en plein air. De plus, une telle question ne se réglera pas en un jour ou deux, car beaucoup d'entre nous sont impliqués dans cette affaire. Nous proposons que nos chefs se tiennent à disposition de la communauté: tous les Israélites qui ont épousé des femmes étrangères se présenteront devant eux à la date qu'on leur indiquera; ils viendront avec les anciens et les juges de leurs villes respectives. Nous mènerons à bien cette affaire, jusqu'à ce que l'ardente colère de notre Dieu envers nous soit apaisée. » Yonatan, fils d'Assaël, et Yazia, fils de Ticva, appuyés par Mechoullam et le lévite Chabbetaï, furent les seuls à s'opposer à cette résolution. Les autres Israélites revenus d'exil l'acceptèrent. Le prêtre Esdras choisit dans chaque clan des chefs de famille, tous désignés personnellement. Ces hommes siégèrent dès le premier jour du dixième mois pour régler toute l'affaire. Et le premier jour du premier mois de l'année suivante, ils eurent achevé d'examiner le cas de tous ceux qui avaient épousé des femmes étrangères. Parmi les prêtres ayant épousé des femmes étrangères, il y avait: des descendants de Yéchoua et de ses frères, fils de Yossadac: Maasséya, Éliézer, Yarib et Guedalia; ils s'engagèrent solennellement à renvoyer leurs femmes et à offrir un bélier en sacrifice pour obtenir le pardon de Dieu; des descendants d'Immer: Hanani et Zébadia; des descendants de Harim: Maasséya, Élia, Chemaya, Yéhiel et Ouzia; des descendants de Pachehour: Éliohénaï, Maasséya, Ismaël, Netanéel, Yozabad et Élassa. Parmi les lévites, il y avait: Yozabad, Chiméi, Quélaya (appelé aussi Quelita), Petahia, Yehouda et Éliézer. Parmi les chanteurs, il y avait Éliachib. Parmi les portiers, il y avait Challoum, Télem et Ouri. Parmi les membres du peuple, il y avait: des descendants de Paroch: Ramia, Izia, Malkia, Miamin, Éléazar, Malkia et Benaya; des descendants d'Élam: Mattania, Zacharie, Yéhiel, Abdi, Yerémoth et Élia; des descendants de Zattou: Éliohénaï, Éliachib, Mattania, Yerémoth, Zabad et Aziza; des descendants de Bébaï: Yohanan, Hanania, Zabbaï et Atlaï; des descendants de Bani: Mechoullam, Mallouk, Adaya, Yachoub, Chéal et Yerémoth; des descendants de Pahath-Moab: Adna, Kelal, Benaya, Maasséya, Mattania, Bessalel, Binnoui et Manassé; des descendants de Harim: Éliézer, Issia, Malkia, Chemaya, Chimon, Benjamin, Mallouk et Chemaria; des descendants de Hachoum: Mattenaï, Mattatta, Zabad, Éliféleth, Yerémaï, Manassé et Chiméi; des descendants de Bani: Maadaï, Amram, Ouel, Benaya, Bédia, Kelouhou, Vania, Merémoth, Éliachib, Mattania, Mattenaï, Yassaï, Bani, Binnoui, Chiméi, Chélémia, Natan, Adaya, Maknadebaï, Chachaï, Charaï, Azarel, Chélémia, Chemaria, Challoum, Amaria et Joseph; des descendants de Nébo: Yéiel, Mattitia, Zabad, Zébina, Yaddaï, Joël et Benaya. Tous ces hommes-là avaient épousé des femmes étrangères, et certaines de ces femmes avaient mis au monde des enfants. Récit de Néhémie, fils de Hakalia. La vingtième année du règne d'Artaxerxès, au cours du mois de Kisleu, alors que moi, Néhémie, je résidais dans la ville forte de Suse, un de mes frères, Hanani, arriva de la province de Juda, accompagné de quelques hommes. Je leur posai des questions au sujet des Juifs revenus d'exil, et au sujet de Jérusalem. Ils me répondirent: « Les anciens exilés sont installés dans la province de Juda, mais ils se trouvent dans une grande misère et dans une situation humiliante. Les murailles de Jérusalem ont des brèches et ses portes ont été incendiées. » Lorsque j'entendis ces nouvelles, je m'assis pour pleurer; durant plusieurs jours je restai dans le deuil, en jeûnant. Je me mis à prier le Dieu des cieux et je lui dis: « Ah, Seigneur, Dieu des cieux, Dieu grand et redoutable! Tu maintiens ton alliance avec ceux qui obéissent à tes commandements, tu restes fidèle envers ceux qui t'aiment. Tourne ton regard vers moi, sois attentif, écoute maintenant la prière que je t'adresse, moi, ton serviteur. Jour et nuit je te prie pour nous, les Israélites, tes serviteurs; je te demande de pardonner les fautes que nous avons commises. Oui, moi-même et mes ancêtres nous avons péché; nous t'avons offensé en désobéissant aux commandements, aux lois et aux règles que tu nous avais communiqués par ton serviteur Moïse. Souviens-toi cependant de la parole que Moïse nous a adressée de ta part: “Si vous ne me restez pas fidèles, je vous disperserai parmi les autres peuples. Mais si, par la suite, vous revenez à moi et si vous prenez bien soin de mettre en pratique mes commandements, j'irai vous chercher; et je vous ramènerai à l'endroit que j'ai choisi pour y manifester ma présence, même si vous êtes alors en exil aux extrémités de la terre.” Seigneur, nous sommes tes serviteurs, nous sommes ton peuple! C'est nous que tu as délivrés grâce à ta force, à ta puissance irrésistible. Je t'en supplie, Seigneur, sois attentif à la prière que je t'adresse et que t'adressent aussi tes autres serviteurs, qui trouvent leur joie à t'honorer. Fais réussir les démarches que je vais entreprendre et permets que le roi y réponde avec bienveillance. » J'étais à cette époque responsable des boissons du roi. La vingtième année du règne du roi Artaxerxès, un jour du mois de Nisan, pendant que le roi était à table, je pris du vin et lui en versai. J'étais triste, ce qui ne m'était jamais arrivé en sa présence. Le roi m'interrogea: « Pourquoi cet air triste? Tu n'es pourtant pas malade? Quel est le chagrin qui te ronge? » Je fus saisi d'une grande frayeur. Je parvins toutefois à dire au roi: « Que le roi vive à jamais! Comment ne serais-je pas triste, alors que la ville où mes ancêtres sont enterrés est en ruine et que ses portes ont été incendiées? » – « Que désires-tu obtenir de moi? » me demanda le roi. Aussitôt, j'adressai une prière au Dieu des cieux, puis je lui répondis: « Si le roi accepte de me témoigner de la bienveillance, qu'il m'autorise à me rendre dans la province de Juda, dans la ville où mes ancêtres sont enterrés; je voudrais la reconstruire. » Le roi, à côté duquel la reine était assise, me demanda encore: « Combien de temps durera ton voyage? Quand seras-tu de retour? » Le roi accepta donc de me laisser partir, et je lui indiquai la date de mon retour. J'ajoutai: « S'il plaît au roi, qu'on me remette des lettres destinées aux gouverneurs de la région située à l'ouest de l'Euphrate, afin qu'ils me laissent passer en Juda. Qu'on me remette aussi une lettre destinée à Assaf, le responsable des forêts royales; alors il me fournira le bois nécessaire pour les portes de la forteresse proche du temple, pour les murailles de la ville et pour la maison que j'habiterai. » Le roi me procura ces lettres, car mon Dieu m'accordait sa protection. Je me rendis chez les gouverneurs de la région à l'ouest de l'Euphrate pour leur remettre les lettres du roi. J'étais escorté par des officiers et des cavaliers que le roi avait mis à mon service. Saneballath le Horonite et Tobia, son serviteur ammonite, apprirent que j'arrivais; ils furent très mécontents que quelqu'un vienne s'occuper du bien-être des Israélites. À mon arrivée à Jérusalem, je restai d'abord trois jours tranquille, sans révéler à personne ce que mon Dieu m'avait inspiré d'accomplir pour la ville. Ensuite, de nuit, je me mis en route, accompagné d'un petit groupe d'hommes. Je n'emmenai pas d'autre animal que l'âne qui me servait de monture. En pleine nuit, je sortis de la ville par la porte de la Vallée et je me dirigeai vers la source du Dragon et vers la porte du Fumier. J'examinai les murailles de Jérusalem et je constatai qu'elles avaient des brèches et que les portes avaient été dévorées par le feu. Je continuai en direction de la porte de la Source et de l'étang du roi, mais ma monture n'eut bientôt plus la place de passer. Alors, toujours de nuit, je remontai le ravin du Cédron en poursuivant l'examen des murailles, puis je fis demi-tour et je rentrai par la porte de la Vallée. Les magistrats de la ville ne savaient pas où j'étais allé, ni ce que j'avais fait; avant ce moment-là, je n'avais rien révélé aux Juifs, pas même aux prêtres, aux notables, aux magistrats ou à d'autres personnes responsables des travaux. Je leur parlai ainsi: « Vous voyez dans quelle misère nous nous trouvons: Jérusalem est en ruine, ses portes ont été incendiées! Allons, rebâtissons les murailles de Jérusalem, afin de mettre un terme à cette situation humiliante. » Je leur racontai comment mon Dieu m'avait accordé sa protection, et ce que le roi m'avait dit. Ils s'écrièrent aussitôt: « Au travail! Nous allons reconstruire la ville! » Et ils se préparèrent courageusement à réaliser cette belle œuvre. Lorsque Saneballath le Horonite, Tobia, son serviteur ammonite, et Guéchem l'Arabe apprirent cette nouvelle, ils se moquèrent de nous; ils nous demandaient avec mépris: « Qu'êtes-vous en train de faire? Essayez-vous de vous révolter contre le roi? » Je leur fis donner cette réponse: « C'est le Dieu des cieux lui-même qui nous accordera le succès. Nous, ses serviteurs, nous allons nous mettre au travail et reconstruire la ville. Mais vous, vous n'avez pas le droit de posséder quoi que ce soit à Jérusalem, ni d'y exercer une autorité. Que jamais non plus on ne s'y souvienne de vous! » Le grand-prêtre Éliachib se mit à l'ouvrage avec ses collègues les prêtres. Ils rebâtirent ensemble la porte des Moutons; après l'avoir dédiée au Seigneur, ils mirent en place les battants de la porte. Ils réparèrent la muraille jusqu'à la tour des Cent, et après l'avoir dédiée, ils continuèrent jusqu'à la tour de Hananéel. Les habitants de Jéricho se mirent à bâtir avec eux, puis Zakour, fils d'Imri. La porte des Poissons fut rebâtie par les habitants de Senaa; après en avoir posé la charpente, ils mirent en place les battants de la porte, avec ses barres et ses verrous. À côté d'eux travaillaient Merémoth, fils d'Ouria et petit-fils de Haccos, puis Mechoullam, fils de Bérékia et petit-fils de Mechézabel, puis Sadoc, fils de Baana. Venaient ensuite les habitants de Técoa, dont les notables refusèrent cependant d'œuvrer sous les ordres des responsables de l'ouvrage. La porte de Yechana fut reconstruite par Yoyada, fils de Passéa, et par Mechoullam, fils de Bessodia; après en avoir posé la charpente, ils mirent en place les battants de la porte, avec ses barres et ses verrous. À côté d'eux travaillaient Melatia, de Gabaon, Yadon, de Méronoth, ainsi que d'autres hommes de Gabaon et de Mispa, pour le compte du gouverneur de la province située à l'ouest de l'Euphrate. Plus loin il y avait l'orfèvre Ouziel, fils de Haraya, puis le parfumeur Hanania. Ils achevèrent leur ouvrage à Jérusalem, lorsqu'ils arrivèrent à l'endroit où la muraille s'élargit. À côté d'eux travaillait Refaya, fils de Hour et chef de la moitié du district de Jérusalem. Un peu plus loin Yedaya, fils de Haroumaf, s'occupait d'un secteur situé en face de sa maison; venait ensuite Hattouch, fils de Hachabnéya. Malkia, fils de Harim, et Hachoub, fils de Pahath-Moab, réparaient une autre partie comprenant la tour des Fourneaux. À côté d'eux, Challoum, fils de Hallohech et chef de l'autre moitié du district de Jérusalem, travaillait avec l'aide de ses filles. La porte de la Vallée fut reconstruite par Hanoun et les habitants de la ville de Zanoa; après l'avoir rebâtie, ils mirent en place ses battants, ses barres et ses verrous. Ils réparèrent aussi cinq cents mètres de muraille, jusqu'à la porte du Fumier. La porte du Fumier fut reconstruite par Malkia, fils de Rékab et chef du district de Beth-Kérem; après l'avoir rebâtie, il mit en place ses battants, ses barres et ses verrous. La porte de la Source fut restaurée par Challoun, fils de Kol-Hozé et chef du district de Mispa; après l'avoir rebâtie et recouverte d'un toit, il mit en place ses battants, ses barres et ses verrous. Il répara aussi la muraille à proximité de l'étang de Siloé, entre le jardin du roi et l'escalier qui descend de la cité de David. Plus loin, Néhémie, fils d'Azbouc et chef de la moitié du district de Beth-Sour, œuvrait jusqu'aux abords du cimetière de David, jusqu'à l'étang artificiel et jusqu'à la caserne de la garde royale. Plus loin, la réparation était faite par des lévites: Rehoum, fils de Bani, Hachabia, chef de la moitié du district de Quéila qui œuvrait pour son district; puis Binnoui, fils de Hénadad et chef de l'autre moitié du district de Quéila. Enfin Ézer, fils de Yéchoua et chef de Mispa restaurait une section située en face de la montée à l'arsenal, à l'endroit où la muraille s'avance en saillie. À côté de lui, Barouk, fils de Zabbaï, consolidait avec ardeur la portion suivante, entre la saillie de la muraille et l'entrée de la maison du grand-prêtre Éliachib. Plus loin, Merémoth, fils d'Ouria et petit-fils de Haccos, réparait le secteur situé entre l'entrée et l'extrémité de la maison d'Éliachib. Plus loin, les prêtres venus des environs de Jérusalem étaient à l'œuvre. Benjamin et Hachoub réparaient la partie située en face de leurs maisons, tandis qu'Azaria, fils de Maasséya et petit-fils d'Anania, travaillait à côté de sa maison. Binnoui, fils de Hénadad restaurait le secteur suivant, entre la maison d'Azaria et l'angle en saillie de la muraille. Palal, fils d'Ouzaï, travaillait entre la saillie et la tour supérieure située en avant du palais royal, près de la cour de la garde. Plus loin, Pedaya, fils de Paroch, et les employés au service du temple, qui habitaient le quartier de l'Ofel, travaillaient jusqu'à la tour en saillie située à l'est de la porte des Eaux. Les habitants de Técoa consolidaient la section suivante, entre l'endroit situé en face de la grande tour en saillie et le mur de l'Ofel. À partir de la porte des Chevaux, des prêtres étaient chacun à l'œuvre à un endroit situé en face de sa maison. Plus loin, la reconstruction fut entreprise par Sadoc, fils d'Immer, également en face de sa maison; plus loin il y avait Chemaya, fils de Chekania et gardien de la porte de l'Est, Hanania, fils de Chélémia, et Hanoun, le sixième fils de Salaf, qui réparait la partie voisine. À côté de lui, Mechoullam, fils de Bérékia, restaurait la portion située en face de l'endroit où il habitait. Plus loin, l'orfèvre Malkia travaillait jusqu'à la maison réservée aux employés au service du temple et aux marchands, en face de la porte de Mifcad, et jusqu'au poste de guet situé à l'angle de la muraille. Les autres orfèvres et les marchands consolidaient la dernière partie, située entre le poste de guet et la porte des Moutons. Lorsque Saneballath apprit que nous, les Juifs, nous nous mettions à rebâtir la muraille, il laissa éclater son irritation et sa colère. Par ailleurs, il se moquait de nous, en déclarant devant les gens de son propre peuple et les soldats de Samarie: « Qu'est-ce que ces Juifs incapables essaient de faire? Arriveront-ils au bout de leur entreprise et offriront-ils des sacrifices à leur Dieu? Achèveront-ils aujourd'hui même leurs travaux de construction, en réutilisant des pierres arrachées aux tas de décombres incendiés? » Tobia l'Ammonite était à ses côtés; il s'exclama: « Quelle construction! Il suffirait qu'un renard grimpe sur leur mur de pierres pour le démolir! » « Seigneur notre Dieu, me suis-je alors écrié, entends comme nos ennemis se moquent de nous! Fais retomber sur eux le mépris dont ils nous accablent, livre-les au pillage et à l'exil dans un pays étranger! Ne pardonne pas leur péché, n'efface pas leur faute: ils nous ont insultés en face parce que nous rebâtissons la muraille. » C'est ainsi que nous avons travaillé à la restauration de la muraille; nous l'avons réparée jusqu'à mi-hauteur sur toute sa longueur, car chacun s'y était mis de tout son cœur. Saneballath, Tobia, les Arabes, les Ammonites et les Asdodiens apprirent que la reconstruction des murailles de Jérusalem progressait, et que les brèches étaient en voie d'être refermées. Ils laissèrent éclater leur colère et s'accordèrent pour venir tous ensemble attaquer Jérusalem et y semer le désordre. Nous avons prié notre Dieu, et nous avons établi une surveillance de jour et de nuit pour prévenir toute attaque de leur part. Pourtant les gens de Juda disaient: « Les travailleurs sont à bout de force, il y a trop de décombres. Jamais nous ne parviendrons à rebâtir ces murs! » Et nos ennemis déclaraient: « Ils ne sauront rien et ils ne verront rien jusqu'à ce que nous arrivions au milieu d'eux. Alors nous les massacrerons et ainsi nous ferons cesser le travail. » Les Juifs qui habitaient dans le voisinage de nos ennemis vinrent au moins dix fois nous avertir du danger. « Revenez chez nous! » disaient-ils. Je repérai donc des endroits abrités en contrebas, derrière la muraille, et j'y installai des soldats, groupés par clans et armés d'épées, de lances et d'arcs. Après avoir examiné les positions, je m'adressai aux notables, aux magistrats et à toutes les personnes qui étaient présentes; je leur dis: « Ne craignez pas vos ennemis! Souvenez-vous que le Seigneur est grand et redoutable. Combattez pour vos frères, vos fils, vos filles, vos femmes et vos maisons. » Nos ennemis apprirent que nous étions renseignés et que Dieu avait ainsi fait échouer leur projet. Nous sommes tous retournés à la muraille pour y reprendre notre ouvrage. Mais à partir de ce jour, la moitié seulement de mes hommes participa aux travaux; les autres étaient équipés de lances, de boucliers, d'arcs et de cuirasses. Les chefs veillaient sur tous les gens de Juda occupés à la reconstruction de la muraille. Les porteurs de charge ne travaillaient que d'une main, car de l'autre ils tenaient une arme; les maçons avaient chacun une épée passée dans la ceinture pendant qu'ils réparaient la muraille. Un homme m'accompagnait, prêt à sonner de la trompette. Je dis aux notables, aux magistrats et à toutes les personnes qui étaient présentes: « Il y a encore beaucoup de travail à faire, tout le long de la muraille. Or nous sommes répartis sur une grande distance et éloignés les uns des autres. Où que vous soyez, si vous entendez le son de la trompette, rassemblez-vous auprès de moi. Et que notre Dieu combatte avec nous! » Nous étions ainsi au travail du lever de l'aurore jusqu'à l'apparition des étoiles; la moitié d'entre nous tenait une lance à la main. Durant cette période, j'ordonnai à chaque responsable de passer la nuit à l'intérieur de Jérusalem, chacun avec son serviteur; ainsi ils nous protégeaient durant la nuit et travaillaient le jour. Moi-même, mes proches, mes serviteurs et les gardes qui m'accompagnaient, nous ne retirions jamais nos vêtements, si ce n'est pour nous baigner. Un jour, des hommes et des femmes du peuple se plaignirent amèrement de certains autres membres du peuple. Les uns disaient: « Avec nos fils et nos filles, nous sommes nombreux. Nous aimerions obtenir du blé, afin de manger et survivre. » D'autres disaient: « Nous devons donner nos champs, nos vignes et même nos maisons en garantie, lorsque nous désirons obtenir du blé pendant une période de famine. » D'autres encore disaient: « Pour payer les taxes dues au roi, nous sommes obligés d'emprunter de l'argent sur nos champs et nos vignes. Pourtant nous sommes tous du même sang! Leurs enfants ne sont pas différents de nos enfants! Mais nous sommes forcés de livrer nos enfants à l'esclavage, certaines de nos filles sont déjà esclaves; nous ne pouvons pas faire autrement, car nos champs et nos vignes appartiennent déjà à nos créanciers. » Lorsque j'entendis ces propos et ces plaintes, j'en fus vivement indigné. Je pris la décision de reprocher aux notables et aux magistrats d'imposer des charges excessives aux membres de leur propre peuple; dans ce but je les convoquai à une assemblée solennelle. Je leur déclarai: « Dans la mesure de nos moyens, nous avons racheté nos compatriotes juifs qui s'étaient vendus comme esclaves à des étrangers. Et maintenant, vous-mêmes, vous vendez vos semblables, et cela à des gens de notre peuple! » Ils ne trouvèrent rien à répondre et gardèrent le silence. Je repris: « Vous avez tort d'agir de cette façon! Ne devez-vous pas vivre en reconnaissant l'autorité de notre Dieu, pour éviter les outrages des autres peuples, nos ennemis? Moi aussi, j'ai prêté de l'argent et du blé, tout comme mes proches et mes serviteurs. Renonçons donc à récupérer ce qui nous est dû. Aujourd'hui même, rendez à vos débiteurs leurs champs, leurs vignes, leurs oliviers et leurs maisons; renoncez aux intérêts sur tout ce que vous leur avez prêté, argent, blé, vin ou huile. » – « Nous ferons ce que tu nous proposes, répondirent-ils; nous rendrons ce que nous avons pris et nous ne leur réclamerons plus rien. » Je convoquai les prêtres, en présence desquels j'exigeai des créanciers qu'ils jurent de tenir leur promesse. Ensuite je secouai le pli de mon vêtement en déclarant: « Que Dieu secoue de la même manière tous ceux qui ne tiendront pas leur parole! Qu'il les prive de leur foyer et de leurs biens, pour qu'ils se retrouvent sans rien! » – « Amen! Qu'il en soit ainsi! » s'écria l'assemblée. Tous acclamèrent le Seigneur, et, par la suite, ils tinrent leur promesse. J'ai été désigné comme gouverneur des Juifs dans la province de Juda de la vingtième à la trente-deuxième année du règne d'Artaxerxès; durant ces douze années, ni moi ni mes proches n'avons utilisé pour vivre les impôts destinés au gouverneur. Mes prédécesseurs exploitaient le peuple, exigeant de la nourriture et du vin, en plus de quarante pièces d'argent. Même les serviteurs des gouverneurs opprimaient le peuple. Mais moi, parce que je reconnais l'autorité de Dieu, je n'ai jamais agi ainsi. Au contraire, j'ai travaillé personnellement à la reconstruction de la muraille; je n'ai pas profité de ma situation pour acheter des terrains à bon compte, et mes hommes, qui participaient aussi aux travaux sur la muraille, ne l'ont pas fait non plus. Pourtant je recevais à ma table cent cinquante magistrats juifs, à côté des hôtes qui nous venaient des pays voisins. Chaque jour on préparait, à mes frais, un bœuf, six moutons de choix et de la volaille, et tous les dix jours on me livrait de grandes quantités de vin. Malgré cela je n'ai pas réclamé ce qui était normalement dû au gouverneur, car les travaux constituaient déjà une lourde charge pour le peuple. « Ô mon Dieu, souviens-toi de tout ce que j'ai fait pour ce peuple, et accorde-moi ta faveur. » Saneballath, Tobia, Guéchem l'Arabe et nos autres ennemis apprirent que j'avais reconstruit la muraille de la ville et qu'il n'y avait plus de brèches. À ce moment-là, je n'avais pourtant pas encore mis en place les battants des portes. Saneballath et Guéchem envoyèrent un messager m'inviter à une entrevue avec eux à Kefirim, dans la vallée d'Ono. Ils avaient l'intention de me faire du mal. Mais je leur fis répondre ceci: « J'ai encore beaucoup de travail à accomplir, il m'est impossible de me rendre auprès de vous. Si je partais d'ici pour vous rencontrer, le travail cesserait. » À quatre reprises ils m'envoyèrent la même invitation, et chaque fois je leur fis la même réponse. La cinquième fois, Saneballath m'envoya un de ses serviteurs, porteur d'une lettre ouverte qui disait: « Le bruit court parmi les étrangers, comme Guéchem me l'a rapporté, que toi et les membres de ton peuple, vous songez à vous révolter. C'est la raison pour laquelle tu rebâtis la muraille. Tu désires être leur roi, paraît-il; on dit même que tu as déjà désigné des prophètes pour proclamer à Jérusalem que tu es devenu roi de Juda. Le roi de Perse ne tardera pas à apprendre tout cela. Alors viens en discuter avec moi. » Je lui fis répondre: « Il n'y a rien d'exact dans ce que tu racontes! Ce n'est que pure invention de ta part. » En effet, tous ces gens essayaient de nous effrayer et ils disaient: « Ils baisseront les bras et cesseront le travail. » « Ô Seigneur, fortifie-moi dans ma tâche! » Un jour, j'allai trouver Chemaya, fils de Delaya et petit-fils de Métabéel, car il n'avait pas pu venir chez moi. Il me dit: « Rencontrons-nous dans la maison de Dieu, à l'intérieur du sanctuaire, et fermons-en bien les portes, car tes adversaires vont venir, de nuit, pour te tuer. » – « Je ne suis pas du genre à prendre la fuite! répondis-je. Et d'ailleurs quelqu'un comme moi pourrait-il pénétrer dans le sanctuaire et rester en vie? Non, je ne m'y rendrai pas! » J'avais bien compris qu'il ne me transmettait pas un message de Dieu, mais que Tobia et Saneballath l'avaient payé pour qu'il me parle ainsi. Pourquoi donc? Pour que j'aie peur, pour que je suive son conseil et que je commette un péché. Alors ils auraient compromis ma réputation et m'auraient couvert de honte. « Ô mon Dieu, souviens-toi de ce qu'ont fait Tobia et Saneballath, comme aussi la prophétesse Noadia et les autres prophètes qui ont cherché à m'effrayer. » La muraille fut achevée le vingt-cinquième jour du mois d'Éloul, après cinquante-deux jours de travail. Lorsque, dans les populations des alentours, nos ennemis l'apprirent, ils éprouvèrent de la crainte et se sentirent profondément humiliés. Ils reconnurent que cet ouvrage avait été réalisé avec l'aide de Dieu. Durant toute cette période, il y eut un important échange de lettres entre les notables de Juda et Tobia. En effet, celui-ci avait en Juda beaucoup d'alliés, car il était le gendre d'un Juif, Chekania fils d'Ara; de plus son propre fils Yohanan avait épousé la fille de Mechoullam, fils de Bérékia. On faisait son éloge devant moi, et on lui rapportait mes propos. Tobia lui-même envoyait des lettres pour m'effrayer. Lorsque la muraille fut achevée et que les battants des portes eurent été remis en place, les portiers, les chanteurs et les lévites furent établis dans leurs fonctions. Je confiai l'administration de Jérusalem à mon frère Hanani, ainsi qu'à Hanania, commandant militaire de la forteresse, homme de confiance, qui reconnaissait l'autorité de Dieu plus que beaucoup d'autres. Je leur dis: « On n'ouvrira pas les portes de la ville avant que le soleil soit haut dans les cieux, et le soir on les fermera et on les verrouillera avant que les portiers quittent leur travail. On instituera un tour de garde pour les habitants de Jérusalem, les uns occupant un poste et les autres surveillant les abords de leur maison. » Même si la ville de Jérusalem s'étendait sur une vaste surface, la population était peu nombreuse; certaines maisons n'avaient pas encore été rebâties. Inspiré par mon Dieu, je rassemblai les notables, les magistrats et le reste du peuple pour en faire le recensement. Je consultai le livre contenant la liste de ceux qui, tout au début, étaient revenus d'exil, et j'y trouvai les indications suivantes: « Parmi les familles que le roi de Babylone, Nabucodonosor, avait emmenées en exil, nombreux furent ceux qui regagnèrent Jérusalem et la province de Juda. Chacun retourna dans sa propre ville. Ils revinrent sous la conduite de Zorobabel, Yéchoua, Nehémia, Azaria, Raamia, Nahamani, Mordokaï, Bilechan, Mispéreth, Bigvaï, Nehoum et Baana. En voici la liste, avec le nombre des hommes Israélites formant chaque groupe: du clan de Paroch: 2 172 du clan de Chefatia: 372 du clan d'Ara: 652 du clan de Pahath-Moab, descendants de Yéchoua et de Yoab: 2 818 du clan d'Élam: 1 254 du clan de Zattou: 845 du clan de Zakaï: 760 du clan de Binnoui: 648 du clan de Bébaï: 628 du clan d'Azgad: 2 322 du clan d'Adonicam: 667 du clan de Bigvaï: 2 067 du clan d'Adin: 655 du clan d'Ater, descendants de Hizquia: 98 du clan de Hachoum: 328 du clan de Bessaï: 324 du clan de Harif: 112 du village de Gabaon: 95 des villages de Bethléem et Netofa: 188 du village d'Anatoth: 128 du village de Beth-Azmaveth: 42 des villages de Quiriath-Yéarim, Kefira et Beéroth: 743 des villages de Rama et Guéba: 621 du village de Mikmas: 122 des villages de Béthel et Aï: 123 de l'autre village de Nébo: 52 du clan d'un autre Élam: 1 254 du clan de Harim: 320 de la ville de Jéricho: 345 des villages de Lod, Hadid et Ono: 721 de la ville de Senaa: 3 930. Les groupes des prêtres comprenaient: du clan de Yedaya, descendants de Yéchoua: 973 du clan d'Immer: 1 052 du clan de Pachehour: 1 247 du clan de Harim: 1 017. Le groupe des lévites comprenait: des clans de Yéchoua, Cadmiel, Binnoui et Hodeva: 74. Le groupe des chanteurs du temple comprenait: du clan d'Assaf: 148. Le groupe des portiers comprenait: des clans de Challoum, Ater, Talmon, Accoub, Hatita et Chobaï: 138. Le groupe des employés au service du temple comprenait les descendants de Siha, Hassoufa, Tabbaoth, Quéros, Sia, Padon, Lebana, Hagaba, Chalmaï, Hanan, Guiddel, Gahar, Réaya, Ressin, Necoda, Gazam, Ouza, Passéa, Bésaï, Meounim, Nefouchessim, Bacbouc, Hacoufa, Harour, Baslith, Méhida, Harcha, Barcos, Sisra, Téma, Nessia et Hatifa. Le groupe des descendants des serviteurs de Salomon comprenait les descendants de Sotaï, Soféreth, Perida, Yala, Darcon, Guiddel, Chefatia, Hattil, Pokéreth-Hassebaïm et Amon. Ensemble, les groupes des employés au service du temple et des descendants des serviteurs de Salomon comprenaient 392 hommes. Ceux qui revinrent d'exil de Tel-Méla, Tel-Harcha, Keroub-Addon et Immer, ne réussirent pas à fournir les renseignements nécessaires sur les familles de leurs ancêtres, pour prouver qu'ils étaient Israélites: ils étaient en tout 642 et descendaient de Delaya, Tobia et Necoda. Certains prêtres se trouvèrent dans une situation analogue: c'étaient les descendants de Hobaya, Haccos et Barzillaï. Ce dernier était appelé ainsi parce qu'il avait épousé une des filles de Barzillaï, de Galaad. Ils avaient cherché sans succès les registres où leurs ancêtres étaient inscrits; on les considéra donc comme impurs et on leur interdit d'exercer un ministère de prêtres. Le gouverneur lui-même leur ordonna de ne pas manger des offrandes strictement réservées à Dieu jusqu'à ce qu'un prêtre prenne une décision au moyen des objets sacrés, l'Ourim et le Toummim. Le nombre total des Israélites revenus d'exil s'élevait à 42 360 personnes. Ils avaient avec eux 7 337 serviteurs et servantes, 245 chanteurs et chanteuses, ainsi que 435 chameaux et 6 720 ânes. Quelques-uns des chefs de famille firent des dons pour la reconstruction du temple. Le gouverneur donna 1 000 pièces d'or, 50 bols à aspersion, 30 tuniques de prêtres et 250 kilos d'argent au profit du trésor du temple. Les chefs de famille donnèrent 20 000 pièces d'or et 1 100 kilos d'argent. Les autres Israélites donnèrent 20 000 pièces d'or, 1 000 kilos d'argent et 67 tuniques de prêtres. Les prêtres, les lévites, les portiers, les chanteurs, certains membres du peuple, tels que les employés au service du temple, et tous les autres Israélites s'établirent dans leurs villes respectives. » Quand arriva le septième mois de l'année, tous les Israélites vinrent des villes où ils s'étaient installés. De l'aube jusqu'à midi, Esdras se tint sur la place située devant la porte des Eaux, et il leur lut à haute voix le contenu du livre. Tous écoutaient attentivement cette lecture. Esdras était debout sur une estrade en bois, dressée pour la circonstance; il avait à sa droite Mattitia, Chéma, Anaya, Ouria, Hilquia et Maasséya, et à sa gauche Pedaya, Michaël, Malkia, Hachoum, Hachebadana, Zacharie et Mechoullam. Il était donc placé plus haut que l'assemblée; lorsqu'il ouvrit le livre, tout le monde le vit et se tint debout. Esdras bénit le Seigneur, le grand Dieu, et tous répondirent: « Amen! Oui, qu'il en soit ainsi! », en élevant les mains. Puis ils s'inclinèrent jusqu'à terre pour adorer le Seigneur. Yéchoua, Bani, Chérébia, Yamin, Accoub, Chabbetaï, Hodia, Maasséya, Quelita, Azaria, Yozabad, Hanan, Pelaya et les lévites expliquaient cet enseignement au peuple tandis que celui-ci restait debout. Ils lisaient dans le livre de l'enseignement de Dieu, de manière distincte et en donnant des explications, afin que chacun comprenne ce qui était lu. Toute l'assemblée se mit à pleurer en entendant cet enseignement. C'est pourquoi Néhémie, le gouverneur, Esdras, le prêtre spécialiste de la Loi et les lévites qui expliquaient le texte, leur dirent: « Ce jour appartient au Seigneur votre Dieu! Ne soyez pas dans le deuil, ne pleurez pas! » Esdras ajouta: « Rentrez chez vous, prenez un bon repas, buvez d'excellentes boissons, et partagez avec ceux qui n'ont rien de prêt, car ce jour appartient à notre Seigneur. Ne soyez pas dans la tristesse! La joie qui vient du Seigneur vous donnera la force. » Les lévites eux aussi apaisaient le peuple en disant: « Calmez-vous! Ce jour appartient à Dieu. Ne soyez pas dans la tristesse! » Alors tous rentrèrent chez eux pour manger et pour boire; ils partagèrent leur repas avec ceux qui n'avaient rien et se livrèrent à de grandes réjouissances. Ils avaient en effet compris le message qu'on leur avait communiqué. Le jour suivant, tous les chefs de famille israélites, les prêtres et les lévites se rassemblèrent autour d'Esdras, le spécialiste de la Loi, pour étudier plus en détail les paroles de cet enseignement. Dans cet enseignement, que Dieu avait communiqué par l'intermédiaire de Moïse, ils trouvèrent le passage qui ordonne aux Israélites de vivre dans des tentes pendant la durée de la fête des Tentes, au septième mois: cette fête doit être annoncée par une proclamation publiée dans toutes les villes, y compris Jérusalem; la population est invitée à se rendre dans la montagne et à en ramener des branches d'oliviers cultivés et sauvages, de myrtes, de palmiers et d'arbres touffus pour s'en faire des tentes, comme cela est écrit. Alors les Israélites allèrent chercher des branchages pour se faire des tentes, les uns sur le toit en terrasse de leur maison, d'autres dans la cour de leur maison; certains encore dans les cours de la maison de Dieu, d'autres enfin sur la place de la porte des Eaux et sur celle de la porte d'Éfraïm. Toutes les personnes qui étaient rassemblées là, qui étaient revenues d'exil, se construisirent des tentes et s'y installèrent. Ce fut l'occasion de très grandes réjouissances, car les Israélites n'avaient plus célébré cette fête depuis l'époque de Josué, fils de Noun. Chacun des jours de la fête, du premier au dernier, on lut un passage dans le livre de l'enseignement de Dieu; la fête dura sept jours et se termina le huitième jour par une assemblée solennelle, selon la règle établie. Le vingt-quatrième jour du même mois, les Israélites se rassemblèrent pour un jeûne. Ils portaient des vêtements en étoffe grossière et avaient la tête couverte de terre. Ils se tinrent à l'écart de ceux qui n'étaient pas Juifs et confessèrent qu'ils avaient péché, eux et leurs ancêtres. Ensuite ils se relevèrent et écoutèrent debout, pendant trois heures, la lecture faite dans le livre de l'enseignement du Seigneur leur Dieu; pendant trois autres heures, ils se tinrent prosternés devant le Seigneur Dieu, pour lui demander pardon. Sur l'estrade réservée aux lévites, Yéchoua, Bani, Cadmiel, Chebania, Bounni, Chérébia, Bani et Kenani se relevèrent et demandèrent à grands cris le secours du Seigneur leur Dieu. Alors les lévites Yéchoua, Cadmiel, Bani, Hachabnéya, Chérébia, Hodia, Chebania et Petahia s'écrièrent: « Debout! Bénissez le Seigneur votre Dieu depuis toujours et pour toujours! Seigneur, que chacun loue ton nom glorieux, dont la grandeur dépasse tout ce que l'on peut exprimer! C'est toi qui es le Seigneur! Toi seul tu as fait les cieux immenses et toutes les étoiles, la terre et tout ce qui s'y trouve, les mers et tout ce qu'elles contiennent; tu donnes la vie à chaque créature. Devant toi se prosternent les puissances célestes. C'est toi, Seigneur Dieu, qui as choisi Abram. Tu lui as fait quitter Our en Chaldée, et tu lui as donné le nom d'Abraham. Tu as constaté sa fidélité envers toi; alors tu as conclu une alliance avec lui: tu as promis de donner à ses descendants le pays des Cananéens, des Hittites, des Amorites, des Perizites, des Jébusites et des Guirgachites. Tu as tenu ta promesse, car tu es fidèle aussi. Tu as vu, en Égypte, la souffrance de nos ancêtres; tu les as entendus appeler à l'aide sur le bord de la mer des Roseaux. Tu as réalisé des signes impressionnants et des prodiges dirigés contre le roi d'Égypte, contre les gens de son entourage et toute la population de son pays; car tu connaissais l'orgueil des Égyptiens à l'égard de nos ancêtres. Grande fut alors ta renommée, elle subsiste encore aujourd'hui. Tu as fendu la mer devant les Israélites pour qu'ils la traversent à pied sec. Tu as jeté dans les profondeurs ceux qui les poursuivaient, ils ont coulé comme une pierre dans l'eau profonde. Le jour tu as conduit ton peuple par une colonne de nuée, et la nuit par une colonne de feu qui éclairait leur chemin. Des cieux tu es descendu pour leur parler sur le mont Sinaï: tu leur as communiqué des règles justes, des enseignements véridiques, des lois et des commandements parfaits. Tu leur as fait connaître le sabbat, le jour qui t'appartient, et tu leur as donné des commandements, des décrets et de l'enseignement par l'intermédiaire de Moïse ton serviteur. Tu leur as donné le pain des cieux pour calmer leur faim, tu as fait jaillir de l'eau d'un rocher pour apaiser leur soif. Tu les as envoyés conquérir le pays que tu avais juré de leur donner. Mais nos ancêtres, pleins d'orgueil, se sont montrés rebelles, ils n'ont pas écouté tes commandements. Ils ont refusé d'obéir, ils ont oublié les actions extraordinaires que tu avais réalisées en leur faveur; ils se sont entêtés, ils ont décidé de retourner à leur esclavage en Égypte. Mais toi, tu ne les as pas abandonnés, car tu es un Dieu qui pardonne; tu es un Dieu bienveillant et plein de tendresse, lent à la colère et d'une immense bonté. Ils se sont fait un veau en métal fondu et se sont écriés: “Voici ton dieu, qui t'a fait sortir d'Égypte!”, leur conduite a été ignoble. Même alors, toi, dans ton amour infini, tu ne les as pas abandonnés dans le désert: la colonne de nuée qui leur montrait la route pendant le jour ne s'est pas éloignée d'eux, ni la colonne de feu qui éclairait leur chemin pendant la nuit. Dans ta bonté, tu leur as donné ton Esprit pour les rendre intelligents. Sans cesse tu leur as prodigué de la manne pour les nourrir, et de l'eau pour apaiser leur soif. Durant quarante ans tu as pris soin d'eux, dans le désert, ils n'ont manqué de rien. Leurs vêtements ne se sont pas usés, leurs pieds n'ont pas enflé. Tu as livré en leur pouvoir des peuples et des royaumes: ils ont occupé des territoires voisins, le pays de Sihon, roi de Hèchebon, et le pays d'Og, roi du Bachan. Tu leur as accordé des descendants aussi nombreux que les étoiles dans les cieux. Tu les as conduits dans le pays de Canaan, que tu avais dit à leurs ancêtres d'aller conquérir. Ils y sont entrés, ils en ont pris possession, tu as obligé les Cananéens à céder devant eux et à se soumettre à leur pouvoir. Ton peuple a traité comme il voulait les rois et les populations de cette région. Ils ont pris des villes fortifiées, des terres fertiles, des maisons pleines de richesses, des puits déjà creusés, des vignes et des oliviers, et des arbres fruitiers en quantité. Grâce à ta grande bonté, ils ont mangé à leur faim, ils se sont rassasiés largement, ils ont engraissé, ils ont vécu dans les délices. Pourtant ils se sont rebellés, ils se sont révoltés contre toi, ils ont tourné le dos à ton enseignement; ils ont assassiné tes prophètes, qui les pressaient de revenir à toi; leur conduite a été ignoble. Alors tu les as livrés au pouvoir d'ennemis qui les opprimèrent. Au temps de la détresse, ils ont crié vers toi, et toi, des cieux, tu les as entendus; dans ton amour infini, tu leur as envoyé des libérateurs qui les ont arrachés à la domination de leurs ennemis. Mais sitôt délivrés de l'oppression, ils recommençaient à pécher contre toi, et tu les abandonnais de nouveau aux griffes de leurs adversaires. Ils se remettaient à crier vers toi, et toi, des cieux, tu les entendais; dans ton amour, tu les as sauvés à de nombreuses reprises. Tu les as pressés de revenir à ton enseignement, mais eux, pleins d'orgueil, n'ont pas écouté tes commandements; ils ont désobéi à tes règles, et pourtant elles donnent la vie à ceux qui les mettent en pratique. Ils se sont montrés entêtés et rebelles, ils ont absolument refusé de t'écouter. De longues années, tu les as supportés; tes prophètes, animés de ton Esprit, les interpellaient de ta part, mais ils n'ont pas écouté. Alors tu les as livrés au pouvoir d'autres habitants du pays. Pourtant, dans ton amour infini, tu ne les as pas exterminés; tu ne les as pas abandonnés, car tu es un Dieu bienveillant et plein de tendresse. Toi, notre Dieu, tu es grand, puissant et redoutable, tu maintiens fidèlement l'alliance conclue avec nous. Tiens compte, nous t'en prions, des difficultés rencontrées par ton peuple, nos rois et nos chefs, nos prêtres et nos prophètes, nos ancêtres et nous-mêmes, depuis l'époque des rois d'Assyrie jusqu'à ce jour. Dans tout ce qui nous est arrivé, tu as agi avec justice et fidélité, alors que nous étions infidèles. Nos rois et nos chefs, nos prêtres et nos ancêtres n'ont pas respecté ton enseignement; ils ont négligé tes commandements et les avertissements que tu leur adressais. Comblés de tes bienfaits dans leur propre royaume, installés par tes soins dans un pays vaste et fertile, ils n'ont pas renoncé à mal agir pour te servir. Et aujourd'hui, nous voici des esclaves! Le pays que tu as donné à nos ancêtres, pour qu'ils jouissent de ses meilleures récoltes, nous y sommes esclaves. Ce pays produit des biens en abondance pour les rois auxquels tu nous as soumis à cause de nos péchés. Ils disposent de nous et de notre bétail selon leur bon plaisir. Nous sommes dans une profonde détresse! » À cause de tout ce qui nous est arrivé, à nous, les Israélites, nous avons pris un engagement ferme que nous avons mis par écrit. Nos chefs, nos lévites et nos prêtres ont apposé leur signature sur le document cacheté. Voici la liste des signataires: Le gouverneur: Néhémie, fils de Hakalia. Les prêtres: Sidequia, Seraya, Azaria, Irméya, Pachehour, Amaria, Malkia, Hattouch, Chebania, Mallouk, Harim, Merémoth, Obadia, Daniel, Guineton, Barouk, Mechoullam, Abia, Miamin, Maazia, Bilgaï et Chemaya. À eux se sont joints tous les autres membres du peuple, les prêtres, les lévites, les portiers, les chanteurs, les employés au service du temple; se sont joints aussi nous tous qui nous sommes tenus à l'écart des autres habitants du pays et qui sommes demeurés fidèles à l'enseignement de Dieu, de même que nos femmes et tous nos enfants, garçons et filles, en âge de comprendre. Avec les plus éminents d'entre nous, nous avons solennellement juré d'obéir à l'enseignement que Dieu nous a transmis par l'intermédiaire de son serviteur Moïse; nous avons juré d'observer attentivement tous les commandements, les règles et les prescriptions du Seigneur notre Dieu. Nous ne donnerons pas nos filles en mariage aux autres habitants du pays, et nous ne choisirons pas dans cette population des femmes pour nos fils. Si, le jour du sabbat ou un jour de fête, ces gens apportent du blé ou d'autres marchandises à vendre, nous ne leur achèterons rien. Tous les sept ans, nous laisserons le sol en repos et nous renoncerons à exiger le remboursement des dettes. Nous nous donnons pour règle de verser chaque année une pièce d'argent de quatre grammes destinée au service du temple de notre Dieu: cette contribution servira à payer les pains offerts à Dieu, les sacrifices complets et les offrandes végétales de chaque jour; elle paiera aussi les sacrifices qu'on offre le jour du sabbat, le jour de la nouvelle lune ou les autres jours de fête; elle paiera encore les autres offrandes pour Dieu, et les sacrifices offerts par Israël pour obtenir le pardon; elle servira enfin à assurer tous les travaux d'entretien du temple de notre Dieu. Nous, les prêtres, les lévites et les membres du peuple, nous avons tiré au sort pour répartir entre nos familles respectives les périodes où nous aurons à fournir les offrandes de bois pour le temple de notre Dieu; chaque année, nous apporterons le bois nécessaire pour brûler les sacrifices sur l'autel du Seigneur notre Dieu comme il est écrit dans cet enseignement. Chaque année aussi, nous apporterons à la maison du Seigneur les premiers produits du sol et les premiers fruits de nos arbres; nous y présenterons nos fils premiers-nés et les premiers petits de notre bétail, comme le prescrit cet enseignement. Nous amènerons les premiers-nés de nos troupeaux de bœufs, de moutons et de chèvres au temple de notre Dieu, et nous les remettrons aux prêtres qui assurent le service du temple. Nous remettrons également à ceux-ci une part de notre meilleure farine, de même que nos offrandes de fruits, de vin nouveau et d'huile, que nous déposerons dans les salles annexes du temple. Aux lévites reviendra la dixième partie de ce que produiront nos terres. Les lévites iront personnellement prélever cette dîme dans les localités où nous travaillerons. Un prêtre, un descendant d'Aaron, accompagnera les lévites au moment où ils prélèveront la dîme. Les lévites apporteront le dixième de la dîme au temple, dans les salles annexes du trésor. Les Israélites et les lévites apporteront leurs offrandes de blé, de vin nouveau et d'huile dans ces salles annexes; c'est là que se trouve le matériel du sanctuaire, et c'est là que se tiennent les prêtres de service, les portiers et les chanteurs. De cette manière, nous ne délaisserons pas le temple de notre Dieu. Les chefs du peuple s'installèrent à Jérusalem. Dans le reste de la population, on désigna par le sort un habitant sur dix pour qu'il aille vivre à Jérusalem, la ville sainte, tandis que les neuf autres pouvaient demeurer dans les diverses localités du pays. On fut particulièrement reconnaissant envers ceux qui s'offrirent spontanément pour aller habiter Jérusalem. Les chefs de la province habitèrent Jérusalem, alors que les autres Israélites, les prêtres, les lévites, les employés au service du temple et les descendants des serviteurs de Salomon, demeuraient dans leurs localités respectives, chacun dans sa propriété. Toutefois, un certain nombre de gens de Juda et de Benjamin s'installèrent à Jérusalem. Parmi les gens de Juda, il y avait: Ataya, du clan de Pérès, descendant de Malaléel par Chefatia, Amaria, Zacharie et Ouzia, ainsi que Maasséya, descendant de Chiloni par Zacharie, Yoyarib, Adaya, Hazaya, Kol-Hozé et Barouk. Au total, on comptait parmi les habitants de Jérusalem 468 hommes de valeur du clan de Pérès. Parmi les gens de Benjamin, il y avait: Sallou, descendant de Yechaya par Itiel, Maasséya, Colaya, Pedaya, Yoëd et Mechoullam, ainsi que Gabbaï et Sallaï; au total 928 membres de la tribu de Benjamin. Joël, fils de Zikri, était le responsable de ce groupe, et Yehouda, fils de Hassenoua, était l'adjoint du chef de la ville. Parmi les prêtres, il y avait: Yedaya, fils de Yoyarib, Yakin, Seraya, descendant du grand-prêtre Ahitoub par Merayoth, Sadoc, Mechoullam et Hilquia, ainsi que 822 membres de leur clan, chargés des travaux dans la maison de Dieu; Adaya, descendant de Malkia par Pachehour, Zacharie, Amsi, Pelalia et Yeroam, avec 242 chefs de famille, membres de son clan; Amachesaï, descendant d'Immer par Mechillémoth, Azaï et Azarel, avec 128 soldats vaillants, membres de son clan. Le responsable de ce groupe était Zabdiel, fils de Haguedolim. Parmi les lévites, il y avait: Chemaya, descendant de Bounni par Hachabia, Azricam et Hachoub, ainsi que les chefs de la tribu de Lévi Chabbetaï et Yozabad, chargés des travaux extérieurs de la maison de Dieu; Mattania, descendant d'Assaf par Zabdi et Mika, chargé d'entonner les chants de louange à l'heure de la prière; Bacbouquia, un des frères de Mattania, chargé de le seconder; Abda, descendant de Yedoutoun par Galal et Chammoua. Au total, on comptait 284 lévites dans la ville sainte. Il y avait les portiers Accoub et Talmon, chargés avec ceux de leur clan de la surveillance des portes; au total 172 personnes. Les autres Israélites, y compris les prêtres et les lévites, résidaient dans les autres localités de Juda, chacun dans sa propriété. Les employés au service du temple résidaient dans le quartier de Jérusalem appelé l'Ofel; ils étaient placés sous l'autorité de Siha et Guichepa. Le responsable des lévites de Jérusalem était Ouzi, descendant de Mika par Mattania, Hachabia et Bani; il était membre du clan d'Assaf, le clan responsable des activités musicales dans la maison de Dieu. Les musiciens étaient soumis à un règlement royal et à des dispositions fixant leurs tâches quotidiennes. Petahia, fils de Mechézabel, du clan de Zéra fils de Juda, représentait le peuple d'Israël à la cour royale de Perse. Certaines familles de la tribu de Juda habitaient les localités disséminées dans la campagne: Quiriath-Arba et les environs, Dibon et les villages voisins, Yecabséel et les localités voisines, Yéchoua, Molada, Beth-Péleth, Hassar-Choual, Berchéba et ses environs, Siclag, Mekona et les villages voisins, En-Rimmon, Sora, Yarmouth, Zanoa, Adoullam et les localités proches, Lakich et les environs, Azéca et ses environs. Ils se trouvaient donc installés entre Berchéba au sud, et la vallée de Hinnom au nord. Les familles de la tribu de Benjamin habitaient Guéba, Mikmas, Aya, Béthel et les villages proches, Anatoth, Nob, Anania, Hassor, Rama, Guittaïm, Hadid, Seboïm, Neballath, Lod, Ono et la vallée des Artisans. Certains groupes de lévites émigrèrent de Juda en Benjamin. Voici la liste des prêtres et des lévites qui revinrent d'exil avec Zorobabel, fils de Chéaltiel, et avec Yéchoua. C'étaient Seraya, Irméya, Ezra, Amaria, Mallouk, Hattouch, Chekania, Rehoum, Merémoth, Iddo, Guinetoï, Abia, Miamin, Maadia, Bilga, Chemaya, Yoyarib, Yedaya, Sallou, Amoc, Hilquia et Yedaya. À l'époque de Yéchoua, tous ceux-ci étaient des chefs de familles de prêtres et de lévites. Parmi les lévites, il y avait Yéchoua, Binnoui, Cadmiel, Chérébia, Yehouda et Mattania. Mattania et ses frères entonnaient les chants de louange, auxquels répondaient les lévites Bacbouquia et Ounni, placés en face d'eux pour le service. Yéchoua fut le père de Yoyaquim, Yoyaquim celui d'Éliachib, Éliachib le père de Yoyada, Yoyada celui de Yonatan, et Yonatan le père de Yaddoua. À l'époque où Yoyaquim était grand-prêtre, les chefs de familles de prêtres étaient: Meraya pour la famille de Seraya, Hanania pour celle d'Irméya, Mechoullam pour celle d'Ezra, Yohanan pour celle d'Amaria, Yonatan pour celle de Melikou, Joseph pour celle de Chebania, Adna pour celle de Harim, Helcaï pour celle de Merayoth, Zacharie pour celle d'Iddo, Mechoullam pour celle de Guineton, Zikri pour celle d'Abia,… pour celle de Miniamin, Piltaï pour celle de Moadia, Chammoua pour celle de Bilga, Yonatan pour celle de Chemaya, Mattenaï pour celle de Yoyarib, Ouzi pour celle de Yedaya, Callaï pour celle de Sallaï, Éber pour celle d'Amoc, Hachabia pour celle de Hilquia, et Netanéel pour celle de Yedaya. À l'époque où Éliachib, puis Yoyada, Yohanan et enfin Yaddoua étaient grands-prêtres, on inscrivit dans des registres les noms des lévites qui étaient chefs de famille; on procéda de même pour les prêtres jusqu'au règne de Darius, roi de Perse. Les noms des chefs de familles des lévites figuraient aussi dans le livre relatant les événements importants, mais cela seulement jusqu'à l'époque de Yohanan, petit-fils d'Éliachib. Les chefs des lévites Hachabia, Chérébia et Yéchoua, fils de Cadmiel, se tenaient en face des autres lévites pour acclamer et louer Dieu, lorsque c'était leur tour de service; ils se conformaient ainsi aux instructions de David, l'homme proche de Dieu. Les portiers Mattania, Bacbouquia, Obadia, Mechoullam, Talmon et Accoub avaient pour tâche de surveiller les entrepôts situés près des portes du temple. Ils accomplissaient leur service à l'époque de Yoyaquim, fils de Yéchoua et petit-fils de Yossadac, et à l'époque de Néhémie le gouverneur, et d'Esdras, le prêtre spécialiste de la Loi. Lorsqu'on eut fini de rebâtir la muraille de Jérusalem, on fit venir les lévites de tous les endroits où ils habitaient; ils célébrèrent à Jérusalem une joyeuse fête d'inauguration, avec des chants de louange accompagnés par des cymbales, des harpes et des lyres. Les prêtres et les lévites se purifièrent. Ils invitèrent tout le peuple à se purifier aussi, puis ils accomplirent la purification des portes et des murailles de la ville. Je fis monter les chefs de Juda sur la muraille et je formai deux grandes chorales. La première partit vers la droite et avança sur la muraille en direction de la porte du Fumier. Derrière les choristes marchaient Hochaya et la moitié des chefs de Juda, puis Azaria, Ezra, Mechoullam, Yehouda, Benjamin, Chemaya et Irméya. Ensuite venaient des prêtres porteurs de trompettes, Zacharie, descendant d'Assaf par Zakour, Mikaya, Mattania, Chemaya et Yonatan; ses compagnons Chemaya, Azarel, Milalaï, Guilalaï, Maaï, Netanéel, Yehouda et Hanani suivaient; ils portaient des instruments de musique que David, l'homme proche de Dieu, avait fait fabriquer. Esdras, le spécialiste de la Loi, était à la tête de ce groupe. Arrivés à la porte de la Source, ils se trouvèrent devant la montée de la cité de David; ils la gravirent sur le mur même, d'où ils dominaient le palais de David, puis ils continuèrent jusqu'à la porte des Eaux, sur le côté oriental de la ville. La seconde chorale partit vers la gauche. Je la suivis, sur la muraille, accompagné de l'autre moitié de la foule. Nous sommes passés près de la tour des Fourneaux, puis par l'endroit où la muraille s'élargit; nous avons continué au-dessus de la porte d'Éfraïm, de la porte de Yechana et de la porte des Poissons. Après la tour de Hananéel et la tour des Cent, nous avons dépassé la porte des Moutons pour atteindre la porte de la Garde. Les deux chorales s'arrêtèrent à la maison de Dieu. Je m'arrêtai également, tout comme ceux des magistrats qui m'accompagnaient. Les prêtres Éliaquim, Maasséya, Miniamin, Mikaya, Éliohénaï, Zacharie et Hanania jouaient de la trompette. Il y avait aussi Maasséya, Chemaya, Éléazar, Ouzi, Yohanan, Malkia, Élam et Ézer. Les chanteurs se firent entendre, sous la direction d'Izrahia. Ce jour-là, on offrit de nombreux sacrifices dans une ambiance de fête. Dieu avait en effet rempli son peuple d'une grande joie. À Jérusalem, les femmes et les enfants étaient si heureux que le bruit des réjouissances s'entendait au loin. À cette même époque, on chargea des hommes de veiller sur les salles où étaient entreposées les offrandes de premiers fruits, ainsi que la dîme ou dixième partie des produits de la terre. Ces hommes devaient y recueillir les parts de récolte que la Loi attribue aux prêtres et aux lévites, et qui proviennent des champs cultivés entourant les villes. Tous les gens de Juda étaient satisfaits du travail accompli par les prêtres et les lévites, qui s'occupaient du service de leur Dieu et effectuaient les purifications rituelles. Les chanteurs et les portiers, eux aussi, se conformaient aux instructions du roi David et de son fils Salomon. En effet, depuis l'époque lointaine de David et du chantre Assaf, des chefs de chorale dirigeaient les chants de louange et de reconnaissance adressés à Dieu. À l'époque de Zorobabel, comme à celle de Néhémie, les Israélites donnaient chaque jour aux chanteurs et aux portiers ce qui leur était dû. Ils remettaient également les offrandes mises à part pour les lévites, et les lévites transmettaient aux prêtres, descendants d'Aaron, la part qui leur revenait. À cette même époque, au cours de la lecture publique du livre de Moïse, on arriva au passage où il est écrit que les Ammonites et les Moabites ne seraient jamais admis dans l'assemblée de Dieu. En effet, autrefois, ils n'ont pas accueilli les Israélites en leur offrant à manger et à boire; les Moabites ont même payé Balaam pour qu'il maudisse Israël, mais notre Dieu a changé la malédiction en bénédiction. Lorsque les Israélites entendirent la lecture de cette interdiction, ils décidèrent d'exclure de leur communauté tous les étrangers. Quelque temps avant, le prêtre Éliachib avait été désigné pour s'occuper des salles annexes du temple de notre Dieu. Comme il était proche parent de Tobia, il mit à sa disposition une grande pièce dans laquelle on avait entreposé jusqu'alors les offrandes végétales, l'encens et les ustensiles du temple; on y mettait aussi les parts dues aux prêtres, et la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile, réservée aux lévites, aux chanteurs et aux portiers. Au moment de ces événements, je n'étais pas à Jérusalem: je m'étais rendu auprès d'Artaxerxès, le roi de Babylone, pendant la trente-deuxième année de son règne. Après quelque temps, et avec l'autorisation du roi, je regagnai Jérusalem. Je me rendis compte du mal qu'Éliachib avait fait en offrant à Tobia une pièce donnant sur la cour de la maison de Dieu. J'en fus très irrité et je fis jeter hors de la pièce tout ce qui appartenait à Tobia. Puis, sur mon ordre, on nettoya soigneusement les chambres pour y déposer de nouveau les ustensiles de la maison de Dieu, les offrandes et l'encens. J'appris aussi que les lévites ne recevaient pas ce qui leur était dû. C'est pourquoi, au lieu d'accomplir leur service, chacun d'eux s'était retiré sur ses terres. Les chanteurs avaient fait de même. Je reprochai alors aux magistrats d'avoir permis que la maison de Dieu soit délaissée. Puis je rassemblai les lévites et les chanteurs et je leur fis reprendre le travail. Les Juifs recommencèrent à apporter la dîme du blé, du vin nouveau et de l'huile dans les réserves prévues à cet effet. Je désignai, pour veiller sur ces réserves, le prêtre Chélémia, le secrétaire Sadoc et le lévite Pedaya, secondés par Hanan, fils de Zakour et petit-fils de Mattania; ils étaient tous considérés comme des personnes de confiance. Ils avaient pour tâche de partager les offrandes entre leurs compagnons. « Ô mon Dieu, souviens-toi de tout ce que j'ai fait! N'oublie pas la fidélité avec laquelle j'ai travaillé pour le temple et pour le culte. » À cette même époque je vis, dans la province de Juda, des gens qui foulaient du raisin dans les pressoirs durant le jour du sabbat. D'autres transportaient du blé, chargeaient sur des ânes du vin, du raisin, des figues et toutes sortes d'autres choses, pour les introduire à Jérusalem. Je leur donnai un avertissement, le jour où ils vendaient leur marchandise. De plus, les Tyriens installés à Jérusalem faisaient venir du poisson et d'autres denrées pour les vendre, le jour du sabbat, aux gens de Jérusalem et de Juda. J'adressai des reproches aux notables de Juda: « Vous rendez-vous compte du mal que vous faites? leur dis-je. Vous manquez de respect à l'égard du sabbat, ce jour qui est réservé à Dieu. Vos ancêtres ont agi ainsi, et c'est bien pourquoi notre Dieu nous a infligé de tels malheurs, à nous et à notre ville. Et vous, en manquant de respect à l'égard du sabbat, vous ne faites que ranimer la colère de Dieu contre Israël! » Dès lors, j'ordonnai qu'on ferme les portes de Jérusalem à la tombée de la nuit, avant le début du sabbat, et qu'on ne les rouvre pas avant la fin du sabbat. Je plaçai quelques-uns de mes hommes à proximité, pour veiller à ce qu'aucune marchandise ne pénètre dans la ville durant le sabbat. Une fois ou deux, des vendeurs de toute espèce de marchandises s'installèrent sous les murs de Jérusalem. Je leur donnai un avertissement en ces termes: « Pourquoi vous installez-vous devant les murs de la ville? Si vous recommencez, je vous ferai arrêter. » À partir de ce moment, ils ne vinrent plus pendant le sabbat. J'ordonnai aux lévites de se purifier et d'aller surveiller les portes de la ville, afin qu'on respecte le sabbat, ce jour réservé à Dieu. « Ô mon Dieu, souviens-toi de moi, aussi à cause de cela. Toi qui es si bon, accorde-moi ta grâce! » À cette époque-là encore, je constatai que des Juifs avaient épousé des femmes asdodiennes, ammonites ou moabites. La moitié de leurs enfants parlaient la langue d'Asdod, d'autres parlaient la langue de tel ou tel peuple étranger, mais plus aucun d'eux ne savait parler la langue des Juifs. Je leur adressai des reproches et des malédictions; je frappai même quelques hommes et leur arrachai les cheveux. Puis je leur fis jurer au nom de Dieu de ne plus donner leurs filles en mariage à des étrangers, ni de prendre des femmes étrangères pour leurs fils ou pour eux-mêmes. « N'est-ce pas cela qui a conduit Salomon, le roi d'Israël, à pécher? leur demandai-je. Dans tous les peuples étrangers, il n'y a pas eu de roi comme lui; il était aimé de Dieu, et Dieu l'avait établi roi sur tout Israël. Pourtant, même lui fut entraîné dans le péché par des femmes étrangères. Nous ne voulons plus entendre dire que vous commettez à l'égard de notre Dieu la faute grave d'épouser des femmes étrangères. » L'un des fils de Yoyada, un petit-fils du grand-prêtre Éliachib, était le gendre de Saneballath le Horonite. C'est pourquoi je le chassai de Jérusalem. « Ô mon Dieu, souviens-toi d'eux, car ils ont déshonoré la fonction de prêtre et l'alliance conclue par toi avec les prêtres et les lévites. » Je purifiai le peuple de tout élément étranger, et je remis en vigueur les règlements définissant la tâche particulière de chacun des prêtres et des lévites. Je rétablis également les offrandes de bois à fournir aux dates fixées, et les offrandes des premiers produits de la terre. « Ô mon Dieu, souviens-toi de moi et traite-moi avec bonté! » C'était au temps où le roi Xerxès régnait sur 127 provinces, de l'Inde à l'Éthiopie. Il leur montra les richesses magnifiques et le luxe éclatant qui faisaient la gloire de son règne. Les festivités durèrent très longtemps, six mois au total. Après cette période, le roi offrit un banquet aux gens de toutes conditions qui se trouvaient à la citadelle de Suse. Cette fête se déroula pendant une semaine dans les jardins du palais. Des tentures de lin blanc ou violet étaient suspendues par des cordelettes blanches et rouges à des anneaux d'argent fixés sur des colonnes de marbre. On avait placé des divans d'or et d'argent sur le sol recouvert d'une mosaïque de dalles jaunes, blanches, nacrées et noires. Les boissons étaient servies dans des coupes d'or de différentes formes. Le vin coulait à flot et il était offert avec une générosité royale. Chacun pouvait boire sans limite, car le roi avait ordonné à tous les serviteurs du palais de satisfaire les désirs de ses hôtes. De son côté, la reine Vasti avait organisé un banquet pour les femmes dans les appartements royaux du roi Xerxès. Le septième jour du banquet, le roi Xerxès était égayé par le vin. Il dit aux sept eunuques spécialement attachés à son service – Mehouman, Bizta, Harbona, Bigta, Abagta, Zétar et Karkas – de faire venir la reine Vasti, portant la couronne royale, pour montrer à ses hauts fonctionnaires et aux autres gens présents à quel point la reine était belle. Les eunuques transmirent l'ordre du roi à la reine, mais celle-ci refusa de venir. Le roi se mit violemment en colère. Il consulta de sages experts, car les affaires royales étaient toujours réglées avec l'aide de spécialistes du droit et des usages. Karchena, Chétar, Admata, Tarsis, Mérès, Marsena et Memoukan étaient là. Il s'agissait des sept hauts fonctionnaires de Perse et de Médie les plus proches du roi et les plus importants du royaume. Le roi leur dit: « Moi, le roi Xerxes, j'ai envoyé des eunuques donner un ordre à la reine Vasti et elle n'a pas obéi! D'après la loi, quel décret faut-il publier et lui appliquer? » Memoukan dit alors au roi et aux hauts fonctionnaires: « La reine Vasti a fait du mal non seulement au roi, mais aussi à ses hauts fonctionnaires et à toute la population des provinces du royaume. En effet, toutes les femmes apprendront le comportement de la reine et elles mépriseront leur mari et leur diront: “Le roi a ordonné qu'on lui amène la reine Vasti et elle a refusé de venir!” Aujourd'hui, les épouses des hauts fonctionnaires de Perse et de Médie sont au courant de la conduite de la reine et elles répondront de façon semblable à leur mari. Le mépris et la colère s'installeront. Si le roi le juge bon, qu'il publie parmi les lois de Perse et de Médie un décret interdisant pour toujours à Vasti de se présenter devant lui; et qu'il attribue le titre de reine à une femme meilleure qu'elle. Lorsque cette décision sera connue dans toutes les parties de l'immense royaume, chaque femme aura des égards pour son mari, qu'il soit important ou modeste. » L'idée plut au roi et à ses hauts fonctionnaires, et il suivit les conseils de Memoukan. Il fit envoyer dans toutes les provinces des lettres rédigées selon le système d'écriture et dans la langue des peuples qui y vivaient afin que tout homme soit maître dans sa maison et qu'il y parle sa langue maternelle. Après cela, la colère du roi Xerxès se calma. Il repensa à ce que Vasti avait fait et à la décision prise contre elle. Les jeunes gens attachés à son service lui dirent: « Qu'on recherche pour le roi de belles jeunes filles vierges. Nomme donc, dans toutes les provinces du royaume, des fonctionnaires chargés d'amener toutes les belles jeunes filles vierges au harem royal de la citadelle de Suse. Elles seront placées sous l'autorité de Hégué, l'eunuque gardien des femmes, et on leur fournira des produits de beauté. La jeune fille qui aura ta préférence deviendra reine à la place de Vasti. » La proposition plut au roi et il l'accepta. Il y avait à la citadelle de Suse un Juif nommé Mardochée, fils de Yaïr, fils de Chiméi, fils de Quich, originaire de la tribu de Benjamin. Il faisait partie de ceux que Nabucodonosor, roi de Babylone, avait emmenés en exil de Jérusalem en même temps que Yekonia, roi de Juda. Mardochée avait adopté sa cousine Hadassa, qu'on appelait Esther. La jeune fille avait perdu son père et sa mère et, depuis leur mort, Mardochée l'élevait. Son allure était splendide et sa beauté remarquable. Après que le décret royal fut publié, de nombreuses jeunes filles furent donc rassemblées à la citadelle de Suse. Esther fut conduite comme les autres au palais royal et placée sous l'autorité de Hégué, le gardien des femmes. Elle lui plut beaucoup et gagna son affection. Il s'empressa de lui fournir tout ce qui était nécessaire à ses soins de beauté et à son alimentation. Il lui procura les sept meilleures servantes du palais, et les installa à la meilleure place du harem. Esther n'avait pas révélé son origine juive, car Mardochée le lui avait interdit. De son côté, Mardochée se promenait tous les jours devant la cour du harem pour se renseigner sur Esther et sur ce qui allait lui arriver. Les jeunes filles du harem devaient suivre pendant une année le traitement de beauté prescrit aux femmes: les six premiers mois elles étaient enduites de l'huile de myrrhe et les six mois suivants de baumes parfumés et d'autres produits de beauté féminins. Ensuite chaque jeune fille se rendait tour à tour auprès du roi Xerxès. Lorsqu'elle se rendait du harem chez le roi, on lui donnait tout ce qu'elle désirait prendre. Elle se présentait chez le roi le soir, et le lendemain matin elle était conduite dans un second harem dirigé par Chaachgaz, l'eunuque gardien des épouses royales de second rang. Elle ne retournait plus chez le roi à moins qu'il ne la désire et la fasse appeler spécifiquement. Vint le tour d'Esther de se rendre chez le roi. C'était la fille d'Abihaïl que Mardochée, son cousin, avait adoptée. Elle ne prit avec elle que ce que Hégué, l'eunuque gardien des femmes, lui avait conseillé. Esther attirait la bienveillance de tous ceux qui la rencontraient. Esther fut conduite dans les appartements du roi Xerxès, le dixième mois, celui de Tébeth, la septième année de son règne. Le roi aima Esther, plus que toutes les autres femmes. Elle gagna sa faveur et sa tendresse plus que toutes les autres vierges. Il posa la couronne royale sur sa tête et la proclama reine à la place de Vasti. Il organisa en l'honneur d'Esther un grand banquet auquel il invita tous ses hauts fonctionnaires et ses ministres. Il accorda une dispense d'impôt aux provinces et distribua des cadeaux avec une générosité royale. On rassembla une seconde fois des vierges. Mardochée occupait alors un poste dans l'administration royale. De son côté, Esther n'avait pas révélé son origine juive, respectant en cela l'interdiction de Mardochée; elle lui obéissait comme lorsqu'elle était encore sous sa tutelle. Un jour où Mardochée exerçait ses fonctions à la porte du palais, Bigtan et Térech, les deux eunuques chargés de garder l'entrée des appartements royaux, complotèrent d'assassiner le roi Xerxès contre qui ils étaient irrités. Mardochée l'apprit, il en informa la reine Esther, qui transmit le fait au roi de la part de Mardochée. Il y eut une enquête, ils furent reconnus coupables et pendus. L'affaire fut mise par écrit, en présence du roi, dans les annales du royaume. Après cela, le roi Xerxès combla d'honneurs Haman, fils de Hammedata, descendant d'Agag. Il l'éleva au poste de premier ministre. Tous les fonctionnaires qui se trouvaient à la porte du palais s'agenouillaient et se prosternaient devant Haman, car le roi en avait donné l'ordre, mais Mardochée refusait de le faire. Les autres fonctionnaires lui demandèrent pourquoi il désobéissait à l'ordre royal. Chaque jour ils renouvelaient leur remarque sans que Mardochée en tienne compte. Comme il leur avait dit qu'il était Juif, ils le dénoncèrent à Haman pour voir si cette raison serait considérée comme valable. Haman se rendit compte alors que Mardochée refusait de s'agenouiller et de se prosterner devant lui, et il en fut rempli de colère. Il jugea insuffisant de se venger seulement de Mardochée mais il voulut aussi exterminer tout son peuple, c'est-à-dire tous les Juifs qui vivaient dans le royaume de Xerxès. Au début de la douzième année du règne de Xerxès, le premier mois, le mois nommé Nisan, on tira au sort – on appelle cette pratique le – afin de savoir quel jour et quel mois seraient favorables. Le sort tomba sur le douzième mois, le mois nommé Adar. Haman dit au roi Xerxès: « Il existe un peuple dispersé dans toutes les provinces de ton royaume. Ils vivent à part, ils suivent des lois qui ne ressemblent à celles d'aucun autre peuple et ils n'obéissent pas aux lois royales. Tu n'as pas intérêt à les laisser tranquilles! Si le roi le juge bon, qu'il donne par écrit l'ordre de les exterminer. Je remettrai alors des centaines de tonnes d'argent aux fonctionnaires chargés de l'administration du royaume, pour qu'ils les déposent dans le trésor royal. » Le roi enleva son anneau et le remit à l'ennemi des Juifs, Haman, fils de Hammedata, descendant d'Agag. Il lui dit: « Puisque tu en as les moyens, fais à ce peuple ce que tu voudras. » Le treizième jour du premier mois, les secrétaires royaux furent convoqués. Selon les indications de Haman, ils écrivirent des lettres et les adressèrent aux représentants du roi, aux gouverneurs de chaque province et aux chefs de chaque peuple. Elles étaient rédigées dans tous les systèmes d'écriture et dans toutes les langues utilisées dans le royaume. Ce fut écrit au nom du roi Xerxès et cacheté avec l'anneau royal. Des messagers furent chargés de porter ces lettres dans chaque province du royaume. Elles donnaient l'ordre de détruire, de tuer, de massacrer tous les Juifs, jeunes et vieux, femmes et enfants, et de piller leurs biens. Cette extermination devait être réalisée un jour précis, le treizième jour du douzième mois, le mois nommé Adar. Dans chaque province, la lettre reçue devait avoir force de loi et être portée à la connaissance de tout le monde, afin que chacun soit prêt à agir au jour fixé. Sur l'ordre du roi les messagers partirent à toute vitesse. Le décret fut aussi publié dans la citadelle de Suse. Le roi et Haman s'installèrent pour boire, tandis que les habitants de la ville de Suse étaient horrifiés. Mardochée apprit ce qui s'était passé. Il déchira ses vêtements, se vêtit d'une étoffe de deuil et répandit de la cendre sur sa tête. Il parcourut la ville en poussant de grands cris de douleur. Arrivé devant la porte du palais royal, il s'arrêta, car personne n'avait le droit d'y pénétrer en tenue de deuil. Dans chaque province du royaume, partout où le décret royal était parvenu, les Juifs furent plongés dans un grand accablement: ils jeûnaient, pleuraient et se lamentaient; beaucoup d'entre eux revêtaient des étoffes de deuil et se couchaient sur de la cendre. Les servantes et les eunuques de la reine Esther vinrent lui raconter ce qu'ils avaient vu et elle trembla de tout son corps. Elle envoya des vêtements pour que Mardochée enlève sa tenue de deuil, mais il les refusa. Alors Esther fit appeler Hatak, un des eunuques que le roi avait mis à son service, et elle l'envoya demander à Mardochée ce qui se passait et pourquoi il agissait ainsi. Hatak alla trouver Mardochée sur la place située devant la porte du palais. Mardochée le mit au courant des événements; il lui parla en particulier de la somme d'argent que Haman avait promis de verser au trésor royal en vue de faire disparaître tous les Juifs. Il lui donna le texte du décret publié à Suse en vue de l'extermination des Juifs; il lui demanda de renseigner Esther sur la situation en lui montrant ce texte. Hatak devait aussi lui ordonner de se rendre auprès du roi pour implorer sa grâce et plaider la cause de son peuple. Hatak informa Esther de ce qu'avait dit Mardochée. Esther lui ordonna de rapporter la réponse suivante à Mardochée: « Tout le monde, des serviteurs du roi aux habitants des provinces du royaume, connaît la loi qui s'applique à toute personne, homme ou femme, qui se rend auprès du roi par la cour intérieure sans avoir été convoquée: cette personne doit mourir. Elle n'a la vie sauve que si le roi lui tend son sceptre d'or. En ce qui me concerne, je n'ai pas été invitée à me rendre auprès du roi depuis trente jours. » Lorsque Mardochée reçut cette réponse d'Esther, il lui fit dire: « N'espère pas échapper, toi seule, au sort des Juifs parce que tu vis dans le palais. Si tu te tais dans les circonstances présentes, penses-tu que les Juifs seront sauvés en recevant de l'aide d'ailleurs? Non, toi et ta famille vous mourrez. Mais qui sait? Peut-être est-ce pour faire face à une telle situation que tu es devenue reine. » Alors Esther envoya ce message à Mardochée: « Va rassembler tous les Juifs qui se trouvent à Suse, et observez un jeûne en ma faveur. Pendant trois jours et trois nuits ne prenez ni nourriture ni boisson. Mes servantes et moi, nous ferons de même. Puis je me rendrai auprès du roi, bien que ce soit contraire à la loi, et si je dois mourir, je mourrai! » Alors Mardochée partit et agit comme Esther le lui avait ordonné. Au bout de ces trois jours, Esther revêtit ses habits royaux et se rendit dans la cour intérieure du palais, en face des appartements royaux. Le roi était dans le palais, assis sur son trône, en face de l'entrée. Lorsqu'il vit la reine Esther debout dans la cour, il la considéra avec bienveillance et il lui tendit le sceptre d'or qu'il avait en main. Esther s'approcha et en toucha l'extrémité. Le roi lui demanda: « Que se passe-t-il, reine Esther? Quelle est ta demande? Tu peux avoir jusqu'à la moitié de mon royaume! » – « Si le roi le juge bon, répondit Esther, j'aimerais qu'aujourd'hui même il vienne avec Haman au banquet que je lui ai préparé. » Le roi envoya immédiatement quelqu'un chercher Haman pour exaucer le souhait d'Esther. Puis ils se rendirent tous les deux au banquet qu'elle avait préparé. À la fin de ce banquet bien arrosé, le roi dit à Esther: « Quelle est ta demande? Cela te sera accordé. Que veux-tu? Tu peux avoir jusqu'à la moitié de mon royaume. » – « Ce que je désire te demander? répondit Esther. Eh bien, si j'ai obtenu la faveur du roi, si le roi est prêt à exaucer mes vœux, j'aimerais qu'il vienne de nouveau avec Haman au banquet que je leur offrirai demain. Alors je dirai au roi ce qu'il veut savoir. » Ce jour-là, Haman sortit de chez la reine joyeux et le cœur léger. Mais, à la porte du palais, il constata que Mardochée ne se levait pas et ne tremblait pas devant lui; il fut rempli de colère contre lui. Il se contrôla pourtant et rentra chez lui. Il fit venir ses amis et sa femme, Zérech. Devant eux il se vanta de ses impressionnantes richesses, de ses nombreux fils et des honneurs dont le roi l'avait comblé en le plaçant au-dessus de tous les hauts fonctionnaires et les ministres. « En plus de cela, ajouta Haman, la reine Esther m'a invité, moi seul, à accompagner le roi au banquet qu'elle a préparé aujourd'hui. Et je suis de nouveau invité demain avec le roi. Mais tout cela m'est égal lorsque je vois Mardochée, le Juif, en fonction à la porte du palais. » Alors Zérech, la femme de Haman, et tous ses amis lui firent cette suggestion: « Fais donc préparer une potence de vingt-cinq mètres de haut; demain matin tu demanderas au roi que Mardochée y soit pendu. Tu pourras alors te rendre tout joyeux au banquet en compagnie du roi. » Cette proposition plut à Haman qui fit préparer la potence. Cette nuit-là, le roi n'arrivait pas à dormir. Il demanda qu'on lui apporte les annales, le livre où étaient notés les événements du royaume, et on lui en fit la lecture. On lut le passage qui racontait que Bigtan et Térech, deux des fonctionnaires chargés de garder l'entrée des appartements royaux, avaient voulu tuer le roi et que Mardochée avait dénoncé leur complot. Alors le roi demanda: « De quelle manière Mardochée a-t-il été récompensé et honoré pour cela? » – « Il n'a reçu aucune récompense », répondirent ses serviteurs. Le roi dit alors: « Qui est dans la cour du palais? » Or Haman était justement venu dans la cour extérieure du palais afin de demander au roi de faire pendre Mardochée à la potence préparée pour lui. Les serviteurs répondirent: « C'est Haman qui s'y trouve. » – « Qu'il entre! », dit le roi. Haman entra et le roi lui demanda: « Comment traiter un homme que le roi désire honorer tout spécialement? » Haman pensa: « Qui donc le roi désirerait-il tant honorer? Il ne peut s'agir que de moi! », et il répondit: « Un homme que le roi désire honorer tout spécialement? Qu'on cherche un vêtement que le roi a porté, ainsi qu'un cheval qui porte une couronne royale et sur lequel le roi est déjà monté. Charge l'un de tes principaux fonctionnaires d'habiller cet homme avec ce vêtement, de le faire monter sur ce cheval et de le conduire sur la place de la ville. Et que l'on proclame devant lui: “Voilà comment le roi traite cet homme-ci, car il veut l'honorer!” » Le roi dit à Haman: « Eh bien, va vite prendre le vêtement et le cheval, et agis envers Mardochée exactement comme tu l'as proposé; c'est le Juif qui est en fonction à la porte du palais. Ne néglige aucun détail. » Haman alla donc chercher le vêtement et le cheval. Il mit le vêtement à Mardochée, il le fit monter sur le cheval et il le conduisit sur la place de la ville en proclamant devant lui: « Voilà comment le roi traite cet homme-ci, car il veut l'honorer! » Puis Mardochée retourna à la porte du palais et Haman rentra précipitamment chez lui, en se couvrant le visage pour cacher sa honte. Il raconta ce qui venait de lui arriver à Zérech, sa femme, et à tous ses amis ou conseillers, qui lui dirent: « Puisque ce Mardochée devant lequel tu as commencé à être humilié est juif, tu ne pourras plus reprendre l'avantage, tu vas continuer à perdre la partie contre lui. » Ils parlaient encore quand les envoyés du roi arrivèrent et, sans plus tarder, ceux-ci entraînèrent Haman au banquet qu'Esther avait préparé. Le roi et Haman allèrent boire chez la reine Esther une seconde fois. Durant ce deuxième jour de banquet bien arrosé, le roi dit de nouveau à Esther: « Quelle est ta demande, reine Esther? Cela te sera accordé. Que veux-tu? Tu peux avoir jusqu'à la moitié de mon royaume! » La reine Esther répondit: « Si j'ai obtenu la faveur du roi et si le roi le juge bon, qu'il veuille accorder la vie sauve à moi-même et à mon peuple. En effet, mon peuple et moi, nous avons été vendus pour être détruits, tués et massacrés. Si nous avions été vendus seulement pour être réduits en esclavage, je me serais tue, car cela n'aurait pas valu la peine de déranger le roi. » Le roi Xerxès demanda à la reine Esther: « Où est donc celui qui a formé un tel projet? Qui est-ce? » Esther répondit: « L'adversaire et l'ennemi, c'est Haman, ce misérable! » Haman fut terrorisé devant le roi et la reine. Le roi, furieux, quitta la table et sortit dans le jardin du palais. Haman comprit que le roi avait décidé sa perte et il resta pour supplier la reine Esther de lui sauver la vie. Il se laissa tomber sur le divan où elle était installée. C'est alors que le roi revint du jardin dans la salle du banquet. Il s'écria: « Cet individu veut-il en plus agresser la reine chez moi et en ma présence? » À peine le roi eut-il prononcé ces mots que les serviteurs couvrirent le visage de Haman. Harbona, un des eunuques du roi, lui dit: « Haman a lui-même préparé une potence pour y pendre Mardochée, celui qui t'a sauvé la vie. Cette potence se dresse devant la maison de Haman, elle est haute de vingt-cinq mètres. » – « Pendez-y Haman! », ordonna le roi. Haman fut pendu à la potence qu'il avait fait préparer pour Mardochée. Alors la colère du roi se calma. Le jour même, le roi Xerxès remit à la reine Esther tous les biens de Haman, l'ennemi des Juifs. Par ailleurs, Esther apprit au roi que Mardochée était son parent. Le roi le fit venir; il enleva l'anneau royal qu'il avait repris à Haman et il le donna à Mardochée. En outre, Esther chargea celui-ci de gérer les biens de Haman. Esther parla de nouveau au roi. Elle se jeta à ses pieds et le supplia, en pleurant, de s'opposer aux plans cruels que Haman, le descendant d'Agag, avait élaborés contre les Juifs. Le roi tendit son sceptre d'or à Esther qui se releva et lui dit: « Si le roi le juge bon et raisonnable, si j'ai obtenu sa faveur et son affection, qu'il fasse annuler par écrit les lettres que Haman, fils de Hammedata, descendant d'Agag, a rédigées pour faire massacrer les Juifs qui vivent dans toutes les provinces du royaume. Comment pourrais-je supporter de voir un tel malheur s'abattre sur mon peuple, comment pourrais-je assister à l'extermination de ma parenté? » Le roi Xerxès répondit à Esther et à Mardochée, le Juif: « Écoutez, j'ai fait pendre Haman parce qu'il menaçait la vie des Juifs et j'ai remis tous ses biens à Esther. Mais un écrit signé du roi et cacheté avec l'anneau royal est irrévocable. Cela dit, écrivez vous-mêmes des lettres présentant les mesures favorables aux Juifs, signez-les au nom du roi et cachetez-les avec mon anneau royal. » Le vingt-troisième jour du troisième mois, le mois nommé Sivan, les secrétaires du roi furent convoqués. Selon les indications de Mardochée, ils écrivirent des lettres et les adressèrent aux Juifs, aux représentants du roi, aux gouverneurs ainsi qu'aux hauts fonctionnaires des 127 provinces du royaume; celui-ci s'étendait de l'Inde jusqu'à l'Éthiopie. Elles furent rédigées dans les langues et les systèmes d'écriture des peuples qui vivaient dans les diverses provinces, et dans la langue et le système d'écriture propres aux Juifs. On signa les lettres au nom du roi Xerxès et on les cacheta avec l'anneau royal. Des cavaliers, montés sur des chevaux provenant des écuries royales, furent chargés de les porter. Il y était écrit que le roi autorisait les Juifs de toutes les villes du royaume à se rassembler pour défendre leur vie. Il leur permettait de détruire, de tuer, de massacrer, dans toute province du royaume et parmi n'importe quel peuple, les gens armés qui les attaqueraient et qui voudraient tuer leurs femmes et leurs enfants et piller leurs biens. Cette autorisation était valable partout dans le royaume de Xerxès pour un jour précis, le treizième du douzième mois, le mois nommé Adar. Dans chaque province la lettre reçue devait avoir force de loi et être portée à la connaissance de tout le monde; ainsi les Juifs seraient prêts à régler leur compte à leurs ennemis au jour fixé. Sur ordre du roi, les messagers, montés sur des chevaux des écuries royales, partirent à toute vitesse. Le décret fut aussi publié dans la citadelle de Suse. Mardochée sortit du palais, vêtu d'un costume royal violet et blanc, avec un manteau blanc et rouge, et portant une grande couronne d'or. La ville de Suse retentissait d'acclamations et de cris de joie. Pour les Juifs, c'était le bonheur débordant, l'allégresse rayonnante et la victoire. Dans chaque province, dans chaque ville, partout où le décret royal parvenait, les Juifs étaient transportés de joie, ils organisaient des banquets et des fêtes. Beaucoup de gens des autres peuples se firent même Juifs à cause de la terreur que les Juifs leur inspiraient. Le treizième jour du douzième mois, le mois nommé Adar, arriva. C'était la date où le décret royal entrait en application et où les ennemis des Juifs avaient espéré triompher d'eux. Mais le contraire se produisit et ce sont les Juifs qui triomphèrent de ceux qui les détestaient. Partout dans le royaume du roi Xerxès, les Juifs se rassemblèrent dans les villes qu'ils habitaient et ils combattirent ceux qui voulaient leur faire du mal. Personne ne leur résista, car ils inspiraient à tous une grande terreur. Les hauts fonctionnaires, les représentants du roi, les gouverneurs et le personnel de l'administration royale prirent le parti des Juifs, car ils avaient peur de Mardochée. En effet, Mardochée occupait un poste élevé au palais royal et son influence se faisait sentir jusque dans les provinces: c'était quelqu'un de plus en plus puissant. Les Juifs traitèrent comme il leur plut ceux qui les détestaient, ils mirent à mort leurs ennemis; ce fut une tuerie et un massacre. Dans la citadelle de Suse, ils tuèrent 500 hommes. Le même jour, on fit connaître au roi le nombre des gens qui avaient été tués dans la citadelle de Suse. Le roi dit alors à la reine Esther: « Rien que dans la citadelle de Suse, les Juifs ont massacré 500 hommes en plus des dix fils de Haman. Combien ont-ils dû en tuer dans les autres parties du royaume! » Il ajouta « Quelle est ta demande? Elle te sera accordée. Que veux-tu encore? Cela te sera accordé. » Esther répondit: « Si le roi le juge bon, qu'il soit permis aux Juifs de Suse d'agir encore demain selon le décret qui était valable aujourd'hui, et que les corps des dix fils de Haman soient pendus à une potence. » Le roi donna les ordres nécessaires: un nouveau décret fut publié à Suse et les corps des dix fils de Haman furent pendus. Les Juifs de Suse se rassemblèrent encore le quatorzième jour du mois nommé Adar, ils tuèrent 300 hommes dans la ville, mais ils ne pillèrent pas leurs biens. Les Juifs qui vivaient dans les autres parties du royaume se rassemblèrent également pour défendre leur vie. Ils se débarrassèrent de leurs ennemis en tuant 75 000 de ceux qui les détestaient, mais ils ne pillèrent pas leurs biens. Cela se passa le treizième jour du mois nommé Adar. Le quatorzième jour, ils prirent du repos et firent la fête joyeusement. Par contre, les Juifs de Suse, qui s'étaient rassemblés pour combattre leurs ennemis les treizième et quatorzième jours du mois nommé Adar, prirent du repos le quinzième jour et c'est ce jour-là qu'ils firent la fête dans la joie. Voilà pourquoi les Juifs qui habitent les localités de la campagne célèbrent un jour de fête le quatorzième jour du mois nommé Adar: ils font la fête dans la joie et s'envoient des cadeaux les uns aux autres. Mardochée rédigea des lettres et les envoya à tous les Juifs qui vivaient dans les provinces proches ou lointaines du royaume de Xerxès. Il leur demandait de célébrer une fête, chaque année, les quatorzième et quinzième jours du mois nommé Adar. En effet, ces jours-là, les Juifs s'étaient débarrassés de leurs ennemis; ce mois-là, leur détresse s'était transformée en joie et leur malheur en bonheur. Ils devaient donc se souvenir de ces événements en faisant la fête dans la joie, en s'envoyant des cadeaux les uns aux autres et en faisant des dons aux pauvres. Les Juifs suivirent les instructions de Mardochée et la fête, célébrée une première fois, devint une tradition. Car Haman, fils de Hammedata, descendant d'Agag, l'ennemi des Juifs, avait décidé d'exterminer ceux-ci. Il avait tiré aux sorts, appelés pourim, pour fixer le jour de leur extermination. Mais Esther alla trouver le roi, et celui-ci ordonna, après lecture des annales, de faire subir à Haman le sort affreux qu'il avait prévu pour les Juifs; c'est ainsi que Haman et ses fils furent pendus à une potence. Voilà pourquoi on appelle ces jours de fête les pourim, d'après le pluriel du mot qui signifie “sort”. À cause des instructions de la lettre de Mardochée, ainsi que de tout ce qu'ils avaient vu et subi eux-mêmes, les Juifs instituèrent une tradition valable pour eux-mêmes, pour leurs descendants et pour tous ceux qui se feraient Juifs: ils devraient fêter sans faute ces deux jours chaque année à la date fixée. Dès lors, dans toutes les générations à venir, chaque famille juive de chaque province et de chaque ville du royaume devra fêter les jours des pourim; il faudra que les Juifs et leurs descendants n'interrompent jamais cette tradition et n'oublient pas ce qui s'est passé. La reine Esther, fille d'Abihaïl, et le Juif Mardochée écrivirent une seconde fois pour confirmer avec toute leur autorité la lettre concernant les pourim. Ces lettres furent adressées à tous les Juifs dans les 127 provinces du royaume de Xerxès. Elles contenaient des vœux de paix et de sécurité. Elles recommandaient aux Juifs de fêter les pourim à la date fixée selon les instructions d'Esther et de Mardochée; la décision en était prise pour eux et pour leurs descendants, comme celle concernant les jeûnes et les lamentations. Ces ordres d'Esther confirmaient l'institution de la fête des pourim, et on les mit par écrit dans un livre. Le roi Xerxès imposa des travaux forcés aux habitants des régions côtières de son royaume comme à ceux de l'intérieur. Toutes les actions grandes et puissantes du roi, de même que la manière dont il éleva Mardochée à une haute situation, sont racontées dans le livre intitulé: Les actes des rois de Médie et de Perse. Mardochée, le Juif, devint la personne la plus puissante du royaume, après le roi Xerxès. Il était honoré et aimé par tous les autres Juifs. Il travailla pour le bien, la sécurité et la paix de son peuple. Il y avait au pays d'Ous un homme du nom de Job. Il était irréprochable, droit, fidèle à Dieu et il évitait le mal. Il était père de sept fils et trois filles; il possédait 7 000 moutons, 3 000 chameaux, 500 paires de bœufs et 500 ânesses, ainsi que de très nombreux serviteurs. Cet homme était le plus grand de tous les Orientaux. À tour de rôle, ses fils se rendaient les uns chez les autres pour faire un bon repas. Ils invitaient alors leurs trois sœurs à manger et à boire avec eux. Quand le cycle de ces repas avait pris fin, Job faisait venir ses enfants pour les purifier. Levé de bon matin, il offrait à Dieu des sacrifices pour chacun d'eux, car il se disait: « Mes fils ont peut-être commis une faute et maudit Dieu en pensée. » C'est ainsi que Job agissait chaque fois. Un jour que les êtres célestes venaient se présenter devant le Seigneur, l'accusateur vint aussi parmi eux. Le Seigneur demanda à l'accusateur: « D'où viens-tu donc? » L'accusateur répondit au Seigneur: « Je viens de faire un tour sur terre. » Le Seigneur dit à l'accusateur: « As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre. C'est un homme irréprochable et droit, fidèle à Dieu et qui évite le mal. » L'accusateur répondit au Seigneur: « Est-ce sans raison que Job est fidèle à Dieu? Ne l'as-tu pas protégé de tous côtés par une clôture, lui, sa famille et tous ses biens? Tu as si bien favorisé tout ce qu'il a entrepris, que ses troupeaux sont répandus dans tout le pays. Mais interviens donc et touche à tout ce qu'il possède, on verra bien s'il ne te maudit pas en face! » Le Seigneur dit à l'accusateur: « Tout ce qu'il possède est en ta main, seulement garde-toi de toucher à lui. » Alors l'accusateur sortit de la présence du Seigneur. Un jour que les fils et les filles de Job mangeaient et buvaient du vin chez leur frère aîné, un messager arriva chez Job et lui dit: « Les bœufs étaient en train de labourer, et les ânesses se trouvaient au pré non loin de là, quand des Sabéens sont tombés sur eux, et ils les ont enlevés. Ils ont tué tes serviteurs; j'ai été le seul à m'échapper pour t'en informer. » Il n'avait pas fini de parler, qu'un autre arriva et lui dit: « La foudre est tombée du ciel sur les troupeaux de moutons et sur tes serviteurs, et elle a tout consumé. J'ai été le seul à m'échapper pour t'en informer. » Il n'avait pas fini de parler, qu'un autre arriva et lui dit: « Des Chaldéens ont formé trois bandes qui se sont jetées sur les chameaux, et ils les ont enlevés. Ils ont tué tes serviteurs; j'ai été le seul à m'échapper pour t'en informer. » Il n'avait pas fini de parler qu'un autre arriva et lui dit: « Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin chez leur frère aîné, quand un ouragan venant du désert a frappé les quatre coins de la maison; la maison est tombée sur les jeunes gens qui sont morts. J'ai été le seul à m'échapper pour t'en informer. » Alors Job se leva, il déchira son manteau, se rasa la tête, puis il se jeta à terre et il se prosterna. Il dit alors: « Je suis sorti nu du ventre de ma mère, nu je retournerai au ventre de la terre. Le Seigneur a donné, le Seigneur a repris. Que le nom du Seigneur soit béni! » En tout cela, Job ne commit aucune faute; il ne dit rien d'inconvenant à Dieu. Un jour que les êtres célestes venaient se présenter devant le Seigneur, l'accusateur vint aussi parmi eux se présenter devant le Seigneur. Le Seigneur dit à l'accusateur: « D'où viens-tu donc? » L'accusateur répondit au Seigneur: « Je viens de faire un tour sur terre. » Le Seigneur dit à l'accusateur: « As-tu remarqué mon serviteur Job? Il n'y a personne comme lui sur la terre. C'est un homme irréprochable et droit, fidèle à Dieu et qui évite le mal. Il reste fermement irréprochable, et c'est pour rien que tu m'as poussé à lui faire du tort. » L'accusateur répondit au Seigneur: « C'est un échange de bons procédés: tout ce que quelqu'un possède, il le donnerait pour sauver sa vie. Mais interviens donc et touche à son corps; on verra bien s'il ne te maudit pas en face! » Le Seigneur dit à l'accusateur: « Il est en ta main; seulement, respecte sa vie! » Alors l'accusateur sortit de la présence du Seigneur. Il frappa Job de mauvais ulcères, depuis la plante des pieds jusqu'au sommet de la tête. Job prit un morceau de poterie pour se gratter, et il s'assit sur un tas de cendres. Sa femme lui dit: « Tu restes encore irréprochable! Maudis donc Dieu et meurs! » – « Tu parles comme une folle, lui dit Job. Si nous acceptons de Dieu le bonheur, pourquoi n'accepterions-nous pas de lui aussi le malheur? » En tout cela, Job ne commit aucune faute en paroles. Trois amis de Job entendirent parler de tous ces malheurs qui lui étaient arrivés. C'étaient Élifaz de Téman, Bildad de Chouha et Sofar de Naama. Chacun arriva de chez lui, et ils se mirent d'accord pour aller plaindre Job et le consoler. Regardant de loin, ils ne le reconnurent pas. Alors ils éclatèrent en sanglots; ils déchirèrent leur manteau et ils se répandirent de la poussière sur la tête. Puis ils s'assirent à terre avec lui pendant sept jours et sept nuits, sans rien lui dire, tant sa souffrance leur apparaissait grande. Finalement, Job se décida à parler pour maudire le jour de sa naissance. Voici ce qu'il dit: Que disparaisse le jour où je suis né, et la nuit qui a dit: « Un garçon est conçu »! Ce jour-là, qu'il soit ténèbres; que Dieu, de là-haut, ne s'y intéresse pas; que la lumière ne brille pas sur lui! Ce jour-là, que s'emparent de lui les ténèbres les plus sombres, que des éclipses le terrifient. Cette nuit-là, que l'obscurité s'en empare; qu'elle ne se joigne pas aux autres jours de l'année; qu'elle n'entre plus dans le calcul des mois. Oui, que cette nuit-là devienne stérile; qu'aucun cri de joie n'y retentisse! Qu'ils la condamnent comme portant malheur, les sorciers qui maudissent les jours, qui sont experts à réveiller le dragon marin, le Léviatan. Que les étoiles de la nuit tombante s'obscurcissent; que cette nuit espère en vain la lumière et qu'elle ne voie pas l'aurore naissante. Car elle n'a rien fait pour m'empêcher de naître, elle n'a pas caché à mes yeux la misère. Pourquoi ne suis-je pas mort dès ma naissance, pourquoi n'ai-je pas expiré, à peine sorti du ventre de ma mère? Pour quelle raison y avait-il deux genoux pour m'accueillir, pourquoi y avait-il deux seins pour m'allaiter? Aujourd'hui je serais couché, tranquille, je dormirais et je me reposerais, avec les rois et les conseillers de la terre, qui se sont bâti des monuments funéraires. Ou bien je serais avec les princes qui possédaient de l'or et qui emplissaient d'argent leurs maisons; ou bien je serais comme un mort-né déjà enterré, comme les bébés qui n'ont pas vu le jour. Là, au séjour des morts, les méchants ont cessé de s'agiter, là ils se reposent de leur appétit de puissance. Les prisonniers, eux aussi, sont tranquilles, ils n'entendent plus la voix du gardien. Petits et grands sont là ensemble, l'esclave y est délivré de son maître. Pourquoi Dieu fait-il voir le jour aux malheureux, pourquoi donne-t-il la vie à ceux qui mèneront une vie amère, qui attendent la mort sans qu'elle vienne, et qui la recherchent plus qu'un trésor? Ceux-là se réjouiraient devant le tas de pierres du sépulcre et ils exulteraient de trouver un tombeau. Pourquoi ce don de la vie à celui dont le chemin est sans issue, à celui que « Dieu protégeait de tous côtés comme par une clôture »? Comme pain à manger, je n'ai que mes gémissements; comme eau à boire, ce sont plutôt mes hurlements qui jaillissent. Oui, ce qui me terrorisait, c'est ce qui m'arrive, ce dont j'avais peur, le voici devant moi. Je ne connais ni calme, ni tranquillité, ni repos; au contraire, c'est l'agitation qui m'envahit. Élifaz de Téman prit alors la parole et dit à Job: Si l'on essaie de te dire quelque chose, le supporteras-tu? Mais qui pourrait se taire? Toi, tu donnais des conseils à beaucoup de gens, tu encourageais ceux qui manquaient de force, tes propos relevaient les personnes qui avaient trébuché, tu affermissais celles qui pliaient sous le fardeau. Maintenant, quand la même chose t'arrive, tu ne le supportes pas; quand cela te touche, tu es troublé. Ta foi en Dieu ne doit-elle pas être la source de ta confiance, et l'intégrité de ta conduite, la raison de ton espérance? Rappelle-toi: quel innocent a jamais péri? Comment les gens honnêtes disparaîtraient-ils? Voilà ce que j'ai vu: ceux qui cultivent l'injustice et qui sèment la misère les récolteront. Le souffle de Dieu les fait périr, le vent de sa colère les anéantit. Leur rugissement de lion, leur voix de fauve, et leurs dents de lionceaux sont brisés. Le carnassier périt faute de proie et les petits de la lionne se dispersent. Un message m'est venu comme en secret, mon oreille en a perçu le murmure, lorsqu'en rêve, la nuit, les pensées sont confuses et que l'engourdissement tombe sur les humains. Un frisson de terreur m'a saisi, qui a fait trembler tous mes os. Un souffle est passé sur mon visage, qui m'a donné la chair de poule. Quelqu'un se tenait là, que je ne reconnaissais pas, une forme était devant mes yeux. Un silence d'abord, puis j'entendis une voix qui disait: « Un humain serait-il plus juste que Dieu, un mortel, plus pur que son créateur? » À ses propres serviteurs il ne fait pas confiance, même dans ses anges, il remarque des défaillances. C'est encore plus vrai pour les humains, qui habitent des maisons d'argile posées sur la poussière, et qu'on écrase plus vite qu'une fourmi! Du jour au lendemain ils sont broyés, disparus pour toujours sans qu'on y prenne garde. La corde qui tenait leur tente a été arrachée, ils sont morts, ignorant la sagesse. Tu peux toujours appeler, y aura-t-il quelqu'un pour te répondre? À quel être céleste t'adresseras-tu? Oui, c'est la mauvaise humeur qui tue l'imbécile; celui qui est stupide meurt de jalousie. Un imbécile qui avait du succès, moi j'en ai vu un; mais sans tarder, j'ai prononcé sur sa maison cette malédiction: « Que ses enfants soient privés de tout appui; qu'ils soient accablés au tribunal, sans défenseur. Qu'un affamé dévore sa récolte malgré les épines, que des gens avides s'emparent de ses biens. » L'injustice, en effet, ne sort pas naturellement de la terre, la misère ne germe pas du sol. C'est l'être humain qui est né pour vivre la misère, comme les étincelles pour voler en l'air. Si j'étais toi, je m'adresserais à Dieu, c'est au Seigneur que je soumettrais mon cas. Lui qui fait de grandes choses, impossibles à sonder, des merveilles qu'on n'arrive pas à compter. Lui qui répand la pluie sur la face de la terre, qui envoie les eaux sur les champs. Il place en haut ceux qui sont en bas, et ceux qui sont en deuil se redressent par son secours. Il brise les projets des gens rusés; leurs prévisions n'ont aucun succès. C'est lui qui prend au piège les sages à leur propre ruse; le plan des gens tordus se trouve dépassé. En plein jour, ils se heurtent à l'obscurité, ils tâtonnent à midi comme en pleine nuit. Dieu sauve de leur gueule celui qui est abattu et le pauvre des mains du puissant. Il y a un espoir pour le faible, et l'injustice n'a plus rien à dire. Oui, heureux celui que Dieu corrige! Toi, ne rejette donc pas les leçons du Dieu souverain. C'est lui qui fait souffrir, puis il répare; c'est lui qui frappe, puis il guérit. Plus d'une fois, il te sauvera de l'angoisse, à la fin, le mal ne t'atteindra pas. Dans la famine, il te sauvera de la mort; au combat, de l'épée meurtrière. Tu seras à l'abri de la langue agressive, tu n'auras rien à craindre au moment du désastre. Tu te moqueras du désastre et de la famine, tu n'auras pas peur de la bête sauvage. Dans ton champ il y aura une entente entre toi et les pierres, les bêtes sauvages seront en paix avec toi. Tu connaîtras la paix dans ta maison; quand tu inspecteras ta demeure, tu ne manqueras de rien. Tu connaîtras une descendance nombreuse, et les enfants de tes enfants seront comme l'herbe des champs. Tu iras dans la tombe quand ta vie sera comblée, comme une gerbe qui s'élève en sa saison. Tel est le résultat de nos recherches: il en est bien ainsi. Écoute donc et fais-en ton profit! Job répondit alors: Ah, si l'on pouvait peser ma peine, si l'on mettait tout mon malheur sur une balance! À présent, il est plus lourd que le sable des mers; voilà pourquoi mes paroles sont troublées. Car les flèches du Dieu souverain sont en moi, j'en absorbe le venin; les terribles armées de Dieu s'alignent contre moi. L'âne sauvage pousse-t-il des cris devant l'herbe fraîche? Le bœuf mugit-il en face du foin? Mange-t-on un aliment insipide sans y mettre du sel? Y a-t-il du goût dans le blanc de l'œuf cru? Ma bouche refuse d'y toucher, c'est comme une nourriture dégoûtante. Je voudrais tant que ma demande s'accomplisse, que Dieu m'accorde ce que j'espère; qu'il se décide à m'écraser pour de bon, qu'il laisse aller sa main et qu'il en finisse avec moi! J'aurais encore une consolation, un réconfort dans cette souffrance qui ne m'épargne pas: je n'aurais pas renié les paroles du Dieu saint. Ai-je assez de force pour attendre? À quoi bon continuer à vivre? Ai-je moi, la force des pierres, ou un corps de bronze? N'y aurait-il plus de secours pour moi? Un déroulement heureux serait-il exclu pour moi? Celui qui est éprouvé a droit à la bonté de son ami, même s'il a abandonné la foi en Dieu. Mes amis, eux, m'ont trompé comme un ruisseau sec; comme le lit des torrents qui devrait couler. D'abord, ils deviennent troubles à cause de la glace et ils grossissent par la fonte des neiges. Puis, à la saison sèche, ils se tarissent; quand il fait chaud, ils s'assèchent sur place. Les caravanes doivent changer de route; elles s'enfoncent au désert et elles y périssent. Les caravanes de Téma les cherchaient du regard, les convois de Saba espéraient en eux. Mais ils regrettent de s'être fiés à eux, quand ils y arrivent enfin, ils sont déçus. Voilà ce que vous êtes maintenant pour votre ami; à la vue de mon malheur, vous avez pris peur. Vous ai-je demandé de me donner quelque chose, de me faire cadeau d'une partie de vos biens, pour me délivrer du pouvoir d'un adversaire et me libérer des mains des tyrans? Instruisez-moi et moi, je me tairai; expliquez-moi en quoi je me suis trompé. Des paroles droites sont convaincantes, mais vos critiques, sur quoi portent-elles? Pensez-vous critiquer de simples mots? les propos du désespéré sont-ils des paroles en l'air? Même un orphelin, vous oseriez le tirer au sort, vous marchanderiez votre propre ami! Et maintenant, regardez-moi dans les yeux, voulez-vous? Vous mentirais-je en face? Changez d'attitude s'il vous plaît! Pas de fausseté entre nous! Encore une fois, changez d'attitude! C'est mon droit qui est en cause. Mon langage serait-il faux? Non, car je connais le goût du malheur. Le temps de l'humain sur la terre n'est-il pas une corvée? Sa vie n'est-elle pas comme celle d'un ouvrier? Comme un serviteur soupire après l'ombre et comme un ouvrier attend sa paye, ce que j'ai en partage, ce sont des mois de misère, ce que j'ai gagné, ce sont des nuits de peine. Dès que je suis couché, je me dis: « Quand me lèverai-je? » La soirée n'en finit pas. Je suis envahi de cauchemars jusqu'au matin. Mon corps est recouvert de vermine et de croûtes, ma peau écorchée n'est que plaies purulentes. Ma vie passe plus vite que la navette d'un tisserand; à bout de fil, elle tire à sa fin! Souviens-toi que ma vie n'est qu'un souffle, que mes yeux ne verront plus le bonheur. Tes yeux qui me regardaient ne me remarqueront plus. Tes yeux seront sur moi, mais je n'y serai pas. Comme un nuage se dissipe et s'en va, celui qui descend au séjour des morts n'en remontera pas. Il ne retournera plus chez lui, sa demeure ne le reconnaîtra plus. Aussi, moi je ne me tairai pas davantage, l'esprit angoissé je parlerai, le cœur amer je me plaindrai. Suis-je l'océan des origines ou le monstre marin, pour que tu places contre moi un gardien? Si je me dis: « Mon lit me consolera, dormir soulagera ma plainte », tu me terrifies par des rêves, par des visions tu m'épouvantes. Je préférerais être étranglé; la mort, plutôt que ce corps misérable! Je n'en peux plus: je ne vivrai pas toujours. Puisque mes jours sont un souffle, ne t'occupe pas de moi! Qu'est-ce que l'humain, pour que tu lui donnes tant d'importance, et que tu fixes ton attention sur lui? Pourquoi l'inspectes-tu chaque matin et l'éprouves-tu à chaque instant? Quand détourneras-tu de moi ton regard? Ne me lâcheras-tu pas, pour que j'avale ma salive? Si j'ai commis une faute, que t'ai-je fait à toi, qui garde de si près les humains? Pourquoi me prends-tu pour cible? Suis-je devenu un poids pour toi? Pourquoi ne supportes-tu pas ma faute et ne pardonnes-tu pas mon tort? Déjà me voici couché dans la poussière; quand tu me chercheras, je ne serai plus là. Bildad de Chouha prit alors la parole et dit à Job: Combien de temps tiendras-tu de tels propos? Quand s'arrêtera cet ouragan de mots? Dieu fausserait-il la justice? Le Dieu souverain fausserait-il le droit? Si tes fils ont commis une faute contre lui, il leur en fait payer les conséquences. Mais toi, si tu cherches Dieu et si tu implores le Dieu souverain, si tu es innocent et honnête, alors il s'occupera de toi sans tarder et il te rendra la place qui te revient de droit. Ton ancienne situation te paraîtra peu de chose, tant ton avenir sera grand. Demande aux générations passées, appuie-toi sur l'expérience de leurs ancêtres. Car nous sommes nés d'hier et nous ne savons pas que nos jours sur terre sont une ombre qui passe. Ceux du passé, ne peuvent-ils pas t'instruire, te parler? De leurs réflexions, ils tireront les propos suivants: « Le papyrus ne grandit pas, sinon dans un marais, le roseau ne pousse pas, sinon dans l'eau. Il est encore en germe, on ne l'a pas coupé, que le voilà desséché avant les autres herbes! » Tel est l'avenir de toutes les personnes qui oublient Dieu; ainsi disparaît l'espoir du méchant. Son assurance est fragile, sa confiance n'est qu'une toile d'araignée. Il s'appuie sur sa maison mais elle ne tient pas; il s'y cramponne, mais elle ne résiste pas. Le voilà comme un arbre plein de sève au soleil, qui étend ses branches au-dessus de son jardin. Ses racines s'entremêlent sur le sol et il regarde la maison de pierres. Mais s'il est arraché du lieu où il était, celui-ci le renie en disant: « Je ne t'ai jamais vu! » Telle est sa fin heureuse! Puis de cette poussière un autre germera. Dieu, vois-tu, ne rejette pas celui qui est intègre et il ne prête pas main-forte aux malfaiteurs. Il finira par remplir ta bouche de rires et tes lèvres de cris de joie. Ceux qui te détestent seront couverts de honte, les méchants disparaîtront. Job répondit alors: Évidemment, je sais qu'il en est ainsi. Comment un humain serait-il irréprochable devant Dieu? Si cet humain désire lui faire un procès, Dieu ne lui répondra pas une fois sur mille. Aussi intelligent et courageux qu'il soit, personne ne lui a résisté et s'en est sorti sans dommage. C'est lui qui déplace les montagnes sans qu'elles le sachent, et qui les renverse dans sa colère. Il fait trembler la terre sur ses bases et ses colonnes vacillent. Il ordonne au soleil de ne pas se lever, il enferme à clé les étoiles. Lui seul étend les cieux et il chemine sur les hautes vagues de la mer. Il fait les constellations: la Grande Ourse, Orion, les Pléiades et les Chambres du sud. Il fait de grandes choses impossibles à sonder, des merveilles qu'on n'arrive pas à compter. S'il passe près de moi, je ne le vois pas, s'il me frôle, je ne m'en rends pas compte. S'il s'empare d'une proie, qui le fera lâcher? Qui lui dira: « Que fais-tu là? » Dieu ne renonce pas à sa colère; aussi, les monstres du chaos doivent se coucher devant lui. Dans ces conditions, moi, je lui répliquerais? Je choisirais des arguments contre lui? Même si je suis dans mon droit, je ne sais pas quoi répondre; je dois plutôt supplier mon juge. Même si je criais, et s'il me répondait, je ne crois pas qu'il voudrait m'écouter. Lui qui m'écrase pour un rien et qui multiplie sans raison mes blessures. Il ne me permet pas de reprendre mon souffle, tant il me gave d'amertume. S'il s'agit de force, il est la puissance même. S'il s'agit de jugement, il dit: « Qui me fera comparaître au tribunal? » Si je me déclare innocent, lui me traite en coupable; si je m'estime intègre, lui déclare que j'ai l'esprit tortueux. Suis-je vraiment intègre? Je ne le sais même pas. Je suis dégoûté de la vie. C'est du pareil au même! C'est pourquoi je le dis: Dieu supprime aussi bien l'innocent que le coupable. Quand un désastre soudain sème la mort, il se moque de la détresse des innocents. Dans un pays livré au pouvoir des méchants, il oblige les juges à fermer les yeux. Si ce n'est pas lui, qui est-ce? Mes jours ont passé plus vite qu'un coureur, ils se sont enfuis sans avoir vu le bonheur. Ils ont filé comme des barques de jonc, comme un aigle fond sur sa proie. Si je dis: « Je veux abandonner ma plainte, cesser d'être triste et me détendre », je suis alors tourmenté par toutes mes souffrances. Je sais bien que tu ne m'acquitteras pas. De toute façon, je serai déclaré coupable; alors pourquoi me fatiguer en vain? J'aurais beau me laver avec de la neige et me nettoyer les mains avec du savon, tu me plongerais dans la boue au point de faire horreur à mes propres vêtements. Car Dieu n'est pas un être humain comme moi, pour que je lui réponde, pour que nous allions ensemble au tribunal. Si au moins il y avait un arbitre entre nous qui ait autorité sur nous deux, qui écarte de moi le bâton de Dieu pour que sa terreur ne m'épouvante plus. Je parlerais alors sans le craindre. Mais puisqu'il n'en est pas ainsi, je reste seul face à moi-même. Ma vie me dégoûte! Aussi je veux laisser libre cours à ma plainte, laisser parler mon cœur amer. Je dirai à Dieu: « Ne me traite pas en coupable; fais-moi plutôt savoir ce que tu me reproches. » Est-ce une bonne chose pour toi d'accabler, de rejeter le dur travail de tes mains et de favoriser les projets des méchants? Vois-tu les choses avec les yeux d'un être de chair? Ton point de vue ne serait-il que celui d'un humain? Tes jours sont-ils aussi peu nombreux que ceux d'un humain, tes années aussi courtes que celles d'un mortel, pour que tu cherches à connaître ma faute, et pour que tu t'efforces de découvrir mon péché? Même si tu sais bien que je ne suis pas coupable, personne ne peut me délivrer de tes mains. Ces mains, justement, qui m'ont formé et qui m'ont fait; pourtant, en même temps, tu voudrais me détruire! Toi qui m'as façonné comme de l'argile, il faut t'en souvenir, tu me ferais retourner à la poussière! Dans le ventre de ma mère, tu m'as formé, comme on verse le lait pour le faire durcir comme du fromage. Tu m'as revêtu de peau et de chair, tu m'as couvert d'os et de nerfs. Tu m'as accordé la grâce de la vie; tu as pris soin de préserver mon existence. Mais je sais bien ce qu'il y avait en toi: tu cachais une arrière-pensée. Tu voulais me prendre sur le fait dès que je commettrais une faute, ne pas me tenir pour innocent de mon tort. Tant pis pour moi si je suis coupable! Même innocent, je n'ose pas relever la tête, plein de honte en voyant ma misère. Car si je relevais la tête, tu me pourchasserais comme un lion, tu renouvellerais tes merveilles, mais contre moi. Tu lances contre moi un assaut après l'autre, ta colère envers moi augmente sans cesse, des armées se relaient contre moi. Pourquoi m'as-tu fait sortir du ventre de ma mère? J'y serais mort à l'abri de tout regard. Je serais comme quelqu'un qui n'a jamais existé, qui va du ventre maternel à la tombe. J'ai peu de temps à vivre, n'est-ce pas? Laisse-moi donc, que je profite un peu, avant que je m'en aille, sans jamais en revenir, au pays de l'obscurité et de sombres ténèbres. C'est le pays de la nuit profonde où l'on ne voit rien, des ténèbres épaisses et du désordre, le pays où la clarté même est comme la nuit obscure! Sofar de Naama prit alors la parole et dit à Job: Une telle abondance de paroles restera-t-elle sans réponse? Est-ce que les paroles seules peuvent rendre juste? Tes beaux discours réduisent les gens au silence, tu parles avec dérision et personne ne te montre ton erreur. Et tu dis: « Ce que je crois est clair, je suis irréprochable devant Dieu. » Si seulement Dieu se décidait à parler et s'il se mettait à discuter avec toi, s'il te révélait les secrets de la sagesse – qui sont trop merveilleux pour notre intelligence – tu saurais que Dieu, parmi tes fautes, en laisse passer. Prétends-tu découvrir les profondeurs de Dieu, saisir jusqu'à la perfection du Dieu souverain? Elle est plus haute que le ciel, que feras-tu? Plus profonde que le séjour des morts, qu'en sais-tu? Elle est, en étendue, plus vaste que la terre, plus large que l'océan. Si Dieu se décide à enfermer un coupable ou à le convoquer au tribunal, qui le fera changer d'idée? Oui, il connaît, lui, les gens faux, sans effort d'attention il voit où est le crime. Il sera possible pour un idiot d'être enfin intelligent le jour où l'âne sauvage naîtra domestiqué! Et toi, si tu fixes ton attention sur Dieu et si tu étends tes mains vers lui en prière, si tu élimines le mal dont tu es responsable et si tu ne laisses pas l'injustice habiter chez toi, alors, désormais sans tache, tu relèveras la tête et, purifié comme du métal fondu, tu n'auras plus de crainte. Oui, tu oublieras la peine, tu t'en souviendras comme on se souvient d'une eau écoulée. Ton existence deviendra plus radieuse que la lumière du midi, l'obscurité sera claire comme le matin. Tu reprendras confiance car, effectivement, il y a de l'espoir; après avoir connu la honte, tu te coucheras tranquille. Dans ce repos, personne ne viendra te déranger; au contraire, plusieurs viendront t'apaiser. Mais les méchants, leurs yeux sont usés, ils n'ont aucune issue; leur espoir c'est leur dernier soupir. Job répondit alors: Vraiment, quelle assemblée vous faites! Avec vous mourra la sagesse! Je suis intelligent moi aussi; je ne vous suis inférieur en rien. Tout le monde le sait. Je suis tourné en ridicule par mes amis parce que j'ai dit: « Que Dieu réponde à celui qui crie vers lui! » Oui, celui qui est juste et intègre est tourné en ridicule. « Au malheureux le mépris! », pensent les gens sans souci. C'est un coup de plus pour celui dont le pied trébuche. Et sous leur tente les violents sont sans souci, ceux qui provoquent Dieu restent en sécurité, tout comme ceux qui manipulent Dieu. Interroge donc les bêtes, elles t'instruiront, les oiseaux du ciel, ils t'enseigneront. Ou alors discute avec la terre, elle t'instruira, les poissons de la mer te raconteront. Parmi eux tous, qui ne sait pas que c'est la main du Seigneur qui les a faits? C'est lui qui tient en sa main le souffle de tout vivant et l'esprit qui anime tout corps humain. L'oreille ne discerne-t-elle pas les mots, comme le palais goûte la nourriture? De même, aux vieillards convient la sagesse et au grand âge, l'intelligence. Mais c'est chez Dieu que se trouvent la sagesse et le pouvoir, à lui le conseil et l'intelligence. On ne rebâtit pas ce qu'il démolit, on ne libère pas celui qu'il enferme. S'il retient la pluie, c'est la sécheresse, mais s'il l'envoie, elle bouleverse la terre. Avec lui la force et le discernement, c'est à lui qu'appartiennent celui qui s'égare et celui qui égare les autres. Il fait marcher pieds nus les personnes importantes, il fait perdre la raison aux dirigeants. Il relâche ceux que les rois avaient attachés, pour les attacher lui-même avec une ceinture aux reins. Il fait marcher pieds nus les prêtres, et il renverse les pouvoirs établis. Il ôte la parole aux bons orateurs, et il enlève le bon sens aux vieillards. Il répand le mépris sur les nobles, et il affaiblit la puissance des tyrans. Il enlève aux profondeurs leurs ténèbres, et il amène à la lumière ce qui était dans l'ombre. Il fait grandir des peuples, puis il cause leur ruine, il laisse des populations s'étendre, puis il les emporte. Aux maîtres du pays il ôte la raison, il les laisse s'égarer dans un désert sans routes. Ils avancent à tâtons dans l'obscurité, sans lumière, Dieu les fait tituber comme des ivrognes. Tout cela, je l'ai vu de mes yeux, entendu de mes oreilles et je l'ai compris. J'en sais autant que vous, je ne vous suis inférieur en rien! Mais moi, c'est au Dieu souverain que je veux parler, c'est à Dieu que je veux faire des reproches. Et vous, vous êtes des fabricants de mensonges, vous êtes tous des guérisseurs inutiles. Ah! si vous pouviez vous taire pour de bon, ce serait pour vous un signe de sagesse! Écoutez donc ma réplique, soyez attentifs à mes arguments. Pensez-vous servir Dieu quand vous dites des faussetés, quand vous affirmez des mensonges? Est-ce pour Dieu que vous montrez du favoritisme? Est-ce en sa faveur que vous plaidez? S'il vous examinait, serait-ce une bonne chose? Pouvez-vous le tromper comme on trompe un humain? Il vous le reprocherait sûrement, si vous aviez, même en secret, un parti pris. Sa grandeur ne vous effraie-t-elle pas, sa terreur ne vous saisit-elle pas? Vos arguments sont de la poudre aux yeux, vos défenses sont comme des murs d'argile. Taisez-vous devant moi, c'est à mon tour de parler. Il arrivera ce qu'il arrivera! Je suis prêt à tout, même à risquer ma vie. Que Dieu me tue, de toute façon je n'ai plus d'espoir! Mais je veux quand même défendre devant lui ma conduite. Si je réussis à le faire, ce sera ma victoire, car aucun hypocrite n'est admis en sa présence. Écoutez donc mes propos, que mon explication parvienne à vos oreilles. Je me prépare à aller en jugement car je sais, moi, que je suis innocent. Y a-t-il quelqu'un pour plaider contre moi? Si c'est le cas, je me tairai et j'attendrai la mort. Seigneur, épargne-moi deux choses seulement, alors je ne t'éviterai pas. D'abord, retire ta main qui pèse sur moi, cesse de m'accabler par ta terreur. Ensuite, tu appelleras, et moi je répondrai, ou bien c'est moi qui parlerai et tu me répliqueras. Quel est le compte de mes offenses et de mes torts? Fais-moi connaître ma révolte et ma faute. Pourquoi détournes-tu ton visage, et me considères-tu comme ton ennemi? C'est une feuille chassée par le vent que tu poursuis, c'est un brin de paille sèche que tu pourchasses. Oui, tu écris contre moi un rapport sévère, tu me livres aux conséquences de mes fautes de jeunesse. Tu entraves mes pas, tu surveilles tous mes faits et gestes, tu relèves même l'empreinte de mes pas. Ma vie se défait comme du bois pourri, comme un vêtement dévoré par les mites. La vie que l'être humain a reçu de la femme est fragile, brève et pleine d'inquiétude. Comme une fleur, il s'épanouit, puis se fane, il s'enfuit comme l'ombre que l'on ne peut pas arrêter. Et c'est sur lui que tu fixes les yeux? Et c'est moi que tu traînes ainsi en justice! Qui tirera le pur de l'impur? Personne! Puisque les jours des humains sont fixés, que tu as décidé du nombre de ses mois, et que tu as établi une limite qu'il ne franchira pas, alors regarde ailleurs et laisse-le, jusqu'à ce que, tel un ouvrier, il achève sa journée. Car pour l'arbre il y a de l'espoir, si on le coupe il peut se renouveler, ses rejetons ne manquent pas. Même si sa racine vieillit en terre, si sa souche meurt dans le sol, dès qu'il sent l'eau il fleurit, et il produit des branches comme une jeune plante. Mais quand une personne meurt, elle n'a plus de force: un humain expire et il n'est plus. Les eaux de la mer peuvent s'épuiser et les fleuves tarir et se dessécher, mais l'humain qui s'est couché pour toujours ne se relèvera pas. Tant que durera le ciel, il ne se réveillera pas, il ne sortira jamais de son sommeil. Ah! si tu me cachais au séjour des morts, si tu m'y abritais jusqu'à ce que passe ta colère. Tu me fixerais un délai, puis tu te souviendrais de moi. Si l'humain qui meurt pouvait revivre, tout le temps de mon service, j'attendrais jusqu'à ce que vienne la relève. Tu appellerais, et moi je te répondrais, tu désirerais revoir l'œuvre de tes mains. Au lieu de compter mes pas comme maintenant, tu cesserais de surveiller ma faute; tu enfermerais ma révolte dans un sac, tu couvrirais mes torts. Il arrive à une montagne de tomber en morceaux ou à un rocher de changer de place. L'eau est capable de pulvériser les pierres, et l'averse d'emporter la poussière du sol. Toi aussi, tu finis par détruire l'espérance de l'être humain. Tu le terrasses et il s'en va pour toujours; tu le défigures, puis tu le laisses aller. Ses fils sont-ils honorés? il ne le sait pas; sont-ils humiliés? il ne s'en rend pas compte. C'est son corps à lui qui souffre, c'est sur lui-même qu'il se lamente. Alors Élifaz de Téman prit la parole et dit à Job: Un sage répond-il avec des réflexions en l'air? Se rassasie-t-il de vent? Argumente-t-il avec des mots inutiles, avec des propos qui ne servent à rien? Toi, tu détruis l'attachement à Dieu, tu annules les prières faites à Dieu. Oui, c'est ta faute qui inspire tes paroles, tu adoptes le langage des fourbes. C'est ton propre discours, et non pas moi, qui te condamne; tout ce que tu dis témoigne contre toi. Serais-tu Adam, né le premier? As-tu été enfanté avant les collines? Qu'as-tu compris au conseil de Dieu, au point de détenir la sagesse à toi seul? Que connais-tu que nous ne connaissions pas? Que comprends-tu qui nous échappe? Parmi nous aussi, il y a des vieillards pleins d'expérience, plus âgés que ton père. Les consolations de Dieu seraient-elles trop peu pour toi, ou ce qui t'a été dit sur un ton modéré? Pourquoi réagis-tu avec tant de passion? Pourquoi ces regards complices, quand tu tournes ta mauvaise humeur contre Dieu et que tu laisses échapper de ta bouche de tels propos? Comment un humain serait-il pur, comment un être si faible serait-il juste? Si Dieu ne se fie même pas à ses anges et si le ciel n'est pas pur à ses yeux, qu'en sera-t-il alors de l'humain, cet être méprisable et corrompu qui s'abreuve d'injustice comme de l'eau? Écoute-moi, je veux t'informer, je veux te raconter ce que j'ai découvert, ce que les sages enseignent, la tradition de leurs ancêtres. C'est à eux seuls que le pays a été donné, aucun étranger n'a passé chez eux. Tous les jours, le méchant vit dans l'angoisse, parce que le temps de celui qui est violent est compté. Des voix terribles arrivent à ses oreilles. En pleine paix, un destructeur vient sur lui. Il ne croit plus pouvoir échapper à l'obscurité; il se sent guetté par une mort violente. Il erre pour chercher du pain, mais où aller? Ce qui lui est réservé, il le sait bien, c'est un jour d'obscurité. L'angoisse et la détresse le terrifient, elles l'attaquent comme un roi bien préparé qui se lance à l'assaut. Il a levé le poing, en effet, contre Dieu, il a défié le Dieu souverain. Tête baissée, il fonçait contre lui, protégé par son épais bouclier. Oui, son visage est bien gras, ses flancs sont bien ronds. Il s'était installé dans des villes détruites, dans des maisons inhabitées vouées à la ruine. Mais il ne s'enrichira pas, sa fortune ne tiendra pas longtemps, il n'étendra pas son influence dans le pays. Il n'échappera pas aux ténèbres. Il sera comme un arbre aux rameaux séchés par le feu, le souffle de Dieu l'emportera. Il commet une erreur en comptant sur le mensonge, car c'est le mensonge qu'il recevra en retour. Sa vie s'achèvera avant son temps, ses branches ne reverdiront plus, comme la vigne rejette ce qui n'est pas mûr, comme l'olivier laisse tomber ses fleurs. Oui, la bande de ceux qui sont corrompus est stérile, un feu dévore les demeures de qui accepte des pots-de-vin. Qui conçoit la peine engendre le malheur; ce qui mûrit en lui, c'est la tromperie. Job répondit alors: J'ai déjà entendu ce genre de discours. Vous êtes tous de pénibles consolateurs, vous qui dites: « Quand verra-t-on la fin des paroles en l'air? » ou « Qu'est-ce qui te pousse à répliquer ainsi? » Si nous échangions nos places, moi aussi je parlerais comme vous, j'accumulerais des arguments contre vous et je hocherais la tête sur vous en signe de pitié. Je vous rendrais courage par mes paroles, mes propos seraient un soulagement. Mais quand c'est moi qui parle, il n'y a pas de soulagement à ma souffrance, et si je me tais, elle ne s'en va pas non plus. C'est qu'en réalité, Dieu a usé mes forces. Oui, Seigneur, tu as exterminé tout mon entourage! Les rides que tu m'as faites en sont les témoins, ma maigreur se lève contre moi pour m'accuser en face. Dans sa colère, Dieu a fait de moi la proie qu'il pourchasse; il me montre des dents menaçantes; lui, mon ennemi, il me transperce du regard. Les gens ouvrent la bouche contre moi; ils me frappent aux joues en m'insultant; ensemble ils s'attroupent contre moi. Dieu m'a livré à des jeunes voyous; entre les mains des méchants il m'a jeté. J'étais tranquille quand il m'a brisé, saisi par la nuque et terrassé; puis il m'a relevé pour faire de moi sa cible! Ses flèches volent tout autour de moi. Il transperce mes reins sans pitié, et la bile de mon foie se répand par terre. Il m'inflige blessure sur blessure, il fonce sur moi comme un guerrier. Je me suis mis un vêtement de deuil sur la peau; j'ai enfoncé mon front dans la poussière. À force de pleurer, j'ai les yeux tout rougis, ils sont cernés d'ombres. Pourtant, il n'y a pas de violence dans mes actions et ma prière est restée pure. Terre, ne couvre pas mon sang! Que rien n'arrête mon cri! Dès maintenant j'ai un témoin dans le ciel, j'ai là-haut quelqu'un qui répondra pour moi, l'interprète de mes pensées auprès de Dieu c'est devant lui que coulent mes larmes. C'est lui qui sera l'arbitre de toute personne aux prises avec Dieu, comme entre une personne et une autre. Qu'il intervienne, car mes jours sont comptés, et je m'en vais par le chemin d'où je ne reviendrai pas. Je respire avec peine, ma vie s'éteint. À moi la tombe! Avec moi il n'y a que des moqueurs, dont les agressions m'empêchent de dormir. Seigneur, apporte-moi donc ta garantie, car à part toi, qui voudrait s'engager pour moi? Puisque tu as privé mes amis de bon sens, ne les laisse pas se croire supérieurs. C'est comme celui qui invite ses amis à partager son pain, alors que ses enfants languissent de faim. On a fait de moi le sujet des moqueries des peuples. Je suis celui sur qui on crache au visage. Mes yeux s'éteignent à cause du chagrin, mon corps n'est que l'ombre de lui-même. Devant tout ce qui m'arrive, les gens droits restent sans voix, l'innocent s'indigne contre toute personne de mauvaise foi. Mais le juste persévérera dans sa conduite, celui qui a les mains pures augmentera sa force. Vous tous, pourtant, changez d'avis et venez: parmi vous je ne trouverai aucun sage. Ma vie est terminée; voici anéantis mes projets et mes désirs les plus intimes. Mes amis prétendent que la nuit c'est le jour, que la lumière est proche, alors que c'est l'obscurité qui vient! Qu'ai-je encore à espérer? Le séjour des morts est déjà ma maison, j'ai fait mon lit dans l'obscurité. À mon tombeau j'ai crié: « C'est toi mon père! », et à la vermine: « Ma mère et ma sœur! » Où donc est mon espérance? Mon espérance, qui l'entrevoit? Elle descend avec moi au séjour des morts, nous nous enfonçons ensemble dans la poussière. Bildad de Chouha prit alors la parole et dit: Quand mettrez-vous fin à de tels propos? Réfléchissez d'abord, puis nous parlerons. Pourquoi nous considérer comme des bêtes, penser que nous sommes stupides? Ta colère te nuit à toi-même, Job. Crois-tu qu'elle dépeuplerait un pays ou qu'elle déplacerait un rocher? C'est la lumière des méchants qui s'éteindra, et la flamme de son foyer qui cessera de briller. Chez lui, la lumière s'obscurcira et la lampe de sa maison s'éteindra. Sa démarche assurée deviendra hésitante, ses projets finiront par le perdre. Oui, ses pas le jetteront dans un filet, il ira tout droit vers un piège. Un piège le capturera par le talon, un collet le saisira. La corde en est déjà cachée dans la terre et la trappe se trouve déjà sur le chemin. De partout, des frayeurs l'épouvantent, qui le pourchassent pas à pas. Sa vigueur meurt de faim, la misère est bien installée à ses côtés. Elle dévorera des lambeaux de sa peau; une maladie mortelle consumera ses membres. On l'arrachera à la sécurité de sa demeure, et c'est toi qui le conduiras à la pire des terreurs. Tu pourras habiter la tente; elle n'est plus à lui; on répandra du soufre sur sa propriété. Tel un arbre qui dépérit, ses racines sècheront par en bas; par en haut, ses branches se flétriront. Son souvenir disparaîtra du pays, son nom ne sera plus prononcé dans la rue. De la lumière, on le poussera vers l'obscurité, on le chassera de la terre habitée. Pas de descendance pour lui, pas de postérité dans son peuple; personne de sa maison ne survivra! À l'ouest, ils sont stupéfaits de ce qui lui arrive; à l'est, ils en attrapent la chair de poule. Oui, voilà ce qui arrive à la maison du méchant, voilà ce qui arrive, là où l'on ignore Dieu. Job répondit alors: Pendant combien de temps me tourmenterez-vous et m'écraserez-vous par ces discours? Voilà dix fois que vous m'insultez! N'avez-vous pas honte de me maltraiter ainsi? Si vraiment j'ai commis une erreur, cette erreur ne concerne que moi. Si vraiment vous le prenez de haut avec moi et si vous me reprochez mon épreuve, sachez que c'est Dieu qui m'a fait du tort et qui m'a enveloppé dans son filet. Si je dénonce la violence qui m'est faite, on ne me répond pas. Si j'appelle à l'aide, personne ne me rend justice. Dieu me barre la route, je ne peux pas passer, il me fait chercher mon chemin dans l'obscurité. Il m'a dépouillé de l'honneur qui était sur moi, de ma tête, il a ôté la couronne de mon prestige. Il a tout démoli autour de moi et je m'effondre, il a arraché mon espérance, comme on arrache un arbre. Enflammé de colère contre moi, il m'a considéré comme l'un de ses ennemis. Ses troupes arrivent, elles se fraient un chemin jusqu'à moi, elles installent leur camp tout autour de ma tente. Dieu a éloigné de moi mes plus proches parents, mes connaissances me traitent en étranger et m'évitent. Mes proches ne s'occupent pas de moi, mes intimes m'ont oublié. Les hôtes de ma maison et mes servantes me considèrent comme un étranger, pour eux, je suis devenu un inconnu. J'appelle mon serviteur, mais il ne répond pas, même si je l'implore avec des paroles insistantes. Mon haleine est repoussante pour ma femme, je suis répugnant pour mes propres enfants. Même des gamins me méprisent, je veux me relever, mais ils parlent contre moi. Tous mes intimes m'ont en horreur, les personnes que j'aime se sont tournées contre moi. Je n'ai plus que la peau sur les os, je m'en sors, mais en ayant tout perdu. Pitié pour moi, pitié pour moi, vous mes amis, car c'est la main de Dieu qui m'a frappé. Pourquoi me pourchassez-vous comme Dieu? N'en avez-vous pas assez de me martyriser? Comme je voudrais que mes propos soient mis par écrit, comme je voudrais qu'ils soient inscrits dans un livre. Avec un ciseau de fer et de plomb, ils seraient gravés dans le rocher pour toujours. Moi, je sais que mon défenseur est vivant, et qu'en dernier, sur la poussière, il interviendra. Lorsque ma peau me sera retirée, moi-même, je verrai Dieu! Je le verrai, moi, de mes propres yeux. Celui que je regarderai ne sera pas un étranger. En moi, mon cœur s'épuise à attendre ce moment. Quand vous dites: « Comment le poursuivrons-nous, quel prétexte trouver pour lui faire un procès? » craignez l'épée de jugement pour vous-mêmes, car votre acharnement mérite justement l'épée. Alors, vous saurez qu'il y a un Dieu qui juge. Sofar de Naama prit alors la parole et dit à Job: Mes pensées inquiètes me poussent à répondre, et aussi cette impatience qui est en moi. J'ai entendu une leçon insultante pour moi, aussi ma raison m'inspire une réponse. Ne le sais-tu pas? Depuis toujours, depuis que Dieu a placé l'humain sur la terre, les cris joyeux du méchant durent peu de temps, la joie de l'individu de mauvaise foi, ne dure pas plus qu'un instant. Même si sa taille atteignait le ciel, même si sa tête s'élevait jusqu'aux nuages, comme ses propres excréments, il disparaîtra à jamais, ceux qui le verront diront: « Où est-il? » Tel un rêve, il s'envole, insaisissable, il s'évanouit, telle une vision dans la nuit. Celui qui l'avait vu ne le verra plus, là même où il vivait, on n'aura plus un regard pour lui. Ses fils devront rembourser les pauvres, et lui-même devra rendre ses richesses. Ses os étaient pleins de la force de la jeunesse, mais, avec lui, ils se coucheront dans la poussière. Le mal était si doux dans sa bouche, qu'il le faisait glisser sous sa langue comme un bonbon; il l'y gardait longtemps sans le lâcher, et il le retenait sous son palais. Mais, dans ses entrailles, ce qu'il a mangé se transformera et deviendra du venin de vipère au-dedans de lui. La fortune qu'il avait avalée, il la vomira, Dieu l'expulsera de son ventre. Il suçait du venin de vipère, aussi c'est la morsure du serpent qui le tuera. Qu'il ne s'attende plus à voir des flots, des fleuves, ou des torrents de miel et de crème. Il rendra ses gains sans en profiter, du fruit de son trafic, il ne jouira pas. Puisqu'il a maltraité et délaissé les faibles, qu'il a pillé leur maison au lieu de la bâtir, puisque son appétit était insatiable, il ne sauvera pas ses trésors. Rien n'échappait à sa voracité, c'est pourquoi son bonheur ne durera pas. En pleine abondance, il connaîtra l'angoisse, le malheur mettra la main sur lui. Alors qu'il se remplit le ventre, Dieu lâchera contre lui l'ardeur de sa colère et il la fera pleuvoir sur lui en guise de repas. Il veut éviter une arme de fer, et c'est une pointe de bronze qui le transperce. Il l'arrache et il l'enlève de son dos, étincelante, elle sort de son foie. Les terreurs de la mort tombent alors sur lui! L'obscurité totale lui est réservée, un feu que nul humain n'a allumé le dévore et il ravage ce qui reste de chez lui. Le ciel démasque sa faute et la terre se dresse contre lui. Les biens de sa maison s'écoulent comme de l'eau au jour de la colère divine. Tel est le sort que le Seigneur réserve au méchant, l'héritage que Dieu lui prépare. Job répondit alors: Écoutez bien ce que j'ai à dire. Au moins, que j'aie de vous cette consolation. Supportez-moi, et moi je parlerai. Après que j'aurai parlé, on pourra se moquer. Est-ce d'un humain que moi, je me plains? Pourquoi alors ne perdrais-je pas patience? Prêtez-moi attention et vous serez stupéfaits, la main sur la bouche, vous ne direz plus rien. Quand je repense à ce qui m'arrive, je suis terrorisé, mon corps est pris de tremblements. Pourquoi les méchants sont-ils encore en vie, et pourquoi leur pouvoir augmente-il avec l'âge? Leurs enfants s'installent auprès d'eux, ils voient grandir leurs petits-enfants. Chez eux tout va bien, on ignore la peur, et le bâton de Dieu ne les frappe jamais. Chaque fois, leur taureau féconde leur vache, qui a son veau sans jamais avorter. Ils laissent leurs gamins courir comme des moutons et leurs enfants jouer en liberté. Ils dansent au son du tambour et de la harpe, ils se réjouissent au son de la flûte. Ils achèvent leurs jours dans le bonheur, puis, tout d'un coup, ils descendent au séjour des morts. Or, ils disaient à Dieu: « Reste loin de nous, nous ne voulons pas connaître tes chemins. Qui donc est le Dieu souverain, pour que nous le servions? À quoi nous sert-il de le supplier? » Pourtant leur bonheur n'est pas entre leurs mains. Que ce comportement des méchants reste alors loin de moi! Mais voit-on souvent la lampe de vie des méchants s'éteindre, ou la ruine tomber sur eux, ou Dieu, dans sa colère, leur distribuer des épreuves? Les voit-on souvent comme de la paille au vent, comme de la poussière qu'une tempête emporte? Dieu réserve sa punition à leurs enfants, dit-on. Mais qu'ils paient donc eux-mêmes, cela leur apprendra! Qu'ils voient eux-mêmes leur propre ruine, qu'ils goûtent à la fureur du Dieu souverain! Que leur importe le sort de leur famille, en effet, une fois que leur courte vie est tranchée? Est-ce à Dieu qu'on apprendra la connaissance, alors qu'il est le juge des êtres célestes? Un tel meurt en pleine vigueur, complètement insouciant et tranquille. Son bedon déborde de graisse, ses os sont en pleine santé. Un autre meurt le cœur aigri, sans avoir goûté au bonheur. Les uns et les autres se couchent dans la poussière, et les vers les recouvrent. Je connais bien vos pensées, et les idées que vous échafaudez contre moi. Vous dites en effet: « Où est-elle, la maison du puissant? Où est-elle, la tente qu'habitaient les méchants? » N'avez-vous jamais interrogé les passants? Auriez-vous mal compris leur témoignage? Oui, au jour du malheur, le méchant est préservé, au jour du châtiment, il en réchappe sain et sauf. Qui lui démontrera sa mauvaise conduite en pleine face? Qui lui fera payer ce qu'il a fait? À la fin on l'emporte au cimetière, et on veille sur sa tombe. Les mottes de terre du vallon sont légères sur lui. Qu'il repose en paix! Tout le monde finira par le suivre dans le tombeau, comme il y eut avant lui une foule immense. Comment me consolez-vous donc? Avec du vent! De tous vos arguments, ce qu'il reste, c'est la fausseté. Alors Élifaz de Téman prit la parole et dit à Job: Un humain pourrait-il être utile à Dieu? À lui-même plutôt, s'il est sensé. Que gagne le Dieu souverain si tu es juste? Que gagne-t-il, si tu rends ta conduite irréprochable? Est-ce pour ton attachement à lui qu'il te corrige, qu'il entre en jugement avec toi? N'est-ce pas plutôt pour ta grande méchanceté et pour tes fautes immenses? En effet, tu réclamais sans raison un gage à ton frère, tu arrachais les vêtements à ceux qui n'avaient plus rien. À l'assoiffé tu ne donnais pas d'eau à boire, à l'affamé tu refusais du pain. Ce sont les violents qui se sont emparés du pays, leurs petits préférés s'y sont installés. Tu renvoyais les veuves les mains vides, les orphelins étaient privés de leurs dernières forces. C'est pourquoi te voilà cerné de pièges, c'est pourquoi une terreur soudaine t'assaille. C'est l'obscurité, tu ne vois plus rien, et une énorme vague te submerge. Dieu n'est-il pas là-haut dans le ciel? Regarde les étoiles, comme elles sont hautes! Alors tu en as conclu: « Qu'est-ce que Dieu en sait? Peut-il juger à travers les nuages? Ces nuages lui cachent tout et il ne voit rien, quand il fait le tour du ciel. » Tiens-tu à rester sur les sentiers battus où les gens méchants ont marché, eux qui ont été balayés avant leur temps, comme des fondations emportées par un torrent? Eux qui disaient à Dieu: « Laisse-nous tranquilles! Que peut nous faire le Dieu souverain? » Or, c'est lui qui avait rempli leurs maisons de bonheur. Que ce comportement des méchants reste éloigné de moi! En voyant ce qui leur arrive, les justes se réjouissent; l'innocent se moque d'eux en disant: « Voilà nos ennemis anéantis! Le feu a dévoré ce qu'ils ont laissé. » Réconcilie-toi donc avec Dieu et fais la paix, alors le bonheur te reviendra. Accepte l'enseignement qui vient de lui et mets-toi bien en tête ses paroles. Si tu reviens au Dieu souverain, si tu éloignes de chez toi l'injustice, tu seras rétabli. Jette ton or à la poussière, tes pierres précieuses aux cailloux des torrents. C'est le Dieu souverain qui te tiendra lieu d'or, de quantité d'argent. Alors tu prendras plaisir auprès du Dieu souverain, et tu lèveras vers Dieu un visage confiant. Tu l'imploreras et il t'écoutera, tu pourras alors t'acquitter de tes vœux. Quoi que tu décides, cela réussira, tout sera clair pour toi sur les chemins que tu suis. On voudra t'abaisser, mais tu diras: « Non, je vais rester debout! » car Dieu sauve celui qui est humble. S'il délivre ainsi l'innocent, tu seras délivré par la pureté de tes actions. Job répondit alors: Encore maintenant, ma plainte est plus forte, même si, de ma main, j'étouffe mes gémissements. Comme je voudrais savoir où trouver Dieu, j'arriverais alors jusqu'à sa résidence. Devant lui, j'exposerais ma cause, j'aurais pleins d'arguments à la bouche. Je saurais par quelles paroles il me répondrait et je comprendrais ce qu'il voudrait me dire. Lui faudrait-il beaucoup d'effort pour m'affronter? Non, il lui suffirait de me prêter attention. Là, il s'expliquerait avec quelqu'un d'honnête, et moi, j'échapperais pour toujours à mon juge. Mais si je vais à l'est, il n'y est pas; si je vais à l'ouest, je ne le discerne pas. A-t-il à faire au nord? Je ne le vois pas. Se cache-t-il au sud? Je ne l'aperçois pas. Pourtant, il connaît bien mon chemin. Il m'a mis à l'épreuve, mais j'en sortirai pur comme l'or du creuset. Je me suis attaché à ses pas, j'ai gardé son chemin et je n'en ai pas dévié. Devant ses commandements, je n'ai pas reculé, dans mon cœur j'ai gardé ses paroles. Mais lui, il n'a qu'une idée en tête. Qui l'en fera changer? Ce qu'il désire, il le réalise. Oui, il accomplit ce qu'il a décidé contre moi, comme tant d'autres de ses décisions. Voilà pourquoi je suis terrifié devant lui. Plus je réfléchis, plus il m'inspire de la frayeur. Dieu a affaibli mon courage, le Dieu souverain m'a terrifié. Pourtant, malgré les ténèbres, je n'ai pas gardé le silence, malgré l'obscurité qu'il fait tomber sur moi. Pourquoi le Dieu souverain n'a-t-il pas réservé des moments pour son jugement, où ses fidèles le verraient intervenir? Or, on déplace les bornes des champs, on fait paître un troupeau volé. On s'empare de l'âne des orphelins, on prend en gage le bœuf de la veuve. On écarte les malheureux de la route, les pauvres du pays doivent tous se mettre à l'abri. Tels des ânes sauvages dans le désert, ils partent au travail et ils cherchent dans la steppe de la nourriture pour leurs petits. Ils doivent ramasser l'herbe des champs et vendanger la vigne du méchant. Ils passent la nuit tout nus, sans vêtement, sans couverture contre le froid. Ils sont trempés par les averses des montagnes; faute d'abri, ils se serrent contre un rocher. On s'empare de l'orphelin avec violence, on exige un gage des pauvres. Ceux-ci s'en vont tout nus, sans vêtement, ils portent des gerbes de blé, le ventre creux. Ils pressent des olives dans les enclos des autres, ils foulent des raisins dans des cuves sans pouvoir y goûter. Dans la ville, des gens se lamentent, le râle des blessés est un appel au secours, mais Dieu reste insensible à ce scandale! Les méchants sont rebelles à la lumière, ils ne reconnaissent pas ses chemins, ils ne restent pas dans ses sentiers. Le meurtrier se lève avant le jour, il assassine le pauvre et le malheureux, dans la nuit, il est comme un voleur. À la nuit tombée, le mari infidèle guette aussi, en se disant: « Personne ne me verra »; et il se met un masque sur le visage. C'est dans l'obscurité que le voleur perce les murs des maisons, tandis que le jour, il reste enfermé, ignorant ce qu'est la lumière. Oui, pour eux tous, le matin est un sombre moment, car les terreurs de la nuit obscure, ils y sont habitués! Mais vous, vous affirmez: « Les méchants sont emportés au fil de l'eau, leur domaine devient une terre maudite, ils ne prennent plus joyeusement le chemin des vignes. Comme neige au soleil, ainsi le séjour des morts fait disparaître ceux qui ont péché. Leur propre mère les oublie, la vermine les dévore avec délice, nul ne se souvient d'eux! Voilà l'injustice brisée comme un morceau de bois. Les méchants ont maltraité la femme stérile qui n'avait pas eu d'enfant, ils n'ont pas montré de bonté à la veuve. Mais Dieu, par sa force, a abattu les puissants. Quand il se lève pour intervenir, ils ne sont plus certains de vivre. Il les laisse assurés de leur sécurité, mais il garde les yeux fixés sur leur conduite. Pour un peu de temps ils se sont élevés, puis plus rien. Ils se sont affaissés comme une plante arrachée. Ils se sont fanés comme un épi coupé. » S'il n'en est pas ainsi, qui oserait me traiter de menteur et réduire à néant ce que j'ai affirmé? Bildad de Chouha prit alors la parole et dit: À Dieu sont la domination et la terreur, il impose la paix jusqu'au plus haut du ciel. Qui comptera ses troupes? Sur qui sa lumière ne se lève-t-elle pas? Comment un humain serait-il juste devant Dieu? Comment un mortel serait-il pur? Si, devant Dieu, même la lune est sans éclat, et si les étoiles ne sont pas pures à ses yeux, qu'en sera-t-il d'un humain, cette vermine, d'un simple mortel, ce vermisseau! Job répondit alors: Comme tu sais bien venir en aide à celui qui est sans force! Comme tu sais bien secourir celui dont le bras est sans énergie! Comme tu sais bien conseiller celui qui n'a pas de sagesse! Quelle compétence tu montres au plus grand nombre! Aussi, à qui racontes-tu ces discours? Qu'est-ce qui t'inspire de parler ainsi? Les esprits des morts s'agitent en dessous de l'océan et de ses habitants. Devant Dieu, le séjour des morts est à nu, l'abîme est à découvert. C'est lui qui étend le nord du ciel sur le vide, qui suspend la terre au-dessus du néant. Il emmagasine les eaux dans ses nuages, sans que les nuées éclatent sous leur poids. Il couvre le visage de la pleine lune, en tirant sur elle un rideau de nuages. Il a tracé un cercle autour de l'océan, là où la lumière met un terme à la nuit. À sa menace, les colonnes du ciel chancellent, prises de stupéfaction. Par sa puissance, il a dompté l'océan primordial, par son intelligence, il a vaincu les monstres du chaos. Son souffle a mis de l'ordre dans les cieux, sa main a transpercé le serpent fuyard. Si ce n'est là qu'un petit bout de ses actions, dont nous ne percevons qu'un faible écho, qui comprendra le tonnerre de ses exploits? Job reprit son discours et dit: Je jure par le Dieu vivant qui me refuse justice, par le Dieu souverain qui me remplit d'amertume: Tant qu'il y aura en moi un peu de respiration, et le souffle divin dans mes narines, mes lèvres ne diront rien d'injuste, ma langue n'exprimera rien de faux. Loin de moi de vous donner raison! Jusqu'à ce que j'expire, jamais je ne renoncerai à me dire innocent! Je m'accroche à ma droiture sans lâcher prise. En conscience, je n'ai pas honte de ma vie. Que mon ennemi ait le sort du méchant, que celui qui m'attaque ait le destin du criminel. Quel espoir reste-t-il à l'hypocrite, quand Dieu coupe et arrache le fil de sa vie? Dieu entendra-t-il ses appels à l'aide, quand viendra sur lui la détresse? Trouvera-t-il son plaisir auprès du Dieu souverain? Invoquera-t-il Dieu en tout temps? Je vous montre la maîtrise de Dieu, je ne vous cache pas les projets du Dieu souverain. Si vous tous, vous l'avez constaté, alors pourquoi vous essouffler en discours vides? Voici le sort que Dieu réserve aux méchants, l'héritage que les tyrans recevront du Dieu souverain. Si leurs fils se multiplient, c'est la guerre qui les tuera, leurs enfants n'auront pas de quoi manger à leur faim. Ceux qui en auront réchappé seront enterrés par la mort elle-même, leurs veuves ne les pleureront pas. Si l'un d'eux amasse de l'argent comme de la poussière et s'il entasse des vêtements comme de la boue, qu'il entasse donc! C'est une personne juste qui portera les vêtements et un innocent qui se partagera l'argent. La maison qu'il a bâtie est fragile, aussi fragile que la cabane d'un gardien. Riche il se couche, mais pour la dernière fois, quand il ouvre les yeux, il ne reste plus rien! En plein jour, des terreurs le rattrapent, une tempête l'emporte pendant la nuit. Le vent d'est le soulève et il l'emporte au loin, il l'arrache de chez lui. Sans pitié on se jette sur lui, et lui, il fuit pour éviter les coups. En le voyant, on applaudit à sa ruine, partout où il va, on ricane. Oui, il existe un lieu pour trouver l'argent, un endroit où purifier l'or. Le fer est tiré du sol, et la pierre, fondue, devient du cuivre. Sous terre, le mineur met un terme à l'obscurité, jusqu'à l'extrême limite, il fouille la pierre foncée et sombre. Il creuse un tunnel loin des lieux habités. Loin des humains, en des endroits oubliés des passants, suspendu à des cordes, il se balance. C'est de la terre que sort le pain, mais, en dessous, elle est bouleversée comme par un feu. C'est dans ses roches que se trouvent le saphir et la poussière d'or. Ce sentier souterrain, l'oiseau de proie ne le connaît pas, l'œil du faucon ne le perçoit pas. Les grands fauves n'y ont pas cheminé, le lion n'y a pas marché. Mais l'humain affronte la roche la plus dure, il remue les montagnes jusqu'à la racine. Dans le roc, il perce des galeries, il voit de ses yeux tout ce qui est précieux. Il va jusqu'à tarir les sources des cours d'eaux et il amène au jour ce qui était caché. Mais la Sagesse, où se trouve-t-elle? Où demeure l'intelligence? L'humain n'en connaît pas le prix, elle est introuvable au pays des vivants. L' abîme affirme: « Elle n'est pas en moi », l'océan primordial dit: « Elle n'est pas chez moi. » Pour elle, ce n'est pas de l'or qu'il faut donner, pour payer son prix, ce n'est pas de l'argent. L'or d'Ofir ne la vaut pas, ni la précieuse cornaline, ni le saphir. Elle ne se compare ni à l'or ni au verre, elle ne s'échange pas contre un vase d'or fin. Ne parlons même pas du corail ni du cristal. Mieux vaut acquérir la Sagesse que des perles. La topaze éthiopienne ne la vaut pas, elle ne s'échange pas contre l'or le plus pur. Mais la Sagesse, d'où vient-elle? Où demeure l'intelligence? Elle se dissimule aux yeux de tout vivant, elle se cache aux oiseaux du ciel. Le séjour des morts, et la mort elle-même, déclarent: « Oui, nous en avons entendu parler! » C'est Dieu qui en comprend le chemin; lui, il connaît sa demeure. Parce que lui, il observe jusqu'aux extrémités de la terre, tout ce qui est dans le monde, il le voit. Quand il donnait du poids au vent et qu'il déterminait la mesure des eaux, quand il fixait une limite à la pluie et un chemin pour le grondement du tonnerre, c'est alors qu'il a vu la Sagesse et qu'il en a apprécié la valeur, il l'a examinée et il l'a établie. Puis il a dit aux humains: « Reconnaître l'autorité du Seigneur, c'est cela la sagesse, éviter le mal, c'est cela l'intelligence. » Job reprit son discours et dit: Comme je voudrais retrouver le passé, ce temps où Dieu veillait sur moi, quand sa lampe brillait sur ma tête, et, qu'à sa lumière, j'avançais dans l'obscurité. J'étais alors à l'âge mûr, et l'amitié de Dieu veillait sur ma maison. Le Dieu souverain était encore avec moi et, tout autour de moi, se tenaient mes garçons. En ce temps-là, je nageais dans l'abondance et des ruisseaux d'huile s'écoulaient de mon pressoir. Lorsque j'allais à la porte de la ville et que je me préparais à siéger au conseil sur la place, en me voyant, les jeunes se retiraient, les vieillards se levaient et restaient debout. Les notables arrêtaient leurs discours en mettant la main sur leur bouche. Les chefs baissaient le ton et ils devenaient muets. Oui, ceux qui m'entendaient proclamaient mon bonheur, ceux qui me voyaient disaient du bien de moi. Oui, je sauvais le pauvre qui appelait à l'aide, et l'orphelin que personne ne secourait. La personne mourante me donnait sa bénédiction, je rendais la joie au cœur de la veuve. La justice était le vêtement dont je me revêtais, mon droit était comme un manteau et un turban. J'étais les yeux de l'aveugle et les pieds de l'infirme. J'étais, moi, un père pour les malheureux et j'examinais avec attention la cause de l'inconnu. Je cassais les dents du criminel, et, de ses crocs, j'arrachais sa proie. Je me disais: « Je mourrai dans mon nid, comme le phénix légendaire, je multiplierai mes jours. Je serai comme un arbre qui étend ses racines vers l'eau, la rosée se posera, la nuit, sur mon feuillage. Mon prestige se renouvellera, mon arc reprendra force dans ma main. » En ce temps-là, les gens m'écoutaient; ils attendaient, en se taisant, que je donne mon avis. Quand j'avais parlé, ils ne répliquaient pas, sur eux mes propos s'écoulaient goutte à goutte. Ils m'attendaient comme on attend la pluie, ils ouvraient leur bouche comme pour une pluie de printemps. Si je leur souriais, ils n'osaient pas y croire, guettant sur mon visage un signe de bienveillance. Je siégeais à leur tête et je leur montrais la route, vivant avec eux comme un roi parmi ses troupes, comme celui qui console les malheureux. Mais maintenant, des plus jeunes que moi rient de moi. Autrefois, je méprisais trop leurs pères pour les placer parmi les chiens de mon troupeau. À quoi m'aurait servi leur puissance, puisqu'elle était déjà mourante? En effet, épuisés par la faim et les privations, ils rôdaient dans le désert, sombre région de ruine et de désolation. Ils cueillaient des plantes sauvages près des arbustes, ils se nourrissaient des racines amères et nauséabondes du genêt. Chassés de la communauté des humains, poursuivis à grands cris comme des voleurs, ils habitaient d'effroyables ravins, dans les trous de la terre et les creux des rochers. Du milieu des broussailles ils gémissaient, ils s'entassaient sous les buissons. Des espèces de fous, des gens sans nom même, que l'on chassait du pays à coups de bâton. Mais maintenant, je suis le thème de leurs chansons, pour eux je suis un sujet de raillerie. Ils m'ont en horreur et ils s'éloignent de moi, ils ne se privent pas de me cracher au visage. Parce que Dieu m'a affaibli et abaissé, ceux-là ont perdu toute retenue envers moi. À mes côtés surgissent des voyous. Pour me faire trébucher, ils construisent contre moi des chemins menant au malheur. Ils me coupent toute retraite, ils s'activent à ma ruine, ils n'ont pas besoin d'aide pour cela. Comme par une large brèche ils arrivent, à travers les décombres ils se précipitent. Des terreurs me poursuivent, balayant ma dignité comme le vent; mon bonheur a passé comme un nuage. Maintenant que ce temps de misère me saisit, ma vie s'échappe. La nuit, la douleur me transperce les os, elle me ronge sans m'accorder de repos. Dieu a saisi violemment mon vêtement, il m'a empoigné par le col de ma tunique. Il m'a jeté dans la boue, on dirait que je suis poussière et cendre. Mon Dieu, je crie vers toi, mais tu ne réponds pas, je me tiens devant toi pour que tu t'occupes de moi. Tu deviens cruel envers moi, de toute ta force tu montres ton hostilité envers moi. Tu m'emportes au grand galop sur les ailes du vent, et la tempête me secoue dans tous les sens. Oui, je le sais, tu me ramènes à la mort, ce rendez-vous de tout vivant. Pourtant, dans la ruine, est-ce qu'on ne tend pas la main? Dans la détresse, est-ce qu'on ne crie pas au secours? N'ai-je pas pleuré sur ceux qui ont la vie dure? N'ai-je pas eu de la compassion pour le malheureux? J'espérais le bonheur, mais c'est le malheur qui est venu, j'attendais la lumière, mais ce sont les ténèbres qui sont venues. Mes entrailles bouillonnent d'émotion sans relâche, depuis que ce temps d'affliction m'est arrivé. Je marche assombri, pas de soleil pour moi! Debout dans l'assemblée, je crie au secours! Ces cris font de moi un compagnon des chacals, un ami des hiboux. Sur moi, ma peau a noirci, mes os sont en feu à cause de la fièvre. Ma harpe joue des airs de deuil et ma flûte soutient le chant des pleureurs. J'avais fait un pacte avec mes yeux, m'interdisant tout regard de désir sur une jeune fille. Sinon, qu'est-ce que Dieu me réserverait de là-haut? Des hauteurs du ciel, qu'est-ce que le Dieu souverain m'attribuerait? N'est-ce pas la ruine pour l'injuste, la destruction pour le malfaiteur? Dieu ne voit-il pas, lui, le chemin que j'emprunte, ne compte-t-il pas le nombre de mes pas? Ai-je marché avec le mensonge, ai-je pressé le pas pour commettre la fraude? Que Dieu me pèse donc avec une balance juste et il reconnaîtra mon intégrité. Si mes pas ont quitté le bon chemin, si mon cœur a suivi les désirs de mes yeux et si mes mains se sont souillées par une mauvaise action, qu'un autre mange ce que j'ai semé et que mes jeunes plantes soient déracinées! Si mon cœur a cédé à l'attrait d'une autre femme et si je l'ai épiée à la porte de mon voisin, que ma propre femme fasse un travail d'esclave pour quelqu'un d'autre, et que d'autres la possèdent! Car cela aurait été une faute honteuse, un crime punissable par les juges, un feu me dévorant jusqu'à l'anéantissement, ruinant jusqu'à la racine tout ce que j'ai acquis. Si j'ai refusé de considérer le droit de mon serviteur et de ma servante lorsqu'ils avaient des disputes avec moi, que ferai-je quand Dieu interviendra? Quand il demandera des comptes, que répondrai-je? Celui qui m'a fait dans le ventre de ma mère, n'est-il pas celui qui les a faits eux aussi? N'est-ce pas le même Dieu qui nous a formés dans le sein maternel? Ai-je déjà dit non aux désirs des faibles, ai-je laissé les yeux de la veuve attendre en vain? Ai-je déjà mangé un morceau de pain tout seul, sans que l'orphelin en mange lui aussi? Au contraire, depuis ma jeunesse, j'ai été comme le père auprès duquel il grandissait, depuis mon enfance j'étais le guide de la veuve. Ai-je déjà vu un pauvre sans vêtements et un malheureux sans couverture, sans qu'il me bénisse de toutes ses forces en se réchauffant dans la laine de mes moutons? Si j'ai déjà menacé l'orphelin de la main, me sachant soutenu au tribunal, que mon épaule tombe de mon dos, et que mon bras se casse au niveau du coude. Oui, j'ai trop peur de la punition de Dieu, je ne peux pas tenir devant sa majesté. Ai-je placé ma confiance dans l'or, ai-je dit à l'or fin: « Tu es ma sécurité »? Ai-je mis ma joie dans ma grande fortune, dans les nombreux biens que j'avais acquis? En voyant briller le soleil et la lune s'avancer radieuse, mon cœur n'a jamais été secrètement séduit au point de leur envoyer des baisers de la main en signe d'adoration! Cela aussi aurait été une faute punissable par un juge, car j'aurais trompé le Dieu très-haut. Ai-je été content de la ruine de mon ennemi? Ai-je applaudi quand le malheur l'a frappé? Je n'ai pas permis à ma bouche de commettre le mal, en demandant sa mort par une malédiction. Les gens de ma maison l'ont bien dit: « Y a-t-il quelqu'un qu'il n'a pas rassasié de sa propre nourriture? » L'étranger ne passait jamais la nuit dehors, puisque j'ouvrais ma porte au voyageur. Comme beaucoup de gens, ai-je caché mes révoltes, dissimulé ma faute en mon sein? Parce que j'avais peur de la rumeur publique, peut-être? Parce que je redoutais le mépris collectif, peut-être, au point de me taire et de rester chez moi? Ah, s'il y avait quelqu'un pour m'écouter! Oui, je signe tout ce que j'ai dit. Au Dieu souverain de me répondre! Et le document rédigé par mon adversaire, je veux le porter sur mon épaule, m'en parer comme d'une couronne. À Dieu je rendrai compte de chacun de mes pas, je m'avancerai vers lui, fier comme un prince. La terre crie-t-elle vengeance contre moi, et ses sillons pleurent-ils avec elle? Ai-je consommé ses produits sans payer, causant du coup la ruine de ses propriétaires? Dans ce cas, que la terre produise des épines à la place du blé, de la mauvaise herbe à la place de l'orge! Ici se terminent les paroles de Job. Ces trois hommes, Élifaz, Bildad et Sofar, cessèrent de répondre à Job, puisque celui-ci s'estimait irréprochable. Alors Élihou éclata de colère. Il était fils de Barakel de la tribu de Bouz, du clan de Ram. Il éclata de colère contre Job, parce que celui-ci se prétendait plus juste que Dieu. Il éclata aussi de colère contre ses trois amis, parce qu'ils n'avaient pas trouvé de réponse à Job et qu'ils avaient ainsi reconnu Dieu coupable. Or Élihou s'était retenu de parler à Job, car les autres étaient plus âgés que lui. Mais quand Élihou se rendit compte que les trois hommes n'avaient plus rien à répondre, sa colère explosa. Élihou, fils de Barakel, de la tribu de Bouz, déclara donc: Je suis jeune, moi, et vous êtes âgés. Voilà pourquoi j'étais trop intimidé et effrayé pour vous exposer ce que je sais. Je me disais: « Sûrement, les plus âgés vont parler, les gens d'âge mûr vont certainement enseigner la sagesse. » Mais ce qui rend l'humain vraiment intelligent, c'est l'esprit, c'est l'inspiration du Dieu souverain. Ce ne sont pas nécessairement les plus âgés qui sont sages, ni les vieillards qui reconnaissent ce qui est juste. C'est pourquoi je vous demande de m'écouter: moi aussi, je voudrais exposer mon savoir. Jusqu'ici, j'ai attendu ce que vous alliez dire, j'espérais entendre vos arguments, vos propos fouillés. Je vous ai écoutés avec attention, mais aucun d'entre vous n'a su réfuter Job, ni fournir de réponse à ses affirmations. Surtout ne pensez pas: « Ce n'est pas un humain, mais Dieu qui triomphera de lui. C'est le bon sens même. » Car ce n'est pas contre moi que Job a dirigé ses propos, et ce n'est pas non plus avec vos déclarations que je lui répondrai. Je me suis dit: « Les voilà consternés, sans réponse; ils ne savent plus quoi dire! » J'ai attendu… Mais puisqu'ils ne parlent plus, puisqu'ils restent là sans répondre, eh bien, c'est à mon tour de prendre la parole, moi aussi, je veux exposer mon savoir. Car je suis trop rempli de ce que j'ai à dire; mon agitation intérieure me force à parler. Tout cela fermente en moi comme du vin sous pression, qui fait éclater les outres neuves. Je veux parler pour être soulagé, je m'exprimerai et je donnerai ma réponse. Je ne prendrai le parti de personne, je ne flatterai aucun être humain. Car je ne sais pas flatter. Si je le faisais, mon créateur me supprimerait sans tarder. Maintenant, Job, écoute ce que j'ai à dire et fais bien attention à toutes mes paroles! J'ai quelque chose à dire et je l'exprimerai. Je parlerai en toute honnêteté, je dirai la vérité pure. C'est l'esprit de Dieu qui m'a fait, c'est le souffle du Dieu souverain qui m'a donné la vie. Réponds moi, si tu le peux, prépare-toi à m'affronter. En position! Toi et moi, nous sommes des égaux devant Dieu, moi aussi j'ai été façonné d'argile. La terreur que j'inspire ne saurait vraiment t'effrayer, ni mon autorité t'accabler. Oui, j'ai encore à l'oreille ce que tu as dit, j'entends encore le son de tes paroles: « Moi, je suis innocent, sans désobéissance; moi, je suis irréprochable, sans faute. Mais Dieu trouve quand même des reproches à me faire, il me considère comme son ennemi. Il entrave mes pas, il surveille tous mes faits et gestes. » Sur ce point, je dois te le dire, tu n'as pas raison. Dieu est plus grand qu'un être humain. Pourquoi donc entres-tu en procès avec lui, qui n'a pas à répondre de tout ce qu'il fait? Oui, Dieu parle d'une manière et puis d'une autre, mais on n'y fait pas attention. Il parle par un rêve, par une vision nocturne, quand un sommeil profond s'abat sur les humains, quand ils sont endormis sur leur lit. Dieu parle alors à leurs oreilles, et il y fixe ses avertissements, pour détourner l'être humain de ses agissements, pour éviter au courageux de tomber dans l'orgueil. Il préserve ainsi leur existence de la tombe, et leur vie du passage qui conduit à la mort. Il le corrige aussi sur son lit par la souffrance; dans ses os, la lutte est permanente. Le voilà dégoûté de tout aliment, sans appétit pour toute nourriture. Son corps disparaît à vue d'œil, il est déjà un squelette vivant. Il est tout proche de la tombe, et sa vie du séjour des morts. Mais s'il y a, auprès de lui, un ange qui parle en sa faveur, un entre mille, qui montre à l'humain le droit chemin, qu'il le prenne en pitié et qu'il demande à Dieu: « Ne le laisse pas descendre dans la tombe, j'ai trouvé le moyen de le faire acquitter. » Alors il retrouve plus de fraîcheur qu'un adolescent; le voilà revenu au temps de sa jeunesse. Quand il prie Dieu, il est bien accueilli; avec des cris de joie, il se présente à celui qui rend à l'être humain sa condition normale. Il se met à dire à tout le monde à la ronde: « J'avais commis une faute, je n'avais pas suivi la règle, mais Dieu ne m'a pas traité en conséquence. Il m'a fait échapper à la tombe, je vois la lumière des vivants! » Eh bien, c'est tout cela que Dieu fait pour les humains, autant de fois qu'il le faut. Il veut les ramener de la tombe, pour que brille sur eux la lumière des vivants. Accorde-moi ton attention, Job, écoute-moi bien! Tais-toi, c'est moi qui vais parler. Si tu as quelque chose à répondre, dis-le, car je voudrais bien te trouver innocent. Mais si tu n'as rien à dire, écoute-moi plutôt, tais-toi et je t'enseignerai la sagesse. Élihou poursuivit: Écoutez mon discours, vous les sages, accordez-moi votre attention, vous les savants. C'est à l'oreille d'apprécier les mots, comme c'est au palais de percevoir le goût. De même, c'est à nous de discerner ce qui est juste, de reconnaître ensemble ce qui est bon. Job a dit, en effet: « Je suis innocent; c'est Dieu qui ne tient pas compte de mon droit. Malgré mon droit, je passe pour un menteur, je suis blessé à mort, sans que je sois coupable. » Existe-t-il quelqu'un comme Job, qui insulte Dieu aussi facilement qu'il boit de l'eau? Il se range avec les malfaiteurs, il se met du côté des gens méchants, car il a déclaré: « L'humain ne gagne rien à être en bons termes avec Dieu. » Vous qui êtes intelligents, écoutez-moi donc. Dieu n'a rien à voir avec la méchanceté, le Dieu souverain n'a rien à voir avec l'injustice. Oui, il rend aux humains selon ce qu'ils ont fait, il les traite chacun d'après sa conduite. Non, en vérité, Dieu ne commet pas de mal, le Dieu souverain ne fausse pas le droit. Quelqu'un d'autre lui aurait-il confié la terre? Quelqu'un d'autre l'aurait-il chargé du monde entier? Si Dieu ne pensait qu'à lui-même et s'il reprenait pour lui le souffle de la vie, tous les êtres vivants expireraient à la fois, l'humain retournerait à la poussière. Si tu comprends les choses, Job, écoute donc et sois attentif à ce que je vais dire. Dieu pourrait-il vraiment exercer son pouvoir, s'il détestait le droit? Condamnerais-tu le seul souverain juste? Lui seul peut dire au roi: « Vaurien! » et aux nobles: « Méchants! » Eh bien, lui ne favorise pas les princes, il ne fait pas passer le riche avant le pauvre, car l'un et l'autre sont l'œuvre de ses mains. Au milieu de la nuit, soudainement, ils meurent tous, les riches expirent et ils disparaissent; on élimine les puissants sans grand effort. Dieu surveille, en effet, les chemins empruntés par les humains, il voit tous les pas qu'ils font. Il n'y a pas d'obscurité assez profonde, pour que s'y cachent les malfaiteurs. Dieu n'a pas besoin de surveiller les humains pour les faire comparaître au tribunal. Sans enquête, il brise les puissants et il en met d'autres à leur place. Car il connaît bien leurs agissements, il les renverse et il les écrase en une nuit. Il les frappe en public, comme des criminels. C'est parce qu'ils ont cessé de le suivre, parce qu'ils n'ont rien compris à ses chemins. Ils ont fait monter vers Dieu le cri du faible, ils lui ont fait entendre le cri de l'opprimé. S'il ne réagit pas, qui lui donnera tort? S'il se cache, qui arrivera à le voir? Sur les pays comme sur les humains, il ne veut pas que règne l'hypocrite, ou que l'on tende des pièges au peuple. Supposons que quelqu'un déclare ceci à Dieu: « J'ai purgé ma peine, je ne ferai plus le mal. Montre-moi toi-même les fautes que je n'ai pas vues. Si j'ai commis le mal, je ne recommencerai plus. » D'après toi, Dieu devrait-il lui rendre la pareille? Puisque tu t'en moques, puisque c'est toi qui décides et non pas moi, dis ce que tu en penses. Les personnes sensées me diront, ainsi que les sages qui m'écoutent: « Job ne sait pas de quoi il parle, ses paroles n'ont pas de sens. Eh bien, il faut examiner Job jusqu'au bout, parce qu'il parle comme les méchants. À sa faute, il ajoute en effet la révolte; au milieu de nous, il triomphe, il multiplie ses paroles contre Dieu. » Élihou poursuivit: Est-ce cela que tu considères juste, que tu appelles « mon droit devant Dieu », quand tu dis à Dieu: « Peu importe pour toi que je sois innocent! Moi, je n'y gagne rien »? Moi, je te répliquerai par des discours, et à tes amis avec toi. Regarde bien le ciel, observe les nuages. Vois comme ils sont plus hauts que toi! Si tu commets le mal, fais-tu quelque chose contre Dieu? Si tu multiplies tes offenses, quel tort lui causes-tu? Si tu es droit, lui apportes-tu quelque chose? Reçoit-il quelque chose de toi? Le mal que tu fais n'affecte que tes semblables, le bien que tu fais ne concerne que les autres personnes. Quand l'oppression est trop grande, les gens hurlent; ils appellent au secours quand les tyrans sont violents. Mais pas un ne demande: « Où est Dieu qui m'a fait, qui me donne la force dans la nuit, qui nous rend plus instruits que les bêtes de la terre, et qui nous rend plus sages que les oiseaux du ciel? » Alors, on appelle au secours, mais lui ne répond pas, à cause de l'arrogance des méchants. Car Dieu n'écoute pas la fausseté; le Dieu souverain n'y prête nulle attention. Encore moins quand tu dis que tu ne le vois pas, alors que ta cause lui a été soumise, et que tu l'attends toujours. Si, pour le moment, sa colère n'intervient pas, et s'il ignore cette grande arrogance, c'est parce que Job parle pour ne rien dire; il multiplie les discours sans savoir ce qu'il dit. Élihou poursuivit: Job, patiente encore un peu et je vais t'instruire, il y a encore des choses à dire pour Dieu. Je tirerai mon savoir de loin, afin de justifier mon créateur. Oui, vraiment, ce que je dis n'est pas un mensonge, je me présente à toi comme quelqu'un qui est sûr de son affaire. Dieu est noble et il ne méprise personne, il est noble et ferme dans ses décisions. Il ne laisse pas en vie le méchant, mais il fait droit à l'opprimé, et il ne détourne pas son regard du juste. Il les fait asseoir avec les rois pour toujours sur un trône afin qu'ils soient élevés. Quand ils sont prisonniers, quand ils sont dans les chaînes, captifs d'une situation misérable, Dieu leur révèle quels actes ils ont commis, les révoltes causées par leur orgueil. Il les rend attentifs à l'avertissement, il les appelle à renoncer à leur méfait. S'ils acceptent d'écouter Dieu et de le servir, ils finiront leur vie dans le bonheur, leur existence dans les plaisirs. Mais s'ils n'écoutent pas, ils devront traverser le passage qui conduit à la mort, ils expireront sans avoir rien compris. Les gens de mauvaise foi se mettent en colère et ils n'appellent pas Dieu quand il les emprisonne. Ils mourront en pleine jeunesse, ils connaîtront la fin prématurée des débauchés. Mais Dieu sauve le pauvre par la pauvreté, il l'avertit par le malheur. Aussi, Dieu t'a fait passer de la détresse à une vie où tu es à l'aise, sans la moindre contrainte, et où ta table est pleine de mets savoureux. Si tu encours le jugement du méchant, c'est le droit et la justice qui te soutiendront. Que la fureur ne te pousse pas aux excès, que de nombreux pots-de-vin ne te fassent pas dévier. Est-ce en criant que tu feras comparaître le malheureux et tous les détenteurs du pouvoir? Ne compte pas non plus sur la nuit, où des peuples sont enlevés de leur place. Garde-toi de te tourner vers le mal, car c'est pour cela que tu es éprouvé par la peine. Oui, Dieu est sublime par sa puissance. Qui est comme lui pour enseigner? Qui lui demanderait des comptes sur sa conduite? Qui oserait lui dire: « Ce que tu as fait est mal »? N'oublie pas de célébrer son action, comme le font les humains dans leurs chants. Tout être humain la contemple et chacun l'admire de loin. Vois, Dieu est grand et incompréhensible, le nombre de ses années est incalculable. Oui, c'est lui qui attire les gouttes d'eau, puis qui répand la pluie en une grande rivière. Les nuages la font tomber, et ils la répandent sur la foule des humains. Aussi, qui comprendra comment se déploient les nuages, et les grondements du tonnerre dans sa demeure céleste? Voici que Dieu y déploie la lumière de ses éclairs et il recouvre les profondeurs de l'océan. Car il se sert de tout cela pour rendre justice aux peuples, et pour leur donner abondamment de quoi manger. Dans ses deux mains, il dissimule les éclairs, puis il leur fixe une cible. Il révèle sa présence par son tonnerre, par la tempête, il révèle la passion de sa colère. Aussi, devant tous ces événements, j'ai le cœur qui bat, prêt à bondir hors de sa place. Écoutez, écoutez donc la voix de Dieu qui tonne, le grondement qui sort de sa bouche. Ce grondement, il le lâche dans l'ensemble du ciel, son éclair, d'un bout de la terre à l'autre. Après lui rugit une voix, c'est Dieu qui tonne de sa voix majestueuse! Dès que la voix de son tonnerre s'entend, Dieu ne retient plus ses éclairs. Par le tonnerre de sa voix, Dieu produit des merveilles, il fait de grandes choses qu'on n'arrive pas à comprendre. Il ordonne à la neige de tomber sur la terre, il envoie les averses et les pluies torrentielles. Il paralyse ainsi l'activité humaine, pour que tous les humains reconnaissent son œuvre. Même les animaux se mettent à l'abri, et ils vont se coucher dans leur tanière. Du sud arrive l'ouragan, des vents du nord, le froid. Au souffle de Dieu se forme la glace, la surface de l'eau se durcit. Dieu charge aussi les nuages d'humidité, et il disperse les nuées remplies d'éclairs. C'est lui qui les fait tournoyer en tous sens, pour qu'ils accomplissent, selon ses intentions, tout ce qu'il leur a commandé sur la surface de la terre. Dieu les suscite tantôt comme une punition pour la terre, tantôt pour montrer de la bonté. Sois attentif à tout cela, Job. Mets-toi debout pour contempler les actions extraordinaires de Dieu! Sais-tu comment Dieu dispose de celles-ci, et comment les nuages font jaillir les éclairs? Sais-tu comment ceux-ci planent dans les airs? Pour de telles actions étonnantes, il faut une connaissance parfaite. Toi qui es soumis aux éléments, toi dont les vêtements deviennent chauds quand le vent du sud accable le pays, étais-tu avec Dieu pour étendre le ciel aussi ferme qu'un miroir coulé dans le métal? Fais-moi savoir ce que nous pourrions dire à Dieu. Nous sommes dans l'obscurité, nous n'avons plus d'arguments. Faut-il l'avertir, quand je dis quelque chose? Faut-il l'informer, quand quelqu'un a parlé? Maintenant, on ne voit pas la lumière du soleil, qui est caché derrière les nuages. Alors un vent se lève et il nettoie le ciel. La lumière dorée arrive du nord, autour de Dieu rayonne un éclat redoutable. Il est le Dieu souverain, hors d'atteinte pour nous; il est grand par la force et par le droit, grand par la justice, et ce, sans opprimer personne. C'est pourquoi les humains doivent reconnaître son autorité; mais il n'a de regard pour aucun des prétendus sages. Du milieu de la tempête, le Seigneur répondit à Job et lui dit: Qui est celui qui rend mes projets obscurs en parlant sans rien y connaître? Tiens-toi prêt, comme quelqu'un de courageux; je t'interrogerai, et tu me répondras. Où donc étais-tu quand je fondais la terre? Renseigne-moi, si tu connais la vérité. Qui en a fixé les dimensions, le sais-tu? Ou qui l'a mesurée en tirant le cordeau? Sur quoi ses bases s'appuient-elles? Ou qui en a placé la pierre d'angle, quand les étoiles du matin chantaient en chœur, quand les êtres célestes lançaient des cris de joie? Qui a fermé la porte aux flots de l'océan, quand il sortait en jaillissant du grand abîme? Moi, je lui ai donné les nuages pour vêtement, je l'ai enveloppé dans un épais brouillard. J'ai imposé sur lui une limite en plaçant devant lui une porte barrée. Puis je lui ai dit: « Tu iras jusqu'ici, tu n'avanceras pas plus loin; ici s'arrêteront tes flots orgueilleux. » As-tu, une seule fois dans ta vie, donné des ordres au matin, désigné son poste à l'aurore, pour lui faire saisir la terre par les bords, afin d'en secouer les méchants? Alors, la terre prend forme comme l'argile qui reçoit une empreinte, tout surgit comme les plis d'un vêtement. Mais les méchants sont privés de leur lumière, le bras qui se levait pour frapper est brisé. Es-tu déjà allé jusqu'aux sources de la mer, as-tu déjà exploré le fond de l'abîme? Pour toi, les portes de la mort ont-elles été montrées, as-tu vu l'entrée du royaume des ombres? As-tu une idée des dimensions de la terre? Renseigne-moi, si tu connais toutes ces choses. Sais-tu de quel côté habite la lumière; et l'obscurité, où demeure-t-elle, pour que tu ailles les chercher jusque dans leur domaine, si tu comprends vraiment comment on va chez elles? Tu dois bien le savoir, puisque tu étais déjà né, puisque tu comptes tant d'années. Es-tu déjà allé jusqu'aux dépôts de neige, ou encore, as-tu vu les entrepôts de grêle? Je les ai réservés pour les temps de détresse, pour les jours de combat et de bataille. Par quel chemin la lumière se diffuse-t-elle, par où le vent d'est se répand-il sur la terre? Qui a tracé un passage pour la pluie? Qui a ouvert la route à l'orage qui tonne? Qui fait pleuvoir sur une terre inhabitée, sur un désert où il n'y a personne? Qui rassasie d'eau un sol inculte et sauvage, pour y faire germer et pousser de l'herbe? La pluie a-t-elle un père? Les gouttes de rosée, qui les a engendrées? De quel sein maternel est sortie la glace, le givre du ciel, qui l'a mis au monde? Quand elle gèle, l'eau devient dure comme la pierre, la surface de l'abîme se prend en un seul bloc. Et les constellations, arrives-tu à nouer les liens qui maintiennent les Pléiades, ou à dénouer les cordes qui retiennent Orion? Es-tu capable de faire apparaître les signes du zodiaque en leur temps, ou de conduire la Grande Ourse avec ses petits? Sais-tu à quelles lois le ciel obéit? Est-ce toi qui règles leur influence sur la terre? Suffit-il que tu cries tes ordres aux nuages, pour qu'une masse d'eau vienne te recouvrir? Les éclairs partent-ils quand c'est toi qui les envoies? Te disent-ils: « Nous voici à tes ordres »? Qui a mis la sagesse dans l'ibis, qui a donné au coq le discernement? Qui est assez expert pour compter les nuages et pour vider les outres d'eau qui sont dans le ciel, quand la poussière du sol s'écoule en boue, et que les mottes de terre se collent ensemble? Est-ce à toi de chasser une proie pour la lionne, et d'apaiser l'appétit des lionceaux, quand ils sont accroupis dans leur tanière ou qu'ils se tiennent à l'affût dans les buissons? Qui prépare, pour le corbeau, sa nourriture, quand ses petits appellent Dieu à leur secours et qu'ils errent çà et là, faute de quoi manger? Connais-tu la saison où naissent les bouquetins des rochers, as-tu vu les biches leur donner le jour? As-tu compté les mois de leur gestation, sais-tu à quel moment survient la naissance? Elles se couchent pour mettre bas leurs petits, mettant ainsi fin à leurs douleurs. Grandissant en plein air, leurs petits prennent des forces; puis ils quittent leur mère, et ils ne reviennent plus. Qui a lâché l'âne sauvage en liberté? Qui a détaché ses liens? Je l'ai fait habiter dans les régions arides; sa demeure, c'est la terre salée. Il se moque du tumulte de la ville, il n'entend pas les hurlements de son maître. Il explore les montagnes pour trouver son pâturage, il se met en quête de tout ce qui est vert. Le buffle acceptera-t-il de se mettre à ton service? Passera-t-il ses nuits dans ton étable? Pourras-tu atteler ce buffle pour labourer ton champ? Te suivra-t-il dans la vallée avec la charrue? Mettras-tu ta confiance en lui à cause de son énorme force, au point de lui abandonner ce que tu as à faire? Compteras-tu sur lui pour rentrer ton grain et recueillir ta récolte? L'autruche bat joyeusement des ailes, certes; mais si seulement elle avait le plumage de la cigogne et du faucon! Quand elle abandonne ses œufs sur la terre, et quand elle les laisse chauffer sur le sol, elle ne pense pas qu'on risque de marcher dessus, que les bêtes des champs peuvent les écraser. Elle est dure pour ses petits, comme s'ils n'étaient pas les siens! Avoir peiné pour rien la laisse indifférente. C'est parce que Dieu ne l'a pas dotée de bon sens, il ne lui a pas donné sa part d'intelligence. Mais dès qu'elle se dresse et qu'elle prend son élan, c'est un jeu pour elle de distancer le cheval et le cavalier. Est-ce toi qui donnes au cheval sa vigueur, qui as habillé son cou d'une crinière, ou qui le fais bondir comme une sauterelle? Son fier hennissement provoque la terreur. Du sabot, il frappe le sol de la vallée. Tout joyeux de sa force, il s'élance au-devant de la bataille. Il se moque de la peur, rien ne l'effraie, il ne recule pas devant l'épée. Sur son dos résonnent le carquois, la lance étincelante et le javelot. Bondissant et frémissant, il dévore l'espace. Quand la trompette sonne, il ne se retient plus. Au signal de la trompette, il répond par un hennissement. De loin, il flaire le combat, q le hurlement des officiers et le cri de guerre. Serait-ce toi qui décides quand l'épervier prend son envol et quand il migre vers le sud? Est-ce sur ton ordre que le vautour s'élève et qu'il place son nid dans les hauteurs? Il s'établit sur un rocher, et il séjourne sur un éperon rocheux impossible à atteindre. De là-haut, il guette une proie, ses yeux l'aperçoivent de loin. Ses petits sont avides de sang; partout où il y a des cadavres, il est là. Le Seigneur avait donc répondu à Job en lui disant: « Celui qui porte plainte contre le Dieu souverain, osera-t-il critiquer? Celui qui fait la leçon à Dieu, répondra-t-il? » Alors Job répondit au Seigneur: « Oui vraiment, je suis trop peu de chose! Que puis-je te répliquer? Je me mets la main sur la bouche et je me tais. Une fois j'ai osé parler, je ne répondrai plus rien. Une deuxième fois j'ai insisté, je ne le ferai plus. » Du milieu de la tempête, le Seigneur interpella Job et lui dit: Tiens-toi prêt, comme quelqu'un de courageux; je t'interrogerai et tu me répondras. Veux-tu vraiment mettre en question mon jugement? Veux-tu me condamner pour prouver que tu es droit? Ta force est-elle comme celle de Dieu? Ta voix égale-t-elle son tonnerre? Revêts-toi donc de gloire et de grandeur, habille-toi de splendeur et de majesté. Répands ta terrible colère; d'un regard, abaisse tous les orgueilleux. Oui, d'un regard, fais plier tous les orgueilleux; écrase les méchants sur place. Fais-les rentrer sous terre tous ensemble, enferme-les tous dans ce cachot qu'est le séjour des morts. Alors je chanterai moi aussi tes louanges, car c'est par tes prouesses que tu as obtenu la victoire. Considère l'hippopotame, cette énorme bête! Je l'ai fait comme je t'ai fait. Comme le bœuf, c'est un simple mangeur d'herbe. Considère la puissance qui est dans ses hanches, la vigueur des muscles de son ventre! Sa queue est puissante, comme le tronc d'un cèdre; ses cuisses sont nouées par des tendons très forts. Ses os sont aussi solides que des tubes de bronze, ses côtes sont comme des barres de fer. C'est lui le chef-d'œuvre de tout ce que Dieu a fait! En lui donnant des crocs, son créateur lui a fait don de son épée. Sa nourriture vient des hauteurs, là où s'ébattent toutes les bêtes sauvages. Il se couche sous les lotus, il se cache parmi les roseaux des marais. Les lotus le couvrent de leur ombre, les saules de la rivière l'enveloppent. Si le courant est fort, il ne s'en trouble pas; même si un fleuve se précipite dans sa gueule, il garde tout son calme. Quand il a les yeux ouverts, qui l'attrapera? Est-ce par des pièges qu'on lui percera le nez? Et le dragon marin, le Léviatan, le pêcheras-tu à l'hameçon, le prendras-tu par la langue avec ta ligne? Lui passeras-tu un roseau dans les narines, lui perceras-tu la mâchoire d'un crochet? Te suppliera-t-il instamment? Ou bien te dira-t-il des mots doux? Conclura-t-il un pacte avec toi, pour que tu le prennes comme esclave à vie? Joueras-tu avec lui comme avec un oiseau? Ou l'attacheras-tu pour amuser tes servantes? Les pêcheurs associés le mettront-ils en vente? Le partageront-ils entre les marchands? Peux-tu cribler sa peau de dards, le harponner à la tête comme un poisson? Pose la main sur lui. Tu te souviendras de ce combat et tu ne recommenceras plus! Espérer le vaincre est une illusion, à son seul aspect, on est terrassé. Si personne n'est assez fou pour le provoquer, qui donc oserait me tenir tête, à moi? De fait, qui veut m'affronter, pour que je lui règle son compte? Tout ce qui est dans le monde est à moi! Je ne passerai pas sous silence les différentes parties du corps du grand dragon, la valeur de sa force et sa superbe armure. Qui donc a découvert son manteau par devant? Qui s'est aventuré dans sa double mâchoire? Les portes de sa gueule, qui les a ouvertes? Autour de ses dents, en effet, c'est la terreur. Imposantes sont les rangées d'écailles qui lui servent de boucliers; on dirait une carapace étroitement soudée. Elles se touchent de si près, que pas un souffle d'air ne s'y glisserait. Chacune d'elles est collée à celle d'à côté, elles sont bien imbriquées, inséparables. Ses éternuements font jaillir la lumière, et son regard est flamboyant comme l'aurore. De sa gueule sortent des éclairs, des étincelles de feu s'en échappent. De ses narines sort une vapeur, comme d'une marmite ou d'un chaudron bouillant. Son souffle allume les charbons, une flamme sort de sa gueule. Il y a dans son cou une telle puissance, qu'en sa présence, on est saisi d'effroi! Les replis de sa peau collent si bien ensemble, sur lui tout est si solide, que rien ne bouge. Son cœur est dur comme la pierre, dur comme la meule inférieure d'un moulin. Quand il se dresse, même les plus robustes prennent peur; dans leur consternation, ils perdent leurs moyens. Les coups d'épée n'ont pas de prise sur lui, pas plus que la lance, le javelot ou la flèche. Pour lui, le fer c'est comme un brin d'herbe, le bronze, c'est comme du bois pourri. Les flèches ne le font pas fuir, et les pierres qu'on tire à la fronde lui font l'effet d'une paille. Comme de la paille aussi lui semble la massue; il se rit du sifflement du javelot. Son ventre est garni de tranchants et de pointes, il laisse sur la boue les traces d'un traîneau. Comme une marmite, il fait bouillonner les profondeurs où il plonge; la vapeur que cela produit fait ressembler la mer à un brûle-parfum. Il laisse derrière lui un sillage lumineux, on dirait que les vagues ont des cheveux blancs! Sur la terre, rien ni personne n'arrive à le dominer, il est fait pour ne pas avoir peur! Il regarde bien en face tout être hautain, le roi de toutes les créatures les plus fières, c'est lui! Alors Job répondit au Seigneur: Je sais bien que tout est possible pour toi et que, pour toi, aucun projet n'est irréalisable. Tu as dit: « Qui ose rendre mes projets obscurs en parlant sans rien y connaître? » Oui, j'ai parlé de ce que je ne comprends pas, de ce qui me dépasse et que je ne connais pas. « Écoute, disais-tu, c'est à mon tour de parler; je t'interrogerai et tu me répondras. » Je ne savais de toi que ce qu'on m'avait dit, mais maintenant, je t'ai vu de mes yeux! C'est pourquoi je retire ce que j'ai dit, je suis consolé alors que je suis sur la poussière et sur la cendre. Quand le Seigneur eut fini de parler à Job, il dit à Élifaz de Téman: « Je suis en colère contre toi et contre tes deux amis. Contrairement à mon serviteur Job, en effet, vous n'avez pas parlé de moi avec exactitude. Maintenant donc, procurez-vous sept taureaux et sept béliers, et allez trouver mon serviteur Job. Vous offrirez alors pour vous-mêmes ces animaux en sacrifice complet, tandis que mon serviteur Job priera pour vous. C'est par égard pour lui que je ne vous traiterai pas selon votre folie, car vous n'avez pas parlé de moi avec exactitude comme l'a fait mon serviteur Job. » Élifaz de Téman, Bildad de Chouha et Sofar de Naama allèrent faire ce que le Seigneur leur avait dit, et celui-ci accueillit la prière de Job. Tandis que Job priait pour ses amis, le Seigneur rétablit sa situation. Il doubla même tous les biens que Job avait possédés. Alors tous ses frères et sœurs, ainsi que toutes ses connaissances d'autrefois vinrent le trouver. Dans sa maison, ils mangèrent avec lui, ils lui manifestèrent leur compassion et ils le consolèrent de tout ce grand malheur que le Seigneur lui avait envoyé. Enfin, chacun d'eux lui fit don d'une pièce d'argent et d'un anneau d'or. Le Seigneur combla de ses bénédictions le reste de la vie de Job, plus encore que son début. C'est ainsi qu'il eut 14 000 moutons, 6 000 chameaux, 1 000 paires de bœufs et 1 000 ânesses. Il eut aussi sept fils et trois filles. Il nomma la première Yemima, c'est-à-dire “tourterelle”, la deuxième Quessia, c'est-à-dire “fleur-de-cannelle”, et la troisième Quéren-Happouk, c'est-à-dire “ombre-à-paupière ”. Dans tout le pays, on ne trouvait pas de femmes aussi belles que les filles de Job. Leur père leur donna une part d'héritage comme à leurs frères. Après cela, Job vécut encore cent quarante ans, et il put voir ses enfants et ses petits-enfants, jusqu'à la quatrième génération. Job mourut à un âge avancé, après une vie bien remplie. Heureux celui qui ne suit pas les conseils des méchants, qui ne s'arrête pas sur le chemin de ceux qui se détournent de Dieu, et qui ne s'assied pas avec ceux qui se moquent de tout! Ce qu'il aime, au contraire, c'est l'enseignement du Seigneur; il le médite jour et nuit. Il est comme un arbre planté près d'un cours d'eau: il produit ses fruits quand la saison est venue, et son feuillage ne perd jamais sa fraîcheur. Tout ce qu'il fait réussit. Mais ce n'est pas le cas des méchants: ils sont comme des brins de paille dispersés par le vent. C'est pourquoi, au moment du jugement, ces gens-là ne sont pas admis; dans l'assemblée des justes, il n'y a pas de place pour eux. Le Seigneur connaît la conduite des justes, mais la conduite des méchants les mène au désastre. Les peuples s'agitent, mais pourquoi? Les pays complotent, mais c'est en vain! Les rois de la terre se préparent au combat, les princes se concertent contre le Seigneur et contre le roi qu'il a mis à part. « Rompons les liens qu'ils nous imposent, disent-ils, rejetons leur domination! » Mais le Seigneur se met à rire, celui qui siège dans les cieux se moque d'eux. Puis il s'adresse à eux avec colère, il les terrifie par son indignation: « À Sion, la montagne qui m'appartient, dit-il, j'ai mis à part le roi que j'ai choisi. » Laissez-moi citer le décret du Seigneur; il m'a déclaré: « C'est toi qui es mon fils. Aujourd'hui, je t'ai fait naître. Demande-moi tous les pays, je te les donnerai en propriété; ton domaine s'étendra jusqu'au bout du monde. Tu les maîtriseras avec une autorité de fer, tu les briseras comme un pot d'argile. » Eh bien, vous les rois, montrez-vous intelligents! Laissez-vous avertir, souverains de la terre. Psaume de David. Il fait allusion à la fuite de David devant son fils Absalom. Seigneur, que mes ennemis sont nombreux! Tant de gens se dressent contre moi! Tant de gens disent à mon sujet: « Aucune chance que Dieu vienne à son secours! » Mais toi, Seigneur, tu es pour moi un bouclier protecteur, tu me rends ma dignité et ma fierté. Si j'appelle le Seigneur à mon secours, il me répond de la montagne qui lui appartient. Je me suis endormi pour la nuit; au réveil je reprends conscience: le Seigneur est mon appui. Je n'ai plus peur de ces milliers de gens qui m'assaillent de tous côtés. Interviens, Seigneur; mon Dieu, sauve-moi! Oui, tu frappes à la joue tous mes ennemis, tu casses les dents aux méchants. Seigneur, c'est toi qui sauves! Que ta bénédiction soit sur ton peuple! Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Accompagnement sur instruments à cordes. Quand je t'appelle au secours, mon Dieu, réponds-moi, toi qui rétablis mon droit. Quand j'étais dans la détresse, tu m'as rendu la liberté. Accorde ta grâce, écoute ma prière! Vous autres, jusqu'à quand salirez-vous mon honneur, vous qui aimez accuser pour rien, et qui cherchez à me calomnier? Apprenez que le Seigneur distingue celui qui est fidèle: il m'écoute quand je l'appelle au secours. Quand vous êtes fâchés, ne vous mettez pas en tort, réfléchissez pendant la nuit, mais gardez le silence. Offrez des sacrifices qui sont justes et faites confiance à la décision du Seigneur. Beaucoup se plaignent: « Comme nous aimerions voir le bonheur! Seigneur, fais briller sur nous la lumière de ta face! » Dans mon cœur tu mets plus de joie que ces gens n'en trouvent quand leur blé et leur vin abondent. Aussitôt couché, je m'endors en paix, car toi seul, Seigneur, tu me fais vivre en sécurité. Du répertoire du chef de chorale. Avec accompagnement de flûtes. Psaume de David. Seigneur, écoute ce que je dis, remarque mes gémissements! Mon Dieu, mon roi, sois attentif à mes appels! À toi j'adresse ma prière dès le matin, Seigneur. Entends-moi! Dès le matin, je me prépare à être reçu chez toi, et j'attends. Tu n'es pas un Dieu qui prend plaisir au mal. Le méchant n'a pas sa place chez toi. Tu ne supportes pas les insolents devant toi; tu détestes tous ceux qui font le malheur des autres. Tu élimines les menteurs, Seigneur, tu as horreur de ceux qui pratiquent le meurtre et la fraude. Mais ta bonté pour moi est si grande! Grâce à elle, je peux entrer dans ta maison pour m'incliner avec respect devant le temple qui est le tien. Seigneur, tu es un Dieu juste, sois mon guide à cause de mes adversaires; aplanis devant moi le chemin que tu m'appelles à suivre. Impossible de se fier à ce qu'ils disent; ils ne pensent qu'à nuire. Leur langue leur sert à flatter, leur bouche est une tombe ouverte. Dieu, déclare-les coupables; que leurs intrigues les mènent à leur chute, chasse-les pour toutes leurs fautes, puisqu'ils te sont rebelles. Mais que ceux qui trouvent refuge en toi se réjouissent, qu'ils crient leur joie pour toujours; qu'ils chantent victoire à cause de toi, tous ceux qui t'aiment! Pour eux tu es un abri. Toi, Seigneur, tu fais du bien aux personnes qui sont justes; ta bienveillance est comme un bouclier qui les protège. Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement à l'octave. Psaume de David. Seigneur, tu es irrité contre moi, mais ne me condamne pas; tu es indigné contre moi, mais renonce à me punir. Seigneur, accorde-moi ta grâce, je suis sans force. Seigneur, guéris-moi, je suis profondément troublé. Je suis en plein désarroi. Et toi, Seigneur, que fais-tu? Reviens me délivrer, Seigneur, toi qui es si bon, sauve-moi! Car dans la mort on ne se souvient pas de toi, dans le monde des morts, qui te célèbrera? Je m'épuise à force de gémir, chaque nuit je trempe mon lit de larmes, j'inonde ma couche de pleurs. Mes yeux se voilent, tant j'ai de chagrin; je n'y vois plus, tant j'ai d'adversaires. Allez-vous-en, vous tous qui faites le mal, car le Seigneur a entendu mes pleurs; oui, le Seigneur a entendu ma supplication, il a accueilli ma prière. Honte à tous mes ennemis! Qu'ils soient plongés dans le plus grand désarroi, qu'ils repartent, soudain couverts de honte! Complainte chantée de David. Celui-ci l'adressa au Seigneur à propos de Kouch, membre de la tribu de Benjamin. Seigneur mon Dieu, en toi je trouve refuge. Sauve-moi, délivre-moi de tous ceux qui me persécutent. Sinon, comme des lions, ils vont me déchirer, me mettre en pièces sans que personne ne me délivre! Seigneur mon Dieu, si j'ai fait ce qu'on dit, si mes mains ont commis un crime, si j'ai rendu le mal pour le mal ou dépouillé sans raison celui qui m'en veut, alors, que l'ennemi me poursuive, qu'il me rattrape, me piétine à terre tout vivant, qu'il traîne mon honneur dans la boue! Lève-toi, Seigneur, interviens avec colère; oppose-toi à mes adversaires furieux. Toi qui établis le droit, veille auprès de moi! Que les peuples se rassemblent autour de toi; et toi, domine-les du haut de ton trône. Seigneur, toi qui juges les peuples, établis mon droit, ô Seigneur, selon ma justice et mon innocence. Fais cesser les méfaits des méchants, affermis les personnes justes, toi qui perces le secret des consciences, toi, le Dieu juste. Mon bouclier protecteur, c'est Dieu, il sauve ceux qui ont le cœur droit. Dieu juge avec justice, mais il reste chaque jour un Dieu sévère. C'est sûr, l'adversaire recommence: il aiguise son épée, il tend son arc et vise. Il se prépare des armes de mort, il apprête des flèches incendiaires. Le voici qui conçoit ses méfaits, qui porte en lui le malheur, qui accouche du mensonge. Il creuse un trou profond, mais tombe dans son propre piège. Le malheur qu'il a préparé lui revient sur la tête; la violence qu'il a conçue lui retombe sur le crâne. Je veux louer le Seigneur car il est juste, célébrer par mes chants le nom du Dieu très-haut. Psaume de David, appartenant au répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur la harpe de Gath. Ô Seigneur, notre maître, ta renommée est grande sur toute la terre! Ta majesté surpasse la majesté des cieux. C'est la voix des petits enfants, des tout petits enfants, que tu opposes à tes adversaires. Elle est comme un rempart que tu dresses pour réduire au silence tes ennemis les plus acharnés. Quand je vois les cieux que tu as créés, la lune et les étoiles, que tu y as placées, je me demande: L'être humain a-t-il tant d'importance pour que tu penses à lui? Mérite-t-il vraiment que tu t'occupes de lui? Or tu l'as fait presque l'égal des anges, tu le couronnes de gloire et d'honneur. Tu le fais régner sur tout ce que tu as créé: tu as tout mis à ses pieds, les moutons, les chèvres et les bœufs, et même les bêtes sauvages, les oiseaux, les poissons, et tout ce qui va son chemin dans les mers. Ô Seigneur, notre maître, ta renommée est grande sur toute la terre! Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur voix de jeunes filles et de garçon. Psaume de David. De tout mon cœur, je veux te louer, Seigneur, et raconter toutes tes merveilles. Je veux me réjouir, être au comble de la joie grâce à toi, et célébrer ton nom par des chants, Dieu très-haut. Mes ennemis ont battu en retraite, ils ont trébuché, ils ont péri devant toi. Car tu as défendu mon droit et ma cause; sur ton trône, tu sièges et tu juges avec justice. Tu menaces les païens, tu fais périr les méchants, tu effaces leur nom pour toujours. L'ennemi est réduit à rien, définitivement ruiné! Tu as dépeuplé ses villes, il n'en reste aucun souvenir. Le Seigneur siège sur son trône éternel, il l'a dressé pour le jugement. C'est lui qui juge le monde avec justice, qui gouverne les peuples avec droiture. Le Seigneur est un refuge pour l'opprimé, un refuge dans les temps de détresse. Qu'ils comptent sur toi, ceux qui te connaissent! Car tu n'abandonnes pas ceux qui te cherchent, Seigneur. Célébrez le Seigneur qui a son trône à Sion; parmi les peuples, proclamez ses exploits! Car il demande des comptes aux meurtriers, il se souvient de leurs victimes, il n'oublie pas le cri des malheureux. Seigneur, accorde-moi ta grâce, vois le malheur que j'endure à cause de mes ennemis, toi qui m'arraches des griffes de la mort. Alors je raconterai tous tes bienfaits. Aux portes de la ville de Sion, je crierai ma joie de t'avoir comme sauveur! Les païens sont tombés dans la fosse qu'ils avaient creusée; ils se sont pris les pieds dans le filet qu'ils avaient tendu en cachette. Le Seigneur s'est fait connaître, il a rendu la justice: le méchant se prend dans son propre piège.. Que les méchants retournent au monde des morts, ces païens qui oublient Dieu. Car Dieu n'oubliera jamais le pauvre, pour les malheureux, l'espoir n'est jamais perdu. Interviens, Seigneur! Que l'être humain ne soit pas le plus fort! Que les peuples soient jugés devant toi. Seigneur, remplis-les de terreur. Que les peuples le sachent: ils ne sont que des mortels! Seigneur, pourquoi te tiens-tu éloigné? Pourquoi te caches-tu dans les temps de détresse? Le méchant dans son orgueil exploite les malheureux; les voilà pris à cause de ses machinations. Le méchant se vante de ses ambitions; avide de gain, il bénit le Seigneur, il se moque de lui. Plein d'arrogance, le méchant se dit: « Dieu n'exige rien, il en est incapable. » Voilà bien toute sa pensée! Ses méthodes sont toujours efficaces; tes jugements sont trop loin de lui. D'un souffle, il balaie tous ses adversaires. Il pense: « Je ne cours aucun risque, je resterai pour toujours à l'abri du malheur. » Il n'a que malédictions à la bouche, fraudes et violences, sa langue ne produit que le malheur et l'oppression. Embusqué, il se tient près des villages; en cachette, il assassine l'innocent. Il ne quitte pas des yeux le faible. Il guette, embusqué comme un lion dans son fourré, il guette le malheureux pour le capturer; il le capture en l'attirant dans son filet. Il se baisse, il se cache, et le faible tombe en son pouvoir. Et le méchant pense: « Dieu oublie, il se voile la face, il ne voit jamais rien! » Lève-toi Seigneur! Dieu, interviens! N'oublie pas les malheureux! Pourquoi le méchant se moquerait-il de toi en se disant que tu le laisseras faire? Toi, tu vois la peine et le tourment du malheureux, tu veilles à prendre en main sa cause. À toi le faible remet son sort, c'est toi qui viens au secours de l'orphelin. Brise le pouvoir du méchant: si tu cherches sa méchanceté, alors tu ne la trouveras plus! Le Seigneur est roi pour toujours, les autres peuples ont disparu de son pays. Seigneur, tu entends le désir de ceux qui sont humbles, tu leur rends courage. Tu écoutes avec attention, pour faire droit à l'orphelin, à l'opprimé. Ainsi personne sur terre ne sera plus un tyran pour les autres. Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. C'est auprès du Seigneur que je trouve refuge. Comment pouvez-vous me dire: « File, comme un petit oiseau, dans les montagnes »? Regarde bien: les méchants tendent leur arc, ils ajustent leur flèche sur la corde pour tirer dans l'ombre sur ceux qui ont le cœur droit. Quand les fondements sont en miettes, que peut alors faire la personne qui est juste? Le Seigneur est dans le temple qui lui appartient; le Seigneur a son trône dans les cieux. Il ne perd pas de vue les humains, il les évalue d'un coup d'œil. Le Seigneur sait à quoi s'en tenir sur ceux qui sont justes, mais il en veut aux méchants, aux amateurs de violence. Qu'il fasse tomber sur les méchants une pluie de catastrophes! du soufre enflammé, un vent de tempête fondant sur eux. Voilà le sort qui les attend. Car le Seigneur est juste, il aime tout ce qui est juste et les personnes qui mènent une vie droite le verront face à face. Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement à l'octave. Psaume de David. Seigneur, au secours! Ceux qui te sont fidèles sont en train de disparaître, il n'y a plus de gens dignes de confiance. Chacun n'a que des calomnies à raconter; les lèvres flattent, mais le cœur joue double jeu. Que le Seigneur supprime tous les flatteurs et ceux qui parlent avec arrogance, ceux qui déclarent: « Par notre langue, nous sommes forts, nous savons parler, nous ne craignons personne. » « Mais maintenant j'interviens, dit le Seigneur, à cause des pauvres qu'on opprime des malheureux qui gémissent. Je porte secours à celui qu'on écarte d'un revers de main. » Les paroles du Seigneur sont pures comme l'argent passé au creuset et sept fois purifié. Toi, Seigneur, tu garderas les opprimés, tu nous préserveras toujours de ces gens mauvais, même si des méchants rôdent tout autour, même si la corruption gagne l'humanité. Psaume de David. Du répertoire du chef de chorale. Seigneur, jusqu'à quand persisteras-tu à m'oublier? Jusqu'à quand refuseras-tu de me voir? Jusqu'à quand devrai-je me faire du souci, me ronger de chagrin tout le jour? Jusqu'à quand mon ennemi aura-t-il l'avantage? Seigneur mon Dieu, regarde et réponds-moi; rends-moi un peu de force, sinon mes yeux se fermeront pour le sommeil de la mort; sinon mon ennemi se vantera d'avoir eu le dessus, et mes adversaires se féliciteront de ma défaite. Moi, je compte sur ta bonté, je veux me réjouir de ton secours. Seigneur, je veux chanter en ton honneur pour tout ce que tu as fait en ma faveur. Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. L'insensé se dit: « Il n'y a pas de Dieu! » Ces gens sont corrompus, ce qu'ils font est abominable, aucun d'eux n'agit comme il faut. Du haut des cieux, le Seigneur se penche et observe les humains, pour voir s'il y a quelqu'un de sensé qui cherche Dieu. Tous ont quitté le bon chemin, sans exception tous sont corrompus. Aucun n'agit comme il faut, pas même un seul. « Ils ne comprennent vraiment rien, dit le Seigneur, tous ces gens qui font le malheur des autres; ils se nourrissent en exploitant mon peuple et ils ne s'adressent jamais à moi. » Les voilà qui s'affolent, car Dieu est du côté des justes. « Vous avez voulu vous en prendre aux plus pauvres; ce sera votre honte, car le Seigneur est leur refuge. » Comme je voudrais voir le salut d'Israël, arrivant de Sion! Le Seigneur rétablira son peuple. Quelle joie chez les descendants de Jacob, quelle allégresse en Israël! Psaume de David. Seigneur, qui peut être reçu dans ta tente, prendre place sur la montagne qui t'appartient? Celui dont la conduite est intègre, qui fait ce qui est juste et pense vraiment ce qu'il dit. Il ne raconte pas du mal des autres, il ne fait pas de tort à son prochain et n'insulte pas son voisin. Il n'a pas un regard pour ceux que Dieu désapprouve, mais il marque son estime aux personnes qui reconnaissent l'autorité du Seigneur. S'il a fait un serment qui lui cause du tort, il ne change pas ce qu'il a dit. S'il prête son argent, c'est sans percevoir d'intérêt. Il n'accepte aucun cadeau pour témoigner contre l'innocent. Celui qui agit ainsi, rien ne peut l'ébranler. Poème de David. Mon Dieu, garde-moi, c'est en toi que je trouve refuge. Je dis au Seigneur: « Tu es mon maître souverain; je n'ai pas de bonheur plus grand que toi! » Ce sont les personnes qui te sont fidèles, celles qui vivent dans le pays, qui ont la vraie grandeur, celle que j'apprécie tant. Ceux qui cherchent les faveurs d'un autre dieu ne feront qu'augmenter leurs tourments. Je n'offrirai pas leurs offrandes de sang, je n'aurai même pas leur nom sur mes lèvres. Seigneur, tu es la chance de ma vie, tu es l'héritage qui me revient, tu tiens mon avenir dans tes mains. C'est un sort qui me ravit, c'est même le plus bel héritage. Je bénis le Seigneur, qui me conseille: même la nuit, ma conscience m'avertit. Je ne perds pas de vue le Seigneur, je ne risque pas d'être ébranlé, puisqu'il est à mes côtés. C'est pourquoi j'ai le cœur plein de joie, tout mon être est en fête! Je suis en parfaite sécurité. Non, Seigneur, tu ne m'abandonnes pas à la mort, tu ne permets pas que moi qui suis resté fidèle, je m'approche de la tombe. Tu me fais savoir quel chemin mène à la vie. On trouve une joie pleine en ta présence, un plaisir éternel près de toi! Prière de David. Seigneur, écoute ma demande, elle est juste, sois attentif à ma plainte, entends ma prière: elle part d'un cœur sincère. C'est de toi que doit venir la sentence qui me concerne. Discerne toi-même ce qui est droit. Pendant la nuit, tu es venu pour éprouver ma sincérité; tu m'as mis à l'épreuve, sans rien trouver à blâmer. Je n'ai fait aucun commentaire sur les agissements des autres, mais je me suis appliqué à faire ce que tu avais dit. Sur le chemin difficile, je suis resté ferme, mes pas n'ont pas quitté la voie que tu m'as ordonnée. Maintenant, j'en appelle à toi, car tu es un Dieu qui répond! Tends vers moi une oreille attentive, écoute ce que je dis. Montre-moi ton admirable bonté, toi qui sauves de leurs agresseurs ceux qui cherchent refuge près de toi. Garde-moi comme la prunelle de ton œil, cache-moi, protège-moi sous tes ailes, à l'abri des méchants qui me tyrannisent, des ennemis mortels qui m'encerclent. Ils ont fermé leur cœur à tout sentiment, leurs paroles sont pleines de prétention. Ils ont suivi mes pas, les voilà qui m'entourent. Ils guettent le moment pour me jeter à terre, comme un lion embusqué dans un fourré, un jeune fauve impatient de déchirer sa proie. Interviens, Seigneur, affronte mon adversaire et renverse-le; avec ton épée, protège-moi du méchant. Que ton épée les supprime; de ta propre main, Seigneur, achève-les! Que leur sort, parmi les vivants, soit d'être exclus de la vie! Remplis leur ventre de ce que tu as en réserve pour eux. Que leurs enfants en boivent jusqu'à plus soif et laissent le reste à leurs petits-enfants! Mais moi, parce que tu m'approuves, je te contemplerai et quand je me réveillerai, je serai comblé de ton image! Du répertoire du chef de chorale. Chant de David, le serviteur du Seigneur. David adressa ces paroles au Seigneur quand celui-ci le délivra de tous ses ennemis, en particulier de Saül. Je t'aime, Seigneur, tu es ma force! Le Seigneur est pour moi un roc, un refuge où je suis en sûreté. Mon Dieu est pour moi un rocher où je suis à l'abri du danger, un bouclier qui me protège, une forteresse où je suis sauvé. Louange à Dieu! Dès que je l'appelle au secours, je suis délivré de mes ennemis. Les liens de la mort m'enserraient, des torrents destructeurs m'effrayaient; j'étais prisonnier du monde des morts, son piège se refermait sur moi. Dans ma détresse, j'ai appelé le Seigneur, j'ai crié au secours vers mon Dieu. De son temple, il a entendu ma voix, il a écouté mon cri. Alors la terre fut prise de tremblements, les montagnes vacillèrent sur leurs bases, elles chancelèrent devant la colère du Seigneur. Une fumée montait de ses narines, un feu dévorant sortait de sa bouche, accompagné d'étincelles brûlantes. Le Seigneur inclina les cieux et descendit, avec une épaisse nuée sous les pieds. Monté sur un chérubin, il prit son envol, sur les ailes du vent, il se mit à planer. Il se cacha au cœur d'un nuage ténébreux, il s'entoura d'épaisses nuées, sombres comme l'eau profonde. Devant lui une vive lumière, des nuages passaient, de la grêle et des étincelles de feu. Dans les cieux le Seigneur fit gronder le tonnerre, le Dieu très-haut fit retentir sa voix. Il lança des éclairs en tous sens, il tira ses flèches dans toutes les directions. Devant ces menaces du Seigneur, devant la tempête de sa colère, le fond des océans fut dévoilé, les fondations du monde apparurent. Alors du haut des cieux, il étendit la main et me saisit, il m'arracha au danger qui me submergeait, il me délivra de mes puissants ennemis, de mes adversaires trop forts pour moi. Au jour du désastre ils m'avaient assailli, mais le Seigneur est venu me soutenir, il m'a dégagé, il m'a rendu la liberté. Il m'a délivré car il m'aime! Le Seigneur me traite ainsi parce que je lui reste fidèle; il me récompense d'avoir toujours agi honnêtement. J'observe les recommandations du Seigneur, je ne me rends pas coupable envers mon Dieu. Oui, j'observe les règles qu'il a prescrites, je ne m'écarte pas de ce qu'il a ordonné. Je veux qu'il n'ait rien à me reprocher, je me garde d'être en faute. Le Seigneur m'a récompensé de lui être resté fidèle et d'avoir fait ce qu'il jugeait honnête. Seigneur, tu te montres fidèle envers la personne qui t'est fidèle, intègre avec celle qui est intègre. Tu te montres pur avec celui qui est pur, mais habile avec celui qui a l'esprit tortueux. Tu viens au secours du peuple accablé, mais tu fais baisser les yeux aux orgueilleux. Seigneur, tu es pour moi une lampe allumée, mon Dieu, tu éclaires la nuit où je suis. Avec toi, je prends d'assaut une muraille, grâce à toi, mon Dieu, je franchis un rempart. Dieu est un guide parfait, les avis qu'il donne sont sûrs; il est comme un bouclier pour tous ceux qui se réfugient auprès de lui. Un seul est Dieu, c'est le Seigneur; un seul est un rocher pour nous, c'est notre Dieu! C'est lui qui me donne la force d'agir, qui fait réussir ce que j'entreprends, qui me donne l'agilité de la gazelle, et qui me maintient debout sur les hauteurs. C'est lui qui m'entraîne au combat et qui m'aide à tendre l'arc le plus puissant. Seigneur, ta main droite me soutient; comme un bouclier, tu me protèges et tu me sauves, tu réponds à mes appels et tu me rends fort. Grâce à toi, je cours plus vite sans faire de faux pas. Je poursuis mes ennemis, je les rattrape, je ne reviens pas avant d'en avoir fini avec eux. Je les taille en pièces, ils ne peuvent plus se relever; ils sont à terre, je mets le pied sur eux. Tu me donnes la force de combattre, tu fais plier sous moi mes agresseurs. Devant moi, tu mets en fuite mes ennemis, je réduis à rien mes adversaires. Ils ont beau crier au secours, personne ne leur vient en aide; ils s'adressent au Seigneur, mais il ne leur répond pas. Je les pulvérise comme une poussière au vent, je les piétine comme la boue des rues. Tu me mets à l'abri d'un peuple révolté, tu me places à la tête des pays. Des gens inconnus se soumettent à moi, au moindre mot, ils m'obéissent. Des étrangers viennent me flatter, ils perdent leur assurance, ils sortent en tremblant de leurs abris. Le Seigneur est vivant! Béni soit celui qui est mon rocher! Dieu, mon sauveur, est grand! C'est le Dieu qui me donne ma revanche et qui me soumet des peuples. Seigneur, tu me mets à l'abri face à mes ennemis; bien plus, tu me rends victorieux face à mes agresseurs, tu me délivres des hommes violents. C'est pourquoi je te loue parmi les peuples, je te célèbre par mes chants. Le Seigneur fait de grandes choses pour secourir le roi qu'il a choisi, il traite avec bonté celui qu'il a mis à part, David, et ses descendants, pour toujours. Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Les cieux proclament la gloire de Dieu, la voûte étoilée révèle ce qu'il a fait. Chaque jour en parle au jour suivant, et chaque nuit l'annonce à celle qui la suit. Ce n'est pas un discours, ce ne sont pas des mots, l'oreille n'entend aucun son. Mais leur message parcourt la terre entière, leur langage est perçu jusqu'au bout du monde. Dieu a dressé dans les cieux une tente pour le soleil. Le matin, celui-ci paraît, tel un jeune marié qui sort de sa chambre, un champion tout heureux de prendre son élan. Il surgit à une extrémité des cieux, sa course le mène à l'autre extrémité, rien n'échappe à ses rayons. L'enseignement du Seigneur est parfait, il redonne la force de vivre. Les ordres du Seigneur sont sûrs, ils rendent prudents les gens ignorants. Les exigences du Seigneur sont justes, elles remplissent le cœur de joie. Les commandements du Seigneur sont limpides, ils aident à y voir clair. Reconnaître l'autorité du Seigneur est une chose pure qui persiste à travers les siècles. Les décisions du Seigneur sont fondées, toutes, sans exception, sont justifiées. Elles sont plus attirantes que l'or, qu'une quantité de métal précieux, et plus agréables que le miel, que le miel le plus doux. Seigneur, moi qui suis ton serviteur, j'y trouve un avertissement; on a tout avantage à suivre tes avis. Tout le monde fait des erreurs sans le percevoir: pardonne-moi les fautes qui m'ont échappé. Préserve-moi aussi des insolents, qu'ils n'aient aucune prise sur moi. Ainsi je serai sans reproche, et préservé d'une faute grave. Ce que j'ai dit, ce que j'ai médité devant toi, j'espère que cela te sera agréable, Seigneur, mon rocher, mon défenseur! Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Que le Seigneur te réponde quand tu seras dans la détresse! Que le Dieu de Jacob te protège lui-même! De son temple, qu'il vienne te secourir, de Sion, qu'il te soutienne! Qu'il se souvienne de tes offrandes, qu'il accepte tes sacrifices! Qu'il te donne ce que tu désires, qu'il réalise tous tes projets! Alors nous crierons de joie pour le secours que tu auras reçu; nous brandirons la bannière en l'honneur de notre Dieu. Que le Seigneur accomplisse tout ce que tu lui demandes! Maintenant je le sais: le Seigneur secourt le roi qu'il a mis à part, de son temple céleste, il lui répond, sa main droite fait un exploit pour le sauver. Les uns comptent sur leurs chars de guerre, d'autres sur leurs chevaux; nous, nous comptons sur le Seigneur notre Dieu. Eux s'écroulent et tombent à terre; nous, nous résistons. Seigneur, viens au secours du roi, et qu'il nous réponde quand nous l'appelons à l'aide! Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Seigneur, le roi se réjouit de ta puissance. Quand tu viens à son secours, quelle joie pour lui! Tu lui as donné ce qu'il désirait, tu n'as pas refusé ce qu'il te demandait. Tu viens au-devant de lui avec des bénédictions de bonheur; tu poses sur sa tête une couronne d'or. Il te demandait la vie, tu la lui donnes, tu la prolonges de longs jours, pour toujours. Grâce à ton secours, sa gloire est immense; tu le couvres de splendeur et de majesté. Tu fais de lui une bénédiction pour toujours. Tu le combles de joie par ta présence. Oui, le roi compte sur le Seigneur, grâce à la bonté du Dieu très-haut, il est inébranlable. Ô roi, tu sauras atteindre tes ennemis, ta main ne manquera pas ceux qui te haïssent. Tu en feras un grand feu dès que tu apparaîtras. Oui, que le Seigneur, dans sa colère, n'en fasse qu'une bouchée, et que le feu les dévore! Tu débarrasseras la terre de leurs descendants et l'humanité de leur espèce. S'ils cherchent à te nuire, s'ils intriguent contre toi, ils n'arriveront à rien. Tu tireras tes flèches contre eux, tu les mettras en fuite. Seigneur, montre ta grande puissance! Nous, nous voulons chanter et célébrer tes exploits. Du répertoire du chef de chorale. À chanter sur l'air de « Biche de l'aurore ». Psaume de David. Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné? Pourquoi restes-tu si loin, sans me secourir, sans écouter ma plainte? Mon Dieu, le jour je t'appelle au secours, mais tu ne réponds pas; et la nuit encore, je suis sans repos. Pourtant tu sièges sur ton trône, toi, le Dieu saint, qu' Israël ne cesse de louer. Nos ancêtres t'ont fait confiance, ils comptaient sur toi et tu les as mis à l'abri; ils t'ont appelé au secours, et tu les as délivrés; ils t'ont fait confiance, et tu ne les as pas déçus. Moi, on me traite comme une vermine; je ne suis plus un homme. Les gens m'insultent, tout le monde me méprise. Tous ceux qui me voient se moquent de moi, ils font la moue, ils secouent la tête. Ils disent de moi: « Il a remis son sort au Seigneur, eh bien, que le Seigneur le tire d'affaire! Le Seigneur l'aime, eh bien, qu'il le sauve! » Seigneur, c'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère, qui m'as mis en sûreté contre sa poitrine. Dès ma naissance, j'ai été confié à toi, dès le ventre de ma mère, tu as été mon Dieu. Ne reste pas loin de moi: le danger est proche et personne ne vient à mon secours! Mes adversaires sont autour de moi comme de nombreux taureaux; ils m'encerclent comme de puissantes bêtes du Bachan. On dirait des lions féroces qui rugissent qui ouvrent la gueule contre moi. Ma force s'en va comme l'eau qui s'écoule, je ne tiens plus debout. Mon courage fond en moi comme la cire. J'ai la gorge complètement sèche, ma langue se colle à mon palais. Tu m'as placé au bord de la tombe. Une bande de malfaiteurs m'encercle, ces chiens ne me laissent aucune issue; ils m'ont lié les pieds et les mains. Je suis tellement amaigri, je peux compter tous mes os. Mes adversaires me regardent fixement, ils se partagent mes habits, ils tirent au sort mes vêtements. Mais toi, Seigneur, ne reste pas si loin! Tu es ma force, viens vite à mon secours! Sauve-moi d'une mort violente, protège ma vie contre la dent de ces chiens. Délivre-moi de leur gueule de lion et de leur corne de buffle! Oui, tu m'as répondu! Je veux parler de toi à mes frères et à mes sœurs, je veux t'acclamer parmi les fidèles assemblés: « Acclamez le Seigneur, vous qui reconnaissez son autorité. Honorez-le, vous tous descendants de Jacob. Tremblez devant lui, vous tous descendants d'Israël! Car le malheureux qui est accablé, il ne l'a pas méprisé, il ne l'a pas rejeté; il ne s'est pas détourné de lui, il a entendu son appel. » Seigneur, c'est grâce à toi que je te louerai dans la grande assemblée. Devant ceux qui reconnaissent ton autorité, je tiendrai les promesses que je t'ai faites. J'invite les personnes qui sont humbles: qu'elles mangent à leur faim! Que ceux qui cherchent le Seigneur l'acclament, qu'ils aient une longue vie! Que les populations les plus lointaines se souviennent du Seigneur et reviennent à lui! Que les familles de toute la terre se prosternent devant lui! Car le Seigneur est roi, il règne sur les peuples. Ceux qui sont pleins de vie mangent et se prosternent devant lui. Et devant lui aussi s'agenouillent tous ceux qui descendent dans la poussière, ceux qui ne peuvent se maintenir en vie. Leurs descendants le serviront; on parlera du Seigneur à la nouvelle génération. On racontera à ceux qui vont naître ce que Dieu a fait dans sa justice. Psaume de David. Le Seigneur est mon berger, je ne manquerai de rien. Il me met au repos sur de verts pâturages, il me conduit au calme près de l'eau. Il me fait revivre! Il me guide sur la bonne voie, car il est fidèle à lui-même. Même si je marche dans la vallée de l'ombre et de la mort, je ne redoute aucun mal, Seigneur, car tu m'accompagnes. Tu me conduis, tu me défends, voilà ce qui me rassure. Face à ceux qui me veulent du mal, tu prépares un banquet pour moi. Tu m'accueilles en versant sur ma tête de l'huile parfumée. Tu remplis ma coupe, elle déborde. Oui, le bonheur et la grâce m'accompagneront tous les jours de ma vie! Seigneur, je reviendrai dans ta maison aussi longtemps que je vivrai. Psaume de David. C'est au Seigneur qu'appartient le monde avec tout ce qu'il contient, la terre avec ceux qui l'habitent. C'est lui qui l'a fixée au-dessus des mers, il la maintient au-dessus des flots. Qui sera admis à gravir la montagne du Seigneur, à se tenir dans le lieu qui lui appartient? Ceux qui ont gardé les mains nettes et le cœur pur, qui ne sont pas attirés vers le mensonge, qui n'ont pas fait de faux serments. Ils recevront la bénédiction du Seigneur et seront approuvés par Dieu leur sauveur. Tels sont ceux qui le cherchent, ceux qui se tournent vers Dieu, ô Jacob. Portes, ouvrez-vous largement; élevez-vous, portails éternels, pour que le grand roi fasse son entrée! Qui est ce grand roi? C'est le Seigneur, le puissant héros, le Seigneur, le héros des combats. Portes, ouvrez-vous largement; élevez-vous, portails éternels, pour que le grand roi fasse son entrée! Qui est donc ce grand roi? C'est le Seigneur de l'univers, c'est lui le roi de splendeur! De David. Je me tourne vers toi, Seigneur; mon Dieu, je mets en toi ma confiance, ne me laisse pas déçu. Ne laisse pas mes ennemis se réjouir à mon sujet. Aucun de ceux qui comptent sur toi ne sera déçu. Mais ils seront déçus ceux qui te trahissent pour rien! Seigneur, fais-moi connaître le chemin à suivre, enseigne-moi à vivre comme tu le veux. Conduis-moi dans ta vérité et instruis-moi, car c'est toi le Dieu qui me sauve, je compte sur toi tous les jours. Souviens-toi, Seigneur, que depuis toujours tu es un Dieu de tendresse et de bonté. Ne pense plus à mes fautes de jeunesse, ne pense plus à mes désobéissances; pense à moi plutôt dans ta générosité, toi qui es si bon, Seigneur! Le Seigneur est si bon et si juste qu'il montre aux coupables le chemin à suivre. Il conduit les malheureux vers la justice, il leur enseigne sa volonté. Chacune des instructions du Seigneur est une marque de sa bonté et de sa vérité pour ceux qui observent son alliance et ses instructions. Parce que tu es Dieu, Seigneur, tu pardonnes ma faute, car elle est grande! À celui qui reconnaît l'autorité du Seigneur, il montre la voie qu'il doit choisir. Il vivra dans le bonheur et ses enfants posséderont le pays. À ceux qui reconnaissent son autorité, le Seigneur confie ses projets il leur fait connaître son alliance. Mes yeux sont constamment tournés vers le Seigneur, car il me tirera du piège où je suis pris. Tourne-toi vers moi, accorde-moi ta grâce, car je suis seul et malheureux. Soulage mon cœur de ses angoisses, retire-moi de la détresse. Vois mon malheur et ma peine, pardonne toutes mes fautes. Vois combien mes ennemis sont nombreux et quelle violente haine ils me portent. Protège-moi et délivre-moi; en toi j'ai trouvé refuge: que je ne sois pas déçu! Je compte sur toi, pour me garder dans l'innocence et la droiture. Dieu, délivre Israël de toutes ses détresses! De David. Seigneur, rends-moi justice, car je mène une vie sans reproche, j'ai en toi une confiance inébranlable. Mets-moi vraiment à l'épreuve, Seigneur, examine mes pensées et mes sentiments. J'ai devant les yeux les marques de ta bonté je me conduis selon ta fidélité. Je n'ai pas fréquenté les menteurs, je ne vais pas avec les hypocrites. Je déteste les bandes de malfaiteurs, je reste à l'écart des personnes méchantes. Je laverai mes mains en signe d'innocence je ferai le tour de ton autel, Seigneur, en te disant ma reconnaissance, en racontant toutes tes merveilles. Seigneur, j'aime la maison où tu habites, le lieu où demeure ta présence glorieuse! Ne me traite pas comme les coupables, ne m'ôte pas la vie comme aux meurtriers, dont les mains ont trafiqué dans l'horreur et sont pleines de cadeaux pour corrompre. Moi, je mène une vie sans reproche; accorde-moi ta grâce: délivre-moi! Je me tiens sur un terrain sûr, et dans les assemblées je bénirai le Seigneur. De David. Le Seigneur est ma lumière, c'est lui qui me sauve, je n'ai rien à craindre de personne. Le Seigneur est le protecteur de ma vie, je n'ai rien à redouter! Si des individus malfaisants m'attaquent comme des bêtes féroces, ce sont eux, mes ennemis acharnés, qui trébucheront et se retrouveront par terre. Si une armée vient m'assiéger, je n'éprouve aucune peur. Et si la bataille s'engage contre moi, même alors je me sens en sécurité. Je ne demande qu'une chose au Seigneur, mais je la désire vraiment: c'est de demeurer toute ma vie chez lui, pour jouir de sa douceur et prendre soin de son temple. Quand tout ira mal, il m'abritera sous son toit, il me cachera dans sa tente, il me mettra sur un roc, hors d'atteinte. Alors, je regarderai de haut les ennemis qui m'entourent. Dans sa maison, je l'acclamerai en lui offrant des sacrifices, je chanterai et célébrerai le Seigneur. Quand je t'appelle au secours, Seigneur, écoute-moi, accorde-moi ta grâce et réponds-moi! Je réfléchis à ce que tu as dit: Tournez-vous vers moi. Eh bien, Seigneur, je me tourne vers toi. Ne te détourne pas de moi, ne me repousse pas avec colère, toi qui me secours; ne me rejette pas, ne m'abandonne pas, toi le Dieu qui me sauve! Si mon père et ma mère m'abandonnent, toi, Seigneur, tu me recueilleras. Seigneur, montre-moi la voie que tu me traces; à cause de mes adversaires, dirige-moi sur un chemin sans obstacle. Ne me livre pas entre leurs griffes, car de faux témoins m'accusent et cherchent à m'intimider. Que deviendrais-je, si je n'avais pas l'assurance de voir la bonté du Seigneur sur cette terre où nous vivons? Compte patiemment sur le Seigneur; sois fort et reprends courage, oui, compte patiemment sur le Seigneur! De David. Seigneur, je t'appelle au secours! Toi, mon rocher, ne sois pas sourd à mes cris. Si tu restes insensible à mes appels, je serai comme ceux qui descendent dans la tombe. Écoute-moi quand je te supplie, quand je crie au secours, quand je lève les mains vers le lieu saint où tu te tiens. Ne me mets pas dans le même sac que les méchants, qui font le malheur des autres. Ils ont des mots aimables pour leur prochain, mais la méchanceté remplit leur cœur. Traite-les d'après ce qu'ils ont fait, d'après le mal qu'ils ont commis. Traite-les comme ils ont traité les autres, fais retomber sur eux leurs propres méfaits. Ils ne prennent pas garde aux interventions du Seigneur, à ce qu'il réalise. Eh bien, que le Seigneur les renverse sans jamais les relever! Béni soit le Seigneur de m'avoir entendu quand je le suppliais! Le Seigneur me protège, il est mon bouclier. Du fond du cœur, je lui ai fait confiance; j'ai reçu du secours, j'ai le cœur en fête! Je chante ses louanges. Le Seigneur est la force de son peuple; pour le roi qu'il a mis à part, il est la forteresse où se trouve le salut. Seigneur, sauve ton peuple; c'est ton bien le plus personnel, fais-lui du bien, sois son berger, prends-le en charge pour toujours. Psaume de David. Vous, les fils des dieux, venez honorer le Seigneur, venez proclamer la gloire et la force du Seigneur! Venez proclamer la gloire du Seigneur, courbez-vous jusqu'à terre devant lui, quand il manifeste qu'il est Dieu. Le Dieu de gloire fait gronder le tonnerre, la voix du Seigneur retentit au-dessus des eaux, le Seigneur domine les eaux immenses. La voix du Seigneur résonne avec puissance, la voix du Seigneur résonne avec majesté. La voix du Seigneur casse les cèdres, le Seigneur fracasse les cèdres du Liban. Il fait bondir les montagnes du Liban comme de jeunes taureaux, le mont Hermon comme un jeune buffle. La voix du Seigneur fait jaillir les éclairs. La voix du Seigneur fait trembler le désert, le Seigneur fait trembler le désert de Cadesh. La voix du Seigneur fait naître les jeunes faons, elle dépouille les forêts. Dans le temple du Seigneur, tous proclament: « Gloire à Dieu! » Le Seigneur siège au-dessus des eaux sans fin, il sera toujours le roi. Que le Seigneur donne de la force à son peuple, qu'il le bénisse en lui donnant la paix! Psaume de David. Chant pour l'inauguration de la maison de David. Je veux proclamer ta grandeur, Seigneur, car tu m'as tiré hors du gouffre, tu n'as pas laissé mes ennemis s'amuser à mes dépens. Seigneur mon Dieu, je t'ai appelé à l'aide et tu m'as guéri. Tu m'as fait remonter du monde des morts; j'avais un pied dans la tombe, Seigneur, mais tu m'as rendu la vie. Célébrez le Seigneur par vos chants, vous qui lui êtes fidèles. Louez-le en rappelant qu'il est Dieu. Sa colère ne dure qu'un instant, mais sa bienveillance toute la vie. Les pleurs sont encore là le soir, mais au matin éclate la joie. Je me croyais tranquille et je disais: « Rien ne me mettra jamais en danger! » Seigneur, dans ta bienveillance, tu m'avais assuré une forte position. Mais tu t'es détourné de moi, et me voilà plongé dans le désarroi. Seigneur, je t'appelle à mon secours; toi qui es mon maître, je t'implore. Que gagnerais-tu si je mourais, si je descendais dans la tombe? Celui qui n'est plus que poussière peut-il te louer encore, peut-il proclamer ta fidélité? Seigneur, écoute, accorde-moi ta grâce; Seigneur, viens à mon secours! Tu as changé ma plainte en danse de joie, tu m'as ôté mon vêtement de deuil, tu l'as remplacé par un habit de fête. Alors, de tout mon cœur je n'en finirai pas de célébrer ta gloire par mes chants. Seigneur mon Dieu, je te louerai toujours! Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Seigneur, c'est en toi que je trouve refuge; ne me laisse jamais déçu! Toi qui es juste, mets-moi en lieu sûr. Tends vers moi une oreille attentive et viens vite me délivrer. Sois pour moi un rocher fortifié, une forteresse où je trouve le salut. Oui, tu es bien mon rocher fortifié. Par fidélité à toi-même, sois mon guide et mon berger. Fais-moi échapper au piège qu'on m'a tendu, car c'est toi qui es ma sécurité. Je me remets entre tes mains, Seigneur, toi qui m'as délivré, Dieu fidèle. Je déteste ceux qui rendent un culte aux faux dieux; moi, je me confie en toi, Seigneur. Je veux crier ma joie pour ta bonté, car tu as vu mon malheur, tu as reconnu ma détresse. Tu ne m'as pas livré aux mains de l'ennemi, tu m'as remis sur pied, tu m'as rendu la liberté. Seigneur, accorde-moi ta grâce; je suis dans la détresse, corps et âme, mes yeux se voilent, tant j'ai de chagrin. Ma vie décline sous l'effet des tourments, les années passent, je m'épuise en gémissements. Mes torts m'ont fait perdre toute énergie, mes dernières forces s'en vont. Tous mes adversaires me couvrent d'insultes et mes voisins en rajoutent. Ceux qui me connaissent ont peur de moi; s'ils me rencontrent dans la rue, ils me fuient. On ne me connaît plus, on m'a oublié comme un mort, comme un objet hors d'usage. J'entends le mal qu'on dit contre moi, la terreur est partout, des gens se concertent contre moi, ils complotent pour m'ôter la vie. Mais moi, Seigneur, j'ai confiance en toi! Je dis: « Mon Dieu, c'est toi! » À tout moment ma vie est entre tes mains; arrache-moi aux griffes de mes ennemis, de mes persécuteurs. Fais briller sur moi, ton serviteur, la lumière de ta face; dans ta bonté, sauve-moi. Seigneur, ne me laisse pas déçu d'avoir fait appel à toi. Honte plutôt à ces gens méchants! Qu'ils soient réduits au silence de la mort! Fais qu'ils deviennent muets, ces menteurs pleins d'arrogance et de mépris, ces insolents qui accablent le juste. Mais Seigneur, les bienfaits que tu réserves à ceux qui reconnaissent ton autorité sont immenses! Tout le monde peut voir que tu les accordes à ceux qui trouvent refuge en toi. Tu les abrites en ta présence, hors de portée des intrigues humaines. Tu les caches à l'abri, loin des mauvaises langues. Béni sois-tu Seigneur, de m'avoir montré ton admirable bonté, à moi qui étais comme une ville assiégée. J'étais troublé, au point de dire: « Me voilà chassé loin de ton regard. » Mais tu m'as entendu quand je te suppliais, quand je t'appelais à mon secours. Aimez le Seigneur, vous tous qui lui êtes fidèles, car le Seigneur veille sur ceux qui croient en lui. Mais les personnes arrogantes, il leur rend largement ce qu'elles méritent. Vous tous qui comptez sur le Seigneur, soyez forts, et reprenez courage! De David. Poème chanté. Heureux celui que Dieu décharge de sa faute, et qui est pardonné du mal qu'il a commis! Heureux celui que le Seigneur ne traite pas en coupable, dont l'esprit est sans hypocrisie! Tant que je ne reconnaissais pas ma faute, mes dernières forces s'épuisaient en plaintes quotidiennes. Car de jour et de nuit, Seigneur, ta main pesait sur moi, et j'étais épuisé, comme une plante s'assèche au plus chaud de l'été. Mais je t'ai avoué ma faute, je ne t'ai pas caché mes torts. Je me suis dit: « Je suis rebelle au Seigneur, je dois le reconnaître devant lui. » Et toi, tu m'as déchargé du poids de ma faute. C'est pourquoi tous ceux qui lui sont fidèles t'adressent leur prière quand ils découvrent leur faute. Si le danger menace de les submerger, ils resteront hors d'atteinte. Tu es un abri pour moi, tu me préserves de la détresse. Je crierai ma joie pour la protection dont tu m'entoures. Le Seigneur dit: « Je t'enseignerai, je t'indiquerai le chemin à suivre. Je te donnerai un conseil, je garderai les yeux fixés sur toi: Ne sois pas aussi stupide que le cheval ou le mulet, dont il faut maîtriser les élans avec une bride et un mors; alors il ne t'arrivera rien. » Beaucoup de souffrances attendent le méchant, mais le Seigneur entoure de bonté la personne qui lui fait confiance. Que le Seigneur soit votre joie, vous les justes; réjouissez-vous, criez votre joie, vous qui avez le cœur droit. Criez votre joie pour le Seigneur, vous qui êtes justes! Vous qui menez une vie droite, le louer est votre privilège. Louez le Seigneur au son de la lyre, célébrez-le sur la harpe à dix cordes. Chantez en son honneur un chant nouveau, jouez la plus belle musique en l'acclamant. Ce que le Seigneur dit est sans détour, tout ce qu'il fait est solide et sûr. Il aime la justice et le droit. La terre est pleine de sa bonté. D'un mot, le Seigneur a créé les cieux, d'un ordre, toute la troupe des étoiles. Il rassemble l'eau des mers derrière une digue, il retient prisonnier le grand océan. Que toute la terre redoute le Seigneur, que tous ses habitants tremblent devant lui! Car il parle, et ce qu'il dit arrive; il ordonne, et cela se réalise. Le Seigneur déjoue les plans des autres peuples, il fait obstacle à leurs projets. Mais les projets du Seigneur demeurent pour toujours, ce qu'il a décidé tient de siècle en siècle. Heureux le pays qui a le Seigneur comme Dieu; heureux le peuple qu'il a choisi comme son bien personnel! Du haut des cieux, le Seigneur plonge son regard, il aperçoit tous les humains. De l'endroit où il habite, il observe tous les habitants de la terre. Lui qui a créé en chacun l'intelligence et la volonté, il est attentif à tout ce qu'ils font. À la guerre, si le roi est sauvé, il ne le doit pas à ses nombreuses troupes; si le combattant s'en tire, ce n'est pas grâce à sa grande vigueur. Le cheval n'est qu'un secours illusoire, sa grande force ne met pas pour autant le cavalier hors de danger. Mais le Seigneur suit du regard ceux qui reconnaissent son autorité, qui comptent sur sa bonté, il les arrache à la mort et les garde en vie, même en temps de famine. Nous comptons sur le Seigneur; notre secours et notre bouclier, c'est lui! À cause de lui, notre cœur est en joie, nous nous confions au Dieu qui est saint. Que le Seigneur réponde à notre attente et nous accorde sa bonté! De David. Quand il fit semblant d'être fou devant Abimélek, celui-ci le mit à la porte et il s'en alla. Je veux bénir le Seigneur en tout temps. Que ma bouche ne cesse de le louer! Le Seigneur est ma fierté. Vous, les malheureux, réjouissez-vous de m'entendre le louer. Proclamez avec moi la grandeur du Seigneur. Ensemble, célébrons son nom! J'ai cherché le Seigneur et il m'a répondu, il m'a délivré de toutes mes terreurs. Ceux qui regardent vers lui deviennent radieux, leur visage n'a plus à rougir. Un malheureux a crié au secours; le Seigneur l'a entendu, il l'a sauvé de toutes ses détresses. L'ange du Seigneur monte la garde autour de ceux qui le craignent, il les met hors de danger. Goûtez et voyez combien le Seigneur est bon. Heureux celui qui trouve refuge en lui! Vous qui appartenez au Seigneur, reconnaissez son autorité; rien ne manque à ceux qui reconnaissent son autorité. Les riches peuvent éprouver la misère et la faim, mais ceux qui recherchent le Seigneur ne manquent d'aucun bien. Venez, mes enfants, écoutez-moi; je vous apprendrai à reconnaître l'autorité du Seigneur: Si quelqu'un aime la vie et désire vivre heureux, il se garde de médire, il se garde de mentir, il s'écarte du mal, il pratique le bien, il recherche la paix avec persévérance. Le Seigneur garde les yeux sur les personnes qui sont justes, il est prêt à entendre leur appel. Le Seigneur s'oppose à ceux qui font le mal, afin d'éliminer leur nom de la terre. Dès que les justes appellent au secours, le Seigneur entend, il les délivre de toutes leurs détresses. Le Seigneur est proche de ceux qui ont le cœur brisé, il sauve ceux qui ont l'esprit abattu. Le juste endure de nombreux malheurs, mais le Seigneur le délivre de tous, il veille sur tous les membres de son corps, pour qu'on ne lui brise aucun os. Le méchant mourra de sa méchanceté, et ceux qui haïssent le juste seront punis. Le Seigneur sauve la vie de ceux qui le servent; il n'y a pas de condamnation pour ceux qui trouvent refuge en lui. De David. Seigneur, sois l'adversaire de mes adversaires, fais la guerre à ceux qui me font la guerre. Empoigne le petit et le grand boucliers, interviens pour me secourir! Brandis la lance et la hache à double tranchant contre ceux qui me persécutent. J'attends que tu me dises: « C'est moi qui te sauve! » Honte et déshonneur à ceux qui veulent ma mort! Qu'ils reculent et soient déçus dans leurs espoirs, ceux qui projettent de me faire du mal! Qu'ils soient comme la paille emportée par le vent, quand l'ange du Seigneur les pourchassera; que leur route devienne sombre et glissante, quand l'ange du Seigneur les poursuivra! Sans qu'ils aient rien à me reprocher, ils ont préparé un piège pour moi. Sans qu'ils aient rien à me reprocher, ils ont creusé une fosse pour que j'y tombe. Qu'un désastre imprévu les atteigne, qu'ils soient pris à leur propre piège et tombent dans la fosse qu'ils ont creusée! Mais moi, grâce au Seigneur, je serai plein de joie, je me réjouirai de son secours. Du plus profond de mon être, je dirai: « Seigneur, tu n'as pas ton pareil: qui est comme toi? Tu délivres le pauvre d'un adversaire trop fort pour lui; tu délivres le malheureux de celui qui le dépouille. » De faux témoins se présentent; on me questionne sur des faits que j'ignore. On me rend le mal pour le bien, me voilà seul. Quand mes adversaires étaient malades, je manifestais ma tristesse, je me privais de nourriture, sans cesse je priais pour eux! J'agissais comme pour un ami ou un frère; j'étais sombre et je prenais le deuil, comme si j'avais perdu ma propre mère. Ils s'attroupent pour rire de ma chute, ils se liguent contre moi. Des étrangers, des individus que je ne connais pas, ne cessent de me calomnier. Ils rient de plus belle en me voyant trébucher, ils me montrent leurs dents menaçantes. Seigneur, resteras-tu longtemps spectateur? Reprends ma vie à ces lions malfaisants! Je te louerai au milieu de ton peuple réuni; dans cette grande foule, je t'acclamerai. Qu'ils cessent de s'amuser de moi, ces gens qui me traitent à tort en ennemi; que ceux qui me haïssent sans raison cessent de s'échanger des regards moqueurs! Ils n'ont jamais un mot de paix, mais ils inventent des calomnies contre les personnes paisibles du pays. Leur gueule de fauves ouverte contre moi, ils déclarent: « Voilà! nous l'avons surpris en flagrant délit! » Mais toi, Seigneur, tu as vu ce qui s'est passé, ne garde pas le silence, ne reste pas loin de moi. Mon Dieu, lève-toi pour me rendre justice; Seigneur, réveille-toi pour défendre ma cause. Tu es juste, Seigneur, rends-moi donc justice; mon Dieu, qu'ils cessent de rire à mon sujet! Ne laisse pas mes adversaires se dire: « Voilà! nous le tenons, nous n'avons fait de lui qu'une bouchée! » Honte et déception générale pour ceux qui se réjouissent de mon malheur! Que ceux qui prennent un air supérieur devant moi soient couverts de honte et d'humiliation! Mais ceux qui se plaisent à me voir déclaré innocent crieront de joie et se réjouiront! Ils diront et répèteront: « Le Seigneur est grand, il veut le bonheur de celui qui le sert. » Moi-même, je célébrerai ta justice et je te louerai tous les jours! Du répertoire du chef de chorale et de David, le serviteur du Seigneur. J'ai à l'esprit cette formule qui exprime la révolte du méchant: à son avis, « avoir peur de Dieu n'a pas de sens ». Car il a trop bonne opinion de lui-même pour reconnaître sa faute et la détester. Tout ce qu'il dit est mensonge et tromperie; faire le bien n'a plus aucun sens pour lui. Il prépare son mauvais coup pendant la nuit, il suit une route qui n'est pas la bonne, il ne rejette pas ce qui est mal. Seigneur, ta bonté est immense, comme les cieux, ta fidélité monte jusqu'aux nuages. Ta justice va aussi haut que les plus hautes montagnes; tes décisions sont profondes comme l'abîme. Seigneur, tu viens au secours des êtres humains et des bêtes. Mon Dieu, ta bonté est si précieuse! Les humains cherchent refuge sous tes ailes. Tu les combles des richesses de ta maison, tu les fais boire au fleuve de tes délices. C'est auprès de toi qu'est la source de la vie, c'est ta lumière qui éclaire notre vie! Maintiens ta bonté pour les personnes qui te connaissent, reste un Dieu juste, pour ceux qui ont le cœur droit. Que l'arrogant n'arrive pas jusqu'à moi, que les méchants ne me chassent pas! Ils tombent ici, les gens malfaisants, ils sont renversés, sans parvenir à se relever. De David. Ne t'irrite pas contre les individus malfaisants, n'envie pas ceux qui commettent l'injustice: ils se faneront vite, comme l'herbe, comme la verdure ils se dessécheront. Fais confiance au Seigneur, agis bien, et tu habiteras le pays, tu y vivras en paix; Trouve auprès du Seigneur ton plaisir, et il te donnera ce que tu lui demandes. Remets ta vie au Seigneur, compte sur lui, et il agira. Il fera paraître ta justice comme le jour qui se lève, et ton droit comme le soleil en plein midi. Reste en silence devant le Seigneur, espère en lui. Si certains réussissent, et si d'autres ont recours à l'intrigue, ne t'en irrite pas. Renonce à la colère, abandonne ta fureur. Ne t'irrite pas, cela ne produirait que du mal. Car ceux qui font le mal seront éliminés, mais ceux qui comptent sur le Seigneur posséderont le pays. D'ici peu, le méchant aura disparu; tu auras beau chercher, tu n'en trouveras plus trace. Mais les malheureux posséderont le pays, ils jouiront d'une paix immense. Le méchant intrigue contre le juste, il grince des dents contre lui. Mais le Seigneur rit de lui, car il voit son jour qui arrive. Les méchants tirent l'épée, ils tendent leur arc pour abattre le pauvre et le malheureux, pour tuer ceux qui suivent le droit chemin. Mais leur propre épée leur percera le cœur et leur arc se brisera. Le peu que possède le juste vaut mieux que les richesses de tous les méchants, car le pouvoir des méchants sera brisé, mais les justes ont l'appui du Seigneur. Le Seigneur veille sur la vie de ceux qui sont intègres. Leur héritage subsistera toujours. Ils ne seront pas déçus quand viendra le malheur, et dans les jours de famine ils seront rassasiés. Oui, les méchants périront; les ennemis du Seigneur, semblables aux fleurs des prés, s'en vont, ils s'en vont en fumée. Le méchant emprunte sans rembourser, mais le juste est généreux et il donne. Ceux que Dieu bénit posséderont le pays, ceux qu'il maudit seront éliminés. Le Seigneur affermit les pas de l'homme, il prend plaisir à sa conduite. S'il vient à tomber, il ne reste pas à terre, car le Seigneur le prend par la main. J'ai été jeune et me voilà vieux; jamais je n'ai vu un juste abandonné, ni ses enfants réduits à mendier leur pain. Tous les jours il prête généreusement et ses enfants seront bénis. Si tu fuis le mal et pratiques le bien, tu auras une demeure pour toujours. Car le Seigneur aime qu'on respecte le droit, il n'abandonne pas ceux qui lui sont fidèles. Il les garde pour toujours, mais la descendance des méchants sera éliminée. Les justes posséderont le pays, ils y habiteront définitivement. Le juste médite ce qui est sage, il énonce le droit, car l'enseignement de son Dieu lui tient à cœur, il reste à l'abri des faux pas. Le méchant épie le juste, il cherche à le faire mourir, mais le Seigneur n'abandonne pas le juste entre ses griffes. Si celui-ci passe en jugement, le Seigneur ne le laisse pas condamner. Si tu comptes sur le Seigneur, si tu suis le chemin qu'il te trace, il te fera l'honneur de posséder le pays, et tu verras les méchants éliminés. J'ai vu le méchant devenir tyran, se dresser comme un arbre vigoureux. En repassant par là: plus personne; je l'ai cherché, mais il ne se trouve plus là! Observe celui qui est intègre, regarde bien celui qui est droit. Car il y a un avenir pour la personne qui est pacifique. Mais ceux qui te désobéissent sont supprimés d'un seul coup; il n'y a aucun avenir pour les méchants. Le Seigneur sauve les justes, il est leur refuge au temps de la détresse. Il leur vient en aide, il les met à l'abri, oui, à l'abri des méchants, et il les sauve, puisqu'ils ont trouvé refuge en lui. Psaume de David. En mémorial. Seigneur, tu es fâché contre moi, mais ne me condamne pas; tu es indigné contre moi, mais renonce à me punir. Je suis la cible de tes flèches, ta main s'est abattue sur moi. Plus rien n'est intact en mon corps: c'est l'effet de ta sévérité. Plus rien n'est en bon état dans mes os: c'est le résultat de ma faute. Mes torts s'entassent plus haut que ma tête, ils pèsent sur moi comme un fardeau trop lourd. Mes plaies sentent mauvais, elles pourrissent: c'est le résultat de ma stupidité. Je suis abattu, accablé à l'extrême, je passe mes journées dans le deuil. Je sens une brûlure dans mes reins, plus rien n'est intact en mon corps. Je suis sans force, complètement fourbu, mon cœur m'arrache des gémissements. Seigneur, tu vois bien ce que je désire, tu n'ignores rien de mes soupirs. J'ai le cœur battant, mes forces m'abandonnent, mes yeux n'ont plus la moindre étincelle de vie. Mes amis, mes compagnons se tiennent à l'écart de mes tourments; mes proches restent à distance. Les personnes qui souhaitent ma mort me tendent des pièges; ceux qui désirent mon malheur parlent pour me nuire et passent leur temps à me calomnier. Mais moi, je fais le sourd, je n'écoute pas; comme si j'étais muet, je ne souffle mot. Comme celui qui n'entend pas, je ne réplique rien. Vers toi, Seigneur, je me tourne avec espoir, j'attends ta réponse, Seigneur mon Dieu! Je te l'ai demandé, en effet: empêche-les de s'amuser à mes dépens, de prendre un air supérieur devant moi quand je fais un faux pas. Je suis bien près de m'évanouir, je souffre sans cesse. Oui, j'avoue mes torts, je reste angoissé par ma faute. Mes ennemis sont bien vivants et puissants; ils sont nombreux à m'en vouloir sans raison. Ils me rendent le mal pour le bien, ils s'opposent à moi parce que je recherche le bien. Seigneur, ne m'abandonne pas; mon Dieu, ne reste pas loin de moi! Viens vite à mon secours, Seigneur, mon sauveur! Du répertoire du chef de chorale et de Yedoutoun. Psaume de David. J'avais dit: « Je veux surveiller mes réactions, afin que ma langue ne s'égare pas; je veux garder comme un bâillon sur la bouche, tant que je suis en présence des méchants. » Je suis donc resté muet, silencieux, j'ai renoncé à dire quelque chose. Mais ma souffrance n'a fait qu'augmenter. Je bouillonnais intérieurement, chaque soupir était comme une brûlure. Alors j'ai fini par parler: Seigneur, fais-moi savoir quand finira ma vie, oui, combien de temps ai-je à vivre; ainsi je connaîtrai la durée de mon sursis. Quelques largeurs de main, voilà toute la mesure que tu me donnes à vivre. Devant toi, la durée de mon existence est presque comme rien. Même bien vivant, l'être humain n'est qu'un souffle. Il va, il vient, mais ce n'est qu'un mirage; il s'agite, mais ce n'est que du vent. Il amasse des biens, mais sans savoir qui les recueillera. Alors, Seigneur, à quoi puis-je m'attendre? Tu es ma seule espérance! Délivre-moi de tous ceux qui me trahissent; ne laisse pas les gens stupides rire de moi. Je reste muet, je ne proteste plus, puisque c'est toi qui m'as mis dans cet état. Mais renonce à me frapper davantage, je ne supporte plus les coups que ta main me porte. Tu corriges chacun en punissant ses fautes; comme un ver dans le fruit, tu ronges ce qu'il a de plus précieux. L'être humain n'est que du vent, rien de plus. Seigneur, écoute ma prière, sois attentif à mon appel, ne reste pas indifférent à mes larmes! Car je ne suis chez toi qu'un immigré, un résident étranger, comme tous mes ancêtres. Laisse-moi un peu de répit, pour que je retrouve le sourire, avant de m'en aller et de n'être plus rien. Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. J'ai compté fermement sur le Seigneur, il s'est penché vers moi, il a entendu mon appel. Il m'a retiré du puits infernal, de la boue sans fond. Il m'a remis debout, les deux pieds sur le roc; il a rendu ma démarche assurée. Il a mis sur mes lèvres un chant nouveau, un chant de louange pour lui, notre Dieu. Beaucoup en seront témoins, ils reconnaîtront l'autorité du Seigneur et lui donneront leur confiance. Heureux celui qui met sa confiance dans le Seigneur, sans un regard pour ceux qui font pression sur lui et s'empêtrent dans le mensonge! Que de merveilles tu as réalisées, Seigneur mon Dieu! Tu es sans égal. Et que de projets en notre faveur! Il y en a trop pour que je puisse tout raconter, tout dire. Tu ne prends plaisir ni au sacrifice, ni à l'offrande, tu me l'as bien fait comprendre. Tu ne demandes, ni des animaux brûlés sur l'autel, ni des sacrifices pour obtenir le pardon. Alors j'ai dit: « Je viens moi-même à toi. Dans le livre je trouve écrit ce que je dois faire. » Mon Dieu, je prends plaisir à t'obéir, et je garde ton enseignement tout au fond de mon cœur. Dans la grande assemblée, j'annonce la bonne nouvelle: le Seigneur délivre! Je ne me tairai pas, tu le sais bien, Seigneur. Je n'ai pas caché la justice que tu m'as manifestée, mais je dis que tu es un vrai sauveur. Devant la grande assemblée, je ne cache ni ta bonté ni ta vérité. Toi, Seigneur, tu ne me refuseras pas ta tendresse, ta bonté et ta vérité me préserveront toujours. De partout, des malheurs m'ont assailli, je ne peux plus les compter. Je subis les conséquences de mes fautes, je ne supporte plus de les voir. J'en ai davantage que de cheveux sur la tête, je suis complètement dépassé. Seigneur, veuille me délivrer! Seigneur, viens vite à mon aide! Honte et déception à tous ceux qui veulent ma mort! Ceux qui prennent plaisir à mon malheur, qu'ils reculent déshonorés! Ceux qui ricanent à mon sujet, qu'ils soient écrasés sous le poids de leur honte! Mais que tous ceux qui te cherchent soient débordants de joie, à cause de toi; que tous ceux qui t'aiment, toi le sauveur, ne cessent de proclamer: « Le Seigneur est grand! » Moi, je suis pauvre et malheureux, mais le Seigneur me témoigne son estime. Mon secours et ma sécurité, c'est toi. Mon Dieu, ne tarde pas! Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Heureux celui qui prête attention aux personnes qui sont faibles! Le jour où tout va mal pour lui, le Seigneur le tire du danger. Le Seigneur le garde en vie et le rend heureux sur la terre, sans le livrer entre les griffes de ses ennemis. Le Seigneur le soutient sur son lit de souffrances, il l'entoure de soins pendant sa maladie. Moi, je m'adresse au Seigneur: « Fais-moi la grâce de me guérir! C'est vrai, je suis en faute devant toi. » Mes ennemis disent méchamment de moi: « Quand crèvera-t-il, qu'on n'entende plus parler de lui? » Si l'un d'eux vient me voir, c'est pour me calomnier; il fait provision de mensonges, et sitôt dehors, il les colporte. Ceux qui ne m'aiment pas se rassemblent, ils chuchotent à mon sujet et commentent mon malheur: « C'est un mal destructeur qu'il a attrapé, disent-ils; il s'est mis au lit, il ne s'en relèvera pas! » Mon meilleur ami lui-même, celui en qui j'avais confiance, avec qui je partageais mon pain, s'est tourné contre moi. Mais toi, Seigneur, accorde-moi ta grâce et relève-moi, et je prendrai ma revanche sur eux. Voici comment je saurai que tu es pour moi: quand mon ennemi cessera de crier victoire à mon sujet. Et moi, tu me maintiendras dans l'innocence, tu me garderas toujours en ta présence. Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, depuis toujours et pour toujours! Amen, oui, qu'il en soit ainsi! Du répertoire du chef de chorale. Poème chanté des fils de Coré. Comme une biche soupire après l'eau du ruisseau, moi aussi, je soupire après toi, mon Dieu. J'ai soif de Dieu, du Dieu vivant. Quand pourrai-je enfin entrer dans son temple, pour me présenter devant lui? Jour et nuit, j'ai ma ration de larmes, car on me dit sans cesse: « Ton Dieu, que fait-il donc? » Je laisse revenir les souvenirs émouvants du temps où j'avançais en tête du cortège vers la maison de Dieu, avec une foule de personnes en fête, qui criaient à Dieu leur reconnaissance et leur joie. À quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort? Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau, lui, mon sauveur et mon Dieu! Au lieu de me désoler, je m'adresse à toi, mon Dieu, depuis l'endroit où je suis, aux sources du Jourdain, près du Mont-Petit dans les montagnes de l'Hermon. Tu fais gronder les torrents, un flot en appelle un autre, tu les fais tous déferler sur moi, je suis complètement submergé. Que le Seigneur me montre sa bonté, le jour, et je passerai la nuit à chanter pour lui, à prier le Dieu qui me fait vivre. Je veux dire à Dieu, mon rocher: « Pourquoi m'as-tu oublié, pourquoi dois-je vivre accablé, pourquoi laisses-tu mes ennemis m'écraser? » Me voilà complètement brisé par leurs insultes, quand ils me disent sans cesse: « Ton Dieu, que fait-il donc? » À quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort? Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau, lui, mon sauveur et mon Dieu! Rends-moi justice, mon Dieu, défends ma cause contre des individus sans pitié. Délivre-moi des menteurs et des malfaiteurs. Car c'est toi, Dieu, qui es mon protecteur. Pourquoi m'as-tu repoussé, pourquoi dois-je vivre accablé, pourquoi laisses-tu mes ennemis m'écraser? Fais-moi voir ta lumière et ta fidélité. Qu'elles me guident vers la montagne qui t'appartient, qu'elles me conduisent à ta demeure! Alors je m'approcherai de ton autel, de toi-même, Dieu ma plus grande joie. Je prendrai ma guitare pour te louer, toi qui es mon Dieu! À quoi bon me désoler, à quoi bon me plaindre de mon sort? Mieux vaut espérer en Dieu et le louer à nouveau, lui, mon sauveur et mon Dieu. Du répertoire du chef de chorale; poème chanté des fils de Coré. Dieu, nous avons entendu de nos propres oreilles, nos parents, nos grands-parents nous ont raconté ce que toi-même, tu as réalisé de leur vivant, il y a longtemps. Pour les établir, tu as dépossédé des peuples pour leur faire de la place, tu as mis à mal des populations. Quand ils ont possédé le pays, ce n'est pas grâce à leur épée; ce ne sont pas leurs bras qui leur ont assuré la victoire. Mais c'est ton intervention en force, la lumière de ta face, car tu les aimais! C'est toi, mon roi, mon Dieu, qui décides les victoires de ton peuple. Grâce à toi nous repoussons nos ennemis, grâce à toi nous piétinons nos adversaires. Je ne compte pas sur mon arc, mon épée ne m'est d'aucun secours, car c'est toi qui nous sauves de nos adversaires, qui humilies nos ennemis. Tous les jours nous t'acclamons, Seigneur, nous louons ta gloire éternelle. Et pourtant tu nous as rejetés, tu as provoqué notre honteuse défaite, tu n'accompagnes plus nos armées. Tu nous laisses reculer devant l'ennemi, l'adversaire en profite pour nous piller. Tu nous livres à lui comme des moutons destinés à la boucherie; nous voilà dispersés à l'étranger. Tu vends ton peuple pour rien, sans en retirer le moindre profit. Tu nous laisses être insultés par nos voisins, ridiculisés par ceux qui nous entourent. Tu laisses les peuples faire de nous le sujet de leurs chansons, et les populations hocher la tête en se moquant. Tous les jours, je suis face à mon humiliation, et la honte me monte au visage, quand j'entends l'ennemi, l'agresseur, nous provoquer et t'insulter, Seigneur. Tout cela nous arrive, et pourtant nous ne t'avons pas oublié, nous n'avons pas trahi ton alliance. Nous n'avons pas fait marche arrière, ni dévié de la voie que tu nous traces. Mais tu nous as écrasés, nous voici dans le domaine des chacals; tu nous as recouverts de l'ombre de la mort. Si nous avions oublié qui est notre Dieu, si nous avions fait appel à d'autres dieux, tu n'aurais pas manqué, toi, de le savoir, car tu connais tous les secrets du cœur humain. Or, à cause de toi, tous les jours nous sommes exposés à la mort, on nous traite comme des moutons pour l'abattoir. Réveille-toi, Seigneur! pourquoi dors-tu? Réveille-toi et renonce à nous rejeter! Pourquoi refuses-tu de nous voir, et oublies-tu notre malheur, notre détresse, quand nous sommes effondrés dans la poussière, à plat ventre sur le sol? Interviens, secours-nous, délivre-nous au nom de ta bonté! Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur guitares. Poème chanté des fils de Coré. Chant d'amour. Je me sens bouillonnant d'inspiration pour le beau discours que j'ai à faire: je vais réciter mon poème pour le roi. Je voudrais le dire avec autant d'art qu'un habile écrivain. Tu surpasses tout le monde en beauté, tu t'exprimes de manière admirable. On voit que Dieu t'a béni pour toujours. Vaillant guerrier, mets ton épée au côté, elle montre ta splendeur et ta majesté. Élance-toi avec éclat, chevauche pour la bonne cause, pour défendre les pauvres et le droit! Ta main droite t'entraînera vers de grands exploits. Tes flèches sont acérées, on tombe sous tes coups, tes flèches frappent au cœur tes ennemis. Ton trône est comme le trône de Dieu, établi pour toujours; avec justice tu gouvernes ton royaume. Tu aimes le droit, tu détestes le crime. C'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a mis à part en versant sur ta tête l'huile de fête, il t'a choisi plutôt que tes proches. La myrrhe, la cannelle et l'aloès parfument tous tes vêtements. De tes appartements décorés d'ivoire sort pour toi une musique joyeuse. Des princesses sont là, elles portent tes bijoux, à ta droite la reine parée de l'or le plus fin. Écoute, ma fille, regarde et sois attentive. Ne pense plus à ton peuple ni à la famille de ton père. Le roi est amoureux de ta beauté! C'est lui qui est désormais ton seigneur. Incline-toi devant lui. Les gens de Tyr, les peuples les plus riches chercheront ta faveur en t'offrant des cadeaux. La princesse, resplendissante, fait son entrée dans sa robe brodée d'or. Vêtue de broderies aux mille couleurs, elle est conduite auprès du roi. À sa suite, les jeunes filles qui l'accompagnent sont introduites auprès de toi. On les conduit parmi les cris de joie, elles entrent dans le palais du roi. Ô roi, tes fils, un jour, occuperont le trône de tes ancêtres! Tu les feras princes du monde entier. Et moi, je rappellerai ta renommée à chaque nouvelle génération. Ainsi tout le monde fera sans fin ton éloge. Du répertoire du chef de chorale et des fils de Coré. Accompagnement sur voix de jeunes filles et de garçon. Chant. Dieu est pour nous un abri sûr, un secours toujours prêt dans la détresse. C'est pourquoi nous n'avons rien à craindre, même si la terre se met à trembler, si les montagnes s'écroulent au fond des mers, si les flots grondent, bouillonnent, se soulèvent et secouent les montagnes. Il est un fleuve dont les bras répandent la joie dans la cité de Dieu, dans la demeure réservée au Très-Haut. Dieu est dans la cité, elle tiendra bon; dès que le jour se lève, il lui apporte son secours. Des peuples grondent, des royaumes s'ébranlent, Dieu donne de la voix, et la terre vacille. Le Seigneur de l'univers est avec nous, le Dieu de Jacob est notre forteresse. Venez voir ce que le Seigneur fait, les ravages qu'il accomplit sur terre: il met fin aux combats jusqu'au bout du monde, il casse les arcs de guerre, il brise les lances, il met le feu aux boucliers. « Arrêtez, crie-t-il, et reconnaissez que je suis Dieu! Je domine les peuples, je domine la terre. » Le Seigneur de l'univers est avec nous, le Dieu de Jacob est notre forteresse. Du répertoire du chef de chorale. Psaume des fils de Coré. Vous, tous les peuples, applaudissez, acclamez Dieu avec des cris de joie! Car le Seigneur, le Dieu très-haut, est redoutable, il est le grand roi de toute la terre. Il nous soumet des peuples, il met des populations à nos pieds. Il choisit pour nous notre héritage, nous en sommes fiers, nous, le peuple de Jacob, qu'il aime. Dieu monte à Sion parmi les acclamations, le Seigneur arrive au son de la trompette. Célébrez Dieu par vos chants, célébrez-le, célébrez notre roi, célébrez-le! Car le roi de toute la terre, c'est Dieu. Célébrez-le par le chant le plus beau. Dieu règne sur les peuples, il siège sur son trône qui est saint. Les princes des différents pays se joignent au peuple du Dieu d'Abraham, car c'est de Dieu que dépendent les rois, les protecteurs de la terre. Il est au-dessus de tout! Chant. Psaume des fils de Coré. Le Seigneur est grand, notre Dieu mérite qu'on le loue dans la ville qui est la sienne. La montagne qui lui appartient se dresse, magnifique, elle fait la joie de toute la terre; la montagne de Sion, c'est l'extrême nord, la cité du grand roi. Dieu veille dans ses fortifications; on sait qu'il est sa forteresse. Les rois s'étaient rassemblés, ils s'étaient avancés ensemble contre la ville. Ils ont alors vu et ont été frappés de stupeur; épouvantés, ils ont pris la fuite. Un tremblement les a saisis sur place, comme l'angoisse saisit une femme qui accouche, ou comme le vent d'est qui fracasse les grands navires. Ce que nous avions entendu raconter, voilà ce que nous avons vu dans la ville du Seigneur de l'univers, dans la ville de notre Dieu. Toujours Dieu la maintient debout! Dieu, à l'intérieur de ton temple, nous faisons à nouveau l'expérience de ta bonté. Dieu, tu es célèbre jusqu'au bout du monde; jusqu'au bout du monde on te louera. Ta main droite est remplie de bienfaits. Sur la montagne de Sion, on se réjouit, dans les villes de Juda, on crie de joie devant les jugements que tu as prononcés! Faites en cortège le tour de Sion, comptez ses tours de défense; admirez ses murailles, regardez bien ses fortifications. Alors vous raconterez à la génération qui vient: « Ce Dieu est notre Dieu pour l'éternité, il nous conduit pour toujours! » Du répertoire du chef de chorale. Psaume des fils de Coré. Vous tous les peuples, écoutez ceci; vous qui habitez ce monde, soyez attentifs, gens modestes et gens importants, riches aussi bien que pauvres: ce que j'ai à dire est raisonnable, mes réflexions sont pleines de bon sens. J'écoute l'enseignement des sages; au son de la lyre, je vais l'expliquer. À quoi bon m'inquiéter quand tout va mal, quand des gens malfaisants m'entourent, prêts à me nuire? Ils comptent sur leurs gros revenus, ils se vantent de leur grande fortune. Mais personne n'a les moyens de racheter à Dieu la vie de quelqu'un d'autre ou de lui verser le prix de sa propre vie. Le prix d'une vie est trop cher à payer, il faut y renoncer une fois pour toutes. Pensent-ils vivre encore indéfiniment et échapper à la tombe? Mais on le voit bien: la personne sage meurt comme aussi le dernier des imbéciles, et ils abandonnent leurs biens à d'autres. Même s'ils ont donné leur nom à leurs terres, la tombe est leur habitation pour l'éternité, leur demeure pour tous les temps. Au milieu de son luxe, l'être humain ne comprend pas qu'il va vers sa fin, comme un simple animal. Voici le sort de ces personnes pleines d'assurance; voici l'avenir de ceux qui aiment s'écouter parler: on les pousse, comme des moutons, vers le monde des morts; la mort est leur berger. Vers le matin ceux qui mènent une vie droite les piétinent. Leurs formes s'évanouissent, le monde des morts devient leur demeure. Mais Dieu me délivrera! Oui, il m'arrache aux griffes de la mort! Ne t'inquiète pas si quelqu'un s'enrichit, s'il augmente son train de vie. Quand il mourra, il n'emportera rien, sa fortune ne le suivra pas dans la tombe. De son vivant, il a beau se dire heureux, se féliciter que tout aille bien pour lui, il lui faudra pourtant rejoindre les générations qui l'ont devancé, et qui ne verront plus jamais la lumière. Au milieu de son luxe, l'être humain ne comprend pas qu'il va vers sa fin, comme un simple animal. Psaume d'Assaf. Le Dieu des dieux, le Seigneur a parlé, son appel retentit sur la terre, du lieu où le soleil se lève, jusqu'au lieu où il se couche. À Sion, cité admirable de beauté, Dieu paraît, resplendissant de lumière. « Qu'il vienne, notre Dieu, qu'il ne garde pas le silence! » Un feu dévorant le précède, autour de lui, l'ouragan se déchaîne. Dieu convoque les cieux, là-haut, et la terre, pour juger son peuple. Il dit: « Rassemblez pour moi les personnes qui me sont fidèles, qui font alliance avec moi par un sacrifice solennel! » Que les cieux le proclament: « Le Seigneur est juste, le Dieu qui juge, c'est lui! » Mon peuple, écoute, j'ai à te parler; Israël, je t'adresse un avertissement: moi Dieu, je suis ton Dieu. J'ai des reproches à te faire, mais ce n'est pas pour tes sacrifices; tu n'as d'ailleurs jamais cessé de m'en offrir. Je n'irai pas prendre un taureau chez toi, ni des boucs dans tes enclos, car toutes les bêtes des forêts et les animaux sur les montagnes sont à moi, par milliers. Je connais tous les oiseaux des montagnes et le gibier est à ma disposition. Si j'avais faim, je n'aurais pas besoin de te le dire, puisque le monde entier est à moi avec tout ce qu'il contient. Vais-je manger la viande des taureaux et boire le sang des boucs? Offre-moi plutôt ta reconnaissance, à moi ton Dieu, et tiens les promesses que tu m'as faites, à moi, le Très-Haut. Et quand tu seras dans la détresse, appelle-moi, je te délivrerai, et tu célébreras ma gloire. Mais Dieu déclare au méchant: À quoi bon réciter mes décrets, parler de l'engagement que tu as pris envers moi, alors que tu n'acceptes pas les reproches et que tu rejettes ce que je dis? Quand tu vois un voleur, tu prends son parti; tu te joins à ceux qui commettent l'adultère. Tu te laisses aller à dire du mal des autres, tes discours sont un tissu de mensonges. Tu prends position contre ton prochain, tu traînes dans la boue ton propre frère! Voilà ce que tu fais, et tu voudrais que je ne dise rien? T'imagines-tu que je suis comme toi? Je te tiens pour responsable, je vais tout étaler sous tes yeux. Vous qui voulez m'ignorer, comprenez bien ce que j'ai dit. Sinon je vous mettrai en pièces, sans que personne m'en empêche. Il m'honore, celui qui m'offre sa reconnaissance. À celui qui veille sur sa conduite, je ferai voir le salut de Dieu. Psaume de David, appartenant au répertoire du chef de chorale. Lorsque le prophète Natan alla chez David parce que celui-ci était allé chez Batchéba. Mon Dieu, toi qui es si bon, accorde-moi ta grâce! Ta tendresse est si grande, efface mes fautes. Lave-moi complètement de mes torts, et purifie -moi de mon péché. Je t'ai désobéi, je le reconnais; ma faute est toujours là, je la revois sans cesse. C'est contre toi seul que j'ai mal agi, j'ai fait ce que tu désapprouves. Ainsi tu as raison quand tu prononces ta sentence, tu es irréprochable quand tu rends ton jugement. Moi je fus enfanté dans la faute, dans le péché ma mère m'a conçu. Mais ce que tu aimes trouver dans le cœur d'une personne, c'est le respect de la vérité. Au plus profond de ma conscience, fais-moi connaître la sagesse. Fais disparaître mon péché, et je serai pur; lave-moi, et je serai plus blanc que la neige. Annonce-moi ton pardon, il m'inondera de joie. Alors je serai en fête, moi que tu as écrasé! Détourne ton regard de mes fautes, efface tous mes torts. Mon Dieu, crée en moi un cœur pur; renouvelle et affermis mon esprit. Ne me rejette pas loin de toi, ne me prive pas de ton Esprit saint. Rends-moi la joie d'être sauvé, que ton esprit généreux me soutienne. À tous ceux qui te désobéissent je dirai ce que tu attends d'eux; alors les personnes qui ont rompu avec toi reviendront à toi. Dieu, mon libérateur, délivre-moi de la mort, pour que je crie avec joie que tu es juste. Seigneur, ouvre mes lèvres, et je te louerai. Tu ne désires pas que je t'offre un sacrifice. Même un sacrifice entièrement consumé ne te plairait pas. Mon Dieu, le sacrifice que je t'offre, c'est moi-même, avec mon orgueil brisé. Mon Dieu, ne refuse pas mon cœur complètement brisé. Sois bien disposé pour Sion, fais-lui du bien; rebâtis les murailles de Jérusalem. Alors tu aimeras qu'on t'offre des sacrifices justes, des sacrifices entièrement consumés; alors on présentera des taureaux sur ton autel. Du répertoire du chef de chorale. Poème chanté, de David. Il fait allusion à la démarche de Doëg l'Édomite, quand celui-ci avertit Saül que David s'était rendu chez Ahimélek. Toi le héros qui fais le brave, pourquoi te vantes-tu de ta méchanceté? C'est tous les jours que Dieu est bon! Tu combines tes mauvais coups; ta langue est aussi tranchante qu'un rasoir, tu fabriques de la calomnie. Tu préfères le mal au bien, et le mensonge à la vérité. Tu aimes tout détruire par tes paroles, tout ce que tu dis est trompeur. Eh bien, Dieu te démolira pour toujours, il t'emportera, il t'enlèvera de chez toi et il t'arrachera de la terre où nous vivons! Les justes le verront, ils seront impressionnés, ils se moqueront de lui: « Regardez cet individu, il comptait sur sa fortune au lieu de prendre Dieu comme refuge, il se sentait fort de ses mauvais coups réussis. » Mais moi, je suis dans la maison de Dieu comme un olivier florissant; pour toujours, je compte sur la bonté de Dieu. Je te louerai sans fin pour tout ce que tu as fait. Seigneur, je compte sur toi, en présence de ceux qui te sont fidèles, car tu es bon! Du répertoire du chef de chorale. À chanter sur la flûte. Poème chanté, de David. L'insensé se dit: « Il n'y a pas de Dieu! » Ces gens sont corrompus, ce qu'ils font est abominable; aucun d'eux n'agit comme il faut. Du haut des cieux, Dieu se penche et observe les humains, pour voir s'il y a quelqu'un de sensé qui cherche Dieu. Tous sont rebelles, sans exception tous sont corrompus. Aucun n'agit comme il faut, pas même un seul. « Ils ne comprennent vraiment rien, dit Dieu, tous ces gens qui font le malheur des autres; ils se nourrissent en exploitant mon peuple et ne s'adressent jamais à moi. » Les voilà qui s'affolent, eux qui ignoraient la peur, car Dieu dispersera les ossements de ceux qui oppriment son peuple; ils seront humiliés d'avoir été rejetés par Dieu. Comme je voudrais voir le salut d'Israël, arrivant de Sion! Dieu rétablira son peuple. Quelle joie chez les descendants de Jacob, quelle allégresse en Israël! Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur instruments à cordes. Poème chanté, de David. Il fait allusion à la démarche des gens de Zif auprès de Saül, quand ils l'avertirent que David se cachait sur leur territoire. Dieu, montre qui tu es en venant me sauver; montre ta force en me rendant justice. Mon Dieu, entends ma prière, écoute ce que je dis! Des étrangers se dressent contre moi, des brutes veulent ma mort. Ces gens-là ne tiennent aucun compte de Dieu. Mais Dieu me vient en aide, le Seigneur me soutient. Que le malheur retombe sur mes ennemis! Montre-moi ta fidélité en les réduisant au silence. De bon cœur je veux t'offrir un sacrifice. Je prononcerai ton nom dans mes louanges, Seigneur, car tu es bon; tu m'as délivré de toute détresse, je vois la défaite de mes adversaires! Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur instruments à cordes. Poème chanté, de David. Mon Dieu, entends ma prière, ne te cache pas quand je te supplie. L'angoisse me serre le cœur, les terreurs de la mort tombent sur moi. Je suis pris de crainte et de tremblement, je suis submergé par l'effroi. Je me disais: « Ah! si j'avais des ailes comme la colombe! Je m'envolerais et je me poserais ailleurs. Je m'enfuirais bien loin, j'irais séjourner au désert. Je me dépêcherais de trouver un abri contre le vent qui souffle en tempête. » Seigneur, embrouille les plans de mes ennemis, fais-les se contredire. Je ne vois dans la ville que violence et conflits qui font jour et nuit le tour de ses murailles. À l'intérieur, c'est le malheur et la peine; à l'intérieur, il y a des crimes. L'oppression et la fraude ne quittent pas ses places. Il n'était pas un ennemi, celui qui m'insulte aujourd'hui; autrement je le supporterais. Il n'avait pas de haine pour moi, celui qui m'attaque; sans quoi je l'aurais évité. Mais c'est toi, quelqu'un de mon propre milieu, mon ami dont j'étais si proche! Ensemble nous échangions de douces confidences dans la maison de Dieu où nous marchions d'un même pas. Que la mort surprenne mes adversaires! Qu'ils descendent tout vivants au monde des morts, puisque la méchanceté remplit leur cœur! Moi, j'appelle Dieu au secours, et lui, le Seigneur, me sauvera. Matin, midi et soir je me plains, je gémis. Mais il entend mon appel, il paie pour me délivrer. Il s'approche de moi, quand tout le monde est contre moi. Que Dieu m'entende, et qu'il les accable, lui qui est roi depuis toujours! Avec ces gens-là, pas d'accord possible; l'autorité de Dieu, ils ne la reconnaissent pas. Le traître s'en prend à ses amis, il profane l'engagement qu'il a pris. Son discours est tout sucre et tout miel, mais il garde l'intention d'attaquer. Ses propos sont plus onctueux que l'huile, mais ce sont des poignards prêts à frapper. Décharge-toi de ton fardeau sur le Seigneur; il te maintiendra debout, il ne laissera pas toujours le juste chanceler. Toi, Dieu, tu feras descendre ces individus au fond de la tombe. Eux qui pratiquent le meurtre et la fraude n'iront pas jusqu'à mi-chemin de leur vie. Moi, je mets ma confiance en toi! Du répertoire du chef de chorale. À chanter sur l'air de « La colombe muette dans le lointain ». Poème de David. Il fait allusion à l'arrestation de David par les Philistins, à Gath. Mon Dieu, accorde-moi ta grâce, car on s'acharne contre moi; tous les jours, on m'assaille, on me brutalise. Tous les jours, mes adversaires s'acharnent contre moi; en foule ils m'assaillent et me dominent. Mais quand j'ai peur, je mets ma confiance en toi! Je loue Dieu pour la parole qu'il a dite, je lui fais confiance, je n'ai plus peur. Quel mal pourrait me faire un simple mortel? Tous les jours, ils déforment ce que je dis; leurs projets sont tous dirigés contre moi. Pour me nuire, ils me guettent, ils m'épient; ils sont constamment sur mes talons, comme des gens qui en veulent à ma vie. Après tant d'injustice, échapperaient-ils? Dans ta colère, mon Dieu, jette ces individus à terre! Toi, tu as bien noté comme j'ai dû m'enfuir. Recueille mes larmes dans ton outre, tu en as sûrement fait le compte. Le jour où je t'appellerai au secours, mes ennemis devront battre en retraite. Je le sais: toi, Dieu, tu es pour moi! Je loue Dieu pour la parole qu'il a dite; oui, je loue le Seigneur pour cette parole. Je lui fais confiance, je n'ai plus peur. Quel mal pourraient me faire les êtres humains? Mon Dieu, je te dois ce que je t'ai promis. Pour m'en acquitter, je t'offrirai des sacrifices de reconnaissance. Car tu m'as arraché à la mort, tu m'as évité de faire le pas fatal; ainsi j'avance sous le regard de Dieu dans la lumière de la vie. Du répertoire du chef de chorale. À chanter sur l'air de « Ne laisse pas détruire… » Poème de David. Il fait allusion à la fuite de David dans la caverne pour échapper à Saül. Accorde-moi ta grâce, mon Dieu, oui, fais-moi grâce! Près de toi, je cherche refuge; je viens à l'abri, sous ta protection, jusqu'à ce que l'épreuve soit passée. J'en appelle au Dieu très-haut, au Dieu qui fait tout pour moi. Du haut des cieux, qu'il m'envoie son secours, qu'il confonde celui qui s'acharne contre moi. Que Dieu m'envoie un signe de sa bonté et de sa vérité! Je me trouve parmi des gens aussi féroces que des lions mangeurs d'hommes. Leurs dents sont pointues comme la lance ou la flèche, leur langue est affilée comme un poignard. Mon Dieu, montre ta grandeur qui dépasse les cieux, que ta présence glorieuse brille sur la terre entière! Ils ont préparé un filet sur mon chemin, un nœud coulant pour mon cou; ils ont creusé un piège devant moi, mais ils y sont tombés. Mon Dieu, me voilà rassuré, vraiment rassuré, je veux chanter et te célébrer. Éveille-toi, mon cœur, éveillez-vous aussi, ma harpe et ma lyre. Il faut que je réveille l'aurore! Seigneur, je veux te louer parmi les peuples, te célébrer par mes chants dans tous les pays, car ta grande bonté monte jusqu'aux cieux, ta vérité va plus haut que les nuages. Mon Dieu, montre ta grandeur qui dépasse les cieux; que ta présence glorieuse brille sur la terre entière! Du répertoire du chef de chorale. À chanter sur l'air de « Ne laisse pas détruire… » Poème de David. Est-il vrai qu'au lieu de rendre la justice, vous restez muets? Êtes-vous justes quand vous jugez les humains? Loin de là! Volontairement vous pratiquez l'injustice sur terre, vous ouvrez la porte aux violences. Les méchants sont rebelles dès leur naissance; à peine nés, ils se mettent hors du droit chemin, ils disent des calomnies. Ils ont un venin, comme la vipère; ils font la sourde oreille, comme le serpent qui n'écoute pas la musique des charmeurs, même du plus expert d'entre eux. Dieu, casse-leur les dents, Seigneur, brise leurs crocs de lion! Qu'ils disparaissent comme l'eau qui s'écoule! Que la flèche qu'il tire soit sans force! Qu'ils aient le sort de la limace qui se dessèche à mesure qu'elle avance! Comme l'enfant mort-né, qu'ils ne voient pas le jour! Avant que leurs chardons deviennent des buissons, qu'un tourbillon les emporte, encore verts ou déjà secs, peu importe! Le juste se réjouira de voir la revanche de Dieu et de patauger dans le sang des méchants. Tout le monde dira: « Oui, les personnes justes auront leur récompense; oui, sur la terre il y a un Dieu qui juge! » Du répertoire du chef de chorale. À chanter sur l'air de « Ne laisse pas détruire… » Poème de David. Il fait allusion à Saül envoyant surveiller la maison de David pour le tuer. Mon Dieu, délivre-moi de mes ennemis, protège-moi contre mes agresseurs. Délivre-moi de ceux qui causent mon malheur, sauve-moi de ces assassins! Les voici, en effet, qui me guettent; ces gens cruels veulent m'attaquer. Je n'ai pourtant pas commis de faute, je n'ai pas manqué à mes devoirs, Seigneur; je n'ai rien fait de mal, mais ils accourent, ils se mettent en position. Réveille-toi, viens jusqu'à moi et regarde! Toi, Seigneur, Dieu de l'univers, Dieu d'Israël, réveille-toi, interviens contre ces païens, sois sans pitié pour tous ces traîtres! Comme une meute de chiens hurlants, vers le soir, ils reviennent et font le tour de la ville. Ils ont la bouche pleine de méchanceté s, leurs paroles sont des poignards. Qui d'autre les entendra? Mais toi, Seigneur, tu te mets à rire d'eux, tu te moques de tous ces païens. Je regarde vers toi, mon protecteur. C'est toi, Dieu, qui es ma forteresse. Mon Dieu, qui est si bon, viendra jusqu'à moi, il me fera voir mes adversaires battus. Ne les massacre pas tout de suite, de peur que mon peuple oublie ta victoire. Secoue-les avec force, fais-les tomber, Seigneur, notre bouclier. Leur moindre parole est une offense pour toi. Qu'ils soient pris au piège de leur orgueil, car ils n'ont fait que maudire et mentir! Finis-en avec eux, dans ta fureur, finis-en, et qu'on ne les voie plus! Alors on saura jusqu'au bout du monde qu'il y a un Dieu souverain en Israël. Comme une meute de chiens hurlants, vers le soir, ils reviennent, et font le tour de la ville. Ils cherchent çà et là quelque chose à manger, s'ils n'ont pas assez, ils se mettent à grogner. Moi, je célébrerai ta puissance, dès le matin je crierai ta bonté, car tu es une forteresse pour moi, un refuge quand je suis dans la détresse. Mon protecteur, je te célébrerai par mes chants; Dieu tu es ma forteresse, mon Dieu, toi qui es si bon! Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur la guitare. Poème de David: pour le témoignage, pour enseigner. Il fait allusion à l'expédition menée par David contre les Syriens de Mésopotamie et ceux de Soba. Au retour, Joab battit l'armée d'Édom, soit 12 000 hommes, dans la vallée du Sel. Dieu, tu nous as rejetés, tu as fait une brèche dans nos rangs. Malgré ta colère, rétablis-nous! Tu as secoué la terre, tu l'as fissurée; répare ses cassures, car elle s'écroule! Tu as fait voir de dures épreuves à ton peuple, tu nous as forcés à boire un vin qui enivre. Tu as donné à ceux qui reconnaissent l'autorité du Seigneur le signal de la fuite sous le tir des archers. Viens à notre secours et réponds-nous, pour que ceux que tu aimes soient sauvés. Dans son lieu saint, Dieu a parlé: « À moi la victoire! Je partagerai la ville de Sichem, je répartirai en lots la vallée de Soukoth. Galaad est à moi, à moi aussi Manassé. Mon casque, c'est Éfraïm, et mon sceptre, c'est Juda. Moab n'est que la cuvette où je me lave. J'ai des droits sur Édom, je jette ma sandale sur lui. Contre la Philistie, je pousse un cri de guerre! » Qui me mènera jusqu'en Édom? Qui me livrera sa ville fortifiée, si ce n'est toi, Dieu? Or tu nous as rejetés, tu n'accompagnes plus nos armées. Viens à notre aide contre l'adversaire, car les êtres humains n'offrent qu'un secours dérisoire. Avec Dieu, nous serons victorieux, car lui, il terrasse nos adversaires. Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur instruments à cordes. De David. Dieu, écoute ma plainte, sois attentif à ma prière. Du bout du monde, quand je n'en peux plus, je t'appelle au secours. Conduis-moi au rocher qui est trop élevé pour moi. Tu as été pour moi un sûr protecteur, une tour fortifiée face à l'ennemi. J'aimerais vivre toujours dans ta maison, y trouver refuge sous tes ailes. C'est toi, Dieu, qui entends mes promesses, tu as donné leur héritage à ceux qui reconnaissent ton autorité. Donne au roi une longue vie, fais-le subsister longtemps, longtemps. Dieu, qu'il règne sans fin en ta présence; que la bonté et la vérité le gardent! Alors je te célébrerai sans cesse par mes chants, j'accomplirai jour après jour les promesses que je t'ai faites. Du répertoire du chef de chorale. D'après Yedoutoun. Psaume de David. C'est seulement près de Dieu que je connais le repos, de lui me vient le salut. Lui seul est le rocher, la forteresse où je suis sauvé. Avec lui je suis comme inébranlable! Jusqu'à quand vous unirez-vous pour assaillir et abattre un homme, comme on abat un mur qui penche ou une clôture qui s'écroule? Vous ne pensez qu'à lui faire perdre sa place, vous vous plaisez à mentir. Avec votre bouche vous bénissez, mais au fond de vous-mêmes vous maudissez. C'est seulement près de Dieu qu'il me faut chercher le repos, car c'est lui qui me donne espoir. Lui seul est le rocher, la forteresse où je suis sauvé. Avec lui, je suis inébranlable. Sur Dieu reposent mon salut et mon honneur. Mon rocher protecteur, mon refuge, c'est Dieu! Vous tous qui êtes là, ayez toujours confiance en lui, confiez-lui ce qui vous préoccupe! Dieu est pour nous un refuge. Les êtres humains sont un souffle, rien de plus; les hommes, rien n'est plus décevant qu'eux. Sur la balance, à eux tous, ils ne pèseraient pas lourd. Ne comptez pas sur les méthodes violentes, n'espérez rien de ce qui est pris par la force. Si vos ressources augmentent, n'y accordez pas d'importance. Plus d'une fois j'ai entendu cette parole de la part de Dieu: « C'est à moi qu'appartient la puissance. » À toi aussi Seigneur appartient la bonté, car tu traites chaque être humain selon ce qu'il a fait. Psaume de David. Il fait allusion au séjour de David dans le désert de Juda. Dieu, tu es mon Dieu, je te cherche, j'ai soif de toi. Tout mon être soupire après toi, comme une terre aride, desséchée, sans eau. Dans le temple, je t'ai contemplé, j'ai vu ta puissance et ta présence glorieuse; car ta bonté vaut mieux que la vie. Je proclamerai ta louange, toute ma vie je te bénirai; en levant les mains vers toi je dirai qui tu es. Je serai comblé, comme rassasié des meilleurs morceaux. Je laisserai éclater ma joie, je t'acclamerai. Quand je suis couché, je me souviens de toi; pendant les heures de la nuit, je pense à toi. Oui tu es venu à mon secours. À l'abri de tes ailes je crie ma joie. Je suis attaché à toi de tout mon être, ta main droite est mon soutien. Il y a des gens qui veulent ma mort. Qu'ils aillent à un désastre soudain, qu'ils descendent au fond du monde des morts! Qu'ils soient livrés à la mort violente, qu'ils deviennent la proie des chacals! Que le roi trouve en Dieu la source de sa joie! Et tous ceux qui font un serment en prenant Dieu à témoin, qu'ils en soient fiers, car les menteurs seront réduits au silence! Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Mon Dieu, je me plains à toi, écoute-moi. Préserve ma vie de l'ennemi que je crains, fais-moi échapper au complot des malfaiteurs, aux intrigues des gens malfaisants. Leur langue est un poignard qu'ils aiguisent, leurs mots blessants sont des flèches, qu'ils préparent pour tirer en secret sur les honnêtes gens. Ils tirent sans prévenir, sans scrupule. Ils s'encouragent l'un l'autre à ces méfaits, ils parlent des pièges qu'ils vont tendre en cachette et disent: « Personne n'y verra rien. » Ils imaginent des mauvais coups: « Notre plan est bien au point, disent-ils: l'être humain n'est jamais à court d'idées. » Mais Dieu tire ses flèches sur eux; tout à coup les voilà touchés: leurs propres paroles les ont fait tomber. Et tout le monde hoche la tête en les voyant, tous en sont impressionnés; ils racontent ce que Dieu a fait, ils comprennent le sens de son action. Que les justes trouvent auprès du Seigneur la source de leur joie et leur refuge; que ceux qui ont le cœur droit en soient fiers! Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Chant. Dieu, dans la cité de Sion, tu mérites que chacun te loue et tienne les promesses qu'il t'a faites, toi qui accueilles les prières. Tous les humains viennent à toi, chargés de leurs fautes. Mes torts sont trop lourds pour moi, mais toi, tu pardonnes nos péchés. Heureux ceux que tu admets à passer un moment chez toi! Nous aimerions profiter pleinement de ce qu'il y a de meilleur dans ta maison, dans le temple qui t'appartient. Dieu notre sauveur, tu es fidèle à toi-même, tu nous réponds par des actes impressionnants, toi en qui espèrent les populations du bout du monde et des rivages les plus lointains. Tu établis les montagnes par ta force, tu es armé de vigueur. Tu apaises le mugissement des mers, le mugissement de leurs vagues, le grondement des peuples. Devant tes signes impressionnants, les habitants du bout du monde ont pris peur; tu fais crier de joie l'orient et l'occident. Tu t'occupes de la terre, tu l'arroses en abondance, tu la combles de richesses. Mon Dieu, ton ruisseau est plein d'eau, tu prépares le blé pour les êtres humains, tu mets la terre en état: tu irrigues ses sillons, tu aplanis ses mottes, tu la détrempes par la pluie, tu donnes aux graines la force de germer. Tu achèves en beauté une année de bienfaits, sur ton passage l'abondance ruisselle. Les pâturages de la campagne ruissellent de la même richesse, les collines se drapent de cris de joie. Les prés portent un manteau de troupeaux, le fond des vallées se couvre de blés; leurs acclamations et leurs chants retentissent. Chant du répertoire du chef de chorale. Psaume. Acclamez Dieu, gens du monde entier! Célébrez par vos chants son nom glorieux, honorez-le par vos louanges. Dites à Dieu: « Combien ce que tu fais est impressionnant! Face à ton immense puissance, tes ennemis abandonnent toute fierté. Que les gens du monde entier s'inclinent jusqu'à terre devant toi, qu'ils te célèbrent par leurs chants, oui, qu'ils te célèbrent, Seigneur! » Venez voir ce que Dieu a fait; pour les êtres humains son exploit est impressionnant. Il a mis la mer à sec, on passe le fleuve à pied. En lui nous mettons notre joie. Il règne avec puissance pour toujours. Des yeux il surveille les autres pays: que les rebelles ne fassent pas les fiers! Peuples, bénissez notre Dieu, louez-le à pleine voix. C'est lui qui nous fait vivre, il nous a préservés des faux pas. C'est toi, Dieu, qui nous as éprouvés, tu nous as passés au creuset comme l'argent, tu nous as mis en difficulté, tu nous as accablés de détresse. Tu as laissé n'importe qui chevaucher à notre tête, nous avons dû traverser le feu et l'eau. Mais tu nous as tirés de là et nous sommes soulagés! J'entre dans ton temple et j'apporte des sacrifices, pour tenir les promesses que je t'ai faites, celles-là mêmes que j'ai prononcées quand j'étais dans la détresse. Je t'offre des bêtes grasses et des béliers, je prépare un taureau et des boucs. Sur l'autel ils seront consumés et leur fumée montera jusqu'à toi. Vous tous qui reconnaissez l'autorité de Dieu, venez écouter, je vous raconterai ce qu'il a fait pour moi: je l'ai appelé à mon secours, déjà prêt à proclamer sa grandeur. Si j'avais eu des intentions coupables, le Seigneur ne m'aurait pas écouté. Mais voilà, Dieu a écouté, il a été attentif à ma prière. Béni soit Dieu! Il n'a pas écarté ma prière, il ne m'a pas privé de son amour. Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur instruments à cordes. Chant. Dieu, accorde-nous ta grâce et bénis -nous; fais briller sur nous la lumière de ta face. Ainsi l'on saura sur la terre comment tu interviens; on saura parmi toutes les contrées que tu es le sauveur. Que les peuples te louent, Dieu, que les peuples te louent, tous ensemble! Que les multitudes expriment leur joie par des cris, car tu juges le monde de façon équitable, sur la terre tu conduis les populations. Que les peuples te louent, Dieu, que les peuples te louent, tous ensemble! La terre a donné ses produits; Dieu, notre Dieu, nous bénit! Oui, que Dieu nous bénisse, et que les populations les plus lointaines reconnaissent son autorité! Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Chant. Que Dieu intervienne, que ses ennemis se dispersent, que ses adversaires s'enfuient devant lui! Comme une fumée se dissipe, comme la cire fond au feu, que les méchants disparaissent devant Dieu! Mais que les justes débordent de joie, qu'ils éclatent d'allégresse devant lui! Chantez en l'honneur de Dieu, célébrez son nom, pour l'accueillir, lui qui chevauche les nuages: le Seigneur, voilà son nom. Soyez en fête devant lui! Dans la demeure qui lui appartient, Dieu est un père pour les orphelins, un justicier qui défend les veuves. Il donne une famille aux personnes isolées, et aux prisonniers la joie de la liberté. Seuls les rebelles restent sur une terre brûlée. Dieu, quand tu es sorti devant ton peuple, quand tu t'es avancé dans le désert, la terre s'est mise à trembler et les cieux à ruisseler devant toi, Dieu du Sinaï, Dieu d'Israël. Tu as fait tomber une pluie abondante, tu as revigoré ton pays épuisé. C'est là que ton peuple s'est fixé, en ce lieu que toi, Dieu si bon, tu avais préparé pour le malheureux. Le Seigneur prononce une parole; les messagères de bonne nouvelle forment une troupe nombreuse. Les rois des armées ennemies s'enfuient à toutes jambes, les femmes restées à la maison partagent le butin. Allez-vous rester couchés au campement? Les ailes de la colombe sont plaquées d'argent et ses plumes ont des reflets d'or pâle. Quand le Dieu souverain dispersa les rois, la neige tombait sur le mont Salmon. La montagne du Bachan est une montagne des divinités; la montagne du Bachan a de nombreux sommets. Mais pourquoi, montagne aux nombreux sommets, être jalouse de la montagne où Dieu a choisi d'habiter, où le Seigneur demeure pour toujours? Dieu a des chars par milliers, par dizaines de milliers. Le Seigneur est venu avec eux, le mont Sinaï est dans le lieu saint! Tu es monté vers les hauteurs, tu as fait des prisonniers, tu as reçu des dons de la part des humains, même parmi les rebelles, Seigneur Dieu, et tu as ta demeure à Sion. Béni soit le Seigneur, jour après jour! Il nous prend en charge, lui le Dieu de notre salut. Dieu est pour nous un Dieu qui sauve: lui, le Seigneur Dieu, dispose des moyens de nous faire échapper à la mort. Oui, c'est sûr, Dieu brisera le crâne de ses ennemis, la tête chevelue de ceux qui se rendent coupables. Le Seigneur a déclaré: « J'en ramènerai du Bachan, j'en ramènerai du fond de la mer, pour que tes pieds pataugent dans le sang et que tes chiens aient leur part de festin sur le cadavre de tes ennemis. » Dieu, on a vu ton cortège triomphal, ton cortège dans le lieu saint, mon Dieu, mon roi! En tête les chanteurs, derrière les musiciens, au milieu les jeunes filles avec leurs tambourins. Bénissez Dieu dans les assemblées, remerciez le Seigneur, vous qui avez vos racines en Israël. En premier vient Benjamin, la plus petite des tribus; ensuite les chefs de Juda en habits richement brodés, puis les chefs de Zabulon et ceux de Neftali. Mon Dieu, donne un ordre à la mesure de ta force, ta force divine, qui a tant fait pour nous! De ton temple, qui domine Jérusalem, là où les rois t'apporteront leurs dons, lance tes menaces à la bête des roseaux, au troupeau de taureaux et au peuple de veaux: qu'ils se soumettent en t'offrant des pièces d'argent; disperse les peuples qui se plaisent à la guerre. Des ambassadeurs arrivent d'Égypte, les Éthiopiens accourent vers Dieu en tendant les mains. Royaumes de la terre, chantez en l'honneur de Dieu, célébrez le Seigneur! Celui qui chevauche au plus haut des cieux éternels, le voici qui fait gronder sa forte voix. Proclamez que la force est à Dieu, que sa majesté domine Israël, et que sa force a la hauteur des nuages. Dieu, tu te révèles redoutable depuis ton sanctuaire. C'est le Dieu d'Israël qui donne à son peuple la force et le pouvoir. Béni soit Dieu! Du répertoire du chef de chorale et de David; accompagnement sur guitares. Dieu, sauve-moi, j'ai de l'eau jusqu'au cou! J'enfonce tout au fond de la boue, sans trouver un sol ferme sous mes pieds. Me voilà dans l'eau profonde, emporté par le courant. Je n'en peux plus d'appeler au secours, j'en ai la gorge brûlante. Mon regard se fatigue à t'attendre, mon Dieu. Ceux qui me haïssent sans raison sont plus nombreux que les cheveux sur ma tête. À tort ils me traitent en ennemi, ils ont le pouvoir de me détruire. Ce que je n'ai pas pris, voilà que je devrais le rendre! Mais toi, Dieu, tu sais comme j'ai été stupide, mes fautes ne t'échappent pas. Seigneur, Dieu de l'univers, je ne voudrais pas faire honte à ceux qui comptent sur toi. Dieu d'Israël, ne laisse pas ceux qui te cherchent dans l'humiliation à cause de moi. Car c'est pour toi que je subis des insultes, que je rougis d'humiliation: je suis devenu un étranger pour mes frères, un inconnu pour ma famille. La passion que j'ai pour ta maison me consume. Les insultes qui te sont destinées retombent sur moi. J'ai pleuré, j'ai jeûné, cela me vaut encore des insultes. Quand je porte un vêtement de deuil, on fait de moi un thème de chansons. Je suis le sujet des conversations sur la place publique, et des refrains que chantent les ivrognes. Mais moi, je t'adresse ma prière; Seigneur, c'est le moment d'être favorable. Mon Dieu, ta bonté est grande, tu me sauveras sûrement, réponds-moi! Arrache-moi à l'enlisement dans la boue; oui, arrache-moi aux eaux profondes, à ceux qui me haïssent. Ne me laisse pas être emporté par le courant, ni englouti dans le gouffre; ne permets pas que la tombe se referme sur moi. Réponds-moi, Seigneur; c'est ta bonté qu'il me faut. Dans ta grande tendresse, tourne-toi vers moi. Ne te détourne plus de moi, ton serviteur. Je suis dans la détresse, réponds-moi sans tarder! Approche-toi de moi pour me libérer; à cause de mes ennemis, délivre-moi! Tu sais comme on m'insulte, tu connais ma honte et mon humiliation; tu vois devant moi tous mes adversaires. L'insulte m'a brisé le cœur, je ne m'en remettrai pas. J'espère un signe de sympathie, mais rien ne vient. Je cherche quelqu'un qui me console, mais je ne trouve personne. Dans ma nourriture ils ont mis du poison, et quand j'ai soif ils m'offrent du vinaigre. Que leurs banquets soient un piège pour eux et pour leurs invités! Que leurs yeux se voilent, qu'ils perdent la vue! Fais-leur sans cesse courber le dos. Déverse sur eux ta fureur, et que ta colère ardente les atteigne. Que leur campement soit dévasté, leurs tentes dépeuplées, puisqu'ils s'acharnent sur celui que tu as déjà frappé, et qu'ils font des discours sur les souffrances de ceux que tu as déjà atteints! Enregistre bien toutes leurs fautes, et qu'ils ne trouvent jamais ton approbation. Efface leurs noms du livre de vie, ne les compte pas au nombre des justes. Et moi, je suis malheureux et souffrant, mais ton secours, mon Dieu, me protégera. Par mon chant je t'acclamerai, dans mes louanges je dirai ta grandeur. Voilà qui t'est plus agréable, Seigneur, qu'un bœuf que je t'offrirais, ou qu'un taureau dans toute sa force. Les personnes qui sont humbles verront ma délivrance et s'en réjouiront. Vous qui cherchez le secours de Dieu, longue vie à vous! Car le Seigneur écoute les malheureux, il ne néglige pas les siens quand ils sont en prison. Et vous, les cieux et la terre, acclamez-le, avec les mers et tout ce qui remue en elles! Car Dieu sauvera Sion, il rebâtira les villes de Juda, son peuple les récupérera et les occupera de nouveau. Les enfants de ceux qui servent Dieu les recevront en héritage, ceux qui aiment le Seigneur y auront leur demeure. Du répertoire du chef de chorale et de David; en mémorial. Mon Dieu, délivre-moi, Seigneur, viens vite à mon aide! Honte et déception à ceux qui veulent ma mort! Ceux qui prennent plaisir à mon malheur, qu'ils reculent déshonorés. Ceux qui ricanent à mon sujet, qu'ils fassent demi-tour sous le poids de leur honte. Mais que tous ceux qui te cherchent soient débordants de joie, à cause de toi; que tous ceux qui t'aiment, toi le sauveur, ne cessent de proclamer: « Dieu est grand! » Moi, je suis pauvre et malheureux; mon Dieu, viens vite auprès de moi! Mon aide et ma sécurité, c'est toi; Seigneur, ne tarde pas. Seigneur, c'est en toi que je trouve refuge, ne me laisse pas déçu. Toi qui es juste, délivre-moi et mets-moi en lieu sûr; tends vers moi une oreille attentive et sauve-moi! Sois pour moi un rocher accueillant où je puisse venir à tout moment. Tu as décidé de me sauver. Oui, tu es bien mon rocher, ma forteresse! Mon Dieu, fais-moi échapper aux méchants, aux imposteurs et aux violents. C'est toi, Seigneur Dieu, qui es mon espoir; en toi je mets ma confiance depuis ma jeunesse. Dès avant ma naissance, je me suis appuyé sur toi; c'est toi qui m'as tiré du ventre de ma mère; j'ai toujours une raison de te louer. Pour beaucoup j'étais un sujet d'étonnement, car tu étais mon sûr protecteur. Que ma bouche soit remplie de tes louanges! Tous les jours je voudrais célébrer ta gloire. Ne me laisse pas, maintenant que je vieillis; quand je perds mes forces, ne m'abandonne pas. Mes ennemis parlent de moi, ceux qui me surveillent se consultent. Ils disent: « Dieu l'a abandonné; allez-y, attrapez-le, personne ne l'arrachera de vos mains. » Mon Dieu, ne reste pas loin de moi, mon Dieu, viens vite à mon secours. Qu'ils soient honteux, anéantis, ceux qui m'accusent! Ceux qui veulent mon malheur, qu'ils soient couverts de déshonneur et d'humiliation! Moi, j'espère toujours, je te louerai encore et encore. Je dirai combien tu es juste, je raconterai tous les jours comment tu es le sauveur, tellement tes bienfaits sont innombrables. J'entrerai chez toi, Seigneur Dieu, grâce à ton intervention, je ne parlerai que de ta justice. Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse, et jusqu'à présent j'annonce tes merveilles. Maintenant, malgré ma vieillesse et mes cheveux blancs, ne m'abandonne pas, mon Dieu! Alors j'annoncerai ton action efficace et vigoureuse aux jeunes et aux personnes qui viendront après eux. Mon Dieu, ta justice est si haute, tu as fait de si grandes choses! Dieu, tu n'as pas ton pareil: qui est comme toi? À cause de toi j'ai connu bien des angoisses et des malheurs. Mais tu viendras me rendre la vie; tu viendras me faire remonter des profondeurs de la tombe. Une nouvelle fois tu me consoleras, tu me rendras mon honneur. Et moi, je te louerai au son de ma harpe; mon Dieu, je chanterai ta fidélité; je te célébrerai au son de la lyre, toi, le Dieu d'Israël qui est saint. Je te célébrerai par mes chants, mes lèvres crieront ma joie, car tu m'as libéré! Tous les jours je célébrerai ta justice, car les voilà honteux et humiliés, ceux qui voulaient mon malheur. De Salomon. Dieu, accorde au roi de prononcer les mêmes jugements que toi; donne à ce fils de roi ton sens de la justice. Qu'il soit loyal et fidèle au droit en jugeant les plus pauvres, en jugeant ton peuple. Que les montagnes leur apportent la paix, et les collines la justice. Que le roi fasse droit aux pauvres du peuple, qu'il soit le sauveur des malheureux, et qu'il écrase leur oppresseur! Qu'il vive tant que le soleil brillera, aussi longtemps que la lune éclairera, de génération en génération. Qu'il soit comme la pluie qui tombe sur les prés, comme l'averse qui arrose la terre! Sous son règne, que le bon droit s'épanouisse, qu'il y ait abondance de biens tant que la lune existera! Qu'il soit le maître d'une mer à l'autre et de l'Euphrate jusqu'au bout du monde! Les habitants du désert plieront le genou devant lui, ses ennemis mordront la poussière. Les rois de Tarsis et des îles lointaines lui enverront des cadeaux: les rois de Saba et de Séba lui livreront leur contribution. Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les peuples lui seront soumis. Il délivrera le malheureux qui appelle à l'aide et le pauvre qui n'a personne pour le secourir. Il aura souci du faible et du malheureux, il leur sauvera la vie. Il les libérera de l'oppression et de la violence, car pour lui, leur vie est précieuse. Vive le roi! On lui donnera en cadeau l'or de Saba, on priera pour lui en tout temps; on demandera tous les jours à Dieu de le bénir! Que le pays produise quantité de blé, que ses moissons ondulent sur les hauteurs, qu'elles soient florissantes comme les montagnes du Liban, qu'elles s'épanouissent, depuis la ville, comme l'herbe des champs! Que la renommée du roi soit éternelle, qu'elle se prolonge autant que le soleil! Que les êtres humains prononcent son nom quand ils se béniront l'un l'autre, et que tous les peuples déclarent le roi bienheureux! Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, le seul qui fasse des prodiges. Pour toujours, béni soit le Dieu de gloire! Que la terre soit remplie de sa présence glorieuse! Amen, oui, qu'il en soit ainsi! Ici prennent fin les prières de David, fils de Jessé. Psaume d'Assaf. Oui, Dieu est bon pour Israël, pour tous ceux qui ont le cœur pur. Pourtant, j'allais faire un faux pas; un peu plus et je glissais. Car j'ai vu la prospérité des méchants et j'ai jalousé ces vantards. Jusqu'à leur mort, ces gens-là n'ont pas d'ennuis, ils sont gros et gras, ils ne partagent pas les difficultés des autres humains; ils ne sont pas frappés par les coups durs comme les autres. Ils portent l'arrogance comme un collier, ils se drapent de violence. Ils sont dans le luxe, leurs yeux reflètent leurs mauvaises pensées. Ils se moquent, ils parlent méchamment, d'un air supérieur ils ne parlent que d'opprimer. Ils ouvrent la bouche pour s'attaquer aux cieux, et leur langue n'épargne rien sur terre. C'est pourquoi tout le monde se tourne vers eux et boit leurs paroles comme de l'eau. Ils déclarent: « Dieu ne peut rien remarquer; comment lui, qui est là-haut, pourrait-il savoir? » Regardez-les, ces gens méchants: toujours à l'abri des ennuis, ils améliorent leur situation. C'est donc en vain que je suis resté honnête, et que j'ai lavé mes mains en signe d'innocence. Tous les jours, j'endure toutes sortes de peines, chaque matin, les châtiments sont là. Mais si je me décidais à parler comme eux, je trahirais la génération de tes enfants. J'ai essayé de comprendre; mais tout cela m'a paru difficile, jusqu'à ce que j'entre dans le sanctuaire de Dieu. J'ai alors compris quel sort les attendait. Oui, tu les mets sur une pente glissante, tu les fais tomber dans un piège. En un rien de temps, ils sont finis, anéantis par une terreur soudaine! Seigneur, dès que tu entres en action, tu les dépouilles; leur reflet disparaît comme un rêve lorsqu'on s'éveille. Quand j'étais plein d'amertume, choqué au plus profond de moi-même, j'étais stupide, je n'y comprenais rien, comme une brute devant toi. Pourtant je suis toujours avec toi. Tu m'as saisi la main droite, tu me conduis selon ton conseil et tu me recevras avec les honneurs. Qui dans les cieux, me viendrait en aide, sinon toi? Et sur cette terre, que désirer, puisque je suis avec toi? Mon corps s'épuise, mon cœur aussi, mais mon appui, mon bien le plus personnel, c'est toi, Dieu, pour toujours! Ceux qui s'éloignent de toi succombent, tu réduis à rien ceux qui t'abandonnent. Mais mon bonheur à moi, c'est d'être près de Dieu. J'ai mis ma confiance en toi, Seigneur Dieu, pour proclamer tout ce que tu as fait. Poème chanté d'Assaf. Pourquoi, Dieu, toujours nous rejeter? Pourquoi rester furieux contre le troupeau dont tu es le berger? Souviens-toi de ton peuple: il y a longtemps que tu l'as acquis. Souviens-toi de ces tribus qui t'appartiennent, et que tu as rachetées. Souviens-toi de la montagne de Sion, où tu as fait ta demeure. Monte jusqu'à ce lieu toujours en ruine: l'ennemi a tout saccagé dans le lieu saint. Tes adversaires ont poussé leurs hurlements à l'endroit même de ta présence. Ils y ont placé leurs bannières. Comme des bûcherons qui brandissent leurs haches dans une forêt, à coups de hache et de pioche, ils ont fracassé toutes les sculptures. Ils ont mis le feu à ton sanctuaire, jeté à terre et souillé la demeure qui t'appartient. Ils se sont dit qu'ils allaient incendier ensemble tous les lieux de rencontre avec Dieu dans le pays. On ne voit plus les signes de ta présence, il n'y a plus de prophètes, et il ne nous est pas donné de savoir jusqu'à quand cela va durer. Mon Dieu, combien de temps encore l'adversaire te provoquera-t-il, l'ennemi se moquera-t-il de toi sans cesse? Pourquoi restes-tu les bras croisés? Dieu, mon roi depuis toujours, tu es l'auteur de tant de victoires sur la terre. Tu as eu la force de fendre la mer, de briser les têtes du grand dragon marin, de fracasser le crâne de ce monstre, et tu l'as fait dévorer par les requins. Tu ouvres un passage aux sources et aux ruisseaux, tu dessèches des fleuves intarissables. Le jour t'appartient, la nuit aussi, toi qui as créé la lune et le soleil. Tu as fixé toutes les limites de la terre, c'est toi qui as formé l'été et l'hiver. Souviens-toi de ceci, Seigneur: l'ennemi te provoque, ces gens stupides insultent ton nom. Ne livre pas aux bêtes sauvages la vie du peuple qui t'est si cher, n'oublie pas pour toujours l'existence de ces pauvres qui sont à toi. Considère l'alliance qui a été conclue alors que les lieux obscurs du pays sont le domaine de la violence. Ne laisse pas les personnes opprimées repartir humiliées. Que les pauvres et les malheureux t'acclament! Interviens, mon Dieu, défends ta cause. Souviens-toi des insultes que ces gens stupides t'adressent tous les jours. N'oublie pas les cris de tes ennemis, les hurlements que tes adversaires font sans cesse monter vers toi. Du répertoire du chef de chorale. À chanter sur l'air de « Ne laisse pas détruire… » Psaume d'Assaf. Chant. Nous te louons, Dieu, nous te louons, nous proclamons qui tu es, nous racontons tes merveilles. « Au moment que j'aurai fixé, dit Dieu, moi, je rendrai une vraie justice. Même si la terre tremble, avec tous ses habitants, c'est moi qui la maintiens sur ses bases. » Je déclare donc aux insolents: « Cessez d'être insolents! » et aux gens méchants: « Vos airs supérieurs, ça suffit! Oui, cessez vos airs supérieurs et vos discours effrontés! Sachez que la grandeur ne vient ni d'orient ni d'occident, ni du désert, car celui qui juge, c'est Dieu: il abaisse l'un, il élève l'autre. » Le Seigneur tient en main une coupe où pétille un vin épicé, le vin de sa colère. Il en verse aux méchants de la terre. Ils devront tous en boire, et vider la coupe jusqu'à la dernière goutte. Et moi je ne cesserai pas de célébrer par mes chants le Dieu de Jacob et d'annoncer ce qu'il a dit: « Je fracasserai l'orgueil de tous les méchants, tandis que grandira la fierté des justes. » Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur instruments à cordes. Psaume d'Assaf. Chant. Dieu s'est fait connaître en Juda, il est célèbre en Israël. Il a sa demeure à Salem, sa résidence à Sion. C'est là qu'il a brisé les armes de guerre: les flèches, les boucliers, les épées. Mon Dieu, comme tu es éclatant de lumière, plus imposant que les montagnes éternelles! Les vaillants soldats se sont trouvés dépouillés, ils ont succombé au sommeil; ces guerriers ont perdu tous leurs moyens. Quand tu les menaças, Dieu de Jacob, cavaliers et chevaux furent paralysés. Comme tu es redoutable! Qui resterait debout devant toi quand ta colère éclate? Du haut des cieux tu prononces ta sentence; le monde a peur, il se tient tranquille, quand tu te lèves pour prononcer ta décision de sauver toutes les personnes de la terre qui sont humbles. Même la fureur des êtres humains est pour toi un chant de louange, et ceux qui restent en colère prendront la tenue de deuil. Faites des promesses au Seigneur votre Dieu et accomplissez-les. Vous tous qui formez son entourage, apportez vos dons au Dieu terrible. Il dégonfle l'orgueil des princes, il est redoutable pour les rois de la terre. Du répertoire du chef de chorale. D'après Yedoutoun. Psaume d'Assaf. Je m'adresse à Dieu pour crier ma plainte, je m'adresse à Dieu pour qu'il me prête attention. Quand je suis dans la détresse, je cherche le Seigneur. Sans relâche, la nuit, ma main se tend vers lui, je refuse qu'on me console. Je pense à Dieu et je pousse des gémissements. Je réfléchis et la vie m'abandonne. Tu m'empêches de fermer l'œil, Seigneur, je me trouble, je ne sais plus que dire. le Seigneur rejettera-t-il toujours? Ne sera-t-il plus jamais favorable? A-t-il cessé pour toujours d'être bon? N'a-t-il désormais plus rien à dire? Dieu a-t-il oublié de faire grâce? Dans sa colère, a-t-il fermé son cœur? Je me dis: « Ce qui me fait souffrir, c'est que la manière d'agir du Dieu très-haut a changé. » Je me souviens de ce que tu as fait, Seigneur, oui, j'évoque tes merveilles d'autrefois. Je réfléchis à tes exploits, je médite tes actes mémorables. Dieu, ton action est unique, aucun dieu n'est aussi grand que toi! Tu es le seul qui fasses des merveilles; tu as montré ton pouvoir aux peuples. Par ta vigueur tu as délivré ton peuple, les descendants de Jacob et de Joseph. Dieu, quand les eaux t'ont vu, elles ont été prises de peur, bouleversées jusqu'en leurs profondeurs. Les nuages déversaient des torrents d'eau, au milieu d'eux grondait le tonnerre, et tes flèches volaient en tous sens. Au roulement de ton tonnerre, les éclairs illuminaient le monde, la terre tremblait de peur. Tu t'es fait un chemin dans la mer, un passage au fond de l'eau, et personne ne retrouva tes traces. Par la main de Moïse et d'Aaron, tu as conduit ton peuple comme un troupeau. Poème chanté d'Assaf. Mon peuple, écoute bien mon enseignement, tends une oreille attentive à ce que je dis. Je veux m'exprimer par une parabole et dégager les leçons du passé. Ce que nous avons entendu, ce que nous savons, ce que nos parents nous ont raconté, nous ne le cacherons pas aux enfants de nos enfants. Nous redirons à la génération suivante les louanges du Seigneur, sa puissance et les merveilles qu'il a faites. Il a établi un témoignage pour Jacob, son peuple, il a institué un enseignement en Israël selon lequel nos ancêtres devaient enseigner cette histoire à leurs enfants. Ainsi la génération qui suivrait, celle des enfants à naître, la connaîtrait à son tour et la répéterait à ses propres enfants. Ainsi ceux-ci mettront leur confiance en Dieu, ils n'oublieront pas ce qu'il a fait et observeront ses commandements. Alors ils n'imiteraient plus cette génération de leurs ancêtres qui fut indocile et rebelle, de cœur inconstant et d'esprit infidèle à Dieu. Les archers d'élite des gens d'Éfraïm, ont tourné le dos, le jour du combat: car ils n'avaient pas respecté l'alliance qui les liait à Dieu, ils avaient refusé de suivre son enseignement, ils avaient oublié ses exploits et les merveilles qu'il leur avait fait voir. En Égypte, dans la région de Soan, sous les yeux de leurs ancêtres, il fit des prodiges: il fendit la mer pour les faire traverser, il dressa ses eaux comme une muraille. Le jour, il les guidait grâce à une colonne de nuée, et toute la nuit à la lumière d'un feu. Il fendit des rochers dans le désert pour les faire boire aux eaux souterraines. De la roche, il fit jaillir des ruisseaux et couler des torrents d'eau. Mais ils commirent de nouvelles fautes: dans cette terre aride, ils s'opposèrent au Dieu très-haut. Ils osèrent mettre Dieu au défi, en réclamant de quoi manger. Ils s'en prirent à Dieu en posant la question: « Dieu est-il vraiment capable de nous servir un repas dans le désert? C'est vrai, il a frappé le rocher pour en faire couler de l'eau et ruisseler des torrents. Mais pourrait-il aussi nous donner du pain ou offrir de la viande à tous? » En entendant ces mots, le Seigneur se fâcha, sa colère éclata contre Israël, comme un feu allumé contre son peuple. Car les siens n'avaient pas cru en lui, ils n'avaient pas compté sur son secours. Il donna pourtant des ordres aux nuages, il ouvrit les portes des cieux, il fit pleuvoir sur eux la manne pour qu'ils en mangent; à son peuple il donna le pain des cieux. Chacun mangea du pain des forts. Il leur envoya des vivres tant qu'ils en voulurent. Puis Dieu déchaîna le vent d'est dans les cieux, il força le vent du sud à souffler et fit descendre sur eux de la viande, comme un nuage de poussière: des oiseaux nombreux comme le sable au bord de la mer. Il les fit tomber au milieu de leur camp, tout autour des tentes. Le Seigneur ayant satisfait leurs désirs, ils en mangèrent beaucoup, tant qu'ils voulurent. Mais leur appétit n'était pas encore rassasié, ils avaient encore la bouche pleine, que la colère de Dieu éclata contre eux. Il massacra une partie de l'élite, il terrassa les jeunes gens d'Israël. Malgré tout ils commettaient de nouvelles fautes, ils ne croyaient pas à ses merveilles. Alors, d'un souffle, il balayait leur existence, mettant fin à leur vie par un malheur soudain. Quand Dieu allait les tuer, alors ils le cherchaient, ils revenaient et se tournaient vers lui. Ils se rappelaient qu'il était leur rocher, que le Dieu très-haut était leur défenseur. Mais ils n'étaient pas sincères, ils ne lui disaient pas la vérité, ils ne lui étaient pas fermement attachés, ils trahissaient leur engagement envers lui. Mais lui, il leur gardait sa tendresse, il pardonnait leurs torts, il renonçait à les exterminer. Bien souvent, il retint sa colère et fit taire son indignation, se rappelant qu'ils n'étaient que de simples mortels, un souffle qui s'en va pour ne plus revenir. Que de fois, au désert, ils s'opposèrent à lui et le provoquèrent dans ces lieux arides! Ils le mettaient à nouveau au défi, ils offensaient le Dieu d'Israël qui est saint. Ils oubliaient ce qu'il avait fait pour eux quand il les avait délivrés de l'adversaire. Ils oubliaient les signes impressionnants qu'il avait réalisés en Égypte, ses prodiges dans la région de Soan: il changea l'eau du Nil en sang et les Égyptiens ne pouvaient plus en boire. Les mouches piquantes suçaient leur sang, les grenouilles dévastaient tout. Il livra leurs récoltes aux criquets, le produit de leur travail aux sauterelles. Il ravagea leurs vignes par la grêle, leurs sycomores par des pluies torrentielles. Il détruisit leur bétail par la grêle, leurs troupeaux par la foudre. À la fin, Dieu lâcha contre les Égyptiens sa colère ardente, sa fureur déchaînée, tout une mission d'anges de malheur. Donnant libre cours à sa colère, il ne leur envoya pas seulement la mort, mais il les soumit tout vivants au pire fléau: dans les familles égyptiennes, chez les descendants de Cham, il frappa de mort les fils aînés, le premier produit de leur vigueur. Puis il fit partir son peuple comme un troupeau qui sort de la bergerie; il conduisit les siens au désert, comme on conduit ses moutons. Il les mena en sûreté, à l'abri de la peur, et la mer recouvrit leurs ennemis. Puis il leur fit franchir la frontière du pays qui lui appartient, vers la montagne qu'il s'était acquise. Il expulsa devant eux des populations, et il leur délimita un héritage; il installa les tribus d'Israël dans leurs tentes. Mais ils mirent au défi le Dieu très-haut en s'opposant à lui, en n'observant pas ses instructions. Comme leurs ancêtres, ils furent déserteurs et traîtres, décevants comme un arc dont la corde lâche. Ils offensèrent le Seigneur en utilisant les lieux consacrés aux divinités; par leurs statuettes de faux dieux, ils soulevèrent son indignation. En constatant cela, Dieu se fâcha, il rejeta complètement le peuple d'Israël. Il délaissa la demeure de Silo, la tente où il demeurait parmi les humains. Le coffre de l'alliance, signe de sa puissance et de sa gloire, il le laissa passer en des mains ennemies et partir pour l'exil. Fâché contre ceux qui lui appartenaient, il livra son peuple au massacre. Le feu consuma les jeunes gens, on ne chanta plus pour les jeunes filles. Les prêtres furent assassinés, et il ne resta plus de veuves pour faire entendre les lamentations. Alors, comme quelqu'un qui a dormi, comme un vaillant guerrier qui n'est plus ivre, le Seigneur s'éveilla. Il frappa ses adversaires en fuite et les humilia de manière définitive. Il écarta les descendants de Joseph; ce ne fut pas la tribu d'Éfraïm qu'il choisit, mais la tribu de Juda; la montagne de Sion eut sa préférence. Là, il édifia son sanctuaire, solide comme les cieux, comme la terre qu'il a mise en place pour toujours. Il choisit David comme serviteur, il alla le chercher dans les enclos à moutons, il le fit venir de derrière son troupeau, pour en faire le berger de Jacob son peuple, d'Israël son patrimoine. David fut un berger au cœur intègre qui les conduisit d'une main experte. Psaume d'Assaf. Dieu, des étrangers ont envahi ton domaine, ils ont souillé le temple qui est le tien, ils ont fait de Jérusalem un tas de ruines. Ils ont donné en pâture aux vautours les cadavres de tes serviteurs, aux bêtes sauvages les corps de ceux qui te sont fidèles. Tout autour de Jérusalem, le sang de ceux qui te sont fidèles a coulé à flots, sans personne pour les mettre en terre. Nous voilà insultés par nos voisins, tournés en dérision, ridiculisés par ceux qui nous entourent. Jusqu'à quand, Seigneur, garderas-tu cette colère incessante contre nous, cette passion jalouse qui brûle comme un feu? Emporte-toi plutôt contre ces gens qui t'ignorent, contre ces royaumes où l'on ne te rend aucun culte. Car ils ont pillé Jacob, ils ont dévasté son domaine. Ne nous reproche pas les fautes de nos prédécesseurs, mais, par amour, fais un pas vers nous. Ne tarde pas, car nous sommes à bout de force. Dieu, notre sauveur, viens à notre secours, ton honneur est en cause. Délivre-nous, pardonne nos torts, ta renommée est en cause. Pourquoi les autres peuples demanderaient-ils: « Que fait-il donc, leur Dieu? » Qu'ils sachent plutôt, et que nous puissions voir, comment tu venges la mort de ceux qui te servent! Avec bienveillance, écoute la plainte des prisonniers. Toi qui es si fort, garde en vie les condamnés à mort. Seigneur, les peuples voisins t'ont provoqué; fais-les payer sept fois, en plein cœur, pour leurs insultes. Mais nous qui sommes ton peuple, le troupeau dont tu es le berger, toujours nous te rendrons grâce; de siècle en siècle, nous célébrerons tes louanges. Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur guitares. Psaume d'Assaf, pour le témoignage. Ô berger d'Israël, écoute, toi qui guides les tribus de Joseph comme un troupeau, toi qui as ton trône au-dessus des chérubins, manifeste-toi! Sous le regard de tes tribus, Éfraïm, Benjamin et Manassé, déploie ta puissance et viens nous sauver. Dieu, rétablis-nous, fais briller sur nous la lumière de ta face et nous serons sauvés. Seigneur, Dieu de l'univers, jusqu'à quand seras-tu fumant de colère, malgré la prière de ceux qui t'appartiennent? Tu nourris les tiens de pain pétri de larmes, tu les enivres de larmes sans mesure. Tu fais de nous l'enjeu des querelles de nos voisins, nos ennemis nous tournent en ridicule. Dieu de l'univers, rétablis-nous, fais briller sur nous la lumière de ta face et nous serons sauvés. Tu as arraché d'Égypte une vigne, tu as chassé des peuples pour la replanter, tu as fait place nette devant elle. Alors elle s'enracina, occupa tout le pays: elle couvrit les montagnes de son ombre; ses rameaux grimpèrent sur les plus grands cèdres. Elle étendit ses sarments jusqu'à la mer et ses pousses jusqu'au fleuve. Pourquoi as-tu forcé sa clôture? Tu laisses les passants la piller, le sanglier la ravage, les animaux sauvages viennent y brouter. Reviens, Dieu de l'univers! Du haut des cieux, regarde, vois ce qui arrive, et interviens pour cette vigne. Protège ce que tu as toi-même planté, cet enfant que tu as fait grandir. Que ceux qui l'ont brûlée et rasée disparaissent devant tes menaces. Que ta main reste posée sur celui qui est à ta droite, sur celui que tu as fait grandir. Alors nous ne nous écarterons plus de toi, tu nous rendras la vie, et c'est toi que nous adorerons. Seigneur, Dieu de l'univers, rétablis-nous, fais briller sur nous la lumière de ta face et nous serons sauvés. Du répertoire du chef de chorale et du recueil d'Assaf. Accompagnement sur la harpe de Gath. Criez votre joie à Dieu, notre protecteur, acclamez le Dieu de Jacob! Entonnez la musique, frappez le tambourin, jouez sur la lyre et sur la harpe. Sonnez de la trompette à la nouvelle lune, puis à la pleine lune, le jour de notre fête. Car c'est un devoir pour le peuple d'Israël, une décision du Dieu de Jacob, la règle qu'il a prescrite à la famille de Joseph, quand il s'attaqua à l'Égypte. J'entends une voix inconnue me dire: J'ai déchargé tes épaules du fardeau, tes mains ont laissé le lourd panier. Quand tu étais dans la détresse, tu m'as appelé et je t'ai délivré. Je t'ai répondu du cœur de l'orage. À la source de Meriba je t'ai mis à l'épreuve. Mon peuple, écoute-moi, j'ai à t'avertir. Si seulement tu m'écoutais, Israël! Pas de place chez toi pour un autre dieu! Pas de culte en l'honneur d'un dieu étranger! Car c'est moi, le Seigneur ton Dieu, qui t'ai retiré d'Égypte. Ouvre grand la bouche, et je la remplirai. Mais mon peuple n'a pas écouté mon appel, Israël n'a plus voulu de moi. Alors je les ai laissés à ce qu'ils avaient délibérément choisi. Qu'ils agissent donc à leur guise! Si mon peuple, si Israël m'écoutait, s'il suivait la voie que je lui trace, bientôt je ferais plier ses ennemis, je dirigerais mes coups sur ses adversaires! Alors les ennemis du Seigneur l'imploreraient, et Israël aurait du bon temps pour toujours. Le Seigneur le nourrirait du meilleur blé, il le rassasierait de miel sauvage. Psaume appartenant au recueil d'Assaf. Dieu est là, entouré de son conseil; au milieu des dieux il rend la justice: « Jusqu'à quand jugerez-vous avec parti pris, en acquittant les coupables? Faites plutôt droit au faible, à l'orphelin, rendez justice au pauvre, au malheureux. Relâchez le faible et le malheureux, arrachez-les aux griffes des méchants. Mais vous ne savez rien, vous ne comprenez rien, vous êtes dans l'obscurité la plus totale, avançant à tâtons; les fondements du monde sont ébranlés. Je le dis: Vous êtes des dieux, vous tous, des enfants du Dieu très-haut. Pourtant, comme les humains, vous allez mourir, comme n'importe quel chef, vous tomberez. » Interviens, mon Dieu, sois le juge du monde, car tu es le maître de toute la terre. Chant. Psaume appartenant au recueil d'Assaf. Dieu, ne t'accorde aucun repos, ne garde pas le silence, ne reste pas inactif. Voici, tes ennemis s'agitent; ceux qui te haïssent ont relevé la tête. Ils trament un complot contre ceux qui t'appartiennent, ils se concertent contre tes protégés. « Allons, disent-ils, faisons-les disparaître comme peuple; qu'on ne se souvienne plus du nom d'Israël! » Ils se consultent, ils sont tous d'accord pour conclure un pacte contre toi. Ce sont les gens d'Édom et d'Ismaël, ceux de Moab, d'Agar et de Guébal, les Ammonites et les Amalécites, les Philistins, et encore les gens de Tyr. Même les Assyriens se sont joints à eux pour prêter main forte aux descendants de Loth. Traite leurs princes comme Oreb et Zeb, et tous leurs chefs comme Zéba et Salmounna, ces gens qui avaient déclaré: « Emparons-nous du domaine de Dieu. » Mon Dieu, fais qu'ils aient le même sort que la graine de chardon ou les fétus de paille, emportés par le vent. Comme un feu dévore une forêt, comme une flamme embrase les montagnes, lance une tempête à leur poursuite, terrifie-les par ton ouragan. Couvre leur visage de honte, et qu'ils te cherchent, Seigneur. Qu'ils soient humiliés, épouvantés sans fin, que leurs espoirs soient déçus, qu'ils dépérissent! Qu'ils sachent alors qui tu es, Seigneur, le seul Dieu très-haut sur toute la terre! Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur la harpe de Gath. Psaume des fils de Coré. Seigneur de l'univers, comme j'aime ta maison! Je meurs d'impatience en attendant d'entrer dans les cours de ton temple. Tout mon être crie sa joie au Dieu vivant. Même le moineau trouve un abri et l'hirondelle un nid où mettre ses petits près de tes autels, Seigneur de l'univers, mon roi et mon Dieu! Heureux ceux qui habitent dans ta maison, ils peuvent t'acclamer sans cesse! Heureux ceux qui trouvent chez toi un refuge, ils ont dans leur cœur des chemins tout tracés! Quand ils passent par la vallée des mûriers, ils la changent en oasis; même la pluie d'automne la couvre de bénédictions. À mesure qu'ils avancent, ils gagnent des forces pour se présenter devant Dieu à Sion. Seigneur, Dieu de l'univers, entends ma prière, écoute, Dieu de Jacob! Dieu, regarde notre bouclier, accueille celui que tu as mis à part. Oui, un seul jour dans les cours de ton temple vaut mieux que mille autres passés ailleurs. Plutôt rester au seuil de ta maison, mon Dieu, que vivre avec les gens méchants! Le Seigneur Dieu est un soleil et un bouclier; il accorde la bienveillance et la gloire. Le Seigneur donne volontiers le bonheur à qui mène une vie sans reproche. Seigneur de l'univers, heureux celui qui a confiance en toi! Du répertoire du chef de chorale. Psaume des fils de Coré. Seigneur, tu as montré ta faveur au pays qui t'appartient; tu as rétabli les descendants de Jacob. Tu as déchargé ton peuple de sa faute, tu as pardonné tous ses manquements. Tu as retenu ta colère, tu as renoncé à t'emporter contre nous. Dieu, notre sauveur, reviens à nous, cesse de nous en vouloir. Resteras-tu toujours offensé contre nous? Ta colère durera-t-elle de génération en génération? Ne viendras-tu pas nous ramener à la vie, nous qui sommes ton peuple, pour que nous retrouvions en toi la joie? Seigneur, fais-nous voir ta bonté, accorde-nous ton secours. Je veux écouter ce que Dieu dit: le Seigneur parle de paix pour ceux qui lui appartiennent, ceux qui lui sont fidèles, ceux qui lui font à nouveau confiance. Oui, son aide est toute proche pour ceux qui reconnaissent son autorité. Sa présence glorieuse habitera bientôt notre pays. La bonté et la vérité se rencontrent, la justice et la paix s'embrassent. La vérité germe de la terre, la justice descend des cieux. Le Seigneur lui-même donne le bonheur, et notre pays donne ses produits. La justice marche devant le Seigneur et trace le chemin devant ses pas. Prière de David. Seigneur, tends vers moi une oreille attentive, réponds-moi, car je suis pauvre et malheureux. Je suis un de ceux qui te sont fidèles, protège-moi. Je suis ton serviteur, je compte sur toi, sauve-moi, toi qui es mon Dieu. Je passe mes journées à t'appeler, Seigneur, accorde-moi ta grâce. Moi qui suis ton serviteur, je me tourne vers toi, Seigneur; je t'en prie, rends-moi la joie. Toi, Seigneur, tu es bon, prêt à pardonner, d'une immense bonté pour tous ceux qui t'appellent. Écoute ma prière, Seigneur, sois attentif quand je te supplie. Quand je suis dans la détresse, je t'appelle, car tu me répondras. Parmi les dieux, aucun n'est comme toi, Seigneur, aucun ne ferait ce que tu as fait. Tous les peuples que tu as créés viendront se prosterner devant toi pour t'apporter leurs hommages, Seigneur. Car tu es grand, tu fais des merveilles, toi seul est Dieu. Seigneur, montre-moi le chemin à suivre, je veux vivre dans ta fidélité; mets en moi cette seule préoccupation: reconnaître ton autorité. Seigneur mon Dieu, je te louerai de tout mon cœur, je t'apporterai mon hommage pour toujours. Ta bonté pour moi est immense: tu m'as arraché au gouffre de la mort. Mon Dieu, des insolents se dressent contre moi; une bande de brutes veut ma mort. Ils ne tiennent aucun compte de toi. Mais toi, Seigneur, Dieu plein de tendresse et de bienveillance, lent à la colère, riche en bonté et en vérité, tourne-toi vers moi, accorde-moi ta grâce! Je suis ton serviteur, comme l'était déjà ma mère. Donne-moi ta force; sauve-moi! Accorde-moi un signe que tout ira bien. Mes ennemis seront couverts de honte quand ils verront que toi, Seigneur, tu m'as sauvé et consolé! Psaume des fils de Coré. Chant. Le Seigneur a fondé Jérusalem sur les montagnes qui lui appartiennent. Il aime la cité de Sion plus que les sanctuaires du territoire de Jacob. Ô cité de Dieu, ce qu'il dit de toi est tout chargé de gloire! Devant ceux qui me connaissent, je mentionne les gens d'Égypte et de Babylone, de Philistie, de Tyr et d'Éthiopie; ils sont nés dans ces pays-là. Mais au sujet de Sion, on doit dire: c'est dans cette ville que tout être humain est né! Et c'est le Dieu très-haut qui l'a lui-même fondée. Le Seigneur dresse la liste des peuples, pour chacun d'eux il note: « Celui-ci est né à cet endroit. » Les chanteurs et les danseurs s'exclament: « Toutes mes sources sont en toi! » Chant. Psaume des fils de Coré. Du répertoire du chef de chorale. À exécuter sur la flûte. Poème chanté attribué à Héman, l'Ezrahite. Seigneur Dieu, mon sauveur, le jour je crie au secours, la nuit je me tiens devant toi. Accueille ma prière avec bienveillance, tends une oreille attentive à ma plainte. Oui, j'en ai plus qu'assez des malheurs, je suis à deux doigts de la mort. On me compte parmi ceux qui descendent déjà dans la tombe, je suis sans force. Ma place est parmi les morts, je suis comme les gens assassinés qu'on a couchés dans la tombe. Tu ne te souviens plus d'eux et eux sont coupés de toi. Tu m'as mis tout au fond du gouffre, dans l'obscurité profonde. Ta fureur s'est abattue sur moi en vagues dont tu m'accables. Tu as éloigné de moi les personnes qui me connaissent, je suis à leurs yeux un objet de dégoût. Me voilà enfermé dans mon malheur, impossible d'en sortir! Mes yeux sont usés par le chagrin. Chaque jour, Seigneur, je t'appelle au secours, je tends les mains vers toi. Feras-tu un miracle pour les morts? Se lèveront-ils pour te louer? Parle-t-on de ton amour dans une tombe, de ta fidélité dans le monde des morts? Dans la nuit totale, que sait-on de tes miracles? Au pays de l'oubli, a-t-on une idée de ta justice? Moi, je t'appelle au secours, Seigneur, dès le matin, je t'expose ma demande: Pourquoi, Seigneur, m'as-tu rejeté? Pourquoi refuses-tu de me voir? Depuis mon enfance, je suis malheureux, à deux doigts de la mort; j'endure la terreur que tu m'imposes, je suis complètement désespéré! Le feu de ta colère passe sur moi, tes attaques terribles m'anéantissent. Comme des eaux qui me submergent, tous les jours, elles m'assaillent de tous côtés. Tu éloignes de moi mes proches, mes amis. L'obscurité seule me tient compagnie. Poème chanté attribué à Étan l'Ezrahite. Je chanterai toujours tes bontés, Seigneur, pour toutes les générations à venir, je proclamerai ta fidélité. Je le déclare: ta bonté est bâtie pour l'éternité, ta fidélité est ancrée dans les cieux. Tu l'as dit: « J'ai conclu une alliance avec celui que j'ai choisi, mon serviteur David, et je lui ai promis ceci: J'établirai toujours un de tes descendants comme roi après toi. Je construirai ainsi ta dynastie pour tous les siècles à venir. » Que les êtres célestes te louent pour les merveilles que tu fais, Seigneur, et que leur assemblée loue ta fidélité! Seigneur, tu n'as pas ton pareil, là-haut; dans le monde des dieux, personne ne t'égale. Dieu, tu es terrible dans le conseil des êtres célestes, redoutable pour ceux qui t'entourent. Seigneur, Dieu de l'univers, qui est comme toi? La force suprême et la fidélité t'accompagnent, Seigneur. C'est toi qui maîtrises la mer orgueilleuse, qui apaises ses vagues en colère. C'est toi qui as transpercé le monstre Rahab, qui l'as écrasé; d'une main de fer, tu as éparpillé tes ennemis. À toi les cieux, à toi aussi la terre, le monde entier et tout ce qui s'y trouve; c'est toi qui en as posé les bases. C'est toi qui as créé le Nord et le Sud; les montagnes du Tabor et de l'Hermon crient de joie en entendant ton nom. C'est toi qui as le bras vigoureux, ta main est puissante, ta main droite est levée. La justice et le droit sont les bases de ton règne. La bonté et la vérité marchent devant toi. Heureux ceux qui savent t'acclamer, Seigneur! Ils marchent à la lumière de ta face. Ils dansent de joie, car tu es leur Dieu, tous les jours, ils sont fiers de ta justice. C'est toi qui es leur force éclatante, grâce à toi, notre défenseur prend le dessus. Notre protecteur dépend de toi, Seigneur, notre roi te doit tout, toi le Dieu d'Israël qui est saint. Un jour, tu as parlé dans une vision, tu as dit à ceux qui te sont fidèles: « J'ai accordé mon appui à un vaillant guerrier, dans le peuple j'ai distingué un jeune homme. J'ai trouvé David pour être mon serviteur, je l'ai choisi pour mon service. Je le soutiendrai d'une main ferme, ma vigueur fera de lui quelqu'un de fort. L'ennemi ne le surprendra pas, le rebelle ne l'humiliera pas. Sous ses yeux, j'écraserai ses adversaires, je frapperai ses ennemis. Ma bonté et ma fidélité lui sont assurées, c'est moi qui ferai grandir son pouvoir. Je lui donnerai l'autorité sur la mer, et la domination sur les fleuves. Voici comment il s'adressera à moi: “Tu es mon Père, tu es mon Dieu, le rocher où je trouve le salut.” Bien plus, je ferai de lui mon fils aîné, le plus grand des rois de la terre. Je lui conserverai ma bonté pour toujours, et mon alliance lui sera fidèle. Je lui assurerai toujours un descendant, sa dynastie durera autant que les cieux. Si ses descendants abandonnent mon enseignement, s'ils ne suivent pas mes décisions, s'ils profanent mes ordres, et s'ils n'observent pas mes commandements, je prendrai un bâton pour punir leur désobéissance, et je leur donnerai des coups pour châtier leur faute. Mais je ne lui retirerai pas ma bonté, je ne trahirai pas ma fidélité. Je ne romprai pas mon alliance, je ne reviendrai pas sur ce que j'ai promis. J'ai fait ce serment solennel: aussi vrai que je suis Dieu, jamais je ne serai déloyal à David. Sa descendance continuera toujours, j'y veillerai; sa dynastie se maintiendra aussi longtemps que le soleil, et que la lune, ce fidèle témoin qui est toujours là derrière les nuages. » Et pourtant tu as rejeté, tu as repoussé le roi que tu avais mis à part; tu t'es fâché contre lui. Tu as rompu l'alliance que tu avais passée avec ton serviteur; tu as souillé sa couronne en la jetant à terre. Tu as enfoncé tous ses murs de défense, tu as démoli ses fortifications. Tous les passants le dépouillent, il est devenu la risée de ses voisins. Tu as rendu courage à ses ennemis, tu as réjoui ses adversaires. Tu as rendu ses armes inefficaces, tu ne l'as pas soutenu dans la bataille. Tu lui as fait perdre sa splendeur, tu as renversé son trône à terre. Tu as abrégé les jours de sa jeunesse, tu l'as couvert d'humiliation. Seigneur, te cacheras-tu encore longtemps? Jusqu'à quand seras-tu flambant de colère? Souviens-toi de moi, la vie est si courte! On dirait que tu as créé les humains pour les envoyer au néant! Qui donc vivrait sans voir jamais sa fin? Qui arracherait sa propre vie aux griffes de la mort? Seigneur, où est passé ton premier amour, et les promesses que, dans ta fidélité, tu avais faites à David? Seigneur, souviens-toi du déshonneur qui pèse sur ceux qui te servent. Souviens-toi que je porte la charge de tous ces gens. Tes ennemis, Seigneur, jettent le déshonneur, oui le déshonneur sur les pas du roi que tu as mis à part. Béni soit le Seigneur, pour toujours! Amen, oui, qu'il en soit ainsi! Prière de Moïse, l'homme proche de Dieu. Seigneur, de génération en génération, c'est toi qui as été notre refuge. Avant que les montagnes naissent, avant même que tu enfantes la terre et le monde, depuis toujours et pour toujours, tu es Dieu. Tu fais retourner les humains à la poussière, tu leur dis: « Retournez d'où vous êtes venus. » Pour toi, mille ans sont aussi brefs que la journée d'hier, déjà passée, ou quelques heures de la nuit. Tu mets fin à la vie humaine; elle passe comme un court sommeil. elle est comme l'herbe qui pousse: le matin, elle fleurit et grandit; le soir, elle se fane, elle est sèche. Oui, ta colère nous balaie, ta fureur nous terrifie. Tu mets nos fautes devant toi, nos secrets à la lumière de ta face. Sous l'effet de ta colère, notre vie décline; le temps d'un soupir, elle arrive à sa fin. Notre vie? Elle dure soixante-dix ans, quatre-vingts ans pour les plus vigoureux, mais nous n'en retirons que peine et malheur. La vie passe vite et nous nous envolons. Qui connaît la force de ta colère, et ta fureur qui pousse à reconnaître ton autorité? Fais-nous comprendre que nos jours sont comptés, et nous aurons un cœur sage. Reviens, Seigneur, n'attends plus, accorde ta grâce à ceux qui te servent. Dès le matin, comble-nous de ton amour; nous crierons de joie, nous nous réjouirons toute notre vie. Longtemps tu nous as accablés. Donne-nous maintenant autant d'années de joie que nous en avons eu de malheur. Que nous puissions te voir agir, et que nos descendants découvrent ta grandeur! Seigneur notre Dieu, accorde-nous ta douceur, affermis pour nous l'ouvrage de nos mains, oui, affermis l'ouvrage de nos mains! Celui qui se place à l'abri auprès du Dieu très-haut et se met sous la protection du Dieu souverain, celui-là dit au Seigneur: « Tu es mon refuge et ma forteresse, tu es mon Dieu, j'ai confiance en toi. » C'est le Seigneur qui te délivre des pièges que l'on tend devant toi et de la peste meurtrière. Il te protégera, tu trouveras chez lui un refuge, comme un poussin sous les ailes de sa mère. Sa fidélité est un bouclier protecteur, une armure. Tu n'auras rien à redouter: ni les dangers terrifiants de la nuit, ni la flèche qui vole pendant le jour, ni la peste qui rôde dans l'obscurité, ni l'épidémie qui frappe en plein midi. Oui, même si mille personnes tombent près de toi et dix mille encore à ta droite, il ne t'arrivera rien. Ouvre seulement les yeux et tu verras comment sont payés les méchants. Oui, Seigneur, tu es mon refuge. Si tu as fait du Très-Haut ton abri, Aucun mal ne t'atteindra, aucun malheur n'approchera de chez toi. Car le Seigneur donnera l'ordre à ses anges de te garder où que tu ailles. Ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte pas de pierre. Tu marcheras sans risque sur le lion ou la vipère, tu piétineras le fauve ou le serpent. « Il est attaché à moi, dit le Seigneur, je le mettrai à l'abri; je le protégerai, parce qu'il sait qui je suis. Il m'appellera au secours et je lui répondrai. Je serai à ses côtés dans la détresse, je le délivrerai, je lui rendrai son honneur. Je lui donnerai une vie longue et pleine, et je lui ferai voir que je suis son sauveur. » Psaume. Chant pour le jour du sabbat. Comme il est bon de te louer, Seigneur, de te célébrer en chantant, Dieu très-haut! d'annoncer dès le matin ta bonté, et pendant les nuits ta fidélité, au son du luth et de la harpe, aux accords de la lyre! Seigneur, tu me réjouis par ce que tu fais. Je crie ma joie pour ce que tu réalises. Seigneur, que tes actions sont grandes et tes pensées profondes! Celui qui est stupide ne s'en rend pas compte, l'insensé n'y comprend rien. Les personnes méchantes poussent comme la mauvaise herbe, les gens malfaisants sont tous florissants, mais la destruction définitive les attend. Toi, Seigneur, tu domines pour toujours. Et tes ennemis, Seigneur, oui tes ennemis, ils périront, et ceux qui font le malheur des autres seront tous dispersés. Tu m'as donné la force du buffle, tu as versé sur moi de l'huile fraîche. Mes yeux voient mes adversaires, mes oreilles entendent mes agresseurs, ils me veulent du mal. Mais le juste pousse droit comme un palmier, il s'étend comme un cèdre du Liban. Il est un arbre planté dans la maison du Seigneur, il s'épanouit dans les cours du temple de notre Dieu. Même en vieillissant, il porte encore des fruits, il reste plein de sève, ses feuilles sont toujours vertes, il est la preuve vivante que le Seigneur est juste et sans détour, lui mon rocher. Le Seigneur est roi, il est drapé de majesté comme d'un vêtement, le Seigneur est entouré de force comme d'une ceinture. Le monde est donc ferme, il reste inébranlable. Seigneur, depuis toujours ton trône est solidement établi, depuis toujours, tu es Dieu! Les fleuves ont enflé, les fleuves enflent leur voix, ils enflent leur grondement. Mais dominant le bruit des flots, le fracas des grosses vagues, là-haut, le Seigneur est grand! Tes commandements sont parfaitement sûrs. La sainteté est la marque de ta maison, Seigneur, tant que le monde durera. Dieu qui fais justice, Seigneur, Dieu qui fais justice, manifeste-toi! Juge de la terre, oppose-toi aux arrogants, retourne contre eux le mal qu'ils ont commis. Seigneur, jusqu'à quand les méchants triompheront-ils? Oui, jusqu'à quand? Ils disent des grossièretés et des insolences, ils font les fanfarons, tous ceux qui causent le malheur des autres. Ils oppriment ton peuple, Seigneur, ils maltraitent ceux qui t'appartiennent. Ils tuent froidement la veuve et l'immigré, ils assassinent les orphelins. Et ils ajoutent: « Le Seigneur ne voit rien, le Dieu de Jacob n'y fait pas attention. » Comprenez, gens vraiment stupides! Insensés, quand vous mettrez-vous à réfléchir? Le Seigneur, qui a formé chaque oreille, est-il incapable d'entendre? Lui qui a façonné l'œil, est-il incapable de voir? Lui qui instruit les peuples, est-il incapable de punir? Lui qui apprend aux humains à comprendre, lui, le Seigneur, connaît les projets des humains: ce n'est que du vent! Seigneur, heureux celui que tu instruis et que tu éduques par ton enseignement! Il restera calme au jour du malheur, tandis qu'un piège se creuse pour les méchants. Non, le Seigneur ne rejette pas son peuple, il n'abandonne pas ceux qui lui appartiennent. Oui, il y aura de nouveau une justice, et tous ceux qui ont le cœur droit l'approuveront. Qui me défendra contre ces gens malfaisants? Qui prendra mon parti contre ces fauteurs de malheur? Si le Seigneur ne m'avait pas secouru, je ne serais pas loin du pays du silence. Chaque fois que je dis: « Je ne tiens plus debout! » ta bonté, Seigneur, me soutient. Et quand j'ai le cœur surchargé de soucis, tu me consoles, tu me rends la joie. Seraient-ils tes complices ces juges criminels, qui créent le malheur au mépris des lois? Ils s'en prennent à celui qui est juste, ils condamnent la personne innocente. Mais le Seigneur est ma forteresse, mon Dieu est le rocher où je trouve refuge. Il retourne contre eux leur crime, il se sert de leur propre méchanceté pour les réduire à rien, lui, le Seigneur notre Dieu. Venez, crions au Seigneur notre joie, acclamons notre rocher, notre sauveur. Présentons-nous devant lui avec reconnaissance, acclamons-le en musique! Car le Seigneur est un grand Dieu, un grand roi qui domine tous les dieux. Il tient dans sa main les profondeurs de la terre, et les sommets des montagnes sont à lui. À lui aussi la mer, puisqu'il l'a faite, et la terre, qu'il a façonnée de ses mains. Entrez, courbons-nous, prosternons-nous, mettons-nous à genoux devant le Seigneur, notre créateur. Car notre Dieu, c'est lui, nous sommes le peuple dont il est le berger, le troupeau que sa main conduit. Aujourd'hui, puissiez-vous entendre ce qu'il dit: « Ne vous entêtez pas comme à Meriba, comme au jour de Massa, dans le désert. Vos ancêtres m'y ont provoqué, ils m'ont poussé à bout, même après avoir vu tout ce que j'avais fait. Pendant quarante ans, cette génération n'a suscité en moi que du dégoût, au point que je pensais: ces gens ont perdu la tête, ils n'ont pas compris ce que j'attendais d'eux. Aussi dans ma colère, j'ai fait ce serment: ils n'entreront pas dans le lieu où je leur ai préparé le repos. » Chantez en l'honneur du Seigneur un chant nouveau; gens du monde entier, chantez pour le Seigneur. Chantez en l'honneur du Seigneur, bénissez son nom! Jour après jour annoncez qu'il est le sauveur. Parlez de sa gloire à tous les êtres humains, parmi tous les peuples, racontez ses merveilles. Le Seigneur est grand et mérite qu'on l'acclame. Il est plus redoutable que tous les dieux. Tous les dieux des autres peuples sont des faux dieux, alors que le Seigneur a fait les cieux. Il rayonne de grandeur et de majesté, son sanctuaire est rempli de puissance et de splendeur. Familles de toute la terre, venez honorer le Seigneur en proclamant sa gloire et sa puissance. Venez proclamer sa gloire, entrez dans les cours de son temple en apportant vos dons. Courbez-vous jusqu'à terre devant le Seigneur, quand il manifeste qu'il est Dieu, tremblez devant lui, gens du monde entier. Dites à toute la terre: « Le Seigneur est roi, le monde est donc ferme, il reste inébranlable. Il juge les peuples avec droiture. » Que les cieux se réjouissent, que la terre crie de joie, que la mer mugisse, et tout ce qu'elle contient! Que la campagne soit en fête, et tout ce qui s'y trouve! Que tous les arbres des forêts poussent des cris de joie devant le Seigneur, car il vient, il vient pour rendre la justice sur la terre. Il jugera le monde avec justice, il sera un arbitre sûr pour les peuples. Le Seigneur est roi, que la terre entière crie de joie, que les populations lointaines se réjouissent! Nuages et brouillard l'environnent. La justice et le droit sont les bases de son règne. Un feu le précède, qui consume ses ennemis de tous côtés. Ses éclairs illuminent le monde, la terre les voit et frémit. Les montagnes fondent comme la cire devant le Seigneur, devant le Seigneur de toute la terre. Les cieux proclament sa justice et tous les peuples contemplent sa gloire. Honte à tous les adorateurs d'idoles, à ceux qui sont fiers de ces faux dieux! Que tous les dieux se courbent jusqu'au sol devant le Seigneur! Sion l'apprend et s'en réjouit; les villes de Juda crient de joie devant les décisions que tu as prises, Seigneur. Car c'est toi, Seigneur, qui es le Dieu très-haut sur toute la terre, bien au-dessus des dieux. Détestez le mal, vous qui aimez le Seigneur! Il protège la vie de ceux qui lui sont fidèles, il les délivre des méchants. Une lumière se lève pour le juste, il y a de la joie pour les personnes qui mènent une vie droite. Vous qui êtes justes, réjouissez-vous à cause du Seigneur, et louez-le en rappelant qu'il est Dieu. Psaume Chantez en l'honneur du Seigneur un chant nouveau, car il a réalisé des merveilles; son savoir-faire et son pouvoir divin lui ont donné la victoire. À la face du monde, le Seigneur a fait connaître son salut, aux yeux de tous il a révélé sa justice: il s'est souvenu de sa bonté et de sa fidélité envers les gens d'Israël. Jusqu'au bout de la terre, on a vu que notre Dieu nous a sauvés. Habitants du monde entier, acclamez le Seigneur: criez de joie, chantez, célébrez! Célébrez le Seigneur avec la lyre, oui, avec la lyre et au son des instruments; célébrez-le au son des trompettes et du cor, acclamez votre roi, le Seigneur. Que la mer mugisse avec tout ce qu'elle contient, et la terre ferme avec ses habitants! Que les fleuves applaudissent, et qu'à l'unisson, les montagnes crient leur joie devant le Seigneur, car il vient! Il vient pour rendre la justice sur terre, il jugera le monde avec justice, et les peuples avec droiture. Le Seigneur est roi, les peuples tremblent. Il a son trône au-dessus des chérubins, la terre vacille. Le Seigneur est grand à Sion. Oui, il domine tous les peuples. Qu'on loue ton nom, grand et redoutable, car il est saint! La force du roi, c'est d'aimer le droit. C'est toi qui as fixé les règles, c'est toi qui as déterminé le droit et la justice pour Jacob. Proclamez la grandeur du Seigneur, notre Dieu, prosternez-vous au pied de son trône royal: Oui, le Seigneur est saint! Moïse et Aaron, parmi ses prêtres, et Samuel, parmi ceux qui recouraient à lui, faisaient appel au Seigneur, et il leur répondait. Dieu parlait dans la colonne de nuée, eux respectaient ses instructions et les décrets qu'il leur donnait. Seigneur notre Dieu, tu leur répondais toi-même; tu as été pour eux un Dieu qui soutient, mais tu les as punis de leurs méfaits. Proclamez la grandeur du Seigneur notre Dieu, prosternez-vous face à la montagne qui lui appartient: Car le Seigneur, notre Dieu, est saint! Psaume de reconnaissance. Gens du monde entier, acclamez le Seigneur! Servez le Seigneur avec joie, présentez-vous à lui avec des cris joyeux! Reconnaissez que c'est le Seigneur qui est Dieu, c'est lui qui nous a faits, et nous sommes à lui. Nous sommes son peuple, le troupeau dont il est le berger. Entrez dans son temple avec reconnaissance, dans la cour intérieure, exprimez vos louanges. Louez le Seigneur! Bénissez son nom. Oui, le Seigneur est bon, et son amour dure toujours; de génération en génération, il reste fidèle. Psaume de David. Je veux chanter la bonté et le respect du droit. C'est toi, Seigneur, que je célébrerai par mes chants! Je veux m'appliquer à comprendre quelle est la ligne de conduite parfaite. Quand viendras-tu jusqu'à moi? Avec ceux qui m'entourent, je me conduirai d'un cœur intègre. Je refuserai de m'intéresser à ce qui est destructeur. Je déteste les traîtres, je n'aurai rien de commun avec eux. Je me tiendrai à distance de ce qui est tortueux, je ne veux rien savoir sur le mal. Celui qui calomnie son prochain en secret, je le réduirai au silence. Celui qui regarde les autres de haut et qui se gonfle d'orgueil, je ne le supporterai pas. Dans le pays, je saurai voir qui est digne de confiance, pour le faire siéger à mes côtés; la personne qui se conduit de façon intègre sera mon ministre. Parmi ceux qui m'entourent, il n'y a pas de place pour les tricheurs, les menteurs ne se tiendront pas devant moi. Chaque matin, je réduirai au silence tous les méchants du pays, pour éliminer de la ville du Seigneur tous ceux qui font le malheur des autres. Prière d'un malheureux à bout de force, qui expose sa plainte au Seigneur. Seigneur, écoute ma prière, que mon appel parvienne jusqu'à toi! Ne te détourne pas de moi le jour où je suis dans la détresse. Tends vers moi une oreille attentive; le jour où je t'appelle au secours, réponds-moi sans tarder! Car ma vie s'évanouit comme une fumée, mes os sont en feu comme un brasier. Comme l'herbe coupée, mon cœur se dessèche; j'en oublie de manger. On n'entend que mes gémissements, je n'ai plus que la peau sur les os. Je ressemble au hibou du désert, je suis comme la chouette des ruines. Je reste éveillé et je suis comme un oiseau solitaire sur le toit. Tous les jours, mes ennemis me provoquent; ils me raillent, ils me nomment dans leurs malédictions. Pour me nourrir, je mange de la cendre, ce que je bois est mêlé de mes larmes. Ainsi, dans ta fureur et ton indignation, tu m'as soulevé et jeté au loin. Ma vie s'étire, comme l'ombre du soir, je suis comme l'herbe qui se dessèche. Mais toi, Seigneur, tu demeures pour toujours, et ton souvenir reste de génération en génération. Tu vas intervenir, par amour pour Sion. Il est temps que tu lui accordes ta grâce, oui, il en est grand temps. Nous tes serviteurs, nous aimons ses pierres, nous sommes attachés même à ses décombres. Que les populations étrangères reconnaissent l'autorité du Seigneur, et tous les rois de la terre sa gloire! Quand le Seigneur rebâtira Sion, quand il apparaîtra dans sa gloire, il se tournera vers la prière de ceux qu'on a dépouillés, il ne méprisera pas leur prière. Notez cela par écrit pour les générations à venir, et le peuple qui sera créé acclamera le Seigneur! Du haut de son sanctuaire, le Seigneur se penche pour regarder. Depuis les cieux, il tourne son regard vers la terre pour écouter la plainte du prisonnier et détacher les liens des personnes qui sont condamnées à mort. Alors on proclamera dans Sion le nom du Seigneur; on chantera ses louanges à Jérusalem, quand les peuples et les royaumes s'y rassembleront pour servir le Seigneur. Il a épuisé mes forces en pleine course, il a abrégé ma vie. C'est pourquoi je m'écrie: « Mon Dieu, toi qui subsistes de génération en génération, ne me fais pas mourir si tôt! » Il y a longtemps, tu as fondé la terre, les cieux sont ton ouvrage. Tout cela disparaîtra, mais toi, tu demeureras. La terre et les cieux tomberont en lambeaux comme de vieux habits, et tu les remplaceras comme un vêtement. Ils céderont la place, mais toi, tu restes le même, ta vie n'a pas de fin. Les enfants de ceux qui te servent s'établiront et leurs descendants resteront sous ton regard. De David. Je veux bénir le Seigneur! De tout mon cœur, je veux bénir son nom qui est saint. Oui, je veux bénir le Seigneur, sans oublier un seul de ses bienfaits. C'est lui qui pardonne toutes tes fautes, qui guérit toutes tes maladies, qui arrache ta vie à la tombe, qui te comble de tendresse et de bonté. Il remplit ta vie de bonheur, il te donne une nouvelle jeunesse, comme un aigle qui prend son envol. Le Seigneur intervient pour redresser les torts, il rend justice à tous ceux qu'on opprime. Il a fait connaître ses projets à Moïse, ses exploits au peuple d'Israël. Le Seigneur est plein de tendresse et de bienveillance, il est lent à la colère et d'une immense bonté. Il ne fait pas constamment des reproches, il ne garde pas éternellement rancune. Il ne nous a pas punis comme nous l'aurions mérité, il ne nous a pas fait payer le prix de nos fautes. Sa bonté pour ceux qui reconnaissent son autorité est immense, immense comme le ciel au-dessus de la terre. Il met entre nous et nos mauvaises actions autant de distance qu'entre l'est et l'ouest. Comme un père est tendre avec ses enfants, le Seigneur est tendre avec ceux qui reconnaissent son autorité. Il sait bien, lui, de quoi nous sommes faits: il se souvient que nous sommes poussière. La vie de l'être humain fait penser à l'herbe: comme l'herbe des champs, elle commence à fleurir mais elle périt dès que passe le vent brûlant, la voilà disparue sans laisser de trace. Mais la bonté du Seigneur, pour ceux qui reconnaissent son autorité, dure depuis toujours, et elle durera toujours. Sa justice reste acquise aux enfants de leurs enfants, pour ceux qui gardent son alliance et qui se souviennent de mettre en pratique ses exigences. Le Seigneur a établi son trône dans les cieux. Il règne sur tout ce qui existe. Bénissez le Seigneur, vous ses anges, qui, de toutes vos forces, faites ce qu'il dit et obéissez à sa parole! Bénissez le Seigneur, vous, l'armée de ceux qui le servent, qui accomplissez tout ce qu'il désire! Bénissez le Seigneur, vous tous qu'il a créés, partout où il gouverne! Et moi aussi, je veux dire: « Béni soit le Seigneur! » Je veux bénir le Seigneur! Seigneur, mon Dieu, tu es infiniment grand. Tu t'habilles de splendeur et de majesté, tu t'enveloppes d'un manteau de lumière. Tu as déployé les cieux comme une toile; tu as placé ta demeure encore plus haut. Les nuages te servent de char, tu te déplaces sur les ailes du vent. Tu prends les vents comme messagers, le feu est à ton service. Tu as fixé la terre sur ses bases; elle est inébranlable pour toujours. Tu l'avais couverte de l'océan comme d'un manteau, les eaux montaient jusqu'au sommet des montagnes. Mais tu les as menacées, elles se sont enfuies; au bruit de ton tonnerre, elles ont pris la fuite, grimpant sur les sommets, descendant les vallées jusqu'à la place que tu leur avais fixée. Tu leur traças une limite à ne pas franchir pour qu'elles ne viennent plus jamais recouvrir la terre. Tu conduis l'eau des sources dans les torrents, elle se faufile entre les montagnes. Tous les animaux viennent y boire, et l'âne sauvage y calme sa soif. À proximité, les oiseaux ont leurs nids et chantent à l'abri du feuillage. Du haut des cieux, tu arroses les montagnes; tu veilles à ce que la terre ait assez d'eau. Tu fais pousser l'herbe pour le bétail, et les plantes que les humains cultivent. Ainsi la terre leur fournit de quoi vivre: du vin pour réjouir leur cœur, de l'huile pour leur donner bonne mine, et du pain pour leur rendre des forces. Les plus grands arbres sont abreuvés, comme les cèdres du Liban que tu as plantés, Seigneur. Les petits oiseaux viennent y faire leur nid, et la cigogne s'installe sur les cyprès. Les hautes montagnes sont pour les bouquetins, les rochers servent de refuge aux damans. Tu as fait la lune pour fixer les dates, et le soleil, qui sait l'heure de son coucher. Tu envoies l'obscurité, voici la nuit, l'heure où s'animent les bêtes des forêts. Les jeunes lions rugissent après leur proie, ils réclament à Dieu leur nourriture. Quand le soleil se lève, ils se retirent et se couchent dans leur tanière. Chacun sort de chez lui pour aller travailler jusqu'au soir. Seigneur, tu as fait tant de choses! Tu les as toutes faites avec sagesse! La terre est remplie de ce que tu as créé. Voici la mer, immense, à perte de vue. Tant d'êtres y remuent, petits et grands, qu'on ne peut les compter. Des navires la parcourent en tous sens, et le dragon marin, le Léviatan; tu l'as façonné pour jouer avec lui. Tous ces êtres dépendent de toi pour recevoir leur nourriture au bon moment. Si tu la leur donnes, ils la prennent; si tu ouvres la main, ils ont tout ce qu'il faut. Mais si tu te détournes, les voilà terrifiés; si tu leur reprends le souffle de vie, ils périssent et redeviennent poussière. Tu leur rends le souffle et les voilà créés, tout devient nouveau à la surface de la terre. Que ta gloire, Seigneur, dure toujours! que le Seigneur se réjouisse de ses œuvres! Tu regardes la terre, et la voilà qui tremble; tu touches du doigt les montagnes, et les voilà couvertes de fumée. Je veux te chanter toute ma vie, Seigneur; mon Dieu, je te célébrerai par mes chants, tant que j'existerai! Que mon poème te plaise, Seigneur! Moi je me réjouis en toi! Que ceux qui se détournent de toi disparaissent de la terre. Qu'il n'y ait plus de méchants! Oui, je veux bénir le Seigneur. Alléluia! Louez le Seigneur, dites bien haut qui est Dieu, annoncez aux autres peuples ses exploits. Chantez pour lui, célébrez-le par vos chants, parlez de toutes ses merveilles. Soyez fiers de lui, car il est saint, ayez le cœur en joie, vous qui cherchez le Seigneur. Recherchez le Seigneur et sa force, cherchez continuellement sa présence. Notre Dieu, c'est lui, le Seigneur; ses jugements concernent la terre entière. Il se souvient de son alliance pour toujours, il a donné sa parole pour mille générations: c'est la promesse qu'il a faite à Abraham, son serment en faveur d'Isaac; c'est le décret qu'il a confirmé à Jacob, son alliance éternelle en faveur d'Israël, quand il lui a dit: « Je te donne le pays de Canaan, c'est la part qui vous est attribuée, à toi et à tes descendants. » Ils n'étaient alors qu'un petit nombre, juste quelques immigrés sur ce territoire. Ils allaient d'un pays à un autre, d'un royaume à un autre. Mais Dieu ne laissa personne les maltraiter, à cause d'eux, il avertit des rois: « Ne touchez pas à ceux que j'ai choisis; Ne faites pas de mal à mes prophètes! » Il provoqua la famine dans le pays, le pain vint à manquer. Mais il envoya un homme qui les précéda: c'était Joseph, qui fut vendu comme esclave. On lui imposa des chaînes aux pieds, on lui passa le cou dans un collier de fer, jusqu'au moment où la parole qu'il reçut du Seigneur prouva son innocence. Le roi donna l'ordre de le libérer, le maître des peuples le fit relâcher. Il le nomma chef de son administration, et maître de tout ce qu'il possédait, pour éduquer les ministres selon sa volonté, pour enseigner la sagesse aux vieux conseillers. Alors Jacob vint en Égypte, Israël séjourna au pays de Cham. Dieu rendit son peuple très nombreux, plus puissant que ses adversaires. Il changea les sentiments des Égyptiens, qui se mirent à haïr son peuple, à traiter ses serviteurs de façon odieuse. Il envoya son serviteur Moïse, et Aaron, qu'il avait choisi. Chez les Égyptiens, tous deux accomplirent les signes impressionnants que Dieu leur ordonnait; au pays de Cham, ils firent des prodiges. Dieu fit venir l'obscurité, et tout fut noyé dans la nuit, sans que personne s'oppose à sa parole. Il changea leur eau en sang, et fit mourir les poissons. Le pays grouilla de grenouilles, jusque dans les chambres de leurs rois. Dieu parla et des mouches piquantes arrivèrent, des moustiques sur tout leur territoire. Au lieu de pluie, il envoya la grêle, et la foudre qui mit le feu dans leur pays; il détruisit les vignes et les figuiers, il cassa les arbres de leur territoire. Dieu parla et des sauterelles arrivèrent, des criquets pèlerins innombrables, qui dévorèrent toute la végétation de leur pays, qui dévorèrent tous les fruits de leur terre. Dieu frappa de mort tous les fils aînés du pays, le plus précieux fruit de leur vigueur. Puis il fit sortir les siens avec de l'argent et de l'or. Dans leurs tribus, personne ne traînait les pieds. En Égypte, on se réjouit de les voir partir, tant la crainte qu'ils inspiraient était forte. Pour les protéger, le Seigneur déploya une nuée. La nuit un feu les éclairait. Mais ils se mirent à réclamer. Le Seigneur fit alors venir des cailles, il les rassasia du pain des cieux. Il ouvrit un rocher, l'eau se mit à couler, traversant le désert comme un fleuve. Car il se rappelait sa propre promesse qu'il avait faite à son serviteur Abraham. Son peuple avait le cœur en fête quand il le fit sortir, ceux qui lui appartenaient poussaient des cris de joie. Il leur donna les terres d'autres peuples, ils héritèrent du travail de ces gens, pour qu'ils observent ses décrets et gardent ses enseignements. Alléluia! Alléluia! Louez le Seigneur, car il est bon, car son amour dure toujours! Qui saura dire les exploits du Seigneur, et faire entendre toute sa louange? Heureux ceux qui observent le droit établi par Dieu et font toujours ce qui est juste! Souviens-toi de nous, Seigneur, toi qui es bienveillant pour ton peuple. Interviens pour nous sauver. Nous ressentirons ainsi le bonheur de ceux que tu as choisis, nous participerons à la joie qui anime ton peuple, nous partagerons la fierté de ceux qui t'appartiennent. Nous avons commis les mêmes fautes que nos ancêtres; nous avons mal agi, nous avons été coupables. Nos ancêtres en Égypte n'ont pas compris tes actions extraordinaires, ils ont oublié tes nombreuses bontés. Ils ont été rebelles près de la mer, la mer des Roseaux. Mais il les sauva parce qu'il était Dieu, et pour faire connaître sa puissance. Il menaça la mer des Roseaux, elle se dessécha aussitôt; il fit marcher les siens au fond de l'abîme, comme dans un désert. Il les sauva de la main de ceux qui leur voulaient du mal, il les tira des griffes de l'ennemi. Les eaux recouvrirent leurs adversaires, aucun d'entre eux n'en réchappa. Ils crurent alors à ce que Dieu avait dit et ils le louèrent. Ils oublièrent vite ce qu'il avait fait, ils n'attendirent pas qu'il réalise ses projets. Au désert, ils eurent envie de ce qu'ils n'avaient pas, et ils mirent Dieu au défi. Dieu leur donna ce qu'ils réclamaient, il les rassasia jusqu'à en être écœurés. Au camp, ils furent jaloux de Moïse et d'Aaron, lui qui avait été mis à part pour le Seigneur. Ce jour-là, la terre s'entrouvrit, elle engloutit Datan, elle recouvrit les complices d'Abiram. Un feu dévora leur bande, une flamme consuma ces malfaisants. Au mont Horeb, ils se fabriquèrent un veau, ils se prosternèrent devant un bout de métal. Ils remplacèrent Dieu, qui était leur titre de gloire, par la statue d'un bœuf, un mangeur d'herbe! Ils oublièrent Dieu, leur sauveur, qui avait fait ces grandes choses en Égypte, ces merveilles au pays de Cham, ces actes redoutables à la mer des Roseaux. C'est pourquoi Dieu parlait de les exterminer. Mais celui qu'il avait choisi, Moïse, s'interposa pour le retenir de tout détruire, dans sa colère. Puis ils ne voulurent plus rien savoir du pays de leurs rêves, ils ne croyaient plus à la promesse de Dieu. Ils protestèrent sous leurs tentes, ils n'écoutaient plus ce que disait le Seigneur. Aussi leva-t-il sa main sur eux pour les laisser mourir dans le désert, pour disperser partout leurs descendants et les laisser mourir chez les païens. À Péor, ils se livrèrent au culte du dieu Baal, et ils mangèrent des viandes offertes en sacrifice à des dieux morts. Ils ont ainsi offensé le Seigneur. Un fléau s'abattit alors sur eux. Mais Pinhas était là, il régla l'affaire, et le fléau prit fin. Le Seigneur considéra l'acte de Pinhas comme juste, de génération en génération pour toujours. Aux sources de Meriba, ils irritèrent le Seigneur, et causèrent le malheur de Moïse: exaspéré par eux, il parla sans réfléchir. Ils n'éliminèrent pas les peuples dont le Seigneur leur avait parlé. Mais ils se sont mêlés aux païens, ils ont appris leurs pratiques, ils ont offert un culte à leurs divinités, qui devinrent pour eux un piège. Ils ont même offert leurs fils et leurs filles en sacrifice à des faux dieux. Ils ont répandu le sang des innocents, le sang de leurs fils et de leurs filles, qu'ils ont sacrifiés aux idoles des Cananéens, et ces meurtres ont souillé le pays. Par de telles pratiques, ils se sont rendus impurs, par de tels actes, ils se sont prostitués. Le Seigneur fit éclater sa colère contre son peuple, il prit en horreur ceux qui lui appartenaient. Il les livra aux pays étrangers et ils furent dominés par ceux qui les détestaient. Ils subirent l'oppression et l'humiliation de la part de leurs ennemis. Bien des fois, le Seigneur les délivra, mais ils restaient obstinément rebelles et enfoncés dans leur faute. Dieu a vu leur détresse, il a entendu leurs plaintes. Il s'est souvenu de son alliance avec eux; il est si bon qu'il changea d'avis: il éveilla pour eux la bienveillance de tous ceux qui les retenaient prisonniers. Seigneur, notre Dieu, sauve-nous, arrache-nous aux autres peuples et rassemble-nous. Alors, en te louant, nous prononcerons ton nom qui est saint, nous nous réjouirons de t'acclamer. Béni soit le Seigneur, le Dieu d'Israël, depuis toujours et pour toujours! Et que le peuple entier dise: « Amen, Alléluia! » Louez le Seigneur, car il est bon, car son amour dure toujours! Voilà ce que disent ceux que le Seigneur a libérés, qu'il a rachetés des griffes de l'adversaire et qu'il a rassemblés de toutes les contrées, de l'est et de l'ouest, du nord et du midi. Certains erraient dans le désert, sur un chemin de solitude, sans trouver de lieu habité. Ils mouraient de faim et de soif, la vie les abandonnait. Dans leur malheur, ils crièrent vers le Seigneur, et il les délivra de leur détresse. Il les mena par un chemin direct pour aller vers un lieu habité. Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté, pour ses actions extraordinaires en faveur des humains! Car il a donné à boire à l'assoiffé, il a comblé de biens l'affamé. D'autres, misérables prisonniers enchaînés, habitaient dans un lieu obscur et ténébreux. Ils avaient été rebelles aux paroles de Dieu, ils avaient méprisé les conseils du Très-Haut. Il les accabla sous le poids de la peine, ils trébuchèrent et personne ne les secourut. Dans leur malheur, ils crièrent vers le Seigneur, et il les sauva de leur détresse. Il les fit sortir de l'obscurité et des ténèbres et il rompit les liens de leur détention. Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté, pour ses actions extraordinaires en faveur des humains! Car il a fracassé les portes de bronze, il a brisé les verrous de fer. D'autres avaient perdu la raison tant ils se conduisaient mal. Par leur faute, ils étaient accablés de tourments. Écœurés par toute nourriture, ils avaient déjà un pied dans la tombe. Dans leur malheur ils crièrent vers le Seigneur, et il les sauva de leur détresse. Il envoya sa parole pour les guérir, il les arracha à la mort. Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté, pour ses actions extraordinaires en faveur des humains! Qu'ils offrent des sacrifices pour le remercier, qu'ils racontent ce qu'il a fait en criant leur joie! D'autres s'étaient embarqués sur des navires, pour exercer leur métier en pleine mer. Ceux-là ont vu de quoi le Seigneur est capable, ses actions extraordinaires en haute mer. D'une parole, il déclencha un vent de tempête qui souleva les vagues. Leur bateau était projeté vers les cieux, puis il dévalait dans les creux; eux-mêmes étaient pris par l'épouvante, pris de vertige et titubant comme des gens ivres. Tout leur savoir-faire était tenu en échec. Dans leur malheur ils crièrent vers le Seigneur, et il les fit sortir de leur détresse. Il changea l'ouragan en brise légère, les vagues s'apaisèrent. Ils se réjouirent du calme revenu, Dieu les conduisit à bon port. Qu'ils louent le Seigneur pour sa bonté, pour ses actions extraordinaires en faveur des humains! Qu'ils proclament sa grandeur dans l'assemblée du peuple, qu'ils l'acclament dans le conseil des anciens! C'est lui qui change des cours d'eau en désert et des oasis en zones arides, ou une terre fertile en terre salée stérile, quand ses habitants se comportent mal. Il change aussi un désert en étendue d'eau, une terre desséchée en oasis. Là, il fait vivre des affamés qui fondent une ville pour y habiter; ceux-ci sèment dans les champs, ils plantent des vignes et en recueillent les produits. Le Seigneur les bénit, et il deviennent très nombreux, il ne laisse pas dépérir leur bétail. Puis quand leur nombre diminue et qu'ils se courbent sous le poids de la privation, du malheur et de la détresse, le Seigneur fait tomber le mépris sur les puissants et les laisse s'égarer dans un désert sans routes. Mais il relève les pauvres de la misère, il accroît les familles autant que les troupeaux. Que ceux qui mènent une vie droite se réjouissent en voyant tout cela, et que toute injustice soit réduite au silence! Si quelqu'un est sage, qu'il tienne compte de ces faits, qu'il comprenne que le Seigneur est bon! Chant. Psaume de David. Mon Dieu, me voilà rassuré, vraiment rassuré: je veux chanter et te célébrer de tout mon cœur. Éveillez-vous, ma harpe et ma lyre: il faut que je réveille l'aurore. Seigneur, je veux te louer parmi les peuples, te célébrer par mes chants dans tous les pays, car ta grande bonté monte plus haut que les cieux, ta vérité va plus haut que les nuages. Mon Dieu, montre ta grandeur qui dépasse les cieux, que ta présence glorieuse brille sur la terre entière! Viens à notre secours et réponds-nous, pour que ceux que tu aimes soient sauvés. Dans son lieu saint, Dieu a parlé: « À moi la victoire! Je partagerai la ville de Sichem, je répartirai en lots la vallée de Soukoth. Galaad est à moi, à moi aussi Manassé. Mon casque, c'est Éfraïm, et mon sceptre, c'est Juda. Moab n'est que la cuvette où je me lave. J'ai des droits sur Édom, je jette ma sandale sur lui. Contre la Philistie je pousse un cri de guerre! » Qui me mènera jusqu'en Édom? Qui me livrera sa ville fortifiée, si ce n'est toi, Dieu? Or tu nous as rejetés, tu n'accompagnes plus nos armées. Viens à notre aide contre l'adversaire, car les êtres humains n'offrent qu'un secours dérisoire. Avec Dieu nous serons victorieux, car lui, il terrasse nos adversaires. Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Mon Dieu, toi que je loue, ne garde pas le silence, car des gens mauvais et menteurs m'accusent; ils répandent contre moi des calomnies. Leurs discours haineux m'assaillent de tous côtés, ils me font la guerre sans raison. Ils répondent à mon amour en m'accusant, pourtant, moi, je ne fais que prier; ils me rendent le mal pour le bien, la haine pour l'amour. Ils disent de moi: « Suscite contre lui un méchant, et qu'un accusateur se tienne à sa droite! À l'issue de son procès, qu'il soit reconnu coupable, et que sa prière soit considérée comme péché! Qu'il ait peu de jours à vivre, qu'un autre prenne ses fonctions! Que ses enfants deviennent orphelins, et sa femme veuve! Que ses enfants deviennent vagabonds et mendiants, qu'ils mendient parmi les ruines de leur maison! Qu'un créancier mette la main sur tout ce qui est à lui, et que des étrangers s'emparent de ses biens! Que personne ne lui montre de loyauté, ni ne manifeste de bonté envers les orphelins qu'il laissera! Que sa descendance périsse, que son nom disparaisse dès la prochaine génération! Que le Seigneur se souvienne de la faute de ses pères, et que le péché de sa mère ne soit pas effacé! Que le Seigneur garde constamment cela devant ses yeux, et qu'il retranche de la terre leur souvenir! Car cet individu ne s'est pas soucié d'agir avec bonté, mais il a poursuivi une personne pauvre, malheureuse, au cœur brisé, afin de l'achever. Il a tant aimé maudire, que la malédiction est venue sur lui. Il a si peu aimé bénir que la bénédiction s'est éloignée de lui. Il s'est revêtu de malédiction comme d'un manteau, elle est entrée en lui comme de l'eau, comme de l'huile dans ses os. Qu'elle devienne le vêtement dont il se couvre, et la ceinture qui l'entoure constamment! » Voilà comment agissent ceux qui m'accusent auprès du Seigneur, et qui disent du mal de moi. Mais toi, Seigneur mon Dieu, agis envers moi par fidélité à toi-même. Ta bonté fait tant de bien, délivre-moi! Je suis pauvre et malheureux, au fond de moi, j'ai le cœur transpercé. Je m'en vais peu à peu, comme l'ombre qui s'étire; on me chasse comme un insecte nuisible. À force de jeûner, je ne tiens plus debout; mon corps s'épuise tant il est maigre. Je suis la cible de leurs moqueries: en me voyant, ils secouent la tête. Secours-moi, Seigneur mon Dieu! Puisque tu es fidèle, sauve-moi! Que ces gens le sachent: c'est toi qui as agi, c'est toi, Seigneur, qui as fait cela pour moi. Ils peuvent maudire, mais toi, tu bénis. S'ils s'élèvent, ils seront humiliés, mais moi qui suis ton serviteur, je serai plein de joie. Que mes accusateurs soient revêtus de déshonneur, qu'ils se couvrent de honte comme d'un manteau! Je veux louer le Seigneur à pleine voix, l'acclamer au milieu de la multitude. Car il se tient à la droite du malheureux pour le sauver de ceux qui le jugent. Psaume de David. Déclaration du Seigneur Dieu à mon roi: « Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds. » Depuis la ville de Sion, que le Seigneur étende au loin ton pouvoir! Et toi, domine au milieu de tes ennemis. Ton peuple est volontaire en ce jour où tu rassembles ton armée. Sur les montagnes de Dieu, tes jeunes gens viennent à toi, comme la rosée qui naît de l'aurore. Le Seigneur a fait ce serment, il ne reprendra pas sa parole: « Tu es prêtre pour toujours, à la manière de Melkisédec. » Le Seigneur est à tes côtés. Au jour de sa colère, il écrase des rois, il exerce son jugement sur les peuples, il entasse les cadavres, il écrase les chefs sur toute l'étendue du pays. En chemin, le roi va boire au torrent, c'est pourquoi il relève la tête. Alléluia! Je veux louer le Seigneur de tout mon cœur parmi les fidèles assemblés. Les œuvres du Seigneur sont grandioses; tous ceux qui trouvent leur plaisir en elles les recherchent. Splendeur et majesté distinguent ses actes. Sa justice demeure à jamais. Il veut que l'on se souvienne de ses actions extraordinaires. Le Seigneur est bienveillant et plein de tendresse, il donne de la nourriture à celui qui reconnaît qu'il est Dieu, il se souvient toujours de son alliance. À son peuple, il a montré sa force en action quand il lui donna le pays d'autres peuples. Vérité et justice marquent tout ce qu'il fait. Toutes ses décisions sont dignes de confiance, établies pour toujours. Vérité et droiture en sont les marques. Il a envoyé la délivrance à son peuple, qu'il a lié à lui par une alliance éternelle. Il est le Dieu saint et redoutable. Reconnaître l'autorité du Seigneur, c'est le commencement de la sagesse. Tous ceux qui s'en inspirent montrent leur bon sens. La louange du Seigneur subsiste pour toujours. Alléluia! Heureux celui qui reconnaît l'autorité du Seigneur, qui prend plaisir à faire ce qu'il commande! Ses enfants seront puissants dans le pays, car Dieu fait du bien à la descendance de celui qui mène une vie droite. Dans sa maison, c'est le bien-être et l'aisance; pour toujours Dieu l'approuve. Quand tout est obscur, une lumière se lève pour celui qui a le cœur droit. Le juste est bienveillant et plein de tendresse. Heureux celui qui prête avec bienveillance, qui gère ses affaires en respectant le droit! Jamais le juste ne sera ébranlé; il laissera un souvenir impérissable. Il n'a pas à craindre les méchantes rumeurs; son cœur est assuré, il fait confiance au Seigneur. Il est confiant, sans peur il attend de voir la défaite de ses adversaires. Il donne largement aux malheureux, pour toujours Dieu l'approuve. Sa force augmente avec sa gloire. Le méchant s'en aperçoit et enrage, il grince des dents et perd ses moyens. Les désirs des méchants seront réduits à néant. Alléluia! Vous qui êtes les serviteurs du Seigneur, acclamez le Seigneur, acclamez son nom! Que le nom du Seigneur soit béni dès maintenant et pour toujours! Du lieu où le soleil se lève jusqu'au lieu où il se couche, que tous acclament le nom du Seigneur! Le Seigneur est au-dessus de tous les peuples, sa gloire monte plus haut que les cieux. Qui donc ressemble au Seigneur notre Dieu? Lui qui réside tout là-haut, il s'abaisse pour regarder les cieux et la terre. Il remet debout le misérable qui était tombé à terre, du tas d'ordures il relève le malheureux pour le mettre au premier rang avec les puissants de son peuple. À la femme privée d'enfants il donne une maison; il fait d'elle une mère heureuse au milieu de ses enfants. Alléluia! Acclamez le Seigneur, vous tous les peuples, chantez ses louanges, vous tous les pays, car sa bonté pour nous est la plus forte! La fidélité du Seigneur est éternelle. Alléluia! Louez le Seigneur, car il est bon, et son amour dure toujours. Tribus d'Israël, à vous de répéter: son amour dure toujours. Descendants d'Aaron, à vous de répéter: son amour dure toujours. Vous qui reconnaissez qu'il est Dieu, à vous de répéter: son amour dure toujours. Du fond de la détresse, j'ai appelé le Seigneur au secours, il m'a répondu, il m'a rendu la liberté. Le Seigneur est pour moi, je n'ai peur de rien: Que me feraient des êtres humains? Le Seigneur est pour moi, il me porte secours; je regarde la défaite de ceux qui m'en voulaient. Mieux vaut trouver refuge auprès du Seigneur que de compter sur les êtres humains! Mieux vaut trouver refuge auprès du Seigneur que de compter sur des gens influents! Les païens m'avaient tous encerclé; au nom du Seigneur, je les ai repoussés. Leur cercle se refermait autour de moi; au nom du Seigneur, je les ai repoussés. Ils m'assaillaient comme un essaim d'abeilles, comme un feu de paille ils se sont éteints; au nom du Seigneur, je les ai repoussés. On m'avait bousculé pour me faire tomber, mais le Seigneur est venu à mon aide. Ma force et mon chant, c'est le Seigneur, il est venu à mon secours. Des cris de joie et de délivrance remplissent les tentes des justes: « La main droite du Seigneur agit avec force, la main droite du Seigneur est élevée, la main droite du Seigneur agit avec force! » Je ne vais pas mourir, mais je vivrai, pour raconter ce que le Seigneur a fait. Le Seigneur m'a corrigé sévèrement, mais il ne m'a pas laissé mourir. Ouvrez-moi les portes réservées aux justes, et que j'entre pour louer le Seigneur! Voici la porte qui mène auprès du Seigneur: que les personnes qui sont justes entrent par là! Je te louerai, Seigneur, car tu m'as répondu, tu es venu à mon secours. La pierre dont les bâtisseurs ne voulaient pas est maintenant la pierre d'angle. Cela vient du Seigneur; c'est une chose admirable à nos yeux! Ce jour de fête est l'œuvre du Seigneur; crions notre joie, soyons dans l'allégresse! « Nous t'en prions, Seigneur, viens à notre secours! Seigneur, donne-nous la victoire, nous t'en prions! » Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur! Depuis la maison du Seigneur, nous vous bénissons. Le Seigneur est le seul Dieu. Il nous a éclairés de sa lumière! Formez le cortège, rameaux en main, jusqu'aux angles de l'autel. Tu es mon Dieu, je veux te louer, mon Dieu, je proclamerai ta grandeur: Louez le Seigneur, car il est bon et son amour dure toujours! Heureuses les personnes qui se conduisent de manière intègre, qui mènent leur vie selon l'enseignement du Seigneur! Heureux ceux qui suivent ses instructions et le cherchent de tout leur cœur! Ceux-là ne commettent aucune injustice, mais vivent comme Dieu le demande. Toi, Seigneur, tu as révélé ce que tu exiges, pour qu'on le respecte avec soin. Oui, que je sache me conduire avec fermeté en m'appliquant à faire ta volonté! Alors je n'éprouverai aucune honte en considérant tous tes commandements. Je te louerai sans arrière-pensées en étudiant tes justes décisions. Je m'appliquerai à faire ta volonté; ne cesse jamais de me soutenir! Quand on est jeune, comment garder une conduite pure? En observant ce que tu as dit, Seigneur. De tout mon cœur, je te cherche; ne me laisse pas dévier de ce que tu as commandé. Dans mon cœur, je conserve ce que tu as dit pour ne pas pécher contre toi. Béni sois-tu, Seigneur! Enseigne-moi ta volonté. Mes lèvres énumèrent toutes les décisions que tu as prononcées. Suivre tes ordres me réjouit, comme si j'avais une immense richesse. Je veux réfléchir à ce que tu exiges, et bien regarder le chemin que tu me traces. Je me délecte de suivre tes directives, je n'oublie pas ta parole. Sois bon pour moi qui suis ton serviteur, pour que je revive et que j'observe ta parole. Ouvre mes yeux pour que je regarde les merveilles de ce que tu enseignes. Je ne suis qu'un immigré sur terre, ne me cache pas tes commandements. Je me passionne en tous temps pour les décisions que tu as prises. Tu menaces ces maudits insolents qui s'égarent loin de ce que tu commandes. Décharge-moi du mépris et des moqueries, car je m'applique à suivre tes instructions. Même si des princes complotent contre moi, je suis ton serviteur, je médite ta volonté. Tes instructions aussi font mes délices, elles sont de bons conseillers pour moi. Me voilà par terre, dans la poussière; rends-moi la vie, comme tu l'as promis. Je t'ai raconté mes cheminements, et tu m'as répondu; enseigne-moi ta volonté. Fais-moi comprendre le sens de ce que tu exiges, je méditerai ces merveilles. Le chagrin me fait verser des larmes, relève-moi, comme tu l'as promis. Tiens-moi loin des pratiques mensongères, accorde-moi la grâce de connaître ton enseignement. J'ai choisi le chemin de la vérité, je me conforme à tes décisions. Je m'attache à ce que tu m'as ordonné; Seigneur, ne me laisse pas dans l'humiliation. Je cours sur le chemin que tu m'ordonnes, car tu m'as ouvert l'esprit. Montre-moi, Seigneur, le chemin que je dois suivre, je m'efforcerai de le suivre jusqu'au bout. Fais-moi comprendre ton enseignement, et je l'observerai, je m'y appliquerai de tout mon cœur. Fais-moi suivre le chemin que tu m'ordonnes, ce sera un plaisir pour moi. Mets en mon cœur plus d'attrait pour tes ordres que pour le profit. Détourne mon regard de ce qui est illusoire, et fais-moi vivre à la manière qui te plaît. Réalise, pour moi qui suis ton serviteur, ce que tu as promis à ceux qui reconnaissent que tu es Dieu. Préserve-moi du mépris, il me fait peur, car ce sont tes décisions qui sont bonnes. Mon vrai désir, c'est de suivre ce que tu exiges; toi qui es juste, rends-moi la vie! Que ta bonté s'étende jusqu'à moi, Seigneur; sauve-moi, comme tu l'as promis. J'aurai de quoi répondre à ceux qui m'insultent, puisque je fais confiance à ta parole. Ne me laisse jamais trahir la vérité, j'espère en tes décisions. Je veux observer ce que tu enseignes, sans relâche et pour toujours. J'avancerai libre dans la vie, car je me soucie de ce que tu exiges. Devant les rois je parlerai de tes instructions, sans avoir honte. Je me délecte de tes commandements: je les aime! En te priant, les mains levées vers tes commandements que j'aime, je veux réfléchir à ce que tu veux. Souviens-toi de ce que tu as dit à ton serviteur; cela m'a donné l'espérance. Dans mon malheur, voilà ma consolation: c'est que ta parole me fait vivre! Même si des insolents se sont bien moqués de moi, je ne me suis pas écarté de ce que tu enseignes. Je me souviens de tes décisions d'autrefois, Seigneur, et j'y trouve ma consolation. Je suis pris de rage en voyant les méchants, ces gens qui ont abandonné ton enseignement. Pour moi, qui me sens comme en exil, ta volonté est devenue le thème de mes chants. Pendant la nuit, je me rappelle qui tu es, Seigneur, pour observer ce que tu enseignes. Ce qui m'appartient vraiment, c'est de m'appliquer à suivre ce que tu exiges. Je le redis: la part qui me revient, Seigneur, c'est de garder tes paroles. De tout mon cœur, j'ai cherché à te plaire, accorde-moi ta grâce, comme tu l'as promis! J'ai réfléchi à ma conduite, je veux revenir à tes instructions. Sans remettre à plus tard, je me hâte d'observer ce que tu as commandé. Les méchants m'ont pris au piège, mais je n'oublie pas ce que tu enseignes. En pleine nuit, je me lève et je te loue pour les justes décisions que tu as prises. Je suis l'ami de tous ceux qui reconnaissent ton autorité et qui respectent ce que tu exiges. Seigneur, ta bonté remplit la terre; enseigne-moi ta volonté! Seigneur, comme tu l'avais promis, tu m'as fait du bien, à moi qui suis ton serviteur. Apprends-moi à bien apprécier et à connaître ta volonté, car j'ai toute confiance en ce que tu veux. Avant d'être accablé, je m'égarais, mais maintenant j'observe ce que tu as dit. Tu es bon, Seigneur, et tu fais du bien, enseigne-moi ta volonté! Des personnes insolentes me salissent avec leurs mensonges, mais moi, je prends à cœur ce que tu exiges. Ils ont l'esprit bouché, mais moi, je me délecte de ton enseignement! C'est un bien pour moi d'avoir été accablé, car j'ai appris quelle est ta volonté. L'enseignement qui sort de ta bouche vaut mieux pour moi que des milliers de pièces d'or ou d'argent. Tes mains m'ont formé et me maintiennent debout; donne-moi donc du discernement, pour que j'apprenne ce que tu commandes. Ceux qui reconnaissent ton autorité sont heureux de voir que j'espère en ta parole. Seigneur, je le sais, tes décisions sont justes, tu as bien fait de m'accabler. Que ta bonté vienne à présent me consoler, comme tu me l'as dit, à moi ton serviteur. Montre-moi ta tendresse, alors je revivrai; ton enseignement fait mes délices. Honte aux insolents, qui m'accablent de mensonges. Moi, je médite sur ce que tu exiges. Que ceux qui reconnaissent ton autorité reviennent à moi pour connaître tes instructions! De tout mon cœur, je veux faire ta volonté, ainsi je n'aurai pas honte devant toi. Je me fatigue à chercher ton salut, j'espère en ta parole. Mes yeux s'épuisent à scruter ta promesse, et je demande: « Quand me consoleras-tu? » Je suis desséché comme une outre exposée à la fumée, je n'oublie pourtant pas ta volonté. Combien de jours de vie me donnes-tu encore? Quand exerceras-tu ton jugement contre ceux qui me persécutent? Des personnes insolentes, sans égard pour ce que tu enseignes, creusent une fosse pour moi. Tes commandements sont tous pleins de vérité. On me poursuit pour de fausses raisons, secours-moi. J'étais à terre, j'ai vu la mort de près, mais je n'ai pas abandonné tes exigences. Selon ta bonté, rends-moi la vie pour que j'observe tes ordres! Seigneur, ta parole demeurera toujours, elle est établie dans les cieux. Ta fidélité subsiste de génération en génération. Tu as établi la terre, elle tient bien en place; tout subsiste aujourd'hui grâce à tes décisions, car tout l'univers est à ton service. Sans ton enseignement, qui fait mes délices, j'aurais péri dans mon malheur. Jamais je n'oublierai ce que tu exiges, car c'est par elles que tu me fais vivre! Je suis à toi, sauve-moi, car je me soucie de ce que tu exiges. Des personnes méchantes guettent l'occasion de m'abattre, mais je reste attentif à tes instructions. À tout ce qui est parfait, j'ai vu une fin, mais ton commandement est sans limites. Combien j'aime ton enseignement! Il occupe mes pensées tous les jours. Ton commandement est à moi pour toujours, il me rend plus sage que mes ennemis. Je suis plus avisé que mes maîtres, car je pense longuement à tes ordres. J'ai plus de discernement que les gens âgés, car je m'efforce de suivre ce que tu exiges. J'ai refusé de suivre le chemin du mal, afin d'appliquer ce que tu as dit. J'ai suivi fidèlement tes décisions, puisque c'est toi qui me les as enseignées. Quand je savoure tes instructions, je leur trouve un goût plus doux que le miel. Mon discernement vient de ce que tu exiges, c'est pourquoi je déteste toutes les pratiques mensongères. Ta parole est une lampe devant mes pas, une lumière qui éclaire mon sentier. Je tiendrai la promesse que je t'ai faite d'appliquer tes justes décisions. J'ai été profondément accablé; Seigneur, rends-moi la vie, comme tu l'as promis! Reçois ma prière en offrande, Seigneur, enseigne-moi ce que tu as décidé. Ma vie est sans cesse exposée au danger, mais je n'oublie pas ton enseignement. Malgré les pièges que m'ont tendus les méchants, je ne me suis pas écarté de ce que tu exiges. Tes ordres sont mon héritage pour toujours, ils réjouissent mon cœur. Je m'applique à faire ta volonté, c'est ma récompense pour toujours. Je déteste la duplicité, mais j'aime ton enseignement. Mon abri et mon bouclier, c'est toi! J'espère en ta parole. Éloignez-vous de moi, gens malfaisants, j'observerai ce que mon Dieu a commandé. Soutiens-moi pour que je vive, comme tu l'as promis; ne déçois pas mon espérance. Reste mon appui, pour que je sois sauvé; je ne perdrai pas de vue ta volonté. Tu méprises tous ceux qui ne font pas ta volonté, car leurs intrigues ne sont que mensonge. Tu jettes comme des déchets tous les méchants de la terre, c'est pourquoi j'aime tes instructions. Mon corps frissonne de frayeur devant toi, tes décisions me plongent dans la crainte. J'ai fait ce qui est juste et droit, ne m'abandonne pas aux mains de mes oppresseurs. Garantis le bonheur de ton serviteur; que les personnes insolentes ne m'oppriment plus! Mes yeux s'épuisent à chercher ton secours et la justice que tu as promise. Agis envers moi qui suis ton serviteur, selon ta bonté, enseigne-moi ta volonté. Moi qui suis ton serviteur, ouvre-moi l'esprit pour que je connaisse bien tes instructions. Seigneur, il est temps que tu agisses: on a trahi ton enseignement. Voilà pourquoi j'aime tes commandements, plus que l'or le plus fin. Toutes tes exigences, je les trouve parfaitement justes, je déteste toutes les pratiques mensongères. Les ordres que tu as donnés sont admirables, c'est pourquoi je m'applique à les suivre. Découvrir ta parole apporte la lumière; elle donne du discernement aux gens ignorants. Je bois avec avidité tes paroles, car je suis passionné par tes commandements. Tourne-toi vers moi, accorde-moi ta grâce, comme tu l'as décidé pour ceux qui t'aiment. Que ta promesse rende mes pas plus assurés, ne laisse aucun mal me dominer. Libère-moi de ceux qui m'oppriment, pour que je respecte ce que tu exiges. Fais briller sur moi, ton serviteur, la lumière de ta face; je t'en prie, enseigne-moi ta volonté. Je pleure toutes les larmes de mon corps en voyant qu'on n'observe pas ce que tu enseignes. Tu es juste, Seigneur, tu es droit dans tes décisions. Tu as formulé tes instructions avec justice, dans une fidélité parfaite. Quand je vois mes adversaires oublier ce que tu as dit, je suis pris de colère. Ta parole a vraiment fait ses preuves, et je l'aime, moi qui suis ton serviteur. Je suis petit, méprisé, mais je n'ai pas oublié ce que tu exiges. Ta justice est une justice éternelle, ton enseignement est la vérité. Je suis saisi par la détresse et l'angoisse, mais tes commandements font mes délices. Tes ordres sont une justice éternelle; fais-les-moi comprendre, et je vivrai! Seigneur, de tout mon cœur je t'appelle, réponds-moi, je veux faire ta volonté. Je t'appelle, sauve-moi, je veux observer tes instructions. Dès avant l'aurore, je demande ton aide, j'espère en ta parole. Avant la fin de la nuit, j'ouvre les yeux pour méditer ta promesse. Tu es bon, Seigneur, écoute donc mon appel, fais-moi vivre d'après tes décisions. Ils approchent, ceux qui poursuivent le crime; ils sont loin de ton enseignement. Mais toi, tu es proche de moi, Seigneur; dans ce que tu commandes, tout est vérité. Tes instructions, je sais depuis longtemps que tu les as établies pour toujours. Vois mon malheur et délivre-moi, car je n'oublie pas ton enseignement. Prends ma cause en main et défends-moi, comme tu l'as promis, rends-moi la vie! Le salut reste loin des gens méchants, car ils ne recherchent pas ta volonté. Tu as un cœur plein de tendresse, Seigneur, fais-moi vivre en accord avec tes décisions! J'ai beaucoup de persécuteurs et d'adversaires, mais je ne m'écarte pas de tes ordres. Je suis écœuré en voyant des traîtres. Ces gens n'observent pas ce que tu as dit. Seigneur, vois comme j'aime tes exigences; aussi vrai que tu es bon, rends-moi la vie! Avant tout, ta parole est vérité, toutes tes justes décisions sont valables pour toujours. Des princes me persécutent sans raison, mais seules tes paroles éveillent ma crainte. Je me réjouis de ce que tu as dit, comme celui qui trouve un grand trésor. Je déteste le mensonge, j'en ai horreur, mais ton enseignement, je l'aime. Sept fois par jour, je te loue pour tes justes décisions. Ceux qui aiment ton enseignement éprouvent un grand bonheur, ils ne risquent pas de trébucher. Tu me sauveras, Seigneur, c'est mon espoir, j'accomplis ce que tu commandes. De tout mon être, j'observe tes instructions, je les aime profondément. Oui, je respecte tes exigences et tes instructions; tout ce que je fais, tu peux le voir. Seigneur, accueille ma plainte avec bienveillance; selon ce que tu as dit, donne-moi du discernement. Que ma supplication arrive jusqu'à toi; comme tu l'as promis, libère-moi. Que mes lèvres proclament ta louange, car tu m'enseignes ta volonté. Que ma langue célèbre ta parole, car tes commandements sont tous justes. Que ta main soit là pour me secourir, car j'ai choisi ce que tu exiges. Seigneur, mon grand désir, c'est que tu me sauves, ton enseignement fait mes délices. Que je vive pour te louer, que tes décisions me soient une aide! Je suis errant, comme une brebis égarée; viens me chercher, moi qui suis ton serviteur, car je n'oublie pas tes commandements. Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. Quand j'étais dans la détresse, j'ai appelé le Seigneur, et il m'a répondu. « Seigneur, délivre-moi des gens qui mentent, ils ont une langue trompeuse! » Que te donne, que te rapporte ta langue trompeuse? Eh bien, des flèches d'un vaillant guerrier, aiguisées avec des braises de genêt! Quel malheur pour moi de séjourner à Méchek en immigré, et de demeurer parmi les tentes du Quédar! J'ai habité trop longtemps parmi ceux qui détestent la paix. Moi, je parle de paix, eux, ils choisissent la guerre! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. Je regarde vers les montagnes: Qui viendra me secourir? Pour moi, le secours vient du Seigneur, qui a fait les cieux et la terre. Qu'il te préserve des faux pas, qu'il te garde sans se relâcher! Voici, il ne somnole pas, il ne dort pas, celui qui garde Israël. Le Seigneur est celui qui te garde, le Seigneur est une ombre protectrice à tes côtés. Pendant le jour, le soleil ne te frappera pas, ni la lune pendant la nuit. Le Seigneur préservera ta vie, il te gardera de tout mal! Oui, le Seigneur te gardera de ton départ jusqu'à ton retour, dès maintenant et toujours! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem, de David. Quelle joie, quand on m'a dit: « Nous allons à la maison du Seigneur! » Nos pas s'arrêtent enfin à tes portes, Jérusalem! Jérusalem, tu es bâtie comme une ville qui forme un ensemble uni. C'est chez toi que les tribus, les tribus du Seigneur, montent pour louer le Seigneur. Telle est la règle en Israël. Chez toi se trouve le trône du descendant de David, où il siège pour rendre la justice. Demandez la paix pour Jérusalem: « Que ceux qui t'aiment, Jérusalem, jouissent de la tranquillité! Que la paix règne dans tes murs, et la tranquillité dans tes belles maisons! Pour l'amour de mes amis, de mes proches, je veux dire: la paix soit sur toi! Pour l'amour de la maison du Seigneur notre Dieu, je demande pour toi le bonheur! » Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. Je tiens les yeux levés vers toi qui as ton trône dans les cieux. Comme des serviteurs ont le regard fixé sur la main de leur maître, comme une servante ne quitte pas des yeux la main de sa maîtresse, ainsi nous levons nos regards vers le Seigneur notre Dieu, jusqu'à ce qu'il nous accorde sa grâce. Accorde-nous ta grâce, Seigneur, oui, accorde-nous ta grâce! Car nous n'en pouvons plus d'être méprisés; nous en avons plus qu'assez de l'ironie des insolents, du mépris des arrogants! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem, de David. Si le Seigneur n'avait pas été pour nous… qu' Israël répète: « Si le Seigneur n'avait pas été pour nous », quand nos ennemis se sont dressés contre nous, quand s'enflamma leur colère contre nous, ils nous auraient engloutis tout vivants. Alors le courant nous aurait emportés, le torrent nous aurait submergés. Alors les eaux bouillonnantes seraient passées sur nous. Béni soit le Seigneur de ne pas nous avoir laissés comme une proie entre leurs dents! Nous nous en sommes tirés, comme un oiseau échappe au filet du chasseur: le filet s'est rompu, et nous nous sommes échappés. Notre secours vient du Seigneur lui-même, qui a fait les cieux et la terre! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. Ceux qui ont confiance dans le Seigneur sont comme la montagne de Sion, qui sera toujours là, inébranlable. Jérusalem est entourée de montagnes; de même le Seigneur entoure son peuple, dès maintenant et pour toujours! Un gouvernement indigne ne se maintiendra pas dans le pays des justes, de peur qu'ils soient tentés de prendre part au mal. Seigneur, montre-toi bon pour ceux que tu trouves bons, pour ceux qui ont le cœur droit. Mais les personnes qui font le mal en suivant des chemins tortueux, que le Seigneur les chasse avec ceux qui font le malheur des autres! Que la paix soit donnée à Israël! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. Quand le Seigneur a rétabli Sion, nous pensions rêver. Nous ne cessions de rire et de lancer des cris de joie! Chez les autres peuples on disait: « Le Seigneur a fait de grandes choses pour eux! » Oui, le Seigneur a fait de grandes choses pour nous, et nous étions tout heureux! Seigneur, rétablis notre situation, comme tu ranimes les ruisseaux asséchés. Celui qui a semé dans les larmes, moissonne dans la joie. Il part dans les pleurs, en portant le sac de semences; il revient dans la joie, en portant ses gerbes de blé. Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. De Salomon. Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, les maçons se donnent du mal en vain. Si le Seigneur ne veille pas sur la ville, les veilleurs montent la garde en vain. En vain, vous aussi, vous vous levez tôt, et vous vous couchez tard, en vain vous peinez à gagner votre pain. Le Seigneur en donne autant à celui qu'il aime pendant qu'il dort. Des enfants, voilà le véritable héritage, la récompense que donne le Seigneur! Les fils que l'on a dans sa jeunesse sont comme des flèches dans la main d'un guerrier. Heureux celui qui en remplit son carquois! Il ne risque pas d'être humilié quand il discutera avec ses ennemis à la porte de la ville. Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. Heureux tous ceux qui reconnaissent qui est Dieu, et qui suivent le chemin qu'il a tracé! Le résultat de ton travail, c'est toi qui en profiteras. Heureux seras-tu! Tout ira bien pour toi! Chez toi, ta femme sera comme une vigne généreuse, tes fils, autour de ta table, seront comme de jeunes oliviers. Voilà comment sera béni celui qui reconnaît qui est Dieu. Que le Seigneur te bénisse depuis Sion! Aussi longtemps que tu vivras, tu jouiras du bonheur de Jérusalem et tu verras les enfants de tes enfants. Que la paix soit donnée à Israël! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. On m'a fait beaucoup de mal depuis ma jeunesse… qu' Israël répète: « On m'a fait beaucoup de mal depuis ma jeunesse », mais on n'a pas pu en finir avec moi. On a tracé de longs sillons sur mon dos, comme si on labourait un champ. Mais le Seigneur est juste: il a coupé les cordes imposées par les méchants. Qu'ils soient honteux, tous ceux qui détestent Sion! Qu'ils rebroussent chemin! Qu'ils aient le sort de l'herbe des toits, desséchée avant qu'on l'arrache! Celui qui la coupe n'en saisit pas même une poignée, celui qui la ramasse n'en fait pas même une gerbe. Et les passants ne leur disent pas: « Que le Seigneur vous bénisse! » Nous vous bénissons au nom du Seigneur! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. Du fond de la détresse, je crie vers toi, Seigneur! Écoute ma voix, sois attentif quand je te supplie! Si tu voulais épier nos fautes, Seigneur, qui pourrait survivre? Mais le pardon se trouve auprès de toi, c'est pourquoi l'on reconnaît ton autorité. De tout mon être, je compte sur le Seigneur, et j'attends ce qu'il va dire. Je compte sur le Seigneur, plus qu'un veilleur n'attend le matin; oui, plus qu'un veilleur n'attend le matin. Peuple d'Israël, compte sur le Seigneur, car il est bon, il a mille moyens de te délivrer. C'est lui qui délivrera Israël de toutes ses fautes! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem, de David. Seigneur, je ne suis pas orgueilleux, mon regard ne manifeste pas d'ambition. Je ne recherche pas des choses trop grandes pour moi, ni trop extraordinaires. Au contraire, je reste calme et tranquille, comme un jeune enfant apaisé près de sa mère. Comme cet enfant, je suis apaisé. Israël, compte sur le Seigneur, dès maintenant et toujours! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. Seigneur, souviens-toi de David et de tout son tourment. C'est David qui fit ce serment au Seigneur, cette promesse au Dieu fort de Jacob: « Je m'interdis d'entrer chez moi, de m'étendre sur mon lit, de laisser mes yeux se fermer ni de prendre le moindre sommeil, tant que je n'aurai pas trouvé une place pour le Seigneur, une demeure pour le Dieu fort de Jacob! » Oui, nous l'avons entendu dire: le coffre de l'alliance est à Éfrata, nous l'avons trouvé aux environs de Yaar. Entrons dans la demeure du Seigneur, et prosternons-nous au pied de son trône. Seigneur, lève-toi, accompagne le coffre de l'alliance où réside ta puissance, et viens en ce lieu destiné à ton repos! Que tes prêtres soient revêtus de justice et que ceux qui te sont fidèles crient leur joie! Pour l'amour de ton serviteur David, ne repousse pas le roi que tu as mis à part. Le Seigneur a fait ce serment à David; il ne reviendra pas sur ce qu'il a promis: « C'est un de tes fils que je mettrai sur ton trône. Si tes fils respectent mon alliance et les instructions que je leur donne, alors leurs fils aussi siègeront sur ton trône et ce sera ainsi pour toujours! » En effet le Seigneur a choisi Sion, il a désiré y faire sa résidence. Il a déclaré: « Voilà pour toujours le lieu de mon repos; c'est ici que je désire habiter! Oui, je ferai du bien à Sion, en lui procurant de quoi vivre, je donnerai à ses pauvres tout le pain dont ils ont envie. Je revêtirai de salut ses prêtres, ceux qui lui sont fidèles crieront leur joie. À Sion je ferai naître une descendance puissante à David. Je préparerai une lampe pour le roi que j'ai mis à part. Je revêtirai de honte ses ennemis, mais sa couronne royale étincellera sur son front. » Chant pour ceux qui montent à Jérusalem, de David. Oui, il est bon, il est agréable pour des frères d'être ensemble! C'est comme le parfum de l'huile précieuse versée sur la tête du grand-prêtre Aaron; elle descend sur sa barbe, puis jusqu'au col de son vêtement. C'est comme la rosée qui descend du mont Hermon sur les montagnes de Sion. Car c'est là, à Sion, que le Seigneur donne sa bénédiction, la vie, pour toujours! Chant pour ceux qui montent à Jérusalem. Oui, bénissez le Seigneur, vous tous qui le servez, qui vous tenez dans sa maison pendant les heures de la nuit! Élevez vos mains vers le lieu saint, bénissez le Seigneur! Oui, que depuis Sion, le Seigneur vous bénisse, lui qui a fait les cieux et la terre! Alléluia! Acclamez le Seigneur, acclamez-le, vous qui le servez, qui vous tenez dans le temple du Seigneur, dans les cours de la maison de notre Dieu! Alléluia, car le Seigneur est bon; célébrez-le par vos chants, car il est digne d'être aimé. Le Seigneur s'est choisi Jacob, il a fait d'Israël le peuple qui lui appartient. Oui, je le sais: le Seigneur est grand; notre maître surpasse tous les dieux! Le Seigneur réalise tout ce qu'il veut, dans les cieux et sur la terre, sur les mers ou dans leurs profondeurs. Il fait monter les nuages de l'horizon, il lance des éclairs pour déclencher la pluie, et il lâche la bride aux vents. C'est lui qui, en Égypte, a frappé de mort les premiers-nés, tant chez les humains que parmi le bétail. Au milieu de toi, Égypte, il envoya des signes impressionnants et des prodiges contre le pharaon et tous ses serviteurs. Il a frappé de nombreux peuples, il a fait succomber des rois puissants: c'étaient Sihon, roi des Amorites, Og, roi du Bachan, et tous les rois de Canaan. Il a donné leur pays en patrimoine, en patrimoine à Israël, son peuple. Seigneur, ton nom subsistera pour toujours, ton souvenir demeure de génération en génération. Oui, le Seigneur rend justice à son peuple, il est sensible au sort de ceux qui le servent. Les idoles des autres peuples, qu'elles soient d'argent ou d'or, ne sont qu'un produit fabriqué par des mains humaines. Elles ont une bouche, mais ne parlent pas. Elles ont des yeux, mais n'y voient rien; des oreilles, mais n'entendent pas. Et il n'y a pas le moindre souffle dans leur bouche! Que ceux qui les ont fabriquées deviennent comme elles, ainsi que les personnes qui mettent leur confiance en elles! Vous, les tribus d'Israël, bénissez le Seigneur! Vous les prêtres, descendants d'Aaron, bénissez le Seigneur! Vous les lévites, bénissez le Seigneur! Vous qui reconnaissez l'autorité du Seigneur, bénissez le Seigneur! Que de Jérusalem monte une bénédiction pour le Seigneur, qui a sa demeure sur la montagne de Sion. Alléluia! Louez le Seigneur, car il est bon, et son amour dure toujours. Louez le Dieu des dieux, car son amour dure toujours. Louez le Seigneur des seigneurs, car son amour dure toujours. Lui seul fait de grandes merveilles, car son amour dure toujours. Il est l'artiste qui a fait les cieux, car son amour dure toujours. Il a disposé la terre au-dessus des mers, car son amour dure toujours. Il a fait les grands astres: car son amour dure toujours, le soleil pour présider au jour, car son amour dure toujours, les étoiles et la lune pour présider à la nuit, car son amour dure toujours. Il fit mourir les fils aînés des Égyptiens, car son amour dure toujours. Il fit sortir d'Égypte Israël, son peuple, car son amour dure toujours, grâce à sa puissance irrésistible et à sa force, car son amour dure toujours. Il coupa en deux la mer des Roseaux, car son amour dure toujours, pour y faire passer le peuple d'Israël, car son amour dure toujours, mais il y fit tomber pharaon et son armée, car son amour dure toujours. Il accompagna son peuple au désert, car son amour dure toujours. Il frappa de grands rois, car son amour dure toujours, il massacra des rois puissants, car son amour dure toujours: Sihon, roi des Amorites, car son amour dure toujours, et Og, roi du Bachan, car son amour dure toujours. Il donna leur pays en patrimoine, car son amour dure toujours, en patrimoine à Israël, son serviteur, car son amour dure toujours. Dans notre malheur, il s'est souvenu de nous, car son amour dure toujours, il nous a délivrés de nos adversaires, car son amour dure toujours. Il donne à manger à toutes les créatures, car son amour dure toujours. Louez le Dieu des cieux, car son amour dure toujours! Assis au bord des fleuves de Babylone, nous pleurions en pensant à Sion. Nous laissions nos harpes suspendues aux saules de la rive. Là, ceux qui nous avaient exilés nous ont demandé des cantiques et nos persécuteurs des chants joyeux: « Chantez-nous, disaient-ils, un des cantiques de Sion! » Mais comment chanterions-nous un cantique du Seigneur sur une terre étrangère? Ô Jérusalem, si jamais je t'oublie, eh bien, que ma main droite se paralyse! Si je cesse de penser à toi, si je ne fais pas de toi ma suprême joie, eh bien, que ma langue se colle à mon palais! Seigneur, souviens-toi de ce qu'ont fait les Édomites le jour où Jérusalem fut prise: « Rasez la ville, criaient-ils, rasez-la jusqu'à ses fondations! » Toi, Babylone, qui seras bientôt ravagée, heureux ceux qui te rendront le mal que tu nous as fait! Heureux ceux qui saisiront tes jeunes enfants pour les écraser contre le rocher! De David. Seigneur, je veux te louer de tout mon cœur! Devant les puissances des cieux, je te célébrerai par mes chants, et je m'inclinerai devant le temple qui est le tien. Je louerai ton nom à cause de ta bonté et de ta vérité, car tu as fait plus que tenir ta promesse, plus que ce que l'on attendait de toi. Quand je t'ai appelé, tu m'as répondu; tu m'as rempli de courage et de force. Seigneur, tous les rois de la terre te loueront quand ils auront entendu ce que tu dis! Ils célèbreront tes actions en chantant: « La gloire du Seigneur est immense! Si haut que soit le Seigneur, il voit les personnes qui sont humbles, de loin il reconnaît l'orgueilleux. » Si je marche au cœur de la détresse, tu me rendras la vie malgré la colère de mes ennemis, tu étendras la main, et ta main droite me sauvera. Seigneur, tu fais tout pour moi. Toi dont l'amour dure toujours, n'abandonne pas maintenant ceux que tu as créés de tes propres mains! Du répertoire du chef de chorale. Psaume de David. Seigneur, tu regardes jusqu'au fond de mon cœur, et tu sais tout de moi: Tu sais si je m'assieds ou si je me lève; longtemps d'avance, tu connais mes pensées. Tu sais si je suis dehors ou chez moi, tu es au courant de tout ce que je fais. La parole n'est pas encore arrivée à mes lèvres, que déjà tu sais tout ce que je vais dire. Tu es derrière moi, devant aussi, tu poses ta main sur moi. Une connaissance aussi prodigieuse me dépasse, elle est trop élevée pour que je la comprenne. Où aller loin de toi? Où fuir loin de ta présence? Si je monte dans les cieux, tu es là; si je me couche parmi les morts, t'y voici! Si j'emprunte les ailes de l'aurore pour m'établir au-delà des mers, même là ta main me guide, ta main droite me saisit. Si je dis: « Que l'obscurité m'engloutisse, qu'autour de moi le jour se fasse nuit! » pour toi, même l'obscurité n'est pas obscure, la nuit est claire comme le jour, les ténèbres sont comme la lumière! C'est toi qui as créé ma conscience, qui m'as tissé dans le ventre de ma mère. Je te loue d'avoir fait de moi une aussi grande merveille! Ce que tu réalises est prodigieux, je le reconnais bien! Mon corps n'avait pas de secret pour toi, quand tu me façonnais en cachette, quand tu me tissais dans le ventre de ma mère. Quand j'étais encore informe, tu me voyais; dans ton livre, tu avais déjà noté toutes les journées que tu prévoyais pour moi, sans qu'aucune d'elles ait pourtant existé. Qu'il m'est difficile de saisir tes pensées, mon Dieu; quel effort pour en considérer la somme! Si je voulais les compter, il y en aurait plus que de grains de sable. Même si j'arrivais au bout de mon calcul, je n'aurais pas fini de te comprendre. Mon Dieu, si tu tuais les méchants, si tu chassais loin de moi ces meurtriers! Ils parlent de toi pour comploter, ils prononcent ton nom pour mentir. Seigneur, je déteste les personnes qui te détestent. J'ai du dégoût pour ceux qui s'opposent à toi. Oui je les déteste totalement, ils sont pour moi des ennemis personnels. Mon Dieu, regarde jusqu'au fond de mon cœur, et connais tout de moi! Mets-moi à l'épreuve, reconnais mes préoccupations profondes. Vois bien que je n'ai pas adoré de faux dieu, et conduis-moi sur le chemin de l'éternité! Psaume de David appartenant au répertoire du chef de chorale. Seigneur, délivre-moi des méchants, préserve-moi des gens violents! Ils ne pensent qu'à faire le mal, chaque jour, ils préparent des guerres. Comme des serpents, ils aiguisent leur langue, ils ont sous les lèvres un venin de vipère. Garde-moi de tomber aux mains des méchants; Seigneur, préserve-moi des gens violents, qui ne pensent qu'à me faire trébucher. Des arrogants m'ont préparé un piège; pour me prendre, ils ont tendu des cordes et des filets et placé leurs embûches au bord du sentier. Mais je dis au Seigneur: « Tu es mon Dieu! Seigneur, sois attentif quand je te supplie. Seigneur Dieu, toi tu es la force qui me sauve, tu protèges ma tête au moment du combat. Que des charbons enflammés leur tombent dessus; que Dieu les fasse dégringoler dans le feu, dans un gouffre dont ils ne remonteront pas! Que celui qui recourt à la calomnie ne subsiste pas dans le pays; que le malheur poursuive sans répit la personne qui use de violence! Tu rends justice aux pauvres, Seigneur, je le sais, tu fais droit aux malheureux. Oui, les justes te loueront, ceux qui mènent une vie droite resteront en ta présence. Psaume de David. Seigneur, je t'appelle, viens vite à mon aide, entends mon appel quand je m'adresse à toi! Que ma prière monte tout droit vers toi, comme la fumée de l'encens, que mes mains levées soient comme l'offrande du soir. Seigneur, monte la garde devant ma bouche, surveille la porte de mes lèvres. Empêche-moi de me laisser aller à dire une parole mauvaise, à faire un geste méchant, comme font ceux qui causent le malheur des autres. Préserve-moi de manger de ce pain-là. Si une personne juste me reprend ou me corrige, c'est un geste d'amitié que je ne veux pas refuser. Mais les méfaits des méchants ne feront pas taire ma prière. Quand leurs juges seront jetés contre un rocher, alors ils entendront que mes paroles sont agréables. Comme une fente s'ouvre dans la terre, le monde des morts ouvrira sa gueule pour avaler leurs ossements dispersés. Oui, mes yeux sont tournés vers toi, Seigneur mon Dieu, je trouve refuge en toi. Garde-moi en vie! Préserve-moi du piège qu'on me tend, des embûches de ces personnes malfaisantes. Que ces méchants tombent dans leur propre piège, tandis que moi, j'y échapperai! Poème chanté, de David. Prière qu'il prononça dans la caverne. J'appelle à grands cris le Seigneur, j'implore à grands cris le Seigneur! Je lui expose ma plainte, je lui fais part de ma détresse. Quand la vie m'abandonne, toi, tu sais où je vais. Sur la route où j'avance, on m'a tendu un piège. Regarde à ma droite, et constate-le: personne ne me reconnaît; je n'ai plus aucun lieu où me réfugier, personne ne se soucie de moi. Je crie vers toi, Seigneur, je te dis: C'est toi qui es mon abri, mon trésor sur cette terre des vivants. Sois attentif à ma plainte, car me voilà à bout de force. Délivre-moi de mes persécuteurs, ils sont trop forts pour moi. Fais-moi sortir de ma prison, pour que je puisse te louer! Les personnes qui sont justes viendront m'entourer quand tu m'auras fait du bien. Psaume de David. Seigneur, écoute ma prière, sois attentif quand je te supplie. Toi qui es fidèle et juste, réponds-moi! Je suis ton serviteur, ne me fais pas de procès, car personne n'est reconnu juste devant toi. J'ai un ennemi qui me persécute; il m'a jeté à terre pour me piétiner, il me fait habiter dans l'obscurité comme ceux qui sont morts depuis longtemps. La vie m'abandonne, au fond de moi, mon cœur est ravagé. Je me souviens des jours d'autrefois, je pense à tout ce que tu as fait, je médite ce que tu as réalisé. En suppliant, je tends les mains vers toi, je me sens devant toi comme une terre assoiffée. Seigneur, je suis à bout de souffle, réponds-moi sans tarder! Ne te détourne pas de moi, sinon je serai pareil à ceux qui descendent dans la tombe. Dès le matin, fais-moi entendre ta bonté, car je mets ma confiance en toi; fais-moi connaître le chemin que je dois suivre, car je me tourne vers toi. Seigneur, délivre-moi de mes ennemis; près de toi je suis à l'abri. Apprends-moi à faire ta volonté, car tu es mon Dieu. Que ton Esprit me guide avec bienveillance sur un terrain sans obstacle. Puisque tu es le Seigneur, rends-moi la vie. Au nom de ta justice, tire-moi de la détresse! Au nom de ta bonté, anéantis mes ennemis, détruis tous mes adversaires, car je suis ton serviteur. De David. Béni soit le Seigneur, mon rocher, lui qui m'entraîne à la bataille et me prépare au combat. Il est mon allié et mon refuge, ma forteresse, mon libérateur, le bouclier qui m'abrite. C'est lui qui met des peuples à mes pieds. Pourtant, Seigneur, qu'est-ce qu'un être humain pour que tu t'intéresses à lui? Qu'est-il pour que tu tiennes compte de lui? L'être humain n'est qu'un souffle, sa vie n'est qu'une ombre qui passe. Seigneur, incline tes cieux et descends; touche les montagnes pour qu'elles s'embrasent. Lance des éclairs dans toutes les directions, envoie tes flèches en tous sens. Étends ta main du haut des cieux, délivre-moi, arrache-moi au danger, au flot puissant des populations étrangères; leur bouche est menteuse et leur main trahit le serment qu'elle a fait. Mon Dieu, je veux chanter pour toi un chant nouveau, te célébrer sur la harpe à dix cordes: « C'est Dieu qui donne la victoire aux rois, qui délivre David son serviteur. » De l'épée cruelle, délivre-moi; arrache-moi à ces peuples étrangers; leur bouche est menteuse et leur main trahit le serment qu'elle a fait. Que nos fils soient comme des plantes qui ont poussé tout droit depuis leur jeunesse! Que nos filles soient aussi belles que les colonnes sculptées qui ornent les palais! Que nos greniers regorgent de provisions de toutes sortes! Que notre petit bétail dans les campagnes soit mille fois, dix mille fois plus nombreux! Que notre gros bétail prospère! Que nous soient épargnés l'invasion et l'exil, les cris déchirants sur les places publiques! Heureux le peuple à qui tout cela est donné, heureux le peuple qui a le Seigneur comme Dieu! Chant de louange de David. Mon Dieu, toi le roi, je veux proclamer ta grandeur, et bénir ton nom pour toujours. Je te bénirai chaque jour, je t'acclamerai sans fin! Le Seigneur est grand, infiniment digne d'être loué; sa grandeur est sans limite. Que chaque génération annonce à la suivante ce que tu as fait et lui raconte tes exploits! Je veux parler de ta majesté, de ta gloire, de ta splendeur. Moi je veux méditer tes merveilles. Ils parleront de ta puissance redoutable. Moi, je raconterai ta grandeur. Que l'on rappelle tes grands bienfaits, et que l'on proclame avec joie ta justice! Le Seigneur est bienveillant et plein de tendresse, il est lent à la colère et riche en bonté. Le Seigneur est bon pour tous, son amour s'étend à toutes ses œuvres. Que toutes tes œuvres te louent, Seigneur, que ceux qui te sont fidèles te bénissent! Qu'ils parlent de ton règne glorieux, qu'ils disent de quoi tu es capable! Ils apprendront aux humains tes exploits et la glorieuse majesté de ton règne. Ton règne est un règne éternel, ton pouvoir dure à travers tous les siècles. Le Seigneur tient fidèlement ses promesses, il est plein d'amour dans tout ce qu'il fait. Le Seigneur soutient toutes les personnes qui sont tombées, il remet debout tous ceux qui fléchissent. Tous ont les regards fixés sur toi, espérant que tu leur donnes à manger au moment voulu. C'est toi qui ouvres ta main et qui satisfais les besoins de tout ce qui vit. Le Seigneur est juste dans tout ce qu'il entreprend, il montre son amour dans tout ce qu'il fait. Le Seigneur est proche de tous ceux qui l'appellent, de tous ceux qui l'appellent avec sincérité. Il accomplit le désir de ceux qui reconnaissent son autorité, il les sauve dès qu'il entend leurs appels. Le Seigneur protège tous ceux qui l'aiment, mais il élimine tous les méchants. Que ma bouche proclame la louange du Seigneur, que tout être bénisse son nom qui est saint pour toujours! Alléluia! Je veux louer le Seigneur! Je veux l'acclamer toute ma vie, célébrer mon Dieu par mes chants tant que j'existerai. Ne comptez pas sur les gens influents: ce ne sont que des êtres humains, ils sont impuissants à sauver. Dès qu'ils rendent leur dernier souffle, dès qu'ils retournent à la terre, leurs projets périssent avec eux. Heureux celui qui a pour secours le Dieu de Jacob et qui met son espoir dans le Seigneur son Dieu! Il a fait les cieux et la terre, la mer, avec tout ce qui s'y trouve. Il est l'éternel gardien de la vérité. Il rend justice aux opprimés, il donne du pain aux affamés. Le Seigneur libère ceux qui sont enchaînés, le Seigneur rend la vue aux aveugles, le Seigneur remet debout ceux qui fléchissent, le Seigneur aime les justes. Le Seigneur protège les réfugiés, il soutient la veuve et l'orphelin, mais il fait échouer les projets des méchants. Le Seigneur règnera pour toujours. Il est ton Dieu, Sion, de siècle en siècle! Alléluia! Alléluia! Du haut des cieux, acclamez le Seigneur, acclamez-le, vous qui êtes là-haut! Acclamez-le, vous tous ses anges, acclamez-le, vous toutes ses troupes. Acclamez-le, soleil et lune, acclamez-le, vous toutes, étoiles brillantes. Acclamez-le, espaces les plus élevés des cieux, et vous aussi, masses d'eau plus hautes encore. Que tous acclament le Seigneur, car il a commandé et tous furent créés. Il les a établis pour toujours, il leur a fixé une loi à ne pas enfreindre. Depuis la terre, acclamez le Seigneur, acclamez-le, océans et monstres marins; vous aussi, feu et grêle, neige et brouillard, vent de tempête, qui es soumis à sa parole. Acclamez-le, montagnes et collines, arbres fruitiers, et tous les cèdres, animaux sauvages ou domestiques, oiseaux et reptiles. Acclamez-le, rois de la terre, et vous aussi, tous les peuples, les princes, les dirigeants de la terre. Garçons et filles, jeunes et vieux, acclamez-le! Acclamez le Seigneur, car lui seul porte un grand nom, sa majesté s'étend sur la terre et les cieux. Il a rendu force et fierté à son peuple. C'est un titre de gloire pour ceux qui lui sont fidèles, pour tous les membres d'Israël, le peuple qui est proche de lui. Alléluia! Alléluia! Chantez au Seigneur un chant nouveau! Louez le Seigneur dans l'assemblée de ceux qui lui sont fidèles! Israël, réjouis-toi: il est ton créateur; habitants de Sion, exultez! Il est votre roi. Louez le Seigneur par des danses, célébrez-le au rythme du tambourin et au son de la lyre! Car le Seigneur trouve son bonheur dans son peuple, il honore les personnes qui sont humbles en les sauvant. Que ceux qui lui sont fidèles soient en fête et rendent gloire à Dieu! Qu'ils crient de joie, même pendant la nuit! Qu'ils aient à la bouche des louanges pour Dieu, à la main l'épée à deux tranchants! Ils tireront vengeance des autres peuples, ils leur administreront une correction méritée. Ils enchaîneront leurs rois et mettront aux fers leurs ministres. Ils exécuteront contre eux le jugement de Dieu, tel qu'il est écrit. C'est un honneur pour tous ceux qui lui sont fidèles. Alléluia! Alléluia! Acclamez Dieu dans son lieu saint, acclamez-le sous la puissante voûte des cieux! Acclamez-le pour ses exploits, acclamez-le pour sa grandeur infinie! Acclamez-le en sonnant de la trompette, acclamez-le au son de la harpe et de la lyre! Acclamez-le avec le tambourin et la danse, acclamez-le avec la guitare et la flûte! Acclamez-le avec les cymbales sonores, acclamez-le avec les cymbales éclatantes! Que tout ce qui respire acclame le Seigneur! Alléluia! Proverbes de Salomon, fils de David et roi d'Israël. Ces proverbes apprennent à se conduire avec sagesse et à accepter les avertissements. Ils permettent de comprendre des paroles pleines de sens. Ils enseignent à vivre de façon intelligente, en se comportant de manière juste, équitable et droite. Ils donnent des exemples de bon sens aux ignorants, des connaissances et des sujets de réflexion aux jeunes gens. Même les sages les consulteront avec profit, même les personnes intelligentes y trouveront des directives. Ils pourront comprendre les proverbes et les paroles à double sens, les dictons des sages et leurs énigmes. Reconnaître l'autorité du Seigneur est le commencement de la sagesse. Seuls les imbéciles méprisent la sagesse et les instructions des sages. Mon enfant, écoute les instructions de ton père, ne repousse pas l'enseignement de ta mère. Ils seront une parure gracieuse sur ta tête ou un collier autour de ton cou. Mon enfant, si de mauvais garçons essaient de t'entraîner au mal, n'accepte pas. Ils pourraient te dire: « Viens avec nous! Allons guetter le passage des gens pour les tuer. Attaquons par surprise même ceux qui ne nous ont rien fait. Prenons-les bien vivants pour les détruire et les envoyer d'un seul coup dans le monde des morts, comme si nous étions la mort elle-même. Emparons-nous de toutes sortes d'objets précieux pour en remplir nos maisons. Viens, tu en auras ta part, nous ferons bourse commune! » Mon enfant, ne va pas avec des gens pareils. Éloigne-toi de leur chemin. Ils courent faire le mal, ils sont pressés de verser le sang. Lorsque l'oiseau voit le chasseur, il est inutile que celui-ci pose un piège pour le capturer. Mais eux, ils se tendent un piège à eux-mêmes, leurs complots se retournent contre eux. En effet, tel est le sort de ceux qui pratiquent le vol: la vie des voleurs leur sera volée. La Sagesse crie dans les rues, elle élève la voix sur les places publiques, elle lance un appel aux carrefours les plus fréquentés, elle proclame son message aux portes de la ville. « Vous, les ignorants, s'écrie-t-elle, combien de temps vous plairez-vous dans votre ignorance? Vous, les insolents, combien de temps vous moquerez-vous de moi? Vous, les insensés, combien de temps refuserez-vous de comprendre? Écoutez mes avertissements. Alors je répandrai sur vous mon esprit et je vous éclairerai de mes conseils. Mais je vous appelle et vous refusez mon invitation; je vous tends la main et personne n'y fait attention. Vous rejetez tous mes conseils et vous n'acceptez pas mes avertissements. C'est pourquoi, lorsque vous serez dans le malheur, je rirai de vous à mon tour; je me moquerai lorsque la peur vous saisira. Car, un jour, vous serez pris dans le malheur comme dans un ouragan, et dans la peur comme dans une tempête; l'angoisse et la détresse vous accableront. Alors vous m'appellerez à l'aide mais je ne vous répondrai pas, vous me chercherez mais vous ne me trouverez pas. Il en sera ainsi parce que vous avez refusé les leçons de l'expérience et que vous n'avez pas voulu reconnaître l'autorité du Seigneur, parce que vous n'avez pas accepté mes conseils et que vous avez méprisé tous mes avertissements. Vous récolterez les fruits de votre conduite, vous serez écœurés par vos propres machinations. Car refuser la sagesse cause la perte des ignorants et l'insouciance détruit les gens stupides. Par contre, la personne qui m'écoute vivra en toute sécurité, sans avoir à craindre le malheur. » Mon enfant, reçois ce que je t'enseigne, retiens bien ce que je te dis de faire. Écoute les leçons de la sagesse, efforce-toi de les comprendre. À l'intelligence demande son aide, appelle la raison à ton secours. Cherche-les comme de l'argent, recherche-les comme un trésor caché. Alors tu découvriras comment reconnaître l'autorité du Seigneur, tu réussiras à connaître Dieu. C'est le Seigneur qui donne la sagesse, la connaissance et la raison viennent de lui. Il aide les personnes qui mènent une vie droite. À la manière d'un bouclier, il protège ceux qui vivent dans l'intégrité. Il secourt ceux qui se comportent équitablement avec les autres. Il garde ceux qui lui sont dévoués. Si tu m'écoutes, tu découvriras que se conduire de façon juste, équitable et droite est le chemin du bonheur. La sagesse entrera dans ton cœur, la connaissance te donnera de la joie, la réflexion te gardera de l'erreur et la raison veillera sur toi. Elles t'empêcheront de mal agir, elles te préserveront de ceux qui tiennent des propos pleins de méchanceté et de ceux qui abandonnent le droit chemin pour s'engager sur des voies obscures. Ils s'amusent à faire le mal, ils prennent plaisir à la méchanceté. Leur comportement est tortueux, leur façon de faire pleine de détours. De cette manière tu seras délivré de la femme inconnue, de l'étrangère aux paroles flatteuses, de celle qui a abandonné l'ami de sa jeunesse et a oublié l'alliance conclue avec son Dieu. Sa maison sombre vers la mort, sa voie mène chez ceux qui ne sont plus. Celui qui va chez elle n'en revient pas, il ne retrouve pas le chemin de la vie. Choisis donc la conduite des personnes bonnes, imite le comportement des justes. Car les gens loyaux et intègres habiteront dans ce pays et y resteront. Les gens mauvais et déloyaux devront le quitter, ils en seront expulsés. Mon enfant, n'oublie pas ce que je t'enseigne, garde en ton cœur ce que je te recommande car tu connaîtras ainsi le bien-être et une vie longue et heureuse. Sois toujours bon et vrai; conserve la bonté et la vérité comme une parure autour de ton cou, grave-les dans ton cœur. Alors Dieu et les êtres humains t'aimeront et apprécieront ton bon sens. Ne te fie pas à ta propre intelligence, mais place toute ta confiance dans le Seigneur. Appuie-toi sur lui dans tout ce que tu entreprends et il guidera tes pas. Ne te fie pas à ta propre sagesse, mais reconnais l'autorité du Seigneur et détourne-toi du mal. Ce sera un remède pour ton corps, un apaisement pour tous ses membres. Honore le Seigneur en lui offrant une part de tes revenus, donne-lui le meilleur de tes récoltes. Alors tes greniers seront remplis de blé et tes tonneaux déborderont de vin. Mon enfant, ne méprise pas les avertissements du Seigneur et ne dédaigne pas ses reproches. Car le Seigneur réprimande celui qu'il aime tout comme un père réprimande l'enfant qu'il chérit. Heureux celui qui trouve la sagesse et découvre la raison. Les profits de l'argent, la richesse de l'or, n'offrent pas autant d'avantages. La sagesse a plus de valeur que des perles précieuses. On ne peut rien désirer de meilleur. Elle aide l'être humain à vivre longtemps, elle lui procure prospérité et honneur. Elle le dirige sur des chemins agréables où il avance en toute sécurité. C'est un arbre de vie pour ceux qui la mettent en pratique, ceux qui s'y attachent sont heureux. Par sa sagesse le Seigneur a fondé la terre, il a fixé les cieux par son intelligence. Par sa science les eaux d'en bas ont jailli sur le sol et les nuages ont déversé la pluie. Mon enfant, que le discernement et la réflexion te guident, ne t'en détourne jamais. Ils te feront vivre d'une vie véritable et belle. Tu avanceras avec assurance, aucun obstacle ne te fera tomber. Le soir tu te coucheras sans peur et la nuit ton sommeil sera paisible. Tu ne craindras ni des terreurs soudaines, ni des attaques de la part des méchants. Car le Seigneur te gardera en sécurité, il écartera tout piège de tes pas. Chaque fois que tu en as la possibilité, n'hésite pas à faire du bien à ceux qui en ont besoin. Ne dis pas à ton prochain de revenir le lendemain, lorsque tu es en mesure de lui donner immédiatement ce qu'il demande. Ne projette pas de faire du mal à ton ami alors qu'il vit près de toi avec confiance. Ne te querelle pas sans raison avec quelqu'un qui ne t'a rien fait. N'envie pas les individus violents et n'imite pas leur conduite. Car le Seigneur déteste ceux qui se détournent de lui, mais il donne son amitié aux personnes qui mènent une vie droite. Le Seigneur maudit la maison des méchants alors qu'il bénit la demeure des justes. Il se moque de ceux qui se moquent de lui, mais il traite les humbles avec bienveillance. La part réservée aux sages, c'est l'honneur, celle réservée aux gens stupides, c'est la honte. Écoutez, mes enfants, les instructions d'un père. Soyez attentifs et vous apprendrez à être intelligents. Je vous transmets des connaissances sûres, ne rejetez pas ce que je vous enseigne. Moi aussi, j'ai été un fils attentif pour mon père, j'ai été tendrement aimé par ma mère. Mon père m'enseignait ainsi: « Retiens bien mes paroles, observe les règles que je te donne et tu vivras. Acquiers la sagesse et l'intelligence, et ne les oublie plus. Ne néglige aucune parole de ma bouche. Ne rejette pas la sagesse et elle t'aidera, aime-la et elle veillera sur toi. Pour devenir un sage, commence par acquérir la sagesse; donne tout ce que tu possèdes pour acquérir l'intelligence. Serre la sagesse contre toi, elle te rendra grand et noble si tu l'enlaces. Elle sera pour toi une parure gracieuse, une couronne magnifique. » Écoute-moi, mon enfant. Reçois ce que je t'enseigne et tu jouiras d'une longue vie. Je t'apprends comment cultiver la sagesse, je t'indique comment te conduire avec droiture. Ainsi tu avanceras sans encombre dans la vie et tu prendras ton élan sans risquer de chute. Ne renie jamais l'éducation que tu as reçue; c'est la base de ta vie: restes-y attaché. N'imite pas la conduite des méchants, ne suis pas la route des malfaiteurs. Laisse-la de côté, ne t'y engage pas. Évite-la et va plus loin. En effet ces individus-là refusent de s'endormir avant d'avoir mal agi, le sommeil les fuit lorsqu'ils n'ont pas causé de tort. Car ils se rassasient du mal et s'enivrent de violence. La conduite des justes ressemble à la lumière de l'aurore, dont l'éclat augmente jusqu'à ce qu'il fasse plein jour. Mais la conduite des méchants ressemble à la nuit obscure. Ils ignorent où ils vont trébucher. Mon enfant, sois attentif à mes paroles, prête l'oreille à mes conseils. Ne les laisse pas tomber dans l'oubli, mais garde-les au plus profond de ton cœur. Ils apportent la vie et la santé à tous ceux qui les acceptent. Avant tout, prends garde à ce que tu penses au fond de toi-même, car ta vie en dépend. Ne laisse pas ta langue être fausse, ni tes lèvres prononcer des paroles trompeuses. Que tes yeux fixent les gens bien en face, regarde droit devant toi avec franchise. Réfléchis au chemin que tu vas prendre, engage tes pas dans une direction sûre. Ne t'en écarte ni à droite ni à gauche. Tiens-toi éloigné du mal. Mon fils, prête une oreille attentive à mes paroles, pleines de sagesse et d'intelligence. Alors tu profiteras de mes réflexions et tu parleras en connaissance de cause. Les sollicitations de la femme inconnue sont sucrées comme le miel, onctueuses comme l'huile. Mais à la fin cette femme laisse le goût d'une plante amère, elle blesse comme une arme à double tranchant. Sa conduite entraîne à la mort, ses pas mènent tout droit au monde des morts. Elle ne suit pas la route de la vie, elle se trompe de chemin sans le savoir. Mon fils, écoute-moi donc, ne rejette pas mes conseils. Tiens-toi éloigné d'une femme de ce genre et n'approche même pas du seuil de sa maison. Ne te mets pas à la merci d'autrui, évite qu'une brute ne ruine ta vie. Sinon, des étrangers seront nourris par tes efforts, ton travail profitera à d'autres qu'à toi. Et pour finir tu seras à bout de force, tu te lamenteras comme une bête. Tu diras: « Hélas, je n'ai pas aimé les avertissements, je n'ai pas voulu accepter les reproches. Je n'ai pas écouté l'avis de mes maîtres, je n'ai pas prêté l'oreille à ceux qui m'enseignaient. Pour un peu, j'aurais été au comble du malheur devant l'assemblée de mon peuple. » Ta femme est comme une source d'eau pure. Bois à cette source! Ne laisse pas son eau couler dans les rues et se disperser sur les places publiques. Qu'elle soit pour toi seul! Ne la partage pas avec des étrangers. Remplis-la de bonheur, trouve ta joie dans la compagne de ta jeunesse. Ta femme est comme une biche amoureuse, et gracieuse comme une gazelle. Que ses seins t'enivrent en tout temps! Abandonne-toi sans cesse à son amour. Mon fils, pourquoi t'abandonnerais-tu à une femme inconnue? Pourquoi embrasserais-tu la poitrine d'une étrangère? Le Seigneur voit la conduite de chacun. Il observe tous ses actes. Les fautes emprisonnent le méchant qui les commet. Elles le tiennent captif à la manière d'un piège. Celui qui ne sait pas se dominer cause sa propre mort. L'excès de sa bêtise lui fait perdre la tête. Mon enfant, t'es-tu rendu responsable de la dette d'un ami en tapant dans la main d'un autre homme? T'es-tu engagé par tes paroles et lié par tes promesses à ce sujet? Si oui, tu te trouves au pouvoir du créancier et il faut t'en libérer. Va le voir, supplie-le, insiste pour te dégager. Ne t'accorde aucun repos et ne ferme pas l'œil avant d'y être parvenu. Rends-toi libre; imite la gazelle et l'oiseau qui réussissent à s'échapper du piège où ils ont été pris. Toi qui es paresseux, va voir la fourmi. Observe son comportement et tires-en une leçon de sagesse. La fourmi n'a ni surveillant, ni contremaître, ni patron. Pourtant elle amasse de la nourriture pendant l'été, au temps de la récolte elle fait des provisions. Et toi, paresseux, combien de temps resteras-tu couché? Quand cesseras-tu de dormir? Tu veux prendre un peu de sommeil et t'assoupir un petit moment, tu restes un peu étendu en te croisant les bras. Pendant ce temps, la pauvreté te surprendra comme un rôdeur, et la misère comme un pillard. Celui qui répand des paroles fausses est un malfaisant, quelqu'un d'immoral. Il cligne de l'œil pour tromper les autres, il fait des appels du pied, des signes de la main. Il n'a de goût que pour le mal. Il prépare sans cesse de mauvaises actions, il provoque les querelles. C'est pourquoi il sera ruiné d'un coup, abattu en un instant de manière irrémédiable. Mon fils, tiens compte des recommandations de ton père, ne rejette pas l'enseignement de ta mère. Fixe-les pour toujours dans ton esprit; garde-les comme une parure autour de ton cou. Ils te guideront dans tes allées et venues, ils te protégeront dans ton sommeil et dès ton réveil ils te porteront conseil. Car les recommandations sont comme une lampe, l'enseignement est comme une lumière, les réprimandes et les avertissements nous maintiennent sur le chemin de la vie. Ils te mettront en garde contre la femme qui se conduit mal, contre les paroles doucereuses de l'étrangère. Ne désire pas une telle femme à cause de sa beauté, ne te laisse pas séduire par son regard ensorcelant. En effet, pour une prostituée on renonce à un peu de pain, mais pour une femme mariée on risque sa vie entière. Porte-t-on du feu dans une poche sans que tout le vêtement s'enflamme? Marche-t-on sur des braises sans se brûler les pieds? Il en va de même pour celui qui s'approche de la femme de son prochain; celui qui la touche ne restera pas impuni. On ne méprise pas un voleur quand il a dérobé pour calmer la faim de son estomac. Mais une fois découvert, il doit rendre bien plus que ce qu'il a pris; il perd tout ce qu'il possède. L'homme qui commet l'adultère est dépourvu de raison. En agissant ainsi, il cause sa propre perte. Il récoltera des coups, il sera déshonoré, sa honte ne le quittera plus. Car la jalousie rendra le mari furieux, et le jour venu celui-ci se vengera sans pitié. Il n'acceptera aucune indemnité, il ne fléchira pas, même si on le couvre de cadeaux. Mon fils, n'oublie pas mes paroles, retiens bien ce que je te dis de faire. Fais ce que je te recommande et tu vivras. Garde mon enseignement comme la prunelle de tes yeux. Ne le laisse pas échapper de tes mains, grave-le dans ton esprit. Considère la sagesse comme ta propre sœur et l'intelligence comme ton amie. Elles te préserveront de la femme inconnue, du langage séducteur de la femme étrangère. Un jour, j'étais à la fenêtre de ma maison et je regardais au dehors. Je vis des garçons inexpérimentés et je remarquai parmi eux un jeune homme à la tête vide. Il passait dans la ruelle, près de l'endroit où vit l'une de ces femmes, et il prit le chemin de sa maison. C'était à la tombée du jour, lorsque la nuit s'approche et que l'obscurité s'installe. Voici que la femme vient à sa rencontre, vêtue comme une prostituée et la ruse au cœur. Bruyante et excitée, elle ne tient pas en place dans sa maison. Dans la rue ou les lieux publics, partout elle cherche l'aventure. Elle aborde le jeune homme, l'embrasse et lui dit d'un air effronté: « J'avais promis à Dieu des sacrifices de paix et aujourd'hui, je les ai offerts. C'est pourquoi je suis sortie à ta rencontre. Je voulais faire ta connaissance et je t'ai trouvé! J'ai préparé mon lit avec des couvertures multicolores, des tissus en lin d'Égypte. Je l'ai parfumé avec de la myrrhe, de l'aloès et de la cannelle. Viens, enivrons-nous d'amour jusqu'au matin, jouissons ensemble du plaisir qu'il procure. Mon mari n'est pas à la maison, il est parti en voyage au loin. Il a emporté une bourse pleine d'argent et il ne reviendra qu'à la pleine lune. » Elle le persuade à force d'habileté, elle l'entraîne par ses paroles ensorcelantes. Et voilà qu'il la suit comme un bœuf va à l'abattoir. Il se livre stupidement au châtiment, pieds et poings liés, jusqu'à ce qu'il soit blessé en plein cœur. Semblable à un oiseau qui se précipite dans le piège, il ne sait pas que sa vie est en danger. Maintenant donc, fils, écoutez-moi et tenez compte de mes paroles. Que votre cœur ne se laisse pas séduire par une femme de ce genre, ne vous égarez pas dans les chemins qu'elle prend. Car elle en a blessé et ruiné beaucoup, même des hommes forts ont été ses victimes. Aller chez elle, c'est s'avancer vers le monde des morts, c'est descendre la pente qui conduit à leur demeure. La Sagesse lance un appel, l'intelligence élève la voix. N'entendez-vous pas? Sur les hauteurs dominant la route, à la croisée des chemins, la Sagesse se tient debout. Aux lieux de passage de la ville, à côté des portes d'entrée, voici ce qu'elle proclame: « C'est vous, les humains, que j'appelle. Je m'adresse à tout le monde. Vous, les ignorants, apprenez à avoir du bon sens. Vous, les gens stupides, apprenez à avoir de l'esprit. Écoutez, j'ai à dire quelque chose d'important, c'est ouvertement que je vous parle. En effet, mes lèvres annoncent la vérité, je déteste parler pour dire du mal. Je ne prononce que des paroles justes, aucune n'est mensongère ou trompeuse. La personne intelligente les reconnaît exactes, ceux qui sont instruits les trouvent sûres. Recherchez l'éducation que je donne plutôt que l'argent, la connaissance de préférence à l'or pur. Car moi, la Sagesse, je vaux mieux que les perles. Aucun trésor n'a autant de valeur. Je suis la Sagesse, le bon sens m'accompagne. Je sais agir avec réflexion. Reconnaître l'autorité du Seigneur, c'est détester le mal. Pour ma part, je déteste l'orgueil et l'arrogance, les mauvaises actions et les paroles pleines de méchanceté. Conseiller et rendre prévoyant: voilà mon rôle. Je suis l'intelligence elle-même. C'est moi qui donne la puissance. Grâce à mon aide les rois règnent, les magistrats rendent la justice. Grâce à moi gouvernent les souverains, les notables et tous les chefs légitimes. Ceux qui m'aiment, je les aime en retour. Ceux qui me cherchent sont sûrs de me trouver. J'offre la richesse et l'honneur, des biens stables et une prospérité méritée. Mes dons sont préférables à l'or le plus fin, leur profit est plus grand que l'argent le plus pur. Je me trouve sur la route qui conduit à la justice, sur les chemins où l'on respecte le droit. Là, j'assure des biens à ceux qui m'aiment, je remplis leurs maisons de trésors. Le Seigneur m'a conçue il y a très longtemps, comme la première de ses œuvres, avant toutes les autres. J'ai été établie dès le début des temps, avant même que le monde existe. Quand je suis née, il n'y avait pas d'océans, pas de sources d'où les eaux jaillissent. Avant la formation des montagnes, avant les collines, j'ai été enfantée. Le Seigneur n'avait fait alors ni la terre ni les espaces, ni le premier grain de poussière du monde. J'étais déjà là quand il fixa les cieux et traça l'horizon au-dessus de l'abîme. Il plaça les nuages dans les hauteurs et donna leur force aux sources profondes. Il imposa à la mer une limite que les eaux ne doivent pas franchir. Il posa les fondations de la terre. Pendant ce temps, j'étais à ses côtés comme architecte. Jour après jour, je faisais sa joie, je jouais sans cesse en sa présence, sur le sol du monde créé par lui. Depuis lors, ma joie est d'être au milieu des humains. Et maintenant, mes enfants, écoutez-moi, heureux serez-vous si vous suivez mes conseils. Ne rejetez pas mes avertissements, tenez-en compte et vous deviendrez sages. Heureux ceux qui m'écoutent, qui se tiennent chaque jour à ma porte et qui veillent à l'entrée de ma maison. Celui qui me trouve, trouve la vie: le Seigneur lui donne son approbation. Celui qui m'offense, se fait du tort à lui-même, celui qui me déteste, aime la mort. » La Sagesse a taillé sept colonnes et elle a construit sa maison. Elle a fait abattre des bêtes, elle a préparé du vin, puis elle a dressé la table. Elle a envoyé ses servantes lancer cette invitation à l'endroit le plus élevé de la ville: « Vous, les ignorants, accourez donc par ici. » Elle a fait dire à ceux qui sont dépourvus de raison: « Venez vous nourrir à ma table et boire le vin que j'ai préparé. Quittez la compagnie des ignorants et vous vivrez, prenez donc le chemin où se tient l'intelligence. » Si tu réprimandes un arrogant, tu ne récolteras que du mépris, et si tu blâmes un méchant, tu te feras insulter. Ne critique pas l'orgueilleux, car il te haïrait, mais critique le sage et il t'aimera. Ce que tu dis à un sage développe sa sagesse. Ce que tu transmets à une personne honnête augmente son savoir. Reconnaître l'autorité du Seigneur est le commencement de la sagesse, connaître celui qui est saint procure l'intelligence. Moi, la Sagesse, j'augmenterai le nombre de tes jours, je prolongerai la durée de ta vie. Si tu deviens sage, c'est toi qui en profiteras. Si tu deviens orgueilleux, c'est toi qui en supporteras les conséquences. La Sottise est comme une femme bruyante, stupide et ignorante. Elle est assise à la porte de sa maison, sur les hauteurs de la ville. De là, elle interpelle les passants qui vont droit devant eux: « Vous, les ignorants, faites un détour par ici. » Elle déclare à ceux qui ont la tête vide: « La boisson volée est agréable et la nourriture mangée en cachette délicieuse. » Ils ne savent pas qu'ils vont rejoindre ceux qui ne sont plus, que les invités de cette femme s'enfoncent dans le monde des morts. Proverbes de Salomon. Un enfant sage fait la joie de ses parents, un enfant stupide fait le désespoir des siens. Bien mal acquis ne profite jamais, seule la pratique de la justice délivre de la mort. Le Seigneur ne laisse pas le juste avoir faim, mais il refuse au méchant ce qu'il convoite. Des mains fainéantes attirent la pauvreté, des mains actives procurent la richesse. Qui amasse le fruit de sa récolte pendant l'été agit de manière sensée, mais qui dort pendant la récolte mérite le mépris. Les justes attirent sur eux le bonheur. Les méchants cachent la violence dans leurs paroles. On se souvient avec reconnaissance du juste, mais on oublie jusqu'au nom des méchants. Une personne dont l'esprit est sage accepte de recevoir des directives. Celle qui parle à tort et à travers court à sa perte. Vivre dans l'intégrité, c'est vivre dans la sécurité. Celui dont la conduite est tortueuse sera démasqué. Cacher la vérité aux autres les fait souffrir, les reprendre avec franchise leur apporte la paix. Les paroles du juste sont une source de vie. Celles des méchants cachent la violence. La haine suscite des querelles, mais l'amour ne tient pas compte des offenses. On reconnaît la sagesse dans les paroles de la personne qui est intelligente, on réserve les coups à celle qui est dépourvue de raison. Les sages amassent un trésor d'expérience, mais les paroles des imbéciles entraînent une ruine rapide. La fortune du riche lui tient lieu de forteresse. La misère du pauvre l'expose à la ruine. Le travail du juste lui permet de vivre. Le gain du méchant est voué à l'échec. En tenant compte des avertissements on avance dans la vie, en rejetant les réprimandes on s'égare. Il est hypocrite de cacher sa haine, mais répandre une calomnie est stupide. À trop parler on cause forcément du tort. Il est plus prudent de savoir tenir sa langue. Les paroles du juste valent l'argent le plus pur. Ce que pense un méchant ne vaut pas grand-chose. Les paroles du juste profitent à beaucoup de monde, tandis que les imbéciles meurent parce qu'ils ont la tête vide. Seule la bénédiction du Seigneur donne la prospérité. Les efforts de l'être humain n'y ajoutent rien. L'individu stupide prend plaisir à commettre le mal, la personne intelligente prend plaisir à s'appliquer à la sagesse. Ce que les méchants redoutent leur arrive, ce que souhaitent les justes leur est accordé. L'ouragan passe et le méchant n'est plus! Le juste, lui, tient toujours debout. Le vinaigre irrite les dents et la fumée irrite les yeux; de même le paresseux est une cause d'irritation pour son maître. Reconnaître l'autorité du Seigneur permet de vivre longtemps, mais les méchants meurent prématurément. L'espérance des justes leur procure la joie, les espoirs des méchants n'aboutissent à rien. La manière d'agir du Seigneur protège les personnes intègres comme une forteresse, mais elle détruit celles qui font le mal. Rien ne fera jamais tomber un juste, mais les méchants ne pourront pas demeurer sur terre. Des paroles sages sortent de la bouche du juste. Ceux qui se plaisent à faire le mal méritent qu'on leur coupe la langue. Quand le juste parle, c'est avec bienveillance, mais la malveillance sort de la bouche des méchants. Le Seigneur déteste les balances faussées, mais il approuve l'utilisation de poids exacts. À l'arrogance répond le mépris. Il est plus sage d'être modeste. L'intégrité guide les gens qui mènent une vie droite. L'amour du mal détruit les gens déloyaux. Au jour du jugement la richesse est inutile, seule la pratique de la justice délivre de la mort. L'intégrité du juste le met sur le droit chemin. Le méchant se perd à cause de sa méchanceté. La justice des personnes qui mènent une vie droite leur préserve la vie. Les individus déloyaux sont pris au piège de leur cupidité. La mort du méchant anéantit tous ses espoirs, en particulier ceux qu'il plaçait en ses richesses. Le juste échappe à l'inquiétude; le méchant y est livré à sa place. La personne de mauvaise foi détruit son prochain par ses paroles, mais les justes sont préservés par leur expérience. Les habitants d'une ville fêtent la réussite des justes et ils poussent des cris de joie à la mort des méchants. Ceux qui mènent une vie droite apportent la prospérité à leur ville, ceux qui font le mal la ruinent par leurs paroles. Qui parle des autres avec mépris est dépourvu de raison, quelqu'un d'intelligent préfère se taire. À parler à tort et à travers on trahit aussi les secrets. Celui qui est digne de confiance garde tout pour lui. Un peuple périt quand il n'est pas dirigé; un grand nombre de conseillers assure la victoire. Qui s'engage à payer les dettes d'autrui s'en trouvera mal; refuser de le faire est plus sûr. Une jolie femme reçoit des hommages, un homme énergique acquiert la richesse. La bonté fait du bien à celui qui l'exerce, mais la cruauté se retourne contre son auteur. Le méchant réalise des profits incertains; celui qui propage la justice est sûr d'être récompensé. Qui décide d'être juste vivra, mais celui qui opte pour le mal en mourra. Le Seigneur déteste les cœurs tortueux, il approuve ceux qui se conduisent avec intégrité. À coup sûr la personne mauvaise n'évitera pas la punition, mais tous les justes y échapperont. Un anneau d'or au nez d'un cochon: telle est la femme belle mais stupide. L'unique désir des justes est de bien agir. Les souhaits des méchants n'attirent sur eux que la colère. Certains donnent largement et accroissent leur fortune. D'autres épargnent plus qu'il n'est nécessaire et s'appauvrissent. Une personne généreuse sera comblée de biens en retour, celui qui donne à boire sera désaltéré. Le peuple maudit ceux qui accaparent leur propre blé, mais il est reconnaissant à ceux qui le vendent. On approuve celui qui cherche à bien agir, mais le malheur s'abat sur celui qui ne pense qu'à mal faire. Celui qui se confie en ses richesses dépérit. Les justes prospèrent comme des arbres verdoyants. Qui sème le trouble dans sa maison n'héritera que du vent. L'imbécile s'expose à devenir l'esclave du sage. Les actes du juste sont comme un arbre de vie. Le sage gagne les cœurs. Le juste est récompensé sur la terre, on peut donc être certain que le méchant et le pécheur recevront ce qu'ils méritent. Celui qui accepte les reproches aime s'instruire. Il est stupide de détester les critiques. Le Seigneur approuve celui qui fait le bien, il condamne le maître en intrigues. Personne n'affermit sa position par la méchanceté, mais rien ne fera tomber le juste. Une femme de valeur fait la fierté de son mari. Une femme indigne est comme un cancer qui ronge les os. Les justes ont toujours l'intention de respecter le droit, les méchants n'ont pas d'autre projet que la fraude. Les paroles des méchants sont des pièges mortels. Ce que disent les personnes qui mènent une vie droite les préserve de la mort. Lorsque les méchants sont détruits, plus rien d'eux n'existe, mais la famille des justes est fermement établie. On chante les louanges de celui qui est sensé, mais celui qui est stupide se voit méprisé. Mieux vaut être de condition modeste avec un seul serviteur que se donner de grands airs et manquer de pain. Le juste prend en considération même les besoins de son bétail. Le méchant ne respire que la cruauté. En cultivant son champ on a du pain en abondance, mais celui qui poursuit des illusions est dépourvu de raison. Les méchants désirent des gains malhonnêtes, seule la persévérance des justes est profitable. Celui qui est mauvais est pris au piège de ses propos malfaisants, celui qui est juste se tire de toute situation périlleuse. On peut obtenir le succès par ses paroles, comme on s'assure un salaire par son travail. L'imbécile estime toujours qu'il agit correctement, le sage accepte les conseils. L'imbécile laisse paraître immédiatement sa colère, quelqu'un de prudent cache son irritation. Celui qui déclare la vérité favorise la justice, mais le faux témoin favorise l'erreur. Bavarder à la légère blesse autant qu'une épée; les paroles des sages apportent la guérison. Une affirmation vraie reste toujours valable, mais les mensonges ne tiennent qu'un instant. Ceux qui projettent le mal ont le cœur plein de fausseté. Ceux qui conseillent le bien en retirent de la joie. Aucun mal n'arrive aux justes, mais les méchants sont accablés de malheurs. Le Seigneur déteste les menteurs, il approuve ceux qui pratiquent la vérité. La personne avisée ne fait pas étalage de ses connaissances, celle qui est stupide exhibe sa bêtise. Des mains actives procurent le pouvoir, mais la fainéantise mène à l'esclavage. Un cœur soucieux vous déprime, une bonne parole vous réconforte. Le juste guide son prochain dans la bonne direction, la conduite des méchants les égare. Le chasseur fainéant n'a pas de gibier à rôtir. Il est précieux pour un individu d'être actif. La vie se trouve là où l'on exerce la justice. En suivant cette voie on ne rencontre pas la mort. Un enfant qui a de la sagesse tient compte des avertissements de son père, mais un enfant insolent n'accepte aucun reproche. Celui qui fait le bien récolte le fruit de ce qu'il dit. Les gens déloyaux vivent de violence. Celui qui surveille ses paroles met sa vie à l'abri; celui qui dit n'importe quoi s'expose à la ruine. Le paresseux désire en vain mais la personne active obtient ce qu'elle désire. Une personne juste déteste le mensonge, une personne malveillante déshonore les autres en les couvrant de boue. L'honnêteté protège celui qui se conduit bien. Le mal entraîne la ruine de ceux qui le commettent. Certains font semblant d'être riches alors qu'ils n'ont rien. D'autres font les pauvres et possèdent une fortune. Parfois un riche doit payer pour sauver sa vie, mais le pauvre ne risque pas d'être menacé. Le juste rayonne comme une lumière joyeuse, le méchant est comme une lampe qui s'éteint. L'orgueil ne sert qu'à provoquer des querelles. Il est plus sage d'accepter les conseils. La richesse trop vite acquise disparaît vite. Celle qu'on amasse petit à petit ne cesse de grandir. L'espoir qui tarde à se réaliser chagrine le cœur, le désir comblé est comme un arbre de vie. En méprisant un conseil, on risque de le payer cher. Celui qui respecte un ordre sera récompensé. L'enseignement du sage est source de vie, il permet d'éviter les pièges qui entraînent la mort. Le bon sens procure du charme. Les gens déloyaux suivent une voie sans issue. Une personne avisée réfléchit avant d'agir, mais les individus stupides font étalage de leur bêtise. Un mauvais messager tombe dans le malheur, un envoyé fidèle rétablit les situations. Celui qui refuse d'être éduqué sera pauvre et méprisé, mais qui tient compte des critiques sera honoré. Il est agréable de satisfaire un désir; c'est pourquoi les gens stupides détestent renoncer au mal. À fréquenter les sages, on gagne en sagesse, mais la compagnie des personnes stupides amène le malheur. Le malheur s'acharne sur qui agit mal, alors que le bonheur récompense les gens honnêtes. Une personne qui fait le bien laisse un héritage à ses descendants, mais la fortune du pécheur reviendra au juste. Les pauvres tirent une nourriture abondante de leurs champs, mais certains dépérissent par manque de justice. Qui refuse de frapper son fils ne l'aime pas. Celui qui l'aime n'hésite pas à le réprimander. Le juste est rassasié, mais le ventre du méchant crie famine. Une femme pleine de sagesse assure la solidité d'un foyer, mais une femme stupide le détruit de ses propres mains. Qui mène une vie droite reconnaît l'autorité du Seigneur. Celui qui se conduit de travers le méprise. Dans la bouche de l'imbécile fleurit l'orgueil. Les paroles des sages assurent leur protection. Là où il n'y a pas de bœufs pour labourer, le grenier est vide. Un bétail vigoureux procure des revenus importants. Un témoin digne de confiance ne ment pas, un faux témoin débite des mensonges. L'insolent s'efforce-t-il d'acquérir de la sagesse? C'est en vain. Mais celui qui réfléchit obtient facilement de la connaissance. Fuis la présence de l'insensé, car tu n'apprendrais rien dans ce qu'il dit. La personne prudente surveille sa conduite parce qu'elle est sage. Les gens stupides s'égarent à cause de leur bêtise. Les imbéciles n'estiment pas nécessaire de réparer un tort, mais la bonne volonté règne parmi ceux qui mènent une vie droite. Chacun est seul dans ses chagrins et ses joies, personne d'autre ne peut les partager. La maison des méchants est destinée à la ruine, mais la tente des personnes qui mène une vie droite sera prospère. Il arrive que quelqu'un estime sa conduite droite, alors que finalement elle le mène à la mort. Même quand on rit, le cœur peut souffrir et la joie céder la place à la tristesse. Celui qui est immoral subira les conséquences de ses actes. La situation de l'homme qui fait le bien est préférable. L'ignorant croit tout ce qu'on lui dit, celui qui est prudent regarde où il met les pieds. Le sage a peur du mal et s'en détourne, mais l'insensé agit trop vite parce qu'il est sûr de lui. Qui se met facilement en colère fait des bêtises, celui qui est maître en intrigues attire la haine. La part des ignorants, c'est la bêtise, l'honneur des gens avisés, c'est le savoir. Ceux qui sont mauvais s'inclinent devant les bons et les méchants attendent à la porte des justes. Le pauvre est détesté même par ses proches, tandis que le riche a de nombreux amis. Mépriser son prochain est un péché, mais heureux celui qui est bon avec les pauvres. Les gens mal intentionnés font fausse route. Les gens bien intentionnés rencontrent la bonté et la vérité. En travaillant on obtient un salaire, mais bavarder ne conduit qu'à la pauvreté. La richesse est la récompense des sages. Les gens stupides ne sortent jamais de leur bêtise. Un témoin digne de foi sauve des vies, mais celui qui débite des mensonges conduit à l'erreur. Reconnaître l'autorité du Seigneur permet de vivre en toute sécurité, car il protège ses enfants. Reconnaître l'autorité du Seigneur est source de vie; cela permet d'éviter des pièges mortels. Un peuple nombreux fait la gloire d'un roi. Si la population diminue, c'est la fin de son pouvoir. Qui reste calme fait preuve d'une grande intelligence, qui s'emporte montre sa bêtise. La paix de l'esprit favorise la santé, mais la jalousie est un cancer qui ronge les os. Opprimer les pauvres, c'est outrager celui qui les a faits. Seul celui qui leur porte secours honore Dieu. Le mal que commet le méchant cause sa perte, mais le juste garde confiance même devant la mort. Une personne qui réfléchit possède la sagesse, mais la trouvera-t-on parmi les gens stupides? Pratiquer la justice fait la grandeur d'un pays, l'injustice fait la honte des peuples. Le roi apprécie des ministres compétents, mais sa colère menace les indignes. Une réponse aimable apaise la colère, mais une parole brutale l'excite. Quand le sage parle, il donne envie de s'instruire, mais la bouche des gens stupides répand la bêtise. Le Seigneur dirige ses regards partout; il observe aussi bien les bons que les mauvais. Une parole réconfortante est semblable à un arbre de vie, une parole cruelle est démoralisante. L'imbécile méprise les avertissements de son père, qui accepte les réprimandes est avisé. La maison du juste vit dans l'abondance. Les profits malhonnêtes attirent le malheur. Les paroles des sages diffusent le savoir, mais pour les pensées des gens stupides, rien de tel! Le Seigneur déteste les sacrifices offerts par les méchants, mais il approuve la prière des gens qui mènent une vie droite. Le Seigneur déteste la conduite des méchants, mais il aime ceux qui pratiquent la justice. Celui qui s'écarte du bien sera sévèrement puni: refuser les avertissements conduit à la mort. Le Seigneur sait ce qui se passe même au fond du monde des morts; à plus forte raison il connaît toutes les pensées des humains. L'arrogant n'aime pas être critiqué; il ne consulte jamais les sages. La joie au cœur égaie le visage, le chagrin provoque la mauvaise humeur. Qui a l'esprit sage désire s'instruire, mais l'insensé n'avale que des bêtises. Les malheureux vivent sans cesse dans la peine. Les gens heureux vivent dans une fête continuelle. Mieux vaut avoir peu et reconnaître l'autorité du Seigneur que posséder beaucoup et vivre dans l'inquiétude. Mieux vaut un plat de légumes préparé avec amour qu'une viande savoureuse assaisonnée de haine. Le coléreux provoque des disputes, celui qui est patient les apaise. Le sentier du paresseux est couvert de ronces. La route des gens qui mènent une vie droite est bien dégagée. Un enfant sage fait la joie de ses parents. L'insensé ne respecte pas les siens. Celui qui a la tête vide se complaît dans sa bêtise, mais celui qui est raisonnable va droit dans sa marche. Quand on ne consulte personne, les projets échouent. Grâce à de nombreux conseillers, ils se réalisent. Il est agréable de savoir bien répondre; quel plaisir de dire la parole juste au moment approprié! Quelqu'un de sensé suit la route qui monte vers la vie, il évite celle qui descend vers le monde des morts. Le Seigneur détruit la maison de l'orgueilleux, mais il protège le terrain de la veuve. Le Seigneur déteste les mauvaises intentions. Seules les paroles inspirées par la bonté sont irréprochables. Celui qui est avide d'argent attire la ruine sur sa famille. Celui qui ne se laisse pas acheter jouira d'une longue vie. Le juste réfléchit avant de répondre, mais le méchant s'empresse de répandre des calomnies. Le Seigneur se tient à distance des méchants, mais il écoute la prière des justes. Un regard bienveillant donne de la joie et une bonne nouvelle ranime les forces. Celui qui tend l'oreille à une critique salutaire a sa place parmi les sages. Qui refuse d'être éduqué néglige sa propre vie, mais celui qui tient compte des réprimandes acquiert du bon sens. Reconnaître l'autorité du Seigneur est une école de sagesse. Avant d'accéder aux honneurs, il convient d'être humble. Les humains forment des projets, mais c'est le Seigneur qui a le dernier mot. Chacun pense agir toujours correctement, mais le Seigneur examine le fond du cœur. Confie ton activité au Seigneur et tu réaliseras tes projets. Le Seigneur a tout fait dans une intention précise, même les méchants pour le jour de leur malheur. Le Seigneur déteste les orgueilleux; soyez-en sûrs, ils ne seront pas impunis. Par la bonté et la vérité on peut réparer un tort. En reconnaissant l'autorité du Seigneur, on évite d'agir mal. Lorsque le Seigneur approuve la conduite de quelqu'un, il réconcilie avec lui ses ennemis eux-mêmes. Mieux vaut un maigre salaire gagné honnêtement que de gros revenus tirés d'affaires louches. L'être humain élabore des plans, le Seigneur en dirige la réalisation. Le roi parle avec une autorité divine, il ne se trompe pas quand il prononce un jugement. Le Seigneur veut que les balances soient justes, il fixe la valeur des poids. Le roi déteste qu'on agisse mal, car seule la pratique de la justice maintient son pouvoir. Le roi apprécie qu'on lui parle honnêtement, il aime ceux qui disent la vérité. Un roi en colère peut envoyer quelqu'un à la mort. Le sage fait tout pour l'apaiser. Un sourire sur le visage du roi est promesse de vie, sa bonté est comme une pluie rafraîchissante. Mieux vaut acquérir la sagesse que l'or, mieux vaut obtenir l'intelligence que l'argent. Les gens qui mènent une vie droite se détournent du mal, car surveiller sa conduite, c'est veiller sur sa vie. L'orgueil conduit à la faillite et l'arrogance à la ruine. Mieux vaut vivre modestement avec des personnes humbles que partager un riche butin avec des gens orgueilleux. Qui est habile en affaires s'en trouve bien, mais celui qui fait confiance au Seigneur connaît le bonheur. Une personne à l'esprit sage est intelligente. Plus une parole est aimable, plus elle est convaincante. Le bon sens est source de vie pour ceux qui le possèdent. Les imbéciles sont punis par leur propre bêtise. La personne dont l'esprit est sage réfléchit avant de parler et rend ainsi ses paroles plus convaincantes. Des paroles aimables sont pareilles au miel, qui est agréable au goût et bon pour la santé. Il arrive que nous estimions notre conduite droite alors que finalement elle nous mène à la mort. La faim oblige le travailleur à se donner de la peine, son appétit l'y pousse. Le malfaisant projette le mal, sa langue est brûlante de méchanceté. Celui qui se plaît au mal provoque des disputes, et le calomniateur détruit l'amitié. L'individu violent trompe son prochain et l'entraîne sur une mauvaise pente. Celui qui ferme les yeux et serre les lèvres pour préparer un mauvais coup l'a déjà réalisé. Les cheveux blancs sont une parure qui couronne la personne qui a suivi les traces de la justice. Le héros véritable est celui qui est lent à la colère. Il vaut mieux être maître de soi que maître d'une ville. On jette les dés pour connaître l'avenir, mais c'est le Seigneur qui détermine la réponse. Mieux vaut manger en paix un croûton de pain sec que participer à un banquet dans une maison où l'on se dispute. Un serviteur compétent prendra la place du fils indigne et recevra une part de l'héritage familial. De même que l'or et l'argent sont testés par le feu, de même le Seigneur éprouve la valeur des cœurs. La personne malintentionnée prête l'oreille aux paroles malveillantes et le menteur écoute les mauvaises langues. Qui se moque des pauvres outrage leur créateur. Celui qui rit du malheur d'autrui ne sera pas impuni. Les gens âgés sont fiers de leurs petits-enfants, et les enfants sont fiers de leurs parents. Un langage distingué ne convient pas à une personne vulgaire, encore moins le mensonge à un dirigeant. Certains pensent qu'offrir un cadeau porte bonheur et assure la réussite de toutes les entreprises. Oublier un tort favorise l'amitié, mais en reparler sans cesse sépare les amis. Un reproche a plus d'influence sur quelqu'un d'intelligent que cent coups de bâton sur quelqu'un de stupide. Le méchant ne cherche qu'à nuire et déchaîne ainsi contre lui les forces du malheur. Mieux vaut rencontrer une ourse privée de ses petits qu'un insensé tout plein de sa bêtise. Le malheur ne quitte pas la maison de la personne qui rend le mal pour le bien. Commencer une dispute c'est ouvrir une digue. Arrête-toi avant que la querelle se déchaîne. Le Seigneur déteste autant celui qui déclare innocent un coupable que celui qui condamne un innocent. À quoi peut servir l'argent dans la main de celui qui est stupide? À se procurer la sagesse? Mais il n'a pas de tête! Un ami montre son affection en toutes circonstances. Un frère est là pour partager les épreuves. Seul un insensé se rend responsable de la dette d'autrui en tapant dans la main d'un ami. Qui aime la querelle aime causer du tort. Qui fait l'important cherche sa ruine. L'individu dont l'esprit est tortueux ne connaît pas le bonheur, et le malheur s'abat sur celui qui a une mauvaise langue. Qui donne naissance à un insensé n'a que du chagrin. Toute joie est refusée aux parents d'un insensé. La bonne humeur favorise la guérison, mais la tristesse fait perdre toute vitalité. Les gens malhonnêtes acceptent les cadeaux offerts en vue de dévier le cours de la justice. Qui est intelligent ne perd jamais de vue ce qui est sage, mais les regards de qui est stupide se portent vers des buts inaccessibles. Celui qui est stupide donne du chagrin à son père et des regrets à celle qui l'a mis au monde. Il n'est pas bien d'infliger une amende à un innocent et il est injuste de punir quelqu'un de respectable. Quelqu'un d'expérimenté évite de trop parler et quelqu'un de raisonnable prend le temps de réfléchir. Quand il se tait, même un imbécile paraît sage. Lorsque ses lèvres sont fermées on pourrait le croire intelligent. Celui qui ne cherche que son intérêt s'isole des autres, il s'irrite quand on lui propose de l'aide. Ce qui intéresse l'insensé n'est pas de comprendre, mais de faire étalage de son opinion. La méchanceté amène avec elle le mépris, et la honte accompagne l'affront. Les paroles d'un être humain sont profondes comme l'océan, vivifiantes comme un torrent et source de sagesse. Il n'est pas bien de favoriser le coupable en refusant de faire justice à l'innocent. Les paroles de celui qui est stupide entraînent des disputes, ce qu'il dit provoque la bagarre. Quand l'insensé parle, il cause sa ruine; il est pris au piège de ses propres paroles. Les calomnies sont comme des friandises, elles descendent jusqu'au fond de soi-même. Celui qui néglige son travail et celui qui le gâche sont de la même famille. Le Seigneur est une forteresse. Le juste accourt auprès de lui et il est en sécurité. La fortune du riche lui tient lieu de citadelle, dans son coffre-fort elle le protège comme un rempart élevé. L'orgueil de l'être humain le conduit à la faillite. Avant d'accéder aux honneurs, il convient d'être humble. Qui répond avant d'avoir écouté montre sa bêtise et se couvre de ridicule. La volonté de vivre soutient la personne malade, mais qui peut rétablir une volonté défaillante? Celui qui réfléchit acquiert des connaissances, le sage cherche à entendre des paroles instructives. Offrir un cadeau ouvre bien des portes et permet de rencontrer des gens haut placés. Le premier à plaider une cause semble avoir raison jusqu'au moment où son adversaire le contredit. Jeter les dés fait cesser les querelles et tranche le débat entre des parties adverses. Un frère offensé est plus difficile à aborder qu'une forteresse. Les disputes sont aussi tenaces que les verrous d'un château. Chacun peut assurer sa nourriture par ses paroles; ce qu'il dit lui permet de gagner sa vie. Les paroles sont source de vie ou de mort. Qui aime parler doit en accepter les conséquences. Celui qui trouve une compagne, trouve le bonheur. Il a obtenu l'approbation du Seigneur. Le pauvre parle en suppliant, le riche répond avec dureté. Il y a des amis qui mènent au malheur. Un ami véritable est plus loyal qu'un frère. Mieux vaut être pauvre et vivre dans l'intégrité qu'être stupide et parler pour tromper. Sans expérience l'enthousiasme n'est pas bon; à trop se hâter on commet des erreurs. Telle personne se met bêtement dans une mauvaise situation et tourne sa colère contre le Seigneur! Un riche a sans cesse de nouveaux amis, un pauvre risque de perdre le seul qui lui reste. Le faux témoin ne reste pas impuni et le menteur n'échappe pas à la punition qu'il mérite. Beaucoup de gens flattent en face les personnes importantes et tout le monde se prend d'amitié pour qui fait des cadeaux. Le pauvre est détesté par ses propres frères, à plus forte raison ses amis l'abandonnent. Lorsqu'il voudrait leur parler, ils ne sont plus là. Apprendre à réfléchir, c'est agir pour son propre bien; s'appliquer à comprendre mène au bonheur. Le faux témoin ne reste pas impuni et le menteur cause sa propre perte. Il ne convient pas qu'un insensé vive dans le luxe et encore moins qu'un esclave commande à des chefs. Quelqu'un de sensé maîtrise sa colère, il met son point d'honneur à oublier les torts subis. La colère du roi est redoutable comme le rugissement d'un lion, mais sa bonté est bienfaisante comme la rosée sur l'herbe. Celui qui est stupide fait le malheur de son père. La femme querelleuse est semblable à une gouttière qui coule sans cesse. On peut hériter maison et argent de ses ancêtres, mais seul le Seigneur donne une épouse sensée. La paresse plonge dans le sommeil profond et la fainéantise suscite la famine. Celui qui respecte les règles protège sa vie, celui qui ne surveille pas sa conduite mourra. Donner aux pauvres revient à prêter au Seigneur, il récompensera cette générosité. Réprimande tes enfants tant que tu as l'espoir de les aider, mais ne t'emporte pas au point de vouloir leur mort. L'individu violent mérite de payer une amende. Ne pas lui en infliger, c'est l'inciter à recommencer. Écoute les conseils, laisse-toi éduquer: tu finiras par devenir un sage. Les êtres humains élaborent de nombreux plans, mais seule la décision du Seigneur se réalise. Ce que l'on attend d'une personne, c'est la bonté. Mieux vaut être pauvre que menteur. Reconnaître l'autorité du Seigneur conduit à la vie, une vie dans l'abondance et à l'abri du malheur. Le paresseux plonge sa main dans le plat, mais il ne la ramène pas jusqu'à sa bouche. Lorsqu'on frappe un insolent, l'ignorant peut devenir prudent. Lorsque quelqu'un d'intelligent est critiqué, il comprend la leçon. Qui est violent avec son père et chasse sa mère est un enfant indigne, dont on rougit. Mon enfant, si tu cesses d'écouter les avertissements, tu tournes le dos aux leçons de l'expérience. Un témoin malfaisant bafoue le droit. Les méchants ont le goût du mal. Les insolents s'exposent à être punis et l'insensé s'expose à recevoir des coups. Le vin rend insolent et les boissons alcoolisées incitent au tapage. Qui se laisse enivrer ne deviendra pas sage. Un roi irrité est aussi redoutable qu'un lion rugissant. Qui excite la colère du roi met sa vie en danger. Se retirer d'une dispute est un acte honorable. Seuls les imbéciles s'y entêtent. Un paysan trop paresseux pour labourer à l'automne ne trouve rien à récolter à l'époque de la moisson. Les pensées de l'être humain sont cachées comme des eaux souterraines. Une personne intelligente sait les faire apparaître. Beaucoup se vantent d'être bons, mais qui trouvera quelqu'un de vraiment sûr? Le juste mène une vie intègre, heureux les enfants qu'il laisse après lui! Lorsque le roi siège pour rendre la justice, il discerne le mal au premier coup d'œil. Quelqu'un peut-il dire: « J'ai la conscience tranquille, je suis pur de tout péché »? Avoir deux poids, deux mesures, voilà qui est détestable aux yeux du Seigneur. Même un enfant manifeste par ses actes si sa conduite est claire et droite. Des yeux pour voir, des oreilles pour entendre, sont l'œuvre du Seigneur. Si tu aimes trop dormir, tu deviendras pauvre. Ouvre grands les yeux et tu mangeras à ta faim. « Mauvaise affaire! » dit l'acheteur, mais, lorsqu'il s'en va, il se félicite de sa bonne affaire. L'or n'est pas rare et les perles abondent. Des paroles instructives sont un trésor bien plus précieux. Si quelqu'un se porte garant auprès de toi de la dette d'un inconnu, exige son vêtement; s'il cautionne des étrangers, exige des gages. Au premier abord la nourriture volée est un délice, mais ensuite c'est du gravier plein la bouche. Grâce à de bons conseils tu réaliseras tes projets. Ne pars pas en guerre sans en avoir délibéré. En parlant à tort et à travers on trahit aussi les secrets. Évite donc les gens qui bavardent trop. Si quelqu'un maudit son père ou sa mère, sa vie, comme une lampe, s'éteindra dans l'obscurité. Celui qui se hâte trop d'amasser une fortune ne sera pas béni par la suite. Ne te propose pas de rendre le mal qu'on te fait. Place ta confiance dans le Seigneur, et il te tirera d'affaire. Le Seigneur déteste les poids inexacts, il désapprouve l'emploi d'une balance faussée. C'est le Seigneur qui dirige la vie des hommes. Comment un humain comprendrait-il où le mènent ses pas? Il est dangereux de dire à la légère: « Ceci est pour Dieu! » et de lui faire des promesses avant d'avoir réfléchi. Un roi sage disperse ceux qui agissent mal, il fait passer sur eux la roue. La conscience est la lampe que le Seigneur donne à l'être humain: elle éclaire les profondeurs de son être. La bonté et la vérité protègent le roi. C'est par la bonté qu'il affermit son pouvoir. La vigueur fait la beauté de la jeunesse et les cheveux blancs la dignité de la vieillesse. Des traitements douloureux sont un remède au mal et les coups sont pour les intestins. L'esprit du roi est comme un ruisseau que la main du Seigneur dirige là où il veut. Chacun pense agir toujours avec droiture, mais le Seigneur examine le fond du cœur. Se conduire de façon juste et droite a plus de prix pour le Seigneur que des sacrifices. Le regard hautain et l'esprit orgueilleux, voilà ce qui manifeste le péché des méchants. Celui qui s'applique à élaborer des plans connaîtra l'abondance, celui qui agit avec précipitation connaîtra la misère. Faire fortune en mentant est une illusion passagère de ceux qui cherchent la mort. La violence des méchants les mène à leur perte, car ils refusent d'appliquer le droit. Les criminels suivent des chemins tortueux, mais les honnêtes gens ont une conduite droite. Mieux vaut vivre au coin d'un toit que partager sa maison avec une femme querelleuse. De tout son être, l'individu malveillant désire faire du mal et il n'épargne même pas son ami. Quand on punit l'insolent c'est une leçon de sagesse pour l'ignorant, tandis que le sage acquiert de l'expérience par l'enseignement qu'il reçoit. Le juste suit de près ce qui se passe dans la maison des méchants, il les précipite dans le malheur. Qui fait la sourde oreille aux cris du pauvre n'obtiendra pas de réponse quand il appellera au secours. Pour calmer la colère ou même la violente fureur de quelqu'un, rien de tel qu'un cadeau discret, qu'un présent offert sous le manteau. Agir selon le droit fait la joie de la personne honnête et frappe d'épouvante le malfaiteur. Quelqu'un qui abandonne tout bon sens ira bientôt tenir compagnie à ceux qui ne sont plus. Celui qui aime faire la fête connaîtra le besoin; l'amateur de vin et de bons repas ne deviendra jamais riche. Les méchants et les traîtres supporteront le malheur que les personnes honnêtes et droites n'auront pas à subir. Mieux vaut vivre dans un coin désert qu'avec une femme querelleuse et irritable. On trouve de précieuses réserves et des produits de luxe dans la demeure du sage, mais l'insensé dilapide ce qu'il a. Celui qui cherche à être honnête et bon vivra longtemps, il sera traité avec justice et respect. Le sage prend d'assaut une ville fortement défendue et abat les fortifications qui donnaient confiance à ses habitants. Celui qui surveille tout ce qui sort de sa bouche s'évite bien des tourments. L'insolent, c'est un moqueur et un orgueilleux, dans tout son comportement son orgueil se déchaîne. Le paresseux meurt de ne pas réaliser ses désirs, car ses mains refusent de travailler. Il passe son temps à convoiter, alors que la personne juste donne sans réserve. Les méchants rendent leurs sacrifices d'autant plus détestables qu'ils les offrent avec de mauvaises intentions. Le témoignage d'un menteur sera condamné, celui qui sait écouter saura témoigner de façon décisive. Le méchant s'entête; la personne qui mène une vie droite est sûre de sa conduite. Aucune sagesse, aucune intelligence, aucun avis ne tient devant le Seigneur. On équipe des chevaux pour le jour du combat, mais c'est le Seigneur qui donne la victoire. Avoir une bonne réputation vaut mieux qu'être très riche: l'estime des autres est préférable à l'or et à l'argent. Le riche et le pauvre ont ceci de commun: le Seigneur a fait l'un aussi bien que l'autre. Une personne prudente voit venir le malheur et se met à l'abri. Les ignorants n'en tiennent pas compte et le paient cher. Celui qui est humble reconnaît l'autorité du Seigneur; il est récompensé par la prospérité, la considération et une longue vie. Une conduite tortueuse comporte tant d'épines et de pièges qu'il faut s'en écarter si l'on tient à sa vie. Donne de bonnes habitudes à l'enfant dès le début de sa vie: il les conservera quand il sera devenu vieux. Le riche a les pauvres en son pouvoir. Ceux qui empruntent sont les esclaves de leurs créanciers. Qui sème l'injustice récolte le malheur, car son pouvoir de faire violence sera brisé. Celui qui est bienveillant sera béni parce qu'il partage sa nourriture avec le pauvre. Chasse les insolents et les disputes cesseront: ce sera la fin des querelles et des propos méprisants. Celui qui aime les intentions pures et les paroles aimables gagne l'amitié du roi. Le Seigneur protège la vraie connaissance et il démasque les paroles des gens de mauvaise foi. Le paresseux déclare: « Il y a un lion dehors. Je vais être tué en pleine rue! » Les paroles des femmes inconnues constituent un piège redoutable où tombe celui que le Seigneur désapprouve. Les enfants aiment ce qui est déraisonnable. Quelques bonnes corrections les guériront de cette tendance. Celui qui opprime le pauvre augmente son bien. Celui qui donne au riche ne fait que s'appauvrir. Prête l'oreille et écoute les paroles des sages; ouvre ton esprit à l'expérience que je te transmets. Tu seras heureux de les garder en mémoire et d'être toujours prêt à les citer. Je désire que tu places ta confiance dans le Seigneur, c'est pourquoi je vais te les faire connaître à toi aussi aujourd'hui même. J'ai écrit pour toi une trentaine de conseils et de réflexions. Je veux te donner des informations réellement dignes de confiance. Si quelqu'un t'envoie chercher la vérité, tu seras ainsi capable de lui communiquer des informations sûres. Ne profite pas de la faiblesse d'un pauvre pour le dépouiller et n'accable pas au tribunal une personne sans défense. En effet, le Seigneur défendra leur cause et privera de la vie ceux qui les auront privés de tout. Ne te lie pas avec quelqu'un d'irritable et fuis la compagnie de la personne agressive. Sinon, tu te mettras à imiter leur comportement et tu seras pris dans un engrenage fatal. Ne te rends pas responsable des dettes d'autrui en tapant dans la main de quelqu'un. Si tu n'as pas de quoi payer, on te retirera même ton propre lit. Ne déplace pas les bornes que tes ancêtres ont posées pour marquer la limite des champs. Regarde celui qui fait bien son métier: il pourra offrir ses services aux rois eux-mêmes au lieu de rester dans l'anonymat. Quand tu es assis à la table d'une personne importante, considère bien qui tu as devant toi. Réfrène ton appétit si tu es un glouton. Ne convoite pas ses bons plats: c'est une nourriture décevante! Ne te fatigue pas à courir après la richesse: cesse même d'y penser. L'argent disparaît avant qu'on ait eu le temps de bien le voir: on dirait qu'il se fabrique des ailes pour s'envoler au loin comme un aigle dans les cieux. Ne partage pas le repas de quelqu'un de malintentionné et ne convoite pas ses bons plats. Car il ne pense pas ce qu'il dit. « Mange et bois! », te dit-il, mais en réalité il ne te veut aucun bien. Par la suite, tu vomiras ce que tu as mangé et tes paroles flatteuses n'auront servi à rien. N'essaie pas de te faire écouter de quelqu'un de stupide: il ne reconnaîtra pas la valeur de tes paroles. Ne déplace pas les bornes posées autrefois, et ne cherche pas à t'emparer du terrain des orphelins. En effet, ils ont un défenseur puissant, et c'est lui qui soutiendra leur cause contre toi. Ouvre ton esprit à l'éducation que tu reçois et tes oreilles aux leçons de l'expérience. N'hésite pas à corriger ton enfant. Quelques bonnes corrections ne le tueront pas. Par de bonnes interventions tu peux au contraire le préserver du monde des morts. Mon enfant, si ton cœur s'attache à la sagesse, j'en aurai une grande joie. Je serai profondément heureux si tu parles avec droiture. N'envie pas intérieurement les pécheurs, mais respecte constamment le Seigneur. Alors tu auras un avenir, ton espérance ne sera pas déçue. Toi, mon enfant, écoute-moi et tu deviendras sage, tu iras droit ton chemin. Ne fréquente pas les gens qui s'enivrent de vin et se gavent de viande. Car les buveurs et les gloutons seront réduits à la misère, à force de somnoler ils n'auront plus que des vêtements en loques à se mettre. Écoute ton père, car tu lui dois la vie; ne méprise pas ta mère lorsqu'elle a vieilli. Apprends à être véridique, sage, discipliné et intelligent, et ne renonce pas à ces qualités. Le plus grand bonheur d'un père est d'avoir donné la vie à un enfant juste et sage. Donne cette joie à ton père et à ta mère, ce bonheur à celle qui t'a mis au monde. Mon enfant, fais-moi confiance, prends plaisir à suivre mon exemple. Sache bien que la prostituée et la femme inconnue ressemblent à une fosse profonde, à un puits étroit. Comme les brigands, elles se mettent aux aguets et multiplient la traîtrise parmi les hommes. Pour qui s'écrie-t-on « malheur » et « hélas »? Qui se dispute sans cesse et se plaint sans arrêt? Qui reçoit des coups sans raison? Qui a la vue trouble? Ce sont ceux qui s'attardent à boire du vin et essaient sans cesse de nouveaux mélanges d'alcool. Ne sois pas tenté par la belle couleur du vin qui pétille dans la coupe. Il coule agréablement dans le gosier, mais finalement il ressemble à une morsure de serpent, au poison d'un reptile venimeux. Tes yeux auront des visions, ton esprit et tes paroles deviendront confus. Tu te croiras en pleine mer, balancé au sommet du mât d'un navire. Tu te diras: « J'ai dû être blessé et battu sans avoir mal et sans m'en rendre compte. Pourvu que je me réveille bientôt pour redemander à boire! » N'envie pas les gens malfaisants et ne recherche pas leur compagnie. Ils ne pensent qu'à agir avec violence et ne parlent que du mal qu'ils vont faire. Il faut de la sagesse pour construire une maison, de l'intelligence pour la rendre habitable. Il faut du savoir-faire pour en remplir les pièces d'objets agréables et précieux. La sagesse d'un être humain fait sa force, l'expérience augmente son pouvoir. Ne pars pas en guerre sans en avoir délibéré, car un grand nombre de conseillers assure la victoire. Les données de la sagesse sont inaccessibles à l'imbécile. Qu'il ferme la bouche quand on discute des affaires publiques! Celui qui projette le mal a la réputation d'être maître en intrigues. Les machinations d'un insensé sont toujours coupables et celui qui se moque de tout se rend odieux. Si tu perds courage au jour de l'épreuve, ton courage est bien faible! Efforce-toi de sauver les condamnés à mort, ceux que l'on traîne injustement au supplice. Si tu dis: « Je n'étais pas au courant », celui qui examine le fond du cœur sait ce qu'il en est. Il t'observe, il connaît tout, il juge chacun selon ses actes. Mange du miel, mon enfant, car le miel fait du bien et le goût t'en sera agréable. Mais rappelle-toi que la sagesse aussi est bonne pour ta vie. Si tu arrives à la cultiver, tu auras un avenir, ton espérance ne sera pas déçue. N'essaie pas, tel un malfaiteur, de t'approprier par la ruse la maison d'une personne honnête, ne la prive pas de son domicile. Une personne honnête peut tomber très souvent, elle s'en relève toujours; mais les malfaiteurs sont terrassés par l'adversité. Ne te réjouis pas lorsque ton ennemi tombe, ne saute pas de joie lorsqu'il trébuche. Le Seigneur verrait cela d'un mauvais œil et il détournerait sa colère de ton ennemi. Ne t'irrite pas au sujet de ceux qui font le mal, et n'envie pas les méchants. Ils n'ont aucun avenir, leur vie est comme une lampe qui s'éteint. Mon enfant, reconnais l'autorité du Seigneur et celle du roi. Ne t'associe pas à ceux qui veulent tout changer. Car ces personnes peuvent être anéanties soudainement, et qui sait quel désastre le Seigneur et le roi sont capables de susciter contre elles? Voici ce que des sages ont encore dit: Il n'est pas bien de juger avec parti pris. Si un magistrat dit au coupable: « Tu es innocent », les foules et les peuples le poursuivent de leur haine. Par contre, ceux qui condamnent le coupable s'en trouvent bien et sont récompensés par la reconnaissance de chacun. Répondre avec franchise est une vraie preuve d'amitié. N'envisage de bâtir une maison qu'après avoir terminé tes travaux au-dehors et préparé tes champs pour la récolte. N'accuse pas ton voisin sans raison: voudrais-tu prononcer un tel mensonge? Ne dis pas: « J'agirai avec lui comme il a agi avec moi, je lui rendrai selon ce qu'il mérite! » Un jour, je suis passé près du champ et de la vigne d'un homme paresseux et dépourvu de raison. Des ronces et des mauvaises herbes poussaient partout, le mur de clôture était écroulé. J'ai réfléchi à ce que j'avais vu et j'en ai tiré la leçon: tu dors un peu, tu t'assoupis un petit moment, tu restes étendu en te croisant les bras. Pendant ce temps, la pauvreté arrive sur toi comme un rôdeur, la misère te surprend comme un pillard. Voici d'autres proverbes de Salomon transmis par des hommes de l'entourage d'Ézékias, roi de Juda. Nous honorons Dieu parce qu'il tient certaines choses cachées. Nous honorons les rois parce qu'ils examinent le fond des choses. Nous ne savons pas jusqu'où s'élèvent les cieux ni jusqu'où va la profondeur de la terre. Nous ne connaissons pas davantage les pensées des rois. Si l'on ôte ses impuretés à l'argent, l'orfèvre en tirera un objet d'art. Si l'on ôte les gens malfaisants de l'entourage du roi, celui-ci affermira son pouvoir en pratiquant la justice. Ne te mets pas en avant en présence du roi et ne t'attribue pas la place d'une personne puissante. Il vaut mieux qu'on te dise: « Reçois une fonction plus haute », plutôt qu'on te rabaisse en faveur d'un notable que tu connais de vue. Ne sois pas trop pressé d'aller au tribunal. Si la personne en cause prouve que tu as tort, que te restera-t-il à faire? Si tu as une querelle avec ton voisin, règle-la avec lui, mais ne révèle pas ce qu'un autre t'a confié. Sinon, quelqu'un peut t'entendre, te le reprocher et tu ne seras plus en mesure de revenir sur ton indiscrétion. Une parole bien tournée est aussi précieuse qu'un objet en or avec des motifs d'argent. La réprimande donnée par une personne sage ressemble à un anneau ou à un collier d'or fin pour celui qui l'écoute. Dans la chaleur d'un jour de récolte, l'eau glacée est un réconfort. De même un messager fidèle à sa mission apporte du réconfort à son maître. Celui qui se vante d'un cadeau qu'il n'offrira pas est semblable à des nuages et du vent qui n'amènent pas de pluie. Avec beaucoup de patience on persuade un juge; des paroles douces viennent à bout des résistances les plus solides. Si tu trouves du miel, n'en mange pas trop, sinon tu en seras dégoûté au point de le vomir. Ne rends pas trop souvent visite à ton voisin, sinon il sera lassé de toi au point de te haïr. Une massue, une épée ou une flèche pointue: tel est celui qui porte un faux témoignage contre son prochain. Faire confiance à une personne déloyale quand on est malheureux revient à manger sur une dent qui bouge ou à s'appuyer sur un pied qui chancelle. Chanter des chansons à quelqu'un qui est malheureux, c'est comme enlever son manteau par un jour de froid ou mettre du vinaigre sur de la soude. Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire. En agissant ainsi, tu le mettras mal à l'aise, comme si tu ôtais des charbons brûlants de sa tête. Et le Seigneur te récompensera. De même que le vent du nord amène la pluie, un langage dissimulateur entraîne la colère des autres. Mieux vaut vivre au coin d'un toit que partager sa maison avec une femme querelleuse. Une bonne nouvelle qui vient d'un pays lointain est pareille à de l'eau fraîche pour un gosier desséché. Le juste qui se laisse influencer par un méchant ressemble à une source ou une fontaine dont l'eau a été polluée. Il n'est pas bon de manger trop de miel ni de rechercher trop d'honneurs. La personne qui ne contient pas sa colère est semblable à une ville sans défense devant une attaque. Les honneurs attribués à un insensé sont aussi déplacés que la neige en été et la pluie au moment de la récolte. Comme le moineau et l'hirondelle qui volettent sans se poser, une malédiction non méritée n'atteint personne. Le fouet est pour le cheval, la bride pour l'âne et les coups pour le dos des gens stupides. Ne réponds pas à l'insensé en imitant sa bêtise, pour ne pas devenir toi-même semblable à lui. Réponds à l'insensé comme le mérite sa bêtise, pour qu'il ne s'imagine pas être un sage. Confier des messages à un insensé revient à couper ses propres jambes, à s'exposer aux pires déboires. Les jambes d'un paralysé se dérobent sous lui; un proverbe dans la bouche des insensés n'a pas plus de force. Féliciter un insensé, c'est comme attacher solidement une pierre à une fronde. Une épine brandie par un ivrogne: tel est un proverbe dans la bouche des gens stupides. Celui qui embauche quelqu'un de stupide ou le premier venu est semblable à un archer qui tire sur tout ce qui bouge. Le chien retourne à ce qu'il a vomi et celui qui est stupide renouvelle ses bêtises. Si tu rencontres quelqu'un qui se croit sage, tu as plus à espérer d'un insensé que de lui. Le paresseux déclare: « Il y a un lion sur le chemin, il y a un fauve au milieu de la rue! » La porte tourne sur ses gonds, le paresseux se retourne dans son lit. Le paresseux plonge sa main dans le plat mais trouve trop fatigant de l'amener jusqu'à sa bouche. Le paresseux se croit plus sage que sept personnes qui savent répondre avec intelligence. Se mêler d'une dispute qui ne vous concerne pas, c'est vouloir attraper par les oreilles un chien qui passe. Un fou qui lance autour de lui des tisons, des flèches, des projectiles meurtriers, tel est celui qui trompe autrui et lui dit ensuite: « C'était pour rire! » Quand il n'y a plus de bois, le feu s'éteint; quand il n'y a plus de mauvaise langue, la querelle cesse. Le charbon entretient les braises, le bois entretient le feu et la personne querelleuse attise la dispute. Les calomnies sont semblables à des friandises, elles s'insinuent jusqu'au fond de soi-même. Des paroles chaleureuses qui cachent un esprit malveillant, c'est de l'argent impur plaqué sur de l'argile. L'individu plein de haine se dissimule derrière ses paroles, au-dedans de lui il prépare des tromperies. Quand il parle de façon aimable, ne t'y fie pas, car il a l'esprit plein de pensées détestables. Il est assez rusé pour dissimuler sa haine, mais tout le monde finit par découvrir sa méchanceté. Qui creuse une fosse tombera dedans et la pierre reviendra sur celui qui la roule. Blesser quelqu'un par des mensonges, c'est le haïr. Prononcer des paroles flatteuses entraîne la ruine. Ne te vante pas de ce que sera demain, car tu ignores ce qui se produira aujourd'hui. Laisse aux autres le soin de chanter tes louanges. Qu'un étranger le fasse plutôt que toi-même! La pierre est lourde et le sable pesant, mais la rancune d'un imbécile pèse plus lourd encore. La violence est brutale, la colère est un torrent déchaîné, mais devant la jalousie qui résistera? Mieux vaut une critique franche qu'une amitié qui ne se manifeste pas. Les reproches d'un ami prouvent sa loyauté, les baisers d'un ennemi sont de trop. Une personne rassasiée va jusqu'à refuser du miel; une personne affamée trouve doux ce qui est amer. Celui qui erre loin de chez lui ressemble à un oiseau errant loin de son nid. Les produits de beauté et les parfums mettent le cœur en fête; la douceur de l'amitié est semblable à la senteur parfumée la plus raffinée. N'abandonne pas tes amis ni les amis de ton père. Si tu es en difficulté, ne va pas chez ton frère, car un voisin proche vaut parfois mieux qu'un frère lointain. Conduis-toi avec sagesse, mon enfant, j'en aurai le cœur rempli de joie et si quelqu'un me critique, je pourrai lui répondre. Une personne prudente voit venir le malheur et se met à l'abri. Les ignorants n'en tiennent pas compte et le paient cher. Si quelqu'un se porte garant auprès de toi de la dette d'un inconnu, exige son vêtement, s'il cautionne une étrangère, exige des gages. Si un individu salue bruyamment son voisin au point du jour, sa salutation sera considérée comme une insulte. Une femme querelleuse est pareille à une gouttière qui coule sans cesse par un jour de pluie. Vouloir l'arrêter, c'est comme vouloir retenir le vent ou chercher à saisir de l'huile avec la main. Le fer aiguise le fer, le contact avec autrui affine l'esprit de l'être humain. Celui qui soigne un figuier en mangera les fruits. Celui qui prend soin de son maître en retirera de l'honneur. On trouve dans l'eau le reflet de son propre visage, on trouve chez les autres le reflet de ses propres sentiments. Le monde des morts et ses profondeurs n'ont jamais fini d'engloutir leurs proies; de même l'être humain n'arrive jamais au bout de ses désirs. De même que l'or et l'argent sont testés par le feu, de même chacun est jugé d'après sa réputation. Même si l'on écrasait un imbécile avec un pilon, comme des graines dans un mortier, on n'arriverait jamais à le débarrasser de sa bêtise. Sois bien au courant de l'état de ton bétail, prends grand soin de ton troupeau. En effet, la richesse ne dure pas toujours: même les couronnes ne se transmettent pas indéfiniment. Coupe l'herbe des champs et, pendant que l'herbe nouvelle pousse, ramasse le foin sur les montagnes. Aie des moutons pour te confectionner des vêtements, des boucs pour acheter un champ. Le lait que tes chèvres donnent avec abondance, utilise-le pour te nourrir ainsi que ta famille et tes servantes. Celui qui agit mal prend la fuite, même si personne ne le poursuit, mais le juste a autant d'assurance qu'un jeune lion. Quand un peuple se révolte, les chefs se multiplient. Avec quelqu'un d'intelligent et d'instruit, la stabilité règne. Une personne sans ressource qui opprime des pauvres ressemble à une pluie battante qui détruit les récoltes. Ceux qui rejettent l'enseignement félicitent les méchants, tandis que ceux qui l'observent les combattent. Les gens malhonnêtes ne comprennent rien au droit, ceux qui cherchent le Seigneur comprennent tout. Mieux vaut être pauvre et se conduire avec intégrité qu'être riche et avoir une conduite tortueuse. Un enfant intelligent obéit à l'enseignement, celui qui a de mauvaises fréquentations fait la honte de son père. Si quelqu'un s'enrichit en prêtant de l'argent à des taux excessifs, sa fortune reviendra à une personne généreuse envers les pauvres. Si quelqu'un fait la sourde oreille aux exigences de l'enseignement, même sa prière est désapprouvée. Un individu qui entraîne des gens au cœur droit sur un mauvais chemin tombera dans ses propres pièges. Le bonheur est réservé aux personnes intègres. Le riche estime qu'il se conduit avec sagesse, mais un pauvre peut le démasquer par son intelligence. Quand des justes triomphent, l'honneur en rejaillit sur tous, mais si des méchants l'emportent, chacun se met à l'abri. Rien ne réussit à celui qui cache ses fautes, mais celui qui les avoue et y renonce est pardonné. Heureux ceux qui vivent dans la crainte de mal agir; celui qui est entêté connaîtra le malheur. Un lion rugissant, un ours prêt à bondir: tel est le tyran qui domine sur un peuple de pauvres gens. Un dirigeant dénué de raison commet de nombreuses injustices. Celui qui déteste les gains malhonnêtes vivra longtemps. L'individu qui a un meurtre sur la conscience se précipite vers sa propre tombe: que personne ne l'en empêche! Toute personne qui suit une conduite droite sera en sécurité. L'hypocrite, qui mène une double vie, se perdra d'une façon ou d'une autre. Celui qui cultive son champ a beaucoup de pain, celui qui cultive des illusions beaucoup de misère. Celui qui est loyal sera comblé de bonheur, celui qui ne pense qu'à s'enrichir ne restera pas impuni. Il n'est pas bien d'avoir du parti pris. Pourtant, certains commettent cette injustice en échange d'une bouchée de pain. Si l'on est envieux, on se précipite sur la richesse sans se douter qu'on attire sur soi la misère. Celui qui adresse des critiques reçoit finalement plus de reconnaissance que le flatteur. Qui dépouille son père et sa mère en disant qu'il n'y a pas de mal à cela ne vaut pas mieux que le brigand. L'individu avide provoque des querelles, mais celui qui se confie dans le Seigneur connaîtra la prospérité. Celui qui se fie à son propre jugement est un insensé; seul celui qui se conduit avec sagesse échappe au danger. Celui qui est généreux envers les pauvres ne manquera jamais de rien, mais celui qui ferme les yeux sur leur misère sera maudit par beaucoup. Quand les méchants l'emportent, chacun se met à l'abri. Lorsqu'ils sont renversés, beaucoup de justes se manifestent. Qui refuse obstinément les critiques sera détruit soudain et de manière irrémédiable. Lorsque les justes sont nombreux, le peuple est heureux, mais si un tyran a le pouvoir, le peuple gémit. Celui qui aime la sagesse donne de la joie à son père. Qui fréquente les prostituées y laisse sa fortune. Un roi assure la prospérité de son pays lorsqu'il respecte le droit, mais, s'il lève des impôts abusifs, il le ruine. En flattant ses amis, on place un piège sur son propre chemin. Les méchants sont prisonniers de leurs propres torts, alors que les justes débordent de joie. Le juste sait reconnaître le droit des pauvres, le méchant n'a pas cette intelligence. Les frondeurs mettent une ville entière en effervescence, les sages apaisent la colère. Si un sage est en procès avec quelqu'un d'insensé, qu'il choisisse de se fâcher ou de rire, il ne s'en sortira jamais. Les meurtriers détestent les personnes intègres, mais ceux qui mènent une vie droite recherchent leur compagnie. L'insensé donne libre cours à sa mauvaise humeur, le sage retient et calme la sienne. Lorsqu'un chef prête attention à des mensonges, tous ceux qui travaillent pour lui deviennent malhonnêtes. Le pauvre et l'oppresseur ont un point commun: le Seigneur leur donne à tous deux des yeux pour voir. Un roi qui rend justice aux pauvres en toute vérité consolide à jamais son pouvoir. Les corrections et les réprimandes donnent de la sagesse; un enfant livré à lui-même fait la honte de sa mère. Plus il y a de gens malfaisants, plus il y a de crimes, mais les justes verront l'effondrement des méchants. En réprimandant ton enfant, tu seras sans inquiétude à son sujet et il te procurera beaucoup de satisfactions. Lorsqu'il n'y a plus de vision d'avenir, un peuple vit dans le désordre. Heureux celui qui obéit à l'enseignement. Ce n'est pas avec des paroles qu'on peut réprimander un serviteur, car, même s'il comprend ce qu'on lui dit, il n'obéira pas. Si tu rencontres quelqu'un qui parle sans réfléchir, sache qu'il y a plus à espérer d'un insensé que de lui. Celui qui est trop indulgent avec un serviteur dès son jeune âge finira par le rendre désobéissant. Le coléreux provoque des disputes, celui qui s'emporte facilement accumule les fautes. L'orgueil conduit à l'humiliation. Pour accéder aux honneurs, il faut avoir l'esprit humble. Le complice d'un voleur se fait du tort à lui-même: il connaît la malédiction qui le menace, mais il refuse de parler. Avoir peur des êtres humains représente un piège, mais celui qui se confie dans le Seigneur est en sécurité. Beaucoup de gens recherchent l'approbation de leur chef, pourtant c'est le Seigneur qui juge chacun. Les justes détestent les gens malhonnêtes, les méchants détestent la conduite des gens qui mènent une vie droite. Paroles solennelles d'Agour, fils de Yaqué. Voici ce que cet homme déclara à Itiel, Itiel et Oukal: « Oui, je suis trop stupide pour un homme, je n'ai même pas l'intelligence d'un être humain. Je n'ai jamais acquis la sagesse, et je n'ai pas accès à la connaissance de celui qui est saint. Qui est monté dans les cieux et en est revenu? Qui a recueilli le vent dans le creux de ses mains? Qui a enveloppé les eaux dans le pli de son vêtement? Qui a établi les limites de la terre? Quel est son nom? Quel est le nom de son fils? Dis-le-moi si tu le sais. Toute déclaration de Dieu est digne de confiance. Il est un bouclier pour qui lui demande protection. N'ajoute rien à ses paroles. Sinon, il te réprimandera et tu seras traité de menteur. Mon Dieu, je te demande deux faveurs. Accorde-les moi jusqu'à la fin de ma vie. Eloigne de moi les illusions et les mensonges, et ne me laisse pas devenir trop pauvre ou trop riche. Donne-moi juste ce dont j'ai besoin pour vivre. Si je possède trop, je risque de te trahir en disant: “À quoi le Seigneur sert-il?” Si j'ai trop peu, je risque de voler et de déshonorer ainsi mon Dieu. Ne calomnie pas un serviteur auprès de son maître. Sinon, il te maudira et tu paieras pour ta faute. Il y a des gens qui maudissent leur père et ne disent aucun bien de leur mère. Il y a des gens qui se croient purs alors qu'ils ne sont pas lavés de leurs souillures. Il y a des gens aux yeux pleins de mépris qui regardent tout le monde de haut. Il y a des gens dont les dents sont des épées, dont les crocs sont des couteaux. Ils sont prêts à retrancher les malheureux de la terre, les plus pauvres des humains. » Si quelqu'un se moque de son père et néglige l'obéissance qu'il doit à sa mère, les corbeaux du torrent lui crèveront les yeux et les aigles le dévoreront. Voici l'attitude de la femme adultère: « Je n'ai rien fait de mal! », dit-elle, aussi tranquillement que si elle s'essuyait la bouche après avoir mangé. Il existe sur la terre quatre espèces d'animaux tout petits, mais qui sont d'une sagesse étonnante: les fourmis, qui n'ont pas de force, mais qui amassent leur nourriture pendant l'été, les damans, qui sont faibles, mais qui se fabriquent des abris sûrs au milieu des rochers, les sauterelles, qui n'ont pas de roi, mais qui se déplacent en troupes ordonnées, les lézards, que l'on attrape avec la main, mais qui se faufilent jusque dans les palais des rois. Si tu as été assez stupide pour te vanter et qu'ensuite tu réfléchisses, retiens désormais ta langue! En effet, battre la crème produit du beurre, frapper sur le nez fait jaillir du sang et provoquer la colère suscite les disputes. Voici les conseils que Lemouel, roi de Massa, a reçus de sa mère: « Que te dirai-je, mon fils, toi mon propre enfant, l'objet de mes vœux? Ne gâche pas tes forces avec les femmes. Ne te laisse pas mener par celles qui perdent les rois. Le vin, Lemouel, n'est pas bon pour les rois. Ce n'est pas à eux d'en boire, ni à ceux qui gouvernent de boire de l'alcool. S'ils s'enivrent, ils oublieront d'appliquer les lois et trahiront les droits de ceux qui sont les plus pauvres. Que l'on donne plutôt des boissons enivrantes à ceux qui vont mourir ou qui ont une vie misérable. Car, en buvant, ils oublieront leur misère et leur tourment. Mais toi, tu dois parler pour défendre ceux qui n'ont pas la parole et pour prendre le parti des laissés pour compte. Parle en leur faveur: gouverne avec justice, défends la cause des pauvres et des malheureux. » Une femme de valeur est une véritable trouvaille! Sa valeur est plus grande que celle des perles. Son mari place sa confiance en elle, il ne manquera pas de ressource. Elle ne lui cause jamais de tort, mais elle lui donne du bonheur tous les jours de sa vie. Elle se procure de la laine et du lin et travaille de ses mains avec ardeur. Pareille aux navires marchands, elle amène de loin sa nourriture. Elle se lève avant le jour, prépare le repas de sa famille et distribue à ses servantes leur travail. Après avoir bien réfléchi, elle achète un champ et plante une vigne grâce à l'argent qu'elle a gagné. Elle se met au travail avec énergie et ses bras sont toujours actifs. Elle constate que ses affaires vont bien, elle travaille même la nuit à la lumière de sa lampe. Ses mains s'activent à filer la laine, ses doigts à tisser des vêtements. Elle tend une main secourable aux malheureux, elle est généreuse envers les pauvres. Elle ne craint pas le froid pour les siens, car chacun dans sa maison a un double vêtement. Elle se fabrique des couvertures et porte des habits raffinés en lin rouge. Son mari est connu aux portes de la ville, il participe aux délibérations avec les notables du pays. Elle confectionne des vêtements et les vend, elle livre des ceintures au marchand qui passe. La force et la dignité sont sa parure, elle sourit en pensant à l'avenir. Elle s'exprime avec sagesse, elle sait donner des conseils avec bonté. Elle veille sur tout ce qui se passe dans sa maison et elle est toujours active. Ses enfants viennent la féliciter. Son mari chante ses louanges. « Bien des femmes se montrent de valeur, disent-ils, mais toi, tu les surpasses toutes! » Le charme est trompeur, la beauté est passagère; seule une femme qui reconnaît l'autorité du Seigneur est digne d'éloges. Que l'on récompense son travail! Que l'on chante ses mérites aux portes de la ville! Voici les paroles du Sage, fils de David, roi à Jérusalem. De la fumée, dit le Sage, tout n'est que fumée, tout part en fumée. Quel profit les humains tirent-ils de la peine qu'ils se donnent sous le soleil? Une génération passe, une nouvelle génération lui succède, mais le monde demeure indéfiniment. Le soleil se lève, le soleil se couche, puis il se hâte de retourner à son point de départ. Tantôt vers le sud, tantôt vers le nord. Le vent souffle, le vent tourne, retourne, et reprend ses tours. Tous les fleuves vont à la mer, mais la mer n'est jamais remplie. Sans arrêt pourtant, les fleuves se déversent au même endroit. Tout est lassant: on ne le dira jamais assez; l'œil n'a jamais fini de voir ni l'oreille d'entendre. Ce qui est arrivé arrivera encore. Ce qui a été fait se fera encore. Rien de nouveau ne se produit sous le soleil. S'il y a quelque chose dont on dit: « Voilà du neuf! », en réalité cela avait déjà existé bien longtemps avant nous. On oublie ce qui est arrivé aux ancêtres. Ceux qui viendront après nous ne laisseront pas non plus de souvenir à ceux qui leur succéderont. Moi, le Sage, j'ai régné sur Israël à Jérusalem. Je me suis appliqué à comprendre et à connaître ce qui se passe dans le monde en m'aidant de toute ma sagesse. C'est là une préoccupation pénible que Dieu a imposée aux humains! J'ai vu tout ce qui se fait sous le soleil. Eh bien, ce n'est que fumée, autant courir après le vent! Ce qui est tordu ne peut pas être redressé, ce qui manque ne peut pas être compté. Je me suis dit: « J'ai accumulé bien plus de sagesse que tous ceux qui ont vécu à Jérusalem avant moi. » J'ai beaucoup enrichi mon expérience et ma connaissance. Je me suis appliqué à connaître ce qui est sage et à connaître ce qui est insensé et stupide. J'ai compris que cela aussi, c'est courir après le vent. Beaucoup de sagesse, c'est beaucoup de tracas; qui augmente son savoir augmente sa douleur. Je me suis dit: « Voyons ce que valent les joies de la vie, découvrons ce qu'est le bonheur. » Eh bien, cela aussi part en fumée! Le rire est insensé; la joie, à quoi rime-t-elle? J'ai décidé de tester les effets du vin tout en restant maître de moi-même. J'ai pris le parti de la folie pour voir ce que les humains trouvent de si bon à faire sous le soleil pendant le temps de leur vie. J'ai entrepris de grands travaux. Je me suis construit des maisons, j'ai planté des vignes. Je me suis aménagé des jardins, des parcs; j'y ai planté toutes sortes d'arbres fruitiers. Je me suis creusé des réservoirs pour arroser une forêt de jeunes arbres. Je me suis procuré des esclaves, hommes et femmes, en plus de ceux que j'avais déjà. J'ai eu du gros et du petit bétail en plus grand nombre que tous ceux qui ont vécu à Jérusalem avant moi. J'ai amassé de l'argent et de l'or, les trésors des rois et ceux des provinces. Je me suis acquis des chanteurs et des chanteuses, et, comble des délices, un grand nombre de femmes. Je devins quelqu'un de puissant, bien plus que tous ceux qui ont vécu avant moi à Jérusalem. Mais je restais lucide. Je ne me suis rien refusé de ce que je désirais. Je ne me suis privé d'aucun plaisir. J'ai profité de tous mes travaux et j'ai eu ma part des joies qu'ils pouvaient donner. Alors j'ai considéré toutes mes entreprises et la peine que j'avais eue à les réaliser. Eh bien! tout cela n'est que fumée, autant courir après le vent! Les humains ne tirent aucun profit véritable de leur vie sous le soleil. J'ai voulu comprendre quel avantage il y a à être sage plutôt qu'insensé ou stupide. Et je me suis demandé si celui qui me succédera comme roi agira autrement que ceux qui l'ont précédé. Pour ma part, j'ai vu que la sagesse est préférable à la sottise tout comme la lumière est préférable à l'obscurité. Car le sage voit où il va, l'insensé lui, avance à tâtons. Mais je sais aussi qu'un sort identique les attend finalement tous les deux. Et je me suis dit: « Je connaîtrai la même fin que l'insensé, à quoi m'aura servi d'être plus sage que lui? Voilà encore de la fumée! » Tout ce qui arrive est oublié dans les jours qui suivent. Le sage meurt tout comme l'insensé et les gens ne se souviennent pas plus de l'un que de l'autre. Pourquoi en est-il ainsi? Alors j'ai été dégoûté de la vie. En effet, j'ai trouvé détestable ce qui se fait sous le soleil, tout n'est que fumée, autant courir après le vent! J'ai détesté toute la peine que je me suis donnée sous le soleil, et dont je devrai abandonner le produit à celui qui me succédera. Se comportera-t-il en sage ou en insensé? Qui peut le savoir? Pourtant il disposera de tout ce que j'aurai acquis sous le soleil par mon travail et ma sagesse: encore de la fumée! L'idée que j'avais tant travaillé sous le soleil m'a conduit au désespoir. Un être humain travaille avec sagesse, compétence et succès, et voilà qu'il doit abandonner ses réalisations à quelqu'un qui n'y a pas travaillé. C'est de la fumée, une grande injustice! Dans ces conditions, quel intérêt les humains ont-ils à se donner de la peine pour réaliser ce qu'ils désirent sous le soleil? Leurs occupations ne leur apportent que soucis et tracas quotidiens, et même la nuit leur esprit n'a pas de repos. Encore une fois, c'est de la fumée! Le seul bonheur des humains est de manger, de boire et de jouir des résultats de leur travail. J'ai constaté que c'est Dieu qui leur offre ce bonheur, car personne ne peut manger ni éprouver du plaisir si Dieu ne le lui accorde pas. En effet, il donne à celui qui lui est agréable la sagesse, la connaissance et la joie. Mais il charge celui qui lui désobéit d'amasser des biens pour celui qui lui est agréable. Cela encore n'est que fumée, autant courir après le vent! Tout ce qui se produit sous le soleil arrive en son temps. Il y a un temps pour enfanter et un temps pour mourir; un temps pour planter et un temps pour arracher ce qui a été planté; un temps pour tuer et un temps pour soigner; un temps pour démolir et un temps pour construire. Il y a un temps pour pleurer et un temps pour rire; un temps pour gémir et un temps pour danser. Il y a un temps pour jeter des pierres et un temps pour les ramasser. Il y a un temps pour embrasser et un temps pour s'abstenir d'embrasser. Il y a un temps pour chercher et un temps pour perdre; un temps pour conserver et un temps pour jeter; un temps pour déchirer et un temps pour coudre. Il y a un temps pour se taire et un temps pour parler. Il y a un temps pour aimer et un temps pour haïr; un temps de guerre et un temps de paix. Quel profit celui qui travaille retire-t-il de sa peine? J'ai considéré les occupations pénibles que Dieu a imposées aux humains. Dieu a établi pour chaque événement le moment qui convient. Il nous a aussi donné le sens de l'infini. Pourtant nous ne parvenons pas à connaître l'œuvre de Dieu dans sa totalité. J'en ai conclu qu'il n'y a rien de mieux pour les humains que d'éprouver de la joie et de bien vivre. Lorsque quelqu'un mange, boit et jouit des résultats de son travail, c'est un don de Dieu. J'ai compris que tout ce que Dieu fait existe pour toujours; il n'y a rien à ajouter ni rien à retrancher. Dieu agit comme cela afin que les êtres humains reconnaissent son autorité. Ce qui arrive maintenant, comme ce qui arrivera plus tard, s'est déjà produit dans le passé. Dieu fait que les événements se répètent. Voilà ce que j'ai aussi observé sous le soleil: là où le droit devrait être appliqué, là où la justice devrait être rendue, c'est la méchanceté qui règne. Je me suis dit alors que Dieu jugera le méchant comme le juste, car toute chose arrive en son temps et chacune de nos actions sera jugée. En ce qui concerne les humains, je pense que Dieu les met à l'épreuve pour qu'ils voient par eux-mêmes qu'ils ne valent pas mieux que les bêtes. En effet, le sort final de l'être humain est le même que celui de la bête. Un souffle de vie identique anime les humains et les bêtes, les uns comme les autres doivent mourir. L'être humain ne bénéficie d'aucun avantage sur la bête puisque finalement tout part en fumée. Toute vie se termine de la même façon, tout vient de la poussière et tout retourne à la poussière. Qui peut affirmer que le souffle de vie propre aux humains s'élève vers le haut tandis que celui des bêtes descend vers la terre? Alors, je l'ai constaté, il n'y a rien de mieux pour l'être humain que de jouir du produit de son travail. C'est la part qui lui revient. Qui donc l'emmènera voir ce qui arrivera après lui? J'ai observé encore toutes les injustices qui existent sous le soleil. Les opprimés crient leur détresse et personne ne leur répond. Le pouvoir est du côté des oppresseurs, et personne ne réconforte les opprimés. J'estime que les morts qui sont déjà morts sont plus heureux que les vivants qui sont encore vivants. Et celui qui n'est jamais né est encore plus heureux que les uns et les autres puisqu'il n'a pas vu tout ce qui se fait de mal sous le soleil. J'ai découvert aussi que les humains peinent et s'appliquent dans leur travail uniquement pour réussir mieux que leur voisin. Cela encore n'est que fumée, autant courir après le vent! Bien sûr, l'insensé qui se croise les bras se détruit lui-même. Mais mieux vaut une seule main bien reposée que deux mains épuisées par un travail qui est une course après le vent. Sous le soleil j'ai observé encore une autre situation décevante comme la fumée: voici quelqu'un qui est seul, sans personne, qui n'a ni fils, ni frère et qui travaille à n'en plus finir. Il désire toujours plus de richesses. Pour qui travaille-t-il et se prive-t-il de bonheur? Voilà encore de la fumée, une mauvaise façon d'occuper sa vie. Deux associés valent mieux qu'un solitaire. À deux ils tirent un bon profit de leur travail. Si l'un des associés tombe, l'autre le relève. Mais quel malheur pour celui qui est seul, s'il tombe il n'a personne pour le relever. Lorsqu'on dort à deux on se tient chaud, mais celui qui est seul n'arrive pas à se réchauffer. Deux personnes peuvent résister à une attaque qui viendrait à bout d'une personne seule. Une corde à trois brins est plus solide! Mieux vaut un jeune pauvre et sage qu'un vieux roi stupide qui refuse les conseils. Et cela, même si le jeune homme est sorti de prison pour régner ou s'il a commencé par être un mendiant dans son royaume. J'ai vu que tout le monde sous le soleil se pressait autour du jeune homme en train d'accéder à la place du roi. Il se trouvait à la tête d'une foule innombrable. Pourtant les générations suivantes n'auront plus aucun enthousiasme pour lui. Cela encore n'est que fumée, autant courir après le vent! Ne te rends pas à la légère dans la maison de Dieu. Vas-y avec l'intention d'écouter. Cela vaut mieux que d'offrir le sacrifice des gens stupides qui ne comprennent pas qu'ils agissent mal. Devant Dieu, ne te presse pas de parler, ne te hâte pas d'énoncer une parole; Dieu est dans les cieux et toi, tu es sur la terre. Mesure donc tes paroles. En effet, plus on a de soucis, plus on rêve; et plus on parle, plus on dit de sottises. Si tu fais une promesse à Dieu, accomplis-la sans retard, car Dieu n'aime pas ceux qui agissent sans réfléchir. C'est pourquoi tiens ce que tu promets. Il vaut mieux ne pas promettre que de promettre sans tenir parole. Évite de te rendre coupable par tes propos. Ne dis pas au prêtre: « C'est une erreur. » Autrement, Dieu s'irritera à cause de tes paroles et détruira ce que tu entreprends. Les paroles abondantes sont aussi vaines que les rêves en grand nombre. Reconnais donc l'autorité de Dieu. Il ne faut pas s'étonner de voir le pauvre opprimé ni de voir le droit et la justice bafoués dans le pays. En effet, quelqu'un de haut placé est couvert par un plus grand que lui et tous deux sont protégés par des gens plus haut placés encore. Il serait préférable pour le pays d'avoir un roi qui favorise le travail des champs. Celui qui aime l'argent n'en a jamais assez et celui qui aime la richesse n'est jamais satisfait. Encore de la fumée! Plus quelqu'un a de biens, plus nombreux sont ceux qui vivent à ses dépens. Quel avantage en a-t-il, sinon de contempler sa propre richesse? Le travailleur dort d'un bon sommeil, qu'il ait peu ou beaucoup à manger. Mais le riche a tant de biens qu'il n'arrive pas à dormir. J'ai observé sur la terre cette situation dramatique: quelqu'un a mis son argent de côté pour son propre malheur. Il perd sa fortune dans une mauvaise affaire et il n'a plus rien du tout lorsque lui naît un fils. Il devra quitter ce monde comme il y est venu, aussi nu que lorsqu'il est sorti du ventre de sa mère. Il n'aura rien retiré de son travail, rien qu'il puisse prendre avec lui. C'est un grand malheur pour lui de quitter le monde comme il y est entré. Quel avantage a-t-il retiré? Il a travaillé pour du vent. En outre sa vie entière a été assombrie par de nombreux chagrins, l'irritation et la souffrance. Voici la conclusion que j'en tire: le mieux pour l'être humain est de manger, de boire et de profiter des résultats de son travail sous le soleil pendant la durée de vie que Dieu lui donne. C'est la part qui lui revient. Lorsque Dieu donne à quelqu'un d'être riche et de jouir de sa fortune, de profiter de la part qui lui revient, du produit de son travail, c'est là un don de Dieu. L'être humain oublie un peu à quel point sa vie est courte, tant que Dieu remplit son cœur de joie. J'ai observé encore un malheur sous le soleil, un grand malheur pour les humains. Voici quelqu'un à qui Dieu permet de s'enrichir, d'être fortuné et bien considéré. Il a tout ce qu'on peut désirer. Mais Dieu ne le laisse pas jouir de ses biens; un autre en profite. C'est de la fumée et une cruelle douleur. Un homme pourrait avoir une centaine d'enfants et vivre de nombreuses années. Que vaudrait tout cela s'il n'est pas heureux pendant sa longue vie et s'il n'est même pas enterré décemment? J'en ai conclu que la condition de l'enfant mort-né est préférable à la sienne. En effet, celui-ci est venu comme de la fumée, il disparaît dans l'obscurité et personne ne se souvient de lui. Il n'a même pas vu le jour et il n'a rien connu de la vie. Il est plus tranquille que celui qui vit longtemps. Ce n'est pas la peine de vivre, serait-ce jusqu'à deux fois mille ans, si l'on ne connaît pas le bonheur. Car toute vie aboutit à la mort. L'être humain travaille uniquement pour trouver satisfaction mais il n'est jamais satisfait. Le sage vit-il mieux que l'insensé? À quoi sert-il à un pauvre de savoir se conduire avec les autres? Mieux vaut ce que les yeux voient que ce que le cœur désire; cela aussi n'est que fumée, autant courir après le vent. Tout ce qui existe est connu depuis longtemps et nous savons bien ce qu'est l'être humain: il ne peut pas discuter avec plus fort que lui. Multiplier les paroles, c'est de la fumée sans fin. Qu'y gagne-t-on? L'être humain traverse la vie comme une ombre. Qui sait ce qu'il a de mieux à faire chaque jour de sa fugitive existence? Personne ne lui indiquera ce qui arrivera après lui sous le soleil. Une bonne réputation vaut mieux qu'un bon parfum, et le jour de la mort est préférable à celui de la naissance. Mieux vaut se rendre dans la maison où l'on pleure un mort que dans celle où se tient un banquet. La mort est la fin de tous les humains et il est bon d'y réfléchir tant qu'on est en vie. La peine est préférable au rire. Elle attriste le visage, mais elle rend le cœur meilleur. Le sage se rencontre là où l'on est en deuil; l'insensé là où l'on s'amuse. Mieux vaut écouter les avertissements du sage que les louanges d'un insensé. Car le rire de l'insensé est comme le crépitement des épines sous une marmite: encore de la fumée! Le pouvoir d'opprimer rend insensé le sage, un cadeau le rend malhonnête. Il est préférable de terminer une affaire que de la commencer. Mieux vaut être patient qu'orgueilleux. Ne t'irrite pas trop vite, c'est le propre des gens stupides. Ne te demande pas pourquoi le passé a été meilleur que le présent; il n'est pas sage de te poser cette question. La sagesse a autant de valeur qu'un héritage et tout être humain peut en tirer profit. Comme l'argent elle met à l'abri. Elle fait vivre ceux qui la possèdent: c'est là son avantage. Considère l'œuvre de Dieu. Ce qu'il a courbé, personne ne peut le redresser. Lorsque tout va bien, sois heureux; lorsque tout va mal, réfléchis. Dieu envoie le bonheur ou le malheur de façon qu'on ne sache jamais ce qui va arriver. Durant ma fugitive existence, j'ai constaté que tout peut se produire: un homme juste meurt avec son bon comportement et un homme mauvais continue à vivre avec sa méchanceté. Ne sois pas juste à l'excès, ni sage outre mesure. Pourquoi te détruire toi-même? Ne te laisse pas emporter par la méchanceté et ne te conduis pas de manière stupide. Pourquoi mourir avant l'heure? Il est bon de suivre à la fois ces deux conseils, car celui qui reconnaît l'autorité de Dieu ne tombe pas dans l'excès. La sagesse fortifie le sage mieux que dix gouverneurs dans une ville. Pourtant, il n'existe sur la terre personne d'assez juste pour pratiquer le bien sans jamais se tromper. Ne prête donc pas attention à tout ce que les gens racontent. Sinon tu finiras par entendre ton serviteur dire du mal de toi. Tu sais bien que toi-même, il t'arrive bien souvent de dire du mal des autres. J'ai examiné attentivement toute chose. Je me suis dit: « Je vais me conduire avec sagesse. » Mais je n'y suis pas arrivé! La réalité est si vaste et tellement profonde! Qui la comprendra vraiment? Alors je suis retourné à l'étude et à la recherche. J'ai voulu saisir ce qu'est la sagesse et quelle est la raison d'être des événements, comprendre pourquoi être méchant ou stupide, c'est insensé. Je l'ai constaté, la femme qui est un piège donne plus d'amertume que la mort. Son amour est comme un filet et ses bras sont comme des liens. Celui qui est agréable à Dieu lui échappe, mais le pécheur est capturé par elle. Voici en fait la seule chose que j'ai comprise: Dieu a fait les êtres humains simples et droits, mais ceux-ci ont cherché bien des complications. Qui est comme le sage? Qui connaît l'explication des choses? La sagesse d'une personne éclaire son visage et adoucit ses traits. Je le dis, obéis au roi. Tu lui as prêté serment devant Dieu, ne te hâte donc pas de te soustraire à son autorité. Ne persévère pas dans une affaire qui lui déplaît. Car le roi agit comme il le désire. Sa parole est souveraine et personne ne peut lui demander les raisons de ce qu'il fait. Celui qui obéit ne se mettra pas dans un mauvais pas. Mais le sage a la conviction qu'à un moment donné il y aura un jugement. En effet, toute action sera jugée un jour parce que la méchanceté des humains est grande. Nous ne savons pas ce qui va arriver. Qui nous dira comment les choses se passeront? Aucun être humain n'a le pouvoir de retenir sa vie, personne ne peut reculer le jour de sa mort. Dans ce combat, il n'y a pas moyen d'échapper. La méchanceté ne peut sauver celui qui s'en sert. J'ai vu tout cela, j'ai examiné avec soin tout ce qui se passe sous le soleil, où l'être humain domine son semblable et le rend malheureux. J'ai vu des méchants à qui on faisait des funérailles. Ces gens-là avaient fréquenté le temple. En ville on avait oublié leur comportement. Encore de la fumée! Celui qui agit mal n'est pas jugé dans l'immédiat. C'est pourquoi les humains conçoivent tant de mauvaises actions. Quelqu'un peut commettre une centaine de méfaits et vivre très longtemps. Mais je sais bien que seuls ceux qui respectent Dieu seront heureux, parce qu'ils reconnaissent son autorité. L'homme mauvais, lui, ne sera pas heureux. Il passera comme une ombre et il ne vivra pas longtemps parce qu'il ne reconnaît pas l'autorité de Dieu. Pourtant des faits décevants comme la fumée se produisent sur la terre: des justes sont traités comme le méritent les méchants, et des méchants sont traités comme le méritent les justes. Je le répète: encore de la fumée! Pour ma part, je célèbre la joie! En effet, le seul bonheur de l'être humain sous le soleil est de manger, de boire et de se réjouir. Voilà ce qui doit accompagner son travail chaque jour que Dieu lui donne à vivre sous le soleil. Alors j'ai pris tout cela en considération. J'en ai conclu que Dieu seul tient en main la vie des justes et des sages ainsi que leurs actions. Les humains ne savent pas s'ils connaîtront l'amour ou la haine. Ils ne peuvent rien prévoir. Tout peut arriver. C'est pareil pour tout le monde. Le sort final du juste et du méchant, du bon et du mauvais est identique. Il n'y a pas de différence entre celui qui est pur et celui qui est impur, entre celui qui offre des sacrifices et celui qui n'en offre pas; il n'y a pas de différence entre celui qui se conduit bien et celui qui se conduit mal, entre celui qui prête serment et celui qui refuse de le faire. La condition humaine est la même pour tous et les conséquences qui en résultent sous le soleil sont désastreuses: les humains se livrent au mal, ils ont des désirs insensés, et ensuite, c'est la mort! Or seul celui qui est en vie peut encore espérer: un chien vivant vaut mieux qu'un lion mort! En effet, les vivants savent au moins qu'ils mourront, mais les morts, eux, ne savent rien du tout. Ils n'ont plus rien à attendre puisqu'ils sont tombés dans l'oubli. Leurs amours, leurs haines, leurs jalousies sont mortes avec eux et ils ne participeront plus jamais à tout ce qui arrive sous le soleil. Va, mange ton pain avec plaisir et bois ton vin d'un cœur joyeux, car Dieu a déjà approuvé tes actions. En toute circonstance, mets des vêtements de fête et n'oublie pas de parfumer ton visage. Jouis de la vie avec la femme que tu aimes, chaque jour de la fugitive existence que Dieu t'accorde sous le soleil. C'est là ce qui te revient dans la vie pour la peine que tu prends sous le soleil. Utilise ta force à réaliser tout ce qui se présente à toi. Car il n'y a ni action, ni réflexion, ni savoir ni sagesse là où sont les morts que tu vas rejoindre. J'ai vu encore bien des choses sous le soleil. Ce ne sont pas toujours les plus rapides qui remportent la course ni les plus courageux qui gagnent la guerre. Ce n'est pas le sage qui gagne le mieux sa vie, la personne intelligente ne devient pas toujours riche et les savants ne sont pas forcément honorés. Chacun peut avoir de la malchance. En effet, l'être humain ne sait pas quand viendra le malheur. Comme le poisson capturé dans le filet fatal ou l'oiseau pris au piège, le malheur s'abat sur lui à l'improviste. J'ai fait une autre constatation, que j'ai jugée importante, sur le rôle de la sagesse sous le soleil. Il y avait une fois une petite ville avec peu d'habitants. Un roi puissant vint l'attaquer. Il l'assiégea et édifia contre elle de gros ouvrages de guerre. Un homme pauvre mais sage y vivait. Il sauva la ville grâce à sa sagesse. Cependant personne ne s'est souvenu de cet homme pauvre. Eh bien, je l'affirme: la sagesse vaut mieux que la bravoure, mais lorsqu'un sage est pauvre, les gens le méprisent et n'écoutent pas ses conseils. Pourtant il vaut mieux écouter quelqu'un de sensé qui parle calmement, qu'un chef qui crie en s'adressant à des gens stupides. La sagesse est plus efficace que les armes, mais un seul pécheur anéantit beaucoup de bonheur. Des mouches mortes infectent et abîment tout un flacon de parfum. De même un peu de sottise peut l'emporter sur la sagesse et sur la gloire. L'esprit du sage va dans le bon sens, mais l'insensé comprend tout de travers. Quand celui qui est stupide se trouve en chemin, comme le bon sens lui manque totalement, il dit de chacun qu'il est stupide. Si ton chef se met en colère, n'abandonne pas ton poste: une attitude calme évite de graves erreurs. J'ai observé bien des situations anormales sous le soleil, comme une erreur de celui qui gouverne: un imbécile reçoit de hautes fonctions, alors que des gens de valeur sont maintenus à des postes inférieurs. J'ai vu des esclaves à cheval et des personnes de haut rang aller à pied comme des esclaves. Celui qui creuse une fosse risque d'y tomber et celui qui démolit un mur peut être mordu par un serpent. Celui qui extrait des pierres peut se blesser et celui qui fend des bûches court un danger. Si l'on n'aiguise pas une hache dont le fer n'a plus de tranchant, il faut davantage de force pour l'utiliser. En effet, la sagesse est l'instrument du succès. À quoi bon savoir charmer un serpent, si l'on se fait mordre faute de l'avoir charmé? Lorsque le sage parle, les gens l'approuvent, alors que l'insensé court à sa ruine dès qu'il ouvre la bouche. Il commence par dire des sottises et termine par des propos dangereux et méchants. Celui qui est stupide ne peut plus s'arrêter de parler. Pourtant l'être humain ne sait rien de l'avenir. Qui lui indiquera ce qui arrivera après lui? L'insensé se fatigue pour peu, lui qui ne sait même pas trouver son chemin pour aller à la ville. Quel malheur pour un pays d'avoir un roi trop jeune et des ministres qui passent tout leur temps à table! Heureux le pays dont le roi est de naissance noble et dont les ministres se mettent à table à l'heure qui convient, pour prendre des forces et non pour s'enivrer. Le toit s'effondre sur celui qui est trop paresseux pour le réparer, l'eau pénètre dans la maison de celui qui est négligent. On prépare un repas pour se divertir, le vin rend la vie gaie et l'argent permet de tout obtenir. Cependant ne critique pas le roi, même intérieurement, ne dis rien contre le puissant, même en privé. Un oiseau pourrait répandre tes paroles et répéter ce que tu as dit. Engage-toi dans une affaire, même en courant des risques, un jour tu peux y retrouver ton compte. Bien plus, investis dans plusieurs affaires, car tu ne sais jamais quel malheur peut arriver sur la terre. Quel que soit le côté où un arbre tombe, il reste là où il s'est abattu. Quand les nuages sont gonflés d'eau, il se met à pleuvoir. Celui qui observe trop le vent ne sèmera pas, celui qui regarde trop les nuages ne moissonnera pas. Tu ne sais pas où va le vent, ni comment se forment les os dans le ventre d'une femme enceinte. Tu peux encore moins comprendre comment Dieu agit, lui qui fait tout. Dès le matin, sème ton grain et jusqu'au soir n'arrête pas de travailler. Tu ne sais pas si un moyen réussira plutôt que l'autre ou si les deux sont bons. La lumière du jour est douce à voir et il est agréable d'être vivant. L'être humain doit se réjouir de chaque année qui lui est donnée, même s'il vit longtemps. Qu'il se rappelle qu'il y aura toujours assez de jours sombres, car l'avenir est incertain comme la fumée! Toi qui es jeune, profite de ta jeunesse. Sois heureux pendant ce temps-là. Fais tout ce que tu désires, tout ce qui te plaît. Mais sache bien que Dieu jugera chacune de tes actions. Évite les causes de tristesse pour ton esprit et le mal pour ton corps, car la jeunesse et la vigueur se dissipent comme de la fumée. Pendant que tu es jeune, n'oublie pas celui qui t'a créé. Souviens-toi de lui avant que viennent les jours du déclin et le moment où tu diras: « Je n'ai pas de plaisir à vivre. » Quand s'assombrissent le soleil et la lumière, la lune et les étoiles, que les nuages reviennent après la pluie. Alors les gardiens tremblent de peur, les hommes vigoureux se courbent, les meunières cessent de moudre, trop peu nombreuses, ceux qui observent par la fenêtre n'y voient plus clair. La porte se referme sur la rue, le bruit du moulin baisse, le chant de l'oiseau s'éteint, toutes les chansons s'évanouissent. On a peur de gravir une pente, on a des frayeurs en chemin, les cheveux blanchissent comme l'aubépine en fleur, l'agilité de la sauterelle fait défaut, les épices perdent leur saveur. Ainsi chacun s'en va vers sa dernière demeure. Et dans la rue, les pleureurs rôdent en attendant. Alors le fil d'argent de la vie se détache, le vase d'or se brise, la cruche à la fontaine se casse, la poulie tombe au fond du puits. Le corps de l'homme s'en retourne à la terre d'où il a été tiré et le souffle de vie s'en retourne à Dieu qui l'a donné. Tout n'est que fumée, dit le Sage, tout part en fumée. Il faut encore ajouter que le Sage n'a pas cessé d'enseigner au peuple ce qu'il savait. Il a mis en forme beaucoup de proverbes après avoir soigneusement examiné leur valeur. Le Sage s'est efforcé de trouver des paroles qui font du bien; ce qu'il a écrit avec honnêteté est digne de confiance. Les paroles des sages sont comme des aiguillons qui stimulent l'esprit et comme des attaches qui retiennent l'ensemble des connaissances. Elles sont inspirées par le seul guide véritable. Mon enfant, prends garde de ne pas trop y ajouter. Le nombre de livres que l'on pourrait écrire est illimité et il est épuisant de consacrer beaucoup de temps à l'étude. Et voilà la conclusion de tout ce qui a été dit: reconnais l'autorité de Dieu et obéis à ses ordres, c'est le devoir de tout être humain. En effet, Dieu demandera des comptes pour toutes les actions, même cachées, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Le plus beau de tous les chants. De Salomon. Des baisers, des baisers à pleine bouche! Tes caresses m'enivrent plus que le vin. Ton huile parfumée sent si bon! Toute ta personne est un parfum raffiné; il n'est pas étonnant que toutes les filles soient amoureuses de toi! Prends-moi par la main, entraîne-moi et courons! Tu es mon roi, conduis-moi dans ta chambre, nous serons dans la fête et dans la joie grâce à toi; nous célébrerons tes caresses plus enivrantes que le vin. Oui, elles ont bien raison d'être amoureuses de toi! Je suis noire et belle aussi! comme les tentes des bédouins, comme les tapisseries de luxe. Filles de Jérusalem, ne me regardez pas comme ça, parce que ma peau est brune: c'est le soleil qui m'a brûlé: mes frères se sont fâchés contre moi et ils m'ont imposé de surveiller les vignes. Mais pour ma vigne à moi, je ne veux pas être surveillée! Toi que mon cœur aime, dis-moi où tu fais paître ton troupeau, où tu le mets au repos, vers midi. Ainsi je n'aurai pas l'air de vagabonder près des troupeaux de tes camarades. Si tu ne le sais pas, toi la plus belle des femmes, suis les traces des moutons, et conduis tes jeunes chèvres près des cabanes de bergers. Ma tendre amie, tu as aussi belle allure que le cheval de parade attelé au char du pharaon. Tes joues sont belles entre tes boucles d'oreilles. Ton cou est élégant sous ton collier de perles. Nous ferons pour toi des boucles d'oreille en or avec des incrustations d'argent. Pendant que mon roi est à son festin, mon parfum de nard répand sa senteur. Mon bien-aimé est pour moi comme un sachet de myrrhe qui repose entre mes seins; mon bien-aimé est pour moi comme une grappe de fleurs de henné parmi les vignes d'En-Guédi. Que tu es belle, ma tendre amie, que tu es belle! Tes yeux ont le charme des colombes. Toi aussi, mon bien-aimé, tu es beau, tu es magnifique. Notre lit, c'est la verdure, les branches des cèdres forment les poutres de notre maison, les cyprès en sont les cloisons. Et moi, je suis une fleur de la plaine du Saron, un lys des vallées. Oui, un lys parmi les ronces, telle est ma tendre amie parmi les jeunes filles! Un pommier parmi les arbres de la forêt, tel est mon bien-aimé parmi les jeunes hommes! À son ombre, j'ai plaisir à m'asseoir et je trouve à ses fruits un goût délicieux. Il m'a conduite au palais de l'ivresse, et l'étendard qu'il déploie sur moi, c'est l'amour. « Vite, des gâteaux de raisin pour me rendre des forces, et des pommes pour me réconforter, car je suis malade d'amour! » Sa main gauche soutient ma tête, son bras droit enlace ma taille. Filles de Jérusalem, au nom des gazelles et des biches en liberté, je vous le demande instamment: n'éveillez pas, ne réveillez pas mon aimée avant qu'elle le veuille! Écoutez, c'est mon bien-aimé, c'est lui qui arrive! Il franchit d'un bond les montagnes et saute par-dessus les collines. On dirait une gazelle ou un jeune cerf. Le voici qui s'arrête derrière notre mur, il cherche à voir à travers la fenêtre, il jette un coup d'œil à travers le treillage. Et maintenant il me parle: « Allons, ma tendre amie, ma belle, viens! L'hiver est passé, la pluie a cessé, elle s'est éloignée. On voit les champs se couvrir de fleurs; c'est le temps où tout chante. On entend dans le pays la tourterelle qui roucoule. Les premiers fruits grossissent sur les figuiers, les vignes sont en fleur et répandent leur parfum. Allons, ma tendre amie, ma belle, viens! Ma colombe, blottie au creux des rochers, cachée dans la falaise, montre-moi ton visage; fais-moi entendre ta voix, elle est si agréable, et ton visage est si joli! » Attrapez-nous les renards, ces petits renards qui ravagent nos vignes, quand notre vigne est en fleur. Mon bien-aimé est à moi et je suis à lui. Il trouve sa pâture là où poussent les lys. À la fraîcheur du soir, quand les ombres s'allongeront, tu reviendras, mon bien-aimé, semblable à une gazelle ou à un jeune cerf sur les monts séparés. Sur mon lit, pendant la nuit, je cherche celui que mon cœur aime, je le cherche, et je ne le trouve pas. Oui, je veux me lever, parcourir la ville, les rues, les places, partir à la recherche de celui que mon cœur aime. Je le cherche, et je ne le trouve pas. Mais je rencontre les gardes, qui font leur ronde dans la ville: « Avez-vous vu celui que mon cœur aime? » À peine les ai-je dépassés, que je trouve celui que mon cœur aime. Je lui prends la main, je ne le lâcherai plus avant de l'avoir fait entrer dans la maison de ma mère, dans la chambre de celle qui m'a conçue. Filles de Jérusalem, au nom des gazelles et des biches en liberté, je vous le demande instamment: n'éveillez pas, ne réveillez pas mon aimée avant qu'elle le veuille! Qu'est-ce qui arrive du désert comme une colonne de fumée, dans un nuage odorant de myrrhe, d'encens et de parfums exotiques de toutes sortes? C'est le lit à porteurs du roi Salomon, entouré de soixante hommes d'élite, parmi les plus vaillants d'Israël. Ils sont tous armés de l'épée et entraînés au combat. Chacun porte son arme à la hanche pour faire face aux dangers de la nuit. Le roi Salomon s'est fait construire un siège à porteurs en bois du Liban. Il a fait faire les supports en argent, le dossier en or, le siège en tissu de luxe. Les filles de Jérusalem ont arrangé l'intérieur avec amour. « Ah, filles de Jérusalem, venez donc voir le roi Salomon! Il porte la couronne de mariage que lui a remise sa mère en ce jour de noces où il est tout à la joie. » Que tu es belle, ma tendre amie, que tu es belle! Derrière ton voile tes yeux ont le charme des colombes. Ta chevelure évoque un troupeau de chèvres qui dévale du mont Galaad. Tes dents me font penser à un troupeau de moutons fraîchement tondus, qui remontent du point d'eau. Chacune a sa sœur jumelle, aucune ne manque à l'appel. Un ruban rouge: ce sont tes lèvres; ta bouche est ravissante. Derrière ton voile tes pommettes sont rouges comme une tranche de grenade. Ton cou a l'aspect de la tour de David, bâtie toute ronde. Mille boucliers y sont suspendus, les boucliers ronds de tous les héros. Tes deux seins sont comme deux faons, les jumeaux d'une gazelle, qui trouvent leur pâture là où poussent les lys. À la fraîcheur du soir, quand les ombres s'allongeront, je compte bien venir à ta montagne de myrrhe et à ta colline d'encens. Ma tendre amie, tu es toute belle, il n'y a en toi aucun défaut! Viens avec moi, ma fiancée, quitte les monts du Liban et viens avec moi; descends des sommets de l'Amana, du Senir et de l'Hermon. Fuis ces repaires de lions, ces montagnes pour panthères. Par un seul de tes regards tu me fais battre le cœur, ma sœur, ma fiancée, par un seul mouvement de ton cou. Que de beauté dans tes caresses, ma sœur, ma promise! Que de beauté dans tes caresses, elles sont meilleures que le vin. Ton huile parfumée m'enchante plus que tous les baumes odorants. Ma fiancée, du miel coule de tes lèvres, et ta langue cache un lait parfumé de miel. Tes vêtements ont l'odeur des bois du Liban. Tu es mon jardin privé, ma sœur, ma fiancée, ma source personnelle, ma fontaine réservée. Tes formes élancées sont un verger de paradis planté de grenadiers aux fruits exquis. Il embaume les parfums du henné et du nard, du nard et du safran, du laurier et de la cannelle avec ceux de tous les bois odorants; et aussi les senteurs de myrrhe et d'aloès avec celles des baumes les plus fins. Le jardin a une source, une fontaine d'eau vive qui ruisselle du Liban. Réveille-toi, vent du nord, viens, vent du midi, répands les parfums de mon jardin, pour qu'il exhale ses senteurs! Et toi, mon bien-aimé, entre dans ton jardin pour en manger les fruits exquis. J'entre dans mon jardin, ma sœur, ma fiancée, et j'y fais ma cueillette de myrrhe et d'herbes parfumées; j'y mange mon rayon de miel, j'y bois mon vin et mon lait. Mangez, mes amis, buvez, enivrez-vous de caresses. J'étais endormie, mais mon cœur restait en éveil. J'entends un bruit! C'est mon bien-aimé qui frappe à la porte: « Ouvre-moi, ma sœur, ma tendre amie, ma colombe, ma parfaite. Ma tête est couverte de rosée et mes cheveux sont trempés des gouttes de la nuit. » J'ai retiré mes vêtements, je ne vais pas me rhabiller! Je viens de me laver les pieds, je ne vais pas les salir! Mon bien-aimé passe la main par le trou de la porte, et j'en ai le cœur battant. D'un bond je suis debout pour ouvrir à mon bien-aimé. Mes mains et mes doigts ruissellent d'huile de myrrhe, quand je saisis la poignée du verrou. J'ouvre à mon bien-aimé; mais il est parti, il n'est plus là. J'avais perdu mes moyens lorsqu'il parlait. Je le cherche, et je ne le trouve pas. J'ai beau l'appeler, il ne répond pas. Mais je rencontre les gardes, qui font leur ronde sur les remparts de la ville. Ils me frappent, ils me blessent, ils m'arrachent mon châle. Filles de Jérusalem, je vous le demande instamment: si vous rencontrez mon bien-aimé, que lui raconterez-vous? Que je suis malade d'amour! Dis-nous, toi la plus belle des femmes, qu'a-t-il de plus qu'un autre, ton bien-aimé? Oui, qu'a-t-il de plus qu'un autre, ton bien-aimé pour que tu nous fasses pareille demande? Mon bien-aimé est reconnaissable entre dix mille à son teint resplendissant et cuivré. Sa tête est d'or, d'or pur. Ses cheveux bouclés ondulent comme les fleurs de dattier, ils sont noirs comme le corbeau. Ses yeux ont le charme des colombes penchées sur un ruisseau; ils semblent baigner dans du lait, comme logés dans un écrin. Ses joues sont un parterre odorant, un bouquet parfumé. Ses lèvres ont l'éclat du lys où perle une huile de myrrhe. Ses bras sont comme un anneau d'or incrusté de pierres précieuses. Son ventre est une plaque d'ivoire couverte de saphirs. Ses jambes font penser à des colonnes de marbre blanc, solidement plantées sur des socles d'or fin. Il a fière allure, comme les monts du Liban; il a l'élégance des cèdres. Sa bouche est douce à mon baiser, tout en lui est désirable! Tel est mon bien-aimé, filles de Jérusalem, tel est mon ami! Dis-nous, toi la plus belle des femmes, où est-il allé, ton bien-aimé? Quelle direction a-t-il prise ton bien-aimé? Nous voulons le chercher avec toi. Mon bien-aimé est descendu dans son jardin, dans son parterre odorant, pour y trouver sa pâture et y cueillir les lys. Je suis à mon bien-aimé, et mon bien-aimé est à moi! Il trouve sa pâture là où poussent les lys. Tu es belle, ma tendre amie, comme la cité de Tirsa, ravissante comme Jérusalem, redoutable comme des bataillons de soldats. Détourne un peu les yeux, car ton regard me trouble. Ta chevelure évoque un troupeau de chèvres qui dévale du mont Galaad. Tes dents me font penser à un troupeau de moutons qui remontent du point d'eau. Chacune a sa sœur jumelle, aucune ne manque à l'appel. Derrière ton voile tes pommettes sont rouges comme une tranche de grenade. Le roi peut bien avoir soixante reines, quatre-vingts concubines et des jeunes femmes sans nombre: elle est unique, ma colombe, ma parfaite, seule fille de sa mère et son enfant préférée. Les autres femmes, en la voyant, vantent son bonheur. Les reines et les concubines du roi font d'elle cet éloge: « Quelle est donc cette femme, qui a la fierté de l'aurore, la beauté de la lune, l'éclat du soleil, et qui est redoutable comme des bataillons de soldats? » Je suis descendu au parc des noyers, pour voir les jeunes pousses dans le vallon, pour voir si la vigne bourgeonne et si les grenadiers sont en fleur. Mais je n'y comprends plus rien; tu me fais perdre mes moyens, fille de parents nobles. Reviens, reviens, Sulamite, reviens donc et laisse-nous te regarder. Pourquoi regarder la Sulamite entraînée dans la danse à deux camps? Que tes pieds sont jolis dans tes sandales, princesse! La courbe de tes hanches fait penser à un collier sorti des mains d'un artiste. Le bas de ton ventre forme une coupe ronde, où le vin parfumé ne saurait manquer; ton ventre est une colline de blé entourée de lys. Tes deux seins sont comme deux faons, les jumeaux d'une gazelle. Ton cou ressemble à la tour d'ivoire. Tes yeux me rappellent les étangs de Hèchebon, à la sortie de cette grande cité. Ton nez est semblable à la tour du Liban, qui monte la garde en face de Damas. Ta tête se dresse fièrement comme le mont Carmel. Les mèches de tes cheveux ont des reflets de pourpre; un roi est pris à leurs boucles. Que tu es belle et magnifique, mon amour, toi qui fais mes délices! Et quelle ligne élancée! On dirait un palmier-dattier; tes seins en sont les grappes. Ce qui me fait dire: « Je monterai au palmier pour mettre la main sur ses fruits! » Que tes seins soient aussi pour moi comme des grappes de raisin, et le parfum de ton souffle comme l'odeur des pommes! Que ta bouche soit comme le bon vin… …oui, un bon vin que je réserve à mon bien-aimé et qui glisse sur nos lèvres endormies. Je suis à mon bien-aimé et ses désirs se portent vers moi. Viens, mon bien-aimé, sortons, allons passer la nuit parmi les fleurs de henné. Nous serons de bonne heure aux vignes, nous verrons si elles bourgeonnent, si les bourgeons s'ouvrent, et si les grenadiers sont en fleur. Et là je te donnerai mes caresses. Les pommes d'amour libèrent leur senteur. À notre porte nous avons toutes sortes de fruits exquis, des nouveaux et des anciens. Mon bien-aimé, je les ai réservés pour toi. Comme j'aimerais que tu sois mon frère, nourri au sein de ma mère! Quand je te rencontrerais dehors, je pourrais t'embrasser sans provoquer les critiques. Je te conduirais: je te ferais entrer jusque chez ma mère, et tu m'instruirais. Je te ferais goûter à mon vin parfumé et au jus de mes grenades. Sa main gauche soutient ma tête, son bras droit enlace ma taille. Filles de Jérusalem, je vous le demande instamment: n'éveillez pas, ne réveillez pas mon aimée avant qu'elle le veuille. Quelle est cette femme, qui arrive du désert appuyée au bras de son bien-aimé? Je te réveille sous le pommier, là où ta mère t'a conçu, là où elle t'a mis au monde. Place-moi comme une marque gravée sur ton cœur, une marque gravée sur ton bras. Car l'amour est aussi fort que la mort; la passion aussi impitoyable que le monde des morts. Elle est une fièvre brûlante, elle frappe comme la foudre. Toute l'eau des océans ne suffirait pas à éteindre l'amour. Toute l'eau des fleuves serait incapable de l'emporter. Celui qui offrirait tout ce qu'il possède pour acheter l'amour ne recueillerait que le mépris. Nous avons une jeune sœur, qui n'a pas encore de seins. Que ferons-nous pour elle, quand il sera question de la marier? Si elle est un rempart, nous bâtirons sur elle des créneaux d'argent. Si elle est une porte, nous bloquerons cette porte par une barre de cèdre. Je suis un rempart, moi; mes seins en sont les tours. Alors, pour lui, je suis celle qui fait son bonheur. Salomon possède une vigne à Baal-Hamon, et il l'a confiée à des gardiens. Chacun devait lui remettre mille pièces d'argent pour son fruit. Salomon, tu peux garder les mille pièces d'argent, dont deux cents pour les gardiens; ma vigne à moi, je la garde moi-même. Toi qui es assise dans ces jardins, des amis tendent l'oreille à ta voix. Mais c'est à moi que tu dois dire: « Pars vite d'ici, mon bien-aimé, et semblable à une gazelle ou à un jeune cerf, rends-toi sur les monts parfumés. » Vision d'Ésaïe, fils d'Amots, ce qu'il a vu à propos de Juda et de Jérusalem, à l'époque d'Ozias, Yotam, Acaz et Ézékias, rois de Juda. Cieux, écoutez, terre, prête attention! Car le Seigneur parle: « J'ai élevé des enfants pour en faire des adultes, mais ils se sont révoltés contre moi. Un bœuf connaît son propriétaire, et un âne la mangeoire chez son maître. Mais Israël ne connaît rien, mon peuple ne comprend rien. » Quel malheur, peuple coupable, chargé de crimes, descendance de malfaiteurs, enfants corrompus! Vous avez abandonné le Seigneur, vous avez méprisé le Dieu d'Israël qui est saint, vous vous êtes détournés de lui. Où voulez-vous qu'il vous frappe encore, vous qui persistez à vous révolter? Toute la tête est malade, et le cœur tout entier est épuisé. De la plante des pieds jusqu'à la tête plus rien n'est intact. Tout n'est que blessures, traces de coups et plaies ouvertes, que personne n'a nettoyées, ni pansées, ni soignées avec de l'huile. Votre pays est un désert, vos villes sont incendiées. Sous vos yeux, des étrangers dévorent les produits de votre sol; il n'en reste plus rien, comme une dévastation infligée à des étrangers. Seule la ville de Sion subsiste comme une hutte dans une vigne, comme une cabane dans un champ de concombres, comme une ville assiégée. Si le Seigneur de l'univers ne nous avait pas laissé quelques rescapés, nous serions comme la ville de Sodome, nous ressemblerions à Gomorrhe. Écoutez bien ce que dit le Seigneur, vous les dirigeants corrompus, dignes de Sodome, soyez attentifs à l'enseignement de notre Dieu vous, peuple perverti, digne de Gomorrhe: « Je n'ai rien à faire de vos nombreux sacrifices, déclare le Seigneur. J'en ai assez des béliers consumés par le feu et de la graisse des veaux. Je ne désire pas le sang des taureaux, des agneaux et des boucs. Vous venez vous présenter devant moi, mais vous ai-je demandé de piétiner les cours de mon temple? Cessez de m'apporter des offrandes, c'est inutile; cessez de m'offrir la fumée des sacrifices, j'en ai horreur; cessez de célébrer les nouvelles lunes, les sabbats ou les fêtes solennelles: je n'admets pas un culte mêlé au crime, je déteste vos fêtes de nouvelle lune, vos cérémonies sont un fardeau pour moi, je suis fatigué de les supporter. Quand vous étendez les mains pour prier, je détourne les yeux pour ne pas voir. Vous avez beau faire prière sur prière, je refuse d'écouter, car vos mains sont couvertes de sang. Lavez-vous, purifiez -vous, écartez de ma vue vos mauvaises actions, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien, préoccupez-vous du droit des gens, tirez d'affaire l'opprimé, rendez justice à l'orphelin, défendez la cause de la veuve. » « Venez donc, dit le Seigneur, nous allons nous expliquer. Si vos crimes ont la couleur du sang, ils deviendront blancs comme neige. S'ils sont rouge vif, ils prendront la blancheur de la laine. Si vous êtes bien disposés, si vous m'écoutez, vous vous nourrirez des bons produits du pays. Mais si vous refusez, si vous êtes rebelles, vous serez tués par l'épée. » Voilà ce que déclare le Seigneur. Comment la cité fidèle est-elle devenue une prostituée? Le droit abondait, la justice y résidait; mais à présent, les assassins y sont les maîtres. Jérusalem, ton argent se réduit à des scories, ton bon vin est coupé avec de l'eau. Tes princes sont des rebelles, et des complices de voleurs, tous aiment les pots-de-vin, ils recherchent des récompenses, ils ne rendent pas justice au droit de l'orphelin, ils sont sourds à la plainte de la veuve. C'est pourquoi le maître, le Seigneur de l'univers, le Dieu fort d'Israël, affirme: « Ah, je vais prendre ma revanche sur mes adversaires! Je tirerai vengeance de mes ennemis! Jérusalem, tu auras affaire à moi: je te purifierai au feu, je fondrai tes scories comme avec de la soude, et je supprimerai tous tes déchets. Je rendrai tes juges comme ceux d'autrefois, et tes conseillers comme ceux de l'ancien temps. Alors on te nommera “ville de la justice” et “cité fidèle”. » Sion sera délivrée quand elle respectera le droit, et ses habitants convertis le seront quand ils pratiqueront la justice. Mais ce sera la catastrophe à la fois pour les rebelles et les coupables, et ce sera la fin pour ceux qui abandonnent le Seigneur. Oui, vous serez humiliés à cause des arbres sacrés qui vous tiennent tant à cœur; vous serez honteux d'avoir choisi ces jardins pour vos pratiques païennes. Oui, vous serez comme ces arbres quand ils perdent leurs feuilles, ou comme ces jardins quand ils sont privés d'eau. Celui qui est fort sera comme une mèche inflammable, et son action comme une étincelle: tous les deux brûleront ensemble, sans personne pour éteindre. Parole d'Ésaïe, fils d'Amots, ce qu'il a vu à propos de Juda et de Jérusalem. Un jour viendra où la montagne de la maison du Seigneur sera fermement établie au sommet des montagnes et se dressera au-dessus des collines. Alors tous les peuples afflueront vers elle. Des foules nombreuses s'y rendront et diront: « En route! Montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob. Il nous enseignera ce qu'il attend de nous, et nous suivrons ses chemins. » En effet, c'est de Sion que vient l'enseignement du Seigneur, c'est de Jérusalem que nous parvient sa parole. Il rendra son jugement entre les pays, il sera un arbitre pour des peuples puissants. Avec leurs épées, ils forgeront des socs de charrue, et avec leurs lances, ils feront des faucilles. On ne lèvera plus l'épée un pays contre l'autre, on ne s'exercera plus à la guerre. Vous, les descendants de Jacob, en route! Marchons dans la lumière du Seigneur! Seigneur, tu ne veux plus de ton peuple, les descendants de Jacob. Car les pratiques de l'Orient abondent chez lui; il exerce l'astrologie comme les Philistins. Ton peuple fait des affaires avec les païens. Son pays est plein d'argent et d'or; il n'y a pas de limite à ses trésors. Son pays est plein de chevaux; il n'y a pas de limite au nombre de ses chars de combat. Son pays est plein de faux dieux, et ils se prosternent devant l'œuvre de leurs mains, devant ce qu'ils ont façonné de leurs doigts. C'est pourquoi tous les humains devront s'incliner et mordre la poussière. Et toi, Seigneur, ne les relève surtout pas! Cachez-vous sous les rochers, rentrez sous terre, pour fuir la terreur qu'inspire le Seigneur, pour vous mettre à l'abri devant la grandeur de sa majesté. Le regard orgueilleux des humains sera abaissé, les personnes hautaines devront s'incliner. Ce jour-là, le Seigneur seul sera reconnu grand. Car le Seigneur de l'univers se réserve un jour pour prononcer son jugement contre tout ce qui prétend être grand ou supérieur, afin de le rabaisser: contre tous les cèdres du Liban à la taille si haute, et les chênes du Bachan; contre toutes les hautes montagnes et toutes les collines dominantes, contre toutes les tours surélevées et les murailles inaccessibles; contre tous les grands navires de Tarsis et les bateaux de luxe. L'orgueil des humains devra s'incliner et les personnes hautaines seront abaissées. Ce jour-là, le Seigneur seul sera reconnu grand. Les faux dieux disparaîtront entièrement. On entrera dans les cavernes, dans les trous de la terre, pour fuir la terreur qu'inspire le Seigneur, pour se mettre à l'abri devant la grandeur de sa majesté, quand il se lèvera pour frapper la terre d'épouvante! Ce jour-là, on jettera aux rats et aux chauves-souris les faux dieux d'argent et d'or, que l'on a fabriqués pour se prosterner devant eux. On entrera dans les creux et les fentes des rochers pour fuir la terreur qu'inspire le Seigneur, pour se mettre à l'abri devant la grandeur de sa majesté, quand il se lèvera pour frapper la terre d'épouvante! Cessez de compter sur l'être humain, sa vie ne tient qu'à un souffle. Quelle valeur lui reconnaître? Oui, voici que le maître, le Seigneur de l'univers, va priver Jérusalem et le royaume de Juda de toutes sortes d'appui, de toute ressource en pain et en eau, de troupes d'élite et de simples soldats, de juges, de prophètes, de devins et de membres du conseil des anciens, d'officiers et de dignitaires, de conseillers, d'artisans habiles et d'experts en sorcellerie. « Comme chefs, dit le Seigneur, je leur donnerai des gamins, qui les gouverneront au gré de leurs caprices. » Ce sera la foire d'empoigne: c'est à qui l'emportera sur l'autre, le gamin brutalisera la personne âgée, et les vauriens les gens respectables. Un homme empoignera son frère, un membre de son propre clan: « Tu as un manteau à te mettre, dira-t-il, tu es donc notre chef, prends le commandement de ces ruines. » Mais ce jour-là, l'autre répondra: « Je ne peux rien faire pour vous; il n'y a chez moi ni pain ni manteau. Vous ne ferez pas de moi un chef. » Jérusalem a trébuché, Juda est à terre. En paroles et en actes ils s'opposent au Seigneur, ils le bravent en face. L'expression de leur visage les accuse. Comme les gens de Sodome ils commettent leurs crimes au grand jour, sans même les cacher. Hélas pour eux, ils préparent leur propre malheur! Vous pouvez le dire: pour le juste tout ira bien; car il profitera du fruit de ses actions. Mais quel triste sort pour le méchant! Tout ira mal pour lui; on le traitera selon ce qu'il a fait. Mon peuple, dit le Seigneur, ceux qui dominent sur toi te maltraitent; ce sont des gens avides qui exercent le pouvoir. Mon peuple, ceux qui te dirigent ne font que t'égarer, ils te conduisent dans la mauvaise direction. Le Seigneur est prêt pour un procès, il est en place pour juger les peuples. Le Seigneur fait passer en jugement les conseillers et les chefs de son peuple: « C'est vous qui avez ravagé la vigne; vous avez rempli vos maisons de ce que vous avez pris aux pauvres. De quel droit écrasez-vous mon peuple et faites-vous violence aux pauvres, demande le maître, le Seigneur de l'univers? » « Les dames de Jérusalem sont bien fières, dit le Seigneur; elles marchent le cou tendu, le regard provocant; elles vont à petits pas en faisant résonner les bracelets de leurs chevilles. » C'est pourquoi le Seigneur leur tondra le crâne et il dénudera leur front. Ce jour-là, le Seigneur les privera de tout ce qui leur sert de parure: les bracelets aux chevilles, les serre-tête et les bijoux en forme de croissant; les boucles d'oreilles, les bracelets et les voilettes; les turbans, les gourmettes, les ceintures tressées, les gris-gris et les porte-bonheur; les bagues et les anneaux pour le nez; les vêtements de fête, les capes, les foulards et les sacoches; les miroirs, les chemises fines, les écharpes et les châles. L'odeur de pourriture remplacera les parfums, et une simple corde tiendra lieu de ceinture. Au lieu de coiffures savantes, leur tête sera tondue; au lieu d'habits de luxe, elles auront une étoffe de deuil autour de la taille. Oui, l'humiliation remplacera la beauté. Jérusalem, tes hommes succomberont à la guerre, tes soldats d'élite mourront au combat. Alors toute la ville poussera des plaintes et se lamentera, telle une femme qui a tout perdu et reste assise à terre. En ce jour-là, sept femmes agripperont le même homme en lui disant: « Nous ne serons à ta charge ni pour la nourriture ni pour l'habillement. Enlève seulement notre déshonneur, en nous permettant de porter ton nom! » En ce jour-là, ce que le Seigneur fera germer dans le pays sera la fierté et la gloire des rescapés d'Israël; ce que le pays produira fera leur grandeur et leur prestige. Alors ceux qui seront restés dans Sion, ceux qui auront survécu dans Jérusalem recevront le titre de “mis à part pour le Seigneur”; ce sont, à Jérusalem, tous ceux que le Seigneur a inscrits dans son livre comme vivants. Le Seigneur fera souffler un vent de justice et de purification. Quand il aura ainsi nettoyé les dames de Jérusalem de leur souillure, quand il aura lavé Sion du sang qu'elle a répandu chez elle, alors, partout sur la montagne de Sion et sur les assemblées qui s'y tiendront, il fera paraître une nuée pendant le jour et l'éclat d'une flamme pendant la nuit. Au-dessus de tout, la gloire du Seigneur sera une protection; elle sera un toit de feuillage pour donner de l'ombre pendant la chaleur du jour, et fournir un abri, un refuge, contre l'orage et la pluie. Laissez-moi chanter quelques couplets pour mon ami; c'est la chanson de mon ami et de sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile. Il en avait travaillé la terre, enlevé les pierres; il y avait mis un plant de choix, bâti une tour de guet et même creusé un pressoir. Il espérait que sa vigne produirait de beaux raisins, mais elle n'a rien donné de bon. « Eh bien, dit mon ami, vous qui habitez Jérusalem, vous les gens de Juda, c'est à vous de juger entre ma vigne et moi. Que faire de plus pour elle, que je n'aie déjà fait? J'espérais d'elle de beaux raisins, elle n'a rien donné de bon. Pourquoi? Maintenant, je veux vous dire ce que je ferai à ma vigne: J'arracherai la haie qui l'entoure et les troupeaux y brouteront. J'abattrai son mur de clôture, et les passants la piétineront. Je ferai d'elle un terrain vague: personne ne la taillera, personne ne l'entretiendra; les épines et les ronces y pousseront et j'interdirai aux nuages de laisser tomber la pluie sur elle. » La vigne du Seigneur de l'univers, c'est Israël. La plantation qu'il chérissait, c'est le peuple de Juda. Le Seigneur espérait d'eux qu'ils respecteraient le droit, mais c'est partout l'injustice et le passe-droit; il attendait la justice, mais c'est partout les cris de détresse et d'injustice. Quel malheur de voir ces gens qui ajoutent une maison à une autre et qui annexent un champ après un autre! À la fin, ils ont pris toute la place, il n'y a plus qu'eux dans le pays. J'ai entendu le Seigneur de l'univers faire ce serment: « Je le jure, toutes ces maisons seront dévastées, ces grandes et belles demeures resteront vides d'habitants. Trois hectares de vigne ne produiront pas cinquante litres de vin; et qui sème cent kilos de blé n'en récoltera que dix. » Quel malheur de voir ceux qui dès le matin se ruent sur les boissons alcoolisées, et tard le soir encore s'échauffent avec du vin! Ils s'enivrent au son des harpes et des lyres, des tambourins et des flûtes. Mais ils ne remarquent pas que le Seigneur agit, ils ne regardent pas ce qu'il fait. C'est pourquoi le Seigneur déclare: « Mon peuple sera exilé, car il n'a rien compris. Ses élites mourront de faim, les foules dépériront de soif. » La mort ouvre tout grand sa gueule, elle l'agrandit démesurément. Les nobles et le petit peuple de Jérusalem y tomberont en pleine fête. C'est pourquoi tous les humains devront s'incliner et mordre la poussière. Le regard orgueilleux sera abaissé. Le Seigneur de l'univers montrera sa grandeur en instaurant le droit; le Dieu saint montrera qu'il est vraiment Dieu en établissant la justice. Dans les ruines de la ville, les agneaux viendront paître comme dans leur pâturage, et les chevreaux qu'on engraisse y chercheront leur nourriture. Quel malheur de voir ces gens attachés au crime par les cordes du mensonge! Comme on traîne un chariot, ils traînent derrière eux les suites de leur faute. Ils disent en effet: « Vite, vite que se réalise ce que le Seigneur doit faire, nous voudrions voir ça! Que les projets du Dieu d'Israël qui est saint viennent à se réaliser, nous aimerions les connaître! » Quel malheur de voir ces gens qui déclarent bien ce qui est mal, et mal ce qui est bien! Ils prétendent clair ce qui est obscur, et obscur ce qui est clair. Ce qui est doux, ils le font passer pour amer, et ce qui est amer pour quelque chose de doux. Quel malheur de voir ces gens qui se prennent pour des sages et qui se croient intelligents! Quel malheur de voir ces gens qui sont des champions pour boire du vin, des virtuoses pour préparer des boissons alcoolisées! Ils acquittent le coupable en échange d'un cadeau, et ne veulent rien savoir du bon droit de l'innocent. C'est pourquoi comme la paille qu'on brûle sur pied, ou comme l'herbe sèche qui se consume dans les flammes, ils pourriront par la racine, leur tige tombera en poussière; car ils ont méprisé l'enseignement du Seigneur de l'univers, ils ont dédaigné la parole du Dieu d'Israël qui est saint. C'est pourquoi le Seigneur a fait éclater son indignation contre son peuple. Il l'a menacé du poing et l'a frappé. Les montagnes en ont tremblé; les cadavres des victimes restent sur place dans les rues comme des ordures. Mais la colère du Seigneur ne cesse pas pour autant, et son poing reste menaçant. Le Seigneur dresse un signal pour des peuples lointains; il siffle pour faire venir cette troupe depuis le bout du monde. La voilà qui se hâte et arrive au plus vite. Il n'y a personne dans cette troupe qui se sente fatigué, personne qui traîne les pieds, personne qui somnole, personne qui s'endorme; aucun ceinturon n'est débouclé, aucun lacet n'est desserré. Ses flèches sont aiguisées, ses arcs sont prêts à tirer. Les sabots de ses chevaux sont durs comme un silex, et les roues de ses chars font penser à un tourbillon. On croit entendre le rugissement d'une lionne, le cri rauque d'un jeune lion, qui gronde, saisit sa proie et la met en lieu sûr, sans que personne ose la lui arracher. En ce jour-là cependant, c'est contre ce peuple qu'il y aura un rugissement, comme celui de la mer en colère. On regardera le pays, mais on n'y verra qu'une obscurité oppressante; d'épais nuages obscurciront la lumière du jour. C'était l'année où mourut le roi Ozias. Dans une vision, j'aperçus le Seigneur assis sur un trône très élevé. Le bas de son manteau remplissait le temple. Des anges flamboyants se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes: deux leur servaient à se cacher le visage, deux à se voiler le corps et deux à voler. Ils criaient l'un à l'autre: « Saint, saint, saint est le Seigneur de l'univers! La terre entière est remplie de sa gloire! » Leur voix faisait trembler les portes sur leurs pivots, et le temple se remplit de fumée. Je dis alors: « Quel malheur pour moi, je vais être réduit au silence car mes lèvres sont indignes de Dieu, et j'appartiens à un peuple aux lèvres tout aussi indignes de lui. Or j'ai vu, de mes yeux, le roi, le Seigneur de l'univers! » Mais l'un des anges flamboyants vola vers moi. Avec des pincettes il tenait une braise qu'il avait prise sur l'autel. Il en toucha ma bouche et me dit: « Ceci a touché tes lèvres, ton indignité est supprimée, ton péché est effacé. » J'entendis alors le Seigneur demander: « Qui vais-je envoyer? Qui sera notre porte-parole? » – « Me voici, répondis-je, envoie-moi. » Il reprit: « Va dire à ce peuple: “Vous aurez beau écouter, vous n'entendrez pas. Vous aurez beau regarder, vous ne verrez pas.” Rends-les donc insensibles, durs d'oreille et aveugles; empêche leurs yeux de voir, leurs oreilles d'entendre et leur intelligence de comprendre, sinon ils reviendraient à moi et ils seraient guéris. » Je demandai alors: « Jusqu'à quand, Seigneur? » Il me répondit: « Jusqu'à ce que les villes soient dévastées et dépeuplées, les maisons vidées de leurs occupants et la campagne réduite en désert. » « Oui, le Seigneur éloignera la population du pays. Beaucoup de terres y resteront en friche. Si le dixième du peuple échappe encore au désastre, à son tour il sera livré au feu. Mais le térébinthe et le chêne conservent leur souche quand ils sont abattus: de même cette souche est le gage réservé par Dieu d'un nouveau commencement. » C'était l'époque où Acaz, fils de Yotam et petit-fils d'Ozias, était roi de Juda. Le roi Ressin de Syrie vint avec Péca, fils de Remalia et roi d'Israël, pour attaquer Jérusalem. Mais leur tentative allait échouer. On informa Acaz, le descendant de David, et sa cour que les Syriens avaient établi leur camp sur le territoire d'Éfraïm. Le roi et son peuple furent secoués par cette nouvelle comme les arbres de la forêt par le vent. Le Seigneur dit alors à Ésaïe: « Avec ton fils Chéar-Yachoub, sors à la rencontre d'Acaz; il est à l'extrémité du canal du réservoir supérieur, sur le chemin qui mène au champ des Blanchisseurs. Tu lui diras: “Attention! Garde ton calme, n'aie pas peur et ne te laisse pas intimider par la brûlante colère de Ressin le Syrien et du fils de Remalia. Ce ne sont que deux bouts de tisons fumants. Certes, les Syriens, ainsi que Péca et les troupes d'Éfraïm, ont des projets malveillants contre toi. Ils ont dit: ‘En avant contre le royaume de Juda! Faisons-lui peur, forçons-le à se joindre à nous, et imposons-lui comme roi le fils de Tabéel.’ Mais voici ce que le Seigneur Dieu déclare: ‘Cela n'arrivera pas, cela n'aura pas lieu. Le Seigneur ajouta cet autre message pour Acaz: « Demande au Seigneur ton Dieu un signe de son appui. Qu'il te le donne au fond du monde des morts ou là-haut dans les cieux. » Mais Acaz répondit: « Non, je n'en demanderai pas; je ne veux pas mettre le Seigneur à l'épreuve. » Alors Ésaïe lui dit: « Écoutez-moi, toi et ta famille, les descendants de David. On dirait que cela ne vous suffit pas d'épuiser la patience des gens, et qu'il vous faut aussi épuiser la patience de mon Dieu. Eh bien! le Seigneur vous donne lui-même un signe: la jeune femme sera enceinte et elle mettra au monde un fils. Elle le nommera “Dieu avec nous”. L'enfant sera nourri de crème et de miel, jusqu'à ce qu'il soit capable de refuser ce qui est mauvais et de choisir ce qui est bon. Avant même que le petit garçon soit en âge de faire cette différence, le territoire dont les deux rois te font si peur sera abandonné par ses habitants. Mais pour toi, pour ton peuple et pour ta dynastie, le Seigneur fera venir un temps qu'on n'avait plus connu depuis le jour où le royaume d'Israël s'est séparé du royaume de Juda. – C'est une allusion à l'intervention du roi d'Assyrie.– » En ce jour-là, le Seigneur, d'un coup de sifflet, fera venir les mouches qui se trouvent là-bas, dans le delta du Nil, ainsi que les abeilles qui sont en Assyrie. Toutes, elles viendront se poser dans les ravins abrupts et les fentes des rochers, dans tous les buissons et à tous les points d'eau. En ce jour-là, le Seigneur louera un rasoir de l'autre côté de l'Euphrate – allusion au roi d'Assyrie –, et il marquera votre déshonneur en vous rasant la tête et tous les poils du corps, sans oublier la barbe. En ce jour-là aussi, chacun élèvera une vache et deux chèvres, qui produiront tant de lait qu'on mangera de la crème. Tous ceux qui seront restés au pays se nourriront de crème et de miel. En ce jour-là encore, un champ de mille pieds de vigne, valant mille pièces d'argent, sera abandonné aux épines et aux ronces. On viendra y chasser avec un arc et des flèches. Oui, le pays tout entier ne sera plus qu'épines et ronces. Quant aux coteaux que l'on cultivait à la pioche, on n'y craindra pas les épines et les ronces mais on y laissera paître les bœufs et passer les moutons. Pour obéir à un ordre du Seigneur, je pris une tablette à écrire de grandes dimensions et j'y gravai en lettres usuelles « À celui qui s'appelle “vite-au-butin-fonce-au-pillage” ». Je montrai alors la tablette à deux témoins dignes de foi, Ouria, le prêtre, et Zacharie, fils de Yebérékia. Puis je passai la nuit avec la prophétesse, ma femme. Elle devint enceinte et mit au monde un fils. Alors le Seigneur me donna cet ordre: « Donne-lui comme nom “vite-au-butin-fonce-au-pillage”. Car avant même que l'enfant sache dire “papa” ou “maman”, on aura apporté au roi d'Assyrie les richesses de Damas et le butin pris à Samarie. » Le Seigneur me dit encore: « Ce peuple dédaigne les eaux du canal de Siloé, qui coulent tout doucement; et il se réjouit au sujet des deux rois Ressin et Péca. C'est pourquoi je ferai monter jusqu'à lui les flots abondants et violents de l'Euphrate – le roi d'Assyrie et le poids de sa puissance. L'Euphrate sortira de son lit, submergera ses rives, se répandra en inondation, débordera sur Juda et lui montera jusqu'au cou. Il étendra au loin ses rives sur toute la largeur de ton pays, Emmanuel. » Peuples, criez, c'est la terreur qui vous attend. Soyez attentifs, vous les pays lointains: Vous pouvez bien vous armer, la terreur vous attend. Oui, vous pouvez bien vous armer, la terreur vous attend. Faites donc des projets, ils tomberont en miettes. Discutez tant que vous voudrez, vos plans ne verront pas le jour, car il y a Emmanuel, “Dieu avec nous”. Le Seigneur me saisit par sa main et m'avertit de ne pas imiter le comportement de ce peuple. Voici ce qu'il me déclara: « N'imitez pas ces gens quand ils parlent de menaces contre l'ordre établi, n'ayez pas peur de ce qui leur fait peur, ne le redoutez pas. » C'est le Seigneur de l'univers qu'il faut reconnaître comme Dieu; c'est de lui qu'il faut avoir peur, c'est lui qu'il faut redouter. Je place mon message à l'abri, je mets sous clé l'enseignement parmi mes disciples. J'attends le Seigneur. Pour l'instant, il se détourne des descendants de Jacob, mais je compte patiemment sur lui. Moi-même et les enfants que le Seigneur m'a donnés, nous servons de signes et de présages en Israël au nom du Seigneur de l'univers, qui a sa demeure sur la montagne de Sion. Certains déclarent: « Consultez les esprits des morts, qui chuchotent et murmurent en prédisant l'avenir. Il est normal, disent-ils, qu'un peuple consulte ceux qui sont ses dieux, qu'il s'adresse aux morts en faveur des vivants. » Si l'on vous dit cela, vous répondrez: « C'est à l'enseignement et aux messages du Seigneur qu'il faut revenir. » Celui qui n'adoptera pas ce mot d'ordre ne verra pas l'aurore. On passe dans le pays, accablé, l'estomac vide. Exaspéré par la faim, on en vient à maudire et son roi et son Dieu. On se tourne vers les cieux, puis on regarde la terre, et l'on ne voit que détresse, obscurité, sombre oppression, nuit d'égarement. Mais il n'y aura plus d'obscurité pour celui qui était dans l'oppression. Dans le temps passé, le Seigneur a déshonoré la région de Zabulon et celle de Neftali. Mais dans l'avenir, il mettra à l'honneur la route qui longe la mer, le pays à l'est du Jourdain et la Galilée, région des étrangers. Le peuple qui marche dans l'obscurité voit une grande lumière. Sur ceux qui vivent au pays des ténèbres, une lumière se met à resplendir. Seigneur, tu les multiplies, tu rends leur joie immense. Ils se réjouissent en ta présence comme on se réjouit à la moisson, comme on crie de joie en partageant le butin. Ainsi que tu le fis autrefois, quand tu mis les Madianites en déroute, tu brises aujourd'hui le joug de l'oppression qui pèse sur ton peuple, la barre qui écrase ses épaules, le gourdin dont on le frappe. Et toute botte ennemie martelant le sol, tout manteau roulé taché de sang sont à brûler et deviennent la proie du feu. Car un enfant nous est né, un fils nous est donné. Dieu lui a confié l'autorité. On lui donne ces titres: Conseiller admirable, Dieu fort, Père pour toujours, Prince de la paix. Il doit étendre son autorité et assurer une paix sans fin. Il occupera le siège royal de David et régnera sur son royaume, pour l'affermir et le maintenir en établissant le droit et la justice de Dieu, dès maintenant et pour toujours. Voilà ce que fera le Seigneur de l'univers dans son ardent amour. Le Seigneur a lancé une parole contre les descendants de Jacob, elle est tombée sur le royaume d'Israël. Tout le monde est au courant, tout le royaume d'Éfraïm et la population de Samarie. Le cœur gonflé d'orgueil et d'arrogance, ces gens disaient: « Les murs de briques sont tombés, mais nous les rebâtirons en pierres de taille! Les poutres en bois de sycomore ont été abattues, mais nous les remplacerons par des poutres de cèdre! » Alors, contre Israël, le Seigneur a donné l'avantage aux ennemis de Ressin; il a excité leurs adversaires, les Syriens à l'est, les Philistins à l'ouest. Et ceux-ci ont dévoré Israël à belles dents. Mais la colère du Seigneur ne cesse pas pour autant, et son poing reste menaçant. Ainsi Dieu a frappé son peuple. Malgré cela Israël n'est pas revenu à son Dieu, il ne s'est pas tourné vers le Seigneur de l'univers. Alors, en un seul jour, le Seigneur a tranché dans le vif du haut en bas d'Israël, fauchant les conseillers, les dignitaires – c'est le haut – et les faux prophètes enseignant le mensonge – c'est le bas. Les dirigeants ont égaré ce peuple, et ceux qu'ils dirigeaient se sont perdus. C'est pourquoi le Seigneur n'épargne pas leurs jeunes gens, il reste sans pitié pour leurs orphelins et leurs veuves. Car ce sont tous des gens sans foi, des gens qui font le mal; tout ce qu'ils disent est infâme. Mais la colère du Seigneur ne cesse pas pour autant, et son poing reste menaçant. Oui, la méchanceté flambe comme un feu d'épines et de ronces, qui communique l'incendie aux buissons de la forêt, et fait monter vers les cieux des tourbillons de fumée. Sous l'effet de la colère du Seigneur de l'univers, le pays est couvert de ténèbres; on dirait que son peuple devient la proie du feu. Personne n'épargne son prochain: on taille un morceau à droite, sans cesser d'avoir faim; on en dévore un autre à gauche, sans être rassasié. Chacun dévore la chair de son bras: la tribu de Manassé dévore Éfraïm, celle-ci dévore Manassé, et tous deux s'en prennent à Juda. Mais la colère du Seigneur ne cesse pas pour autant, et son poing reste menaçant. Quel malheur de voir ces gens qui prennent des décrets injustes et s'empressent d'écrire des lois qui causent la misère! Ils écartent ainsi la revendication des faibles et privent de leurs droits les pauvres de mon peuple. Ils font des veuves leur proie et dépouillent les orphelins. Quand le Seigneur interviendra, quand l'orage accourra de loin, que ferez-vous alors? Chez qui fuirez-vous pour chercher du secours? Et où irez-vous déposer vos richesses? Vous n'aurez plus qu'à vous courber parmi les prisonniers ou à tomber à terre parmi les morts. Mais la colère du Seigneur ne cesse pas pour autant et son poing reste menaçant. Quel malheur de voir l'Assyrie, l'instrument de ma colère, dit le Seigneur. C'est elle qui tient le gourdin par lequel je montre ma fureur. Je l'ai envoyée contre un peuple sans foi. Je lui ai donné mission de s'attaquer au peuple qui cause mon indignation, de le mettre au pillage et de ramasser du butin, de le piétiner comme la boue dans la rue. Mais ce n'est pas cela qu'imagine l'Assyrie; elle a une autre idée: elle ne pense qu'à détruire et à éliminer le plus de peuples possible. Elle dit en effet: « N'est-il pas vrai que les chefs de mes armées valent autant de rois? N'est-il pas vrai que la ville de Kalné a eu le sort de Karkémich? que j'ai traité Hamath comme j'avais traité Arpad, et Samarie comme Damas? J'ai su mettre la main sur des royaumes dont les dieux surpassent les divinités de Jérusalem ou Samarie. Le traitement que j'ai infligé à Samarie et à ses dieux, je l'infligerai de même à Jérusalem et à ses idoles. N'en suis-je pas capable? » Quand le Seigneur aura terminé tout son travail sur la montagne de Sion et à Jérusalem, j'interviendrai, dit-il, contre le roi d'Assyrie, contre son cœur gonflé d'orgueil et son regard insolent. Celui-ci a déclaré en effet: « Tout ce que j'ai fait, je le dois à ma force et à mon savoir-faire, car je suis le plus intelligent. J'ai fait disparaître les frontières des peuples, j'ai pillé leurs réserves et, en homme puissant, j'ai jeté les rois au bas de leur trône. Comme on met la main sur un nid, j'ai pris les richesses des peuples. Comme on ramasse des œufs abandonnés, moi, j'ai tout raflé sur la terre, et il ne s'est trouvé personne pour oser battre des ailes, ouvrir le bec ou pousser des cris. » Est-ce que la hache a de quoi se vanter devant celui qui s'en sert? Est-ce que la scie fait la fière devant celui qui la manie? C'est comme si le bâton maniait celui qui le brandit! ou comme si le gourdin brandissait celui qui s'en sert! C'est pourquoi le maître, le Seigneur de l'univers, fera perdre leur graisse aux riches régions de l'Assyrie. Sous leur splendeur apparente, le feu se propagera comme un incendie. Le Seigneur, lumière d'Israël, deviendra un feu; lui qui est saint deviendra une flamme qui brûlera les épines et les ronces, et les consumera en un jour. Il anéantira de fond en comble les forêts splendides et les vergers. On croira voir quelqu'un miné par la maladie. Il restera si peu d'arbres dans la forêt d'Assyrie qu'un gamin saurait les compter. Ce jour-là, les survivants d'Israël, les rescapés du peuple de Jacob, cesseront de chercher leur appui auprès de celui qui les frappait. Mais ils chercheront secours pour de bon auprès du Seigneur, le Dieu d'Israël qui est saint. Un reste reviendra; oui, un reste d'Israël reviendra vers le Dieu fort. Cependant, Israël, même si ta population était aussi nombreuse que les grains de sable au bord de la mer, c'est un reste seulement qui reviendra au Seigneur. La destruction est décidée, la justice suivra son cours. Oui, le Seigneur, le Dieu de l'univers, accomplira sur tout le pays la destruction qu'il a décidée. C'est pourquoi voici ce que déclare le Seigneur, Dieu de l'univers: « Mon peuple, toi qui habites à Sion, n'aie pas peur de l'Assyrie, qui te frappe à coups de bâton, qui lève son gourdin sur toi à la manière des Égyptiens d'autrefois. Car, d'ici très peu de temps, mon indignation sera passée et ma colère sera dirigée vers leur anéantissement. » Le Seigneur de l'univers, en effet, brandira son fouet pour frapper l'Assyrie, comme il l'a fait contre les Madianites au rocher d'Oreb; il lèvera son bâton, comme il le fit sur la mer contre l'Égypte. Ce jour-là, il soulagera ton épaule de la charge qui l'écrasait, et ton cou du joug qui pesait sur lui. Tu seras si gras que le joug cédera. L'ennemi arrive près d'Ayath, il passe à Migron et laisse ses bagages à Mikmas. Ils franchissent le défilé: « Campons à Guéba », disent-ils. À Rama on tremble de peur. On prend la fuite à Guibéa, la ville de Saül. Gens de Gallim, donnez l'alarme. Reste à l'écoute, Laïcha. Réponds, Anatoth. Madména se sauve, les habitants de Guébim se mettent à l'abri. Ce même jour, en prenant position à Nob, il brandit le poing pour menacer Sion, la colline de Jérusalem. Le maître, le Seigneur de l'univers, fait tomber les branches avec violence; les plus hauts arbres sont abattus, les plus élevés sont jetés bas. Les taillis de la forêt tombent sous les coups de hache, les cèdres prestigieux du Liban sont à terre. Un rameau sort du vieux tronc de Jessé, une nouvelle pousse sort de ses racines. L'Esprit du Seigneur est sans cesse avec lui, l'Esprit qui donne la sagesse et le discernement, l'aptitude à décider et la vaillance, l'Esprit qui fait connaître le Seigneur et enseigne à l'honorer. Il lui inspirera d'honorer le Seigneur. Il ne jugera pas selon les apparences, il ne décidera rien d'après des racontars. Mais il rendra justice aux défavorisés, il sera juste pour les pauvres du pays. Sa parole, comme un bâton, frappera le pays, sa sentence fera mourir le méchant. La justice et la fidélité seront pour lui comme deux ceintures qu'on porte toujours autour des reins. Alors le loup séjournera avec l'agneau, la panthère se couchera près du chevreau. Le veau et le lionceau se nourriront ensemble et un petit garçon les conduira. La vache et l'ourse se lieront d'amitié, leurs petits seront couchés côte à côte. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le nourrisson jouera sur le nid du serpent, et le petit garçon pourra mettre la main dans la cachette de la vipère. On ne commettra ni mal ni destruction sur toute la montagne qui appartient au Seigneur, car la connaissance du Seigneur remplira la terre tout comme les eaux recouvrent le fond des mers. Ce jour-là, le descendant de Jessé sera comme un signal dressé pour les peuples du monde. Ils viendront le consulter. Et du lieu où il s'établira rayonnera la gloire de Dieu. Ce jour-là, une fois encore, le Seigneur interviendra pour racheter le reste de son peuple, ceux qui auront survécu en Assyrie, en Basse-Égypte, en Haute-Égypte, au Soudan, en Élam, en Babylonie, à Hamath-en-Syrie et dans les régions maritimes. Il dressera un signal pour avertir ces peuples qu'il va rassembler les exilés d'Israël et regrouper les habitants de Juda dispersés aux quatre coins du monde. Alors la jalousie d'Éfraïm cessera et les adversaires de Juda seront supprimés; Éfraïm ne jalousera plus Juda et il ne sera plus question de l'hostilité de Juda envers Éfraïm. Vers l'ouest, ils fonceront ensemble sur les collines des Philistins, vers l'est, ils pilleront ensemble les tribus du désert: ils étendront leur pouvoir sur Édom et sur Moab, et les Ammonites leur seront soumis. Le Seigneur asséchera le golfe d'Égypte. Il menacera l'Euphrate de son poing; par la puissance de son souffle, il le réduira en sept ruisseaux qu'on pourra passer à pied sec. Il y aura une route pour le reste de son peuple, qui aura survécu en Assyrie, comme il y en eut une jadis pour Israël, quand il quitta l'Égypte. Alors tu diras ce jour-là: « Seigneur, je veux te louer; tu étais en colère contre moi, mais tu ne m'en veux plus, tu m'as réconforté. Voici le Dieu qui m'a sauvé; je me sens en sécurité, je n'ai plus peur. Car ma force et mon chant, c'est le Seigneur; il est mon sauveur. » Avec joie vous puiserez aux sources du salut. Ce jour-là, vous direz: « Louez le Seigneur, dites bien haut qui est Dieu, annoncez aux autres peuples quels sont ses exploits, rappelez à tous quel grand nom est le sien. Célébrez le Seigneur par vos chants, car il a fait de grandes choses. Faites-les connaître dans le monde entier! » Population de Sion, manifeste ta joie, pousse des cris d'enthousiasme, car il est grand, celui qui est au milieu de toi, le Dieu d'Israël qui est saint. Message au sujet de Babylone, ce qu'Ésaïe, fils d'Amots, a vu: « Sur une montagne dénudée, dressez un signal, dit le Seigneur. Avertissez à grands cris les guerriers. Faites-leur signe de la main, qu'ils entrent par les portes des volontaires! Je commande moi-même à ceux qui sont mis à part pour moi, j'ai convoqué mes soldats d'élite, les joyeux champions de mon honneur, pour manifester ma colère. » Écoutez ce bruit sur les montagnes: on dirait une foule immense. Écoutez ce grondement de royaumes, de peuples rassemblés. Le Seigneur de l'univers passe en revue l'armée qui va combattre. Ils arrivent d'un pays lointain, du bout de l'horizon, pour dévaster tout le pays: c'est le Seigneur et ceux dont il se sert pour manifester sa fureur. Poussez des hurlements de détresse, car le jour du Seigneur n'est pas loin, il vient comme une dévastation venant du Dieu souverain. C'est pourquoi tous les bras défaillent, les hommes perdent courage. Les voilà épouvantés, saisis de douleurs et de crampes, se tordant de souffrance comme une femme qui accouche. Ils se tournent stupéfaits l'un vers l'autre, leur visage est brûlant d'émotion. Voici venir le jour du Seigneur, un jour de colère impitoyable, un jour d'ardente indignation. Il réduira le pays en un désert sinistre et en exterminera les coupables. Les étoiles dans les cieux et leurs constellations cessent de briller. Le soleil, dès qu'il se lève, est obscurci, et la lune ne répand plus sa clarté. « J'interviendrai, dit le Seigneur, contre la méchanceté du monde, contre les crimes des méchants. Je mettrai fin à l'orgueil des insolents, et je rabattrai la fierté des tyrans. Je rendrai les humains plus rares que l'or fin, plus rares que l'or d'Ofir. C'est pourquoi j'ébranlerai les cieux et la terre sursautera sur place. » Tel sera l'effet de la colère du Seigneur de l'univers, le jour où éclatera son ardente indignation. Alors comme une gazelle effarouchée ou des moutons sans surveillance, chacun rejoindra son peuple, chacun regagnera son pays. Tous ceux qu'on trouvera seront criblés de flèches, et tous ceux qui seront pris tomberont sous les coups d'épée. Ils verront leurs enfants écrasés, leurs maisons pillées, leurs femmes violées. « Je vais leur susciter des ennemis, les Mèdes, ces gens indifférents à l'argent et qui ne trouvent pas leur plaisir dans l'or, dit le Seigneur. Leurs flèches abattent les jeunes gens; ils n'épargnent pas les nouveau-nés, ils sont sans pitié pour les enfants. » Babylone, le joyau des royaumes, la fière parure des Babyloniens, subira le bouleversement que Dieu a infligé jadis à Sodome et à Gomorrhe. Pour toujours Babylone restera dépeuplée, de siècle en siècle elle sera inhabitée. Même les nomades n'y dresseront pas leur tente, même les bergers n'y feront pas de halte. Mais les chats sauvages y auront leur gîte, et les hiboux hanteront ses maisons. Les autruches y feront leur demeure et les boucs y danseront. Les hyènes trouveront un abri dans les châteaux de la ville, et les chacals dans ses palais d'agrément. Le moment est proche, il arrive, Babylone n'aura pas un seul jour de sursis. Oui, le Seigneur montrera qu'il aime les descendants de Jacob, il montrera encore qu'il a choisi Israël. Il réinstallera les siens sur leur territoire, les immigrés se joindront à eux et s'associeront au peuple de Jacob. Des peuples étrangers se chargeront de ramener Israël chez lui. Et là, sur le sol qui appartient au Seigneur, Israël prendra possession d'eux comme esclaves, les hommes et les femmes. Il gardera ainsi prisonniers ceux qui l'avaient fait prisonnier, il sera le maître de ceux qui le dominaient. Israël, quand le Seigneur t'aura rendu la tranquillité après tant de souffrances et de tourments, après le dur esclavage auquel tu as été soumis, tu entonneras ce chant satirique sur le roi de Babylone: Comment est-ce possible? C'est la fin du tyran, la fin de l'oppression! Le Seigneur a brisé le pouvoir des méchants, le bâton des tyrans, qui portait aux peuples des coups furieux et incessants, qui dominait rageusement les peuples et les persécutait sans la moindre retenue. La terre tout entière a enfin trouvé le calme et le repos, on éclate en cris de joie. Les arbres aussi se réjouissent de la fin du tyran. Les cyprès lui disent, avec les cèdres du Liban: « Depuis que tu es dans la tombe, plus personne ne monte pour nous abattre. » En bas, dans le monde des morts, on s'agite à l'annonce de ta venue. Pour toi on réveille les ombres, tous ceux qui avaient été de grands chefs sur la terre; on fait lever de leur trône tous les rois de la terre. Ils prennent tous la parole et te disent: « Toi aussi, te voilà sans force, dans le même état que nous! Ta gloire a été jetée au fond du monde des morts, au son de tes harpes. Ton matelas, c'est la pourriture, et ta couverture, la vermine. Comment est-ce possible? Te voilà tombé du haut des cieux, toi l'astre brillant du matin! Te voilà jeté à terre, toi qui as vaincu des peuples! Tu te disais: “Je monterai jusque dans les cieux, je hisserai mon trône plus haut que les étoiles de Dieu, je siégerai sur la montagne là où les dieux tiennent leur conseil, à l'extrême nord. Je monterai au sommet des nuages, je serai l'égal du Dieu très-haut.” Mais c'est au monde des morts, jusqu'au fond de la fosse, que tu as dû descendre. Ceux qui t'y voient venir t'observent attentivement, ils te regardent fixement: “Est-ce bien là, demandent-ils, celui qui faisait trembler la terre, qui mettait à mal les royaumes, qui changeait le monde en désert, qui rasait les villes et refusait de libérer ses prisonniers?” Tous les rois de la terre, oui tous, ont l'honneur de reposer chacun dans son tombeau. Mais toi, tu es jeté dehors, on t'a privé de tombe, comme un enfant mort-né qu'on trouve horrible, comme la dépouille de gens tués, massacrés à l'épée. Ils sont jetés sur les dalles qui pavent le fond de la fosse, comme un cadavre piétiné. Mais tu ne les rejoindras pas dans la tombe, car tu as ruiné ton pays, tu as saigné ton peuple. Plus jamais on ne prononcera le nom de ta lignée criminelle. » Préparez le massacre des fils pour les crimes de leurs pères, de peur qu'ils ne se relèvent pour reconquérir la terre et la couvrir de villes. « Je me dresserai contre les Babyloniens, déclare le Seigneur de l'univers, je supprimerai le nom de Babylone, et toute trace d'elle, sa postérité et sa descendance. Je ferai d'elle un marécage, le domaine des hérissons. Je l'éliminerai à grands coups de balai, déclare le Seigneur de l'univers. » Le Seigneur de l'univers a fait ce serment: « Je le jure, ce que j'ai prévu, c'est ce qui arrivera; ce que j'ai décidé, voilà ce qui se produira! Je briserai la puissance assyrienne dans mon propre pays; sur mes montagnes je la piétinerai. Elle imposait aux miens le joug de sa domination, je la ferai disparaître. Elle avait chargé leurs épaules d'un fardeau pesant, je les en débarrasserai. » Telle est la décision que le Seigneur a prise pour toute la terre, et la menace qu'il adresse à tous les peuples. Quand le Seigneur de l'univers a pris une décision, qui pourrait la faire échouer? Quand il menace du poing, qui pourrait l'en détourner? Ce message date de l'année où mourut le roi Acaz. Vous tous, les Philistins, le bâton qui vous frappait a beau être brisé, ne vous en réjouissez pas. Car du cadavre du serpent naîtra un autre serpent plus dangereux encore, et de son œuf sortira un dragon volant. Les plus misérables seront alors comme un troupeau au pâturage, les malheureux auront enfin le repos et la sécurité. Mais toi, Philistie, l'ennemi te fera dépérir jusqu'à la racine en t'affamant, il massacrera tes survivants. Toi la porte, pousse des hurlements, toi, la ville fortifiée, pousse des cris! L'ensemble de la Philistie a perdu tout courage: un nuage de fumée arrive en effet du nord. Chez l'ennemi, personne n'est absent au rassemblement. Que faut-il répondre aux envoyés des Philistins? Répondez ceci: le Seigneur lui-même a fondé Sion; c'est là que les pauvres de son peuple trouveront un refuge sûr. Message intitulé “Moab”. Dans la nuit de la dévastation, la ville d'Ar-en-Moab a été anéantie. Dans la nuit de la dévastation, la ville de Quir-en-Moab, elle aussi a été anéantie. Les gens de Dibon sont montés à la Maison et sur les lieux consacrés aux divinités pour y pleurer; à Nébo et à Mèdeba, Moab pousse des hurlements. Toutes les têtes sont rasées et toutes les barbes coupées. Dans les rues des villes, on porte l'habit de deuil; sur les terrasses des maisons et sur les places publiques, tous poussent des hurlements, tout le monde est en larmes. À Hèchebon, à Élalé, les gens appellent au secours, on les entend jusqu'à Yahas. C'est pour cela que Moab a les reins brisés, son moral est au plus bas. J'appelle au secours pour Moab. Ses fuyards courent jusqu'à Soar, jusqu'à Églath-Selissia. On gravit en pleurant la montée de Louhith, on est réveillé par un cri d'épouvante sur le chemin de Horonaïm. L'oasis de Nimrim est sinistrée, les plantes sont desséchées, l'herbe fraîche a disparu, il n'y a plus de verdure. Les quelques biens qu'on avait conservés, on les emporte plus loin, au-delà du torrent des Saules. On perçoit des cris d'appel sur tout le pourtour du territoire de Moab. Ses complaintes s'entendent jusqu'à Églaïm, jusqu'au puits d'Élim. Le torrent qui passe à Dimon est rouge de sang. « J'apporte en effet à Dimon de nouveaux malheurs, dit le Seigneur: un lion s'attaquera aux survivants de Moab, aux rescapés du pays. » « Depuis la Roche-au-désert, envoyez le bélier du maître du pays jusque sur la montagne de Sion! » Les femmes de Moab se tiennent aux passages des gués de l'Arnon comme des oiseaux errants chassés loin de leur nid. Elles demandent à Jérusalem: « Donne-nous un conseil, prends une décision. En plein midi, étends ta protection sur nous, comme la nuit étend son ombre, cache nos réfugiés, ne trahis pas nos fugitifs. Permets à nos réfugiés de séjourner chez toi, offre-leur un abri contre celui qui détruit. Quand l'oppression aura cessé, quand la violence aura pris fin, quand celui qui ravage aura disparu du pays, alors, grâce à ta bonté, il y aura un trône affermi pour le descendant de David. Il siégera en toute sécurité comme un juge, préoccupé du droit et habile pour rendre la justice. » Nous avons entendu parler de l'orgueil de Moab, de son immense fierté, de son arrogance, de sa prétention sans mesure, de sa vantardise sans raison. Mais maintenant, les Moabites se lamentent sur eux-mêmes, tous poussent des hurlements de détresse pour regretter les gâteaux de raisin qu'on faisait à Quir-Hérès. Vraiment affligés, ils jettent des cris plaintifs. Les jardins en terrasse dépérissent à Hèchebon, ainsi que les vignes de Sibma: leurs grands vins enivraient les maîtres du monde; elles s'étendaient jusqu'à Yazer et s'égaraient dans le désert, leurs sarments s'étiraient jusqu'au-delà de la mer Morte. Voilà pourquoi je pleure avec les gens de Yazer sur les vignes de Sibma. Je répands des torrents de larmes pour vous, Hèchebon, Élalé, car les cris de joie ont cessé sur vos vendanges et vos récoltes. L'allégresse et la joie ont disparu de vos vergers; dans vos vignes on n'entend plus les cris de joie, les acclamations. Plus de vin dans les cuves, plus d'ouvriers au pressoir, plus de cris cadencés. C'est pourquoi mon chant s'élève avec émotion pour Moab, comme un air de guitare. J'ai le cœur serré pour Quir-Hérès. On verra Moab s'essouffler pour monter aux lieux consacrés aux divinités, pour se rendre à son temple et supplier son dieu, mais sans succès. Voilà ce que le Seigneur a dit jadis au sujet de Moab. Mais maintenant, le Seigneur déclare: « D'ici trois ans, jour pour jour, ni l'élite de Moab ni sa population nombreuse ne représenteront plus grand-chose. Ce qui restera d'elles ne comptera guère: ce sera une minorité insignifiante. » Message intitulé “Damas”. On ne comptera bientôt plus Damas parmi les villes; il n'en restera qu'un tas de ruines. Les villes qui en dépendent seront abandonnées pour toujours, livrées aux troupeaux qui y feront halte sans être dérangés. Le royaume d'Éfraïm sera privé de ses défenses, et Damas de sa royauté. Ce qui restera des Syriens ne comptera pas plus que les Israélites. Voilà ce que déclare le Seigneur de l'univers. Ce jour-là, Israël ne pèsera pas lourd, il deviendra tout maigre. On se croira à la moisson, quand on a ramassé le blé et recueilli des gerbes d'épis. Oui, on se croira dans la vallée des Refaïtes, quand on a récolté les épis. Il ne restera d'Israël que peu de chose à recueillir, comme lorsqu'on a fait tomber les olives à coups de bâton: il reste deux ou trois olives en haut de l'arbre et quatre ou cinq sur ses branches. Voilà ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël. Ce jour-là, l'être humain tournera ses regards vers son créateur, il lèvera les yeux vers le Dieu d'Israël qui est saint. Il ne tournera plus les yeux vers les autels qu'il a fabriqués, il ne regardera plus aux idoles qu'il a façonnées de ses dix doigts, ni aux poteaux sacrés de la déesse Achéra, ni aux brûle-parfums. Ce jour-là, les villes fortifiées d'Israël seront abandonnées, comme le furent jadis les forêts et les sommets à l'arrivée des Israélites. Il n'en restera qu'un désert sinistre. Israël, tu as oublié ton Dieu, ton sauveur, tu ne te souviens pas de ton rocher fortifié. La preuve: tu fais des plantations pour le dieu charmeur et tu sèmes des graines en l'honneur de dieux étrangers. Un jour, tu vois pousser ce que tu as planté, tu vois fleurir ce que tu as semé le matin même. Mais la récolte disparaît quand vient le jour du malheur, et le mal est sans remède. Quel malheur, ce grondement de populations innombrables! On croit entendre gronder les océans furieux. Et ce mugissement des peuples! On croit entendre mugir les puissantes vagues en colère. Le mugissement des peuples est pareil aux hurlements du grand océan. Mais le Seigneur les menace et ils s'enfuient au loin, chassés comme des brins de paille par le vent des montagnes, comme des graines de chardon emportées dans un tourbillon. Vers le soir c'est la terreur, avant même le matin il n'en reste plus rien. Voilà le destin de ceux qui nous dépouillent, voilà le sort de ceux qui viennent nous piller. Quel malheur, ce pays de barques ailées, le long des fleuves d'Éthiopie! Il envoie des ambassadeurs qui voyagent sur le Nil dans des canots de papyrus. Rapides messagers, repartez chez ces gens de haute taille, à la peau luisante, chez ce peuple qu'on redoute d'ici jusqu'au bout du monde, chez ce peuple puissant qui piétine ses ennemis. Repartez dans votre pays que partagent les fleuves. Quant à vous tous, habitants du monde, vous qui peuplez la terre, regardez, quand on dressera un signal sur les montagnes, écoutez, quand retentira le son de la trompette. Car voici ce que le Seigneur m'a déclaré: « Du haut de ma demeure, j'observe ce qui se passe, parfaitement immobile, comme la chaleur qui rayonne au grand soleil ou comme les nuages de rosée au temps de la moisson. » Or vers le temps de la moisson, quand la vigne a fini de fleurir, quand la fleur est devenue une grappe et que celle-ci mûrit, on retranche à la serpe les rameaux inutiles, on coupe les sarments. Tout cela est abandonné aux vautours des montagnes et aux bêtes sauvages – les vautours en été, les bêtes sauvages en hiver. C'est alors qu'on apportera des dons au Seigneur de l'univers, de la part de ces gens à la haute taille et à la peau luisante, ce peuple qu'on redoute d'ici jusqu'au bout du monde, ce peuple puissant qui piétine ses ennemis, et dont les fleuves partagent le pays. On apportera ces dons sur la montagne de Sion, là où le Seigneur de l'univers réside. Message intitulé “L'Égypte”. Voici le Seigneur: il arrive en Égypte, porté par un nuage rapide. Les faux dieux de l'Égypte s'affolent devant lui, et les Égyptiens voient fondre leur courage. « Je vais les exciter les uns contre les autres, dit le Seigneur, au point qu'ils se battront entre eux, frère contre frère, ami contre ami, ville contre ville, royaume contre royaume. Les Égyptiens en perdront la tête, j'embrouillerai leur politique. Alors ils consulteront leurs faux dieux et ceux qui évoquent les morts, ou interrogent les esprits. Je livrerai l'Égypte au pouvoir d'un maître dur; c'est un roi brutal qui dominera sur elle. » Voilà ce que déclare le maître, le Seigneur de l'univers. Les eaux viennent à manquer dans la mer, le Nil tarit et devient complètement sec. Les canaux empestent; dans les bras du fleuve égyptien, le niveau des eaux baisse jusqu'à l'assèchement. Les papyrus et les roseaux se fanent, comme les herbes aquatiques le long du Nil et à son embouchure. Et tous les terrains cultivés que le fleuve fertilisait sont secs, balayés par le vent. Il ne reste plus rien. Les pêcheurs se plaignent, ceux qui jetaient l'hameçon dans le Nil se lamentent, ceux qui lançaient leurs filets à la surface de l'eau dépérissent. C'est la déception aussi pour ceux qui travaillaient le lin. Les femmes qui le démêlaient, les hommes qui le tissaient sont pâles d'inquiétude. Ceux qui percevaient ainsi une compensation sont accablés, ceux qui recevaient ainsi leur salaire sont tous découragés. Les princes de la ville de Soan sont des incapables; les experts du pharaon forment un conseil d'abrutis. Comment chacun de vous peut-il dire au pharaon: « Je suis un fils d'expert, moi, un descendant des rois d'autrefois »? Pharaon, où sont-ils, tes experts? Qu'ils te renseignent donc et te fassent connaître ce que le Seigneur de l'univers a décidé contre l'Égypte! Les princes de Soan sont devenus stupides, et ceux de Memphis se font des illusions. Ce sont eux, les chefs des provinces, qui égarent l'Égypte! Parmi eux le Seigneur a jeté le désarroi: oui, ils égarent l'Égypte dans tout ce qu'elle entreprend. Elle est comme un ivrogne qui titube dans ce qu'il a vomi. Du haut en bas de la société, il n'y a plus personne en Égypte pour entreprendre quoi que ce soit. Ce jour-là, les Égyptiens perdront toute leur virilité: ils trembleront de peur quand le Seigneur de l'univers les menacera en brandissant son poing. Pour eux, la terre de Juda restera un souvenir de terreur. Chaque fois qu'on la rappellera devant eux, ils prendront peur à l'idée de ce que le Seigneur de l'univers pourrait décider contre eux. Ce jour-là, il y aura en Égypte cinq villes où l'on parlera l'hébreu, et où l'on aura fait serment d'appartenir au Seigneur de l'univers. Le nom de l'une d'elles sera Ville-du-Soleil. Ce jour-là, il y aura au centre de l'Égypte un autel pour le Seigneur, et une pierre dressée en son honneur à la frontière du pays. Ce sera un signe attestant que le Seigneur de l'univers est présent en Égypte. Quand les Égyptiens appelleront le Seigneur au secours contre ceux qui les oppriment, il leur enverra un sauveur, qui prendra leur défense et les délivrera. Alors le Seigneur se révélera aux Égyptiens, ceux-ci le connaîtront et l'adoreront par leurs sacrifices et leurs offrandes, ils lui feront des promesses et ils les tiendront. Quand le Seigneur aura frappé les Égyptiens, il les guérira: eux-mêmes reviendront à lui, il accueillera leurs demandes et il les guérira. Ce jour-là, une route reliera l'Égypte à l'Assyrie. Les Assyriens iront en Égypte et les Égyptiens en Assyrie. Ensemble ils rendront un culte au Seigneur. Ce jour-là, à côté de l'Égypte et de l'Assyrie, il y aura en troisième lieu Israël, et ce sera un exemple vivant de la bénédiction que Dieu apportera au monde. Le Seigneur de l'univers bénira le monde en ces termes: « Je bénis l'Égypte, mon peuple, je bénis l'Assyrie, que j'ai créée de mes mains, et je bénis Israël, la part qui est bien à moi. » C'était l'année où le général en chef des troupes assyriennes vint attaquer la ville d'Asdod en Philistie, sur l'ordre de Sargon, roi d'Assyrie, et s'empara d'elle. Trois ans plus tôt, le Seigneur avait dit à Ésaïe, fils d'Amots: « Tu vas dénouer l'étoffe de deuil que tu portes autour de la taille et ôter les sandales que tu as aux pieds. » C'est ce qu'avait fait Ésaïe; il se promenait donc sans vêtements ni chaussures. À l'époque de la prise d'Asdod, le Seigneur parla par la bouche d'Ésaïe: « Voilà trois ans que mon serviteur Ésaïe se promène sans vêtements ni chaussures. C'est un signe, un présage, qui concerne l'Égypte et l'Éthiopie. Le roi d'Assyrie emmènera les Égyptiens prisonniers, il emmènera en captivité les Éthiopiens, les jeunes et les vieux. Ils partiront alors sans vêtements ni chaussures, eux aussi. Les fesses découvertes, quelle honte pour les Égyptiens! Quel découragement, quelle déception pour ceux qui espéraient quelque chose de l'Éthiopie, ou qui se vantaient de l'aide égyptienne! » Ce jour-là, les populations de la côte où nous vivons s'exclameront: « Voilà ce qui arrive à nos espérances! Nous comptions nous réfugier là-bas pour être secourus et délivrés face au roi d'Assyrie… Où allons-nous maintenant trouver le salut? » Message intitulé “Le désert maritime”. Comme les tourbillons traversant le Néguev, l'ennemi arrive du désert, d'un pays redoutable. C'est une vision cruelle qui m'est ainsi révélée. L'ancien allié devient un traître, le destructeur est au travail. « Élamites, à l'attaque! Mèdes, assiégez la ville! Je mets fin à tous les gémissements », dit le Seigneur. C'est pourquoi je sens mes reins envahis par la souffrance. Les douleurs m'ont saisi, comme une femme qui accouche. Ce que j'entends me bouleverse, ce que je vois me terrifie. Mon courage est chancelant, la terreur s'est jetée sur moi. J'attendais le soir pour trouver un peu de fraîcheur, il s'est changé pour moi en un soir d'épouvante. On a préparé le repas, on a dressé la table, on mange et on boit… Soudain un cri retentit: « Debout, les officiers! Aux armes! » Voici en effet ce que le Seigneur m'a dit: « Va placer un guetteur, qu'il annonce ce qu'il verra! S'il aperçoit un char de guerre tiré par deux chevaux, une caravane d'ânes, ou une caravane de chameaux, qu'il fasse attention, très attention! » Celui qui regardait a crié: « Maître, je suis resté tout le jour à mon poste de garde, je me suis tenu toute la nuit à mon observatoire. Attention! Là-bas arrive un homme monté sur un char tiré par deux chevaux. Il ouvre la bouche, il crie: “ Babylone est tombée, Babylone est tombée! Toutes les statues de ses dieux sont par terre, en miettes!” » Mon peuple, toi qui as été battu comme du blé sur l'aire, voilà ce que j'ai appris du Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël. C'est la nouvelle que je t'apporte. Message intitulé “Douma”. Une voix me crie de Séir: « Veilleur, où en est la nuit, veilleur, où en est la nuit? » Et le veilleur répond: « Le matin vient, mais c'est encore la nuit. Si vous voulez une réponse, revenez une autre fois. » Message intitulé “Dans la steppe”. Dans la brousse, dans la steppe retirez-vous pour la nuit, caravanes de Dédan. Vous qui habitez à Téma, allez à la rencontre de ceux qui meurent de soif, apportez-leur de l'eau; allez au-devant des fuyards, apportez-leur de quoi manger. Car ils ont fui devant l'épée, devant l'épée que rien ne retient, devant l'arc tendu contre eux, devant la pression du combat. Voici en effet ce que le Seigneur m'a déclaré: « D'ici un an, jour pour jour, c'en sera fini de toute la gloire de Quédar. Ce qui restera de Quédar, de ses nombreux archers et de ses soldats d'élite, sera insignifiant. » C'est ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël. Message intitulé “La vallée de la vision ”. Que t'arrive-t-il, Jérusalem? Pourquoi toute ta population est-elle montée sur les terrasses? Pourquoi cette ville bruyante, ces cris qui la remplissent, cette animation dans la cité? Tes morts ne sont pas des victimes de la guerre, ils n'ont pas été tués au combat. Tes officiers ont tous pris la fuite, ils ont été faits prisonniers au tir des archers. Tous ceux que l'ennemi a trouvés ont été faits prisonniers, même ceux qui s'étaient enfuis au loin. C'est pourquoi je vous dis: « Ne vous occupez pas de moi, laissez-moi pleurer amèrement. Ne vous donnez pas la peine de me consoler du désastre que mon peuple a subi. Car aujourd'hui, le Seigneur, le Dieu de l'univers, nous a envoyé le désarroi, la défaite et la confusion. » Dans la vallée de la vision, un mur s'effondre, les cris montent vers les hauteurs. Les troupes élamites portent des arcs et des flèches, il y a des hommes sur les chars, il y a des cavaliers; les soldats de Quir préparent leur bouclier. Jérusalem, la plus belle de tes vallées est remplie de chars et de cavaliers; ils prennent position face à ta porte. Juda n'a plus de protection. Ce jour-là, vous avez tourné vos regards vers les armes entreposées au bâtiment dit “de la Forêt”. Vous avez vu toutes les brèches dans la muraille qui entoure la cité de David. Vous avez fait des provisions d'eau au réservoir inférieur. Vous avez dénombré les maisons de Jérusalem, vous en avez démoli certaines pour fortifier les remparts. Vous avez aménagé un bassin entre les deux murailles pour les eaux du vieux réservoir. Mais vous n'avez pas tourné vos regards vers l'auteur de ces événements; il les préparait depuis longtemps, mais vous ne l'avez pas vu. En ce jour, le Seigneur, le Dieu de l'univers, vous appelait à pleurer et à vous lamenter, à vous raser la tête et à porter l'habit de deuil. Or c'est la joie débordante: on abat des bœufs, on égorge des moutons, on mange de la viande, on boit du vin… « Mangeons, buvons, dites-vous, car demain nous mourrons. » Mais le Seigneur de l'univers m'a fait entendre ce message: « J'en fais le serment, cette faute ne sera pas effacée avant que vous soyez morts. » Voilà ce qu'a déclaré le Seigneur, le Dieu de l'univers. Voici ce que le Seigneur, le Dieu de l'univers, m'a dit: « Va trouver ce Chebna, cet intendant qui est chef du palais royal, et dis-lui: Quel droit de propriété ou quel droit de parenté possèdes-tu ici, pour t'y faire tailler un tombeau, le tailler très haut, et creuser dans le rocher ta dernière demeure? Le Seigneur va t'abattre d'un seul coup, mon gaillard, t'empaqueter soigneusement et t'envoyer rouler comme une boule dans un pays aux larges espaces. C'est là-bas que tu mourras, là-bas, avec tes chars de prestige, toi qui déshonores la cour de ton maître! Je te chasserai de ta place, dit le Seigneur, je t'arracherai de ton poste. Ce jour-là, je ferai appel à mon serviteur Éliaquim, le fils de Hilquia. Je l'habillerai de ton vêtement de fonction, je le ceindrai de ton écharpe, je lui confierai ton pouvoir. Il sera un père pour les gens de Jérusalem et pour le royaume de Juda. Je lui confierai la clé du palais de David. Quand il ouvrira la porte, personne ne la fermera, et quand il la fermera, personne ne l'ouvrira. Je le planterai comme un gros clou dans un endroit solide. Il sera le titre de gloire de sa famille. » Mais toutes les branches de sa parenté, les grosses et les petites, sont suspendues à lui comme de la petite vaisselle, les cuvettes, les jarres, accrochées à un gros clou. Quel poids! « Ce jour-là, déclare le Seigneur de l'univers, le gros clou cédera. Il avait pourtant été planté dans un endroit solide. Il cassera et tombera, et toute la charge qui y était suspendue se brisera. » Voilà ce que déclare le Seigneur. Message intitulé “Tyr ”. « Navires de haute mer, poussez des hurlements de détresse, car toute la ville de Tyr est détruite, il n'y a plus de maisons. » C'est en arrivant de l'île de Chypre qu'ils ont appris cette nouvelle. « Restez muets de stupeur, vous qui habitez la côte, vous les marchands de Sidon, dont les envoyés traversent la haute mer. » Ce que l'on semait le long du Nil, c'est Sidon qui le récoltait; c'est à elle que revenait le bénéfice des peuples. Honte à toi, Sidon, forteresse de la mer! La mer annonce en effet: « Je refuse d'endurer les douleurs, de mettre des enfants au monde, de faire grandir des garçons et d'élever des filles. » À cette nouvelle, l'Égypte sera prise de douleurs, comme lorsqu'elle apprendra ce qui est arrivé à Tyr. « Traversez la mer jusqu'à Tarsis, poussez des hurlements de détresse, vous qui habitez la côte. Est-ce bien là votre ville jadis si animée, d'origine si ancienne, la ville qui était allée coloniser des régions lointaines? » Tyr distribuait des couronnes de roi, ses marchands étaient autant de princes, ses commerçants comptaient parmi les gens que le monde honore. Qui donc a décidé sa ruine? C'est le Seigneur de l'univers, pour rabattre l'orgueil de tous ces amateurs de gloire et abaisser ces gens que le monde honore. « Tyr, cultive donc ta terre, comme au bord du Nil, car il n'y a plus de port pour les navires de haute mer. » Le Seigneur a menacé la mer, il a fait trembler les royaumes, il a ordonné de détruire les forteresses de Canaan. Il a dit: « Population de Sidon, la fête est finie pour toi, tu es une fille violée. Si tu te mets en route et traverses la mer jusqu'à l'île de Chypre, même là-bas il n'y aura aucun repos pour toi. Vois le pays des Babyloniens: ce peuple n'existe plus. L'Assyrie les a réduits à l'état d'habitants du désert, ils avaient dressé des tours de guet, mais elle a détruit ses palais, et l'a réduit en tas de ruines. Navires de haute mer, poussez des hurlements de détresse, car votre refuge a été anéanti. » Ce jour-là, Tyr restera oubliée pendant soixante-dix ans, durée de la vie d'un seul roi. Au bout de ces soixante-dix ans, il arrivera à Tyr ce que la chanson dit de la prostituée: Prends ta guitare, fais le tour de la ville, fille oubliée. Joue de ton mieux, chante et chante encore, pour te rappeler au souvenir des gens. Au bout de ces soixante-dix ans, le Seigneur interviendra à Tyr. Elle recommencera à gagner de l'argent en se prostituant à tous les royaumes du monde. Mais ses profits et ses gains seront mis à part pour le Seigneur. On ne les amassera pas, on ne les conservera pas, mais ils serviront à nourrir, à rassasier et à vêtir somptueusement ceux qui habitent en présence du Seigneur. Le Seigneur va ravager la terre, il la dévastera, il bouleversera la face du monde et dispersera ses habitants. Un même sort attend le prêtre et les gens du peuple, le maître et l'esclave, la maîtresse et la servante, le vendeur et le client, le prêteur et l'emprunteur, le créancier et le débiteur. La terre subira des ravages terribles, elle sera totalement pillée. Le Seigneur, en effet, a déclaré cela. La terre est en deuil, elle tombe en ruine. Le monde se délabre, il tombe en ruine. Les cieux aussi se dégradent en même temps que la terre. La terre a été souillée sous les pieds de ses habitants, car ils ont passé outre l'enseignement du Seigneur, ils ont transgressé les décrets, ils ont rompu l'alliance qui les liait à Dieu pour toujours. C'est pourquoi la terre se consume sous la malédiction de Dieu, et ses habitants portent la peine de leur faute, ils dépérissent, et ne restent plus qu'en nombre insignifiant. C'est le deuil pour le vin nouveau, la vigne dépérit, et les cœurs joyeux poussent des gémissements. Le rythme gai des tambourins s'est arrêté, le brouhaha des gens en fête a disparu, le son joyeux des guitares s'est tu. On n'entend plus de chansons à boire, et les boissons alcoolisées paraissent amères aux buveurs. La cité déserte est en plein désastre, l'entrée des maisons est bloquée. Dans les rues on se plaint qu'il n'y a plus de vin. La joie s'est complètement éteinte, la gaieté a disparu du pays. Il ne reste de la ville que de sinistres décombres, sa porte est fracassée, en ruine. Oui, sur la terre, parmi les peuples, il ne restera pas grand-chose, comme sur les oliviers après la récolte, ou comme après la vendange quand on cherche les derniers raisins. Les survivants entonnent un chant, proclamant la grandeur du Seigneur; ils poussent des cris d'enthousiasme en arrivant des pays de l'ouest: « Dans les régions de l'est, célébrez la gloire du Seigneur. Sur les côtes de la mer, proclamez son nom: le Seigneur, le Dieu d'Israël. » Nous entendons ce chant, qui vient du bout du monde: « Gloire au Dieu juste! » Mais moi, je me dis: « C'en est fait de moi, oui, c'en est fait de moi. Quel malheur! » Les traîtres ont trahi, ils trahissent encore et encore. Une frayeur folle, la fosse et le filet, voilà ce qui vous attend, vous qui vivez sur la terre. Celui qui fuira devant les cris de terreur folle tombera au fond de la fosse. S'il en remonte, il se prendra au filet. Les vannes des cieux sont ouvertes, le monde tremble sur ses fondations. La terre se crevasse, elle chancelle, elle s'écroule, titubant comme un ivrogne, vacillante comme une cabane. Sous le poids de sa faute, elle est tombée et ne se relève plus. Ce jour-là, le Seigneur interviendra là-haut contre l'armée des astres, et ici-bas contre les rois de la terre. Tous seront rassemblés comme des prisonniers dans une fosse, enfermés dans un cachot. Après un long délai, ils devront comparaître en justice. La lune en rougira d'humiliation, le soleil en pâlira de honte. C'est le Seigneur de l'univers qui régnera à Jérusalem, sur la montagne de Sion. Sa présence glorieuse rayonnera en face de son conseil. Seigneur, c'est toi qui es mon Dieu, je veux proclamer ta grandeur et dire qui tu es dans mes louanges. Car tu as réalisé des projets admirables. Ils tiennent depuis longtemps, on peut s'y fier. Tu as fait de la ville un tas de pierres, tu as réduit la cité fortifiée en un monceau de ruines. La forteresse des orgueilleux n'a plus rien d'une ville et ne sera jamais rebâtie. C'est pourquoi un peuple puissant célébrera ta gloire, la cité des royaumes tyranniques reconnaîtra ton autorité. Car tu as été le refuge des faibles, oui, le refuge des malheureux, quand ils étaient dans la détresse. Tu as été un abri contre l'averse violente, un ombrage qui protège de l'ardeur du soleil. Car la fureur des tyrans est comme une violente averse, ou comme l'ardeur du soleil sur une terre desséchée. Tu étouffes le bruit que font les orgueilleux. Comme l'ardeur du soleil est voilée par un nuage, les tyrans sont réduits au silence au moment de chanter victoire. Sur la montagne de Sion, le Seigneur de l'univers offrira à tous les peuples un banquet de viandes grasses arrosé de vins fins – des viandes tendres et grasses, des vins fins bien décantés. C'est là qu'il supprimera le voile de deuil que portaient les populations, la couverture de tristesse étendue sur tous les pays. Il supprimera la mort pour toujours. Le Seigneur Dieu essuiera les larmes sur tous les visages. Dans l'ensemble du pays, il enlèvera l'affront que son peuple a subi. Voilà ce qu'a promis le Seigneur. On dira ce jour-là: « C'est lui qui est notre Dieu. Nous comptions patiemment sur lui et il nous a sauvés. Oui, c'est dans le Seigneur que nous avons mis notre espoir. Quelle joie, quelle allégresse de l'avoir comme sauveur! La main favorable du Seigneur repose bien sur cette montagne! » Mais Moab est piétiné sur place, comme de la paille qu'on foulerait aux pieds dans une fosse à fumier. Et au milieu de cette fosse, il agite les bras, comme le ferait un nageur. Mais malgré ses mouvements le Seigneur rabat sa fierté. Quant à tes murailles, Moab, ces hautes fortifications, le Seigneur les a renversées, rabattues, jetées à terre dans la poussière. Ce jour-là, au pays de Juda, on chantera ce cantique: « Nous avons une ville forte. Pour la protéger, le Seigneur y a placé des murailles et un rempart. Ouvrez les portes, laissez entrer le peuple fidèle qui tient ses engagements. D'une ferme intention, toi, Seigneur, tu le gardes en paix, car il te fait confiance. Faites confiance pour toujours au Seigneur, oui au Seigneur, le rocher de tous les temps. Car il a fait dégringoler ceux qui logeaient sur les hauteurs; il a précipité en bas la cité inaccessible, il l'a précipitée jusqu'à terre. Il l'a jetée dans la poussière, et l'a fait piétiner par le peuple pauvre et faible. » Seigneur, tu indiques à celui qui est juste un chemin qui va tout droit; la voie que tu lui traces est sans aucun détour. Oui, sur le chemin que tu commandes de suivre, nous comptons sur toi, Seigneur. Prononcer ton nom, faire appel à toi, voilà ce que tout cœur désire. Pendant la nuit, moi aussi, je désire ta présence, du fond du cœur je te cherche. Quand tu appliques aux humains les sentences que tu as prononcées, alors les habitants du monde apprennent à se conduire comme il faut. Mais si l'on a pitié du méchant, il n'apprend pas ce qu'il faut faire, il tord ce qui est droit sur terre, il ne voit pas ta grandeur, Seigneur. Seigneur, ton poing est menaçant, mais ils ne le remarquent pas. Ils seront humiliés de voir avec quelle passion tu défends ton peuple! Ils seront dévorés par le feu que tu destines à tes adversaires! Seigneur, tu nous donnes l'essentiel, car c'est toi qui as mené à bien pour nous tout ce que nous avons entrepris. Seigneur notre Dieu, d'autres maîtres que toi ont dominé sur nous. Mais tu es le seul que nous voulons célébrer. Ceux-là sont morts et ne revivront pas, ils ne sont plus que des ombres, ils ne se relèveront pas. C'est vrai, tu es intervenu pour les exterminer, tu as fait disparaître tout ce qui rappellerait leur souvenir. Tu as fait grandir notre peuple, Seigneur, c'est ton titre de gloire; tu as fait grandir notre peuple, tu as repoussé toutes les frontières du pays. Seigneur, dans la détresse ils ont cherché ta présence; ils ont murmuré des prières quand tu les corrigeais. Devant toi, Seigneur, nous avons été comme une femme qui va mettre au monde un enfant: elle se tord de douleur et crie. Nous aussi, nous devions mettre au monde quelque chose, nous étions dans les douleurs, mais nous n'avons donné le jour qu'à du vent, semble-t-il. Nous n'avons pas su apporter le salut à la terre, ni de nouveaux habitants au monde. Mon peuple, tes morts reprendront vie; alors les cadavres des miens ressusciteront! Ceux qui sont couchés en terre se réveilleront et crieront de joie. Le Seigneur t'enverra une rosée de lumière, et la terre redonnera naissance à ceux qui n'étaient plus que des ombres. Mon peuple, retire-toi à l'intérieur de ta maison, ferme les portes derrière toi. Cache-toi un court instant jusqu'à ce que soit passée la colère du Seigneur. Le voici qui sort de chez lui pour punir les crimes des habitants de la terre. La terre va laisser paraître le sang qu'elle recouvrait, elle cessera de cacher les victimes qu'elle a recueillies. Ce jour-là, le Seigneur prendra sa grande, sa terrible, sa puissante épée, pour intervenir contre le monstre Léviatan, le serpent tortueux, insaisissable; et il tuera ce dragon des mers. Ce jour-là, entonnez un chant en l'honneur de la vigne qui est excellente. « C'est moi, le Seigneur, qui suis son gardien. Je l'arrose au bon moment, je la garde jour et nuit pour empêcher qu'on y pénètre. Je ne lui en veux plus, mais gare aux épines et aux ronces que je pourrais y trouver! Je m'y attaquerai en y mettant le feu, à moins qu'on ne se place sous ma protection, et qu'on ne fasse la paix avec moi, oui, la paix avec moi! » Dans les temps à venir, le peuple de Jacob poussera de nouvelles racines, Israël sera florissant et s'épanouira, couvrant le monde de ses fruits. Le Seigneur a-t-il frappé les siens comme il l'a fait pour ceux qui les frappaient? Ou les a-t-il mis à mort comme il l'a fait pour ceux qui les mettaient à mort? Non, mais il les a condamnés à l'exil, au bannissement. D'un souffle terrible, en un jour de vent d'est, il les a chassés. Maintenant voici comment le crime d'Israël sera effacé, voici le résultat du pardon de sa faute: on réduira en morceaux toutes les pierres de l'autel comme des pierres à chaux, et l'on ne verra plus se dresser les poteaux sacrés de la déesse Achéra ou les brûle-parfums. Il n'y a plus personne dans la ville fortifiée; elle est là, dépeuplée, abandonnée, désertée. Les veaux viennent y paître, ils y font leur gîte et broutent les feuilles des buissons. Quand les rameaux sont secs, ils se cassent, les femmes viennent en faire du feu. Vraiment ce peuple n'a rien compris. C'est pourquoi son créateur n'a plus pour lui aucune affection, celui qui l'a formé ne lui accorde aucun appui. Ce jour-là, le Seigneur battra sa moisson d'épis, depuis l'Euphrate jusqu'au torrent d'Égypte. Alors vous, les Israélites, il vous moissonnera un à un. Ce jour-là retentira le son de la grande trompette. Alors arriveront tous ceux qui étaient perdus en Assyrie ou dispersés en Égypte; ils viendront se prosterner devant le Seigneur, à Jérusalem, sur la montagne qui lui appartient. Quel malheur de voir Samarie, la ville en forme de couronne, la fierté des ivrognes d'Éfraïm! Dominant la riche vallée, sa somptueuse parure n'est que fleurs fanées sur la tête de ces hommes abrutis par le vin. Voici une grande puissance qui vient au service du Seigneur, tel un orage de grêle, une tempête destructrice, une pluie torrentielle qui se répand en inondation. D'un revers de la main, le Seigneur renverse la ville à terre. Voilà foulée aux pieds la couronne, la fierté des ivrognes d'Éfraïm; voilà foulées aux pieds les fleurs fanées de sa somptueuse parure, dominant la riche vallée. Samarie aura le même sort qu'une figue mûre avant l'été: le premier à l'apercevoir la prend dans le creux de la main et n'en fait qu'une bouchée. Ce jour-là, le Seigneur de l'univers sera lui-même la somptueuse couronne, le diadème et la parure des survivants de son peuple. C'est lui qui inspirera la justice à ceux qui siègent au tribunal, et qui donnera la vaillance à ceux qui repoussent l'attaque ennemie devant la porte de la ville. En voici encore que le vin égare, que les boissons alcoolisées font tituber: ce sont les prêtres et les prophètes, égarés par les boissons alcoolisées, désorientés sous l'effet du vin. Les boissons alcoolisées les font tituber, ils s'égarent dans leurs visions, ils s'embrouillent en rendant leurs décisions. Leurs tables sont toutes couvertes de ce qu'ils ont vomi, il n'y a plus un seul endroit propre. Ils demandent: « À qui cet Ésaïe veut-il faire la leçon et expliquer ses révélations? À des enfants fraîchement sevrés? À des bambins qu'on vient d'ôter du sein de leur mère? Écoutez-le: “Bababa, dadada, bobobo, dododo.” » Eh bien, c'est dans un langage inintelligible, dans une langue étrangère, que le Seigneur va désormais s'adresser à ce peuple! Il leur avait pourtant dit: « Ici vous trouverez du repos; laissez se reposer ceux qui sont fatigués. C'est un endroit tranquille. » Mais ils n'ont rien voulu entendre. Alors la parole du Seigneur sera pour eux aussi dénuée de sens que « Bababa, dadada, bobobo, dododo ». Finalement ils tomberont à la renverse, se casseront les reins, s'empêtreront les pieds sans pouvoir se dégager. Vous les plaisantins, qui dirigez ce peuple de Jérusalem, écoutez donc ce que dit le Seigneur: « Vous prétendez avoir conclu une alliance avec la mort, un pacte avec le monde des morts. Vous dites que la catastrophe ne vous atteindra pas quand elle passera, car vous avez pris le mensonge pour refuge, ce qui est faux pour abri. » Voici donc ce que déclare le Seigneur Dieu: « À Sion je vais placer une pierre de fondation à toute épreuve, une pierre d'angle précieuse solidement établie. Celui qui y placera sa confiance n'aura pas de souci à se faire. Mon cordeau à mesurer, ce sera le droit, et mon fil à plomb, le respect de la justice. » Mais la grêle balaiera votre refuge trompeur, les eaux emporteront votre abri. Votre alliance avec la mort sera annulée, votre pacte avec le monde des morts ne tiendra pas. Quand la catastrophe viendra, elle vous écrasera. Chaque fois qu'elle passera, matin après matin, le jour, la nuit, elle vous attrapera. Et quelle panique quand on en comprendra la signification! Oui, comme dit le proverbe, le lit est trop court pour s'y étendre et la couverture trop étroite pour s'y envelopper. Comme au mont Perassim le Seigneur interviendra; comme à Gabaon, dans la plaine, il s'irritera pour accomplir son œuvre, pour faire son travail. Mais quelle œuvre étrange, quel travail inhabituel! Maintenant donc, cessez d'être moqueurs, sinon le nœud va se resserrer autour de votre cou. Car j'ai appris du Seigneur, le Dieu de l'univers, qu'il a décidé d'en finir avec tout le pays. Écoutez-moi bien, faites attention à ce que je vais dire: Ne le savez-vous pas? Le paysan qui veut semer ne passe pas tout son temps à labourer son champ, à y tracer des sillons et à y passer la herse. Mais après avoir égalisé la surface du sol, il répand les graines de nigelle, puis de cumin; il met en place le blé, le millet et l'orge aux endroits qui conviennent et l'épeautre sur les bords. Tel est le procédé que son Dieu lui a donné à suivre et qu'il lui a enseigné. On n'égrène pas la nigelle en se servant d'un traîneau à battre; on ne fait pas non plus passer les roues d'un chariot sur le cumin. Mais on bat la nigelle avec le bâton et le cumin avec la baguette. Le blé doit être passé sous le poids du traîneau, mais pas indéfiniment. On manœuvre la roue du chariot et son attelage, mais non jusqu'à broyer le grain. Ce procédé vient lui aussi du Seigneur de l'univers, qui montre ainsi à quel point ses projets sont étonnants et son savoir-faire immense. « Quel malheur, Ariel, Ariel, cité de Jérusalem que David vint assiéger! Tu as beau maintenir tout le cycle des fêtes année après année, je te malmènerai, dit le Seigneur. Tu ne connaîtras plus que tristesse et détresse, et tu ne seras plus pour moi que l'ariel de l'autel, où se consument les victimes. J'établirai mon camp tout autour de toi, moi aussi; je t'enfermerai dans des retranchements, je m'opposerai à toi en élevant des remblais. Tu seras tombée si bas que ta voix semblera venir des profondeurs de la terre; elle n'arrivera qu'assourdie à travers la poussière. On croira entendre la voix de l'esprit d'un mort, dont le message chuchoté doit traverser le sol. La foule de tes ennemis est comme un nuage de poussière, la horde des brutes qui t'attaquent comme une volée de brins de paille. » Et voilà que, tout à coup, en un instant le Seigneur de l'univers intervient en ta faveur dans un grondement de tonnerre, dans un vacarme terrible, dans un vent de tempête et la flamme d'un feu dévorant. La horde des pays qui te faisaient la guerre, Ariel, ceux qui t'attaquaient, t'entouraient de retranchements et te malmenaient s'évanouissent tous comme un rêve, comme une vision dans la nuit. Une personne affamée rêve qu'elle est en train de manger; mais quand elle se réveille, elle a encore le ventre creux. Une personne assoiffée rêve qu'elle est en train de boire; mais quand elle se réveille, épuisée, elle a encore la gorge sèche. Ainsi en sera-t-il pour la horde des pays qui faisaient la guerre contre la montagne de Sion. Soyez stupéfaits et restez sans voix, soyez aveuglés et restez sans voir, ivres, mais non de vin, titubants, mais sans avoir bu. Car le Seigneur vous a plongés dans un profond sommeil; il a fermé vos yeux – c'est une allusion aux prophètes –, il a mis un voile sur vos têtes – c'est une allusion aux voyants. La révélation de ces événements vous est restée aussi étrangère que les mots d'un écrit scellé par un cachet. On le présente à quelqu'un qui sait lire, en lui disant: « Lis donc ceci »; mais il répond: « Impossible, l'écrit est scellé. » On le présente alors à quelqu'un qui ne sait pas lire, en lui disant: « Lis donc cela »; mais il répond: « Je ne sais pas lire. » Le Seigneur a dit de ce peuple: « Il n'est proche de moi qu'en paroles, c'est du bout des lèvres qu'il m'honore. Mais de cœur il est loin de moi. La reconnaissance qu'il prétend avoir de mon autorité n'est qu'une tradition humaine, une leçon apprise. Je vais donc continuer à étonner ce peuple par des prodiges et des merveilles. La sagesse de ses sages sera mise en échec, la compétence de ses experts sera prise en défaut. » Quel malheur de voir ces gens qui agissent en secret, qui cachent leurs projets au Seigneur et trafiquent dans l'ombre. « Qui peut nous voir, pensent-ils, et qui sait ce que nous faisons? » Quelle absurdité que la vôtre: mettre sur le même plan l'argile et le potier! L'objet dira-t-il de l'artisan: « Ce n'est pas lui qui m'a fait »? Le vase dira-t-il du potier: « Il n'y connaît rien »? Ne le savez-vous pas? D'ici très peu de temps, la forêt du Liban deviendra un verger, et le verger une forêt. Ce jour-là, les sourds entendront ce qui est dit dans le livre et, sortant de l'obscurité et des ténèbres, les aveugles se mettront à voir. Le Seigneur sera pour les humbles une source de joie grandissante; les plus pauvres des humains éclateront de bonheur, grâce au Dieu d'Israël qui est saint. Ce sera la fin des tyrans, les insolents seront éliminés. On sera débarrassé de ceux qui cherchent à nuire aux autres, qui les accusent de crimes, qui tendent des pièges aux juges et font condamner sans raison celui qui est dans son droit. Voici donc ce que le Seigneur déclare au peuple de Jacob, lui qui a sauvé Abraham: « Désormais le peuple de Jacob ne sera plus humilié, il n'aura plus à pâlir. Lorsqu'eux-mêmes ou leurs enfants verront en effet ce que je ferai parmi eux, ils reconnaîtront que je suis vraiment Dieu, moi, le Dieu saint de Jacob, ils redouteront de me déplaire, à moi, le Dieu d'Israël. Eux qui avaient perdu tout bon sens, ils commenceront à me comprendre; eux qui protestaient toujours, ils se laisseront instruire. » Quel malheur, enfants rebelles, déclare le Seigneur! Vous élaborez des plans, ils ne viennent pas de moi; vous concluez des alliances, je ne les ai pas inspirées. Vous accumulez ainsi une faute après l'autre. Vous faites le voyage en Égypte, mais sans m'avoir consulté. C'est auprès du pharaon que vous cherchez protection, c'est à l'ombre de l'Égypte que vous cherchez un abri! Mais la protection du pharaon ne vous apportera que déception, l'abri que vous cherchez en Égypte tournera à votre humiliation, même si vos ministres sont déjà à Soan et si vos ambassadeurs ont atteint Hanès. Ils seront tous déçus par un peuple qui n'est utile à personne. Il ne sera pour eux d'aucun secours, d'aucune utilité, mais une source de déception et de déshonneur. Message intitulé “Les animaux dans le désert du Sud”. À travers une région de détresse et d'angoisse, le pays de la lionne et du lion, de la vipère et du dragon volant, on transporte des richesses, des trésors à dos d'ânes et de chameaux. On les destine à un peuple qui n'est utile à personne. On les destine à l'Égypte, dont l'aide est illusoire. Le nom que je lui donne c'est “l'assaillant immobile ”. Le Seigneur dit à Ésaïe: « Maintenant, inscris cela sur une tablette à écrire, devant les gens de Jérusalem, et grave-le sur un document officiel. Dans l'avenir cela servira de témoignage éternel. » Oui, c'est un peuple rebelle, ce sont des enfants menteurs, qui refusent d'écouter l'enseignement du Seigneur. Ils disent aux prophètes: « Inutile d'avoir des visions! » et aux voyants: « Cessez d'avoir des visions justes! Dites-nous des choses agréables, annoncez-nous des contrevérités. Écartez-vous du droit chemin et quittez la bonne direction. Cessez de citer devant nous le Dieu d'Israël qui est saint. » Voici donc ce que déclare le Dieu d'Israël qui est saint: « Vous repoussez ce que je dis, vous vous fiez plutôt à la violence et aux intrigues pour trouver des appuis. Eh bien, cette faute aura pour vous le même effet qu'une fissure se produisant dans une haute muraille; un renflement apparaît et soudain, d'un seul coup, elle s'effondre. La muraille est en miettes, comme la jarre d'un potier que l'on fracasse: c'est irrémédiable. On ne trouve même plus parmi les débris de quoi prendre un peu de braise dans le foyer ou recueillir un peu d'eau dans une flaque. » Voici ce que déclare le Seigneur Dieu, le Dieu d'Israël qui est saint: Vous ne serez sauvés qu'en revenant à moi et en restant paisibles. Votre seule force, c'est de garder votre calme et de me faire confiance. Mais vous ne le voulez pas. Vous répondez: « Pas du tout! Nous irons au galop à cheval. » Oui, vous irez au galop à cheval, mais pour prendre la fuite! Vous dites: « Nos chevaux sont rapides. » Oui, mais vos poursuivants seront plus rapides encore! Un seul ennemi suffira à menacer mille d'entre vous; sous la menace de cinq, vous prendrez tous la fuite. À la fin, les survivants seront isolés comme un mât dressé au sommet d'une montagne, comme un signal sur la colline. Cependant le Seigneur espère toujours vous montrer sa bonté, il voudrait se lever pour vous manifester sa tendresse. Car le Seigneur est un Dieu juste. Heureux tous ceux qui espèrent en lui! Toi, le peuple de Sion, toi qui vis à Jérusalem, tu ne pleureras plus jamais. Quand tu appelleras le Seigneur, il sera bien disposé; dès qu'il t'entendra il te répondra. Le Seigneur t'accordera du pain dans la détresse et de l'eau dans la pénurie. Lui qui t'instruit, il ne te sera plus caché, tu le verras de tes propres yeux. Quand tu devras aller à droite ou à gauche, tu entendras ces mots prononcés derrière toi: « Voici le chemin à prendre. » Tu considéreras comme impures tes idoles revêtues d'argent et tes statuettes plaquées d'or, tu les rejetteras comme ignobles et tu leur diras: « Sortez d'ici, saletés! » Le Seigneur te donnera la pluie pour la semence que tu auras mise en terre, et le sol te produira du blé aussi abondant qu'excellent. Ce jour-là, ton bétail paîtra dans de vastes prairies. Les bœufs et les ânes qui labourent le sol auront à manger du fourrage salé, qu'on répandra par terre avec la fourche à vanner. Le jour du grand massacre, quand s'écrouleront les tours, des ruisseaux arroseront toutes les hautes montagnes et les collines élevées. Le jour où le Seigneur soignera les plaies de son peuple, quand il guérira ses blessures, la lune brillera comme le soleil, et le soleil rayonnera sept fois plus que d'habitude. Voici le Seigneur en personne, il arrive de loin, brûlant d'une lourde colère. Ses lèvres expriment la fureur, sa parole est un feu dévorant, son souffle est un torrent qui inonde jusqu'au cou. Il secouera les populations dans le crible du malheur, et mettra un frein à la mâchoire des peuples pour les conduire où ils ne veulent pas. Quant à vous, gens de Jérusalem, vous chanterez, comme pendant la nuit où l'on célèbre la fête. Vous aurez la joie au cœur, comme lorsqu'on marche au son de la flûte, pour se rendre à la montagne du Seigneur, auprès de Dieu, le rocher d'Israël. Le Seigneur fera entendre sa voix majestueuse; il montrera comment son bras s'abat pour frapper. Il manifestera sa terrible colère, parmi les flammes d'un feu dévorant, au milieu d'une pluie battante et d'un orage de grêle. À la voix du Seigneur et sous les coups qui pleuvront, l'Assyrie connaîtra la peur. Chaque volée de coups que le Seigneur a décidée, il la fera tomber sur elle au son du tambourin et de la guitare. Il menacera l'Assyrie et la combattra par des guerres. Il y a longtemps déjà que le bûcher est en place – pour le roi, lui aussi. On l'a préparé dans un espace rond, large et profond où flambera le feu, avec du bois en quantité. Alors le souffle du Seigneur y mettra le feu, comme un torrent de soufre enflammé. Quel malheur de voir ces gens qui descendent en Égypte y chercher du secours! Ils comptent sur les chevaux, ils font confiance aux chars parce qu'ils sont nombreux, et à la cavalerie parce qu'elle représente une force appréciable. Mais leur regard ne cherche pas le Dieu d'Israël qui est saint, eux-mêmes ne consultent pas celui qui est le Seigneur. Lui aussi, pourtant, sait y faire: il a amené le malheur, il n'a pas retiré ses menaces. Il s'est dressé contre le parti des vauriens, et contre ces gens malfaisants que l'on appelle à l'aide. Les Égyptiens ne sont que des êtres humains, ils n'ont aucun pouvoir divin; leurs chevaux ne sont que des chevaux, ils n'ont aucun don surnaturel. Il suffit au Seigneur d'étendre la main: celui qui secourt trébuche, celui qu'il devait aider se retrouve à terre, et c'est la fin pour tous les deux. Voici ce que le Seigneur m'a déclaré: « Quand le lion ou le lionceau gronde pour défendre sa proie contre une bande de bergers ameutés contre lui, il n'a pas peur de leurs cris, il ne cède pas à leur tapage. Il en sera de même pour moi, le Seigneur de l'univers, quand je descendrai sur la montagne de Sion pour y faire la guerre. » Comme un oiseau qui étend ses ailes, le Seigneur de l'univers étendra sa protection sur Jérusalem. Du même coup, il la sauvera et lui épargnera la catastrophe. Israélites, vous avez été jusqu'au bout de la désertion à l'égard du Seigneur; revenez donc à lui. Ce jour-là, chacun d'entre vous rejettera les idoles d'argent ou d'or qu'il a fabriquées de ses mains coupables. L'Assyrie tombera sous les coups d'une épée qui n'est pas celle des hommes; l'épée qui la détruira n'est pas une épée humaine. Devant cette épée, les Assyriens s'enfuiront, et leurs jeunes troupes seront soumises aux travaux forcés. Sous l'effet de la terreur, son plus sûr appui s'enfuira, et les officiers, épouvantés, abandonneront leur drapeau. C'est le Seigneur qui le déclare, lui qui a sa flamme à Sion, un feu allumé à Jérusalem. Il y aura un roi qui régnera selon les principes de la justice; et les princes exerceront le pouvoir conformément au droit. Chacun d'eux sera bienfaisant, comme un abri contre le vent, un refuge contre l'orage, un ruisseau dans une terre aride ou l'ombre d'un gros rocher dans un pays torride. Ceux qui devraient voir n'auront plus les yeux aveuglés, ceux qui devraient entendre auront les oreilles grandes ouvertes. Les gens irréfléchis se mettront à comprendre, ceux qui bégaient s'exprimeront vite et clairement. On ne dira plus des insensés qu'ils sont nobles, on ne dira plus à ceux qui trompent les autres qu'ils sont des gens de qualité. Les insensés ne parlent que pour dire des idioties. Ils réfléchissent au mal qu'ils vont faire, ils agissent de façon malfaisante et tiennent des propos scandaleux contre le Seigneur. Ils laissent l'affamé manquer du nécessaire, et refusent de donner à boire à celui qui meurt de soif. Quant à ceux qui trompent les autres, ils ont des armes cruelles. Ils préparent leurs mauvais coups pour nuire aux pauvres, en affirmant ce qui est faux alors que les malheureux réclament seulement leur droit. Mais la personne dont le cœur est noble n'a que de nobles pensées, et elle n'intervient que pour de nobles causes. Femmes qui vous croyez en sécurité, debout, écoutez-moi. Filles insouciantes, attention, j'ai à parler! Dans un peu plus d'un an, vous qui êtes sûres de vous, vous vous inquiéterez, car la vendange sera perdue, il n'y aura pas de récolte. Tremblez donc de peur, femmes qui vous croyez en sécurité, inquiétez-vous, femmes insouciantes. Quittez vos vêtements, déshabillez-vous et mettez autour de la taille l'étoffe de deuil. Frappez-vous la poitrine, pleurez sur la belle campagne et sur la vigne féconde, sur la terre de mon peuple, envahie par les épines et les ronces, pleurez sur toutes ces maisons joyeuses et sur cette ville en fête. Le palais est abandonné, la ville bruyante est désertée, le quartier de l'Ofel ainsi que la tour de guet sont devenus pour toujours des terrains vagues, où se plaisent les ânes sauvages et où viennent paître les troupeaux. Puis, d'en-haut, le Seigneur répandra sur nous son Esprit. Alors le désert deviendra un verger et le verger une forêt. Le droit sera chez lui dans ces terres aujourd'hui désertiques, et la justice régnera dans le verger. La justice produira la paix, elle créera pour toujours la tranquillité et la sécurité. « Mon peuple habitera une oasis de paix, il vivra en sécurité, au repos et sans souci. La forêt s'écroulera sous la grêle, la ville s'effondrera. Mais heureux serez-vous tous de semer partout près de l'eau, et de laisser le bœuf ou l'âne aller et venir librement! » Quel malheur, toi qui détruis tout sans avoir subi la pareille et qui trahis les autres sans que l'on t'ait trahi! Quand tu auras fini de détruire, tu seras détruit à ton tour. Quand tu auras cessé de trahir, on te trahira toi aussi. Seigneur, accorde-nous ta grâce, nous comptons patiemment sur toi. Chaque matin, sois notre force, notre sauveur dans la détresse. Au bruit de ton intervention, les peuples prennent la fuite; dès que tu te dresses, ils se dispersent. Alors c'est le pillage: on croirait voir des criquets. On se rue sur le butin comme se rue une nuée de sauterelles. Le Seigneur domine la situation, il réside là-haut. Partout dans Jérusalem, il a instauré le droit et la justice. Et toi, peuple du Seigneur, tu vivras en sécurité. Être sage et connaître Dieu, c'est être riche du salut; honorer le Seigneur, c'est cela ton trésor! Voici les gens d'Ariel qui sortent dans la rue en poussant des cris. Les messagers de paix reviennent en pleurant amèrement. Les routes sont désertées, plus de passants sur les chemins. On a rompu l'alliance, les villes sont rejetées, les humains ne comptent plus. Le pays, en deuil, se dessèche; le massif du Liban, frappé par la sécheresse, rougit de honte, la plaine du Saron ressemble à un désert, le Bachan et le Carmel se retrouvent dépouillés. « Maintenant, dit le Seigneur, j'interviens, maintenant je me dresse, maintenant je montre ma grandeur. Les projets que vous avez conçus ne sont que du foin, et quand ils voient le jour, ce n'est que de la paille. Comme un feu, votre propre souffle vous consumera. Quant aux autres peuples, le feu les réduira en chaux, les flammes les dévoreront comme des broussailles coupées. Vous qui êtes au loin, écoutez ce que j'ai fait. Et vous qui êtes près, sachez de quoi je suis capable. » À Sion les coupables prennent peur, un tremblement saisit les gens sans foi. « Qui de nous pourra rester près de ce feu dévorant? demandent-ils. Qui de nous pourra rester près de ce brasier sans fin? » C'est celui qui se conduit en respectant le droit et en disant la vérité; c'est celui qui refuse les profits obtenus par la violence, qui repousse ceux qui essaient de l'acheter par des cadeaux, qui ferme ses oreilles à ceux qui lui suggèrent un meurtre et qui n'accorde au mal aucun regard complaisant. Celui-là habitera sur les hauteurs; il aura un refuge dans les rochers fortifiés, son pain lui sera assuré, l'eau ne lui manquera pas. Tes yeux contempleront le roi dans toute sa splendeur, tu verras le pays dans sa plus vaste étendue. Tu penseras alors à la terreur passée, et tu demanderas: « Où sont-ils donc, ceux qui comptaient et vérifiaient les impôts? Où sont ceux qui inspectaient les fortifications? » Tu ne verras plus ce peuple arrogant, au parler incompréhensible, au langage inintelligible, impossible à saisir. Quand tu regarderas Jérusalem, quand tu verras Sion, la ville où se célèbrent nos fêtes, elle t'apparaîtra comme un asile de calme, une tente qu'on ne déplace plus; on n'arrachera plus ses piquets, on n'enlèvera plus ses cordes. C'est là que le Seigneur nous montrera sa grandeur. Il y aura là des rivières, des fleuves au large cours, où les bateaux de guerre ne passeront pas, et où les grands navires ne circuleront pas. Le Seigneur est notre guide, il est notre chef de file. Le Seigneur est notre roi, c'est lui qui nous sauve. Tes cordages sont relâchés, ils ne maintiennent plus le mât, ils ne permettent plus de hisser le signal. Alors on se partagera un immense butin; les boiteux eux-mêmes participeront au pillage. Personne à Jérusalem ne dira plus: « Je suis malade ». Le peuple de cette ville sera déchargé de sa faute. Habitants de la terre, approchez-vous pour écouter; peuples, faites bien attention. Et que la terre entende, elle et tout ce qui s'y trouve! Que le monde soit témoin, lui et tout ce qu'il produit! Le Seigneur est indigné contre l'ensemble des pays, il en veut à toute leur armée. Il les extermine, il les livre au massacre. Leurs victimes sont jetées à terre, les cadavres empestent, les montagnes ruissellent de sang. La troupe des étoiles se disloque tout entière, les cieux s'enroulent sur eux-mêmes comme un rouleau de papyrus. Les astres tombent tous, comme les feuilles mortes d'une vigne ou d'un figuier. « Mon épée, dit le Seigneur, apparaît dans les cieux. La voilà qui s'abat sur les Édomites, ce peuple que j'ai condamné à être exterminé. » L'épée du Seigneur est pleine de sang, couverte de graisse, comme du sang des béliers et des boucs, comme de la graisse de leurs rognons. À Bosra, la capitale, le Seigneur fait un sacrifice; dans le pays d'Édom, c'est un terrible massacre. En même temps, les buffles tombent, les taureaux et les bœufs s'écroulent. La terre s'enivre de sang, le sol est gavé de graisse. Pour le Seigneur, c'est en effet le jour de la revanche; pour le défenseur de Sion, c'est l'année du règlement des comptes. Les torrents du pays d'Édom deviendront des torrents de résine, son sol se changera en soufre. Le pays va devenir un champ de résine brûlante qui se consume nuit et jour, envoyant vers les cieux une fumée sans fin. De siècle en siècle, le pays restera dévasté, plus jamais on n'y passera. La chouette et le hérisson en prendront possession. La hulotte et le corbeau y auront leur demeure. On étendra sur lui le cordeau de la destruction, on nivellera tout, on fera le vide. Plus de nobles pour élire un roi, c'est la fin de tous les princes. Les buissons épineux poussent dans les belles maisons, les orties et les ronces envahissent les forteresses. C'est le repaire des chacals, le domaine des autruches. Les chats sauvages y rencontrent les hyènes, c'est le rendez-vous des boucs. C'est là que le démon de la nuit s'installera: il y trouvera son lieu de repos. C'est là encore que le serpent a son nid, qu'il dépose ses œufs et surveille leur éclosion. C'est là enfin que les vautours se rassemblent en troupe. Cherchez dans le livre du Seigneur et lisez ceci: « Aucun d'eux ne manque, il n'y a pas un seul absent; ils sont aux ordres du Seigneur, c'est son Esprit qui les rassemble. Il a tiré au sort la part de chacun d'eux, il a pris son cordeau pour leur répartir le pays. Ils en seront propriétaires pour toujours, de siècle en siècle, ils y auront leur demeure. » Que le désert et la terre aride manifestent leur joie! Que le pays sec pousse des cris de joie et se couvre de fleurs aussi belles que les lys! Oui, qu'il se couvre de fleurs, et qu'il pousse des grands cris de joie! Le Seigneur lui a donné la splendeur des montagnes du Liban, l'éclat du mont Carmel et de la plaine du Saron. On verra alors la gloire du Seigneur, la splendeur de notre Dieu. Rendez la force aux bras fatigués, affermissez les genoux qui chancellent. Dites à ceux qui perdent courage: « Ressaisissez-vous, n'ayez pas peur, voici votre Dieu! Il vient vous venger et rendre à vos ennemis le mal qu'ils vous ont fait, il vient lui-même vous sauver. » Alors les yeux des aveugles s'ouvriront, et les oreilles des sourds entendront. Alors le boiteux bondira comme un cerf et le muet exprimera sa joie. Car de l'eau jaillira dans le désert, des torrents ruisselleront dans le pays sec. Le sable brûlant se changera en étang, et le pays de la soif en sources jaillissantes. À l'endroit même où les chacals avaient leur repaire, pousseront des roseaux et des joncs. C'est là qu'il y aura une route qu'on nommera “le chemin réservé”. Aucun impur n'y passera, aucun idolâtre n'y rôdera. Elle sera destinée au peuple du Seigneur quand il se mettra en marche. Sur cette route, pas de lion; aucune bête féroce n'y accédera, on n'en trouvera pas. C'est là que marcheront ceux que le Seigneur aura libérés. C'est par là que reviendront ceux qu'il aura délivrés. Ils arriveront à Sion en criant de bonheur. Une joie éternelle illuminera leur visage. Une joie débordante les inondera, tandis que les chagrins et les gémissements se seront évanouis. Pendant la quatorzième année du règne d'Ézékias, le roi d'Assyrie Sennakérib vint attaquer toutes les villes fortifiées du royaume de Juda, et il s'en empara. Alors qu'il se trouvait à Lakich, il envoya son aide de camp au roi Ézékias, à Jérusalem. L'aide de camp était à la tête d'une grande armée. Il se plaça près du canal du réservoir supérieur, sur la route qui mène au champ des Blanchisseurs. Alors Éliaquim, fils de Hilquia et chef du palais royal, sortit de la ville à sa rencontre, accompagné du secrétaire Chebna et de Yoa, fils d'Assaf et archiviste du roi. L'aide de camp assyrien leur dit: « Allez transmettre à Ézékias ce message: “Ainsi parle le grand roi, le roi d'Assyrie: Quelle belle confiance tu as là! Tu t'imagines que de simples paroles valent plan de bataille et vaillance pour la guerre. En qui as-tu donc mis ta confiance pour te révolter contre moi? Voici que tu as mis ta confiance en l'Égypte, ce roseau cassé qui pénètre et transperce la main de celui qui s'appuie sur lui! Tel est le pharaon, roi d'Égypte, pour tous ceux qui mettent leur confiance en lui! Tu vas sans doute me répondre: C'est dans le Seigneur notre Dieu que nous mettons notre confiance. Mais n'est-ce pas lui dont Ézékias a supprimé les lieux qui lui étaient consacrés et ses autels, en ordonnant aux gens de Jérusalem et de Juda de ne rendre leur culte que devant l'autel de Jérusalem?” Eh bien, passe un accord avec mon maître, le roi d'Assyrie et je te donnerai 2 000 chevaux… si tu trouves des cavaliers pour les monter! Mais comment mettrais-tu en fuite un seul officier, le moindre des serviteurs de mon maître? Et tu mets ta confiance dans l'Égypte pour obtenir des chars et des chevaux! D'ailleurs, est-ce sans l'accord du Seigneur que je suis venu attaquer ce pays et le dévaster? C'est le Seigneur lui-même qui m'en a donné l'ordre! » Alors Éliaquim, Chebna et Yoa dirent à l'aide de camp assyrien: « Parle-nous en araméen s'il te plaît, nous le comprenons. Évite de t'adresser à nous en hébreu, à cause de tous les gens qui sont sur la muraille en train de nous écouter. » Mais l'aide de camp répondit: « Croyez-vous que le message de mon maître soit destiné seulement à votre maître et à vous? Il concerne aussi tous ces gens qui se tiennent sur la muraille, et qui, comme vous, n'auront bientôt plus que leurs excréments à manger et leur urine à boire! » Puis l'aide de camp se dressa, et cria d'une voix forte en hébreu: « Écoutez le message du grand roi, le roi d'Assyrie: “Ainsi parle le roi, ne vous laissez pas tromper par Ézékias: il est incapable de vous délivrer de ma main! Qu'il ne vous incite pas à faire confiance au Seigneur en disant: Sûrement le Seigneur nous délivrera, et cette ville ne sera pas livrée aux mains du roi assyrien! N'écoutez pas Ézékias, car ainsi parle le roi d'Assyrie: faites la paix avec moi, et rendez-vous à moi. Alors chacun profitera de sa vigne, de son figuier et de l'eau de sa citerne… jusqu'à ce que je vienne pour vous emmener dans un pays comme le vôtre, un pays de blé et de vin nouveau. Ne vous laissez donc pas égarer par Ézékias lorsqu'il prétend que le Seigneur vous délivrera. Les dieux des autres peuples m'ont-ils empêché de mettre la main sur leur pays? Qu'ont-ils fait, les dieux de Hamath et d'Arpad? Et ceux de Sefarvaïm? Quelqu'un m'a-t-il empêché de prendre Samarie? Parmi tous ces dieux, aucun n'a pu m'interdire de mettre la main sur son pays. Comment le Seigneur délivrerait-il Jérusalem de ma main?” » Tous ceux qui étaient là gardaient le silence; ils ne répondirent pas un mot, car tel était l'ordre du roi Ézékias: « Vous ne lui répondrez pas! » Puis Éliaquim, fils de Hilquia et chef du palais royal, le secrétaire Chebna et Yoa, fils d'Assaf et archiviste du roi, après avoir déchiré leurs vêtements, revinrent auprès d'Ézékias et lui rapportèrent les paroles de l'aide de camp assyrien. Dès que le roi Ézékias eut entendu leur rapport, il déchira ses vêtements, prit la tenue de deuil et se rendit dans la maison du Seigneur. En même temps, il envoya le chef du palais Éliaquim, le secrétaire Chebna et les anciens parmi les prêtres chez le prophète Ésaïe, fils d'Amots. Ces hommes étaient eux aussi en tenue de deuil. Ils lui dirent: « Voici un message d'Ézékias: “Ce jour est un jour de détresse, de punition, d'humiliation! Comme on dit, l'enfant est près de naître mais la mère manque de force pour le mettre au monde. Peut-être le Seigneur ton Dieu entendra-t-il les paroles de l'aide de camp, lui que le roi d'Assyrie son maître a envoyé pour insulter le Dieu vivant? Peut-être le punira-t-il pour les paroles qu'a entendues le Seigneur ton Dieu? Fais monter une prière en faveur de ce qui reste de son peuple!” » Quand les envoyés du roi Ézékias eurent accompli leur démarche auprès d'Ésaïe, celui-ci leur dit: « Vous parlerez ainsi à votre maître: Voici ce que déclare le Seigneur: “Tu as entendu les officiers du roi d'Assyrie m'insulter. N'aie pas peur de ce qu'ils ont dit! Le roi recevra une nouvelle; je lui inspirerai alors l'idée de retourner dans son pays. Et là, je le ferai mourir assassiné.” » L'aide de camp assyrien apprit que son maître avait quitté Lakich pour assiéger Libna; c'est donc là qu'il vint le trouver. Le roi d'Assyrie fut informé que Tiraca, le roi des Éthiopiens, venait l'attaquer. Il fit porter ce nouveau message à Ézékias, le roi de Juda: « Tu comptes trop sur ton Dieu en prétendant que Jérusalem ne sera pas livrée entre les mains du roi d'Assyrie; ne te laisse pas tromper par lui! Tu as bien appris comment les rois d'Assyrie ont traité tous les autres pays et les ont dévastés. Et toi, tu serais épargné? Quand mes prédécesseurs ont détruit Gozan, Charan, Ressef et les Édénites qui sont à Telassar, les dieux de ces peuples n'ont pas pu délivrer ces villes. Réfléchis au sort des rois de Hamath, Arpad, Laïr, Sefarvaïm, Héna et Ava! » Ézékias prit la lettre de la main des messagers assyriens et la lut. Puis il monta à la maison du Seigneur et la déroula devant celui-ci. Ensuite il prononça cette prière: « Seigneur de l'univers, Dieu d'Israël, toi qui sièges au-dessus des chérubins, c'est toi qui es le seul Dieu pour tous les royaumes du monde, c'est toi qui as fait les cieux et la terre. Seigneur, écoute bien, regarde attentivement, remarque les insultes que les messagers de Sennakérib ont prononcées contre toi, le Dieu vivant! Il est vrai, Seigneur, que les rois d'Assyrie ont dévasté les autres pays et leurs territoires. Ils ont brûlé leurs dieux, ils les ont fait disparaître, parce que ce n'étaient pas de vrais dieux, mais seulement des statues de bois ou de pierre, fabriquées par des mains humaines. Maintenant, Seigneur notre Dieu, sauve-nous des griffes de Sennakérib. Alors, tous les royaumes du monde sauront que toi seul tu es Seigneur! » Alors Ésaïe, fils d'Amots, fit porter ce message à Ézékias: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: J'ai entendu la prière que tu m'as adressée au sujet du roi d'Assyrie, Sennakérib. Écoute les paroles que je prononce contre lui: La ville de Sion te méprise, elle se moque de toi! Jérusalem rit de toi en secouant la tête. Qui as-tu insulté et outragé? Contre qui as-tu élevé la voix et jeté un regard insolent? C'est contre moi, le Dieu d'Israël qui est saint! Par l'intermédiaire de tes serviteurs, tu as insulté le Seigneur. Tu as dit: “Moi, Sennakérib, avec mes nombreux chars, j'ai gravi le sommet des montagnes, jusqu'aux endroits inaccessibles du Liban. J'ai abattu ses cèdres les plus hauts et ses plus beaux cyprès. J'ai atteint son refuge le plus reculé, sa forêt la plus dense. Moi, j'ai creusé et j'ai bu l'eau des autres peuples. J'ai asséché tous les canaux du Nil rien qu'en posant les pieds sur le sol égyptien!” Eh bien, Sennakérib, ne le sais-tu pas? Depuis longtemps j'ai préparé ces événements, depuis les temps anciens j'y ai travaillé, et maintenant, je les réalise. Toi, tu n'as plus qu'à réduire en tas de ruines les villes fortifiées. Leurs habitants, les bras sans force, sont paralysés de peur et sont confus. Ils font penser à l'herbe des champs, à la verdure des prés, à l'herbe sur les toits, ou au blé desséché avant d'avoir mûri. Et je sais tout de toi: quand tu te lèves ou tu t'assieds, quand tu sors ou quand tu entres, et quand tu t'emportes contre moi. Parce que tu t'es emporté contre moi, et que j'ai entendu ton insolence, je te maîtriserai par un crochet dans le nez, un mors à tes lèvres. Je te ramènerai chez toi par le chemin par lequel tu es venu. Pour toi, Ézékias, ceci te servira de signe: cette année, on consommera ce qui aura repoussé; et la deuxième année, ce qui poussera tout seul. Mais la troisième année, vous pourrez semer et moissonner, vous cultiverez vos vignes et vous profiterez de la vendange. Les rescapés du royaume de Juda, ce qui restera, seront de nouveau comme un arbre qui fait des racines dans le sol et qui porte des fruits. Oui, de Jérusalem surgira un peuple de survivants, sur la montagne de Sion se lèveront des rescapés! » Ésaïe ajouta: « Voilà ce que fera le Seigneur de l'univers dans son amour exclusif. Et maintenant voici ce qu'il déclare au sujet du roi d'Assyrie: “Il n'entrera pas dans cette ville, il ne tirera pas une flèche contre elle, il ne l'affrontera pas avec des boucliers, il n'élèvera pas de remblai contre elle. Il repartira par le chemin d'où il est venu. Dans cette ville, il n'entrera pas, je le déclare, moi le Seigneur! Je protégerai Jérusalem et je la sauverai, parce que je suis Dieu, et par fidélité à David mon serviteur.” » Effectivement l'ange du Seigneur intervint dans le camp assyrien, et il y fit mourir 185 000 hommes. Le matin, les survivants, à leur réveil, découvrirent tous ces cadavres. Alors Sennakérib, le roi d'Assyrie, leva le camp et repartit pour Ninive, sa capitale, où il resta. Un jour qu'il était prosterné dans le temple de Nisrok, son dieu, deux de ses fils, Adrammélek et Saresser, l'assassinèrent de leur épée, puis ils s'enfuirent au pays d'Ararat. Un autre de ses fils, Assarhaddon, lui succéda. À cette époque, le roi Ézékias fut atteint d'une maladie mortelle. Le prophète Ésaïe, fils d'Amots, vint le voir et lui dit: « Voici ce que le Seigneur déclare: Mets de l'ordre dans tes affaires, car tu vas mourir, tu ne survivras pas à ta maladie! » Ézékias se tourna contre le mur et adressa au Seigneur cette prière: « Ah! Seigneur, souviens-toi, je te prie, que je me suis conduit envers toi avec loyauté et avec un cœur sans partage. Ce qui est bien à tes yeux, je l'ai fait! » Puis Ézékias pleura et versa d'abondantes larmes. Alors le Seigneur chargea Ésaïe de dire à Ézékias: « Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu de ton ancêtre David: “J'ai entendu ta prière et j'ai vu tes larmes. Eh bien, je prolongerai ta vie de quinze ans! Je vous arracherai, toi et Jérusalem, aux griffes du roi d'Assyrie. Je protégerai cette ville.” Le Seigneur va t'accorder un signe pour t'assurer qu'il réalisera ce qu'il a promis: sur l'escalier d'Acaz qui était au soleil, l'ombre est descendue. Eh bien, le Seigneur va la faire remonter de dix marches! » Effectivement le soleil revint sur les dix marches d'escalier que l'ombre avait recouvertes. Voici le poème que le roi Ézékias de Juda composa après sa maladie et sa guérison: Je me disais: je n'ai vécu que la moitié de ma vie, et je dois déjà m'en aller! Je vais devoir passer dans le monde des morts les années qui me restaient à vivre. Je me disais encore: Je ne verrai plus le Seigneur sur la terre des vivants, ni aucun être humain dans le monde habité. L'abri où je vis est arraché, emporté loin de moi, comme une tente de berger. Ma vie est au bout du rouleau, comme une pièce de tissu que le tisserand enroule après avoir tranché les fils. Avant le soir, Seigneur, tu en auras fini avec moi. Et d'ici le matin, je serai réduit à rien. Comme un lion le Seigneur a broyé tous mes os. Avant le soir, Seigneur, tu en auras fini avec moi. Mes cris sont perçants comme ceux de l'hirondelle, et mes gémissements plaintifs comme ceux de la tourterelle. Mes yeux n'en peuvent plus de regarder vers les cieux. Dans mon accablement, Seigneur, fais quelque chose pour moi! Mais que dirai-je, pour qu'il me parle, puisque c'est lui qui agit? Je dois traîner toutes mes années dans l'amertume. Seigneur, tu restes auprès des tiens, tu les fais vivre et ton esprit les anime. À moi aussi tu as rendu des forces, tu m'as gardé en vie. Maintenant mon amertume s'est changée en bonheur, car tu m'as aimé assez pour m'éviter la mort; tu as jeté toutes mes fautes loin derrière toi. Dans le monde des morts, personne ne te loue; ce ne sont pas les cadavres qui peuvent t'acclamer. Quand on descend dans la tombe, il est trop tard pour espérer en ta fidélité. Mais ce sont les vivants seuls qui peuvent te louer, comme moi aujourd'hui, et comme les parents qui feront connaître à leurs enfants combien tu es fidèle. Seigneur, tu m'as sauvé. Nous te louerons donc en musique tous les jours de notre vie, dans ta maison, Seigneur. Ésaïe avait donné cet ordre: « Apportez un gâteau de figues, et qu'on l'applique sur l'ulcère, pour que le roi reste en vie! » Ézékias avait demandé: « Quel signe m'assurera que je pourrai me rendre encore à la maison du Seigneur? » À cette époque, le roi de Babylone, Mérodak-Baladan, fils de Baladan, apprit qu'Ézékias avait été malade et qu'il était rétabli. Il lui envoya des ambassadeurs, porteurs d'une lettre et d'un cadeau. Ézékias en fut très heureux puis il leur fit voir l'endroit où il gardait son trésor, l'argent, l'or, les parfums et les huiles précieuses, les objets de valeur et tout ce qui se trouvait dans son trésor. Il n'y eut rien qu'Ézékias ne leur fit voir, ni dans son palais, ni dans l'ensemble de son domaine. Après cela, le prophète Ésaïe vint trouver le roi Ézékias et lui demanda: « Que t'ont dit ces gens? Et d'où venaient-ils? » – « Ils venaient d'un pays lointain, de Babylone », répondit Ézékias. Ésaïe reprit: « Et qu'ont-ils vu dans ton palais? » – « Ils ont vu tout ce qui s'y trouve, dit Ézékias; il n'y a rien que je ne leur aie montré de mes trésors. » Alors Ésaïe dit à Ézékias: « Écoute ce qu'annonce le Seigneur de l'univers: “Les jours viennent, où tout ce qui se trouve dans ton palais, tout ce que tes prédécesseurs ont amassé jusqu'à ce jour, sera emporté à Babylone. Il n'en restera rien ici, déclare le Seigneur. On emmènera même certains de tes propres fils, que toi tu as engendrés, pour être eunuques dans le palais du roi de Babylone.” » Ézékias dit à Ésaïe: « La parole du Seigneur que tu m'as adressée est une bonne chose. » Et il se disait: « Tant que je serai en vie, nous aurons la paix et la sécurité. » Réconfortez, oui réconfortez mon peuple, dit votre Dieu. Parlez au cœur de Jérusalem, criez-lui qu'elle en a fini avec les travaux forcés et qu'elle a purgé sa peine. Car le Seigneur lui a fait payer le prix complet de toutes ses fautes. J'entends une voix crier: « Dans le désert, ouvrez le chemin au Seigneur; dans cet espace aride, frayez une route pour notre Dieu. Que le niveau des vallées soit relevé, que les montagnes et les collines soient abaissées! Que les reliefs soient changés en plaines et les hauteurs en larges vallées! La gloire du Seigneur va être dévoilée, et tout le monde verra que la bouche du Seigneur a parlé. » J'entends une voix qui dit: « Fais une proclamation. » Mais je réponds: « Laquelle? » La voix reprend: « Celle-ci: Le sort des humains ressemble à celui de l'herbe. Ils n'ont pas plus de vigueur que les fleurs des champs. L'herbe sèche, la fleur se fane, quand le souffle du Seigneur est passé par là. – C'est bien vrai, le peuple a la fragilité de l'herbe. Oui, l'herbe sèche, la fleur se fane, mais la Parole de notre Dieu demeure pour toujours. » Peuple de Sion, monte sur une haute montagne. Peuple de Jérusalem, crie de toutes tes forces. Tu es chargé d'une bonne nouvelle, n'aie pas peur de la faire entendre. Dis aux villes de Juda: « Votre Dieu est là! Voici le Seigneur Dieu! Il arrive plein de force, il a les moyens de régner. Il ramène ce qu'il a gagné, il rapporte le fruit de sa peine. Il est comme un berger qui mène son troupeau et le rassemble d'un geste du bras; il porte les agneaux contre lui et ménage les brebis qui allaitent des petits. » Qui a mesuré dans le creux de sa main les eaux des mers? Qui a évalué de ses doigts écartés le diamètre des cieux? Et la poussière de la terre, qui en a estimé la masse en la tassant dans un seau? Qui a pesé sur la balance les montagnes et les collines? Qui a pris la mesure de l'Esprit du Seigneur? Quel confident Dieu a-t-il instruit de son projet? Avec qui s'est-il entretenu pour mieux comprendre? Qui lui a enseigné comment agir, tout ce qu'il faut savoir? Qui lui a fait connaître le moyen d'être intelligent? Devant le Seigneur, les peuples ne comptent pas plus qu'une goutte d'eau qui tombe d'un seau, ou qu'un grain de sable dans le plateau d'une balance. Voici que les populations lointaines, il les soulève comme un peu de poussière. Tout le gibier du Liban ne suffirait pas pour lui offrir un sacrifice digne de lui, ni les arbres de ses forêts pour entretenir le feu. Les peuples tous ensemble ne font pas le poids devant lui, ils comptent pour moins que rien. À qui voulez-vous comparer Dieu? À quelle image ressemble-t-il? Une idole? Un fondeur l'a moulée, puis un orfèvre l'a plaquée d'or et l'a ornée de chaînettes d'argent. Celui qui est trop pauvre pour une telle dépense choisit un morceau de bois qui ne risque pas de pourrir. Puis il cherche un bon artisan, capable de faire une idole qui tiendra solidement. Ne le savez-vous pas? Ne l'avez-vous pas appris? Ne vous l'a-t-on pas annoncé depuis le début? N'avez-vous pas compris ce que sont les fondements du monde? Le Seigneur a son trône au-dessus de l'horizon, si haut qu'il voit les humains de la taille des fourmis. Il a étendu les cieux comme une grande toile, et les a déployés comme une tente pour y faire sa demeure. Il a réduit à rien les dirigeants du monde, à rien du tout ceux qui détiennent le pouvoir. À peine sont-ils en place, à peine sont-ils installés, à peine ont-ils pris racine, que le souffle du Seigneur les balaie, les dessèche. Et les voilà emportés comme des brins de paille dans un tourbillon. « À qui voudriez-vous donc me comparer? demande le Dieu saint. Qui serait mon égal? » Regardez les cieux, là-haut, voyez qui a créé les étoiles, qui les fait sortir au complet comme une armée à la parade. Il les appelle toutes par leur nom. Sa force est si grande et son pouvoir est tel, qu'aucune ne manque à l'appel. Peuple de Jacob, pourquoi dis-tu, Israël, pourquoi continues-tu à dire: « Le Seigneur ne s'aperçoit pas de ce qui m'arrive. Mon bon droit échappe à mon Dieu »? Ne le sais-tu pas? Ne l'as-tu pas entendu dire? Le Seigneur est Dieu de siècle en siècle; il a créé la terre d'une extrémité à l'autre. Jamais il ne faiblit, jamais il ne se lasse. Son intelligence est sans limite. Il redonne des forces à celui qui faiblit, il remplit de vigueur celui qui n'en peut plus. Les jeunes eux-mêmes connaissent la fatigue et la défaillance; même les champions trébuchent parfois. Mais ceux qui comptent sur le Seigneur reçoivent des forces nouvelles; comme des aigles qui s'élèvent à tire-d'aile, ils s'élancent, mais sans se lasser, ils avancent, mais sans faiblir. Vous, les populations lointaines, taisez-vous donc pour m'écouter, dit le Seigneur. Vous les peuples, armez-vous de courage, comparaissez d'abord, après quoi vous prendrez la parole. Oui, approchons-nous, vous et moi pour commencer le procès. À l'est, là-bas, n'est-ce pas moi qui ai mis en route celui que la victoire vient saluer à chacun de ses pas? Il fait capituler les pays devant lui, il piétine les rois. Son épée les réduit en poussière, ses flèches les éparpillent comme la paille au vent. Il les poursuit et traverse leurs rangs sain et sauf, sans même mettre pied à terre! Qui est l'auteur de ces événements? C'est celui qui depuis le commencement appelle chaque génération. C'est moi, le Seigneur. Je suis au commencement, et je serai là encore pour les derniers événements. Les populations lointaines l'ont bien vu et prennent peur; les gens du bout du monde s'approchent en tremblant: « Ils arrivent! » Des hommes s'entraident au travail, l'un dit à l'autre: « Sois fort! » Le fondeur encourage l'orfèvre; celui qui aplatit le métal encourage à son tour l'ouvrier qui travaille à l'enclume. Il dit de la soudure: « Bon travail! » Puis on fait tenir l'idole en la fixant avec des clous. Et toi, Israël, mon serviteur, peuple de Jacob que j'ai choisi, descendance de mon ami Abraham; toi que j'ai été chercher jusqu'au bout du monde, et que j'ai appelé des régions les plus lointaines; toi, à qui j'ai dit: « Non, je ne t'ai pas rejeté, au contraire, je t'ai choisi; mon serviteur, c'est toi. » N'aie pas peur maintenant, car je suis avec toi. Ne lance pas ces regards inquiets, car ton Dieu, c'est moi. Je viens te rendre courage, j'arrive à ton secours et je te protège, ma main droite tient sa promesse. Oui, la honte et le déshonneur seront sur tous ceux qui t'en veulent! Ils seront réduits à rien, ils disparaîtront, tes adversaires! Tu chercheras vainement la trace de tes agresseurs. Ils seront réduits à rien du tout, ceux qui sont en guerre contre toi. Car moi, le Seigneur, je suis ton Dieu, je tiens fermement ta main droite, je te répète: « N'aie pas peur, j'arrive à ton secours. » N'aie pas peur, peuple de Jacob, toi qu'on traite en vermine, Israël, toi qu'on considère comme des cadavres. Je viens moi-même à ton secours, déclare le Seigneur, je suis celui qui te libère, dit le Dieu d'Israël qui est saint. Je fais de toi un traîneau à battre le blé, tout neuf, aux pointes aiguës. Tu déchiquèteras les montagnes, tu les mettras en pièces, tu traiteras les collines comme on traite la paille: tu les jetteras en l'air, et le vent les emportera, un tourbillon les dispersera. Et toi tu crieras la joie que te procure le Seigneur, tu te féliciteras du Dieu d'Israël qui est saint. Les pauvres et les malheureux cherchent de l'eau, mais rien. La soif leur dessèche la langue. Mais moi, le Seigneur, je leur répondrai, moi, le Dieu d'Israël, je ne les abandonne pas. Je ferai jaillir des fleuves sur les hauteurs dénudées, et des sources au fond des vallées; je changerai le désert en étang et la terre aride en oasis. Je planterai au désert des cèdres et des acacias, des myrtes et des oliviers. Dans les régions sans eau je mettrai ensemble des cyprès, des pins et des buis. Ainsi tout le monde verra, tout le monde saura, tous constateront et comprendront que c'est l'œuvre du Seigneur, ce qu'a créé le Dieu saint d'Israël. Vous, les dieux des peuples, venez présenter votre cause, apportez vos preuves, dit le Seigneur, le roi de Jacob. Apportez vos arguments, expliquez-nous ce qui arrive. Les événements du passé, qu'en était-il? Expliquez-les, et nous y réfléchirons. Ou bien annoncez-nous l'avenir, et nous saurons ce qui arrivera. Oui, annoncez-nous ce qui va se produire, et nous connaîtrons alors si vous êtes vraiment des dieux. Faites donc seulement un peu de bien ou de mal, pour que nous en soyons tous les témoins admiratifs. Mais vous êtes moins que rien, et ce que vous faites est nul. Qui vous choisit comme dieux est aussi répugnant que vous. Là-bas, au nord, j'ai mis en route un homme, et le voilà qui vient. Et là-bas, où le soleil se lève, il se réclame de moi. Il piétine les gouverneurs comme on piétine de la boue, ou comme un potier foule aux pieds son argile. Qui a donc annoncé cet événement à l'avance, pour que nous le sachions? Qui l'a prédit, pour que nous disions: « Il avait raison »? Aucun d'entre vous, c'est sûr, n'en a été capable; on ne vous a rien entendu dire. Moi, le premier, j'annonce à Sion: « Eh bien, les voici! » J'envoie à Jérusalem un porteur de la bonne nouvelle. J'ai eu beau regarder, je n'ai vu personne: personne parmi ces dieux-là pour donner son avis, personne à consulter, personne pour me répondre. Eux tous ne sont rien: ce qu'ils font n'est rien du tout. Leurs idoles, c'est du vent, du vide! Voici mon serviteur, dit le Seigneur, je le tiens par la main, j'ai plaisir à l'avoir choisi. J'ai mis mon Esprit sur lui pour qu'il libère les peuples selon le droit que j'instaure. Il ne criera pas, il n'élèvera pas la voix, on n'entendra pas non plus sa voix dans les rues. Il ne cassera pas le roseau déjà plié, il n'éteindra pas la lampe qui faiblit. Mais il libérera réellement selon le droit que j'instaure. Il ne faiblira pas, il ne se laissera pas abattre, jusqu'à ce qu'il ait établi le droit sur l'ensemble du monde, et que les populations lointaines attendent son enseignement. Celui qui a créé les cieux et les a déployés, qui a étendu la terre avec sa végétation, qui a donné la vie à ses populations et qui anime ses habitants, Dieu, le Seigneur, déclare à celui qu'il a choisi: « Moi, le Seigneur, je t'ai appelé par fidélité à moi-même. Je te donne mon appui. Je t'ai formé pour faire de toi le garant de mon alliance envers le peuple, la lumière du monde. Tu rendras la vue aux aveugles, tu feras sortir les prisonniers de leur cachot, tu retireras de leur prison ceux qui attendent dans l'obscurité. » Je suis le Seigneur, tel est mon nom. Je ne laisse pas à d'autres la gloire qui me revient, ni aux idoles l'honneur qui m'est dû. Les premiers événements se sont déjà produits; j'annonce à présent du nouveau, et je vous en informe avant qu'il se produise. En l'honneur du Seigneur, chantez un chant nouveau. Louez-le depuis le bout du monde, vous qui parcourez la mer, vous les êtres qui la peuplez, et vous les populations lointaines. Que les cités du désert et les campements de Quédar entonnent des chants! Que les habitants de la Roche lancent des cris de joie! Du sommet des montagnes, qu'ils manifestent leur enthousiasme! Que les populations lointaines rendent hommage au Seigneur et le louent haut et fort! Comme un soldat d'élite le Seigneur s'avance; comme un homme de guerre il brûle de combattre. Il lance un puissant cri de guerre, il triomphe de ses ennemis. Depuis longtemps, je me suis tu, me retenant d'intervenir, dit le Seigneur. Mais maintenant, je vais crier comme une femme qui accouche, qui s'essouffle et respire avec peine. Je vais nettoyer les montagnes et les collines, je dessécherai toute leur végétation, je changerai les fleuves en terre ferme et j'assécherai les étangs. Et je guiderai les aveugles sur un chemin, sur des sentiers qu'ils n'ont jamais suivis. Pour eux, je changerai l'obscurité en lumière et les obstacles en terrain plat. C'est cela mon projet, je n'y renoncerai pas, je le réaliserai. En arrière, honte à vous qui vous confiez aux idoles et qui dites à vos statuettes: « Nos dieux, c'est vous »! Vous, les sourds, écoutez bien; vous, les aveugles, ouvrez l'œil. Qui se trouve être aveugle, sinon mon serviteur? Et qui donc est sourd comme le messager que j'envoie? – Oui, qui est aveugle comme l'est le porte-parole de Dieu, qui est aveugle comme le serviteur du Seigneur? Il a vu beaucoup de choses, mais il n'a rien retenu; il a une bonne audition, mais il n'a rien entendu. Alors, par fidélité à lui-même, le Seigneur a voulu montrer combien son enseignement est grand et beau: et voilà ce peuple pillé et dépouillé. Voilà tous les siens prisonniers, enfermés dans des cachots, traités comme du butin, comme une bonne prise de guerre, sans que personne s'y oppose, sans personne pour exiger: « Rendez-les-moi! » Qui parmi vous va faire attention, qui va écouter, qui va entendre désormais? – Qui donc a livré le peuple de Jacob à ceux qui le dépouillaient, Israël à ceux qui le pillaient? N'est-ce pas le Seigneur envers qui nous étions coupables? Israël n'a pas voulu suivre la voie que son Dieu lui traçait, il n'a pas écouté son enseignement. C'est pourquoi le Seigneur a déversé sur son peuple son ardente colère et la violence de la guerre. Celle-ci l'a entouré de flammes, mais Israël n'a rien compris; elle a été jusqu'à le brûler, mais il n'y a pas réfléchi. Peuple de Jacob, maintenant ton créateur, lui qui t'a formé, Israël, le Seigneur te déclare: « N'aie pas peur, je t'ai libéré, je t'ai appelé personnellement, tu m'appartiens. Quand tu traverseras l'eau, je serai avec toi; quand tu franchiras les fleuves, tu ne t'y noieras pas. Quand tu passeras à travers le feu, tu ne t'y brûleras pas, les flammes ne t'atteindront pas. Car moi, le Seigneur, je suis ton Dieu, moi, le Dieu saint d'Israël, je suis ton sauveur. Je donne l'Égypte pour payer ta libération, l'Éthiopie et Séba en échange de toi. Oui, tu es précieux à mes yeux, tu as de la valeur pour moi et je t'aime. Donc je donne des peuples à ta place, des êtres humains en échange de toi. N'aie pas peur, car je suis avec toi. De l'Est, où le soleil se lève, je fais revenir tes enfants, et de l'Ouest, où il se couche, je rassemble les tiens. Je dis au Nord: “Rends-les donc”, et au Sud: “Ne les retiens pas.” Ramenez mes fils de là-bas et mes filles du bout du monde; ramenez ceux qui portent mon nom, tous ceux que j'ai créés, que j'ai façonnés, que j'ai faits pour qu'ils manifestent ma gloire. » Faites comparaître ce peuple, qui a des yeux mais ne voit rien, des oreilles mais n'entend rien. Que tous les pays se rassemblent, que les populations se réunissent! Eh bien, parmi eux, qui nous révélera ce qui arrive? Ou qui nous informera de ce qui s'est déjà passé? Qu'ils produisent leurs témoins et montrent qu'ils ont raison! Que ces témoins les écoutent et qu'ils confirment: « C'est exact »! Mes témoins à moi, c'est vous mon peuple, déclare le Seigneur; vous êtes mon serviteur, celui que j'ai choisi. Mon but est que vous sachiez, que vous croyiez et compreniez qui je suis, moi. Avant moi il n'y a pas eu de dieu, et après moi il n'y en aura pas. Le Seigneur, c'est moi et moi seul. À part moi, pas de sauveur. C'est moi qui apporte le salut, moi aussi qui l'annonce et qui le fais savoir; ce n'est pas un dieu étranger que l'on trouverait chez vous. Vous êtes témoins que je suis Dieu, déclare le Seigneur, et que je le resterai. Personne ne me forcera la main, et ce que je fais, personne ne le changera. Voici ce que le Seigneur déclare, lui qui prend votre cause en main, lui le Dieu d'Israël qui est saint: « Par amour pour vous j'envoie quelqu'un à Babylone pour faire tomber tous les verrous. Alors, chez les Babyloniens, les cris de joie se changeront en lamentations. Je suis le Seigneur, le Dieu saint, le créateur d'Israël, votre roi. » Voici ce que le Seigneur déclare, lui qui a ouvert jadis un chemin dans la mer, qui a tracé un passage à travers l'eau profonde. Jadis il a mis en marche des chars et des chevaux, des armées avec leur corps d'élite. Celles-ci sont tombées pour ne plus se relever, elles sont éteintes, consumées comme la mèche d'une lampe. Il déclare donc maintenant: « Ne pensez plus au passé, ne vous préoccupez plus de ce qui est derrière vous. Car je vais faire du nouveau; on le voit déjà paraître comme un bourgeon, vous saurez bien le reconnaître. Oui, dans le désert j'ouvrirai un chemin, dans ces lieux arides je ferai couler des fleuves. Les animaux sauvages, les chacals et les autruches m'honoreront parce que j'ai fait couler de l'eau dans le désert, des fleuves dans ces lieux arides. Car je veux donner à boire au peuple que j'ai choisi. Et ce peuple, que j'ai formé, dira pourquoi il me loue. » Le Seigneur déclare: « Peuple de Jacob, ce n'est pas à moi que tu as fait appel; tu t'es plutôt lassé de moi, Israël. Ce n'est pas pour moi que tu sacrifiais des agneaux, ce n'est pas moi que tu honorais ainsi. Il n'est pas vrai non plus que j'aie fait de toi un esclave en exigeant des offrandes, ou que je t'aie fatigué en réclamant de l'encens. Ce n'est pas pour moi que tu achetais à grand prix du roseau aromatique, et ce n'est pas moi que tu rassasiais de la graisse de tes sacrifices. Par tes fautes, au contraire, tu as fait de moi ton esclave, par tes crimes, tu m'as fatigué. Mais je prends sur moi, oui sur moi de pardonner tes révoltes et de ne plus garder le souvenir de tes fautes. Rappelle-moi ce que tu me reproches, discutons tous les deux cette affaire; énumère les faits qui te donnent raison. Déjà ton premier ancêtre s'était mis dans son tort; et tes derniers porte-parole se sont révoltés contre moi. Alors j'ai déshonoré les chefs du lieu saint, j'ai livré le peuple de Jacob à la destruction, j'ai abandonné Israël aux insultes de ses ennemis. Mais maintenant, écoute bien, peuple de Jacob, mon serviteur, Israël, toi que j'ai choisi. Voici ce que je te déclare, moi le Seigneur qui t'ai fait, qui t'ai formé quand tu étais encore dans le ventre de ta mère, et qui viens à ton aide: N'aie pas peur, peuple de Jacob, toi mon serviteur, toi Yechouroun que j'ai choisi. Car j'arroserai le pays qui meurt de soif, et je ferai couler des ruisseaux sur la terre desséchée. Je répandrai mon Esprit sur tes enfants et ma bénédiction sur tes descendants. Ils pousseront comme en pleine verdure, comme des saules sur le bord des ruisseaux. L'un dira: “Je suis au Seigneur”; un autre voudra porter le nom de Jacob. Tel autre inscrira sur sa main: “Propriété du Seigneur” et sera fier de porter le nom d'Israël. » Le Seigneur, le roi d'Israël, lui qui libère son peuple, lui le Seigneur de l'univers, te déclare, Israël: « C'est moi qui suis le commencement et la fin de toutes choses. À part moi, il n'y a pas de Dieu. Qui donc est comme moi? Qu'il prenne la parole! Qu'il raconte et m'expose tout ce qui s'est passé depuis que j'ai établi les premiers humains! Et qu'il annonce également aux gens ce qui doit arriver. Vous, mon peuple, soyez sans crainte, n'ayez pas peur. Je vous l'ai annoncé, je vous l'ai révélé longtemps à l'avance, vous le savez bien, vous m'en êtes témoins. À part moi y a-t-il un autre Dieu? Non, il n'y a pas d'autre rocher, je n'en connais aucun. » Les fabricants d'idoles sont tous des nullités. Et leurs chers objets ne servent absolument à rien: ce sont leurs témoins à eux, mais des témoins qui ne voient rien, qui ne savent rien et qui les laisseront bien déçus. Fabriquer un dieu, mouler une idole qui ne servira à rien, quelle sottise! Tous ceux qui s'en font les complices se couvriront de honte. Les artisans qui la fabriquent ne sont que des êtres humains. Qu'ils se rassemblent tous, qu'ils se présentent: ils prendront peur et se couvriront tous de honte! Le forgeron aiguise un ciseau, il le travaille à chaud, il lui donne une forme avec le marteau; il y met toute son énergie. Mais le travail lui donne faim, le voilà sans force. S'il oublie de boire un peu d'eau, le voilà épuisé. Quant au sculpteur sur bois, il prend ses mesures au cordeau, il trace le contour à la craie, il travaille la pièce avec le ciseau et arrondit le tout au rabot. Il lui donne une forme humaine, une belle figure humaine, qui habitera dans une maison. On réserve un cèdre à couper, on choisit un chêne ou un térébinthe. On le laisse grandir parmi les arbres de la forêt. Ou bien on plante un pin; la pluie le fera pousser. Ce bois servira aux humains pour allumer du feu. Ils en prennent pour se chauffer ou pour cuire leur pain. Ou ils en font un dieu, devant lequel on se prosterne, ils fabriquent une idole à qui l'on adresse des prières. Ils brûlent ainsi au feu la moitié de la bûche; ils y font rôtir de la viande et en mangent à leur faim. Ou encore ils se chauffent en s'exclamant: « Ah, je me réchauffe, quel plaisir de voir le feu! » Avec l'autre moitié de la bûche ils se fabriquent un dieu, leur idole, ils s'inclinent et se prosternent devant elle et lui adressent cette prière: « Tu es mon dieu, délivre-moi! » Ces gens n'ont rien dans la tête, ils ne comprennent rien. Ils ont les yeux collés, ils ne distinguent rien, et leur esprit est trop borné pour comprendre quelque chose. Aucun ne réfléchit, aucun n'a le bon sens ni l'intelligence de se dire: « J'ai brûlé la moitié de ce bois; sur les braises j'ai cuit mon pain et j'ai rôti la viande que je mange. Ce que je fais de l'autre moitié n'est qu'une idole abominable. C'est devant un bout de bois que je m'incline! » Non, leurs pensées s'attachent à ce qui n'est qu'un peu de cendre; leur esprit égaré les fait déraisonner. Leur dieu ne les délivre pas, mais eux-mêmes ne se disent pas: « Ce que je tiens dans la main n'est qu'un faux dieu, c'est évident. » « Israël, peuple de Jacob, rappelle-toi bien ceci: C'est toi qui es mon serviteur. Je t'ai façonné pour que tu sois à mon service. Israël, je ne t'oublierai pas. J'ai passé l'éponge sur tes révoltes. Voilà tes fautes effacées, comme un nuage qui passe. Je t'ai libéré, reviens à moi. » Oui, le Seigneur agit. Cieux, manifestez votre joie! Profondeurs de la terre, acclamez-le! Arbres, forêts, montagnes, éclatez en cris de joie! Le Seigneur a libéré le peuple de Jacob, il manifeste sa gloire en sauvant Israël. Israël, le Seigneur, ton libérateur, qui t'a formé dès le ventre de ta mère, te déclare: « C'est moi le Seigneur, l'auteur de tout ce qui existe. Moi seul j'ai déployé les cieux, j'ai étendu la terre sans l'aide de personne. Maintenant je réduis à rien les prédictions des devins, je fais perdre la raison à ceux qui annoncent l'avenir, je force les sages à reculer, je démontre à quel point leur savoir est stupide. Mais je réalise ce que mon serviteur a dit, et je fais réussir les projets que mes envoyés ont annoncés. J'affirme de Jérusalem: “Elle sera repeuplée.” Je dis des villes de Juda: “Elles seront reconstruites.” Car je relèverai ce qui est détruit. J'ordonne aux profondeurs de la mer: “Asséchez-vous, je taris votre eau.” Et je dis de Cyrus: “C'est le berger que j'ai désigné. Il fera réussir tout ce que je veux. Il donnera des ordres et Jérusalem sera rebâtie, le temple sera reconstruit.” » Voici ce que le Seigneur déclare à Cyrus, l'homme qu'il a mis à part: « Je te donne mon appui, pour te soumettre les peuples, pour ôter aux rois leur pouvoir et ouvrir devant toi les portes verrouillées des villes. Moi-même je marche devant toi. J'aplanirai les obstacles, je fracasserai les portes de bronze et je briserai les verrous de fer. Je te livrerai les trésors secrets et les richesses bien cachées. Ainsi tu sauras que je suis le Seigneur, que je t'appelle personnellement, moi, le Dieu d'Israël. Pour mon serviteur, le peuple de Jacob, pour Israël que j'ai choisi, je t'ai pris à mon service. Et je te fais cet honneur alors que tu ne me connais pas. Le Seigneur, c'est moi et personne d'autre. À part moi, il n'y a pas de Dieu. Tu ne me connais pas, mais je t'ai revêtu de force. D'un bout du monde à l'autre on reconnaîtra ainsi qu'en dehors de moi il n'y a rien. Le Seigneur, c'est moi et personne d'autre. Je façonne la lumière et je crée l'obscurité. Je procure le bonheur et je crée le malheur. Oui, c'est moi, le Seigneur, qui réalise tout cela. Que les cieux, là-haut, laissent tomber la rosée! Et que les nuages fassent pleuvoir la victoire! Que la terre s'entrouvre pour laisser en même temps fleurir le salut et germer la justice! Voilà ce que je crée, moi le Seigneur. » Quel malheur de voir quelqu'un, un simple pot de terre parmi les autres, qui ose faire des reproches à celui qui l'a façonné! L'argile demande-t-elle à celui qui la façonne: « Que fais-tu là? » Le vase dit-il du potier: « Quel maladroit! » Quel malheur de voir un homme qui oserait dire à un père: « Quel genre de fils as-tu engendré là? » ou à une mère: « Qu'as-tu donc mis au monde? » Voici ce que déclare maintenant le Seigneur, le Dieu d'Israël qui est saint, lui qui a façonné son peuple: « Est-ce à vous de me poser des questions sur l'avenir de mes enfants, et de donner des ordres sur ce que je dois faire? C'est moi qui ai fait la terre et qui ai créé les humains qui la peuplent. C'est moi qui ai déployé les cieux et qui commande à l'armée des étoiles. Par fidélité à moi-même, c'est moi aussi qui ai mis en route cet homme que vous savez. Je faciliterai tout ce qu'il entreprendra. C'est lui qui rebâtira Jérusalem, ma ville, et laissera repartir les exilés qui m'appartiennent. Et cela sans exiger un sou, ni même un cadeau en échange, dit le Seigneur de l'univers! » Israël, le Seigneur te déclare: le fruit du travail des Égyptiens, le gain du commerce des Éthiopiens et des gens de Séba, si hauts de taille, tout cela passera chez toi, tout cela sera pour toi! Ces gens te suivront, enchaînés; ils se prosterneront devant toi et te diront comme une prière: « C'est chez toi seulement qu'est Dieu, et nulle part ailleurs. Les dieux sont du néant. » Dieu d'Israël, toi qui sauves, tu es vraiment un Dieu qui se cache! Voilà les fabricants d'idoles couverts de honte et de déshonneur. Ils s'en vont tous la tête basse. Mais le peuple d'Israël a reçu du Seigneur un salut éternel. Il n'y aura jamais pour lui ni honte ni déshonneur. Voici ce que le Seigneur déclare, lui qui a créé les cieux, lui, le Dieu qui a fait la terre, qui l'a façonnée et consolidée. Il ne l'a pas créée vide, mais il l'a faite pour être habitée. Il déclare donc ceci: « Le Seigneur, c'est moi; il n'y a pas d'autre Dieu. Je n'ai pas parlé en cachette dans quelque endroit obscur. Et je n'ai pas recommandé aux descendants de Jacob de me chercher là où il n'y a rien. Moi, le Seigneur, je parle franchement, ce que j'annonce est clair et net. » Vous, les survivants de toute la terre, venez et rassemblez-vous, approchez-vous ensemble. Ceux qui portent leur idole de bois ou qui adressent une prière à un dieu qui ne peut les sauver, ceux-là n'ont rien dans la tête. Faites votre déclaration et apportez vos preuves; tenez même conseil ensemble. Qui a fait savoir depuis longtemps ce qui arrive aujourd'hui? Qui l'a révélé à l'avance? N'est-ce pas moi, le Seigneur? À part moi il n'y a pas de Dieu. Un Dieu loyal, un Dieu qui sauve, il n'y en a pas, à part moi. Gens du bout du monde, tournez-vous vers moi et vous serez sauvés, car Dieu, c'est moi et personne d'autre. Aussi vrai que je suis Dieu, j'en fais le serment et ma promesse est loyale, je n'y changerai rien: tous les humains, à genoux, me jureront fidélité. Ils diront de moi: « C'est auprès du Seigneur seul qu'on trouve la force et la justice. » Tous ceux qui m'auront combattu viendront à moi, la tête basse. Mais tous les descendants d'Israël obtiendront justice auprès du Seigneur et s'en féliciteront. Le dieu Bel a faibli, le dieu Nébo fléchit. Leurs statues sont confiées à des bêtes de somme. Ce qu'on portait en procession n'est plus qu'un chargement, un lourd fardeau pour des animaux fatigués. Les dieux faiblissent et fléchissent, incapables de sauver leurs statues: ils vont eux-mêmes en captivité. Écoutez-moi, gens d'Israël, survivants du peuple de Jacob, vous dont je me suis chargé dès le ventre de votre mère, vous que j'ai portés avant que vous ayez vu le jour. Je resterai le même jusqu'à votre vieillesse, je vous soutiendrai jusqu'à vos cheveux blancs. C'est moi qui vous ai faits, c'est moi qui vous porterai. Oui, je me chargerai de vous et je vous sauverai. À qui me comparerez-vous? À qui m'assimilerez-vous? Avec qui me mettre en balance pour établir des ressemblances? Voici des gens qui vident l'or de leur bourse. Ils pèsent l'argent et l'or, ils embauchent un orfèvre pour qu'il leur confectionne un dieu auquel ils feront des prières en se prosternant devant lui. Puis ils emportent leur dieu en le chargeant sur leur épaule, et le déposent à sa place. Le dieu y reste, il n'en bougera pas! Si on lui adresse un appel, il ne répondra pas. Il ne sauvera personne de la détresse. Rappelez-vous ceci, gens sans foi, ressaisissez-vous, réfléchissez. Rappelez-vous votre lointaine histoire: Dieu, c'est moi et personne d'autre. Il n'y a pas de Dieu comme moi. Dès le début, j'ai prédit mon but. Longtemps à l'avance, j'ai annoncé ce qui n'a pas encore eu lieu. Je dis: voici mon projet, il se réalisera. Tout ce que je veux, je le fais. De là-bas, où le soleil se lève, je convoque un oiseau de proie; c'est l'homme qui accomplira mes projets. Je l'appelle d'un pays éloigné. Aussitôt dit, aussitôt fait! J'ai formé un projet et je le réaliserai. Écoutez-moi, gens entêtés qui vous tenez si loin du salut. Eh bien, cela n'est plus très loin, c'est même tout près de se réaliser! La délivrance ne tardera pas, je l'apporte moi-même à Sion. Oui, j'apporte à Israël ma splendeur. Ô jeune fille, Babylone, reconnais ta déchéance et assieds-toi dans la poussière, déclare le Seigneur. Oui, assieds-toi par terre, car tu n'as plus de trône, tu as perdu tes titres de “Babylone la jolie”, “Babylone la raffinée”. Prends les deux meules du moulin et prépare la farine. Dévoile ton visage, relève le bas de ta robe et découvre tes jambes pour passer la rivière. Renonce à ta pudeur et laisse donc voir ce que tu caches avec gêne. Je vais prendre ma revanche sans que personne s'y oppose, dit celui qui prend en main la cause de son peuple. Son nom: le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël qui est saint. Assieds-toi en silence, Babylone, cache-toi dans l'obscurité, car tu as perdu ton titre de “maîtresse des royaumes”. J'étais indigné contre mon peuple. Alors j'ai déshonoré ceux qui m'appartenaient et je te les ai livrés. Mais tu les as traités sans aucune pitié, tu as écrasé la personne âgée sous le poids de ton joug. Tu te prétendais éternelle, maîtresse du monde pour toujours, mais tu n'as pas réfléchi à ce qui se passait, tu n'as pas pensé à ce qui allait arriver. Écoute donc maintenant, toi, l'amie des plaisirs, bien tranquillement assise, toi qui te disais: « Je suis incomparable, moi! Je ne risque pas d'être veuve ni de perdre mes enfants. » Eh bien, soudain, en un seul jour, ces deux malheurs te surprendront: d'un seul coup tu perdras tes enfants et tu deviendras veuve. Et cela t'arrivera malgré toutes les précautions de tes sorciers et magiciens. Tu mettais ta confiance dans tes pratiques maléfiques. « Personne ne me voit », disais-tu. Mais ton prétendu savoir-faire et ta prétendue science t'ont mis la tête à l'envers et t'ont fait dire: « Je suis incomparable, moi! » Oui, un malheur t'arrivera, que tu ne sauras pas détourner; un désastre te frappera sans que tu puisses t'en protéger: une dévastation s'abattra soudain sur toi, dont tu n'as pas idée. Continue donc tes sorcelleries, toutes tes pratiques magiques. Tu les avais apprises à grand-peine, depuis ta jeunesse, avec l'espoir d'en tirer profit ou de te rendre redoutable. Tu t'épuises à consulter les astrologues. Eh bien, qu'ils se présentent et qu'ils viennent te sauver, ces astrologues qui quadrillent les cieux, qui observent les astres, qui annoncent tous les mois ce qui doit t'arriver! Ils auront le sort de la paille: le feu les consumera, ils n'échapperont pas aux flammes. Et ce ne sera pas un petit feu de braises où l'on cuit son pain, ni un simple foyer où l'on vient se chauffer! Tel sera le sort de tes sorciers, que tu prenais tant de peine à consulter depuis ta jeunesse. Ils erreront, chacun de son côté; aucun ne pourra te sauver. Écoutez, peuple de Jacob, vous qui êtes si fiers de porter le nom d'Israël, et qui descendez de Juda. Vous prêtez serment en prononçant le nom du Seigneur, vous célébrez le Dieu d'Israël, mais sans sérieux ni loyauté. Vous qui êtes fiers d'être appelés “Ceux de la ville sainte ”, vous qui vous appuyez sur le Dieu d'Israël, celui qui a pour nom “le Seigneur de l'univers”, écoutez donc ceci: Depuis longtemps, j'ai annoncé les événements passés; je vous les avais promis, je vous en avais informés. Tout à coup j'ai agi, et ils se sont produits. Mais je vous connaissais comme un peuple rebelle, un peuple qui se cabre et qui a la tête de bois. Je m'y suis donc pris à l'avance pour vous avertir de ces faits. Je vous en ai informés avant qu'ils se produisent. De la sorte, vous n'irez pas dire: « C'est l'œuvre de mon idole, c'est mon dieu de bois ou de bronze qui en a décidé ainsi. » Vous avez entendu ce que j'avais prédit, et vous constatez que tout s'est réalisé. N'allez-vous pas le proclamer? Eh bien, à partir d'aujourd'hui, j'annonce des faits nouveaux que je tenais en réserve et dont vous n'avez pas idée. Ce n'est pas de l'histoire ancienne, c'est maintenant que je les crée. Jamais avant ce jour-ci vous n'en aviez entendu parler. Ainsi vous n'irez pas dire que vous le saviez bien. D'ailleurs vous n'avez pas écouté, vous n'avez rien voulu savoir, vous n'avez jamais fait attention. Je vous connais comme traîtres, dès le ventre de votre mère on vous appelle “révoltés”. Mais parce que je suis Dieu, je retiens ma colère. C'est par souci de mon honneur que je vous épargne et que je renonce à vous éliminer. Je vous ai soumis à l'épreuve, non pas au feu, comme pour l'argent, mais je vous ai fait passer au creuset du malheur. Si j'agis ainsi, c'est pour moi, oui pour moi, car je ne supporte pas que mon nom soit déshonoré. Je ne veux pas laisser à d'autres la gloire qui me revient. Écoute-moi, peuple de Jacob, Israël, toi que j'ai appelé, dit le Seigneur. Je suis toujours le même: je suis au commencement et à la fin de toutes choses. De mes propres mains j'ai posé les bases de la terre et j'ai déployé les cieux. Il suffit que je les nomme pour qu'ils se tiennent là. Rassemblez-vous, écoutez tous: J'ai un ami qui accomplira mes projets contre Babylone et fera sentir mon pouvoir aux Babyloniens. Mais qui donc parmi vous a révélé cela? Personne. C'est moi, oui moi qui en ai parlé; mieux encore, j'ai appelé cet homme et je l'ai fait venir. Ce qu'il entreprend réussira. Approchez-vous de moi pour écouter ceci: depuis le commencement j'ai parlé ouvertement. Et j'étais là depuis le jour où ces événements ont commencé. – Et maintenant, c'est le Seigneur Dieu qui m'envoie et me donne son Esprit. – Voici ce que déclare le Seigneur, ton libérateur, le Dieu d'Israël qui est saint: « Moi, le Seigneur, je suis ton Dieu. C'est moi qui t'enseigne ce qui t'est utile; c'est moi qui te conduis sur le chemin où tu marches. Ah, si tu avais bien écouté ce que je t'ai commandé! Un fleuve de bénédictions aurait coulé vers toi, le salut serait venu à toi comme les vagues de la mer! Tes descendants seraient nombreux comme les grains de sable sur le bord de la mer, leur nom ne risquerait pas de disparaître devant moi! » Sortez de Babylone, vite, partez de là. Avec des cris de joie proclamez cette nouvelle jusqu'au bout du monde, annoncez-la, diffusez-la, dites: « Le Seigneur a libéré son serviteur, le peuple de Jacob. » Il conduit les siens au désert sans qu'ils aient à souffrir de la soif. Pour eux, il fait jaillir de l'eau hors du rocher: il le fend, et l'eau ruisselle. Mais ces bénédictions, dit le Seigneur, ne sont pas pour les personnes méchantes. Écoutez-moi, populations lointaines, peuples éloignés, soyez attentifs. Dès avant ma naissance, le Seigneur m'a appelé; j'étais encore dans le ventre de ma mère quand il a prononcé mon nom. Il a fait de ma parole une épée tranchante et il me cache à l'abri de sa main. Il a fait de mon message une flèche pointue, dissimulée dans son carquois. Il m'a dit: « C'est toi qui es mon serviteur, l'Israël dont je me sers pour manifester ma gloire. » Quant à moi, je pensais m'être donné du mal pour rien, avoir usé mes forces sans résultat, pour du vent. Or le Seigneur garantit mon droit, mon Dieu détient ma récompense. Mais maintenant, le Seigneur déclare qu'il m'a façonné quand j'étais encore dans le ventre de ma mère pour que je sois son serviteur. Il veut que je ramène à lui les descendants de Jacob, que je rassemble près de lui le peuple d'Israël. J'ai de la valeur aux yeux du Seigneur, mon Dieu est ma force. Il m'a dit: « Cela ne suffit pas que tu sois à mon service, pour relever les tribus de Jacob et ramener les survivants d'Israël. Je fais de toi la lumière du monde, pour que mon salut s'étende jusqu'au bout de la terre. » Le Seigneur te parle, lui le libérateur d'Israël, le Dieu saint. Il te déclare, à toi que l'on méprise et que les gens détestent, à toi l'esclave des tyrans: « Quand les rois te verront, ils se lèveront de leur trône. Quand les princes t'apercevront, ils se prosterneront devant toi. » Ils montreront ainsi leur respect pour le Seigneur, qui tient parole, pour le Dieu d'Israël qui est saint, qui t'a choisi. Voici donc ce que le Seigneur déclare: « Au moment favorable, j'ai répondu à ton appel; quand est arrivé le jour du salut, je suis venu à ton secours. Je t'ai formé pour faire de toi le garant de mon alliance envers le peuple. Je vais relever le pays et redistribuer les parts de la terre sainte aujourd'hui ravagée. Je dis aux prisonniers, à ceux qui vivent dans les ténèbres: “Sortez, venez au jour.” Ils seront alors comme un troupeau qui broute le long des chemins et qui trouve sa nourriture sur toutes les collines. Ils ne souffriront plus de la faim ni de la soif. Ni le vent brûlant du désert ni le soleil ne leur feront de mal. Avec amour, je les conduirai se rafraîchir aux sources. Je changerai les hauteurs en chemins praticables et les routes seront relevées. Les voici qui arrivent! Ils reviennent de loin, les uns du nord, d'autres de l'ouest, par la mer, d'autres du sud, de l'Égypte. » Cieux, manifestez votre joie! Terre, pousse des cris de joie! Montagnes, lancez des acclamations! Car le Seigneur réconforte son peuple, il montre son amour aux humiliés. Jérusalem disait: « Le Seigneur m'a abandonnée, mon maître m'a oubliée. » Mais le Seigneur répond: Une femme oublie-t-elle le nourrisson qu'elle allaite? Cesse-t-elle d'aimer l'enfant qu'elle a porté? À supposer même qu'elle l'oublie, moi, je ne t'oublie pas: j'ai ton nom gravé sur les paumes de mes mains, et l'image de tes murailles ne quitte pas mes yeux. Ceux qui vont te rebâtir se dépêchent d'arriver, tandis que partent loin de toi ceux qui t'ont démolie, ceux qui t'ont dévastée. Regarde autour de toi et constate: tes enfants se rassemblent tous et arrivent vers toi. J'en fais le serment aussi vrai que je suis vivant, dit le Seigneur, ils seront pour toi comme un bijou dont on se pare, comme une ceinture de fiançailles qu'on se met à la taille. Tu es au milieu des ruines, de quartiers dévastés, ton pays est détruit. Mais il sera bientôt trop étroit pour ses habitants, tandis que partiront très loin ceux qui t'avaient fait disparaître. Tu te croyais privée de fils, mais à nouveau tu les entendras dire: « Je n'ai pas de place, pousse-toi donc un peu, pour que je m'installe ici. » Tu te demanderas alors: « Qui m'a donné tous ces enfants? J'étais privée des miens et sans espoir d'en avoir d'autres, j'étais exilée et mise à l'écart. Mais ceux-là, qui les a élevés? J'étais restée seule, et ceux-là, où étaient-ils? » Voici ce que le Seigneur Dieu déclare: « Je vais donner un signe au monde, dresser un signal pour les peuples. Et ils ramèneront tes fils en les prenant dans leurs bras, ils ramèneront tes filles en les portant sur leurs épaules. Tu auras, pour tes enfants, des princesses comme nourrices, des rois comme éducateurs. Ils s'inclineront devant toi, face contre terre, ils lécheront la poussière de tes pieds. Alors tu reconnaîtras que je suis le Seigneur, et que ceux qui comptent sur moi ne sont jamais déçus. » Va-t-on reprendre à l'homme de guerre le butin dont il s'est emparé? Va-t-on arracher à la brute celui qui est son prisonnier? Voici ce que déclare le Seigneur: « Eh bien oui, je reprendrai à l'homme de guerre celui qu'il avait fait prisonnier, j'arracherai à la brute le butin dont il s'est emparé! Jérusalem, j'attaquerai moi-même ceux qui t'attaquent et je délivrerai tes enfants. Je forcerai tes oppresseurs à manger leur propre chair, à s'enivrer de leur sang comme on s'enivre de vin nouveau. Alors tout être vivant le saura: moi, le Seigneur, je suis ton sauveur, moi le Dieu fort de Jacob, je te libère. » Voici ce que le Seigneur déclare: « S'il est vrai que j'ai renvoyé Jérusalem, votre mère, montrez-moi l'attestation de rupture! Ou encore, dites-moi à qui je vous aurais vendus comme esclaves en paiement de mes dettes. Si vous avez été vendus, c'est à cause de vos crimes. Si votre mère a été renvoyée, c'est à cause de vos révoltes. Quand je suis venu, pourquoi n'ai-je trouvé personne? Quand j'ai appelé, pourquoi ne m'a-t-on pas répondu? Aurais-je le bras trop court pour vous sauver? Manquerais-je de force pour délivrer? Allons donc! D'une simple menace je peux assécher la mer ou changer les fleuves en désert. Alors, faute d'eau, les poissons meurent de soif et se mettent à pourrir. Je peux aussi vêtir les cieux d'obscurité et les habiller de deuil. » Le Seigneur Dieu m'a enseigné ce que je dois dire, pour que je sache avec quels mots je soutiendrai celui qui est abattu. Chaque matin, il éveille mon oreille, il me réapprend à écouter, comme doivent écouter les disciples. Le Seigneur Dieu m'ouvre les oreilles, et je ne lui résiste pas, je ne recule pas. J'offre mon dos à ceux qui me battent, je tends les joues à ceux qui m'arrachent la barbe. Je ne cache pas mon visage aux crachats, aux insultes. Le Seigneur Dieu me vient en aide, c'est pourquoi je ne m'avoue pas vaincu, je rends mon visage dur comme la pierre, je sais que je n'aurai pas le dessous. Le Seigneur est à mes côtés, il me donnera raison. Qui osera me faire un procès? Qu'il vienne avec moi devant un juge! Qui veut être mon adversaire? Qu'il se présente en face de moi! C'est le Seigneur Dieu qui me vient en aide, qui donc pourrait me déclarer coupable? Mes adversaires s'useront tous comme un habit qui tombe en lambeaux, dévoré par les mites. Si quelqu'un parmi vous reconnaît l'autorité du Seigneur, qu'il écoute son serviteur! Si quelqu'un avance dans les ténèbres, sans la moindre lumière, qu'il se confie au Seigneur et qu'il s'appuie sur son Dieu! Quant à vous tous qui allumez du feu et qui vous armez de flèches enflammées, voici ce qui vous attend: les flammes de votre propre feu, les flèches que vous avez allumées, c'est le sort que le Seigneur vous réserve, vous mourrez dans les tourments. « Vous qui courez après le salut, vous qui me cherchez, écoutez-moi, dit le Seigneur. Considérez dans quel rocher vous avez été taillés, pensez à la carrière de pierres d'où vous avez été tirés: considérez Abraham, votre père, et Sara, qui vous a mis au monde. Abraham était sans enfant quand je l'ai appelé, mais je l'ai béni, j'ai fait de lui l'ancêtre d'un peuple nombreux. » Le Seigneur réconforte Sion, il réconforte ses ruines. De ce site déserté il va faire un jardin d'Éden, de ce terrain aride il va faire un paradis. Et là retentiront les cris d'une joie débordante, les chants de louange et les airs de musique. « Vous mon peuple, écoutez-moi bien, dit le Seigneur. Vous qui m'appartenez, soyez attentifs. C'est moi qui énonce l'enseignement; le droit que j'instaure sera la lumière des peuples. Le salut que j'apporte est proche, imminent, ma délivrance va paraître. Je ferai régner le droit avec vigueur parmi les peuples. Les populations lointaines mettront leur espoir en moi, elles compteront sur mon pouvoir. Regardez là-haut, vers les cieux, puis en bas, sur la terre: les cieux s'évanouiront comme une fumée; la terre partira en lambeaux comme un vêtement, et ses habitants tomberont comme des mouches. Mais la délivrance que j'apporte subsistera toujours, mon salut n'aura pas de fin. Écoutez-moi, vous qui savez ce qui est juste, peuple qui prends à cœur mon enseignement: n'ayez pas peur des outrages des hommes, ne cédez pas à leurs insultes, car ils auront le sort d'un vêtement de laine dévoré par les mites. Mais le salut que j'apporte subsistera toujours, et ma délivrance durera de siècle en siècle. » Réveille-toi, Seigneur, réveille-toi vite, agis avec vigueur. Réveille-toi comme autrefois, dans le lointain passé. N'est-ce pas toi alors qui abattis le monstre Rahab, qui transperças le dragon des mers? N'est-ce pas toi aussi qui asséchas la mer, les eaux de l'abîme? Et toi qui traças un chemin dans les profondeurs de la mer, pour y faire passer ceux que tu as libérés? Le Seigneur délivrera les siens. Ils reviendront à Jérusalem et ils y entreront en criant de bonheur. Une joie éternelle illuminera leur visage, une joie débordante les inondera, tandis que les chagrins et les gémissements se seront évanouis. C'est moi qui vous réconforte, c'est bien moi, dit le Seigneur. Mon peuple, qu'as-tu à craindre d'un simple humain, qui mourra, qui aura le même sort que l'herbe? Tu oublies le Seigneur, celui qui t'a créé, qui a déployé les cieux et qui a posé les bases de la terre. Tous les jours tu trembles de peur devant la fureur de l'oppresseur, comme s'il était prêt à te détruire. Mais que reste-t-il de sa fureur? Bientôt, le prisonnier accablé sera remis en liberté. Il ne mourra pas dans son cachot et ne manquera plus de pain. Moi, le Seigneur, je suis ton Dieu, j'excite la mer, je fais mugir ses flots. Mon nom est le Seigneur de l'univers. Je remets en place les cieux, je replace les bases de la terre, et je dis à Jérusalem: « C'est toi qui es mon peuple; je te confie mon message, je te mets à l'abri de ma main. » Ressaisis-toi, Jérusalem, ressaisis-toi et lève-toi. Le Seigneur t'avait tendu la coupe remplie de sa colère, et tu as dû la boire jusqu'à la dernière goutte, jusqu'à en avoir le vertige. Parmi tous les fils que tu as mis au monde, aucun ne t'a guidée. Parmi tous les enfants que tu as élevés, aucun ne t'a soutenue. Les malheurs t'ont frappée par deux: ruine et désastre, guerre et famine. Mais qui voudra te plaindre, qui te réconfortera? À tous les coins de rue tes enfants sont à terre, ils restent là, sans réagir, comme des antilopes prises au piège, sous la colère du Seigneur, sous la menace de ton Dieu. Mais maintenant écoute bien, malheureuse Jérusalem, toi qui es ivre, mais non de vin: Voici ce que déclare le Seigneur, ton maître, ton Dieu, qui prend la défense de son peuple: « Je vais reprendre de tes mains la coupe qui donne le vertige, la coupe de ma colère. Tu n'auras plus à y boire désormais. Je la tends à tes bourreaux, à ceux qui te disaient: “À plat ventre, pour que nous te marchions dessus!” Et tu avais dû offrir ton dos comme le sol d'une rue à ceux qui te marchaient dessus. » Réveille-toi, Jérusalem, réveille-toi vite, retrouve ta vigueur. Sion, ville sainte, mets tes plus beaux habits. Car les incirconcis, les impurs, ne mettront plus les pieds chez toi. Tu es couverte de poussière, secoue-toi, Jérusalem. Debout, et reprends ta place, Sion la prisonnière, libère-toi des liens qui enserrent ton cou. Voici en effet ce que le Seigneur déclare à son peuple: « Vous avez été livrés comme esclaves sans contrepartie, vous serez libérés sans payer un sou. » Et voici ce que le Seigneur Dieu déclare encore: « Au début de son histoire, mon peuple alla se réfugier en Égypte. À la fin, les Assyriens le maltraitèrent. Dans la situation présente, qu'ai-je donc à gagner? Mon peuple a été emmené prisonnier sans dédommagement. Ceux qui le tyrannisent sont triomphants. Et sans cesse mon nom est tourné en ridicule. C'est pourquoi, un de ces jours, mon peuple saura qui je suis; il saura que c'est moi qui dis: J'arrive! » Qu'il est beau de voir venir, franchissant les montagnes, un porteur de bonne nouvelle! Il annonce la paix, le bonheur et le salut. Et il te dit, Jérusalem: « Ton Dieu est roi! » Écoute donc ceux que tu as placés en sentinelle: tous ensemble ils crient de joie, car ils voient de leurs propres yeux le Seigneur revenir à Sion. Ruines de Jérusalem, toutes ensemble, lancez des cris de joie! Car le Seigneur réconforte son peuple, il libère Jérusalem. Aux yeux de toute la terre le Seigneur s'est préparé pour réaliser son œuvre divine. Et jusqu'au bout du monde on pourra voir le salut que nous apporte notre Dieu. Vous qui rapportez les ustensiles réservés au culte du Seigneur, partez, partez vite, quittez Babylone sans rien toucher d'impur. Gardez-vous purs en sortant d'ici. Pour vous, cette fois, ce n'est plus un départ en catastrophe, vous ne partez plus dans la panique, car celui qui marche à votre tête, c'est le Seigneur, et celui qui ferme la marche, c'est le Dieu d'Israël. « Voici, dit le Seigneur, mon serviteur va obtenir un plein succès, il va être élevé, haut placé, et il recevra les plus grands honneurs. Beaucoup, en le voyant, avaient été horrifiés, tant son visage était défiguré, tant son aspect n'avait plus rien d'humain. Et maintenant, une multitude de peuples est stupéfaite à son sujet, des rois ne savent plus que dire, car ce qu'ils voient n'a rien de commun avec ce qu'on a pu leur raconter, ce qu'ils apprennent est inouï. » Qui de nous a cru la nouvelle que nous avons apprise? Qui de nous a reconnu que le Seigneur était intervenu? Car, devant le Seigneur, le serviteur avait grandi comme une simple pousse, comme une pauvre plante qui sort d'un sol desséché. Il n'avait ni l'allure ni le genre de beauté qui attirent les regards. Il était trop effacé pour se faire remarquer. Il était celui qu'on méprise, celui qu'on ignore, la victime, le souffre-douleur. Nous l'avons méprisé, nous l'avons compté pour rien, comme quelqu'un qu'on n'ose pas regarder. Or c'étaient nos souffrances qu'il portait, nos douleurs dont il était chargé. Mais nous pensions que c'était Dieu qui le punissait ainsi, qui le frappait et l'humiliait. Pourtant c'est à cause de nos crimes qu'il était blessé, c'est à cause de nos fautes qu'il était accablé. Il a subi notre punition, et nous sommes acquittés; et par les coups qu'il a reçus, nous sommes guéris. Nous errions tous çà et là comme un troupeau éparpillé, c'était chacun pour soi. Mais le Seigneur lui a fait subir les conséquences de nos fautes à tous. Il s'est laissé maltraiter et humilier, sans rien dire, comme un agneau que l'on mène à l'abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent, il n'a pas ouvert la bouche. On l'a emporté, jugé, supprimé, mais qui se souciait de son sort? Or, il était éliminé du monde des vivants, il était frappé à mort du fait des crimes de mon peuple. On l'a enterré avec les criminels, une fois mort, on l'a mis avec les riches, bien qu'il n'ait pas commis de violence ni pratiqué la tromperie. Mais le Seigneur approuve son serviteur accablé par la souffrance. S'il offre sa vie en offrande à la place des autres, alors il aura des descendants et il vivra longtemps encore. C'est lui qui fera aboutir le projet du Seigneur. « Après avoir subi tant de peines, dit le Seigneur, mon serviteur verra clair, il sera nourri par une forte expérience. Mon serviteur, le juste, obtiendra la justice pour une multitude de gens, lui qui s'est chargé de leurs fautes. C'est pourquoi je le place au rang des plus grands, c'est avec les plus puissants qu'il partagera le butin. Car il s'est dépouillé lui-même jusqu'à en mourir, il s'est laissé placer au nombre des malfaiteurs, il a pris sur lui les fautes d'une multitude de gens, et il va encore intervenir en faveur des coupables. » Jérusalem, toi, stérile, qui n'avais plus d'enfants, pousse des cris de joie! Toi qui ne mettais plus de fils au monde, éclate en cris de joie et d'enthousiasme! Car le Seigneur te dit: « Toi, la femme abandonnée, tu auras plus d'enfants qu'une femme ayant son mari. » Agrandis la tente où tu vis, tends des toiles supplémentaires, ne regarde pas à la dépense. Allonge les cordes de ta tente, consolide les piquets, car tu vas t'agrandir de tous côtés; tes descendants prendront possession des territoires voisins, et tes villes désertées seront repeuplées. Tu ne seras plus humiliée, n'aie donc pas peur. Tu ne seras plus déshonorée, ne te sens plus honteuse. Tu oublieras l'humiliation que tu ressentais dans ta jeunesse, tu ne penseras plus au déshonneur que tu éprouvais quand tu étais veuve. Car tu as pour époux celui qui t'a créée, celui qui a pour nom “le Seigneur de l'univers”. C'est le Dieu saint d'Israël qui te libère, celui-là même qu'on nomme “le Dieu de toute la terre”. Comme une femme abandonnée tu étais plongée dans le chagrin. Mais ton Dieu déclare: « Comment peut-on rejeter la femme que l'on a choisie quand on était jeune? Pendant un court instant, je t'avais abandonnée, mais, dans ma grande tendresse, je te reprends avec moi. Dans un accès momentané de colère, j'ai refusé de te voir, mais, dans mon amour sans fin, je te garde ma tendresse. C'est moi, le Seigneur, qui te le dis, moi qui prends ta cause en main. Je vais faire aujourd'hui comme au temps de Noé: j'avais promis alors que le déluge ne submergerait plus la terre. Je te promets de même aujourd'hui de ne plus m'irriter contre toi et de ne plus te menacer. Même si les collines venaient à s'ébranler, même si les montagnes venaient à changer de place, l'amour que j'ai pour toi ne changera jamais et mon alliance de paix avec toi restera inébranlable. C'est moi, le Seigneur, qui te le dis, moi qui te garde ma tendresse. » Malheureuse Jérusalem, secouée par la tempête, sans personne pour te réconforter! « Eh bien moi, dit le Seigneur, je vais te rebâtir en pierres décorées, refaire tes fondations en saphir, le haut de tes murailles en rubis, tes entrées en cristal et tous tes remparts en pierres précieuses! Tes enfants seront tous mes disciples, ils vivront dans une paix profonde. Tu seras vraiment inébranlable. À l'abri de toute oppression, tu n'auras plus rien à craindre. Tu seras délivrée de la terreur, elle ne te menacera plus. Si on veut t'attaquer, cela ne viendra pas de moi. D'ailleurs, celui qui t'attaquera succombera devant toi. C'est moi, remarque-le, qui crée le forgeron qui active le feu et qui produit toutes sortes d'armes. Mais c'est moi aussi qui crée celui qui est chargé de les détruire. Toute arme forgée pour te nuire ne te fera aucun mal. Celui qui t'accusera au tribunal, tu le feras condamner. Voilà la part que je réserve à ceux qui sont mes serviteurs, voilà les droits que je leur garantis, déclare le Seigneur. » Allons! vous tous qui avez soif, voici de l'eau, venez! Même si vous n'avez pas d'argent, venez! Prenez de quoi manger, c'est gratuit; achetez du vin ou du lait, c'est pour rien. Pourquoi dépenser votre argent pour ce qui ne nourrit pas, pourquoi vous donner du mal pour ce qui ne rassasie pas? Écoutez-moi bien, et vous mangerez ce qui est bon, vous vous régalerez de ce qu'il y a de meilleur. Accordez-moi votre attention et venez à moi. Écoutez-moi, et vous vivrez. « Je conclus avec vous une alliance pour toujours, dit le Seigneur, et vous accorderai les bienfaits que j'avais assurés à David: Face aux peuples, j'avais fait de lui un témoin de mon pouvoir, je l'avais établi comme un chef et un maître pour les peuples. Eh bien toi aussi, Israël, tu lanceras un appel à des étrangers, des inconnus, et ces gens qui t'ignoraient accourront vers toi. Ils viendront à cause de moi, le Seigneur ton Dieu, le Dieu saint d'Israël, qui t'accorde cet honneur. » Recherchez le Seigneur, maintenant qu'il se laisse trouver. Faites appel à lui, maintenant qu'il est près de vous. Que la personne méchante renonce à ses pratiques! Que l'individu malveillant renonce à ses pensées! Qu'il revienne au Seigneur, car il aura de la tendresse pour lui! Qu'il revienne à notre Dieu, car il accorde un large pardon! « En effet, dit le Seigneur, ce que je pense n'a rien de commun avec ce que vous pensez, et vos façons d'agir n'ont rien de commun avec les miennes. Il y a autant de distance entre ma façon d'agir et la vôtre, entre ce que je pense et ce que vous pensez, qu'entre les cieux et la terre. La pluie et la neige tombent des cieux, mais elles n'y retournent pas sans avoir arrosé la terre, sans l'avoir rendue fertile, sans avoir fait germer les graines. Elles procurent ainsi de la semence au semeur et du pain à celui qui a faim. Eh bien, il en est de même pour la parole qui sort de ma bouche: elle ne revient pas à moi sans avoir produit d'effet, sans avoir réalisé ce que je veux, sans avoir atteint le but que je lui ai fixé. » C'est dans la joie que vous quitterez Babylone, et c'est dans la paix que vous serez ramenés chez vous. Devant vous, les montagnes et les collines éclateront en cris de joie, et tous les arbres des campagnes battront des mains pour applaudir. Au lieu du buisson d'épines poussera le cyprès; à la place des orties poussera le myrte. Pour le Seigneur, ce sera un titre de gloire, la marque indestructible qui rappellera toujours ce qu'il a fait pour vous. Voici ce que le Seigneur déclare: « Respectez le droit, pratiquez la justice, car le salut que j'apporte est proche et ma justice est sur le point de se révéler. Heureux sera celui qui fait ce que j'ai dit, qui s'y tient fermement, qui observe le sabbat sans le profaner et s'interdit de faire quelque mal que ce soit! » Il ne faut donc pas que l'étranger qui s'est attaché au Seigneur aille s'imaginer: « Le Seigneur m'exclut sûrement, à l'écart de son peuple. » L' eunuque ne doit pas non plus se dire: « Je ne suis qu'un arbre sec. » Car voici ce que le Seigneur déclare: « Si un eunuque observe mes sabbats, s'il choisit de faire ce qui m'est agréable, s'il demeure fermement attaché à mon alliance, alors je lui réserverai, sur les murs de ma maison, un emplacement pour son nom. Ce sera mieux pour lui que des fils et des filles. Je rendrai son nom éternel, rien ne l'effacera. » Quant aux étrangers qui se sont attachés au Seigneur pour l'honorer et pour l'aimer, pour être ses serviteurs, le Seigneur déclare: « S'ils respectent le sabbat sans le déshonorer, s'ils demeurent fermement attachés à mon alliance, alors je les ferai venir sur la montagne qui m'appartient, je les remplirai de joie dans ma maison de prière, j'accueillerai avec faveur les divers sacrifices qu'ils m'offriront sur l'autel. Car ma maison sera appelée “une maison de prière pour tous les peuples ”. » Celui qui a rassemblé les exilés d'Israël, le Seigneur Dieu, ajoute: « J'en ai déjà rassemblés, j'en rassemblerai d'autres encore. » Vous toutes, bêtes des champs, et vous, animaux des forêts, venez au festin! Les sentinelles d'Israël sont toutes des aveugles, elles ne remarquent rien. Ce sont des chiens muets, incapables d'aboyer. Ils rêvent, allongés, ils aiment à sommeiller. Ce sont aussi des chiens voraces, qui ne sont jamais rassasiés. Et dire qu'ils sont les bergers! Ils n'ont aucun discernement, ils ne suivent que leurs désirs; chacun d'eux ne poursuit que son propre intérêt. « Venez, disent-ils, je vais chercher du vin et nous boirons jusqu'à l'ivresse des boissons alcoolisées. Demain sera comme aujourd'hui, il reste beaucoup à boire. » Quant aux personnes qui sont justes, elles sont mises à mort sans que personne s'en soucie; les gens qui font le bien succombent sans que personne discerne que ces justes succombent en tant que victimes des méchants. Mais la paix reviendra, et ceux qui suivent le droit chemin pourront enfin dormir tranquilles. Approchez ici, vous autres, enfants de sorcière, descendance d'un adultère et d'une prostituée! De qui vous moquez-vous? À qui faites-vous des grimaces et tirez-vous la langue? N'est-il pas vrai que vous êtes des enfants révoltés, une descendance menteuse? Vous vous excitez près des grands arbres, sous tout ce qui porte des feuilles. Vous sacrifiez des enfants sur le bord des torrents, à l'abri des cavernes. Les pierres lisses du torrent, voilà ton bien le plus sacré, la part qui est la tienne, Israël! C'est pour elles que tu répands du vin en sacrifice et que tu présentes des offrandes! Devrais-je m'en contenter, demande le Seigneur? Tu te prépares un lit sur une très haute montagne. C'est là que tu montes pour offrir des sacrifices. Tu as fixé ton fétiche derrière le montant de la porte. En cachette de moi tu te déshabilles, tu montes sur ton lit, tu y fais de la place. Tu as fait un pacte avec tes amants, tu aimes coucher avec eux, tu contemples la chose! Tu t'es enduite d'huile pour aller trouver le grand roi, tu t'es richement parfumée. Tu as envoyé des messagers jusque très loin d'ici, et tu es descendue jusqu'au monde des morts. À force de démarches, tu as fini par te fatiguer. Mais tu n'as pas dit: « J'y renonce! » Tu as retrouvé tes forces, tu as surmonté ta fatigue. Qui donc t'inquiétait et te faisait si peur pour que tu me trompes à ce point, pour que tu ne penses plus à moi et que tu me chasses de ton souvenir? Je ne disais rien depuis longtemps; c'est sans doute pour cela que tu ne me respectes plus. Mais je vais dénoncer ta prétendue innocence et tes agissements. Tu n'en tireras aucun profit. Quand tu appelleras au secours, eh bien, qu'elle te tire d'affaire, ta collection de faux dieux! Que le vent les emporte tous, qu'un souffle les balaye! Mais ceux qui chercheront un refuge auprès de moi recevront le pays comme leur propriété et ils posséderont la montagne qui m'appartient. Le Seigneur avait dit: « Réparez le chemin, dépêchez-vous, ouvrez la voie, enlevez les obstacles devant les pas de mon peuple. » Or voici ce que déclare celui qui est plus haut que tout, dont la demeure est éternelle et dont le nom est saint: « Moi, je suis vraiment Dieu, j'habite là-haut mais je suis aussi avec ceux qui se trouvent accablés et humiliés, pour rendre la vie aux humiliés, pour rendre la vie aux accablés. Car ce n'est pas sans fin que je fais des reproches ni pour toujours que je reste irrité. Sinon tous ceux que j'ai créés perdraient le souffle de la vie. Les torts d'Israël, ses gains malhonnêtes m'ont irrité. Dans ma colère je l'ai frappé, je ne voulais plus le voir. Mais il est resté infidèle, il n'en a fait qu'à sa tête. Je connais bien sa conduite, pourtant je le guérirai, je le guiderai, je le réconforterai! Quant à ceux qui portaient le deuil, je mettrai sur leurs lèvres des exclamations de joie. » Le Seigneur a dit: « Je donne la paix, la paix à ceux qui sont loin comme à ceux qui sont proches. Oui, je guérirai mon peuple. » Mais les personnes méchantes sont comme la mer agitée, incapable de se calmer, et dont les eaux rejettent toutes sortes de boues et de saletés. « La paix, a dit mon Dieu, n'est pas pour les personnes méchantes. » Crie à pleine voix, ne te retiens pas, dit le Seigneur. Comme le son de la trompette, que ta voix porte loin. Dénonce à mon peuple sa révolte, aux descendants de Jacob leurs fautes. Jour après jour, tournés vers moi, ils désirent connaître ce que j'attends d'eux. On dirait un peuple qui agit comme il faut et qui n'abandonne pas le droit proclamé par son Dieu. Ils réclament de moi de justes jugements et désirent ma présence. Mais ils me disent: « À quoi bon pratiquer le jeûne, si tu ne nous vois pas? À quoi bon nous priver, si tu ne le sais pas? » Alors je réponds: Constatez-le vous-mêmes: jeûner ne vous empêche pas de saisir une bonne affaire, ni de malmener vos employés. Quand vous jeûnez, vous vous querellez, vous vous disputez et vous donnez des coups de poing! Quand vous jeûnez ainsi, votre prière ne parvient pas jusqu'à moi. Est-ce en cela que consiste le jeûne tel que je l'aime, le jour où l'on se prive? Courber la tête comme un roseau, revêtir l'habit de deuil, se coucher dans la poussière, est-ce vraiment pour cela que vous devez proclamer un jeûne, un jour qui me sera agréable? Le jeûne tel que je l'aime, le voici, vous le savez bien: c'est libérer ceux qui sont injustement enchaînés, c'est les délivrer des contraintes qui pèsent sur eux, c'est rendre la liberté à ceux qui sont opprimés, bref, c'est supprimer tout ce qui les tient esclaves. C'est partager ton pain avec celui qui a faim, c'est ouvrir ta maison aux pauvres et aux déracinés, c'est fournir un vêtement à celui qui n'en a pas, c'est ne pas te détourner de celui qui est ton frère. Alors ce sera pour toi l'aube d'un jour nouveau, ta plaie ne tardera pas à se cicatriser. Le salut te précédera et la gloire du Seigneur fermera la marche. Quand tu appelleras, le Seigneur te répondra; quand tu demanderas de l'aide, il te dira: « J'arrive! » Si tu cesses chez toi de faire peser des contraintes sur les autres, de les ridiculiser en les montrant du doigt, ou de parler d'eux méchamment, si tu partages ton pain avec celui qui a faim, si tu réponds aux besoins du malheureux, alors la lumière chassera l'obscurité où tu vis. Au lieu de vivre dans la nuit, tu seras comme en plein midi. Le Seigneur restera ton guide; même en plein désert, il te rassasiera et te rendra des forces. Tu seras comme un jardin bien arrosé, comme une fontaine abondante dont l'eau ne tarit pas. Alors tu relèveras les anciennes ruines, et tu rebâtiras sur les fondations abandonnées depuis longtemps. On te nommera ainsi: “Le peuple qui répare les brèches des murailles et redonne vie aux ruelles de la ville”. « Si tu renonces à travailler le jour du sabbat, ou à traiter une bonne affaire le jour qui m'appartient, dit le Seigneur; si tu parles du sabbat comme d'un jour de joie réservé pour mon service et qu'il convient d'honorer; si tu le respectes effectivement en renonçant à travailler, à saisir une bonne affaire et à marchander longuement, alors je deviendrai la source de ta joie. Moi, le Seigneur, je t'emmènerai en triomphe sur les plus hauts sommets, et je te ferai profiter du pays que Jacob, ton ancêtre, a reçu en propriété. » Voilà ce que promet le Seigneur. Pensez-vous que le bras du Seigneur soit trop court pour vous sauver? ou qu'il ait l'oreille trop dure pour vous entendre? En réalité, ce sont vos fautes qui dressent une barrière entre vous et votre Dieu; ce sont vos péchés qui le poussent à tourner la tête pour ne pas vous écouter. Car vous avez du sang sur les mains, vos doigts sont souillés de crimes, et quand vous ouvrez la bouche, c'est pour mentir ou calomnier. Vous déposez au tribunal des plaintes malhonnêtes, vous y plaidez sans loyauté. Vous vous appuyez sur des preuves vides, vos arguments sont sans fondement, vous portez en vous le désir de nuire et vous n'accouchez que du malheur. Vous courez à toutes jambes pour faire le mal, vous vous précipitez pour assassiner l'innocent. Vos projets visent seulement à faire du mal aux autres. Sur votre route, vous semez la violence et le désastre. Vous ne connaissez pas le chemin de la paix, et là où vous passez on ne rencontre pas le droit. Vous préférez les sentiers détournées, et celui qui emprunte vos chemins ne connaîtra jamais la paix. Voilà pourquoi le droit demeure loin de nous et la justice ne parvient pas jusqu'à nous. Nous espérions voir la lumière, mais c'est partout l'obscurité. Nous attendions que le jour se lève, mais nous marchons dans la nuit. Nous avançons en tâtonnant comme un aveugle près d'un mur, nous hésitons comme quelqu'un qui ne voit pas où il va. En plein midi, nous trébuchons comme à la tombée de la nuit. Nous sommes en bonne santé, mais ne valons pas mieux que des morts. Nous laissons tous échapper des grognements d'ours ou des cris plaintifs de colombe. Nous espérions que Dieu interviendrait, mais rien. Nous attendions le salut, mais il reste loin de nous. En effet, bien souvent, Seigneur, nous t'avons désobéi. Nos fautes nous accusent, nos révoltes collent à nous, nous savons bien quels sont nos torts: nous t'avons désobéi, nous t'avons trahi, nous avons refusé de te suivre, toi notre Dieu. Nous ne parlons que d'opprimer ou de nous révolter. Ce que nous portons en nous, ce que nous avons à l'esprit n'est finalement que mensonge. Ainsi le droit est en recul, la justice reste inaccessible. Sur la place du marché la bonne foi trébuche, l'honnêteté n'a plus cours. Oui, la bonne foi a disparu, et celui qui veut rester honnête se fait dépouiller à tous les coups. Le Seigneur a bien vu tout ce qui se passait. Il n'a pas accepté que le droit soit foulé aux pieds. Il a constaté que personne ne réagissait; il s'est désolé que personne n'intervienne. Alors il a décidé d'y mettre la main lui-même; sa justice lui en a donné la force. Cette justice lui sert de cuirasse et il met sur sa tête le casque du salut. Il a passé sur lui le vêtement de la revanche; le manteau dont il s'enveloppe, c'est son ardeur à combattre. Il va rendre aux humains ce qu'ils ont mérité, user de furieuses représailles contre tous ses ennemis, même les plus lointains. Ainsi, depuis le soleil levant jusqu'au soleil couchant, on reconnaîtra l'autorité du Seigneur et sa présence glorieuse, quand il arrivera tel un torrent impétueux poussé par la tempête. Le Seigneur viendra pour libérer Sion et ceux du peuple de Jacob qui renoncent à leurs révoltes. C'est lui qui le déclare. Et le Seigneur ajoute: « Voici mon alliance avec ceux-là: mon Esprit s'emparera de vous, je vous confie mon message dès maintenant et pour toujours. Je ne vous retirerai jamais cette mission, ni à vous, ni à vos enfants, ni aux enfants de vos enfants. C'est moi qui le déclare. » Debout, Jérusalem, brille de mille feux, car la lumière se lève pour toi: la gloire du Seigneur t'éclaire comme le soleil levant. L'obscurité couvre la terre, la nuit enveloppe les peuples. Mais toi, le Seigneur t'éclaire comme le soleil qui se lève. Au-dessus de toi apparaît sa présence lumineuse. Alors des peuples marcheront vers la lumière dont tu rayonnes, des rois seront attirés par l'éclat dont tu te mettras à briller. Regarde bien autour de toi, et vois tous tes enfants: ils viennent et se rassemblent auprès de toi. Tes fils arrivent de loin, on ramène tes filles en les portant dans les bras. En les apercevant, tu rayonnes de bonheur; tu en es tout émue, ton cœur éclate de joie. Car les richesses de la mer arrivent chez toi, les trésors du monde affluent jusqu'à toi. Ton pays se couvre d'une foule de chameaux: ce sont les caravanes de Madian et d'Éfa, arrivant toutes de Saba. Elles apportent de l'or et de l'encens en chantant les exploits du Seigneur. Les troupeaux des gens de Quédar se rassemblent devant toi, les béliers de Nebayoth sont à ta disposition. On les présente sur l'autel du Seigneur, et c'est pour lui un sacrifice agréable. Il montre ainsi la gloire de son temple. Qui sont donc tous ces gens? On dirait un nuage, ou un vol de pigeons qui rentrent au pigeonnier. Des rivages lointains, des bateaux se rassemblent, les grands navires de Tarsis en tête. Depuis les pays éloignés ils ramènent tes enfants, avec leur or et leur argent: ils viennent manifester la gloire du Seigneur, ton Dieu, le Dieu saint d'Israël, qui t'accorde cet honneur. Ce sont des étrangers qui rebâtiront tes murailles; leurs rois seront à ton service, dit le Seigneur. Je t'avais frappée, en effet, tant j'étais indigné. Mais j'ai plaisir maintenant à te montrer mon amour. Tes portes resteront ouvertes, elles ne seront refermées ni la nuit ni le jour, afin de laisser entrer chez toi les trésors du monde et leurs rois, l'un après l'autre. Tout pays ou tout royaume qui refusera de te servir devra disparaître; ces pays-là seront complètement ruinés. Toute la gloire des forêts du Liban (les bois de cyprès, de pin et de buis) arrivera chez toi pour orner mon sanctuaire. Je montrerai ainsi la gloire du lieu où je me tiens. Ceux qui t'ont maltraitée s'approcheront de toi en baissant la tête, tous ceux qui t'ont ridiculisée se jetteront à tes pieds. Ils te donneront ces titres: “la cité du Seigneur”, “la Sion du Dieu d'Israël qui est saint”. Tu étais abandonnée, personne ne t'aimait ni ne passait te voir. Au lieu de cela, je ferai de toi un sujet de fierté pour toujours, un sujet de joie de siècle en siècle. Les pays et leurs rois te serviront de nourrices. Alors tu le sauras: moi, le Seigneur, je suis ton sauveur, moi, le Dieu fort de Jacob, je te libère. J'apporterai chez toi du fer au lieu des pierres, du bronze au lieu du bois, de l'argent au lieu du fer, de l'or au lieu du bronze. L'autorité et le pouvoir que j'instaurerai chez toi, c'est la paix et la justice. On n'entendra plus parler de violence dans ton pays, ni de ruine et de désastre à l'intérieur de tes frontières. Mais tu nommeras tes murailles “salut”, et tes portes “louange à Dieu”. Pour t'éclairer, tu n'auras plus besoin ni du soleil pendant le jour, ni de la lune pendant la nuit, car moi, le Seigneur ton Dieu, je t'éclairerai pour toujours et je t'illuminerai de tout mon éclat. Désormais ton soleil ne se couchera plus et ta lune ne disparaîtra plus, car moi, le Seigneur, je t'éclairerai pour toujours. Ce sera la fin de ton deuil. Tes habitants formeront à eux tous un peuple de personnes justes, ils resteront toujours les maîtres du pays. Eux que j'ai créés de mes mains pour qu'ils manifestent ma gloire, ils seront comme des plantes dans mon jardin. La plus petite famille comptera mille personnes, la plus modeste deviendra un royaume puissant. Voilà ce que moi, le Seigneur, je me dépêcherai de faire quand le moment sera venu. L'Esprit du Seigneur est sur moi, car il m'a choisi pour son service; il m'a donné pour mission d'apporter aux pauvres une bonne nouvelle et de prendre soin des désespérés; ma mission est de proclamer aux captifs qu'ils seront libres désormais et de dire aux prisonniers que leurs cachots vont s'ouvrir; ma mission est d'annoncer l'année où le Seigneur manifestera sa faveur à son peuple, le jour où notre Dieu prendra sa revanche sur ses ennemis; je suis envoyé pour apporter un réconfort à ceux qui sont en deuil. Ils portent le deuil de Sion, mais j'ai mission de remplacer les marques de leur tristesse par autant de marques de joie: la cendre sur leur tête sera remplacée par un splendide turban, leur mine douloureuse par une huile de joie, leur air pitoyable par un habit de fête. Alors on les comparera à des arbres qui font honneur à Dieu, à un jardin qui révèle la gloire du Seigneur. Ils relèveront les anciennes ruines, ils rebâtiront les maisons jadis abattues, ils restaureront les villes restées si longtemps dévastées. Des étrangers seront là pour veiller sur vos troupeaux; des gens venus d'ailleurs laboureront pour vous et cultiveront vos vignes. Vous-mêmes on vous appellera “ prêtres du Seigneur”. On dira en parlant de vous: “les serviteurs de notre Dieu”. Vous profiterez de la fortune des peuples et vous ferez étalage de leurs richesses. « Vous avez souffert le déshonneur, et même deux fois plutôt qu'une. Vous avez subi des cris d'injure, dit le Seigneur. C'est pourquoi, en compensation, vous recevrez une double part dans le pays de ces gens-là, et vous vivrez dès lors dans une joie éternelle. Moi, le Seigneur, j'aime en effet qu'on respecte le droit, mais je déteste, je trouve indigne qu'on prenne quelque chose de force. Je vous donnerai donc un vrai dédommagement et je conclurai avec vous une alliance pour toujours. » Vos descendants seront connus partout, vos enfants dans tous les pays. Ceux qui les apercevront les reconnaîtront à ceci: ils formeront une descendance que le Seigneur bénit. Le Seigneur est pour moi une source de joie débordante. Mon Dieu me remplit de bonheur, car le secours qu'il m'accorde est un habit dont il me revêt, et le salut qu'il m'apporte, un manteau dont il me couvre. J'ai la joie du jeune marié qui a mis son turban de fête, ou de la fiancée parée de ses bijoux. En effet, comme la terre fait sortir les pousses, ou comme un jardin fait germer ce qu'on y a semé, ainsi le Seigneur Dieu fera germer le salut et la louange devant l'ensemble des peuples. Par amour pour toi, Jérusalem, je ne me tairai pas; par amour pour toi, Sion, je ne resterai pas inactif, jusqu'à ce que ta juste délivrance apparaisse comme le jour, et que ton salut brille comme une torche enflammée. Les peuples verront que le Seigneur t'a délivrée, tous les rois contempleront ta gloire. On te donnera le nom nouveau que le Seigneur aura prononcé. Dans la main du Seigneur, de ton Dieu, tu seras comme un turban royal, comme une couronne de fête. On ne t'appellera plus “la ville abandonnée”, on ne nommera plus ton pays “la terre dévastée”. On t'appellera au contraire “plaisir du Seigneur”, et l'on nommera ta terre “la bien mariée”. Car tu seras vraiment le plaisir du Seigneur, et ta terre aura un époux. Oui, comme un jeune homme épouse une jeune fille, ainsi celui qui te rebâtit sera un mari pour toi. De même aussi qu'une fiancée fait la joie de son fiancé, tu feras la joie de ton Dieu. Sur tes murailles, Jérusalem, j'ai placé des veilleurs. Ils ne devront jamais se taire, ni le jour ni la nuit. « Vous qui rappelez au Seigneur le souvenir de Jérusalem, ne faites aucune pause. Ne le laissez pas en repos jusqu'à ce qu'il ait rétabli Jérusalem, jusqu'à ce qu'il ait fait d'elle la louange de toute la terre. » Le Seigneur a fait ce serment: « Aussi vrai que j'ai tout pouvoir, je le jure à mon peuple: jamais plus je ne laisserai tes ennemis profiter du blé que tu as cultivé, ni des gens venus d'ailleurs boire le vin de l'année pour lequel tu as pris tant de peine. Ceux qui mangeront le blé en louant le Seigneur seront ceux qui l'auront moissonné; ceux qui boiront le vin dans les cours de mon sanctuaire seront ceux qui auront fait la vendange. » Gens de Jérusalem, sortez, sortez vite de la ville. Ouvrez la voie à ceux qui reviennent, bouchez les trous de la chaussée, débarrassez-la des pierres. Et dressez sur la route un signal à l'intention des peuples. Le Seigneur donne ses ordres d'un bout du monde à l'autre. Dites donc à la ville de Sion: « Ton sauveur arrive, il ramène ceux qu'il a gagnés, il rapporte le fruit de sa peine. » On vous appellera, vous et eux, “le peuple qui appartient à Dieu”, “ceux que le Seigneur a libérés”. Et toi, Jérusalem, on ne te nommera plus “la ville abandonnée”, mais bien “la désirée”. Quel est ce voyageur qui arrive d'Édom, de Bosra, la capitale, les vêtements tachés de rouge? Drapé fièrement dans son manteau, il marche la tête haute dans la plénitude de sa force. « C'est moi, dit le Seigneur, qui parle de justice, qui suis capable de sauver mon peuple. » « Mais pourquoi ce rouge à ton manteau et ces taches à tes vêtements? On dirait que tu as travaillé à fouler du raisin au pressoir. » « Oui, j'ai travaillé au pressoir, et seul, sans personne d'aucun peuple avec moi. Dans ma colère et ma fureur j'ai piétiné des gens, je les ai foulés aux pieds. Leur sang a giclé sur mes habits, j'ai taché tous mes vêtements. C'est que j'avais à cœur de prendre aujourd'hui ma revanche; le moment était venu de libérer mon peuple. J'ai cherché quelqu'un du regard, mais personne pour m'aider! J'ai été désolé que personne ne m'assiste. Alors j'ai décidé d'y mettre la main moi-même; ma fureur m'en a donné la force. Dans ma colère j'ai écrasé des gens, je les ai enivrés de ma fureur, j'ai répandu leur sang à terre. » Je voudrais rappeler les bontés du Seigneur et nos raisons de le louer: tout ce qu'il a fait pour nous, et sa générosité envers Israël, tout ce qu'il a fait par amour, dans son immense bonté. Il a dit des gens d'Israël: « Mon peuple, ce sont eux, ils sont pour moi des fils qui ne me décevront pas. » Et il a été leur sauveur. Dans toutes leurs détresses il n'a délégué personne pour leur venir en aide, mais il les a sauvés lui-même. Dans son amour et sa patience, c'est lui qui les a libérés, c'est lui qui s'est chargé d'eux et qui les a portés à bout de bras tout au long de leur histoire. Mais ils ont été rebelles, ils ont déçu son Esprit saint. Il s'est donc fait leur ennemi et il s'est mis à les combattre. Alors son peuple s'est rappelé l'histoire ancienne, avec Moïse: « Qu'est-il donc devenu, celui qui a fait monter son peuple de la mer, son troupeau avec ses bergers? Qu'est-il donc devenu, celui qui, par son Esprit saint, était présent parmi les siens? À la droite de Moïse, c'est lui qui avança son bras majestueux. Il fendit les eaux devant les siens et s'est acquis ainsi un éternel titre de gloire. C'est lui qui les fit avancer sur le fond de la mer, comme un cheval en liberté, sans qu'ils fassent un faux pas. On aurait dit un troupeau qui descend dans la vallée. L'Esprit du Seigneur les conduisait vers le repos. » C'est donc ainsi, Seigneur, que tu conduisais ton peuple et que tu te faisais un splendide titre de gloire! Du haut des cieux, regarde; de ta splendide demeure divine, vois ce qui nous arrive: Que sont donc devenus ton amour si ardent, ta vaillance au combat et tes sentiments de tendresse? Seigneur, ne t'es-tu pas retenu de montrer ton affection à ton peuple? Pourtant c'est toi qui es notre père, Abraham, notre ancêtre, nous ignore, et Jacob ne nous connaît pas; mais toi, Seigneur, tu es notre père, toi que nous nommons depuis toujours “notre libérateur”. Pourquoi, Seigneur, nous as-tu laissés nous égarer loin de ta route, et nous obstiner à rejeter ton autorité? Reviens, pour l'amour de nous qui sommes tes serviteurs, le peuple qui est ta propriété. Nous, le peuple qui t'appartient, n'avons pas eu bien longtemps la propriété du pays; ton sanctuaire a été piétiné par nos ennemis. Il y a si longtemps que nous ne sommes plus le peuple sur lequel tu règnes, le peuple qui porte ton nom! Ah! si tu déchirais les cieux, et si tu descendais! Devant toi les montagnes seraient ébranlées! Tu serais comme un feu qui embrase des brindilles ou qui met l'eau en ébullition. Et tu ferais savoir ainsi à tous tes adversaires quel Dieu tu es. Devant toi, les peuples seraient pris de panique, quand tu accomplirais des prodiges inattendus. Oui, tu descendrais, et devant toi, les montagnes seraient ébranlées. Jamais on n'a entendu dire, jamais on n'a remarqué, jamais on n'a vu qu'un autre dieu que toi ait agi de la sorte pour celui qui compte sur lui. Tu viens à la rencontre de ceux qui font ta volonté, qui la font avec joie, et qui pensent à suivre les chemins que tu as tracés. Si tu t'es irrité, c'est que nous étions coupables. Mais c'est toujours sur ces chemins que nous trouverons le salut. Nous sommes tous impropres à ton service, comme un objet impur; et toutes nos belles actions sont aussi répugnantes qu'un linge taché de sang. Nos fautes nous emportent tous comme les feuilles mortes balayées par le vent. Il n'y a plus personne pour s'adresser à toi, pour se ressaisir et s'attacher à toi. Car tu refuses de nous voir, et tu nous as livrés, découragés, au pouvoir de nos fautes. Et pourtant, Seigneur, c'est toi qui es notre père. Nous sommes l'argile, et tu es le potier, tu nous as tous façonnés. Seigneur, ne sois pas trop irrité, ne te rappelle pas sans cesse nos fautes. Mais regarde donc: ton peuple, c'est nous tous! Les villes qui t'appartiennent sont dépeuplées, Sion n'est plus qu'un désert et Jérusalem un lieu dévasté. La maison qui t'appartenait, où nos ancêtres t'acclamaient, notre temple splendide a été livré au feu. Ce lieu que nous aimions tant n'est plus qu'un tas de ruines. Seigneur, devant ces ruines, resteras-tu indifférent? Te tairas-tu plus longtemps? Nous accableras-tu encore, au-delà de toute mesure? J'offre ma réponse, dit le Seigneur, mais on ne me demande rien. Je suis disponible, mais on ne me consulte pas. J'ai annoncé: « Me voici, je suis là », à un peuple qui ne s'adressait pas à moi. J'ai constamment tendu les mains vers des gens qui n'en voulaient pas, qui suivaient un mauvais chemin et n'en faisaient qu'à leur tête. Ce peuple me provoque ouvertement et constamment: dans les jardins, ils font des sacrifices et brûlent sur des autels de briques du parfum pour les faux dieux; ils s'assoient dans les tombeaux, ils séjournent dans des caveaux; ils mangent de la viande de porc et mettent dans leurs plats des nourritures impures. Ils disent à ceux qu'ils rencontrent: « Reste à distance, ne me touche pas, tu ne peux m'approcher sans danger. » Quand je vois ces pratiques, la colère me prend et ne cesse de me brûler. Mais j'ai pris note de leur conduite, et je ne me tairai pas sans leur avoir réglé leur compte, et même copieusement. Moi le Seigneur, je le déclare: je compte en même temps leurs crimes et ceux de leurs ancêtres: ceux-ci déjà brûlaient du parfum pour les faux dieux sur les montagnes, ils me provoquaient sur les collines. Eh bien, je ferai bonne mesure pour leur ancienne conduite, une bonne et copieuse mesure! Quand on trouve sur une vigne une grappe bien juteuse, on dit: « Laissons-la intacte, car elle promet du bon vin. » Eh bien, voici ce que déclare le Seigneur: « C'est comme cela que j'agirai pour ceux qui me sont fidèles, je les garderai intacts. Je donnerai des descendants au peuple de Jacob, à la tribu de Juda. Ils posséderont mes montagnes, ceux que j'ai choisis en auront la propriété, ceux qui me sont fidèles y auront leur demeure. Pour ceux qui se tournent vers moi, la plaine de Saron deviendra un pâturage, et la vallée d'Akor un enclos pour le bétail. J'en viens à vous maintenant, à vous qui m'abandonnez et qui avez oublié le chemin de la montagne qui m'appartient, qui servez des repas à Gad, le dieu de la chance, et offrez des vins mélangés à Méni, le dieu du destin! Eh bien, je vous destine à une mort violente. Vous tomberez tous à genoux pour être massacrés. Car je vous ai appelés, mais vous n'avez pas répondu, je vous ai parlé, mais vous n'avez pas écouté. Vous faites précisément ce que j'estime mauvais; ce que vous avez choisi, c'est ce qui me déplaît! Voici donc ce que je déclare, moi le Seigneur Dieu: Tandis que vous connaîtrez la famine, ceux qui me sont fidèles auront de quoi manger. Quand vous mourrez de soif, ceux qui me sont fidèles auront de quoi boire. Alors que vous serez dans la honte, ceux qui me sont fidèles seront dans la joie: ils seront si heureux qu'ils crieront de joie! Mais vos cris à vous seront des cris de douleur: vous vous lamenterez, le cœur découragé. Votre nom, après vous, ne servira plus, à ceux qui me sont fidèles, qu'à formuler cette malédiction: “Que le Seigneur Dieu te fasse mourir comme un tel ou un tel!” Mais pour eux, pour ceux qui me sont fidèles, c'est un tout autre nom que l'on prononcera: Dans le pays, ceux qui voudront souhaiter à d'autres d'être bénis le feront en prononçant le nom du Dieu sur qui l'on peut compter. Ceux qui voudront prêter serment le feront en prononçant le nom du Dieu sur qui l'on peut compter. » Oui, les malheurs du passé tomberont dans l'oubli, ils disparaîtront loin de mes yeux, dit le Seigneur. En effet je crée de nouveaux cieux et une nouvelle terre, si bien qu'on n'évoquera plus le passé; on n'y pensera plus. Réjouissez-vous plutôt, et criez sans fin votre enthousiasme à cause de ce que je crée: en effet je crée Jérusalem pour l'allégresse et son peuple sera débordant de joie. Moi aussi, je suis dans l'allégresse au sujet de cette Jérusalem, et je déborderai de joie en pensant à mon peuple! On n'entendra plus chez lui ni bruits de pleurs, ni cris de détresse. On n'y trouvera plus d'enfant mort en bas âge, ou encore d'adulte privé d'une longue vieillesse. Car le plus jeune mourra à cent ans, et celui qui n'atteindra pas cet âge sera regardé comme maudit. Ils bâtiront des maisons et seront sûrs d'y habiter; ils planteront des vignes et seront sûrs d'en profiter. Ils ne bâtiront plus pour qu'un autre en jouisse, ils ne planteront plus pour qu'un autre en profite. Dans mon peuple on vivra aussi vieux que les arbres, et mes bien-aimés jouiront du travail qu'ils auront fait. Ce ne sera plus pour rien qu'ils se donneront de la peine, et ils ne mettront plus au monde des enfants pour les voir mourir. Car ils forment la famille de ceux que je bénis, eux et leurs enfants. Moi, je leur répondrai avant même qu'ils appellent; ils n'auront pas fini de parler, que je les aurai entendus. Le loup et l'agneau brouteront l'un à côté de l'autre. Le lion, comme le bœuf, mangera du fourrage. Le serpent, pour se nourrir, se contentera de poussière. On ne commettra ni mal ni destruction sur toute la montagne qui m'appartient, dit le Seigneur. Voici ce que déclare le Seigneur: « Les cieux sont mon trône et la terre mon marchepied. Quel genre de maison voudriez-vous me bâtir? Et en quel genre de lieu voulez-vous que je me repose? Tout ce que vous voyez, je l'ai fait de mes mains, et tout cela existe, vous dis-je. Mais celui sur qui je porte mon regard, c'est le pauvre, le malheureux, celui qui écoute ma parole avec crainte et tremblement. Or, pour offrir un sacrifice, on abat un bœuf, mais on tue aussi bien un homme; on égorge un mouton, mais on brise aussi bien la nuque d'un chien; on présente une offrande de farine, mais aussi bien du sang de porc; on la brûle avec de l'encens, mais on honore aussi des faux dieux. Puisque ces gens-là ont choisi de suivre ce chemin, puisqu'ils se plaisent à ces horreurs, eh bien moi je choisis de les livrer aux conséquences de leurs caprices; j'amènerai sur eux tous les malheurs qu'ils redoutent. En effet, j'ai appelé, mais aucun d'eux n'a répondu; je leur ai parlé, mais ils n'ont pas écouté. Ils ont fait précisément ce que je considère comme mauvais, et ce qu'ils ont choisi, c'est ce qui me déplaît. » Écoutez ce que dit le Seigneur, vous qui recevez sa parole avec crainte et tremblement. Il y a des membres de votre peuple qui vous détestent et vous excluent parce que vous lui êtes fidèles. Ils vous disent en se moquant: « Que le Seigneur montre sa gloire, et nous vous verrons triompher! » Mais ce sont eux qui seront humiliés. Écoutez plutôt ce bruit qui provient de la ville, ce bruit qui vient du temple: c'est le Seigneur qui est en train de rendre à ses ennemis ce qu'ils ont mérité. Donner naissance à un enfant avant que viennent les douleurs! Mettre au monde un garçon avant même d'avoir des contractions! A-t-on jamais entendu dire, a-t-on jamais vu une chose pareille? Un pays naît-il en un seul jour? Un peuple naît-il d'un seul coup? C'est pourtant le cas de Sion: à peine dans les douleurs, elle mettait au monde ses enfants! « Si je mène une femme jusqu'au terme de sa grossesse, demande le Seigneur, vais-je empêcher l'enfant de naître? Si c'est moi qui prépare une naissance, déclare ton Dieu, ce n'est pas pour la rendre impossible! » Vous qui aimez Jérusalem, réjouissez-vous avec elle, enthousiasmez-vous pour elle. Vous tous qui aviez pris le deuil à cause de son malheur, partagez maintenant avec elle une joie débordante. Ainsi vous vous rassasierez des consolations qu'elle vous donne, comme des nourrissons allaités par leur mère, qui tètent avec délices son sein généreux. Voici en effet ce que déclare le Seigneur: « Je vais diriger vers Jérusalem un fleuve de bienfaits, et la richesse du monde comme un torrent qui déborde. Et je prendrai soin de vous comme une mère le fait pour l'enfant qu'elle allaite; je vous porterai sur la hanche et je vous cajolerai sur mes genoux. Oui, comme une mère qui console son enfant, moi aussi, je vous consolerai, et c'est à Jérusalem que vous serez consolés! Oui, vous connaîtrez ce moment-là, votre cœur sera dans la joie, et vos vieux os reprendront vie comme l'herbe au printemps. » Le Seigneur fera connaître son pouvoir à ceux qui lui sont fidèles, mais sa colère à ses ennemis. Voici en effet le Seigneur: il arrive dans un feu, ses chars sont comme l'ouragan. Rempli d'indignation, il vient manifester sa colère et réaliser sa menace avec des flammes de feu. C'est par le feu et par l'épée que le Seigneur se fera juge contre tous les humains. Il y aura beaucoup de victimes: je parle ici des gens qui se purifient spécialement pour entrer dans certains jardins; ils viennent s'y placer derrière une idole, ils mangent du porc, ou bien du rat, des choses abominables. Ces gens-là mourront tous ensemble, c'est le Seigneur qui l'a dit. Étant donné leurs pratiques et leur projet, dit le Seigneur, le moment est venu pour moi de rassembler des peuples de toutes les langues, pour qu'ils contemplent ma gloire. Je mettrai un signe au milieu d'eux. Quant à ceux qui auront survécu à mon jugement, je les enverrai chez les peuples de Tarsis, de Poul, de Loud – les spécialistes du tir à l'arc –, chez les gens de Toubal et de Yavan et parmi les populations lointaines, partout où l'on n'a jamais entendu parler de moi, partout où l'on n'a jamais vu ma gloire. Et mes envoyés révéleront ma gloire à ces pays. Alors ils ramèneront tous vos frères et vos sœurs qui étaient chez eux: à cheval, en char ou en chariot couvert, à dos de mulet ou de chameau, jusqu'à la montagne qui m'appartient à Jérusalem, dit le Seigneur. Ce sera leur offrande pour moi; je l'accueillerai comme celle que les Israélites apportent à la maison du Seigneur dans des plats purifiés. J'irai même jusqu'à choisir dans ces peuples des prêtres et des lévites, déclare le Seigneur. Vos descendants et votre nom, dit le Seigneur, subsisteront en ma présence aussi longtemps que les nouveaux cieux et la nouvelle terre que je crée. Ainsi, de mois en mois et de sabbat en sabbat, tout le monde viendra se prosterner devant moi, dit le Seigneur. Alors on viendra voir les cadavres des gens qui m'ont été rebelles. La vermine qui les ronge n'est pas près de mourir, et le feu qui les dévore ne s'éteindra pas de sitôt. Ils feront ainsi horreur à tous les êtres humains. Ce livre rapporte ce qu'a dit et fait Jérémie, fils de Hilkia. Jérémie était l'un des prêtres habitant Anatoth, dans le territoire de la tribu de Benjamin. La parole du Seigneur lui fut adressée dès la treizième année du règne de Josias, fils d'Amon et roi de Juda. Puis le Seigneur lui parla à l'époque où Joaquim, un fils de Josias, était roi de Juda. Il lui parla encore jusqu'à la fin du règne de Sédécias, un autre fils de Josias, plus exactement jusqu'à la onzième année de ce règne, au cinquième mois, lorsque la population de Jérusalem fut emmenée en exil. La parole du Seigneur me fut adressée: Je te connaissais avant même de t'avoir façonné dans le ventre de ta mère; je t'ai mis à part pour me servir avant même que tu sois né. Et j'ai fait de toi mon porte-parole auprès des peuples. Je répondis: Hélas! Seigneur Dieu, je suis trop jeune pour parler en public! Mais le Seigneur me répliqua: Ne dis pas que tu es trop jeune; tu iras trouver tous ceux vers qui je t'enverrai et tu leur diras tout ce que je t'ordonnerai. N'aie pas peur d'eux, car je suis avec toi pour te délivrer. Voilà ce que le Seigneur me déclara. Puis il avança la main, toucha ma bouche et me dit: Voici: je mets mes paroles dans ta bouche. Tu vois, aujourd'hui je te charge d'une mission qui concerne les peuples et les royaumes. Tu vas déraciner et démolir, casser et détruire, mais aussi reconstruire et replanter. Alors la parole du Seigneur me fut adressée: Que vois-tu, Jérémie? – Une branche d'amandier, l'arbre qui veille, répondis-je. – Bien vu, me dit le Seigneur; je veillerai en effet à réaliser ce que j'annoncerai. Une seconde fois la parole du Seigneur me fut adressée: Et maintenant que vois-tu? – Une marmite bouillonnante, répondis-je; elle penche vers le nord. Et le Seigneur m'expliqua: C'est du nord, en effet que le malheur se déversera sur tous les habitants du pays. Car, je le déclare, j'appellerai tous les clans et les royaumes du Nord. Du coup ils viendront placer les trônes de leurs rois devant les portes de Jérusalem. Ils encercleront ses murailles, ils attaqueront toutes les villes de Juda. J'exécuterai ainsi la sentence que j'ai prononcée contre les habitants du pays à cause de tout le mal qu'ils ont fait: ils m'ont abandonné, ils ont offert des sacrifices à d'autres dieux, des dieux qu'ils se sont fabriqués, et auxquels ils rendent un culte! Toi, Jérémie, prépare-toi. Debout! Transmets-leur tout ce que je t'ordonnerai de leur dire. Ne tremble pas devant eux, ou sinon c'est moi qui te ferai trembler devant eux. Dès aujourd'hui je te rends résistant comme une ville fortifiée, comme une colonne de fer, comme un mur de bronze, devant tout le monde: devant les rois de Juda, les ministres, les prêtres et les habitants du royaume. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer. C'est moi, le Seigneur, qui le déclare. La parole du Seigneur me fut adressée: Va faire entendre ce message à la population de Jérusalem: Voici ce que déclare le Seigneur: Je me souviens de toi autrefois. Comme tu étais attachée à moi, quand tu étais jeune! Comme tu m'aimais, quand tu étais ma fiancée! Tu me suivais dans le désert, cette région où rien ne pousse. Israël, tu étais alors à moi seul, comme les premiers produits d'une récolte. Celui qui osait te toucher avait affaire à moi: il lui arrivait aussitôt malheur, déclare le Seigneur. Vous les descendants de Jacob, gens de tout Israël écoutez cette parole du Seigneur, voici ce qu'il déclare: Vos ancêtres ont-ils trouvé une seule faute à me reprocher? Pourquoi ont-ils rompu avec moi? Tout ça pour courir après des courants d'air et devenir eux-mêmes tout aussi inconsistants! Ils ne se sont pas demandé: « Où est le Seigneur, lui qui nous a retirés d'Égypte et nous a conduits à travers le désert, cette région desséchée, avec des ravins, cette région de soif et d'ombre de la mort, où personne ne passe, où personne ne vit? » Or je vous ai fait venir dans un pays plein de jardins pour profiter des fruits succulents. C'était mon pays, vous y êtes entrés, mais vous l'avez souillé; c'était ma propriété, mais vous en avez fait quelque chose d'abominable. Les prêtres n'ont pas demandé: « Où est le Seigneur? » Les spécialistes de la Loi m'ont ignoré, les dirigeants se sont révoltés contre moi, les prophètes ont parlé au nom de Baal, et tous courent derrière des choses inutiles. C'est pourquoi j'ouvre un procès contre vous, qui se terminera au temps de vos petits-enfants, déclare le Seigneur. Allez donc vous informer depuis le nord-ouest à Chypre, ou faites une enquête jusqu'au sud-est à Quédar, pour voir si l'on agit là-bas comme on agit ici. Est-ce qu'un peuple change comme cela de dieux? Pourtant ce ne sont même pas des dieux! Or mon peuple avait l'honneur de m'avoir comme Dieu, mais il m'a échangé contre des choses qui ne servent à rien. Que les cieux en soient stupéfaits, paralysés d'horreur, déclare le Seigneur. Mon peuple a commis une double faute: il m'a abandonné, moi la source d'eau vive, pour se creuser des citernes; et ce sont des citernes fissurées, incapables de retenir l'eau! Israël est-il un esclave acheté? Ou même est-il né esclave? Non. Alors pourquoi est-il la proie des autres peuples? Comme des fauves ils rugissent, ils grondent contre lui. Ils ravagent son pays de façon effrayante. Ses villes sont devenues des ruines inhabitées. Même les gens de Memphis et de Tapanès viennent lui tondre le crâne. Tout cela n'est-il pas de ta faute, Israël, toi qui as abandonné le Seigneur ton Dieu, alors même qu'il te conduisait sur la route? Et maintenant, que fais-tu sur le chemin de l'Égypte? Veux-tu boire l'eau du Nil? Que fais-tu sur le chemin de l'Assyrie? Veux-tu boire l'eau de l'Euphrate? Que le mal que tu as fait te punisse! Que ta propre trahison soit ton châtiment! Ainsi tu te rendras compte combien il est amer et mauvais d'abandonner le Seigneur ton Dieu, et de ne plus reconnaître mon autorité, déclare le Seigneur, le Dieu de l'univers. Israël, dit le Seigneur, il y a longtemps que tu te rebelles contre moi; tu as rompu avec moi et tu as déclaré: « Je veux être libre! » En effet, sur n'importe quelle colline, sous n'importe quel arbre vert tu te couches comme une prostituée. Je t'avais pourtant plantée comme une vigne de qualité, comme un plant parfaitement sûr. Comment se fait-il que tu aies dégénéré en une infecte vigne dénaturée? Même si tu te nettoyais avec de la lessive, même si tu utilisais une quantité de savon, ta faute resterait comme une tache devant moi, déclare le Seigneur Dieu. Comment oses-tu dire: « Je ne me suis pas souillée, je n'ai pas suivi la religion des Baals »? Regarde comment tu te conduis dans la vallée! Reconnais ce que tu as fait! On dirait une jeune chamelle qui court dans tous les sens. Ânesse sauvage, qui connaît bien les déserts, poussée par son désir, elle flaire le vent. Elle est si ardente que rien ne la retient. Les mâles qui la cherchent n'ont pas à se fatiguer. Ils la trouvent dès qu'elle est en chaleur. Attention, Israël! En courant si vite tu te blesseras les pieds, tu te dessécheras le gosier! Mais tu réponds: « Inutile d'insister, j'aime les autres dieux, il faut que j'aille avec eux. » Seulement, un de ces jours, vous, les gens d'Israël, vous, sa population, ses rois et ses ministres, ses prêtres et ses prophètes, vous serez aussi honteux qu'un voleur pris la main dans le sac. Vous dites à une idole de bois: « C'est toi qui es mon père! » et à une statue de pierre: « C'est toi qui m'as mis au monde! » Au lieu de regarder vers moi, vous me tournez le dos. Et quand tout va mal pour vous, vous m'appelez en disant: « Viens nous sauver! » Je vous réponds: Où sont donc les dieux que vous vous êtes fabriqués? Qu'ils viennent vous sauver, s'ils en sont capables, quand tout va mal pour vous! Car vous avez autant de dieux que vous avez de villes, gens de Juda! De quoi est-ce qu'on m'accuse? demande le Seigneur. Tous, vous avez été infidèles envers moi. J'ai beau avoir puni vos enfants, ça n'a servi à rien. Ils refusent l'avertissement. Et comme des lions féroces, vous avez tué vos prophètes. – Lecteurs d'aujourd'hui, lisez ce que dit le Seigneur! – Les gens d'Israël avaient-ils le droit de me comparer au désert ou au pays de la nuit? Pourquoi mon peuple dit-il: « Nous sommes libres, nous ne reviendrons pas à toi »? Une jeune fille oublie-t-elle ses bijoux, ou la mariée sa ceinture tressée? Non! Mais mon peuple m'a oublié depuis tant de jours qu'on n'ose plus les compter. Ah, comme tu sais y faire pour te chercher des aventures amoureuses! Tes méthodes, je pourrais les enseigner à des criminelles! Jusque sur ton vêtement on trouve le sang des pauvres et des innocents. Tu ne les avais pourtant pas surpris en train de forcer ta porte! Et malgré tout cela, tu prétends être innocente, tu me demandes de me calmer! Mais puisque tu affirmes n'avoir rien fait de mal, je vais entrer en procès contre toi. Comme tu as vite fait de changer de politique! Mais tu seras aussi déçue par l'Égypte que tu l'as été par l'Assyrie. Et tu en reviendras honteuse, cachant ton visage dans tes mains, car moi, le Seigneur, je n'admets pas que tu cherches ce genre d'appui. Tu n'as aucune chance de t'en tirer comme cela. Le Seigneur a dit: Si un homme renvoie sa femme et qu'elle devient la femme d'un autre, peut-il la reprendre comme épouse? Non! Le pays en serait souillé. Or toi, Israël, déclare le Seigneur, tu t'es prostituée avec tant de partenaires, et tu voudrais que je te reprenne pour femme? Lève les yeux vers les hauteurs dénudées et vois: en quel endroit ne t'es-tu pas accouplée? Comme un bédouin du désert, tu attendais tes partenaires, assise au bord du chemin. Tu as souillé le pays par tes prostitutions et par le mal que tu as fait. Alors je t'ai refusé la pluie, il n'y a pas eu d'averse au printemps. Mais tu t'es obstinée à te prostituer, tu as refusé de reconnaître tes torts. Et maintenant tu as l'audace de crier vers moi: « Mon père, l'ami de ma jeunesse! M'en voudra-t-il toujours, me gardera-t-il rancune? » Oui, c'est ce que tu dis, mais tu ne cesses de mal faire, et tu t'y connais! À l'époque du roi Josias, le Seigneur me dit: As-tu vu ce qu'a fait Israël -l'infidèle? Après être montée sur n'importe quelle hauteur, sous n'importe quel arbre vert, tu t'es livrée à la prostitution. Je me disais: Elle a tant fait, elle finira bien par me revenir. Mais elle n'est pas revenue. Sa sœur, Juda-la-traîtresse, l'a bien vu. J'avais remis à Israël-l'infidèle une attestation de rupture et je l'avais renvoyée à cause de sa conduite adultère. J'ai vu que Juda-la-traîtresse n'en a ressenti aucune crainte. Au contraire, elle s'est mise à se prostituer à son tour. Elle a bruyamment souillé le pays en commettant l'adultère avec des idoles en pierre et en bois. Oui, à cause de tout cela, Juda-la-traîtresse, la sœur d'Israël, n'est pas revenue à moi, du moins pas de tout son cœur, seulement du bout des lèvres, c'est moi, le Seigneur, qui le déclare. Le Seigneur ajouta: C'est pourquoi Israël-l'infidèle paraît loyale en comparaison de Juda-la-traîtresse. Lance donc cet appel en direction du nord: Reviens, Israël-l'infidèle, c'est le Seigneur qui te le dit. Je n'aurai pas pour toi un visage sévère, car je suis bien disposé, je ne garde pas sans fin rancune. Simplement reconnais tes torts, reconnais que tu t'es révoltée contre moi, le Seigneur ton Dieu: tu t'es précipitée partout chez les autres dieux – sous n'importe quel arbre vert – et tu ne m'as pas écouté, déclare le Seigneur. Revenez, enfants infidèles, déclare le Seigneur, car c'est moi qui suis votre maître! Je prendrai l'un de vous ici, dans telle ville, deux autres là, dans tel village, et je vous ramènerai à Sion. Je vous donnerai des dirigeants qui me conviennent et qui sauront vous conduire avec compétence. En ce temps-là, déclare encore le Seigneur, vous vous multiplierez et vous deviendrez nombreux dans le pays. On ne parlera plus du coffre de l'alliance du Seigneur. L'idée n'en viendra à personne, on l'aura oublié, on ne le regrettera plus, on n'en fera pas un autre. En ce temps-là, c'est Jérusalem qu'on appellera “trône du Seigneur”. Tous les peuples s'y rassembleront pour m'y rencontrer, et ils renonceront à leurs mauvaises intentions. Alors la population de Juda rejoindra celle d'Israël, et toutes les deux reviendront du pays du nord au pays que j'ai donné à leurs ancêtres, comme quelque chose qui leur appartient. Je me disais: Ah, comme j'aimerais te considérer comme mon enfant et te donner un pays de rêve, le plus bel héritage du monde! Je pensais: Tu m'appellerais “Mon père”, tu ne te détournerais plus de moi. Mais comme une femme infidèle à son mari, vous avez été infidèles envers moi, gens d'Israël. C'est moi le Seigneur, qui le déclare. On entend des voix sur les hauteurs dénudées: ce sont les gens d'Israël. Ils pleurent et ils supplient, car ils ont fait fausse route. Ils ont oublié le Seigneur, leur Dieu. Revenez à moi, enfants infidèles, je vous guérirai de votre trahison! – Nous voici, nous venons à toi, car c'est toi, Seigneur, qui es notre Dieu. Vraiment, ce qui se passe sur les collines et tout ce bruit sur les montagnes n'est que mensonge! Vraiment, c'est auprès du Seigneur notre Dieu qu'Israël peut trouver le salut. Depuis notre enfance, ces cultes honteux ont dévoré ce que nos parents avaient acquis, leurs moutons et leurs vaches, leurs fils et leurs filles. Couchons-nous dans notre honte, acceptons d'être couverts de déshonneur, car nous nous sommes rendus coupables envers le Seigneur notre Dieu, aussi bien nous que nos parents, depuis notre enfance jusqu'à ce jour: nous n'avons pas écouté ce que nous disait le Seigneur notre Dieu. Israël, si tu fais demi-tour, déclare le Seigneur, tu peux revenir à moi. Si tu écartes de ma vue tes abominables idoles, tu n'auras plus à fuir sans cesse. Si tu es sincère, droit et juste quand tu prêtes serment en déclarant: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant… », alors les autres peuples me demanderont de les bénir et ils tireront de moi leur fierté. Voici ce que déclare le Seigneur aux gens de Juda et de Jérusalem: Défrichez-vous un champ nouveau, cessez de semer parmi les ronces. Puisque vous êtes circoncis, soyez-le sincèrement pour moi, le Seigneur. Gens de Juda, habitants de Jérusalem, consacrez-moi votre vie. Sinon, à cause du mal que vous avez commis, ma colère jaillira comme un feu: elle brûlera tout et personne ne pourra l'éteindre. Donnez l'alarme en Juda, alertez Jérusalem. Sonnez de la trompette dans le pays, criez à pleine voix: « Tout le monde aux abris à l'intérieur des remparts! » Hissez le signal d'alarme du côté de Sion, mettez-vous à l'abri, que personne ne reste sur place. Car du nord je fais venir un malheur, un grand désastre. Le lion est sorti de son fourré. Le destructeur des peuples est en route. Il a quitté son repaire pour ravager ton pays. Tes villes tomberont en ruine et perdront jusqu'au dernier de leurs habitants. Prenez donc la tenue de deuil, frappez-vous la poitrine, poussez des hurlements de détresse, car le Seigneur n'a pas renoncé à nous poursuivre de son ardente indignation. Quand ce jour viendra, déclare le Seigneur, le roi perdra courage, les ministres aussi; les prêtres seront horrifiés, les prophètes bouleversés. J'ai dit: « Ah, Seigneur Dieu, tu as vraiment trompé ce peuple et Jérusalem en leur promettant la paix, alors que nous avons le couteau sur la gorge! » Bientôt on dira aux gens de Jérusalem: Le vent brûlant qui balaie les hauteurs dénudées arrive du désert sur mon peuple. Ce n'est pas un vent léger qui permet de vanner le blé. C'est un vent puissant, qui vient de là-bas, sur mon ordre. Maintenant je prononce mon jugement contre eux. Voici: l'ennemi monte comme les nuages d'orage. Ses chars volent comme l'ouragan, ses chevaux foncent plus vite que l'aigle. Nous sommes perdus, c'est la ruine! Jérusalem, lave ton cœur de tout ce mal, et tu seras sauvée. Jusqu'à quand seras-tu habitée par de si mauvaises pensées? N'entends-tu pas la rumeur qui vient de Dan, ou encore les nouvelles de malheur qui arrivent de la montagne d'Éfraïm? Avertissez la population, alertez Jérusalem! Des assiégeants arrivent du bout du monde. Ils font retenir leurs cris de guerre dans les villages de Juda. Comme des gardiens autour d'un champ ils encerclent Jérusalem. C'est le résultat de sa révolte contre moi, explique le Seigneur. Tout cela est dû à ce que tu as fait et continue de faire, c'est ton malheur. Et tu en ressens l'amertume qui te fracasse le cœur. Aïe, mon ventre, mon ventre me fait mal! Je me tords de douleur, mon cœur bat à se rompre. Quelle agitation en moi! Je ne me tairai pas car j'ai entendu la trompette et les cris de guerre. On annonce désastre après désastre, tout le pays est ravagé. Mes tentes sont soudain renversées, mes cabanes emportées en un clin d'œil. Jusqu'à quand devrai-je voir les étendards de guerre et entendre les trompettes sonner la charge? Car mon peuple est stupide et il m'ignore. Ce sont des enfants sans cervelle, qui ne comprennent rien, des experts pour ce qui est de faire le mal. Mais pour ce qui est de faire le bien, ce sont des incapables. J'ai regardé la terre: tout n'est que chaos et désert, et même les cieux ont perdu leur lumière. J'ai regardé les montagnes: elles ne tiennent plus debout, et les collines se sont mises à trembler. J'ai regardé: il n'y a plus d'être humain sur la terre, plus un oiseau dans les cieux. J'ai regardé: ce pays qui était un verger n'est plus qu'un désert. Toutes ses villes sont en ruine. C'est à cause du Seigneur et de son ardente colère. Voici ce que déclare le Seigneur: Le pays tout entier ne sera plus qu'un désert sinistre, même si je n'irai pas jusqu'à tout détruire. C'est pourquoi la terre prend le deuil, les cieux, là-haut, s'obscurcissent. J'ai dit ce que j'ai décidé. Je ne change pas d'avis. Je ne reviendrai pas là-dessus. On crie: « Voici les chars, voici les tireurs à l'arc! » Tous les gens des villages prennent la fuite. Ils se cachent dans des grottes, ils entrent dans les buissons, ils escaladent les rochers. Tous les villages sont désertés, il n'y reste plus personne. Mais toi, population dévastée, que fais-tu? Qu'as-tu, Jérusalem, à t'habiller de façon provocante, à te parer de bijoux d'or, à te farder les yeux de noir? C'est en vain que tu te fais belle. Ceux qui te couraient après te rejettent, ils veulent ta mort. Je crois entendre les plaintes d'une femme qui accouche, les cris d'une jeune mère dont c'est le premier enfant. C'est la voix de Sion, qui gémit et supplie en tendant les mains: « Je suis perdue, je meurs sous les coups des tueurs! » Parcourez les rues de Jérusalem, regardez bien, faites une enquête; cherchez sur les places si vous trouvez ne serait-ce qu'une seule personne qui agisse correctement, qui cherche à être honnête. Si vous en trouvez une, je pardonnerai à Jérusalem. Mais quand ils prêtent serment en déclarant: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant… », c'est en fait un faux serment. Seigneur, ce que tu recherches, n'est-ce pas une vie honnête? Tu les as frappés, mais ça ne leur a rien fait. Tu as voulu en finir avec eux, mais ils ont refusé l'avertissement. Ils ont la tête dure comme la pierre, ils refusent de revenir à toi. Moi je me disais: « C'est seulement le cas de ceux qui sont pauvres, ils agissent sans réfléchir. Ils ignorent la volonté du Seigneur, les exigences de leur Dieu. Je m'adresserai aux dirigeants: eux, au moins, ils connaissent la volonté du Seigneur, les exigences de justice de leur Dieu. » Mais ils sont tous pareils! Ils se sont libérés de toute contrainte. Ils ont rompu leurs attaches avec Dieu. C'est bien pour cela que le lion sort des buissons et les attaque, et que le loup des steppes les met en pièces. La panthère est en embuscade aux portes de leurs villes. Elle déchire tous ceux qui en sortent. C'est que leurs révoltes se multiplient. On ne compte plus leurs trahisons. Comment te pardonner, Jérusalem? Tes fils m'ont abandonné, ils ont recours à des faux dieux pour faire leurs serments. Je leur avais donné tout le nécessaire, mais ils ont commis un adultère: ils se sont rués chez les prostituées! Des étalons bien gras en rut, voilà ce qu'ils sont! Chacun pousse des hennissements vers la femme de son prochain. Ne dois-je pas intervenir contre ces gens-là, déclare le Seigneur, et tirer vengeance d'un tel peuple? Montez dans son vignoble en terrasses et saccagez tout – sans aller pourtant jusqu'à tout détruire! –, arrachez les sarments, car ils n'appartiennent pas au Seigneur! Oui, ils m'ont été vraiment infidèles, tant le royaume de Juda que le royaume d'Israël, déclare le Seigneur. Les gens de Juda ont renié le Seigneur. Ils déclarent: « Il n'existe pas. Le malheur ne nous atteindra pas. Nous ne verrons ni la guerre ni la famine. Le vent emportera ces prophètes qui n'ont reçu aucune parole de Dieu. Qu'il leur arrive ce qu'ils annoncent! » Voici donc ce que déclare le Seigneur, le Dieu de l'univers: Puisque c'est là ce que vous dites, eh bien, Jérémie, le message que je te confie sera comme un feu, et ce peuple sera comme du bois que ce feu dévorera. Voici ce que déclare le Seigneur: de très loin, je fais venir un peuple contre vous, gens d'Israël. C'est un peuple invincible, un peuple des plus anciens, un peuple dont la langue vous est inconnue et les mots incompréhensibles. Ses flèches sèment la mort, il n'a que des soldats d'élite. Il dévorera tout: vos moissons et votre pain, vos fils et vos filles, vos vaches, vos chèvres et vos moutons, vos vignes et vos figuiers. La guerre détruira les villes fortifiées où vous vous croyez en sécurité. Mais même dans ces jours-là, déclare le Seigneur, je n'irai pas jusqu'à vous exterminer. Mais quand vous demanderez: « Pour quelle raison le Seigneur notre Dieu nous a-t-il infligé tous ces malheurs? », toi, Jérémie, tu diras aux gens de ton peuple: Voici ce que déclare le Seigneur: de même que vous m'avez abandonné pour servir d'autres dieux dans votre propre pays, de même vous servez maintenant des étrangers dans un pays qui n'est pas le vôtre! Transmettez ce message aux descendants de Jacob, faites-le entendre aux gens de Juda: Écoutez donc ceci, gens trop bêtes pour comprendre, vous qui avez des yeux, mais qui ne voyez pas, vous qui avez des oreilles, mais qui n'entendez rien. Ne reconnaissez-vous pas mon autorité? demande le Seigneur. Ne tremblez-vous pas devant moi? C'est moi qui ai donné le sable pour limite à la mer, une frontière définitive qu'elle ne peut pas franchir: ses vagues ont beau s'agiter, elles n'y parviennent pas; elles ont beau mugir, elles ne passent pas. Mais ces gens ont l'esprit indocile et rebelle. Ils s'enfuient. Ils s'en vont. Ils ne se disent pas: « Nous devrions reconnaître l'autorité du Seigneur notre Dieu. Il nous donne, à l'automne et au printemps, la pluie quand il faut. Il nous assure chaque année du beau temps pour les semaines de la moisson. » Vos torts ont perturbé tout cela, vos fautes vous privent de ces bienfaits. Dans mon peuple, en effet, on trouve des malfaiteurs. On dirait des chasseurs d'oiseaux. Accroupis en embuscade, ils dressent des pièges. Mais ce sont des hommes qu'ils capturent. Comme des cages pleines d'oiseaux, leurs maisons sont remplies de ce qu'ils ont pris par fraude. C'est comme cela qu'ils sont devenus puissants et riches, gros et gras. Il n'y a pas de limite à leurs méfaits. Du coup, on ne rend pas la justice. On ne fait pas droit à l'orphelin, qui sinon aurait gain de cause. On ne tient aucun compte des droits du pauvre. Ne dois-je pas intervenir contre ces gens-là, déclare le Seigneur, et tirer vengeance d'un tel peuple? Ce qui se passe dans ce pays est scandaleux, révoltant: les prophètes parlent au nom d'un faux dieu, les prêtres cherchent leur seul profit, et mon peuple trouve tout cela très bien! Et dans l'avenir, que ferez-vous? Sortez de Jérusalem pour vous mettre à l'abri, gens de Benjamin! Sonnez de la trompette à Técoa, et au-dessus de Beth-Kérem envoyez un signal de fumée, car un malheur, un grand désastre apparaît à l'horizon du nord. La voilà ruinée, la belle et raffinée Sion! Jusqu'à elle parviennent des bergers avec leurs troupeaux. Tout autour d'elle, ils ont dressé leurs tentes. Chacun fait paître son troupeau comme il l'entend. Des cris se font entendre: « Préparez-vous pour lui faire la guerre! Debout, à l'assaut en plein midi… Quel malheur! le jour baisse, les ombres du soir s'allongent. Debout, attaquons-la en pleine nuit, détruisons ses belles maisons! » Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Abattez des arbres pour élever un remblai contre Jérusalem. La preuve en est faite: la ville est entièrement envahie par la brutalité. Elle renouvelle sa méchanceté comme une fontaine renouvelle son eau. On n'entend parler à son sujet que de violence et d'oppression. J'ai sous les yeux un spectacle sans fin de blessures et de souffrances. Jérusalem, prends garde à toi, sinon je me détacherai de toi et je te réduirai en désert, en terre inhabitée. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Ramassez jusqu'au dernier les survivants d'Israël, comme on grappille dans une vigne; que votre main repasse le long des sarments, comme celle des vendangeurs! À qui parler? Qui écoutera mes avertissements? Leurs oreilles sont bouchées. Ils sont incapables d'être attentifs. Ce que tu dis, Seigneur, provoque leurs moqueries; ça ne leur plaît pas du tout! Quant à moi, Seigneur, je suis rempli de ta colère et je m'épuise à la retenir. Répands-la cette colère, tout à la fois sur les enfants dans les rues et sur l'ensemble des jeunes gens. Hommes et femmes, vieux et très vieux, tous seront emmenés. Leurs maisons seront données à d'autres, leurs champs et leurs femmes aussi. Oui, j'interviendrai contre tous les habitants du pays, déclare le Seigneur. Car du plus petit au plus grand, ce sont tous des menteurs. Du prophète au prêtre, ce sont tous des tricheurs qui traitent à la légère le désastre de mon peuple. Ils disent: « Tout va bien, tout va pour le mieux! », alors que tout va mal. Les horreurs qu'ils ont commises devraient les couvrir de honte. Pas le moins du monde! Ils ignorent ce que signifie reconnaître ses torts. C'est pourquoi, avertit le Seigneur, ils seront au nombre des victimes, quand j'interviendrai contre eux; ils se retrouveront à terre! Voici ce que déclare le Seigneur: Allez sur les routes et voyez ce qu'il en est. Informez-vous des expériences du passé. Cherchez le bon chemin, suivez-le et vous vivrez tranquilles. Mais ils ont répondu: « Nous n'en ferons rien. » J'ai posté des sentinelles pour vous avertir: Attention, la trompette sonne l'alerte! Mais ils ont répondu: « Ça nous est égal. » Écoutez donc, vous les peuples, et toi, assemblée d'Israël, apprends ce qui leur arrive. Écoutez, dans le monde entier: J'envoie à ces gens le malheur que méritent leurs intentions mauvaises. Ils n'ont pas pris garde à ce que je leur disais, ils n'ont pas voulu de mes enseignements. À quoi bon importer pour moi de l'encens de Saba et du roseau aromatique d'un pays lointain? Qu'ils m'offrent des animaux en les brûlant sur l'autel ne me fait aucun plaisir. Leurs sacrifices ne me sont pas agréables. Voici donc ce que déclare le Seigneur: Je mettrai devant ces gens un obstacle qui les fera trébucher et ils perdront tous la vie, les pères comme les fils, les voisins comme les amis. Voici ce que déclare le Seigneur: Un peuple arrive d'un pays du nord; un grand peuple s'éveille au bout du monde. Ses soldats brandissent l'arc et le sabre. Ils sont cruels et sans pitié, ils font autant de bruit que la mer qui mugit. Ils sont montés sur des chevaux et rangés pour la bataille en ordre parfait; et c'est contre toi, Sion! À cette nouvelle les bras nous en tombent, l'angoisse nous saisit, comme une femme qui accouche. Ne sortez pas dans la campagne, n'allez pas sur les routes, car l'ennemi s'y trouve et tue; la terreur est partout. Mon peuple, mets autour de ta taille l'étoffe de deuil, roule-toi dans la poussière, commence les rites de deuil comme pour un fils unique, chante une amère lamentation, car l'ennemi dévastateur arrive soudain sur nous. Jérémie, je t'ai placé comme observateur de mon peuple: tu auras à reconnaître et à apprécier sa conduite. Ils sont tous furieux et médisants! Ils sont comme le fer et le bronze, ce sont tous des destructeurs. Le soufflet de forge s'essouffle; sous l'effet du feu le plomb devrait disparaître. Mais c'est en vain que l'on s'acharne à purifier l'argent: les impuretés ne se détachent pas. « Un argent sans valeur », c'est ce qu'on dit de ces gens, car le Seigneur n'en veut pas. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Place-toi à l'entrée de la maison du Seigneur et proclame le message que voici: Vous tous, gens de Juda qui entrez par ces portes pour participer au culte, écoutez ce que dit le Seigneur. Voici donc ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Rendez meilleures votre conduite et vos actions; alors je vous laisserai vivre dans ce pays. Ne croyez pas à ce slogan trompeur: « C'est ici le temple où demeure le Seigneur, le temple du Seigneur, oui, le temple du Seigneur! » Si vous rendez meilleures votre conduite et vos actions, si vous exercez une vraie justice entre vous; si vous renoncez à profiter de la faiblesse de l'immigré, de l'orphelin et de la veuve; si dans ce pays, vous cessez de mettre à mort des innocents, et de vous attacher, pour votre malheur, à d'autres dieux, alors je vous laisserai vivre ici sur cette terre que j'ai donnée à vos ancêtres depuis toujours et pour toujours. Mais vous vous fiez à des slogans trompeurs et sans valeur. Vous commettez des vols, des meurtres, des adultères, vous faites de faux serments, vous offrez des sacrifices à Baal, vous vous attachez à une multitude d'autres dieux jusqu'ici inconnus. Puis vous venez vous présenter devant moi, dans ce temple qui m'appartient, et vous déclarez: « Nous voilà sauvés! » et cela pour continuer à commettre ces horreurs! Ce temple qui m'appartient, le prenez-vous pour une caverne de brigands? C'est pourtant bien ce que je vois, déclare le Seigneur. Allez donc au lieu saint que j'avais à Silo où se trouvait autrefois ma résidence, et regardez la ruine que j'en ai faite à cause des méfaits d'Israël, mon peuple. Eh bien, déclare le Seigneur, vous avez agi tout aussi mal. Je vous l'ai dit et je n'ai cessé de vous le répéter sans que vous écoutiez; je vous ai appelés sans que vous répondiez. C'est pourquoi ce temple qui m'appartient, ce temple dans lequel vous mettez votre confiance, ce lieu que j'ai donné à vos ancêtres et à vous, je le traiterai comme j'ai traité Silo. Et je vous rejetterai loin de moi, comme j'ai rejeté vos frères, les gens d'Éfraïm. Toi, Jérémie, ne m'adresse aucune demande en faveur de ces gens, ne fais monter vers moi ni prière ni supplication pour eux. N'insiste pas auprès de moi, car je ne t'écouterai pas. Ne vois-tu pas ce qu'ils font dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem? Les enfants ramassent du bois, les pères allument du feu, les femmes préparent la pâte pour faire des gâteaux dédiés à la reine des cieux; ils m'offensent en présentant des offrandes de vin à d'autres dieux. En fait, est-ce moi qu'ils offensent? demande le Seigneur. Non, c'est eux-mêmes, pour leur propre honte. C'est pourquoi voici ce que déclare le Seigneur Dieu: Vois: je laisse déborder mon ardente indignation sur cette ville, sur les êtres humains et sur les bêtes, sur les arbres de la campagne et sur les produits du sol. Elle sera comme un feu qui ne s'éteint pas. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Ajoutez la viande de vos sacrifices complets à celle de vos sacrifices ordinaires et mangez-la vous-mêmes! Quand j'ai fait sortir vos ancêtres d'Égypte, je ne leur ai rien dit et je ne leur ai donné aucun ordre au sujet de ces deux sortes de sacrifices. Par contre, je leur ai ordonné ceci: Écoutez ce que je vous dis, pour que je sois votre Dieu et que vous soyez mon peuple. Suivez exactement le chemin que je vous indique, et vous vous en trouverez bien. Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas été attentifs, ils ont suivi délibérément leurs intentions mauvaises. Plutôt que d'avancer, ils sont retournés en arrière. Depuis que vos ancêtres sont sortis d'Égypte jusqu'à aujourd'hui, je n'ai pas cessé de vous envoyer jour après jour mes serviteurs les prophètes. Ils ne les ont pas écoutés, ils n'ont pas été attentifs, ils se sont cabrés. Ils ont été pires que leurs ancêtres. Toi, Jérémie, tu leur diras tout cela, mais ils ne t'écouteront pas; tu leur transmettras mon appel, mais ils ne répondront pas. Alors tu leur diras: Vous êtes un peuple qui n'écoute pas ce que dit le Seigneur, son Dieu, et qui refuse ses avertissements. Chez vous la fidélité est morte, elle a disparu de vos propos. Coupe les longs cheveux qui marquent ton engagement au service du Seigneur et jette-les. Sur les hauteurs dénudées entonne une complainte qui dira: « Le Seigneur rejette et repousse cette génération qui a provoqué sa colère. » En effet, dit le Seigneur, je condamne ce qu'ont fait les gens de Juda: ils ont placé leurs abominables idoles dans le temple qui m'appartient et ils l'ont rendu impur. Dans la vallée de Hinnom, ils ont aménagé au Tofeth des lieux consacrés aux divinités, pour y brûler en sacrifice leurs fils et leurs filles. Je n'avais pourtant rien commandé de pareil, l'idée ne m'en serait jamais venue! C'est pourquoi, déclare le Seigneur, les jours viennent où l'on ne dira plus « le Tofeth » ni « la vallée de Hinnom », mais « la vallée du massacre ». C'est là qu'on enterrera les morts, par manque de place ailleurs. Les cadavres de ces gens serviront de pâture aux vautours et aux chacals que personne ne viendra déranger. Dans les villes de Juda et les rues de Jérusalem, je ferai cesser les bruits de fête, les cris de joie et les chansons des jeunes mariés, car le pays deviendra un champ de ruines. En ce temps-là, déclare le Seigneur, on sortira de leurs tombes les ossements des rois de Juda, ceux des ministres, ceux des prêtres, ceux des prophètes et ceux des habitants de Jérusalem. On les laissera éparpillés devant le soleil, la lune et l'armée des étoiles, que ces gens ont aimés, auxquels ils ont rendu un culte, auxquels ils se sont attachés, qu'ils ont consultés et adorés. On ne recueillera pas ces ossements, on ne les remettra pas dans une tombe, mais ils resteront comme du fumier sur le sol. La mort vaudra mieux que la vie pour ceux qui resteront de cette population de malfaiteurs, partout où je l'aurai dispersée, déclare le Seigneur de l'univers. Dis-leur: Voici ce que déclare le Seigneur: Quand on fait une chute, ne se relève-t-on pas? Quand on a fait fausse route, ne revient-on pas sur ses pas? Alors pourquoi cette population de Jérusalem, qui fait fausse route, persiste-t-elle dans sa trahison? Ces gens se trompent continuellement, ils refusent de revenir vers moi. J'ai bien écouté ce qu'ils disent: ça ne tient pas debout. Aucun ne regrette ses mauvais choix, ni ne se demande: « Mais qu'ai-je donc fait? » Chacun reprend sa course folle comme un cheval qui s'emballe en pleine bataille. Même la cigogne connaît le moment de sa migration; la tourterelle, l'hirondelle et la grive savent quand il faut revenir. Mais mon peuple ne connaît rien aux règles du Seigneur. Vous dites: « Nous sommes des sages. Nous maîtrisons l'enseignement du Seigneur. » Mais comment osez-vous prétendre cela, quand ceux qui transcrivent cet enseignement sont des faussaires qui tordent son sens? Honte pour les soi-disant sages qui ne savent plus où ils en sont! Les voilà pris au piège, puisqu'ils ne veulent pas de la parole du Seigneur. Qu'est-ce que c'est que cette sagesse? C'est pourquoi, je donne leurs femmes à d'autres et leurs champs à ceux qui les prendront, car du plus petit au plus grand, tous ne cherchent que leur profit. Du prophète au prêtre, ce sont tous des menteurs qui traitent à la légère le désastre de mon peuple. Ils disent: « Tout va bien, tout va pour le mieux! », alors que tout va mal. Les horreurs qu'ils ont commises devraient les couvrir de honte. Pas le moins du monde! Ils ignorent ce que signifie reconnaître ses torts. C'est pourquoi, annonce le Seigneur, ils seront au nombre des victimes quand j'interviendrai contre eux; ils se retrouveront à terre! Je vendangerai leurs vignes: on n'y trouvera plus un grain de raisin, dit le Seigneur, plus une figue sur le figuier au feuillage flétri. Rien de ce que je leur ai donné ne subsistera. Pourquoi restons-nous sur place? Rassemblons-nous plutôt, entrons dans les villes fortifiées, et attendons-y la mort! Car le Seigneur notre Dieu nous réduit au néant. Il nous fait boire de l'eau empoisonnée, puisque nous sommes coupables envers lui. Nous avions l'espoir que tout s'arrangerait, mais il n'arrive rien de bon. Nous attendions le moment où nos souffrances seraient guéries, mais voici la terreur! Déjà, depuis le territoire de Dan, on entend le souffle des chevaux de l'ennemi. Au bruit de leurs hennissements toute la terre tremble. Ils arrivent et tout y passe, le pays et ce qu'il contient, la ville et sa population. Voici, j'envoie contre vous des serpents venimeux. Impossible de guérir de leurs morsures. Or ils vont vous mordre, déclare le Seigneur. J'essaie de faire bonne figure mais je suis complètement écœuré. Écoutez: c'est mon peuple qui appelle au secours à l'autre bout du pays: « Le Seigneur n'est-il plus à Sion, et Sion n'a-t-elle plus de roi? » Pourquoi m'ont-ils offensé en adorant leurs idoles, cette pacotille venue de l'étranger? La moisson est passée, l'été touche à sa fin, et nous attendons encore d'être délivrés. Le désastre de mon peuple me brise complètement; je suis en deuil, en proie à la désolation. En Galaad n'y a-t-il plus de baume calmant ni de médecin? Pourquoi la plaie de mon peuple ne cicatrise-t-elle pas? Ah, comme je voudrais que ma tête soit une source et mes yeux des fontaines de larmes! Je passerais mes jours et mes nuits à pleurer sur le sort de mon peuple! Ah, si j'avais au désert un refuge pour les voyageurs! Je laisserais mon peuple et je partirais loin de lui. C'est une bande de déserteurs, ils sont tous adultères à l'égard du Seigneur. Ils utilisent leur langue comme un arc pour tirer des flèches de mensonge. Ce n'est pas grâce à la vérité qu'ils règnent dans le pays. Ils vont de méfait en méfait et ils m'ignorent totalement, déclare le Seigneur. Que chacun se méfie de son prochain! Méfiez-vous même d'un frère! Tout frère est un nouveau Jacob qui vous dupera sûrement; même l'ami abuse des mots qui font mal. Chacun trompe son prochain, aucun ne dit la vérité; ils ont pris l'habitude de pratiquer le mensonge. Ils ont si mal agi qu'ils sont hors d'état de revenir sur leurs pas. Ils passent d'une violence à l'autre, d'un mensonge à un autre mensonge. Ils refusent toute relation avec moi, dit le Seigneur. C'est pourquoi voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Je les purifierai par le feu, je les ferai passer au creuset. Comment réagir autrement vis-à-vis de mon peuple? La langue de ces gens est une flèche meurtrière, ce qu'ils disent est mensonger. Chacun a des mots aimables pour son prochain, mais dans le secret de son cœur il lui tend un piège. Ne dois-je pas intervenir contre ces gens-là, déclare le Seigneur, et tirer vengeance d'un tel peuple? Sur les montagnes je laisse éclater mes pleurs et ma plainte. J'entonne une lamentation sur les pâturages du pays. Car tout y est brûlé, plus personne n'y passe. On n'y entend plus le bêlement des troupeaux. Les oiseaux comme les animaux ont disparu, tous sont partis. Je ferai de Jérusalem un tas de ruines, dit le Seigneur, un repaire de chacals, et des villes de Juda un désert sinistre complètement inhabité. Y a-t-il quelqu'un d'assez sage pour expliquer cela? Si le Seigneur lui a parlé, qu'il fasse connaître pourquoi le pays est en ruine, pourquoi il n'est plus qu'un désert où personne ne passe! Le Seigneur dit encore: C'est parce qu'ils ont abandonné l'enseignement que je leur avais donné; ils ont refusé d'écouter et de suivre ce que je leur disais. Ils ont suivi leurs penchants pour la religion des Baals, selon ce que leurs ancêtres leur avaient appris. Voici donc ce que moi, le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël, je déclare. Je nourrirai ce peuple d'amertume, je lui ferai boire de l'eau empoisonnée. Je les disperserai parmi des peuples qu'ils ne connaissaient pas, ni eux ni leurs ancêtres, et je ferai en sorte que pour eux, la guerre se prolonge jusqu'à ce que j'en aie fini avec eux. Voilà ce que déclare le Seigneur de l'univers: Pensez à prévenir les pleureuses et qu'elles viennent! Envoyez chercher les spécialistes, qu'elles viennent aussi! Oui, qu'elles se dépêchent de venir entonner leur complainte à notre sujet! Que nous ayons les yeux pleins de larmes, et les paupières trempées de pleurs! Du côté de Sion s'élève une complainte: « Dans quel triste état sommes-nous! Quelle honte pour nous d'avoir abandonné le pays quand on a détruit nos maisons! » Vous, les femmes, écoutez donc cette parole du Seigneur; ouvrez vos oreilles à ce qu'il dit. Apprenez cette complainte à vos filles, enseignez-vous les unes aux autres cette lamentation: « La mort monte par nos fenêtres, elle entre dans nos belles maisons, elle fauche les enfants dans les rues et les jeunes gens sur les places. » Toi, Jérémie, ajoute ce que je déclare, moi le Seigneur: Les cadavres humains sont étendus par terre comme du fumier à la surface des champs, comme des épis coupés, que personne ne ramasse derrière les moissonneurs. Voici ce que déclare le Seigneur: Que celui qui est sage ne se vante pas d'être sage! Que celui qui est fort ne se vante pas d'être fort! Que le riche ne se vante pas d'être riche! Si quelqu'un veut se vanter, qu'il se vante plutôt d'être capable de me connaître et de savoir que moi, le Seigneur, j'exerce la bonté, la justice et le droit sur la terre, toutes ces choses qui me plaisent, déclare le Seigneur. Les jours viennent, déclare le Seigneur, où j'interviendrai contre tous les peuples qui pratiquent la circoncision: Égyptiens, Judéens, Édomites, Ammonites, Moabites, ainsi que les populations du désert qui se rasent les tempes. Car aucun de ces peuples n'a compris le sens de la circoncision; et en Israël même, ce n'est pas en raison de leur foi dans le Seigneur si la plupart des gens sont circoncis. Gens d'Israël, écoutez le message que le Seigneur vous adresse. Voici ce qu'il déclare: Ne vous mettez pas à l'école des païens; ne vous laissez pas troubler par les signes qui apparaissent de temps en temps dans les cieux. Laissez cela aux païens. Les rites de ces populations, c'est du vent, rien de plus. On coupe dans la forêt un morceau de bois qu'un artisan travaillera avec ses outils. On l'embellit d'or ou d'argent. Avec un marteau et des clous on le consolide pour qu'il tienne debout comme un épouvantail dans un champ de concombres. Ces dieux-là ne parlent pas; il faut les porter, car ils n'avancent pas tout seuls. N'ayez pas peur d'eux: ils ne font pas de mal, mais ils ne font pas de bien non plus! Personne, absolument personne n'est comme toi, Seigneur! Tu es grand, comme est grande la renommée de ton pouvoir. Tous devraient reconnaître ton autorité, roi de la terre! cela te revient de droit. Parmi tous les sages du monde, dans tous les royaumes, absolument personne n'est comme toi! Du premier au dernier ils sont complètement stupides. Ils pratiquent une religion de pacotille. Ils adorent des morceaux de bois! On importe de Tarsis des lamelles d'argent, de l'or provenant d'Oufaz. Un artisan façonne le tout, un orfèvre le travaille. On l'habille richement de rouge ou de violet. Mais ce n'est qu'un produit de l'habileté humaine. Par contre le Seigneur, lui, il est vraiment Dieu, le Dieu vivant et le roi éternel. Quand il se met en colère, la terre tremble; les peuples sont impuissants devant sa fureur. Voici ce qu'il faut leur dire: ces dieux qui n'ont créé ni les cieux ni la terre seront balayés de la terre, il n'y aura plus de place pour eux sous les cieux. Le Seigneur a montré sa force en créant la terre; il a montré sa compétence en fondant le monde, et son intelligence en déployant les cieux. Au son de sa voix de tonnerre, les eaux s'accumulent dans les cieux. De gros nuages apparaissent à l'horizon. Aux éclairs, il ajoute la pluie. Il libère les vents qu'il tenait en réserve. Mais l'être humain est trop stupide pour comprendre. Ceux qui se sont fabriqué des statuettes sont tout honteux de les avoir faites, car si elles font illusion, elles n'ont en elles aucun souffle de vie. C'est du vent, une œuvre ridicule. Tout cela sera balayé quand le Seigneur interviendra. Mais il n'est pas comme elles, lui, le trésor de Jacob, le créateur de tout l'univers. C'est à lui qu'appartient la tribu d'Israël. On l'appelle le Seigneur de l'univers. Ramasse ton baluchon posé à terre, toi qui habites la forteresse. Voici en effet ce que déclare le Seigneur: Cette fois-ci je vais projeter au loin comme avec une fronde les habitants du pays; je les serrerai si bien dans ma fronde qu'ils ne s'en sortiront pas. Hélas, quel désastre pour moi, s'écrie Jérusalem! Ma blessure est incurable. Je me disais: ce n'est pas grave, je supporterai mon mal. Mais ma tente est ravagée, ses cordes sont arrachées. Mes enfants sont partis. Ils ne sont plus. Je n'ai plus personne pour redresser ma tente et me mettre à l'abri. C'est la faute des dirigeants: ils ont été stupides, ils n'ont pas consulté le Seigneur. C'est pourquoi ils ont échoué, et ceux dont ils avaient la charge sont tous dispersés. Écoutez ce grondement; il approche: c'est un grand bouleversement qui arrive du nord; il réduira les villes de Juda en un désert sinistre, en un repaire de chacals. Seigneur, je le sais, l'être humain n'est pas maître de son parcours: il marche mais il n'a pas les moyens de maîtriser son pas. Seigneur, corrige-moi, mais avec mesure et sans colère, sinon tu me réduirais à rien. Emporte-toi plutôt contre ces peuples qui t'ignorent, contre ces populations qui ne te rendent aucun culte. Ce sont eux qui dévorent ton peuple, ils le dévorent, ils le pillent jusqu'au bout, ils dévastent son domaine. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Écoutez les paroles de cette alliance. Il ajouta: Voilà ce que tu diras aux gens de Juda et aux habitants de Jérusalem. Tu leur expliqueras: Voici ce que le Seigneur, le Dieu d'Israël, déclare: Je maudis celui qui n'écoute pas les paroles de cette alliance. Cette alliance, je l'ai déjà proposée à vos ancêtres, quand je les ai fait sortir de la fournaise de l'Égypte. J'ai dit alors: Écoutez ce que je vous dis et mettez-le en pratique; c'est un ordre que je vous donne. Alors vous serez mon peuple, et moi je serai votre Dieu. Ainsi je tiendrai la promesse que j'ai faite à vos ancêtres de leur donner le pays qui ruisselle de lait et de miel, où vous vous trouvez aujourd'hui. Je répondis: Oui, Seigneur! Le Seigneur me dit encore: Proclame ce message dans les villes de Juda et les rues de Jérusalem: Écoutez les paroles de cette alliance et mettez-les en pratique. J'ai beaucoup insisté auprès de vos ancêtres depuis que je les ai retirés d'Égypte, comme je ne cesse d'insister aujourd'hui, en vous suppliant de m'écouter. Mais ils n'ont pas écouté, ils n'ont pas été attentifs, ils ont suivi avec obstination leurs intentions mauvaises. Alors j'ai appliqué les termes de cette alliance qu'ils n'ont pas respectés malgré mes ordres. Puis le Seigneur ajouta: Il se trame un complot chez les gens de Juda et les habitants de Jérusalem. Ils sont revenus aux fautes de leurs ancêtres, qui refusaient d'écouter mes paroles. Ils se sont attachés à d'autres dieux pour leur rendre un culte. Les gens d'Israël et ceux de Juda ont trahi l'alliance que j'avais solennellement conclue avec leurs ancêtres. Voilà pourquoi le Seigneur déclare: Je fais venir sur eux un malheur auquel ils n'échapperont pas. Quand ils m'appelleront au secours, je n'écouterai pas. Alors les habitants des villes de Juda et de Jérusalem se tourneront vers les dieux auxquels ils ont offert des sacrifices, mais il n'y a aucune chance que ceux-ci les sauvent quand le malheur sera là. Population de Juda, tu as autant de dieux que de villes, et toi Jérusalem, tu as autant d'autels que de rues, pour offrir des sacrifices à Baal -la-honte! Et toi, Jérémie, ne m'adresse aucune demande en faveur de ces gens, ne fais monter vers moi ni prière ni supplication pour eux, car je n'écouterai pas quand ils m'appelleront à leur secours dans leur malheur. Le peuple que j'aime, que vient-il faire chez moi quand tant de gens commettent des horreurs? Que la viande des sacrifices te soit désormais refusée! On verra bien si tu fais la fête au jour du malheur. Le Seigneur l'avait surnommé “olivier florissant aux fruits magnifiques”. Mais au milieu d'un grand fracas il met aujourd'hui le feu à son feuillage et ses branches sont saccagées. Le Seigneur de l'univers t'avait planté. Il t'annonce maintenant un malheur, en conséquence du mal que les gens d'Israël et ceux de Juda se sont fait à eux-mêmes. Oui, je suis en colère à cause de ceux qui offrent des sacrifices à Baal. Le Seigneur m'a informé et je suis au courant; il m'a fait voir leurs manœuvres. Moi, j'étais comme un agneau docile qu'on mène à l'abattoir, loin de me douter qu'ils projetaient quelque chose contre moi. Ils disaient: « Détruisons l'arbre et ce qu'il produit, supprimons-le du monde des vivants, et qu'on oublie jusqu'à son nom! » Mais toi, Seigneur de l'univers, tu es un juge loyal. Tu perces le secret des consciences. Je verrai la revanche que tu prendras sur eux, car c'est à toi que je confie ma cause. C'est pourquoi voici ce que le Seigneur de l'univers déclare: Contre les gens d'Anatoth qui veulent ta mort et disent: « Cesse de faire le prophète au nom du Seigneur, sans quoi tu mourras de notre main. » Voici ce que déclare le Seigneur à leur sujet: J'interviendrai contre eux: la guerre tuera leurs jeunes gens, la famine fera mourir leurs fils et leurs filles. Il ne restera aucun survivant parmi les gens d'Anatoth, l'année où j'interviendrai contre eux en leur envoyant le malheur. Toi, Seigneur, tu es trop juste pour que je m'en prenne à toi. Pourtant j'aimerais discuter de justice avec toi: Pourquoi les méchants ont-ils tant de succès? Et les traîtres, pourquoi vivent-ils tranquilles? On dirait qu'ils sont comme des arbres que tu aurais plantés: ils ont pris racine, ils poussent et produisent des fruits. Ton nom est toujours sur leurs lèvres, mais dans leur cœur ils restent loin de toi. Toi, tu me connais, Seigneur, tu me vois, tu sais très bien que je suis de tout cœur avec toi. Quant à eux, mets-les de côté comme des moutons pour l'abattoir, mets-les à part pour le jour du massacre! Jusqu'à quand le pays sera-t-il en deuil et toute la végétation desséchée dans les champs? Les animaux et les oiseaux dépérissent dans le pays par la faute de ses habitants, eux qui disent: « Il ne voit rien de ce qui va nous arriver. » Si tu ne parviens pas à suivre ceux qui font la course à pied, comment rivaliseras-tu avec des chevaux? Si tu n'es rassuré que dans un pays en paix, comment t'y prendras-tu dans les buissons du Jourdain? En effet, même les gens de ta tribu, même ceux de ta famille te trahissent. Ils ameutent un tas de gens à ton insu. Méfie-toi d'eux quand ils te parlent gentiment. J'abandonne ma maison; je me débarrasse de ce qui m'appartenait. Je livre aux mains de l'ennemi ce lieu que j'aimais de tout mon cœur. Ce qui était à moi est devenu aussi peu confortable que des buissons où le lion rugirait contre moi. C'est pourquoi je le déteste. Ce qui était à moi est-il maintenant un repaire de hyènes que des rapaces entourent et survolent? Sonnez le rassemblement de toutes les bêtes sauvages! Amenez-les au festin! Des bergers en grand nombre ont ravagé ma vigne, ils ont piétiné mon domaine. C'était un domaine ravissant, ils en ont fait un désert sinistre, oui, sinistre, marqué par le deuil. Devant moi tout est dévasté, le pays est sinistré et personne ne s'en soucie. Dans les régions inhabitées, sur les hauteurs dénudées les pillards affluent. L'épée du Seigneur ravage tout. D'un bout à l'autre du pays, il n'y a plus de paix pour personne. On a semé du blé, on moissonne des ronces. On s'est donné du mal, on n'en tire aucun profit. Honte à vous pour cette récolte! Le Seigneur vous l'a envoyée dans son ardente indignation. Voici ce que déclare le Seigneur au sujet des voisins malfaisants de mon peuple: Ils ont touché à ce qui m'appartenait, au territoire que j'avais donné à Israël, mon peuple. Non seulement je les arracherai à leur sol, mais je leur arracherai aussi le peuple de Juda. Après quoi je reviendrai à des sentiments d'amour pour eux, et je ramènerai chacun d'eux à sa terre, chacun à son pays. Ils avaient enseigné à mon peuple à prêter serment au nom de Baal. Mais s'ils apprennent vraiment à se conduire comme doit le faire mon peuple, s'ils prêtent serment en déclarant: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant… », alors ils retrouveront leur place au sein de mon peuple. Cependant si un de ces peuples refuse de m'écouter, alors je le déracinerai pour de bon et je l'abandonnerai à la mort, dit le Seigneur. Voici ce que me déclara le Seigneur: Va t'acheter une ceinture de lin, mets-la autour de ta taille, mais garde-toi de la laver. J'achetai donc une ceinture, comme le Seigneur me l'avait dit, et je la portai autour de la taille. De nouveau la parole du Seigneur me fut adressée: Prends cette ceinture et rends-toi sur les rives de l'Euphrate. Tu la cacheras là-bas dans une fente de rocher. Je me rendis donc à l'Euphrate et j'y cachai la ceinture, comme le Seigneur me l'avait ordonné. Au bout d'un temps assez long, le Seigneur me dit: Retourne à l'Euphrate et prends-y la ceinture que je t'avais commandé de cacher. Je retournai donc à l'Euphrate, dégageai la ceinture et la repris à l'endroit où je l'avais cachée. Mais je constatai qu'elle était pourrie, complètement hors d'usage. Alors la parole du Seigneur me fut adressée: Voici ce que déclare le Seigneur: Je ferai subir le même sort à ce qui fait la fierté de Juda, la grande fierté de Jérusalem. C'est en effet un peuple malfaisant, qui refuse d'écouter ce que je dis. Il a suivi avec obstination son intention de s'attacher à d'autres dieux, en leur rendant un culte et en se prosternant devant eux. Eh bien, que ce peuple ait le sort de cette ceinture complètement hors d'usage! Car comme on s'attache une ceinture autour de la taille, dit le Seigneur, je m'étais attaché le royaume d'Israël et le royaume de Juda, pour leur confier ma réputation, pour qu'ils soient mon peuple, mon titre de gloire, ma parure. Mais ils ne m'ont pas écouté. Dis-leur: Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: Une jarre est faite pour contenir du vin. S'ils répliquent: « C'est évident, nous le savons bien », tu leur répondras: Voici ce que déclare le Seigneur: J'enivrerai complètement tous les habitants de ce pays, à commencer par les rois qui siègent sur le trône de David, les prêtres, les prophètes et la population de Jérusalem. Je les fracasserai l'un contre l'autre, les parents contre les enfants, dit le Seigneur. Je n'épargnerai personne; aucune pitié ne m'empêchera de les éliminer. Écoutez, soyez attentifs, ne le prenez pas de haut, le Seigneur vous parle. Honorez le Seigneur votre Dieu avant qu'il n'envoie la nuit, et que vos pieds ne trébuchent sur les montagnes assombries par le crépuscule. Vous attendrez le jour, mais il le changera en nuit, il le rendra sombre comme un nuage d'orage. Si vous n'écoutez pas cet avertissement, il ne me restera plus qu'à pleurer dans mon coin sur votre orgueil si grand, à répandre des torrents de larmes, car le troupeau du Seigneur est conduit en exil. Dis au roi et à la reine mère: Asseyez-vous dans la poussière, car votre superbe couronne, symbole de votre souveraineté, a roulé par terre. Les villes du midi sont fermées, personne n'ouvre plus leurs portes. Toute la population de Juda est emmenée en exil, un exil généralisé. Lève les yeux et regarde ceux qui arrivent du nord. Que va devenir le peuple que je t'ai confié, le troupeau qui fait ta gloire? Et que trouveras-tu à dire au jour du jugement? C'est toi qui as appris aux autres à te piétiner, à commencer par tes chefs. Tu seras assaillie de douleurs comme une femme qui accouche. Tu demanderas: « Pourquoi cela m'arrive-t-il? » Eh bien, si on relève ta robe, si on te fait subir des violences, c'est à cause de ta lourde faute. Un Éthiopien peut-il changer la couleur de sa peau? Un léopard les taches de son pelage? Non! Eh bien, vous qui êtes si habitués à faire le mal, comment pourriez-vous vous mettre à faire le bien? Je les éparpillerai comme des brins de paille emportés par le vent du désert. Jérusalem, voici le sort qui t'attend, la part que je te réserve, dit le Seigneur, parce que tu m'as oublié pour te fier à des faux dieux. Moi aussi, je relèverai le bas de ta robe jusqu'à ton visage, et on te verra toute nue. Ah, tes adultères, tes cris de désir, ta honteuse prostitution! Je les ai bien vues sur les collines des campagnes, tes abominables idoles! Quel malheur, Jérusalem, jusqu'à quand resteras-tu impure? La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie à l'occasion de la sécheresse. La population de Juda est en deuil, ses villes tombent en ruine, elle est sombre, assise par terre. La plainte de Jérusalem s'élève vers les cieux. Les maîtres envoient leurs employés à la corvée d'eau. Ceux-ci arrivent aux citernes, ils les trouvent à sec et reviennent déçus, consternés, la tête basse, les récipients vides. Les paysans sont consternés, ils n'osent pas lever les yeux tant le sol est craquelé par manque de pluie. Dans la campagne, la biche abandonne le petit qu'elle vient de mettre bas car il n'y a plus un brin d'herbe. Les ânes sauvages s'arrêtent sur les hauteurs dénudées, ils flairent le vent comme des chacals. Leur regard s'épuise à chercher de l'herbe alors qu'il n'y en a plus. Même si nos fautes sont accablantes, c'est vrai, toi, Seigneur, fais quelque chose! Ton honneur est en jeu. Nous t'avons souvent trahi, nous sommes coupables envers toi. Toi en qui espère Israël, toi qui l'as sauvé en des temps difficiles, pourquoi te conduis-tu comme quelqu'un qui serait étranger à ce pays, quelqu'un de passage qui ne reste qu'une seule nuit? Pourquoi te conduis-tu comme un homme sans énergie, comme un héros incapable de sauver les autres? Pourtant tu es parmi nous, Seigneur, c'est ton nom que nous portons, ne nous laisse pas tomber. Voici ce que le Seigneur déclare à l'intention de ce peuple: Ces gens aiment vagabonder sans retenue. Et cela ne plaît pas au Seigneur, il n'oublie pas leurs torts. Il punira leurs fautes. Le Seigneur me dit: Ne m'adresse aucune demande en faveur de ces gens. S'ils jeûnent, je n'écouterai pas leurs supplications. S'ils m'offrent des sacrifices et des offrandes, je ne les accepterai pas. Mais je les exterminerai par la guerre, la famine et la peste. Je répondis: Hélas! Seigneur Dieu, voici ce que les prophètes leur disent: « Vous ne subirez ni la guerre ni la famine, mais ici-même, Dieu vous donnera une vraie prospérité. » Le Seigneur me répondit: Ces prophètes qui prétendent parler de ma part sont des menteurs. Je ne les ai pas envoyés, je ne leur ai donné aucun ordre, je ne leur ai rien dit. Ce qu'ils vous annoncent, ce ne sont que des fausses révélations, des prédictions de pacotille, des inventions trompeuses! Voici donc ce que moi, le Seigneur, je déclare à propos de ces prophètes: Je ne les ai pas envoyés, mais ils prétendent annoncer de ma part qu'il n'y aura ni guerre ni famine dans ce pays. Eh bien, c'est justement par la guerre et la famine qu'ils mourront jusqu'au dernier! Et les gens auxquels ils ont adressé leurs prédictions, la guerre et la famine les précipiteront dans les rues de Jérusalem. Il n'y aura personne pour les ensevelir, ainsi que leurs femmes, leurs fils ou leurs filles. Ainsi je reverserai sur eux le mal qu'ils ont commis. C'est là ce que tu devras leur dire. Mes yeux ruissellent de larmes, sans répit, jour et nuit, car mon pauvre peuple a subi un grand désastre, sa blessure est vraiment incurable. Si je sors dans les champs, je ne vois que des morts, victimes de la guerre. Si je rentre en ville, je ne vois que des morts, victimes de la faim. Les prophètes et les prêtres eux-mêmes sillonnent le pays sans rien comprendre. Seigneur, as-tu vraiment rejeté Juda? Es-tu dégoûté de Sion? Pourquoi nous infliges-tu des blessures inguérissables? Nous avions l'espoir que la paix reviendrait, mais il n'arrive rien de bon. Nous attendions le moment où nos souffrances seraient guéries, mais voici la terreur. Seigneur, nous savons que nous avons mal agi, nous reconnaissons les torts de nos ancêtres. Nous sommes coupables envers toi. Il en va de l'idée même qu'on se fera de toi. Ne méprise pas ton trône glorieux. Souviens-toi! Pense à ton alliance avec nous, ne la romps pas. Parmi les faux dieux des peuples environnants, en existe-t-il un capable de faire tomber la pluie? Est-ce les cieux qui donnent les averses? N'est-ce pas toi, Seigneur notre Dieu? En tout cas, c'est en toi que nous mettons notre espoir: c'est toi qui fais tout cela. Le Seigneur me dit: Même si Moïse et Samuel intervenaient auprès de moi, je ne me laisserais pas fléchir en faveur de ce peuple. Débarrasse-moi de leur présence, et qu'ils s'en aillent! S'ils te demandent: « Où irons-nous? », tu répondras: Voici ce que déclare le Seigneur: À chacun son sort: aux uns la peste, à d'autres le massacre par l'épée, à d'autres la famine, à d'autres encore l'exil! J'interviendrai contre eux de ces quatre manières, déclare le Seigneur; l'épée les massacrera, les chiens dépèceront leurs cadavres, les vautours comme les chacals les dévoreront et les feront disparaître. Ainsi tous les royaumes du monde seront épouvantés en les voyant. C'est la conséquence de ce que Manassé, fils d'Ézékias et roi de Juda, a commis à Jérusalem. Mais, dit le Seigneur, qui aurait encore de la compassion pour toi, Jérusalem? Qui voudrait encore te plaindre? Qui accepterait de se déranger pour demander de tes nouvelles? C'est toi qui n'as plus voulu de moi et qui m'as tourné le dos. Alors je suis intervenu pour en finir avec toi. J'en ai assez de manifester de la bonté. Dans chaque ville du pays, je les ai traités comme un paysan qui vanne le grain. J'ai dispersé mon peuple. Je l'ai privé de ses enfants. Mais ils n'ont pas changé de conduite! J'ai fait chez eux plus de veuves qu'il n'y a de grains de sable au bord de la mer. J'ai terrassé en plein midi la mère du jeune guerrier; j'ai fait soudain fondre sur elle le tremblement de l'angoisse. Celle qui avait eu sept enfants dépérit. Elle respire difficilement, elle a perdu le souffle, son soleil s'est couché au beau milieu du jour. C'est là sa honte et son déshonneur. Ceux qui lui survivront, je les livrerai au massacre face à leurs ennemis, déclare le Seigneur. Quel malheur pour moi, ma mère: tu as mis au monde un homme contesté, un homme à qui l'on en veut dans tout le pays. Je n'ai pourtant ni prêté ni emprunté de l'argent à personne, mais tout le monde me maudit. Le Seigneur a dit: Je te délivre pour ton bonheur. Je fais en sorte que l'ennemi te sollicite quand viendront la détresse et le malheur. Juda, le simple fer peut-il résister à l'acier ou au bronze? Je livre au pillage tes biens et tes trésors, sans aucune compensation mais comme conséquence de toutes les fautes que tu as commises sur tout ton territoire. Je te rends esclave de tes ennemis dans un pays dont tu ne sais rien; car ma colère a pris feu, je suis furieux contre toi. Toi, Seigneur, tu sais ce qu'il en est. Souviens-toi de moi, interviens pour moi, venge-moi de mes persécuteurs. Que je n'aie pas à souffrir de ta patience envers eux! Sache que c'est pour toi que je supporte les insultes. Dès qu'une parole de toi me venait à l'esprit, je la dévorais; elle causait ma joie et me mettait le cœur en fête, car c'est ton nom que je porte, Seigneur, Dieu de l'univers. Je n'ai pas pris place parmi les moqueurs pour rire avec eux. Mais tu m'as forcé à rester à l'écart, rempli de ton indignation. Pourquoi ma souffrance est-elle sans fin? Pourquoi ma blessure est-elle incurable et refuse-t-elle de cicatriser? Vraiment tu m'as trompé. Tu es comme une source intermittente où on n'est jamais sûr de trouver de l'eau! Du coup, voici ce que déclare le Seigneur: Si tu reviens à moi, moi qui te fais revenir, je te reprendrai à mon service. Si tu sais faire la différence entre ce qui a de la valeur et ce qui n'en a pas, tu seras mon porte-parole. C'est aux gens de revenir vers toi, et non pas à toi de revenir vers eux! Face à eux, je ferai de toi un mur de bronze inébranlable. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te sauver et te délivrer, déclare le Seigneur. Je t'arracherai aux griffes de ces malfaisants, je te libérerai du pouvoir de ces brutes. La parole du Seigneur me fut adressée: Tu ne dois ni te marier, ni avoir des fils ou des filles dans ce pays. Voici en effet ce que je déclare, moi le Seigneur, au sujet des fils et des filles qui naîtront dans ce pays, ainsi que de leurs pères et de leurs mères: Ils mourront de terribles maladies, il n'y aura personne pour les pleurer ou les enterrer, mais ils resteront comme du fumier sur le sol. Ou encore, la guerre et la famine les extermineront, et leurs cadavres serviront de pâture aux vautours et aux chacals. Voici encore ce que le Seigneur me déclara: N'entre pas dans une maison où se tient un repas funèbre, n'assiste pas aux funérailles, ne présente à personne tes condoléances, car je retire à ce peuple ma paix, ma bonté et ma tendresse. Dans ce pays, les riches comme les pauvres mourront sans personne pour les enterrer, les pleurer ni exprimer de la tristesse en se faisant des incisions sur le corps ou en rasant ses cheveux. Il n'y aura personne pour partager le pain avec la famille en deuil et la consoler, personne non plus pour offrir la coupe de consolation à ceux qui ont perdu un père ou une mère. N'entre pas davantage dans une salle où l'on fait un festin; ne t'y assieds pas pour manger et boire avec les invités. Car voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Très bientôt, sous vos yeux, je mettrai fin en ces lieux aux bruits de fête, aux cris de joie et aux chants des jeunes mariés. Quand tu auras transmis la totalité de ce message à ce peuple, il est possible qu'on te demande: « Pour quelle raison le Seigneur a-t-il décidé contre nous ce grand malheur? Quelle est notre faute? Quel crime avons-nous commis contre le Seigneur notre Dieu? » Tu répondras alors: « C'est parce que vos ancêtres m'ont abandonné et qu'ils se sont attachés à d'autres dieux, pour leur rendre un culte et se prosterner devant eux, déclare le Seigneur. Ils m'ont abandonné, ils n'ont pas observé mes enseignements. Quant à vous, vous agissez plus mal encore que vos ancêtres; au lieu d'écouter ce que je dis, chacun s'entête à faire le mal. Je vous chasserai donc de ce pays dans un autre endroit que vous ne connaissez pas, pas plus que vos ancêtres. Là-bas, jour et nuit, vous rendrez un culte à ces autres dieux, parce que moi, je ne vous accorderai aucune faveur. » Les jours viennent, déclare le Seigneur, où l'on prêtera serment non plus en déclarant: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, lui qui a retiré d'Égypte les Israélites! », mais: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, lui qui a retiré les Israélites du pays du nord et des autres pays où il les avait dispersés! » Je les ferai revenir, en effet, sur leur sol, celui que j'ai donné à leurs ancêtres. Mais auparavant, j'enverrai de nombreux pêcheurs, dit le Seigneur, pour les capturer, puis de nombreux chasseurs pour les traquer partout, sur les montagnes, les collines et jusque dans le fond des ravins. Car j'ai l'œil sur leur conduite, elle ne m'échappera pas, leur crime me saute aux yeux. Je leur ferai donc d'abord payer le coût de leur crime, la faute elle-même et son dédommagement, parce qu'ils ont souillé mon pays avec les cadavres de leurs idoles, et qu'ils ont rempli ce qui m'appartient de leurs pratiques abominables. Seigneur, tu es ma forteresse, mon protecteur, mon refuge aux jours de la détresse! C'est vers toi que, du bout du monde, des peuples viendront. Ils diront alors: « On a menti autrefois à nos ancêtres, ce qu'on leur a dit, c'est du vent, ça ne sert à rien. Est-on capable de se fabriquer des dieux? Si on en est capable, ce ne sont pas des dieux! » Eh bien, cette fois-ci, dit le Seigneur, je leur ferai vraiment connaître mon pouvoir et ma puissance. Ils sauront alors que je suis le Seigneur. La faute des gens de Juda est comme un texte gravé avec un burin de fer ou avec une pointe de diamant. Elle est inscrite sur leurs cœurs et sur les angles de leurs autels. Comme des parents chérissent leurs enfants, ils chérissent leurs autels et leurs poteaux sacrés de la déesse Achéra, dressés près des arbres verdoyants sur les collines. Gens des collines du sud et vous, paysans, je livre au pillage vos biens et tous vos trésors, ainsi que les lieux consacrés à vos divinités. C'est le prix des fautes que vous avez commises sur tout votre territoire. Vous allez devoir restituer le pays que vous possédez, celui que je vous ai donné. Je vous rends esclaves de vos ennemis dans un pays dont vous ne savez rien. Car vous avez allumé le feu de ma colère et rien ne pourra l'éteindre. Voici ce que déclare le Seigneur: Je maudis celui qui se détourne de moi, qui met sa confiance en l'être humain et qui cherche sa force dans les pauvres moyens humains. Il ressemble à un buisson rabougri dans la steppe. Aucune chance pour lui de voir venir le bonheur! Il reste là, parmi les pierres du désert, sur cette terre rendue stérile par le sel et que personne n'habite. Mais je bénis celui qui met sa confiance dans le Seigneur et qui cherche en lui sa sécurité. Il ressemble à un arbre planté près de l'eau et dont les racines s'étendent jusqu'au ruisseau. Il n'a rien à redouter quand vient la chaleur et son feuillage reste vert. Même durant l'année de la sécheresse il ne se fait aucun souci, il ne cesse de porter des fruits. Rien n'est plus trompeur que le cœur humain. Impossible de le guérir! Et qui peut le comprendre? Moi, dit le Seigneur, je vois jusqu'au fond du cœur, je perce le secret des consciences. Je récompense ainsi chacun selon sa conduite et selon le résultat de ses actes. Celui qui s'enrichit de manière criminelle ressemble à une poule qui couve des œufs de cane. En plein jour, les petits l'abandonnent et au bout du compte, il est là comme un imbécile. Il y a un trône glorieux dominant le monde depuis les origines, c'est là qu'est notre sanctuaire! Seigneur, toi en qui espère Israël, honte à tous ceux qui t'abandonnent! Ceux qui se détournent de toi, c'est dans la poussière que leurs noms sont inscrits. Car ils t'ont abandonné, Seigneur, toi la source d'eau qui donne la vie. Seigneur, si tu me guéris, je serai guéri; si tu me sauves, je serai sauvé, et la louange qui monte en moi, c'est encore toi qui la fais naître. Voilà que tout le monde me dit: « Et la menace du Seigneur, où est-elle passée? Qu'elle se réalise donc! » Je n'ai pas renoncé à rassembler le peuple pour qu'il te suive, Seigneur; je n'ai pas souhaité que vienne le jour de la catastrophe. Tu le sais, tu as vérifié tout ce que j'ai annoncé. Ne sois donc pas pour moi une cause de terreur. Tu es mon refuge quand vient le malheur. Ce sont mes persécuteurs qui devraient avoir honte et non pas moi! Qu'ils soient terrifiés, eux, mais pas moi! Fais venir sur eux le jour du malheur, brise-les en petits morceaux! Voici ce que le Seigneur me déclara: Place-toi à l'entrée de la ville qu'on appelle la porte du Peuple. C'est par là que passent les rois de Juda pour entrer ou sortir de la ville; tu feras de même ensuite aux autres portes de la ville. Tu diras à tout le monde: Vous tous qui franchissez ces portes, que vous soyez rois, gens de Juda ou habitants de Jérusalem, écoutez ce que dit le Seigneur. Voici ce qu'il déclare: Le jour du sabbat, gardez-vous de porter le moindre fardeau, gardez-vous d'en faire passer un seul par une de ces portes. Ce jour-là, ne transportez rien hors de vos maisons et ne faites aucun travail; mais réservez ce jour pour moi, comme j'en ai donné l'ordre à vos ancêtres. Et ne faites pas comme eux qui ne m'ont pas écouté, qui n'ont pas été attentifs et qui se sont cabrés. Ils n'ont rien écouté, ils ont refusé tous mes avertissements. Mais vous, si vous m'écoutez bien, dit le Seigneur, et si le jour du sabbat, vous évitez de transporter des charges par les portes de la ville; si vous réservez ce jour pour moi et si, ce jour-là, vous vous abstenez de tout travail; alors je ferai en sorte qu'il y ait encore des rois qui siègent sur le trône de David, et des ministres qui circulent à cheval ou sur un char. Eux et les gens de Juda, ainsi que les habitants de Jérusalem, continueront de franchir les portes de la ville, et celle-ci restera toujours habitée. Alors depuis les villes de Juda, depuis les environs de Jérusalem et le territoire de Benjamin, depuis le Bas-Pays, le Haut-Pays et le Néguev, on viendra à la maison du Seigneur offrir toutes sortes de sacrifices: des sacrifices complets ou ordinaires, des offrandes de blé ou d'encens, et des sacrifices de reconnaissance. Mais si vous ne m'écoutez pas et si vous négligez de réserver pour moi le jour du sabbat; si vous franchissez ce jour-là les portes de Jérusalem avec des charges sur le dos, je mettrai le feu aux portes de la ville; il consumera ses belles maisons et ne s'éteindra pas. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Debout, Jérémie! Descends chez le potier, c'est là que je te ferai entendre ce que j'ai à te dire. Je descendis chez le potier et le trouvai en train de travailler sur son tour. Or le vase d'argile qu'il façonnait à la main était raté. Du coup il en refit aussitôt un autre qui lui convenait tout à fait. Alors la parole du Seigneur me fut adressée: Gens d'Israël, ne puis-je agir à votre égard comme ce potier, demande le Seigneur? Vous êtes dans ma main comme l'argile dans la main du potier. Parfois, à propos d'un peuple ou d'un royaume, je parle de déraciner, de renverser et de détruire. Mais si ce peuple renonce au mal qui a provoqué ma menace, alors je change d'avis au sujet du malheur que je pensais lui faire. Parfois, à propos d'un autre peuple ou d'un autre royaume, je parle de reconstruire et de replanter. Mais si ce peuple fait ce que je désapprouve, sans écouter mon avertissement, alors je change d'avis au sujet du bien que j'avais promis de lui faire. Maintenant, Jérémie, adresse-toi aux gens de Juda et aux habitants de Jérusalem, et dis-leur: Voici ce que déclare le Seigneur: J'ai pris une décision contre vous. Si chacun d'entre vous ne renonce pas à sa conduite mauvaise, je ferai venir sur vous un malheur. Conduisez-vous et agissez plutôt comme il convient. Mais ils répondent: « Inutile d'insister! Nous ferons ce que nous avons décidé. Et chacun en fera à sa tête! » Voici donc ce que déclare le Seigneur: Informez-vous à l'étranger: on n'a jamais entendu raconter rien de pareil! Ce qu' Israël a commis est vraiment horrible. Voit-on fondre la neige du Liban en haute montagne? Voit-on tarir l'eau des torrents qui descend toute fraîche? Pourtant mon peuple m'a oublié. Il gaspille de l'encens. On le fait trébucher sur la route qui a toujours été la sienne. On l'envoie sur des soi-disant chemins qui ne sont même pas tracés. Il a mis son pays dans un tel état qu'on en reste horrifié, définitivement dégoûté. Cela fait peur aux passants qui hochent la tête, stupéfaits. À l'approche de l'ennemi, je disperserai mon peuple comme la poussière chassée par le vent d'est. Le jour de leur désastre, je les verrai s'enfuir. Il y eut des gens qui dirent: « Allons, c'est le moment de faire des plans contre Jérémie, car nous ne manquons ni de prêtres pour enseigner, ni de sages pour fournir un bon conseil, ni de prophètes pour transmettre la parole de Dieu. Portons-lui un coup fatal par une campagne de dénigrement et n'accordons aucune attention à ce qu'il dit. » Accorde-moi ton attention, Seigneur, écoute les propos de ceux qui m'accusent. Doit-on rendre le mal pour le bien? Or ils me préparent un piège mortel. Mais moi, ne l'oublie pas, je me suis tenu devant toi pour parler en leur faveur et détourner d'eux ta colère. Livre donc leurs fils à la famine, fais-les passer eux-mêmes au fil de l'épée. Que leurs femmes soient privées de leurs enfants, et qu'elles deviennent veuves! Que les hommes meurent de la peste, que les jeunes gens périssent à la guerre! On entendra chez eux des cris de douleur, quand tout à coup tu enverras des bandes armées contre eux! Car ils se préparent à me prendre, ils dissimulent un piège sous mes pas. Toi, Seigneur, tu n'ignores rien de tous les projets qu'ils forment pour me faire mourir. Ne pardonne pas leur crime, n'efface pas leur faute. Qu'ils s'effondrent devant toi, qu'ils aient affaire à ta colère! Voici ce que le Seigneur déclara à Jérémie: Va avec quelques anciens, qu'ils soient prêtres ou non, et achète un vase chez un potier. Ensuite tu sortiras par la porte des Pots cassés dans la vallée de Hinnom, où tu proclameras le message que je t'indique. Tu diras: Rois de Juda et habitants de Jérusalem, écoutez la parole du Seigneur. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Je fais venir sur ce lieu un malheur qui produira l'effet d'un coup de tonnerre sur ceux qui l'apprendront. En effet, les gens de Juda m'ont abandonné, ils ont rendu ce lieu méconnaissable: ils y ont offert de l'encens à d'autres dieux que ne connaissaient ni eux, ni leurs ancêtres ni les rois de Juda. Et ils ont rempli ce lieu du sang d'êtres innocents. Ils ont aménagé un lieu consacré au dieu Baal, pour y brûler leurs fils en sacrifice. Je n'avais pourtant rien commandé de pareil, je n'en avais même pas parlé, l'idée ne m'en serait jamais venue. C'est pourquoi, dit le Seigneur, les jours viennent où l'on nommera ce lieu non plus “le Tofeth” ou “la vallée de Hinnom”, mais “la vallée du massacre”. En cet endroit même, je réduirai à néant la politique de Jérusalem et de Juda. Je ferai tomber ses habitants sous les coups de leurs ennemis, des gens impitoyables. Je laisserai leurs cadavres en pâture aux vautours et aux chacals. Je mettrai cette ville dans un état qui provoquera des sifflements d'horreur. Les passants en auront froid dans le dos, ils seront horrifiés en voyant les dégâts qu'elle aura subis. Des ennemis impitoyables assiégeront la ville et la réduiront à une telle détresse, à une telle misère, que ses habitants en viendront à manger la chair de leurs fils et de leurs filles et à se dévorer les uns les autres. Puis tu casseras le vase en présence de ceux qui t'accompagnent et tu leur diras: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Je casserai ce peuple et cette ville, comme on casse un vase d'argile; une fois brisé, il est irréparable. C'est donc au Tofeth qu'on enterrera les morts, faute de place ailleurs. Et je ferai subir à cette ville ainsi qu'à ses habitants le même sort qu'au Tofeth, déclare le Seigneur. À l'image de ce lieu dit du Tofeth, je rendrai impures les maisons de Jérusalem et celles des rois de Juda. Oui, ce sera le sort de toutes ces habitations, sur les terrasses desquelles on fait monter la fumée de l'encens, en l'honneur de l'armée des étoiles, et où l'on présente des offrandes de vin à d'autres dieux. Quand Jérémie fut revenu du Tofeth, où le Seigneur l'avait envoyé parler de sa part, il se tint debout dans la cour de la maison du Seigneur et dit à tous ceux qui étaient là: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Je ferai venir sur cette ville, ainsi que sur les villages voisins, tous les malheurs que j'ai annoncés contre elle. En effet, ses habitants se sont cabrés, ils ont refusé d'écouter ma parole. Pachehour, fils d'Immer, le prêtre inspecteur chef de la maison du Seigneur, entendit Jérémie proclamer ces paroles de la part du Seigneur. Il gifla le prophète et le fit attacher au pilori situé à la porte supérieure de Benjamin, celle qui donne accès à la maison du Seigneur. Le lendemain, Pachehour libéra Jérémie du pilori. Celui-ci lui dit: Le Seigneur ne te nommera plus Pachehour mais “la terreur est partout”. Voici en effet ce que déclare le Seigneur: Je te livrerai à la terreur, toi et tous les tiens. Sous tes yeux ils tomberont sous l'épée de leurs ennemis. Je livrerai toute la population de Juda au roi de Babylone, qui l'exilera dans son pays ou la fera exécuter. Toutes les réserves de cette ville, tout le fruit de son travail, ce qu'elle avait de plus précieux, ainsi que les trésors des rois de Juda, tout cela je le livrerai à leurs ennemis; ils le pilleront, s'en empareront et l'emporteront à Babylone. Toi-même, Pachehour, et tous ceux qui vivent avec toi, vous serez exilés à Babylone où tu mourras. C'est là-bas qu'on t'enterrera, ainsi que tous les tiens auprès desquels tu as été un faux prophète. Seigneur, tu m'as séduit et je me suis laissé prendre; tu m'as forcé la main, tu as gagné. À longueur de journée, on rit de moi, tous se moquent de moi. Chaque fois que je parle, il me faut hurler, dénoncer à grands cris la violence et l'oppression. Et quand j'ai à proclamer une parole de ta part, je subis toute la journée des moqueries et d'autres insultes. Si j'en viens à me dire: Je veux l'oublier, je ne parlerai plus de la part de Dieu, il y a alors au plus profond de moi comme un feu intérieur qui me brûle. Je m'épuise à le maîtriser, mais je n'y parviens pas. J'entends beaucoup de gens dire du mal de moi; ils me surnomment “la terreur est partout”. « Dénoncez-le, disent les uns. – Oui, dénonçons-le », répètent les autres. Mes proches eux-mêmes guettent ma moindre erreur, ils espèrent me prendre en défaut. « Alors, disent-ils, nous le tiendrons et nous aurons notre vengeance. » Mais le Seigneur est pour moi un héros puissant. Ce sont mes persécuteurs qui trébucheront. Ils n'auront pas le dernier mot. Humiliés d'avoir échoué, ils seront déshonorés pour toujours, et personne ne l'oubliera. Car le Seigneur de l'univers sait reconnaître quand une personne pratique la justice. Il sait très bien ce qui le motive. Je t'ai confié ma cause. J'espère assister à ta revanche sur mes adversaires. Chantez pour le Seigneur, acclamez-le, car il a arraché le malheureux aux griffes des malfaiteurs. Maudit soit le jour qui m'a vu naître! Que personne ne déclare béni ce jour où ma mère m'a mis au monde! Maudit soit celui qui a rempli mon père de joie en lui annonçant: « C'est un garçon! » Que celui-là ait le sort des villes que Dieu sans aucun remords a anéanties! Que, dès le matin, il entende des plaintes, et à midi encore des cris de guerre! Si seulement il m'avait fait mourir dans le ventre de ma mère! Elle aurait été ma tombe. Elle m'aurait gardé en elle pour toujours. Pourquoi suis-je sorti du ventre maternel, si c'est pour être spectateur de la peine et de la souffrance et finir ma vie dans l'humiliation? La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie à l'intention du roi Sédécias. Le roi avait délégué auprès de Jérémie Pachehour, fils de Malkia, et le prêtre Sefania, fils de Maasséya, pour lui demander: « S'il te plaît, consulte le Seigneur pour nous, car Nabucodonosor, roi de Babylone, est en guerre contre nous. Peut-être le Seigneur fera-t-il une de ses actions extraordinaires en notre faveur, pour détourner de nous l'attaque des Babyloniens. » Jérémie répondit aux envoyés: Allez dire à Sédécias: Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: Les armes avec lesquelles vous combattez l'armée du roi de Babylone, qui vous assiège, je les retournerai de telle sorte qu'elles ne soient plus dirigées vers l'extérieur mais vers l'intérieur de la ville. Je combattrai moi-même contre vous et je vous montrerai ma force et mon énergie au service de mon ardente et terrible colère. Je m'attaquerai à tout ce qui vit dans cette ville, les êtres humains et les bêtes; tous mourront d'une terrible peste. Après quoi, déclare le Seigneur, le roi Sédécias de Juda et tous ceux qui le servent, ainsi que la population qui aura survécu dans la ville à la peste, à la guerre et à la famine, tous ces gens je les livrerai au roi de Babylone. Oui, je les livrerai à leurs ennemis qui désirent leur mort. Nabucodonosor les fera massacrer. Il sera sans pitié pour eux. Il n'épargnera personne. Il ne se laissera pas fléchir. Quant au peuple, tu lui diras: Voici ce que déclare le Seigneur: Je trace devant vous le chemin de la vie et le chemin de la mort. Celui qui restera dans cette ville y mourra du fait de la guerre, de la famine ou de la peste. Mais celui d'entre vous qui sortira de la ville pour se rendre aux assiégeants babyloniens y gagnera la vie sauve. Je m'occuperai de cette ville, dit le Seigneur, non pour son bonheur mais pour son malheur; elle tombera aux mains du roi de Babylone, qui y mettra le feu. Telle est la déclaration pour la famille royale de Juda. Écoutez ce que dit le Seigneur, gens de la famille de David. Voici ce qu'il déclare: Dès le matin, pratiquez une vraie justice. Arrachez aux exploiteurs ceux qu'ils sont en train de dépouiller. Sinon ma fureur jaillira, telle un feu qui brûle tout et que personne ne peut éteindre. Voilà ce que vous rapportera le mal que vous avez commis. Me voici, je viens m'opposer à vous qui habitez en contrebas sur le rocher plat, déclare le Seigneur; oui, à vous qui prétendez que personne ne descendra jusqu'à vous ni ne pénétrera dans vos repaires. Moi, déclare le Seigneur, je vous ferai payer le mal que vous avez commis. Je mettrai le feu à votre forêt de colonnes de cèdre. Et tout ce qui est autour sera calciné. Voici ce que le Seigneur déclara à Jérémie: Descends au palais des rois de Juda pour y prononcer cette parole. Tu diras: Écoute ce que dit le Seigneur, toi le roi de Juda qui sièges sur le trône de David. Cela concerne aussi ceux qui sont à ton service et ton peuple, qui franchissent les portes de ton palais. Voici ce que déclare le Seigneur: Agissez selon le droit et la justice, arrachez aux exploiteurs ceux qu'ils sont en train de dépouiller. Ne profitez pas de la faiblesse de l'immigré, de l'orphelin ou de la veuve, pour leur extorquer ce qu'ils possèdent. Cessez de mettre à mort des innocents en ce lieu. Si vous vous décidez à appliquer ces recommandations, alors il y aura encore des rois qui siégeront sur le trône de David et circuleront à cheval ou sur un char. Ils pourront continuer de franchir les portes de ce palais, suivis de leur cour et du peuple. Mais si vous n'écoutez pas ce que je vous dis, alors je le jure, moi le Seigneur, aussi vrai que je suis Dieu, ce palais deviendra un tas de ruines. Voici ce que déclare le Seigneur au sujet du palais royal de Juda: Bien que je te trouve aussi beau que les forêts de Galaad ou le sommet du mont Liban, je le jure, je ferai de toi un désert aux villes mortes. Je mobilise contre toi des destructeurs bien armés. Ils abattront tes belles colonnes de cèdre et les livreront aux flammes. Beaucoup d'étrangers viendront alors à passer près de cette ville. Ils se demanderont l'un à l'autre: « Pour quelle raison le Seigneur a-t-il fait subir pareil traitement à cette grande ville? » Et on leur répondra: « C'est parce que ses habitants ont trahi l'alliance du Seigneur leur Dieu. Ils se sont prosternés devant d'autres dieux et leur ont rendu un culte. » Ne pleurez pas celui qui est mort, le roi Josias, ne ressentez pas de chagrin pour lui. Pleurez plutôt celui qui s'en va, le roi Challoum, car il ne reviendra plus, il ne reverra plus son pays natal. Voici ce que déclare le Seigneur au sujet du roi Challoum de Juda, qui avait succédé à son père Josias, et qui a quitté ce pays: Il n'y reviendra pas. Il mourra là où on l'a emmené en exil, il ne reverra plus ce pays. Quel malheur pour toi! Tu te fais construire un palais, sans respecter la justice! Tu y ajoutes des étages, sans respecter le droit des gens! Tu fais travailler les autres pour rien, sans les payer! « Je veux me faire bâtir un palais grandiose, dis-tu, avec de vastes étages. » Tu y ouvres des fenêtres, tu en revêts les murs avec du bois de cèdre, tu le fais peindre en rouge vif. Veux-tu prouver que tu es roi en privilégiant comme matériau le bois de cèdre? Ton père mangeait et buvait comme tout le monde, mais il agissait selon le droit et la justice, et tout se passait bien. Il faisait droit au pauvre et au malheureux, et tout allait pour le mieux. Celui qui agit ainsi montre qu'il me connaît vraiment, moi le Seigneur. Mais tu ne regardes que ton propre profit, tu ne t'intéresses qu'à faire mourir des innocents et à opprimer les gens avec brutalité. Voici donc ce que déclare le Seigneur au sujet de Joaquim, fils de Josias et roi de Juda: À sa mort il n'y aura pas de lamentation funèbre: personne ne chantera: « Quel malheur, mon frère! », « Quel malheur, ma sœur! » On ne le pleurera pas en disant: « Quel malheur, mon maître! », « Quel malheur, mon roi! » On l'enterrera comme on enterre une bête. Pour s'en débarrasser, on traînera sa carcasse hors des portes de Jérusalem. Monte au sommet du Liban et pousse des cris! Sur le plateau du Bachan fais entendre ta voix. Pousse des hurlements depuis les monts Abarim, car pour tes amants, c'est fini. Je t'avais avertie quand rien ne menaçait. Tu m'as alors répondu: « Je ne veux pas écouter. » C'est ce que tu as toujours fait depuis ton enfance; tu ne m'as jamais écouté. Le vent balaiera tous tes dirigeants: tes amants partiront en exil. Tout le mal que tu as fait te vaudra la honte et l'humiliation. Toi qui étais tranquille, perchée sur le Liban, toi qui avais ton nid dans les cèdres, quels gémissements tu pousses alors que les douleurs te surprennent et que tu te tords comme une femme qui accouche! J'en fais le serment aussi vrai que je suis vivant, déclare le Seigneur. Toi, Konia, fils de Joaquim et roi de Juda, même si tu étais pour moi comme le cachet personnel qu'on porte à la main droite, je t'arracherais de mon doigt. Je te livre entre les mains de ceux qui veulent ta mort et dont tu as si peur, à savoir Nabucodonosor, roi de Babylone et ses troupes. Je vous chasserai, toi et ta mère, loin de ton pays natal; c'est là-bas que vous mourrez, elle et toi. Ils auront beau désirer ardemment revenir sur cette terre, jamais ils ne reviendront. Ce Konia, est-il un pot ébréché dont on ne veut plus, un objet sans intérêt? Pourquoi a-t-il été expulsé avec ses enfants, chassé dans un pays qu'ils ne connaissent pas? Ô mon pays, mon pays, mon pays! Écoute ce que dit le Seigneur. Il déclare: Inscrivez que cet homme est comme s'il n'avait pas eu d'enfants! Ce garçon a raté sa vie. Aucun de ses descendants ne réussira à siéger comme roi sur le trône de David, aucun n'exercera le pouvoir en Juda. Quel malheur! dit le Seigneur. Les dirigeants de mon peuple sont de mauvais bergers qui laissent mon troupeau dépérir et s'égarer. À leur sujet voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: Vous avez laissé mon troupeau s'éparpiller et se disperser. Vous ne vous êtes pas occupés de lui. Eh bien, moi, je m'occuperai de vous et de vos agissements, dit le Seigneur! Je rassemblerai moi-même ce qui reste de mon troupeau, dans tous les pays où je les ai dispersés. Je les ramènerai à leur pâturage, où ils prospéreront et se multiplieront. Je mettrai à leur tête de vrais bergers, grâce auxquels ils n'auront plus ni peur ni frayeur. Aucun d'eux ne manquera plus à l'appel, dit le Seigneur. Les jours viennent, dit le Seigneur, où je ferai naître parmi les descendants de David un homme qui pratique la justice. Ce roi réussira parce qu'il agira dans le pays selon le droit et la justice. Quand il régnera, Juda sera libéré, Israël vivra tranquille. Voici le nom qu'on lui donnera: “Le Seigneur est notre justice”. Oui, les jours viennent, dit le Seigneur, où l'on prêtera serment, non plus en déclarant « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, lui qui a retiré d'Égypte les Israélites… », mais « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, lui qui a retiré les descendants d'Israël des pays du nord, et de toutes les régions où il les avait dispersés, pour qu'ils vivent à nouveau dans leur terre d'origine! » Déclarations sur les prophètes: L'émotion m'a brisé, je tremble de tout mon corps. Je titube comme un homme ivre, étourdi par le vin. C'est à cause du Seigneur et de sa parole sans pareille: Le pays est rempli de gens qui commettent l'adultère. Ils se précipitent vers le mal, ils sont pleins de courage pour des pratiques inadmissibles. Du fait de la malédiction la terre est en deuil, tout est sec dans les pâturages du pays. Les prophètes aussi bien que les prêtres, tous sont des crapules. Jusque dans mon temple, j'ai trouvé les traces de leurs méfaits, déclare le Seigneur. C'est pourquoi leur chemin va devenir glissant. Ils trébucheront dans l'obscurité, ils se retrouveront par terre, quand je leur enverrai le malheur, quand j'interviendrai contre eux, déclare le Seigneur. Ce que j'avais constaté chez les prophètes de Samarie m'avait profondément choqué. Ils parlaient au nom du dieu Baal, ils égaraient Israël, mon peuple. Mais ce que je constate chez les prophètes de Jérusalem est encore plus abominable: ils pratiquent l'adultère, ils vivent dans le mensonge, ils encouragent les malfaiteurs. Ils empêchent ainsi chacun de renoncer à mal agir. Pour moi, ils sont tous devenus comme les gens de Sodome; ils ne valent pas mieux que ceux de Gomorrhe. Voici donc ce que déclare le Seigneur de l'univers au sujet des prophètes: Je les nourrirai d'amertume et je les forcerai à boire de l'eau empoisonnée: les prophètes de Jérusalem sont en effet comme une source polluée qui empoisonne tout le pays. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: N'écoutez pas ce que vous disent les prophètes; ils vous bercent d'illusions. Ce qu'ils vous annoncent sort de leur propre esprit, cela ne vient pas de moi. À ceux qui se moquent de moi ils osent annoncer: « Le Seigneur a dit: Tout ira bien pour vous. » À ceux-là mêmes qui ne suivent que leurs propres intentions, ils affirment: « Le malheur ne vous atteindra pas. » Mais lequel d'entre eux peut prétendre avoir siégé à mon conseil? Lequel a vu et entendu ce que j'y disais, moi le Seigneur? Lequel a saisi ma parole et l'a comprise? Voici venir un ouragan: c'est la colère du Seigneur. Un cyclone s'abat sur la tête des coupables. Et l'indignation du Seigneur ne cessera pas avant qu'il ait réalisé tout ce qu'il a décidé. Un jour, vous comprendrez cela. Je n'ai pas envoyé ces prophètes et pourtant ils courent, dit le Seigneur. Je ne leur ai rien dit, pourtant ils font des proclamations de prophètes. S'ils avaient siégé au sein de mon conseil, ils auraient transmis à mon peuple tout ce que j'ai dit. Et ils l'auraient amené à renoncer à sa mauvaise conduite, au mal qu'il fait. Suis-je un Dieu à la vue courte? demande le Seigneur. Non, je suis aussi un Dieu qui voit de loin. Si quelqu'un se cache, suis-je incapable de le voir? demande le Seigneur. Je suis présent dans tout l'univers, ne le savez-vous pas? demande le Seigneur. Moi, le Seigneur, j'ai entendu ce que disent les prophètes qui prétendent parler de ma part: ils mentent. Ils disent: « J'ai eu un rêve, j'ai eu un rêve! » Jusqu'à quand ces prophètes auront-il à cœur d'annoncer ce qui est faux, ce qui n'est qu'une invention trompeuse? Avec leurs visions, qu'ils se racontent l'un à l'autre, ils ne visent qu'à faire oublier à mon peuple qui je suis, comme ses ancêtres, qui m'avaient oublié au profit du dieu Baal. Si un prophète a un rêve, eh bien, qu'il raconte son rêve! Et s'il a un message de moi, eh bien, qu'il le proclame fidèlement! Qu'est-ce que la paille a en commun avec le grain? déclare le Seigneur. Ma parole n'est-elle pas comme un feu, comme un puissant marteau qui brise le rocher? C'est pourquoi, déclare le Seigneur, je m'attaquerai aux prophètes qui se volent mes paroles l'un à l'autre. Oui, déclare le Seigneur, je m'attaquerai à ces soi-disant prophètes qui confondent leur parole avec la mienne. Je m'attaquerai à ceux qui font état de prétendues visions prophétiques. En les racontant ils égarent mon peuple par leurs mensonges prétentieux. Moi, je ne leur ai confié aucune mission, je ne leur ai donné aucun ordre. Ils n'apportent donc aucune aide à mon peuple, déclare le Seigneur. Le Seigneur dit à Jérémie: Si un prophète, ou un prêtre, ou n'importe qui te demande: « Quel est le message du Seigneur, quel fardeau nous impose-t-il? », tu répondras: C'est vous qui êtes un fardeau, dit le Seigneur. C'est pourquoi je me débarrasserai de vous. Si le prophète, le prêtre, ou n'importe qui parle d'un, j'interviendrai contre lui et contre sa famille. Ce que, entre vous, vous devez vous demander l'un à l'autre, c'est: « Qu'a répondu le Seigneur? » ou « Qu'a dit le Seigneur? » – Quant à l'expression, oubliez-la. C'est à chacun de porter le fardeau de sa propre parole. Au lieu de cela, on falsifie la parole du Dieu vivant, le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël. – Alors au prophète, tu demanderas: Que t'a répondu le Seigneur, que t'a-t-il dit à toi? Si vous continuez à parler d'un malgré mon interdiction, eh bien, voici ce que je vous déclare: Je vous chargerai sur mes épaules comme un fardeau et je me débarrasserai de vous, ainsi que de cette ville, que j'avais donnée à vos ancêtres et à vous; je vous livrerai à une honte et à un déshonneur qu'on n'oubliera jamais. Le Seigneur me fit voir deux paniers de figues posés devant le temple. Cela se passait après que Nabucodonosor, le roi de Babylone, eut emmené Yekonia, fils de Joaquim et roi de Juda, ainsi que les ministres du royaume, les artisans et les serruriers de Jérusalem à Babylone. Les figues du premier panier paraissaient fort bonnes, comme celles du début de saison. Les figues du second panier paraissaient infectes, immangeables. Le Seigneur me demanda: Que vois-tu, Jérémie? Je répondis: Des figues: les unes semblent fort belles, les autres infectes, immangeables. Alors la parole du Seigneur me fut adressée: Voici ce que je déclare, moi le Seigneur, le Dieu d'Israël: On a plaisir à voir de si belles figues. De même, c'est avec bienveillance que je regarde les Judéens exilés, que j'ai chassés d'ici jusqu'en Babylonie. Oui, je les regarde avec tant de bienveillance que je les ramènerai dans ce pays. Je ne veux plus les démolir mais les rétablir; je ne veux plus les déraciner mais les replanter. Je les rendrai capables de me connaître, moi le Seigneur. Ils reviendront à moi de tout leur cœur. Alors ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. Mais voici ce que je déclare au sujet du roi Sédécias de Juda, de ses ministres, de la population restée à Jérusalem, de tous ceux qui n'ont pas quitté le pays, ou encore de ceux qui se sont installés en Égypte: Je les traiterai comme on traite ces figues trop mauvaises pour être mangées. Tous les royaumes du monde seront épouvantés en les voyant. Partout où je les disperserai, on les citera comme exemple quand on voudra lancer une insulte ou une moquerie, composer une chanson cruelle ou prononcer une malédiction. Je déchaînerai contre eux la guerre, la famine et la peste jusqu'à ce qu'ils aient disparu du sol que je leur avais donné, à leurs ancêtres et à eux. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie au sujet de toute la population de Juda. C'était la quatrième année du règne de Joaquim, fils de Josias et roi de Juda, et la première du règne de Nabucodonosor, roi de Babylone. Jérémie dit aux gens de Juda et aux habitants de Jérusalem: Depuis la treizième année du règne de Josias, fils d'Amon et roi de Juda, jusqu'à aujourd'hui, il y a vingt-trois ans que je vous annonce et que je ne cesse de vous répéter la parole du Seigneur qui s'est adressée à moi; mais vous ne l'écoutez pas. Le Seigneur n'a pas cessé de vous envoyer l'un après l'autre ses serviteurs les prophètes. Mais vous n'avez pas écouté, vous n'avez pas voulu faire attention. Il vous a dit: Que chacun de vous renonce à sa mauvaise conduite, au mal qu'il fait! Alors vous vivrez sur cette terre que, depuis toujours et pour toujours, j'ai donné à vos ancêtres et à vous. Si vous ne vous attachez pas à d'autres dieux pour leur rendre un culte et vous prosterner devant eux, si vous ne m'offensez pas en vous fabriquant des idoles, je ne vous ferai aucun mal. Mais vous ne m'avez pas écouté, déclare le Seigneur. Au contraire, vous m'avez offensé en fabriquant des idoles, pour votre malheur. En conséquence, le Seigneur de l'univers déclare: Puisque vous n'avez pas écouté ce que je dis, j'enverrai chercher tous les peuples du nord – c'est bien le Seigneur qui parle – et j'appellerai mon serviteur Nabucodonosor, le roi de Babylone. Je les ferai venir contre ce pays et sa population – contre tous les peuples voisins également –, je vous exterminerai, vous comme vos voisins; je transformerai pour toujours ce pays en un champ de ruines, devant lequel on s'exclamera et sifflera d'horreur. C'est moi, le Seigneur qui le déclare. Je ferai disparaître de chez vous les bruits de fête, les cris de joie et les chansons des jeunes mariés, le bruit des meules du moulin et la lumière de la lampe. Ce pays tout entier deviendra un champ de ruines, et pendant soixante-dix ans tous ces peuples seront soumis au roi de Babylone. Quand ces soixante-dix ans seront achevés, je m'occuperai des crimes du roi de Babylone et de sa population, déclare le Seigneur; je ferai de leur pays un désert sinistre pour toujours. Je ferai venir sur ce pays-là tous les malheurs dont j'ai parlé. Ils sont notés dans ce livre; c'est ce que le prophète Jérémie a annoncé au sujet de tous ces peuples. Ce sont en effet de grands peuples et des rois puissants qui les ont asservis. Mais à ces derniers, je rendrai tout le mal qu'ils ont fait. Voici ce que me déclara le Seigneur, le Dieu d'Israël: Je te tends cette coupe à vin, qui est remplie de ma colère. Prends-la et que boivent à cette coupe tous les peuples vers lesquels je t'envoie. Qu'ils y boivent, qu'ils en aient le vertige et qu'ils perdent la tête à la vue du massacre que je vais provoquer parmi eux! Je pris donc la coupe que le Seigneur me tendait, et j'y fis boire tous les peuples vers lesquels le Seigneur m'avait envoyé. Je commençai par Jérusalem et les villes de Juda, avec les rois et les ministres, pour les réduire en un champ de ruines qui provoquera des exclamations et des sifflements d'horreur. C'est pourquoi elles sont aujourd'hui dans l'état que vous connaissez. Puis ce fut le tour des autres peuples: le pharaon, roi d'Égypte, avec ceux qui sont à son service, ses ministres, toute sa population, et les diverses peuplades qui vivent en Égypte; les rois du pays d'Ous; les rois des Philistins: ceux d'Ascalon, de Gaza, d'Écron et de ce qui reste d'Asdod; les Édomites, les Moabites et les Ammonites; l'ensemble des rois de Tyr, de Sidon et de la côte au-delà de la mer; les populations de Dédan, de Téma, de Bouz et celles qui se rasent les tempes; les rois d'Arabie et les diverses peuplades qui vivent au désert; l'ensemble des rois de Zimri, d'Élam et des Mèdes; l'ensemble des rois du nord, proches ou lointains. Bref, tous les royaumes du monde répartis sur la surface de la terre durent boire à la coupe l'un après l'autre, et, pour finir, le roi de Chéchak. Le Seigneur me chargea de leur dire: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Buvez jusqu'à vous enivrer et à vomir, jusqu'à tomber par terre sans pouvoir vous relever, à la vue du massacre que je provoquerai parmi vous. Il ajouta: Si certains refusent de prendre la coupe que tu leur tends et d'y boire, tu leur diras: Vous la boirez de toute façon; c'est le Seigneur de l'univers qui le déclare. Entendez-moi bien: je n'épargne pas la ville qui m'appartient, et vous, vous voudriez être traités en innocents? Mais vous n'êtes pas innocents! C'est pourquoi je fais appel à l'épée contre tous les habitants du monde. C'est moi, le Seigneur de l'univers, qui le déclare. Toi Jérémie, annonce-leur de ma part tout ce que je viens de dire; tu ajouteras: D'en haut le Seigneur rugit; de la demeure qui lui appartient il donne de la voix, il rugit contre son domaine. Il pousse des exclamations comme ceux qui écrasent le raisin. Le bruit qu'il fait parvient jusqu'au bout du monde. Le Seigneur est en procès contre les peuples, il appelle à son tribunal tous les humains. Les coupables, il les livre à l'épée. Voilà le message du Seigneur. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Le malheur passe d'un pays à l'autre, un ouragan se lève à l'extrémité de la terre. Quand ces événements se produiront, on trouvera des victimes du Seigneur aux quatre coins du monde. Mais il n'y aura personne pour les recueillir, pour pleurer sur elles ni pour les enterrer. Leurs cadavres resteront comme du fumier sur le sol. Poussez des hurlements de détresse et des cris, vous les dirigeants! roulez-vous par terre, vous les maîtres du troupeau, car c'est votre tour d'être massacré! Votre chute sera irrémédiable, comme celle d'un vase précieux. Pour les dirigeants, aucun moyen d'échapper! Pour les maîtres du troupeau, pas de refuge possible! J'entends déjà leurs cris, leurs plaintes de douleur: le Seigneur, en effet, dévaste leur pâturage. Son ardente indignation plonge les plaisantes prairies dans un silence de mort. On dirait que le lion a quitté son repaire. Leur pays n'est plus qu'un désert, du fait des horreurs de la guerre et de l'ardente indignation du Seigneur. Peu après que Joaquim, fils de Josias, fut devenu roi de Juda, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Voici ce que moi, le Seigneur, je déclare: Va te placer dans la cour de la maison du Seigneur, et adresse-toi à tous ceux qui viennent des villes de Juda pour participer au culte. Répète-leur tout ce que je t'aurai ordonné de leur dire, n'en supprime pas un mot. Peut-être écouteront-ils, si bien que chacun abandonnera sa mauvaise manière de vivre. Dans ce cas-là, je renoncerai au mal que j'avais l'intention de leur faire. Tu leur diras donc: Voici ce que déclare le Seigneur: Écoutez-moi, suivez les enseignements que je vous ai donnés et prenez au sérieux le message de mes serviteurs les prophètes. Je n'ai jamais cessé de vous les envoyer, mais vous ne les avez pas écoutés. Si vous n'écoutez pas, je détruirai ce temple comme j'ai détruit celui de Silo, et chez tous les peuples de la terre je ferai de Jérusalem l'exemple qu'on citera pour prononcer une malédiction. Les prêtres, les prophètes et tous ceux qui étaient là entendirent Jérémie prononcer ces paroles dans la cour de la maison du Seigneur. Quand Jérémie eut achevé d'annoncer à tous ces gens ce que le Seigneur lui avait ordonné, ils se saisirent de lui en disant: « Tu mérites la mort! Comment oses-tu annoncer de la part du Seigneur que ce temple sera détruit comme celui de Silo, et que cette ville sera dévastée et vidée de ses habitants? » Tous ceux qui se trouvaient au temple s'ameutèrent autour de Jérémie. Quand les ministres de Juda apprirent ce qui se passait, ils montèrent du palais royal à la maison du Seigneur et vinrent siéger devant la nouvelle porte, la porte du Seigneur. Les prêtres et les prophètes leur dirent alors, ainsi qu'à toute la population: « Cet homme mérite la mort, car il a parlé contre Jérusalem, vous l'avez entendu de vos propres oreilles. » Mais Jérémie dit à tous les ministres et à tous les habitants: C'est le Seigneur qui m'a envoyé annoncer contre ce temple et contre cette ville tout ce que vous venez d'entendre. Maintenant rendez meilleures votre conduite et vos actions; écoutez ce que dit le Seigneur votre Dieu. Alors il renoncera à vous envoyer le malheur qu'il vous avait annoncé. Et moi, je suis en votre pouvoir; faites de moi ce qui vous semblera bon et juste. Seulement, si vous me mettez à mort, sachez bien que vous aurez tué un innocent et que vous devrez en supporter les conséquences, vous et tous les habitants de cette ville. Car le Seigneur m'a vraiment envoyé pour vous faire entendre toutes ces paroles. Alors les ministres et les gens de la foule dirent aux prêtres et aux prophètes: « Cet homme ne mérite pas la mort, car c'est bien de la part du Seigneur notre Dieu qu'il nous a parlé. » Des membres du conseil des anciens s'avancèrent pour dire à toute l'assemblée du peuple: « À l'époque du roi Ézékias de Juda, il y avait un prophète nommé Michée, de Morécheth. Il proclama à tous les habitants de Juda: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Sion deviendra un champ labouré, Jérusalem sera un tas de ruines, et la montagne du temple une hauteur couverte de broussailles. Eh bien, le roi Ézékias et les gens de Juda ont-ils fait mourir le prophète Michée? – Non, mais ils ont plutôt reconnu l'autorité du Seigneur et ils ont cherché à l'apaiser. Alors le Seigneur a renoncé à faire venir sur eux le malheur qu'il avait annoncé. Mais si nous condamnons maintenant cet homme, nous nous ferons le plus grand tort. » À cette époque, il y avait un autre prophète qui parlait de la part de Dieu. C'était Ouria, fils de Chemaya. Il était de Quiriath-Yéarim. Comme Jérémie, il parla en prophète contre la ville de Jérusalem et le pays de Juda. Le roi Joaquim, tous ses soldats et ses ministres apprirent ce qu'avait dit Ouria. Alors le roi chercha à le faire mourir. Ouria l'apprit, il eut peur et s'enfuit en Égypte. Le roi Joaquim envoya en Égypte Elnatan, fils d'Akbor, avec quelques hommes. Ils ramenèrent Ouria d'Égypte et le conduisirent au roi. Celui-ci fit exécuter Ouria et jeter son cadavre dans la fosse commune. Mais Jérémie était protégé par Ahicam, fils de Chafan; c'est grâce à lui que Jérémie ne tomba pas aux mains de la population et qu'il échappa à la mort. Peu après que Joaquim, fils de Josias, fut devenu roi de Juda, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: C'est moi, le Seigneur, qui le déclare: Fabrique-toi des courroies et des jougs; mets-les sur tes épaules. Puis tu les feras parvenir au roi d'Édom, au roi de Moab, au roi des Ammonites, au roi de Tyr et au roi de Sidon. À cet effet, tu remettras ces jougs aux ambassadeurs venus à Jérusalem auprès de Sédécias, roi de Juda, et tu chargeras ceux-ci de transmettre fidèlement à leurs maîtres ce que je leur déclare, moi le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: J'ai montré ma force et mon savoir-faire en créant la terre, ainsi que les êtres humains et les bêtes qui y vivent. Et ce que j'ai créé, je le donne à qui je veux. J'ai donc décidé de livrer tous vos pays à mon serviteur Nabucodonosor, roi de Babylone. Même les bêtes sauvages seront à son service. Tous les peuples lui seront asservis, et, après lui à son fils et à son petit-fils, jusqu'au moment où son propre pays devra être assujetti à des peuples plus puissants et à de plus grands rois. Si un pays ou un royaume refuse de se soumettre à Nabucodonosor, dit le Seigneur, si un pays refuse de porter le joug que lui impose le roi de Babylone, j'interviendrai contre lui par la guerre, la famine et la peste. Je me servirai de Nabucodonosor pour le faire disparaître. En ce qui vous concerne, n'écoutez pas vos prophètes ni ceux qui vous prédisent l'avenir en tirant les sorts, en interprétant les rêves ou autres présages, ou encore en recourant à la sorcellerie. Ils prétendent que vous n'aurez plus à vous soumettre au roi de Babylone. Mais ils vous mentent; si vous les écoutez, vous serez emmenés loin de votre terre. Je vous disperserai et vous disparaîtrez. Au contraire, si un pays accepte de porter le joug que lui impose le roi de Babylone et se soumet à lui, alors je le laisserai sur sa terre, et il la cultivera et l'habitera, déclare le Seigneur. Jérémie transmit exactement le même message à Sédécias, le roi de Juda; il lui dit: Toi et ton peuple, vous devez accepter de porter le joug que vous impose le roi de Babylone; soumettez-vous à lui et à son peuple; et vous aurez la vie sauve. Pourquoi faudrait-il que toi et ton peuple vous mouriez par la guerre, la famine ou la peste? C'est pourtant ce qui arrivera à tout pays qui refusera d'être assujetti au roi de Babylone, comme le Seigneur l'a dit. N'écoutez pas les prophètes qui annoncent que vous n'aurez plus à vous soumettre au roi de Babylone. Ils vous mentent. Le Seigneur l'affirme: Je ne les ai pas envoyés. Ils prétendent parler de ma part, mais ils mentent. Si vous les écoutez, je vous disperserai et vous disparaîtrez, vous et les prophètes qui vous font ces prédictions. Jérémie s'adressa aussi aux prêtres et à tous les gens qui étaient là, et il leur dit: Voici ce que déclare le Seigneur: N'écoutez pas les prophètes qui vous prédisent que les objets de la maison du Seigneur seront bientôt rapportés de Babylone. Ils vous mentent. Ne les écoutez pas; soumettez-vous plutôt au roi de Babylone, et ainsi vous aurez la vie sauve. Pourquoi faudrait-il que cette ville devienne un tas de ruines? Jérémie ajouta: Si ces gens sont vraiment des prophètes, s'ils sont vraiment chargés d'un message de la part du Seigneur, qu'ils supplient plutôt le Seigneur de l'univers pour que les objets précieux qui se trouvent encore dans la maison du Seigneur, dans le palais du roi de Juda ou dans la ville ne soient pas emportés à Babylone. Au sujet des colonnes, de la grande cuve, des bassins roulants et de tous les autres objets qui se trouvent encore à Jérusalem – ce sont des objets que Nabucodonosor, roi de Babylone, n'a pas emportés de Jérusalem à Babylone quand il a emmené Yekonia, fils de Joaquim et roi de Juda, avec tous les nobles de Jérusalem et de Juda –, au sujet donc des objets précieux qui se trouvent dans la maison du Seigneur, dans le palais du roi de Juda ou à Jérusalem, le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël déclare: Ils seront emportés à Babylone, où ils resteront jusqu'au jour où j'interviendrai pour les ramener ici même. Voilà ce que le Seigneur a déclaré. Cette année-là, peu après que Sédécias fut devenu roi de Juda, la quatrième année, un jour du cinquième mois, le prophète Hanania, fils d'Azour, de Gabaon, se trouvait dans la maison du Seigneur. Il s'adressa à Jérémie, en présence des prêtres et de tous les gens qui étaient là, et dit: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Je brise la domination que le roi de Babylone vous impose comme un joug. En effet, avant deux ans jour pour jour, je rapporterai ici tous les objets que le roi Nabucodonosor a pris dans la maison du Seigneur et emportés à Babylone. Je ramènerai aussi Yekonia, fils de Joaquim, roi de Juda, avec tous les gens de Juda qui ont été exilés à Babylone, déclare le Seigneur. Oui, car je briserai la domination que le roi de Babylone vous impose comme un joug. Le prophète Jérémie répondit au prophète Hanania en présence des prêtres et de tous les gens qui se trouvaient dans la maison du Seigneur: Oui, que le Seigneur agisse ainsi, qu'il réalise ce que tu as prédit. Qu'il ramène de Babylone jusqu'ici tous les objets de la maison du Seigneur avec tous les exilés. Seulement, écoute bien ce que je vais vous dire, à toi et à tout le peuple: Il y a eu des prophètes longtemps avant toi et avant moi. Ces prophètes ont adressé leurs messages à de grands pays et à d'importants royaumes, et le plus souvent, ils ont annoncé la guerre, le malheur et la peste. Mais quand un prophète annonce la paix, comment savoir si ce prophète est vraiment envoyé par le Seigneur? On ne le saura que si ce qu'il a annoncé se réalise. Alors le prophète Hanania prit le joug que le prophète Jérémie portait sur les épaules, et le brisa. Puis il dit en présence de tous ceux qui étaient là: « Voici ce que déclare le Seigneur: Avant deux ans jour pour jour, je briserai de la même manière la domination que Nabucodonosor, roi de Babylone, impose comme un joug à tous les autres peuples. » Puis le prophète Jérémie s'en alla de son côté. Mais après que le prophète Hanania eut brisé le joug que Jérémie portait sur les épaules, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Va dire à Hanania: Voici ce que déclare le Seigneur: En brisant un joug de bois, c'est comme si tu le remplaçais par un joug de fer. Et Jérémie ajouta: Voici en effet ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Je place un joug de fer sur les épaules de tous les peuples de cette région; elles devront être soumises à Nabucodonosor, roi de Babylone. Je lui soumettrai même les bêtes sauvages. Puis Jérémie dit encore au prophète Hanania: Écoute bien, Hanania: le Seigneur ne t'a pas envoyé; tu as poussé ce peuple à croire à des mensonges. Voici ce que le Seigneur déclare donc: je débarrasserai la terre de ta personne; avant la fin de cette année tu seras mort, car tu as délibérément menti au sujet du Seigneur. Le prophète Hanania mourut effectivement au cours du septième mois de cette même année. De Jérusalem, le prophète Jérémie adressa une lettre à tous les conseillers, les prêtres, les prophètes et à l'ensemble des gens que Nabucodonosor avait emmenés en exil de Jérusalem à Babylone. Cette lettre fut envoyée après que le roi Yekonia, la reine mère, les hauts fonctionnaires, les chefs de Juda et de Jérusalem, ainsi que les artisans et les serruriers eurent aussi quitté Jérusalem. Or le roi Sédécias de Juda envoyait Élassa, fils de Chafan, et Guemaria, fils de Hilquia, à Babylone, auprès du roi Nabucodonosor. Jérémie leur confia sa lettre. Elle était ainsi rédigée: « Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël à tous ceux qu'il a fait exiler de Jérusalem à Babylone: Construisez des maisons pour vous y installer; plantez des jardins pour vous nourrir de ce qu'ils produiront. Mariez-vous, ayez des fils et des filles; mariez vos fils et vos filles, et qu'à leur tour ils aient des enfants. Devenez ainsi nombreux là-bas, ne diminuez surtout pas! Cherchez à rendre prospère la ville où le Seigneur vous a fait exiler, et priez-le pour elle, car votre prospérité dépend de la sienne. Voici ce que le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël, déclare: Ne vous laissez pas tromper par les prophètes qui vivent parmi vous, ni par les gens qui prédisent l'avenir. Ne prenez pas au sérieux ceux qui vous expliquent vos rêves. Car ils prétendent vous parler de ma part, mais ce n'est pas vrai; je ne les ai pas envoyés, dit le Seigneur. Mais maintenant, le Seigneur déclare: Quand le royaume de Babylone aura sévi pendant soixante-dix ans, j'interviendrai pour vous et je réaliserai le bien que je vous ai promis: je vous ferai revenir ici, à Jérusalem. Car moi, le Seigneur, je sais bien quels projets je forme pour vous; et je vous l'affirme: ce ne sont pas des projets de malheur mais des projets de bonheur. Je veux vous donner un avenir à espérer. Si vous faites la démarche de m'appeler et de me prier, je vous écouterai; Et vous, vous dites qu'il vous a donné des prophètes à Babylone! À propos du roi qui a hérité du royaume de David, comme de tous les membres de votre peuple qui n'ont pas été exilés et vivent encore à Jérusalem, le Seigneur de l'univers déclare: J'enverrai contre eux la guerre, la famine et la peste, si bien qu'ils feront penser à des figues pourries, trop mauvaises pour qu'on les mange. Oui, je les poursuivrai par la guerre, la famine et la peste. Tous les royaumes du monde seront épouvantés en les voyant. Chez tous les peuples où je les disperserai, on les citera comme exemple quand on voudra prononcer une malédiction, évoquer quelque chose d'horrible, d'effrayant ou de honteux. En effet, déclare le Seigneur, ils n'ont pas écouté ce que je leur disais. Pourtant je n'ai pas cessé de leur envoyer l'un après l'autre mes serviteurs les prophètes. Mais ils ne les ont pas écoutés. Alors vous, les exilés que le Seigneur a envoyés de Jérusalem à Babylone, écoutez ce que dit le Seigneur! Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël au sujet d'Ahab, fils de Colaya, et Sidequia, fils de Maasséya, deux faux prophètes qui prétendent parler de la part de Dieu: Je les livrerai à Nabucodonosor, roi de Babylone, qui les fera exécuter devant vous. Tous les gens de Juda qui ont été exilés à Babylone utiliseront désormais leur nom pour prononcer des malédictions comme celle-ci: “Que le Seigneur te traite comme Sidequia et Ahab, que le roi de Babylone a fait rôtir au feu!” C'est parce qu'ils ont fait quelque chose d'inadmissible en Israël. D'abord, ils ont couché avec des femmes mariées et par ailleurs, ils ont, de ma part, prononcé des mensonges alors que je ne leur avais rien commandé. Mais moi, je sais tout cela, déclare le Seigneur, car j'en ai été témoin. » « Le Seigneur t'a établi prêtre pour succéder à Yoyada. Tu dois surveiller dans la maison du Seigneur les exaltés qui se disent prophètes et, si nécessaire, les faire attacher avec des chaînes et un collier de fer. Alors pourquoi donc n'as-tu pas puni Jérémie d'Anatoth, qui joue au prophète devant vous? Il est allé jusqu'à nous envoyer une lettre ici, à Babylone, pour nous annoncer que nous resterons longtemps exilés. Il nous a même conseillé de construire des maisons pour nous y installer et de planter des jardins pour vivre de ce qu'ils produiront. » Le prêtre Sefania lut cette lettre à Jérémie le prophète. Alors la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Envoie le message suivant aux exilés: Au sujet de Chemaya de Néhélam, le Seigneur déclare: Parce que Chemaya prétend être un prophète, quand je ne l'ai chargé d'aucun message pour vous, parce qu'il vous a poussés à croire à des mensonges, voici ce que moi, le Seigneur, je déclare: J'interviendrai contre Chemaya et ses descendants; il n'y aura parmi vous plus personne de sa famille pour voir le bien que je ferai à mon peuple. Car il a délibérément menti à mon sujet, dit le Seigneur. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël. Note bien par écrit tous les messages que je t'ai communiqués. Je te le déclare en effet: les jours viennent où je rétablirai Israël, mon peuple, et aussi Juda. Je les ramènerai au pays que j'avais donné à leurs ancêtres, et ils le posséderont de nouveau, dit encore le Seigneur. Informez-vous et voyez si un homme a déjà accouché. Pourtant je vois tous les hommes les mains sur les reins comme une femme qui accouche, pâles comme la mort et la mine défaite. Pourquoi donc? Quel malheur! C'est un jour terrible, un jour sans pareil; c'est un temps de détresse pour les descendants de Jacob et pourtant, ils s'en sortiront. Le jour viendra, déclare le Seigneur de l'univers, où je briserai le joug qui pèse sur leur nuque et je trancherai leurs liens. Ils ne seront plus esclaves des étrangers, mais ils me serviront, moi le Seigneur, leur Dieu ainsi que David, que je rétablirai pour qu'il soit leur roi. Toi, Jacob mon serviteur, n'aie pas peur, déclare le Seigneur; ne perds pas courage, Israël. Car je te ramène de ces régions lointaines et je sauve tes enfants du pays où ils sont prisonniers. Jacob retrouvera la tranquillité et la sécurité; personne ne l'inquiétera plus. Je suis avec toi pour te sauver, déclare le Seigneur; je veux en finir avec tous les peuples au sein desquels je t'ai dispersé. Mais toi je ne te détruirai pas. Je te punirai, mais avec justice. Je ne peux tout de même pas te traiter en innocent! Voici ce que déclare le Seigneur: Ton mal est grave, ta blessure incurable. Personne ne prend ton cas au sérieux. D'habitude on guérit les blessures, mais pour toi il n'y a pas de remède. Aucun de tes amants ne se souvient de toi, aucun ne se soucie plus de toi; car je t'ai frappée, comme si j'étais ton ennemi, je t'ai sévèrement corrigée car ta faute était grave, tes torts nombreux. Pourquoi te plains-tu de ton mal, de ta douleur que rien n'apaise? Si je t'ai traitée de la sorte, c'est, je le répète, parce que ta faute était grave et tes torts nombreux. Mais tous ceux qui te dévorent seront à leur tour dévorés; tous ceux qui te détestent seront à leur tour emmenés en exil; tous ceux qui te dépouillent seront à leur tour dépouillés, et ceux qui pillent tes biens seront à leur tour livrés au pillage. Puisqu'ils te nomment Sion “la bonne à rien”, “celle dont personne ne se soucie”, je soignerai tes blessures, je guérirai tes plaies, déclare le Seigneur. Voici ce que déclare le Seigneur: Je rétablirai les familles d'Israël, j'éprouverai de la tendresse pour ses demeures. La ville sera rebâtie sur ses ruines, et le palais selon son plan initial. Il s'en élèvera des cantiques et des cris de joie. Le nombre des descendants de Jacob cessera de diminuer, je les rendrai nombreux. Ils ne seront plus méprisés, je les couvrirai d'honneurs. Comme autrefois, les descendants de Jacob tiendront leurs assemblées devant moi et j'interviendrai contre tous leurs oppresseurs. Ces descendants de Jacob se choisiront en leur sein un chef, celui qui vous dirigera sortira de leurs rangs. Lui, je lui permettrai de s'approcher de moi, ce que personne d'autre n'oserait faire sans risquer sa vie, dit le Seigneur. Alors ce jour-là, vous serez de nouveau mon peuple et je serai votre Dieu. Voici venir un ouragan: c'est la colère du Seigneur. Un cyclone s'abat sur la tête des coupables; et l'ardente indignation du Seigneur ne cessera pas avant qu'il ait réalisé tout ce qu'il a décidé. Un jour, vous comprendrez cela. Un jour viendra, déclare le Seigneur, où je serai le Dieu de tous les clans d'Israël, et ils formeront mon peuple. Voici ce que déclare le Seigneur: Dans le désert le peuple qui avait échappé au massacre est pardonné. Israël va donc pouvoir vivre tranquille. De loin le Seigneur est venu se montrer à moi. Il disait: Je t'aime depuis toujours, et je te reste profondément attaché. De nouveau je te construirai, chère Israël, et tu seras reconstruite; de nouveau, tu prendras ton joli tambourin pour prendre part aux danses joyeuses. De nouveau, tu planteras des vignes sur les collines de Samarie, et les vignerons profiteront enfin de leurs plantations. Un jour viendra où, sur les collines d'Éfraïm, ceux qui veillent s'écrieront: Allons, montons à Sion auprès du Seigneur notre Dieu! Poussez des cris de joie pour Jacob, à la tête de toute la terre, lancez des acclamations à la tête de toute la terre, faites entendre vos alléluias et dites: « Seigneur, sauve ton peuple, sauve les survivants d'Israël! » Voici en effet ce que déclare le Seigneur: Je les ramène du pays du nord. Je les rassemble des plus lointaines contrées. Tout le monde est là, les aveugles, les boiteux, même les femmes enceintes et les accouchées. Mon peuple revient au grand complet. Ils arrivent en pleurant et en suppliant, et je les accompagne. Je les conduis vers des ruisseaux pleins d'eau par un chemin facile, sans obstacle qui les fasse trébucher. Car je suis comme un père pour Israël, et c'est Éfraïm mon fils aîné. Vous, les peuples étrangers, écoutez ce que dit le Seigneur et faites-le savoir jusque dans les îles lointaines. Dites: « C'est celui qui avait dispersé Israël qui le rassemble maintenant et veille sur lui comme un berger sur son troupeau. » Oui, le Seigneur libère Israël, il le délivre d'un ennemi trop fort pour lui. Ils arriveront en criant de joie sur la montagne de Sion; ils rayonneront de reconnaissance devant tous ces biens qu'ils recevront du Seigneur: du blé, du vin nouveau, de l'huile fraîche, des moutons, des chèvres et des bœufs. Ils seront comme un jardin bien arrosé; ils ne risqueront plus de dépérir. Alors les jeunes filles danseront de joie, de même que les jeunes gens et les personnes âgées désormais réunis. En effet, déclare le Seigneur, je changerai leur tristesse en allégresse; je les consolerai de leurs chagrins, je les remplirai de joie. Je régalerai les prêtres de délicieux morceaux de viande, je comblerai mon peuple de ce qu'il y a de meilleur. Voici ce que déclare le Seigneur: N'est-ce pas une plainte qu'on entend à Rama, des pleurs amers? C'est Rachel qui pleure ses enfants; elle refuse d'être consolée car elle les a perdus. Mais le Seigneur lui adresse ce message: Retiens tes sanglots, Rachel, sèche tes larmes, car je récompenserai ta peine. C'est moi, le Seigneur, qui le dis. Tes enfants reviendront de chez leurs ennemis. Il y a donc de l'espoir pour ton avenir, déclare le Seigneur. Tes enfants reviendront dans leur terre d'origine. J'ai parfaitement entendu les gens d'Éfraïm se plaindre et dire: « Seigneur, tu nous as sévèrement corrigés, comme on corrige un jeune taureau mal dressé. Mais ramène-nous à toi pour que nous revenions vraiment à toi, car c'est toi, Seigneur, qui es notre Dieu. Oui, nous nous sommes détournés de toi, mais maintenant nous le regrettons. Tu nous as fait comprendre notre faute, et maintenant nous nous frappons la poitrine, nous avons honte, nous nous sentons humiliés de ce que nous avons fait quand nous étions plus jeunes. » Éfraïm est un fils cher à mon cœur, dit le Seigneur, un de mes enfants préférés. Chaque fois que je fais mention de lui ou que je me prends à penser à lui, j'éprouve de la tendresse pour lui. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir de l'amour pour lui. Dresse des bornes le long de ta route, plante des jalons; réfléchis à l'itinéraire que tu as parcouru, au chemin que tu as suivi, et reviens, chère Israël, reviens dans ces villes qui t'appartiennent. Combien de temps encore retarderas-tu le moment de te décider, fille rebelle? Car le Seigneur vient d'inventer quelque chose de nouveau dans ce pays: c'est à la femme de faire la cour à l'homme! Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Quand je rétablirai le pays et les villes de Juda, on prononcera de nouveau ces mots: « Que le Seigneur te bénisse, toi la montagne de Sion qui lui appartient, demeure de la justice! » Alors les gens de la campagne et des villes de Juda occuperont ensemble le pays, aussi bien les paysans que les bergers menant leurs troupeaux. Car je réconforterai ceux qui sont épuisés, et je donnerai tout le nécessaire à ceux qui dépérissent. Quand je me suis réveillé, j'ai compris que mon sommeil m'avait fait du bien. Voici les jours viennent, déclare le Seigneur, où dans les royaumes d'Israël et de Juda je sèmerai partout des êtres humains et du bétail comme on répand de la semence dans un champ. Jusqu'à présent, déclare le Seigneur, je m'étais appliqué à leur sujet, à déraciner et à renverser, à démolir, à détruire et à faire du mal. Mais désormais, je vais m'appliquer à reconstruire et à replanter. Alors plus personne ne répétera ce proverbe: « Les parents ont mangé des raisins verts, mais ce sont les enfants qui ont mal aux dents. » Chacun désormais subira les conséquences de ses propres fautes et si quelqu'un mange des raisins verts, c'est lui qui aura mal aux dents. Voici les jours viennent, déclare le Seigneur, où je conclurai une alliance nouvelle avec le peuple d'Israël et le peuple de Juda. Elle ne sera pas comme celle que j'avais conclue avec leurs ancêtres, quand je les ai pris par la main pour les faire sortir d'Égypte. Cette alliance, ils l'ont rompue, alors même que j'étais leur maître, dit le Seigneur. L'alliance que je conclurai avec le peuple d'Israël consistera en ceci, déclare le Seigneur: J'inscrirai mon enseignement non plus sur des tablettes de pierre, mais dans leur conscience; je le graverai dans leur cœur; je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Personne n'aura plus besoin d'instruire ses proches en disant: « Apprends à connaître le Seigneur. » Car du plus petit jusqu'au plus grand, tous me connaîtront, déclare le Seigneur. Et je pardonnerai leurs torts, je ne me souviendrai plus de leurs fautes. Voici ce que déclare le Seigneur, lui qui nous donne la lumière du soleil pendant le jour, lui qui prescrit à la lune et aux étoiles de répandre une clarté pendant la nuit, lui qui agite la mer pour faire mugir les flots. Le Seigneur de l'univers, tel est son nom. Eh bien, voici ce que le Seigneur déclare: Si un beau jour il arrive que ces lois de la nature cessent de s'exercer dans le monde, alors les gens d'Israël cesseront pour toujours de former un peuple devant moi! Mais pas avant! Voici ce que déclare le Seigneur: Tant que personne ne parvient à mesurer la hauteur des cieux ou à explorer les couches les plus profondes de la terre, jamais je ne rejetterai l'ensemble des gens d'Israël à cause du mal qu'ils ont commis. Bientôt, déclare le Seigneur, on rebâtira les murs de Jérusalem en mon honneur, depuis la tour de Hananéel jusqu'à la porte de l'Angle. On tracera les nouvelles limites de la ville d'abord en direction de l'ouest, vers la colline de Gareb, et de là, elles tourneront vers Goa. Toute la vallée des cadavres et des cendres grasses, tous les espaces libres qui s'étendent jusqu'au ravin du Cédron puis jusqu'à l'angle de la porte des Chevaux à l'est, tous ces terrains m'appartiendront. Rien n'y sera jamais plus arraché ni démoli. Pendant la dixième année du règne de Sédécias, roi de Juda, ce qui correspond à la dix-huitième année du règne de Nabucodonosor, roi de Babylone, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie. L'armée de Babylone assiégeait alors Jérusalem, et le prophète Jérémie était détenu au palais du roi de Juda, dans la cour de la garde. Sédécias l'y avait fait enfermer, car il reprochait au prophète d'avoir proclamé au nom du Seigneur: Je vais livrer Jérusalem au roi de Babylone, qui s'en emparera. Même le roi Sédécias de Juda n'échappera pas aux Babyloniens, car j'ai décidé de le livrer au roi de Babylone. Il devra comparaître devant Nabucodonosor face à face et il lui sera directement confronté. Puis Sédécias sera emmené à Babylone, et il y restera jusqu'à ce que je m'occupe de lui, déclare le Seigneur. Vous aurez beau combattre les Babyloniens, vous ne gagnerez pas. Or voici ce que Jérémie dit: La parole du Seigneur me fut adressée en ces termes: Ton cousin Hanaméel, fils de Challoum, va venir te voir au sujet du champ qu'il possède à Anatoth. Il va te proposer d'acheter ce champ, parce que tu es son plus proche parent et que tu as donc la priorité pour l'acheter. Comme le Seigneur me l'avait annoncé, mon cousin Hanaméel vint me trouver dans la cour de la garde et il me dit: « S'il te plaît, achète-moi le champ que je possède à Anatoth, sur le territoire de Benjamin. Comme tu es mon plus proche parent, tu as la priorité pour en devenir propriétaire afin qu'il reste dans notre famille. » Je fus alors certain que c'était bien le Seigneur qui m'avait parlé. Aussi ai-je acheté à Hanaméel le champ situé à Anatoth et payé le prix: dix-sept pièces d'argent. J'ai aussi rédigé l'acte d'achat en double exemplaire. Devant témoins, j'ai fermé l'un des exemplaires avec mon cachet personnel et vérifié le poids de l'argent sur une balance. Puis j'ai pris l'exemplaire cacheté de l'acte d'achat, auquel rien ne manquait, ainsi que l'autre resté ouvert, et je les ai confiés tous les deux à Baruc, fils de Néria et petit-fils de Maasséya. Mon cousin Hanaméel et les témoins qui avaient signé le contrat d'achat étaient présents, de même que tous les Judéens qui se trouvaient dans la cour de la garde. J'ai donné alors cet ordre à Baruc, en présence de tous: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Prends l'acte d'achat cacheté, ainsi que l'autre, qui est resté ouvert, et mets-les dans un vase d'argile, de façon qu'ils soient conservés longtemps. Voici en effet ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Un jour, dans ce pays, on achètera de nouveau des maisons, des champs et des vignes. Après avoir remis l'acte d'achat à Baruc, j'ai adressé au Seigneur cette prière: Ah, Seigneur Dieu, tu as montré ta force et ton savoir-faire en créant les cieux et la terre. Rien n'est trop difficile pour toi. Tu montres ta bonté jusqu'à mille générations humaines; mais si des parents ont commis une faute, tu en fais supporter les conséquences à leurs enfants. Tu es le Dieu grand et fort; tu te nommes le Seigneur de l'univers. Tu as de grands projets, tu es souverain pour les réaliser. Tu regardes attentivement tout ce que font les humains pour traiter chacun d'eux selon sa conduite et ses actes. Tu as montré qui tu es par des signes impressionnants et des prodiges, lorsque nos ancêtres étaient en Égypte, et aujourd'hui encore, non seulement dans le peuple d'Israël mais aussi dans le reste de l'humanité, comme on le voit aujourd'hui. Tu as montré ta puissance irrésistible et ton savoir-faire par des signes impressionnants et des prodiges en faisant sortir d'Égypte Israël, ton peuple. Tu avais juré à nos ancêtres de leur donner le pays où nous sommes aujourd'hui, ce pays qui ruisselle de lait et de miel, et tu le leur as donné. Ils sont venus en prendre possession. Seulement, ils n'ont pas écouté ce que tu disais, ils n'ont pas suivi ton enseignement, ils n'ont pas fait ce que tu commandais. Alors tu as envoyé tous ces malheurs qui arrivent aujourd'hui. Voilà en effet les Babyloniens qui s'approchent dangereusement de la ville avec leurs remblais d'attaque. Ils vont la prendre puisqu'elle leur est déjà livrée. Ils cherchent à la vaincre par les armes, la famine et la peste. Ce que tu avais prédit est arrivé, tu le vois bien. Et pourtant, Seigneur Dieu, tu m'as ordonné d'acheter ce champ et de le payer comptant devant témoins, au moment même où la ville est sur le point de tomber entre les mains des Babyloniens! Alors la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Je suis le Seigneur, le Dieu de tout ce qui vit. Rien n'est trop difficile pour moi. Voici donc ce que je déclare: Je livrerai cette ville aux Babyloniens et à leur roi Nabucodonosor. Ils la prendront. Les Babyloniens, qui sont en train de l'attaquer, y entreront. Ils la détruiront en y mettant le feu. En particulier, ils incendieront ces maisons où l'on m'avait offensé en brûlant sur leurs terrasses du parfum pour Baal tout en y présentant des offrandes de vin à d'autres dieux. En effet, continua le Seigneur, depuis le début de leur histoire, les gens d'Israël et de Juda n'ont fait que ce qui me déplaît. Oui, tout ce qu'ils ont fait n'a réussi qu'à m'offenser. Et cette ville de Jérusalem a été la cause de mon indignation et de ma colère, depuis qu'on l'a bâtie jusqu'à aujourd'hui, de sorte que je ne veux plus la voir. Les gens d'Israël et de Juda, leurs rois, leurs chefs, leurs prêtres et leurs prophètes, qu'ils soient habitants de Juda ou de Jérusalem, ont commis tant de mal pour m'offenser! Au lieu de se tourner vers moi, ils m'ont tourné le dos. Pourtant je n'ai jamais cessé de les avertir, mais personne n'a accepté ni même écouté mes avertissements. Bien plus, ils ont placé leurs abominables idoles dans le temple qui m'appartient et ils l'ont rendu impur. Ils ont aménagé dans la vallée de Hinnom des lieux consacrés au dieu Baal, où il leur arrive aussi d'offrir en sacrifice leurs fils et leurs filles au dieu Molek. Je ne leur avais pourtant jamais demandé une telle chose pour moi-même; je n'y avais même jamais pensé. En commettant des actes aussi horribles ils ont poussé Juda à se rendre coupable. Maintenant, au sujet de cette ville dont tu dis, avec d'autres: « La guerre, la famine et la peste l'ont livrée au pouvoir du roi de Babylone », moi le Seigneur, le Dieu d'Israël, je déclare: J'étais fâché, indigné, terriblement en colère contre les habitants de cette ville; je les ai donc dispersés dans de nombreux pays. Mais je les rassemblerai, je les ramènerai ici et les ferai vivre en sécurité. Ils seront de nouveau mon peuple et je serai leur Dieu. Je les rendrai unanimes pour me rester toujours fidèles, afin qu'ils soient heureux, eux et leurs descendants. Je m'engage envers eux à ne plus me détourner mais à leur faire du bien. Pour cela, je conclurai une alliance éternelle avec eux; je les amènerai à me respecter assez pour ne plus se détacher de moi. Je prendrai plaisir à leur faire du bien et je mettrai tout mon cœur à les implanter définitivement dans ce pays. Voici ce que je déclare encore, dit le Seigneur: C'est moi qui ai fait venir ce grand malheur qui frappe ce peuple. Mais c'est aussi moi qui ferai venir pour lui tout le bonheur que je lui ai annoncé. On achètera à nouveau des champs dans ce pays dont tu dis avec d'autres qu'il a été livré aux Babyloniens et qu'il est maintenant un désert sinistre sans êtres humains ni animaux. Pourtant c'est dans ce pays-là que l'on recommencera à acheter des champs. Oui, dans le territoire de Benjamin, dans le district de Jérusalem, dans les villes de Juda, dans celles du Haut-Pays, du Bas-Pays et du Néguev on achètera encore des champs, on rédigera des actes d'achat, on apposera des cachets, on convoquera des témoins. Car je rétablirai leurs habitants, dit le Seigneur. Jérémie était encore détenu dans la cour de la garde quand la parole du Seigneur lui fut adressée une seconde fois: Voici ce que déclare celui qui fait toutes choses, qui les prépare et les met en place, lui dont le nom est le Seigneur: Appelle-moi, et je te répondrai, je t'apprendrai de grandes choses, des choses cachées que tu ne connais pas. Mais un jour, je prendrai le temps de soigner cette ville comme on soigne un blessé et je ferai connaître à ses habitants une période de liberté, de paix et de sécurité. Je rétablirai le peuple de Juda et le peuple d'Israël, et je reconstruirai leurs cités comme elles étaient à l'origine. Je rendrai leurs habitants purs de toutes les fautes qu'ils ont commises contre moi et je leur pardonnerai de s'être rebellés contre moi. Alors j'aurai du plaisir à prononcer le nom de Jérusalem; c'est elle qui me fera honneur et qui sera pour moi comme un splendide bijou devant tous les peuples de la terre. Quand ceux-ci apprendront tout le bien que je vais lui faire, ils trembleront de crainte et seront troublés devant tant de bonheur et de prospérité. Le Seigneur déclare: Vous, les gens de Juda, vous répétez que votre pays est dévasté et qu'on n'y trouve plus ni être humain, ni bête. C'est vrai, les villes de Juda et les rues de Jérusalem sont désertes aujourd'hui, sans âme qui vive, ni être humain, ni bête. Pourtant, c'est dans ce pays-là qu'on entendra bientôt de nouveau des bruits de fête et des cris de joie, les chansons des jeunes mariés et même des gens chanter ce cantique: « Louez le Seigneur de l'univers car il est bon, et son amour dure toujours. » On entendra de nouveau le chant de ceux qui apportent leur sacrifice à la maison du Seigneur. En effet, je rétablirai ce pays comme il était à l'origine, déclare le Seigneur. Voici ce que le Seigneur de l'univers déclare encore: Dans ce pays dévasté, où l'on ne trouve ni homme ni bête, et dans toutes ses villes il y aura de nouveau des pâturages pour les bergers qui veillent leurs chèvres et leurs moutons pendant la nuit. Dans les villes du Haut-Pays, dans celles du Bas-Pays et celles du Néguev, dans le territoire de Benjamin, le district de Jérusalem et les villes de Juda, les chèvres et les moutons passeront de nouveau sous la main du berger qui les compte, déclare le Seigneur. Les jours viennent, déclare le Seigneur, où je réaliserai les promesses que j'ai faites au peuple d'Israël et au peuple de Juda. Quand ce moment sera venu, je ferai naître parmi les descendants de David un homme qui pratique la justice. Il agira dans le pays selon le droit et la justice. Alors le royaume de Juda sera libéré, et les gens de Jérusalem vivront enfin tranquilles. Et voici comment on appellera Jérusalem: “le Seigneur est notre justice ”. Voici ce que déclare le Seigneur: Le roi David ne manquera jamais d'un descendant qui règne sur Israël. De même pour les prêtres qui descendent de Lévi: il y en aura toujours pour se tenir devant moi et présenter les sacrifices complets, faire monter vers moi la fumée des offrandes et offrir les sacrifices de paix. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: C'est moi le Seigneur qui le déclare: Pouvez-vous rompre l'obligation que j'ai imposée au jour et à la nuit, et les empêcher ainsi de se succéder normalement? – Non! Eh bien, l'alliance que j'ai établie avec mon serviteur David ne peut pas davantage être rompue. Personne n'empêchera qu'il y ait toujours à Jérusalem un de ses descendants comme roi, ni que les descendants de Lévi continuent de me servir comme prêtres. Je multiplierai les descendants de mon serviteur David et les descendants de Lévi qui me servent comme prêtres; ils seront aussi nombreux que les étoiles qu'on ne peut compter dans les cieux, ou que le sable au bord de la mer dont le nombre est infini. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: N'as-tu pas remarqué ce que les gens disent? Ils prétendent que j'ai rejeté Israël et Juda, les deux familles que j'avais choisies! Ceux qui parlent ainsi ne considèrent plus mon peuple comme un véritable peuple; ils le méprisent. Mais voici ce que je déclare: J'ai fait un pacte avec le jour et la nuit; j'ai imposé mes lois au ciel et à la terre. Alors peut-on croire que je rejette les descendants de Jacob et ceux de mon serviteur David? Ou que je renonce à prendre parmi eux les chefs qui gouverneront la descendance d'Abraham, d'Isaac et de Jacob? Jamais! Je suis plein d'amour pour eux et je vais les rétablir. Nabucodonosor, roi de Babylone, faisait la guerre contre Jérusalem et les autres villes de Juda. Il avait avec lui toute son armée et les soldats de tous les royaumes de la terre, de tous les peuples qui lui étaient soumis. Alors, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Voici ce que je déclare, moi le Seigneur, le Dieu d'Israël: Va trouver Sédécias, roi de Juda, et dis-lui: Voici ce que déclare le Seigneur: Je livre cette ville au roi de Babylone; il la détruira par le feu. Et toi, tu ne lui échapperas pas, tu seras capturé et livré entre ses mains. Tu devras comparaître devant lui face à face et lui répondre personnellement, avant de partir à Babylone. Pourtant, écoute, Sédécias, roi de Juda, c'est le Seigneur qui te parle. Si tu obéis à ce que je te dis, tu éviteras une mort violente. Au contraire, tu auras une mort paisible. Pour tes funérailles on fera un grand feu pour toi comme pour tes ancêtres, les rois qui t'ont précédé; on chantera en ton honneur cette lamentation funèbre: « Quel malheur! Le roi est mort! » C'est moi, le Seigneur, qui te l'affirme. Tel fut le message que le prophète Jérémie transmit au roi Sédécias de Juda; cela se passait à Jérusalem. Pendant ce temps, l'armée du roi de Babylone attaquait Jérusalem et toutes les autres villes fortifiées de Juda qui résistaient encore, comme Lakich et Azéca. La parole du Seigneur fut à nouveau adressée à Jérémie. Le roi Sédécias avait conclu une alliance avec la population de Jérusalem en vue de proclamer que les esclaves étaient libérés. Chacun devait donc renvoyer libres ses esclaves hébreux, hommes ou femmes; personne ne devait plus faire travailler un Judéen, un membre du peuple, comme esclave. Toutes les autorités et la population de Jérusalem avaient participé à cette alliance et avaient accepté dans un premier temps de ne plus faire travailler ces hommes et ces femmes qu'ils avaient eus comme esclaves, mais de les renvoyer libres. Chacun avait obéi à cette alliance et avait laissé partir ses esclaves. Mais par la suite ils changèrent d'avis, ils reprirent les personnes qu'ils avaient libérées et les forcèrent à redevenir esclaves. Alors la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: Moi aussi, quand vos ancêtres étaient esclaves en Égypte, je les en ai fait sortir puis j'ai conclu une alliance avec eux. Après une période de sept ans, leur ai-je dit, chacun de vous devra laisser partir le frère hébreu qui a dû se vendre à lui comme esclave et qui l'aura servi pendant six ans. Vous devrez le laisser partir libre. Mais vos ancêtres ne m'ont pas écouté, ils n'ont pas fait attention à ce que je disais. Vous, au contraire, vous veniez de prendre l'attitude inverse, et je trouvais que chacun de vous avait bien fait en proclamant la libération de son prochain. Vous aviez même conclu une alliance devant moi, dans ce temple qui m'appartient. Seulement vous avez changé d'avis et vous m'avez ainsi traité avec mépris: après avoir laissé vos esclaves, hommes et femmes, libres d'aller où ils voulaient, chacun de vous, en effet, les a repris et les a forcés à redevenir des esclaves. Jérémie ajouta: Voici donc ce que déclare le Seigneur: Chacun de vous devait proclamer la libération de son esclave, qui est, en fait, son frère, son prochain. Mais vous ne m'avez pas écouté. C'est pourquoi moi, le Seigneur, je proclame que je libérerai contre vous la guerre, la peste et la famine, de sorte que tous les royaumes du monde soient épouvantés en vous voyant. Je les livrerai à ceux qui désirent leur mort. Leurs cadavres serviront de nourriture aux vautours et aux chacals. De même je livrerai le roi Sédécias de Juda et ses ministres à ceux qui désirent leur mort, à commencer par l'armée du roi de Babylone. Car, même si cette armée se retire actuellement loin de vous, j'ordonnerai qu'elle revienne contre cette ville et qu'elle l'attaque, qu'elle la prenne et la détruise par le feu. Et je ferai des villes de Juda un désert sinistre, déclare le Seigneur. À l'époque de Joaquim, fils de Josias et roi de Juda, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Va trouver le clan des Rékabites et invite-les à venir dans l'une des salles annexes de la maison du Seigneur. Et là tu leur serviras du vin à boire. Je suis donc allé chercher Yazania, fils d'Irméya et petit-fils de Habassinia, avec les frères et les fils de Yazania, bref tout le clan des Rékabites. Je les fis entrer au temple, dans la salle attribuée aux fils de Hanan, lui-même fils d'Igdalia, un prophète. Cette salle était près de celle des chefs et située au-dessus de celle de Maasséya, fils de Challoum, le prêtre chargé de surveiller l'entrée de la maison du Seigneur. Je plaçai devant les membres du clan des Rékabites des vases remplis de vin et des gobelets en leur disant: Prenez donc un peu de vin. Mais ils répondirent: « Nous ne buvons pas de vin, car notre ancêtre Yonadab, fils de Rékab, nous a ordonné ceci: “Vous ne boirez jamais de vin, ni vous, ni vos enfants. Vous ne construirez pas de maisons, vous ne cultiverez pas la terre, vous ne planterez pas de vigne et vous n'en posséderez pas. Mais vous habiterez sous des tentes durant toute votre vie; c'est ainsi que vous vivrez longtemps dans ce pays où vous séjournez en immigrés.” Nous obéissons donc à tout ce que notre ancêtre Yonadab nous a ordonné. Ainsi nous ne buvons jamais de vin, ni nos femmes, ni nos fils ni nos filles. Nous ne construisons pas de maisons pour y habiter, nous ne possédons ni vigne ni champ cultivé, mais nous habitons sous des tentes. Nous respectons tous les ordres que nous avons reçus de notre ancêtre Yonadab. Ce n'est que quand Nabucodonosor, roi de Babylone, a envahi le pays, que nous avons décidé de nous réfugier à Jérusalem pour échapper aux armées babylonienne et syrienne. C'est pourquoi en ce moment, nous sommes installés à Jérusalem. » La parole du Seigneur fut adressée alors à Jérémie: Adresse-toi maintenant aux gens de Juda et aux habitants de Jérusalem, et dis-leur: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Ne devriez-vous pas accepter mes avertissements en écoutant ce que je vous dis? déclare le Seigneur. Yonadab, fils de Rékab, avait ordonné à ses enfants de ne pas boire de vin; les Rékabites ont pris au sérieux ses paroles: ils se sont abstenus de vin jusqu'à aujourd'hui, car ils ont obéi à l'ordre de leur ancêtre. Or moi, le Seigneur, je n'ai pas cessé de vous avertir, mais vous ne m'avez pas écouté. Je n'ai pas cessé de vous envoyer, l'un après l'autre, mes serviteurs les prophètes, pour vous dire: « Que chacun de vous renonce à sa mauvaise manière de vivre; agissez enfin comme il convient; cessez de vous attacher à d'autres dieux pour leur rendre un culte. Alors vous habiterez le pays que je vous ai donné, à vos ancêtres et à vous-mêmes. » Mais vous n'avez pas fait attention, vous ne m'avez pas écouté. Les Rékabites, eux, ont suivi l'ordre qu'ils avaient reçu de leur ancêtre Yonadab; mais vous, les gens de Juda, vous ne m'avez pas écouté. Jérémie ajouta: Voici donc ce que le Seigneur, Dieu de l'univers et Dieu d'Israël, déclare: Je ferai venir sur vous, peuple de Juda et habitants de Jérusalem, tous les malheurs que je vous ai prédits. Car je vous ai parlé, mais vous n'avez pas écouté; je vous ai appelés, mais vous n'avez pas répondu. Puis Jérémie dit au clan des Rékabites: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Vous avez obéi à l'ordre que vous avez reçu de votre ancêtre Yonadab, vous avez fidèlement exécuté tout ce qu'il vous avait recommandé; c'est pourquoi dans la famille de Yonadab, fils de Rékab, il y aura toujours quelqu'un qui aura le privilège de se tenir en ma présence. Voilà ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël. La quatrième année du règne de Joaquim, fils de Josias et roi de Juda, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Procure-toi un rouleau. Tu y inscriras tous les messages que je t'ai déjà communiqués au sujet du royaume d'Israël, du royaume de Juda et des peuples étrangers, depuis l'époque de Josias, quand j'ai commencé à te parler, jusqu'à aujourd'hui. Peut-être les gens de Juda comprendront-ils enfin que j'ai l'intention de leur envoyer le malheur, et renonceront-ils chacun à leur mauvaise manière de vivre; alors je pardonnerai leurs fautes et leurs péchés. Jérémie fit donc appel à Baruc, fils de Néria; il lui dicta tous les messages qu'il avait reçus du Seigneur, et Baruc les inscrivit sur un rouleau. Puis Jérémie donna cet ordre à Baruc: On m'interdit d'entrer dans la maison du Seigneur; je ne puis donc y aller moi-même. Mais toi, tu t'y rendras le jour du jeûne, et tu y liras à haute voix les messages du Seigneur que je t'ai dictés. Tu les feras entendre aux gens qui seront dans la maison du Seigneur, ainsi qu'à tous ceux qui seront venus des villes de Juda. Ils se mettront peut-être à supplier le Seigneur de les épargner et ils renonceront enfin à leur mauvaise manière de vivre. Car le Seigneur est particulièrement indigné et fâché contre ce peuple. Baruc suivit toutes les instructions qu'il avait reçues du prophète Jérémie. Il se rendit à la maison du Seigneur pour y lire à haute voix les messages du Seigneur inscrits dans le rouleau. Cela se passait la cinquième année du règne de Joaquim, fils de Josias et roi de Juda, au neuvième mois de cette année. On avait convoqué toute la population de Jérusalem et tous les gens des villes de Juda pour une cérémonie de jeûne en présence du Seigneur. À la maison du Seigneur, devant tout le peuple, Baruc lut à haute voix les messages de Jérémie inscrits dans le rouleau. Il s'était placé dans la salle attribuée à Guemaria, fils de Chafan, l'ancien secrétaire d'État. Cette salle était située dans la cour supérieure, près de la nouvelle porte de la maison du Seigneur. Quand Mika, fils de Guemaria et petit-fils de Chafan, eut entendu tous les messages du Seigneur que Baruc avait lus sur le rouleau, il descendit au palais royal jusqu'au bureau du secrétaire. Tous les ministres y étaient réunis. Il y avait là le secrétaire d'État Élichama, Delaya, fils de Chemaya, Elnatan, fils d'Akbor, Guemaria, fils de Chafan, Sidequia, fils de Hanania, et tous les autres ministres. Mika leur raconta tout ce qu'il avait entendu quand Baruc avait lu à haute voix devant tout le peuple les messages inscrits sur le rouleau. Alors les ministres, unanimes, envoyèrent Yehoudi, fils de Netania, petit-fils de Chélémia et arrière-petit-fils de Kouchi, pour dire à Baruc de venir avec le rouleau qu'il avait lu en public. Baruc, fils de Néria, le prit donc et vint les rejoindre. Ils lui dirent: « Assieds-toi et lis-nous à haute voix ce rouleau. » Baruc leur en fit la lecture. Quand les ministres eurent tout entendu, les uns comme les autres se mirent à trembler. Ils dirent à Baruc: « Il faut que nous rapportions tout cela au roi! » Puis ils demandèrent à Baruc: « Comment as-tu écrit tout cela? Explique-nous! » Baruc leur répondit: « C'est Jérémie qui m'a dicté toutes ces paroles, et moi, au fur et à mesure, je notais à l'encre sur le rouleau. » Les ministres dirent à Baruc: « Allez vous cacher tous les deux, Jérémie et toi; et que personne ne sache où vous êtes! » Ils laissèrent le rouleau dans le bureau d'Élichama, le secrétaire d'État, et ils se rendirent dans la cour du palais pour tout raconter au roi. Le roi envoya Yehoudi chercher le rouleau dans le bureau d'Élichama. Yehoudi le rapporta et se mit à le lire à haute voix devant le roi et tous les ministres qui se tenaient près de lui. C'était le neuvième mois de l'année. Le roi occupait son logement d'hiver et se tenait devant un brasero allumé. Au fur et à mesure que Yehoudi avait lu trois ou quatre colonnes, le roi les découpait avec un canif et les jetait au feu. Il continua ainsi jusqu'à ce que le rouleau soit complètement consumé. Le roi et tous ses serviteurs avaient bien compris les messages notés sur le rouleau, mais ils n'avaient manifesté aucune émotion ni déchiré leurs vêtements. Pourtant Elnatan, Delaya et Guemaria avaient insisté pour que le roi ne brûle pas le rouleau, mais le roi ne les avait pas écoutés. Au contraire même, il ordonna au prince Yeraméel, ainsi qu'à Seraya, fils d'Azriel, et à Chélémia, fils d'Abdéel, d'arrêter le secrétaire Baruc et le prophète Jérémie. Mais le Seigneur mit Baruc et Jérémie à l'abri. Après que le roi eut brûlé le rouleau contenant tous les messages que Jérémie avait dictés à Baruc, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Trouve-toi un autre rouleau et inscris-y à nouveau tous les messages qui se trouvaient sur le premier, celui que Joaquim a brûlé. Puis tu diras ceci au sujet de Joaquim, roi de Juda: Voici ce que déclare le Seigneur: Jérémie a écrit que le roi de Babylone viendrait sûrement détruire ce pays et en exterminer les êtres humains et les bêtes. Mais Joaquim le lui a reproché et a brûlé le rouleau. C'est pourquoi voici ce que déclare le Seigneur: Joaquim n'aura aucun descendant qui régnera après lui sur le trône de David. Son cadavre restera exposé dehors à la chaleur du jour et au froid de la nuit. J'interviendrai contre lui, contre ses descendants et contre ceux qui le servent, et je leur ferai payer leurs fautes. Je ferai venir sur eux, sur les habitants de Jérusalem et sur la population de Juda tous les malheurs que je leur ai annoncés et qu'ils n'ont pas voulu prendre au sérieux. Jérémie se procura un autre rouleau et le donna au secrétaire Baruc. Celui-ci y inscrivit ce que lui dictait Jérémie: tous les messages qui figuraient sur le livre brûlé par le roi Joaquim, ainsi que beaucoup d'autres paroles du même genre. Nabucodonosor, roi de Babylone, avait installé Sédécias, un fils de Josias, comme roi du pays de Juda. Sédécias avait donc remplacé Konia, fils de Joaquim. Mais ni lui, ni ses serviteurs, ni les habitants de Juda n'écoutèrent les avertissements que le Seigneur leur adressait par l'intermédiaire du prophète Jérémie. Cependant le roi Sédécias envoya Youkal, fils de Chélémia, et le prêtre Sefania, fils de Maasséya, auprès du prophète Jérémie pour lui dire: « Nous venons te demander de prier le Seigneur notre Dieu pour nous tous. » À cette époque, on n'avait pas encore mis Jérémie en prison; il allait et venait au sein de la population. Or, l'armée du pharaon était sortie d'Égypte. Les Babyloniens, qui assiégeaient Jérusalem, avaient appris cette nouvelle et s'étaient retirés à quelque distance de Jérusalem. Alors la parole du Seigneur fut adressée au prophète Jérémie: Voici ce que déclare le Seigneur, le Dieu d'Israël: Dites au roi de Juda qui vous a envoyés pour me consulter: l'armée du pharaon, qui était sortie pour vous secourir, a fait demi-tour et rentre chez elle, en Égypte. Les Babyloniens reviendront pour attaquer cette ville, ils la prendront et la détruiront par le feu. Moi, le Seigneur, je le déclare: Ne vous faites pas d'illusions en pensant que les Babyloniens sont vraiment partis. Ils ne partiront pas! Et même, à supposer que vous veniez à bout de toute l'armée babylonienne qui se bat contre vous, au point qu'il n'en reste que des hommes criblés de flèches et couchés dans leurs tentes, eh bien, chacun d'eux se relèverait pour détruire cette ville par le feu. Pendant que l'armée babylonienne s'était retirée à distance de Jérusalem devant l'avancée de l'armée du pharaon, Jérémie voulut sortir de la ville pour aller dans le territoire de Benjamin et y prendre part, avec les gens de son village, à une répartition de terrains communaux. Il passait par la porte de Benjamin quand il tomba sur le chef des gardes, nommé Iria, fils de Chélémia et petit-fils de Hanania. Iria retint le prophète et lui dit: « Tu es en train de passer aux Babyloniens! – Ce n'est pas vrai, répondit Jérémie; je ne passe pas du tout aux Babyloniens. » Mais Iria n'admit pas ces explications, il l'arrêta et le conduisit à ses chefs; ceux-ci se mirent en colère contre Jérémie et le frappèrent; puis ils l'enfermèrent dans la maison du secrétaire d'État Yonatan, dont on avait fait une prison. Jérémie fut mis dans un cachot voûté. Il y était depuis longtemps, quand le roi Sédécias envoya quelqu'un le chercher pour pouvoir l'interroger en secret dans son palais. « As-tu un message du Seigneur pour moi? lui demanda-t-il. – Oui, répondit Jérémie; le voici: Tu seras livré au roi de Babylone! » Puis Jérémie demanda au roi Sédécias: « Quelle faute ai-je commise contre toi, ou contre tes serviteurs, ou contre la population de cette ville pour que vous m'ayez fait mettre en prison? Et que sont devenus vos prophètes, qui vous prédisaient que le roi de Babylone ne s'attaquerait jamais ni à vous ni à ce pays? » Jérémie ajouta: « Et maintenant, mon roi, je te prie d'écouter la supplication que je te présente: Ne me renvoie pas chez le secrétaire d'État Yonatan, sinon j'y mourrai! » Alors le roi Sédécias ordonna qu'on mette Jérémie dans la cour de la garde et qu'on lui donne chaque jour un pain rond de la rue des Boulangers, tant qu'il y aurait du pain dans la ville. C'est ainsi que Jérémie resta dans la cour de la garde. Chefatia, fils de Mattan, ainsi que Guedalia, fils de Pachehour, Youkal, fils de Chélémia, et Pachehour, fils de Malkia, apprirent que Jérémie disait ouvertement à tous: Voici ce que déclare le Seigneur: Celui qui restera dans cette ville mourra des suites de la guerre, de la famine ou de la peste. Mais celui qui sortira pour se rendre aux Babyloniens sauvera sa peau, il aura la vie sauve. Voici en effet ce que le Seigneur déclare encore: Il ne fait aucun doute que cette ville sera livrée à l'armée du roi de Babylone, et que celui-ci s'en emparera. Ayant entendu cela, les ministres dirent au roi Sédécias: « Nous réclamons la peine de mort contre ce Jérémie: par ses discours, il démoralise complètement la population civile et militaire encore présente dans la ville. Au lieu de chercher à améliorer la situation du peuple, cet individu l'aggrave plutôt. » Le roi Sédécias leur répondit: « Eh bien, faites de lui ce que vous voudrez. J'ai beau être le roi, je n'ai pas le pouvoir de vous en empêcher. » Ces quatre ministres firent donc arrêter Jérémie pour le jeter dans la citerne du prince Malkia, située dans la cour de la garde. On y descendit Jérémie au moyen de cordes. Il n'y avait pas d'eau dans la citerne, seulement de la vase, dans laquelle Jérémie s'enfonçait. Heureusement un Éthiopien, nommé Ébed-Mélek, qui était un ministre attaché au palais royal, apprit qu'on avait mis Jérémie dans la citerne. Comme le roi se tenait à la porte de Benjamin, Ébed-Mélek sortit du palais royal pour lui parler. Il lui dit: « Mon roi, ces hommes ont commis une mauvaise action en traitant ainsi le prophète Jérémie; ils l'ont jeté dans une citerne! Il y mourra de faim, d'autant plus vite qu'il n'y a plus de pain dans la ville. » Alors le roi ordonna à Ébed-Mélek l'Éthiopien: « Emmène avec toi trente hommes d'ici, et fais sortir Jérémie de la citerne avant qu'il ne meure. » Escorté par ces hommes, Ébed-Mélek se rendit dans un sous-sol du palais royal. Il y prit de vieux vêtements usés et déchirés, qu'il fit passer à Jérémie dans la citerne au moyen de cordes. Puis Ébed-Mélek l'Éthiopien dit à Jérémie: « Mets-toi ces vieux chiffons sous les bras pour éviter le frottement des cordes. » Quand Jérémie l'eut fait, ils tirèrent sur les cordes et le firent remonter de la citerne. Après cela Jérémie resta dans la cour de la garde. Le roi Sédécias envoya chercher le prophète Jérémie et le prit à part, dans la troisième entrée de la maison du Seigneur. Il lui dit: « Je voudrais te poser une question; ne me cache rien. » Jérémie répondit à Sédécias: Si je te dis ce que je dois te dire, ne vas-tu pas me faire mourir? Et si je te donne un conseil, tu n'en tiendras aucun compte! En secret, le roi Sédécias fit à Jérémie ce serment: « Aussi vrai que le Seigneur est vivant, lui qui nous a donné la vie, je te promets de veiller à ce que tu restes vivant; je ne te livrerai pas à ceux qui veulent ta mort. » Alors Jérémie répondit à Sédécias: Voici ce que déclare le Seigneur, Dieu de l'univers et Dieu d'Israël: Si tu sors pour te rendre aux officiers du roi de Babylone, vous aurez la vie sauve, toi et ta famille. La ville ne sera pas livrée aux flammes. Mais si tu refuses de te rendre aux officiers du roi de Babylone, la ville sera livrée aux Babyloniens, qui y mettront le feu. Et toi, tu ne leur échapperas pas. – « J'ai peur des Judéens qui sont passés aux Babyloniens, répliqua le roi Sédécias; je crains qu'on ne me livre à eux et qu'ils ne me maltraitent. » Mais Jérémie lui répondit: « On ne te livrera pas à eux. Mais si tu écoutes ce que je te dis de la part du Seigneur, tout ira bien pour toi et tu auras la vie sauve. Mais si tu refuses de te rendre, le Seigneur m'a révélé ce qui t'arrivera: toutes les femmes qui seront restées au palais royal seront conduites aux officiers du roi de Babylone. Et voici le couplet qu'elles reprendront à ton sujet: “Ils t'ont bien trompé, ils ont réussi à te piéger, tes excellents amis! Quand tu t'es embourbé, ils se sont tous enfuis!” Oui, on conduira tes femmes et tes enfants aux Babyloniens. Et toi, tu ne leur échapperas pas davantage: le roi de Babylone te fera prisonnier puis il livrera cette ville aux flammes. » Alors Sédécias dit à Jérémie: « Si tu veux rester en vie, que personne ne sache rien de cette conversation. Les ministres vont sans doute apprendre que j'ai parlé avec toi; ils viendront t'interroger sur ce que nous nous sommes dit; ils te promettront de te laisser en vie si tu ne leur caches rien. Tu leur répondras: “J'ai supplié le roi de ne pas me renvoyer dans la maison de Yonatan; je n'y survivrais pas.” » Les ministres vinrent effectivement trouver Jérémie et l'interrogèrent. Mais Jérémie leur répondit mot pour mot ce que le roi lui avait ordonné de dire. Alors ils le laissèrent tranquille, car personne n'avait entendu ce que le roi et Jérémie s'étaient dit l'un à l'autre. Jérémie resta dans la cour de la garde jusqu'au jour où Jérusalem fut prise. Voici ce qui arriva quand Jérusalem fut prise: Pendant la neuvième année du règne de Sédécias, roi de Juda, au dixième mois, Nabucodonosor, roi de Babylone, était venu avec toute son armée assiéger la ville de Jérusalem. Au cours de la onzième année, le neuvième jour du quatrième mois, une brèche fut ouverte dans la ville. Alors tous les officiers du roi de Babylone pénétrèrent dans la ville et prirent position au niveau de la porte du Milieu. Il y avait là Nergal-Saresser le chef d'état-major, Samgar-Nebo, Sar-Sekim, le principal homme de confiance du roi et tous les autres officiers du roi de Babylone. Dès que le roi Sédécias et ses soldats s'en aperçurent, ils s'enfuirent. Une fois la nuit tombée, ils quittèrent la ville en passant par le jardin royal et par une porte située entre les deux murailles, puis ils prirent le chemin qui mène à la vallée du Jourdain. Mais les troupes babyloniennes se lancèrent à leur poursuite et ils rattrapèrent Sédécias dans la plaine de Jéricho. Ils le capturèrent, puis ils le conduisirent au roi Nabucodonosor de Babylone, qui se trouvait à Ribla, au pays de Hamath. C'est là que Nabucodonosor rendit son jugement contre Sédécias. C'est là également qu'il fit égorger les fils de Sédécias sous ses yeux, ainsi que tous les hauts fonctionnaires de Juda. Après quoi, on creva les yeux de Sédécias, on le lia par une double chaîne de bronze et on l'emmena à Babylone. À Jérusalem, les Babyloniens incendièrent le palais royal et les maisons d'habitation. Ils démolirent aussi les murailles de la ville. Ensuite Nebouzaradan, le chef des gardes, fit déporter à Babylone la population qui était restée dans la ville, ainsi que ceux qui s'étaient rendus à lui et le reste de la population. Mais il laissa dans le pays de Juda la partie la plus pauvre de la population, les gens qui ne possédaient rien, à qui il attribua alors des vignes et des champs. Le roi Nabucodonosor avait donné au chef des gardes, Nebouzaradan, les ordres suivants au sujet de Jérémie: « Va le chercher, veille à ce qu'on ne lui fasse aucun mal, et fais pour lui ce qu'il demandera! » Nebouzaradan, le chef des gardes, consulta Nebouchazban, principal homme de confiance du roi, Nergal-Saresser, chef d'état-major, et les autres généraux du roi de Babylone. Ensemble, ils commandèrent qu'on aille chercher Jérémie dans la cour de la garde, et qu'on l'en fasse sortir pour le remettre à Guedalia, fils d'Ahicam et petit-fils de Chafan; Guedalia lui permettrait de rentrer chez lui. Jérémie vint donc vivre à nouveau parmi la population. Lorsque Jérémie se trouvait encore détenu dans la cour de la garde, la parole du Seigneur lui fut adressée: Transmets ce message à Ébed-Mélek, l'Éthiopien: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: J'avais annoncé aux habitants de cette ville non pas du bonheur mais du malheur. Eh bien, je réaliserai ce que j'ai dit, et tu le constateras bientôt. Mais le jour où ce malheur arrivera, j'empêcherai que tu tombes aux mains de ceux dont tu as peur, déclare le Seigneur. Oui, je te préserverai de la mort et ta vie sera épargnée, car tu as eu confiance en moi, dit le Seigneur. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie après que Nebouzaradan, le chef des gardes, l'eut laissé partir de Rama. Jérémie se trouvait enchaîné parmi les gens de Jérusalem et les Judéens qui allaient être emmenés en captivité à Babylone. C'est là que le chef des gardes le retira du convoi des exilés. Il prit à part Jérémie et lui dit: « Le Seigneur ton Dieu avait prédit à cette ville un malheur comme celui-là. Et il a effectivement réalisé ce qu'il avait prédit, car vous avez été coupables de ne pas avoir écouté ce qu'il vous disait. Tout cela vous est donc arrivé. Voici, je détache aujourd'hui les chaînes qui entravent tes mains. Si tu as envie de venir avec moi à Babylone, viens, je veillerai sur toi. Mais si tu n'en as pas envie, ne viens pas. Considère que tu peux aller partout dans le pays, et va où tu jugeras bon d'aller. » Comme Jérémie ne répondait pas, Nebouzaradan ajouta: « Retourne auprès de Guedalia, fils d'Ahicam et petit-fils de Chafan. Le roi de Babylone l'a chargé en effet de gouverner les villes de Juda. Installe-toi avec lui au milieu de la population; ou bien va partout où tu jugeras bon d'aller. » Le chef des gardes donna à Jérémie des vivres et un cadeau, puis il le reconduisit. Jérémie se rendit à Mispa, auprès de Guedalia, et s'installa avec lui au milieu de la population restée dans le pays. Or, dans la campagne, il y avait encore des groupes armés. Les officiers de ces groupes et leurs hommes apprirent que le roi de Babylone avait chargé Guedalia, fils d'Ahicam, de gouverner le pays et lui avait confié les pauvres, hommes, femmes et enfants qui n'avaient pas été emmenés captifs à Babylone. Ces officiers, ainsi que leurs hommes, rejoignirent Guedalia à Mispa; c'étaient Ismaël, fils de Netania, Yohanan et Yonatan, tous deux fils de Caréa, Seraya, fils de Tanehoumeth, les fils d'Éfaï de Netofa et Yazania de Maaka. Guedalia leur fit un serment, à eux et à leurs hommes: « N'ayez pas peur des Babyloniens; restez dans le pays et servez le roi de Babylone, et tout ira bien pour vous. Moi, je reste ici, à Mispa, pour vous représenter devant les Babyloniens qui viennent chez nous. Mais vous, faites les vendanges, cueillez les fruits et les olives, faites des provisions et installez-vous dans les villes que vous occupez. » De même tous les Judéens qui se trouvaient chez les Moabites, les Ammonites, les Édomites ou dans quelque autre pays apprirent que le roi de Babylone avait laissé une partie de la population au royaume de Juda et qu'il l'avait confiée à Guedalia. Alors tous ces Judéens revinrent des divers lieux où ils avaient été chassés, et ils arrivèrent auprès de Guedalia, à Mispa, dans le pays de Juda. Ils récoltèrent une grande quantité de vin et de fruits. Un jour, Yohanan, fils de Caréa, et les autres chefs de groupes armés qui se trouvaient encore dans la campagne vinrent trouver Guedalia à Mispa. Ils lui demandèrent: « Sais-tu bien que Baalis, le roi des Ammonites, a chargé Ismaël, fils de Netania, de t'assassiner? » Mais Guedalia ne voulut pas les croire. Pourtant Yohanan était venu trouver Guedalia en cachette, à Mispa, et lui avait dit: « Veux-tu que je supprime Ismaël? Personne n'en saura rien. Pourquoi te laisser assassiner? S'il te tue, les Judéens qui se sont rassemblés autour de toi seront à nouveau dispersés, et ce qui reste encore du royaume de Juda disparaîtra. » Mais Guedalia avait répondu à Yohanan: « Non, tu te trompes au sujet d'Ismaël; ne fais pas une chose pareille. » Mais à la fin de l'été, au septième mois de l'année, Ismaël, fils de Netania et petit-fils d'Élichama, qui était de la famille royale et avait fait partie de la cour du roi, vint à Mispa avec dix hommes. Guedalia, fils d'Ahicam, les invita et ils mangèrent ensemble. Soudain, Ismaël se leva en même temps que les dix hommes qui l'accompagnaient. Ils frappèrent Guedalia à coups d'épée et tuèrent ainsi celui que le roi de Babylone avait chargé de gouverner le pays. Ismaël assassina aussi tous les Judéens qui se trouvaient à Mispa avec Guedalia, ainsi que les Babyloniens et les autres soldats qui étaient là. Deux jours après l'assassinat de Guedalia, personne n'était encore au courant. C'est alors qu'arrivèrent de Sichem, de Silo et de Samarie quatre-vingts hommes. Ils s'étaient rasé la barbe, portaient des vêtements déchirés et leur corps était couvert d'incisions. Ils avaient avec eux des offrandes de blé et d'encens qu'ils voulaient offrir dans la maison du Seigneur à Jérusalem. Ismaël, fils de Netania, sortit de Mispa à leur rencontre en pleurant. Arrivé jusqu'à eux, il leur dit: « Venez donc chez Guedalia. » Mais dès qu'ils furent parvenus à l'intérieur de la ville, Ismaël, fils de Netania, et ses hommes les massacrèrent et jetèrent les corps dans une citerne. Une dizaine d'entre eux cependant dirent à Ismaël: « Ne nous tue pas, car nous avons des provisions cachées dans la campagne, du blé, de l'orge, de l'huile et du miel. » Ismaël renonça donc à les tuer comme il avait tué leurs frères. La citerne dans laquelle Ismaël jeta les cadavres de ces hommes assassinés était la grande citerne que le roi Asa avait ordonné de creuser quand il était en guerre contre le roi d'Israël Bacha. Ismaël la remplit de cadavres. Après cela il emmena prisonniers tous ceux qui restaient à Mispa, ainsi que les filles du roi, bref tous ceux que Nebouzaradan, le chef des gardes, avait confiés à Guedalia, fils d'Ahicam. Ismaël partit avec ses prisonniers pour passer chez les Ammonites. Mais Yohanan, fils de Caréa, et les chefs de groupes armés qui étaient avec lui apprirent tout le mal qu'Ismaël, fils de Netania, avait fait. Ils rassemblèrent leurs hommes pour attaquer Ismaël, qu'ils rattrapèrent au grand étang de Gabaon. Quand les prisonniers d'Ismaël aperçurent Yohanan et les chefs qui l'accompagnaient, ils se réjouirent. Et tous les gens qu'Ismaël avait emmenés captifs de Mispa firent demi-tour et rejoignirent Yohanan. De son côté, Ismaël, fils de Netania, s'enfuit avec huit hommes devant Yohanan et se rendit chez les Ammonites. Yohanan et les chefs de groupes armés qui l'accompagnaient prirent avec eux les survivants qu'Ismaël, fils de Netania, avait emmenés de Mispa après l'assassinat de Guedalia, fils d'Ahicam: les officiers et les soldats, les femmes et les enfants, les eunuques et les autres hauts fonctionnaires qu'ils avaient ramenés de Gabaon. Ils firent halte à l'auberge de Kimeham, près de Bethléem. Ils avaient l'intention d'aller jusqu'en Égypte. Ils avaient peur en effet des représailles des Babyloniens parce qu'Ismaël, fils de Netania, avait assassiné Guedalia, fils d'Ahicam, celui que le roi de Babylone avait chargé de gouverner le pays. Alors tous les chefs de groupes armés, en particulier Yohanan, fils de Caréa, et Yezania, fils de Hochaya, et tout le peuple au grand complet se présentèrent devant le prophète Jérémie. « Accueille favorablement notre demande, lui dirent-ils: prie le Seigneur ton Dieu pour tous les rescapés que nous sommes, car nous restons bien peu nombreux, comme tu le vois. Demande au Seigneur ton Dieu qu'il nous fasse connaître où nous devons aller et ce que nous avons à faire. » Le prophète Jérémie leur dit: C'est entendu! Je prierai le Seigneur notre Dieu comme vous me le demandez et je vous ferai connaître la réponse du Seigneur; je ne vous en cacherai rien. Ils répondirent à Jérémie: « Nous nous engageons à faire exactement ce que le Seigneur ton Dieu t'aura chargé de nous dire. Qu'il soit le témoin incontesté de notre serment! Nous t'avons chargé de consulter le Seigneur notre Dieu. Nous écouterons sa voix, que cela nous plaise ou non. Ainsi tout ira bien pour nous, puisque nous aurons écouté la voix du Seigneur notre Dieu. » Au bout d'une dizaine de jours, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie. Il convoqua Yohanan, fils de Caréa, et les autres chefs de groupes armés qui l'accompagnaient, ainsi que tout le peuple au grand complet. Puis il leur dit: En réponse à la supplication que vous m'aviez chargé de lui présenter, le Seigneur, le Dieu d'Israël déclare: Si vous décidez de demeurer dans ce pays, je vous reconstruirai, je ne vous démolirai plus; je vous replanterai au lieu de vous déraciner. Car je regrette le mal que je vous ai fait. Maintenant cessez d'avoir peur du roi de Babylone. Moi, le Seigneur, je vous répète: N'ayez pas peur de lui, car je suis avec vous pour vous sauver et vous libérer de son emprise. J'éveillerai en lui de la tendresse pour vous, il aura de la tendresse pour vous et il laissera chacun de vous revenir sur sa terre d'origine. Jérémie continua: Mais si vous refusez d'écouter ce que dit le Seigneur votre Dieu et si vous déclarez: « Non, nous renonçons à vivre dans ce pays, nous irons plutôt en Égypte pour ne plus subir la guerre, ne plus entendre le son de la trompette d'alarme et ne plus souffrir de la faim; c'est là-bas que nous allons nous installer! » Alors, poursuivit Jérémie, vous, les derniers représentants du royaume de Juda, écoutez bien ce que le Seigneur annonce. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Si vous avez vraiment décidé de regagner l'Égypte pour vous y réfugier, la guerre, qui vous fait si peur, vous rattrapera là-bas, en Égypte; la faim, qui vous inquiète autant, vous poursuivra jusque-là et vous y mourrez. Tous ceux qui auront décidé d'aller se réfugier en Égypte mourront à cause de la guerre, de la famine ou de la peste. Aucun d'eux n'échappera au malheur que je ferai venir sur eux. Jérémie ajouta: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: L'ardente indignation que j'avais déversée contre les habitants de Jérusalem, je la déverserai contre vous, si vous allez en Égypte. On vous citera comme exemple quand on voudra prononcer une malédiction, ou évoquer quelque chose d'horrible, de maudit ou de honteux; et vous ne reverrez jamais plus ce pays. Le Seigneur vous le dit: N'allez pas en Égypte! Vous, les derniers représentants de Juda, comprenez-le bien, je vous avertis aujourd'hui. Quand vous m'avez chargé de consulter le Seigneur votre Dieu, et que vous m'avez demandé de le prier pour vous, vous avez dit: « Fais-nous connaître exactement tout ce que le Seigneur notre Dieu dira, et nous le ferons. » À ce moment-là, vous vous êtes engagés à la légère. Aujourd'hui, en effet, je vous apporte la réponse du Seigneur notre Dieu, mais vous n'écoutez rien de ce qu'il m'a chargé de vous répondre. Eh bien, sachez que vous mourrez à cause de la guerre, de la famine ou de la peste, là même où vous aurez désiré vous réfugier! Quand Jérémie eut fini de dire à tout le peuple ce que le Seigneur leur Dieu l'avait chargé d'annoncer, c'est-à-dire tout ce qu'on vient de lire, Azaria, fils de Hochaya, Yohanan, fils de Caréa, et tous ces hommes insolents répondirent à Jérémie: « Menteur! le Seigneur notre Dieu ne t'a pas chargé de nous dissuader d'aller en Égypte pour nous y réfugier. C'est plutôt Baruc, fils de Néria, qui t'entraîne contre nous. Il voudrait bien, en effet, nous voir livrés aux Babyloniens, pour que ceux-ci nous fassent mourir ou nous déportent à Babylone. » Ainsi Yohanan, fils de Caréa, les autres chefs des groupes armés et tout le peuple refusèrent d'écouter le Seigneur et de rester au pays de Juda. Yohanan et les autres chefs de groupes armés emmenèrent les derniers représentants de Juda, tous ceux qui avaient été d'abord chassés chez les pays voisins et qui étaient ensuite revenus vivre au pays de Juda: les hommes, les femmes, les enfants, les filles du roi et toutes les personnes que Nebouzaradan, le chef des gardes, avait laissées avec Guedalia, fils d'Ahicam et petit-fils de Chafan. Ils emmenèrent également le prophète Jérémie et Baruc, fils de Néria. Contrairement à ce qu'avait dit le Seigneur, ils se rendirent en Égypte et arrivèrent à Tapanès. À Tapanès, la parole du Seigneur fut adressée à Jérémie: Prends quelques grandes pierres et enterre-les dans le sol de la terrasse, à l'entrée du palais du pharaon. Fais cela en présence des gens de Juda. Tu leur diras: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: J'envoie chercher mon serviteur, le roi Nabucodonosor de Babylone, et j'installerai son trône au-dessus des pierres que j'ai enterrées ici. C'est à cet endroit qu'il déploiera sa majesté. Quand il arrivera, il écrasera l'Égypte. Et ce sera pour les uns la mort, pour d'autres l'exil, pour d'autres l'exécution. Je mettrai le feu aux temples des dieux égyptiens; Nabucodonosor brûlera les dieux égyptiens eux-mêmes ou les emportera chez lui. Il pillera le pays d'Égypte aussi soigneusement qu'un berger élimine les poux de son vêtement. Puis il s'en ira tranquillement. À Héliopolis, il brisera aussi les pierres dressées et détruira par le feu les temples des dieux égyptiens. La parole du Seigneur fut adressée à Jérémie pour tous les Judéens qui s'étaient installés en Égypte dans les villes de Migdol, Tapanès, Memphis et dans la région de Patros. Jérémie leur dit: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Vous avez vu tous les malheurs que j'ai fait venir sur Jérusalem et sur les autres villes de Juda. Elles sont aujourd'hui en ruine et complètement dépeuplées. C'est parce que leurs habitants m'ont offensé par le mal qu'ils ont commis. En effet, ils sont allés offrir leurs sacrifices et leur culte à d'autres dieux. Pourtant ils n'avaient rien de commun avec ces dieux-là, pas plus que vous-mêmes ou vos ancêtres. Et moi, je n'ai jamais cessé de vous envoyer l'un après l'autre mes serviteurs, les prophètes, pour vous faire abandonner ces pratiques scandaleuses que je déteste. Mais vous n'avez pas écouté, vous n'avez pas fait attention, vous n'avez pas renoncé à faire le mal, ni à offrir des sacrifices à d'autres dieux. Alors, comme un métal en fusion, j'ai déversé ma colère et mon indignation; elles ont consumé les villes de Juda et les rues de Jérusalem; il n'en reste plus que des ruines, des ruines sinistres, comme on le constate aujourd'hui. Jérémie continua: Et maintenant, voici ce que le Seigneur, Dieu de l'univers et Dieu d'Israël, déclare: Pourquoi vous faites-vous tant de mal à vous-mêmes? Désirez-vous vraiment priver le peuple de Juda de ses hommes, de ses femmes, de sa jeunesse et de ses petits enfants? Voulez-vous qu'il ne reste rien de vous? Vous m'offensez par vos actions, en offrant des sacrifices à d'autres dieux. Dans ce pays d'Égypte où vous êtes venus vous réfugier, voulez-vous vraiment vous faire exterminer et devenir un exemple de malédiction et de honte pour tous les peuples du monde? Avez-vous oublié tout le mal qui a été commis dans le pays de Juda et les rues de Jérusalem par vos ancêtres, par les rois de Juda, par les femmes de Salomon, par vous-mêmes et par vos femmes? Jusqu'à présent, personne n'en a éprouvé de remords, personne n'a reconnu mon autorité, personne n'a suivi l'enseignement et les commandements que je vous avais donnés, à vous comme à vos ancêtres. Enfin Jérémie ajouta: C'est pourquoi voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: J'ai l'intention de vous envoyer le malheur et de supprimer l'ensemble du peuple de Juda. Je prendrai les derniers représentants de Juda qui ont décidé de venir se réfugier en Égypte, et ils mourront tous. C'est dans ce pays qu'ils tomberont morts, que ce soit à cause de la guerre ou de la famine, tous sans exception. On les citera en exemple pour prononcer une malédiction ou mentionner une chose horrible, maudite ou honteuse. J'interviendrai contre ceux qui se sont réfugiés en Égypte, comme je suis intervenu contre les gens de Jérusalem: par la guerre, la famine ou la peste. Parmi les derniers représentants de Juda qui sont venus se réfugier ici, en Égypte, aucun ne réussira à s'enfuir, aucun n'échappera, aucun ne reviendra au pays de Juda, où ils désirent pourtant revenir s'installer un jour; aucun, sauf quelques rescapés. Tous les hommes, qui savaient bien que leurs femmes offraient des sacrifices à d'autres dieux, et toutes les femmes, qui formaient là une grande assemblée, bref tous ceux qui s'étaient installés en Égypte, à Patros, répondirent à Jérémie: « Tu prétends que tu nous parles de la part du Seigneur, mais nous refusons de t'écouter. Nous ferons plutôt ce que nous avons promis: nous présenterons des offrandes de parfum et de vin à la déesse Astarté, la reine des cieux, comme nous l'avons fait jusqu'ici, ainsi que nos ancêtres, nos rois et nos ministres, dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem. Alors nous avions suffisamment à manger, tout allait bien pour nous et nous ne connaissions pas le malheur. Mais depuis que nous avons cessé de présenter ces offrandes de parfum et de vin à la reine des cieux, nous manquons de tout et nous sommes exterminés par la guerre et la famine. » Et les femmes ajoutèrent: « Lorsque nous offrons des sacrifices à la reine des cieux, nos maris ne sont-ils pas d'accord avec nous? Ils savent bien que nous faisons pour elle des gâteaux qui la représentent et que nous lui apportons des offrandes de vin. » Jérémie dit alors à tout le peuple, ces hommes et ces femmes qui venaient de lui répondre ainsi: Dans les villes de Juda et dans les rues de Jérusalem, vous offriez déjà ces sacrifices, vous-mêmes, vos ancêtres, vos rois, vos ministres et tout le peuple. N'est-ce pas vrai? Croyez-vous que le Seigneur ne l'ait pas remarqué ou qu'il l'ait oublié? Non, le Seigneur ne supportait plus vos agissements, vos pratiques scandaleuses; c'est pourquoi votre pays a été ruiné, effroyablement dévasté, vidé de ses habitants, et on le cite comme exemple pour prononcer une malédiction, tout le monde peut le constater. Ce malheur qui vous frappe aujourd'hui vous est arrivé parce que vous avez offert des sacrifices à d'autres dieux et que vous vous êtes rendus coupables envers le Seigneur: vous n'avez pas écouté ce qu'il vous disait et vous n'avez pas suivi son enseignement, ses commandements et ses avertissements. Jérémie dit encore à tout le peuple, hommes et femmes: Écoutez ce que déclare le Seigneur, vous tous, gens de Juda qui êtes en Égypte. Voici en effet ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Vous-mêmes et vos femmes avez annoncé que de toute façon vous tiendriez vos promesses à l'égard de la reine des cieux, et que vous lui présenteriez donc des offrandes de parfum et de vin; et vous l'avez fait. Eh bien, tenez ces engagements, faites ce que vous avez promis! Mais alors, vous tous qui êtes installés en Égypte, écoutez bien ce que je vous annonce; c'est moi, le Seigneur, qui vous le dis; je le jure par mon grand nom: dans toute l'Égypte aucun homme de Juda ne prononcera jamais plus mon nom pour prêter serment en disant: “Par le Seigneur, le Dieu vivant…” Je veillerai à vous envoyer non pas du bonheur mais du malheur. Les gens de Juda qui sont en Égypte mourront jusqu'au dernier par la guerre ou la famine. Quelques-uns seulement échapperont à la guerre et reviendront d'Égypte au pays de Juda. Alors les survivants de ces gens de Juda qui étaient venus se réfugier en Égypte reconnaîtront si c'est ma parole ou si c'est la vôtre qui se réalise. Je vous donnerai un signe pour vous convaincre que j'interviendrai ici-même et que mes paroles de malheur à votre sujet se réaliseront vraiment. Ce signe, le voici: Je livrerai le roi d'Égypte, le pharaon Hofra, à ceux qui veulent sa mort, comme j'ai livré le roi Sédécias de Juda à son ennemi mortel, Nabucodonosor, le roi de Babylone. C'est moi, le Seigneur, qui le déclare. Lorsque Baruc, fils de Néria, fixa par écrit les messages que le prophète Jérémie lui dictait, il y avait quatre ans que Joaquim, fils de Josias, était roi de Juda. C'est alors que Jérémie dit à Baruc: Voici ce que le Seigneur, le Dieu d'Israël, déclare à ton sujet, Baruc. Tu dis: « Ah! que tout va mal pour moi! J'ai déjà eu bien des épreuves, et le Seigneur y ajoute de nouvelles souffrances. Je m'épuise à force de gémir et je ne trouve aucun répit! » Eh bien, voici ce que le Seigneur m'a chargé de déclarer: Je suis en train de démolir ce que j'avais bâti et de déraciner ce que j'avais planté; je bouleverse le pays tout entier. Et toi, tu souhaiterais que je fasse des merveilles pour te sauver? Ne demande rien de ce genre. C'est au contraire le malheur que j'envoie. Il atteindra tout ce qui vit, déclare le Seigneur. Mais à toi je donne ceci: ta vie sera épargnée partout où tu iras. La parole du Seigneur fut adressée au prophète Jérémie au sujet des autres peuples. Au sujet de l'Égypte et de l'armée du roi d'Égypte, le pharaon Néco. Celui-ci se trouvait à Karkémich, au bord de l'Euphrate, lorsque Nabucodonosor, le roi de Babylone lui infligea une défaite. C'était la quatrième année du règne de Joaquim, fils de Josias et roi de Juda. Préparez les boucliers, les grands et les petits boucliers, et montez au combat. Attelez les chevaux, en selle, cavaliers! Mettez les casques! À vos rangs! Affûtez les lances, revêtez les cuirasses! Mais pourquoi est-ce que je les vois perdre courage? Ils cèdent du terrain. Leurs troupes d'élite sont battues. Sauve qui peut! Il n'y a personne pour faire face, la terreur est partout, déclare le Seigneur. Même les plus rapides ne courent pas assez vite! Même les troupes d'élite ne peuvent y échapper! Là-bas, vers le nord, sur les bords de l'Euphrate, ils trébuchent, ils mordent la poussière. Qui donc ressemble au Nil en crue, ou à ces fleuves aux eaux tumultueuses? C'est l'Égypte. Elle est comme le Nil en crue, comme les fleuves aux eaux tumultueuses. Elle dit: « J'inonderai la terre et j'anéantirai les villes avec leurs habitants. Cavaliers, à l'assaut! Plus vite, les chars! En avant, les troupes d'élite, gens de Kouch et de Pouth, porteurs du petit bouclier, et gens de Loud, armés de l'arc! » Mais pour le Seigneur, pour le Dieu de l'univers, c'est le jour attendu, le jour de la revanche contre ses adversaires. L'épée est comme un monstre qui se rassasie et s'enivre de leur sang. C'est un véritable carnage pour le Seigneur, pour le Dieu de l'univers, qui se déroule au pays du nord, sur les bords de l'Euphrate! Pauvre Égypte! Monte jusqu'en Galaad y chercher du baume apaisant… Mais c'est inutile de multiplier les soins: ta blessure ne guérira pas. Les populations ont appris comment tu as été humiliée, car ta plainte s'entend partout. Un guerrier en fait trébucher un autre, les deux tombent ensemble. Parole que le Seigneur adressa au prophète Jérémie, quand Nabucodonosor, le roi de Babylone, arriva pour attaquer l'Égypte: Annoncez la nouvelle en Égypte, faites-la connaître à Migdol, à Memphis et à Tapanès. Dites-leur: « À vos postes, aux armes! » Car la guerre a déjà englouti vos voisins. Mais que fait ton taureau sacré vautré par terre? il n'a pas résisté quand le Seigneur l'a poussé et l'a fait lourdement trébucher et tomber. Alors les mercenaires se disent l'un à l'autre: « Retournons chez nous, dans notre pays natal, fuyons la fureur de la guerre. » Et le pharaon, le roi d'Égypte, qu'on lui attribue désormais ce surnom: “beaucoup de bruit pour rien ”! Aussi vrai que je suis vivant, j'en fais le serment, dit le roi, qui a pour nom “le Seigneur de l'univers”: l'ennemi viendra, c'est aussi sûr que le Tabor est une montagne et que le Carmel domine la mer! Population d'Égypte, c'est le moment pour toi de ramasser tes affaires pour partir en exil. Car la ville de Memphis va devenir un désert sinistre, une ruine inhabitée. L'Égypte est comme une jeune vache de belle allure. Mais, venant du nord, une mouche piquante est arrivée sur elle. Les mercenaires, en Égypte, étaient comme des veaux qu'on engraisse. Or même eux, ils font demi-tour; tous, ils prennent la fuite. Aucun ne résiste quand arrive le jour du désastre, quand j'interviens contre eux. Ses troupes s'esquivent sans faire plus de bruit qu'un serpent qui fuit. Les ennemis arrivent en force contre elle, tels des bûcherons brandissant leurs haches. Ils abattent sa forêt, son impénétrable forêt; c'est ce qu'annonce le Seigneur. Ils arrivent en masse, comme un nuage de sauterelles, innombrables. C'est une honte pour l'Égypte: elle tombe au pouvoir d'un peuple venu du nord. Le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël, déclare: J'interviendrai contre Amon, le dieu de Thèbes, contre l'Égypte, ses dieux et ses rois, contre le pharaon et ceux qui comptent sur lui. Je les livrerai à ceux qui désirent leur mort: Nabucodonosor, le roi de Babylone, et ses troupes. Plus tard l'Égypte pourra retrouver son ancienne situation. Voilà ce que déclare le Seigneur. Toi, qui descends de mon serviteur Jacob, n'aie pas peur; ne perds pas courage, toi Israël, car je viens te sauver en te faisant revenir de ces régions lointaines. Je ramène tes enfants du pays où ils sont exilés. Jacob retrouve la tranquillité et la sécurité, personne ne l'inquiétera plus. Toi, Jacob mon serviteur, n'aie plus peur, déclare le Seigneur, car je suis avec toi. Je veux en finir avec tous les peuples au sein desquels je t'ai dispersé. Mais toi, je ne te détruis pas. Je te punirai mais avec justice. Je ne peux tout de même pas te traiter en innocent! La parole du Seigneur fut adressée au prophète Jérémie au sujet des Philistins. C'était avant que le pharaon attaque Gaza. Voici ce que déclare le Seigneur: Un flot qui grossit arrive du nord; c'est bientôt un torrent impétueux, qui inonde le pays et ce qui s'y trouve, les villes et leurs populations. Les gens crient, tous les habitants du pays hurlent. On entend les chevaux frapper le sol de leurs sabots, le grondement des chars, le fracas des roues. Les parents en oublient leurs enfants, ils se tiennent là, comme paralysés. Pour tous les Philistins, le jour de la dévastation est venu. Pas un seul rescapé pour aider Tyr et Sidon! Le Seigneur ravage tout chez les Philistins, ces survivants de l'île de Kaftor. En signe de deuil, les gens de Gaza se sont rasé le crâne. À Ascalon, les derniers géants sont réduits au silence. Philistins, jusqu'à quand vous ferez-vous des incisions sur le corps? Et toi, épée du Seigneur, ne prendras-tu jamais, hélas, de repos? Rentre dans ton fourreau, reste tranquille, tais-toi! – Mais comment prendrait-elle du repos? Le Seigneur lui a donné des ordres et il lui a confié comme objectif Ascalon et toute la côte. Au sujet de Moab. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Quel malheur pour les gens de Nébo: leur ville est dévastée! Consternation pour Quiriataïm: la voilà conquise! Consternation pour cette citadelle: elle est terrorisée! La gloire de Moab, c'est fini. On a fait contre la ville de Hèchebon des projets pour son malheur: « Allons, rayons-la du nombre des peuples! » Toi aussi tu es ruinée, Madmen, la guerre te poursuit. Des appels au secours proviennent de Horonaïm: Quel grand et terrible désastre! C'est fini pour Moab, on entend ses cris jusqu'à Soar. Les survivants sont en larmes, en suivant la montée de Louhith. À la descente de Horonaïm, on entend crier au désastre: « Fuyez d'ici, sauve qui peut! Demeurez dans le désert, comme le genévrier. » Moab, toi qui te fiais à tes réalisations et à tes réserves, te voilà pris, toi aussi! Ton dieu Kemoch part en exil avec tes prêtres et avec tes notables. L'une après l'autre, toutes les villes sont détruites, aucune n'est épargnée. Tout a péri dans la vallée et le plateau est ravagé. C'est ce qu'a dit le Seigneur. Donnez des ailes à Moab, qu'il parte à tire-d'aile! Privées de tous leurs habitants, ses villes seront dévastées. Maudit soit celui qui, par manque d'enthousiasme, épargne la vie des ennemis du Seigneur! Depuis sa jeunesse Moab vivait sans souci: il n'avait jamais connu l'exil. Il restait tranquille, comme un vin qui a le temps de laisser déposer son résidu. On ne l'avait jamais transvasé, il avait conservé son goût et tout son arôme. C'est pourquoi, déclare le Seigneur, les jours viennent où j'enverrai des gens pour le transvaser. Ils videront les jarres qui le contiennent et les mettront en pièces. Moab sera déçu par son dieu Kemoch, comme le royaume d'Israël a été déçu par le dieu de Béthel, en qui il avait mis toute sa confiance. Gens de Moab, comment pouvez-vous dire: « Nous sommes des soldats d'élite, des hommes faits pour la guerre »? Moab est dévasté, on monte à l'assaut de ses villes et on conduit les meilleurs de ses jeunes gens au massacre. Voilà ce que déclare le grand roi, qui a pour nom “le Seigneur de l'univers”: Pour Moab la ruine approche, le malheur vient en toute hâte. Vous tous, les peuples voisins qui le connaissez bien, présentez-lui vos condoléances. Dites: « Comment est-il possible que soient brisés une telle puissance, un pouvoir aussi glorieux? » Population de Dibon, descends du haut de ta gloire, prépare-toi à endurer la soif, car le destructeur de Moab s'en prend à toi, il démolit tes fortifications. Population d'Aroër, tiens-toi sur le chemin et fais le guet. Demande aux fuyards, aux rescapés, ce qui est arrivé. « C'est la honte et l'abattement pour Moab », répondront-ils. Poussez des cris, des hurlements; annoncez sur les bords de l'Arnon que Moab est dévasté. C'est le jugement du Seigneur qui frappe la région du plateau et les villes de Holon, Yahas, Méfaath, Dibon, Nébo, Beth-Diblataïm, Quiriataïm, Beth-Gamoul, Beth-Méon, Querioth et Bosra. Il atteint toutes les villes du pays de Moab, proches ou lointaines. La force de Moab est cassée, son pouvoir est brisé, déclare le Seigneur. Enivrez Moab car il s'est cru supérieur au Seigneur. Qu'il vomisse son vin et qu'à son tour il fasse rire tout le monde de lui. Moab, rappelle-toi comment tu te moquais d'Israël. Est-ce un voleur pour que tu ne parles de lui qu'en hochant la tête d'un air moqueur? Quittez les villes, gens de Moab, cachez-vous au milieu des rochers, comme la colombe qui fait son nid de l'autre côté du précipice. Nous avons entendu parler de l'orgueil de Moab, de sa fierté démesurée, de sa prétention hautaine, de son arrogance, de son esprit de supériorité. Moi aussi je le sais, déclare le Seigneur: il exagère, il se vante; mais quand il s'agit d'agir, il n'y a plus personne! C'est pourquoi, quand je pense à Moab, je pousse des hurlements de détresse, j'appelle au secours pour tout ce peuple, je jette des cris plaintifs à propos des gens de Quir-Hérès. Je pleure sur toi, vigne de Sibma, plus que sur les gens de Yazer. Tu avais allongé tes pousses au-delà de la mer Morte, elles atteignaient Yazer. Mais le destructeur s'est jeté sur tes fruits, sur ta vendange. La joie bruyante a disparu des vergers de Moab. Il n'y a plus de vin dans les cuves, on ne foule plus le raisin en criant; on n'entend plus les cris cadencés de la vendange. Les gens de Hèchebon appellent au secours. On les entend jusqu'à Élalé; on perçoit leur voix jusqu'à Yahas, et de Soar jusqu'à Horonaïm et Églath-Selissia, si bien que même l'oasis de Nimrim est sinistrée. J'éliminerai de Moab ceux qui vont au lieu consacré aux divinités leur offrir de l'encens, déclare le Seigneur. C'est pourquoi mon chant s'élève sur Moab et sur les gens de Quir-Hérès, plaintif comme un air de flûte: tout ce qui leur restait est perdu. Les hommes ont tous rasé leurs cheveux et coupé leur barbe, ils se sont entaillé les mains et portent la tenue de deuil. Sur toutes les terrasses des maisons de Moab et sur les places on n'entend plus que des lamentations. J'ai cassé Moab comme un pot dont on ne veut plus, déclare le Seigneur. Poussez des hurlements de détresse: « Comme le voilà abattu! Et quelle honte pour lui d'avoir tourné le dos! » Pour tous ses voisins Moab sera désormais un sujet de sarcasmes et d'effroi. Voici ce que déclare le Seigneur: On dirait qu'un vautour, ailes déployées, plane au-dessus de Moab. Les villes sont prises, les forteresses sont conquises. Même les meilleurs soldats de Moab ressentent l'angoisse qu'éprouve une femme qui accouche. Moab est supprimé, il n'existe plus en tant que peuple: il s'est cru supérieur au Seigneur. La frayeur, la fosse et le filet sont sur vous, habitants de Moab, déclare le Seigneur: car celui qui fuit la frayeur tombera au fond de la fosse. S'il en remonte, il sera pris au filet. Je fais venir sur Moab l'année où il devra rendre des comptes, déclare le Seigneur. Les fuyards, à bout de force, cherchent un abri dans Hèchebon. Mais un feu jaillit de la ville; du palais du roi Sihon une flamme sort dévorer jusqu'aux cheveux de ces gens si bruyants. Quel malheur pour toi, Moab! Tu péris, peuple du dieu Kemoch! Tes fils et tes filles sont emmenés prisonniers. Mais un jour, déclare le Seigneur, je rétablirai Moab. Ici prend fin la sentence que le Seigneur a prononcée sur Moab. Au sujet des Ammonites, voici ce que déclare le Seigneur: Pourquoi le dieu Milkom a-t-il annexé le territoire de Gad? Pourquoi les Ammonites occupent-ils des villes israélites? Israël n'a-t-il pas de fils qui puissent hériter de ces villes? C'est pourquoi le Seigneur déclare: Les jours viennent où dans Rabba, la capitale ammonite, retentiront des cris de guerre. Elle ne sera bientôt plus qu'une butte déserte et sinistre, tandis que les villages voisins seront dévorés par le feu. Alors Israël reprendra ce qui lui appartenait. Voilà ce que dit le Seigneur. Gens de Hèchebon, poussez des hurlements de détresse: « La ville d'Aï est dévastée! » Lancez des appels au secours, villages voisins de Rabba. Mettez la tenue de deuil, entonnez une complainte, en errant le long des enclos: le dieu Milkom part en exil avec ses prêtres et avec ses notables. Ah, Rabba, fille rebelle! tu te vantais de ta vallée, de ta vallée bien irriguée; tu te fiais à tes réserves. « Qui oserait m'attaquer? » demandais-tu. Eh bien, déclare le Seigneur, le Dieu de l'univers, j'introduis chez toi la panique; elle parvient de partout à la fois. Vous serez tous dispersés, chacun dans son coin, et il n'y aura personne pour regrouper les fuyards. Mais après cela je rétablirai les Ammonites. Voilà ce que déclare le Seigneur. Au sujet d'Édom, voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: N'y a-t-il plus d'intelligence à Téman? Ses sages ont-ils perdu la raison? Leur sagesse est-elle moisie? Demi-tour, fuyez, gens de Dédan! Disparaissez au fond des cavernes, car je vous apporte la ruine, descendants d'Ésaü. Le temps est venu. Je viens régler nos comptes. Quand les vendangeurs viennent chez vous, ils ne laissent pas une grappe. Si des pillards s'introduisent de nuit dans une maison, ils font des dégâts jusqu'à ce qu'ils aient amassé assez de butin. C'est moi qui vous dépouillerai, descendants d'Ésaü, qui découvrirai vos cachettes: vous ne réussirez plus à vous dissimuler. Sa descendance, ses frères et même ses voisins sont livrés au pillage. De lui, il ne reste rien. Quand vous ne serez plus là, j'élèverai vos orphelins, et vos veuves pourront compter sur moi. Voici ce que déclare le Seigneur: Écoutez bien: ceux que je n'avais pas condamnés à boire la coupe ont dû la boire quand même. Et toi, Édom, tu voudrais être traité en innocent? Il n'en est pas question. Cette coupe, tu la boiras! J'en fais le serment: Aussi vrai que je suis Dieu, ta capitale Bosra deviendra un sujet d'horreur et d'effroi, un champ de ruines que l'on citera comme exemple pour prononcer une malédiction. Et les villes voisines ne seront plus que des ruines éternelles. Voilà ce que déclare le Seigneur. Le Seigneur m'a fait entendre ce message qu'un envoyé apporte aux autres peuples: « Rassemblement! En marche contre Édom! Levez-vous, à l'attaque! » Édom, je ferai de toi un tout petit peuple, de ceux que l'on méprise. Tu effarouchais tout le monde, tu te croyais supérieur, mais tu te faisais des illusions. Toi qui habites les failles des rochers, qui t'accroches sur les hauteurs, même si tu as hissé ton nid aussi haut que celui de l'aigle, je t'en ferai redescendre. Voilà ce que déclare le Seigneur. Édom deviendra un champ de ruines; tous les passants en auront froid dans le dos et siffleront d'horreur en voyant les dégâts qu'il aura subis. Ce sera comme pour Sodome, Gomorrhe et les villes voisines qui furent totalement rasées, dit le Seigneur. Personne n'habitera plus chez toi, aucun humain n'y séjournera plus. Je serai comme un lion qui monte des buissons du Jourdain vers une oasis florissante, dit le Seigneur: en un clin d'œil j'en ferai déguerpir tout le monde. Qui est donc ce chef que j'ai choisi? Qui, en effet, est comparable à moi? Qui oserait me demander des comptes? Et quel est le dirigeant qui pourrait me résister? Écoutez donc quel projet le Seigneur a formé contre Édom et quels plans il a préparés contre les habitants de Téman: Soyez sûrs qu'il les emmènera comme du bétail, jusqu'au dernier. Soyez sûrs que leur propre domaine les rejettera avec horreur. En apprenant leur chute la terre tremblera; on entendra leurs appels au secours jusqu'à la mer des Roseaux. On dirait qu'un vautour, ailes déployées, s'élève et plane au-dessus de Bosra. Ce jour-là, les meilleurs soldats d'Édom ressentiront la même angoisse qu'une femme qui accouche. Au sujet de Damas. C'est la consternation dans les villes de Hamath et d'Arpad. Elles ont appris la mauvaise nouvelle et sont saisies d'inquiétude. La mer commence à s'agiter, impossible de la calmer. Les gens de Damas perdent courage. Ils font demi-tour pour s'enfuir. La panique, l'angoisse et les douleurs les prennent comme une femme sur le point d'accoucher. Comment est-il possible que cette ville célèbre, cette cité joyeuse soit abandonnée? Aussi ses jeunes gens tomberont-ils sur les places. Tous ses soldats perdront la vie ce jour-là, annonce le Seigneur de l'univers. Je mettrai le feu à la ville de Damas; il dévorera le palais de Ben-Hadad. Au sujet de Quédar et des royaumes de Hassor, qui furent vaincus par Nabucodonosor, le roi de Babylone. Voici ce que déclare le Seigneur: Allons, à l'assaut contre Quédar! Dévastez tout chez les gens du désert. Pillez leurs tentes et leurs troupeaux, leurs tapis et tous leurs bagages! Emmenez leurs chameaux, et que l'on crie à leur sujet: « La terreur est partout! » Gens de Hassor, fuyez vite, cachez-vous au fond des grottes, déclare le Seigneur. Nabucodonosor, le roi de Babylone, a un projet contre vous, il a préparé un plan. Debout, ordonne le Seigneur, à l'assaut contre ces gens paisibles, qui croyaient vivre en sécurité, qui n'ont ni porte ni serrure, et qui vivent à l'écart! On prendra leurs chameaux et leurs nombreux troupeaux comme butin. Je disperserai à tous les vents ces populations aux tempes rasées. De toutes parts je leur apporte la ruine, déclare le Seigneur. Hassor deviendra un repaire de chacals, un désert sinistre pour toujours. Personne n'y habitera plus, aucun humain n'y séjournera. La parole du Seigneur fut adressée au prophète Jérémie au sujet des Élamites. C'était au début du règne de Sédécias, roi de Juda. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Je brise l'arc d'Élam, la source de sa puissance. Du nord et du sud, de l'est et de l'ouest, j'envoie les quatre vents en direction d'Élam. Et je disperserai les Élamites aux quatre vents. Il y aura des réfugiés élamites dans tous les pays sans exception. Je terrifierai les Élamites devant leurs adversaires, devant ceux qui désirent leur mort. Dans mon ardente indignation je leur enverrai le malheur. Je les poursuivrai par la guerre jusqu'à ce qu'ils disparaissent. J'éliminerai d'Élam le roi et ses ministres, pour y dresser mon propre trône. Voilà ce que déclare le Seigneur. Mais un jour, ajoute le Seigneur, je rétablirai Élam. La parole du Seigneur fut adressée au prophète Jérémie au sujet de Babylone et de la Babylonie. Annoncez cette nouvelle aux peuples, faites-la connaître, hissez les drapeaux de la victoire, proclamez-la sans rien cacher: Babylone est tombée! C'est la honte pour ses idoles, l'effondrement pour ses faux dieux. Honte au dieu Bel! Terreur pour Mardouk! Car un peuple a marché contre elle, en provenance du nord. Il changera son pays en un désert sinistre, sans âme qui vive. Car les êtres humains et les bêtes, tous auront fui, tous auront disparu. C'est alors, déclare le Seigneur, que les gens d'Israël et de Juda, marchant d'un même pas, tout en pleurant, me chercheront, moi leur Dieu. Ils demanderont le chemin qui conduit à Sion, le but de leur voyage. Ils viendront s'associer à moi en vue d'une alliance éternelle, qu'ils n'oublieront jamais. Mon peuple n'était plus qu'un troupeau de moutons perdus. Ses bergers les avaient égarés, les laissant errer sur les montagnes. Ils allaient de montagne en colline et avaient oublié leur prairie. Les premiers adversaires venus n'en firent qu'une bouchée. Ils disaient: « Il n'y a pas de mal à cela, ces gens sont coupables envers le Seigneur, lui qui est la demeure de la justice, l'espoir de leurs ancêtres. » Fuyez hors de Babylone, partez de ce pays, et soyez comme des boucs à la tête du troupeau. Car je réveille un groupe de peuples puissants et je les lance à l'attaque contre Babylone. Ces gens arriveront du nord, prendront position contre elle et s'en empareront. Aucune de leurs flèches ne manque son but. Ils ont causé le deuil de bien des mères. Le pays des Babyloniens n'échappera pas au pillage; tous ceux qui le dépouilleront s'en donneront à cœur joie, déclare le Seigneur. Ah, vous pouvez vous réjouir, vous pouvez vous féliciter, vous qui avez saccagé ce qui m'appartenait! Vous pouvez faire des bonds comme une jeune vache qui foule le grain, et pousser des hennissements comme des étalons! Mais votre mère Babylone est plongée dans la honte et le déshonneur. La voilà à la traîne des autres pays, c'est un désert, une steppe aride. L'irritation du Seigneur lui vaudra de rester inhabitée, tout entière sinistrée. Tous ceux qui passeront près d'elle en auront froid dans le dos et siffleront d'horreur à la vue des dégâts qu'elle aura subis. Vous tous, les tireurs à l'arc, prenez position tout autour de Babylone. Lâchez vos flèches sur elle, ne les économisez pas, car elle est coupable envers le Seigneur. Lancez de toutes parts vos cris de guerre contre elle. La voilà qui se rend, les bras levés. Ses tours sont démolies, ses murailles sont effondrées. C'est la revanche du Seigneur! Vengez-vous sur elle! Faites-lui ce qu'elle a fait aux autres. Privez-la de ses semeurs et de ses moissonneurs. Devant les horreurs de la guerre, que chacun rentre chez les siens, qu'il se sauve dans son pays! Israël est un troupeau de moutons disséminés que les lions dispersent plus encore. Le premier à les dévorer fut le roi d'Assyrie, suivi de Nabucodonosor, roi de Babylone, qui leur brisa les os. Voici donc ce que déclare le Seigneur de l'univers: J'interviendrai contre le roi de Babylone et contre son pays, comme je suis intervenu autrefois contre le roi d'Assyrie. Puis je reconduirai Israël jusqu'à son pâturage. Il trouvera sa nourriture au mont Carmel et au Bachan; à la montagne d'Éfraïm et au pays de Galaad il ne manquera de rien. Je le déclare, moi le Seigneur: on aura beau chercher quels sont les torts d'Israël, ils auront disparu, et quelle est la faute de Juda, on ne trouvera rien. Car je donnerai mon pardon à ceux que je laisserai en vie. Montez, montez à l'assaut du pays de Marataïm et contre les gens de Pécod! Massacrez-les, exterminez-les jusqu'au dernier survivant, déclare le Seigneur! Faites tout ce que j'ai ordonné! Dans le pays, quel fracas de bataille et quel grand désastre! Comment est-ce possible? Babylone était comme un marteau fracassant toute la terre. La voilà cassée, en miettes! Parmi les peuples, elle n'est plus qu'un désert sinistre. Comment est-ce possible? Je t'ai préparé un piège, Babylone, et comme un oiseau tu t'y es fait prendre, sans même t'en rendre compte; tu te retrouves prisonnière, car c'est à moi, le Seigneur, que tu t'es attaquée. Le Seigneur ouvre son arsenal, là où il range les armes de sa fureur. Au pays de Babylone on va voir le travail du Seigneur, le Dieu de l'univers. Venez de partout jusqu'à elle, ouvrez ses greniers, mettez en tas le butin et détruisez la ville! Qu'il n'en reste rien! Tuez tous ses meilleurs soldats, qu'ils aillent se faire massacrer! Quel malheur pour eux! car le jour est venu où le Seigneur intervient contre eux. Écoutez les cris des fuyards et des autres rescapés de Babylonie. Ils apportent la nouvelle à Sion: « Le Seigneur notre Dieu t'a vengée, il a vengé son temple. » Convoquez tous les tireurs à l'arc, envoyez-les contre Babylone. Qu'ils dressent leur camp autour d'elle et lui coupent toute retraite! Rendez-lui le mal qu'elle a fait, faites-lui subir ce qu'elle a infligé aux autres! Car elle s'est montrée insolente envers le Seigneur, le Dieu d'Israël qui est saint. Aussi ses jeunes gens tomberont-ils sur les places. Tous ses soldats périront ce jour-là, annonce le Seigneur. Je m'en prends à toi, orgueilleuse Babylone, déclare le Seigneur, le Dieu de l'univers. Ton tour est venu, c'est le moment pour moi d'intervenir contre toi. L'orgueilleuse trébuche et tombe; personne ne la relève. Je mets le feu à ses villes, il dévorera tout ce qui est autour. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Les gens d'Israël, tout comme ceux de Juda, sont victimes de l'oppression. Ceux qui les ont conduits en captivité les retiennent de force et refusent de les relâcher. Moi, leur défenseur, je suis fort, je suis le Seigneur de l'univers. Je prends en main leur cause, pour apporter la paix à la terre, et le trouble aux gens de Babylone. Guerre aux Babyloniens, aux habitants de la capitale, à ses notables et à ses experts, déclare le Seigneur! Guerre à ses faiseurs d'oracles; qu'ils en perdent le courage! Guerre à ses soldats; qu'ils en perdent le moral! Guerre à ses chevaux, à ses chars, à tous ses mercenaires issus de tant de peuples; qu'ils perdent toute virilité! Guerre à ses trésors; qu'ils soient livrés au pillage! Guerre à ses cours d'eau jusqu'à tarir leurs sources! Babylone est en effet un pays d'idoles, ces horreurs qui font perdre la tête à tous leurs adorateurs. C'est pourquoi les chats sauvages et les chacals hanteront la ville, les autruches s'y établiront. Pour toujours Babylone restera dépeuplée, de siècle en siècle inhabitée. Je la bouleverserai comme je l'ai fait pour Sodome, pour Gomorrhe et les villes voisines, déclare le Seigneur. Personne n'y habitera plus. Jamais plus personne n'y séjournera. Un peuple arrive du nord, de puissants rois s'éveillent au bout du monde. Leurs soldats brandissent l'arc et le sabre. Ils sont cruels et sans pitié. Ils font autant de bruit que la mer qui mugit. Ils sont montés sur des chevaux et rangés pour la bataille, en ordre parfait, et c'est contre toi, Babylone! Le roi de Babylone apprend la nouvelle, les bras lui en tombent, l'angoisse le saisit et sa souffrance est celle d'une femme qui accouche. Je serai comme un lion qui monte des buissons du Jourdain vers une oasis florissante, dit le Seigneur: en un clin d'œil j'en ferai déguerpir tout le monde. Qui est donc ce chef que j'ai choisi? Qui, en effet, est comparable à moi? Qui oserait me demander des comptes? Et quel est le dirigeant qui pourrait me résister? Écoutez donc quel projet le Seigneur a formé contre Babylone et quels plans il a préparés contre les habitants du pays. Soyez sûrs qu'on les emmènera comme du bétail jusqu'au dernier. Soyez sûrs que leur propre domaine les rejette avec horreur. En apprenant que Babylone est prise, la terre tremble, une grande clameur s'élève sur toute la terre. Voici ce que déclare le Seigneur: Je ferai souffler un vent destructeur sur Babylone et sur ses habitants. Je lâcherai contre elle des étrangers qui éparpilleront ses richesses comme de la paille à tous les vents, et qui ravageront son pays. En ce jour de malheur ils la cerneront de partout. Que les archers tirent sur les archers adverses! Et que ceux-ci ne se vantent pas de leur cuirasse! N'épargnez pas ses jeunes soldats! Neutralisez son armée! Que tombent les blessés à même la terre de Babylone. Que les victimes du combat jonchent les rues. Car même si leur pays est plein de fautes contre le Dieu d'Israël qui est saint, Israël et Juda n'ont pas perdu leur Dieu, le Seigneur de l'univers. Fuyez de Babylone, sauve qui peut! Ne payez pas de votre vie le crime qu'elle a commis. Pour le Seigneur, c'est en effet le moment de la revanche; il la punit selon ce qu'elle mérite. Babylone était une coupe d'or dans la main du Seigneur. Elle enivrait le monde entier, les peuples buvaient de son vin à en perdre la tête. Elle est soudain tombée et la voilà en miettes. « Hurlez de détresse sur elle, procurez-vous du baume pour soigner sa douleur. Peut-être guérira-t-elle? » – « Nous avons soigné Babylone, mais elle ne guérit pas. Alors abandonnons-la et rentrons chacun chez soi. Car la condamnation qui la frappe a quelque chose de colossal, aux dimensions de l'univers. Le Seigneur a jugé en notre faveur. Allons à Sion raconter ce qu'a fait le Seigneur notre Dieu. » Le Seigneur a un projet: détruire Babylone. Il encourage les chefs de Médie à le réaliser. C'est sa revanche, il venge ainsi le temple qui lui appartient. Aiguisez bien vos flèches, remplissez-en les carquois. Vous aurez beau hisser un drapeau devant la muraille de Babylone, renforcer les postes de garde, poster des sentinelles et tendre des embuscades, ce que le Seigneur a décidé, il l'accomplit, y compris quand il s'agit des gens de Babylone. Babylone, toi qui habites sur les bords du grand fleuve, toi qui possèdes tant de trésors, pour toi c'est la fin, la mesure est comble. Le Seigneur de l'univers en a fait le serment: Aussi vrai que je suis Dieu, je te fais envahir par une nuée humaine, comme un nuage de sauterelles, un nuage qui poussera contre toi le cri des combattants. Le Seigneur a montré sa force en créant la terre; il a montré sa compétence en fondant le monde, et son intelligence en déployant les cieux. Au son de sa voix de tonnerre, les eaux s'accumulent dans les cieux. De gros nuages apparaissent à l'horizon. Aux éclairs il ajoute la pluie. Il libère les vents qu'il tenait en réserve. Mais l'être humain est trop stupide pour comprendre. Ceux qui se sont fabriqué des statuettes sont honteux de les avoir faites, car si elles font illusion, elles n'ont en elles aucun souffle de vie. C'est du vent, une œuvre ridicule. Tout cela sera balayé quand le Seigneur interviendra. Il est différent des statuettes, lui, le trésor de Jacob, le créateur de l'univers. C'est à lui qu'appartient la tribu d'Israël. On l'appelle le Seigneur de l'univers. Babylone, dit le Seigneur, tu étais pour moi l'équipement d'un guerrier, un ensemble d'armes de guerre. Je me suis servi de toi pour mettre en pièces des royaumes et détruire des empires. Je me suis servi de toi pour mettre en pièces des chevaux et leurs cavaliers, des chars et leurs conducteurs. Je me suis servi de toi pour mettre en pièces des hommes et des femmes, des jeunes et des vieux, des garçons et des filles. Je me suis servi de toi pour mettre en pièces des bergers et leurs troupeaux, des laboureurs et leurs attelages, des gouverneurs et des préfets. Mais, déclare le Seigneur, vous allez voir maintenant que je rends à Babylone et à ses habitants tout le mal qu'ils ont fait à Sion. Oui, je m'en prends à toi, Babylone, monstre destructeur, toi qui détruisais toute la terre, déclare le Seigneur. Je m'empare de toi et je te précipite du haut des rochers. Et je fais de toi un feu si monstrueux qu'on ne pourra même plus récupérer chez toi une seule pierre pour bâtir l'angle d'une maison ou pour poser ses fondations. Tu ne seras pour toujours qu'un désert sinistre, déclare le Seigneur. Hissez un drapeau dans le pays, sonnez de la trompette de par le monde; mobilisez tous les peuples contre Babylone, convoquez les royaumes d'Ararat, de Minni et d'Achekénaz. Établissez des sergents recruteurs, envoyez des chevaux à l'attaque, comme autant de sauterelles hérissées. Mobilisez tout le monde contre elle, en particulier les chefs de Médie, avec leurs gouverneurs et leurs notables et tout le pays qu'ils administrent. La terre se met à trembler, elle vacille quand les projets du Seigneur se réalisent contre Babylone. Il fait du pays babylonien un territoire sinistre, complètement dépeuplé. Les soldats de Babylone ont renoncé à combattre. Ils se terrent dans leurs forteresses. Leur courage est oublié, tout comme leur virilité. Les portes de la ville ont cédé, ses maisons sont en feu. Les messagers se relaient et courent à toutes jambes pour annoncer la nouvelle au roi de Babylone: la ville entière est tombée! Les points de passage sont occupés, les forts sont incendiés, les soldats babyloniens sont terrorisés. Voici en effet ce que déclare le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: La malheureuse Babylone est piétinée comme un terrain que l'on prépare pour battre le blé. D'ici peu viendra pour elle le temps de la moisson. Nabucodonosor, le roi de Babylone, m'a dévorée, m'a avalée, et m'a laissée là comme un plat vide. Tel un monstre, il m'a engloutie, il s'est rempli le ventre de ce que j'avais de meilleur, il n'en a rien laissé. Que Babylone subisse donc la peine et la violence qu'elle m'a faite, dit la population de Sion! Que les Babyloniens paient le crime d'avoir versé mon sang, dit Jérusalem! Voici ce que déclare le Seigneur pour Jérusalem: Je prends ta cause en main, je me charge de te venger: j'assécherai son fleuve et je tarirai sa source. Je ferai de Babylone un tas de ruines, un repaire de chacals, une ville dépeuplée qui provoquera la stupeur et l'horreur. Pour l'instant les gens de Babylone sont tous comme des jeunes lions rugissants, ils grondent comme des fauves. Tandis que leur désir s'échauffe, je leur prépare un festin: je les enivrerai jusqu'à ce qu'ils soient saouls; ils s'endormiront alors pour toujours et ils ne se réveilleront plus jamais. Je le déclare, moi le Seigneur: Je les envoie à l'abattoir, comme des moutons, des béliers ou des boucs. Comment est-ce possible? La ville de Chéchak, mondialement célèbre, est prise et occupée! Comment est-il possible que Babylone ne soit plus qu'un désert sinistre parmi les peuples! La mer est montée jusqu'à elle. Dans un grand fracas les eaux l'ont recouverte. Ses villes sont sinistrées, son pays est réduit en une steppe désertique, sans plus un seul habitant, sans plus un seul passant. Le Seigneur annonce: J'interviens contre Bel, le dieu de Babylone; je lui ferai recracher ce qu'il a avalé. Les peuples cesseront d'affluer vers lui. Même la muraille de Babylone s'est écroulée. Vous, mon peuple, quittez la ville; que chacun se sauve pour éviter les effets de l'ardente indignation du Seigneur! Gardez-vous de perdre courage et de prendre peur à cause des nouvelles que l'on colporte dans le pays. Tantôt c'est une rumeur, tantôt une autre, selon les années: violence sur la terre, un tyran en chasse un autre… C'est pourquoi les jours viennent où j'interviendrai contre les idoles de Babylone. Dans tout le pays, ce sera la consternation. Dans la ville, les victimes resteront sans sépulture. Dans les cieux et sur la terre, on entendra alors une grande clameur au sujet de Babylone, quand arriveront du nord ceux qui doivent la détruire. Voilà ce que déclare le Seigneur. Vous les victimes tombées en Israël, sachez que Babylone va tomber à son tour. À Babylone aussi seront tombées des victimes venues du monde entier. Vous qui avez échappé à ses coups, partez, ne restez pas sur place. De là-bas, pensez au Seigneur et souvenez-vous de Jérusalem. Quelle humiliation pour nous quand nous entendions les insultes! La honte nous montait au front quand des étrangers ont pénétré dans le sanctuaire du Seigneur. C'est pourquoi, déclare le Seigneur, les jours viennent où j'interviendrai contre les idoles de Babylone. On entendra dans tout son pays le gémissement des blessés. Même si Babylone pouvait grimper dans les cieux et rendre là-haut son refuge inaccessible, sur mon ordre les destructeurs parviendraient jusqu'à elle, déclare le Seigneur. Écoutez les cris qui montent de Babylone; le bruit d'un grand désastre arrive de son pays. Le Seigneur est sur le point de la détruire. Il fera taire ses grands cris, ses clameurs, semblables à celles des flots de la mer et au fracas du tonnerre. Un véritable fléau s'approche d'elle. Il fera prisonniers ses héros et il brisera leurs arcs de guerre. Car le Seigneur est un Dieu qui sait rendre la pareille et user de représailles. J'enivrerai ses notables et ses experts, ses gouverneurs, ses préfets et ses troupes d'élite. Ils s'endormiront pour toujours, pour ne jamais se réveiller, déclare le grand roi, qui a pour nom “le Seigneur de l'univers ”. Le Seigneur de l'univers déclare encore: Les épaisses murailles de Babylone sont complètement démolies, ses hautes portes sont incendiées: les peuples se donnent du mal en vain. Le travail des habitants partira en fumée. « Quand tu seras arrivé à Babylone, tu prendras soin de lire à haute voix toutes ces paroles. Puis tu diras: “Seigneur, tu as toi-même annoncé que cette ville serait détruite, qu'il n'y resterait ni être humain ni bête, qu'elle deviendrait un désert sinistre pour toujours.” Après avoir achevé de lire ce document, tu y attacheras une pierre, tu le jetteras dans l'Euphrate et tu prononceras ces paroles: “De la même manière Babylone disparaîtra et ne se relèvera plus du malheur que le Seigneur lui envoie.” » C'est avec les mots « partira en fumée » que prennent fin les paroles de Jérémie. Sédécias avait vingt et un ans lorsqu'il devint roi de Juda; il régna onze ans à Jérusalem. Sa mère s'appelait Hamoutal; elle était fille d'Irméya, de Libna. Sédécias fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, tout comme Joaquim. C'est à cause de la colère du Seigneur qu'il en fut ainsi à Jérusalem et dans le royaume de Juda, jusqu'à ce qu'il rejette son peuple loin de lui. Mais Sédécias se révolta contre Nabucodonosor, roi de Babylone. La neuvième année du règne de Sédécias, le dixième jour du dixième mois, Nabucodonosor, roi de Babylone, vint attaquer Jérusalem, lui et toute son armée. Il installa son camp devant la ville pour l'assiéger et les Babyloniens construisirent des terrassements d'assaut autour de la ville. La ville resta assiégée jusqu'à la onzième année de son règne. La famine était devenue terrible dans la ville; il n'y avait plus de quoi nourrir la population. Le neuvième jour du quatrième mois, les Babyloniens ouvrirent une brèche dans la muraille de la ville. À la nuit tombée, tous les combattants de Juda s'enfuirent. Malgré les Babyloniens qui encerclaient la ville, ils quittèrent Jérusalem par une porte située entre les deux murailles près du jardin du roi. Puis ils prirent le chemin qui mène à la vallée du Jourdain. Mais les troupes babyloniennes se lancèrent à la poursuite du roi Sédécias et elles le rattrapèrent dans la plaine de Jéricho; toute son armée se dispersa loin de lui. Les Babyloniens le firent prisonnier et le conduisirent au roi de Babylone, qui se trouvait à Ribla, au pays de Hamath. C'est là que Nabucodonosor rendit son jugement contre Sédécias. C'est là également qu'il fit égorger les fils de Sédécias sous ses yeux, ainsi que tous les hauts fonctionnaires de Juda. Après quoi le roi de Babylone fit crever les yeux de Sédécias, on le lia par une double chaîne de bronze et on l'emmena à Babylone pour l'y jeter en prison; Sédécias y resta jusqu'au jour de sa mort. La dix-neuvième année du règne de Nabucodonosor, le dixième jour du cinquième mois, Nebouzaradan fit son entrée à Jérusalem; c'était le chef des gardes, quelqu'un de puissant à la cour du roi de Babylone. Il brûla la maison du Seigneur, le palais royal et les maisons de Jérusalem, toutes celles des personnes de haut rang. Les troupes babyloniennes, qui accompagnaient le chef des gardes, démolirent les murailles qui entouraient Jérusalem. Ensuite Nebouzaradan exila une partie de la population qui était restée dans la ville, à savoir les plus pauvres, ceux qui s'étaient rendus au roi de Babylone, ainsi que les derniers artisans. Mais il laissa une partie de la population pauvre du pays pour cultiver les vignes et les champs. Les Babyloniens mirent en pièces les colonnes de bronze qui se trouvaient à l'entrée de la maison du Seigneur, ainsi que les chariots et la grande cuve de bronze placés dans la cour. Ils emportèrent tout ce bronze à Babylone. Ils prirent aussi les récipients pour les cendres, les pelles, les couteaux pour les mèches de lampe, les bols à aspersion et les coupes ainsi que tous les objets de bronze qui servaient pour le culte. Le chef des gardes prit encore tous les objets d'or et d'argent: les bassines, les brûle-parfums, les bols à aspersion, les récipients pour les cendres, les chandeliers, les coupes et les vases. Il fut impossible d'évaluer le poids du métal représenté par tous les objets de bronze que le roi Salomon avait fait fabriquer pour la maison du Seigneur: les deux colonnes, la grande cuve avec les douze taureaux qui la supportaient, et les chariots. Par exemple, les colonnes avaient chacune neuf mètres de haut et six mètres de tour; elles étaient creuses, avec une épaisseur de métal de huit centimètres. Elles étaient surmontées chacune d'un chapiteau de bronze, haut de deux mètres et demi et décoré tout autour d'une sorte de tresse de bronze et de fruits de grenadier également en bronze. Les deux colonnes étaient identiques, ainsi que leurs décorations: quatre-vingt-seize fruits de grenadier sur les côtés, soit un total de cent fruits tout autour de la tresse. Le chef des gardes fit arrêter le grand-prêtre Seraya, le prêtre en second Sefania et les trois prêtres gardiens de l'entrée du temple. Il fit arrêter également un fonctionnaire responsable des hommes de guerre, puis sept personnes de la cour du roi, enfin le secrétaire chargé du recrutement des soldats – c'était un chef de l'armée –, et soixante habitants de Juda pris au hasard dans la ville. Nebouzaradan les prit et les fit marcher jusque vers le roi de Babylone, à Ribla. Celui-ci les fit exécuter sur place, au pays de Hamath. C'est ainsi que le peuple de Juda fut emmené en exil loin de son pays. Voici le compte des gens que Nabucodonosor emmena en exil: la septième année: 3 023 Judéens; la dix-huitième année de son règne: 832 personnes de Jérusalem; la vingt-troisième année Nebouzaradan, le chef des gardes, fit encore exiler 745 Judéens. Au total 4 600 personnes. Trente-sept ans après l'exil de Joakin, roi de Juda, Évil-Mérodak devint roi de Babylone. Le vingt-cinquième jour du douzième mois de cette année-là, il accorda sa grâce à Joakin et il le fit sortir de prison. Il lui parla avec bonté et lui attribua un rang supérieur à celui des autres rois qui se trouvaient avec lui à Babylone. Joakin fut autorisé à ne plus porter ses vêtements de prisonnier, et il prit ses repas à la table du roi de Babylone, tous les jours de sa vie. C'est ainsi que chaque jour jusqu'à sa mort, Joakin reçut du roi de Babylone ce qui était nécessaire pour vivre, et ce, tous les jours de sa vie. Hélas! la voilà seule, à l'écart, la ville autrefois si peuplée! Elle est comme une veuve, elle autrefois si renommée parmi les autres peuples. Hier princesse dominant les provinces, à présent réduite aux travaux forcés! Elle passe la nuit à pleurer et ses joues sont baignées de larmes. Parmi ceux qui l'aiment, plus personne ne la réconforte. Tous ses amis la trahissent, ils sont maintenant des ennemis pour elle. La tribu de Juda part en exil, accablée par l'oppression et par un dur esclavage! Elle habite parmi les autres peuples, sans trouver de repos. Tous ses poursuivants la rattrapent, la coinçant dans une impasse. Les chemins qui vont à Sion sont en deuil, car personne ne vient plus à ses fêtes. Ses places publiques sont désertées, ses prêtres gémissent, ses jeunes filles sont désespérées. Que tout cela est amer pour Sion! Ses adversaires ont eu le dessus, ses ennemis sont bien tranquilles. C'est le Seigneur qui l'accable pour ses nombreuses désobéissances. Ses jeunes enfants partent en captivité, poussés par l'adversaire. Sion voit s'en aller tout ce qui faisait sa splendeur. Ses ministres font penser à des cerfs qui ne trouvent rien à brouter; ils fuient sans force devant celui qui les poursuit. Jérusalem se souvient, en ces jours où elle est errante et accablée, de tous les trésors qu'elle possédait depuis si longtemps. Quand son peuple tombe aux mains de l'adversaire, sans personne qui lui porte secours, ses ennemis rient de la voir ainsi réduite à rien. Jérusalem a commis des fautes graves, c'est pourquoi elle est devenue immonde. Tous ceux qui la respectaient la méprisent, car ils la voient toute nue. Quant à elle, elle gémit et se détourne. Sa robe porte la trace de son impureté. Elle n'a pas prévu ce qui arriverait, sa déchéance est prodigieuse et personne ne la réconforte. « Seigneur, dit-elle, vois comme je suis accablée, vois comme mon ennemi triomphe. » L'adversaire étend la main sur tous ses trésors. Et même elle voit entrer des païens dans son sanctuaire. Tu avais pourtant interdit, Seigneur, qu'ils entrent dans ton assemblée. Tout son peuple gémit, cherchant quelque chose à manger. Il donne ses trésors pour du pain, pour reprendre vie. « Seigneur, dit-elle, regarde et vois combien je suis méprisée. » Vous tous qui passez sur la route, regardez et voyez s'il est une douleur pareille à ma douleur, celle qui m'est infligée, celle dont le Seigneur m'accable au jour de son ardente colère. De là-haut, il a envoyé un feu et il l'a fait pénétrer dans mes os. Il a tendu un piège sous mes pas et m'a renversée en arrière. Il m'a complètement dévastée, j'en suis malade tous les jours. Il a l'œil sur mes fautes, sa main les a nouées comme un joug, elles pèsent sur mon cou. Le Seigneur paralyse mes forces, il me livre aux mains d'adversaires contre lesquels je ne peux rien. Le Seigneur a expulsé tous les vaillants soldats qui étaient chez moi. Il a rassemblé contre moi une armée, pour briser mes jeunes gens. Le Seigneur m'a écrasée comme du raisin au pressoir, moi la jeune fille de Juda. C'est sur ce malheur que je pleure toutes les larmes de mon corps. Car il est loin de moi, celui qui pourrait me réconforter et me rendre la vie. Mes enfants sont perdus pour moi, l'ennemi était trop fort. Sion a beau tendre les mains, personne ne la réconforte. Le Seigneur a ordonné à ses adversaires d'encercler Jacob. Jérusalem, au milieu d'eux est devenue immonde. Le Seigneur a eu raison d'agir ainsi, car je m'étais opposée à ses ordres. Écoutez donc, vous tous les peuples, et voyez ma souffrance: mes jeunes filles et mes jeunes gens partent en captivité. J'ai appelé ceux qui m'aimaient: ils m'ont trahie. Mes prêtres et mes anciens ont expiré dans la ville, alors qu'ils cherchaient quelque chose à manger pour reprendre vie. Vois, Seigneur, quelle est ma détresse, quelle émotion me brûle. Mon cœur, en moi, est tout bouleversé d'avoir été à ce point rebelle. Dans la rue, l'épée m'a privée de mes enfants, à la maison, on se croirait chez les morts. On m'entend gémir mais personne ne me réconforte. Tous mes ennemis ont appris mon malheur, ils se réjouissent de ce que tu m'as fait. Tu as fait venir le jour annoncé, qu'ils aient le même sort que moi! Que toute leur méchanceté apparaisse devant toi! Traite-les comme tu m'as traitée à cause de toutes mes désobéissances. Oui, je gémis fortement, j'en ai le cœur malade. Hélas! le Seigneur dans sa colère couvre la ville de Sion de sombres nuages. Du haut des cieux, il jette à terre la splendeur d'Israël. Il ne se souvient pas, au jour de sa colère, qu'elle est l'endroit où il pose ses pieds. Sans pitié le Seigneur engloutit toutes les prairies de Jacob. Dans sa fureur, il démolit les forteresses de Juda, il jette à terre et déshonore le royaume et ses ministres. Dans l'ardeur de sa colère, il abat toute la force d'Israël. Quand l'ennemi arrive, il retire son secours. En Jacob il allume un incendie qui dévore tout autour de lui. Comme un ennemi il tend son arc, sa main droite est en position de tir, comme un adversaire. Il tue tous ceux qui charmaient nos yeux. Il déverse sa fureur comme un feu sur la demeure de Sion. Le Seigneur se comporte comme un ennemi, il engloutit Israël, il engloutit tous ses palais, il démolit ses forteresses, il multiplie en Juda douleurs et malheurs. Il force la haie de son jardin, il ravage le lieu où il nous rencontrait. À Sion, le Seigneur fait oublier les jours de fête et les sabbats. Dans l'excès de sa colère, il méprise les rois et les prêtres. Le Seigneur rejette son autel, il abandonne son sanctuaire, il livre aux mains de l'ennemi la muraille de ses palais. Dans la maison du Seigneur, on crie aussi fort que lors d'un jour de fête! Le Seigneur a décidé de ravager la muraille de Sion. Il tend le cordeau à niveler, il ne retient pas sa main avant d'engloutir. Il met en deuil l'avant-mur et la muraille, les deux s'effondrent ensemble. Les portes de la ville s'écroulent, il brise ses verrous. Son roi et ses ministres sont aux mains des autres peuples. Plus personne ne dit ce que Dieu veut; même ses prophètes ne reçoivent pas de vision de la part du Seigneur. Les anciens de Sion sont assis à terre et gardent le silence, ils répandent de la poussière sur leur tête, ils revêtent la tenue de deuil. Les jeunes filles de Jérusalem baissent la tête vers la terre. Mes yeux s'épuisent à force de pleurer, l'émotion me brûle, je ne puis retenir mon désespoir devant le désastre qui atteint mon peuple, alors que les nouveau-nés et les petits enfants meurent de soif sur les places de la cité. Ils disent à leur mère: « Où y a-t-il à manger et à boire? », tandis qu'ils perdent la vie, comme de graves blessés, sur les places de la ville, et qu'ils expirent dans les bras de leur mère. Jérusalem, que te dire? Qui est semblable à toi? À qui te comparer, Sion, pour te consoler? Car ton désastre est aussi grand que la mer; qui pourrait te guérir? Tes prophètes ont des visions pour toi: du vide et des mensonges! Ils n'ont pas démasqué ta faute, ce qui aurait rétabli ta situation. Les messages de leurs visions pour toi: du vide et de l'illusion! Ils applaudissent à tes dépens, tous ceux qui passent sur ta route. Ils sifflent d'horreur et hochent la tête pour se moquer de toi, Jérusalem: « Est-ce bien la ville qu'on appelait “beauté parfaite” et “joie de toute la terre”? » Tous tes ennemis ouvrent grande leur bouche contre toi; ils sifflent d'horreur et te montrent des dents menaçantes. Ils disent: « Nous l'avons engloutie! Enfin! Le voici venu, ce jour que nous attendions: nous y sommes, nous le voyons enfin! » Le Seigneur fait ce qu'il a projeté, il accomplit ce qu'il a dit, ce qu'il a décidé depuis longtemps: il démolit sans pitié. Par ton malheur il réjouit l'ennemi, il renforce la puissance de tes adversaires. Laisse crier ton cœur vers le Seigneur, muraille de Sion. Laisse couler tes larmes comme un torrent, jour et nuit. Ne t'accorde aucun répit, que tes pleurs ne cessent pas! Lève-toi, pousse des cris dans la nuit encore et encore. Répands ton cœur comme de l'eau en présence du Seigneur. Tends vers lui tes mains pour la vie de tes nourrissons qui meurent de faim à chaque coin de rue. Seigneur, regarde et vois qui tu traites ainsi. Se peut-il que des femmes mangent les enfants qu'elles ont mis au monde et tenus tendrement dans leurs bras? Peut-on tuer prêtres et prophètes jusque dans ton sanctuaire, Seigneur? Jeunes et vieux sont étendus par terre au coin des rues. Mes jeunes filles et mes jeunes gens tombent sous les coups de l'épée. Tu les tues au jour de ta colère, tu les égorges sans pitié. Comme pour un jour de fête, tu vas inviter mes redoutables voisins; et au jour de la colère du Seigneur, il n'y a ni rescapé ni survivant. Ceux que j'ai tendrement tenus dans mes bras et élevés, mon ennemi les extermine. Moi, je suis l'homme qui connaît le malheur sous les coups furieux de sa colère. C'est moi qu'il emmène et qu'il fait marcher dans les ténèbres et non dans la lumière. Contre moi seul il continue à porter la main tout le jour. Il ronge ma chair et ma peau, il brise mes os. Il dresse autour de moi comme un mur d'amertume et de peine. Il me fait habiter dans des lieux obscurs comme les morts d'autrefois. Il m'entoure d'un mur épais pour que je ne sorte pas, il rend pesantes mes chaînes. J'ai beau crier et appeler au secours, il étouffe ma prière. Il mure mes chemins avec des blocs de pierre, il me fait perdre ma route. Il est pour moi comme un ours à l'affût, un lion en embuscade. Il détourne mes chemins et me déchire, il fait de moi une ruine. Il tend son arc et me place comme cible pour sa flèche. Il transperce mes reins avec les flèches de son carquois. Tout mon peuple rit de moi, il me ridiculise tous les jours par ses chansons. Il me rassasie d'herbes amères et m'enivre d'amertume. Il m'oblige à broyer du gravier avec mes dents et il me piétine dans la poussière. Tu me rejettes loin de la paix, j'oublie ce qu'est le bonheur. Je le dis: je n'ai plus d'avenir, je n'attends plus rien du Seigneur. Souviens-toi de mon malheur et de ma vie errante: amertume et poison! Je me souviens, je me souviens sans cesse et j'en suis accablé. Mais voici ce que je veux me rappeler, voici ma raison d'espérer: Les bontés du Seigneur ne sont pas épuisées, il n'est pas au bout de ses tendresses! Elles se renouvellent chaque matin. Que ta fidélité est grande, Seigneur! Je le dis: le Seigneur est mon bien le plus précieux, c'est pourquoi j'espère en lui. Le Seigneur est bon pour celui qui compte sur lui, pour celui qui le cherche. Il est bon d'espérer en silence le secours du Seigneur. Il est bon de se soumettre à une discipline dès sa jeunesse. Qu'il s'assoie à l'écart et se taise quand le Seigneur le lui impose. Qu'il s'incline, la bouche dans la poussière! Peut-être y a-t-il de l'espoir? Qu'il tende la joue à celui qui le frappe, et qu'il se laisse abreuver d'insultes! Car le Seigneur n'est pas de ceux qui rejettent pour toujours. Même s'il fait souffrir, il est plein de tendresse, tant sa bonté est grande. Car ce n'est pas de bon cœur qu'il accable et fait souffrir les humains. Quand on écrase sous ses pieds tous les prisonniers d'un pays, quand on fausse le droit d'un homme devant le Dieu très-haut, quand on fait du tort à quelqu'un dans son procès, le Seigneur ne le voit-il pas? Qui fait exister les choses par sa seule parole? N'est-ce pas le Seigneur qui décide? N'est-ce pas la parole du Dieu très-haut qui suscite malheur ou bonheur? Alors de quoi l'être humain se plaindrait-il, lui qui vit encore malgré ses fautes? Examinons de près notre conduite et revenons au Seigneur. Prions de tout notre cœur, en levant les mains vers Dieu qui est dans les cieux. Nous nous révoltons, nous te trahissons et toi, tu ne nous pardonnes pas. Tu t'enveloppes de colère et tu nous poursuis, tu massacres sans pitié. Tu t'enveloppes de ta nuée pour que la prière ne te parvienne pas. Tu fais de nous des déchets et des ordures au milieu des autres peuples. Tous nos ennemis ouvrent grande leur bouche contre nous. Notre sort, c'est l'effroi, le gouffre, la dévastation, le désastre. Mes yeux répandent des ruisseaux de larmes car mon peuple est brisé. Mes yeux coulent et mes pleurs ne tarissent pas, sans aucun répit. J'attends que le Seigneur se penche de là-haut pour regarder, et qu'il voie: mes yeux me font mal à la vue de ce qui arrive à toutes les filles de ma ville. Ceux qui sont mes ennemis sans raison me chassent, me pourchassent comme un oiseau. Ils m'enferment vivant dans une fosse, et ils jettent des pierres sur moi. L'eau monte plus haut que ma tête; je dis: je suis perdu! Je fais appel à toi, Seigneur, depuis les profondeurs de la fosse. Tu entends ma voix. Ne bouche pas tes oreilles à mon cri de détresse, à mon appel au secours! Tu t'approches le jour où je fais appel à toi, tu dis: « N'aie pas peur! » Tu défends ma cause, Seigneur, tu me sauves la vie. Seigneur, tu vois le tort qui m'est fait, rends-moi donc justice. Tu vois toute leur soif de vengeance, tout ce qu'ils complotent contre moi. Seigneur, tu entends leurs insultes, tout ce qu'ils complotent contre moi. Les paroles de mes agresseurs et leurs murmures sont contre moi à longueur de journée. Regarde-les, qu'ils soient debout ou assis, je suis le sujet de leurs chansons. Seigneur, tu leur rendras la pareille, selon leurs actions. Tu leur donneras un cœur endurci, ce sera ta malédiction sur eux. Tu les poursuivras de ta colère et tu les extermineras de la terre, Seigneur. Comment l'or si brillant, le métal si beau, peut-il se ternir? Comment les pierres qui t'étaient réservées sont-elles éparpillées à tous les coins de rue? Comment les enfants de Sion, eux qui valaient leur pesant d'or, sont-ils estimés au prix d'un simple pot de terre, l'œuvre des mains d'un potier? Même les chacals ont l'instinct maternel et allaitent leurs petits. Mais mon peuple est aussi inhumain que les autruches dans le désert. La langue des nourrissons est collée à leur palais, tellement ils ont soif. Les jeunes enfants réclament du pain; personne ne leur en offre. Ceux qui mangeaient des friandises tombent d'épuisement dans les rues. Ceux qui étaient élevés dans le luxe fouillent à pleines mains les tas d'ordures. Les péchés de mon peuple sont plus grands que ceux des gens de Sodome, qui fut bouleversée en un instant sans qu'on ait eu le temps de réagir. Les jeunes gens engagés au service du Seigneur étaient plus purs que la neige, plus blancs que le lait; leur corps était plus rose que le corail. Leurs veines évoquaient le bleu du saphir. Ils paraissent maintenant plus noirs que la suie, on ne les reconnaît plus dans la rue. Ils n'ont plus que la peau sur les os, une peau sèche comme du bois sec. Il vaut mieux succomber en victime de l'épée que mourir en victime de la faim et dépérir affaibli par la disette. De leurs mains, des femmes, pourtant pleines d'amour, font cuire elles-mêmes leurs enfants pour s'en nourrir; tel est le désastre qui atteint mon peuple. Le Seigneur met le comble à sa fureur, il déverse l'ardeur de sa colère; dans Sion, il allume un feu qui en dévore les fondations. Aucun roi de la terre ni aucun des habitants du monde ne croyait que l'adversaire, l'ennemi, entrerait un jour par les portes de Jérusalem. Les fautes des prophètes en sont la cause, et les perversions des prêtres qui ont répandu dans la ville le sang des justes. Comme des aveugles, ils errent dans les rues, ils sont souillés de sang si bien qu'il n'est pas permis de toucher à leurs vêtements. Quand ils approchent, on crie: « Écartez-vous, ils sont impurs! Écartez-vous, écartez-vous, n'approchez pas! » Tandis qu'ils s'enfuient sans savoir où aller, on dit, parmi les autres peuples: « Plus question qu'ils restent chez nous! » Le Seigneur en personne les a dispersés, il ne veut plus les voir. On ne respecte plus les prêtres, on n'a plus d'égards pour les personnes âgées. Nos yeux s'épuisent encore de larmes dans l'attente d'un secours, mais c'est en vain. À nos postes de guet, nous guettons l'arrivée d'un peuple qui ne vient pas nous sauver. On traque la trace de nos pas: impossible d'aller sur nos places. Notre fin est proche, nos jours sont à leur terme, oui notre fin est arrivée. Nos poursuivants sont plus rapides que l'aigle dans les cieux. Sur les montagnes, ils nous pourchassent; dans le désert, ils sont en embuscade. Celui qui nous faisait vivre, le roi que le Seigneur avait mis à part, le voilà captif dans leurs fosses, lui dont nous disions: « Sous sa protection nous vivrons au milieu des peuples »! Éclate de joie, population d'Édom, qui habites le pays d'Ous! Mais à toi aussi la coupe du jugement parviendra, tu t'enivreras et tu te mettras toute nue! Et toi, ville de Sion, le châtiment de ton péché est achevé: tu ne connaîtras plus l'exil. Mais toi, Édom, le Seigneur punira ton péché, il démasquera tes fautes. Souviens-toi, Seigneur, de ce qui nous arrive, regarde et vois comme on nous insulte. Notre héritage est détourné au profit d'autres, et nos maisons profitent à des inconnus. Nos pères ne sont plus là, nous voilà orphelins et nos mères veuves. Notre eau, nous devons la payer, et nous rentrons notre bois contre de l'argent. Nos persécuteurs sont sur notre dos; épuisés, nous n'avons pas de repos. Nous tendons la main à l'Égypte et à l'Assyrie, pour manger à notre faim. Nos ancêtres ont fait le mal, ils ne sont plus; et c'est nous qui portons le poids de leurs péchés. Des esclaves dominent sur nous et personne ne nous arrache à leur main. Nous cherchons notre pain au péril de notre vie, affrontant des bandes armées du désert. Notre peau est brûlée, comme au four, à cause de la faim qui nous tenaille. Ils violent des femmes dans Sion, des jeunes filles dans les villes de Juda. Par leur main, des ministres sont pendus, on ne respecte pas les personnes âgées. Des jeunes gens portent la meule du moulin et des garçons trébuchent sous la charge de bois. Les anciens cessent d'aller au conseil, les jeunes de faire de la musique. La joie a disparu de notre cœur, notre danse s'est changée en deuil. C'en est fini de notre dignité! Quel malheur pour nous d'avoir fait le mal! Voilà pourquoi notre cœur est malade, voilà pourquoi nos yeux sont obscurcis: c'est parce que la montagne de Sion est dévastée, et que les chacals y rôdent. Mais toi, Seigneur, tu es roi pour toujours, ton trône se maintient de génération en génération. Pourquoi nous oublierais-tu sans fin, pourquoi nous abandonnerais-tu pour toujours? Fais-nous revenir vers toi, Seigneur, et nous reviendrons à toi. Rends notre vie semblable à celle d'autrefois. Nous as-tu vraiment rejetés? Es-tu irrité à ce point contre nous? Le cinquième jour du quatrième mois de ma trentième année, je me trouvais parmi les exilés sur les rives du Kébar; les cieux s'ouvrirent et Dieu m'envoya des visions. C'était la cinquième année depuis que le roi Joakin avait été emmené en captivité. C'est ainsi que, le cinq du mois, dans le pays des Babyloniens, sur les rives du Kébar, la parole du Seigneur fut adressée à Ézékiel, fils du prêtre Bouzi; c'est là où la puissance du Seigneur s'empara de lui. Voici ce que je vis: un vent de tempête arrivant du nord, un gros nuage et des flammes. Le nuage était entouré de clarté. Son centre embrasé étincelait comme un métal brillant. On y distinguait les formes de quatre êtres vivants qui présentaient une apparence humaine. Chacun d'eux avait quatre visages et quatre ailes. Leurs jambes étaient droites; leurs pieds ressemblaient aux sabots d'un veau et brillaient comme du bronze poli. Sous leurs ailes, des mains humaines étaient tournées dans les quatre directions comme leurs visages et leurs ailes, à tous les quatre. Les extrémités de leurs ailes se touchaient l'une l'autre. Ils avançaient droit devant eux, sans tourner leur corps. Chacun d'eux avait un visage ressemblant à une face humaine, et avait une face de lion à droite, une face de taureau à gauche et une face d'aigle. Deux de leurs ailes, déployées vers le haut, se rejoignaient entre elles, et deux autres leur couvraient le corps. Ils avançaient chacun droit devant soi. Ils allaient là où l'Esprit les poussait, sans tourner leur corps. Entre les êtres vivants on apercevait comme des braises enflammées, on voyait bouger des sortes de torches. Le feu était éblouissant et des éclairs en jaillissaient. Les êtres vivants allaient et venaient à toute allure; ils semblaient aussi rapides que la foudre. En les observant, je vis à côté de chacun d'eux une roue qui touchait terre. Les roues offraient l'aspect étincelant d'une pierre précieuse. Elles étaient toutes semblables et semblaient construites de telle manière qu'elles s'imbriquaient les unes dans les autres. Elles pouvaient se déplacer dans les quatre directions sans avoir à pivoter. Elles étaient d'une hauteur effrayante et couvertes de reflets brillants sur tout leur pourtour. Lorsque les êtres vivants avançaient, les roues avançaient à côté d'eux, et lorsqu'ils s'élevaient de terre, elles s'élevaient également. Ils allaient là où l'Esprit les poussait et les roues se déplaçaient en même temps qu'eux, car la volonté des êtres vivants animait les roues. Ainsi, chaque fois qu'ils avançaient, qu'ils s'arrêtaient ou qu'ils s'élevaient de terre, les roues faisaient le même mouvement en même temps, puisqu'elles étaient animées par la volonté des êtres. Une sorte de voûte s'étendait au-dessus des têtes des êtres vivants, aussi resplendissante de clarté que le cristal. Sous cette voûte, chacun des êtres avait deux ailes tendues bien droit l'une vers l'autre, tandis que les deux autres ailes lui couvraient le corps. J'entendis le bruit que faisaient leurs ailes quand ils se déplaçaient. C'était un bruit pareil au grondement de la mer, au roulement du tonnerre ou au tumulte d'une immense armée. Quand ils s'arrêtaient, ils repliaient leurs ailes. Au-dessus de la voûte qui dominait leurs têtes, il y avait aussi du bruit et l'on y distinguait comme une pierre de saphir qui ressemblait à un trône. Sur cette sorte de trône, tout en haut, se tenait une forme qui avait une apparence humaine. Je vis que cette forme étincelait comme du métal brillant et qu'elle paraissait entourée de feu. Au-dessus et au-dessous de ce qui semblait être sa taille, je voyais comme du feu l'inondant de clarté. La lumière qui l'environnait ressemblait à celle de l'arc-en-ciel qui resplendit en un jour de pluie. C'était le reflet de la gloire du Seigneur. À cette vue, je tombai face contre terre. Alors j'entendis quelqu'un me parler. Il me dit: « Toi, fils d'Adam, mets-toi debout; j'ai à te parler. » Pendant qu'il me disait cela, l'Esprit de Dieu me pénétra et me fit tenir debout. J'écoutai donc celui qui me parlait. « Fils d'Adam, dit-il, je t'envoie auprès des Israélites, cette bande de rebelles qui se sont révoltés contre moi. Tout comme leurs ancêtres, ils n'ont jamais cessé de rejeter mon autorité jusqu'à présent. C'est vers ces gens à la tête dure et au caractère obstiné que je t'envoie. Tu t'adresseras à eux en disant: “Voici ce que déclare le Seigneur Dieu.” Alors, qu'ils t'écoutent ou qu'ils refusent de le faire parce qu'ils sont des gens rebelles, ils sauront qu'il y a un prophète parmi eux. Et toi, fils d'Adam, n'aie pas peur d'eux ni de leurs paroles! Ils te contrediront: ce sera comme si tu étais entouré de ronces et assis sur des scorpions. Cependant ne sois pas effrayé par les paroles ou par l'attitude de ces gens rebelles. Tu leur diras mes paroles, qu'ils t'écoutent ou qu'ils refusent de le faire parce qu'ils sont rebelles. Toi, fils d'Adam, ne te montre pas aussi rebelle qu'eux, écoute ce que j'ai à te dire. Ouvre la bouche et mange ce que je te donne. » Je vis alors une main tendue vers moi; elle tenait un livre en forme de rouleau. Elle le déroula devant moi: il était écrit des deux côtés; le texte était composé de plaintes, de gémissements et de cris de détresse. Celui qui me parlait dit: « Toi, fils d'Adam, mange ce rouleau qui t'est présenté, puis va parler aux Israélites. » J'ouvris la bouche et il me fit manger le rouleau. Il ajouta: « Toi, fils d'Adam, remplis ton ventre et nourris ton corps avec ce rouleau que je te donne. » Je le mangeai donc et, dans ma bouche, il eut un goût aussi doux que le miel. Alors il reprit: « En route, fils d'Adam, va auprès des Israélites et transmets-leur mes paroles. Je ne t'envoie pas auprès d'un peuple qui parle une langue étrangère difficile à comprendre, mais auprès des gens d'Israël. Si je t'envoyais auprès des nombreuses populations qui parlent une langue étrangère difficile et même incompréhensible pour toi, elles t'écouteraient. Mais les Israélites, eux, ne voudront pas t'écouter, car ils ne veulent pas m'écouter. En effet, les Israélites ont tous une forte tête et un caractère endurci. Cependant, je te rends aussi obstiné qu'eux, tu auras la tête aussi dure que la leur! Je te rends résistant comme le diamant, plus solide que le roc. Par conséquent n'aie pas peur d'eux et ne sois pas effrayé par l'attitude de ces gens rebelles. » Il continua: « Toi, fils d'Adam, ouvre ton cœur et tes oreilles à mes paroles. Ensuite va auprès des membres de ton peuple qui sont exilés ici. Adresse-toi à eux en disant: “Voici ce que déclare le Seigneur Dieu.” Parle-leur, qu'ils t'écoutent ou qu'ils refusent de le faire. » Alors l'Esprit de Dieu me souleva de terre et j'entendis derrière moi une grande clameur: « Que le Seigneur soit béni là où il manifeste sa gloire! » J'entendis aussi le bruit que faisaient les ailes des êtres vivants en se heurtant l'une à l'autre, ainsi que le bruit des roues à côté d'eux. Ce fut une grande clameur. L'Esprit qui m'avait soulevé de terre m'emporta. La puissance du Seigneur s'était emparé de moi sans que je puisse résister et je m'en allai le cœur plein d'amertume et de colère. J'arrivai à Tel-Abib, auprès des exilés installés sur les rives du Kébar. Je restai sept jours parmi eux, dans la plus complète stupeur. Au bout des sept jours, la parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, je fais de toi un guetteur pour alerter Israël. Tu écouteras mes paroles et tu transmettras mes avertissements aux Israélites. Supposons que j'aie à prévenir un méchant qu'il va vers une mort certaine: si tu ne l'avertis pas d'avoir à changer sa mauvaise conduite afin qu'il vive, ce méchant mourra à cause de ses fautes, mais c'est toi que je tiendrai pour responsable de sa mort. Par contre, si tu l'avertis et qu'il ne renonce pas à sa méchanceté et à sa mauvaise conduite, il mourra à cause de ses fautes mais toi, tu auras préservé ta vie. Supposons qu'une personne juste se détourne du bien et se mette à mal agir: je ferai trébucher cette personne et elle mourra. Si tu ne l'avertis pas du danger, elle mourra à cause de ses mauvaises actions. Ce qu'elle a fait de bien par le passé ne sera pas pris en compte, mais c'est toi que je tiendrai pour responsable de sa mort. Par contre, si tu avertis cette personne juste de ne pas mal agir et qu'elle renonce à le faire, elle vivra grâce à tes avertissements et toi-même, tu auras préservé ta vie. » La puissance du Seigneur s'empara encore de moi. Il me dit: « Debout! va dans la vallée, je t'y parlerai. » Je me mis donc en route pour aller dans la vallée. La gloire du Seigneur s'y manifestait, telle que je l'avais déjà vue sur les rives du Kébar. Je tombai face contre terre. Alors l'Esprit de Dieu me pénétra et me remit debout. Il me dit: « Enferme-toi dans ta maison. Là on te mettra des cordes, à toi, fils d'Adam, on te ligotera de telle manière que tu ne sortiras plus en public. J'immobiliserai ta langue contre ton palais et tu deviendras muet, incapable de réprimander ces gens rebelles. Mais lorsque j'aurai quelque chose à dire par ton intermédiaire, je te rendrai la faculté de parler. Alors tu t'adresseras à eux en disant: “Voici ce que déclare le Seigneur Dieu.” Certains seront disposés à écouter mais d'autres refuseront de le faire, car ce sont des gens rebelles. » « Toi, fils d'Adam, prends une brique d'argile et pose-la devant toi. Dessine dessus une ville, Jérusalem. Puis montre qu'elle est assiégée: construis des terrassements d'assaut, élève des remblais, place des camps militaires et des machines de guerre tout autour d'elle. Prends ensuite une plaque de fer et dispose-la comme un mur entre toi et la ville. Fixe ton regard sur la ville: elle est assiégée, et c'est toi qui l'assièges; c'est là un signe pour avertir le peuple d'Israël. Couche-toi sur le côté gauche et places-y le poids des fautes du royaume d'Israël. Aussi longtemps que tu seras couché dans cette position, tu en supporteras le fardeau. Je t'impose cela pour un nombre de jours équivalent au nombre d'années où le royaume d'Israël a été en faute. Ainsi pendant 390 jours, tu porteras le poids de ses fautes. À la fin de cette période, tourne-toi sur le côté droit, et porte pendant quarante jours le poids des fautes du royaume de Juda. Je t'impose un jour pour chacune des années où il a été en faute. Fixe ton regard vers Jérusalem assiégée, étends vers elle ton bras nu et parle en prophète contre la ville. Quant à moi, je t'attacherai avec des cordes pour que tu sois empêché de te tourner d'un côté sur l'autre pendant tout le temps où tu seras immobilisé pour le siège de la ville. Prends du blé, de l'orge, des fèves, des lentilles, du millet et de l'épeautre. Mélange le tout dans un récipient pour en faire du pain. Ce sera ta nourriture pendant les 390 jours où tu seras couché sur le côté. Tu mangeras une ration de 200 grammes par jour: cela devra te suffire jusqu'au jour suivant. Tu boiras de l'eau en quantité mesurée, ta ration sera d'un litre par jour. Ta nourriture aura la forme de galettes d'orge. Tu la feras cuire sur un tas d'excréments humains devant les yeux de tout le monde. » Le Seigneur ajouta: « C'est ainsi que les Israélites auront à manger des aliments impurs dans les contrées étrangères où je les chasserai. » Je m'écriai: « Ah, Seigneur Dieu, je ne me suis jamais rendu impur! Depuis mon enfance, je n'ai jamais mangé d'une bête crevée ou qui a été tuée par un animal sauvage; aucune viande considérée comme impure n'est passée entre mes lèvres. » – « Eh bien, me répondit-il, je t'accorde de remplacer les excréments humains par de la bouse de vache pour faire cuire ta nourriture. » Il ajouta: « Vois-tu, fils d'Adam, je détruirai les réserves de pain de Jérusalem. Les gens devront sévèrement rationner leur nourriture et leur boisson; ils en seront très angoissés. Ils manqueront de pain et d'eau, chacun en sera terrifié, et ils dépériront à cause de leurs fautes. » « Toi, fils d'Adam, prends une épée tranchante et utilise-la comme rasoir. Rase-toi les cheveux et la barbe, puis pèse ce que tu auras coupé et divise-le en plusieurs parts. Lorsque le siège de la ville sera terminé, tu en brûleras un tiers dans un feu allumé au centre de la ville. Tu prendras le second tiers et tu le frapperas avec ton épée tout autour de la ville. Tu disperseras le dernier tiers au vent et moi je le poursuivrai de mon épée. Cependant, tu garderas une petite partie des poils et tu les mettras à l'abri dans la poche de ton vêtement. Tu en prélèveras quelques-uns pour les jeter au feu et les brûler; et le feu atteindra tous les Israélites. Je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, tel sera le sort de Jérusalem, la ville que j'ai placée au centre des peuples, que j'ai entourée de pays étrangers. Ses habitants ont rejeté les lois que je leur ai données. Ils ont refusé de se conduire selon mes règles. Ils ont ainsi dépassé en méchanceté les populations étrangères et les pays d'alentour. Eh bien moi, le Seigneur Dieu, je leur déclare: Vous avez causé bien plus de désordre que les pays qui vous entourent. Vous ne vous êtes pas conduits selon mes règles, vous n'avez pas appliqué mes lois et vous n'avez même pas suivi celles des populations voisines. C'est pourquoi je déclare qu'à mon tour j'agirai contre vous, habitants de Jérusalem. J'exécuterai ma sentence en pleine ville de façon que les autres pays le voient. J'interviendrai contre vous comme je ne l'ai jamais fait et comme je ne le ferai jamais plus, tellement vos actes ont été abominables. Dans la ville, les parents en viendront à manger leurs enfants et les enfants à manger leurs parents. J'exécuterai ma sentence contre vous et je disperserai aux quatre vents tous les survivants. Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, vous avez souillé mon sanctuaire par vos idoles abominables et vos pratiques révoltantes. Eh bien moi, je passerai le rasoir sur vous; je n'aurai pas un regard de pitié, je ne vous épargnerai pas. Un tiers d'entre vous mourra de la peste ou de la famine à l'intérieur de la ville, un tiers sera tué par l'épée aux alentours; je disperserai le dernier tiers aux quatre vents et je les poursuivrai de mon épée. Je donnerai libre cours à ma colère, j'irai jusqu'au bout de ma fureur et j'exercerai ma vengeance contre eux. Lorsque je donnerai libre cours à ma fureur, dans ma passion exclusive, ils sauront que c'est moi, le Seigneur qui ai parlé. Les habitants des contrées qui vous entourent et tous ceux qui passeront par là verront que j'ai fait de Jérusalem une ville ruinée et déshonorée. J'exécuterai ma sentence contre vous avec une grande colère et en vous accablant de violents reproches. Les populations d'alentour feront alors de cette ville un sujet de moquerie et d'insulte, mais elle sera aussi pour eux un avertissement et un objet de frayeur. C'est moi, le Seigneur, qui parle! J'enverrai contre vous, pour vous exterminer, les flèches redoutables de la famine. Je détruirai vos réserves de pain et j'aggraverai votre famine. La famine que je vous enverrai et les bêtes féroces que je lâcherai contre vous vous laisseront sans enfants; la peste, la violence et la guerre vous détruiront. C'est moi, le Seigneur, qui parle! » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, tourne ton regard vers les montagnes d'Israël et parle en prophète contre elles. Tu diras: Montagnes d'Israël, écoutez les paroles que le Seigneur Dieu adresse à vos habitants et à ceux des collines, des ravins et des vallées: Voici, je fais venir la guerre contre vous pour détruire les lieux consacrés à vos divinités. Vos autels seront démolis, vos brûle-parfums brisés et beaucoup d'entre vous tomberont morts devant vos idoles. J'étendrai ainsi les cadavres des Israélites devant leurs idoles et j'éparpillerai leurs ossements autour de leurs autels. Partout où vous habitez, les villes seront dépeuplées et les lieux consacrés aux divinités seront abandonnés. Vos autels seront en ruine et deviendront inutiles, vos idoles seront brisées, supprimées, et vos brûle-parfums détruits; tout ce que vous avez fabriqué sera anéanti. Beaucoup tomberont morts parmi vous. Alors vous saurez que je suis le Seigneur. Cependant, je laisserai certains d'entre vous survivre à la guerre, et ces rescapés seront dispersés dans des contrées étrangères. Ils penseront à moi au milieu des populations où ils auront été emmenés captifs. Ils se rappelleront comment j'ai brisé leurs cœurs infidèles qui se sont détournés de moi et détruit leurs yeux qui se sont fixés sur les idoles. Alors ils seront pris d'un grand dégoût d'eux-mêmes à cause des actions abominables qu'ils ont commises. Ils sauront que moi, le Seigneur, je n'ai pas parlé en l'air quand je les ai menacés des malheurs qui leur arrivent! » Voici ce que le Seigneur Dieu me déclara: « Frappe des mains, tape des pieds et dis: “Nous y voilà!”, à propos de toutes les pratiques abominables et monstrueuses des Israélites. Ils seront exterminés par la guerre, la famine et la peste. Ceux qui sont éloignés mourront de la peste, ceux qui sont à proximité seront tués par la guerre et les survivants des assiégés mourront de faim. Je donnerai libre cours à ma colère contre eux. Leurs cadavres joncheront le sol parmi leurs idoles et autour de leurs autels, sur les sommets des montagnes et des collines, sous les arbres verdoyants et touffus, en fait dans tous les endroits où ils offrent des sacrifices à leurs idoles. Alors chacun saura que je suis le Seigneur. Je manifesterai ma puissance contre eux. Je dévasterai leur pays et je dépeuplerai tous les endroits où ils vivent, depuis le désert au sud jusqu'à la ville de Ribla au nord. Tout le monde saura alors que je suis le Seigneur. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Toi, fils d'Adam, écoute ce que le Seigneur Dieu déclare aux habitants d'Israël: C'est la fin! le désastre final s'étend aux quatre coins de votre pays! Maintenant c'en est fini de vous: ma colère se déchaînera contre vous. Je jugerai votre conduite et je vous ferai payer vos actions abominables. Je n'aurai pas un regard de pitié et je ne vous épargnerai pas. Je vous ferai payer votre conduite; vos actions abominables deviendront manifestes au milieu de vous. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur. Voici ce que le Seigneur Dieu déclare: Le malheur arrive, un malheur sans pareil! C'est la fin: le désastre final vient, il fond sur vous, il est là! Habitants d'Israël, votre ruine se prépare, le dénouement arrive, le jour du jugement approche. La panique remplacera les cris de joie sur les montagnes. Maintenant c'est sans tarder que je déverserai ma colère sur vous et que je donnerai libre cours à ma fureur. Je jugerai votre conduite et vous ferai payer vos actions abominables. Je n'aurai pas un regard de pitié, je ne vous épargnerai pas. Je vous ferai payer votre conduite; vos actions abominables deviendront manifestes. Vous saurez alors que c'est moi, le Seigneur, qui vous frappe. Voici le jour du jugement, la ruine se prépare. La brutalité prospère, l'orgueil s'épanouit. La violence est comme un bâton dressé pour commettre le mal. Il ne restera rien de vous, rien de votre nombre, de votre animation ni de votre grandeur. Le dénouement est venu, le jour du jugement est là. Il n'est plus temps pour les acheteurs de se réjouir ni pour les vendeurs de se désoler, car ma colère est dirigée contre toute la multitude. Le vendeur ne retournera pas prendre sa marchandise, même s'il reste en vie. En effet, la vision annonçant la ruine de toute la multitude ne sera pas détournée de vous. Chacun d'eux vit dans le désordre, aussi personne ne sera capable de se relever. On aura beau sonner de la trompette et tout préparer, personne ne se rendra au combat, car ma colère est dirigée contre le peuple entier. La guerre sévira dans les rues, la peste et la famine feront rage à l'intérieur des maisons. À la campagne les gens mourront à la guerre, dans la ville ils succomberont à la faim et à la maladie. Les survivants s'enfuiront dans les montagnes et, comme des colombes plaintives, ils gémiront chacun à cause de leur faute. Leurs mains pendront sans force, leurs genoux faibliront. Ils se revêtiront de la tenue de deuil, un frisson de peur les parcourra. La honte se lira sur leurs visages, tous les crânes seront rasés. Ils jetteront leur argent dans les rues, ils traiteront leur or comme des ordures; car ni l'argent ni l'or ne pourront les sauver au jour de la colère du Seigneur. Ils n'auront plus de quoi se rassasier ni de quoi satisfaire leurs désirs, car l'argent et l'or sont à l'origine de leurs fautes. Ils ont tiré orgueil de leur précieuse richesse et en ont fabriqué des idoles abominables, monstrueuses. C'est pourquoi, dit le Seigneur, je la transforme pour eux en ordure. Je laisserai des étrangers la piller et des vauriens l'emporter comme butin afin qu'ils la profanent. Je leur tournerai le dos, lorsque mon trésor sera profané: des brigands s'y rendront et le souilleront. Fabrique une chaîne, car le pays est rempli de meurtriers, et la ville pleine de violence. Je ferai venir les populations les plus cruelles pour s'emparer de leurs maisons. Je mettrai fin à l'orgueil des plus puissants et les lieux consacrés à leurs divinités seront souillés. L'angoisse survient: c'est en vain que l'on cherchera la paix. Le malheur succédera au malheur et les mauvaises nouvelles s'accumuleront. On suppliera en vain le prophète d'avoir une vision, le prêtre n'aura plus rien à enseigner et les anciens ne donneront plus de conseils. Le roi prendra le deuil, le prince sera au désespoir, et tous les habitants du pays trembleront de crainte. Je les traiterai en fonction de leur conduite, et je les jugerai selon leurs propres normes. Ainsi ils sauront que je suis le Seigneur. » La sixième année après l'exil, le cinquième jour du sixième mois, j'étais assis chez moi, et les anciens de Juda étaient assis devant moi. C'est là que la puissance du Seigneur Dieu s'empara de moi de façon soudaine. Je vis une forme qui avait l'apparence d'un homme. Au-dessous de ce qui paraissait être sa taille, son corps semblait de feu; au-dessus, il présentait l'éclat resplendissant d'un métal brillant. Il étendit une sorte de main et me saisit par les cheveux. Alors, dans cette vision envoyée par Dieu, l'Esprit me souleva dans les airs et me transporta à Jérusalem. Je me retrouvai du côté intérieur de la porte nord de la ville, à l'endroit où l'on a placé une statue qui est un affront insupportable à Dieu. La gloire du Dieu d'Israël m'apparut là, telle que je l'avais déjà vue dans la vallée. Dieu me dit: « Toi, fils d'Adam, regarde en direction du nord. » C'est ce que je fis. Au nord de la porte de l'autel, il y avait la statue insupportable à Dieu, à l'entrée. Il ajouta: « Toi, fils d'Adam, vois-tu bien ce qui se passe? Les gens d'Israël s'adonnent à des pratiques vraiment abominables pour que je m'éloigne de mon sanctuaire. Mais tu verras encore d'autres pratiques tout aussi abominables. » Il me transporta à la porte de la cour extérieure du temple et je vis qu'il y avait un trou dans le mur. Dieu me dit: « Toi, fils d'Adam, perce donc le mur. » Je perçai le mur et j'y fis une ouverture. Il reprit: « Entre et regarde les actions abominables et révoltantes que ces gens commettent ici. » J'entrai et voici ce que je vis: autour de moi les murs étaient couverts de dessins représentant des reptiles et d'autres bêtes répugnantes; toutes les idoles des Israélites y étaient figurées. Soixante-dix anciens du peuple d'Israël étaient debout devant ces images; parmi eux se trouvait Yazania, fils de Chafan. Chacun d'eux tenait un brûle-parfums à la main et la fumée d'encens s'élevait dans l'air. Dieu me demanda: « Fils d'Adam, vois-tu bien ce que les anciens d'Israël font en cachette, chacun à l'emplacement dédié à son idole? Ils se justifient en disant: “Le Seigneur ne nous voit pas, il a abandonné le pays.” » Il ajouta: « Tu vas voir qu'ils se livrent encore à d'autres pratiques tout aussi abominables. » Il me transporta vers la porte nord de la maison du Seigneur. Des femmes y étaient assises et pleuraient sur la mort de Tammouz. Il me demanda: « Vois-tu bien cela, fils d'Adam? Tu vas voir des pratiques plus abominables encore. » Il me transporta alors vers la cour intérieure de la maison du Seigneur. À l'entrée de celui-ci, entre le vestibule et l'autel, il y avait environ vingt-cinq hommes. Ils tournaient le dos au temple et, face à l'orient, ils se prosternaient pour adorer le soleil. Dieu me demanda: « Vois-tu bien cela, fils d'Adam? Pourtant ces gens de Juda ne se contentent pas des actions abominables qu'ils commettent ici. Ils répandent en outre la violence dans le pays et ils font tout pour m'offenser. Les voilà maintenant qui approchent un rameau de leur nez. Eh bien, je les paierai de retour dans ma terrible colère. Je n'aurai pas un regard de pitié et je ne les épargnerai pas. Ils auront beau m'appeler au secours d'une voix forte, je ne les écouterai pas. » Ensuite, j'entendis le Seigneur appeler à voix forte: « Venez, vous qui êtes chargés d'intervenir contre la ville! Que chacun apporte son arme de destruction! » Alors, je vis six hommes déboucher de la porte supérieure nord du temple avec, chacun, son arme de destruction. Au milieu d'eux se trouvait un homme habillé de lin, qui portait à la ceinture du matériel pour écrire. Ils s'approchèrent tous et s'arrêtèrent près de l'autel de bronze. La gloire du Dieu d'Israël, qui se manifestait au-dessus des chérubins, s'éleva de là pour se diriger vers le seuil du temple. Le Seigneur appela l'homme habillé de lin, qui portait du matériel pour écrire, et lui dit: « Parcours toute la ville de Jérusalem; tu traceras une marque sur le front de tous ceux qui se lamentent et s'affligent à propos des actions abominables qu'on y commet. » Puis je l'entendis ordonner au reste du groupe: « Suivez cet homme à travers la ville et tuez les habitants. N'ayez pas un regard de pitié et ne les épargnez pas. Exterminez aussi bien les personnes âgées que les jeunes gens et les jeunes filles, les enfants que les femmes. Mais ne touchez à aucun de ceux qui portent une marque sur le front. Commencez ici, par mon sanctuaire. » Ils commencèrent donc par tuer les anciens qui étaient devant le temple. Le Seigneur leur ordonna alors: « Souillez le temple, remplissez ses cours de cadavres, puis allez plus loin. » Et ils partirent continuer le massacre dans la ville. Resté seul pendant cette tuerie, je me jetai face contre terre et m'écriai: « Oh, Seigneur Dieu, en déversant ainsi ta colère sur Jérusalem, désires-tu exterminer tous les Israélites qui restent? » Il me répondit: « La faute du royaume d'Israël et de Juda est vraiment énorme: la violence règne partout dans le pays et l'injustice remplit cette ville. Les gens se disent: “Le Seigneur a abandonné le pays et il ne nous voit pas.” Eh bien, moi, je n'aurai pas un regard de pitié, je ne les épargnerai pas, mais je leur ferai supporter les conséquences de leur conduite. » À ce moment, l'homme habillé de lin qui portait à la ceinture du matériel pour écrire vint faire son rapport: « J'ai exécuté tes ordres », dit-il à Dieu. Je remarquai alors la voûte qui se trouvait au-dessus de la tête des chérubins. On y voyait une sorte de pierre de saphir; sa forme était semblable à celle d'un trône. Dieu dit à l'homme habillé de lin: « Pénètre dans le tourbillon sous les chérubins. Remplis tes mains de braises que tu prendras entre les chérubins, puis répands-les sur la ville. » Je vis l'homme y aller. Pendant qu'il s'y rendait, les chérubins se trouvaient dans la partie droite du temple et une nuée remplissait la cour intérieure. La gloire du Seigneur s'éleva au-dessus des chérubins pour se diriger vers le seuil du temple. La nuée vint alors remplir le temple tandis que la cour était tout illuminée par la gloire du Seigneur. Le bruit produit par les ailes des chérubins s'entendait jusque dans la cour extérieure. On aurait dit que le Dieu souverain faisait gronder le tonnerre. L'homme habillé de lin se tenait près d'une roue; il était allé se placer là lorsque Dieu lui avait donné l'ordre de prendre du feu dans le tourbillon, au milieu des chérubins. L'un des chérubins étendit la main vers le feu proche de lui. Il en retira des braises et en remplit les mains de l'homme qui les emporta. Des sortes de mains humaines apparaissaient sous les ailes des chérubins. Je remarquai aussi quatre roues, une à côté de chacun des chérubins. Ces roues offraient l'aspect étincelant d'une pierre précieuse. Elles avaient toutes une apparence semblable et paraissaient s'imbriquer les unes dans les autres. Elles étaient capables de se déplacer dans les quatre directions sans avoir à pivoter. Elles se dirigeaient là où était tournée la tête des chérubins et avançaient sans pivoter. Tout le corps, le dos, les mains et les ailes des chérubins étaient couverts de reflets brillants, ainsi que les quatre roues. J'entendis qu'on donnait le nom de “tourbillon” à ces roues. Chaque chérubin avait quatre faces: la première était celle d'un chérubin, la seconde celle d'un homme, la troisième celle d'un lion et la quatrième celle d'un aigle. Les chérubins s'élevèrent dans l'espace: c'étaient les mêmes êtres vivants que j'avais vus sur les rives du Kébar. Quand ils se déplaçaient, les roues se déplaçaient avec eux; quand ils déployaient leurs ailes pour s'élever de terre, les roues ne s'écartaient pas d'eux. S'ils s'arrêtaient, elles s'arrêtaient; s'ils s'élevaient dans l'espace, elles s'élevaient également, car la volonté des êtres vivants animait les roues. La gloire du Seigneur s'éleva du seuil du temple et alla se poser au-dessus des chérubins. Ceux-ci déployèrent leurs ailes pour partir et je les vis s'élever de terre, eux et les roues en même temps qu'eux. Ils s'arrêtèrent près de la porte orientale de la maison du Seigneur et la gloire du Dieu d'Israël était au-dessus d'eux. Sur les rives du Kébar, j'avais vu les mêmes êtres vivants se tenir au-dessous du Dieu d'Israël, et je compris que c'étaient des chérubins. Chacun avait quatre faces, quatre ailes et des sortes de mains humaines sous leurs ailes. Leurs faces étaient tout à fait semblables à celles des êtres vivants que j'avais vus sur les rives du Kébar. Les chérubins avançaient chacun droit devant soi. L'Esprit du Seigneur me souleva de terre et me transporta à la porte orientale de la maison du Seigneur. Près de l'entrée, je vis vingt-cinq hommes et je reconnus parmi eux deux des chefs du peuple, Yazania, fils d'Azour, et Pelatia, fils de Benaya. L'Esprit me dit: « Fils d'Adam, voilà ceux qui préparent des actions malfaisantes et projettent le mal dans Jérusalem. Ils affirment: “Pendant un certain temps, on ne construira plus ici de maisons! La ville est comme une marmite et nous sommes la viande conservée à l'intérieur.” Eh bien, toi fils d'Adam, parle en prophète et dénonce-les. » L'Esprit du Seigneur s'empara alors de moi et m'ordonna de parler ainsi: « Voici ce que déclare le Seigneur: Je sais ce que vous dites, gens d'Israël, et je connais les pensées qui vous viennent à l'esprit! Vous avez commis tant de meurtres dans cette ville que les rues sont jonchées de cadavres. C'est pourquoi, moi, le Seigneur Dieu, je vous le déclare: la ville est bien comme une marmite, mais la viande, c'est ceux que vous y avez tués. Et vous, je vous en chasserai! Vous avez peur de la guerre? Eh bien, je vous enverrai la guerre, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Je vous chasserai de la ville et je vous livrerai à un pouvoir étranger, j'exécuterai ma sentence contre vous. J'exercerai ma justice à l'intérieur même des frontières d'Israël en vous faisant mourir à la guerre. Vous saurez ainsi que je suis le Seigneur. Cette ville ne sera pas pour vous comme une marmite et vous ne serez pas la viande qu'elle conserve, mais vous subirez ma justice à l'intérieur même des frontières d'Israël. Vous saurez alors que je suis le Seigneur, celui dont vous n'avez pas observé les décrets ni appliqué les lois, parce que vous avez suivi les règles des populations qui vous entourent. » Pendant que je transmettais ce message de la part de Dieu, Pelatia, fils de Benaya, mourut. Je tombai face contre terre et m'écriai d'une voix forte: « Oh, Seigneur Dieu, vas-tu faire mourir tous les Israélites qui restent? » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, je m'adresse à toi au sujet des membres de ton peuple, tes propres frères, tous les Israélites exilés. Les habitants de Jérusalem leur disent: “Restez loin de la présence du Seigneur, car c'est à nous qu'il a accordé la possession de ce pays.” Eh bien, transmets à tes compagnons de captivité ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: “Je vous ai envoyés dans des contrées lointaines, parmi des populations étrangères, mais, même là, je suis présent parmi vous, j'ai été pour vous comme un sanctuaire.” Transmets-leur donc ce que je déclare encore, moi, le Seigneur Dieu: “Je vous rassemblerai hors des populations et des lieux dans lesquels je vous ai dispersés et je vous donnerai à nouveau le pays d'Israël. Quand ils viendront là, ils supprimeront toutes les idoles abominables et les pratiques révoltantes qui y existent. Je leur donnerai à tous un cœur intègre, je les animerai d'un esprit nouveau. J'enlèverai leur cœur de pierre et je leur donnerai un cœur de chair. Alors vous suivrez les règles que je vous ai données, vous serez attentifs à mes lois et vous les appliquerez; vous serez mon peuple et je serai votre Dieu. Mais ceux qui adorent des idoles et qui agissent de manière révoltante en suivant les penchants de leur cœur, je leur ferai subir les conséquences de leur conduite.” Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » Les chérubins déployèrent leurs ailes et les roues se mirent en mouvement en même temps qu'eux; la gloire du Dieu d'Israël était au-dessus d'eux. Ensuite la gloire du Seigneur s'éleva au-dessus du centre de la ville et s'arrêta sur la montagne située à l'est de Jérusalem. Alors, en vision, l'Esprit de Dieu me souleva de terre et me ramena auprès des exilés en Babylonie. La vision que j'avais eue disparut, et je racontai aux exilés tout ce que le Seigneur m'avait fait voir. La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, tu vis parmi des gens rebelles! Ils ont des yeux, mais ils refusent de voir, ils ont des oreilles, mais ils refusent d'entendre, tellement ils sont rebelles! Eh bien, fils d'Adam, rassemble les affaires nécessaires à un exilé et prépare ton départ en plein jour, sous les yeux de tous. Quitte l'endroit où tu habites pour t'exiler dans un autre lieu. Fais-le sous le regard de tout le monde: ils comprendront peut-être ainsi qu'ils sont rebelles. Pendant la journée et en leur présence, tu sortiras tes affaires de chez toi et puis, le soir, tu partiras sous leurs yeux comme part un exilé. Toujours sous leur regard, tu pratiqueras une ouverture dans le mur de la ville et tu feras passer tes affaires par là. Qu'ils te voient les placer sur ton épaule et les emporter dans l'obscurité. Tu te couvriras le visage de façon à ne pas voir où tu vas. En effet je fais de toi un signe pour avertir les Israélites. » Je fis ce que le Seigneur m'avait ordonné: pendant la journée je sortis de chez moi les affaires nécessaires à un exilé et, le soir, je pratiquai une ouverture dans le mur avec la main. Les gens me virent partir dans l'obscurité avec mes affaires sur l'épaule. Le lendemain matin, la parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, n'as-tu pas entendu les Israélites, ces rebelles, te demander ce que tu faisais là? Réponds-leur donc: “Le Seigneur Dieu vous déclare que ceci est un message pour le prince qui règne à Jérusalem et pour tous les Israélites qui y habitent.” Dis-leur que tu as agi ainsi en signe d'avertissement, car ils iront en captivité, en exil. Le prince qui les gouverne chargera ses affaires sur son épaule dans l'obscurité et quittera la ville. On pratiquera une ouverture dans le mur pour lui permettre de sortir. Il se couvrira le visage pour ne pas voir où il va. Et moi, le Seigneur, je lui tendrai un piège et je le capturerai. Je l'emmènerai à Babylone, dans le pays des Chaldéens qu'il ne verra pas mais où il mourra. Je disperserai aux quatre vents tous les membres de son entourage, toute sa garde et son armée, puis je les poursuivrai de mon épée. Quand je les disperserai parmi des populations et dans des contrées étrangères, ils sauront que je suis le Seigneur. Cependant je laisserai quelques-uns parmi eux échapper à la guerre, à la famine et à la peste: ils pourront raconter aux populations parmi lesquelles ils se trouveront combien leur conduite a été abominable, et on saura que je suis le Seigneur. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, mange ton pain en tremblant et bois ton eau avec crainte et appréhension. Puis tu transmettras ce message à tout le peuple: Le Seigneur Dieu le déclare, les habitants de Jérusalem qui sont restés sur le territoire d'Israël mangeront et boiront dans l'angoisse et l'accablement. En effet, leur région sera dévastée parce que ceux qui y vivent l'ont remplie de violence. Les villes seront vidées, ruinées et la terre deviendra un désert. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, dis-moi, pourquoi entend-on parmi vous répéter ce proverbe en Israël: “Le temps passe et aucune vision ne se réalise”? Eh bien, dis-le aux Israélites, je déclare, moi, le Seigneur Dieu, que je ne laisserai plus citer ce proverbe, on ne le répétera plus en Israël. Dis-leur par contre: “Le temps où toutes les visions se réaliseront est proche.” On ne donnera plus de visions imaginaires ni de prédictions trompeuses aux Israélites. En effet, c'est moi, le Seigneur, qui parle et ce que j'annonce se produira sans tarder. Oui, c'est de votre vivant, gens rebelles, que je réaliserai mes menaces, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu! » La parole du Seigneur me fut encore adressée: « Fils d'Adam, les Israélites affirment que tes visions actuelles ne se réaliseront pas avant longtemps et que ce que tu dis de ma part concerne une époque éloignée. Eh bien, dis-leur que je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je réaliserai sans tarder toutes mes menaces. C'est moi qui l'affirme. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, parle en prophète contre les prophètes d'Israël qui prophétisent de leur propre initiative. Dis-leur d'écouter mes paroles. Je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, le malheur va s'abattre sur ces prophètes insensés! Ils suivent leur propre inspiration et ils inventent leurs visions. Israélites, vos prophètes sont comme les chacals qui rôdent dans les ruines! Ils ne sont pas montés réparer les brèches de la muraille et ils n'ont pas construit de mur pour vous protéger de la guerre au jour du Seigneur. Ils ont des visions imaginaires et leurs prédictions sont mensongères. Ils disent: “Voici ce que le Seigneur affirme”, alors que moi, le Seigneur, je ne les ai pas envoyés. Ils espèrent pourtant que je confirmerai leurs paroles! Vos visions ne sont-elles pas imaginaires et vos prédictions mensongères lorsque vous dites “Voici ce que le Seigneur affirme” alors que je ne vous ai même pas parlé? Eh bien, je vous le déclare, moi, le Seigneur Dieu: puisque vous avez répandu des illusions et annoncé des mensonges, j'interviendrai contre vous. Voilà ce que j'affirme, moi, le Seigneur Dieu! Je manifesterai ma puissance contre les prophètes qui ont des visions imaginaires et font des prédictions mensongères. Ils n'auront pas de place dans l'assemblée de mon peuple, ils ne seront pas inscrits sur la liste des membres du peuple d'Israël et ils ne retourneront pas sur leur terre. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur Dieu. Les prophètes trompent mon peuple en affirmant que tout va bien quand tout va mal. Les gens de mon peuple construisent un mur et eux se contentent de le replâtrer. Eh bien, dis à ceux qui replâtrent: Le mur s'écroulera! Une averse surviendra, des grêlons tomberont, une tempête éclatera. Quand le mur s'écroulera, on vous demandera à quoi a servi le badigeon dont vous l'aviez recouvert. C'est bien là ce que je vous déclare, moi, le Seigneur Dieu: Ma colère fera éclater une tempête, et ma fureur déchaînera des pluies torrentielles. Dans mon indignation j'enverrai des grêlons destructeurs. Je démolirai le mur que vous avez badigeonné, je l'abattrai à ras de terre, ses fondations apparaîtront. Il s'écroulera, vous serez écrasés dessous, et vous saurez alors que je suis le Seigneur. Je donnerai libre cours à ma colère contre le mur et contre ceux qui l'ont replâtré. Je vous dirai: “Le mur est détruit! C'en est fini de ceux qui le badigeonnaient, c'en est fini des prophètes israélites qui prophétisaient pour Jérusalem et avaient des visions optimistes alors que tout allait mal!” Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » « Toi, fils d'Adam, adresse-toi aux femmes d'Israël qui prophétisent de leur propre initiative, et dénonce-les. Transmets-leur ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Le malheur va s'abattre sur vous! Vous cousez des rubans sur tous les poignets et vous confectionnez des foulards pour les gens de tous âges afin d'obtenir un pouvoir sur leur vie. Vous voulez vous approprier la vie des membres de mon peuple tout en sauvegardant la vôtre. Vous me déshonorez devant les Israélites pour quelques poignées d'orge ou quelques bouchées de pain. En mentant à ces gens trop crédules, vous apportez la mort à ceux qui ne doivent pas mourir et vous faites vivre ceux qui ne doivent pas vivre. C'est pourquoi je vous le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je vais agir contre vos rubans avec lesquels vous emprisonnez la vie des autres. Je les déchirerai en les arrachant de vos bras et je délivrerai ceux que vous avez capturés. Je déchirerai vos foulards et je libérerai ces personnes de votre pouvoir. Vous ne pourrez plus en faire votre proie et vous saurez alors que je suis le Seigneur. Par vos mensonges, vous avez découragé des justes, auxquels je ne voulais pas de mal, et vous avez encouragé des méchants à persister dans leur mauvaise conduite au péril de leur vie. Eh bien, c'en est fini de vos visions imaginaires et de vos prédictions! Je libérerai mon peuple de votre pouvoir. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur. » Un jour quelques anciens d'Israël vinrent s'asseoir devant moi pour me consulter. La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, ces gens-là ont le cœur dominé par leurs idoles; ils ne quittent pas des yeux ce qui les a fait pécher. Pensent-ils que je me laisserai consulter par eux? Transmets-leur donc ce que je leur déclare, moi, le Seigneur Dieu: Si un Israélite se laisse dominer par ses idoles et ne quitte pas des yeux ce qui le fait pécher, et s'il vient ensuite consulter le prophète, moi, le Seigneur, je serai amené à lui répondre moi-même. Je le ferai en fonction de ses nombreuses idoles. Ma réponse bouleversera les Israélites qui m'ont abandonné par amour pour leurs idoles. Dis alors aux Israélites: “Le Seigneur Dieu vous le demande, changez d'attitude, abandonnez vos idoles et renoncez à toutes vos pratiques abominables.” Si un Israélite ou un immigré installé en Israël m'abandonne, s'il se laisse dominer par ses idoles, s'il ne quitte pas des yeux ce qui le fait pécher, et s'il vient ensuite consulter le prophète pour connaître ma volonté, moi, le Seigneur, je serai amené à lui répondre moi-même. J'interviendrai contre cet homme, j'en ferai un exemple qui deviendra proverbial, je le retrancherai de mon peuple et vous saurez ainsi que je suis le Seigneur. Si un prophète se laisse égarer au point de répondre lui-même, c'est que moi, le Seigneur, je l'aurai amené à s'égarer. Je manifesterai ma puissance contre lui et je l'éliminerai d'Israël, mon peuple. Un tel prophète et celui qui le consulte sont tous les deux responsables de la même faute et ils en subiront les conséquences. De cette façon, les Israélites n'iront plus se perdre loin de moi, ils ne se rendront plus impurs par leurs nombreuses désobéissances, mais ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, suppose que la population d'un pays se rende coupable envers moi en m'étant infidèle et que je manifeste ma puissance contre elle. Je détruis ses réserves de pain, je lui inflige la famine et je fais disparaître ainsi les êtres humains et les bêtes de ce territoire. Même si trois hommes tels que Noé, Danel et Job se trouvaient parmi les habitants, leur fidélité ne servirait à préserver que leur propre vie. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Ou bien je lâche des bêtes féroces contre cette population. Le pays devient un désert et personne ne s'y hasarde plus par peur d'elles. Si les trois hommes déjà nommés s'y trouvaient, ils seraient les seuls à survivre. Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, ils ne sauveraient même pas leurs propres enfants et le pays deviendrait un désert. Ou bien je fais subir la guerre à cette population, j'ordonne à une armée de ravager le pays et d'en exterminer les êtres humains et les bêtes. Si les trois hommes déjà nommés y habitaient, ils seraient les seuls à survivre. Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, ils ne sauveraient même pas leurs propres enfants. Ou bien encore j'envoie une épidémie de peste à cette population; je manifeste ma colère contre elle par ce fléau mortel qui extermine les êtres humains et les bêtes du pays. Même si Noé, Danel et Job se trouvaient parmi les habitants, leur fidélité servirait uniquement à préserver leur vie. Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu: ils ne sauveraient même pas leurs propres enfants. » En effet le Seigneur Dieu le déclare: « J'ai infligé à Jérusalem les quatre grands fléaux que sont la guerre, la famine, les bêtes féroces et la peste, de façon à exterminer les êtres humains et les bêtes. Il reste cependant quelques survivants, des hommes et des femmes. On les a fait sortir de la ville, ils vous rejoindront en exil. Quand vous verrez leur conduite et leurs actes, vous serez consolés devant les grands malheurs que j'ai déchaînés sur Jérusalem. Vous serez consolés, car vous saurez, après avoir vu leur conduite et leurs actes, que j'ai eu raison d'agir comme je l'ai fait contre cette ville. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, penses-tu que le bois de la vigne a plus de valeur que n'importe quel autre bois provenant des arbres de la forêt? Peut-on en tirer de quoi façonner un objet, peut-on en faire un crochet pour y suspendre un ustensile? Il est juste bon pour alimenter le feu. Lorsque le feu en a brûlé les deux bouts et que le centre lui-même est en flammes, peut-il encore servir à quelque chose? Déjà, quand il était intact, on ne savait qu'en faire. À plus forte raison, une fois attaqué et brûlé par le feu, le voilà totalement inutilisable. Eh bien, voilà ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: On jette au feu le bois de la vigne avec le bois des autres arbres. De même, ce sont les habitants de Jérusalem que je punirai, c'est contre eux que j'interviendrai. Ils croient avoir échappé au feu, mais le feu les détruira. Vous saurez que je suis le Seigneur lorsque j'interviendrai contre eux. Je rendrai leur terre désertique parce qu'ils ont été infidèles. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, montre à Jérusalem combien sa conduite a été abominable. Dis-lui: voici ce que déclare le Seigneur Dieu à Jérusalem: Canaan est le pays de tes ancêtres, la terre où tu es née. Ton père était un Amorite et ta mère une Hittite. Au moment de ta naissance, personne n'a coupé ton cordon, on ne t'a pas plongée dans l'eau pour te laver, on ne t'a pas frottée avec du sel et on ne t'a pas emmaillotée dans des langes. Personne n'a eu un regard de pitié sur toi pour te prodiguer avec bienveillance un seul de ces soins. Au contraire, tu as été jetée en plein champ à ta naissance parce qu'on n'avait que du dégoût pour toi. Je suis passé près de toi et j'ai vu que tu baignais dans ton sang. Je t'ai dit de vivre malgré le sang dont tu étais couverte, oui, j'ai insisté pour que tu vives. Je t'ai fait croître comme une plante des champs. Tu as grandi, tu t'es développée et tu es devenue très belle: tes seins se sont formés et ta chevelure a poussé. Mais tu étais complètement nue. De nouveau, je suis passé près de toi et j'ai vu que tu avais atteint l'âge de l'amour. Alors j'ai étendu mon manteau sur toi pour recouvrir ta nudité. Je me suis engagé envers toi par serment, j'ai conclu une alliance avec toi. C'est ainsi que tu fus à moi, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Je t'ai lavée dans l'eau, j'ai rincé le sang qui était sur toi, puis j'ai mis de l'huile sur toi pour te parfumer. Je t'ai habillée de vêtements brodés et je t'ai chaussée de sandales de cuir fin. Je t'ai enveloppée de lin fin et je t'ai couverte de soie. Je t'ai parée de bijoux; j'ai mis des bracelets à tes poignets et un collier à ton cou; j'ai placé un anneau à ton nez, des boucles à tes oreilles et une magnifique couronne sur ta tête. Tu t'es parée de bijoux d'or et d'argent, tu t'es vêtue de vêtements de lin fin, de soie et d'étoffes brodées. Pour te nourrir, tu prenais la farine la plus fine, du miel et de l'huile d'olive. Alors tu es devenue extrêmement belle et digne d'être reine. Ta renommée se répandit dans le monde entier à cause de ta beauté, qui était parfaite, car je t'avais somptueusement parée. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Mais tu t'es fiée à ta beauté, tu as profité de ta renommée pour te prostituer et tu t'es offerte à n'importe quel passant. Tu as choisi certains de tes vêtements pour orner les lieux consacrés à tes divinités de couleurs variées, et tu t'es prostituée dessus – ce n'était jamais arrivé et cela n'arrivera jamais plus. Tu as pris les bijoux d'or et d'argent que je t'avais donnés, tu t'en es servi pour fabriquer des idoles masculines et tu t'es livrée à la prostitution avec elles. Tu les as recouvertes de tes vêtements brodés et tu leur as présenté l'huile et l'encens que tu avais reçus de moi. Tu leur as offert en sacrifice, pour leur être agréable, tous les aliments que je te donnais, la farine la plus fine, l'huile et le miel dont je te nourrissais. Voilà ce qui est arrivé, moi, le Seigneur Dieu, je l'affirme. Tu leur as offert en sacrifice tes fils et tes filles, que tu m'avais donnés, tu les leur as donnés pour qu'ils les dévorent. Te prostituer ne te suffisait donc pas? Il a fallu que tu égorges mes enfants pour les livrer à tes idoles! Pendant ces abominations et tes prostitutions, tu ne t'es pas souvenue de ta jeunesse, de la période où tu étais complètement nue et où tu baignais dans ton sang. Et après toute cette méchanceté – quel malheur, quel malheur pour toi, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu – tu t'es bâti des estrades, des endroits bien en vue sur chaque place. À l'entrée de chaque rue, tu t'es construit une estrade et là, tu as souillé ta beauté, tu as écarté les jambes pour tous les passants et tu t'es prostituée de plus en plus. Tu t'es prostituée aux Égyptiens, tes voisins, ces mâles puissants, et tu m'as offensé par tes innombrables actes de prostitution. Alors, j'ai manifesté ma puissance contre toi: je t'ai coupé les vivres et je t'ai livrée à tes ennemies, les villes philistines, qui elles-mêmes s'indignaient de ta conduite immorale. Mais toi, insatiable, tu t'es prostituée aux Assyriens. Malgré cela tu n'as pas été satisfaite. Tu t'es prostituée de plus en plus avec les Babyloniens, ces marchands, toujours sans parvenir à satisfaire tes désirs. Ah, comme tu es lâche! Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Pourtant, tu t'es conduite comme une prostituée pleine d'audace. Tu t'es construit une estrade à l'entrée de chaque rue et tu t'es aménagé un endroit bien en vue sur toutes les places, mais tu n'as même pas demandé un salaire comme une prostituée ordinaire! Tu as été semblable à une femme adultère qui prend des étrangers au lieu d'aimer son mari. Toutes les prostituées reçoivent un salaire, mais toi, tu as offert des cadeaux à tes amants, tu les as payés pour que, de partout, ils viennent coucher avec toi. Dans ta prostitution, tu as agi à l'opposé des autres prostituées. On ne te recherchait pas et on ne te donnait pas de salaire, mais c'est toi qui payais. Ainsi tu as inversé les rôles. Eh bien, Jérusalem, la prostituée, écoute la parole du Seigneur. Voici ce que je te déclare, moi, le Seigneur Dieu: Tu t'es montrée complètement nue, tu as exhibé toutes les parties de ton corps en te livrant à la prostitution avec tes amants, tes idoles abominables; tu as même versé le sang de tes enfants en les offrant à tes idoles. C'est pourquoi je rassemble contre toi tous les amants auprès desquels tu te plaisais, ceux que tu as aimés et ceux que tu as détestés. Quand je les aurai amenés de partout, je te dévêtirai devant eux et tu seras livrée entièrement nue à leurs regards. Je t'infligerai le châtiment réservé aux femmes adultères et aux criminelles qui répandent le sang: je répandrai ton sang avec une fureur et une passion exclusive. Je te livrerai au pouvoir de tes amants. Ils démoliront toutes les estrades et les endroits bien en vue que tu t'étais aménagés. Ils te dépouilleront de tes vêtements, ils te prendront tes bijoux et ils t'abandonneront complètement nue. Puis ils ameuteront la foule contre toi, ils te lanceront des pierres, ils te mettront en pièces avec leurs épées, ils brûleront tes maisons. Ils exécuteront ainsi la sentence à laquelle tu es condamnée, sous les yeux d'une foule de femmes. Je mettrai fin à ta prostitution et tu ne te paieras plus aucun amant. J'assouvirai ma fureur contre toi puis, lorsque mon amour exclusif se détournera de toi, je retrouverai mon calme et je ne m'offenserai plus. Tu ne t'es pas souvenue de ce que j'ai été pour toi dans ta jeunesse et tu as provoqué ma colère par tes actes. Eh bien, je te ferai à mon tour supporter les conséquences de ta conduite! Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. N'as-tu pas mêlé la conduite la plus immorale à ton idolâtrie? Jérusalem, ceux qui inventent des proverbes diront à propos de toi: “Telle mère, telle fille!” En effet, tu es bien la fille de ta mère, cette femme qui a détesté son mari et ses enfants. Tu es pareille à tes sœurs, qui ont détesté leur mari et leurs enfants. Votre mère était hittite et votre père était amorite. Ta sœur aînée, c'est Samarie, dans le nord, avec les localités voisines. Ta jeune sœur, c'est Sodome, dans le sud, avec les localités voisines. Tu ne t'es pas contentée d'imiter leur conduite et leurs actions abominables, c'était trop peu! En tout, ton comportement a été bien pire que le leur! Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, ta sœur Sodome et les localités voisines n'ont jamais fait autant de mal que toi et les localités voisines. Voici ce que fut la faute de Sodome: elle a vécu dans l'orgueil, le rassasiement et une tranquille insouciance; elle et ses filles n'ont pas secouru les pauvres et les défavorisés. Elles sont devenues hautaines et ont commis des actes qui me sont insupportables. Alors je les ai fait disparaître de la terre, comme tu le sais. Quant à Samarie, elle n'a pas commis la moitié de tes fautes! Tu as agi de façon bien plus abominable qu'elle. Sodome et Samarie, tes sœurs, semblent innocentes en comparaison de toi! Eh bien maintenant, tu dois supporter ton humiliation! Tu as innocenté tes sœurs: puisque tu as commis des fautes bien plus abominables qu'elles, elles apparaissent plus justes que toi. À ton tour de subir la honte et l'humiliation, toi qui leur as donné une apparence d'innocence! Je restaurerai ces villes: je rétablirai la situation de Sodome et des localités voisines ainsi que celle de Samarie et des localités voisines, et je finirai par rétablir ta situation parmi elles. De cette façon tu seras humiliée d'avoir été à l'origine de leur restauration. Tes sœurs Sodome, Samarie et leurs voisins retrouveront leur ancienne situation. Il en sera de même pour toi et tes voisins. Au temps où tu étais fière de toi, tu parlais avec mépris de Sodome. C'était avant que ta propre méchanceté soit rendue manifeste. À ton tour maintenant de subir les moqueries des villes édomites et des villes voisines, les insultes des villes philistines qui, de tous côtés, te manifestent leur mépris. Tu supportes ainsi les conséquences de tes actions honteuses et abominables, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Car voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Tu n'as pas tenu compte de ton serment mais tu as rompu notre alliance, si bien que je te traiterai selon tes actions. Seulement, moi, je serai fidèle à l'alliance que j'ai conclue avec toi au temps de ta jeunesse et j'établirai avec toi une alliance éternelle. Tu te souviendras de ta conduite et tu en seras honteuse lorsque tu accueilleras tes sœurs aînées et tes sœurs plus jeunes. Je te les donnerai pour filles, bien que cela ne fasse pas partie de mes engagements à ton égard. J'établirai mon alliance avec toi et tu seras convaincue que je suis le Seigneur. Alors tu te souviendras du passé, tu en rougiras de honte et tu n'oseras plus prendre la parole, mais moi, je te pardonnerai tout le mal que tu as fait. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, propose une énigme aux Israélites, raconte-leur une parabole. Dis-leur que c'est moi, le Seigneur Dieu, qui la leur adresse. La voici: “Il y avait un aigle gigantesque, aux ailes immenses, aux longues plumes abondantes et de couleurs variées. Il vola jusqu'aux montagnes du Liban. Il y brisa la cime d'un cèdre, il arracha la plus élevée de ses branches. Il l'emporta dans un pays de commerçants et la déposa dans une ville de marchands. Il prit ensuite une autre plante du pays d'Israël et la plaça dans une pépinière. Il la mit en terre au bord d'un abondant cours d'eau, comme si c'était un saule. Cette plante poussa et devint une vigne florissante, d'une espèce rampante. Ses branches se développaient en direction de l'aigle et ses racines s'étendaient sous lui. Elle devint une vigne qui produisit des rameaux et fit pousser des sarments. Mais un second aigle, gigantesque lui aussi, survint; ses ailes étaient immenses et son plumage abondant. Alors la vigne dirigea ses racines vers lui et tourna ses branches dans sa direction. Elle espérait ainsi recevoir encore plus d'eau que dans le terrain où elle était. Elle avait pourtant été plantée dans un champ fertile, au bord d'un cours d'eau abondant, de façon à produire des rameaux, à porter des fruits et à devenir une vigne magnifique.” Transmets ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: “Cette vigne se développera-t-elle? Le premier aigle ne va-t-il pas arracher ses racines, détruire ses fruits, faire en sorte que ses pousses nouvelles se dessèchent? Il n'aura pas besoin d'une grande force ni d'une troupe nombreuse pour la déraciner. La vigne a bien été plantée, mais prospérera-t-elle? Dès que le vent d'est soufflera sur elle, ne se desséchera-t-elle pas complètement? Elle séchera sur pied à l'endroit où elle devait pousser!” » La parole du Seigneur me fut adressée: « Demande à ces gens rebelles s'ils ne comprennent pas ce que signifie cette histoire. Rappelle-leur comment le souverain de Babylone est entré à Jérusalem, a capturé le roi et les notables et les a emmenés à Babylone. Il a ensuite pris un membre de la famille royale, il a conclu une alliance avec lui et il lui a fait prêter un serment de fidélité. Il a éloigné du pays tous les notables pour que le royaume reste modeste, perde toute ambition et respecte fidèlement l'alliance. Mais le nouveau roi s'est révolté contre le vainqueur, il a envoyé des messagers en Égypte pour demander des chevaux et un nombre important de soldats. Réussira-t-il et sauvera-t-il la situation après avoir agi ainsi? Il ne se tirera sûrement pas d'affaire, alors qu'il a rompu l'alliance conclue! Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, ce roi mourra dans le pays du souverain qui l'a placé sur le trône. En effet, il n'a pas tenu compte du serment qu'il avait prêté, il a rompu l'alliance qu'il avait conclue. C'est à Babylone qu'il mourra. Même avec une nombreuse et puissante armée, le pharaon d'Égypte ne pourra pas l'aider à se défendre lorsque les Babyloniens élèveront des remblais et construiront des terrassements d'assaut en vue de massacrer une foule de gens. En rompant l'alliance, ce roi s'est moqué des engagements pris. Puisqu'il a agi ainsi, après avoir donné sa parole, il ne s'en tirera pas! Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Aussi vrai que je suis vivant, le roi a rompu l'alliance qu'il avait juré d'observer devant moi, et je lui en ferai subir les conséquences. Je lui tendrai un piège et je le capturerai. Je l'emmènerai à Babylone où je le condamnerai pour l'infidélité qu'il a commise envers moi. Ses meilleurs soldats seront tués au combat et les survivants seront dispersés aux quatre vents. Vous saurez ainsi que c'est moi, le Seigneur, qui vous ai parlé. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Je prendrai moi-même un jeune rameau à la cime du cèdre, je le cueillerai à l'extrémité de ses branches et je le planterai sur une très haute montagne. Sur une montagne élevée d'Israël, je le planterai. Il développera des branches, produira des graines et deviendra un cèdre magnifique. Des oiseaux de toute espèce nicheront dans ses branches et ils trouveront un abri à leur ombre. Alors tous les arbres de la campagne sauront que je suis le Seigneur. J'abats les arbres trop élevés et je fais pousser les plus petits. Je dessèche les arbres verdoyants et je fais fleurir les arbres desséchés. C'est moi, le Seigneur, qui parle, et je fais ce que je dis. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Pourquoi entend-on répéter ce proverbe en Israël: “Les parents ont mangé des raisins verts, mais ce sont les enfants qui ont mal aux dents”? Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, vous n'aurez plus à répéter ce proverbe en Israël. En effet, la vie de chacun m'appartient, celle des parents comme celle des enfants, et c'est la personne coupable qui doit mourir. Prenons le cas d'un homme qui pratique le bien en agissant selon le droit et la justice. Il ne participe pas à des repas idolâtres sur les montagnes, il ne rend pas de culte aux idoles des Israélites. Il ne déshonore jamais la femme d'un autre et il n'a pas de relations sexuelles avec une femme pendant ses règles. Il n'exploite ni ne vole personne, il restitue le gage fourni par la personne qui lui doit de l'argent, il donne du pain à qui a faim et des habits à qui en manque. Il ne prête pas son argent pour en retirer un intérêt ou un profit. Il ne se rend pas complice de l'injustice mais il prononce des jugements impartiaux. Il obéit aux règles et aux lois que j'ai établies, en agissant loyalement. Eh bien, moi, le Seigneur Dieu, je l'affirme, un tel homme pratique vraiment le bien et il vivra. Supposons qu'il ait un fils qui pille, tue et commet toutes sortes d'actions de ce genre. Contrairement à son père, il participe aux repas idolâtres sur les montagnes, il déshonore la femme des autres, il exploite les pauvres et les défavorisés, il vole les gens, il ne restitue pas les gages fournis par ceux qui lui doivent de l'argent. Il s'adonne au culte des idoles et commet à cette occasion des actions abominables. Il prête son argent pour en retirer un intérêt ou un profit. Un tel individu doit-il vivre? Sûrement pas! Il a commis tous ces actes détestables; il mourra donc et sera lui-même responsable de sa mort. Supposons qu'il ait à son tour un fils. Ce fils a vu toutes les mauvaises actions commises par son père, mais il ne suit pas son exemple. Il ne participe pas à des repas idolâtres sur les montagnes, il ne rend pas de culte aux idoles des Israélites. Il ne déshonore jamais la femme d'un autre. Il n'exploite ni ne vole personne et il n'exige pas de gage de ceux qui lui doivent de l'argent. Il donne du pain à qui a faim et des habits à qui en manque. Il ne se rend pas complice de l'injustice, il ne prête pas son argent pour en retirer un intérêt ou un profit. Il obéit ainsi aux règles et aux lois que j'ai établies. Il n'a pas à mourir pour les fautes de son père: il conservera assurément la vie. C'est son père qui a opprimé, volé et maltraité les gens autour de lui; c'est donc lui qui mourra pour ses fautes. Vous demandez pourquoi le fils ne supporte pas les conséquences des fautes de son père? Eh bien, c'est parce qu'il a agi conformément au droit et à la justice et qu'il a obéi à toutes mes règles en les mettant en pratique. Il vivra donc. C'est la personne coupable qui doit mourir. Un enfant n'aura pas à payer pour les fautes de ses parents, ni les parents pour les fautes de leur enfant. Celui qui est juste sera récompensé d'agir avec justice et le méchant sera puni pour le mal qu'il fait. Si un méchant renonce à ses mauvaises actions, s'il se met à obéir à mes règles et à agir conformément au droit et à la justice, il n'aura pas à mourir, assurément il vivra. Tous ses torts seront oubliés et il vivra grâce au bien qu'il pratique. Pensez-vous que j'aime voir mourir les méchants? Je vous le déclare, moi, le Seigneur Dieu, tout ce que je désire, c'est qu'ils changent de conduite et qu'ils vivent. Par contre, si une personne juste renonce à se conduire bien, si elle se met à agir de manière aussi abominable que les méchants, pensez-vous qu'elle vivra? Sûrement pas! Tout ce qu'elle aura fait de bien sera oublié. Elle mourra à cause de son infidélité envers Dieu et du mal qu'elle commet. Vous dites: “Le Seigneur va trop loin!” Écoutez-moi bien, vous, les Israélites: Est-ce moi qui vais trop loin? N'est-ce pas plutôt vous qui dépassez les bornes? Si une personne juste renonce à se conduire bien, agit mal et meurt, elle meurt à cause du mal qu'elle fait. Si au contraire une personne méchante renonce à sa mauvaise conduite et se met à agir selon le droit et la justice, elle sauve sa vie. Elle peut continuer à vivre, puisqu'elle s'est rendu compte de ses mauvaises actions et qu'elle y a renoncé; il n'y a plus de raison qu'elle meure. Mais vous, les Israélites, vous dites: “Le Seigneur va trop loin!” Eh bien non, ce n'est pas moi qui vais trop loin, c'est vous qui dépassez les bornes! Pour ma part, je jugerai chacun de vous selon sa propre conduite, je vous l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Changez donc de vie, détournez-vous de tout le mal que vous faites, ne laissez plus aucune faute causer votre perte. Renoncez aux mauvaises actions que vous commettez, transformez vos cœurs et vos esprits. Pourquoi voudriez-vous mourir, Israélites? Vraiment je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, je ne veux la mort de personne. Détournez-vous du mal et vivez! » Le Seigneur me dit de chanter cette complainte sur les princes qui règnent en Israël: « Votre mère était une lionne parmi les lions! Étendue parmi les lionceaux, elle nourrissait ses petits. Elle dressa spécialement l'un d'eux. Devenu un jeune lion, il apprit à déchirer une proie et il dévora des êtres humains. Des étrangers en entendirent parler. Ils le firent tomber dans une fosse et l'emmenèrent avec des crochets au pays d'Égypte. La lionne constata qu'elle l'attendait en vain et qu'il n'y avait plus d'espoir. Elle choisit alors un autre de ses petits, elle en fit un lionceau vigoureux élevé en compagnie des lions. Devenu un jeune lion, lui aussi apprit à déchirer une proie et il dévora des êtres humains. Il viola leurs veuves, il détruisit leurs villes. Les habitants du pays étaient épouvantés en l'entendant rugir. Des étrangers venant de partout se dressèrent contre lui. Ils le prirent au piège, ils le firent tomber dans une fosse. Au moyen de crochets, ils l'entraînèrent dans une cage et l'amenèrent au roi de Babylone. On le mit en prison pour ne plus l'entendre rugir sur les montagnes d'Israël. Votre mère ressemblait à une vigne plantée au bord de l'eau. Elle était chargée de fruits et de feuilles, grâce à toute l'eau qu'elle recevait. Elle eut des branches vigoureuses qui devinrent des sceptres royaux. Elle s'éleva au-dessus des arbres. On admirait sa haute taille et le grand nombre de ses rameaux. Mais elle a été arrachée avec colère et jetée au sol. Le vent d'est a desséché ses fruits, qui sont tombés. Ses branches magnifiques ont séché puis elles ont été brûlées. Maintenant la vigne est plantée dans le désert, dans une terre de sécheresse et de soif. Un feu a jailli de son tronc, il a détruit ses rameaux et ses fruits. Elle n'a plus de branche vigoureuse qui puisse devenir un sceptre royal. » Ce poème doit être chanté comme une complainte. La septième année après l'exil, le dixième jour du cinquième mois, quelques anciens d'Israël vinrent s'asseoir devant moi pour me consulter sur la volonté du Seigneur. Alors la parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, transmets aux anciens d'Israël ce que je leur déclare, moi, le Seigneur Dieu: C'est pour connaître ma volonté que vous êtes venus, n'est-ce pas? Eh bien, aussi vrai que je suis vivant, je ne me laisserai pas consulter par vous, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu! Fils d'Adam, prépare-toi à les juger, n'hésite pas à le faire. Rappelle-leur les actions abominables de leurs ancêtres. Rapporte-leur ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Lorsque j'ai choisi Israël, je me suis engagé par serment envers tous les membres de ce peuple. Je me suis révélé à eux en Égypte, je leur ai fait un serment en disant: “Je suis le Seigneur votre Dieu.” À ce moment-là, je leur ai juré de les faire sortir d'Égypte pour les conduire dans le plus beau des pays, un pays qui ruisselle de lait et de miel, et que j'avais spécialement exploré pour eux. Je leur ai donné cet ordre: “Que chacun de vous renonce aux dieux abominables qui vous attirent, ne vous rendez plus impurs en adorant les idoles égyptiennes. C'est moi qui suis le Seigneur, votre Dieu.” Mais ils se sont révoltés contre moi et ils n'ont pas voulu m'écouter. Personne n'a renoncé aux dieux abominables qui l'attiraient, aucun d'eux n'a abandonné les idoles égyptiennes. J'envisageai alors de ne plus contenir ma colère mais de la déverser sur eux, en Égypte même. Cependant j'ai agi par égard pour moi-même, pour ne pas m'exposer au mépris des populations parmi lesquelles ils vivaient. En effet, celles-ci avaient été témoins de ma promesse de faire sortir Israël d'Égypte. Je les emmenai donc hors d'Égypte et je les conduisis dans le désert. Je leur enseignai les règles et les lois que j'ai établies pour que tous ceux qui les pratiquent en vivent. J'instituai le jour du sabbat pour manifester la relation qui les unit à moi et leur rappeler que moi, le Seigneur, je les mets à part pour mon service. Mais les Israélites se sont révoltés contre moi dans le désert. Ils ne se sont pas comportés selon mes règles et ils ont méprisé mes lois, qui permettent de vivre à ceux qui les pratiquent. Ils ont profané le jour du sabbat. De nouveau, j'envisageai de déverser ma colère sur eux dans le désert et de les y détruire. Cependant j'ai agi par égard pour moi-même, pour ne pas m'exposer au mépris des populations qui m'avaient vu emmener les Israélites hors d'Égypte. Par contre, dans le désert, je leur jurai que je ne les conduirais pas dans le plus beau des pays que je leur avais donné, un pays qui ruisselle de lait et de miel. J'en fis le serment parce qu'ils avaient refusé d'observer mes lois et mes décrets et de respecter le jour du sabbat, tellement ils étaient attachés à leurs idoles. Mais j'eus trop pitié d'eux pour les détruire et je ne les exterminai pas dans le désert. J'ai donné ces recommandations à leurs enfants dans le désert: “Ne vous conduisez pas selon les lois et les règles de conduite que vos pères se sont données, ne vous rendez pas impurs en adorant leurs idoles. C'est moi qui suis le Seigneur votre Dieu! Conduisez-vous selon mes règles et obéissez à mes lois, mettez-les en pratique. Que le jour du sabbat me soit réservé pour manifester la relation qui vous unit à moi et pour que vous sachiez que je suis le Seigneur, votre Dieu.” Mais leurs enfants aussi se sont révoltés contre moi. Ils n'ont pas observé mes règles et ils ont refusé de se conformer à mes lois, qui permettent de vivre à ceux qui les pratiquent. Ils ont profané le jour du sabbat. J'envisageai alors de déverser ma colère, de la déverser sur eux dans le désert. J'y renonçai par égard pour moi-même, pour ne pas m'exposer au mépris des populations qui m'avaient vu les emmener hors d'Égypte. Par contre, dans le désert, je leur jurai que je les disperserais parmi d'autres populations dans des contrées étrangères. J'en fis le serment parce qu'ils n'avaient pas observé mes règles, qu'ils avaient méprisé mes lois et profané le jour du sabbat, et parce qu'ils s'étaient laissé attirer par les idoles de leurs pères. Je les ai livrés à des lois qui n'étaient pas bonnes et à des règles de conduite qui ne leur ont pas permis de vivre. Je les ai laissés se rendre impurs par des offrandes qui consistaient à tuer leur enfant premier-né. Ils en ont été eux-mêmes frappés d'horreur et ainsi ils ont reconnu que je suis le Seigneur. C'est pourquoi, fils d'Adam, transmets aux Israélites ce que je leur déclare, moi, le Seigneur Dieu: Vos ancêtres m'ont aussi offensé en trahissant la fidélité qu'ils me devaient. Je les ai conduits dans le pays que j'avais juré de leur donner. Là ils remarquèrent tous les sommets des collines et tous les arbres touffus et ils se mirent à y offrir leurs sacrifices. Ils ont provoqué ma colère par les dons, les offrandes à l'odeur apaisante et les offrandes de vin qu'ils y présentaient. Je leur demandai alors: “Qu'est-ce que ces lieux consacrés aux divinités où vous vous rendez?” Depuis lors, on appelle ces endroits des lieux consacrés aux divinités. Transmets donc aux Israélites ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Comment! vous suivez l'exemple de vos ancêtres, vous vous rendez impurs et vous vous prostituez en adorant leurs idoles abominables! Maintenant encore, vous vous rendez impurs en apportant vos dons et en offrant vos enfants en sacrifice à vos idoles. Dans ces conditions, est-ce que je me laisserai consulter par vous, les Israélites? Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, je ne me laisserai pas consulter par vous! Vous vous imaginez que vous serez comme les peuples des autres pays en adorant du bois et des pierres, mais cela n'arrivera pas. Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, c'est assurément avec une puissance irrésistible que j'agirai, je déverserai ma colère et c'est ainsi que je régnerai sur vous. Je vous retirerai du milieu des populations et des contrées où vous avez été dispersés et je vous rassemblerai en vous faisant sentir toute ma puissance irrésistible et les effets de ma colère. Je vous amènerai au désert, à l'écart des autres peuples, et je vous ferai comparaître devant moi. Je vous ferai comparaître tout comme j'ai fait comparaître vos ancêtres dans le désert proche de l'Égypte, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Je vous ferai passer sous mon bâton de berger et je vous introduirai dans le lien de l'alliance. J'exclurai de votre nombre ceux qui se sont révoltés et qui m'ont désobéi. Je les retirerai des pays où ils séjournent, mais ils ne retourneront pas sur leur terre. Alors vous saurez que je suis le Seigneur. Voici ce que moi, le Seigneur Dieu, je vous déclare: Israélites, chacun de vous peut bien adorer ses idoles! Mais ensuite, vous serez obligés de m'écouter, vous cesserez de déshonorer le nom que je porte et qui est saint en offrant des dons à vos idoles. En effet, tous les Israélites du pays me rendront un culte sur la montagne qui m'appartient, la grande montagne d'Israël, je l'affirme, moi, le Seigneur. Là, je vous recevrai favorablement, de même que tout ce que vous me réservez, vos dons et l'offrande de ce que vous avez de meilleur. Après vous avoir retirés du milieu des populations et des contrées où vous avez été dispersés et après vous avoir rassemblés, je vous serai favorable et j'accueillerai vos offrandes à l'odeur agréable. Ainsi, par mes actions à votre égard, je montrerai aux autres peuples que je suis vraiment Dieu. De votre côté, vous saurez que je suis le Seigneur lorsque je vous conduirai dans le pays d'Israël, que j'avais solennellement promis de donner à vos ancêtres. Là, vous réfléchirez à votre conduite passée et aux actions qui vous ont rendus impurs. Vous serez pris d'un grand dégoût de vous-mêmes à cause de tout le mal que vous avez commis. Je ne vous traiterai pas, vous les Israélites, en fonction de votre conduite mauvaise et de vos actions immorales, mais j'agirai avec vous de façon à ce que vous respectiez qui je suis. Vous saurez alors que je suis le Seigneur, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, tourne ton regard vers le sud du pays, déverse de ma part des menaces contre les habitants de la forêt du sud. Tu leur diras d'écouter ces paroles que moi, le Seigneur Dieu, je prononce contre la forêt du sud: J'allumerai un incendie qui consumera tous tes arbres, qu'ils soient verdoyants ou desséchés. Rien ne réussira à éteindre ses flammes, il se répandra du sud au nord et tout le monde subira ses brûlures. Chacun verra que c'est moi, le Seigneur, qui l'ai allumé, et rien ne parviendra à l'éteindre. » Je répondis: « Ah, Seigneur Dieu, on se plaint déjà de moi en disant: “Il ne parle que par paraboles!” » La parole du Seigneur me fut encore adressée: « Fils d'Adam, tourne ton regard vers la ville de Jérusalem, déverse tes menaces contre les sanctuaires, parle de ma part contre Israël. Révèle aux Israélites ce que moi, le Seigneur, je leur déclare: “J'interviendrai contre vous, je tirerai mon épée de son fourreau et je vous tuerai tous, les justes comme les méchants. C'est pour vous supprimer tous que je brandirai mon épée contre chacun de vous, depuis le sud jusqu'au nord. Tout le monde saura que moi, le Seigneur, j'ai retiré mon épée de son fourreau. Je ne l'y remettrai plus.” Et toi, fils d'Adam, courbe-toi sous le poids du désespoir et pousse des gémissements aux yeux de tous. On te demandera pourquoi tu pousses des gémissements et tu répondras: “J'ai appris une mauvaise nouvelle et elle va se réaliser. Les cœurs seront brisés, les mains pendront sans force, les courages faibliront, les genoux s'entrechoqueront. Nous y voilà! Cela se réalise maintenant, déclare le Seigneur Dieu.” » La parole du Seigneur me fut de nouveau adressée: « Fils d'Adam, parle en prophète. Révèle aux gens ce que je leur déclare, moi, le Seigneur: Voici une épée, une épée aiguisée et brillante. C'est pour un massacre qu'elle a été aiguisée, on l'a fait briller pour qu'elle lance des éclairs. Je l'ai voulu tranchante pour qu'elle soit brandie à pleine main, elle est affûtée et brillante pour armer la main du tueur. Pousse des cris de détresse, fils d'Adam! Cette épée est dirigée contre mon peuple, et contre tous les princes qui règnent en Israël et qui seront massacrés en même temps que lui. Frappe-toi la poitrine de désespoir. C'est une dure épreuve, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Toi, fils d'Adam, parle en prophète. Frappe dans tes mains, une fois, deux fois, trois fois! Car c'est l'épée de la mort, l'épée de la grande tuerie qui les cerne. Elle brise le courage de chacun, elle fait chanceler tout le monde. Devant chaque porte, j'ai placé l'épée du massacre, étincelante comme l'éclair, prête à tuer. Frappe à droite, frappe à gauche, épée tranchante. Tourne ta pointe dans toutes les directions! À mon tour, je vais frapper dans mes mains et donner libre cours à ma colère. C'est moi, le Seigneur, qui vous parle. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Toi, fils d'Adam, trace deux routes par lesquelles le roi de Babylone pourra venir avec son épée. Fais-les partir toutes les deux du même pays. Au départ de chacune d'elles, indique par un signe la ville à laquelle elle mène. Une des routes conduira l'armée de Babylone à la ville ammonite de Rabba et l'autre à la ville fortifiée de Jérusalem, en Juda. Le roi de Babylone s'arrête au point de départ des deux routes, à la bifurcation, pour consulter le sort. Il lance les flèches en l'air, interroge les statuettes de divinités et examine des foies d'animaux. À sa droite est tombée la flèche qui désigne Jérusalem. Il poussera des cris de guerre et lancera le signal d'attaque. Il placera des machines de guerre contre les portes de la ville, il élèvera des remblais et construira des terrassements d'assaut. Les gens de Jérusalem estiment que cette décision du sort est sans conséquence puisqu'ils sont protégés par un serment. Mais le roi de Babylone leur rappelle leur infidélité et les avertit qu'ils seront emmenés en captivité. C'est pourquoi je leur déclare ceci, moi, le Seigneur Dieu: Vous me remettez sans cesse vos fautes en mémoire par votre désobéissance si visible, dans toutes vos actions vous vous montrez coupables. Eh bien, puisque vous ne vous êtes pas fait oublier, vous tomberez au pouvoir de l'ennemi! Et toi, prince qui règnes en Israël, tu n'es qu'un criminel infâme. Le moment vient où ta conduite fautive prendra fin. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Tu seras privé de ton insigne royal, on ôtera ta couronne. La situation a tourné! Les humbles occuperont une place élevée, les puissants seront abaissés. Des ruines, rien que des ruines! Je transformerai Jérusalem en un tas de ruines. La ville sera entièrement détruite, mais pas avant la venue de celui auquel j'aurai remis le pouvoir d'intervenir contre elle. Toi, fils d'Adam, parle en prophète; transmets aux Ammonites ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu, à leur sujet et au sujet de leur attitude insultante. Dis-leur: Une épée est là, une épée prête à vous tuer. Elle a été dégainée pour massacrer, pour dévorer, elle a été aiguisée et elle lance des éclairs. Pendant que vous vous reposez sur des visions imaginaires et des prédictions fausses, elle est prête à trancher le cou des criminels infâmes. En effet, le moment vient où leur conduite fautive prendra fin. Maintenant remettez vos épées dans leur fourreau. C'est à l'endroit où vous avez été créés, dans le lieu de votre naissance, que j'interviendrai contre vous. Je déverserai sur vous ma colère, je vous ferai subir le feu de mon indignation et je vous livrerai au pouvoir d'individus brutaux, acharnés à détruire. Vous serez la proie des flammes et votre sang coulera dans tout le pays. Après quoi personne ne se souviendra plus de vous. C'est moi, le Seigneur Dieu, qui vous parle. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Toi, fils d'Adam, prépare-toi à juger la ville sanguinaire de Jérusalem, n'hésite pas! Fais-lui prendre conscience de ses actions abominables. Transmets-lui ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Tu es une ville dont les habitants commettent des meurtres et préparent ainsi le moment de ta ruine; ils se fabriquent des idoles et souillent ton sol. Tu es coupable de tous ces meurtres et tu es souillée par la fabrication de ces idoles! Tu fais toi-même approcher le moment de ta destruction, tes jours sont comptés! C'est pourquoi je te livre aux moqueries des populations étrangères, tu deviendras la risée de tous. Ta réputation est ternie, tu es un lieu de désordres, et les contrées éloignées comme celles qui sont voisines riront de toi. Chez toi, chaque dirigeant d'Israël abuse de son pouvoir et commet des meurtres. Chez toi, on méprise son père et sa mère, chez toi on exploite les immigrés, on opprime les orphelins et les veuves. On n'a aucun respect pour ce qui m'est réservé, on profane le jour du sabbat. Chez toi, des gens se livrent à la calomnie pour répandre le sang. Tes habitants participent aux repas idolâtres sur les montagnes. Ils s'adonnent à la débauche. Chez toi certains couchent avec la femme de leur père, ou abusent des femmes pendant leurs règles. Chez toi les uns commettent des actes abominables avec la femme de leur prochain, d'autres déshonorent leur belle-fille de façon infâme et d'autres abusent de leur demi-sœur. Chez toi, on accepte un pot-de-vin pour répandre le sang, on prête son argent pour en retirer un intérêt, on exploite son prochain pour s'enrichir. Et moi, on m'oublie totalement, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Mais je vais frapper dans mes mains, population de Jérusalem, à cause de tes bénéfices malhonnêtes et des meurtres que tu as commis. Aurez-vous assez de force et de courage pour tenir le coup, lorsque j'interviendrai contre vous? C'est moi, le Seigneur, qui parle, et je fais ce que je dis. Je vous disperserai parmi des populations étrangères dans des pays étrangers et je mettrai fin à toutes vos actions impures. Vous serez rabaissés aux yeux des autres peuples et vous saurez alors que je suis le Seigneur. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Vois-tu, fils d'Adam, pour moi les Israélites sont devenus semblables à des scories. Ils sont comme des scories d'argent, de cuivre, d'étain, de fer ou de plomb mélangées dans le creuset. C'est pourquoi je déclare ceci, moi, le Seigneur Dieu: Vous êtes tous devenus des scories, alors je vous entasserai dans la ville de Jérusalem. On entasse l'argent, le cuivre, le fer, le plomb ou l'étain dans le creuset, puis on attise le feu par-dessous pour obtenir leur fusion. Eh bien, de même, dans ma terrible colère, je vous rassemblerai et je vous entasserai pour vous faire fondre par le feu! Dans Jérusalem même, je vous rassemblerai et je vous soumettrai au feu de ma colère, qui vous fera fondre comme du métal. Vous serez semblables à l'argent en fusion dans le creuset, vous serez fondus. Vous saurez alors que c'est moi, le Seigneur, qui ai déversé ma fureur sur vous. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, dis aux Israélites que leur terre ressemble à une terre qui ne reçoit pas de pluie, elle dépérira sous l'effet de ma colère comme un sol sans eau. Tels des lions rugissants qui s'acharnent sur leur proie, ses prophètes y complotent. Ils commettent des meurtres, ils s'emparent de l'argent et des biens d'autrui et ils réduisent de nombreuses femmes au veuvage. Leurs prêtres profanent mes enseignements et ne respectent pas ce qui m'est réservé. Ils confondent ce qui est sacré et ce qui ne l'est pas. Ils n'enseignent pas aux gens la distinction entre ce qui est pur et ce qui est impur et ils ignorent volontairement le jour du sabbat. Au milieu d'eux je suis exposé au mépris. Les chefs du peuple sont sanguinaires comme des loups qui s'acharnent sur leur proie, ils détruisent des vies pour s'enrichir. Leurs prophètes masquent tout cela sous une couche de plâtre. Ils racontent des visions imaginaires et prédisent des mensonges. Ils prétendent transmettre un message de ma part alors que moi, le Seigneur, je ne leur ai pas parlé. Partout dans le pays, on pratique l'oppression, on commet des vols, on maltraite les pauvres et les défavorisés, on exploite les immigrés sans respecter leurs droits. J'ai cherché quelqu'un qui serait prêt à construire un mur d'enceinte, ou prêt à se tenir sur la brèche des murailles pour défendre le pays et m'empêcher de le détruire, mais je n'ai trouvé personne. Alors j'ai déversé ma fureur sur eux, je les détruis dans le feu de ma colère, et je leur fais supporter les conséquences de leur conduite. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, écoute l'histoire de deux sœurs, nées de la même mère. Lorsqu'elles étaient jeunes, elles se prostituèrent en Égypte où elles vivaient. C'est là qu'on mit la main sur leur poitrine, là qu'on tripota leurs seins de jeunes filles. L'aînée s'appelait Ohola et la cadette Oholiba. La première représente Samarie et la seconde Jérusalem. Je les épousai toutes les deux et elles me donnèrent des fils et des filles. Mais Ohola se prostitua, alors même qu'elle était à moi. Elle éprouva un désir passionné pour ses voisins, les Assyriens, et elle prit parmi eux ses amants. Ils portaient des costumes de couleur pourpre en tant que gouverneurs ou magistrats. Ils étaient jeunes, séduisants et d'habiles cavaliers. Ohola accorda ses faveurs à ces hauts fonctionnaires assyriens et, chaque fois qu'elle éprouvait du désir pour l'un d'eux, elle se souillait en adorant leurs idoles. Elle continua la vie de prostituée qu'elle avait menée en Égypte. Là, déjà, quand elle était jeune, des Égyptiens couchaient avec elle, tripotaient ses seins de jeune fille et l'entraînaient dans la prostitution. Alors, je l'ai abandonnée entre les mains de ses amants, les Assyriens, qu'elle désirait avec passion. Ils l'ont entièrement déshabillée et ils l'ont assassinée, après avoir emmené ses fils et ses filles. Elle a subi ainsi un châtiment qui fut un exemple pour les autres femmes. Sa sœur Oholiba en fut témoin. Pourtant, dans ses passions, elle fut encore plus corrompue qu'Ohola, elle se prostitua de façon bien pire. Elle aussi éprouva un désir passionné pour les gouverneurs et les magistrats assyriens, ses voisins magnifiquement vêtus, qui étaient d'habiles cavaliers, jeunes et séduisants. Elle aussi se souilla. Je le constatai: les deux sœurs avaient vraiment la même conduite! Cependant Oholiba alla encore plus loin dans la prostitution. Un jour, elle vit des hommes dessinés et peints en rouge sur un mur. Ils représentaient des Babyloniens. Des ceintures serraient leur taille, des turbans entouraient leur tête. Ils avaient l'allure de fiers guerriers. C'était un portrait fidèle des Babyloniens tels qu'ils vivent dans leur pays. Oholiba éprouva du désir pour eux dès le premier regard et elle envoya des messagers dans leur pays. Alors les Babyloniens vinrent coucher avec elle. Ils la souillèrent par leurs prostitutions. Quand elle se fut suffisamment souillée avec eux, elle éprouva du dégoût pour eux. Elle s'était publiquement conduite comme une prostituée, elle avait livré sa nudité aux regards, si bien que j'éprouvai pour elle le même dégoût que j'avais eu pour sa sœur. Mais elle se prostitua de plus en plus et se conduisit en se souvenant de sa jeunesse lorsqu'elle se prostituait en Égypte. Elle a éprouvé du désir pour des débauchés, qui avaient une sexualité bestiale et effrénée comme celle des ânes ou des étalons. Oholiba, tu as recommencé à agir avec la même débauche que dans ta jeunesse, lorsque tu laissais les Égyptiens mettre la main sur ta poitrine et tripoter tes jeunes seins. Voici donc ce que je te déclare, moi, le Seigneur Dieu: Je dresserai contre toi tous tes amants. Maintenant que tu éprouves du dégoût pour eux, je les ferai venir de partout contre toi. J'ameuterai les Babyloniens, tous les Chaldéens, les habitants de Pecod, Choa et Coa, et les Assyriens se joindront à eux. Je rassemblerai ces hommes jeunes et séduisants, gouverneurs et magistrats, guerriers et hauts dignitaires, tous habiles cavaliers. Ils viendront du nord, avec des chars, toutes sortes de véhicules et une immense armée. Protégés par leur petit et leur grand bouclier ainsi que leur casque, ils t'encercleront. J'exposerai ton cas devant eux et ils te jugeront selon leurs lois. À cause de ma colère contre toi, je les laisserai te traiter avec violence. Ils te couperont le nez et les oreilles et ils t'achèveront avec leur épée. Ils prendront tes fils et tes filles et les survivants seront dévorés par le feu. Ils te dépouilleront de tes vêtements et de tes bijoux. Je mettrai un terme à la vie de débauche et de prostitution que tu as commencée en Égypte. Tu ne désireras plus personne et tu ne penseras plus aux Égyptiens. Moi, le Seigneur, je le déclare, je t'abandonnerai entre les mains de ceux que tu détestes, de ceux pour qui tu as du dégoût. Ils te traiteront de façon odieuse. Ils prendront le produit de ton travail. Ils te laisseront entièrement nue, exposée aux regards comme une prostituée. C'est ton indécence et tes débauches qui t'auront valu cela. Tu t'es prostituée avec des étrangers et tu t'es souillée en adorant leurs idoles. Tu as suivi l'exemple de ta sœur, c'est pourquoi je te ferai boire comme elle à la coupe de ma colère. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Tu boiras la même coupe que ta sœur, une coupe large et profonde. On rira et on se moquera de toi, car la coupe est bien remplie! Elle te rendra ivre de douleur, cette coupe de peur et de souffrance, de ta sœur Samarie. Tu la boiras jusqu'au bout, tu la casseras de tes dents, tu blesseras ta poitrine avec ses débris. Oui, c'est moi, le Seigneur Dieu, qui te parle. En effet, voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Puisque tu m'as oublié, que tu m'as rejeté, tu subiras toi aussi les conséquences de ta débauche et de tes prostitutions. » Le Seigneur me dit: « Fils d'Adam, prépare-toi à juger Ohola et Oholiba. Dénonce leurs actions abominables. Ce sont des femmes adultères et sanguinaires. Elles ont commis des adultères en adorant des idoles, et des meurtres en leur sacrifiant les fils qu'elles m'avaient donnés. Et ce n'est pas tout ce que je leur reproche! Le même jour, elles ont souillé mon sanctuaire et profané le jour du sabbat. En effet, le jour même où elles ont tué leurs fils en sacrifice à leurs idoles, elles sont entrées dans mon sanctuaire, dans ma propre maison, et, ainsi, elles l'ont souillé. En outre, elles ont envoyé un messager pour inviter des hommes de contrées lointaines. Sitôt le message reçu, ils sont accourus auprès d'elles. Pour eux elles se sont baignées, elles ont fardé leurs yeux et mis leurs bijoux. Puis elles se sont installées sur de somptueux divans; elles ont dressé devant elles une table où elles ont placé l'encens et l'huile parfumée qu'elles avaient reçus de moi. Un grand nombre de gens sont venus chez les deux sœurs, on y entendait la rumeur d'une foule insouciante. Il y avait en particulier des hommes accourus de tous les points du désert. Ils ont mis des bracelets aux poignets des deux sœurs et ont posé une magnifique couronne sur leur tête. Alors je me suis dit: “Même celle qui est la plus usée par les adultères se livre encore à la prostitution! Les hommes viennent à elle! Ils usent d'Ohola et d'Oholiba, ces débauchées, comme on use de prostituées!” Mais des hommes justes condamneront ces femmes pour adultère et meurtre, car elles ont commis l'adultère et elles ont du sang sur les mains! Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Faites monter l'assemblée contre elles, et qu'on les abandonne à l'angoisse et au pillage! Lancez-leur des pierres, mettez-les en pièces avec vos épées, tuez leurs fils et leurs filles et brûlez leurs maisons! Je mettrai un terme à l'indécence répandue dans ce pays, toutes les femmes en seront averties et elles n'imiteront plus la débauche des deux sœurs. Celles-ci paieront leur indécence et supporteront les conséquences de leur idolâtrie. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur. » La neuvième année après l'exil, le dixième jour du dixième mois, la parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, note par écrit la date de ce jour, car c'est aujourd'hui même que le roi de Babylone commence le siège de Jérusalem. Présente à ce peuple rebelle cette parabole, en lui disant que c'est moi, le Seigneur Dieu, qui la lui adresse: “Prépare une marmite. Verse de l'eau dedans. Places-y des morceaux de viande, tous les morceaux de choix, le gigot et l'épaule. Remplis-la avec les meilleurs os. Prends la viande des plus beaux moutons, entasse les os au fond de la marmite, fais bouillir le tout à gros bouillons, car même les os doivent cuire. Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu: Quel malheur pour la ville sanguinaire! Elle ressemble à une marmite rouillée, impossible à nettoyer. Vide la marmite, morceau par morceau, aucun ne sera préservé par une décision du sort. Car le sang versé est encore dans la ville, il a été répandu sur la pierre nue, la terre ne l'a pas absorbé et personne ne l'a recouvert de poussière. Et moi, je laisse le sang sur la pierre nue, sans le recouvrir, pour qu'il suscite ma colère et réclame ma vengeance. Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu: Quel malheur pour la ville sanguinaire, car je vais construire un grand bûcher! Empile des morceaux de bois, attise le feu, termine la cuisson de la viande, ajoute des épices et laisse les os griller complètement. Place ensuite la marmite vide sur les braises, afin qu'elle chauffe et que le métal rougisse. Alors l'impureté qui est dedans disparaîtra, la rouille sera détruite.” Mais tous les efforts sont inutiles! Autant de rouille ne disparaîtra pas par le feu. Jérusalem, tu es souillée par toutes tes actions immorales. Je t'ai purifiée mais tu n'es toujours pas pure. Eh bien, tu ne deviendras pas pure jusqu'à ce que tu aies subi toute ma fureur. C'est moi, le Seigneur, qui parle et cela arrivera. J'agirai sans hésiter, sans pitié ni regret. Tu seras jugée sur ta conduite et tes actes. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Je t'enlèverai brutalement celle qui fait la joie de tes yeux, mais toi fils d'Adam, tu ne te plaindras pas; tu ne gémiras pas et tu ne laisseras pas couler tes larmes. Garde ta peine pour toi et n'observe pas le deuil. Au contraire, noue ton turban et mets tes sandales comme d'habitude. Ne te couvre pas le bas du visage et ne mange pas de pain préparé pour les funérailles. » Je m'adressai au peuple dans la matinée et, le soir même, ma femme mourut. Le matin suivant, j'agis comme le Seigneur me l'avait ordonné. Les gens me demandèrent de leur expliquer la signification de mon comportement. Je leur répondis: « Le Seigneur m'a chargé du message suivant pour vous, les Israélites: “Je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je laisserai souiller mon sanctuaire, l'objet de votre grande fierté, la joie de vos yeux et l'espoir de votre vie. Vos fils et vos filles restés à Jérusalem seront tués par l'épée. Vous agirez alors comme Ézékiel. Vous ne vous couvrirez pas le bas du visage et vous ne mangerez pas le pain des funérailles. Vous garderez votre turban sur la tête et vos sandales aux pieds, vous ne vous plaindrez pas et vous ne pleurerez pas. Mais vous vous mettrez à dépérir à cause de vos fautes et chacun gémira sur le sort de son voisin. Ézékiel est pour vous un signe d'avertissement. Vous agirez en tout point comme lui, et, quand les événements annoncés arriveront, vous saurez que je suis le Seigneur Dieu.” Toi, fils d'Adam, écoute: un jour je les priverai de ce qui est leur refuge, la joie de leurs yeux, le lieu où ils placent leur fierté et leur espérance. Je les priverai aussi de leurs fils et de leurs filles. Ce jour-là, un survivant du désastre viendra t'en apporter la nouvelle. Le jour même, tu cesseras d'être muet, tu retrouveras la parole et tu t'entretiendras avec le survivant. Tu seras un signe pour avertir les membres de mon peuple et ils sauront alors que je suis le Seigneur. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, tourne ton regard vers les Ammonites et parle en prophète contre eux. Dis-leur d'écouter ces paroles que je leur adresse, moi, le Seigneur Dieu: Vous avez ricané lorsque mon sanctuaire a été souillé, lorsque le pays d'Israël a été dévasté et que les habitants de Juda sont partis en captivité. Eh bien, je laisserai les nomades de l'est conquérir votre pays: ils établiront leurs campements sur votre sol, ils y planteront leurs tentes. Ce sont eux qui mangeront vos fruits et qui boiront votre lait. Je transformerai Rabba, votre capitale, en pâturage à chameaux et toute la région d'Ammon en parc à moutons. Ainsi vous saurez que je suis le Seigneur. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Vous avez applaudi et tapé du pied devant les malheurs d'Israël, vous vous en êtes réjouis. Vous avez montré ainsi votre profond mépris à l'égard de mon peuple. Eh bien, je manifesterai ma puissance contre vous et je vous livrerai à des populations étrangères qui vous dépouilleront de tout. Vous disparaîtrez en tant que peuple, vous n'aurez plus de pays, je vous détruirai complètement. Vous saurez alors que je suis le Seigneur. » Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Les Moabites ont affirmé que Juda est un peuple comme les autres. Eh bien, je ferai attaquer les villes qui défendent l'accès de Moab, elles seront démolies les unes après les autres, même les plus belles comme Beth-Yechimoth, Baal-Méon et Quiriataïm. Je laisserai les nomades de l'est conquérir Moab, comme ils ont conquis Ammon, si bien que dans l'avenir, personne ne se souviendra plus de Moab. Les Moabites subiront ma justice et ils sauront alors que je suis le Seigneur. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Les Édomites ont exercé leur vengeance contre la population de Juda et c'est en cela qu'ils sont coupables. Eh bien, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je manifesterai ma puissance contre Édom, j'exterminerai les êtres humains et les bêtes de ce pays, je le transformerai en désert, de la ville de Téman jusqu'à celle de Dédan, ses habitants seront tués à la guerre. Je confierai à Israël, mon peuple, le soin de me venger des Édomites. Les Israélites les traiteront comme ma terrible colère l'exige, pour leur faire connaître ma vengeance. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Les Philistins ont agi par esprit de vengeance. Pleins de mépris, ils ont exercé leur vengeance sur ceux qu'ils haïssent depuis toujours et ils les ont exterminés. Eh bien, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je manifesterai ma puissance contre eux. Je les exterminerai, tous ces gens venus de Kaftor, je ferai périr ceux qui se sont établis sur le littoral. Ma vengeance et mon châtiment seront terribles et, quand ils les subiront, ils sauront que je suis le Seigneur. » La onzième année après l'exil, le premier jour du mois, le Seigneur me dit: « Je m'adresse à toi, fils d'Adam, parce que les habitants de Tyr se moquent de Jérusalem en disant: “Ah! Ah! Elle est anéantie, la ville par où tout le monde passait! À notre tour de nous enrichir, elle est en ruine!” Eh bien, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, j'interviendrai contre toi, ville de Tyr. Je te ferai attaquer par des peuples nombreux, ils déferleront sur toi comme les vagues de la mer. Ils détruiront tes remparts et ils démoliront tes tours. Je balaierai tous les débris et je ne laisserai que le rocher dénudé. Il ne restera au milieu de la mer qu'un emplacement où les pêcheurs mettront leurs filets à sécher. Oui, c'est moi, le Seigneur Dieu, qui parle, et c'est ce que j'affirme. Des populations étrangères viendront piller la ville et décimeront les localités voisines sur la côte. Alors on saura que je suis le Seigneur. Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu: Contre toi, ville de Tyr, je ferai venir du nord le plus puissant des rois, le roi Nabucodonosor de Babylone. Il viendra t'attaquer avec des chevaux, des chars, des cavaliers et une armée innombrable. Il décimera les localités voisines, sur la côte. Ensuite ses soldats construiront des terrassements d'assaut et élèveront des remblais contre toi, ils t'opposeront un mur de boucliers. Ils martèleront tes murailles avec leurs machines de guerre, ils démoliront tes tours à coups de pioches. Tu seras couverte de la poussière soulevée par leurs nombreux chevaux, tes murailles trembleront sous le vacarme de leurs cavaliers et le roulement de leurs chars. En effet, ils entreront par tes portes tout comme on s'engouffre dans une ville par une brèche. Ils fouleront toutes tes rues du sabot de leurs chevaux, ils passeront tes habitants par l'épée et ils jetteront à terre tes colonnes imposantes. Ils voleront tes richesses et ils pilleront tes marchandises. Ils démoliront tes murs et ils raseront tes demeures luxueuses; ils en prendront les pierres, le bois et les gravats et ils les jetteront au fond de la mer. Je mettrai fin à tes chants, on n'entendra plus le son de tes harpes. Je ne laisserai subsister de toi qu'un rocher dénudé, où les pêcheurs mettront leurs filets à sécher, et la ville ne sera jamais rebâtie. Oui, c'est moi, le Seigneur Dieu, qui parle, et c'est ce que j'affirme. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu, à la ville de Tyr: Les habitants des populations lointaines se mettront à trembler lorsque tu seras détruite et qu'on entendra gémir les blessés dans le massacre qui aura lieu chez toi. Les princes des populations de la côte descendront de leurs trônes, ils se dépouilleront de leurs manteaux et de leurs vêtements brodés. Revêtus d'épouvante et assis par terre, ils ne cesseront pas de trembler, tellement ils seront terrifiés par ton sort. Ils chanteront sur toi cette complainte: “Elle est détruite, la ville célèbre, elle a disparu des mers! Ses habitants étendaient leur puissance sur les mers, où ils étaient redoutés de tous. Maintenant les populations de la côte tremblent à cause de son anéantissement, celles des rivages lointains sont terrifiées par sa disparition.” Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je te rendrai pareille aux villes en ruine où plus personne n'habite. Je ferai monter du fond de l'abîme des masses d'eau qui te recouvriront. Je t'enverrai rejoindre dans les profondeurs les morts de tous les âges. Tu resteras dans le monde souterrain, semblable aux ruines antiques, en compagnie des morts qui t'ont précédée. Tu ne seras plus habitée et tu n'auras plus de place sur la terre des vivants. Tout le monde sera épouvanté par ton sort, car tu seras complètement détruite. On recherchera tes vestiges, mais personne ne te trouvera plus jamais, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Toi, fils d'Adam, chante une complainte sur la ville de Tyr, qui est installée à l'entrée de la mer et qui fait du commerce avec de nombreux peuples maritimes. Transmets-lui ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Ô Tyr! tu dis: “Je suis un navire d'une parfaite beauté!” Ton domaine s'étend jusqu'en pleine mer. Tu as été bâtie de façon splendide. Tes constructeurs ont pris des cyprès de Senir pour fabriquer toutes les parties de ta coque. Ils ont utilisé un cèdre du Liban pour t'en faire un mât. Ils ont taillé tes rames dans des chênes du Bachan. Ils ont construit ton pont avec des cèdres de l'île de Chypre, qu'ils ont incrustés d'ivoire. Tes voiles en lin brodé d'Égypte permettaient de te reconnaître de loin. Des étoffes teintes en violet et en rouge, provenant des îles grecques, protégeaient tes marchandises. Tu employais comme rameurs des gens de Sidon et d'Arvad, et les Tyriens les plus habiles manœuvraient le navire. Des artisans de Byblos, expérimentés et adroits, étaient chargés de réparer tes avaries. Tous les navires voguant sur la mer s'arrêtaient chez toi, et leurs équipages achetaient tes marchandises. Des soldats de Perse, de Loud et de Pouth servaient dans ton armée, ils suspendaient leur bouclier et leur casque dans tes casernes. Ils contribuaient à ton prestige. Des hommes d'Arvad montaient la garde sur tes murailles en compagnie de tes propres soldats, et ceux de Gammad veillaient sur tes tours. Ils suspendaient leur bouclier aux murailles qui t'entourent, portant ta beauté à sa perfection. Les gens de Tarsis faisaient commerce avec toi de toutes sortes de richesses. Contre tes marchandises ils fournissaient de l'argent, du fer, de l'étain et du plomb. Les populations de la Grèce, de Toubal et de Méchek trafiquaient avec toi et te procuraient des esclaves et des objets de bronze en échange de tes produits. Les habitants de Beth-Togarma te vendaient des chevaux de trait, des chevaux de cavalerie et des mulets. Les gens de Dédan étaient aussi en affaire avec toi. Tes marchés s'étendaient à de nombreuses îles et tu te faisais payer en défenses d'ivoire et en bois d'ébène. Les Édomites t'achetaient un grand nombre de produits et te proposaient en échange des émeraudes, des étoffes teintes en pourpre, des tissus brodés et d'autres en lin, du corail et des rubis. Juda et Israël commerçaient avec toi et te procuraient du blé de Minnith, du millet, du miel, de l'huile et de la résine odorante. Les habitants de Damas étaient preneurs d'un grand nombre de tes marchandises et richesses variées. Ils te payaient avec du vin de Helbon et de la laine de Sahar. Depuis la ville d'Ouzal, les tribus de Dan et de Yavan te procuraient du fer forgé, de la cannelle et du roseau aromatique. Les gens de Dédan te vendaient des couvertures pour monter à cheval. L'Arabie et les dirigeants du pays de Quédar étaient tes clients. Ils te payaient avec des agneaux, des béliers et des boucs. Les marchands de Saba et de Ragma étaient aussi en affaire avec toi; ils échangeaient contre tes marchandises des parfums de première qualité, toutes sortes de pierres précieuses et de l'or. Les villes de Charan, Kanné et Éden faisaient du commerce avec toi, de même que les marchands de Saba et les villes d'Assour et de Kilmad. Ils trafiquaient avec toi des vêtements de luxe et amenaient sur tes marchés des vêtements teints en violet, des vêtements brodés, des tapis multicolores et des cordes solidement tressées. Une flotte de navires imposants assurait le transport de tes produits. Tu étais remplie de marchandises, lourdement chargée, en pleine mer. Tes rameurs t'ont conduite dans les eaux profondes, et, en haute mer, le vent d'est t'a brisée. Tes denrées, tes produits, tous tes biens, les matelots de ton équipage, les artisans qui réparaient tes avaries, les marchands qui assuraient ton commerce, les soldats à ton service, la foule de ceux qui se trouvaient à ton bord, tout sombre dans la mer, au moment de ton naufrage. On tremble lorsque crient tes matelots. Alors tous ceux qui manient la rame quittent leurs navires. Les équipages descendent à terre. Ils se lamentent sur ton sort, avec des plaintes amères. Ils couvrent leur tête de poussière et ils se roulent dans la cendre. À cause de toi, ils se rasent le crâne et se revêtent de la tenue de deuil. La tristesse au cœur, ils pleurent sur toi et se lamentent amèrement. Dans leur douleur, ils chantent une complainte sur toi, ils entonnent ce chant funèbre: “Qui était semblable à Tyr, une forteresse en pleine mer?” Quand on débarquait les produits de ton commerce, de nombreuses populations étaient approvisionnées. Tes ressources abondantes et tes marchandises enrichissaient les rois de la terre. Maintenant, te voilà brisée par les flots, ensevelie dans les eaux profondes. Ta cargaison et tout ton équipage ont sombré avec toi dans la mer. Tous les habitants des rivages lointains en sont frappés de stupeur. Leurs rois sont épouvantés, la terreur se lit sur leurs visages. Les commerçants des peuples étrangers sifflent d'horreur, car tu es devenue un objet d'épouvante: tu as disparu pour toujours! » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, transmets au souverain de Tyr ce que je lui déclare, moi, le Seigneur Dieu: Le cœur gonflé d'orgueil, tu as dit: “Je suis un dieu! J'habite une résidence divine au milieu des mers.” Tu prétends être l'égal d'un dieu, mais tu n'es qu'un être humain qui se croit l'égal d'un dieu! Tu te crois plus sage que Danel et capable de comprendre les choses les plus mystérieuses. Tu t'es constitué une fortune grâce à ton savoir-faire et à ton intelligence. Tu as amassé des trésors d'or et d'argent. Tu as accumulé de grandes richesses grâce à ta grande habileté commerciale et toute cette richesse t'a gonflé d'orgueil. Eh bien, voici ce que je te déclare, moi, le Seigneur Dieu: Tu t'es cru l'égal d'un dieu! À cause de cela, j'enverrai contre toi des peuples étrangers, les pires brutes. Ils mettront en pièces ce qu'a réalisé ton beau savoir-faire et ils traîneront ta splendeur dans la boue. Ils te feront descendre dans la tombe, tu mourras de mort violente en pleine mer. Quand on viendra te tuer, oseras-tu encore prétendre que tu es un dieu? Tu n'es qu'un être humain qui se croit l'égal d'un dieu alors qu'il est entre les mains de ses meurtriers! Tu mourras de la mort des incirconcis, sous les coups d'étrangers. Oui c'est moi, le Seigneur Dieu, qui parle, et c'est ce que j'affirme. » La parole du Seigneur me fut de nouveau adressée: « Fils d'Adam, chante une complainte sur le roi de Tyr. Dis-lui que c'est moi, le Seigneur Dieu, qui la lui adresse. La voici: “Tu as été un modèle de perfection avec ta grande sagesse et ton incomparable beauté. Tu vivais en Éden, le jardin de Dieu, et tu étais couvert de toutes sortes de pierres précieuses: rubis, topaze et diamant, chrysolithe, cornaline et jaspe, saphir, grenat et émeraude. Tu portais des bijoux et des joyaux en or ouvragé, préparés le jour même où tu fus créé. Je t'avais établi comme un chérubin protecteur de taille impressionnante. Tu vivais sur la montagne qui m'appartient et tu marchais parmi des pierres étincelantes. Tu as eu une conduite irréprochable depuis le jour où tu as été créé, jusqu'à ce que le mal apparaisse en toi. Le développement de ton commerce t'a conduit à la violence. Tu as fait le mal. Aussi je te réduis au rang du commun des mortels en te chassant de ma montagne. Je t'expulse, toi le chérubin protecteur, loin des pierres étincelantes. Ton prestige t'a gonflé d'orgueil et l'éclat de ta réussite t'a fait perdre ta sagesse. C'est pourquoi je te jette à terre et je te donne en spectacle aux autres rois. Tu as fait beaucoup de torts; tu as été malhonnête dans le trafic de tes marchandises et tu as souillé tes lieux de culte. Alors j'allume dans ta ville un feu qui te détruira. Tous ceux qui regarderont ne verront plus que les cendres auxquelles je te réduis. Ton destin remplira de stupeur toutes les populations qui te connaissent, car tu deviendras un sujet d'épouvante, tu auras disparu pour toujours.” » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, tourne ton regard vers la ville de Sidon et parle en prophète contre sa population. Transmets-lui ce que je lui déclare, moi, le Seigneur Dieu: J'interviendrai contre toi, Sidon! Je manifesterai ma puissance glorieuse dans mes actions à ton égard. Tous sauront que je suis le Seigneur lorsque j'exécuterai ma sentence contre toi et que je montrerai ainsi qui je suis. J'enverrai une épidémie de peste contre toi et le sang coulera dans tes rues. On t'attaquera de tous côtés et beaucoup de tes habitants seront tués par l'épée à l'intérieur de la ville. Alors tous sauront que je suis le Seigneur. Aucun de ses voisins ne continuera à mépriser le peuple d'Israël. Ils cesseront de le harceler comme des épines piquantes ou des ronces qui griffent. Alors on saura que je suis le Seigneur. Je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je rassemblerai les Israélites hors des contrées où je les ai dispersés, et je montrerai aussi aux autres peuples qui je suis en Israël. Ils habiteront dans leur propre pays, celui que j'ai donné à mon serviteur Jacob. Ils vivront là en sécurité, ils bâtiront des maisons et ils planteront des vignes. Ils vivront en sécurité, car j'infligerai un châtiment à tous les voisins qui les auront traités avec mépris. Alors ils sauront que je suis le Seigneur leur Dieu. » La dixième année après l'exil, le douzième jour du dixième mois, la parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, tourne ton regard vers le pharaon, roi d'Égypte, et parle en prophète contre lui et contre tout le pays d'Égypte. Transmets-lui ces paroles que je lui adresse, moi, le Seigneur Dieu: Je vais intervenir contre toi, pharaon, roi d'Égypte. Tu es comme un crocodile monstrueux, à l'affût dans les bras du Nil. Tu affirmes que ce fleuve t'appartient parce qu'il est ton œuvre. Eh bien, je fixerai des crochets dans tes mâchoires et je ferai adhérer à tes écailles les poissons de ton fleuve. Je te sortirai du Nil, avec tous ces poissons accrochés à tes écailles. Je vous jetterai dans le désert, toi et tous ces poissons. Tu tomberas mort dans la campagne, sans que personne ne ramasse ni n'enterre tes restes. Je les donnerai en pâture aux vautours et aux chacals. Alors tous les habitants d'Égypte sauront que je suis le Seigneur. C'est parce que l'appui que tu as accordé aux Israélites a été aussi fragile que celui d'un roseau. Ils se sont cramponnés à toi, mais tu t'es brisé dans leurs mains, tu les as blessés à l'épaule et tu as paralysé leur courage. Eh bien, voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: J'enverrai contre toi des troupes armées et j'exterminerai les êtres humains et les bêtes de ton pays. L'Égypte deviendra aussi dépeuplée qu'un désert, et l'on saura que je suis le Seigneur. C'est parce que tu as dit que le Nil t'appartenait et qu'il était ton œuvre. À cause de cela, j'interviendrai contre toi et contre ton fleuve. Je dévasterai l'Égypte, j'en ferai un désert depuis la ville de Migdol au nord jusqu'à la ville d'Assouan et la frontière éthiopienne au sud. Ni être humain ni bête ne s'y aventureront plus; pendant quarante ans on n'y rencontrera aucune créature vivante. Je ferai de l'Égypte le plus désertique de tous les déserts, ses villes seront réduites en ruines comme aucune ville ne l'a jamais été. Cela durera quarante ans, pendant lesquels je disperserai les Égyptiens parmi d'autres populations dans des pays étrangers. Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu: Au bout de quarante ans, je rassemblerai les Égyptiens hors des contrées où ils étaient dispersés. Je changerai leur sort et je leur permettrai de revenir en Haute-Égypte, leur terre d'origine. Ils y établiront un modeste royaume, le plus faible de tous les royaumes, et ils ne s'élèveront plus au-dessus des autres peuples. Je diminuerai leur nombre à tel point qu'ils ne domineront plus sur eux. Ils ne représenteront plus aucune sécurité pour les Israélites. Ceux-ci ne reproduiront donc plus la faute de les appeler à l'aide. Alors on saura que je suis le Seigneur. » La vingt-septième année après l'exil, le premier jour du premier mois, la parole du Seigneur me fut adressée: « Vois-tu, fils d'Adam, Nabucodonosor, le roi de Babylone, a imposé à son armée des efforts considérables contre la ville de Tyr. Ses soldats en ont tous la tête chauve et les épaules meurtries. Cependant ni le roi ni ses hommes n'ont tiré profit de leur opération contre Tyr. Eh bien, voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Je livrerai l'Égypte à Nabucodonosor, roi de Babylone. Il pillera et saccagera le pays, il en emportera toutes les richesses et il les accordera comme salaire à ses soldats. Je lui donne l'Égypte en paiement de ses services, car c'est pour moi que son armée a travaillé, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Quand cela arrivera, je renouvellerai la vigueur des Israélites. Et toi, Ézékiel, je te donnerai la possibilité de leur parler. Alors ils sauront que je suis le Seigneur. » La parole du Seigneur me fut de nouveau adressée: « Fils d'Adam, parle en prophète, transmets ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Poussez des hurlements sur les temps qui viennent! Car il arrive, il est tout proche, le jour du Seigneur. Ce sera un jour chargé de nuages menaçants. Ce sera le temps des règlements de comptes pour tous les peuples. La guerre sévira en Égypte et on en tremblera de frayeur jusqu'en Éthiopie. Les Égyptiens seront massacrés, leurs richesses seront pillées et leur pays réduit en ruine. Des gens d'Éthiopie, de Pouth et de Loud, d'Arabie et de Libye, et même de mon propre peuple tomberont au combat. Je le déclare, moi, le Seigneur, de Migdol au nord jusqu'à Assouan au sud, on tombera: les défenseurs de l'Égypte seront tués dans la bataille et l'orgueilleuse puissance égyptienne s'effondrera. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Le pays deviendra la plus désertique des terres, ses villes seront les plus dévastées. Lorsque je mettrai le feu à l'Égypte et que j'exterminerai tous ses défenseurs, on saura que je suis le Seigneur. Le jour où je détruirai l'Égypte, des messagers partiront en bateau pour aller de ma part tirer les Éthiopiens de leur fausse sécurité, et ceux-ci se mettront à trembler de frayeur. Ce jour-là approche! Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Je me servirai de Nabucodonosor, roi de Babylone, pour faire disparaître la multitude d'Égypte. Il viendra saccager ce pays avec des hommes de son peuple, de vraies brutes. Ils tireront leurs épées contre les Égyptiens et rempliront le pays de cadavres. J'assécherai les bras du Nil et je livrerai l'Égypte à des gens méchants. Je chargerai des étrangers de la dévaster et de la vider de toutes ses ressources. C'est moi, le Seigneur, qui parle! Voici ce que je déclare encore, moi, le Seigneur Dieu: Je détruirai totalement les idoles et les faux dieux de Memphis. Il n'y aura plus personne pour gouverner l'Égypte et je ferai régner la crainte partout. Je dévasterai la Haute-Égypte, je mettrai le feu à la ville de Soan et j'exécuterai ma sentence contre la ville de No. Je déverserai ma fureur sur Sin, la forteresse qui garde l'Égypte, et je détruirai la nombreuse population de No. Je mettrai le feu à l'Égypte. Les habitants de Sin seront pris de panique. Une brèche sera pratiquée dans les murs de No et la ville sera inondée. Les jeunes gens d'On et de Pi-Besseth seront tués au combat et les jeunes filles emmenées en captivité. Le jour ne se lèvera pas sur Tapanès, lorsque je briserai la puissance de l'Égypte et que je ferai cesser l'orgueil qu'elle en tirait. Un nuage sombre recouvrira la ville et la population de la région ira en captivité. J'exécuterai ma sentence contre l'Égypte, et l'on saura que je suis le Seigneur. » La onzième année après l'exil, le septième jour du premier mois, la parole du Seigneur me fut adressée: « Vois-tu, fils d'Adam, j'ai brisé le bras du pharaon, roi d'Égypte. Personne ne lui a procuré de pansement ni de remède, personne ne lui a mis de bandage pour qu'il retrouve la force de manier l'épée. Eh bien, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, j'interviendrai contre le pharaon, roi d'Égypte. C'est les deux bras que je lui briserai, non seulement celui qui est déjà cassé mais encore celui qui est resté valide: son épée lui tombera de la main! Alors je disperserai les Égyptiens parmi d'autres populations dans des contrées étrangères. J'augmenterai la puissance du roi de Babylone et je lui mettrai ma propre épée dans la main. Le pharaon, dont j'aurai brisé les bras, mourra en gémissant devant son ennemi. Oui, les bras du pharaon pendront sans force alors que je donnerai une vigueur accrue à ceux du roi de Babylone. Je lui mettrai ma propre épée dans la main, il la brandira contre l'Égypte, et tous sauront que je suis le Seigneur. Je disperserai les Égyptiens parmi d'autres populations dans des contrées étrangères, et l'on saura que je suis le Seigneur. » La onzième année après l'exil, le premier jour du troisième mois, la parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, voici ce que tu diras au pharaon, roi d'Égypte, et à la nombreuse population qu'il gouverne: “À quoi pourrais-je te comparer, toi dont la puissance est si grande? Tu ressembles au cèdre du Liban dont les branches magnifiques produisaient une ombre bienfaisante; c'était un cèdre si élevé que sa cime atteignait les nuages. La pluie l'avait fait grandir. Une rivière souterraine l'avait fait croître. L'eau s'amassait autour de ses racines, puis ruisselait vers tous les arbres de la campagne. Grâce à toute l'eau dont il profitait, il avait poussé plus haut que les autres arbres. Ses branches étaient abondantes et étendues: des oiseaux de toute espèce y nichaient, sous elles les bêtes sauvages venaient mettre bas, et des populations nombreuses vivaient à son ombre. C'était un arbre magnifique, à la taille élevée, aux branches étendues, car ses racines s'enfonçaient dans un sol gorgé d'eau. Dans le jardin de Dieu, aucun cèdre ne lui était comparable, aucun cyprès n'avait d'aussi belles branches, aucun platane n'avait un feuillage aussi fourni, aucun arbre dans le jardin de Dieu n'égalait sa beauté. Je l'avais rendu beau par l'abondance de ses rameaux, si bien qu'en Éden, le jardin de Dieu, tous les arbres en étaient jaloux.” Eh bien, voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Le cèdre a grandi, il s'est élevé jusqu'aux nuages et il s'est enorgueilli. C'est pourquoi je le livre au pouvoir du plus puissant roi de la terre, qui le traitera comme sa méchanceté le mérite. Je l'ai chassé. Des étrangers, les pires brutes qui soient, l'ont abattu et abandonné sur place. Ses branches et ses rameaux brisés sont tombés, ils jonchent les montagnes et les vallées du pays. Toutes les populations de la terre qui vivaient à son ombre ont dû l'abandonner et partir. Toute espèce d'oiseaux se posent sur son tronc mutilé, toutes les bêtes sauvages s'abritent parmi ses branches: il en a été ainsi afin qu'aucun arbre bien arrosé, saturé d'eau, ne s'élève jusqu'aux nuages ni ne tire fierté de sa hauteur. En effet, les arbres comme les humains sont destinés à mourir, condamnés à disparaître sous la terre et à rejoindre ceux qui y sont couchés. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Le jour où le cèdre est allé dans le monde des morts, j'ai mis la nature en deuil. J'ai retenu la rivière souterraine, j'ai arrêté son ruissellement et immobilisé ses multiples cours d'eau. À cause de lui, j'ai étendu l'obscurité sur les montagnes du Liban et j'ai fait dépérir tous les arbres de la campagne. Lorsque j'ai provoqué la chute de cet arbre pour qu'il rejoigne ceux qui sont dans le monde des morts, les autres peuples l'ont entendu tomber et se sont mis à trembler de frayeur. Dans le monde des morts, tous les arbres d'Éden, les arbres les plus magnifiques et les mieux arrosés du Liban, en ont eu du plaisir. Eux aussi ont disparu sous la terre, avec les victimes de la guerre, eux qui lui fournissaient leur soutien et vivaient à l'ombre de sa puissance au milieu des peuples. Aucun arbre d'Éden n'égalait ta splendeur et ta stature. Pourtant tu seras précipité avec eux sous la terre, tu y seras couché avec des incirconcis et des victimes de la guerre. Voilà quel sera le sort du pharaon et de toute la population d'Égypte. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La douzième année après l'exil, le premier jour du douzième mois, la parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, chante cette complainte sur le pharaon, roi d'Égypte: “Tu es parmi les peuples comme un jeune lion. Mais tu agis aussi comme un crocodile: tu surgis dans les bras de ton fleuve, tu le troubles avec tes pattes et tu agites ses courants. Écoute ce que déclare le Seigneur Dieu: Lorsque beaucoup de peuples seront rassemblés, je déploierai sur toi mon filet et on te ramènera sur le rivage dans ses mailles. Je te jetterai sur le sol, je te lancerai en plein champ, pour que tous les vautours s'abattent sur toi et que tous les chacals se nourrissent de toi. Je répandrai ta chair sur les montagnes et je remplirai les vallées de tes restes. J'abreuverai la terre de ton sang, il couvrira les montagnes et remplira les ravins. Lorsque tu cesseras de vivre, j'assombrirai les cieux, je voilerai la clarté des étoiles, je couvrirai le soleil de nuages et la lune n'aura plus d'éclat. À cause de toi, j'assombrirai toutes les lumières des cieux et je plongerai ton pays dans l'obscurité. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Beaucoup de peuples seront consternés lorsque je leur ferai parvenir la nouvelle de ta ruine jusque dans des régions que tu ne connais pas. Elles seront stupéfaites du sort que je te ferai subir. Leurs rois frémiront d'horreur, lorsque je brandirai mon épée devant eux. Le jour où tu t'effondreras, ils trembleront sans arrêt, chacun craignant pour sa propre vie. Voici ce que déclare le Seigneur Dieu: L'épée du roi de Babylone va fondre sur toi. J'enverrai les guerriers les plus redoutables tuer ton innombrable population. Ces brutes ravageront l'orgueilleuse Égypte et extermineront la population entière. Je détruirai tout le bétail que tu possèdes au bord du Nil. L'eau ne sera plus troublée par les pieds humains ou les sabots des bêtes. Je la laisserai reposer; elle s'écoulera aussi calmement que de l'huile. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Je réduirai l'Égypte à l'état désertique, je la viderai de toutes ses ressources, j'exterminerai ses habitants. Alors on saura que je suis le Seigneur.” Telle est la complainte que les femmes de tous les autres peuples chanteront au sujet de l'Égypte et de ses nombreux habitants. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La douzième année après l'exil, le quinzième jour du douzième mois, la parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, lamente-toi sur la population d'Égypte. Que ta complainte la précipite avec les autres grands peuples dans le monde souterrain où descendent les morts. Dis-leur: Pensez-vous mériter une faveur spéciale? Descendez dans la tombe avec les autres incirconcis. En effet, les Égyptiens tomberont sur le champ de bataille. Les épées sont dégainées: qu'elles envoient à la mort toute l'armée d'Égypte! Dans le monde des morts, les plus vaillants guerriers et les anciens alliés s'entretiendront avec les Égyptiens: “Ils descendent dans la tombe ensemble, ces incirconcis qui sont tombés au combat!” Le roi d'Assyrie est là avec son armée; il est entouré par les tombeaux de ses soldats, tous tués au combat. Leurs tombes se trouvent dans la partie la plus profonde du monde des morts, son armée autour de la tombe du roi. Ils ont tous été victimes de la guerre, eux qui auparavant semaient la terreur dans le monde des vivants. Le roi d'Élam est là avec son armée, sa tombe est entourée de celles de ses soldats, tous tués au combat. Ces incirconcis, qui semaient la terreur dans le monde des vivants, sont descendus dans le monde souterrain. Ils sont couverts de honte et partagent le sort de n'importe quels morts. Oui, le roi d'Élam est couché avec son armée parmi les victimes de la guerre; il est entouré par les tombeaux de ses soldats. Tous ces incirconcis sont tombés sur le champ de bataille. Même s'ils semaient la terreur dans le monde des vivants, leur déshonneur descend avec eux sous terre, les voilà avec les autres morts abattus au combat. Les rois de Méchek et de Toubal sont là avec leur armée; ils sont entourés par les tombeaux de leurs soldats. Tous ces incirconcis sont tombés au combat, même s'ils semaient la terreur dans le monde des vivants! On ne les a pas enterrés avec les vaillants guerriers des anciens temps, qui inspiraient de la terreur à tous les vivants et descendaient dans le monde des morts avec leur équipement de guerre, l'épée placée sous la tête et le bouclier posé sur le corps. À votre tour, vous mourrez et serez enterrés parmi des incirconcis tués au combat. Les Édomites, leurs rois et leurs princes sont là aussi. Malgré leur bravoure, ils ont été traités comme les autres victimes de la guerre; on les a couchés sous terre avec tous les incirconcis qui y sont descendus. Tous les dirigeants des peuples du nord sont là également, ainsi que les habitants de Sidon, descendus rejoindre les tués. Ils étaient si vaillants qu'ils inspiraient la terreur, mais maintenant, ces incirconcis sont couchés, couverts de honte, avec les autres victimes de la guerre. Ils partagent le déshonneur de tous ceux qui sont descendus sous terre. En voyant là tous ces guerriers, le pharaon sera moins accablé par le sort de son armée, lui qui aura été tué au combat avec ses soldats, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. J'ai laissé le pharaon semer la terreur dans le monde des vivants, mais maintenant lui-même, aussi bien que ses soldats, sera enterré parmi les incirconcis victimes de la guerre. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, parle aux Israélites et dis-leur ce qui arrive lorsque je suscite la guerre contre un pays. Les habitants de cet endroit choisissent un des leurs pour l'établir comme guetteur. Dès que le guetteur voit l'armée ennemie qui vient les attaquer il sonne de la trompette en alarme pour avertir les habitants. Si quelqu'un entend l'alarme, n'en tient pas compte et se laisse surprendre et tuer par l'ennemi, il est seul responsable de sa mort. Il meurt par sa faute puisqu'il a négligé l'avertissement entendu. Par contre, celui qui tient compte de l'avertissement préserve sa vie. Ou alors, supposons que le guetteur voie venir l'armée ennemie et ne sonne pas de la trompette en alarme: les habitants ne sont pas avertis, et si quelqu'un se laisse surprendre et tuer par l'ennemi, c'est la faute du guetteur, c'est lui que je tiendrai pour responsable de cette mort. Eh bien, fils d'Adam, c'est toi que j'ai placé comme guetteur pour alerter le peuple d'Israël. Tu écouteras mes paroles et tu transmettras mes avertissements aux Israélites. Supposons que j'aie à prévenir un méchant qu'il s'expose à une mort certaine: si tu ne l'avertis pas d'avoir à changer sa conduite, ce méchant mourra à cause de ses fautes, mais c'est toi que je tiendrai pour responsable de sa mort. Par contre, si tu l'avertis d'avoir à changer sa conduite et qu'il ne le fasse pas, il mourra à cause de ses fautes, mais toi, tu auras préservé ta vie. Toi, fils d'Adam, parle aux Israélites qui affirment: “Nous sommes écrasés par nos désobéissances et nos mauvaises actions de toutes sortes, au point de dépérir sous ce poids. Comment pourrions-nous survivre?” Dis-leur de ma part: Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, je n'aime pas voir mourir les méchants; tout ce que je désire, c'est qu'ils changent de conduite et qu'ils vivent. Je vous en prie, vous, les Israélites, cessez, oui cessez de mal agir. Pourquoi voudriez-vous mourir? Et toi, fils d'Adam, dis encore ceci aux membres de ton peuple: Lorsque quelqu'un qui est juste se met à mal agir, le bien qu'il a fait auparavant ne le préserve pas du sort qui l'attend. Lorsqu'un méchant abandonne sa mauvaise conduite, le mal qu'il a fait auparavant ne cause pas sa perte. Quand quelqu'un qui est juste se met à mal agir, sa vie ne sera pas épargnée à cause de son obéissance précédente. Supposons que j'aie promis la vie à quelqu'un qui est juste: s'il croit que son obéissance passée suffit et qu'il se mette à mal agir, tout ce qu'il a fait de bien sera oublié et il mourra pour le mal qu'il a commis. Supposons par contre que j'aie averti un méchant qu'il mérite la mort: s'il renonce à sa mauvaise conduite et se met à agir conformément au droit et à la justice, s'il restitue le gage exigé pour un prêt ou rend ce qu'il a volé, s'il ne commet plus le mal mais obéit aux lois qui donnent la vie, il ne mourra pas, assurément il vivra. Toutes ses mauvaises actions seront oubliées et il vivra parce qu'il aura pratiqué le droit et la justice. Les membres de ton peuple disent que moi, le Seigneur, je vais trop loin; mais n'est-ce pas eux qui dépassent les bornes? Si quelqu'un qui est juste renonce à se conduire bien et se met à mal agir, il mourra à cause de cela. Par contre, si un méchant abandonne ses mauvaises actions et se conduit selon le droit et la justice, il vivra grâce à cela. Vous, les Israélites, vous dites que je vais trop loin: eh bien, sachez que je jugerai chacun de vous selon sa propre conduite! » La douzième année après notre exil, le cinquième jour du dixième mois, un homme qui avait survécu à la prise de Jérusalem vint m'annoncer: « La ville est tombée! » Le soir avant son arrivée, le Seigneur m'avait fait sentir sa puissance en me rendant la parole. Lorsque le rescapé se présenta à moi le lendemain matin, je n'étais plus muet, j'étais capable de parler. La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, les gens restés dans les villes en ruine en Israël disent: “ Abraham était seul et pourtant il a possédé tout ce pays. À plus forte raison la possession du pays nous est acquise, à nous qui sommes nombreux.” Eh bien, transmets-leur ce que je leur déclare, moi, le Seigneur Dieu: Vous mangez la viande avec le sang, vous adorez des idoles, vous commettez des meurtres, et vous osez prétendre que le pays vous appartient! Vous ne vous fiez qu'à vos armes, vous accomplissez des actions abominables, vous commettez l'adultère, et vous osez prétendre que le pays vous appartient! Dis-leur que moi, le Seigneur Dieu, je leur déclare ceci: “Aussi vrai que je suis vivant, je vous préviens que ceux qui sont restés dans les villes en ruine seront tués, ceux qui se trouvent dans la campagne seront dévorés par les bêtes sauvages, et ceux qui se cachent sur les montagnes et dans les cavernes mourront de la peste. Je dévasterai le pays, je le transformerai en désert, il perdra la puissance qui faisait l'orgueil de ses habitants, les montagnes d'Israël seront à l'état d'abandon, personne ne s'y hasardera plus.” Lorsque j'aurai complètement transformé le pays en désert pour punir les Israélites de toutes leurs actions abominables, ils sauront que je suis le Seigneur. Et toi, fils d'Adam, tes compagnons d'exil parlent de toi le long des murs de la ville ou aux portes de leurs maisons. Ils bavardent les uns avec les autres et se disent: “Allons donc écouter le message qui provient du Seigneur.” Alors ils se rassemblent et s'assoient devant toi pour t'entendre. Ils t'écoutent, mais ils ne font pas ce que tu leur dis. Ils ont des paroles charmantes mais ils ne recherchent que leur intérêt. Au fond, tu n'es pour eux qu'un chanteur de charme doué d'une belle voix et qui s'accompagne d'une musique agréable. Ils entendent tes paroles mais ils ne les mettent pas en pratique. Pourtant, lorsque les événements que tu annonces arriveront – et ils sont sur le point d'arriver – ils sauront qu'il y avait un prophète parmi eux. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, parle en prophète contre les dirigeants d'Israël, révèle-leur ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Le malheur est sur vous, bergers d'Israël! Vous ne prenez soin que de vous-mêmes! N'est-ce pas du troupeau que les bergers doivent prendre soin? Or vous en prenez le lait pour vous nourrir, la laine pour vous habiller et vous abattez les bêtes les plus grasses. Vous n'agissez pas en bergers. Vous n'avez pas rendu des forces aux bêtes affaiblies ni soigné celles qui étaient malades, vous n'avez pas pansé celles qui étaient blessées, vous n'avez pas ramené celles qui s'étaient écartées du troupeau ni recherché celles qui étaient perdues; mais vous avez exercé votre pouvoir avec violence et brutalité. Alors ces bêtes qui n'avaient personne pour les conduire se sont dispersées et elles sont devenues la proie des animaux sauvages. Oui, elles se sont dispersées. Les bêtes de mon troupeau sont allées se perdre sur les montagnes et les collines, puis elles ont été dispersées sur toute la surface de la terre, sans que personne se soucie d'elles ou aille les chercher. Vous donc, les bergers d'Israël, écoutez ce que je vous dis: Aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, mon troupeau est livré à des ravisseurs; privé de bergers, il est devenu la proie des animaux sauvages. En effet, mes bergers ne se sont pas souciés de lui; au lieu d'en prendre soin, ils ont pris soin d'eux-mêmes. Eh bien, écoutez ce que je dis, bergers d'Israël: Moi, le Seigneur Dieu, je vous déclare que je me retourne contre vous et vous retire la charge de mon troupeau. Ceux qui prennent soin uniquement d'eux-mêmes ne dirigeront plus le troupeau. Je vous arracherai de la bouche les bêtes de mon troupeau, elles ne serviront plus à vous nourrir. Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, à partir de maintenant, je m'occuperai de mon troupeau et j'en prendrai soin moi-même. Je prendrai soin de le regrouper comme le fait un berger au milieu de son troupeau éparpillé. J'irai rechercher mes bêtes partout où elles ont été dispersées un jour de grand orage. Je les retirerai du milieu des populations et des contrées étrangères où elles se trouvent, je les rassemblerai et je les ramènerai dans leur pays; je les conduirai sur les montagnes d'Israël, au creux des vallées et dans tous les endroits habitables. Je les mènerai dans un bon pâturage. Elles auront leurs prairies sur les montagnes en Israël. Oui, elles auront là de belles prairies pour s'y reposer et de gras pâturages pour s'y nourrir, sur les montagnes d'Israël. Je serai moi-même le berger de mon troupeau, je le mettrai à l'abri, c'est moi, le Seigneur Dieu, qui l'affirme. J'irai chercher la bête qui s'est perdue, je ramènerai celle qui s'est égarée, je soignerai celle qui s'est blessée, je ferai reprendre des forces à celle qui est malade. Mais j'éliminerai celle qui est trop grasse ou vigoureuse. Je dirigerai mon troupeau selon la justice. À mon troupeau, voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Je serai juge entre les brebis elles-mêmes, entre les béliers et les boucs. Pourquoi certains d'entre vous ne se contentent-ils pas de se nourrir dans le meilleur pâturage? Pourquoi piétinent-ils encore l'herbe qui reste? Ne vous suffit-il pas d'avoir une eau claire à boire? Pourquoi troublez-vous avec vos pattes ce que vous n'avez pas bu? Le reste de mon troupeau est obligé de manger l'herbe que vous avez piétinée et de boire l'eau que vous avez troublée. C'est pourquoi je vous le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je serai moi-même juge entre les bêtes maigres et les bêtes grasses. Vous avez bousculé avec l'épaule et avec votre flanc les bêtes affaiblies, vous les avez repoussées à coups de cornes jusqu'à ce que vous les ayez chassées du troupeau. Je viens donc à leur secours, pour qu'elles ne soient plus livrées à des ravisseurs, et serai juge entre une brebis et une autre. Je mettrai à la tête de mon troupeau un unique berger qui saura en prendre soin. Ce sera mon serviteur David. Lui, il prendra soin de mes bêtes et il sera un vrai berger pour elles. Moi, le Seigneur, je serai leur Dieu et mon serviteur David sera leur prince. C'est moi, le Seigneur, qui parle! Je conclurai avec mon troupeau une alliance de paix: je ferai disparaître du pays tous les animaux féroces; alors mes bêtes demeureront en sécurité dans le désert et elles dormiront dans les bois. Je leur permettrai de vivre aux alentours de la montagne qui m'appartient. Je ferai tomber la pluie au moment opportun et ce sera une source de bienfaits. Les arbres porteront des fruits, la terre fournira ses récoltes et chacun vivra en sécurité dans le pays. Je briserai les chaînes qui asservissent les Israélites, je les délivrerai de ceux qui les ont rendus esclaves et ils sauront alors que je suis le Seigneur. Des ravisseurs étrangers n'en feront plus leur proie, des animaux sauvages ne les dévoreront plus. Ils vivront en sécurité et personne ne les inquiétera plus. Je leur donnerai des champs réputés pour leur fertilité, ils ne souffriront plus de la faim dans leur pays. Les autres peuples cesseront de les accabler de mépris. Tout le monde saura que moi, le Seigneur leur Dieu, je suis avec eux et que le peuple d'Israël est vraiment mon peuple. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Oui, vous êtes les moutons de mon troupeau, vous êtes des êtres humains dont je prends soin, et moi je suis votre Dieu. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, tourne ton regard vers la région montagneuse d'Édom et parle en prophète contre ses habitants. Transmets-leur ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: J'interviendrai contre vous! Je manifesterai ma puissance contre toi, Édom, je te dévasterai et je te transformerai en désert. Je réduirai tes villes en ruines, ton pays sera complètement ravagé et tu sauras que je suis le Seigneur. Tu n'as jamais cessé de haïr les Israélites. Au moment de leur défaite, lorsqu'un terme a été mis à leur conduite criminelle, tu les as livrés aux ravages de la guerre. Eh bien! aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, je répandrai le sang chez toi, car le sang que tu as versé réclame vengeance. Puisque tu n'as pas hésité à verser le sang, du sang il y en aura pour toi. Je dévasterai ton territoire, Édom, je le transformerai en désert et j'exterminerai toute personne qui y passera. Tes montagnes, je les couvrirai de cadavres, les victimes de la guerre tomberont sur tes collines, dans tes vallées et tes ravins. C'est pour toujours que je réduirai ta terre en désert, personne n'habitera plus jamais dans tes villes. Alors tu sauras que je suis le Seigneur. Tu as affirmé: “Je m'emparerai des deux royaumes d'Israël et de Juda, ils m'appartiendront.” Mais le Seigneur était là! Eh bien! aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu, je te traiterai en fonction de la violence, de la jalousie et de la haine que tu as manifestées contre les Israélites. Je leur montrerai qui je suis en exerçant mon jugement contre toi. Tu sauras alors que moi, le Seigneur, j'ai entendu tes paroles injurieuses lorsque tu as dit: “À nous, les montagnes d'Israël! Elles sont dévastées: nous pouvons en faire notre proie!” Tu m'as parlé avec mépris, mais moi j'ai entendu les paroles arrogantes que tu as prononcées contre moi. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Lorsque tout le pays se réjouira, je te détruirai entièrement. Tu t'es réjoui de voir la ruine de l'héritage d'Israël. Eh bien, je t'infligerai le même sort: tes montagnes, tout ton pays seront dévastés. Alors on saura que je suis le Seigneur. » « Toi, fils d'Adam, parle en prophète au sujet des montagnes d'Israël. Dis-leur d'écouter les paroles que je leur adresse, moi, le Seigneur Dieu, à propos de leurs ennemis. Ceux-ci ont ricané en s'écriant: “Maintenant ces antiques lieux consacrés aux divinités sont en notre possession!” Eh bien, parle en prophète. Révèle aux Israélites ce que je leur déclare, moi, le Seigneur Dieu. Voici: J'ai constaté que, de tous côtés, on s'est acharné sur les montagnes d'Israël; on les a convoitées, elles sont tombées au pouvoir des autres peuples, qui en ont fait un sujet de moqueries et d'insultes. Écoutez donc, montagnes d'Israël, la parole que moi, le Seigneur Dieu, je prononce au sujet des montagnes et des collines, des torrents et des vallées, des lieux transformés en ruines et des villes dépeuplées, pillées et insultées par les populations alentour. Oui, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, dans l'ardeur de ma colère, j'adresse des menaces aux pays voisins et en particulier à Édom. Avec mépris et une joie triomphante, ils se sont emparés de mon pays pour piller ses pâturages. Parle donc en prophète au sujet d'Israël. Transmets aux montagnes et aux collines, aux torrents et aux vallées ce que moi, le Seigneur Dieu, je déclare. Voici: Je laisse s'exprimer ma terrible colère parce que vous avez été humiliés par les populations étrangères. Eh bien, je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, je le jure à main levée: ces populations qui vous entourent seront humiliées à leur tour. À ce moment-là, montagnes d'Israël, vous vous couvrirez de feuilles et vous porterez des fruits pour les Israélites, mon peuple, car celui-ci retournera bientôt dans son pays. Oui, j'interviendrai en votre faveur, vous serez de nouveau labourées et ensemencées. Sur vous, montagnes, je rendrai nombreux tout Israël. Les villes seront de nouveau habitées, les ruines seront reconstruites. Sur vous, montagnes, partout, les êtres humains et les bêtes se multiplieront. Ils deviendront très nombreux et ils auront beaucoup de descendants. Je vous rendrai aussi peuplées que dans le passé et je vous donnerai plus de prospérité que dans les temps passés. Alors vous saurez que je suis le Seigneur. Je ferai marcher partout dans le pays les membres de mon peuple. Ils en prendront possession, le pays leur appartiendra et il ne les privera plus jamais de ses enfants. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: On dit qu'Israël est comme un ogre qui dévore ses propres enfants. Eh bien, dès maintenant, le pays ne dévorera plus ses habitants, il ne privera plus le peuple de ses enfants. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Vous n'aurez plus à entendre et à supporter les moqueries et les insultes des autres peuples. En effet, votre pays ne fera plus mourir vos enfants. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, je m'adresse à toi parce que les Israélites ont rendu leur pays impur. En effet, quand ils y habitaient encore, ils se sont très mal conduits. Pour moi leur conduite a été aussi impure que le sang perdu par une femme pendant ses règles. Ils ont souillé le pays par le sang qu'ils ont versé et par leurs idoles. C'est pourquoi j'ai déversé sur eux ma colère. Je les ai dispersés parmi d'autres populations, ils ont été disséminés dans des contrées étrangères. Tel fut l'effet de mon jugement sur leur comportement et leurs actions. Or, dans toutes les contrées étrangères où ils sont allés, le nom que je porte et qui est saint a été déshonoré. On disait d'eux, en effet: “C'est le peuple du Seigneur; ils ont dû quitter son pays.” Alors j'ai eu égard au nom que je porte, qui est saint et que les Israélites avaient déshonoré dans les pays où ils étaient allés. Transmets-leur donc ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Ce que je fais, gens d'Israël, je ne le fais pas par égard pour vous, mais pour le nom que je porte, qui est saint et que vous avez déshonoré dans les pays où vous êtes allés. Mais moi, je restaurerai mon grand nom qui a été profané parmi les peuples, que vous avez profané au milieu d'eux. Je le ferai lorsque, sous leurs yeux, je me montrerai saint parmi vous. Alors ils sauront que je suis le Seigneur, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. En effet, je vous prendrai du milieu des populations et des lieux où vous vous trouvez, je vous rassemblerai et vous ramènerai sur votre terre. Je verserai sur vous de l'eau pure qui vous purifiera; oui, je vous purifierai de toutes vos souillures et de toute votre idolâtrie. Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J'enlèverai votre cœur de pierre et je vous donnerai un cœur de chair. Je mettrai en vous mon Esprit, je vous rendrai ainsi capables d'obéir à mes lois, d'observer et de pratiquer les règles que je vous ai prescrites. Alors vous habiterez dans le pays que j'ai donné à vos ancêtres; vous serez mon peuple et je serai votre Dieu. Je vous délivrerai de toutes vos souillures. Je ne vous enverrai plus de famine, mais je ferai pousser le blé et je vous donnerai des récoltes abondantes. Je ferai produire largement les arbres fruitiers et les champs, pour que vous n'ayez plus à supporter devant les autres peuples la honte d'avoir faim. Alors vous vous souviendrez de votre mauvaise conduite et de vos actions indignes; vous serez pris d'un grand dégoût de vous-mêmes à cause de vos fautes et des actes abominables que vous avez commis. Sachez-le bien, ce n'est pas par égard pour vous que j'agirai, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Vous feriez mieux d'avoir honte de votre comportement, gens d'Israël! Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Lorsque je vous purifierai de toutes vos fautes, je repeuplerai les villes et tout ce qui a été détruit sera rebâti. Les champs en friche seront de nouveau cultivés, les passants ne verront plus de terres abandonnées. On dira: “Ce pays qui était dévasté est devenu comme le jardin d'Éden. Les villes qui avaient été démolies et abandonnées à l'état de ruine, ont été reconstruites et repeuplées.” Alors les peuples qui subsistent encore autour de vous sauront que je suis le Seigneur, celui qui reconstruit les villes en ruine et replante les champs en friche. C'est moi, le Seigneur, qui parle, et je fais ce que je dis. Voici ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Je me laisserai chercher par les Israélites et je leur répondrai en les rendant aussi nombreux que les bêtes d'un troupeau. Lors des fêtes solennelles, Jérusalem était remplie des bêtes destinées aux sacrifices, on les y amenait par troupeaux entiers. Eh bien, les personnes qui repeupleront vos villes actuellement en ruine seront aussi nombreuses. Alors tout le monde saura que je suis le Seigneur. » La puissance du Seigneur s'empara de moi; son Esprit m'emmena et me déposa dans une large vallée couverte d'ossements. Le Seigneur me fit circuler partout parmi eux, dans cette vallée: ils étaient très nombreux et complètement desséchés. Alors le Seigneur me demanda: « Fils d'Adam, dis-moi, ces ossements peuvent-ils reprendre vie? » Je répondis: « Seigneur Dieu, c'est toi seul qui le sais. » Il reprit: « Parle en prophète à ces ossements, dis-leur: Ossements desséchés, écoutez! Voici ce que le Seigneur Dieu vous déclare: Je ferai venir en vous un souffle, et vous reprendrez vie. Je mettrai sur vous des nerfs, je ferai croître de la chair et je vous recouvrirai de peau; puis je vous rendrai le souffle pour que vous repreniez vie. Vous saurez alors que je suis le Seigneur. » Je parlai en tant que prophète aux ossements comme le Seigneur m'en avait donné l'ordre. Tandis que je parlais, il y eut un bruit et une grande secousse: les os se rapprochaient les uns des autres, chacun s'articulant avec celui qui lui correspondait. Je vis que des nerfs et de la chair se formaient sur eux et qu'ils se recouvraient de peau. Mais ils étaient encore inanimés. Le Seigneur me dit alors: « Fils d'Adam, parle en prophète au souffle de vie, oui, parle-lui de ma part, et dis-lui: “Souffle de vie, le Seigneur te donne l'ordre de venir de tous les points de l'horizon et de souffler sur ces cadavres afin qu'ils reprennent vie.” » Je parlai en tant que prophète comme le Seigneur me l'avait ordonné. Le souffle de vie entra dans les cadavres qui reprirent vie. Ils se dressèrent sur leurs pieds. Ils formaient une nombreuse, une très nombreuse armée. Le Seigneur reprit: « Vois-tu, fils d'Adam, ces ossements, ce sont tous les Israélites. Ils disent en effet: “Nous sommes des ossements desséchés, notre espoir est mort, nous sommes perdus!” Parle donc en prophète, révèle-leur ce que je leur déclare, moi, le Seigneur Dieu: J'ouvrirai vos tombes et vous en ferai remonter, vous mon peuple, et je vous ramènerai en Israël, votre terre. Vous saurez ainsi que je suis le Seigneur quand j'ouvrirai vos tombes et que je vous en ferai remonter, quand je vous ferai reprendre vie par mon Esprit, quand je vous installerai à nouveau sur votre terre. Oui, vous saurez que moi, le Seigneur, je parle et je fais ce que je dis. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Toi, fils d'Adam, prends un morceau de bois et écris dessus ces mots: “Juda et les Israélites de ce royaume.” Puis prends un autre morceau de bois et écris dessus: “Joseph (ou Éfraïm ) et les Israélites de ce royaume.” Place ces deux morceaux bout à bout de façon qu'ils n'en forment plus qu'un dans ta main. Les gens de ton peuple te demanderont de leur expliquer ce que cela signifie. Tu leur répondras que je leur déclare ceci, moi, le Seigneur Dieu: Je prendrai le morceau qui représente Joseph et les tribus israélites de ce royaume, et je le joindrai à celui qui représente le royaume de Juda. Réunis dans ma main, ils formeront un seul morceau. Tu garderas dans ta main les morceaux de bois sur lesquels tu auras écrit, de façon que tous les voient. Puis tu leur transmettras ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Je retirerai les Israélites du milieu des peuples où ils sont allés, je les rassemblerai et je les ramènerai sur leur terre. Là, je les réunirai et ils formeront un seul peuple sur les montagnes d'Israël. Un seul roi régnera sur eux tous. La division en deux peuples et en deux royaumes n'existera plus. Ils ne se souilleront plus en adorant des idoles, en commettant des actions abominables et en me désobéissant de toutes les manières. Je les délivrerai de toutes les infidélités dont ils se sont rendus coupables envers moi. Je les purifierai; ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. Mon serviteur David sera leur roi, il sera pour eux le seul berger. ils obéiront à mes lois, ils observeront et ils pratiqueront les règles que je leur ai prescrites. Ils vivront dans le pays que j'ai donné à mon serviteur Jacob, et où leurs ancêtres ont vécu. Ils y demeureront pour toujours, eux, leurs enfants et tous leurs descendants. Mon serviteur David sera le prince qui régnera sur eux pour toujours. Je conclurai avec eux une alliance de paix, une alliance éternelle. Je les installerai là et je les rendrai nombreux. Je placerai mon sanctuaire au milieu d'eux pour toujours. Je demeurerai avec eux. Je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. Les autres peuples sauront que je suis le Seigneur et que je mets à part Israël pour mon service, lorsque mon sanctuaire sera établi pour toujours au milieu d'eux. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Fils d'Adam, dirige ton regard vers Gog, le chef suprême des populations de Toubal et de Méchek, au pays de Magog. Parle en prophète contre lui. Transmets-lui ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: J'interviendrai contre toi, Gog, chef suprême des peuples de Méchek et de Toubal. Je fixerai des crochets dans tes mâchoires pour te déplacer par la force. Je te forcerai à sortir de ton territoire, toi et toute ton armée, les chevaux et les cavaliers magnifiquement vêtus, les troupes nombreuses de soldats, tous armés de grands et de petits boucliers et maniant l'épée. Les soldats de Perse, d'Éthiopie, de Pouth, s'équiperont tous de boucliers et de casques et iront avec toi. Les soldats du pays de Gomer, ceux de Beth-Togarma, à l'extrême nord, iront avec toi par bataillons entiers, ainsi que des troupes de nombreux autres peuples. Fais les préparatifs nécessaires et tiens-toi prêt, toi et toute la foule mobilisée sous ton commandement. Bien plus tard, après de nombreuses années, je te chargerai d'envahir Israël. Ses habitants, après avoir survécu à la guerre, auront quitté les pays divers où ils se trouvaient, et se seront rassemblés sur les montagnes d'Israël restées très longtemps à l'état d'abandon. Depuis qu'ils étaient sortis des autres pays, ils auront vécu en sécurité. Toi, ton armée et tes nombreux alliés, vous les attaquerez, vous fondrez sur eux comme une tempête, vous couvrirez leur pays comme un nuage. Je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, quand ce moment arrivera, de nombreuses idées te viendront à l'esprit et tu élaboreras un projet malfaisant. Tu décideras d'attaquer ces personnes paisibles, qui vivent en sécurité dans un pays dont les villes ne sont pas entourées de murailles ni fermées par des portes à verrous. Tu viendras piller et saccager, tu t'attaqueras à des gens qui ont repeuplé des villes autrefois en ruine. Ils se sont rassemblés en sortant des autres peuples, ils ont acquis des troupeaux et des richesses et ils vivent au centre du monde. Les habitants de Saba et de Dédan, les commerçants de Tarsis et des localités voisines te demanderont: “Est-ce pour piller et pour saccager que tu as mobilisé ton armée? Viens-tu prendre de l'argent et de l'or, des troupeaux et des richesses pour te constituer un énorme butin?” Eh bien, fils d'Adam, parle en prophète. Révèle à Gog ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: À l'époque où Israël, mon peuple, vivra en sécurité, tu te mettras en marche. Tu viendras de ton territoire, de l'extrême nord, à la tête de troupes de toutes origines: tous montés sur des chevaux, vous formerez une multitude, une puissante armée. Tu viendras attaquer Israël, mon peuple, et tu envahiras son pays comme un nuage qui recouvre la terre. Cela arrivera dans l'avenir. Je t'enverrai toi, Gog, envahir mon pays de façon à faire connaître aux populations étrangères qui je suis: sous leurs yeux, à travers toi, je montrerai ma sainteté. Voici ce que je te déclare, moi, le Seigneur Dieu: Tu es celui dont j'ai parlé, il y a fort longtemps, lorsque j'ai ordonné à mes serviteurs, les prophètes d'Israël, d'annoncer pendant des années et des années, que j'enverrai quelqu'un attaquer leur peuple. Mais le jour où tu envahiras effectivement Israël, Gog, ma colère se déchaînera, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Dans l'ardeur de ma colère, je jure que ce jour-là, un terrible tremblement de terre secouera Israël. Les poissons dans la mer, les oiseaux dans les cieux, les bêtes sauvages et celles qui rampent sur le sol de même que les êtres humains sur la terre, trembleront tous de peur devant moi. Les montagnes s'affaisseront, les falaises s'effondreront, toutes les murailles s'écrouleront à terre. J'enverrai la guerre contre toi pour protéger mes montagnes, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Tes soldats s'entretueront. Je te condamnerai à subir des épidémies de peste et des massacres. Je ferai pleuvoir sur toi, sur ton armée et sur tes nombreux alliés des torrents de pluie et de grêle, accompagnés de soufre enflammé. Ainsi je montrerai ma grandeur et ma sainteté à tous les peuples et ils sauront que je suis le Seigneur. » « Toi, fils d'Adam, parle en prophète contre Gog. Révèle-lui ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: J'interviendrai contre toi, Gog, chef suprême des populations de Méchek et de Toubal. Je te ferai sortir de ton territoire, je te forcerai à quitter l'extrême nord pour aller attaquer les montagnes d'Israël. Puis je te frapperai: ton arc se brisera dans ta main gauche et tes flèches tomberont de ta main droite. Alors toi, toute ton armée et tes nombreux alliés, vous trouverez la mort sur les montagnes d'Israël. Je laisserai les oiseaux de proie et les bêtes sauvages se nourrir de vos cadavres. Tu tomberas mort dans la campagne. C'est moi qui parle, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. J'allumerai un incendie en terre de Magog et parmi les populations lointaines où les gens pensent être en sécurité. Alors tout le monde saura que je suis le Seigneur. Je ferai en sorte qu' Israël, mon peuple, reconnaisse que je suis vraiment Dieu, je ne le laisserai plus mépriser mon nom qui est saint et les autres peuples seront convaincus que je suis le Seigneur, le Dieu saint en Israël. Oui, ces événements arriveront, ils commencent à se réaliser, voilà que vient le jour du jugement que j'ai annoncé. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Les Israélites sortiront de leurs villes. Ils allumeront un feu et ils y brûleront les armes de leurs ennemis. Les petits et les grands boucliers, les arcs et les flèches, les lances et les javelots alimenteront ce feu pendant sept ans. Les gens n'auront plus besoin d'aller ramasser du bois dans la campagne ni d'abattre des arbres dans la forêt, car ils feront du feu avec ces armes. Ils voleront et ils pilleront à leur tour les pillards qui les ont dépouillés. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Lorsque tout cela sera arrivé, je donnerai à Gog un lieu de sépulture, là, en Israël. Ce sera dans la vallée des Passants, à l'est de la mer Morte, et cette sépulture barrera la route aux passants. On y enterrera Gog et toute son armée, et on appellera l'endroit “vallée de la multitude de Gog”. Les Israélites passeront sept mois à enterrer tous ces cadavres et à nettoyer le pays. Tous les habitants de la région participeront à cette tâche et ce sera pour eux un sujet de fierté, le jour où je manifesterai ma présence glorieuse. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Au bout des sept mois, on désignera des hommes chargés de parcourir sans arrêt le pays, pour le nettoyer en recherchant et en enterrant les cadavres qui couvrent encore le sol. Ils parcourront le pays en tous sens. Lorsque l'un d'eux trouvera des ossements humains, il placera un tas de pierres comme repère à côté d'eux pour que les fossoyeurs viennent les prendre et les enterrer dans la “vallée de la multitude de Gog”. Il y aura même une ville dont le nom sera Hamona, c'est-à-dire “multitude”. Finalement le pays sera nettoyé. » Le Seigneur Dieu me déclara encore: « Toi, fils d'Adam, appelle les oiseaux et les bêtes sauvages, dis-leur de ma part: Venez de partout, rassemblez-vous pour prendre part au sacrifice que je vous destine. Ce sera un grand sacrifice sur les montagnes d'Israël. Vous y mangerez de la chair et vous y boirez du sang. Vous mangerez les corps de vaillants soldats et vous boirez le sang des dirigeants du monde. Ils sont comme des béliers, des agneaux, des boucs et des veaux gras du Bachan offerts en sacrifice. Au sacrifice auquel je vous convie, vous mangerez de la graisse jusqu'à être rassasiés et vous boirez du sang jusqu'à l'ivresse. À mon festin vous vous rassasierez de chevaux et de cavaliers, de vaillants soldats et de toutes sortes de guerriers. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Je manifesterai ma présence glorieuse aux autres peuples. Ils verront tous les sentences que j'aurai exécutées ainsi que le pouvoir que j'aurai exercé contre eux. À partir de ce jour-là, les Israélites sauront que je suis le Seigneur, leur Dieu. Les autres pays comprendront que les Israélites ont été en captivité à cause des fautes qu'ils ont commises à mon égard. En effet, je me suis détourné d'eux, je les ai abandonnés au pouvoir de leurs ennemis afin qu'ils soient tous tués à la guerre. En me détournant d'eux, je les ai traités comme le méritaient leurs actions impures et leurs révoltes. Voici donc ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Désormais j'aurai pitié des Israélites, les descendants de Jacob, je changerai leur sort et j'exigerai de tous le respect qui est dû au nom que je porte et qui est saint. Alors ils oublieront le déshonneur où ils ont été entraînés par les fautes qu'ils ont commises à mon égard. Ils vivront de nouveau à l'abri du danger dans leur pays et personne ne les inquiétera plus. Je les ramènerai et je les rassemblerai chez eux, après les avoir fait sortir des territoires de leurs ennemis. Je me servirai d'eux pour montrer à de nombreuses populations que je suis vraiment Dieu. Eux-mêmes sauront que je suis le Seigneur, leur Dieu, lorsque je les rassemblerai sur leur sol, sans laisser aucun d'eux en arrière, dans les terres étrangères où je les avais exilés. J'animerai les Israélites de mon Esprit et, par conséquent, je ne me détournerai plus jamais d'eux. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » Au début de la vingt-cinquième année après notre exil, le dixième jour du mois, quatorze ans jour pour jour après la chute de Jérusalem, la puissance du Seigneur s'empara de moi pour m'emmener là-bas: au cours d'une vision, Dieu me transporta en Israël. Il me déposa au sommet d'une très haute montagne; sur son versant sud il y avait des constructions qui ressemblaient à une ville. Il m'y emmena. Un homme se trouvait là. Son apparence était celle du bronze. Il avait à la main un cordeau de lin et un roseau qui sert à mesurer. Il se tenait debout près d'une porte. Il me dit: « Fils d'Adam, ouvre tes yeux et ouvre tes oreilles. Sois très attentif à tout ce que je vais te montrer, car c'est pour le contempler que tu as été amené ici. Ensuite tu raconteras aux Israélites tout ce que tu auras vu. » Voici ce que je vis: une muraille extérieure entourait le temple. L'homme tenait son roseau long de six mesures – chaque mesure ayant une largeur de main de plus que la mesure actuelle. Il mesura l'épaisseur et la hauteur de la muraille et trouva une longueur de roseau dans les deux cas. Il se rendit au porche de l'entrée est. Il en gravit les marches et mesura le seuil dont la profondeur était d'un roseau à mesurer. Chacune des loges de garde le long du passage central avait une longueur et une largeur d'un roseau. Les murs qui les séparaient avaient une épaisseur de cinq mesures. L'entrée, de la longueur du roseau à mesurer, précédait le vestibule situé en face du temple. Les six loges de garde du porche oriental avaient toutes les mêmes dimensions. Il y en avait trois de chaque côté du passage central. Les murs qui les séparaient étaient tous de la même épaisseur. L'homme prit la dimension de l'ouverture du porche: il trouva dix mesures. La largeur totale du passage central était de treize mesures. Devant les loges de garde, qui étaient des carrés de six mesures sur six, et de part et d'autre du passage central, se trouvait une barrière haute d'une mesure. L'homme mesura la distance entre le fond d'une de ces loges et le fond de la loge placée en face: il trouva vingt-cinq mesures. Il prit aussi les dimensions du vestibule. Celui-ci avait vingt mesures de largeur. La cour du temple entourait le vestibule de toutes parts. Depuis la première entrée dans le mur extérieur du porche jusqu'au mur de façade du vestibule à l'autre bout, il y avait cinquante mesures. Des fenêtres grillagées se trouvaient tout autour du porche d'entrée, du côté intérieur. Il y en avait sur les murs des loges, sur les murs de séparation, de même que sur les murs du vestibule. Les murs du porche d'entrée étaient décorés de branches de palmiers. L'homme me conduisit dans la cour extérieure du temple. Cette cour dallée était entourée de trente salles. Le dallage recouvrait le sol autour des porches d'entrée. Son niveau était plus bas que celui de la cour intérieure. L'homme mesura la distance entre la façade sur cour du premier porche et le mur de la cour intérieure: il trouva cent mesures. Voilà pour le côté est. Passant au nord, il mesura la longueur et la largeur du porche menant à la cour extérieure. Il comportait six loges de garde: trois d'un côté du passage central et trois de l'autre. Les murs et le vestibule avaient la même dimension que ceux du premier porche. La longueur totale du porche était de cinquante mesures et sa largeur de vingt-cinq. Le vestibule, les fenêtres et les décorations de branches de palmiers avaient les mêmes dimensions que ceux de l'autre porche. On accédait au porche nord par sept marches en face desquelles était le vestibule. En face du porche nord, il y avait un porche menant à la cour intérieure, comme c'était le cas du côté de l'est. L'homme mesura la distance entre les deux porches et trouva cent mesures. Il me conduisit ensuite du côté sud où je vis aussi un porche orienté vers le sud. Il mesura les loges de garde, les murs et le vestibule, et trouva les mêmes dimensions que pour les autres. Là aussi, il y avait des fenêtres tout autour du porche et du vestibule. Elles étaient pareilles à celles de l'est et du nord. La longueur totale du porche était de cinquante mesures et sa largeur de vingt-cinq. On y accédait par sept marches en face desquelles se trouvait le vestibule. Les murs intérieurs étaient décorés de branches de palmiers des deux côtés du passage. En face de ce porche il y en avait un autre menant à la cour intérieure. L'homme mesura la distance qui les séparait et il trouva cent mesures. L'homme me conduisit par le porche sud dans la cour intérieure. Il mesura ce porche qui avait les mêmes dimensions que les porches du mur extérieur. Les loges de garde, les murs de séparation, le vestibule avaient les mêmes dimensions que ceux des autres porches. Il y avait des fenêtres tout autour du vestibule. La longueur totale du porche était de cinquante mesures et sa largeur de vingt-cinq. Des vestibules se trouvaient autour, leur longueur était de vingt-cinq mesures et leur largeur de cinq mesures. Le vestibule donnait sur la cour extérieure. Les murs intérieurs étaient décorés de branches de palmiers. On y accédait par huit marches. L'homme me fit ensuite traverser le porche oriental pour entrer dans la cour intérieure. Il mesura le porche: il avait les mêmes dimensions que les autres. Les loges de garde, les murs de séparation et le vestibule avaient les mêmes dimensions que ceux des autres porches. Il y avait des fenêtres tout autour du porche et du vestibule. La longueur totale du porche était de cinquante mesures et sa largeur de vingt-cinq. Le vestibule donnait sur la cour extérieure. Les murs intérieurs étaient décorés de branches de palmiers des deux côtés du passage. On y accédait par huit marches. L'homme me conduisit ensuite au porche nord et le mesura. Il avait les mêmes dimensions que les précédents. Lui aussi comprenait des loges de garde, des murs de séparation, un vestibule et des fenêtres disposées sur tout son pourtour. Sa longueur totale était de cinquante mesures et sa largeur de vingt-cinq. Le vestibule donnait sur la cour extérieure. Les murs intérieurs étaient décorés de branches de palmiers des deux côtés du passage. On y accédait par huit marches. Une salle ouvrait sur le vestibule du porche nord: c'est là qu'on lavait les animaux tués pour être offerts en sacrifices complets. À chaque extrémité il y avait deux tables. Sur ces tables on égorgeait les animaux offerts en sacrifice: sacrifices complets et divers sacrifices pour obtenir le pardon. À l'extérieur du vestibule il y avait également quatre tables. Lorsqu'on montait vers l'entrée du porche nord, on en voyait deux de chaque côté. On utilisait donc huit tables en tout pour égorger les animaux destinés aux sacrifices, quatre d'un côté du porche et quatre de l'autre. Les quatre tables réservées à la préparation des sacrifices complets étaient en pierres de taille. Elles avaient une mesure et demie de côté et une mesure de hauteur. On y déposait les instruments nécessaires pour préparer les animaux offerts en sacrifice. Des rebords de la largeur d'une main étaient aménagés sur le pourtour des tables. On plaçait sur ces tables les viandes des sacrifices. L'homme m'emmena dans la cour intérieure. Au-delà du porche intérieur, il y avait les salles des chanteurs: l'une à côté du porche nord avec la façade au sud, l'autre à côté du porche sud avec la façade au nord. L'homme me dit: « Cette salle dont la façade est orientée au sud est réservée aux prêtres qui assurent le service du temple, tandis que la salle dont la façade est orientée au nord est réservée aux prêtres qui assurent le service de l'autel. Parmi les membres de la tribu de Lévi, seuls les descendants de Sadoc peuvent se présenter devant le Seigneur pour le servir. » L'homme prit les dimensions de la cour intérieure: elle était carrée et avait cent mesures de côté. L'autel se trouvait devant le temple. Il me fit entrer dans le vestibule du temple. Il prit les dimensions du passage qui y menait: les murs avaient chacun cinq mesures d'épaisseur et l'entrée avait quatorze mesures de largeur. Les parois latérales avaient trois mesures d'épaisseur. Le vestibule d'entrée avait vingt mesures de longueur et douze de largeur. On y accédait par dix marches. Deux colonnes encadraient l'entrée. L'homme me conduisit alors dans la grande salle du temple, dont il prit les dimensions. Les murs du passage qui y menait avaient six mesures de largeur de chaque côté, l'entrée avait dix mesures de largeur et ses parois latérales avaient chacune cinq mesures d'épaisseur. La salle elle-même avait quarante mesures de longueur et vingt de largeur. Il pénétra ensuite dans la salle du fond. Il prit les dimensions de l'entrée: elle avait deux mesures de profondeur et six de largeur, avec des parois latérales de sept mesures d'épaisseur. Il prit les dimensions de la salle elle-même: elle avait vingt mesures de longueur et vingt mesures de largeur. Puis il me dit: « Ici, c'est le lieu très saint. » L'homme prit les dimensions du mur intérieur du temple: il avait six mesures d'épaisseur. Des annexes de deux mesures de largeur étaient construites tout autour. Ces annexes s'élevaient sur trois étages, qui comportaient chacun trente salles. Chaque salle était construite dans le mur extérieur mais ne s'appuyait pas au mur du temple lui-même. À chaque étage, la surface des salles augmentait au détriment de l'épaisseur du mur, et cela tout autour du temple. C'est pourquoi, plus on montait, plus il y avait de place à l'intérieur. Depuis l'étage du bas, on montait à celui du milieu puis à celui du haut. Je remarquai que tout autour du temple, les annexes avaient un soubassement de six mesures. Le mur extérieur des annexes avait cinq mesures d'épaisseur. L'espace laissé libre entre les salles adossées au temple et les autres salles avait vingt mesures de largeur, tout autour du temple. Les annexes ouvraient sur l'espace libre par deux portes: une au nord et une au sud. L'épaisseur du mur qui fermait cet espace était de cinq mesures sur tout le pourtour. À l'ouest du temple, un bâtiment faisait face à l'espace libre. Il avait quatre-vingt-dix mesures de longueur et soixante-dix de largeur. Ses murs avaient cinq mesures d'épaisseur. L'homme prit les dimensions du temple et lui trouva une longueur de cent mesures. La longueur de la surface occupée par l'espace libre, le bâtiment situé à l'ouest et ses murs, était également de cent mesures. La façade du temple orientée à l'est et les espaces laissés libres de chaque côté occupaient une largeur de cent mesures. L'homme prit aussi les dimensions du bâtiment situé derrière le temple. Avec les passages qui existaient d'un côté et de l'autre, il avait une longueur de cent mesures. Le vestibule d'entrée, la grande salle et la salle du fond étaient recouverts de bois, de même que les cadres des fenêtres et les galeries disposées tout autour sur trois étages. Tout était en bois, depuis le sol jusqu'aux fenêtres. Les fenêtres elles-mêmes étaient recouvertes de lames de bois. À l'extérieur du temple et à l'intérieur, depuis la porte d'entrée jusqu'à la salle du fond, il y avait un espace pour y représenter des chérubins et des branches de palmiers. Les branches alternaient avec les chérubins. Chaque chérubin avait deux faces: une face humaine tournée vers une branche de palmier d'un côté, une face de lion tournée vers une branche de l'autre. Ces motifs décoratifs étaient répétés sur tout le pourtour du temple. Les chérubins et les branches de palmiers étaient sculptés sur les murs depuis le sol jusqu'au-dessus des portes. La porte de la grande salle avait des montants carrés. Devant le lieu très saint, on voyait quelque chose qui ressemblait à un autel en bois de trois mesures de hauteur et de deux mesures de largeur. Il avait des angles, un socle et des côtés en bois. L'homme me dit: « C'est la table qui est placée devant le Seigneur. » Une double porte permettait d'accéder à la grande salle et une autre au lieu très saint. Ces portes avaient chacune deux battants pivotants. Sur les portes de la grande salle, on avait sculpté les mêmes chérubins et les mêmes branches de palmiers que sur les murs. À l'extérieur, un auvent de bois se trouvait sur la façade du vestibule d'entrée. Sur les parois latérales de ce vestibule, il y avait des fenêtres grillagées et des motifs décoratifs représentant des branches de palmiers ainsi que sur les annexes du temple et sur les auvents. L'homme me fit sortir en direction du nord dans la cour extérieure et il me fit entrer dans des salles face à l'espace libre et au bâtiment situés au nord. La façade, avec une entrée donnant au nord, avait cent mesures de longueur et cinquante mesures de largeur. D'un côté elle faisait face à l'espace qui entourait le temple sur vingt mesures de largeur; de l'autre elle donnait sur le dallage de la cour extérieure. Elle comportait des galeries superposées sur trois étages. Devant les salles, du côté de la cour intérieure, il y avait une allée de dix mesures de largeur sur cent mesures de longueur. On entrait dans cette construction par le nord. Les salles supérieures étaient plus étroites que celles du dessous, car les galeries débordaient davantage sur elles que sur celles du milieu et du bas du bâtiment. En effet les galeries étaient superposées sur trois étages sans être soutenues par des colonnes comme les autres bâtiments de la cour. C'est pourquoi, plus on montait, en allant des salles du bas à celles du milieu puis du haut, plus les salles devenaient étroites. Du côté de la cour extérieure, le mur parallèle aux salles avait cinquante mesures de longueur, car la longueur des salles elles-mêmes était de cinquante mesures. Par contre, les salles donnant sur le temple avaient cent mesures de longueur. Au-dessous de ces salles, du côté est de la construction, il y avait une entrée pour les personnes qui venaient de la cour extérieure. Cette entrée se trouvait là où le mur de la cour commençait. Du côté sud, il y avait également des salles faisant face à la cour et au bâtiment placés derrière le temple. Une allée se trouvait devant elles. Elles étaient identiques aux salles situées au nord par leurs dimensions, leur disposition, leurs entrées et leurs sorties. Il en était de même des portes de cette construction sud. Au début de l'allée, il y avait une entrée faisant face au mur qui protégeait le sanctuaire. On y accédait par l'est. L'homme me dit: « Les salles du nord et du sud qui donnent sur la cour sont des salles réservées à Dieu. Les prêtres qui se présentent devant le Seigneur mangent les offrandes réservées à Dieu dans ces salles. En effet, elles sont réservées à Dieu et on y dépose donc les offrandes spécialement réservées: les offrandes végétales et les victimes des divers sacrifices offerts pour obtenir le pardon. Les prêtres qui sont entrés dans le lieu saint ne sortent pas directement dans la cour extérieure. Ils doivent laisser dans ces salles les vêtements de prêtre portés pour servir le Seigneur, et mettre d'autres habits avant de rejoindre l'endroit où le peuple se rassemble. » Lorsque l'homme eut terminé de mesurer les bâtiments intérieurs du temple, il me fit sortir par le porche est. Il mesura l'espace qui entourait le temple. Avec le roseau à mesurer, il trouva que le côté est avait 500 mesures de longueur. C'est ainsi qu'il mesura le mur qui entourait le temple sur ses quatre côtés. Le mur formait un carré de 500 mesures de côté et il servait à séparer l'espace réservé à Dieu du reste de l'espace. L'homme me ramena au porche oriental. Je vis alors la gloire du Dieu d'Israël qui arrivait de l'est. Elle était accompagnée d'un bruit comparable au grondement de la mer et elle illuminait la terre de sa clarté. Cette vision était semblable à celles que j'avais eues lorsque Dieu était venu détruire Jérusalem et lorsque je me trouvais sur les rives du Kébar. Je tombai face contre terre. La gloire du Seigneur entra dans le temple en passant par le porche oriental. L'Esprit de Dieu me souleva de terre et me transporta dans la cour intérieure. Je vis que la gloire du Seigneur remplissait le temple. J'entendis quelqu'un me parler depuis l'intérieur du temple, alors que l'homme qui m'avait conduit était toujours à mes côtés. Le Seigneur me dit: « Fils d'Adam, regarde ce lieu: là est mon trône, c'est là que je pose les pieds. Je demeurerai ici au milieu des Israélites pour toujours. Ni le peuple d'Israël ni ses rois ne déshonoreront plus le nom que je porte et qui est saint en vivant dans la débauche et en enterrant ici les corps de leurs rois défunts. Les rois ont placé les seuils et les montants des portes de leur palais juste à côté des seuils et des montants des portes de mon temple; il n'y avait qu'un mur entre ma maison et la leur. Ils ont déshonoré le nom que je porte et qui est saint en commettant des actions abominables. C'est pourquoi, dans ma colère, je les ai exterminés. Maintenant les Israélites cesseront de vivre dans la débauche sous mes yeux et ils éloigneront de ma présence les cadavres de leurs rois. Alors je demeurerai au milieu d'eux pour toujours. Et toi, fils d'Adam, décris le temple aux Israélites. Qu'ils aient honte de toutes leurs fautes et qu'ils examinent le plan de cette construction. S'ils sont vraiment honteux des actions qu'ils ont commises, présente-leur un croquis du temple, avec la répartition des bâtiments, des entrées et des sorties, tout le plan d'ensemble. Indique par écrit et mets sous leurs yeux les lois et réglementations qu'ils doivent appliquer ici, afin qu'ils s'y conforment et qu'ils les mettent en pratique. Voici la règle principale concernant le temple: tout l'espace qui l'entoure au sommet de la montagne doit être considéré comme spécialement réservé à Dieu. C'est la règle principale concernant le temple. » Voici les dimensions de l'autel, exprimées en mesures anciennes – de la valeur d'une mesure actuelle plus une largeur de main. Le fossé qui l'entourait avait une mesure de profondeur et une mesure de largeur, avec, du côté extérieur, un rebord d'une moitié de mesure de hauteur. En ce qui concerne la hauteur de l'autel, on comptait deux mesures depuis la base au niveau du sol jusqu'à la plate-forme inférieure, décalée d'une mesure par rapport à la base; de cette plate-forme jusqu'à la suivante, également décalée d'une mesure, on comptait quatre mesures. La partie supérieure de l'autel, où se trouvait le foyer, avait quatre mesures de hauteur et les quatre angles en étaient relevés. Le foyer était un carré de douze mesures de côté. La seconde plate-forme était également un carré: elle avait quatorze mesures de côté. Elle comportait, du côté extérieur, un rebord d'une moitié de mesure de hauteur et, tout autour, une rainure d'une mesure. On y accédait par des marches situées du côté est. L'homme me dit: « Fils d'Adam, écoute ce que déclare le Seigneur Dieu: Voici les règles à suivre lorsque l'autel aura été construit, qu'on y brûlera des sacrifices et qu'on y répandra le sang des animaux. Tu remettras un taureau aux prêtres-lévites, descendants de Sadoc, les seuls autorisés à se présenter devant moi pour me servir, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. On l'offrira en sacrifice pour obtenir le pardon. Tu prendras de son sang et tu en mettras sur les quatre angles relevés de l'autel, sur les quatre coins de la seconde plate-forme et sur tout le pourtour de l'autel. Tu feras sur l'autel le geste rituel de purification et de pardon. Puis tu feras emporter le taureau offert en sacrifice et on le brûlera à un endroit réservé à cet usage, en dehors du sanctuaire. Le jour suivant, tu prendras un bouc sans défaut et tu l'offriras également en sacrifice pour obtenir le pardon. On procédera à la purification de l'autel comme on l'a fait avec le taureau. Quand tu auras terminé ce sacrifice, tu prendras un taureau et un bélier sans défaut et tu me les amèneras à moi, le Seigneur. Les prêtres jetteront du sel sur eux et ils me les offriront en sacrifice complet. Chaque jour pendant une semaine, tu offriras en sacrifice un bouc pour obtenir le pardon, puis un taureau et un bélier sans défaut. Ainsi sept jours durant, on procédera au geste de pardon, à la purification et à l'inauguration de l'autel. Une fois la semaine écoulée, dès le huitième jour, les prêtres présenteront sur l'autel les sacrifices complets et les sacrifices de paix que vous offrirez. Alors je serai bien disposé à votre égard. Je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. » L'homme me ramena au porche extérieur situé à l'est du sanctuaire. Il était fermé. Le Seigneur me dit: « Ce porche restera fermé, on ne l'ouvrira jamais. Personne n'y passera, car moi, le Seigneur, le Dieu d'Israël, je suis entré par là. Qu'il reste donc fermé. Cependant le prince régnant pourra, en tant que prince, y prendre son repas en ma présence. Il devra entrer et sortir en traversant la salle à côté du porche. » L'homme me conduisit ensuite par le porche nord devant la façade de la maison du Seigneur. Je vis que la gloire du Seigneur remplissait son temple. Je tombai face contre terre. Le Seigneur me dit: « Fils d'Adam, sois attentif, ouvre tes yeux et ouvre tes oreilles. Écoute quels enseignements et quelles réglementations je formule au sujet de la maison du Seigneur. Tu feras spécialement attention à celles qui concernent le droit d'entrer dans le sanctuaire ou d'en sortir. Tu transmettras aux Israélites, ces rebelles, ce que je déclare, moi, le Seigneur Dieu: Vous, Israélites, j'en ai assez de vos actions abominables! Au moment même où vous m'offriez ma part de nourriture, la graisse et le sang des sacrifices, vous introduisiez dans mon sanctuaire des étrangers qui sont incirconcis et qui ne m'obéissent pas. Vous avez ainsi souillé mon temple. Par toutes vos actions abominables vous avez profané l'alliance qui vous lie à moi. Vous ne vous êtes pas occupés vous-mêmes de me servir dans mon sanctuaire, mais vous avez chargé ces étrangers de le faire à votre place. Je le déclare, moi, le Seigneur Dieu, aucun étranger qui est incirconcis et qui ne m'obéit pas n'entrera plus dans mon sanctuaire, aucun des étrangers qui habitent au milieu des Israélites. Les lévites qui m'ont abandonné et qui se sont détournés de moi, en même temps que le reste du peuple d'Israël, pour adorer leurs idoles, supporteront les conséquences de leurs fautes. Ils seront au service du sanctuaire en gardant les porches du temple et en accomplissant diverses tâches dans le temple. Ils pourront égorger les animaux destinés aux sacrifices complets et aux autres sacrifices. Ils seront à la disposition du peuple. Mais puisqu'ils lui ont servi d'intermédiaires auprès des idoles et qu'ils ont même été à l'origine de la faute des Israélites, voici ce que j'affirme, moi, le Seigneur Dieu: J'interviendrai contre eux, et ils supporteront les conséquences de leurs fautes. Ils ne devront pas se présenter devant moi pour exercer des fonctions de prêtres; ils ne devront pas s'approcher des objets qui me sont réservés, des objets très saints. Ils supporteront ainsi les conséquences des actions honteuses et abominables qu'ils ont commises. Je les chargerai d'assurer seulement les tâches nécessaires au fonctionnement et aux activités du temple. Les prêtres-lévites, descendants de Sadoc, ont, pour leur part, appliqué fidèlement les règles du sanctuaire alors même que les Israélites se détournaient de moi, le Seigneur. Eux seuls pourront se présenter devant moi pour me servir et pour m'offrir la graisse et le sang des sacrifices, je l'affirme, moi, le Seigneur Dieu. Eux seuls entreront dans mon sanctuaire et s'approcheront de la table réservée à mon service. Ils seront à mon service. Pour franchir les portes de la cour intérieure, ils devront mettre des vêtements de lin. Ils ne porteront pas d'habits en laine pendant qu'ils assureront leur service dans la cour intérieure et dans le temple. Ils auront des turbans de lin sur la tête et des sous-vêtements de lin à la taille. Ils ne porteront rien qui provoque la transpiration. Pour regagner la cour extérieure, où se tient le peuple, ils enlèveront les vêtements portés dans l'exercice de leurs fonctions, ils les déposeront dans les salles du lieu saint et mettront d'autres habits. Ainsi ils n'exposeront pas le peuple à entrer en contact avec leurs vêtements de prêtres. Les prêtres ne se raseront pas complètement la tête, mais ils couperont leurs cheveux avant qu'ils deviennent trop longs. Aucun d'eux ne boira du vin avant d'entrer dans la cour intérieure. Un prêtre ne se mariera pas avec une femme veuve ou divorcée. Il épousera une jeune fille israélite vierge ou la veuve d'un autre prêtre. Les prêtres enseigneront aux Israélites la distinction entre ce qui est sacré et ce qui ne l'est pas, la différence entre le pur et l'impur. Ils seront juges dans les procès et ils rendront la justice en respectant mes enseignements. Ils célébreront les fêtes religieuses selon les règles et les prescriptions que j'ai données, ils veilleront à ce que le jour du sabbat me soit réservé. Un prêtre ne devra pas se rendre impur en s'approchant du cadavre de quelqu'un, sauf s'il s'agit de son père ou de sa mère, d'un de ses enfants, d'un de ses frères ou d'une sœur non mariée. Dans un tel cas, après s'être purifié, il attendra sept jours pour reprendre son service. Le jour où il retournera dans la cour intérieure du lieu saint, il offrira un sacrifice pour obtenir le pardon, je l'ordonne, moi, le Seigneur Dieu. Les prêtres auront le privilège de me servir. On ne leur donnera aucune propriété en Israël, car c'est moi qui serai leur héritage. Ils se nourriront des offrandes et des animaux offerts en sacrifice pour obtenir le pardon des péchés ou comme sacrifices de réparation. Tout ce qui, en Israël, est mis à part pour moi de manière irrévocable leur reviendra. Les prêtres recevront la première partie des récoltes et tout ce qui est prélevé pour moi sur les richesses des Israélites. Les gens leur donneront leur plus belle farine pour que je bénisse leurs maisons. Mais les prêtres n'auront pas le droit de manger une bête crevée ou tuée par un animal, qu'il s'agisse du cadavre d'un oiseau ou de bétail. Lorsque le pays sera réparti entre les tribus d'Israël, on mettra de côté pour le Seigneur une partie qui lui sera réservée: ce sera un territoire de 25 000 mesures de longueur et de 20 000 de largeur. Il lui sera réservé dans sa totalité. À l'intérieur de ce territoire, on gardera pour le temple un terrain carré de 500 mesures de côté, entouré par un espace libre d'une largeur de 50 mesures. On délimitera dans ce territoire un secteur de 25 000 mesures de longueur sur 10 000 de largeur. C'est là que s'élèvera le sanctuaire, le lieu très saint. Cette partie du pays sera mise à part pour les prêtres qui assurent le service du sanctuaire et qui se présentent devant le Seigneur pour le servir. Ils auront là des emplacements pour leurs maisons et un terrain réservé au sanctuaire. Un autre secteur de 25 000 mesures de longueur sur 10 000 de largeur sera attribué aux lévites qui assurent le service du temple. Ils y posséderont des villes où ils habiteront. Le long de ce territoire réservé au Seigneur, on délimitera encore un secteur de 25 000 mesures de longueur sur 5 000 de largeur pour la ville où tout Israélite pourra habiter. Au prince régnant on attribuera un domaine situé de part et d'autre du territoire réservé au lieu saint et à l'emplacement de la ville. Ce domaine s'étendra à l'ouest vers la mer Méditerranée et à l'est vers la frontière orientale d'Israël. Il aura la même longueur que le territoire de chaque tribu. Ainsi les princes auront leur propre domaine en Israël. Ils n'opprimeront plus le peuple du Seigneur, ils laisseront le reste du pays aux tribus d'Israël. » Voici ce que déclare le Seigneur Dieu: « Princes qui régnez sur Israël, c'en est trop! Renoncez donc à la violence et à la destruction, pratiquez le droit et la justice, cessez de vous emparer des biens de mon peuple. Je l'ordonne, moi, le Seigneur Dieu! Que chacun se serve de balances et de mesures justes. L' éfa pour les grains et le bat pour les liquides doivent avoir la même capacité, soit le dixième d'un homer, qui sera la mesure de base. La pièce d'argent d'un sicle vaudra vingt guéras et il faudra soixante de ces pièces pour faire une mine. Vous prélèverez vos offrandes de la manière suivante: vous donnerez un soixantième de vos récoltes de blé ou d'orge, et un centième de votre production d'huile. Vous mesurerez l'huile avec un bat, qui est le dixième d'un homer, et également le dixième d'un kor. Enfin dans les pâturages d'Israël, sur deux cents moutons ou chèvres, vous prélèverez une bête. Ce que vous aurez prélevé sera présenté en offrande, en sacrifice complet ou en sacrifice de paix, en vue d'obtenir le pardon de vos péchés. Je l'ordonne, moi, le Seigneur Dieu. Cette contribution sera exigée de tous les gens du pays, ils l'apporteront au prince régnant sur Israël. En effet, c'est lui qui sera chargé de fournir le nécessaire pour les sacrifices complets et les offrandes de farine et de vin effectués pendant les fêtes, en particulier celle de la nouvelle lune, les jours de sabbat et les autres occasions où le peuple d'Israël se rassemble. Le prince aura la charge des sacrifices pour les fautes, des offrandes, des sacrifices complets et des sacrifices de paix afin d'obtenir le pardon des péchés du peuple d'Israël. » Voici ce que déclare encore le Seigneur Dieu: « Le premier jour du premier mois, on sacrifiera un taureau sans défaut pour purifier le sanctuaire. Le prêtre prendra du sang de l'animal offert et en mettra sur les montants de porte du temple, sur les quatre coins de la plate-forme de l'autel et sur les montants des portes de la cour intérieure. Le septième jour du mois, on refera la même chose pour ceux qui ont commis des péchés sans le vouloir ou sans le savoir. De cette manière on purifiera le temple. Le quatorzième jour du mois, vous commencerez à célébrer la fête de la Pâque. Celle-ci durera sept jours au cours desquels on mangera des pains sans levain. Le premier jour de la fête, le prince offrira un taureau en sacrifice afin d'obtenir le pardon pour lui-même et pour tout le peuple. En outre, chacun des sept jours de la fête, il m'offrira sept taureaux et sept béliers sans défaut en sacrifice complet. Chaque jour il offrira également un bouc en sacrifice pour obtenir le pardon. Enfin il fera une offrande de trente kilos de blé à laquelle il ajoutera six litres d'huile, par taureau ou bélier sacrifiés. Pour la fête qui commence au quinzième jour du septième mois, le prince agira comme pour la fête de la Pâque: chacun des sept jours de la fête, il offrira les mêmes sacrifices pour obtenir le pardon, les mêmes sacrifices complets et les mêmes offrandes en blé et en huile. » Voici ce que déclare le Seigneur Dieu: « Le porche de la cour intérieure située à l'est restera fermé pendant les six jours où l'on travaille, mais il sera ouvert le jour du sabbat et à la fête de la nouvelle lune. Le prince viendra de la cour extérieure et traversera le vestibule proche de l'entrée. Il se tiendra près du montant de la porte pendant que les prêtres offriront ses sacrifices complets et ses sacrifices de paix. Il s'inclinera profondément sur le seuil puis il repartira. Le porche ne sera plus refermé avant le soir. En effet, les jours de sabbat et de nouvelle lune, la population viendra à ce porche pour m'adorer moi, le Seigneur. Le jour du sabbat, le prince me présentera en sacrifice complet six agneaux et un bélier sans défaut. Il apportera en outre une offrande de trente kilos de blé par bélier et, avec les agneaux, la quantité de blé qu'il pourra donner. Il y ajoutera six litres d'huile pour trente kilos de blé. Les jours de nouvelle lune, il offrira un taureau, six agneaux et un bélier, tous sans défaut. Il y joindra une offrande de trente kilos de blé par taureau ou par bélier et, avec les agneaux, la quantité de blé qu'il jugera bonne. Il y ajoutera six litres d'huile pour trente kilos de blé. Le prince entrera et sortira par le même chemin, en traversant le vestibule proche de l'entrée. Par contre, lorsque la population viendra m'adorer, moi, le Seigneur, dans les occasions solennelles, ceux qui seront entrés par le porche nord repartiront par le porche sud, et ceux qui seront entrés par le porche sud repartiront par le porche nord. Personne ne ressortira par où il est entré, mais chacun passera par le porche opposé. Le prince entrera et repartira en même temps que la population. Les jours de fête et dans les occasions solennelles, on fera une offrande de trente kilos de blé par taureau ou par bélier sacrifié et, pour les agneaux, la quantité que l'on pourra. On ajoutera six litres d'huile pour trente kilos de blé. Si le prince désire faire une offrande volontaire au Seigneur, qu'il s'agisse d'un sacrifice complet ou d'un sacrifice de paix, on lui ouvrira le porche oriental. Il offrira ses sacrifices de la même manière que le jour du sabbat et, dès son départ, on refermera le porche. Chaque jour on fera au Seigneur le sacrifice complet d'un agneau d'un an sans défaut. Cette offrande aura lieu le matin. Chaque matin également, on offrira au Seigneur cinq kilos de farine mélangée avec deux litres d'huile. Les règles de cette offrande quotidienne sont valables pour toujours. L'agneau, la farine et l'huile seront offerts au Seigneur chaque matin, et cela pour toujours. » Voici ce que déclare le Seigneur Dieu: « Si le prince donne une partie de son domaine à l'un de ses fils, ce don passera dans l'héritage du fils et sera transmis aux enfants de celui-ci. Mais si le prince donne une partie de son domaine à l'un de ses serviteurs, ce don appartiendra à celui-ci jusqu'à l'année de la libération, puis sera restitué au prince. En effet, c'est aux enfants du prince que reviennent ses possessions personnelles. Par contre, le prince ne s'emparera pas de ce qui appartient à un membre du peuple, en le dépouillant de sa propriété. Il constituera les parts qui reviennent à ses fils en prenant sur son propre domaine, afin que personne dans mon peuple ne soit chassé de sa propriété. » Après cela, par l'entrée située sur le côté du porche, l'homme me conduisit dans les salles du lieu saint orientées au nord et réservées aux prêtres. Il m'y montra un emplacement, dans le fond, du côté ouest, et il me dit: « Voilà l'endroit où les prêtres feront bouillir la chair des animaux sacrifiés pour obtenir le pardon; ils y feront également cuire les offrandes. Ainsi rien n'en sera porté dans la cour extérieure et l'on ne mettra pas le peuple en contact avec ce qui est réservé. » Puis il me conduisit dans la cour extérieure et me fit passer devant ses quatre coins: à chaque coin il y avait une cour. Ces quatre cours étaient petites et toutes de la même dimension, soit quarante mesures de longueur et trente mesures de largeur. Chacune était entourée d'un mur de pierre le long duquel des fourneaux étaient construits. L'homme me dit: « Ce sont les cuisines où ceux qui sont chargés du service du temple feront bouillir la chair des animaux offerts en sacrifice par le peuple. » L'homme me ramena à l'entrée du temple. Je vis alors que de l'eau jaillissait de dessous l'entrée vers l'est; la façade du temple était en effet orientée à l'est. L'eau s'écoulait du côté sud du temple, puis passait au sud de l'autel. L'homme me fit sortir du temple par le porche nord et m'en fit contourner l'extérieur jusqu'au porche oriental. L'eau s'écoulait au sud de ce porche. Il s'avança vers l'est; il tenait un cordeau à la main avec lequel il compta 1 000 mesures dans cette direction. Il me fit traverser l'eau: elle m'arrivait aux chevilles. Il compta encore 1 000 mesures et me fit traverser l'eau: elle m'arrivait aux genoux. Au bout des 1 000 mesures suivantes, il me fit de nouveau traverser l'eau: cette fois-ci, elle m'arrivait à la taille. Il compta encore 1 000 mesures, mais je ne pouvais plus traverser, car l'eau était si profonde qu'il fallait nager. C'était devenu un torrent infranchissable. Il me dit: « As-tu bien regardé, toi, fils d'Adam? » Il m'emmena un moment à l'écart puis me ramena au bord du torrent. Je constatai alors qu'il y avait de très nombreux arbres sur chaque rive. L'homme me dit: « Ce torrent se dirige vers l'est du pays, il descend la vallée du Jourdain et débouche dans la mer Morte. Lorsqu'il parvient à la mer, il en renouvelle l'eau, qui devient saine. Des êtres de toute espèce se mettront à grouiller et les poissons se multiplieront partout où le torrent arrivera. Il assainira la mer et, là où il se déversera, il apportera avec lui la vie. Alors, depuis En-Guédi jusqu'à En-Églaïm, partout il y aura des pêcheurs qui mettront leurs filets à sécher sur les bords de la mer. On y trouvera un aussi grand nombre d'espèces de poissons que dans la mer Méditerranée. Cependant les marais et les lagunes de son littoral ne seront pas assainis, on les gardera comme réserves de sel. Sur chaque rive du torrent, des arbres fruitiers de toutes sortes pousseront. Leur feuillage ne se flétrira jamais et ils produiront sans cesse des fruits. Ils donneront chaque mois une nouvelle récolte, car ils sont arrosés par l'eau provenant du sanctuaire. Leurs fruits serviront de nourriture et leurs feuilles de remède. » Voici ce que déclare le Seigneur Dieu: « Je vais vous indiquer les frontières du territoire que les douze tribus d'Israël se partageront. Les descendants de Joseph recevront deux parts. Vous vous répartirez de façon équitable le territoire. En effet, je me suis engagé par serment à donner le pays d'Israël à vos ancêtres et il vous revient donc en héritage. La frontière nord partira de la mer Méditerranée, suivra la route de Hetlon, qui va à Sedad, puis passera par les villes de Berota et Sibraïm situées entre le territoire du royaume de Damas et celui de Hamath, et celle de Hasser-Tikon proche de la frontière de Hauran. Ainsi cette frontière s'étendra de la mer Méditerranée jusqu'à la localité d'Hassar-Énan à l'est. Elle sera bordée au nord par les royaumes de Damas et de Hamath. Voilà pour le nord. La frontière orientale partira d'un endroit situé entre Damas et Hauran, elle suivra la vallée du Jourdain entre la région de Galaad et le pays d'Israël, et elle ira jusqu'à Tamar sur la mer Morte. Voilà pour l'est. Au sud, la frontière s'étendra de Tamar à l'oasis de Meriba de Cadesh; elle longera le torrent d'Égypte jusqu'à la mer Méditerranée. Voilà pour le sud. À l'ouest, la mer Méditerranée servira de frontière depuis le sud jusqu'à Lebo-Hamath au nord. Voilà pour l'ouest. Vous partagerez le pays entre les tribus de votre peuple. Vous le répartirez par tirage au sort entre vous et entre les immigrés installés au milieu de vous et qui auront eu des enfants dans le pays. Ceux-ci seront traités comme les Israélites, comme des membres du peuple, et ils recevront leur part de territoire dans les tribus d'Israël. Chacun d'eux recevra sa part dans la tribu où il se sera installé. Je l'ordonne, moi, le Seigneur Dieu. » « Voici les noms des tribus avec leurs parts. La part de Dan sera située tout au nord, en bordure de la route qui passe par Hetlon, Lebo-Hamath et Hassar-Énan, près des royaumes de Damas et de Hamath; elle s'étendra de la frontière orientale jusqu'à la mer Méditerranée à l'ouest. Le long de la part de Dan, de l'est à l'ouest, se trouvera la part d'Asser, le long de celle d'Asser, celle de Neftali, le long de celle de Neftali, celle de Manassé, le long de celle de Manassé, celle d'Éfraïm, le long de celle d'Éfraïm, celle de Ruben, et le long de celle de Ruben, toujours de l'est à l'ouest, celle de Juda. Le long de la part de Juda, de la frontière orientale à la mer Méditerranée à l'ouest, on réservera un territoire qui aura la même longueur que la part de chaque tribu, sur une largeur de 25 000 mesures. Au centre s'élèvera le sanctuaire. Le secteur réservé au Seigneur aura 25 000 mesures de longueur et 20 000 de largeur. La partie de ce territoire attribuée aux prêtres s'étendra sur 25 000 mesures de l'est à l'ouest, et 10 000 du nord au sud. Au centre s'élèvera le sanctuaire du Seigneur. Cette région reviendra aux prêtres mis à part pour Dieu, descendants de Sadoc. Ils ont accompli fidèlement le service du Seigneur et, contrairement aux lévites, ils n'ont pas abandonné Dieu lorsque les Israélites se détournaient de lui. C'est pourquoi ils recevront une part spécialement réservée dans le territoire réservé au Seigneur; elle sera voisine de celle des lévites. La part des lévites sera semblable à celle des prêtres. Toutes deux auront 25 000 mesures de longueur sur 10 000 de largeur. On ne pourra ni échanger, ni vendre ni céder du terrain dans cette partie du pays, qui est la plus importante de toutes, car elle est réservée au Seigneur. Sur ce territoire réservé, il restera un terrain de 5 000 mesures de largeur sur 25 000 de longueur. Ce sera un terrain non réservé, destiné à la ville, à ses habitations et à ses dépendances. Au centre se trouvera la ville. Les dimensions de ses côtés seront de 4 500 mesures au nord, au sud, à l'est et à l'ouest. Sur les quatre côtés de la ville, il y aura un espace libre de 250 mesures de largeur. Le long de la partie réservée au Seigneur, il restera encore un terrain long de 10 000 mesures à l'est de la ville, et d'autant à l'ouest. On en tirera la nourriture nécessaire aux employés de la ville. Le personnel de la ville qui le cultivera viendra de toutes les tribus d'Israël. L'ensemble du territoire réservé au Seigneur formera un carré de 25 000 mesures de côté, dont un quart sera pris pour l'emplacement de la ville. Le reste sera pour le prince. Son domaine sera situé de part et d'autre du territoire réservé au Seigneur et à la ville. Il s'étendra, le long des autres parts, sur 25 000 mesures, vers l'est jusqu'à la frontière orientale et vers l'ouest jusqu'à la mer Méditerranée. Le territoire réservé au Seigneur et le sanctuaire se trouveront ainsi au centre de la partie du pays mise à part pour lui. Le territoire des lévites et l'emplacement de la ville couperont en deux le domaine du prince, qui sera compris entre la part de Juda au nord et celle de Benjamin au sud. Les autres tribus, avec leurs parts, sont les suivantes: la part de Benjamin ira de la frontière orientale jusqu'à la mer Méditerranée à l'ouest. Le long de la part de Benjamin, de l'est à l'ouest, se trouvera la part de Siméon, le long de celle de Siméon, celle d'Issakar, le long de celle d'Issakar, celle de Zabulon, le long de celle de Zabulon, toujours de l'est à l'ouest, celle de Gad. La frontière sud de Gad sera la frontière du pays. Elle s'étendra de Tamar, à l'est, à l'oasis de Meriba de Cadesh, puis elle longera le torrent d'Égypte jusqu'à la mer Méditerranée. C'est ainsi que vous répartirez le pays entre les tribus d'Israël et que vous fixerez leurs territoires respectifs. Je l'ordonne, moi, le Seigneur Dieu. À l'est se trouvera aussi un mur de 4 500 mesures avec trois portes: la porte de Joseph, celle de Benjamin et celle de Dan. Au sud il y aura un mur de même longueur avec trois portes: la porte de Siméon, celle d'Issakar et celle de Zabulon. À l'ouest enfin, il y aura un mur de même longueur avec également trois portes: la porte de Gad, celle d'Asser et celle de Neftali. La longueur totale des murs qui entoureront la ville sera de 18 000 mesures. Dès ce jour, on appellera la ville “le-Seigneur-est-là ”. » Pendant la troisième année du règne de Joaquim, roi de Juda, le roi de Babylone, Nabucodonosor, vint assiéger Jérusalem. Le Seigneur livra Joaquim, roi de Juda, en son pouvoir, et le laissa s'emparer d'une partie des ustensiles réservés au temple de Dieu. Nabucodonosor les emmena en Babylonie et il déposa les objets dans le temple de ses dieux, dans la salle du trésor. Le roi Nabucodonosor ordonna au chef de son personnel, Achepénaz, de choisir parmi les Israélites quelques garçons de la famille royale ou de familles nobles. Ces jeunes gens ne devaient présenter aucun défaut physique, avoir belle apparence et être remplis de sagesse, de connaissance et de discernement, afin d'être capables de servir le roi dans son palais. On leur enseignerait la littérature et la langue des Babyloniens. Le roi prescrivit qu'on leur fournisse chaque jour la nourriture et le vin de la table royale, et qu'on les instruise durant trois ans. À la fin de cette période, ils entreraient au service du roi. Parmi les Juifs qui furent choisis se trouvaient Daniel, Hanania, Michaël et Azaria. Le chef du personnel royal leur donna de nouveaux noms: Daniel reçut le nom de Belteshassar, Hanania celui de Chadrac, Michaël celui de Méchak, et Azaria celui d'Abed-Négo. Daniel prit la ferme résolution de ne pas se rendre impur en consommant la nourriture et le vin de la table royale. Il demanda donc au chef du personnel de ne pas l'obliger à se rendre impur. Dieu permit que sa requête soit accueillie avec bienveillance et compréhension par le chef du personnel. Toutefois, celui-ci répondit à Daniel: « C'est le roi lui-même qui a prescrit ce que vous devez manger et boire. J'ai peur qu'il ne vous trouve pas aussi bonne mine qu'aux autres jeunes gens de votre âge; ainsi, à cause de vous, je risquerais ma tête auprès du roi. » Alors Daniel dit à l'intendant chargé par le chef du personnel de s'occuper de Hanania, de Michaël, d'Azaria et de lui-même: « Je t'en prie, fais un essai avec nous, tes serviteurs, pendant dix jours: qu'on nous donne seulement des légumes à manger et de l'eau à boire. Ensuite tu compareras notre mine à celle des jeunes gens qui consomment la nourriture de la table royale. À ce moment-là, tu agiras envers nous, tes serviteurs, d'après ce que tu auras vu. » L'intendant accepta cette proposition et fit un essai de dix jours avec Daniel et ses compagnons. À la fin de cette période, on constata qu'ils avaient meilleure mine et qu'ils avaient pris plus de poids que les jeunes gens nourris des plats de la table royale. C'est pourquoi l'intendant responsable d'eux continua d'écarter la nourriture et le vin qu'on leur fournissait; il leur donnait seulement des légumes. Dieu accorda aux quatre jeunes gens du discernement et de vastes connaissances dans les domaines de la littérature et de la sagesse. Daniel était capable en outre de comprendre le sens des visions et des rêves. Au terme du délai fixé par le roi Nabucodonosor pour qu'on lui présente les jeunes gens choisis, le chef du personnel les lui amena. Le roi s'entretint avec eux: Daniel, Hanania, Michaël et Azaria se révélèrent plus compétents que tous les autres. C'est pourquoi ils entrèrent à son service. Lorsque le roi les interrogeait sur n'importe quel sujet exigeant de la sagesse et de l'intelligence, il les trouvait dix fois supérieurs à tous les devins et magiciens de son royaume. La situation de Daniel resta inchangée jusqu'à la première année de Cyrus le roi. Pendant la deuxième année de son règne, Nabucodonosor fit un rêve. Il fut si troublé qu'il en perdit le sommeil. Il convoqua les devins, les magiciens, les sorciers et les astrologues, afin qu'ils racontent au roi ses rêves. Lorsqu'ils arrivèrent et se présentèrent devant le roi, il leur déclara: « J'ai fait un rêve qui m'a beaucoup troublé. J'aimerais comprendre ce rêve. » Les astrologues répondirent au roi, en langue araméenne: « Que le roi vive pour toujours! Que le roi dise le rêve à ses serviteurs et nous en ferons connaître l'interprétation. » Le roi répondit aux astrologues: « Voici ma décision: si vous ne me révélez pas le rêve et son interprétation, vous serez mis en pièces et vos maisons seront transformées en tas d'ordures. Si au contraire vous me faites connaître le rêve et son interprétation, vous recevrez de moi des cadeaux, des récompenses et de grands honneurs. Alors, faites-moi connaître le rêve et son interprétation! » Ils répondirent pour la seconde fois: « Que le roi dise le rêve à ses serviteurs et nous en ferons connaître l'interprétation. » Le roi reprit et dit: « Je sais avec certitude que vous essayez de gagner du temps, parce que vous voyez que ma parole est ferme. Mais si vous ne me révélez pas le rêve, la sentence sera la même pour tous. Vous vous êtes concertés pour ne prononcer devant moi que des propos mensongers et trompeurs en attendant que les temps aient changé. Eh bien, non! Dites-moi ce que j'ai rêvé, et je saurai ainsi que vous êtes capables de m'en faire connaître l'interprétation. » Les astrologues reprirent en présence du roi: « Aucun être humain sur la terre n'est capable de faire ce que le roi exige! D'ailleurs, aucun roi, même grand ou puissant, n'a jamais demandé une chose pareille à un devin, à un magicien ou à un astrologue. Ce que le roi exige est excessif: personne ne peut donner la réponse au roi, sinon les dieux, mais ils n'habitent pas parmi les êtres humains. » Alors le roi entra dans une très violente colère et il ordonna de mettre à mort tous les sages de Babylone. Cette sentence fut publiée, et les sages allaient être exécutés. On chercha donc aussi Daniel et ses compagnons pour les faire mourir. Daniel s'adressa de manière prudente et avisée au capitaine Ariok, chef des gardes du roi, qui s'était mis en route pour mettre à mort les sages de Babylone. Il lui demanda: « Pourquoi la sentence du roi est-elle si dure? » Ariok lui exposa l'affaire. Aussitôt Daniel se rendit chez le roi pour le prier de lui accorder un délai, afin qu'il communique l'interprétation au roi. De retour dans sa maison, Daniel révéla toute l'affaire à ses compagnons Hanania, Michaël et Azaria; il les invita à implorer la grâce du Dieu des cieux au sujet de ce mystère, pour qu'on n'exécute pas Daniel et ses compagnons avec les autres sages de Babylone. Et le mystère fut révélé à Daniel pendant la nuit, au cours d'une vision. Alors Daniel se mit à bénir le Dieu des cieux en ces termes: « Bénissons le nom de Dieu depuis toujours et pour toujours, car la sagesse et la puissance lui appartiennent. Il est le maître du temps et de l'histoire, il renverse les rois ou les établit. C'est lui qui accorde la sagesse aux sages, qui donne le discernement aux intelligents, et qui révèle ce qui est profond et caché. Il sait ce qui se cache dans les ténèbres, car la lumière est avec lui. Vers toi, Dieu de mes ancêtres, montent ma reconnaissance et ma louange: tu m'as rempli de sagesse et de force. Maintenant, tu m'as fait connaître ce que nous t'avons demandé, en nous révélant ce qui préoccupe le roi. » Là-dessus, Daniel se rendit chez Ariok, à qui le roi avait ordonné de tuer les sages de Babylone. Sitôt arrivé, il lui dit: « Ne fais pas mourir les sages de Babylone! Introduis-moi auprès du roi et je lui ferai connaître l'interprétation de son rêve. » Sans tarder, Ariok amena Daniel chez le roi et dit à celui-ci: « J'ai trouvé, parmi les exilés de Juda, quelqu'un capable de révéler au roi l'interprétation de son rêve. » Le roi s'adressa à Daniel, appelé aussi Belteshassar, et lui demanda: « Es-tu vraiment capable de me révéler le rêve que j'ai vu et son interprétation? » Daniel répondit au roi: « Aucun sage, aucun magicien, aucun devin, aucun astrologue n'est en mesure de faire connaître au roi le mystère dont il parle. Mais il y a dans les cieux un Dieu qui révèle les mystères. C'est lui qui fait connaître au roi Nabucodonosor ce qui arrivera dans la suite des jours. Eh bien, voici le rêve et les visions que tu as eus sur ton lit: lorsque tu t'es couché, ô roi, tu t'es mis à penser à l'avenir. Alors celui qui révèle les mystères t'a montré ce qui arrivera. Pour ma part, ce mystère m'a été révélé, non pas parce que je serais plus sage que n'importe qui d'autre, mais pour que quelqu'un communique l'interprétation au roi et te fasse connaître les pensées de ton cœur. Voici donc ce que tu as vu: devant toi se dressait une grande, une très grande statue, d'une splendeur éblouissante et d'un aspect terrifiant. La tête de la statue était en or pur, sa poitrine et ses bras en argent, son ventre et ses cuisses en bronze; ses jambes étaient en fer, et ses pieds moitié en fer et moitié en terre cuite. Tu as vu cette statue jusqu'au moment où une pierre s'est détachée de la montagne sans l'intervention d'aucune action humaine; elle est venue frapper les pieds en fer et en terre cuite de la statue, et elles les a fracassés. Alors, d'un seul coup, le fer et la terre cuite, ainsi que le bronze, l'argent et l'or, furent réduits en poussière que le vent emporta, comme des brins de paille lorsqu'on vanne les céréales en été. Aucune trace n'en subsista. Mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne remplissant toute la terre. Tel fut le rêve et son interprétation que nous exposons au roi. Toi, mon roi, tu es le plus grand de tous les rois. Le Dieu des cieux t'a donné la royauté, la puissance, la force et l'honneur; il a placé sous ton autorité les êtres humains, les animaux des champs et les oiseaux du ciel: tu en es le maître, partout où ils demeurent. Eh bien, la tête en or, c'est toi! Un autre royaume, moins puissant que le tien, s'élèvera après toi. Ensuite un troisième royaume, représenté par le bronze, s'étendra à toute la terre. Un quatrième royaume, dur comme le fer, lui succédera. Comme le fer écrase, pulvérise et broie tout, ce royaume écrasera et pulvérisera les royaumes précédents. Enfin, ainsi que tu l'as vu, les pieds et les orteils étaient faits en partie de terre cuite et en partie de fer: cela signifie que ce royaume manquera d'unité. Il y aura en lui quelque chose de la solidité du fer, puisque tu as vu le fer mêlé à la terre d'argile. Mais les orteils des pieds, où le fer et la terre cuite étaient mélangés, montrent qu'une partie de ce royaume sera forte et une autre partie fragile; comme tu as vu le fer mêlé à la terre d'argile, ils indiquent aussi que des rois s'allieront par des mariages, mais ces alliances ne seront pas solides, pas plus que l'alliage du fer et de la terre cuite. À l'époque de ces rois-là, le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit et dont la souveraineté ne passera jamais à un autre peuple. Il écrasera tous les royaumes précédents et mettra fin à leur existence, puis il subsistera pour toujours; c'est ce qu'annonce la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans l'intervention d'aucune action humaine, pour venir pulvériser le fer, le bronze, la terre cuite, l'argent et l'or. Le grand Dieu a ainsi fait connaître au roi ce qui arrivera par la suite. Le rêve est sûr, son interprétation est digne de confiance! » Alors le roi Nabucodonosor se jeta face contre terre, rendit hommage à Daniel et ordonna qu'on lui présente des sacrifices et des offrandes de parfums. Puis le roi reprit et dit à Daniel: « Votre Dieu est vraiment le Dieu des dieux et le maître des rois. Lui seul révèle les mystères, puisque tu as été capable de me révéler ce mystère-ci. » Ensuite le roi accorda à Daniel de grands honneurs et il lui remit de nombreux et importants cadeaux. Il le nomma gouverneur de la province de Babylone et chef suprême de tous les sages de Babylone. Sur une demande de Daniel, le roi confia à Chadrac, Méchak et Abed-Négo l'administration de la province de Babylone. Et Daniel lui, devint conseiller à la cour royale. Le roi Nabucodonosor fit construire une statue d'or, de trente mètres de haut et de trois mètres de large, et il la dressa dans la plaine de Doura, dans la province de Babylone. Ensuite, il envoya des messagers convoquer les satrapes, les préfets, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les juges, les magistrats et tous les fonctionnaires de province. Ils devaient venir pour l'inauguration de la statue que le roi Nabucodonosor avait fait dresser. Alors les satrapes, les préfets, les gouverneurs, les conseillers, les trésoriers, les juges, les magistrats et tous les fonctionnaires de province se rassemblèrent et prirent place devant la statue dressée par le roi Nabucodonosor pour la cérémonie d'inauguration. Le maître de cérémonie cria d'une voix puissante: « Gens de tous peuples, de tous pays et de toutes langues, écoutez l'ordre que voici: “Dès que vous entendrez jouer de la trompette, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments de musique, vous vous prosternerez et vous adorerez la statue d'or que le roi Nabucodonosor a dressée. Si quelqu'un refuse de se prosterner et de l'adorer, on le jettera immédiatement dans la fournaise où brûle un feu intense.” » Ainsi donc, dès qu'ils entendirent jouer de la trompette, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion et de toutes sortes d'instruments de musique, les gens de tous les peuples, de tous les pays et de toutes les langues se prosternèrent et adorèrent la statue d'or que le roi Nabucodonosor avait fait dresser. Aussitôt après, quelques Babyloniens vinrent accuser les Juifs. Ils s'adressèrent au roi Nabucodonosor et lui dirent: « Que le roi vive pour toujours! Toi, ô roi, tu as donné l'ordre suivant: “Tout être humain devra se prosterner pour adorer la statue d'or dès qu'il entendra jouer de la trompette, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments de musique. Si quelqu'un refuse de se prosterner et d'adorer, on le jettera dans la fournaise où brûle un feu intense.” Eh bien, notre roi, il y a des hommes, les Juifs Chadrac, Méchak et Abed-Négo, à qui tu as confié l'administration de la province de Babylone, qui n'ont pas tenu compte de ton ordre: ils refusent de servir tes dieux et d'adorer la statue d'or que tu as dressée! » Très en colère, Nabucodonosor ordonna qu'on lui amène Chadrac, Méchak et Abed-Négo. Aussitôt, ces hommes furent amenés en présence du roi. Nabucodonosor leur dit: « Est-il vrai, Chadrac, Méchak et Abed-Négo, que vous refusez de servir mes dieux et d'adorer la statue d'or que j'ai dressée? Vous allez entendre de nouveau jouer de la trompette, de la flûte, de la cithare, de la sambuque, du psaltérion, de la cornemuse et de toutes sortes d'instruments de musique. Êtes-vous prêts maintenant à vous prosterner et à adorer la statue que j'ai faite? Si vous ne l'adorez pas, vous serez jetés immédiatement dans la fournaise où brûle un feu intense. Quel dieu alors vous sauvera de mon pouvoir? » Chadrac, Méchak et Abed-Négo répondirent au roi: « Nabucodonosor, nous n'avons pas besoin de te répondre à ce propos. Si notre Dieu, que nous servons, est capable de nous sauver, il nous sauvera de la fournaise où brûle un feu intense et de ton pouvoir, roi. Sinon, sache bien, ô roi, que nous refuserons quand même de servir tes dieux et d'adorer la statue d'or que tu as dressée. » Alors, Nabucodonosor devint furieux et son visage se transforma devant Chadrac, Méchak et Abed-Négo. Il exigea qu'on chauffe la fournaise sept fois plus que d'habitude et il ordonna à quelques vigoureux soldats de son armée de ligoter Chadrac, Méchak et Abed-Négo pour les jeter dans la fournaise où brûle un feu intense. Aussitôt on ligota ces hommes, vêtus de leurs pantalons, tuniques et turbans, et on les jeta dans la fournaise. Conformément à l'ordre catégorique du roi, on avait surchauffé la fournaise. Ainsi, lorsque les soldats allèrent jeter Chadrac, Méchak et Abed-Négo dans le feu, ils furent eux-mêmes tués par les flammes. Et ces trois hommes, Chadrac, Méchak et Abed-Négo tombèrent tous les trois, ligotés, au cœur de la fournaise où brûlait un feu intense. Soudain, le roi Nabucodonosor se leva stupéfait et demanda à ses ministres: « N'avons-nous pas jeté trois hommes ligotés dans le feu? » – « C'est exact, notre roi! » répondirent-ils. « Et pourtant, reprit le roi, je vois quatre hommes, non ligotés, qui se déplacent en plein milieu du feu. Ils ne portent aucune trace de blessures. Et l'apparence du quatrième ressemble à celle d'un être divin. » Nabucodonosor s'approcha de l'ouverture de la fournaise et cria: « Chadrac, Méchak et Abed-Négo, serviteurs du Dieu très-haut, sortez de là et venez! » Aussitôt, ils sortirent tous trois du milieu du feu. Les satrapes, les préfets, les gouverneurs et les conseillers du roi s'attroupèrent pour les examiner: ils virent que le feu n'avait pas touché le corps de ces hommes, que les cheveux de leur tête n'étaient pas roussis, que leurs vêtements n'étaient pas endommagés, qu'ils ne portaient même aucune odeur de brûlé. Nabucodonosor déclara: « Béni soit le Dieu de Chadrac, de Méchak et d'Abed-Négo! Il a envoyé son ange sauver ses serviteurs qui, pleins de confiance en lui, ont désobéi à l'ordre du roi. Ils ont préféré s'exposer aux tortures plutôt que de servir et d'adorer d'autres dieux que le leur. C'est pourquoi je décrète ce qui suit: “Si une personne, quel que soit son peuple, son pays ou sa langue d'origine, parle avec négligence du Dieu de Chadrac, de Méchak et d'Abed-Négo, cette personne sera mise en pièces et sa maison sera transformée en un tas d'ordures. En effet, aucun autre dieu n'est capable d'accomplir une telle délivrance.” » Ensuite le roi fit prospérer Chadrac, Méchak et Abed-Négo, dans la province de Babylone. Le roi Nabucodonosor adressa le message suivant aux gens de tous les peuples, de tous les pays et de toutes les langues, habitant la terre entière: « Que votre paix soit grande! Il m'a paru bon de faire connaître les signes impressionnants et les prodiges que le Dieu très-haut a accomplis en ma faveur. Ses signes sont si impressionnants, ses prodiges sont si puissants! Son règne est un règne éternel, sa souveraineté n'aura pas de fin! Moi, Nabucodonosor, je passais des jours tranquilles et heureux dans ma résidence royale. Une nuit, je fis un rêve qui me terrifia; les pensées tourmentées et les visions que j'ai eues sur mon lit m'ont effrayé. J'ordonnai de rassembler auprès de moi tous les sages de Babylone, afin qu'on me fasse connaître l'interprétation de ce rêve. Dès que les devins, les magiciens et les astrologues furent arrivés, je leur racontai mon rêve, mais ils ne m'en firent pas connaître l'interprétation. Le dernier à se présenter devant moi fut Daniel. Cet homme, qui porte aussi le nom de Belteshassar, dérivé du nom de mon dieu, est animé de l'esprit des dieux saints. Je lui racontai mon rêve: “Belteshassar, chef des devins, lui dis-je, je sais que tu es animé de l'esprit des dieux saints, de sorte qu'aucun mystère ne t'embarrasse. Indique-moi donc l'interprétation de ce que j'ai vu en rêve. Pendant que j'étais couché sur mon lit, voici les visions que j'ai vues: Au milieu de la terre se dressait un arbre immense. Cet arbre devenait toujours plus grand et plus puissant; son sommet atteignait les cieux. Il était visible jusqu'aux extrémités de toute la terre. Son feuillage était magnifique; il portait des fruits si abondants que tout être y trouvait de quoi se nourrir. Les bêtes des champs s'abritaient sous son ombre, les oiseaux du ciel faisaient leurs nids dans ses branches. Toute créature tirait de lui sa subsistance. Couché sur mon lit, je vis ensuite, dans les visions que j'ai eues, un être au service de Dieu, un veilleur, descendre des cieux. Il cria d'une voix puissante et dit: Abattez l'arbre, coupez ses branches, dépouillez-le de ses feuilles et dispersez ses fruits! Que les bêtes s'enfuient de dessous de lui et que les oiseaux abandonnent ses branches! Mais laissez en terre la souche avec ses racines, au milieu de l'herbe des champs, entourez-la d'une chaîne de fer et de bronze. Qu'elle soit trempée par la rosée du ciel, qu'elle partage l'herbe de la terre avec les bêtes; que sa raison cesse d'être celle d'un humain et soit remplacée par l'instinct d'une bête. Qu'elle demeure dans cet état pendant sept ans! Cette parole est un décret et une résolution des veilleurs, afin que les vivants reconnaissent que le Dieu très-haut domine sur toute royauté humaine: il la donne à qui il veut, il élève la plus humble des personnes. Tel est le rêve que j'ai vu, moi, le roi Nabucodonosor. À toi, Belteshassar, de m'en dire l'interprétation. Aucun des sages de mon royaume n'a pu me faire connaître l'interprétation, mais toi tu en es capable, car tu es animé de l'esprit des dieux saints.” » Durant un moment, Daniel, appelé aussi Belteshassar, fut épouvanté, effrayé même par ses pensées. Le roi lui dit: « Belteshassar, ne te laisse pas effrayer par ce rêve et son interprétation! » – « Mon maître, répondit Belteshassar, si seulement ce rêve s'appliquait à tes ennemis et son interprétation à tes adversaires! Tu as vu un arbre, grand et puissant, dont le sommet atteignait les cieux et qui était visible de toute la terre. Cet arbre au feuillage magnifique portait des fruits si abondants que tous y trouvaient de quoi se nourrir; les bêtes des champs venaient se mettre à l'abri sous lui et les oiseaux du ciel faisaient leurs nids dans ses branches. Eh bien, cet arbre, c'est toi, ô roi! Tu es devenu grand et puissant; ta grandeur a atteint les cieux et ta souveraineté s'est étendue jusqu'aux extrémités de la terre. Ensuite, le roi a vu un être au service de Dieu, un veilleur, descendre des cieux et dire: “Abattez l'arbre et détruisez-le! Mais laissez en terre la souche avec ses racines, au milieu de l'herbe des champs, et entourez-la d'une chaîne de fer et de bronze. Qu'elle soit trempée par la rosée du ciel et qu'elle partage le sort des bêtes des champs durant sept ans.” Voici l'interprétation, ô roi, conformément à la décision prise par le Dieu très-haut à ton égard: Tu seras chassé d'entre les humains! Tu vivras parmi les bêtes des champs, tu te nourriras d'herbe comme les bœufs, tu seras trempé par la rosée du ciel! Tu demeureras dans cet état pendant sept ans, jusqu'à ce que tu reconnaisses que le Dieu très-haut domine sur la royauté humaine et qu'il la donne à qui il veut. Enfin, l'ordre de laisser subsister la souche de l'arbre avec ses racines signifie ceci: La royauté te sera rendue dès que tu auras reconnu que c'est le ciel qui domine. Alors, que le roi accueille favorablement mon conseil: qu'il renonce à ses péchés et à ses fautes, qu'il pratique la justice et qu'il soit bon envers les pauvres; peut-être qu'ainsi le temps de sa prospérité se prolongera. » Tous les événements prédits au roi Nabucodonosor s'accomplirent. En effet, un an plus tard, le roi se promenait sur la terrasse du palais royal de Babylone. Il s'écria: « Voilà Babylone, la grande ville que j'ai bâtie comme résidence royale. Elle montre combien ma puissance est grande, combien mon pouvoir est glorieux! » À l'instant même où le roi prononçait ces mots, une voix venant des cieux déclara: « Roi Nabucodonosor, écoute cette proclamation: Le pouvoir royal t'est retiré! Tu seras chassé d'entre les humains! Tu vivras parmi les bêtes des champs et tu te nourriras d'herbe comme les bœufs! Tu demeureras dans cet état pendant sept ans, jusqu'à ce que tu reconnaisses que le Dieu très-haut domine sur la royauté humaine et qu'il la donne à qui il veut. » Aussitôt cette parole se réalisa: Nabucodonosor fut chassé d'entre les humains, il se mit à manger de l'herbe comme les bœufs, et son corps fut trempé par la rosée du ciel. Sa chevelure devint aussi longue que des plumes d'aigle, et ses ongles aussi grands que des griffes d'oiseau. « À la fin des jours, déclara Nabucodonosor, je levai les yeux vers les cieux et ma raison me fut rendue. Je bénis le Dieu très-haut qui vit pour toujours, je me mis à le louer et à proclamer sa gloire: son règne est un règne éternel, sa souveraineté n'aura pas de fin! Les habitants de la terre, aussi nombreux soient-ils, sont comptés pour rien; il traite comme il lui plaît l'armée du ciel aussi bien que les habitants de la terre. Personne ne s'oppose à son pouvoir ni ne lui reproche ce qu'il fait. Ma raison me fut donc rendue à ce moment-là. Pour la gloire de mon règne, ma dignité et ma splendeur me furent rendues également. Mes conseillers et mes hauts fonctionnaires s'empressèrent de venir me chercher. Je fus rétabli dans ma royauté et je reçus plus de puissance encore qu'auparavant. Maintenant moi, Nabucodonosor, je loue, j'exalte, je célèbre la gloire du roi des cieux! Tout ce qu'il entreprend est droit, toutes ses actions sont justes. Il a le pouvoir d'abaisser ceux qui se conduisent avec orgueil. » Le roi Belshassar offrit un grand banquet à ses hauts fonctionnaires, au nombre de mille, et il se mit à boire du vin en leur présence. Sous l'influence de l'alcool, il ordonna qu'on apporte les coupes d'or et d'argent que son père Nabucodonosor avait prises au temple de Jérusalem. Le roi voulait s'en servir pour boire en compagnie de ses hauts fonctionnaires, de ses femmes et de ses épouses de second rang. On apporta donc les coupes d'or qui provenaient du temple de Jérusalem, la maison de Dieu, et le roi les utilisa pour boire en compagnie de tous ses invités. Après avoir bien bu, ils se mirent à chanter les louanges des dieux d'or et d'argent, de bronze et de fer, de bois et de pierre. À ce moment précis, des doigts d'une main humaine apparurent. Ils écrivaient à proximité du porte-lampes sur le mur du palais royal. Lorsque le roi vit cette main qui écrivait, il devint tout pâle et il fut terrifié par ses pensées; il perdit sa belle assurance et ses genoux s'entrechoquèrent. Le roi ordonna à grands cris de faire venir les magiciens, les astrologues et les devins, et il dit aux sages de Babylone: « Celui qui déchiffrera cette inscription et m'en donnera l'interprétation sera revêtu d'habits de pourpre, on passera un collier d'or autour de son cou, et il aura la troisième place dans le gouvernement du royaume. » Tous les sages au service du roi s'avancèrent, mais aucun d'eux ne fut capable de déchiffrer l'inscription pour en donner l'interprétation au roi. Le roi Belshassar en fut terrifié et il devint encore plus pâle; ses hauts fonctionnaires eux-mêmes étaient bouleversés. La reine mère entendit les cris poussés par le roi et par ses hauts fonctionnaires. Elle entra dans la salle du banquet et déclara: « Que le roi vive pour toujours! Il ne faut pas te laisser terrifier par tes pensées et devenir tout pâle. Dans ton royaume, il y a un homme qui est animé de l'esprit des dieux saints. À l'époque de ton père, on a découvert en lui une clairvoyance, une intelligence et une sagesse pareilles à la sagesse des dieux. C'est pourquoi ton père, le roi Nabucodonosor, l'avait nommé chef des devins, des magiciens, des astrologues et des voyants. Il possède un esprit exceptionnel, du discernement, de l'intelligence, et la capacité d'interpréter les rêves, de déchiffrer les énigmes et de résoudre les problèmes. Eh bien, qu'on fasse venir cet homme, ce Daniel à qui le roi avait donné le nom de Belteshassar, et il donnera l'interprétation de cette inscription. » On conduisit donc Daniel devant le roi, qui lui demanda: « Es-tu bien Daniel, cet exilé juif, que le roi mon père a ramené de Juda? J'ai entendu dire que tu es animé de l'esprit des dieux et que tu possèdes de la clairvoyance, de l'intelligence et une sagesse exceptionnelle. On vient de m'amener les sages et les magiciens pour qu'ils déchiffrent l'inscription que voici et pour qu'ils m'en donnent l'interprétation, mais ils n'ont pas été capables de donner l'interprétation des mots. Or j'ai appris que toi, tu es capable d'expliquer les énigmes et de résoudre les problèmes. Si tu parviens à déchiffrer cette inscription et à m'en donner l'interprétation, tu seras revêtu d'habits de pourpre, on passera un collier d'or autour de ton cou, et tu auras la troisième place dans le gouvernement du royaume. » Daniel répondit au roi: « Garde pour toi tes cadeaux et tes présents, ou donne-les à d'autres. Pourtant, je déchiffrerai l'inscription, mon roi, et je t'en donnerai l'interprétation. Le Dieu très-haut avait donné à ton père Nabucodonosor la royauté, la grandeur, la gloire et la dignité. À cause de cette grandeur reçue de Dieu, les gens de tous les peuples, de tous les pays et de toutes les langues tremblaient de peur devant lui. Il condamnait à mort qui il voulait, il laissait vivre qui il voulait; il honorait ou il humiliait qui il voulait. Mais il devint orgueilleux et plein d'arrogance; alors il fut renversé de son trône royal et privé de sa gloire. Il fut chassé d'entre les humains et réduit à vivre comme les bêtes: il eut sa demeure parmi les ânes sauvages, il se nourrit d'herbe comme les bœufs, et son corps fut trempé par la rosée du ciel. Cela dura jusqu'au jour où il reconnut que le Dieu très-haut est le maître de toute royauté humaine et qu'il y établit qui il veut. Toi Belshassar, son fils, tu savais fort bien tout cela, et pourtant tu n'as pas adopté une attitude plus humble. Tu as défié le Seigneur des cieux lorsque tu as fait apporter les coupes venant de son temple, et que vous vous en êtes servis pour boire du vin, toi, tes hauts fonctionnaires, tes femmes et tes épouses de second rang. De plus tu as chanté les louanges des dieux d'argent et d'or, de bronze et de fer, de bois et de pierre qui ne voient rien, n'entendent rien et ne savent rien; et tu as refusé de rendre gloire au Dieu qui tient dans sa main ta vie présente et ton avenir. Alors Dieu a envoyé une main tracer cette inscription. Voici l'inscription qui a été tracée: MENÉ, MENÉ, TEKEL et PARSIN. Et voici l'interprétation des mots: MENÉ signifie: Dieu a fait les comptes au sujet de ton règne, et il y met fin; TEKEL signifie: tu as été pesé sur une balance, et l'on a jugé que tu ne fais pas le poids; PERÈS signifie: ton royaume a été divisé pour être donné aux Mèdes et aux Perses. » Aussitôt, Belshassar ordonna à ses serviteurs de revêtir Daniel d'habits de pourpre et de lui passer un collier d'or autour du cou. Il fit aussi proclamer que Daniel occuperait la troisième place dans le gouvernement du royaume. Au cours de la nuit suivante, Belshassar, roi de Babylone, fut tué. Darius, le Mède, accéda à la royauté, à l'âge de soixante-deux ans. Darius décida de créer 120 postes de satrapes pour les placer dans tout le royaume. Il nomma à leur tête trois surintendants à qui les satrapes devraient rendre compte, de telle manière que personne ne nuise aux intérêts du roi. Daniel était l'un d'entre eux; il surpassait les autres surintendants et tous les satrapes par l'esprit exceptionnel qu'il avait en lui, si bien que le roi projetait de lui confier la responsabilité du royaume tout entier. Alors les autres surintendants et les satrapes cherchèrent à prendre Daniel en faute dans les affaires du royaume, mais ils ne purent trouver aucune faute ni aucun manquement, car il était parfaitement honnête: aucune négligence ni manquement ne purent lui être reprochés. Ces hommes se dirent donc: « Nous n'aurons aucun motif pour accuser Daniel, à moins de trouver quelque chose en relation avec la loi de son Dieu. » Sans tarder, les surintendants et les satrapes se rendirent chez le roi et lui dirent: « Darius, ô roi, vis pour toujours! Les surintendants du royaume, les préfets, les satrapes, les conseillers et les gouverneurs conseillent au roi de publier un décret royal et de préciser l'interdiction suivante: “Durant une période de trente jours, toute personne qui adressera une prière à un dieu ou à un être humain autre que le roi lui-même sera jetée dans la fosse aux lions.” Que le roi publie l'interdiction et signe cet acte, de telle sorte que nul ne le modifie, conformément à la loi des Mèdes et des Perses, qui est irrévocable. » Là-dessus, le roi Darius signa l'acte et l'interdiction. Lorsque Daniel apprit qu'un tel acte avait été signé, il regagna sa maison. À l'étage supérieur, il ouvrit les fenêtres orientées vers Jérusalem. C'est là que, trois fois par jour, il se mettait à genoux pour prier et louer son Dieu. Il le fit comme d'habitude. Ses adversaires se précipitèrent et le trouvèrent en train de prier et d'implorer son Dieu. Ils se rendirent donc chez le roi et lui dirent à propos de l'interdiction royale: « N'as-tu pas signé une interdiction prévoyant que, durant une période de trente jours, toute personne qui adresserait une prière à un dieu ou à un être humain autre que le roi lui-même serait jetée dans la fosse aux lions? » – « La chose est certaine, répondit le roi, conformément à la loi des Mèdes et des Perses, qui est irrévocable. » – « Eh bien, reprirent ces hommes en présence du roi, Daniel, l'un des exilés du pays de Juda, n'a de respect ni pour toi, le roi, ni pour l'interdiction que tu as signée: trois fois par jour, il prie son dieu. » Lorsque le roi entendit ces paroles, il en fut très attristé et il se mit en tête de sauver Daniel. Jusqu'au coucher du soleil, il chercha un moyen de le délivrer. Mais les adversaires de Daniel se précipitèrent à nouveau chez le roi et lui dirent: « Le roi sait bien que, selon la loi des Mèdes et des Perses, toute interdiction ou décret publiés par le roi est irrévocable. » Alors, sur un ordre du roi, on amena Daniel et on le jeta dans la fosse aux lions. Le roi s'adressa à Daniel en ces termes: « Ton Dieu, que tu sers avec tant de persévérance, c'est lui qui te sauvera! » On apporta une pierre qu'on plaça sur l'ouverture de la fosse. Le roi y appliqua son cachet personnel, de même que le cachet de ses hauts fonctionnaires, afin que personne ne modifie la situation de Daniel. Le roi regagna ensuite son palais. Il passa la nuit à jeûner. Il refusa aussi tout divertissement. Il ne trouva pas le sommeil. Dès les premières lueurs de l'aube, le roi se leva et se rendit en hâte à la fosse aux lions. Tandis qu'il s'approchait de la fosse, le roi appela Daniel d'une voix affligée et lui dit: « Daniel, serviteur du Dieu vivant, est-ce que ton Dieu, que tu sers avec persévérance, a pu te sauver des lions? » Alors Daniel se mit à discuter avec le roi: « Que le roi vive pour toujours! Oui, mon Dieu a envoyé son ange fermer la gueule des lions, et ils ne m'ont fait aucun mal. En effet, je n'étais pas coupable envers lui, et je n'avais commis aucune faute non plus à ton égard, mon roi! » Rempli de joie pour lui, le roi donna l'ordre de remonter Daniel de la fosse. Dès qu'il en fut sorti, on constata qu'il ne portait aucune blessure, parce qu'il avait eu confiance en son Dieu. Le roi ordonna ensuite d'arrêter les hommes qui avaient dénoncé Daniel, et on les jeta dans la fosse aux lions, avec leurs enfants et leurs femmes. Les lions les attaquèrent et leur broyèrent les os avant même qu'ils aient atteint le fond de la fosse. Ensuite le roi Darius adressa le message suivant aux gens de tous les peuples, de tous les pays et de toutes les langues, habitant la terre entière: « Que votre paix soit grande! Je décrète ce qui suit: Dans tout le royaume placé sous ma souveraineté, chacun doit reconnaître l'autorité du Dieu de Daniel et lui manifester un respect absolu. Il est le Dieu vivant, celui qui subsistera toujours. Son règne ne cessera jamais, sa souveraineté durera jusqu'à la fin. Il sauve et il délivre, il accomplit des signes extraordinaires et des prodiges dans les cieux et sur la terre. C'est lui en effet qui a sauvé Daniel de la griffe des lions. » Par la suite, Daniel prospéra sous le règne de Darius, puis sous le règne de Cyrus, roi de Perse. Pendant la première année du règne de Belshassar à Babylone, Daniel fit un rêve et son esprit fut assailli par des visions, alors qu'il était couché sur son lit. Plus tard, il mit par écrit son rêve. Voici, en substance, ce qu'il a raconté: « Durant la nuit, j'ai vu, dans ma vision, les quatre vents du ciel se déchaîner sur la mer immense. Quatre bêtes énormes sortaient de la mer; chacune était différente des autres. La première était comme un lion, mais elle avait des ailes d'aigle. Tandis que je regardais, ses ailes lui furent arrachées, elle fut soulevée de terre, dressée sur ses deux pattes de derrière, comme un être humain, et elle reçut une intelligence humaine. La deuxième bête, semblable à un ours, était à demi levée et tenait trois côtes dans sa gueule, entre ses dents. On lui dit: « Lève-toi. Dévore beaucoup de chair! » Je continuai de regarder et voici une autre bête, comme un léopard; cette bête avait quatre ailes d'oiseau sur le dos, ainsi que quatre têtes, et la domination lui fut donnée. Je continuai de regarder les visions qui m'apparaissaient pendant la nuit. La quatrième bête que je vis était effrayante, terrifiante, d'une puissance extraordinaire; elle avait d'énormes dents de fer pour manger et déchiqueter ses victimes, et elle piétinait ce qu'elle ne mangeait pas. Elle était absolument différente de toutes les bêtes précédentes, et elle avait dix cornes. Tandis que j'examinais ces cornes, une autre corne, plus petite, se mit à pousser parmi les autres et déracina trois d'entre elles. Cette corne avait des yeux d'humain, et une bouche qui prononçait des paroles arrogantes. Je continuai de regarder: des trônes furent installés, et un vieillard vint s'asseoir. Il avait des habits blancs comme la neige, et sa chevelure était comme de la laine pure. Son trône était comme un feu flamboyant avec des roues d'un feu ardent. Un fleuve de feu s'écoulait de devant lui. Des millions, des dizaines de millions d'êtres se tenaient devant lui pour le servir. Alors le tribunal prit place, et des livres furent ouverts. Je continuai de regarder, à cause du bruit des paroles arrogantes que la corne prononçait. Et tandis que je regardais, la bête fut tuée; on détruisit son corps en le jetant dans un feu intense. Les autres bêtes furent privées de leur domination, mais on leur accorda une prolongation de vie pour une période. Je continuai de regarder les visions qui m'apparaissaient pendant la nuit: je voyais venir quelqu'un qui ressemblait à un être humain; il venait parmi les nuées des cieux. Il s'avança en direction du vieillard, devant lequel on le conduisit. La domination, la gloire et la royauté lui furent données, afin que les gens de tous les peuples, de tous les pays et de toutes les langues le servent. Sa domination durera pour toujours, elle n'aura pas de fin, et son royaume ne sera jamais détruit. L'angoisse me saisit, moi, Daniel, jusqu'au plus profond de mon être, tant ces visions étaient terrifiantes. Je m'approchai de l'un de ceux qui étaient présents et je lui demandai la vérité à propos de tout ceci. Il m'en fit alors connaître l'interprétation: “Ces quatre bêtes énormes représentent quatre royaumes qui s'élèveront sur la terre. Après eux, ceux qui appartiennent en propre au Dieu très-haut recevront la royauté et ils la possèderont à tout jamais.” Ensuite, je désirai être au clair au sujet de la quatrième bête, celle qui était absolument différente des trois autres. Elle était effrayante au plus haut point, avec ses dents de fer et ses griffes de bronze, elle mangeait et déchiquetait ses victimes et elle piétinait ce qu'elle ne mangeait pas. Je me renseignai également à propos des dix cornes que la bête avait sur la tête, et à propos de la corne qui s'était mise à pousser et devant laquelle trois d'entre elles étaient tombées. Cette corne-là avait des yeux et une bouche disant des paroles arrogantes, et elle paraissait plus grande que les autres. Tandis que je regardais, cette corne faisait la guerre à ceux qui appartiennent à Dieu et elle était en train de triompher; mais le vieillard s'avança et rendit justice à ceux qui appartiennent au Dieu très-haut. Lorsque le temps fut venu, ceux-ci entrèrent en possession de la royauté. Celui que j'interrogeais me parla ainsi: “La quatrième bête représente un quatrième royaume sur la terre, différent de tous les autres royaumes. Il dévorera toute la terre, il la piétinera et la déchiquettera. Les dix cornes représentent dix rois qui se succéderont à la tête de ce royaume. Un onzième roi, différent des précédents, prendra le pouvoir après en avoir écarté trois autres. Il prononcera des paroles insolentes à l'égard du Dieu très-haut et il opprimera ceux qui lui appartiennent; il formera le projet de modifier le calendrier et les lois de ceux qui appartiennent à Dieu, et ceux-ci seront livrés à son pouvoir pour un temps, des temps et la moitié d'un temps. Ensuite le tribunal siégera et la domination lui sera retirée pour être anéantie, définitivement détruite. La royauté, la domination et la grandeur de tous les royaumes terrestres seront attribuées à ceux qui appartiennent au Dieu très-haut. Leur royauté durera pour toujours, et toutes les puissances du monde leur obéiront et les serviront.” Ici se termine le récit. Quant à moi, Daniel, je fus absolument terrifié par mes pensées, j'en devins tout pâle et je ne cessais d'y réfléchir. » « Durant la troisième année du règne du roi Belshassar, moi, Daniel, j'eus une vision, après celle que j'avais eue précédemment. Voici ce que je vis alors: je me voyais à Suse, ville forte de la province d'Élam, au bord de la rivière nommée Oulaï. Je levai les yeux et voici que je vis un bélier qui se tenait sur le bord de la rivière. Il avait deux cornes de grande taille; toutefois celle qui avait poussé en dernier était plus grande que l'autre. Je vis le bélier donner des coups de cornes en direction de l'ouest, du nord et du sud. Aucune autre bête n'était capable de lui résister et on ne pouvait délivrer personne de son pouvoir. Il agissait comme bon lui semblait et il grandissait. Pendant que je réfléchissais à tout cela, un bouc vint de l'occident; il parcourait toute la terre sans même toucher le sol. Ce bouc avait une corne impressionnante entre les yeux. Il arriva près du bélier à deux cornes que j'avais vu sur le bord de la rivière, et il se précipita sur lui de toutes ses forces. Je le vis atteindre le bélier, s'acharner à le frapper et lui briser les deux cornes. Il jeta à terre le bélier, qui était incapable de lui résister, et il le foula aux pieds; personne ne put délivrer le bélier de son pouvoir. La force du bouc grandit de façon considérable. Mais lorsqu'il fut au sommet de sa puissance, la grande corne se brisa; à sa place, quatre autres cornes impressionnantes poussèrent, orientées vers les quatre coins de l'horizon. De l'une d'entre elles sortit une nouvelle corne, d'abord petite, qui grandit démesurément vers le sud, l'est et vers le beau pays. Elle s'éleva jusqu'aux êtres célestes, en jeta à terre une partie, ainsi que des astres, et elle les foula aux pieds. Elle s'éleva même contre le chef des êtres célestes, elle supprima le sacrifice qu'on lui offrait chaque jour et profana l'emplacement de son sanctuaire. Les êtres célestes furent livrés en son pouvoir de façon malveillante, en même temps que le sacrifice de chaque jour. La corne jeta la vérité à terre et réussit dans tout ce qu'elle entreprit. J'entendis alors un ange qui parlait. Un autre ange lui demanda: “Combien de temps dureront les événements annoncés par la vision? Pendant combien de temps le sacrifice quotidien sera-t-il supprimé, la malveillance dévastatrice régnera-t-elle, le lieu saint et les êtres célestes seront-ils foulés aux pieds?” Et il me répondit: “Il faut que s'écoulent 2 300 soirs et matins. Ensuite le service sera rétabli dans le lieu saint.” » « Tandis que moi, Daniel, je regardais cette vision et que j'essayais d'en comprendre l'interprétation, un être ressemblant à un homme vint se placer en face de moi. Et j'entendis une voix humaine, au milieu de la rivière Oulaï, lui crier: “Gabriel, fais comprendre à celui-ci ce qu'il a vu.” Gabriel s'approcha de l'endroit où je me tenais. À son approche, je me jetai terrifié face contre terre, mais il me dit: “Comprends, toi qui n'es qu'un fils d'Adam, que la vision concerne le temps de la fin.” Pendant qu'il me parlait, j'étais toujours face contre terre et je perdis connaissance. Il me toucha et me remit debout, puis il me dit: “Je vais te révéler ce qui arrivera au terme de la colère, au moment fixé pour la fin. Le bélier à deux cornes que tu as vu représente les rois des Mèdes et des Perses. Le bouc velu, c'est le roi de Grèce; la grande corne placée entre ses yeux représente le premier roi. Lorsque la corne fut brisée, quatre autres cornes poussèrent à sa place: ce sont quatre royaumes qui se lèveront de ce pays, mais qui n'auront pas sa puissance. Au terme de leur règne, lorsque les gens qui m'ont été rebelles auront atteint le comble de leur péché, un roi arrogant et expert en tromperies surgira. Sa puissance grandira, sans pourtant que cela vienne de lui-même. Il causera des ravages extraordinaires. Il réussira dans tout ce qu'il entreprendra, allant jusqu'à exterminer des gens puissants et même ceux qui appartiennent en propre à Dieu. Plein d'habileté, la tromperie lui réussira. Dans son orgueil, il exterminera beaucoup de gens qui se croient en sécurité, et il se dressera contre le prince des princes. C'est alors qu'il sera brisé, sans l'intervention d'aucune action humaine. L'explication de ce que tu as vu au sujet des soirs et des matins est la vérité. Mais garde cette vision secrète, car elle concerne une époque encore lointaine.” À ce moment-là, moi Daniel, je m'effondrai et je fus ensuite malade pendant quelques jours. Lorsque je fus rétabli, je repris mon service auprès du roi. J'étais encore dévasté par cette vision, car je ne la comprenais pas. » Je me mis à jeûner et, vêtu d'habits en étoffe grossière, la tête couverte de cendres, je me tournai vers le Seigneur Dieu pour le prier et le supplier. J'adressai au Seigneur mon Dieu cette prière de reconnaissance des péchés: Ah, Seigneur, Dieu grand et redoutable, tu maintiens ton alliance avec ceux qui obéissent à tes commandements, et tu restes fidèle envers ceux qui t'aiment. Nous avons péché, nous avons désobéi, nous sommes coupables; nous nous sommes révoltés, nous nous sommes détournés de tes commandements et de tes règles. Nous n'avons pas écouté tes serviteurs les prophètes qui ont parlé en ton nom à nos rois, à nos chefs, à nos ancêtres et au peuple tout entier. Toi, Seigneur, tu es sans faute! Nous, nous ne pouvons que faire preuve d'humilité en ce jour. Nous sommes dans la honte, nous, habitants de Jérusalem, gens de Juda, et tous les autres Israélites, proches ou lointains, dispersés dans les pays où tu les as chassés à cause de leur infidélité à ton égard. Oui, Seigneur, honte à nous, à nos rois, nos chefs et nos ancêtres, car nous avons péché contre toi! Mais toi, Seigneur notre Dieu, dans ta bienveillance, tu nous pardonnes, bien que nous nous soyons révoltés contre toi. Nous n'avons pas écouté tes paroles, nous n'avons pas suivi tes enseignements que tu nous donnais par tes serviteurs les prophètes. Tout Israël s'est détourné de ton enseignement pour ne pas écouter tes instructions. Alors, parce que nous avons péché contre toi, la malédiction promise dans l'enseignement de Moïse, ton serviteur, s'est déversée sur nous. Tu as réalisé ce que tu avais annoncé au sujet de nous-mêmes et des chefs qui nous gouvernent. Tu as fait venir sur nous, à Jérusalem, des malheurs tels qu'on n'en a jamais vu ailleurs dans le monde. Conformément à ce qui est écrit dans l'enseignement de Moïse, tous ces malheurs nous sont arrivés. Et nous, Seigneur notre Dieu, nous n'avons pas cherché à t'apaiser, nous ne nous sommes pas détournés de nos péchés, nous n'avons pas été attentifs à ta vérité. C'est pourquoi tu n'as pas manqué de faire venir sur nous ces malheurs. En effet, Seigneur notre Dieu, tu es juste dans tout ce que tu fais, mais nous n'avons pas écouté tes instructions. Seigneur notre Dieu, lorsque tu as fait sortir ton peuple d'Égypte grâce à ton action puissante, tu as acquis une renommée qui subsiste encore aujourd'hui; mais nous, nous avons péché et nous sommes coupables. Seigneur, renouvelle tes bienfaits, détourne ton ardente colère de Jérusalem, ta ville, et de la montagne qui t'appartient. À cause de nos péchés et des fautes de nos ancêtres, les populations qui nous entourent couvrent d'insultes Jérusalem et ton peuple. Écoute donc, Seigneur notre Dieu, la prière et les demandes que je t'adresse. Par égard pour toi-même, fais briller ta face sur ton sanctuaire dévasté. Mon Dieu, prête ton oreille et écoute, ouvre tes yeux et vois l'état de dévastation de notre ville, cette ville qui t'appartient. En te présentant nos demandes, nous ne comptons pas sur nos actes de justice, mais sur ton amour infini. Seigneur, écoute-nous! Seigneur, pardonne-nous! Seigneur, sois attentif! Par égard pour toi, mon Dieu, interviens sans tarder en faveur de cette ville et de ce peuple qui t'appartiennent. Je continuai de prier, de reconnaître mon péché et celui d'Israël mon peuple, et de supplier mon Dieu au sujet de la montagne qui lui appartient. Or, tandis que je priais ainsi, Gabriel, l'homme que j'avais vu dans ma vision précédente, s'approcha de moi d'un vol rapide, à l'heure de l'offrande du soir. Il m'instruisit en me disant: “Daniel, je suis venu maintenant pour éclairer ton intelligence. Dès que tu as commencé de supplier Dieu, un message a été prononcé, et je suis venu te le communiquer, car Dieu t'aime. Efforce-toi donc de comprendre ce message et de discerner le sens de la vision. Une période de soixante-dix fois sept ans a été fixée pour ton peuple et pour la ville qui appartient à Dieu. Cette période est nécessaire pour que la désobéissance prenne fin, pour que les péchés cessent et que les fautes soient pardonnées. Ce temps est nécessaire pour que la justice éternelle se manifeste, pour que la vision et la prophétie s'accomplissent et pour que le temple de Dieu serve à nouveau pour le culte. Voici donc ce que tu dois savoir et comprendre: depuis l'instant où a été prononcé le message concernant le retour des exilés et la reconstruction de Jérusalem, jusqu'à l'apparition du chef choisi par Dieu, il y a sept périodes de sept ans. Ensuite, pendant soixante-deux périodes de sept ans, la ville et ses fortifications seront reconstruites, mais les temps seront difficiles. À la fin de ces soixante-deux périodes, un homme choisi par Dieu sera tué sans que personne le défende. Puis un chef viendra avec son armée et détruira la ville et le lieu saint. Toutefois, ce chef finira sous le déferlement de la colère divine. Mais jusqu'à sa mort il mènera une guerre dévastatrice, comme cela a été décidé. Pendant la dernière période de sept ans, il imposera une alliance à un grand nombre de gens. Au bout de trois ans et demi, il fera cesser les sacrifices et les offrandes. Ce dévastateur accomplira ses œuvres abominables avec rapidité, jusqu'à ce que l'anéantissement qui a été décidé s'abatte sur lui.” » Durant la troisième année du règne de Cyrus, roi de Perse, une parole de Dieu fut révélée à Daniel, appelé aussi Belteshassar. Cette parole véridique annonçait un grand combat. Daniel y réfléchit attentivement et en découvrit le sens grâce à la vision. « À cette époque, moi, Daniel, j'observai les rites de deuil pendant trois semaines. Je ne mangeai aucune nourriture raffinée, ni viande ni vin n'entrèrent dans ma bouche, et je renonçai à me parfumer, jusqu'à ce que ces trois semaines soient entièrement passées. Le vingt-quatrième jour du premier mois, je me trouvais au bord du Tigre, le grand fleuve. Je levai les yeux et voici je vis un homme, vêtu de lin, avec une ceinture en or pur autour de la taille. Son corps ressemblait à une pierre précieuse et son visage brillait comme un éclair. Ses yeux étaient pareils à des torches enflammées, ses bras et ses jambes luisaient comme du bronze poli. Quand il parlait, on croyait entendre le bruit d'une foule. Moi, Daniel, je fus le seul à voir cette apparition. Les gens qui m'entouraient ne virent rien, et pourtant, saisis de terreur, ils coururent se cacher. Je demeurai donc tout seul à contempler cette apparition impressionnante. Cependant mes forces me quittèrent, mon visage changea de couleur, il devint livide, et je me retrouvai sans aucune énergie. J'entendis le son des paroles; et comme j'entendais le son des paroles, je perdis connaissance et je m'écroulai face contre terre. Alors une main me toucha et me fit tenir, tout tremblant, sur mes genoux et sur les paumes de mes mains. Il me dit: “Daniel, Dieu t'aime, efforce-toi de comprendre les paroles que je t'adresse. Tiens-toi debout à l'endroit où tu es, car c'est auprès de toi que j'ai été envoyé en cet instant.” À ces mots, je me mis debout en tremblant encore. Il ajouta: “N'aie pas peur, Daniel! Dès le premier jour où tu as manifesté ton humble soumission envers ton Dieu, en ayant à cœur de comprendre ce qui se passait, tes paroles ont été entendues et je me suis mis en route pour t'apporter la réponse. Mais le prince du royaume perse s'est opposé à moi pendant vingt et un jours, jusqu'au moment où Michel, l'un des premiers princes, est venu à mon aide. J'ai donc été retenu auprès des rois de Perse. Et maintenant je viens pour te faire comprendre ce qui arrivera à ton peuple dans l'avenir, car voici encore une vision qui concerne ce temps-là.” Tandis qu'il m'adressait ces paroles, j'avais le regard fixé au sol et j'étais incapable de prononcer un mot. Mais un autre être, qui avait une apparence humaine, vint toucher mes lèvres, et je pus de nouveau ouvrir la bouche et parler. Je dis à celui qui se tenait en face de moi: “Mon seigneur, à cause de cette vision, l'angoisse m'a saisi et je me retrouve sans force. Comment pourrais-je, moi qui suis insignifiant, m'entretenir avec mon seigneur, alors qu'il ne me reste ni force ni souffle?” Aussitôt celui qui avait une apparence humaine me toucha de nouveau pour me redonner des forces, et il me dit: “Homme que Dieu aime, n'aie pas peur! Tout va bien pour toi! Reprends courage, retrouve tes forces!” Au fur et à mesure qu'il me parlait, mes forces revenaient. Je lui dis alors: “Mon seigneur, parle-moi, car tu m'as redonné des forces.” J'étais moi-même auprès de lui pour l'aider et le soutenir pendant la première année du règne de Darius le Mède. Et maintenant, voici la vérité que j'ai à te transmettre: Trois rois se succéderont au gouvernement de la Perse, suivis d'un quatrième qui accumulera des richesses plus grandes encore que ses prédécesseurs. Lorsque ses richesses lui auront donné suffisamment de puissance, il mettra tout en œuvre contre le royaume de Grèce. Un roi guerrier se lèvera et dominera avec une grande puissance. Il agira comme bon lui semblera. Toutefois, quand il sera bien établi, son royaume sera brisé et disloqué aux quatre coins de l'horizon. Ce ne sont pas ses descendants qui lui succéderont: son pouvoir royal sera arraché et réparti entre d'autres gens, mais ceux-ci n'atteindront pas la puissance qu'il avait. Celui qui régnera sur le royaume du Sud sera fort, mais l'un de ses généraux deviendra plus fort que lui et il dominera avec une plus grande puissance que la sienne. Au bout de quelques années, ils concluront un pacte: la fille du roi du Sud épousera le roi du Nord pour rétablir l'entente. Mais elle ne réussira pas à maintenir son emprise et sa descendance ne subsistera pas. Elle aussi sera livrée en ce temps-là, tout comme son entourage, son père et son mari. Un membre de sa famille prendra sa place et viendra menacer l'armée du roi du Nord dans ses propres forteresses. Il attaquera cette armée et la vaincra. Il emmènera même en captivité en Égypte leurs dieux avec leurs images de métal fondu et leurs précieux ustensiles d'or et d'argent. Puis, durant quelques années, il se tiendra à distance du roi du Nord. Ensuite, celui-ci se rendra dans le royaume du Sud, puis il retournera vers sa terre. Ses fils se prépareront à la guerre en rassemblant des troupes extrêmement nombreuses. L'un d'eux franchira la frontière comme un torrent qui déborde, puis il s'en retournera et fera la guerre jusqu'à sa forteresse. Exaspéré, le roi du Sud lancera une offensive contre le roi du Nord; celui-ci mettra sur pied des troupes nombreuses, mais elles tomberont au pouvoir de l'adversaire. Le roi du Sud tirera orgueil de cette grande victoire; toutefois, malgré les milliers de soldats qu'il fera mourir, il ne triomphera pas. Le roi du Nord mettra de nouveau sur pied des troupes, plus nombreuses que les précédentes. Au bout de quelques années, il reviendra avec cette grande armée équipée d'un matériel imposant. À cette époque-là, beaucoup de gens prendront position contre le roi du Sud; même des gens de ton peuple, Daniel, des partisans de la violence, se soulèveront, afin que se réalise ce qui a été annoncé dans une vision. Mais ils échoueront. Le roi du Nord viendra donc, il élèvera un remblai contre une ville fortifiée et il s'en emparera. L'armée du Sud, malgré ses troupes d'élite, ne lui résistera pas, elle n'en aura pas la force. L'envahisseur agira comme bon lui semblera, puisque rien ne lui résistera. Il s'installera dans le beau pays, après y avoir semé la destruction. Puis il décidera d'intervenir avec toute la puissance de son royaume et il fera semblant d'agir avec droiture: il donnera sa fille en mariage au roi du Sud, avec l'intention d'entraîner sa ruine, mais cette ruse ne réussira pas. Ensuite, il dirigera ses regards vers les régions côtières et il s'emparera de nombreux territoires, jusqu'à ce qu'un chef mette fin à son arrogance et en fasse retomber les conséquences sur lui. Il tournera alors ses regards sur les cités fortifiées de son propre pays, mais il trébuchera, il tombera et on ne le retrouvera plus. Il fera venir un oppresseur dans la plus belle partie du royaume; peu de temps après, il sera brisé, mais ni par la colère, ni par la guerre. Son successeur sera un individu méprisable à qui l'on n'aura pas confié la dignité royale. En pleine paix, il s'emparera de la royauté par des intrigues. Aucune armée d'invasion ne tiendra devant lui; il les écrasera toutes, et il tuera un chef du peuple de l'alliance. Il profitera des traités conclus avec lui pour user de tromperie, et sa puissance sera de plus en plus grande, malgré le petit nombre de ses partisans. En pleine paix, il se rendra dans les régions les plus prospères de la province pour faire ce que ses ancêtres n'avaient jamais osé faire: il pillera le pays et il distribuera les trophées, le butin et les richesses à ses partisans. Il projettera même d'attaquer des forteresses. Mais tout cela ne durera qu'un certain temps. Convaincu de sa force et de son courage, il partira avec une grande armée contre le roi du Sud. Et le roi du Sud se préparera à combattre avec une armée grande et extrêmement puissante, mais il ne parviendra pas à lui résister, car il sera victime de manœuvres sournoises. En effet, des gens de son propre entourage le trahiront, son armée sera submergée et les victimes tomberont en grand nombre. Les deux rois, à la même table, le cœur rempli de méchanceté, n'échangeront que des paroles mensongères. Leur discussion ne servira à rien, car la fin arrivera au temps fixé. Le roi du Nord retournera dans son pays en emportant de grandes richesses. Il interviendra, comme il l'aura projeté, contre le peuple avec qui Dieu a fait alliance, puis il retournera dans son pays. Le moment venu, il reviendra contre le Sud, mais cette dernière fois ne sera pas comme la première fois. Des gens venant de l'ouest, arrivant par bateaux, s'opposeront à lui. Découragé, il rebroussera chemin; il tournera de nouveau sa rage contre le peuple avec qui Dieu a fait alliance, tout en se concertant avec ceux qui seront infidèles à l'alliance. Des soldats envoyés par lui prendront position devant le sanctuaire fortifié et ils le profaneront. Ils interdiront le sacrifice qu'on offre chaque jour à Dieu et ils installeront ‘l'horreur abominable’. Par des flatteries, ce roi amènera les gens à rejeter l'alliance. Mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu restera ferme dans sa façon d'agir. Les plus intelligents parmi ceux-ci en instruiront beaucoup d'autres; pendant quelque temps, certains d'entre eux seront assassinés, brûlés, jetés en prison ou dépouillés de leurs biens. Au cours de ces persécutions, ils ne recevront que peu d'aide, car beaucoup de ceux qui se joindront à eux le feront par hypocrisie. Parmi les gens intelligents, plusieurs succomberont, et, à travers eux, le peuple sera purifié, affiné, blanchi, jusqu'au moment où viendra la fin, qui est pour le temps fixé. Le roi agira comme bon lui semblera. Plein d'orgueil, et se croyant supérieur aux dieux, il s'exprimera de manière intolérable contre le Dieu des dieux. Il connaîtra le succès, jusqu'à ce que la colère divine se manifeste, car ce qui a été décidé sera accompli. Il ne respectera pas les dieux de ses ancêtres, ni celui que les femmes chérissent particulièrement. En effet, il se considérera comme supérieur à toutes les divinités et il n'en respectera aucune. Au lieu de cela, il rendra un culte au dieu des forteresses, une divinité que ses ancêtres ne connaissaient pas. Il l'honorera avec de l'or, de l'argent, des pierres précieuses et d'autres objets de valeur. Il interviendra contre les villes fortifiées avec l'aide de ce dieu étranger. Il couvrira d'honneur tous ceux qui accepteront ce dieu, il les désignera comme chefs d'un grand nombre de gens, et il leur attribuera des terres en récompense. À l'époque de la fin, le roi du Sud reprendra les hostilités, mais le roi du Nord foncera sur lui avec ses chars, sa cavalerie, et avec une flotte nombreuse. Il viendra dans divers pays, en franchissant les frontières comme un torrent qui déborde. Il envahira le beau pays, où beaucoup de gens succomberont. Par contre, les Édomites, les Moabites et l'élite des Ammonites échapperont à sa domination. Le roi du Nord étendra sa domination sur d'autres pays, et même l'Égypte ne lui échappera pas. Il se rendra maître des trésors de l'Égypte, l'or, l'argent et les objets précieux. Les Libyens et les Éthiopiens le suivront. Mais des nouvelles en provenance de l'est et du nord le terrifieront: il partira au combat, plein de fureur, pour exterminer et détruire un grand nombre de gens. Il dressera ses tentes royales entre la mer et la montagne qui appartient à Dieu dans le beau pays. Il arrivera jusqu'à sa fin, sans que personne lui vienne en aide. En ce temps-là paraîtra Michel, le grand prince, le protecteur de ton peuple. Ce sera un temps d'angoisse, comme il n'y en aura jamais eu depuis que les peuples existent et jusqu'à ce temps-là. Dans ce temps-là seront sauvés tous ceux de ton peuple dont le nom sera inscrit dans le livre. Beaucoup de gens qui dorment dans le sol poussiéreux se réveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte, pour l'horreur éternelle. Les gens intelligents rayonneront de splendeur comme la voûte céleste; après avoir montré aux autres comment être fidèles, ils brilleront pour toujours comme des étoiles. Toi, Daniel, garde secret ce message, ne révèle pas le contenu de ce livre avant le temps de la fin. Alors beaucoup de gens le consulteront et leur connaissance en sera augmentée.” Tandis que moi, Daniel, je regardais cette vision, deux autres personnages se tenaient là, l'un sur une rive du fleuve et l'autre sur l'autre rive. L'un d'eux s'adressa à l'homme vêtu d'habits de lin, qui se tenait au-dessus de l'eau du fleuve, et il lui demanda: “Quand ces événements extraordinaires prendront-ils fin?” L'homme aux habits de lin, debout sur les eaux du fleuve, leva les deux mains vers les cieux, et je l'entendis déclarer: “Je le jure, au nom du Dieu qui vit pour toujours, ces événements dureront un temps, des temps et la moitié d'un temps. Ils prendront fin quand la puissance du peuple qui appartient à Dieu sera entièrement brisée.” Moi, j'entendis, mais sans comprendre. C'est pourquoi je demandai: “Mon seigneur, comment tout cela se terminera-t-il?” – “Va, Daniel, me répondit-il. Ce message doit rester soigneusement caché jusqu'au moment de la fin. Beaucoup de gens seront purifiés, blanchis, affinés. Les gens mauvais, incapables de comprendre, continueront de commettre leurs crimes. Mais les gens intelligents comprendront. Depuis le moment où l'on ne pourra plus offrir à Dieu le sacrifice de chaque jour, et où ‘l'horreur abominable’ sera dressée, il s'écoulera 1 290 jours. Heureux celui qui attendra et parviendra à 1 335 jours. Toi, Daniel, tiens jusqu'à la fin! Alors tu auras du repos, et tu te relèveras pour recevoir ta récompense à la fin des jours.” » La parole du Seigneur fut adressée à Osée, fils de Beéri, alors que Ozias, Yotam, Acaz et Ézékias étaient rois de Juda et que Jéroboam, fils de Joas, était roi d'Israël. Voici les premiers mots que le Seigneur adressa à Osée. Il lui dit: « Va, épouse une femme prostituée dont les enfants sont nés de sa prostitution. En effet, le peuple du pays se livre à une véritable prostitution en se détournant de moi, le Seigneur. » Osée alla épouser Gomer, fille de Diblaïm. Elle lui donna un fils, et le Seigneur dit à Osée: « Tu l'appelleras Jizréel, car j'interviendrai bientôt contre les descendants de Jéhu pour le crime commis à Jizréel. Je mettrai fin à la dynastie d'Israël et je briserai en ce jour-là la force militaire d'Israël dans la plaine de Jizréel. » Gomer fut de nouveau enceinte et mit au monde une fille. Le Seigneur dit à Osée: « Tu l'appelleras Lô-Rouhama, c'est-à-dire “mal aimée”, car je cesse d'aimer les gens d'Israël et de leur renouveler mon pardon. Mais je continue d'aimer les gens de Juda, si bien que moi, le Seigneur leur Dieu, je les sauverai, sans recourir à l'arc ou à l'épée, aux combats, aux chevaux ou aux cavaliers. » Après avoir sevré Lô-Rouhama, c'est-à-dire “mal aimée”, Gomer fut encore enceinte. Elle mit au monde un fils. Le Seigneur dit alors à Osée: « Tu l'appelleras Lô-Ami, c'est-à-dire “pas mon peuple” car vous, les gens d'Israël, vous n'êtes pas mon peuple, et moi je ne suis rien pour vous. » Pourtant, le jour viendra où, à l'image des grains de sable sur une plage, les gens d'Israël seront devenus si nombreux qu'on ne pourra ni les recenser, ni les compter. Et alors qu'il leur avait été dit: « Vous n'êtes pas mon peuple », on les appellera: « Les enfants du Dieu vivant ». Juda et Israël retrouveront leur unité, ils se donneront un chef unique, ils reviendront du pays de leur exil: voilà le grand jour de Jizréel! Aussi, dites à vos frères et à vos sœurs: « Mon peuple » et « Bien-Aimée ». « Accusez Israël, votre mère, ne vous en privez pas, dit le Seigneur, car elle n'est pas ma femme et je ne suis pas son mari. Qu'elle nettoie son visage de son maquillage de prostituée! Qu'elle enlève d'entre ses seins les bijoux de son adultère! Sinon je la mettrai toute nue, dans l'état où elle était le jour de sa naissance! Puis je changerai son territoire en désert, en terre aride. Je la ferai mourir de soif. Je n'aime pas ses enfants nés de sa prostitution, car leur mère s'est prostituée. Celle qui les a mis au monde s'est conduite honteusement, elle qui disait: “Je veux courir après mes amants, car ce sont eux qui me donnent du pain et de l'eau, de la laine et du lin, de l'huile et de quoi étancher ma soif.” Mais moi, le Seigneur, je lui barrerai la route par une haie plantée de buissons d'épines! Oui, j'élèverai même un mur pour que désormais elle ne trouve plus son chemin. C'est en vain qu'elle essaiera de rejoindre ses amants; elle cherchera à les atteindre, mais sans le moindre succès. Mais peut-être se dira-t-elle: “Je partirai pour retrouver mon premier mari, car j'étais heureuse, bien plus qu'aujourd'hui!” Elle ne se rendait pas compte que c'est moi qui lui donnais le blé, le vin et l'huile fraîche; c'est moi qui l'enrichissais avec de l'argent. Mais avec mon or, ils se sont fait un Baal. C'est pourquoi, le moment venu, je lui reprendrai mon blé et mon vin quand il le faudra. Je lui arracherai même ma laine et mon lin, qui lui servaient à couvrir sa nudité. À sa grande honte, je la déshabillerai sous le regard de ses amants. Personne ne m'en empêchera. Je mettrai fin à ses réjouissances, à ses fêtes, à ses festivités pour la nouvelle lune, à ses sabbats et à ses autres cérémonies. Je détruirai ses vignes et ses figuiers, dont elle disait: “C'est le cadeau que m'ont fait mes amants!” J'en ferai un buisson sauvage que les animaux des champs viendront dévorer. Je lui ferai payer ainsi le temps qu'elle consacrait à Baal et aux autres dieux de cette espèce, à qui elle offrait des sacrifices. Elle mettait alors ses plus beaux bijoux et courait après ses amants. Mais moi, elle m'oubliait, déclare le Seigneur. Mais voici: je vais la séduire à nouveau, et pour cela, je l'emmènerai au désert, et je retrouverai sa confiance. Puis, je lui rendrai ses vignes; la vallée d'Akor, cette “vallée du malheur” deviendra pour elle une porte ouvrant sur l'espérance. Elle m'y suivra volontiers, comme lorsqu'elle était jeune, au temps de la sortie d'Égypte. En ce jour-là, Israël, dit le Seigneur, tu m'appelleras “mon mari” et non plus “mon Baal, mon maître”. Je ferai disparaître de son vocabulaire les noms mêmes de Baal et des autres dieux de cette espèce: on ne les prononcera plus. Alors je conclurai en faveur de mon peuple une alliance avec les animaux des champs, les oiseaux des airs et les bestioles de la terre. Je casserai et je jetterai hors du pays les arcs, les épées, toutes les armes, et je permettrai à chacun de dormir enfin tranquille. Israël, c'est pour toujours que je te demande en mariage. Pour cela, je paierai le prix qu'il faut: la loyauté et la justice, l'amour et la tendresse. Oui, je te demande en mariage, tu peux compter sur moi. Alors tu me reconnaîtras comme le Seigneur. En ce jour-là, dit le Seigneur, je serai un Dieu qui répond: je répondrai au ciel, qui répondra aux besoins de la terre; celle-ci répondra aux besoins du blé, du vin nouveau et de l'huile fraîche; et tout cela répondra aux besoins de Jizréel. J'implanterai Jizréel dans le pays, j'aimerai Lô-Rouhama, la “mal aimée”, je dirai à Lô-Ami, c'est-à-dire “pas mon peuple”: “Mon peuple, c'est toi”, et lui me répondra: “Mon Dieu.” » Le Seigneur me dit encore: « Eh bien! aime une femme qui, bien qu'aimée par son compagnon, vit dans l'adultère. Aime-la comme moi, le Seigneur, j'aime les gens d'Israël, bien qu'ils se tournent vers d'autres dieux et raffolent des gâteaux de raisin. » Je me procurai donc une femme pour une certaine somme d'argent et 600 litres d'orge. Et je lui dis: « Pendant longtemps tu resteras avec moi, et tu renonceras à pratiquer la prostitution. Tu devras également renoncer à tout rapport sexuel, et moi je ferai de même à ton égard. » Ainsi, les gens d'Israël resteront longtemps privés de roi et de chefs, de sacrifices et de pierres dressées, privés aussi des objets qui servent à consulter Dieu. Plus tard, ils reviendront au Seigneur, ils se tourneront vers leur Dieu et vers le descendant de David, leur roi. Dans l'avenir, ils chercheront en tremblant de crainte la présence du Seigneur et les biens qu'il donne. Le Seigneur est en procès contre les habitants du pays. Gens d'Israël, écoutez donc ce qu'il déclare: « Dans ce pays il n'y a plus ni vérité ni bonté. On ne me reconnaît plus comme Dieu. On maudit, on ment, on assassine, on commet des vols et des adultères. On ne connaît plus de limites, les meurtres succèdent aux meurtres. C'est pourquoi le pays subira une terrible sécheresse. Tous ses habitants dépériront, à commencer par les bêtes des champs et les oiseaux du ciel. Même les poissons dans la mer disparaîtront. Même si on dit qu'il n'y a pas de coupable et que tout le monde est innocent, c'est avec toi, le prêtre, que moi, je suis en procès, dit le Seigneur. Toi, tu trébuches en plein jour, alors que ton compère, le prophète, trébuche dans la nuit. Je suis sur le point de faire périr ta mère. Déjà mon peuple périt petit à petit faute de me reconnaître. Toi-même, tu ne me connais plus. C'est pourquoi je ne veux plus de toi, tu ne seras plus mon prêtre. Puisque tu as oublié l'enseignement de ton Dieu, moi, j'oublierai tes enfants. Ces prêtres, plus ils sont puissants, plus ils se rebellent contre toi. Leur fonction était honorée, je la rendrai déshonorante. Ils vivent des sacrifices offerts par mon peuple pour se faire pardonner. Ils n'ont donc qu'un désir: que mon peuple se rende encore plus coupable. Mais il arrivera aux prêtres ce qui arrivera au peuple: je les punirai pour leur mauvaise conduite, je leur ferai payer le coût de leurs actes. Ils auront beau manger, ils auront toujours faim; ils auront beau se prostituer, ils n'auront pas d'enfants. Oui, ils m'ont abandonné, moi, le Seigneur, pour pratiquer la prostitution. Le vin vieux et le vin nouveau font perdre la tête à mon peuple. Il demande des réponses à un morceau de bois. Il croit qu'un bâton lui fait des révélations! Un vent de prostitution a soufflé sur eux et les a égarés. Ils se sont prostitués en se séparant de leur Dieu. Ils offrent des sacrifices sur le sommet des montagnes. Sur les collines, ils font monter la fumée de leurs offrandes. Ils se tiennent sous les chênes, les peupliers, les térébinthes, dont l'ombre est si favorable. C'est pour toutes ces raisons que vos filles et vos belles-filles se prostituent et vivent dans l'adultère. Mais je ne punirai pas vos filles pour s'être prostituées, ni vos belles-filles qui vivent dans l'adultère. Car ce sont eux – les prêtres – qui emmènent des filles à l'écart, et sacrifient avec des prostituées sacrées. Comme dit le proverbe: “Un peuple sans discernement est un peuple perdu.” Si toi, Israël, tu pratiques la prostitution, que Juda, au moins, ne commette pas la même faute! N'allez pas à Guilgal, ne montez pas à Béthel-l'enfer, ne prêtez pas serment en disant: “aussi vrai que le Seigneur est vivant…!” » Israël s'est montré aussi indocile qu'une vache refusant d'avancer. Et maintenant, le Seigneur le traiterait comme des agneaux qu'on mène dans de vastes pâturages! Les gens d'Éfraïm se sont compromis avec les idoles. Ne vous occupez pas d'eux! Laissez-les finir leurs orgies, se vautrer dans la prostitution et préférer le déshonneur des gens débauchés. Qu'un tourbillon de vent les emporte! Ils auront alors honte de leurs sacrifices. « Vous les prêtres, écoutez bien ceci, vous aussi, dirigeants d'Israël, de même que vous, gens de la cour du roi: vous deviez faire respecter le droit. Car à Mispa vous avez été comme un piège pour mon peuple, et un filet tendu sur le mont Tabor. Que des individus malfaisants amplifient le désastre, moi, dit le Seigneur, je leur donnerai à tous une bonne leçon. Car moi, je connais la tribu d'Éfraïm et rien ne m'est caché d'Israël. Éfraïm, tu t'es laissé aller à la prostitution, Israël est rendu impur. Ce que les gens d'Israël ont fait ne leur permet pas de revenir à leur Dieu. Car ils respirent la prostitution comme de l'air et ils ne savent pas qui est le Seigneur. L'orgueil d'Israël témoigne contre lui. Éfraïm et Israël trébuchent sur leur propre crime si bien que même Juda trébuche avec eux. Qu'ils aillent offrir des sacrifices avec des bœufs et des moutons, qu'ils viennent consulter le Seigneur, ils ne le trouveront pas, car il s'est retiré loin d'eux. Ils ont trompé le Seigneur et ont donné le jour à des bâtards. Une fois passée la nouvelle lune, ils seront dévorés ainsi que leurs biens. Sonnez du cor à Guibéa, de la trompette à Rama! Lancez l'alarme à Béthel-l'enfer! Attention derrière toi, tribu de Benjamin! Au jour de la punition, le territoire d'Éfraïm sera dévasté. Ce que j'annonce ainsi parmi les tribus d'Israël est tout à fait certain. Les chefs de Juda se comportent comme des personnes qui déplacent les bornes de leur champ. Mais je déverserai sur eux les flots de ma colère. Éfraïm est maltraité, ses droits sont piétinés, car il s'est mis en tête de courir après des excréments. Et moi, je suis maintenant pour lui une sorte d'abcès purulent, et une infection pour les gens de Juda. Éfraïm a reconnu son mal et Juda la gravité de sa plaie infectée. Alors Éfraïm s'est adressé à l'Assyrie, il a envoyé des messagers auprès du grand roi. Mais ce dernier est incapable de remédier à votre mal et de vous guérir, gens d'Éfraïm. Car c'est moi, le Seigneur, qui vous ai attaqué, tel un lion, et qui, comme un fauve, m'en prends à Juda. Quand je déchire ma proie, je m'en vais en l'emportant, nul ne peut me l'arracher. Je m'en vais donc, je rentre chez moi, annonce le Seigneur, jusqu'à ce qu'ils reconnaissent leurs fautes, jusqu'à ce qu'ils se tournent vers moi. Quand ils seront dans la détresse, ils me chercheront vraiment. » Alors vous dites: « Allons, revenons au Seigneur! C'est lui qui a fait la blessure, mais il nous guérira. C'est lui qui nous a frappés, mais il bandera nos plaies et il nous rendra la vie. En deux jours, en trois jours il nous relèvera, et nous revivrons en sa présence. Alors reconnaissons-le comme Dieu! Oui, tâchons vraiment de reconnaître le Seigneur. Son intervention est aussi certaine que la venue de l'aurore. Il viendra jusqu'à nous comme la pluie d'hiver ou la pluie du printemps qui rafraîchit la terre. » Mais le Seigneur répond: « Que ferai-je de toi, Éfraïm? que ferai-je de toi, Juda? Votre fidélité est comme un nuage matinal ou comme la rosée, vite évaporée! C'est pourquoi je vous combats par le message des prophètes. Je vous anéantis par ma parole. Ma sentence envers vous paraîtra. Elle sera claire comme le jour. Car je désire la bonté plutôt que les sacrifices; je préfère qu'on me reconnaisse comme Dieu, plutôt que de brûler des animaux sur un autel. Comme Adam autrefois, ils ont rompu l'alliance. Et voilà le lieu où ils m'ont trahi: à Galaad, cette cité où les malfaiteurs laissent derrière eux des traces sanglantes. Comme des brigands en embuscade, une bande de prêtres assassine les gens sur le chemin de Sichem. C'est scandaleux! Oui, dans le pays d'Israël j'ai vu des horreurs: Éfraïm se prostitue, tout Israël est rendu impur. Mais pour toi aussi, Juda, s'annonce la moisson quand j'aurai décidé de rétablir mon peuple. Mais alors que je veux guérir Israël, les crimes des gens d'Éfraïm, les méfaits de ceux de Samarie paraissent au grand jour. » C'est vrai qu'ils pratiquent l'escroquerie. Quand un voleur s'introduit dans une maison, le reste de sa bande sévit au dehors. Mais il ne vient à l'idée de personne que je suis au courant du mal qu'ils font. Les voilà prisonniers de leurs propres méfaits. J'ai tout cela sous les yeux. Leurs crimes amusent le roi et leurs intrigues distraient les ministres. Tous pratiquent l'adultère. Ils sont comme un four surchauffé que le boulanger ne surveille plus entre le moment où il a pétri la pâte et celui où elle a levé. Le jour où notre roi fut rendu malade par des princes qui lui servirent un vin empoisonné, le roi tendit la main aux insolents. Comme on accumule du bois pour faire monter la température d'un four, ils avaient mis toute leur ardeur à élaborer ce complot. C'est comme un boulanger qui aurait passé toute la nuit à dormir. Au matin, son four est extrêmement chaud. Tous, ils sont aussi brûlants que ce four pour vouloir éliminer leurs dirigeants. Leurs rois tombent les uns après les autres: aucun d'eux ne fait appel à moi. Éfraïm se confond alors avec les autres peuples. On dirait une galette à moitié cuite. Des étrangers mangent ses forces, et lui ne s'en aperçoit pas. Il a déjà des cheveux blancs mais il ne s'en rend pas compte. L'orgueil du peuple d'Israël témoigne contre lui. Israël n'est pas revenu vers le Seigneur son Dieu. Dans tous ces événements on ne l'a pas consulté. Les gens d'Éfraïm sont une colombe stupide qui se laisse séduire par n'importe qui: ils font appel à l'Égypte, puis ils se rendent en Assyrie. Mais pendant qu'ils y vont, je lance sur eux mon filet, je les fais tomber comme un oiseau, et je les corrige comme je l'ai annoncé à leur assemblée. Quel malheur pour ceux qui errent loin de moi! C'est le désastre pour eux, car ils sont révoltés contre moi. Alors que moi je les libère, eux disent n'importe quoi à mon sujet! Plutôt que de m'appeler au secours du fond de leur cœur, ils se couchent en poussant des hurlements et se font des incisions sur le corps. Ils comptent ainsi obtenir de meilleures moissons, de meilleures vendanges, mais ils ne font que se détourner de moi. Or, c'est moi qui leur avais donné le savoir et la force! Mais ils n'ont envers moi que de mauvaises pensées. S'ils reviennent, ils ne se tournent pas pour autant vers moi. Ils sont aussi décevants que la flèche d'un arc à la corde détendue. Leurs chefs tomberont à la guerre pour leurs paroles insolentes, et l'on rira bien d'eux en Égypte! Sonnez de la trompette, donnez l'alarme! Comme un vautour le malheur plane sur le pays du Seigneur. « Les gens d'Israël ont rompu l'alliance qui les liait à moi, dit le Seigneur; ils ont rejeté mon enseignement. Ils crient vers moi: “Mon Dieu, nous qui sommes Israël, nous te reconnaissons!” Puisqu'Israël a rejeté ce qui est bien, le premier ennemi venu les met en fuite. Sans me demander mon avis, ils se sont donné des rois. Ils ont nommé des ministres, et je n'en savais rien. Ils se servent de leur argent et de leur or pour fabriquer des idoles, ce qui est le meilleur moyen de tout perdre! Gens de Samarie, votre veau a été rejeté. Vous avez provoqué mon indignation. Jusqu'à quand persisterez-vous à vous salir? Votre veau a été fabriqué en Israël, c'est un artisan qui l'a fait, il n'a rien d'un dieu! Oui, le veau de Samarie éclatera en mille morceaux. Ils ont semé le vent, ils récolteront la tempête. Comme dit le proverbe: “Blé sans épi ne donne pas de farine”. Et le peu que donnerait ce blé, ce sont des étrangers qui le consommeront. Israël s'est fait dévorer. Il est désormais pour les autres peuples comme un objet sans intérêt. Il a pris l'initiative de se rendre en Assyrie. Alors que même un âne sauvage peut vivre tout seul, les gens d'Éfraïm se croient obligés d'acheter des amis! Pourtant, malgré tous les cadeaux qu'ils font aux autres peuples, le moment est venu où je vais les rassembler. Mais d'ici peu ils souffriront sous la charge que le roi des princes fera peser sur eux. Éfraïm a dressé d'innombrables autels, qui ne leur ont servi qu'à se rendre encore plus coupables! J'aurais beau recopier pour lui des milliers d'exemplaires de mon enseignement, il n'en tiendrait aucun compte. » Oui, ils aiment offrir des sacrifices dont ils mangent la viande. Mais le Seigneur n'y trouve aucun plaisir. Il n'oublie pas leurs crimes, il passe en revue leurs fautes. Ils retourneront en Égypte. Israël s'est construit des palais, oubliant ainsi son créateur. Juda, de son côté, a fortifié quantité de villes. « Mais je mettrai le feu à ses villes, dit le Seigneur, le feu dévorera leurs belles maisons. » Israël, inutile de faire la fête jusqu'au délire comme les autres peuples. Tu t'es éloigné de ton Dieu en pratiquant la prostitution! Tu aimes recevoir des cadeaux partout où l'on bat le blé. Pourtant ni le blé que l'on bat sur l'aire ni l'huile qu'on recueille au pressoir ne seront pour les gens d'Israël. Le vin nouveau qu'ils attendent leur passera sous le nez. Ils ne pourront pas rester dans le pays du Seigneur: Éfraïm devra retourner en Égypte ou aller en Assyrie manger des nourritures impures. Non, ils ne répandront plus en l'honneur du Seigneur une offrande de vin; leurs sacrifices ne lui plairont plus; ils seront comme cette nourriture qu'on partage quand on est en deuil: les personnes qui en mangent sont déjà impures. Leur pain satisfera leur faim, mais on ne l'apportera pas pour l'offrir dans la maison du Seigneur. Que ferez-vous alors pour préparer le jour du Rendez-vous, la fête du Seigneur? Car voici ce qui se passera quand ils fuiront leur pays dévasté: l'Égypte les recueillera, la ville de Memphis sera leur tombeau. Ici les orties prendront possession de leurs trésors en argent, et les ronces envahiront leurs tentes. Oui, le moment vient où le Seigneur interviendra. Le moment vient du règlement des comptes! Ils sauront alors en Israël si le prophète est aussi fou qu'ils le disent et si l'homme inspiré divague. Tout cela est l'effet de vos innombrables crimes et de votre violente hostilité. Éfraïm est en embuscade. Il suffit qu'un prophète soit avec mon Dieu pour qu'on lui tende des pièges partout où il va. Dans la maison de son Dieu il ne rencontre qu'hostilité. Vous vous êtes enfoncés dans le mal comme jadis à Guibéa. Mais le Seigneur se souvient de vos crimes, il punira vos fautes. « Autrefois, dit le Seigneur, quand j'ai rencontré Israël, j'étais comme une personne qui trouve des raisins en plein désert. Oui, j'ai découvert vos ancêtres comme on cueille la toute première figue qu'on aperçoit sur un figuier. Mais à peine arrivés à Beth-Péor, ils se sont attachés à Baal -la-honte et ils sont devenus du même coup aussi détestables que leur nouvel amant. La gloire des gens d'Éfraïm s'envolera maintenant comme une volée de moineaux. Bientôt il n'y aura chez eux plus de naissance, plus de grossesse, plus de conception! Et même s'ils parviennent à élever quelques enfants, je les en priverai si bien qu'il ne restera personne. Quand je leur tournerai le dos, leur malheur sera grand! La première fois que j'ai vu Éfraïm, il avait tout pour devenir une palmeraie plantée dans une oasis. Aujourd'hui il envoie ses propres enfants au massacre. » Seigneur, s'il faut une sanction, laquelle choisir? Que leurs femmes n'aient pas d'enfants et si elles en ont, qu'elles ne puissent pas les allaiter! « Tous leurs méfaits, dit encore le Seigneur, se sont manifestés à Guilgal où j'ai commencé à les détester. Je les chasserai donc de chez moi pour le mal qu'ils ont commis; je cesserai de les aimer. Leurs chefs sont tous des rebelles. Éfraïm est bien atteint! Ses racines sont desséchées, il ne portera plus aucun fruit. Et même s'ils ont encore des enfants, j'enverrai à la mort leurs précieux rejetons. » Mon Dieu ne veut plus d'eux, car ils ne l'ont pas écouté. Ils deviendront errants parmi les autres peuples. Une vigne prospère, qui produisait beaucoup: voilà ce qu'était Israël! Mais plus il produisait de fruits, plus il multipliait les autels; plus son pays prospérait, plus somptueuses étaient les pierres dressées. Ces gens sont des hypocrites. Mais ils vont maintenant devoir reconnaître leur faute. Le Seigneur brisera leurs autels et détruira leurs pierres dressées. Et maintenant ils vont jusqu'à dire: « Nous, nous n'avons plus de roi, et nous ne reconnaissons pas l'autorité du Seigneur. Du reste, à quoi nous servirait un roi? » Ils multiplient les discussions, les malédictions pour un oui, pour un non, ils concluent toutes sortes d'alliances; mais le droit n'est pour eux qu'une herbe vénéneuse poussant dans un champ labouré. De plus, les habitants de Samarie honorent une espèce de vache qui se trouve à Béthel-l'enfer. Son peuple est en deuil et ses prétendus prêtres dansent autour d'elle en son honneur. Mais sa gloire est emportée, elle va se perdre au loin! Car on emmènera sa statue jusqu'en Assyrie en cadeau pour le grand roi. Éfraïm en sera humilié, Israël se mordra les doigts d'avoir adopté cette façon de vivre. Pour Samarie tout est fini, son roi s'en va à la dérive comme un bout de bois au fil de l'eau. Les lieux consacrés aux divinités sont dévastés: ils constituaient la faute d'Israël. Les broussailles et les épines envahissent les autels. C'est le moment de dire: « Montagnes, recouvrez-nous! », « Collines, protégez-nous! » Depuis l'affaire de Guibéa, Israël, tu manques à ton devoir. En effet rien n'a changé depuis ce temps et même le récit de la guerre qui a détruit les criminels de Guibéa ne leur a pas servi de leçon. « J'ai bien envie de les corriger, dit le Seigneur: c'est pourquoi des peuples s'uniront contre eux pour faire en sorte que, comme deux vaches attelées ensemble, ces peuples de Juda et Israël tracent un double sillon. Car Éfraïm est une génisse bien dressée. Elle aime participer au battage du blé. Et moi, quand j'ai découvert son cou musclé, j'ai voulu l'atteler: ainsi Juda aurait fait le labour et Jacob aurait tiré la herse ». Semez ce qui est juste, vous récolterez la bonté; défrichez-vous un champ nouveau: le moment est venu de vous tourner vers le Seigneur, jusqu'à ce qu'il vienne répandre sur vous le salut. Mais vous avez cultivé le mal, et récolté le crime, vous avez mangé le fruit de la trahison. Israël, tu as mis ta confiance dans des manœuvres politiciennes et dans le grand nombre de tes soldats. Aussi, quand le fracas des combats retentira au sein de ton peuple, tes villes fortifiées seront toutes rasées. Elles auront le sort de Beth-Arbel, dévastée par le roi Chalman, qui écrasa les mères en même temps que leurs enfants. Voilà la conséquence de ce que vous faites à Béthel; c'est l'effet de votre extrême méchanceté tant et si bien qu'un beau matin, le roi d'Israël disparaîtra. Quand Israël était jeune, je l'aimais, dit le Seigneur, et je l'ai appelé, lui mon fils, à sortir d'Égypte; mais ils se sont éloignés de ceux qui les appelaient, et ils ont offert des sacrifices à Baal et des offrandes en l'honneur des idoles. C'est pourtant moi qui ai guidé les pas d'Éfraïm, la génisse. Je posais le joug sur leurs épaules. Mais ils n'ont pas reconnu que je prenais soin d'eux. Je les guidais avec humanité, avec les liens de l'amour. J'étais pour eux comme quelqu'un qui retire le joug que porte la bête contre sa mâchoire. C'était comme si je me penchais vers elle pour la faire manger. Ce peuple d'Israël ne retournera pas en Égypte, ce sera l'Assyrie qui dominera sur lui. Car il a refusé de revenir vers moi. Aussi la guerre fait-elle rage dans ses villes et détruit ses défenses, elle engloutit tout. C'est la conséquence de la politique d'Israël. Mon peuple s'accroche à sa trahison; on l'appelle à se relever, mais sans le moindre succès. Pourtant comment peut-on imaginer que je t'abandonne, Éfraïm, que je te trahisse, Israël? Comment pourrais-je te traiter comme les villes d'Adma et de Seboïm? Une telle décision me bouleverserait, l'émotion serait trop forte. Mon indignation n'aura pas le dernier mot. Je ne reviendrai pas pour détruire Éfraïm. Car moi, je ne suis pas un être humain, je suis Dieu. Au milieu de vous, je suis le Dieu saint, et je ne viens pas pour faire éclater ma fureur. » Alors les exilés se mettront en route en suivant le Seigneur. Celui-ci rugira comme un lion. À son rugissement, venant de l'ouest, ses fils prendront leur envol. Ils prendront leur envol d'Égypte comme une volée de moineaux, et de l'Assyrie, comme un vol de colombes. « Je les ramène dans leurs maisons », dit le Seigneur. Le peuple d'Éfraïm m'entoure de déloyauté; les gens d'Israël forment tout autour de moi un cercle de traîtres. Quant à Juda, il marche devant un dieu païen, et il reste fidèle au culte des serviteurs de ce dieu. Éfraïm passe son temps à courir après le vent. Et c'est un vent desséchant qu'il poursuit tous les jours. Bien qu'il ait conclu une alliance avec les Assyriens, c'est aussi vers l'Égypte qu'il exporte son huile. Il multiplie les trahisons qui ne peuvent que déboucher sur encore plus de violence. Par ailleurs, le Seigneur est en procès avec les gens de Juda. Il interviendra contre le peuple de Jacob pour sa mauvaise conduite, il fera revenir sur ce peuple le mal qu'il a commis. Jacob n'était pas né qu'il dupait déjà son frère. Une fois devenu homme, il s'est battu contre Dieu. Il combattit contre un ange, il l'emporta, si bien que l'autre pleura, demanda grâce et lui donna rendez-vous à Béthel. C'est là qu'il nous a parlé, lui le Dieu de l'univers. Celui qu'on nomme “le Seigneur” a dit: « Tu reviendras vers ton Dieu. Pratique la bonté et respecte le droit, et ne cesse jamais de compter sur ton Dieu. Les Cananéens, ces voleurs, utilisent des balances faussées. Et toi Éfraïm, tu dis: “C'est vrai, je me suis enrichi, j'ai fait fortune. Mais il n'y a pas de mal à faire des bénéfices, ce n'est ni un crime ni même une faute!” Eh bien, moi le Seigneur, je suis ton Dieu depuis que tu étais en Égypte. Je te ramènerai à la vie des nomades, comme au temps de notre rencontre. J'ai confié ma parole aux prophètes. Je leur envoyais toutes sortes de visions et par leur intermédiaire, je propose toutes sortes de paraboles. Les gens de Galaad ont été de vrais malfaiteurs; il ne reste rien d'eux. Au sanctuaire à Guilgal ils offraient en sacrifice taureau après taureau. Mais aujourd'hui leurs autels ne sont plus que des tas de pierres dans les champs. » Jacob s'était enfui en Haute-Mésopotamie. Il se mit au service d'un autre pour le prix d'une femme. Et pour le prix d'une autre femme, il se fit gardien de troupeau. Mais c'est grâce à un prophète que le Seigneur fit sortir Israël d'Égypte. Et c'est aussi un prophète qu'il chargea d'être le berger de son peuple. Mais les gens d'Éfraïm ont causé au Seigneur une blessure amère. Aussi leur maître rejette-t-il sur eux les conséquences de leurs crimes. Il leur fait payer leurs affronts. Quand Éfraïm prenait la parole, tout le monde avait peur! Il dominait Israël. Mais il s'est rendu coupable d'adorer le dieu Baal, ce qui lui a été fatal. Et maintenant, ces gens s'entêtent dans leur faute: avec leur argent ils se moulent des statuettes, des idoles de leur invention. Ce ne sont que des œuvres d'artisan, et c'est à leur sujet qu'ils disent qu'on doit leur offrir des sacrifices! À des statues de veaux, ils envoient des baisers! C'est pourquoi ces gens disparaîtront tous, comme un nuage matinal, comme la rosée vite dissipée, comme des brins de paille envolés loin de l'aire où l'on bat le blé, ou comme une fumée qui s'échappe de la cheminée. Israël, depuis ta sortie d'Égypte, je suis le Seigneur ton Dieu. Tu ne connaîtras pas d'autre dieu que moi, car il n'existe pas d'autre sauveur que moi. Je te connaissais déjà quand tu étais dans le désert, ce pays de la sécheresse. Mais une fois au pâturage, quand tu as mangé à ta faim et que tu t'es rassasié, tu t'es gonflé d'orgueil et tu m'as oublié! Alors je me suis transformé en lion contre vous, et en panthère embusquée sur le chemin. Si je vous attaque, c'est que je suis comme une ourse à qui l'on a pris son petit, et comme elle, je vous déchire la poitrine. Comme une lionne je vous dévore, et les bêtes sauvages feront disparaître vos cadavres. Israël, ce qui te perd, c'est qu'il n'y avait que moi pour t'apporter du secours. Ton roi, qu'est-il devenu, lui qui devait te sauver dans toutes tes villes? Où sont ceux qui devaient te diriger? N'est-ce pas toi qui m'avais supplié en disant: “Donne-moi un roi et des chefs ”? Je t'ai donné un roi, même si j'étais en colère contre toi; mais maintenant je te le reprends, car je suis furieux contre vous. « Les torts du peuple d'Éfraïm sont bien enregistrés; les preuves de sa faute ont été mises en lieu sûr. Il commence à éprouver des douleurs aussi insupportables que celles d'une femme qui accouche. Mais c'est un enfant insensé: le moment venu, il refuse de sortir du ventre maternel! Et moi, le Seigneur, je devrais arracher ces gens aux griffes de la mort, les délivrer du monde des morts? Mort, où sont tes armes? Mort, où est ton pouvoir mortel! Quant à moi, je suis devenu insensible à la pitié. Peu importe si Éfraïm prospère parmi ses frères, le vent desséchant se lève, il arrive du désert. C'est le Seigneur qui l'envoie. La source tarira, la fontaine sera à sec. Le trésor, tout ce qui est précieux, le vent l'emportera. Les habitants de Samarie reconnaissent leur faute: ils sont en révolte contre leur Dieu. La guerre les tue, leurs enfants sont écrasés, leurs femmes enceintes sont éventrées. » Reviens, Israël, reviens au Seigneur ton Dieu! C'est par ta faute que tu es tombé. Revenez au Seigneur en reprenant ces paroles: « Pardonne tout notre crime. Plutôt que de te sacrifier des taureaux, nous préférons te déclarer notre foi. Reçois favorablement ces quelques mots: Ce n'est pas l'Assyrie qui pourra nous sauver. Nous ne monterons plus sur des chevaux de guerre. Les idoles sont seulement des objets fabriqués; nous ne les appellerons plus jamais “notre Dieu”. Car toi seul sais montrer de la bonté à l'orphelin. » « Je guérirai Israël de son infidélité, dit le Seigneur. En toute liberté, je lui dirai mon amour, car je ne lui en veux plus. Je serai pour lui comme une rosée bienfaisante. Il fleurira comme un lis, il s'enracinera comme les arbres du Liban. Son feuillage prendra de l'ampleur, il sera beau comme un olivier, et il répandra le parfum des forêts du Liban. Ceux qui habitaient sous son ombre reviendront. Ils cultiveront le blé, ils prospéreront comme la vigne, ils auront la réputation des grands vins du Liban. Éfraïm, qu'ai-je de commun avec les idoles? Moi, je réponds à ta prière et je ne te quitte pas des yeux. Je suis comme un cyprès, un arbre toujours vert. C'est moi qui te fournis tes récoltes. » Qui est assez sage pour comprendre ces paroles? S'il y a quelqu'un d'avisé, il en connaîtra le sens. Le Seigneur, en effet, trace des chemins sans détour. Les personnes qui sont justes y marcheront, mais les rebelles y perdront l'équilibre. La parole du Seigneur fut adressée à Joël, fils de Petouel. Écoutez, vous les anciens, ouvrez vos oreilles, vous tous, habitants du pays! Semblable chose s'est-elle produite de votre temps ou du temps de vos ancêtres? Faites-en le récit à vos enfants; ils le répéteront à leurs propres enfants, et leurs enfants à la génération suivante. Ce que les chenilles laissent de la récolte est dévoré par les sauterelles; ce que laissent les sauterelles est dévoré par les hannetons; ce que laissent les hannetons est dévoré par les criquets. Réveillez-vous, ivrognes, et pleurez! Mettez-vous à hurler, vous tous, buveurs de vin, car le vin nouveau vous est enlevé de la bouche. Un peuple attaque mon pays. Il est acharné, innombrable, dévastateur comme les dents du lion ou les crocs de la lionne. Il ravage mes vignes, il détruit complètement mes figuiers. Il les ronge, il les dépouille de leur écorce et ne laisse que des rameaux blanchis. Lamentez-vous comme une jeune femme en deuil pleurant le mari qu'elle vient d'épouser. On n'apporte plus à la maison du Seigneur ni offrandes de blé, ni offrandes de vin. C'est pourquoi les prêtres sont en deuil, eux qui sont chargés de servir le Seigneur. Les champs sont dévastés, la terre est plongée dans la tristesse. Plus de blé, plus de vin, plus une goutte d'huile fraîche. Cultivateurs, soyez consternés, vignerons, criez de désespoir! Car le meilleur du blé comme l'orge sont perdus, toutes les récoltes sont anéanties. La vigne est desséchée, les figuiers sont flétris. Grenadiers, dattiers ou pommiers, tous les arbres fruitiers sont rabougris. Toute joie s'est éteinte parmi les humains. Prenez vos habits de deuil et pleurez, vous les prêtres! Lamentez-vous, vous qui êtes chargés du service de l'autel! Venez, passez la nuit dans la tristesse, vous, les serviteurs de notre Dieu, car on n'apporte plus à la maison de Dieu ni offrandes de blé, ni offrandes de vin. Ordonnez un temps de jeûne, convoquez une assemblée solennelle; réunissez les anciens et toute la population dans la maison du Seigneur, notre Dieu, adressez-lui vos supplications. Hélas, quel jour de malheur! Le jour du Seigneur est proche! Il vient comme une dévastation venant du Dieu souverain. Là, sous nos yeux, disparaît notre nourriture et, loin de la maison de notre Dieu, s'en vont la gaieté et la joie. Sous les mottes de terre les graines sont desséchées. Il n'y a plus de blé! Les greniers sont vides, les granges sont en ruine. Écoutez comme les bêtes gémissent! Les troupeaux errent dans tous les sens, car ils n'ont plus de pâturages. Même les moutons dépérissent. Vers toi, Seigneur, je crie! Car le feu dévore l'herbe de la steppe, les flammes consument tous les arbres des champs. Les bêtes sauvages elles-mêmes tournent la tête dans ta direction, car les cours d'eau sont à sec. Le feu ravage l'herbe de la steppe. Sonnez de la trompette dans Sion, donnez l'alarme sur la montagne qui appartient à Dieu. Tremblez, vous les habitants du pays, car il arrive, il est tout proche, le jour du Seigneur. C'est un jour d'obscurité profonde, un jour de nuages et de brouillard. Semblable à la nuit qui se répand sur les montagnes, voici qu'arrive un peuple nombreux et redoutable. On n'en a jamais vu de pareil et on n'en verra plus jamais dans les générations à venir. Devant lui est un feu destructeur; après lui, des flammes brûlantes. Avant son passage la terre était un jardin d'Éden, et après c'est un désert sinistre: rien ne lui a échappé! On dirait une armée de chevaux, des cavaliers qui s'élancent. Ils bondissent d'une montagne à l'autre, on croirait entendre des chars de combat, ou le crépitement de flammes en train de brûler l'herbe sèche. Ils viennent comme un peuple puissant rangé en ordre de bataille. À son approche tout le monde est terrifié, la peur fait pâlir les visages. Comme des soldats ils vont à l'assaut, comme des guerriers ils escaladent les murailles. Chacun s'avance droit devant soi, sans s'écarter de son chemin. Aucun d'eux ne gêne les autres, car chacun suit sa propre route. Ils se ruent à travers les obstacles, rien ne peut les arrêter. Ils se répandent dans la ville, courent sur les murailles, s'introduisent dans les maisons, entrent par les fenêtres, comme des voleurs. À leur approche la terre tremble, les cieux semblent chavirer, le soleil et la lune s'obscurcissent, les étoiles perdent leur éclat. Le Seigneur fait tonner sa voix à l'avant de son armée. Les troupes qui exécutent ses ordres sont nombreuses et redoutables. Oui, le jour du Seigneur est grand, il est redoutable: qui pourra le supporter? « Dès maintenant, dit le Seigneur, revenez à moi. Faites-le de tout votre cœur: jeûnez, pleurez et suppliez-moi. Il ne suffit pas de déchirer vos vêtements, c'est votre cœur qu'il faut changer! » Oui, revenez au Seigneur, votre Dieu: Il est bienveillant et plein de tendresse, lent à la colère et d'une immense bonté, toujours prêt à renoncer à ses menaces. Qui sait s'il ne reviendra pas, s'il ne changera pas d'avis et s'il vous comblera de bienfaits? Alors vous lui apporterez des offrandes de blé et de vin. Sonnez de la trompette à Sion, ordonnez un temps de jeûne, convoquez une assemblée! Groupez le peuple pour une réunion solennelle. Rassemblez les personnes âgées, réunissez les jeunes gens et même les tout petits enfants. Que les nouveaux mariés eux-mêmes quittent la chambre de leurs noces. Que les prêtres qui servent le Seigneur pleurent entre le vestibule d'entrée et l'autel, et qu'ils supplient Dieu ainsi: « Seigneur, accorde ta grâce à ton peuple, ne livre pas les tiens à la honte, ne permets pas que des populations étrangères se moquent d'eux. Pourquoi dirait-on parmi les autres peuples: “Où est leur Dieu?” » Le Seigneur aime son pays d'un amour ardent, il a épargné son peuple et il lui répond ainsi: « Je vous donnerai de nouveau du blé, du vin et de l'huile. Vous en serez comblés! Plus jamais je ne vous livrerai aux moqueries des autres peuples. Je chasserai vos ennemis venus du nord, je les repousserai au loin vers des terres désertes et desséchées, je jetterai leur avant-garde dans la mer Morte, et leur arrière-garde dans la Méditerranée. Il s'en dégagera une puanteur, il en montera une infection. Le Seigneur accomplit de grandes œuvres. Toi, la terre, n'aie plus de crainte! Que ta joie éclate, car le Seigneur accomplit de grandes œuvres. Vous, les animaux, n'ayez plus de crainte! L'herbe de la steppe reverdit, les arbres portent des fruits, les figuiers et les vignes en sont couverts. Et vous, les habitants de Sion, que votre joie éclate, à cause du Seigneur, votre Dieu. À l'automne il vous envoie la pluie qui vous est nécessaire, comme autrefois il fait tomber les averses d'automne et de printemps. Les granges sont remplies de blé, les cuves débordent de vin et d'huile. Oui, dit le Seigneur, je vous dédommage, pour les récoltes dévorées par les chenilles, les sauterelles, les hannetons et les criquets, cette grande armée d'insectes que j'ai envoyés contre vous. Vous mangerez à votre faim, vous m'acclamerez, moi, le Seigneur votre Dieu, qui accomplis pour vous des actions extraordinaires. Et jamais plus mon peuple ne sera livré à la honte! Alors vous comprendrez que je suis présent au milieu d'Israël, que le Seigneur votre Dieu, c'est moi et personne d'autre. Non, jamais plus mon peuple ne sera livré à la honte! » « Par la suite, dit le Seigneur, je répandrai mon Esprit sur tout être humain. Vos fils et vos filles deviendront prophètes, je parlerai par des rêves aux plus âgés parmi vous et par des visions à vos jeunes gens. Même sur les serviteurs et sur les servantes, je répandrai mon Esprit en ces jours-là. Je susciterai des prodiges dans les cieux et sur la terre. Il y aura du sang, du feu et des nuages de fumée. Le soleil deviendra obscur et la lune rouge comme du sang, avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et redoutable. » Alors toute personne qui fera appel au Seigneur sera sauvée. Sur la montagne de Sion, à Jérusalem, certains échapperont au désastre, comme le Seigneur l'a promis. Ce seront des survivants que le Seigneur appelle. Paroles d'Amos, l'un des éleveurs de bétail du village de Técoa, ce qu'il a vu au sujet du royaume d'Israël, deux ans avant le tremblement de terre, à l'époque où régnaient Ozias en Juda et Jéroboam, fils de Joas, en Israël. Amos disait: « De Jérusalem le Seigneur rugit, de Sion il fait entendre sa voix. Alors c'est la désolation dans tous les pâturages, c'est la sécheresse au sommet du mont Carmel. » Voici ce que déclare le Seigneur: « J'ai plus d'un crime à reprocher aux Syriens de Damas, et en particulier celui-ci: ils ont écrasé sous des herses de fer les habitants de Galaad. C'est pourquoi je ne reviendrai pas sur ma décision: Je mettrai le feu au palais du roi Hazaël, au château du roi Ben-Hadad. Je ferai sauter les verrous de Damas, et j'éliminerai celui qui siège sur cette vallée du crime, le roi qui règne dans cette cité du plaisir. Quant au peuple syrien, il ira en captivité à Quir », dit le Seigneur. Voici ce que déclare le Seigneur: « J'ai plus d'un crime à reprocher aux Philistins de Gaza, et en particulier celui-ci: ils ont exilé les populations de villages entiers pour les livrer aux Édomites. C'est pourquoi je ne reviendrai pas sur ma décision: Je mettrai le feu aux murailles de Gaza; le feu dévorera ses belles maisons. J'exterminerai les habitants d'Asdod et le roi qui règne à Ascalon. Je m'acharnerai sur les gens d'Écron. Les Philistins n'auront pas de survivants », dit le Seigneur Dieu. Voici ce que déclare le Seigneur: « J'ai plus d'un crime à reprocher aux Phéniciens de Tyr, et en particulier celui-ci: ils n'ont pas honoré le pacte fraternel qui les liait à Israël; ils ont emmené les populations de villages entiers pour les livrer aux Édomites. C'est pourquoi je ne reviendrai pas sur ma décision: Je mettrai le feu à la ville de Tyr; le feu dévorera ses belles maisons. » Voici ce que déclare le Seigneur: « J'ai plus d'un crime à reprocher aux gens d'Édom, et en particulier celui-ci: Ils se sont lancés, l'épée à la main, à la poursuite de leurs frères d'Israël. Ils ont étouffé toute pitié, ils ont gardé sans fin la rage de déchirer et conservé une rancune sans limite. C'est pourquoi je ne reviendrai pas sur ma décision: Je mettrai le feu à leur ville de Téman; le feu dévorera les belles maisons qui se trouvent à Bosra. » Voici ce que déclare le Seigneur: « J'ai plus d'un crime à reprocher aux Ammonites, et en particulier celui-ci: ils ont éventré les femmes enceintes du pays de Galaad afin d'agrandir leur territoire. C'est pourquoi je ne reviendrai pas sur ma décision: Je mettrai le feu à leur ville de Rabba; le feu dévorera ses belles maisons, au jour de la bataille, parmi les cris de guerre, dans la tempête d'un jour d'ouragan. Leur roi partira en captivité, et ses princes avec lui », dit le Seigneur. Voici ce que déclare le Seigneur: « J'ai plus d'un crime à reprocher aux gens de Moab, et en particulier celui-ci: ils ont brûlé les ossements du roi d'Édom, ils en ont fait de la chaux. C'est pourquoi je ne reviendrai pas sur ma décision: Je mettrai le feu au pays de Moab; le feu dévorera les belles maisons qui se trouvent à Quérioth. Moab succombera au milieu du tumulte, des cris de guerre et des sonneries de trompette. J'éliminerai son premier magistrat, et je massacrerai tous ses chefs avec lui », dit le Seigneur. Voici ce que déclare le Seigneur: « J'ai plus d'un crime à reprocher aux gens de Juda, et en particulier celui-ci: ils ont méprisé mon enseignement, ils n'ont pas observé mes commandements. Ils se sont laissé égarer par les faux dieux qui attiraient déjà leurs ancêtres. C'est pourquoi je ne reviendrai pas sur ma décision: Je mettrai le feu au pays de Juda; le feu dévorera les belles maisons qui se trouvent à Jérusalem. » Voici ce que déclare le Seigneur: « J'ai plus d'un crime à reprocher aux gens d'Israël. C'est pourquoi je ne reviendrai pas sur ma décision. Je leur reproche en particulier ceci: ils vendent le juste pour de l'argent, ils vendent le malheureux pour une paire de sandales. Ils n'ont qu'un désir: voir les personnes faibles humiliées; au tribunal ils font rejeter la requête du pauvre. Le père et le fils se succèdent dans le lit de la même fille, ce qui est une insulte à mon honneur. Dans tous les lieux de culte, ils s'étendent sur les vêtements qu'ils ont pris en gage aux pauvres. Dans le temple de leur dieu, ils boivent le vin qu'ils ont confisqué. Moi, pourtant, j'avais détruit pour vous les populations amorites; ces gens aussi grands que les cèdres, aussi robustes que les chênes, je les avais détruits des pieds à la tête. Avant cela, c'est moi déjà qui vous avais fait sortir d'Égypte, et qui vous avais accompagnés pendant quarante ans au désert, jusqu'à ce que vous vous empariez du pays des Amorites. Plus tard, parmi vos fils, j'ai suscité des prophètes; j'ai appelé certains de vos jeunes hommes à s'engager envers moi par un vœu. N'est-ce pas vrai, gens d'Israël? demande le Seigneur. Or vous avez fait boire du vin à ceux qui ne devaient pas en boire, puisqu'ils s'étaient engagés envers moi par un vœu, et vous avez donné cet ordre aux prophètes: “Ne prophétisez pas!” Eh bien, sous vos propres pas j'ébranlerai la terre, comme sous les roues d'un chariot surchargé d'épis de blé. Il sera impossible aux plus lestes de gagner un refuge, et impossible aux plus forts de déployer leur vigueur; il sera impossible aux soldats d'élite de sauver leur propre vie! Le tireur à l'arc ne résistera pas, le meilleur coureur n'échappera pas, le cavalier lui-même ne s'en tirera pas. Ce jour-là, le plus courageux parmi les soldats d'élite jettera ses armes et s'enfuira tout nu », dit le Seigneur. Gens d'Israël, vous la famille que le Seigneur a fait sortir d'Égypte, écoutez ce qu'il déclare contre vous: « Vous seuls, je vous ai distingués, parmi toutes les familles de la terre. C'est pourquoi je vous demanderai compte de tous les crimes que vous avez commis. » Deux personnes font-elles route ensemble sans s'être d'abord rencontrées? Le lion rugit-il dans les bois s'il n'a pas trouvé une proie? Et gronde-t-il dans sa tanière s'il n'a rien attrapé? L'oiseau tombe-t-il dans un piège sans un appât qui l'attire? Un filet se referme-t-il sans avoir fait de prise? La trompette retentit-elle comme alarme dans une ville sans inquiéter tout le monde? Arrive-t-il un malheur dans une ville sans que le Seigneur en soit l'auteur? À vrai dire, le Seigneur Dieu ne fait rien sans révéler ses intentions à ses serviteurs, les prophètes. Quand le lion rugit, qui n'aurait pas peur? Quand le Seigneur Dieu a parlé, qui refuserait de transmettre son message? Sur les toits des belles maisons d'Asdod et des belles maisons d'Égypte, lancez cet appel: « Rassemblez-vous sur les hauteurs autour de Samarie pour constater les nombreux désordres et l'oppression qui y sévissent. » Le Seigneur dit en effet: « Les gens de Samarie ne savent pas ce qu'est une action honnête. Ils entassent dans leurs belles maisons tout ce que leur rapportent la violence et le pillage. » C'est pourquoi, Samarie, voici ce que le Seigneur Dieu déclare: « L'ennemi encerclera le pays, il abattra tes fortifications, il pillera tes belles maisons. » Voici ce que déclare le Seigneur: « Quand le lion a pris un mouton, le berger arrache de sa gueule deux pattes ou un bout d'oreille. Ainsi en sera-t-il pour les Israélites qui vivent à Samarie, au creux d'un divan ou sur les coussins d'un lit: on n'en sauvera que des débris. » « Écoutez, dit le Seigneur Dieu, le Dieu de l'univers, et transmettez cet avertissement aux descendants de Jacob: Le jour où j'interviendrai pour punir les crimes d'Israël, j'interviendrai contre les autels qui se trouvent à Béthel. Leurs angles seront cassés et tomberont à terre. J'abattrai les maisons d'hiver aussi bien que les maisons d'été. Finies, les résidences décorées d'ivoire! En ruine, ces vastes logements! » dit le Seigneur. Vous, les dames de Samarie, florissantes comme les vaches du Bachan, écoutez ce que j'ai à dire: vous opprimez les personnes faibles, vous maltraitez les pauvres, et vous dites à vos maris: « Apporte donc à boire, et buvons! » Eh bien, le Seigneur Dieu l'a juré: « Aussi vrai que je suis Dieu, les jours viennent où l'on vous traînera, jusqu'aux dernières, comme des poissons pris à l'hameçon. Vous devrez quitter la ville par les brèches de la muraille, chacune droit devant soi, et vous serez rejetées vers le nord », dit le Seigneur. « Gens d'Israël, fréquentez le temple de Béthel tout en vous révoltant contre moi, ou celui à Guilgal tout en multipliant vos révoltes. Le lendemain de votre arrivée présentez vos sacrifices, et le surlendemain offrez vos dons en nature. Faites brûler sur l'autel du pain qui a levé pour vos sacrifices de louange. Annoncez à grands cris les dons volontaires que vous m'offrez, puisque c'est cela que vous aimez, gens d'Israël », dit le Seigneur Dieu. « Moi, dans toutes vos villes, je vous ai laissés le ventre creux; dans toutes vos localités j'ai fait manquer le pain, mais vous n'êtes pas revenus à moi, dit le Seigneur. Je vous ai aussi privés de pluie à trois mois de la moisson. J'ai fait tomber la pluie sur telle ville et non sur telle autre. Tel champ a reçu l'averse, et tel autre s'est desséché, faute de recevoir de l'eau. De deux ou trois villes on se traînait vers une autre pour obtenir de l'eau à boire, sans pourtant en trouver assez. Mais vous n'êtes pas revenus à moi, dit le Seigneur. J'ai frappé de maladie vos céréales, les faisant sécher ou pourrir sur pied. Les sauterelles ont dévoré tous vos jardins et vos vignes, ainsi que vos figuiers et vos oliviers, mais vous n'êtes pas revenus à moi, dit le Seigneur. J'ai envoyé contre vous la peste du bétail comme jadis en Égypte. J'ai laissé l'ennemi massacrer vos jeunes gens et capturer vos chevaux. Dans vos camps la puanteur des cadavres est montée jusqu'à vos narines, mais vous n'êtes pas revenus à moi, dit le Seigneur. J'ai tout bouleversé chez vous, comme jadis à Sodome et Gomorrhe. Vous l'avez échappé belle comme un tison tiré du feu, mais vous n'êtes pas revenus à moi, dit le Seigneur. C'est pourquoi, Israël, tu vas voir comment je te traite! Tiens-toi donc prêt à comparaître devant moi, ton Dieu. » Oui, c'est lui qui a formé les montagnes; il a créé le vent, il révèle aux humains ses projets. Il change la nuit en aurore. Il marche sur les plus hauts sommets. Son nom est le Seigneur, Dieu de l'univers. Gens d'Israël, écoutez ce que j'ai à dire: c'est un chant de deuil, que j'entonne à votre sujet. Comme une jeune fille morte, Israël est à terre, elle ne se relèvera plus. La voilà abandonnée sur son propre sol: personne pour la relever! Car voici ce que le Seigneur Dieu déclare au sujet des gens d'Israël: « Sur mille hommes d'une ville qui partent pour la guerre, il n'en restera que cent. Sur cent hommes d'un village qui partent pour la guerre, il n'en restera que dix. » Voici ce que déclare le Seigneur aux gens d'Israël: « Cherchez le Seigneur et vous vivrez! Mais ne me cherchez pas au temple de Béthel, n'entrez pas non plus au sanctuaire à Guilgal, ne vous rendez pas à celui de Berchéba. Car Guilgal sera exilé, oui exilé! Et Béthel, la maison de Dieu, sera réduite à rien! » Cherchez le Seigneur et vous vivrez! Sinon, descendants de Joseph, il jaillira comme un feu, qui consumera tout à Béthel, sans que personne puisse l'éteindre. Hélas, on change le droit en poison amer, on jette la justice à terre! Il a fait les constellations, les Pléiades et Orion. Il change l'obscurité en lumière du matin; il obscurcit le jour pour faire venir la nuit. Il convoque les eaux de la mer et les répand sur la terre. Son nom est le Seigneur. Il fait luire sur celui qui est fort l'éclair de la destruction, et la ruine survient dans la ville fortifiée. Au tribunal on est plein de haine pour celui qui rappelle le droit, et on a en horreur le témoin qui dit la vérité. « Vous exploitez le faible, vous prélevez du blé sur sa récolte. C'est pourquoi vous ne profiterez pas des maisons en pierre de taille que vous avez bâties, et vous ne goûterez pas le vin des vignes excellentes que vous avez plantées. Mais je n'ignore rien de tous vos crimes, je connais la gravité de vos fautes: vous êtes l'ennemi de la personne innocente, vous vous laissez acheter. Au tribunal vous empêchez qu'on fasse justice aux pauvres. » Ce temps est un temps de malheur, c'est pourquoi l'homme averti préfère garder le silence. Cherchez donc ce qui est bien et non pas ce qui est mal. Ainsi vous vivrez, et le Seigneur, le Dieu de l'univers, sera vraiment avec vous, comme vous le prétendez! Détestez ce qui est mal, aimez ce qui est bien. Au tribunal, rétablissez le droit. Alors le Seigneur, le Dieu de l'univers, se montrera peut-être bienveillant pour les derniers descendants de Joseph. Voici donc ce que déclare le Seigneur, le Dieu souverain de l'univers: « Sur toutes les places publiques on entendra des lamentations. Dans toutes les rues les gens s'écrieront: “Quel malheur! Quel malheur!” On convoquera pour le deuil les ouvriers de la ferme, et pour les chants mortuaires les pleureurs professionnels. Dans toutes les vignes il y aura des lamentations quand je passerai parmi vous », dit le Seigneur. Quel malheur de voir ceux qui attendent le jour où le Seigneur interviendra! Que vous apportera-t-il, ce jour du Seigneur? Un bonheur lumineux? Non, ce sera un jour de ténèbres, comme pour quelqu'un qui fuit devant un lion et tombe sur un ours. Il entre à la maison, appuie la main au mur, et se fait mordre par un serpent! Lumineux, le jour du Seigneur? Non, ce sera un jour de ténèbres, un jour d'obscurité, sans la moindre lumière! « Je déteste vos fêtes, je ne veux plus les voir, dit le Seigneur. Je ne peux plus sentir vos assemblées solennelles, ni les sacrifices complets que vous venez me présenter. Je n'éprouve aucun plaisir à vos offrandes de grains. Je ne regarde même pas les veaux gras que vous m'offrez en sacrifice de paix. Éloignez de moi le vacarme de vos cantiques; je ne veux plus entendre le son de vos harpes. Que le droit jaillisse comme une source! Que la justice coule comme un torrent intarissable! Pendant les quarante ans que vous avez passés au désert, m'avez-vous présenté des sacrifices et des offrandes, gens d'Israël? Vous avez porté les symboles de votre dieu-roi Sikouth et de votre dieu-étoile Kiyoun, ces objets que vous vous êtes fabriqués! C'est pourquoi je vous exilerai bien au-delà de Damas », déclare le Seigneur. Son nom est Dieu de l'univers. Hélas pour vous qui vous croyez en sécurité à Sion, et pour vous qui habitez sans soucis sur la colline de Samarie! Vous êtes, paraît-il, l'élite du premier des peuples. Et dire que les Israélites se tournent vers des gens comme vous! Rendez-vous plutôt à Kalné pour voir ce qui s'est passé. Ensuite allez de là jusqu'à Hamath, la grande ville. Puis descendez à Gath chez les Philistins. Vous le constaterez: vous ne valez pas mieux que ces royaumes-là, même si leur territoire est plus petit que le vôtre. Vous cherchez à reculer le jour du malheur. En réalité vous rapprochez le règne de la violence! Vous êtes allongés sur des lits décorés d'ivoire, vautrés sur vos divans pour déguster de l'agneau et manger du veau gras. Vous chantez à tue-tête au son de la harpe. Pour imiter David, vous créez de nouveaux instruments de musique. Vous buvez le vin dans de larges coupes, et vous vous parfumez aux huiles les plus fines. Mais vous ne vous affligez pas du désastre qui menace les tribus de Joseph. C'est pourquoi j'annonce maintenant que vous serez au premier rang de ceux que l'on exilera. Finie, la fête pour les fainéants! Le Seigneur, le Dieu de l'univers, a fait le serment que voici: « Aussi vrai que je suis le Seigneur Dieu, dis-je, l'orgueil du royaume d'Israël me répugne profondément. Je déteste ses belles maisons. Je livrerai à ses ennemis tout ce qu'il y a dans Samarie. » S'il reste dix hommes dans une famille, ils mourront. Alors un proche parent des morts emportera les cadavres hors de la maison pour les brûler. S'il se trouve un survivant dans la dernière pièce de la maison, ce proche parent lui demandera: « Y a-t-il encore quelqu'un avec toi? » – « Non, personne », répondra l'autre, qui ajoutera: « Silence! Ce n'est pas le moment de prononcer le nom du Seigneur. » Prenez garde, en effet: le Seigneur n'a qu'un ordre à donner, la grande maison tombe en ruine, et la petite maison se fissure. Est-ce que les chevaux courent sur les rochers? Est-ce qu'on y laboure avec des bœufs? Pourquoi donc avez-vous changé le droit en poison et une conduite juste en quelque chose d'amer? Vous fêtez votre victoire de Lo-Dabar, la Dérisoire; vous dites: « Nous sommes assez forts pour avoir repris Carnaïm, la Double Corne. » Mais moi, dit le Seigneur, le Dieu de l'univers, je dresserai contre vous, royaume d'Israël, un pays qui vous fera sentir son pouvoir depuis Lebo-Hamath, au nord, jusqu'au torrent de la Araba, au sud. Voici ce que le Seigneur Dieu me montra dans une vision: il façonnait un nuage de sauterelles, au moment même où l'herbe commençait à repousser, après la première coupe, celle qui est réservée au roi. Quand les sauterelles eurent dévoré presque toute la végétation du pays, je dis: « Je t'en prie, Seigneur Dieu, pardonne! Sinon comment Jacob ton peuple subsistera-t-il, lui qui est si petit? » Et le Seigneur changea d'avis: « Cela n'arrivera pas », dit-il. Le Seigneur Dieu me montra autre chose: il faisait appel au feu pour exercer son jugement; la chaleur tarissait les eaux souterraines et consumait le territoire d'Israël. Je dis alors: « Seigneur Dieu, arrête, je t'en prie! Sinon comment Jacob ton peuple subsistera-t-il, lui qui est si petit? » Et le Seigneur changea d'avis: « Cela n'arrivera pas non plus », dit-il. Le Seigneur me fit voir encore ceci: il était lui-même debout près d'une muraille verticale et tenait à la main un fil à plomb. Il me posa cette question: « Que vois-tu, Amos? » – « Un fil à plomb », répondis-je. Le Seigneur reprit: « Voici, je place une ligne de plomb au milieu de mon peuple, Israël. Je n'accepterai pas de la dépasser une fois de plus. Je dévasterai les lieux consacrés aux divinités par les descendants d'Isaac. Je ruinerai les sanctuaires d'Israël, et je m'attaquerai par la guerre à la dynastie de Jéroboam. » Amassia, le prêtre de Béthel, fit parvenir ce message à Jéroboam, roi d'Israël: « Amos cherche à renverser ton pouvoir dans le royaume d'Israël. Le pays ne peut tolérer davantage ses discours. Voici en effet ce que déclare Amos: “Jéroboam mourra de mort violente, et la population d'Israël sera exilée loin de sa terre.” » Amassia dit alors à Amos: « Toi le voyant, décampe d'ici et rentre au pays de Juda! Là-bas tu pourras gagner ton pain en faisant le prophète. Mais cesse de jouer au prophète ici, à Béthel, car c'est un sanctuaire royal, un temple officiel. » Amos répondit à Amassia: « Je ne suis ni prophète de métier ni membre d'un groupe de prophètes. Je gagne habituellement ma vie en élevant du bétail et en incisant les fruits du sycomore. Seulement le Seigneur m'a pris derrière mon troupeau, et il m'a dit d'aller parler en prophète à Israël, son peuple. Or toi, Amassia, tu m'interdis d'apporter le message de Dieu au sujet d'Israël, de débiter mes discours, comme tu dis, contre les descendants d'Isaac. Eh bien, écoute donc ce message du Seigneur: Voici ce qu'il déclare: “Ta femme sera réduite à se prostituer dans la ville, tes fils et tes filles seront massacrés! Ta propriété sera partagée au cordeau. Toi-même tu mourras en territoire païen, et la population d'Israël sera exilée loin de sa terre.” » Le Seigneur Dieu me fit voir encore une corbeille de fruits mûrs. Il me posa cette question: « Que vois-tu, Amos? » – « Une corbeille de fruits mûrs », répondis-je. Alors le Seigneur me déclara: « Mon peuple d'Israël est mûr pour sa fin. Je ne l'épargnerai plus. Je le dis, moi le Seigneur Dieu: ce jour-là, les chants du palais royal deviendront des hurlements. Il y aura des tas de cadavres, on en jettera partout. Silence! » Écoutez ceci, vous qui piétinez les malheureux, vous qui éliminez les personnes humbles du pays: Vous dites: « Vivement que finissent les fêtes de nouvelle lune, pour que nous nous remettions à vendre notre blé! Vivement la fin du sabbat, pour rouvrir nos greniers! » Vous diminuez la mesure, vous falsifiez les poids, vous faussez la balance. Vous vendez à vos clients jusqu'aux déchets de votre blé! Vous achetez les pauvres pour un peu d'argent, et les malheureux pour une paire de sandales. Le Seigneur a fait ce serment: « Par le pays dont Israël est si fier, jamais je n'oublierai vos façons d'agir! » C'est pourquoi le pays tremblera, tous les habitants prendront le deuil. Il se soulèvera tout entier, comme le Nil, il enflera puis il s'affaissera comme le Nil en crue. « Ce jour-là, dit le Seigneur Dieu, je ferai coucher le soleil en plein midi; en plein jour le pays sera plongé dans l'obscurité. Je changerai vos fêtes en deuil et tous vos chants en lamentations. Tout le monde portera l'étoffe de deuil autour de la taille, toutes les têtes seront rasées, comme à la mort d'un fils unique. Et tout cela finira comme un jour plein d'amertume. Les jours viennent, dit le Seigneur, où j'enverrai la faim dans le pays. Les gens auront faim, mais non de pain; ils auront soif, mais non pas d'eau. Ils auront faim et soif d'entendre la parole du Seigneur. Ils erreront en vagabonds du sud du pays vers l'ouest, puis du nord vers l'est, pour chercher à entendre la parole du Seigneur, mais ils ne la trouveront pas! Ce jour-là, la soif fera défaillir les jolies filles et les garçons. Et tous ceux qui prêtent serment par le faux dieu de Samarie, ceux qui jurent en disant: “Par ton dieu vivant, Dan…!” ou “Par le chemin sacré qui mène à Berchéba …!” tous ceux-là tomberont pour ne plus se relever. » Je vis le Seigneur debout sur l'autel. Il disait: « Abattez le chapiteau des colonnes, et que les pivots des colonnes en soient ébranlés! Brisez-les sur leur tête à tous, et s'il en reste encore, je les ferai massacrer. Personne ne parviendra à s'enfuir, il n'y aura aucun rescapé. S'ils parviennent au monde des morts, j'irai jusque-là pour m'emparer d'eux. S'ils se réfugient dans les cieux, je les en ferai redescendre. S'ils se cachent en haut du mont Carmel, je les découvrirai et je les saisirai. S'ils pensent échapper à ma vue en plongeant au fond des mers, j'ordonnerai au serpent marin d'y aller pour les mordre. S'ils partent chez leurs ennemis comme prisonniers de guerre, j'ordonnerai qu'on les massacre là-bas. J'aurai l'œil sur eux, non pour leur faire du bien, mais pour leur faire du mal. » Le Seigneur, le Dieu de l'univers, met le doigt sur la terre, et la voilà qui tremble, tous ses habitants prennent le deuil. Elle se soulève tout entière comme le Nil, puis elle s'affaisse, comme le Nil en crue. Il construit sa haute résidence dans les cieux, dont la voûte s'appuie sur la terre. Il convoque les eaux de la mer et les répand sur la terre. Son nom est le Seigneur. « Gens d'Israël, dit le Seigneur, avez-vous plus de prix pour moi que les gens d'Éthiopie? Je vous ai fait sortir d'Égypte, mais j'ai fait sortir aussi les Philistins de Kaftor et les Syriens de Quir! Ne le savez-vous pas? » Le Seigneur Dieu a l'œil fixé sur la dynastie coupable des rois d'Israël. « Je la supprimerai, dit-il, de la surface de la terre. Mais il n'est pas certain que je supprimerai aussi les descendants de Jacob. Pour l'instant, je donne l'ordre qu'on secoue les gens d'Israël parmi les autres peuples, comme on secoue un crible sans qu'une pierre tombe à terre. La mort violente atteindra tous les coupables de mon peuple, tous ceux qui disent au prophète: “Non, tu ne provoqueras pas le malheur dont tu nous menaces!” » « Une hutte effondrée: c'est la cité de David. Un jour, dit le Seigneur, je la remettrai en état, je réparerai ses brèches, je redresserai ses ruines. Je la reconstruirai comme elle était autrefois. Alors le peuple d'Israël possèdera les anciens territoires d'Édom et des autres peuples, ceux qui m'ont appartenu. C'est moi, le Seigneur, qui le dis et qui le réaliserai. » « Les jours viennent, dit encore le Seigneur, où l'on labourera peu après avoir moissonné, et où l'on foulera les raisins peu après avoir semé le blé. Alors le vin nouveau ruissellera sur les coteaux, et toutes les collines en seront inondées. Je rétablirai mon peuple, Israël: ils reconstruiront les villes dévastées et ils les repeupleront. Ils planteront des vignes, dont ils boiront le vin. Ils cultiveront des jardins dont ils mangeront les produits. Je replanterai mon peuple sur le sol qui est le sien. Ils ne seront plus chassés du sol que je leur aurai rendu. Voilà ce que j'annonce, moi, le Seigneur votre Dieu. » Vision d'Abdias. Voici ce que le Seigneur Dieu déclare au sujet du peuple d'Édom. Le Seigneur nous a fait entendre cette nouvelle, qu'un messager apporte aux autres peuples: « Debout! Levez-vous contre Édom! À l'attaque! » « Édom, dit le Seigneur, je vais faire de toi le plus faible des pays. Tout le monde te méprisera. Ton immense orgueil t'égare! Tu es installé dans les creux de rochers, aux endroits les plus élevés, et tu te dis: “Qui pourrait m'en déloger?” Même si tu te perchais aussi haut que l'aigle et si tu plaçais ton nid parmi les étoiles, je t'en ferais descendre! C'est moi, le Seigneur, qui l'affirme. Si des voleurs ou des pillards viennent chez toi pendant la nuit, et si tu ne réagis pas, ne prendront-ils pas tout ce qu'ils peuvent emporter? Si des vendangeurs pénètrent dans ta vigne, ne prendront-ils pas le plus de grappes possibles? De cette même façon on a fouillé et découvert toutes les richesses cachées des descendants d'Ésaü. Tous tes alliés te chassent de ton territoire, ils te trahissent: ceux qui étaient tes amis te réduisent en leur pouvoir, tes anciens compagnons de table mettent des pièges sous tes pas. “Il n'a plus de bon sens!” dit-on de toi. Eh bien ce jour-là, je l'affirme, moi, le Seigneur, j'exterminerai les sages du pays d'Édom, je ne laisserai sur ses montagnes aucune personne intelligente. Tes guerriers seront pris d'une telle panique, ville de Téman, que tous les habitants du pays seront massacrés. Vous avez dépouillé et tué vos frères, les descendants de Jacob. Eh bien, vous serez couverts de honte et exterminés pour toujours! Vous vous teniez à l'écart quand des ennemis mettaient leur armée hors de combat et pénétraient dans leur ville. Et lorsque ces étrangers ont tiré au sort les richesses de Jérusalem, vous aussi, vous avez agi comme eux. Édom, tu n'aurais pas dû regarder avec plaisir tes frères de Juda au jour de leur malheur; il ne fallait pas te réjouir au jour de leur ruine, ni avoir l'insulte à la bouche au jour de la détresse. Tu n'aurais pas dû pénétrer dans la ville de mon peuple au jour de son pillage. Il ne fallait pas contempler toi aussi sa ruine, au jour de son pillage, ni t'emparer de sa richesse au jour du pillage. Tu n'aurais pas dû te poster aux carrefours pour tuer les rescapés qui s'enfuyaient, ou les livrer à l'ennemi, en ce jour de malheur. Car il est proche, le jour où le Seigneur jugera tous les peuples. Alors on te traitera comme tu as traité les autres. Le mal que tu as commis se retournera contre toi. Vous, les Israélites, vous avez déjà bu la coupe de ma colère sur la montagne qui m'appartient. Les autres peuples également n'en finiront pas de la boire, ils la boiront jusqu'à l'ivresse, puis ils disparaîtront complètement. Mais sur la montagne de Sion, qui m'appartiendra de nouveau, des rescapés trouveront asile. Les descendants de Jacob reprendront leur pays à ceux qui le leur avaient pris. Les descendants de Jacob seront comme du feu, les descendants de Joseph seront comme une flamme et les descendants d'Ésaü comme de la paille; les premiers détruiront complètement ces derniers, sans laisser de survivant. C'est moi, le Seigneur, qui l'affirme. » Les gens de Juda s'empareront des montagnes d'Édom, au sud; ils occuperont également le Bas-Pays à l'ouest, contrée des Philistins, et la Samarie, territoire des descendants d'Éfraïm au nord. Les descendants de Benjamin s'empareront de Galaad. Les exilés d'Israël du Nord, une véritable armée, occuperont la Phénicie jusqu'à Sarepta. Les exilés de Jérusalem, qui se trouvent à Sefarad, occuperont les villes du sud. Victorieux, ils graviront la montagne de Sion, et de là, ils établiront leur domination sur Édom. Le Seigneur sera roi! La parole du Seigneur fut adressée à Jonas, fils d'Amittaï: « Lève-toi, pars pour Ninive, la grande ville. Prononce des menaces contre elle, car sa méchanceté est arrivée jusqu'à moi. » Et Jonas se leva… pour fuir à Tarsis, loin du Seigneur. Il se rendit à Jaffa, où il trouva un navire prêt à partir pour Tarsis. Il paya sa place et embarqua avec l'équipage pour aller à Tarsis, loin du Seigneur. Mais le Seigneur lança un vent violent sur la mer. Il y eut une telle tempête que le navire sembla prêt à se briser. Les marins furent saisis de peur, chacun appela son propre dieu à grands cris. Puis ils jetèrent le chargement à la mer pour alléger le navire. Jonas, lui, était descendu au fond du bateau, il s'était couché et dormait profondément. Le capitaine du navire s'approcha de lui et l'interpella ainsi: « Que fais-tu là? tu dors? Lève-toi donc, appelle ton dieu au secours! Il se souciera peut-être de nous, lui, et il ne nous laissera pas mourir. » Les marins se dirent entre eux: « Tirons au sort pour connaître le responsable du malheur qui nous arrive. » Ils tirèrent au sort et le sort tomba sur Jonas. Ils lui dirent alors: « Raconte, d'où nous vient ce malheur? Que fais-tu ici? D'où viens-tu? Quel est ton pays, ton peuple? » Jonas leur répondit: « Je suis hébreu et c'est le Seigneur, le Dieu qui est dans les cieux et qui a créé les mers et les continents, qui est mon Dieu. » Les marins furent saisis d'une grande crainte en apprenant qu'il s'enfuyait loin du Seigneur. « Pourquoi as-tu agi ainsi? lui demandèrent-ils. Que devons-nous faire de toi pour que la mer s'apaise autour de nous? » La mer était en effet de plus en plus démontée. Il leur répondit: « Prenez-moi, jetez-moi par-dessus bord et la mer s'apaisera. Car c'est à cause de moi que vous subissez cette grande tempête. » Les marins ramaient pour essayer de gagner la terre ferme; mais ils ne réussirent pas, car la mer se déchaînait encore plus. Alors ils appelèrent le Seigneur au secours: « Ah, Seigneur, ne nous laisse pas perdre la vie à cause de cet homme! Ne nous rends pas non plus responsables de la mort de quelqu'un d'innocent. Car c'est toi, Seigneur, qui as agi comme tu l'as voulu. » Puis ils prirent Jonas, le jetèrent par-dessus bord, et la tempête cessa de faire rage. Alors ils furent remplis de crainte à l'égard du Seigneur; ils lui offrirent un sacrifice et lui firent des promesses solennelles. Le Seigneur envoya un grand poisson qui avala Jonas. Durant trois jours et trois nuits, Jonas demeura dans le ventre du poisson Depuis le ventre du poisson, il adressa cette prière au Seigneur, son Dieu: « Quand j'étais dans la détresse j'ai crié vers toi, Seigneur, et tu m'as répondu; du gouffre de la mort j'ai appelé au secours et tu m'as entendu. Tu m'avais jeté dans la mer, au plus profond de l'eau. Les flots m'encerclaient, tu faisais déferler sur moi vagues après vagues. Déjà, je me disais: “Me voilà chassé loin de toi, Seigneur, pourtant j'aimerais revoir le temple qui est le tien.” L'eau m'arrivait à la gorge. La mer me submergeait, des algues s'enroulaient autour de ma tête. J'étais descendu là où se forment les montagnes, le monde des morts fermait pour toujours ses verrous sur moi; mais toi, Seigneur mon Dieu, tu m'as fait remonter vivant du gouffre! Au moment où la vie me quittait, je me suis souvenu de toi, Seigneur, et ma prière est parvenue jusqu'à toi, au temple qui est le tien. Les personnes qui rendent un culte aux faux dieux perdent toute chance de salut. Mais moi, avec reconnaissance, je t'offrirai un sacrifice, je tiendrai les promesses que je t'ai faites. Oui, c'est toi, Seigneur, qui me sauves! » Le Seigneur parla au poisson et celui-ci rejeta Jonas sur la terre ferme. La parole du Seigneur fut adressée à Jonas une deuxième fois: « Lève-toi, pars pour Ninive, la grande ville, et fais-y entendre le message que je te communique. » Alors Jonas se leva et se mit en route pour Ninive, selon la parole que le Seigneur lui avait adressée. C'était une ville prodigieusement grande, il fallait trois jours pour la parcourir. Jonas fit une première journée de marche en proclamant: « Dans quarante jours, Ninive sera renversée! » Les habitants de la ville crurent en Dieu. Ils décidèrent de jeûner et chacun, du plus grand au plus petit, revêtit la tenue de deuil. Quand le roi de Ninive fut informé de ce qui se passait, il se leva de son trône, ôta son manteau, se couvrit d'un habit de deuil et s'assit sur de la cendre. Puis il fit proclamer dans Ninive ce décret: « Par ordre du roi et de ses ministres, que les êtres humains ainsi que le gros et le petit bétail ne mangent ni ne boivent quoi que ce soit! Les êtres humains et les bêtes doivent se couvrir d'habits de deuil. Que chacun appelle Dieu au secours de toutes ses forces, que chacun renonce à ses mauvaises actions et à la violence qui colle à ses mains. Peut-être qu'ainsi Dieu reviendra sur sa décision, renoncera à sa grande colère et ne nous fera pas mourir. » Dieu vit comment les Ninivites réagissaient: il constata qu'ils renonçaient à leurs mauvaises actions. Il revint alors sur sa décision et n'accomplit pas le malheur dont il les avait menacés. Jonas prit très mal la chose et se mit en colère. Il adressa cette prière au Seigneur: « Ah, Seigneur, voilà bien ce que je craignais lorsque j'étais encore dans mon pays et c'est pourquoi j'ai fui vers Tarsis. Je savais que tu es un Dieu bienveillant et plein de tendresse, lent à la colère et d'une immense bonté, toujours prêt à revenir sur tes menaces. Eh bien, Seigneur, laisse-moi mourir, car je préfère la mort à la vie! » – « As-tu raison d'être en colère? » lui demanda le Seigneur. Jonas sortit de la ville et s'arrêta à l'est de Ninive. Là, il se fit une cabane à l'abri de laquelle il s'assit. Il attendait de voir ce qui allait se passer dans la ville. Le Seigneur Dieu fit pousser une plante, plus haute que Jonas, pour lui donner de l'ombre et le guérir de sa mauvaise humeur. Jonas en éprouva une grande joie. Mais le lendemain, au lever du jour, Dieu envoya un ver s'attaquer à la plante et elle sécha. Puis, quand le soleil parut, Dieu fit souffler de l'est un vent brûlant. Le soleil tapa sur la tête de Jonas qui faillit s'évanouir. Il souhaita mourir et dit: « Je préfère mourir que vivre! » Dieu lui demanda: « As-tu raison d'être en colère au sujet de cette plante? » Jonas répondit: « Oui, j'ai de bonnes raisons d'être en colère au point de désirer mourir. » Le Seigneur reprit: « Écoute, cette plante ne t'a donné aucun travail, ce n'est pas toi qui l'as fait pousser. Elle a grandi en une nuit et elle a disparu la nuit suivante. Pourtant tu en as pitié. Et tu voudrais que moi, je n'aie pas pitié de Ninive, la grande ville, où il y a plus de 120 000 êtres humains qui ignorent ce qui est bon ou mauvais pour eux, ainsi qu'un grand nombre d'animaux? » La parole du Seigneur fut adressée à Michée de Morécheth, à l'époque des rois Yotam, Acaz et Ézékias de Juda. Voici ce qu'il a vu au sujet des villes de Samarie et de Jérusalem. Vous, tous les peuples, écoutez! Que la terre et ceux qui y vivent prêtent attention! Le Seigneur Dieu vient vous accuser, depuis le temple qui lui appartient. Oui, le Seigneur sort du lieu où il habite, il descend et il marche sur les sommets de la terre. Sous ses pas, les montagnes fondent et les vallées se disloquent, comme la cire devant le feu et comme l'eau dévale une pente. La révolte des descendants de Jacob, les infidélités du royaume d'Israël en sont la cause. Qui entraîne Jacob dans la révolte? N'est-ce pas Samarie? Qui entraîne Juda dans l'idolâtrie? N'est-ce pas Jérusalem? « À cause de cela, dit le Seigneur, je transformerai Samarie en un champ de décombres, en un terrain où l'on plantera de la vigne; j'enverrai rouler ses pierres au fond de la vallée, je ferai apparaître ses fondations. Toutes ses idoles seront brisées, et les cadeaux qu'elle a reçus seront jetés aux flammes; je mettrai en pièces les statues de ses dieux, car elle a rassemblé tous ces objets avec le salaire de ses prostitutions, et ils serviront à leur tour à payer d'autres prostitutions. » À cause de cela, moi, Michée, je me lamenterai et je hurlerai, je marcherai déchaussé et nu. Comme les chacals, je ferai entendre une lamentation. Comme les autruches, je laisserai échapper mon cri de deuil. Car les coups portés par le Seigneur sont sans remède. Ils atteignent même le pays de Juda et les portes de Jérusalem, où habite mon peuple. Dans la ville de Gath, n'annoncez pas cette nouvelle, retenez vos larmes! À Beth-Léafra, roulez-vous dans la poussière en signe de deuil. Habitante de Chafir, prends la route de l'exil, honteuse et nue! La population de Saanan n'ose pas sortir de la ville. On se lamente dans la ville de Beth-Essel, on ne sait plus où trouver appui. L'habitante de Maroth tremble pour son bien-être. En effet le malheur que le Seigneur envoie atteint la porte de Jérusalem. Habitante de Lakich, attelle les chevaux et le char! Tu as imité les infidélités d'Israël et tu as ainsi entraîné Jérusalem dans la révolte. C'est pourquoi tu devras te séparer des habitants de Morécheth-Gath. Les maisons d'Akzib ne seront qu'un espoir trompeur pour les rois d'Israël. Habitante de Marécha, le Seigneur te livrera, toi aussi, à un conquérant. Les glorieux chefs d'Israël iront se réfugier dans la caverne d'Adoullam. Arrache-toi les cheveux, rase-toi le crâne, que ta tête devienne chauve comme celle du vautour, pleure tes enfants bien-aimés: on les emmènera en exil loin de toi. Quel malheur pour ceux qui, pendant la nuit, projettent et préparent des mauvais coups, et qui, dès l'aurore, les réalisent, quand ils en ont les moyens. S'ils veulent des champs, ils les prennent; s'ils convoitent des maisons, ils s'en emparent; ils oppriment des hommes et leurs familles, en s'appropriant les biens qui leur appartiennent. C'est pourquoi le Seigneur déclare: « Je prépare un malheur contre les gens de votre sorte; vous n'y échapperez pas, vous ne marcherez plus la tête haute; car le temps qui vient est un temps de malheur! » Ce jour-là on dira ce couplet, on chantera cette complainte à votre sujet: « Nous voilà complètement ruinés, notre peuple est privé de ses terres, et celles-ci sont partagées entre nos adversaires. Pourquoi nous dépouille-t-on? » Eh bien, aucun de vous ne recevra une part des terres que le peuple du Seigneur redistribuera. Certains me tiennent ce discours: « Cesse de débiter de tels discours, cesse d'affirmer que le déshonneur est inévitable! Que disent les descendants de Jacob? Le Seigneur a-t-il perdu patience? A-t-il l'habitude d'agir ainsi? » Mais moi, j'ai des paroles agréables pour les personnes qui agissent avec droiture. À vous, il est dit: « Vous vous dressez en ennemis de mon peuple. Vous arrachez le vêtement de dessus aux hommes qui reviennent du combat et qui avancent en toute sécurité. Les femmes de mon peuple, vous les expulsez des maisons qu'elles aiment, vous enlevez pour toujours à leurs enfants l'honneur que je leur ai donné. Debout! Partez! Finie votre tranquillité! Pour cause d'impureté, de cruelles souffrances vous attendent. » Et il faudrait venir à vous en tenant des propos en l'air et en débitant ce mensonge: « Du vin et des boissons alcoolisées, vous en aurez! » Mais il y en a qui tiennent au peuple ces propos insensés: « Je vous rassemblerai tous, descendants de Jacob! Je vous réunirai, survivants d'Israël! Je vous regrouperai comme des moutons dans leur enclos, comme un troupeau dans son pâturage. Vous formerez une foule animée. À votre tête marche celui qui ouvre le chemin; vous êtes libérés, vous forcez un passage et vous sortez. C'est le Seigneur, votre roi, qui passe devant vous et qui vous conduit. » Or moi je dis: « Écoutez donc, dirigeants des descendants de Jacob, magistrats du peuple d'Israël. Votre rôle n'est-il pas de vous préoccuper du droit? Mais vous détestez ce qui est bien et vous aimez ce qui est mal, vous arrachez aux gens jusqu'à la peau et à la chair qui recouvrent leurs os. » Oui, ils se nourrissent de la chair de mon peuple. Ils lui enlèvent la peau, ils lui brisent les os, ils le découpent en morceaux, comme si c'était de la viande qu'on place dans la marmite! C'est pourquoi, lorsqu'ils supplieront le Seigneur de venir à leur secours, le Seigneur ne leur répondra pas, mais il détournera d'eux son regard à cause du mal qu'ils ont commis. Voici ce que déclare le Seigneur au sujet des prophètes qui trompent mon peuple: « Si on leur met quelque chose sous la dent, ils disent que tout va bien, mais ils partent en guerre contre ceux qui ne leur mettent rien dans la bouche. Eh bien, finies les visions! la nuit tombera sur vous, prophètes. Finies les prédictions! l'obscurité vous entourera, comme après le coucher du soleil, et vous serez dans les ténèbres! » Tous ceux qui prédisent l'avenir se couvriront le visage pour cacher leur honte, car Dieu ne leur répond plus. Par contre, moi, je suis plein de force, le Seigneur me donne son Esprit; armé de justice et de courage, je dénonce au peuple d'Israël, aux descendants de Jacob, leur révolte et leur infidélité. Écoutez donc, dirigeants des descendants de Jacob, magistrats du peuple d'Israël! Vous détestez la justice et vous tordez le droit! Vous bâtissez Sion dans le sang et Jérusalem dans l'injustice. Les magistrats y rendent la justice contre des cadeaux; les prêtres se font payer pour enseigner; les prophètes prédisent l'avenir contre de l'argent. Et cependant ils osent se réclamer du Seigneur: « Le Seigneur est avec nous, disent-ils, le malheur ne nous atteindra pas! » Eh bien, à cause de vous, Sion deviendra un champ labouré, Jérusalem sera un tas de ruines, et la montagne du temple une hauteur couverte de broussailles. « Un jour viendra où la montagne de la maison du Seigneur sera fermement établie au sommet des montagnes, et elle se dressera au-dessus des collines. Alors des peuples afflueront vers elle. Des foules nombreuses s'y rendront et diront: “En route! Montons à la montagne du Seigneur, à la maison du Dieu de Jacob! Il nous enseignera ce qu'il attend de nous, et nous suivrons ses chemins.” En effet, c'est de Sion que vient l'enseignement du Seigneur, c'est de Jérusalem que nous parvient sa parole. Il rendra son jugement entre une multitude de pays, il sera un arbitre pour des peuples puissants, même lointains. Avec leurs épées ils forgeront des socs de charrue, et avec leurs lances ils feront des faucilles. On ne lèvera plus l'épée un pays contre l'autre, on ne s'exercera plus à la guerre. Chacun cultivera en paix sa vigne et ses figuiers sans que personne l'inquiète. » C'est le Seigneur de l'univers lui-même qui parle. Les autres peuples vivent en accord avec leurs dieux, alors que nous, nous voulons vivre en accord avec le Seigneur, notre Dieu pour toujours. « Un jour viendra, affirme le Seigneur, où je recueillerai ceux qui sont blessés, où je ramènerai ceux qui sont en exil, et que j'ai maltraités. Je ferai des blessés un reste qui survivra, de ceux qui sont en exil un peuple puissant. Le Seigneur régnera sur eux depuis la montagne de Sion, dès maintenant et pour toujours. Et toi, colline de Jérusalem, qui veilles sur le peuple comme une tour de garde, tu retrouveras bientôt ton autorité d'autrefois. Jérusalem sera de nouveau la capitale du royaume. » Pourquoi pousses-tu ces cris maintenant, Jérusalem? Pourquoi te tords-tu de douleur comme une femme qui accouche? N'as-tu plus de roi? Tes conseillers sont-ils morts? Tords-toi de douleur, Sion crie comme une femme qui accouche! Car tu devras quitter la ville, camper dans les champs et aller jusqu'à Babylone. Là tu seras délivrée, le Seigneur t'arrachera au pouvoir de tes ennemis. Maintenant déjà de nombreux pays s'assemblent contre toi. « Que leur ville soit déshonorée, disent-ils, prenons plaisir à contempler la ruine de Sion! » Ces gens ne savent pas ce que le Seigneur a décidé; ils ne comprennent pas son intention: il veut les rassembler comme des gerbes de blé à l'endroit où elles doivent être battues. « Debout! Foule le blé, Jérusalem! Je te rendrai aussi forte qu'un bœuf aux cornes de fer et aux sabots de bronze. Tu écraseras des peuples nombreux. Et le riche butin que tu leur prendras, tu me le réserveras, à moi, le Seigneur, le maître de la terre entière. » Mais, pour l'instant, guerrière, rassemble tes troupes. On est en train de nous assiéger et l'on frappe au visage, à coups de bâton, le chef du peuple d'Israël. « Et toi, Bethléem Éfrata, dit le Seigneur, tu es une localité peu importante parmi celles des familles de Juda. Mais de toi je veux faire sortir celui qui doit gouverner en mon nom le peuple d'Israël, et dont l'origine remonte aux jours d'autrefois, aux temps les plus anciens. » Le Seigneur abandonnera son peuple en attendant le moment où la femme qui doit enfanter enfantera. Ceux qui auront survécu à l'exil rejoindront alors les autres Israélites. Et lui, il se dressera, il sera le berger de son peuple par la puissance du Seigneur et par la présence majestueuse du Seigneur, son Dieu. Les gens de son peuple vivront en sécurité, car on reconnaîtra sa grandeur jusqu'aux extrémités de la terre. C'est lui qui amènera la paix. Si les Assyriens viennent envahir notre pays et pénètrent dans nos palais, nous enverrons contre eux un grand nombre de chefs. Grâce à leurs armes, ils imposeront leur pouvoir à la terre d'Assyrie, pays de Nemrod. » « C'est le chef promis qui nous délivrera des Assyriens, s'ils franchissent notre frontière et envahissent notre pays. » Les survivants d'Israël, au milieu de peuples nombreux, seront comme la rosée bienfaisante que le Seigneur envoie, ou comme la pluie qui tombe sur l'herbe: elle ne demande rien aux humains et ne dépend pas d'eux. Les survivants d'Israël, au milieu de peuples nombreux, seront forts comme un lion parmi les bêtes de la forêt, ou comme un jeune lion dans un troupeau de moutons: partout où il passe, il saisit et déchire sa proie, et personne ne la lui arrache. « Oui, attaque tes ennemis et mets-les tous en pièces! » « Voilà qu'un jour vient, affirme le Seigneur, où j'anéantirai tes chevaux et où je ferai disparaître tes chars. Je détruirai les villes de ton pays, je démolirai toutes tes fortifications. Je supprimerai tes actes de sorcellerie, on ne trouvera plus chez toi aucun devin. Je ferai disparaître tes idoles et tes pierres dressées, tu n'adoreras plus des objets que tu as fabriqués toi-même. J'arracherai tes poteaux sacrés de la déesse Achéra et je détruirai tes villes. Ma fureur se déchaînera, j'exercerai ma vengeance contre les peuples qui ne m'ont pas obéi. » Écoutez donc ce que déclare le Seigneur: « Lève-toi! Défends ma cause, expose-la à voix haute devant les montagnes et les collines! Écoutez, vous, les montagnes, et vous, les fondations inébranlables sur lesquelles la terre repose: le Seigneur accuse son peuple, il demande des comptes aux Israélites. Mon peuple, leur dit-il, quel mal t'ai-je fait? En quoi t'ai-je fatigué? Réponds-moi! Car je t'ai fait sortir d'Égypte, je t'ai délivré de l'esclavage et je t'ai envoyé, pour te guider, Moïse, Aaron et Miriam. Mon peuple, rappelle-toi! Quand Balac, le roi de Moab, projetait de te faire du mal, souviens-toi de ce que lui a répondu Balaam, le fils de Béor. Ensuite je t'ai fait passer de Chittim jusqu'à Guilgal. Tu as vu ainsi les bienfaits dont je te comble, moi, le Seigneur. » « Avec quoi me présenter devant le Seigneur, lorsque je viens me prosterner devant le Dieu très-haut? Faut-il que je lui offre en sacrifices complets des veaux d'un an? Le Seigneur désire-t-il des béliers innombrables, des flots intarissables d'huile? Donnerai-je mon fils premier-né pour qu'il pardonne ma révolte et mon infidélité? » On t'a enseigné ce qui est bien, ce que le Seigneur exige de tout être humain: il demande seulement que tu respectes les droits des autres, que tu aimes agir avec bonté et que tu suives avec humilité le chemin que lui, ton Dieu, t'indique. La voix du Seigneur s'adresse aux habitants de la ville, et il sauvera ceux qui reconnaissent son autorité. « Écoutez, membres de la tribu de Juda, vous tous qui êtes assemblés dans la ville! Puis-je supporter que les méchants entassent dans leurs maisons des biens obtenus par la fraude, et qu'ils se servent – ce qui est détestable – de mesures faussées? Puis-je tenir pour innocents ceux qui utilisent des balances faussées et qui mettent dans leur sac des poids truqués? Les riches de cette ville recourent à la violence, ses habitants mentent comme ils respirent pour tromper les autres. Eh bien, j'ai commencé à te porter des coups qui entraîneront ta ruine, à cause de tes péchés. Toi, tu mangeras mais tu ne seras pas rassasié, chez toi on criera famine! Ce que tu mettras de côté ne pourra pas être conservé, et si tu conserves quelque chose, je le ferai détruire par l'épée. Toi, tu sèmeras, mais tu ne récolteras pas; tu presseras des olives, mais tu n'en utiliseras pas l'huile. Tu fouleras du raisin, mais tu ne boiras pas le vin. Vous suivez le mauvais exemple donné par le roi Omri et par son fils Achab ainsi que par sa famille. Vous êtes fidèles à leurs habitudes! C'est pourquoi je provoquerai la ruine de votre ville, et je ferai de vous, ses habitants, un sujet de moquerie. Vous supporterez la honte qui atteint tout mon peuple. » Hélas! je suis comme celui qui veut cueillir des fruits au moment de la récolte, qui cherche des grappes après la vendange et qui ne trouve rien à manger! Aucun raisin, aucune figue tendre que j'aime tant. Dans le pays, il ne reste plus de gens fidèles à Dieu, plus personne n'y est honnête. Tous ne pensent qu'au meurtre, ils se guettent les uns les autres pour se tendre des pièges. Ils sont maîtres dans l'art de faire le mal. Les chefs et les juges exigent des cadeaux, les personnes influentes disent bien haut ce qu'elles convoitent, et tous conspirent. On ne trouve pas plus de bonté en eux que dans un tas d'orties, pas plus d'honnêteté que dans un amas de ronces. Voici qu'arrive le jour de votre châtiment, annoncé par vos sentinelles, les prophètes. Déjà, vous vivez dans l'angoisse! Ne croyez pas vos proches, ne vous fiez pas à vos amis. Gardez-vous d'ouvrir la bouche, même devant votre propre femme. Car le fils insulte le père, la fille s'oppose à sa mère, la belle-fille à sa belle-mère, chacun a pour ennemis les membres de sa propre famille. Mais moi, je me tourne vers le Seigneur, je compte sur le Dieu qui me sauve, mon Dieu entendra mon appel! Ne te réjouis pas à mon sujet, mon ennemi! Je suis tombé, mais je me suis relevé! Lorsque j'habiterai dans les ténèbres, le Seigneur sera ma lumière! Je dois supporter la colère du Seigneur, car j'ai péché contre lui. Mais le moment viendra où il défendra ma cause et rétablira mon droit. Il me ramènera à la lumière, et je verrai sa justice. En voyant cela, mon ennemi sera couvert de honte, lui qui me disait: « Où est-il le Seigneur, ton Dieu? » Il sera foulé aux pieds comme de la boue dans les rues, et mes yeux verront ce spectacle! Le jour vient où l'on rebâtira tes murs. Ce jour-là, on portera plus loin les limites de tes frontières. Alors on viendra jusque vers toi, depuis l'Assyrie et l'Égypte, des bords du Nil et de l'Euphrate, d'une mer à l'autre, et d'une montagne à l'autre. Le reste du monde sera transformé en désert à cause de la méchanceté de ceux qui y habitent. Conduis avec ton bâton de berger le peuple qui t'appartient, Seigneur. Il se tient à l'écart sur une terre inculte entourée de vergers. Conduis-le, comme autrefois, dans les pâturages du Bachan et du pays de Galaad. Comme à l'époque où tu nous fis sortir d'Égypte, réalise pour nous des prodiges! Les autres peuples les verront et seront couverts de honte malgré toute leur puissance. Dans leur étonnement, ils ne diront plus un mot et feront la sourde oreille. Comme les serpents et les reptiles, ils mordront la poussière. Ils sortiront de leurs forteresses pour venir en tremblant vers toi, le Seigneur, notre Dieu; ils redouteront ta puissance. À quel Dieu te comparer, Seigneur, toi qui effaces la faute, qui pardonnes la révolte du reste de ton peuple qui a survécu? Ta colère ne dure pas toujours, car tu prends plaisir à nous montrer ta bonté. De nouveau tu nous manifesteras ton amour, tu ne tiendras pas compte de nos fautes, tu jetteras nos péchés au fond de la mer. Tu manifesteras ta fidélité aux descendants de Jacob et ta bonté aux descendants d'Abraham, comme tu l'as promis autrefois à nos ancêtres. Message à propos de Ninive. Livre de la vision de Nahoum, de la localité d'Elcoch. Le Seigneur exige d'être votre seul Dieu! Sur ceux qui s'opposent à lui, il prend sa revanche. Sa colère est terrible; sur ses ennemis il prend sa revanche, il leur garde rancune. Le Seigneur est lent à la colère, sa puissance est immense, mais il ne tient certainement pas le coupable pour innocent! Une violente tempête surgit lorsqu'il se déplace. Les nuages sont la poussière que soulèvent ses pas. Il menace la mer et la voici à sec, il vide les fleuves de leur eau. Alors les pâturages du Bachan et les pentes du Carmel jaunissent, les fleurs du Liban se flétrissent. Il intervient et les montagnes chancellent, les collines s'effondrent. En sa présence, la terre tremble, la terre entière avec ceux qui l'habitent. Qui donc résisterait à sa fureur et survivrait au feu de sa colère? Sa colère se propage comme un incendie, même les rochers éclatent devant lui. Le Seigneur est bon, il est un abri au jour de la détresse. Il prend soin de ceux dont il est le refuge, lorsque déferle le flot du malheur. Mais il détruira ce lieu, et il poursuivra ses ennemis jusque dans les ténèbres. Pour qui prenez-vous le Seigneur? Il réduit vos adversaires au néant, vous ne subirez plus leur oppression! Ils sont pareils à des ronces emmêlées, eux qui boivent jusqu'à en être ivres. Ils brûleront entièrement comme de l'herbe sèche. De toi, Ninive, est sorti un homme aux projets malfaisants, qui complote contre le Seigneur. Le Seigneur déclare au peuple de Juda: « Même si tes ennemis sont nombreux et forts, ils disparaîtront, il n'en restera rien. Je t'ai accablé mais je ne recommencerai pas. Maintenant je te libère du joug ennemi, je brise tes chaînes! » Contre toi, Ninive, le Seigneur décide ceci: « Tu n'auras plus de descendants qui porteront ton nom. Dans le temple de tes dieux, j'abattrai tes idoles de bois et de métal. Je prépare ton tombeau, car à mes yeux, tu ne vaux plus rien. » Voici venir par-dessus les montagnes un porteur de bonne nouvelle: il annonce la paix! Peuple de Juda, célèbre tes fêtes, apporte à Dieu ce que tu lui as promis. Celui qui est malfaisant n'envahira plus ton pays; son pouvoir a été anéanti. On monte à l'assaut contre toi, Ninive. Soldats, gardez les fortifications, surveillez les routes, préparez-vous au combat, rassemblez toutes vos forces! Voici que le Seigneur restaure la grandeur des descendants de Jacob, tout comme celle d'Israël, alors que des pillards avaient ravagé et saccagé leur vigne. Les soldats de l'armée ennemie ont des boucliers peints en rouge et portent des costumes écarlates. Lorsqu'ils sont prêts à l'attaque, les chars flamboient comme du feu, les lances s'agitent. Les chars se lancent à l'assaut à travers les rues et les places comme des bêtes en furie. On dirait des torches enflammées, ils sont aussi rapides que l'éclair. Le roi de Ninive fait appel à ses généraux, mais ils s'avancent en trébuchant. Les assaillants se précipitent vers les remparts, ils se placent derrière un abri. Soudain, les portes qui donnent sur les fleuves sont enfoncées, au palais royal, c'est la débandade! On saisit la statue de la déesse, on l'emporte. Les servantes qui en prenaient soin gémissent comme des colombes plaintives; dans leur tristesse, elles se frappent la poitrine. Ninive est comme un réservoir dont toute l'eau s'échappe. « Arrêtez-vous, arrêtez-vous! », crie-t-on, mais aucun fuyard ne se retourne. Raflez l'or! Raflez l'argent! Les richesses de la ville sont inépuisables, elle regorge d'objets précieux. Pillage, saccage et ravage! Tous perdent courage; les jambes fléchissent, les corps tremblent et les visages pâlissent. Qu'est devenu le repaire des lions? Les lionceaux y recevaient leur nourriture. Quand le lion partait en chasse, personne n'inquiétait ses petits. Le lion tuait et déchirait ses proies pour la lionne et les lionceaux. Il remplissait ses tanières de la chair déchiquetée de ses victimes. Le Seigneur de l'univers déclare: « Je vais intervenir contre toi, Ninive, je ferai partir en fumée tes chars de guerre, tes lionceaux seront tués au combat. Je mettrai un terme à tes pillages sur la terre, on n'entendra plus les ordres de tes messagers. » Quel malheur pour la ville sanguinaire, pleine de mensonge, qui s'enrichit par la violence et sans cesse recourt au pillage! Voici qu'on y entend le claquement des fouets, le fracas des roues, le galop des chevaux et le roulement des chars de guerre. La cavalerie charge, les armes flamboient, les lances étincellent. Partout il y a des morts, les cadavres s'entassent, on ne peut les compter, on trébuche sur les corps! Ninive, la prostituée aux mille débauches, attirait par sa grâce et ensorcelait par sa beauté. Ses débauches et ses sorcelleries mettaient les peuples et les familles sur le marché des esclaves. Voilà pourquoi je vais intervenir contre toi, lui affirme le Seigneur de l'univers. Je relèverai ta robe jusqu'à ton visage, je te montrerai nue aux peuples étrangers: ils verront tous ton humiliation. Je déverserai des ordures sur toi, je te ridiculiserai et je te donnerai en spectacle. Tous ceux qui te verront prendront la fuite. « Ninive est en ruine, s'écrieront-ils, qui aurait pitié d'elle? Où lui trouver du réconfort? » Ninive, vaux-tu mieux que Thèbes, la ville installée sur les canaux du Nil, entourée d'eau, protégée par le rempart d'un fleuve grand comme une mer? L'Éthiopie et l'Égypte lui fournissaient des ressources inépuisables. Les gens de Pouth et de Libye étaient ses alliés. Pourtant ses habitants, eux aussi, ont été emmenés en exil. Ses jeunes enfants eux-mêmes ont été écrasés à tous les coins de rues. Tous ses chefs ont été chargés de chaînes, ses notables ont été répartis entre les vainqueurs par tirage au sort. À ton tour, Ninive, tu seras ivre de douleur, tu te cacheras. À ton tour, tu chercheras un refuge pour échapper à tes ennemis. Tes fortifications sont toutes comme des figues déjà mûres: dès qu'on secoue le figuier, elles tombent dans la bouche de qui veut les manger. Il n'y a plus chez toi que des hommes ayant perdu leur virilité, les portes fortifiées du pays s'ouvrent d'elles-mêmes devant l'ennemi: leurs verrous ont été détruits par le feu. Puise de l'eau en vue du siège que tu vas subir. Renforce les murs de défense, va dans la boue et piétine la terre argileuse, prépare le moule à briques. Mais tu mourras, brûlée dans l'incendie de ta ville, ou tuée au combat. Tu seras détruite comme des feuilles dévorées par les hannetons. Ta population grouillait comme des essaims de sauterelles, comme des essaims de criquets. Tes marchands étaient plus nombreux que les étoiles dans les cieux, comme des hannetons qui dévorent et puis s'envolent, ils ont maintenant disparu. Tes inspecteurs pullulaient comme des sauterelles et tes fonctionnaires comme des grappes d'insectes qui se posent sur les buissons par temps froid. Lorsque le soleil se met à briller, ils disparaissent on ne sait où. Où donc sont-ils passés? Roi d'Assyrie, tes dirigeants se sont endormis, tes généraux ne bougent plus. Ton peuple est dispersé sur les montagnes et personne ne le rassemble. Tu as subi un désastre irréparable, tes blessures sont incurables. Tous ceux qui apprennent ton sort applaudissent à ton malheur. En effet, qui n'a pas été victime de ta cruauté incessante? Message du prophète Habacuc, ce qu'il a vu. Jusqu'à quand, Seigneur, vais-je t'appeler au secours sans que tu m'écoutes, et vais-je crier à la violence sans que tu nous en délivres? Pourquoi me fais-tu voir tant d'injustice? Comment peux-tu accepter d'être spectateur du malheur? Autour de moi je ne vois que l'oppression et la violence, partout éclatent des procès et des querelles. La Loi n'est pas appliquée, la justice n'est pas correctement rendue, le méchant l'emporte sur le juste et les jugements sont faussés. « Fixez vos yeux sur les autres peuples, dit le Seigneur, soyez saisis de stupéfaction! De votre vivant une œuvre sera accomplie, une œuvre telle que vous n'y croiriez pas si quelqu'un vous la racontait. Car je fais venir les Babyloniens, ce peuple cruel et déchaîné; ils parcourent le vaste monde pour s'emparer des terres d'autrui. Ils sont terrifiants et redoutables, dans leur orgueil ils décident seuls de leurs droits. Leurs chevaux sont plus rapides que les léopards, plus agiles que les loups qui chassent le soir. Arrivant de loin, leurs cavaliers bondissent, ils volent comme l'aigle qui fond sur sa proie. Ils viennent tous semer la violence, ils regardent avec avidité devant eux, ils rassemblent des prisonniers innombrables comme du sable. Ils traitent les rois avec mépris, ils se moquent de ceux qui gouvernent. Les forteresses ne les impressionnent pas: ils élèvent des remblais de terre et s'emparent de chacune d'elles. Alors leur esprit change, ils se précipitent et deviennent coupables. Leur propre force, voilà leur dieu! » Depuis toujours, c'est toi qui es le Seigneur, tu es mon Dieu, le seul Dieu: nous ne mourrons pas! Seigneur, mon rocher protecteur, tu as choisi et affermi ce peuple ennemi, pour qu'il exécute ton jugement sur nous! Mais tes yeux sont trop purs pour supporter la vue du mal, tu ne peux pas accepter d'être spectateur du malheur. Alors pourquoi regardes-tu sans rien dire ce que font ces gens perfides? Pourquoi gardes-tu le silence quand les méchants détruisent ceux qui sont plus justes qu'eux? Pourquoi traites-tu les êtres humains comme les poissons de la mer et les bestioles qui n'ont personne pour les diriger? Les Babyloniens capturent les gens comme le poisson est pris à l'hameçon, ils les ramènent dans leurs filets; ils les attrapent dans leurs pièges. Ils en ont une joie immense; ils offrent des sacrifices à leurs filets, ils brûlent du parfum en l'honneur de leurs pièges, car c'est grâce à eux qu'ils mangent une nourriture abondante et savoureuse. Videront-ils encore leurs filets et massacreront-ils encore sans pitié les autres peuples? Moi, je resterai à mon poste de garde, j'attendrai comme un guetteur sur le rempart, pour savoir ce que Dieu me dira et comment je répondrai au reproche qu'il me fera. Le Seigneur me répondit ainsi: « Écris ce que je te révèle par une vision, grave-le sur des tablettes de telle sorte qu'on puisse le lire clairement. Le moment n'est pas encore venu pour que cette révélation se réalise, mais elle se vérifiera en temps voulu. Attends-la, même si cela paraît long: ce que j'annonce arrivera à coup sûr et à son heure! Celui qui est gonflé d'orgueil ignore la droiture, mais le juste vit par sa fidélité. Oui, le vin est traître: les orgueilleux ne sont jamais en repos, ils sont gloutons comme le monde des morts, comme la mort ils en veulent toujours plus, ils conquièrent un pays après l'autre, ils les placent sous leur domination. Les peuples se mettront tous à prononcer contre eux des paroles ironiques et à double sens. » Voici ce qu'on dira: « Quel malheur! Vous amassez des richesses qui ne vous appartiennent pas. Mais ce ne sera pas pour longtemps! Vous accumulez ainsi les dettes. Vos créanciers se lèveront soudain, ils surgiront et vous feront trembler, vous deviendrez leur proie. Vous dépouillez de nombreux peuples: eh bien, le reste du monde vous dépouillera à cause du sang que vous répandez et de la violence avec laquelle vous traitez les pays, les villes et leurs habitants! Quel malheur! Vous empochez des gains malhonnêtes en faveur de vos proches, et vous pensez être assez haut placés pour échapper aux coups du malheur. Vos plans ne serviront qu'à humilier vos proches: en détruisant de nombreuses populations, c'est votre vie que vous mettez en danger. Même les pierres des murs crieront pour vous accuser, et les poutres des charpentes leur feront écho. Quel malheur! Vous bâtissez des villes sur le meurtre et l'injustice. C'est pourquoi le travail des peuples part en fumée, les habitants se donnent du mal en vain. Tout cela, n'est-ce pas l'œuvre du Seigneur de l'univers? Oui, on connaîtra la gloire du Seigneur! Le pays en sera rempli tout comme les eaux recouvrent le fond des mers. Quel malheur! Vous versez à vos semblables une boisson dangereuse comme du poison, pour qu'ils deviennent ivres et se montrent nus en public. C'est vous qui vous couvrez de honte et non de gloire: buvez à votre tour et montrez-vous tout nus! Le Seigneur vous forcera à vider la coupe de sa colère: votre honneur se changera en déshonneur. Les ravages commis au Liban se retourneront contre vous; vous avez massacré des animaux, eh bien, des animaux vous terrifieront! Tout cela arrivera à cause du sang que vous répandez et de la violence avec laquelle vous traitez les pays, les villes et leurs habitants. À quoi sert-il de fabriquer des idoles? Ce ne sont que des objets de métal qui laissent croire à des mensonges. Pourquoi ferait-on confiance à ces divinités qui ne parlent pas et qu'on a soi-même façonnées? Quel malheur! Vous dites “Réveille-toi!” à un morceau de bois et “Debout!” à un bloc de pierre muet, alors qu'ils ne peuvent rien vous révéler. Même s'ils sont recouverts d'or et d'argent, il n'y a aucune vie en eux! Mais le Seigneur se tient dans le temple qui lui appartient. Que toute la terre fasse silence devant lui! » Prière en forme de complainte prononcée par le prophète Habacuc: Seigneur, Seigneur, j'ai entendu parler de tes exploits et j'en suis rempli de respect. Accomplis au cours de notre vie des œuvres semblables, fais-les connaître de notre vivant! Même si tu as des raisons d'être en colère, manifeste-nous encore ta bonté! Dieu arrive de Téman, le Dieu saint vient des monts de Paran. Sa splendeur illumine les cieux et la terre est pleine de sa louange. Il vient, éclatant de lumière, des rayons brillants jaillissent de sa main, c'est là que se cache sa puissance. Il envoie des épidémies devant lui, des maladies se déclarent là où il passe. Lorsqu'il s'arrête, il fait trembler la terre, il regarde les autres peuples et ils tressaillent de peur. Les montagnes éternelles sont ébranlées, les collines antiques s'affaissent, les sentiers d'autrefois sont à lui. Je vois les tentes des gens de Kouchan et les abris des Madianites: ils sont secoués par la menace. Est-ce les fleuves, Seigneur, est-ce les fleuves qui te mettent en colère? Est-ce contre la mer que ta fureur se déchaîne? Tu montes sur tes chevaux et tes chars te conduisent à la victoire. Tu prépares ton arc, tes flèches sont les serments que tu as prononcés. Tu fends la terre par les fleuves. Quand les montagnes te voient, elles tremblent, des pluies torrentielles inondent la terre, l'abîme mugit et lève ses mains vers le haut. À la lumière de tes flèches qui volent, devant ta lance qui étincelle, le soleil et la lune interrompent leur course. Avec colère tu parcours la terre, avec fureur tu écrases les autres peuples. Tu t'avances au secours de ton peuple, au secours du roi que tu as choisi avec l'huile d'onction; tu abats la maison du chef de clan des méchants, tu fais table rase de ses fondations. Tu perces la tête des chefs ennemis avec leurs propres flèches. Semblables à un ouragan, ils se précipitaient pour nous disperser en poussant des cris de joie, prêts à dévorer en secret leurs victimes. Tu parcours la mer avec tes chevaux dans un bouillonnement de grosses vagues. J'entends ce tumulte et je suis profondément bouleversé: mes lèvres frémissent de crainte, mon corps est paralysé, mes jambes se dérobent sous moi. En silence j'attends le jour de la détresse, pour aller attaquer le peuple qui nous opprime. Les figuiers ne portent plus de fruits, les vignes ne donnent pas de raisins, les oliviers ne produisent rien, les champs ne fournissent aucune récolte; il n'y a plus de moutons dans les enclos, plus de bœufs dans les étables. Mais moi, je trouve ma joie dans le Seigneur, je suis heureux à cause du Dieu qui me sauve. Le Seigneur Dieu est ma force: il me rend aussi agile que les biches, il me fait marcher sur les hauteurs. Du répertoire du chef de chorale. Accompagnement sur instruments à cordes. La parole du Seigneur fut adressée à Sophonie à l'époque où Josias, fils d'Amon, était roi de Juda. Sophonie était fils de Kouchi, lui-même fils de Guedalia, petit-fils d'Amaria et arrière-petit-fils d'Ézékias. Le Seigneur affirme: « J'exterminerai complètement tout ce qui vit sur la terre. Je détruirai les êtres humains et les bêtes, les oiseaux comme les poissons, je détruirai les œuvres scandaleuses et ceux qui les pratiquent. Je ne laisserai aucun être humain sur la terre. J'interviendrai contre les habitants de Jérusalem et contre toute la population de Juda. Je ferai disparaître de cet endroit tout ce qui reste du culte de Baal et même le souvenir de ses prêtres. Je détruirai ceux qui montent sur les toits en terrasse pour adorer les astres, ceux qui célèbrent leur culte et prêtent serment tantôt en mon nom, tantôt au nom du dieu Milkom. Je détruirai ceux qui se détournent de moi, le Seigneur, et qui ne veulent ni avoir recours à moi ni me demander conseil. » Faites silence devant Dieu, le Seigneur, car le jour où il interviendra est proche! Le Seigneur a préparé un sacrifice, il a déjà purifié ses invités. Au jour de ce sacrifice, dit le Seigneur, je punirai les chefs, les fils du roi et tous ceux qui s'habillent selon une mode étrangère. Ce jour-là, je punirai tous ceux qui sautent par-dessus le seuil du temple et qui remplissent la maison de leur maître de fraude et de violence. Ce jour-là, à Jérusalem, affirme le Seigneur, on entendra de grands cris à la porte des Poissons, des lamentations dans la ville neuve et un énorme fracas sur les collines. Poussez des hurlements, habitants de la ville basse, car tout le peuple de Canaan va mourir, tous les commerçants seront exterminés! À ce moment-là, je prendrai une lampe pour fouiller la ville de Jérusalem; je sévirai contre les hommes qui sont inertes comme le vin laissant déposer son résidu et qui disent: “Le Seigneur ne peut rien faire, ni en bien ni en mal!” Eh bien, leurs richesses seront pillées et leurs maisons détruites; ils construisent des maisons mais ils ne les habiteront pas, ils plantent des vignes mais ils n'en boiront pas le vin. » Le grand jour du Seigneur approche, il arrive en toute hâte; ce jour-là, il y aura des cris de désespoir, même les plus courageux appelleront au secours! Ce sera un jour de fureur, un jour de détresse et d'angoisse, un jour de ruine et de désolation. Ce sera un jour d'obscurité profonde, un jour de nuée sombre et de nuages épais. Ce jour-là, on entendra les soldats sonner de la trompette et pousser des cris de guerre contre les villes fortifiées et leurs hautes tours. « Je plongerai les êtres humains dans le malheur, dit le Seigneur, ils tâtonneront comme des aveugles parce qu'ils ont péché contre moi. Leur sang sera répandu partout, comme de la poussière, et leurs cadavres pourriront comme des ordures. » Ni leur argent ni leur or ne pourront les sauver au jour de la fureur du Seigneur. La terre entière sera détruite par le feu de son ardente colère. Oui, ce sera une destruction terrible: il exterminera tous les habitants de la terre! Rassemblez-vous, prenez la peine de réfléchir, gens dépourvus de honte, avant que vous deveniez comme les brins de paille dispersés en un jour, avant que l'ardente colère du Seigneur vous atteigne, avant que vienne le jour où elle se déchaînera! Tournez-vous vers le Seigneur, vous, tous les humbles de la terre, qui mettez en pratique le droit qu'il établit. Cherchez ce que Dieu veut, cherchez ce qui est humble devant lui. Vous serez peut-être épargnés au jour de la colère du Seigneur. Gaza sera désertée, Ascalon sera détruite, les habitants d'Asdod seront expulsés en plein jour, et ceux d'Écron seront chassés de leur ville. Quel malheur pour vous, gens venus de Kaftor, qui vivez au bord de la mer! Le Seigneur prononce ce jugement contre vous: « Canaan, pays des Philistins, je te dévasterai, je te priverai de tes habitants. Ton territoire, au bord de la mer, sera transformé en pâturages, en terrains parcourus par les bergers avec des enclos pour les moutons. » Les survivants du peuple de Juda occuperont la région; ils y feront paître leurs troupeaux, et le soir ils se coucheront dans les maisons d'Ascalon. En effet, le Seigneur, leur Dieu, interviendra en leur faveur et rétablira leur situation. « J'ai entendu les gens de Moab et d'Ammon insulter mon peuple et en parler avec mépris. Ils l'ont couvert d'injures et ils ont agrandi leur territoire en lui prenant des terres. Eh bien, aussi vrai que je suis vivant, je l'affirme, moi, le Seigneur de l'univers, le Dieu d'Israël: Moab et Ammon seront détruits comme les villes de Sodome et de Gomorrhe; sur leur territoire à tout jamais désert, il n'y aura plus que des plantes épineuses et des mines de sel. Les survivants de mon peuple viendront les piller et prendront possession de leur pays. » Voilà la punition qu'ils devront subir à cause de leur arrogance: en effet, ils ont couvert d'injures le peuple du Seigneur de l'univers et se sont agrandis en lui prenant des terres. Le Seigneur sera redoutable pour eux, quand il réduira à rien tous les dieux de la terre. Alors, même les populations les plus lointaines lui rendront un culte, chacune sur son propre sol. Vous aussi, les Éthiopiens, vous serez tués par mon épée! Le Seigneur interviendra également contre la région du nord et il détruira l'Assyrie; il provoquera la ruine de Ninive qui deviendra un désert aride. À l'endroit où la ville s'étendait, des troupeaux s'installeront ainsi que des animaux de toute espèce: la chouette et le hérisson logeront dans ses chapiteaux. On entendra les cris des oiseaux aux fenêtres des maisons; dès le seuil on ne verra que des ruines, les boiseries de cèdre seront arrachées. Voilà ce que deviendra cette ville si fière, dont les habitants se croyaient à l'abri, et pensaient n'avoir pas d'égal. Eh bien, elle tombe en ruine, elle sert de repaire aux bêtes! Toutes les personnes qui passent près d'elle sifflent d'horreur et font des gestes de mépris. Quel malheur pour la ville rebelle, corrompue et tyrannique! Elle n'a pas écouté les paroles du Seigneur ni tenu compte de ses avertissements! Elle n'a pas mis sa confiance en lui, elle n'a pas eu recours à son Dieu. Ses chefs, au milieu d'elle, sont comme des lions rugissants, ses juges comme des loups qui chassent le soir et qui ne gardent rien à ronger pour le matin. Ses prophètes sont des irresponsables, ils trahissent leur mission. Ses prêtres ne respectent pas ce qui appartient à Dieu; ils font violence à son enseignement. Pourtant le Seigneur est présent dans la ville pour y faire régner la justice et non l'injustice; chaque matin, sans manquer un seul jour, il rend ses jugements. Malgré cela, les personnes méchantes agissent sans aucune honte! « J'ai supprimé des populations entières, dit le Seigneur, j'ai détruit les tours de leurs fortifications, j'ai rendu désertes les rues de leurs villes, j'ai saccagé les villes elles-mêmes: plus personne n'y passe, plus personne n'y habite! Puis je me suis dit: la ville me respectera et tiendra compte de mes avertissements! Je n'aurai pas besoin de la dévaster en réalisant mes menaces contre elle. Mais ses habitants n'ont d'empressement que pour commettre de mauvaises actions. Eh bien, voici ce que le Seigneur affirme: attendez-vous à mon intervention, attendez le jour où je viendrai vous accuser. J'ai décidé de rassembler les pays et les royaumes pour les soumettre au feu de ma colère. Toute la terre sera consumée par mon ardente colère. Alors, je transformerai les peuples, je purifierai leurs lèvres: ils me prieront, moi, le Seigneur, et ils me rendront un culte d'un même élan. Même de plus loin que les fleuves d'Éthiopie, ceux qui me sont fidèles et vivent partout dispersés m'apporteront leurs offrandes. Ce jour-là, mon peuple, tu n'auras plus à rougir de toutes tes mauvaises actions, des péchés commis contre moi; car j'enlèverai du milieu de toi tous ceux qui débordent d'orgueil, et tu cesseras de faire le fier sur la montagne qui m'appartient. Au milieu de toi, je garderai les personnes humbles et pauvres qui me demanderont de les protéger. Les survivants du peuple d'Israël ne commettront plus d'injustice et ne diront plus de mensonges, ils n'utiliseront plus leur langue pour tromper. Ils mangeront et ils dormiront sans que personne les inquiète. » Éclate de joie, ville de Sion! Criez de bonheur, gens d'Israël! Réjouis-toi de tout ton cœur, Jérusalem! Le Seigneur a retiré les condamnations qui pesaient sur vous, il a fait fuir vos ennemis. Le Seigneur, le roi d'Israël, est au milieu de vous, vous n'aurez plus à craindre le malheur. Ce jour-là on dira à Jérusalem: « N'aie pas peur, ville de Sion, ne te décourage pas! Le Seigneur ton Dieu est au milieu de toi: il est fort et il t'assure la victoire, il rayonne de bonheur à cause de toi, son amour te donne une vie nouvelle, il pousse des cris joyeux à ton sujet. » « Je rassemblerai les personnes qui sont dans le malheur, dit le Seigneur, qui sont loin des grandes fêtes et loin de toi, sur qui la honte pèse comme un fardeau. Voici, c'est moi qui punirai à ce moment-là tous ceux qui vous ont opprimés. Je soignerai vos blessés, je ramènerai les exilés, je changerai en gloire et en renommée le mépris que l'on vous témoignait partout. À ce moment-là, je vous ramènerai et je vous rassemblerai. Vous le verrez, je rétablirai votre situation; je vous donnerai la gloire et la renommée parmi tous les peuples de la terre. » C'est le Seigneur qui a parlé. C'était la deuxième année du règne de Darius, le premier jour du sixième mois. Par l'intermédiaire du prophète Aggée, la parole du Seigneur fut adressée au gouverneur de Juda, Zorobabel, fils de Chéaltiel, et au grand-prêtre Yéchoua, fils de Yossadac: « Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Les gens de ce peuple déclarent: Ce n'est pas le moment de rebâtir la maison du Seigneur. Mais voici la parole du Seigneur annoncée par le prophète Aggée: Le moment est-il venu pour que vous habitiez des maisons richement décorées alors que mon temple est en ruine? Et maintenant, voici ce que déclare le Seigneur de l'univers, réfléchissez bien à ce que vous vivez. Vous avez beaucoup semé, mais votre récolte est très faible; vous mangez, mais vous n'êtes pas rassasiés; vous buvez, mais vous n'êtes pas désaltérés; vous vous habillez, mais vous n'avez pas assez chaud et le salaire du travailleur s'épuise aussi vite qu'une bourse percée! Voici donc ce que déclare le Seigneur de l'univers, réfléchissez bien à ce que vous vivez. Montez sur les collines pour y chercher du bois et rebâtissez ma maison. Alors je serai heureux d'y recevoir l'honneur qui m'est dû, je le déclare, moi, le Seigneur. Vous avez espéré de grosses récoltes et voyez le peu que vous avez obtenu! Ce que vous avez ramené chez vous, je l'ai dispersé de mon souffle. Pourquoi cela? je vous le demande, moi, le Seigneur de l'univers. Eh bien, c'est parce que ma maison est en ruine alors que chacun de vous s'occupe activement de sa propre maison. Voilà pourquoi le ciel vous a refusé sa rosée et la terre ses fruits. J'ai provoqué la sécheresse dans le pays: sur les collines, dans les champs de blé, les vignes, les plantations d'oliviers et les autres cultures; les êtres humains et les bêtes en ont souffert et tout votre travail a été compromis. » Zorobabel, fils de Chéaltiel, le grand-prêtre Yéchoua, fils de Yossadac, et tout le reste du peuple prirent au sérieux les paroles du Seigneur leur Dieu, transmises par le prophète Aggée. Aggée remplit ainsi la mission que le Seigneur lui avait confiée et le peuple reconnut l'autorité du Seigneur. Puis Aggée, l'envoyé du Seigneur, leur délivra ce message: « Je suis avec vous, déclare le Seigneur. » Le Seigneur réveilla le zèle de Zorobabel, le gouverneur de Juda, de Yéchoua, le grand-prêtre, et de tout le reste du peuple. Ils se mirent au travail pour reconstruire la maison du Seigneur de l'univers, leur Dieu, le vingt-quatrième jour du sixième mois de la même année. La deuxième année du règne de Darius, le vingt et unième jour du septième mois, la parole du Seigneur fut adressée de nouveau au prophète Aggée: « Parle au gouverneur de Juda, Zorobabel, fils de Chéaltiel, au grand-prêtre Yéchoua, fils de Yossadac et à tout le reste du peuple. Tu leur diras: Y a-t-il encore parmi vous quelqu'un qui se rappelle combien le temple était splendide autrefois? Or que constatez-vous maintenant? Ne trouvez-vous pas qu'il ne ressemble plus à rien? C'est pourquoi, moi, le Seigneur, je vous déclare: Reprends courage, Zorobabel! Courage, Yéchoua, fils de Yossadac, toi qui es grand-prêtre! Courage, vous, tous les gens du pays! Mettez-vous au travail, je suis avec vous, je vous le déclare, moi, le Seigneur de l'univers. J'ai pris cet engagement lorsque vous êtes sortis du pays d'Égypte. Mon Esprit est présent au milieu de vous. Vous n'avez rien à craindre! Oui, moi le Seigneur de l'univers, je le déclare, dans peu de temps j'ébranlerai les cieux et la terre, les mers et les continents. Je mettrai tous les autres peuples sens dessus dessous. Leurs richesses afflueront ici et je redonnerai à cette maison une grande splendeur, je vous le déclare, moi le Seigneur de l'univers. En effet, l'or et l'argent du monde entier m'appartiennent. Ainsi la splendeur du nouveau temple surpassera celle du premier. Et en ce lieu je vous accorderai la paix, c'est moi, le Seigneur de l'univers, qui le déclare. » La deuxième année du règne de Darius, le vingt-quatrième jour du neuvième mois, la parole du Seigneur fut de nouveau adressée au prophète Aggée: « Demande aux prêtres, lui dit-il, de trancher la question suivante: Supposons qu'une personne ait, dans une partie de son vêtement, un morceau de viande provenant d'un sacrifice. Si son vêtement touche ensuite du pain, des légumes, du vin, de l'huile ou tout autre aliment, cet aliment sera-t-il mis à part pour Dieu? » – « Non », répondirent les prêtres. Aggée leur demanda encore: « Maintenant, supposons que quelqu'un soit impur pour avoir touché un cadavre. S'il touche ensuite ces mêmes aliments, deviendront-ils impurs? » – « Oui », répondirent les prêtres. Aggée reprit alors: « Eh bien, voici ce que le Seigneur affirme: Ainsi en est-il de ce peuple, des habitants de ce pays et de ce qu'ils produisent par leur travail. À mes yeux, tout ce qu'ils m'offrent sur l'autel est impur! » « Le Seigneur dit encore: Et maintenant observez attentivement ce qui se passera à partir d'aujourd'hui. Avant que vous ayez commencé à assembler des pierres pour reconstruire mon temple, que vous arrivait-il? Lorsqu'une personne allait chercher vingt mesures de blé au grenier, elle n'en trouvait que dix; lorsque quelqu'un allait puiser cinquante litres de vin à la cuve, il n'en trouvait que vingt. J'ai détruit tout le produit de votre travail: j'ai fait sécher ou pourrir sur pied les céréales, j'ai fait tomber la grêle, et vous n'êtes pas revenus à moi! déclare le Seigneur. Observez attentivement ce qui se passera à partir d'aujourd'hui. Ce jour-ci, où l'on a posé les fondations du temple, est le vingt-quatrième du neuvième mois, retenez-le bien. Il ne reste plus de blé dans les greniers, n'est-ce pas? Les vignes, les figuiers, les grenadiers et les oliviers n'ont rien produit. Eh bien, à partir d'aujourd'hui, je répandrai sur vous mes bienfaits. » Le même jour, le vingt-quatre du mois, la parole du Seigneur fut adressée une seconde fois à Aggée: « Parle ainsi au gouverneur de Juda, Zorobabel, fils de Chéaltiel: Moi, le Seigneur de l'univers, j'ébranlerai les cieux et la terre. Je renverserai les rois et je mettrai fin à la puissance des royaumes de la terre; je ferai culbuter les chars et leurs conducteurs, les chevaux mourront et les cavaliers s'entre-tueront. Mais ce jour-là, Zorobabel, toi qui es mon serviteur, je te prendrai et tu seras pour moi aussi précieux qu'un cachet personnel; car c'est toi que j'ai choisi pour me servir. Voilà ce que j'affirme, moi, le Seigneur de l'univers! » La deuxième année du règne de Darius, au cours du huitième mois, la parole du Seigneur fut adressée en ces termes au prophète Zacharie, fils de Bérékia, petit-fils d'Iddo: « Moi, le Seigneur, je me suis violemment irrité contre vos ancêtres. Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Revenez à moi, le Seigneur de l'univers, et je reviendrai à vous, moi le Seigneur de l'univers. N'imitez pas vos ancêtres. Autrefois les prophètes les ont avertis en disant: “Renoncez à votre mauvaise conduite et à vos actions indignes!” Mais ils n'ont pas voulu écouter et ils n'ont pas prêté attention. Vos ancêtres ne sont plus là et les prophètes n'ont pas vécu indéfiniment, vous le savez bien. Cependant les paroles et les ordres que j'avais transmis à mes serviteurs les prophètes ont finalement convaincu vos ancêtres; ils ont changé d'attitude, ils ont reconnu que je les avais traités comme je l'avais décidé et comme le méritaient leur conduite et leurs actes. » La deuxième année du règne de Darius, le vingt-quatrième jour du onzième mois, ou mois de Chebath, la parole du Seigneur fut adressée au prophète Zacharie, fils de Bérékia, petit-fils d'Iddo pour qu'il dise: J'ai eu, cette nuit, une vision. J'ai vu un cavalier monté sur un cheval roux. Il se trouvait parmi des myrtes situés au fond d'une vallée. Derrière lui, il y avait d'autres chevaux, des roux, des gris et des blancs. Je lui demandai: « Mon seigneur, que représentent ces chevaux? » L'ange chargé de me parler répondit: « Je vais te l'expliquer. » Et, du milieu des myrtes où il se trouvait, il ajouta: « Le Seigneur les a envoyés parcourir la terre. » Les cavaliers firent alors leur rapport à l'ange du Seigneur: « Nous avons parcouru toute la terre, lui dirent-ils, et nous n'y avons trouvé aucun signe d'agitation: tout est calme. » L'ange s'exclama: « Seigneur de l'univers, voilà soixante-dix ans que tu es irrité contre Jérusalem et contre les autres villes de Juda. Combien de temps encore refuseras-tu de manifester ta bienveillance envers elles? » Alors le Seigneur adressa à l'ange des paroles rassurantes et réconfortantes. L'ange qui parlait avec moi m'ordonna de proclamer ce message de la part du Seigneur de l'univers: « J'aime Jérusalem et Sion d'un amour ardent, mais j'éprouve une violente irritation contre les autres populations trop sûres d'elles. En effet, lorsque ma colère contre Israël était encore faible, elles ont contribué à sa ruine. C'est pourquoi, je le déclare, moi, le Seigneur de l'univers, je reviendrai à Jérusalem pour y manifester ma bonté. Mon temple y sera rebâti, et l'on reconstruira la ville. » Puis l'ange me demanda de proclamer cet autre message: « Mes villes retrouveront leur bien-être, déclare le Seigneur de l'univers, je viendrai au secours de Sion, je choisirai de nouveau Jérusalem. » Dans une autre vision, je vis quatre cornes. Je demandai à l'ange chargé de me parler: « Que représentent ces cornes? » Il me répondit: « Elles représentent les pays puissants qui ont dispersé les habitants de Juda, d'Israël et de Jérusalem. » Puis le Seigneur me montra quatre forgerons. Je demandai: « Que viennent-ils faire? » Il me répondit: « Ils sont venus terrifier et abattre les peuples puissants qui se sont dressés contre le pays de Juda et qui en ont dispersé les habitants, si bien que personne n'a pu leur résister. » Dans une autre vision, je vis un homme qui tenait un cordeau à mesurer. Je lui demandai: « Où vas-tu? » – « À Jérusalem, me répondit-il, pour en mesurer la longueur et la largeur. » L'ange chargé de me parler s'avança alors vers un autre ange qui venait à sa rencontre. Il ordonna à celui-ci: « Cours dire au jeune homme qui tient le cordeau: Jérusalem ne sera pas entourée de murailles, car les personnes et les bêtes qui y vivront seront très nombreuses. Le Seigneur affirme à ce sujet: “Moi-même je serai là, comme une muraille de feu autour de la ville, et j'y manifesterai ma présence glorieuse.” » Voici ce que le Seigneur vous annonce: « Allez! vous que j'ai dispersés à tous les points de l'horizon, enfuyez-vous maintenant, quittez les terres du nord! Allez! gens de Jérusalem exilés à Babylone, dépêchez-vous de vous échapper! » Le Seigneur de l'univers, qui m'a chargé d'une mission importante, déclare à propos des pays qui vous ont pillés: « Celui qui vous attaque, s'attaque à la prunelle de mon œil. Oui, j'interviendrai contre les autres pays: ils seront pillés à leur tour par ceux qu'ils ont asservis. » Quand cela arrivera, vous saurez que c'est bien le Seigneur de l'univers qui m'a envoyé. Le Seigneur annonce encore: « Faites éclater votre joie, gens de Jérusalem, car je viens habiter au milieu de vous! Dès ce moment-là, de nombreuses populations se rallieront à moi, le Seigneur, et elles deviendront mon peuple. Cependant c'est au milieu de vous que j'habiterai. » Quand cela arrivera, vous saurez que c'est bien le Seigneur de l'univers qui m'a envoyé vers vous. Le Seigneur fera de nouveau de Juda sa propriété personnelle, dans le pays qui lui appartient, et il portera de nouveau son choix sur Jérusalem. Que chacun fasse silence en présence du Seigneur, car soudain il se réveille et sort de la demeure qui lui appartient! Le Seigneur me fit voir le grand-prêtre Yéchoua debout devant l'ange du Seigneur. Satan se tenait à la droite de Yéchoua pour l'accuser. L'ange dit à Satan, l'accusateur: « Que le Seigneur te réduise au silence, Satan, oui, qu'il te réduise au silence, lui qui a choisi Jérusalem! Yéchoua n'est-il pas en effet comme un tison arraché au feu? » Yéchoua, debout devant l'ange, était vêtu d'habits sales. L'ange ordonna à ceux qui l'accompagnaient de les lui enlever. Puis il dit à Yéchoua: « Je t'ai débarrassé de ta faute et je te revêtirai d'habits de fête. » Il donna également l'ordre de mettre un turban propre sur la tête de Yéchoua. On mit donc à celui-ci un turban et des habits propres en présence de l'ange. L'ange fit ensuite cette déclaration à Yéchoua: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: « Si tu obéis à mes lois, si tu te conformes à mes règles, tu seras responsable de mon temple et de ses cours, et je te ferai accéder au rang de ceux qui sont ici à mon service. » « Écoute donc, Yéchoua, toi qui es grand-prêtre, écoutez également, vous, ses compagnons, vous tous qui êtes un signe du salut à venir. Je fais apparaître mon serviteur, celui qui s'appelle “germe”. Devant Yéchoua je pose une pierre, une seule pierre, avec sept points brillants. J'y graverai moi-même une inscription, et, en un seul jour, j'enlèverai les fautes qui souillent ce pays. Oui, je l'affirme, moi, le Seigneur de l'univers. Quand ce jour arrivera, vous vous inviterez les uns les autres et vous vivrez en paix dans vos vignes et sous vos figuiers. » L'ange chargé de me parler vint éveiller mon attention comme on tire une personne de son sommeil. « Que vois-tu? » me demanda-t-il. Je répondis: « Je vois un porte-lampes tout en or, avec un réservoir pour l'huile à sa partie supérieure. Il porte sept lampes munies chacune de sept mèches. Deux oliviers se trouvent à côté du réservoir, l'un à droite et l'autre à gauche. » J'interrogeai alors l'ange chargé de me parler: « Mon seigneur, que représente tout cela? » – « Ne le sais-tu pas? » me demanda-t-il. Je lui répondis que non. Alors il me donna cette explication: Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers à Zorobabel: « Ce n'est ni par ta puissance ni par tes propres forces que tu accompliras ta tâche, mais c'est grâce à mon Esprit. » Il ajouta: « Cette grande montagne est-elle un obstacle? Zorobabel l'aplanira. Il en extraira la pierre de fondation. “Qu'elle est belle, qu'elle est belle!” s'écriera-t-on. » La parole du Seigneur me fut encore adressée: « Zorobabel a posé les fondations du temple et il en achèvera la construction. » Quand cela arrivera, vous saurez que c'est bien le Seigneur de l'univers qui m'a envoyé vers vous. Il ne faut pas mépriser la petitesse des premiers travaux. Réjouissez-vous plutôt de voir Zorobabel l'outil à la main. En ce qui concerne les sept lampes, elles représentent les yeux du Seigneur qui inspectent tout ce qui se passe sur la terre. » Je lui demandai encore: « Que représentent les deux oliviers situés à droite et à gauche du porte-lampes? » Et j'ajoutai cette autre question: « Que représentent les deux branches d'olivier placées à côté des deux conduits en or d'où sort l'huile dorée? » « Ne le sais-tu pas? » me dit-il. Je lui répondis que non. Alors il m'expliqua: « Ils représentent les deux hommes mis à part avec de l'huile pour être au service du Seigneur de toute la terre. » J'eus encore une vision et je vis un livre en forme de rouleau voler à travers les airs. « Que vois-tu? » me demanda l'ange. Je répondis: « Je vois un rouleau qui vole à travers les airs: il a dix mètres de long et cinq mètres de large. » Alors il me dit: « C'est le texte de la malédiction qui atteindra le pays tout entier: sur un côté du rouleau, il est écrit que tous les voleurs seront expulsés du pays et, sur l'autre, que toutes les personnes qui prononcent de faux serments le seront également. Le Seigneur de l'univers affirme qu'il envoie lui-même cette malédiction: elle pénétrera dans la maison de chaque voleur et de chaque personne qui prononce de faux serments en se servant de mon nom; elle y restera et détruira tout, même les poutres et les pierres. » L'ange chargé de me parler vint me dire: « Lève les yeux et regarde ce qui apparaît là-bas. » – « Qu'est-ce que c'est? » lui demandai-je. Il répondit: « C'est une corbeille qui contient les fautes de tout le pays. » À ce moment-là, le couvercle de plomb qui était sur la corbeille se souleva et je vis une femme assise à l'intérieur. L'ange me dit: « Elle représente la Méchanceté. » Puis il la repoussa à l'intérieur de la corbeille et remit le couvercle. Levant les yeux, je vis apparaître deux femmes qui volaient, poussées par le vent: elles avaient en effet des ailes semblables à celles d'une cigogne. Elles prirent la corbeille et l'emportèrent dans les airs. Je demandai à l'ange où elles l'emmenaient. Il me répondit: « À Babylone, où elles lui construiront un temple; elles dresseront un socle sur lequel elles l'installeront. » J'eus encore une vision et je vis quatre chars déboucher entre deux montagnes de bronze. Des chevaux roux étaient attelés au premier char, des chevaux noirs au deuxième, des chevaux blancs au troisième et des chevaux tachetés de brun au quatrième. Je demandai à l'ange chargé de me parler: « Mon seigneur, que représentent ces attelages? » Il me répondit: « Ce sont les quatre vents. Ils se tenaient auprès du Seigneur de toute la terre et ils le quittent maintenant. » Le char tiré par les chevaux noirs partit vers la région du nord, les chevaux blancs prirent la même direction et les chevaux tachetés partirent vers la région du sud. Les chevaux bruns s'avancèrent et demandèrent à aller parcourir la terre. Le Seigneur leur dit: « Allez parcourir la terre! » C'est ce qu'ils firent. Alors le Seigneur m'appela et me déclara: « Regarde, ceux qui partent en direction du nord vont faire descendre mon Esprit sur cette région. » La parole du Seigneur me fut adressée: « Accepte les dons apportés par Heldaï, Tobia et Yedaya de la part des exilés. Rends-toi aujourd'hui même dans la maison de Yosia, fils de Sefania, où ces hommes sont allés à leur retour de Babylone. Tu prendras de l'argent et de l'or pour en fabriquer une couronne, que tu poseras sur la tête du grand-prêtre Yéchoua, fils de Yossadac, en lui disant: “Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: Il y a ici un homme, dont le nom est ‘germe’; sous ses pas germera la vie et c'est lui qui reconstruira le temple du Seigneur. Oui, c'est lui qui le reconstruira! Il portera les insignes royaux et, de son trône royal, il gouvernera le peuple. Près de lui se trouvera un prêtre: il existera une entente parfaite entre eux deux. La couronne restera dans le temple pour rappeler le souvenir de Heldaï, Tobia, Yedaya et de la générosité du fils de Sefania.” » Des gens viendront de loin aider à reconstruire le temple du Seigneur. Quand cela arrivera, vous saurez que c'est bien le Seigneur de l'univers qui m'a envoyé vers vous. Tout cela arrivera si vous écoutez attentivement le Seigneur votre Dieu. La quatrième année du règne de Darius, le quatrième jour du neuvième mois, ou mois de Kisleu, la parole du Seigneur fut adressée à Zacharie. Les habitants de Béthel avaient envoyé Saresser et Réguem-Mélek avec une délégation pour implorer la faveur du Seigneur. Ils devaient poser la question suivante aux prêtres qui officient dans la maison du Seigneur de l'univers, et aux prophètes: « Devons-nous continuer à pleurer et à jeûner pendant le cinquième mois de l'année, comme nous le faisons depuis si longtemps? » Alors la parole du Seigneur de l'univers me fut adressée: « Dis aux prêtres et à tous les habitants du pays: Depuis soixante-dix ans, vous jeûnez et vous vous lamentez pendant les cinquième et septième mois, mais ce n'est pas pour me plaire que vous observez ces jeûnes! Et lorsque vous mangez et buvez, c'est pour votre propre plaisir que vous le faites! » Autrefois déjà, les prophètes ont proclamé des avertissements semblables de la part du Seigneur; c'était l'époque où les habitants de Jérusalem et des villes d'alentour vivaient dans la tranquillité, et où la région méridionale et le Bas-Pays étaient peuplés. La parole du Seigneur fut adressée à Zacharie: « Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers. Rendez des jugements équitables, conduisez-vous les uns envers les autres avec amour et bonté. N'opprimez ni les veuves, ni les orphelins, ni les étrangers, ni les pauvres. Ne préméditez aucun mal les uns à l'égard des autres. » Mais ils ont refusé d'écouter: ils ont tourné le dos et se sont bouché les oreilles pour ne pas entendre. Ils ont rendu leur cœur aussi dur que le diamant; ils ne voulaient pas recevoir les enseignements du Seigneur de l'univers, que son Esprit leur communiquait par l'intermédiaire des prophètes d'autrefois. Alors le Seigneur de l'univers s'est mis dans une violente colère et il a déclaré: « Puisqu'ils n'ont pas voulu entendre quand je les appelais à obéir, j'ai refusé de leur répondre lorsqu'ils appelaient au secours. Je les ai éparpillés parmi toutes sortes de peuples qu'ils ne connaissaient pas. Derrière eux, ils ont laissé un pays vide, où plus personne n'allait et venait. Leur pays où il faisait bon vivre, ils l'ont transformé en désert. » La parole du Seigneur de l'univers me fut adressée en ces termes: « Moi, le Seigneur de l'univers, j'aime Jérusalem d'un amour ardent, j'éprouve une vraie passion pour elle. C'est pourquoi, je le déclare, je reviens à Jérusalem, j'habite de nouveau à Sion. On appellera Jérusalem “ville fidèle”, et Sion, la montagne du Seigneur de l'univers, aura pour nom “montagne qui m'appartient”. Oui, je le déclare, moi le Seigneur de l'univers, les personnes âgées, hommes et femmes, qui s'appuient sur un bâton à cause de leur grand âge, reviendront s'asseoir sur les places de Jérusalem. Les garçons et les filles viendront de nouveau en grand nombre jouer dans les rues de la ville. Cet avenir semble impossible aux survivants du peuple d'Israël, mais est-il impossible pour moi, le Seigneur de l'univers? Je vous le déclare, je vais sauver mon peuple exilé dans les régions de l'est et de l'ouest. Je les ferai venir de là-bas pour habiter à Jérusalem. Ils seront mon peuple et je serai leur Dieu. Je régnerai sur eux avec vérité et justice. » Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: « Reprenez courage! Vous entendez maintenant les promesses que les prophètes ont déjà annoncées de ma part au moment où l'on a posé les fondations de la maison du Seigneur de l'univers pour reconstruire le temple. Auparavant personne ne payait le travail des humains ni celui des bêtes. On ne pouvait pas aller et venir à l'abri des ennemis, car j'avais lâché tous les humains les uns contre les autres. Mais maintenant, je l'affirme, moi le Seigneur de l'univers je ne traiterai plus comme autrefois les survivants de ce peuple. Je répandrai la paix sur la terre: les vignes donneront du raisin, le sol produira des récoltes, les cieux donneront leur rosée. J'accorderai tous ces bienfaits aux survivants de mon peuple. Royaumes de Juda et d'Israël, vous avez été, parmi les pays, l'exemple d'un peuple maudit. Eh bien, maintenant, je vous sauve, et vous serez l'exemple d'un peuple béni. N'ayez plus peur! Reprenez courage! » Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: « Lorsque j'avais résolu de vous plonger dans le malheur parce que vos ancêtres m'avaient irrité, je ne suis pas revenu sur ma décision. Maintenant j'ai décidé, au contraire, de vous combler de bienfaits, habitants de Jérusalem et de tout le pays de Juda. N'ayez donc plus peur! Voici comment vous devez agir: Que chacun dise la vérité à son prochain. Que vos tribunaux rendent une justice équitable et qu'ils rétablissent la paix! Ne préméditez aucun mal les uns à l'égard des autres, refusez de prononcer de faux serments, car je déteste les actes de ce genre, je l'affirme, moi, le Seigneur. » La parole du Seigneur de l'univers me fut adressée en ces termes: « Je vous le déclare, moi le Seigneur de l'univers, les jeûnes que vous observez pendant les quatrième, cinquième, septième et dixième mois de l'année deviendront désormais, pour le peuple de Juda, de grandes fêtes pleines de gaieté et de joie. Mais désirez par-dessus tout la vérité et la paix! » Voici ce que déclare le Seigneur de l'univers: « D'autres peuples et des habitants de nombreuses villes arriveront encore à Jérusalem. Les habitants d'une ville proposeront à ceux d'une autre: “Venez, nous partons prier le Seigneur de l'univers et rechercher sa présence.” “Nous venons avec vous!”, répondront-ils. Oui, de nombreux peuples et des populations puissantes viendront à Jérusalem rechercher le Seigneur de l'univers et l'implorer par leurs prières. À ce moment-là, je le déclare, moi le Seigneur de l'univers, dix étrangers, parlant chacun une langue différente, saisiront un Juif par le pli de son manteau, et lui diront: “Nous voulons aller avec vous, car nous avons appris que Dieu est avec vous.” » Message du Seigneur. Sa parole atteint la région de Hadrak, elle s'arrête sur la ville de Damas. En effet, le Seigneur pose son regard non seulement sur toutes les tribus d'Israël, mais aussi sur tous les êtres humains. Il s'adresse également à Hamath, près de Damas, et aux villes de Tyr et de Sidon, dont l'habileté est grande. Tyr s'est construit une forteresse, elle a entassé autant d'argent qu'il y a de terre sur les chemins, et elle a accumulé autant d'or qu'il y a de poussière dans les rues. Mais le Seigneur s'en emparera, il fera tomber ses remparts dans la mer et un incendie détruira la ville. À ce spectacle, la ville d'Ascalon prendra peur, Gaza tremblera de crainte, Écron aussi, car elle aura perdu l'appui qu'elle espérait. Il n'y aura plus de roi à Gaza, Ascalon sera privée de ses habitants. Une population mélangée s'installera à Asdod. « C'est ainsi, dit le Seigneur, que je détruirai l'orgueil des Philistins. J'arracherai de leur bouche la viande non saignée ou offertes aux idoles. Leurs survivants m'auront pour Dieu au même titre qu'un clan de Juda, Écron entrera dans mon peuple comme les Jébusites l'ont fait. Je monterai la garde autour de mon pays pour le défendre contre les armées qui passent, personne ne viendra plus l'opprimer, car maintenant j'ai posé mon regard sur lui. » Éclate de joie, Jérusalem! Crie de bonheur, ville de Sion! Regarde, ton roi vient à toi, juste et victorieux, humble et monté sur un âne, sur un ânon, le petit d'une ânesse. À Éfraïm, il supprimera les chars de combat et les chevaux, à Jérusalem; il brisera les arcs de guerre. Il établira la paix parmi les pays; il sera le maître d'une mer à l'autre, depuis l'Euphrate jusqu'au bout du monde. Le Seigneur dit: « À cause de mon alliance avec vous, confirmée par le sang des sacrifices, je libérerai ceux de vous qui sont au fond d'une prison comme dans une citerne sans eau. Prisonniers qui vivez d'espérance, retournez dans votre ville dont les murs sont relevés. Je vous l'annonce maintenant: je vous dédommagerai de vos souffrances par le double de bienfaits. J'utiliserai Juda comme un arc de guerre, Éfraïm en sera la flèche. Sion, j'enverrai tes hommes attaquer ceux de la Grèce; je me servirai d'eux comme de l'épée d'un guerrier. » Le Seigneur surgira au-dessus de son peuple. Sa flèche partira comme l'éclair. Le Seigneur Dieu sonnera de la trompette, il arrivera avec les orages du sud. Le Seigneur de l'univers protégera son peuple, il lancera des grêlons pour détruire et écraser toute opposition: ils feront couler le sang des ennemis comme si c'était du vin, ou comme le sang des sacrifices qui remplit les bols à aspersion et recouvre les angles de l'autel. En ce temps-là, le Seigneur Dieu sauvera son peuple comme un berger sauve son troupeau. Semblables aux pierres précieuses d'une couronne, ils resplendiront dans le pays. Comme ils seront heureux! Comme ils seront beaux! Le blé et le vin nouveau donneront de la vigueur aux jeunes gens et aux jeunes filles. Demandez au Seigneur de vous envoyer la pluie du printemps: c'est lui qui produit les orages; il vous donnera une pluie abondante et fera verdir les champs de chacun. Les statuettes de divinités répondent par des mensonges; les devins font de fausses révélations, les rêves qu'ils racontent sont sans valeur, la consolation qu'ils apportent est trompeuse. C'est pourquoi le peuple a dû partir, malheureux comme un troupeau privé de berger. « Je suis en colère contre les bergers qui prétendent diriger mon peuple, et j'interviendrai contre eux. Oui, moi, le Seigneur de l'univers, je m'occuperai de mon troupeau, le peuple de Juda. Je l'emmènerai au combat comme un glorieux cheval. De lui proviendront des chefs de toutes sortes, solides comme une pierre angulaire, fermes comme un piquet de tente, forts comme un arc de guerre. Ils se conduiront en vaillants guerriers, piétinant ceux qui les combattent, comme la poussière des rues. Ils combattront ainsi parce que moi, le Seigneur, je suis avec eux. Et les cavaliers ennemis seront couverts de honte. Je fortifierai le peuple de Juda, je délivrerai les descendants de Joseph. Je les ramènerai chez eux et je leur montrerai mon amour comme si je ne les avais jamais rejetés. Je suis le Seigneur, leur Dieu, et je répondrai à leurs prières. Les gens d'Éfraïm se montreront forts comme des guerriers, joyeux comme s'ils avaient bu du vin. À ce spectacle, leurs enfants seront heureux, grâce au Seigneur, leur cœur sera rempli de joie. J'appellerai mon peuple et je le rassemblerai, car j'ai décidé de le libérer. Ils seront aussi nombreux qu'autrefois. Je les ai répandus parmi les peuples mais, dans les pays lointains, ils se souviendront de moi. Ils pourront y vivre avec leurs enfants, puis ils reviendront. Je les retirerai d'Égypte et d'Assyrie, je les ramènerai chez eux, je les conduirai aussi dans le pays de Galaad et au Liban, mais même là, ils manqueront de place. Ils franchiront la mer de détresse, moi, le Seigneur, j'abattrai les vagues, même le fond du Nil sera à sec. L'orgueilleuse Assyrie tombera de haut, l'Égypte perdra tout pouvoir. Je les fortifierai, ils agiront toujours de façon à me plaire. C'est moi, le Seigneur, qui l'affirme. » Liban, ouvre tes portes et qu'un incendie ravage tes cèdres! Poussez des hurlements, cyprès, car les cèdres ont été abattus, ces arbres magnifiques ont été détruits! Poussez des hurlements, chênes du Bachan, votre forêt inaccessible a été rasée. On entend gémir les bergers, leur temps de gloire est passé. On entend rugir les jeunes lions, le long du Jourdain leurs magnifiques buissons sont dévastés. Le Seigneur mon Dieu parle ainsi: « Deviens le berger des moutons destinés à l'abattoir! Ceux qui les achètent les égorgent sans se croire coupables, et ceux qui les vendent s'exclament: “ Bénissons le Seigneur, nous voilà riches!” Leurs propres bergers n'en ont même pas pitié. Moi, le Seigneur, je l'affirme, je n'aurai pas non plus pitié des habitants de la terre. Je livrerai chacun au pouvoir de son voisin et de son roi. Les rois dévasteront la terre et je ne délivrerai personne de leurs mains. » Je devins donc le berger du troupeau que les trafiquants destinaient à l'abattoir. Je me procurai deux bâtons de berger. J'appelai l'un “amitié” et l'autre “unité”, et je pris soin des moutons. En un seul mois je renvoyai leurs trois bergers. Puis je perdis patience avec les moutons et, de leur côté, ils en eurent assez de moi. Alors je leur dis: « Je ne prendrai pas soin de vous plus longtemps. Ceux qui doivent mourir n'ont qu'à mourir! Ceux qui doivent être abattus n'ont qu'à se laisser massacrer! Et ceux qui survivront après cela n'auront qu'à se dévorer entre eux! » Je pris le bâton de l'amitié et je le cassai pour rompre l'alliance que le Seigneur avait fait conclure à tous les peuples. Le pacte fut donc rompu à ce moment même. Les trafiquants de moutons, qui m'observaient, comprirent que le Seigneur parlait à travers mes actions. Je leur déclarai: « Si vous le jugez bon, donnez-moi mon salaire; sinon tant pis! » Ils comptèrent alors trente pièces d'argent, qu'ils me donnèrent comme salaire. Le Seigneur me dit: « Ils estiment que je ne vaux pas plus que cela! Porte cette somme grandiose au fondeur! » Je pris donc les trente pièces d'argent et je les portai au fondeur dans la maison du Seigneur. Ensuite je cassai le second bâton, celui de l'unité, pour rompre la fraternité entre les gens de Juda et d'Israël. Le Seigneur me dit encore: « Joue maintenant le rôle d'un berger insensé. En effet, je vais envoyer dans le pays un nouveau berger: il ne s'occupera pas des moutons qui risquent d'être abattus, il ne cherchera pas les égarés, il ne soignera pas les blessés et il ne nourrira pas ceux qui sont encore bien portants. Au lieu de cela, il mangera la viande des moutons les plus gras et il leur brisera les sabots. » Quel malheur pour le berger insensé qui abandonne son troupeau! Que l'épée détruise la vigueur de son bras et la vivacité de son œil droit: que son bras soit paralysé, que son œil droit perde la vue! Message du Seigneur au sujet d'Israël. Voici ce qu'affirme le Seigneur, lui qui a déployé l'étendue des cieux, qui a posé les bases de la terre et qui a donné la vie à l'être humain: « Je ferai de Jérusalem une coupe remplie du vin de ma colère: elle donnera le vertige à tous les peuples d'alentour. Le vertige atteindra tout Juda, lorsque Jérusalem sera assiégée. En ce temps-là, je ferai de Jérusalem un bloc de pierre que les peuples voudront soulever. Ceux qui essaieront se blesseront. Alors toutes les populations de la terre s'uniront contre la ville. En ce temps-là, je l'affirme, je rendrai leurs chevaux ivres de crainte et leurs cavaliers seront fous de terreur. Je veillerai sur Juda, mais je rendrai aveugles les chevaux des autres peuples. Les chefs de Juda se diront en eux-mêmes: “C'est en Dieu, le Seigneur de l'univers, que les habitants de Jérusalem trouvent leur force.” En ce temps-là, je rendrai les chefs de Juda semblables à un foyer d'incendie dans une forêt ou à une torche enflammée sous des gerbes de blé; de tous côtés, ils détruiront les peuples qui les entourent. Cependant les habitants de Jérusalem continueront à vivre dans leur ville. » Le Seigneur viendra d'abord au secours des familles de Juda, pour que les descendants de David et les habitants de Jérusalem ne se croient pas supérieurs au reste de la population de Juda. En ce temps-là, le Seigneur protégera les habitants de Jérusalem: les plus faibles d'entre eux deviendront forts comme David, et les descendants de David seront pour eux comme Dieu, comme l'ange du Seigneur marchant devant eux. En ce temps-là, dit le Seigneur, j'interviendrai pour détruire tous les pays qui viendront attaquer Jérusalem. J'animerai les descendants de David et les habitants de Jérusalem d'un esprit de bonne volonté et de prière. Ils regarderont à moi, à celui qu'ils ont transpercé. Ils pleureront sur lui comme on pleure à la mort d'un fils unique, ils se lamenteront amèrement comme lorsqu'on perd un fils premier-né. En ce temps-là, il y aura à Jérusalem une cérémonie de deuil aussi imposante que celle qu'on célèbre pour Hadad-Rimmon dans la vallée de Méguiddo. Chaque clan du pays prendra le deuil de son côté: le clan des descendants de David, hommes et femmes séparément, celui des descendants de Natan, hommes et femmes séparément, celui des descendants de Lévi, hommes et femmes séparément, celui des descendants de Chiméi, hommes et femmes séparément. De même, tous les autres clans prendront le deuil chacun de son côté, hommes et femmes séparément. « En ce temps-là, une source jaillira pour laver les péchés et les impuretés des descendants de David et des habitants de Jérusalem. » « En ce temps-là, affirme le Seigneur de l'univers, j'ôterai les idoles du pays et personne ne mentionnera plus leurs noms. Je ferai également disparaître du pays les prophètes et l'idolâtrie qui les inspire. Si quelqu'un se met encore à faire le prophète, son propre père et sa propre mère lui diront: “Tu dois mourir, car tu prétends parler de la part de Dieu mais, en réalité, tu débites des mensonges!” Et son père et sa mère le frapperont à mort pendant qu'il prophétisera. En ce temps-là, les prophètes auront honte de prophétiser et de raconter leurs visions, ils n'oseront plus tromper les gens en mettant le manteau de poil des prophètes. Chacun d'eux dira: “Je ne suis pas un prophète, moi, je suis un cultivateur, je possède des terres depuis ma jeunesse!” Et si quelqu'un lui demande: “Que signifient ces blessures sur ta poitrine?”, il répondra: “Je les ai reçues chez des amis!” » Voici ce que le Seigneur de l'univers affirme: « Épée, attaque le berger dont j'ai fait mon associé, frappe le berger! Alors les moutons partiront de tous côtés, et j'attaquerai les petits du troupeau. » Le Seigneur affirme encore: « Les deux tiers des habitants du pays mourront, un tiers d'entre eux seulement survivra. Je purifierai et j'éprouverai les survivants comme de l'or et de l'argent qu'on fait passer par le feu. Alors ils m'adresseront leurs prières et je les exaucerai. Je leur dirai: “Mon peuple!” et ils affirmeront: “Le Seigneur est notre Dieu! ” » Le jour du Seigneur approche. Sous vos yeux, habitants de Jérusalem, on se partagera vos biens. En effet, le Seigneur rassemblera les autres peuples pour qu'ils attaquent Jérusalem: la ville sera prise, les maisons seront pillées et les femmes seront violées, la moitié des habitants partira en exil, mais le reste de la population pourra rester dans la ville. Puis le Seigneur partira en guerre contre ces pays, il combattra comme il l'a toujours fait dans les temps de guerre. En ce temps-là, il se tiendra sur le mont des Oliviers, en face de Jérusalem, à l'est de la ville. Le mont des Oliviers se fendra en deux et une grande vallée apparaîtra, orientée d'est en ouest. Une moitié du mont s'éloignera vers le nord, et l'autre moitié vers le sud. Vous vous enfuirez par cette vallée creusée entre les montagnes, car elle s'étendra jusqu'à Assal. Vous fuirez comme vos ancêtres l'ont fait à l'époque d'Ozias, roi de Juda, à cause du tremblement de terre. Alors le Seigneur mon Dieu arrivera avec les anges qui sont à son service. En ce temps-là, la lumière ne sera plus nécessaire, il n'y aura plus ni froid ni gel. À une époque que seul le Seigneur connaît, il fera continuellement jour, on ne distinguera plus entre le jour et la nuit, même le soir, la lumière brillera. En ce temps-là, une source d'eau vive jaillira de Jérusalem; la moitié de son eau coulera vers la mer Morte et l'autre moitié vers la Méditerranée, pendant toute l'année, en été comme en hiver. En ce temps-là, le Seigneur régnera sur la terre entière; lui seul sera adoré comme Dieu, son nom seul sera reconnu par tous. Toute la région autour de Jérusalem sera transformée en plaine, de Guéba au nord jusqu'à Rimmon au sud. Jérusalem dominera les alentours, et la ville s'étendra de la porte de Benjamin jusqu'à la porte de l'Angle, à l'emplacement de l'ancienne porte, et de la tour de Hananéel jusqu'aux pressoirs du Roi. On pourra s'installer dans la ville, elle ne sera plus menacée de destruction et Jérusalem sera en sécurité. Quant aux peuples qui seront partis en guerre contre Jérusalem, voici quels malheurs le Seigneur leur fera subir: leur chair se décomposera alors qu'ils seront encore vivants, leurs yeux pourriront dans leurs orbites, de même que leur langue dans leur bouche. En ce temps-là, le Seigneur les remplira d'une panique épouvantable; ils se tourneront les uns contre les autres et chacun attaquera son voisin. Les gens de Juda combattront pour défendre Jérusalem, ils prendront aux pays voisins toutes leurs richesses: ils amasseront ainsi de l'or, de l'argent et des habits en grande quantité. Tous les animaux se trouvant dans les camps ennemis, les chevaux et les mulets, les chameaux et les ânes, subiront des malheurs semblables. En ce temps-là, les survivants des pays qui ont attaqué Jérusalem se rendront chaque année dans cette ville, pour adorer le Seigneur, le roi de l'univers, et pour célébrer la fête des Tentes. Si l'un des peuples de la terre ne se rend pas à Jérusalem pour adorer le Seigneur, le roi de l'univers, la pluie ne tombera pas sur son pays. Si les Égyptiens refusent de se rendre à Jérusalem pour célébrer la fête des Tentes, ils seront frappés d'un malheur comme les autres pays qui n'iront pas célébrer cette fête. Ainsi seront punis l'Égypte et les pays qui ne célébreront pas cette fête. En ce temps-là, même les clochettes des chevaux porteront l'inscription “appartient au Seigneur”. Les marmites ordinaires de la maison du Seigneur seront aussi sacrées que les bols à aspersion placés devant l'autel. Toutes les marmites qui se trouvent à Jérusalem et en Juda appartiendront au Seigneur de l'univers. Tous ceux qui viendront offrir des sacrifices les utiliseront pour faire cuire la viande. Quand ce temps arrivera, il n'y aura plus aucun marchand dans la maison du Seigneur de l'univers. Message que le Seigneur a adressé aux Israélites par l'intermédiaire de Malachie. Le Seigneur déclare: « Je vous aime. » Et vous dites: « En quoi nous as-tu aimés? » Le Seigneur reprend: « Ésaü n'était-il pas le frère de Jacob? Pourtant j'ai aimé Jacob mais j'ai repoussé Ésaü. J'ai dévasté sa région montagneuse, et j'ai livré son pays aux chacals du désert. Ses descendants, les Édomites, peuvent bien dire: “Nous avons été écrasés, mais nous allons rebâtir nos ruines.” Moi, le Seigneur de l'univers, je déclare ceci: Qu'ils reconstruisent, je démolirai leur œuvre! On leur appliquera ces surnoms “le pays où règne le mal” et “le peuple contre lequel le Seigneur est sans cesse irrité”. Vous, les Israélites, vous verrez tout cela et vous vous exclamerez: “Le Seigneur manifeste sa puissance même au-delà des frontières d'Israël!” » « Je le déclare, moi le Seigneur de l'univers, à vous les prêtres: Un fils a des égards pour son père et un serviteur en a pour son maître. Or, si je suis votre père, pourquoi n'avez-vous pas d'égards pour moi? Et si je suis votre maître, pourquoi n'avez-vous pas de respect pour moi? Vous me méprisez et vous dites: “En quoi t'avons-nous méprisé?” Vous apportez sur mon autel des aliments indignes de moi et vous dites: “En quoi offensons-nous ta dignité?” Eh bien, c'est en déclarant: “L'autel du Seigneur est méprisable!” Quand vous amenez un animal aveugle, boiteux ou malade pour me l'offrir en sacrifice, pensez-vous que ce soit correct? Si vous offrez un tel animal au gouverneur, croyez-vous qu'il sera satisfait et prêt à vous accorder sa bienveillance? Je vous le demande, moi, le Seigneur de l'univers. Maintenant, essayez donc de me supplier, moi, votre Dieu, pour que je sois favorable à mon peuple. Pensez-vous vraiment que j'accorderai ma bienveillance après ce que vous avez fait? Je vous le demande, moi, le Seigneur de l'univers. Il vaudrait bien mieux que l'un de vous ferme les portes du temple; cela vous empêcherait d'allumer pour rien du feu sur mon autel. En effet, je n'ai aucun plaisir à vous voir et les offrandes que vous me présentez ne me sont pas agréables, je le déclare, moi, le Seigneur de l'univers. Du lieu où le soleil se lève jusqu'au lieu où il se couche, des gens de tous pays reconnaissent ma grandeur. Partout on brûle du parfum en mon honneur et l'on m'apporte des offrandes dignes de moi. Oui, les autres peuples reconnaissent ma grandeur, je le déclare, moi, le Seigneur de l'univers. Mais vous, vous la bafouez en considérant que l'autel du Seigneur n'est pas digne de respect et qu'il ne rapporte rien. Vous dites même: “Quelle corvée!” Vous n'avez que du mépris pour moi, le Seigneur de l'univers. Vous m'offrez des animaux volés, boiteux ou malades! Comment accepterai-je de telles offrandes?, déclare le Seigneur. Maudit soit le tricheur qui promet d'offrir en sacrifice une bête saine de son troupeau et qui finalement offre un animal présentant un défaut! Car je suis un grand roi dont tous les peuples redoutent la puissance, je le déclare, moi, le Seigneur de l'univers! » Déjà, je prononce des menaces contre vos descendants. Et vous, je vous jetterai du fumier à la figure, le fumier des animaux sacrifiés pendant vos fêtes. Et l'on se débarrassera de vous en même temps que de lui. Vous comprendrez alors que moi, le Seigneur de l'univers, je vous ai adressé cet avertissement pour préserver mon alliance avec Lévi. Mon alliance avec lui était une alliance de vie et de paix. Je lui ai inspiré du respect, il m'a obéi et il a été rempli de crainte devant moi. Il n'a formulé que des enseignements justes, il n'a prononcé aucune parole mensongère. Il vivait en paix avec moi, dans la loyauté, et il a convaincu beaucoup de personnes de renoncer au mal. Oui, c'est le rôle du prêtre d'enseigner à connaître Dieu, c'est lui qu'on vient consulter au sujet des règles à appliquer, car il est le messager du Seigneur de l'univers. Mais vous, vous avez trahi cette mission! Par votre enseignement, vous avez égaré beaucoup de gens, vous avez rompu mon alliance conclue avec Lévi, je le déclare, moi, le Seigneur de l'univers. Eh bien moi, je vous mépriserai et je vous abaisserai devant tout le peuple, puisque vous n'obéissez pas à ma volonté et que vous faites preuve de favoritisme dans vos décisions. » N'avons-nous pas tous un même père? N'est-ce pas le même Dieu qui nous a créés? Alors pourquoi sommes-nous traîtres les uns envers les autres en profanant l'alliance conclue entre Dieu et nos ancêtres? Les gens de Juda ont trahi leurs engagements. Ils ont commis des actions abominables à Jérusalem et dans tout le pays d'Israël. En effet, ils ont méprisé le lieu saint, cher au Seigneur, et ils ont épousé des femmes qui adorent des dieux étrangers. Celui qui agit ainsi, que le Seigneur supprime tous ses proches! Il les supprimera dans les maisons israélites, de même que toute personne qui présente pour lui des offrandes au Seigneur de l'univers! Et voici ce que vous faites encore: vous inondez de larmes l'autel du Seigneur; vous pleurez et vous gémissez parce que le Seigneur ne prête plus attention à vos offrandes et qu'il n'accepte plus ce que vous lui apportez. Et vous demandez pourquoi il n'en veut plus? Eh bien, c'est parce que le Seigneur a été témoin de l'engagement entre vous et la femme épousée dans votre jeunesse. Elle était votre compagne, vous vous étiez liés à elle par une alliance, et pourtant vous l'avez trahie! Le Seigneur n'a-t-il pas fait de vous un seul être avec elle, par le corps et l'esprit? Et que souhaite ce seul être? N'est-ce pas d'avoir des enfants accordés par Dieu? Prenez donc garde à vous-mêmes, ne trahissez pas la femme épousée dans votre jeunesse. « Car je le déclare, moi le Seigneur, le Dieu d'Israël, je hais celui qui renvoie sa femme, et je le déclare, moi le Seigneur de l'univers, je hais aussi celui qui se rend coupable de violence. Prenez donc garde à vous-mêmes et ne trahissez pas vos engagements. » Vous fatiguez le Seigneur par vos discours! Mais vous demandez: « En quoi le fatiguons-nous? » Eh bien, c'est lorsque vous dites: « Le Seigneur voit d'un bon œil celui qui agit mal, il approuve cette sorte de personnes. » Ou encore: « Où donc est le Dieu qui fait régner la justice? » « Je le déclare, moi le Seigneur de l'univers: “J'enverrai mon messager pour m'ouvrir le chemin. Le Seigneur que vous désirez arrivera soudain dans son temple; le messager de l'alliance que vous attendez, le voici, il vient!” Quelqu'un pourra-t-il survivre lorsqu'il arrivera? Quelqu'un restera-t-il debout lorsqu'il apparaîtra? Car il sera comme le feu qui affine le métal, comme le savon du blanchisseur. Il s'installera pour éliminer les déchets et enlever les impuretés. Comme on raffine de l'or et de l'argent, il purifiera totalement les descendants de Lévi. Ceux-ci présenteront alors les offrandes au Seigneur conformément aux règles. Le Seigneur accueillera favorablement les offrandes des gens de Juda et de Jérusalem comme auparavant, dans les années du passé. Je le déclare, moi le Seigneur de l'univers: “Je viendrai au milieu de vous pour vous juger. Je m'empresserai d'accuser les personnes qui pratiquent la sorcellerie, qui commettent l'adultère, qui prononcent de faux serments, qui retiennent le salaire des ouvriers, qui oppriment les veuves et les orphelins ou qui font du tort aux immigrés, toutes les personnes qui ne tiennent aucun compte de moi.” Moi, le Seigneur, je ne change pas. Et vous, vous ne cessez pas d'être les vrais descendants de Jacob. Tout comme vos ancêtres avant vous, vous vous êtes écartés de mes enseignements, vous ne les avez pas observés. Revenez à moi et je reviendrai à vous, je le déclare, moi, le Seigneur de l'univers! Mais voilà que vous dites: “Comment pouvons-nous revenir à toi?” Est-il normal pour un être humain de tromper Dieu? Pourtant vous, vous me trompez! “En quoi?” me demandez-vous. Dans le versement de la dîme et dans vos offrandes. Vous êtes sous le coup d'une grave malédiction parce que vous me trompez, vous, le peuple tout entier. Apportez donc réellement tout ce que vous devez dans mon temple pour qu'il y ait toujours de la nourriture en réserve. Mettez-moi à l'épreuve à ce sujet, moi, le Seigneur de l'univers. Vous verrez bien que j'ouvrirai pour vous les vannes des cieux et que je vous comblerai de bienfaits. J'empêcherai les insectes de détruire vos récoltes et de rendre vos vignes improductives, je le déclare, moi le Seigneur de l'univers. Tous les autres peuples vous proclameront heureux, car il fera bon vivre dans votre pays, je le déclare, moi, le Seigneur de l'univers. » Le Seigneur déclare: « Vous prononcez contre moi des paroles qui sont dures puis vous demandez: “Quels propos malveillants à ton égard avons-nous échangé entre nous?” Eh bien, vous avez affirmé: “Il est inutile de servir Dieu. Qu'avons-nous gagné à obéir à ses ordres ou à participer à des cérémonies de deuil devant le Seigneur de l'univers? Nous le constatons maintenant: les gens heureux, ce sont les arrogants, et les gens prospères, ce sont les malfaiteurs. Même s'ils provoquent Dieu, ils s'en tirent!” » Alors, ceux qui se soumettent au Seigneur ont discuté entre eux. Le Seigneur les a écoutés, il a entendu leurs propos. On a mis par écrit devant lui un livre du souvenir en faveur de ceux qui respectent le Seigneur et qui reconnaissent son autorité. « Je le déclare, moi le Seigneur de l'univers: Le jour où je manifesterai ma puissance, je considérerai ces personnes comme mon bien le plus précieux, ils seront mon propre peuple. Je serai bienveillant à leur égard comme un père l'est à l'égard du fils qui le sert. Et vous verrez de nouveau la différence entre les justes et les méchants, entre les personnes qui servent Dieu et celles qui ne le servent pas. Car un jour viendra, semblable à une fournaise ardente. Ce jour-là, les arrogants et les malfaiteurs disparaîtront comme la paille au feu. Il ne restera rien d'eux, absolument plus rien, je le déclare, moi le Seigneur de l'univers. Mais, pour vous qui reconnaissez mon autorité, la justice apparaîtra comme le soleil levant qui apporte la guérison dans ses rayons. Vous serez libres et vous bondirez de joie comme des veaux au sortir de l'étable. Le jour où je manifesterai ma puissance, vous écraserez les méchants; ils seront comme de la poussière sous vos pieds, je le déclare, moi, le Seigneur de l'univers. Souvenez-vous de ce que mon serviteur Moïse a enseigné, observez les règles et les lois que je lui ai données sur le mont Horeb pour tout le peuple d'Israël. Avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et redoutable, je vous enverrai le prophète Élie. Il réconciliera les pères avec leurs enfants et les enfants avec leurs pères. Ainsi je n'aurai pas à venir détruire votre pays. » Voici la liste des ancêtres de Jésus Christ, descendant de David, lui-même descendant d'Abraham. Abraham eut un fils, Isaac; Isaac eut un fils, Jacob; Jacob eut des fils, Juda et ses frères; Juda eut des fils de Tamar, Pérès puis Zéra; Pérès eut un fils Hesron; Hesron eut un fils Aram; Aram eut un fils Amminadab; Amminadab eut un fils Nachon; Nachon eut un fils Salman; Salman eut un fils de Rahab, Booz; Booz eut un fils de Ruth, Obed; Obed eut un fils, Jessé; Jessé eut un fils, le roi David. David eut un fils de la femme d'Urie, Salomon; Salomon eut un fils Roboam; Roboam eut un fils Abia; Abia eut un fils Asaf; Asaf eut un fils Josaphat; Josaphat eut un fils Joram; Joram eut un fils Ozias; Ozias eut un fils Yotam; Yotam eut un fils Akaz; Akaz eut un fils Ézékias; Ézékias eut un fils Manassé; Manassé eut un fils Amon; Amon eut un fils Josias; Josias eut un fils Yekonia et ses frères, à l'époque de l'exil à Babylone. Après l'exil à Babylone, Yekonia eut un fils Salathiel; Salathiel eut un fils Zorobabel; Zorobabel eut un fils Abihoud; Abihoud eut un fils Éliakim; Éliakim eut un fils Azor; Azor eut un fils Sadok; Sadok eut un fils Achim; Achim eut un fils Élioud; Élioud eut un fils Éléazar; Éléazar eut un fils Matthan; Matthan eut un fils Jacob; Jacob eut un fils Joseph, l'époux de Marie; c'est d'elle qu'est né Jésus, celui qu'on appelle le Christ. Il y eut donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu'à David, puis quatorze depuis David jusqu'à l'exil à Babylone, et quatorze depuis l'exil à Babylone jusqu'à la naissance du Christ. Voici dans quelles circonstances Jésus Christ est né. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph; mais avant d'habiter ensemble, elle se trouva enceinte par l'action de l'Esprit saint. Joseph, son fiancé, était un homme droit et ne voulait pas la dénoncer publiquement; il décida de la renvoyer en secret. Comme il y pensait, un ange du Seigneur lui apparut dans un rêve et lui dit: « Joseph, descendant de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ta femme, car l'enfant qui a été conçu en elle vient de l'Esprit saint. Elle mettra au monde un fils, et tu l'appelleras Jésus, car il sauvera son peuple de ses péchés. » Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le prophète: « La vierge sera enceinte et mettra au monde un fils, et on l'appellera Emmanuel », ce qui se traduit “Dieu est avec nous”. Quand Joseph se réveilla, il agit comme l'ange du Seigneur le lui avait ordonné et il prit sa femme Marie chez lui. Mais il n'eut pas de relations sexuelles avec elle jusqu'à ce qu'elle ait mis au monde un fils, que Joseph appela Jésus. Après la naissance de Jésus à Bethléem, en Judée, à l'époque où Hérode était roi, des savants vinrent d'Orient. Ils arrivèrent à Jérusalem et demandèrent: « Où est l'enfant qui vient de naître, le roi des Juifs? Car nous avons vu son étoile apparaître en orient et nous sommes venus nous prosterner devant lui. » Quand le roi Hérode apprit cette nouvelle, il fut troublé, ainsi que toute la ville de Jérusalem. Il réunit tous les grands-prêtres et les spécialistes des Écritures, et leur demanda où le Christ devait naître. Ils lui répondirent: « À Bethléem, en Judée. Car voici ce que le prophète a écrit: “Et toi, Bethléem, terre de Juda, tu n'es certainement pas la moins importante des localités de Juda; car c'est de toi que viendra un chef qui conduira mon peuple, Israël.” » Alors Hérode convoqua secrètement les savants et s'informa auprès d'eux du moment précis où l'étoile était apparue. Puis il les envoya à Bethléem, en leur disant: « Allez chercher des renseignements précis sur l'enfant; et quand vous l'aurez trouvé, faites-le-moi savoir, afin que j'aille, moi aussi, me prosterner devant lui. » Après avoir écouté le roi, ils partirent. Et l'étoile qu'ils avaient vue en Orient les précédait; quand elle arriva au-dessus de l'endroit où se trouvait l'enfant, elle s'arrêta. En la voyant là, ils furent remplis d'une très grande joie. Ils entrèrent dans la maison et virent l'enfant avec sa mère, Marie. Ils tombèrent à genoux pour se prosterner devant l'enfant; puis ils ouvrirent leurs trésors et lui offrirent des cadeaux: de l'or, de l'encens et de la myrrhe. Comme ils furent avertis dans un rêve de ne pas retourner auprès d'Hérode, ils prirent un autre chemin pour rentrer dans leur pays. Quand les savants furent partis, un ange du Seigneur apparut à Joseph dans un rêve et lui dit: « Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère et fuis en Égypte; restes-y jusqu'à ce que je te dise de revenir. Car Hérode recherchera l'enfant pour le faire mourir. » Joseph se leva donc, prit avec lui l'enfant et sa mère, en pleine nuit, et se réfugia en Égypte. Il y resta jusqu'à la mort d'Hérode. Cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par le prophète: « J'ai appelé mon fils à sortir d'Égypte. » Quand Hérode se rendit compte que les savants s'étaient moqués de lui, il entra dans une grande colère. Il donna l'ordre de tuer, à Bethléem et dans les environs, tous les garçons de deux ans et moins, selon les indications de temps données par les savants. Ainsi s'accomplit ce qu'avait déclaré le prophète Jérémie: « On a entendu une voix à Rama, des pleurs et de grandes lamentations. C'est Rachel qui pleure ses enfants, elle ne veut pas être consolée, car ils sont morts. » Après la mort d'Hérode, un ange du Seigneur apparut dans un rêve à Joseph, en Égypte. Il lui dit: « Lève-toi, prends avec toi l'enfant et sa mère et retourne au pays d'Israël, car ceux qui en voulaient à la vie de l'enfant sont morts. » Joseph se leva, prit avec lui l'enfant et sa mère et retourna au pays d'Israël. Mais il apprit qu'Archélaos était devenu roi de la Judée à la suite d'Hérode et il eut peur de s'y rendre. Il fut averti dans un rêve, et il partit pour la région de la Galilée. Il habita dans une ville appelée Nazareth, afin que s'accomplisse cette parole des prophètes: « Il sera appelé Nazaréen. » En ce temps-là paraît Jean le baptiste qui se met à proclamer dans le désert de Judée: « Changez de vie, car le royaume des cieux est tout proche! » Jean est celui dont le prophète Ésaïe a parlé lorsqu'il a dit: « C'est la voix d'un homme qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, faites-lui des sentiers bien droits! » Jean avait un vêtement fait de poils de chameau et une ceinture de cuir autour de la taille; il mangeait des sauterelles et du miel sauvage. Les habitants de Jérusalem, de toute la Judée et de toute la région voisine de la rivière du Jourdain venaient à sa rencontre. Ils reconnaissaient publiquement leurs péchés et Jean les baptisait dans le Jourdain. Jean vit que beaucoup de pharisiens et de sadducéens venaient à lui pour être baptisés; il leur dit: « Espèce de vipères! Qui vous a appris à échapper à la colère de Dieu qui vient? Montrez par des actes que vous avez changé de vie et ne pensez pas qu'il suffit de dire en vous-mêmes: “ Abraham est notre père!” Car je vous dis que Dieu peut utiliser les pierres que voici pour en faire des enfants d'Abraham! La hache est déjà prête à couper les arbres à la racine: tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. Moi, je vous baptise dans l'eau pour que vous changiez de vie; mais celui qui vient après moi vous baptisera dans l'Esprit saint et dans le feu. Il est plus fort que moi: je ne suis pas digne d'enlever ses sandales. Il tient en sa main la pelle à vanner et séparera le grain de la paille. Il amassera son grain dans le grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint jamais. » À ce moment-là Jésus vient de la Galilée au Jourdain; il arrive auprès de Jean pour être baptisé par lui. Jean s'y opposait et lui disait: « C'est moi qui devrais être baptisé par toi et c'est toi qui viens à moi! » Mais Jésus lui répondit: « Accepte qu'il en soit ainsi pour le moment. Car il convient que nous accomplissions ainsi ce que Dieu demande. » Et Jean accepta. Dès que Jésus fut baptisé, il remonta de l'eau. Au même moment les cieux s'ouvrirent pour lui: il vit l'Esprit de Dieu descendre comme une colombe et venir sur lui. Et une voix venant des cieux dit: « Celui-ci est mon fils bien-aimé; en lui je trouve toute ma joie. » Ensuite Jésus fut conduit dans le désert par l'Esprit pour y être mis à l'épreuve par le diable. Après avoir passé quarante jours et quarante nuits sans manger, Jésus eut faim. Le diable, le tentateur s'approcha et lui dit: « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à ces pierres de se changer en pains. » Mais Jésus répondit: « L'Écriture déclare: “L'être humain ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu.” » Le diable l'emmena jusqu'à Jérusalem, la ville sainte, le plaça au sommet du temple et lui dit: « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas; car l'Écriture déclare: “Dieu donnera pour toi des ordres à ses anges et ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte pas de pierre.” » Jésus lui dit: « L'Écriture déclare aussi: “Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu.” » Le diable l'emmène encore sur une très haute montagne, lui montre tous les royaumes du monde et leur splendeur, et lui dit: « Je te donnerai tout cela, si tu te prosternes devant moi pour m'adorer. » Alors Jésus lui dit: « Va-t'en, Satan! Car l'Écriture déclare: “Adore le Seigneur ton Dieu et ne rends de culte qu'à lui seul.” » À ce moment-là, le diable le laissa. Des anges vinrent auprès de Jésus et ils le servaient. Quand Jésus apprit que Jean avait été mis en prison, il partit en Galilée. Il quitta Nazareth, et il vint habiter à Capharnaüm, ville située au bord du lac de Galilée, dans la région de Zabulon et de Neftali. Il en fut ainsi afin que s'accomplissent ces paroles du prophète Ésaïe: « Terre de Zabulon, terre de Neftali, en direction de la mer, de l'autre côté du Jourdain, Galilée, région des étrangers! Le peuple qui vit dans l'obscurité verra une grande lumière! Pour ceux qui vivent dans le sombre pays de la mort, la lumière se lèvera! » Dès ce moment, Jésus se mit à proclamer: « Changez de vie, car le royaume des cieux est tout proche! » Jésus marchait le long du lac de Galilée, lorsqu'il vit Simon, surnommé Pierre, et son frère André; ils étaient en train de jeter un filet dans le lac car c'étaient des pêcheurs. Jésus leur dit: « Venez à ma suite et ce sont des êtres humains que vous pêcherez. » Aussitôt, ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Il alla plus loin et vit deux autres frères, Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Ils étaient dans leur barque avec Zébédée, leur père, et ils réparaient leurs filets. Jésus les appela; aussitôt, ils laissèrent la barque et leur père et ils le suivirent. Jésus allait dans toute la Galilée; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait la bonne nouvelle du royaume et guérissait les gens de toutes leurs maladies et de toutes leurs infirmités. On entendit parler de lui dans tout le pays de Syrie et on lui amena toutes les personnes qui souffraient cruellement de différents tourments et de diverses maladies: ceux qui étaient possédés par des démons, ainsi que les épileptiques et les paralysés. Et Jésus les guérit. Une foule de gens le suivit; ils venaient de la Galilée, de la région de la Décapole, de Jérusalem, de la Judée et du territoire situé de l'autre côté du Jourdain. Quand Jésus vit les foules, il monta sur une montagne et s'assit. Ses disciples vinrent auprès de lui, il prit la parole et leur donna cet enseignement: « Heureux ceux qui sont humbles de cœur, car le royaume des cieux est à eux! Heureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés! Heureux ceux qui sont doux, car ils recevront la terre en héritage! Heureux ceux qui ont faim et soif d'un monde juste, car ils seront comblés! Heureux ceux qui sont pleins de bonté pour les autres, car on sera plein de bonté pour eux! Heureux ceux qui ont le cœur pur, car ils verront Dieu! Heureux les artisans de paix, car ils seront appelés enfants de Dieu! Heureux ceux qu'on persécute à cause de leur combat pour la justice, car le royaume des cieux est à eux! Heureux êtes-vous quand on vous insulte, quand on vous persécute et quand on dit faussement toute sorte de mal contre vous à cause de moi. Réjouissez-vous, criez votre joie, car une grande récompense vous attend dans les cieux. C'est ainsi, en effet, qu'on a persécuté les prophètes qui vous ont précédés. » C'est vous qui êtes le sel du monde. Mais si le sel perd son goût, comment le rendre de nouveau salé? Il n'est plus bon à rien; on le jette dehors, et les gens le piétinent. C'est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville construite sur une montagne ne peut pas être cachée. On n'allume pas une lampe pour la mettre sous un seau. Au contraire, on la place sur le porte-lampe, d'où elle brille pour tous ceux qui sont dans la maison. C'est ainsi que votre lumière doit briller aux yeux de tous, afin que chacun voie le bien que vous faites et qu'ils louent votre Père qui est dans les cieux. Ne pensez pas que je sois venu supprimer la loi de Moïse et l'enseignement des prophètes. Je ne suis pas venu pour les supprimer mais pour leur donner tout leur sens. Je vous le déclare, c'est la vérité: jusqu'à ce que le ciel et la terre passent, ni la plus petite lettre ni le plus petit détail ne seront supprimés de la Loi, et cela jusqu'à ce que tout se réalise. C'est pourquoi celui qui rejette même le plus petit des commandements et qui enseigne aux autres à faire de même, sera appelé le plus petit dans le royaume des cieux. Mais celui qui les applique et qui enseigne aux autres à faire de même, celui-là sera appelé grand dans le royaume des cieux. Car je vous le dis: si vous n'êtes pas plus fidèles à la volonté de Dieu que les spécialistes des Écritures et les pharisiens, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. Vous avez entendu qu'il a été dit à nos ancêtres: “Tu ne commettras pas de meurtre; celui qui commet un meurtre mérite de comparaître devant le juge.” Eh bien, moi je vous dis: celui qui se met en colère contre son frère ou sa sœur mérite de comparaître devant le juge; celui qui dit à son frère ou sa sœur: “Imbécile!” mérite d'être jugé par le conseil suprême; celui qui lui dit: “Idiot!” mérite d'être jeté dans le feu de l'enfer. Si donc tu viens à l'autel présenter ton offrande à Dieu et que là tu te souviennes que ton frère ou ta sœur a une raison de t'en vouloir, laisse là ton offrande, devant l'autel, et va d'abord faire la paix avec ton frère ou ta sœur; puis reviens et présente ton offrande à Dieu. Dépêche-toi de te mettre d'accord avec ton adversaire tant que tu es encore en chemin avec lui. Tu éviteras ainsi que ton adversaire ne te livre au juge, que le juge ne te remette à l'officier de justice et qu'on ne te jette en prison. Je te le déclare, c'est la vérité: tu ne sortiras pas de là tant que tu n'auras pas payé ta dette jusqu'au dernier centime. Vous avez entendu qu'il a été dit: “Tu ne commettras pas d'adultère.” Eh bien, moi je vous dis: tout homme qui regarde une femme pour la désirer a déjà commis l'adultère avec elle dans son cœur. Si donc ton œil droit te détourne de Dieu, arrache-le et jette-le loin de toi: il vaut mieux pour toi perdre une seule partie de ton corps qu'être jeté tout entier dans l'enfer. Si c'est à cause de ta main droite que tu te détournes de Dieu, coupe-la et jette-la loin de toi: il vaut mieux pour toi perdre un seul membre de ton corps qu'aller tout entier en enfer. Il a été dit aussi: “Celui qui renvoie sa femme doit lui donner une attestation de rupture.” Eh bien, moi je vous déclare: tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas de débauche, l'expose à devenir adultère; et celui qui épouse une femme renvoyée commet un adultère. Vous avez aussi entendu qu'il a été dit à nos ancêtres: “Ne fais pas de faux serments, mais accomplis ce que tu as promis par serment devant le Seigneur.” Eh bien, moi je vous dis de ne pas jurer du tout: ne jurez ni sur le ciel, car c'est le trône de Dieu; ni sur la terre, car elle est un escabeau sous ses pieds; ni par Jérusalem, car elle est la ville du grand roi. Ne jure pas non plus sur ta tête, car tu ne peux pas rendre un seul de tes cheveux blanc ou noir. Si c'est oui, dites “oui”, si c'est non, dites “non”, tout simplement; ce que l'on dit en plus vient du Mauvais. Vous avez entendu qu'il a été dit: “Œil pour œil et dent pour dent.” Eh bien, moi je vous dis de ne pas rendre le mal pour le mal. Si quelqu'un te gifle sur la joue droite, tends-lui aussi l'autre joue. Si quelqu'un veut te faire un procès pour te prendre ta chemise, laisse-lui aussi ton manteau. Si quelqu'un t'oblige à faire mille pas, fais-en deux mille avec lui. À celui qui te demande, donne; et ne te détourne pas de celui qui veut t'emprunter de l'argent. Vous avez entendu qu'il a été dit: “Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi.” Eh bien, moi je vous dis: aimez vos ennemis et priez pour ceux qui vous persécutent. Ainsi vous deviendrez les enfants de votre Père qui est dans les cieux. Car il fait lever son soleil aussi bien sur les méchants que sur les bons, et il fait pleuvoir sur ceux qui font sa volonté et ceux qui ne la font pas. En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle récompense méritez-vous? Les collecteurs d'impôts n'en font-ils pas autant! Et si vous ne saluez que vos proches, que faites-vous d'extraordinaire? Même les païens en font autant! Vous donc, vous serez parfaits, tout comme votre Père qui est au ciel est parfait. Gardez-vous d'accomplir vos devoirs religieux en public, pour que tout le monde vous remarque. Sinon, vous ne recevrez pas de récompense de votre Père qui est dans les cieux. Quand donc tu donnes quelque chose à un pauvre, n'attire pas bruyamment l'attention sur toi, comme le font les hypocrites dans les synagogues et dans les rues: ils agissent ainsi pour être loués par les autres. Je vous le déclare, c'est la vérité: ils ont déjà leur récompense. Mais quand ta main droite donne quelque chose à un pauvre, ta main gauche elle-même ne doit pas le savoir. Ainsi, il faut que ce don reste secret; et Dieu, ton Père, qui voit ce que tu fais en secret, te récompensera. Quand vous priez, vous ne serez pas comme les hypocrites: ils aiment à prier debout dans les synagogues et aux coins des grandes rues pour que tout le monde les voie. Je vous le déclare, c'est la vérité: ils ont déjà leur récompense. Mais toi, lorsque tu veux prier, entre dans ta chambre, à l'écart, ferme la porte pour prier ton Père qui est là, dans cet endroit secret; et ton Père, qui voit ce que tu fais en secret, te récompensera. Quand vous priez, ne répétez pas sans fin les mêmes choses comme les païens: ils pensent qu'ils seront exaucés en multipliant les paroles. Ne les imitez pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous le lui demandiez. Vous donc, priez ainsi: “Notre Père qui es dans les cieux, que chacun reconnaisse qui tu es; que ton règne vienne; que ta volonté soit faite sur la terre comme dans les cieux. Donne-nous aujourd'hui le pain dont nous avons besoin. Pardonne-nous nos torts, comme nous pardonnons nous aussi à ceux qui nous ont fait du tort. Et ne nous laisse pas entrer dans l'épreuve, mais délivre-nous du Mauvais.” [ ] En effet, si vous pardonnez aux autres leurs fautes, votre Père qui est au ciel vous pardonnera aussi. Mais si vous ne pardonnez pas aux autres, votre Père ne vous pardonnera pas non plus vos fautes. Quand vous jeûnez, ne prenez pas un air triste comme font les hypocrites: ils prennent une mine défaite afin de montrer aux gens qu'ils jeûnent. Je vous le déclare, c'est la vérité: ils ont déjà leur récompense. Mais toi, quand tu jeûnes, parfume ta tête et lave-toi le visage, pour ne pas montrer aux gens que tu jeûnes. Seul ton Père qui est là, dans le secret, le saura; et ton Père, qui voit ce que tu fais en secret, te récompensera. Ne vous amassez pas des trésors sur la terre, où les mites et la rouille détruisent et les cambrioleurs forcent les serrures pour voler. Amassez-vous plutôt des trésors dans le ciel, où il n'y a ni mite ni rouille pour détruire, ni cambrioleurs pour forcer les serrures et voler. Car ton cœur sera toujours là où est ton trésor. L'œil est la lampe du corps: si ton œil est en bon état, tout ton corps est éclairé; mais si ton œil est malade, tout ton corps est dans l'obscurité. Si donc la lumière qui est en toi est obscurcie, comme cette obscurité sera grande! Personne ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l'un et aimera l'autre; ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent. Voilà pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas au sujet de la nourriture et de la boisson dont vous avez besoin pour vivre, ou au sujet des vêtements dont vous avez besoin pour votre corps. La vie n'est-elle pas plus que la nourriture et le corps plus important que les vêtements? Regardez les oiseaux du ciel: ils ne sèment ni ne moissonnent, ils ne ramassent pas de récoltes dans des greniers, et votre Père qui est au ciel les nourrit! Ne valez-vous pas beaucoup plus que les oiseaux? Qui d'entre vous parvient par ses soucis à prolonger un peu la durée de sa vie? Et pourquoi vous inquiétez-vous au sujet des vêtements? Observez comment poussent les fleurs des champs: elles ne travaillent pas, elles ne se tissent pas de vêtements. Pourtant, je vous l'affirme, même Salomon, avec toute sa richesse, n'a pas eu de vêtements aussi beaux qu'une seule de ces fleurs des champs. Si Dieu habille ainsi l'herbe qui est dans les champs aujourd'hui et qui demain sera jetée au feu, ne vous habillera-t-il pas à bien plus forte raison vous-mêmes? Comme votre foi en lui est faible! Ne vous inquiétez donc pas en disant: “Qu'allons-nous manger? qu'allons-nous boire? ou qu'allons-nous mettre pour nous habiller?” Ce sont les païens qui recherchent sans arrêt tout cela. Mais votre Père qui est au ciel sait que vous en avez besoin. Cherchez d'abord le règne de Dieu, cherchez à faire sa volonté, et Dieu vous accordera aussi tout le reste. Ne vous inquiétez donc pas du lendemain car le lendemain s'inquiètera de lui-même. À chaque jour suffit sa peine. Ne portez pas de jugement afin que Dieu ne vous juge pas non plus. Car de la manière dont vous jugez, vous serez jugés. La mesure que vous employez pour mesurer sera aussi utilisée pour vous. Pourquoi regardes-tu le brin de paille qui est dans l'œil de ton frère ou de ta sœur, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans ton œil? Comment peux-tu dire à ton frère ou à ta sœur: “Laisse-moi enlever cette paille de ton œil”, alors que tu as une poutre dans le tien? Hypocrite, enlève d'abord la poutre de ton œil et alors tu verras assez clair pour enlever la paille de l'œil de ton frère ou de ta sœur. Ne donnez pas ce qui appartient à Dieu aux chiens, et ne jetez pas vos perles devant les porcs, de peur qu'ils ne les piétinent et qu'ils ne se retournent contre vous pour vous déchirer. Demandez et vous recevrez; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira la porte. Car celui qui demande reçoit, celui qui cherche trouve et l'on ouvre la porte à celui qui frappe. Y a-t-il quelqu'un parmi vous qui donnera à son fils une pierre si celui-ci demande du pain? ou qui lui donnera un serpent s'il demande un poisson? Vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants. À combien plus forte raison votre Père qui est dans les cieux donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui demandent! Faites pour les autres tout ce que vous voulez qu'ils fassent pour vous: c'est là ce qu'enseignent les livres de la loi de Moïse et des Prophètes. Entrez par la porte étroite! Car large est la porte, facile est le chemin qui mène à sa propre perte et nombreux sont ceux qui s'y engagent. Mais combien étroite est la porte et difficile le chemin qui mènent à la vie; peu nombreux sont ceux qui les trouvent. Prenez garde aux faux prophètes. Ils viennent à vous déguisés en moutons, mais au-dedans ce sont des loups féroces. Vous les reconnaîtrez en voyant ce qu'ils font. On ne cueille pas des raisins sur des buissons d'épines, ni des figues sur des ronces. Un bon arbre produit de bons fruits et un arbre malade de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits ni un arbre malade porter de bons fruits. Tout arbre qui ne donne pas de bons fruits est coupé, puis jeté au feu. Ainsi donc, vous reconnaîtrez les faux prophètes en voyant ce qu'ils font. Ce ne sont pas tous ceux qui me disent: “Seigneur, Seigneur!”, qui entreront dans le royaume des cieux, mais ceux qui font la volonté de mon Père qui est dans les cieux. Au jour du jugement, beaucoup me diront: “Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes; n'est-ce pas en ton nom que nous avons chassé des démons? n'est-ce pas en ton nom que nous avons accompli de nombreux miracles?” Alors je leur déclarerai: “Je ne vous ai jamais connus; allez-vous-en loin de moi, vous qui commettez le mal!” Ainsi, celui qui écoute ce que je viens de dire et le met en pratique sera comme un homme avisé qui a bâti sa maison sur le roc. La pluie est tombée, les torrents ont débordé, la tempête s'est abattue sur cette maison, mais elle ne s'est pas écroulée, car ses fondations avaient été posées sur le roc. Mais celui qui écoute mes paroles et ne les met pas en pratique sera comme un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents ont débordé, la tempête s'est abattue sur cette maison et elle s'est écroulée: sa ruine a été totale. » Quand Jésus eut achevé ces paroles, tous restèrent impressionnés par son enseignement; en effet, il leur donnait son enseignement avec autorité, à la différence de leurs spécialistes des Écritures. Jésus descendit de la montagne et une foule de gens le suivit. Un lépreux s'approcha, se prosterna devant lui et dit: « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier! » Jésus étendit la main, le toucha et dit: « Je le veux, sois purifié! » Aussitôt, l'homme fut purifié de sa lèpre. Puis Jésus lui dit: « Attention: ne dis rien à personne! Mais va te montrer au prêtre, et apporte l'offrande que Moïse a ordonnée pour leur montrer que tu es guéri. » Au moment où Jésus entrait dans Capharnaüm, un centurion s'approcha et le supplia: « Seigneur, mon serviteur est couché à la maison, il est paralysé et souffre terriblement. » Jésus lui dit: « Moi je viendrai le guérir. » Mais le centurion répondit: « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit. Mais dis seulement un mot et mon jeune serviteur sera guéri! Car je suis moi-même soumis à mes supérieurs et j'ai des soldats sous mes ordres. Si je dis à l'un: “Va!”, il va; si je dis à un autre: “Viens!”, il vient; et si je dis à mon serviteur: “Fais ceci!”, il le fait. » Quand Jésus entendit ces mots, il fut dans l'admiration et dit à ceux qui le suivaient: « Je vous le déclare, c'est la vérité: je n'ai trouvé une telle foi chez personne en Israël. Je vous le dis, beaucoup viendront de l'est et de l'ouest et prendront place à table dans le royaume des cieux avec Abraham, Isaac et Jacob. Mais ceux qui appartenaient au royaume seront jetés dehors, dans l'obscurité, où ils pleureront et grinceront des dents. » Puis Jésus dit au centurion: « Retourne chez toi, que tout se passe pour toi selon ta foi! » Et le serviteur du centurion fut guéri à ce moment même. Jésus entra dans la maison de Pierre. Il y trouva la belle-mère de Pierre couchée, avec de la fièvre. Il toucha sa main et la fièvre la quitta; elle se leva et se mit à le servir. Le soir venu, on amena à Jésus un grand nombre de personnes possédées par des démons. D'une parole, Jésus chassa les esprits et il guérit aussi tous les malades, afin que s'accomplisse cette parole du prophète Ésaïe: « Il a pris nos infirmités et il a porté nos maladies. » Quand Jésus vit la foule qui l'entourait, il donna l'ordre de s'en aller de l'autre côté du lac. Un spécialiste des Écritures s'approcha et lui dit: « Maître, je te suivrai partout où tu iras! » Jésus lui répondit: « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas un endroit où reposer sa tête. » Un autre de ses disciples lui dit: « Seigneur, permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. » Jésus lui répondit: « Suis-moi et laisse les morts enterrer leurs morts. » Jésus monta dans la barque et ses disciples le suivirent. Soudain, une grande tempête s'éleva sur le lac, si bien que les vagues recouvraient la barque. Mais Jésus dormait. Les disciples s'approchèrent de lui et le réveillèrent en criant: « Seigneur, sauve-nous! Nous allons mourir! » Jésus leur répondit: « Pourquoi êtes-vous si effrayés? Comme votre foi est faible! » Il se leva, parla sévèrement aux vents et au lac, et il se fit un grand calme. Tous étaient stupéfaits et disaient: « Qui est-il pour que même les vents et les flots lui obéissent? » Quand Jésus arriva de l'autre côté du lac, dans le pays des Gadaréniens, deux hommes possédés par des démons sortirent du milieu des tombeaux et vinrent à sa rencontre. Ils étaient tellement dangereux que personne n'osait passer par ce chemin. Ils lui crièrent: « Que nous veux-tu, Fils de Dieu? Es-tu venu ici pour nous tourmenter avant le moment fixé? » Il y avait, à une certaine distance, un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture. Les démons supplièrent Jésus: « Si tu veux nous chasser, envoie-nous dans ce troupeau de porcs. » – « Allez », leur dit Jésus. Ils sortirent des deux possédés et s'en allèrent dans les porcs. Aussitôt, tout le troupeau se précipita du haut de la falaise dans le lac et disparut dans l'eau. Ceux qui gardaient les porcs s'enfuirent; ils se rendirent dans la ville pour raconter l'histoire et ce qui s'était passé pour les deux hommes possédés par les démons. Alors tous les habitants de la ville sortirent à la rencontre de Jésus; quand ils le virent, ils le supplièrent de quitter leur territoire. Jésus monta dans la barque, retraversa le lac et se rendit dans sa ville. On lui amena un paralysé couché sur une civière. Quand Jésus vit leur foi, il dit au paralysé: « Courage, mon enfant! Tes péchés sont pardonnés! » Quelques spécialistes des Écritures se dirent en eux-mêmes: « Cet homme fait insulte à Dieu! » Jésus discerna ce qu'ils pensaient et dit: « Pourquoi avez-vous ces mauvaises pensées? Est-il plus facile de dire: “Tes péchés sont pardonnés”, ou de dire: “Lève-toi et marche”? Eh bien, je veux que vous le sachiez: le Fils de l'homme a l'autorité pour pardonner les péchés sur la terre. » Il s'adresse alors au paralysé: « Lève-toi, prends ta civière et rentre chez toi! » L'homme se leva et s'en alla chez lui. Quand les foules virent cela, elles furent remplies de crainte et louèrent Dieu d'avoir donné une telle autorité aux êtres humains. Jésus partit de là et vit, en passant, un homme appelé Matthieu assis au bureau des impôts. Il lui dit: « Suis-moi! » Matthieu se leva et le suivit. Jésus prenait un repas dans la maison de Matthieu; beaucoup de collecteurs d'impôts et de pécheurs étaient venus pour être assis à table avec Jésus et ses disciples. Les pharisiens virent cela et dirent à ses disciples: « Pourquoi votre maître mange-t-il avec les collecteurs d'impôts et les pécheurs? » Jésus les entendit et dit: « Ce ne sont pas les personnes en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades. Allez apprendre ce que signifie: “Je veux la bonté et non le sacrifice.” Car je ne suis pas venu appeler ceux qui croient faire la volonté de Dieu, mais ceux qui se reconnaissent pécheurs. » Les disciples de Jean le baptiste s'approchèrent de Jésus et lui dirent: « Pourquoi nous et les pharisiens jeûnons -nous souvent, tandis que tes disciples ne jeûnent pas? » Jésus leur répondit: « Pensez-vous que les invités à un mariage pourraient pleurer pendant que le marié est avec eux? Mais des jours viendront où le marié leur sera enlevé; alors ils jeûneront. Personne ne répare un vieux vêtement avec un morceau de tissu neuf; car ce morceau tirerait sur le vieux vêtement et la déchirure s'agrandirait encore. On ne met pas non plus du vin nouveau dans de vieilles outres; sinon les outres éclatent, le vin se répand et les outres sont perdues. On verse au contraire le vin nouveau dans des outres neuves et ainsi le tout se conserve bien. » Pendant que Jésus leur parlait ainsi, un notable arriva, se mit à genoux devant lui et dit: « Ma fille est morte à l'instant; mais viens poser ta main sur elle et elle vivra! » Jésus se leva et le suivit avec ses disciples. Une femme, qui souffrait de pertes de sang depuis douze ans, s'approcha de Jésus par-derrière et toucha le bord de son vêtement. Car elle se disait: « Si seulement je touche son vêtement, je serai sauvée! » Jésus se retourna, la vit et dit: « Courage, ma fille! Ta foi t'a sauvée. » Et à ce moment même, la femme fut guérie. Jésus arriva à la maison du notable. Quand il vit les musiciens prêts pour l'enterrement et la foule qui s'agitait bruyamment, il dit: « Sortez d'ici, car la jeune fille n'est pas morte, elle dort. » Mais ils se moquaient de lui. Quand la foule fut chassée, Jésus entra, il prit la jeune fille par la main et elle se leva. La nouvelle s'en répandit dans toute cette région. Au moment où Jésus partit de là, deux aveugles se mirent à le suivre en criant: « Prends pitié de nous, fils de David! » Quand Jésus fut arrivé à la maison, les aveugles s'approchèrent de lui et il leur demanda: « Croyez-vous que je peux faire cela? » Ils lui répondirent: « Oui, Seigneur! » Alors Jésus toucha leurs yeux et dit: « Que tout se passe selon votre foi! » Et leurs yeux s'ouvrirent. Jésus leur parla avec sévérité: « Attention, leur dit-il, personne ne doit le savoir. » Mais ils s'en allèrent parler de Jésus dans toute cette région. Alors qu'ils s'en allaient, on amena à Jésus un homme qui était muet parce qu'il était possédé par un démon. Dès que Jésus eut chassé le démon, le muet se mit à parler. Les foules, stupéfaites, disaient: « On n'a jamais rien vu de pareil en Israël! » Mais les pharisiens affirmaient: « C'est le chef des démons qui lui donne le pouvoir de chasser ces démons! » Jésus parcourait toutes les villes et les villages; il enseignait dans leurs synagogues, proclamait la bonne nouvelle du royaume et guérissait toutes les maladies et toutes les infirmités. Il fut bouleversé par les foules qu'il voyait, car ces gens étaient fatigués et abattus, comme des moutons qui n'ont pas de berger. Il dit à ses disciples: « La moisson est abondante, mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. » Jésus appela ses douze disciples et leur donna l'autorité de chasser les esprits impurs et de guérir toutes les maladies et toutes les infirmités. Voici les noms des douze apôtres: d'abord Simon, surnommé Pierre, et son frère André; Jacques et son frère Jean, tous deux fils de Zébédée; Philippe et Barthélemy; Thomas et Matthieu, le collecteur d'impôts; Jacques, le fils d'Alphée et Thaddée; Simon le zélé et Judas l'Iscariote, celui-là même qui livra Jésus. Jésus envoya ces douze -là en mission, avec les instructions suivantes: « Évitez les régions où habitent les personnes qui ne sont pas Juives et n'entrez dans aucune ville de la Samarie. Allez plutôt vers les moutons perdus du peuple d'Israël. En chemin, proclamez et dites: “Le royaume des cieux est tout proche!” Guérissez les malades, ressuscitez les morts, purifiez les lépreux, chassez les démons. Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement. Ne vous procurez ni or, ni argent, ni monnaie de cuivre à mettre dans vos poches; ne prenez pas de sac pour la route, ni de tunique de rechange, ne prenez ni chaussures, ni bâton. En effet, l'ouvrier mérite sa nourriture. Quand vous arriverez dans une ville ou un village, cherchez qui est prêt à vous recevoir et restez chez cette personne jusqu'à ce que vous quittiez l'endroit. Quand vous entrerez dans une maison, offrez-lui votre salutation. Si les habitants vous reçoivent, que votre souhait de paix vienne sur eux. Mais si les habitants de cette maison ne vous reçoivent pas, que votre souhait de paix revienne vers vous. Si on ne vous accueille pas ou si on n'écoute pas vos paroles, sortez de cette maison ou de cette ville et secouez la poussière de vos pieds. Je vous le déclare, c'est la vérité: au jour du jugement, les habitants de Sodome et Gomorrhe seront traités moins sévèrement que les habitants de cette ville-là. Écoutez! Je vous envoie comme des moutons au milieu des loups. Soyez donc prudents comme les serpents et innocents comme les colombes. Prenez garde, car certains vous livreront aux tribunaux, ils vous frapperont à coups de fouet dans leurs synagogues. Vous serez conduits devant des gouverneurs et des rois à cause de moi; ce sera pour vous l'occasion de témoigner à mon sujet devant eux et devant ceux qui ne sont pas Juifs. Lorsqu'on vous conduira devant le tribunal, ne vous inquiétez pas de ce que vous aurez à dire ni de la manière de l'exprimer; les paroles que vous aurez à prononcer vous seront données à ce moment-là: elles ne viendront pas de vous, mais l'Esprit de votre Père parlera en vous. Le frère livrera son propre frère à la mort, et le père agira de même avec son enfant; des enfants se dresseront contre leurs parents et les feront condamner à mort. Tout le monde vous détestera à cause de moi. Mais celui qui tiendra bon jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Quand on vous persécutera dans une ville, fuyez dans une autre. Je vous le déclare, c'est la vérité: vous n'aurez pas encore fini de parcourir toutes les villes d'Israël avant que vienne le Fils de l'homme. Aucun disciple n'est supérieur à celui qui l'enseigne; aucun serviteur n'est supérieur à son maître. Il suffit que le disciple devienne comme celui qui l'enseigne et que le serviteur devienne comme son maître. Si l'on a appelé le maître de maison Béelzébul, à combien plus forte raison insultera-t-on les membres de sa maison! Ne craignez donc pas ces gens-là. Tout ce qui est caché sera découvert, et ce qui est secret sera connu. Ce que je vous dis dans l'obscurité, répétez-le à la lumière du jour; et ce que l'on chuchote à votre oreille, criez-le du haut des toits. Ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui ne peuvent pas tuer l'âme; craignez plutôt celui qui peut faire périr à la fois le corps et l'âme dans l'enfer. Ne vend-on pas deux moineaux pour un sou? Cependant, aucun d'eux ne tombe à terre sans votre Père. Quant à vous, même les cheveux de votre tête sont tous comptés. N'ayez donc pas peur: vous valez plus que beaucoup de moineaux! Celui qui se déclare publiquement pour moi, je me déclarerai aussi pour lui devant mon Père qui est dans les cieux; mais si quelqu'un affirme publiquement ne pas me connaître, j'affirmerai moi aussi devant mon Père qui est dans les cieux ne pas le connaître. Ne pensez pas que je sois venu apporter la paix sur la terre: je ne suis pas venu apporter la paix, mais le combat. Je suis venu séparer l'homme de son père, la fille de sa mère, la belle-fille de sa belle-mère; on aura pour ennemis les membres de sa propre famille. Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n'est pas digne de moi; celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n'est pas digne de moi. Celui qui ne se charge pas de sa croix pour marcher à ma suite n'est pas digne de moi. Celui qui voudra garder sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. Celui qui vous accueille m'accueille; celui qui m'accueille accueille celui qui m'a envoyé. Celui qui accueille un prophète parce qu'il est prophète, recevra la récompense accordée à un prophète; et celui qui accueille quelqu'un de fidèle à Dieu parce qu'il est fidèle, recevra la récompense accordée à un fidèle. Je vous le déclare, c'est la vérité: la personne qui donne même un simple verre d'eau fraîche à l'un de ces petits parmi mes disciples, parce qu'il est mon disciple, recevra sa récompense. » Lorsque Jésus eut achevé de donner ces instructions à ses douze disciples, il partit de là pour enseigner et proclamer dans les villes de la région. Jean le baptiste, dans sa prison, entendit parler des œuvres du Christ. Il envoya ses disciples demander à Jésus: « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre? » Jésus leur répondit: « Allez raconter à Jean ce que vous entendez et voyez: les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés de leur lèpre, les sourds entendent, les morts ressuscitent et la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui n'abandonnera pas la foi à cause de moi! » Après le départ des disciples de Jean, Jésus se mit à parler de celui-ci à la foule en disant: « Qu'êtes-vous allés voir au désert? un roseau agité par le vent? Alors qu'êtes-vous allés voir? un homme vêtu d'habits magnifiques? Mais les personnes qui portent des habits magnifiques se trouvent dans les palais des rois. Qu'êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et même bien plus qu'un prophète. Car Jean est celui dont l'Écriture déclare: “Voici que j'envoie mon messager devant toi, pour t'ouvrir le chemin.” Je vous le déclare, c'est la vérité: parmi les humains, il n'a jamais existé personne de plus grand que Jean le baptiste; pourtant, celui qui est le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que lui. Depuis les jours de Jean le baptiste jusqu'à présent, le royaume des cieux subit la violence et les violents cherchent à s'en emparer. Tous les prophètes et la loi de Moïse ont annoncé le royaume, jusqu'à l'époque de Jean. Et si vous voulez bien l'admettre, Jean est cet Élie dont la venue a été annoncée. Celui qui a des oreilles, qu'il entende! À qui comparerai-je cette génération? Ils ressemblent à des enfants assis sur les places publiques, dont les uns crient aux autres: “Nous avons joué un air de danse sur la flûte pour vous et vous n'avez pas dansé! Nous avons chanté des chants de deuil et vous ne vous êtes pas lamentés!” En effet, Jean est venu, il ne mange ni ne boit, et l'on dit: “Il est possédé par un démon!” Le Fils de l'homme est venu, il mange et boit, et l'on dit: “Voyez cet homme qui ne pense qu'à manger et à boire du vin, qui est ami des collecteurs d'impôts et des pécheurs!” Mais la sagesse de Dieu se révèle juste par ses effets. » Alors Jésus se mit à faire des reproches aux villes dans lesquelles il avait accompli le plus grand nombre de ses miracles, parce que leurs habitants n'avaient pas changé de vie. Il dit: « Quel malheur pour toi, Chorazin! Quel malheur pour toi, Bethsaïda! Car si les miracles qui ont été accomplis chez vous l'avaient été à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient pris le deuil, se seraient couvert la tête de cendre et auraient changé de vie. C'est pourquoi, je vous le dis, au jour du jugement Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et toi, Capharnaüm, crois-tu que tu t'élèveras jusqu'au ciel? Tu seras abaissée jusqu'au monde des morts. Car si les miracles qui ont été accomplis chez toi l'avaient été à Sodome, cette ville existerait encore aujourd'hui. C'est pourquoi, je vous le dis, au jour du jugement Sodome sera traitée moins sévèrement que toi. » En ce temps-là, Jésus prit la parole et dit: « Ô Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te loue d'avoir révélé aux tout-petits ce que tu as caché aux sages et aux personnes instruites. Oui, Père, dans ta bienveillance, tu as voulu qu'il en soit ainsi. Mon Père m'a remis toutes choses. Personne ne connaît le Fils si ce n'est le Père, et personne ne connaît le Père si ce n'est le Fils et ceux à qui le Fils veut le révéler. Venez à moi vous tous qui êtes fatigués de porter un lourd fardeau et je vous donnerai le repos. Prenez sur vous mon joug et laissez-moi vous instruire, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour tout votre être. Le joug que je vous invite à prendre est bienfaisant et le fardeau que je vous propose est léger. » En ce temps-là, Jésus traversait des champs de blé un jour de sabbat. Ses disciples eurent faim; ils se mirent à cueillir des épis et à les manger. Quand les pharisiens virent cela, ils dirent à Jésus: « Regarde, tes disciples font ce qui n'est pas permis le jour du sabbat! » Jésus leur dit: « N'avez-vous pas lu ce que fit David, un jour où lui-même et ses compagnons eurent faim? Il entra dans la maison de Dieu, et lui et ses compagnons mangèrent les pains offerts à Dieu, que nul n'a le droit de manger sinon les prêtres. Ou bien, n'avez-vous pas lu dans la loi de Moïse que, le jour du sabbat, les prêtres en service dans le temple transgressent la loi du sabbat, et cela sans être coupables? Or, je vous le dis, il y a ici plus grand que le temple! Si vous saviez vraiment ce que signifie: “Je veux la bonté et non le sacrifice ”, vous n'auriez pas condamné des innocents. Car le Fils de l'homme est maître du sabbat. » Jésus partit de là et se rendit dans leur synagogue. Il y avait là un homme dont la main était paralysée. On demanda à Jésus: « Est-il permis de guérir le jour du sabbat? » On voulait une raison de l'accuser. Jésus leur répondit: « Si l'un d'entre vous a un seul mouton et que celui-ci tombe dans un trou profond le jour du sabbat, ne le prendra-t-il pas pour le sortir de là? Et un être humain vaut beaucoup plus qu'un mouton! Donc, il est permis de faire le bien le jour du sabbat. » Jésus dit alors à l'homme: « Tends ta main. » Il la tendit et elle redevint saine comme l'autre. Les pharisiens s'en allèrent et tinrent conseil pour décider comment faire mourir Jésus. Quand Jésus apprit cela, il quitta cet endroit et un grand nombre de personnes le suivirent. Il guérit tous les malades, mais il leur commanda sévèrement de ne pas le faire connaître. Il en fut ainsi afin que s'accomplissent ces paroles du prophète Ésaïe: « Voici mon serviteur que j'ai choisi, celui que j'aime et en qui je mets toute ma joie. Je placerai mon Esprit sur lui et il annoncera aux peuples le droit que j'instaure. Il ne cherchera pas querelle et ne criera pas, personne n'entendra sa voix dans les rues. Il ne cassera pas le roseau déjà plié et n'éteindra pas la lampe dont la lumière faiblit. Il agira ainsi jusqu'à ce qu'il ait fait triompher le droit; et toutes les populations mettront leur espoir en lui. » On amena alors à Jésus un homme qui était aveugle et muet parce qu'il était possédé par un démon. Jésus guérit cet homme, de sorte qu'il se mit à parler et à voir. La foule était frappée de stupeur et tous disaient: « Serait-il le fils de David? » Quand les pharisiens les entendirent, ils dirent: « Cet homme ne chasse les démons que parce que Béelzébul, leur chef, lui en donne le pouvoir! » Mais Jésus connaissait leurs pensées; il leur dit: « Si un royaume est divisé et que ses membres luttent les uns contre les autres, il finit par être détruit. Si une ville ou une famille est divisée et que ses habitants ou ses membres luttent les uns contre les autres, elle ne pourra subsister. Si Satan chasse ce qui est à Satan, il est divisé contre lui-même; comment donc son royaume subsistera-t-il? Vous prétendez que je chasse les démons parce que Béelzébul m'en donne le pouvoir; qui donne alors à vos partisans le pouvoir de les chasser? Vos partisans eux-mêmes démontrent que vous avez tort! En réalité, c'est par l'Esprit de Dieu que je chasse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est venu jusqu'à vous. Personne ne peut entrer dans la maison d'un homme fort et piller ses biens, s'il n'a pas d'abord ligoté cet homme fort; alors seulement, il pillera sa maison. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi; et celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse. C'est pourquoi, je vous le dis: tout péché, toute insulte faite à Dieu seront pardonnés aux êtres humains; mais celui qui fait insulte à l'Esprit saint ne recevra pas de pardon. Celui qui dit une parole contre le Fils de l'homme sera pardonné; mais celui qui parle contre l'Esprit saint ne sera pardonné ni dans le monde présent, ni dans le monde à venir. Pour avoir de bons fruits, vous devez avoir un bon arbre; si vous avez un arbre malade, vous aurez de mauvais fruits. Car on reconnaît un arbre au genre de fruits qu'il produit. Espèce de vipères! Comment pourriez-vous dire de bonnes choses, alors que vous êtes mauvais? Ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du cœur. Celui qui est bon tire de bonnes choses de son bon trésor; celui qui est mauvais tire de mauvaises choses de son mauvais trésor. Je vous le dis: au jour du jugement, chacun aura à rendre compte de toute parole inutile qu'il aura prononcée. Car c'est d'après tes paroles que tu seras jugé et déclaré soit innocent, soit coupable. » Alors quelques spécialistes des Écritures et quelques pharisiens dirent à Jésus: « Seigneur, nous voudrions voir un signe extraordinaire. » Jésus leur répondit: « Cette génération, qui est mauvaise et infidèle à Dieu, réclame un signe, mais aucun signe ne lui sera accordé si ce n'est celui du prophète Jonas. En effet, de même que Jonas a passé trois jours et trois nuits dans le ventre du grand poisson, ainsi le Fils de l'homme passera trois jours et trois nuits au cœur de la terre. Au jour du jugement, les habitants de Ninive se lèveront en face de cette génération et l'accuseront, car les Ninivites ont changé de vie quand ils ont entendu prêcher Jonas. Et pourtant il y a ici plus que Jonas! Au jour du jugement, la reine du Sud se lèvera en face de cette génération et l'accusera, car elle est venue des régions les plus lointaines de la terre pour écouter les paroles pleines de sagesse de Salomon. Et pourtant il y a ici plus que Salomon! Lorsqu'un esprit impur est sorti d'un être humain, il va et vient dans des espaces déserts et cherche un lieu où s'établir. Comme il n'en trouve pas, il se dit: “Je retournerai dans ma maison, celle que j'ai quittée.” Il y retourne et la trouve vide, balayée, bien arrangée. Alors il s'en va prendre sept autres esprits encore plus malfaisants que lui; ils reviennent ensemble dans la maison et s'y installent. Finalement, l'état de cette personne est pire qu'au début. Et il en ira de même pour cette génération qui est mauvaise. » Jésus parlait encore à la foule, lorsque sa mère et ses frères arrivèrent. Ils se tenaient dehors et cherchaient à lui parler. Quelqu'un dit à Jésus: « Écoute, ta mère et tes frères se tiennent dehors et désirent te parler. » Jésus répondit: « Qui est ma mère et qui sont mes frères? » Puis il tendit la main vers ses disciples et dit: « Voici ma mère et mes frères! Car celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux est pour moi un frère, une sœur et une mère. » Ce jour-là, Jésus sortit de la maison et alla s'asseoir au bord du lac pour enseigner. Un grand nombre de personnes se rassembla autour de lui, si bien qu'il monta dans une barque et s'y assit. Les gens se tenaient au bord de l'eau. Il leur parlait de beaucoup de choses en utilisant des paraboles et il leur disait: « Un jour, le semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie des grains tomba au bord du chemin: les oiseaux vinrent et les mangèrent. Une autre partie tomba sur un sol pierreux où il y avait peu de terre. Les grains poussèrent aussitôt parce que la couche de terre n'était pas profonde. Quand le soleil se leva, il brûla les jeunes pousses et, faute de racines, elles se desséchèrent. Une autre partie des grains tomba dans les ronces. Celles-ci grandirent et étouffèrent les bonnes pousses. Mais d'autres grains tombèrent dans la bonne terre et produisirent des épis: les uns portaient cent grains, d'autres soixante et d'autres trente. » Et Jésus ajouta: « Celui qui a des oreilles, qu'il entende! » Les disciples s'approchèrent de Jésus et lui demandèrent: « Pourquoi leur parles-tu en utilisant des paraboles? » Il leur répondit: « Il vous a été donné de connaître les projets de salut du royaume des cieux, mais à eux, cela n'a pas été donné. Car celui qui a quelque chose, on lui donnera davantage et il sera dans l'abondance; mais celui qui n'a rien, on lui enlèvera même ce qu'il a. C'est pourquoi j'utilise des paraboles pour leur parler: parce qu'ils regardent sans voir et qu'ils écoutent sans entendre et sans comprendre. Ainsi s'accomplit pour eux la prophétie exprimée par Ésaïe: “Vous entendrez bien, mais vous ne comprendrez pas; vous regarderez bien, mais vous ne verrez pas. Car ce peuple est devenu insensible; ils se sont bouché les oreilles, ils ont fermé les yeux, afin d'empêcher leurs yeux de voir, leurs oreilles d'entendre, leur intelligence de comprendre, et ainsi, ils ne reviendront pas à moi pour que je les guérisse.” Mais vous, heureux êtes-vous: vos yeux voient et vos oreilles entendent! Je vous le déclare, c'est la vérité: beaucoup de prophètes et de personnes qui font la volonté de Dieu ont désiré voir ce que vous voyez, mais ne l'ont pas vu, et entendre ce que vous entendez, mais ne l'ont pas entendu. Écoutez donc ce que signifie la parabole du semeur. Ceux qui entendent parler du royaume et ne comprennent pas sont au bord du chemin où la semence est semée: le Mauvais arrive et s'empare de ce qui a été semé dans leur cœur. D'autres sont comme le terrain pierreux où tombe la semence: ils entendent la parole et la reçoivent aussitôt avec joie. Mais ils ne la laissent pas s'enraciner en eux, ils ne s'y attachent qu'un moment. Alors, quand survient la détresse ou la persécution à cause de la parole de Dieu, ils se détournent de la foi. D'autres encore reçoivent la semence dans des ronces: ils ont entendu la parole, mais les préoccupations de ce monde et l'attrait trompeur de la richesse étouffent la parole, et elle ne produit pas de fruit. D'autres, enfin, reçoivent la semence dans de la bonne terre: ils entendent la parole et la comprennent; ils portent des fruits, l'un cent, un autre soixante et un autre trente. » Jésus leur raconta une autre parabole: « Le royaume des cieux ressemble à quelqu'un qui avait semé de la bonne semence dans son champ. Une nuit, pendant que tout le monde dormait, son ennemi vint semer de la mauvaise herbe parmi le blé et s'en alla. Lorsque l'herbe poussa et que les épis se formèrent, la mauvaise herbe apparut aussi. Les serviteurs du maître de maison vinrent lui dire: “ Maître, n'as-tu pas semé de la bonne semence dans ton champ? d'où vient donc cette mauvaise herbe?” Il leur répondit: “C'est un ennemi qui a fait cela.” Les serviteurs lui demandèrent: “Veux-tu que nous allions enlever la mauvaise herbe?” – “Non, répondit-il, car en l'enlevant vous risqueriez d'arracher aussi le blé. Laissez-les pousser ensemble jusqu'à la moisson et, à ce moment-là, je dirai aux moissonneurs: Enlevez d'abord la mauvaise herbe et liez-la en bottes pour la brûler, puis vous rentrerez le blé dans mon grenier.” » Jésus leur raconta une autre parabole: « Le royaume des cieux est comme une graine de moutarde qu'on prend et qu'on sème dans son champ. C'est la plus petite de toutes les graines; mais quand elle a poussé, c'est la plus grande de toutes les plantes du jardin: elle devient un arbre, de sorte que les oiseaux viennent faire leurs nids dans ses branches. » Jésus leur dit une autre parabole: « Le royaume des cieux ressemble au levain qu'une femme prend et mêle à une grande quantité de farine, jusqu'à ce que toute la pâte lève. » Jésus dit tout cela aux foules en utilisant des paraboles; il ne leur parlait pas sans paraboles. Il agissait ainsi afin que s'accomplisse cette parole du prophète: « Je m'exprimerai par des paraboles, j'annoncerai des choses tenues secrètes depuis la création du monde. » Puis Jésus laissa la foule et se rendit à la maison. Ses disciples s'approchèrent de lui et dirent: « Explique-nous la parabole de la mauvaise herbe dans le champ. » Jésus répondit: « Celui qui sème la bonne semence, c'est le Fils de l'homme; le champ, c'est le monde; la bonne semence représente ceux qui appartiennent au royaume; la mauvaise herbe représente ceux qui appartiennent au Mauvais; l'ennemi qui sème la mauvaise herbe, c'est le diable; la moisson, c'est la fin du monde; et les moissonneurs, ce sont les anges. Comme on enlève la mauvaise herbe pour la jeter au feu, ainsi en sera-t-il à la fin du monde: le Fils de l'homme enverra ses anges, ils élimineront de son royaume tous ceux qui détournent les autres de Dieu et ceux qui commettent le mal, et ils les jetteront dans le feu de la fournaise; c'est là que beaucoup pleureront et grinceront des dents. Mais les personnes qui sont fidèles à Dieu brilleront comme le soleil dans le royaume de leur Père. Celui qui a des oreilles, qu'il entende! Le royaume des cieux ressemble à un trésor caché dans un champ. Quelqu'un le trouve et le cache de nouveau. Il est si heureux qu'il va vendre tout ce qu'il possède et achète ce champ. Le royaume des cieux ressemble encore à un marchand qui cherche de belles perles. Quand il a trouvé une perle de grande valeur, il va vendre tout ce qu'il possède et achète cette perle. Le royaume des cieux ressemble encore à un filet qu'on a jeté dans la mer et qui attrape toutes sortes de poissons. Quand il est plein, les pêcheurs le tirent au bord de l'eau, puis s'assoient pour trier les poissons: ils mettent les bons dans des paniers et rejettent ceux qui ne valent rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du monde: les anges viendront séparer les méchants d'avec les bons pour les jeter dans le feu de la fournaise; c'est là que beaucoup pleureront et grinceront des dents. Avez-vous compris tout cela? » leur demanda Jésus. « Oui », répondirent-ils. Il leur dit: « Ainsi donc, tout spécialiste des Écritures qui devient disciple du royaume des cieux est semblable à un maître de maison qui tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes. » Quand Jésus eut fini de raconter ces paraboles, il partit de là et se rendit dans son pays. Il enseignait dans la synagogue de l'endroit et toutes les personnes présentes furent impressionnées. Elles disaient: « D'où lui vient cette sagesse? comment peut-il accomplir ces miracles? N'est-il pas le fils du charpentier? Marie n'est-elle pas sa mère? Jacques, Joseph, Simon et Jude ne sont-ils pas ses frères? Et ses sœurs ne vivent-elles pas toutes parmi nous? D'où a-t-il donc tout ce pouvoir? » Et cela les empêchait de croire en lui. Jésus leur dit: « Un prophète n'est méprisé que dans son pays et dans sa maison. » Jésus n'accomplit là que peu de miracles à cause de leur manque de foi. En ce temps-là, Hérode, qui régnait sur la Galilée, entendit parler de Jésus. Il dit à ceux qui l'entouraient: « C'est Jean le baptiste: il est ressuscité d'entre les morts! Voilà pourquoi il opère des miracles. » En effet, Hérode avait ordonné d'arrêter Jean, de l'enchaîner et de le mettre en prison. C'était à cause d'Hérodiade, la femme de son frère Philippe. Car Jean disait à Hérode: « Il ne t'est pas permis d'avoir Hérodiade pour femme! » Hérode voulait faire mourir Jean, mais il craignait la foule, car tous considéraient Jean comme un prophète. Cependant, le jour de l'anniversaire d'Hérode, la fille d'Hérodiade dansa au milieu des invités. Elle plut tellement à Hérode qu'il jura de lui donner tout ce qu'elle demanderait. Sur le conseil de sa mère, elle lui dit: « Donne-moi ici sur un plat la tête de Jean le baptiste! » Le roi en fut attristé; mais à cause des serments qu'il avait faits devant ses invités, il donna l'ordre de la lui accorder. Il envoya donc quelqu'un couper la tête de Jean le baptiste dans la prison. Sa tête fut apportée sur un plat et donnée à la jeune fille, qui la remit à sa mère. Les disciples de Jean vinrent prendre son corps et l'enterrèrent; puis ils allèrent annoncer à Jésus ce qui s'était passé. Quand Jésus entendit cette nouvelle, il partit de là en barque pour un endroit isolé, à l'écart. Mais les foules l'apprirent; elles sortirent des localités voisines et suivirent Jésus en marchant au bord de l'eau. Lorsque Jésus sortit de la barque, il vit une foule nombreuse; il fut bouleversé par ces gens et il guérit leurs malades. Le soir venu, les disciples de Jésus s'approchèrent de lui et dirent: « Il est déjà tard et cet endroit est inhabité. Renvoie tous ces gens pour qu'ils aillent dans les villages s'acheter des vivres. » Jésus leur répondit: « Il n'est pas nécessaire qu'ils s'en aillent; donnez-leur vous-mêmes à manger! » Mais ils lui dirent: « Nous n'avons ici que cinq pains et deux poissons. » – « Apportez-les-moi », leur dit Jésus. Ensuite, il ordonna à la foule de s'installer sur l'herbe; puis il prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et dit une prière de bénédiction. Il partagea les pains et les donna aux disciples, et ceux-ci les distribuèrent à la foule. Chacun mangea à sa faim. On emporta douze corbeilles pleines des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient environ 5 000 hommes, sans compter les femmes et les enfants. Aussitôt après, Jésus obligea les disciples à monter dans la barque pour qu'ils le précèdent sur l'autre rive, pendant que lui-même renverrait les foules. Après les avoir renvoyées, il monta dans la montagne pour prier, à l'écart. Le soir venu, il se tenait là, seul; la barque était déjà à une bonne distance de la terre, elle était battue par les vagues, car le vent était contraire. Vers la fin de la nuit, Jésus se dirigea vers ses disciples en marchant sur le lac. Quand les disciples le virent marcher sur le lac, ils furent troublés et dirent: « C'est un fantôme! » Et ils poussèrent des cris de frayeur. Mais aussitôt Jésus leur parla: « Courage! C'est moi, n'ayez pas peur! » Pierre prit la parole et lui dit: « Seigneur, si c'est bien toi, ordonne-moi de venir vers toi sur l'eau. » – « Viens! » répondit Jésus. Pierre sortit de la barque et marcha sur l'eau pour aller vers Jésus. Mais quand il vit la violence du vent, il eut peur. Il commença à s'enfoncer dans l'eau et s'écria: « Seigneur, sauve-moi! » Aussitôt, Jésus étendit la main, le saisit et lui dit: « Comme ta foi est faible! Pourquoi as-tu douté? » Ils montèrent tous les deux dans la barque et le vent tomba. Alors ceux qui étaient dans la barque se prosternèrent devant Jésus et dirent: « Tu es vraiment le Fils de Dieu! » Après la traversée du lac, ils arrivèrent dans la région de Génésareth. Les gens de cet endroit reconnurent Jésus et répandirent dans les environs la nouvelle de son arrivée, et on lui amena tous les malades. On le suppliait de les laisser toucher au moins le bord de son vêtement; et toutes les personnes qui le touchèrent furent sauvées. Des pharisiens et des spécialistes des Écritures viennent alors de Jérusalem trouver Jésus et lui demandent: « Pourquoi tes disciples désobéissent-ils aux traditions des anciens? Car ils ne se lavent pas les mains selon la coutume avant de manger. » Jésus leur répondit: « Et vous, pourquoi désobéissez-vous au commandement de Dieu pour agir selon votre propre tradition? Dieu a dit en effet: “Tu respecteras ton père et ta mère”, et aussi “Celui qui maudit son père ou sa mère doit être mis à mort.” Mais vous, vous dites à quelqu'un: “Tu as le droit de déclarer à ton père ou à ta mère: ‘Ce que j'aurais pu te donner pour t'aider est une offrande réservée à Dieu’”; et donc vous autorisez cette personne à ne pas marquer d'une manière concrète son respect pour son père. De cette façon vous annulez la parole de Dieu pour agir selon votre propre tradition! Vous êtes des hypocrites! Ésaïe avait bien raison lorsqu'il déclarait de la part de Dieu, à votre sujet: “Ce peuple m'honore en paroles, mais leur cœur est loin de moi. C'est en vain que ces gens me rendent un culte; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des prescriptions humaines.” » Puis Jésus appela la foule et leur dit: « Écoutez et comprenez bien: Ce n'est pas ce qui entre dans la bouche d'une personne qui la rend impure. Mais ce qui sort de sa bouche, voilà ce qui la rend impure. » À ce moment-là, les disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent: « Sais-tu que les pharisiens ont été scandalisés de t'entendre parler ainsi? » Il répondit: « Toute plante que n'a pas plantée mon Père qui est au ciel sera arrachée. Laissez-les: ce sont des aveugles qui conduisent des aveugles! Et si un aveugle conduit un autre aveugle, ils tomberont tous les deux dans un trou. » Pierre prit la parole et lui dit: « Explique-nous cette parabole. » Jésus dit: « Êtes-vous encore, vous aussi, sans intelligence? Ne comprenez-vous pas que tout ce qui entre dans la bouche d'une personne passe dans son ventre pour être ensuite éliminé? Mais ce qui sort de la bouche vient du cœur, et c'est cela qui rend quelqu'un impur. Car de son cœur viennent les mauvaises pensées qui le poussent à tuer, commettre l'adultère, vivre dans la débauche, voler, prononcer de faux témoignages et dire des insultes. Voilà ce qui rend impur! Mais manger sans s'être lavé les mains selon la coutume, cela ne rend pas impur. » Puis Jésus partit de là et s'en alla dans le territoire de Tyr et de Sidon. Une femme cananéenne qui vivait dans cette région vint à lui et s'écria: « Seigneur, fils de David, prends pitié de moi! Ma fille est cruellement possédée par un démon! » Mais Jésus ne lui répondit pas un mot. Ses disciples s'approchèrent pour lui adresser cette demande: « Renvoie-la, car elle ne cesse de crier en nous suivant. » Jésus répondit: « Je n'ai été envoyé que vers les moutons perdus du peuple d'Israël. » Mais la femme vint se prosterner devant lui et dit: « Seigneur, aide-moi! » Jésus répondit: « Ce n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » – « Seigneur, c'est vrai, dit-elle. Pourtant même les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres. » Alors Jésus lui répondit: « Oh! que ta foi est grande! Que tout se passe pour toi comme tu le veux. » Et sa fille fut guérie à ce moment même. Jésus partit de là et se rendit au bord du lac de Galilée. Il monta sur la montagne et s'assit là. Une foule de gens vint à lui, amenant avec eux des boiteux, des aveugles, des infirmes, des muets et beaucoup d'autres personnes malades. On les déposa aux pieds de Jésus et il les guérit. Les foules furent très étonnées quand elles virent les muets parler, les infirmes être guéris, les boiteux marcher et les aveugles voir, et elles louaient le Dieu d'Israël. Jésus appela ses disciples et dit: « Je suis bouleversé par ces gens, car voilà trois jours qu'ils sont avec moi et ils n'ont pas de quoi manger. Je ne veux pas les renvoyer le ventre vide; ils risquent de se trouver mal en chemin. » Les disciples lui demandèrent: « Où pourrions-nous trouver du pain pour faire manger à sa faim une telle foule, dans cet endroit désert? » Jésus leur dit: « Combien avez-vous de pains? » Ils dirent: « Sept, et quelques petits poissons. » Il ordonna à la foule de s'installer par terre. Puis il prit les sept pains et les poissons et remercia Dieu. Il les partagea, les donna à ses disciples et les disciples les distribuèrent à tous. Les gens mangèrent à leur faim. On ramassa sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient. Ceux qui avaient mangé étaient 4 000 hommes, sans compter les femmes et les enfants. Après avoir renvoyé la foule, Jésus monta dans la barque et se rendit dans la région de Magadan. Les pharisiens et les sadducéens s'approchèrent de Jésus pour lui tendre un piège. Ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Mais Jésus leur répondit: [« Quand vient le soir, vous dites: “Il fera beau temps, car le ciel est rouge.” Et tôt le matin, vous dites: “Il y aura du mauvais temps aujourd'hui, car le ciel est rouge sombre.” Vous savez interpréter les aspects du ciel, mais vous êtes incapables d'interpréter les signes qui concernent ces temps-ci!] Cette génération, qui est mauvaise et infidèle à Dieu, réclame un signe, mais aucun signe ne lui sera accordé si ce n'est celui de Jonas. » Puis il les quitta et partit. Quand les disciples passèrent de l'autre côté du lac, ils oublièrent d'emporter du pain. Jésus leur dit: « Attention! Prenez garde au levain des pharisiens et des sadducéens. » Les disciples discutaient entre eux: « Il parle ainsi parce que nous n'avons pas emporté de pain. » Jésus s'aperçut de ce qu'ils disaient et leur demanda: « Pourquoi discutez-vous du fait que vous n'avez pas de pain? Comme votre foi est faible! Ne comprenez-vous pas encore? Ne vous rappelez-vous pas les cinq pains distribués aux 5 000 hommes et le nombre de corbeilles que vous avez emportées? Et ne vous rappelez-vous pas les sept pains distribués aux 4 000 hommes et le nombre de corbeilles que vous avez emportées? Vous ne comprenez donc pas? Je ne vous parlais pas de pain quand je vous disais: “Prenez garde au levain des pharisiens et des sadducéens!” » Alors les disciples comprirent qu'il ne leur avait pas dit de se garder du levain utilisé pour le pain, mais de l'enseignement des pharisiens et des sadducéens. Jésus se rendit dans le territoire de Césarée de Philippe. Il demanda à ses disciples: « Au dire des gens, qui est le Fils de l'homme? » Ils répondirent: « Certains disent que tu es Jean le baptiste, d'autres que tu es Élie, et d'autres encore que tu es Jérémie ou un autre des prophètes. » – « Et vous, leur demanda Jésus, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? » Simon Pierre répondit: « Tu es le Christ, le fils du Dieu vivant! » Jésus lui dit: « Tu es heureux, Simon fils de Jonas, car tu n'as pas découvert cela de toi-même, mais c'est mon Père qui est dans les cieux qui te l'a révélé. Eh bien, moi, je te le déclare, tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai mon Église. La mort elle-même ne pourra rien contre elle. Je te donnerai les clés du royaume des cieux: ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux; ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. » Puis Jésus ordonna sévèrement à ses disciples de ne dire à personne qu'il était le Christ. À partir de ce moment, Jésus commença à montrer à ses disciples qu'il lui fallait aller à Jérusalem, souffrir beaucoup de la part des anciens, des chefs des prêtres et des spécialistes des Écritures, être tué, et, le troisième jour, ressusciter. Pierre le prit à part et se mit à lui faire des reproches: « Dieu t'en garde, Seigneur! dit-il. Non, cela ne t'arrivera pas! » Mais Jésus se retourna et dit à Pierre: « Va-t'en, passe derrière moi Satan! Tu es un obstacle sur ma route, car tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des êtres humains. » Puis Jésus dit à ses disciples: « Si quelqu'un veut me suivre, qu'il s'abandonne lui-même, qu'il prenne sa croix et me suive. En effet, celui qui veut sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la retrouvera. À quoi bon gagner le monde entier, si c'est au prix de sa vie? Que donnerait-on en échange de sa vie? En effet, le Fils de l'homme va venir dans la gloire de son Père avec ses anges, et alors il rendra à chacun selon la façon dont il aura agi. Je vous le déclare, c'est la vérité: quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront pas avant d'avoir vu le Fils de l'homme venir comme roi. » Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, frère de Jacques, et les conduit à l'écart sur une haute montagne. Il fut transformé devant eux; son visage se mit à briller comme le soleil et ses vêtements devinrent blancs comme la lumière. Soudain Moïse et Élie leur apparurent et tous deux parlaient avec Jésus. Pierre dit à Jésus: « Seigneur, il est bon que nous soyons ici. Si tu le veux, je dresserai ici trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Il parlait encore, lorsqu'une nuée lumineuse vint les couvrir, et de la nuée une voix se fit entendre: « Celui-ci est mon fils bien-aimé, en qui je mets toute ma joie. Écoutez-le! » Quand les disciples entendirent cette voix, ils eurent tellement peur qu'ils se jetèrent face contre terre. Jésus s'approcha, les toucha et dit: « Relevez-vous, n'ayez pas peur! » Ils levèrent alors les yeux et ne virent plus que Jésus, seul. Tandis qu'ils descendaient de la montagne, Jésus leur fit cette recommandation: « Ne parlez à personne de cette vision, jusqu'à ce que le Fils de l'homme ressuscite d'entre les morts. » Puis les disciples interrogèrent Jésus: « Pourquoi les spécialistes des Écritures disent-ils qu'Élie doit venir d'abord? » Il leur répondit: « Élie doit en effet venir et rétablir toutes choses. Mais moi, je vous le déclare: Élie est déjà venu, les gens ne l'ont pas reconnu mais ils lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu. C'est ainsi que le Fils de l'homme lui-même devra souffrir par eux. » À ce moment-là, les disciples comprirent alors qu'il leur parlait de Jean le baptiste. Quand ils arrivèrent là où était la foule, un homme s'approcha de Jésus, se mit à genoux devant lui et dit: « Seigneur, prends pitié de mon fils. Il est épileptique et il souffre beaucoup: il tombe souvent dans le feu ou dans l'eau. Je l'ai amené à tes disciples, mais ils n'ont pas pu le guérir. » Jésus déclara: « Génération mauvaise, vous êtes incapables de croire! Combien de temps encore resterai-je avec vous? Combien de temps encore devrai-je vous supporter? Amenez-moi l'enfant ici. » Jésus menaça le démon; celui-ci sortit de l'enfant qui fut guéri à ce moment même. Les disciples s'approchèrent de Jésus à l'écart et lui demandèrent: « Pourquoi n'avons-nous pas pu chasser cet esprit? » Jésus leur répondit: « C'est parce que vous avez trop peu de foi. Je vous le déclare, c'est la vérité: si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à cette montagne: “Déplace-toi d'ici à là-bas”, et elle se déplacerait. Rien ne vous serait impossible. [ ] » Un jour que les disciples se trouvaient tous ensemble en Galilée, Jésus leur dit: « Le Fils de l'homme va être livré au pouvoir des humains: ils le mettront à mort; mais, le troisième jour, il ressuscitera. » Les disciples furent profondément attristés. Quand Jésus et ses disciples arrivèrent à Capharnaüm, ceux qui percevaient l'impôt du temple s'approchèrent de Pierre et lui demandèrent: « Votre maître ne paie-t-il pas l'impôt du temple? » – « Si, répondit Pierre, il le paie. » Au moment où Pierre entrait dans la maison, Jésus prit la parole le premier et dit: « Qu'en penses-tu, Simon? Qui doit payer les impôts ou les taxes aux rois de ce monde? Les membres de leur peuple ou les étrangers? » « Les étrangers », répondit Pierre. « Par conséquent, lui dit Jésus, les citoyens n'ont pas à payer. Cependant, nous ne voulons pas choquer ces gens. Va donc au lac, lance un hameçon, prends le premier poisson qui viendra et ouvre-lui la bouche: tu y trouveras une pièce d'argent qui suffira pour payer mon impôt et le tien; prends-la et paie-leur notre impôt. » À ce moment, les disciples s'approchèrent de Jésus et lui demandèrent: « Qui est le plus grand dans le royaume des cieux? » Jésus appela un enfant, le plaça au milieu d'eux et dit: « Je vous le déclare, c'est la vérité: si vous ne changez pas pour devenir comme des enfants, vous n'entrerez pas dans le royaume des cieux. Le plus grand dans le royaume des cieux est celui qui s'abaisse et devient comme cet enfant. Et celui qui reçoit un enfant comme celui-ci par amour pour moi, c'est moi qu'il reçoit. Celui qui détourne de Dieu un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attache au cou une très grosse pierre et qu'on le noie au fond de la mer. Dans le monde il y a tant d'occasions de se détourner de Dieu: quel malheur! Bien sûr ces occasions existeront toujours. Mais quel malheur pour celui qui en est la cause! Si ta main ou ton pied te détourne de Dieu, coupe-les et jette-les loin de toi; il vaut mieux pour toi entrer avec une seule main ou estropié dans la vraie vie que garder les deux mains et les deux pieds et être jeté dans le feu éternel. Et si c'est à cause de ton œil que tu te détournes de Dieu, arrache-le et jette-le loin de toi; il vaut mieux pour toi entrer dans la vraie vie avec un seul œil que garder les deux yeux et être jeté dans le feu de l'enfer. Gardez-vous de mépriser l'un de ces petits; je vous l'affirme, en effet, leurs anges se tiennent continuellement en présence de mon Père qui est dans les cieux. [ ] Qu'en pensez-vous? Si quelqu'un possède cent moutons et que l'un d'eux s'égare, ne laisse-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans la montagne pour partir à la recherche de celui qui s'est égaré? Je vous l'affirme, s'il le retrouve, il ressent plus de joie pour ce mouton que pour les quatre-vingt-dix-neuf autres qui ne se sont pas égarés. De même, votre Père qui est dans les cieux ne veut pas qu'un seul de ces petits se perde. Si ton frère fait ce qui est mal contre toi, va le trouver seul à seul et montre-lui sa faute. S'il t'écoute, tu as gagné ton frère. Mais s'il refuse de t'écouter, prends une ou deux personnes avec toi, afin que, comme le dit l'Écriture, “toute affaire soit réglée sur le témoignage de deux ou trois personnes.” Mais s'il refuse de les écouter, dis-le à l'Église; et s'il refuse aussi d'écouter l'Église, considère-le comme un païen ou un collecteur d'impôts. Je vous le déclare, c'est la vérité: tout ce que vous exclurez sur la terre sera exclu dans le ciel; tout ce que vous accueillerez sur la terre sera accueilli dans les cieux. Je vous déclare aussi que si deux d'entre vous, sur la terre, se mettent d'accord pour demander quoi que ce soit, mon Père qui est dans les cieux le leur donnera. Car là où deux ou trois s'assemblent en mon nom, je suis au milieu d'eux. » Pierre s'approcha de Jésus et lui demanda: « Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère s'il fait ce qui est mal envers moi? jusqu'à sept fois? » – « Non, dit Jésus, je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à soixante-dix fois sept fois. À ce sujet, voici à quoi ressemble le royaume des cieux: Un roi décida de régler ses comptes avec ses serviteurs. Il commençait à le faire, quand on lui en amena un qui lui devait une énorme somme d'argent. Cet homme n'avait pas de quoi rembourser; aussi son maître donna-t-il l'ordre de le vendre comme esclave et de vendre également sa femme, ses enfants et tout ce qu'il possédait, afin d'être remboursé. Le serviteur se prosterna aux pieds du maître et lui dit: “Prends patience envers moi et je te rembourserai tout!” Bouleversé, le maître de ce serviteur le laissa partir et annula sa dette. Le serviteur sortit et rencontra un de ses compagnons de service qui lui devait une petite somme d'argent. Il le saisit à la gorge et le serrait à l'étouffer en disant: “Rembourse ce que tu me dois!” Son compagnon de service se jeta à ses pieds et le supplia: “Prends patience envers moi et je te rembourserai!” Mais l'autre refusa; bien plus, il le fit jeter en prison jusqu'à ce qu'il rembourse ce qu'il devait. Quand les autres serviteurs virent ce qui était arrivé, ils furent profondément attristés et racontèrent tout à leur maître. À ce moment le maître fit venir ce serviteur et lui dit: “Mauvais serviteur! j'ai annulé toute ta dette parce que tu m'as supplié. Ne devais-tu pas toi aussi avoir pitié de ton compagnon de service, comme j'ai eu pitié de toi?” Le maître était en colère et il envoya le serviteur aux travaux forcés jusqu'à ce qu'il ait remboursé tout ce qu'il devait. » Et Jésus ajouta: « C'est ainsi que mon Père qui est au ciel vous traitera si chacun de vous ne pardonne pas à son frère ou à sa sœur de tout son cœur. » Quand Jésus eut fini de dire cela, il quitta la Galilée et se rendit dans la partie de la Judée qui se trouve de l'autre côté du Jourdain. Une foule de gens l'y suivit et il guérit leurs malades. Des pharisiens s'approchèrent de lui pour lui tendre un piège. Ils lui demandèrent: « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme pour n'importe quelle raison? » Jésus répondit: « N'avez-vous pas lu ce que déclare l'Écriture? “Au commencement, le créateur les fit homme et femme ”, puis il dit: “C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chair ”. Ainsi, ils ne sont plus deux mais une seule chair. Donc, que personne ne sépare ce que Dieu a uni. » Les pharisiens lui demandèrent: « Pourquoi donc Moïse a-t-il commandé à l'homme de donner une attestation de rupture à sa femme quand il la renvoie? » Jésus répondit: « Moïse vous a permis de renvoyer vos femmes parce que vous avez le cœur dur. Mais au commencement, il n'en était pas ainsi. Je vous le déclare: celui qui renvoie sa femme, sauf en cas de débauche, et en épouse une autre, commet un adultère. » Ses disciples lui dirent: « Si telle est la condition de l'homme par rapport à sa femme, il vaut mieux ne pas se marier. » Jésus leur répondit: « Tout le monde n'est pas capable d'accepter cet enseignement, mais seulement ceux à qui cela est donné. En effet il y en a qui ne se marient pas à cause d'une impossibilité dès leur naissance; d'autres, les eunuques, en ont été rendus incapables par d'autres personnes; certains enfin renoncent à se marier à cause du royaume des cieux. Que celui qui peut accepter cet enseignement l'accepte! » Des gens amenèrent des enfants à Jésus pour qu'il pose les mains sur eux et prie, mais les disciples leur firent des reproches. Jésus dit: « Laissez les enfants venir à moi et ne les en empêchez pas, car le royaume des cieux appartient à ceux qui leur ressemblent. » Il posa les mains sur eux, puis partit de là. Un homme s'approcha de Jésus et lui demanda: « Maître, que dois-je faire de bon pour avoir la vie éternelle? » Jésus lui dit: « Pourquoi m'interroges-tu au sujet de ce qui est bon? Un seul est bon. Si tu veux entrer dans la vie, garde les commandements. » – « Lesquels? » demanda-t-il. Jésus répondit: « Tu ne commettras pas de meurtre; tu ne commettras pas d'adultère; tu ne voleras pas; tu ne prononceras pas de faux témoignage contre quelqu'un; tu respecteras ton père et ta mère; tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Le jeune homme lui dit: « J'ai mis en pratique tous ces commandements. Que me manque-t-il encore? » – « Si tu veux être parfait, lui dit Jésus, va, vends tout ce que tu possèdes et donne l'argent aux pauvres, ainsi tu auras un trésor dans les cieux; puis viens et suis-moi. » Mais quand le jeune homme entendit cela, il s'en alla tout triste, parce qu'il avait de grands biens. Jésus dit à ses disciples: « Je vous le déclare, c'est la vérité: il sera difficile à une personne riche d'entrer dans le royaume des cieux. Et je vous déclare encore ceci: il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille que pour une personne riche d'entrer dans le royaume de Dieu. » Quand les disciples entendirent ces mots, ils furent très étonnés et dirent: « Mais alors, qui peut être sauvé? » Jésus les regarda et leur dit: « Pour les êtres humains, c'est impossible, mais tout est possible pour Dieu. » Pierre prit la parole: « Écoute, lui dit-il, nous avons tout quitté pour te suivre. Que se passera-t-il pour nous? » Jésus leur dit: « Je vous le déclare, c'est la vérité: quand le Fils de l'homme siégera sur son trône glorieux dans le monde nouveau, vous qui m'avez suivi, vous siégerez également sur douze trônes pour juger les douze tribus d'Israël. Et tous ceux qui auront quitté pour moi leurs maisons, ou leurs frères, leurs sœurs, leur père, leur mère, leurs enfants, leurs champs, recevront cent fois plus et auront part à la vie éternelle. Mais beaucoup qui sont maintenant les premiers seront les derniers et beaucoup qui sont maintenant les derniers seront les premiers. » « Voici, en effet, à quoi ressemble le royaume des cieux: Un maître de maison sortit tôt le matin afin d'embaucher des ouvriers pour sa vigne. Il se mit d'accord avec eux sur le salaire à leur payer, une pièce d'argent par jour, et les envoya dans sa vigne. Il sortit de nouveau à neuf heures du matin et en vit d'autres qui se tenaient sur la place sans rien faire. Il leur dit: “Allez, vous aussi, travailler dans ma vigne et je vous donnerai un juste salaire.” Et ils y allèrent. Le maître de maison sortit encore à midi, puis à trois heures de l'après-midi et fit de même. Enfin, vers cinq heures du soir, il sortit et trouva d'autres hommes qui se tenaient là. Il leur demanda: “Pourquoi restez-vous ici tout le jour sans rien faire?” – “Parce que personne ne nous a engagés”, répondirent-ils. Il leur dit: “Eh bien, allez, vous aussi, travailler dans ma vigne.” Quand vint le soir, le maître de la vigne dit à son contremaître: “Appelle les ouvriers et paie à chacun son salaire. Tu commenceras par les derniers engagés et tu termineras par les premiers engagés.” Ceux qui s'étaient mis au travail à cinq heures du soir vinrent et reçurent chacun une pièce d'argent. Quand ce fut le tour des premiers embauchés, ils pensèrent qu'ils recevraient plus; mais on leur remit aussi à chacun une pièce d'argent. En la recevant, ils critiquaient le maître et disaient: “Ces ouvriers engagés en dernier n'ont travaillé qu'une heure et tu les as payés comme nous qui avons supporté la fatigue d'une journée entière de travail sous un soleil brûlant!” Mais le maître répondit à l'un d'eux: “Mon ami, je ne te cause aucun tort. N'as-tu pas convenu avec moi de travailler pour une pièce d'argent par jour? Prends donc ton salaire et va-t'en. Je veux donner à ce dernier embauché autant qu'à toi. N'ai-je pas le droit de faire ce que je veux de mon argent? Ou bien es-tu jaloux parce que je suis bon?” Ainsi, ajouta Jésus, ceux qui sont les derniers seront les premiers et ceux qui sont les premiers seront les derniers. » Jésus se rendait à Jérusalem. Il prit les douze disciples à l'écart et leur dit, tout en marchant: « Écoutez, nous montons à Jérusalem, où le Fils de l'homme sera livré aux chefs des prêtres et aux spécialistes des Écritures. Ils le condamneront à mort et le livreront aux autorités étrangères, qui se moqueront de lui, le frapperont à coups de fouet et le crucifieront. Et le troisième jour, il ressuscitera. » Alors la femme de Zébédée s'approcha de Jésus avec ses deux fils; elle se prosterna devant lui pour lui faire une demande. « Que veux-tu? » lui dit Jésus. Elle lui répondit: « Ordonne que mes deux fils que voici siègent l'un à ta droite et l'autre à ta gauche quand tu seras roi. » – « Vous ne savez pas ce que vous demandez, répondit Jésus. Pouvez-vous boire la coupe de douleur que je vais boire? » – « Nous le pouvons », lui répondirent-ils. « Vous boirez en effet ma coupe, leur dit Jésus. Mais ce n'est pas à moi de décider qui siégera à ma droite et à ma gauche; ces places sont à ceux pour qui mon Père les a préparées. » Quand les dix autres disciples entendirent cela, ils s'indignèrent contre les deux frères. Jésus les appela tous et dit: « Vous savez que les chefs des peuples les commandent en maîtres et que les personnes puissantes leur font sentir leur pouvoir. Mais cela ne se passera pas ainsi parmi vous. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur, et celui qui veut être le premier parmi vous sera votre esclave: c'est ainsi que le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir, et donner sa vie comme rançon pour libérer une multitude de gens. » Lorsqu'ils sortirent de Jéricho, une foule de gens suivit Jésus. Deux aveugles qui étaient assis au bord du chemin entendirent que Jésus passait; ils se mirent à crier: « [Seigneur ], Fils de David, prends pitié de nous! » La foule leur faisait des reproches pour les faire taire, mais ils criaient de plus belle: « Seigneur, Fils de David, prends pitié de nous! » Jésus s'arrêta, les appela et leur demanda: « Que voulez-vous que je fasse pour vous? » Ils lui répondirent: « Seigneur, fais que nos yeux s'ouvrent! » Jésus fut bouleversé et toucha leurs yeux; aussitôt, ils retrouvèrent la vue, et ils le suivirent. Quand ils approchèrent de Jérusalem et arrivèrent près du village de Bethfagé, vers le mont des Oliviers, Jésus envoya deux des disciples en leur disant: « Allez au village qui est devant vous. Vous y trouverez tout de suite une ânesse attachée et son ânon avec elle. Détachez-les et amenez-les-moi. Si quelqu'un vous demande quelque chose, vous direz: “Le Seigneur en a besoin.” Et aussitôt on les laissera partir. » Cela arriva afin que s'accomplissent ces paroles du prophète: « Dites à la population de Sion: Regarde, ton roi vient à toi, plein de douceur, monté sur une ânesse, et sur un ânon, le petit d'une ânesse. » Les disciples partirent donc et firent comme Jésus leur avait ordonné. Ils amenèrent l'ânesse et l'ânon, posèrent leurs manteaux sur eux et Jésus s'assit dessus. Une foule de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin; d'autres coupaient des branches aux arbres et les mettaient sur le chemin. Ceux qui marchaient devant Jésus et ceux qui le suivaient criaient: « Hosanna au fils de David! Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur! Hosanna au plus haut des cieux! » Quand Jésus entra dans Jérusalem, toute la population fut agitée. « Qui est celui-ci? » demandait-on. « C'est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée », répondaient les gens. Jésus entra dans le temple et chassa tous ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs d'argent et les sièges des marchands de colombes. Puis il leur dit: « Les Écritures déclarent: “Ma maison sera une maison de prière.” Mais vous, vous en faites une caverne de brigands! » Des aveugles et des boiteux s'approchèrent de Jésus dans le temple et il les guérit. Les chefs des prêtres et les spécialistes des Écritures s'indignèrent quand ils virent les actions étonnantes qu'il accomplissait et les enfants qui criaient dans le temple: « Gloire au Fils de David! » Ils dirent à Jésus: « Entends-tu ce qu'ils disent? » – « Oui, leur répondit Jésus. N'avez-vous jamais lu ce passage de l'Écriture: “De la bouche des tout petits enfants et des nourrissons tu t'es préparé une louange ”? » Puis il les quitta et sortit de la ville pour se rendre à Béthanie où il passa la nuit. Le lendemain matin, tandis qu'il revenait en ville, Jésus eut faim. Il vit un figuier au bord du chemin et s'en approcha, mais il n'y trouva que des feuilles. Il dit alors au figuier: « Tu ne porteras plus jamais de fruit! » Aussitôt, le figuier devint tout sec. Les disciples virent cela et furent très étonnés. Ils demandèrent à Jésus: « Comment ce figuier est-il devenu tout sec en un instant? » Jésus leur répondit: « Je vous le déclare, c'est la vérité: si vous avez de la foi et si vous ne doutez pas, non seulement vous pourrez faire ce que j'ai fait à ce figuier, mais même, vous direz à cette montagne: “Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer”, et cela arrivera. Si vous croyez, vous recevrez tout ce que vous demanderez dans la prière. » Jésus entra dans le temple et se mit à enseigner; les grands-prêtres et les anciens du peuple s'approchèrent et lui demandèrent: « Par quelle autorité fais-tu ces choses? Qui t'a donné autorité pour cela? » Jésus leur répondit: « Je vous poserai à mon tour une question, une seule; si vous me donnez une réponse, alors je vous dirai de quel droit je fais ces choses. De quelle origine était le baptême de Jean? divine ou humaine? » Ils discutèrent entre eux et se dirent: « Si nous répondons: “une origine divine”, il nous demandera: “Pourquoi donc n'avez-vous pas cru Jean?” Mais si nous disons: “une origine humaine”, nous avons à craindre la foule, car tous pensent que Jean était un prophète. » Alors ils répondirent à Jésus: « Nous ne savons pas. » – « Eh bien, répliqua-t-il, moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses. Que pensez-vous de ceci? ajouta Jésus. Un homme avait deux fils. Il s'adressa au premier et lui dit: “Mon enfant, va travailler aujourd'hui dans la vigne.” – “Non, je ne veux pas”, répondit-il; mais, plus tard, il eut des remords et se rendit à la vigne. Le père adressa la même demande à l'autre. Celui-ci lui répondit: “Oui, père, j'y vais”, mais il n'y alla pas. Lequel des deux a fait la volonté de son père? » – « Le premier », répondirent-ils. Jésus leur dit alors: « Je vous le déclare, c'est la vérité: les collecteurs d'impôts et les prostituées vous précèdent dans le règne de Dieu. Car Jean le baptiste est venu à vous en vous montrant le juste chemin et vous ne l'avez pas cru; mais les collecteurs d'impôts et les prostituées l'ont cru. Et même après avoir vu cela, vous n'avez pas eu de remords pour finalement croire en lui. Écoutez une autre parabole: Il y avait un propriétaire qui planta une vigne; il l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir à raisin et bâtit une tour de garde. Ensuite, il loua la vigne à des vignerons et partit en voyage. Quand vint le moment de récolter le raisin, il envoya ses serviteurs vers les vignerons pour recevoir sa récolte. Mais les vignerons saisirent ses serviteurs, battirent l'un, assassinèrent l'autre et tuèrent un troisième à coups de pierres. Le propriétaire envoya d'autres serviteurs, en plus grand nombre que la première fois, mais les vignerons les traitèrent de la même façon. Finalement, il leur envoya son fils en pensant: “Ils respecteront mon fils.” Mais quand les vignerons virent le fils, ils se dirent entre eux: “Voici l'héritier! Allons, tuons-le et nous aurons son héritage!” Ils le saisirent donc, le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Quand le propriétaire de la vigne viendra, que fera-t-il à ces vignerons? » demanda Jésus. Ils lui répondirent: « Il mettra à mort sans pitié ces criminels et louera la vigne à d'autres vignerons, qui lui remettront la récolte au moment voulu. » Puis Jésus leur dit: « N'avez-vous jamais lu ce que déclare l'Écriture? “La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la pierre d'angle. C'est le Seigneur qui a fait cela, et c'est une chose admirable à nos yeux!” C'est pourquoi, ajouta Jésus, je vous le déclare: le règne de Dieu vous sera enlevé pour être confié à un peuple qui en produira les fruits. [ Celui qui tombera sur cette pierre s'y brisera; et si la pierre tombe sur quelqu'un, elle le réduira en poussière.] » Les chefs des prêtres et les pharisiens entendirent les paraboles de Jésus et comprirent qu'il parlait d'eux. Ils cherchèrent alors un moyen de l'arrêter, mais ils eurent peur de la foule qui considérait Jésus comme un prophète. Jésus utilisa de nouveau des paraboles pour leur parler. Il leur dit: « Voici à quoi ressemble le royaume des cieux: Un roi organisa une fête pour le mariage de son fils. Il envoya ses serviteurs appeler les invités pour ce mariage, mais ils ne voulurent pas venir. Il envoya d'autres serviteurs avec cet ordre: “Dites aux invités: Mon repas est préparé maintenant, mes taureaux et mes bêtes grasses sont tués, tout est prêt. Venez au mariage!” Mais les invités ne s'en soucièrent pas et s'en allèrent à leurs affaires: l'un à son champ, l'autre à son commerce; les autres saisirent les serviteurs, les maltraitèrent et les tuèrent. Le roi se mit en colère: il envoya ses soldats tuer ces assassins et incendier leur ville. Puis il dit à ses serviteurs: “La fête de mariage est prête, mais ceux qui avaient été invités ne la méritaient pas. Allez donc dans les principales rues et invitez à la fête toutes les personnes que vous trouverez.” Les serviteurs s'en allèrent dans les rues et rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, les mauvais comme les bons; et ainsi, la salle de mariage se remplit de monde pour le repas. Le roi entra pour voir les invités et il aperçut quelqu'un qui ne portait pas de vêtement de fête. Il lui demanda: “Mon ami, comment es-tu entré ici sans avoir un vêtement de fête?” Mais l'homme ne répondit rien. Alors le roi dit aux serviteurs: “Liez-lui les pieds et les mains et jetez-le dans l'obscurité du dehors. C'est là qu'il pleurera et grincera des dents.” En effet, ajouta Jésus, beaucoup sont invités, mais peu sont admis. » Alors les pharisiens allèrent tenir conseil pour décider comment piéger Jésus par une question. Ils envoyèrent ensuite quelques-uns de leurs disciples et quelques partisans d'Hérode dire à Jésus: « Maître, nous savons que tu es vrai: tu enseignes en toute vérité le chemin qui plaît à Dieu; tu n'as peur de personne et tu ne tiens pas compte de l'apparence des gens. Dis-nous donc ce que tu penses de ceci: est-il permis ou non de payer l'impôt à César? » Mais Jésus connaissait leurs mauvaises intentions; il leur dit: « Hypocrites, pourquoi me tendez-vous un piège? Montrez-moi l'argent qui sert à payer l'impôt. » Ils lui présentèrent une pièce d'argent, et Jésus leur demanda: « Cette image et cette inscription, de qui sont-elles? » – « De César », répondirent-ils. Alors Jésus leur dit: « Ce qui est à César, rendez-le à César, et rendez à Dieu ce qui est à Dieu. » Quand ils entendirent cette réponse, ils furent remplis d'étonnement. Ils le laissèrent et s'en allèrent. Le même jour, des sadducéens vinrent auprès de Jésus. Ce sont eux qui affirment qu'il n'y a pas de résurrection. Ils l'interrogèrent de la façon suivante: « Maître, voici ce que Moïse a déclaré: “Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme sans enfant, il doit épouser la veuve pour donner une descendance à celui qui est mort.” Or, il y avait parmi nous sept frères. Le premier se maria, mourut sans avoir eu de descendance et laissa ainsi sa veuve à son frère. Il en fut de même pour le deuxième frère, puis pour le troisième et pour tous les sept. Après eux tous, la femme mourut à son tour. À la résurrection, duquel des sept sera-t-elle donc l'épouse? Car ils l'ont tous eue comme épouse! » Jésus leur répondit: « Vous vous égarez parce que vous ne connaissez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. En effet, quand on ressuscite, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans le ciel. Pour ce qui est de ressusciter d'entre les morts, n'avez-vous pas lu ce que Dieu vous a déclaré? Il a dit: “Moi je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob!” Dieu, ajouta Jésus, n'est pas le Dieu des morts mais des vivants. » Tous ceux qui l'avaient entendu étaient impressionnés par son enseignement. Quand les pharisiens apprirent que Jésus avait réduit au silence les sadducéens, ils se réunirent. Et l'un d'eux, un spécialiste des Écritures, voulut lui tendre un piège; il lui demanda: « Maître, quel est le plus grand commandement de la Loi? » Jésus lui répondit: « “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être et de toute ta pensée.” C'est là le commandement le plus grand et le plus important. Et voici le second commandement, qui est d'une importance semblable: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Toute la loi de Moïse et tout l'enseignement des prophètes dépendent de ces deux commandements. » Les pharisiens se trouvaient réunis et Jésus leur posa cette question: « Que pensez-vous du Christ? De qui est-il le descendant? » – « Il est le descendant de David », lui répondirent-ils. Jésus leur dit: « Comment donc David, inspiré par l'Esprit saint, a-t-il pu l'appeler “Seigneur”? Car David a déclaré: “Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds.” Si donc David l'appelle “Seigneur”, d'où vient qu'il soit son descendant? » Aucun d'eux ne put lui répondre un seul mot et, à partir de ce jour, personne n'osa plus lui poser de questions. Alors Jésus s'adressa à toute la foule, ainsi qu'à ses disciples: « Les spécialistes des Écritures et les pharisiens, dit-il, sont chargés d'expliquer la loi de Moïse. Accomplissez donc tout ce qu'ils vous disent; mais n'imitez pas leur façon d'agir, car ils ne mettent pas en pratique ce qu'ils enseignent. Ils attachent de lourds fardeaux, difficiles à porter, et les mettent sur les épaules des autres; mais eux-mêmes refusent de bouger un doigt pour les aider à déplacer ces fardeaux. Ils accomplissent toutes leurs œuvres pour qu'on les remarque. Ainsi, ils ont sur le front et au bras des étuis particulièrement visibles; les franges de leurs manteaux sont exceptionnellement larges. Ils aiment les places d'honneur dans les grands repas et les sièges les plus en vue dans les synagogues; ils aiment être salués sur les places publiques et être appelés “ ” par les gens. Mais vous, ne vous faites pas appeler “ ”, car vous êtes tous égaux et vous n'avez qu'un seul maître. N'appelez personne sur la terre votre “père”, car vous n'avez qu'un seul père, celui qui est au ciel. Ne vous faites pas non plus appeler “guide”, car vous n'avez qu'un seul guide, le Christ. Le plus grand parmi vous doit être votre serviteur. Celui qui s'élève lui-même sera abaissé, mais celui qui s'abaisse lui-même sera élevé. Quel malheur pour vous, spécialistes des Écritures et pharisiens, hypocrites! Vous fermez aux autres la porte du royaume des cieux; vous n'y entrez pas vous-mêmes et vous ne laissez pas entrer ceux qui le désirent. [ ] Quel malheur pour vous, spécialistes des Écritures et pharisiens, hypocrites! Vous voyagez partout sur terre et sur mer pour gagner un seul converti, et quand c'est arrivé, vous lui faites mériter l'enfer deux fois plus que vous. Quel malheur pour vous, conducteurs aveugles! Vous dites: “Si quelqu'un jure par le temple, il n'est pas engagé par ce serment; mais s'il jure par l'or du temple, il doit faire ce qu'il a juré.” Quelle stupidité, quel aveuglement! Qu'est-ce qui a le plus d'importance: l'or, ou le temple qui rend cet or sacré? Vous dites aussi: “Si quelqu'un jure par l'autel, il n'est pas engagé par ce serment; mais s'il jure par l'offrande qui se trouve sur l'autel, il doit faire ce qu'il a juré.” Quel aveuglement! Qu'est-ce qui a le plus d'importance: l'offrande, ou l'autel qui rend cette offrande sacrée? Celui qui jure par l'autel jure par l'autel et par tout ce qui se trouve dessus; celui qui jure par le temple jure par le temple et par Dieu qui l'habite; celui qui jure par le ciel jure par le trône de Dieu et par celui qui y est assis. Quel malheur pour vous, spécialistes des Écritures et pharisiens, hypocrites! Vous donnez à Dieu le dixième de plantes comme la menthe, le fenouil et le cumin, mais vous négligez les enseignements les plus importants de la Loi, tels que la justice, la bonté et la fidélité: c'est pourtant là ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger le reste. Conducteurs aveugles! Vous filtrez le moucheron, mais vous avalez le chameau! Quel malheur pour vous, spécialistes des Écritures et pharisiens, hypocrites! Vous nettoyez l'extérieur de la coupe et du plat, mais l'intérieur reste rempli du produit de vos vols et de vos mauvais désirs. Pharisien aveugle! Nettoie d'abord l'intérieur de la coupe et alors l'extérieur deviendra également propre. Quel malheur pour vous, spécialistes des Écritures et pharisiens, hypocrites! Vous ressemblez à des tombeaux blanchis qui paraissent beaux à l'extérieur mais qui, à l'intérieur, sont pleins d'ossements de morts et de toute sorte de pourriture. Vous de même, extérieurement vous donnez à tout le monde l'impression que vous faites la volonté de Dieu, mais intérieurement vous êtes pleins d'hypocrisie et de mal. Quel malheur pour vous, spécialistes des Écritures et pharisiens, hypocrites! Vous construisez de belles tombes pour les prophètes, vous décorez les tombeaux de ceux qui ont fait la volonté de Dieu, et vous dites: “Si nous avions vécu au temps de nos ancêtres, nous n'aurions pas été leurs complices pour tuer les prophètes.” Ainsi, vous reconnaissez vous-mêmes que vous êtes les descendants de ceux qui ont assassiné les prophètes. Eh bien, continuez, achevez ce que vos ancêtres ont commencé! Serpents, espèce de vipères! Comment pensez-vous éviter d'être condamnés à l'enfer? Écoutez donc: je vous envoie des prophètes, des sages et de vrais spécialistes des Écritures. Vous tuerez les uns, vous en crucifierez d'autres, vous en frapperez d'autres encore à coups de fouet dans vos synagogues et vous les persécuterez de ville en ville. Ainsi, c'est sur vous que retomberont les conséquences de tous les meurtres commis contre des personnes qui font la volonté de Dieu, depuis le meurtre d'Abel le juste jusqu'à celui de Zacharie, fils de Barachie, que vous avez assassiné entre le temple et l'autel. Je vous le déclare, c'est la vérité: les conséquences de tout cela retomberont sur cette génération! Jérusalem, Jérusalem, toi qui mets à mort les prophètes et qui tues à coups de pierres ceux que Dieu t'envoie! Combien de fois ai-je voulu rassembler tes habitants auprès de moi, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne l'avez pas voulu! Eh bien, votre maison va être complètement abandonnée. En effet, je vous le déclare: dès maintenant vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vous disiez: “Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur!” » Jésus sortit du temple et, tandis qu'il s'en allait, ses disciples s'approchèrent de lui pour lui faire remarquer les constructions du temple. Jésus leur répondit: « Vous voyez tout cela? Je vous le déclare, c'est la vérité: il ne restera pas ici pierre sur pierre; tout sera détruit. » Jésus s'était assis au mont des Oliviers. Ses disciples s'approchèrent de lui et lui demandèrent à l'écart: « Dis-nous quand cela se passera, et quel signe indiquera que tout cela va terminer. » Jésus leur répondit: « Faites attention que personne ne vous égare. Car beaucoup viendront en mon nom et diront: “C'est moi qui suis le Christ!” Et ils égareront quantité de personnes. Vous allez entendre parler de guerres et de rumeurs de guerres; ne vous effrayez pas: il faut que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin. Car on se dressera peuple contre peuple, royaume contre royaume; il y aura des famines et des tremblements de terre en divers lieux. Tous ces événements seront comme le commencement des douleurs de l'accouchement. Alors on vous livrera pour vous tourmenter et on vous mettra à mort. Toutes les populations vous détesteront à cause de moi. En ce temps-là, beaucoup abandonneront la foi; ils se trahiront et se haïront les uns les autres. De nombreux faux prophètes apparaîtront et égareront beaucoup de gens. Le mal se répandra à tel point que l'amour d'un grand nombre de personnes se refroidira. Mais celui qui tiendra bon jusqu'à la fin, celui-là sera sauvé. Cette bonne nouvelle du royaume sera annoncée dans le monde entier pour que le témoignage en soit présenté à tous les peuples. Et alors viendra la fin. Lorsque vous verrez “l'horreur abominable”, dont le prophète Daniel a parlé, installée dans le lieu saint – que celui qui lit comprenne bien cela! – alors, ceux qui seront en Judée, qu'ils s'enfuient vers les montagnes; celui qui sera sur la terrasse de sa maison, qu'il ne descende pas pour prendre ses affaires à l'intérieur; et celui qui sera dans son champ, qu'il ne retourne pas chez lui pour prendre son manteau. Quel malheur ce sera pour les femmes enceintes et pour celles qui allaiteront en ces jours-là! Priez pour que vous n'ayez pas à fuir en hiver ou un jour de sabbat! Car, en ce temps-là, il y aura une détresse plus terrible que toutes celles qu'on a connues depuis le commencement du monde jusqu'à maintenant, et il n'y en aura plus jamais de pareille. Si Dieu n'avait pas décidé d'abréger cette période, personne ne survivrait. Mais il l'a abrégée à cause de ceux qu'il a choisis. Si quelqu'un vous dit alors: “Regardez, le Christ est ici!” ou bien: “Il est là!”, ne le croyez pas. Car de faux christs et de faux prophètes se lèveront; ils accompliront des signes impressionnants et des prodiges pour égarer, si possible, même ceux que Dieu a choisis. Écoutez! Je vous ai tout dit à l'avance. Si donc on vous dit: “Regardez, il est dans le désert!”, n'y allez pas. Ou si l'on vous dit: “Regardez, il se cache ici!”, ne le croyez pas. En effet comme l'éclair brille à travers les cieux de l'est à l'ouest, ainsi viendra le Fils de l'homme. Où que soit le cadavre, là se rassembleront les vautours. Aussitôt après la détresse de ces jours-là, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont des cieux et les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, le signe du Fils de l'homme apparaîtra dans les cieux; et tous les peuples de la terre se lamenteront, ils verront le Fils de l'homme venir sur les nuées du ciel dans toute sa puissance et sa gloire. La grande trompette sonnera et il enverra ses anges: ils rassembleront ceux qu'il a choisis des quatre coins du monde, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité des cieux. Laissez-vous instruire par la parabole tirée du figuier: dès que ses branches deviennent tendres et que ses feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez tout cela, sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte. Je vous le déclare, c'est la vérité: cette génération ne passera pas avant que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Mais pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans les cieux, ni même le Fils; le Père seul le sait. Ce qui s'est passé du temps de Noé se passera de la même façon quand viendra le Fils de l'homme. En effet, à cette époque, avant le déluge, les gens mangeaient et buvaient, se mariaient ou donnaient leurs filles en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche; ils ne se rendirent compte de rien jusqu'au moment où le déluge vint et les emporta tous. Ainsi en sera-t-il quand viendra le Fils de l'homme. Alors, deux hommes seront aux champs: l'un sera emmené et l'autre laissé. Deux femmes écraseront du grain au moulin: l'une sera emmenée et l'autre laissée. Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur viendra. Comprenez bien ceci: si le maître de la maison savait à quel moment de la nuit le voleur doit venir, il resterait éveillé et ne le laisserait pas pénétrer dans sa maison. C'est pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas. Qui est donc le serviteur digne de confiance et intelligent? C'est celui que son maître a chargé de prendre soin des autres serviteurs pour leur donner leur nourriture au moment voulu. Heureux ce serviteur si le maître, à son retour chez lui, le trouve occupé à ce travail! Je vous le déclare, c'est la vérité: le maître lui confiera la charge de tous ses biens. Mais si c'est un mauvais serviteur, il se dira: “Mon maître tarde à revenir”, et il se mettra à battre ses compagnons de service, il mangera et boira avec des ivrognes. Eh bien, le maître reviendra un jour où le serviteur ne l'attend pas et à une heure qu'il ne connaît pas; il chassera le serviteur et lui fera partager le sort des hypocrites, là où l'on pleure et grince des dents. Alors le royaume des cieux ressemblera à dix jeunes filles qui prirent leurs lampes et sortirent pour aller à la rencontre du marié. Cinq d'entre elles étaient imprévoyantes et cinq étaient avisées. Celles qui étaient imprévoyantes prirent leurs lampes mais sans emporter une réserve d'huile. En revanche, celles qui étaient avisées emportèrent des flacons d'huile avec leurs lampes. Or, le marié tardait à venir; les jeunes filles eurent toutes sommeil et s'endormirent. Au milieu de la nuit, un cri se fit entendre: “Voici le marié! Sortez à sa rencontre!” Alors ces dix jeunes filles se réveillèrent et préparèrent leurs lampes. Les imprévoyantes demandèrent aux avisées: “Donnez-nous de votre huile, car nos lampes s'éteignent!” Les avisées répondirent: “Non, car il n'y en aurait pas assez pour nous et pour vous. Vous feriez mieux d'aller en acheter pour vous chez ceux qui en vendent.” Les imprévoyantes partirent donc acheter de l'huile, mais pendant ce temps, le marié arriva. Les cinq jeunes filles qui étaient prêtes entrèrent avec lui dans la salle de mariage et l'on ferma la porte à clé. Plus tard, les autres jeunes filles arrivèrent et s'écrièrent: “ Maître, maître, ouvre-nous!” Mais le marié répondit: “Je vous le déclare, c'est la vérité: je ne vous connais pas.” Veillez donc, ajouta Jésus, car vous ne connaissez ni le jour ni l'heure. Il en sera comme de quelqu'un qui allait partir en voyage: il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. Il remit à l'un 500 pièces d'or, à un autre 200, à un troisième 100: à chacun selon ses capacités. Puis il partit en voyage. Celui qui avait reçu les 500 pièces d'or s'en alla aussitôt faire du commerce avec cet argent et gagna 500 autres pièces d'or. De même celui qui avait reçu 200 pièces agit de même et gagna 200 autres pièces. Mais celui qui avait reçu 100 pièces s'en alla creuser un trou dans la terre et y cacha l'argent de son maître. Longtemps après, le maître de ces serviteurs revint et régla ses comptes avec eux. Celui qui avait reçu 500 pièces d'or s'approcha et présenta les 500 autres pièces en disant: “ Maître, tu m'avais remis 500 pièces d'or. J'en ai gagné 500 autres: les voici.” Son maître lui dit: “C'est bien, bon et fidèle serviteur! Tu as été digne de confiance dans des choses qui ont peu de valeur, je te confierai donc celles qui ont beaucoup de valeur. Viens te réjouir avec moi.” Le serviteur qui avait reçu les 200 pièces s'approcha ensuite et dit: “Maître, tu m'avais remis 200 pièces d'or. J'en ai gagné 200 autres: les voici.” Son maître lui dit: “C'est bien, bon et fidèle serviteur. Tu as été digne de confiance dans des choses qui ont peu de valeur, je te confierai donc celles qui ont beaucoup de valeur. Viens te réjouir avec moi.” Enfin, le serviteur qui avait reçu les 100 pièces s'approcha et dit: “Maître, je te connaissais comme quelqu'un de dur: tu moissonnes où tu n'as pas semé, tu récoltes où tu n'as rien planté. J'ai eu peur et je suis allé cacher ton argent dans la terre. Eh bien, voici ce qui t'appartient.” Son maître lui répondit: “Mauvais serviteur, paresseux! Tu savais que je moissonne où je n'ai pas semé, que je récolte où je n'ai rien planté? Tu aurais dû placer mon argent à la banque et, à mon retour, j'aurais retiré mon bien avec les intérêts. Enlevez-lui donc les 100 pièces d'or et remettez-les à celui qui en a 1 000. Car à celui qui a, on donnera davantage et il sera dans l'abondance; mais à celui qui n'a pas, on enlèvera même ce qu'il a. Et ce serviteur bon à rien, jetez-le dans l'obscurité du dehors, là où l'on pleure et grince des dents.” Quand le Fils de l'homme viendra dans sa gloire avec tous les anges, il siégera sur son trône royal. Tous les peuples de la terre seront assemblés devant lui et il séparera les gens les uns des autres comme le berger sépare les moutons des chèvres; il placera les moutons à sa droite et les chèvres à sa gauche. Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite: “Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, et recevez en héritage le royaume qui a été préparé pour vous depuis la création du monde. Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger; j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire; j'étais étranger et vous m'avez accueilli chez vous; j'étais nu et vous m'avez habillé; j'étais malade et vous m'avez visité; j'étais en prison et vous êtes venus me voir.” Ceux qui ont fait la volonté de Dieu lui répondront alors: “Seigneur, quand t'avons-nous vu affamé et t'avons-nous donné à manger, ou assoiffé et t'avons-nous donné à boire? Quand t'avons-nous vu étranger et t'avons-nous accueilli chez nous, ou nu et t'avons-nous habillé? Quand t'avons-nous vu malade ou en prison et sommes-nous venus te voir?” Le roi leur répondra: “Je vous le déclare, c'est la vérité: chaque fois que vous l'avez fait à l'un de ces plus petits d'entre les miens, c'est à moi que vous l'avez fait.” Ensuite, le roi dira à ceux qui seront à sa gauche: “Allez-vous-en loin de moi, maudits! Allez dans le feu éternel qui a été préparé pour le diable et ses anges! Car j'ai eu faim et vous ne m'avez pas donné à manger; j'ai eu soif et vous ne m'avez pas donné à boire; j'étais étranger et vous ne m'avez pas accueilli; j'étais nu et vous ne m'avez pas habillé; j'étais malade et en prison et vous ne m'avez pas visité.” Ils lui répondront alors eux aussi: “Seigneur, quand t'avons-nous vu affamé, ou assoiffé, ou étranger, ou nu, ou malade, ou en prison et ne t'avons-nous pas secouru?” Le roi leur répondra: “Je vous le déclare, c'est la vérité: chaque fois que vous ne l'avez pas fait à l'un de ces plus petits, vous ne l'avez pas fait à moi non plus.” Et ils subiront la peine éternelle, tandis que ceux qui ont fait la volonté de Dieu iront à la vie éternelle. » Quand Jésus eut achevé toutes ces instructions, il dit à ses disciples: « Vous savez que la fête de la Pâque a lieu dans deux jours: le Fils de l'homme va être livré pour être crucifié. » Alors les grands-prêtres et les anciens du peuple juif se réunirent dans le palais de Caïphe, le grand-prêtre; ils prirent ensemble la décision d'arrêter Jésus par ruse et de le mettre à mort. Ils disaient: « Ne l'arrêtons pas pendant la fête, sinon le peuple va se révolter. » Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux. Une femme s'approcha de lui avec un flacon d'albâtre plein d'un parfum de grande valeur: elle versa ce parfum sur la tête de Jésus pendant qu'il était à table. Quand les disciples virent cela, ils s'indignèrent et dirent: « Pourquoi ce gaspillage? On aurait pu vendre ce parfum très cher et donner l'argent aux pauvres! » Jésus se rendit compte qu'ils parlaient ainsi et leur dit: « Pourquoi tourmentez-vous cette femme? Ce qu'elle a accompli pour moi est vraiment beau. Car vous aurez toujours des pauvres avec vous; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. Elle a répandu ce parfum sur mon corps afin de me préparer pour le tombeau. Je vous le déclare, c'est la vérité: partout où la bonne nouvelle sera annoncée, dans le monde entier, on racontera, en souvenir d'elle, ce que cette femme a fait. » Alors l'un des douze disciples, appelé Judas l'Iscariote, alla trouver les grands-prêtres et leur dit: « Que me donnerez-vous si je vous livre Jésus? » Ceux-ci comptèrent trente pièces d'argent qu'ils lui remirent. À partir de ce moment, Judas cherchait une occasion favorable pour leur livrer Jésus. Le premier jour de la fête des Pains sans levain, les disciples vinrent demander à Jésus: « Où veux-tu que nous te préparions le repas de la Pâque? » Jésus leur répondit: « Allez à la ville chez un tel et dites-lui: “Le maître déclare: Mon heure est arrivée; c'est chez toi que je célébrerai la Pâque avec mes disciples.” » Les disciples firent ce que Jésus leur avait ordonné et préparèrent le repas de la Pâque. Le soir venu, Jésus se mit à table avec les douze disciples. Pendant qu'ils mangeaient, Jésus dit: « Je vous le déclare, c'est la vérité: l'un de vous me livrera. » Les disciples en furent profondément attristés et se mirent à lui demander l'un après l'autre: « Est-ce moi, Seigneur? » Jésus répondit: « Celui qui est en train de se servir avec moi dans le plat, c'est lui qui me livrera. Le Fils de l'homme va mourir comme les Écritures l'annoncent à son sujet; mais quel malheur pour celui qui livre le Fils de l'homme! Il aurait mieux valu pour cet homme-là qu'il ne soit pas né! » Judas, celui qui le livrait, prit la parole et demanda: « Est-ce moi,? » Jésus lui répondit: « C'est toi qui le dis. » Pendant le repas, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé une prière de bénédiction, il le partagea et le donna à ses disciples; il leur dit: « Prenez et mangez, ceci est mon corps. » Il prit ensuite une coupe de vin et, après avoir remercié Dieu, il la leur donna en disant: « Buvez-en tous, car ceci est mon sang, le sang de l'alliance de Dieu qui est versé pour une multitude de gens, pour le pardon des péchés. Je vous le déclare: dès maintenant, je ne boirai plus de ce fruit de la vigne jusqu'au jour où je le boirai nouveau avec vous dans le règne de mon Père. » Ils chantèrent ensuite les psaumes de la fête, puis ils s'en allèrent au mont des Oliviers. Alors Jésus dit à ses disciples: « Cette nuit même, vous allez tous m'abandonner, car on lit dans les Écritures: “Je frapperai le berger, et les moutons du troupeau seront dispersés.” Mais une fois ressuscité, je vous précèderai en Galilée. » Pierre prit la parole et lui dit: « Même si tous les autres t'abandonnent, moi je ne t'abandonnerai jamais! » Jésus lui répondit: « Je te le déclare, c'est la vérité: cette nuit-même, avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » Pierre lui dit: « Même si je dois mourir avec toi, jamais je ne te renierai! » Et tous dirent la même chose. Jésus arriva avec ses disciples à un endroit appelé Gethsémani et il leur dit: « Asseyez-vous ici, pendant que je vais là-bas pour prier. » Puis il emmena avec lui Pierre et les deux fils de Zébédée. Il commença à ressentir de la tristesse et de l'angoisse. Il leur dit alors: « Je suis triste à mourir; restez ici et veillez avec moi. » Il alla un peu plus loin, se jeta face contre terre et pria en disant: « Mon Père, si c'est possible, éloigne de moi cette coupe de douleur. Toutefois, non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux. » Il revint ensuite et trouve les trois disciples endormis. Il dit à Pierre: « Ainsi vous n'avez pas été capables de veiller avec moi même une heure? Veillez et priez pour ne pas entrer dans l'épreuve. L'être humain est plein d'ardeur, mais il est faible aussi. » Il s'éloigna une deuxième fois et pria en disant: « Mon Père, si cette coupe ne peut pas être enlevée sans que je la boive, que ta volonté soit faite! » Il revint encore auprès de ses disciples et les trouva endormis; ils ne parvenaient pas à garder les yeux ouverts. Jésus les quitta de nouveau, s'éloigna et pria pour la troisième fois en répétant les mêmes paroles. Puis il revint auprès des disciples et leur dit: « Vous dormez encore et vous vous reposez? Maintenant, l'heure est venue et le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs. Levez-vous, allons-y! Voyez, l'homme qui me livre à eux est ici! » Jésus parlait encore quand arriva Judas, l'un des douze disciples. Il y avait avec lui une foule nombreuse de gens armés d'épées et de bâtons. Ils étaient envoyés par les grands-prêtres et les anciens du peuple juif. Judas, celui qui livrait Jésus, leur avait indiqué le signe qu'il utiliserait: « Celui que j'embrasserai, c'est lui. Arrêtez-le. » Judas s'approcha aussitôt de Jésus et lui dit: « Je te salue,! » Puis il l'embrassa. Jésus lui répondit: « Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le vite. » Alors les autres s'approchèrent, mirent la main sur Jésus et l'arrêtèrent. Un de ceux qui étaient avec Jésus tira son épée, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille. Jésus lui dit: « Remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prennent l'épée périront par l'épée. Ne sais-tu pas que je pourrais appeler mon Père à l'aide et qu'aussitôt il m'enverrait plus de douze armées d'anges? Mais, en ce cas, comment s'accompliraient les Écritures qui déclarent que cela doit se passer ainsi? » Puis Jésus dit à la foule: « Suis-je un brigand pour que vous veniez armés d'épées et de bâtons pour vous emparer de moi? Tous les jours, j'étais assis dans le temple pour y enseigner, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais tout cela est arrivé pour que s'accomplissent les paroles des prophètes contenues dans les Écritures. » Alors tous les disciples l'abandonnèrent et s'enfuirent. Ceux qui avaient arrêté Jésus l'emmenèrent chez Caïphe, le grand-prêtre, où les spécialistes des Écritures et les anciens étaient assemblés. Pierre suivit Jésus de loin, jusqu'à la cour du palais du grand-prêtre. Il entra dans la cour et s'assit avec les gardes pour voir comment cela finirait. Les grands-prêtres et tout le conseil suprême cherchaient un témoignage, même faux, contre Jésus pour le mettre à mort; mais ils n'en trouvèrent pas, quoique beaucoup de gens soient venus déposer de faux témoignages contre lui. Finalement, deux hommes se présentèrent et dirent: « Cet homme a déclaré: “Je peux détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours.” » Le grand-prêtre se leva et dit à Jésus: « Tu ne réponds rien? Que dis-tu des témoignages que ces gens portent contre toi? » Mais Jésus se taisait. Le grand-prêtre lui dit: « Au nom du Dieu vivant, je te demande de nous répondre sous serment: es-tu le Christ, le Fils de Dieu? » Jésus lui répondit: « C'est toi qui le dis. Mais je vous le déclare: dès maintenant vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite de celui qui est puissant et venir sur les nuées du ciel. » À ce moment le grand-prêtre déchira ses vêtements et dit: « Il a fait insulte à Dieu! Nous n'avons plus besoin de témoins! Vous venez d'entendre cette insulte faite à Dieu. Qu'en pensez-vous? » Ils répondirent: « Il est coupable et mérite la mort. » Puis ils lui crachèrent au visage et le frappèrent à coups de poing; certains lui donnèrent des gifles en disant: « Fais le prophète et devine, toi le Christ, dis-nous qui t'a frappé! » Pierre était assis dehors, dans la cour. Une servante s'approcha de lui et lui dit: « Toi aussi, tu étais avec Jésus, le Galiléen. » Mais il nia devant tout le monde en déclarant: « Je ne sais pas ce que tu veux dire. » Puis il s'en alla vers la porte de la cour. Une autre servante le vit et dit à ceux qui étaient là: « Celui-ci était avec Jésus de Nazareth. » Et Pierre le nia de nouveau en déclarant: « Je jure que je ne connais pas cet homme. » Peu après, ceux qui étaient là s'approchèrent de Pierre et lui dirent: « Certainement, tu es l'un d'eux: ton accent révèle d'où tu viens. » Alors Pierre s'écria: « Que Dieu me punisse si je mens! Je le jure, je ne connais pas cet homme! » Aussitôt, un coq chanta, et Pierre se rappela ce que Jésus lui avait dit: « Avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » Il sortit et pleura amèrement. De grand matin, tous les grands-prêtres et les anciens du peuple juif prirent ensemble la décision de faire mourir Jésus. Ils le firent ligoter, l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate, le gouverneur romain. Judas, celui qui l'avait livré, apprit que Jésus avait été condamné. Il fut pris de remords et rapporta les trente pièces d'argent aux chefs des prêtres et aux anciens. Il leur dit: « J'ai péché, j'ai livré un innocent à la mort! » Mais ils lui répondirent: « Cela nous est égal! C'est ton affaire! » Judas jeta l'argent dans le temple et partit; puis il alla se pendre. Les grands-prêtres ramassèrent l'argent et dirent: « Notre loi ne permet pas de verser cet argent dans le trésor du temple, car c'est le prix du sang. » Après avoir tenu conseil, ils achetèrent avec cette somme le champ du potier pour y enterrer les étrangers. C'est pourquoi ce champ s'est appelé “champ du sang” jusqu'à ce jour. Ainsi s'accomplirent ces paroles du prophète Jérémie: « Ils prirent les trente pièces d'argent, le prix auquel les Israélites l'avaient estimé, et les employèrent pour acheter le champ du potier, comme le Seigneur me l'avait ordonné. » Jésus comparut devant le gouverneur qui l'interrogea: « Est-ce toi le roi des Juifs? » Jésus répondit: « C'est toi qui le dis. » Ensuite, lorsque les grands-prêtres et les anciens l'accusèrent, il ne répondit rien. Pilate lui dit alors: « N'entends-tu pas toutes les accusations qu'ils portent contre toi? » Mais Jésus ne lui répondit sur aucun point, de sorte que le gouverneur était profondément étonné. À chaque fête, le gouverneur avait l'habitude de relâcher un prisonnier, celui que la foule voulait. Or, il y avait à ce moment-là un prisonnier célèbre appelé [Jésus] Barabbas. Pilate demanda donc à la foule assemblée: « Qui voulez-vous que je vous libère: [Jésus] Barabbas ou Jésus qui est appelé Christ? » Pilate savait bien, en effet, que s'ils lui avaient livré Jésus, c'était par jalousie. Pendant que Pilate siégeait au tribunal, sa femme lui envoya ce message: « Ne te mêle pas de l'affaire de cet homme qui est juste car aujourd'hui, j'ai beaucoup souffert en rêve à cause de lui. » Les chefs des prêtres et les anciens persuadèrent la foule de demander la libération de Barabbas et la mise à mort de Jésus. Le gouverneur reprit la parole pour leur demander: « Lequel des deux voulez-vous que je vous libère? » – « Barabbas! » lui répondirent-ils. « Que ferai-je donc de Jésus qui est appelé Christ? » leur demanda Pilate. Tous répondirent: « Crucifie-le! » – « Quel mal a-t-il donc commis? » demanda Pilate. Mais ils se mirent à crier de toutes leurs forces: « Crucifie-le! » Quand Pilate vit qu'il n'arrivait à rien, mais que l'agitation augmentait, il prit de l'eau, se lava les mains devant la foule et dit: « Je ne suis pas responsable de la mort de cet homme! C'est votre affaire! » Tout le peuple répondit: « Que les conséquences de sa mort retombent sur nous et sur nos enfants! » Alors Pilate leur libéra Barabbas; il fit frapper Jésus à coups de fouet et le livra pour qu'il soit crucifié. Les soldats de Pilate emmenèrent Jésus dans le palais du gouverneur, le prétoire, et toute la troupe se rassembla autour de lui. Ils lui enlevèrent ses vêtements et le revêtirent d'un manteau de pourpre. Puis ils posèrent sur sa tête une couronne tressée avec des branches épineuses et placèrent un roseau dans sa main droite. Ils se mirent ensuite à genoux devant lui et se moquèrent de lui en disant: « Salut, roi des Juifs! » Ils crachaient sur lui et prenaient le roseau pour le frapper sur la tête. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau, lui remirent ses vêtements et l'emmenèrent pour le crucifier. En sortant de la ville, ils rencontrèrent un homme venu de Cyrène du nom de Simon; les soldats l'obligèrent à porter la croix de Jésus. Ils arrivèrent au lieu dit Golgotha, ce qui veut dire “le lieu du crâne”. Et là, ils donnèrent à boire à Jésus du vin mélangé avec un liquide amer; après l'avoir goûté, il ne voulut pas en boire. Ils le crucifièrent et se partagèrent ses vêtements en tirant au sort. Puis ils s'assirent là pour le garder. Au-dessus de sa tête, ils placèrent une inscription qui indiquait la raison de sa condamnation: « Celui-ci est Jésus, le roi des Juifs. » Deux brigands furent alors crucifiés avec lui, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche. Les passants l'insultaient en hochant la tête; ils disaient: « Toi qui détruis le temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix! » De même, les grands-prêtres, les spécialistes des Écritures et les anciens se moquaient de lui et disaient: « Il en a sauvé d'autres, mais il est incapable de se sauver lui-même! Il est le roi d'Israël? Qu'il descende maintenant de la croix et nous croirons en lui. Il a mis sa confiance en Dieu et a déclaré: “Je suis le Fils de Dieu.” Eh bien, si Dieu l'aime, qu'il le sauve maintenant! » Et les brigands qui avaient été crucifiés avec lui l'insultaient de la même manière. À midi, l'obscurité se fit sur toute la terre et dura jusqu'à trois heures de l'après-midi. Vers trois heures, Jésus cria d'une voix forte: « » ce qui se traduit “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?” Quelques-uns de ceux qui se tenaient là l'entendirent et s'écrièrent: « Il appelle Élie! » L'un d'eux courut aussitôt prendre une éponge, la remplit de vin aigre et la fixa au bout d'un roseau, puis il la tendit à Jésus pour qu'il boive. Mais les autres dirent: « Attends, voyons si Élie vient le sauver! » Jésus poussa de nouveau un grand cri et mourut. À ce moment, le rideau suspendu dans le sanctuaire se déchira depuis le haut jusqu'en bas. La terre trembla, les rochers se fendirent, les tombeaux s'ouvrirent et de nombreux croyants qui étaient morts ressuscitèrent. Ils sortirent des tombeaux et, après la résurrection de Jésus, ils entrèrent dans Jérusalem, la ville sainte, où beaucoup de personnes les virent. Le centurion et les soldats qui étaient avec lui pour garder Jésus virent le tremblement de terre et tout ce qui arrivait; ils eurent très peur et dirent: « Il était vraiment le Fils de Dieu! » De nombreuses femmes étaient là et regardaient de loin: elles avaient suivi Jésus depuis la Galilée pour le servir. Parmi elles, il y avait Marie de Magdala, Marie la mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée. Le soir venu, arriva un homme riche, qui était d'Arimathée. Il s'appelait Joseph et il était lui aussi devenu disciple de Jésus. Il alla trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Alors Pilate ordonna de le remettre à Joseph. Celui-ci prit le corps, l'enveloppa dans un drap de lin neuf et le déposa dans son propre tombeau qu'il venait de faire tailler dans la roche. Puis il roula une grosse pierre pour fermer l'entrée du tombeau et s'en alla. Marie de Magdala et l'autre Marie étaient là, assises en face du tombeau. Le lendemain, c'est-à-dire le jour qui suivait la préparation du sabbat, les grands-prêtres et les pharisiens allèrent ensemble chez Pilate et dirent: « Seigneur, nous nous sommes souvenus que cet imposteur, quand il était encore vivant, a dit: “Au bout de trois jours, je ressusciterai.” Veuille donc ordonner que le tombeau soit gardé jusqu'au troisième jour, sinon ses disciples pourraient venir voler le corps et diraient ensuite au peuple: “Il est ressuscité d'entre les morts.” Cette dernière imposture serait encore pire que la première. » Pilate leur dit: « Voici des soldats pour monter la garde. Allez et faites surveiller le tombeau comme vous le jugez bon. » Ils allèrent donc organiser la surveillance du tombeau: ils scellèrent la pierre qui le fermait et placèrent les gardes. Après le sabbat, dimanche au lever du jour, Marie de Magdala et l'autre Marie vinrent voir le tombeau. Soudain, il y eut un fort tremblement de terre; un ange du Seigneur descendit du ciel, vint rouler la pierre et s'assit dessus. Il avait l'aspect d'un éclair et ses vêtements étaient blancs comme la neige. Les gardes en eurent une telle peur qu'ils se mirent à trembler et devinrent comme morts. L'ange prit la parole et dit aux femmes: « N'ayez pas peur. Je sais que vous cherchez Jésus, celui qu'on a crucifié; il n'est pas ici, il est ressuscité comme il l'avait dit. Venez, voyez l'endroit où il était couché. Allez vite dire à ses disciples: “Il est ressuscité et il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez.” Voilà ce que j'avais à vous dire. » Elles quittèrent rapidement le tombeau, remplies tout à la fois de crainte et d'une grande joie, et coururent porter la nouvelle aux disciples. Tout à coup, Jésus vint à leur rencontre et dit: « Je vous salue! » Elles s'approchèrent de lui, saisirent ses pieds et se prosternèrent devant lui. Jésus leur dit: « N'ayez pas peur. Allez dire à mes frères de se rendre en Galilée: c'est là qu'ils me verront. » Pendant qu'elles étaient en chemin, quelques-uns des soldats qui devaient garder le tombeau allèrent en ville et racontèrent aux chefs des prêtres tout ce qui était arrivé. Les grands-prêtres se réunirent avec les anciens: après avoir tenu conseil, ils donnèrent une forte somme d'argent aux soldats et leur dirent: « Voici ce que vous raconterez: “Les disciples de cet homme sont venus voler son corps durant la nuit, pendant que nous dormions!” Et si le gouverneur l'apprend, nous saurons le convaincre et nous vous éviterons toute difficulté. » Les gardes prirent l'argent et agirent conformément aux instructions reçues. Ainsi, cette histoire s'est répandue parmi les Juifs jusqu'à ce jour. Les onze disciples se rendirent en Galilée, sur la montagne que Jésus leur avait indiquée. Quand ils le virent, ils se prosternèrent; certains d'entre eux, pourtant, eurent des doutes. Jésus s'approcha et leur dit: « Toute autorité m'a été donnée dans le ciel et sur la terre. Allez donc auprès des gens de tous les peuples et faites d'eux mes disciples; baptisez-les au nom du Père, du Fils et de l'Esprit saint, et enseignez-leur à pratiquer tout ce que je vous ai commandé. Et sachez-le: je suis avec vous tous les jours, jusqu'à la fin du monde. » Commencement de la bonne nouvelle de Jésus, Christ, Fils de Dieu. Dans le livre du prophète Ésaïe, il est écrit: « Voici que j'envoie mon messager devant toi, pour t'ouvrir le chemin. C'est la voix d'un homme qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, faites-lui des sentiers bien droits! » Jean parut alors dans le désert; il baptisait et proclamait: « Changez de vie, faites-vous baptiser et Dieu pardonnera vos péchés. » Tous les habitants de la région de la Judée et de Jérusalem venaient à sa rencontre; ils reconnaissaient publiquement leurs péchés et Jean les baptisait dans le Jourdain. Jean portait un vêtement en poils de chameau et une ceinture de cuir autour de la taille; il mangeait des sauterelles et du miel sauvage. Il proclamait: « Quelqu'un qui est plus fort que moi vient après moi; je ne suis pas digne de me baisser pour délier la lanière de ses sandales. Moi, je vous ai baptisés dans l'eau, mais lui, il vous baptisera dans l'Esprit saint. » En ces jours-là, Jésus vint de Nazareth, une localité de Galilée, et Jean le baptisa dans le Jourdain. Au moment où Jésus remontait de l'eau, il vit les cieux se déchirer et l'Esprit saint descendre sur lui comme une colombe. Et une voix se fit entendre des cieux: « Tu es mon fils bien-aimé; en toi je trouve toute ma joie. » Aussitôt après, l'Esprit le pousse dans le désert. Jésus y resta pendant quarante jours et il fut mis à l'épreuve par Satan. Il était avec les bêtes sauvages et les anges le servaient. Après que Jean eut été mis en prison, Jésus se rendit en Galilée; il y proclamait la bonne nouvelle de Dieu. « Le moment favorable est venu, disait-il, et le règne de Dieu est tout proche! Changez de vie et croyez à la bonne nouvelle! » Jésus marchait le long du lac de Galilée, lorsqu'il vit Simon et son frère André; ils étaient en train de jeter un filet dans le lac car c'étaient des pêcheurs. Jésus leur dit: « Venez à ma suite et ce sont des êtres humains que vous pêcherez. » Aussitôt, ils laissèrent leurs filets et le suivirent. Jésus s'avança un peu plus loin et vit Jacques, le fils de Zébédée et Jean, son frère. Ils étaient dans leur barque et réparaient leurs filets. Aussitôt Jésus les appela; alors ils laissèrent leur père Zébédée dans la barque avec les ouvriers et partirent à sa suite. Jésus et ses disciples entrent dans Capharnaüm. Aussitôt, le jour du sabbat, Jésus se rendit à la synagogue et se mit à enseigner. Ceux qui l'entendaient étaient impressionnés par son enseignement; en effet, il les enseignait avec autorité, à la différence des spécialistes des Écritures. Or, dans leur synagogue, il y avait un homme tourmenté par un esprit impur. Il se mit à crier: « Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth? Es-tu venu pour nous détruire? Je sais bien qui tu es: celui qui est saint, envoyé par Dieu! » Jésus parla sévèrement à l'esprit impur en lui disant: « Tais-toi et sors de cet homme! » L'esprit impur secoua rudement l'homme et sortit de lui en poussant un grand cri. Et tous furent étonnés au point de se demander les uns aux autres: « Qu'est-ce que cela? Un enseignement nouveau donné avec autorité! Il commande même aux esprits impurs et ils lui obéissent! » Et aussitôt, la renommée de Jésus se répandit partout dans toute la région de la Galilée. Ils quittèrent la synagogue et allèrent aussitôt à la maison de Simon et André, en compagnie de Jacques et Jean. La belle-mère de Simon était au lit, avec de la fièvre; aussitôt on parla d'elle à Jésus. Il s'approcha d'elle, lui prit la main et la fit lever. La fièvre la quitta et elle se mit à les servir. Le soir venu, après le coucher du soleil, les gens amenèrent à Jésus tous les malades et ceux qui étaient possédés par des démons. La ville entière se pressait à la porte de la maison. Jésus guérit beaucoup de gens atteints de toutes sortes de maladies et il chassa aussi beaucoup de démons. Il ne laissait pas parler les démons, parce qu'eux savaient qui il était. Le lendemain, Jésus se leva bien avant l'aube et sortit de la maison. Il s'en alla dans un lieu désert et là, il se mit à prier. Simon et ceux qui étaient avec lui partirent à sa recherche; quand ils le trouvèrent, ils lui dirent: « Tout le monde te cherche. » Jésus leur dit: « Allons ailleurs, dans les villages voisins, pour que là-bas aussi, je proclame la bonne nouvelle; car c'est pour cela que je suis venu. » Et il parcourut toute la Galilée; il proclamait la bonne nouvelle dans leurs synagogues et il chassait les démons. Un lépreux vient à Jésus, se met à genoux devant lui et le supplie en disant: « Si tu le veux, tu peux me purifier! » Bouleversé, Jésus étendit la main, le toucha et dit: « Je le veux, sois purifié! » Aussitôt, la lèpre quitta cet homme et il fut purifié. Jésus le renvoya immédiatement en lui parlant avec sévérité: « Attention, ne dis rien à personne! Mais va te montrer au prêtre, et apporte l'offrande que Moïse a ordonnée pour leur montrer que tu es guéri. » L'homme partit, mais il se mit à raconter à tout le monde ce qui lui était arrivé. À cause de cela, Jésus ne pouvait plus se montrer dans une ville; il restait en dehors, dans des endroits inhabités. Mais de partout on venait à lui. Quelques jours plus tard, Jésus revint à Capharnaüm; on apprit qu'il était à la maison. Beaucoup de monde s'y rassembla, si bien qu'il ne restait plus de place, même pas dehors devant la porte. Jésus leur annonçait la parole de Dieu. Des gens arrivent, lui amenant un paralysé porté par quatre d'entre eux. Comme ils ne pouvaient pas le présenter à Jésus, à cause de la foule, ils ouvrent le toit au-dessus de l'endroit où était Jésus; par ce trou, ils descendent le brancard sur lequel était couché le paralysé. Quand Jésus voit leur foi, il dit au paralysé: « Mon enfant, tes péchés sont pardonnés. » Quelques spécialistes des Écritures, qui étaient assis là, raisonnaient en eux-mêmes: « Pourquoi cet homme parle-t-il ainsi? Il fait insulte à Dieu! Qui peut pardonner les péchés? Dieu seul le peut! » Jésus comprit aussitôt ce qu'ils pensaient et il leur dit: « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements? Est-il plus facile de dire au paralysé: “Tes péchés sont pardonnés”, ou de dire: “Lève-toi, prends ton brancard et marche”? Eh bien, je veux que vous le sachiez: le Fils de l'homme a l'autorité pour pardonner les péchés sur la terre. » Alors il s'adresse au paralysé: « Je te le dis, lève-toi, prends ton brancard, et rentre chez toi! » L'homme se leva, prit aussitôt son brancard et sortit devant tout le monde. Tous étaient frappés de stupeur et ils louaient Dieu en disant: « Nous n'avons jamais rien vu de pareil! » Jésus retourna au bord du lac de Galilée. Toute la foule venait à lui et il les enseignait. En passant, il vit Lévi, le fils d'Alphée, assis au bureau des impôts. Jésus lui dit: « Suis-moi! » Il se leva et le suivit. Jésus prit ensuite un repas dans la maison de Lévi. Beaucoup de collecteurs d'impôts et de pécheurs étaient à table avec Jésus et ses disciples, car ils étaient nombreux à le suivre. Et les spécialistes des Écritures qui étaient du groupe des pharisiens virent que Jésus mangeait avec les pécheurs et les collecteurs d'impôts; ils disaient à ses disciples: « Pourquoi mange-t-il avec les collecteurs d'impôts et les pécheurs? » Jésus, qui avait entendu, leur dit: « Ce ne sont pas les personnes en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler ceux qui croient faire la volonté de Dieu, mais ceux qui se reconnaissent pécheurs. » Un jour, les disciples de Jean le baptiste et les pharisiens jeûnaient. Des gens viennent dire à Jésus: « Pourquoi les disciples de Jean et ceux des pharisiens jeûnent-ils, tandis que tes disciples ne le font pas? » Jésus leur répondit: « Pensez-vous que les invités à un mariage pourraient jeûner pendant que le marié est avec eux? Tant que le marié est avec eux, ils ne peuvent pas jeûner. Mais des jours viendront où le marié leur sera enlevé; alors ce jour-là, ils jeûneront. Personne ne coud un morceau de tissu neuf sur un vieux vêtement; sinon, le morceau neuf tire sur le vieux vêtement et la déchirure s'agrandit encore. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; sinon, le vin fera éclater les outres: le vin sera perdu et les outres aussi. Mais pour du vin nouveau, il faut des outres neuves! » Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé. Chemin faisant, ses disciples se mirent à cueillir des épis. Les pharisiens disaient à Jésus: « Regarde, pourquoi tes disciples font-ils ce qui n'est pas permis le jour du sabbat? » Jésus leur répondit: « N'avez-vous jamais lu ce que fit David, un jour où il se trouvait dans le besoin, parce que lui-même et ses compagnons avaient faim? Il entra dans la maison de Dieu au temps du grand-prêtre Abiatar et il mangea les pains offerts à Dieu, que nul n'a le droit de manger sinon les prêtres. Et David en donna aussi à ses compagnons. » Jésus leur dit encore: « Le sabbat a été fait pour les êtres humains et non les êtres humains pour le sabbat. Voilà pourquoi le Fils de l'homme est maître même du sabbat. » Ensuite, Jésus retourna dans la synagogue. Il y avait là un homme dont la main était paralysée. On épiait Jésus pour voir s'il allait le guérir le jour du sabbat, car on voulait une raison de l'accuser. Jésus dit à celui dont la main était paralysée: « Lève-toi, viens au milieu. » Puis il demanda aux autres: « Qu'est-il permis le jour du sabbat? de faire le bien ou de faire le mal? de sauver la vie d'un être humain ou de le tuer? » Mais eux se taisaient. Jésus les regarda tous avec colère; il était en même temps profondément attristé qu'ils refusent de comprendre. Il dit à l'homme: « Tends ta main. » Il la tendit et sa main fut guérie. Les pharisiens sortirent de la synagogue et se réunirent aussitôt avec des partisans d'Hérode pour voir comment faire mourir Jésus. Jésus se retira avec ses disciples au bord du lac de Galilée et une foule nombreuse le suivit. Les gens venaient de la Galilée et de la Judée, de Jérusalem, de l'Idumée, du territoire situé de l'autre côté du Jourdain et de la région de Tyr et de Sidon. Ils venaient en foule à Jésus parce qu'ils avaient entendu parler de ce qu'il faisait. Alors Jésus demanda à ses disciples de lui préparer une barque afin que la foule ne l'écrase pas. En effet, il avait guéri beaucoup de gens, si bien que tous ceux qui souffraient de maladies se précipitaient sur lui pour le toucher. Et quand les esprits impurs voyaient Jésus, ils se jetaient à ses pieds et criaient: « Toi, tu es le Fils de Dieu! » Mais Jésus leur commandait sévèrement de ne pas le faire connaître. Puis Jésus gravit la montagne et il appela ceux qu'il voulait et ils vinrent auprès de lui. Il en établit douze auxquels il donna le nom d'apôtres. Il fit cela pour les avoir avec lui et pour les envoyer annoncer la bonne nouvelle, avec l'autorité de chasser les démons. Voici les douze qu'il établit: Simon, à qui Jésus donna le nom de Pierre, Jacques et son frère Jean, tous deux fils de Zébédée, à qui, Jésus donna le nom de Boanergès, ce qui veut dire “fils du tonnerre ”; André, Philippe, Barthélemy, Matthieu, Thomas, Jacques le fils d'Alphée, Thaddée, Simon le zélé, et Judas l'Iscariote, celui qui livra Jésus. Jésus se rend ensuite à la maison. Une telle foule s'assembla de nouveau que Jésus et ses disciples ne parvenaient même pas à manger. Quand les membres de sa famille apprirent cela, ils vinrent pour se saisir de lui, car ils disaient: « Il a perdu la tête! » Les spécialistes des Écritures qui étaient descendus de Jérusalem disaient: « Béelzébul habite en lui! »; « c'est par le chef des démons qu'il chasse les démons! » Alors Jésus les appela et leur dit en parabole: « Comment Satan peut-il chasser Satan? Si un royaume est divisé et que ses membres luttent les uns contre les autres, ce royaume ne subsistera pas; et si une famille est divisée et que ses membres luttent les uns contre les autres, cette famille ne subsistera pas. Si donc Satan lutte contre lui-même, s'il est divisé, il ne peut pas subsister; c'en est fini de lui. Mais personne ne réussit à entrer dans la maison d'un homme fort et à piller ses biens, s'il n'a pas d'abord ligoté cet homme fort; alors seulement, il pillera sa maison. Je vous le déclare, c'est la vérité: tout sera pardonné aux êtres humains: leurs péchés et les insultes qu'ils auront faites à Dieu. Mais celui qui aura fait insulte à l'Esprit saint, il ne recevra jamais de pardon: il est coupable d'un péché éternel. » Jésus parla ainsi parce qu'ils disaient: « Il a en lui un esprit impur! » La mère et les frères de Jésus arrivent alors; restant dehors, ils envoyèrent quelqu'un pour l'appeler. Une foule était assise autour de Jésus et on lui dit: « Écoute, ta mère, tes frères et tes sœurs sont dehors et ils te cherchent. » Jésus répondit: « Qui est ma mère et qui sont mes frères? » Il regarda les gens assis tout autour de lui et dit: « Voici ma mère et mes frères! Car celui qui fait la volonté de Dieu, celui-ci est pour moi un frère, une sœur et une mère. » Jésus se mit de nouveau à enseigner au bord du lac de Galilée. Une foule très nombreuse se rassembla autour de lui, si bien qu'il monta dans une barque et s'y assit. Il était sur le lac et toute la foule était à terre, sur la rive. Il leur enseignait beaucoup de choses en utilisant des paraboles et il leur disait dans son enseignement: « Écoutez! Le semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie des grains tomba au bord du chemin: les oiseaux vinrent et les mangèrent. Une autre partie tomba sur un sol pierreux où il y avait peu de terre. Les grains poussèrent aussitôt parce que la couche de terre n'était pas profonde. Quand le soleil se leva, il brûla les jeunes pousses et, faute de racines, elles se desséchèrent. Une autre partie des grains tomba dans les ronces. Celles-ci grandirent et étouffèrent les bonnes pousses, qui ne produisirent rien. Mais d'autres grains tombèrent dans la bonne terre; les plantes poussèrent, se développèrent et produisirent des épis: les uns portaient trente grains, d'autres soixante et d'autres cent. » Et Jésus disait: « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende! » Quand Jésus fut loin de la foule, ceux qui étaient autour de lui avec les douze disciples le questionnèrent au sujet des paraboles. Il leur répondit: « À vous, le projet de salut du règne de Dieu est donné; mais à ceux qui sont dehors, tout se présente sous forme de paraboles, et ainsi “Ils ont beau regarder, ils ne voient pas; ils ont beau entendre, ils ne comprennent pas; sinon ils reviendraient à Dieu et Dieu leur pardonnerait!” » Puis Jésus leur dit: « Vous ne comprenez pas cette parabole? Alors comment comprendrez-vous toutes les autres paraboles? Le semeur sème la parole de Dieu. Certains sont au bord du chemin où la parole est semée: dès qu'ils l'ont entendue, Satan arrive aussitôt et enlève la parole qui a été semée en eux. D'autres la reçoivent dans des sols pierreux: aussitôt qu'ils entendent la parole, ils la reçoivent avec joie. Mais ils ne la laissent pas s'enraciner en eux, ils ne s'y attachent qu'un moment. Alors, quand survient la détresse ou la persécution à cause de la parole de Dieu, ils se détournent de la foi. D'autres encore la reçoivent dans des ronces: ils ont entendu la parole, mais les préoccupations de ce monde, l'attrait trompeur de la richesse et les désirs de toutes sortes pénètrent en eux, ils étouffent la parole et elle ne produit pas de fruit. D'autres, enfin, la reçoivent dans de la bonne terre: ils entendent la parole, ils l'accueillent et portent des fruits, l'un trente, un autre soixante et un autre cent. » Jésus leur disait: « Quelqu'un apporte-t-il la lampe pour la mettre sous un seau ou sous le lit? N'est-ce pas plutôt pour la mettre sur le porte-lampe? Tout ce qui est caché paraîtra au grand jour, et tout ce qui est secret sera mis en pleine lumière. Si quelqu'un a des oreilles pour entendre, qu'il entende! » Jésus leur disait encore: « Faites attention à ce que vous entendez! La mesure que vous employez pour mesurer sera aussi utilisée pour vous et il vous sera donné davantage encore. Car celui qui a quelque chose, on lui donnera davantage; mais celui qui n'a rien, on lui enlèvera même ce qu'il a. » Jésus disait encore: « Voici à quoi ressemble le règne de Dieu: quelqu'un jette de la semence dans son champ. Nuit et jour, qu'il dorme ou qu'il se lève, les graines germent et poussent sans qu'il sache comment. La terre fait pousser d'elle-même d'abord la tige des plantes, puis l'épi, et enfin plein de blé dans l'épi. Dès que le blé est mûr, on se met au travail avec la faucille, car le moment de la moisson est arrivé. » Jésus disait encore: « À quoi comparerons-nous le règne de Dieu? Avec quelle parabole en parlerons-nous? Il est comme une graine de moutarde; quand on la sème dans la terre, elle est la plus petite de toutes les graines du monde. Mais quand on l'a semée, elle monte et devient la plus grande de toutes les plantes du jardin. Elle pousse des branches si grandes que les oiseaux des cieux font leurs nids à son ombre. » Jésus donnait son enseignement en utilisant beaucoup de paraboles de ce genre, selon ce que ses auditeurs étaient capables de comprendre. Il ne leur parlait pas sans paraboles; mais il expliquait tout à ses disciples quand il était seul avec eux. Le soir de ce même jour, Jésus dit à ses disciples: « Passons de l'autre côté du lac. » Ils quittèrent donc la foule; les disciples emmenèrent Jésus dans la barque où il se trouvait encore. D'autres barques l'accompagnaient. Et voilà qu'un vent violent se mit à souffler, les vagues se jetaient dans la barque, à tel point que, déjà, elle se remplissait d'eau. Jésus dormait sur un coussin, à l'arrière du bateau. Ses disciples le réveillent et lui disent: « Maître, nous allons mourir! Cela ne te fait rien? » Jésus, réveillé, menaça le vent et dit au lac: « Silence! tais-toi! » Alors le vent tomba et il y eut un grand calme. Jésus dit aux disciples: « Pourquoi avez-vous peur? N'avez-vous pas encore la foi? » Mais ils éprouvèrent une grande frayeur et ils se disaient les uns aux autres: « Qui est donc celui-ci, pour que même le vent et les flots lui obéissent? » Ils arrivèrent de l'autre côté du lac de Galilée, dans le pays des Géraséniens. Jésus descendit de la barque et, aussitôt, un homme sortit du milieu des tombeaux et vint à sa rencontre. Cet homme était possédé par un esprit impur et il vivait parmi les tombeaux. Personne ne parvenait plus à le tenir attaché, même avec une chaîne; souvent, en effet, on l'avait attaché avec des fers aux pieds et des chaînes, mais il avait rompu les chaînes et brisé les fers. Personne n'avait la force de le maîtriser. Sans cesse, la nuit comme le jour, il errait parmi les tombeaux et sur les montagnes, en poussant des cris et en se blessant avec des pierres. Il vit Jésus de loin; alors il accourut, se prosterna devant lui, et cria d'une voix forte: « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut? Je t'en conjure, au nom de Dieu, ne me tourmente pas! » Jésus lui disait en effet: « Esprit impur, sors de cet homme! » Jésus l'interrogeait: « Quel est ton nom? » Il répondit: « Mon nom est “Légion”, car nous sommes nombreux. » Et il le suppliait avec insistance de ne pas les envoyer hors du pays. Il y avait là un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture près de la montagne. Les esprits impurs supplièrent Jésus: « Envoie-nous dans ces porcs, et nous entrerons en eux! » Jésus le leur permit. Alors ils sortirent du possédé et entrèrent dans les porcs. Le troupeau d'environ 2 000 porcs se précipita du haut de la falaise dans le lac et s'y noya. Ceux qui gardaient les porcs s'enfuirent et portèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne. Les gens vinrent donc voir ce qui s'était passé. Ils arrivent auprès de Jésus et voient l'homme qui avait été possédé par une légion d'esprits impurs: il était assis, habillé et il avait toute sa raison. Et ils prirent peur. Ceux qui avaient tout vu leur racontèrent ce qui était arrivé à l'homme possédé et aux porcs. Alors ils se mirent à supplier Jésus de quitter leur territoire. Au moment où Jésus montait dans la barque, celui qui avait été possédé le supplia de pouvoir rester avec lui. Jésus ne le lui permit pas, mais il lui dit: « Retourne chez toi, dans ta famille, et raconte-leur tout ce que le Seigneur a fait dans sa bonté pour toi. » L'homme s'en alla donc et se mit à proclamer dans la région de la Décapole tout ce que Jésus avait fait pour lui; et tout le monde était très étonné. Jésus regagna en barque l'autre rive. Une foule de gens s'assembla autour de lui alors qu'il se tenait au bord de l'eau. Un des dirigeants de la synagogue, nommé Jaïros, arriva. Il voit Jésus, tombe à ses pieds et le supplie avec insistance: « Ma petite fille est mourante, dit-il. Viens poser les mains sur elle afin qu'elle soit sauvée et qu'elle vive! » Jésus partit avec lui. Une grande foule le suivait et on le pressait de tous côtés. Il y avait là une femme qui avait des pertes de sang depuis douze ans. Elle avait beaucoup souffert du traitement de nombreux médecins. Elle y avait dépensé tout son argent, mais cela n'avait servi à rien; au contraire, elle allait plus mal. Elle avait entendu parler de Jésus. Elle vint par-derrière dans la foule et toucha son vêtement. Car elle se disait: « Si je touche au moins ses vêtements, je serai sauvée! » Sa perte de sang s'arrêta aussitôt et elle sentit dans son corps qu'elle était guérie de son mal. Au même moment, Jésus se rendit compte qu'une force était sortie de lui. Il se retourna au milieu de la foule et il demandait: « Qui a touché mes vêtements? » Ses disciples lui répondirent: « Tu vois la foule qui te presse de tous côtés, et tu demandes: “Qui m'a touché?” » Mais Jésus regardait autour de lui pour voir celle qui avait fait cela. La femme tremblait de peur parce qu'elle savait ce qui lui était arrivé; elle vint se jeter à ses pieds et lui dit toute la vérité. Jésus lui dit: « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix, et sois guérie de ton mal. » Comme Jésus parlait encore, des gens arrivent de la maison du dirigeant de la synagogue et lui disent: « Ta fille est morte. Pourquoi déranger encore le maître? » Mais Jésus, surprenant ces paroles, dit au dirigeant de la synagogue: « N'aie pas peur, crois seulement! » Il ne laissa personne l'accompagner, sauf Pierre, Jacques et Jean, son frère. Ils arrivent à la maison du dirigeant de la synagogue, où Jésus voit l'agitation et des gens qui pleurent et poussent de grands cris. Il entre et leur dit: « Pourquoi cette agitation et ces pleurs? L'enfant n'est pas morte, elle dort. » Mais ils se moquent de lui. Alors il les fait tous sortir, prend avec lui le père, la mère et ses trois disciples; puis il entre dans la pièce où se trouve l'enfant. Il la prend par la main et lui dit: « » Cela se traduit “jeune fille, je te le dis, lève-toi!” La jeune fille, qui avait douze ans, se leva aussitôt et se mit à marcher. Ils furent frappés d'une grande stupeur. Mais Jésus leur recommanda fermement de ne le faire savoir à personne, et il dit de lui donner à manger. Jésus quitta cet endroit et se rendit dans son pays; ses disciples le suivaient. Le jour du sabbat, il se mit à enseigner dans la synagogue. Impressionnés, de nombreux auditeurs disaient: « D'où lui vient cela? Quelle est cette sagesse qui lui a été donnée et comment ces miracles se réalisent-ils par ses mains? N'est-il pas le charpentier, le fils de Marie, et le frère de Jacques, de José, de Jude et de Simon? Ses sœurs ne vivent-elles pas ici parmi nous? » Cela les empêchait de croire en lui. Et Jésus leur disait: « Un prophète n'est méprisé que dans son pays, dans sa parenté et dans sa maison. » Et il ne pouvait faire là aucun miracle, si ce n'est qu'il posa les mains sur quelques malades et les guérit. Et il s'étonnait de leur manque de foi. Jésus parcourait tous les villages des environs et enseignait. Il appela les douze disciples et se mit à les envoyer deux par deux. Il leur donna autorité sur les esprits impurs et leur fit ces recommandations: « Ne prenez rien avec vous pour la route, sauf un bâton; pas de pain, ni de sac, ni d'argent dans la ceinture. Mettez des sandales, mais n'emportez pas de tunique de rechange. » Il leur disait encore: « Si vous recevez l'hospitalité dans une maison, restez-y jusqu'à ce que vous quittiez l'endroit. Si les habitants d'une localité refusent de vous accueillir et de vous écouter, partez de là et secouez la poussière de vos pieds: ce sera un avertissement pour eux. » Les disciples s'en allèrent donc proclamer aux gens de changer de vie. Ils chassaient beaucoup de démons, faisaient des onctions d'huile à de nombreux malades et les guérissaient. Le roi Hérode entendit parler de Jésus, car son nom était devenu célèbre. Certains disaient: « Jean le baptiste est ressuscité d'entre les morts! Voilà pourquoi il opère des miracles. » D'autres disaient: « C'est Élie. » D'autres encore: « C'est un prophète, pareil à l'un des prophètes d'autrefois. » Hérode entendait tout ce qui se racontait, et il disait: « C'est Jean le baptiste! Je lui ai fait couper la tête, mais il est ressuscité! » En effet, c'était lui, Hérode, qui avait donné l'ordre d'arrêter Jean et de le mettre en prison, enchaîné. Il l'avait fait à cause d'Hérodiade, qu'Hérode avait épousée bien qu'elle fût la femme de son frère Philippe. Car Jean disait à Hérode: « Il ne t'est pas permis de prendre la femme de ton frère! » Hérodiade détestait Jean et voulait le faire exécuter, mais elle ne le pouvait pas. En effet, Hérode craignait Jean, car il savait que c'était un homme juste, qui faisait la volonté de Dieu et il le protégeait. Quand il l'écoutait, il était très embarrassé; pourtant il aimait l'écouter. Cependant, une occasion favorable se présenta pour Hérodiade le jour de l'anniversaire d'Hérode. Celui-ci donna un banquet pour ses dignitaires, les chefs de l'armée et les notables de la Galilée. La fille d'Hérodiade entra dans la salle et dansa; elle plut à Hérode et à ses invités. Le roi dit alors à la jeune fille: « Demande-moi ce que tu voudras, et je te le donnerai. » Et il lui fit ce serment: « Ce que tu demanderas, je te le donnerai, même si c'est la moitié de mon royaume. » La jeune fille sortit et dit à sa mère: « Que vais-je demander? » Celle-ci répondit: « La tête de Jean le baptiste. » La jeune fille se hâta de retourner auprès du roi et lui fit cette demande: « Je veux que tu me donnes tout de suite la tête de Jean le baptiste sur un plat! » Le roi devint tout triste; mais il ne voulut pas lui opposer un refus, à cause des serments qu'il avait faits devant ses invités. Il envoya donc immédiatement un soldat de sa garde, avec l'ordre d'apporter la tête de Jean le baptiste. Le soldat se rendit à la prison et coupa la tête de Jean. Puis il apporta la tête sur un plat et la donna à la jeune fille, et celle-ci la donna à sa mère. Quand les disciples de Jean apprirent la nouvelle, ils vinrent prendre son corps et le déposèrent dans un tombeau. Les apôtres se réunirent auprès de Jésus et lui racontèrent tout ce qu'ils avaient fait et enseigné. Il leur dit: « Venez avec moi dans un endroit isolé, pour vous reposer un moment, à l'écart. » En effet, les gens qui allaient et venaient étaient si nombreux que Jésus et ses disciples n'avaient même pas le temps de manger. Ils partirent donc dans la barque, vers un endroit isolé, à l'écart. Mais beaucoup de gens les virent s'éloigner et comprirent où ils allaient; ils accoururent alors de toutes les localités voisines et arrivèrent à pied à cet endroit avant Jésus et ses disciples. Quand Jésus sortit de la barque, il vit cette foule nombreuse; il fut bouleversé par ces gens, parce qu'ils étaient comme des moutons qui n'ont pas de berger. Et il se mit à leur enseigner beaucoup de choses. Comme il était déjà tard, les disciples s'approchèrent de lui et lui dirent: « Il est déjà tard et cet endroit est inhabité. Renvoie ces gens pour qu'ils aillent dans les campagnes et les villages des environs s'acheter de quoi manger. » Jésus leur répondit: « Donnez-leur vous-mêmes à manger! » Ils lui demandent: « Irons-nous dépenser 200 pièces d'argent pour acheter du pain et leur donner à manger? » Jésus leur dit: « Combien avez-vous de pains? Allez voir. » Ils se renseignèrent et lui dirent: « Nous avons cinq pains et deux poissons. » Alors, Jésus leur donna l'ordre de tous s'installer par groupes, sur l'herbe verte. Les gens s'installèrent par groupes de cent et de cinquante. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et dit une prière de bénédiction. Il partagea les pains et il les donnait aux disciples pour qu'ils les distribuent aux gens. Il partagea aussi les deux poissons entre eux tous. Chacun mangea à sa faim. On emporta les morceaux de pain qui restaient, de quoi remplir douze corbeilles, et les restes des poissons. Ceux qui avaient mangé les pains étaient au nombre de 5 000 hommes. Aussitôt après, Jésus obligea ses disciples à monter dans la barque pour qu'ils le précèdent sur l'autre rive, vers la ville de Bethsaïda, pendant que lui-même renverrait la foule. Après les avoir congédiés, il s'en alla dans la montagne pour prier. Le soir venu, la barque était au milieu du lac, et Jésus seul à terre. Il vit que ses disciples avaient beaucoup de peine à ramer, parce que le vent leur était contraire; alors, vers la fin de la nuit, il se dirigea vers eux en marchant sur le lac, et il voulait les dépasser. Quand ils le virent marcher sur le lac, ils pensèrent que c'était un fantôme et ils poussèrent des cris. En effet, tous le virent et furent troublés. Mais aussitôt, il leur parla: « Courage! leur dit-il. C'est moi, n'ayez pas peur! » Puis il monta dans la barque, auprès d'eux, et le vent tomba. Les disciples furent frappés de stupeur, car ils n'avaient rien saisi au sujet des pains: ils refusaient de comprendre. Après la traversée, ils touchèrent terre dans la région de Génésareth. Ils sortirent de la barque et, aussitôt, on reconnut Jésus. Les gens coururent alors dans toute la région et commencèrent à lui apporter les malades sur des brancards, là où ils entendaient dire: « Jésus est là! » Partout où il allait, dans les villages, les villes ou les campagnes, on déposait les malades sur les places et on le suppliait de leur laisser toucher au moins le bord de son vêtement; tous ceux qui le touchaient étaient sauvés. Les pharisiens et quelques spécialistes des Écritures venus de Jérusalem s'assemblent autour de Jésus. Ils voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures, c'est-à-dire non lavées selon la coutume. En effet, les pharisiens, comme tous les Juifs, sont attachés à la tradition des anciens: ils ne mangent pas sans s'être lavé les mains avec soin et au retour du marché, ils ne mangent pas avant de s'être aspergés d'eau. Ils respectent beaucoup d'autres pratiques: lavage des coupes, des pots, et des plats de bronze [et des lits]. Les pharisiens et les spécialistes des Écritures demandent donc à Jésus: « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens, et prennent-ils leur repas avec des mains impures? » Jésus leur répondit: « Vous êtes des hypocrites! Ésaïe avait bien raison lorsqu'il déclarait de la part de Dieu, à votre sujet, ce qui est écrit: “Ce peuple m'honore en paroles, mais leur cœur est loin de moi. C'est en vain que ces gens me rendent un culte; les doctrines qu'ils enseignent ne sont que des prescriptions humaines.” Vous laissez de côté les commandements de Dieu, dit Jésus, pour suivre la tradition humaine. » Il leur disait encore: « Vous êtes habiles pour rejeter le commandement de Dieu afin d'établir votre propre tradition! Moïse a dit en effet: “Tu respecteras ton père et ta mère”, et aussi “Celui qui maudit son père ou sa mère, qu'il soit mis à mort.” Mais vous, vous dites à quelqu'un: “Tu as le droit de déclarer à ton père ou à ta mère: Ce que j'aurais pu te donner pour t'aider est ”, ce qui veut dire une “offrande réservée à Dieu”. Et donc vous autorisez cette personne à ne plus rien faire pour son père ou sa mère! De cette façon, vous annulez la parole de Dieu par la tradition que vous transmettez. Et vous faites beaucoup d'autres choses du même genre. » Jésus appela de nouveau la foule et il leur disait: « Écoutez-moi, vous tous, et comprenez bien: Il n'y a rien de ce qui est extérieur à une personne qui puisse la rendre impure en entrant en elle. Mais ce qui sort d'une personne, voilà ce qui la rend impure. » [ ] Quand Jésus fut entré dans la maison, loin de la foule, ses disciples l'interrogeaient sur cette parabole. Et il leur dit: « Êtes-vous donc, vous aussi, sans intelligence? Ne comprenez-vous pas? Aucune chose de l'extérieur ne peut rendre une personne impure quand elle entre en elle. Car ces choses n'entrent pas dans son cœur, mais dans son ventre, pour être ensuite éliminées. » Par ces paroles, Jésus déclarait que tous les aliments sont purs. Il ajouta: « C'est ce qui sort d'une personne qui la rend impure. Car c'est du dedans, du cœur de l'être humain, que viennent les mauvaises pensées; elles le poussent à vivre dans la débauche, voler, tuer, commettre l'adultère, vouloir ce qui est aux autres, agir méchamment, tromper, commettre des actes honteux, être envieux, dire des insultes, être orgueilleux et insensé. Tout ce mal sort du dedans et rend la personne impure. » Jésus partit de là et se rendit dans le territoire de Tyr. Il entra dans une maison et il voulait que personne ne le sache, mais il ne put rester caché. Une femme, dont la petite fille était possédée par un esprit impur, entendit parler de Jésus; elle vint aussitôt se jeter à ses pieds. Cette femme était grecque, née en Phénicie de Syrie. Elle priait Jésus de chasser le démon hors de sa fille. Mais Jésus lui dit: « Laisse d'abord les enfants manger à leur faim; car il n'est pas bien de prendre le pain des enfants et de le jeter aux petits chiens. » Elle lui répondit: « Seigneur, les petits chiens aussi, sous la table, mangent les miettes des petits enfants. » Alors Jésus lui dit: « À cause de cette parole, va: le démon est sorti de ta fille. » Elle retourna chez elle et, là, elle trouva la petite fille étendue sur le lit: le démon était sorti d'elle. Jésus quitta le territoire de Tyr et revint par Sidon vers le lac de Galilée, en plein territoire de la Décapole. On amène à Jésus un homme sourd qui a de la peine à parler, et on le supplie de poser la main sur lui. Jésus l'emmena à l'écart, loin de la foule; il mit ses doigts dans les oreilles de l'homme et lui toucha la langue avec sa propre salive. Puis il leva les yeux vers le ciel, soupira et dit à l'homme: «! », ce qui veut dire “Ouvre-toi!” Aussitôt, ses oreilles s'ouvrirent, sa langue se délia et il parlait correctement. Jésus recommanda aux gens de n'en parler à personne; mais plus il le leur recommandait, plus ils répandaient la nouvelle. Les gens étaient impressionnés au plus haut point; ils disaient: « Tout ce qu'il fait est vraiment bien! Il fait entendre les sourds et parler les muets! » En ces jours-là, une foule de gens s'était de nouveau assemblée. Comme les gens n'avaient rien à manger, Jésus appela ses disciples et leur dit: « Je suis bouleversé par cette foule, car voilà trois jours qu'ils sont avec moi et ils n'ont pas de quoi manger. Si je les renvoie chez eux le ventre vide, ils se trouveront mal en chemin, et certains d'entre eux sont venus de loin. » Ses disciples lui répondirent: « Où trouver du pain pour les faire manger à leur faim, dans cet endroit désert? » Jésus leur demanda: « Combien avez-vous de pains? » Ils dirent: « Sept ». Il ordonna à la foule de s'installer par terre. Puis il prit les sept pains, remercia Dieu, les partagea et il les donnait à ses disciples pour les distribuer à tous. C'est ce qu'ils firent. Ils avaient encore quelques petits poissons. Jésus dit une prière de bénédiction pour ces poissons et dit à ses disciples de les distribuer aussi. Les gens mangèrent à leur faim. On ramassa sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient. Or, il y avait là environ 4 000 personnes. Puis Jésus les renvoya, monta aussitôt dans la barque avec ses disciples et se rendit dans la région de Dalmanoutha. Les pharisiens arrivèrent et commencèrent à discuter avec Jésus pour lui tendre un piège. Ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Jésus soupira profondément et dit: « Pourquoi cette génération réclame-t-elle un signe? Je vous le déclare, c'est la vérité: aucun signe ne sera donné à cette génération! » Puis il les quitta, remonta dans la barque et partit vers l'autre rive. Les disciples avaient oublié d'emporter des pains, ils n'en avaient qu'un seul avec eux dans la barque. Jésus leur faisait cette recommandation: « Attention! Prenez garde au levain des pharisiens et au levain d'Hérode. » Mais les disciples discutaient entre eux parce qu'ils n'avaient pas de pain. Jésus s'en aperçut et leur demanda: « Pourquoi discutez-vous du fait que vous n'avez pas de pain? Ne comprenez-vous pas encore? Ne saisissez-vous pas? Refusez-vous de comprendre? Vous avez des yeux, ne voyez-vous pas? Vous avez des oreilles, n'entendez-vous pas? Ne vous rappelez-vous pas, quand j'ai partagé les cinq pains pour les 5 000 personnes, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées? » – « Douze », répondirent-ils. « Et quand j'ai partagé les sept pains pour les 4 000, demanda Jésus, combien de corbeilles pleines de morceaux avez-vous emportées? » – « Sept », répondirent-ils. Alors Jésus leur dit: « Et vous ne comprenez pas encore? » Ils arrivent à Bethsaïda; des gens amènent à Jésus un aveugle et ils le supplient de le toucher. Jésus prit l'aveugle par la main et le conduisit hors du village. Il lui mit de la salive sur les yeux, posa les mains sur lui. Il lui demandait: « Vois-tu quelque chose? » L'aveugle leva les yeux et dit: « Je vois les gens, ils sont comme des arbres que je vois marcher. » Jésus posa de nouveau les mains sur les yeux de l'homme; celui-ci voyait clairement: il était guéri, il voyait tout distinctement. Alors Jésus le renvoya dans sa maison en lui disant: « N'entre même pas dans le village. » Jésus et ses disciples partirent ensuite vers les villages proches de Césarée de Philippe. En chemin, il leur demandait: « Au dire des gens, qui suis-je? » Ils lui répondirent: « Certains disent que tu es Jean le baptiste, d'autres que tu es Élie, et d'autres encore que tu es l'un des prophètes. » – « Et vous, leur demandait Jésus, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? » Pierre lui répondit: « Tu es le Christ! » Alors, Jésus leur ordonna sévèrement de ne parler de lui à personne. Jésus se mit à leur enseigner qu'il fallait que le Fils de l'homme souffre beaucoup, qu'il soit rejeté par les anciens, les grands-prêtres et les spécialistes des Écritures; qu'il soit tué, et qu'après trois jours, il ressuscite. Il disait cette parole très clairement. Alors Pierre le prit à part et se mit à lui faire des reproches. Mais Jésus se retourna, regarda ses disciples et reprit sévèrement Pierre: « Va-t'en, passe derrière moi Satan! Car tes pensées ne sont pas celles de Dieu mais celles des êtres humains. » Jésus appela la foule avec ses disciples et il leur dit: « Si quelqu'un veut me suivre, qu'il s'abandonne lui-même, qu'il prenne sa croix et qu'il me suive. En effet, celui qui veut sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. À quoi bon gagner le monde entier, si c'est au prix de sa vie? Que donnerait-on en échange de sa vie? Celui qui a honte de moi et de mes paroles face à cette génération infidèle et rebelle à Dieu, le Fils de l'homme aussi aura honte de lui, quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges. » Jésus leur disait encore: « Je vous le déclare, c'est la vérité: quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront pas avant d'avoir vu le règne de Dieu venir avec puissance. » Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques et Jean, et les conduit à l'écart sur une haute montagne. Et il fut transformé devant eux; ses vêtements devinrent d'un blanc si brillant que personne sur terre ne réussirait à obtenir une blancheur pareille. Élie leur apparut avec Moïse, et tous deux parlaient avec Jésus. Pierre prend alors la parole et dit à Jésus: «, il est bon que nous soyons ici. Dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » En fait, il ne savait que dire, car ils étaient très effrayés. Une nuée survint et les couvrit de son ombre, et de la nuée une voix se fit entendre: « Celui-ci est mon fils bien-aimé, écoutez-le! » Soudain, regardant tout autour, ils ne virent plus que Jésus, seul avec eux. Tandis qu'ils descendaient de la montagne, Jésus leur recommanda de ne raconter à personne ce qu'ils avaient vu, jusqu'à ce que le Fils de l'homme ressuscite d'entre les morts. Ils suivirent cette recommandation, mais ils se demandaient entre eux: « Que veut-il dire par “ressusciter d'entre les morts”? » Ils interrogeaient Jésus: « Pourquoi les spécialistes des Écritures disent-ils qu'Élie doit venir d'abord? » Il leur répondit: « Élie doit en effet venir d'abord pour rétablir toutes choses. Mais pourquoi les Écritures affirment-elles aussi que le Fils de l'homme souffrira beaucoup et qu'il sera méprisé? Eh bien, je vous le déclare: Élie est déjà venu, et les gens lui ont fait tout ce qu'ils ont voulu, ainsi que les Écritures l'annoncent à son sujet. » Quand ils rejoignirent les autres disciples, ils virent une grande foule qui les entourait et des spécialistes des Écritures qui discutaient avec eux. Dès qu'elle vit Jésus, la foule fut stupéfaite, et les gens accouraient pour le saluer. Jésus leur demanda: « De quoi discutez-vous avec eux? » Quelqu'un dans la foule lui répondit: « Maître, je t'ai amené mon fils, car il a en lui un esprit qui le rend muet. L'esprit le saisit n'importe où, il le jette à terre, l'enfant bave et grince des dents, et son corps devient raide. J'ai demandé à tes disciples de chasser cet esprit, mais ils n'en ont pas eu la force. » Jésus leur déclara: « Génération incapable de croire, combien de temps encore resterai-je avec vous? Combien de temps encore devrai-je vous supporter? Amenez-moi l'enfant. » On le lui amena. Dès que l'esprit vit Jésus, il fit entrer l'enfant en convulsions; celui-ci tomba à terre, il se roulait et bavait. Jésus demanda au père: « Depuis combien de temps cela lui arrive-t-il? » Le père répondit: « Depuis sa petite enfance. Et souvent l'esprit l'a poussé dans le feu ou dans l'eau pour le faire mourir. Mais si tu peux quelque chose, prends pitié de nous et viens à notre aide! » Jésus répliqua: « Si tu peux quelque chose, dis-tu. Mais tout est possible pour celui qui croit! » Aussitôt, le père de l'enfant s'écria: « Je crois, aide-moi, car j'ai de la peine à croire! » Jésus vit que la foule s'attroupait; alors, il menaça l'esprit impur et lui dit: « Esprit qui rends muet et sourd, je te l'ordonne: sors de cet enfant et ne reviens plus jamais en lui! » L'esprit poussa des cris, secoua l'enfant avec violence, et sortit de lui. Le garçon paraissait mort, de sorte que beaucoup de gens disaient: « Il est mort. » Mais Jésus le prit par la main, le fit lever et l'enfant se tint debout. Quand Jésus fut rentré à la maison et que ses disciples furent seuls avec lui, ils lui demandèrent: « Pourquoi n'avons-nous pas pu chasser cet esprit? » Jésus leur répondit: « C'est par la prière seulement qu'on peut faire sortir ce genre d'esprit. » Partis de là, ils traversaient la Galilée et Jésus ne voulait pas qu'on le sache. Voici, en effet, ce qu'il enseignait à ses disciples: « Le Fils de l'homme est livré au pouvoir des humains: ils le mettront à mort; et trois jours après, il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprenaient pas ces paroles et ils avaient peur de lui poser des questions. Ils arrivèrent à Capharnaüm. Quand il fut à la maison, Jésus questionna ses disciples: « De quoi discutiez-vous en chemin? » Mais ils se taisaient, car, en chemin, ils avaient discuté entre eux pour savoir lequel était le plus grand. Alors Jésus s'assit, il appela les douze disciples et leur dit: « Si quelqu'un veut être le premier, il doit être le dernier de tous et le serviteur de tous. » Alors il prit un enfant et le plaça au milieu d'eux; il l'embrassa et leur dit: « Celui qui reçoit un enfant comme celui-ci par amour pour moi, c'est moi qu'il reçoit; et celui qui me reçoit, ce n'est pas moi qu'il reçoit, mais celui qui m'a envoyé. » Jean dit à Jésus: « Maître, nous avons vu quelqu'un chasser les démons en invoquant ton nom, et nous avons voulu l'en empêcher, parce qu'il n'appartient pas à notre groupe. » Mais Jésus répondit: « Ne l'en empêchez pas, car personne ne peut accomplir un miracle en mon nom et tout de suite après dire du mal de moi. Car celui qui n'est pas contre nous est pour nous. Et celui qui vous donnera à boire un verre d'eau parce que vous appartenez au Christ, je vous le déclare, c'est la vérité: il ne restera pas sans récompense. Celui qui détourne de Dieu un de ces petits qui croient en moi, il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attache au cou une très grosse pierre et qu'on le jette dans la mer. Si ta main te détourne de Dieu, coupe-la; il vaut mieux pour toi entrer avec une seule main dans la vraie vie, que d'aller avec tes deux mains en enfer, dans le feu qui ne s'éteint pas. [ ] Si ton pied te détourne de Dieu, coupe-le; il vaut mieux pour toi entrer avec un seul pied dans la vraie vie, que d'aller avec tes deux pieds en enfer. [ ] Et si ton œil te détourne de Dieu, arrache-le; il vaut mieux pour toi entrer avec un seul œil dans le règne de Dieu que d'être jeté avec tes deux yeux en enfer. Là, “les vers ne meurent pas et le feu ne s'éteint pas ”. Chacun sera salé au feu. Le sel est une bonne chose; mais si le sel perd son goût, comment le lui rendrez-vous? Ayez du sel en vous-mêmes et vivez en paix les uns avec les autres. » Jésus part de là et se rend dans le territoire de la Judée, de l'autre côté du Jourdain. De nouveau, une foule de gens s'assemble près de lui et il les enseignait, comme il en avait l'habitude. Des pharisiens s'approchèrent de lui pour lui tendre un piège. Ils lui demandaient: « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme? » Jésus leur répondit par cette question: « Quel commandement Moïse vous a-t-il donné? » Ils dirent: « Moïse a permis d'écrire une attestation de rupture et de renvoyer sa femme. » Alors Jésus leur dit: « Moïse a écrit ce commandement pour vous parce que vous avez le cœur dur. Mais au commencement de la création, Dieu “les créa homme et femme”, dit l'Écriture. “C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chair.” Ainsi, ils ne sont plus deux mais une seule chair. Donc, que personne ne sépare ce que Dieu a uni. » De retour à la maison, les disciples questionnaient de nouveau Jésus à ce propos. Il leur répondit: « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre, commet un adultère envers la première; et si une femme renvoie son mari et épouse un autre homme, elle commet un adultère. » Des gens amenaient des enfants à Jésus pour qu'il les touche, mais les disciples leur firent des reproches. Quand Jésus vit cela, il s'indigna et dit à ses disciples: « Laissez les enfants venir à moi! Ne les en empêchez pas, car le règne de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent. Je vous le déclare, c'est la vérité: celui qui ne reçoit pas le règne de Dieu comme un enfant ne pourra pas y entrer. » Ensuite, il prit les enfants dans ses bras et il les bénit en posant les mains sur eux. Comme Jésus se mettait en route, un homme vint en courant, se jeta à genoux devant lui et lui demanda: « Bon maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle? » Jésus lui dit: « Pourquoi m'appelles-tu bon? Personne n'est bon, à part Dieu seul. Tu connais les commandements: “Tu ne commettras pas de meurtre; tu ne commettras pas d'adultère; tu ne voleras pas; tu ne prononceras pas de faux témoignage contre quelqu'un; tu ne feras de tort à personne; tu respecteras ton père et ta mère.” » L'homme lui répondit: « Maître, j'ai mis en pratique tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Jésus le regarda avec amour et lui dit: « Une seule chose te manque: va, vends ce que tu as et donne l'argent aux pauvres; ainsi tu auras un trésor dans le ciel; puis viens et suis-moi. » Mais lui, à ces mots, s'assombrit et il s'en alla tout triste parce qu'il avait de grands biens. Jésus regarda ses disciples qui l'entouraient et leur dit: « Comme il sera difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le règne de Dieu! » Les disciples étaient troublés par ces paroles. Jésus leur dit encore: « Mes enfants, comme il est difficile d'entrer dans le règne de Dieu! Il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille que pour une personne riche d'entrer dans le règne de Dieu. » De plus en plus étonnés, les disciples se demandaient entre eux: « Mais alors, qui peut être sauvé? » Jésus les regarda et leur dit: « Pour les êtres humains, c'est impossible, mais non pour Dieu, car tout est possible pour Dieu. » Alors Pierre lui dit: « Écoute, nous avons tout quitté pour te suivre. » Jésus lui répondit: « Je vous le déclare, c'est la vérité: si quelqu'un quitte sa maison, ou ses frères, ses sœurs, sa mère, son père, ses enfants, ses champs, à cause de moi et de la bonne nouvelle, il recevra cent fois plus dès maintenant, dans ce monde: des maisons, des frères, des sœurs, des mères, des enfants et des champs, avec des persécutions aussi; et dans le monde à venir, il recevra la vie éternelle. Beaucoup qui sont maintenant les premiers seront les derniers, et les derniers seront les premiers. » Ils étaient en chemin pour monter à Jérusalem. Jésus marchait devant ses disciples, qui étaient inquiets, et ceux qui les suivaient avaient peur. Jésus prit de nouveau les douze disciples avec lui et il commença à leur parler de ce qui allait bientôt lui arriver: « Écoutez, nous montons à Jérusalem, où le Fils de l'homme sera livré aux chefs des prêtres et aux spécialistes des Écritures. Ils le condamneront à mort et le livreront aux autorités étrangères. Celles-ci se moqueront de lui, cracheront sur lui, le frapperont à coups de fouet et le mettront à mort. Et, après trois jours, il ressuscitera. » Alors, Jacques et Jean, les fils de Zébédée, viennent auprès de Jésus. Ils lui disent: « Maître, nous désirons que tu fasses pour nous ce que nous te demanderons. » – « Que voulez-vous que je fasse pour vous? » leur dit Jésus. Ils lui répondirent: « Quand tu seras dans ta gloire, accorde-nous de siéger à côté de toi, l'un à ta droite, l'autre à ta gauche. » Mais Jésus leur dit: « Vous ne savez pas ce que vous demandez! Êtes-vous capables de boire la coupe de douleur que je vais boire, ou de recevoir le baptême dans lequel je vais être plongé? » Ils lui répondirent: « Nous en sommes capables. » Jésus leur dit: « Vous boirez en effet la coupe que je vais boire et vous serez baptisés du baptême où je vais être plongé. Mais ce n'est pas à moi de décider qui siègera à ma droite ou à ma gauche; ces places sont à ceux pour qui Dieu les a préparées. » Quand les dix autres disciples entendirent cela, ils s'indignèrent contre Jacques et Jean. Alors Jésus les appela tous et leur dit: « Vous le savez, ceux que l'on regarde comme les chefs des peuples les commandent en maîtres, et les personnes puissantes leur font sentir leur pouvoir. Mais cela ne doit pas se passer ainsi parmi vous. Celui qui veut devenir grand parmi vous sera votre serviteur, et celui qui veut être le premier parmi vous sera l'esclave de tous. Car le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme rançon pour libérer une multitude de gens. » Ils arrivent à Jéricho. Alors que Jésus sortait de cette ville avec ses disciples et une foule de gens, un aveugle appelé Bartimée, le fils de Timée, était assis au bord du chemin et mendiait. Quand il entendit que c'était Jésus de Nazareth, il se mit à crier: « Jésus, Fils de David, prends pitié de moi! » Beaucoup lui faisaient des reproches pour le faire taire, mais il criait de plus belle: « Fils de David, prends pitié de moi! » Jésus s'arrêta et dit: « Appelez-le. » Ils appellent donc l'aveugle et lui disent: « Courage, lève-toi, il t'appelle! » Alors il jeta son manteau, se leva d'un bond et vint vers Jésus. Jésus lui demanda: « Que veux-tu que je fasse pour toi? » L'aveugle lui répondit: «, ce qui signifie “ maître ”, fais que je voie de nouveau! » Et Jésus lui dit: « Va, ta foi t'a sauvé. » Aussitôt, il retrouva la vue, et il suivait Jésus sur le chemin. Quand ils approchent de Jérusalem, près des villages de Bethfagé et de Béthanie, ils arrivent vers le mont des Oliviers. Jésus envoie deux de ses disciples. Il leur dit: « Allez au village qui est devant vous. Dès que vous y entrerez, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s'est encore assis. Détachez-le et amenez-le-moi. Si quelqu'un vous demande: “Pourquoi faites-vous cela?”, dites-lui: “Le Seigneur en a besoin, mais il le renverra ici sans tarder.” » Ils partirent et trouvèrent un petit âne dehors, dans la rue, attaché à la porte d'une maison. Ils le détachèrent. Des gens qui se trouvaient là leur demandèrent: « Que faites-vous? pourquoi détachez-vous cet ânon? » Ils leur répondirent ce que Jésus avait dit, et on les laissa aller. Ils amenèrent l'ânon à Jésus; ils posèrent leurs manteaux sur l'animal, et Jésus s'assit dessus. Beaucoup de gens étendirent leurs manteaux sur le chemin, et d'autres y mirent des branches vertes qu'ils avaient coupées dans la campagne. Ceux qui marchaient devant Jésus et ceux qui le suivaient criaient: « Hosanna! Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur! Que Dieu bénisse le règne qui vient, le règne de David notre père! Hosanna au plus haut des cieux! » Jésus entra à Jérusalem dans le temple. Après avoir tout regardé autour de lui, il partit pour Béthanie avec les douze disciples, car il était déjà tard. Le lendemain, au moment où ils quittaient Béthanie, Jésus eut faim. Il vit de loin un figuier qui avait des feuilles, et il alla voir s'il y trouverait des fruits; mais quand il fut près de l'arbre, il ne trouva que des feuilles, car ce n'était pas la saison des figues. Alors Jésus dit au figuier: « Que personne ne mange plus jamais de tes fruits! » Et ses disciples l'avaient entendu. Ils arrivent à Jérusalem. Jésus entra dans le temple et se mit à chasser ceux qui vendaient et qui achetaient dans le temple; il renversa les tables des changeurs d'argent et les sièges des marchands de colombes, et il ne laissait personne transporter quoi que ce soit à travers le temple. Il enseignait et leur disait: « Les Écritures ne disent-elles pas: “Ma maison sera appelée une maison de prière pour tous les peuples”? Mais vous, vous en avez fait une caverne de brigands! » Les chefs des prêtres et les spécialistes des Écritures apprirent cela et ils cherchaient comment faire mourir Jésus; en effet, ils avaient peur de lui, parce que toute la foule était impressionnée par son enseignement. Le soir venu, Jésus et ses disciples sortirent de la ville. Le lendemain matin, en passant, ils virent le figuier: il était complètement sec jusqu'aux racines. Pierre se rappela ce qui s'était passé et dit à Jésus: «, regarde, le figuier que tu as maudit est devenu tout sec. » Jésus dit alors à ses disciples: « Ayez foi en Dieu! Je vous le déclare, c'est la vérité: Si quelqu'un dit à cette montagne: “Ôte-toi de là et jette-toi dans la mer”, et qu'il ne doute pas dans son cœur, mais croit que ce qu'il dit arrivera, cela lui sera accordé. C'est pourquoi, je vous dis: Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l'avez reçu et cela vous sera donné. Et quand vous êtes debout pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu'un, pardonnez-lui, afin que votre Père qui est dans les cieux vous pardonne aussi vos fautes. » [ ] Ils reviennent à Jérusalem. Pendant que Jésus allait et venait dans le temple, les grands-prêtres, les spécialistes des Écritures et les anciens vinrent le trouver. Ils lui demandèrent: « Par quelle autorité fais-tu ces choses? Qui t'a donné autorité pour les faire? » Jésus leur répondit: « Je vous poserai une seule question; répondez-moi et je vous dirai par quelle autorité je fais ces choses. De quelle origine était le baptême de Jean: divine ou humaine? Répondez-moi. » Ils discutèrent entre eux et se dirent: « Si nous répondons: “une origine divine”, il nous demandera: “Pourquoi donc n'avez-vous pas cru Jean?” Mais pouvons-nous dire: “une origine humaine…”? » Ils avaient peur de la foule, car tous pensaient que Jean était réellement un prophète. Alors ils répondent à Jésus: « Nous ne savons pas. » – « Eh bien, répliqua Jésus, moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses. » Jésus se mit à leur parler en paraboles: « Un homme planta une vigne; il l'entoura d'une clôture, y creusa un pressoir à raisin et bâtit une tour de garde. Ensuite, il loua la vigne à des vignerons et partit en voyage. Le moment venu, il envoya un serviteur vers les vignerons pour recevoir d'eux sa part des fruits de la vigne. Mais ils saisirent le serviteur, le battirent et le renvoyèrent les mains vides. Alors le propriétaire leur envoya un autre serviteur; celui-là, ils le frappèrent à la tête et l'insultèrent. Le propriétaire en envoya encore un autre, et celui-là, ils le tuèrent; ils en traitèrent beaucoup d'autres de la même manière: ils battirent les uns et tuèrent les autres. Il ne restait au propriétaire que son fils bien-aimé. Il le leur envoya en dernier, car il se disait: “Ils respecteront mon fils.” Mais ces vignerons se dirent entre eux: “Voici l'héritier! Allons-y, tuons-le, et l'héritage sera à nous!” Ils saisirent donc le fils, le tuèrent et jetèrent son corps hors de la vigne. Que fera le propriétaire de la vigne? demanda Jésus. Il viendra, il mettra à mort les vignerons et donnera la vigne à d'autres. N'avez-vous pas lu cette parole de l'Écriture: “La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la pierre d'angle. C'est le Seigneur qui a fait cela, et c'est une chose admirable à nos yeux!” » Les chefs du peuple cherchaient un moyen d'arrêter Jésus, car ils savaient qu'il avait dit cette parabole à leur intention. Mais ils eurent peur de la foule; ils le laissèrent donc et s'en allèrent. On envoie auprès de Jésus quelques pharisiens et quelques partisans d'Hérode pour lui tendre un piège en le faisant parler. Ils vinrent lui dire: « Maître, nous savons que tu es vrai; tu n'as peur de personne et tu ne tiens pas compte de l'apparence des gens, mais tu enseignes en toute vérité le chemin qui plaît à Dieu. Dis-nous, est-il permis ou non de payer l'impôt à César? Devons-nous payer, oui ou non? » Jésus connaissait leur hypocrisie; il leur dit alors: « Pourquoi me tendez-vous un piège? Faites-moi voir une pièce d'argent. » Ils en apportèrent une, et Jésus leur demanda: « Cette image et cette inscription, de qui sont-ils? » – « De César », lui répondirent-ils. Alors Jésus leur dit: « Ce qui est à César, rendez-le à César, et rendez à Dieu ce qui est à Dieu. » Et il les remplissait d'étonnement. Des sadducéens viennent auprès de Jésus. Ce sont eux qui affirment qu'il n'y a pas de résurrection. Ils l'interrogeaient: « Maître, Moïse a écrit pour nous: “Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme sans enfant, il doit épouser la veuve pour donner une descendance à celui qui est mort.” Or, il y avait sept frères. Le premier se maria et mourut sans laisser de descendance. Le deuxième épousa la veuve, et il mourut sans laisser de descendance. Le troisième pareillement, et ainsi de suite: aucun des sept ne laissa de descendance. Après eux tous, la femme mourut à son tour. À la résurrection, quand les morts ressusciteront, de qui sera-t-elle l'épouse? Car tous les sept l'ont eue comme épouse! » Jésus leur répondit: « Vous vous égarez, et savez-vous pourquoi? Parce que vous ne connaissez ni les Écritures, ni la puissance de Dieu. En effet, quand on ressuscite d'entre les morts, on ne prend ni femme ni mari, mais on est comme les anges dans les cieux. Pour ce qui est des morts qui ressuscitent, n'avez-vous pas lu dans le livre de Moïse ce que Dieu lui a dit près du buisson: “Moi je suis le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob!” Dieu, ajouta Jésus, n'est pas le Dieu des morts mais des vivants. Vous vous égarez complètement. » Un spécialiste des Écritures les avait entendus discuter. Il vit que Jésus avait bien répondu aux sadducéens; il s'approcha de lui et lui demanda: « Quel est le premier de tous les commandements? » Jésus lui répondit: « Voici le premier: “Écoute, Israël! Le Seigneur notre Dieu est le seul Seigneur. Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta pensée et de toute ta force.” Et voici le second: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” Il n'y a pas d'autre commandement plus important que ces deux-là. » Le spécialiste des Écritures reprit: « Très bien, maître! Ce que tu as dit est vrai: Dieu est unique, et il n'y en a pas d'autre que lui. L'aimer de tout son cœur, de toute son intelligence et de toute sa force et aimer son prochain comme soi-même est plus important que toutes les offrandes et les sacrifices d'animaux. » Jésus vit qu'il avait répondu avec intelligence et lui dit: « Tu n'es pas loin du règne de Dieu. » Et personne n'osait plus lui poser de questions. Alors que Jésus enseignait dans le temple, il posa cette question: « Comment les spécialistes des Écritures peuvent-ils dire que le Christ est fils de David? David lui-même, inspiré par l'Esprit saint, a dit: “Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds.” David lui-même l'appelle “Seigneur”: d'où vient alors qu'il soit son fils? » La foule, nombreuse, écoutait Jésus avec plaisir. Voici ce que Jésus enseignait: « Prenez garde aux spécialistes des Écritures qui aiment se promener en beaux vêtements et être salués sur les places publiques; ils choisissent les sièges les plus en vue dans les synagogues et les places d'honneur dans les grands repas. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l'apparence, ils font de longues prières. Ils seront jugés d'autant plus sévèrement! » Jésus s'assit dans le temple en face de la salle du trésor, et il regardait comment les gens y déposaient de l'argent. De nombreux riches donnaient beaucoup d'argent. Une veuve pauvre arriva et mit deux petites pièces de monnaie. Jésus appela ses disciples et leur dit: « Je vous le déclare, c'est la vérité: cette veuve pauvre a mis dans le trésor plus que tous les autres. Car tous ont donné de leur superflu; mais elle, qui manque de tout, a donné tout ce qu'elle possédait, tout ce qu'elle avait pour vivre. » Tandis que Jésus sortait du temple, un de ses disciples lui dit: « Maître, regarde! Quelles belles pierres, quelles grandes constructions! » Jésus lui dit: « Tu vois ces grandes constructions? Il ne restera pas ici une pierre sur l'autre; tout sera détruit. » Jésus s'assit au mont des Oliviers, en face du temple. Pierre, Jacques, Jean et André l'interrogeaient à l'écart: « Dis-nous quand cela se passera et quel signe indiquera que tout cela va se terminer. » Alors Jésus se mit à leur dire: « Faites attention que personne ne vous égare. Beaucoup viendront en mon nom et diront: “C'est moi!” Et ils égareront quantité de gens. Quand vous entendrez parler de guerres et de rumeurs de guerres, ne vous effrayez pas; il faut que cela arrive, mais ce ne sera pas encore la fin. Car on se dressera peuple contre peuple, royaume contre royaume; il y aura des tremblements de terre en divers lieux, ainsi que des famines. Ce sera comme le commencement des douleurs de l'accouchement. Faites attention à vous-mêmes. Car on vous livrera aux tribunaux; on vous frappera dans des synagogues. On vous fera comparaître devant des gouverneurs et des rois à cause de moi; ce sera pour eux un témoignage. Mais il faut d'abord que la bonne nouvelle soit annoncée à tous les peuples. Lorsqu'on vous emmènera devant le tribunal, ne vous inquiétez pas d'avance de ce que vous aurez à dire; mais dites les paroles qui vous seront données à ce moment-là, car elles ne viendront pas de vous, mais de l'Esprit saint. Le frère livrera son propre frère à la mort, et le père agira de même avec son enfant; des enfants se dresseront contre leurs parents et les feront condamner à mort. Tout le monde vous détestera à cause de moi. Mais celui qui tiendra bon jusqu'à la fin sera sauvé. Lorsque vous verrez celle qu'on appelle “l'horreur abominable” installée là où elle ne doit pas être – que celui qui lit comprenne bien cela! – alors, ceux qui seront en Judée, qu'ils s'enfuient vers les montagnes; celui qui sera sur la terrasse de sa maison, qu'il ne descende pas prendre quelque chose à l'intérieur; et celui qui sera dans son champ, qu'il ne retourne pas chez lui pour prendre son manteau. Quel malheur ce sera, pour les femmes enceintes et pour celles qui allaiteront en ces jours-là! Priez pour que cela n'arrive pas en hiver! Car, en ces jours-là, il y aura une détresse plus grande que toutes celles qu'on a connues depuis le commencement du monde, quand Dieu a tout créé, jusqu'à maintenant, et il n'y en aura plus jamais de pareille. Si le Seigneur n'avait pas décidé d'abréger cette période, personne ne survivrait. Mais il l'a abrégée à cause de ceux qu'il a choisis pour être à lui. Si quelqu'un vous dit alors: “Regardez, le Christ est ici!” ou bien: “Regardez, il est là!”, ne le croyez pas. Car de faux christs et de faux prophètes se lèveront; ils accompliront des signes extraordinaires et des prodiges pour égarer, si possible, ceux que Dieu a choisis. Vous donc, faites attention! Je vous ai tout dit à l'avance. En ces jours-là, après une pareille détresse, le soleil s'obscurcira, la lune ne donnera plus sa clarté, les étoiles tomberont des cieux, et les puissances qui sont dans les cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venir dans les nuées, dans toute sa puissance et sa gloire. Il enverra les anges pour rassembler ceux qu'il a choisis des quatre coins du monde, de l'extrémité de la terre jusqu'à l'extrémité des cieux. Laissez-vous instruire par la parabole tirée du figuier: dès que ses branches deviennent tendres et que ses feuilles poussent, vous savez que l'été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez ces événements arriver, sachez que le Fils de l'homme est proche, à votre porte. Je vous le déclare, c'est la vérité: cette génération ne passera pas avant que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Pour ce qui est du jour ou de l'heure, personne ne les connaît, pas même les anges dans le ciel, ni même le Fils; le Père seul le sait. Faites attention! Restez éveillés, car vous ne savez pas quand le moment viendra. Ce sera comme lorsqu'une personne part en voyage: elle quitte sa maison et en laisse le soin à ses serviteurs; elle confie à chacun son travail et elle ordonne au gardien de la porte de veiller. Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison viendra: le soir, ou à minuit, ou au chant du coq, ou le matin. S'il revient à l'improviste, il ne faut pas qu'il vous trouve endormis. Ce que je vous dis là, je le dis à tous: Veillez! » On était à deux jours de la fête de la Pâque et des Pains sans levain. Les chefs des prêtres et les spécialistes des Écritures cherchaient un moyen d'arrêter Jésus par ruse et de le mettre à mort. Ils se disaient en effet: « Ne faisons pas cela pendant la fête, sinon le peuple risquerait de se soulever. » Jésus était à Béthanie, dans la maison de Simon le lépreux; pendant qu'il était à table, une femme entra avec un flacon d'albâtre plein d'un parfum très cher, fait de nard pur. Elle brisa le flacon et versa le parfum sur la tête de Jésus. Certains de ceux qui étaient là s'indignaient: « À quoi bon avoir gaspillé ce parfum? On aurait pu le vendre plus de 300 pièces d'argent et les donner aux pauvres! » Ils critiquaient sévèrement cette femme. Mais Jésus dit: « Laissez-la tranquille. Pourquoi la tourmenter? Ce qu'elle a accompli pour moi est vraiment beau. Car vous aurez toujours des pauvres avec vous, et toutes les fois que vous le voudrez, vous pourrez leur faire du bien; mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. Elle a fait ce qu'elle a pu: elle a d'avance parfumé mon corps afin de le préparer pour le tombeau. Je vous le déclare, c'est la vérité: partout où la bonne nouvelle sera annoncée, dans le monde entier, on racontera, en souvenir d'elle, ce que cette femme a fait. » Judas l'Iscariote, l'un des douze disciples, alla proposer aux grands-prêtres de leur livrer Jésus. À cette nouvelle, ils se réjouirent et promirent de lui donner de l'argent. Dès lors, Judas cherchait une occasion favorable pour leur livrer Jésus. Le premier jour de la fête des Pains sans levain, le jour où l'on sacrifiait les agneaux pour la Pâque, les disciples de Jésus lui disent: « Où veux-tu que nous allions te préparer le repas de la Pâque? » Alors Jésus envoie deux de ses disciples en disant: « Allez à la ville, quelqu'un qui porte une jarre pleine d'eau viendra à votre rencontre. Suivez-le, et là où il entrera, dites au maître de maison: “Le maître te fait dire: Où est la salle où je prendrai le repas de la Pâque avec mes disciples?” Il vous montrera, à l'étage, une grande pièce aménagée et toute prête. C'est là que vous ferez pour nous les préparatifs. » Les disciples partirent et allèrent à la ville; ils trouvèrent tout comme Jésus le leur avait dit, et ils préparèrent le repas de la Pâque. Le soir venu, Jésus arrive avec les douze disciples. Pendant qu'ils étaient à table et qu'ils mangeaient, Jésus dit: « Je vous le déclare, c'est la vérité: l'un de vous, qui mange avec moi, me livrera. » Les disciples devinrent tout tristes, et ils se mirent à lui dire l'un après l'autre: « Est-ce moi? » Jésus leur dit: « C'est l'un d'entre vous, l'un des douze, celui qui est en train de se servir avec moi dans le plat. Le Fils de l'homme va mourir comme les Écritures l'annoncent; mais quel malheur pour celui qui livre le Fils de l'homme! Il aurait mieux valu pour cet homme-là qu'il ne soit pas né! » Pendant le repas, Jésus prit du pain et, après avoir prononcé une prière de bénédiction, il le partagea et le donna à ses disciples; il leur dit: « Prenez, ceci est mon corps. » Il prit ensuite une coupe de vin et, après avoir remercié Dieu, il la leur donna, et ils en burent tous. Jésus leur dit: « Ceci est mon sang, le sang de l'alliance de Dieu qui est versé pour une multitude de gens. Je vous le déclare, c'est la vérité: je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu'au jour où je le boirai, nouveau, dans le règne de Dieu. » Ils chantèrent ensuite les psaumes de la fête, puis ils s'en allèrent au mont des Oliviers. Jésus dit à ses disciples: « Vous allez tous m'abandonner, car on lit dans les Écritures: “Je frapperai le berger, et les moutons seront dispersés ”. Mais, ajouta Jésus, une fois ressuscité, je vous précèderai en Galilée. » Pierre lui dit: « Même si tous les autres t'abandonnent, moi je ne t'abandonnerai pas! » Jésus lui répond: « Je te le déclare, c'est la vérité: aujourd'hui, cette nuit-même, avant que le coq chante deux fois, toi, tu m'auras renié trois fois. » Mais Pierre n'en protestait que davantage: « Même si je dois mourir avec toi, jamais je ne te renierai! » Et tous disaient la même chose. Ils arrivent ensuite à un endroit appelé Gethsémani, et Jésus dit à ses disciples: « Asseyez-vous ici, pendant que je vais prier. » Il emmène avec lui Pierre, Jacques et Jean. Il commença à ressentir de la frayeur et de l'angoisse, et il leur dit: « Je suis triste à mourir; restez ici et veillez! » Il alla un peu plus loin; il tombait à terre et priait pour que, si c'était possible, cette heure de souffrance passe loin de lui. Il disait: « Abba, père, tout est possible pour toi; éloigne de moi cette coupe de douleur. Toutefois, non pas ce que moi je veux, mais ce que toi tu veux. » Il revient ensuite et trouve les trois disciples endormis. Il dit à Pierre: « Simon, tu dors? Tu n'as pas eu la force de veiller même une heure? Veillez et priez, pour ne pas entrer en tentation. L'être humain est plein d'ardeur, mais il est faible aussi. » Il s'éloigna de nouveau et pria en répétant les mêmes paroles. Puis il revint auprès de ses disciples et les trouva endormis; ils ne parvenaient pas à garder les yeux ouverts. Et ils ne savaient pas que lui dire. Quand il revient la troisième fois, il leur dit: « Vous dormez encore et vous vous reposez? C'est fini! L'heure est venue. Maintenant, le Fils de l'homme est livré entre les mains des pécheurs. Levez-vous, allons-y! Voyez, l'homme qui me livre à eux est ici! » Jésus parlait encore quand arrive Judas, l'un des douze disciples. Il y avait avec lui une foule de gens armés d'épées et de bâtons. Ils étaient envoyés par les grands-prêtres, les spécialistes des Écritures et les anciens. Judas, celui qui livrait Jésus, leur avait indiqué le signe qu'il utiliserait: « Celui que j'embrasserai, c'est lui. Arrêtez-le et emmenez-le sous bonne garde. » Dès que Judas arriva, il s'approcha de Jésus et lui dit: «! » Et il l'embrassa. Les autres mirent alors la main sur Jésus et l'arrêtèrent. Mais un de ceux qui étaient là tira son épée, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille. Jésus leur dit: « Suis-je donc un brigand pour que vous veniez armés d'épées et de bâtons pour vous emparer de moi? Tous les jours j'étais avec vous et j'enseignais dans le temple, et vous ne m'avez pas arrêté. Mais cela arrive pour que les Écritures s'accomplissent. » Alors tous les disciples l'abandonnèrent et s'enfuirent. Un jeune homme suivait Jésus, vêtu d'un simple drap de lin. On essaya de l'arrêter, mais il lâcha le drap et s'enfuit tout nu. Ils emmenèrent Jésus chez le grand-prêtre, où s'assemblèrent tous les grands-prêtres, les anciens et les spécialistes des Écritures. Pierre suivit Jésus de loin jusque dans la cour du palais du grand-prêtre. Là, il s'assit avec les gardes et il se chauffait près du feu. Les grands-prêtres et tout le conseil suprême cherchaient un témoignage contre Jésus pour le mettre à mort, mais ils n'en trouvaient pas. Beaucoup de gens, en effet, portaient de faux témoignages contre lui, mais ils se contredisaient entre eux. Quelques-uns se levèrent et portèrent contre lui ce faux témoignage: « Nous l'avons entendu dire: “Je détruirai ce temple construit par des mains humaines, et en trois jours j'en bâtirai un autre qui ne sera pas une œuvre humaine.” » Mais même sur ce point-là ils se contredisaient. Le grand-prêtre se leva dans l'assemblée et interrogea Jésus: « Tu ne réponds rien? Que dis-tu des témoignages que ces gens portent contre toi? » Mais Jésus se taisait, il ne répondait rien. Le grand-prêtre l'interrogea de nouveau: « Es-tu le Christ, le fils de celui que nous bénissons? » Jésus répondit: « Oui, je le suis! Et vous verrez le Fils de l'homme siéger à la droite de celui qui est puissant et venir parmi les nuées du ciel. » Alors le grand-prêtre déchira ses vêtements et dit: « Nous n'avons plus besoin de témoins! Vous l'avez entendu insulter Dieu. Qu'en pensez-vous? » Tous déclarèrent qu'il était coupable et qu'il méritait la mort. Quelques-uns se mirent à cracher sur lui, ils lui couvrirent le visage, le frappèrent à coups de poing et lui dirent: « Fais le prophète, devine qui t'a fait cela! » Et les gardes prirent Jésus et lui donnèrent des gifles. Pierre se trouvait encore en bas dans la cour, quand arrive une des servantes du grand-prêtre. Elle voit Pierre qui se chauffe, le dévisage et lui dit: « Toi aussi, tu étais avec Jésus de Nazareth. » Pierre le nia en déclarant: « Je ne sais pas ce que tu veux dire, je ne comprends pas. » Puis il sortit dans le vestibule. [Alors un coq chanta.] Mais la servante le vit et répéta devant ceux qui étaient là: « Cet homme est l'un d'entre eux! » Et Pierre le niait de nouveau. Peu après, ceux qui étaient là disaient encore à Pierre: « Certainement, tu es l'un d'eux, parce que, toi aussi, tu es de la Galilée. » Alors Pierre s'écria: « Que Dieu me punisse si je mens! Je le jure, je ne connais pas cet homme dont vous parlez. » Aussitôt, un coq chanta pour la seconde fois, et Pierre se rappela ce que Jésus lui avait dit: « Avant que le coq chante deux fois, tu m'auras renié trois fois. » À cette pensée, il se mit à pleurer. De grand matin, les grands-prêtres tinrent conseil avec les anciens et les spécialistes des Écritures et tout le conseil suprême. Ils firent ligoter Jésus, l'emmenèrent et le livrèrent à Pilate. Celui-ci l'interrogea: « Est-ce toi le roi des Juifs? » Jésus lui répondit: « C'est toi qui le dis. » Les grands-prêtres multipliaient les accusations contre Jésus. Pilate l'interrogea de nouveau: « Tu ne réponds rien? Tu entends toutes les accusations qu'ils portent contre toi! » Mais Jésus ne répondit plus rien, de sorte que Pilate était étonné. À chaque fête, Pilate relâchait un prisonnier, celui que la foule demandait. Or, un homme appelé Barabbas était en prison avec des émeutiers qui avaient commis un meurtre lors d'une révolte. La foule monta chez Pilate et se mit à lui demander d'agir envers eux comme il avait coutume de le faire. Pilate leur répondit: « Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? » Il savait bien, en effet, que si les grands-prêtres lui avaient livré Jésus, c'était par jalousie. Mais les grands-prêtres soulevèrent la foule pour que Pilate leur relâche plutôt Barabbas. Pilate reprit: « Dans ce cas, que voulez-vous que je fasse de celui que vous appelez le roi des Juifs? » Ils lui répondirent en criant: « Crucifie-le! » Pilate leur demandait: « Quel mal a-t-il donc commis? » Mais ils crièrent encore plus fort: « Crucifie-le! » Pilate voulut contenter la foule et leur relâcha Barabbas; puis il fit frapper Jésus à coups de fouet et le livra pour qu'il soit crucifié. Les soldats emmenèrent Jésus dans le prétoire, l'intérieur du palais du gouverneur, et ils appellent toute la troupe. Ils l'habillent d'un manteau de pourpre, et posent sur sa tête une couronne tressée avec des branches épineuses. Puis ils se mirent à le saluer en lui disant: « Salut, roi des Juifs! » Ils le frappaient sur la tête avec un roseau, crachaient sur lui et se mettaient à genoux pour se prosterner devant lui. Quand ils se furent bien moqués de lui, ils lui enlevèrent le manteau de pourpre et lui remirent ses vêtements. Ils l'emmènent au-dehors pour le crucifier. Un certain Simon, de Cyrène, le père d'Alexandre et de Rufus, passait par là alors qu'il revenait des champs. Les soldats l'obligent à porter la croix de Jésus. Ils conduisent Jésus au lieu dit Golgotha, ce qui veut dire “le lieu du crâne”. Ils voulurent lui donner du vin mélangé avec de la myrrhe, mais Jésus le refusa. Puis ils le crucifient et se partagent ses vêtements, en tirant au sort pour savoir ce que chacun emporterait. Il était neuf heures du matin quand on le crucifia. Sur l'écriteau qui indiquait la raison de sa condamnation, on avait écrit ces mots: « Le roi des Juifs ». Avec lui ils crucifient deux brigands, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche. [ ] Les passants l'insultaient en hochant la tête; ils disaient: « Hé! toi qui détruis le temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, descends de la croix! » De même, les grands-prêtres et les spécialistes des Écritures se moquaient de Jésus et se disaient entre eux: « Il en a sauvé d'autres, mais il est incapable de se sauver lui-même! Que le Christ, le roi d'Israël, descende maintenant de la croix! Si nous voyons cela, alors nous croirons en lui. » Ceux qui avaient été crucifiés avec Jésus l'insultaient aussi. À midi, l'obscurité se fit sur toute la terre et dura jusqu'à trois heures de l'après-midi. Et à trois heures, Jésus cria d'une voix forte: « », ce qui se traduit “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m'as-tu abandonné?” Quelques-uns de ceux qui étaient là l'entendirent et s'écrièrent: « Écoutez, il appelle Élie! » L'un d'eux courut remplir une éponge de vin aigre et la fixa au bout d'un roseau, puis il la tendit à Jésus pour qu'il boive et dit: « Attendez, nous allons voir si Élie vient le descendre de la croix! » Mais Jésus poussa un grand cri et mourut. Le rideau suspendu dans le sanctuaire se déchira en deux, depuis le haut jusqu'en bas. Le centurion qui se tenait en face de Jésus, vit comment il était mort et dit: « Cet homme était vraiment Fils de Dieu! » Quelques femmes étaient là, elles aussi, et regardaient de loin. Parmi elles, il y avait Marie de Magdala, Marie, la mère de Jacques le petit et de José, et Salomé. Elles avaient suivi Jésus et l'avaient servi quand il était en Galilée. Il y avait là également beaucoup d'autres femmes qui étaient montées avec lui à Jérusalem. Le soir était déjà là, et comme c'était le jour de la préparation, c'est-à-dire la veille du sabbat, Joseph d'Arimathée intervint. C'était un membre respecté du conseil suprême, et il attendait, lui aussi, la venue du règne de Dieu. Il alla courageusement demander à Pilate le corps de Jésus. Pilate fut étonné d'apprendre qu'il était déjà mort. Il fit appeler le centurion et lui demanda si Jésus était mort depuis longtemps. Renseigné par le centurion, il permit à Joseph de prendre le corps. Joseph acheta un drap de lin, il descendit Jésus de la croix, l'enveloppa dans le drap et le déposa dans un tombeau taillé dans la roche. Puis il roula une grosse pierre pour fermer l'entrée du tombeau. Marie de Magdala et Marie la mère de José regardaient l'endroit où on l'avait mis. Quand le jour du sabbat fut passé, Marie de Magdala, Marie mère de Jacques, et Salomé achetèrent des huiles parfumées pour aller embaumer le corps de Jésus. Le dimanche de grand matin, au lever du soleil, elles se rendent au tombeau. Elles se disaient l'une à l'autre: « Qui roulera pour nous la pierre à l'entrée du tombeau? » Mais quand elles lèvent les yeux, elles voient qu'on a déjà roulé la pierre, qui était très grande. Elles entrèrent alors dans le tombeau; elles virent là un jeune homme, assis à droite, qui portait un vêtement blanc, et elles furent effrayées. Mais il leur dit: « Ne soyez pas effrayées! Vous cherchez Jésus de Nazareth, le crucifié; il est ressuscité, il n'est pas ici. Voici l'endroit où on l'avait déposé. Allez maintenant dire ceci à ses disciples et à Pierre: “Il vous précède en Galilée; c'est là que vous le verrez, comme il vous l'a dit.” » Elles sortirent alors et s'enfuirent du tombeau, car elles étaient toutes tremblantes et stupéfaites. Et elles ne dirent rien à personne, car elles avaient peur. [ Ressuscité le dimanche matin, Jésus apparut tout d'abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons. Elle alla l'annoncer à ceux qui avaient été avec lui. Ils étaient en deuil et pleuraient. Mais quand ils entendirent que Jésus était vivant et qu'elle l'avait vu, ils ne la crurent pas. Ensuite, Jésus se montra d'une manière différente à deux disciples qui étaient en chemin pour aller à la campagne. Ils revinrent l'annoncer aux autres, qui ne les crurent pas non plus. Enfin, Jésus se montra aux onze disciples pendant qu'ils étaient à table; il leur reprocha leur manque de foi et de s'être obstinés à ne pas croire ceux qui l'avaient vu ressuscité. Puis il leur dit: « Allez dans le monde entier annoncer la bonne nouvelle à toute la création. Celui qui croira et qui sera baptisé sera sauvé; celui qui refusera de croire sera condamné. Voici les signes extraordinaires qui accompagneront ceux qui deviendront croyants: en mon nom, ils chasseront des démons; ils parleront des langues nouvelles; ils saisiront des serpents dans leurs mains et s'ils boivent un poison mortel, il ne leur fera aucun mal; ils poseront les mains sur les malades et ceux-ci seront guéris. » Après leur avoir ainsi parlé, le Seigneur Jésus fut enlevé au ciel et s'assit à la droite de Dieu. Les disciples partirent pour annoncer partout la bonne nouvelle. Le Seigneur agissait avec eux et confirmait la parole par les signes qui l'accompagnaient.] Plusieurs personnes ont entrepris d'écrire le récit des événements qui se sont passés parmi nous. Elles ont rapporté les faits tels que nous les ont racontés ceux qui les ont vus dès le commencement et qui ont été chargés d'annoncer la parole de Dieu. C'est pourquoi, à mon tour, je me suis renseigné exactement sur tout ce qui est arrivé depuis le début; et il m'a semblé bon, très cher Théophile, d'en écrire pour toi le récit suivi. Je le fais pour que tu puisses reconnaître la solidité des enseignements que tu as reçus. Au temps où Hérode était roi de Judée, il y avait un prêtre nommé Zacharie qui appartenait au groupe de prêtres d'Abia. Sa femme, une descendante d'Aaron le grand-prêtre, s'appelait Élisabeth. Ils étaient tous deux justes aux yeux de Dieu et ils suivaient toutes les lois et les commandements du Seigneur. Mais ils n'avaient pas d'enfant, car Élisabeth ne pouvait pas en avoir et ils étaient déjà âgés tous les deux. Un jour, Zacharie exerçait ses fonctions de prêtre devant Dieu, car c'était au tour de son groupe de le faire. Selon la coutume des prêtres, il fut désigné par le sort pour entrer dans le sanctuaire du Seigneur et y brûler l'encens. Une foule de gens du peuple priait au-dehors à l'heure où l'on brûlait l'encens. Un ange du Seigneur apparut alors à Zacharie: il se tenait à la droite de l'autel où on brûlait de l'encens. Quand Zacharie le vit, il fut troublé et saisi de crainte. Mais l'ange lui dit: « N'aie pas peur, Zacharie, car Dieu a entendu ta prière: Élisabeth, ta femme, te donnera un fils auquel tu donneras le nom de Jean. Tu en seras profondément heureux et beaucoup de gens se réjouiront au sujet de sa naissance. Car il sera grand aux yeux du Seigneur. Il ne boira ni vin, ni aucune autre boisson alcoolisée. Il sera rempli de l'Esprit saint dès le ventre de sa mère. Il ramènera beaucoup d'Israélites au Seigneur leur Dieu. Il marchera devant, sous le regard du Seigneur, avec l'esprit et la puissance du prophète Élie, pour réconcilier les pères avec leurs enfants. Il ramènera les désobéissants à la sagesse des justes; il préparera un peuple bien disposé pour le Seigneur. » Zacharie dit à l'ange: « Comment saurai-je que cela est vrai? Car je suis vieux et ma femme aussi est âgée. » L'ange lui répondit: « Moi, je suis Gabriel; je me tiens devant Dieu pour le servir; il m'a envoyé pour te parler et t'apporter cette bonne nouvelle. Mais tu n'as pas cru à mes paroles, qui s'accompliront pourtant au moment voulu; c'est pourquoi tu deviendras muet, tu seras incapable de parler jusqu'au jour où ces événements arriveront. » Pendant ce temps, le peuple attendait Zacharie et s'étonnait qu'il reste si longtemps à l'intérieur du sanctuaire. Mais quand il sortit, il était incapable de leur parler et les gens comprirent qu'il avait eu une vision dans le sanctuaire. Il leur faisait des signes et restait muet. Quand Zacharie eut achevé la période où il devait servir dans le temple, il retourna chez lui. Quelque temps après, Élisabeth sa femme devint enceinte, et elle se tint cachée pendant cinq mois. Elle se disait: « Voilà ce que le Seigneur a fait pour moi: il a bien voulu me délivrer maintenant de ce qui causait ma honte devant tout le monde. » Le sixième mois, Dieu envoya l'ange Gabriel dans une ville de Galilée, Nazareth, chez une jeune fille dont le fiancé s'appelait Joseph. Celui-ci était un descendant du roi David; le nom de la jeune fille était Marie. L'ange entra chez elle et lui dit: « Réjouis-toi! Le Seigneur t'a accordé une grande faveur, il est avec toi. » Marie fut très troublée par ces mots; elle se demandait ce que signifiait cette salutation. L'ange lui dit alors: « N'aie pas peur, Marie, car tu as la faveur de Dieu. Bientôt tu seras enceinte, et tu mettras au monde un fils que tu appelleras du nom de Jésus. Il sera grand et on l'appellera le Fils du Dieu très-haut. Le Seigneur Dieu fera de lui un roi, comme le fut David son ancêtre, et il régnera pour toujours sur le peuple d'Israël, son règne n'aura pas de fin. » Marie dit à l'ange: « Comment cela sera-t-il possible, puisque je suis vierge? » L'ange lui répondit: « L'Esprit saint viendra sur toi et la puissance du Dieu très-haut te couvrira comme d'une ombre. C'est pourquoi l'enfant qui va naître sera saint, on l'appellera Fils de Dieu. Élisabeth ta parente attend elle-même un fils, malgré son âge; elle qu'on disait stérile en est maintenant à son sixième mois. Car rien n'est impossible à Dieu! » Alors Marie dit: « Je suis la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole. » Et l'ange la quitta. Dans les jours qui suivirent, Marie se mit en route et se rendit en hâte dans une localité de la région montagneuse de Judée. Elle entra dans la maison de Zacharie et salua Élisabeth. Au moment où celle-ci entendit la salutation de Marie, l'enfant bondit dans son ventre. Élisabeth fut remplie de l'Esprit saint et s'écria d'une voix forte: « Dieu t'a bénie plus que toutes les femmes et sa bénédiction repose sur l'enfant que tu portes! Qui suis-je pour que la mère de mon Seigneur vienne jusqu'à moi? Car, vois-tu, au moment où j'ai entendu ta salutation, l'enfant s'est mis à bondir de joie dans mon ventre. Tu es heureuse: tu as cru que le Seigneur accomplira ce qu'il t'a annoncé! » Marie dit alors: « De tout mon être je dirai la grandeur du Seigneur, mon cœur déborde de joie à cause de Dieu, mon sauveur! Car il a porté son regard sur l'abaissement de sa servante. Oui, dès maintenant et en tous les temps, les humains me diront bienheureuse, car celui qui est puissant a fait pour moi des choses magnifiques. Il est le Dieu saint, il est plein de bonté de génération en génération pour ceux qui reconnaissent son autorité. Il a montré son pouvoir en déployant sa force: il a mis en déroute ceux qui ont le cœur orgueilleux, il a renversé les puissants de leurs trônes et il a élevé les humiliés au premier rang. Il a comblé de biens ceux qui avaient faim, et il a renvoyé les riches les mains vides. Il est venu en aide à Israël, le peuple qui le sert: il n'a pas oublié de manifester sa bonté envers Abraham et ses descendants, pour toujours, comme il l'avait promis à nos ancêtres. » Marie resta avec Élisabeth pendant environ trois mois, puis elle retourna chez elle. Le moment arriva où Élisabeth devait accoucher et elle mit au monde un fils. Ses voisins et les membres de sa parenté apprirent que le Seigneur lui avait donné cette grande preuve de sa bonté et ils s'en réjouissaient avec elle. Le huitième jour après la naissance, ils vinrent pour circoncire l'enfant; ils voulaient lui donner le nom de son père, Zacharie. Mais sa mère déclara: « Non, il s'appellera Jean. » Ils lui dirent: « Mais, personne dans ta famille ne porte ce nom! » Alors, ils demandèrent par gestes au père comment il voulait qu'on nomme son enfant. Zacharie se fit apporter une tablette à écrire et il y inscrivit ces mots: « Jean est bien son nom. » Ils s'en étonnèrent tous. Aussitôt, Zacharie put de nouveau parler: il se mit à louer Dieu à haute voix. Alors, tous les voisins éprouvèrent de la crainte, et dans toute la région montagneuse de la Judée on se racontait ces événements. Tous ceux qui en entendaient parler y repensaient et ils se demandaient: « Que deviendra donc ce petit enfant? » La puissance du Seigneur était en effet avec lui. Zacharie, le père du petit enfant, fut rempli de l'Esprit saint; il se mit à prophétiser: « Béni soit le Seigneur, le Dieu du peuple d'Israël, parce qu'il est venu secourir son peuple et l'a délivré! Il a fait lever pour nous une force qui nous sauve, parmi les descendants du roi David, son serviteur. C'est ce qu'il avait annoncé depuis longtemps par les prophètes de Dieu: il avait promis qu'il nous délivrerait de nos ennemis et du pouvoir de tous ceux qui nous veulent du mal. Il a manifesté sa bonté envers nos ancêtres et il s'est souvenu de son alliance qui est sainte. En effet, Dieu avait fait serment à Abraham, notre ancêtre, de nous libérer du pouvoir des ennemis et de nous permettre ainsi de le servir sans peur, en vivant tous les jours d'une façon digne de lui, accordée à sa volonté et sous son regard. Et toi, petit enfant, tu seras appelé prophète du Dieu très-haut, car tu marcheras devant le Seigneur pour préparer ses chemins et pour faire savoir à son peuple qu'il vient le sauver en pardonnant ses péchés. Notre Dieu est plein de tendresse et de bonté: il fera briller sur nous une lumière d'en haut, semblable à celle du soleil levant, pour éclairer ceux qui se trouvent dans la nuit et dans l'ombre de la mort, pour diriger nos pas sur le chemin de la paix. » L'enfant grandissait et son esprit se développait. Il demeura dans des lieux déserts jusqu'au jour où il se présenta publiquement devant le peuple d'Israël. En ce temps-là, l'empereur Auguste donna l'ordre de recenser tous les habitants de l'empire romain. Ce recensement, le premier, eut lieu alors que Quirinius était gouverneur de la province de Syrie. Tout le monde allait se faire enregistrer, chacun dans sa ville d'origine. Joseph lui aussi partit de Nazareth, une ville de Galilée, pour se rendre en Judée, à Bethléem, là où était né le roi David; en effet, il était lui-même un descendant de David. Il alla s'y faire enregistrer avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte. Pendant qu'ils étaient à Bethléem, le jour de la naissance arriva. Elle mit au monde un fils, son premier-né. Elle l'enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire, parce qu'il n'y avait pas de place pour eux dans la salle destinée aux voyageurs. Dans cette même région, il y avait des bergers qui passaient la nuit dans les champs pour garder leur troupeau. Un ange du Seigneur leur apparut et la gloire du Seigneur les entoura de lumière. Ils eurent alors très peur. Mais l'ange leur dit: « N'ayez pas peur, car je vous annonce une bonne nouvelle qui réjouira beaucoup tout le peuple: cette nuit, dans la ville de David, est né, pour vous, un sauveur; c'est le Christ, le Seigneur! Et voici le signe qui vous le fera reconnaître: vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire. » Tout à coup, il y eut avec l'ange une troupe très nombreuse d'anges du ciel, qui louaient Dieu en disant: « Gloire à Dieu dans les cieux très hauts, et paix sur la terre pour ceux qu'il aime! » Lorsque les anges les eurent quittés pour retourner au ciel, les bergers se dirent les uns aux autres: « Allons donc jusqu'à Bethléem: il faut que nous voyions ce qui est arrivé, ce que le Seigneur nous a fait connaître. » Ils se dépêchèrent d'y aller et ils trouvèrent Marie et Joseph et le nouveau-né couché dans la mangeoire. Quand ils le virent, ils racontèrent ce que l'ange leur avait dit au sujet de ce petit enfant. Toutes les personnes qui entendirent les bergers furent étonnées de ce qu'ils leur disaient. Quant à Marie, elle gardait tout cela dans sa mémoire et elle y réfléchissait profondément. Puis les bergers prirent le chemin du retour. Ils chantaient la gloire de Dieu et le louaient pour tout ce qu'ils avaient entendu et vu, car tout s'était passé comme l'ange le leur avait annoncé. Le huitième jour après la naissance, le moment vint de circoncire l'enfant; on lui donna le nom de Jésus, comme l'avait indiqué l'ange avant que sa mère devienne enceinte. Puis le moment vint pour Joseph et Marie d'accomplir la cérémonie de purification qu'ordonne la loi de Moïse. Ils amenèrent alors l'enfant au temple de Jérusalem pour le présenter au Seigneur, car il est écrit dans la loi du Seigneur: « Tout garçon premier-né sera mis à part pour le Seigneur. » Ils devaient offrir aussi le sacrifice que demande la même loi, « une paire de tourterelles ou deux jeunes colombes. » Il y avait alors à Jérusalem un homme nommé Siméon. Il était juste, il honorait Dieu et attendait celui qui devait sauver Israël. L'Esprit saint était avec lui et lui avait appris qu'il ne mourrait pas avant d'avoir vu le Christ envoyé par le Seigneur. Inspiré par l'Esprit, Siméon alla dans le temple. Quand les parents de Jésus amenèrent leur petit enfant afin d'accomplir pour lui ce que demandait la Loi, Siméon le reçut dans ses bras et bénit Dieu en disant: « Maintenant, ô maître, tu as réalisé ta promesse: tu peux laisser ton serviteur aller en paix. Car j'ai vu de mes propres yeux ton salut, ce salut que tu as préparé devant tous les peuples: c'est la lumière qui te fera connaître aux populations et qui sera la gloire d'Israël, ton peuple. » Le père et la mère de Jésus étaient tout étonnés de ce que Siméon disait de lui. Siméon les bénit et dit à Marie, la mère de Jésus: « Cet enfant causera la chute ou le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe qui provoquera la contradiction, et il mettra ainsi en pleine lumière les pensées cachées dans le cœur de beaucoup. Et toi, Marie, la douleur te transpercera l'âme comme une épée. » Il y avait aussi une prophétesse, appelée Anne, qui était la fille de Penouel, de la tribu d'Asser. Elle était très âgée. Elle avait vécu sept ans avec le mari qu'elle avait épousé dans sa jeunesse, puis, demeurée veuve, elle était parvenue à l'âge de quatre-vingt-quatre ans. Elle ne quittait pas le temple, et elle servait Dieu jour et nuit: elle jeûnait et elle priait. Elle arriva à ce même moment et se mit à louer Dieu. Et elle parlait de l'enfant à toutes les personnes qui attendaient que Dieu délivre Jérusalem. Après avoir achevé de faire tout ce que demandait la loi du Seigneur, les parents de Jésus retournèrent avec lui en Galilée, dans leur ville de Nazareth. L'enfant grandissait et se développait. Il était rempli de sagesse et la faveur de Dieu reposait sur lui. Chaque année, les parents de Jésus montaient à Jérusalem pour la fête de la Pâque. Lorsque Jésus eut douze ans, ils l'emmenèrent avec eux selon la coutume. Quand la fête fut terminée, ils repartirent, mais l'enfant Jésus resta à Jérusalem et ses parents ne s'en aperçurent pas. Ils pensaient que Jésus était avec leurs compagnons de voyage et ils firent une journée de marche. Ils se mirent ensuite à le chercher parmi leurs parents et leurs amis, mais sans le trouver. Ils retournèrent donc à Jérusalem en continuant à le chercher. Le troisième jour, ils le trouvèrent dans le temple: il était assis au milieu des spécialistes des Écritures, les écoutait et leur posait des questions. Toutes les personnes qui l'entendaient étaient stupéfaites de son intelligence et des réponses qu'il donnait. Quand ses parents l'aperçurent, ils furent saisis d'émotion et sa mère lui dit: « Mon enfant, pourquoi nous as-tu fait cela? Ton père et moi, nous étions très inquiets en te cherchant. » Il leur répondit: « Pourquoi me cherchiez-vous? Ne saviez-vous pas que je dois être dans la maison de mon Père? » Mais ils ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Jésus repartit avec eux à Nazareth. Il leur obéissait. Sa mère gardait en elle le souvenir de tous ces événements. Et Jésus grandissait. Il progressait en sagesse et se rendait agréable auprès de Dieu et de chacun. C'était la quinzième année du règne de l'empereur Tibère; Ponce-Pilate était gouverneur de Judée, Hérode régnait sur la Galilée et son frère Philippe sur le territoire de l'Iturée et de la Trachonitide, Lysanias régnait sur l'Abilène, Hanne et Caïphe étaient grands-prêtres. La parole de Dieu se fit alors entendre à Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Jean se mit à parcourir toute la région du Jourdain. Il proclamait: « Changez de vie, faites-vous baptiser et Dieu pardonnera vos péchés. » Comme il est écrit dans le livre des paroles du prophète Ésaïe: « C'est la voix d'un homme qui crie dans le désert: Préparez le chemin du Seigneur, faites-lui des sentiers bien droits! Toute vallée sera comblée, toute montagne et toute colline seront abaissées; les courbes de la route seront redressées, les chemins rocailleux seront aplanis. Et tout le monde verra le salut accordé par Dieu. » Une foule de gens venaient à Jean pour qu'il les baptise. Il leur disait: « Espèce de vipères! Qui vous a appris à échapper à la colère de Dieu, qui vient? Montrez par des actes que vous avez changé de vie et ne vous mettez pas à dire en vous-mêmes: “ Abraham est notre père!” Car je vous dis que Dieu peut utiliser les pierres que voici pour en faire des enfants d'Abraham! La hache est déjà prête à couper les arbres à la racine: tout arbre qui ne produit pas de bons fruits sera coupé et jeté au feu. » Les foules lui demandaient: « Que devons-nous donc faire? » Il leur répondait: « Celui qui a deux chemises, qu'il en donne une à celui qui n'en a pas. Et celui qui a de quoi manger, qu'il partage ce qu'il a. » Des collecteurs d'impôts vinrent aussi pour être baptisés et demandèrent à Jean: « Maître, que devons-nous faire? » Il leur répondit: « Ne faites pas payer plus que ce qui vous a été indiqué. » Des soldats lui demandèrent également: « Et nous, que devons-nous faire? » Il leur dit: « Ne prenez d'argent à personne par la force, ne portez pas de fausses accusations, mais contentez-vous de votre solde. » Le peuple attendait, plein d'espoir: chacun pensait que Jean était peut-être le Christ. Jean leur dit alors à tous: « Moi, je vous baptise dans l'eau; mais celui qui vient est plus fort que moi: je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales. Il vous baptisera dans l'Esprit saint et dans le feu. Il tient en sa main la pelle à vanner pour séparer le grain de la paille. Il amassera le grain dans son grenier, mais il brûlera la paille dans un feu qui ne s'éteint jamais. » C'est en leur adressant beaucoup d'autres appels encore que Jean annonçait la bonne nouvelle au peuple. Cependant Jean fit des reproches à Hérode, qui régnait sur la Galilée, parce qu'il avait épousé Hérodiade, la femme de son frère, et parce qu'il avait commis beaucoup d'autres mauvaises actions. Alors Hérode commit une mauvaise action de plus: il fit mettre Jean en prison. Alors que tout le peuple était baptisé, Jésus fut aussi baptisé; et pendant qu'il priait, le ciel s'ouvrit. L'Esprit saint descendit sur lui sous une forme corporelle, comme une colombe. Et une voix se fit entendre des cieux: « Tu es mon fils bien-aimé; en toi je trouve toute ma joie. » Jésus avait environ trente ans lorsqu'il commença son œuvre. Il était, à ce que l'on pensait, fils de Joseph, qui était fils d'Éli, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Melchi, fils de Jannaï, fils de Joseph, fils de Mattatias, fils d'Amos, fils de Nahoum, fils d'Esli, fils de Naggaï, fils de Maath, fils de Mattatias, fils de Séméïn, fils de Josech, fils de Joda, fils de Yohanan, fils de Rhésa, fils de Zorobabel, fils de Salathiel, fils de Néri, fils de Melchi, fils d'Addi, fils de Kosam, fils d'Elmadam, fils d'Er, fils de Jésus, fils d'Éliézer, fils de Jorim, fils de Matthat, fils de Lévi, fils de Siméon, fils de Juda, fils de Joseph, fils de Jonam, fils d'Éliakim, fils de Méléa, fils de Menna, fils de Mattata, fils de Natan, fils de David, fils de Jessé, fils d'Obed, fils de Booz, fils de Sala, fils de Nachon, fils d'Amminadab, fils d'Admin, fils d'Arni, fils de Hesron, fils de Pérès, fils de Juda, fils de Jacob, fils d'Isaac, fils d'Abraham, fils de Téra, fils de Nahor, fils de Seroug, fils de Réou, fils de Péleg, fils d'Éber, fils de Chéla, fils de Quénan, fils d'Arpaxad, fils de Sem, fils de Noé, fils de Lémek, fils de Matusalem, fils d'Hénok, fils de Yéred, fils de Malaléel, fils de Quénan, fils d'Énos, fils de Seth, fils d'Adam, fils de Dieu. Jésus, rempli de l'Esprit saint, revint du Jourdain et fut conduit par l'Esprit dans le désert. Il y fut mis à l'épreuve par le diable pendant quarante jours. Il ne mangea rien durant ces jours-là et, quand ils furent passés, il eut faim. Le diable lui dit alors: « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne à cette pierre de se changer en pain. » Jésus lui répondit: « L'Écriture déclare: “L'être humain ne vivra pas de pain seulement.” » Le diable l'emmena plus haut, lui fit voir en un instant tous les royaumes de la terre et lui dit: « Je te donnerai toute cette puissance et la gloire de ces royaumes: tout cela m'a été remis et je peux le donner à qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, tout sera à toi. » Jésus lui répondit: « L'Écriture déclare: “Adore le Seigneur ton Dieu et ne rends de culte qu'à lui seul.” » Le diable le conduisit ensuite à Jérusalem, le plaça au sommet du temple et lui dit: « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi d'ici en bas; car l'Écriture déclare: “Dieu ordonnera à ses anges de te garder.” Et encore: “Ils te porteront sur leurs mains pour que ton pied ne heurte pas de pierre.” » Jésus lui répondit: « L'Écriture déclare: “Tu ne mettras pas à l'épreuve le Seigneur ton Dieu.” » Après avoir achevé de tenter Jésus de toutes les manières, le diable s'éloigna de lui jusqu'à une autre occasion. Jésus retourna en Galilée, avec la puissance de l'Esprit saint. On se mit à parler de lui dans toute cette région. Il y enseignait dans les synagogues et tout le monde faisait son éloge. Jésus se rendit à Nazareth, où il avait été élevé. Le jour du sabbat, il entra dans la synagogue selon son habitude. Il se leva pour lire les Écritures et on lui remit le rouleau du livre du prophète Ésaïe. Il le déroula et trouva le passage où il est écrit: « L'Esprit du Seigneur est sur moi, il m'a choisi pour son service afin d'apporter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé pour proclamer la délivrance aux prisonniers et aux aveugles le retour à la vue, pour libérer les opprimés, pour annoncer l'année où le Seigneur manifestera sa faveur. » Puis Jésus roula le livre, le rendit au serviteur et s'assit. Toutes les personnes présentes dans la synagogue fixaient les yeux sur lui. Alors il se mit à leur dire: « Ce passage de l'Écriture est accompli, aujourd'hui, pour vous qui m'écoutez. » Tous exprimaient leur admiration à l'égard de Jésus et s'étonnaient des paroles de grâce qu'il prononçait. Ils disaient: « N'est-il pas le fils de Joseph? » Jésus leur dit: « Vous allez certainement me citer ce proverbe: “Médecin, guéris-toi toi-même.” Vous me direz aussi: “Nous avons appris tout ce que tu as fait à Capharnaüm, accomplis les mêmes choses ici, dans ta propre ville.” » Puis il ajouta: « Je vous le déclare, c'est la vérité: aucun prophète n'est bien reçu dans son pays. De plus, je vous assure qu'il y avait beaucoup de veuves en Israël à l'époque d'Élie, lorsque la pluie ne tomba pas durant trois ans et demi et qu'une grande famine sévit dans tout le pays. Pourtant Dieu n'envoya Élie chez aucune d'elles, mais seulement chez une veuve qui vivait à Sarepta, au pays de Sidon. Il y avait aussi beaucoup de lépreux en Israël à l'époque du prophète Élisée; pourtant aucun d'eux ne fut purifié de la lèpre, mais seulement Naaman le Syrien. » Tous, dans la synagogue, furent remplis de fureur en entendant ces mots. Ils se levèrent, entraînèrent Jésus hors de la ville et le menèrent au sommet de l'escarpement sur lequel Nazareth était bâtie, afin de le précipiter dans le vide. Mais il passa au milieu d'eux et s'en alla. Jésus se rendit alors à Capharnaüm, ville de la Galilée, et il y donnait son enseignement à tous le jour du sabbat. Ceux qui l'entendaient étaient impressionnés par son enseignement, car il parlait avec autorité. Dans la synagogue, il y avait un homme tourmenté par un démon. Il se mit à crier avec force: « Ah! que nous veux-tu, Jésus de Nazareth? Es-tu venu pour nous perdre? Je sais bien qui tu es: celui qui est saint, envoyé par Dieu! » Jésus parla sévèrement au démon en lui disant: « Tais-toi et sors de cet homme! » Le démon jeta l'homme à terre devant tout le monde et sortit de lui sans lui faire aucun mal. Et tous furent saisis d'étonnement et ils se disaient les uns aux autres: « Quel genre de parole est-ce là? Il commande avec autorité et puissance aux esprits impurs et ils sortent! » Et la renommée de Jésus se répandit partout dans cette région. Jésus quitta la synagogue et entra dans la maison de Simon. La belle-mère de Simon souffrait d'une forte fièvre et l'on demanda à Jésus de faire quelque chose pour elle. Il se pencha sur elle et, d'un ton sévère, menaça la fièvre qui la quitta; elle se leva aussitôt et se mit à les servir. Au coucher du soleil, tous ceux qui avaient des malades atteints de divers maux les amenèrent à Jésus. Il posa les mains sur chacun d'eux et les guérit. Des démons sortirent aussi de beaucoup de personnes malades en criant: « Tu es le Fils de Dieu! » Mais Jésus les menaçait et les empêchait de parler, parce qu'ils savaient, eux, qu'il était le Christ. Dès que le jour parut, Jésus sortit et s'en alla vers un lieu désert. Une foule de gens se mirent à le chercher; quand ils l'eurent rejoint, ils voulurent le retenir et l'empêcher de les quitter. Mais Jésus leur dit: « Je dois annoncer la bonne nouvelle du règne de Dieu aux autres villes aussi, car c'est pour cela que Dieu m'a envoyé. » Et il proclamait la bonne nouvelle dans les synagogues du pays. Un jour, Jésus se tenait au bord du lac de Génésareth et la foule se pressait autour de lui pour écouter la parole de Dieu. Il vit deux barques près de la rive: les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. Jésus monta dans l'une des barques, qui appartenait à Simon, et pria celui-ci de s'éloigner un peu du bord. Jésus s'assit dans la barque et se mit à donner son enseignement à la foule. Quand il eut fini de parler, il dit à Simon: « Avance plus loin, là où l'eau est profonde, puis, toi et tes compagnons, jetez vos filets pour pêcher. » Simon lui répondit: « Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre. Mais puisque tu me dis de le faire, je jetterai les filets. » Ils les jetèrent donc et prirent une si grande quantité de poissons que leurs filets commençaient à se déchirer. Ils firent alors signe à leurs compagnons qui étaient dans l'autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent et, ensemble, ils remplirent les deux barques de tant de poissons qu'elles enfonçaient dans l'eau. Quand Simon Pierre vit cela, il tomba aux genoux de Jésus et dit: « Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur! » Simon, comme tous ceux qui étaient avec lui, était en effet saisi de crainte, à cause de la grande quantité de poissons qu'ils avaient pris. Il en était de même des associés de Simon, Jacques et Jean, les fils de Zébédée. Mais Jésus dit à Simon: « N'aie pas peur; désormais, ce sont des êtres humains que tu prendras. » Ils ramenèrent alors leurs barques à terre et laissèrent tout pour suivre Jésus. Alors que Jésus se trouvait dans une ville, survint un homme couvert de lèpre. Quand il vit Jésus, il se jeta devant lui face contre terre et le pria: « Seigneur, si tu le veux, tu peux me purifier! » Jésus étendit la main, le toucha et dit: « Je le veux, sois purifié! » Aussitôt, la lèpre le quitta. Jésus lui donna cet ordre: « Ne dis rien à personne! Mais va te montrer au prêtre, et apporte l'offrande que Moïse a ordonnée pour leur montrer que tu es guéri. » Cependant, la réputation de Jésus se répandait de plus en plus; une foule de gens se rassemblait pour l'entendre et se faire guérir de leurs maladies. Mais Jésus se retirait dans des endroits déserts où il priait. Un jour, Jésus était en train d'enseigner. Des pharisiens et des spécialistes des Écritures étaient présents; ils étaient venus de tous les villages de la Galilée et de la Judée, ainsi que de Jérusalem. La puissance du Seigneur était avec Jésus et lui faisait guérir des personnes malades. Des gens arrivèrent, portant sur une civière un homme paralysé; ils cherchaient à le faire entrer dans la maison et à le déposer devant Jésus. Comme ils ne savaient par où l'introduire, à cause de la foule, ils le montèrent sur le toit, firent une ouverture à travers les tuiles et le firent descendre avec sa civière au milieu de l'assemblée, devant Jésus. Quand il vit leur foi, Jésus dit au malade: « Mon ami, tes péchés te sont pardonnés. » Les spécialistes des Écritures et les pharisiens se mirent à penser: « Qui est cet homme qui fait insulte à Dieu? Qui peut pardonner les péchés? Dieu seul le peut! » Jésus comprit ce qu'ils pensaient et il leur dit: « Pourquoi tenez-vous de tels raisonnements? Est-il plus facile de dire: “Tes péchés te sont pardonnés”, ou de dire: “Lève-toi et marche”? Eh bien, je veux que vous le sachiez: le Fils de l'homme a l'autorité pour pardonner les péchés sur la terre. » Alors il s'adressa au paralysé: « Je te le dis, lève-toi, prends ta civière et rentre chez toi! » Aussitôt, l'homme se leva devant tout le monde, prit la civière sur laquelle il avait été couché et s'en alla chez lui en louant Dieu. Tous furent frappés de stupeur. Ils louaient Dieu, remplis de crainte, et disaient: « Nous avons vu aujourd'hui des choses extraordinaires! » Après cela, Jésus sortit et vit un collecteur d'impôts, nommé Lévi, assis à son bureau. Jésus lui dit: « Suis-moi! » Lévi se leva, laissa tout et le suivit. Puis Lévi lui offrit un grand repas dans sa maison; beaucoup de collecteurs d'impôts et d'autres personnes étaient à table avec eux. Les pharisiens et les spécialistes des Écritures qui faisaient partie de leur groupe critiquaient cela; ils dirent aux disciples de Jésus: « Pourquoi mangez-vous et buvez-vous avec les collecteurs d'impôts et les pécheurs? » Jésus leur répondit: « Ce ne sont pas les personnes en bonne santé qui ont besoin de médecin, mais les malades. Je ne suis pas venu appeler ceux qui croient faire la volonté de Dieu, mais ceux qui se reconnaissent pécheurs, pour qu'ils changent de vie. » Les pharisiens dirent à Jésus: « Les disciples de Jean, de même que les nôtres, jeûnent souvent et font des prières; mais tes disciples, eux, mangent et boivent. » Jésus leur répondit: « Pensez-vous pouvoir obliger les invités à un mariage à jeûner pendant que le marié est avec eux? Mais des jours viendront où le marié leur sera enlevé; alors ces jours-là, ils jeûneront. » Jésus leur dit aussi cette parabole: « Personne ne déchire une pièce d'un vêtement neuf pour réparer un vieux vêtement; sinon, le vêtement neuf est déchiré et le morceau de tissu neuf ne s'accorde pas avec le vieux. Et personne ne met du vin nouveau dans de vieilles outres; sinon, le vin nouveau fait éclater les outres: il se répand et les outres sont perdues. Mais pour du vin nouveau, il faut des outres neuves! Et personne ne veut du vin nouveau après en avoir bu du vieux. On dit en effet: “Le vieux est meilleur.” » Un jour de sabbat, Jésus traversait des champs de blé. Ses disciples cueillaient des épis, les frottaient dans leurs mains et en mangeaient les grains. Quelques pharisiens leur dirent: « Pourquoi faites-vous ce qui n'est pas permis le jour du sabbat? » Jésus leur répondit: « N'avez-vous pas lu ce que fit David, un jour où lui-même et ses compagnons avaient faim? Il entra dans la maison de Dieu, prit les pains offerts à Dieu, en mangea et en donna à ses compagnons, bien que nul n'ait le droit d'en manger sinon les prêtres. » Jésus leur dit encore: « Le Fils de l'homme est maître du sabbat. » Un autre jour de sabbat, Jésus entra dans la synagogue et se mit à enseigner. Il y avait là un homme dont la main droite était paralysée. Les spécialistes des Écritures et les pharisiens observaient attentivement Jésus pour voir s'il allait guérir quelqu'un le jour du sabbat, car ils voulaient avoir une raison de l'accuser. Mais Jésus connaissait leurs pensées. Il dit alors à celui dont la main était paralysée: « Lève-toi et tiens-toi là, au milieu de tout le monde. » Il se leva et se tint là. Puis Jésus leur dit: « Je vous le demande: Qu'est-il permis le jour du sabbat? de faire du bien ou de faire du mal? de sauver la vie d'un être humain ou de la détruire? » Il les regarda tous et dit ensuite à l'homme: « Tends ta main! » Il le fit et sa main fut guérie. Mais les spécialistes des Écritures et les pharisiens furent remplis de fureur et se mirent à discuter entre eux sur ce qu'ils pourraient faire à Jésus. En ce temps-là, Jésus monta sur une montagne pour prier et il passa toute la nuit à prier Dieu. Quand le jour parut, il appela ses disciples et en choisit douze auxquels il donna le nom d'apôtres: Simon, à qui il donna aussi le nom de Pierre, et son frère André, Jacques et Jean, Philippe et Barthélemy, Matthieu et Thomas, Jacques le fils d'Alphée et Simon appelé le zélé, Jude le fils de Jacques et Judas l'Iscariote, celui qui devint un traître. Jésus descendit avec eux et s'arrêta en un endroit plat, où se trouvait un grand nombre de ses disciples. Il y avait là une foule nombreuse: des personnes de toute la Judée, de Jérusalem et des villes de la côte, Tyr et Sidon; elles étaient venues pour l'entendre et pour se faire guérir de leurs maladies. Celles que tourmentaient des esprits impurs étaient guéries. Tout le monde cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous. Jésus regarda alors ses disciples et dit: « Heureux, vous qui êtes pauvres, car le règne de Dieu est à vous! Heureux, vous qui avez faim maintenant, car vous aurez de la nourriture en abondance! Heureux, vous qui pleurez maintenant, car vous rirez! Heureux êtes-vous si certains vous haïssent, s'ils vous rejettent, vous insultent et disent du mal de vous, à cause du Fils de l'homme. Réjouissez-vous quand cela arrivera et sautez de joie, car une grande récompense vous attend dans le ciel. C'est ainsi, en effet, que leurs ancêtres maltraitaient les prophètes. Mais quel malheur pour vous qui êtes riches, car vous avez déjà votre bonheur! Quel malheur pour vous qui avez tout en abondance maintenant, car vous aurez faim! Quel malheur pour vous qui riez maintenant, car vous serez dans la tristesse et vous pleurerez! Quel malheur pour vous si tout le monde dit du bien de vous, car c'est ainsi que leurs ancêtres agissaient avec les faux prophètes! Mais je vous le dis, à vous qui m'écoutez: aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent et priez pour ceux qui vous maltraitent. Si quelqu'un te frappe sur une joue, présente-lui aussi l'autre; si quelqu'un te prend ton manteau, ne lui refuse pas non plus ta chemise. Donne à quiconque te demande quelque chose, et si quelqu'un te prend ce qui t'appartient, ne le réclame pas. Faites pour les autres exactement ce que vous voulez qu'ils fassent pour vous. Si vous aimez seulement ceux qui vous aiment, pourquoi vous attendre à une reconnaissance particulière? Même les pécheurs aiment ceux qui les aiment! Si vous faites du bien seulement à ceux qui vous font du bien, pourquoi vous attendre à une reconnaissance particulière? Même les pécheurs en font autant! Si vous prêtez seulement à ceux dont vous espérez qu'ils vous rendront, pourquoi vous attendre à une reconnaissance particulière? Des pécheurs aussi prêtent à des pécheurs pour qu'ils leur rendent la même somme! Au contraire, aimez vos ennemis, faites-leur du bien et prêtez sans rien espérer recevoir en retour. Vous obtiendrez une grande récompense et vous serez les enfants du Dieu très-haut, car lui, il est bon pour les ingrats et pour les méchants. Soyez pleins de bonté comme votre Père est plein de bonté. Ne portez pas de jugement et Dieu ne vous jugera pas non plus; ne condamnez pas et Dieu ne vous condamnera pas; pardonnez et Dieu vous pardonnera. Donnez et Dieu vous donnera: on versera dans la grande poche de votre vêtement une bonne mesure, bien serrée, secouée et débordante. La mesure que vous employez pour mesurer sera aussi utilisée pour vous. » Jésus leur dit encore une parabole: « Un aveugle ne peut pas conduire un autre aveugle, n'est-ce pas? Sinon, ils tomberont tous les deux dans un trou. Aucun disciple n'est supérieur à son maître; mais tout disciple bien formé sera comme son maître. Pourquoi regardes-tu le brin de paille qui est dans l'œil de ton frère ou de ta sœur, alors que tu ne remarques pas la poutre qui est dans ton œil? Comment peux-tu dire à ton frère ou à ta sœur: “Laisse-moi enlever cette paille qui est dans ton œil”, toi qui ne vois même pas la poutre qui est dans le tien? Hypocrite, enlève d'abord la poutre de ton œil et alors tu verras assez clair pour enlever la paille de l'œil de ton frère ou de ta sœur. Un bon arbre ne produit pas de mauvais fruits, et un arbre malade ne produit pas de bons fruits. Chaque arbre se reconnaît à ses fruits: on ne cueille pas des figues sur des buissons d'épines et l'on ne récolte pas du raisin sur des ronces. Celui qui est bon tire de bonnes choses du bon trésor que contient son cœur, celui qui est mauvais tire de mauvaises choses de son mauvais trésor. Ce que dit la bouche, c'est ce qui déborde du cœur. Pourquoi m'appelez-vous “Seigneur, Seigneur”, et ne faites-vous pas ce que je vous dis? Je vais vous montrer à qui ressemble celui qui vient à moi, qui écoute mes paroles et les met en pratique: il est comme celui qui s'est mis à bâtir une maison; il a creusé profondément la terre et a posé les fondations sur le roc. Quand l'inondation est venue, les eaux du torrent se sont jetées contre cette maison, mais sans parvenir à l'ébranler, car la maison était bien bâtie. Mais celui qui écoute mes paroles et ne les met pas en pratique est comme quelqu'un qui a bâti une maison directement sur le sol, sans fondations. Quand les eaux du torrent se sont jetées contre cette maison, elle s'est aussitôt écroulée: sa destruction a été totale. » Après avoir fini d'adresser toutes ces paroles à la foule qui l'écoutait, Jésus se rendit à Capharnaüm. Là, un centurion avait un serviteur qui lui était très cher. Ce serviteur était malade et près de mourir. Quand le centurion entendit parler de Jésus, il lui envoya quelques anciens des Juifs pour lui demander de venir guérir son serviteur. Ils arrivèrent auprès de Jésus et le supplièrent avec insistance en disant: « Il mérite que tu lui accordes ton aide. Il aime notre peuple et c'est lui qui a fait bâtir notre synagogue. » Alors Jésus s'en alla avec eux. Il n'était pas loin de la maison, quand le centurion envoya des amis pour lui dire: « Seigneur, ne te dérange pas. Je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit; c'est pour cela que je ne me suis pas permis d'aller en personne vers toi. Mais dis un mot pour que mon serviteur soit guéri. Je suis moi-même soumis à mes supérieurs et j'ai des soldats sous mes ordres. Si je dis à l'un: “Va!”, il va; si je dis à un autre: “Viens!”, il vient; et si je dis à mon serviteur: “Fais ceci!”, il le fait. » Quand Jésus entendit ces mots, il admira le centurion. Il se retourna et dit à la foule qui le suivait: « Je vous le déclare: je n'ai jamais trouvé une telle foi, non, pas même en Israël. » Les envoyés retournèrent dans la maison du centurion et y trouvèrent le serviteur en bonne santé. Jésus se rendit ensuite dans une ville appelée Naïn; ses disciples et une foule de gens l'accompagnaient. Au moment où il approchait de la porte de cette ville, on emmenait un mort pour l'enterrer: c'était le fils unique d'une veuve. Un grand nombre d'habitants de l'endroit se trouvaient avec elle. Quand le Seigneur la vit, il fut bouleversé par elle et lui dit: « Ne pleure pas! » Puis il s'avança et toucha le cercueil; les porteurs s'arrêtèrent. Jésus dit: « Jeune homme, je te l'ordonne, lève-toi! » Le mort se dressa et se mit à parler. Jésus le rendit à sa mère. Tous furent saisis de crainte; ils louaient Dieu en disant: « Un grand prophète s'est levé parmi nous! » et aussi: « Dieu est venu secourir son peuple! » Et dans toute la Judée et ses environs on apprit ce que Jésus avait fait. Les disciples de Jean racontèrent tout cela à leur maître. Jean appela deux d'entre eux et les envoya au Seigneur pour lui demander: « Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous attendre quelqu'un d'autre? » Quand ils arrivèrent auprès de Jésus, ils lui dirent: « Jean le baptiste nous a envoyés pour te demander: “Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre?” » Au même moment, Jésus guérit beaucoup de personnes de leurs maladies, de leurs infirmités, il les délivra d'esprits mauvais et rendit la vue à de nombreux aveugles. Puis il répondit aux envoyés de Jean: « Allez raconter à Jean ce que vous avez vu et entendu: les aveugles retrouvent la vue, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés de leur lèpre, les sourds entendent, les morts ressuscitent, la bonne nouvelle est annoncée aux pauvres. Heureux celui qui n'abandonnera pas la foi à cause de moi! » Après le départ des envoyés de Jean, Jésus se mit à parler de celui-ci à la foule en disant: « Qu'êtes-vous allés voir au désert? un roseau agité par le vent? Alors qu'êtes-vous allés voir? un homme vêtu d'habits magnifiques? Mais ceux qui portent de riches habits et vivent dans le luxe se trouvent dans les palais des rois. Qu'êtes-vous donc allés voir? un prophète? Oui, vous dis-je, et même bien plus qu'un prophète. Car Jean est celui dont l'Écriture déclare: “Voici que j'envoie mon messager devant toi, pour préparer le chemin devant toi.” Je vous le déclare, ajouta Jésus, il n'est jamais né personne de plus grand que Jean; pourtant, celui qui est le plus petit dans le règne de Dieu est plus grand que lui. Tout le peuple et les collecteurs d'impôts l'ont écouté, ils ont reconnu que Dieu est juste et ils se sont fait baptiser par Jean. Mais les pharisiens et les spécialistes des Écritures ont rejeté ce que Dieu voulait pour eux et ils ont refusé de se faire baptiser par Jean. » Jésus dit encore: « À qui comparerai-je cette génération? À qui ressemblent-ils? Ils ressemblent à des enfants assis sur la place publique, où les uns crient aux autres: “Nous vous avons joué un air de danse sur la flûte et vous n'avez pas dansé! Nous avons chanté des chants de deuil et vous n'avez pas pleuré!” En effet, Jean le baptiste est venu, il ne mange pas de pain et ne boit pas de vin, et vous dites: “Il est possédé par un démon!” Le Fils de l'homme est venu, il mange et boit, et vous dites: “Voyez cet homme qui ne pense qu'à manger et à boire du vin, qui est l'ami des collecteurs d'impôts et des pécheurs!” Mais la sagesse de Dieu est reconnue comme juste par tous ceux qui l'acceptent. » Un pharisien invita Jésus à prendre un repas avec lui. Jésus se rendit chez le pharisien et se mit à table. Il y avait dans cette ville une femme qui avait péché. Lorsqu'elle apprit que Jésus était à table chez le pharisien, elle apporta un flacon d'albâtre plein de parfum et se tint derrière Jésus, à ses pieds. Elle pleurait et se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus; puis elle les essuya avec ses cheveux, les embrassa et répandit le parfum sur eux. Quand le pharisien qui avait invité Jésus vit cela, il se dit en lui-même: « Si cet homme était vraiment un prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche et ce qu'elle est: une femme qui a péché. » Jésus prit alors la parole et dit au pharisien: « Simon, j'ai quelque chose à te dire. » Simon répondit: « Parle, maître. » Et Jésus dit: « Deux hommes devaient de l'argent à un prêteur. L'un lui devait cinq cents pièces d'argent et l'autre cinquante. Comme ni l'un ni l'autre ne pouvaient le rembourser, il fit grâce de leur dette à tous deux. Lequel des deux l'aimera le plus? » Simon lui répondit: « Je pense que c'est celui auquel il a fait grâce de la plus grosse somme. » Jésus lui dit: « Tu as raison. » Puis il se tourna vers la femme et dit à Simon: « Tu vois cette femme? Je suis entré chez toi et tu ne m'as pas donné d'eau pour mes pieds; mais elle m'a lavé les pieds de ses larmes et les a essuyés avec ses cheveux. Tu ne m'as pas reçu en m'embrassant; mais elle n'a pas cessé de m'embrasser les pieds depuis que je suis entré. Tu n'as pas répandu d'huile sur ma tête; mais elle a répandu du parfum sur mes pieds. C'est pourquoi, je te le déclare: ses nombreux péchés ont été pardonnés parce qu'elle a manifesté beaucoup d'amour. Mais celui à qui l'on a peu pardonné ne manifeste que peu d'amour. » Jésus dit alors à la femme: « Tes péchés sont pardonnés. » Ceux qui étaient à table avec lui se mirent à dire en eux-mêmes: « Qui est cet homme qui ose même pardonner les péchés? » Mais Jésus dit à la femme: « Ta foi t'a sauvée: va en paix. » Ensuite, Jésus alla dans les villes et les villages pour y proclamer et annoncer la bonne nouvelle du règne de Dieu. Les douze disciples l'accompagnaient, ainsi que quelques femmes qui avaient été délivrées d'esprits mauvais et guéries de maladies: Marie, appelée Marie de Magdala, de laquelle étaient sortis sept démons; Jeanne, femme de Chouza, un administrateur d'Hérode; Suzanne et beaucoup d'autres qui utilisaient leurs biens pour servir Jésus et ses disciples. De chaque ville, des gens venaient à Jésus. Comme une grande foule s'assemblait, il dit cette parabole: « Le semeur sortit pour semer du grain. Comme il semait, une partie des grains tomba au bord du chemin: on marcha dessus et les oiseaux les mangèrent. Une autre partie tomba sur un sol pierreux: dès que les plantes poussèrent, elles se desséchèrent parce qu'elles manquaient d'humidité. Une autre partie tomba dans les ronces qui poussèrent en même temps que les bonnes plantes et les étouffèrent. Mais une autre partie tomba dans la bonne terre; les plantes poussèrent et produisirent des épis: chacun portait cent grains. » Et Jésus ajouta: « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende! » Les disciples de Jésus lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il leur répondit: « Il vous a été donné de connaître les mystères du règne de Dieu; mais aux autres gens, ils sont présentés sous forme de paraboles et ainsi “Ils ont beau regarder, ils ne voient pas; ils ont beau entendre, ils ne comprennent pas.” Voici ce que signifie cette parabole: la semence, c'est la parole de Dieu. Certains sont au bord du chemin où tombe le grain: ils entendent, mais le diable arrive et enlève la parole de leur cœur pour les empêcher de croire et d'être sauvés. D'autres sont comme un sol pierreux: ils entendent la parole et la reçoivent avec joie. Mais ils ne la laissent pas s'enraciner, ils ne croient qu'un moment et ils abandonnent la foi quand survient l'épreuve. La semence qui tombe dans des ronces représente ceux qui entendent; mais ils se laissent étouffer en chemin par les préoccupations, la richesse et les plaisirs de la vie, et ils ne donnent pas de fruits mûrs. La semence qui tombe dans la bonne terre représente les personnes qui écoutent la parole, qui la gardent dans un cœur bon et bien disposé, et qui portent des fruits grâce à leur persévérance. Personne n'allume une lampe pour la couvrir d'un pot ou pour la mettre sous un lit. Au contraire, on la place sur le porte-lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. Tout ce qui est caché apparaîtra au grand jour, et tout ce qui est secret sera connu et mis en pleine lumière. Faites attention à la manière dont vous écoutez! Car celui qui a quelque chose, on lui donnera davantage; mais celui qui n'a rien, on lui enlèvera même ce qu'il a. » La mère et les frères de Jésus vinrent le trouver, mais ils ne pouvaient pas arriver jusqu'à lui à cause de la foule. On l'annonça à Jésus: « Ta mère et tes frères se tiennent dehors et désirent te voir. » Mais Jésus dit à tous: « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent ce que Dieu dit et qui le mettent en pratique. » Un jour, Jésus monta dans une barque avec ses disciples et leur dit: « Passons de l'autre côté du lac. » Et ils partirent. Pendant qu'ils naviguaient, Jésus s'endormit. Soudain, un vent violent se mit à souffler sur le lac; la barque se remplissait d'eau et ils étaient en danger. Les disciples s'approchèrent de Jésus et le réveillèrent en criant: « Maître, maître, nous allons mourir! » Jésus, réveillé, menaça le vent et les grosses vagues, qui s'apaisèrent. Il y eut un grand calme. Jésus dit aux disciples: « Où est votre foi? » Effrayés, ils étaient stupéfaits et se disaient les uns aux autres: « Qui est donc celui-ci? Il donne des ordres même aux vents et à l'eau, et ils lui obéissent! » Ils abordèrent dans le pays des Géraséniens, qui est de l'autre côté du lac, en face de la Galilée. Au moment où Jésus descendait à terre, un homme de la ville, possédé par des démons, vint à sa rencontre. Depuis longtemps il ne portait pas de vêtement et n'habitait pas dans une maison, mais dans les tombeaux. Quand il vit Jésus, il poussa un cri, se jeta à ses pieds et dit d'une voix forte: « Que me veux-tu, Jésus, Fils du Dieu très-haut? Je t'en prie, ne me tourmente pas! » Jésus ordonnait en effet à l'esprit impur de sortir de lui. Ce démon s'était emparé de lui bien des fois; on attachait alors les mains et les pieds de l'homme avec des chaînes pour le garder, mais il rompait ses liens et le démon l'entraînait vers les lieux inhabités. Jésus l'interrogea: « Quel est ton nom? » – « Mon nom est “Légion” », répondit-il. En effet, de nombreux démons étaient entrés en lui. Et ces démons suppliaient Jésus de ne pas les envoyer dans l'abîme. Il y avait là un grand troupeau de porcs qui cherchait sa nourriture sur la montagne. Les démons supplièrent Jésus de leur permettre d'entrer dans ces porcs. Il le leur permit. Alors les démons sortirent de l'homme et entrèrent dans les porcs. Tout le troupeau se précipita du haut de la falaise dans le lac et s'y noya. Quand ceux qui gardaient les porcs virent ce qui était arrivé, ils s'enfuirent et portèrent la nouvelle dans la ville et dans la campagne. Les gens sortirent pour voir ce qui s'était passé. Ils arrivèrent auprès de Jésus et trouvèrent celui dont les démons étaient sortis: il était assis aux pieds de Jésus, habillé, et il avait toute sa raison. Et ils prirent peur. Ceux qui avaient tout vu leur racontèrent comment le possédé avait été guéri. Alors toute la population du territoire des Géraséniens demanda à Jésus de s'en aller de chez eux, car ils avaient très peur. Jésus monta dans la barque pour partir. Celui dont les démons étaient sortis priait Jésus de le laisser rester avec lui. Mais Jésus le renvoya en disant: « Retourne chez toi et raconte tout ce que Dieu a fait pour toi. » L'homme s'en alla donc et proclama dans la ville entière tout ce que Jésus avait fait pour lui. Au moment où Jésus regagna l'autre rive, la foule l'accueillit, car tous l'attendaient. Un homme appelé Jaïros arriva alors. Il était l'un des dirigeants de la synagogue. Il tomba aux pieds de Jésus et le supplia de venir chez lui, parce qu'il avait une fille unique, âgée d'environ douze ans, qui était mourante. Pendant que Jésus s'y rendait, la foule le pressait de tous côtés. Il y avait là une femme qui souffrait de pertes de sang depuis douze ans. Elle avait dépensé tout ce qu'elle possédait chez les médecins, mais personne n'avait pu la guérir. Elle s'approcha de Jésus par-derrière et toucha le bord de son vêtement. Aussitôt, sa perte de sang s'arrêta. Jésus demanda: « Qui m'a touché? » Tous niaient l'avoir fait et Pierre dit: « Maître, la foule t'entoure et te presse de tous côtés. » Mais Jésus dit: « Quelqu'un m'a touché, car j'ai senti qu'une force était sortie de moi. » La femme vit qu'elle avait été découverte. Elle vint alors, toute tremblante, se jeter aux pieds de Jésus. Elle lui raconta, devant tout le monde, pourquoi elle l'avait touché et comment elle avait été guérie immédiatement. Jésus lui dit: « Ma fille, ta foi t'a sauvée. Va en paix. » Comme Jésus parlait encore, quelqu'un vient de la maison du dirigeant de la synagogue et dit à celui-ci: « Ta fille est morte. Ne dérange plus le maître. » Mais Jésus l'entendit et dit à Jaïros: « N'aie pas peur, crois seulement, et elle sera sauvée. » Lorsqu'il fut arrivé à la maison, il ne laissa personne entrer avec lui, sauf Pierre, Jean, Jacques, et le père et la mère de la jeune fille. Tous pleuraient et se lamentaient à cause de celle-ci. Alors Jésus dit: « Ne pleurez pas. Elle n'est pas morte, elle dort. » Mais ils se moquaient de lui, car ils savaient qu'elle était morte. Cependant, Jésus la prit par la main et dit d'une voix forte: « Jeune fille, lève-toi! » Elle revint à la vie et se leva aussitôt. Jésus leur ordonna de lui donner à manger. Ses parents furent frappés de stupeur, mais Jésus leur recommanda de ne dire à personne ce qui s'était passé. Jésus réunit les douze disciples et leur donna la puissance et l'autorité de chasser tous les démons et de guérir les maladies. Il les envoya proclamer le règne de Dieu et guérir les malades. Il leur dit: « Ne prenez rien avec vous pour la route: ni bâton, ni sac, ni pain, ni argent, et n'ayez pas de tunique de rechange. Partout où l'on vous accueillera, restez dans la même maison jusqu'à ce que vous quittiez l'endroit. Partout où les gens refuseront de vous accueillir, quittez leur ville et secouez la poussière de vos pieds: ce sera un avertissement pour eux. » Les disciples partirent; ils passaient dans tous les villages, annonçaient la bonne nouvelle et guérissaient partout les malades. Or, Hérode, qui régnait sur la Galilée, entendit parler de tout ce qui se passait. Il ne savait qu'en penser, car certains disaient: « Jean le baptiste est ressuscité d'entre les morts. » D'autres disaient: « C'est Élie qui est apparu. » D'autres encore disaient: « L'un des prophètes d'autrefois est ressuscité! » Mais Hérode déclara: « J'ai fait couper la tête à Jean. Qui est donc cet homme dont j'entends dire toutes ces choses? » Et il cherchait à voir Jésus. Les apôtres revinrent et racontèrent à Jésus tout ce qu'ils avaient fait. Il les emmena et se retira avec eux à l'écart près d'une localité appelée Bethsaïda. Les foules l'apprirent et le suivirent. Jésus les accueillit, leur parla du règne de Dieu et guérit ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser; alors les douze disciples s'approchèrent de Jésus et lui dirent: « Renvoie tous ces gens, afin qu'ils aillent dans les villages et les campagnes des environs pour y trouver à se loger et à se nourrir, car nous sommes ici dans un endroit inhabité. » Mais Jésus leur dit: « Donnez-leur vous-mêmes à manger! » Ils répondirent: « Nous n'avons que cinq pains et deux poissons. Irons-nous acheter des vivres pour tout ce monde? » Il y avait là, en effet, environ 5 000 hommes. Jésus dit à ses disciples: « Faites-les s'installer par groupes de cinquante environ. » Les disciples obéirent et les firent tous s'installer. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, leva les yeux vers le ciel et dit une prière de bénédiction pour ces aliments. Il les partagea et les donna aux disciples pour qu'ils les distribuent à la foule. Chacun mangea à sa faim. On emporta douze corbeilles pleines des morceaux qu'ils eurent en trop. Un jour, Jésus priait à l'écart et ses disciples étaient avec lui. Il leur demanda: « Que disent les foules à mon sujet? » Ils répondirent: « Certains disent que tu es Jean le baptiste, d'autres que tu es Élie, et d'autres encore que l'un des prophètes d'autrefois est ressuscité. » – « Et vous, leur demanda Jésus, que dites-vous? Pour vous, qui suis-je? » Pierre répondit: « Tu es le Christ de Dieu! » Jésus leur ordonna sévèrement de n'en parler à personne, et il ajouta: « Il faut que le Fils de l'homme souffre beaucoup; les anciens, les grands-prêtres et les spécialistes des Écritures le rejetteront; il sera tué et, le troisième jour, il ressuscitera. » Et il disait à tous: « Si quelqu'un veut me suivre, qu'il s'abandonne lui-même, qu'il prenne sa croix chaque jour et qu'il me suive. En effet, celui qui veut sauver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi la sauvera. À quoi bon gagner le monde entier, si on se perd soi-même ou si on va à sa perte? Si quelqu'un a honte de moi et de mes paroles, alors le Fils de l'homme aura honte de lui, quand il viendra dans sa gloire et dans la gloire du Père et des saints anges. Je vous le déclare, c'est la vérité: quelques-uns de ceux qui sont ici ne mourront pas avant d'avoir vu le règne de Dieu. » Environ huit jours après avoir parlé ainsi, Jésus prit avec lui Pierre, Jean et Jacques, et il monta sur une montagne pour prier. Pendant qu'il priait, son visage changea d'aspect et ses vêtements devinrent d'une blancheur éblouissante. Soudain, il y eut là deux hommes qui s'entretenaient avec Jésus: c'étaient Moïse et Élie, qui apparaissaient dans la gloire. Ils parlaient avec Jésus de son départ qui s'accomplirait à Jérusalem. Pierre et ses compagnons s'étaient profondément endormis; mais ils se réveillèrent et virent la gloire de Jésus et les deux hommes qui se tenaient avec lui. Au moment où ces hommes quittaient Jésus, Pierre lui dit: « Maître, il est bon que nous soyons ici! Dressons trois tentes, une pour toi, une pour Moïse et une pour Élie. » Il ne savait pas ce qu'il disait. Pendant qu'il parlait ainsi, une nuée survint et les couvrit de son ombre. Les disciples eurent peur en voyant cette nuée les recouvrir. De la nuée une voix se fit entendre: « Celui-ci est mon fils, que j'ai choisi. Écoutez-le! » Quand la voix se fit entendre, on ne vit plus que Jésus, seul. Les disciples gardèrent le silence et, en ces jours-là, ne racontèrent rien à personne de ce qu'ils avaient vu. Le jour suivant, ils descendirent de la montagne et une foule de gens vint à la rencontre de Jésus. De la foule un homme se mit à crier: « Maître, je t'en prie, jette un regard sur mon fils, mon fils unique! Un esprit le saisit, le fait crier tout à coup, le secoue avec violence et le fait écumer de la bouche; il le maltraite et ne le quitte que difficilement. J'ai prié tes disciples de chasser cet esprit, mais ils ne l'ont pas pu. » Jésus déclara: « Génération mauvaise, vous êtes incapables de croire! Combien de temps encore resterai-je avec vous? Combien de temps encore devrai-je vous supporter? Amène ton fils ici. » Au moment où l'enfant approchait, le démon le jeta à terre et le secoua avec violence. Mais Jésus menaça l'esprit impur, guérit l'enfant et le rendit à son père. Et tous étaient impressionnés par la grande puissance de Dieu. Comme chacun s'étonnait encore de tout ce que Jésus faisait, il dit à ses disciples: « Retenez bien ce que je vous affirme maintenant: Le Fils de l'homme va être livré au pouvoir des humains. » Mais ils ne comprenaient pas cette parole: son sens leur avait été caché afin qu'ils ne le comprennent pas, et ils avaient peur d'interroger Jésus à ce sujet. Les disciples se mirent à s'interroger: lequel d'entre eux était le plus grand? Jésus savait ce qui les préoccupait. Il prit alors un enfant, le plaça auprès de lui, et leur dit: « Celui qui reçoit cet enfant par amour pour moi, c'est moi qu'il reçoit; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. Car celui qui est le plus petit parmi vous tous, c'est lui qui est le plus grand. » Jean prit la parole: « Maître, dit-il, nous avons vu quelqu'un chasser les démons en invoquant ton nom et nous avons voulu l'en empêcher, parce qu'il n'appartient pas à notre groupe. » Mais Jésus lui répondit: « Ne l'en empêchez pas, car celui qui n'est pas contre vous est pour vous. » Lorsque le moment approcha où Jésus devait être enlevé au ciel, il prit la ferme résolution de se rendre à Jérusalem. Il envoya des messagers devant lui. Ceux-ci partirent et entrèrent dans un village de la Samarie pour lui préparer tout le nécessaire. Mais les habitants refusèrent de le recevoir parce qu'il se dirigeait vers Jérusalem. Quand les disciples Jacques et Jean apprirent cela, ils dirent: « Seigneur, veux-tu que nous commandions au feu de descendre des cieux et de les exterminer? » Jésus se tourna vers eux et leur fit des reproches. Et ils allèrent dans un autre village. Ils étaient en chemin, lorsque quelqu'un dit à Jésus: « Je te suivrai partout où tu iras! » Jésus lui dit: « Les renards ont des terriers et les oiseaux du ciel ont des nids, mais le Fils de l'homme n'a pas un endroit où reposer sa tête. » Il dit à un autre: « Suis-moi. » Mais cette personne dit: « Seigneur, permets-moi d'aller d'abord enterrer mon père. » Jésus lui répondit: « Laisse les morts enterrer leurs morts; et toi, va annoncer le règne de Dieu. » Un autre encore dit: « Seigneur, je te suivrai mais permets-moi d'aller d'abord dire adieu à ma famille. » Jésus lui dit: « Celui qui se met à labourer puis regarde en arrière n'est pas fait pour le règne de Dieu. » Après cela, le Seigneur choisit soixante-douze autres disciples et les envoya deux par deux devant lui dans toutes les villes et tous les endroits où lui-même devait se rendre. Il leur disait: « La moisson est abondante mais les ouvriers sont peu nombreux. Priez donc le maître de la moisson d'envoyer des ouvriers dans sa moisson. En route! Je vous envoie comme des agneaux au milieu des loups. Ne prenez ni bourse, ni sac, ni chaussures; ne vous arrêtez pas en chemin pour saluer quelqu'un. Quand vous entrerez dans une maison, dites d'abord: “Paix à cette maison.” Si un homme de paix habite là, votre souhait de paix reposera sur lui; sinon, retirez votre souhait de paix. Demeurez dans cette maison-là, mangez et buvez ce que l'on vous y donnera, car l'ouvrier a droit à son salaire. Ne passez pas de cette maison dans une autre. Quand vous entrerez dans une ville et que l'on vous recevra, mangez ce que l'on vous présentera; guérissez les malades de cette ville et dites à ses habitants: “Le règne de Dieu est tout proche de vous.” Mais quand vous entrerez dans une ville et que l'on ne vous recevra pas, allez dans les rues et dites à tous: “Nous secouons contre vous la poussière même de votre ville qui s'est attachée à nos pieds. Pourtant, sachez bien ceci: le règne de Dieu est tout proche de vous.” Je vous le déclare: au jour du jugement les habitants de Sodome seront traités moins sévèrement que les habitants de cette ville-là. Quel malheur pour toi, Chorazin! Quel malheur pour toi, Bethsaïda! Car si les miracles qui ont été accomplis chez vous l'avaient été à Tyr et à Sidon, il y a longtemps que leurs habitants auraient pris le deuil, se seraient assis dans la cendre et auraient changé de vie. C'est pourquoi, au jour du jugement, Tyr et Sidon seront traitées moins sévèrement que vous. Et toi, Capharnaüm, crois-tu que tu t'élèveras jusqu'au ciel? Tu seras abaissée jusqu'au monde des morts. » Il dit encore à ses disciples: « Celui qui vous écoute, m'écoute; celui qui vous rejette, me rejette; et celui qui me rejette, rejette celui qui m'a envoyé. » Les soixante-douze envoyés revinrent pleins de joie et dirent: « Seigneur, même les démons nous obéissent quand nous leur donnons des ordres en ton nom! » Jésus leur répondit: « Je voyais Satan tomber du ciel comme un éclair. Écoutez: je vous ai donné l'autorité de marcher sur les serpents et les scorpions et d'écraser toute la puissance de l'ennemi, et rien ne pourra vous faire du mal. Mais ne vous réjouissez pas de ce que les esprits vous obéissent; réjouissez-vous plutôt de ce que vos noms sont écrits dans les cieux. » À ce moment même, Jésus fut rempli de joie par l'Esprit saint et s'écria: « Père, Seigneur du ciel et de la terre, je te loue d'avoir révélé aux tout-petits ce que tu as caché aux sages et aux personnes instruites. Oui, Père, dans ta bienveillance, tu as voulu qu'il en soit ainsi. Mon Père m'a remis toutes choses. Personne ne sait qui est le Fils si ce n'est le Père, et personne ne sait qui est le Père si ce n'est le Fils et ceux à qui le Fils veut bien le révéler. » Puis Jésus se tourna vers ses disciples et leur dit à eux seuls: « Heureux êtes-vous de voir ce que vous voyez! Car, je vous le déclare, beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez, mais ne l'ont pas vu, et entendre ce que vous entendez, mais ne l'ont pas entendu. » Un spécialiste des Écritures intervint alors. Pour tendre un piège à Jésus, il lui demanda: « Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle? » Jésus lui dit: « Qu'est-il écrit dans notre Loi? Comment le comprends-tu? » Il répondit: « “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de tout ton être, de toute ta force et de toute ta pensée.” Et aussi: “Tu aimeras ton prochain comme toi-même.” » Jésus lui dit alors: « Tu as bien répondu. Fais cela et tu vivras. » Mais le spécialiste des Écritures voulait se justifier. Il demanda donc à Jésus: « Et qui est mon prochain? » Jésus répondit: « Un homme descendait de Jérusalem à Jéricho lorsque des brigands l'attaquèrent, lui prirent tout ce qu'il avait, le battirent et s'en allèrent en le laissant à demi-mort. Par hasard, un prêtre descendait cette route. Quand il vit le blessé, il passa de l'autre côté de la route et s'éloigna. De même, un lévite arriva à cet endroit, il vit le blessé, passa de l'autre côté de la route et s'éloigna. Mais un Samaritain, qui voyageait par là, arriva près du blessé. Quand il le vit, il fut bouleversé. Il s'en approcha davantage, versa de l'huile et du vin sur ses blessures et les recouvrit de pansements. Puis il le plaça sur sa propre bête et le mena dans une auberge, où il prit soin de lui. Le lendemain, il sortit deux pièces d'argent, les donna à l'aubergiste et lui dit: “Prends soin de lui; lorsque je repasserai par ici, je te paierai moi-même ce que tu auras dépensé en plus pour lui.” » Jésus ajouta: « Lequel de ces trois te semble avoir été le prochain de l'homme attaqué par les brigands? » Le spécialiste des Écritures répondit: « Celui qui a été bon pour lui. » Jésus lui dit alors: « Va et toi aussi, fais de même. » Tandis que Jésus et ses disciples étaient en chemin, il entra dans un village où une femme, appelée Marthe, le reçut chez elle. Elle avait une sœur, appelée Marie, qui, s'étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole. Marthe était très affairée à tout préparer pour le repas. Elle survint et dit: « Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour faire le service? Dis-lui donc de m'aider. » Le Seigneur lui répondit: « Marthe, Marthe, tu t'inquiètes et tu t'agites pour beaucoup de choses, mais une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, qui ne lui sera pas enlevée. » Un jour, Jésus priait en un certain lieu. Quand il eut fini, un de ses disciples lui demanda: « Seigneur, enseigne-nous à prier, comme Jean l'a appris à ses disciples. » Jésus leur dit: « Quand vous priez, dites: “Père, que chacun reconnaisse qui tu es; que ton règne vienne! Donne-nous chaque jour le pain dont nous avons besoin. Pardonne-nous nos péchés, car nous pardonnons nous-mêmes à tous ceux qui nous ont fait du tort. Et ne nous laisse pas entrer dans l'épreuve.” » Jésus leur dit encore: « Supposons ceci: l'un d'entre vous a un ami qu'il va trouver chez lui en pleine nuit pour lui dire: “Mon ami, prête-moi trois pains. Un de mes amis qui est en voyage vient d'arriver chez moi et je n'ai rien à lui offrir.” Et supposons que l'autre lui réponde de l'intérieur de la maison: “Laisse-moi tranquille! La porte est déjà fermée à clé, mes enfants et moi nous sommes au lit; je ne peux pas me lever pour te donner des pains.” Eh bien, je vous l'affirme, même s'il ne se lève pas par amitié pour les lui donner, il se lèvera pourtant et lui donnera tout ce dont il a besoin parce que son ami insiste sans se gêner. Et moi, je vous dis: demandez et vous recevrez; cherchez et vous trouverez; frappez et l'on vous ouvrira la porte. Car celui qui demande reçoit, qui cherche trouve et l'on ouvre la porte à qui frappe. Si l'un d'entre vous est père, donnera-t-il un serpent à son fils alors que celui-ci lui demande un poisson? Ou bien lui donnera-t-il un scorpion s'il demande un œuf? Vous qui êtes mauvais, vous savez donner de bonnes choses à vos enfants. À combien plus forte raison le Père qui est au ciel donnera-t-il l'Esprit saint à ceux qui le lui demandent! » Jésus était en train de chasser un démon qui rendait un homme muet. Quand le démon sortit, le muet se mit à parler et la foule fut stupéfaite. Cependant, quelques-uns dirent: « C'est Béelzébul, le chef des démons, qui lui donne le pouvoir de chasser ces démons! » D'autres voulaient lui tendre un piège: ils cherchaient à obtenir de lui un signe venant du ciel. Mais Jésus connaissait leurs pensées; il leur dit alors: « Si un royaume est divisé et que ses habitants luttent les uns contre les autres, il finit par être détruit, ses maisons s'écroulent les unes sur les autres. Si donc Satan est divisé contre lui-même, comment son royaume subsistera-t-il? Vous dites, en effet, que je chasse les démons parce que Béelzébul m'en donne l'autorité. Si je les chasse de cette façon, qui donne à vos partisans le pouvoir de les chasser? Vos partisans eux-mêmes démontrent que vous avez tort! Mais si c'est par la puissance de Dieu que je chasse les démons, c'est donc que le règne de Dieu est venu jusqu'à vous. Quand un homme fort et bien armé garde sa maison, tous ses biens sont en sûreté. Mais si un homme plus fort que lui arrive et s'en rend vainqueur, il lui enlève les armes dans lesquelles il mettait sa confiance et il distribue tout ce qu'il lui a pris. Celui qui n'est pas avec moi est contre moi; et celui qui ne rassemble pas avec moi, disperse. Lorsqu'un esprit impur est sorti d'un être humain, il va et vient dans des espaces déserts et cherche un lieu où s'établir. Comme il n'en trouve pas, il se dit: “Je retournerai dans ma maison, celle que j'ai quittée.” Il y retourne et la trouve balayée, bien arrangée. Alors il s'en va prendre sept autres esprits encore plus malfaisants que lui; ils reviennent ensemble dans la maison et s'y installent. Finalement, l'état de cette personne est pire qu'au début. » Jésus venait de parler ainsi, quand une femme s'adressa à lui du milieu de la foule: « Heureuse est la femme qui t'a porté en elle et qui t'a allaité! » Mais Jésus répondit: « Heureux plutôt ceux qui écoutent ce que Dieu dit et le mettent en pratique! » Tandis que les foules s'amassaient autour de Jésus, il se mit à dire: « Cette génération est mauvaise; elle réclame un signe, mais aucun signe ne lui sera accordé si ce n'est celui de Jonas. En effet, de même que Jonas fut un signe pour les habitants de Ninive, ainsi le Fils de l'homme sera un signe pour cette génération. Au jour du jugement, la reine du Sud se lèvera en face de cette génération et l'accusera, car elle est venue des régions les plus lointaines de la terre pour écouter les paroles pleines de sagesse de Salomon. Et pourtant il y a ici plus que Salomon! Au jour du jugement, les habitants de Ninive se lèveront en face de cette génération et l'accuseront, car les Ninivites ont changé de vie quand ils ont entendu prêcher Jonas. Et pourtant il y a ici plus que Jonas! » « Personne n'allume une lampe pour la cacher ou la mettre sous un seau; au contraire, on la place sur le porte-lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumière. Ton œil est la lampe de ton corps: si ton œil est en bon état, tout ton corps est éclairé; mais si ton œil est malade, alors ton corps est dans l'obscurité. Ainsi, prends garde que la lumière qui est en toi ne soit pas obscurité. Si donc tout ton corps est éclairé, sans aucune partie dans l'obscurité, il sera tout entier en pleine lumière, comme lorsque la lampe t'illumine de sa brillante clarté. » Quand Jésus eut fini de parler, un pharisien l'invita à prendre un repas chez lui. Jésus entra et se mit à table. Le pharisien s'étonna lorsqu'il remarqua que Jésus ne s'était pas lavé les mains avant le repas. Le Seigneur lui dit: « Voilà comme vous êtes, vous les pharisiens: vous nettoyez l'extérieur de la coupe et du plat, mais à l'intérieur vous êtes pleins du désir de voler et de méchanceté. Insensés que vous êtes! Dieu qui a fait l'extérieur n'a-t-il pas aussi fait l'intérieur? Donnez donc plutôt aux pauvres ce qui est dans vos coupes et dans vos plats, et tout sera pur pour vous. Quel malheur pour vous, pharisiens! Vous donnez à Dieu le dixième de plantes comme la menthe et les plantes des prés, ainsi que de toutes sortes de légumes, mais vous négligez la justice et l'amour pour Dieu: c'est pourtant cela ce qu'il fallait pratiquer, sans négliger le reste. Quel malheur pour vous, pharisiens! Vous aimez les sièges les plus en vue dans les synagogues et vous aimez être salués sur les places publiques. Quel malheur pour vous! Vous êtes comme des tombeaux qu'on ne remarque pas et sur lesquels on marche sans le savoir! » Un des spécialistes des Écritures lui dit: « Maître, en parlant ainsi, tu nous insultes nous aussi! » Jésus répondit: « Quel malheur pour vous aussi, spécialistes des Écritures! Vous mettez sur le dos des gens des fardeaux difficiles à porter, et vous ne bougez pas même un seul doigt pour les aider à porter ces fardeaux. Quel malheur pour vous! Vous construisez de beaux tombeaux pour les prophètes, ces prophètes que vos ancêtres ont tués! Vous montrez ainsi que vous approuvez les actes de vos ancêtres, car ils ont tué les prophètes, et vous, vous construisez leurs tombeaux! C'est pourquoi Dieu, dans sa sagesse, a déclaré: “Je leur enverrai des prophètes et des apôtres; ils tueront certains d'entre eux et en persécuteront d'autres.” Par conséquent, cette génération supportera les conséquences des meurtres commis contre tous les prophètes depuis la création du monde, depuis le meurtre d'Abel jusqu'à celui de Zacharie, qui fut tué entre l'autel et le sanctuaire. Oui, je vous l'affirme, cette génération supportera les conséquences de tous ces meurtres! Quel malheur pour vous, spécialistes des Écritures! Vous avez pris la clé permettant d'ouvrir la porte du savoir: vous n'entrez pas vous-mêmes et vous empêchez d'entrer ceux qui le désirent. » Quand Jésus fut sorti de cette maison, les spécialistes des Écritures et les pharisiens se mirent à s'acharner contre lui et à lui poser des questions sur toutes sortes de sujets: ils lui tendaient des pièges pour essayer de surprendre quelque chose de faux dans ses paroles. Pendant ce temps, les gens s'étaient assemblés par milliers, au point qu'ils se marchaient sur les pieds les uns des autres. Jésus s'adressa d'abord à ses disciples: « Prenez garde, leur dit-il, au levain des pharisiens, c'est-à-dire à leur hypocrisie. Tout ce qui est caché sera découvert, et tout ce qui est secret sera connu. C'est pourquoi tout ce que vous aurez dit dans l'obscurité sera entendu à la lumière du jour, et ce que vous aurez murmuré à l'oreille dans une chambre fermée sera crié du haut des toits. Je vous le dis, à vous mes amis: ne craignez pas ceux qui tuent le corps mais qui, ensuite, ne peuvent rien faire de plus. Je vais vous montrer qui vous devez craindre: craignez celui qui, après la mort, a l'autorité pour vous jeter en enfer. Oui, je vous le dis, c'est lui que vous devez craindre! Ne vend-on pas cinq moineaux pour deux sous? Cependant, Dieu n'en oublie pas un seul. Et même les cheveux de votre tête sont tous comptés. N'ayez donc pas peur: vous valez plus que beaucoup de moineaux! Je vous le dis: celui qui se déclarera publiquement pour moi, le Fils de l'homme aussi se déclarera pour lui devant les anges de Dieu; mais si quelqu'un affirme publiquement ne pas me connaître, le Fils de l'homme aussi affirmera devant les anges de Dieu ne pas le connaître. Celui qui dira une parole contre le Fils de l'homme sera pardonné; mais celui qui aura fait insulte à l'Esprit saint ne recevra pas de pardon. Quand on vous conduira pour être jugés dans les synagogues, ou devant les dirigeants ou les autorités, ne vous inquiétez pas de la manière dont vous vous défendrez ou de ce que vous aurez à dire, car l'Esprit saint vous enseignera à ce moment-là ce que vous devez dire. » Quelqu'un dans la foule dit à Jésus: « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. » Jésus lui répondit: « Mon ami, qui m'a établi pour juger vos affaires ou pour partager vos biens? » Puis il dit à tous: « Attention! Gardez-vous de tout amour des richesses, car la vie d'une personne ne dépend pas de ses biens, même si elle est très riche. » Il leur raconta alors une parabole: « Un riche avait des terres qui lui rapportèrent de bonnes récoltes. Il réfléchissait et se demandait: “Que vais-je faire? Je n'ai pas de place où amasser toutes mes récoltes.” Puis il ajouta: “Voici ce que je vais faire: je démolirai mes greniers, j'en construirai de plus grands, j'y amasserai tout mon blé et mes autres biens. Ensuite, je me dirai à moi-même: Mon cher, tu as des biens en abondance pour de nombreuses années; repose-toi, mange, bois et jouis de la vie.” Mais Dieu lui dit: “Insensé! Cette nuit même tu devras rendre ta vie. Et alors, pour qui sera tout ce que tu as accumulé?” » Jésus ajouta: « Ainsi en est-il de la personne qui amasse des richesses pour elle-même, mais qui n'est pas riche aux yeux de Dieu. » Puis Jésus dit à ses disciples: « Voilà pourquoi je vous dis: Ne vous inquiétez pas au sujet de la nourriture dont vous avez besoin pour vivre, ou au sujet des vêtements dont vous avez besoin pour votre corps. Car la vie est plus importante que la nourriture et le corps est plus important que les vêtements. Regardez les corbeaux: ils ne sèment ni ne moissonnent, ils n'ont ni cave à provisions ni grenier, mais Dieu les nourrit! Vous valez tellement plus que les oiseaux! Qui d'entre vous parvient par ses soucis à prolonger un peu la durée de sa vie? Si donc vous ne pouvez rien pour ce qui est très peu de chose, pourquoi vous inquiétez-vous au sujet du reste? Regardez comment poussent les fleurs des champs: elles ne travaillent pas et ne tissent pas de vêtements. Pourtant, je vous le dis, même Salomon, avec toute sa richesse, n'a pas eu de vêtements aussi beaux qu'une seule de ces fleurs des champs. Dieu habille ainsi l'herbe qui est dans les champs aujourd'hui et qui demain sera jetée au feu: à combien plus forte raison vous habillera-t-il vous-mêmes! Comme votre foi en lui est faible! Ne vous tourmentez donc pas à chercher continuellement ce que vous allez manger et boire. Ce sont les païens de ce monde qui recherchent sans arrêt tout cela. Mais vous, vous avez un Père qui sait que vous en avez besoin. Cherchez d'abord le règne de Dieu et Dieu vous accordera aussi le reste. N'aie pas peur, petit troupeau! Car il a plu à votre Père de vous donner le royaume. Vendez vos biens et donnez l'argent aux pauvres. Munissez-vous de bourses qui ne s'usent pas, amassez-vous des richesses dans les cieux, où elles ne disparaîtront jamais: les voleurs ne peuvent pas les y atteindre ni les mites les détruire. Car votre cœur sera toujours là où est votre trésor. Soyez prêts à agir, les manches retroussées et vos lampes allumées. Soyez comme des serviteurs qui attendent leur maître au moment où il va revenir d'un mariage, afin de lui ouvrir la porte dès qu'il arrivera et frappera. Heureux ces serviteurs que le maître, à son arrivée, trouvera éveillés! Je vous le déclare, c'est la vérité: il retroussera ses manches, les fera prendre place à table et viendra les servir. S'il revient à minuit ou même plus tard encore et qu'il les trouve éveillés, heureux sont-ils! Comprenez bien ceci: si le maître de la maison savait à quelle heure le voleur doit venir, il ne le laisserait pas pénétrer dans la maison. Tenez-vous prêts, vous aussi, car le Fils de l'homme viendra à l'heure que vous ne pensez pas. » Alors Pierre demanda: « Seigneur, dis-tu cette parabole pour nous seulement ou bien pour tout le monde? » Le Seigneur répondit: « Qui est donc le serviteur digne de confiance et intelligent? C'est celui que son maître chargera de veiller sur la maison et de donner aux autres serviteurs leur part de nourriture au moment voulu. Heureux ce serviteur si le maître, à son retour chez lui, le trouve occupé à ce travail! Je vous le déclare, c'est la vérité: le maître lui confiera la charge de tous ses biens. Mais si le serviteur se dit: “Mon maître tarde à revenir”, s'il se met à battre les autres serviteurs et les servantes, s'il mange, boit et s'enivre, alors le maître reviendra un jour où le serviteur ne l'attend pas et à une heure qu'il ne connaît pas; il chassera le serviteur et lui fera partager le sort des gens indignes de confiance. Le serviteur qui sait ce que veut son maître, mais qui n'a rien préparé ou qui n'a pas agi selon la volonté de son maître, recevra de nombreux coups. En revanche, le serviteur qui ne sait pas ce que veut son maître et agit de telle façon qu'il mérite d'être puni, recevra peu de coups. À qui l'on a beaucoup donné, on demandera beaucoup; à qui l'on a confié beaucoup, on demandera encore plus. Je suis venu apporter un feu sur la terre et combien je voudrais qu'il soit déjà allumé! Je dois recevoir un baptême et quelle angoisse pour moi jusqu'à ce qu'il soit accompli! Pensez-vous que je sois venu apporter la paix sur la terre? Non, je vous le dis, mais la division! Dès maintenant, une famille de cinq personnes sera divisée, trois contre deux et deux contre trois. Le père sera contre son fils et le fils contre son père, la mère contre sa fille et la fille contre sa mère, la belle-mère contre sa belle-fille et la belle-fille contre sa belle-mère. » Jésus disait aussi à la foule: « Quand vous voyez un nuage se lever à l'ouest, vous dites aussitôt: “Il va pleuvoir”, et c'est ce qui arrive. Et quand vous sentez souffler le vent du sud, vous dites: “Il va faire chaud”, et c'est ce qui arrive. Hypocrites! Vous êtes capables de comprendre ce que signifient les aspects de la terre et du ciel; alors, pourquoi ne comprenez-vous pas le sens du temps présent? Pourquoi ne jugez-vous pas par vous-mêmes de la juste façon d'agir? Si tu es en procès avec quelqu'un et que vous alliez ensemble au tribunal, efforce-toi de trouver un arrangement avec lui pendant que vous êtes en chemin. Tu éviteras ainsi que ton adversaire ne te traîne devant le juge, que le juge ne te livre à l'officier de justice et que celui-ci ne te jette en prison. Tu ne sortiras pas de là, je te l'affirme, tant que tu n'auras pas payé ta dette jusqu'au dernier centime. » En ce temps-là, quelques personnes vinrent raconter à Jésus comment Pilate avait fait tuer des Galiléens au moment où ils offraient des sacrifices à Dieu. Jésus leur répondit: « Pensez-vous que si ces Galiléens ont été ainsi massacrés, cela signifie qu'ils étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens? Non, vous dis-je; mais si vous ne changez pas de vie, vous mourrez tous comme eux. Et ces dix-huit personnes que la tour de Siloé a écrasées en s'écroulant, pensez-vous qu'elles étaient plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem? Non, vous dis-je; mais si vous ne changez pas de vie, vous mourrez tous comme eux. » Et Jésus disait cette parabole: « Un homme avait un figuier planté dans sa vigne. Il vint y chercher des figues, mais n'en trouva pas. Il dit alors au vigneron: “Regarde: depuis trois ans je viens chercher des figues sur ce figuier et je n'en trouve pas. Coupe-le donc! Pourquoi occupe-t-il du terrain inutilement?” Mais le vigneron lui répondit: “ Maître, laisse-le cette année encore; je creuserai la terre tout autour et j'y mettrai du fumier. Ainsi, il donnera peut-être des figues l'année prochaine; sinon, tu le feras couper.” » Un jour de sabbat, Jésus enseignait dans une synagogue. Une femme malade se trouvait là: depuis dix-huit ans, un esprit impur la tenait courbée et elle était totalement incapable de se redresser. Quand Jésus vit cette femme, il l'appela et lui dit: « Tu es délivrée de ta maladie. » Il posa les mains sur elle et, aussitôt, elle se redressa et se mit à louer Dieu. Mais le dirigeant de la synagogue était indigné de ce que Jésus avait accompli une guérison le jour du sabbat. Il s'adressa alors à la foule: « Il y a six jours pendant lesquels on doit travailler; venez donc vous faire guérir ces jours-là et non le jour du sabbat! » Le Seigneur lui répondit en ces mots: « Hypocrites que vous êtes! Le jour du sabbat, chacun de vous détache de la mangeoire son bœuf ou son âne pour le mener boire, n'est-ce pas? Et cette femme, descendante d'Abraham, que Satan a tenue liée pendant dix-huit ans, ne fallait-il pas la détacher de ce lien le jour du sabbat? » Cette réponse de Jésus remplit de honte tous ses adversaires; mais la foule entière se réjouissait de toutes les œuvres magnifiques qu'il accomplissait. Jésus dit: « À quoi le règne de Dieu ressemble-t-il? À quoi le comparerai-je? Il est comme une graine de moutarde que quelqu'un prend et met en terre dans son jardin: elle pousse, elle devient un arbre et les oiseaux font leurs nids dans ses branches. » Jésus dit encore: « À quoi comparerai-je le règne de Dieu? Il ressemble au levain qu'une femme prend et mêle à une grande quantité de farine, jusqu'à ce que toute la pâte lève. » Jésus traversait les villes et les villages et enseignait en faisant route vers Jérusalem. Quelqu'un lui demanda: « Seigneur, n'y a-t-il que peu de gens qui seront sauvés? » Jésus répondit: « Faites tous vos efforts pour entrer par la porte étroite; car, je vous l'affirme, beaucoup essayeront d'entrer et ne le pourront pas. Quand le maître de maison se sera levé et aura fermé la porte à clé, vous vous trouverez dehors, vous vous mettrez à frapper à la porte et à dire: “ Maître, ouvre-nous!” Il vous répondra: “Je ne sais pas d'où vous êtes!” Alors, vous lui direz: “Nous avons mangé et bu avec toi, tu as enseigné dans les rues de nos villes.” Il vous dira de nouveau: “Je ne sais pas d'où vous êtes. Écartez-vous de moi, vous tous qui commettez le mal!” C'est là que vous pleurerez et que vous grincerez des dents, quand vous verrez Abraham, Isaac, Jacob et tous les prophètes dans le règne de Dieu et que vous, vous serez jetés dehors! Des gens viendront de l'est et de l'ouest, du nord et du sud et prendront place à table dans le règne de Dieu. Et alors, certains de ceux qui sont maintenant les derniers seront les premiers et d'autres qui sont maintenant les premiers seront les derniers. » À ce moment-là, quelques pharisiens s'approchèrent de Jésus et lui dirent: « Pars d'ici, va-t'en ailleurs, car Hérode veut te faire mourir. » Jésus leur répondit: « Allez dire à ce chacal: “Je chasse des démons et j'accomplis des guérisons aujourd'hui et demain, et le troisième jour j'achève mon œuvre.” Mais il faut que je continue ma route aujourd'hui, demain et le jour suivant, car il ne convient pas qu'un prophète soit mis à mort ailleurs qu'à Jérusalem. Jérusalem, Jérusalem, toi qui mets à mort les prophètes et qui tues à coups de pierres ceux que Dieu t'envoie! Combien de fois ai-je voulu rassembler tes habitants auprès de moi, comme une poule rassemble ses poussins sous ses ailes, mais vous ne l'avez pas voulu! Eh bien, votre maison va être abandonnée. Je vous le déclare: vous ne me verrez plus jusqu'à ce que vienne le moment où vous direz: “Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur!” » Un jour de sabbat, Jésus se rendit chez un des dirigeants des pharisiens pour y prendre un repas. Ceux qui étaient là observaient attentivement Jésus. Un homme souffrant d'œdèmes se tenait devant lui. Jésus prit la parole et demanda aux spécialistes des Écritures et aux pharisiens: « Notre loi permet-elle ou non de faire une guérison le jour du sabbat? » Mais ils gardèrent le silence. Alors Jésus toucha le malade, le guérit et le renvoya. Puis il leur dit: « Si l'un de vous a un fils ou un bœuf qui tombe dans un puits, ne l'en retirera-t-il pas aussitôt, même le jour du sabbat? » Ils furent incapables de répondre à cela. Jésus remarqua comment les invités choisissaient les meilleures places. Il leur dit alors une parabole: « Lorsque quelqu'un t'invite à un repas de mariage, ne t'installe pas à la meilleure place. Il se pourrait en effet qu'une personne plus importante que toi ait été invitée et que celui qui vous a invités l'un et l'autre vienne te dire: “Laisse-lui cette place.” Alors tu devrais, tout honteux, te mettre à la dernière place. Au contraire, lorsque tu es invité, installe-toi à la dernière place, pour qu'au moment où viendra celui qui t'a invité, il te dise: “Mon ami, rapproche-toi des meilleures places.” Ce sera pour toi une marque d'estime devant tous ceux qui seront à table avec toi. En effet, celui qui s'élève sera abaissé, et celui qui s'abaisse sera élevé. » Puis Jésus dit à celui qui l'avait invité: « Quand tu donnes un déjeuner ou un dîner, n'invite ni tes amis, ni tes frères et sœurs, ni les membres de ta parenté, ni tes riches voisins; car ils pourraient t'inviter à leur tour et tu serais ainsi payé pour ce que tu as donné. Mais quand tu offres un repas de fête, invite les pauvres, les infirmes, les boiteux et les aveugles. Tu seras heureux, car ils ne peuvent pas te le rendre. Dieu te le rendra lorsque ceux qui ont fait le bien ressusciteront. » Après avoir entendu ces mots, un de ceux qui étaient à table dit à Jésus: « Heureux celui qui prendra son repas dans le règne de Dieu! » Jésus lui raconta cette parabole: « Un homme offrit un grand repas auquel il invita beaucoup de monde. À l'heure du repas, il envoya son serviteur dire aux invités: “Venez, car c'est prêt maintenant.” Mais tous, l'un après l'autre, se mirent à s'excuser. Le premier dit au serviteur: “J'ai acheté un champ et il faut que j'aille le voir; je te prie de m'excuser.” Un autre lui dit: “J'ai acheté cinq paires de bœufs et je vais les essayer; je te prie de m'excuser.” Un autre encore dit: “Je viens de me marier et c'est pourquoi je ne peux pas venir.” Le serviteur retourna auprès de son maître et lui rapporta ces réponses. Le maître de la maison se mit en colère et dit à son serviteur: “Va vite sur les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, les infirmes, les aveugles et les boiteux.” Après un moment, le serviteur vint dire: “ Maître, tes ordres ont été exécutés, mais il y a encore de la place.” Le maître dit alors à son serviteur: “Va sur les chemins de campagne, le long des haies, et insiste pour que les gens entrent, afin que ma maison soit remplie. Je vous le dis: aucune des personnes qui avaient été invitées ne mangera de mon repas!” » Une foule de gens faisait route avec Jésus. Il se retourna et dit à tous: « Celui qui vient à moi doit me faire passer avant son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères, ses sœurs, et même sa propre personne. Sinon, il ne peut pas être mon disciple. Celui qui ne porte pas sa croix pour me suivre ne peut pas être mon disciple. Si l'un de vous veut construire une tour, il s'assied d'abord pour calculer la dépense et voir s'il a assez d'argent pour achever le travail. Autrement, s'il pose les fondations sans être en mesure d'achever la tour, tous ceux qui verront cela se mettront à rire de lui en disant: “En voilà un qui a commencé de construire mais qui a été incapable d'achever le travail!” De même, si un roi veut partir en guerre contre un autre roi, il s'assied d'abord pour examiner s'il peut, avec 10 000 soldats, affronter son adversaire qui marche contre lui avec 20 000 soldats. S'il ne le peut pas, il envoie des messagers à l'autre roi, pendant qu'il est encore loin, pour lui demander ses conditions de paix. Ainsi donc, ajouta Jésus, aucun de vous ne peut être mon disciple s'il ne renonce pas à tout ce qu'il possède. Le sel est une bonne chose. Mais s'il perd son goût, comment le lui rendra-t-on? Il n'est alors bon ni pour la terre, ni pour le fumier; on le jette dehors. Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende! » Les collecteurs d'impôts et les pécheurs s'approchaient tous de Jésus pour l'écouter. Les pharisiens et les spécialistes des Écritures critiquaient Jésus en disant: « Cet homme fait bon accueil aux pécheurs et mange avec eux! » Jésus leur dit alors cette parabole: « Si quelqu'un parmi vous possède cent moutons et qu'il perde l'un d'entre eux, ne laissera-t-il pas les quatre-vingt-dix-neuf autres dans leur pâturage pour partir à la recherche de celui qui est perdu jusqu'à ce qu'il le retrouve? Et quand il l'a retrouvé, il est tout heureux: il met le mouton sur ses épaules, il rentre chez lui, puis il appelle ses amis et ses voisins et leur dit: “Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé mon mouton, celui qui était perdu!” De même, je vous le dis, il y aura plus de joie dans le ciel pour un seul pécheur qui change de vie que pour quatre-vingt-dix-neuf justes qui n'en ont pas besoin. Ou bien, si une femme possède dix pièces d'argent et qu'elle en perde une, ne va-t-elle pas allumer une lampe, balayer la maison et chercher avec soin jusqu'à ce qu'elle la retrouve? Et quand elle l'a retrouvée, elle appelle ses amies et ses voisines et leur dit: “Réjouissez-vous avec moi, car j'ai retrouvé la pièce d'argent que j'avais perdue!” De même, je vous le dis, il y a de la joie parmi les anges de Dieu pour un seul pécheur qui commence une vie nouvelle. » Jésus dit encore: « Un homme avait deux fils. Le plus jeune dit à son père: “Père, donne-moi la part de notre fortune qui doit me revenir.” Alors le père partagea ses biens entre ses deux fils. Peu de jours après, le plus jeune fils vendit sa part de la propriété et partit avec son argent pour un pays éloigné. Là, il vécut dans le désordre et gaspilla ainsi tout ce qu'il possédait. Quand il eut tout dépensé, une grande famine survint dans ce pays, et il commença à manquer du nécessaire. Il se mit donc au service d'un des habitants du pays, qui l'envoya dans ses champs garder les cochons. Il aurait bien voulu se nourrir des fruits du caroubier que mangeaient les cochons, mais personne ne lui en donnait. Alors, il se mit à réfléchir sur sa situation et se dit: “Tous les employés de mon père ont du pain en abondance, tandis que moi, ici, je meurs de faim! Je veux repartir chez mon père et je lui dirai: Père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne que tu m'appelles ton fils. Traite-moi donc comme l'un de tes employés.” Et il repartit chez son père. Tandis qu'il était encore assez loin de la maison, son père le vit et il fut bouleversé: il courut à sa rencontre, le serra contre lui et l'embrassa longuement. Le fils lui dit alors: “Père, j'ai péché contre Dieu et contre toi, je ne suis plus digne que tu m'appelles ton fils…” Mais le père dit à ses serviteurs: “Vite, apportez le plus bel habit et mettez-le-lui; passez-lui une bague au doigt et des chaussures aux pieds. Amenez le veau bien gras et tuez-le; nous allons faire un festin et nous réjouir, car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et je l'ai retrouvé.” Et ils commencèrent à faire la fête. Pendant ce temps, le fils aîné de cet homme était aux champs. À son retour, quand il approcha de la maison, il entendit un bruit de musique et de danses. Il appela un des serviteurs et lui demanda ce qui se passait. Le serviteur lui répondit: “Ton frère est revenu, et ton père a fait tuer le veau bien gras, parce qu'il a retrouvé son fils en bonne santé.” Le fils aîné se mit alors en colère et refusait d'entrer dans la maison. Son père sortit pour le supplier d'entrer. Mais le fils répondit à son père: “Écoute, il y a tant d'années que je te sers sans avoir jamais désobéi à l'un de tes ordres. Pourtant, tu ne m'as jamais donné même un chevreau pour que je fasse la fête avec mes amis. Mais quand ton fils que voilà revient, lui qui a dépensé entièrement ta fortune avec des prostituées, pour lui tu fais tuer le veau bien gras!” Le père lui dit: “Mon enfant, toi tu es toujours avec moi, et tout ce que je possède est à toi. Mais nous devions faire une fête et nous réjouir, car ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et le voilà retrouvé!” » Jésus disait à ses disciples: « Un homme riche avait un gérant et l'on vint lui rapporter que celui-ci gaspillait ses biens. Le maître l'appela et lui dit: “Qu'est-ce que j'apprends à ton sujet? Présente-moi les comptes de ta gestion, car tu ne pourras plus administrer mes affaires.” Le gérant se dit en lui-même: “Mon maître va me retirer ma charge. Que faire? Je ne suis pas assez fort pour travailler la terre et j'aurais honte de mendier. Ah! je sais ce que je vais faire! Et quand j'aurai perdu ma place, des gens me recevront chez eux!” Il fit alors venir un à un tous ceux qui devaient quelque chose à son maître. Il dit au premier: “Combien dois-tu à mon maître?” – “Cent tonneaux d'huile d'olive”, lui répondit-il. Le gérant lui dit: “Voici ton compte; vite, assieds-toi et note cinquante.” Puis il dit à un autre: “Et toi, combien dois-tu?” – “Cent sacs de blé”, répondit-il. Le gérant lui dit: “Voici ton compte; note quatre-vingts.” Eh bien, le maître félicita le gérant malhonnête d'avoir agi aussi habilement. En effet, les gens de ce monde sont bien plus habiles dans leurs rapports les uns avec les autres que les gens qui appartiennent à la lumière. Et moi je vous dis: faites-vous des amis avec les richesses trompeuses de ce monde, afin qu'au moment où elles n'existeront plus pour vous on vous reçoive dans les demeures éternelles. Celui qui est digne de confiance dans les petites choses est aussi digne de confiance dans les grandes; celui qui est malhonnête dans les petites choses est aussi malhonnête dans les grandes. Si donc vous n'avez pas été dignes de confiance dans votre façon d'utiliser les richesses trompeuses de ce monde, qui vous confiera les vraies richesses? Et si vous n'avez pas été dignes de confiance pour gérer ce qui appartient aux autres, qui vous donnera ce qui vous revient? Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres: ou bien il haïra l'un et aimera l'autre; ou bien il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez pas servir Dieu et l'argent. » Les pharisiens, qui aimaient l'argent, entendaient toutes ces paroles et se moquaient de Jésus. Jésus leur dit: « Vous êtes de ceux qui se font passer pour justes aux yeux des êtres humains, mais Dieu connaît votre cœur. Car ce que les êtres humains considèrent comme grand est une horreur aux yeux de Dieu. Le temps de la loi de Moïse et des livres des Prophètes a duré jusqu'à l'époque de Jean le baptiste. Depuis cette époque, la bonne nouvelle du règne de Dieu est annoncée et chacun use de force pour y entrer. Mais les cieux et la terre peuvent disparaître plus facilement que le plus petit détail de la Loi. Tout homme qui renvoie sa femme et en épouse une autre commet un adultère, et celui qui épouse une femme renvoyée par son mari commet un adultère. Il y avait un homme riche qui s'habillait des vêtements les plus fins et les plus coûteux et qui, chaque jour, vivait dans le luxe en faisant de bons repas. Devant la porte de sa maison était couché un pauvre appelé Lazare. Son corps était couvert de plaies. Il aurait bien voulu se nourrir des morceaux qui tombaient de la table du riche. De plus, les chiens venaient lécher ses plaies. Le pauvre mourut et les anges le portèrent auprès d'Abraham. Le riche mourut aussi et on l'enterra. Il souffrait cruellement dans le monde des morts; il leva les yeux et vit de loin Abraham, et Lazare à côté de lui. Alors il s'écria: “Père Abraham, prends pitié de moi! Envoie donc Lazare tremper le bout de son doigt dans de l'eau pour me rafraîchir la langue, car je souffre horriblement dans ce feu.” Mais Abraham dit: “Mon enfant, souviens-toi que tu as reçu beaucoup de bonheurs pendant ta vie, tandis que Lazare a eu beaucoup de malheurs. Maintenant, il reçoit ici sa consolation, tandis que toi tu souffres. De plus, il y a un profond abîme entre vous et nous; ainsi, ceux qui voudraient passer d'ici vers vous ne le peuvent pas et l'on ne peut pas non plus parvenir jusqu'à nous de là où tu es.” Le riche dit: “Je t'en prie, père, envoie donc Lazare dans la maison de mon père, où j'ai cinq frères. Qu'il aille les avertir, afin qu'ils ne viennent pas eux aussi dans ce lieu de souffrances.” Abraham répondit: “Tes frères ont Moïse et les Prophètes pour les avertir: qu'ils les écoutent!” Le riche dit: “Cela ne suffit pas, père Abraham. Mais si quelqu'un revient de chez les morts et va les trouver, alors ils changeront de vie.” Mais Abraham lui dit: “S'ils ne veulent pas écouter Moïse et les Prophètes, ils ne se laisseront pas persuader, même si quelqu'un ressuscitait d'entre les morts.” » Jésus dit à ses disciples: « Bien sûr il y aura toujours des occasions de se détourner de Dieu. Mais quel malheur pour celui qui en est la cause! Il vaudrait mieux pour lui qu'on lui attache au cou une très grosse pierre et qu'on le jette dans la mer, plutôt que de conduire un seul de ces petits à se détourner de Dieu. Prenez bien garde à vous-même! Si ton frère, ou ta sœur, fait ce qui est mal, fais-lui de vifs reproches. Et s'il regrette son acte, pardonne-lui. S'il fait ce qui est mal contre toi sept fois en un jour et que chaque fois il revienne te dire: “Je le regrette ”, tu lui pardonneras. » Les apôtres dirent au Seigneur: « Augmente notre foi! » Le Seigneur répondit: « Si vous aviez de la foi gros comme une graine de moutarde, vous diriez à cet arbre, à ce mûrier: “Déracine-toi et plante-toi dans la mer”, et il vous obéirait. Supposons ceci: l'un d'entre vous a un serviteur qui laboure ou qui garde les troupeaux. Lorsqu'il le voit revenir des champs, lui dira-t-il: “Viens vite te mettre à table”? Non, il lui dira plutôt: “Prépare mon repas, puis change de vêtements pour me servir pendant que je mange et bois; après quoi, tu mangeras et tu boiras à ton tour.” Doit-il remercier son serviteur d'avoir fait ce qui lui était ordonné? Il en va de même pour vous: quand vous aurez fait tout ce qui vous est ordonné, dites: “Nous sommes des serviteurs ordinaires; nous n'avons fait que notre devoir.” » Tandis que Jésus faisait route vers Jérusalem, il passa le long de la frontière qui sépare la Samarie et la Galilée. Il entrait dans un village quand dix lépreux vinrent à sa rencontre. Ils se tinrent à distance et se mirent à crier: « Jésus, maître, prends pitié de nous! » Jésus les vit et leur dit: « Allez vous faire examiner par les prêtres. » Pendant qu'ils y allaient, ils furent purifiés de leur lèpre. L'un d'entre eux, quand il vit qu'il était guéri, revint sur ses pas en louant Dieu à haute voix. Il se jeta aux pieds de Jésus, face contre terre, et le remercia. Or cet homme était un Samaritain. Jésus dit alors: « Est-ce que les dix n'ont pas été guéris? Où sont les neuf autres? Il ne s'est trouvé personne pour revenir remercier Dieu, sinon cet étranger? » Puis Jésus lui dit: « Relève-toi et va; ta foi t'a sauvé. » Les pharisiens demandèrent à Jésus quand viendrait le règne de Dieu. Il leur répondit: « Le règne de Dieu ne vient pas comme un événement qu'on pourrait voir venir. On ne dira pas: “Voyez, il est ici!” ou bien: “Il est là!” Car, sachez-le, le règne de Dieu est au milieu de vous. » Puis il dit aux disciples: « Des jours viendront où vous désirerez voir même un seul des jours du Fils de l'homme, mais vous ne le verrez pas. On vous dira: “Regardez là!” ou: “Regardez ici!” Mais n'y allez pas, n'y courez pas. Comme l'éclair brille à travers les cieux et l'illumine d'une extrémité à l'autre, ainsi sera le Fils de l'homme en son jour. Mais il faut d'abord qu'il souffre beaucoup et qu'il soit rejeté par cette génération. Ce qui s'est passé du temps de Noé se passera de la même façon aux jours du Fils de l'homme. Les gens mangeaient et buvaient, se mariaient ou étaient donnés en mariage, jusqu'au jour où Noé entra dans l'arche: le déluge vint alors et les fit tous périr. Ce sera aussi comme du temps de Loth: les gens mangeaient et buvaient, achetaient et vendaient, plantaient et bâtissaient; mais le jour où Loth quitta Sodome, il tomba des cieux une pluie de soufre enflammé qui les fit tous périr. Il se passera la même chose le jour où le Fils de l'homme se révèlera. En ce jour-là, celui qui sera sur la terrasse de sa maison et aura ses affaires à l'intérieur, qu'il ne descende pas pour les prendre! De même, celui qui sera dans son champ, qu'il ne retourne pas dans sa maison! Rappelez-vous la femme de Loth! Celui qui cherchera à préserver sa vie la perdra; mais celui qui perdra sa vie la conservera. Je vous le déclare, en cette nuit-là, deux personnes seront dans un même lit: l'une sera emmenée et l'autre laissée. Deux femmes écraseront du grain ensemble: l'une sera emmenée et l'autre laissée. [ ] » Les disciples lui demandèrent: « Où cela se passera-t-il, Seigneur? » Et il répondit: « Où sera le cadavre, là aussi se rassembleront les vautours. » Jésus leur disait cette parabole pour leur montrer qu'ils devaient toujours prier, sans jamais se décourager: « Il y avait dans une ville un juge qui ne se souciait pas de Dieu et n'avait d'égards pour personne. Il y avait aussi dans cette ville une veuve qui venait chaque fois lui dire: “Rends-moi justice contre mon adversaire!” Pendant longtemps, le juge refusa, puis il se dit: “Bien sûr, je ne me soucie pas de Dieu et je n'ai d'égards pour personne; mais comme cette veuve me fatigue, je vais faire reconnaître ses droits, pour qu'elle ne vienne plus sans cesse m'assommer.” » Puis le Seigneur ajouta: « Écoutez ce que dit ce juge indigne! Et Dieu, lui, ne ferait-il pas justice à ceux qu'il a choisis quand ils crient à lui jour et nuit? Tardera-t-il à les aider? Je vous le déclare: il leur fera justice rapidement. Mais quand le Fils de l'homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre? » Jésus dit la parabole suivante à l'intention de ceux qui croyaient faire la volonté de Dieu et méprisaient les autres: « Deux hommes montèrent au temple pour prier; l'un était pharisien, l'autre collecteur d'impôts. Le pharisien, debout, priait ainsi en lui-même: “Mon Dieu, je te remercie de ce que je ne suis pas comme tous les autres, qui sont voleurs, mauvais et adultères; je te remercie de ce que je ne suis pas comme ce collecteur d'impôts. Je jeûne deux jours par semaine et je te donne le dixième de tous mes revenus.” Le collecteur d'impôts, lui, se tenait à distance et n'osait pas même lever les yeux vers le ciel, mais il se frappait la poitrine et disait: “Mon Dieu, prends pitié de moi, qui suis un pécheur.” Je vous le dis, ajouta Jésus, cet homme était reconnu juste aux yeux de Dieu quand il retourna chez lui, mais pas le pharisien. En effet, celui qui s'élève sera abaissé, mais celui qui s'abaisse sera élevé. » Des personnes amenaient à Jésus aussi des nourrissons pour qu'il les touche. En voyant cela, les disciples leur firent des reproches. Mais Jésus fit approcher les enfants et dit: « Laissez les enfants venir à moi! Ne les en empêchez pas, car le règne de Dieu appartient à ceux qui leur ressemblent. Je vous le déclare, c'est la vérité: celui qui ne reçoit pas le règne de Dieu comme un enfant n'y entrera pas. » Un des dirigeants juifs demanda à Jésus: « Bon maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle? » Jésus lui dit: « Pourquoi m'appelles-tu bon? Personne n'est bon à part Dieu seul. Tu connais les commandements: “Tu ne commettras pas d'adultère; tu ne commettras pas de meurtre; tu ne voleras pas; tu ne prononceras pas de faux témoignage contre quelqu'un; tu respecteras ton père et ta mère.” » L'homme répondit: « J'ai mis en pratique tous ces commandements depuis ma jeunesse. » Après avoir entendu cela, Jésus lui dit: « Une seule chose te manque encore: vends tout ce que tu as et distribue l'argent aux pauvres, ainsi tu auras un trésor dans les cieux; puis viens et suis-moi. » Mais quand l'homme entendit ces mots, il devint tout triste, car il était très riche. Jésus vit qu'il était triste et dit: « Comme il est difficile à ceux qui ont des richesses d'entrer dans le règne de Dieu! Il est plus facile pour un chameau de passer par le trou d'une aiguille que pour une personne riche d'entrer dans le règne de Dieu. » Ceux qui l'écoutaient dirent: « Mais alors, qui peut être sauvé? » Jésus répondit: « Ce qui est impossible pour les êtres humains est possible pour Dieu. » Pierre dit alors: « Écoute, nous avons quitté ce que nous avions pour te suivre. » Jésus leur dit: « Je vous le déclare, c'est la vérité: si quelqu'un quitte, pour le règne de Dieu, sa maison ou sa femme, ses frères ou ses sœurs, ses parents ou ses enfants, il recevra beaucoup plus dès maintenant, et dans le monde à venir il recevra la vie éternelle. » Jésus prit les douze disciples avec lui et leur dit: « Écoutez, montons à Jérusalem où s'accomplira tout ce que les prophètes ont écrit au sujet du Fils de l'homme. On le livrera aux autorités étrangères, qui se moqueront de lui, l'insulteront et cracheront sur lui. Elles le frapperont à coups de fouet et le mettront à mort. Et le troisième jour il ressuscitera. » Mais les disciples ne comprirent rien à cela; le sens de ces paroles leur était caché et ils ne savaient pas de quoi Jésus parlait. Jésus approchait de Jéricho. Or, un aveugle était assis au bord du chemin et mendiait. Il entendit la foule qui avançait et demanda ce que c'était. On lui apprit que Jésus de Nazareth passait par là. Alors il s'écria: « Jésus, Fils de David, prends pitié de moi! » Ceux qui marchaient en avant lui faisaient des reproches pour le faire taire, mais il criait de plus belle: « Fils de David, prends pitié de moi! » Jésus s'arrêta et ordonna qu'on le lui amène. Quand l'aveugle fut près de lui, Jésus lui demanda: « Que veux-tu que je fasse pour toi? » Il répondit: « Seigneur, fais que je voie de nouveau! » Et Jésus lui dit: « Eh bien, vois à nouveau! Ta foi t'a sauvé. » Aussitôt, il retrouva la vue, et il suivait Jésus en louant Dieu. Toute la foule vit cela et se mit aussi à louer Dieu. Jésus entra dans Jéricho et traversait la ville. Il y avait là un homme appelé Zachée; c'était le chef des collecteurs d'impôts et il était riche. Il cherchait à voir qui était Jésus, mais comme il était de petite taille, il n'y arrivait pas à cause de la foule. Il courut alors en avant et grimpa sur un arbre, un sycomore, pour voir Jésus qui devait passer par là. Quand Jésus arriva à cet endroit, il leva les yeux et dit à Zachée: « Dépêche-toi de descendre, Zachée, car il faut que je demeure chez toi aujourd'hui. » Zachée se dépêcha de descendre et le reçut avec joie. En voyant cela, tous critiquaient Jésus; ils disaient: « Cet homme est allé loger chez un pécheur! » Zachée, debout devant le Seigneur, lui dit: « Écoute, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j'ai pris trop d'argent à quelqu'un, je lui rendrai quatre fois autant. » Jésus dit à son propos: « Aujourd'hui, le salut est entré dans cette maison, parce que lui aussi est un descendant d'Abraham. Car le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. » Jésus dit encore une parabole pour ceux qui venaient d'entendre ces paroles. Il était en effet près de Jérusalem et l'on pensait que le règne de Dieu allait se manifester d'un instant à l'autre. Voici donc ce qu'il dit: « Un homme de famille noble se rendit dans un pays éloigné pour y être nommé roi; il devait revenir ensuite. Avant de partir, il appela dix de ses serviteurs, leur remit à chacun une pièce d'or de grande valeur et leur dit: “Faites des affaires avec cet argent jusqu'à mon retour.” Mais les gens de son pays le haïssaient; ils envoyèrent aussitôt une délégation derrière lui pour dire: “Nous ne voulons pas de lui comme roi.” Il fut pourtant nommé roi et revint dans son pays. Il fit alors appeler les serviteurs auxquels il avait remis l'argent, pour savoir ce qu'ils avaient gagné. Le premier se présenta et dit: “ Maître, j'ai gagné dix pièces d'or avec celle que tu m'avais donnée.” Le roi lui dit: “C'est bien, bon serviteur; puisque tu as été digne de confiance dans de petites choses, je te nomme gouverneur de dix villes.” Le deuxième serviteur vint et dit: “Maître, j'ai gagné cinq pièces d'or avec celle que tu m'avais donnée.” Le roi dit à celui-là: “Toi, je te nomme gouverneur de cinq villes.” Un autre serviteur vint et dit: “Maître, voici ta pièce d'or; je l'ai gardée cachée dans un mouchoir. J'avais peur de toi, car tu es quelqu'un de dur: tu prends ce que tu n'as pas déposé et tu moissonnes ce que tu n'as pas semé.” Le roi lui dit: “Mauvais serviteur, je vais te juger sur tes propres paroles. Tu savais que je suis quelqu'un de dur, que je prends ce que je n'ai pas déposé et que je moissonne ce que je n'ai pas semé. Alors, pourquoi n'as-tu pas placé mon argent dans une banque? À mon retour, je l'aurais retiré avec les intérêts.” Puis il dit à ceux qui étaient là: “Enlevez-lui cette pièce d'or et remettez-la à celui qui en a dix.” Ils lui dirent: “Maître, il a déjà dix pièces!” – “Je vous l'affirme, répondit-il, à celui qui a quelque chose, on donnera davantage; tandis qu'à celui qui n'a rien on enlèvera même ce qu'il a. Quant à mes ennemis qui n'ont pas voulu de moi comme roi, amenez-les ici et exécutez-les devant moi.” » Après avoir ainsi parlé, Jésus partit en avant sur le chemin qui montait à Jérusalem. Lorsqu'il approcha de Bethfagé et de Béthanie, près de la colline appelée mont des Oliviers, il envoya deux disciples: « Allez au village qui est en face, leur dit-il. Quand vous y serez arrivés, vous trouverez un petit âne attaché, sur lequel personne ne s'est jamais assis. Détachez-le et amenez-le ici. Si quelqu'un vous demande: “Pourquoi le détachez-vous?”, dites-lui: “Le Seigneur en a besoin.” » Les envoyés partirent et trouvèrent tout comme Jésus le leur avait dit. Pendant qu'ils détachaient l'ânon, ses propriétaires leur dirent: « Pourquoi détachez-vous cet ânon? » Ils répondirent: « Le Seigneur en a besoin. » Puis ils amenèrent l'ânon à Jésus; ils jetèrent leurs manteaux sur l'animal et y firent monter Jésus. À mesure qu'il avançait, les gens étendaient leurs manteaux sur le chemin. Tandis qu'il approchait de Jérusalem, par le chemin qui descend du mont des Oliviers, toute la foule des disciples, pleine de joie, se mit à louer Dieu d'une voix forte pour tous les miracles qu'ils avaient vus. Ils disaient: « Que Dieu bénisse le roi qui vient au nom du Seigneur! Paix dans le ciel et gloire à Dieu au plus haut des cieux! » Quelques pharisiens, qui se trouvaient dans la foule, dirent à Jésus: « Maître, fais taire tes disciples! » Jésus répondit: « Je vous le déclare, s'ils se taisent, les pierres crieront! » Quand Jésus fut près de la ville et qu'il la vit, il pleura sur elle, en disant: « Si seulement tu comprenais toi aussi, en ce jour, comment trouver la paix! Mais maintenant, cela est resté caché à tes yeux! Car des jours viendront pour toi où tes ennemis t'entoureront d'ouvrages fortifiés, t'assiégeront et te presseront de tous côtés. Ils te détruiront complètement, toi et ta population; ils ne te laisseront pas une seule pierre posée sur une autre, parce que tu n'as pas reconnu le temps où Dieu est venu te secourir! » Jésus entra dans le temple et se mit à en chasser les marchands, en leur disant: « Les Écritures déclarent: “Ma maison sera une maison de prière.” Mais vous, vous en avez fait une caverne de brigands! » Jésus enseignait tous les jours dans le temple. Les chefs des prêtres, les spécialistes des Écritures, ainsi que les notables du peuple, cherchaient à le faire mourir. Mais ils ne savaient pas comment y parvenir, car tout le peuple l'écoutait avec une très grande attention. Un jour, Jésus donnait son enseignement au peuple dans le temple et annonçait la bonne nouvelle. Les chefs des prêtres et les spécialistes des Écritures survinrent alors avec les anciens et lui demandèrent: « Dis-nous par quelle autorité tu fais ces choses, qui t'a donné autorité pour cela? » Jésus leur répondit: « Je vous poserai à mon tour une question. Dites-moi: de quelle origine était le baptême de Jean? divine ou humaine? » Ils discutèrent entre eux et se dirent: « Si nous répondons: “une origine divine”, il nous demandera: “Pourquoi n'avez-vous pas cru Jean?” Mais si nous disons: “une origine humaine,” le peuple tout entier nous jettera des pierres pour nous tuer, car il est persuadé que Jean était un prophète. » Ils répondirent alors: « Nous ne savons pas de quelle origine était son baptême. » – « Eh bien, répliqua Jésus, moi non plus, je ne vous dis pas par quelle autorité je fais ces choses. » Ensuite, Jésus se mit à dire au peuple la parabole suivante: « Un homme planta une vigne, la loua à des vignerons et partit en voyage pour longtemps. Le moment voulu, il envoya un serviteur vers les vignerons pour qu'ils lui remettent sa part des fruits de la vigne. Mais les vignerons battirent le serviteur et le renvoyèrent les mains vides. Le maître de la vigne envoya encore un autre serviteur, mais les vignerons le battirent aussi, l'insultèrent et le renvoyèrent sans rien lui donner. Il envoya encore un troisième serviteur; celui-là, ils le blessèrent aussi et le jetèrent dehors. Le maître de la vigne dit alors: “Que faire? J'enverrai mon fils bien-aimé; lui, ils le respecteront.” Mais quand les vignerons le virent, ils se dirent entre eux: “Voici l'héritier. Tuons-le, pour que l'héritage soit à nous.” Et ils le jetèrent hors de la vigne et le tuèrent. Que leur fera le propriétaire de la vigne? demanda Jésus. Il viendra, il mettra à mort ces vignerons et confiera la vigne à d'autres. » Quand les gens entendirent ces mots, ils affirmèrent: « Cela n'arrivera certainement pas! » Mais Jésus les regarda et dit: « Que signifie cette parole de l'Écriture: “La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la pierre d'angle ”? Celui qui tombera sur cette pierre s'y brisera; et si la pierre tombe sur quelqu'un, elle le réduira en poussière. » Les spécialistes des Écritures et les grands-prêtres cherchèrent à arrêter Jésus à ce moment même, car ils savaient qu'il avait dit cette parabole à leur intention; mais ils eurent peur du peuple. Ils se mirent alors à surveiller Jésus. À cet effet, ils lui envoyèrent des gens qui faisaient semblant d'être des personnes honorables. Ces gens devaient prendre Jésus au piège par une question, afin qu'on ait l'occasion de le livrer au pouvoir et à l'autorité du gouverneur. Ils lui posèrent cette question: « Maître, nous savons que tu enseignes en toute vérité le chemin qui plaît à Dieu; tu ne juges personne sur les apparences. Eh bien, dis-nous, est-il permis ou non de payer l'impôt à César? » Jésus se rendit compte de leur ruse et leur dit: « Montrez-moi une pièce d'argent. L'image et l'inscription sur cette pièce, de qui sont-elles? » – « De César », répondirent-ils. Alors Jésus leur dit: « Eh bien, ce qui est à César, rendez-le à César, et rendez à Dieu ce qui est à Dieu. » Ils furent incapables de le prendre en faute pour ce qu'il disait devant le peuple. Au contraire, sa réponse les remplit d'étonnement et ils gardèrent le silence. Quelques sadducéens vinrent auprès de Jésus. Ce sont eux qui affirment qu'il n'y a pas de résurrection. Ils l'interrogèrent de la façon suivante: « Maître, Moïse a écrit pour nous: “Si un homme a un frère qui meurt en laissant une femme sans enfant, il doit épouser la veuve pour donner une descendance à celui qui est mort.” Or, il y avait sept frères. Le premier se maria et mourut sans laisser de descendance. Le deuxième épousa la veuve, puis le troisième. Il en fut de même pour tous les sept, qui moururent sans laisser de descendance. Finalement, la femme mourut à son tour. À la résurrection des morts, de qui sera-t-elle l'épouse? Car tous les sept l'ont eue comme épouse! » Jésus leur répondit: « Les hommes et les femmes de ce monde-ci se marient; mais les hommes et les femmes qui sont jugés dignes de ressusciter d'entre les morts et de vivre dans le monde à venir ne se marient pas. Ils ne peuvent plus mourir, ils sont pareils aux anges. Ils sont enfants de Dieu, car il les a ressuscités. Moïse indique clairement que les morts doivent ressusciter. Dans le passage qui parle du buisson, il appelle le Seigneur “le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob.” Dieu n'est pas le Dieu des morts mais des vivants, car tous sont vivants pour lui. » Quelques spécialistes des Écritures prirent alors la parole et dirent: « Tu as bien parlé, maître. » Et ils n'osaient plus lui poser d'autres questions. Jésus leur dit: « Comment peut-on affirmer que le Christ est descendant de David? David lui-même déclare dans le livre des Psaumes: “Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds.” David l'appelle donc “Seigneur”; d'où vient alors qu'il soit son descendant? » Tandis que tout le peuple l'écoutait, Jésus dit à ses disciples: « Gardez-vous des spécialistes des Écritures qui se plaisent à se promener en beaux vêtements et qui aiment être salués sur les places publiques; ils choisissent les sièges les plus en vue dans les synagogues et les places d'honneur dans les grands repas. Ils dévorent les biens des veuves et, pour l'apparence, font de longues prières. Ils seront jugés d'autant plus sévèrement. » Jésus regarda autour de lui et vit des riches qui déposaient leurs dons dans la salle du trésor du temple. Il vit aussi une veuve pauvre qui y mettait deux petites pièces de monnaie. Il dit alors: « Je vous le déclare, c'est la vérité: cette veuve pauvre a mis plus que tous les autres. Car tous ont donné comme offrande de leur superflu; mais elle, qui manque de tout, a donné tout ce qu'elle avait pour vivre. » Quelques personnes parlaient du temple et disaient qu'il était magnifiquement orné de belles pierres et d'objets offerts à Dieu. Mais Jésus dit: « Les jours viendront où, de ce que vous voyez là, il ne restera pas pierre sur pierre; tout sera détruit. » Ils lui demandèrent alors: « Maître, quand cela se passera-t-il? Quel sera le signe qui indiquera le moment où ces choses doivent arriver? » Jésus répondit: « Faites attention, ne laissez personne vous égarer. Car beaucoup viendront en mon nom et diront: “C'est moi!” et: “Le moment fixé est arrivé!” Mais ne les suivez pas. Quand vous entendrez parler de guerres et de révolutions, ne vous effrayez pas; il faut que cela arrive d'abord, mais ce ne sera pas tout de suite la fin. » Puis il ajouta: « Car on se dressera peuple contre peuple, royaume contre royaume; il y aura de terribles tremblements de terre et, en divers lieux, des famines et des épidémies; il y aura aussi des phénomènes effrayants et des signes impressionnants venant du ciel. Mais avant tout cela, on vous arrêtera, on vous persécutera, on vous livrera pour être jugés dans les synagogues et l'on vous mettra en prison; on vous fera comparaître devant des rois et des gouverneurs à cause de moi. Ce sera pour vous l'occasion de témoigner à mon sujet. Soyez donc bien décidés à ne pas vous inquiéter par avance de la manière dont vous vous défendrez. Je vous donnerai moi-même des paroles et une sagesse telles qu'aucun de vos adversaires ne pourra leur résister ou les contredire. Vous serez livrés même par vos parents, vos frères, vos sœurs, votre famille et vos amis; on fera condamner à mort plusieurs d'entre vous. Tout le monde vous détestera à cause de moi. Mais pas un cheveu de votre tête ne sera perdu. Tenez bon: c'est par votre persévérance que vous sauverez votre vie. Quand vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, vous saurez, à ce moment-là, qu'elle sera bientôt détruite. Alors, ceux qui seront en Judée, qu'ils s'enfuient vers les montagnes; ceux qui seront à l'intérieur de Jérusalem, qu'ils s'éloignent, et ceux qui seront dans les campagnes, qu'ils n'entrent pas dans la ville. Car ce seront les jours du jugement, où s'accomplira tout ce que déclarent les Écritures. Quel malheur ce sera pour les femmes enceintes et pour celles qui allaiteront en ces jours-là! Car il y aura une grande détresse dans ce pays et la colère de Dieu se manifestera contre ce peuple. Ils seront tués par l'épée, ils seront emmenés prisonniers parmi tous les peuples, et des peuples piétineront Jérusalem jusqu'à ce que le temps qui leur est accordé soit écoulé. Il y aura des signes dans le soleil, dans la lune et dans les étoiles. Sur la terre, les populations seront dans l'angoisse, rendues inquiètes par le bruit violent de la mer et des vagues. Certains mourront de frayeur en pensant à ce qui devra survenir sur toute la terre, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors on verra le Fils de l'homme venir dans une nuée, dans toute sa puissance et sa gloire. Quand ces événements commenceront à se produire, redressez-vous et relevez la tête, car votre délivrance sera proche. » Puis Jésus leur dit cette parabole: « Regardez le figuier et tous les autres arbres: quand vous voyez leurs feuilles commencer à pousser, vous savez que l'été est proche. De même vous aussi, quand vous verrez ces événements arriver, sachez que le règne de Dieu est proche. Je vous le déclare, c'est la vérité: cette génération ne passera pas avant que tout cela n'arrive. Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront pas. Prenez garde! Ne laissez pas votre esprit s'alourdir dans les fêtes et les beuveries, ainsi que dans les soucis de cette vie, sinon le jour du jugement vous surprendra tout à coup, comme un piège; car il s'abattra sur tous les habitants de la terre entière. Ne vous endormez pas, priez en tout temps; ainsi vous aurez la force de surmonter tout ce qui doit arriver et de vous présenter debout devant le Fils de l'homme. » Pendant le jour, Jésus enseignait dans le temple; mais, le soir, il en sortait pour passer la nuit sur la colline appelée mont des Oliviers. Et tout le peuple venait au temple tôt le matin pour l'écouter. La fête des Pains sans levain, appelée la Pâque, approchait. Les chefs des prêtres et les spécialistes des Écritures cherchaient un moyen de mettre à mort Jésus, mais ils avaient peur du peuple. Alors Satan entra dans Judas, appelé l'Iscariote, qui était l'un des douze disciples. Judas alla parler avec les grands-prêtres et les chefs des gardes du temple de la façon dont il pourrait leur livrer Jésus. Ils se réjouirent et promirent de lui donner de l'argent. Judas accepta et se mit à chercher une occasion favorable pour leur livrer Jésus sans que la foule le sache. Le jour arriva, pendant la fête des Pains sans levain, où l'on devait sacrifier les agneaux pour la Pâque. Jésus envoya Pierre et Jean en avant avec l'ordre suivant: « Allez nous préparer le repas de la Pâque. » Ils lui demandèrent: « Où veux-tu que nous le préparions? » Il leur dit: « Écoutez: au moment où vous arriverez en ville, quelqu'un qui porte une jarre pleine d'eau viendra à votre rencontre. Suivez-le dans la maison où il entrera et dites au maître de maison: “Le maître te demande: Où est la salle où je prendrai le repas de la Pâque avec mes disciples?” Il vous montrera, à l'étage, une grande pièce aménagée et toute prête. C'est là que vous ferez pour nous les préparatifs. » Ils s'en allèrent, trouvèrent tout comme Jésus le leur avait dit et préparèrent le repas de la Pâque. Quand l'heure fut venue, Jésus se mit à table avec les apôtres. Il leur dit: « Combien j'ai désiré prendre ce repas de la Pâque avec vous avant de souffrir! Car, je vous le déclare, je ne le prendrai plus jusqu'à la venue du règne de Dieu. » Ayant reçu une coupe, il remercia Dieu et dit: « Prenez cette coupe et partagez-la entre vous; car, je vous le déclare, dès maintenant je ne boirai plus du fruit de la vigne jusqu'à ce que vienne le règne de Dieu. » Puis il prit du pain et, après avoir remercié Dieu, il le partagea et leur donna en disant: « Ceci est mon corps qui est donné pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. » Il leur donna de même la coupe, après le repas, en disant: « Cette coupe est la nouvelle alliance, qui est conclue grâce à mon sang versé pour vous. Mais regardez: celui qui me livre est ici, à table avec moi! Certes, le Fils de l'homme va mourir selon ce que Dieu a décidé; mais quel malheur pour celui qui le livre! » Ils commencèrent à se demander les uns aux autres qui était celui d'entre eux qui allait faire cela. Les disciples se mirent à se disputer vivement pour savoir lequel d'entre eux devait être considéré comme le plus important. Jésus leur dit: « Les rois qui commandent leur peuple en maîtres et ceux qui exercent le pouvoir se font appeler “bienfaiteurs”. Mais il n'en va pas ainsi pour vous. Au contraire, le plus important parmi vous doit être comme le plus jeune, et celui qui commande doit être comme celui qui sert. En effet qui est le plus important, celui qui est à table ou celui qui sert? Celui qui est à table, n'est-ce pas? Eh bien, moi je suis parmi vous comme celui qui sert! Vous avez tenu bon avec moi à chaque instant dans mes épreuves; et de même que le Père a disposé du règne en ma faveur, de même j'en dispose pour vous: vous mangerez et vous boirez à ma table dans mon royaume, et vous siégerez sur des trônes pour juger les douze tribus d'Israël. Simon, Simon! Écoute: Satan vous a réclamés pour vous passer au crible comme on le fait pour purifier le grain. Mais j'ai prié pour toi, afin que la foi ne vienne pas à te manquer. Et quand tu seras revenu à moi, fortifie tes frères et tes sœurs. » Pierre lui dit: « Seigneur, je suis prêt à aller en prison avec toi et à mourir avec toi! » Jésus lui répondit: « Je te le déclare, Pierre, le coq n'aura pas encore chanté aujourd'hui que tu m'auras renié trois fois. » Puis Jésus leur dit: « Quand je vous ai envoyés en mission sans bourse, ni sac, ni chaussures, avez-vous manqué de quelque chose? » – « De rien », répondirent-ils. Alors il leur dit: « Mais maintenant, celui qui a une bourse doit la prendre, de même celui qui a un sac; et celui qui n'a pas d'épée doit vendre son manteau pour en acheter une. Car, je vous le déclare, il faut que se réalise en ma personne cette parole de l'Écriture: “Il a été placé au nombre des malfaiteurs.” En effet, ce qui me concerne va se réaliser. » Les disciples dirent: « Seigneur, voici deux épées. » – « Cela suffit », répondit-il. Jésus sortit et se rendit, selon son habitude, au mont des Oliviers. Ses disciples le suivirent. Quand il fut arrivé à cet endroit, il leur dit: « Priez afin de ne pas entrer en tentation. » Puis il s'éloigna d'eux à la distance d'un jet de pierre environ, se mit à genoux et pria en disant: « Père, si tu le veux, éloigne de moi cette coupe de douleur. Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne. » [ Alors un ange du ciel lui apparut pour le fortifier. Saisi d'angoisse, Jésus priait avec encore plus d'ardeur. Sa sueur devint comme des gouttes de sang qui tombaient à terre.] Après avoir prié, il se leva, revint vers les disciples et les trouva endormis, épuisés de tristesse. Il leur dit: « Pourquoi dormez-vous? Levez-vous et priez, afin que vous n'entriez pas en tentation. » Il parlait encore quand une foule apparut. Judas, l'un des douze disciples, la conduisait; il s'approcha de Jésus pour l'embrasser. Jésus lui dit: « Judas, est-ce en l'embrassant que tu livres le Fils de l'homme? » Ceux qui entouraient Jésus virent ce qui allait arriver et ils lui demandèrent: « Seigneur, devons-nous frapper avec nos épées? » Et l'un d'eux frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille droite. Mais Jésus dit: « Laissez, cela suffit. » Il toucha l'oreille de cet homme et le guérit. Puis Jésus dit aux grands-prêtres, aux chefs des gardes du temple et aux anciens qui étaient venus le prendre: « Suis-je un brigand pour que vous veniez armés d'épées et de bâtons? Tous les jours j'étais avec vous dans le temple et vous n'avez pas cherché à m'arrêter. Mais cette heure est à vous et à la domination de la nuit. » Ils se saisirent alors de Jésus, l'emmenèrent et le conduisirent dans le palais du grand-prêtre. Pierre suivait de loin. On avait fait du feu au milieu de la cour et Pierre prit place parmi ceux qui étaient assis autour. Une servante le vit assis près du feu; elle le fixa du regard et dit: « Cet homme aussi était avec lui! » Mais Pierre le nia en lui déclarant: « Je ne le connais pas. » Peu après, quelqu'un d'autre le vit et dit: « Toi aussi, tu es l'un d'entre eux! » Mais Pierre répondit: « Non, je n'en suis pas. » Environ une heure plus tard, un autre encore affirma avec force: « Certainement, cet homme était avec lui, car il est de la Galilée. » Mais Pierre répondit: « Je ne sais pas ce que tu veux dire! » Au moment même où il parlait encore, un coq chanta. Le Seigneur se retourna et posa son regard sur Pierre. Alors Pierre se souvint de ce que le Seigneur lui avait dit: « Avant que le coq chante aujourd'hui, tu m'auras renié trois fois. » Pierre sortit et pleura amèrement. Les hommes qui gardaient Jésus se moquaient de lui et le frappaient. Ils lui couvraient le visage et lui demandaient: « Qui t'a frappé? Fais le prophète et devine! » Et ils lui adressaient beaucoup d'autres paroles insultantes. Quand il fit jour, les anciens du peuple juif, les grands-prêtres et les spécialistes des Écritures s'assemblèrent. Ils firent amener Jésus devant leur conseil suprême et lui demandèrent: « Si c'est toi qui es le Christ, dis-le-nous! » Il leur répondit: « Si je vous le dis, vous ne me croirez pas, et si je vous pose une question, vous ne me répondrez pas. Mais dès maintenant le Fils de l'homme siégera à la droite de celui qui est puissant. » Tous s'exclamèrent: « Tu es donc le Fils de Dieu? » Il leur répondit: « Vous le dites: je le suis. » Alors ils ajoutèrent: « Nous n'avons plus besoin de témoins! Nous avons nous-mêmes entendu ses propres paroles! » L' assemblée entière se leva et ils amenèrent Jésus devant Pilate. Là, ils se mirent à l'accuser en disant: « Nous avons trouvé cet individu en train d'égarer notre peuple: il leur dit de ne pas payer les impôts à l'empereur et prétend qu'il est lui-même le Christ, un roi. » Pilate l'interrogea en ces mots: « Est-ce toi le roi des Juifs? » Jésus lui répondit: « C'est toi qui le dis. » Pilate s'adressa alors aux chefs des prêtres et à la foule: « Je ne trouve aucune raison de condamner cet homme. » Mais ils déclarèrent avec encore plus de force: « Il pousse le peuple à la révolte par son enseignement. Il a commencé en Galilée, a passé par toute la Judée et, maintenant, il est venu jusqu'ici. » Quand Pilate entendit ces mots, il demanda: « Cet homme est-il de Galilée? » Et lorsqu'il eut appris que Jésus venait de la région gouvernée par Hérode, il l'envoya à celui-ci, car il se trouvait aussi à Jérusalem ces jours-là. Hérode fut très heureux de voir Jésus. En effet, il avait entendu parler de lui et désirait le rencontrer depuis longtemps; il espérait le voir faire un signe extraordinaire. Il lui posa beaucoup de questions, mais Jésus ne lui répondit rien. Les chefs des prêtres et les spécialistes des Écritures étaient là et portaient de violentes accusations contre Jésus. Hérode et ses soldats se moquèrent de lui et le traitèrent avec mépris. Ils lui mirent un vêtement magnifique et le renvoyèrent à Pilate. Hérode et Pilate étaient ennemis auparavant; ce jour-là, ils devinrent amis. Pilate réunit les grands-prêtres, les dirigeants et le peuple, et leur dit: « Vous m'avez amené cet homme en me disant qu'il égare le peuple. Eh bien, je l'ai interrogé devant vous et je ne l'ai trouvé coupable d'aucune des mauvaises actions dont vous l'accusez. Hérode ne l'a pas non plus trouvé coupable, car il nous l'a renvoyé. Ainsi, cet homme n'a commis aucune faute pour laquelle il mériterait de mourir. Je vais donc le faire battre à coups de fouet, puis je le relâcherai. » [ ] Mais ils se mirent à crier tous ensemble: « Fais mourir cet homme! Relâche-nous Barabbas! » Barabbas avait été mis en prison pour une révolte qui avait eu lieu dans la ville et pour un meurtre. Pilate leur adressa de nouveau la parole avec l'intention de libérer Jésus. Mais ils lui criaient: « Crucifie-le! Crucifie-le! » Pilate prit la parole une troisième fois et leur dit: « Quel mal a-t-il commis? Je n'ai trouvé en lui aucune faute pour laquelle il mériterait de mourir. Je vais donc le faire battre à coups de fouet, puis je le relâcherai. » Mais ils continuaient à réclamer à grands cris que Jésus soit crucifié. Et leurs cris l'emportèrent: Pilate décida de leur accorder ce qu'ils demandaient. Il relâcha celui qu'ils réclamaient, celui qui avait été mis en prison pour une révolte et un meurtre, et il leur livra Jésus pour qu'ils en fassent ce qu'ils voulaient. Tandis qu'ils emmenaient Jésus, ils rencontrèrent un certain Simon, de Cyrène, qui revenait des champs. Les soldats se saisirent de lui et le chargèrent de la croix pour qu'il la porte derrière Jésus. Une grande foule de gens du peuple le suivait, ainsi que des femmes qui pleuraient et se lamentaient à cause de lui. Jésus se tourna vers elles et dit: « Femmes de Jérusalem, ne pleurez pas à mon sujet! Pleurez plutôt pour vous et pour vos enfants! Car le moment approche où l'on dira: “Heureuses celles qui ne peuvent pas avoir d'enfant, qui n'en ont jamais mis au monde et qui n'en ont jamais allaité!” Alors les gens se mettront à dire aux montagnes: “Tombez sur nous!” et aux collines: “Cachez-nous!” Car si l'on traite ainsi le bois vert, qu'arrivera-t-il au bois sec? » On emmenait aussi deux autres hommes, des malfaiteurs, pour les mettre à mort avec Jésus. Lorsqu'ils arrivèrent au lieu dit « le crâne », les soldats crucifièrent Jésus à cet endroit-là, ainsi que les deux malfaiteurs, l'un à sa droite et l'autre à sa gauche. [Jésus dit alors: « Père, pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu'ils font. »] Ils partagèrent ses vêtements entre eux en les tirant au sort. Le peuple se tenait là et regardait. Les dirigeants, eux, se moquaient de lui en disant: « Il en a sauvé d'autres; qu'il se sauve lui-même, s'il est le Christ, celui que Dieu a choisi! » Les soldats aussi se moquèrent de lui; ils s'approchèrent, lui présentèrent du vinaigre et dirent: « Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même! » Au-dessus de lui, il y avait cette inscription: « Celui-ci est le roi des Juifs. » L'un des malfaiteurs suspendus en croix l'insultait en disant: « N'es-tu pas le Christ? Sauve-toi toi-même et nous avec toi! » Mais l'autre lui fit des reproches et lui dit: « Ne crains-tu pas Dieu, toi qui subis la même punition? Pour nous, cette punition est juste, car nous recevons ce que nous avons mérité par nos actes; mais lui n'a rien fait de mal. » Puis il ajouta: « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras pour être roi. » Jésus lui répondit: « Je te le déclare, c'est la vérité: aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis. » Jésus s'écria d'une voix forte: « Père, je remets mon esprit entre tes mains. » Après avoir dit ces mots, il mourut. Le centurion vit ce qui était arrivé; il loua Dieu et dit: « Certainement cet homme était juste! » Tous ceux qui étaient venus, en foule, assister à ce spectacle virent ce qui était arrivé. Alors ils s'en retournèrent en se frappant la poitrine de tristesse. Tous les amis de Jésus, ainsi que les femmes qui l'avaient accompagné depuis la Galilée, se tenaient à distance et regardaient. Il alla trouver Pilate et lui demanda le corps de Jésus. Puis il descendit le corps de la croix, l'enveloppa dans un drap de lin et le déposa dans un tombeau qui avait été taillé dans la roche, un tombeau dans lequel on n'avait jamais mis personne. C'était vendredi et le sabbat allait commencer. Les femmes qui avaient accompagné Jésus depuis la Galilée vinrent avec Joseph; elles regardèrent le tombeau et virent comment le corps de Jésus y était placé. Puis elles retournèrent en ville et préparèrent les huiles et les parfums pour le corps. Le jour du sabbat, elles se reposèrent, comme la Loi l'ordonnait. Le dimanche de grand matin, les femmes se rendirent au tombeau, en apportant les huiles parfumées qu'elles avaient préparées. Elles découvrirent que la pierre fermant l'entrée du tombeau avait été roulée de côté; elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Elles ne savaient qu'en penser, lorsque deux hommes aux vêtements brillants leur apparurent. Comme elles étaient saisies de crainte et tenaient leur visage baissé vers la terre, ils leur dirent: « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts celui qui est vivant? Il n'est pas ici, mais il est ressuscité. Rappelez-vous ce qu'il vous a dit lorsqu'il était encore en Galilée: “Il faut que le Fils de l'homme soit livré à des pécheurs, qu'il soit crucifié et qu'il ressuscite le troisième jour.” » Elles se rappelèrent alors les paroles de Jésus. Elles quittèrent le tombeau et allèrent raconter tout cela aux onze et à tous les autres disciples. C'étaient Marie de Magdala, Jeanne et Marie, mère de Jacques. Les autres femmes qui étaient avec elles firent le même récit aux apôtres. Mais ceux-ci pensèrent que ce qu'elles racontaient était absurde et ils ne les crurent pas. Cependant Pierre se leva et courut au tombeau; il se baissa et ne vit que les bandes de lin. Puis il retourna chez lui, très étonné de ce qui s'était passé. Ce même jour, deux disciples se rendaient à un village appelé Emmaüs, qui se trouvait à environ deux heures de marche de Jérusalem. Ils parlaient de tout ce qui s'était passé. Pendant qu'ils parlaient et discutaient, Jésus lui-même s'approcha et fit route avec eux. Ils le voyaient, mais quelque chose les empêchait de le reconnaître. Jésus leur demanda: « De quoi discutez-vous en marchant? » Ils s'arrêtèrent, tout attristés. L'un d'eux, appelé Cléopas, lui dit: « Es-tu le seul habitant de Jérusalem qui ne sache pas ce qui s'est passé ces derniers jours? » – « Quoi donc? » leur demanda-t-il. Ils lui répondirent: « Ce qui est arrivé à Jésus de Nazareth! C'était un prophète puissant; il l'a montré par ses actes et par ses paroles devant Dieu et devant tout le peuple. Les chefs de nos prêtres et nos dirigeants l'ont livré pour le faire condamner à mort et l'ont crucifié. Nous avions l'espoir qu'il était celui qui devait délivrer Israël. Mais en plus de tout cela, c'est aujourd'hui le troisième jour depuis que ces faits sont arrivés. Quelques femmes de notre groupe nous ont frappés de stupeur, il est vrai: elles se sont rendues tôt ce matin au tombeau mais n'ont pas trouvé son corps. Elles sont revenues nous raconter qu'elles avaient eu une vision: des anges qui leur ont déclaré qu'il est vivant. Quelques-uns d'entre nous sont allés au tombeau et ils ont trouvé tout comme les femmes l'avaient dit, mais lui, ils ne l'ont pas vu. » Alors Jésus leur dit: « Gens sans intelligence, que vous êtes lents à croire tout ce qu'ont annoncé les prophètes! Ne fallait-il pas que le Christ souffre ainsi avant d'entrer dans sa gloire? » Puis il leur expliqua ce qui était dit à son sujet dans l'ensemble des Écritures, en commençant par les livres de Moïse et en continuant par tous les livres des Prophètes. Quand ils approchèrent du village où ils se rendaient, Jésus fit comme s'il voulait poursuivre sa route. Mais ils le retinrent avec insistance en disant: « Reste avec nous, car le jour baisse déjà et la nuit approche. » Il entra donc pour rester avec eux. Il se mit à table avec eux, prit le pain et dit une prière de bénédiction; puis il partagea le pain et le leur donna. Alors, leurs yeux s'ouvrirent et ils le reconnurent; mais il disparut de devant eux. Ils se dirent l'un à l'autre: « N'y avait-il pas comme un feu qui brûlait au-dedans de nous quand il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures? » Ils se levèrent aussitôt et retournèrent à Jérusalem. Ils y trouvèrent les onze disciples réunis avec les autres, qui disaient: « Le Seigneur est vraiment ressuscité! Il est apparu à Simon! » Et eux-mêmes leur racontèrent ce qui s'était passé en chemin et comment ils avaient reconnu Jésus au moment où il partageait le pain. Ils parlaient encore, quand Jésus lui-même se présenta au milieu d'eux et leur dit: « La paix soit avec vous! » Ils furent saisis de crainte, et même de terreur, car ils croyaient voir un fantôme. Mais Jésus leur dit: « Pourquoi êtes-vous troublés? Pourquoi avez-vous ces doutes dans vos cœurs? Regardez mes mains et mes pieds: c'est bien moi! Touchez-moi et voyez, car un esprit n'a ni chair ni os, contrairement à moi, comme vous le constatez. » Il dit ces mots et leur montra ses mains et ses pieds. Comme ils n'arrivaient pas encore à croire, tellement ils étaient remplis de joie et d'étonnement, il leur demanda: « Avez-vous ici quelque chose à manger? » Ils lui donnèrent un morceau de poisson grillé. Il le prit et le mangea devant eux. Puis il leur dit: « Quand j'étais encore avec vous, voici ce que je vous ai déclaré: ce qui est écrit à mon sujet dans la loi de Moïse, dans les livres des Prophètes et dans les Psaumes, tout cela devait s'accomplir. » Alors il leur ouvrit l'intelligence pour qu'ils comprennent les Écritures, et il leur dit: « Voici ce qui est écrit: le Christ souffrira, et ressuscitera d'entre les morts le troisième jour, et l'on proclamera son nom devant toutes les populations, en commençant par Jérusalem; on appellera chacun à changer de vie et à recevoir le pardon des péchés. Vous êtes témoins de tout cela. Et j'enverrai moi-même sur vous ce que mon Père a promis. Et vous, restez dans la ville jusqu'à ce que vous soyez remplis de la puissance d'en haut. » Puis Jésus les emmena hors de la ville, près de Béthanie, et là, il leva les mains et les bénit. Pendant qu'il les bénissait, il se sépara d'eux et fut enlevé au ciel. Quant à eux, ils se prosternèrent devant lui et retournèrent à Jérusalem, remplis d'une grande joie. Ils se tenaient continuellement dans le temple et louaient Dieu. Au commencement de toutes choses, la Parole existait; la Parole était avec Dieu, elle était Dieu. Elle était donc avec Dieu au commencement. Tout est venu à l'existence par elle, et rien de ce qui est venu à l'existence n'est advenu sans elle. En elle se trouvait la vie et cette vie était la lumière pour les êtres humains. La lumière brille dans l'obscurité, et l'obscurité ne l'a pas arrêtée. Dieu envoya son messager, un homme appelé Jean. Il vint comme témoin, pour rendre témoignage à la lumière, afin que tous croient grâce à lui. Il n'était pas lui-même la lumière, mais il devait rendre témoignage à la lumière. Cette lumière était la seule vraie lumière, celle qui vient dans le monde et qui éclaire tous les êtres humains. La Parole était dans le monde et le monde est venu à l'existence par elle, et pourtant le monde ne l'a pas reconnue. Elle est venue dans son propre pays, mais les siens ne l'ont pas accueillie. Cependant, à tous ceux qui l'ont reçue et qui croient en elle, elle a permis de devenir enfants de Dieu. Ils ne sont pas devenus enfants de Dieu par une naissance naturelle, par une volonté humaine; c'est Dieu qui leur a donné une nouvelle vie. La Parole est devenue un homme et il a habité parmi nous. Nous avons vu sa gloire, la gloire qu'un Fils unique, plein du don de la vérité, reçoit du Père. Jean lui a rendu témoignage; il s'est écrié: « C'est de lui que j'ai parlé quand j'ai dit: “Il vient après moi, mais il est plus important que moi, car il existait déjà avant moi.” » Tous nous avons eu part à sa plénitude; nous avons reçu un don après l'autre. Dieu nous a donné la loi par Moïse; mais le don de la vérité est venu par Jésus Christ. Personne n'a jamais vu Dieu. Mais le Fils unique, qui est Dieu et qui vit dans l'intimité du Père, lui seul l'a fait connaître. Voici le témoignage rendu par Jean lorsque les autorités juives de Jérusalem envoyèrent des prêtres et des lévites pour l'interroger: « Qui es-tu? » Il ne refusa pas de répondre, mais il affirma très clairement devant tous: « Je ne suis pas le Christ. » Ils lui demandèrent: « Qui es-tu donc? Es-tu Élie? » – « Non, répondit Jean, je ne le suis pas. » – « Es-tu le prophète? » dirent-ils. « Non », répondit-il. Ils lui dirent alors: « Qui es-tu donc? Nous devons donner une réponse à ceux qui nous ont envoyés. Que dis-tu sur toi-même? » Jean répondit: « Je suis “la voix de celui qui crie dans le désert: Préparez un chemin bien droit pour le Seigneur!” » comme l'a dit le prophète Ésaïe. Ceux qui avaient été envoyés à Jean étaient des pharisiens; ils l'interrogèrent encore: « Si tu n'es pas le Christ, ni Élie, ni le prophète, pourquoi donc baptises-tu? » Jean leur répondit: « Moi, je vous baptise dans l'eau; mais il y a au milieu de vous quelqu'un que vous ne connaissez pas. Il vient après moi, mais je ne suis pas digne de délier la lanière de ses sandales. » Tout cela se passait à Béthanie, de l'autre côté de la rivière, le Jourdain, là où Jean baptisait. Le lendemain, Jean voit Jésus venir à lui, et il dit: « Voici l'agneau de Dieu qui enlève le péché du monde. C'est de lui que j'ai parlé quand j'ai dit: “Un homme vient après moi, mais il est plus important que moi, car il existait déjà avant moi.” Moi, je ne le connaissais pas, mais je suis venu baptiser dans l'eau afin de le faire connaître au peuple d'Israël. » Jean déclara encore: « J'ai vu l'Esprit de Dieu descendre du ciel comme une colombe et demeurer sur lui, j'en suis témoin. Je ne le connaissais pas, mais Dieu, qui m'a envoyé baptiser dans l'eau, m'a dit: “Celui sur qui tu verras l'Esprit descendre et demeurer, c'est lui qui baptise dans l'Esprit saint.” J'ai vu cela, dit Jean, et je suis donc témoin que c'est lui le Fils de Dieu. » Le lendemain, Jean était de nouveau là, avec deux de ses disciples. Quand il vit Jésus passer, il dit: « Voici l'agneau de Dieu! » Les deux disciples de Jean entendirent ces paroles, et ils suivirent Jésus. Jésus se retourna, il vit qu'ils le suivaient et leur demanda: « Que cherchez-vous? » Ils lui dirent: « Où demeures-tu,? » Ce mot signifie “maître”. Il leur répondit: « Venez, et vous verrez. » Ils allèrent donc et virent où il demeurait, et ils passèrent le reste de ce jour avec lui. Il était environ quatre heures de l'après-midi. André, le frère de Simon Pierre, était l'un des deux qui avaient entendu les paroles de Jean et qui avaient suivi Jésus. Il va trouver en premier son frère Simon et il lui dit: « Nous avons trouvé le Messie! » Ce mot se traduit « Christ ». Et il conduisit Simon auprès de Jésus. Jésus le regarda et dit: « Tu es Simon, le fils de Jean; on t'appellera Céphas. » Ce nom signifie “Pierre”. Le lendemain, Jésus décida de partir pour la Galilée. Il rencontre Philippe et lui dit: « Suis-moi! » Philippe était de Bethsaïda, la ville d'où venaient André et Pierre. Ensuite, Philippe rencontre Nathanaël et lui dit: « Nous avons trouvé celui dont Moïse a parlé dans le livre de la Loi et dont les prophètes aussi ont parlé. C'est Jésus, le fils de Joseph, de Nazareth. » Nathanaël lui dit: « Peut-il venir quelque chose de bon de Nazareth? » Philippe répliqua: « Viens, et tu verras! » Quand Jésus vit Nathanaël s'approcher de lui, il dit à son sujet: « Voici un véritable Israélite; il n'y a rien de faux en lui. » Nathanaël lui demanda: « Comment me connais-tu? » Jésus répondit: « Je t'ai vu quand tu étais sous le figuier, avant que Philippe t'appelle. » Nathanaël lui dit: «, tu es le Fils de Dieu, tu es le roi d'Israël! » Jésus lui répondit: « Ainsi, tu crois en moi parce que je t'ai dit que je t'avais vu sous le figuier? Tu verras de bien plus grandes choses que celle-ci! » Et il ajouta: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: vous verrez le ciel ouvert et les anges de Dieu monter et descendre au-dessus du Fils de l'homme! » Le troisième jour, il y eut un mariage à Cana, en Galilée. La mère de Jésus était là, et on avait aussi invité Jésus et ses disciples à ce mariage. Le vin se mit à manquer. La mère de Jésus lui dit: « Ils n'ont plus de vin. » Mais Jésus lui répondit: « Que me veux-tu? Mon heure n'est pas encore venue. » La mère de Jésus dit aux serviteurs: « Faites tout ce qu'il vous dira. » Il y avait là six jarres de pierre que les Juifs utilisaient pour leurs rites de purification. Chacune d'elles pouvait contenir une centaine de litres. Jésus dit aux serviteurs: « Remplissez d'eau ces jarres. » Ils les remplirent à ras bord. Alors Jésus leur dit: « Puisez maintenant de cette eau et portez-en au maître de la fête. » C'est ce qu'ils firent. Le maître de la fête goûta l'eau changée en vin. Il ne savait pas d'où venait ce vin, mais les serviteurs qui avaient puisé l'eau le savaient. Il appela donc le marié et lui dit: « Tout le monde commence par offrir le meilleur vin, puis, quand les invités sont ivres, on sert le moins bon. Mais toi, tu as gardé le meilleur vin jusqu'à maintenant! » Voilà le commencement des signes extraordinaires que fit Jésus. Cela eut lieu à Cana en Galilée; il manifesta sa gloire, et ses disciples crurent en lui. Après cela, il se rendit à Capharnaüm avec sa mère, ses frères et ses disciples. Ils y restèrent quelques jours. La fête juive de la Pâque était proche et Jésus monta donc à Jérusalem. Dans le temple, il trouva des gens qui vendaient des bœufs, des moutons et des colombes; il trouva aussi des changeurs d'argent assis à leurs tables. Il fit un fouet avec des cordes et les chassa tous hors du temple, avec leurs moutons et leurs bœufs; il jeta par terre l'argent des changeurs en renversant leurs tables; et il dit aux vendeurs de colombes: « Enlevez tout cela d'ici! Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce! » Ses disciples se rappelèrent ces paroles de l'Écriture: « La passion que j'ai pour ta maison me consumera. » Les autorités juives lui demandèrent: « Quel signe extraordinaire peux-tu nous montrer pour avoir le droit d'agir ainsi? » Jésus leur répondit: « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. » – « On a mis quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, tu le relèveras en trois jours? » lui répliquèrent-ils. Mais le temple dont parlait Jésus, c'était son corps. Plus tard, quand Jésus ressuscita d'entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu'il avait dit cela; et ils crurent à l'Écriture et aux paroles que Jésus avait dites. Pendant que Jésus était à Jérusalem, au moment de la fête de la Pâque, beaucoup crurent en lui en voyant les signes extraordinaires qu'il accomplissait. Mais Jésus n'avait pas confiance en eux, parce qu'il les connaissait tous. Il n'avait pas besoin qu'on le renseigne sur qui que ce soit, car il savait lui-même ce qu'il y a dans le cœur humain. Il y avait un homme parmi les pharisiens appelé Nicodème qui était l'un des dirigeants juifs. Il vint de nuit trouver Jésus et lui dit: «, nous savons que tu es un maître qui enseigne de la part de Dieu; car personne ne peut faire des signes extraordinaires comme tu en accomplis si Dieu n'est pas avec lui. » Jésus lui répondit: « Oui, je te le déclare, c'est la vérité: personne ne peut voir le règne de Dieu s'il ne naît pas de nouveau. » Nicodème lui demanda: « Comment quelqu'un d'âgé peut-il naître de nouveau? Pourrait-il retourner dans le ventre de sa mère et naître une seconde fois? » Jésus répondit: « Oui, je te le déclare, c'est la vérité: personne ne peut entrer dans le règne de Dieu s'il ne naît pas de l'eau et de l'Esprit. Ce qui naît de parents humains est humain; ce qui naît de l'Esprit de Dieu est esprit. Ne sois pas étonné si je t'ai dit: “Il vous faut tous naître de nouveau.” L'Esprit, comme le vent, souffle où il veut; tu entends le bruit qu'il fait, mais tu ne sais pas d'où il vient ni où il va. Voilà ce qui se passe pour toute personne qui naît de l'Esprit de Dieu. » Nicodème reprit: « Comment cela peut-il se faire? » Jésus lui répondit: « Tu es un maître qui enseigne Israël et tu ne sais pas ces choses? Oui, je te le déclare, c'est la vérité: nous parlons de ce que nous savons, et nous témoignons de ce que nous avons vu, mais vous ne voulez pas accepter notre témoignage. Je vous ai parlé de ce qui se passe sur cette terre et vous ne m'avez pas cru; comment donc me croirez-vous si je vous parle de ce qui se passe dans les cieux? Personne n'est jamais monté au ciel, excepté le Fils de l'homme qui est descendu des cieux! Et tout comme Moïse a élevé le serpent de bronze dans le désert, de même le Fils de l'homme doit être élevé, afin que toute personne qui croit en lui ait la vie éternelle. Car Dieu a tellement aimé le monde qu'il a donné son Fils unique, afin que toute personne qui croit en lui ne périsse pas mais qu'elle ait la vie éternelle. Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit au Fils n'est pas jugé; mais celui qui ne croit pas est déjà jugé, parce qu'il n'a pas cru au Fils unique de Dieu. Voici comment le jugement se manifeste: la lumière est venue dans le monde, mais les êtres humains ont préféré l'obscurité à la lumière, parce qu'ils font ce qui est mal. Celui qui fait le mal déteste la lumière et s'en écarte, car il a peur que ses mauvaises actions soient dévoilées. Mais celui qui agit selon la vérité vient à la lumière, afin qu'il soit manifeste que ses actions sont accomplies en Dieu. » Après cela, Jésus et ses disciples allèrent en Judée. Il y resta quelque temps avec eux, et il baptisait. Jean aussi baptisait, à Énon près de Salim, parce qu'il y avait là beaucoup d'eau. Les gens venaient à lui et se faisaient baptiser. En effet, Jean n'avait pas encore été mis en prison. Or, quelques-uns des disciples de Jean commencèrent à débattre avec un Juif à propos des rites de purification. Ils allèrent trouver Jean et lui dirent: «, celui qui était avec toi de l'autre côté du Jourdain, auquel tu as rendu témoignage, le voilà qui baptise et tout le monde va vers lui! » Jean leur répondit: « Personne ne peut avoir quoi que ce soit si Dieu ne le lui a pas donné. Vous témoignez vous-mêmes que j'ai dit: “Je ne suis pas le Christ, mais j'ai été envoyé devant lui.” La mariée appartient au marié; l'ami du marié, lui, se tient près de lui et l'écoute; il est tout joyeux d'entendre la voix du marié. Cette joie est la mienne, et elle est maintenant complète. Il faut qu'il passe au premier plan et moi au second. Celui qui vient d'en haut est au-dessus de tous; celui qui est de la terre appartient à la terre et parle des choses de la terre. Celui qui vient des cieux [est au-dessus de tous]; il témoigne de ce qu'il a vu et entendu, mais personne ne reçoit son témoignage. Celui qui reçoit son témoignage certifie ainsi que Dieu est vrai. Celui que Dieu a envoyé dit les paroles de Dieu, car Dieu lui donne son Esprit sans mesure. Le Père aime le Fils et il a remis toutes choses entre ses mains. Celui qui croit au Fils a la vie éternelle; celui qui refuse de croire au Fils ne verra pas cette vie, mais Dieu restera en colère contre lui. » Or, il fallait qu'il traverse la Samarie. Il arrive près d'une ville de la Samarie appelée Sychar, qui est proche de la parcelle de terrain que Jacob avait donnée à son fils Joseph. Là se trouvait le puits de Jacob. Jésus, fatigué du voyage, s'assit tout simplement au bord du puits. Il était environ midi. Une femme de la Samarie vient puiser de l'eau et Jésus s'adressa à elle: « Donne-moi à boire. » Ses disciples étaient allés en ville acheter de quoi manger. La femme samaritaine dit à Jésus: « Mais, tu es Juif! Comment oses-tu me demander à boire, à moi, une Samaritaine? » En effet, les Juifs n'ont pas de relations avec les Samaritains. Jésus continua: « Si tu connaissais le don de Dieu, et qui est celui qui te dit: “Donne-moi à boire”, c'est toi qui lui aurais demandé de l'eau et il t'aurait donné de l'eau vive. » La femme répliqua: « Seigneur, tu n'as pas de seau et le puits est profond. D'où aurais-tu donc cette eau vive? Serais-tu plus grand que notre ancêtre Jacob, qui nous a donné ce puits et qui a lui-même bu de son eau, ainsi que ses fils et ses troupeaux? » Jésus lui répondit: « Toute personne qui boit de cette eau aura encore soif; mais celui qui boira de l'eau que je lui donnerai n'aura plus jamais soif: l'eau que je lui donnerai deviendra en lui une source d'eau qui jaillira jusque dans la vie éternelle. » La femme lui dit: « Seigneur, donne-moi cette eau, pour que je n'aie plus soif et que je n'aie plus besoin de venir puiser de l'eau ici. » Jésus lui dit: « Va, appelle ton mari et reviens ici. » La femme lui répondit: « Je n'ai pas de mari. » Et Jésus ajouta: « Tu as raison de dire que tu n'as pas de mari; car tu as eu cinq maris, et l'homme avec lequel tu vis maintenant n'est pas ton mari. Tu as donc dit vrai. » « Seigneur, lui dit la femme, je vois que tu es un prophète. Nos ancêtres samaritains ont adoré Dieu sur cette montagne, mais vous, les Juifs, vous dites que l'endroit où l'on doit adorer Dieu est à Jérusalem. » – « Crois-moi, continua Jésus, l'heure vient où vous n'adorerez le Père ni sur cette montagne, ni à Jérusalem. Vous, vous adorez Dieu sans le connaître; nous, nous l'adorons et nous le connaissons, car le salut vient des Juifs. Mais l'heure vient, et elle est même déjà là, où les vrais adorateurs adoreront le Père par l'Esprit qui conduit à la vérité; car ce sont de tels adorateurs que le Père recherche. Dieu est Esprit, et il faut que ceux qui l'adorent le fassent par l'Esprit qui conduit à la vérité. » La femme lui dit: « Je sais que le Messie, c'est-à-dire le Christ, va venir. Quand il viendra, il nous enseignera toutes choses. » Jésus lui répondit: « Je le suis, moi qui te parle. » À ce moment-là, les disciples de Jésus revinrent; et ils s'étonnèrent de le voir parler avec une femme. Pourtant aucun d'eux ne lui demanda: « Que lui veux-tu? » ou: « Pourquoi parles-tu avec elle? » Alors la femme laissa sa jarre et retourna en ville, où elle dit aux gens: « Venez voir un homme qui m'a dit tout ce que j'ai fait! Ne serait-il pas le Christ? » Ils sortirent donc de la ville et vinrent à la rencontre de Jésus. Pendant ce temps, les disciples insistaient auprès de Jésus: «, mange quelque chose! ». Mais il leur répondit: « J'ai à manger une nourriture que vous ne connaissez pas. » Les disciples se demandèrent donc les uns aux autres: « Quelqu'un lui a-t-il apporté à manger? » Jésus leur dit: « Ma nourriture, c'est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé et de terminer le travail qu'il m'a confié. Ne dit-on pas: “Encore quatre mois et ce sera la moisson”? Mais moi je vous dis, levez les yeux et observez bien les champs: les grains sont mûrs et prêts pour la moisson! Celui qui moissonne reçoit déjà son salaire et il rassemble le grain pour la vie éternelle; ainsi, celui qui sème et celui qui moissonne se réjouissent ensemble. Car il est vrai le proverbe qui dit: “Quelqu'un sème et un autre moissonne.” Moi, je vous ai envoyés moissonner dans un champ où vous ne vous êtes donné aucune peine; d'autres s'y sont donné de la peine et vous, vous avez bénéficié de leur travail. » Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus grâce à ce témoignage de la femme: « Il m'a dit tout ce que j'ai fait! » C'est pourquoi, quand les Samaritains arrivèrent auprès de lui, ils l'invitèrent à rester avec eux; et il resta là deux jours. Ils furent encore bien plus nombreux à croire grâce à ce que Jésus lui-même disait; et ils dirent à la femme: « Maintenant nous ne croyons plus seulement à cause de ce que tu as raconté, mais parce que nous l'avons entendu nous-mêmes, et nous savons qu'il est vraiment le sauveur du monde. » Deux jours après, Jésus partit pour la Galilée. Il avait lui-même déclaré: « Un prophète n'est pas honoré dans son propre pays. » Cependant, quand il arriva en Galilée, les habitants de la région le reçurent bien. Ils avaient vu tout ce qu'il avait fait à Jérusalem pendant la fête de la Pâque car eux aussi étaient allés à cette fête. Jésus revint alors à Cana de Galilée, où il avait changé l'eau en vin. Il y avait à Capharnaüm un haut fonctionnaire du roi, dont le fils était malade. Quand il apprit que Jésus était arrivé de la Judée en Galilée, il alla le trouver et le pria de se rendre à Capharnaüm pour guérir son fils, qui était mourant. Jésus lui dit: « Si vous ne voyez pas de signes extraordinaires et de prodiges, vous ne croirez jamais! » Le fonctionnaire du roi lui répondit: « Seigneur, viens chez moi avant que mon enfant ne meure. » Jésus lui dit: « Retourne chez toi, ton fils va vivre. » Le père crut à ce que Jésus lui disait et s'en alla. Il était sur le chemin du retour, quand ses serviteurs vinrent à sa rencontre et lui annoncèrent: « Ton enfant est vivant! » Il leur demanda à quelle heure son fils s'était senti mieux, et ils lui répondirent: « Il était une heure de l'après-midi, hier, quand la fièvre l'a quitté. » Le père se rendit compte que c'était à cette heure-là que Jésus lui avait dit: « Ton fils vivra ». Et il crut en Jésus, lui et toute sa famille. Ce fut le second signe que fit Jésus; il l'accomplit après être revenu de la Judée en Galilée. Après cela, il y eut une fête juive et Jésus monta à Jérusalem. Dans cette ville, il y a, près de la porte des Moutons, une piscine avec cinq galeries à colonnes; on l'appelle en hébreu Bethzatha. Il y avait là un homme malade depuis trente-huit ans. Quand Jésus le vit étendu à terre et apprit qu'il était dans cet état depuis longtemps déjà, il lui demanda: « Veux-tu être guéri? » Le malade lui répondit: « Seigneur, je n'ai personne pour me plonger dans la piscine quand l'eau est agitée; pendant que j'essaie d'y aller, un autre y descend avant moi. » Jésus lui dit: « Lève-toi, prends ton brancard et marche. » Aussitôt, l'homme fut guéri; il prit son brancard et se mit à marcher. Or, cela se passait le jour du sabbat, si bien que les autorités juives dirent à celui qui avait été guéri: « C'est le sabbat, tu n'as pas le droit de porter ton brancard. » Il leur répondit: « Celui qui m'a guéri m'a dit: “Prends ton brancard et marche.” » Ils l'interrogèrent: « Qui est celui qui t'a dit: “Prends ton brancard et marche”? » Mais celui qui avait été guéri l'ignorait, car Jésus s'était retiré de la foule qui se trouvait à cet endroit. Plus tard, Jésus le rencontre dans le temple et lui dit: « Te voilà guéri maintenant. Ne pèche plus, de peur qu'il ne t'arrive quelque chose de pire. » L'homme alla dire aux autorités juives que c'était Jésus qui l'avait guéri. C'est pour cette raison qu'ils persécutèrent Jésus, parce qu'il avait fait cela le jour du sabbat. Mais Jésus leur déclara: « Mon Père est à l'œuvre continuellement et moi aussi je suis à l'œuvre. » À cause de cette parole, les autorités juives cherchaient encore plus à le faire mourir: non seulement parce qu'il n'avait pas respecté le sabbat, mais plus encore parce qu'il appelait Dieu son Père, se faisant ainsi l'égal de Dieu. Jésus reprit la parole et leur dit: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: le Fils ne peut rien faire par lui-même; il ne fait que ce qu'il voit faire par le Père. Tout ce que le Père fait, le Fils le fait de même. Car le Père aime le Fils et lui montre tout ce qu'il fait lui-même. Il lui montrera des œuvres encore plus grandes que celles-ci et vous en serez stupéfaits. De même en effet que le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, de même le Fils donne la vie à qui il veut. Et le Père ne juge personne, mais il a donné au Fils d'exercer tout jugement, afin que tous honorent le Fils comme ils honorent le Père. Celui qui ne rend pas honneur au Fils, ne rend pas honneur au Père qui l'a envoyé. Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: quiconque écoute ma parole, et croit en celui qui m'a envoyé, possède la vie éternelle. Il échappe au jugement, mais il est passé de la mort à la vie. Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: l'heure vient, et elle est même déjà là, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et ceux qui l'entendront, vivront. Car tout comme le Père a la vie en lui-même, de même il a accordé au Fils d'être source de vie. Et il a donné au Fils l'autorité pour exercer le jugement, parce qu'il est le Fils de l'homme. Ne soyez pas étonnés, car l'heure vient où tous ceux qui sont morts entendront sa voix et sortiront de leurs tombes. Les personnes qui ont fait le bien ressusciteront vers la vie, mais celles qui ont fait le mal ressusciteront pour être jugées. Je ne peux rien faire par moi-même. Je juge d'après ce que j'entends, et mon jugement est juste parce que je ne recherche pas ma propre volonté, mais la volonté de celui qui m'a envoyé. Si c'est moi qui rends témoignage à mon propre sujet, mon témoignage n'est pas valable. Mais il y a quelqu'un d'autre qui rend témoignage à mon sujet et je sais que le témoignage qu'il me rend est vrai. Vous avez envoyé des messagers à Jean et il a rendu témoignage à la vérité. Je n'ai pas besoin, moi, qu'on témoigne à mon sujet; mais je dis cela pour que vous puissiez être sauvés. Jean était comme une lampe qu'on allume pour qu'elle éclaire et, pendant un moment, vous avez bien voulu vous réjouir à sa lumière. Mais j'ai pour moi un témoignage qui a plus de poids que celui de Jean: car les œuvres que le Père m'a donné d'accomplir, ces œuvres que je fais, témoignent à mon sujet que le Père m'a envoyé. Et le Père qui m'a envoyé témoigne aussi à mon sujet. Mais vous n'avez jamais écouté sa voix ni vu son apparence extérieure. Sa parole ne demeure pas en vous, parce que vous ne croyez pas en celui qu'il a envoyé. Vous étudiez avec soin les Écritures parce que vous pensez avoir en elles la vie éternelle: or ce sont elles qui témoignent à mon sujet! Pourtant, vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie. La gloire, je ne la tiens pas des êtres humains. Mais je vous connais et je sais que vous n'avez pas en vous d'amour pour Dieu. Je suis venu au nom de mon Père et vous refusez de me recevoir. Par contre si quelqu'un d'autre vient en son propre nom, vous le recevrez! Comment pourriez-vous croire, vous qui recevez votre gloire les uns des autres et qui ne recherchez pas la gloire qui vient de Dieu seul? Mais ne pensez pas que je vous accuserai devant mon Père. C'est Moïse qui vous accusera, lui en qui vous avez placé votre espérance. Si vous croyiez Moïse, vous me croiriez aussi, car il a écrit à mon sujet. Mais si vous ne croyez pas ce qu'il a écrit, comment croirez-vous ce que je dis? » Après cela, Jésus s'en alla de l'autre côté du lac de Galilée, appelé aussi lac de Tibériade. Un grand nombre de personnes le suivaient, parce que les gens voyaient les signes extraordinaires qu'il accomplissait pour les malades. Jésus gravit la montagne et s'assit là avec ses disciples. La Pâque, la fête des Juifs, était proche. Quand Jésus leva les yeux et vit qu'une foule nombreuse venait à lui, il interrogea Philippe: « Où pourrions-nous acheter du pain pour donner à manger à toutes ces personnes? » Il disait cela pour mettre Philippe à l'épreuve, car il savait déjà ce qu'il allait faire. Philippe lui répondit: « Même avec 200 pièces d'argent, nous n'aurions pas de quoi acheter assez de pain pour que chacun d'eux en reçoive un petit morceau. » Un autre de ses disciples, André, le frère de Simon Pierre, lui dit: « Il y a ici un jeune garçon qui a cinq pains d'orge et deux poissons. Mais qu'est-ce que cela pour un si grand nombre de personnes? » Jésus demanda alors que tout le monde s'installe. Il y avait beaucoup d'herbe à cet endroit et les gens s'installèrent donc; il y avait environ 5 000 hommes. Jésus prit les pains et, après avoir remercié Dieu, il les distribua à ceux qui étaient là. Il leur donna de même du poisson, autant qu'ils en voulaient. Quand ils eurent tous mangé à leur faim, Jésus dit à ses disciples: « Ramassez les morceaux qui restent, afin que rien ne soit perdu. » Ils les ramassèrent et remplirent douze corbeilles avec les morceaux qui restaient des cinq pains d'orge que ces personnes avaient mangés. Les gens, voyant le signe que Jésus avait accompli, dirent: « C'est vraiment lui le prophète qui devait venir dans le monde! » Jésus savait qu'ils allaient venir l'enlever de force pour le faire roi. Il se retira donc de nouveau sur la montagne, tout seul. Le soir venu, les disciples de Jésus descendirent au bord du lac; ils montèrent dans une barque pour traverser le lac en direction de Capharnaüm. Il faisait déjà nuit et Jésus ne les avait pas encore rejoints. L'eau du lac était agitée, car le vent soufflait avec force. Les disciples avaient ramé sur une distance de cinq à six kilomètres quand ils virent Jésus s'approcher de la barque en marchant sur le lac; et ils furent saisis de peur. Mais Jésus leur dit: « C'est moi, n'ayez pas peur! » Les disciples voulaient le prendre dans la barque, mais aussitôt la barque toucha terre, à l'endroit où ils se rendaient. Le lendemain, toutes les personnes qui étaient restées de l'autre côté du lac se rendirent compte qu'il n'y avait eu là qu'une seule barque; les gens savaient que Jésus n'était pas monté dans cette barque avec ses disciples, mais que ceux-ci étaient partis seuls. Cependant d'autres barques, venant de la ville de Tibériade, arrivèrent près de l'endroit où ils avaient mangé le pain après que le Seigneur eut dit une prière de remerciement. Quand les gens virent que ni Jésus ni ses disciples n'étaient là, ils montèrent dans ces barques et se rendirent à Capharnaüm pour le chercher. Ils trouvèrent Jésus de l'autre côté du lac et lui dirent: «, quand es-tu arrivé ici? » Jésus leur répondit: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: vous me cherchez, non parce que vous avez saisi le sens des signes extraordinaires que j'accomplis, mais parce que vous avez mangé du pain à votre faim. Travaillez, non pas pour la nourriture qui est périssable, mais pour la nourriture qui dure et qui est source de vie éternelle. Cette nourriture, le Fils de l'homme vous la donnera, parce que Dieu, le Père, a mis sur lui la marque de son autorité. » Ils lui demandèrent: « Que devons-nous faire pour accomplir les œuvres voulues par Dieu? » Jésus leur répondit: « L'œuvre que Dieu attend de vous, c'est que vous croyiez en celui qu'il a envoyé. » Ils lui dirent: « Quel signe peux-tu nous faire voir pour que nous te croyions? Quelle œuvre vas-tu accomplir? Nos ancêtres ont mangé la manne dans le désert, comme le dit l'Écriture: “Il leur a donné à manger du pain venu du ciel.” » Jésus leur répondit: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: ce n'est pas Moïse qui vous a donné le pain des cieux, mais c'est mon Père qui vous donne le vrai pain des cieux. Car le pain de Dieu, c'est celui qui descend des cieux et qui donne la vie au monde. » Ils lui dirent: « Seigneur, donne-nous toujours de ce pain-là. » Jésus continua: « Moi je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim et celui qui croit en moi n'aura jamais soif. Mais comme je vous l'ai dit: vous m'avez vu et pourtant vous ne croyez pas. Chacun de ceux que le Père me donne viendra à moi et je ne rejetterai jamais celui qui vient à moi; car je suis descendu des cieux non pas pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de celui qui m'a envoyé. Et voici ce que veut celui qui m'a envoyé: c'est que je ne perde aucun de ceux qu'il m'a confiés, mais que je les ressuscite au dernier jour. Oui, voici ce que veut mon Père: que tous ceux qui voient le Fils et qui croient en lui aient la vie éternelle et que je les ressuscite au dernier jour. » Les Juifs critiquaient Jésus parce qu'il avait déclaré: « Moi je suis le pain qui est descendu des cieux. » Ils disaient: « N'est-ce pas Jésus, le fils de Joseph? Nous connaissons bien son père et sa mère. Comment peut-il dire maintenant: “Je suis descendu des cieux”? » Jésus leur répondit: « Cessez de critiquer entre vous. Personne ne peut venir à moi si le Père qui m'a envoyé ne l'attire; et moi, je le ressusciterai au dernier jour. Les prophètes ont écrit ceci: “Ils seront tous instruits par Dieu.” Toute personne qui écoute le Père et qui reçoit son enseignement vient à moi. Cela ne signifie pas que quelqu'un ait vu le Père; seul celui qui est venu de Dieu a vu le Père. Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: celui qui croit possède la vie éternelle. Moi je suis le pain de vie. Vos ancêtres ont mangé la manne dans le désert et ils sont morts. Mais le pain qui descend des cieux est tel que celui qui en mange ne mourra pas. Moi je suis le pain vivant descendu des cieux. Si quelqu'un mange de ce pain, il vivra pour toujours. Le pain que je donnerai pour que le monde vive, c'est ma chair. » Là-dessus, les Juifs se disputaient vivement entre eux: « Comment cet homme peut-il nous donner sa chair à manger? » demandaient-ils. Jésus reprit: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: si vous ne mangez pas la chair du Fils de l'homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n'avez pas la vie en vous. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang possède la vie éternelle et je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est une vraie nourriture et mon sang est une vraie boisson. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure uni à moi et moi à lui. Tout comme le Père qui m'a envoyé est vivant et comme je vis par lui, de même, celui qui me mange vivra par moi. Voici donc le pain qui est descendu des cieux. Il n'est pas comme celui qu'ont mangé vos ancêtres, qui sont morts. Mais celui qui mange ce pain vivra pour toujours. » Jésus prononça ces paroles alors qu'il enseignait dans la synagogue de Capharnaüm. Beaucoup de ses disciples qui l'écoutaient déclarèrent: « Cette parole est vraiment difficile à accepter! Qui peut être d'accord? » Jésus savait fort bien que ses disciples le critiquaient à ce sujet. C'est pourquoi il leur dit: « Cela vous choque-t-il? Que se passera-t-il alors si vous voyez le Fils de l'homme monter là où il était auparavant? C'est l'Esprit de Dieu qui donne la vie; l'être humain, par ses propres forces, ne peut le faire. Les paroles que je vous ai dites sont Esprit et vie. Mais il y en a parmi vous qui ne croient pas. » En effet, Jésus savait depuis le commencement qui étaient ceux qui ne croyaient pas et qui était celui qui le livrerait. Il ajouta: « Voilà pourquoi je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si le Père ne lui en a pas donné la possibilité. » Dès lors, beaucoup de ses disciples s'en retournèrent et cessèrent de l'accompagner. Jésus demanda alors aux douze disciples: « Voulez-vous partir, vous aussi? » Simon Pierre lui répondit: « Seigneur, à qui irions-nous? Tu as les paroles qui donnent la vie éternelle. Nous croyons et nous savons que toi tu es celui qui est saint, envoyé par Dieu! » Jésus leur répondit: « Ne vous ai-je pas choisis, vous les douze? Et pourtant l'un de vous est un diable! » Il parlait de Judas, fils de Simon l'Iscariote. Car Judas, bien qu'il fût l'un des douze disciples, allait le livrer. Après cela, Jésus parcourut la Galilée; il ne voulait pas parcourir la Judée, car les autorités juives cherchaient à le faire mourir. La fête juive des Tentes était proche. Les frères de Jésus lui dirent: « Pars d'ici et va en Judée, afin que tes disciples, eux aussi, voient les œuvres que tu fais. Personne n'agit en cachette s'il désire être connu. Puisque tu fais de telles œuvres, fais-toi connaître au monde. » En effet, ses frères eux-mêmes ne croyaient pas en lui. Jésus leur dit: « Le moment n'est pas encore venu pour moi. Pour vous, c'est toujours le bon moment. Le monde ne peut pas vous haïr, mais il a de la haine pour moi, parce que je rends le témoignage que ses actions sont mauvaises. Allez à la fête, vous. Moi, je ne vais pas à cette fête, parce que le moment n'est pas encore venu pour moi. » Après avoir dit cela, il resta en Galilée. Mais quand ses frères se furent rendus à la fête, Jésus y alla aussi, non pas ouvertement mais en secret. Les autorités juives le cherchaient pendant cette fête et s'informaient: « Où est-il? » On discutait beaucoup à son sujet, dans la foule. « C'est quelqu'un de bien », affirmaient les uns. « Non, au contraire, soutenaient les autres, il égare les gens. » Mais personne ne parlait ouvertement de lui, parce que tous avaient peur des autorités juives. Quand la fête était déjà à moitié passée, Jésus monta au temple et se mit à enseigner. Les Juifs s'étonnaient et se demandaient: « Comment en sait-il autant, lui qui n'a pas étudié? » Jésus leur répondit: « Ce n'est pas mon enseignement que je donne, mais l'enseignement de celui qui m'a envoyé. Celui qui est disposé à faire ce que Dieu veut saura si mon enseignement vient de Dieu ou si je parle de ma propre autorité. Celui qui parle de sa propre autorité recherche la gloire pour lui-même. Mais celui qui recherche la gloire de celui qui l'a envoyé dit la vérité et il n'y a rien de faux en lui. Moïse ne vous a-t-il pas donné la Loi? Mais aucun de vous ne la met en pratique. Pourquoi cherchez-vous à me faire mourir? » Les gens de la foule lui répondirent: « Tu as un démon! Qui cherche à te faire mourir? » Jésus leur répondit: « J'ai fait une seule œuvre et vous voilà tous stupéfaits! Moïse vous a demandé de circoncire les garçons – en fait cela ne venait pas de lui mais de nos premiers ancêtres –, et vous acceptez de circoncire quelqu'un le jour du sabbat. Si quelqu'un reçoit la circoncision le jour du sabbat afin que la loi de Moïse soit respectée, pourquoi êtes-vous irrités contre moi parce que j'ai guéri un homme tout entier le jour du sabbat? Cessez de juger d'après les apparences. Jugez de façon juste. » Quelques habitants de Jérusalem s'interrogeaient: « N'est-ce pas celui qu'ils cherchent à faire mourir? Voyez: il parle en public et ils ne lui disent rien! Se pourrait-il que nos dirigeants aient vraiment reconnu qu'il est le Christ? Mais quand le Christ viendra, personne ne saura d'où il vient, tandis que lui, nous savons d'où il vient. » Jésus enseignait alors dans le temple; il s'écria: « Et moi, vous me connaissez? Et vous savez d'où je viens? Et pourtant je ne suis pas venu de ma propre autorité, mais celui qui m'a envoyé est digne de confiance. Lui, vous ne le connaissez pas. Moi, je le connais parce que je viens d'auprès de lui et qu'il m'a envoyé. » Ils cherchèrent alors à l'arrêter, mais personne ne mit la main sur lui, car son heure n'était pas encore venue. Dans la foule, cependant, beaucoup crurent en lui. Ils disaient: « Quand le Christ viendra, accomplira-t-il plus de signes extraordinaires que n'en a fait celui-ci? » Les pharisiens apprirent ce qui se murmurait dans la foule au sujet de Jésus. Alors les chefs des prêtres et les pharisiens envoyèrent des gardes pour l'arrêter. Jésus déclara: « Je suis avec vous pour un peu de temps encore, puis je m'en irai auprès de celui qui m'a envoyé. Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas; là où je serai, vous ne pouvez pas aller. » Les Juifs se demandèrent entre eux: « Où compte-t-il se rendre pour que nous ne le trouvions pas? Va-t-il se rendre chez les Juifs dispersés parmi les Grecs et apporter son enseignement aux Grecs? Que signifient ces mots qu'il a dits: “Vous me chercherez, et vous ne me trouverez pas; là où je serai, vous ne pouvez pas aller?” » Le dernier jour de la fête, le plus solennel, Jésus, debout, s'écria: « Si quelqu'un a soif, qu'il vienne à moi et qu'il boive, celui qui croit en moi. Comme dit l'Écriture, “des fleuves d'eau vive jailliront de son cœur ”. » Jésus disait cela à propos de l'Esprit de Dieu que ceux qui croyaient en lui allaient recevoir. Car à ce moment-là, l'Esprit n'avait pas encore été donné, parce que Jésus n'avait pas encore été manifesté dans sa gloire. Après avoir entendu ces paroles, certaines personnes, dans la foule, disaient: « Cet homme est vraiment le prophète! » D'autres affirmaient: « C'est le Christ! » Mais d'autres encore interrogeaient: « Le Christ pourrait-il vraiment venir de la Galilée? L'Écriture ne déclare-t-elle pas que le Christ sera un descendant de David et qu'il viendra de Bethléem, le village où a vécu David? » Les gens se divisèrent donc à cause de Jésus. Certains d'entre eux voulaient qu'on l'arrête, mais personne ne mit la main sur lui. Les gardes retournèrent auprès des chefs des prêtres et des pharisiens qui leur demandèrent: « Pourquoi ne l'avez-vous pas amené? » Les gardes répondirent: « Jamais personne n'a parlé comme cela! » – « Vous seriez-vous laissé tromper, vous aussi? répliquèrent les pharisiens. Y a-t-il un seul des dirigeants ou un seul des pharisiens qui ait cru en lui? Mais ces gens, qui ne connaissent pas la loi de Moïse, ils sont maudits! » Nicodème était l'un des pharisiens présents: c'est lui qui était allé voir Jésus quelque temps auparavant. Il leur dit: « Notre loi ne juge pas quelqu'un sans l'avoir d'abord entendu et sans connaître ce qu'il a fait. » Ils lui répondirent: « Ne serais-tu pas de la Galilée, toi aussi? Examine les Écritures et tu verras qu'aucun prophète ne vient de la Galilée. » [ Ensuite, chacun s'en alla dans sa maison. Et Jésus se rendit au mont des Oliviers. Tôt le matin, il retourna dans le temple et tous les gens s'approchèrent de lui. Il s'assit et se mit à les enseigner. Les spécialistes des Écritures et les pharisiens lui amènent alors une femme qu'on avait surprise en train de commettre un adultère. Ils la placent au milieu de tout le monde et interrogent Jésus: « Maître, cette femme a été surprise en flagrant délit d'adultère. Moïse nous a ordonné dans la Loi de tuer de telles femmes à coups de pierres. Et toi, que dis-tu? » Ils lui posaient cette question pour lui tendre un piège, afin de pouvoir l'accuser. Mais Jésus se baissa et se mit à écrire avec le doigt sur le sol. Comme ils continuaient à le questionner, Jésus se redressa et déclara: « Que celui d'entre vous qui n'a jamais péché lui jette la première pierre. » Puis il se baissa de nouveau et se remit à écrire sur le sol. Quand ils entendirent cela, ils partirent l'un après l'autre, en commençant par les plus âgés. Jésus resta seul avec la femme, qui se tenait toujours au milieu. Alors il se redressa et lui demanda: « Eh bien, où sont-ils? Personne ne t'a condamnée? » – « Personne, Seigneur », répondit-elle. « Je ne te condamne pas non plus, dit Jésus. Tu peux t'en aller, mais désormais ne pèche plus. »] Jésus leur adressa de nouveau la parole: « Moi je suis la lumière du monde. Celui qui me suit ne marchera pas dans l'obscurité, mais il aura la lumière de la vie. » Les pharisiens lui dirent: « Tu te rends témoignage à toi-même; ton témoignage n'est pas conforme à la vérité. » Jésus leur répondit: « Même si je rends témoignage à mon propre sujet, mon témoignage est conforme à la vérité, parce que je sais d'où je viens et où je vais. Mais vous, vous ne savez pas d'où je viens ni où je vais. Vous jugez selon des critères humains; moi je ne juge personne. Et s'il m'arrive de juger, mon jugement est véridique, parce que je ne suis pas seul: le Père qui m'a envoyé est avec moi. Il est écrit dans votre loi que le témoignage de deux personnes est recevable comme vrai. Moi, je rends témoignage à mon propre sujet et le Père qui m'a envoyé témoigne aussi pour moi. » Ils lui demandèrent: « Où est ton Père? » Jésus répliqua: « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. » Jésus prononça ces paroles alors qu'il enseignait dans le temple, à l'endroit où se trouve la salle du trésor. Personne ne l'arrêta, parce que son heure n'était pas encore venue. Jésus leur dit encore: « Je vais partir; vous me chercherez et vous mourrez dans votre péché. Vous ne pouvez pas aller là où je vais. » Les Juifs se demandaient: « Va-t-il se suicider, puisqu'il dit: “Vous ne pouvez pas aller là où je vais”? » Jésus leur répondit: « Vous, vous êtes d'en bas, moi je suis d'en haut. Vous appartenez à ce monde, moi je n'appartiens pas à ce monde. C'est pourquoi je vous ai dit que vous mourrez dans vos péchés. Car si vous ne croyez pas que “moi, je suis ”, vous mourrez dans vos péchés. » « Qui es-tu? » lui demandèrent-ils. Jésus leur répondit: « Ce que je vous dis depuis le commencement. J'ai beaucoup à dire et à juger à votre sujet. Mais celui qui m'a envoyé dit la vérité et ce que j'ai entendu auprès de lui, voilà ce que je dis au monde. » Ils ne comprirent pas qu'il leur parlait du Père. Jésus ajouta: « Quand vous aurez élevé le Fils de l'homme, alors vous reconnaîtrez que “moi, je suis” et que je ne fais rien par moi-même. Je dis seulement ce que le Père m'a enseigné. Celui qui m'a envoyé est avec moi; il ne m'a pas laissé seul, parce que je fais toujours ce qui lui plaît. » Tandis que Jésus parlait ainsi, beaucoup crurent en lui. Jésus dit aux Juifs qui avaient cru en lui: « Si vous restez fidèles à ma parole, vous êtes vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. » Ils lui répondirent: « Nous sommes les descendants d'Abraham et nous n'avons jamais été les esclaves de personne. Comment peux-tu nous dire: “Vous deviendrez libres”? » Jésus leur répondit: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: toute personne qui pèche est esclave du péché. Un esclave ne fait pas pour toujours partie de la famille, mais un fils en fait partie pour toujours. Si donc le Fils vous libère, vous serez vraiment libres. Je sais que vous êtes les descendants d'Abraham. Mais vous cherchez à me faire mourir, parce que vous n'accueillez pas ma parole. Moi, je parle de ce que j'ai vu auprès du Père; vous aussi, faites donc ce que vous avez entendu auprès du Père. » Ils répliquèrent: « Notre père, c'est Abraham. » – « Puisque vous êtes les enfants d'Abraham, leur dit Jésus, faites ce que faisait Abraham. Mais non, vous cherchez à me faire mourir, moi qui vous ai dit la vérité que j'ai apprise de Dieu. Abraham n'a rien fait de semblable! Vous, vous faites les mêmes actions que votre père. » Ils lui répondirent: « Nous ne sommes pas des enfants illégitimes. Nous avons un seul Père, Dieu. » Jésus reprit: « Si Dieu était vraiment votre Père, vous m'aimeriez, car je suis venu de Dieu et je suis ici de sa part. Je ne suis pas venu de ma propre autorité, mais c'est lui qui m'a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas ce que je vous dis? Parce que vous êtes incapables d'entendre ma parole. Vous avez pour père le diable et vous voulez faire ce que votre père désire. Il a été meurtrier depuis le commencement. Il ne s'est jamais tenu dans la vérité parce qu'il n'y a pas de vérité en lui. Quand il dit un mensonge, c'est en accord avec son caractère, parce qu'il est menteur et père du mensonge. Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. Qui d'entre vous peut prouver que j'ai péché? Et si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous pas? Celui qui est de Dieu écoute ce que Dieu dit. Mais vous n'êtes pas de Dieu et c'est pour cela que vous n'écoutez pas. » Les Juifs répondirent à Jésus: « N'avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu es possédé par un démon? » – « Je ne suis pas possédé, répliqua Jésus, mais j'honore mon Père et vous, vous refusez de m'honorer. Je ne cherche pas la gloire pour moi-même. Il en est un qui la cherche pour moi et qui juge. Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: celui qui obéit à ma parole ne verra jamais la mort. » Les Juifs reprirent: « Maintenant nous sommes sûrs que tu es possédé par un démon! Abraham est mort, les prophètes sont morts, et toi, tu dis: “Celui qui obéit à ma parole ne verra jamais la mort.” Penses-tu être plus grand que notre père, Abraham, qui est mort? Les prophètes aussi sont morts. Pour qui te prends-tu? » Jésus répondit: « Si je manifestais moi-même ma gloire, ma gloire ne vaudrait rien. C'est mon Père qui manifeste ma gloire. Vous dites de lui: “Il est notre Dieu”, alors que vous ne le connaissez pas. Mais moi je le connais. Si je disais que je ne le connais pas, je serais un menteur comme vous. Mais je le connais et j'obéis à sa parole. Abraham, votre père, fut rempli de joie à la pensée de voir mon jour; il l'a vu et en a été heureux. » Les Juifs lui dirent: « Tu n'as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham? » Jésus leur répondit: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: avant qu'Abraham soit né, “je suis ”. » Ils ramassèrent alors des pierres pour les jeter contre lui. Mais Jésus se cacha et sortit du temple. En chemin, Jésus vit un homme qui était aveugle depuis sa naissance. Ses disciples lui demandèrent: «, est-ce à cause de son propre péché ou à cause du péché de ses parents qu'il est né aveugle? » Jésus répondit: « Ni lui ni ses parents n'ont péché. Mais pour que l'œuvre de Dieu se manifeste en lui pendant qu'il fait jour, nous devons accomplir les œuvres de celui qui m'a envoyé. La nuit s'approche, où personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumière du monde. » Après ces mots, il cracha par terre et fit un peu de boue avec sa salive; il appliqua cette boue sur les yeux de l'aveugle et lui dit: « Va te laver à la piscine de Siloé. » Ce nom signifie “Envoyé”. L'aveugle y alla, se lava, et quand il revint, il voyait! Ses voisins et les personnes qui l'avaient vu mendier auparavant demandaient: « N'est-ce pas celui qui se tenait assis pour mendier? » Les uns affirmaient: « C'est lui. » D'autres soutenaient: « Non, ce n'est pas lui, mais il lui ressemble. » Lui-même disait: « C'est bien moi! » Ils lui demandèrent: « Comment donc tes yeux se sont-ils ouverts? » Il expliqua: « L'homme appelé Jésus a fait un peu de boue, il l'a appliquée sur mes yeux et m'a dit: “Va à Siloé te laver.” J'y suis allé, je me suis lavé, et je vois! » Ils l'interrogèrent: « Où est cet homme? » – « Je ne sais pas », répondit-il. On amène aux pharisiens celui qui avait été aveugle. Or, Jésus avait fait de la boue et lui avait ouvert les yeux un jour de sabbat. C'est pourquoi les pharisiens, eux aussi, lui demandèrent ce qui s'était passé pour qu'il voie maintenant. Il leur raconta: « Il m'a mis un peu de boue sur les yeux, je me suis lavé et maintenant je vois. » Quelques pharisiens lui dirent: « Celui qui a fait cela ne peut pas venir de Dieu, car il ne respecte pas le sabbat. » Mais d'autres répliquaient: « Comment un pécheur pourrait-il accomplir de tels signes? » Et ils étaient divisés entre eux. Les pharisiens demandèrent encore à l'aveugle guéri: « Et toi, que dis-tu de celui qui t'a ouvert les yeux? » – « C'est un prophète », répondit-il. Cependant, les autorités juives ne voulaient pas croire qu'il avait été aveugle et que maintenant il avait retrouvé la vue. C'est pourquoi elles convoquèrent ses parents et elles les questionnèrent: « Est-ce bien là votre fils? Affirmez-vous qu'il est né aveugle? Comment se fait-il qu'il voie maintenant? » Les parents confirmèrent: « Nous savons que c'est notre fils et qu'il est né aveugle. Mais comment maintenant il voit, ça, nous ne le savons pas! Et nous ne savons pas non plus qui a ouvert ses yeux! Interrogez-le: il est assez grand pour répondre lui-même! » Ils parlèrent ainsi parce qu'ils avaient peur des autorités juives. En effet, celles-ci s'étaient déjà mises d'accord pour exclure de la synagogue toute personne qui affirmerait que Jésus est le Christ. Voilà pourquoi les parents dirent: « Il est assez grand, interrogez-le! » Les pharisiens convoquèrent une seconde fois celui qui avait été aveugle et lui dirent: « Dis la vérité devant Dieu. Nous savons que cet homme est un pécheur. » Il répondit: « Je ne sais pas s'il est pécheur ou non. Mais je sais une chose: j'étais aveugle et maintenant je vois! » Ils l'interrogèrent: « Que t'a-t-il fait? Comment a-t-il ouvert tes yeux? » – « Je vous l'ai déjà dit, répondit-il, et vous n'avez pas écouté. Pourquoi voulez-vous me l'entendre dire encore une fois? Peut-être voulez-vous, vous aussi, devenir ses disciples? » Ils l'injurièrent et dirent: « C'est toi qui es son disciple! Nous, nous sommes disciples de Moïse. Nous savons que Dieu a parlé à Moïse; mais lui, nous ne savons pas d'où il vient! » Il répliqua: « Voilà bien ce qui est étonnant: vous ne savez pas d'où il vient et pourtant il a ouvert mes yeux! Nous savons que Dieu n'écoute pas les pécheurs, mais qu'il écoute toute personne qui l'honore et qui fait sa volonté. On n'a jamais encore entendu dire que quelqu'un ait ouvert les yeux d'une personne née aveugle. Si lui ne venait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire. » Ils lui répondirent: « Tu es tout entier dans le péché depuis ta naissance et tu veux nous faire la leçon? » Et ils le jetèrent dehors. Jésus apprit qu'ils l'avaient chassé. Il alla à sa rencontre et lui demanda: « Crois-tu au Fils de l'homme? » – « Qui est-il, Seigneur, répondit-il, pour que je puisse croire en lui? » Jésus lui dit: « Eh bien, tu le vois; c'est lui qui te parle. » – « Je crois, Seigneur », dit-il. Et il se prosterna devant Jésus. Jésus déclara alors: « Je suis venu dans ce monde pour qu'un jugement ait lieu: pour que les aveugles voient et que ceux qui voient deviennent aveugles. » Quelques pharisiens, qui se trouvaient près de lui, entendirent ces paroles et lui demandèrent: « Serions-nous donc aveugles, nous aussi? » Jésus leur répondit: « Si vous étiez aveugles, vous n'auriez pas de péché; mais non, vous dites: “Nous voyons”, donc votre péché demeure. » Jésus dit: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: celui qui entre dans l'enclos des moutons sans passer par la porte, mais en grimpant par un autre côté, celui-là est un voleur, un brigand. Mais celui qui entre par la porte est le berger des moutons. Le gardien lui ouvre la porte et les moutons écoutent sa voix. Il appelle ses moutons chacun par son nom et les mène dehors. Quand il les a tous fait sortir, il marche devant eux et les moutons le suivent, parce qu'ils connaissent sa voix. Mais ils ne suivront certainement pas un inconnu; ils fuiront plutôt loin de lui, parce qu'ils ne connaissent pas la voix des inconnus. » Jésus se servit de cette image pour leur parler, mais ses auditeurs ne comprirent pas ce qu'il leur disait. Jésus poursuivit: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: moi je suis la porte de l'enclos des moutons. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs, des brigands; mais les moutons ne les ont pas écoutés. Moi je suis la porte. Celui qui entre en passant par moi sera sauvé; il pourra entrer et sortir, et il trouvera de la nourriture. Le voleur ne vient que pour voler, tuer et détruire. Moi, je suis venu pour qu'ils aient la vie et qu'ils l'aient en abondance. Moi je suis le bon berger. Le bon berger donne sa vie pour ses moutons. Celui qui ne travaille que pour de l'argent n'est pas vraiment le berger; les moutons ne lui appartiennent pas. Il les abandonne et s'enfuit quand il voit venir le loup. Et le loup se jette sur les moutons et disperse le troupeau. Cet homme ne travaille que pour de l'argent et ne se soucie pas des moutons. Moi je suis le bon berger. Je connais mes moutons et ils me connaissent, de même que le Père me connaît et que je connais le Père. Et je donne ma vie pour mes moutons. J'ai encore d'autres moutons qui n'appartiennent pas à cet enclos. Je dois aussi les conduire; ils écouteront ma voix, et ils deviendront un seul troupeau avec un seul berger. C'est pour cette raison que le Père m'aime, parce que je donne ma vie, pour ensuite la recevoir à nouveau. Personne ne me prend la vie, mais je la donne volontairement. J'ai autorité pour la donner et j'ai autorité pour la recevoir à nouveau. Cela correspond au commandement que mon Père m'a donné. » Les Juifs furent de nouveau divisés à cause de ces paroles. Beaucoup d'entre eux disaient: « Il est possédé par un démon! Il est fou! Pourquoi l'écoutez-vous? » D'autres répliquaient: « Un possédé ne parlerait pas ainsi. Un démon est-il capable d'ouvrir les yeux des aveugles? » On célébrait à Jérusalem la fête de la Dédicace. C'était l'hiver et Jésus allait et venait dans la galerie à colonnes de Salomon, au temple. Les Juifs se rassemblèrent autour de lui et lui dirent: « Jusqu'à quand nous maintiendras-tu dans l'incertitude? Si tu es vraiment le Christ, dis-le-nous ouvertement. » Jésus leur répondit: « Je vous l'ai dit, et vous ne croyez pas. Les œuvres que je fais au nom de mon Père témoignent à mon sujet. Mais vous ne croyez pas, parce que vous ne faites pas partie de mes moutons. Mes moutons écoutent ma voix; je les connais et ils me suivent. Je leur donne la vie éternelle, ils ne seront jamais perdus et personne ne les arrachera de ma main. Ce que mon Père m'a donné est plus grand que tout et personne ne peut rien arracher de la main du Père. Le Père et moi, nous sommes un. » Les Juifs ramassèrent de nouveau des pierres pour les jeter contre lui. Jésus leur demanda: « Je vous ai fait voir beaucoup d'œuvres bonnes de la part du Père. Pour laquelle de ces œuvres voulez-vous me tuer à coups de pierres? » Les Juifs lui répondirent: « Nous ne voulons pas te tuer à coups de pierres pour une œuvre bonne, mais pour l'insulte faite à Dieu: tu es un être humain et tu te fais toi-même Dieu! » Jésus répliqua: « N'est-il pas écrit dans votre loi: “J'ai dit, vous êtes des dieux ”? Nous savons qu'on ne peut supprimer ce qu'affirme l'Écriture. Or, la Loi a appelé dieux ceux auxquels était adressée la parole de Dieu. Et moi, le Père m'a choisi et envoyé dans le monde. Comment donc pouvez-vous dire que je fais insulte à Dieu parce que j'ai déclaré “Je suis le Fils de Dieu ”? Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne me croyez pas. Mais si je les fais, même si vous ne me croyez pas, croyez à ces œuvres afin que vous sachiez et que vous compreniez que le Père est en moi et que je suis dans le Père. » Ils cherchèrent une nouvelle fois à l'arrêter, mais il leur échappa. Jésus s'en alla de nouveau de l'autre côté de la rivière, le Jourdain, à l'endroit où Jean avait baptisé précédemment, et il y resta. Beaucoup de personnes vinrent à lui et elles disaient: « Jean n'a pas accompli de signe extraordinaire, mais tout ce qu'il a dit de cet homme était vrai! » Et là, elles furent nombreuses à croire en Jésus. Il y avait un homme malade, Lazare. Il était de Béthanie, le village de Marie et de sa sœur Marthe. Marie était celle qui répandit du parfum sur les pieds du Seigneur et qui les essuya avec ses cheveux, et c'était son frère Lazare qui était malade. Les deux sœurs envoyèrent quelqu'un dire à Jésus: « Seigneur, celui que tu aimes est malade. » Lorsque Jésus apprit cette nouvelle, il dit: « La maladie de Lazare ne conduit pas à la mort; elle servira la gloire de Dieu afin que la gloire du Fils de Dieu soit manifestée par elle. » Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Or, quand il apprit que Lazare était malade, il resta encore deux jours à l'endroit où il se trouvait, puis il dit à ses disciples: « Retournons en Judée. » Les disciples répliquèrent: «, très récemment les autorités juives cherchaient à te tuer à coups de pierres et tu veux retourner là-bas? » Jésus leur dit: « Il y a douze heures dans le jour, n'est-ce pas? Si quelqu'un marche pendant le jour, il ne trébuche pas, parce qu'il voit la lumière de ce monde. Mais si quelqu'un marche pendant la nuit, il trébuche, parce que la lumière n'est pas en lui. » Après avoir dit cela, Jésus ajouta: « Notre ami Lazare s'est endormi, mais je vais le réveiller. » Les disciples répondirent: « Seigneur, s'il s'est endormi, il guérira. » En fait, Jésus avait parlé de la mort de Lazare, mais les disciples pensaient qu'il parlait du sommeil ordinaire. Jésus leur dit alors clairement: « Lazare est mort. Je me réjouis pour vous de n'avoir pas été là-bas, parce qu'ainsi vous croirez en moi. Mais allons auprès de lui. » Thomas, celui qu'on appelle « le jumeau », dit aux autres disciples: « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec notre Maître! » Quand Jésus arriva, il apprit que Lazare était dans la tombe depuis quatre jours déjà. Béthanie est proche de Jérusalem, à environ trois kilomètres, et beaucoup de Juifs étaient venus chez Marthe et Marie pour les consoler de la mort de leur frère. Quand Marthe apprit que Jésus arrivait, elle partit à sa rencontre; mais Marie resta assise à la maison. Marthe dit à Jésus: « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort! Mais je sais que, maintenant encore, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te le donnera. » Jésus déclara: « Ton frère ressuscitera. » Marthe répondit: « Je sais qu'il ressuscitera lors de la résurrection des morts, au dernier jour. » Jésus ajouta: « Moi je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi vivra, même s'il meurt; et celui qui vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela? » – « Oui, Seigneur, déclara-t-elle, je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, celui qui vient dans le monde. » Après avoir dit cela, Marthe s'en alla appeler sa sœur Marie et lui dit en privé: « Le maître est là et il te demande. » À ces mots, elle se leva immédiatement et alla au-devant de Jésus. Or, Jésus n'était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l'endroit où Marthe l'avait rencontré. Quand les Juifs qui étaient dans la maison avec Marie pour la consoler la virent se lever en hâte et sortir, ils la suivirent. Ils pensaient qu'elle allait au tombeau pour y pleurer. Marie arriva là où se trouvait Jésus; dès qu'elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit: « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » Quand Jésus la vit pleurer, elle et les Juifs qui étaient venus avec elle, il ressentit une forte colère et se troubla. Il leur demanda: « Où l'avez-vous mis? » Ils lui répondirent: « Seigneur, viens et tu verras. » Jésus pleura. Les Juifs dirent alors: « Voyez comme il l'aimait! » Mais quelques-uns d'entre eux disaient: « Lui qui a ouvert les yeux de l'aveugle, ne pouvait-il pas aussi empêcher Lazare de mourir? » Alors Jésus, ressentant de nouveau une forte colère, se rend au tombeau. C'était une grotte, dont l'entrée était fermée par une grosse pierre. « Enlevez la pierre », dit Jésus. Marthe, la sœur du mort, répliqua: « Seigneur, il doit sentir mauvais, car il y a déjà quatre jours qu'il est ici. » Jésus lui répondit: « Ne t'ai-je pas dit que si tu crois, tu verras la gloire de Dieu? » On enleva donc la pierre. Jésus leva les yeux vers le ciel et dit: « Père, je te remercie de m'avoir écouté. Moi je sais que tu m'écoutes toujours, mais je parle pour cette foule qui m'entoure, afin qu'ils croient que tu m'as envoyé. » Après ces mots, il cria d'une voix très forte: « Lazare, sors de là! » Le mort sortit, les pieds et les mains attachés par des bandes et le visage enveloppé d'un linge. Jésus dit: « Déliez-le et laissez-le aller. » Beaucoup de Juifs, parmi ceux qui étaient venus chez Marie et qui avaient vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui. Mais quelques-uns allèrent trouver les pharisiens et leur racontèrent ce que Jésus avait fait. Les chefs des prêtres et les pharisiens réunirent alors le conseil suprême et dirent: « Qu'allons-nous faire? Car cet homme réalise beaucoup de signes extraordinaires! Si nous le laissons faire, tous croiront en lui, et les Romains interviendront: ils prendront et notre temple et notre peuple! » Mais l'un d'entre eux, nommé Caïphe, qui était grand-prêtre cette année-là, déclara: « Vous n'y comprenez rien! Ne voyez-vous pas quel est votre intérêt? Il vaut mieux qu'une seule personne meure pour le peuple et qu'ainsi l'ensemble de notre peuple ne soit pas détruit! » Or, ce n'est pas de lui-même qu'il disait cela; mais, comme il était grand-prêtre cette année-là, il prophétisait que Jésus devait mourir pour l'ensemble du peuple; et ce n'était pas seulement pour ce peuple-ci, mais aussi pour rassembler en un seul corps tous les enfants de Dieu dispersés. À partir de ce jour-là, ils décidèrent de faire mourir Jésus. C'est pourquoi Jésus cessa de se déplacer en public à portée des autorités juives. Il se rendit dans la région proche du désert, dans une ville appelée Éfraïm, où il resta avec ses disciples. La Pâque, la fête des Juifs était proche, et beaucoup de gens du pays montèrent à Jérusalem avant la Pâque pour se purifier. Ils cherchaient Jésus et, alors qu'ils se tenaient dans le temple, ils se demandaient les uns aux autres: « Qu'en pensez-vous? Il viendra à la fête, oui ou non? » Les grands-prêtres et les pharisiens avaient ordonné que si quelqu'un savait où était Jésus, il devait les avertir, afin qu'on l'arrête. Six jours avant la Pâque, Jésus se rendit à Béthanie, où vivait Lazare, qu'il avait relevé d'entre les morts. Là, on lui offrit un repas, servi par Marthe. Lazare était un de ceux qui se trouvaient à table avec Jésus. Marie prit alors un demi-litre d'un parfum très cher, fait de nard pur, et le répandit sur les pieds de Jésus, puis elle les essuya avec ses cheveux. Toute la maison fut remplie de l'odeur du parfum. L'un des disciples de Jésus, Judas l'Iscariote, celui qui allait le livrer, demanda: « Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum 300 pièces d'argent pour les donner aux pauvres? » Il disait cela non parce qu'il se souciait des pauvres, mais parce qu'il était voleur: il tenait la bourse et prenait ce qu'on y mettait. Mais Jésus dit: « Laisse-la tranquille! Elle a fait cela en vue du jour où l'on me mettra dans la tombe. Vous aurez toujours des pauvres avec vous, mais moi, vous ne m'aurez pas toujours. » Une foule nombreuse de Juifs apprit que Jésus était à Béthanie. Ils y allèrent non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir Lazare que Jésus avait relevé d'entre les morts. Les chefs des prêtres décidèrent alors de faire mourir Lazare aussi, parce que c'était à cause de lui que beaucoup de Juifs les quittaient et croyaient en Jésus. Le lendemain, la foule considérable qui était venue pour la fête de la Pâque apprit que Jésus arrivait à Jérusalem. Tous prirent des branches de palmiers et sortirent de la ville pour aller à sa rencontre; ils criaient: « Hosanna! Que Dieu bénisse celui qui vient au nom du Seigneur! Que Dieu bénisse le roi d'Israël! » Jésus trouva un ânon et s'assit dessus, comme l'annonce l'Écriture: « N'aie pas peur, ville de Sion! Regarde, ton roi vient, assis sur le petit d'une ânesse. » Ses disciples ne comprirent pas tout de suite ces faits; mais lorsque Jésus fut élevé en gloire, ils se rappelèrent que l'Écriture avait annoncé cela à son sujet et qu'on avait accompli pour lui ce qu'elle disait. Tous ceux qui étaient avec Jésus quand il avait appelé Lazare hors du tombeau et l'avait relevé d'entre les morts, racontaient ce qu'ils avaient vu. C'est pour cette raison que la foule vint à sa rencontre: les gens apprirent qu'il avait accompli ce signe extraordinaire. Les pharisiens se dirent dès lors entre eux: « Regardez, vous n'y pouvez rien: voyez comme tout le monde s'est mis à le suivre! » Quelques Grecs se trouvaient parmi ceux qui étaient montés à Jérusalem pour adorer Dieu pendant la fête. Ils s'approchèrent de Philippe, qui était de Bethsaïda en Galilée, et lui demandèrent: « Maître, nous voudrions voir Jésus. » Philippe alla le dire à André, puis tous deux allèrent prévenir Jésus. Jésus leur répondit: « L'heure est venue où le Fils de l'homme va être élevé en gloire. Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: à moins qu'un grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il ne reste qu'un simple grain. Mais s'il meurt, il produit beaucoup de fruits. Celui qui aime sa vie la perd, mais celui qui ne tient pas à sa vie dans ce monde la gardera pour la vie éternelle. Si quelqu'un veut me servir, qu'il me suive; ainsi, mon serviteur sera aussi là où je suis. Mon Père honorera la personne qui me sert. Maintenant mon cœur est troublé. Et que dirai-je? “Père, délivre-moi de cette heure ”? Mais c'est précisément pour cette heure que je suis venu. Père, donne gloire à ton nom! » À cet instant une voix se fit entendre du ciel: « J'ai manifesté sa gloire et je la manifesterai de nouveau. » La foule qui se trouvait là et qui avait entendu la voix affirmait: « C'était un coup de tonnerre! » D'autres soutenaient: « Un ange lui a parlé! » Jésus leur déclara: « Ce n'est pas pour moi que cette voix s'est fait entendre, mais pour vous. C'est maintenant le moment où ce monde va être jugé; maintenant, celui qui domine ce monde sera chassé dehors. Et moi, quand j'aurai été élevé de la terre, j'attirerai à moi tous les êtres humains. » Par ces mots, Jésus indiquait par quel genre de mort il allait mourir. La foule lui répondit: « Nous avons appris dans les livres de notre loi que le Christ demeure à jamais. Comment donc peux-tu dire que le Fils de l'homme doit être élevé? Qui est ce Fils de l'homme? » Jésus ajouta: « La lumière est encore parmi vous pour encore un peu de temps. Marchez tant que vous avez la lumière, pour que l'obscurité ne vous arrête pas, car une personne qui marche dans l'obscurité ne sait pas où elle va. Croyez donc en la lumière tant que vous l'avez, afin que vous deveniez des êtres de lumière. » Après avoir ainsi parlé, Jésus s'en alla et se cacha loin d'eux. Bien qu'il ait accompli tant de signes extraordinaires devant eux, ils ne croyaient pas en lui. Ainsi s'accomplissait ce qu'avait dit le prophète Ésaïe: « Seigneur, qui a cru notre message? À qui le Seigneur a-t-il révélé son intervention? » Ésaïe a aussi expliqué pourquoi ces gens ne pouvaient pas croire: « Dieu a rendu leurs yeux aveugles, il a obscurci leur intelligence, afin que leurs yeux ne voient pas, que leur intelligence ne comprenne pas. Et voilà pourquoi ils ne se tournent pas vers moi pour que je les guérisse. » Ésaïe a dit cela parce qu'il avait vu la gloire de Jésus et qu'il parlait de lui. Cependant, beaucoup, même parmi les dirigeants juifs eux-mêmes, crurent en Jésus. Mais, à cause des pharisiens, ils ne le déclaraient pas publiquement, afin de ne pas être exclus de la synagogue. Ils préféraient la gloire qui vient des êtres humains à la gloire qui vient de Dieu. Jésus s'écria: « Celui qui croit en moi, croit en réalité non pas en moi, mais en celui qui m'a envoyé. Celui qui me voit, voit celui qui m'a envoyé. Moi, je suis venu dans le monde comme la lumière, afin que quiconque croit en moi ne reste pas dans l'obscurité. Si quelqu'un entend mes paroles et ne les met pas en pratique, je ne juge pas cette personne, car je ne suis pas venu pour juger le monde mais pour sauver le monde. La personne qui me rejette et qui n'accepte pas mes paroles trouve là ce qui la juge: c'est la parole que j'ai dite qui la jugera au dernier jour. En effet, je n'ai pas parlé de ma propre initiative, mais le Père qui m'a envoyé m'a ordonné lui-même ce que je devais dire et enseigner. Et je le sais: ce qu'il ordonne conduit à la vie éternelle. Ainsi, ce que je dis, je le dis comme mon Père me l'a dit. » C'était juste avant la fête de la Pâque. Jésus savait que l'heure était venue pour lui de quitter ce monde pour aller auprès du Père. Il aimait les siens qui étaient dans le monde, il les aima jusqu'au bout. Jésus et ses disciples prenaient le repas du soir. Le diable avait déjà fait germer dans le cœur de Judas, fils de Simon l'Iscariote, l'idée de livrer Jésus. Jésus savait que le Père avait tout remis entre ses mains, que lui-même était venu de Dieu et qu'il retournait à Dieu. Il se lève de table, ôte son vêtement de dessus et prend une serviette dont il s'entoure la taille. Ensuite, il verse de l'eau dans une cuvette et se met à laver les pieds de ses disciples, puis à les essuyer avec la serviette qu'il avait autour de la taille. Il arrive à Simon Pierre, qui lui demanda: « C'est toi Seigneur qui me laves les pieds? » Jésus lui répondit: « Tu ne saisis pas maintenant ce que je fais, mais tu comprendras plus tard. » Pierre lui dit: « Non, tu ne me laveras jamais les pieds! » Jésus continua: « Si je ne te lave pas, tu ne partageras rien avec moi. » Simon Pierre répliqua: « Alors, Seigneur, ne me lave pas seulement les pieds, mais aussi les mains et la tête! » Jésus ajouta: « La personne qui a pris un bain n'a plus besoin de se laver, sinon les pieds, car elle est entièrement propre. Vous êtes propres, vous, mais pas tous cependant. » En effet, Jésus savait qui allait le livrer; c'est pourquoi il dit: « Vous n'êtes pas tous propres. » Après leur avoir lavé les pieds, Jésus reprit son vêtement, se remit à table et leur dit: « Comprenez-vous ce que je vous ai fait? Vous m'appelez “maître” et “Seigneur”, et vous avez raison, car je le suis. Si donc moi, le Seigneur et le maître, je vous ai lavé les pieds, vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns aux autres. Je vous ai donné un exemple pour que vous agissiez comme je l'ai fait pour vous. Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: un serviteur n'est pas plus grand que son maître, tout comme un envoyé n'est pas plus grand que celui qui l'envoie. Maintenant que vous savez cela, vous serez heureux si vous le mettez en pratique. Je ne parle pas de vous tous; je connais ceux que j'ai choisis. Mais il faut que cette parole de l'Écriture s'accomplisse: “Celui avec qui je partageais mon pain s'est tourné contre moi.” Je vous le dis déjà maintenant, avant que la chose arrive, afin que lorsqu'elle arrivera vous croyiez que “moi, je suis ”. Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: celui qui reçoit la personne que j'envoie me reçoit aussi; et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m'a envoyé. » Après ces mots, Jésus fut profondément troublé et annonça solennellement: « Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: l'un de vous me livrera. » Les disciples se regardaient les uns les autres, sans savoir du tout de qui il parlait. L'un des disciples, celui que Jésus aimait, était placé tout à côté de Jésus. Simon Pierre lui fait signe pour qu'il demande à Jésus de qui il parlait. Le disciple se penche alors tout près de Jésus et lui demande: « Seigneur, qui est-ce? » Jésus répond: « Je vais tremper un morceau de pain dans le plat: celui à qui je le donnerai, c'est lui. » Jésus prend un morceau de pain, le trempe et le donne à Judas, fils de Simon l'Iscariote. Après que Judas eut pris le morceau, Satan entra en lui. Jésus lui dit: « Ce que tu es sur le point de faire, fais-le vite! » Aucun de ceux qui étaient à table ne comprit pourquoi il lui disait cela. Comme Judas tenait la bourse, plusieurs pensaient que Jésus lui demandait d'aller acheter ce dont ils avaient besoin pour la fête, ou de faire un don aux pauvres. Judas prit donc le morceau de pain et sortit aussitôt. Il faisait nuit. Après que Judas fut sorti, Jésus dit: « Maintenant la gloire du Fils de l'homme est révélée et la gloire de Dieu se révèle en lui. [Et si la gloire de Dieu se révèle en lui,] Dieu aussi manifestera en lui-même la gloire du Fils et il le fera très prochainement. Mes enfants, je ne suis avec vous que pour peu de temps encore. Vous me chercherez, et tout comme je l'ai dit aux autres Juifs, je vous le dis aussi maintenant: vous ne pouvez pas aller où je vais. Je vous donne un commandement nouveau: aimez-vous les uns les autres. Il faut que vous vous aimiez les uns les autres comme je vous ai aimés. Si vous avez de l'amour les uns pour les autres, alors tous sauront que vous êtes mes disciples. » Simon Pierre lui demanda: « Seigneur, où vas-tu? » Jésus lui répondit: « Là où je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard. » Pierre lui dit: « Seigneur, pourquoi ne puis-je pas te suivre maintenant? Je donnerai ma vie pour toi! » Jésus reprit: « Tu donneras ta vie pour moi? Eh bien, je te le déclare, c'est la vérité: avant que le coq chante, tu m'auras renié trois fois. » « Ne soyez pas troublés, leur dit Jésus. Vous avez confiance en Dieu, ayez aussi confiance en moi. Il y a beaucoup de lieux où demeurer dans la maison de mon Père; sinon vous aurais-je dit que j'allais vous préparer une place? Et si je vais vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai auprès de moi, afin que là où je suis, vous soyez également. Vous connaissez le chemin qui conduit où je vais. » Thomas lui dit: « Seigneur, nous ne savons pas où tu vas. Comment en connaîtrions-nous le chemin? » Jésus lui répondit: « Moi, je suis le chemin, c'est-à-dire la vérité et la vie. Personne ne vient au Père autrement que par moi. Si vous me connaissez, vous connaîtrez aussi mon Père. Et à partir de maintenant vous le connaissez, vous l'avez vu. » Philippe lui demanda: « Seigneur, montre-nous le Père et cela nous suffira. » Jésus lui répondit: « Il y a si longtemps que je suis avec vous et tu ne me connais pas encore, Philippe? Celui qui m'a vu a vu le Père. Comment peux-tu dire: “Montre-nous le Père”? Ne crois-tu pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi? Les paroles que je vous dis ne viennent pas de moi. C'est le Père qui demeure en moi qui accomplit ses propres œuvres. Croyez-moi quand je dis: je suis dans le Père et le Père est en moi. Sinon, croyez du moins à cause des œuvres elles-mêmes. Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais. Il en fera même de plus grandes, parce que je vais auprès du Père. Et tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai, afin que le Fils manifeste la gloire du Père. Si vous me demandez quelque chose en mon nom, je le ferai. Si vous m'aimez, vous obéirez à mes commandements. Je demanderai au Père de vous donner quelqu'un d'autre pour vous venir en aide, qui sera avec vous pour toujours: c'est l'Esprit qui révèle la vérité. Le monde ne peut pas le recevoir, parce qu'il ne le voit pas ni ne le connaît. Vous, vous le connaissez, parce qu'il demeure avec vous et qu'il sera toujours en vous. Je ne vous laisserai pas seuls comme des orphelins; je viendrai auprès de vous. Dans peu de temps le monde ne me verra plus, mais vous, vous me verrez, parce que je vis et que vous vivrez aussi. Ce jour-là, vous comprendrez que je vis uni à mon Père, que vous êtes unis à moi et moi à vous. Celui qui reçoit mes commandements et leur obéit, voilà celui qui m'aime. Celui qui m'aime sera aimé par mon Père; je l'aimerai aussi et je me ferai connaître à lui. » Judas, non pas Judas l'Iscariote, lui demanda: « Seigneur, comment se fait-il que tu te fasses connaître à nous et non au monde? » Jésus continua: « La personne qui m'aime obéira à ma parole et mon Père l'aimera. Nous viendrons à elle, mon Père et moi, et nous ferons notre demeure chez elle. La personne qui ne m'aime pas n'obéit pas à ce que je dis. Et cette parole que vous m'entendez dire ne vient pas de moi, mais de mon Père qui m'a envoyé. Je vous ai dit cela pendant que je suis encore avec vous. Celui qui doit vous venir en aide, l'Esprit saint que le Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. C'est la paix que je vous laisse, c'est ma paix que je vous donne. Je ne vous la donne pas à la manière du monde. Ne soyez pas troublés, ne soyez pas effrayés. Vous m'avez entendu dire: “Je m'en vais, mais je reviendrai auprès de vous.” Si vous m'aimiez, vous vous réjouiriez de savoir que je vais auprès du Père, parce que le Père est plus grand que moi. Je vous l'ai annoncé maintenant, avant que ces choses arrivent, afin que lorsqu'elles arriveront vous croyiez. Je ne parlerai plus beaucoup avec vous, car celui qui domine ce monde vient. Il n'a aucun pouvoir sur moi, mais le monde doit savoir que j'aime le Père et que j'agis comme le Père me l'a ordonné. Levez-vous, partons d'ici! Moi je suis la vraie vigne et mon Père est le vigneron. Il enlève tout sarment qui, uni à moi, ne porte pas de fruit, mais il taille, il purifie chaque sarment qui porte du fruit, afin qu'il en porte encore plus. Vous, vous êtes déjà purs grâce à la parole que je vous ai dite. Demeurez unis à moi, comme je suis uni à vous. Un sarment ne peut pas porter de fruit par lui-même, sans être uni à la vigne; de même, vous non plus vous ne pouvez pas porter de fruit si vous ne demeurez pas unis à moi. Moi je suis la vigne, vous êtes les sarments. La personne qui demeure unie à moi, et à qui je suis uni, porte beaucoup de fruits, car sans moi vous ne pouvez rien faire. La personne qui ne demeure pas unie à moi est jetée dehors, comme un sarment, et elle sèche; les sarments secs, on les ramasse, on les jette au feu et ils brûlent. Si vous demeurez unis à moi et que mes paroles demeurent en vous, demandez ce que vous voulez et cela sera fait pour vous. Voici comment la gloire de mon Père se manifeste: quand vous portez beaucoup de fruits et que vous vous montrez ainsi mes disciples. Tout comme le Père m'a aimé, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous obéissez à mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, tout comme j'ai obéi aux commandements de mon Père et que je demeure dans son amour. Je vous ai dit cela afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. Voici mon commandement: aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés. Il n'y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Vous êtes mes amis si vous faites ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, parce qu'un serviteur ne sait pas ce que fait son maître. Je vous appelle amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai appris de mon Père. Ce n'est pas vous qui m'avez choisi, c'est moi qui vous ai choisis; je vous ai donné une mission afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. Alors, le Père vous donnera tout ce que vous lui demanderez en mon nom. Ce que je vous commande, donc, c'est de vous aimer les uns les autres. Si le monde vous déteste, sachez qu'il m'a détesté avant vous. Si vous apparteniez au monde, le monde aimerait ce qui lui appartient. Mais vous n'appartenez pas au monde; je vous ai choisis du milieu du monde. C'est pourquoi le monde vous déteste. Rappelez-vous la parole que je vous ai dite: “Un serviteur n'est pas plus grand que son maître.” S'ils m'ont persécuté, ils vous persécuteront aussi; s'ils ont obéi à ma parole, ils obéiront aussi à la vôtre. Mais ils vous feront tout cela à cause de moi, parce qu'ils ne connaissent pas celui qui m'a envoyé. Si je n'étais pas venu et si je ne leur avais pas parlé, ils n'auraient pas de péché. Mais en réalité, ils n'ont pas d'excuse pour leur péché. La personne qui a de la haine pour moi, en a aussi pour mon Père. Si je n'avais pas fait parmi eux des œuvres que personne d'autre n'a jamais faites, ils n'auraient pas de péché. Mais en réalité, ils ont vu mes œuvres et ils me haïssent, et moi et mon Père. Mais cela arrive pour que s'accomplisse ce qui est écrit dans leur loi: “Ils m'ont haï sans raison.” Quand celui qui doit vous venir en aide viendra, celui que je vous enverrai de la part du Père, l'Esprit qui révèle la vérité qui vient du Père, il me rendra témoignage. Et vous aussi, vous me rendrez témoignage, parce que vous avez été avec moi depuis le commencement. Je vous ai dit cela pour que vous n'abandonniez pas la foi. On vous exclura des synagogues. Et même, l'heure vient où ceux qui vous tueront s'imagineront rendre un culte à Dieu de cette façon. Ils agiront ainsi parce qu'ils n'ont connu ni le Père, ni moi. Mais je vous ai annoncé cela pour que, lorsque cette heure sera venue, vous vous rappeliez que je vous en avais parlé. Je ne vous en ai pas parlé dès le commencement, car j'étais avec vous. Maintenant, je m'en vais auprès de celui qui m'a envoyé et aucun d'entre vous ne me demande: “Où vas-tu?” Mais puisque je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. Cependant, je vous dis la vérité: il vaut mieux pour vous que je m'en aille; car si je ne m'en vais pas, celui qui doit vous venir en aide ne viendra pas à vous. Mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et quand il viendra, il prouvera aux gens de ce monde leur erreur au sujet du péché, de la justice et du jugement de Dieu. Pour ce qui est du péché, il réside en ceci: ils ne croient pas en moi; pour ce qui est de la justice, elle se révèle en ceci: je vais auprès du Père et vous ne me verrez plus; pour ce qui est du jugement, il consiste en ceci: celui qui domine ce monde est déjà jugé. J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais vous ne pourriez pas les supporter maintenant. Mais quand lui, l'Esprit qui révèle la vérité, viendra, il vous conduira dans la vérité tout entière. Il ne parlera pas de sa propre initiative, mais il dira tout ce qu'il aura entendu et il vous annoncera ce qui doit arriver. Il manifestera ma gloire, car il recevra de ce qui est à moi et vous l'annoncera. Tout ce que le Père possède est aussi à moi. C'est pourquoi j'ai dit que l'Esprit recevra de ce qui est à moi et vous l'annoncera. Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, puis encore un peu de temps et vous me reverrez. » Quelques-uns de ses disciples se dirent entre eux: « Qu'est-ce qu'il nous dit là? Il nous déclare: “Encore un peu de temps vous ne me verrez plus, puis encore un peu de temps et vous me reverrez”, et aussi: “Je m'en vais auprès du Père”. Que signifie ce “encore un peu de temps”? Nous ne comprenons pas de quoi il parle. » Jésus se rendit compte qu'ils voulaient l'interroger et il leur expliqua: « Vous êtes en train de vous demander ce que j'ai voulu dire quand j'ai déclaré: “Encore un peu de temps et vous ne me verrez plus, puis encore un peu de temps et vous me reverrez.” Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: vous pleurerez et vous vous lamenterez, tandis que le monde se réjouira; vous serez dans l'angoisse, mais votre angoisse se changera en joie. Quand une femme est sur le point de mettre un enfant au monde, elle est dans l'angoisse parce que l'heure de souffrir est arrivée pour elle; mais quand l'enfant est né, elle ne se souvient plus de ses souffrances, tellement elle est heureuse qu'un être humain soit venu au monde. Vous donc aussi, vous êtes dans l'angoisse, vous aussi, maintenant; mais je vous reverrai, et votre cœur se réjouira, et personne ne vous enlèvera votre joie. Quand viendra ce jour, vous ne m'interrogerez plus sur rien. Oui, je vous le déclare, c'est la vérité: si vous demandez quoi que ce soit au Père en mon nom, il vous le donnera. Jusqu'à présent, vous n'avez rien demandé en mon nom. Demandez et vous recevrez, et ainsi votre joie sera complète. Je vous ai dit tout cela en utilisant diverses images. L'heure vient où je ne vous parlerai plus de cette manière, mais où je vous annoncerai clairement ce qui concerne le Père. Ce jour-là, vous adresserez vos demandes en mon nom; et je ne vous dis pas que je prierai le Père pour vous, car le Père lui-même vous aime. Il vous aime parce que vous m'aimez et parce que vous avez cru que je suis venu de Dieu. Je suis venu du Père et je suis arrivé dans le monde. Maintenant je quitte le monde et je m'en vais auprès du Père. » Ses disciples lui dirent: « Voilà, maintenant tu parles clairement, sans utiliser d'images! Maintenant nous savons que tu sais toutes choses et que tu n'as pas besoin qu'on t'interroge. Voilà pourquoi nous croyons que tu es venu de Dieu. » Jésus reprit: « Vous croyez maintenant? Eh bien, l'heure vient, et elle est déjà là, où vous serez dispersés, chacun retournera chez soi et vous me laisserez seul. Mais je ne suis pas seul, car le Père est avec moi. Je vous ai dit tout cela pour qu'en restant unis à moi, vous ayez la paix. Dans le monde, vous avez à souffrir. Mais prenez courage! J'ai vaincu le monde! » Après avoir parlé de la sorte, Jésus leva les yeux vers le ciel et dit: « Père, l'heure est venue. Manifeste la gloire de ton Fils, afin que le Fils manifeste aussi ta gloire. Tu lui as donné autorité sur tous les êtres humains, pour qu'il donne la vie éternelle à ceux que tu lui as confiés. La vie éternelle, c'est qu'ils te connaissent, toi le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus Christ. J'ai manifesté ta gloire sur la terre en achevant l'œuvre que tu m'as donnée à faire. Et maintenant, Père, manifeste ma gloire en ta présence, la gloire que j'avais auprès de toi avant que le monde existe. Je t'ai fait connaître à ceux que tu as pris dans le monde pour me les confier. Ils t'appartenaient, tu me les as confiés, et ils ont obéi à ta parole. Ils savent maintenant que tout ce que tu m'as donné vient de toi, car je leur ai donné les paroles que tu m'as données. Ils les ont accueillies, ils savent vraiment que je suis venu de toi, et ils ont cru que tu m'as envoyé. Je te prie pour eux. Je ne prie pas pour le monde, mais pour ceux que tu m'as confiés, car ils t'appartiennent. Tout ce qui est à moi est à toi et tout ce qui est à toi est à moi; et ma gloire se manifeste en eux. Je ne suis plus dans le monde, mais eux sont dans le monde; moi je vais à toi. Père saint, garde-les unis à toi, toi qui es uni à moi, afin qu'ils soient un comme toi et moi nous sommes un. Pendant que j'étais avec eux, je les gardais unis à toi, toi qui es uni à moi. Je les ai protégés et aucun d'eux ne s'est perdu, à part celui qui s'en va à sa perte, afin que l'Écriture s'accomplisse. Mais maintenant je viens à toi et je dis ces choses pendant que je suis encore dans le monde, afin qu'ils aient en eux ma joie, une joie complète. Je leur ai donné ta parole, et le monde a de la haine pour eux parce qu'ils n'appartiennent pas au monde, comme moi je n'appartiens pas au monde. Je ne te prie pas de les retirer du monde, mais de les garder du Mauvais. Ils n'appartiennent pas au monde, comme moi je n'appartiens pas au monde. Fais qu'ils soient entièrement à toi, par le moyen de la vérité; ta parole est la vérité. Comme toi tu m'as envoyé dans le monde, moi aussi je les ai envoyés dans le monde. Je m'offre entièrement à toi pour eux, afin qu'eux aussi soient entièrement à toi. Je ne prie pas seulement pour eux, mais aussi pour ceux qui croiront en moi grâce à ce qu'ils diront de moi. Je prie pour que tous soient un. Père, qu'ils soient unis à nous, comme toi tu es uni à moi et moi à toi. Qu'ils soient un pour que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé. Je leur ai donné la gloire que tu m'as donnée, afin qu'ils soient un comme toi et moi nous sommes un. Je vis en eux, tu vis en moi; c'est ainsi qu'ils deviendront parfaitement un, afin que le monde reconnaisse que c'est toi qui m'as envoyé et que tu les as aimés comme tu m'as aimé. Père, je désire que ceux que tu m'as donnés soient avec moi là où je suis, afin qu'ils voient ma gloire, celle que tu m'as donnée, parce que tu m'aimais avant la création du monde. Père juste, le monde ne t'a pas connu, mais moi je t'ai connu et ceux-ci ont reconnu que c'est toi qui m'as envoyé. Je t'ai fait connaître à eux et je te ferai encore connaître, afin que l'amour dont tu m'as aimé soit en eux et que je sois moi-même en eux. » Après ces mots, Jésus s'en alla avec ses disciples de l'autre côté du ravin du Cédron. Il y avait là un jardin dans lequel il entra avec ses disciples. Judas, celui qui le livrait, connaissait aussi l'endroit, parce que Jésus et ses disciples s'y étaient souvent réunis. Judas se rendit donc au jardin, emmenant avec lui une troupe de soldats et des gardes fournis par les grands-prêtres et des pharisiens; ils étaient armés et portaient des lanternes et des flambeaux. Jésus, qui savait tout ce qui devait lui arriver, s'avança vers eux et leur demanda: « Qui cherchez-vous? » Ils lui répondirent: « Jésus de Nazareth ». Jésus leur dit: « C'est moi. » Et Judas, celui qui le leur livrait, se tenait là avec eux. Lorsque Jésus déclara: « C'est moi », ils reculèrent et tombèrent à terre. Jésus leur demanda de nouveau: « Qui cherchez-vous? » Ils répétèrent: « Jésus de Nazareth ». Jésus reprit: « Je vous l'ai déjà dit, c'est moi. Si donc c'est moi que vous cherchez, laissez partir les autres. » C'était pour que s'accomplisse la parole qu'il avait prononcée: « Je n'ai perdu aucun de ceux que toi, Père, tu m'as confiés. » Simon Pierre, qui avait une épée, la tira, frappa le serviteur du grand-prêtre et lui coupa l'oreille droite. Ce serviteur s'appelait Malchus. Mais Jésus dit à Pierre: « Remets ton épée dans son fourreau. Penses-tu que je ne boirai pas la coupe de douleur que le Père m'a donnée? » La troupe de soldats avec leur commandant et les gardes des autorités juives se saisirent à cet instant de Jésus et le ligotèrent. Ils le conduisirent tout d'abord chez Hanne. Celui-ci était le beau-père de Caïphe qui était grand-prêtre cette année-là. Or, c'est Caïphe qui avait donné ce conseil aux autorités juives: « Il vaut mieux qu'une seule personne meure pour le peuple. » Simon Pierre et un autre disciple suivaient Jésus. Cet autre disciple était connu du grand-prêtre, si bien qu'il entra en même temps que Jésus dans la cour intérieure de la maison du grand-prêtre. Mais Pierre resta dehors, près de la porte. L'autre disciple, celui qui était connu du grand-prêtre, sortit et parla à la femme qui gardait la porte, puis il fit entrer Pierre. La servante qui gardait la porte questionna Pierre: « N'es-tu pas, toi aussi, un des disciples de cet homme-là? » – « Non, je ne le suis pas », répondit-il. Il faisait froid; c'est pourquoi les serviteurs et les gardes se tenaient autour d'un feu de braises qu'ils avaient allumé pour se réchauffer. Pierre aussi se tenait avec eux et se réchauffait. Le grand-prêtre interrogea Jésus sur ses disciples et sur l'enseignement qu'il donnait. Jésus lui répondit: « J'ai parlé ouvertement au monde; j'ai toujours enseigné dans les synagogues et dans le temple, où tous les Juifs se rassemblent; je n'ai rien dit en cachette. Pourquoi m'interroges-tu? Demande à ceux qui m'ont entendu ce que je leur ai dit: eux savent ce que j'ai dit. » À ces mots, un des gardes qui se trouvaient là donna une gifle à Jésus en disant: « Est-ce ainsi que tu réponds au grand-prêtre? » Jésus répliqua: « Si j'ai dit quelque chose de mal, montre-nous en quoi; mais si ce que j'ai dit est juste, pourquoi me frappes-tu? » Hanne l'envoya, toujours ligoté, à Caïphe le grand-prêtre. Pendant ce temps, Simon Pierre était là, en train de se réchauffer. On s'adressa à lui: « N'es-tu pas, toi aussi, un de ses disciples? » Mais Pierre le nia en disant: « Non, je ne le suis pas. » L'un des serviteurs du grand-prêtre, qui était de la famille de celui à qui Pierre avait coupé l'oreille, lui dit: « Est-ce que je ne t'ai pas vu avec lui dans le jardin? » Mais Pierre le nia de nouveau. Aussitôt, un coq chanta. Puis on emmène Jésus de chez Caïphe au palais du gouverneur romain. C'était tôt le matin. Ceux qui l'avaient amené n'entrèrent pas dans le palais afin de ne pas se rendre impurs et de pouvoir manger le repas de la Pâque. C'est pourquoi le gouverneur Pilate vint les trouver au dehors. Il leur demanda: « Quelle accusation portez-vous contre cet homme? » Ils lui répondirent: « S'il ne faisait pas de mal, nous ne serions pas venus te le livrer. » Pilate reprit: « Prenez-le vous-mêmes et jugez-le selon votre loi. » – « Nous n'avons pas le droit de mettre quelqu'un à mort », répliquèrent-ils. C'était afin que s'accomplisse la parole que Jésus avait prononcée pour indiquer par quelle mort il allait mourir. Pilate rentra dans le palais; il fit venir Jésus et lui posa cette question: « Est-ce toi le roi des Juifs? » Jésus répondit: « Dis-tu cela parce que tu y as pensé toi-même ou parce que d'autres te l'ont dit de moi? » Pilate reprit: « Est-ce que je suis Juif, moi? Ceux de ton peuple et les grands-prêtres t'ont livré à moi; qu'as-tu donc fait? » Jésus répondit: « Mon règne n'appartient pas à ce monde; si mon règne appartenait à ce monde, mes serviteurs combattraient pour que je ne sois pas livré aux autorités juives. Mais non, mon règne n'est pas d'ici. » Pilate lui dit alors: « Donc, tu es roi? » Jésus répondit: « C'est toi qui dis que je suis roi. Je suis né et je suis venu dans le monde pour rendre témoignage à la vérité. Quiconque appartient à la vérité écoute ce que je dis. » Pilate répliqua: « Qu'est-ce que la vérité? » Après ces mots, Pilate alla de nouveau trouver les Juifs à l'extérieur. Il leur dit: « Je ne trouve aucune raison de condamner cet homme. Mais vous avez une coutume: que je vous relâche un prisonnier à la fête de la Pâque. Voulez-vous que je vous relâche le roi des Juifs? » Ils crièrent: « Non, pas lui! C'est Barabbas que nous voulons! » Or, ce Barabbas était un brigand. Alors Pilate ordonna d'emmener Jésus et de le frapper à coups de fouet. Les soldats posèrent sur sa tête une couronne tressée avec des branches épineuses; ils le revêtirent aussi d'un manteau de pourpre. Ils s'approchaient de lui et lui disaient: « Salut, roi des Juifs! » Et ils lui donnaient des gifles. Pilate sortit une nouvelle fois et dit aux personnes qui étaient à l'extérieur: « Eh bien, je vais vous l'amener ici, dehors, afin que vous sachiez que je ne trouve aucune raison de le condamner. » Jésus sortit donc; il portait la couronne d'épines et le manteau rouge. Et Pilate leur dit: « Voici l'homme! » Mais lorsque les grands-prêtres et les gardes le virent, ils crièrent: « Crucifie-le! Crucifie-le! » Pilate reprit: « Prenez-le et crucifiez-le vous-mêmes, car je ne trouve personnellement aucune raison de le condamner. » Les Juifs répliquèrent: « Nous avons une Loi, et selon cette Loi, il doit mourir, car il a prétendu être le Fils de Dieu. » Quand Pilate entendit ces mots, il eut encore plus peur. Il rentra dans le palais et demanda à Jésus: « D'où es-tu? » Mais Jésus ne lui donna pas de réponse. Pilate lui dit alors: « Tu refuses de me parler, à moi? Ne sais-tu pas que j'ai autorité pour te relâcher et aussi autorité pour te faire crucifier? » Jésus lui répondit: « Tu n'aurais aucun pouvoir sur moi s'il ne t'avait pas été donné par Dieu. C'est pourquoi celui qui m'a livré à toi porte un plus grand péché que toi. » Dès ce moment, Pilate cherchait un moyen de relâcher Jésus. Mais les Juifs se mirent à crier: « Si tu le relâches, tu n'es pas un ami de l'empereur! Quiconque se prétend roi est un opposant de l'empereur! » Quand Pilate entendit ces mots, il amena Jésus dehors et le fit s'asseoir sur le siège du juge à l'endroit appelé “place pavée”, qu'on nomme Gabbatha en hébreu. C'était le jour qui précédait la fête de la Pâque, vers midi. Pilate dit aux Juifs: « Voilà votre roi! » Mais ils se mirent à crier: « À mort! À mort! Crucifie-le! » Pilate leur demanda: « Faut-il que je crucifie votre roi? » Les grands-prêtres répondirent: « Nous n'avons pas d'autre roi que l'empereur. » Dès lors Pilate leur livra Jésus, pour qu'on le crucifie. Ils emmenèrent donc Jésus. Celui-ci dut porter lui-même sa croix pour sortir de la ville et aller à un endroit appelé “le lieu du crâne”, qu'on nomme Golgotha en hébreu. C'est là qu'ils crucifièrent Jésus et deux autres avec lui, un de chaque côté de Jésus, qui se trouvait ainsi au milieu. Pilate écrivit un écriteau qu'il fit mettre sur la croix; on y lisait: « Jésus de Nazareth, le roi des Juifs. » Beaucoup de Juifs lurent cet écriteau, car l'endroit où l'on avait mis Jésus en croix était près de la ville et l'inscription était en hébreu, en latin et en grec. Les grands-prêtres juifs dirent à Pilate: « N'écris pas “le roi des Juifs” mais plutôt: “Cet homme a dit: Je suis le roi des Juifs.” » Pilate répliqua: « Ce que j'ai écrit reste écrit. » Quand les soldats eurent mis Jésus en croix, ils prirent ses vêtements et les divisèrent en quatre parts, une pour chaque soldat. Ils prirent aussi sa tunique, qui était sans couture, tissée en une seule pièce du haut en bas. Les soldats se dirent les uns aux autres: « Ne déchirons pas cette tunique, mais tirons au sort pour savoir à qui elle appartiendra. » C'était pour que s'accomplisse ce que dit l'Écriture: « Ils se sont partagé mes habits et ils ont tiré au sort mon vêtement. » Voilà ce que firent les soldats. Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie la femme de Clopas et Marie de Magdala. Quand Jésus vit sa mère et, auprès d'elle, le disciple qu'il aimait, il dit à sa mère: « Voici ton fils. » Puis il dit au disciple: « Voici ta mère. » Et à partir de cette heure-là, le disciple la prit chez lui. Après cela, Jésus savait que maintenant, tout était achevé, et pour que l'Écriture soit accomplie, il dit: « J'ai soif. » Il y avait là un vase plein de vin aigre. Les soldats trempèrent une éponge dans du vin aigre, la fixèrent à une branche d'hysope et l'approchèrent de la bouche de Jésus. Jésus prit le vin aigre, puis il dit: « Tout est achevé! » Il baissa la tête et rendit l'esprit. C'était la veille de la Pâque et il ne fallait pas que les corps restent sur les croix durant le sabbat, d'autant plus que ce sabbat-là était particulièrement important. Les autorités juives demandèrent donc à Pilate de faire briser les jambes des crucifiés et de faire enlever les corps. Les soldats vinrent briser les jambes du premier condamné mis en croix en même temps que Jésus, puis du second. Mais quand ils arrivèrent à Jésus, ils virent qu'il était déjà mort; ils ne lui brisèrent donc pas les jambes. Mais un des soldats lui perça le côté avec sa lance, et aussitôt il en sortit du sang et de l'eau. Celui qui a vu cela en a rendu témoignage et son témoignage est vrai; il sait qu'il dit la vérité, afin que vous aussi vous croyiez. Car tout cela est arrivé pour que s'accomplisse l'Écriture: « On ne lui brisera aucun os. » Et un autre texte dit encore: « Ils regarderont à celui qu'ils ont transpercé. » Après cela, Joseph d'Arimathée, qui était un disciple de Jésus, mais en secret parce qu'il avait peur des autorités juives, demanda l'autorisation à Pilate d'enlever le corps de Jésus. Et Pilate le lui permit. Joseph vint donc enlever le corps de Jésus. Nicodème, celui qui auparavant était allé trouver Jésus pendant la nuit, vint aussi et apporta environ trente kilos d'un mélange de myrrhe et d'aloès. Tous deux prirent le corps de Jésus et l'enveloppèrent de bandes de lin, en y mettant les huiles parfumées, comme les Juifs ont coutume de le faire pour ensevelir leurs morts. À l'endroit où l'on avait crucifié Jésus, il y avait un jardin, et dans ce jardin il y avait un tombeau neuf dans lequel on n'avait jamais déposé personne. Comme c'était la veille de la Pâque et que le tombeau était tout proche, ils y déposèrent Jésus. Tôt le dimanche matin, alors qu'il faisait encore nuit, Marie de Magdala se rend au tombeau. Elle voit que la pierre a été retirée de l'entrée du tombeau. Elle court trouver Simon Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit: « On a enlevé le Seigneur de son tombeau, et nous ne savons pas où on l'a mis. » Pierre et l'autre disciple partirent et se rendirent au tombeau. Ils couraient tous les deux; mais l'autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau. Il se baissa pour regarder et vit les bandes de lin qui étaient posées là, mais il n'entra pas. Simon Pierre, qui le suivait, arrive à son tour et entre dans le tombeau. Il voit les bandes de lin posées à terre ainsi que le linge qui avait recouvert la tête de Jésus; ce linge n'était pas avec les bandes de lin, mais il était enroulé à part, à une autre place. À cet instant, l'autre disciple, celui qui était arrivé le premier au tombeau, entra lui aussi. Il vit et il crut. En effet, les disciples n'avaient pas encore compris l'Écriture selon laquelle Jésus devait ressusciter d'entre les morts. Puis les deux disciples s'en retournèrent chez eux. Cependant, Marie se tenait près du tombeau, dehors, et elle pleurait. Tout en pleurant, elle se baissa pour regarder dans le tombeau; elle voit deux anges vêtus de blanc assis à l'endroit où avait reposé le corps de Jésus, l'un à la place de la tête et l'autre à la place des pieds. Les anges lui demandèrent: « Pourquoi pleures-tu? » Elle leur répondit: « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais pas où on l'a mis. » Ayant dit cela, elle se retourne et voit Jésus qui se tenait là, mais sans se rendre compte que c'était lui. Jésus lui demanda: « Pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? » Pensant que c'était le jardinier, elle lui dit: « Si c'est toi qui l'as emporté, dis-moi où tu l'as mis, et j'irai le reprendre. » Jésus lui dit: « Marie! » Elle se retourne vers lui et lui dit en hébreu: «! », ce qui signifie “maître!” Jésus reprit: « Ne me retiens pas, car je ne suis pas encore monté vers le Père. Mais va vers mes frères et dis-leur: “Je monte vers mon Père qui est aussi votre Père, vers mon Dieu qui est aussi votre Dieu.” » Marie de Magdala se rend donc auprès des disciples et leur annonce: « J'ai vu le Seigneur! » Et elle leur raconte ce qu'il lui a dit. Le soir de ce même dimanche, les disciples étaient réunis dans une maison. Ils en avaient fermé les portes à clé, car ils craignaient les autorités juives. Jésus vint et, debout au milieu d'eux, il leur dit: « La paix soit avec vous! » Après ces mots, il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie en voyant le Seigneur. Jésus répéta: « La paix soit avec vous! Comme le Père m'a envoyé, moi aussi je vous envoie. » Après cette parole, il souffla sur eux et leur dit: « Recevez l'Esprit saint! Ceux à qui vous pardonnerez les péchés seront pardonnés; ceux à qui vous refuserez le pardon ne l'obtiendront pas. » Or, Thomas, l'un des douze disciples, surnommé « le jumeau », n'était pas avec eux quand Jésus vint. Les autres disciples lui racontèrent: « Nous avons vu le Seigneur. » Mais Thomas répliqua: « Si je ne vois pas la marque des clous dans ses mains, et si je ne mets pas mon doigt à la place des clous et ma main dans son côté, non, je ne croirai pas. » Une semaine plus tard, les disciples de Jésus étaient de nouveau réunis dans la maison, et Thomas était avec eux. Alors que les portes étaient fermées à clé, Jésus vient, et debout au milieu d'eux, il dit: « La paix soit avec vous! » Puis il s'adresse à Thomas: « Mets ton doigt ici et regarde mes mains; avance ta main et mets-la dans mon côté. Ne refuse plus de croire, deviens un homme de foi! » Thomas lui répondit: « Mon Seigneur et mon Dieu! » Jésus reprit: « C'est parce que tu m'as vu que tu as cru? Heureuses sont les personnes qui n'ont pas vu et qui croient! » Jésus a accompli encore, devant ses disciples, beaucoup d'autres signes extraordinaires qui ne sont pas racontés dans ce livre. Mais ce qui s'y trouve a été écrit pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu. Et en croyant, vous aurez la vie par lui. Quelque temps après, Jésus se montra de nouveau à ses disciples, au bord du lac de Tibériade. Voici de quelle manière il se manifesta: Simon Pierre, Thomas surnommé « le jumeau », Nathanaël qui était de Cana en Galilée, les fils de Zébédée, et deux autres disciples de Jésus, étaient ensemble. Simon Pierre leur annonça: « Je vais à la pêche. » Ils lui dirent: « Nous aussi, nous allons avec toi. » Ils partirent et montèrent dans la barque. Mais cette nuit-là, ils ne prirent rien. Quand il commença à faire jour, Jésus se tenait là, sur le rivage, mais les disciples ne savaient pas que c'était lui. Jésus leur dit: « Mes amis, auriez-vous quelque chose à manger? » – « Non », répondirent-ils. Il leur dit: « Jetez le filet du côté droit de la barque et vous en trouverez. » Ils jetèrent le filet, et ils n'arrivaient plus à le retirer de l'eau, tellement il était plein de poissons. À ce moment le disciple que Jésus aimait dit à Pierre: « C'est le Seigneur! » Quand Simon Pierre entendit ces mots: « C'est le Seigneur », il remit son vêtement de dessus, car il n'avait rien sur lui, et il se jeta à l'eau. Les autres disciples revinrent en barque, en tirant le filet plein de poissons: ils n'étaient pas très loin du bord, à cent mètres environ. Lorsqu'ils furent descendus à terre, ils virent là un feu de braises avec du poisson posé dessus, et du pain. Jésus leur dit: « Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre. » Simon Pierre monta dans la barque et tira jusqu'à terre le filet plein de gros poissons: 153 en tout. Et malgré ce nombre, le filet ne se déchira pas. Jésus leur dit: « Venez manger. » Aucun des disciples n'osait lui demander: « Qui es-tu? », car ils savaient que c'était le Seigneur. Jésus s'approche, prend le pain et le leur partage; il fait de même avec le poisson. C'était la troisième fois que Jésus se montrait à ses disciples, depuis qu'il était ressuscité d'entre les morts. Après le repas, Jésus s'adressa à Simon Pierre: « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu plus que ceux-ci? » Il répondit: « Oui, Seigneur, tu sais que je t'aime. » Jésus lui dit: « Prends soin de mes agneaux. » Il lui demanda une deuxième fois: « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu? » – « Oui, Seigneur, répondit-il, tu sais que je t'aime. » Jésus lui dit: « Prends soin de mes moutons. » Il lui demanda une troisième fois: « Simon, fils de Jean, m'aimes-tu? » Pierre fut attristé de ce que Jésus lui avait demandé pour la troisième fois: « M'aimes-tu? » et il répondit: « Seigneur, tu sais toutes choses; tu sais que je t'aime! » Jésus ajouta: « Prends soin de mes moutons. Oui, je te le déclare, c'est la vérité: quand tu étais jeune, tu attachais toi-même ta ceinture et tu allais où tu voulais; mais quand tu seras vieux, tu étendras les bras, un autre attachera ta ceinture et te mènera où tu ne voudras pas aller. » Par ces mots, Jésus indiquait de quelle façon Pierre allait mourir et servir la gloire de Dieu par cette mort. Puis Jésus lui dit: « Suis-moi! » Pierre se retourna et vit le disciple que Jésus aimait qui les suivait. C'est celui qui s'était penché vers Jésus pendant le repas et lui avait demandé: « Seigneur, qui est celui qui va te livrer? » Quand Pierre le vit, il dit à Jésus: « Et lui, Seigneur, que lui arrivera-t-il? » Jésus lui répondit: « Si je désire qu'il vive jusqu'à ce que je revienne, que t'importe? Toi, suis-moi! » La nouvelle se répandit dès ce jour parmi les croyants que ce disciple ne mourrait pas. Pourtant Jésus n'avait pas dit à Pierre: « Il ne mourra pas », bien plutôt il avait dit: « Si je désire qu'il vive jusqu'à ce que je revienne, que t'importe? » C'est ce même disciple qui témoigne de ces faits et qui les a mis par écrit, et nous savons que son témoignage est vrai. Il y a encore beaucoup d'autres choses que Jésus a faites. Si on racontait chacune d'elles par écrit, je pense que le monde entier ne pourrait pas contenir les livres qu'on écrirait. Cher Théophile, Dans mon premier livre j'ai raconté tout ce que Jésus a fait et enseigné dès le début jusqu'au jour où il fut enlevé au ciel. Auparavant, il avait donné ses instructions, par l'Esprit saint, à ceux qu'il avait choisis comme apôtres. En effet, après avoir souffert jusqu'à la mort, c'est à eux qu'il se montra en leur prouvant de bien des manières qu'il était vivant: pendant quarante jours, il leur apparut et leur parla du règne de Dieu. Un jour qu'il prenait un repas avec eux, il leur donna cet ordre: « Ne vous éloignez pas de Jérusalem, mais attendez ce que le Père a promis et que je vous ai annoncé. Car Jean a baptisé dans l'eau, mais vous, dans peu de jours, vous serez baptisés dans l'Esprit saint. » Ceux qui étaient réunis auprès de Jésus lui demandèrent: « Seigneur, est-ce en ce temps-ci que tu rétabliras le règne pour Israël? » Jésus leur répondit: « Il ne vous appartient pas de savoir quand viendront les temps et les moments, car le Père les a fixés de sa seule autorité. Mais vous recevrez une force quand l'Esprit saint descendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu'au bout du monde. » Après ces mots, Jésus fut élevé vers le ciel pendant que tous le regardaient; puis une nuée le cacha à leurs yeux. Ils avaient encore les regards fixés vers le ciel où Jésus s'en allait, quand deux hommes habillés en blanc se trouvèrent près d'eux et leur dirent: « Gens de la Galilée, pourquoi restez-vous là à regarder le ciel? Ce Jésus, qui vous a été enlevé pour aller au ciel, reviendra de la même manière que vous l'avez vu s'en aller. » Les apôtres retournèrent à Jérusalem depuis la colline qu'on appelle le mont des Oliviers. Cette colline se trouve près de la ville, à environ une demi-heure de marche. Quand ils furent arrivés à Jérusalem, ils montèrent dans la chambre où ils se tenaient d'habitude, en haut d'une maison. Il y avait Pierre, Jean, Jacques et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques le fils d'Alphée, Simon le zélé et Jude le fils de Jacques. Tous ensemble ils se réunissaient régulièrement pour prier, avec quelques femmes, dont Marie la mère de Jésus, et avec les frères de Jésus. Un de ces jours-là, les croyants réunis étaient au nombre d'environ 120. Pierre se leva au milieu d'eux et leur dit: « Frères et sœurs, il fallait que s'accomplisse ce que l'Esprit saint a annoncé dans l'Écriture: s'exprimant par l'intermédiaire de David, il a parlé d'avance de Judas, devenu le guide de ceux qui ont arrêté Jésus. Judas était l'un d'entre nous et il avait reçu sa part de notre service. Avec l'argent qu'on lui paya pour ce crime, il s'est acheté un champ; il y tomba la tête la première, son corps éclata par le milieu et toutes ses entrailles se répandirent. Les habitants de Jérusalem ont appris ce fait, de sorte qu'ils ont appelé ce champ, dans leur langue, “Hakeldama”, c'est-à-dire “champ du sang ”. Or, voici ce qui est écrit dans le livre des Psaumes: “Que sa maison soit abandonnée, et que personne n'y habite!” Et encore: “Qu'un autre prenne sa charge!” On proposa alors deux hommes: Joseph, appelé Barsabbas, surnommé aussi Justus, et Matthias. Puis l'assemblée fit cette prière: « Seigneur, toi qui connais le cœur de tous, montre-nous lequel de ces deux tu as choisi pour remplir ce service d'apôtre et occuper la place que Judas a quittée pour aller à celle qu'il a choisie. » Ils tirèrent au sort et le sort désigna Matthias, qui fut associé aux onze apôtres. Quand le jour de la Pentecôte arriva, les croyants étaient réunis tous ensemble au même endroit. Tout à coup, un bruit vint du ciel, comme un violent coup de vent, et il remplit toute la maison où ils étaient assis. Ils virent apparaître des langues pareilles à des flammes de feu; elles se séparèrent et se posèrent une à une sur chacun d'eux. Ils furent tous remplis de l'Esprit saint et ils se mirent à parler en d'autres langues, selon ce que l'Esprit leur donnait d'exprimer. À Jérusalem vivaient des Juifs qui honoraient Dieu, venus de tous les pays du monde. Quand ce bruit se fit entendre, ils s'assemblèrent en foule. Ils étaient tous profondément surpris, car chacun d'eux entendait les croyants parler dans sa propre langue. Ils étaient remplis de stupeur et d'admiration, et disaient: « Ces gens qui parlent, ne sont-ils pas tous Galiléens? Comment se fait-il que chacun de nous les entende parler dans sa langue maternelle? Parmi nous, il y en a qui viennent du pays des Parthes, de Médie et d'Élam. Il y a des habitants de Mésopotamie, de Judée et de Cappadoce, du Pont et de la province d'Asie; certains sont de Phrygie et de Pamphylie, d'Égypte et de la région de Cyrène, en Libye; d'autres sont venus de Rome, de Crète et d'Arabie; certains sont nés Juifs, et d'autres se sont convertis à la religion juive. Et pourtant nous les entendons parler dans nos diverses langues des grandes œuvres de Dieu! » Ils étaient tous remplis de stupeur et ne savaient plus que penser; ils se demandaient les uns aux autres: « Qu'est-ce que cela signifie? » Mais d'autres se moquaient en disant: « Ils sont complètement ivres! » Pierre se leva avec les onze autres apôtres; d'une voix forte, il s'adressa à la foule: « Vous, Juifs, et vous tous qui vivez à Jérusalem, écoutez attentivement mes paroles et comprenez bien ce qui se passe. Ces gens ne sont pas ivres comme vous le supposez, car il est neuf heures du matin. Mais c'est maintenant que se réalise ce que le prophète Joël a annoncé: “Voici ce qui arrivera dans les derniers jours, dit Dieu: Je répandrai de mon Esprit sur tout être humain; vos fils et vos filles deviendront prophètes, je parlerai par des visions à vos jeunes gens et par des rêves aux plus âgés parmi vous. Oui, je répandrai de mon Esprit sur mes serviteurs et sur mes servantes en ces jours-là, et ils parleront en prophètes. Je susciterai des prodiges en haut dans les cieux et des signes miraculeux en bas sur la terre: Il y aura du sang, du feu et des nuages de fumée, le soleil deviendra obscur et la lune sera rouge comme du sang, avant que vienne le jour du Seigneur, ce jour grand et éclatant. Alors toute personne qui fera appel au Seigneur sera sauvée.” Gens d'Israël, écoutez ce que je vais vous dire: Jésus de Nazareth était un homme dont Dieu vous a démontré l'autorité, en accomplissant par lui toutes sortes de miracles, de prodiges et de signes extraordinaires au milieu de vous, comme vous le savez vous-mêmes. Cet homme, livré conformément à la décision que Dieu avait prise et au projet qu'il avait formé d'avance, vous l'avez fait attacher sur une croix et tuer par des gens sans foi. Mais Dieu l'a ressuscité, il l'a délivré des douleurs de la mort, car il n'était pas possible que la mort le retienne en son pouvoir. En effet, David a dit à son sujet: “Je voyais continuellement le Seigneur devant moi, il est à mes côtés pour que je ne tremble pas. C'est pourquoi mon cœur est rempli de bonheur et mes paroles débordent de joie; mon corps lui-même reposera dans l'espérance, car, Seigneur, tu ne m'abandonneras pas dans le monde des morts, tu ne permettras pas que moi, ton ami fidèle, je pourrisse dans la tombe. Tu m'as montré les chemins qui mènent à la vie, tu me rempliras de joie par ta présence.” Frères et sœurs, il m'est permis de vous dire très clairement au sujet du patriarche David: il est mort, il a été enterré et sa tombe se trouve encore aujourd'hui chez nous. Mais il était prophète et il savait que Dieu lui avait promis sous serment que l'un de ses descendants lui succéderait comme roi. David a vu d'avance ce qui allait arriver; il a donc parlé de la résurrection du Christ quand il a dit: “Il n'a pas été abandonné dans le monde des morts, et son corps n'a pas pourri dans la tombe.” Ce Jésus dont je parle, Dieu l'a ressuscité, nous en sommes tous témoins. Il a été élevé par la main droite de Dieu et il a reçu du Père l'Esprit saint qui avait été promis; il l'a répandu sur nous, et c'est ce que vous voyez et entendez maintenant. Car David n'est pas monté lui-même aux cieux, mais il a déclaré: “Le Seigneur a dit à mon Seigneur: Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds.” Tout le peuple d'Israël doit donc le savoir avec certitude: Dieu l'a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous avez crucifié! » Les auditeurs furent profondément bouleversés par ces paroles. Ils demandèrent à Pierre et aux autres apôtres: « Frères, que devons-nous faire? » Pierre leur répondit: « Changez de vie et que chacun de vous soit baptisé au nom de Jésus Christ, pour que vos péchés vous soient pardonnés. Vous recevrez alors le don de l'Esprit saint. Car la promesse de Dieu a été faite pour vous et pour vos enfants, ainsi que pour tous ceux qui vivent au loin, tous ceux que le Seigneur notre Dieu appellera. » Pierre leur adressait encore beaucoup d'autres paroles pour les convaincre et les encourager, et il disait: « Acceptez le salut pour n'avoir pas le sort de ces gens perdus! » Un grand nombre d'entre eux acceptèrent les paroles de Pierre et furent baptisés. Ce jour-là, environ 3 000 personnes s'ajoutèrent au groupe des croyants. Tous s'appliquaient fidèlement à écouter l'enseignement que donnaient les apôtres, à vivre dans la communion fraternelle, à partager ensemble le pain et à participer aux prières. Chacun reconnaissait l'autorité de Dieu car il accomplissait beaucoup de prodiges et de signes extraordinaires par l'intermédiaire des apôtres. Tous les croyants étaient unis et partageaient entre eux tout ce qu'ils possédaient. Ils vendaient leurs propriétés et leurs biens et ils répartissaient l'argent ainsi obtenu entre tous, en tenant compte des besoins de chacun. Chaque jour, d'un commun accord, ils se réunissaient dans le temple, ils partageaient ensemble le pain dans chaque maison et prenaient leur nourriture avec joie et sincérité de cœur. Ils louaient Dieu et ils étaient estimés par tout le monde. Et le Seigneur ajoutait chaque jour à leur groupe les personnes qu'il amenait au salut. Pierre et Jean montaient au temple pour la prière de trois heures de l'après-midi. Près de la porte du temple, appelée la Belle porte, il y avait un homme boiteux depuis sa naissance. Chaque jour, on le portait et on l'installait là, pour qu'il mendie auprès de ceux qui entraient dans le temple. Il vit Pierre et Jean qui allaient y entrer et il leur demanda de l'argent. Pierre et Jean fixèrent les yeux sur lui et Pierre lui dit: « Regarde-nous! » L'homme les regarda avec attention, car il s'attendait à recevoir d'eux quelque chose. Pierre lui dit alors: « Je n'ai ni argent ni or, mais ce que j'ai, je te le donne: au nom de Jésus Christ de Nazareth, lève-toi et marche! » Puis il le prit par la main droite et il le releva. Aussitôt, les pieds et les chevilles du boiteux devinrent fermes; d'un bond, il fut sur ses pieds et il se mit à marcher. Il entra avec les apôtres dans le temple, en marchant, en sautant et en louant Dieu. Tout le peuple le vit marcher et louer Dieu. Quand ils reconnurent que c'était lui qui se tenait assis à la Belle Porte du temple pour mendier, ils furent tous remplis de crainte et de stupeur à cause de ce qui lui était arrivé. Comme l'homme ne quittait pas Pierre et Jean, tous, frappés de stupeur, accoururent vers eux dans la galerie à colonnes qu'on appelait portique de Salomon. Quand Pierre vit cela, il s'adressa au peuple: « Gens d'Israël, pourquoi vous étonner de cette guérison? Pourquoi nous regardez-vous comme si nous l'avions fait marcher par notre propre puissance ou grâce à notre attachement à Dieu? Le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob, le Dieu de nos ancêtres, a manifesté la gloire de son serviteur Jésus. Vous-mêmes, vous l'avez livré aux autorités et vous l'avez rejeté devant Pilate, alors que celui-ci était d'avis de le relâcher. Vous avez rejeté celui qui était saint et juste et vous avez préféré demander qu'on vous accorde la libération d'un criminel. Ainsi, vous avez fait mourir le maître de la vie. Mais Dieu l'a ressuscité des morts et nous en sommes témoins. C'est la puissance du nom de Jésus qui, grâce à la foi en lui, a rendu la force à cet homme que vous voyez et connaissez. C'est la foi agissante par Jésus qui lui a donné d'être complètement guéri comme vous le constatez tous. Cependant, frères et sœurs, je sais bien que vous et vos dirigeants avez agi par ignorance. Mais Dieu a accompli ainsi ce qu'il avait annoncé autrefois par tous les prophètes: son Christ devait souffrir. Changez donc de vie et tournez-vous vers Dieu, pour qu'il efface vos péchés. Alors le Seigneur fera venir des temps de repos et il vous enverra Jésus, le Christ, qu'il avait choisi d'avance pour vous. Pour le moment, il doit rester au ciel jusqu'à ce que vienne le temps où tout sera renouvelé, comme Dieu l'a annoncé par ses prophètes depuis longtemps déjà. Moïse a dit en effet: “Le Seigneur votre Dieu fera lever pour vous un prophète comme moi, qui sera l'un d'entre vous. Vous écouterez tout ce qu'il vous dira. Toute personne qui n'écoutera pas ce prophète sera exclue du peuple de Dieu et exterminée.” Et les prophètes qui ont parlé depuis Samuel ont tous, les uns après les autres, également annoncé ces jours-ci. La promesse que Dieu a faite par les prophètes est pour vous, et vous avez part à l'alliance que Dieu a conclue avec vos ancêtres quand il a dit à Abraham: “Je bénirai toutes les familles de la terre à travers tes descendants.” C'est pour vous d'abord que Dieu a fait lever son serviteur, il l'a envoyé pour vous bénir en détournant chacun d'entre vous de ses mauvaises actions. » Pierre et Jean parlaient encore au peuple, quand arrivèrent les prêtres, le chef des gardes du temple et les sadducéens. Ils étaient excédés de voir les deux apôtres apporter leur enseignement au peuple et annoncer en Jésus que les morts peuvent ressusciter. Ils les arrêtèrent et les mirent en prison pour la nuit, car il était déjà tard. Cependant, parmi ceux qui avaient entendu la parole de Dieu, beaucoup crurent, et le nombre des croyants s'éleva à 5 000 personnes environ. Le lendemain, les dirigeants, les anciens et les spécialistes des Écritures s'assemblèrent à Jérusalem. Il y avait en particulier Hanne le grand-prêtre, Caïphe, Jean, Alexandre et tous les membres de la famille du grand-prêtre. Ils firent amener les apôtres devant eux et leur demandèrent: « Par quel pouvoir ou au nom de qui avez-vous fait cela? » Pierre, rempli de l'Esprit saint, leur dit: « Chefs du peuple et anciens: on nous interroge aujourd'hui à propos du bien fait à un infirme, on nous demande comment cet homme a été guéri. Eh bien, sachez-le, vous tous, ainsi que tout le peuple d'Israël: si cet homme se présente devant vous en bonne santé, c'est par le pouvoir du nom de Jésus Christ de Nazareth, celui que vous avez crucifié et que Dieu a ressuscité des morts. Jésus est: “la pierre que vous, les bâtisseurs, avez rejetée et qui est devenue la pierre d'angle.” Le salut se trouve uniquement en lui, car, nulle part dans le monde il n'a été donné aux êtres humains quelqu'un d'autre par qui nous pourrions être sauvés. » Les membres du conseil étaient très étonnés, car ils voyaient l'assurance de Pierre et de Jean et se rendaient compte en même temps que c'étaient des gens simples et sans instruction. Ils reconnaissaient en eux des compagnons de Jésus. Mais ils voyaient aussi celui qui avait été guéri qui se tenait auprès d'eux et ils ne trouvaient rien à répliquer. Ils leur ordonnèrent alors de sortir de la salle du conseil et se mirent à discuter entre eux. Ils se disaient: « Que ferons-nous de ces gens? Car tous les habitants de Jérusalem savent clairement que ce signe extraordinaire a été réalisé par eux et nous ne pouvons pas le nier. Mais il ne faut pas que la nouvelle de cette affaire se répande davantage parmi le peuple. Nous allons donc les menacer pour qu'ils ne parlent plus à qui que ce soit du nom de Jésus. » Ils les rappelèrent et leur interdirent catégoriquement de prononcer ou d'enseigner le nom de Jésus. Mais Pierre et Jean leur répondirent: « Jugez vous-mêmes s'il est juste devant Dieu de vous obéir à vous plutôt qu'à Dieu. Quant à nous, nous ne pouvons pas renoncer à parler de ce que nous avons vu et entendu. » Les membres du conseil les menacèrent de nouveau puis les relâchèrent. Ils ne trouvaient aucun moyen de les punir, car tout le peuple louait Dieu de ce qui était arrivé. Celui qui avait été miraculeusement guéri était en effet âgé de plus de quarante ans. Dès qu'ils furent relâchés, Pierre et Jean se rendirent auprès de leurs amis et leur racontèrent tout ce que les grands-prêtres et les anciens avaient dit. Après avoir entendu ce récit, les croyants adressèrent d'un même cœur cette prière à Dieu: « Maître, c'est toi qui as créé les cieux, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve. C'est toi qui, par l'Esprit saint, as fait dire à David, notre ancêtre et ton serviteur: “Les peuples se sont agités, mais pourquoi? Les pays ont comploté, mais c'est en vain! Les rois de la terre se sont préparés au combat et les dirigeants se sont unis contre le Seigneur et contre le roi qu'il a mis à part.” Et c'est bien vrai: Hérode et Ponce-Pilate se sont unis, dans cette ville, avec les représentants des populations étrangères et du peuple d'Israël contre ton serviteur Jésus, celui que tu as choisi pour ton service. Ils ont ainsi réalisé tout ce que, avec puissance, tu avais voulu et décidé d'avance. Et maintenant, Seigneur, sois attentif à leurs menaces et donne à tes serviteurs d'annoncer ta parole avec une pleine assurance. Démontre ta puissance par des guérisons, que des signes extraordinaires et des prodiges s'accomplissent par le nom de ton serviteur Jésus, lui qui est saint. » Tandis qu'ils priaient, l'endroit où ils étaient réunis trembla. Ils furent tous remplis de l'Esprit saint et ils annonçaient la parole de Dieu avec assurance. La multitude des croyants était parfaitement unie, de cœur et d'âme. Aucun d'eux ne disait que ses biens étaient à lui seul, mais ils mettaient en commun tout ce qu'ils avaient. C'est avec une grande puissance que les apôtres rendaient témoignage à la résurrection du Seigneur Jésus et Dieu leur accordait à tous d'abondantes bénédictions. Personne parmi eux ne manquait du nécessaire. En effet, tous ceux qui possédaient des terrains ou des maisons les vendaient, apportaient la somme produite par cette vente et la remettaient aux apôtres; on distribuait ensuite l'argent à chacun selon ses besoins. Joseph, un lévite né à Chypre, que les apôtres surnommaient Barnabas, ce qui veut dire “celui qui console ”, vendit un champ qu'il possédait, apporta l'argent et le remit aux apôtres. Mais un certain Ananias, dont la femme se nommait Saphira, vendit, en accord avec elle, un terrain qui leur appartenait. Il garda, avec l'accord de sa femme, une partie de l'argent et alla remettre le reste aux apôtres. Pierre lui dit: « Ananias, pourquoi Satan a-t-il envahi ton cœur? Tu as menti à l'Esprit saint et tu as gardé une partie de l'argent rapporté par ce terrain. Avant que tu le vendes, il était à toi, et après que tu l'as vendu, l'argent t'appartenait, n'est-ce pas? Comment donc as-tu pu décider un tel projet en ton cœur? Ce n'est pas à nous que tu as menti, mais à Dieu! » En entendant ces paroles, Ananias tomba et mourut. Et tous ceux qui l'apprirent furent saisis d'une grande crainte. Les jeunes gens vinrent envelopper le corps, puis ils l'emportèrent et l'enterrèrent. Environ trois heures plus tard, la femme d'Ananias entra sans savoir ce qui s'était passé. Pierre lui demanda: « Dis-moi, avez-vous vendu votre terrain pour telle somme? » Et elle répondit: « Oui, pour cette somme-là. » Alors Pierre lui dit: « Comment donc avez-vous pu décider ensemble de défier l'Esprit du Seigneur? Écoute, ceux qui ont enterré ton mari sont déjà à la porte et ils t'emporteront toi aussi. » Au même instant, elle tomba aux pieds de l'apôtre et mourut. Les jeunes gens entrèrent et la trouvèrent morte; ils l'emportèrent et l'enterrèrent auprès de son mari. Toute l'Église et tous ceux qui apprirent ces faits furent saisis d'une grande crainte. De nombreux signes extraordinaires et prodiges étaient accomplis par les apôtres parmi le peuple. Les croyants se tenaient tous ensemble dans la galerie à colonnes de Salomon. Personne d'autre n'osait les approcher de près, et pourtant le peuple les estimait beaucoup. Une foule de plus en plus nombreuse d'hommes et de femmes croyaient au Seigneur. Et l'on se mit à amener les malades dans les rues: on les déposait sur des civières ou des brancards afin qu'au moment où Pierre passerait, son ombre au moins recouvre l'un ou l'autre d'entre eux. Une multitude de gens accouraient aussi des localités voisines de Jérusalem; ils amenaient des malades et des personnes tourmentées par des esprits impurs, et tous étaient guéris. Alors le grand-prêtre et tous ceux qui étaient avec lui, c'est-à-dire les membres du parti des sadducéens, furent remplis de jalousie à l'égard des apôtres; ils décidèrent d'agir. Ils les firent arrêter et jeter dans la prison publique. Mais pendant la nuit, un ange du Seigneur ouvrit les portes de la prison, fit sortir les apôtres et leur dit: « Allez dans le temple et annoncez au peuple tout ce qui concerne la vie nouvelle. » Les apôtres obéirent: tôt le matin, ils allèrent dans le temple et se mirent à enseigner. Le grand-prêtre et ceux qui étaient avec lui convoquèrent les anciens du peuple juif pour une séance du conseil suprême. Puis ils envoyèrent chercher les apôtres à la prison. Mais quand les gardes arrivèrent, ils ne les trouvèrent pas dans leur cellule. Ils retournèrent au conseil et firent le rapport suivant: « Nous avons trouvé la prison soigneusement fermée et les gardiens à leur poste devant les portes. Mais quand nous les avons ouvertes, nous n'avons trouvé personne à l'intérieur. » En apprenant cette nouvelle, le chef des gardes du temple et les grands-prêtres ne surent que penser et ils se demandèrent ce qui s'était passé. Puis quelqu'un vint les informer: « Écoutez! Les hommes que vous avez jetés en prison se trouvent dans le temple où ils donnent leur enseignement au peuple. » Le chef des gardes partit alors avec ses hommes pour ramener les apôtres. Mais ils n'usèrent pas de violence, car ils avaient peur que le peuple leur lance des pierres. Après les avoir ramenés, ils les firent comparaître devant le conseil et le grand-prêtre se mit à les accuser. Il leur dit: « Nous vous avions sévèrement défendu d'enseigner au nom de cet homme-là. Et qu'avez-vous fait? Vous avez répandu votre enseignement dans toute la ville de Jérusalem et vous voulez faire retomber sur nous les conséquences de sa mort! » Pierre et les autres apôtres répondirent: « Il faut obéir à Dieu plutôt qu'aux êtres humains. Le Dieu de nos ancêtres a ressuscité ce Jésus que vous aviez fait mourir en le pendant au bois de la croix. Dieu l'a élevé par sa main droite et il l'a établi comme chef et sauveur, pour donner l'occasion au peuple d'Israël de changer de vie et de recevoir le pardon de ses péchés. Nous sommes témoins de ces événements, nous et l'Esprit saint que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent. » Les membres du conseil devinrent furieux en entendant ces paroles, et ils voulaient faire mourir les apôtres. Mais il y avait parmi eux un pharisien nommé Gamaliel, un spécialiste des Écritures que tout le peuple respectait. Il se leva au milieu du conseil et demanda de faire sortir un instant les apôtres. Puis il déclara à l'assemblée: « Gens d'Israël, prenez garde à ce que vous allez faire à ces hommes. Il n'y a pas longtemps on a vu se lever Theudas, qui prétendait être quelqu'un d'important; environ 400 hommes se sont joints à lui. Mais il fut tué, tous ceux qui l'avaient suivi se dispersèrent et il ne resta rien du mouvement. Après lui, à l'époque du recensement, on a vu se lever Judas le Galiléen; il entraîna bien des gens à sa suite. Mais il fut tué, lui aussi, et tous ceux qui l'avaient suivi furent dispersés. Maintenant je vous le dis: ne vous occupez plus de ceux-ci et laissez-les aller. Car si leurs intentions et leur activité sont d'origine humaine, elles disparaîtront. Mais si elles viennent vraiment de Dieu, vous ne pourrez pas les détruire. Ne prenez pas le risque de combattre Dieu! » Les membres du conseil acceptèrent l'avis de Gamaliel. Ils rappelèrent les apôtres, les firent battre et leur ordonnèrent de ne plus parler du nom de Jésus, puis ils les relâchèrent. Les apôtres quittèrent le conseil, tout joyeux de ce que Dieu les ait jugés dignes d'être maltraités pour le nom de Jésus. Et chaque jour, dans le temple et dans chaque maison, ils continuaient sans arrêt à enseigner en annonçant la bonne nouvelle de Jésus, le Christ. En ce temps-là, alors que le nombre des disciples augmentait, les croyants de langue grecque se plaignirent de ceux qui parlaient araméen: ils disaient que les veuves de leur groupe étaient négligées au moment où, chaque jour, on distribuait la nourriture. Les douze apôtres réunirent alors l'ensemble des disciples et leur firent cette proposition: « Il ne serait pas juste que nous cessions d'annoncer la parole de Dieu pour servir aux tables. C'est pourquoi, frères et sœurs, choisissez parmi vous sept hommes de bonne réputation, remplis de l'Esprit saint et de sagesse, et nous les chargerons de ce travail. Nous continuerons ainsi à donner tout notre temps à la prière et au service de la parole de Dieu. » L' assemblée entière fut d'accord avec cette proposition. On choisit Étienne, un homme rempli de foi et de l'Esprit saint, ainsi que Philippe, Procore, Nicanor, Timon, Parménas et Nicolas, d'Antioche, qui s'était autrefois converti à la religion juive. Puis on les présenta aux apôtres qui prièrent et posèrent les mains sur eux. La parole de Dieu se répandait de plus en plus. Le nombre des disciples augmentait beaucoup à Jérusalem et de très nombreux prêtres obéissaient à la foi en Jésus. Étienne, plein de force par la grâce de Dieu, accomplissait des prodiges et des signes extraordinaires parmi le peuple. Quelques personnes s'opposèrent alors à lui: c'étaient d'une part des membres de la synagogue dite des Esclaves libérés, qui comprenait des Juifs de Cyrène et d'Alexandrie, et d'autre part des Juifs de Cilicie et de la province d'Asie. Ils se mirent à discuter avec Étienne. Mais ils n'étaient pas capables de lui résister, car il parlait avec la sagesse que lui donnait l'Esprit saint. Ils incitèrent alors secrètement des gens à dire: « Nous l'avons entendu prononcer des paroles insultantes contre Moïse et contre Dieu! » Ils excitèrent ainsi le peuple, les anciens et les spécialistes des Écritures. Puis ils se jetèrent sur Étienne, le saisirent et le conduisirent devant le conseil suprême. Ils amenèrent aussi des faux témoins qui déclarèrent: « Cet individu ne cesse pas de parler contre notre saint temple et contre la loi de Moïse! Nous l'avons entendu dire que ce Jésus de Nazareth détruira le temple et changera les coutumes que nous avons reçues de Moïse. » Tous ceux qui étaient assis dans la salle du conseil avaient les yeux fixés sur Étienne et ils virent que son visage était semblable à celui d'un ange. Le grand-prêtre lui demanda: « Ce que l'on dit de toi est-il vrai? » Étienne répondit: « Frères et pères, écoutez-moi. Le Dieu de gloire apparut à notre ancêtre Abraham lorsqu'il était en Mésopotamie, avant d'habiter Charan, et il lui dit: “Quitte ton pays et ta famille, et va dans le pays que je te montrerai.” Abraham quitta alors le pays des Chaldéens et habita Charan. Puis, après la mort de son père, Dieu le fit émigrer vers ce pays où vous vivez maintenant. Dieu ne lui donna là aucune propriété, pas même de quoi poser le pied; mais il promit qu'il lui donnerait le pays et que ses descendants le posséderaient aussi après lui. Pourtant, à cette époque, Abraham n'avait pas d'enfant. Voici ce que Dieu lui déclara: “Tes descendants vivront dans un pays étranger, où ils deviendront esclaves et où on les maltraitera pendant 400 ans. Mais je jugerai le peuple dont ils auront été les esclaves. Ensuite, ils s'en iront de là et me rendront un culte en ce lieu-ci.” Puis Dieu conclut avec Abraham l'alliance dont la circoncision est le signe. C'est ainsi qu'Abraham circoncit son fils Isaac le huitième jour après sa naissance; de même, Isaac circoncit Jacob, et Jacob circoncit les douze patriarches. Les patriarches furent jaloux de Joseph et le vendirent comme esclave en Égypte. Mais Dieu était avec lui; il le délivra de toutes ses peines. Il donna la sagesse à Joseph et le rendit agréable aux yeux du pharaon, roi d'Égypte. Celui-ci établit Joseph comme gouverneur sur l'Égypte et sur toute la maison royale. Or une famine survint partout en Égypte et dans le pays de Canaan. La détresse était grande et nos ancêtres ne trouvaient plus rien à manger. Quand Jacob apprit qu'il y avait du blé en Égypte, il y envoya nos ancêtres une première fois. La seconde fois qu'ils y allèrent, Joseph se fit reconnaître par ses frères et le pharaon apprit ainsi quelle était la famille de Joseph. Alors Joseph envoya chercher Jacob, son père, et toute la famille qui comprenait soixante-quinze personnes. Jacob alla donc en Égypte où il mourut, ainsi que nos ancêtres. On transporta leurs corps à Sichem et on les enterra dans la tombe qu'Abraham avait achetée pour une somme d'argent aux fils de Hamor, à Sichem. Lorsque le temps approcha où Dieu devait accomplir la promesse qu'il avait faite à Abraham, notre peuple se multiplia et devint de plus en plus nombreux en Égypte. Puis un nouveau roi, qui n'avait pas connu Joseph, régna sur l'Égypte. Ce roi trompa notre peuple et maltraita nos ancêtres en les obligeant à abandonner leurs nouveau-nés pour qu'ils meurent. À cette époque naquit Moïse qui était un bel enfant, agréable à Dieu. Il fut nourri pendant trois mois dans la maison de son père. Lorsqu'il fut abandonné, la fille du pharaon le recueillit et l'éleva comme son propre fils. Ainsi, Moïse fut instruit dans toute la sagesse des Égyptiens et il devint quelqu'un d'influent par ses paroles et par ses actes. Quand il eut quarante ans, Moïse décida d'aller voir ses frères, les Israélites. Il vit un Égyptien maltraiter l'un d'eux; il prit la défense de celui qui était malmené et, pour le venger, il tua l'Égyptien. Il pensait que ses frères israélites comprendraient que Dieu leur accorderait la délivrance en se servant de lui; mais ils ne le comprirent pas. Le lendemain, Moïse rencontra deux Israélites qui se battaient et il voulut rétablir la paix entre eux. “Mes amis, leur dit-il, vous êtes frères; pourquoi vous maltraitez-vous?” Mais celui qui maltraitait l'autre repoussa Moïse en lui disant: “Qui t'a établi comme chef et juge sur nous? Veux-tu me tuer comme tu as tué hier l'Égyptien?” À ces mots, Moïse s'enfuit et alla vivre dans le pays de Madian. Là-bas, il eut deux fils. Quarante ans plus tard, dans le désert proche du mont Sinaï, un ange apparut à Moïse dans les flammes d'un buisson en feu. Moïse fut étonné en voyant cette apparition. Mais au moment où il s'avançait pour regarder de plus près, la voix du Seigneur se fit entendre: “Je suis le Dieu de tes ancêtres, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob!” Tremblant de peur, Moïse n'osait plus regarder. Le Seigneur lui dit: “Enlève tes sandales, car tu te trouves dans un endroit qui m'appartient. J'ai vu comment on maltraite mon peuple en Égypte, j'ai entendu ses gémissements et je suis venu pour le délivrer. Va maintenant, je veux t'envoyer en Égypte.” Ce même Moïse que les Israélites avaient rejeté en lui disant: “Qui t'a établi comme chef et juge?”, Dieu l'a envoyé comme chef et libérateur, par l'intermédiaire de l'ange qui lui était apparu dans le buisson. C'est Moïse qui a fait sortir les Israélites d'Égypte, en accomplissant des prodiges et des signes extraordinaires dans ce pays, à la mer Rouge et au désert pendant quarante ans. C'est Moïse encore qui dit aux Israélites: “Dieu fera lever pour vous un prophète comme moi, qui sera un membre de votre peuple.” De plus, alors que le peuple d'Israël était assemblé dans le désert, c'est lui qui se tenait avec nos ancêtres et avec l'ange qui lui parlait sur le mont Sinaï; il reçut les paroles vivantes de Dieu, pour nous les transmettre. Mais nos ancêtres ne voulurent pas lui obéir; ils le repoussèrent et ils désirèrent retourner en Égypte. Ils dirent à Aaron: “Fais-nous des dieux qui marchent devant nous, car nous ne savons pas ce qui est arrivé à ce Moïse qui nous a fait sortir d'Égypte.” Ils fabriquèrent alors un veau et ils offrirent un sacrifice à cette idole, ils fêtèrent joyeusement ce qu'ils avaient eux-mêmes fabriqué. Mais Dieu se détourna d'eux et il les laissa adorer les astres des cieux, comme il est écrit dans le livre des prophètes: “Peuple d'Israël, est-ce à moi que vous avez offert des animaux et d'autres sacrifices pendant quarante ans dans le désert? Non, vous avez porté la tente du dieu Molok et l'image de votre dieu-étoile Réphan, ces idoles que vous aviez faites pour vous prosterner devant elles. C'est pourquoi je vous exilerai au-delà de Babylone.” Dans le désert, nos ancêtres avaient la tente qui renfermait le document de l'alliance. Elle était faite comme Dieu l'avait ordonné à Moïse: en effet, il lui avait ordonné de reproduire le modèle qu'il avait vu. Cette tente fut transmise à nos ancêtres de la génération suivante; ils l'emportèrent avec eux lorsque, sous la conduite de Josué, ils conquirent le pays des populations que Dieu chassa devant eux. Elle y resta jusqu'à l'époque de David. Celui-ci obtint la faveur de Dieu et il lui demanda la permission de donner une demeure sainte pour les descendants de Jacob. Toutefois, ce fut Salomon qui lui bâtit une maison. Mais le Dieu très-haut n'habite pas dans des maisons construites par des mains humaines. Comme le déclare le prophète: “Le ciel est mon trône, dit le Seigneur, et la terre est un escabeau sous mes pieds. Quel genre de maison voudriez-vous me bâtir? En quel endroit pourrais-je m'installer? N'ai-je pas fait tout cela de mes mains?” Vous qui êtes rebelles, dont le cœur et les oreilles sont fermés aux appels de Dieu, vous résistez toujours à l'Esprit saint! Vous êtes comme vos ancêtres! Lequel des prophètes vos ancêtres n'ont-ils pas persécuté? Ils ont tué ceux qui ont annoncé la venue du seul juste; et maintenant, c'est lui que vous avez trahi et tué. Vous avez reçu la loi de Dieu par l'intermédiaire des anges et vous ne l'avez pas observée! » Les membres du conseil devinrent furieux en entendant ces paroles et ils grinçaient des dents de colère contre Étienne. Mais lui, rempli de l'Esprit saint, regarda vers le ciel; il vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu. Il dit: « Écoutez, je contemple les cieux ouverts et le Fils de l'homme debout à la droite de Dieu! » Ils poussèrent alors de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Ils se précipitèrent tous ensemble sur lui, ils l'entraînèrent hors de la ville et lui jetèrent des pierres pour le tuer. Les témoins avaient laissé leurs vêtements à la garde d'un jeune homme appelé Saul. Tandis qu'on lui jetait des pierres, Étienne priait ainsi: « Seigneur Jésus, reçois mon esprit! » Puis il tomba à genoux et cria avec force: « Seigneur, ne les tiens pas pour coupables de ce péché! » Après ces paroles, il mourut. Et Saul approuvait le meurtre d'Étienne. Le même jour commença une grande persécution contre l'Église de Jérusalem. Tous les croyants, excepté les apôtres, se dispersèrent dans les régions de la Judée et de la Samarie. Des hommes qui honoraient Dieu enterrèrent Étienne et pleurèrent abondamment sur sa mort. Saul, lui, s'efforçait de détruire l'Église; il allait de maison en maison, en arrachait les croyants, hommes et femmes, et il les jetait en prison. Ceux qui avaient été dispersés parcouraient le pays en annonçant la bonne nouvelle. Philippe se rendit dans la principale ville de la Samarie et y proclama le Christ. La population tout entière était très attentive aux paroles de Philippe quand elle l'entendait et qu'elle voyait les signes extraordinaires qu'il accomplissait. En effet, des esprits impurs sortaient de beaucoup de malades en poussant un grand cri et de nombreux paralysés et boiteux étaient guéris. Ainsi, la joie fut grande dans cette ville. Un homme appelé Simon se trouvait déjà auparavant dans cette même ville. Il pratiquait la magie et provoquait la stupéfaction de la population de la Samarie. Il prétendait être quelqu'un d'important, et tous, des plus jeunes aux plus âgés, lui accordaient beaucoup d'attention. On disait: « Cet homme est la puissance de Dieu, celle qu'on appelle “la grande puissance”. » Ils lui accordaient donc beaucoup d'attention, car il y avait longtemps qu'il les stupéfiait par ses pratiques magiques. Mais quand ils crurent à la bonne nouvelle que Philippe annonçait au sujet du règne de Dieu et de la personne de Jésus Christ, ils se firent baptiser, hommes et femmes. Simon lui-même crut et fut baptisé; il ne quittait plus Philippe et il était stupéfié en voyant les grands miracles et les prodiges qui s'accomplissaient. Les apôtres à Jérusalem apprirent que les habitants de la Samarie avaient accueilli la parole de Dieu et ils leur envoyèrent Pierre et Jean. Quand ceux-ci arrivèrent en Samarie, ils prièrent pour les croyants afin qu'ils reçoivent l'Esprit saint. En effet, l'Esprit saint n'était encore descendu sur aucun d'eux; ils avaient seulement été baptisés au nom du Seigneur Jésus. Pierre et Jean posèrent les mains sur eux et ils reçurent l'Esprit saint. Quand Simon vit que l'Esprit était donné aux croyants lorsque les apôtres posaient les mains sur eux, il offrit de l'argent à Pierre et à Jean en leur demandant: « Accordez-moi aussi ce pouvoir, afin que ceux sur qui je poserai les mains reçoivent l'Esprit saint. » Mais Pierre lui répondit: « Que ton argent aille à sa perte avec toi, puisque tu as pensé que le don de Dieu peut s'acheter avec de l'argent! Tu n'as aucune part ni aucun droit en cette affaire, car ton cœur n'est pas honnête aux yeux de Dieu. Rejette donc ta mauvaise intention et supplie le Seigneur pour que, si c'est possible, il te pardonne d'avoir eu une telle pensée. Je vois, en effet, que tu es plein d'un mal amer et que tu es complice du péché. » Simon dit alors à Pierre et Jean: « Suppliez vous-mêmes le Seigneur pour moi, afin qu'il ne m'arrive rien de ce que vous avez dit. » Après avoir rendu témoignage en proclamant la parole du Seigneur, les deux apôtres retournèrent à Jérusalem. En chemin, ils annoncèrent la bonne nouvelle dans de nombreux villages de la Samarie. Un ange du Seigneur dit à Philippe: « Lève-toi et pars en direction du sud, sur la route qui descend de Jérusalem à Gaza. Cette route est déserte. » Philippe partit aussitôt. Sur son chemin, il rencontra un eunuque éthiopien, un haut fonctionnaire chargé d'administrer les trésors de Candace, la reine d'Éthiopie; il était venu à Jérusalem pour se prosterner devant Dieu et il retournait chez lui. Assis sur son char, il lisait le livre du prophète Ésaïe. L'Esprit saint dit à Philippe: « Va rejoindre ce char. » Philippe s'en approcha en courant et entendit l'Éthiopien qui lisait le livre du prophète Ésaïe. Il lui demanda: « Comprends-tu ce que tu lis? » L'homme répondit: « Comment pourrais-je comprendre, si personne ne me guide? » Et il invita Philippe à monter sur le char pour s'asseoir à côté de lui. Le passage de l'Écriture qu'il lisait était celui-ci: « Il a été comme un mouton qu'on mène à l'abattoir, comme un agneau qui reste muet devant celui qui le tond. Il n'a pas ouvert la bouche. Il a été humilié et son droit a été bafoué. Qui parlera de ses descendants? Car on a mis fin à sa vie sur la terre. » Le fonctionnaire demanda à Philippe: « Je t'en prie, dis-moi de qui le prophète parle-t-il ainsi? Est-ce de lui-même ou de quelqu'un d'autre? » Philippe prit la parole et, en commençant par ce passage de l'Écriture, il lui annonça la bonne nouvelle de Jésus. Ils continuèrent leur chemin et arrivèrent à un endroit où il y avait de l'eau. Le fonctionnaire dit alors: « Voici de l'eau; qu'est-ce qui empêche que je sois baptisé? » [ ] Il fit arrêter le char. Philippe descendit avec lui dans l'eau et il le baptisa. Quand ils furent sortis de l'eau, l'Esprit du Seigneur enleva Philippe. Le fonctionnaire ne le vit plus, mais il continua son chemin tout joyeux. Philippe se retrouva à Azot, puis il passa de ville en ville, en annonçant partout la bonne nouvelle, jusqu'à ce qu'il arrive à Césarée. Pendant ce temps, Saul ne cessait de menacer de mort les disciples du Seigneur. Il alla trouver le grand-prêtre et lui demanda des lettres d'introduction pour les synagogues de Damas, afin que, s'il y trouvait des personnes, hommes ou femmes, qui suivaient le chemin du Seigneur, il puisse les arrêter et les amener à Jérusalem. Il était en route pour Damas et approchait de cette ville, quand, tout à coup, une lumière qui venait du ciel brilla autour de lui. Il tomba à terre et entendit une voix qui lui disait: « Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? » Il demanda: « Qui es-tu Seigneur? » Et la voix répondit: « Je suis Jésus, celui que toi tu persécutes. Mais relève-toi, entre dans la ville, et là on te dira ce que tu dois faire. » Les compagnons de voyage de Saul s'étaient arrêtés, muets de stupeur; ils entendaient la voix, mais ils ne voyaient personne. Saul se releva de terre et ouvrit les yeux, mais il ne voyait plus rien. On le prit par la main pour le conduire à Damas. Pendant trois jours, il fut incapable de voir et il resta sans rien manger ni boire. Il y avait à Damas un disciple appelé Ananias. Le Seigneur lui apparut dans une vision et lui dit: « Ananias! » Il répondit: « Me voici, Seigneur. » Le Seigneur lui dit: « Rends-toi tout de suite dans la rue Droite et, dans la maison de Judas, demande un homme de Tarse appelé Saul. Il prie en ce moment et, dans une vision, il a vu un homme appelé Ananias qui entrait et posait les mains sur lui afin qu'il retrouve la vue. » Ananias répondit: « Seigneur, de nombreuses personnes m'ont parlé de cet homme et elles m'ont dit tout le mal qu'il a fait à ceux qui t'appartiennent à Jérusalem. Et il est venu ici avec l'autorité que lui ont accordée les grands-prêtres d'arrêter tous ceux qui font appel à ton nom. » Mais le Seigneur lui dit: « Va, car je l'ai choisi et je l'utiliserai pour faire connaître mon nom aux autres peuples et à leurs rois, ainsi qu'aux Israélites. Je lui montrerai moi-même tout ce qu'il devra souffrir pour moi. » Ananias partit. Il entra dans la maison, posa les mains sur Saul et lui dit: « Saul, mon frère, le Seigneur Jésus, qui t'est apparu sur le chemin où tu marchais, m'a envoyé pour que tu retrouves la vue et que tu sois rempli de l'Esprit saint. » Aussitôt, ce fut comme si des écailles tombaient des yeux de Saul et il retrouva la vue. Il se leva et fut baptisé; puis il mangea et les forces lui revinrent. Saul resta quelques jours avec les disciples qui étaient à Damas. Il se mit immédiatement à annoncer la bonne nouvelle dans les synagogues, en proclamant que Jésus est le Fils de Dieu. Tous ceux qui l'entendaient étaient stupéfaits et demandaient: « N'est-ce pas lui qui persécutait violemment à Jérusalem ceux qui font appel au nom de Jésus? Et n'est-il pas venu ici exprès pour les arrêter et les ramener aux chefs des prêtres? » Mais Saul se montrait toujours plus convaincant: les Juifs qui vivaient à Damas ne savaient plus que lui répondre quand il leur démontrait que Jésus est le Christ. Après un certain temps, les Juifs se concertèrent pour faire mourir Saul, mais il fut averti de leur complot. On surveillait les portes de la ville jour et nuit, afin de le mettre à mort. Alors les disciples de Saul l'emmenèrent de nuit pour le faire passer de l'autre côté de la muraille de la ville, en le descendant dans une corbeille. Arrivé à Jérusalem, Saul essaya de se joindre aux disciples; mais tous en avaient peur, car ils ne croyaient pas qu'il fût vraiment un disciple. Barnabas le prit alors avec lui et le conduisit auprès des apôtres. Il leur expliqua comment Saul avait vu le Seigneur en cours de route et comment le Seigneur lui avait parlé. Il leur raconta aussi avec quelle assurance Saul avait prêché au nom de Jésus à Damas. À partir de ce moment, Saul se tint avec eux, il allait et venait dans Jérusalem et prêchait avec assurance au nom du Seigneur. Il s'adressait aussi aux Juifs de langue grecque et discutait avec eux; mais ceux-ci cherchaient à le faire mourir. Quand les frères et sœurs l'apprirent, ils conduisirent Saul à Césarée, d'où ils le firent partir pour Tarse. L'Église était alors en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie; elle se fortifiait et vivait en reconnaissant l'autorité du Seigneur, elle s'accroissait grâce à l'aide de l'Esprit saint. Pierre, qui parcourait tout le pays, se rendit un jour chez les croyants qui vivaient à Lydda. Il y trouva un homme appelé Énée qui était couché sur un lit depuis huit ans, parce qu'il était paralysé. Pierre lui dit: « Énée, Jésus Christ te guérit! Lève-toi et fais ton lit. » Aussitôt Énée se leva. Tous les habitants de Lydda et de la plaine de Saron le virent et se convertirent au Seigneur. Il y avait à Jaffa une disciple appelée Tabitha. Ce nom se traduit en grec par Dorcas, la gazelle. Elle était continuellement occupée à faire du bien et à venir en aide aux pauvres. En ce temps-là, elle tomba malade et mourut. Après avoir lavé son corps, on le déposa dans une chambre, en haut de la maison. Les disciples de Jaffa avaient appris que Pierre se trouvait à Lydda, qui est proche de Jaffa. Ils lui envoyèrent deux hommes avec ce message: « Nous t'en prions, viens chez nous sans tarder. » Pierre partit avec eux. Lorsqu'il fut arrivé, on le conduisit dans la chambre située en haut de la maison. Toutes les veuves s'approchèrent de lui en pleurant; elles lui montraient les chemises et les manteaux que Tabitha avait confectionnés quand elle vivait encore. Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux et pria. Puis il se tourna vers le corps et dit: « Tabitha, lève-toi! » Elle ouvrit les yeux et, quand elle vit Pierre, elle s'assit. Pierre lui prit la main et la releva. Il appela ensuite les croyants et les veuves, et il la leur présenta vivante. On le sut dans toute la ville de Jaffa et beaucoup crurent au Seigneur. Pierre resta assez longtemps à Jaffa chez un ouvrier du cuir, appelé Simon. Il y avait à Césarée un homme appelé Corneille, qui était centurion dans un bataillon romain dit « bataillon italien ». Il était attaché à Dieu et reconnaissait son autorité avec toute sa famille. Il accordait une aide généreuse aux pauvres du peuple juif et il priait Dieu en tout temps. Un après-midi, vers trois heures, il eut une vision: il vit distinctement un ange de Dieu entrer chez lui et lui dire: « Corneille! » Il regarda l'ange, tout effrayé et lui dit: « Qu'y a-t-il, Seigneur? » L'ange lui répondit: « Dieu a prêté attention à tes prières et à l'aide que tu as apportée aux pauvres, et il se souvient de toi. Maintenant envoie des hommes à Jaffa pour en faire venir un certain Simon, surnommé Pierre. Il loge chez un ouvrier du cuir nommé aussi Simon, dont la maison est au bord de la mer. » Quand l'ange qui venait de lui parler fut parti, Corneille appela deux de ses serviteurs et l'un des soldats à son service, qui était un homme attaché à Dieu. Il leur raconta tout ce qui s'était passé, puis il les envoya à Jaffa. Le lendemain, tandis qu'ils étaient en route et qu'ils approchaient de Jaffa, Pierre monta sur le toit en terrasse de la maison, vers midi, pour prier. Il eut faim et voulut manger. Pendant qu'on lui préparait un repas, il eut une vision. Il vit le ciel ouvert et quelque chose qui en descendait: une sorte de grande nappe, tenue aux quatre coins, qui s'abaissait à terre. Il y avait dedans toutes sortes d'animaux quadrupèdes et de reptiles, et toutes sortes d'oiseaux. Une voix lui dit: « Debout, Pierre, sacrifie ces animaux et mange-les! » Mais Pierre répondit: « Oh non! Seigneur, car je n'ai jamais rien mangé d'interdit ni d'impur. » La voix se fit de nouveau entendre et lui dit: « Ne considère pas comme impur ce que Dieu a déclaré pur. » Cela arriva trois fois, et aussitôt après, l'objet fut remonté dans les cieux. Pierre se demandait quel était le sens de la vision qu'il avait eue. Or, pendant ce temps, les hommes envoyés par Corneille s'étaient renseignés pour savoir où était la maison de Simon et ils se trouvaient maintenant devant l'entrée. Ils appelèrent et demandèrent: « Est-ce ici que loge Simon, surnommé Pierre? » Pierre était encore en train de réfléchir au sujet de la vision quand l'Esprit lui dit: « Écoute, il y a ici trois hommes qui te cherchent. Debout, descends et pars avec eux sans hésiter, car c'est moi qui les ai envoyés. » Pierre descendit auprès de ces hommes et leur dit: « Je suis celui que vous cherchez. Pourquoi êtes-vous venus? » Ils répondirent: « Nous venons de la part du centurion Corneille. C'est un homme droit, qui reconnaît l'autorité de Dieu et que tous les Juifs estiment. Un ange de Dieu lui a recommandé de te faire venir chez lui pour écouter ce que tu as à lui dire. » Pierre les fit entrer et les logea pour la nuit. Le lendemain, il se mit en route avec eux. Quelques-uns des frères de Jaffa l'accompagnèrent. Le jour suivant, il arriva à Césarée. Corneille les attendait avec des membres de sa parenté et des amis intimes qu'il avait invités. Au moment où Pierre allait entrer, Corneille vint à sa rencontre et se prosterna à ses pieds pour le saluer. Mais Pierre le releva en lui disant: « Lève-toi, car je ne suis qu'un être humain, tout comme toi. » Puis, tout en continuant à parler avec Corneille, il entra dans la maison où il trouva de nombreuses personnes réunies. Il leur dit: « Vous savez qu'un Juif n'est pas autorisé par sa religion à fréquenter un étranger ou à entrer dans sa maison. Mais Dieu m'a montré que je ne devais considérer personne comme impur ou indigne d'être fréquenté. C'est pourquoi, quand vous m'avez appelé, je suis venu sans faire d'objection. J'aimerais donc savoir pourquoi vous m'avez fait venir. » Corneille répondit: « Il y a trois jours exactement, à trois heures de l'après-midi, je priais chez moi. Tout à coup, un homme aux vêtements resplendissants se trouva devant moi et me dit: “Corneille, Dieu a entendu ta prière et il s'est souvenu de l'aide que tu as apportée aux pauvres. Envoie donc quelqu'un à Jaffa pour en faire venir Simon, surnommé Pierre. Il loge dans la maison d'un autre Simon, un ouvrier du cuir qui habite au bord de la mer.” J'ai immédiatement envoyé des gens te chercher et tu as bien voulu venir. Maintenant, nous sommes tous ici devant Dieu pour écouter tout ce que le Seigneur t'a chargé de dire. » Pierre prit alors la parole: « Maintenant, je comprends vraiment que Dieu n'avantage personne: tout être humain dans le monde qui reconnaît son autorité et qui fait ce qui est juste, lui est agréable. Il a envoyé ce message au peuple d'Israël, la bonne nouvelle de la paix par Jésus Christ, qui est le Seigneur de tous les êtres humains. Vous savez ce qui est arrivé d'abord en Galilée, puis dans toute la Judée, après que Jean a annoncé la bonne nouvelle et baptisé. Vous savez comment Dieu a choisi Jésus de Nazareth pour son service et lui a accordé la puissance de l'Esprit saint. Vous savez aussi comment Jésus a parcouru le pays en faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient sous le pouvoir du diable, car Dieu était avec lui. Et nous, nous sommes témoins de tout ce qu'il a fait dans le pays des Juifs et à Jérusalem. On l'a fait mourir en le pendant au bois de la croix. Mais Dieu l'a ressuscité le troisième jour; il lui a donné d'apparaître, non à tout le peuple, mais à nous que Dieu a choisis d'avance comme témoins. Nous avons mangé et bu avec lui après que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts. Il nous a commandé d'annoncer la bonne nouvelle au peuple et d'attester qu'il est celui que Dieu a établi pour juger les vivants et les morts. Tous les prophètes ont témoigné à son propos, en disant que toute personne qui croit en lui reçoit le pardon de ses péchés par le pouvoir de son nom. » Pendant que Pierre parlait encore, l'Esprit saint descendit sur tous ceux qui écoutaient son discours. Les croyants d'origine juive qui étaient venus avec Pierre furent stupéfaits de constater que l'Esprit saint donné par Dieu se répandait aussi sur ceux qui ne sont pas Juifs. En effet, ils les entendaient parler en langues inconnues et louer la grandeur de Dieu. Pierre dit alors: « Pourrait-on empêcher ces gens d'être baptisés d'eau, maintenant qu'ils ont reçu l'Esprit saint aussi bien que nous? » Et il ordonna de les baptiser au nom de Jésus Christ. Ils lui demandèrent alors de rester quelques jours avec eux. Les apôtres ainsi que les frères et les sœurs qui étaient en Judée apprirent que des personnes qui ne sont pas juives avaient aussi reçu la parole de Dieu. Quand Pierre monta à Jérusalem, les croyants d'origine juive lui adressèrent cette critique: « Tu es entré chez des gens non circoncis et tu as mangé avec eux! » Alors Pierre leur raconta en détail tout ce qui s'était passé. « J'étais dans la ville de Jaffa et je priais, dit-il, lorsque j'eus une vision. Je vis quelque chose qui descendait vers moi: une sorte de grande nappe, tenue aux quatre coins, qui s'abaissait du ciel et qui vint jusqu'à moi. J'observai attentivement et je vis des animaux quadrupèdes, des bêtes sauvages, des reptiles et des oiseaux du ciel. J'entendis alors une voix qui me disait: “Debout, Pierre, sacrifie ces animaux et mange-les!” Mais je répondis: “Oh non! Seigneur, car jamais rien d'interdit ou d'impur n'est entré dans ma bouche.” La voix se fit de nouveau entendre des cieux: “Ne considère pas comme impur ce que Dieu a déclaré pur.” Cela se produisit trois fois, puis tout fut remonté dans les cieux. Or, à l'instant même, trois hommes arrivèrent à la maison où nous étions: ils m'avaient été envoyés de Césarée. L'Esprit saint me dit de partir avec eux sans hésiter. Les six frères que j'ai amenés ici m'ont accompagné à Césarée et nous sommes tous entrés dans la maison de Corneille. Celui-ci nous raconta comment il avait vu un ange qui se tenait dans sa maison et qui lui disait: “Envoie quelqu'un à Jaffa pour en faire venir Simon, surnommé Pierre. Il te dira des paroles qui t'apporteront le salut, à toi, ainsi qu'à toute ta famille.” Je commençais à parler, lorsque l'Esprit saint descendit sur eux, tout comme il était descendu sur nous au début. Je me souvins alors de ce que le Seigneur avait dit: “Jean a baptisé dans l'eau, mais vous, vous serez baptisés dans l'Esprit saint.” Ainsi Dieu leur a accordé le même don que celui qu'il nous a fait quand nous avons cru au Seigneur Jésus Christ: qui étais-je pour m'opposer à Dieu? » Après avoir entendu ces mots, ils se calmèrent et louèrent Dieu en disant: « C'est donc vrai, Dieu a donné aussi à ceux qui ne sont pas Juifs la possibilité de changer et de recevoir la vraie vie. » La persécution qui survint au moment où Étienne fut tué avait obligé les croyants à se disperser. Certains d'entre eux s'en allèrent jusqu'en Phénicie, à Chypre et à Antioche, mais ils n'annonçaient la parole de Dieu qu'aux Juifs. Cependant, certains d'entre eux, qui étaient de Chypre et de Cyrène, se rendirent à Antioche et ils s'adressèrent aussi à des personnes de langue grecque en leur annonçant la bonne nouvelle du Seigneur Jésus. La puissance du Seigneur était avec eux, de sorte qu'un grand nombre de personnes crurent et se convertirent au Seigneur. Les membres de l'Église de Jérusalem apprirent cette nouvelle et ils envoyèrent Barnabas à Antioche. Lorsqu'il fut arrivé et qu'il vit comment Dieu avait béni les croyants, il s'en réjouit et les encouragea tous à demeurer résolument fidèles au Seigneur. Barnabas était en effet un homme bon, rempli de l'Esprit saint et de foi. Une multitude de personnes furent gagnées au Seigneur. Barnabas partit ensuite pour Tarse afin d'y chercher Saul. Quand il l'eut trouvé, il l'amena à Antioche. Ils passèrent tous les deux une année entière dans cette Église et ils instruisirent dans la foi de nombreuses personnes. C'est à Antioche que, pour la première fois, les disciples furent appelés chrétiens. En ce temps-là, des prophètes se rendirent de Jérusalem à Antioche. L'un d'eux, nommé Agabus, inspiré par l'Esprit saint, annonça qu'il y aurait bientôt une grande famine sur toute la terre. Elle eut lieu, en effet, à l'époque où Claude était empereur. Les disciples décidèrent alors que chacun d'eux donnerait ce qu'il pourrait pour envoyer de l'aide aux frères et aux sœurs qui vivaient en Judée. C'est ce qu'ils firent et ils envoyèrent ces dons aux anciens de la Judée par l'intermédiaire de Barnabas et de Saul. À cette époque, le roi Hérode se mit à maltraiter quelques-uns des membres de l'Église. Il fit mourir par l'épée Jacques, le frère de Jean. Quand il vit que cela plaisait aux Juifs, il fit encore arrêter Pierre durant la fête des Pains sans levain. Hérode le fit saisir et jeter en prison, et il chargea quatre groupes de quatre soldats de le garder. Il pensait le faire juger en public après la Pâque. Pierre était donc gardé dans la prison, mais les membres de l'Église priaient Dieu pour lui avec ardeur. Durant la nuit, alors que Hérode était sur le point de le faire juger en public, Pierre dormait entre deux soldats. Il était attaché avec deux chaînes et des gardiens étaient à leur poste devant la porte de la prison. Soudain, un ange du Seigneur apparut et la cellule resplendit de lumière. L'ange toucha Pierre au côté, le réveilla et lui dit: « Lève-toi vite! » Les chaînes tombèrent de ses mains. L'ange lui dit: « Mets ta ceinture et attache tes sandales! » Pierre lui obéit et l'ange ajouta: « Mets ton manteau et suis-moi. » Pierre sortit de la prison en suivant l'ange. Il ne savait pas si ce qui arrivait avec l'ange était réel: il pensait avoir une vision. Ils passèrent le premier poste de garde, puis un second et ils arrivèrent à la porte de fer qui donne sur la ville. Cette porte s'ouvrit d'elle-même devant eux et ils sortirent. Ils s'avancèrent dans une rue et, tout à coup, l'ange quitta Pierre. Alors Pierre se rendit compte de ce qui était arrivé et il se dit: « Maintenant, je vois bien que c'est vrai: le Seigneur a envoyé son ange, il m'a délivré du pouvoir d'Hérode et de tout le mal que le peuple juif me souhaitait. » Quand il eut compris la situation, il se rendit à la maison de Marie, la mère de Jean surnommé Marc. De nombreuses personnes s'y étaient réunies pour prier. Pierre frappa à la porte d'entrée et une servante, nommée Rhode, s'approcha pour ouvrir. Elle reconnut la voix de Pierre et en fut si joyeuse que, au lieu d'ouvrir la porte, elle courut à l'intérieur annoncer que Pierre se trouvait dehors. Ils lui dirent: « Tu es folle! » Mais elle assurait que c'était bien vrai. Ils dirent alors: « C'est son ange. » Cependant, Pierre continuait à frapper. Quand ils ouvrirent enfin la porte, ils furent stupéfaits de le voir. De la main, il leur fit signe de se taire et il leur raconta comment le Seigneur l'avait conduit hors de la prison. Il ajouta: « Annoncez-le à Jacques et aux autres frères et sœurs. » Puis il sortit et s'en alla ailleurs. Quand il fit jour, il y eut une grande agitation parmi les soldats: ils se demandaient ce que Pierre était devenu. Hérode le fit rechercher, mais on ne le trouva pas. Il fit interroger les gardes et donna l'ordre de les exécuter. Ensuite, il se rendit de la Judée à Césarée où il resta un certain temps. Hérode était très irrité contre les habitants de Tyr et de Sidon. Ceux-ci se mirent d'accord pour se présenter devant lui. Ils gagnèrent à leur cause Blastus, l'officier de la chambre du roi; ils demandèrent à Hérode de faire la paix, car leur pays s'approvisionnait dans celui du roi. Au jour fixé, Hérode mit son habit royal, s'assit sur son trône et leur adressa publiquement un discours. Le peuple s'écria: « C'est un dieu qui parle et non pas un être humain! » Mais, au même moment, un ange du Seigneur frappa Hérode, parce qu'il s'était réservé l'honneur qui est dû à Dieu: il fut rongé par les vers et mourut. La parole de Dieu se répandait de plus en plus. Barnabas et Saul, après avoir achevé leur mission à Jérusalem, s'en retournèrent et emmenèrent avec eux Jean surnommé Marc. Dans l'Église d'Antioche, il y avait des prophètes et des enseignants: Barnabas, Siméon surnommé le Noir, Lucius de Cyrène, Manaën, compagnon d'enfance d'Hérode qui régnait sur la Galilée, et Saul. Un jour, pendant qu'ils célébraient le culte du Seigneur et qu'ils jeûnaient, l'Esprit saint leur dit: « Mettez à part Barnabas et Saul pour l'œuvre à laquelle je les ai appelés. » Alors, après avoir jeûné et prié, ils posèrent les mains sur eux et les laissèrent partir. Barnabas et Saul, ainsi envoyés en mission par l'Esprit saint, se rendirent à Séleucie d'où ils partirent en bateau pour l'île de Chypre. Quand ils furent arrivés à Salamine, ils annoncèrent la parole de Dieu dans les synagogues juives. Ils avaient avec eux Jean-Marc pour les aider. Ils traversèrent toute l'île jusqu'à Paphos. Là, ils rencontrèrent un magicien appelé Bar-Jésus, un Juif qui se faisait passer pour un prophète. Il vivait auprès du gouverneur de l'île, Sergius Paulus, qui était un homme intelligent. Celui-ci fit appeler Barnabas et Saul, car il désirait entendre la parole de Dieu. Mais le magicien Élymas – tel est son nom en grec – s'opposait à eux et cherchait à détourner de la foi le gouverneur. Alors Saul, appelé aussi Paul, rempli de l'Esprit saint, fixa son regard sur lui et dit: « Tu es plein de ruse et de méchanceté, fils du diable, ennemi de tout ce qui est bien! Ne cesseras-tu jamais de vouloir détourner les volontés du Seigneur qui sont droites? Maintenant, écoute: la main du Seigneur s'abat sur toi: tu seras aveugle et tu ne verras plus la lumière du soleil pendant un certain temps. » Aussitôt, les yeux d'Élymas s'obscurcirent et il se trouva dans la nuit: il se tournait de tous côtés, cherchant quelqu'un pour le conduire par la main. Quand le gouverneur vit ce qui était arrivé, il devint croyant; il était impressionné par l'enseignement du Seigneur. Paul et ses compagnons s'embarquèrent à Paphos d'où ils gagnèrent Pergé, en Pamphylie. Jean-Marc les quitta à cet endroit et retourna à Jérusalem. Ils continuèrent leur route à partir de Pergé et arrivèrent à Antioche de Pisidie. Le jour du sabbat, ils entrèrent dans la synagogue et s'assirent. Après qu'on eut fait la lecture dans les livres de la loi de Moïse et des Prophètes, les dirigeants de la synagogue leur firent dire: « Frères, si vous avez quelques mots à adresser à l'assemblée pour l'encourager, parlez maintenant. » Paul se leva, fit un signe de la main et dit: « Gens d'Israël et vous qui reconnaissez l'autorité de Dieu, écoutez-moi! Le Dieu du peuple d'Israël a choisi nos ancêtres. Il a fait grandir ce peuple pendant qu'il vivait à l'étranger, en Égypte, puis il l'a fait sortir de ce pays en agissant avec puissance. Il le supporta pendant environ quarante ans dans le désert. Ensuite, il extermina sept populations dans le pays de Canaan et il remit à son peuple leur territoire en héritage pour 450 ans environ. Après cela, il donna des juges à nos ancêtres jusqu'à l'époque du prophète Samuel. Ensuite, ils demandèrent un roi et Dieu leur donna Saül, fils de Quich, de la tribu de Benjamin, qui régna pendant quarante ans. Après avoir écarté Saül, Dieu fit lever pour eux David comme roi. Il déclara à son sujet: “J'ai trouvé David, fils de Jessé: cet homme répond au désir de mon cœur, il accomplira tout ce que je veux.” L'un des descendants de David fut Jésus, que Dieu établit comme sauveur pour Israël, ainsi qu'il l'avait promis. Avant la venue de Jésus, Jean avait annoncé la bonne nouvelle en appelant tout le peuple d'Israël à changer de vie et à être baptisé. Au moment où Jean arrivait à la fin de son activité, il disait: “Qui pensez-vous que je suis? Je ne suis pas celui que vous attendez. Mais écoutez: il vient après moi et je ne suis pas même digne de détacher les sandales de ses pieds.” Frères, vous les descendants d'Abraham et vous qui reconnaissez l'autorité de Dieu: c'est à nous que ce message de salut a été envoyé. En effet, les habitants de Jérusalem et leurs dirigeants n'ont pas reconnu qui est Jésus; en le jugeant, ils ont accompli les paroles des prophètes qu'on lit à chaque sabbat. Bien qu'ils n'aient trouvé aucune raison de le condamner à mort, ils ont demandé à Pilate de le faire mourir. Après avoir accompli tout ce que les Écritures avaient annoncé à son sujet, ils le descendirent de la croix et le déposèrent dans un tombeau. Mais Dieu l'a ressuscité des morts. Pendant de nombreux jours, Jésus est apparu à ceux qui l'avaient accompagné de la Galilée à Jérusalem et qui sont maintenant ses témoins devant le peuple d'Israël. Nous-mêmes, nous vous apportons cette bonne nouvelle: ce que Dieu avait promis à nos ancêtres, il l'a accompli pleinement pour nous, leurs descendants, en ressuscitant Jésus de la mort. Il est écrit en effet dans le Psaume deux: “C'est toi qui es mon fils, aujourd'hui, je t'ai fait naître.” Dieu avait annoncé qu'il le ressusciterait d'entre les morts pour qu'il ne retourne plus à la pourriture. Il en avait parlé ainsi: “Je vous donnerai les bénédictions saintes et sûres que j'ai promises à David.” C'est pourquoi il affirme encore dans un autre passage: “Tu ne permettras pas que moi, ton ami fidèle, pourrisse dans la tombe.” David, lui, a servi en son temps le projet de Dieu; puis il est mort, il a été enterré auprès de ses ancêtres et a connu la pourriture. Mais celui que Dieu a ressuscité n'a pas connu la pourriture. Frères, vous devez le savoir: c'est par Jésus que vous est annoncé le pardon des péchés et des fautes dont la loi de Moïse ne pouvait vous délivrer; c'est par lui que toute personne qui croit est rendue juste par Dieu. Prenez garde, donc, qu'il ne vous arrive ce que les prophètes ont écrit: “Regardez, vous les arrogants, soyez saisis d'étonnement et disparaissez! Car j'accomplirai de votre vivant une œuvre telle que vous n'y croiriez pas si quelqu'un vous la racontait!” » Quand Paul et Barnabas sortirent de la synagogue, on leur demanda de revenir au prochain jour du sabbat pour parler de ce même sujet. Après la réunion, beaucoup de Juifs et de gens qui reconnaissaient l'autorité de Dieu suivirent Paul et Barnabas. Ceux-ci leur parlaient et les encourageaient à demeurer fidèles à la grâce de Dieu. Le sabbat suivant, presque toute la population de la ville s'assembla pour entendre la parole du Seigneur. Quand les Juifs virent cette foule, ils furent remplis de jalousie; ils contredisaient Paul et l'insultaient. Paul et Barnabas leur dirent alors avec assurance: « Il fallait que la parole de Dieu vous soit annoncée, à vous d'abord. Mais puisque vous la repoussez et que vous vous jugez ainsi indignes de la vie éternelle, eh bien, nous irons maintenant vers ceux qui ne sont pas Juifs. Voici en effet ce que nous a commandé le Seigneur: “Je t'ai établi comme lumière pour les peuples, afin que tu apportes le salut jusqu'au bout du monde!” » Quand ceux qui n'étaient pas juifs entendirent ces mots, ils se réjouirent et louèrent la parole du Seigneur. Et ils devinrent croyants, eux qui se trouvaient disposés à la vie éternelle. La parole du Seigneur se répandait dans toute cette région. Mais les autorités juives excitèrent les femmes de la bonne société qui reconnaissaient l'autorité de Dieu, ainsi que les notables de la ville; elles provoquèrent une persécution contre Paul et Barnabas et les chassèrent de leur territoire. Les deux hommes secouèrent contre eux la poussière de leurs pieds et se rendirent à Iconium. Quant aux disciples à Antioche, ils étaient remplis de joie et de l'Esprit saint. À Iconium, Paul et Barnabas entrèrent aussi dans la synagogue juive et ils parlèrent de telle façon qu'un grand nombre de Juifs et de Grecs devinrent croyants. Mais ceux des Juifs qui refusaient de croire provoquèrent chez ceux qui n'étaient pas Juifs de mauvais sentiments à l'égard des frères et des sœurs. Cependant, Paul et Barnabas restèrent longtemps à Iconium. Ils parlaient avec assurance du Seigneur. Le Seigneur leur donnait le pouvoir d'accomplir des signes extraordinaires et des prodiges attestant ainsi la vérité de ce qu'ils annonçaient sur sa grâce. La population de la ville se divisa: les uns étaient pour les Juifs, les autres pour les apôtres. Les habitants de la ville et les Juifs ainsi que leurs dirigeants se préparaient à maltraiter Paul et Barnabas et à les tuer à coups de pierres. Dès que les deux hommes s'en aperçurent, ils s'enfuirent vers Lystre et Derbé, villes de la Lycaonie, et leurs environs. Là, ils annoncèrent la bonne nouvelle. À Lystre, il y avait un homme qui se tenait assis, handicapé des pieds; il était boiteux depuis sa naissance et n'avait jamais marché. Il écoutait ce que Paul disait. Paul fixa les yeux sur lui et vit qu'il avait la foi pour être sauvé. Il lui dit alors d'une voix forte: « Lève-toi, tiens-toi droit sur tes pieds! » L'homme sauta sur ses pieds et se mit à marcher. Quand la foule vit ce que Paul avait fait, elle s'écria dans la langue du pays, le lycaonien: « Les dieux ont pris une forme humaine et ils sont descendus vers nous! » Ils appelaient Barnabas « Zeus » et Paul « Hermès », parce que Paul était le porte-parole. Le prêtre de Zeus, dont le temple était à l'entrée de la ville, amena des taureaux ornés de guirlandes de fleurs devant les portes: il voulait, ainsi que la foule, offrir un sacrifice à Barnabas et à Paul. Mais quand les deux apôtres l'apprirent, ils déchirèrent leurs vêtements et se précipitèrent dans la foule en criant: « Oh, pourquoi faites-vous cela? Nous ne sommes que des êtres humains, tout à fait semblables à vous. Nous vous apportons la bonne nouvelle, en vous appelant à abandonner ces idoles inutiles. Tournez-vous vers le Dieu vivant qui a fait les cieux, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve. Dans les temps passés, il a laissé tous les peuples suivre leurs propres voies. Pourtant, il s'est toujours manifesté par le bien qu'il fait: des cieux, il vous donne les pluies et les récoltes en leurs saisons, il vous accorde la nourriture et il remplit votre cœur de joie. » Même en parlant ainsi, les apôtres parvinrent avec peine à empêcher la foule de leur offrir un sacrifice. Des Juifs survinrent d'Antioche de Pisidie et d'Iconium, et ils gagnèrent la confiance de la foule. On jeta des pierres contre Paul pour le tuer, puis on le traîna hors de la ville, en pensant qu'il était mort. Mais quand les disciples firent cercle autour de lui, il se releva et rentra dans la ville. Le lendemain, il partit avec Barnabas pour Derbé. Paul et Barnabas annoncèrent la bonne nouvelle dans la ville de Derbé où ils firent beaucoup de disciples. Puis ils retournèrent à Lystre, à Iconium et à Antioche de Pisidie. Ils fortifiaient le cœur des disciples, les encourageaient à demeurer fermes dans la foi et leur disaient: « Nous devons passer par beaucoup de souffrances pour entrer dans le règne de Dieu. » Dans chaque Église, ils leur désignèrent des anciens et, après avoir jeûné et prié, ils les recommandèrent au Seigneur en qui ils avaient cru. Ils traversèrent ensuite la Pisidie et arrivèrent en Pamphylie. Ils annoncèrent la parole de Dieu à Pergé, puis se rendirent à Attalia. De là, ils partirent en bateau pour Antioche de Syrie, la ville où on les avait confiés à la grâce de Dieu pour l'œuvre qu'ils avaient maintenant accomplie. Arrivés à Antioche, ils réunirent les membres de l'Église et leur racontèrent tout ce que Dieu avait réalisé par eux, et comment il avait aussi ouvert la porte de la foi à ceux qui ne sont pas Juifs. Paul et Barnabas restèrent assez longtemps avec les disciples d'Antioche. Quelques hommes descendirent de la Judée à Antioche et donnèrent aux frères cet enseignement: « Vous ne pouvez pas être sauvés si vous ne vous faites pas circoncire comme la loi de Moïse l'ordonne. » Paul et Barnabas les désapprouvèrent et eurent une violente discussion avec eux à ce sujet. On décida que Paul, Barnabas et quelques autres personnes d'Antioche iraient à Jérusalem pour parler de cette affaire avec les apôtres et les anciens. L'Église leur accorda l'aide nécessaire pour ce voyage. Ils traversèrent la Phénicie et la Samarie, en racontant comment ceux qui n'étaient pas Juifs s'étaient tournés vers le Seigneur: cette nouvelle donnait une grande joie à tous les croyants. Quand ils arrivèrent à Jérusalem, ils furent accueillis par l'Église, par les apôtres et par les anciens, et ils leur racontèrent tout ce que Dieu avait réalisé avec eux. Mais quelques membres du parti des pharisiens, qui étaient devenus croyants, intervinrent en ces termes: « Il faut circoncire les croyants non juifs et leur commander d'obéir à la loi de Moïse. » Les apôtres et les anciens se réunirent pour examiner cette question. Après une longue discussion, Pierre intervint: « Compagnons de foi, vous savez que Dieu m'a choisi parmi vous, il y a longtemps, pour que j'annonce la bonne nouvelle à ceux qui ne sont pas Juifs, afin qu'ils l'entendent et qu'ils croient. Et Dieu, qui connaît le cœur des humains, a attesté qu'il les accueillait en leur donnant l'Esprit saint aussi bien qu'à nous. Il n'a fait aucune différence entre eux et nous: il a purifié leur cœur parce qu'ils ont cru. Maintenant donc, pourquoi défiez-vous Dieu en voulant imposer aux disciples un fardeau que ni nos ancêtres ni nous-mêmes n'avons été capables de porter? Nous croyons au contraire que nous sommes sauvés par la grâce du Seigneur Jésus, de la même manière qu'eux. » Alors, toute l'assemblée garda le silence et l'on écouta Barnabas et Paul raconter tous les signes extraordinaires et tous les prodiges que Dieu avait accomplis par eux chez ceux qui ne sont pas Juifs. Quand ils eurent fini de parler, Jacques prit la parole: « Compagnons de foi, écoutez-moi! Simon a raconté comment Dieu est intervenu parmi les peuples du monde pour choisir parmi eux un peuple qui lui appartienne. Et les paroles des prophètes s'accordent avec ce fait, car l'Écriture déclare: “Après cela je reviendrai, dit le Seigneur, pour reconstruire la maison de David qui s'était écroulée, je relèverai ses ruines et je la redresserai. Alors tous les autres humains chercheront le Seigneur, oui, tous les peuples que j'ai appelés pour qu'ils m'appartiennent. Voilà ce que déclare le Seigneur, qui a réalisé ses projets connus depuis longtemps.” C'est pourquoi, ajouta Jacques, j'estime qu'on ne doit pas créer de difficultés aux personnes non juives qui se tournent vers Dieu. Mais écrivons-leur ceci: ne mangez pas de viandes impures provenant de sacrifices offerts aux idoles; gardez-vous de la débauche, et ne mangez pas de la chair d'animaux étranglés ni de sang. Car, depuis les temps anciens, des gens proclament la loi de Moïse dans chaque ville et on la lit dans les synagogues à chaque sabbat. » Alors les apôtres et les anciens, avec toute l'Église, décidèrent de choisir quelques-uns d'entre eux et de les envoyer à Antioche avec Paul et Barnabas. Ils choisirent Jude, appelé aussi Barsabbas, et Sylvain, deux hommes influents parmi les croyants. Ils les chargèrent de porter la lettre suivante: « Les apôtres et les anciens, vos compagnons de foi, adressent leurs salutations aux frères et sœurs d'origine non juive qui vivent à Antioche, en Syrie et en Cilicie. Nous avons appris que des gens venus de chez nous vous ont troublés et inquiétés par leurs paroles. Nous ne leur avions donné aucun ordre à ce sujet. C'est pourquoi nous avons décidé à l'unanimité de choisir des délégués et de vous les envoyer. Ils accompagneront nos très chers amis Barnabas et Paul qui ont risqué leur vie au service de notre Seigneur Jésus Christ. Nous vous envoyons donc Jude et Sylvain qui vous diront personnellement ce que nous écrivons ici. En effet, l'Esprit saint et nous-mêmes avons décidé de ne vous imposer aucun fardeau en dehors des devoirs suivants qui sont indispensables: ne pas manger de viandes provenant de sacrifices offerts aux idoles; ne pas consommer de sang, ni la chair d'animaux étranglés; vous garder de la débauche. Vous agirez bien en évitant tout cela. Portez-vous bien! » On prit alors congé des délégués qui se rendirent à Antioche. Ils y réunirent l'assemblée des croyants et leur remirent la lettre. On en fit la lecture et tous se réjouirent de l'encouragement qu'elle apportait. Jude et Sylvain, qui étaient eux-mêmes prophètes, parlèrent longuement aux frères et sœurs pour les encourager et les fortifier dans la foi. Ils passèrent quelque temps à cet endroit, puis ils se séparèrent paisiblement des frères et sœurs pour retourner vers ceux qui les avaient envoyés. [ ] Cependant, Paul et Barnabas restèrent à Antioche. Avec beaucoup d'autres, ils enseignaient et annonçaient la parole du Seigneur. Quelque temps après, Paul dit à Barnabas: « Retournons visiter les frères et sœurs dans toutes les villes où nous avons annoncé la parole du Seigneur, pour voir comment ils vont. » Barnabas voulait emmener avec eux Jean surnommé Marc; mais Paul estimait qu'il ne fallait pas le faire, parce qu'il les avait quittés en Pamphylie et qu'il ne les avait plus accompagnés dans leur mission. L'exaspération devint telle qu'ils se séparèrent. Barnabas prit Marc avec lui et s'embarqua pour Chypre, tandis que Paul choisit Sylvain et partit, après avoir été confié par les frères et les sœurs à la grâce du Seigneur. Il traversa la Syrie et la Cilicie, en fortifiant les Églises. Paul arriva à Derbé, puis à Lystre. Il y avait là un disciple appelé Timothée; il était fils d'une Juive devenue chrétienne, mais son père était grec. Les frères et sœurs qui vivaient à Lystre et à Iconium en disaient beaucoup de bien. Paul désira l'avoir comme compagnon de voyage et le prit avec lui. Il le circoncit, à cause des Juifs qui se trouvaient dans ces régions, car tous savaient que son père était grec. Dans les villes où ils passaient, ils communiquaient aux croyants les décisions prises par les apôtres et par les anciens de Jérusalem et ils leur demandaient d'obéir à ces décisions. Les Églises se fortifiaient dans la foi et augmentaient en nombre de jour en jour. L'Esprit saint les empêcha d'annoncer la parole de Dieu dans la province d'Asie, de sorte qu'ils traversèrent la Phrygie et la Galatie. Quand ils arrivèrent près de la Mysie, ils eurent l'intention d'aller en Bithynie, mais l'Esprit de Jésus ne le leur permit pas. Ils traversèrent alors la Mysie et se rendirent au port de Troas. Pendant la nuit, Paul eut une vision: il vit un Macédonien, debout, qui lui adressait cette prière: « Passe en Macédoine et viens à notre secours! » Aussitôt après cette vision, nous avons cherché à partir pour la Macédoine, car nous étions convaincus que Dieu nous avait appelés à porter la bonne nouvelle aux habitants de cette contrée. Nous avons embarqué à Troas d'où nous avons gagné directement l'île de Samothrace, puis, le lendemain, Néapolis. De là, nous sommes allés à Philippes, ville du premier district de la Macédoine et colonie romaine. Nous avons passé plusieurs jours dans cette ville. Le jour du sabbat, nous sommes sortis de la ville pour aller au bord de la rivière où nous pensions trouver un lieu de prière. Nous nous sommes assis et nous avons parlé aux femmes qui étaient assemblées. L'une de ces femmes s'appelait Lydie; originaire de la ville de Thyatire, elle était marchande de précieuses étoffes rouges et reconnaissait l'autorité de Dieu. Elle écoutait; or le Seigneur lui avait ouvert le cœur pour la rendre réceptive aux paroles de Paul. Elle fut baptisée, ainsi que sa famille. Puis elle nous invita en ces termes: « Si vous estimez que je crois vraiment au Seigneur, venez demeurer chez moi. » Et elle nous obligea à accepter. Un jour que nous nous rendions au lieu de prière, une servante vint à notre rencontre: il y avait en elle un esprit qui lui faisait prédire l'avenir, et elle rapportait beaucoup d'argent à ses maîtres par ses prédictions. Elle se mit à nous suivre, Paul et nous, en criant: « Ces hommes sont les serviteurs du Dieu très-haut! Ils vous annoncent un chemin qui conduit au salut! » Elle fit cela pendant bien des jours. À la fin, Paul en fut si irrité qu'il se retourna et dit à l'esprit: « Au nom de Jésus Christ, je t'ordonne de sortir d'elle! » Et l'esprit sortit d'elle à l'instant même. Quand ses maîtres virent s'envoler tout espoir de gagner de l'argent grâce à elle, ils saisirent Paul et Sylvain et les traînèrent sur la place publique devant les autorités. Ils les amenèrent aux magistrats romains et dirent: « Ces individus créent du désordre dans notre ville. Ils sont Juifs et enseignent des coutumes qu'il ne nous est pas permis, à nous qui sommes Romains, d'accepter ou de pratiquer. » La foule se souleva aussi contre eux. Les magistrats firent arracher les manteaux de Paul et de Sylvain et ordonnèrent de les battre à coups de fouet. Après les avoir frappés de nombreux coups, on les jeta en prison et l'on recommanda au gardien de bien les surveiller. Dès qu'il eut reçu cet ordre, le gardien les mit dans une cellule tout au fond de la prison et il leur fixa les pieds dans des blocs de bois. Vers minuit, Paul et Sylvain priaient et chantaient pour louer Dieu; les autres prisonniers les écoutaient. Tout à coup, il y eut un violent tremblement de terre qui secoua les fondations de la prison. Toutes les portes s'ouvrirent aussitôt et les liens de tous les prisonniers se détachèrent. Le gardien se réveilla; lorsqu'il vit que les portes de la prison étaient ouvertes, il tira son épée pour se tuer, car il pensait que les prisonniers s'étaient enfuis. Mais Paul cria de toutes ses forces: « Ne te fais pas de mal! Nous sommes tous ici! » Le gardien demanda de la lumière, se précipita dans la cellule et, tout tremblant de peur, se jeta aux pieds de Paul et de Sylvain. Puis il les fit sortir et leur demanda: « Mes seigneurs, que dois-je faire pour être sauvé? » Ils répondirent: « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé, toi et ta famille. » Et ils annoncèrent la parole du Seigneur, à lui et à toutes les personnes qui étaient dans sa maison. Le gardien les emmena à cette heure même de la nuit pour laver leurs blessures. Il fut aussitôt baptisé, ainsi que tous les siens. Il fit monter Paul et Sylvain chez lui et leur offrit à manger. Avec toute sa famille, il fut rempli de joie d'avoir cru en Dieu. Quand il fit jour, les magistrats romains envoyèrent des agents dire au gardien: « Relâche ces gens. » Le gardien vint l'annoncer à Paul: « Les magistrats ont envoyé l'ordre de vous relâcher. Vous pouvez donc sortir et vous en aller en paix. » Mais Paul dit aux agents: « Ils nous ont fait battre en public sans que nous ayons été jugés régulièrement, nous qui sommes citoyens romains! Puis ils nous ont jetés en prison. Et, maintenant, ils veulent nous faire sortir en cachette? Eh bien, non! Qu'ils viennent eux-mêmes nous libérer! » Les agents rapportèrent ces paroles aux magistrats de la ville. Ceux-ci furent effrayés en apprenant que Paul et Sylvain étaient des citoyens romains. Ils vinrent donc leur présenter des excuses, puis ils les firent sortir de prison en les priant de quitter la ville. Une fois sortis de prison, Paul et Sylvain se rendirent chez Lydie. Après avoir vu les frères et les sœurs et les avoir encouragés, ils partirent. Paul et Sylvain passèrent par Amphipolis et Apollonie et arrivèrent à Thessalonique où les Juifs avaient une synagogue. Selon son habitude, Paul s'y rendit. Trois sabbats de suite, il discuta avec eux des Écritures qu'il leur expliquait. Il montrait que, d'après elles, le Christ devait souffrir et ressusciter d'entre les morts. Il leur disait: « Ce Jésus que je vous annonce, c'est lui le Christ. » Quelques-uns des auditeurs furent convaincus et se joignirent à Paul et Sylvain. C'est ce que firent aussi un grand nombre de Grecs qui reconnaissaient l'autorité de Dieu, et beaucoup de femmes influentes. Mais les Juifs furent remplis de jalousie. Ils réunirent quelques vauriens trouvés dans les rues, créèrent de l'agitation dans la foule et des troubles dans la ville. Ils survinrent dans la maison de Jason et y cherchaient Paul et Sylvain pour les amener devant le peuple. Comme ils ne les trouvèrent pas, ils traînèrent Jason et quelques autres compagnons de foi devant les autorités de la ville et se mirent à crier: « Ces types ont agité le monde entier, et maintenant, ils sont arrivés ici! Jason les a reçus chez lui! Tous ces gens agissent d'une façon contraire aux lois de l'empereur, car ils prétendent qu'il y a un autre roi, Jésus. » Ces paroles inquiétèrent la foule et les autorités de la ville. Jason et les autres durent payer une caution aux autorités avant d'être relâchés. Dès que la nuit fut venue, les frères et les sœurs firent partir Paul et Sylvain pour Bérée. Une fois arrivés, ils se rendirent à la synagogue des Juifs. Ceux-ci avaient de meilleurs sentiments que les Juifs de Thessalonique; ils reçurent la parole de Dieu avec une entière bonne volonté. Chaque jour, ils étudiaient les Écritures pour vérifier si ce qu'on leur disait était exact. Un grand nombre de ces personnes devinrent croyantes, et, parmi les Grecs, des femmes de la bonne société et des hommes en grand nombre crurent aussi. Mais quand les Juifs de Thessalonique apprirent que Paul annonçait la parole de Dieu à Bérée également, ils y vinrent et se mirent à agiter et à exciter la foule. Les frères et les sœurs firent aussitôt partir Paul en direction de la mer alors que Sylvain et Timothée restaient à Bérée. Ceux qui conduisaient Paul le menèrent jusqu'à Athènes. Puis ils retournèrent à Bérée avec l'ordre de Paul, pour Sylvain et Timothée, de le rejoindre le plus tôt possible. Pendant que Paul attendait Sylvain et Timothée à Athènes, il était profondément indigné de voir à quel point cette ville était pleine d'idoles. Il discutait dans la synagogue avec les Juifs et avec ceux qui reconnaissaient l'autorité de Dieu, et aussi sur la place publique, chaque jour, avec les passants. Quelques philosophes épicuriens et stoïciens vinrent aussi parler avec lui. Les uns demandaient: « Que veut dire ce bavard? » « Il semble annoncer des dieux étrangers », déclaraient d'autres, en entendant Paul annoncer Jésus et la résurrection. Ils le prirent avec eux, le menèrent devant le conseil de l'Aréopage et lui demandèrent: « Pourrions-nous savoir quel est ce nouvel enseignement dont tu parles? Tu nous fais entendre des choses étranges et nous aimerions bien savoir ce qu'elles signifient. » Tous les Athéniens, en effet, et les étrangers qui vivaient parmi eux passaient leur temps uniquement à partager ou à écouter les dernières nouveautés. Paul, debout au milieu de l'Aréopage, prit la parole: « Athéniens, je constate que vous êtes des gens extrêmement religieux. En effet, tandis que je parcourais votre ville et que je regardais vos monuments sacrés, j'ai même trouvé un autel portant cette inscription: “Au dieu inconnu.” Eh bien, ce que vous adorez sans le connaître, je viens vous l'annoncer. Dieu, qui a fait le monde et tout ce qui s'y trouve, est le Seigneur du ciel et de la terre, et il n'habite pas dans des temples construits par des mains humaines. Il n'a pas besoin non plus que les humains s'occupent de lui fournir quoi que ce soit, car c'est lui qui donne à tous la vie, le souffle et tout le reste. À partir d'un seul être humain, il a créé tous les peuples et les a établis sur la terre entière. Il a fixé pour eux le moment des saisons et les limites des régions qu'ils devaient habiter. Il a fait cela pour qu'ils cherchent Dieu et qu'en essayant tant bien que mal, ils parviennent peut-être à le trouver. En réalité, Dieu n'est pas loin de chacun de nous, car: “C'est en lui que nous vivons, que nous bougeons et que nous existons.” C'est bien ce que certains de vos poètes ont également affirmé: “Nous sommes aussi la descendance de Dieu.” Puisque nous sommes sa descendance, nous ne devons pas penser que Dieu soit semblable à une idole d'or, d'argent ou de pierre, produite par l'art et l'imagination humaine. Or Dieu ne tient plus compte des temps où les humains étaient ignorants, mais il les appelle maintenant tous, en tous lieux, à changer de vie. Il a en effet fixé un jour où il jugera le monde entier avec justice, par un homme qu'il a désigné. Il en a donné la preuve à tous en ressuscitant cet homme d'entre les morts! » Lorsqu'ils entendirent Paul parler d'une résurrection des morts, les uns se moquèrent de lui et les autres dirent: « Nous t'écouterons parler de ce sujet une autre fois. » C'est ainsi que Paul les quitta. Quelques personnes, pourtant, se joignirent à lui et crurent: parmi elles, il y avait Denys, membre du conseil de l'Aréopage, une femme nommée Damaris, et d'autres encore. Après cela, Paul partit d'Athènes et se rendit à Corinthe. Il y rencontra un Juif appelé Aquilas, né dans la province du Pont: il venait d'arriver d'Italie avec sa femme, Priscille, parce que l'empereur Claude avait ordonné à tous les Juifs de quitter Rome. Paul alla les trouver et, comme il avait le même métier qu'eux – ils fabriquaient des tentes –, il demeura chez eux pour y travailler. Chaque sabbat, Paul prenait la parole dans la synagogue et cherchait à convaincre aussi bien les Juifs que les Grecs. Quand Sylvain et Timothée furent arrivés de la Macédoine, Paul consacra tout son temps à la parole de Dieu; il attestait devant les Juifs que Jésus est le Christ. Mais les Juifs s'opposaient à lui et l'insultaient; alors il secoua contre eux la poussière de ses vêtements et leur dit: « Si vous êtes perdus, ce sera par votre faute. Je n'en suis pas responsable. Dès maintenant, j'irai vers ceux qui ne sont pas Juifs. » Il partit de là et se rendit chez un homme nommé Titius Justus qui reconnaissait l'autorité de Dieu et dont la maison était à côté de la synagogue. Crispus, le dirigeant de la synagogue, crut au Seigneur, ainsi que toute sa famille. Beaucoup de personnes habitant à Corinthe, qui entendaient Paul, crurent aussi et furent baptisées. Une nuit, Paul eut une vision dans laquelle le Seigneur lui dit: « N'aie pas peur, mais continue à parler, ne te tais pas, car je suis avec toi. Personne ne te maltraitera, parce que nombreux sont ceux qui m'appartiennent dans cette ville. » Paul demeura un an et demi à Corinthe; il enseignait à tous la parole de Dieu. À l'époque où Gallion était le gouverneur romain de l'Achaïe, les Juifs s'unirent contre Paul. Ils l'amenèrent devant le tribunal et déclarèrent: « Cet homme cherche à persuader les gens d'adorer Dieu d'une façon contraire à la Loi. » Paul allait prendre la parole, quand Gallion répondit aux Juifs: « S'il s'agissait d'un crime ou d'une faute plus légère, je prendrais naturellement le temps de vous écouter, vous les Juifs. Mais puisqu'il s'agit de discussions à propos de mots, de noms et de votre propre loi, cela ne regarde que vous. Je refuse d'être juge sur de telles affaires! » Et il les renvoya du tribunal. Alors, tous se saisirent de Sosthène, le dirigeant de la synagogue, et ils le battirent devant le tribunal. Mais Gallion ne s'en souciait pas du tout. Paul resta encore assez longtemps à Corinthe. Puis il quitta les frères et les sœurs et il embarqua pour la Syrie avec Priscille et Aquilas. Auparavant, il s'était fait raser la tête à Cenchrées, car il avait fait un vœu. Ils arrivèrent à Éphèse où Paul laissa Priscille et Aquilas. Il se rendit à la synagogue et discuta avec les Juifs. Ils lui demandèrent de rester plus longtemps, mais il ne le voulut pas. Il les quitta en disant: « Je reviendrai chez vous, si Dieu veut. » Et il partit d'Éphèse en bateau. Après avoir débarqué à Césarée, il monta d'abord à Jérusalem pour saluer l'Église, puis il se rendit à Antioche. Il y passa quelque temps et repartit. Il traversa successivement la Galatie et la Phrygie, en fortifiant la foi de tous les disciples. Un Juif nommé Apollos, né à Alexandrie, était arrivé à Éphèse. C'était un bon orateur, qui connaissait très bien les Écritures. Il avait été instruit au sujet du chemin du Seigneur et, plein d'enthousiasme, il annonçait et enseignait avec exactitude ce qui concerne Jésus. Mais il ne connaissait que le baptême de Jean. Il parlait avec assurance dans la synagogue. Après l'avoir entendu, Priscille et Aquilas le prirent avec eux pour lui expliquer plus exactement le chemin de Dieu. Ensuite, Apollos voulut se rendre en Achaïe. Les frères et les sœurs l'y encouragèrent et écrivirent une lettre aux disciples de cette région pour qu'ils lui fassent bon accueil. Une fois arrivé, il fut très utile à ceux qui étaient devenus croyants par la grâce de Dieu. En effet, avec des arguments solides, il contredisait publiquement les objections des Juifs: il leur prouvait par les Écritures que Jésus est le Christ. Pendant qu'Apollos était à Corinthe, Paul traversa la région montagneuse d'Asie Mineure et arriva à Éphèse. Il y trouva quelques disciples et leur demanda: « Avez-vous reçu l'Esprit saint quand vous avez cru? » Ils lui répondirent: « Nous n'avons jamais entendu parler d'un Esprit saint. » Paul leur demanda alors: « Quel baptême avez-vous donc reçu? » Ils répondirent: « Le baptême de Jean. » Paul leur dit: « Jean baptisait ceux qui acceptaient de changer de vie et il disait au peuple d'Israël de croire en celui qui allait venir après lui, c'est-à-dire en Jésus. » Après avoir entendu ces mots, ils se firent baptiser au nom du Seigneur Jésus. Paul posa les mains sur eux et l'Esprit saint leur fut accordé; ils se mirent à parler en des langues inconnues et à donner des messages de la part de Dieu. Ces hommes étaient une douzaine en tout. Paul alla régulièrement à la synagogue et, pendant trois mois, il y prit la parole avec assurance. Il parlait du règne de Dieu et s'efforçait de convaincre ses auditeurs. Mais plusieurs s'entêtaient, refusaient de croire et se moquaient de ceux qui suivaient le chemin du Seigneur devant l'assemblée. Alors Paul finit par les quitter; il emmena les disciples avec lui et leur parla chaque jour dans l'école d'un certain Tyrannus. Cela dura deux ans, de sorte que toutes les personnes qui vivaient dans la province d'Asie, les Juifs comme ceux qui ne le sont pas, entendirent la parole du Seigneur. Dieu accomplissait des miracles extraordinaires par l'intermédiaire de Paul. C'est ainsi qu'on posait sur les malades des linges ou des mouchoirs qui avaient touché son corps: ils étaient alors délivrés de leurs maladies et les esprits mauvais sortaient d'eux. Quelques Juifs qui allaient d'un endroit à l'autre pour chasser les esprits mauvais essayèrent aussi d'utiliser le nom du Seigneur Jésus à cet effet. Ils disaient aux esprits mauvais: « Je vous ordonne de sortir au nom de ce Jésus que Paul proclame! » C'est ainsi qu'agissaient les sept fils d'un grand-prêtre juif, nommé Scéva. Mais un jour l'esprit mauvais leur répondit: « Je connais Jésus et je sais qui est Paul; mais vous, qui êtes-vous? » Et celui qui était possédé de l'esprit mauvais se jeta sur eux et se montra plus fort qu'eux tous; il les maltraita avec une telle violence qu'ils s'enfuirent de sa maison nus et couverts de blessures. L'événement fut connu des habitants d'Éphèse, Juifs et Grecs; ils reconnurent l'autorité de Dieu et la grandeur du nom du Seigneur Jésus. Beaucoup de ceux qui étaient devenus croyants venaient reconnaître publiquement le mal qu'ils avaient fait. Un grand nombre de personnes qui avaient pratiqué la magie apportèrent leurs livres et les brûlèrent devant tout le monde. On calcula la valeur de ces livres et l'on trouva qu'il y en avait pour 50 000 pièces d'argent. C'est ainsi que, par la puissance du Seigneur, la parole se répandait et se montrait pleine de force. À la suite de ces événements, Paul décida de traverser la Macédoine et la Grèce et de se rendre à Jérusalem. « Après m'y être rendu, il faudra aussi que je voie Rome », disait-il. Il envoya en Macédoine Timothée et Éraste qui exerçaient leur service avec lui, mais il resta lui-même quelque temps encore dans la province d'Asie. À cette époque de graves troubles éclatèrent à Éphèse à cause de ceux qui suivaient le chemin du Seigneur. Un bijoutier, nommé Démétrius, fabriquait des petits temples en argent de la déesse Artémis et procurait ainsi des gains importants aux artisans. Il réunit ces derniers, ainsi que ceux qui avaient un métier semblable, et il leur dit: « Mes amis, vous savez que notre prospérité est due à ce travail. Or vous voyez et vous entendez dire ce qui se passe: ce Paul déclare, en effet, que les dieux fabriqués par des mains humaines ne sont pas des dieux! Il a réussi à convaincre beaucoup de monde non seulement ici, à Éphèse, mais dans presque toute la province d'Asie. Cela risque de causer du tort à notre métier et, en outre, de faire perdre toute sa réputation au temple de la grande déesse Artémis; alors, elle sera privée de sa grandeur, cette déesse qu'on adore partout dans la province d'Asie et dans le monde! » À ces mots, les auditeurs furent remplis de fureur et se mirent à crier: « Grande est l'Artémis des Éphésiens! » L'agitation se répandit dans la ville entière. Les gens entraînèrent avec eux Gaïus et Aristarque, deux Macédoniens qui étaient compagnons de voyage de Paul, et ils se précipitèrent en masse au théâtre. Paul voulait se présenter devant la foule, mais les disciples l'en empêchèrent. Quelques hauts fonctionnaires de la province d'Asie, qui étaient ses amis, lui envoyèrent même un message lui recommandant de ne pas se rendre au théâtre. Pendant ce temps l'assemblée était en pleine confusion: les uns criaient une chose, les autres une autre, et la plupart d'entre eux ne savaient même pas pourquoi ils s'étaient réunis. Quelques personnes dans la foule expliquèrent l'affaire à un certain Alexandre, que les Juifs poussaient en avant. Alexandre fit alors un signe de la main: il voulait prendre la parole pour s'expliquer devant la foule. Mais quand les gens eurent reconnu qu'il était Juif, ils crièrent tous ensemble pendant près de deux heures: « Grande est l'Artémis des Éphésiens! » Enfin, le secrétaire de la ville réussit à calmer la foule: « Éphésiens, dit-il, tout le monde sait que la ville d'Éphèse est la gardienne du temple de la grande Artémis et de sa statue tombée du ciel. Personne ne peut le nier. Par conséquent, vous devez vous calmer et réfléchir avant d'agir. Vous avez amené ici ces hommes qui n'ont pourtant pas pillé de temples et n'ont pas insulté notre déesse. Si Démétrius et ses collègues de travail ont une accusation à porter contre quelqu'un, il y a des tribunaux avec des juges: voilà où ils doivent porter plainte! Et si vous avez encore une réclamation à présenter, on la réglera dans l'assemblée légale. Nous risquons, en effet, d'être accusés de révolte pour ce qui s'est passé aujourd'hui. Nous serions incapables de donner une explication satisfaisante à ce rassemblement. » Après ces mots, il renvoya l'assemblée. Lorsque les troubles eurent cessé, Paul réunit les disciples et leur adressa des encouragements; puis il leur fit ses adieux et partit pour la Macédoine. Il traversa cette région et encouragea les croyants par de nombreux entretiens avec eux. Il se rendit ensuite en Grèce où il resta trois mois. Il allait s'embarquer pour la Syrie quand il apprit que des Juifs complotaient contre lui. Alors, il décida de s'en retourner par la Macédoine. Sopater, fils de Pyrrhus, de la ville de Bérée, l'accompagnait, avec Aristarque et Secundus de Thessalonique, Gaïus de Derbé, Timothée, et enfin Tychique et Trophime, de la province d'Asie. Ceux-ci partirent en avant et nous attendirent à Troas. Quant à nous, nous avons embarqué à Philippes après la fête des Pains sans levain et, cinq jours plus tard, nous les avons rejoints à Troas où nous avons passé une semaine. Le dimanche, nous étions réunis pour partager le pain et Paul parlait à l'assemblée. Comme il devait partir le lendemain, il prolongea son discours jusqu'à minuit. Il y avait beaucoup de lampes dans la chambre où nous étions réunis, en haut de la maison. Un jeune homme appelé Eutyche était assis sur le bord de la fenêtre. Il s'endormit profondément pendant le long discours de Paul; son sommeil était tel qu'il fut entraîné dans le vide et tomba du troisième étage. On le releva, mais il était mort. Paul descendit, se pencha sur lui, le prit dans ses bras et dit: « Cessez de vous agiter: il est vivant! » Puis il remonta, partagea le pain et mangea. Après avoir parlé encore longtemps, jusqu'au lever du soleil, il partit. On ramena le jeune homme vivant et ce fut un grand réconfort pour tous. Nous sommes partis en premier pour embarquer sur un bateau qui nous transporta à Assos, où nous devions reprendre Paul à bord. C'est ce qu'il avait décidé, car il voulait y aller par la route. Quand il nous a rejoints à Assos, nous l'avons pris à bord pour aller à Mitylène. De là, nous sommes repartis et nous sommes arrivés le lendemain au large de Chio. Le jour suivant, nous parvenions à Samos, et le jour d'après, nous abordions à Milet. Paul, en effet, avait décidé de passer au large d'Éphèse sans s'y arrêter, afin de ne pas perdre de temps dans la province d'Asie. Il se hâtait pour être à Jérusalem, si possible, le jour de la Pentecôte. Paul envoya un message de Milet à Éphèse pour en faire venir les anciens de l'Église. Quand ils furent arrivés auprès de lui, il leur parla en ces termes: « Vous savez comment je me suis toujours comporté avec vous, depuis le premier jour de mon arrivée dans la province d'Asie. J'ai servi le Seigneur en toute humilité, dans les larmes et les peines que j'ai connues à cause des complots des Juifs. Vous savez que je n'ai rien caché de ce qui devait vous être utile: je vous ai tout annoncé et enseigné, en public et dans vos maisons. J'ai appelé les Juifs et les gens des autres peuples à se convertir à Dieu et à croire en notre Seigneur Jésus. Et maintenant, je me rends à Jérusalem, comme l'Esprit saint m'oblige à le faire, et j'ignore ce qui m'y arrivera. Je sais seulement que, dans chaque ville, l'Esprit saint m'avertit que la prison et des souffrances m'attendent. Mais ma propre vie ne compte pas à mes yeux; ce qui m'importe, c'est d'aller jusqu'au bout de ma mission et d'achever la tâche que m'a confiée le Seigneur Jésus: proclamer la bonne nouvelle de la grâce de Dieu. J'ai passé parmi vous tous en annonçant le règne de Dieu, mais je sais maintenant qu'aucun de vous ne me verra plus. C'est pourquoi, je vous prends aujourd'hui à témoin: si l'un de vous se perd, je n'en suis pas responsable. Car je vous ai annoncé tout ce que Dieu a décidé, sans rien vous en cacher. Prenez garde à vous-même et veillez sur tout le troupeau que l'Esprit saint a remis à votre garde. Soyez de bons bergers pour l'Église que Dieu s'est acquise par la mort de son propre fils. Je sais qu'après mon départ des individus pareils à des loups redoutables s'introduiront parmi vous et n'épargneront pas le troupeau. Et même dans vos propres rangs, des gens diront des mensonges pour entraîner ainsi les disciples à leur suite. Veillez donc et souvenez-vous que, pendant trois ans, jour et nuit, je n'ai pas cessé, avec des larmes, de mettre en garde chacun de vous. Et maintenant, je vous remets à Dieu et à la parole de sa grâce. Elle a le pouvoir de vous fortifier dans la foi et de vous accorder l'héritage qu'il réserve à tous ceux qui lui appartiennent. Je n'ai désiré ni l'argent, ni l'or, ni les vêtements de qui que ce soit. Vous savez vous-mêmes que j'ai travaillé de mes propres mains pour gagner ce qui nous était nécessaire pour ceux qui m'accompagnaient et pour moi. Je vous ai montré en tout qu'il faut travailler ainsi pour venir en aide aux personnes faibles, en nous souvenant de ce que le Seigneur Jésus a dit lui-même: “Il y a plus de bonheur à donner qu'à recevoir!” » Après ces mots, Paul se mit à genoux avec eux et pria. Tous pleuraient et se jetaient au cou de Paul pour l'embrasser. Ils étaient surtout attristés parce que Paul avait dit qu'ils ne le reverraient plus. Puis ils l'accompagnèrent jusqu'au bateau. Quand nous sommes parvenus à nous séparer d'eux, nous sommes partis en bateau pour aller directement à Cos; le lendemain nous sommes arrivés à Rhodes, et de là nous nous sommes rendus à Patara. Nous y avons trouvé un bateau qui allait en Phénicie; nous avons embarqué et nous sommes partis. Arrivés en vue de Chypre, nous avons passé au sud de cette île pour naviguer vers la Syrie. Nous avons abordé à Tyr où le bateau devait décharger sa cargaison. Nous y avons trouvé des disciples et nous sommes restés une semaine avec eux. Avertis par l'Esprit saint, ils disaient à Paul de ne pas aller à Jérusalem. Mais une fois cette semaine achevée, nous nous sommes remis en route. Ils nous accompagnèrent tous, avec les femmes et les enfants, jusqu'en dehors de la ville. Nous nous sommes agenouillés au bord de la mer et nous avons prié. Puis, après nous être dit adieu les uns aux autres, nous sommes montés à bord du bateau, tandis qu'ils retournaient chez eux. Nous avons achevé notre traversée en allant de Tyr à Ptolémaïs. Après avoir salué les frères et les sœurs dans cette ville, nous sommes restés un jour avec eux. Le lendemain, nous sommes repartis et nous sommes arrivés à Césarée. Là, nous sommes entrés dans la maison de Philippe l'évangéliste et nous avons logé chez lui. C'était l'un des sept qu'on avait choisis à Jérusalem. Il avait quatre filles non mariées qui donnaient des messages de la part de Dieu. Nous étions là depuis plusieurs jours, lorsque arriva de la Judée un prophète nommé Agabus. Il vint à nous, prit la ceinture de Paul, s'en servit pour se ligoter les pieds et les mains et dit: « Voici ce que déclare l'Esprit saint: l'homme à qui appartient cette ceinture sera ligoté de cette façon par les autorités juives à Jérusalem, puis ils le livreront à des étrangers. » Après avoir entendu ces mots, nous-mêmes ainsi que les frères et sœurs de Césarée avons supplié Paul de ne pas monter à Jérusalem. Mais il répondit: « Pourquoi pleurez-vous et cherchez-vous à briser mon courage? Je suis prêt, moi, non seulement à être ligoté, mais encore à mourir à Jérusalem pour la cause du Seigneur Jésus. » Comme nous ne parvenions pas à le convaincre, nous n'avons pas insisté et nous avons dit: « Que la volonté du Seigneur soit faite! » Quelques jours plus tard, nous nous sommes préparés et nous sommes montés à Jérusalem. Des disciples de Césarée nous y accompagnèrent; ils nous conduisirent chez quelqu'un qui devait nous loger, un certain Mnason, de Chypre, qui était disciple depuis longtemps. À notre arrivée à Jérusalem, les frères et les sœurs nous reçurent avec joie. Le lendemain, Paul alla avec nous chez Jacques où tous les anciens de l'Église se réunirent. Paul les salua et leur raconta en détail tout ce que Dieu avait accompli par son activité chez ceux qui ne sont pas Juifs. Après l'avoir entendu, ils louèrent Dieu. Puis ils dirent à Paul: « Tu vois, frère, combien de milliers de Juifs sont devenus chrétiens: ils sont tous très attachés à la Loi. Or, voici ce qu'on leur a déclaré: tu enseignerais à tous les Juifs qui vivent au milieu d'autres peuples d'abandonner la loi de Moïse; tu leur dirais de ne plus circoncire leurs enfants et de ne plus suivre les coutumes juives. Que faire? Ils vont certainement apprendre que tu es arrivé. Eh bien, fais ce que nous te disons. Il y a ici quatre hommes qui ont fait un vœu. Emmène-les, participe avec eux à la cérémonie de purification et paie leurs dépenses, pour qu'ils puissent se faire raser la tête. Ainsi, tout le monde saura qu'il n'y a rien de vrai dans ce qu'on a raconté à ton sujet, mais que, toi aussi, tu vis dans l'obéissance à la loi de Moïse. Quant aux membres des autres peuples qui sont devenus chrétiens, nous leur avons communiqué par écrit nos décisions: ils ne doivent manger ni viandes provenant de sacrifices offerts aux idoles, ni sang, ni chair d'animaux étranglés, et ils doivent se garder de la débauche. » Paul emmena ces quatre hommes et, le lendemain, il participa avec eux à la cérémonie de purification. Il alla dans le temple pour indiquer à quel moment les jours de la purification seraient achevés, c'est-à-dire à quel moment on offrirait le sacrifice pour chacun d'eux. Les sept jours allaient s'achever quand des Juifs de la province d'Asie virent Paul dans le temple. Ils excitèrent toute la foule et se saisirent de lui, en hurlant: « Israélites, à l'aide! Voici l'homme qui donne partout et à tous un enseignement dirigé contre le peuple d'Israël, contre la loi de Moïse et contre ce temple. Et maintenant, il a même introduit dans le temple des gens qui n'étaient pas Juifs et il a ainsi profané ce saint lieu! » En fait, auparavant, ils avaient vu Trophime d'Éphèse avec Paul dans la ville et ils pensaient que Paul l'avait introduit dans le temple. L'agitation se répandit dans la ville entière et le peuple accourut de tous côtés. Les gens se saisirent de Paul et le traînèrent hors du temple dont ils fermèrent aussitôt les portes. Ils cherchaient à tuer Paul, quand on vint informer le commandant du bataillon romain que tout Jérusalem s'agitait. Immédiatement, le commandant prit avec lui des soldats et des officiers et courut vers la foule. À la vue du commandant et des soldats, on cessa de frapper Paul. Le commandant s'approcha de celui-ci, le fit arrêter et ordonna de l'attacher avec deux chaînes; puis il demanda qui il était et ce qu'il avait fait. Mais, dans la foule, les uns criaient une chose, les autres une autre. Le commandant ne pouvait rien apprendre de précis en raison du tapage; il ordonna donc de conduire Paul dans la caserne. Quand Paul arriva sur les marches de l'escalier, les soldats durent le porter, à cause de la violence de la foule, car un grand nombre de gens le suivaient en hurlant: « À mort! » Au moment où on faisait entrer Paul dans la caserne, il dit au commandant: « M'est-il permis de te dire quelque chose? » Le commandant lui demanda: « Tu sais le grec? Tu n'es donc pas cet Égyptien qui, récemment, a provoqué une révolte et emmené au désert 4 000 rebelles armés? » Paul répondit: « Moi, je suis Juif, né à Tarse en Cilicie, citoyen d'une ville importante. Permets-moi, je t'en prie, de parler au peuple. » Le commandant le lui permit. Paul, debout sur les marches, fit au peuple un signe de la main pour obtenir le silence. Tous se turent et Paul leur adressa la parole en araméen: « Vous qui appartenez au même peuple que moi, écoutez ce que j'ai maintenant à vous dire pour ma défense. » Lorsqu'ils entendirent qu'il leur parlait en araméen, ils se tinrent encore plus tranquilles. Alors Paul déclara: « Je suis Juif, né à Tarse en Cilicie; mais j'ai été élevé ici, à Jérusalem, et j'ai eu comme maître Gamaliel qui m'a appris à connaître exactement la loi de nos ancêtres. J'étais plein de zèle pour Dieu, comme vous l'êtes tous aujourd'hui. J'ai persécuté à mort ceux qui suivaient le chemin du Seigneur. J'ai fait arrêter et jeter en prison des hommes et des femmes. Le grand-prêtre et l'assemblée des anciens peuvent témoigner que je dis la vérité. J'ai même reçu d'eux des lettres pour les frères juifs de Damas et je me suis rendu dans cette ville: je voulais arrêter les croyants qui s'y trouvaient, et les amener ligotés à Jérusalem pour les faire punir. J'étais en route et j'approchais de Damas, quand, tout à coup, vers midi, une grande lumière qui venait du ciel brilla autour de moi. Je suis tombé à terre et j'ai entendu une voix qui me disait: “Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu?” J'ai demandé: “Qui es-tu, Seigneur?” Il m'a répondu: “Je suis Jésus de Nazareth, celui que toi tu persécutes.” Mes compagnons de voyage ont vu la lumière, mais ils n'ont pas entendu la voix de celui qui me parlait. J'ai demandé: “Que dois-je faire, Seigneur?” Le Seigneur m'a dit: “Relève-toi, va à Damas, et là on te dira tout ce qu'il t'est ordonné de faire.” Comme cette lumière éclatante m'avait aveuglé, les personnes qui m'accompagnaient m'ont pris par la main et m'ont conduit à Damas. Il y avait là un certain Ananias, un homme qui honorait Dieu en suivant la Loi et que tous les Juifs de Damas estimaient. Il est venu me trouver, s'est tenu près de moi et il m'a dit: “Saul, mon frère, retrouve la vue!” Au même moment, la vue m'a été rendue et je l'ai vu. Il a ajouté: “Le Dieu de nos ancêtres t'a choisi d'avance pour que tu connaisses sa volonté, que tu voies le seul juste et que tu entendes sa propre voix. Car tu seras son témoin pour annoncer devant tous les humains ce que tu as vu et entendu. Et maintenant, pourquoi attendre encore? Lève-toi, sois baptisé et lavé de tes péchés en faisant appel à son nom.” Je suis retourné à Jérusalem et, alors que je priais dans le temple, j'ai eu une vision. J'ai vu le Seigneur qui m'a dit: “Vite, dépêche-toi de quitter Jérusalem, car ses habitants n'accepteront pas ton témoignage à mon sujet.” J'ai répondu: “Seigneur, ils savent bien que j'allais dans chaque synagogue pour jeter en prison et faire battre ceux qui croient en toi. Et quand Étienne, ton témoin, a été mis à mort, j'étais là moi aussi. J'ai approuvé ceux qui le tuaient, j'ai même gardé leurs vêtements.” Le Seigneur m'a dit alors: “Va, car je t'enverrai au loin, vers les autres peuples!” » La foule écouta Paul jusqu'à ces derniers mots; puis tous commencèrent à crier: « Débarrassez-nous de cet homme! À mort! Il n'est pas digne de vivre sur cette terre! » Ils hurlaient, arrachaient leurs vêtements et lançaient de la poussière en l'air. Le commandant romain ordonna de faire entrer Paul dans la caserne et de le battre à coups de fouet pour l'obliger à parler, afin de savoir pour quelle raison la foule criait ainsi contre lui. Mais quand on l'attacha pour le fouetter, Paul dit à l'officier qui était là: « Avez-vous le droit de fouetter un citoyen romain qui n'a même pas été jugé? » Dès qu'il eut entendu ces mots, l'officier alla avertir le commandant: « Que vas-tu faire? lui dit-il. C'est un citoyen romain! » Le commandant vint auprès de Paul et lui demanda: « Dis-moi, es-tu vraiment citoyen romain? » « Oui », répondit Paul. Le commandant reprit: « J'ai dû payer une grosse somme d'argent pour devenir citoyen romain. » – « Et moi, répondit Paul, je le suis de naissance. » Aussitôt, ceux qui allaient le battre pour le faire parler s'éloignèrent de lui; le commandant lui-même prit peur, quand il se rendit compte que Paul était un citoyen romain et qu'il l'avait fait enchaîner. Le commandant voulait savoir de façon précise de quoi les autorités juives accusaient Paul; c'est pourquoi, le lendemain, il le fit délier de ses chaînes et convoqua les grands-prêtres et tout le conseil suprême. Puis il amena Paul et le fit comparaître devant eux. Paul fixa les yeux sur les membres du conseil et dit: « Frères, c'est avec une conscience tout à fait tranquille que j'ai servi Dieu jusqu'à ce jour. » Le grand-prêtre Ananias ordonna à ceux qui étaient près de Paul de le frapper sur la bouche. Alors Paul lui dit: « C'est Dieu qui te frappera, espèce de mur blanchi! Tu sièges là pour me juger selon la Loi et, contrairement à la Loi, tu ordonnes de me frapper? » Ceux qui étaient près de Paul lui dirent: « C'est le grand-prêtre de Dieu que tu insultes! » Paul répondit: « J'ignorais, frères, que c'était le grand-prêtre. En effet, l'Écriture déclare: “Tu ne diras pas de mal d'un chef de ton peuple!” » Paul savait que les membres du conseil étaient en partie des sadducéens et en partie des pharisiens; c'est pourquoi il s'écria devant eux: « Frères, je suis pharisien, fils de pharisiens. C'est parce que j'espère en la résurrection des morts que je suis mis en jugement. » À peine eut-il dit cela que les pharisiens et les sadducéens commencèrent à se disputer, et l'assemblée se divisa. Les sadducéens affirment en effet qu'il n'y a pas de résurrection et qu'il n'y a ni anges, ni esprits, tandis que les pharisiens croient en tout cela. On criait de plus en plus fort. Quelques spécialistes des Écritures, membres du parti des pharisiens, se levèrent et protestèrent vivement: « Nous ne trouvons aucun mal en cet homme. Et si un esprit ou un ange lui avait parlé? » La dispute devint si violente que le commandant eut peur qu'ils ne mettent Paul en pièces. C'est pourquoi il ordonna à ses soldats de descendre dans l'assemblée pour arracher Paul à leurs mains et le ramener dans la caserne. La nuit suivante, le Seigneur apparut à Paul et lui dit: « Courage! Tu m'as rendu témoignage ici, à Jérusalem, et il faut aussi que tu témoignes à Rome. » Le lendemain matin, des Juifs formèrent un complot: ils s'engagèrent sous serment à ne rien manger ni boire avant d'avoir tué Paul. Ceux qui avaient formé ce complot étaient plus de quarante. Ils allèrent trouver les grands-prêtres et les anciens, pour leur dire: « Nous nous sommes engagés par serment devant Dieu à ne rien manger avant d'avoir tué Paul. Vous donc, en accord avec le conseil suprême, demandez maintenant au commandant qu'il vous amène Paul, en prétendant que vous désirez examiner son cas de plus près. De notre côté, nous nous tenons prêts à le tuer avant qu'il arrive ici. » Mais un neveu de Paul, le fils de sa sœur, entendit parler de ce complot. Il se rendit à la caserne, y entra et avertit Paul. Alors Paul appela un des officiers et lui dit: « Conduis ce jeune homme au commandant, car il a quelque chose à lui communiquer. » L'officier l'emmena donc, le conduisit au commandant et dit: « Le prisonnier Paul m'a appelé et m'a demandé de t'amener ce jeune homme qui a quelque chose à te communiquer. » Le commandant prit le jeune homme par la main, se retira seul avec lui et lui demanda: « Qu'as-tu à me dire? » Il répondit: « Les autorités juives ont convenu de te demander d'amener Paul demain devant le conseil suprême, sous prétexte d'examiner son cas de plus près. Mais ne les crois pas! Car plus de quarante d'entre eux lui préparent un piège. Ils se sont engagés par serment devant Dieu à ne rien manger ni boire avant de l'avoir supprimé. Ils sont prêts maintenant et n'attendent plus que ta décision. » Après avoir recommandé au jeune homme de ne confier à personne ce qu'il lui avait raconté, le commandant le renvoya. Ensuite le commandant appela deux de ses officiers et leur donna cet ordre: « Rassemblez deux cents soldats, ainsi que soixante-dix cavaliers et deux cents hommes armés de lances, et soyez tous prêts à partir pour Césarée à neuf heures du soir. Préparez aussi des chevaux pour transporter Paul et le mener sain et sauf au gouverneur Félix. » Puis il écrivit la lettre suivante: « Claude Lysias adresse ses salutations au très honorable gouverneur Félix. Les Juifs s'étaient emparés de l'homme que je t'envoie et allaient le supprimer, quand j'ai appris qu'il était citoyen romain: je suis alors intervenu avec mes soldats et je l'ai délivré. Comme je voulais savoir de quoi les Juifs l'accusaient, je l'ai amené devant leur conseil suprême. J'ai découvert qu'ils l'accusaient à propos de questions relatives à leur propre loi, mais qu'on ne pouvait lui reprocher aucune faute pour laquelle il aurait mérité la mort ou la prison. Puis j'ai été averti qu'un complot se préparait contre lui; j'ai aussitôt décidé de te l'envoyer et j'ai demandé à ses accusateurs de porter leur plainte contre lui devant toi. » Les soldats exécutèrent les ordres qu'ils avaient reçus: ils prirent Paul et le menèrent de nuit à Antipatris. Le lendemain, les soldats qui étaient à pied retournèrent à la forteresse et ils laissèrent les cavaliers continuer le voyage avec Paul. Dès leur arrivée à Césarée, les cavaliers remirent la lettre au gouverneur et lui présentèrent Paul. Le gouverneur lut la lettre et demanda à Paul de quelle province il était. Apprenant qu'il était de Cilicie, il lui dit: « Je t'interrogerai quand tes accusateurs seront arrivés. » Et il donna l'ordre de garder Paul dans le palais d'Hérode. Cinq jours après, le grand-prêtre Ananias descendit à Césarée avec quelques anciens et un avocat, un certain Tertullus. Ils se présentèrent devant le gouverneur Félix pour déposer leur plainte contre Paul. Celui-ci fut appelé et Tertullus se mit à l'accuser: « Très honorable Félix, grâce à toi nous jouissons d'une paix complète et c'est à ta sage administration que nous devons les réformes effectuées pour le bien de ce pays. Pour tout ce que nous recevons ainsi en tout temps et partout, nous te sommes très reconnaissants. Mais je ne veux pas abuser de ton temps, c'est pourquoi je te prie d'avoir la bonté de nous écouter juste un instant. Nous nous sommes aperçus que cet homme est quelqu'un d'extrêmement nuisible: en tant que chef de file du parti des Nazaréens, il provoque du désordre chez tous les Juifs du monde. Si tu l'interroges, tu pourras toi-même te rendre compte que toutes nos accusations sont vraies. » Les autorités juives appuyèrent l'accusation et déclarèrent que c'était exact. Le gouverneur fit signe à Paul de parler et celui-ci déclara: « Je sais que tu exerces la justice sur notre pays depuis de nombreuses années; c'est donc avec confiance que je présente ma défense devant toi. Comme tu peux le vérifier toi-même, il n'y a pas plus de douze jours que je suis monté à Jérusalem pour me prosterner devant Dieu. Personne ne m'a trouvé dans le temple en train de discuter avec qui que ce soit ou en train d'exciter la foule, et cela pas davantage dans les synagogues ou ailleurs dans la ville. Ces gens sont incapables de te prouver ce dont ils m'accusent maintenant. Cependant, je reconnais ceci devant toi: je suis engagé sur le chemin nouveau qu'ils jugent sectaire; mais je sers le Dieu de nos ancêtres et je crois tout ce qui est écrit dans les livres de la Loi et des Prophètes. J'ai cette espérance en Dieu, espérance qu'ils ont eux-mêmes, que les êtres humains, les bons comme les mauvais, ressusciteront. C'est pourquoi je m'efforce d'avoir toujours la conscience irréprochable devant Dieu et devant les êtres humains. Après une absence de plusieurs années, je suis revenu à Jérusalem pour apporter une aide financière à mon peuple et pour présenter des offrandes à Dieu. Voilà à quoi j'étais occupé quand ils m'ont trouvé dans le temple: j'avais alors participé à la cérémonie de purification, il n'y avait ni foule autour de moi, ni désordre. Mais quelques Juifs de la province d'Asie étaient là et ce sont eux qui auraient dû se présenter devant toi pour m'accuser, s'ils ont quelque chose contre moi. Ou bien, que ces personnes, ici, disent de quel crime elles m'ont reconnu coupable quand j'ai comparu devant le conseil suprême. À moins qu'il ne s'agisse de cette seule déclaration que j'ai faite à voix forte, debout devant eux: “C'est parce que je crois en la résurrection des morts que je suis mis aujourd'hui en jugement devant vous!” » Félix, qui était bien renseigné au sujet de ce nouvel enseignement, renvoya à plus tard la suite du procès en disant aux accusateurs: « Quand le commandant Lysias viendra, je jugerai votre affaire. » Il ordonna à l'officier de garder Paul en prison, tout en lui laissant une certaine liberté et en permettant à ses amis de lui rendre des services. Quelques jours plus tard, Félix vint avec sa femme Drusille, qui était juive. Il envoya chercher Paul et écouta ce qu'il avait à dire au sujet de la foi en Jésus Christ. Mais au moment où Paul parlait de la manière juste de vivre, de la maîtrise de soi et du jugement à venir, Félix, saisi de crainte, lui dit: « Cela suffit pour le moment. Quand j'aurai le temps, je te rappellerai. » Il espérait aussi que Paul lui donnerait de l'argent; c'est pourquoi il le faisait souvent venir pour parler avec lui. Deux années passèrent ainsi, puis Porcius Festus succéda à Félix. Ce dernier, qui voulait plaire aux Juifs, laissa Paul en prison. Trois jours après son arrivée dans la province, Festus monta de Césarée à Jérusalem. Les chefs des prêtres et les notables juifs vinrent lui présenter leur plainte contre Paul. Ils lui demandèrent de leur accorder la faveur de ramener Paul à Jérusalem; en fait, ils avaient formé un complot contre lui et voulaient le tuer en chemin. Mais Festus répondit que Paul était en prison à Césarée et que lui-même allait bientôt repartir. Il ajouta: « Que ceux d'entre vous qui sont influents m'accompagnent à Césarée et qu'ils accusent cet homme, s'il a fait quelque chose de mal. » Festus passa huit à dix jours seulement parmi eux, puis il retourna à Césarée. Le lendemain, il prit place au tribunal et donna l'ordre d'amener Paul. Quand celui-ci fut arrivé, les Juifs qui étaient venus de Jérusalem l'entourèrent et portèrent contre lui de nombreuses et graves accusations qu'ils étaient incapables de justifier. Paul se défendait en disant: « Je n'ai commis aucune faute, ni contre la loi des Juifs, ni contre le temple, ni contre l'empereur. » Festus, qui voulait plaire aux Juifs, demanda à Paul: « Veux-tu te rendre à Jérusalem pour y être jugé devant moi au sujet de cette affaire? » Paul répondit: « Je me tiens devant le tribunal de l'empereur et c'est là que je dois être jugé. Je n'ai rien fait de mal contre les Juifs, comme tu le sais très bien toi-même. Si je suis coupable et si j'ai commis une action pour laquelle je mérite la mort, je ne refuse pas de mourir. Mais s'il n'y a rien de vrai dans les accusations que ces gens portent contre moi, personne n'a le droit de me livrer à eux. Je fais appel à l'empereur. » Alors Festus, après avoir parlé avec ses conseillers, répondit: « Tu as fait appel à l'empereur, tu iras donc devant l'empereur. » Quelques jours plus tard, le roi Agrippa et Bérénice, sa sœur, arrivèrent à Césarée pour saluer Festus. Comme ils passaient là plusieurs jours, Festus présenta au roi le cas de Paul: « Il y a ici, lui dit-il, un homme que Félix a laissé en prison. Lorsque je suis allé à Jérusalem, les grands-prêtres et les anciens des Juifs ont porté plainte contre lui et m'ont demandé de le condamner. Je leur ai répondu que les Romains n'ont pas l'habitude de livrer un accusé à la justice avant qu'il ait eu l'occasion, face à ses adversaires, de se défendre contre leurs accusations. Ils sont alors venus ici avec moi. Sans perdre de temps, j'ai pris place au tribunal le lendemain même et j'ai donné l'ordre d'amener cet homme. Ses adversaires se sont présentés, mais ils ne l'ont accusé d'aucun des méfaits auxquels je pensais. Ils avaient seulement avec lui des discussions au sujet de leur propre religion et d'un certain Jésus, qui est mort et que Paul affirmait être vivant. Pour ma part, je ne voyais pas comment procéder dans un tel cas, c'est pourquoi je lui ai proposé d'aller à Jérusalem pour y être jugé au sujet de cette affaire. Mais Paul a fait appel: il a demandé que son cas soit jugé par l'empereur. J'ai donc donné l'ordre de le garder en prison jusqu'à ce que je l'envoie à l'empereur. » Agrippa dit à Festus: « Je voudrais bien entendre moi-même cet homme. » – « Demain, tu l'entendras », répondit Festus. Le lendemain donc, Agrippa et Bérénice arrivèrent en cortège solennel et entrèrent dans la salle d'audience avec les chefs militaires et les notables de la ville. Sur un ordre de Festus, Paul fut amené. Puis Festus déclara: « Roi Agrippa et vous tous qui êtes présents avec nous, vous voyez cet homme: toute la population juive est venue se plaindre de lui auprès de moi, aussi bien à Jérusalem qu'ici, en criant qu'il n'était plus digne de vivre. Mais moi, j'ai constaté qu'il n'a commis aucune action pour laquelle il mériterait la mort. Cependant, lui-même a fait appel à l'empereur; j'ai donc décidé de le lui envoyer. Toutefois, je n'ai rien de précis à écrire à l'empereur sur son cas; c'est pourquoi je l'ai fait comparaître devant vous, et surtout devant toi, roi Agrippa, afin que, après l'interrogatoire, j'aie quelque chose à écrire. Il me semble absurde, en effet, d'envoyer à Rome un prisonnier sans indiquer clairement les accusations portées contre lui. » Agrippa dit à Paul: « Il t'est permis de parler de toi. » Alors Paul étendit la main et présenta sa défense en ces termes: « Roi Agrippa, je m'estime heureux d'avoir aujourd'hui à me défendre devant toi de tout ce dont les autorités juives m'accusent, et cela en particulier parce que tu connais bien toutes les coutumes des Juifs et leurs sujets de discussion. Je te prie donc de m'écouter avec patience. Tous les Juifs savent ce qu'a été ma vie, dès ma jeunesse; ils savent comment j'ai vécu depuis le début au milieu de mon peuple et à Jérusalem. Ils me connaissent depuis longtemps et peuvent témoigner, s'ils le veulent, que j'ai vécu en tant que membre du parti le plus strict de notre religion, celui des pharisiens. Et maintenant, je suis mis en jugement parce que j'espère en la promesse que Dieu a faite à nos ancêtres. Les douze tribus de notre peuple espèrent voir l'accomplissement de cette promesse en servant Dieu avec ardeur jour et nuit. Et c'est à cause de cette espérance, roi Agrippa, que les Juifs m'accusent! Pourquoi estimez-vous incroyable, vous Juifs, que Dieu ressuscite les morts? Moi-même, j'avais pensé devoir combattre par tous les moyens Jésus de Nazareth. C'est ce que j'ai fait aussi à Jérusalem. J'ai reçu autorité des chefs des prêtres et j'ai jeté en prison beaucoup de croyants; et, quand on les condamnait à mort, je donnais mon approbation. Souvent, en allant d'une synagogue à l'autre, je les faisais punir sévèrement et je voulais les obliger à renier leur foi. Ma fureur contre eux était telle que j'allais les persécuter jusque dans les villes étrangères. C'est ainsi que je me suis rendu à Damas avec l'autorité et la mission que m'avaient confiées les grands-prêtres. J'étais en route, vers midi, roi Agrippa, lorsque j'ai vu une lumière qui venait du ciel, plus éclatante que celle du soleil, et qui brillait autour de moi et de mes compagnons de voyage. Nous sommes tous tombés à terre et j'ai entendu une voix qui me disait en araméen: “Saul, Saul, pourquoi me persécutes-tu? C'est en vain que tu résistes, comme l'animal résiste contre le bâton de son maître.” J'ai demandé: “Qui es-tu, Seigneur?” Et le Seigneur m'a répondu: “Je suis Jésus, celui que toi tu persécutes. Mais relève-toi, tiens-toi debout. Je te suis apparu pour faire de toi mon serviteur; tu seras mon témoin pour annoncer comment tu m'as vu aujourd'hui et pour proclamer ce que je te révélerai encore. Je te délivrerai du peuple juif et des autres peuples vers lesquels je t'enverrai. Je t'envoie pour que tu leur ouvres les yeux, pour que tu les ramènes de l'obscurité à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu. S'ils croient en moi, ils recevront le pardon de leurs péchés et une place parmi ceux qui appartiennent à Dieu.” Et ainsi, roi Agrippa, je n'ai pas désobéi à la vision qui m'est venue du ciel. Mais j'ai annoncé la bonne nouvelle d'abord aux habitants de Damas et de Jérusalem, puis à ceux de toute la Judée et à ceux des autres pays; je les ai appelés à changer de vie, à se tourner vers Dieu et à manifester par des actes ce changement. C'est pour cette raison que des Juifs m'ont saisi alors que j'étais dans le temple et qu'ils ont essayé de me tuer. Mais Dieu m'a accordé sa protection jusqu'à ce jour et je suis encore là pour apporter mon témoignage à tous, aux petits comme aux grands. Je n'affirme rien d'autre que ce que les prophètes et Moïse ont annoncé: à savoir que le Christ aurait à souffrir, qu'il serait le premier à ressusciter d'entre les morts et qu'il annoncerait la lumière du salut à notre peuple et à tous les autres. » Alors que Paul présentait ainsi sa défense, Festus s'écria: « Tu délires, Paul! Tu as tellement étudié que tu en deviens fou! » Paul lui répondit: « Je ne suis pas fou, très honorable Festus. Les paroles que je prononce sont vraies et raisonnables. Le roi Agrippa est renseigné sur ces faits et j'en parle donc avec assurance devant lui. Je suis persuadé qu'il n'en ignore aucun, car cela ne s'est pas passé en cachette, dans un coin. Roi Agrippa, crois-tu à ce qu'ont annoncé les prophètes? Je sais que tu y crois! » Agrippa dit à Paul: « Penses-tu faire de moi un chrétien en si peu de temps? » Paul répondit: « Que ce soit bientôt ou plus tard, je prie Dieu que non seulement toi, mais encore vous tous qui m'écoutez aujourd'hui, vous deveniez tels que je suis, à l'exception de ces chaînes! » Le roi, le gouverneur, Bérénice et tous ceux qui se trouvaient avec eux, se levèrent et, en se retirant, ils se dirent les uns aux autres: « Cet homme n'a commis aucune faute pour laquelle il mériterait la mort ou la prison. » Et Agrippa dit à Festus: « Cet homme aurait pu être relâché s'il n'avait pas fait appel à l'empereur. » Lorsqu'il fut décidé que nous partirions en bateau pour l'Italie, on remit Paul et quelques autres prisonniers à un officier appelé Julius, centurion dans le bataillon dit « bataillon de l'empereur ». Nous avons embarqué sur un bateau d'Adramytte, qui devait se diriger vers les ports de la province d'Asie, et nous sommes partis. Aristarque, un Macédonien de Thessalonique, était avec nous. Le lendemain, nous sommes arrivés à Sidon. Julius, qui traitait Paul avec bienveillance, lui permit d'aller voir ses amis pour recevoir ce dont il avait besoin. Après être repartis de là, nous avons longé la côte abritée de l'île de Chypre, car les vents étaient contraires. Nous avons traversé la mer près de la Cilicie et de la Pamphylie, et nous sommes arrivés à Myra, en Lycie. Là, l'officier romain trouva un bateau d'Alexandrie qui allait en Italie et il nous fit monter à son bord. Pendant plusieurs jours, nous avons navigué lentement et c'est avec beaucoup de peine que nous sommes parvenus devant la ville de Cnide. Comme le vent nous empêchait d'aller plus loin dans cette direction, nous sommes passés par le cap Salmoné pour nous trouver du côté abrité de l'île de Crète. Nous avons avancé avec beaucoup de difficultés le long de la côte et nous sommes arrivés à un endroit appelé Bons-Ports, près de la ville de Lasée. Nous avions perdu beaucoup de temps et il devenait dangereux de continuer à naviguer, car le jour du jeûne d'automne était déjà passé. C'est pourquoi Paul donna cet avertissement aux marins: « Je vois, mes amis, que ce voyage sera dangereux: le bateau et sa cargaison subiront de graves dommages et, de plus, nous risquons nous-mêmes d'y perdre la vie. » Mais l'officier romain avait davantage confiance dans l'opinion du capitaine et du propriétaire du bateau que dans les paroles de Paul. En outre, le port ne convenait pas pour y passer l'hiver; c'est pourquoi la plupart des hommes à bord décidèrent de partir de là: ils voulaient atteindre, si possible, Phénix, un port de Crète tourné vers le sud-ouest et le nord-ouest, pour y passer l'hiver. Un léger vent du sud se mit à souffler, et ils se crurent en mesure de réaliser leur projet. Ils levèrent l'ancre et avancèrent en se tenant très près de la côte de Crète. Mais bientôt, un vent violent appelé Euraquilon descendit des montagnes de l'île. Le bateau fut entraîné: il était impossible de le maintenir contre le vent et nous avons dû nous laisser entraîner à la dérive. Nous avons passé au sud d'une petite île appelée Cauda, qui nous abritait un peu. Nous avons réussi alors, avec beaucoup de peine, à nous rendre maîtres du canot de sauvetage. Les marins l'ont remonté à bord, puis ils ont attaché des cordes de secours tout autour du bateau. Comme ils craignaient d'aller se jeter sur les bancs de sable des côtes de Libye, ils lâchèrent l'ancre flottante et se laissèrent ainsi entraîner par le vent. La tempête continuait à nous secouer si violemment que, le lendemain, ils jetèrent la cargaison à la mer; le jour suivant, ils lancèrent de leurs propres mains l'équipement du bateau par-dessus bord. Pendant plusieurs jours, on ne vit ni le soleil, ni les étoiles, et la tempête restait toujours aussi forte. Nous avons finalement perdu tout espoir d'être sauvés. Ceux qui étaient à bord n'avaient rien mangé depuis longtemps. Alors Paul, debout devant eux, leur dit: « Vous auriez dû m'écouter, mes amis, et ne pas quitter la Crète; nous aurions ainsi évité ces dommages et ces pertes. Mais maintenant, je vous invite à prendre courage, car aucun de vous ne perdra la vie; le bateau seul sera perdu. Cette nuit, en effet, un ange du Dieu à qui j'appartiens et que je sers s'est approché de moi et m'a dit: “N'aie pas peur, Paul! Il faut que tu comparaisses devant l'empereur, et Dieu, dans sa bonté pour toi, t'accorde la vie de toutes les personnes qui naviguent avec toi.” Courage donc, mes amis, car j'ai confiance en Dieu: il en sera comme il m'a dit. Nous devons échouer sur la côte d'une île. » C'était la quatorzième nuit que la tempête nous emportait sur la mer Méditerranée. Vers minuit, les marins eurent l'impression que nous approchions d'une terre. Ils lancèrent une sonde et trouvèrent que l'eau était profonde de trente-sept mètres; un peu plus loin, ils lancèrent de nouveau la sonde et trouvèrent vingt-huit mètres de profondeur. Ils craignaient que notre bateau ne heurte des rochers, c'est pourquoi ils jetèrent quatre ancres à l'arrière et attendirent avec impatience la venue du jour. Cependant, les marins cherchaient à s'échapper du navire; ils firent descendre à l'eau le canot de sauvetage et prétendirent qu'ils voulaient fixer des ancres à l'avant du bateau. Paul dit à l'officier romain et aux soldats: « Si ces gens ne restent pas sur le bateau, vous ne pouvez pas être sauvés. » Alors les soldats coupèrent les cordes qui retenaient le canot et le laissèrent filer. Avant la venue du jour, Paul les invita tous à prendre de la nourriture, en disant: « Voici aujourd'hui quatorze jours que dure votre attente angoissée et que vous restez sans rien manger. Je vous invite donc à prendre de la nourriture, car vous en avez besoin pour être sauvés. Aucun de vous ne perdra même un cheveu de sa tête. » Sur ces mots, Paul prit du pain et remercia Dieu devant tous, puis il le partagea et se mit à manger. Tous reprirent courage et mangèrent aussi. Nous étions, sur le bateau, 276 personnes en tout. Quand chacun eut mangé à sa faim, on jeta le blé à la mer pour alléger le bateau. Lorsque le jour parut, les marins ne reconnurent pas la terre, mais ils aperçurent une baie avec une plage et ils décidèrent d'y faire aborder le bateau, si c'était possible. Ils détachèrent les ancres et les laissèrent partir dans la mer; ils délièrent en même temps les attaches des gouvernails. Puis ils hissèrent une voile à l'avant du bateau pour que le vent le pousse et ils se dirigèrent vers la plage. Mais ils arrivèrent contre un banc de sable où le bateau resta pris. La partie avant du bateau était enfoncée dans le sable et ne pouvait pas bouger, tandis que la partie arrière était brisée par la violence des vagues. Les soldats voulaient tuer les prisonniers, afin qu'aucun d'eux ne s'échappe à la nage. Mais l'officier romain, qui était décidé à sauver Paul, les empêcha d'exécuter leur projet. Il ordonna à ceux qui savaient nager de sauter à l'eau les premiers pour gagner la terre; les autres les suivraient en se tenant à des planches ou à ceux qui nageaient depuis le bateau. Et c'est ainsi que tous parvinrent à terre sains et saufs. Une fois sauvés, nous avons appris que l'île s'appelait Malte. Ses habitants nous traitèrent avec une très grande bienveillance: comme la pluie s'était mise à tomber et qu'il faisait froid, ils allumèrent un grand feu autour duquel ils nous accueillirent tous. Paul ramassa un tas de branches pour le jeter dans le feu, mais une vipère en sortit à cause de la chaleur et s'accrocha à sa main. Quand les habitants de l'île virent cette vipère suspendue à la main de Paul, ils se dirent les uns aux autres: « Cet homme est certainement un assassin, car la justice divine ne lui permet pas de vivre, bien qu'il ait échappé à la mer. » Mais Paul secoua le serpent dans le feu et ne ressentit aucun mal. Les autres s'attendaient à le voir enfler ou tomber mort subitement. Mais, après avoir attendu longtemps, ils constatèrent qu'il ne lui arrivait aucun mal; ils changèrent d'avis et dirent qu'il était un dieu. Près de cet endroit se trouvait la propriété du principal notable de l'île, un homme du nom de Publius. Celui-ci nous reçut aimablement et nous logea pendant trois jours. Le père de Publius était au lit; il souffrait de fièvre et de dysenterie. Paul alla le voir, pria, posa les mains sur lui et le guérit. Après cela, les autres personne de l'île qui étaient malades vinrent aussi et elles furent guéries. On nous manifesta toutes sortes de marques d'honneur et, au moment où nous embarquions, on nous fournit tout ce qui était nécessaire pour notre voyage. Trois mois plus tard, nous sommes repartis sur un bateau d'Alexandrie, appelé Les Dioscures et qui avait passé l'hiver dans un port de l'île. Nous sommes arrivés à Syracuse où nous sommes restés trois jours. De là, nous avons suivi la côte pour atteindre Reggio. Le lendemain, le vent du sud se mit à souffler et nous sommes parvenus en deux jours à Pouzzoles. Dans cette ville, nous avons trouvé des frères et des sœurs qui nous invitèrent à passer une semaine avec eux. C'est ainsi que nous sommes arrivés à Rome. Les frères et les sœurs de Rome avaient reçu des nouvelles à notre sujet et vinrent à notre rencontre jusqu'au Marché d'Appius et à Trois-Auberges. Dès que Paul les vit, il remercia Dieu et se sentit encouragé. Après notre arrivée à Rome, on permit à Paul d'avoir un domicile personnel, avec un soldat qui le gardait. Trois jours plus tard, Paul invita chez lui les notables des Juifs de Rome. Quand ils furent réunis, il leur dit: « Frères, bien que je n'aie rien fait contre notre peuple ni contre les coutumes de nos ancêtres, j'ai été arrêté à Jérusalem et livré aux Romains. Après m'avoir interrogé, ceux-ci voulaient me relâcher, car ils n'avaient trouvé en moi aucune raison de me condamner à mort. Mais les autorités juives s'y sont opposées et j'ai été obligé d'en appeler à l'empereur, sans pourtant avoir l'intention d'accuser mon peuple. Voilà pourquoi j'ai demandé à vous voir et à vous parler. En effet, je porte ces chaînes à cause de celui qu'espère le peuple d'Israël. » Ils lui répondirent: « Nous n'avons reçu aucune lettre de la Judée à ton sujet et aucun de nos frères n'est venu de là-bas pour nous faire un rapport ou nous dire du mal de toi. Mais nous voudrions bien t'entendre exprimer ce que tu penses, car nous savons que partout des personnes s'opposent à ce parti auquel tu te rattaches. » Ils fixèrent un rendez-vous avec Paul, et, le jour prévu, ils vinrent en plus grand nombre le trouver à l'endroit où il logeait. Depuis le matin jusqu'au soir, Paul leur donna des explications: il leur annonçait le règne de Dieu et cherchait à les convaincre au sujet de Jésus en citant la loi de Moïse et les livres des Prophètes. Les uns furent convaincus par ce qu'il disait, mais les autres refusaient de croire. Alors qu'ils s'en allaient sans parvenir à se mettre d'accord entre eux, Paul leur dit simplement ceci: « L'Esprit saint avait bien raison lorsqu'il s'adressait à vos ancêtres par l'intermédiaire du prophète Ésaïe! Il déclarait: “Va dire à ce peuple: Vous entendrez, mais vous ne comprendrez pas; vous regarderez, mais vous ne verrez pas. Car ce peuple est devenu insensible; ils se sont bouché les oreilles, ils ont fermé les yeux, de peur de voir avec leurs yeux, d'entendre avec leurs oreilles, de comprendre avec leur intelligence et ainsi de revenir à moi pour que je les guérisse.” Sachez-le donc, ajouta Paul, Dieu a envoyé le message du salut à ceux qui ne sont pas Juifs: ils l'écouteront, eux! » [ ] Paul demeura deux années entières dans le logement qu'il avait loué. Il y recevait toutes les personnes qui venaient le voir. Il annonçait le règne de Dieu et enseignait ce qui concerne le Seigneur Jésus Christ, avec une pleine assurance et librement. De la part de Paul, au service de Jésus Christ, appelé à être apôtre et choisi par Dieu pour annoncer sa bonne nouvelle. Dieu avait promis cette bonne nouvelle depuis longtemps dans les saintes Écritures, par l'intermédiaire de ses prophètes. Elle se rapporte à son Fils, notre Seigneur Jésus Christ: en tant qu'être humain, il était descendant du roi David; mais selon l'Esprit saint, il a été manifesté Fils de Dieu avec puissance quand il a été ressuscité d'entre les morts. Par lui, Dieu m'a accordé la faveur d'être apôtre pour l'honneur du Christ, afin d'amener des personnes de tous les peuples à croire en lui et à lui obéir. Vous êtes aussi de ces gens-là, vous que Dieu a appelés pour que vous apparteniez à Jésus Christ. Je vous écris, à vous qui êtes à Rome, vous tous que Dieu aime et qu'il a appelés à vivre pour lui. Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous donnent la grâce et la paix! Avant tout je remercie mon Dieu, par Jésus Christ, au sujet de vous tous, parce qu'on parle de votre foi dans le monde entier. Dieu sait que je dis vrai, lui que je sers de tout mon cœur en annonçant la bonne nouvelle qui concerne son Fils. Il sait que je pense sans cesse à vous toutes les fois que je prie. Je demande à Dieu que, si telle est sa volonté, il me soit enfin possible de me rendre chez vous. En effet, je désire vivement vous voir, afin de vous apporter un don de l'Esprit saint pour que vous en soyez fortifiés. Ou plutôt, je désire être parmi vous pour que nous recevions ensemble un encouragement, moi par votre foi et vous par la mienne. Je veux que vous sachiez, frères et sœurs, que j'ai souvent fait le projet de me rendre chez vous, mais j'en ai été empêché jusqu'à présent. Je souhaitais que mon travail porte du fruit chez vous aussi, comme il en a porté parmi les autres peuples. C'est mon devoir d'aller auprès de tous, les personnes civilisées comme celles qui ne le sont pas, auprès des sages comme auprès des insensées. C'est pourquoi j'ai ce désir de vous apporter la bonne nouvelle, à vous aussi qui habitez Rome. C'est sans honte, en effet, que j'annonce la bonne nouvelle: elle est la force dont Dieu se sert pour sauver toutes les personnes qui mettent leur foi en lui, les Juifs d'abord, mais aussi ceux qui ne sont pas Juifs. En effet, la bonne nouvelle révèle comment Dieu rend les humains justes devant lui. Cette justice vient par la foi et a pour but la foi, comme l'affirme l'Écriture: « Celui qui est juste par la foi vivra. » Du haut du ciel, Dieu révèle sa colère contre toute marque de mépris envers lui et toute injustice commise par les humains qui étouffent la vérité par le mal qu'ils commettent. Et pourtant, ce que l'on peut connaître de Dieu est clair pour eux: Dieu lui-même le leur a montré clairement. En effet, depuis que Dieu a créé le monde, ses qualités invisibles, c'est-à-dire sa puissance éternelle et sa nature divine, se voient fort bien quand on considère ses œuvres. Les humains sont donc inexcusables! Ils connaissent Dieu, mais ils ne l'honorent pas et ils ne le reconnaissent pas comme Dieu. Au contraire, leurs pensées sont devenues stupides et leur cœur insensé a été plongé dans l'obscurité. Ils se prétendent sages mais ils sont fous! Au lieu d'adorer la gloire du Dieu immortel, ils ont adoré des statues représentant un être humain mortel, des oiseaux, des animaux et des reptiles. C'est pourquoi Dieu les a abandonnés à des actions impures, selon les désirs mauvais de leur cœur, de sorte qu'ils se conduisent d'une façon honteuse les uns avec les autres. Ils échangent la vérité concernant Dieu contre le mensonge; ils adorent et ils servent ce que Dieu a créé au lieu du créateur lui-même, qui doit être béni pour toujours! Amen. C'est pourquoi Dieu les a abandonnés à des passions honteuses. Leurs femmes elles-mêmes changent les relations naturelles en des relations contre l'ordre des choses. De même, les hommes abandonnent les relations naturelles avec la femme et brûlent de désir les uns pour les autres. Les hommes commettent des actions honteuses les uns avec les autres et reçoivent ainsi en eux-mêmes la punition que mérite leur égarement. Comme ils ont refusé de reconnaître Dieu, Dieu les a abandonnés à leur intelligence déréglée et, ainsi, ils font ce qu'ils ne devraient pas. Ils sont remplis de toute sorte d'injustice, de mal, d'envie, de méchanceté; ils sont pleins de jalousie, de meurtres, de querelles, de ruse, de perversité. Ils lancent de fausses accusations et ils disent du mal les uns des autres; ils sont ennemis de Dieu, insolents, orgueilleux, vantards. Toujours prêts à imaginer de nouveaux méfaits, ils sont rebelles à leurs parents. Ils sont sans intelligence, ils ne tiennent pas leurs promesses; ils sont durs et sans pitié pour les autres. Ils connaissent bien le juste commandement de Dieu: les personnes qui se conduisent de cette manière méritent la mort. Pourtant, ils continuent à commettre de telles actions et, de plus, ils approuvent aussi ceux qui les commettent. Toi, qui que tu sois, qui juges ainsi les autres, tu es inexcusable. Car, lorsque tu juges les autres et que tu agis comme eux, tu te condamnes toi-même, toi qui juges. Or nous savons que Dieu juge selon la vérité les personnes qui commettent de telles actions. Oui, toi, penses-tu que tu échapperas au jugement de Dieu, toi qui juges les autres pour des actions que tu commets toi-même? Ou bien méprises-tu la grande bonté de Dieu, sa patience et sa générosité? Ne sais-tu pas que la bonté de Dieu t'invite à changer de vie? Mais tu refuses de comprendre, tu n'es pas disposé à changer. C'est pourquoi tu accumules contre toi une colère toujours plus grande pour le jour où Dieu révèlera sa colère et son jugement qui est juste, le jour où il traitera chacun selon ce qu'il aura fait. Il donnera la vie éternelle à ceux qui s'appliquent à faire le bien et qui recherchent ainsi la gloire, l'honneur et la vie immortelle. Mais il montrera sa colère et sa fureur à ceux qui se révoltent contre lui, qui s'opposent à la vérité et qui se font complices de l'injustice. La détresse et l'angoisse frapperont tous ceux qui font le mal, les Juifs d'abord, mais aussi ceux qui ne le sont pas. En revanche, Dieu accordera la gloire, l'honneur et la paix à tous ceux qui font le bien, aux Juifs d'abord, mais aussi à ceux qui ne le sont pas, car Dieu n'avantage personne. Tous ceux qui pèchent sans connaître la loi de Moïse périront sans cette loi; mais tous ceux qui pèchent en connaissant la Loi seront jugés selon cette Loi. Car devant Dieu, les personnes justes ne sont pas celles qui se contentent d'écouter la Loi; ce sont plutôt celles qui la mettent en pratique qui seront déclarées justes. Quand ceux qui ne sont pas Juifs et qui ne connaissent pas la loi de Dieu la mettent d'eux-mêmes en pratique, c'est comme s'ils la portaient au-dedans d'eux, bien qu'ils ne l'aient pas. Ils montrent ainsi que la pratique ordonnée par la Loi est inscrite dans leur cœur. Leur conscience en témoigne également, ainsi que leurs pensées qui parfois les accusent et parfois les défendent. Voilà ce qui paraîtra au jour où Dieu jugera par Jésus Christ tout ce qui est caché dans la vie de chaque personne, comme l'affirme la bonne nouvelle que j'annonce. Mais toi, tu portes le nom de Juif, tu t'appuies sur la Loi et tu mets ta fierté dans ton Dieu; tu connais sa volonté et la Loi t'a enseigné à choisir ce qui est bien; tu crois être un guide pour les aveugles, une lumière pour ceux qui sont dans l'obscurité! Tu crois être un éducateur pour les ignorants et un maître pour les enfants, parce que tu es sûr d'avoir dans la Loi l'expression parfaite de la connaissance et de la vérité! Eh bien, toi qui fais la leçon aux autres, pourquoi ne la fais-tu pas à toi-même? Toi qui prêches qu'on ne doit pas voler, pourquoi voles-tu? Toi qui interdis l'adultère, pourquoi en commets-tu? Toi qui détestes les idoles, pourquoi pilles-tu leurs temples? Tu es fier de la Loi, mais tu déshonores Dieu en faisant le contraire de ce qu'ordonne sa loi! En effet, l'Écriture l'affirme: « À cause de vous, les autres peuples se moquent de Dieu. » Si tu obéis à la Loi, la circoncision t'est utile; mais si tu transgresses la Loi, c'est comme si tu n'étais pas circoncis. Et si celui qui n'est pas circoncis obéit aux commandements de la Loi, Dieu ne le considérera-t-il pas comme s'il était circoncis? Celui qui n'est pas circoncis dans sa chair, mais qui obéit à la Loi, te jugera, toi qui transgresses la Loi, bien que tu possèdes la loi écrite et que tu sois circoncis. En effet, le vrai Juif n'est pas celui qui l'est en apparence et qui est circoncis de façon visible, dans sa chair. Mais le vrai Juif est celui qui l'est intérieurement, qui est circoncis dans son cœur, d'une circoncision qui dépend de l'Esprit de Dieu et non de la loi écrite. Ce vrai Juif reçoit sa louange non des humains, mais de Dieu. – Y a-t-il alors un avantage à être Juif? La circoncision est-elle utile? – L'avantage est grand, à tous égards! Et d'abord, c'est aux Juifs que Dieu a confié ses paroles. – Il est vrai que certains d'entre eux ont été infidèles. Mais quoi, Dieu renoncera-t-il à être fidèle parce qu'eux ne l'ont pas été? – Certainement pas! Il doit être clair que Dieu est vrai, et que « tous les êtres humains sont menteurs, comme le déclare l'Écriture, afin que tu sois révélé juste dans ce que tu dis, et que tu sois vainqueur si l'on te met en jugement. » – Mais si l'injustice que nous commettons fait ressortir la justice de Dieu, qu'allons-nous dire? Dieu est-il injuste parce qu'il déchaîne sa colère? (Je parle à la manière humaine.) – Certainement pas! Car s'il l'était, comment pourrait-il juger le monde? – Mais si mon mensonge met d'autant plus en lumière la vérité de Dieu et sert donc à sa gloire, pourquoi devrais-je encore être jugé comme pécheur? – Et alors, pourquoi ne pas aller jusqu'à dire: « Faisons le mal pour qu'il en résulte du bien »? Certaines personnes, en effet, pour nous calomnier, soutiennent que ce sont nos paroles. Ces gens seront jugés et ce sera justice! – Mais quoi? Finalement sommes-nous désavantagés? – Pas totalement! Nous avons déjà démontré que tous, les Juifs et ceux qui ne le sont pas, se trouvent également sous la domination du péché. L'Écriture le déclare: « Il n'y a pas d'être humain juste, pas même un seul. Il n'y a personne qui comprenne, personne qui recherche Dieu. Tous ont quitté le bon chemin, ensemble ils se sont égarés. Il n'y a personne qui fasse le bien. Il n'y en a pas, pas même un seul! Leur gorge est comme une tombe ouverte. Leur langue leur sert à tromper. C'est du venin de serpent qui sort de leurs lèvres. Leur bouche est pleine de malédictions amères. Ils courent à toutes jambes pour assassiner. Ils laissent la destruction et le malheur partout où ils passent. Ils n'ont pas connu le chemin de la paix. Ils vivent sans reconnaître qui est Dieu. » Nous savons que tout ce que dit la Loi, elle le dit à ceux qui sont soumis à la Loi, afin que nul ne puisse ouvrir la bouche pour se défendre et que le monde entier subisse son procès devant Dieu. Or personne ne sera reconnu juste aux yeux de Dieu pour avoir obéi à la Loi; la Loi permet seulement de prendre connaissance du péché. Mais maintenant, Dieu nous a montré comment il nous rend justes devant lui, et cela sans l'intervention de la Loi. Les livres de la Loi et des Prophètes l'attestent. Dieu déclare les êtres humains justes par la foi et la fidélité de Jésus Christ, il le fait pour tous ceux qui mettent leur foi en lui. Car il n'y a pas de différence entre eux: tous ont péché et sont privés de la présence glorieuse de Dieu. Mais Dieu, par sa grâce, les rend justes, gratuitement, par Jésus Christ qui les délivre de leur esclavage. – Y a-t-il donc encore une raison de nous enorgueillir? – Non, aucune! – Au nom de quoi disons-nous ceci? D'une loi à laquelle il faut obéir? – Non, par une loi qui invite à la foi! Nous estimons, en effet, qu'un être humain est reconnu juste par la foi et non parce qu'il obéirait à la Loi. – Ou sinon, Dieu serait-il seulement le Dieu des Juifs? N'est-il pas aussi le Dieu des autres peuples? – Bien sûr, il est aussi le Dieu des autres peuples, puisqu'il n'y a qu'un seul Dieu! Et Dieu rendra justes les Juifs en raison de la foi et ceux qui ne sont pas Juifs également par la foi. – Cela signifie-t-il qu'en raison de la foi nous enlevons toute valeur à la Loi? – Bien au contraire, nous lui donnons sa vraie valeur! Que dirons-nous alors d'Abraham, notre ancêtre? Qu'a-t-il obtenu par lui-même? Si Abraham avait été reconnu juste à cause des actions qu'il a accomplies, il aurait de quoi s'enorgueillir. Mais il ne peut pas le faire devant Dieu. En effet, que déclare l'Écriture? « Abraham eut confiance en Dieu, et Dieu le considéra comme juste en tenant compte de sa foi. » Celui qui travaille reçoit un salaire; ce salaire ne lui est pas compté comme un don gratuit: il lui est dû. Mais quand une personne, sans accomplir de travail, met sa confiance en Dieu qui peut rendre juste le pécheur, Dieu tient compte de sa foi pour la reconnaître comme juste. C'est ainsi que David parle du bonheur de l'être humain que Dieu considère comme juste sans tenir compte de ses actions: « Heureux ceux dont Dieu a pardonné les fautes et dont il a effacé les péchés! Heureux celui à qui le Seigneur ne compte pas son péché! » Ce bonheur existe-t-il seulement pour les hommes circoncis ou aussi pour les non circoncis? Eh bien, nous venons de dire que « Dieu considéra Abraham comme juste en tenant compte de sa foi ». Quand cela s'est-il passé? Après qu'Abraham eut été circoncis ou avant? Non pas après, mais avant! Abraham reçut plus tard la circoncision comme un signe: c'était la marque indiquant que Dieu l'avait considéré comme juste à cause de sa foi, alors qu'il était encore incirconcis. Abraham est ainsi devenu le père de tous ceux qui ont foi en Dieu sans être circoncis et que Dieu considère eux aussi comme justes. Il est également le père de ceux qui sont circoncis, c'est-à-dire de ceux qui ne se contentent pas d'être circoncis, mais qui suivent l'exemple de la foi que notre père Abraham a eue avant d'être circoncis. Dieu a promis à Abraham et à ses descendants qu'ils recevraient le monde en héritage. Cette promesse a été faite non parce que Abraham avait obéi à la Loi, mais parce que Dieu l'a reconnu comme juste à cause de sa foi. Si ceux qui reçoivent l'héritage promis l'obtenaient par leur obéissance à la Loi, alors la foi serait inutile et la promesse de Dieu serait sans effet. Or la Loi entraîne la colère de Dieu; mais là où il n'y a pas de Loi, il n'y a pas non plus de désobéissance à la Loi. Ainsi, la promesse a été faite en raison de la foi, afin que ce soit un don gratuit de Dieu et qu'elle soit confirmée pour tous les descendants d'Abraham. La promesse concerne donc non seulement ceux qui obéissent à la Loi mais aussi ceux qui croient comme Abraham a cru. Abraham est notre père à tous, comme le déclare l'Écriture: « J'ai fait de toi l'ancêtre d'une multitude de peuples. » Il est notre père devant Dieu en qui il a mis sa confiance, le Dieu qui rend la vie aux morts et qui appelle à l'existence ce qui n'existait pas. Abraham a eu confiance. Il a espéré, alors que tout espoir semblait vain, et il devint ainsi « l'ancêtre d'une multitude de peuples », selon ce que Dieu lui avait dit: « Tel sera le nombre de tes descendants. » Il avait environ cent ans, mais sa foi ne faiblit pas quand il pensa à son corps presque mourant et à Sara, sa femme, qui était stérile. Il ne perdit pas confiance et il ne douta pas de la promesse de Dieu; au contraire, sa foi le fortifia et il loua Dieu. Il était absolument certain que Dieu avait le pouvoir d'accomplir ce qu'il avait promis. Voilà pourquoi il est dit d'Abraham que, à cause de sa foi, « Dieu l'a considéré comme juste ». Mais ces mots « Dieu l'a considéré comme juste » n'ont pas été écrits pour lui seul. Ils ont été écrits aussi pour nous qui devons être considérés comme justes, puisque nous mettons notre confiance en Dieu qui a ressuscité d'entre les morts Jésus notre Seigneur. Il a été livré à la mort à cause de nos fautes et Dieu l'a ressuscité pour nous rendre justes. Ainsi, nous avons été reconnus justes par la foi et nous sommes maintenant en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ. Par Jésus nous avons, par la foi, eu accès à la grâce de Dieu en laquelle nous demeurons fermement. Et nous mettons notre fierté dans l'espoir d'avoir part à la gloire de Dieu. Bien plus, nous mettons notre fierté même dans nos détresses, car nous savons que la détresse produit la persévérance, que la persévérance produit le courage dans l'épreuve et que le courage produit l'espérance. Cette espérance ne nous déçoit pas, car Dieu a répandu son amour dans nos cœurs par l'Esprit saint qu'il nous a donné. En effet, quand nous étions encore sans force, le Christ est mort pour les pécheurs au moment favorable. Déjà qu'on accepterait difficilement de mourir pour quelqu'un de droit! Quelqu'un aurait peut-être le courage de mourir pour une personne de bien. Mais Dieu nous a prouvé à quel point il nous aime: le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs. Par le don de sa vie, nous sommes maintenant reconnus justes; à plus forte raison serons-nous sauvés par lui de la colère de Dieu. Nous étions les ennemis de Dieu, mais il nous a réconciliés avec lui par la mort de son Fils. À plus forte raison, maintenant que nous sommes réconciliés avec lui, serons-nous sauvés par la vie de son Fils. Il y a plus encore: nous mettons notre fierté en Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, grâce auquel nous sommes maintenant réconciliés avec Dieu. Le péché est entré dans le monde à cause d'un seul être humain, Adam, et le péché a amené la mort. Et ainsi, la mort a atteint tous les êtres humains parce que tous ont péché. Avant que Dieu ait révélé la Loi à Moïse, le péché existait déjà dans le monde, mais, comme il n'y avait pas encore de Loi, Dieu ne tenait pas compte du péché. Pourtant, depuis l'époque d'Adam jusqu'à celle de Moïse, la mort a exercé son pouvoir même sur ceux qui n'avaient pas péché à la manière d'Adam, qui a désobéi à l'ordre de Dieu. Adam était l'ébauche de celui qui devait venir. Mais la faute d'Adam n'est pas comparable en importance au don gratuit de Dieu. Certes, beaucoup de personnes sont mortes à cause de la faute de ce seul homme; mais la grâce de Dieu est bien plus grande et son don bien plus important. À beaucoup, ce don est offert gratuitement grâce à un seul, Jésus Christ. Et le don de Dieu a un tout autre effet que le péché d'un seul homme; le jugement provoqué par le péché d'un seul a eu pour résultat la condamnation, tandis que le don gratuit accordé après de nombreuses fautes a pour résultat l'acquittement. Certes, la mort a exercé son pouvoir par la faute d'un seul, à cause de ce seul être; mais, par le seul Jésus Christ, nous obtenons beaucoup plus: tous ceux qui reçoivent la grâce abondante de Dieu et le don de sa justice vivront et régneront à cause du Christ. Ainsi, la faute d'un seul être, Adam, a entraîné la condamnation de tous les humains; de même, l'œuvre juste d'un seul, Jésus Christ, permet à tous les humains d'être déclarés justes et de vivre. Par la désobéissance d'un seul une multitude de personnes sont tombées dans le péché; de même, par l'obéissance d'un seul une multitude de personnes sont rendues justes. La Loi est intervenue et alors les fautes se sont multipliées; mais là où le péché s'est multiplié, la grâce de Dieu a été bien plus abondante encore. Ainsi, de même que le péché a exercé son pouvoir de mort, de même la grâce de Dieu exerce son pouvoir en toute justice pour nous conduire à la vie éternelle par Jésus Christ, notre Seigneur. Que faut-il en conclure? Continuerons-nous à vivre dans le péché pour que la grâce de Dieu soit plus abondante? Certainement pas! Nous sommes morts au péché: comment pourrions-nous vivre encore dans le péché? Ne savez-vous pas que nous tous qui avons été plongés en Jésus Christ par le baptême, nous avons été plongés dans sa mort? Par le baptême, donc, nous avons été mis au tombeau avec lui pour être associés à sa mort, afin que, tout comme le Christ a été ressuscité d'entre les morts par la puissance glorieuse du Père, nous aussi nous vivions d'une vie nouvelle. En effet, si nous avons été unis à lui par une mort semblable à la sienne, nous serons également unis à lui par une résurrection semblable à la sienne. Sachons bien ceci: l'être humain que nous étions auparavant a été mis à mort avec le Christ sur la croix, afin que notre solidarité avec le péché soit brisée et que nous ne soyons plus les esclaves du péché. Car celui qui est mort avec le Christ devient juste et s'éloigne du péché. Si nous sommes morts avec le Christ, nous avons confiance que nous vivrons aussi avec lui. Nous savons en effet que le Christ, depuis qu'il a été ressuscité d'entre les morts, ne doit plus mourir: la mort n'a plus de pouvoir sur lui. En mourant, il est mort par rapport au péché une fois pour toutes; mais maintenant qu'il est vivant, il vit pour Dieu. De même, vous aussi, considérez-vous comme morts au péché et comme vivants pour Dieu dans l'union avec Jésus Christ. Le péché ne doit donc plus régner sur votre corps mortel pour vous faire obéir aux désirs de ce corps. Ne mettez plus vos bras et vos jambes au service du péché comme instruments du mal. Au contraire, offrez-vous à Dieu, comme des êtres revenus de la mort à la vie, et mettez-vous tout entiers à son service comme instruments pour établir ce qui est juste. En effet, le péché n'exercera plus de pouvoir sur vous, puisque vous n'êtes pas soumis à la Loi mais à la grâce de Dieu. Mais quoi? Allons-nous pécher parce que nous ne sommes pas soumis à la Loi mais à la grâce de Dieu? Certainement pas! Vous le savez bien: si vous vous mettez au service de quelqu'un pour lui obéir, vous devenez les esclaves du maître auquel vous obéissez; il s'agit soit du péché qui conduit à la mort, soit de l'obéissance à Dieu qui conduit à une vie conforme à ce que Dieu veut. Mais remercions Dieu! Vous qui étiez auparavant esclaves du péché, vous avez maintenant obéi de tout votre cœur au modèle présenté par l'enseignement que vous avez reçu. Vous avez été libérés du péché et vous êtes au service de la justice. J'emploie cette façon humaine de parler à cause de votre faiblesse humaine. Auparavant, vous vous étiez mis tout entiers comme esclaves au service de l'impureté et du mal qui produisent la révolte contre Dieu; de même, maintenant, mettez-vous tout entiers comme esclaves au service de la justice pour vivre pour Dieu. Quand vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres par rapport à la justice. Voyez le fruit des actes que vous avez alors commis et dont vous avez honte maintenant! Ces actes mènent à la mort! Mais maintenant vous avez été libérés du péché et vous êtes au service de Dieu; le fruit que vous récoltez est une vie pleinement pour lui qui mène à la vie éternelle. Car le salaire que paie le péché, c'est la mort; mais le don que Dieu accorde gratuitement, c'est la vie éternelle dans l'union avec Jésus Christ notre Seigneur. Frères et sœurs, vous savez sûrement déjà ce que je vais vous dire, car vous connaissez la Loi: la Loi a autorité sur une personne seulement pendant qu'elle vit. Par exemple, une femme mariée est liée par la Loi à son mari tant qu'il vit; mais si le mari meurt, elle est libérée de la loi qui la liait à lui. Si donc elle devient la femme d'un autre homme du vivant de son mari, on la considère comme adultère; mais si son mari meurt, elle est libérée de la loi de son mari, de sorte qu'elle peut devenir la femme d'un autre sans être adultère. Il en va de même pour vous, mes frères et sœurs. Vous êtes morts à l'égard de la Loi, en étant unis au corps du Christ. Ainsi vous appartenez maintenant à un autre, c'est-à-dire à celui qui a été ressuscité d'entre les morts afin que nous portions du fruit pour Dieu. En effet, quand nous vivions selon une logique humaine, les passions mauvaises excitées par la Loi agissaient dans notre être tout entier, et nous produisions un fruit qui mène à la mort. Mais maintenant, nous sommes libérés de la Loi, car nous sommes morts à ce qui nous retenait prisonniers. Nous pouvons donc servir Dieu d'une façon nouvelle, par le souffle de l'Esprit, et non plus à la façon ancienne, par la loi écrite. Que faut-il en conclure? La Loi est-elle péché? Certainement pas! Mais la Loi m'a fait connaître ce qu'est le péché. En effet, je n'aurais pas su ce qu'est la convoitise si la Loi n'avait pas dit: « Tu ne convoiteras pas. » Le péché a saisi l'occasion offerte par le commandement pour produire en moi toutes sortes de mauvais désirs. Car, sans la Loi, le péché est chose morte. Autrefois, sans la Loi, j'étais vivant; mais quand le commandement est intervenu, le péché a pris vie et moi je suis mort: le commandement qui devait conduire à la vie s'est trouvé, dans mon cas, conduire à la mort. Car le péché a saisi l'occasion, il m'a trompé au moyen du commandement et, par lui, il m'a tué. Ainsi, la Loi elle-même est sainte et le commandement est saint, juste et bon. Le commandement qui est bon est-il devenu alors une cause de mort pour moi? Certainement pas! C'est le péché qui en a été la cause. Il a fait apparaître ainsi sa véritable réalité de péché: il a utilisé ce qui est bon pour causer ma mort. Et voilà comment le péché est devenu, au moyen du commandement, plus gravement péché que jamais. En effet nous savons que la Loi est spirituelle. – Moi cependant, je suis un être faible, vendu comme esclave au péché. Je ne comprends pas ce que je fais: car je ne fais pas ce que je voudrais faire, mais je fais ce que je déteste! Si je fais précisément ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la Loi est bonne. Ce n'est donc pas moi qui agis ainsi, mais c'est le péché qui habite en moi. Car je sais que le bien n'habite pas en moi, c'est-à-dire en l'être faible que je suis. Certes, la volonté de faire le bien existe en moi, mais non la capacité de l'accomplir. En effet, je ne fais pas le bien que je veux et je fais le mal que je ne veux pas! Si je fais ce que je ne veux pas, alors ce n'est plus moi qui agis ainsi, mais le péché qui habite en moi. Je découvre donc ce principe: moi qui veux faire le bien, je suis seulement capable de faire le mal! Au fond de moi-même, je prends plaisir à la loi de Dieu. Mais je trouve dans mon être une autre loi qui combat contre celle qu'approuve mon intelligence. Elle me rend prisonnier de la loi du péché qui est en moi. Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps qui m'entraîne à la mort? Mais remercions Dieu, par Jésus Christ notre Seigneur! Bref, je suis au service de la loi de Dieu par mon intelligence, mais dans ma faiblesse humaine, je suis asservi à la loi du péché! Oui, il n'y a maintenant plus aucune condamnation pour ceux qui sont unis à Jésus Christ. Car la loi de l'Esprit saint, qui donne la vie par Jésus Christ, m'a libéré de la loi du péché et de la mort. Dieu a accompli ce qui était impossible pour la loi de Moïse, parce que la faiblesse humaine la rendait impuissante: pour enlever le péché, il l'a condamné au cœur même de la faiblesse humaine en envoyant son propre Fils vivre dans une condition semblable à celle de l'être humain pécheur. Dieu a accompli cela pour que les exigences de la Loi soient accomplies en nous, qui vivons non plus selon les penchants humains, mais selon l'Esprit saint. En effet, les personnes qui vivent selon les penchants humains se préoccupent de ce qui est humain; mais celles qui vivent selon l'Esprit saint se préoccupent de ce qui est spirituel. Les préoccupations humaines mènent à la mort; mais les préoccupations spirituelles mènent à la vie et à la paix. Ceux qui sont dominés par les préoccupations humaines sont ennemis de Dieu; ils ne se soumettent pas à la loi de Dieu, ils n'en sont même pas capables. Ceux qui s'inscrivent dans une logique humaine ne peuvent pas plaire à Dieu. Mais vous, vous ne vivez pas selon la logique humaine; vous vivez selon l'Esprit saint, puisque l'Esprit de Dieu habite en vous! La personne qui n'a pas l'Esprit du Christ ne lui appartient pas. Si le Christ est en vous, votre corps reste tout de même destiné à la mort à cause du péché, mais le souffle de l'Esprit est vie en vous, parce que vous avez été rendus justes devant Dieu. Si l'Esprit de celui qui a ressuscité Jésus d'entre les morts habite en vous, alors Dieu qui a ressuscité le Christ d'entre les morts donnera aussi la vie à vos corps mortels par son Esprit qui habite en vous. Ainsi donc, frères et sœurs, nous avons des obligations, mais non envers la faiblesse humaine pour vivre selon sa logique. Car si vous vivez selon cette logique, vous allez mourir. Mais si, par l'Esprit saint, vous faites mourir le comportement de votre être égoïste, vous vivrez. Toutes les personnes qui sont conduites par l'Esprit de Dieu sont enfants de Dieu. Car l'Esprit que vous avez reçu n'est pas un esprit qui vous rende esclaves et qui vous remplisse encore de peur; mais c'est l'Esprit saint qui fait de vous des enfants de Dieu et qui nous permet de crier à Dieu: « Abba, Père! » L'Esprit de Dieu atteste lui-même à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu. Nous sommes ses enfants, donc nous sommes aussi ses héritiers! Oui, héritiers de Dieu, héritiers avec le Christ! Car si nous souffrons avec lui, nous serons aussi avec lui dans sa gloire. J'estime en effet que les souffrances du temps présent ne sont pas comparables à la gloire que Dieu nous révélera. La création entière attend avec impatience le moment où Dieu révélera ses enfants. Car la création est tombée sous le pouvoir de forces qui ne mènent à rien, non parce qu'elle l'a voulu elle-même, mais à cause de celui qui l'y a mise. Il y a toutefois une espérance: c'est que la création elle-même sera libérée un jour du pouvoir destructeur qui la tient en esclavage et qu'elle aura part à la glorieuse liberté des enfants de Dieu. Nous savons, en effet, que maintenant encore, la création entière gémit et souffre comme une femme qui accouche. Elle le fait en solidarité avec nous, car ce n'est pas seulement la création qui souffre: nous qui avons déjà l'Esprit saint comme première part des dons que Dieu a promis, nous gémissons aussi intérieurement en attendant que Dieu fasse de nous ses enfants et qu'il délivre nos corps de leurs souffrances. Car nous avons été sauvés, mais en espérance seulement. Si l'on voit ce que l'on espère, ce n'est plus de l'espérance: qui donc espérerait encore ce qu'il voit? Mais si nous espérons ce que nous ne voyons pas, nous l'attendons avec persévérance. De même, l'Esprit saint aussi nous vient en aide, parce que nous sommes faibles. En effet, nous ne savons pas prier comme il faut; mais l'Esprit lui-même prie Dieu en notre faveur avec des gémissements qu'aucune parole n'est capable d'exprimer. Et Dieu, qui voit dans les cœurs, comprend ce que l'Esprit saint veut demander, car l'Esprit prie en faveur des croyants, comme Dieu le désire. Nous savons que toutes choses contribuent au bien de ceux et celles qui aiment Dieu, et qu'il a appelés selon son projet. Car Dieu les a choisis d'avance; il a aussi décidé d'avance de les rendre semblables à son Fils, afin que celui-ci soit l'aîné d'un grand nombre de frères et de sœurs. Ceux et celles pour qui Dieu a pris d'avance cette décision, il les a aussi appelés; ceux et celles qu'il a appelés, il les a aussi rendus justes; ceux et celles qu'il a rendus justes, il leur a aussi donné part à sa gloire. Que dirons-nous de plus? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Lui qui n'a pas épargné son propre Fils, mais qui l'a livré pour nous: comment ne nous fera-t-il pas totalement grâce avec son Fils? Qui accusera ceux que Dieu a choisis? Personne, car c'est Dieu qui les déclare justes! Qui les condamnera alors? Personne, car Jésus Christ est mort, bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu et il prie en notre faveur! Qui nous séparera de l'amour du Christ? Est-ce que ce sera la détresse, ou bien l'angoisse, ou encore la persécution, la faim, les privations, le danger, la mort? Comme le déclare l'Écriture: « À cause de toi, nous sommes exposés à la mort tout le long du jour, on nous traite comme des moutons qu'on mène à l'abattoir. » Mais en tout cela nous remportons la plus complète victoire par celui qui nous a aimés. Oui, j'ai la certitude que rien ne peut nous séparer de son amour: ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni d'autres autorités ou puissances célestes, ni le présent, ni l'avenir, ni les forces d'en haut, ni celles d'en bas, ni aucune autre chose créée, rien ne pourra jamais nous séparer de l'amour que Dieu nous a manifesté en Jésus Christ notre Seigneur. Ce que je vais dire est la vérité; je ne mens pas, car j'appartiens au Christ; ma conscience, inspirée par l'Esprit saint, témoigne que je dis vrai: mon cœur est plein d'une grande tristesse et d'une douleur continuelle. Je souhaiterais être moi-même maudit par Dieu et séparé du Christ pour le bien de mes frères et sœurs, les Juifs. Ils sont les membres du peuple d'Israël: Dieu a fait d'eux ses enfants, il leur a accordé sa présence glorieuse, ses alliances, le don de la Loi, le culte, les promesses. Ils sont les descendants des patriarches et le Christ, en tant qu'être humain, appartient à leur peuple. Que Dieu, qui est au-dessus de tout, soit béni pour toujours! Amen. Cela ne signifie pourtant pas que la parole de Dieu a été mise en échec. En effet, ce ne sont pas tous les descendants d'Israël qui constituent le peuple d'Israël; et les enfants d'Abraham ne sont pas tous sa descendance, car Dieu a dit à Abraham: « C'est par Isaac que tu auras les descendants que je t'ai promis. » C'est-à-dire: ce ne sont pas les enfants nés conformément à l'ordre humain qui sont les enfants de Dieu; seuls les enfants nés conformément à la promesse de Dieu sont considérés comme les vrais descendants. Car Dieu a exprimé la promesse en ces termes: « À la même époque, je reviendrai et Sara aura un fils. » Et ce n'est pas tout! Pensons aussi à Rébecca: ses deux jumeaux avaient le même père, notre ancêtre Isaac. Ils n'étaient pas encore nés et n'avaient donc fait ni bien ni mal, quand Dieu a parlé à Rebecca, afin que son projet demeure. Ce projet relève de son choix, de l'appel qu'il adresse aux gens et non de leurs actions. Dieu a dit: « L'aîné servira le plus jeune »; comme le déclare l'Écriture: « J'ai aimé Jacob, mais j'ai repoussé Ésaü. » Que faut-il en conclure? Dieu serait-il injuste? Certainement pas! En effet, il dit à Moïse: « J'aurai pitié de qui je veux avoir pitié et j'aurai compassion de qui je veux avoir compassion. » Cela ne dépend donc pas de la volonté de l'être humain ni de ses efforts, mais uniquement de Dieu qui a compassion. Dans l'Écriture, Dieu déclare au roi d'Égypte: « Je t'ai établi roi précisément pour montrer en toi ma puissance et pour que ma renommée se répande sur toute la terre. » Ainsi, Dieu a compassion de qui il veut et il incite qui il veut à s'obstiner. Tu me diras peut-être: « Alors pourquoi Dieu nous ferait-il encore des reproches? Qui en effet résisterait à sa volonté? » Mais qui es-tu donc, toi, un être humain, pour contredire Dieu? Le vase d'argile demande-t-il à celui qui l'a façonné: « Pourquoi m'as-tu fait ainsi? » Le potier fait ce qu'il veut avec l'argile: à partir de la même pâte il fabrique un vase précieux ou un vase ordinaire. Eh bien, Dieu, en bon potier, voulait montrer sa colère envers certains vases et faire ainsi connaître sa puissance. Pourtant il a supporté avec une grande patience les personnes qui méritaient sa colère et qui s'en allaient à leur perte. Mais son but était surtout de manifester combien sa gloire est riche pour les autres vases, ceux dont il a compassion, ceux qu'il a préparés d'avance à participer à sa gloire. Voilà ce que nous sommes, nous qu'il a appelés, non seulement d'entre les Juifs mais aussi d'entre les autres peuples. C'est ce que Dieu déclare dans le livre d'Osée: « Le peuple qui n'était pas le mien, je l'appellerai mon peuple, et celle que je n'aimais pas, je l'appellerai ma bien-aimée. Et là où on leur avait dit: “Vous n'êtes pas mon peuple”, là même ils seront appelés enfants du Dieu vivant. » De son côté, Ésaïe s'écrie en faveur du peuple d'Israël: « Même si les Israélites étaient aussi nombreux que les grains de sable au bord de la mer, c'est un reste d'entre eux qui sera sauvé; car ce que le Seigneur a dit, il le réalisera complètement et rapidement sur la terre. » Et comme le même Ésaïe l'avait dit auparavant: « Si le Seigneur de l'univers ne nous avait pas laissé quelques descendants, nous serions devenus comme Sodome, nous aurions été semblables à Gomorrhe! » Que faut-il en conclure? Ceci: des personnes d'autres peuples, qui ne cherchaient pas à se rendre justes devant Dieu, ont été rendues justes à ses yeux par la foi; tandis que les membres du peuple d'Israël, qui cherchaient à se rendre justes aux yeux de Dieu grâce à la Loi, n'ont pas atteint le but de la Loi. Pourquoi? Parce qu'ils ne marchaient pas dans l'optique de la foi, mais selon la logique des actions. Ils se sont heurtés à la « pierre qui fait trébucher », dont parle l'Écriture: « Voyez, je pose en Sion une pierre qui fait trébucher, un rocher qui fait tomber. Mais toute personne qui met sa foi en lui ne sera pas déçue. » Frères et sœurs, ce que je désire de tout mon cœur et que je demande à Dieu pour ceux qui sont Juifs, c'est qu'ils soient sauvés. Certes, je peux témoigner en leur faveur qu'ils sont pleins de zèle pour Dieu, mais leur zèle n'est pas éclairé par la connaissance. En effet, ils n'ont pas compris comment Dieu rend les êtres humains justes devant lui et ils ont cherché à établir leur propre justice. Ainsi ils ne se sont pas soumis au don que Dieu fait aux êtres humains en les déclarant justes. Car le but de la loi de Moïse, c'est de mener au Christ pour que tous ceux qui mettent leur foi en lui soient reconnus justes. Voici ce que Moïse a écrit au sujet de la possibilité d'être reconnu juste par la Loi: « La personne qui met en pratique les commandements de la Loi vivra par eux. » Mais voilà comment il est parlé de la possibilité d'être juste par la foi: « Ne dis pas en toi-même: Qui montera au ciel? » (c'est-à-dire: pour en faire descendre le Christ ). Ne dis pas non plus: « Qui descendra dans le monde d'en bas? » (c'est-à-dire: pour faire remonter le Christ d'entre les morts). Qu'est-il dit alors? Ceci: « La parole est près de toi, dans ta bouche et dans ton cœur » (c'est-à-dire la parole de la foi que nous annonçons). Si, de ta bouche, tu reconnais devant tous que Jésus est le Seigneur et si tu crois de tout ton cœur que Dieu l'a ressuscité d'entre les morts, tu seras sauvé. Car c'est par le cœur que l'on croit, et Dieu rend juste la personne qui croit; c'est par la bouche qu'on affirme, et Dieu sauve celui qui fait ainsi. L'Écriture déclare en effet: « Toute personne qui met sa foi en lui ne sera pas déçue. » Ainsi, il n'y a pas de différence entre celui qui est Juif et celui qui ne l'est pas: ils ont tous le même Seigneur qui accorde ses biens à tous ceux qui font appel à lui. En effet, il est dit: « Toute personne qui fera appel au Seigneur sera sauvée. » Mais comment feront-ils appel à lui sans avoir mis leur foi en lui? Et comment mettraient-ils leur foi en lui sans en avoir entendu parler? Et comment en entendront-ils parler si personne ne l'annonce? Et comment l'annoncera-t-on s'il n'y a pas des personnes envoyées pour cela? Comme le déclare l'Écriture: « Qu'il est beau de voir venir des porteurs de bonnes nouvelles! » Mais tous n'ont pas accepté la bonne nouvelle. Ésaïe disait déjà: « Seigneur, qui a cru à la nouvelle que nous proclamons? » Ainsi, la foi vient de ce qu'on écoute vraiment la nouvelle proclamée, et cette nouvelle est l'annonce de la parole du Christ. Je demande alors: Les Juifs n'auraient-ils pas entendu cette nouvelle? Mais si, ils l'ont entendue! L'Écriture déclare: « Leur voix s'est fait entendre sur la terre entière, et leurs paroles ont atteint le bout du monde. » Je demande encore: Le peuple d'Israël n'aurait-il pas compris? Eh bien, voici d'abord la réponse que donne Moïse: « Je vous rendrai jaloux de ceux qui ne sont pas un vrai peuple, dit Dieu, j'exciterai votre colère contre des gens sans intelligence. » Ésaïe ose même proclamer: « J'ai été trouvé par ceux qui ne me cherchaient pas, dit Dieu, je me suis montré à ceux qui ne me demandaient rien. » Mais au sujet d'Israël, il ajoute: « Tout le jour j'ai tendu les mains vers un peuple désobéissant et rebelle. » Je demande donc: Dieu aurait-il rejeté son peuple? Certainement pas! Car je suis moi-même Israélite, descendant d'Abraham, membre de la tribu de Benjamin. Dieu n'a pas rejeté son peuple, qu'il s'est choisi d'avance. Vous savez, n'est-ce pas, ce que dit l'Écriture dans le passage où Élie se plaint d'Israël devant Dieu: « Seigneur, ils ont tué tes prophètes et ils ont démoli tes autels: moi je suis le seul qui reste et ils cherchent à me tuer! » Eh bien, que lui répond Dieu? « Mais non, je me suis réservé 7 000 hommes qui ne se sont pas mis à genoux devant le dieu Baal. » De même, dans le temps présent, il reste un petit nombre de gens que Dieu a choisis par bonté. Il les a choisis par pure bonté et non à cause de leurs actions, sinon la bonté de Dieu ne serait pas vraiment pure bonté. Qu'en résulte-t-il? Le peuple d'Israël n'a pas obtenu ce qu'il recherchait; seuls ceux que Dieu a choisis l'ont obtenu. Quant aux autres, ils ont refusé de comprendre, comme le déclare l'Écriture: « Dieu a rendu leur esprit insensible; il a empêché leurs yeux de voir et leurs oreilles d'entendre jusqu'à ce jour. » David dit aussi: « Que leurs banquets soient pour eux un piège, une trappe, une occasion de se détourner de Dieu et de recevoir ce qu'ils méritent. Que leurs yeux s'obscurcissent, qu'ils perdent la vue; fais-leur sans cesse courber le dos. » Je demande donc: quand les Juifs ont trébuché, sont-ils tombés définitivement? Certainement pas! Mais, grâce à leur faux pas, les autres peuples ont obtenu le salut, de manière à exciter la jalousie des Juifs. Or, si le faux pas des Juifs a enrichi spirituellement le monde, si leur défaite a enrichi les autres peuples, combien plus grands encore seront les bienfaits liés à leur participation totale au salut! Je m'adresse maintenant à vous qui n'êtes pas Juifs: je suis l'apôtre destiné aux peuples non juifs et, en tant que tel, je me réjouis de la tâche qui est la mienne. J'espère ainsi exciter la jalousie de mes frères et sœurs juifs pour en sauver quelques-uns. En effet, quand ils ont été mis à l'écart, le monde a été réconcilié avec Dieu. Qu'arrivera-t-il alors quand ils seront de nouveau accueillis? Ce sera un vrai retour de la mort à la vie! Si la première part du pain est offerte à Dieu, tout le reste du pain lui appartient aussi. Si les racines d'un arbre sont offertes à Dieu, les branches lui appartiennent aussi. Israël est comme un olivier auquel Dieu a coupé quelques branches; mais toi qui n'es pas Juif, il t'a greffé parmi les autres branches, comme une branche d'olivier sauvage: tu profites maintenant aussi de la sève montant de la racine de l'olivier. C'est pourquoi tu n'as pas à mépriser les branches coupées. Comment pourrais-tu te vanter? Ce n'est pas toi qui portes la racine, mais c'est la racine qui te porte. Tu me diras: « Mais, ces branches ont été coupées pour que moi je sois greffé. » C'est juste. Elles ont été coupées parce qu'elles ont manqué de foi, et tu te tiens là en raison de ta foi. Mais ne t'enorgueillis pas! Fais bien attention plutôt. Car, si Dieu n'a pas épargné les Juifs, les branches naturelles, prends garde, de peur qu'il ne t'épargne pas non plus. Remarque comment Dieu montre à la fois sa bonté et sa sévérité: il est sévère envers ceux qui sont tombés et il est bon envers toi. Mais il faut que tu continues à compter sur sa bonté, sinon tu seras aussi coupé comme les autres branches. Et si les Juifs ne restent pas dans leur manque de foi, ils seront greffés là où ils étaient auparavant. Car Dieu a le pouvoir de les greffer de nouveau. Toi, tu es la branche d'origine d'un olivier sauvage que Dieu a coupée et greffée, contrairement à l'usage traditionnel, sur un olivier cultivé. Quant aux Juifs, ils sont les branches naturelles de cet olivier cultivé: Dieu pourra donc d'autant mieux les greffer de nouveau sur l'arbre qui est le leur. Frères et sœurs, afin que vous ne vous preniez pas pour des sages, je veux vous faire connaître ce projet de salut révélé par Dieu: le peuple d'Israël restera en partie incapable de comprendre jusqu'à ce que l'ensemble des autres peuples soit parvenu au salut. Et c'est ainsi que tout Israël sera sauvé, comme le déclare l'Écriture: « Le libérateur viendra de Sion, il éliminera la révolte des descendants de Jacob. Voilà l'alliance que je ferai avec eux, quand j'enlèverai leurs péchés. » Si l'on considère leur refus de la bonne nouvelle, ils sont des ennemis et cela pour votre bien; mais si l'on considère le choix fait par Dieu, ils sont toujours aimés à cause de leurs ancêtres. Car Dieu ne reprend pas ce qu'il a donné et il ne change pas d'idée à l'égard des personnes qu'il a appelées. Autrefois, vous avez désobéi à Dieu; mais maintenant, vous avez connu la compassion de Dieu, parce que les Juifs ont désobéi. De même, ils ont désobéi maintenant pour que la compassion de Dieu vous soit accordée, mais afin qu'eux aussi connaissent maintenant cette même compassion. Car Dieu a enfermé tous les humains dans la désobéissance afin de leur montrer à tous sa compassion. Que la richesse de Dieu est immense! Que sa sagesse et sa connaissance sont profondes! Qui expliquerait ses décisions? Qui comprendrait ses projets? Comme le déclare l'Écriture: « Qui a connu la pensée du Seigneur? Qui a pu être son conseiller? Qui lui a donné le premier quelque chose, pour recevoir de lui un paiement en retour? » Car tout vient de lui, tout existe par lui et pour lui. À Dieu soit la gloire pour toujours! Amen. Frères et sœurs, puisque Dieu a ainsi manifesté sa bonté pour nous, je vous invite à vous offrir vous-mêmes en sacrifice vivant, qui appartient à Dieu et qui lui est agréable. C'est là le véritable culte conforme à la parole de Dieu. Ne vous conformez pas aux habitudes de ce monde, mais laissez Dieu vous transformer et vous donner une intelligence nouvelle. Vous discernerez alors ce que Dieu veut: ce qui est bien, ce qui lui est agréable et ce qui est parfait. À cause du don que Dieu m'a accordé dans sa bonté, je le dis à chacun de vous: ne vous prenez pas pour plus que vous n'êtes, mais ayez une idée juste de vous-même, chacun selon la part de foi que Dieu lui a donnée. Nous avons un seul corps, mais il a plusieurs parties qui ont toutes des fonctions différentes. De même, bien que nous soyons nombreux, nous formons un seul corps en union avec le Christ et nous sommes tous unis les uns aux autres comme les parties d'un même corps. Nous avons des dons différents à utiliser selon ce que Dieu a accordé gratuitement à chacun: L'un de nous a-t-il le don de transmettre des messages reçus de la part de Dieu? Qu'il le fasse selon la foi. Un autre a-t-il le don de servir? Qu'il serve. Quelqu'un a-t-il le don d'enseigner? Qu'il enseigne. Quelqu'un a-t-il le don d'encourager les autres? Qu'il les encourage. Que celui qui donne ses biens le fasse avec une entière générosité. Que celui qui dirige le fasse avec soin. Que celui qui aide les malheureux le fasse avec joie. Que l'amour soit sincère. Détestez le mal, attachez-vous au bien: Comme les membres d'une même famille, aimez-vous d'une affection profonde; mettez un point d'honneur à vous respecter les uns les autres. Ayez un esprit plein d'ardeur. Ici et maintenant soyez prêts à servir. Servez le Seigneur avec un cœur plein d'ardeur. Réjouissez-vous à cause de votre espérance. Soyez patients dans la détresse. Priez avec fidélité. Venez en aide à vos frères et vos sœurs dans le besoin. Pratiquez sans cesse l'hospitalité. Demandez la bénédiction de Dieu pour ceux qui vous persécutent; demandez-lui de les bénir et non de les maudire. Réjouissez-vous avec les personnes qui sont dans la joie, pleurez avec celles qui pleurent. Vivez en bon accord les uns avec les autres. N'ayez pas la folie des grandeurs, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne vous prenez pas pour des sages. Ne rendez à personne le mal pour le mal. Efforcez-vous de faire le bien aux yeux de tous. S'il est possible, et dans la mesure où cela dépend de vous, vivez en paix avec tous. Très chers amis, ne vous vengez pas vous-mêmes, mais laissez agir la colère de Dieu, car l'Écriture déclare: « C'est moi qui tirerai vengeance, c'est moi qui paierai de retour », dit le Seigneur. Et aussi: « Si ton ennemi a faim, donne-lui à manger; s'il a soif, donne-lui à boire; car, en agissant ainsi, ce sera comme si tu amassais des charbons ardents sur sa tête. » Ne te laisse pas vaincre par le mal. Sois au contraire vainqueur du mal par le bien. Que chacun se soumette aux autorités qui exercent le pouvoir. Car toute autorité vient de Dieu; celles qui existent ont été établies par lui. Ainsi, celui qui s'oppose à l'autorité s'oppose à l'ordre voulu par Dieu. Ceux qui s'y opposent attireront le jugement sur eux-mêmes. En effet, les magistrats ne sont pas à craindre par ceux qui font le bien, mais par ceux qui font le mal. Désires-tu ne pas avoir à craindre l'autorité? Alors, fais le bien et tu recevras des éloges, car l'autorité est au service de Dieu pour t'encourager à agir bien. Mais si tu fais le mal, crains-la! Car ce n'est pas pour rien qu'elle a le pouvoir de punir: elle est au service de Dieu pour montrer sa colère contre celui qui agit mal. C'est pourquoi il est nécessaire de se soumettre aux autorités, non seulement pour éviter la colère de Dieu, mais encore par devoir de conscience. C'est aussi pourquoi vous payez des impôts, car ceux qui les perçoivent sont au service de Dieu pour accomplir soigneusement cette tâche. Payez à chacun ce que vous lui devez: payez l'impôt à qui vous le devez et la taxe à qui vous la devez; montrez du respect à qui vous le devez et honorez celui à qui revient l'honneur. N'ayez de dette envers personne, si ce n'est de vous aimer les uns les autres. Celui qui aime les autres a obéi complètement à la Loi. En effet, les commandements « Tu ne commettras pas d'adultère, tu ne commettras pas de meurtre, tu ne voleras pas, tu ne convoiteras pas », ainsi que tous les autres, se résument dans cette seule parole: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Celui qui aime ne fait aucun mal à son prochain. En aimant, on obéit donc complètement à la Loi. Prenez cela d'autant plus au sérieux que vous savez en quel temps nous sommes: le moment est venu de vous réveiller de votre sommeil! En effet, le salut est plus près de nous maintenant qu'au moment où nous avons mis notre foi en Christ. La nuit est avancée, le jour approche. Rejetons donc les actions qui se font dans l'obscurité et prenons sur nous les armes qu'on utilise en pleine lumière. Conduisons-nous honnêtement, comme il convient à la lumière du jour. Gardons-nous des orgies et des beuveries, des coucheries et des débauches, des querelles et de la jalousie. Revêtez la façon d'être du Seigneur Jésus Christ. Sortez d'une logique humaine qui a pour moteur les mauvais penchants. Accueillez la personne qui est faible dans la foi, sans critiquer ses opinions. Par exemple, l'un croit pouvoir manger de tout, tandis que l'autre, qui est faible dans la foi, ne mange que des légumes. Que celui qui mange de tout ne méprise pas celui qui ne mange pas de viande, et que celui qui ne mange pas de viande ne juge pas celui qui mange de tout, car Dieu l'a accueilli lui aussi. Qui es-tu pour juger le serviteur d'un autre? Qu'il demeure ferme dans son service ou qu'il tombe, cela regarde son maître. Et il demeurera ferme, car le Seigneur a le pouvoir de le soutenir. Pour une personne, certains jours ont plus d'importance que d'autres, tandis que pour une autre ils sont tous pareils. Que chacun soit bien convaincu de ce qu'il pense. Celui qui attribue de l'importance à un jour particulier le fait pour honorer le Seigneur; celui qui mange de tout le fait également pour honorer le Seigneur, car il remercie Dieu pour son repas. La personne qui ne mange pas de tout le fait pour honorer le Seigneur et elle aussi remercie Dieu. En effet, aucun de nous ne vit pour soi-même et aucun ne meurt pour soi-même. Si nous vivons, nous vivons pour le Seigneur, et si nous mourons, nous mourons pour le Seigneur. Ainsi, soit que nous vivions, soit que nous mourions, nous appartenons au Seigneur. Car le Christ est mort et il est revenu à la vie pour être le Seigneur des morts et des vivants. Mais toi, pourquoi juges-tu ton frère? Et toi, pourquoi méprises-tu ta sœur? Nous aurons tous à nous présenter devant Dieu pour être jugés par lui. Car l'Écriture déclare: « Moi, le Seigneur vivant, je l'affirme: tous les humains se mettront à genoux devant moi, et tous reconnaîtront Dieu publiquement. » Ainsi, chacun de nous rendra compte à Dieu pour ses décisions. Cessons donc de nous juger les uns les autres. Jugez plutôt préférable de ne rien faire qui amène quelqu'un d'autre à se détourner de Dieu ou de la foi. Par le Seigneur Jésus, je sais de façon tout à fait certaine que rien n'est impur en soi. Mais si quelqu'un pense qu'une chose est impure, elle le devient pour lui. Si tu fais de la peine à ton frère ou à ta sœur à cause de ce que tu manges, tu ne te conduis plus selon l'amour. Ne va pas entraîner la perte de quelqu'un pour qui le Christ est mort, simplement pour une question de nourriture! Ce qui est bien pour vous ne doit pas devenir pour d'autres une occasion de critiquer. En effet, le règne de Dieu n'est pas une affaire de nourriture et de boisson; il consiste en la justice, la paix et la joie que donne l'Esprit saint. Celui qui sert le Christ de cette manière est agréable à Dieu et approuvé des êtres humains. Recherchons donc ce qui contribue à la paix et qui permet de nous entraider de manière constructive. Ne détruis pas l'œuvre de Dieu pour une question de nourriture. Certes, tout aliment peut être mangé, mais il est mal de manger quelque chose si l'on fait ainsi tomber son frère ou sa sœur. Ce qui est bien, c'est de ne pas manger de viande, de ne pas boire de vin, de renoncer à tout ce qui peut faire tomber quelqu'un. Ta conviction personnelle à ce sujet, garde-la pour toi devant Dieu. Heureuse la personne qui ne se sent pas coupable dans ses choix! Mais celui qui a mauvaise conscience en consommant un aliment est condamné par Dieu, parce qu'il n'agit pas selon une conviction fondée sur la foi. Et tout acte qui n'est pas fondé sur la foi est péché. Nous qui sommes forts, nous avons une obligation: prendre à cœur les scrupules des personnes faibles et ne pas chercher ce qui nous plaît. Que chacun de nous cherche à plaire à son prochain pour son bien, de manière constructive. En effet, le Christ n'a pas recherché ce qui lui plaisait. Au contraire, comme le déclare l'Écriture: « Les insultes que l'on te destinait sont retombées sur moi. » Tout ce que nous trouvons dans l'Écriture a été écrit dans le passé pour nous instruire, afin que, grâce à la persévérance et au réconfort qu'elle nous apporte, nous possédions l'espérance. Que Dieu, la source de la persévérance et du réconfort, vous rende capables de vivre en bon accord les uns avec les autres en suivant l'exemple de Jésus Christ. Alors, tous ensemble et d'une seule voix, vous louerez Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ. En résumé, accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ vous a accueillis, pour la gloire de Dieu. En effet, je vous l'affirme, le Christ s'est mis au service des Juifs pour attester que Dieu dit vrai. En cela il a confirmé les promesses que Dieu a faites à leurs ancêtres. Du même coup, ceux qui ne sont pas Juifs louent Dieu pour sa bonté, comme le déclare l'Écriture: « C'est pourquoi je te louerai parmi les autres peuples, et je chanterai en ton honneur. » Elle déclare aussi: « Vous, habitants de tous les pays, réjouissez-vous avec le peuple du Seigneur! » Et encore: « Manifestez la gloire du Seigneur, vous tous les pays, chantez ses louanges, vous tous les peuples! » Ésaïe dit aussi: « Le descendant de Jessé viendra, il se lèvera pour gouverner les autres peuples, et ils mettront leur espoir en lui. » Que Dieu, la source de l'espérance, vous remplisse d'une joie et d'une paix parfaites par votre foi en lui, afin que vous soyez riches d'espérance par la puissance de l'Esprit saint. Mes frères et sœurs, je suis personnellement convaincu que vous êtes remplis de bonnes dispositions, pleinement au courant de tout ce qu'il faut connaître et capables de vous conseiller les uns les autres. Pourtant, je vous ai écrit avec une certaine audace dans plusieurs passages de ma lettre, pour vous rappeler ce que vous aviez déjà appris. J'ai écrit ainsi en raison de la grâce que Dieu m'a accordée d'être serviteur de Jésus Christ pour les peuples non juifs. J'accomplis un service cultuel en annonçant la bonne nouvelle de Dieu, afin que les peuples non juifs deviennent une offrande que Dieu accueillera avec bienveillance et qu'ils vivent pour lui par l'Esprit saint. Uni à Jésus Christ, je suis donc fier de mon travail pour Dieu. En fait, si j'ose parler de quelque chose, c'est uniquement de ce que le Christ a réalisé par moi pour amener ceux qui ne sont pas Juifs à obéir à Dieu. Il l'a fait au moyen de paroles et d'actes, par la puissance de signes extraordinaires et de prodiges, par la puissance de l'Esprit de Dieu. C'est ainsi que j'ai annoncé pleinement la bonne nouvelle du Christ, en allant de tous côtés depuis Jérusalem jusqu'à la province d'Illyrie. Mais j'ai tenu à annoncer la bonne nouvelle uniquement dans les endroits où l'on n'avait pas entendu parler du Christ, afin de ne pas bâtir sur les fondations posées par quelqu'un d'autre. Ainsi, j'ai agi selon la déclaration de l'Écriture: « Ceux à qui on ne l'avait pas annoncé le verront, et ceux qui n'en avaient pas entendu parler comprendront. » C'est là ce qui m'a empêché bien des fois d'aller chez vous. Mais maintenant, j'ai achevé mon travail dans ces régions-ci. Depuis de nombreuses années, je désire vous rendre visite et je voudrais le faire quand je me rendrai en Espagne. Car j'espère vous voir en passant et recevoir votre aide pour aller dans ce pays, après avoir profité de votre compagnie pendant quelque temps. Mais pour le moment, je vais à Jérusalem pour le service des croyants de là-bas. En effet, les chrétiens de la Macédoine et de l'Achaïe ont décidé de faire une collecte en faveur des pauvres de l'Église de Jérusalem. Ils l'ont décidé eux-mêmes, mais, en réalité, ils le leur devaient. Car les chrétiens venus du judaïsme ont partagé leurs biens spirituels avec ceux qui ne sont pas Juifs; ceux-ci doivent donc aussi les aider en subvenant à leurs besoins matériels. Quand j'aurai terminé cette affaire et que je leur aurai remis le fruit de cette collecte, je partirai pour l'Espagne et je passerai chez vous. Et je sais que lorsque j'irai chez vous, j'arriverai avec la pleine bénédiction du Christ. Cependant frères et sœurs, voici ce que je vous demande, par notre Seigneur Jésus Christ et par l'amour que donne l'Esprit saint: combattez avec moi en adressant à Dieu des prières en ma faveur. Priez pour que j'échappe aux incroyants de la Judée et pour que l'aide que j'apporte à Jérusalem y soit bien accueillie par les croyants. De cette façon, j'arriverai chez vous plein de joie, si Dieu le veut, et je prendrai quelque repos parmi vous. Que Dieu, source de la paix, soit avec vous tous! Amen. Je vous recommande notre sœur Phébé qui est responsable au service de l'Église de Cenchrées. Recevez-la au nom du Seigneur, comme il convient de le faire entre croyants, et apportez-lui votre aide en toute affaire où elle aurait besoin de vous. Elle a été une protectrice pour beaucoup de gens et pour moi en particulier. Saluez Priscille et Aquilas, mes collaborateurs au service de Jésus Christ. Ils ont risqué leur propre vie pour sauver la mienne. Je ne suis pas seul à leur être reconnaissant, toutes les Églises du monde non juif le sont aussi. Saluez également l'Église qui se réunit chez eux. Saluez mon cher Épaïnète, qui fut le premier à croire au Christ dans la province d'Asie. Saluez Marie, qui a beaucoup travaillé pour vous. Saluez Andronicus et Junia, qui me sont apparentés et qui ont été en prison avec moi. Ils sont des apôtres remarquables et ils sont même devenus chrétiens avant moi. Saluez Ampliatus, qui m'est très cher dans le Seigneur. Saluez Urbain, notre collaborateur au service du Christ, et mon cher Stachys. Saluez Apelles, qui a donné des preuves de sa foi au Christ. Saluez les gens de la maison d'Aristobule. Saluez Hérodion, mon parent. Saluez les gens de la maison de Narcisse qui croient au Seigneur. Saluez Tryphène et Tryphose, qui travaillent pour le Seigneur, et ma chère Perside, qui a beaucoup travaillé pour lui. Saluez Rufus, ce remarquable serviteur du Seigneur, et sa mère, qui est aussi une mère pour moi. Saluez Asyncrite, Phlégon, Hermès, Patrobas, Hermas, ainsi que les frères et les sœurs qui sont avec eux. Saluez Philologue et Julie, Nérée et sa sœur, Olympas, et tous les croyants qui sont avec eux. Saluez-vous les uns les autres avec affection, comme des frères et sœurs. Toutes les Églises du Christ vous adressent leurs salutations. Je vous le demande, frères et sœurs, prenez garde aux personnes qui suscitent des divisions et qui détournent de Dieu les croyants en s'opposant à l'enseignement que vous avez reçu. Éloignez-vous d'elles, car les gens de cette espèce ne servent pas le Christ notre Seigneur, mais leur propre ventre! Par leurs belles paroles et leurs discours flatteurs, ils trompent les gens simples. Tout le monde connaît votre obéissance au Seigneur. Je me réjouis donc à votre sujet, mais je désire que vous soyez sages pour faire le bien, et purs pour éviter le mal. Dieu, source de la paix, écrasera bientôt Satan sous vos pieds. Que la grâce de notre Seigneur Jésus soit avec vous! Timothée, mon collaborateur au service du Christ, vous salue, ainsi que Lucius, Jason et Sosipater, mes parents. Et moi, Tertius, à qui cette lettre a été dictée, je vous envoie mes salutations dans le Seigneur qui nous unit. Gaïus, l'hôte qui me reçoit, vous salue. C'est chez lui que se réunit toute l'Église. Éraste, le trésorier de la ville, vous salue, ainsi que notre frère Quartus. [ ] Louons Dieu! Il a le pouvoir de vous fortifier dans la foi, selon la bonne nouvelle que j'annonce et qui proclame Jésus Christ, et selon la révélation que Dieu a faite de ce projet de salut, tenu caché très longtemps dans le passé. Maintenant, ce projet de salut a été mis en pleine lumière par les livres des Prophètes; conformément à l'ordre du Dieu éternel, il est porté à la connaissance de tous les autres peuples pour qu'ils mettent leur foi en lui et qu'ils lui obéissent. À Dieu, seul sage, soit la gloire, par Jésus Christ, pour toujours! Amen. De la part de Paul, qui par la volonté de Dieu a été appelé à être apôtre de Jésus Christ, et de la part de Sosthène, notre frère. À l'Église de Dieu qui est à Corinthe, à ceux qui, là-bas, appartiennent à Dieu par l'union avec Jésus Christ, et qui sont appelés à vivre pour lui, avec tous ceux qui, partout, font appel au nom de notre Seigneur Jésus Christ, leur Seigneur et le nôtre: Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous donnent la grâce et la paix! Je remercie sans cesse mon Dieu à votre sujet pour la grâce qu'il vous a accordée par votre union à Jésus Christ. En effet, unis au Christ, vous avez été comblés de toutes les richesses, en particulier celles de la parole et de la connaissance. Le témoignage rendu au Christ a été si fermement établi parmi vous qu'il ne vous manque aucun don de la grâce, à vous qui attendez le moment où notre Seigneur Jésus Christ se révèlera. C'est lui qui vous maintiendra fermes jusqu'au bout pour qu'on ne puisse vous accuser d'aucune faute au jour de sa venue. Dieu lui-même vous a appelés à vivre dans l'union avec son Fils Jésus Christ notre Seigneur: il est fidèle à ses promesses. Frères et sœurs, je vous en supplie au nom de notre Seigneur Jésus Christ: mettez-vous d'accord, qu'il n'y ait pas de divisions parmi vous; soyez bien unis, en ayant la même façon de penser, les mêmes convictions. En effet, mes frères et sœurs, des personnes de la famille de Chloé m'ont informé qu'il y a des rivalités entre vous. Voici ce que je veux dire: parmi vous, l'un déclare: « Moi, j'appartiens à Paul! »; l'autre: « Moi à Apollos! »; un autre encore: « Moi à Pierre! » mais moi j'appartiens au Christ. Pensez-vous qu'on puisse diviser le Christ? Est-ce Paul qui est mort sur la croix pour vous? Avez-vous été baptisés au nom de Paul? Dieu merci, je n'ai baptisé aucun de vous, à part Crispus et Gaïus. Ainsi, personne ne prétendra que vous avez été baptisés en mon nom. Ah! c'est vrai, j'ai aussi baptisé la famille de Stéphanas, mais je ne crois pas avoir baptisé qui que ce soit d'autre. Le Christ ne m'a pas envoyé baptiser: il m'a envoyé annoncer la bonne nouvelle, et cela sans utiliser le langage de la sagesse humaine, afin de ne pas priver de son pouvoir la mort du Christ sur la croix. En effet, proclamer la mort du Christ sur la croix est une folie pour ceux qui se perdent; mais nous qui sommes sur la voie du salut, nous y discernons la puissance de Dieu. Voici ce que l'Écriture déclare: « Je détruirai la sagesse des sages, je rejetterai le savoir des gens intelligents. » Alors, où est le sage? où est le spécialiste des Écritures? où est le brillant orateur du temps présent? Dieu a démontré que la sagesse de ce monde est insensée! En effet, les humains, avec toute leur sagesse, ont été incapables de reconnaître Dieu là où il manifestait sa sagesse. C'est pourquoi Dieu a décidé de sauver ceux qui croient grâce à cette proclamation folle de la croix. Les Juifs demandent comme preuves des signes extraordinaires et les Grecs recherchent la sagesse. Mais nous, nous proclamons le Christ crucifié: c'est un message scandaleux pour les Juifs et une folie pour ceux qui ne le sont pas; mais pour ceux que Dieu a appelés, aussi bien Juifs que ceux qui ne le sont pas, le Christ est la puissance et la sagesse de Dieu. Car la folie apparente de Dieu est plus sage que la sagesse humaine, et la faiblesse apparente de Dieu est supérieure à la force humaine. Considérez, frères et sœurs, qui vous êtes, vous que Dieu a appelés: il y a parmi vous, du point de vue humain, peu de sages, peu de puissants, peu de personnes de noble origine. Au contraire, Dieu a choisi ce qui est folie aux yeux du monde pour couvrir de honte les sages; il a choisi ce qui est faiblesse aux yeux du monde pour couvrir de honte les forts; il a choisi ce qui est bas, méprisable ou qui ne vaut rien aux yeux du monde pour détruire ce que celui-ci estime important. Ainsi, aucun être humain ne peut faire le fier devant Dieu. Mais Dieu vous a unis à Jésus Christ et il a fait du Christ notre sagesse: c'est le Christ qui nous rend justes devant Dieu, qui nous permet de vivre pour Dieu et qui nous délivre du péché. Par conséquent, comme le déclare l'Écriture: « Si quelqu'un veut faire le fier, qu'il mette sa fierté dans ce que le Seigneur a fait. » Quand je suis allé chez vous, frères et sœurs, pour vous annoncer le projet de salut révélé par Dieu, je n'ai pas usé d'un langage compliqué ou de connaissances impressionnantes. Car j'avais décidé de ne rien savoir d'autre, durant mon séjour parmi vous, que Jésus Christ et, plus précisément, Jésus Christ crucifié. C'est pourquoi je me suis présenté à vous faible, et tout tremblant de crainte; mon enseignement et ma prédication n'avaient rien des discours de la sagesse humaine, mais c'est la puissance de l'Esprit divin qui en faisait une démonstration convaincante. Ainsi, votre foi ne repose pas sur la sagesse humaine, mais bien sur la puissance de Dieu. J'enseigne pourtant une sagesse aux chrétiens spirituellement adultes. Mais ce n'est pas la sagesse de ce monde, ni celle des puissances qui règnent sur ce monde et qui sont en voie de disparition. Non, j'annonce la sagesse du projet de salut de Dieu, cachée aux êtres humains. Dieu l'avait déjà préparée avant la création du monde pour nous faire participer à sa gloire. Aucune des puissances de ce monde n'a connu cette sagesse. Si elles l'avaient connue, elles n'auraient pas crucifié le Seigneur à qui appartient la gloire. Mais, comme le déclare l'Écriture: « Ce que personne n'a jamais vu ni entendu, ce à quoi personne n'a jamais pensé, Dieu l'a préparé pour ceux qui l'aiment. » Or, c'est à nous que Dieu l'a révélé par l'Esprit saint. En effet, l'Esprit peut tout examiner, même ce qui est le plus profondément caché en Dieu. Dans le cas d'un être humain, seul son propre esprit connaît les pensées qui sont en lui; de même, seul l'Esprit de Dieu connaît les pensées de Dieu. Nous n'avons pas reçu, nous, l'esprit de ce monde; mais nous avons reçu l'Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les dons que Dieu nous a accordés. Et nous en parlons, non pas avec le langage qu'enseigne la sagesse humaine, mais avec celui qu'enseigne l'Esprit de Dieu. C'est ainsi que nous expliquons des vérités spirituelles aux personnes qui ont en elles cet Esprit. Celui qui ne compte que sur ses faibles facultés est incapable d'accueillir les vérités communiquées par l'Esprit de Dieu: elles sont une folie pour lui; il lui est impossible de les comprendre, car on ne peut en juger que par l'Esprit. Celui qui a l'Esprit de Dieu juge de tout, mais personne ne peut le juger. Il est écrit, en effet: « Qui a connu la pensée du Seigneur? Qui a pu lui donner des conseils? » Mais nous, nous avons la pensée du Christ. En réalité, frères et sœurs, je n'ai pas pu vous parler comme à des personnes qui ont l'Esprit de Dieu: j'ai dû vous parler comme à des gens de ce monde, comme à des enfants dans la foi chrétienne. C'est du lait que je vous ai donné, non de la nourriture solide, car vous ne l'auriez pas supportée. Et même à présent vous ne le pourriez pas, parce que vous vivez encore comme des gens de ce monde. Du moment qu'il y a de la jalousie et des rivalités entre vous, ne montrez-vous pas que vous êtes des gens de ce monde et que vous vous conduisez d'une façon tout humaine? Quand l'un de vous déclare: « J'appartiens à Paul! » et un autre: « J'appartiens à Apollos! », n'agissez-vous pas comme n'importe quel être humain? Au fond, qui est Apollos? et qui est Paul? Nous sommes simplement au service de Dieu, par lequel vous avez été amenés à croire. Chacun de nous accomplit le devoir que le Seigneur lui a confié: j'ai mis la plante en terre, Apollos l'a arrosée, mais c'est Dieu qui l'a fait croître. Ainsi, celui qui plante et celui qui arrose sont sans importance: seul Dieu compte, lui qui fait croître la plante. Celui qui plante et celui qui arrose sont égaux; Dieu accordera à chacun sa récompense selon son propre travail. Car nous sommes des collaborateurs de Dieu et vous êtes le champ de Dieu. Vous êtes aussi l'édifice de Dieu. Selon le don que Dieu m'a accordé, j'ai travaillé comme un bon entrepreneur et j'ai posé les fondations. Maintenant, un autre bâtit dessus. Mais que chacun prenne garde à la manière dont il bâtit. Car les fondations sont déjà en place dans la personne de Jésus Christ, et nul ne peut en poser d'autres. Certains utiliseront de l'or, de l'argent ou des pierres précieuses pour bâtir sur ces fondations; d'autres utiliseront du bois, du foin ou de la paille. Mais la qualité de l'ouvrage de chacun sera clairement révélée au jour du jugement. En effet, ce jour se manifestera par le feu, et le feu éprouvera l'ouvrage de chacun pour montrer ce qu'il vaut. Si quelqu'un a édifié un ouvrage qui résiste au feu, il recevra une récompense. Par contre, si l'ouvrage est brûlé, son auteur perdra la récompense; cependant lui-même sera sauvé, mais comme s'il était passé à travers les flammes d'un incendie. Vous savez sûrement que vous êtes le temple de Dieu et que l'Esprit de Dieu habite en vous. Eh bien, si quelqu'un détruit le temple de Dieu, Dieu détruira le coupable. Car le temple de Dieu est saint, et c'est vous qui êtes son temple. Que personne ne se trompe lui-même: si l'un d'entre vous pense être sage du point de vue de ce monde, qu'il devienne fou afin d'être réellement sage. Car la sagesse à la manière de ce monde est une folie aux yeux de Dieu. En effet, l'Écriture déclare: « Dieu prend les sages au piège de leur propre ruse. » Elle déclare aussi: « Le Seigneur connaît les pensées des sages, il sait qu'elles ne mènent à rien. » Ainsi, personne ne doit fonder sa fierté sur des êtres humains. Car tout vous appartient: Paul, Apollos ou Pierre, le monde, la vie, la mort, le présent ou l'avenir, tout est à vous; mais vous, vous appartenez au Christ et le Christ appartient à Dieu. Considérez-nous donc comme des serviteurs du Christ, ayant la responsabilité d'annoncer les projets de salut de Dieu. Tout ce que l'on demande à un gérant, c'est d'être fidèle. Pour ma part, peu importe que je sois jugé par vous ou par un tribunal humain. Je ne me juge pas non plus moi-même. Ma conscience, il est vrai, ne me reproche rien, mais je n'en suis pas reconnu juste pour autant. Le Seigneur est celui qui me juge. Ne portez donc de jugement sur personne avant le moment fixé. Attendez que le Seigneur vienne: il mettra en lumière ce qui est caché dans l'obscurité et révélera les intentions secrètes du cœur des êtres humains. Alors chacun recevra de Dieu la louange qui lui revient. Frères et sœurs, j'ai appliqué ce qui précède à Apollos et à moi-même pour votre instruction. J'ai voulu que, par notre exemple, vous appreniez le sens de ce principe: « Il convient de rester dans les limites fixées par ce qui est écrit. » Aucun de vous ne doit être prétentieux en prenant le parti d'une personne contre une autre. Car en quoi penses-tu être supérieur aux autres? Tout ce que tu as, ne l'as-tu pas reçu de Dieu? Puisqu'il en est ainsi, pourquoi faire le fier à propos de ce que tu as comme si tu ne l'avais pas reçu? Déjà vous avez tout ce que vous désirez! Déjà vous êtes riches! Vous êtes devenus rois alors que nous ne le sommes pas! Vraiment? J'aimerais bien que vous soyez réellement rois afin que nous aussi nous puissions régner avec vous. En fait, il me semble que Dieu nous a mis, nous les apôtres, à la dernière place: nous sommes comme des condamnés à mort jetés dans l'arène, nous sommes donnés en spectacle au monde entier, aux anges aussi bien qu'aux êtres humains. Nous sommes fous à cause du Christ, mais vous êtes sages par l'union avec le Christ; nous sommes faibles, mais vous êtes forts; nous sommes méprisés, mais vous êtes honorés! À cette heure encore, nous souffrons de la faim et de la soif, nous manquons de vêtements, nous sommes giflés, nous vivons n'importe où; nous travaillons durement pour gagner notre pain. Quand on nous insulte, nous bénissons; quand on nous persécute, nous supportons; quand on dit du mal de nous, nous répondons avec bienveillance. On nous considère maintenant encore comme les balayures du monde, comme le déchet de l'humanité. Je vous écris ainsi non pas pour vous faire honte, mais pour vous avertir comme mes très chers enfants. Car même s'il vous arrivait d'avoir dix mille guides dans votre vie avec le Christ, vous n'avez qu'un seul père: en effet, quand je vous ai apporté la bonne nouvelle, c'est moi qui suis devenu votre père pour votre vie avec Jésus Christ. Alors, je vous le demande avec insistance, suivez mon exemple. À cet effet, je vous envoie Timothée, qui est mon enfant bien-aimé et fidèle au Seigneur. Il vous rappellera les principes qui me dirigent dans la vie avec Jésus Christ, tels que je les enseigne partout, dans toutes les Églises. Certains d'entre vous ont fait les prétentieux en pensant que je ne viendrais pas vous voir. Mais si le Seigneur le permet, j'irai bientôt chez vous. Alors je connaîtrai non pas seulement les paroles de ces prétentieux mais ce dont ils sont capables! Car le règne de Dieu n'est pas une affaire de paroles mais de puissance. Que préférez-vous? que je vienne chez vous avec un bâton, ou avec un cœur plein d'amour et de douceur? On entend dire partout qu'il y a de la débauche parmi vous, une débauche si grave que même les païens ne s'en rendraient pas coupables! On raconte, en effet, que l'un de vous vit avec la femme de son père! Et vous faites encore les prétentieux! Vous devriez au contraire en être affligés, et l'auteur d'une telle action devrait être chassé du milieu de vous. vous devrez alors livrer cet homme à Satan pour que ce qu'il y a de pécheur en lui soit détruit, mais que lui soit sauvé au jour du Seigneur. Il n'y a pas de quoi vous vanter! Vous le savez bien: « Un peu de levain fait lever toute la pâte. » Purifiez -vous donc! Éliminez ce vieux levain pour que vous deveniez semblables à une pâte nouvelle et sans levain. Vous l'êtes déjà en réalité depuis que le Christ, notre agneau pascal, a été sacrifié. Célébrons donc la fête de la Pâque, non pas avec du pain fait avec le vieux levain de la malfaisance et de la méchanceté, mais avec le pain sans levain de la pureté et de la vérité. Dans ma précédente lettre, je vous ai écrit de ne pas avoir de contact avec ceux qui vivent dans la débauche. Je ne visais pas, d'une façon générale, tous ceux qui, dans ce monde, vivent dans la débauche, sont envieux, voleurs, ou adorateurs d'idoles. Sinon, vous devriez sortir du monde! Je voulais vous dire de ne pas avoir de contact avec quelqu'un qui, tout en se donnant le nom de chrétien, vivrait dans la débauche, serait envieux, adorateur d'idoles, calomniateur, ivrogne ou voleur. Vous ne devez pas même partager un repas avec une telle personne. Quand l'un de vous entre en conflit avec un frère ou une sœur, comment ose-t-il demander justice à des juges païens au lieu de s'adresser aux membres de l'Église? Ne savez-vous pas que ceux qui appartiennent à Dieu jugeront le monde? Et si vous devez juger le monde, êtes-vous incapables de juger des affaires de peu d'importance? Ne savez-vous pas que nous jugerons les anges? À plus forte raison les affaires de cette vie! Or, quand vous avez des conflits pour des affaires de ce genre, vous prenez comme juges des gens qui ne comptent pour rien dans l'Église! Je le dis à votre honte. Il y a sûrement parmi vous au moins une personne sage qui soit capable de régler un conflit entre frères et sœurs! Alors, faut-il vraiment qu'un frère ou une sœur soit en procès avec un autre et cela devant des juges incroyants? Certes, le fait d'avoir des procès entre vous est déjà la preuve de votre échec complet. Pourquoi ne supportez-vous pas plutôt l'injustice? Pourquoi ne vous laissez-vous pas plutôt dépouiller? Au contraire, c'est vous qui pratiquez l'injustice et qui dépouillez, et vous agissez ainsi envers des frères et des sœurs! Vous savez sûrement que les personnes qui font le mal n'auront pas de place dans le règne de Dieu. Ne vous y trompez pas: les gens vivant dans la débauche, les adorateurs d'idoles, les adultères, les hommes qui couchent avec des hommes, ceux qui sont voleurs, envieux, ivrognes, calomniateurs ou malhonnêtes, n'auront pas de place dans le règne de Dieu. Voilà ce qu'étaient certains d'entre vous. Mais vous avez été purifiés, vous avez été mis à part pour Dieu, vous avez été déclarés justes au nom du Seigneur Jésus Christ et par l'Esprit de notre Dieu. Vous allez jusqu'à dire: « Tout m'est permis! » Oui, cependant tout ne vous est pas utile. Je pourrais dire: « Tout m'est permis », mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit. Vous dites aussi: « Les aliments sont pour le ventre et le ventre pour les aliments. » Oui, cependant Dieu détruira les uns comme l'autre. Mais le corps humain, lui, n'est pas fait pour la débauche: il est pour le Seigneur et le Seigneur est pour le corps. Dieu a ressuscité le Seigneur et il nous ressuscitera aussi par sa puissance. Vous savez que vos corps sont des parties du corps du Christ. Vais-je donc prendre une partie du corps du Christ pour en faire une partie du corps d'une prostituée? Certainement pas! Ou bien ne savez-vous pas que celui qui s'unit à une prostituée devient avec elle un seul corps? Il est écrit, en effet: « Les deux deviendront une seule chair. » Mais celui qui s'unit au Seigneur devient spirituellement un avec lui. Fuyez la débauche! Tout autre péché commis par l'être humain reste extérieur à son corps; mais celui qui se livre à la débauche pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas que votre corps est le temple de l'Esprit saint, cet Esprit qui est en vous et que Dieu vous a donné? Vous ne vous appartenez pas: Dieu vous a acquis, il a payé le prix pour cela. Mettez donc votre corps au service de la gloire de Dieu. Passons maintenant aux sujets dont vous m'avez parlé dans votre lettre. Vous dites qu'il est bon pour un homme de ne pas se marier. Cependant, à cause des risques de débauche, il vaut mieux que chaque homme ait sa femme et que chaque femme ait son mari. Que le mari remplisse son devoir d'époux envers sa femme et que la femme fasse de même envers son mari. La femme ne peut pas faire ce qu'elle veut de son propre corps: son corps est à son mari; de même, le mari ne peut pas faire ce qu'il veut de son propre corps: son corps est à sa femme. Ne vous refusez pas l'un à l'autre, à moins que, d'un commun accord, vous n'agissiez ainsi momentanément pour prendre le temps de prier; mais ensuite, reprenez votre vie conjugale, sinon vous risqueriez de ne plus vous maîtriser et de céder aux tentations de Satan. Ce que je vous dis là n'est pas un ordre, mais une concession. En réalité, je préférerais que tout le monde soit comme moi; mais chacun a le don particulier que Dieu lui a accordé, l'un ce don-ci, l'autre ce don-là. Voici ce que je déclare aux célibataires et aux veuves: il serait bon pour vous que vous continuiez à vivre seuls, comme moi. Mais si vous ne parvenez pas à vous maîtriser, mariez-vous: il vaut mieux se marier que de brûler de désir. À ceux qui sont mariés, je donne cet ordre, qui ne vient pas de moi, mais du Seigneur: que la femme ne se sépare pas de son mari; au cas où elle en serait séparée, qu'elle ne se remarie pas, ou bien qu'elle se réconcilie avec son mari; et qu'un mari ne renvoie pas sa femme. Aux autres, voici ce que je dis (moi-même, et non le Seigneur): si un mari chrétien a une femme non-croyante et qu'elle soit d'accord de continuer à vivre avec lui, qu'il ne la renvoie pas; de même, si une femme chrétienne a un mari non-croyant et qu'il soit d'accord de continuer à vivre avec elle, qu'elle ne le renvoie pas. En effet, le mari non-croyant est proche de Dieu à cause de son union avec sa femme; de même, la femme non-croyante est proche de Dieu à cause de son union avec son mari chrétien. Autrement, vos enfants seraient considérés comme impurs, alors que, en réalité, ils sont proches de Dieu. Cependant, si celui qui n'est pas croyant veut se séparer de son conjoint chrétien, qu'on le laisse agir ainsi. Dans un tel cas le conjoint chrétien, que ce soit l'époux ou l'épouse, est libre, car Dieu vous a appelés à vivre en paix. Comment savoir, toi, femme chrétienne, si tu sauveras ton mari? Ou comment savoir, toi, mari chrétien, si tu sauveras ta femme? Ce cas excepté, que chacun continue à vivre conformément au don que le Seigneur lui a accordé et conformément à ce qu'il était quand Dieu l'a appelé. Telle est la règle que j'établis dans toutes les Églises. Si un homme était circoncis lorsque Dieu l'a appelé, qu'il ne cherche pas à dissimuler sa circoncision; si un autre était incirconcis lorsque Dieu l'a appelé, qu'il ne se fasse pas circoncire. Être circoncis ou non n'a pas d'importance: ce qui importe, c'est d'obéir aux commandements de Dieu. Que chaque personne demeure dans la condition où elle était lorsque Dieu l'a appelée. Étais-tu esclave quand Dieu t'a appelé? Ne t'en inquiète pas; mais si une occasion se présente pour toi de devenir libre, profites-en. Car l'esclave qui a été appelé par le Seigneur est une personne libérée qui dépend du Seigneur; de même, la personne libre qui a été appelée par le Christ est son esclave. Dieu vous a acquis, il a payé le prix pour cela; ne devenez donc pas esclaves des êtres humains. Oui, frères et sœurs, il faut que chaque personne demeure devant Dieu dans la condition où elle était lorsqu'elle a été appelée. En ce qui concerne les personnes non mariées, je n'ai pas d'ordre du Seigneur; mais je donne mon opinion, moi qui grâce à la bonté du Seigneur, suis digne de confiance. En raison de la détresse présente, voici ce que je pense: il est bon pour chacun de demeurer comme il est. As-tu une femme? Alors, ne cherche pas à t'en séparer. Tu n'es pas marié? Alors, ne cherche pas de femme. Cependant, si tu te maries, tu ne commets pas de péché; et si une jeune fille se marie, elle ne commet pas de péché. Mais ceux qui se marient auront des tracas dans leur vie quotidienne, et je voudrais vous les épargner. Voici ce que je veux dire, frères et sœurs: il reste peu de temps; dès maintenant, que les hommes mariés vivent comme s'ils n'étaient pas mariés, que ceux qui pleurent vivent comme s'ils n'étaient pas tristes, que ceux qui rient vivent comme s'ils n'étaient pas joyeux; que ceux qui achètent soient comme s'ils ne possédaient pas ce qu'ils ont acheté, que ceux qui usent des biens de ce monde soient comme s'ils n'en usaient pas. Car ce monde, tel qu'il est, ne durera plus très longtemps. J'aimerais que vous soyez libres de tout souci. Celui qui n'est pas marié se préoccupe des affaires du Seigneur, il cherche à plaire au Seigneur; mais celui qui est marié se préoccupe des affaires du monde, il cherche à plaire à sa femme, et il est ainsi partagé entre deux préoccupations. De même, une femme qui n'est pas mariée ou une jeune fille se préoccupe des affaires du Seigneur, car elle désire être à lui dans tout ce qu'elle fait et ce qu'elle pense; mais celle qui est mariée se préoccupe des affaires du monde, elle cherche à plaire à son mari. Je dis cela pour votre bien et non pour vous imposer une contrainte; je désire que vous fassiez ce qui convient le mieux, en demeurant totalement attachés au service du Seigneur. Cependant, si un jeune homme agit de façon inconvenante envers sa fiancée, s'il est dominé par le désir et estime qu'ils devraient se marier, eh bien, qu'ils se marient, comme il le veut; il ne commet pas de péché. Par contre, si le jeune homme, sans subir de contrainte, a pris intérieurement la ferme résolution de ne pas se marier, s'il est capable de dominer sa volonté et a décidé en lui-même de ne pas avoir de relations sexuelles avec sa fiancée, il fait bien. Ainsi, celui qui épouse sa fiancée fait bien, mais celui qui y renonce fait mieux encore. Une femme est liée à son mari aussi longtemps qu'il vit; mais si son mari meurt, elle est libre d'épouser qui elle veut, seulement en restant unie au Seigneur. Pourtant, elle sera plus heureuse si elle demeure comme elle est. C'est là mon opinion et j'estime avoir, moi aussi, l'Esprit de Dieu. Examinons maintenant la question de la viande provenant de sacrifices offerts aux idoles: il est vrai que nous avons tous la connaissance, comme vous le dites. Mais cette connaissance rend l'être humain prétentieux, tandis que l'amour est constructif, il renforce les relations. Celui qui s'imagine connaître quelque chose ne connaît pas encore comme il devrait connaître. Mais celui qui aime Dieu est connu par lui. La question est donc la suivante: peut-on manger de la viande provenant de sacrifices offerts aux idoles? Nous savons bien qu'une idole ne représente rien de réel dans le monde et qu'il n'y a qu'un seul Dieu. Même s'il y a de prétendus dieux au ciel et sur la terre, et, en fait, il y a beaucoup de « dieux » et de « seigneurs », il n'en est pas moins vrai que pour nous il n'y a qu'un seul Dieu, le Père, qui a créé toutes choses et pour qui nous vivons; il n'y a également qu'un seul Seigneur, Jésus Christ, par qui toutes choses existent et par qui nous vivons. Mais tous n'ont pas la connaissance. Certains ont été tellement habitués aux idoles que, maintenant encore, ils mangent la viande des sacrifices comme si elle appartenait à une idole; leur conscience est faible et ils se sentent souillés par cette viande. Ce n'est pourtant pas un aliment qui nous rapprochera de Dieu: nous ne perdrons rien si nous n'en mangeons pas, et nous ne gagnerons rien non plus si nous en mangeons. Cependant, prenez garde que la liberté avec laquelle vous agissez n'entraîne dans l'erreur les personnes qui sont faibles dans la foi. En effet, si quelqu'un de faible te voit, toi qui as la « connaissance », en train de manger dans le temple d'une idole, ne se sentira-t-il pas encouragé dans sa conscience à manger de la viande offerte aux idoles? Et ainsi ce faible, ce frère ou cette sœur pour qui le Christ est mort, va se perdre à cause de ta « connaissance »! En péchant de cette façon contre vos frères ou sœurs, et en blessant leur conscience qui est faible, vous péchez contre le Christ lui-même. C'est pourquoi, si un aliment détourne mon frère ou ma sœur de la foi, je ne mangerai plus jamais de viande afin de ne pas le détourner de Dieu. Ne suis-je pas libre? Ne suis-je pas apôtre? N'ai-je pas vu Jésus notre Seigneur? N'êtes-vous pas le résultat de mon activité au service du Seigneur? Même si d'autres refusent de me reconnaître comme apôtre, pour vous je le suis certainement. En effet, puisque vous êtes unis au Seigneur, vous êtes vous-mêmes la preuve que je suis apôtre. Voici comment je me défends contre ceux qui me critiquent: n'aurais-je pas le droit de recevoir nourriture et boisson pour mon travail? N'aurais-je pas le droit d'emmener avec moi une épouse chrétienne, comme le font les apôtres, les frères du Seigneur et Pierre? Ou bien serions-nous les seuls, Barnabas et moi, à devoir travailler pour gagner notre vie? Avez-vous jamais entendu dire qu'un soldat serve dans l'armée à ses propres frais? ou que quelqu'un ne mange pas du raisin de la vigne qu'il a plantée? ou qu'un berger ne se nourrisse pas de lait du troupeau dont il s'occupe? Mais je ne me fonde pas seulement sur des exemples tirés de la vie courante, car la loi de Moïse dit la même chose. Il est en effet écrit dans cette Loi: « Vous ne mettrez pas une muselière à un bœuf qui foule le blé. » Dieu s'inquiète-t-il des bœufs? N'est-ce pas en réalité pour nous qu'il a parlé ainsi? Assurément, cette parole a été écrite pour nous. Que celui qui laboure et que celui qui bat le blé le fassent avec l'espoir d'obtenir leur part de la récolte. Nous avons semé en vous une semence spirituelle: serait-il alors excessif que nous récoltions une part de vos biens matériels? Si d'autres ont ce droit sur vous, ne l'avons-nous pas à plus forte raison? Cependant, nous n'avons pas usé de ce droit. Au contraire, nous avons tout supporté pour ne pas placer d'obstacle sur le chemin de la bonne nouvelle du Christ. Vous savez sûrement que ceux qui sont en fonction dans le temple reçoivent leur nourriture du temple, et que ceux qui présentent les sacrifices sur l'autel reçoivent leur part de ces sacrifices. De même, le Seigneur a ordonné que les personnes qui annoncent la bonne nouvelle vivent de cette activité. Mais moi, je n'ai usé d'aucun de ces droits, et je n'écris pas cela pour demander à en profiter. J'aimerais mieux mourir! Personne ne m'enlèvera ce sujet de fierté! Je n'ai pas à me vanter d'annoncer la bonne nouvelle. C'est en effet une obligation qui m'est imposée, et quel malheur pour moi si je n'annonce pas la bonne nouvelle. Si j'avais choisi moi-même cette tâche, j'aurais droit à un salaire; mais puisqu'elle m'est imposée, je m'acquitte simplement de la charge qui m'est confiée. Quel est alors mon salaire? C'est la satisfaction d'annoncer la bonne nouvelle gratuitement, sans user des droits que me confère la proclamation de cette bonne nouvelle. Je suis libre, je ne suis l'esclave de personne; cependant je me suis fait l'esclave de tous afin d'en gagner le plus grand nombre possible au Christ. Lorsque j'ai affaire aux Juifs, je vis comme un Juif, afin de les gagner; bien que je ne sois pas soumis à la loi de Moïse, je vis comme si je l'étais lorsque j'ai affaire à ceux qui sont soumis à cette Loi, afin de les gagner. De même, lorsque je suis avec ceux qui ignorent la loi de Moïse, je vis comme eux, sans tenir compte de cette Loi, afin de les gagner. Cela ne veut pas dire que je suis indifférent à la loi de Dieu, car je suis soumis à la loi du Christ. Avec les personnes qui sont faibles, je vis comme si j'étais faible moi-même, afin de les gagner. Ainsi, je me fais tout à tous afin d'en sauver de toute manière quelques-uns. Je fais tout cela pour la bonne nouvelle, afin d'avoir part aux biens qu'elle promet. Vous savez sûrement que les coureurs dans le stade courent tous, mais qu'un seul remporte le prix. Courez donc de manière à remporter le prix. Tous les athlètes à l'entraînement s'imposent une discipline sévère. Ils le font pour gagner une couronne qui se fane vite; mais nous, nous le faisons pour gagner une couronne qui ne se fanera jamais. C'est pourquoi je cours les yeux fixés sur le but; c'est pourquoi je suis semblable au boxeur qui ne frappe pas au hasard. Je traite durement mon corps et je le maîtrise sévèrement, afin de ne pas être moi-même disqualifié après avoir proclamé la bonne nouvelle aux autres. Je veux que vous vous rappeliez, frères et sœurs, ce qui est arrivé à nos ancêtres du temps de Moïse. Ils ont tous été sous la protection de la nuée et ils sont tous passés à travers la mer Rouge. Dans la nuée et dans la mer, ils ont tous été baptisés en communion avec Moïse. Ils ont tous mangé la même nourriture spirituelle et ils ont tous bu la même boisson spirituelle: ils buvaient en effet au rocher spirituel qui les accompagnait, et ce rocher était le Christ. Pourtant, la plupart d'entre eux ne furent pas agréables à Dieu et c'est pourquoi ils tombèrent morts dans le désert. Ces événements nous servent de modèle, pour que nous n'ayons pas de mauvais désirs comme ils en ont eu. Ne vous mettez pas à adorer des idoles comme certains d'entre eux l'ont fait. Ainsi que le déclare l'Écriture: « Les gens s'assirent pour manger et boire, puis ils se levèrent pour se divertir. » Ne nous livrons pas non plus à la débauche, comme certains d'entre eux l'ont fait et 23 000 personnes tombèrent mortes en un seul jour. Ne mettons pas le Christ à l'épreuve, comme certains d'entre eux l'ont fait et ils moururent de la morsure des serpents. Enfin, ne vous plaignez pas, comme certains d'entre eux l'ont fait et ils furent exterminés par l'ange de la mort. Ces malheurs leur arrivèrent pour servir d'exemple à d'autres; ils ont été mis par écrit pour nous avertir, car nous vivons en un temps proche de la fin. Par conséquent, que celui qui pense être debout prenne garde de ne pas tomber. Les épreuves que vous avez connues ont toutes été de celles qui se présentent normalement aux êtres humains. Dieu est fidèle à ses promesses et il ne permettra pas que vous soyez éprouvés au-delà de vos forces; mais, au moment où surviendra l'épreuve, il vous donnera la force de la supporter et, ainsi, le moyen d'en sortir. C'est pourquoi, très chers amis, gardez-vous du culte des idoles. Je vous parle comme à des personnes raisonnables; jugez vous-mêmes de ce que je dis. Pensez à la coupe du repas du Seigneur pour laquelle nous bénissons Dieu: lorsque nous en buvons, ne nous met-elle pas en communion avec le sang du Christ? Et le pain que nous partageons: lorsque nous en mangeons, ne nous met-il pas en communion avec le corps du Christ? Il y a un seul pain; aussi, bien que nous soyons nombreux, nous formons un seul corps, car nous avons tous part au même pain. Voyez le peuple d'Israël: ceux qui mangent les victimes sacrifiées sur l'autel qui est réservé à Dieu sont en communion avec celui-ci. Est-ce que je veux dire par là qu'une idole ou que la viande qui lui est offerte en sacrifice ont une valeur quelconque? Non, mais j'affirme ceci: ce que les païens sacrifient est offert aux démons et non à Dieu. Or, je ne veux pas que vous soyez en communion avec des démons. Vous ne pouvez pas boire à la fois à la coupe du Seigneur et à la coupe des démons; vous ne pouvez pas manger à la fois à la table du Seigneur et à la table des démons. Ou bien voulons-nous susciter la jalousie du Seigneur? Pensez-vous que nous soyons plus forts que lui? « Tout est permis », dites-vous. Oui, cependant tout n'est pas utile. « Tout est permis », cependant tout n'est pas constructif. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais plutôt celui des autres. Vous êtes libres de manger tout ce qui se vend au marché de la viande sans avoir à poser des questions par motif de conscience; car, comme il est écrit, « c'est au Seigneur qu'appartient la terre avec tout ce qu'elle contient ». Si une personne non-croyante vous invite à un repas et que vous acceptez d'y aller, mangez de tout ce qu'on vous servira, sans poser de question par motif de conscience. Mais si quelqu'un vous dit: « Cette viande provient d'un sacrifice offert aux idoles », alors n'en mangez pas, à cause de celui qui a fait cette remarque et par motif de conscience – je parle ici non pas de votre conscience, mais de celle de l'autre. « Mais pourquoi, demandera-t-on, ma liberté serait-elle limitée par la conscience de quelqu'un d'autre? Si je remercie Dieu pour ce que je mange, pourquoi me critiquerait-on au sujet de cette nourriture pour laquelle j'ai dit merci? » Ainsi, que vous mangiez, que vous buviez, ou que vous fassiez quoi que ce soit, faites tout pour la gloire de Dieu. Ne soyez un obstacle pour personne, ni pour les Juifs, ni pour ceux qui ne le sont pas, ni pour l'Église de Dieu. Comportez-vous comme moi: je m'efforce de plaire à tous en toutes choses; je ne cherche pas mon propre bien, mais le bien d'une multitude de gens, afin qu'ils soient sauvés. Suivez mon exemple, comme je suis l'exemple du Christ. Je vous félicite: vous vous souvenez de moi en toute occasion et vous suivez les instructions que je vous ai transmises. Cependant, je veux que vous compreniez ceci: le Christ est la tête de tout homme, le mari est la tête de sa femme, et Dieu est la tête du Christ. Si donc un homme a la tête couverte lorsqu'il prie ou donne des messages reçus de la part de Dieu, il déshonore le Christ. Mais si une femme est tête nue lorsqu'elle prie ou donne des messages reçus de la part de Dieu, elle déshonore son mari; elle est comme une femme aux cheveux tondus. Si une femme ne se couvre pas la tête, elle pourrait tout aussi bien se couper la chevelure! Mais puisqu'il est honteux pour une femme de se couper les cheveux ou de les tondre, eh bien qu'elle se couvre la tête. L'homme n'a pas besoin de se couvrir la tête, parce qu'il reflète l'image et la gloire de Dieu. Mais la femme reflète la gloire de l'homme; en effet, l'homme n'a pas été créé à partir de la femme, mais c'est la femme qui a été créée à partir de l'homme. Et l'homme n'a pas été créé pour la femme, mais c'est la femme qui a été créée pour l'homme. C'est pourquoi, à cause des anges, la femme doit avoir sur la tête un signe marquant son autorité. Cependant, dans notre vie avec le Seigneur, la femme n'est pas indépendante de l'homme et l'homme n'est pas indépendant de la femme. Car de même que la femme a été créée à partir de l'homme, de même l'homme naît de la femme, et tout vient de Dieu. Jugez-en vous-mêmes: est-il convenable qu'une femme soit tête nue lorsqu'elle prie Dieu? L'usage habituel lui-même ne vous enseigne-t-il pas qu'il est indécent pour l'homme de porter les cheveux longs? Tandis que c'est un honneur pour la femme de les porter ainsi. En effet, les cheveux longs ont été donnés à la femme pour s'en draper. Mais si quelqu'un désire encore discuter à ce sujet, qu'il sache simplement ceci: ni les Églises de Dieu, ni nous-mêmes n'avons d'autre manière de faire. En passant aux remarques qui suivent, je ne vous féliciterai pas, car vos réunions vous font plus de mal que de bien. Tout d'abord, on m'a dit que lorsque vous vous réunissez en assemblée, il y a parmi vous des groupes rivaux, et je le crois en partie. Il faut bien qu'il y ait des divisions parmi vous pour que l'on reconnaisse ceux d'entre vous qui sont vraiment fidèles. Quand vous vous réunissez, ce n'est pas le repas du Seigneur que vous prenez: en effet, dès que vous êtes à table, chacun se hâte de prendre son propre repas, de sorte que certains ont faim tandis que d'autres s'enivrent. N'avez-vous pas vos maisons pour y manger et y boire? Ou bien méprisez-vous l'Église de Dieu et voulez-vous humilier ceux qui n'ont rien? Qu'attendez-vous que je vous dise? Faut-il que je vous félicite? Non, je ne vous féliciterai vraiment pas à ce sujet! En effet, voici l'enseignement que j'ai reçu du Seigneur et que je vous ai transmis: Le Seigneur Jésus, dans la nuit où il fut livré, prit du pain et, après avoir remercié Dieu, il le partagea et dit: « Ceci est mon corps, qui est pour vous. Faites ceci en mémoire de moi. » De même, il prit la coupe après le repas et dit: « Cette coupe est la nouvelle alliance, qui est conclue grâce à mon sang. Toutes les fois que vous en boirez, faites-le en mémoire de moi. » En effet, jusqu'à ce que le Seigneur vienne, vous annoncez sa mort toutes les fois que vous mangez de ce pain et que vous buvez de cette coupe. C'est pourquoi, celui qui mange le pain du Seigneur ou qui boit de sa coupe de façon indigne, se rend coupable de péché envers le corps et le sang du Seigneur. Que chacun donc s'examine soi-même et qu'il mange alors de ce pain et qu'il boive de cette coupe; car si quelqu'un mange du pain et boit de la coupe sans reconnaître leur relation avec le corps du Seigneur, il attire ainsi le jugement sur lui-même. C'est pour cette raison que beaucoup d'entre vous sont malades et faibles, et que plusieurs sont morts. Si nous commencions par nous examiner nous-mêmes, nous éviterions de tomber sous le jugement de Dieu. Mais nous sommes jugés et corrigés par le Seigneur afin que nous ne soyons pas condamnés avec le monde. Ainsi, mes frères et sœurs, lorsque vous vous réunissez pour prendre le repas du Seigneur, attendez-vous les uns les autres. Si quelqu'un a faim, qu'il mange chez lui, afin que vous n'attiriez pas le jugement de Dieu sur vous dans vos réunions. Quant aux autres questions, je les réglerai quand je serai arrivé chez vous. Parlons maintenant des expériences spirituelles: frères et sœurs, je désire que vous connaissiez la vérité à propos de ces dons. Vous savez que lorsque vous étiez encore païens, vous étiez entraînés de façon irrésistible vers les idoles muettes. C'est pourquoi je vous le déclare: aucun être inspiré par l'Esprit de Dieu ne s'écrie: « Maudit soit Jésus! », et personne ne peut déclarer: « Jésus est le Seigneur! », s'il n'est pas inspiré par l'Esprit saint. Il y a diverses sortes de dons spirituels, mais c'est le même Esprit qui les accorde. Il y a diverses façons de servir, mais c'est le même Seigneur que l'on sert. Il y a diverses façons d'agir, mais c'est le même Dieu qui opère tout en tous. En chacun l'Esprit saint se manifeste par un don pour le bien de tous. L'Esprit donne à l'un de parler selon la sagesse, et à un autre le même Esprit donne de parler selon la connaissance. Ce seul et même Esprit donne à l'un la foi et à un autre le pouvoir de guérir les malades. L'Esprit accorde à l'un d'accomplir des miracles, à un autre le don de transmettre des messages reçus de la part de Dieu, à un autre encore la capacité de distinguer les faux esprits du véritable Esprit. À l'un il donne la possibilité de parler en des langues inconnues et à un autre la capacité d'interpréter ces langues. C'est le seul et même Esprit qui produit tout cela; il accorde à chaque personne un don différent, comme il le veut. Eh bien, le Christ est semblable à un corps qui se compose de plusieurs parties. Toutes ses parties, bien que nombreuses, forment un seul corps. Et nous tous, Juifs ou Grecs, esclaves ou personnes libres, nous avons été baptisés pour former un seul corps par le même Esprit saint et nous avons tous bu de ce seul Esprit. Le corps ne se compose pas d'une seule partie, mais de plusieurs. Si le pied disait: « Je ne suis pas une main, donc je n'appartiens pas au corps », il ne cesserait pas pour autant d'être une partie du corps. Et si l'oreille disait: « Je ne suis pas un œil, donc je n'appartiens pas au corps », elle ne cesserait pas pour autant d'être une partie du corps. Si tout le corps n'était qu'un œil, comment entendrait-il? Et s'il n'était qu'une oreille, comment sentirait-il les odeurs? En réalité, Dieu a disposé chacune des parties du corps comme il l'a voulu. Il n'y aurait pas de corps s'il ne se trouvait en tout qu'une seule partie! En fait, il y a plusieurs parties et un seul corps. L'œil ne peut donc pas dire à la main: « Je n'ai pas besoin de toi! » Et la tête ne peut pas dire non plus aux pieds: « Je n'ai pas besoin de vous! » Bien plus, les parties du corps qui paraissent les plus faibles sont indispensables; celles que nous estimons le moins, nous les entourons de plus de soin que les autres; celles dont il est indécent de parler sont traitées avec des égards particuliers qu'il n'est pas nécessaire d'accorder aux parties plus convenables de notre corps. Dieu a disposé le corps de manière à donner plus d'honneur aux parties qui en manquent: ainsi, il n'y a pas de division dans le corps, mais les différentes parties ont toutes un égal souci les unes des autres. Si une partie du corps souffre, toutes les autres souffrent avec elle; si une partie est honorée, toutes les autres s'en réjouissent avec elle. Or, vous êtes le corps du Christ, et chacun de vous est une partie de ce corps. C'est ainsi que, dans l'Église, Dieu a établi premièrement des apôtres, deuxièmement des prophètes et troisièmement des enseignants; ensuite, il y a ceux qui accomplissent des miracles, puis ceux qui peuvent guérir les malades, les personnes qui ont le don d'aider ou de diriger les autres, ou encore de parler en des langues inconnues. Tous ne sont pas apôtres, ou prophètes, ou enseignants. Tous n'ont pas le don d'accomplir des miracles, ou de guérir les malades, ou de parler en des langues inconnues ou d'interpréter ces langues. Ainsi, désirez les dons les plus importants. Mais je vais vous montrer maintenant le chemin qui est supérieur à tout. Supposons que je parle les langues des êtres humains et même celles des anges: si je n'ai pas d'amour, je ne suis rien de plus qu'un métal qui résonne ou qu'une cymbale bruyante. Je pourrais transmettre des messages reçus de la part de Dieu, posséder toute la connaissance et comprendre tous les mystères, je pourrais avoir la foi capable de déplacer des montagnes, si je n'ai pas d'amour, je ne suis rien! Je pourrais distribuer tous mes biens aux affamés et même livrer mon corps aux flammes, si je n'ai pas d'amour, cela ne me sert à rien! L'amour est patient et bon, il n'est pas envieux, ne se vante pas et n'est pas prétentieux; l'amour ne fait rien de honteux, n'est pas égoïste, ne s'irrite pas et n'éprouve pas de rancune; l'amour ne se réjouit pas du mal, il se réjouit de la vérité. En toute circonstance il fait face, il garde la foi, il espère, il persévère. L'amour est éternel! Les messages reçus de Dieu cesseront un jour, le don de parler en des langues inconnues prendra fin, la connaissance disparaîtra. En effet, nous connaissons de manière incomplète et nous annonçons des messages reçus de Dieu de façon limitée; mais quand viendra la perfection, ce qui est incomplet disparaîtra. Lorsque j'étais enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant et je raisonnais comme un enfant; mais une fois devenu adulte, j'ai abandonné tout ce qui est propre à l'enfant. À présent, nous ne voyons qu'une image confuse, pareille à celle d'un vieux miroir; mais alors, nous verrons face à face. À présent, je ne connais que de façon incomplète; mais alors, je connaîtrai Dieu complètement, comme lui-même me connaît. Maintenant, ces trois choses demeurent: la foi, l'espérance et l'amour; mais la plus grande des trois est l'amour. Cherchez donc avant tout à recevoir l'amour. Désirez aussi les expériences spirituelles, surtout celle qui permet de donner des messages de la part de Dieu. Celui qui parle en des langues inconnues ne parle pas aux autres mais à Dieu, car personne ne le comprend. Par la puissance de l'Esprit, il exprime des vérités mystérieuses. Mais celui qui transmet des messages reçus de Dieu parle aux autres de manière constructive, pour les encourager et pour les consoler. La personne qui parle en des langues inconnues est seule à en être fortifiée, tandis que celle qui transmet des messages reçus de Dieu fortifie l'Église entière. Je veux bien que vous parliez tous en des langues inconnues, mais je désire encore plus que vous transmettiez des messages reçus de Dieu. En effet, celui qui donne de tels messages est plus utile que celui qui parle en des langues inconnues, à moins que quelqu'un ne soit capable d'en donner l'interprétation afin que ce soit constructif pour l'Église entière. Ainsi, frères et sœurs, je vous le demande: quand je viendrai chez vous, si je vous parle en des langues inconnues, en quoi vous serai-je utile? À rien, à moins que je ne vous communique une révélation, une connaissance, un message reçu de Dieu, ou encore un enseignement. Prenons l'exemple d'instruments de musique comme la flûte ou la harpe: si les notes ne sont pas données distinctement, comment reconnaîtra-t-on la mélodie jouée sur la flûte ou sur la harpe? Et si le trompettiste ne fait pas retentir un appel clair, qui se préparera au combat? De même, comment comprendra-t-on de quoi vous parlez si votre langue n'émet pas de paroles compréhensibles? Vous parlerez pour le vent! Il y a de nombreux langages différents dans le monde, mais aucun d'entre eux n'est dépourvu de sens. Cependant, si je ne connais pas tel langage, celui qui le parle sera un étranger pour moi et moi je serai un étranger pour lui. Ainsi, puisque vous aspirez aux manifestations de l'Esprit, cherchez à être riches surtout de celles qui sont constructives pour l'Église. Par conséquent, que la personne qui parle en des langues inconnues demande à Dieu le don d'interpréter ces langues. Car si je prie dans de telles langues, mon esprit est bien en prière, mais mon intelligence demeure inactive. Que ferai-je donc? Je prierai avec mon esprit, mais je prierai aussi avec mon intelligence; je chanterai avec mon esprit, mais je chanterai aussi avec mon intelligence. En effet, si tu remercies Dieu uniquement en esprit, comment celui qui est un simple auditeur dans l'assemblée répondra-t-il « Amen » à ta prière de reconnaissance? Il ne sait vraiment pas ce que tu dis. Même si ta prière de reconnaissance est très belle, elle n'offre rien de constructif pour les autres. Je remercie Dieu de ce que je parle en des langues inconnues plus que vous tous. Mais, devant l'Église assemblée, je préfère dire cinq mots compréhensibles, afin d'instruire les autres, plutôt que prononcer dix mille mots en langues inconnues. Frères et sœurs, ne raisonnez pas comme des enfants; soyez des enfants par rapport au mal, mais soyez des adultes quant à la façon de raisonner. Voici ce que déclare l'Écriture: « C'est par des gens d'autres langues que je m'adresserai à ce peuple, dit le Seigneur, je leur parlerai par la bouche d'étrangers. Même alors ils ne voudront pas m'entendre. » Ainsi, le don de parler en langues inconnues est un signe pour les non-croyants, mais pas pour les croyants; inversement, le don de transmettre des messages reçus de Dieu est un signe pour les croyants, mais pas pour les non-croyants. Supposons donc que l'Église entière s'assemble et que tous se mettent à parler en des langues inconnues: si de simples auditeurs ou des non-croyants entrent là où vous vous trouvez, ne diront-ils pas que vous êtes fous? Mais si tous transmettent des messages reçus de Dieu et qu'il entre un non-croyant ou un simple auditeur, il sera convaincu de son péché à cause de ce qu'il entend. Il sera jugé par tout ce qu'il entend et ses pensées secrètes seront mises en pleine lumière. Alors, il se courbera face contre terre et adorera Dieu en déclarant: « Dieu est vraiment parmi vous! » Que faut-il en conclure, frères et sœurs? Lorsque vous vous réunissez, l'un de vous peut chanter un cantique, un autre apporter un enseignement, un autre une révélation, un autre un message en langues inconnues et un autre encore l'interprétation de ce message: que tout cela soit constructif pour l'Église! Si l'on se met à parler en des langues inconnues, que deux ou trois personnes au plus le fassent, chacune à son tour, et que quelqu'un interprète ce qu'elles disent. S'il ne se trouve personne pour les interpréter, que chacun d'eux renonce alors à s'exprimer à haute voix dans l'assemblée: qu'il parle seulement à lui-même et à Dieu. Quant à ceux qui reçoivent des messages reçus de Dieu, que deux ou trois prennent la parole et que les autres jugent ce qu'ils disent. Mais si une autre personne présente reçoit une révélation de Dieu, que celui qui parle s'interrompe. Vous pouvez tous donner, l'un après l'autre, des messages reçus de Dieu, afin que tous soient instruits et encouragés. Que ceux qui transmettent de tels messages restent maîtres du don qui leur est accordé, car Dieu n'est pas un Dieu qui suscite le désordre, mais qui crée la paix. Comme dans toutes les Églises de ceux qui appartiennent à Dieu, que les femmes gardent le silence dans les assemblées: il ne leur est pas permis d'y bavarder. Comme le dit la loi, qu'elles soient soumises. Si elles désirent un renseignement, qu'elles interrogent leur mari à la maison. Il n'est pas convenable pour une femme de bavarder dans une assemblée. Ou bien serait-ce de chez vous que la parole de Dieu est venue? ou serait-ce à vous seuls qu'elle est parvenue? Si quelqu'un pense donner des messages de la part de Dieu ou avoir fait une expérience spirituelle, qu'il reconnaisse dans ce que je vous écris un commandement du Seigneur. Mais s'il ne le reconnaît pas, qu'on ne tienne pas compte de lui. Ainsi, mes frères et sœurs, cherchez avant tout à transmettre des messages reçus de Dieu, mais n'interdisez pas de parler en des langues inconnues. Seulement, que tout se fasse avec dignité et avec ordre. Frères et sœurs, je vous rappelle maintenant la bonne nouvelle que je vous ai annoncée, que vous avez reçue et à laquelle vous êtes fermement attachés. C'est par elle que vous êtes sur la voie du salut, si vous la retenez telle que je vous l'ai annoncée; autrement, vous auriez cru inutilement. Je vous ai transmis avant tout cet enseignement que j'ai reçu moi-même: le Christ est mort pour nos péchés, comme l'avaient annoncé les Écritures; il a été mis au tombeau et il est ressuscité le troisième jour, comme l'avaient annoncé les Écritures; il est apparu à Pierre, puis aux douze apôtres. Ensuite, il est apparu à plus de 500 de ses disciples à la fois; la plupart d'entre eux sont encore vivants, mais quelques-uns sont morts. Ensuite, il est apparu à Jacques, puis à tous les apôtres. Enfin, après eux tous, il m'est aussi apparu à moi, bien que je sois pareil à un avorton. Je suis en effet le moindre des apôtres; à vrai dire, je ne mérite même pas d'être appelé apôtre, car j'ai persécuté l'Église de Dieu. Mais par la grâce de Dieu je suis ce que je suis, et la grâce qu'il m'a accordée n'a pas été inefficace: au contraire, j'ai travaillé plus que tous les autres apôtres, non pas moi, en réalité, mais la grâce de Dieu qui agit en moi. Ainsi, que ce soit moi, que ce soient eux, voilà ce que nous proclamons, voilà ce que vous avez cru. Nous proclamons donc que le Christ est ressuscité d'entre les morts: comment alors quelques-uns d'entre vous disent-ils que les morts ne ressusciteront pas? Si tel est le cas, le Christ n'est pas non plus ressuscité; et si le Christ n'est pas ressuscité, nous n'avons rien à proclamer et vous n'avez rien à croire. De plus, il se trouve que nous sommes de faux témoins de Dieu puisque nous avons certifié qu'il a ressuscité le Christ; or, il ne l'a pas fait, s'il est vrai que les morts ne ressuscitent pas. Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité. Et si le Christ n'est pas ressuscité, votre foi ne mène à rien et vous êtes encore en plein dans vos péchés. Il en résulte aussi que ceux qui sont morts en croyant au Christ sont perdus. Si nous avons mis notre espérance dans le Christ uniquement pour cette vie, alors nous sommes les plus à plaindre de tous les êtres humains. Mais, en réalité, le Christ est ressuscité d'entre les morts, en donnant ainsi la garantie que ceux qui sont morts ressusciteront également. Car, de même que la mort est venue par un homme, de même la résurrection des morts vient par un homme. Tous les êtres humains meurent parce qu'ils sont liés à Adam, de même tous recevront la vie parce qu'ils sont liés au Christ, mais chacun à son propre rang: le Christ le premier de tous, puis ceux qui appartiennent au Christ, au moment où il viendra. Ensuite arrivera la fin: le Christ détruira toute autorité, tout pouvoir et toute puissance spirituels, et il remettra le règne à Dieu le Père. Car il faut que le Christ règne jusqu'à ce que Dieu ait mis tous ses ennemis sous ses pieds. Le dernier ennemi qui sera détruit, c'est la mort. En effet, il est écrit: « Dieu lui a tout mis sous les pieds. » Mais il est clair que, dans cette phrase, le mot « tout » n'inclut pas Dieu, qui soumet toutes choses au Christ. Lorsque toutes choses auront été soumises au Christ, alors lui-même, le Fils, se soumettra à Dieu qui lui aura tout soumis; ainsi, Dieu régnera parfaitement sur tout. Pensez encore au cas de ceux qui se font baptiser pour les morts: qu'espèrent-ils obtenir? S'il est vrai que les morts ne ressuscitent pas, pourquoi se font-ils baptiser pour eux? Et nous-mêmes, pourquoi nous exposons-nous à tout moment au danger? Frères et sœurs, chaque jour je risque la mort: c'est vrai, aussi vrai que je suis fier de vous dans l'union avec Jésus Christ notre Seigneur. À quoi m'aurait-il servi de combattre contre des bêtes sauvages, à Éphèse, si c'était pour des motifs purement humains? Si les morts ne ressuscitent pas, alors, comme on le dit, « mangeons et buvons, car demain nous mourrons! » Ne vous y trompez pas: « Les mauvaises compagnies sont la ruine d'une bonne conduite. » Revenez à la raison, comme il convient, et cessez de pécher. Je le dis à votre honte: certains d'entre vous ne connaissent pas Dieu. « Mais, demandera-t-on, comment les morts ressuscitent -ils? Quelle sorte de corps auront-ils? » Insensé que tu es! Quand tu sèmes une graine, celle-ci ne donne vie à une plante que si elle meurt. Ce que tu sèmes est une simple graine, peut-être un grain de blé ou une autre semence, et non la plante elle-même qui va pousser. Ensuite, Dieu accorde à cette graine de donner corps à la plante qu'il veut; à chaque graine correspond la plante qui lui est propre. Les êtres vivants n'ont pas tous la même chair: celle des humains diffère de celle des animaux, autre est celle des oiseaux et autre encore celle des poissons. Il y a aussi des corps célestes et des corps terrestres; les corps célestes ont un éclat différent de celui des corps terrestres. Le soleil possède son propre éclat, la lune en a un autre et les étoiles un autre encore; même parmi les étoiles, l'éclat varie de l'une à l'autre. Il en sera ainsi lorsque les morts ressusciteront. Quand le corps est mis en terre, il est corruptible; quand il ressuscitera, il sera incorruptible. Quand il est mis en terre, il est misérable et faible; quand il ressuscitera, il sera glorieux et fort. Quand il est mis en terre, c'est un corps terrestre; quand il ressuscitera, ce sera un corps animé par l'Esprit. Il y a un corps terrestre, il y a donc aussi un corps animé par l'Esprit. En effet, l'Écriture déclare: « Le premier homme, Adam, devint un être vivant »; mais le dernier Adam est rempli de l'Esprit qui donne la vie. Ce n'est pas le spirituel qui vient le premier, mais c'est le matériel: le spirituel vient ensuite. Le premier Adam a été fait de la poussière du sol; le deuxième Adam est venu des cieux. Les êtres terrestres sont pareils à celui qui a été fait de la poussière du sol, tandis que les êtres célestes sont pareils à celui qui est venu des cieux. Et de même que nous sommes à l'image de celui qui a été fait de la poussière du sol, de même nous serons à l'image de celui qui est venu des cieux. Voici ce que je veux dire, frères et sœurs: ce qui est fait de chair et de sang ne peut avoir part au règne de Dieu, et ce qui est corruptible ne peut participer à l'incorruptibilité. Je vais vous révéler le projet de salut de Dieu: nous ne mourrons pas tous, mais nous serons tous transformés en un instant, en un clin d'œil, au son de la dernière trompette. Car lorsqu'elle sonnera, les morts ressusciteront pour ne plus mourir, et nous serons transformés. En effet, ce qui est corruptible doit se revêtir de ce qui est incorruptible; ce qui meurt doit se revêtir de ce qui est immortel. Lorsque ce qui est corruptible se sera revêtu de ce qui est incorruptible, et que ce qui meurt se sera revêtu de ce qui est immortel, alors se réalisera cette parole de l'Écriture: « La mort est supprimée; la victoire est complète! Mort, où est ta victoire? Mort, où est ton pouvoir de tuer? » La mort tient du péché son pouvoir de tuer, et le péché tient son pouvoir de la Loi. Mais remercions Dieu, lui qui nous donne la victoire par notre Seigneur Jésus Christ! Ainsi, mes chers frères et sœurs, montrez-vous fermes et inébranlables. Soyez toujours plus actifs dans l'œuvre du Seigneur, puisque vous savez que la peine que vous vous donnez, en union avec le Seigneur, n'est jamais perdue. Quelques mots encore à propos de la collecte en faveur des croyants de Jérusalem: agissez conformément aux instructions que j'ai données aux Églises de la Galatie. Chaque dimanche, que chacun de vous mette de côté chez lui ce qu'il aura économisé, selon ses possibilités, afin qu'on n'attende pas mon arrivée pour faire une collecte. Lorsque je serai arrivé, j'enverrai les personnes que vous aurez choisies, avec des lettres d'introduction, porter votre don à Jérusalem. S'il vaut la peine que j'y aille aussi, elles feront le voyage avec moi. Je me rendrai chez vous après avoir traversé la Macédoine, car je vais y passer. Je resterai probablement quelque temps chez vous, peut-être même tout l'hiver; alors, vous m'aiderez à poursuivre mon voyage, quelle que soit ma destination. Car je ne veux pas vous voir juste en passant. J'espère demeurer un certain temps chez vous, si le Seigneur le permet. Cependant, je compte rester à Éphèse jusqu'au jour de la Pentecôte. Car une occasion favorable m'y est offerte de me livrer à une activité fructueuse, bien que les adversaires soient nombreux. Si Timothée arrive, faites en sorte que rien ne le décourage chez vous, car il travaille comme moi à l'œuvre du Seigneur. Que personne ne le méprise! Aidez-le plutôt à poursuivre son voyage en paix, pour qu'il revienne auprès de moi, car je l'attends avec les frères et les sœurs. Quant à notre frère Apollos, je l'ai souvent encouragé à se rendre chez vous avec les autres frères, mais il ne désire pas du tout le faire maintenant. Cependant, il ira quand il en aura l'occasion. Veillez, demeurez fermes dans la foi, soyez courageux, soyez forts. Agissez en tout avec amour. Vous connaissez Stéphanas et sa famille: vous savez qu'en Achaïe ils ont été les premiers à se convertir et qu'ils se sont mis au service des croyants. Je vous le demande donc, frères et sœurs: laissez-vous diriger par de telles personnes et par tous ceux qui travaillent activement avec eux. Je suis heureux de la venue de Stéphanas, Fortunatus et Achaïcus; ils m'ont donné ce qui me manquait du fait de votre absence, et ils m'ont réconforté comme ils l'ont fait pour vous-mêmes. Sachez apprécier de tels hommes! Les Églises de la province d'Asie vous saluent. Aquilas et Priscille, avec l'Église qui se réunit chez eux, vous envoient leurs cordiales salutations dans le Seigneur qui nous unit. Tous les frères et sœurs présents ici vous saluent. Saluez-vous les uns les autres avec affection, comme des frères et sœurs. J'écris les mots qui suivent de ma propre main: salutations de Paul! Si quelqu'un n'aime pas le Seigneur, qu'il soit maudit!! Notre Seigneur, viens! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec vous! Je vous aime tous dans l'union avec Jésus Christ. De la part de Paul, qui est apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et de la part de Timothée, notre frère. À l'Église de Dieu qui est à Corinthe et à tous ceux qui appartiennent à Dieu dans l'Achaïe entière: Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous donnent la grâce et la paix! Bénissons Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, le Père riche en bonté, le Dieu qui accorde le réconfort en toute occasion! Il nous console dans toutes nos détresses, afin que nous puissions réconforter ceux qui passent par toutes sortes de détresses, en leur apportant la consolation que nous avons nous-mêmes reçue de lui. En effet, de même que nos souffrances, en union avec le Christ, sont très grandes, de même nous recevons aussi du Christ un très grand réconfort. Si nous sommes dans la détresse, c'est pour votre réconfort et pour votre salut; si nous sommes réconfortés, c'est pour que vous receviez la consolation qui vous fera supporter avec persévérance les mêmes souffrances que nous endurons. Ainsi, nous avons un ferme espoir à votre sujet; car, nous le savons, comme vous avez part à nos souffrances, vous avez aussi part au réconfort qui nous est accordé. Nous voulons en effet que vous sachiez, frères et sœurs, à quelle détresse nous avons été confrontés dans la province d'Asie: le poids en a été si lourd, si insupportable, que nous désespérions de conserver la vie. Nous avions l'impression que la peine de mort avait été décidée contre nous. Cependant, il en fut ainsi pour que nous apprenions à ne pas placer notre confiance en nous-mêmes, mais en Dieu qui ressuscite les morts. C'est lui qui nous a délivrés d'une telle mort et qui nous en délivrera encore; oui, nous avons cette espérance en lui qu'il nous délivrera encore, et vous y contribuerez aussi en priant pour nous. Ainsi, Dieu répondra aux prières faites par un grand nombre de personnes en notre faveur, il nous accordera ce bienfait et beaucoup de gens le remercieront à notre sujet. Voici de quoi nous sommes fiers: comme notre conscience en témoigne, nous nous sommes conduits dans le monde, et particulièrement envers vous, avec une sincérité et une transparence qui viennent de Dieu, en étant conduits par sa grâce et non par la sagesse humaine. Dans nos lettres nous ne vous écrivons rien d'autre que ce que vous y lisez et connaissez déjà. Et j'espère que vous reconnaîtrez parfaitement ceci, comme d'ailleurs vous l'avez déjà reconnu en partie: au jour de la venue de Jésus, notre Seigneur, vous serez fiers de nous comme nous le serons de vous. J'avais une telle confiance à cet égard que j'avais d'abord projeté d'aller chez vous, afin qu'un double bienfait vous soit accordé. Je voulais, en effet, passer chez vous, puis me rendre en Macédoine et vous revoir à mon retour: vous m'auriez alors aidé à poursuivre mon voyage vers la Judée. En formant ce projet, ai-je donc fait preuve de légèreté? Les décisions que je prends sont-elles inspirées par des motifs purement humains, de sorte que je serais prêt à dire en même temps « oui, bien sûr! » et « non, pas du tout! »? Dieu, qui est fidèle, m'est témoin: ce que nous vous disons n'est pas à la fois « oui » et « non ». En effet, Jésus Christ lui-même, le Fils de Dieu, que nous vous avons annoncé, Sylvain, Timothée et moi-même, n'est pas venu pour être à la fois « oui » et « non ». Au contraire, en lui le « oui » de Dieu a retenti. Il est en effet le « oui » qui confirme toutes les promesses de Dieu. C'est donc par Jésus Christ que nous disons notre « amen », notre « oui » pour rendre gloire à Dieu. Et c'est Dieu lui-même qui nous affermit avec vous dans la vie avec le Christ. C'est aussi lui qui nous a choisis pour son service, il nous a marqués à son nom et il a répandu dans nos cœurs l'Esprit saint comme garantie des biens qu'il nous réserve. J'en prends Dieu à témoin, qu'il me fasse mourir si je mens: c'est pour vous épargner que j'ai décidé de ne pas retourner à Corinthe. Nous ne cherchons pas à nous poser en maîtres sur votre vie, car vous tenez bon dans la foi; mais nous désirons contribuer à votre joie. J'ai donc décidé de ne pas retourner chez vous tant que la situation reste douloureuse. Car si je vous attriste, qui me donnera encore de la joie? Celui que j'aurai attristé le pourrait-il? Voilà pourquoi je vous ai écrit comme je l'ai fait: je ne voulais pas, en arrivant chez vous, être attristé par les personnes mêmes qui devraient me donner de la joie. J'en suis en effet convaincu: ma joie, c'est aussi la vôtre, à vous tous. Oui, je vous ai écrit en pleine angoisse, le cœur lourd et avec beaucoup de larmes, non pour vous attrister, mais pour que vous sachiez à quel point je vous aime. Si quelqu'un a été une cause de tristesse, ce n'est pas pour moi qu'il l'a été, mais dans une certaine mesure, n'exagérons rien, c'est pour vous tous. Il suffit pour cette personne d'avoir été blâmée par la majorité d'entre vous; c'est pourquoi, maintenant, vous devez plutôt lui pardonner et l'encourager, pour éviter qu'une trop grande tristesse ne la conduise au désespoir. Par conséquent, je vous le demande, donnez-lui la preuve de votre amour à son égard. En effet, je vous ai aussi écrit pour ceci: je voulais vous mettre à l'épreuve pour voir si vous êtes toujours prêts à obéir à mes instructions. Quand vous pardonnez une faute à quelqu'un, je lui pardonne aussi. D'ailleurs si j'ai pardonné, pour autant que j'aie eu à pardonner quelque chose, je l'ai fait pour vous, devant le Christ, afin de ne pas laisser Satan prendre l'avantage sur nous; nous connaissons en effet fort bien ses intentions. Quand je suis arrivé à Troas pour y annoncer la bonne nouvelle du Christ, j'ai découvert que le Seigneur m'y offrait une occasion favorable de le faire. Cependant, j'étais profondément inquiet parce que je n'avais pas trouvé mon frère Tite. C'est pourquoi j'ai fait mes adieux aux gens de Troas et je suis parti pour la Macédoine. Mais remercions Dieu, car il nous entraîne sans cesse dans le cortège de victoire en union avec le Christ. Par nous, il fait connaître le Christ en tout lieu, comme un parfum dont l'odeur se répand partout. Nous sommes en effet pour Dieu comme un parfum du Christ à l'odeur agréable; nous le sommes parmi ceux qui sont sur la voie du salut et parmi ceux qui se perdent. Pour les uns, c'est une odeur de mort qui mène à la mort; pour les autres, c'est une odeur de vie qui mène à la vie. Qui donc est qualifié pour une telle mission? Nous ne sommes pas comme tant d'autres qui se livrent au trafic de la parole de Dieu; au contraire, c'est avec sincérité que nous parlons, de la part de Dieu, devant lui et en union avec le Christ. Cherchons-nous encore à nous recommander nous-mêmes? Ou bien aurions-nous besoin, comme certains, de vous présenter des lettres de recommandation ou de vous en demander? C'est vous-mêmes qui êtes notre lettre, écrite dans nos cœurs et que tout le monde peut connaître et lire. Oui, il est clair que vous êtes une lettre écrite par le Christ et transmise par nous. Elle est écrite, non pas avec de l'encre, mais avec l'Esprit du Dieu vivant; elle est gravée, non pas sur des tablettes de pierre, mais dans des cœurs humains. Nous parlons ainsi en raison de la confiance que nous avons en Dieu par le Christ. Nous ne saurions prétendre accomplir une telle tâche grâce à notre capacité personnelle. Ce que nous sommes capables de faire vient de Dieu; c'est lui qui nous a rendus capables de nous mettre au service d'une alliance nouvelle, qui dépend non d'un texte écrit, mais de l'Esprit. Car ce qui est écrit mène à la mort, mais le souffle de l'Esprit mène à la vie. Le texte écrit a été gravé, lettre par lettre, sur des tablettes de pierre et la gloire de Dieu a resplendi à ce moment-là. Le visage de Moïse brillait d'un tel éclat que les Israélites ne pouvaient pas fixer leurs regards sur lui, et pourtant cet éclat était passager. Or, si le texte écrit, qui a pour résultat de mener à la mort, est apparu avec une telle gloire, combien plus glorieuse doit être l'œuvre de l'Esprit! Le texte écrit qui condamne a été entouré de gloire; combien plus glorieuse est la révélation de ce qui rend juste! Et même, la gloire qui brilla dans le passé s'efface devant la gloire actuelle, tellement supérieure. En effet, si ce qui était passager a été glorieux, combien plus ce qui demeure est glorieux! C'est parce que nous avons une telle espérance que nous faisons preuve d'une grande franchise. Nous ne faisons pas comme Moïse, qui se couvrait le visage d'un voile pour empêcher les Israélites de fixer leur attention sur la disparition de l'éclat passager. Mais ils ont refusé de comprendre; en effet jusqu'à ce jour, ce même voile est présent quand ils lisent les livres de l'ancienne alliance. Il ne leur a pas été révélé que c'est à la lumière du Christ que ce voile disparaît. Aujourd'hui encore, chaque fois qu'ils lisent les livres de Moïse, un voile recouvre leur intelligence. Mais, comme il est écrit: « Lorsqu'on se tourne vers le Seigneur, le voile est enlevé. » Or le Seigneur, ici, c'est l'Esprit; et là où l'Esprit du Seigneur est présent, là est la liberté. Nous tous, le visage dévoilé, nous contemplons en Christ, comme dans un miroir, la gloire du Seigneur; ainsi, nous sommes transformés pour être semblables au Seigneur, et nous passons d'une gloire à une gloire plus grande encore. Voilà en effet ce que réalise le Seigneur, qui est l'Esprit. Or, Dieu, dans sa bonté, nous a confié cette tâche; c'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Nous avons renoncé à toute action cachée ou honteuse; nous agissons sans ruse et nous ne falsifions pas la parole de Dieu. Au contraire, nous faisons connaître clairement la vérité; nous nous recommandons ainsi nous-mêmes au jugement de tout être humain devant Dieu. Si la bonne nouvelle que nous annonçons est recouverte d'un voile, elle ne l'est que pour ceux qui se perdent. Ils ne croient pas parce que Satan, le dieu de ce monde, a aveuglé leur intelligence. Il les empêche de voir la lumière diffusée par la bonne nouvelle de la gloire du Christ, lequel est l'image même de Dieu. En effet, dans notre prédication, ce n'est pas nous-mêmes que nous annonçons, mais c'est Jésus Christ comme Seigneur; et nous, nous déclarons être vos serviteurs à cause de Jésus. Dieu a dit autrefois: « La lumière brillera du milieu de l'obscurité! » Eh bien, c'est lui aussi qui a fait briller sa lumière dans nos cœurs, pour nous donner la connaissance lumineuse de sa gloire qui resplendit sur le visage de Jésus Christ. Mais nous portons ce trésor spirituel en nous comme en des vases d'argile, pour qu'il soit clair que cette puissance extraordinaire vient de Dieu et non de nous. Nous sommes accablés de tous côtés, mais non pas laissés sans issue; nous sommes perplexes, mais non désespérés; nous sommes persécutés, mais non abandonnés; nous sommes jetés à terre, mais non anéantis. Nous portons sans cesse dans notre corps la mort de Jésus, afin que sa vie se manifeste aussi dans notre corps. Bien que vivants, nous sommes constamment exposés à la mort à cause de Jésus, afin que sa vie se manifeste aussi dans notre corps mortel. Ainsi, la mort agit en nous, pour que la vie agisse en vous. L'Écriture déclare: « J'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé. » Nous aussi, dans le même esprit de foi, nous croyons et c'est pourquoi nous parlons. Nous savons en effet que Dieu, qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera nous aussi avec Jésus et nous fera paraître avec vous en sa présence. Tout ce que nous endurons, c'est pour vous; de cette façon, la grâce de Dieu, qui aura fait multiplier les prières de reconnaissance, se répandra encore davantage, pour la gloire de Dieu. C'est pourquoi nous ne perdons pas courage. Même si notre être physique se détruit peu à peu, notre être spirituel se renouvelle de jour en jour. La détresse que nous éprouvons est passagère et légère, mais elle produit pour nous, au-delà de toute mesure, son pesant de gloire éternelle. Car nous portons notre attention non pas sur ce qui est visible, mais sur ce qui est invisible. Ce qui est visible est provisoire, mais ce qui est invisible dure toujours. Nous savons, en effet, que si la tente dans laquelle nous vivons, c'est-à-dire notre corps terrestre, est détruite, Dieu nous réserve une habitation dans les cieux, une demeure qui n'est pas faite par des mains humaines, qui durera toujours. Et nous gémissons maintenant, car notre désir est grand d'être revêtus de notre habitation céleste, si du moins, une fois dévêtus, nous ne sommes pas trouvés nus. Oui, aussi longtemps que nous vivons dans cette tente provisoire, nous gémissons comme sous un fardeau. Ce n'est pas que nous voudrions être dévêtus de notre corps terrestre, mais nous souhaitons revêtir par-dessus le corps céleste, afin que ce qui est mortel soit absorbé par la vie. C'est Dieu lui-même qui nous a préparés à cela, et il nous a accordé son Esprit comme garantie des biens qu'il nous réserve. Nous sommes donc toujours pleins de courage! Nous savons que tant que nous vivons dans ce corps, nous demeurons loin du Seigneur: nous marchons en effet par la foi, et non par la vue. Nous sommes pleins de courage, et nous préférerions quitter ce corps pour aller demeurer auprès du Seigneur. Mais nous désirons avant tout lui plaire, que nous demeurions dans ce corps ou que nous le quittions. Car nous devons tous comparaître devant le Christ pour être jugés par lui; alors chacun recevra ce qui lui revient, selon ce qu'il aura fait, en bien ou en mal. Nous savons donc ce que signifie reconnaître l'autorité du Seigneur, et nous cherchons à convaincre les gens. Dieu nous connaît parfaitement et j'espère que, au fond de vous-mêmes, vous nous connaissez aussi. Nous ne voulons pas de nouveau nous recommander nous-mêmes auprès de vous, mais nous désirons vous donner l'occasion d'être fiers de nous; ainsi, vous aurez de quoi répondre aux personnes qui tirent leur fierté des apparences extérieures et non de ce qui est dans le cœur. Si nous avons été insensés, c'est pour Dieu que nous l'avons été; si nous sommes dans notre bon sens, c'est pour vous. En effet, l'amour du Christ nous saisit, nous qui avons la certitude qu'un seul est mort pour tous et, donc, que tous ont part à sa mort. Il est mort pour tous afin que ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui est mort et ressuscité pour eux. Voilà pourquoi nous ne considérons plus personne d'une manière purement humaine. Même si, autrefois, nous avons considéré le Christ d'une manière humaine, maintenant nous ne le considérons plus ainsi. Ainsi, si quelqu'un est uni au Christ, il est une nouvelle création: ce qui est ancien a disparu, une réalité nouvelle est là. Tout cela vient de Dieu, qui nous a réconciliés avec lui par le Christ, et qui nous a confié la tâche d'en amener d'autres à la réconciliation avec lui: en effet, par le Christ, Dieu agissait pour réconcilier le monde avec lui, sans tenir compte des fautes des humains. Et il nous a établis pour annoncer cette œuvre de réconciliation. Nous sommes donc des ambassadeurs envoyés par le Christ, et c'est comme si Dieu lui-même adressait son appel par nous: nous vous en supplions, au nom du Christ, laissez-vous réconcilier avec Dieu. Le Christ était sans péché, mais Dieu l'a chargé de notre péché, afin que, unis à lui, nous soyons rendus justes devant Dieu. Ainsi, puisque nous collaborons avec Dieu, nous vous le demandons avec insistance: ne négligez pas la grâce que vous avez reçue de lui! En effet Dieu déclare: « Au moment favorable, je t'ai écouté, au jour du salut, je suis venu à ton secours. » Eh bien, voici maintenant le moment vraiment favorable; voici le jour du salut! Nous veillons à ne donner aucun motif de scandale à qui que ce soit, afin que l'on ne critique pas notre travail. Au contraire, nous cherchons en toutes circonstances à nous présenter comme des serviteurs de Dieu: nous supportons avec persévérance les souffrances, les détresses et les angoisses. On nous a battus et mis en prison, on a soulevé le peuple contre nous; accablés de travail, nous avons été privés de sommeil et de nourriture. Nous nous montrons serviteurs de Dieu en étant purs, en connaissant Dieu, en étant patients et bons; l'Esprit saint agit en nous, notre amour est sincère, nous proclamons la vérité et nous vivons grâce à la puissance de Dieu. Nos armes offensives et défensives, c'est de faire ce qui est juste aux yeux de Dieu. Nous le faisons aussi bien quand nous recevons des éloges ou lorsqu'on nous couvre de mépris, quand on nous insulte ou quand nous jouissons d'une bonne réputation. On nous regarde comme des menteurs alors que nous disons la vérité, comme des inconnus alors que nous sommes bien connus, comme des mourants alors que nous sommes bien vivants. On nous punit, sans pourtant nous exécuter; on nous attriste et pourtant nous sommes toujours joyeux; nous sommes pauvres, mais nous enrichissons beaucoup de gens; nous paraissons ne rien avoir, nous qui, en réalité, possédons tout! Nous vous avons parlé franchement, chers amis corinthiens, nous vous avons largement ouvert notre cœur. Notre affection pour vous est sans réserve; mais c'est vous qui restez sur la réserve. Alors, je m'adresse à vous comme à mes enfants: répondez à notre affection, ouvrez-nous largement votre cœur! Ne vous mettez pas sous le même joug que des personnes qui ne croient pas en Dieu. Comment, en effet, ce qui est juste s'associerait-il à ce qui est mauvais? Comment la lumière s'unirait-elle à l'obscurité? Comment le Christ s'entendrait-il avec le diable? Ou bien, qu'est-ce qu'un croyant a de commun avec une personne qui ne croit pas en Dieu? Quel accord y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles? Car nous sommes, nous, le temple du Dieu vivant, comme Dieu lui-même l'a dit: « Je demeurerai et je marcherai avec eux, je serai leur Dieu et ils seront mon peuple. » C'est pourquoi « sortez du milieu d'eux, éloignez-vous, dit le Seigneur. Ne touchez à rien d'impur, et moi je vous accueillerai. Je serai un père pour vous et vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur souverain. » Toutes ces promesses sont valables pour nous, très chers amis. Purifions -nous donc de tout ce qui salit le corps ou l'esprit, et efforçons-nous de reconnaître qui est Dieu et de lui appartenir totalement. Faites-nous une place dans votre cœur! Nous n'avons fait de tort à personne, nous n'avons ruiné personne, nous n'avons exploité personne. Je ne dis pas cela pour vous condamner. En effet, comme je l'ai déjà affirmé, vous nous êtes si chers que nous sommes unis à vous, à la mort, à la vie. J'ai une grande confiance en vous, je suis très fier de vous! Dans toutes nos détresses, je demeure plein de courage et je déborde de joie. En fait, même à notre arrivée en Macédoine, nous n'avons connu aucun répit. Nous avons rencontré toutes sortes de difficultés: des conflits autour de nous, des craintes au-dedans de nous. Mais Dieu, qui relève le courage de ceux qui sont abattus, nous a réconfortés par l'arrivée de Tite. Et ce n'est pas seulement son arrivée qui a produit cet effet, mais encore son rapport sur la façon dont vous l'avez lui-même réconforté. Il nous a parlé de votre désir de me revoir, de votre tristesse, de votre zèle à me défendre. Et voilà pourquoi ma joie en est d'autant plus grande. En effet, même si la lettre que je vous ai écrite vous a rendus tristes, je ne le regrette pas maintenant. J'ai pu le regretter quand j'ai constaté que cette lettre vous avait attristés sur le moment. Mais maintenant je me réjouis, non pas de vous avoir causé de la peine, mais de ce que votre tristesse vous a fait changer de vie. Cette tristesse était telle que Dieu la voulait, si bien que nous ne vous avons causé aucun tort. Car la tristesse causée par l'attachement à Dieu produit un changement de vie qui conduit au salut, sans qu'on ait à le regretter. Mais la tristesse causée par l'attachement à ce monde produit la mort. Voyez maintenant les résultats de la tristesse causée par votre attachement à Dieu: quelle bonne volonté de votre part, quel empressement à présenter votre défense! Quelle indignation, quelle crainte, quel désir de me revoir, quel zèle, quelle ardeur à punir le mal! Vous avez prouvé de toutes les manières que vous étiez innocents dans cette affaire. Si donc je vous ai écrit, ce n'était ni à cause de celui qui a commis le mal, ni à cause de celui qui l'a subi. Mais c'était pour que vous vous rendiez clairement compte, devant Dieu, du dévouement que vous avez pour nous. C'est pourquoi votre réaction nous a réconfortés. Nous n'avons pas seulement reçu du réconfort; nous avons ressenti une joie bien plus grande encore, en voyant combien Tite était heureux de la façon dont vous l'avez tous rassuré. Si je me suis un peu vanté à votre sujet auprès de lui, vous ne m'avez pas déçu! Mais, de même que nous vous avons toujours dit la vérité, de même l'éloge que nous avons fait de vous auprès de Tite s'est révélé véridique. Et ainsi, son affection pour vous est encore plus grande, lorsqu'il se rappelle comment vous avez tous obéi et comment vous l'avez accueilli humblement, avec respect. Je me réjouis de pouvoir entièrement compter sur vous. Frères et sœurs, nous désirons que vous sachiez comment la grâce de Dieu s'est manifestée dans les Églises de la Macédoine. Elles y ont été éprouvées par de sérieuses détresses; mais leur joie était si grande qu'elles se sont montrées extrêmement généreuses, bien que très pauvres. J'en suis témoin, elles ont donné selon leurs possibilités et même au-delà, et cela de tout leur cœur. Avec beaucoup d'insistance, elles nous ont demandé, comme une grâce, de participer à l'envoi d'une aide aux croyants de Judée. Elles ont fait plus que nous n'espérions: elles se sont d'abord données au Seigneur et ensuite, par la volonté de Dieu, également à nous. C'est pourquoi nous avons prié Tite de mener à bonne fin, chez vous, cette œuvre généreuse, comme il l'avait commencée. Vous avez tout en abondance: la foi, le don de la parole, la connaissance, un zèle sans limite et l'amour que nous avons éveillé en vous. Par conséquent nous désirons que vous abondiez aussi dans cette œuvre généreuse. Ce n'est pas un ordre que je vous donne: mais en vous parlant du zèle des autres, je vous offre l'occasion de prouver la réalité de votre amour. Car vous connaissez la grâce de notre Seigneur Jésus Christ: lui qui était riche, il s'est fait pauvre pour vous, afin de vous enrichir par sa pauvreté. Je vous donne mon opinion dans cette affaire: il est bon pour vous de persévérer, vous qui, l'année dernière, avez été les premiers non seulement à agir, mais encore à décider d'agir. Maintenant donc, achevez de réaliser cette œuvre! Mettez autant de bonne volonté à l'achever que vous en avez mis à la décider, et cela selon vos moyens. Car si l'on y met de la bonne volonté, Dieu accepte le don offert, en tenant compte de ce que l'on a et non de ce que l'on n'a pas. Il ne s'agit pas pour vous de tomber dans le besoin pour soulager les autres, mais c'est une question d'égalité. En ce moment, vous êtes dans l'abondance, ce qui vous permet de venir en aide à ceux qui sont dans le besoin. De la même façon, si vous êtes un jour dans le besoin et eux dans l'abondance, ils vous viendront en aide. C'est ainsi qu'il y aura égalité, conformément à ce que l'Écriture déclare: « Celui qui en avait beaucoup ramassé n'en avait pas trop, et celui qui en avait peu ramassé n'en manquait pas. » Je remercie Dieu d'avoir inspiré à Tite autant de zèle pour vous que nous en avons. Tite a accepté notre demande; bien plus, il était si plein de zèle, qu'il a décidé spontanément de se rendre chez vous. Avec lui, nous envoyons le frère dont toutes les Églises font l'éloge pour son activité au service de la bonne nouvelle. Bien plus, il a été désigné par les Églises pour être notre compagnon de voyage dans cette entreprise généreuse dont nous sommes chargés, pour la gloire du Seigneur lui-même, et pour manifester notre bonne volonté. Nous tenons à éviter que l'on critique notre façon de nous occuper de cette somme importante. Nous cherchons à faire ce qui est bien, non seulement aux yeux du Seigneur, mais aussi aux yeux de tout le monde. Nous envoyons avec eux notre frère; nous avons eu beaucoup d'occasions de le mettre à l'épreuve et il s'est toujours montré zélé. Mais maintenant, il l'est encore bien plus en raison de la grande confiance qu'il a en vous. En ce qui concerne Tite, il est mon compagnon dans la foi, ainsi que mon collaborateur au service du Christ auprès de vous; concernant les autres qui l'accompagnent, ce sont les envoyés des Églises et ils agissent pour la gloire du Christ. Montrez-leur que vous les aimez réellement, afin que les Églises en aient la certitude et sachent que nous avons raison d'être fiers de vous! Il est vraiment inutile que je vous écrive au sujet de l'aide destinée aux croyants de Judée. Je connais en effet votre bonne volonté, et j'ai exprimé ma fierté à votre sujet auprès des Macédoniens en disant: « Les frères et sœurs de l'Achaïe sont prêts à donner depuis l'année dernière. » Votre zèle a stimulé la plupart d'entre eux. Cependant, je vous envoie quelques frères, afin que l'éloge que nous avons fait de vous à ce sujet ne se révèle pas immérité: je désire que vous soyez réellement prêts, comme je l'ai dit. Autrement, si des Macédoniens venaient avec moi et ne vous trouvaient pas prêts, nous serions très embarrassés par toute cette affaire, sans parler de votre embarras à vous. J'ai donc estimé nécessaire de prier ces frères de me précéder chez vous, pour s'occuper du don généreux que vous avez déjà promis. Ainsi, il sera prêt quand j'arriverai, et il prouvera que vous donnez généreusement et non à contrecœur. Rappelez-vous ceci: celui qui sème avec avarice récoltera petitement; celui qui sème avec générosité récoltera abondamment. Que chacun donne donc comme il l'a décidé, non pas à regret ou par obligation; car Dieu aime celui qui donne avec joie. Et Dieu a le pouvoir de vous combler de toutes sortes de bienfaits. Ayant toujours tout le nécessaire, vous serez même dans l'abondance pour contribuer à toutes sortes d'œuvres bonnes. Comme l'Écriture le déclare: « Il donne largement aux pauvres, sa bonté dure pour toujours! » Dieu, qui fournit la semence au semeur et le pain pour nourriture, vous fournira en abondance la semence dont vous avez besoin et il la fera croître, pour que votre bonté produise beaucoup de fruits. Il vous rendra suffisamment riches en tout pour que vous vous montriez sans cesse généreux; ainsi, beaucoup de gens remercieront Dieu pour les dons que nous leur transmettrons de votre part. Car ce service que vous accomplissez ne pourvoit pas seulement aux besoins des croyants, mais il suscite encore de très nombreuses prières de reconnaissance envers Dieu. Impressionnés par la valeur de votre geste, beaucoup rendront gloire à Dieu: ils verront que vous participez à la confession publique de la bonne nouvelle du Christ; ils lui rendront gloire aussi pour votre générosité dans le partage de vos biens avec eux et avec tous les autres. Ils prieront pour vous, en vous manifestant leur affection, à cause de la grâce extraordinaire que Dieu vous a accordée. Remercions Dieu pour son don incomparable! Moi, Paul, je vous adresse personnellement un appel, moi qui, à ce qu'on dit, me fait tout petit quand je suis avec vous, mais qui me montre plein d'autorité à votre égard quand je suis absent. Par la douceur et la bonté du Christ, je vous en supplie: ne m'obligez pas à imposer mon autorité quand je serai chez vous; car je compte faire preuve de fermeté envers ceux qui prétendent que nous agissons selon des motifs purement humains. Certes, nous sommes des êtres humains, mais nous ne combattons pas d'une façon purement humaine! Dans notre combat, les armes que nous utilisons ne sont pas d'origine humaine mais elles sont puissantes, grâce à Dieu: elles permettent de détruire ces forteresses que sont les faux raisonnements, tout ce qui se dresse orgueilleusement contre la connaissance de Dieu. Nous faisons prisonnière toute pensée pour l'amener à obéir au Christ. Et nous sommes prêts à punir toute désobéissance, dès que vous, vous aurez manifesté une parfaite obéissance. Vous considérez les choses d'après les apparences. Eh bien, si quelqu'un est persuadé d'appartenir au Christ, qu'il réfléchisse encore à ceci: nous appartenons au Christ tout autant que lui! Du reste, je n'ai pas à éprouver de honte, quand bien même je me serais un peu trop vanté de l'autorité que le Seigneur nous a donnée, autorité qui veut aider votre Église de manière constructive et non la détruire. Je ne veux pas avoir l'air de vous effrayer par mes lettres. En effet, voici ce que l'on dit: « Les lettres de Paul sont dures et sévères; mais quand il se trouve parmi nous en personne, il est faible et sa façon de parler est lamentable. » Que celui qui s'exprime ainsi le sache bien: ce que nous sommes en écrivant nos lettres de loin, nous le serons aussi dans nos actes une fois présents parmi vous. Certes, nous n'oserions pas nous classer parmi ceux qui se recommandent eux-mêmes ou nous comparer à eux. Ces personnes-là manquent d'intelligence: elles établissent leur propre mesure pour s'évaluer, elles se comparent à elles-mêmes. En ce qui nous concerne, nous n'allons pas faire les fiers au-delà de toute mesure; nous le ferons dans les limites du champ de travail que Dieu nous a fixé en nous permettant de parvenir jusque chez vous. Nous ne dépassons pas nos limites, comme ce serait le cas si nous n'étions pas venus chez vous; car nous sommes bien arrivés jusqu'à vous, en vous apportant la bonne nouvelle du Christ. Ainsi, nous ne faisons pas les fiers outre mesure en nous réclamant du travail effectué par d'autres. Au contraire, nous espérons que votre foi augmentera et que nous accomplirons une œuvre beaucoup plus importante parmi vous, mais dans les limites qui nous ont été fixées. De ce fait, nous apporterons la bonne nouvelle dans des régions situées au-delà de chez vous, sans avoir à tirer fierté des résultats obtenus par d'autres personnes dans leur propre champ de travail. Il est bien écrit: « Si quelqu'un veut faire le fier, qu'il mette sa fierté dans ce que le Seigneur a fait. » En effet, celui qui est vraiment apprécié n'est pas celui qui se recommande lui-même, mais celui dont le Seigneur fait l'éloge. Ah! je souhaite que vous supportiez un peu de folie de ma part! Eh bien, oui, supportez-moi! Je suis jaloux à votre sujet, d'une jalousie qui vient de Dieu: je vous ai promis en mariage à un seul époux, le Christ, et je désire vous présenter à lui comme une vierge pure. Mais, tout comme Ève se laissa égarer par la ruse du serpent, je crains que votre intelligence ne se corrompe, et ne vous entraîne loin de l'attachement fidèle et pur au Christ. En effet, vous supportez fort bien que le premier venu vous annonce un Jésus différent de celui que nous vous avons annoncé; vous êtes également prêts à accepter un esprit et un message différents de l'Esprit et de la bonne nouvelle que vous avez reçus de nous. Or, j'estime que je ne suis inférieur en rien à vos super- apôtres! Il est possible que je ne sois qu'un amateur pour ce qui est de l'art de parler, mais certainement pas concernant la connaissance: nous vous l'avons clairement montré en toute occasion et à tous égards. Quand je vous ai annoncé la bonne nouvelle de Dieu, je l'ai fait gratuitement; je me suis abaissé afin de vous élever. Ai-je eu tort d'agir ainsi? J'ai dépouillé d'autres Églises, en recevant d'elles un soutien financier, pour vous servir. Et pendant que je me trouvais chez vous, je n'ai été à la charge de personne quand j'étais dans le besoin, car les frères et sœurs venus de la Macédoine m'ont apporté tout ce qui m'était nécessaire. Je me suis gardé d'être une charge pour vous en quoi que ce soit et je continuerai à m'en garder. Par la vérité du Christ qui est en moi, je le déclare: personne ne m'empêchera de parler de ce qui est pour moi un sujet de fierté dans toute la province de l'Achaïe. Pourquoi ai-je dit cela? Serait-ce parce que je ne vous aime pas? Dieu sait bien que si! Je continuerai à me comporter comme maintenant, afin d'enlever tout prétexte aux personnes qui en voudraient un pour se vanter d'être sur le même plan que nous. En effet, ces gens-là sont de faux apôtres, des faussaires qui se déguisent en apôtres du Christ. Il n'y a là rien d'étonnant, car Satan lui-même se déguise en ange de lumière. Il n'est donc pas surprenant que ses serviteurs aussi se déguisent en serviteurs du Dieu juste. Mais ils auront la fin que méritent leurs actions. Je le répète: que personne ne me considère comme fou. Ou alors, acceptez-moi comme un fou pour que moi aussi je fasse un peu le fier. Certes, en étant amené à faire le fier, je ne parle pas comme le Seigneur le voudrait, mais comme dans un accès de folie. Puisque tant d'autres personnes tirent leur fierté de motifs purement humains, eh bien, je ferai le fier moi aussi! Vous qui êtes des sages, vous supportez si volontiers les fous! Vous supportez qu'on vous traite comme des esclaves, qu'on vous dévore, qu'on vous dépouille, qu'on vous regarde de haut, qu'on vous frappe au visage. J'ai honte de le dire: nous avons été trop faibles à cet égard! Cependant, là où d'autres osent se vanter – je parle comme si j'étais fou – je l'ose moi aussi. Ils sont Hébreux? Moi aussi. Israélites? Moi aussi. Descendants d'Abraham? Moi aussi. Ils sont au service du Christ? Eh bien – je vais parler comme si j'avais complètement perdu la raison – je le suis plus qu'eux! J'ai peiné plus qu'eux, j'ai été en prison bien plus fréquemment, j'ai été frappé beaucoup plus et en danger de mort plus souvent. Cinq fois j'ai reçu des autorités juives la série de trente-neuf coups, trois fois j'ai été battu à coups de bâton, et une fois on a essayé de me tuer en me jetant des pierres; trois fois j'ai fait naufrage, et une fois je suis resté un jour et une nuit dans les flots de la mer. Dans mes nombreux voyages j'ai connu les dangers dus aux rivières qui débordent ou aux brigands, les dangers dus à ceux de mon peuple, ou les dangers dus à ceux qui ne sont pas Juifs, j'ai été en danger dans les villes, en danger dans les lieux déserts, en danger sur la mer et en danger à cause de faux frères. J'ai connu des travaux pénibles et de dures épreuves; souvent j'ai été privé de sommeil; j'ai eu faim et j'ai eu soif; souvent j'ai été obligé de jeûner; j'ai souffert du froid et du manque de vêtements. Et sans parler du reste, il y a ma préoccupation quotidienne: le souci que j'ai de toutes les Églises. Qui vient à faiblir, sans que je me sente faible aussi? Qui se détourne de sa foi, sans que j'en éprouve une vive douleur? S'il faut faire le fier, je tirerai ma fierté de ma faiblesse! Dieu, le Père du Seigneur Jésus, et qui est béni pour toujours, sait que je ne mens pas. Quand j'étais à Damas, le gouverneur représentant le roi Arétas plaça des gardes aux portes de la ville pour m'arrêter. Mais, par une fenêtre de la muraille, on me descendit à l'extérieur dans une corbeille, et c'est ainsi que je lui échappai. Il faut donc que je fasse le fier! Bien que ce ne soit pas utile, je parlerai maintenant des visions et des révélations que le Seigneur m'a accordées. Je connais un chrétien qui, il y a quatorze ans, fut enlevé jusqu'au plus haut des cieux. (Je ne sais pas s'il fut réellement enlevé ou s'il eut une vision, Dieu le sait.) Je pourrais mettre ma fierté dans cet homme, mais, quant à moi, je ne tirerai ma fierté de rien, sinon de mes faiblesses. Si je voulais faire le fier, ce ne serait pas excessif, car je dirais la vérité. Mais j'évite de le faire, car je ne veux pas qu'on ait de moi une opinion qui dépasserait ce que l'on me voit faire, ou ce que l'on m'entend dire, ou une opinion qui s'appuierait sur mes révélations extraordinaires. C'est pourquoi, afin que je ne sois pas enflé d'orgueil, une dure souffrance m'a été infligée dans mon corps, comme un messager de Satan destiné à me frapper et à m'empêcher d'être enflé d'orgueil. Trois fois j'ai supplié le Seigneur de me délivrer de cette souffrance. Il m'a répondu: « Ma grâce te suffit! Ma puissance s'accomplit au sein de la faiblesse. » Je préfère donc bien plutôt mettre ma fierté dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ fasse en moi sa demeure. C'est pourquoi je me réjouis des faiblesses, des insultes, des détresses, des persécutions et des angoisses que j'endure pour le Christ; car lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort. J'ai parlé comme si j'étais devenu fou: vous m'y avez obligé alors que c'est plutôt vous qui devriez me recommander. Car même si je ne suis rien, je ne suis nullement inférieur à vos super- apôtres. Les actes qui prouvent que je suis apôtre ont été réalisés parmi vous, accompagnés d'une persévérance parfaite: ils ont consisté en toutes sortes de signes extraordinaires, de prodiges et de miracles. En quoi avez-vous été moins bien traités que les autres Églises, sinon en ce que je ne vous ai pas été à charge? Pardonnez-moi cette injustice! Me voici prêt à me rendre chez vous pour la troisième fois, et je ne vous serai pas à charge. C'est vous que je recherche, et non votre argent. En effet, ce n'est pas aux enfants à amasser de l'argent pour leurs parents, mais aux parents à amasser pour leurs enfants. En ce qui me concerne, je serai parfaitement heureux de dépenser tout ce que j'ai et de me dépenser moi-même pour vous. M'aimerez-vous moins si je vous aime à un tel point? Vous admettrez donc que je n'ai pas été un fardeau pour vous. Mais on prétendra que je suis malhonnête et que je vous ai pris au piège par ruse. Est-ce que je vous ai exploités par l'un de ceux que je vous ai envoyés? J'ai prié Tite d'aller chez vous et j'ai envoyé avec lui le frère que vous savez. Tite vous a-t-il exploités? N'avons-nous pas agi, lui et moi, avec les mêmes intentions, en suivant le même chemin? Peut-être pensez-vous depuis un bon moment que nous cherchons à nous justifier devant vous? Eh bien non! Nous parlons en union avec le Christ, devant Dieu, et nous vous disons tout cela, très chers amis, pour vous aider à progresser de manière constructive. Je crains qu'à mon arrivée chez vous, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que vous ne me trouviez pas tel que vous voudriez. Je crains qu'il n'y ait des querelles et de la jalousie, de la colère et des rivalités, des calomnies et des médisances, de l'orgueil et des désordres. Je crains qu'à ma prochaine visite mon Dieu ne me fasse honte à votre sujet, et que je n'aie à pleurer sur beaucoup qui continuent à pécher comme autrefois, et qui ne se sont pas détournés de l'impureté, de la débauche et des actes honteux qu'ils ont pratiqués. C'est la troisième fois que je vais me rendre chez vous. Comme il est écrit: « Toute affaire doit être réglée sur le témoignage de deux ou trois personnes. » J'ai un avertissement à donner à ceux qui ont péché autrefois et à tous les autres; je l'ai déjà donné durant ma seconde visite chez vous, et je le répète maintenant que je suis absent: la prochaine fois que j'irai vous voir, je ne serai indulgent pour personne. En effet, vous désirez la preuve que le Christ parle par moi, lui qui n'est pas faible à votre égard, mais qui manifeste sa puissance parmi vous! Du reste, c'est bien dans la faiblesse qu'il a été crucifié, mais maintenant il vit par la puissance de Dieu. Dans l'union avec lui, nous sommes faibles nous aussi; mais nous vivrons avec lui, pour vous, par cette même puissance de Dieu. Mettez-vous à l'épreuve, examinez vous-mêmes si vous vivez dans la foi. Vous reconnaissez que Jésus Christ est en vous, n'est-ce pas? À moins que l'examen ne soit un échec pour vous. Cependant, je l'espère, vous reconnaîtrez que nous, nous n'avons pas échoué. Nous prions Dieu que vous ne fassiez rien de mal; nous désirons, non pas démontrer par là notre réussite, mais vous voir pratiquer le bien: même si de notre côté, nous devions échouer! Car nous ne pouvons rien faire contre la vérité de Dieu, nous ne pouvons qu'agir pour elle. Nous nous réjouissons donc d'être faibles, si vous êtes réellement forts. Et c'est ce que nous demandons dans nos prières: que vous soyez bien affermis dans la foi. Voici pourquoi je vous écris tout cela en étant loin de vous: c'est pour ne pas avoir, une fois présent, à vous traiter durement avec l'autorité que le Seigneur m'a donnée, autorité qui ne vise pas à détruire votre Église mais à l'aider de manière constructive. Et maintenant, frères et sœurs, adieu! Soyez bien affermis dans la foi, encouragez-vous les uns les autres, mettez-vous d'accord, vivez en paix, et le Dieu d'amour et de paix sera avec vous! Saluez-vous les uns les autres avec affection, comme des frères et sœurs. Tous les croyants vous adressent leurs salutations. Que la grâce du Seigneur Jésus Christ, l'amour de Dieu et la communion de l'Esprit saint soient avec vous tous! De la part de Paul, appelé à être apôtre, non pas par des êtres humains ou par un intermédiaire humain, mais par Jésus Christ et par Dieu le Père qui l'a ressuscité d'entre les morts. Tous les frères et sœurs qui sont ici se joignent à moi pour adresser cette lettre aux Églises de la Galatie: Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous donnent la grâce et la paix! Le Christ s'est donné lui-même pour nous sauver de nos péchés, afin de nous arracher au monde présent dominé par le mal, selon la volonté de Dieu, notre Père. À Dieu soit la gloire pour toujours! Amen. Je suis stupéfait de la rapidité avec laquelle vous vous détournez de Dieu: il vous a appelés par la grâce du Christ. Et vous, vous vous tournez vers une autre bonne nouvelle! En réalité, il n'y en a pas d'autre; il y a seulement des gens qui vous troublent et qui veulent changer la bonne nouvelle du Christ. Eh bien, si quelqu'un, même si c'était nous ou un ange venu du ciel, vous annonçait une bonne nouvelle différente de celle que nous vous avons annoncée, qu'il soit maudit! Je vous l'ai déjà dit et je le répète maintenant: si quelqu'un vous annonce une bonne nouvelle différente de celle que vous avez reçue, qu'il soit maudit! Est-ce que par là je cherche à gagner l'approbation des gens? Non, c'est celle de Dieu que je désire. Est-ce que je cherche à plaire aux gens? Si je cherchais encore à leur plaire, je ne serai pas au service du Christ. Frères et sœurs, je vous le déclare: la bonne nouvelle que j'annonce n'est pas d'ordre humain. Ce n'est pas un être humain qui me l'a transmise ou enseignée, mais je l'ai reçue par une révélation de Jésus Christ. Vous avez entendu parler de la façon dont je me comportais quand j'étais encore attaché à la Loi et aux coutumes juives. Vous savez avec quelle violence je persécutais l'Église de Dieu et m'efforçais de la détruire. Dans la pratique de la Loi et des coutumes juives, je surpassais la plupart de ceux de mon âge appartenant à mon peuple; j'étais beaucoup plus zélé qu'eux pour les traditions de nos ancêtres. je ne me suis pas non plus rendu à Jérusalem auprès de ceux qui furent apôtres avant moi; mais je suis parti aussitôt pour l'Arabie, puis je suis retourné à Damas. C'est trois ans plus tard que je suis monté à Jérusalem pour faire la connaissance de Pierre, et je suis resté deux semaines avec lui. Je n'ai vu aucun autre apôtre, si ce n'est Jacques, le frère du Seigneur. Ce que je vous écris là est vrai; devant Dieu j'affirme que je ne mens pas. Ensuite, je suis allé dans les régions de Syrie et de Cilicie. Les Églises de la Judée qui croient au Christ ne me connaissaient pas personnellement. Elles avaient seulement entendu dire: « Celui qui nous persécutait autrefois annonce maintenant la foi qu'il s'efforçait alors de détruire. » Et elles louaient Dieu à mon sujet. Quatorze ans plus tard, je suis de nouveau monté à Jérusalem avec Barnabas; j'ai également emmené Tite avec moi. J'y suis monté suite à une révélation. Dans une réunion privée que j'ai eue avec les personnes les plus influentes, je leur ai expliqué la bonne nouvelle que j'annonce à ceux qui ne sont pas Juifs. Je ne voulais pas que mon travail passé ou présent s'avère inutile. Eh bien, Tite mon compagnon dans la foi, qui est grec, n'a pas même été obligé de se faire circoncire, malgré les faux frères et sœurs qui s'étaient mêlés à nous. Ces gens s'étaient glissés dans notre groupe pour espionner la liberté qui nous vient de Jésus Christ et nous rendre esclaves. Pas un seul instant nous ne leur avons cédé, afin de maintenir pour vous la vérité de la bonne nouvelle. Mais les personnes considérées comme les plus influentes – en fait, ce qu'elles étaient ne m'importe pas, car Dieu ne juge pas sur les apparences –, ces personnes, donc, ne m'imposèrent rien. Au contraire, elles virent que Dieu m'avait confié d'annoncer la bonne nouvelle à ceux qui ne sont pas circoncis, tout comme il avait confié à Pierre de l'annoncer aux circoncis. Car Dieu a fait de moi l'apôtre des autres peuples, tout comme il a fait de Pierre l'apôtre des Juifs. Jacques, Pierre et Jean, qui étaient considérés comme les colonnes de l'Église, reconnurent que Dieu m'avait confié cette tâche particulière; ils nous tendirent alors la main, à Barnabas et à moi, en signe de communion. Ainsi, nous avons convenu tous ensemble que, pour notre part, nous irions travailler parmi ceux qui ne sont pas Juifs et qu'ils iraient, eux, parmi les Juifs. Ils nous demandèrent seulement de nous souvenir des pauvres, ce que j'ai pris grand soin de faire. Mais quand Pierre vint à Antioche, je me suis opposé à lui ouvertement, parce qu'il avait tort. En effet, avant l'arrivée de quelques personnes envoyées par Jacques, il mangeait avec les frères et les sœurs qui n'étaient pas d'origine juive. Mais après leur arrivée, il a pris ses distances et s'est séparé des personnes qui ne venaient pas du judaïsme par peur des partisans de la circoncision. Les autres frères et sœurs qui venaient du judaïsme se comportèrent aussi lâchement que Pierre, et Barnabas lui-même se laissa entraîner par leur hypocrisie. Mais quand j'ai vu qu'ils ne se conduisaient pas d'une façon droite, conforme à la vérité de la bonne nouvelle, j'ai dit à Pierre devant tout le monde: « Toi qui es Juif, tu vis à la manière de ceux qui ne le sont pas, et non selon la loi juive. Comment veux-tu forcer ceux qui ne sont pas Juifs à vivre à la manière des Juifs? » Nous sommes, nous, des Juifs de naissance et non des pécheurs originaires des autres peuples. Cependant, nous savons que l'être humain est rendu juste uniquement grâce à la foi de Jésus Christ et non parce qu'il obéit en tout à la loi de Moïse. C'est pourquoi, nous aussi, nous avons mis notre foi en Jésus Christ afin d'être reconnus justes grâce à la foi du Christ et non pour avoir obéi à la Loi. Car personne ne sera reconnu juste par Dieu pour avoir obéi en tout à la Loi. Mais si, alors que nous cherchons à être reconnus justes grâce au Christ, il se trouve que nous sommes pécheurs autant que ceux qui ne sont pas Juifs, cela signifie-t-il que le Christ sert la cause du péché? Certainement pas! En effet, si je reconstruis le système de la Loi que j'ai détruit, je fais de moi un être qui transgresse la Loi. Or, en ce qui concerne la Loi, je suis mort, d'une mort provoquée par la Loi elle-même, afin que je puisse vivre pour Dieu. J'ai été mis à mort avec le Christ sur la croix, de sorte que ce n'est plus moi qui vis, mais c'est le Christ qui vit en moi. Car ma vie humaine, actuelle, je la vis dans la foi du Fils de Dieu qui m'a aimé et qui a donné sa vie pour moi. Je refuse de rejeter la grâce de Dieu. En effet, si c'est au moyen de la Loi que l'on peut être rendu juste aux yeux de Dieu, alors le Christ est mort pour rien. Ô Galates insensés! Qui vous a ensorcelés? Pourtant, c'est une claire vision de Jésus Christ mort sur la croix qui vous a été présentée. Je désire que vous répondiez à cette seule question: avez-vous reçu l'Esprit de Dieu parce que vous avez obéi en tout à la Loi, ou parce que vous avez entendu et cru la bonne nouvelle? Comment pouvez-vous être aussi insensés? Ce que vous avez commencé par l'Esprit de Dieu, voulez-vous l'achever maintenant par vous-mêmes? Avez-vous fait de telles expériences pour rien? Il n'est pas possible que ce soit en vain. Dieu, qui vous accorde son Esprit et qui met en œuvre sa puissance au milieu de vous, le fait-il parce que vous obéissez à la Loi, ou parce que vous entendez et croyez la bonne nouvelle? C'est ainsi qu'il est dit au sujet d'Abraham: « Il eut confiance en Dieu, et Dieu le considéra comme juste en tenant compte de sa foi. » Comprenez-le donc: ceux qui vivent selon la foi, ce sont eux les enfants d'Abraham. L'Écriture a prévu que Dieu reconnaîtrait ceux qui ne sont pas Juifs justes à ses yeux à cause de leur foi. C'est pourquoi elle a annoncé d'avance à Abraham cette bonne nouvelle: « Dieu bénira tous les peuples de la terre à travers toi. » Abraham a cru et il fut béni; ainsi, toutes les personnes qui croient sont bénies comme il l'a été. En revanche, ceux qui comptent sur l'obéissance à la Loi sont frappés d'une malédiction. En effet, l'Écriture déclare: « Maudit soit celui qui ne met pas continuellement en pratique tout ce qui est écrit dans le livre de la Loi. » Il est d'ailleurs clair que personne ne peut être reconnu juste aux yeux de Dieu au moyen de la Loi, car il est écrit: « Celui qui est juste par la foi vivra. » Or, la Loi n'a rien à voir avec la foi. Au contraire, comme il est également écrit: « Celui qui met en pratique les commandements de la Loi vivra par eux. » Le Christ, en devenant objet de malédiction pour nous, nous a délivrés de la malédiction de la Loi. L'Écriture déclare en effet: « Maudit soit celui qui est pendu à un arbre. » C'est ainsi que la bénédiction promise à Abraham est accordée aussi à ceux qui ne sont pas Juifs grâce à Jésus Christ, et que nous recevons tous par la foi l'Esprit promis par Dieu. Frères et sœurs, je vais prendre un exemple dans la vie courante: quand quelqu'un a établi un testament en bonne et due forme, personne ne peut annuler ce testament ni lui ajouter quoi que ce soit. Eh bien, Dieu a fait ses promesses à Abraham et à son descendant. L'Écriture ne déclare pas: « et à ses descendants », comme s'il s'agissait de nombreuses personnes; elle déclare: « et à ton descendant », en indiquant par là une seule personne, à savoir le Christ. Voici ce que je veux dire: Dieu avait établi un testament et avait promis de le maintenir. La Loi, qui est survenue 430 ans plus tard, n'annule pas ce testament ni ne supprime la promesse de Dieu. Mais si l'héritage que Dieu accorde s'obtient par la Loi, alors ce n'est plus grâce à la promesse. Or, c'est par la promesse que Dieu a manifesté sa grâce envers Abraham. Quel a donc été le rôle de la Loi? Elle a été ajoutée pour faire connaître les actions contraires à la volonté de Dieu, et cela jusqu'à ce que vienne le descendant d'Abraham pour qui la promesse avait été faite. Cette Loi a été promulguée par des anges, qui se sont servis d'un intermédiaire. Mais un intermédiaire est inutile quand une seule personne est en cause, et Dieu seul est en cause. Cela signifie-t-il que la Loi est contraire aux promesses de Dieu? Certainement pas! Si une loi avait été donnée qui soit capable de procurer la vraie vie aux êtres humains, alors une personne pourrait être rendue juste aux yeux de Dieu par le moyen de la Loi. Mais l'Écriture a manifesté que le monde entier est soumis à la puissance du péché, afin que le don promis par Dieu soit accordé aux croyants, en raison de la foi de Jésus Christ. Avant que vienne le temps de la foi, la Loi nous gardait prisonniers, en attendant que cette foi soit révélée. Ainsi, la Loi a été notre surveillant jusqu'à la venue du Christ, afin que nous soyons reconnus justes grâce à la foi. Maintenant que le temps de la foi est venu, nous ne dépendons plus de ce surveillant. Car vous êtes tous enfants de Dieu par la foi qui vous lie à Jésus Christ. Vous tous, en effet, vous avez été unis au Christ dans le baptême et vous avez ainsi revêtu la manière d'être du Christ. Il n'y a plus ni Juif ni païen, il n'y a plus ni esclave ni citoyen libre, il n'y a plus ni homme ni femme; en effet, vous êtes tous un, unis à Jésus Christ. Si vous appartenez au Christ, vous êtes alors les descendants d'Abraham et vous recevez l'héritage que Dieu a promis. En d'autres mots, voici ce que je veux dire: aussi longtemps qu'un héritier est mineur, sa situation ne diffère pas de celle d'un esclave, bien que théoriquement tout lui appartienne. En réalité, il est soumis à des personnes qui prennent soin de lui et qui s'occupent de ses affaires jusqu'au moment fixé par son père. Nous, de même, lorsque nous étions des enfants, nous étions esclaves des forces qui gouvernent le monde. Mais quand le moment fixé est arrivé, Dieu a envoyé son Fils: né d'une femme, il a vécu sous la loi juive, afin de délivrer les personnes qui étaient soumises à la Loi, et de nous permettre ainsi de devenir enfants adoptifs de Dieu. La preuve que vous êtes bien ses enfants, c'est que Dieu a envoyé dans nos cœurs l'Esprit de son Fils, l'Esprit qui crie: « Abba, Père! » Ainsi, tu n'es plus esclave, mais enfant; et puisque tu es son enfant, Dieu te donnera l'héritage qu'il réserve à ses enfants. Autrefois, vous ne connaissiez pas Dieu et vous étiez esclaves de dieux qui n'en sont pas en réalité. Mais maintenant que vous connaissez Dieu, ou, plutôt, maintenant que Dieu vous connaît, comment est-il possible que vous retourniez à ces forces sans pouvoir et misérables qui gouvernent le monde? Voulez-vous redevenir leurs esclaves? Vous observez religieusement certains jours, certains mois, certaines saisons et certaines années! Vous m'inquiétez: toute la peine que je me suis donnée pour vous serait-elle inutile? Frères et sœurs, je vous en supplie, devenez semblables à moi, puisque je me suis fait semblable à vous. Vous ne m'avez causé aucun tort. Au contraire, vous vous rappelez que lorsque je vous ai annoncé la bonne nouvelle pour la première fois, j'étais malade. La vue de mon corps malade était éprouvante pour vous, et pourtant vous ne m'avez pas méprisé ni repoussé. Au contraire, vous m'avez accueilli comme un ange de Dieu, comme Jésus Christ lui-même. Vous étiez si heureux! Que vous est-il donc arrivé? Je vous rends ce témoignage: si cela avait été possible, vous vous seriez arraché les yeux pour me les donner! Et maintenant, suis-je devenu votre ennemi parce que je vous dis la vérité? Il en est d'autres qui manifestent beaucoup d'intérêt pour vous, mais dont les intentions ne sont pas bonnes. Ce qu'ils veulent, c'est vous détacher de moi pour que vous vous attachiez à eux. Un attachement bien intentionné est une bonne chose: que cela se produise en tout temps, et non seulement quand je suis parmi vous! Mes enfants, je souffre de nouveau pour vous, comme une femme qui accouche, jusqu'à ce que le Christ ait pris forme en vous. Combien j'aimerais me trouver auprès de vous en ce moment afin de pouvoir vous parler d'une autre manière. Je suis si perplexe à votre sujet! Dites-moi, vous qui voulez être soumis à la Loi: n'entendez-vous pas ce que déclare cette Loi? Il est écrit, en effet, qu' Abraham eut deux fils, l'un d'une esclave, Agar, et l'autre d'une femme libre, Sara. Le fils qu'il eut de la première naquit selon l'ordre humain, mais le fils qu'il eut de la seconde naquit conformément à la promesse de Dieu. Ce récit comporte un sens plus profond: les deux femmes représentent deux alliances. L'une de ces alliances, représentée par Agar, est celle du mont Sinaï; elle donne naissance à des esclaves. Agar, c'est le mont Sinaï en Arabie; elle correspond à l'actuelle ville de Jérusalem, qui est esclave avec tous ses enfants. Mais la Jérusalem céleste est libre et c'est elle notre mère. En effet, l'Écriture déclare: « Réjouis-toi, femme stérile qui n'a pas d'enfant! Pousse des cris de joie, toi qui ne connais pas les douleurs de l'accouchement! Car la femme abandonnée aura plus d'enfants que la femme ayant son mari. » Et vous, frères et sœurs, vous êtes des enfants nés conformément à la promesse de Dieu, comme Isaac. Mais, tout comme autrefois le fils né selon l'ordre humain persécutait celui qui était né selon l'Esprit de Dieu, il en va de même maintenant. Mais que déclare l'Écriture? Ceci: « Chasse cette esclave et son fils; car le fils de l'esclave ne doit pas avoir part à l'héritage paternel avec le fils de la femme née libre. » Ainsi, frères et sœurs, nous ne sommes pas les enfants de l'esclave, mais ceux de la femme libre. Le Christ nous a libérés pour que nous soyons vraiment libres. Tenez bon, donc, et ne vous laissez pas de nouveau réduire en esclavage. Écoutez! Moi, Paul, je vous l'affirme: si vous vous faites circoncire, alors le Christ ne vous servira plus à rien. Je le déclare encore une fois à tout homme qui se fait circoncire: il a le devoir d'obéir à la Loi tout entière. Vous qui cherchez à être reconnus justes grâce à la Loi, vous êtes séparés du Christ; vous êtes privés de la grâce de Dieu. Pour ce qui nous concerne, nous mettons notre espoir en Dieu, qui nous rendra justes à ses yeux; c'est ce que nous attendons, par la puissance de l'Esprit saint qui agit au travers de notre foi. Car, pour celui qui est uni à Jésus Christ, être circoncis ou ne pas l'être n'a pas d'importance: ce qui importe, c'est la foi qui agit par l'amour. Vous aviez pris un si bon départ! Qui a brisé votre élan pour vous empêcher d'obéir à la vérité? Ce que l'on vous dit pour vous convaincre ne vient pas de Dieu qui vous appelle. « Un peu de levain fait lever toute la pâte », comme on dit. Cependant, le Seigneur me donne confiance en ce qui vous concerne: je suis certain que vous ne penserez pas autrement que moi. Mais celui qui vous trouble, quel qu'il soit, subira le jugement divin. Pour ce qui est de moi, frères et sœurs, s'il est vrai que je prêche encore la nécessité de se faire circoncire, pourquoi continue-t-on à me persécuter? Dans ce cas, annoncer le Christ crucifié ne serait plus scandaleux pour personne. Que ceux qui vous troublent aillent encore plus loin dans leurs pratiques: qu'ils se mutilent tout à fait! Mais vous, frères et sœurs, vous avez été appelés à la liberté. Seulement, ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon les penchants humains. Au contraire, laissez-vous guider par l'amour pour vous mettre au service les uns des autres. Car toute la Loi se résume dans cette seule parole: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Mais si vous agissez comme des bêtes sauvages, en vous mordant et en vous dévorant les uns les autres, alors prenez garde: vous finirez par vous détruire les uns les autres. Voici donc ce que j'ai à vous dire: laissez l'Esprit saint conduire votre vie et vous n'obéirez plus aux mauvais penchants. Car l'être humain que nous sommes a des désirs contraires à ceux de l'Esprit, et l'Esprit a des désirs contraires à ceux de l'être humain: ils sont complètement opposés l'un à l'autre, de sorte que vous ne pouvez pas faire ce que vous voudriez. Mais si l'Esprit vous conduit, alors vous n'êtes plus soumis à la Loi. On sait bien à quoi conduisent les penchants humains: la débauche, l'impureté et les actions honteuses, le culte des idoles et la magie, l'hostilité, les querelles, les jalousies, les colères, les rivalités, les discordes, les divisions, l'envie, les beuveries, les orgies et bien d'autres choses semblables. Je vous avertis maintenant comme je l'ai déjà fait: les personnes qui agissent ainsi n'auront pas de place dans le règne de Dieu. Mais ce que l'Esprit saint produit, c'est l'amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la bonté, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. La Loi n'est certes pas contre de telles choses! Ceux qui appartiennent à Jésus Christ ont fait mourir sur la croix leur faiblesse humaine avec ses passions égoïstes et ses mauvais penchants. L'Esprit nous a donné la vie; laissons-le donc aussi diriger notre conduite. Ne soyons pas vaniteux, renonçons à nous provoquer ou à nous envier les uns les autres. Frères et sœurs, si quelqu'un vient à être pris en faute, vous qui avez l'Esprit de Dieu, ramenez-le dans le droit chemin; mais faites preuve de douceur à son égard. Et prenez bien garde, chacun, de ne pas vous laisser surprendre par l'épreuve, vous aussi. Aidez-vous les uns les autres à porter vos fardeaux: vous obéirez ainsi à la loi du Christ. Si quelqu'un pense être important alors qu'il n'est rien, il se trompe lui-même. Que chacun examine sa propre conduite; s'il peut en être fier, il le sera alors par rapport à lui seul et non en se comparant avec autrui. Car chacun portera sa propre charge. Que celui qui est instruit dans la foi chrétienne partage les biens qu'il possède avec celui qui lui donne cet enseignement. Ne vous y trompez pas: on ne se moque pas de Dieu. Chacun récoltera ce qu'il aura semé. Si une personne sème en suivant ses propres penchants, la récolte qu'elle en aura sera la mort; mais si elle sème ce qui plaît à l'Esprit saint, la récolte qu'elle en aura sera la vie éternelle. Ne nous lassons pas de faire le bien; car si nous ne nous décourageons pas, nous aurons notre récolte au moment voulu. Ainsi, tant que nous en avons l'occasion, faisons du bien à tous, et surtout à nos frères et à nos sœurs dans la foi. Je vous écris maintenant de ma propre main, comme vous le voyez à la grosseur des lettres. Ceux qui veulent vous obliger à vous faire circoncire sont des gens qui désirent se faire bien voir pour des motifs humains. Ils veulent uniquement ne pas être persécutés à cause de la croix du Christ. Ces gens qui se font circoncire n'obéissent pas eux-mêmes à la Loi; ils veulent que vous soyez circoncis pour se vanter de vous avoir imposé ce signe dans votre chair. Pour moi, je ne veux tirer ma fierté que de la croix de notre Seigneur Jésus Christ; en effet, grâce à elle le monde est mort pour moi et je suis mort pour le monde. C'est pourquoi être circoncis ou ne pas l'être n'a aucune importance: ce qui importe, c'est d'être une nouvelle création. À tous ceux qui se conduiront selon cette règle, je dis: que la paix et la bonté de Dieu leur soient accordées, ainsi qu'à l'ensemble du peuple de Dieu. À l'avenir, que personne ne me cause plus de tourments; car les cicatrices que je porte sur mon corps prouvent que j'appartiens à Jésus. Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous, frères et sœurs! Amen. De la part de Paul, qui est apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu. À ceux qui à Éphèse, appartiennent à Dieu, ceux qui sont fidèles et unis avec Jésus Christ: Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous donnent la grâce et la paix! Bénissons Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ! Il nous a bénis en nous accordant toute bénédiction spirituelle dans les cieux dans notre union avec le Christ. Avant la création du monde, Dieu nous a déjà choisis pour être à lui par le Christ, afin que nous fassions ce que Dieu veut et que nous soyons sans défaut à ses yeux. Dans son amour, Dieu a décidé par avance qu'il ferait de nous ses enfants par Jésus Christ; dans sa bienveillance, voilà ce qu'il a voulu. Louons donc Dieu pour le don magnifique qu'il nous a généreusement fait en son Fils bien-aimé. Car, par le sang versé du Christ, nous sommes délivrés du mal et nos péchés sont pardonnés. Dieu nous a ainsi manifesté la richesse de sa grâce, qu'il nous a accordée avec abondance en nous procurant une pleine sagesse et une pleine intelligence. Dans sa bienveillance, il nous a fait connaître le projet de salut qu'il avait décidé par avance de réaliser par le Christ. Ce projet, que Dieu conduira à son accomplissement à la fin des temps, consiste à rassembler tout ce qui est dans les cieux et sur la terre sous une seule tête, le Christ. Par notre union avec le Christ, nous avons reçu la part qui nous était promise, car Dieu nous a choisis par avance, selon ce qu'il a décidé; et Dieu réalise toutes choses conformément à ce qu'il a décidé et voulu. Louons donc la grandeur de Dieu, nous qui avons été les premiers à mettre notre espérance dans le Christ! Vous aussi, quand vous avez écouté sa parole, qui est la vérité, la bonne nouvelle qui vous a apporté le salut, vous avez mis votre foi en Christ; alors, Dieu a mis sa marque personnelle sur vous, en vous donnant l'Esprit saint promis. L'Esprit saint nous garantit l'héritage que Dieu a réservé à son peuple; il nous assure que nous le posséderons quand notre délivrance sera complète. Louons donc la grandeur de Dieu! Voilà pourquoi, maintenant que j'ai entendu parler de votre foi dans le Seigneur Jésus et de votre amour pour tous les croyants, je ne cesse pas de remercier Dieu à votre sujet. Je pense à vous dans mes prières et je demande au Dieu de notre Seigneur Jésus Christ, au Père à qui appartient la gloire, de vous donner l'Esprit de sagesse qui vous le révélera et qui vous le fera vraiment connaître. Qu'il ouvre vos yeux à sa lumière, afin que vous compreniez à quelle espérance il vous a appelés. Vous comprendrez quelle est la richesse et la splendeur de l'héritage destiné à ceux qui lui appartiennent, et quelle est la puissance extraordinaire dont il dispose pour nous les croyants. Cette puissance est celle-là même que Dieu a manifestée avec tant de force quand il a ressuscité le Christ d'entre les morts et qu'il l'a fait siéger à sa droite dans les cieux. Le Christ y est placé au-dessus de toute autorité, de tout pouvoir, de toute puissance, de toute domination et de tout autre nom qui puisse être invoqué, non seulement dans ce monde-ci, mais aussi dans le monde à venir. Dieu a mis toutes choses sous les pieds du Christ et il l'a donné à l'Église comme la tête de tout ce qui existe. L'Église est le corps du Christ; en elle, le Christ est pleinement présent, lui qui remplit tout l'univers. Autrefois, vous étiez comme morts à cause de vos fautes, à cause de vos péchés. Vous vous conformiez alors à la manière de vivre de ce monde; vous obéissiez au prince des puissances mauvaises qui occupent l'air, cet esprit qui agit maintenant en ceux qui s'opposent à Dieu. Nous tous, nous étions aussi comme eux, nous vivions selon nos mauvais désirs, nos penchants, nous faisions ce que voulaient nos impulsions et nos pensées. Ainsi, à cause de notre faiblesse humaine, nous devions subir la colère de Dieu comme les autres. Mais Dieu est riche en compassion! Son amour pour nous est tel que, lorsque nous étions comme morts à cause de nos fautes, il nous a fait revivre avec le Christ. C'est par la grâce de Dieu que vous avez été sauvés. Dans notre union avec Jésus Christ, Dieu nous a ressuscités avec lui pour nous faire régner avec lui dans les cieux. Par la bonté qu'il nous a manifestée en Jésus Christ, il a démontré pour tous les siècles à venir la richesse extraordinaire de sa grâce. Car c'est par la grâce de Dieu que vous avez été sauvés, au moyen de la foi. Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu; il n'est pas le résultat de vos efforts, et ainsi personne ne peut faire le fier. En effet, nous sommes l'œuvre de Dieu; il nous a créés, unis avec Jésus Christ, pour que nous menions une vie riche en actions pleines de bonté, celles qu'il a préparées d'avance afin que nous les pratiquions. Rappelez-vous donc ce que vous étiez autrefois! Vous n'êtes pas Juifs de naissance; les Juifs vous traitent d'incirconcis alors qu'ils s'appellent circoncis en raison d'une opération pratiquée dans leur chair. Eh bien vous étiez, à ce moment-là, sans Christ; vous étiez étrangers, vous n'apparteniez pas au peuple de Dieu; vous étiez exclus des alliances fondées sur la promesse divine; vous viviez dans le monde, sans espérance et sans Dieu. Mais maintenant, par l'union avec Jésus Christ, vous qui étiez alors loin, vous avez été rapprochés par le Christ qui a versé son sang. Oui, c'est lui qui est notre paix, lui qui a fait de ceux qui sont Juifs et de ceux qui ne le sont pas un seul peuple. En donnant son corps, il a abattu le mur qui les séparait et qui en faisait des ennemis. Il a annulé la Loi avec ses commandements et ses règlements, pour former avec les uns et les autres, un seul peuple nouveau dans l'union avec lui; c'est ainsi qu'il a établi la paix. Par sa mort sur la croix, le Christ les a tous réunis en un seul corps et il les a réconciliés avec Dieu; par la croix, il a détruit la haine. Le Christ est venu annoncer la bonne nouvelle de la paix, la paix pour vous qui étiez loin et la paix pour ceux qui étaient proches. C'est en effet par le Christ que nous tous, ceux qui sont Juifs et ceux qui ne le sont pas, nous avons libre accès auprès de Dieu, le Père, grâce au même Esprit saint. Par conséquent, vous qui n'êtes pas Juifs, vous n'êtes plus des étrangers, des immigrés; mais vous êtes maintenant citoyens à part entière avec ceux qui appartiennent à Dieu, vous appartenez à la famille de Dieu, à sa maison. Vous êtes intégrés dans la construction dont les fondations sont les apôtres et les prophètes, et dont la pierre d'angle est Jésus Christ lui-même. C'est lui qui assure la solidité de toute la construction et qui la fait s'élever pour former un temple saint pour le Seigneur. Dans l'union avec lui, vous faites partie vous aussi de la construction pour devenir avec tous les autres la demeure que Dieu habite par son Esprit. C'est pourquoi, moi Paul, je suis prisonnier au service de Jésus Christ pour vous qui n'êtes pas Juifs. Vous avez sans doute entendu parler de la mission que Dieu, dans sa bonté, m'a confiée en votre faveur. Dieu, par une révélation, m'a fait connaître le mystère de son projet. J'ai écrit plus haut quelques mots à ce sujet et, en les lisant, vous pouvez comprendre à quel point je connais le projet de salut qui concerne le Christ. Dans les temps passés, ce projet n'avait pas été communiqué aux humains, mais Dieu l'a révélé maintenant par son Esprit à ses apôtres et prophètes. Voici ce projet de salut: par le moyen de la bonne nouvelle, ceux qui ne sont pas Juifs sont destinés à recevoir avec les Juifs les mêmes biens que Dieu réserve à son peuple; ils sont membres du même corps et ils bénéficient eux aussi de la même promesse que Dieu a faite en Jésus Christ. Je suis devenu serviteur de la bonne nouvelle grâce à un don que Dieu, dans sa bonté, m'a accordé en agissant avec puissance. À moi, le moindre de tous les croyants, Dieu a accordé cette grâce d'annoncer à ceux qui ne sont pas Juifs la richesse infinie du Christ. Il m'a accordé de mettre en lumière, pour tous les humains, la façon dont Dieu réalise son projet de salut caché. Lui qui est le créateur de tout l'univers, il a tenu caché ce projet depuis toujours; ainsi, maintenant, grâce à l'Église, les autorités et les puissances dans les cieux connaissent la sagesse infiniment variée de Dieu. Tout cela est conforme au projet éternel de Dieu, qu'il a réalisé par Jésus Christ notre Seigneur. Unis au Christ et par sa foi, nous avons la liberté de nous présenter devant Dieu avec une pleine confiance. Par conséquent, je vous le demande, ne vous laissez pas décourager par les souffrances que j'éprouve pour vous: elles vous donnent part à la gloire de Dieu. C'est pourquoi je me mets à genoux devant Dieu, le Père, dont dépendent toutes les générations dans les cieux et sur la terre. Je lui demande que, selon la richesse de sa gloire, il fortifie votre être intérieur par la puissance de son Esprit, et que le Christ habite dans vos cœurs par la foi. Je demande que vous soyez enracinés et solidement établis dans l'amour; ainsi vous aurez la force de comprendre, avec tous ceux qui appartiennent à Dieu, combien l'amour du Christ est large et long, haut et profond. Et vous connaîtrez alors son amour, bien qu'il surpasse toute connaissance, et vous serez ainsi comblés de toute la plénitude de Dieu. À Dieu qui a le pouvoir de faire infiniment plus que tout ce que nous demandons ou même imaginons, par la puissance qui agit en nous, à lui soit la gloire dans l'Église et par Jésus Christ, dans tous les temps et pour toujours! Amen. Je vous le demande donc avec insistance, moi qui suis prisonnier parce que je sers le Seigneur: vous que Dieu a appelés, conduisez-vous d'une façon digne de cet appel. Soyez toujours humbles, doux et patients. Supportez-vous les uns les autres avec amour. Efforcez-vous de maintenir l'unité que donne l'Esprit saint par la paix qui vous lie les uns aux autres. Il y a un seul corps et un seul Esprit, de même qu'il y a une seule espérance à laquelle Dieu vous a appelés. Il y a un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême; il y a un seul Dieu, le Père de tous, qui règne sur tous, agit par tous et demeure en tous. Chacun de nous a reçu un don particulier, l'un de ceux que le Christ accorde de façon généreuse. C'est pourquoi il est dit dans l'Écriture: « Quand il est monté vers les hauteurs, il a capturé des prisonniers; il a fait des dons aux êtres humains. » Or, que veut dire « il est monté »? Cela présuppose qu'il est aussi descendu dans les régions les plus profondes de la terre. Celui qui est descendu est aussi celui qui est monté au plus haut des cieux afin de remplir tout l'univers. Et c'est lui qui a donné les apôtres, les prophètes, les évangélistes, les pasteurs et les enseignants. C'est ainsi qu'il a rendu ceux qui lui appartiennent aptes à accomplir leur service, pour que se construise le corps du Christ. De cette façon, nous parviendrons tous ensemble à l'unité de la foi dans la connaissance du Fils de Dieu; nous prendrons ensemble une stature parfaite d'adultes, à la mesure de la plénitude du Christ. Alors, nous ne serons plus des enfants, emportés par les vagues ou le tourbillon de toutes sortes de doctrines, trompés par des personnes qui recourent à la ruse pour entraîner les autres dans l'erreur. Au contraire, en proclamant la vérité avec amour, nous grandirons en tout vers celui qui est la tête, le Christ. C'est grâce à lui que le corps forme un tout solide, bien uni par toutes les articulations dont il est pourvu. Ainsi, lorsque chaque partie fonctionne comme elle doit, le corps entier grandit et se construit par l'amour et dans l'amour. Voici donc ce que je vous dis et j'insiste au nom du Seigneur: ne vous conduisez plus comme les païens que leur intelligence mène au néant. Leurs pensées les enferment dans l'obscurité; ils n'ont aucune part à la vie que Dieu donne, parce qu'ils sont complètement ignorants et qu'ils refusent de comprendre. Ils ont perdu tout sentiment de honte; ils se sont livrés à des actes honteux et commettent sans aucune retenue toutes sortes d'actions impures. Ce n'est pas là ce que vous, vous avez appris au sujet du Christ! En tous cas, si c'est lui que vous avez écouté, et qu'on vous a enseigné, en tant que chrétiens, selon la vérité qui est en Jésus, renoncez à votre conduite passée, débarrassez-vous de l'être humain que vous étiez auparavant car ses désirs trompeurs mènent à la ruine. Laissez-vous renouveler par l'Esprit qui agit sur votre intelligence. Revêtez l'être nouveau, créé à la ressemblance de Dieu et qui se manifeste dans une vie conforme à sa volonté et digne de lui qui est inspiré par la vérité. Rejetez donc le mensonge! Que chacun dise la vérité à son prochain, car nous sommes tous membres d'un même corps. Mettez-vous en colère, mais ne péchez pas; que votre colère s'apaise avant le coucher du soleil. Ne donnez pas au diable l'occasion de vous dominer. Que la personne qui volait cesse de voler; qu'elle se mette plutôt à travailler et qu'elle fasse le bien de ses propres mains pour avoir ainsi de quoi aider celui qui en a besoin. Qu'aucune parole mauvaise ne sorte de votre bouche; dites seulement des paroles bienveillantes, qui répondent à un besoin et qui sont constructives, pour faire du bien à ceux qui vous entendent. N'attristez pas l'Esprit saint de Dieu; il est pour vous la marque personnelle attestant que le jour viendra où Dieu vous délivrera complètement du mal. Chassez loin de vous tout sentiment amer, toute irritation, toute colère, ainsi que les cris et les insultes. Abstenez-vous de toute forme de méchanceté. Soyez bons et pleins d'affection les uns pour les autres; pardonnez-vous réciproquement, comme Dieu vous a pardonné par le Christ. Puisque vous êtes les enfants que Dieu aime, efforcez-vous d'être comme lui. Que votre façon de vivre soit inspirée par l'amour, comme le Christ aussi nous a aimés et a donné sa vie pour nous, comme une offrande et un sacrifice dont l'agréable odeur plaît à Dieu. Vous appartenez à Dieu, par conséquent il ne convient pas qu'une forme quelconque de débauche, d'impureté ou d'envie soit même mentionnée parmi vous. Il n'est pas convenable non plus que vous prononciez des paroles grossières, stupides ou sales. Adressez plutôt des prières de reconnaissance à Dieu. En effet sachez-le bien: aucune personne qui vit dans la débauche, qui est impure ou avare (puisque l'avarice, c'est de l'idolâtrie ) n'aura jamais part au règne du Christ et de Dieu. Que personne ne vous égare par des raisonnements trompeurs: ce sont de telles fautes qui attirent la colère de Dieu sur ceux qui s'opposent à lui. N'ayez donc rien de commun avec ces gens-là. Vous étiez autrefois dans l'obscurité; mais maintenant, par votre union avec le Seigneur, vous êtes dans la lumière. Par conséquent, comportez-vous comme des personnes qui vivent dans la lumière, car la lumière a pour fruit toute sorte de bonté, de droiture et de vérité. Discernez ce qui plaît au Seigneur. N'ayez aucune part aux actions stériles que l'on pratique dans l'obscurité; dénoncez-les plutôt. On a honte même de parler de ce que certains font en cachette. Or, tout ce qui est dévoilé est mis en pleine lumière; en effet, tout ce qui est mis en pleine lumière devient à son tour lumière. C'est pourquoi il est dit: « Réveille-toi, toi qui dors, relève-toi d'entre les morts, et le Christ t'illuminera. » Ainsi prenez bien garde à votre manière de vivre. Ne vous conduisez pas comme des personnes insensées mais comme des sages. Saisissez toutes les occasions qui se présentent à vous, car les jours que nous vivons sont mauvais. Ne soyez donc pas déraisonnables, mais efforcez-vous de comprendre ce que le Seigneur attend de vous. Ne vous enivrez pas de vin: il mène à un comportement malfaisant; mais soyez remplis de l'Esprit saint. Encouragez-vous les uns les autres par des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés par l'Esprit; chantez des cantiques et des psaumes pour louer le Seigneur de tout votre cœur. Remerciez Dieu le Père en tout temps et pour tout, au nom de notre Seigneur Jésus Christ. Soyez soumis les uns aux autres à cause du respect que vous avez pour le Christ, vous les femmes à votre mari, comme vous l'êtes au Seigneur. Car le mari est la tête de sa femme, comme le Christ est la tête de l'Église. Le Christ est en effet le sauveur de l'Église qui est son corps. Comme l'Église se soumet au Christ, les femmes se soumettent en tout à leur mari. Maris, aimez votre femme, tout comme le Christ a aimé l'Église et a donné sa vie pour elle. Il a voulu ainsi que l'Église appartienne totalement à Dieu, après l'avoir purifiée par l'eau et par la parole; il a voulu se présenter à lui-même l'Église dans toute sa beauté, pure et sans défaut, sans tache ni ride ni aucune autre imperfection. Les maris doivent donc aimer leur femme comme ils aiment leur propre corps. Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. En effet, personne n'a jamais haï son propre corps; au contraire, on le nourrit et on en prend soin, comme le Christ le fait pour l'Église, son corps, dont nous sommes membres. Comme il est écrit: « C'est pourquoi l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. » Il y a là un grand projet de salut. Je dis, moi, qu'il se rapporte au Christ et à l'Église. Mais il s'applique aussi à vous: il faut que chaque mari aime sa femme comme lui-même, et que chaque femme respecte son mari. Vous les enfants, puisque vous êtes unis au Seigneur, obéissez à vos parents car cela est juste. « Tu respecteras ton père et ta mère » est le premier commandement suivi d'une promesse: « afin que tu sois heureux et que tu jouisses d'une longue vie sur la terre. » Et vous, les pères, n'irritez pas vos enfants par votre attitude. Mais élevez-les en leur donnant une éducation et une formation inspirées par le Seigneur. Vous les esclaves, obéissez à vos maîtres d'ici-bas humblement, avec respect, d'un cœur sincère, comme si vous serviez le Christ. Ne le faites pas seulement quand ils vous surveillent, pour leur plaire; mais accomplissez la volonté de Dieu de tout votre cœur, comme des esclaves du Christ. Servez-les avec bonne volonté, comme si vous serviez le Seigneur lui-même et non des êtres humains. Rappelez-vous que chaque personne, qu'elle soit esclave ou libre, si elle a fait quelque chose de bien, sera récompensée par le Seigneur. Et vous, les maîtres, faites la même chose à l'égard de vos esclaves; abstenez-vous de toute menace. Rappelez-vous que vous avez, vous et vos esclaves, le même maître dans les cieux, qui n'avantage personne. Enfin, puisez votre force dans l'union avec le Seigneur, dans sa puissance manifestée avec tant de force. Prenez sur vous toutes les armes que Dieu fournit, afin d'être capable de tenir bon face aux ruses du diable. Car nous n'avons pas à lutter contre des êtres humains; mais nous devons lutter contre les pouvoirs, les autorités, les maîtres de ce monde obscur, contre toutes les puissances spirituelles mauvaises qui sont dans les cieux. Saisissez donc maintenant toutes les armes de Dieu! Ainsi, quand viendra le jour mauvais, vous aurez la force de résister, après avoir combattu jusqu'à la fin, vous tiendrez encore fermement votre position. Tenez-vous donc prêts: ayez la vérité comme ceinture autour de la taille; portez la droiture comme cuirasse; mettez comme chaussures à vos pieds le zèle à annoncer la bonne nouvelle de la paix. Prenez toujours la foi comme bouclier: il vous permettra d'éteindre toutes les flèches enflammées du Mauvais. Et recevez le salut comme casque et la parole de Dieu comme épée donnée par l'Esprit saint. Par toutes sortes de prières et de demandes, priez en toute circonstance, grâce à l'Esprit. Veillez à cela avec persévérance. Priez pour tous ceux qui appartiennent à Dieu; priez aussi pour moi, afin que Dieu m'inspire les mots justes quand je m'exprime, et que je révèle avec assurance le projet de salut qu'est la bonne nouvelle. Bien que je sois maintenant en prison, je suis l'ambassadeur de cette bonne nouvelle. Priez donc pour que j'en parle avec assurance, comme je le dois. Tychique, notre cher frère qui est un responsable fidèle au service du Seigneur, vous donnera toutes les nouvelles qui me concernent, afin que vous sachiez ce que je deviens. Je vous l'ai donc envoyé en particulier pour vous dire comment nous allons et pour vous réconforter. Que Dieu le Père et le Seigneur Jésus Christ accordent à tous les frères et à toutes les sœurs la paix et l'amour, avec la foi. Que la grâce de Dieu soit avec tous ceux qui aiment notre Seigneur Jésus Christ d'un amour inaltérable. De la part de Paul et Timothée, qui sont au service de Jésus Christ. À toutes les personnes qui, à Philippes, appartiennent à Dieu par leur union à Jésus Christ, aux responsables de l'Église et aux diacres: Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous donnent la grâce et la paix! Je remercie mon Dieu chaque fois que je pense à vous! Toutes les fois que je prie pour vous tous, je le fais avec joie, parce que vous avez participé avec nous à l'annonce de la bonne nouvelle, depuis le premier jour jusqu'à maintenant. Je suis certain de ceci: Dieu, qui a commencé cette œuvre bonne parmi vous, la continuera jusqu'à son achèvement au jour de la venue de Jésus Christ. Il est bien juste que j'aie de tels sentiments envers vous tous. Je vous porte en effet dans mon cœur, car vous avez tous part à la grâce que Dieu m'a accordée, aussi bien maintenant que je suis en prison, que lorsque je défends de façon ferme la bonne nouvelle. Dieu m'en est témoin: j'ai le désir de vous voir car je vous aime avec la tendresse de Jésus Christ. Voici ce que je demande à Dieu dans ma prière: c'est que votre amour grandisse de plus en plus, avec une pleine connaissance et une compréhension parfaite, pour que vous soyez capables de discerner ce qui est important. Ainsi, vous serez purs et irréprochables au jour de la venue du Christ. Vous serez comblés d'une vie conforme à sa volonté, vie qui vous est donnée par Jésus Christ, à la gloire et à la louange de Dieu. Frères et sœurs, je veux que vous le sachiez: ce qui m'est arrivé a contribué en fait à la progression de la bonne nouvelle. C'est ainsi que tous, dans le palais du gouverneur ou ailleurs, savent que je suis prisonnier pour le service du Christ. En me voyant en prison, la plupart des frères et des sœurs, davantage confiants dans le Seigneur, osent encore plus proclamer sans crainte la parole de Dieu. Quelques-uns annoncent le Christ par jalousie, et avec un esprit querelleur; mais d'autres l'annoncent avec bienveillance. Ceux-ci agissent par amour, car ils savent que je suis là pour défendre la bonne nouvelle. Les autres proclament le Christ dans un esprit de rivalité, leurs motifs ne sont pas purs; ils pensent accroître ma détresse de prisonnier. Peu importe! Que leurs intentions soient inavouables ou sincères, le Christ est de toute façon proclamé, et je m'en réjouis! Je continuerai même à m'en réjouir, car je sais que tout cela aboutira à mon salut, grâce à vos prières et avec l'aide de l'Esprit de Jésus Christ. En effet, selon ce que j'attends et que j'espère vivement, je n'aurai aucune raison d'être honteux. Au contraire, maintenant comme toujours, avec une pleine assurance la grandeur du Christ sera manifestée en moi, que je vive ou que je meure. Car pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un gain. Mais si vivre ici-bas me permet encore d'accomplir une œuvre utile, alors je ne sais pas que choisir. Je suis tiraillé entre deux désirs: j'aimerais quitter cette vie pour être avec le Christ, ce qui serait bien préférable; mais il est bien plus nécessaire, à cause de vous, que je continue à vivre. Comme je suis certain de cela, je sais que je resterai, que je demeurerai avec vous tous pour vous aider à progresser et à être joyeux dans la foi. Ainsi, par ma présence, vous aurez grâce à moi encore plus de raisons d'être fiers dans votre union avec Jésus Christ. Seulement, conduisez-vous d'une manière digne de la bonne nouvelle du Christ. Ainsi, que j'aille vous voir ou que je reste absent, j'apprendrai que vous demeurez bien unis dans un même esprit, et que vous combattez ensemble d'un même cœur pour la foi en la bonne nouvelle. Ne vous laissez effrayer en rien par vos adversaires: ce sera pour eux le signe qu'ils vont à leur perte et que vous, vous êtes sur la voie du salut; et cela grâce à Dieu. Car vous avez reçu la grâce de servir le Christ, non seulement en mettant votre foi en lui, mais encore en souffrant pour lui. Maintenant, vous participez au même combat que vous m'avez vu livrer autrefois et que je livre encore, comme vous le savez. Si votre union avec le Christ vous donne du courage, si son amour vous apporte du réconfort et si vous êtes en communion avec lui par l'Esprit, si vous avez de la tendresse et de la bonté les uns pour les autres, alors, comblez-moi de joie en vous mettant d'accord, en ayant un même amour, en étant unis par le cœur et par la pensée. Ne faites rien par esprit de rivalité ou par gloriole, mais, avec humilité, considérez les autres comme supérieurs à vous-mêmes. Que personne ne cherche son propre intérêt, mais que chacun de vous pense aux autres. Comportez-vous entre vous comme on le fait quand on est uni à Jésus Christ: Il possédait depuis toujours la condition divine, mais il n'a pas voulu demeurer à l'égal de Dieu. Au contraire, il a de lui-même renoncé à tout ce qu'il avait et il a pris la condition de serviteur. Il est devenu un être humain parmi les êtres humains, il a été reconnu comme un homme; il a accepté d'être humilié et il s'est montré obéissant jusqu'à la mort, la mort sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé à la plus haute place et lui a donné le nom supérieur à tout autre nom. Il a voulu qu'au nom de Jésus, tous les êtres, dans les cieux, sur la terre et sous la terre, se mettent à genoux, et que tous reconnaissent publiquement: « Le Seigneur, c'est Jésus Christ, pour la gloire de Dieu le Père. » Ainsi, très chers amis, vous avez toujours été obéissants quand je me trouvais auprès de vous. Eh bien, soyez-le encore plus maintenant que je suis absent! Agissez pour votre salut humblement, avec respect, car c'est Dieu qui agit parmi vous et qui vous donne de vouloir et d'agir selon son projet bienveillant. Faites tout sans vous plaindre ni discuter, afin que vous soyez irréprochables et purs, des enfants de Dieu sans défaut au milieu des gens de ce monde qui sont malfaisants et qui ont l'esprit tortueux. Vous devez briller parmi eux comme des lumières dans le monde, en leur présentant la parole de vie. Ainsi, je serai fier de vous au jour de la venue du Christ, car je n'aurai pas travaillé ou peiné pour rien. Et même si mon sang devait être versé pour participer au sacrifice que vous offrez à Dieu par votre foi, si cela arrive, je m'en réjouis et je vous associe tous à ma joie. De même, vous aussi réjouissez-vous entre vous et avec moi! En me confiant dans le Seigneur Jésus, j'espère vous envoyer bientôt Timothée, afin d'être réconforté moi-même par les nouvelles que j'aurai de vous. Il est le seul à prendre part à mes préoccupations et à se soucier réellement de vous. Tous les autres s'inquiètent seulement de leurs propres affaires et non de la cause de Jésus Christ. Vous savez vous-mêmes comment Timothée a donné des preuves de sa fidélité: comme un fils avec son père, il s'est mis avec moi au service de la bonne nouvelle. J'espère vous l'envoyer dès que je serai au clair sur ma situation; et j'ai la certitude, dans le Seigneur, que je viendrai moi-même vous voir bientôt. J'ai estimé nécessaire de vous renvoyer notre frère Épaphrodite, mon collaborateur au service du Christ et mon compagnon de combat, lui que vous m'aviez envoyé pour m'apporter l'aide dont j'avais besoin. Il désirait vivement vous revoir tous! Il était préoccupé parce que vous aviez appris sa maladie. Il a été malade, en effet, et bien près de mourir; mais Dieu a manifesté sa bonté pour lui, et non seulement pour lui, mais aussi pour moi, afin que je n'éprouve pas tristesse sur tristesse. Je vous l'ai donc envoyé d'autant plus volontiers, afin que vous vous réjouissiez de le revoir et que je sois moins triste. Ainsi, accueillez-le avec une joie entière, comme un frère dans le Seigneur. Vous devez avoir de l'estime pour des gens comme lui, car il a été près de mourir pour l'œuvre du Christ: il a risqué sa vie pour m'apporter le soutien que vous ne pouviez pas m'apporter vous-mêmes. Et maintenant, mes frères et sœurs, réjouissez-vous d'être unis au Seigneur. Je ne me lasse pas de vous répéter ce que j'ai déjà écrit, et pour vous cela vaut mieux. Prenez garde à ceux qui commettent le mal, ces chiens, ces partisans d'une fausse circoncision! En fait, c'est nous qui avons la vraie circoncision, car nous servons Dieu par son Esprit, nous mettons notre fierté en Jésus Christ et nous ne fondons pas notre confiance sur des privilèges humains. Pourtant, je pourrais aussi me réclamer de tels privilèges. J'aurais plus de raisons de le faire que qui que ce soit d'autre. J'ai été circoncis le huitième jour après ma naissance. Je suis Israélite de naissance, de la tribu de Benjamin, Hébreu descendant d'Hébreux. Pour l'obéissance à la Loi, j'étais pharisien, j'étais tellement passionné que je persécutais l'Église. Et pour mener une vie conforme à sa volonté, prescrite par la Loi, j'étais devenu irréprochable. Mais ces qualités que je regardais comme un gain, je les considère maintenant comme une perte à cause du Christ. Et je considère même toute chose comme une perte en comparaison de ce bien suprême: connaître Jésus Christ mon Seigneur, pour qui je me suis privé de tout avantage personnel; je considère tout cela comme des déchets, afin de gagner le Christ et d'être parfaitement uni à lui. Je n'ai plus la prétention d'être reconnu juste grâce à la Loi. C'est par la foi du Christ que je suis juste, et je suis juste grâce à Dieu, en m'appuyant sur la foi. Tout ce que je désire, c'est de connaître le Christ et la puissance de sa résurrection, d'avoir part à ses souffrances et d'être rendu semblable à lui dans sa mort. Et j'ai l'espoir que je parviendrai moi aussi à la résurrection d'entre les morts. Je ne prétends pas avoir déjà atteint le but ou avoir déjà été conduit à la perfection. Mais je poursuis ma course pour m'efforcer de le saisir, car j'ai moi-même été saisi par Jésus Christ. Non, frères et sœurs, je ne pense pas l'avoir déjà atteint; mais je fais une chose: j'oublie ce qui est derrière moi et je m'élance vers ce qui est devant moi. Ainsi, je cours vers le but afin de gagner le prix que Dieu, par Jésus Christ, nous appelle à recevoir d'en-haut. Nous tous qui sommes adultes dans la foi, adoptons ce comportement. Cependant, si vous vous comportez autrement, Dieu vous éclairera à ce sujet. Cependant, là où nous en sommes, avançons dans la même direction. Frères et sœurs, imitez-moi tous et regardez les personnes qui prennent modèle sur nous. Je vous l'ai déjà dit souvent et je vous le répète maintenant en pleurant: il y en a beaucoup qui se conduisent en ennemis de la croix du Christ. Ils courent à leur perte, car leur dieu c'est leur ventre; ils tirent gloire de ce qui devrait leur faire honte et ils n'ont en tête que les choses de ce monde. Mais nous, nous sommes citoyens des cieux, d'où nous attendons que vienne notre sauveur, le Seigneur Jésus Christ. Il transformera notre misérable corps mortel pour le rendre semblable à son corps glorieux, grâce à la puissance qui lui permet de soumettre toutes choses à son autorité. Mes chers frères et sœurs, je désire tellement vous revoir! Vous êtes ma joie et ma couronne! Eh bien, très chers amis, tenez bons, restez unis avec le Seigneur. Je t'en supplie Évodie, je t'en supplie Syntyche, vivez en bon accord en restant unies avec le Seigneur. Et toi aussi, mon fidèle collègue, je te demande de les aider; elles ont en effet combattu avec moi pour répandre la bonne nouvelle, ainsi qu'avec Clément et tous mes autres collaborateurs au service du Christ, dont les noms se trouvent dans le livre de vie. Réjouissez-vous d'être unis au Seigneur. Je le répète: réjouissez-vous! Que votre bonté soit connue de tous. Le Seigneur vient bientôt. Ne vous inquiétez de rien, mais en toute circonstance demandez à Dieu dans la prière ce dont vous avez besoin, et faites-le avec un cœur reconnaissant. Et la paix de Dieu, qui dépasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées unis avec Jésus Christ. Enfin, frères et sœurs, portez votre attention sur tout ce qui est honorable et digne de louange: sur tout ce qui est vrai et mérite d'être respecté, tout ce qui est juste et pur, tout ce qu'on peut apprécier et estimer. Mettez en pratique ce que vous avez appris et reçu de moi, ce que vous m'avez entendu dire et vu faire. Et le Dieu de la paix sera avec vous. J'ai éprouvé une grande joie dans le Seigneur car vous avez enfin manifesté de nouveau votre intérêt pour moi. Cet intérêt vous l'aviez déjà, certes, mais vous n'aviez pas l'occasion de me le montrer. Et je ne parle pas ainsi parce que je suis dans le besoin. J'ai en effet appris à me contenter toujours de ce que j'ai. Je sais vivre dans la pauvreté aussi bien que dans l'abondance. J'ai appris à être satisfait partout et en toute circonstance, que je sois rassasié ou affamé, que je sois dans l'abondance ou dans le besoin. Je peux faire face à tout grâce au Christ qui m'en donne la force. Cependant, vous avez bien fait de prendre part à mes détresses. Vous le savez bien vous-mêmes, Philippiens: quand j'ai quitté la Macédoine, à l'époque où la bonne nouvelle commençait à être annoncée, vous avez été la seule Église à m'aider; vous seuls avez participé à mes gains et à mes dépenses. Déjà quand j'étais à Thessalonique, vous m'avez envoyé plus d'une fois ce dont j'avais besoin. Ce n'est pas que je cherche à recevoir des dons; mais je désire que vous en tiriez un bénéfice. J'ai donc bien reçu tout ce que vous m'avez envoyé; c'est plus que suffisant. Maintenant qu'Épaphrodite m'a apporté vos dons, je dispose de tout le nécessaire. Ces dons sont comme une offrande d'agréable odeur, un sacrifice que Dieu accepte et qui lui plaît. Mon Dieu pourvoira à tous vos besoins, selon sa magnifique richesse, dans l'union à Jésus Christ. À Dieu notre Père soit la gloire pour toujours! Amen. Saluez au nom de Jésus Christ chacun des membres de votre Église. Les frères et les sœurs qui sont avec moi vous adressent leurs salutations. Tous les croyants d'ici, et spécialement ceux qui sont au service de l'empereur, vous adressent leurs salutations. Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous! De la part de Paul, qui est apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, et de la part de Timothée, notre frère. À ceux qui à Colosses appartiennent à Dieu, nos fidèles frères et sœurs qui sont unis avec le Christ: Que Dieu notre Père vous donne la grâce et la paix! Nous remercions toujours Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ, quand nous prions pour vous. En effet, nous avons entendu parler de votre foi en Jésus Christ et de l'amour que vous avez pour tous les croyants. Vous vous appuyez sur l'espérance qui vous est réservée dans les cieux, espérance qui vous a d'abord été annoncée quand la bonne nouvelle, qui est la parole de vérité, est parvenue jusqu'à vous. La bonne nouvelle se répand et elle porte des fruits dans le monde entier, tout comme elle l'a fait en vous depuis le jour où, pour la première fois, vous avez entendu parler de la grâce de Dieu et où vous l'avez découverte dans toute sa vérité. C'est Épaphras, notre cher compagnon de service, qui vous a transmis cet enseignement; il travaille pour vous comme un responsable fidèle au service du Christ. Il nous a informés de quel amour l'Esprit saint vous anime. C'est pourquoi, depuis le jour où nous l'avons appris, nous ne cessons de prier pour vous. Nous demandons à Dieu de vous faire connaître pleinement sa volonté par l'Esprit, en toute sagesse et discernement. Ainsi, vous vous conduirez d'une façon digne du Seigneur, en faisant toujours ce qui lui plaît. Vous agirez en tout avec la plus grande bonté, et vous progresserez dans la connaissance de Dieu; vous serez fortifiés par sa puissance selon la vigueur de sa gloire, pour tout supporter avec persévérance et avec patience. Remerciez avec joie Dieu le Père: il vous a rendus capables d'avoir part aux biens qu'il réserve aux personnes qui lui appartiennent, pour vivre dans la lumière. Il nous a en effet arrachés à la domination de la nuit, et il nous a fait passer dans le règne de son Fils bien-aimé. C'est par lui que nous sommes délivrés du mal, et que nos péchés sont pardonnés. Le Christ est l'image visible du Dieu invisible. Il est le Fils premier-né, supérieur à tout ce qui a été créé. Car c'est par lui que Dieu a tout créé, dans les cieux et sur la terre: ce qui est visible et ce qui est invisible, les puissances spirituelles, les dominations, les autorités et les pouvoirs. Dieu a tout créé par lui et pour lui! Il existait avant toutes choses, et c'est par lui qu'elles sont toutes maintenues à leur place. Il est la tête du corps, qui est l'Église; il est le commencement, le Fils premier-né, le premier à avoir été ramené d'entre les morts, afin d'avoir en tout le premier rang. Car Dieu a décidé d'être pleinement présent en son Fils et, par lui, il a voulu réconcilier l'univers entier avec lui. C'est par le Christ, qui a versé son sang sur la croix, qu'il a établi la paix pour tous, sur la terre comme dans les cieux. Vous aussi, vous étiez autrefois loin de Dieu, vous étiez ses ennemis, à cause de tout le mal que vous pensiez et que vous commettiez. Mais maintenant, par la mort que son Fils a subie dans son corps humain, Dieu vous a réconciliés avec lui, afin de vous faire paraître devant lui saints, sans défaut et irréprochables. Cependant, il faut que vous demeuriez dans la foi, fermement établis sur de solides fondations, sans vous laisser écarter de l'espérance qui vient de la bonne nouvelle que vous avez entendue. Cette bonne nouvelle a été annoncée à tout ce qui a été créé, et qui se trouve sous le ciel, et c'est de cette bonne nouvelle que moi, Paul, je suis devenu le serviteur. Maintenant, je me réjouis des souffrances que j'endure pour vous. Car, en ma personne, je complète ainsi ce qui manque aux souffrances du Christ pour son corps, qui est l'Église. De cette Église, je suis devenu serviteur, conformément à la mission que Dieu m'a confiée à votre égard: annoncer pleinement son message; ce message c'est le projet de salut qu'il a tenu caché depuis toujours à toute l'humanité, mais qu'il a révélé maintenant aux croyants. Car Dieu a voulu leur faire connaître ce projet de salut, si riche et si magnifique, élaboré en faveur de tous les peuples. Et voici en quoi consiste ce projet: le Christ est en vous! Vous avez l'assurance d'avoir part à la gloire de Dieu. Ainsi, nous annonçons le Christ à tout être humain. Nous avertissons et nous instruisons chacun, avec toute la sagesse possible, afin de rendre chacun spirituellement adulte dans l'union avec le Christ. À cet effet, je travaille et je lutte avec l'énergie qui vient du Christ et qui agit en moi avec puissance. Je tiens à ce que vous sachiez combien douloureux est le combat que je livre pour vous, pour ceux de Laodicée, et pour tous ceux qui ne m'ont jamais vu de leurs propres yeux. Je désire que leur cœur soit rempli de courage, qu'ils soient unis dans l'amour, et enrichis de toute la certitude que donne une vraie intelligence. Ils connaîtront ainsi le projet de salut de Dieu pour l'humanité, c'est-à-dire le Christ lui-même, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance divines. Je vous dis cela, afin que personne ne vous trompe par des discours séduisants. Même si je suis absent de corps, je suis à vos côtés en esprit, et je suis heureux de vous voir tenir bon et rester solides dans votre foi au Christ. Ainsi, puisque vous avez reçu Jésus Christ comme Seigneur, vivez unis à lui. Soyez enracinés en lui et construisez toute votre vie sur lui. Soyez toujours plus fermes dans la foi, conformément à l'enseignement que vous avez reçu, et soyez pleins de reconnaissance. Prenez garde que personne ne fasse de vous sa proie, par une philosophie aux arguments vides de sens; elle se fonde sur des traditions humaines et sur les forces qui gouvernent ce monde, et non sur le Christ. Car tout ce qui est en Dieu a pris corps dans le Christ, et habite pleinement en lui; et c'est par lui que vous avez tout reçu pleinement. Il est le chef de toute autorité et de tout pouvoir. Dans l'union avec lui, vous avez été circoncis, non pas de la circoncision faite par des mains humaines, mais de la circoncision qui vient du Christ et qui nous délivre de notre être pécheur. En effet, quand vous avez été baptisés, vous avez été mis au tombeau avec le Christ, et vous êtes aussi ressuscités avec lui parce que vous avez cru en la puissance de Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts. Autrefois, vous étiez comme morts à cause de vos fautes; vous étiez des incirconcis, des païens. Mais maintenant, Dieu vous a fait revivre avec le Christ. Il nous a pardonné toutes nos fautes. Il a annulé le document qui nous accusait et qui nous était contraire par ses dispositions légales. Il a supprimé ce document, il l'a cloué sur la croix. C'est ainsi que Dieu a désarmé les autorités et les pouvoirs spirituels; il les a donnés publiquement en spectacle, en les emmenant comme prisonniers dans le cortège triomphal de son Fils. Ainsi, ne laissez personne vous juger à propos de ce que vous mangez ou de ce que vous buvez, ou pour une question de fête, de nouvelle lune ou de jours de sabbat. Tout cela n'est que l'ombre des biens à venir; mais la réalité, c'est le Christ. Ne vous laissez pas condamner par des gens qui prennent plaisir à des pratiques extérieures soi-disant humbles et au culte des anges, et qui attachent beaucoup d'importance à leurs visions. De tels êtres sont enflés d'un vain orgueil par leur façon toute humaine de penser; ils ne restent pas attachés au Christ, qui est la tête. C'est pourtant grâce au Christ que le corps entier est nourri et qu'il est bien uni par ses jointures et ses articulations; ainsi il grandit comme Dieu le veut. Vous êtes morts avec le Christ et vous avez été délivrés des forces qui gouvernent le monde. Alors, pourquoi vivez-vous comme si vous dépendiez de ce monde, en acceptant qu'on vous impose des règles de ce genre: « Ne prends pas ceci », « Ne goûte pas cela », « N'y touche pas »? Ces règles concernent des choses destinées à disparaître dès qu'on en fait usage. Il s'agit là de prescriptions et d'enseignements purement humains. Certes, ces règles ont une apparence de sagesse, car elles parlent de religion individuelle, d'humilité et d'obligation de traiter durement son corps; mais elles n'ont aucune valeur et elles ne servent qu'à contenter les désirs humains. Puisque vous avez été ramenés de la mort à la vie avec le Christ, recherchez alors les choses qui sont au ciel, là où le Christ siège à la droite de Dieu. Préoccupez-vous de ce qui est là-haut, et non de ce qui est sur la terre. Car vous êtes morts, et votre vie est cachée avec le Christ en Dieu. Votre véritable vie, c'est le Christ! Quand il paraîtra, alors vous paraîtrez aussi avec lui, en participant à sa gloire. Faites donc mourir tout ce qui est terrestre en vous: la débauche, l'impureté, l'égoïsme, les mauvais désirs et l'avarice (car l'avarice, c'est de l'idolâtrie ). Ce sont de telles fautes qui attirent la colère de Dieu sur les personnes qui s'opposent à lui. Voilà comment vous vous conduisiez autrefois, quand votre vie était dominée par ces péchés. Mais maintenant, vous aussi, rejetez tout ceci: la colère, l'irritation et la méchanceté, l'insulte à Dieu. Qu'aucune parole grossière ne sorte de votre bouche. Ne vous mentez pas les uns aux autres, car vous avez abandonné l'être humain que vous étiez auparavant avec ses habitudes et vous avez revêtu l'être nouveau que Dieu, notre créateur, renouvelle continuellement à son image, pour que vous le connaissiez parfaitement. Il n'importe donc plus que l'on soit païen ou Juif, circoncis ou incirconcis, non civilisé, primitif, esclave ou libre; ce qui compte, c'est le Christ, qui est tout et en tous. Dieu vous a choisis, vous lui appartenez, et il vous aime. C'est pourquoi revêtez-vous d'affectueuse bonté, de bienveillance, d'humilité, de douceur et de patience. Supportez-vous les uns les autres; et si l'un de vous a une raison de se plaindre d'un autre, pardonnez-vous réciproquement, tout comme le Seigneur vous a pardonné. Et par-dessus tout, ayez de l'amour, ce lien qui vous permettra d'être parfaitement unis. Que la paix du Christ règne dans vos cœurs; c'est en effet à cette paix que Dieu vous a appelés, en tant que membres d'un seul corps. Soyez reconnaissants! Que la parole du Christ, avec toute sa richesse, habite en vous. Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres, avec une pleine sagesse. Chantez à Dieu, de tout votre cœur et avec reconnaissance, des psaumes, des hymnes et des cantiques inspirés par l'Esprit. Tout ce que vous faites, en paroles ou en actions, faites-le au nom du Seigneur Jésus, en remerciant par lui Dieu le Père. Femmes, soyez soumises à votre mari, comme il convient de le faire quand on est unis au Seigneur. Maris, aimez votre femme et ne leur montrez pas de mauvaise humeur. Enfants, obéissez en tout à vos parents, car c'est ce que le Seigneur approuve. Pères, n'irritez pas vos enfants, afin qu'ils ne se découragent pas. Esclaves, obéissez en tout à vos maîtres d'ici-bas. Ne le faites pas seulement quand ils vous surveillent, pour leur plaire; mais obéissez d'un cœur sincère, parce que vous reconnaissez l'autorité du Seigneur. Quel que soit votre travail, faites-le de tout votre cœur, comme pour le Seigneur, et non pour des êtres humains. Rappelez-vous que le Seigneur vous récompensera: vous recevrez l'héritage qu'il réserve aux siens. Car le véritable Maître que vous servez, c'est le Christ. Mais celui qui fait le mal en subira les conséquences, car Dieu n'avantage personne. Maîtres, traitez vos esclaves d'une façon droite et juste. Rappelez-vous que vous avez, vous aussi, un maître dans le ciel. Priez avec persistance, vigilance et reconnaissance. En même temps, priez aussi pour nous, afin que Dieu nous accorde une occasion favorable de proclamer sa parole, d'annoncer le projet de salut de Dieu, à savoir le Christ. En effet, c'est pour cela que je suis maintenant en prison. Priez donc pour que je fasse clairement connaître ce projet de salut, comme je le dois. Conduisez-vous avec sagesse envers les personnes qui n'appartiennent pas au Christ, en saisissant toutes les occasions qui se présentent à vous. Que vos paroles soient toujours agréables et pertinentes; sachez répondre à chacun de la bonne manière. Tychique, notre cher frère, qui est un responsable fidèle au service du Seigneur que nous servons ensemble, vous donnera toutes les nouvelles qui me concernent. Je vous l'ai donc envoyé en particulier pour vous dire comment nous allons et pour vous réconforter. Il est accompagné par Onésime, le cher et fidèle frère, qui est l'un des vôtres. Ils vous informeront de tout ce qui se passe ici. Aristarque, qui est en prison avec moi, vous adresse ses salutations, ainsi que Marc, le cousin de Barnabas. Vous avez déjà reçu des instructions au sujet de Marc: s'il vient chez vous, accueillez-le bien. Jésus, surnommé Justus, vous salue aussi. Ces trois hommes sont les seuls croyants venant du judaïsme qui travaillent avec moi pour le règne de Dieu; ils ont été un grand réconfort pour moi. Épaphras, qui est aussi l'un des vôtres, vous salue; ce serviteur de Jésus Christ ne cesse pas de prier avec ardeur pour vous, afin que vous demeuriez fermes, spirituellement adultes, et bien décidés à faire en tout la volonté de Dieu. Je lui rends ce témoignage: il se donne beaucoup de peine pour vous, pour ceux de Laodicée et pour ceux d'Hiérapolis. Luc, notre ami le médecin, et Démas vous saluent. Saluez les frères et sœurs qui sont à Laodicée, ainsi que Nympha et l'Église qui se réunit dans sa maison. Quand vous aurez lu cette lettre, faites en sorte qu'on la lise aussi dans l'Église de Laodicée; lisez vous-mêmes celle qu'on vous transmettra de là-bas. Dites ceci à Archippe: « Prends soin de bien accomplir le service qui t'a été confié pour le Seigneur. » J'écris les mots qui suivent de ma propre main: Salutations de Paul! N'oubliez pas que je suis en prison. Que la grâce de Dieu soit avec vous! De la part de Paul, Sylvain et Timothée. À l'Église de Thessalonique, qui appartient à Dieu le Père et au Seigneur Jésus Christ: Que la grâce et la paix vous soient données! Nous remercions toujours Dieu pour vous tous, et nous faisons sans cesse mention de vous dans nos prières. En effet, nous nous rappelons votre foi si active, votre amour qui se donne de la peine, et votre solide espérance en notre Seigneur Jésus Christ, devant Dieu notre Père. Nous savons, frères et sœurs, que vous êtes aimés de Dieu et qu'il vous a choisis. En effet, quand nous vous avons annoncé la bonne nouvelle, ce ne fut pas seulement en paroles, mais aussi en puissance, avec le secours de l'Esprit saint, et avec une entière conviction. Vous savez comment nous nous sommes comportés parmi vous, en votre faveur. Vous avez suivi notre exemple et celui du Seigneur; malgré la détresse qui était la vôtre, vous avez reçu la parole de Dieu avec la joie qui vient de l'Esprit saint. Ainsi, vous êtes devenus un modèle pour tous les croyants de la Macédoine et de l'Achaïe. En effet, non seulement la parole du Seigneur s'est propagée de chez vous en Macédoine et en Achaïe, mais encore la nouvelle de votre foi en Dieu s'est répandue en tous lieux. Nous n'avons donc pas besoin d'en parler! Tous racontent comment vous nous avez accueillis quand nous sommes allés chez vous. Ils disent comment vous avez abandonné les idoles pour vous tourner vers Dieu, afin de le servir, lui, le Dieu vivant et vrai, en attendant que son Fils vienne des cieux. C'est lui que Dieu a ressuscité d'entre les morts, Jésus, qui nous délivre de la colère divine qui vient. Vous le savez bien vous-mêmes, frères et sœurs: ce n'est pas inutilement que nous sommes allés chez vous. Vous savez aussi que, peu auparavant, nous avions été insultés et maltraités à Philippes. Mais Dieu nous a donné le courage de vous annoncer sa bonne nouvelle, malgré une forte opposition. En effet, l'appel que nous vous adressons ne repose pas sur un mensonge ni sur des raisons inavouables, et nous ne cherchons à tromper personne. Mais comme Dieu nous a mis à l'épreuve et nous a confié sa bonne nouvelle, nous ne cherchons pas à plaire aux êtres humains, mais à Dieu qui évalue nos cœurs. Vous le savez bien, nous n'avons jamais usé d'un langage flatteur; nous n'avons pas non plus eu d'arrière-pensée de profit, Dieu nous en est témoin. Nous n'avons pas recherché les honneurs qui viennent des êtres humains, ni de vous, ni des autres; pourtant nous aurions pu vous imposer notre autorité, en tant qu'apôtres du Christ! Au contraire, nous avons fait preuve de douceur parmi vous, comme une mère qui prend soin de ses enfants. Nous avions une telle affection pour vous que nous étions prêts à vous donner non seulement la bonne nouvelle de Dieu, mais encore notre propre vie. Vous nous étiez devenus si chers! Vous vous rappelez certainement, frères et sœurs, nos peines et nos fatigues: nous avons travaillé jour et nuit pour n'être à la charge d'aucun d'entre vous, tandis que nous vous annoncions la bonne nouvelle de Dieu. Vous en êtes témoins à notre égard et Dieu l'est aussi: notre conduite envers vous, les croyants, a été pure, juste et irréprochable. Vous savez que nous avons agi avec chacun de vous comme un père avec ses enfants. Nous vous avons encouragés, réconfortés, et nous vous avons demandé avec insistance de vous conduire d'une façon digne de Dieu, lui qui vous appelle à son règne et à sa gloire. Nous remercions sans cesse Dieu pour une autre raison encore: quand nous vous avons annoncé la parole de Dieu, vous l'avez écoutée et accueillie, non comme une simple parole humaine, mais comme la parole de Dieu, ce qu'elle est réellement. Ainsi, elle agit en vous, les croyants. Frères et sœurs, vous êtes devenus les imitateurs des Églises de Dieu, unies à Jésus Christ, qui sont en Judée. Vous avez souffert de la part des membres de votre propre peuple ce qu'elles ont souffert, elles, de la part des autorités juives. Celles-ci ont mis à mort le Seigneur Jésus et les prophètes, et elles nous ont persécutés. Elles déplaisent à Dieu et sont ennemies de tous! Elles veulent nous empêcher d'annoncer aux autres peuples le message qui les sauverait. Elles ne cessent ainsi de mettre un comble à leurs péchés. Mais la colère de Dieu les a finalement atteints. En ce qui nous concerne, frères et sœurs, nous avons dû nous séparer de vous pour quelque temps, loin des yeux mais non du cœur. Cependant, nous avions un tel désir de vous revoir que nous avons redoublé d'efforts pour y parvenir. Nous avons donc voulu retourner chez vous, et moi, Paul, j'ai essayé de le faire plus d'une fois. Mais Satan nous en a empêchés. C'est vous, en effet, vous et personne d'autre, qui êtes notre espérance, notre joie et la couronne de victoire, dont nous serons fiers devant notre Seigneur Jésus quand il viendra. Oui, vous êtes notre sujet de gloire et de joie! Finalement, ne supportant plus d'attendre, nous avons décidé de rester seuls à Athènes, et nous vous avons envoyé Timothée, notre frère; il est collaborateur de Dieu pour annoncer la bonne nouvelle du Christ. Il devait vous fortifier et vous encourager dans votre foi, afin qu'aucun de vous ne se laisse abattre par les persécutions que nous subissons. Vous le savez vous-mêmes, c'est pour cela que nous sommes là. En effet, lorsque nous étions encore auprès de vous, nous vous avons prévenus que nous allions être persécutés; c'est ce qui est arrivé, vous le savez bien. C'est pourquoi, comme je ne supportais plus d'attendre, j'ai envoyé Timothée s'informer de votre foi. Je craignais que le diable, ce tentateur, ne vous ait mis à l'épreuve et que toute notre peine soit devenue inutile. Mais maintenant, Timothée nous est revenu de chez vous, et il nous a donné de bonnes nouvelles de votre foi et de votre amour. Il nous a dit que vous pensez toujours à nous avec affection et que vous désirez vivement nous revoir, tout comme nous désirons vous revoir. Ainsi, au milieu de toutes nos détresses et de toutes nos souffrances, nous avons été réconfortés à votre sujet, frères et sœurs, grâce à votre foi. Maintenant nous revivons, puisque vous demeurez fermes dans le Seigneur! Comment pourrions-nous assez remercier notre Dieu à votre sujet, pour toute la joie que vous nous donnez devant lui? Jour et nuit, nous lui demandons avec ardeur de nous permettre de vous revoir personnellement, et de compléter ce qui manque encore à votre foi. Que Dieu lui-même, notre Père, et notre Seigneur Jésus, nous ouvrent le chemin qui conduit chez vous! Que le Seigneur fasse croître de plus en plus l'amour que vous avez les uns pour les autres et envers tous les humains, à l'exemple de l'amour que nous avons pour vous. Qu'il fortifie vos cœurs, pour que vous apparteniez pleinement à Dieu notre Père, en étant irréprochables quand notre Seigneur Jésus viendra avec tous ceux qui lui appartiennent! Amen. Enfin, frères et sœurs, vous avez appris de nous comment vous devez vous conduire pour plaire à Dieu. Certes, vous vous conduisez déjà ainsi. Mais maintenant, nous vous le demandons avec insistance au nom du Seigneur Jésus: faites mieux encore! Vous connaissez en effet les instructions que nous vous avons données de la part du Seigneur Jésus. Voici quelle est la volonté de Dieu: c'est que vous viviez pour lui et que vous vous gardiez de la débauche. Que chacun de vous vive avec sa femme d'une manière honorable et digne du Seigneur, sans se laisser dominer par des désirs passionnés, comme les païens qui ne connaissent pas Dieu. Dans cette affaire, que personne ne cause du tort à son prochain ni ne porte atteinte à ses droits. Nous vous l'avons déjà dit, et nous vous avons sérieusement avertis: le Seigneur fera justice de tout cela. Dieu ne nous a pas appelés à vivre de façon indigne, mais à vivre pour lui. C'est pourquoi celui qui rejette ces prescriptions ne rejette pas un être humain, mais Dieu qui vous donne son Esprit saint. Vous n'avez pas besoin qu'on vous écrive au sujet de l'amour fraternel; en effet, vous avez vous-mêmes appris de Dieu à vous aimer les uns les autres. C'est d'ailleurs cet amour que vous manifestez envers tous les frères et les sœurs de la Macédoine entière. Mais nous vous encourageons, frères et sœurs, à faire mieux encore! Ayez pour ambition de vivre en paix, de vous occuper de vos propres affaires et de gagner votre vie de vos propres mains, comme nous vous l'avons déjà recommandé. Votre conduite suscitera ainsi le respect des personnes qui n'appartiennent pas au Christ et vous ne serez à la charge de personne. Frères et sœurs, nous désirons que vous connaissiez la vérité au sujet de ceux qui sont morts, afin que vous ne soyez pas tristes de la même manière que les autres, ceux qui n'ont pas d'espérance. Nous croyons que Jésus est mort et qu'il est ressuscité d'entre les morts; de même, nous croyons que Dieu, par Jésus, ramènera avec lui ceux qui sont morts. Voici en effet ce que nous déclarons d'après une parole du Seigneur: ceux d'entre nous qui seront encore en vie quand le Seigneur viendra ne seront pas avantagés par rapport à ceux qui seront morts. À un signal donné, à la voix de l'archange et au son de la trompette de Dieu, le Seigneur lui-même descendra du ciel. Les personnes qui sont mortes, unies à Christ, se relèveront les premières; ensuite, nous qui serons encore en vie à ce moment-là, nous serons enlevés avec eux au travers des nuages, pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur! Réconfortez-vous donc les uns les autres par ces paroles. Vous n'avez pas besoin, frères et sœurs, qu'on vous écrive au sujet des temps et des moments où tout cela arrivera. Car vous savez très bien vous-mêmes que le jour du Seigneur viendra de façon aussi imprévisible qu'un voleur pendant la nuit. Quand les gens diront: « Tout est en paix, en sécurité », c'est alors que, tout à coup, la ruine s'abattra sur eux, comme les douleurs de l'accouchement surprennent une femme enceinte. Personne n'y échappera! Mais vous, frères et sœurs, vous n'êtes pas en pleine obscurité pour que ce jour vous surprenne comme un voleur. Vous tous, en effet, vous êtes des personnes qui vivent dans la lumière, qui vivent en plein jour. Nous ne vivons ni dans la nuit ni dans l'obscurité. Ainsi, ne dormons pas comme les autres; mais restons éveillés et sobres. Les dormeurs, c'est la nuit qu'ils dorment, et les buveurs, c'est la nuit qu'ils s'enivrent. Mais nous, qui appartenons au jour, nous devons être sobres. Prenons la foi et l'amour comme cuirasse, et l'espérance du salut comme casque. En effet, Dieu n'a pas voulu que nous subissions sa colère, mais que nous possédions le salut par notre Seigneur Jésus Christ. Le Christ est mort pour nous, afin de nous faire vivre ensemble avec lui, que nous soyons vivants ou morts. Ainsi, encouragez-vous et fortifiez-vous dans la foi les uns les autres, comme vous le faites déjà. Frères et sœurs, nous vous demandons de respecter ceux qui travaillent parmi vous, ceux qui, par ordre du Seigneur, vous dirigent et vous avertissent. Manifestez-leur beaucoup d'estime et d'amour, à cause de la peine qu'ils se donnent. Vivez en paix entre vous. Nous vous le recommandons, frères et sœurs, avertissez ceux qui n'assument pas leurs responsabilités, redonnez du courage à ceux qui sont abattus, venez en aide aux faibles, soyez patients envers tous. Prenez garde que personne ne rende le mal pour le mal, mais cherchez en tout temps à faire le bien entre vous et envers tout le monde. Soyez toujours joyeux, priez sans cesse, soyez reconnaissants en toute circonstance. Voilà ce que Dieu demande de vous, dans votre vie avec Jésus Christ. Ne faites pas obstacle à l'action de l'Esprit saint; ne méprisez pas les messages reçus de la part de Dieu. Mais examinez toutes choses: retenez ce qui est bon, et gardez-vous de toute forme de mal. Que Dieu, la source de la paix, fasse que vous soyez totalement à lui; qu'il garde votre être entier, l'esprit, l'âme et le corps, irréprochable pour le jour où viendra notre Seigneur Jésus Christ. Celui qui vous appelle est fidèle, c'est lui qui accomplira cela! Frères et sœurs, priez aussi pour nous. Saluez-vous les uns les autres avec affection, comme des frères et sœurs. Je vous en supplie, au nom du Seigneur: lisez cette lettre à tous les frères et sœurs. Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous! De la part de Paul, Sylvain et Timothée. À l'Église de Thessalonique, qui appartient à Dieu notre Père et au Seigneur Jésus Christ: Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous donnent la grâce et la paix! Nous devons sans cesse remercier Dieu à votre sujet, frères et sœurs! Il est juste que nous le fassions, car votre foi fait de grands progrès et l'amour que vous avez tous, les uns pour les autres, augmente constamment. C'est pourquoi nous parlons de vous avec fierté dans les Églises de Dieu, parce que vous tenez bon dans la foi, malgré toutes les persécutions et les détresses que vous subissez. Il y a là une preuve du juste jugement de Dieu, car ce que vous supportez vous rendra dignes de son règne, pour lequel vous souffrez. En effet, Dieu est juste: il rendra détresse pour détresse aux personnes qui vous font souffrir, et il vous donnera l'apaisement, à vous qui souffrez, ainsi qu'à nous. Cela se passera quand venant du ciel le Seigneur Jésus se révèlera avec ses anges puissants; il viendra dans un feu flamboyant, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu, et qui n'obéissent pas à la bonne nouvelle de notre Seigneur Jésus. Ils subiront comme châtiment une ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur et loin de sa puissance glorieuse. Cela se produira lorsqu'il viendra en ce jour-là pour être honoré et admiré par tous ceux qui lui appartiennent et qui mettent leur foi en lui; et vous, vous avez cru au message que nous vous avons annoncé. C'est pourquoi nous prions sans cesse pour vous. Nous demandons à notre Dieu de vous rendre dignes de l'appel qu'il vous a adressé. Nous demandons que, par sa puissance, il vous aide à accomplir votre désir de faire le bien et qu'il rende votre foi parfaitement active. Ainsi, le nom de notre Seigneur Jésus sera honoré par vous, et vous serez honorés par lui. Tel sera l'effet de la grâce de notre Dieu et du Seigneur Jésus Christ. En ce qui concerne la venue de notre Seigneur Jésus Christ et notre rassemblement auprès de lui, nous vous demandons une chose, frères et sœurs: ne vous laissez pas trop facilement troubler l'esprit ni effrayer, si quelqu'un affirme que le jour du Seigneur est arrivé. Ne le croyez pas, même si l'on se réclame d'une parole de l'Esprit, d'une déclaration ou bien d'une lettre qui nous seraient attribuées. Ne vous laissez tromper par personne, d'aucune façon! Car ce jour ne viendra pas avant qu'ait lieu la révolte finale, et avant qu'apparaisse celui qui est la méchanceté personnifiée, l'être qui s'en va à sa perte. Celui-ci s'opposera à tout ce que les êtres humains adorent et considèrent comme divin. Il s'élèvera contre tout cela, et il ira jusqu'à pénétrer dans le temple de Dieu pour s'y asseoir, en se faisant passer lui-même pour Dieu. Ne vous rappelez-vous pas que je vous ai dit cela quand j'étais encore auprès de vous? Cependant, vous savez que quelque chose retient cet être méchant maintenant, de sorte qu'il n'apparaîtra qu'au moment voulu par Dieu. La puissance secrète de la Méchanceté est déjà à l'œuvre; seulement, elle ne le sera pleinement que lorsque celui qui la retient encore lui laissera la voie libre. Alors, l'être méchant apparaîtra, et le Seigneur Jésus le fera mourir par le souffle de sa bouche, il le détruira par la manifestation de sa venue. L'être méchant viendra avec la puissance de Satan, il accomplira toutes sortes de miracles, signes extraordinaires et prodiges trompeurs; il usera du mal sous toutes ses formes pour séduire ceux qui vont à leur perte. Ils se perdront parce qu'ils n'auront pas accueilli ni aimé la vérité qui les aurait sauvés. Voilà pourquoi Dieu leur envoie une puissance d'égarement qui les pousse à croire au mensonge. Ainsi, toutes les personnes qui n'auront pas cru à la vérité, mais qui auront pris plaisir au mal, seront jugées. En ce qui nous concerne, nous devons sans cesse remercier Dieu à votre sujet, frères et sœurs qui êtes aimés du Seigneur. Car Dieu vous a choisis, vous les premiers, pour que vous soyez sauvés grâce à l'Esprit saint qui vous fait vivre pour Dieu, et grâce à la foi qui vous conduit vers la vérité. Dieu vous a appelés à cela par la bonne nouvelle que nous vous avons annoncée; il a voulu que vous ayez part à la gloire de notre Seigneur Jésus Christ. Ainsi, frères et sœurs, demeurez fermes, et retenez les enseignements que nous vous avons transmis, soit oralement, soit par notre lettre. Notre Seigneur Jésus Christ lui-même, et Dieu notre Père, nous ont aimés et nous ont donné, par grâce, un réconfort éternel et une bonne espérance; qu'ils remplissent vos cœurs de courage, et qu'ils vous accordent la force de pratiquer toujours le bien, en actes et en paroles! Enfin, frères et sœurs, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur se répande rapidement et soit honorée, comme cela s'est passé parmi vous. Priez aussi Dieu de nous délivrer des personnes qui sont mauvaises et méchantes. Car tous n'ont pas la foi. Mais le Seigneur est fidèle. Il vous fortifiera et il vous gardera du Mauvais. Et le Seigneur nous donne confiance à votre sujet: nous sommes convaincus que vous faites et que vous continuerez à faire ce que nous vous recommandons. Que le Seigneur dispose vos cœurs à l'amour de Dieu et à la persévérance du Christ! Frères et sœurs, nous vous le demandons au nom du Seigneur Jésus Christ: tenez-vous à l'écart de tous les frères et sœurs qui n'assument pas leurs responsabilités, et qui ne se conforment pas à l'enseignement que nous leur avons transmis. Vous savez bien vous-mêmes comment vous devez suivre notre exemple. Car nous avons pleinement assumé nos responsabilités lorsque nous étions parmi vous. Nous n'avons demandé à personne de nous nourrir gratuitement; au contraire, acceptant les peines et les fatigues, nous avons travaillé jour et nuit pour n'être à la charge d'aucun de vous. Nous l'avons fait, non pas parce que nous n'aurions pas le droit de recevoir votre aide, mais parce que nous avons voulu être un modèle à imiter. En effet, quand nous étions chez vous, nous vous avons avertis: « Celui qui ne veut pas travailler, qu'il ne mange pas non plus! » Or nous apprenons que certains d'entre vous n'assument pas leurs responsabilités, sans rien faire, sinon se mêler des affaires des autres. À ces personnes-là nous demandons, nous recommandons ceci au nom du Seigneur Jésus Christ: qu'elles travaillent régulièrement pour gagner leur subsistance. Et vous, frères et sœurs, ne vous lassez pas de faire le bien. Si quelqu'un n'obéit pas aux instructions que nous donnons dans cette lettre, notez-le et n'ayez aucun contact avec lui, afin qu'il en ait honte. Cependant, ne le traitez pas en ennemi, mais avertissez-le comme un frère, comme une sœur. Que le Seigneur, la source de la paix, vous accorde lui-même la paix en tout temps et de toute manière! Que le Seigneur soit avec vous tous! J'écris les mots qui suivent de ma propre main: Salutations de Paul! Voilà comment je signe toutes mes lettres; c'est ainsi que j'écris. Que la grâce de notre Seigneur Jésus Christ soit avec vous tous! De la part de Paul, apôtre de Jésus Christ par ordre de Dieu notre sauveur et de Jésus Christ notre espérance. À Timothée, mon véritable enfant dans la foi: Que Dieu le Père et Jésus Christ notre Seigneur te donnent la grâce, la bonté et la paix! Comme je te l'ai recommandé à mon départ pour la Macédoine, reste à Éphèse. Il y a dans cette ville des personnes qui enseignent une autre doctrine. Ordonne-leur de ne plus le faire! Dis-leur de renoncer à ces légendes et à ces généalogies sans fin; elles ne provoquent que des débats, au lieu de servir le projet salutaire de Dieu, que l'on connaît par la foi. Cet ordre a pour but de susciter l'amour qui vient d'un cœur pur, d'une bonne conscience et d'une foi sincère. Certains se sont détournés de cette ligne de conduite, et se sont égarés dans des discussions stupides. Ils prétendent être des maîtres en ce qui concerne la loi de Dieu, mais ils ne comprennent ni ce qu'ils disent, ni les sujets dont ils parlent avec tant d'assurance. Nous savons que la Loi est bonne, si l'on comprend à quoi elle sert. Rappelons que la Loi n'est pas établie pour ceux qui se conduisent bien, mais pour les malfaiteurs et les révoltés, pour les méchants et les pécheurs. La Loi est faite pour les gens qui ne respectent ni Dieu ni ce qui vient de lui, pour ceux qui tuent leur père ou leur mère, pour les assassins. La Loi est pour les gens qui vivent dans la débauche, pour les hommes qui couchent avec les hommes, pour les marchands d'esclaves. La Loi est aussi pour les menteurs et pour ceux qui prononcent de faux serments, pour les personnes qui commettent toute sorte d'autre action contraire au véritable enseignement. Telle est la bonne nouvelle qui m'a été confiée et qui vient du Dieu à qui appartient la gloire, source du bonheur. Je remercie Jésus Christ notre Seigneur qui m'a donné la force nécessaire pour accomplir ma tâche. Je le remercie de m'avoir estimé digne de confiance en me prenant à son service, bien que j'aie dit du mal de lui autrefois, que je l'aie persécuté et insulté. Mais Dieu a manifesté sa bonté pour moi, parce que je n'avais pas conscience de ce que je faisais. Notre Seigneur a répandu avec abondance sa grâce sur moi, il m'a accordé la foi et l'amour qui viennent de l'union avec Jésus Christ. Voici une parole certaine, digne d'être accueillie par tous: Jésus Christ est venu dans le monde pour sauver les pécheurs. Je suis le pire d'entre eux, mais c'est pour cela que Dieu a manifesté sa bonté pour moi. Il a voulu que Jésus Christ démontre en moi, le pire des pécheurs, toute sa patience. C'est un exemple pour ceux qui, dans l'avenir, mettront leur foi en lui et recevront la vie éternelle. Au Roi éternel, immortel, invisible et seul Dieu, soient honneur et gloire pour toujours! Amen. Timothée, mon enfant, je te confie cette recommandation, conformément aux paroles prophétiques autrefois prononcées à ton sujet. Que ces paroles soient ta force dans le bon combat que tu as à livrer; garde la foi et une bonne conscience. Quelques-uns ont refusé d'écouter leur conscience et ont causé ainsi le naufrage de leur foi. Parmi eux se trouvent Hyménée et Alexandre; je les ai livrés à Satan afin qu'ils apprennent à ne plus faire insulte à Dieu. En tout premier lieu, je recommande que l'on adresse à Dieu des demandes, des prières, des supplications et des remerciements pour tous les êtres humains. Prions pour les rois et pour toutes les personnes qui détiennent l'autorité, afin que nous puissions mener une vie tranquille, paisible, respectable, dans un parfait attachement à Dieu. Voilà ce qui est beau et agréable à Dieu notre sauveur, qui veut que tous les humains soient sauvés, et qu'ils parviennent à connaître la vérité. Car il y a un seul Dieu, un seul intermédiaire entre Dieu et l'humanité, un être humain, Jésus Christ, qui s'est donné lui-même comme rançon pour la libération de tous. Au moment voulu par Dieu, il a ainsi apporté la preuve que Dieu veut que tous les humains soient sauvés. C'est pour cela que moi (et je ne mens pas, je dis ce qui est vrai), Dieu m'a établi comme messager et apôtre, pour enseigner la foi et la vérité à ceux qui ne sont pas Juifs. Je veux donc qu'en tout lieu les hommes prient, en levant des mains pures vers le ciel, sans colère ni esprit de dispute. De même quand les femmes prient, qu'elles s'habillent d'une façon respectable, avec modestie et simplicité. Qu'elles ne s'ornent ni de coiffures sophistiquées, ni de bijoux en or, ni de perles, ni de vêtements luxueux; mais qu'elles agissent en tout avec bonté, comme il convient à des femmes qui déclarent respecter Dieu. Que les femmes s'instruisent, qu'elles le fassent avec une entière soumission et dans une attitude de tranquillité. Je ne permets pas à la femme d'enseigner en prenant le dessus sur l'homme: qu'elle garde une attitude de tranquillité! En effet, Adam a été créé le premier, et Ève ensuite. Et ce n'est pas Adam qui s'est laissé tromper, mais c'est la femme qui, cédant à la tromperie, a désobéi à l'ordre de Dieu. Cependant la femme sera sauvée en devenant mère, à condition qu'elle demeure dans la foi et dans l'amour, et qu'elle vive dans le respect de Dieu, avec modestie. Voici une parole certaine: si quelqu'un souhaite assumer la charge de dirigeant dans l'Église, il aspire à une belle tâche. Il faut qu'un responsable d'Église soit irréprochable et fidèle à sa femme; il doit faire preuve de modération, être équilibré et respectable, hospitalier, et capable d'enseigner. Qu'il ne soit ni buveur ni agressif, mais bienveillant et paisible. Qu'il ne soit pas attaché à l'argent! Qu'il soit capable de bien diriger sa propre famille et d'obtenir que ses enfants lui obéissent avec un entier respect. En effet, si quelqu'un ne sait pas diriger sa propre famille, comment pourrait-il prendre soin de l'Église de Dieu? Qu'il ne soit pas récemment converti; sinon, il risquerait de s'enfler d'orgueil et de finir par être condamné comme le diable. Il est aussi nécessaire qu'il mérite le respect de ceux qui n'appartiennent pas au Christ, afin qu'il ne soit pas méprisé et qu'il ne tombe pas dans les pièges du diable. De la même manière, les diacres aussi doivent être respectables et de sincérité sans faille. Ils ne doivent pas abuser du vin ni rechercher des gains malhonnêtes; qu'ils restent attachés au mystère de la foi, avec une conscience pure. Il convient d'abord de les mettre à l'épreuve; ensuite, si l'on n'a rien à leur reprocher, ils serviront comme diacres. De la même manière, que les femmes diacres soient respectables, et qu'elles évitent les propos malveillants. Qu'elles fassent preuve de modération, et soient toujours dignes de confiance. Il faut que le diacre soit fidèle à sa femme, et qu'il soit capable de bien diriger ses enfants et toute sa famille. Les diacres qui accomplissent bien leur service obtiennent un noble statut, ce qui leur permet de parler avec une grande assurance de la foi qui nous unit à Jésus Christ. Je t'écris cette lettre tout en espérant aller te voir bientôt. Cependant, si je tarde à le faire, ces lignes te permettront de savoir comment te conduire dans la maison de Dieu, c'est-à-dire l'Église du Dieu vivant, qui est la colonne et le soutien de la vérité. Oui, nous le proclamons publiquement: il est grand, le mystère de notre attachement à Dieu! Le Christ … Il s'est révélé comme un être humain, il a été reconnu juste par l'Esprit saint, il s'est fait voir à des messagers. Il a été annoncé à tous les peuples, il a été accueilli avec foi dans le monde entier, il a été élevé en gloire! L'Esprit le dit clairement: dans les derniers temps, certaines personnes abandonneront la foi pour suivre des esprits trompeurs et des enseignements inspirés par les démons. Elles se laisseront égarer par des gens hypocrites et menteurs, dont la conscience est marquée au fer rouge. Ces gens-là enseignent qu'on ne doit pas se marier, ni manger certains aliments. Mais Dieu a créé ces aliments pour que les croyants, qui connaissent la vérité, les prennent en le remerciant. Tout ce que Dieu a créé est bon. Rien n'est à rejeter, mais il faut tout recevoir avec reconnaissance, car la parole de Dieu et la prière reconnaissent que tout appartient à Dieu. Si tu donnes ces instructions aux frères et aux sœurs, tu seras un bon serviteur de Jésus Christ. Tu montreras que tu es nourri des paroles de la foi et du véritable enseignement que tu as suivi fidèlement. Mais rejette les légendes contraires à la foi, les contes de vieilles femmes. Exerce-toi à vivre dans l'attachement à Dieu. Les exercices physiques sont utiles, mais à peu de chose. L'attachement à Dieu, au contraire, est utile à tout, car il nous assure la vie présente et nous promet la vie future. C'est là une parole certaine, digne d'être accueillie par tous. En effet, si nous peinons et si nous luttons, c'est parce que nous avons mis notre espérance dans le Dieu vivant, qui est le sauveur de tous les humains, et surtout de ceux qui croient. Recommande et enseigne tout cela. Que personne ne te méprise parce que tu es jeune! Mais sois un modèle pour les croyants, dans tes paroles, ta conduite, ton amour, ta foi et ta pureté. En attendant que je vienne, applique-toi à lire publiquement l'Écriture, à encourager et à enseigner. Ne néglige pas le don spirituel que tu possèdes, celui qui t'a été accordé lorsque les prophètes ont parlé, et que les anciens ont posé les mains sur toi. Applique-toi à tout cela, donne-toi entièrement à ta tâche! Alors tous verront tes progrès. Prends garde à toi-même et à ton enseignement. Persévère dans cette voie! En effet, si tu agis ainsi, tu te sauveras toi-même ainsi que les personnes qui t'écoutent. N'adresse pas des reproches avec dureté à un vieillard, mais encourage-le comme s'il était ton père. Considère les jeunes gens comme des frères, les femmes âgées comme des mères, et les jeunes femmes comme des sœurs, avec une entière pureté. Occupe-toi avec respect des veuves qui sont réellement seules. Mais si une veuve a des enfants ou des petits-enfants, c'est à eux en premier de mettre en pratique leur foi envers leur propre famille. Ainsi ils rendront à leurs parents ce qu'ils leur doivent. Voilà ce qui est agréable à Dieu. Mais la veuve qui est réellement seule, qui n'a personne pour prendre soin d'elle, a mis son espérance en Dieu; elle prie jour et nuit pour lui demander son aide. Au contraire la veuve qui ne pense qu'à se divertir est déjà morte, bien que vivante. Rappelle-leur tout cela, afin qu'elles soient irréprochables. Si quelqu'un ne prend pas soin de sa parenté, et surtout des membres de sa propre famille, il a trahi sa foi, il est pire qu'un incroyant. Pour être inscrite sur la liste des veuves, il faut qu'une femme soit âgée d'au moins soixante ans. En outre, elle doit avoir été fidèle à son mari et être connue pour le bien qu'elle a fait: qu'elle ait bien élevé ses enfants, exercé l'hospitalité, lavé les pieds des croyants, secouru les malheureux, et qu'elle ait agi envers tous avec la plus grande bonté. En ce qui concerne les jeunes veuves, ne les mets pas sur la liste; car lorsque leurs désirs les incitent à se remarier, elles se détournent du Christ. Elles se rendent ainsi coupables d'avoir rompu leur premier engagement à son égard. De plus, n'ayant rien à faire, elles prennent l'habitude d'aller d'une maison à l'autre. Mais ce qui est pire encore, elles deviennent bavardes et indiscrètes, elles parlent de choses qui ne les regardent pas. C'est pourquoi je désire que les jeunes veuves se remarient, qu'elles aient des enfants et qu'elles prennent soin de leur maison. Elles ne donneront ainsi à l'adversaire aucune occasion de dire du mal de nous. Car quelques veuves se sont déjà détournées du droit chemin pour suivre Satan. Toutefois, si une croyante a des veuves dans sa parenté, qu'elle s'en occupe et qu'elle ne les laisse pas à la charge de l'Église. Car celle-ci n'est appelée à venir en aide qu'aux veuves qui sont réellement seules. Les anciens qui dirigent bien l'Église méritent un double salaire, surtout ceux qui ont la lourde responsabilité de prêcher et d'enseigner. En effet, l'Écriture déclare: « Vous ne mettrez pas une muselière à un bœuf qui foule le blé », et: « L'ouvrier a droit à son salaire. » N'accepte pas d'accusation contre un ancien, à moins qu'elle ne soit appuyée par deux ou trois témoins. Si quelqu'un se rend coupable d'une faute, adresse-lui des reproches en public, afin que les autres aussi éprouvent de la crainte. Je te le demande solennellement devant Dieu, devant Jésus Christ et devant les saints anges: obéis à ces instructions sans prendre parti, ni favoriser qui que ce soit par tes actes. Ne te hâte pas de poser les mains sur quelqu'un pour lui confier une charge dans l'Église. Ne participe pas aux péchés des autres; garde-toi pur. Cesse de boire uniquement de l'eau, mais prends un peu de vin pour faciliter ta digestion, puisque tu es souvent malade. Les péchés de certains se voient clairement, avant même qu'on les juge; par contre, chez d'autres personnes, ils ne se découvrent qu'après coup. Les actions pleines de bonté, elles aussi, se voient clairement, et même celles qui ne sont pas immédiatement visibles ne peuvent pas rester cachées. Que tous ceux qui sont esclaves considèrent leurs maîtres comme dignes d'un entier respect, afin que personne ne fasse insulte au nom de Dieu et à notre enseignement. S'ils ont des maîtres croyants, qu'ils ne leur manquent pas de respect sous prétexte qu'ils sont leurs frères. Au contraire, qu'ils les servent encore mieux, puisque ceux qui bénéficient de leurs services sont des croyants aimés de Dieu. Voilà ce que tu enseigneras et ce que tu recommanderas. Si quelqu'un enseigne une autre doctrine, s'il s'écarte des paroles justes de notre Seigneur Jésus Christ et de l'enseignement conforme à notre foi, il est enflé d'orgueil et ignorant. Il a un désir maladif de discuter et de se quereller à propos de mots. De là viennent des jalousies, des disputes, des insultes à Dieu, des soupçons malveillants, et des discussions sans fin entre des gens à l'esprit faussé, ayant perdu toute notion de la vérité. Ils pensent que la foi en Dieu est un moyen de s'enrichir. Certes, la foi en Dieu est une grande richesse, si l'on se contente de ce que l'on a. En effet, nous n'avons rien apporté dans ce monde et nous n'en pouvons rien emporter. Par conséquent, si nous avons la nourriture et les vêtements, cela nous suffit! Mais les personnes qui veulent s'enrichir tombent dans la tentation; elles sont prises au piège par de nombreux désirs insensés et dangereux qui plongent les autres dans la ruine et provoquent leur perte. Car l'amour de l'argent est la racine de tous les malheurs. Certains ont eu une telle envie d'en posséder qu'ils se sont égarés loin de la foi, et ils se sont infligé bien des tourments. Mais toi qui es au service de Dieu, fuis tout cela! Recherche la droiture, l'attachement à Dieu, la foi, l'amour, la persévérance et la douceur. Combats le bon combat de la foi; saisis la vie éternelle à laquelle tu as été appelé. C'est pour elle que tu as prononcé ta belle déclaration de foi en présence de nombreux témoins. Devant Dieu, qui donne la vie à toutes choses, et devant Jésus Christ, qui a rendu témoignage par sa belle déclaration de foi face à Ponce-Pilate, je te le recommande: obéis au commandement reçu, garde-le de façon pure et irréprochable, jusqu'au jour où notre Seigneur Jésus Christ se manifestera. Cela interviendra aux moments qui appartiennent à Dieu, le souverain unique, la source du bonheur, le roi des rois et le Seigneur des seigneurs. Lui seul est immortel; il habite une lumière dont personne ne peut s'approcher. Aucun être humain ne l'a jamais vu ni ne peut le voir. À lui soient l'honneur et la puissance éternelle! Amen. Recommande à ceux qui possèdent les richesses de ce monde de ne pas s'enorgueillir; dis-leur de ne pas mettre leur espérance dans ces richesses si incertaines mais en Dieu, qui nous accorde tout avec abondance, pour que nous en jouissions. Dis-leur de faire le bien, d'agir en tout avec la plus grande bonté, d'être généreux et prêts à partager avec autrui. Qu'ils s'amassent ainsi un bon et solide trésor pour l'avenir, afin d'obtenir la vie véritable. Cher Timothée, garde soigneusement ce qui t'a été confié. Évite les bavardages vides et contraires à la foi, les objections d'une soi-disant connaissance. Certains, en effet, ont prétendu posséder une telle connaissance, et ils se sont écartés de la foi. Que la grâce de Dieu soit avec vous! De la part de Paul, qui est apôtre de Jésus Christ par la volonté de Dieu, pour annoncer la vie qui nous est promise grâce à Jésus Christ. À Timothée, mon cher enfant: Que Dieu le Père et Jésus Christ notre Seigneur te donnent la grâce, la bonté et la paix! Je remercie Dieu, que je sers avec une conscience pure comme l'ont fait mes ancêtres, lorsque, sans cesse, jour et nuit, je pense à toi dans mes prières. Je me rappelle tes larmes; je désirerais tant te revoir afin d'être rempli de joie. Je garde le souvenir de la foi sincère qui est la tienne, cette foi qui anima ta grand-mère Loïs et ta mère Eunice avant toi. Je suis persuadé qu'elle est présente en toi aussi. C'est pourquoi, je te le rappelle: garde bien vivant le don que Dieu t'a accordé quand j'ai posé les mains sur toi. Car l'Esprit que Dieu nous a donné ne nous rend pas timides; au contraire, cet Esprit nous remplit de force, d'amour et de maîtrise de soi. N'aie donc pas honte de rendre témoignage à notre Seigneur; n'aie pas honte non plus de moi, qui suis prisonnier pour lui. Au contraire, accepte de souffrir avec moi pour la bonne nouvelle, en comptant sur la force que Dieu donne. C'est lui qui nous a sauvés et qui nous a appelés à lui appartenir, non à cause de ce que nous avons fait de bien, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce. Il nous a accordé cette grâce par Jésus Christ de toute éternité; il nous l'a fait connaître maintenant, par la manifestation de notre sauveur Jésus Christ. C'est lui qui a mis fin au pouvoir de la mort et qui, par la bonne nouvelle, a révélé la vie immortelle. Dieu m'a établi comme messager et apôtre pour enseigner cette bonne nouvelle, et c'est pour cela que je subis ces souffrances. Mais je suis sans crainte, car je sais en qui j'ai mis ma confiance, et je suis convaincu qu'il a le pouvoir de garder ce qu'il m'a confié jusqu'au jour du jugement. Prends comme modèle les paroles justes que je t'ai communiquées; tiens bon dans la foi et l'amour que nous avons dans la communion avec Jésus Christ. Garde les bonnes instructions qui t'ont été confiées, avec l'aide de l'Esprit saint qui habite en nous. Comme tu le sais, tous ceux de la province d'Asie m'ont abandonné, entre autres Phygèle et Hermogène. Que le Seigneur traite avec bonté la famille d'Onésiphore, car il m'a souvent réconforté. Il n'a pas eu honte de moi qui suis en prison; au contraire, dès son arrivée à Rome, il m'a cherché avec zèle jusqu'à ce qu'il m'ait trouvé. Que le Seigneur le fasse bénéficier de la bonté de Dieu au jour du jugement! Tu connais très bien aussi tous les services qu'il m'a rendus à Éphèse. Toi donc, mon enfant, puise ta force dans la grâce qui nous vient de Jésus Christ. Ce que tu m'as entendu annoncer en présence de nombreux témoins, confie-le à des personnes dignes de confiance, qui seront elles-mêmes capables de l'enseigner encore à d'autres. Prends ta part de souffrances, comme un fidèle soldat de Jésus Christ. Un soldat en service actif ne s'embarrasse pas des affaires de la vie civile, s'il veut satisfaire son commandant. De même, un athlète qui participe à une compétition ne gagne le prix que s'il lutte selon les règles. Le cultivateur qui s'est chargé du travail pénible doit être le premier à recevoir sa part de la récolte. Réfléchis bien à ce que je dis. D'ailleurs le Seigneur te rendra capable de tout comprendre. Souviens-toi de Jésus Christ, descendant de David et ressuscité d'entre les morts, comme l'enseigne la bonne nouvelle que j'annonce. C'est pour cette bonne nouvelle que je souffre et que je suis même enchaîné comme un malfaiteur. Mais la parole de Dieu n'est pas enchaînée! C'est pourquoi je supporte tout pour le bien de ceux que Dieu a choisis, afin qu'eux aussi obtiennent le salut qui vient de Jésus Christ, ainsi que la gloire éternelle. Les paroles que voici sont certaines: « Si nous sommes morts avec lui, nous vivrons aussi avec lui; si nous restons fermes, nous régnerons aussi avec lui; si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera; si nous sommes infidèles, il demeure fidèle, car il ne peut pas se mettre en contradiction avec lui-même. » Rappelle cela à tous, et demande-leur solennellement devant Dieu de ne pas se quereller à propos de mots. Ces querelles ne servent à rien, sinon à causer la ruine de ceux qui écoutent. Efforce-toi d'être digne d'approbation aux yeux de Dieu, comme un ouvrier qui n'a pas à rougir de son ouvrage, en annonçant correctement sa parole, qui est la vérité. Évite les bavardages vides et contraires à la foi, car ceux qui s'y livrent s'éloigneront de plus en plus de Dieu. Leur enseignement est comme une plaie infectée qui ronge les chairs. Je pense en particulier à Hyménée et Philète: ils se sont écartés de la vérité et ils ébranlent la foi de plusieurs, en prétendant que notre résurrection a déjà eu lieu. Cependant les solides fondations posées par Dieu tiennent bon. Les paroles suivantes y sont gravées: « Le Seigneur connaît les siens », et: « Toute personne qui déclare appartenir au Seigneur, qu'elle se détourne du mal! » Dans une grande maison, il n'y a pas seulement de la vaisselle en or et en argent, il y en a aussi en bois et en argile. La première est réservée à des occasions spéciales, l'autre est destinée à l'usage courant. Si quelqu'un se purifie de tout le mal que j'ai mentionné, il sera comme un plat pour les fêtes: il est entièrement à la disposition de son maître, il lui est utile, il est prêt à bien agir à tous égards. Fuis les penchants mauvais de la jeunesse; recherche la droiture, la foi, l'amour, la paix, avec ceux qui, d'un cœur pur, font appel au Seigneur. Mais rejette les discussions folles et stupides: tu sais qu'elles suscitent des querelles. Or, celui qui est au service du Seigneur ne doit pas se quereller. Qu'il soit aimable envers tous, capable d'enseigner et de supporter les critiques; qu'il instruise avec douceur ses contradicteurs: Dieu leur donnera peut-être l'occasion de changer de vie, et de connaître la vérité. Ils retrouveront alors leur bon sens et se dégageront des pièges du diable, qui les a attrapés et soumis à sa volonté. Rappelle-toi bien ceci: dans les temps qui sont les derniers, il y aura des jours difficiles. En effet, les gens seront égoïstes, amis de l'argent, vantards et orgueilleux; ils feront insulte à Dieu et seront rebelles à leurs parents, ils seront ingrats et sans respect pour ce qui vient de Dieu. Ils seront durs, sans pitié, calomniateurs, violents, cruels et ennemis du bien; ils seront traîtres, emportés et enflés d'orgueil. Ils aimeront le plaisir plutôt que Dieu; ils garderont les formes extérieures de la foi, mais ils en rejetteront la puissance. Détourne-toi de ces gens-là! Certains d'entre eux s'introduisent dans les maisons et soumettent à leur influence de faibles femmes, chargées de péchés, entraînées par toutes sortes de désirs; elles cherchent toujours à apprendre, mais sans jamais parvenir à connaître la vérité. De même que Jannès et Jambrès se sont opposés à Moïse, de même ces gens s'opposent à la vérité. Ils ont l'esprit faussé et leur foi ne vaut rien. Mais ils n'iront pas très loin, car tout le monde se rendra compte de leur stupidité, comme ce fut le cas pour Jannès et Jambrès. Mais toi, tu m'as suivi dans mon enseignement, ma conduite, mes projets, ma foi, ma persévérance, mon amour, ma fermeté, mes persécutions et mes souffrances. Tu sais tout ce qui m'est arrivé à Antioche, à Iconium, à Lystre, et quelles persécutions j'ai subies. Cependant, le Seigneur m'a délivré de toutes! D'ailleurs, toutes les personnes qui veulent mener une vie fidèle à Dieu dans l'union avec Jésus Christ seront persécutées. Or ceux qui sont méchants et imposteurs iront toujours plus loin dans le mal, ils tromperont les autres et ils seront eux-mêmes trompés. Mais toi, demeure ferme dans ce que tu as appris et accueilli avec une entière conviction. Tu sais de quels maîtres tu l'as appris. Depuis ta tendre enfance, en effet, tu connais les saintes Écritures; elles peuvent te donner la sagesse qui conduit au salut par la foi en Jésus Christ. Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner la vérité, réfuter l'erreur, corriger les fautes et former à une manière de vivre conforme à ce que Dieu demande. Ainsi grâce à elle, toute personne qui est au service de Dieu sera parfaitement préparée et équipée pour bien agir à tous égards. Je te le demande solennellement devant Dieu et devant Jésus Christ qui jugera les vivants et les morts, je te le demande au nom du Christ qui va se manifester et de son règne: proclame la parole de Dieu avec insistance, que l'occasion soit favorable ou non. Sois persuasif, adresse des reproches ou des encouragements, en enseignant avec une patience parfaite. Car le temps viendra où les gens ne voudront plus écouter le véritable enseignement. Mais ils suivront leurs mauvais penchants, et ils s'entoureront d'une foule de maîtres qui leur diront ce qu'ils aiment entendre. Ils fermeront leurs oreilles à la vérité, pour se tourner vers des légendes. Mais toi, garde la tête froide en toute circonstance, supporte la souffrance, travaille activement à l'annonce de la bonne nouvelle, et accomplis jusqu'au bout ton service pour Dieu. En ce qui me concerne, je suis déjà sur le point d'être offert en sacrifice; le moment de dire adieu à ce monde est arrivé. J'ai combattu le bon combat, je suis allé jusqu'au bout de la course, j'ai gardé la foi! Et maintenant, le prix de la victoire m'attend: c'est la couronne du salut que le Seigneur, le juste juge, me donnera au jour du jugement. Et il ne la donnera pas seulement à moi, mais à toutes les personnes qui attendent avec amour le moment où il se manifestera. Efforce-toi de venir me rejoindre bientôt. Car Démas m'a abandonné, parce qu'il est trop attaché au monde présent; il est parti pour Thessalonique. Crescens s'est rendu en Galatie et Tite en Dalmatie. Luc seul est avec moi. Emmène Marc avec toi, car il pourra me rendre service dans ma tâche. J'ai envoyé Tychique à Éphèse. Quand tu viendras, apporte-moi le manteau que j'ai laissé à Troas chez Carpus; apporte également les livres, et surtout ceux qui sont en parchemin. Alexandre le forgeron m'a fait beaucoup de mal; le Seigneur le traitera selon ce qu'il a fait. Prends garde à lui, toi aussi, car il s'est violemment opposé à notre enseignement. Personne ne m'a soutenu la première fois que j'ai présenté ma défense; tous m'ont abandonné. Que Dieu ne leur en tienne pas compte! Mais le Seigneur m'a secouru et il m'a fortifié, de sorte que j'ai pu pleinement proclamer son message et le faire entendre à tous ceux qui ne sont pas Juifs. Et il m'a délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera encore de tout mal et il me fera entrer sain et sauf dans son règne céleste. À lui soit la gloire pour toujours! Amen. Salue Priscille et Aquilas, ainsi que la famille d'Onésiphore. Éraste est resté à Corinthe, et j'ai laissé Trophime à Milet, parce qu'il était malade. Efforce-toi de venir avant l'hiver. Eubulus, Pudens, Linus, Claudia et tous les autres frères et sœurs t'adressent leurs salutations. Que le Seigneur soit avec toi! Que la grâce de Dieu soit avec vous! De la part de Paul, qui est au service de Dieu et apôtre de Jésus Christ pour amener à la foi ceux que Dieu a choisis et leur faire connaître la vérité qui mène à s'attacher à Dieu. Si je suis apôtre, c'est aussi pour qu'ils possèdent l'espérance de la vie éternelle. Dieu, qui ne ment pas, nous a promis cette vie de toute éternité; aux moments qui lui appartiennent, il a révélé sa parole par la proclamation qui m'a été confiée sur ordre de Dieu notre sauveur. Je t'adresse cette lettre, Tite, mon véritable enfant dans la foi qui nous est commune. Que Dieu le Père et Jésus Christ notre sauveur, te donnent la grâce et la paix! Je t'ai laissé en Crète afin que tu achèves d'organiser ce qui doit l'être encore, et que tu établisses des anciens dans chaque ville, selon les instructions que je t'ai données. Un ancien doit être irréprochable, un mari fidèle à sa femme; il faut que ses enfants soient dignes de confiance, et qu'on ne puisse les accuser ni de comportement malfaisant ni de rébellion. En effet, un responsable d'Église doit être irréprochable, puisqu'il s'occupe des affaires de Dieu: qu'il ne soit ni arrogant, ni coléreux, ni buveur ni agressif, qu'il ne recherche pas les gains malhonnêtes. Au contraire, il doit être hospitalier et ami du bien. Il faut qu'il soit équilibré, juste, attaché à Dieu et maître de lui. Il doit être fermement attaché à la parole qui est digne de confiance, celle qui est en accord avec ce qui lui a été enseigné. Ainsi, il sera capable d'encourager les autres par le véritable enseignement et de démontrer leur erreur aux personnes qui le contredisent. En effet, il y en a beaucoup, surtout parmi les gens qui viennent du judaïsme, qui sont révoltés, qui disent n'importe quoi et trompent les autres. Il faut leur fermer la bouche, car ils bouleversent des familles entières en enseignant ce qu'il ne faut pas, et cela pour des gains malhonnêtes. C'est l'un d'eux, leur propre prophète, qui a dit: « Les Crétois ont toujours été des menteurs, des bêtes méchantes, des paresseux qui ne pensent qu'à manger. » Ce témoignage est la pure vérité. Adresse-leur donc de sévères reproches, afin qu'ils aient une foi véritable. Qu'ils ne s'attachent plus à des légendes juives, ni à des commandements purement humains donnés par des personnes qui se sont détournées de la vérité. Tout est pur pour ceux qui sont purs; mais rien n'est pur pour ceux qui sont impurs et qui ne croient pas, car leur intelligence et leur conscience sont marquées par l'impureté. Ils prétendent connaître Dieu, mais leurs actions prouvent le contraire. Ils font horreur à Dieu, ils sont rebelles et incapables de bien agir. Toi, au contraire, enseigne ce qui est conforme à l'enseignement véritable. Dis aux hommes âgés de faire preuve de modération, d'être respectables, et de vivre de façon équilibrée et véritable dans la foi, l'amour et la persévérance. De même, dis aux femmes âgées d'avoir un comportement qui honore Dieu. Elles ne doivent pas être médisantes, ni esclaves des excès du vin. Qu'elles enseignent ce qui est droit; voici ce qu'elles peuvent apprendre aux jeunes femmes: « Aimez votre mari et vos enfants », « soyez raisonnables et pures », « prenez soin de votre foyer », « soyez pleines de bonté et soumises à votre mari ». Ainsi personne ne se moquera de la parole de Dieu. De même, encourage les jeunes gens à être raisonnables. Toi-même, sois un modèle par ta façon de bien agir à tous égards. Dans ton enseignement, fais preuve d'intégrité et de dignité. Que tes propos soient équilibrés et inattaquables, afin que tes adversaires soient tout honteux de n'avoir aucun mal à dire de nous. Que les esclaves soient soumis à leurs maîtres en toutes choses, qu'ils leur soient agréables. Qu'ils évitent de les contredire ou de leur voler quoi que ce soit. Qu'ils se montrent toujours parfaitement dignes de confiance, afin de rendre attrayant à tous égards l'enseignement de Dieu notre sauveur. En effet la grâce de Dieu, source de salut pour tous les humains, a été révélée. Elle nous enseigne à refuser de mépriser Dieu et à refuser les désirs terrestres, pour mener plutôt dans le temps présent une vie raisonnable, juste et digne de Dieu. C'est ainsi que nous attendons le bonheur que nous espérons: le jour où se manifestera la gloire de notre grand Dieu et sauveur Jésus Christ. Il s'est donné lui-même pour nous, pour nous délivrer de tout mal et faire de nous un peuple purifié qui lui appartienne, zélé pour accomplir ce qui est bien. Voilà ce que tu dois transmettre, en usant de toute ton autorité pour encourager tes auditeurs ou leur adresser des reproches. Que personne ne te méprise! Rappelle à tous de se soumettre aux dirigeants et aux autorités, de leur obéir, en étant prêts à bien agir à tous égards. Qu'ils ne disent du mal de personne, qu'ils aient une attitude paisible et bienveillante, et qu'ils fassent continuellement preuve de douceur envers tous les autres. Car nous aussi, nous étions autrefois insensés, rebelles, égarés. Nous étions esclaves de toutes sortes de désirs et de plaisirs. Nous vivions dans la méchanceté et l'envie; nous nous rendions détestables et nous nous haïssions les uns les autres. Mais lorsque la bonté de Dieu notre sauveur et son amour pour l'humanité ont été révélés, il nous a sauvés, non pas parce que nous aurions accompli des actions justes, mais parce qu'il a eu compassion de nous. Il nous a sauvés par le bain de la nouvelle naissance et le renouvellement opéré par l'Esprit saint. Cet Esprit saint, Dieu l'a en effet répandu avec abondance sur nous par Jésus Christ notre sauveur; il l'a fait pour que, déclarés justes par sa grâce, nous devenions héritiers de la vie éternelle que nous espérons. C'est là une parole digne de confiance, et je veux que tu insistes avec force sur ces points-là, afin que ceux qui mettent leur foi en Dieu aient à cœur d'être les premiers à faire ce qui est bien. Voilà qui est bon et utile à tous. Mais les folles discussions et disputes sur les généalogies, les rivalités ainsi que les querelles au sujet de la Loi, évite-les! Elles sont inutiles et ne mènent à rien. Donne un premier avertissement, puis un second, à toute personne qui cause des divisions; ensuite, écarte-la. Tu sais, en effet, qu'une telle personne s'est détournée du droit chemin et qu'en persistant ainsi dans le péché, elle se condamne elle-même. Dès que je t'aurai envoyé Artémas ou Tychique, efforce-toi de venir me rejoindre à Nicopolis, car j'ai décidé d'y passer l'hiver. Aie soin de fournir à Zénas, le spécialiste de la loi, et à Apollos, ce dont ils ont besoin pour poursuivre leur voyage, de sorte qu'ils ne manquent de rien. Il faut que les nôtres aussi apprennent à être les premiers à faire ce qui est bien, afin de répondre aux nécessités urgentes et de ne pas mener une vie inutile. Tous ceux qui sont avec moi t'adressent leurs salutations. Salue nos amis dans la foi. Que la grâce de Dieu soit avec vous tous! De la part de Paul, mis en prison pour avoir servi Jésus Christ, et de la part de notre frère Timothée. À toi, Philémon, notre très cher ami et collaborateur au service du Christ, ainsi qu'à notre sœur Appia, à Archippe notre compagnon de combat, et à l'Église qui se réunit dans ta maison: Que Dieu notre Père et le Seigneur Jésus Christ vous donnent la grâce et la paix! Toutes les fois que je prie, je pense à toi, Philémon, et je remercie mon Dieu; car j'entends parler de ton amour pour tous les croyants et de ta foi au Seigneur Jésus. Je demande à Dieu que la foi qui nous est commune soit efficace en toi, pour qu'elle fasse mieux connaître tous les biens que nous avons dans notre vie avec le Christ. Ton amour, frère, m'a grandement réjoui et encouragé, car tu as réconforté le cœur des croyants. C'est pourquoi, même si, en union avec le Christ, j'ai toute liberté de t'ordonner ce que tu dois faire, je préfère t'adresser une demande au nom de l'amour. Tel que je suis, moi Paul, un homme âgé, et de plus maintenant gardé en prison à cause de Jésus Christ, je te demande une faveur pour Onésime. Il est devenu mon enfant en Jésus Christ ici, en prison. Autrefois, il t'a été inutile, mais maintenant il nous est utile, à toi et à moi. Je te le renvoie, lui qui est comme une partie de moi-même. J'aurais bien aimé le garder auprès de moi, pendant que je suis en prison à cause de la bonne nouvelle, pour qu'il me rende service à ta place. Mais je n'ai rien voulu faire sans ton accord, afin que tu ne fasses pas le bien par obligation, mais de bon cœur. Peut-être Onésime a-t-il été séparé de toi pendant quelque temps afin que tu le retrouves pour toujours. Car maintenant il n'est plus un simple esclave, mais il est beaucoup mieux qu'un esclave: il est un frère très cher! Il m'est particulièrement cher, mais il doit l'être encore beaucoup plus pour toi, aussi bien dans sa condition humaine que comme frère chrétien. Si donc tu me considères comme ton ami, reçois-le comme si c'était moi-même. S'il t'a causé du tort, ou s'il te doit quelque chose, mets cela sur mon compte. J'écris les mots qui suivent de ma propre main: Moi, Paul, je te le rembourserai. Je n'ai certes pas à te rappeler que toi, tu me dois ta propre vie. Oui, frère, je t'en prie, accorde-moi cette faveur pour l'amour du Seigneur: réconforte mon cœur, puisque nous sommes unis avec le Christ. Je suis convaincu, au moment où je t'écris, que tu feras ce que je te demande; je sais même que tu feras plus encore. En même temps, prépare-moi une chambre, car j'espère vous être rendu grâce à vos prières. Épaphras est en prison avec moi à cause de Jésus Christ. Il t'adresse ses salutations, ainsi que Marc, Aristarque, Démas et Luc, mes collaborateurs au service du Christ. Que la grâce du Seigneur Jésus Christ soit avec vous! Autrefois, Dieu a parlé à nos ancêtres, à bien des reprises et de bien des manières, par les prophètes; mais maintenant, en ces temps qui sont les derniers, il nous a parlé par son Fils. C'est par lui que Dieu a créé l'univers, et c'est lui qu'il a établi héritier de toutes choses. Le Fils reflète la splendeur de la gloire divine, il est l'expression même de ce que Dieu est, il soutient toutes choses par sa parole puissante. Après avoir purifié les êtres humains de leurs péchés, il s'est assis dans les cieux à la droite de Dieu, la puissance suprême. Le Fils est devenu d'autant supérieur aux anges que Dieu lui a accordé un nom qui surpasse le leur. En effet, Dieu n'a jamais dit à l'un de ses anges: « C'est toi qui es mon Fils, aujourd'hui je t'ai fait naître. » Et il n'a jamais dit à propos d'un ange: « Je serai un Père pour lui, et il sera un Fils pour moi. » Mais au moment où Dieu fait entrer son Fils premier-né dans l'univers, il dit: « Tous les anges de Dieu doivent l'adorer! » Pour les anges, il dit: « Dieu fait de ses anges des vents, et de ses serviteurs des flammes de feu. » Mais au sujet du Fils, il déclare: « Ton trône, Dieu, est établi pour toujours. C'est avec justice que tu gouvernes ton royaume. Tu aimes la justice, tu détestes le mal, c'est pourquoi Dieu, ton Dieu, t'a choisi pour son service, en versant sur ta tête l'huile de fête, il t'a choisi plutôt que tes proches. » Il dit aussi: « C'est toi, Seigneur, qui au commencement as fondé la terre, les cieux sont ton ouvrage. Tout cela disparaîtra, mais toi tu demeures. La terre et le ciel s'useront comme de vieux habits; tu les rouleras comme un manteau, et ils seront changés, comme on change des vêtements. Mais toi, tu restes le même, et ta vie n'a pas de fin! » Dieu n'a jamais dit à l'un de ses anges: « Assieds-toi à ma droite, jusqu'à ce que je mette tes ennemis sous tes pieds. » Les anges ne sont que des esprits au service de Dieu: il les envoie apporter de l'aide à ceux qui vont recevoir le salut en héritage. C'est pourquoi nous devons nous attacher d'autant plus fermement à ce que nous avons entendu, afin de ne pas nous perdre. Le message autrefois apporté par les anges a prouvé sa valeur, et toute personne qui n'en a pas tenu compte ou qui lui a désobéi a reçu ce qu'elle méritait. Alors, comment pourrons-nous échapper nous-mêmes à cela, si nous négligeons un tel salut? Le Seigneur lui-même l'a annoncé le premier, puis ceux qui ont entendu le Seigneur nous en ont confirmé la valeur. En même temps, Dieu a appuyé leur témoignage par des signes impressionnants, des prodiges et toutes sortes de miracles, ainsi que par les dons de l'Esprit saint répartis selon sa volonté. Car ce n'est pas à des anges que Dieu a soumis le monde à venir dont nous parlons. En effet, il y a cette parole qui l'atteste: « L'être humain a-t-il tant d'importance pour que tu penses à lui? Mérite-t-il vraiment que tu t'occupes de lui? Tu l'abaissas quelque peu par rapport aux anges, tu le couronnas de gloire et d'honneur, tu mis toutes choses à ses pieds. » Si Dieu lui a tout soumis, cela signifie qu'il n'a rien laissé qui ne lui soit pas soumis. Cependant, nous ne voyons pas encore que toutes choses lui aient été soumises. Mais nous constatons ceci: celui qui a été quelque peu abaissé par rapport aux anges, Jésus, nous le voyons couronné de gloire et d'honneur à cause de la mort qu'il a soufferte. Ainsi, par la grâce de Dieu, il a fait l'expérience de la mort, au profit de tous les humains. Dieu, par qui et pour qui sont toutes choses, voulait amener beaucoup de ses enfants à participer à sa gloire. C'est pourquoi il convenait qu'il conduise Jésus à sa perfection au travers de la souffrance, car Jésus est celui qui est à l'origine de leur salut et qui les y conduit. Or, Jésus, qui rétablit la relation à Dieu pour tous les êtres humains, et ceux qui ont été rétablis dans leur relation à Dieu, ont tous le même Père. C'est pourquoi Jésus n'a pas honte de les appeler ses frères et ses sœurs. Il déclare en effet: « Mon Dieu, je parlerai de toi à mes frères et à mes sœurs, je manifesterai ta gloire devant toute l'assemblée. » Il dit aussi: « Je mettrai ma confiance en Dieu. » Et encore: « Me voici, avec les enfants que Dieu m'a donnés. » Puisque ces enfants sont tous des êtres de chair et de sang, Jésus lui-même est devenu comme eux, il a participé à leur condition humaine. C'est ainsi que, par sa mort, il a pu écraser le diable, qui détient la puissance de la mort; il a délivré ceux que la peur de la mort rendait esclaves durant leur vie entière. En effet, ce n'est assurément pas aux anges qu'il vient en aide, mais c'est aux descendants d'Abraham. C'est pourquoi il devait devenir en tout semblable à ses frères et à ses sœurs, afin d'être leur grand-prêtre plein de bienveillance et fidèle au service de Dieu, pour assurer le pardon des péchés du peuple. Et maintenant, il peut secourir les personnes qui sont mises à l'épreuve, parce qu'il a passé lui-même par l'épreuve et par la souffrance. Frères et sœurs, vous qui appartenez à Dieu, vous avez part à l'appel qui vient des cieux. Alors, regardez à Jésus, l'envoyé de Dieu et le grand-prêtre de la foi que nous proclamons. Il a été fidèle à Dieu qui l'a établi, comme Moïse, sur toute sa maison. En fait, une gloire plus grande que celle de Moïse revient à Jésus, dans la mesure où celui qui construit la maison est plus honoré que la maison elle-même. Toute maison, en effet, est construite par quelqu'un; or, celui qui a construit toutes choses, c'est Dieu. Moïse, pour sa part, a été fidèle dans toute la maison de Dieu, en tant que serviteur qui témoignait de ce que Dieu allait dire. Mais le Christ est fidèle en tant que Fils, placé à la tête de la maison de Dieu. Et nous sommes sa maison, si nous gardons notre assurance et l'espérance dont nous sommes fiers. C'est pourquoi, comme le dit l'Esprit saint: « Si vous entendez la voix de Dieu aujourd'hui, ne refusez pas de comprendre, comme lorsque vous vous êtes révoltés contre lui, le jour où vous l'avez mis à l'épreuve dans le désert. Là, vos ancêtres m'ont défié et mis à l'épreuve, dit Dieu, même après avoir vu tout ce que j'avais fait pendant quarante ans. C'est pourquoi je me suis mis en colère contre eux, et j'ai dit: “Leurs pensées s'égarent sans cesse, ils n'ont pas voulu comprendre ce que j'attendais d'eux.” Dans ma colère j'ai fait ce serment: Ils n'entreront jamais dans le lieu de repos que je leur ai préparé! » Frères et sœurs, prenez garde que personne parmi vous n'ait un cœur mauvais, incrédule, qui le pousse à se détourner du Dieu vivant. Encouragez-vous plutôt les uns les autres chaque jour, aussi longtemps qu'on peut dire « aujourd'hui », afin qu'aucun de vous ne refuse de comprendre, en se laissant tromper par le péché. En effet, nous sommes les compagnons du Christ, si nous gardons fermement, jusqu'à la fin, la confiance que nous avons eue au commencement. Ainsi, il est dit: « Si vous entendez la voix de Dieu aujourd'hui, ne refusez pas de comprendre, comme lorsque vous vous êtes révoltés contre lui. » Or, quels sont ceux qui ont entendu la voix de Dieu et qui se sont révoltés contre lui? Ce sont tous ceux que Moïse a conduits hors d'Égypte. Contre qui Dieu a-t-il été en colère pendant quarante ans? Contre ceux qui avaient péché, et qui moururent dans le désert. Quand Dieu a fait ce serment: « Ils n'entreront jamais dans le lieu de repos que je leur ai préparé », à qui parlait-il? À ceux qui s'étaient révoltés. Nous voyons, en effet, qu'ils n'ont pas pu entrer dans ce lieu de repos, parce qu'ils avaient refusé de croire. Dieu nous a ainsi laissé la promesse que nous entrerons dans le repos qu'il nous a préparé. Prenons donc bien garde que personne parmi vous ne se trouve avoir manqué l'occasion d'y entrer. Car nous avons reçu la bonne nouvelle, tout comme ceux qui étaient dans le désert. Or, ils ont entendu ce message sans aucun profit, car lorsqu'ils l'entendirent, ils ne le reçurent pas avec foi. Nous qui croyons, nous allons entrer dans ce repos, dont Dieu a dit: « Dans ma colère j'ai fait ce serment: Ils n'entreront jamais dans le lieu de repos que je leur ai préparé! » Il l'a dit, alors que son œuvre avait été achevée dès la création du monde. En effet, il est dit quelque part ceci à propos du septième jour: « Dieu se reposa le septième jour de tout son travail. » Il est dit aussi dans le passage déjà cité: « Ils n'entreront jamais dans le lieu de repos que je leur ai préparé. » Ceux qui avaient été les premiers à entendre la bonne nouvelle ne sont pas entrés dans ce repos, parce qu'ils ont refusé d'obéir. Par conséquent, il est encore possible pour d'autres personnes d'y entrer. C'est pourquoi Dieu fixe de nouveau un jour appelé « aujourd'hui ». Il en a parlé, beaucoup plus tard, par l'intermédiaire de David, dans le passage déjà cité: « Si vous entendez la voix de Dieu aujourd'hui, ne refusez pas de comprendre. » En effet, si Josué avait conduit le peuple dans ce repos, Dieu n'aurait pas parlé plus tard d'un autre jour. Ainsi, un repos semblable à celui du septième jour reste offert au peuple de Dieu. Car celui qui entre dans le repos préparé par Dieu se repose de son travail, comme Dieu s'est reposé du sien. Efforçons-nous donc d'entrer dans ce repos, pour que personne ne tombe de la même manière, en suivant l'exemple de ceux qui ont désobéi. En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace. Elle est plus coupante qu'aucune épée à deux tranchants. Elle pénètre jusqu'au point où elle sépare l'âme et l'esprit, les jointures et la moelle. Elle passe au crible les désirs et les pensées du cœur humain. Il n'est rien dans la création qui puisse être caché à Dieu. À ses yeux, tout est à nu, à découvert, et c'est à lui que nous devons tous rendre compte. Tenons donc fermement la foi que nous proclamons! Nous avons, en effet, un grand-prêtre souverain qui est parvenu jusqu'en la présence même de Dieu: c'est Jésus, le Fils de Dieu. Nous n'avons pas un grand-prêtre incapable de souffrir avec nous de nos faiblesses. Au contraire, notre grand-prêtre a été mis à l'épreuve en tout comme nous le sommes, mais sans commettre de péché. Approchons-nous donc avec confiance du trône de Dieu, où règne la grâce. Nous y trouverons la bienveillance et la grâce, pour être secourus au bon moment. Tout grand-prêtre est pris parmi les humains; il a pour fonction de servir Dieu en leur faveur; il offre des dons et des sacrifices pour les péchés. Il est lui-même exposé à bien des faiblesses; il peut donc montrer de la compréhension à l'égard des ignorants et de ceux qui commettent des erreurs. Et parce qu'il est faible lui-même, il doit offrir des sacrifices, non seulement pour les péchés du peuple, mais aussi pour les siens. Personne ne peut s'attribuer l'honneur d'être grand-prêtre. On le devient seulement par appel de Dieu, comme ce fut le cas pour Aaron. Le Christ, également, ne s'est pas accordé lui-même l'honneur d'être grand-prêtre. Il l'a reçu de Dieu, qui lui a déclaré: « C'est toi qui es mon Fils, aujourd'hui, je t'ai fait naître. » Et ailleurs il a dit aussi: « Tu es prêtre pour toujours, à la manière de Melkisédec. » Durant sa vie terrestre, Jésus adressa des prières et des supplications, accompagnées de grands cris et de larmes, à Dieu qui pouvait le sauver de la mort. Et Dieu l'exauça à cause de sa soumission. Bien qu'il fût le Fils de Dieu, il a appris l'obéissance par tout ce qu'il a souffert. Conduit à sa perfection, il est devenu la source d'un salut éternel pour toutes les personnes qui lui obéissent. En effet, Dieu l'a déclaré grand-prêtre à la manière de Melkisédec. Nous avons beaucoup de choses à dire sur ce sujet, mais il est difficile de vous les expliquer, car vous êtes devenus paresseux pour comprendre. Il s'est passé suffisamment de temps pour que vous deveniez des maîtres, et pourtant vous avez encore besoin qu'on vous enseigne les premiers éléments du message de Dieu! Vous avez encore besoin de lait, au lieu de nourriture solide. Celui qui se contente de lait n'est qu'un enfant, il n'a aucune expérience au sujet de ce qui est juste. Par contre, la nourriture solide est destinée aux adultes qui, par la pratique, ont les sens habitués à distinguer le bien du mal. Ainsi, tournons-nous vers un enseignement d'adulte, en laissant derrière nous les premiers éléments du message chrétien. Nous ne poserons pas de nouveau les bases de ce message: la nécessité de se détourner des actions qui mènent à la mort, et celle de croire en Dieu; l'enseignement au sujet des baptêmes et de l'imposition des mains; l'annonce de la résurrection des morts et du jugement éternel. Progressons! C'est là ce que nous allons faire, si Dieu le permet. Lorsqu'une terre absorbe la pluie qui tombe fréquemment sur elle, et qu'elle produit des plantes utiles à ceux pour qui elle est cultivée, Dieu la bénit. Mais si elle produit des buissons d'épines et des ronces, elle ne vaut rien; elle sera bientôt maudite et finira par être brûlée. Cependant, même si nous parlons ainsi, très chers amis, nous sommes convaincus que vous êtes sur la bonne voie, celle du salut. Dieu n'est pas injuste! Il n'oubliera pas votre activité, ni l'amour que vous avez montré à son égard, par les services que vous avez rendus et que vous rendez encore aux autres chrétiens. Mais nous désirons que chacun de vous fasse preuve du même zèle jusqu'à la fin, afin que votre espérance se réalise pleinement. Ne devenez donc pas paresseux pour comprendre, mais suivez l'exemple des personnes qui croient avec persévérance et qui reçoivent ainsi ce que Dieu a promis. Quand Dieu fit sa promesse à Abraham, il formula son serment en son propre nom, car il n'y avait personne de plus grand que lui par qui le faire. Il dit: « Je jure de te bénir abondamment et de t'accorder de très nombreux descendants! » Abraham fit preuve de persévérance et il obtint ce que Dieu avait promis. Quand on prête serment, on le fait au nom de quelqu'un de plus grand que soi; le serment est une garantie qui met fin à toute contestation. Or, Dieu a voulu montrer encore plus clairement, à ceux qui devaient recevoir ce qu'il a promis, que sa décision était irrévocable; c'est pourquoi il s'engagea par un serment. Il y a donc deux actes irrévocables, dans lesquels il est impossible que Dieu mente. Ainsi, nous qui avons trouvé un refuge en lui, nous sommes grandement encouragés à saisir avec fermeté l'espérance qui nous est proposée. Cette espérance est pour nous comme l'ancre de notre vie. Elle est sûre et solide, et elle pénètre à travers le rideau du temple céleste, jusque dans le sanctuaire intérieur. C'est là que Jésus est entré avant nous et pour nous, car il est devenu grand-prêtre pour toujours à la manière de Melkisédec. Ce Melkisédec était roi de Salem et prêtre du Dieu très-haut. Lorsque Abraham revenait de la bataille où il avait vaincu les rois, Melkisédec est allé à sa rencontre et il l'a béni. Abraham lui a donné un dixième de tout ce qu'il avait pris. Le nom de Melkisédec, tout d'abord, signifie “roi de justice”; de plus, il était roi de Salem, ce qui veut dire “roi de paix ”. On ne lui connaît ni père, ni mère, ni aucun ancêtre; on ne parle nulle part de sa naissance ni de sa mort. Rendu semblable au Fils de Dieu, il demeure prêtre pour toujours. Remarquez comme il est grand! Abraham le patriarche lui a donné un dixième de son butin. Or, ceux des descendants de Lévi qui sont prêtres ont l'ordre, selon la Loi, de demander un dixième de tout au peuple d'Israël, c'est-à-dire aux membres de leur propre peuple, qui pourtant sont eux aussi des descendants d'Abraham. Melkisédec n'appartenait pas à la descendance de Lévi, mais il a obtenu d'Abraham le dixième de ce qu'il avait pris; de plus, il a béni celui qui avait reçu les promesses de Dieu. Or, sans aucun doute, celui qui bénit est supérieur à celui qui est béni. Les descendants de Lévi, qui reçoivent le dixième des biens, sont des êtres humains qui meurent un jour; mais dans le cas de Melkisédec, une telle part est revenue à quelqu'un qui, comme l'atteste l'Écriture, est vivant. Enfin, on peut dire ceci: quand Abraham a payé le dixième de ses biens, Lévi l'a payé aussi, lui dont les descendants reçoivent le dixième de tout. Car bien que Lévi ne fût pas encore né, il était en quelque sorte déjà présent dans son ancêtre Abraham, quand Melkisédec vint à sa rencontre. La Loi donnée au peuple d'Israël repose sur la prêtrise des lévites. Or, si les prêtres lévites étaient parvenus à une œuvre parfaite, il n'aurait pas été nécessaire qu'apparaisse un prêtre différent, à la manière de Melkisédec et non plus dans la tradition d'Aaron. Car lorsque la prêtrise est changée, la Loi aussi doit changer. Et notre Seigneur, auquel ces paroles se rapportent, appartient à une autre tribu, dont personne n'a jamais effectué le service de prêtre à l'autel. Il est bien connu qu'il est issu de la tribu de Juda, dont Moïse n'a rien dit quand il a parlé des prêtres. Voici un fait qui rend tout cela encore plus évident: l'autre prêtre qui est apparu est semblable à Melkisédec. Il n'est pas devenu prêtre d'après des règles relatives à la descendance humaine; il l'est devenu par la puissance d'une vie qui n'a pas de fin. En effet, l'Écriture l'atteste: « Tu seras prêtre pour toujours, à la manière de Melkisédec. » Ainsi, d'une part, l'ancienne règle a été abolie, parce qu'elle était faible et inutile. La loi de Moïse, en effet, n'a rien conduit à la perfection. Et d'autre part, une espérance meilleure a été initiée, et, grâce à elle, nous nous approchons de Dieu. De plus, il y a eu le serment de Dieu. Les autres sont devenus prêtres sans un tel serment. Mais Jésus, lui, a été établi prêtre avec un serment, quand Dieu lui a déclaré: « Le Seigneur l'a juré, et il ne reprendra pas sa parole: “Tu es prêtre pour toujours.” » Par conséquent, Jésus est aussi celui qui nous garantit une alliance meilleure. Il existe une différence de plus: les autres prêtres ont été nombreux, parce que la mort les empêchait de poursuivre leur activité. Mais Jésus vit pour toujours et sa fonction de prêtre est permanente! C'est pourquoi il peut sauver définitivement les personnes qui s'approchent de Dieu par lui, car il est toujours vivant pour prier Dieu en leur faveur. Jésus est donc le grand-prêtre qu'il nous fallait. Il est uni à Dieu, sans défaut, sans péché; il a été séparé des pécheurs, et élevé très haut dans les cieux. Il n'est pas comme les autres grands-prêtres: il n'a pas besoin d'offrir chaque jour des sacrifices, d'abord pour ses propres péchés, et ensuite pour ceux du peuple. Cela, il l'a fait une fois pour toutes, quand il s'est offert lui-même. La loi de Moïse établit comme grands-prêtres des hommes ayant leurs faiblesses; mais la parole du serment de Dieu, formulé après la Loi, établit comme grand-prêtre le Fils, conduit à sa perfection pour toujours. Voici le point le plus important de ce que nous avons à dire: c'est bien un tel grand-prêtre que nous avons, lui qui s'est assis dans les cieux à la droite du trône de Dieu, la puissance suprême. Il exerce ses fonctions dans le sanctuaire, c'est-à-dire dans la tente véritable dressée par le Seigneur et non par un être humain. Tout grand-prêtre est établi pour offrir des dons et des sacrifices; il faut donc que le nôtre ait aussi quelque chose à offrir. S'il était sur la terre, il ne serait pas même prêtre, puisqu'il y en a déjà qui offrent les dons conformément à la Loi. Leur culte, ils le rendent à une copie, à une ombre des réalités célestes, comme Moïse en a été averti, au moment où il allait construire la tente de la rencontre: « Tu veilleras à ce que ton travail soit conforme au modèle que je t'ai montré sur la montagne. » Mais maintenant, le service qui revient à Jésus est un service bien supérieur, car il est l'intermédiaire d'une alliance bien meilleure, fondée sur de meilleures promesses. Si, en effet, la première alliance avait été sans défaut, il n'aurait pas été nécessaire de la remplacer par une seconde. Mais c'est sur le ton du reproche que Dieu dit à son peuple: « Les jours viennent, déclare le Seigneur, où je conclurai une alliance nouvelle avec le peuple d'Israël et avec le peuple de Juda. Elle ne sera pas comme celle que j'avais conclue avec leurs ancêtres, quand je les ai pris par la main pour les faire sortir d'Égypte. Ils ne sont pas restés dans cette alliance-là; par conséquent, je ne me suis plus soucié d'eux, dit le Seigneur. Voici en quoi consistera l'alliance que je conclurai avec le peuple d'Israël après ces jours-là, déclare le Seigneur: J'inscrirai mes instructions dans leur pensée, je les graverai dans leur cœur: je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple! Personne n'aura plus besoin d'instruire son voisin ou son frère en disant: “Apprends à connaître le Seigneur!” Car tous me connaîtront, du plus petit jusqu'au plus grand. En effet, je pardonnerai leurs torts, je ne me souviendrai plus de leurs fautes. » En parlant d'une alliance nouvelle, Dieu a rendu ancienne la première; or, ce qui devient ancien et qui vieillit est près de disparaître. La première alliance avait des règles pour le culte et un temple terrestre. Une double tente avait été installée. Dans la première partie, appelée le lieu saint, il y avait le porte-lampes et la table avec les pains offerts à Dieu. Derrière le second rideau se trouvait l'autre partie, appelée le lieu très saint, avec l'autel en or où l'on brûlait l'encens, et le coffre de l'alliance entièrement recouvert d'or. Dans le coffre se trouvaient le vase d'or qui contenait la manne, le bâton d'Aaron qui avait fleuri et les tablettes de pierre avec les commandements de l'alliance. Au-dessus du coffre, se tenaient les chérubins qui signalaient la présence divine; ils étendaient leurs ailes au-dessus de l'endroit où l'on offrait le sang pour le pardon des péchés. Mais ce n'est pas le moment de parler de tout cela en détail. L'ensemble étant ainsi disposé, les prêtres entrent jour après jour dans la première partie de la tente pour accomplir leur service. Mais seul le grand-prêtre entre dans la seconde partie, et il ne le fait qu'une fois par an. Il doit y apporter du sang d'animal, qu'il offre à Dieu pour lui-même et pour les fautes que le peuple a commises involontairement. L'Esprit saint montre ainsi que le chemin du lieu très saint n'est pas encore ouvert, aussi longtemps que subsiste la première tente. C'est là une image qui se rapporte au temps présent. Elle signifie que les dons et les sacrifices d'animaux offerts à Dieu ne peuvent pas rendre parfait le cœur de celui qui pratique ce culte. Ce ne sont là que des rites humains, à base d'aliments, de boissons et de diverses cérémonies de purification. Ces rites n'ont été laissés en place que jusqu'au temps où Dieu a rétabli toutes choses. Or le Christ est venu comme grand-prêtre des biens déjà présents. Il a pénétré dans une tente plus importante et plus parfaite, qui n'est pas construite par des mains humaines, autrement dit elle n'appartient pas à ce monde créé. Quand le Christ est entré une fois pour toutes dans le lieu très saint, il n'a pas offert du sang de boucs et de veaux; il a offert son propre sang, et il a permis ainsi une libération définitive. Le sang des boucs et des taureaux, et les cendres de la vache brûlée, que l'on répand sur les personnes impures, purifient leur corps pour les rétablir dans leur relation à Dieu. Combien bien plus efficace est le sang du Christ! Par l'Esprit éternel, lui qui était sans défaut, il s'est offert lui-même à Dieu. Son sang purifiera notre conscience des actions qui conduisent à la mort pour que nous puissions rendre un culte au Dieu vivant. Voilà pourquoi le Christ est l'intermédiaire d'une alliance nouvelle, afin que ceux qui ont été appelés par Dieu puissent recevoir l'héritage éternel qu'il a promis. Ils le peuvent parce qu'une mort est intervenue, grâce à laquelle les humains sont délivrés des fautes commises sous la première alliance. Là où il y a un testament, il est nécessaire de prouver que celui qui l'a établi est mort. En effet, un testament n'a pas d'effet tant que son auteur est en vie; il est valide seulement après la mort de celui-ci. C'est pourquoi la première alliance elle-même n'est pas entrée en vigueur sans que du sang soit répandu. Moïse proclama d'abord devant l'ensemble du peuple tous les commandements, tels que la Loi les présente. Puis il prit le sang des veaux et des boucs, avec de l'eau, et il en répandit sur le livre de la Loi et sur tout le peuple, au moyen d'une branche d'hysope et d'un peu de laine rouge. Il déclara: « Ceci est le sang qui confirme l'alliance que Dieu vous a ordonné de respecter. » Moïse répandit également du sang sur la tente et sur tous les objets utilisés pour le culte. Selon la Loi, on purifie presque tout avec du sang; il n'y a pas de pardon sans que le sang soit répandu. Toutes les copies des réalités célestes devaient être purifiées de cette façon. Mais les réalités célestes elles-mêmes nécessitent de bien meilleurs sacrifices. Car le Christ n'est pas entré dans un sanctuaire construit par des mains humaines, qui ne serait qu'une copie du véritable. Il est entré dans les cieux mêmes, où il se présente maintenant devant Dieu pour nous. Le grand-prêtre du peuple juif entre chaque année dans le sanctuaire, avec du sang d'animal. Mais le Christ n'est pas entré pour s'offrir plusieurs fois lui-même. Autrement, il aurait dû souffrir plusieurs fois depuis la création du monde! En réalité, il est apparu une fois pour toutes maintenant, à la fin des temps, pour supprimer le péché par son propre sacrifice. Tout être humain doit mourir une seule fois, puis être jugé par Dieu. De même, le Christ aussi a été offert en sacrifice, une seule fois, pour enlever les péchés d'une multitude de personnes. Il apparaîtra une seconde fois à ceux qui l'attendent en vue du salut. Et il ne sera plus question de péché. La loi de Moïse ne possède pas la représentation exacte des réalités, mais seulement l'ombre des biens à venir. Elle est tout à fait incapable de conduire à la perfection ceux qui s'approchent de Dieu: comment le pourrait-elle avec ces sacrifices, toujours les mêmes, que l'on offre année après année, indéfiniment? Si ceux qui rendent un tel culte à Dieu avaient été une bonne fois purifiés, ils n'auraient plus aucun péché sur la conscience, et l'on cesserait d'offrir tout sacrifice. En réalité, par ces sacrifices, les gens sont amenés à se rappeler leurs péchés, année après année. Car le sang des taureaux et des boucs ne pourra jamais enlever les péchés. C'est pourquoi, au moment où il allait entrer dans le monde, le Christ dit à Dieu: « Tu n'as voulu ni sacrifice, ni offrande, mais tu m'as formé un corps. Tu n'as pris plaisir ni à des animaux brûlés sur l'autel, ni à des sacrifices pour le pardon des péchés. Alors j'ai dit: “Je viens moi-même à toi, mon Dieu, pour faire ta volonté, selon ce qui est écrit à mon sujet dans le livre.” » Il déclare tout d'abord: « Tu n'as voulu ni sacrifices, ni offrandes, ni animaux brûlés sur l'autel, ni sacrifices pour le pardon des péchés, et tu n'y as pas pris plaisir. » Pourtant, ces sacrifices sont offerts conformément à la Loi. Puis il ajoute: « Je viens moi-même pour faire ta volonté. » Il supprime donc ce qui précédait pour établir une réalité nouvelle. Jésus Christ a fait la volonté de Dieu; il s'est offert lui-même une fois pour toutes, et cela a rétabli notre relation à Dieu. Tout prêtre se tient chaque jour debout pour accomplir son service; il offre à de nombreuses reprises les mêmes sacrifices qui ne peuvent cependant jamais enlever les péchés. Le Christ, par contre, a offert un seul sacrifice pour les péchés, puis il s'est assis pour toujours à la droite de Dieu. Maintenant, c'est là qu'il attend que Dieu mette ses ennemis sous ses pieds. Ainsi, par une seule offrande, il a conduit à la perfection pour toujours les personnes qu'il a rétablies dans leur relation à Dieu. L'Esprit saint nous l'atteste également. En effet, il dit tout d'abord: « Voici en quoi consistera l'alliance que je conclurai avec eux, après ces jours-là, déclare le Seigneur: J'inscrirai mes instructions dans leur cœur, je les graverai dans leur pensée. Je ne me souviendrai plus de leurs fautes ni de leurs péchés. » Or, dès lors qu'il y a eu pardon, il n'y a plus nécessité d'offrande pour les péchés. Ainsi, frères et sœurs, nous avons la liberté d'entrer dans le lieu très saint grâce au sang du sacrifice de Jésus. Il nous a ouvert un chemin nouveau et vivant au travers du rideau, c'est-à-dire par son humanité. Nous avons, du même coup, un grand-prêtre placé à la tête de la maison de Dieu. Approchons-nous donc de Dieu, avec un cœur sincère et une entière confiance, le cœur purifié de tout ce qui donne mauvaise conscience et le corps lavé d'une eau pure. Continuons fermement à proclamer notre espérance, car Dieu reste fidèle à ses promesses. Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à mieux aimer et à agir en tout avec bonté. N'abandonnons pas nos assemblées, comme certains ont pris l'habitude de le faire. Au contraire, encourageons-nous les uns les autres, et cela d'autant plus que vous voyez approcher le jour du Seigneur. Car si nous continuons volontairement à pécher, après avoir appris à connaître la vérité, il n'y a plus de sacrifice qui puisse enlever les péchés. Il ne nous reste plus qu'à attendre avec terreur le jugement de Dieu et le feu ardent qui dévorera ses ennemis. Si quelqu'un désobéit à la loi de Moïse, il est mis à mort sans pitié, dès lors que sa faute est confirmée par le témoignage de deux ou trois personnes. Qu'en sera-t-il alors de celui qui méprise le Fils de Dieu, qui considère comme négligeable le sang de l'alliance par lequel sa relation à Dieu a été rétablie, et qui insulte l'Esprit source de grâce? Vous devinez combien pire sera la peine qu'il méritera! Nous le connaissons, en effet, celui qui a déclaré: « C'est moi qui tirerai vengeance, c'est moi qui paierai de retour », et qui a dit aussi: « Le Seigneur jugera son peuple. » Il est terrible de tomber entre les mains du Dieu vivant! Rappelez-vous ce que vous avez vécu dans le passé. En ces jours-là, après avoir reçu la lumière de Dieu, vous avez eu beaucoup à souffrir, vous avez soutenu un dur combat. Certains d'entre vous étaient insultés et maltraités publiquement, tandis que les autres étaient prêts à soutenir ceux que l'on traitait ainsi. Vous avez pris part à la souffrance des prisonniers et, quand on a saisi vos biens, vous avez accepté avec joie de les perdre, car vous saviez que vous possédiez une richesse meilleure, qui dure toujours. Ne perdez donc pas votre assurance: une grande récompense lui est réservée. Vous avez besoin de persévérance pour accomplir la volonté de Dieu et pour obtenir ainsi ce qu'il promet. En effet, il est écrit: « Encore un peu de temps, très peu même, et celui qui doit venir viendra, il ne tardera pas. Cependant, celui qui est juste à mes yeux par la foi vivra, mais s'il retourne en arrière, je ne prendrai pas plaisir en lui. » Nous ne sommes pas de ces personnes qui retournent en arrière et qui vont à leur perte. Nous sommes de ceux qui ont la foi et qui sont sur la voie du salut. Mettre sa foi en Dieu, c'est être sûr de ce que l'on espère, c'est être convaincu de la réalité de ce que l'on ne voit pas. C'est par leur foi que les hommes et les femmes d'autrefois ont été approuvés par Dieu. Par la foi, nous comprenons que l'univers a été formé par la parole de Dieu, de sorte que ce qui est visible a été fait à partir de ce qui est invisible. Par la foi, Abel offrit à Dieu un sacrifice meilleur que celui de Caïn. Grâce à la foi, il fut déclaré juste par Dieu, car Dieu lui-même approuva ses dons. Par sa foi, Abel parle encore, bien qu'il soit mort. Par la foi, Hénok fut emmené auprès de Dieu pour qu'il ne connaisse pas la mort. Personne ne le retrouva, parce que Dieu l'avait enlevé auprès de lui. En effet, avant d'être enlevé, il avait été approuvé parce qu'il avait plu à Dieu. Or, personne ne peut plaire à Dieu sans la foi. En effet, celui qui s'approche de Dieu doit croire que Dieu existe et qu'il récompense ceux qui le cherchent. Par la foi, Noé écouta les avertissements de Dieu au sujet de ce qui allait se passer et qu'on ne voyait pas encore. Il prit Dieu au sérieux et construisit une arche, dans laquelle il fut sauvé avec toute sa famille. Ainsi, il condamna le monde et obtint, grâce à sa foi, que Dieu le considère comme juste. Par la foi, Abraham obéit quand Dieu l'appela: il partit pour un pays que Dieu allait lui donner en possession. Il partit sans savoir où il allait. Par la foi, il vécut comme un étranger dans le pays que Dieu lui avait promis. Il habita sous la tente, ainsi qu'Isaac et Jacob, qui devinrent tous deux héritiers de la même promesse de Dieu. Car Abraham attendait la cité qui a de solides fondations, celle dont Dieu est l'architecte et le constructeur. Par la foi, Sara elle-même, bien que stérile, fut rendue capable d'avoir une descendance, alors qu'elle avait passé l'âge d'être enceinte. En effet elle eut la certitude que Dieu serait fidèle à sa promesse. C'est ainsi qu'à partir d'un seul homme, Abraham, pourtant déjà en âge de mourir, sont nés des descendants nombreux comme les étoiles dans les cieux, innombrables comme les grains de sable au bord de la mer. C'est dans la foi que tous ces gens sont morts. Ils n'ont pas reçu les biens que Dieu avait promis, mais ils les ont vus et salués de loin. Ils ont ouvertement reconnu qu'ils étaient des étrangers et des gens de passage sur la terre. En reconnaissant cela, ils montrent ainsi clairement qu'ils recherchent un pays qui serait le leur. S'ils avaient pensé avec regret à celui qu'ils avaient quitté, ils auraient eu l'occasion d'y retourner. En réalité, ils désiraient un pays meilleur que celui-ci et qui se trouverait dans les cieux. C'est pourquoi Dieu n'a pas honte d'être appelé leur Dieu; en effet, il leur a préparé une cité. Par la foi, Abraham offrit Isaac en sacrifice, lorsque Dieu le mit à l'épreuve. Il se montra prêt à offrir son fils unique, alors qu'il avait reçu une promesse; Dieu lui avait dit: « C'est par Isaac que tu auras les descendants que je t'ai promis. » Mais Abraham estima que Dieu était capable de ressusciter Isaac d'entre les morts; c'est pourquoi Dieu lui rendit son fils, et ce fait a une valeur symbolique. Par la foi, Isaac donna à Jacob et à Ésaü une bénédiction qui se rapportait à leur avenir. Par la foi, Jacob bénit chacun des fils de Joseph, peu avant de mourir; il s'appuya sur l'extrémité de son bâton et il adora Dieu. Par la foi, Joseph, à la fin de sa vie, annonça que les Israélites sortiraient d'Égypte et indiqua ce que l'on devait faire de ses ossements. Par la foi, les parents de Moïse le tinrent caché pendant trois mois après sa naissance. Ils virent que c'était un bel enfant et ils n'eurent pas peur de désobéir à l'ordre du roi. Par la foi, Moïse, devenu grand, renonça au titre de fils de la fille du pharaon. Il préféra être maltraité avec le peuple de Dieu plutôt que de jouir des plaisirs momentanés du péché. Il estima qu'être méprisé comme le Christ avait beaucoup plus de valeur que les trésors de l'Égypte, car il gardait les yeux fixés sur la récompense future. Par la foi, Moïse quitta l'Égypte, sans craindre la fureur du roi; il demeura ferme, comme s'il voyait le Dieu invisible. Par la foi, il institua la Pâque et ordonna de répandre du sang sur les portes des maisons, afin que l'ange de la mort ne tue pas les fils premiers-nés des Israélites. Par la foi, les Israélites traversèrent la mer Rouge comme si c'était une terre sèche; mais lorsque les Égyptiens essayèrent d'en faire autant, ils furent noyés. Par la foi, les murailles de Jéricho tombèrent, après que les Israélites en eurent fait le tour pendant sept jours. Par la foi, Rahab, la prostituée, ne mourut pas avec ceux qui s'étaient opposés à Dieu, parce qu'elle avait accueilli les espions avec bienveillance. Que dirai-je encore? Le temps me manquerait pour parler de Gédéon, Barac, Samson, Jefté, David, Samuel, ainsi que des prophètes. Grâce à la foi, ils vainquirent des royaumes, pratiquèrent la justice et obtinrent ce que Dieu avait promis. Ils fermèrent la gueule des lions, éteignirent des feux violents, échappèrent à la mort par l'épée. Ils reprirent des forces après la maladie; ils se montrèrent redoutables à la guerre et repoussèrent des armées étrangères. Des femmes virent leurs morts ressusciter et leur être rendus. D'autres ont été torturés à mort; ils refusèrent la délivrance, afin de ressusciter et de parvenir à une vie meilleure. D'autres encore subirent les moqueries et le fouet, certains furent enchaînés et jetés en prison. Certains furent tués à coups de pierres, d'autres sciés en deux ou mis à mort par l'épée. D'autres encore allaient d'un endroit à l'autre, vêtus de peaux de moutons ou de chèvres, pauvres, persécutés et maltraités. Le monde n'était pas digne de ces gens-là! Ils erraient dans les déserts et les montagnes, ils vivaient dans les cavernes et les trous de la terre. Ces personnes ont toutes été approuvées par Dieu à cause de leur foi; pourtant, elles n'ont pas obtenu ce que Dieu avait promis. En effet, Dieu avait prévu mieux encore pour nous, et il n'a pas voulu qu'elles soient conduites sans nous à la perfection. En ce qui nous concerne, nous sommes entourés de cette grande foule de témoins. Débarrassons-nous donc de tout ce qui alourdit notre marche, en particulier du péché qui s'accroche si facilement à nous, et courons résolument la course qui nous est proposée. Gardons les yeux fixés sur Jésus, celui par qui notre foi a commencé et qui la mène à sa perfection. Au lieu de la joie qui lui était proposée, il a accepté la mort sur la croix, sans tenir compte de la honte attachée à une telle mort; et maintenant il siège à la droite du trône de Dieu. Pensez à lui, à la façon dont il a supporté une telle opposition de la part des pécheurs. Et ainsi, vous ne vous laisserez pas abattre, vous ne vous découragerez pas. Car, dans votre combat contre le péché, vous n'avez pas encore dû lutter jusqu'à la mort. Avez-vous oublié l'encouragement que Dieu vous adresse comme à ses enfants? « Mon enfant, ne méprise pas les avertissements du Seigneur, et ne te décourage pas quand il t'adresse des reproches. Car le Seigneur éduque celui qu'il aime, il corrige celui qu'il reconnaît comme son enfant. » Supportez les souffrances par lesquelles Dieu vous avertit: il vous traite en effet comme ses enfants. Existe-t-il un enfant que son père ne corrige pas? Si vous n'êtes pas avertis comme le sont tous ses enfants, alors vous n'êtes pas de vrais enfants, mais des enfants illégitimes. Rappelons-nous nos pères terrestres: ils nous corrigeaient et nous les respections. Nous devons donc, à plus forte raison, nous soumettre à notre Père céleste pour en recevoir la vie. Nos pères nous corrigeaient pour peu de temps, comme ils le jugeaient bon. Mais Dieu nous corrige pour notre bien, afin que nous ayons part à sa sainteté. Quand nous recevons les avertissements, il nous semble, sur le moment, que c'est là une cause de tristesse et non de joie. Mais plus tard, ceux qui ont reçu une telle formation bénéficient de l'effet qu'elle produit: la paix associée à une vie conforme à la volonté de Dieu. Redressez donc vos mains fatiguées, affermissez vos genoux chancelants! Engagez vos pas sur des sentiers bien droits, afin que le pied boiteux ne se déboîte pas, mais qu'il guérisse plutôt. Efforcez-vous d'être en paix avec tout le monde et de vivre pour Dieu; car, sans cela, aucun de vous ne verra le Seigneur. Prenez garde que personne ne se prive de la grâce de Dieu. Que personne ne devienne comme une plante nuisible, vénéneuse, qui pousse et empoisonne beaucoup de gens. Qu'aucun de vous ne vive dans la débauche, que personne ne méprise ce qui vient de Dieu, comme Ésaü qui, pour un simple repas, vendit son droit de fils aîné. Plus tard, vous le savez, il voulut recevoir la bénédiction de son père, mais il fut repoussé. Il ne trouva aucun moyen de changer la situation, bien qu'il l'ait cherché en pleurant. Vous ne vous êtes pas approchés de quelque chose qu'on pouvait toucher, le mont Sinaï, avec son feu ardent, l'obscurité et les ténèbres, l'orage, le bruit d'une trompette et le son d'une voix. Quand les Israélites entendirent cette voix, ils demandèrent qu'on ne leur adresse pas un mot de plus. En effet, ils ne supportaient pas cet ordre: « Tout être qui touchera la montagne, même s'il s'agit d'un animal, sera tué à coups de pierres. » Le spectacle était si terrifiant que Moïse dit: « Je tremble, tellement je suis effrayé! » Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, la Jérusalem céleste, avec ses milliers d'anges. Vous vous êtes approchés d'une assemblée en fête, celle des fils premiers-nés de Dieu, dont les noms sont écrits dans les cieux. Vous vous êtes approchés de Dieu, le juge de tous les humains, et des esprits des êtres justes, qui ont été conduits à la perfection. Vous vous êtes approchés de Jésus, l'intermédiaire de l'alliance nouvelle, et de son sang répandu qui parle d'une manière plus favorable que celui d'Abel. Prenez donc garde! Ne refusez pas d'écouter celui qui vous parle. Ceux qui ont refusé d'écouter celui qui les avertissait sur la terre n'ont pas échappé au châtiment. À bien plus forte raison, nous n'y échapperons pas si nous nous détournons de celui qui nous parle du haut des cieux. Autrefois, sa voix a ébranlé la terre; mais maintenant il nous a fait cette promesse: « J'ébranlerai encore une fois non seulement la terre, mais aussi les cieux. » Les mots « encore une fois » montrent que les choses créées seront ébranlées et disparaîtront, afin que seul demeure ce qui est inébranlable. Soyons donc reconnaissants, puisque nous recevons une royauté inébranlable. Manifestons cette reconnaissance en servant Dieu d'une manière qui lui soit agréable, avec respect et crainte. En effet, notre Dieu est un feu qui consume. Continuez à vous aimer les uns les autres comme des frères et des sœurs. N'oubliez pas de pratiquer l'hospitalité. En effet, en la pratiquant, certains ont accueilli des anges sans le savoir. Souvenez-vous de ceux qui sont en prison, comme si vous étiez prisonniers avec eux. Souvenez-vous de ceux qui sont maltraités, puisque vous avez, vous aussi, un corps exposé à la souffrance. Que le mariage soit respecté par tous, que les époux soient fidèles l'un à l'autre. Dieu jugera les gens qui vivent dans la débauche et ceux qui commettent l'adultère. Votre conduite ne doit pas être déterminée par l'amour de l'argent; contentez-vous de ce que vous avez, car Dieu a dit: « Je ne te laisserai pas, je ne t'abandonnerai jamais. » C'est pourquoi nous pouvons affirmer avec confiance: « Le Seigneur est celui qui vient à mon aide, je n'aurai peur de rien! Que pourrait-on me faire? » Souvenez-vous de ceux qui vous ont dirigés, qui vous ont annoncé la parole de Dieu. Pensez à la façon dont ils ont vécu et comment ils sont morts, et imitez leur foi. Jésus Christ est le même hier, aujourd'hui et pour toujours. Ne vous laissez pas égarer par toutes sortes de doctrines étrangères. Il est bon d'être fortifié intérieurement par la grâce de Dieu, et non par des règles relatives à des aliments; ceux qui observent de telles règles n'en ont jamais tiré aucun profit. Les prêtres qui officient dans la tente de la rencontre n'ont pas le droit de manger de ce qui est offert sur notre autel. Le grand-prêtre apporte le sang des animaux dans le lieu très saint, afin de l'offrir comme sacrifice pour le pardon des péchés; mais les corps de ces animaux sont brûlés en dehors du camp. C'est pourquoi Jésus aussi est mort en dehors de la ville, afin que par son propre sang, il rétablisse le peuple dans sa relation à Dieu. Allons donc à lui en dehors du camp, en supportant le même mépris que lui. Car nous n'avons pas ici-bas de cité qui dure toujours; nous recherchons celle qui est à venir. Par Jésus, présentons sans cesse à Dieu notre louange comme sacrifice, c'est-à-dire l'offrande des paroles de nos lèvres qui célèbrent son nom. N'oubliez pas de faire le bien et de vous entraider fraternellement, car ce sont de tels sacrifices qui plaisent à Dieu. Obéissez à ceux qui vous dirigent et soyez-leur soumis. En effet, ils veillent constamment sur vous, puisqu'ils devront rendre compte à Dieu. Faites en sorte qu'ils puissent accomplir leur tâche avec joie, et non en se plaignant, ce qui ne vous serait d'aucun profit. Priez pour nous! Nous sommes convaincus d'avoir une bonne conscience et nous désirons bien nous conduire en toute occasion. Je vous demande très particulièrement de prier pour que Dieu me permette de retourner au plus vite auprès de vous. Dieu, source de la paix, a ramené d'entre les morts notre Seigneur Jésus, devenu le grand berger des moutons grâce à son sang, qui garantit l'alliance éternelle. Que ce Dieu vous rende capables de pratiquer tout ce qui est bien, pour que vous fassiez sa volonté; qu'il réalise en nous ce qui lui est agréable, par Jésus Christ, à qui soit la gloire pour toujours! Amen. Frères et sœurs, je vous le recommande: écoutez avec patience ces paroles d'encouragement. D'ailleurs, ce que je vous ai écrit n'est pas très long. Je tiens à vous faire savoir que notre frère Timothée a été libéré. S'il arrive assez tôt, j'irai vous voir avec lui. Saluez tous ceux qui vous dirigent et tous ceux qui appartiennent à Dieu. Les frères et les sœurs d'Italie vous adressent leurs salutations. Que la grâce de Dieu soit avec vous tous! De la part de Jacques, qui est au service de Dieu et du Seigneur Jésus Christ. J'adresse mes salutations aux douze tribus qui sont dispersées dans le monde entier. Mes frères et sœurs, considérez-vous comme très heureux quand vous avez à passer par toutes sortes d'épreuves; car, vous le savez, si votre foi résiste à l'épreuve, celle-ci produit la persévérance. Mais veillez à ce que votre persévérance tienne bon jusqu'au bout, afin que vous soyez parfaits, sans défaut, et qu'il ne vous manque rien. Cependant, si l'un de vous manque de sagesse, qu'il la demande à Dieu, qui la lui donnera; car Dieu donne à tous généreusement et avec bienveillance. Mais qu'il demande avec foi, sans douter; car la personne qui doute est semblable à une vague de la mer que le vent soulève et pousse d'un côté ou de l'autre. On ne doit pas s'imaginer recevoir quelque chose du Seigneur si l'on est hésitant et partagé dans tout ce que l'on entreprend. Que le frère ou la sœur qui est pauvre soit fier parce que Dieu l'élève et que le frère ou la sœur qui est riche soit fier parce que Dieu l'abaisse. La personne riche passera comme la fleur des champs: le soleil se lève, sa chaleur brûlante dessèche les champs; la fleur tombe et perd sa beauté. De même, la personne qui est riche se flétrira dans ses activités. Heureux celui qui persévère dans l'épreuve; car sa fermeté éprouvée lui vaudra la couronne de la vie éternelle que Dieu a promise à ceux qui l'aiment. Si quelqu'un est mis à l'épreuve, qu'il ne dise pas: « C'est Dieu qui me met à l'épreuve! » Car Dieu ne peut pas être éprouvé par le mal, et il ne met lui-même personne à l'épreuve. En réalité, tout être humain est mis à l'épreuve quand il se laisse entraîner et prendre au piège par ses mauvais penchants. Puis tout mauvais désir conçoit et donne naissance au péché; et quand le péché est pleinement développé, il engendre la mort. Ne vous y trompez pas, mes chers frères et sœurs: tout don excellent et tout cadeau parfait descendent des cieux; ils viennent de Dieu, le créateur des lumières célestes, qui ne connaît ni déclin ni éclipse. Il a voulu lui-même nous donner la vie par sa parole, qui est la vérité, afin que nous soyons au premier rang de toutes ses créatures. Vous le savez, mes chers frères et sœurs: que chacun s'empresse d'écouter, mais soit lent à parler et lent à se mettre en colère; car une personne en colère ne fait pas ce qui est juste aux yeux de Dieu. C'est pourquoi rejetez tout ce qui salit et tous les excès dus à la méchanceté. Accueillez avec humilité la parole que Dieu plante dans votre cœur, car elle a le pouvoir de vous sauver. Mettez la parole de Dieu en pratique: ne vous contentez pas de l'écouter, en vous faisant des illusions sur vous-mêmes. Car toute personne qui écoute la parole, sans la mettre en pratique, ressemble à quelqu'un qui se regarde dans un miroir et qui se voit tel qu'il est. Après s'être regardé, il s'éloigne et il oublie aussitôt comment il est. En revanche, la personne qui se penche attentivement sur la Loi parfaite, celle qui rend libre, y reste attachée, elle la met en pratique, sans se contenter de l'écouter pour l'oublier ensuite; eh bien, cette personne sera heureuse dans tout ce qu'elle fait! Si quelqu'un croit être religieux mais ne sait pas maîtriser sa langue, il se trompe lui-même: sa religion ne mène à rien! Voici ce que Dieu, le Père, considère comme la religion pure et authentique: secourir les orphelins et les veuves dans leur détresse, et se garder de toute tache due à l'influence de ce monde. Mes frères et sœurs, vous qui avez foi en notre Seigneur de gloire, Jésus Christ, n'avantagez personne. Ainsi par exemple, un homme riche, portant un anneau d'or et des vêtements magnifiques, entre dans votre assemblée, et un pauvre aux vêtements sales y entre aussi. Si vous ne tournez vos regards que vers celui qui porte les vêtements magnifiques, en lui disant: « Asseyez-vous ici, à cette place de choix! » et que vous dites au pauvre: « Toi, reste debout! » ou bien « Assieds-toi là, à mes pieds! » ne faites-vous pas précisément des différences entre vous? Ne portez-vous pas des jugements fondés sur de mauvais raisonnements? Écoutez, mes chers frères et sœurs: Dieu, lui, n'a-t-il pas choisi les personnes qui sont pauvres aux yeux du monde pour qu'elles deviennent riches dans la foi et pour qu'elles reçoivent le règne qu'il a promis à ceux qui aiment Dieu? Mais vous, vous méprisez le pauvre! Pourtant, ceux qui vous oppriment et qui vous traînent devant les tribunaux, ce sont bien les riches, n'est-ce pas? Ne font-ils pas insulte au beau nom qui vous a été donné? Certes, vous faites bien si vous accomplissez la loi du royaume de Dieu, telle que l'Écriture la présente: « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Mais si vous agissez avec discrimination vous commettez un péché et la Loi vous condamne parce que vous la transgressez. Car si quelqu'un pèche contre un seul commandement de la Loi, tout en observant les autres, il se rend coupable à l'égard de toute la Loi. En effet, celui-là même qui a dit: « Tu ne commettras pas d'adultère », a dit aussi: « Tu ne commettras pas de meurtre. » Par conséquent, si tu ne commets pas d'adultère, mais que tu commettes un meurtre, tu transgresses la Loi. Parlez et agissez donc comme des gens qui seront jugés par une loi qui rend libre. En effet, Dieu sera sans pitié quand il jugera celui qui n'aura pas manifesté de bonté envers les autres; mais la bonté l'emporte sur le jugement. Mes frères et sœurs, à quoi cela sert-il de dire: « J'ai la foi », si on ne le prouve pas par ses actes? Cette foi peut-elle nous sauver? Supposez qu'un frère ou une sœur n'aient pas de quoi se vêtir ni de quoi manger chaque jour. À quoi cela sert-il que vous leur disiez: « Allez en paix, portez-vous bien; habillez-vous chaudement et mangez à votre faim! » si vous ne leur donnez pas ce qui est nécessaire pour vivre? Il en est ainsi de la foi: si elle ne se manifeste pas par des actes, elle n'est qu'une chose morte. On dira peut-être: « Toi, tu as la foi, mais moi, j'ai les actes! » Montre-moi comment ta foi peut exister sans actes! Et moi je te prouverai ma foi par mes actes. Tu crois qu'il y a un seul Dieu? Très bien. Les démons le croient aussi et ils tremblent de peur! Insensé que tu es! Veux-tu avoir la preuve que la foi sans les actes ne sert à rien? Abraham, notre ancêtre, n'a-t-il pas été reconnu comme juste à cause de ses actes, parce qu'il a offert son fils Isaac sur l'autel? Tu le vois, sa foi et ses actes agissaient ensemble: sa foi est parvenue à la perfection en raison des actes qui l'accompagnaient. Ainsi s'est accompli ce que dit l'Écriture: « Abraham eut confiance en Dieu et Dieu le considéra comme juste, en tenant compte de sa foi. » Et Dieu l'appela son ami. Vous le voyez donc, une personne est reconnue comme juste grâce à ses actes et non pas uniquement grâce à sa foi. Il en fut de même pour Rahab la prostituée. Elle fut reconnue comme juste à cause de ses actes, car elle avait accueilli les messagers israélites et elle les avait fait partir par un autre chemin. En effet, de même que le corps sans le souffle de vie est mort, de même la foi sans les actes est morte. Mes frères et sœurs, ne soyez pas nombreux à vouloir être des enseignants, car vous savez que nous qui enseignons, nous serons jugés avec une plus grande sévérité. Nous commettons tous des erreurs, de bien des manières. Ne jamais commettre d'erreur dans ce que l'on dit, c'est être parfait, capable aussi de se maîtriser entièrement. Si nous mettons un mors dans la bouche des chevaux pour qu'ils nous obéissent, nous dirigeons aussi leur corps tout entier. Voyez encore les navires: même s'ils sont très grands, et que des vents violents les poussent, on les dirige avec un très petit gouvernail, et ils vont là où le pilote le veut. De même, la langue est une petite partie du corps, mais elle peut se vanter d'être la cause d'effets considérables. Voyez comme un petit feu suffit à mettre en flammes une grande forêt! La langue aussi est un feu. Avec la langue, c'est le monde de l'injustice qui s'installe dans notre corps, elle infecte notre être entier. Elle embrase tout le cours de notre existence, étant elle-même embrasée par le feu provenant de l'enfer. L'espèce humaine est capable de dompter toutes les espèces de bêtes sauvages, d'oiseaux, de reptiles et de poissons, et, de fait, elle les a domptées. Mais la langue, personne n'a jamais pu la dompter! Sans cesse en mouvement, elle est mauvaise et pleine d'un poison mortel. Nous l'utilisons pour bénir le Seigneur, notre Père, mais aussi pour maudire les êtres humains que Dieu a créés à sa ressemblance. De la même bouche sortent des paroles de bénédiction ou de malédiction. Mes frères et sœurs, il ne faut pas qu'il en soit ainsi! Aucune source ne donne, par la même ouverture, de l'eau douce et de l'eau amère. Un figuier, mes frères et sœurs, ne produit pas des olives, une vigne ne produit pas des figues et une source d'eau salée ne donne pas de l'eau douce. Quelqu'un parmi vous est-il sage et intelligent? Qu'il le prouve par sa bonne conduite, par des actes accomplis avec humilité et sagesse. Mais si vous avez le cœur plein d'une jalousie amère et d'esprit de rivalité, cessez de vous vanter d'être sages, en faussant la vérité par vos mensonges. Une telle sagesse ne descend pas des cieux; elle est terrestre, uniquement humaine, diabolique même! Car là où règnent la jalousie et l'esprit de rivalité, il y a aussi des désordres et toute sorte de mal. Mais la sagesse d'en haut est pure, tout d'abord; ensuite, elle est pacifique, douce et raisonnable; elle est riche en bonté, et elle agit avec bienveillance; elle est sans parti pris, sans hypocrisie. Ceux qui créent la paix autour d'eux sèment et récoltent, dans la paix, une vie qui plaît à Dieu. D'où viennent les guerres et les querelles parmi vous? Ils viennent de vos tendances égoïstes qui combattent sans cesse au-dedans de vous. Vous convoitez quelque chose, et vous ne pouvez pas l'avoir, alors vous êtes prêts à tuer; vous avez envie de quelque chose, et vous ne pouvez pas l'obtenir, alors vous vous lancez dans des querelles et des guerres. Vous n'avez pas ce que vous voulez parce que vous ne le demandez pas! Et si vous demandez, vous ne recevez pas parce que vos demandes sont mauvaises: vous voulez tout gaspiller pour vos plaisirs! Vous n'êtes que des infidèles à Dieu! Ne savez-vous pas qu'être ami du monde, c'est être ennemi de Dieu? Celui qui veut être ami du monde se rend donc ennemi de Dieu. Croyez-vous que ce soit pour rien que l'Écriture déclare: « Dieu réclame avec ardeur l'Esprit qu'il a mis en nous. » Cependant, la grâce que Dieu nous accorde est encore plus grande, car il est dit aussi: « Dieu s'oppose aux orgueilleux, mais il traite les humbles avec bienveillance. » Soumettez-vous donc à Dieu; résistez au diable et il fuira loin de vous. Approchez-vous de Dieu et il s'approchera de vous. Nettoyez vos mains, pécheurs; purifiez vos cœurs, vous qui êtes partagés vis-à-vis de Dieu! Soyez conscients de votre misère, pleurez et lamentez-vous; que votre rire se change en pleurs et votre joie en tristesse. Abaissez-vous devant le Seigneur et il vous élèvera! Frères et sœurs, ne dites pas de mal les uns des autres. Celui qui dit du mal de sa sœur ou de son frère ou celui qui le juge, dit du mal de la Loi de Dieu et la juge. Dans ce cas, tu te fais le juge de la Loi, au lieu de la pratiquer. Or, Dieu seul est législateur et juge; il peut à la fois sauver et faire périr. Mais toi, pour qui te prends-tu donc pour juger ton prochain? Écoutez-moi, maintenant, vous qui dites: « Aujourd'hui ou demain nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous ferons du commerce et nous gagnerons de l'argent. » Eh bien, vous ne savez pas ce que votre vie sera demain! Vous êtes, en effet, comme un léger brouillard qui apparaît pour un instant et qui disparaît ensuite. Voici bien au contraire ce que vous devriez dire: « Si le Seigneur le veut, nous vivrons et nous ferons ceci ou cela. » Mais, en réalité, vous êtes orgueilleux et prétentieux. Tout orgueil de ce genre est mauvais. Si donc une personne sait comment faire le bien et ne le fait pas, elle se rend coupable de péché. Et maintenant écoutez-moi, vous qui êtes riches! Pleurez et gémissez à cause des malheurs qui vont s'abattre sur vous! Vos richesses sont pourries et vos vêtements sont rongés par les vers. Votre or et votre argent sont couverts de rouille, une rouille qui servira de témoignage contre vous; elle dévorera votre chair comme un feu. Ce sont des trésors que vous avez amassés pour les temps qui sont les derniers! Voyez le salaire des ouvriers qui travaillent dans vos champs: vous avez refusé de le verser! C'est une injustice criante! Les plaintes des moissonneurs sont parvenues jusqu'aux oreilles de Dieu, le Seigneur de l'univers. Vous avez vécu sur la terre dans le luxe et dans les plaisirs. Vous vous êtes engraissés, comme des bêtes pour le jour de la boucherie. Vous avez condamné, vous avez mis à mort des innocents; ils ne vous résistent pas. Prenez donc patience, frères et sœurs, jusqu'à ce que le Seigneur vienne. Voyez comment le cultivateur prend patience, attendant les précieux fruits de la terre, jusqu'à ce qu'il en reçoive les premiers, puis ceux de l'arrière-saison. Prenez patience, vous aussi; soyez pleins de courage, car la venue du Seigneur est proche. Ne vous plaignez pas les uns des autres, frères et sœurs, sinon Dieu vous jugera. Le juge est là, il est prêt à entrer! Frères et sœurs, prenez comme modèles de patience fidèle dans la souffrance les prophètes qui ont parlé au nom du Seigneur. Nous déclarons heureux les gens qui persévèrent. Vous avez entendu parler de la persévérance de Job, et vous savez ce que le Seigneur lui a accordé à la fin. En effet, le Seigneur est plein de tendresse et de bienveillance. Surtout, mes frères et sœurs, ne jurez pas, ne faites de serment ni par le ciel, ni par la terre, ni d'aucune autre façon. Dites simplement « oui » si c'est oui, et « non » si c'est non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement de Dieu. Quelqu'un parmi vous souffre-t-il? Qu'il prie. Quelqu'un est-il heureux? Qu'il chante des louanges. L'un de vous est-il malade? Qu'on appelle les anciens de l'Église; ceux-ci prieront pour lui et ils feront une onction d'huile sur sa tête au nom du Seigneur. Une telle prière, faite avec foi, sauvera la personne malade: le Seigneur la remettra debout, et si elle a commis des péchés, ils lui seront pardonnés. Reconnaissez donc vos péchés les uns envers les autres, et priez les uns pour les autres, afin d'être guéris. La prière fervente d'une personne juste a une grande efficacité. Élie était quelqu'un de semblable à nous: il pria avec ardeur pour qu'il ne pleuve pas, et il ne tomba pas de pluie sur la terre pendant trois ans et demi. Puis il pria de nouveau; alors le ciel donna de la pluie, et la terre produisit ses récoltes. Mes frères et sœurs, si l'un de vous s'est éloigné de la vérité, et qu'un autre l'y ramène, sachez que ramener un pécheur du chemin où il s'égarait le sauve de la mort et apporte le pardon d'un grand nombre de péchés. De la part de Pierre, apôtre de Jésus Christ. À ceux que Dieu a choisis et qui vivent en immigrés, dispersés dans les provinces du Pont, de la Galatie, de la Cappadoce, de l'Asie et de la Bithynie. Dieu, le Père, vous a choisis d'avance selon un projet qui est le sien; il vous fait vivre pour Dieu, grâce à l'Esprit saint, pour que vous obéissiez à Jésus Christ et que vous soyez purifiés par le sang qu'il a versé. Que la grâce et la paix vous soient données en abondance! Bénissons Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ! Dans sa grande bonté, il nous a fait naître à une vie nouvelle, en ressuscitant Jésus Christ d'entre les morts. C'est pour que nous ayons une espérance vivante, en attendant l'héritage que Dieu réserve aux siens. Cet héritage ne peut être ni détruit ni sali et il ne peut pas perdre son éclat. Dieu vous le réserve dans les cieux, à vous que sa puissance garde par la foi, en vue du salut prêt à être révélé au moment de la fin. Débordez de joie, même s'il faut que, maintenant, vous soyez attristés pour un peu de temps par des épreuves de toute sorte. L'or lui-même, qui pourrait être détruit, est pourtant éprouvé par le feu; de même votre foi, beaucoup plus précieuse que l'or, est mise à l'épreuve afin de prouver sa valeur. C'est ainsi que vous recevrez louange, gloire et honneur quand Jésus Christ se révèlera. Vous l'aimez, même sans l'avoir vu; vous mettez votre foi en lui, même sans le voir encore; c'est pourquoi vous débordez d'une joie inexprimable, déjà glorieuse, car vous atteignez le but de votre foi: le salut de votre être! Les prophètes ont fait des recherches et des études sérieuses au sujet de ce salut, et ils ont prophétisé à propos du don que Dieu avait préparé pour vous. Ils s'efforçaient de découvrir à quelle époque, et à quelles circonstances, se rapportaient les indications données par l'Esprit du Christ; car cet Esprit, présent en eux, annonçait d'avance les souffrances que le Christ devait subir et la gloire qui serait la sienne ensuite. Dieu révéla aux prophètes que ce n'était pas pour eux-mêmes mais pour vous qu'ils assuraient ce service. Car ces choses vous ont été annoncées maintenant par les prédicateurs de la bonne nouvelle. Ils en ont parlé avec la puissance de l'Esprit saint envoyé des cieux; les anges eux-mêmes désirent y plonger leur regard. C'est pourquoi tenez-vous prêts à agir, gardez votre intelligence en éveil. Mettez votre espérance tout entière dans le don qui vous sera accordé quand Jésus Christ se révélera. Obéissez à Dieu et ne vous conformez pas aux mauvais désirs que vous aviez autrefois, quand vous étiez encore ignorants. Mais soyez saints dans toute votre conduite, tout comme Dieu qui vous a appelés est saint. En effet, l'Écriture déclare: « Vous serez saints, car je suis saint. » Dans vos prières, vous donnez le nom de Père à Dieu qui juge de manière équitable, selon ce que chaque personne a fait; c'est pourquoi, durant le temps qu'il vous reste à séjourner sur la terre, que votre conduite témoigne du respect que vous avez pour lui. Vous savez, en effet, à quel prix vous avez été délivrés de la manière de vivre que vos ancêtres vous avaient transmise et qui ne menait à rien. Ce ne fut pas au moyen de choses périssables, comme l'argent ou l'or; non, vous avez été délivrés par le sang précieux du Christ, comme celui d'un agneau sans défaut et sans tache. Dieu l'avait désigné pour cela, avant même la création du monde, et c'est pour vous qu'il l'a manifesté dans ces temps qui sont les derniers. Par lui, vous croyez en Dieu qui l'a ressuscité d'entre les morts et qui lui a donné la gloire; ainsi vous pouvez placer votre foi et votre espérance en Dieu. Vous vous êtes purifiés en obéissant à la vérité, pour vous aimer sans hypocrisie comme des frères et des sœurs. Aimez-vous donc ardemment les uns les autres, d'un cœur pur. En effet, vous êtes nés de nouveau, non d'une semence périssable, mais grâce à une semence impérissable, grâce à la parole de Dieu qui est vivante et qui demeure à jamais. Car il est écrit: « Tout être humain est comme l'herbe, et toute sa gloire comme la fleur des champs; l'herbe sèche et la fleur tombe, mais la parole du Seigneur demeure pour toujours. » Or, cette parole est celle de la bonne nouvelle qui vous a été annoncée. Rejetez donc toute forme de méchanceté, toute ruse, ainsi que l'hypocrisie, la jalousie et les calomnies. Comme des enfants nouveau-nés, désirez avec ardeur le lait pur de la parole de Dieu, afin qu'en le buvant vous grandissiez jusqu'au salut. En effet, « vous avez goûté combien le Seigneur est bon. » Approchez-vous du Seigneur, la pierre vivante rejetée par les êtres humains, mais choisie et précieuse aux yeux de Dieu. Laissez-vous bâtir, vous aussi, comme des pierres vivantes, pour construire un temple spirituel. Vous y formerez une communauté de prêtres appartenant à Dieu, vous lui offrirez des sacrifices spirituels, qu'il accueillera avec bienveillance par Jésus Christ. Car il dit dans l'Écriture: « Voici que je place en Sion une pierre d'angle; je l'ai choisie, elle est précieuse, et celui qui met sa foi en elle ne sera jamais déçu. » Cette pierre est d'une grande valeur pour vous, les croyants; mais pour les incroyants, comme le dit l'Écriture: « La pierre que les bâtisseurs ont rejetée est devenue la pierre d'angle. » Et ailleurs, il est dit encore: « C'est une pierre qui fait trébucher, un rocher qui fait tomber. » Ces personnes trébuchent parce qu'elles refusent d'obéir à la parole de Dieu, et c'est ce qui devait leur arriver. Mais vous, vous êtes la lignée choisie, la communauté royale de prêtres, la nation qui appartient à Dieu, le peuple qu'il a fait sien. Il vous a appelés à passer de l'obscurité à son admirable lumière, afin que vous alliez annoncer ses œuvres magnifiques. Autrefois, vous n'étiez pas un peuple, maintenant vous êtes peuple de Dieu; autrefois, vous étiez privés de bonté, mais maintenant la bonté de Dieu vous a été accordée. Je vous y encourage, très chers amis, vous qui êtes des immigrés, des gens de passage sur cette terre: tenez-vous à l'écart des penchants mauvais qui font la guerre à votre être. Ayez une bonne conduite parmi les païens; ainsi, même s'ils vous calomnient en vous traitant de malfaiteurs, ils seront obligés de reconnaître le bien que vous faites et de remercier Dieu le jour où il viendra. Soyez soumis, à cause du Seigneur, à toute autorité humaine: à l'empereur, qui a le pouvoir suprême, et aux gouverneurs, envoyés par lui pour punir les malfaiteurs et pour louer ceux qui font le bien. En effet, ce que Dieu veut, c'est qu'en pratiquant le bien, vous réduisiez au silence les gens ignorants et stupides. Conduisez-vous comme des personnes libres; cependant, n'utilisez pas votre liberté comme un voile pour couvrir la malveillance, agissez plutôt comme des personnes qui sont au service de Dieu. Respectez tous les êtres humains, aimez vos frères et vos sœurs en la foi, reconnaissez l'autorité de Dieu, respectez donc aussi l'empereur. Serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec un entier respect, non seulement à ceux qui sont bons et bienveillants, mais aussi à ceux qui sont malfaisants. Car c'est une grâce si on supporte les peines que l'on souffre injustement en étant conscients que Dieu est avec nous. En effet, quel mérite y a-t-il à supporter les coups si vous les recevez pour avoir commis une faute? Mais si vous avez à souffrir lorsque vous agissez bien, et que vous le supportez, c'est une grâce aux yeux de Dieu. C'est à cela qu'il vous a appelés, car Christ lui-même a souffert pour vous; il vous a laissé un modèle, afin que vous suiviez ses traces. Il n'a pas commis de péché; aucune parole de ruse n'est jamais sortie de sa bouche. Quand on l'a insulté, il n'a pas répondu par l'insulte; quand on l'a fait souffrir, il n'a menacé personne, il s'en est remis à Dieu qui juge avec justice. Il a porté lui-même nos péchés, dans son propre corps, sur la croix, afin que, morts aux péchés, nous vivions une vie conforme à sa volonté. C'est par ses blessures que vous avez été guéris. Car vous étiez comme des moutons égarés, mais maintenant vous avez été ramenés à celui qui est votre berger et qui veille sur vous. Vous de même, femmes, soyez soumises à votre mari, afin que même si quelques-uns d'entre eux résistent à la parole de Dieu, ils soient gagnés à la foi par votre comportement. Des paroles ne seront même pas nécessaires: il leur suffira de voir combien votre conduite est pure et respectueuse. Ne cherchez pas à vous mettre en valeur par des moyens extérieurs: cheveux tressés, colliers d'or ou vêtements élégants. Recherchez plutôt la beauté de l'être intérieur, la parure d'un esprit doux et paisible, qui est sans prix aux yeux de Dieu, et impérissable. Telle était la parure des femmes croyantes d'autrefois qui espéraient en Dieu. Elles étaient soumises à leur mari, comme, par exemple, Sara qui obéissait à Abraham et l'appelait « Mon maître ». Vous êtes vraiment ses filles si vous faites le bien, sans vous laisser effrayer par rien. Vous de même, maris, vivez avec votre femme en tenant compte du fait qu'elle est plus fragile; traitez-la avec respect, car elle doit partager, au même titre que vous, l'héritage de la vie comme don de Dieu. Agissez ainsi, afin que rien ne fasse obstacle à vos prières. Enfin, ayez tous les mêmes dispositions d'esprit et les mêmes sentiments; aimez-vous comme des frères et des sœurs, avec affection, soyez bienveillants et humbles les uns à l'égard des autres. Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l'insulte pour l'insulte. Au contraire, réagissez en bénissant, car c'est une bénédiction que Dieu a promis de vous accorder en héritage quand il vous a appelés. En effet, voici ce qui est écrit: « Celui qui veut aimer la vie et connaître des jours heureux, qu'il se garde de médire, qu'il se garde de prononcer des paroles de ruse. Qu'il se détourne du mal, qu'il pratique le bien et qu'il recherche la paix avec persévérance. Car le Seigneur a les yeux fixés sur les personnes qui sont justes, prêt à écouter leurs prières; mais le Seigneur s'oppose à celles qui font le mal. » Qui vous fera du mal si vous êtes pleins de zèle pour le bien? Même si vous aviez à souffrir parce que vous faites ce qui est juste, vous êtes heureux! N'ayez aucune crainte des autres et ne vous laissez pas troubler. Mais reconnaissez et honorez dans vos cœurs le Christ comme Seigneur. Tenez-vous toujours prêts à vous défendre face à tous ceux qui vous demandent de rendre compte de l'espérance qui est en vous. Mais faites-le avec douceur et respect! Ayez une conscience pure, afin que ceux qui insultent votre bonne conduite de chrétiens aient à rougir de leurs calomnies. Car il vaut mieux souffrir en faisant le bien, si telle est la volonté de Dieu, plutôt qu'en faisant le mal. En effet, le Christ lui-même a souffert à cause des péchés des humains, une fois pour toutes, lui l'innocent, pour des coupables, afin de vous amener à Dieu. Il a été mis à mort dans son corps humain, mais il a été rendu à la vie par l'Esprit saint. Par la puissance de cet Esprit, il est même allé proclamer la bonne nouvelle aux esprits emprisonnés; ce sont ceux qui, autrefois, ont résisté à Dieu, quand celui-ci attendait avec patience, à l'époque où Noé construisait l'arche. Un petit nombre de personnes, huit en tout, sont entrées dans l'arche et ont été sauvées à travers l'eau. Ces événements étaient l'image du baptême: celui-ci ne consiste pas à laver la saleté corporelle, mais à demander à Dieu une bonne conscience. Et c'est ainsi que vous êtes sauvés maintenant, vous aussi grâce à la résurrection de Jésus Christ; celui-ci est allé au ciel et il se tient à la droite de Dieu, où les anges et les autres autorités et puissances célestes lui sont soumis. Puisque le Christ a souffert dans son corps, vous aussi armez-vous de la même façon de voir: celui qui a souffert dans son corps en a fini avec le péché. Dès maintenant, vous devez donc vivre le reste de votre vie terrestre selon la volonté de Dieu et non selon les désirs humains. En effet, vous avez passé autrefois suffisamment de temps à faire ce qui plaît aux païens. Vous avez vécu dans la débauche, les mauvais désirs, les soûleries, les orgies, les beuveries et le culte interdit des idoles. Et maintenant, les païens trouvent étrange que vous ne vous livriez plus avec eux aux débordements d'un comportement malfaisant, et ils vous insultent! Mais ils auront à rendre compte de leurs actes à Dieu qui se tient prêt à juger les vivants et les morts. Voilà pourquoi la bonne nouvelle a été annoncée, même aux morts: ainsi, bien que jugés quant à leur existence terrestre, comme tous les humains, ils ont maintenant la possibilité, grâce à l'Esprit, de vivre une vie selon Dieu. La fin de toutes choses est proche. Vivez donc d'une manière raisonnable et gardez l'esprit éveillé afin de pouvoir prier. Avant tout, aimez-vous ardemment les uns les autres, car l'amour apporte le pardon d'un grand nombre de péchés. Soyez hospitaliers les uns à l'égard des autres, sans mauvaise humeur. Que chacun de vous mette au service des autres le don particulier qu'il a reçu de Dieu. Vous serez ainsi de bons administrateurs de la grâce infiniment variée de Dieu. Que la personne qui a le don de la parole transmette les paroles de Dieu; que celle qui a le don de servir l'utilise avec la force que Dieu lui accorde: il faut qu'en toutes choses gloire soit rendue à Dieu, par Jésus Christ à qui appartiennent la gloire et la puissance pour toujours! Amen. Très chers amis, ne trouvez pas étrange d'être en plein feu de l'épreuve, comme s'il vous arrivait quelque chose d'étrange. Réjouissez-vous plutôt d'avoir part aux souffrances du Christ, afin que, quand il révélera sa gloire, vous débordiez également de joie. Si l'on vous insulte à cause du nom du Christ, heureux êtes-vous, car l'Esprit de Dieu à qui appartient la gloire repose sur vous. Qu'aucun d'entre vous n'ait à souffrir comme meurtrier, voleur ou malfaiteur, ou pour s'être mêlé des affaires d'autrui. Mais si quelqu'un souffre parce qu'il est chrétien qu'il n'en ait pas honte; qu'il remercie plutôt Dieu de pouvoir porter ce nom. Le moment est arrivé où le jugement commence, et ceux qui appartiennent à la maison de Dieu sont jugés d'abord. Or, si le jugement débute par nous, comment sera-ce à la fin, lorsqu'il frappera ceux qui résistent à la bonne nouvelle de Dieu? Comme l'Écriture le déclare: « Si le juste n'est sauvé que difficilement, qu'en sera-t-il du méchant et du pécheur? » Ainsi, que ceux qui souffrent selon la volonté de Dieu se remettent eux-mêmes entre les mains du créateur, lui qui est fidèle, tout en continuant à faire le bien. J'encourage maintenant ceux qui, parmi vous, sont anciens d'Église. Je suis ancien moi aussi; je suis témoin des souffrances du Christ et j'aurai part à la gloire qui va être révélée. Voici ce que je leur demande: prenez soin, comme des bergers, du troupeau que Dieu vous a confié; veillez sur lui non par obligation, mais de bon cœur, comme Dieu le désire. Agissez non par désir de vous enrichir, mais avec ardeur. Ne cherchez pas à dominer ceux qui ont été confiés à votre garde, mais soyez des modèles pour le troupeau. Et quand le chef des bergers paraîtra, vous recevrez la couronne glorieuse qui ne perdra jamais son éclat. De même, jeunes gens, soyez soumis à ceux qui sont plus âgés que vous. Et vous tous, revêtez-vous d'humilité dans vos rapports les uns avec les autres, car l'Écriture déclare: « Dieu s'oppose aux orgueilleux, mais il traite les humbles avec bienveillance. » Courbez-vous donc humblement sous la main puissante de Dieu, afin qu'il vous élève au moment qu'il a fixé. Déchargez-vous sur lui de tous vos soucis, car il prend soin de vous. Soyez lucides, veillez! Car votre ennemi, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant quelqu'un à dévorer. Résistez-lui en demeurant fermes dans la foi. Rappelez-vous que vos frères et vos sœurs, dans le monde entier, endurent les mêmes souffrances. Vous aurez à souffrir encore un peu de temps. Mais Dieu, source de toute grâce, vous a appelés à participer à sa gloire éternelle dans l'union avec Jésus Christ; lui-même vous perfectionnera, vous affermira, vous fortifiera et vous établira sur de solides fondations. À lui soit la puissance pour toujours! Amen. Je vous ai écrit cette courte lettre avec l'aide de Sylvain que je considère comme un frère fidèle. Je l'ai fait pour vous encourager et pour attester que c'est à la véritable grâce de Dieu que vous êtes attachés. La communauté qui est ici, à Babylone, et que Dieu a choisie comme vous, vous adresse ses salutations, ainsi que Marc, mon enfant. Saluez-vous les uns les autres avec affection, comme des frères et des sœurs. Que la paix vous soit donnée à vous tous qui appartenez au Christ! De la part de Simon Pierre, apôtre qui est au service de Jésus Christ. À ceux qui ont reçu en partage une foi aussi précieuse que la nôtre, grâce à la justice de notre Dieu et du sauveur Jésus Christ: Que la grâce et la paix vous soient données en abondance, par la vraie connaissance de Dieu et de Jésus notre Seigneur! Par sa puissance divine, le Seigneur nous a fait don de tout ce qui permet de vivre dans l'attachement à Dieu; il nous a fait connaître celui qui nous a appelés par sa propre gloire et sa propre grandeur. Ainsi, il nous a accordé les biens précieux et si importants qu'il avait promis, afin que grâce à eux, le dos tourné à la destruction que les mauvais désirs provoquent dans le monde, vous ayez part à la vie divine. Pour cette raison même, faites tous vos efforts pour enrichir votre foi d'une excellente conduite et votre excellente conduite de la connaissance de Dieu; à votre connaissance de Dieu ajoutez la maîtrise de soi, à votre maîtrise de soi la persévérance, et à votre persévérance ajoutez l'attachement à Dieu; enfin, à votre attachement à Dieu ajoutez l'affection fraternelle, et à votre affection fraternelle, l'amour. En effet, si vous avez ces qualités et si vous les développez, elles vous pousseront à agir et vous feront progresser dans la connaissance de notre Seigneur Jésus Christ. Mais la personne qui ne les possède pas a la vue si courte qu'elle en devient aveugle; elle oublie qu'elle a été purifiée de ses péchés d'autrefois. Frères et sœurs, efforcez-vous donc encore plus de consolider l'appel que Dieu vous a adressé et le choix qu'il a fait de vous; si vous faites cela, vous n'abandonnerez jamais votre foi. Car c'est ainsi que vous sera largement accordée l'entrée dans le règne éternel de notre Seigneur et sauveur Jésus Christ. Voilà pourquoi j'ai bien l'intention de toujours vous rappeler ces choses, bien que vous les connaissiez déjà et que vous restiez fermement attachés à la vérité que vous avez reçue. Mais j'estime juste de vous tenir en éveil par mes rappels, tant que je suis encore dans ce corps mortel. Car je sais que l'heure de quitter ce corps vient bien vite, comme notre Seigneur Jésus Christ me l'a révélé. Je ferai donc en sorte que, même après mon départ, vous puissiez toujours vous rappeler tout cela. En effet, ce n'est pas avec des légendes habilement imaginées que nous vous avons fait connaître la venue avec puissance de notre Seigneur Jésus Christ: c'est de nos propres yeux que nous avons vu sa grandeur! Il a reçu, de la part de Dieu le Père, honneur et gloire, quand une voix, portée par la gloire majestueuse, lui parvint: « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je mets toute ma joie. » Cette voix, nous l'avons entendue nous-mêmes qui venait du ciel, lorsque nous étions avec lui sur la montagne sainte. Ainsi, nous considérons comme plus solide encore la parole des prophètes. Vous ferez bien d'y prêter attention: elle est pareille à une lampe qui brille dans un lieu obscur, jusqu'à ce que le jour paraisse et que l'étoile du matin se lève dans vos cœurs. Avant tout, sachez bien ceci: personne ne peut interpréter de lui-même une prophétie de l'Écriture. Car aucune prophétie n'a jamais relevé de la seule volonté humaine, mais c'est parce que l'Esprit saint les portait que des personnes ont parlé de la part de Dieu. Comme il y eut des faux prophètes autrefois dans le peuple d'Israël, il y aura de faux enseignants parmi vous. Ils introduiront sournoisement des doctrines qui mèneront à votre perte et ils renieront le maître qui les a sauvés; cela les mènera sans tarder à leur perte. Beaucoup de personnes les suivront dans leurs actions honteuses et, à cause d'eux, on fera insulte au chemin de la vérité. Par amour de l'argent, ces faux enseignants vous exploiteront au moyen de paroles artificielles. Mais en ce qui les concerne, depuis longtemps déjà, leur jugement est en cours et leur perte ne se fera pas attendre! En effet, Dieu n'a pas épargné les anges qui avaient péché, mais il les a précipités dans l'enfer, où ils sont gardés enchaînés dans l'obscurité pour le jour du jugement. Il n'a pas épargné non plus le monde ancien; mais lorsqu'il a déversé le déluge sur ce monde plein d'êtres pécheurs, il a sauvé Noé, qui proclamait ce qui est juste, lui le huitième avec sept autres personnes. De même, Dieu a condamné à l'anéantissement les villes de Sodome et de Gomorrhe; il les a réduites en cendres, donnant par là un exemple de ce qui allait arriver à tous les pécheurs. En revanche, il a délivré Loth, un homme juste, affligé par les actions honteuses de ses contemporains qui n'avaient aucun respect pour Dieu. Car ce juste, qui vivait au milieu d'eux, voyait et entendait tout ce qu'ils faisaient jour après jour; leur comportement au mépris de la Loi tourmentait son cœur d'homme juste. Ainsi, le Seigneur sait délivrer de l'épreuve les personnes qui lui sont attachées, et tenir en réserve ceux qui font le mal pour les punir au jour du jugement; il punira surtout ceux qui suivent leurs propres penchants impurs et qui méprisent l'autorité de Dieu. Ces faux enseignants sont insolents et arrogants, ils n'ont pas peur d'insulter les êtres glorieux du ciel. Même les anges, qui sont pourtant supérieurs en force et en puissance, ne portent pas d'accusation insultante contre ceux-ci devant le Seigneur. Mais ces gens-là agissent par instinct, comme des animaux sans intelligence, faits pour être capturés et exterminés; ils insultent ce qu'ils ne connaissent pas. Ils pourriront comme pourrissent les bêtes; ils seront ainsi payés en retour de tout le mal qu'ils auront fait. Ils trouvent leur plaisir à satisfaire leurs mauvais désirs en plein jour; ils déshonorent et tournent en dérision les repas fraternels où ils font la fête avec vous. Leurs yeux sont pleins du désir de commettre l'adultère; ils n'en ont jamais assez de pécher. Ils prennent au piège les personnes instables. Leur cœur est expert dans la course au gain. La malédiction de Dieu est sur eux! Ayant quitté le droit chemin, ils se sont égarés et ils ont suivi la même voie que Balaam, fils de Bosor. Celui-ci aima l'argent qu'on lui offrait pour faire le mal, mais il reçut des reproches pour avoir désobéi à la Loi. En effet, une ânesse muette se mit à parler, en prenant une voix humaine, et elle arrêta la folie du prophète. Ces gens sont comme des sources qui ne donnent plus d'eau, comme des nuages chassés par la tempête; une place leur est réservée dans la nuit la plus sombre. Ils font des discours à la fois enflés et vides de sens; ils se servent de leurs désirs les plus honteux pour prendre au piège ceux qui viennent à peine d'échapper à l'influence de personnes qui vivent dans l'erreur. Ils leur promettent la liberté, alors qu'ils sont eux-mêmes esclaves d'habitudes destructrices, car chacun est esclave de ce qui le domine. En effet, il y a ceux qui ont échappé aux mauvaises influences du monde, grâce à la connaissance de notre Seigneur et sauveur Jésus Christ; mais s'ils se laissent ensuite reprendre et dominer par ces influences, ils se trouvent finalement dans un état pire qu'au début. Il aurait mieux valu pour eux ne pas avoir connu le juste chemin que de l'avoir connu et de se détourner ensuite du saint commandement qui leur avait été transmis. Il leur est arrivé ce que le proverbe dit très à propos: « Le chien retourne à son propre vomi » ou: « Le cochon, à peine lavé, va de nouveau se rouler dans la boue. » Très chers amis, voici déjà la seconde lettre que je vous écris. Dans l'une et l'autre, j'ai voulu éveiller en vous une claire vision des choses, par tout ce que je vous rappelle. Je désire que vous vous souveniez des paroles prononcées à l'avance par les prophètes de Dieu et du commandement du Seigneur et sauveur, transmis par vos apôtres. Sachez avant tout ceci: dans les derniers jours viendront des gens moqueurs menés par leurs mauvais penchants. Ils diront avec moquerie: « Il a promis de venir, n'est-ce pas? Eh bien, où est-il? Nos pères sont déjà morts, mais tout demeure dans le même état que depuis la création du monde! » Ils oublient volontairement ceci: il y a longtemps, Dieu a créé les cieux et la terre par sa parole. La terre a surgi de l'eau et elle a été établie au milieu de l'eau, et c'est ainsi que lorsque l'eau du déluge l'a submergé, le monde ancien a disparu. En ce qui concerne les cieux et la terre actuels, la même parole de Dieu les tient en réserve pour le feu qui les détruira le jour du jugement lorsque les pécheurs iront à leur perte. Mais il est une chose que vous ne devez pas oublier, très chers amis: c'est que, pour le Seigneur, un jour est comme mille ans et mille ans sont comme un jour. Le Seigneur ne tarde pas à réaliser sa promesse, comme certains le pensent. Mais il fait preuve de patience envers vous, car il refuse que même un seul coure à sa perte; au contraire, il veut que tous aient l'occasion de changer de vie. Cependant, le jour du Seigneur viendra, comme vient un voleur. En ce jour-là, les cieux disparaîtront avec fracas, les éléments embrasés seront détruits, la terre avec tout ce qu'elle contient sera mise à découvert pour le jugement. Puisque tout va disparaître de cette façon, veillez d'autant plus à votre comportement! Que votre conduite soit tout entière conforme à ce que Dieu veut, pour attendre et hâter la venue du jour du Seigneur. En ce jour-là, les cieux enflammés seront dissous et les éléments embrasés se fondront dans la chaleur des flammes. Mais ce que nous attendons, selon ce que Dieu a promis, ce sont de nouveaux cieux et une nouvelle terre, où la justice habitera. C'est pourquoi, très chers amis, en attendant ce jour, faites tous vos efforts pour être purs et irréprochables aux yeux de Dieu, et pour être en paix avec lui. Considérez que la patience de notre Seigneur vous offre l'occasion d'être sauvés, ainsi que Paul, notre très cher frère, vous l'a écrit avec la sagesse que Dieu lui a donnée. C'est ce qu'il a écrit dans toutes les lettres où il parle de ce sujet. Il s'y trouve des passages difficiles à comprendre; des gens ignorants et instables en tordent le sens, comme ils le font d'ailleurs avec d'autres parties des Écritures. Ils vont ainsi à leur propre perte. Eh bien, mes très chers amis, vous êtes maintenant avertis. Prenez donc garde, ne vous laissez pas égarer par les erreurs de gens sans repères, et n'allez pas tomber de la position stable qui est la vôtre. Mais continuez à progresser dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et sauveur Jésus Christ. À lui soit la gloire, maintenant et pour toujours! Amen. La parole qui donne la vie existe depuis le commencement. Nous l'avons entendue. Nous l'avons vue de nos propres yeux. Nous l'avons observée. Et nos mains l'ont touchée. Cette vie s'est manifestée et nous l'avons vue! Nous en sommes témoins et nous vous annonçons la vie éternelle qui était auprès du Père et qui s'est manifestée à nous. Ce que nous avons vu et entendu, c'est à vous que nous l'annonçons aussi; ainsi vous serez comme nous dans la communion que nous avons avec le Père et avec son Fils Jésus Christ. Et nous, nous écrivons ceci afin que notre joie soit complète! Voici le message que nous avons entendu de Jésus Christ et que nous vous annonçons: Dieu est lumière et il n'y a aucune obscurité en lui. Si nous prétendons être en communion avec lui, alors que nous vivons dans l'obscurité, nous sommes menteurs, nous n'agissons pas selon la vérité. Mais si nous vivons dans la lumière, comme Dieu lui-même est dans la lumière, alors nous sommes en communion les uns avec les autres. Et Jésus, son Fils qui a versé son sang, nous purifie de tout péché. Si nous prétendons être sans péché, nous nous trompons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous. Mais si nous reconnaissons nos péchés, nous pouvons avoir confiance en Dieu, car il est juste: il pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout mal. Si nous prétendons que nous n'avons pas commis de péché, nous faisons de Dieu un menteur et sa parole n'est pas en nous. Mes enfants, je vous écris ceci afin que vous ne commettiez pas de péché. Mais si l'on vient à en commettre, nous avons quelqu'un qui nous vient en aide auprès du Père: Jésus Christ, le juste. Car Jésus Christ s'est offert en sacrifice pour le pardon de nos péchés, et non seulement les nôtres, mais aussi les péchés du monde entier. Nous avons la certitude que nous connaissons Dieu si nous obéissons à ses commandements. Si quelqu'un dit: « Je le connais », mais qu'il n'obéit pas à ses commandements, c'est un menteur et la vérité n'est pas en lui. Par contre, si une personne obéit à sa parole, l'amour de Dieu est véritablement parfait en elle. Voilà comment nous pouvons avoir la certitude d'être unis à Dieu. Celui qui déclare demeurer uni à lui doit vivre comme Jésus a vécu. Très chers amis, ce n'est pas un commandement nouveau que je vous écris; c'est le commandement ancien que vous avez reçu depuis le commencement. Ce commandement ancien est le message que vous avez déjà entendu. Pourtant, c'est un commandement nouveau que je vous écris. C'est vrai pour Jésus Christ comme pour vous, puisque l'obscurité s'en va et que la véritable lumière brille déjà. Celui qui prétend vivre dans la lumière, tout en haïssant son frère ou sa sœur, se trouve encore dans l'obscurité. Celui qui aime son frère ou sa sœur demeure dans la lumière, et ainsi il n'y a rien en lui qui puisse le détourner de la foi. Mais celui qui a de la haine pour son frère ou pour sa sœur se trouve dans l'obscurité; il marche dans l'obscurité sans savoir où il va, parce que l'obscurité l'a rendu aveugle. Je vous écris, mes enfants, parce que vos péchés sont pardonnés grâce au nom de Jésus Christ. Je vous écris, parents, parce que vous connaissez celui qui existe depuis le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous avez vaincu le Mauvais. Je vous écris, mes amis, parce que vous connaissez le Père. Je vous écris, parents, parce que vous connaissez celui qui existe depuis le commencement. Je vous écris, jeunes gens, parce que vous êtes forts: la parole de Dieu demeure en vous et vous avez vaincu le Mauvais. N'aimez pas le monde, ni rien de ce qui est mondain. Si quelqu'un aime le monde, il n'est pas motivé par l'amour du Père. En effet, ce qui est mondain, c'est de vivre en fonction de ses désirs mauvais ou de vouloir tout ce que l'on voit et de se vanter de tout ce que l'on a. Tout cela vient non pas du Père, mais du monde. Le monde est en voie de disparition, ainsi que ses motivations; mais la personne qui fait la volonté de Dieu vit pour toujours. Mes amis, c'est la dernière heure! Vous avez entendu dire que l'adversaire du Christ va venir; or, maintenant, de nombreux adversaires du Christ sont là. Nous savons donc que c'est la dernière heure. Ces gens nous ont quittés, mais ils n'étaient pas vraiment des nôtres; en effet, s'ils avaient été des nôtres, ils seraient restés avec nous. Mais ils nous ont quittés afin qu'il soit évident qu'aucun d'eux n'était vraiment des nôtres. Quant à vous, vous avez reçu une onction de la part de celui qui est saint, de sorte que vous avez tous la connaissance. Donc, si je vous écris, ce n'est pas parce que vous ne connaissez pas la vérité, mais c'est bien parce que vous la connaissez; vous savez aussi qu'aucun mensonge ne provient de la vérité. Qui est alors le menteur? C'est celui qui déclare que Jésus n'est pas le Christ. Celui-là est l'adversaire du Christ: il rejette à la fois le Père et le Fils. En effet, celui qui rejette le Fils n'a pas non plus le Père; celui qui reconnaît le Fils a également le Père. C'est pourquoi ce que vous avez entendu depuis le commencement gardez-le bien en vous. Si vous gardez en vous ce que vous avez entendu depuis le commencement vous demeurerez vous aussi unis au Fils et au Père. Et voici ce que le Christ nous a promis: la vie éternelle. Je tenais à vous écrire ceci au sujet des personnes qui cherchent à vous égarer. Quant à vous, l'onction que vous avez reçue du Christ demeure en vous; vous n'avez donc pas besoin qu'on vous instruise. En effet, l'onction de l'Esprit vous enseigne tout: elle dit la vérité et elle ne ment pas. C'est pourquoi faites ce qu'elle vous a enseigné: demeurez unis au Christ! Oui, mes enfants, demeurez unis au Christ, afin que nous soyons pleins d'assurance quand il paraîtra et que nous n'ayons pas à rougir de honte devant lui le jour où il viendra. Vous savez que le Christ est juste; par conséquent, vous devez aussi savoir que toute personne qui fait ce qui est juste est enfant de Dieu. Voyez à quel point le Père nous a aimés: nous sommes appelés enfants de Dieu, et nous le sommes réellement! Si le monde ne nous connaît pas, c'est parce qu'il n'a pas connu Dieu. Très chers amis, nous sommes maintenant enfants de Dieu, mais ce que nous deviendrons n'est pas encore clairement révélé. Cependant, nous savons que quand le Christ paraîtra, nous deviendrons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu'il est. Toute personne qui place son espérance en lui se rend pure, comme Jésus Christ lui-même est pur. Celui qui pèche rejette la loi de Dieu, car pécher c'est rejeter la Loi. Vous le savez, Jésus Christ est apparu pour enlever les péchés et il est sans péché. Ainsi, celui qui demeure uni à lui cesse de pécher; mais celui qui continue à pécher prouve par là qu'il ne l'a pas vu et qu'il ne l'a pas connu. Mes enfants, ne vous laissez égarer par personne! Celui qui fait ce qui est juste est lui-même juste, comme Jésus Christ est juste. Celui qui continue à pécher appartient au diable, car le diable a péché depuis le commencement. Le Fils de Dieu est apparu précisément pour détruire les œuvres du diable. Toute personne devenue enfant de Dieu cesse de pécher, car ce que Dieu a semé reste en elle; elle ne peut pas continuer à pécher puisque Dieu est son père. Voici ce qui distingue clairement les enfants de Dieu des enfants du diable: une personne qui ne fait pas ce qui est juste, ou qui n'aime pas son frère ou sa sœur, n'appartient pas à Dieu. En effet, voici le message que vous avez entendu depuis le commencement: aimons-nous les uns les autres! Ne faisons pas comme Caïn: il appartenait au Mauvais et il tua son frère. Et pourquoi le tua-t-il? Parce que les actions de Caïn étaient mauvaises, tandis que celles de son frère étaient justes. Ne vous étonnez pas, frères et sœurs, si les gens de ce monde vous haïssent. Quant à nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie parce que nous aimons les frères et les sœurs. Celui qui n'aime pas reste du côté de la mort. Quiconque a de la haine pour son frère ou sa sœur est un meurtrier. Or vous savez qu'aucun meurtrier n'a de place en lui pour accueillir la vie éternelle. Voici comment nous savons ce qu'est l'amour: Jésus Christ a donné sa vie pour nous. Nous aussi, nous devons donner notre vie pour nos frères et nos sœurs. Si quelqu'un a les moyens de vivre et voit son frère ou sa sœur dans le besoin mais lui ferme son cœur, comment peut-il prétendre qu'il aime Dieu? Mes enfants, n'aimons pas seulement en paroles, avec de beaux discours; faisons preuve d'un véritable amour qui se manifeste par des actes! Voilà comment nous saurons que nous appartenons à la vérité. Voilà comment notre cœur pourra se sentir rassuré devant Dieu. En effet, même si notre cœur nous accuse, nous savons que Dieu est plus grand que notre cœur et qu'il connaît tout. Et si, très chers amis, notre cœur ne nous accuse pas, nous avons de l'assurance devant Dieu! Ce que nous lui demandons, nous le recevons de lui, parce que nous obéissons à ses commandements et que nous faisons ce qui lui plaît. Voici ce qu'il nous commande: c'est que nous croyions au nom de son Fils Jésus Christ et que nous nous aimions les uns les autres, comme le Christ nous l'a ordonné. Celui qui obéit aux commandements de Dieu demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Voici comment nous savons que Dieu demeure en nous: c'est grâce à son Esprit qu'il nous a donné. Très chers amis, ne croyez pas tous ceux qui prétendent avoir l'Esprit, mais mettez-les à l'épreuve pour vérifier si l'esprit qu'ils ont vient de Dieu. En effet, de nombreux faux prophètes se sont répandus dans le monde. Voici comment vous pouvez savoir s'il s'agit de l'Esprit de Dieu: toute personne qui reconnaît que Jésus Christ est réellement devenu homme a l'Esprit de Dieu. Mais toute personne qui refuse de reconnaître Jésus n'a pas l'Esprit de Dieu, mais celui de l'adversaire du Christ: vous avez appris que celui-ci allait venir et, maintenant, il est déjà dans le monde. Mais vous, mes enfants, vous appartenez à Dieu et vous avez vaincu ces faux prophètes; car l'Esprit qui agit en vous est plus puissant que l'esprit qui domine le monde. Ces gens appartiennent au monde. Ils parlent donc à la manière du monde et le monde les écoute. Mais nous, nous appartenons à Dieu. Celui qui connaît Dieu nous écoute; celui qui n'appartient pas à Dieu ne nous écoute pas. C'est ainsi que nous savons où est l'Esprit qui révèle la vérité et où est l'esprit qui égare. Très chers amis, aimons-nous les uns les autres, car l'amour vient de Dieu. Toute personne qui aime est enfant de Dieu et connaît Dieu. Celui qui n'aime pas ne connaît pas Dieu, car Dieu est amour. Voici comment Dieu a manifesté son amour pour nous: il a envoyé son Fils unique dans le monde, afin que nous ayons la vie par lui. Et voici en quoi consiste l'amour: ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés; il a envoyé son Fils qui s'est offert en sacrifice pour le pardon de nos péchés. Très chers amis, si c'est ainsi que Dieu nous a aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres! Personne n'a jamais vu Dieu. Or, si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous et son amour se manifeste parfaitement en nous. Voici comment nous savons que nous demeurons en Dieu et qu'il demeure en nous: il nous a donné son Esprit. Et nous avons vu et nous témoignons que le Père a envoyé son Fils pour être le sauveur du monde. Si une personne reconnaît que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en elle et elle demeure en Dieu. Et nous, nous savons et nous croyons que Dieu nous aime. Dieu est amour; celui qui demeure dans l'amour demeure en Dieu et Dieu demeure en lui. Ce que vise l'amour parfait pour nous, c'est que nous soyons pleins d'assurance au jour du jugement; nous le serons parce que notre vie dans ce monde est semblable à celle de Jésus Christ. Il n'y a pas de crainte dans l'amour; l'amour parfait exclut la crainte. On craint quand on attend une punition et donc, celui qui craint n'aime pas de façon parfaite. Quant à nous, nous aimons parce que Dieu nous a aimés le premier. Si quelqu'un dit: « J'aime Dieu », et qu'il a de la haine envers son frère ou sa sœur, c'est un menteur. En effet, s'il n'aime pas son frère ou sa sœur qu'il voit, il ne peut pas aimer Dieu qu'il ne voit pas. Voici donc le commandement qu'il nous a donné: celui qui aime Dieu doit aussi aimer son frère ou sa sœur. Tous ceux qui croient que Jésus est le Christ sont enfants de Dieu; et ceux qui aiment le Père, lui qui fait naître, aiment aussi celui qui est né de Dieu. Voici à quoi nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu: c'est si nous aimons Dieu et si nous mettons ses commandements en pratique. En effet, aimer Dieu, c'est obéir à ses commandements. Et ses commandements ne sont pas pénibles, car tout enfant de Dieu est vainqueur du monde. Et le moyen de remporter la victoire sur le monde, c'est notre foi. Qui donc est vainqueur du monde? C'est seulement celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu. C'est lui, Jésus Christ, qui est venu grâce à l'eau et grâce au sang. Il est venu non pas avec l'eau seulement, mais avec l'eau et avec le sang. Et c'est l'Esprit saint qui en témoigne, car l'Esprit est la vérité. Il y a donc trois témoins: l'Esprit saint, l'eau et le sang, et tous les trois sont d'accord. Nous acceptons le témoignage humain; or, le témoignage de Dieu a bien plus de poids, et son témoignage concernait son Fils. Ainsi, celui qui croit au Fils de Dieu a accueilli ce témoignage; mais celui qui ne croit pas Dieu fait de lui un menteur, puisqu'il ne croit pas au témoignage de Dieu concernant son Fils. Et voici ce témoignage: Dieu nous a donné la vie éternelle et cette vie nous est accordée grâce à son Fils. Celui qui a le Fils a cette vie; celui qui n'a pas le Fils de Dieu n'a pas la vie. Je vous ai écrit cela afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu. Voici l'assurance que nous avons devant Dieu: si nous lui demandons quelque chose de conforme à sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu'il nous écoute, nous avons aussi la certitude d'obtenir ce que nous lui avons demandé. Si quelqu'un voit son frère ou sa sœur commettre un péché qui ne mène pas à la mort, qu'il prie, et Dieu donnera la vie à ceux dont les péchés ne mènent pas à la mort. Mais il y a un péché qui mène à la mort, et ce n'est pas à propos d'un tel péché que je demande de prier. Toute mauvaise action est un péché, mais tout péché ne mène pas forcément à la mort. Nous savons qu'aucun enfant de Dieu ne continue à pécher, car le Fils de Dieu le garde et le Mauvais ne peut rien contre lui. Nous savons que nous appartenons à Dieu et que le monde entier est au pouvoir du Mauvais. Nous savons que le Fils de Dieu est venu et qu'il nous a donné l'intelligence nous permettant de reconnaître le Dieu véritable. Nous sommes unis au Dieu véritable grâce à son Fils Jésus Christ. C'est lui le Dieu véritable, c'est lui la vie éternelle. Mes enfants, gardez-vous des faux dieux! De la part de l'ancien, à la dame choisie par Dieu et à ses enfants que j'aime à cause de la vérité. Ce n'est pas moi seul qui vous aime, mais aussi toutes les personnes qui connaissent la vérité, parce que la vérité demeure en nous et qu'elle sera avec nous pour toujours. Dieu le Père et Jésus Christ, le Fils du Père, nous donneront la grâce, la bonté et la paix pour que nous vivions dans la vérité et dans l'amour! J'ai été très heureux de constater que certains de tes enfants vivent dans la vérité, comme le Père nous l'a commandé. Et maintenant, voici ce que je te demande, chère dame: aimons-nous les uns les autres. Ce n'est pas un commandement nouveau que je t'écris; c'est celui que nous avons reçu depuis le commencement. L'amour consiste à vivre selon les commandements de Dieu. Et le commandement que vous avez entendu depuis le commencement, c'est que vous viviez dans l'amour! Beaucoup d'imposteurs se sont répandus dans le monde; ils refusent de reconnaître que Jésus Christ est réellement devenu homme. C'est à cela que l'on reconnaît l'imposteur, l'adversaire du Christ. Prenez donc garde à vous-mêmes, afin que vous ne perdiez pas le résultat de notre travail, mais que vous receviez une pleine récompense. Toute personne qui ne demeure pas dans l'enseignement du Christ, mais qui va au-delà, n'est pas unie à Dieu. Celle qui demeure dans cet enseignement est unie au Père et au Fils. Si quelqu'un vient à vous et vous apporte un autre enseignement, ne le recevez pas chez vous et refusez même de le saluer; car celui qui le salue devient complice de ses mauvaises actions. J'aurais encore beaucoup de choses à vous dire, mais je préfère ne pas les mettre par écrit, avec le papier et l'encre. J'espère me rendre chez vous et vous parler de vive voix, afin que notre joie soit complète. Les enfants de ta sœur, choisie par Dieu elle aussi, t'adressent leurs salutations. De la part de l'ancien, à mon très cher ami Gaïus que j'aime vraiment. Très cher ami, je souhaite que tout aille bien pour toi et que tu sois en aussi bonne santé physiquement que tu l'es spirituellement. J'ai éprouvé une grande joie quand des frères et sœurs sont arrivés et qu'ils ont déclaré que tu vis vraiment en accord avec la vérité. Ma plus grande joie, c'est d'apprendre que mes enfants vivent en accord avec la vérité. Très cher ami, tu es fidèle dans tout ce que tu fais pour les frères, même étrangers. Ils ont témoigné de ton amour devant notre Église. Aide-les, je t'en prie, à financer la suite de leur voyage, d'une manière digne de Dieu. En effet, ils se sont mis en route pour le servir sans rien accepter des païens. Nous avons donc le devoir de soutenir de telles personnes, et ainsi être des collaborateurs de la vérité. Je l'ai écrit à votre Église; mais Diotrèphe, qui aime tout diriger, ne s'occupe pas de nous. C'est pourquoi, quand je viendrai, je dénoncerai ce qu'il fait: il répand contre nous des propos malveillants. Mais ce n'est pas tout: il refuse de s'occuper des frères de passage, et ceux qui voudraient les recevoir, il les en empêche et les chasse de l'Église. Très cher ami, n'imite pas le mal, mais imite le bien. Celui qui pratique le bien appartient à Dieu; celui qui commet le mal ne connaît pas Dieu. Tous disent du bien de Démétrius, et la vérité elle-même témoigne en sa faveur. Nous aussi, nous témoignons en sa faveur, et tu sais que nous disons la vérité. J'aurais encore beaucoup de choses à te dire, mais je ne veux pas les écrire avec une plume et de l'encre. J'espère te voir bientôt et nous parlerons alors de vive voix. Que la paix soit avec toi! Tes amis te saluent. Salue nos amis, chacun en particulier. De la part de Jude, qui est au service de Jésus Christ, et qui est frère de Jacques. À ceux qui ont été appelés par Dieu, qui sont aimés par lui, le Père, et qui sont gardés par Jésus Christ: Que la bonté, la paix et l'amour vous soient donnés en abondance! Très chers amis, j'avais un vif désir de vous écrire au sujet du salut qui nous est commun. Or, je me suis vu dans l'obligation de vous adresser cette lettre, afin de vous encourager à combattre pour la foi que Dieu a donnée une fois pour toutes à ceux qui lui appartiennent. En effet, certains individus malfaisants se sont introduits discrètement parmi vous; ils déforment le sens de la grâce de notre Dieu pour justifier leurs actions honteuses, et ils rejettent ainsi Jésus Christ, notre seul maître et Seigneur. Il y a longtemps que les Écritures ont annoncé la condamnation qui pèse sur eux. Certes, vous connaissez déjà parfaitement tout cela; pourtant je tiens à vous rappeler que le Seigneur a sauvé une fois le peuple d'Israël du pays d'Égypte, mais qu'il a fait mourir ensuite ceux qui n'eurent pas confiance en lui. Rappelez-vous les anges qui ne se sont pas contentés de la dignité de leur rang, et qui ont abandonné leur demeure: Dieu les garde dans l'obscurité d'en bas, définitivement enchaînés, pour le grand jour du jugement. Rappelez-vous Sodome, Gomorrhe et les villes voisines: leurs habitants se sont livrés, de la même manière que ces anges, à la débauche, et ils ont recherché des relations contre l'ordre des choses; ils subissent la punition d'un feu éternel, et c'est là un sérieux avertissement donné à tout le monde. Eh bien, ces individus-là se comportent de la même manière: entraînés par leurs imaginations, ils pèchent contre leur propre corps, ils méprisent l'autorité de Dieu et ils insultent les êtres glorieux du ciel. Même l'archange Michel n'a pas fait cela! Dans sa querelle avec le diable, lorsqu'il lui disputait le corps de Moïse, Michel n'osa pas porter un jugement insultant contre lui; il lui dit seulement: « Que le Seigneur te punisse! » Mais ces gens-là insultent ce qu'ils ne connaissent pas; et ce qu'ils savent par instinct, comme des animaux sans intelligence, cela même cause leur perte. Quel malheur pour eux! Ils ont suivi le chemin de Caïn; ils se sont livrés à l'erreur pour de l'argent, comme Balaam; ils ont péri parce qu'ils se sont révoltés comme Coré. Ces individus déshonorent vos repas fraternels, où ils font la fête sans aucune honte, en ne s'occupant que d'eux-mêmes. Ils sont comme des nuages emportés par les vents et qui ne donnent pas de pluie. Ils sont pareils à des arbres qui ne produisent aucun fruit, même en automne, et qui, une fois déracinés, sont doublement morts. Ils sont semblables aux vagues furieuses de la mer, ils projettent devant eux l'écume de leurs actions honteuses. Ils sont comme des étoiles errantes et une place leur est réservée pour toujours dans la nuit la plus sombre. C'est Hénok, septième descendant d'Adam en ligne directe, qui, il y a longtemps, a prophétisé à leur sujet en disant: « Écoutez: le Seigneur viendra avec ses anges par dizaines de milliers, afin d'exercer le jugement sur tous les humains. Il condamnera tous les pécheurs, pour toutes les mauvaises actions dues à leur mépris de Dieu; il les condamnera pour toutes les paroles offensantes que ces êtres sans respect ont prononcées contre lui. » Ces personnes sont toujours mécontentes et se plaignent de leur sort; elles suivent leurs mauvais penchants; elles tiennent des propos orgueilleux et flattent les gens par intérêt. Pour ce qui vous concerne, très chers amis, souvenez-vous de ce que les apôtres de notre Seigneur Jésus Christ vous ont annoncé à l'avance. Ils vous ont dit, en effet: « Dans les temps qui sont les derniers, il y aura des gens qui se moqueront de vous et qui vivront selon leurs mauvais penchants qui les éloignent de Dieu. » Les voilà, ceux qui causent des divisions! Ils sont dominés par leurs instincts et non par l'Esprit de Dieu. Mais vous, très chers amis, continuez à fonder votre vie sur votre foi la plus sainte. Priez avec la puissance de l'Esprit saint. Maintenez-vous dans l'amour de Dieu, plaçant votre attente dans la bonté de notre Seigneur Jésus Christ en vue de la vie éternelle. Soyez bienveillants envers ceux qui hésitent. Il en est d'autres que vous pouvez sauver en les arrachant du feu. À d'autres encore, montrez également de la bienveillance, mais une bienveillance mêlée de crainte: évitez tout contact, même avec leurs vêtements tachés par leurs mauvais penchants. À celui qui peut vous garder de toute chute et vous faire paraître sans défaut et pleins de joie en sa glorieuse présence, au Dieu unique, notre sauveur par Jésus Christ notre Seigneur, sont la gloire, la grandeur, la puissance et l'autorité, depuis toujours, maintenant et pour toujours! Amen. Ce livre contient la révélation que Jésus Christ a reçue. Dieu la lui a donnée pour qu'il montre à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt. Le Christ a envoyé son ange à Jean, son serviteur, pour lui faire connaître cela. Jean est témoin que tout ce qu'il a vu est parole de Dieu et vérité révélée par Jésus Christ. Heureux celui qui lit ce livre, heureux ceux qui écoutent ce message prophétique et gardent attentivement ce qui est écrit ici! Car le moment où tout cela doit arriver est proche. De la part de Jean, aux sept Églises de la province d'Asie: Que la grâce et la paix vous soient données de la part de Dieu qui est, qui était et qui vient, de la part des sept esprits qui sont devant son trône, et de la part de Jésus Christ, le témoin fidèle, le Fils premier-né, le premier à avoir été ramené d'entre les morts, et le souverain des rois de la terre. Le Christ nous aime et il nous a délivrés de nos péchés en donnant sa vie, il a fait de nous un royaume de prêtres pour servir Dieu, son Père. À lui soient la gloire et la puissance pour toujours! Amen. Regardez, il vient parmi les nuages! Tous le verront, même ceux qui l'ont transpercé. Les peuples de la terre entière se lamenteront à son sujet. Oui! Amen. « Je suis l'alpha et l'oméga », déclare le Seigneur, celui qui est, qui était et qui vient, le Dieu souverain. Moi Jean, je suis votre frère et votre compagnon dans la détresse, le règne et la persévérance dans l'union avec Jésus. J'ai été exilé sur l'île de Patmos, à cause de ma fidélité à la parole de Dieu et à la vérité révélée par Jésus. Le jour du Seigneur, l'Esprit saint s'empara de moi et j'entendis derrière moi une voix forte, qui sonnait comme une trompette; elle disait: « Écris dans un livre ce que tu vois, et envoie le livre à ces sept Églises: à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée. » Je me retournai pour voir qui me parlait. Alors je vis sept lampes d'or. Au milieu d'elles se tenait un être semblable à un humain; il portait un long vêtement et une ceinture d'or autour de la taille. Ses cheveux étaient blancs comme de la laine, ou comme de la neige, et ses yeux flamboyaient comme du feu; ses pieds brillaient comme du bronze poli, purifié au four, et sa voix résonnait comme de grandes chutes d'eau. Il tenait sept étoiles dans sa main droite, et une épée aiguë à deux tranchants sortait de sa bouche. Son visage resplendissait comme le soleil à midi. Quand je le vis, je tombai à ses pieds comme mort. Il posa sa main droite sur moi et dit: « N'aie pas peur! Je suis le premier et le dernier. Je suis le vivant. J'étais mort, mais maintenant je suis vivant pour toujours. Je détiens le pouvoir sur la mort et sur le monde des morts. Écris donc ce que tu vois: ce qui se passe maintenant et ce qui doit arriver ensuite. Voici quel est le sens mystérieux des sept étoiles que tu vois dans ma main droite et des sept lampes d'or: les sept étoiles sont les anges des sept Églises, et les sept lampes sont les sept Églises. » « Écris à l'ange de l'Église d'Éphèse: Voici ce que déclare celui qui tient les sept étoiles dans sa main droite et qui marche au milieu des sept lampes d'or: Je connais ta conduite, la peine que tu t'es donnée et ta persévérance. Je sais que tu ne peux pas supporter les méchants; tu as mis à l'épreuve ceux qui se disent apôtres mais ne le sont pas et tu as démasqué leur imposture. Tu as de la persévérance, tu as souffert à cause de moi et tu ne t'es pas découragé. Mais j'ai un reproche à te faire: tu ne m'aimes plus comme au commencement. De quelle hauteur tu es tombé! Prends-en conscience, change de vie et agis comme tu l'as fait au commencement. Si tu refuses de changer, je viendrai à toi et j'enlèverai ta lampe de sa place. Cependant, tu as ceci en ta faveur: tout comme moi, tu détestes ce que font les Nicolaïtes. Que chacun, s'il a des oreilles, écoute bien ce que l'Esprit dit aux Églises! À ceux qui auront remporté la victoire je donnerai à manger les fruits de l'arbre de la vie qui se trouve dans le paradis de Dieu. » « Écris à l'ange de l'Église de Smyrne: Voici ce que déclare celui qui est le premier et le dernier, celui qui était mort et qui est revenu à la vie: Je connais ta détresse et ta pauvreté – mais en réalité tu es riche! – Je connais les calomnies de ceux qui se prétendent Juifs mais qui ne le sont pas: ils sont une synagogue de Satan! Ne crains pas ce que tu vas souffrir. Écoute: le diable va vous mettre à l'épreuve en jetant plusieurs d'entre vous en prison; on vous persécutera pendant dix jours. Sois fidèle jusqu'à la mort, et je te donnerai la couronne de la vie éternelle. Que chacun, s'il a des oreilles, écoute bien ce que l'Esprit dit aux Églises! Le vainqueur n'a rien à craindre de la seconde mort. » « Écris à l'ange de l'Église de Pergame: Voici ce que déclare celui qui possède l'épée aiguë à deux tranchants: Je sais où tu demeures: là où Satan a son trône. Tu es fermement attaché à moi et tu n'as pas renié la foi en moi, même à l'époque où Antipas, mon témoin fidèle, a été mis à mort chez vous, là où Satan demeure. Cependant, j'ai quelques reproches à te faire: tu as chez toi des gens attachés à la doctrine de Balaam. Celui-ci incitait Balac à tendre un piège aux Israélites pour qu'ils mangent des viandes provenant de sacrifices offerts aux idoles et pour qu'ils se livrent à la débauche. De même, tu as également chez toi des gens attachés à la doctrine des Nicolaïtes. Change donc de vie. Sinon, je viens à toi bientôt et je combattrai ces gens avec l'épée qui sort de ma bouche. Que chacun, s'il a des oreilles, écoute bien ce que l'Esprit dit aux Églises! Aux vainqueurs je donnerai de la manne cachée. Je donnerai aussi à chacun d'eux un caillou blanc sur lequel est inscrit un nom nouveau, que personne ne connaît sinon celui qui le reçoit. » « Écris à l'ange de l'Église de Thyatire: Voici ce que déclare le Fils de Dieu, celui dont les yeux flamboient comme du feu et dont les pieds brillent comme du bronze poli. Je connais ta conduite, ton amour, ta fidélité, ton esprit de service et ta persévérance. Je sais que tes œuvres sont aujourd'hui plus nombreuses qu'au commencement. Mais j'ai un reproche à te faire: tu tolères Jézabel, cette femme qui prétend parler de la part de Dieu. Elle égare mes serviteurs en les incitant à se livrer à la débauche et à manger de la viande provenant de sacrifices offerts aux idoles. Je lui ai laissé du temps pour changer de vie, mais elle ne veut pas se détourner de sa débauche. C'est pourquoi je vais la jeter sur un lit de douleur; j'infligerai également de grands tourments à ses compagnons d'adultère, à moins qu'ils ne renoncent aux mauvaises actions qu'elle leur inspire. De plus, je ferai mourir ses enfants. Ainsi toutes les Églises sauront que je suis celui qui discerne les pensées et les désirs des humains. Je traiterai chacun de vous selon ce qu'il aura fait. Quant à vous qui, à Thyatire, ne vous êtes pas attachés à cette fausse doctrine et qui n'avez pas appris ce que ces gens appellent “les profonds secrets de Satan ”, voici ce que je déclare: je ne vous impose pas d'autre fardeau. Mais tenez fermement ce que vous avez jusqu'à ce que je vienne. Au vainqueur, à celui qui aura fait ma volonté jusqu'à la fin, je lui donnerai le pouvoir sur les peuples; il les dirigera avec une autorité de fer et les brisera comme des pots d'argile. Moi-même j'ai reçu ce pouvoir de mon Père. Je lui donnerai aussi l'étoile du matin. Que chacun, s'il a des oreilles, écoute bien ce que l'Esprit dit aux Églises! » « Écris à l'ange de l'Église de Sardes: Voici ce que déclare celui qui a les sept esprits de Dieu et les sept étoiles: je connais ton activité; je sais que tu as la réputation d'être vivant, alors que tu es mort. Réveille-toi, ranime ce qui te reste de vie et qui allait mourir. Car je n'ai pas trouvé ta conduite parfaite aux yeux de mon Dieu. Rappelle-toi ce que tu as reçu et la façon dont tu l'as entendu; sois-lui fidèle et change de vie. Si tu n'es pas vigilant, je viendrai te surprendre comme un voleur, sans que tu saches à quelle heure ce sera. Cependant, quelques-uns des tiens, à Sardes même, n'ont pas souillé leurs vêtements. Ils m'accompagneront, vêtus de blanc, car ils en sont dignes. Le vainqueur portera ainsi des vêtements blancs; je n'effacerai pas son nom du livre de vie. Je reconnaîtrai devant mon Père et devant ses anges qu'il est à moi. Que chacun, s'il a des oreilles, écoute bien ce que l'Esprit dit aux Églises! » « Écris à l'ange de l'Église de Philadelphie: Voici ce que déclare le Saint, le Véritable, celui qui a la clé du roi David, celui qui ouvre et personne ne peut fermer, celui qui ferme et personne ne peut ouvrir: Je connais ta conduite; j'ai ouvert devant toi une porte que nul ne peut fermer; car je sais que tu as peu de force, et pourtant tu as été fidèle à ma parole et tu ne m'as pas renié. Voici ce que je ferai des gens de la synagogue de Satan, ces menteurs qui se prétendent Juifs mais ne le sont pas: je les forcerai à se prosterner devant toi. Ils reconnaîtront que je t'ai aimé. Puisque tu as gardé mon ordre d'être persévérant, moi aussi je te garderai à l'heure du malheur qui va venir sur le monde entier pour mettre à l'épreuve les habitants de la terre. Je viens bientôt. Tiens fermement ce que tu as, afin que personne ne te prenne ta couronne de victoire. Le vainqueur, j'en ferai une colonne dans le temple de mon Dieu et il n'en sortira plus jamais. J'inscrirai sur lui le nom de mon Dieu et le nom de la ville de mon Dieu, la nouvelle Jérusalem qui descend du ciel, envoyée par mon Dieu. J'inscrirai aussi sur lui mon nom nouveau. Que chacun, s'il a des oreilles, écoute bien ce que l'Esprit dit aux Églises! » « Écris à l'ange de l'Église de Laodicée: Voici ce que déclare l'Amen, le témoin fidèle et véritable, qui est à l'origine de tout ce que Dieu a créé: Je connais ta conduite; je sais que tu n'es ni froid ni bouillant. Si seulement tu étais l'un ou l'autre! Mais tu n'es ni bouillant ni froid, tu es tiède, de sorte que je vais te vomir de ma bouche! Tu dis: “Je suis riche et j'ai fait de bonnes affaires, je ne manque de rien.” En fait, tu ne sais pas combien tu es malheureux et misérable! Tu es pauvre, nu et aveugle. C'est pourquoi je te conseille d'acheter chez moi de l'or purifié au feu, pour devenir réellement riche. Achète aussi des vêtements blancs pour t'en couvrir et n'avoir plus la honte de paraître nu, ainsi qu'un remède pour soigner tes yeux et te rendre la vue. Je réprimande et je corrige tous ceux que j'aime. Fais donc preuve de zèle et change de vie. Écoute, je me tiens à la porte et je frappe; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je prendrai un repas avec lui et lui avec moi. Au vainqueur j'accorderai le droit de siéger avec moi sur mon trône, tout comme moi, j'ai remporté la victoire et je suis allé siéger avec mon Père sur son trône. Que chacun, s'il a des oreilles, écoute bien ce que l'Esprit dit aux Églises! » Après cela, j'eus une autre vision: je vis une porte ouverte dans le ciel. La voix que j'avais entendue me parler auparavant, celle qui résonnait comme une trompette, me dit: « Monte ici, et je te montrerai ce qui doit arriver ensuite. » Aussitôt, l'Esprit s'empara de moi. Et voici, dans les cieux, se trouvait un trône. Sur ce trône quelqu'un siégeait; il avait l'éclat resplendissant de pierres précieuses de jaspe et de sardoine. Le trône était entouré d'un arc-en-ciel qui brillait comme une pierre d'émeraude. Autour du trône, il y avait vingt-quatre autres trônes, sur lesquels siégeaient vingt-quatre anciens vêtus de blanc et portant des couronnes d'or. Du trône partaient des éclairs, des bruits de voix et des coups de tonnerre. Sept flambeaux ardents brûlaient devant le trône: ce sont les sept esprits de Dieu. Devant le trône, il y avait comme une mer transparente, aussi claire que du cristal. Au milieu, autour du trône, se trouvaient quatre êtres vivants, couverts d'yeux par-devant et par-derrière. Le premier être vivant ressemblait à un lion et le deuxième à un jeune taureau; le troisième avait un visage pareil à celui d'un être humain; et le quatrième ressemblait à un aigle en plein vol. Chacun des quatre êtres vivants avait six ailes, couvertes d'yeux par-dessus et par-dessous. Ils ne cessent de proclamer jour et nuit: « Saint, saint, saint est le Seigneur Dieu souverain, qui était, qui est et qui vient. » Chaque fois que les quatre êtres vivants rendent gloire, honneur et remerciements à celui qui siège sur le trône, à celui qui vit pour toujours, les vingt-quatre anciens s'agenouillent devant celui qui siège sur le trône; ils se prosternent devant celui qui vit pour toujours et ils jettent leurs couronnes devant le trône en disant: « Seigneur, notre Dieu, tu es digne de recevoir la gloire, l'honneur et la puissance. Car c'est toi qui as créé toutes choses, tu as voulu qu'elles soient et elles ont été créées. » Je vis un livre en forme de rouleau dans la main droite de celui qui siégeait sur le trône; il était écrit des deux côtés et fermé par sept attaches. Et je vis un ange puissant qui proclamait d'une voix forte: « Qui est digne de briser les attaches et d'ouvrir le livre? » Mais personne, ni dans le ciel, ni sur la terre, ni sous la terre, ne pouvait ouvrir le livre ni le lire. Je pleurai beaucoup, parce que personne ne fut trouvé digne d'ouvrir le livre ni de le lire. Alors l'un des anciens me dit: « Ne pleure pas. Regarde: le lion de la tribu de Juda, le descendant du roi David, a remporté la victoire; il peut donc briser les sept attaches et ouvrir le livre. » Et je vis un agneau debout au milieu du trône, entouré par les quatre êtres vivants et les anciens. Il semblait avoir été mis à mort. Il avait sept cornes, ainsi que sept yeux qui sont les sept esprits de Dieu envoyés par toute la terre. L'agneau s'avança et prit le livre de la main droite de celui qui siégeait sur le trône. Aussitôt, les quatre êtres vivants et les vingt-quatre anciens s'agenouillèrent devant l'agneau. Chacun d'eux avait une harpe et des coupes d'or pleines d'encens, qui sont les prières de ceux qui appartiennent à Dieu. Ils chantaient un chant nouveau: « Tu es digne de prendre le livre et d'en briser les attaches. Car tu as été mis à mort et, en donnant ta vie, tu as racheté pour Dieu des gens de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de tout pays. Tu en as fait, pour servir notre Dieu, un royaume de prêtres, et ils régneront sur la terre. » Je regardai encore et j'entendis la voix d'une multitude d'anges: il y en avait des milliers, des dizaines de milliers. Ils se tenaient autour du trône, des êtres vivants et des anciens, et ils chantaient d'une voix forte: « L'agneau qui a été mis à mort est digne de recevoir la puissance, la richesse, la sagesse et la force, l'honneur, la gloire et la louange! » Et j'entendis toutes les créatures dans les cieux, sur terre, sous terre et sur la mer – les créatures de l'univers entier – qui chantaient: « À celui qui siège sur le trône et à l'agneau soient la louange, l'honneur, la gloire et la puissance pour toujours! » Les quatre êtres vivants répondaient: « Amen! » Et les anciens s'agenouillèrent et adorèrent. Puis je vis l'agneau briser la première des sept attaches, et j'entendis l'un des quatre êtres vivants dire d'une voix qui grondait comme le tonnerre: « Viens! » Et je vis un cheval blanc. Celui qui le montait tenait un arc, et on lui donna une couronne de victoire. Il partit en vainqueur et pour vaincre encore. Quand l'agneau brisa la deuxième attache, j'entendis le deuxième être vivant qui disait: « Viens! » Alors un autre cheval s'avança, il était de couleur rouge feu. À celui qui le montait on donna le pouvoir d'enlever toute paix de la terre, pour que les hommes se massacrent les uns les autres. On lui remit une grande épée. Quand l'agneau brisa la troisième attache, j'entendis le troisième être vivant qui disait: « Viens! » Et je vis un cheval noir. Celui qui le montait tenait une balance à la main. J'entendis comme une voix qui venait du milieu des quatre êtres vivants et qui disait: « Une mesure de blé pour le salaire d'une journée, et trois mesures d'orge pour le salaire d'une journée. Mais ne cause aucun dommage à l'huile et au vin. » Quand l'agneau brisa la quatrième attache, j'entendis le quatrième être vivant qui disait: « Viens! » Je vis un cheval de couleur verdâtre. Celui qui le montait se nomme « la mort », et le monde des morts le suivait. On leur donna le pouvoir sur le quart de la terre, pour faire mourir ses habitants par la guerre, la famine, les épidémies et les bêtes féroces. Quand l'agneau brisa la cinquième attache, je vis sous l'autel les âmes de ceux qui avaient été massacrés pour leur fidélité à la parole de Dieu et le témoignage qu'ils lui avaient rendu. Ils criaient avec force: « Maître saint et véritable, jusqu'à quand tarderas-tu à juger les habitants de la terre pour leur demander des comptes au sujet de notre mort? » On donna à chacun d'eux un vêtement blanc, et on leur demanda de patienter encore un peu de temps, jusqu'à ce que soit complété le nombre de leurs compagnons de foi et de service qui doivent être mis à mort comme eux. Puis je vis l'agneau briser la sixième attache. Il y eut alors un violent tremblement de terre; le soleil devint noir comme une étoffe de deuil et la lune tout entière devint rouge comme du sang; les étoiles tombèrent des cieux sur la terre, comme les fruits encore verts qui tombent d'un figuier secoué par un fort vent. Le ciel disparut comme un livre qu'on enroule sur lui-même; toutes les montagnes et les îles furent arrachées de leur place. Les rois de la terre, les dirigeants, les chefs de l'armée, les riches, les puissants, et tous les autres, esclaves ou libres, se cachèrent dans les cavernes et parmi les rochers des montagnes. Ils disaient aux montagnes et aux rochers: « Tombez sur nous et cachez-nous loin du regard de celui qui siège sur le trône et loin de la colère de l'agneau. Car le grand jour de leur colère est arrivé et qui peut lui échapper? » Après cela, je vis quatre anges. Debout aux quatre coins de la terre, ils retenaient les quatre vents, afin qu'aucun d'eux ne souffle sur la terre, ni sur la mer, ni sur les arbres. Et je vis un autre ange qui montait de l'orient et qui tenait la marque du Dieu vivant. Il cria avec force aux quatre anges qui avaient reçu le pouvoir de ravager la terre et la mer: « Ne ravagez ni la terre, ni la mer, ni les arbres avant que nous ayons marqué de cette marque le front des serviteurs de notre Dieu. » On m'indiqua alors le nombre de ceux qui reçurent la marque de Dieu: ils étaient 144 000, de toutes les tribus du peuple d'Israël: 12 000 de la tribu de Juda; 12 000 de la tribu de Ruben; 12 000 de la tribu de Gad; 12 000 de la tribu d'Asser; 12 000 de la tribu de Neftali; 12 000 de la tribu de Manassé; 12 000 de la tribu de Siméon; 12 000 de la tribu de Lévi; 12 000 de la tribu d'Issakar; 12 000 de la tribu de Zabulon; 12 000 de la tribu de Joseph; 12 000 de la tribu de Benjamin. Après cela, je vis une foule immense que personne ne pouvait compter. C'étaient des gens de tout pays, de toute tribu, de tout peuple et de toute langue. Ils se tenaient devant le trône et devant l'agneau, vêtus de vêtements blancs et avec des branches de palmiers à la main. Ils criaient d'une voix forte: « Le salut vient de notre Dieu, qui siège sur le trône, et de l'agneau! » Tous les anges se tenaient autour du trône, des anciens et des quatre êtres vivants. Ils se jetèrent face contre terre devant le trône, et ils adorèrent Dieu en disant: « Amen! Oui, la louange, la gloire, la sagesse, la reconnaissance, l'honneur, la puissance et la force sont à notre Dieu pour toujours! Amen. » L'un des anciens me demanda: « Qui sont ces gens vêtus de vêtements blancs et d'où viennent-ils? » Je lui répondis: « C'est toi qui le sais, mon seigneur. » Il me dit alors: « Ce sont ceux qui ont passé par la grande persécution. Ils ont lavé leurs habits et les ont blanchis dans le sang de l'agneau. C'est pourquoi ils se tiennent devant le trône de Dieu. Ils lui rendront un culte nuit et jour dans son temple. Celui qui siège sur le trône les abritera. Ils n'auront plus jamais faim ni soif; ni le soleil, ni aucune grande chaleur ne les brûleront plus. Car l'agneau qui est au milieu du trône sera leur berger et les conduira aux sources d'eau vive. Et Dieu essuiera toute larme de leurs yeux. » Quand l'agneau brisa la septième attache, il y eut dans le ciel un silence d'environ une demi-heure. Puis je vis les sept anges qui se tiennent devant Dieu; on leur donna sept trompettes. Un autre ange vint se placer près de l'autel; il tenait un brûle-parfums en or. On lui remit beaucoup d'encens pour qu'il l'offre, avec les prières de ceux qui appartiennent à Dieu, sur l'autel d'or situé devant le trône. La fumée de l'encens s'éleva de la main de l'ange, devant Dieu, avec les prières de ceux qui appartiennent à Dieu. Puis l'ange prit le brûle-parfums, le remplit du feu de l'autel et le jeta sur la terre. Il y eut aussitôt des coups de tonnerre, des bruits de voix, des éclairs et un tremblement de terre. Les sept anges qui tenaient les sept trompettes se préparèrent alors à en sonner. Le premier ange sonna de la trompette. De la grêle et du feu, mêlés de sang, s'abattirent sur la terre. Le tiers de la terre et le tiers des arbres furent brûlés, ainsi que toute l'herbe verte. Puis le deuxième ange sonna de la trompette. Une masse semblable à une grande montagne enflammée fut précipitée dans la mer. Le tiers de la mer se changea en sang. Le tiers de toutes les créatures vivant dans la mer mourut et le tiers de tous les bateaux fut détruit. Puis le troisième ange sonna de la trompette. Une grande étoile, qui brûlait comme un flambeau, tomba du ciel. Elle tomba sur le tiers des fleuves et sur les sources d'eau. Le nom de cette étoile est « amertume ». Le tiers des eaux devint amer et beaucoup de ceux qui en burent moururent, parce qu'elles étaient empoisonnées. Puis le quatrième ange sonna de la trompette. Le tiers du soleil fut frappé, ainsi que le tiers de la lune et le tiers des étoiles, de sorte qu'ils perdirent un tiers de leur clarté. Le jour perdit un tiers de la clarté et la nuit de même. Je regardai encore, et j'entendis un aigle qui volait très haut dans les airs proclamer d'une voix forte: « Malheur! Malheur! Quel malheur pour les habitants de la terre quand les trois autres anges vont sonner de leurs trompettes! » Alors le cinquième ange sonna de la trompette. Je vis une étoile qui était tombée des cieux sur la terre; on lui remit la clé du puits de l'abîme. L'étoile ouvrit le puits et il en monta une fumée semblable à celle d'une grande fournaise. Le soleil et l'air furent obscurcis par cette fumée. Des sauterelles sortirent de la fumée et se répandirent sur la terre; on leur donna un pouvoir semblable à celui des scorpions. On leur ordonna de ne dévaster ni l'herbe, ni les arbres, ni les autres plantes, mais de s'en prendre seulement aux personnes qui ne sont pas marquées au front de la marque de Dieu. Elles n'eurent pas la permission de les tuer, mais seulement de les tourmenter pendant cinq mois. La douleur qu'elles causent est semblable à celle d'une piqûre de scorpion. En ces jours-là, les gens chercheront la mort, mais ils ne la trouveront pas; ils désireront mourir, mais la mort les fuira. Ces sauterelles ressemblaient à des chevaux équipés pour le combat; sur leurs têtes, il y avait comme des couronnes d'or, et leurs visages étaient semblables à des visages humains. Elles avaient des cheveux pareils à la chevelure des femmes, et leurs dents étaient comme celles des lions. Leur poitrine semblait couverte d'une cuirasse de fer, et le bruit produit par leurs ailes rappelait le bruit de chars à plusieurs chevaux se précipitant au combat. Elles avaient des queues avec des pointes piquantes comme en ont les scorpions, et c'est dans leurs queues qu'elles avaient le pouvoir de faire du mal aux êtres humains pendant cinq mois. À leur tête, elles ont un roi, l'ange de l'abîme. Il s'appelle Abaddon en hébreu, et Apollyon en grec, « le destructeur ». Le premier malheur est passé; après cela, deux autres malheurs doivent encore venir. Puis le sixième ange sonna de la trompette. J'entendis une voix venir des quatre angles de l'autel d'or qui se trouve devant Dieu. La voix dit au sixième ange qui tenait la trompette: « Libère les quatre anges qui sont enchaînés, près du grand fleuve, l'Euphrate. » On libéra les quatre anges; c'est précisément pour cette heure, ce jour, ce mois et cette année qu'ils avaient été tenus prêts à faire mourir le tiers de l'humanité. On m'indiqua le nombre des cavaliers de leur troupe: ils étaient 200 millions. Et voici comment, dans ma vision, m'apparurent les chevaux et leurs cavaliers: ils avaient des cuirasses rouges comme le feu, bleues comme le saphir et jaunes comme le soufre. Les têtes des chevaux étaient comme des têtes de lions; de leur bouche sortaient du feu, de la fumée et du soufre. Le tiers de l'humanité fut tué par ces trois fléaux: le feu, la fumée et le soufre qui sortaient de la bouche des chevaux. Car le pouvoir des chevaux se trouve dans leur bouche, ainsi que dans leurs queues. En effet, leurs queues ressemblent à des serpents; elles ont des têtes, dont elles se servent pour nuire aux êtres humains. Or le reste de l'humanité, tous ceux qui n'avaient pas été tués par ces fléaux, ne renoncèrent pas à leur conduite; ils ne cessèrent pas de se prosterner devant les démons et les statues d'or, d'argent, de bronze, de pierre et de bois, qui ne peuvent ni voir, ni entendre, ni marcher. Ils ne renoncèrent pas non plus à leurs meurtres, à leur magie, à leur débauche et à leurs vols. Je vis un autre ange puissant descendre du ciel. Il était enveloppé d'un nuage et un arc-en-ciel couronnait sa tête; son visage était comme le soleil et ses jambes étaient pareilles à des colonnes de feu. Il tenait à la main un petit livre ouvert. Il posa le pied droit sur la mer et le pied gauche sur la terre. Il cria avec force, comme un lion qui rugit. À son cri répondit le grondement des sept tonnerres. J'allais mettre par écrit ce qu'ils avaient dit, mais j'entendis une voix des cieux me donner cet ordre: « Tiens secret le message des sept tonnerres; ne l'écris pas. » Alors l'ange que j'avais vu debout sur la mer et sur la terre leva la main droite vers les cieux. Il fit ce serment, au nom du Dieu qui vit pour toujours, qui a créé les cieux, la terre, la mer et tout ce qui s'y trouve: « Il n'y aura plus de délai! Au moment où le septième ange se mettra à sonner de la trompette, alors Dieu réalisera son projet de salut, comme il l'avait annoncé aux prophètes, ses serviteurs. » Puis la voix que j'avais entendue venir des cieux me parla de nouveau en ces termes: « Va prendre le petit livre ouvert dans la main de l'ange qui se tient debout sur la mer et sur la terre. » Je m'approchai de l'ange et lui demandai de me remettre le petit livre. Il me répondit: « Prends-le et mange-le: il sera amer pour ton estomac, mais dans ta bouche il sera doux comme du miel. » Je pris le petit livre de la main de l'ange et le mangeai. Dans ma bouche, il fut doux comme du miel; mais après l'avoir avalé, il devint amer pour mon estomac. On me dit alors: « Il faut une fois encore que tu annonces ce que Dieu a prévu concernant beaucoup de peuples, de pays, de langues et de rois. » On me donna ensuite un roseau, une sorte de baguette servant à mesurer, et l'on me dit: « Va mesurer le temple de Dieu ainsi que l'autel, et compte ceux qui se prosternent dans le temple. Mais laisse de côté la cour extérieure du temple; ne la mesure pas, car elle a été livrée aux autres peuples, qui piétineront la ville sainte pendant quarante-deux mois. J'enverrai mes deux témoins, portant un vêtement de deuil, et ils transmettront les messages reçus de la part de Dieu pendant ces 1 260 jours. » Les deux témoins sont les deux oliviers et les deux lampes qui se tiennent devant le Seigneur de la terre. Si quelqu'un cherche à leur faire du mal, un feu sort de leur bouche et dévore leurs ennemis. Si quelqu'un voulait leur faire du mal, c'est ainsi qu'il mourra. Ils ont le pouvoir de fermer les cieux, pour empêcher la pluie de tomber aussi longtemps qu'ils transmettent les messages reçus de la part de Dieu. Ils ont également le pouvoir de changer l'eau en sang et de frapper la terre de toutes sortes de fléaux, aussi souvent qu'ils le veulent. Quand ils auront fini de proclamer leur message, la bête qui monte de l'abîme les attaquera. Elle les vaincra et les tuera. Leurs cadavres resteront sur la place de la grande ville, qui est appelée de manière symbolique Sodome et Égypte, là où leur Seigneur a été crucifié. Des gens de tous les peuples, de toute tribu, de toute langue et de tout pays regardent leurs cadavres pendant trois jours et demi et ils ne permettent pas qu'on les enterre. Les habitants de la terre s'en réjouissent; ils font la fête joyeusement et échangent des cadeaux, parce que ces deux prophètes ont causé bien des tourments aux habitants de la terre. Mais, après ces trois jours et demi, un souffle de vie venu de Dieu entra en eux; ils se dressèrent sur leurs pieds et tous ceux qui les virent furent saisis de terreur. Les deux prophètes entendirent alors une voix forte leur commander des cieux: « Montez ici! » Ils montèrent au ciel dans un nuage, sous les regards de leurs ennemis. Au même moment, il y eut un violent tremblement de terre; la dixième partie de la ville s'écroula et 7 000 personnes périrent dans ce tremblement de terre. Les autres gens furent terrifiés et rendirent gloire au Dieu des cieux. Le deuxième malheur est passé. Mais attention! le troisième vient bientôt. Puis le septième ange sonna de la trompette. Des voix fortes se firent entendre dans le ciel; elles disaient: « Le règne sur le monde appartient maintenant à notre Seigneur et à son Christ, et ce règne durera pour toujours! » Les vingt-quatre anciens qui siègent sur leurs trônes devant Dieu tombèrent face contre terre et adorèrent Dieu en disant: « Seigneur Dieu souverain, toi qui es et qui étais, nous te remercions d'avoir exercé ta grande puissance pour établir ton règne. Les peuples se sont soulevés avec colère, mais maintenant c'est ta colère qui se manifeste; le moment du jugement des morts est arrivé, le moment où tu vas récompenser tes serviteurs les prophètes et tous ceux qui t'appartiennent et reconnaissent ton autorité, grands ou petits; c'est le moment de détruire ceux qui détruisent la terre! » Le temple de Dieu, dans les cieux, s'ouvrit alors, et le coffre de l'alliance y apparut. Il y eut des éclairs, des bruits de voix, des coups de tonnerre, un tremblement de terre et une forte grêle. Un grand signe apparut dans le ciel: une femme revêtue du soleil avait la lune sous les pieds et une couronne de douze étoiles sur la tête. Elle allait mettre au monde un enfant, et les douleurs de l'accouchement la faisaient crier de douleur. Un autre signe apparut dans les cieux: un énorme dragon rouge feu qui avait sept têtes et dix cornes, et une couronne sur chaque tête. Avec sa queue, il balaya le tiers des étoiles des cieux et les jeta sur la terre. Il se plaça devant la femme qui allait accoucher, afin de dévorer son enfant dès qu'il serait né. La femme mit au monde un fils, qui dirigera tous les peuples avec une autorité de fer. L'enfant fut aussitôt enlevé auprès de Dieu et de son trône. Quant à la femme, elle s'enfuit dans le désert, où Dieu lui avait préparé une place, pour qu'elle y soit nourrie pendant 1 260 jours. Alors une bataille s'engagea dans les cieux. Michel et ses anges combattirent le dragon, et celui-ci combattit contre eux avec ses anges. Mais le dragon fut vaincu, et ses anges et lui furent chassés des cieux. L'énorme dragon fut jeté dehors. C'est lui le serpent ancien, appelé le diable et Satan, qui trompe le monde entier. Il fut jeté sur la terre, et ses anges avec lui. Puis j'entendis une voix forte dans les cieux, qui disait: « C'est le temps du salut, de la puissance et du règne de notre Dieu! Maintenant l'autorité est entre les mains de son Christ. Car il a été jeté dehors l'accusateur de nos frères et de nos sœurs, celui qui les accusait jour et nuit devant notre Dieu. Mais nos frères et sœurs ont remporté la victoire sur lui par le sang de l'agneau et par la parole dont ils ont témoigné; ils n'ont pas épargné leur vie, ils étaient prêts à mourir. Réjouissez-vous donc, cieux, et vous qui les habitez! Mais quel malheur pour vous, terre et mer! Car le diable est descendu vers vous, plein de fureur, sachant qu'il lui reste très peu de temps. » Quand le dragon vit qu'il avait été jeté sur la terre, il se lança à la poursuite de la femme qui avait mis au monde le fils. Mais la femme reçut les deux ailes du grand aigle pour voler jusqu'à la place préparée pour elle dans le désert, afin d'y être nourrie pendant trois ans et demi, à l'abri des attaques du serpent. Alors le serpent vomit de sa gueule de l'eau abondante comme un fleuve derrière la femme, pour que les flots l'emportent. Mais la terre vint au secours de la femme: la terre ouvrit sa bouche et engloutit les flots que le dragon avait vomis de sa gueule. Plein de fureur contre la femme, le dragon s'en alla combattre le reste de ses descendants, ceux qui obéissent aux commandements de Dieu et qui sont fidèles à la vérité révélée par Jésus. Le dragon se tint sur le bord de la mer. Puis je vis une bête sortir de la mer. Elle avait dix cornes et sept têtes; elle portait une couronne sur chacune de ses cornes, et des noms insultants pour Dieu étaient inscrits sur ses têtes. La bête que je vis ressemblait à un léopard, ses pattes étaient comme celles d'un ours et sa gueule comme celle d'un lion. Le dragon lui confia sa puissance, son trône et un grand pouvoir. L'une des têtes de la bête semblait blessée à mort, mais la blessure mortelle fut guérie. La terre entière fut remplie d'admiration et suivit la bête. On se mit à se prosterner devant le dragon, parce qu'il avait donné le pouvoir à la bête. Ils se prosternèrent également devant la bête, en disant: « Qui est semblable à la bête? Qui peut la combattre? » La bête reçut le pouvoir de prononcer des paroles arrogantes et insultantes pour Dieu et le pouvoir d'agir pendant quarante-deux mois. Elle se mit à insulter Dieu, à insulter son nom et sa demeure, ainsi que tous ceux qui demeurent dans le ciel. Elle reçut le pouvoir de combattre ceux qui appartiennent à Dieu et de les vaincre; elle reçut le pouvoir sur toute tribu, tout peuple, toute langue et tout pays. Tous les habitants de la terre se prosterneront devant elle, tous ceux dont le nom ne se trouve pas inscrit, depuis la création du monde, dans le livre de vie, le livre de l'agneau mis à mort. « Que celui qui a des oreilles entende! Si quelqu'un doit être prisonnier, il ira en prison; celui qui doit périr par l'épée, il périra par l'épée. Voilà pourquoi ceux qui appartiennent à Dieu doivent faire preuve de persévérance et de foi. » Puis je vis une autre bête; elle sortait de la terre. Elle avait deux cornes semblables à celles d'un agneau et elle parlait comme un dragon. Elle exerce tout le pouvoir de la première bête en sa présence. Elle oblige la terre et ses habitants à se prosterner devant la première bête, dont la blessure mortelle a été guérie. Cette deuxième bête réalise des signes impressionnants; elle fait même descendre le feu des cieux sur la terre sous les yeux de tous les êtres humains. Elle égare les habitants de la terre par les signes impressionnants qu'on lui donne de réaliser en présence de la première bête. Elle persuade les habitants de la terre de faire une statue en l'honneur de la bête qui, blessée par l'épée, a repris vie. La deuxième bête reçut le pouvoir d'animer la statue de la première bête, afin que cette statue puisse parler et faire exécuter tous ceux qui ne se prosterneraient pas devant elle. La bête oblige tous les êtres, petits et grands, riches et pauvres, esclaves et libres, à recevoir une marque sur la main droite ou sur le front. Personne ne pouvait acheter ou vendre s'il n'avait pas cette marque, c'est-à-dire le nom de la bête ou le chiffre qui correspond à ce nom. Ici, il faut de la sagesse. Celui qui est intelligent peut trouver le sens du chiffre de la bête, car ce chiffre correspond au nom d'un homme. Ce chiffre est 666. Je regardai encore: je vis l'agneau qui se tenait debout sur la montagne de Sion et, avec lui, 144 000 personnes qui avaient son nom et le nom de son Père inscrits sur le front. J'entendis une voix qui venait du ciel et qui résonnait comme de grandes chutes d'eau, comme un fort coup de tonnerre. La voix que j'entendis était semblable au son produit par des joueurs de harpes, jouant de leur instrument. Ces milliers de gens chantaient un chant nouveau devant le trône, devant les quatre êtres vivants et les anciens. Personne ne pouvait apprendre ce chant sinon les 144 000 qui ont été rachetés de la terre. Ceux-là ne se sont pas souillés avec des femmes, ils se sont gardés purs. Ils suivent l'agneau partout où il va; ils ont été rachetés d'entre les humains pour être offerts les premiers à Dieu et à l'agneau. Dans leur bouche, il n'y a pas de place pour le mensonge; ils sont irréprochables. Puis je vis un autre ange qui volait très haut dans les airs; il avait une bonne nouvelle éternelle qu'il devait annoncer aux habitants de la terre, aux gens de tout pays, toute tribu, toute langue et tout peuple. Il disait d'une voix forte: « Reconnaissez l'autorité de Dieu et rendez-lui gloire! Car le moment est arrivé où il va juger l'humanité. Prosternez-vous devant celui qui a créé les cieux, la terre, la mer et les sources des eaux! » Un deuxième ange suivit le premier en disant: « Elle est tombée, elle est tombée la grande Babylone! Elle a fait boire à tous les peuples le vin de sa furieuse débauche! » Un troisième ange suivit les deux premiers, en disant d'une voix forte: « Si quelqu'un se prosterne devant la bête et sa statue, et s'il reçoit la marque sur le front ou sur la main, il boira le vin de la fureur de Dieu, versé pur dans la coupe de sa colère! Il connaîtra les tourments dans le soufre enflammé devant les anges et devant l'agneau. La fumée du feu qui les tourmente s'élève pour toujours. Ils n'ont pas de repos, de jour comme de nuit, ceux qui se prosternent devant la bête et sa statue, et celui qui reçoit la marque de son nom. » C'est l'heure de la persévérance pour ceux qui appartiennent à Dieu, qui gardent ses commandements et ont foi en Jésus. Puis j'entendis une voix me dire des cieux: « Écris ceci: “Heureux ceux qui dès maintenant meurent au service du Seigneur!” – “Oui, heureux sont-ils, déclare l'Esprit. Ils pourront se reposer de leurs durs efforts, car le bien qu'ils ont fait les accompagne!” » Et je vis un nuage blanc, et sur ce nuage était assis un être semblable à un être humain. Il avait sur la tête une couronne d'or et à la main une faucille tranchante. Un autre ange sortit du temple et cria avec force à celui qui était assis sur le nuage: « Lance ta faucille et moissonne, car c'est l'heure de moissonner: la terre est mûre pour la moisson! » Alors celui qui était assis sur le nuage jeta sa faucille sur la terre et la terre fut moissonnée. Un autre ange sortit du temple céleste; il avait, lui aussi, une faucille tranchante. Un autre ange encore, qui a autorité sur le feu, vint de l'autel. Il cria d'une voix forte à celui qui avait la faucille tranchante: « Lance ta faucille tranchante et vendange les grappes de la vigne de la terre: leurs raisins sont mûrs. » L'ange lança alors sa faucille sur la terre, vendangea la vigne de la terre et jeta la vendange dans le grand pressoir de la colère de Dieu. On écrasa les raisins dans le pressoir hors de la ville; il en coula du sang qui monta jusqu'au mors des chevaux sur une étendue de 1 600 unités de distance. Puis je vis dans le ciel un autre grand signe qui me remplit d'étonnement: sept anges qui tenaient sept fléaux. Ce sont les derniers fléaux, car ils sont l'expression finale de la colère de Dieu. Puis je vis comme une mer de cristal, mêlée de feu. Tous ceux qui avaient remporté la victoire sur la bête, sur sa statue et sur le chiffre qui correspond à son nom, se tenaient debout sur cette mer de cristal. Ils avaient en main les harpes que Dieu leur avait données. Ils chantaient le cantique de Moïse, le serviteur de Dieu, et le cantique de l'agneau: « Seigneur Dieu souverain, que tes œuvres sont grandes et admirables! Roi des peuples, que tes voies sont justes et vraies! Qui oserait ne pas reconnaître ton autorité, Seigneur? Qui refuserait de te rendre gloire? Car toi seul es saint, tous les peuples viendront se prosterner devant toi, car tes jugements leur sont clairement révélés. » Après cela, je vis s'ouvrir dans les cieux le temple, avec la tente de l'alliance de Dieu. Les sept anges qui tenaient les sept fléaux sortirent du temple; ils étaient vêtus de lin d'une blancheur éclatante et portaient des ceintures d'or autour de la taille. L'un des quatre êtres vivants donna aux sept anges sept coupes d'or pleines de la colère du Dieu qui vit pour toujours. Le temple fut rempli de fumée, signe de la gloire et de la puissance de Dieu. Personne ne pouvait entrer dans le temple avant que soient achevés les sept fléaux des sept anges. Puis j'entendis une voix forte qui venait du temple et qui disait aux sept anges: « Allez verser sur la terre les sept coupes de la colère de Dieu! » Le premier ange partit et versa sa coupe sur la terre. Alors, des plaies mauvaises et douloureuses se formèrent sur ceux qui avaient la marque de la bête et qui se prosternaient devant sa statue. Le deuxième ange versa sa coupe dans la mer. L'eau devint comme le sang d'un mort et tout ce qui vivait dans la mer mourut. Le troisième ange versa sa coupe dans les fleuves et les sources des eaux, qui se changèrent en sang. J'entendis alors l'ange qui a autorité sur les eaux dire: « Toi le saint, qui es et qui étais, tu es juste car tu as exercé ces jugements. Les gens ont en effet répandu le sang de ceux qui t'appartiennent et celui des prophètes, et maintenant tu leur as donné du sang à boire. Ils ont ce qu'ils méritent! » Puis j'entendis une voix qui venait de l'autel et disait: « Oui, Seigneur Dieu souverain, tes jugements sont vrais et justes! » Le quatrième ange versa sa coupe sur le soleil; on lui donna alors de brûler les êtres humains par son feu. Et les êtres humains furent brûlés par une chaleur terrible; ils insultèrent le nom du Dieu qui détient de tels fléaux en son pouvoir, mais ils refusèrent de changer de vie pour lui rendre gloire. Le cinquième ange versa sa coupe sur le trône de la bête et son royaume fut plongé dans l'obscurité. Les êtres humains se mordaient la langue de douleur; ils insultèrent le Dieu des cieux à cause de leurs douleurs et de leurs plaies. Mais ils ne se détournèrent pas de leurs mauvaises actions. Le sixième ange versa sa coupe sur le grand fleuve, l'Euphrate. Le fleuve se dessécha pour livrer passage aux rois qui viennent de l'orient. Puis je vis trois esprits impurs, semblables à des grenouilles, qui sortaient de la gueule du dragon, de la gueule de la bête et de la bouche du faux prophète. Ce sont des esprits de démons qui accomplissent des signes impressionnants. Ils s'en vont trouver les rois du monde entier, afin de les rassembler pour la bataille du grand jour du Dieu souverain. « Voici, dit le Seigneur, je viens comme un voleur! Heureux celui qui reste éveillé et garde ses vêtements, pour ne pas aller nu et laisser voir sa honte. » Les esprits rassemblèrent les rois dans le lieu appelé en hébreu Harmaguédon. Le septième ange versa sa coupe dans les airs. Une voix forte se fit entendre du temple; elle venait du trône et disait: « C'en est fait! » Il y eut alors des éclairs, des bruits de voix, des coups de tonnerre et un violent tremblement de terre. Il fut même si violent qu'il n'y en a jamais eu de pareil depuis qu'il y a des êtres humains sur la terre! La grande ville se brisa en trois parties et les villes de tous les pays s'écroulèrent. Dieu n'oublia pas la grande Babylone; il lui fit boire le vin de sa coupe, le vin de son ardente colère. Toutes les îles disparurent et l'on ne vit plus de montagnes. Des grêlons d'un poids énorme tombèrent des cieux sur les humains. Et ils insultèrent Dieu à cause du fléau de la grêle, car c'était un fléau d'une violence terrible. Alors l'un des sept anges qui tenaient les sept coupes vint me dire: « Viens et je te montrerai le jugement qui va frapper la grande prostituée, la grande ville qui siège au bord des océans. Les rois de la terre se sont livrés à la débauche avec elle et les habitants de la terre se sont enivrés du vin de sa débauche. » L'Esprit s'empara de moi et l'ange me transporta au désert. Là je vis une femme assise sur une bête rouge qui était couverte de noms insultants pour Dieu. Elle avait sept têtes et dix cornes. La femme était vêtue de précieuses étoffes rouges, et elle était couverte de bijoux d'or, de pierres précieuses et de perles. Elle tenait à la main une coupe d'or pleine des abominables impuretés dues à sa débauche. Sur son front était écrit un nom au sens mystérieux: « la grande Babylone, la mère des prostituées et des abominations du monde. » Je vis que cette femme était ivre du sang de ceux qui appartiennent à Dieu, du sang de ceux qui ont été mis à mort à cause de leur fidélité à Jésus. En la voyant, je fus saisi d'un grand étonnement. L'ange me dit alors: « Pourquoi t'étonnes-tu? Je vais te révéler le mystère de la femme et de la bête qui la porte, celle qui a sept têtes et dix cornes. La bête que tu as vue était autrefois vivante mais elle ne l'est plus; elle va monter de l'abîme, mais pour aller à sa perte. Les habitants de la terre, dont le nom ne se trouve pas inscrit depuis la création du monde dans le livre de vie, s'étonneront en voyant la bête: en effet, elle était autrefois vivante, mais elle ne l'est plus, et elle reparaîtra. Ici, il faut de l'intelligence et de la sagesse. Les sept têtes sont sept collines, sur lesquelles la femme est assise. Elles sont aussi sept rois: cinq d'entre eux sont tombés, un sixième règne actuellement et le septième n'est pas encore venu; quand il sera venu, il ne demeurera que peu de temps. La bête, qui était autrefois vivante mais qui ne l'est plus, est elle-même un huitième roi; elle est en même temps l'un des sept et elle va à sa perte. Les dix cornes que tu as vues sont dix rois qui n'ont pas encore commencé à régner; mais ils recevront le pouvoir de régner pendant une heure avec la bête. Ils ont tous les dix la même intention: mettre leur puissance et leur pouvoir au service de la bête. Ils combattront l'agneau, mais l'agneau les vaincra, parce qu'il est le Seigneur des seigneurs et le roi des rois; et ceux qu'il a appelés et choisis, ceux qui lui sont fidèles vaincront aussi avec lui. » L'ange me dit encore: « Les eaux que tu as vues, là où se tient la prostituée, ce sont des peuples, des foules, des pays et des langues. Les dix cornes que tu as vues et la bête haïront la prostituée: elles la dépouilleront de tout ce qu'elle a, elles la mettront à nu, elles mangeront sa chair et la brûleront au feu. Car Dieu a mis dans leur cœur la volonté d'exécuter son intention; elles agiront d'un commun accord pour mettre leur pouvoir royal au service de la bête, jusqu'à ce que les paroles de Dieu soient réalisées. Enfin, la femme que tu as vue, c'est la grande ville qui règne sur les rois de la terre. » Après cela, je vis un autre ange descendre du ciel: il avait un grand pouvoir, et sa splendeur illumina la terre. Il cria avec force: « Elle est tombée, elle est tombée la grande Babylone! Maintenant, c'est un lieu habité par des démons, un refuge pour toutes sortes d'esprits impurs; un refuge pour toutes sortes d'oiseaux et d'animaux impurs et répugnants. Tous les peuples ont bu le vin de sa furieuse débauche. Les rois de la terre se sont livrés à la débauche avec elle et les marchands de la terre se sont enrichis de son luxe insolent. » Puis j'entendis une autre voix qui venait des cieux et disait: « Sortez du milieu d'elle, vous mon peuple, afin de ne pas être complices de ses péchés et de ne pas subir avec elle les fléaux qui vont la frapper. Car ses péchés se sont entassés jusqu'au ciel et Dieu n'a pas oublié ses crimes. Traitez-la comme elle a traité les autres, rendez-lui le double de ce qu'elle a fait. Remplissez sa coupe d'une boisson deux fois plus forte que celle qu'elle a fait boire aux autres. Rendez-lui autant de tourment et de malheur qu'elle s'est accordé de gloire et de luxe. Elle se dit en elle-même: “Je siège ici comme une reine, je ne suis pas veuve et je ne connaîtrai jamais le deuil.” Voilà pourquoi les fléaux qui lui sont réservés vont tous s'abattre sur elle en un seul jour: la mort, le deuil et la famine; elle sera détruite par le feu. Car il est puissant le Seigneur Dieu qui l'a jugée. » Les rois de la terre, qui ont partagé sa débauche et son luxe, pleureront et se lamenteront à son sujet, quand ils verront la fumée de la ville incendiée. Ils se tiendront à bonne distance, par peur du châtiment qui est le sien, et ils diront: « Malheur! Quel malheur! Ô Babylone, ville grande et puissante! Une seule heure a suffi pour que tu sois condamnée! » Les marchands de la terre pleurent aussi et se lamentent à son sujet, parce que personne n'achète plus leurs marchandises: l'or, l'argent, les pierres précieuses et les perles; les fines toiles de lin, les précieuses étoffes rouges et écarlates, la soie; toute sorte de bois rares, toute sorte d'objets en ivoire, en bois précieux, en bronze, en fer ou en marbre; la cannelle et les autres épices, les parfums, la myrrhe et l'encens; le vin, l'huile, la farine et le blé; les bœufs et les moutons, les chevaux et les chars, les esclaves et les marchandises humaines. « Ah! dit-on, tous les produits que tu désirais ont disparu de chez toi, toutes tes richesses et ton luxe sont perdus pour toi, et on ne les retrouvera plus jamais! » Les marchands qui se sont enrichis en faisant du commerce dans cette ville, se tiendront à bonne distance par peur du tourment qui est le sien. Ils pleureront et se lamenteront; ils diront: « Malheur! Quel malheur pour la grande ville! Elle était vêtue d'un fin tissu de lin, de précieuses étoffes rouges et écarlates, elle était couverte de bijoux d'or, de pierres précieuses et de perles. Et une seule heure a suffi pour que disparaisse tant de richesse! » Tous les capitaines de navire et leurs passagers, les marins et tous ceux qui gagnent leur vie sur la mer, se tenaient à bonne distance et s'écriaient en voyant la fumée de la ville incendiée: « Il n'y a jamais eu de ville aussi grande que celle-ci! » Ils se jetaient de la poussière sur la tête, ils pleuraient, se lamentaient et criaient: « Malheur! Quel malheur pour la grande ville! Grâce à sa richesse tous ceux qui ont des navires sur la mer devenaient riches. Et une seule heure a suffi pour que tout cela disparaisse! » Ciel, réjouis-toi de sa destruction! Réjouissez-vous, vous qui appartenez à Dieu, vous les apôtres et les prophètes! Car Dieu l'a jugée pour le mal qu'elle vous a fait! Alors un ange puissant prit une pierre semblable à une grande meule à blé et la jeta dans la mer en disant: « Avec la même violence la grande ville de Babylone sera précipitée, et on ne la reverra plus jamais. On n'entendra plus jamais chez toi le chant des joueurs de harpes et des musiciens, des joueurs de flûte et de trompette. On n'y trouvera plus aucun artisan d'aucun métier; on n'y entendra plus le son de la meule à blé. La lumière de la lampe ne brillera plus chez toi; on n'y entendra plus la voix des jeunes mariés. Tes marchands étaient les plus importants du monde, et par tes sortilèges tu as égaré tous les peuples. » C'est à Babylone qu'a coulé le sang des prophètes et de ceux qui appartiennent à Dieu, le sang de tous ceux qui ont été massacrés sur la terre. Après cela, j'entendis une forte rumeur dans les cieux, comme celle d'une foule immense; elle disait: « Alléluia! Le salut, la gloire et la puissance sont à notre Dieu! Ses jugements sont vrais et justes! Car il a condamné la grande prostituée qui corrompait la terre par sa débauche. Il lui a fait rendre compte de la mort de ses serviteurs. » Et ils dirent encore: « Alléluia! La fumée de la grande ville incendiée s'élève pour toujours! » Les vingt-quatre anciens et les quatre êtres vivants s'agenouillèrent et adorèrent Dieu, qui siège sur le trône, et dirent: « Amen! Alléluia! » Une voix se fit entendre du trône; elle disait: « Louez notre Dieu, vous tous ses serviteurs, vous qui reconnaissez son autorité, les grands comme les petits! » Puis j'entendis une rumeur semblable à celle d'une foule immense; elle résonnait comme de grandes chutes d'eau, comme de violents coups de tonnerre. Voici ce qui était dit: « Alléluia! Car le Seigneur, notre Dieu souverain, a établi son règne! Réjouissons-nous et débordons de joie, rendons-lui gloire! Car le moment des noces de l'agneau est arrivé, et son épouse s'est préparée. On lui a donné un vêtement fait d'un fin tissu de lin, brillant et pur. » Le tissu de lin représente les actions justes de ceux qui appartiennent à Dieu. Un ange me dit: « Écris: Heureux ceux qui ont été invités au repas des noces de l'agneau. » Et il ajouta: « Ce sont là les paroles véritables de Dieu. » Je me jetai à ses pieds pour l'adorer, mais il me dit: « Garde-toi de le faire! Je suis un serviteur, comme toi et comme tes frères et sœurs qui sont fidèles à la vérité révélée par Jésus. C'est Dieu que tu dois adorer! » La vérité révélée par Jésus, voilà ce qui inspire les prophètes. Puis je vis le ciel ouvert, et un cheval blanc apparut. Celui qui le monte s'appelle « fidèle » et « véritable »; il juge et il combat avec justice. Ses yeux flamboient comme du feu et il a de nombreuses couronnes sur la tête. Il porte un nom inscrit qu'il est le seul à connaître. Il est vêtu d'un manteau couvert de sang. Il s'appelle « la parole de Dieu ». Les armées des cieux le suivaient, montées sur des chevaux blancs et vêtues d'un fin tissu de lin, blanc et pur. De sa bouche sort une épée aiguë destinée à frapper les peuples. Il les conduira avec une autorité de fer, et il écrasera le raisin dans le pressoir de l'ardente colère du Dieu souverain. Sur son manteau et sur sa jambe ce nom était inscrit: « roi des rois et Seigneur des seigneurs ». Ensuite je vis un ange debout dans le soleil. Il cria avec force à tous les oiseaux qui volaient très haut dans les airs: « Venez, rassemblez-vous pour le grand repas de Dieu! Venez manger la chair des rois, des chefs de l'armée et des puissants, la chair des chevaux et de leurs cavaliers, la chair de tous les hommes, libres ou esclaves, petits ou grands. » Puis je vis la bête, les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour combattre contre celui qui monte le cheval et contre son armée. La bête fut capturée, ainsi que le faux prophète qui avait accompli des signes impressionnants en sa présence pour égarer ceux qui avaient reçu la marque de la bête et qui se prosternaient devant sa statue. La bête et le faux prophète furent jetés vivants dans le lac de soufre enflammé. Tous leurs soldats furent tués par l'épée qui sort de la bouche de celui qui monte le cheval, et tous les oiseaux se nourrirent de leur chair. Puis je vis un ange descendre du ciel; il tenait à la main la clé de l'abîme et une énorme chaîne. Il saisit le dragon, le serpent ancien qui est le diable et Satan, et il l'enchaîna pour mille années. L'ange le jeta dans l'abîme, qu'il ferma à clé et scella au-dessus de lui, afin que le dragon ne puisse plus égarer les peuples jusqu'à ce que les mille années soient passées. Après cela, il doit être relâché pour un peu de temps. Et je vis des trônes: ceux qui siégeaient sur ces trônes reçurent le pouvoir de juger. Je vis aussi les âmes de ceux qui avaient été décapités à cause du témoignage rendu à Jésus et à la parole de Dieu. Ils ne s'étaient pas prosternés devant la bête, ni devant sa statue, et ils n'avaient pas reçu la marque de la bête sur le front, ni sur la main. Ils revinrent à la vie et régnèrent avec le Christ pendant mille années. Les autres morts ne revinrent pas à la vie avant que les mille années soient passées. C'est la première résurrection. Heureux ceux qui ont part à cette première résurrection! Ils appartiennent à Dieu et la seconde mort n'a pas de pouvoir sur eux; ils seront prêtres de Dieu et du Christ, et ils régneront avec le Christ pendant les mille années. Quand les mille années seront passées, Satan sera relâché de sa prison, et il s'en ira tromper les peuples aux quatre coins du monde, c'est-à-dire Gog et Magog. Il les rassemblera pour le combat, et ils seront aussi nombreux que les grains de sable au bord de la mer. Ils envahirent toute l'étendue de la terre, et ils encerclèrent le camp de ceux qui appartiennent à Dieu, la ville aimée de Dieu. Mais un feu descendit du ciel et les anéantit. Alors le diable, qui les trompait, fut jeté dans le lac de soufre enflammé, où se trouvent déjà la bête et le faux prophète. Ils y seront tourmentés jour et nuit pour toujours. Puis je vis un grand trône blanc et celui qui siège sur ce trône. La terre et les cieux s'enfuirent loin de lui, et on ne les revit plus. Ensuite, je vis les morts, grands et petits, debout devant le trône. Des livres furent ouverts. Un autre livre encore fut ouvert, le livre de vie. Les morts furent jugés selon ce qu'ils avaient fait, d'après ce qui était écrit dans les livres. La mer rendit les morts qu'elle contenait. La mort et le monde des morts rendirent aussi leurs morts. Et tous furent jugés selon ce qu'ils avaient fait. La mort et le monde des morts furent jetés dans le lac enflammé. Ce lac est la seconde mort. Si quelqu'un n'avait pas son nom inscrit dans le livre de vie, il fut jeté dans le lac enflammé. Alors je vis un nouveau ciel et une nouvelle terre. Le premier ciel et la première terre ont disparu, et il n'y a plus de mer. Et je vis la ville sainte, la nouvelle Jérusalem, qui descendait des cieux, envoyée par Dieu, prête comme une épouse qui s'est faite belle pour son mari. J'entendis une voix forte qui venait du trône et disait: « Voici, la demeure de Dieu est parmi les êtres humains! Il demeurera avec eux et ils seront ses peuples. Dieu lui-même sera avec eux, il sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux. Il n'y aura plus de mort, il n'y aura plus ni deuil, ni lamentations, ni douleur. En effet, les choses anciennes ont disparu. » Alors celui qui siège sur le trône déclara: « Maintenant, je fais toutes choses nouvelles. » Puis il me dit: « Écris ceci, car mes paroles sont vraies et dignes de confiance. » Et il ajouta: « C'en est fait! Je suis l'alpha et l'oméga, le commencement et la fin. Celui qui a soif, je lui donnerai à boire gratuitement de la source d'eau de la vie. Quiconque aura remporté la victoire recevra de moi ce don; je serai son Dieu, et il sera mon fils. Quant aux lâches, aux incroyants, aux êtres abominables, aux meurtriers, à ceux qui vivent dans la débauche, qui pratiquent la magie, aux adorateurs d'idoles et à tous les menteurs, leur place est dans le lac de soufre enflammé, qui est la seconde mort. » L'un des sept anges qui tenaient les sept coupes pleines des sept derniers fléaux vint me dire: « Viens et je te montrerai la mariée, l'épouse de l'agneau. » L'Esprit s'empara de moi et l'ange me transporta au sommet d'une très haute montagne. Il me montra la ville sainte, Jérusalem, qui descendait du ciel, envoyée par Dieu, resplendissante de la gloire de Dieu. La ville brillait d'un éclat semblable à celui d'une pierre précieuse, d'une pierre de jaspe transparente comme du cristal. Elle avait une très haute muraille, avec douze portes, et douze anges gardaient les portes. Sur les portes étaient inscrits les noms des douze tribus du peuple d'Israël: trois portes à l'est, trois au nord, trois au sud et trois à l'ouest. La muraille de la ville reposait sur douze pierres de fondation, sur lesquelles étaient inscrits les noms des douze apôtres de l'agneau. L'ange qui me parlait tenait une mesure, un roseau d'or, pour mesurer la ville, ses portes et sa muraille. La ville était carrée, sa longueur était égale à sa largeur. L'ange mesura la ville avec son roseau: 12 000 unités de distance; elle était aussi large et haute que longue. Il mesura aussi la muraille: 144 coudées de hauteur, selon la mesure ordinaire qu'il utilisait. La muraille était construite en jaspe, et la ville elle-même était d'or pur, aussi clair que du cristal. Les fondations de la muraille de la ville étaient ornées de toutes sortes de pierres précieuses: la première fondation était de jaspe, la deuxième de saphir, la troisième d'agate, la quatrième d'émeraude, la cinquième d'onyx, la sixième de sardoine, la septième de chrysolithe, la huitième de béryl, la neuvième de topaze, la dixième de chrysoprase, la onzième de turquoise et la douzième d'améthyste. Les douze portes étaient douze perles; chaque porte était faite d'une seule perle. La place de la ville était d'or pur, transparent comme du cristal. Je ne vis pas de temple dans cette ville, car son temple, c'est le Seigneur, le Dieu souverain, ainsi que l'agneau. La ville n'a besoin ni du soleil ni de la lune pour l'éclairer, car la gloire de Dieu l'illumine et l'agneau est sa lampe. Les peuples marcheront à sa lumière, et les rois de la terre y apporteront leurs richesses. Les portes de la ville resteront ouvertes pendant toute la journée; et même, elles ne seront jamais fermées, car là il n'y aura plus de nuit. On y apportera la splendeur et la richesse des peuples. Mais rien d'impur n'entrera dans cette ville, ni personne qui se livre à des pratiques abominables et au mensonge. Seuls entreront ceux dont le nom est inscrit dans le livre de vie, qui est celui de l'agneau. L'ange me montra aussi le fleuve d'eau de la vie, brillant comme du cristal, qui jaillissait du trône de Dieu et de l'agneau, et coulait au milieu de la place de la ville. De chaque côté du fleuve se trouve l'arbre de la vie, qui donne des fruits douze fois par année, une fois chaque mois. Ses feuilles servent à la guérison des peuples. Il ne s'y trouvera plus rien qui soit frappé par la malédiction de Dieu. Le trône de Dieu et de l'agneau sera dans la ville, et les serviteurs de Dieu l'adoreront. Ils verront sa face, et son nom sera inscrit sur leurs fronts. Il n'y aura plus de nuit, et ils n'auront besoin ni de la lumière d'une lampe, ni de celle du soleil, parce que le Seigneur Dieu répandra sur eux sa lumière. Et ils régneront pour toujours. Puis l'ange me dit: « Ces paroles sont vraies et dignes de confiance. Et le Seigneur Dieu, qui inspire les prophètes, a envoyé son ange pour montrer à ses serviteurs ce qui doit arriver bientôt. » « Écoute, dit Jésus, je viens bientôt! Heureux ceux qui gardent attentivement les paroles prophétiques de ce livre! » Moi, Jean, j'ai entendu et vu ces choses. Et après les avoir entendues et vues, je tombai aux pieds de l'ange qui me les avait montrées, pour l'adorer. Mais il me dit: « Garde-toi de le faire! Je suis un serviteur comme toi, comme tes frères les prophètes et comme tous ceux qui gardent attentivement les paroles de ce livre. C'est Dieu que tu dois adorer! » Puis il ajouta: « Ne tiens pas cachées les paroles prophétiques de ce livre, car le moment où tout cela doit arriver est proche. Que celui qui est mauvais continue à mal agir, et que celui qui est impur continue à être impur; que celui qui fait le bien continue à le faire, et que celui qui appartient à Dieu continue à vivre pour Dieu. » « Écoute, dit Jésus, je viens bientôt! J'apporterai avec moi la récompense à donner à chacun selon ce qu'il aura fait. Je suis l' alpha et l'oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin. » Heureux ceux qui lavent leurs vêtements pour avoir le droit de manger les fruits de l'arbre de la vie et d'entrer par les portes dans la ville. Dehors les chiens, ceux qui pratiquent la magie, qui vivent dans la débauche, les meurtriers, les adorateurs d'idoles et tous ceux qui aiment et pratiquent le mensonge! « Moi, Jésus, j'ai envoyé mon ange pour vous révéler tout cela au sujet des Églises. Je suis le descendant de la famille de David, je suis l'étoile brillante du matin. » L'Esprit et l'Épouse disent: « Viens! » Que celui qui entend cela dise: « Viens! » Que celui qui a soif vienne; que celui qui veut de l'eau de la vie la reçoive gratuitement. Moi, Jean, j'adresse ce solennel avertissement à toute personne qui entend les paroles prophétiques de ce livre: si quelqu'un y ajoute quelque chose, Dieu ajoutera à son sort les fléaux décrits dans ce livre. Et si quelqu'un enlève quelque chose des paroles prophétiques de ce livre, Dieu lui enlèvera sa part des fruits de l'arbre de la vie et le droit d'entrer dans la ville sainte qui sont décrits dans ce livre. Celui qui garantit la vérité de tout cela déclare: « Oui, je viens bientôt! » Amen! Viens, Seigneur Jésus! Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec tous.